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Full text of "Archives d'électricité médicale. Électrologie, radiologie, curieologie et physiothérapie du cancer"

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Archives  d'électricité  médicale 


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ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ    MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


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ARCHIVES 

D'ËLËGTRIGITË  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 

recueil  bimensuel  fonde  et  publie 
Par  J.  BERGONIÉ 

PROFBSSBUR  DE  PHTSIQUB   BIOLOGIQUE  ET  D'iLBCTBIClTé  M^DICaLB 

▲  L'unrVBRSlTÉ  DB   BOROBAUX 

CHBF  DU  SBRTICB  iLBGTROTHillAPIQUB  DBS  HOPITAUX 

CORRESPONDANT    BATIORAL    DB    L'aCADÉMIB     DE     IcéDECIIIB 

LAURÉAT  DB  l'iRSTITUT 

PRINCIPAUX  COLLABORATEURS.  —  MM.  : 


A.  d'Arsoiival  (de  l'Institat),  membre  de 
TAcadémie  de  médecine,  profeesear  au  Collège 
de  France,  directear  du  lai>oratoire  de  Physique 
biologique  des  Hantes  Etudes. 


Ch.  Bouchard  (de  l'Institut),  membre  de 
TAcadémie  de  médecine,  professeur  à  la  Faculté 
de  médecine  de  Paris,  président  de  la  Société 
de  biologie. 

Hanrl  Baequarel  (de  l'Institut),  profesieor 
de  physique  au  Muséum  d'Histoire  naturelle. 


A*  B^clêro»  médecin  des  hôpitaux  de  Paris.  —  J.  Belot,  assistant  de  radiologie  à  l'IiApItal 
Saint-Antoine.  ~  L«  Banolst,  professeur  de  physique  au  Lycée  Henri  IV.  —  H.  B«rtlB«SaBSt 
professeur  d'Hygiène  a  l'Université  de  Montpellier.  —  A.  Blondal»  ingénieur,  professeur  du 
cours  d'électricité  à  l'Ecole  des  Ponts  et  Chaussées.--  B^Bordet»  chef  du  service  de  radiologie 
de  la  Ville  d'Alger.  —  H*  Bordiar»  agrégé  de  Physique,  chef  des  Travaux  de  Physique  a  la  Faculté 
de  médecine  de  Lyon.  —  H.  Bomttaa,  professeur  à  l'Université  de  Gôitingen.  —  A*  Braea» 
professeur  agrégé  de  Physigue  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  répétiteur  à  l'Ecole 
Folyterhnique  —  V*  CaprIatI»  assistant  à  la  Clinique  psychiatrique  de  l'Université  de  Naples.  — 
A«  Cliarpaatiar»  professeur  de  Physique  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Nancy.  — 
H.  0liavallar,  docteur  es  sciences,  »ous-directeur  du  Laboratoire  d'électricité  IndustriHlie  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Bordeaux.  —  Onbols,  prufesseur  extraordinaire  de  Neuropathologie  de 
l'Université  de  Berne.  —  C*«ill*  Garial,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  professeur  de 
Physique  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  —  Ch.-Bd.  Galllauma,  directeur  adjoint 
do  bureau  Intematioual  des  Poids  et  Mesures.  —  H.  GalllamlBOt*  médecin-éleciricien  a  Paris. 
—  Th.  GnlIloSt  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Nancy.  —  B*  Huât*  chef  du 
Service  d'électrothérapie  de  la  Clinique  des  maladies  nerveuses  (Salpétrière).  —  A.  Imbartt 
professeur  de  Physique  médicale  à  la  Faculté  de  Montpellier,  chef  du  Service  d'électrothérapie  et 
de  radiographie  des  hôpitaux.  -  P.  Jolyat*  professeur  de  Physiologie  à  la  Faculté  de  médecine 
de  Bordeaux.  —  S*  Ladne,  professeur  de  Physique  médicale  à  l'Ecole  de  médecine  de  Nantes.  — 
H*  Lawis- Jaaas,  M.  .\.,  M.  D.,  membre  de  la  Société  royale  de  médecine  de  Londres,  hef  du 
service  d'électricité  médicale  i  Bariholomew'»  Hospltal.  —  T.  Maria»  professeur  de  Physique 
biologique  à  l'Université  de  Toulouse.  -  M.  MandalaaohBt  professeur  agrégé  a  l'Université  de 
Saint-Pétersbourg.—  P*  Paaalar»  d'Avignon,  médecin-oculiste.  —  A*  Pltraa*  professeur  de 
Clinique  médicale,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux.  —  G.  Saaaae^  chargé  de  cours 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris.  —  C*  SlflalBa*  professeur  de  Physique  pharmaceutique  à  la 
Faculté  de  médecine  de  Bordeaux.  —  A*  Triplar»  médecin -électricien,  Paris.  -  P.  Vlllard» 
agréffé  de  l'Université,  attaché  au  laboratoire  de  Physique  de  l'Ecole  normale  supérieure.  — 
G.  Waiaa,  agrégé  de  Physique  médicale  a  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  —  A*  Zlmmam, 
ancien  Interne  des  Hôpitaux  de  Paris. 


TOME  XVI 

SSIZISMS     A.NNÉE 


BORDEAUX 

J.    HAMEL,    ÂDMIHKTRATEUK 

AUX  BUREAUX  DU  JOURNAL,  aus  ou  Temple,  6<^ 
19Ô§ 


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16»  ANNÉE.  N»  229  10  janvier  1908. 


ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÊ. 


INFORMATIONS 


Le  Radium  au  Sénat. — Au  cours  de  la  discussion  du  budget  au  Sénat, 
M.  Audiffred  a  demandé  la  parole  au  sujet  d'un  crédit  de  a5,ooo  francs  voté 
par  la  Chambre  pour  Tachât  de  radium  destiné  aux  divers  hôpitaux. 

M.  Audiffred  a  fait  remarquer  que  le  crédit  de  a5,ooo  francs  est  notoi- 
rement insuffisant  pour  acheter  une  substance  qui  coûte  4o,ooo  francs  le 
gramme.  Il  a  demandé  que  le  crédit  soit  affecté  dans  ce  but  à  la  caisse  des 
recherches  scientifiques  (II'  section,  médecine)  qui  n'a  encore  jamais  reçu 
de  subvention,  afin  de  favoriser  les  études  théoriques  et  pratiques  sur  le 
radium  et  la  radio-activité. 

A  la  demande  du  rapporteur  général,  et  pour  ne  pas  retarder  le  vote  du 
budget,  M.  Audiffred  a  retiré  son  amendement,  et  le  budget  de  la  caisse  des 
recherches  scientifiques  (section  de  médecine)  cette  année  encore,  ne  sera 
pas  subventionné. 

Exposition  Internationale  d'Électricité  de  Marseille.  —  Voici  la 
classification  du  groupe  XIV,  Électricité  médicale  : 

Appareils  db  production  de  courant  pour  galvanisation,  farauisation 
ET  FRANXUNISATION.  —  Clossc  66.  —  Pilcs  spécialcs  pour  galvanisation, 
électrolyse,  cataphorèse,  faradisation,  galvanocaustique,  machines  statiques 
de  Wimshurst,  Toepler,  Hoitz;  appareils  d'induction  ;  bobines  d'induction; 
endoscopie;  accumulateurs  spéciaux  ;  appareils  de  raccordement  aux  réseaux 
de  distribution  à  courant  continu  et  alternatif;  électromoteurs;  transfor- 
mateurs, etc. 

Appareils  de  radiographie  et  de  radioscopie.  —  Classe  67,  —  Rayons 
Rôntgen;  ampoules;  porte-ampoules;  écrans  fluorescents;   fluoroscope; 
châssis;   tables   de  pose  pour   diaphragme;    installations   radiologiques ; 
supports  orthodiographiques  ;  appareils  pour  localisation  de  corps  étrangers 
stéréoscopes  et  accessoires  divers,  etc. 


194030 

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6  ARCHIVES    d'ÉLBCTRICITÉ    MÉDICALE. 

InSTEUMBNTS  employés  POUa  la  galvanisation,  FARADISATION    et  FRANK.LINI- 

SATION.  —  Classe  68.  —  Tissus  électriques  pour  bains  ;  bains  à  air  chaud 
électrique;  instruments électrolytiques;  bains  hydro-électriques;  électrodes; 
porte-électrodes  ;  accessoires  de  franklinisation;  instruments  pour  galvano- 
caustique;  appareils  électriques  à  air  chaud,  etc. 

Appareils  d'arsonvausation  (haute  fréquence).  —  Classe  69,  —  Trans- 
formateurs; résonateurs;  (grands solénoïdes;  électrodes;  excitateurs,  etc. 

Instruments  et  appareils  chirurgicaux. —  ClasseîO.-^  Lampes  frontales  à 
main,  portatives  ;  lampes  pour  médecins  spécialistes  des  afitections  des  yeux, 
de  la  gorge,  du  nez,  des  oreilles,  etc.;  acoumètres;  ophtalmomètres;  élec- 
tro-aimants pour  retirer  les  paillettes  métalliques  des  yeux,  etc.  ;  arbres 
flexibles;  porte-outils;  forets;  trépans;  scies;  fraises;  appareils  de  massage; 
appareils  de  mécanothérapie  ;  appareils  dé  sédimentation  ;  instruments  pour 
Tart  dentaire. 

Matériel  et  instruments  de  mesure  et  appareillages  spéciaux  pour 
L'ÉLEGTRicrrÉ  MÉDICALE.  — ClosseJi.  —  Goupleurs;  collecteurs;  rhéostats; 
régulateurs  de  tension;  galvanomètres;  voltmètres;  ampèremètres;  mUliam- 
pèremètres;  combinateurs ;  inverseurs;  commutateurs;  réducteurs  de 
tension  ;  tableaux  de  distribution  ;  réflecteurs  électriques  pour  tables  d'opé- 
rations; interrupteurs  inverseurs  ;  interrupteurs  électrolytiques  à  mer- 
cure, etc. 

Radiothérapie.  —  Classe  72.  ^  Lampes  à  arc  et  à  incandescence  pour 
bains  de  lumière;  réflecteurs  écrans,  accessoires,  etc. 

Appugations  a  l'htgiéne.  —  Classe  73.  —  Ozone;  stérilisation  des  eaux  ; 
désinfection  des  eaux  d'égouts,  etc. 

(Extrait  du  Journal  officiel  de  VExposition  Internationale  d'Électricité  de 
Marseille.) 


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ACTION  DES  RAYONS  X  SUR  LE  REIN  ADULTE 


Par  Paul  HEYfilANN. 


Les  recherches  que  nous  avons  entreprises  sur  l'action  des  rayons  X 
sur  le  rein  nous  ont  été  suggérées  par  l'idée  que  cet  organe,  étant  très 
vasculaire,  devait  réagir  fortement  à  leur  action  et  donner  lieu  k  des 
phénomènes  de  nécrose  cellulaire  consécutifs  au  mauvais  état  de  la 
circulation  dans  le  rein.  Nous  étions  guidés  dans  cette  voie  par  les 
études  de  Baerman  et  Linser  mettant  en  relief  l'altération  de  la  paroi 
interne  des  vaisseaux  superficiels  de  la  peau  sous  Tiniluence  des 
irradiations  émises  par  un  tube  de  Grookes.  Du  reste,  Helber  et  Linser, 
agissant  sur  le  sang  en  circulation,  principalement  dans  les  vaisseaux 
périphériques,  avaient  observé,  consécutivement  à  la  leucopénie,  des 
phénomènes  de  néphrite,  caractérisés  par  la  présence  de  cylindres 
hyalins  et  d'albumine  dans  les  urines,  ainsi  que  par  une  augmen- 
tation notable  des  produits  de  désassimilation  de  l'Az.  Mais,  comme 
le  font  remarquer  les  auteurs  eux-mêmes,  les  processus  pathologiques 
observés  du  côté  des  reins  n'étaient  que  consécutifs  aux  altérations 
de  la  masse  sanguine.  Partant  de  ces  faits,  il  nous  a  semblé  qu'en 
exposant  directement  le  rein  à  l'influence  de  rayons  pénétrants  pen- 
dant des  séances  assez  longues,  nous  devions  obtenir  des  phénomènes 
du  côté  de  la  circulation  de  l'organe  et,  par  suite,  voir  se  produire 
des  processus  de  néphrite. 

Toutes  nos  expériences  ont  été  réalisées  avec  le  même  outillage, 
c'est-à-dire  comme  source  électrique  le  transformateur  à  haute  tension 
d'Arsonval-Gaiffe  alimenté  directement  par  le  courant  alternatif  de 
l'usine  ;  comme  source  de  rayons  X  les  tubes  Ghabaud  grand  modèle 
à  osmo-régulateur.  Enfin,  à  l'aide  d'un  miUiampèremètre  de  Gaifife, 
nous  avons  noté  l'intensité  au  secondaire,  et,  grâce  au  voltmètre  élec- 
trostatique avec  degrés  radiochromométriques  correspondants  du 
Prof.  Bergonié,  nous  avons  pu,  durant  toute  la  durée  de  nos  expé- 
riences, nous  rendre  compte  du  rayon  obtenu.  Etant  donné  que  pour 
unç  mên^e  série  d'expériences  nous  avons  employé  toujours  le  même 


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8  ARCHIVES  d'Électricité  médicale 

rayon  durant  une  même  durée,  nous  nous  sommes  permis  de  laisser 
de  côté  révaluation  de  la  quantité  de  rayons  mesurée  a  l'aide  de 
pastilles  radiochromométriques. 

Quant  à  la  technique  de  nos  expositions,  elle  a  été  la  suivante  : 
Une  première  expérience  nous  ayant  montré  que  sur  le  rein  exposé 
directement,  à  la  suite  d'une  incision  de  la  peau,  la  durée  de  la 
séance  ne  pouvant  pas  être  suffisamment  longue,  nous  avons  renoncé 
à  cette  méthode,  pour  agir  sur  le  rein  à  travers  la  paroi  abdominale. 
A  cet  effet,  l'animal  fixé  dans  le  décubitus  dorsal  sur  une  planche  et 
complètement  entouré  de  lames  de  plomb  ne  laissant  à  découvert  que 
la  région  rénale  à  rôntgéniser,  nous  avons  emprisonné  le  rein  dans 
un  spéculum  de  verre  au  plomb  qui  déprimait  la  paroi.  Cette  méthode 
présentait  le  double  avantage  de  bien  maintenir  l'organe  dans  le 
champ  d'action  des  émissions  du  tube  et  de  plus  nous  supprimions 
tous  les  rayons  pariétaux  qui  n'étaient  pas  compris  dans  le  cône  des 
rayons  focaux  utilisés.  On  pourrait  nous  objecter  que,  le  rein  étant 
ainsi  emprisonné,  les  vaisseaux  pédiculaires  devaient  être  soumis 
à  une  pression  de  la  part  du  spéculum,  devant  amener  des  perturba- 
tions dans  la  circulation  nidlement  dues  à  Faction  des  rayons  X.  Cette 
objection  ayant  été  prévue,  nous  nous  sommes  rendu  compte  que  la 
pression  exercée  sur  la  région  n'amenait  aucun  désordre  et  qu'il 
fallait  l'action  des  rayons  X  pour  voir  se  produire  les  modifications 
que  nous  allons  signaler.  De  plus,  nous  avons  toujours  agi  sur  le 
rein  gauche,  le  rein  droit  étant  complètement  recouvert  par  le  foie  et, 
de  ce  fait,  très  difficilement  accessible. 

Nous  basant  sur  les  faits  signalés  par  Linser,  nous  avons  voulu 
chercher  à  établir  par  une  première  expérience  quelles  étaient  les 
lésions  produites  par  les  rayons  X  sur  le  rein. 

A  cet  effet,  nous  avons  pris  un  lapin  adulte,  dont  nous  avons  exac- 
tement exposé  le  rein  droit  après  incision  de  la  peau.  Les  données  de 
l'expérience  étaient  les  suivantes  : 

Lapin,  adulte.  Exposition  de  la  face  latérale  droite  du  rein  gauche. 
Distance  de  Tanticathode  :  lo  centimètres  ;  durée  de  l'irradiation  : 
i5  minutes;  intensité  au  secondaire:  4  à  5  dixièmes  de  mA.;  voltage 
au  secondaire  :  35  à  38,ooo  volts,  correspondant  aux  rayons  n"  7. 

L'animal  a  été  sacrifié  au  bout  de  six  jours  sans  qu'aucun  phénomène 
d'infection  se  soit  produit  à  la  suite  de  l'intervention.  A  l'autopsie, 
nous  avons  été  fort  déçus  par  les  faits  que  nous  avons  observés.  Tout 
d'abord,  aucun  changement  de  volume  du  rein  exposé  par  rapport  au 
rein  intact,  aucun  changement  de  poids,  Tun  et  l'autre  pesant  sensi- 


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ACTION    DES    RAYONS    X    SUR    LE    REIN    ADULTE.  9 

blement  7  grammes.  Pourtant  nous  remarquons  que,  sur  le  rein 
gauche,  la  face  droite  semble  plus  blanchâtre  que  normalement;  en 
même  temps  nous  constatons  un  léger  épaississement  de  la  capsule 
et  des  adhérences  rendant  la  décortication  difficile. 

A  Texamen  histologique,  pratiqué  après  fixation  des  parcelles  du  rein 
exposé  et  du  rein  normal,  nous  n'avons  pas  trouvé  la  plus  petite  altéra- 
tion du  tissu;  Torgane  présentait  sa  structure  normale,  et  il  était 
impossible  de  reconnaître  quel  était  des  deux  reins  celui  qui  avait  été 
soumis  à  Faction  des  rayons  X. 

En  présence  de  ce  résultat  négatif,  nous  avons  pensé  qu'il  était 
nécessaire  d'augmenter  la  durée  de  l'irradiation,  et,  ne  pouvant  lui 
renouveler  :  ni  prolonger  les  expositions  sur  un  rein  hors  de  la  cavité 
abdominale  nous  avons  employé  la  méthode  des  irradiations  à  travers 
la  paroi,  prenant  comme  index  des  lésions  rénales  possibles  les 
résultats  des  analyses  des  urines.  Cette  série  d'expériences  a  eu  lieu  sur 
trois  lapins  adultes  vivant  dans  les  mêmes  conditions,  et  nous  nous 
sommes  attaché  à  conserver  autant  que  possible  les  mêmes  données 
expérimentales,  ne  faisant  varier  que  les  pénétrations  des  rayons  : 

Lapin  i  ,  adulte.  —  Analyse  des  urines  avant  toute  irradiation  : 
Albumine  :  o. 
Urée:  4*'25. 
Chlorure:  u^'b. 
Réaction  :  alcaline. 

Première  exposition.  —  Distance  de  l'anticathode  :  10  centimètres; 
durée  :  10  minutes;  intensité  au  secondaire:  4  à  6  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  au  secondaire  :  35  à  38,ooo,  correspondant  aux  rayons  n**  7. 

L'analyse  des  urines  faite  2  jours  après  ne  donne  aucun  résultat 
anormal. 

Deuxième  exposition.  —  Distance  de  l'anticathode  :  10  centimètres  ; 
durée:  a5  minutes;  intensité  au  secondaire:  5  dixièmes  de  mA.; 
voltage  au  secondaire  :  35,ooo,  correspondant  aux  rayons  n"  7. 

L'analyse  des  urines,  2  jours  après,  donne  : 

Albumine  :  trace  légère. 

Urée:  ii^^ô. 

Chlorure  :  3. 

Analyse  8  jours  après  : 

Albumine  :  trace  a  peine  appréciable. 

Urée  :  4. 

Chlorure  :  a, 34. 

Donc,  les  urines,  au  bout  de  8  jours,  ont  repris  complètement  leur 
composition  normale,  à  part  des  traces  à  peine  visibles  d'albumine. 

Troisième  exposition.  —  Distance  de  l'anticathode  :  10  centimètres  ; 
durée  :  26  minutes;  intensité  au  secondaire  :  4  à  5  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  au  secondaire  :  35,ooo,  correspondant  aux  rayons  n"  7. 


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lO  ARCHIVES    D'iLECTRIGlTÉ    MÉDICALE. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 
Albumine  :  trace  assez  prononcée. 
Urée:  7. 
Chlorure  :  4,45. 
Analyse  iù  fours  après  : 
Albumine  :  presque  disparue. 
Urée  :  4,3o. 
Chlorure  :  2,55. 

Quatrième  exposition,  —  Distance  de  Tanticathode  :  10  centimètres; 
durée  :  a5  minutes;  intensité  au  secondaire  :  4  à  5  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  au  secondaire  :  35  à  4o,ooo,  correspondant  aux  rayons 
n-7  à8. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 

Albumine  :  nettement  présente. 

Urée:  6,1 5. 

Chlorure  :  3,35. 

Analyse  9  jours  après  : 

Albumine  :  trace. 

Urée:  5. 

Chlorure:  3. 

Analyse  12  jours  après  : 

Albumine  :  o. 

Urée  :  4,3o. 

Chlorure:  2,20. 

L*animal  ayant  subi  en  tout  l'action  des  rayons  X  pendant  une 
heure  et  demie,  nous  avons  arrêté  là  le  temps  des  irradiations,  consi- 
dérant que  rarement  on  a  l'occasion  de  dépasser,  en  radiothérapie, 
ces  données. 

De  cette  série  d'expériences  il  semble  résulter  que  le  rein  exposé 
à  des-  rayons  pénétrants  ne  réagit  que  très  peu  ;  de  plus,  la  faible 
réaction  obtenue  s'efface  au  bout  de  quelques  jours  puisque  les 
urines  reviennent  à  leur  composition  normale.  Pourtant,  il  faut 
remarquer  que  la  réaction  semble  plus  durable  au  fur  et  à  mesure 
qu'on  augmente  le  temps  d'exposition. 

Nous  avons  voulu  chercher  à  confirmer  ces  résultats  dans  une 
deuxième  série  d'irradiations,  où  nous  n'avons  fait  varier  que  le 
numéro  des  rayons,  employant  les  rayons  n''  6  à  7,  au  lieu  de  7  à  8. 

Lapin  2,  adulte.  —  Composition  des  urines  avant  l'exposition  : 
Albumine  :  o. 
Urée  :  4. 
Chlorure  :  2,70. 
Réaction  :  alcaline. 

Première  exposition.  —  Distance  de  l'anticathode  :  10  centimètres; 
durée  :  3o  minutes;  intensité  au  secondaire  :  4  à  5  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  au  secondaire  :  3o  à  35, 000,  correspondant  aux  rayons 
n-  6  à  7. 


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ACTION  DES  BAYONS  X  SUR  LE  REIN  ADULTE.         II 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 
Albumine  :  présence  nette. 
Urée  :  8,5. 
Chlorure  :  3,5. 
Analyse  8  jours  après  : 
Albumine  :  trace. 
Urée:  5. 
Chlorure:  2,60. 

Deuxième  exposition.  —  Distance  de  Tanticathode  :  10  centimètres; 
durée  :  3o  minutes;  intensité  au  secondaire  :  5  dixièmes  de  m  A.  ;  vol- 
tage au  secondaire  :  3o  à  35,ooo,  correspondant  aux  rayons  n"^  6  à  7. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 

Albumine  :  traces  assez  fortes. 

Urée:  6. 

Chlorure  :  4. 

Analyse  7  jours  après  : 

Albumine  :  o. 

Urée:  4. 

Chlorure  :  2,38. 

Troisième  exposition,  —  Distance  de  Tanticalhode  :  10  centimètres  ; 
durée  :  3o  minutes;  intensité  au  secondaire  :  5  dixièmes  de  m  A.  ;  vol- 
tage au  secondaire  :  3o  à  35.ooo,  correspondant  aux  rayons  n*"  6  à  7. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 

Albumine  :  nettement  présente. 

Urée  :  6,3o. 

Chlorure  :  3,25. 

Analyse  8  jours  après  : 

Albumine  :  traces  légères. 

Urée  :  5,70. 

Chlorure  :  2,90. 

Analyse  13  jours  après  : 

Albumine  :  o. 

Urée  :  3,70. 

Chlorure  :  2,75. 

Quoique  la  pénétration  des  rayons  ne  fût  pas  la  même  que  précé- 
demment, les  résultats  obtenus  semblent  concorder.  En  effet,  nous 
avons  changement  dans  la  composition  des  urines,  mais  ce  change- 
ment ne  persiste  pas;  de  plus,  comme  dans  la  série  d'expériences 
précédentes,  les  phénomènes  observés  du  côté  des  urines  semblent 
plus  durables  avec  l'augmentation  de  la  durée  des  expositions. 

Dans  une  troisième  série  d'expériences  nous  avons  employé,  pour 
agir  sur  le  rein^  les  rayons  n**  4  à  5,  et  il  semble  que  les  résultats 
obtenus  soient  plus  probants  que  dans  les  expositions  faites  avec  les 
rayons  n-  6  à  7  ou  7  à  8. 

Lapui  3,  adulte.  —  Analyse  des  urines  avant  les  expositions  : 
Albumine  :  8. 
Urée:  4,i5. 
Chlorure  :  2,iq, 


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12  ARCHIVES    D*ÉLECTRIC1TÉ    MÉDICALE. 

Première  exposition,  —  Dislance  de  Tanticathode  :  lo  cenlimèlres; 
durée:  3o  minutes;  intensité  au  secondaire:  5  dixièmes  de  mA.; 
voltage  au  secondaire  :  a6,ooo,  correspondant  aux  rayons  n"  4  à  5. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 

Albumine  :  présence. 

Urée  :  9. 

Chlorure  :  6. 

Analyse  8  jours  après  : 

Albumine  :  présence  aussi  forte. 

Urée  :  7. 

Chlorure  :  5. 

Analyse  iO  jours  après  : 

Albumine  :  traces  légères. 

Urée:  4,26. 

Chlorure  :  a,i5. 

Deuxième  exposition,  —  Distance  de  l'anticathode  :  10  centimètres; 
durée:  3o  minutes;  intensité  au  secondaire  :  4  à  5  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  au  secondaire  :  a6,ooo,  correspondant  aux  rayons  n*'  4  à  5. 

Analyse  des  urines  2  jours  après  : 

Albumine  :  présence  très  nette. 

Urée  :  6,5. 

Chlorure  :  4. 

Analyse  8  jours  après  : 

Albumine  :  présence  nette. 

Urée  :  5,35. 

Chlorure  :  3,a5. 

Analyse  iO  jours  après: 

Albumine  :  traces  assez'^grandes. 

Urée:  5, 10. 

Chlorure:  3,o5. 

Analyse  12  jours  après: 

Albumine  :  traces  très  légères. 

Urée  :  4,45. 

Chlorure  :  a,ao. 

Troisième  exposition.  —  Distance  de  Tanticathode  :  10  centimètres; 
durée  :  3o  minutes;  intensité  au  secondaire  :  5  à  6  dixièmes  de  m  A.  ; 
voltage  :  a5  à  a 7, 000,  correspondants  aux  rayons  n*'  4  à  5. 

Analyse  des  urines  2  jours  après: 

Albumine  :  présence  très  nette. 

Urée:  11. 

Chlorure  :  8. 

Analyse  8  jours  après  : 

Albumine  :  nette. 

Urée  :  9,10. 

Chlorure  :  6. 

Analyse  dO  jours  après  : 

Albumine  :  présence. 

Urée  :  7,55. 

Chlorure:  5,i5. 

Analyse  12  jours  après  : 

Albumine  :  très  diminuée. 

Urée  :  6,3o. 


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ACTION    DES    RAYONS    X    SUR    LE    REIN    ADULTE.  l3 

Chlorure  :  3,25. 
Analyse  15  jours  après  : 
Albumine  :  o. 
Urée  :  4»75. 
Chlorure  :  a,43. 

L'ensemble  de  ces  faits  semble  donc  démontrer  que  le  rein  est 
plus  sensible  aux  rayons  n""  4  à  5  qu'aux  rayons  6  ou  7.  Ici,  les  effets 
obtenus  persistent  plus  longtemps,  surtout  si  Ton  considère  les 
résultats  obtenus  au  bout  d'une  heure  et  demie  d'irradiation.  Que 
Ton  ne  nous  reproche  pas  d'avoir  considéré  seulement  l'albumine, 
l'urée  et  les  chlorures,  les  autres  éléments  ne  variant  pas.  Jusqu'ici 
nous  n'avons  fait  que  consigner  les  résultats  fournis  par  l'analyse  des 
urines,  laissant  de  côté  l'examen  microscopique  du  rein.  Nous 
pensions,  en  effet,  que  du  moment  qu'au  bout  d'un  certain  temps 
les  urines  reprenaient  leur  composition  normale,  le  rein  ne  devait 
présenter  à  ce  moment- là  aucune  lésion.  L'examen  microscopique 
fait  le  jour  même  de  la  dernière  analyse  a  confirmé  notre  opinion  ; 
en  effet,  le  microscope  ne  nous  a  révélé  aucune  lésion  soit  récente, 
soit  ancienne.  Seule  la  capsule  nous  a  paru  plus  épaissie  et  nous 
a  présenté  quelques  adhérences. 

En  résumé,  de  cette  série  bien  courte  d'expériences  qui  demande 
à  être  poursuivie,  il  semble  que  l'on  peut  conclure  que  sous  l'action 
directe  des  rayons  X  le  rein  adulte  subit  des  processus  donnant  lieu 
à  une  augmentation  du  taux  de  l'urée,  des  chlorures  et  à  dé  l'albu- 
mine; ces  différences  dans  la  composition  de  l'urine  ne  sont  que 
passagères  et  disparaissent  au  bout  d'un  temps  qui  devient  plus  long 
au  fur  et  à  mesure  que  l'on  augmente  le  nombre  des  irradiations. 
De  plus,  l'intensité  de  ces  phénomènes  semble  plus  grande  avec 
des  rayons  n*"  4  à  5  qu'avec  des  rayons  6  et  7.  Quel  est  le  processus 
donnant  lieu  à  ce  changement  dans  la  composition  des  urines  P  Nous 
n'osons  trop  nous  prononcer,  mais  pourtant  nous  nous  permettrons 
d'émettre  l'idée  que  le  rein  subit  une  congestion  passagère,  les 
cellules  de  l'épithélium  rénal  n'étant  que  peu  ou  pas  influencées  par 
les  rayons  X  dans  le  rein  adulte  ;  ce  qui  est  bien  en  rapport  avec  la 
loi  formulée  par  le  Prof.  Bergonié,  disant  que  :  «  Les  rayons  X  agissent 
avec  d'autant  plus  d'intensité  sur  les  cellules  que  l'activité  repro- 
ductrice de  ces  cellules  est  plus  grande,  que  leur  devenir  karyokiné- 
tique  est  plus  long,  que  leur  morphologie  et  leurs  fonctions  sont 
moins  définitivement  fixées.  )) 


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LE   RADIO-INTENSIMETRE 

NOUVEL  APPAREIL  DE  MESURE  DE  L'INTENSITÉ  ET  DE  LA  QUANTITÉ 
DES  RAYONS  X  ÉMIS  PAR  LE  TUBE  DE  GROOKES(>) 


Par  le  D^  Oarlo  IjUBABOHI  (de  Milan), 

Directeur  de  l'Institut  d'Électricité  médicale  et  de  l'Institut  de  Radiologie 

à  l'hôpital  Fate-Bene-FratelU, 

Chargé  du  cours  de  Radiologie  médicale  aux  Instituts  cliniques  de  perfectionnement. 


Je  crois  nécessaire  de  déclarer  tout  de  suite  que  je  ne  prétends  point 
avoir  complètement  résolu  le  difficile  et  important  problème  du  dosage  des 
rayons  X,  mais  que  j'entends  seulement  démontrer  avoir  heureusement 
ten  té  une  nouvelle  voie,  plus  scientifique  et,  par  conséquent,  plus  exacte, 
pour  atteindre  ce  but. 

Dès  l'année  dernière,  au  III*  Congrès  international  d'èlectrologie  et  de 
radiologie  médicales  de  Milan,  dans  une  séance  très  mouvementée  j'affirmai 
ma  conviction  absolue  qu'oiictin  des  modes  Jusqu'à  présent  employés  pour 
mesurer  la  quantité  des  radiations  émises  par  un  tube  de  Grookes  ne 
présentait  tous  les  caractères  d'exactitude  et  de  pratique  nécessaires  en 
radiologie  médicale. 

L'importance  que  les  rayons  X  ont  assumée  dans  la  thérapeutique  phy- 
sique et  dans  la  séméiologie,  les  lésions  plus  ou  moins  graves  qu'ils  pro- 
voquent sur  les  tissus  (lésions  dépendant  surtout,  je  crois,  de  l'inexpérience 
ou  de  la  négligence  des  radiologues),  justifient  la  prétention  et  le  désir  de 
tous  les  radiologues  de  pouvoir  mesurer  avec  précision  et  facilité  la  quantité 
des  rayons  X  émis  par  le  tube  de  Grookes. 


11  est  bon  que  nous  déclarions  ouvertement  (surtout  après  la  pratique 
que  nous  avons  faite  durant  ces  dernières  années  de  beaucoup  de  modes 
admis)  qu'aucun  d'eux  ne  représente  un  véritable  appareil  scientifique  de 
mensuration,  mais  seulement  un  pur  et  simple  artifice,  plus  ou  moins 
précis,  plus  ou  moins  pratique,  plus  ou  moins  rapide,  pour  atteindre  le 
but  auquel  nous  visons  tous. 

(')  Communication  faite  au  II*  Congrès  international  de  physiothérapie,  Rome, 
i3,  i4,  i6  et  i6  octobre  1907. 


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LB    RADIO-INTBN8IMETRB.  l5 

En  effet,  selon  moi  (et  je  crois  certainement  selon  vous),  pour  mesurer, 
il  faut,  avant  tout,  établir  une  unité  de  mesure  qui  soit  fixe,  et  qui,  dans  son 
essence,  dans  son  entité,  ne  varie  pour  aucun  des  expérimentateurs  et  surtout 
ne  soit  soumise  aux  critériums  subjectifs  d'aucun  d*eux. 

Or,  que  représente- t-elle  donc  de  concrète  pour  nous  Vanité  H  de 
Holzkneeht,  sinon  une  unité  de  mesure  tout  à  fait  arbitraire  et  plus  que 
variable,  correspondant  au  tiers  de  la  dose  de  rayons  X  compatibles  avec 
Vintégrité  des  tissus? 

Et  cela  sans  ajouter  que  toutes  les  variatiohs  de  teintes  que  peut  prendre  la 
substance  inconnue  du  chromoradiomètre  de  Holzknecht,  variations  qui  peu- 
vent être  comparées  à  une  échelle  établie,  et  les  diverses  conditions  de 
lumière  dans  lesquelles  on  pratique  l'examen  de  ces  teintes  augmentent  les 
causes  d'erreur  dans  le  mensuration. 


Une  première  tentative  de  donner  une  base  plus  scientifique  à  cette  unité 
de  mesure  a  été  faite  par  Frbund,  parce  que  la  solution  au  2  0/0  d^iodo forme 
dans  le  chloroforme  sous  l'action  des  rayons  X  acquiert  une  teinte  rouge 
plus  ou  moins  intense  selon  la  quantité  d'iode  mise  en  liberté.  Mais,  ici 
encore,  le  critérium  subjectif  qui  fixait  le  terme  de  comparaison  entre 
Véchelle  établie  et  la  teinte  que  prenait  la  solution  sous  l'influence  des 
rayons  X  constituait  une  grande  cause  d'erreur. 

BoRDiKR  prit  ce  principe  comme  base  pour  établir  Vanité  !  de  son  chro- 
moradiomètre au  platinO'Cyanure  de  baryum.  En  effet,  l'unité  1  de  Bordier 
représente  la  quantité  de  rayons  X  capable  de  mettre  en  liberté  dans 
I  centimètre  cube  de  solution  de  Freund  o"»*!  (i/io*  de  milligramme) 
d'iode. 

Et  alors  la  teinte  i  Cjaane  clair)  correspond  à  2  unités  /. 

La  teinte  2  (jaune  soufrej  correspond  à  ^,5  unités  L 

La  teinte  3  fgomme-guttej  correspond  k5,5  unités  /. 

La  teinte  U  (marron)  correspond  à  iO  unités  /. 

Mais,  comme  on  le  voit,  ici  même,  on  n'a  point  éliminé  l'appréciation 
subjective  entre  l'échelle  et  les  diverses  teintes  prises  par  le  platino-cyanure 
de  baryum. 

ScHWARz  fit  faire  scientifiquement,  sinon  pratiquement,  un  pas  en  avant 
dans  la  solution  de  cet  important  problème  par  son  radiomètre  à  précipité 
(fâllungsradiometer),  fondé  sur  le  principe  volumétrique,  c'est-à-dire  sur  le 
volume  de  la  quantité  de  précipité  de  calomel  qui  se  forme  dans  une 
solution  d'oxalcUe  d'ammonium  et  de  sublimé,  sous  l'action  des  rayons  X. 

La  mesure  pourtant  serait  encore  plus  exacte,  si,  comme  le  conseille 
M.  Castex,  de  Rennes,  l'on  prenait  comme  unité,  non  le  volume,  mais 
le  poids. 

Les  autres  modes,  fondés  sur  l'usage  des  plaques  et  des  pellicules  photo- 
graphiques et  qui  constituent  le  principe  du  quantitomètre  de  Kienbôgh  et 
du  radiophùtomètre  de  GoNTREifoULiNs  représentent  certainement  des 
méthodes  de  mesure  moins  sûres,  moins  pratiques,  moins  scientifiques  que 
les  précédentes. 


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l6  ARCHIVES    D'éLECTRlCITÉ    MÉDIGALB. 


Gomme  on  le  voit  par  ce  rapide  examen,  tous  les  radiologistes  qui  ont 
imaginé  des  modes  de  mesure  de  la  quantité  de  rayons  X  émis  par  Tam- 
poule  de  Grookes  ont  eu  Villusion  —  pour  employer  une  phrase  du  Prof. 
Bergonié  ^  de  la  précision,  mais  cette  précision  ils  ne  Vont  jamais  atteinte. 

Au  IIP  Ck)ngrès  international  d'électrologic,  dans  la  séance  du  6  sep- 
tembre que  j*ai  déjà  rappelée  au  commencement  de  ma  communication, 
après  une  longue  discussion  à  laquelle  participèrent:  MM.  Doumbr,  Oudin, 
Salomonsom,  Schiff,  Gaston,  Pini  et  moi-même,  on  aboutit  à  la  conclusion 
qu*un  accord  sur  le  dosage  des  rayons  X  n*était  possible  que  lorsqu'on  aurait 
établi  une  méthode  de  mesure  fondée  sur  un  principe  scientifique  exact. 

Je  me  rappelle  avoir  dit,  dans  cette  séance,  qu'il  fallait  suivre  une  voie 
bien  différente,  et  que  la  base  de  la  solution  du  problème  devait  être  cher- 
chée, selon  moi,  dans  l'application  d'un  des  principes  physiques  déjà  connus 
ou  parmi  les  nombreuses  expériences  faites  dans  ces  dernières  années  sur 
les  rayons  X.  Je  me  rappelle  aussi  avoir  parlé  des  expériences  de  l'ingénieur 
Garcano,  de  Milan,  d'après  lesquelles  une  plaque  de  plomb  soumise  à 
l'action  des  rayons  X  ne  peut  plus  servir  d'accumulateur  puisqu'elle 
perd  la  propriété  de  se  charger  d'électricité.  J'ajoutais  enfin  que  le  radiO' 
logue  désirerait  avoir  un  instrument  pratique  et  précis  comme  un  milliam- 
pèremètre. 


Eh  bien  I  Messieurs,  guidé  par  cette  idée,  je  m'appliquai  à  la  solution  de 
cet  Important  problème  en  suivant  précisément  la  voie  physique,  et  je  me 
posai  ces  deux  questions  : 

i*"  Si  dans  un  circuit  électrique  d'une  résistance  déterminée  et  ayant  en  série 
un  milUampèremètre  qui  mesure  Vintensité  (IJ  du  courant  qui  passe  dans  ce 
circuit,  J'insérais  une  substance  qui  sous  l'action  des  rayons  X  amoindrisse 
la  résistance  du  courant,  je  pourrais  obtenir  un  déplacement  dans  l'aiguille  du 
milliampèremètre,  proportionnel  à  l'amoindrissement  de  résistance  dans  le 
circuit  même, 

3*"  Démontrer  que  la  variation  de  l'intensité  du  courant  (^conséquence  de  la 
variation  de  résistance  du  circuit)  accusée  par  le  milliampèremètre  est  propor- 
tionnelle à  la  quantité  et  intensité  de  rayons  X  émis  par  l'ampoule  de  Crookes. 

Première  Question. 

Pour  répondre  à  la  première  question,  il  est  nécessaire  que  nous  analy- 
sions les  idées  prédominantes  chez  les  physiciens  sur  la  nature  des  rayons  X. 

La  nature  des  rayons  X.  —  Tous  savent,  désormais,  après  les  expériences 
de  RôNTGEN  et  de  Gont,  que  les  rayons  X  ne  subissent,  d'une  manière  appré- 
ciable, ni  réflexion  ni  réfraction,  qu'ils  ne  sentent  point  l'action  du  champ 
magnétique  et  qu'ils  ne  transportent  aucune  charge  électrique,  ainsi  que 
l'ont  démontré  Cukie  et  Sagnac. 

Nous  savons,  surtout  par  les  intércssanlcs  expériences  de  Sagnac,  qu'il 


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LE    RAD10-1NTBN81MÈTRE.  t^ 

existe  des  rayons  X  différents  entre  eux,  absolument  comme  les  diverses 
radiations  du  spectre,  et  se  distinguant  les  uns  des  autres  par  leur  phw  ou 
moins  grande  puissance  de  pénétration  au  travers  des  corps,  de  sorte  que 
Sagnac  lui-même  put  obtenir  toute  une  gamme  graduellement  descendante 
de  rayons  plus  ou  moins  absorbables;  il  y  en  a  même  quelques-uns  dont 
l'action  photographique  est  empêchée  même  par  une  simple  feuille  de 
papier  noir. 

Nous  savons  que  les  différents  rayons  émis  par  le  tube  ne  transportent 
pas  la  même  quantité  d'énergie,  ainsi  que  Font  démontré  Rutherford  et 
Glunt.  Or,  nous  ne  connaissons  point  encore  avec  précision  quelle  est  la 
nature  de  cette  énergie.  Selon  Haya,  Wind  et  Sommerfeld,  il  semble  qu'au 
moyen  des  rayons  X  l'on  puisse  produire  des  phénomènes  de  difraction, 
Barkla  prouva  qu'ils  peuvent  donner  une  véritable  polarisation.  Quelques 
physiciens  enfin  ont  essayé  de  mesurer  leur  rapidité  de  propagation,  et  ont 
démontré  que  cette  rapidité  est  voisine  de  celle  de  la  lamiére. 

Nous  négligerons  de  parler  des  nombreuses  expériences  de  Brunhes, 
Broca,  Ck>llardeau,  Viilard,  etc.,  toutes  dirigées  à  résoudre  plusieurs  pro- 
blèmes importants  ayant  pour  objet  la  durée  d'émission  des  rayons  X  et  le 
meilleur  dispositif  à  adopter  pour  leur  production. 

Le  point  qui  nous  intéresse  pour  la  réponse  à  donner  à  la  première 
question  que  nous  avons  avancée  est  celui  qui  se  rapporte  à  la  nature  même 
des  rayons  X.  L'hypothèse  la  plus  naturelle  serait  celle  de  considérer  les 
rayons  X  comme  des  radiations  ultra-violettes  d'onde  très  courte,  de  sorte 
que  ces  radiations  spéciales  des  rayons  X  devraient  être  classées  parmi  les 
radiations  ultra-ultra  violettes. 

Cette  hypothèse  peut  encore  à  présent  être  soutenue  et  les  recherches  de 
Buisson,  Lenard,  Merris,  Stbwart  et  surtout  de  notre  illustre  Righi, 
établissent  que  les  rayons  d'une  très  mince  longueur  produisent  sur  les 
conducteurs  métalliques  (au  point  de  vue  des  phénomènes  électriques)  des 
effets  semblables  à  ceux  des  rayons  X.  Rôntgen  après  avoir  vainement 
essayé  de  produire  les  phénomènes  classiques  de  l'optique,  telles  l'inter- 
férence et  la  polarisation,  délaissa  l'idée  que  les  rayons  X  puissent  être  de  la 
lumière  et  préconisa  l'hypothèse  qu'ils  pouvaient  consister  dans  des  vibrations 
longitudinales  de  l'éther  ;  mais  cette  idée  ne  fut  adoptée  par  personne. 

La  théorie  la  plus  généralement  admise  est  celle  que  Sir  George  Sto&es 
avança  le  premier  et  qui  fut  reprise  par  M.  Wiecxert.  Selon  cette  théorie, 
les  rayons  X  seraient  dus  à  une  succession  de  pulsations  indépendantes  de 
Véiher,  lesquelles  partent  des^  points  où  les  molécules  projetées  par  la 
cathode  du  tube  de  Grookes  rencontrent  la  région  anticathodique.  Ces 
pulsations  ne  sont  point  des  vibrations  continuelles  comme  les  radiations 
spectrales;  elles  sont  isolées  et  extrêmement  courtes.  En  outre,  elles  sont 
transversales  comme  les  ondes  lumineuses,  et  la  théorie  démontre  qu'elles 
doivent  se  propager  avec  la  même  vitesse  que  la  lumière.  Enfin,  elles  ne 
doivent  présenter  ni  réfraction  ni  réflexion,  mais  dans  des  conditions  tout 
à  fait  spéciales  elles  peuvent  subir  des  phénomènes  de  difraction.  Tous  ces 
caractères  nous  les  vérifions  précisément  dans  les  rayons  X.  J.  J.  Thomson 
adopte  lui  aussi  une  idée  analogue  et  établit  le  procédé  suivant  lequel  les 
pulsations  se  produiraient  au  moment  où  les   particules  élect risées  qui 

XtLCH,    O'éLECTH.    lUD.  —   I908.  2 


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l8  ARCHIVES    D*éLBGTHlClTé    MEDIGALB. 

forment  les  rayons  cathodiques  viennent  heurter  brusquement  la  paroi 
anticathodique.  Llnduction  électromagnétique  fait  que  le  champ  magné- 
tique ne  se  détruit  point  lorsque  la  particule  électrisée  s*arrète  en  choquant 
la  paroi  anticathodique,  de  sorte  que  le  nouveau  champ  produit,  qui  n'est 
plus  en  équilibre,  se  propage  dans  le  diélectrique  comme  une  pulsation 
électrique.  Les  pulsations  électriques  et  magnétiques  excitées  par  ce  méca- 
nisme peuvent  produire  des  effets  semblables  à  ceux  de  la  lumière.  Mais  leur 
faible  épaisseur  ne  permet  point  que  Ton  ait  à  observer  des  phénomènes  de 
réfraction  ni  de  difraction,  sinon  dans  des  conditions  absolument  spéciales. 
Si  la  particule  électrisée  projetée  par  la  cathode  n*est  pas  arrêtée  dans  un 
temps  très  court,  la  pulsation  devra  prendre  une  ampleur  plus  considérable. 
De  là  les  différences  que  Ton  peut  relever  entre  les  divers  tubes  et  les  divers 
rayons. 


Nous  devons  encore  ajouter  que,  malgré  Timpossibilité  constatée  de  dévier 
les  rayons  X  dans  un  champ  magnétique,  certains  auteurs  n*ont  point 
encore  renoncé  à  les  faire  entrer  dans  Tordre  des  rayons  cathodiques. 

Ces  auteurs  supposent,  par  exemple,  que  les  rayons  X  sont  formés  par 
des  électrons  animés  d'une  rapidité  telle  que  leur  inertie  (justement  selon 
les  théories  modernes),  ne  leur  permettrait  point  d'être  déviés  de  leur 
direction.  C'est  la  théorie  préconisée  par  Sutherland. 

Enfin,  d'après  Gustave  Le  Bon,  ils  représenteraient  l'extrême  limite  de  la 
matière,  une  des  dernières  étapes  de  la  matière  qui  s'évanouit  avant  de 
retourner  à  l'éther. 


Conclusion.  —  Par  ce  rapide  résumé  nous  pouvons  conclure  que  : 

La  véritable  nature  des  rayons  X  n'est  pas  encore  connue  avec  sûreté, 
mais  la  plupart  des  physiciens  tombent  aujourd'hui  d'accord  pour  supposer 
qu'ils  sont  la  manifestation  d'ondes  électromagnétiqaes  réveillées  dans  Véiher 
par  la  brusque  rapidité  des  électrons. 

La  série  discontinue  de  ces  impulsations  constitue,  selon  cette  hypothèse, 
les  rayons  X  ;  ils  ne  seraient  point  le  résultat  de  vibrations  continuelles  de 
l'éther,  mais  d'impulsations  isolées  d'une  très  courte  durée.  Les  rayons  X 
seraient  donc  par  rapport  aux  radiations  lumineuses  ce  qu'à  un  son 
musical,  proprement  dit,  serait  une  succession  irréguiière  de  sons  secs  et  de 
courte  durée. 

Selon  ces  idées,  les  longueurs  donde  produites  par  ces  impulsions  peuvent 
être  comparées  aux  dimensions  particulières  des  molécules  matérielles, 
c'est-à-dire  qu'elles  sont  des  longueurs  d'onde  très  petites  en  comparaison  de 
celles  des  vibrations  connues.  La  conséquence  en  est  que  les  rayons  X 
pourront  être  absorbés,  transformés  ou  diffus  d'une  manière  différente  selon 
la  nature  des  molécules,  mais  ils  ne  subiront  point  les  actions  dépendantes 
de  l'élasticité  propre  du  milieu,   telles  que  la  réflexion  et  la  réfraction 


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LE    RADIO-INTEN81METRB.  t^ 

régulière.  Ils  se  propageront  en  ligne  droite,  mais  viendront  absorbés  selon 
la  densité  des  milieux  traversés. 


Après  ce  que  nous  venons  d*exposer,  il  est  naturel  et  logique  de 
supposer  une  certaine  analogie,  sinon  une  identité,  entre  les  radiations 
lumineuses  et  les  radiations  des  rayons  X,  de  manière  que  leur  action 
même  sur  la  résistance  électrique  du  sélénium  doit  être  comparable,  sinon 
semblable,  à  celle  de  la  luniière.  J*ai  établi  tout  de  suite  des  expériences  en 
me  servant  d'une  pile  à  sélénium  que  j*eus  l'opportunité  d*aYoir  entre  les 
mains  et  je  me  suis  aperçu  que  vraiment  il  existe  une  action  visible.  Mais 
de  ces  expériences  je  parlerai  plus  particulièrement  plus  tard. 

En  approfondissant  ce  sujet,  je  trouvai  que  déjà  dès  Tannée  1899  Perrau, 
le  premier,  avait  établi  que  la  résistance  électrique  du  sélénium  baisse  si 
Ton  fait  tomber  sur  lui  des  rayons  X  et  que  lorsque  cesse  Taction  de  ces 
derniers  la  conductibilité  revient  à  sa  valeur  primitive. 

D'autres,  après  lui,  tentèrent  et  confirmèrent  les  mêmes  expériences 
(Lévy-Dorn,  etc.).  En  1901,  Bloch  démontra  la  même  diminution  de  la 
résistance  électrique  du  sélénium  soumis  à  l'action  des  rayons  émis  par  un 
sel  de  radium. 


Après  avoir  ainsi  contrôlé  la  valeur  de  mes  conclusions,  valeur  tirée  de  la 
nature  même  des  rayons  X,  je  divisai  mes  expériences  en  deux  ordres  : 

En  premier  lieu,  je  fis  agir  les  rayons  X  directement  sur  le  sélénium  et 
j'enregistrai  la  diminution  de  la  résistance  dans  le  circuit  selon  la  quantité 
plus  ou  moins  grande  de  rayons  X  que  le  tube  émettait,  c'est-à-dire  en 
tenant  compte  du  voltage  et  de  l'ampérage  du  courant  dans  le  primaire. 

En  second  lieu,  j'enregistrai  les  variations  de  la  résistance  dans  le  circuit 
en  faisant  agir  les  rayons  X  sur  le  sélénium  à  travers  un  écran  fluorescent 
de  manière  à  pouvoir  examiner  les  deux  actions  des  rayons  et  des  radiations 
lumineuses  de  l'écran. 


Avant  tout  j'établissais  la  sensibilité  de  ma  pile  à  sélénium  et  je  cons- 
tatais qu'en  mettant  à  la  distance  de  àO  centimètres  trois  lampes  de  l'intensité 
de  16  chandelles,  une  rouge  (lampe  pour  photographie),  une  autre  bleue, 
une  troisième  blanche,  j'obtenais  les  déviations  suivantes  de  l'aiguille  : 

(N.  B.  —  Dans  la  chambre  obscure,  le  milliampèremètre  signait  4  ni  A  , 
de  sorte  que  le  0  était  représenté  par  ce  chifiHre.) 

^.  ^         .   ,     ,  ».     v»  Intensité  lumineuse 

DisUnce  tube  4o  centimètres.  ,g  chandelles. 

Lampe  rouge»   .   .     =10     m  A.  Différence.   .6      m  A. 

—  bleue  ...=ia5    —  —      ..85    — 

—  blanche  .   .     =  i4        —  —       .    .   10       — 


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2o  ARCHIVRS    D'ÉLECTRIGITé    MÉDICALE. 

Après  cela  je  pensai  tout  de  suite  à  établir  si  entre  Taction  des  rayons  X 
seule  ou  associée  à  Faction  des  radiations  de  récran  il  existait  une  relation. 

En  effet,  voici  les  notes  prises  : 

(N.  B.  —  Sélénium  enveloppé  dans  du  papier  noir  pour  éliminer  Faction 
de  la  lumière  verdàtre  émise  par  le  tube.) 

Distance  du  tube  de  la  pile  à  séléDium  =  G  centimètre». 
Zéro  du  milliampèremètre =  4  m  A. 

Rayons  X  =  Sélénium  sans  écran.      Déviation  =  5  m  A.      Différence  i  m  A. 
—      =        —       avec  écran,  —       =5  3/4  —        i  3  4 

Ainsi  qu*on  le  voit,  de  cette  première  expérience  on  devait  tirer  tout  de 
suite  la  conclusion  que  Técran  était  un  bon  moyen  pour  avoir  une  plus 
remarquable  ampleur  dans  Téchelle.  En  outre,  la  présence  de  Técran  rendait 
plus  fixes  et  précises  les  variations  de  résistance  du  circuit  et,  en  consé- 
quence, les  indications  mêmes  de  Taiguille  du  milliampèremètre. 


Mais  voilà  alors  à  la  dernière  partie  de  mon  expérience,  c'est-à-dire 
à  vérifier  s*il  y  avait  relation  entre  Taugmentation  de  Tintensité  du  courant 
dans  le  primaire  (et  autant  qu'il  est  possible  augmentation  de  quantité  de 
rayons  X  émis  par  le  tube  de  Crookes)  et  les  déviations  de  Taiguille  du 
milliampèremètre  et  répondre  ainsi  à  la  deuxième  question. 

Deuxième  Question. 

On  exécuta  les  deux  expériences  avec  la  pile  à  sélénium,  enveloppée  dans 
le  papier  noir  sans  écran,  et  avec  la  pile  à  sélénium  munie  d'écran,  et  enve- 
loppée, comme  toujours,  dans  le  papier  noir. 

Pile  à  sélénium  dans  le  papier  noir  sans  écran. 

Distance:  6  centimètres. 

DIFFÉRENCES 
DEVIATION  entre  lei  dévItUoDs 

__  4e  l'aigaille. 


o  =  l 

imA. 

AMPÉRAGE 

VOLTAGE 

3 

32 

4 

29 

5 

3i 

6 

33 

7 

35 

8 

^^7 

9 

39 

5 


■^  ■          

6 

^ 

7 

^ 

7  3/4 

^ 

V 

~ 

8  i/.', 

< — 

8  3/4 

9  »/4 


1   m  A 

I         »> 

3/4  »> 

1/2  » 

i/a  » 

1/2  ȕ 


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LE    RADIO  INTENSIMKTRK. 


'Jî 


Pilo  à  sélénium  dans  le  papier  noir  avec  écran. 


A  m  A. 


AMPEKAf.F. 

5 
0 

7 
8 


VOLTAGE 

3i 
33 
35 

37 


Distance  :  6  centimètres 
DÉVIATION 


DIFFERENCES 

entre  les  deyiation.s 

de  l'aigoille. 


^ 

6  1/4 

^ 

7 

^ 
^ 

7  3/4 

<■ 

^ 

8  i/A 

<• 

< — 

9 

3/4  m  A 
3/4     » 

1/2  » 
3/4  » 
34    » 


9  3/4 


Voici  la  disposition  donnée  aux  appareils  : 


"Pfle 


TinSûtntê 


1 1 1 1  Ujwwwwwv. 


7)?4  «i  ithmo 


yf^^^JlO^tf 


n 

1 

■^. 

MA 


J 


FiG.     I. 

Disposition  des  appareils. 


Les  résultats  de  ces  différentes  expériences  amènent  aux  conclusions 
suivantes  : 

fo  II  existe  réellement  un  rapport  entre  une  augmentation  de  la  quantité 
des  rayons  X  émis  par  l'ampoule  et  la  déviation  de  Taiguille  du  milliam- 
pèremètre. 

2"  La  variation  d*un  ampère  dans  Tintensilé  d*un  courant  du  primaire 
provoque  une  déviation  de  l'aiguille  comprise  entre  3  dixièmes  (tout  au  plus 
3  dixièmes)  de  mA  et  1  mA. 

3*  La  variation  dans  la  déviation  de  l'aiguille  du  milliampèremètre  est 
plus  grande  au  début  lorsque  la  pile  à  sélénium  est  munie  d'écran,  tandis 


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22  ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé    MÉDICALE. 

que  plus  tard  les  diverses  augmentations  d*ampérage  et  les  conséquentes 
déviations  présentent  une  très  petite  différence,  que  le  sélénium  soit  ou  non 
muni  d'écran. 

4**  Si  nous  examinons  les  différences  qui  passent  entre  les  déviations  de 
l'aiguille,  nous  trouvons  que  lorsque  la  pile  à  sélénium  est  munie  d'écran 
elles  sont  plus  régulières,  et,  en  maxima,  supérieures  de  i/4  de  mA.  à  celles 
qu'on  observe  lorsque  la  pile  au  sélénium  n'est  point  munie  d'écran. 

En  outre,  lorsque  le  sélénium  est  muni  d'écran,  l'aiguille  maintient  une 
plus  grande  fixité  dans  sa  déviation. 

Observations  sur  les  expériences. 

La  première  particularité  que  ces  expériences  offraient  à  l'observation  était 
la  suivante  : 

Au  but  d'avoir  une  échelle  suffisamment  ample  qui  rendit  l'appareil 
pratique  et  précis,  la  déviation  de  l'aiguille  du  milliampèremètre  devait  être 
bien  plus  grande.  Gomment  atteindre  ce  but? 

11  n'y  avait  d'autre  moyen  que  de  modifier  en  même  temps  le  milliampère- 
mètre, en  le  rendant  plus  sensible,  et  la  pile  en  la  rendant  plus  grande  pour 
augmenter  sa  surface  d'action. 

Je  fis  donc  avant  tout  construire  un  milliampèremètre  spécial  dont 
l'échelle  est  divisée  en  centièmes  d'un  mA.  Après,  je  tâchai  de  me  procurer 
une  pile  à  sélénium  ayant  une  surface  plus  ample  que  celle  que  je  possédais, 
mais  cela  me  fut  impossible,  malgré  les  recherches  que  je  fis  chez  les  construc- 
teurs les  plus  renommés. 


L'appareil  que  je  présente  n'est  donc  que  la  première  tentative  de  la  réa- 
lisation en  pratique  du  principe  de  la  variation  de  résistance  d'un  circuit 
électrique  déterminé  au  moyen  de  l'action  exercée  par  les  rayons  X  sur  une 
substance  qui  jouisse  de  la  propriété  que  nous  avons  rappelée  plus  haut. 

Jusqu'à  présent,  je  ne  connais  point  d'autres  substances  qui  aient  les  pro- 
priétés singulières  du  sélénium,  ni  je  ne  connais  d'autres  dispositifs  qui 
permettent  de  faire  varier  la  résistance  d'un  circuit  électrique  sous  l'action 
des  rayons  X. 

Une  bonne  et  utile  modification  me  semblait  au  début  de  mes  expériences 
l'application  de  Yécran,  qui  est  encore,  d'après  l'opinion  unanime  des 
radiologues,  le  moyen  le  plus  délicat  et  le  plus  sensible  aux  variations 
quantitatives  des  rayons  X  émis  par  le  tube.  Mais  ensuite  les  expériences 
me  démontrèrent  que  plus  l'appareil  devenait  sensible,  moindre  devenait 
la  nécessité  d'ajouter  l'action  de  l'écran  à  celle  déjà  excessive  des  rayons  X. 

L'instrument  que  je  présente,  bien  qu'on  n'ait  point  encore  atteint  la 
perfection  de  construction  que  je  voudrais,  me  semble  pourtant  déjà  très 
pratique  et  il  présente  sur  tous  les  autres  appareils  adoptés  plusieurs 
avantages  remarquables,  c'est-à-dire  : 

aj  D'éliminer  toutes  les  trompeuses  appréciations  subjectives  fondées  sur 
la  variété  de  coloration  de  pastilles  formées  par  des  substances  connues 
ou  inconnues; 


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LE    RADIO-INTENSIMÈTRE. 


23 


bj  D*éliininer  les  causes  d'erreur  dépendant  du  moyen  et  du  degré  d'illu- 
mination du  milieu  dans  lequel  on  pratique  l'examen  de  ces  pastilles; 

cj  De  permettre  la  création  d'une  unité  scientifiquement  exacte,  parce 
qu'il  suffira  d'établir  la  quantité  de  rayons  X  correspondant  à  chacune  des 
divisions  de  l'échelle  du  milliampèremètre,  capable  de  mettre  en  liberté,  par 
exemple,  un  nombre  déterminé  de  milligrammes  d'iode  dans  une  solution 
au  a  o/o  d'iodoforme  dans  le  chloroforme  (méthode  de  Freund),  ou  bien  In 


FiG.  a. 

Appareil  complet. 

Cellule  au  sélénium;  milliampèremètre,  i/ioo  de  m  A.;  chronomètre. 

quantité  mesurée  en  milligrammes  de  calomel  précipité  dans  une  solution 
d'oxalate  d'ammonium  et  de  sublimé  sous  l'action  des  rayons  X  pour  établir 
cette  unité  (méthode  de  Schwarz). 

Objections. 

Je  crois  que  nulle  objection  sérieuse  ne  peut  être  faite  contre  l'exactitude 
du  principe  scientifique  fondé  sur  la  variation  de  résistance  d'un  circuit 
électrique,  variation  produite  par  l'action  d'une  quantité  plus  ou  moins 
grande  de  rayons  X  sur  une  substance  ou  bien  sur  un  dispositif  déterminé 
jouissant  de  cette  propriété.  On  pourrait  plutôt  soulever  des  objections  sur 
l'usage  du  sélénium  pour  atteindre  ce  but. 

aj  En  efiet,  selon  les  physiciens,  la  propriété  tout  à  fait  spéciale  du  sélé- 
nium s'amoindrit  par  le  temps,  et  cet  amoindrissement  se  produit  après 
un,  deux,  trois  mois. 

Il  faut  pourtant  remarquer  que  ce  fait  arrive  surtout  lorsque  le  sélénium 
est  soumis  à  l'action  de  la  lumière,  mais  qu'il  se  produit  d'une  manière 
moindre  lorsqu'il  est  soumis  à  l'action  des  rayons  X,  et  fermé,  comme  dans 
notre  cas,  dans  une  boite  de  carton,  avec  l'écran,  c'est-à-dire  complètement 


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24  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

soustrait  à  l'action  de  la  lumière.  La  pile  à  sélénium  que  je  présente  a  déjà 
huit  mois  d'usage. 

bj  Une  autre  objection,  c'est  qu'il  faudrait  démontrer  un  rapport  précis 
entre  la  variation  dans  la  graduation  uniforme  de  l'échelle  du  mUliampère- 
mètre  et  la  quantité  et,  par  conséquent ,  V intensité  di  action  des  rayons  X,  ou, 
en  d'autres  termes,  que  2  degrés  donnent  par  exemple  le  double,  it  degrés 
le  quadruple  d'action  sur  la  peau  humaine. 

Ce  n'est  pas  là,  selon  moi,  un  grand  inconvénient  dans  la  mesure, 
puisqu'il  suffira  que  l'échelle  soit  telle  qu'elle  puisse  accuser  des  variations 
très  délicates  pour  avoir  toutes  les  graduations  intermédiaires  et  par  là 
une  perfection  de  mensuration  telle  qu'elle  rende  inutile  l'existence  d'un 
rapport  entre  les  espaces  équidistants  et  interlinéaires  du  milliampèremètrc 
et  l'augmentation  proportionnelle  de  l'action  des  rayons  X  sur  la  peau. 

L'iknportance  et  l'exactitude  de  la  méthode  consiste  uniquement,  selon 
moi,  dans  le  fait  que  deux  tubes  qui  donnent  la  même  quantité  de  rayons  X 
aient  à  donner  une  identique  déviation  de  l'aiguille  et  non  que  le  redouble- 
ment de  la  déviation  de  l'aiguille  même  corresponde  au  redoublement  de 
réaction  des  rayons  X  sur  la  peau. 

Or,  les  expériences  que  j'ai  faites  avec  différentes  ampoules  prouvent 
précisément  sur  le  sélénium  cette  identité  d'action  des  rayons  X  émis  par 
les  différents  tubes. 

cj  Une  autre  objection,  et  peut-être  la  plus  importante,  c'est  que  les  piles 
à  sélénium  par  les  méthodes  de  formation  en  usage  jusque  aujourd'hui  ne 
réussissent  pas  toutes  également  pour  ce  qui  touche  à  leur  façon  de  se 
comporter  dans  un  circuit  électrique  sous  l'action  de  la  lumière. 

Mais  à  cette  objection  nous  répondons  que  si  cette  difficulté  de  construction 
existe  effectivement  aujourd'hui,  parce  que  ce  sujet  n'a  pas  encore  été  pro- 
fondément traité,  elle  n'existera  plus  demain  lorsque  les  méthodes  de  fabri- 
cation de  piles  à  sélénium,  c'est-à-dire  lorsque  les  fabricants  eux-mêmes  en 
feront  l'objet  de  nombreuses  expériences,  et  l'on  trouvera  ainsi  certaine- 
ment le  moyen  d'atteindre  le  but. 

dj  Une  autre  objection  que  l'on  pourrait  faire  est  la  suivante  : 

Le  radio  -  intensimètre  nous  donnera,  il  est  vrai,  la  quantité  de  rayons  X 
émis  par  le  tube,  mais  il  ne  nous  indiquera  jamais  si  l'intensité  donnée 
résuite  d'une  qualité  de  rayons  X  plutôt  que  d'une  autre,  c'est-à-dire  de 
rayons  mous  plutôt  que  de  rayons  durs. 

A  cet'te  objection  nous  pouvons  répondre  qu'en  radiologie  nous  possédons 
déjà  un  appareil  (le  radiochromomètre  de  Benoist)  qui  permet  de  connaître 
la  qualité  des  rayons  X  émis  par  un  tube.  Le  radio-intensimètre,  au  con- 
traire, nous  donne  la  notion  de  ï intensité  véritable  des  rayons  X,  intensité 
qu'on  ne  doit  pas  confondre  avec  le  degré  de  pénétration  des  rayons  mêmes. 

Et  je  m'explique. 

Une  fois  admis  que  les  électrons  qui  partent  de  l'anticathode  et  qui  vont 
frapper  le  verre  aient  une  vitesse  variable,  les  plus  rapides  produiront  dans 
l'étherdes  impulsions  isolées  d'une  durée  très  courte  et  d'une  longueur  d'onde 
extrêmement  petite,  tandis  que  les  moins  rapides  produiront  dans  l'éther  les 
mêmes  impulsions,  mais  auront  une  longueur  d'onde  beaucoup  moins  petite. 
Or,  cette  gamme  de  rayons  X,  d'après  mes  expériences,  agit  sur  le  sélénium 


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LE    RADIO-INTBNSIMèTRE.  25 

précisément  comme  les  radiations  lumineuses.  En  effet,  de  même  que  les  radia- 
tions extrêmes  du  spectre  (rouges  et  violettes)  ont  sur  le  sélénium  une  action 
moindre  que  les  radiations  centrales  (vert  et  jaune),  de  même  les  rayons  X 
mous  et  durs  ont  une  action  plus  faible  que  ceux  de  pénétration  moyenne. 
Ce  qui  démontre  que  si  le  degré  de  pénétration  des  rayons  X  est  en  rapport 
avec  la  rapidité  des  électrons,  Viniensité  est  au.  contraire  en  rapport  avec  le 
nombre  d'électrons  qui,  dans  une  unité  de  temps,  produisent  dans  Téther  une 
plus  grande  quantité  d*ondes  électromagnétiques  de  pénétration  moyenne. 

L'intensité  est  donc  le  produit  final  du  nombre  des  électrons  qui  dans  une 
unité  de  temps  vont  frapper  la  paroi  du  tube,  et  la  pénétration  est  le  pro- 
duit final  de  la  rapidité  des  électrons  mêmes. 

Le  sélénium  nous  indiquera  donc  la  somme  des  actions  produites  par 
tous  les  rayons  X  émis  par  le  tube,  et  si  cette  somme  résulte  ou  de  rayons 
mous,  ou  bien  de  rayons  durs,  la  déviation  de  Taiguille  sera  moins  accen- 
tuée ;  si,  au  contraire,  elle  résulte  en  plus  grande  partie  de  rayons  de  péné- 
tration moyenne,  la  déviation  sera  plus  remarquable. 

L'action  des  rayons  X  sur  le  sélénium,  et  la  manière  spéciale  de  se  com- 
porter des  différents  rayons  X  qui  constituent  la  gamme  graduellement 
descendante  et  ascendante  des  radiations  plus  ou  moins  absorbables  émises 
par  le  tube  de  Grookes,  représentent  deux  nouveaux  et  précieux  arguments 
pour  confirmer  l'opinion  de  ceux  qui,  au  sujet  de  la  nature  des  rayons  X, 
soutiennent  la  théorie  électro-magnétique  qui  a  sur  toutes  les  autres  l'avan- 
tage de  faire  entrer  un  phénomène  nouveau  dans  la  classe  des  phénomènes 
déjà  connus. 

e)  Quelques-uns  pourraient  encore  objecter  que  la  déviation  de  Taiguille 
est  produite  par  l'action  de  la  chaleur  sur  le  sélénium,  chaleur  émise  par  le 
tube  de  Grookes. 

Eh  bien,  on  peut  obtenir  d'une  manière  nette,  distincte  et  graduelle  l'action 
des  rayons  X,  même  en  plaçant  la  cellule  de  sélénium  à  4o,  5o,  60  centimètres 
de  distance  du  tube.  Mais  encore,  si  nous  interposons  une  feuille  de  carton, 
ou  une  planchette  de  bois,  ou  mieux  une  lamelle  d'aluminium  qui  absorbe 
tous  les  rayons  caloriques,  nous  verrons  que  l'action  des  rayons  X  sur  le 
sélénium  ne  varie  pas.  Ge  qui  prouve  que  la  chaleur  n'y  a  aucune  influence. 

fj  Une  dernière  objection  se  rapporte  à  la  manière  dont  se  comporte  le 
sélénium  lorsque  l'action  des  rayons  X  a  cessé,  puisque  cette  action  continue 
encore  pendant  quelque  temps  de  façon  à  ce  que  l'aiguille  ne  rçvienne  pas 
complètement  à  zéro.  Get  inconvénient,  tout  à  fait  apparent,  pourra  dispa- 
raître peut-être  grâce  à  un  dispositif  spécial  dans  les  appareils  qu'on  va 
construire,  et  du  reste  il  n'a  aucune  importance,  car,  jusqu'à  o,4o  centièmes 
de  milliampère,  l'émission  des  rayons  X  est  insignifiante. 


Usage. 

L'appareil  doit  toujours  être  placé  à  la  même  distance  de  la  région  sur 
laquelle  on  fait  l'application  des  rayons  X  et  on  le  maintient  en  place  jusqu'à 
ce  que  l'aiguille  du  radio-intensimètre  soit  fixe.  Dès  que  le  tube  de  Grookes 


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2()  ARCHIVES    d'ÉLEGTAIGITÉ   Mll^DICALB. 

fonctionne,  on  tiendra  compte  du  temps  de  durée  de  Tapplication  au 
moyen  de  la  montre  à  secondes  dont  l'appareil  est  muni.  Lorsque  la  dévia- 
tion de  Taiguille  est  fixe,  on  lira  le  chiffre  et  il  indiquera  VinlensUê  (l)  de 
toute  la  gamme  de  rayons  X  émis  par  le  tube.  On  multipliera  l'intensité 
par  le  temps  (T)  et  l'on  aura  la  quantité  (Q)  absorbée  par  le  malade. 

Il  est  évident  que  la  distance  du  radio-intensimètre  à  la  source  des 
rayons  X  a  une  certaine  influence  (proportionnée,  ainsi  qu'on  le  sait,  à  son 
carré);  mais  si  nous  avons  la  précaution  de  mettre  la  pile  à  sélénium  à 
égale  distance  du  malade,  nous  éliminerons  même  la  nécessité  de  tenir 
compte  de  ce  facteur. 

Pour  toutes  les  raisons  que  je  viens  d'exposer,  je  crois  avoir  rendu,  par 
le  nouvel  appareil  que  j'ai  imaginé,  plus  sûre,  plus  pratique  et  plus  facile  la 
mesure  de  l'intensité  et  de  la  quantité  de  rayons  X  émis  par  le  tube  de 
Crookes  et  avoir  réussi  à  vous  démontrer  que  la  voie  physique  est  la  seule 
qui  puisse  nous  amener  à  une  solution  plus  exacte  et  plus  scientifique,  puis- 
qu'elle seule  nous  portera  à  fixer  enfin  cette  unité,  que  jusqu'à  présent,  par 
tous  les  autres  modes  employés,  on  a  cherché  vainement  à  établir. 

Et  cette  unité  nous  la  trouverons,  comme  j'ai  déjà  dit,  en  multipliant  la 
déviation  de  Vaiguilte  par  le  temps  d'exposition  du  sélénium  à  l'action  des 
rayons  X.  En  effet,  si  /  degré  de  déviation  dans  la  durée  d*une  minute  met 
en  liberté,  par  exemple,  dans  /  centimètre  cube  de  solution  de  Freund,  2/10 
de  milligramme  d'iode,  nous  aurons  fixé  un  critérium  nouveau  pour  tous 
les  expérimentateurs,  car  on  ne  pourra  obtenir  cette  déviation  d'un  degré 
dans  tous  les  appareils  réglés  au  moyen  de  la  même  source  lumineuse,  que 
par  une  quantité  bien  déterminée  de  rayons  X  égale  pour  tous  les  tubes, 
puisque  l'action  des  rayons  X  sur  l'écran  lumineux  aussi  bien  que  sur  le 
sélénium  (à  conditions  égales)  doit  être,  pour  toutes  les  raisons  que  nous 
avons  plus  haut  exposées,  égale  pour  tous  les  tubes. 

On  doit  dire  de  même  pour  tous  les  autres  numéros  de  l'échelle,  de  manière 
que  sur  chacun  des  degrés  de  celle-ci  nous  pourrons  contrôler  aussi  la  quan- 
tité d'iode  mise  en  liberté  dans  la  solution  de  Freund  (ou  de  toute  autre 
substance  pr^ipitée)  et  obtenir  ainsi  une  graduation  plus  ou  moins  sensible, 
mais  qui  aura  le  grand  avantage  d'être  l'expression  immuable  et  fixe  d'un 
phénomène  physique  se  rapportant  à  un  phénomène  chimique,  et  non  au 
résultat  d'une  appréciation  dépendant  de  chaque  expérimentateur  (comme 
dans  la  méthode  de  Holzknecht  et  de  Bordier)  ou  d'une  manœuvre  plus  ou 
moins  prolongée  (comme  dans  la  méthode  volu métrique  de  Schwarz), 

Si  mes  conclusions  sont  erronées  et  mes  espérances  trompées,  c'est  V avenir 
qui  va  le  dire,  lorsque  d'autres  expérimentateurs  plus  habiles  et  plus  capables 
que  moi  porteront  leurs  études  sur  ce  sujet  et  contribueront  à  donner  à  la 
radiothérapie  Vappareil  pratique  qu'aujourd'hui,  par  tous  mes  efforts,  f  ai  tâché 
de  créer,  avec  un  succès,  il  me  semble,  assez  heureux. 

J'aurai  pourtant  toujours  la  satisfaction  d'avoir,  moi  le  premier,  insisté  sur 
l'idée  de  suivre  une  voie  nouvelle  dans  la  solution  de  cet  important  problème, 
une  voie  moins  incertaine  et  plus  scientifiquement  exacte  que  celles  battues 
jusqu'ici  par  tous  les  radiologistes. 


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CONSEILS    PRATIQUES 


DES    PRÉCAUTIONS    A    PRENDRE 

DANS  LA  MANIPULATION  DES  AMPOULES  DE  RONTGEN 


Exposé. 

Nombre  de  nos  clients  faisant  de  la  radiologie  depuis  peu  de 
temps  sont  très  embarrassés  pour  obtenir  de  leurs  installations  un 
fonctionnement  normal;  Us  nous  posent  une  quantité  de  questions 
auxquelles  nous  pouvons  répondre  utilement  en  bloc  par  la  voie  de  ce 
journal: 

En  radiographie  fl  y  a  trois  choses  à  considérer  :  le  matériel  produc- 
teur des  courants  à  haute  tension,  le  tube,  la  partie  photographique. 

Nous  supposons  que  le  docteur  sait  développer  son  cliché  ou  le  fait 
développer  par  un  photographe  spécialiste  et  que  le  matériel  de  haute 
tension  :  machine  statique,  bobine,  transformateur,  est  en  bon  état. 
C'est  presque  sûrement  le  cas  si  la  machine  statique  est  bien  entre- 
tenue ou  si  on  peut  obtenir  à  vide  de  la  bobine  une  longueur 
d'étincelle  en  proportion  avec  le  courant  envoyé  au  primaire,  en  tous 
les  cas  au  moins  égale  à  25  centimètres  de  longueur. 

Nous  n'entrerons  pas  non  plus  dans  le  détail  d'une  opération  radio- 
graphique  :  temps  de  pose,  distance  de  l'anode  à  la  plaque,  degré 
radiochromométrique,  etc.  Ce  n'est  pas  le  but  de  cet  article  qui  est 
uniquement  écrit  pour  indiquer  le  maximum  de  ce  qu'on  peut  de- 
mander à  son  tube  au  moment  de  s'en  servir. 

Nous  poserons  également  en  principe  absolu  qu'un  tube  marchant 
sur  bobine  ou  transformateur  à  courant  alternatif  ne  doit  pas  fonc- 
tionner sans  soupape  de  Villard  :  la  présence  de  cette  soupape 
pouvant  seule  empêcher  les  courants  de  sens  inverse  de  traverser  ce 
tube  et  de  le  mettre  hors  d'usage.  Sur  bobine,  une  seule  soupape  en  ten- 
sion avec  le  tube  sera  utile;  sur  transformateur  à  courant  alternatif 
(meuble  Gaifïe),  il  en  faudra  ^ew%  eu  parallèle  avec  le  tube. 


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28  ARCHIVES  d'Électricité  médicale 

Divers  états  de  fonctionnement  d'ln  tube.  —  Un  tube  en  fonction- 
nement peut  être  mou  ou  dur,  stable  ou  instable.  Il  peut  de  plus 
mollir  ou  durcir  en  marche  suivant  l'intensité  utilisée. 

Un  tube  très  mou  est  celui  dont  le  vide  est  relativement  insuffi- 
sant ;  il  fonctionnera  avec  une  étincelle  équivalente  variant  de  0  milli- 
mètre à  30  millimètres  et  sera  pratiquement  inutilisable;  une  main  à 
l'écran  dans  ces  conditions  ne  donnera  qu'une  tache  très  noire;  c'est 
à  peine  si  on  pourra  distinguer  les  os  de  la  chair. 

Nous  appellerons  tube  mou  celui  qui  fonctionnera  de  30  millimètres 
à  80  millimètres  d'étincelle  équivalente;  il  pourra  être  utilisé  pour  la 
radiographie  et  la  radioscopie  des  parties  de  faible  épaisseur  :  mains, 
poignets,  thorax  d'enfants. 

Un  tube  dur  est  celui  dont  le  vide  est  relativement  élevé.  S'il  fonc- 
tionne avec  une  étincelle  de  8  à  12  centimètres,  il  permettra  à  peu 
près  toutes  les  applications  radiologiques  dans  de  bonnes  conditions; 
au-dessus  de  12  centimètres,  son  vide  devient  exagéré;  il  peut  être 
classé  dans  les  tubes  très  durs.  De  même  qu'un  tube  très  mou,  un  tube 
très  dur  est  inutilisable,  tout  au  moins  en  radiographie  et  radioscopie, 
car  il  n'y  a  plus  du  tout  de  contraste  dans  les  images. 

Un  tube  stable  est  un  tube  fonctionnant  sans  variations  brusques; 
c'est  en  réalité  un  tube  en  bon  état,  U  peut  être  trop  dur  ou  trop  mou, 
mais  un  des  procédés  indiqués  plus  loin  permettra  toujours  de  le 
ramener  à  un  bon  régime. 

Un  tube  instable  est  un  tube  fonctionnant  avec  variations  brus- 
ques, passant  par  exemple,  sans  motif,  d'une  étincelle  équivalente 
de  10  centimètres  à  une  de  2  ou  3  centimètres  pour  revenir  brus- 
quement à  son  premier  régime.  Un  tel  tube  (sauf  restrictions  faites 
dans  la  note  sur  l'emploi  des  localisateurs)  est  un  tube  mauvais,  et 
généralement  il  a  été  abîmé  par  un  manque  de  soins  ou  de  précau- 
tions. 

Si  ce  tube  ne  présente  pas  derrière  Tanticathode  les  petites  taches 
noirâtres  dont  il  est  parlé  à  l'article  «  Aspect  des  tubes  »,  le  mieux  est 
de  le  laisser  reposer  quatre  à  cinq  semaines  et  d'essayer  ensuite  de 
le  reprendre.  Si  au  contraire  il  présente  ces  taches,  le  tube  est  à  rejeter 
complètement. 


Aspect  des  tubes. 

Un  tube  qui  fonctionne  doit  avoir  l'ampoule,  généralement  sphé- 
rique,  qui  entoure  son  anticathode,  divisée  en  deux  hémisphères  sui- 
vant le  plan  du  miroir  anticathodique  ;  un  des  hémisphères  est  éclairé 
d'un  beau  vert  fluorescent,  l'autre  doit  être  obscur.  La  ligne  de 
séparation  est  nette. 

Un  tube  qui  fonctionne  sans  soupape  ou  dont  les  rayons  cathodi- 
ques ne  frappent  pas  tous  l'anode  fonctionne  avec  une  fluorescence 
incertaine  dans  l'hémisphère  obscur. 

Il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  ce  que  le  miroir  anticathodique  du 


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Ui    MANIPULATION    DBS    AMPOULES    DK    RÔNTGEN.  2() 

tube  Chabaud  soit  porté  au  rouge  sombre»  voire  même  au  rouge  cerise, 
si  on  observe  les  régies  données  dans  cet  article.  Il  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  anodes  de  la  plupart  des  autres  tubes  :  le  rouge 
très  sombre  est  tout  ce  qu'Us  peuvent  supporter. 

Le  verre  d'un  tube  très  usagé  devient  violet,  violet  presque  opaque 
à  la  lumière  dans  tout  l'hémisphère  placé  dans  le  plan  avant  de 
l'anode;  cela  ne  nuit  en  rien  à  la  bonne  utilisation  du  tube. 

Par  contre,  si  dans  le  plan  arrière  de  l'anode  on  distingue  de  petites 
taches  noirâtres  à  peine  visibles,  c'est  un  signe  de  métallisation. 
Le  tube  a  marché  à  l'envers,  sans  soupape  ou  à  un  régime  trop  élevé 
alors  qu'U  était  très  mou.  Un  tube  métallisé  est  instable.  Ce  métal 
pulvérulent  absorbe  les  gaz  et  rend  les  tubes  très  diu^s  :  après  quelques 
instants  de  fonctionnement  ce  tube,  qui  pouvait  avoir  15  centimètres 
d'étincelle  équivalente,  n'en  a  plus  que  2  ou  3,  réchauffement  dû  au 
fonctionnement  ayant  fait  rendre  les  gaz  absorbés  par  la  partie  métal- 
lisée. On  n'aura  que  des  déboires  avec  des  tubes  pareils. 

Tubes  neufs.  Mise  au  point.  —  La  pratique  nous  permet  de 
dire  qu'en  général  tout  tube  neuf  est  mou  ou  même  très  mou;  il 
faut  le  durcir  progressivement,  et  pour  cela  le  meilleur  procédé  à 
notre  avis  est  de  faire  fonctionner  l'ampoule  à  faible  régime. 

En  effet,  une  longue  marche  à  très  faible  régime  durcit  un  tube  : 
il  sera  d'autant  plus  long  à  durcir  que  son  ampoule  est  de  plus  grande 
dimension.  Quelques  minutes  suffiront  pour  une  ampoule  Chabaud, 
alors  qu'il  faudra  des  heures  pour  une  ampoule  Muller  grand  modèle. 
La  façon  dont  les  tubes  sont  vidés  en  fabrication  modifie  très  sensible- 
ment la  durée  de  l'opération.  Un  tube  Chabaud  neuf  durcit  à  faible 
régime  proportionnellement  beaucoup  plus  vite  que  les  ampoules 
étrangères. 

Si  on  ne  réussissait  pas  par  cette  méthode  à  mettre  son  tube  au 
point,  nous  indiquons  au  chapitre  «  Réglage  des  tubes  »  la  méthode 
indiquée  par  chaque  fabricant. 

Que  peut-on  debcander  a  un  tube  ?  —  Il  faut  se  contenter  de  ce 
qu'un  tube  neuf  peut  donner,  c'est-à-dire  des  radiographies  n'exi- 
geant que  des  rayons  peu  pénétrants  ;  ils  seront  inutilisables  en  radio- 
scopie; ce  n'est  qu'après  un  usage  de  durée  variable,  suivant  les  tubes, 
qu'ils  pourront  supporter  un  courant  plus  intense  et  une  tension  plus 
élevée. 

Une  ampoule  molle  fonctionnant  à  un  régime  élevé  mollira  davan- 
tage et  cela  presque  instantanément,  au  point  souvent  de  ne  plus 
donner  qu'une  fluorescence  violacée;  im  repos  de  quelques  jours, 
quelques  semaines,  la  remettra  souvent  à  son  point  de  départ,  bien 
heureux  si  le  courant  intense  qui  la  traversait  pendant  que  le  vide 
était  si  bas  n'a  pas  fondu  ou  déformé  l'anode,  et  si  le  courant  de  sens 
inverse  n'a  pas,  malgré  la  soupape,  parcouru  le  tube. 

C'est  surtout  en  radioscopie  qu'on  se  laisse  entraîner  à  pousser  son 
tube;  l'examen  est  souvent  difficile  à  cause  de  l'insuffisance  d'accom- 


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3o  ARCHIVES    D*ÉLBCTRICITé   MEDICALE. 

modation  rétinienne,  et  plutôt  que  de  s'exposer  à  rester  quelques 
minutes  dans  Tobscurité  absolue  on  préfère  augmenter  Tintensité  dans 
le  tube;  on  voit  mieux  pendant  quelques  secondes,  mais  Fampoule 
rend  presque  aussitôt  des  gaz,  et  l'étincelle  équivalente  qui  pouvait 
être  de  8  à  10  centimètres  tombe  à  1  ou  2  centimètres  sans  qu'on  ait 
eu  le  temps  de  faire  son  examen. 

De  ce  qui  précède,  il  résulte  que  trop  pousser  un  tube,  c'est  le  faire 
mollir;  et  que  le  faire  travailler  à  faible  intensité  le  fera  durcir.  Entre 
ces  deux  extrêmes,  il  y  a  une  marche  d'un  régime  maximum  et  éga- 
lement le  plus  stable.  Elle  correspond  à  une  intensité  de  coiu^ant  telle 
que  si  cette  intensité  était  tant  soit  peu  augmentée,  il  y  ait  mollis- 
sement  de  l'ampoule.  Dans  ces  conditions  elle  durcit,  mais  très  len- 
tement, n  est  bon  de  faire  observer  que  l'intensité  de  régime  varie 
un  peu  avec  la  durée  de  fonctionnement;  elle  peut  être  un  peu  plus 
forte  pour  des  poses  d'une  à  deux  minutes  que  pour  des  applications 
de  plus  de  cinq  minutes. 

Avantage  d'un  tube  qui  durcit  en  marche.  —  La  raison  qui 
fait  choisir  ce  régime  est  bien  simple;  quels  que  soient  les  tubes,  on 
peut  toujours  arriver  à  les  mollir  facilement,  rapidement  en  marche  : 
les  tubes  Chabaud,  en  chauffant  l'osmo-régulateur;  les  autres,  géné- 
ralement par  le  régulateur  à  étincelle  dont  ils  sont  presque  tous  munis. 
Si  le  tube  durcit  très  vite,  on  pourra  au  besoin  augmenter  avec  pré- 
caution l'intensité,  ce  qui  sera  avantageux  dans  la  plupart  des  cas. 

Inconvénient  d'un  tube  qui  mollit  en  marche.  —  Au  contraire, 
si  un  tube  mollit  en  marche,  une  absence  de  surveillance  le  mettra 
hors  de  service. 

Si  on  s'en  aperçoit  à  temps,  il  n'y  a  que  trois  remèdes  :  l»  diminuer 
le  courant;  c'est  peut-être  ne  plus  rien  voir  en  radioscopie  ou  allonger 
considérablement  le  temps  de  pose  en  radiographie. 

2°  Avoir  un  détonateur  en  circuit  avec  le  tube  qui  aura  pour 
effet  d'augmenter  la  proportion  des  rayons  durs  aux  dépens  des 
rayons  peu  pénétrants  et  soulager  le  tube.  Cette  solution  introduit 
une  variable  de  plus  et  fausse  les  mesures  électriques. 

3°  Si  aucune  des  opérations  ci-dessus  ne  réussit,  U  n'y  a  qu'à  arrêter, 
durcir  le  tube  comme  U  est  dit  plus  haut  ou  en  changer. 

La  conclusion  de  ces  considérations  générales  est  qu'il  ne  faut 
jamais  faire  mollir  un  tube  par  un  fonctionnement  à  une  trop 
grande  intensité. 

Emploi  du  milliampèremètre.  —  Pour  arriver  à  ce  résultat,  le 
mUliampèremètre  mesurant  le  courant  qui  passe  dans  l'ampoule  est 
l'instrument  indispensable.  Son  emploi  fera  réaliser  au  praticien  une 
économie  considérable  de  tubes,  de  plaques  photographiques  et  de 
temps. 

Dans  une  installation  normale,  pour  une  différence  de  potentiel 
pratiquement  constante  pendant  le  fonctionnement,  si  on  ne  touche 


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LA    MANIPULATION    DES    AMPOULES    DE    HÔNTGEN.  3l 

à  aucun  des  appareils  de  réglage,  rien  ne  variera  que  le  degré  de  vide 
du  tube.  Si»  dés  le  début,  le  milliampéremétre  marque  0,3  de  milliam- 
pére,  que  tt^  rapidement,  comme  cela  sera  le  cas  avec  un  tube  Cha- 
baud  neuf,  Ffliiguille  reviemie  vers  0,2,  c'est  que  le  vide  du  tube  aura 
augmenté;  le  tube  sera  plus  dur.  Si  au  contraire  on  a  débuté  à  0,5  et 
que  Taiguille  monte  vers  0,6,  le  vide  du  tube  a  diminué,  Tampoule  a 
mollL 

Le  régime  de  marche  de  tt  tube  neuf  est  donc  entre  0,3  et  0,5. 

On  voit  que  le  milliampéremétre  a  indiqué  toutes  les  variations  de 
vide  du  tube  avec  plus  de  sensibilité  que  ne  l'aurait  fait  un  mano- 
mètre. 

Ceci  est  d'une  importance  capitale  parce  que  si  on  peut  maintenir 
la  marcbe  des  appareils  à  un  régime  bien  déterminé,  qu'on  mainti^me 
la  valeur  relative  du  vide  de  l'ampoule  lue  au  milliampéremétre  pen- 
dant toute  la  durée  de  l'opération,  on  peut  être  assuré  que  la  quantité 
de  rayons  produite  par  seconde  est  constante  et  que  le  degré  de  péné- 
tration et  par  suite  l'étincelle  équivalente  n'auront  pas  varié. 

De  l'importance  des  mesures  électriques.  —  Les  mesures  élec- 
triques sont  à  ce  point  rigoureuses  que,  si  reproduisant  à  différentes 
reprises  avec  les  mêmes  appareils  un  même  régime  on  ne  trouvait  pas 
avec  les  réactifs  en  usage  :  pastilles  de  Holzknecht  ou  autres,  des  résul- 
tats identiques,  cela  prouverait  simplement  que  ces  réactifs  ne  sont 
pas  de  fabrication  homogène. 

Ces  indications  ne  sont  exactes,  pour  une  installation  avec  bobine 
et  interrupteur,  que  pour  cette  même  installation,  et  à  la  condition 
que  le  potentiel  de  la  source  soit  constant,  que  la  vitesse  de  l'inter- 
rupteur et  par  suite  l'intensité  dans  le  primaire  n'ait  pas  varié. 

Un  changement  de  tube,  pourvu  qu'il  soit  de  même  fabrication,  ne 
fausserait  que  fort  peu  les  résultats. 

Dans  le  cas  d'une  installation  sur  courant  alternatif  avec  un  inter- 
rupteur synchrone,  comme  l'autonome  Blondel,  ou  avec  un  meuble 
à  transformateur,  le  nombre  de  périodes  et  le  voltage  étant  constant, 
il  n'y  a  qu'à  mettre  le  rhéostat  réglant  le  courant  de  la  bobine  ou  du 
transformateur  sur  le  même  plot  pour  se  placer  dans  des  conditions 
identiques.  On  n'a  plus  qu'à  agir  sur  le  régulateur  de  vide  du  tube 
pour  le  ramener  à  la  valevu:  voulue,  en  se  guidant  sur  les  indications 
du  milliampéremétre. 

Pourquoi  ne  uvre-t-on  pas  des  tubes  a  point?  —  On  pourrait 
se  demander  povurquoi  nous,  intermédiaires,  à  défaut  du  fabricant, 
nous  ne  livrons  pas  des  ampoules  au  point.  La  raison  principale  est 
que  :  1<^  la  clientèle  nous  refuse  des  ampoules  dont  le  verre  est  à  peine 
violacé  en  nous  disant  qu'elles  ne  sont  pas  neuves;  2^  qu'un  tube 
qu'on  vient  de  faire  marcher  a  souvent  un  vide  tout  à  fait  différent 
après  quelques  jours  de  repos  ;  3®  qu'un  tube  doit  être  réglé  sur  l'ins- 
tallation même  à  laquelle  il  est  destiné,  sa  pénétration  dépendant  de 
la  forme  de  la  courbe  du  courant. 


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3  2 


AHCHIVBS    d'ÉLRCTUICITB    MÉDICA^LE. 


C'est  surtout  à  cause  de  cette  dernière  considération  que  nous  ne 
croyons  pas  utile  d'établir  un  barème  opératoire  qui  serait  difilcUe  à 
suivre  et  très  inexact. 

Il  y  a  encore  beaucoup  d'autres  variables  qui  rendent  presque  im- 
possible l'établissement  d'un  tel  barème.  Nous  avons  certainement 
parlé  dans  le  cours  de  cet  article  d'étincelle  équivalente;  or,  pour  une 


Fl6.    I. 

Montrant  la  manière  d'établir  les  communications  entre  tube, 
soupape,  spintermètre. 


tension  donnée,  cette  étincelle  n'aura  pas  la  même  longueur  suivant 
que  le  spintermètre  sera  terminé  par  des  pointes,  pointes  mousses, 
boules  ;.  suivant  la  nature  du  métal  employé  et  l'état  des  surfaces  entre 
lesquelles  jaillit  l'étincelle. 

De  plus,  en  rapprochant  les  pointes  d'un  spintermètre,  l'étincelle 
jaillira  par  exemple  à  5  centimètres;  au  contraire,  dans  les  mêmes 
conditions,  en  les  écartant  tout  doucement,  l'étincelle  peut  encore 
jaillir  à  6  et  même  7  centimètres.  Cet  allongem^t  est  dû  au  chan- 
gement de  conductibilité  du  milieu  après  le  passage  de  la  première 
étincelle  soit  par  ionisation  ou  par  élévation'^de  température.  La  lon- 


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LA    MANIPULATION    DES    AMPOULES    DE    RÔNTGBN.  33 

gueur  d'éclatement  qui  doit  être  notée  est  celle  à  laquelle  jaillissent 
les  premières  étincelles  au  rapprochement. 

On  peut,  comme  Ta  fort  bien  démontré  M.  le  Prof.  Bergonié  (^),  rem- 
placer le  spintermètre  par  le  voltmètre  statique  branché  directement 
aux  bornes  du  tube;  cet  instrument  a  Tavantage  de  donner  une  indi- 
cation continue  de  voltage  qui  est  très  utile,  mais  il  n'indique  que  des 
valeurs  efficaces,  et  comme  les  déviations  de  T appareil  sont  fonction 
de  la  forme  du  courant  d'alimentation,  elles  ne  peuvent  s'appliquer 
qu'à  l'installation  particulière  sur  laquelle  il  est  branché. 

Mise  au  point  d'un  tube.  —  Il  faut  donc  étudier  son  tube  sur  son 
installation,  et  pour  cela  nous  conseillons  de  débuter  à  0,3  m  A. 
pour  les  tubes  neufs;  lorsque  l'aiguille  régresse  à  0,2,  d'augmenter 
légèrement  l'intensité  dans  le  primaire  pour  ramener  à  0,3  la  valeur 
du  courant  dans  le  tube,  de  recommencer  plusieurs  fois  l'opération  en 
ayant  soin  de  mesurer  au  spintermètre  l'étincelle  équivalente  qui,  dans 
ce  cas,  va  croissant.  Ce  n'est  que  lorsqu'on  aura  atteint  l'étincelle 
équivalente  voulue  qu'on  pourra  utiliser  son  tube. 

Si  l'ampoule  a  soutenu  ce  régime  sans  mollir,  on  pourra  probable- 
ment dans  l'application  suivante  recommencer  en  débutant  à  0,4  et 
procéder  de  même  en  recommençant  les  opérations  jusqu'à  ce  que 
l'étincelle  équivalente  soit  de  longueur  convenable.  Si  le  tube  soutient 
franchement  ce  régime,  on  peut  alors  se  risquer  par  le  régulateur  de 
vide  à  mollir  son  tube,  ce  qui  fera  passer  un  peu  plus  de  courant  dans 
l'ampoule  tout  en  diminuant  la  longueur  de  l'étincelle  équivalente. 
S'il  y  a  lieu,  on  retrouvera  la  valeur  primitive  de  cette  dernière  en 
admettant  un  peu  plus  de  courant  au  primaire,  ce  qui  sera  encore  la 
cause  d'une  augmentation  d'intensité  dans  le  tube.  11  faut  donc  être 
prudent  pour  que  cette  double  augmentation  du  courant  secondaire 
soit  assez  faible  pour  que  l'ampoule  ne  mollisse  pas. 

Le  nombre  de  milliampères  indiqués  dans  cet  article  pour  une 
marche  de  début,  soit  0,3  à  0,4,  s'appliquent  surtout  aux  ampoules 
allemandes.  On  peut  les  augmenter  de  30  à  50  %  pour  les  ampoules 
Chabaud. 

Le  praticien  devrait  avoir  trois  ampoules.  — ^  Nous  croyons 
utile  de  conseUler  aux  praticiens  d'avoir  trois  ampoules  ;  une  extra 
molle,  c'est-à-dire  dans  l'état  de  neuf  (1  à  3  centimètres  d'étincelle 
équivalente),  une  moyennement  dure  (3  à  8  centimètres),  une  dure 
8  à  12  centimètres);  cette  dernière  sera  en  somme  la  première  achetée 
durcie  par  l'usage. 

Du  choix  des  ampoules. 

Pour  la  radiothérapie,  les  tubes  munis  d'osmo-régulateurs  nous 
semblent  préférables;  à  défaut,  les  ampoules  à  régulateur  d'étincelle 
de  petites  dimensions  feront  un  bon  service, 

(')  C.  B.  de  V Académie  des  scUnces,  séance  du  7  janvier  1907,  et  Archives  d*électr. 
méd.,  1907,  p.  ia3. 

ARCH.  D^éLBcm.  Mio.  —  1908.  3 


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34  ARCHIVES    D^ÉLECTRICITÉ   MÉDICALE. 

Le  tube  Chabaud  à  osmo-régulateur  durcissant  assez  vite,  il  faut 
le  surveiller  et  chauffer  assez  fréquemment  Tosmo  pendant  un  trai- 
tement. Le  vide  des  tubes  à  régulateur  d'étincelle  se  maintient  auto- 
matiquement assez  constant,  mais  le  vide  va  en  augmentant  avec 
l'usage  et  ils  deviennent  inutilisables  lorsque  leur  réserve  de  gaz  est 
épuisée.  Par  contre,  on  peut  dire  que  la  durée  d'un  tube  Chabaud  est 
illimitée;  nombre  de  ces  derniers  ont  fait  plus  de  deux  ans  d'usage 
journalier  et  Us  peuvent  encore  fonctionner  avec  toute  l'élasticité 
du  début. 

Pour  la  radioscopie  nous  adopterons  soit  le  tube  Chabaud  à 
osmo-régulateur,  ou  à  défaut  —  si  une  intensité  considérable  est 
nécessaire  —  la  grosse  ampoule  à  refroidissement  par  eau  et  à  régu- 
lateur par  étincelle  qui  pour  une  même  étincelle  équivalente  peut 
laisser  de  3  à  4  mA.  pendant  quelques  minutes. 

Nous  insisterons  encore  une  fois  sur  ce  que,  quelle  que  soit  la  va- 
leur de  l'ampoule,  l'examen  radioscopique  ne  donnera  un  bon  résultat 
qu'après  avoir  obtenu  l'accommodation  rétinienne.  Un  séjour  préa- 
lable de  quelques  minutes  dans  l'obscurité  absolue  est  donc  nécessaire. 
Il  y  a  même  lieu  d'envelopper  complètement  ampoule  et  soupape  de 
papier  noir  si  on  n'a  pu  adopter  aucun  autre  dispositif  pour  cacher  la 
lumière  émise  par  ces  appareils. 

Pour  la  radiographie  avec  les  temps  de  pose  usuels,  on  peut 
prendre  les  tubes  que  nous  avons  conseillés  pour  la  radiothérapie. 

Pour  la  radiogrraphie  extra-rapide  (i),  le  tube  à  anticathode  ren- 
forcée est  certainement  le  plus  indiqué.  Il  est  à  régulateur  par  étin- 
celle; il  supporte  vaillamment  plusieurs  milliampères  pendant  les 
trente  à  cinquante  secondes  que  dure  la  pose  la  plus  longue.  Il  est  bon 
de  le  régler  au  moment  de  s'en  servir  pour  ramener  son  étincelle  équi- 
valente à  la  valeur  correspondante  du  cas  à  radiographier,  car  vu  le 
temps  de  pose  très  court,  il  est  impossible  de  faire  aucune  lecture  sur 
les  appareUs  de  mesure  ni  aucun  réglage  en  marche. 


Réglage    des    tubes. 

Réglage  des  tubes  muller. 

Mollissement  du  tube.  —  Dans  le  tube  secondaire  B  se  trouve 
une  électrode  C,  faite  d'une  matière  spéciale,  qui  par  le  passage  du 
courant  dégage  une  certaine  quantité  de  gaz  et  abaisse  ainsi  la  dureté 
du  tube.  Le  courant  est  amené  à  ce  tube  secondaire  en  rapprochant 
le  conducteur  E  de  K.  On  ne  laisse  qu'un  instant  jaillir  l'étincelle 
entre  E  et  K,  puis  on  constate  au  milliampèremètre  et  au  sp inter- 
mètre si  Ton  a  atteint  l'étincelle  équivalente  et  l'intensité  cherchées. 
Si  oui,  on  écarte  E  de  K  de  façon  qu'il  n'y  ait  entre  ces  points  qu'une 
légère  tendance  au  passage  de  l'étincelle.  Si  le  tube  durcit  en  marche, 

(*)  Lettre  de  New- York  (voir  Archiv,  d'élertr.  méd.,  n*  a 26). 


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LA    MANIPULATION    DES    AMPOULES    DE    RONTGEN. 


35 


rétincelle  jaillira  de  E  à  K  et  s'arrêtera  automatiquement  lorsque 
la  quantité  de  gaz  libéré  aura  ramené  le  vide  à  sa  valeur  précé- 
dente. 

Le  réglage  est  parfait  tant  que  la  provision  de  gaz  emmagasiné  est 
suffisante,  mais  elle  s'épuise  assez  rapidement  et  le  tube  devient 
inutilisable. 


FiG.  a. 
Tube  Muller. 


Durcissement.  —  Certains  de  ces  tubes  ont  un  dispositif  spécial 
pour  le  durcissement.  Il  s'obtient  en  transportant  le  pôle  positif 
de  G  en,  J  et  en  éloignant  le  fil  E  du  pôle  négatif  K.  Si  l'on  envoie  le 
courant  dans  le  circuit  du  tube  monté  de  cette  façon,  il  se  produit  une 
forte  pulvérisation  du  métal  de  l'électrode  J,  qui  absorbe  une  partie 
du  gaz  contenu  dans  le  tube.  Remettre  fréquemment  le  conducteur 
de  J  en  G  pour  vérifier  au  milliampèremètre  et  au  spintermètre  le 
degré  de  pénétration.  Si  on  durcit  trop  le  tube,  il  se  peut  que  le  réser- 
voir de  gaz  cède  une  partie  de  son  contenu  inutilement. 

Nous  rejetons  ce  mode  de  faire  et  lui  préférons  comme  indiqué 
dans  un  précédent  chapitre  la  marche  à  petit  régime  et  conseillons 
la  patience. 

RÉGLAGE  DES  TUBES  GHABAUD. 

Il  n'est  pas  rare  de  voir  des  tubes  Chabaud  faire  2,000  et  même 
4,000  radiographies.  Cela  tient  à  leur  mode  de  réglage  par  osmo- 
régulateur  qui  permet  d'une  façon  à  peu  près  indéfinie  de  faire  rentrer 
à  l'intérieur  du  tube  de  l'hydrogène  pris  à  l'extérieur,  tandis  que  les 


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36 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale 


autres  modes  de  réglage  des  tubes  sont  tous  basés  sur  des  phénomènes 
purement  internes,  qui  fatalement  ne  se  produisent  que  pendant  un 
temps  limité. 

Pour  mollir  le  tude  Chabaud,  chauffer  au  rouge,  directement  avec 
le  chalumeau  à  gaz  ou  autres,  le  tube  de  platine  de  l'osmo-régulateur 
pendant  quelques  secondes.  Faire  cette  opération  pendant  le  fonc- 


£XTRACTm 


A.GAIFFE  A  PARIS 


fUMTitU  ot$  C4Z 


Fir..  3. 

Montre  comment  il  faut  procéder  pour  faire  rentrer  ou  extraire  des  gaz 
des  tubes  munis  de  l'osmo-régulateur  Villard. 

tionnement  du  tube  et  suivre  au  spintermètre  et  au  milliampèremètre 
de  Gaiffe  les  progrès  de  l'opération. 

Le  réglage  du  tube  par  osmo-régulateur  peut  se  faire  même  pendant 
un  examen  radioscopique  sans  le  gêner;  on  suit  les  progrès  de  Topé- 
ration  d'une  façon  continue  au  milliampèremètre,  ce  qui  n'est  pas  le 
cas  avec  les  ampoules  à  régulateur  par  étincelle  dont  le  régime  de 
marche  est  totalement  modifié  tant  que  jaillit  Vétincelle, 

Pour  durcir  ces  tubes,  coifferai' anode  d'un  manchon  de  platine 
et  chauffer  l'ensemble  pendant  l'arrêt  dans  la  flamme  d'un  Bunsen 
pendant  une  heure  ou  plus.  Si  le  tube  a  trop  durci,  ce  n'est  là  qu'un 
faible  inconvénient  parce  qu'on  peut,  en  quelques  secondes,  le  mollir 
à  nouveau.  Nous  préférons  également  la  marche  à  petit  régime  qui 
sufflra  dans  la  plupart  des  cas  et  qui  donne  des  résultats  suffisamment 
rapides  avec  ces  tubes. 


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LA    MANIPULATION    DES    AMPOULES    DE   RONTGEN.  87 

Remarques    générales. 

a)  Avant  de  mollir  une  ampoule  un  peu  trop  dure,  en  agissant  sur 
les  régulateurs,  il  est  bon  de  la  flamber  largement  avec  une  forte 
flamme  de  gaz;  on  libère  ainsi  de  suite  la  petite  quantité  de  gaz  adhé- 
rente au  verre,  qui  n'aurait  été  autrement  libérée  que  lentement  par 
r  élévation  de  température  due  au  fonctionnement  de  T  ampoule. 
Cette  quantité  de  gaz  viendrait  s'ajouter  à  celle  fournie  au  tube  par 
le  régulateur  et  serait  la  cause  d'un  mollissement  en  marche,  ce  qui 
est  toujours  désastreux. 

b)  L'anode  des  tubes  Chabaud  étant  en  platine  iridié  et  très  épaisse 
peut  être  poussée  au  rouge  cerise  sans  inconvénient,  alors  qu'il  faut 
éviter  de  faire  fonctionner  même  au  rouge  à  peine  sombre  les  anodes 
de  la  plupart  des  autres  ampoules. 

Un  tube  Chabaud  déjà  formé  depuis  longtemps  pourra  supporter 
1  mA.  2  comme  maximum;  on  dépassera  difflcUement  1  m  A.  pour  les 
tubes  ordinaires. 

On  peut  faire  passer  10  mA.  pendant  trente  secondes  dans  un  tube 
à  anticathode  renforcée. 

Quant  aux  tubes  à  refroidissement  par  eau,  plus  spécialement  des- 
tinés à  la  radioscopie  intensive,  ils  supportent  bien  une  intensité  de 
3  à  4  mA.  Au  delà,  l'ébullition  de  l'eau  se  fait  trop  rapidement. 

c)  L'emploi  du  gaz  pour  le  chauffage  des  ampoules  et  de  l'osmo- 
régulateur  est  de  beaucoup  préférable  à  tous  les  systèmes  de  chauflage 
par  lampes  à  alcool.  On  ne  doit  pas  regarder  à  faire  venir  le  gaz  dans 
son  cabinet  d'opération  chaque  fois  que  cela  sera  possible. 

d)  Un  tube  n'émet  pas  des  rayons  d'un  degré  de  pénétration  unique, 
mais  des  rayons  de  toutes  valeurs,  c'est  une  valeur  moyenne  de  péné- 
tration qu'on  lit  au  radiochromomètre. 

La  valeiu*  de  la  pénétration  lue  au  radiochromomètre  est  fonc- 
tion de  la  longueur  d'étincelle  équivalente  (ou  des  volts  lus  soit  au 
voltmètre  statique,  soit  au  voltmètre  branché  aux  bornes  du  pri- 
maire dans  le  meuble  de  Gaiffe  utilisant  le  courant  alternatif),  c'est 
pourquoi  nous  n'avons  parlé  que  de  cette  dernière  dans  tout  le  cours 
de  cet  article,  cette  mesure  étant  beaucoup  plus  facUe  à  faire  et  à 
suivre  dans  sa  variation  qu'une  lecture  au  radiochromomètre. 

Réglage  des   soupapes. 

Nous  examinerons  d'abord  le  cas  d'une  installation  avec  bobine 
et  interrupteur. 

Pas  plus  que  nous  n'avons  fait  la  théorie  du  fonctionnement  de 
l'ampoule,  nous  ne  ferons  celle  de  la  soupape.  Nous  nous  contenterons 
de  dire  que,  lorsqu'on  attache  le  pôle  positif  d'une  bobine  à  un  des 
pôles  d'un  spintermètre  et  au  petit  miroir  de  platine  de  la  soupape  et 
le  négatif  au  tire -bouchon  d'aluminium  et  à  l'autre  pôle  du  spinter- 
mètre, le  courant  passe  dans  cette  soupape  qui  dans  ce  sens  ne  lui  offre 
aucune  résistance. 


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38 


ARCHIVES    D'ÉLGCTRlCITé    MEDICALE. 


Si  on  renverse  la  polarité  de  la  bobine  suivant  le  degré  de  vide  de 
la  soupape,  on  peut  obtenir  outre  Tillumination  de  cette  dernière,  une 
étincelle  équivalente  pouvant  varier  de  4  à  7  centimètres,  mesure 
faite  par  rapprochement  des  pointes. 

La  tension  du  courant  en  sens  inverse  dû  au  fonctionnement  même 
de  rinterrupteur  de  toute  bobine  d'induction  correspondant  à  une 
étincelle  de.  moins  de  5  centimètres,  ce  courant  inverse  ne  pourra 


Soupape  (Çhdiiud-  U/lardJ 


Fio.  fi> 

Indiquant  comment  on  s'assure  que  la  soupape  Vil  lard  est  bien  au  degré 
de  vide  voulu  (voir  chapitre  «  Réglage  des  soupapes  »). 

jamais  passer  dans  un  tube  radiogène  lorsqu'en  série  avec  ce  dernier 
on  aura  en  circuit  une  soupape  de  Villard. 

Les  essais  suivants  ne  doivent  être  effectués  qu'avec  un  faible 
régime  de  courant  primaire  dans  la  bobine,  cependant  suffisant  dans 
un  cas  pour  obtenir  la  longueur  de  6  à  7  centimètres  d'étincelle  et  ne 
pas  être  prolongés  inutilement,  car  dans  le  cas  contraire  ils  peuvent 
compromettre  la  soupape. 

Pour  uérifier  $a  soupape^  il  faut  la  brancher  comme  il  est  dit  plus 
haut. 

Lorsqu'elle  est  dans  le  bon  sens"^du  passage  du  courant,  le  spinter- 
mètre  ne  devra  indiquer  qu'une  étincelle  équivalente  de  1  à  2  milli- 
mètres; une  plus  grande  longueur  caractérise  une  soupape  trop  dure. 

Renversant  le  courant,  si  on  obtient  au  moins  4  centimètres  d'étin- 


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LA  MANIPULATION    DES    AMPOULES    DB    RONTGEN.  Sq 

celle  équivalente,  la  soupape  a  un  degré  de  dureté  presque  suffisant; 
il  est  bon  de  la  durcir  jusqu'à  ce  qu'elle  donne  de  5  à  7  centimètres 
d'étincelle  équivalente. 

Ce  n'est  qu'après  avoir  fait  les  deux  essais  indiqués  ci-dessus  que 
l'on  se  rend  compte  du  réglage  à  effectuer.  D'ailleurs,  cette  soupape 
munie  d'un  osmo-régulateur  se  mollit  et  se  durcit  comme  il  est  indiqué 
au  réglage  des  tubes  Chabaud-Villard. 

Examinons  maintenant  le  cas  de  deux  soupapes  suivant  le  dispo- 
sitif indiqué  par  Villard  pour  la  marche  sur  transformateur  à  courant 
alternatif  (meuble  de  Gaiffe). 

Les  deux  soupapes  peuvent  être  vérifiées  ensemble  ou  séparément 
dans  le  cas  où  l'on  veut  déterminer  celle  qui  est  ou  plus  dure  ou  plus 
molle  que  l'autre. 

Ce  dernier  essai  peut  être  utile  pour  s'assurer  que  chacune  des  sou- 
papes se  trouve  sensiblement  dans  le  même  état,  car  dans  le  cas  con- 
traire le  mauvais  fonctionnement  de  l'une  des  soupapes  peut  compro- 
mettre celui  de  l'autre. 

Les  deux  soupapes  doivent  s'allumer  pour  une  étincelle  de  1  1/2  à 
2  millimètres  1/2  au  spintermètre;  on  s'assure  ainsi  qu'elles  ne  sont 
pas  trop  dures  et,  écartant  progressivement  les  pointes  du  spinter- 
mètre, on  doit,  en  donnant  suffisamment  de  courant  primaire,  arriver 
à  une  longueur  de  13  à  14  centimètres  que  les  soupapes  doivent  tenir 
sans  présenter  d'oscillations  dans  leur  illumination.  Dans  le  cas  con- 
traire, elles  sont  trop  molles. 

Pour  l'essai  de  chaque  soupape,  même  processus,  mais  diminuer  de 
moitié  les  longueurs  d'étincelle  indiquées. 

Dans  la  pratique  courante,  tous  ces  essais  n'ont  besoin  d'être  faits 
que  de  temps  en  temps;  l'examen  de  la  coloration  des  soupapes  au 
moment  d'un  premier  essai  permet  de  se  rendre  compte  ultérieu- 
rement par  les  modifications  de  cet  éclairage  de  la  nécessité  de  la 
vérification  de  l'étincelle  équivalente. 

Les  termes  «  soupape  molle  ou  dure  »  que  nous  avons  employés  dans 
cette  note  n'ont  d'ailleurs  qu'une  valeur  relative,  surtout  dans  le  cas 
du  fonctionnement  sur  courant  alternatif  (meuble  de  Gaiffe),  car  si 
le  tube  radiogène  est  mou  et  qu'il  soit  nécessaire  de  l'employer  dans 
cet  état,  il  peut  être  nécessaire  d'avoir  des  soupapes  relativement 
molles,  et  dans  le  cas  d'un  tube  dur  de  même  avoir  des  soupapes 
plutôt  dures. 

Les  valeurs  limites  sont  d'ailleurs,  nous  l'espérons,  suffisamment 
indiquées  par  les  longueurs  d'étincelle  pour  qu'il  n'y  ait  aucune  indé- 
cision dans  chaque  cas. 

De  rinfluence  des  localisateurs  sur  la  marche 
d'un  tube. 

Tous  les  localisateurs  ont  une  influence  plutôt  fâcheuse  sur  la 
marche  des  tubes.  11$  sont  cependant  nécessaires. 

Cette   influence   est   d'autant  plus   grande    que    le    localisateur 


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io  ARCHIVES    D'éLECTKIGITÉ    MEDICALE. 

comporte  plus  de  parties  métalliques  et  que  sa  dimension  est  plus 
restreinte. 

On  ne  remédie  pas  entièrement  à  son  action  sur  le  bon  fonction- 
nement du  tube,  même  en  évitant  le  métal  dans  sa  construction,  ni 
en  le  faisant  de  dimensions  un  peu  plus  grandes. 

Je  crois  qu'on  peut  dire  qu'une  ampoule  pourra  marcher  dans  un 
localisateur  en  matière  isolante,  sans  aucune  pièce  métallique  dans  le 
voisinage  immédiat,  avec  une  étincelle  équivalente  plus  longue  que 
dans  un  localisateur  métallique  ou  semi-métallique. 

Pour  un  quelconque  de  ces  localisateurs,  voici  la  description  du 
phénomène  qu'on  peut  observer  lorsqu'on  atteint  la  longueur  d'étin- 
celle équivalente  critique.  A  ce  moment,  le  tube  s'éteint,  des  efflu- 
ves bruissent  à  ses  extrémités,  voir  même  tout  le  long  des  conduc- 
teurs, l'étincelle  passe  d'une  façon  constante  au  spintermètre,  même 
en  écartant  les  pointes  au  maximum,  cela  jusqu'à  ce  qu'on  «  rac- 
croche »  son  tube. 

On  y  arrive  par  les  moyens  les  plus  inexplicables  :  l'approche  d'une 
flamme  de  gaz  ou  de  la  main  dans  une  région  bien  déterminée  du  tube 
rétablit  le  fonctionnement  qui  le  plus  souvent  s'arrête  dès  que  l'effet 
régulateur  cesse;  tous  les  tubes  heureusement  ne  présentent  pas  la 
même  sensibilité  au  voisinage  des  localisateurs.  Nous  ne  pouvons  pas 
expliquer  le  phénomène  ni  indiquer  d'autres  remèdes  pratiques  que 
les  suivants  :  lorsqu'un  tube  ne  fonctionne  pas  dans  un  localisateur, 
il  faut  marcher  à  une  étincelle  équivalente  plus  faible  si  cela  est  pos- 
sible ou  bien  changer  de  tube. 

Quant  au  tube  qui  oscillait,  il  pourrait  probablement  être  utilisé 
en  dehors  du  localisateur  dans  une  pince  ordinaire;  U  est  possible 
qu'il  fonctionne  alors  normalement. 

On  aurait  peut-être  été  amené  à  tort  à  considérer  ce  tube  comme 
dur,  étant  donné  qu'il  ne  s'allumait  pas  avec  une  étincelle  équivalente 
de  longueur  considérable,  et  par  suite  agir  sur  le  régulateur  de  vide 
pour  le  mollir. 

Le  résultat  serait  pitoyable,  car  dès  que  le  courant  passerait  à 
nouveau  on  constaterait  que  l'étincelle  équivalente  n'a  plus  que  1  à 
2  centimètres  de  longueur,  ce  qui  n'empêcherait  pas  qu'une  extinction 
nouvelle  se  reproduise  quelques  instants  après. 

Nous  avons  vu  le  même  phénomène  se  produire,  d'une  façon  beau- 
coup moins  fréquente,  il  est  vrai,  lorsque  le  tube  est  pris  dans  une 
pince  ordinaire. 

Souvent,  U  sufflra  de  changer  l'endroit  par  lequel  le  tube  est  pincé 
pour  que  ce  dernier  fonctionne  normalement. 

G.  Gallot, 
Directeur  adjoint  de  la  Maison  GaifTe. 


L' Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouiluol,  rue  Guiraude,  g-ii. 


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le»  ANNÉE.  N-  280  25  janvier  4908. 


AHCrUVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Exposition  internationale  des  applications  de  rélectricité(') 
(Marseille,  1908);  Congrès  international  des  applications  de  l'électricité; 
composition  de  la  Commission  d'organisation  : 

Présidents  d'honneur  :  M.  Masgart,  membre  de  l'Institut,  président  du 
Comité  permanent  d'électricité;  M.  d'ARsoNVAL,  membre  de  l'Institut,  pro- 
fesseur au  Collège  de  France;  M.  H.  Fontaine,  ingénieur  électricien. 

Président  :  M.  Maurice  Lévy,  membre  de  l'Institut,  inspecteur  général  des 
ponts  et  chaussées,  professeur  au  Collège  de  France  et  à  l'École  Centrale, 
vice -président  du  Comité  permanent  d'électricité. 

Premier  Vice  -  Président  :  M.  Paul  Janet,  professeur  à  l'Université  de  Paris, 
directeur  du  Laboratoire  Central  et  de  l'École  supérieure  d'électricité. 

Vice-Présidents  :  M.  Barbillion,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  direc- 
teur de  l'Institut  électrotechnique  de  Grenoble;  M.  le  D'  Bergomé,  profes- 
seur à  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux,  rédacteur  en  chef  des  Archives 
d'éleclricHé  médicale;  M.  Blonoel,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  à  Paris  ; 
M.  Brtlinski,  président  du  Syndicat  professionnel  des  usines  d'électricité; 
M.  BotcuEROT,  président  de  la  Société  internationale  des  électriciens  (1908- 
1909);  M.  Fabrt,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille;  M.  Gall, 
président  de  la  Société  des  carbures  métalliques;  M.  Meyek-May,  président 
du  Syndicat  professionnel  des  industries  électriques. 

Secrétaires:  M.  Armagnat,  secrétaire  général  de  la  Société  internationale 
des  électriciens  ;  M.  Chaumat,  sous-directeur  de  l'École  supérieure  d*électri- 
cilé;  M.  Dl'saugbt,  directeur  général  du  Sud  éleclrique;  M.  le  D'  Zimmern, 
professeur  agrégé  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 

Trésorier:  M.  Violet,  trésorier  de  la  Société  internationale  des  électri- 
ciens. 

(')  Voir  la  liste  complète  des  membres  dans  les  gardes,  pages  i,  m,  v,  ix. 


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42  ARCHIVES    D'BLBGTKIClTfi    MÉDICALE. 

Institut  de  France,  Académie  des  sciences.  —  Dans  sa  séance  du 
3o  décembre  1907,  notre  éminent  maître  et  collaborateur,  le  Prof.  Ch. 
Bouchard  a  été  nommé  vice-président  de  TAcadémie  des  sciences  pour 
Tannée  1908. 

IV»  Congrès  international  d'électrologie  et  de  radiologie  médi- 
cales (Amsterdam,  septembre  1908).  —  Le  IV*  Ck)ngrès  international  de 
radiologie  et  d'électrologie  médicales  se  réunira  à  Amsterdam  du  i"  au 
5  septembre  1908. 

Le  succès  des  trois  premières  séances,  à  Paris  en  1900,  à  Berne  en  1908  et 
a  Milan  en  1906,  a  démontré  l'utilité  et  l'importance  de  ces  réunions. 
Le  IV*  Congrès  sera  organisé  autant  que  possible  sur  la  même  base. 
Le  programme  comprendra  des  questions  : 

d'électrophysiologie  et  d'électropathologie  ; 
d'électrodiagnostic  et  d'électrothérapeutique  ; 
de  diagnostic  et  de  thérapeutique  avec  les  rayons  X  ; 
de  l'étude  des  radiations  diverses; 
d'électrotechniquc  médicale. 
Au  Congrès  se  rattachera  une  exposition  d'appareils  nouveaux  ou  modi- 
fies de  clinique  et  de  laboratoire,  ainsi  que  de  radiographies  importantes. 
Le  Congrès  et  l'Exposition  se  tiendront  à  l'Université. 

Le  Bureau  du  Congrès  : 
Prof.  D'  J.  K.  A.  Wertheim  Salomonson,  Président;  D'  J.   G.   Gohl, 
D'  F.  S  Mbijers,  Secrétaires  généraux  trésoriers. 

Comité  d'organisation. 

Président:  D'  J.  K.  A.  Wertiieim  Salomonson,  professeur  de  neuropatho- 
logie à  l'Universilé  (Amsterdam);  —  Trésoriers  Secrétaires  généraux: 
D' J.  G.  GoHL,  chirurgien  de  l'hôpital  Wilhelmina  (Amsterdam);  D^  F.  S 
Meters,  neuropathologiste  de  l'hôpital  Wilhelmina  (Amsterdam). 

D'  C.  W.  BoLLAAN,  médecin  spécialiste  (Utrecht);  —  D"*  J.  L.  Hoorweg, 
professeur  de  physique  (Utrecht);  —  D'  W.  G.  Huet,  médecin  spécialislc 
(Haarlem);  —  D'  O.  Lanz,  professeur  de  chirurgie  à  l'Université  (Amster- 
dam); —  D'  D.  Mac  Gillavry,  privatdocent  de  chirurgie  à  l'Université 
(Amsterdam);  —  D"^  S.  Mendes  da  Costa  professeur  de  dermatologie  à  l'Uni- 
versité (Amsterdam)  ;  —  D'  P.  K.  Pel,  professeur  de  clinique  médicale  à 
l'Université  (Amsterdam);  —  D'  J.  Rotga>8,  professeur  de  chirurgie  à 
l'Université  (Amsterdam);—  D'  P.  Ruitinga,  professeur  de  clinique  médi- 
cale à  l'Université  (Amsterdam);  —  D*^  J.  E.  Stumpff,  directeur  de  l'hôpital 
municipal  académique  (Amsterdam)  ;  —  D'  K.  F.  Wenckebacb,  professeur 
de  clinique  médicale  à  l'Université  (Groningue);  ~  D' C.  Winuler,  professeur 
de  psychiatrie  et  de  neuropathologie  à  l'Université  (Amsterdam). 


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MODE  D^ACTION  DES  COURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE 


Par  le  D'  J.  K.  A.  WBRTHBIM  8AL0M0N80N 

(d'Amsterdam). 


Depuis  que  M.  d*ArsonvaI  a  étudié  Taclion  des  courants  de  haute 
fréquence  sur  Torganisme  animal,  nos  connaissances  sur  ce  sujet  ont 
un  peu  avancé,  mais  plusieurs  lacunes  doivent  encore  être  remplies. 
Le  fait  que  le  système  neuro-musculaire  et  le  système  neuro-sensitif 
ne  répondent  à  leur  excitation  qu'avec  des  intensités  énormes  a  été 
étudié  surtout  par  Einthoven(»),  par  Hoorweg(a)  et  par  rauteur(3), 
et  est  suffisamment  expliqué  aujourd'hui. 

Mais  un  second  groupe  de  faits  qui  se  rattachent  au  relâchement 
des  fibres  lisses  de  l'appareil  vaso-moteur,  la  congestion,  la  sudation, 
et  la  modification  de  la  tension  artérielle  sont  encore  absolument 
incompréhensibles. 

On  a  parlé  d'une  inhibition  frappant  le  système  vaso-moteur, 
quoique  a  priori  des  considérations  physiques  et  physiologiques 
nous  auraient  plutôt  conduits  à  une  supposition  opposée. 

L'action  prolongée  du  courant  de  haute  fréquence  cause  : 

Une  diminution  de  la  pression  artérielle  ; 

Une  augmentation  notable  de  la  quantité  de  chaleur  dégagée  par  le 
corps. 

Ces  faits  sont  assez  nettement  établis  qu'on  ne  saurait  plus  en  douter. 

Généralement,  on  énonce  ces  deux  faits  comme  des  choses  diffé- 
rentes.  Mais  je  crois  qu'ils  sont  intimement  liés  ensemble.   Si  le 

C)  EI5TIIOVEN,  PJlâger's  Archiv  f.  d.  Ges.  Physiologie^  1900,  Band  8a,  S.  101. 

(')  HooRWEG,  PflOger's  Archiv  f,  d.  Ges.  Physiologie,  1900  Band  83,  S.  89;  1902, 
BaDd  91,  S.  ao8. 

(3)  WiRTHETM  Salomo?i80r,  PJlûçer's  Archiv  f.  d.  Ges.  Physiologie,  1904,  Band  loG, 
S.  120. 


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44  ARCHIVES    D^^LBCTHIGITB    mÂDIGALB. 

deuxième  fait  se  présente,  c'est-à-dire  si  l'individu  ou  l'animai  dégage 
plus  de  calories  par  seconde,  on  est  çûr  d'avoir  une  relaxation  des 
vaisseaux  superficiels  et  par  conséquence  une  diminution  de  la  pres- 
sion artérielle.  Le  fait  le  plus  important  est  donc  le  dégagement  de 


68 


,/^ 

X. 

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0     ^     4     6     8     10    12    I*    16     18    20  22    24  26  28  30   52   3^ 


Fio. 


chaleur  ;  l'autre  en  dépend  ou  en  est  la  cause  et  l'accompagne  toujours. 
Reste  donc  à  savoir  si  réellement  l'individu  soumis  à  l'action  des 
courants  de  haute  fréquence  dégage  plus  de  chaleur.  MM.  Bordier 
et  Lecomte(i),  Bonniot(a),  et  récemment  Somerviile (3)  ont  prouvé 
l'exactitude  de  l'observation  de  d'Arsonval.  C'est  surtout  Somervilie  qui 

(')  Bordier  et  Lecomte,  Congr.  internat,  do  Paris  1900,  Sect.  d*Éiectr.  modic. 
(^)  BoMfioT,  Gongr.  Internat,  de  Pari»  igoo,  Sect.  d*Électr.  médic. 
(3)  SoMERviLLE,  Medical  EUctroloçy  ^mid  Badiohgy,  may  190G. 


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LE   MODE    d'action    DEB    GOURANTS  DE    HAUTE   FRÉQUENCE.         4 5 

a  mesuré  avec  le  thermomètre  à  contact  la  température  superficielle. 
Ses  travaux  sont  extrêmement  importants  et  absolument  concluants. 

Mais  Somerville  a  constaté  un  fait  nouveau,  que  la  température  de 
la  bouche  s'élevait  aussi  pendant  l'application  des  courants  de  haute 
fréquence. 

J*ai  répété  quelques-unes  de  ses  expériences,  et  je  puis  en  affirmer 
Texactitude.  Je  donne  un  exemple  de  mes  propres  expériences. 

Homme  de  vingt-cinq  ans;  poids,  67  kilos.  La  température  anale  est 
mesurée  avec  un  thermomètre  de  Beckmann  donnant  les  centièmes  de 
centigrade,  les  millièmes  «étant  évalués.  L'index  est  observé  chaque 
minute.  Le  thermomètre  a  été  préalablement  chauffé  à  87. 70  centigrades 
avant  de  l'introduire  dans  l'aine.  La  première  lecture  est  faite  après  trois 
minutes.  Depuis  la  sixième  minute,  la  lecture  devient  sensiblement 
constante  à  37.618.  A  la  fin  delà  huitième  minule,  un  courant  de  85o  m  A. 
est  lancé  à  travers  les  flancs  et  est  rompu  dix  minutes  après.  La  tempé- 
rature monte,  d*abord  lentement,  et  puis  régulièrement  et  plus  vite. 
Après  la  rupture  du  circuit  primaire,  le  thermomètre  continue  à  monter, 
plus  lentement,  et  elle  atteint  son  maximum  sept  minutes  après.  Alors, 
elle  commence  à  baisser,  d'abord  lentement,  puis  un  peu  plus  vite. 
Comme  la  lecture  la  plus  haute  a  été  de  37.781,  la  température  a 
monté  de  o.3i3  degré  au  moins. 


In 


Minutes.    Température. 

3.    .    .    .    .     37-540 

4 37  5a5 

5 37  5i8 

6 37  5i8 

37  5lQ 
37  5i& 

37    520 

37  535 

37  56i 

37  585 

37  6i4 

37  635 

37  661 

37  677 

^7697 
07  710 


Minutes.     Température. 


9- 
10. 
II. 
la. 
i3. 
i4. 
i5. 
16. 


\U  " 


ï9- 
ao. 
21. 

22. 

a3. 
a4. 
a5. 
26. 

Il: 
It 

3i. 
3a. 
33. 
34. 


37- 72^ 
37  728 
87  7a8 

37  729 
37  73i 
37  738 
37  73i 

37  729 
37  7ai 
37  7a2 
37  710 
37  705 
37  697 
37  689 
37  682 


Dans  une  autre  expérience,  où  le  thermomètre  ne  fut  pas  laissé 
in  situ  pendant  l'application  des  courants,  je  trouve  une  augmenta- 
tion de  0.19  degré. 

Je  pourrais  multiplier  x;es  expériences  qui  donnent  toujours  une 
augmentation  de  la  température  buccale  ou  anale  de  o.a-0.4  degré. 


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46  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

M.  Somerville,  qui  a  trouvé  dans  des  conditions  analogues  une  éléva- 
tion de  o.a  à  0.7  centigrade  (o.5-i.5  Fahrenheit),  dit  (/.  c.)  : 

«  This  rise  of  température  is  undoubtedly  due  to  the  action  of  high 
frequency  currents  on  the  vaso-motor  System,  which,  under  the 
influence  of  the  currents,  permits  of  increased  peripheral  circulation. 
Indeed...  there  must  be  a  dilatation  of  the  deeper  vessels  also.  This 
doubtiess  explains  why  the  blood-pressure,  as  shown  by  the  sphygmo- 
meter  is  loivered.  » 

M.  Somerviile  donne  pour  la  diminution  de  la  tension  artérielle  la 
même  explication  que  j'ai  donnée  plus  haut.  Mais  il  explique  Téié- 
vation  de  la  température  par  une  action  des  courants  sur  le  système 
vaso-moteur.  Je  crois  que  cette  explication  est  erronée. 

Une  élévation  de  température  ne  peut  se  produire  dans  le  corps 
animal  que  dans  les  deux  cas  suivants  : 

i"  La  perte  de  chaleur  est  diminuée; 

2"  La  production  de  chaleur  est  augmentée. 

M.  Somerville  a  démontré,  dans  son  remarquable  travail,  que  le 
dégagement  de  chaleur  a  augmenté.  Et  comme  avec  cela  la  tempéra- 
ture du  corps  a  encore  augmenté,  nous  devons  en  conclure  que  la 
production  de  chaleur  a  augmenté  considérablement. 

Ceci  établi,  nous  demandons  d*oii  vient  cette  chaleur? 

Ici  nous  avons  à  considérer  deux  causes  possibles  :  une  cause  phy- 
siologique et  une  cause  physique. 

Quoique  la  possibilité  d'une  cause  physiologique  ne  saurait  être 
niée,  elle  nous  conduit  à  tant  de  difllcultés  que  nous  préférerons  une 
explication  sur  des  bases  purement  physiques. 

Nous  la  trouvons  dans  l'action  calorifique  du  courant. 

L'action  calorifîque  —  reflet  Joule  —  est  insigniOante  avec  les 
courants  galvaniques  et  les  courants  faradiques.  Mais  les  courants 
de  haute  fréquence  ont  un  eflet  Joule  fort  appréciable,  grâce  à  leur 
intensité  énorme. 

L'énergie  dépensée  dans  un  conducteur  sans  self-induction  et  sans 
capacité  est  simplement  égal  à  i^R,  où  i  est  l'intensité  du  courant 
mesurée  avec  un  ampèremètre  thermique  et  R  est  la  résistance.  Mais 
si  le  conducteur  possède  de  la  self-induction  ou  de  la  capacité,  cette 
formule  ne  saurait  être  appliquée.  Dans  un  travail  antérieur(i),  j'ai 
décrit  les  effets  produits  par  la  capacité  du  corps  humain.  J'ai  mesuré 
cette  capacité  qui  est  de  l'ordre  de  0,0001   mikrofarad.  La  théorie 

(*)  Werthbim  Salomonso^,  PJlùger's  Archiv  f,  d.  Ges.  Physiologie^  1901,  Band  85, 
S.  55o. 


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LB    MODE    D* ACTION    DES    COURANTS    DE    HAUTE   FRÉQUENCE.  ^7 

nous  conduit  à  une  formule  pour  la  résistance  apparente  d*un 
circuit  possédant  de  la  capacité,  que  j*ai  donnée  dans  le  même  travail. 
Mais  mieux  vaut  déterminer  expérimentalement  Ténergie  dépensée 
dans  le  circuit  du  corps.  Si  Ton  met  une  résistance  dépourvue  de  self- 
induction  et  de  capacité  dans  le  circuit  au  lieu  du  corps  humain,  Téner- 
gie  dépensée  ne  change  que  très  peu')  même  en  variant  la  résistance 
dans  des  limites  assez  grandes  (par  exemple,  entre  5o  à  i  ooo  ohms). 
Ceci  veut  dire  que  le  coefficient  de  transformation  de  l'énergie  pri- 
maire en  énergie  de  courant  de  haute  fréquence  reste  constante, 
quoique  la  résistance  varie.  En  mettant  dans  le  circuit  d'utilisation 
deux  lampes  de  16  bougies  et  de  no  volts  en  série,  les  deux  lampes 
s'allument  vivement.  La  lecture  de  l'ampèremètre  thermique  donne 
alors  5 10  mA.  La  résistance  chaude  des  lampes  est  de  a4o  ohms, 
soit  4S0  ohms  pour  les  deux.  Ceci  donne  une  énergie  dépensée  de 
lao  watts  par  seconde.  Nous  pouvons  admettre  que  le  corps  humain 
absorbe  dans  les  mêmes  circonstances  aussi  lao  watts  par  seconde, 
soit  73,000  wattssecondes  en  dix  minutes,  soit  enfin  17  calories. 
Mettons  la  capacité  thermique  spécifique  du  corps  à  0.9,  alors  le  corps 

in 

du  sujet,  qui  pesait  67  kilos,  sera  chauffé  de —  =  o.aS  degré. 

Nous  avions  trouvé  que  la  température  avait  actuellement  monté 
de  o.ai  degré.  Mais  comme  nous  savons  que  le  corps  a  perdu  une 
notable  quantité  de  chaleur  par  suite  de  la  dilatation  des  vaisseaux 
superficiels,  nous  pouvons  formuler  notre  première  conclusion  : 

La  température  du  corps  monte  lorsqu'on  le  soumet  à  Faction  des 
courants  de  haute  fréquence.  Le  corps  dégage  en  même  temps  plus 
de  chaleur.  L'accroissement  de  chaleur  dans  le  corps  provient  proba- 
blement de  l'effet  Joule  des  courants  appliqués. 

Au  commencement  de  cette  communication,  j'ai  déjà  indiqué  que 
certaines  actions  physiologiques  observées  dépendent  probablement 
de  cet  afflux  de  chaleur.  La  diminution  de  la  tension  artérielle  en 
dépend  certainement.  J'en  conclus  que  nous  avons  le  droit  de  sup- 
poser qu'une  partie  des  effets  curatifs  généraux  des  courants  de  haute 
fréquence  dépendent  de  l'augmentation  locale  ou  générale  de  la  tem- 
pérature du  corps. 

Nous  devons  en  excepter  l'action  de  l'eflluve,  de  l'électrode  conden- 
sateur. Pour  les  applications  bipolaires  avec  électrodes  humectés, 
le  lit  condensateur,  les  applications  monopoiaires  avec  le  résonateur 
d'Oudin,  les  considérations  énoncées  plus  haut  me  semblent  être 
valables. 


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4 


LUPUS  DE  LA  CONJONCTIVE  ET  DE  LA  CORNÉE 

GUÉRI  PAR  LA   RADIOTHÉRAPIE 
Par  les  D'«  AUBINEAU  et  CHUITON  (Brest). 


Le  lupus  de  la  conjonctive  est  une  affection  très  rare  et  ne  repré- 
sente environ  qu'un  cinquième  des  cas  de  tuberculose  de  la  conjonc- 
tive. 11  se  développe  généralement  chez  des  sujets  affectés  de  lupus 
dans  le  voisinage  de  l'œil;  ses  caractères  cliniques  le  distinguent  des 
autres  formes  de  tuberculose  conjonctivale. 

Le  traitement  local  le  plus  usité  dans  la  conjonctivite  lupique 
consiste  dans  des  cautérisations  ignées  faites  dans  un  but  irritatif  et 
non  destructif;  mais  ce  traitement  donne  le  plus  souvent  des  résul- 
tats insuffisants,  n'empêche  pas  toujours  l'extension  du  processus  à  la 
cornée  et  reste  subordonné  au  traitement  diététique  qui  est  le  traite- 
ment principal. 

En  1903,  Sydney  Stephenson(')  publie  le  premier  cas  de  tubercu- 
lose conjonctivale  traité  par  la  radiothérapie;  l'affection  guérit  après 
treize  séances  sans  laisser  de  cicatrice  apparente. 

A  propos  de  ce  cas,  Villard(2),  dans  son  remarquable  travail  sur  la 
tuberculose  de  la  conjonctive,  rappelle  que  la  radiothérapie  doit  être 
employée  avec  la  plus  grande  prudence. 

Birsch  Hirschfeld(3)  a  rapporté  trois  observations  où  l'emploi  des 
rayons  X  en  ophtalmologie  avait  provoqué  des  accidents  (lésions  vas- 
culaires,  lésions  maculaires,  dégénérescence  vacuolaire  des  cellules 
ganglionnaires)  reproduits  expérimentalement  chez  le  lapin.  Le  pro- 
fesseur de  Lapersonne(^)  se  refuse  à   traiter  par  les  rayons  X  les 

(*)  Sydney  Stephensoîi.  —  Brilish  medicalJournaly  6  juin  igoS. 
(^)  ViLLAHD.  —  Annales  d'ocuUstique^  t.  CXXXIV,  p.  87,  1906. 

(3)  Birsch  Hirschpeld.  —  Graefes  Archivf.  Ophtalm.^  t.  LIX,  1906. 

(4)  Lapersoune.  —  Presse  médicale^  igoS,  p.  lil. 


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LUPUS  DE  LA  CONJONCTIVE  ET  DE  LA  CORNÉE         ^9 

tumeurs  malignes  du  limbe  scléro-cornéen  parce  que,  dit-il,  il  n'y  a, 
en  pareil  cas,  aucun  moyen  de  protection  pour  Toeil. 

Depuis  Tobservation  publiée  par  Stephenson  en  igoS,  nous  n'avons 
pas  trouvé  dans  la  littérature  ophtalmologique  d'autre  essai  de  radio- 
thérapie en  ce  qui  concerne  la  tuberculose  conjonctivale. 

En  1906,  Lundsgoard(»)  a  eu  recours  h  la  photothérapie  et  a  obtenu 
des  guérisons  complètes. 

Dans  V Encyclopédie  française  iT ophtalmologie  (t.  V,  1906),  il  n'est 
pas  fait  mention  de  radiothérapie  au  chapitre  de  la  tuberculose  con- 
jonctivale. 

Nous  croyons  donc  intéressant  de  rapporter  l'observation  qui  suit  : 

Observation.  —  Jeanne  Le  6...,  âgée  de  quinze  ans,  fille  unique  et  bien 
constituée;  ses  parents  vivent  et  sont  en  parfaite  santé;  ses  antécédents 
personnels  n'offrent  rien  de  particulier  jusqu'en  1908;  à  cette  époque,  elle 
présente  sur  le  nez  des  lésions  qui  ont  tous  les  caractères  du  lupus.  —  En 
1904,  alors  que  le  lupus  du  nez  est  en  évolution,  l'œil  gauche  devient 
rouge  ;  la  persistance  des  phénomènes  oculaires  et  le  trouble  commençant 
de  la  vision  de  Tœil  gauche  amènent  Jeanne  Le  G...  à  la  Clinique  ophtal- 
mologique de  l'Hôpital  civil,  le  5  août  1906. 

Voici  ce  que  nous  constatons  :  en  abaissant  la  paupière  inférieure  gauche, 
on  remarque  que  la  conjonctive  bulbaire  présente  au-dessous  de  la  cornée, 
sur  une  largeur  d'environ  un  centimètre,  une  surface  jaune  rougeâtre 
qui  s'étend  jusqu'au  cul-de-sac  inférieur  (voir  fig,  ij;  la  lésion  a  envahi  la 
cornée  qu'elle  recouvre  jusqu'au  bord  inférieur  de  la  pupille  en  formant 
une  sorte  de  pannus  épais  et  blanc  jaunâtre.  Sur  la  conjonctive  malade  se 
voient  de  petites  ulcérations  séparées  par  du  tissu  bourgeonnant  inégal  et 

déchiqueté.  Pas  d'adénopathie.  V  =  -x-  • 

L'aspect  des  lésions,  joint  à  la  concomitance  du  lupus  caractérisé  du  nez, 
ne  laisse  aucun  doute  sur  le  diagnostic  ;  il  s'agit  d'un  lupus  de  la  conjonc- 
tive avec  envahissement  de  la  cornée. 

Nous  pratiquons  des  cautérisations  ignées  légères,  et  ordonnons  de 
simples  lavages  à  l'eau  bouillie. 

20  août  i905,  —  Un  changement  favorable  s'est  produit  et  la  lésion  a 
tendance  à  se  cicatriser. 

5  septembre  1905.  —  L'amélioration  est  de  courte  durée,  malgré  de  nou- 
velles cautérisations  ignées.  Le  tissu  malade  prolifère  de  nouveau  ;  il  pré- 
sente trois  petits  nodules  jaunâtres,  translucides,  de  3  à  3  millimètres,  qui 
ressemblent  aux  tubercules  lupiques  de  la  peau,  plutôt  qu'aux  granulations 
habituelles  de  la  tuberculose  conjonctivale.  En  même  temps,  la  lésion  s'est 
accentuée;  elle  s'étend  plus  haut  sur  la  cornée,  ce  qui  réduit  la  vision 
à  1/20;  elle  a  dépassé  le  cul-de-sac  inférieur,  ce  qui  nous  empêche  de  conti- 
nuer les  cautérisations  ignées,  de  peur  d'adhérences. 

(')  LunoscoARD,  Klinisehe  Monalsblûtter  Augenheilkunde,  vol.  \LIV,  igo6 


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oo 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale 


20  octobre  1905.  L'emploi  des  sels  d'argent  (nitrate,  protargol,collargoL)  no 
donne  que  des  modifications  passagères.    La  lésion  reste  stationnaire  et 
n'entre  pas  en  voie  de  cicatrisation  :  la  malade  est  alors  soumise  à  la  radio 
thérapie. 

Du  ao  octobre  igoS  au  i5  mars  1906,  Jeanne  Le  G...  est  soumise  à  cinq 
séances  de  radiothérapie,  de  la  façon  suivante  :  le  corps  étant  commodément 
installé  dans  un  fauteuil  de  dentiste,  la  tète  bien  assujettie,  les  rayons  sont 
dirigés  une  première  fois  sur  toute  la  partie  antérieure  de  Tœil,   aQn  de 


Fio.  I. 
Avant  le  traitement. 


frapper  l'œil  dans  son  axe  antéro-poslérieur.  Nous  nous  servons  pour  cela 
d'un  localisateur  Dean  et  la  quantité  de  rayons  absorbés  est  de  5  unités  H 
avec  des  rayons  n^  7  au  radiochromomètre  de  Benoist. 

Après  trois  semaines,  Tceil  n'ayant  rien  présenté  de  particulier,  si  ce 
n'est  une  amélioration  fonctionnelle  signalée  par  la  malade,  nous  procédons 
à  une  nouvelle  application  de  Rayons  X,  mais  faite  de  telle  sorte  que  seule 
la  partie  antérieure  de  l'œil  soit  soumise  aux  radiations  de  l'ampoule.  Ceci 
Tut  assez  facile  à  obtenir  à  Taide  du  même  localisateur  Dean,  placé  perpen- 
diculairement à  la  partie  antérieure  du  globe  oculaire.  Trois  autres  applica- 
tions furent  faites  de  la  même  façon,  à  trois  semaines  d'intervalle,  en  pre- 


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LUPUS  DE  LA  CONJONCTIVE  ET  DE  LA  CORNÉE 


5l 


nanl  le  globe  oculaire  de  bas  en  haut,  de  haut  en  bas  et  de  la  partie  externe 
à  la  partie  interne. 

Nous  avons  évité  de  la  sorte  de  faire  absorber  au  fond  d'oeil  une  quantité 
trop  considérable  de  rayons. 


Fio.  1. 
Après  le  trailement. 

/.>  mars  190S.  Apres  ces  cinq  séances  de  radiothérapie,  nous  constatons 
une  amélioration  très  nette  au  niveau  de  la  cornée  et  de  la  conjonctive. 
Sur  la  cornée,  la  lésion  se  limite  on  haut  par  une  zone  franchement  cicatri- 
cielle qui  dégage  le  champ  pnpillairo.  La  vision  est  remonléo  à  i/io.    La 


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52  ARCHIVES    D*éLBGTBIGITK    MÉDICALE. 

conjonctive  malade  a  pris  une  leinte  blanchâtre  et  sa  surface  se  régu- 
larise. 

Jusqu*en  décembre  1906,  encouragés  par  le  résultat  obtenu  nousconti- 
nuons  à  tenir  l'œil  sous  Tinfluence  des  rayons  X  en  faisant  tous  les  mois  do 
la  même  façon  que  précédemment  des  séances  de  2  et  3  unités  H. 

5  décembre  1906,  L'amélioration  n*a  fait  que  progresser;  elle  est  objectivo 
et  subjective.  La  conjonctive  bulbaire  tend  à  reprendre  son  aspect  normal, 
sauf  au  voisinage  immédiat  de  la  cornée  où  l'on  voit  une  teinte  bleuâtre 
analogue  à  celle  des  cicatrices  épisclérales  ;  la  cornée  a  totalement  perdu  son 
aspect  panneux.  La  malade  accuse  une  hausse  de  la  vision  qui  est  de  1/8. 

Jusqu'en  avril  1907,  Jeanne  Le  G...  vient  nous  voir  seulement  de  loin  en 
loin  et  nous  ne  la  soumettons  que  deux  fois  pendant  très  peu  de  temps 
à  l'action  des  rayons  X  (environ  i  à  2  unités  H  chaque  fois). 

6  avril  1907.  Un  examen  superficiel  ne  permet  pas  de  voir  que  l'œil  gaucho 
a  été  malade  {voirfig,  2).  L'éclairage  oblique  est  nécessaire  pour  remarquer 
sur  la  cornée  un  trouble  superficiel  qui  n'empêche  pas  le  reflet  cornéen. 
La  conjonctive  qui  avoisinc  la  cornée  forme  une  zone  un  peu  plus  sotnbre, 
mais,  au-dessous  de  cette  zone  la  muqueuse  a  repris  son  aspect  absolument 
normal  jusqu'au  cul-de-sac;  à  ce  niveau  existe  une  bride  cicat|rici^lle  qui 
témoigne  que  la  lésion  avait  franchi  le  cul-de-sac.  Les  mouvements  de  l'œil 
ne  sont  pas  gènes.  La  vision  est  de  i/5. 

En  résumé,  l'emploi  des  rayons  X  nous  a  donné  une  guérison 
complète;  l'amélioration  a  été  progressive  et  relativement  rapide. 
Les  résultats  ont  dépassé  toute  espérance.  Pendant  toute  la  durée  du 
traitement  radiothcrapique,  l'œil  n*a  présenté  ni  réaction  ni  inflam- 
mation. Nous  regrettons  de  n*avoir  pas  employé  la  radiothérapie  dès 
le  début,  ce  qui  nous  eût  sans  doute  permis  de  conserver  la  vision 
constatée  au  premier  examen (>). 

(i)  Le  lupus  du  nez,  traité  coDcomitamment  par  les  rayons  \,  est  complètement 
guéri,  comme  le  montre  la  photographie  (ftg.  2). 


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l'électromécànothérapie 


Par  le  D'  A.  IjAQUBBBIARB. 


J'ai  proposé  d'englober  sous  la  rubrique  générale  d'électromécano- 
thérapie(i)  toutes  les  applications  électriques  destinées  à  produire  du 
mouvement  (par  contraction  musculaire),  soit  afin  de  réaliser  la 
gymnastique  du  muscle,  soit  afin  de  mobiliser  une  articulation. 

Des  «  notes  préliminaires  »  sur  ce  sujet,  encore  qu'incomplètement 
publiées,  ont  eu  le  don  de  soulever  des  protestations(a).  Je  suis  heureux 
((ue  les  Archives  veuillent  bien  imprimer  dès  maintenant  mes  com- 
munications au  Congrès  de  TA.F.A.S.,  qui  ont  l'avantage  de  former 
un  tout  complet;  les  auteurs  des  critiques  qui  m'ont  été  adressées 
Ix>urront  donc  se  faire  une  opinion  autrement  que  sur  les  pages  de 
début  d'un  travail  inachevé  ;  je  verrai  ensuite  à  leur  répondre. 

L*ËLBGTaiCITÉ    AGEMT   DE    GYMNASTIQUE   (ÉLEGTaOMÉGANOTHÉRAPlE)(3). 

—  L'électricité  est,  avec  la  volonté,  le  seul  agent  capable  de  produire 
des  contractions  musculaires. 

Depuis  Duchenne  (de  Boulogne),  cette  action  excito-musculaire  a  été 
largement  utilisée;  il  est  d'ailleurs  important  de  remarquer  que  les 
courants  électriques  jouent  —  et  Duchenne,  qui  d'abord  avait  cru  que 
seule  la  gymnastique  musculaire  intervenait  dans  les  résultats  qu'il 
observait,  constata  bien  vite  que  la  contraction  n'était  pas  seule  en 
cause  —  un    rôle   anesthésique,    circulatoire,    trophique,   que  nous 

(')  Ce  terme  avait  été  créé  par  M.  Gaiffe,  le  disUDgué  constructeur,  pour  désigner 
uo  appareil;  mais  j*ai  cru  bon  de  le  reprendre  pour  difTércncier  un  ensemble  de  pro- 
cédés ayant  un  but  spécial  bien  défini;  on  dit  de  même  :  galvanocaustique  chimique, 
ionothérapie  électrique,  etc. 

(*)  (iocH4RD  et  P.  DB  Cu4MPTA8Siif,  Le  traitement  des  atrophies  musculaires  par  la 
niéttîode  «  des  résistances  progressives  »  et  l'électromécanothérapie  (Gazette  des  hôpi- 
Uiox,  8  août  1907). 

(3)  Communication  à  la  Section  d'électricité  midical'j  du  (Congrès  <le  l'A.F.A.S., 
Reiou,  1907. 


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54  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

n'avons  pas  le  droit  de  négliger  et  qui  fait  qu'en  nombre  de  cas,  en 
associant  un  courant  électrique  et  une  contraction  musculaire,  que 
celle-ci  soit  obtenue  par  mouvement  volontaire  (mécanothérapie  active) 
ou  par  le  courant  lui-même  (électromécanothérapie),  on  obtiendra  des 
résultats  supérieurs  à  un  simple  exercice  gymnastique. 

Mais  je  n'envisagerai  ici(»)  que  le  rôle  excito-moteur  de  l'éleclricilé. 
Dans  les  névrites,  dans  les  poliomyélites  antérieures  de  l'enfant  et  de 
r adulte,  les  interruptions  de  courant  continu  permettent  de  faire 
travailler  le  muscle  à  une  période  où  toute  contraction  volontaire,  et 
par  conséquent  toute  mécanothérapie  active,  est  impossible.  Je  n'ai  pas 
d'ailleurs  expérimenté,  ce  que  je  me  propose  de  faire  tout  prochaine- 
ment, la  galvanisation  oscillante (2)  de  Bordet,  qui  me  parait  capable 
d'étendre  encore  le  champ  de  l'électromécanothérapie. 

Un  point  très  important  est  à  signaler,  c'est  qu'il  faut  soigneuse- 
ment éviter,  quand  on  traite  un  muscle  profondément  altéré,  d'exciler 
ses  antagonistes  sous  peine  d'augmenter  la  tonicité  des  dits  antago- 
nistes et  d'augmenter  ou  de  créer  des  déformations  ;  il  est  donc  néces- 
saire, si  l'hypoexcitabilité  du  muscle  malade  rend  indispensable 
l'usage  de  fortes  intensités,  de  placer,  comme  le  recommandait 
Duchenne,  les  deux  électrodes  sur  le  muscle  lui-même,  de  façon  à 
éviter  toute  diffusion  du  courant. 

Dans  les  impotences,  suites  de  trauma,  dans  les  diverses  atrophies 
musculaires  sans  R.D.,  les  chocs  espacés  d'induction  donnent  de 
bonnes  excitations  musculaires;  mais,  dans  nombre  de  cas,  comme  le 
Prof.  Bergonié  le  signalait  dès  1894,  il  y  a  tout  intérêt  à  employer  des 
courants  ondulés(3),  qui  donnent  des  contractions  se  rapprochant 
beaucoup  plus  de  la  contraction  physiologique. 

Dans  ces  cas,  on  fait,  sans  la  volonté  du  sujet,  réaliser  au  muscle 
une  véritable  gymnastique.  D'autre  part,  une  règle  aussi  ancienne  que 
l'athlétisme  lui-même  veut  que  l'on  fasse  de  Tentrainement,  c'est-à- 
dire  qu'on  augmente  progressivement  l'effort  à  accomplir  :  j'ai  donc  eu 
l'idée,  dans  ces  cas,  d'associer  la  mécanothérapie  active  au  courant 
électrique,  je  n'ai  pas  besoin  ainsi  de  la  volonté  ni  de  l'intelligence  du 
sujet,  —  j'ai  les  actions  analgésiques  circulatoires  et  trophiques  de 
l'électricité,  —  je  me  conforme,  le  muscle  accomplissant  une  contrac- 
tion progressive  qui  déplace  le  segment  du  membre,  à  la  recomman- 

(')  Voir  Laquerrièrb,  Lo  rùlo  de  rélcclrolhérapio  dans  les  accidents  du  travail 
(Coinmunicalion  au  Congrès  do  l'A. F. A. S.,  Reims,  1907). 

(')  BoHDET,  Archives  d'électricité  médicale j  juillet  1907. 

(3)  Laquerrièhe,  Présentation  d'un  appareil  d'électromécanothérapie  (Congrt^s  de 
l'A.F.A.S.,  Lyon,  1906). 


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FlG.    I. 

Muscle  fléchisseur  des  doigts.  Enregistrement  dos  mouvements  du  médius 

obtenus  avec  appareil  faradique  portatif  de  la  maison  GaifTe. 

Bobine  h  gros  fil  enfoncé  au  maximum. 

I.  Secousses  espacées  sans  résistance;  —  II.  Interruptions  rapides,  courant  progrcs- 
•ivemeot  augmenté  et  diminué,  sans  résistance;  —  III.  Secousses  espacées  avec 
résistance  de  loo  grammes;  —  IV.  Interruptions  rapides,  courant  progressivement 
augmenté  et  diminué,  avec  résistance  do  loo  grammes  ;  —  V.  Secousses  espacées 
avec  résistance  de  i5o  grammes;  —  VI.  Interruptions  rapides,  courant  progressi- 
vement augmenté  et  diminué,  avec  résistance  de  i5o  grammes. 


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56  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

dation  de  Bergonié,  de  réaliser  une  contraction  se  rapprochant  autant 
que  possible  de  la  contraction  normale,  —  et  enûn  je  puis  augmenter 
progressivement  la  résistance  de  l'appareil  de  mécanothérapie,  sou- 
mettant ainsi  le  muscle  à  un  véritable  entraînement. 

MM.  Rochard  et  de  Champtassin  ont,  dans  ces  dernières  années{^), 
insisté  avec  juste  raison  sur  l'application  à  la  thérapeutique  de 
l'entraînement  musculaire,  et  la  publication  de  leurs  travaux  de 
mécanothérapie  pure  aurait  certainement  contribué  à  me  donner 
plus  de  confiance,  si  j'en  avais  eu  besoin,  dans  la  pratique  del'électro- 
mécanothérapie  sur  résistance.  11  est  d'ailleurs  indispensable,  dans 
l'emploi  des  résistances,  d'utiliser  des  courants  rythmés  ayant  une 
certaine  durée,  de  façon  que  la  contraction,  en  s'établissant  progres- 
sivement, ait  le  temps  de  vaincre  l'inertie  du  système,  un  coup  d*œii 
sur  quelques  graphiques  sufRt  à  montrer  toute  la  différence  qu'il  y  a 
d'abord  sans  résistance,  et  surtout  avec  résistance,  entre  l'excitation 
produite  par  un  choc  électrique  isolé  et  celle  déterminée  par  des 
séries  périodiques  de  décharges  progressives  (fîg.  {). 

L'Ëlegtroméganothérapie  procédé  de  rééducation (2).  —  MM.  Ro- 
chard et  de  Champtassin  ont  communiqué  à  l'Académie  de  médecine (^) 
un  travail  des  plus  remarquables  sur  u  le  traitement  des  atrophies 
musculaires  consécutives  aux  épanchements  articulaires  par  la 
méthode  du  travail  musculaire  avec  progression  de  résistance».  Je 
rappelle  en  passant  que  Planet,  au  Congrès  de  Liège,  avait  déjà 
signalé  la  grosse  importance  du  traitement  de  l'atrophie  dans  la  cure 
par  rélectricité  de  l'hydarlhrose  du  genou;  mais  je  veux  surtout 
insister  sur  ce  point,  c'est  que  le  Prof.  Berger,  dans  son  rapport, 
d'ailleurs  des  plus  élogieux,  sur  le  procédé  de  MM.  Rochard  et 
de  Champtassin,  déclare  qu'il  n'est  pas  toujours  applicable  quand 
le  sujet  n'y  met  pas  une  bonne  volonté  suffisante. 

C'est  en  partie  cette  affirmation  qui  m'a  poussé  à  faire  connaître 
l'association  de  l'électricité  et  la  mécanothérapie,  association  que 
j'aurais  voulu  étudier  d'abord  un  peu  mieux  au  point  de  vue  phy- 
siologique; mais  j'ai  pensé  qu'il  fallait  faire  connaître  qu'avec 
Tadjonction  d'un  courant  électrique,  leur  procédé  était  applicable 
à  tous  les  cas. 

(*)  Lo  texte  exact  apporté  au  Congrrs  était  dans  ces  derniers  temps;  jMgnorais  alors 
rexislcnce  d'un  cortaiu  nombre  de  leurs  travaux,  dont  le  premier  remonte  à  190^4. 
(')  Communication  de  l'A. F. A. S.,  Reims,  1907. 
(3)  20  mars  190O. 


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L'éLEGTROBléCANOTHéRAPIE.  87 

J*ai  pour  habitude  de  me  passer  absolument  de  la  volonlé  du  sujet. 
L'électromécanothérapie  donne  des  contractions  musculaîro»  sans 
faire  intervenir  les  centres  volontaires,  et  elle  peut  même  en  donner, 
maigre  Vinieroention  de  ces  centres,  en  sens  contraire. 

Dans  lefi  paralysies  hystériques,  quand  il  n'y  a  aucune  espèce  de 
mouvement,  on  ne  peut  utiliser  aucune  mécanothérapie  active,  mjùs 
le  meilleur  moyen  de  convaincre  le  sujet  est  de  faire  la  rééducaiîon  de 
son  cerveau  et  de  lui  montrer  que  ses  muscles  se  contracitirt,  accom- 
plissent des  mouvements,  soulèvent  des  poids,  etc.;  une  fois  cette 
conviction  obtenue,  il  sera,  dans  beaucoup  de  cas,  relativement 
facile  de  lui  apprendre  à  coordonner  un  effârt  avec  la  contraction 
électrique  qu'il  voit,  et  peu  à  peu  de  réduire  de  plus  en  plus 
rexdtation  électrique  de  façon  que  seul  le  mouvement  volontaire 
intervienne. 

Différentes  impotences  iThabUude  sont  également  justiciables  de  la 
même  rééducation  ;  le  sujet  a  perdu  l'habitude  de  certains  mouvements 
(par  exemple  après  un  trauma  qui  a  nécessité  le  port  d'un  appareil, 
dans  les  auites  d'accidents  de  travail  quand,  ce  qui  arrive  trop 
souveiit(>)>  le  blessé  est  resté  longtemps  sans  traitement  sérieux),  il 
les  fait  maladroitement  et  éprouve  dès  qu'il  veut  les  accomplir  une 
fatigue  douloureuse  qui  le  décourage. 

En  particulier,  lorsqu'il  a  pris  l'habitude  d'accomplir  des  mou- 
vements non  pas  de  la  façon  normale,  mais  en  utilisant  certaines 
contorsions  qui  lui  permettent  de  réaliser  le  but  cherché,  sans  faire 
travailler  les  muscles  qui  normalement  devraient  entrer  en  jeu,  il  est 
parfois  impossible,  si  le  sujet  n'est  pas  suffisamment  intelligent,  ou 
ne  met  pas  assez  de  bonne  volonté,  de  le  rééduquer. 

L'électromécanothérapie  permet  à  l'opérateur  de  faire  travailler, 
comme  il  l'entend,  tel  groupe  déterminé  et  rien  que  ce  groupe.  11  faut 
d'ailleurs  savoir  qu'en  certains  cas  il  sera  indispensable,  quand  on 
voudra  passer  du  mpuvement  électrique  au  mouvement  volontaire, 
de  prendre  le  membre  dans  une  gouttière  d'appareils  de  mécanothé- 
rapie de  façon  à  bien  obliger  le  malade  à  exécuter  correctement  le 
mouvement  et  à  ne  pas  retomber  dans  ses  contorsions  anciennes. 

De  même,  dans  certaines  suites  de  névrites  ou  de  paralysies  infan- 
nies,  on  trouve  des  muscles  qui  restent  atrophiés  bien  qu'ils  obéissent 
à  \%  volonté  et  que  leufs  réactions  électriques  soient  normales  ;  il  s'agit 
là  encore  souvent  d'impotence  d'habitude,  le  sujet  ne  sachant  plus 

(')  LAQUKRRiàaE,  Réflexions  sur  lo  r6lo  de  l*électrolhérapie  dans  les  accidents  de 
travail  (Congrès  de  l'A.F.A.S.,  Lyon,  1906.) 

4Moafv.  0'éMGTR.  nik»  1908.  5 


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58  ARCHIVES    D'éLECTRIClTé    MEDICALE. 

se  servir  de  certains  muscles  dans  les  usages  courants.  Chez  les  enfants 
la  rééducation  par' le  mouvement  volontaire  seul  peut  être  difficile; 
il  est,  au  contraire,  très  facile  par  Téleclromécanothérapie,  en  loca- 
lisant bien  le  courant  sur  le  muscle,  d*abord  de  remédier  à  l'atrophie 
et  ensuite  de  réapprendre  au  malade  à  utiliser  son  muscle. 

L'électromécanothérapie  est  encore  indiquée  quand  le  muscle  est 
douloureux  ou  devient  rapidement  douloureux  sous  l'influence  de 
Tefïbrt,  parce  que  le  courant,  d'une  part,  favorise  la  circulation  el, 
d'autre  part,  produit  une  action  analgésique,  ce  qui  facilite  singuliè- 
rement la  gymnastique. 

Enfin,  l'électromécanothérapie  parait  capable  de  prévenir,  dans  les 
cas  où  il  n'y  a  pas  de  mouvements  volontaires,  les  troubles  arti- 
culaires que  rimmobilisation  produit  très  vite,  et  elle  peut  être 
utilisée  dans  différentes  affections  des  jointures  (l'hydarthrose,  par 
exemple);  elle  a  alors  l'avantage  de  ne  pas  obliger  la  volonté  du 
sujet  à  inlervenir(»). 


Ces  deux  communications  me  paraissent  suffisantes  pour  montrer 
que  l'électromécanothérapie  est  loin  d'être  une  chose  nouvelle  (je  n'ai 
fait  qu'appliquer  un  mot  nouveau,  mais  le  véritable  emploi  de 
l'électricité  ppur  produire  des  contractions  musculaires  remonte 
à  Duchenne),  elle  n'est  pas  du  tout  l'adaptation  «électrique»  de  la 
méthode  de  MM.  Rochard  et  de  Champtassin. 

Elle  admet,  comme  l'a  fait  Duchenne,  que  les  autres  actions  de 
l'électricité  s'ajoutent  à  l'action  gymnastique,  mais  cette  action 
gymnastique  était  admise  dès  les  premiers  travaux  de  Duchenne (>). 

Elle  cherche,  depuis  que  le  Prof.  Bergonié  a  signalé  l'importance 
de  ce  points  —  et  il  est  inexact  de  dire  u  que  le  premier  appareil 
produisant  réellement  un  courant  croissant  et  décroissant  imitant  la 


(*)  M.  le  Prof.  Borgonié  a,  au  Congrès  de  Roims,  anooocé  qu'il  traitait  syslc- 
matiquemont  les  raideurs  articulaires  et  les  psoudo-ankyloses  par  TexcitaUon  alter- 
native (avec  1q  nouvel  appareil  de  Gaiffe  d'électromccaiiothcrapic  i  deux  prises  de 
courant)  des  extenseurs  et  des  fléchisseurs. 

(')  «Je  ne  puis  passer  à  côté  de  cotte  évolution  sans  songer  à  celle  qui  se  faisait 
parallèlement,  presque  à  la  même  époque,  dans  Tosprit  de  Duchenne  (de  Boulogne), 
qui,  cherchant  à  refaire  des  muscles  atrophies  par  la  gymnastique  des  contractions 
faradiques,  disait  quelques  années  plus  tard  que  l'exercice  ne  suffisait  pas  à  expliquer 
ce  qu'il  constatait,  et  que  si  les  nerfs  trophiqucs  n'existaient  pas,  il  faudrait  les 
inventer.  »  (Oodin,  Discours  au  banquet  du  D'  Tripier,  juin  1907.) 


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L'ÉLECTROMéCANOTHÉRAPlE.  Sq 

contraction  volontaire  ait  été  présenté  en  septembre  1906  »(i),  — ^^  à 
réaliser  une  contraction  se  rapprochant  autant  que  possible  de  la 
normale,  et  il  est  tout  à  fait  exagéré  de  soutenir  qu'il  y  a  eu  récem- 
ment une  ((  transformation  »  dans  le  traitement  des  affections  muscu- 
laires pat  l'électricité;  si  cette  transformation  a  eu  lieu,  elle  remonte 
au  rhéostat  ondulant  de  Bergonié. 

Mais,  en  réalité,  les  auteurs  qui  m'ont  critiqué  ont  cru  que  je  voulais 
désigner  par  le  terme  d'électromécanothérapie  l'association  de  l'élec- 
trothérapie  et  de  la  mécanothérapie.  Cette  association,  qui  ne  constitue 
qu'une  faible  parlié  de  ce  que  j'ai  appelé  électromécanothérapie, 
n'avait  pour  but  que  d'obtenir,  comme  le  voulait  Bergonié,  des 
contractions  se  rapprochant  autant  que  possible  de  la  contraction 
normale;  elle  se  proposait  aussi  de  remédier  à  la  difficulté,  que 
m'avaient  plusieurs  fois  signalée  des  médecins  mécanothérapeutes, 
de  passer  de  la  mécanothérapie  passive  à  la  mécanothérapie  active. 
Je  ne  sache  pas  que  la  mécanothérapie  active  appartienne  en  propre  à 
MM.  RochardetdeChamptassinpuisqu'en  1901,  si  j'ai  bonne  mémoire, 
j'ai  été  en  pourparlers  avec  une  maison  allemande  pour  acheter  un 
appareil  de  ce  genre.  U  est  même  étonnant  que,  dans  les  instituts  où 
Ton  soigne  des  blessés  du  travail  et  où  l'on  fait  souvent  l'une  après 
l'autre  une  séance  d'électricité  et  une  séance  de  mécanothérapie,  on 
n'ait  pas  eu  plus  tôt  l'idée  d'associer  les  deux  traitements  en  une 
application  simultanée. 

Il  reste  cependant  un  dernier  point  :  ayant  fait  largement  des  sports 
athlétiques,  je  connais  depuis  mes  années  de  lycée  ce  que  c'est  que 
Tentraînement;  aussi  j'avoue  que,  quandj*appliquais  pour  la  première 
fois  la  méthode  de  TefiTort  croissant  en  médecine,  je  ne  pensais  nullement 
avoir  fait  une  découverte^).  11  y  a  un  point  commun  indéniable  dans 
mes  recherches  et  celles  de  MM.  Rochard  et  de  Champtassin,  c'est  l'uti- 
lisation de  «  résistance  progressive  »  ;  mais,  puisque  mes  publications 
viennent  après  les  leurs,  au  lieu  de  supposer  qu'on  met  en  doute 
«la  priorité  et  la  valeur  toute  personnelle  des  théories  et  de  la  pratique 
que  l'électromécanothérapie  voudrait  peut-être  un  jour  revendiquer», 
ils  devraient  être  heureux  de  constater  qu'un  électricien  voulant  uti- 
liser la  mécanothérapie  arrive  à  un  procédé  identique  au  leur  et  en 


(')  De  même,  d'ailleurs,  quMl  est  inexact  de  dire  que  la  faradisation  à  ioterruptioDs 
espacées  k  gros  fil  ait  été  donnée  comme  un  progrès  en  1906,  —  puisque  Duchenne  et 
Tripier  l'employaient  avant  1870. 

(')  Vu»^go  de  la  pouUe  et  des  poids  qa'on  augmente  pour  régler  l'effort  est  d'ailleurs 
indiqué,  en  189^,  par  Lagrangc  :  La  médication  par  l'exercice,  page  353. 


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6o  ARCHIVES   D'éLBCTftICITé   BléDICALB. 

conclure  —  ce  à  quoi  nous  souscrivons  volontiers  —  que  leur 
technique  parait  à  l'heure  actuelle  la  meilleure  des  mécanothérapies 
actives. 

D'ailleurs,  en  se  plaçant  uniquement  à  leur  point  de  vue,  on  peut  leur 
affirmer  que^  quand  ils  seront  convaincus  par  l'expérience  que  l'élec- 
tricité fournit  un  bon  travail  musculaire  bien  localisé  sans  «  atteindre 
des  intensités  telles  qu'elles  seraient  inapplicables»,  ils  comprendront 
que  l'électromécanothérapie,  loin  de  diminuer  la  valeur  de  leur 
méthode,  la  complète,  au  contraire,  en  permettant  de  l'appliquer  sans 
avoir  besoin  de  faire  intervenir  la  volonté  du  sujet,  ce  qui  forme  un 
avantage  dont  on  appréciera  toute  l'importance. 


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i— — O— — «MIIMMI  rMMMIOlMfc 


iiU^nmi^mitM»ûMki^mtm*t^^mmi^^éé^Miu^ln^^m»éktMiuttmméi0éH^témi^tÊmé0ÊJk% 


SUR 

INE  NOUVELLE  MÉTHODE  DE  RADIOGRAPHIE  DENTAIRE 

APPAREILS   POUR  SON  APPLICATION  C) 


Pmr  le  Dr  J.  BELOT, 

AssisUnt  de  radiologie  à  l'hôpital  Saint-Antoine. 


Radiographie  dentaire  par  projection  horizontale. 

L'utilité  de  la  radiographie  en  stomatologie  n'est  plus  discutable 
aujourd'hui  ;  les  renseignements  que  peut  fournir  ce  procédé  d'inves- 
tigation sont  des  plus  précieux  dans  certains  cas. 

Malheureusement  les  méthodes  utilisées  sont  loin  de  donner,  d'une 
façon  habituelle,  des  résultats  aussi  satisfaisants  qu'on  pourrait  le 
souhaiter.  Les  épreuves  manquent  souvent  de  netteté,  les  dents  se 
superposent,  l'interprétation  est  des  plus  difficiles. 

Je  passerai  rapidement  en  revue  les  principales  méthodes  mises 
couramment  en  pratique,  avant  de  vous  exposer  en  détail  une  de 
celles  que  j'utilise. 

Un  premier  procédé  consiste  à  radiographier  de  profH  toute  ou  une 
partie  de  la  moitié  inférieure  de  la  tète,  en  ayant  soin  de  mettre  au 
contact  de  la  plaque  la  région  sur  laquelle  on  désire  être  renseigné. 

A  la  plaque  peut  être  substituée  une  pellicule  :  elle  épouse  mieux 
les  contours  de  la  région. 

Limage  obtenue  est  difficile  à  lire;  les  deux  maxillaires  se  super- 
posent, les  dents  se  confondent,  l'ensemble  manque  de  netteté.  On 
améliore  le  résultat  en  faisant  une  épreuve  stéréoscopique  ;  toutefois, 
faut-il  prendre  soin  de  placer  l'aïnpoule  à  faible  distance  du  sujet  :  de 
cette  façon,  l'image  du  maxillaire  et  des  dents  les  plus  éloignées  de  la 
plaque  est  vague  et  floue.  Néanmoins,  l'interprétation  présente  sou- 

C)  CoioniuDication  faite  au  Congrès  de  stomatologie  (Paris,  aoiU  1907). 


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62  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

vent  de  grandes  difficultés^  et  on  ne  voit  que  rarement  les  dét^iils  de 
structure  osseuse. 

On  peut  aussi  introduire  dans  la  bouche  une  pellicule  convenable- 
ment enveloppée  de  papier  noir,  en  mettant  la  couche  sensible  au 
contact  de  la  région  à  radiographier:  celle-ci  est  maintenue  en  place 
avec  le  doigt  ou  à  Taide  d'un .  appareil  quelconque.  L*ampoule  esl 
placée  à  distance  convenable  du  côté  à  radiographier.  Ce  procédé 
est  incommode  :  les  résultats  parfois  peu  brillants. 

La  pellicule  doit  forcément  avoir  des  dimensions  très  réduites  :  elle 
est  difficile  à  mettre  en  place  et  à  maintenir  immobile. 

On  a  proposé,  pour  remédier  à  cet  inconvénient,  d'immobiliser  les 
pellicules  à  Taide  d'empreintes  en  stents. 

Récemment  Darmezin  a  préconisé  le  dispositif  suivant  : 

Sur  des  empreintes  en  stents,  on  moule  une  feuille  mince  d'alu- 
minium ou  de  plomb,  qui  servira  à  .comprimer  une  pellicule  de 
dimensions  appropriées  sur  la  face  interne  du  maxillaire  et .  sera 
maintenue  en  place  par  les  maxillaires  eux-mêmes,  la  bouche  étant 
fermée. 

Malgré  cet  artifice,  qui  exige  des  préparatifs  longs  et* minutieux, 
l'image  obtenue  ne  montre  que  .rarement  toute  la  racine  et  jamais 
tout  le  maxillaire  :  la  netteté  n'est  pas  parfaite.  Enffn,  l'impossibilité 
de  placer  la  pellicule  parallèlement  k  la  face  interne  des  racines  des 
dents,  lorsqu'on  opère  sur  le  maxillaire  supérieur  et  particulière-r 
ment  sur  les  dents  de  côté,  fait  que  dans  ce  cas  les  résultats  sont 
inférieure  à  ceux  obtenus  sur  le  maxillaire  inférieur. 

Pour  les  dents  latérales,  on  peut  aussi  arriver  à  un  résultat  plus  ou 
moins  parfait,  en  mettant  en  contact  avec  la  joue  du  côté  intéressant, 
une  plaque  convenablement  enveloppée.  Le  faisceau  de  rayons  X  est 
dirigé  obliquement,  à  l'aide  d'un  tube  .localisant»  introduit  entre  les 
dents  antérieures  du  sujet. 

Ce  procédé  ne  peut  s'appliquer  à  tous  les  cas  :  il  donne  des  images 
souvent  très  déformées,  fatigue  le  patient;  son  application  est  parfois 
délicate. 

Une  dernière  méthode  sur  laquelle  je  n'insisterai  pas,  quoiqu'elle 
ait  donné,  entre  les  mains  de  Bouchacourt,  d'excellents  résultats,  est 
l'endodiagfvphie. 

A  Taide  d'une  ampoule  spéciale,  le  foyer  radiogène  est  introduit 
dans  la  cavité  buccale  et  la  plaque  maintenue  extérieurement  contre  ' 
la  région  à  étudier.  Sans  parler  des  difficultés  d'application  qu'offre 
un  tel  procédé,  je  dois  faire  remarquer  que  les  déformations  sont 


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SUR  UNS  MOUVELLE  MÉTHODE  DE  RADIOGRAPHIE  DENTAIRE.   63 

néœssairement  très  grandes,  étant  donnée  la  faible  distance  qui  sépare 
l'objet  de  la  source  des  radiations. 

Il  est  curieux  de  constater  que  le  procédé  dont  je  vais  vous  exposer 
le  principe  était  à  peu  près  inconnu  en  France  il  y  a  un  an.  En 
eiTet,  il  n'en  est  pas  fait  mention,  dans  quelques  travaux  récents  sur 
la  radiographie  en  stomatologie.  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  été  plus 
répandu  en  Belgique,  car  mon  collègue  et  ami  le  D'  Hauchamps,  de 
Bruxelles,  auquel  je  montrais,  il  y  a  un  an,  les  résultats  que  j'obtenais, 
en  fut  tout  surpris.  Il  étudia  la  méthode  et  fit,  depuis,  une  très  inté- 
ressante communication  sur  ce  sujet. 

J'ai  déjà,  à  la  fin  de  l'an  dernier,  exposé  sommairement  cette  mé- 
thode, à  une  réunion  de  la  Société  de  stomatologie,  à  propos  d'une 
communication  de  mon  excellent  ami  le  D'  Mônnien. 

La  méthode  n'est  cependant  pas  nouvelle  :  on  la  trouve  rapidement 
signalée  pour  la  première  fois  par  le  Prof.  Costa,  de  Buenos-Ayres, 
dans  une  revue  de  son  voyage  à  l'étranger,  parue  dans  les  Archives 
d électricité  médicale  en  1906.  Il  l'a  vu  pratiquer  chez  Holzknecht,  de 
Vienne,  qui  en  attribuait  la  paternité  à  Kienbôck. 

Depuis  cette  époque,  nous  l'utilisons  couramment  dans  le  labora- 
toire du  D'  Béclère  quand  nous  avons  des  recherches  à  faire  sur  les 
maxillaires  ou  les  dents. 

Dans  le  numéro  de  septembre  1906  de  Archives  of  physiological  thc- 
rapy,  on  trouve  un  article  de  Sinclair  Tousay,  de  New- York,  décrivant 
ce  procédé  et  l'indicateur  d'incidence  qu'il  utilise  pour  son  application. 
La  méthode  consiste  à  prendre  une  projection  horizontale  du 
maxillaire  et  des  dents,  sur  une  plaque  de  grandeur  convenable  mise 
&  plat  entre  les  dents  du  malade,  le  côté  de  Témulsion  en  contact 
avec  les  dents  à  examiner. 

Supposons  que  AB  (fig,  ij  représente  la  dent,  et  qu'elle  soit 
perpendiculaire  à  la  plaque  sensible  P  P'  :  portons  sur  P  P'  une 
longueur  A  C  égale  à  A  B,  puis  réunissons  les  points  C  B  et  prolon- 
geons cette  ligne  à  l'infini.  Si  nous  plaçons  un  foyer  radiogène  en  un 
point  quelconque  de  cette  ligne  C  X,  nous  aurons  sur  la  plaque  P  P' 
une  image  G  A  en  grandeur  réelle  de  la  dent  B  A. 

En  effet,  dans  ces  conditions,  la  dent  elle-même  et  sa  projection 
radiographique  forment  les  deux  côtés  d'un  triangle  rectangle,  dont 
la  base  ^e  rayon  G  B  lui-même)  fait  avec  les  deux  côtés  des  angles 
égaux  a  a'  valant  chacun  5o  grades 

a  =  a'  =  5o  grades. 


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64  ARCHIVES   D'éLBCTRIGiré   BliDIGALB. 

Ce  tnangle  est  donc  isocèle,  et,  par  suite,  la  dent  et  son  image  sont 
éffales^en  longueur. 

Cela  ne  veut  pas  dire  que  Timage  n'est  pas  déformée  dans  son 
ensemble;  ^e  subit  au  contraire  une  double  déforikiation. 

Eile>est  forcemiwit  jStargle  et  il  est  inutile  d'insister  sur  ce  fait;  en 
plus,  qtioique  projetée  en  vraie  graadeTir,-eIIeâubTt  dftaa  son  ensemble 
une  déformation  â*a«i4ant  plus  ttoceDtuée  ^ne  1»  ibjer  radîogène  est 
moins  éloigné  d*6He,  et  que  Ton  se  rapproche  davantage  dèTexlrémité 
en  contact  avec  la  plaque. 

11  suffit  pour  s'en  rendre  compte  de  -mener  un  rayon  quelconque 


FiG.    I. 

Principe  de  la  méthode. 

X  R,  par  exemple,  partant  du  foyer  X  et  allant  à  la  plaque  P  P'  en 
passant  par  la  dent  (Jig.  2).  L'angle  b  est  plus  grand  que  l'angle  a 

h>  a 

et  l'angle  6'  plus  petit  que  l'angle  a' 

6'  <a' 

or  a^=a\  donc  6  n'est  pas  égal  à  6',  le  triangle  n'est  ]^us  isocèle; 
l'image  doit  être  déformée  en  ce  point. 

La  construction  de  la  projection  (en  plan)  de  la  ligne  a  6  le  montre 
avec  clarté. 

Il  est  bien  certain  que  si  l'on  prend  soin  de  placer  le  foyer  radiogènè 
à  25  centimètres  des  dents  radiographiées,  cette  déformation  est 
pratiquement  nulle,  donc  négligeable. 

Comment  appliquer  la  méthode?  D'une  façon  fort  simple. 

Supposons  qu'il  s'agisse  de  radiographier  les  dents  de  la  partie 
antérieure  du  maxillaire  supérieur.  On  a  eu  soin  de  prendre  une 
feuille  de  carton  assez  grande,   sur  laquelle  on  a  tracé  le  schéma 


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SUR   UNE  NOUVELLE   m£tHODB   DE   RADIOGBAPHIB   DENTAIRE.       65 

représenté  figure  i,  en  donnant  à  A  B  la  hauteur  ééêâénts  consi- 
dérées (racine  comprise)  ou  des  dents  et  du  maxillaire,  iî  Tav-dé^cé 
phis  spécialement  obtenir  ce  dernier.  On  le  découpe  ensuite  suivant 
la  ligne  C  X  et  on  le  replie  suivant  la  ligne  A  B  sur  laquelle  on  doit 
empiéter  un  peii  A  cause  de  Tépaisseur  des  lèvres  ou  des  joued. 

On  fait  mordre  au  patient  une  petite  plaque  4  i /a  X  6  ou  6  X  6  1/2 
par^xemple,  préalablement  enveloppée  dans  deux  épaisseurs  de  papier 
nokaiguiHe. 

On  la  dispose  de  telle  sorte  que  le  bord  libre  des  dents  repose 


FiG.  a. 
Schéma  dos  déformations  produites. 

sur  la  couche  sensible,  et  que  la  plaque,  tout  en  débordant  en 
avant,  soit  suffisamment  enfoncée  dans  la  bouche  pour  que  la  pro- 
jection des  dents  puisse  la  rencontrer.  On  place  alors  le  triangle  de 
carton  perpendiculairement  au  plan  de  la  plaque,  de  façon  que  son 
côté  inférieur  prolonge  en  avant  le  plan  de  la  plaque,  et  que  la  partie 
repliée  soit  en  contact  avec  le  milieu  de  la  lèvre  supérieure  ;  la  base 
donne  la  ligne  sur  laquelle  doit  être  placé  le  foyer  radiogène,  c*es(- 
à-dire  Tanticathode. 

Un  éloignement  de  a5  à  3o  centimètres  est  ordinairement  suffi- 
sant, et  j'ai  obtenu  d'excellents  résultats  en  donnant  à  la  pose  3o 
à  4o  secondes  de  durée  anivant  les  cas  :  le  temps  de  pose  varie  avec 
rap|»M«îUage. 


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66 


ARCHIVES    D'iêLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 


La  radiographie  des  parties  latérales  s'obtient  de  façon    nalogue  : , 
la  plaque  est  mordue  par  les  dents  étudiées,  le  foyer  est  placé  de  côté 
en  incidence  convenable. 

Pour  le  maxillaire  inférieur,  il  suffît  de  mettre  la  plaque,  gélaline 
en  dessous,  et  le  foyer  dans  la  position  correspondante. 


FiG.  3. 
Vue  d'ensemble  de  l'appareil,  dernier  modèle  (*). 

11  faut  donc,  pour  radiographier  tout  un  système  dentaire,  faire 
successivement  six  épreuves. 

On  peut  aussi  obtenir  une  image  sléréoscopique ;  la  difficulté  réside 
dans  l'immobilité  du  patient,  mais  on  peut  la  réaliser  à  l'aide  d'un 
appui-tête  ou  d'une  bande  de  Robinson.  Cette  méthode  peut  donner  de 
très  précieux  renseignements  sur  la  direction  des  dents  incluses,  etc. 
En   effet,   la  radiographie  simple  nous  montre  bien   si   la  d   ent  est 

(*)  Conslruit  par  Gaiffe: 


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SUR    UNE   NOUVELLE.  MÉTHODE    DE    RADIOGRAPHIE   DENTAIRE.       67. 

dirigée  vers  la  droite  ou  vers  la  gauche;  seule  la  stéréoscopie  nous 
renseigne  sur  sa  direction  antérieure  ou  postérieure. 

Telle  que  je  viens  de  vous  l'exposer,  la  méthode  est  réduite  à  sa 
plus  grande  simplicité. 

Si  le  triangle  de  carton  possède  l'avantage  d'être  à  la  portée  de  tous, 
je  dois  vous  avouer  qu'il  est  d'un  emploi  assez  délicat.  En  effet,  il  ne 
permet  qu'une  mise  en  place  très  approximative  du  foyer  radiogène 


FiG.  4. 
Maxillaire  supérieur,  dents  antérieures. 

parce  qu'il  se  tort  et  suit  plus  ou  moins  difficilement  le  plan  de  la 
plaque. 

On  ne  peut  viser  l'an ticathode  parce  que  l'on  manque  de  points  de 
repère.  On  fait  de  l'a  peu  près,  on  procède  par  tâtonnements  et  on 
perd  beaucoup  de  temps. 

Je  me  suis  efforcé  d'obvier  à  ces  inconvénients  en  faisant  construire 
le  petit  appareil  que  je  vous  prései^ite. 

Le  petit  modèle,  le  plus  simple,  se  compose  de  deux  parties  :  un 
indicateur  d'incidence  amovible  et  un  porte-plaques. 

Ce  dernier  admet  des  plaques  de  toutes  dimensions  inférieures 
k(^  y^6  i/n  eise  prolonge,  en  dehors  de  la  bouche,  en  avant  et  laté- 
ralement. Au  besoin,  la  plaque  peut  être  maintenue  sur  la  lamo  infé- 
rieure du  porte-plaques  par  un  simple  caoutchouc. 


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68  ARCHprBS   D'éLECTRICITd   ¥ÉDICALB. 

Llnclicateur  d'incidence  est  constitué  par  un  tube  métallique 
formant  lufiette  et  faisant  avec  son  support  un  angle  de  5o  grades. 
Il  peut  s'élever  ou  s'abaisser  parallèlement  è  lui-même  par  allonge- 
ment de  sa  tige  de  fixation.  Cette  dernière  porte  à  son  extrémité  un 
petit  pied  muni  d'un  ressort  plat  permettant  de  rendre  tout  cet  indi- 
cateur solidaire  du  porte-plaque.  I/C  dispositif  est  tel  que,  quelle  que 
soit  la  disposition  de  cet  indica^ur,  le  tube-lunette  fait  toujours  avec 
le  plan  du  porte-plaque  un  angle  4e  50  grades. 

Un  miroir  articulé  fixé  h  la  tige-support  permet  d'observer  la 
lumière  du  tube  viseur. 

Pour  l'usage,  on  marque  sur  la  peau  du  patient  un  point  corres- 
pondant au  sommet  de  la  racine  <j[e  la  dent  ou  des  dents  que  Ton 
désire  radiographier.  On  met  le  porte-plaque  en  place  et  on  fixe  sur 
lui,  en  position  convenable,  ordinairement  en  face  du  milieu  de  la 
région,  l'indicateur  d'incidenpe.  Le  ipiroir  étant  rabattu,  on  vise  à 
Taide  du  tube,  en  le  levant  ou  pn  l'abaissant,  le  point  marqué  sur  la 
peau.  Le  tube  Qst  alors  immobilisé,  le  ^iroir  déplacé  de  façon  à 
montrer  nettement  la  luipière  du  tube.  Il  ne  reste  plus  qu'à  mobiliser 
l'ampoule,  placée  par  exemple  à  ao  centimètres  de  la  région,  jusqu'à 
ce  que  le  milieu  de  l'antipa^iode  corresponde  à  l'axe  du  tube.  On 
enlève  alors  l'indicateur  et  op  procède  à  l'exposition  de  la  plaque. 

On  retourne  tout  le  sys^me  pour  le  maxillaire  inférieur. 

Je  dois  dire,  pour  rassurer  les  plus  timides,  qu'étant  données  la 
distance  du  fpyer  à  l'olj^jet  (a5  centimètres)  et  la  faible  hauteur  de  ce 
dernier  (3  à  4  centimèt|res),  Texpellence  du  résultat  n'est  pas  sensible- 
ment modifiée  par  une  légère  erreuir  dans  la  mise  en  place  de 
l'ampoule. 

Ce  dispositif  a  l'avantage  d'être  peu  encombrant  et  peu  dispendieux  : 
j'ai  constaté  qu'à  ru««^e,  ^  est  parfois  d'une  application  longue  et 
difficile.  Il  faut  m)e  grai)de  habitude  pour  retrouver  l'anticathode 
dans  la  lumière  4^1  tub^  ;  cçtte  opération  devient  impossible  si 
Tampoule  est  usagée  :  la  colorittion  du  verre  masque  le  disque 
anticathodique. 

Aussi  ai-je  /ait  réaliser,  par  la  maison  Gaifie,  un  autre  appareil,  dit 
aatomallque,  ^upp/in^ant  dç  façon  absolue  tout  tâtonnement.  Il 
s'adapte  sur  moq  localisa teur;  il  a  l'inconvénient  de  nécessiter  cet 
instrument. 

An  lond,  le  localisaleur  est  une  enveloppe  opaque  aux  rayons  X, 
contenant  l'ampoule  radiogène  et  assurant  le  centrage  absolu  du 
foyer  d'émission  4)ar  rapport  à  l'orifice  d'utilisation. 


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SUR   UNE   NOUVBLtB   MÉTHODE   DE   RADIOGRAPHIE   DENTAIRE.       69 

Sur  celui-ci  se  monte  un  ajutage  supportant,  à  Taide  d'une  tige 
extensible,  un  plateau  de  forme  spéciale  jouant  le  rôle  de  porte- 
plaques.  Celui-ci  peut  occuper  toutes  positions  par  rapport  au  sup- 
port, selon  les  régions  à  radiographier.  Le  dispositif  est  tel  que  la 
position  est  toujours  optima  :  locàlisateur,  porte^plaque,  support, 
formant  un  tout  rigide.  Il  suffît  dé  charger  le  porte -plaque  et  de 
l'introduire  dans  la  bouche  du  patient  après  aVoir  eu  soin  d'approprier 
Tensemble  à  la  région  à  radiographier  (antérieure,  latérale,  etc.). 

Un  système  de  chariotage  à  déplacement  parallèle  Y  rend  facile 
l'obtention  d'épreuves  stéréoscopiqùes. 

Les  images  sont  nettes  et  fouillées;  elles  montrent  non  seulement 
les  dents,  mais  aussi  une  notable  partie  du  ïnaxillaire. 

Dans  ces  conditions,  la  radiographie  devient  un  des  meilleurs 
éléments  de  diagnostic  dans  les  cas  d'un  diagnostic  difQcile. 

Elle  sera  précieuse  pour  les  affections  odseuses  dès  maxillaires  :  la 
netteté  de  structure  obtenue  permettra  de  déceler  l'existence  d'une 
ostéite,  d'un  sarcome,  d'exostose  et  de  toute  lésion  s'accompagnant 
d'une  modification  de  la  densité  du  tissu  osseux. 

Les  lésions  trauma tiques  codsécutives  à  une  intervention,  telle  que 
la  fracture  du  bord  alvéolaire,  Se  révéleront  sur  la  plaque. 

D'autre  part,  on  pourra  appliquer  cette  méthode  à  la  recherche  des 
dents  ectopiées  et  incluses  ;  elle  montrera  l'existence  ou  l'absence  de 
germe,  notion  importante  à  connaître  pour  la  conduite  à  tenir  dans 
l'application  d'un,  appareil  de  redressement. 

Chaque  fois  qùHl  existera  une  anomalie  de  nombre,  elle  pourra 
rendre  des  services. 

Dans  les  cas  d'extraction  difficile,  elle  sera  utile  en  indiquant  le 
nombre,  les  dimensions,  ht  forme  et  la  direction  des  racines.  Elle 
renseignera  sur  la  direction  d^oipe  dent  dont  on  ne  voit  apparaître  que 
la  couronne,  permettra  la  recherche  du  reliquat  radiculaire  dans  les 
ablations  incomplètes. 

Dans  certains  cas,  il  sera  possible  de  constater  l'existence  de  nodule 
pulpaire  (odontolithe).  La  méthode  reiKlra  des  services  pour  la 
recherche  des  fragments  d'instruments  brisés  dans  le  canal  radi- 
culaire. 

Dans  les  cas  d'atrésie  du  maxillaire,  on  pourra  découvrir  les  dents 
supplémentaires  et  s'assurer  de  la  présence  de  la  dent  permanente,  ce 
qui  était  si  difficile  avec  les  autres  méthodes  en  raison  même  de  cette 
atrésie. 


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70  ARCHIVES    D'ÉLBCTRICITé    MÉDICALE. 

Elle  servira  pour  la  recherché  des  kystes  radicul'o-dentaires  ;  dans 
les  abcès  alvéolaires,  elle  pourra  indiquer  la  position  de  la  poche.  En 
cas  de  trépanation  et  de  résection  de  Fapex,  elle  aidera  à  déterminer, 
Nà  l'aide  de  r^étes,  la  situation  de  Tapex. 

4>a3iè4aipyorrhée  alvéolaire,  elle  permettra  de  se  rendre  compte  de 
la  x>fofetidétir  des  pochés  et  clapiers,  au  moyen  de  'sondes  métalliques 
introduites  èiïlte  h  d»nt  et  la  gencive. 

Est-ce  à  dire  que  cJôtte  mélhode  doit  toujours  être  utilisée  à  l'exclu- 
sion de  toute  autre?  Je  né  k  crois  pas.  ' 

C'est  ainsi  que,  pour  tout  ce  qui  concerne  la  branche  montante  du 
maxillaire,  on  doit  avoir  recours  à  la  radiographie  faite  de  profil. 

De  mëihe,  dans  certains  cas,  Tabsence  des  dents  rend  difficile  la 
mise  en  place  de  la  plaque;  parfois  il  est  nécessaire  de  faire  varier 
rincidence  selon  le  résultat  cherché  (projection  oblique,  etc.),  à  seule 
fin  d'obtenir  une  image  peut-éti^e  moins  belle,  mais  à  coup  sûr  plus 
instructive. 

Cela  m^amène  à  dire,  Messieurs,  que,  pour  obtenir  des  rayons  de 
HOnlgen  tous  les  renseignements  qu'ils  peuvent  donner  en  stomato- 
logie^ il  est  indispensable  qu*ils  soient  MAntéâ  par  un  médecin.  Il  ne 
suffit  pas,  en  effet,  de  procéder  par  routine  comme  font  la  plupart  des 
empiriques,  pharmaciens,  photographes  ou  fabricants  d'appareils, 
qui,  quel  que  soit  le  problème  à  résoudre,  opèrent  toujours  de  la 
même  façon  et  fournissent  le  plus  souvent,  surtout  si  le  cas  est 
difficile,  une  épreuve  sans  intérêt. 

Le  médecin  radiologiste,  au  contraire,  étudie  les  données  du  pro- 
blème que  lui  pose  son  confrère  le  stomatologiste  :  il  examine  le 
malade,  commence  au  besoin  son  étude  par  un  examen  radioscopique 
pratiqué  sous  diverses  incidences. 

Suffisamment  éclairé  sur  le  résultat  cherché,  il  donne  la  préférence 
à  la  méthode  radiographique  qui,  dans  ce  cas,  permet  d'obtenir  les 
renseignements  les  plus  précis;  au  besoin,  il  contrôle  un  procédé  par 
un  autre,  etc.  De  cet  ensemble  de  recherches  découle  le  diagnostic. 

C'est  assez  dire  que  la  radiologie  médicale  ne  doit  être  pratiquée 
que  par  des  médecihs,  parce  que  seuls  ils  possèdent  les  notioifô 
anatomiques  physiologiques  et  cliniques  indispensables  à  son  appli- 
cation rationnelle. 


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i»»i*<yi^H  WMMWI»    lyyWXbl'  IMW» > imM»**W»itA^iW>'  *»o«iw 


REVUE    DE    LA    PHESSE 


fipplications  directes  de   F  Électricité 


ÉLECÏRODIAGNOSTIC 

Ch.  LEROUX.  —  L'adénopathié  trachéo -bronchique  dans  868 
rapports  avec  la'  tubèréulose  pulmonaire  chronique  chez  les 
enfants. 

L'auteur,  dans  un  travail  très  documenté,  montre  qu'il  existe 
deux  modes  de  début  de  la  tuberculose  pulmonaire  chronique  de  l'en- 
fance :  la  tuberculose  à  début  ganglionnaire  et  la  tuberculose  à  début 
pulmonaire. 

Alors  que  la  tuberculose  ganglionnaire  est  l'apanage  des  nourrissohs 
et  des  enfants  jusqu'à  huit  et  dix  ans,  la  tuberculose  pulmonaire 
présente  son  maximum  de  fréquence  de  douze  à  quinze  ans. 

C'est  la  tuberculose  ganglionnaire,  souvent  première  manifestation 
clinique  de  la  tuberculose  infaiitile,  qui  fera  plus  tard  les  tuberculoses 
ganglio-pulmonaires,  méningées,  osseuses. 

Or,  par  l'examen  clinique  et  par  l'examen  radioscopique,  on  peut 
dépister  les  petites  adénopathies  commençantes. 

C'est  donc  avant  tout  cette  tuberculose  ganglionnaire  qu'il  faut 
rechercher  chez  les  nourris)sons  et  les  jeunes  enfants.  Dépistées  de 
bonne  heure,  ces  tuberculoses  ganglionnaires  guérissent  à  la  cam- 
pagne, à  la  mer,  dans  les  sanatoriums  maritimes.  —  {Presse  méd,, 
27  nov.  1907.) 


ÉLECTROTIIÉRAPIE 

J.  CLUZET.  —  Sur  la  formule  d'excitation  des  nerfs  et  des 
muscles  à  TéUt  pathologique. 

En  employant  les  procédés  décrits  (Comptes  rendus  de  la  Société  de 
biologie^  !•'  mars  1907),  j'ai  déterminé  sur  l'homme,  concurremment 
avec  les  réactions  électriques  habituelles,  les  coefficients  de  la  for- 


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73  ARCHIVES   D'^LBCTRlGlTi   MÉDICALE. 

mule  d'excitation  (Q  =  a  -^  b()  û'nn  certain  nombre  de  nerfs  et  de 
muscles,  normaux  et  anormaux.  Les  états  pathologiques  suivants  ont 
été  étudiés  :  !<>  atrophie  musculaire  par  inactivité  fonctionnelle  pré- 
sentant à  Texamen  électrique  ordinaire  une  diminution  d'excitaliilité 
faradique  et  galvanique;  2o  hémiplégie,  paralysie  faciale  de  nature 
particulière  présentant  une  augmentation  d'excitabilité  faradique  et 
galvanique;  3o  paralysie  saturnine,  paralysie  faciale  périphérique, 
paralysie  infantile  présentant  le  syndrome  électrique,  de  dégénéres- 
cence (DR). 

Le  tableau  ci-dessous  donne  les  valeurs  extrêmes  obtenues  p;ir  a, 

^  et  T  dans  les  cas  normaux  que  j'ai  examinés  : 

a 

a  b  f^ 

Indications  fournies  par  roxamen  en  i/ioooo 

électrique  ordinaire.  on  microcoul.    en  milUamp.        de  sec. 

Excitabilité  (faradique  et  galva- 
nique) normale 0,2-  0,6        0,8-3  2-5 

Hypoexcitabilité  (faradique  et  gal- 
vanique)       0,5-  1,4        3-9  1-4 

HyperexcitabUité    (faradique    et 

galvanique) , 0,1-  0,4        0,8-1,2  0,8-    2 

Syndrome  de  dégénérescence  (DR),  avec: 
Hypo  ou  inexcitabilité  faradique 


hyperexcitabUité  galvanique.     0,8-6,5        0,2-0,6         34    -162 
excitabilité  faradique  et  hypo- 
excitabilité galvanique 2    -31,5         1,6-4  21   -121 


On  voit  que  les  valeurs  de  a  sont,  en  général,  plus  grandes  ou  plus 
petites  que  la  valeur  normale,  suivant  qu'il  existe  une  diminution  ou 
une  augmentation  de  l'excitabUité  faradique;  les  valeurs  de  b  sont, 
en  général,  plus  grandes  ou  plus  petites  qu'à  l'état  normal,  suivant 
qu'il  existe  une  diminution  ou  une  augmentation  de  l'excitabilité 
galvanique. 

C'est  ainsi  que,  notamment,  pour  les  muscles  présentant  le  syn- 
drome de  dégénérescence  avec  hypoexcitabilité  faradique  et  hypei^ 
excitabilité  galvanique,  a  augmente,  tandis  que  b  diminue.  En  outre, 
on  constate  dans  ce  dernier  cas,  si  l'on  produit  l'excitation  par  des 
décharges  de  condensateur,  une  hyperexcitabUité  pour  les  fortes  capa- 
cités et  une  hypoexcitabilité  pour  les  faibles  capacités.  Cette  coexis- 
tence d'hyperexcitabilité  pour  les  ondes  longues  et  d'hjrpoexcita- 
bilité  pour  les  ondes  courtes  est  donc  liée  aux  valeurs  que  prennent 
a  et  ^  dans  ce  cas  particulier. 

Par  suite  de  l'augmentation  de  a,  qui  s'accompagne,  d'aUleurs,  sou- 

Q.  ' 

vent  de  la  diminution  de  by  le  rapport  t  augmente  pendant  la  dégé- 
nérescence dans  des  proportions  considérables,  comme  l'indique  le 
tableau  ci-dessus.  En  raison  de  la  grandeur  de  son  accroissement,  ce 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  'ji 

rapport  permçt  d'évaluer  le  degré  de  dégénérescence  et  d'en  suivre 
les  variations;  aussi,  il  est  sans  doute  destiné  à  rendre  des  services 
en  électrodiagnostic. 

En  outre,  on  remarquera  que,  dans  les  cas  d'hyperexcitabilité  totale 

(faradique  et  galvanique),  -r  est  plus  petit  qu'à  l'état  normal. 

En  résumé,  les  coefficients  de  la  formule  d'excitation  suivent  les 
variations  :  l'un,  de  l'excitabilité  aux  ondes  courtes;  l'autre,  de  l'exCi- 
tabilité  aux  ondes  longues  ;  ces  deux  excitabilités  variant  tantôt  dans 
le  même  sens  et  tantôt  en  sens  inverse.  Le  rapport  des  coefficients,  qui 
diminue  dans  certains  cas,  augmente  dans  des  proportions  considé- 
rables pour  les  muscles  en  voie  de  dégénérescence.  —  (C.  R.  de  la  Soc, 
de  bioL,  29  mars  1907.) 


Applications  indirectes  de  l*Blectricité 


KAYONS   X 

FOVEAU  DE  GOLRM£LL£S.  ~  Stérilisation  ovarique  chez  la  femme 
par  les  rayons  X. 

Depuis  six  ans,  l'auteur  a  traité  53  fibromateuses  par  les  rayons  X. 
De  l'ensemble  de  ses  observations,  il  résulte  qu'en  plus  de  leur  action 
directe  sur  la  tumeur  utérine,  les  radiations  provoquent  toujours» 
au  bout  d'un  temps  d'exposition  suffisant,  l'atropbie  des  ovaires. 

Les  expériences  in  anima  vili  d'Halberstadter,  Bergonié-Tribon- 
deau-Hécamier,  Roulier,  en  démontrant  l'action  nettement  stérili- 
sante de  la  rôntgenisation  chez  les  femelles  de  divers  animaux,  per- 
mettaient de  prévoir  le  résultat  que  vient  d'obtenir  Foveau  de 
Courmelles  chez  la  femme. 

Bien  que  chez  cette  dernière  Foveau  de  Courmelles  n'ait  jamais 
pu  contrôler  par  l'examen  anatomique  et  histologique  la  dégéné- 
rescence de  l'ovaire,  les  constatations  cliniques  qu'il  a  faites  montrent 
suffisamment  la  disparition  progressive  des  manifestations  de  l'acti- 
vité normale  et  pathologique  de  la  glande  génitale  pour  qu'il  soit 
permis  de  conclure  _à  sa  déchéance.  En  effet,  les  menstrues,  dont  la 
quantité  et  la  fréquence  sont  d'habitude  augmentées  chez  les  malades 
atteintes  de  fibrome  utérin,  s'atténuent  et  s'espacent.  Si  elles  se 
produisaient,  par  exemple,  toutes  les  trois  semaines  au  début  du 
traitement,  elles  ne  reparaissent  plus  ensuite  que  toutes  les  4,  5, 
6,  7,  8  semaines;  puis,  les  règles  se  succèdent  à  5,  6  mois  d'intervalle 
et    finissent    par    disparaître    complètement.    La    ménopause    ainsi 

ABCH.    o'KLKCrR.    MBD.  —  IÇO^.  H 


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74  ARCHIVES  d'éleciricité  médicale. 

obtenue  se  présente  avec  les  légers  troubles  nerveux  classiques,  mais 
sans  les  désordres  mentaux  qui  peuvent  suivre  Tovariotomie. 

La  dose  nécessaire  pour  obtenir  un  résultat  net  varie  d'une  façon 
inversement  proportionnelle  à  Tâge  du  sujet.  Ce  fait  concorde  avec 
les  observations  faites  par  Bergonié  et  Tribondeau  qui,  avec  des  doses 
de  rayons  identiques,  ont  altéré  beaucoup  plus  profondément  le 
testicule  de  rats  âgés  que  celui  de  rats  jeunes;  ils  expliquent  ces  diffé- 
rences par  ce  fait  que  les  radiations  de  Rôntgen,  amenant  un  véri- 
table «  vieillissement  rapide  »  des  éléments  cellulaires  nobles  des 
glandes  génitales,  provoquent  d'autant  plus  facilement  la  stérilité 
que  l'âge  avait  déjà  mené  plus  avant  son  œuvre  destructrice. 

Les  séances  de  rôntgenisation  durant  15  minutes;  110  volts;  1  mA; 
rayons  n®  7  à  8  au  radiochromomètre  de  Benoist;  distance  20  centi- 
mètres de  la  paroi  abdominale  (d'après  une  communication  antérieure 
à  l'Académie  des  sciences,  11  janvier  1904,  non  indiquée  dans  les 
deux  dernières  publications),  on  voit  : 

1^  Chez  des  femmes  de  50  ans,  les  menstrues  diminuer  dès  les 
premières  séances; 

2<>  Chez  des  femmes  de  40  à  50  ans,  une  action  manifeste  n'est 
obtenue  qu'après  40  à  50  séances; 

3"  Chez  des  femmes  de  30  à  40  ans,  un  résultat  au  bout  d'une 
soixantaine  de  séances,  et  une  stérilisation  complète  après  100  à 
150  séances,  en  moyenne. 

Malgré  le  nombre  considérable  des  séances  et  le  peu  de  durée  des 
Intervalles  de  repos  (2  à  3  expositions  par  semaine),  l'auteur,  grâce 
à  remploi  de  rayons  durs  et  à  la  protection  des  téguments  par  une 
plaque  d'aluminium  reliée  au  sol,  n'a  jamais  noté  de  dermite;  parfois 
seulement  un  peu  de  courbature  générale  et  de  fièvre. 

Pour  Foveau  de  Courmelles,  la  nécessité  de  doses  très  élevées  pour 
obtenir  la  stérilisation  exclut  la  possibilité  d'une  stérilisation  crimi- 
nelle par  surprise  et,  à  plus  forte  raison,  avec  des  rayons  obliques.  — 
(Acad,  de  méd.,  26  nov.  1907  :  présentation  complémentaire  d'une 
communication  faite  à  l'Académie  des  sciences  le  27  février  1905.) 


REGAL  1)  et  DUBRELIL.  —  Action  des  rayons  X  sur  le  testicule 
du  lapin. 

Les^'biologistes  lyonnais  confirment,  avec  chiffres  S  l'appui,  les 
observations  d'Albers  Schônberg,  Villemin,  Bergonié  et  Tribondeau, 
relativement  à  la  persistance  de  l'ardeur  génitale,  contrastant  sin- 
gulièrement avec  la  constance  de  l'infécondité,  chez  les  animaux 
irradiés.  Les  deux  lapins  qu'ils  ont  rôntgenisés  ont  effectué,  à  eux 
deux,  32  coïts,  diversement  espacés,  avec  16  femelles  différentes. 
Aucun  de  ces  coïts  n'a  été  fécondant,  alors  que  le  coït  de  lapins 
normaux  est,  d'après  eux,  fécondant  18  fois  sur  20. 

On  savait  déjà  que  les  spermatozoïdes  peuvent  persister  pendant 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  76 

longtemps  après  la  rôntgenisation  des  testicules,  dans  le  sperme 
éjaculé  —  jusqu'à  épuisement  du  liquide  séminal  contenu  dans  les 
canaux  excréteurs  au  moment  de  l'exposition  aux  rayons  X  (Ber- 
gonlé  et  Tribondeau).  MM.  Regaud  et  Dubreuil  insistent  sur  le  rôle 
important  de  l'épididyme,  véritable  réservoir  du  sperme;  les  radia- 
tions, en  détruisant  la  spermatogénèse,  amènent  à  la  longue  la  dispa- 
rition de  cette  fonction,  l'épididyme  ne  renfermant  plus  alors  qu'une 
faible  quantité  de  liquide  filant,  représentant  la  sécrétion  de  l'épi- 
t hélium  séminal  stérilisé,  et  la  sécrétion  de  sa. propre  paroi  épi- 
théliale. 

MM.  Regaud  et  Dubreuil  signalent  de  plus  un  fait  qui  mérite  d'être 
bien  mis  en  relief,  car  il  est  d'une  extrême  importance.  Ils  ont  constaté 
que,  malgré  la  présence  de  spermatozoïdes  mobiles  dans  le  sperme 
de  leurs  deux  lapins  lors  des  premières  éjaculations  (l'azoospermie 
ne  survint  que  plus  tard,  après  épuisement  des  canaux  excréteurs), 
le  coït  ne  fut  pas  fécondant.  Ils  en  concluent  que  «/es  rayons  de  Rôntgen, 
tout  en  respectant  la  mobilité  des  spermatozoïdes  (Bergonié  et  Tribon- 
deauy  1904),  les  mettent  hors  d'état  de  remplir^  chez  le  lapin,  leur  fonc^ 
tien  fécondatrice  ». 

Ce  fait  prête  à  des  considérations  intéressantes.  Il  montre  que 
les  rayons  X  n'exercent  pas  seulement  une  action  globale  sur  la  vitalité 
des  cellules,  mais  qu'ils  peuvent  influencer  électivement  une  de  leurs 
fonctions.  Nous  avions  nous-mêmes  deviné  (1906)  cette  influence 
élective  des  radiations  sur  les  spermatogonies  du  rat.  Ayant  observé 
chez  les  rats  blancs,  jeunes,  à  la  suite  d'une  irradiation  faible  des 
testicules,  la  présence,  à  côté  de  tubes  définitivement  stérilisés,  d'autres 
tubes  partiellement  dépeuplés,  atrophiés,  mais  capables,  dans  la 
suite,  de  se  repeupler,  de  se  reconstituer,  nous  avions  conclu  que  les 
rayons  X  peuvent  exercer  une  action  inhibitrice  passagère  sur  la 
fonction  reproductrice  des  spermatogonies.  Sans  cela,  nous  n'aurions 
dû  trouver  que  des  tubes  aspermatogônes  (mort  des  spermatogonies; 
chute  des  éléments  superficiels  de  l'épithélium,  non  remplacés),  et 
que  des  tubes  de  volume  normal  (les  rangées  superficielles  de  l'épi- 
thélium eussent-elles  été  détruites,  les  spermatogonies,  non  tuées, 
devaient  les  remplacer).  Sans  cette  hjrpothèsé,  le  dépeuplement, 
r atrophie  temporaire  des  tubes  demeuraient  inexplicables.  Ce  qui 
pour  nous  était  hypothèse  au  sujet  des  spermatogonies  du  rat, 
MM.  Regaud  et  Dubreuil  en  ont  démontré  la  réalité  au  sujet  des  sper- 
matozoïdes du  lapin. 

Qu'on  nous  permette  encore  de  rappeler  le  parallèle  que  nous 
avons  établi  dans  notre  mémoire  de  1906,  entre  le  testicule  sénile 
et  le  testicule  irradié.  La  vieillesse,  comme  la  rôntgenisation,  ralentit 
la  fonction  reproductrice  des  spermatogonies  dans  certains  tubes 
(tubes  oligo-spermatogènes),  l'arrête  dans  d'autres  (tubes  asperma- 
togènes  physiologiques),  diminue  l'importance  de  la  glande  sémi- 
nipare  et  augmente  celle  de  la  glande  interstitielle.  MM.  Regaud 
et  Dubreuil  nous  permettent  de  pousser  plus  loin  encore  la  compa- 
raison :  ne  voit-on  pas  des  vieillards  inféconds,  malgré  la  présence 


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76  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

de  spermatozoïdes  dans  leur  sperme,  tout  comme  leurs  lapins  irra- 
diés? 

On  pourrait  donc  dire  que  les  rayons  X,  quand  ils  frappent  les  cel- 
lules insuffisamment  pour  les  tuer,  déterminent  chez  elles  une  sorte 
de  vieillissement  rapide.  De  toutes  les  fonctions,  celle  que  les  radia- 
tions, à  l'instar  de  l'âge,  atteignent  le  plus  fortement, —  la  seule  d'ail- 
leurs qu'on  ait  pu  influencer  électivement  à  l'exclusion  des  autres, — 
c'est  la  fonction  reproductrice.  Il  est  à  remarquer  encore  que,  plus 
une  cellule  possède  une  grande  activité  reproductrice,  moins  sa' 
résistance  vitale  vis-â-vis  des  rayons  X  est  grande.  (Voir  la  loi».) 

MM.  Regaud  et  Dubreuil  ont  relaté  encore,  dans  leurs  commu- 
nications, que  le  testicule  du  lapin  —  même  en  tenant  un  large  compte 
de  l'épaisseur  plus  grande  chez  cet  animal  des  téguments  et  de  la 
glande  séminale  —  est  manifestement  moins  sensible  que  celui  du  rat 
à  la  rôntgenisatfon.  De  plus,  le  repeuplement  des  tubes  simplement 
atrophiés  (dans  lesquels  les  spermatogonies  n'ont  pas  été  détruites) 
y  est  beaucoup  plus  lent. 

Ces  faits  ne  doivent  pas  nous  surprendre.  N'avons-nous  pas  nous- 
mêmes  signalé  des  différences  individuelles  dans  la  susceptibilité 
pour  les  rayons  X  des  sujets  d'une  même  espèce?  A  plus  forte  raison 
doivent-elles  exister  entre  animaux  d'espèces  différentes. 

Ces  constatations  s'accordent,  de  plus,  fort  bien  avec  la  loi  relative 
à  l'action  des  radiations  sur  les  éléments  cellulaires  que  nous  avons 
formulée  :  à  une  moindre  sensibilité  du  testicule  aux  rayons  X  chez 
le  lapin  correspond  une  activité  multiplicatrice  moins  grande  des  cel- 
lules, comme  le  montre  la  lenteur  de  la  restauration  des  tubes  sim- 
plement atrophiés.  —  (C.  /?.  Soc.  de  biol.y  20  et  27  déc.  1907.) 

Bbboonié  et  Tribondeau. 


VAILLANT.  —  De  la  possibilité  d'établir  le  diagnostic  de  la  mort 
réelle  par  la  radiographie. 

En  faisant  la  radiographie  de  l'abdomen  et  du  bassin,  l'auteur  a 
constaté  que,  chez  un  sujet  vivant,  adulte  ou  enfant,  l'estomac  et 
l'intestin  ne  sont  pas  visibles,  ce  qui  tient,  très  certainement,  aux 
mouvements  continuels  de  ces  organes  et  à  leur  transparence.  Au 
contraire;  chez  un  sujet  mort  on  obtient,  à  la  condition  que  l'individu 
ait  vécu  et  se  soit  alimenté,  une  radiographie  très  nette  de  l'estomac 
et  de  l'intestin,  les  circonvolutions  intestinales  se  dessinent  avec  tous 
leurs  détails. 

S'il  en  est  ainsi,  c'est  que  les  gaz  qui  se  forment  dans  ces  organes 

C)  «  Les  rayons  X  agissent  avec  d'autant  plus  dlntensité  sur  les  cellules  que 
Tactivité  reproductrice  de  ces  cellules  est  plus  grande,  que  leur  devenir  karyo- 
kinétique  est  plus  long,  que  leur  morphologie  et  leurs  fonctions  sont  moins 
définitivement  fixées.  ••  Beroonié  et  Tribondeau,  C.  R.  Acad,  des  sciences, 
10  décembre  1906. 


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REVUE    DK    LA    PRESSE.  77 

sont  en  majeure  partie  des  sulfures  qui,  par  leur  composition  chi- 
mique, deviennent  phosphorescents  sous  l'action  des  rayons  X  et, 
jouant  le  rôle  d'écrans  renforçateurs,  déterminent  une  sur-impression 
de  la  plaque  aux  endroits  où  Tcstomac  et  l'intestin  "se  reproduisent. 
Le  diagnostic  de  la  mort  réelle  peut  donc  être  fait,  quant  à  présent, 
par  l'examen  radiographique  des  organes  abdominaux.  —  (Semaine 
méd.,  27  nov.  1907.) 


RADIOTHÉRAPIE 

J.  BABINSKl.  "  De  la  radiothérapie  dans  les  paralysies  spasmo- 
diques  spinales. 

Il  s'agit  d'une  femme  de  trente-deux  ans,  sans  antécédents  pathologiques 
intéressants,  qui  après  un  traitement  mercuriel  inefficace  et  très  douloureux 
a  présenté  de  la  paralysie  des  membres  inférieurs. 

A  l'examen  clinique,  pratiqué  en  mars  1906,  peu  de  temps  après  son  entrée 
à  l'hôpital,  on  constate  que  la  malade  est  dans  l'impossibilité  d'accomplir 
tout  mouvement  volontaire.  Quant  aux  mouvements  passifs,  ils  sont  seule- 
ment possibles  sous  l'action  du  courant  faradique. 

La  mobilité  par  contre  est  normale  du  côté  des  membres  supérieurs,  de 
la  face  et  du  cou. 

Les  réflexes  sont  exagérés  pour  les  membres  inférieurs,  la  sensibilité  y  est 
diminuée,  particulièrement  à  l'extrémité  du  membre  inférieur  gauche;  il 
n'y  a  pas  de  troubles  des  sphincters  ;  la  ponction  lombaire  décèle  une  légère 
lymphocytose. 

Après  un  second  essai  de  traitement  mercuriel,  quelques  mouvements 
volontaires  des  orteils  devinrent  possibles. 

Le  ag  octobre  1906,  la  malade  est  soumise  à  un  traitement  radiothéra- 
pique  agissant  sur  la  colonne  dorso-lombaire.  On  emploie  des  rayons  assez 
pénétrants  et  M.  Babinski  estime  que  la  dose  de  ces  rayons  est  d'en- 
viron la  H. 

En  février  1907,  le  sujet  ainsi  traité  peut  rester  debout  quelques  instants 
sans  aucun  aide;  les  mouvements  volontaires  sont  possibles,  bien  qu'encore 
assez  difficiles;  la  contracture  a  à  peu  près  disparu;  quant  aux  troubles  de 
la  sensibilité,  ils  sont  notablement  diminués. 

M.  Babinski  pense  que  la  malade  présentait  soit  des  plaques  de  sclérose, 
soit  une  tumeur  comprimant  la  moelle,  et  que  l'amélioration  est  due 
entièrement  à  l'action  des  rayons  Rôntgen.  —  {Bail,  et  Mém.  de  la  Soc.  méd. 
des  hôpit,  de  Paris,  i"  mars  1907.)  R.  L. 


SUQUET.  —  Môlanomes  et  Radiothérapie. 

L'auteur  a  eu  dernièrement  l'occasion  de  revoiç  une  femme  de 
soixante-treize  ans,  guérie  en  1906,  par  la  radiothérap^i^  d'un  carci- 
nome mélanique  ayant  évolué  sur  un  naevus  :  la  joue  est  redevenue 


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78  ARCHIVES    D'ÂLBCTRIGITé   MÉDICALE. 

normale,  on  ne  trouve  même  plus  le  piqueté  bleuâtre  resté  à  la  fin 
du  traitement.  Le  naevus  pigmentaire  lui-même  a  diminué  de  moitié 
depuis  cette  époque  et  son  coloris  est  devenu  gris  pâle. 

Deux  nouveaux  cas,  concernant  des  lésions  moins  étendues  il  est 
vrai,  ont  été  traités  dans  ces  temps  derniers  par  Tauteur.  Aujourd'hui, 
il  fait  absorber  5  H  tous  les  huit  jours,  au  lieu  de  tous  les  quinze  jours, 
comme  dans  le  premier  cas;  cette  modification  à  été  introduite  parce 
qu'on  sait  actuellement  que  les  cellules  néoplasiques  supportent  les 
fortes  doses  impunément;  en  localisant  à  eiles  seules  la  radiation,  par 
un  localisateur  de  dimension  inférieure  à  la  lésion,  on  peut  aller 
beaucoup  plus  vite  au  début;  plus  tard,  on  espace  de  nouveau  les 
séances  en  employant  un  localisateur  plus  grand. 

En  résumé,  les  fortes  doses  sont  utiles,  car  elles  permettent  d'at- 
teindre aussi  profondément  que  possible  la  partie  médiane  de  la 
tumeur,  centre  d'extension;  il  faut  absolument  éviter  de  léser  les 
cellules  saines  environnantes. 

La  radiothérapie  aura  surtout  des  chances  de  guérison  si  on  l'appli- 
que avant  l'envahissement  ganglionnaire. —  (Revue  de  ihérapeuL  méd.- 
chirurg.y  !•'  déc.  1907.) 


RADIXJMTHâRAPIB 

De  BEURMANN  et  ZIMMERN.  —  Résultats  éloignés  du  traitement 
du  nsBvus  par  le  radium. 

Les  auteurs  présentent  une  malade  atteinte  de  naevus  et  traitée, 
il  y  a  quatre  ans  et  demi,  par  le  radium.  Les  zones  qui  ont  été  influen- 
cées par  les  radiations  sont  guéries  sans  cicatrices;  mais,  les  applica- 
tions n'ayant  pu  être  j^ratiquées  en  tous  les  points,  on  voit  les  zones 
non  influencées  encore  malades,  bien  qu'elles  aient  été  soumises, 
d'une  façon  irrégulière  il  est  vrai,  aux  rayons  X.  Il  semble,  néan- 
moins, que  la  comparaison  des  effets  obtenus  soit  à  l'avantage  du 
radium,  qui  a  une  action  plus  nette  dans  les  télangiectasies  et  les 
petits  angiomes.  Cette  malade  avait  été  auparavant  traitée  par  l'élec- 
trolyse,  qui  a  laissé  des  traces  cicatricieUes  et  doit  être  écartée  aujour- 
d'hui en  ce  qui  concerne  les  nœvi  plans.  —  (Presse  méd.,  27  nov.  1907.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


D'  BONNEFOUS.  ~  Contribution  à  l'étude  de  la  radiothérapie  dans 
les  adénopathies  tuberculeuses  superficielles.  Thèse  de  Bordeaux, 
décembre  1907, 49  pages. 

Dans  le  premier  chapitre  de  sa  thèse,  M.  le  D'  Bonnefous  présente  un 
aperçu  historique  des  travaux  publiés  sur  la  méthode  thérapeutique, 
relativement  peu  ancienne,  dont  notre  maître  peut  être  à  bon  droit  consi- 
déré comme  le  promoteur.  Ainsi  que  le  fait  justement  remarquer  M.  le 
ly  Bonnefous,  M.  le  Prof.  Bergonié,  en  effet,  à  qui  revient  l'honneur  des 
premiers  essais  en  France,  a,  par  ses  observations,  par  toute  une  série 
d'expériences  méthodiques  et  par  ses  publications,  très  puissamment 
contribué  à  placer  au  rang  d'une  thérapeutique  de  choix  la  radiothérapie 
des  localisations  ganglionnaires  de  la  tuberculose. 

Les  travaux  ou  les  observations  de  MM.  Ferrand  et  Krouchkoll,  Heindrix, 
Desplats,  Redard  et  Barret,  Imbert  et  Marques,  Rœderer,  Robin,  Baijon 
font  bien  voir  combien  l'attention  des  thérapeutes  à  été  attirée  vers  ce 
nouveau  mode  de  traitement. 

Après  avoir  consacré  le  deuxième  chapitre  à  la  technique,  M.  le  D'  Bon- 
nefous rapporte  dans  le  chapitre  Ili  une  série  d'observations  inédites,  dont 
six  personnelles. 

C'est  dans  le  quatrième  chapitre  qu'il  résume  et  discute  les  résultats.  U 
établit  ainsi  le  bilan  de  la  radiothérapie  dans  les  adénites  tuberculeuses  : 
avantages  et  inconvénients. 

Le  principal  avantage,  celui  sur  lequel  repose  toute  la  méthode,  consiste 
dans  l'action  résolutive  des  rayons  X. 

Disparition  de  la  gangue  de  périadénite  qui  enchâsse  les  ganglions, 
diminution  considérable  du  volume  de  ces  derniers,  transformation  stié- 
reuse,  qui  est  un  processus  de  guérison,  absence  de  récidive,  tels  sont  les 
résultats  que  l'expérience  a  donnés  comme  indubitablement  attribuables 
à  la  radiothérapie,  dans  les  adénites  chroniques. 

Dans  les  adénites  subaiguës,  en  voie  d'évolution,  les  rayons  X  ne  parais- 
sent surtout  être  de  mise  que  pour  préparer  et  faciliter  l'intervention 
chirurgicale  en  faisant  résoudre  la  gangue  de  périadénite. 

Dans  les  adénites  suppurées,  la  radiothérapie  hâte  la  marche  de  l'afiec- 
tion,  en  la  dirigeant  vers  la  cicatrisation  des  fistules,  après  avoir  d'abord 
favorisé,  puis  modifié,  enfin  tari  la  suppuration.  Pas  de  récidive.  Cica- 
trices bien  plus  esthétiques  que  les  cicatrices  chirurgicales. 

Opendant,  comme  dans  le  traitement  de  certains  cancers,  la  chirurgie 


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8o  ARCHIVES    d'ÉLBCTRIGITÉ   MÉDICALE. 

et  la  radiothérapie  doivent  en  quelques  cas  d'adénites  tuberculeuses  s'aider 
et  se  compléter  ;  c'est  lorsque  la  tumeur  ganglionnaire  est  assez  volumi- 
neuse pour  que  la  résorption  des  produits  sphacélés  par  les  rayons  X 
puisse  devenir  un  danger  d'intoxication  générale. 

A  noter  enfin  l'action  analgésiantc  de  la  radiothérapie  et  le  relèvement 
notable  de  l'état  général  fn'^quemment  observés. 

A  tous  ces  avantages  on  a  opposé  les  inconvénients  suivants  :  réveil  des 
autres  foyers  tuberculeux,  intoxication  générale,  radiodermites  et  divers 
phénomènes  tels  que  tremblements,  cardia Igie,  dyspnée,  etc. 

Mais,  dans  la  tuberculose,  dont  l'évolution  comporte  trop  souvent  l'appa- 
rition de  foyers  successifs,  qu'est-ce  qui  autorise  à  voir  desrapports  de  cause 
à  effet  là  où  il  peut  n'y  avoir  que  simple  coïncidence  ? 

Quant  aux  radiodermites,  afiaire  de  technique  dont  actuellement  l'opé 
rateur  est  à  peu  près  maître. 

Les  phénomènes  d'intoxication  imprévue  sont  très  rares  s'ils  existent 
et  leur  danger  peut  être  très  atténué  par  une  surveillance  attentive. 

Les  autres  phénomènes  paraissent  liés  surtout  à  la  nervosité  du  sujet 
et  ne  sont  pas  graves. 

Comment  agit  la  radiothérapie  P  Telle  est  la  question  que  l'auteur  envi- 
sage dans  le  chapitre  V.  MM.  Bergonié,  Ferré  et  Teissier  ont  démontré  que 
les  rayons  X  n'agissent  ni  sur  le  bacille  ni  sur  ses  toxines.  L'activité  consi- 
dérable des  phénomènes  vitaux  dont  les  tissus  tuberculeux  sont  le  siège 
permet  de  penser  que  l'action  des  rayons  X  s'exerce  en  vertu  de  cette  loi 
énoncée  par  MM.  Bergonié  et  Tribondeau  :  «  Les  rayons  X  agissent  avec 
d'autant  plus  d'intensité  sur  les  cellules  que  l'activité  reproductrice  de  ces 
cellules  est  plus  grande,  que  leur  devenir  karyokinétique  est  plus  long,  que 
leur  morphologie  et  leurs  fonctions  sont  moins  définitivement  fixées.  »  Mais 
bien  des  points  restent  encore  à  élucider. 

La  thèse  de  M.  le  D'  Bonnefous  nous  a  paru  en  somme  une  très  boitne 
et  consciencieuse  mise  au  point.  Elle  est  une  partie  très  intéressante  de 
cet  ensemble  important  d'études  qui,  depuis  longtemps,  se  poursuit  avec 
fruit,  au  laboratoire  de  physique  médicale  de  Bordeaux,  sur  les  propriétés 
biologiques  des  rayons  de  Hôntgen. 

D'  G. -M.  Roques. 


U Imprimeur-Gérant  :  G.  Goukouilhou. 


Bordeaux.—  irapr.  G.  GounouiLHOu,  rue  Guiraudc,  9-1 1. 


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le*  ANNÉE.  S*  281  iO  février  iOdS. 

* —         < 

ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Nomination  à  l'Académie  de  médecine.  —  Nous  avons  le  grand 
plaisir  d'annoncer  à  nos  lecteurs  l'élection  à  TAcadémie  de  médecine  du 
D'  Béclère,  notre  éminent  et  assidu  collaborateur  et  ami. 

Nous  ne  pouvons  laisser  passer  cette  nomination  sans  dire  quelle  date 
elle  marque  dans  l'évolution  des  idées  sur  la  radiologie  médicale  dont 
M.  Béclère  est  en  France  Tun  des  premiers,  des  plus  actifs  et  des  plus 
honorables  représentants. 

Il  n'y  a  pas  très  longtemps  encore  on  traitait  de  «photographe»  le 
médecin  qui  avait  mal  tourné  en  se  spécialisant  en  radiologie  ;  aujourd'hui, 
on  les  élit  à  l'Académie  de  médecine  I 

Complimentons -nous  de    ce    revirement,    complimentons    M.    Béclère 

d*avoir,  par  ses  travaux,  par  sa  persévérance,  aidé  à  son  accomplissement  et 

essayons  de  démontrer  avec  lui  qu'on  ne  fait  pas  de  moins  bonne  médecine 

lorsqu'on  appelle  à  son  aide,  en  plus  des  autres,  les  moyens  physiques  de 

«  diagnostic,  de  pronostic  et  de  traitement. 

J.  B. 

La  radiographie  en  médecine  légale.  —  Le  Ministre  de  l'Intérieur 
invite  TAcadémie  à  lui  faire  connaître  son  opinion  sur  la  radiographie 
considérée  au  point  de  vue  médico-légal. 

Cette  requête  a  été  renvoyée,  en  vue  d'un  rapport  qui  devra  être  déposé 
dans  un  avenir  prochain,  à  une  Commission  composée  de  M.  Chauveau, 
préâdeni  de  l'Académie;  de  M.  le  Secrétaire  perpétuel  pour  les  sciences 
physiques;  de  MM.  les  Membres  des  sections  de  physique  et  de  médecine  et 
de  M.  E.  Roux. 

ABCH.    D'éLEGTB.    UÈD.    —    1908.  7 


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82  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Mort  de  lord  Kelvin.  —  La  science  électrique  vient  de  perdre  un  de 
ses  plus  illustres  représentants.  Lord  Kelvin  est  mort  le  17  décembre  1907, 
dans  sa  résidence  de  Netherhall,  à  Tàge  de  quatre-vingt-trois  ans. 

C*est  une  grande  intelligence  et  le  doyen  des  savants  électriciens  qui 
disparaît  ainsi. 

Congrès  français  de  médecine  interne  en  1908.  —  Le  X*  Congrès 
français  de  médecine  interne  se  tiendra  à  Genève  du  3  au  5  septembre  1908. 
Voici  les  questions  mises  à  Tordre  du  jour  : 
I*  Les  formes  cliniques  de  Tartério-sclérose; 
2«  La  pathogénie  des  états  neurasthéniques  ; 
3**  Le  traitement  de  la  lithiase  biliaire. 

La  branche  la  plus  élevée  de  la  thérapeutique  physique.  —  Elle 
mérite  bien  son  nom,  car  c*est  Taérostathérapie  !  M.  Christian  Beck  propose 
d'aller  chercher  Tair  pur  et  d'éviter  toute  agglomération  Coh  combien! J  en 
élevant  les  tuberculeux  en  ballon  captif;  on  réaliserait  ainsi  l'altitude 
optima  et  supprimerait  tous  voyages  aux  stations  de  montagne.  Il  y  a  là 
une  idée  non  pas  à  creuser,  tant  s'en  faut,  mais  à  lancer  vers  le  ciell 


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SUR  LES  GOURANTS  DE  POLARISATION  ÉLECTRIQUES 

DANS   LE   CORPS    HUMAIN 

Par  le  D'  G.  HBOBIAN,  de  Gothcmbourg  (Suède). 


On  sait  qu'on  peut  souvent  signaler  un  courant  en  sens  inverse 
avec  un  galvanomètre  sensible,  plusieurs  heures  après  le  passage  du 
courant  à  travers  le  corps.  Ce  n'est  pas  sans  intérêt  de  mesurer  la 
tension  de  ce  courant  de  polarisation.  Dans  la  suite,  nous  exposerons 
nos  essais  à  ce  sujet. 

Le  premier  essai  fut  exécuté  de  la  manière  suivante  :  avec  un 
appareil  destiné  aux  usages  thérapeutiques  qui  est  en  correspondance 
avec  la  station  centrale  d'électricité  on  fît  passer  un  courant  d'un  bras 
à  l'autre;  les  électrodes  étaient  composées  de  plaques  d'aluminium 
couvertes  de  toile  mouillée  d'une  solution  de  sel  ordinaire  à  i  o/o; 
l'électrode  positive  fut  placée  sur  Tavant-bras  droit,  un  peu  au-dessous 
de  la  jointure,  et  l'électrode  négative  au  même  endroit  du  bras 
gauche.  Le  passage  du  courant  dura  20  minutes,  la  tension  fut 
constamment  maintenue  à  16  volts,  l'intensité  du  courant  monta  pen- 
dant ce  temps  de  35  à  36  m  A.  d'abord  vite,  ensuite  plus  lentement. 

Au  bout  de  ao  minutes  on  interrompit  le  courant,  et  les  électrodes 
furent  enlevées  des  bras,  après  quoi  on  mesura  la  tension  entre  la 
main  droite  et  la  main  gauche,  suivant  la  méthode  de  compensation, 
avec  un  pont  de  Whealstone.  On  s'y  prit  de  manière  que  les  deux 
mains  furent  plongées  dans  deux  récipients  en  faïence  contenant  une 
solution  de  sel  à  i  0/0.  Dans  ces  récipients  on  plaça  deux  cylindres 
en  terre  cuite  non  vernissée  et  qui  étaient  remplis  jusqu'à  une  cer- 
taine hauteur  d'une  solution  concentrée  de  sulfate  de  zinc;  dans 
chaque  cylindre  plongeait  une  plaque  de  zinc  amalgamée  avec  des 
fils  conduisant  à  un  pont  de  Wheatstone.  Un  galvanomètre  sensible 
(7  degrés  correspondant  à  i/io  de  m  A.)  fut  intercalé  dans  ce  circuit. 


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84 


ARCHIVES   D^éLfitTRIGITÉ   MÉDICALE. 


Un  accumulateur  dont  la  tension  était  très  exactement  mesurée 
(2,o63  volts)  était  relié  avec  les  deux  bouts  du  pont,  pendant  que  les 
fils  des  deux  mains  menaient,  celui  de  la  main  droite  au  contact  mobile 
du  pont,  et  celui  de  la  main  gauche  à  l'extrémité  négative  du  pont. 

La  figure  ci -contre  montre  la  connexion;  les  flèches  indiquent 
la  direction  du  courant  dans  le  circuit  principal  de  Taccumulateur 
et  dans  le  circuit  secondaire  des  mains. 

Le  contact  mobile  fut  déplacé  jusqu'à  ce  que  le  galvanomètre  ait 
montré  que  le  courant,  dans  le  circuit  secondaire  des  mains,  était 
à  zéro  (=  o).  Quand  le  courant  est  à  zéro,  la  tension  entre  les  mains 
est  à  la  tension  de  l'accumulateur  comme  la  longueur  de  la  partie 
détournée  du  pont  est  à  toute  la  longueur  de  celui-ci. 

La  tension  fut  observée  de  temps  en  temps  pendant  deux  heures. 
A  l'observation  on  plongea  les  mains  dans  la  solution  de  sel  et, 
l'observation  terminée,  on  les  en  retira. 

L'essai  n"  2  fut  exécuté  de  la  même  manière;  cependant,  cette  fois, 
on  fit  passer,  pendant  10  minutes  seulement,  un  courant  de  10  m  A.  et 
d'une  tension  de  7  volts  à  travers  le  corps.  Plusieurs  semaines  passèrent 
entre  les  deux  essais  qui,  tous  deux,  furent  exécutés  sur  moi. 

Essai  I. 

Courant  primaire:  iGvoIls; 

30  minutes. 

Tension  de  l'accumulateur:  a,o63. 

Tension  secondaire. 


Apre» 

Position  du 

(  mis. 

conlacl  mobile. 

Volts. 

I 

9ï»7 

0,171 

4 

92,8 

0,149 

13 

95,2 

0,099 

34 

96 

0,0827 

39 

97»5 

o,o5i7 

45 

98,1 

0,0392 

53 

98,4 

o,o33 

61 

98,7 

0,0268 

83 

99»4 

0,0124 

107 

99.4 

0,0124 

135 

99»^ 

0,0081 

Essai  11. 

10  m  A.;  10  minutes. 
Tension  de  l'accumulateur  : 

.                a,oi5. 

min. 
0 

Position  du 
contact  mobile. 

677 

Volt». 

0,1 35 

I 

5 

0,101 

2 
3 

3,6 

0,073 
0,042 

4 

2,1 

0,042 

5 

2,1 

0,042 

6 

1,8 

o,o36 

7 

1,4 

0,028 

8 

1,2 

0,024 

9 

1,1 

0,022 

10 

0,9 

0,018 

II 

0,75 

o,oi5 

12 
i3 

0,7 
0,55 

o,oi4 
0,011 

i4 

0,5 

0,01 

i5 

0,42 

o,oo85 

20 

0,12 

0,0024 

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SUR   LES    COURANTS  DE    POLARISATION    ÉLECTRIQUES. 


85 


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86  ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 

Leâ  chififres  trouvés  montrent  certaines  petites  irrégularités  qui,  en 
partie,  sont  causées  par  le  fait  que,  pendant  Timmersion,  les  mains 
furent  quelquefois  placées  plus  près  et  quelquefois  plus  loin  du 
cylindre  ;  celte  faute  put  être  évitée  par  la  suite  en  tenant,  les  mains 
immergées  pendant  toute  la  durée  de  Tessai  et  tout  à  fait  immobiles. 
Il  faut  d'ailleurs  remarquer  que  les  indications  du  galvanomètre  sont 
peut-être  moins  sûres  près  des  extrémités  du  pont;  cette  faute 
pourrait,  jusqu'à  un  certain  point,  être  évitée  en  employant  un 
élément  constant  à  moindre  tension  au  lieu  de  l'accumulateur. 

Dans  nos  essais  suivants  (III  à  VIll),  le  courant  fut  introduit  direc- 
tement dans  les  mains  plongées  dans  une  solution  saline  à  i  o/o; 
le  courant  fut  conduit  dans  les  deux  récipients  en  faïence  qui  conte- 
naient cette  solution  au  moyen  de  deux  plaques  de  charbon  qui 
furent  mises  en  communication  avec  l'appareil  attaché  au  conducteur 
électrique.  Dans  ces  essais,  comme  dans  l'essai  II  déjà  décrit,  nous 
avons  employé  une  sonnette  qui  signalait  chaque  demi-minute  et 
indiquait  ainsi  quand  il  fallait  observer  le  cadran  du  pont.  Le  contact 
du  pont  fut  toujours  déplacé,  en  sorte  que  l'aiguille  de  l'indicateur 
du  milliampèremètre  fut  toujours  à  zéro. 

Les  essais  n""  111  à  Vil,  dans  Tordre  indiqué  par  les  chiffres,  furent 
exécutés  sur  un  commissionnaire  âgé  de  vingt- sept  ans,  avec  des 
intervalles  de  quelques  jours  entre  les  essais.  Les  mains  furent  tenues 
immobiles,  dans  les  vases  de  faïence,  pendant  toute  la  durée  de 
l'observation;  seulement,  avant  la  dernière  observation,  dans  l'essai  V 
(après  aoo  minutes),  le  sujet  avait  enlevé  les  mains  de  la  solution. 
Dans  ces  essais  aussi  on  employa  un  accumulateur  pour  mesurer. 

La  tension  entre  les  deux  mains  fut  toujours  mesurée  avant  l'intro- 
duction du  courant  ;  elle  était  =  o  avant  tous  les  essais,  excepté  avant 
le  cinquième  où  elle  était  à  o,oo5  de  volt  (la  main  droite  positive). 
La  cause  en  est  due  à  une  petite  écorchure  au  pouce  de  la  main  droite 
du  sujet  ;  le  pouce  étant  retiré  du  récipient,  ou  après  avoir  recouvert 
récorchure  de  collodion,  la  tension  entre  les  mains  était  =  o;  cepen- 
dant, comme  cette  circonstance  ne  fut  observée  qu'après  l'essai, 
toutes  les  quantités  données  dans  l'essai  V  sont  de  o,oo5  de  volt 
trop  élevées. 

En  recherchant  l'effet  produit  par  les  plaies  des  mains  avec  une 
autre  personne  qui  avait  une  écorchure  longue  de  i  centimètre  et 
large  de  3  millimètres  sur  le  petit  doigt  de  la  main  droite,  quand  les 
mains  furent  plongées  dans  la  solution  saline,  il  se  montra  une 
tension  x,  plus  grande  à  mesure  que  la  solution  était  plus  concentrée. 


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SUR    LES    COURANTS    DB   POLARISATION    ÉLECTRIQUES.  87 

Voici  les  résultats  que  nous  obtînmes  : 

NaCl  1/1,000  (0,01 7?ï  normal)  x,  ^=  — 0,003  volt; 
NaCl  10/1,000  (0,17a  normal)  ^r,  =  —0,010  volt; 
NaCl  100/1,000(1,73      normal)  7:5=:  — 0,016  volt. 

Nous  calculons  ici  la  force  électromotrice  aux  surfaces  séparatives 
entre  deux  solutions  du  même  sel,  selon  la  formule  de  Nemst  (voir 
Nernst  Theoretiscke  Ckemie,  1907,  p.  780)  : 

::  =  1,90.  10-*  ï log  —, 

où  T  signifie  la  température  absolue  (nous  mettons  3oo). 
u  signifie  la  vitesse  de  l'ion  de  Na  •=.  43,6  ; 
V  signifie  la  vitesse  de  Tion  de  Cl  =  65,4; 
Pi  signifie  la  pression  osmotique  dans  la  solution  de  sel  ; 
/>,  signifie  la  pression  osmotique  dans  les  ceUules  du  corps. 

Or,  —  =  la  proportion  entre  la  concentration  de  la  solution  de  sel 

et  la  concentration  dans  les  cellules  du  corps.  En  supposant  la 
dernière,  7  0/00  sol.  de  NaCl  =  0,13  sol.  de  NaCl  normal,  nous 
obtenons  : 

.    o       — ^'ï8 ,      0,0171 
'Z,  =  i,qq.  10    *.  3oo.  log —  =z  +0,101  volts, 

*  '^^  109        ^    o,ia 

L        O  21,8-  0,173 

::,  =  i.qq.  io~*.  3oo. log —  =  — 0,00187  volts, 

•  '^^  109        ^    o,ia  '         ' 

r,  =r  i,qq.  10-*.  3oo.  '—  log  — '-^ —  =  — o,oi38  volts. 

'  '^^  109         *    0,I3 

Les  chiffres  observés  et  les  chiffres  calculés  sont  conformes  sous 
ce  rapport  que  plus  la  concentration  de  la  solution  est  grande,  plus 
les  valeurs  de  la  tension  sont  petites.  En  observant  que  la  supposition, 
que  nous  avons  faite,  n*est  pas  assez  juste  (que  le  corps  humain  se 
comporte  comme  une  électrolyte  composée  de  sel  ordinaire  de  7  0/0), 
nous  ne  pourrions  pas  attendre  un  meilleur  résultat.  Par  manque 
d'espace,  nous  n'en  dirons  pas  davantage  sur  ce  point  qui,  pourtant, 
n'est  pas  sans  intérêt. 

L'essai  VIII  fut  pratiqué  sur  une  bonne,  âgée  d'environ  quarante  ans. 

La   figure  ci-après  indique  graphiquement  les  chiffres  observés. 


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88 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


La  tension  x  est  indiquée  en  millièmes  de  volt,  le  temps  t  est  indiqué 
en  minutes,  x  est  ordonnée  et  /  abscisse. 

Nous  donnons  ici  les  chiffres  observés,  en  exprimant  x  en  cen- 
tièmes de  volt.  Pour  ne  pas  prendre  trop  d'espace  nous  omettrons 


Galvênomè^ 


nmçancbe 


Mm  droite 


FiG.    3, 


les  fractions  de  minute  et   nous  compterons  ensuite  par  cinq  mi- 
nutes. 


Essai  lU. 

Essai  IV 

E«Ai  V. 

Courant  primaire: 

3c 

»  mA.  ;  I  min. 

3  mA. 

;  lo  min. 

I 

mK* 

;  3o  min. 

(45  volts). 

(6 

volte). 

(a  volts). 

Tension  secondaire: 

-- 

1                      M         — ^ 

— ■ — ^  ^ 

.^ 

— «^^fc, 

^1  - — -~^ 

MiD. 

1/100  d*  Tolt. 

Min. 

1/100  de  Tolt. 

Min. 

1/100  d*  .oll 

o 

i9.a 

O 

.1,8 

o 

874 

I 

ia,4 

I 

9,8 
8,4 

I 

h 

a 

9,6 

2 

a 

3 

8,4 

3 

7.6 

3 

5,8 

4 

n 

4 

6.7 

4 

5,5 

5 

5 

6,. 

5 

5,2 

lO 

4,2 

lO 

li 

lO 

4,3 

i5 

3,8 

i5 

i5 

3,7 

ao 

a 

20 

a.4 

20 

3,2 

a5 

1,8 

35 

a,a 

a5 

n 

3o 

1,4 

3o 

::§ 

3o 

35 

1,2 

35 

35 

3,4 

4o 

I 

4o 

•,a 

4o 

2,a 

45 

o,6 

45 

o,8 

45 

2,1 

5o 

0,4 

5o 

o,8 

5o 

«»9 

55 

o,3 

55 

o,6 

55 

1,8 

6o 

o,a 

6o 

0.4 

6o 

ï»7 

65 

o,4 

G5 

70 

aoo 

1,6 
1,5 
0,8 

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SUR    LES    COURANTS    DE   POLARISATION    ÉLECTRIQUES*  89 

EiBAi  VIII. 

lamA.;  i  min. 

(aSvolto). 

Mia.  1/100  de  volt. 


Edsai  VI. 

Essai  VII. 

I  1 

mA.;  10  min. 

10  mA. 

;  I  min. 

(3  volU). 

(i4  volto). 

,  -     - 

IW                     Mil            . 

m_ 

^1    —  -  ^ 

Min. 

1/100  de  Tolt. 

Min. 

1/100  de  Toll, 

0 

5,6 

0 

10,2 

1 

3,8 

I 

5,8 

a 

3,4 

a 

4.2 

3 

3 

3 

3,4 

4 

2,8 

4 

3,8 

5 

:i,6 

5 

a,6 

10 

3,1 

10 

1,3 

i5 

1.8 

i5 

0.7 

ao 

1,5 

20 

0,4 

a5 

1,3 

25 

o,a 

3o 

0,9 

3o 

o,i 

35 

o',6 

4o 

45 

0,3 

5o 

0,2 

55 

0,2 

60 

0,2 

0  11,2 

1  5,4 

2  4 

3  3,3 

4  2 

5  1,5 
10  0,6 
i5  0,1 
20  o 


Si  nous  examinons  alors  les  valeurs  observées  sur  l'exposé  gra- 
phique, nous  trouvons  ce  qui  suit  : 

Dans  tous  nos  essais,  le  fait  qu'une  tension  se  présente  dans  une 
direction  opposée  à  celle  du  courant  introduit  s'est  toujours  répété. 
Dans  les  essais  1  et  II,  nous  avons  dirigé  le  courant  du  bras  droit  au 
bras  gauche.  Après  l'interruption  du  courant,  le  courant  secondaire 
va  du  bras  gauche  au  bras  droit  dans  le  corps  et,  en  conséquence^ 
de  la  main  droite  à  la  main  gauche  dans  la  solution.  De  même,  dans 
les  essais  suivants,  le  courant  a  été  dirigé  à  travers  la  main  droite 
vers  la  main  gauche  et  le  courant  secondaire  est  passé  consé- 
quemment  de  la  main  droite  à  la  main  gauche  en  traversant  la 
solution  de  sel.  La  tension  diminue  d'abord  rapidement,  ensuite  plus 
lentement. 

Dans  quelques  essais,  que  nous  n'avons  pas  mentionnés  ici,  avec 
un  courant  de  i  mA.  pendant  i  minute,  on  ne  pouvait  observer  la 
tension  que  pendant  quelques  minutes.  Dans  l'essai  Y,  où  un  courant 
de  i  m  A.  fut  introduit  pendant  3o  minutes,  on  pouvait  encore,  après 
aoo  minutes  (=  3  heures  20)  observer  une  tension  non  négligeable. 

La  tension  est  continuellement  plus  grande  dans  l'essai  111  que 
dans  l'essai  VII  (courants  primaires  de  3o  m  A.  et  de  10  m  A.  pendant 
i  minute  chacun).  Elle  est  aussi  plus  grande  dans  l'essai  IV  que  dans 
l'essai  VI  (courants  primaires  de  3  m  A.  et  i  m  A.  chacun  pendant 


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90  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

10  minutes).  Or,  plus  le  courant  primaire  est  fort,  plus  la  tension 
suivante  est  grande. 

La  tension  est,  en  outre,  continuellement  plus  grande  dans  Tessai  V 
que  dans  l'essai  VI  (i  mA.,  3o  minutes,  et  i  mA.,  lo  minutes,  res- 
pectivement). Or,  plus  le  courant  primaire  a  duré  de  temps,  plus  la 
tension  devient  grande. 

Si  nous  comparons  les  essais  III,  IV  et  V,  nous  remarquons  que, 
au  commencement,  la  courbé  III  a  la  valeur  la  plus  haute  et  que  la 
courbe  V  a  la  valeur  la  plus  basse.  La  courbe  III  tombe  rapidement, 
croise  la  courbe  V  après  8  minutes  et  continue  ensuite  plus  bas  que 
celle-ci.  La  différence  devient  de  plus  en  plus  grande  en  même  temps 
que  L  Même  longtemps  après  que  la  tension  dans  Fessai  III  n'est 
plus  perceptible,  la  quantité  correspondante  dans  Fessai  V  est  assez 
considérable.  La  courbe  IV  passe  presque  tout  le  temps  entre  les 
courbes  III  et  V. 

Dans  les  trois  essais,  la  même  quantité  d'électricité  a  été  introduite 
(i,8  coulomb);  mais  la  tension  monte  plus  haut,  tombe  plus  vite  et 
atteint  plus  tôt  0  (pratiquement),  après  un  fort  courant  pendant  peu 
de  temps,  qu'après  un  faible  courant  qui  a  duré  plus  longtemps. 

11  en  est  de  même  avec  les  courbes  VII  et  VI.  Dans  ces  essais  aussi 
nous  avons  introduit  la  même  quantité  d'électricité  (o,6  coulomb), 
mais,  d'ailleurs,  on  peut  observer  la  même  proportion  qu'entre  les 
courbes  III,  IV  et  VI. 

En  comparant  les  courbes  VII  et  VIII,  nous  trouvons  la  courbe  VIII 
très  inclinée  et  courte,  comparée  à  la  courbe  VII. 

Dans  les  deux  cas,  un  courant  de  i  m  A.  a  été  dirigé  à  travers  le 
corps  pendant  i  minute,  mais  sur  des  individus  différents.  La  diffé- 
rence indique  sans  doute  des  dissemblances  individuelles  dans  le 
tissu  cellulaire. 

Il  faut  sans  doute  considérer  l'effet  thérapeutique  du  courant 
électrique  comme  ayant  le  rapport  le  plus  proche  avec  le  déplace- 
ment des  ions,  qui  accompagne  et  cause  le  courant.  De  nos  essais, 
il  ressort  que  des  tensions  assez  fortes  et  facilement  perceptibles 
existent  dans  le  corps  comparativement  longtemps  après  l'intro- 
duction du  courant.  Pendant  les  courants  de  polarisation  qui  sont 
causés  par  ces  tensions,  un  déplacement  des  ions  se  produit  de 
nouveau  et  l'on  peut  croire  qu'il  exerce  aussi  une  action  sur  les 
cellules.  De  nos  essais  ressort  maintenant  ce  résultat,  qu'un  courant 
plus  faible,  employé  pendant  plus  de  temps,  peut  être  regardé 
comme  donnant  un  effet  plus  fort  et  plus  prolongé  que  la  même 


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SUR   LES    GOURANTS    DE    POLARISATION   ÉLECTRIQUES.  QI 

quantité  d'électricité  introduite  rapidement  et  avec  une  grande 
tension. 

Les  tensions  que  nous  avons  observées  après  l'introduction  du 
courant  sont  si  fortes  qu'elles  ne  s'expliquent  pas  seulement  par  la 
diflerence  de  la  concentration  des  ions,  qui  est  un  des  résultats  causé 
par  le  courant. 

Nous  exposerons  dans  un  supplément  l'explication  théorique  de 
nos  observations. 

CONCLUSIONS 

1*  Après  l'introduction  d'un  courant  électrique,  soit  à  travers  les 
bras  ou  directement  dans  les  mains,  une  tension  se  produit  entre 
les  mains  dans  une  direction  opposée  à  celle  du  courant  primaire. 

2*  Cette  tension  diminue  rapidement  au  début,  ensuite  de  plus 
en  plus  lentement,  et  peut  être  observée  pendant  une  durée  variant 
de  quelques  minutes  à  plusieurs  heures. 

3*"  Plus  le  courant  a  été  fort,  plus  la  tension  est  grande;  plus  le 
courant  a  duré,  plus  aussi  elle  est  grande. 

IC  La  tension  peut  être  observée  pendant  plus  de  temps,  si  un  faible 
courant  a  été  introduit  plus  longtemps  que  si  la  même  quantité 
d*électricité  a  été  introduite  avec  plus  d'intensité  pendant  moins  de 
temps;  mais  dans  le  premier  cas,  immédiatement  après  l'introduction, 
elle  est  moins  élevée  que  dans  le  dernier  cas. 

5*  La  même  quantité  d'électricité  introduite  pendant  une  égale 
durée  cause,  chez  des  individus  difTérents,  des  courbes  de  tension 
différentes. 

6*  Quand  une  place  écorchée  vient  en  contact  avec  une  solution  de 
sel,  il  se  produit  une  tension  dont  le  degré  est  une  fonction  de  la 
concentration  de  la  solution. 


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TRAITEMENT  DE  L'OTITE  SCLÉREUSE 

PAR  LES  RAYONS  X 
Par  le  D'  JAULIN  (Orléans). 


L*oto-sclérose  pure,  telle  que  la  comprend  Lennoyez,  est  une  maladie 
actueUement  au-dessus  des  ressources  de  la  thérapeutique. 

Lermoyez  pense  même  que  les  traitements  locaux  employés  jusqu'ici 
donnent  plutôt  de  mauvais  résultats  et  dit  :  u  Les  oto-scléreux  sont 
des  noli  me  tangere.  » 

Dans  cette  affection  si  pénible  pour  ceux  qui  en  sont  atteints,  j'ai 
songé  à  utiliser  l'action  modificatrice  puissante  des  rayons  X. 

Nous  savons  que  les  rayons  X,  d'une  manière  générale,  détruisent  les 
tissus  pathologiques  avant  d'attaquer  d'une  manière  sensible  et  défi- 
nitive les  tissus  sains,  lis  agissent,  par  exemple,  sur  les  ostéites  tuber- 
culeuses, dont  ils  tarissent  les  suppurations  et  réduisent  le  volume.  Ils 
font  disparaître  des  sarcomes  du  tissu  osseux. 

L'otite  scléreuse,  d'après  les  idées  les  plus  récentes,  serait  due  à 
une  périostite,  suivie  elle-même  d'ostéite  de  la  paroi  labyrinthique  de 
la  caisse  au  voisinage  des  fenêtres  ronde  et  ovale. 

L'ostéite,  spongieuse  au  début,  devient  ensuite  condensante  et 
ébumante. 

Consécutivement  à  cette  ostéite,  il  se  feit  une  ankylose  de  l'élrier 
avec  hyperostose  de  la  fenêtre  ovale. 

Il  peut  se  produire  des  lésions  labyrinthiques  qui,  généralement, 
succèdent  aux  lésions  de  l'oreille  moyenne. 

Il  ne  paraît  pas  impossible,  théoriquement,  que  ces  lésions  osseuses 
puissent  être  modifiées  par  la  radiothérapie. 

Les  malades  que  j'ai  soignés  étaient  des  oto-scléreux  tels  que  les 
comprend  Lermoyez.  Ils  avaient  une  surdité  bilatérale.  Ils  n'avaient 
pas  de  lésions  labyrinthiques.  Leur  affection  était  le  plus  souvent 


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TRAITEMENT   DE   L*OTITE    SGLÉREUSE.         .  qS 

héréditaire,  leur  tympan  normal,  leur  audition  aérienne  inférieure  à 
leur  audition  osseuse. 

L'examen  de  mes  malades  a  été  fait  par  mon  ami  le  D*^  de  Milly, 
spécialiste  des  maladies  des  oreilles,  à  Orléans. 

Chez  tous  on  trouvait  le  Rinne  négatif,  le  Weber  latéralisé  du  côté 
de  loreille  la  plus  malade.  Le  tympan  était  d'aspect  normal  ou  légè- 
rement grisâtre,  quelquefois  avec  des  taches  brillantes  en  avant  ou  en 
arrière  du  manche  du  marteau. 

Les  trompes  étaient  perméables  et  Totoscope  faisait  même  entendre 
un  souille  large. 

Je  n'ai  pas  essayé  ce  traitement  dans  l'otite  adhésive,  d  origine 
rhinogène,  due  à  une  infection  ascendante  partie  du  nez  ou  du  naso- 
pharynx  et  consécutive  à  une  otite  moyenne  aiguë,  ou  à  des  catarrhes 
répétés  de  cette  même  oreille  moyenne. 

Sans  préjuger  ce  que  pourrait  donner  la  radiothérapie  dans  ces  cas, 
je  pense  qu'il  serait  intéressant  de  l'y  appliquer. 

J'ai  procédé  en  toute  circonstance  avec  une  extrême  prudence.  Le 
primum  non  nocere  a  été  ma  première  règle  de  conduite. 

Voici  quelle  était  ma  technique  : 

J'ai  employé  indifféremment  comme  générateur  des  rayons  X  soit 
une  machine  statique  de  lo  plateaux  de  la  maison  Drault,  soit  une 
bobine  Rochefort  de  5o  centimètres  d'étincelle,  alimentée  par  le 
secteur  urbain  et  munie  de  l'interrupteur  autonome  Gaiffe.  Je  me  sers 
comme  localisateur  du  porte-ampoule  de  Drault. 

Le  plus  petit  des  tubes  localisateurs  de  ce  porte-ampoule  est  exacte- 
ment du  diamètre  de  la  grande  ouverture  d'un  spéculum  auri 
ordinaire. 

En  appliquant  la  grande  ouverture  d'un  spéculum  auri  sur  ce  tube, 
les  rayons  n'atteignent  le  malade  que  par  la  petite  ouverture  du 
spéculum. 

Avant  chaque  séance,  j'ai  soin  de  placer  le  spéculum  avec  l'aide 
du  miroir  frontal,  exactement  en  face  du  tympan. 

Les  rayons  viennent  donc  directement  sur  le  tympan  et  ne  frappent 
pas  le  conduit  auditif  externe,  protégé  par  le  spéculum,  sauf  à  son 
extrémité  interne,  près  du  cadre  tympanal. 

J'ai  fait  des  séances  en  général  hebdomadaires,  où  j'ai  donné  de 
]  à  a  II 1/2  chaque  fois. 

L'extrémité  des  tubes  localisateurs  de  Drault  est  placée  à  i5  centi- 
mètres de  Tanticathode.  Cette  extrémité  est  elle-même  distante  de 
4  à  5  centimètres  du  tympan.  11  y  a  donc  lieu  pour  calculer  la  quantité 


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94  ARCHIVES   D*éLEGTRIGITÉ   MÉDICALE. 

d*H  donnée  au  malade  de  tenir  compte  de  la  loi  qui  dit  que  les 
rayons  X  agissent  en  raison  inverse  du  carré  des  distances. 

Pour  gagner  du  temps  et  s'éviter  ce  calcul,  il  serait  facile  de  faire 
construire  un  tube  localisateur  dont  l'extrémité  serait  à  lo  centimètres 
de  Tanticathode,  soit  plus  court  de  5  centimètres  que  le  tube  localisa- 
teur ordinaire. 

L'examen  du  tympan  avant  chaque  séance  est  utile  non  seulement 
pour  bien  placer  le  spéculum,  mais  encore  pour  s'assurer  qu'il  n'y  a 
pas  de  rougeur  du  tympan  indiquant  une  réaction  aux  rayons. 

Avec  les  doses  que  j'ai  données  je  n'en  ai  jamais  constaté. 

11  est  vraisemblable  que  l'on  peut  impunément  dépasser  ces  doses, 
mais  il  y  a  lieu  d'être  très  prudent,  car  nous  ne  savons  pas  quelle 
gravité  pourrait  avoir  une  radiodermite  du  tympan. 

La  qualité  des  rayons  employés  était  celle  des  numéros  5  à  7  du 
radiochromomèlre  de  Benoist, 

A  titre  d'exemple,  je  donnerai  in  extenso  ma  première  observation, 
qui  a  été,  je  m'empresse  de  le  djjae,  celle  où  j'ai  observé  les  meilleurs 
résultats.  Je  ne  donne  ensuite  que  les  observ^ions  très  résumées  des 
autres. 

Observation  1.  —  M"«  V.  L...,  dix-huit  ans,  est  atteinte  depuis  l'âge  de 
douze  ans  de  surdité  progressive.  Sa  mère  a  été  atteinte  de  la  même  affection 
dans  sa  jeunesse.  La  grand* mère  maternelle  de  la  jeune  fille  a  été  aussi 
victime  de  la  même  maladie. 

Plusieurs  auristes  ont  vu  ma  jeune  malade  et  sa  mère.  Tous  ont  porté  le 
diagnostic  d*otite  scléreuse. 

Je  commence  le  traitement  de  eette  jeune  fille  le  i3  mars  1906.  Bien 
qu'elle  soit  sourde  des  deux  oreilles,  pour  que  l'expérience  soit  démonstra- 
tive et  aussi  pour  limiter  les  accidents  radio thérapiques  si  par  hasard  il  s'en 
produisait,  je  ne  traite  qu'une  oreille. 

Avant  tout  traitement  j'ai  fait  examiner  la  malade  par  le  D'  de  Miily 
qui,  deux  ans  auparavant,  l'avait  déjà  traitée  par  des  cathétérismes  tubaires 
avec  insufQation.  Plusieurs  fois  pendant  le  traitement  j'ai  demandé  à 
mon  confrère  de  Milly  de  répéter  son  examen  pour  surveiller  l'état  du 
tympan. 

A  aucun  moment  il  n'a  paru  modifié  ni  enflammé. 

J'ai  prié  également  le  D"^  de  Milly  de  contrôler  les  résultats  thérapeu- 
tiques que  j'ai  obtenus.  A  peu  de  chose  près  ses  observations  et  les  miennes 
ont  concordé. 

Le  i3  marsj  l'oreille  droite  entendait  la  montre  de  la  malade  au  contact 
même  du  pavillon.  L'oreille  gauche  l'entendait  à  a  centimètres. 

Du  i5  mars  au  i"*  mai,  je  fis  une  séance  hebdomadaire  de  radiothérapie, 
soit  en  tout  8  séances.  La  dose  de  chaque  séance  fut  de  i  H  environ. 

Dès  la  première  séance,  j'ai  noté  une  amélioration  qui  a  été  progressKe 


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TRAITEMENT   DE    l'oTITE    SGLéREUSË.  9 5 

jusque  vers  la  cinquième  séance.  Après  celle-ci,  il  y  eut  presque  une  régres- 
sion, suivie  d*une  nouvelle  amélioration. 

La  dernière  fois  que  j'ai  vu  la  malade,  son  oreille  droite  entendait  la 
montre  entre  10  et  i5  centimètres  d'éloignement. 

Encouragé  par  le  résultat  obtenu,  j'ai  fait  deux  séances  à  Toreille  gauche, 
le  24  avril  et  le  i""  mcU.  L'audition  de  la  montre,  qui  se  faisait  à  a  centi- 
mètres de  ce  côté,  se  faisait,  quelques  jours  après  la  deuxième  séance,  à 
7  centimètres. 

La  malade  a  quitté  Orléans  au  commencement  de  mai,  mais  j*ai  eu  de  ses 
nouvelles  le  27  mai.  A  ce  moment  elle  entendait  sa  montre,  à  droite  à 
i5  centimètres,  et  à  gauche  à  16  centimètres. 

Dans  rappréciation  de  l'état  de  Taudition  chez  cette  jeune  fille  j*ai 
eu  à  éliminer  deux  causes  d'erreur.  La  première  était  celle  due  à 
rautosuggestion  qui  lui  faisait  croire  qu'elle  entendait  la  montre  alors 
qu'elle  ne  pouvait  pas  l'entendre.  Des  expériences  répétées  et  variées 
sont  nécessaires  pour  éliminer  cette  cause  d'erreur. 

I^  seconde  qui  peut  faire  commettre  des  erreurs  en  sens  inverse  est 
due  à  ce  fait  bien  connu  que  la  malade  avait  l'habitude  de  ne  pas 
écouler.  Perdue  dans  ses  rêveries,  elle  disait  elle-même  quand  on  le 
lui  faisait  remarquer  :  «  Je  suis  absente,  »  et  sa  distraction  l'empêchait 
de  prendre  part  à  des  conversations  qu'elle  pouvait  suivre.  11  est 
juste  de  dire  que  progressivement  cette  seconde  cause  d'erreur  s'est 
éliminée  presque  totalement.  Actuellement  cette  jeune  fille  prend  part 
à  des  conversations  faites  i  voix  ordinaire,  même  si  on  ne  loi  adresse 
pas  directement  la  parole.  Elle  se  plaint  aussi  d'être  gênée  par  le 
bruit  des  oiseaux,  des  cigales,  des  pendules,  bruits  qu'elle  n'entendait 
pas  autrefois (i). 

Voici  maintenant,  brièvement  résumées,  mes  autres  observations  au 
nombre  de  9,  ce  qui  me  donne  un  total  de  10  cas  traités. 

Obs.  II.  —  J...,  trente  ans.  9  séances.  Amélioration  au  début.  Un  catarrhe 
tubaîre  d*origine  grippale  étant  survenu,  cette  amélioration  diminue  et  le 
malade  cesse  le  traitement. 

A  ce  moment  son  audition  était  à  peu  près  celle  du  début  du  traitement. 

Obs.  m.  —  P...,  dame  très  âgée  et  très  sourde.  3  séances.  Résultat 
négatif. 

Obs.  IV.  —  V.  de  V...,  jeune  fille  de  vingt  ans.  Otite  scléreuse  droite. 
9  séances.  Amélioration  légère. 
Dans  le  temps  du  traitement  Toreille  gauche  non  traitée  est  devenue 

(')  J*ai  revu  celte  jeune  fille  fin  juin  1907.  L'audition  est  un  peu  moins  bonne 
qu'après  le  traitement,  mais  l'état  actuel  est  encore  très  satisfaisant. 


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96  ARCHIVES    D'éUBCTRIGITé   MÉDICALE. 

scléreuse  à  son  tour,  et  Tacuilé  auditive  a  baissé  beaucoup  à  gauche.  U  est 
probable  que  sans  traitement  la  même  aggravation  se  serait  produite  à 
droite. 

Obs.  V.  —  P...,  homme,  quarante-huit  ans.  9  séances. 
A  Taudition  de  la  montre,  on  trouve  peu  d'amélioration,  mais  la  parole 
est  beaucoup  mieux  entendue. 

Obs.  VI.  —  M"*  D...,  quarante-huit  ans.  6  séances. 
La  malade,  habitant  loin  d'Orléans,  a  eu  des  séances  très  irrégulières. 
Elle  a  été  améliorée  au  début,  puis  cette  amélioration  n'a  plus  progressé. 
Les  bourdonnements  d'oreille  ont  diminué. 

Obs.  vil  —  M~«  V...,  quarante-trois  ans.  7  séances.  Résultat  négatif. 
Obs.  VIII.  —  M...,  homme.  5  séances.  Résultat  négatif. 

Obs.  IX.  —  M"*  C...,  trente-neuf  ans.  i4  séances. 

N'entend  pas  sensiblement  mieux  la  montre  mais  entend  beaucoup  mieux 
la  parole. 

Alors  qu'il  fallait  crier  pour  se  faire  entendre  et  s'approcher  de  son 
oreille,  elle  entend,  après  le  traitement,  une  conversation  faite  à  voix 
ordinaire. 

Elle  est  vendeuse  au  marché,  et  ses  clients  ne  s'aperçoivent  pas  de  sa 
surdité. 

Son  acuité  auditive  est  néanmoins  encore  sensiblement  inférieure  à  la 
normale. 

Obs.  X.  —  M"*  A...,  quarante-cinq  à  cinquante  ans. 

Cette  observation  m'a  été  aimablement  transmise  par  le  D'^Nancel-Pénard 
(de  Bordeaux),  qui  a  bien  voulu  traiter  cette  malade  suivant  mes  indications. 
i3  séances. 

Le  traitement  a  été  irrégulier.  De  plus,  le  conduit  auditif  externe  étant 
étroit  et  coudé,  le  spéculum  ne  pouvait  être  mis  en  regard  que  de  la  partie 
supérieure  du  tympan. 

Le  D'  Nancel-Pénard,  pour  maintenir  en  place  le  spéculum  qui  avait 
tendance  à  se  déplacer,  a  fait  construire  un  ingénieux  petit  appareil. 

Malgré  ces  conditions  défectueuses,  la  malade  a  beaucoup  bénéficié  du 
traitement. 

Les  bourdonnements  incessants,  qui  la  fatiguaient  et  la  gênaient  pour 
entendre,  ont  complètement  disparu. 

La  montre  n'est  pas  sensiblement  mieux  entendue,  mais  la  conversation 
est  beaucoup  mieux  perçue. 

La  malade  se  déclare  très  satisfaite. 

En  résumé,  6  de  mes  malades  sur  10  ont  été  améliorés  à  des  degrés 
différents  (obs.  I,  IV,  V,  VI,  IX  et  X). 


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TRAlTEMENt    DE    L^OTITE    SCLiIrEUSË.  Q^ 

Les  bourdonnements  d'oreille  quand  ils  existaient  ont  été  supprimés 
ou  très  atténués. 

L'audition  a  été  améliorée.  Cette  amélioration  a  porté  en  général 
beaucoup  plus  sur  l'audition  de  la  voix  que  sur  Taudition  de  la 
montre. 

Conclusion.  —  Il  m'est  impossible  de  porter  des  conclusions  défini- 
tives basées  sur  dix  observations  seulement  et  toutes  de  date  récente. 

Néanmoins,  ces  demi-succès  obtenus  dans  le  traitement  d'une 
maladie  contre  laquelle  tout  a  échoué  m'ont  encouragé  à  publier  ces 
essais. 

En  procédant  avec  la  méthode  que  j'ai  employée,  c'est-à-dire  en 
localisant  l'irradiation  sur  le  tympan  et  en  employant  des  doses  faibles 
répétées  au  plus  toutes  les  semaines,  l'innocuité  de  ce  traitement  me 
semble  absolue. 


▲KCHIV.    D*AlBCTR.   MÉD.    1908. 


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CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE 

DU  TRAITEMENT  DE  L'ACNÉ  INFLAMMATOIRE 

PAR  LES  RAYONS  X 
Par  le  D'  René  DESPLATS  (de  Lille). 


L'action  heureuse  de  la  radiothérapie  dans  les  formes  rebelles 
d'acné  inflammatoire  a  été  signalée  déjà  à  plusieurs  reprises  et,  dans 
son  Traité  de  radiothérapie,  M.  Belot  rappelle  les  essais  qui  ont  été 
tentés  dans  ce  sens  par  MM.  Gautier  et  Potzitenofï,  de  Paris;  par 
MM.  Schiff  et  Freund,  par  M.  Scholtz,  par  M.  Campbell,  par 
M.  Pusey,  etc. 

Il  suffira  de  -se  reporter  aux  quelques  pages  consacrées  à  ce  sujet 
par  M.  Belot  dans  la  première  édition  de  son  livre  pour  se  rendre 
compte  que  les  auteurs  cités  ne  paraissent  pas  avoir  tous  la  môme 
opinion  sur  l'efficacité  de  ce  traitement  et  sur  l'opportunité  de  le 
substituer  aux  traitements  anciens.  L'article  se  termine,  d'ailleurs, 
par  cette  phrase  :  «  La  littérature  actuelle  ne  permet  pas  de  se  faire 
une  opinion  exacte  sur  l'effet  curatif  des  rayons  X  appliqués  aux 
lésions  acnéiques.  Il  semble  même  que  la  guérison  n'est  pas  la  règle 
et  que  les  récidives  sont  fréquentes.  » 

Depuis  cette  époque,  je  n'ai  pu  trouver  dans  les  publications  fran- 
çaises que  j'ai  eues  entre  les  mains  que  deux  docun^ents,  faisant  allu- 
sion au  traitement  de  l'acné  par  les  rayons  X. 

Le  premier  est  cette  phrase  que  je  détache  de  l'article  acné  du 
Manuel  de  dermatologie  topographique  de  M.  Sabouraud  :  «  L'action 
des  rayons  X  sur  l'acné  polymorphe  est  indéniable.  Ils  doivent  être 
appliqués  diff*usément  en  séances  de  3  à  4  unités  H,  tous  les  i5  ou 
i8  jours.  Le  résultat  est  ordinairement  évident  dès  la  troisième 
séance  et  plus  stable  qu'après  la  plupart  des  médications  externes.  » 


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DU   TRAITEMENT    DE   l\gn£    INFLAMMATOIRE.  QQ 

Le  second  document  est  tiré  du  Bulletin  de  la  Société  française  de 
dermatologie  (7  juin  1906),  où  je  vois  que  M.  Belot  a  présenté  deux 
malades  porteurs  d'acné  chéloïdienne  rebelle  de  la  nuque  chez 
lesquels  avaient  été  essayés  depuis  six  à  sept  ans,  sans  résultat,  les 
traitements  les  plus  divers.  Au  bout  de  trois  séances  (3  H,  rayons  7 
à  8),  séparées  chacune  par  huit  jours  de  repos,  les  foyers  purulents  se 
vidaient  et  rapidement  l'inflammation  disparaissait  sans  réaction 
notable.  La  chéloïde  diminua  notablement  dans  la  suite,  après  des 
irradiations  modérées  et  espacées. 

Les  deux  auteurs  que  je  viens  de  citer  sont  donc  nettement  favo- 
rables à  la  radiothérapie  de  Tacné. 

L'expérience  que  j'ai  acquise  de  ce  traitement,  par  les  quelques  cas 
qu'il  m'a  été  donné  de  traiter,  me  fait  penser  comme  eux  que  nous 
avons  entre  les  mains  une  ressource  des  plus  appréciables.  Je  veux 
vous  citer  à  ce  sujet  deux  observations  particulièrement  probantes, 
parce  qu'il  s'agissait  dans  l'un  et  l'autre  cas  de  formes  très  rebelles 
traitées  auparavant  par  les  méthodes  les  plus  variées,  sur  le  conseil 
de  dermatologistes  éminents. 

Observation  I.  —  M"*  M.  L...,  vingt-six  ans,  cuisinière,  a  toujours  été 
chétive  depuis  son  enfance,  n'a  jamais  été  réglée  régulièrement,  appartient 
à  une  famille  de  tuberculeux  et  a  perdu  sept  frères  et  sœurs  de  cette 
maladie. 

Elle-même  parait  indemne  de  tuberculose,  ne  tousse  pas,  n'a  jamais  eu 
d'adénite,  ni  d'autre  manifestation  suspecte. 

Au  moment  de  la  puberté,  à  l'âge  de  quatorze  ans,  M^*  M.  L...  a  com- 
mencé des  poussées  boutonneuses  sur  la  face;  mais  c'est  surtout  depuis 
quatre  ans  que  ces  poussées  sont  devenues  plus  cohérentes,  plus  fréquentes 
et  plus  inflammatoires.  Au  moment  où  je  la  vois,  le  front,  les  joues,  le 
menton,  toute  la  face  et  le  cou  sont  couverts  de  papules,  dont  les  plus 
grosses  atteignent  le  volume  d'un  pois,  elles  sont  à  tous  les  degrés  d'évolu- 
tion depuis  la  papule  naissante  à  peine  saillante,  jusqu'à  la  papule,  pustu* 
Usée  ;  à  côté  de  ces  éléments  on  voit  de  nombreuses  cicatrices  de  pustules  et 
sous  la  paupière  inférieure  droite  une  cicatrice  chéloïdienne  assez  saillante  ; 
toute  la  peau  de  la  face  est  épaisse  au  toucher  et  quand  on  la  plisse  entre  les 
doigts,  on  sent  dans  l'épaisseur  du  derme  des  bourrelets  durs. 

Cette  demoiselle  a  été  soignée  dans  les  diverses  cliniques  dermatologiques 
de  Lille  par  les  révulsifs  et  les  applications  des  pommades  les  plus  variées 
que  l'on  a  l'habitude  d'employer  dans  ces  cas,  on  lui  a  fait  suivre  également 
des  régimes  sévères  et  jamais,  me  dit-elle,  il  ne  s'en  est  suivi  d'amélioration 
réelle. 

C'est  dans  ces  conditions  qu'elle  vient  me  trouver  le  aS  octobre  1906,  en 
me  demandant  d'essayer  un  traitement  électrique. 

Du  23  octobre  au  Î8  novembre  1905,  j'essaie  l'effluvation  statique  et 


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lOO  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGiré   MEDICALE. 

l'effluvation  monopolaire  de  haute  fréquence  sans  résultat  encourageant,  ce 
qui  me  détermine  à  abandonner  Télectricité  pour  les  rayons  X. 

A  partir  du  18  novembre,  je  vois  M"*  M.  L...  tous  les  deux  jours  et  je  lui 
fais  des  applications  de  rayons  X  de  lo  à  12  minutes  de  durée  avec  des 
rayons  marquant  7  à  8  au  radiochromomètre  de  Benoit,  la  dose  correspon- 
dant à  3  ou  4  H  pour  cliaque  séance.  Toutes  les  régions  sont  ainsi  irradiées 
tour  à  tour  et  chacune  d'elles  toutes  les  trois  semaines  environ. 

Peu  à  peu,  d'ailleurs,  la  durée  des  séances  est  augmentée  et  j'arrive  ainsi 
à  5  ou  6  II  par  séance. 

L'amélioration  ne  se  fit  pas  sentir  immédiatement,  et  il  me  fallut  arriver 
à  lafinde/a/ivier  pour  me  rendre  compte  que  les  rayons  X  agissaient.  Dès  ce 
moment  je  remarquai,  en  effet,  que  le  nombre  des  papules  diminuait  et 
que  les  nouveaux  éléments  naissaient  sur  les  points  qui  avaient  échappé  par 
mégarde  à  l'irradiation. 

Au  commencement  de  mai,  la  malade  me  paraissait  guérie  et  je  lui  pro- 
posai de  cesser  le  traitement,  quitte  à  refaire  quelques  séances  plus  tard,  s'il 
y  avait  une  petite  poussée;  elle  môme  insista,  craignant  la  récidive,  pour  que 
je  ne  l'abandonne  pas  et  je  poursuivis  donc  jusqu'au  milieu  de  Juin  1906. 

J'ai  revu  M""*  M.  L...,  le  7  juin  dernier,  la  guérison  s'est  parfaitement 
maintenue. 

Obs.  II.  —  M"«  F.  P...,  vingt-deux  ans,  m'a  été  amenée  par  sa  mère  en 
novembre  1906  pour  constipation.  Ck>mme  je  remarquai  que  la  face  était 
couverte  de  pustules  d'acné,  je  proposai  de  traiter  cette  acné  par  les  rayons  X  ; 
ma  proposition  fut  acceptée  avec  empressement  et  j'appris  alors  que  cet 
état  existait  depuis  dix  ans.  On  avait  consulté  successivement  le  médecin  de 
la  famille,  plusieurs  maîtres  de  Lille  et  de  Paris  et  les  divers  traitements 
locaux  et  généraux  suivis  avec  soin,  abandonnés  seulement  lorsque  leur 
insuccès  paraissait  flagrant,  n'ont  amené  aucune  amélioration.  La  face  était 
couverte  d'une  véritable  floraison  de  papules  à  tous  les  états  de  développe- 
ment, depuis  la  grosseur  d'une  tète  d'épingle  jusqu'à  celle  d'une  lentille. 

Dès  que  la  malade  fut  confiée  à  nos  soins,  je  fis  cesser  tout  régime  et  je 
commençai  le  traitement  par  les  rayons  X  le  27  novembre  1906.  Gomme  la 
malade  n'est  pas  de  Lille,  je  fis  une  série  de  séances  le  même  jour  sur  les 
différents  points  du  tégument,  de  façon  à  faire  absorber  à  chacun  des  points 
3  H  à  peu  près  en  deux  séances  consécutives,  ayant  ici  des  raisons  spéciales 
d'éviter  toute  réaction  un  peu  vive.  Progressivement,  d'ailleurs,  à  chacune 
des  nouvelles  séries  qui  eurent  lieu  à  peu  près  tous  les  mois  j'augmentai 
légèrement  la  durée  des  séances  de  telle  façon  qu'à  la  septième  et  dernière 
série  qui  eut  lieu  à  la  fin  de  mai  1907,  je  fis  absorber  5  H  en  deux  séances. 

Dans  ces  conditions,  je  vis  les  pustules  s'atrophier  peu  à  peu  aux  points 
irradiés,  en  même  temps  que  la  peau  du  voisinage  était  pour  ainsi  dire 
stérilisée;  jamais,  d'ailleurs,  je  n'eus  à  regretter  de  rougeur  exagérée.  Mais 
je  remarquai  ici  encore  très  nettement  que  les  points  de  la  face  qui  avaient 
échappé  aux  irradiations  étaient  toujours  le  siège  de  poussées  assez  fortes,  si 
bien  qu'il  me  fallut  veiller  avec  soin  à  ce  qu'aucun  point,  aucun  sillon  ne 
fut  préservé. 

Actuellement,  M*'«  F.  P...  est  guérie  depuis  plus  de  deux  mois. 


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DU   TRAITEMENT   DE   l'aCNÉ   INFLAMMATOIRE.  lOI 

Voilà  donc  deux  observations  qui  me  paraissent  bien  probantes 
d*acné  ancienne  rebelle  à  tout  traitement  pendant  une  période  de  dix 
à  douze  ans  et  guérie  par  les  rayons  X  dans  Tespace  de  cinq  à  six 
mois.  Il  n'entre  pas  dans  mon  esprit  d'en  tirer  celte  conclusion  que 
désormais  tous  les  cas  d'acné  inflammatoire  sont  justiciables  d'un 
traitement  qui  a  contre  lui  d'être  un  peu  long,  alors  que  d'autres 
traitements  plus  simples  ont  fait  leurs  preuves  dans  des  cas  de  gravité 
moyenne  ;  mais  quand  ces  traitements  simples  auront  échoué,  il  me 
semble  qu'il  ne  sera  pas  nécessaire  avant  de  penser  aux  rayons  X 
d'épuiser  toute  la  série  des  procédés  complexes  beaucoup  plus  désa- 
gréables pour  le  malade  que  la  radiothérapie  et  en  tout  cas  plus 
aléatoires.  J'ajoute  que  cette  méthode  des  doses  moyennes  a  le  grand 
avantage  d'éviter  les  réactions  vives  et  par  conséquent  la  radiodei:- 
mite  qui  serait  pire  que  le  mal. 


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INSTRUMENT  NOUVEAU 


NOUVELLE   METHODE   STÉRÉOSCOPIOUE 

SERVANT  A   LA   LOCALISATION   DES   CORPS 
AU   MOYEN   DE  LA  RADIOGRAPHIE  (') 


Par  J.  OIIjXjBT, 

Médecin  militaire  à  Berlin. 


Parmi  les  nombreuses  méthodes  proposées  et  essayées  pour  déter- 
miner la  place  exacte  d*un  corps  au  moyen  de  la  radiographie,  aucune 
n*a  répondu  complètement  à  l'attente  des  radiologues. 

C'est  surtout  pour  la  radiologie  en  campagne  qu'on  s'est  trouvé  jus- 
qu'ici dans  une  situation  plus  ou  moins  difficile  et  embarrassée;  car  il 
est  évident  que  c'est  là  qu'on  a  avant  tout  besoin  d'une  méthode  simple, 
rapide  et  pratique,  ainsi  que  d'instruments  faciles  à  transporter. 

Le  plus  simple,  c'était  de  se  servir  de  la  stéréoscopie,  mais  à  condi- 
tion d'avoir  un  procédé  pour  fixer  la  localisation  non  approximative- 
ment, mais  avec  précision  et  des  mesures  exactes. 

Jusqu'ici  les  procédés  étaient  tellement  compliqués  qu'il  n'en  est 
résulté  aucun  progrès  ou  avantage  sur  les  autres  méthodes  employées, 
et  ceci  parce  qu'on  a  fait  de  la  stéréoscopie  optique  en  employant  des 
lentilles,  des  prismes  ou  des  miroirs  pour  obtenir  la  superposition 
des  images  identiques. 

On  sait  qu'il  est  possible  d'obtenir  le  même  effet  plastique  d'un 
stéréogramme  en  réunissant  les  images  identiques  avec  le  seul  moyen 
de  la  convergence  des  lignes  de  vision  ;  le  point  d'intersection  de  ces 
dernières  est  l'endroit  de  l'image  plastique. 

(i)  Voir  Tarticle  original  :  Die  Rôntgenstereoscopic  mit  unbewafftaclem  Auge  und 
ihre  Anwendung  fOr  die  stereometrische  Mossung,  von  Oberstabsarzt  D'  Gillol  in 
Berlin.  ForUhriiU  aaf  dem  Gebiete  der  ftôntgenstrahlen,  Band  X. 


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NOUVELLE   METHODE   ST^RÉOSGOPIQUE.  Io3 

Cette  méthode  peut  se  pratiquer  de  deux  manières  différentes. 

Dans  l'une  d'elles,  Tintersection  des  lignes  de  vision  a  lieu  au  delà 
du  stéréogramme  ;  dans  la  seconde,  elle  se  produit  entre  les  yeux  du 
spectateur  et  le  stéréogramme.  C'est  cette  dernière  méthode  qui  seule 


O!    6S^^.      lo'      ^ 


FiG.    I. 

Radiostcroomètre  de  J.  Gillct 

tervant  i  la  localisation  exacte  de  corps  étrangers  au  moyen  de  la  radiographie. 

Croquis  explicatif. 


nous  intéresse,  vu  qu'elle  remplît  entièrement  les  conditions  avanta- 
geuses citées  ci- dessus. 

Les  figures  i  et  a  représentent  l'instrument  de  localisation  basé  sur 
cette  dernière  méthode  et  que  nous  voudrions  appeler  radiostéréo- 
m^lre. 

En  o  et  o'  se  trouvent  deux  oculaires  dont  la  distance  réciproque  oo' 


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io4 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale 


peut  varier  entre  60  et  i3o  millimètres.  Ils  sont  fixés  au  bout  de  deux 
tiges  a  a'  glissant  à  système  télescopique  et  se  trouvent  perpendi- 
culairement au-dessus  des  index  i  et  ï  indiquant  les  endroits  où  les 


FiG.    3. 

Radiosicréomètre  de  J.  Gillet  servant  à  la  localisation  exacte  de  corps  étranfirers 
au  moyen  de  la  radiographie. 


marques  ides  rayons  perpendiculaires  du  stéréogramme  doivent  se 
trouver.  La  distance  oi  et  o'ï ,  c'est-à-dire  la  longueur  de  ces  tiges, 
peut  varier  entre  3o  et  60  centimètres.  Le  stéréogramme  S,  obtenu 
d'après  la  méthode  encore  à  décrire,  est  fixé  sur  une  règle  métallique 
à  l'aide  de  deux  coulisses  à  ressort  C  et  C .  Une  plaque  en  verre  g  que 
nous  appelons  c/i^rc/ieur  et  sur  laquelle  est  gravée  une  échelle  métrique, 


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NOUVELLE   METHODE    8TKRÉ08COPIQUE. 


io5 


sert  k  chercher  Timage  stéréoscopique  de  deux  points  identiques 
quelconques  du  stéréogramme.  Pour  cela,  le  chercheur  peut  être 
déplacé  parallèlement  et  perpendiculairement  au  stéréogramme  au 
moyen  de  deux  vis  se  maniant  par  les  boutons  vv  et  v' .  Les  déviations 
sont  notées  sur  deux  échelles  métriques  adaptées  le  long  des  vis.  La 
marche  des  rayons  visuels  est  indiquée  par  les  lignes  o  x  p  eio'  x  p' . 
L'emploi  de  l'instrument  se  base  sur  les  réflexions  suivantes  : 
Soient  p  et  p'   (fig,  3)  deux  points  identiques  d'un  stéréogramme 


FiG.  3. 

Marche  des  li^es  de  vision  pour  obtenir  une  image  stéréoscopique 

correspondant  à  l'endroit  exact  du  corps  étranger  p* 

en  raison  de  la  plaque  stéréoscopique  ABCD. 


obtenu  à  deux  poses  successives  avec  déplacement  latéral  de  l'am- 
poule ;  les  yeux  se  trouvent  en  x*  et  x",  alors  l'image  stéréoscopique 
de  p  et  p'  se  formera  en  p*  quand  l'observateur  aura  mis  ses  rayons 
visuels  dans  une  convergence  telle  que  l'œil  x'  fixe  p  et  l'œil  x'  fixep' . 
Supposons  maintenant  que  p  et  p'  représentent  deux  ombres  iden- 
tiques d*un  corps  à  localiser  conformément  à  la  plaque  radiogra- 
phique,  la  question  suivante  se  pose  :  A  quelles  conditions  l'endroit 
de  l'image  p'  est-il  identique  à  celui  du  corps  à  localiser  P  La  réponse 


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io6 


ARCHIVES   D'ÉLEGTRICITé   MISdICALE. 


est  :  ridentité  a  lieu  du  moment  que  les  yeux  du  spectateur  se  trouvent 
au  même  endroit  que  le  foyer  de  Tanticathode  avait  pris  pendant  les 
deux  poses,  c'est-à-dire  en  x'  et  x\  Pour  que,  la  pose  étant  faite,  la 
localisation  puisse  être  pratiquée  de  cette  manière,  il  est  indispensable 
î*  que  la  longueur  des  rayons  perpendiculaires  x'o  et  x'o'  soit  connue  ; 
2*  que  o  et  o'  soient  notés  sur  le  stéréogramme  ABCD  ;  et  que  3'  le 
déplacement  latéral  de  l'ampoule  nécessaire  pour  la  seconde  pose 
soit  égal  à  la  distance  des  lignes  de  vision  parallèles  du  spectateur 
=  60  à  70  millimètres (i). 


FiG.     /|. 

Dédoublement  de  IMmage  stérooscopique  p"  en  m!  et  n 

en  cas  que  les  lignes  de  vision  se  croisent  en  y,  c'est-à-dire  entre  les  yeux  x  et  x' 

et  l'image  stéréoscopique/)'. 


Cette  stéréoscopie  à  Tœil  nu  demande  un  certain  exercice  qui,  du 
reste,  est  facile  à  acquérir.  On  procède  de  la  façon  suivante  :  on  fixe 
un  point  matériel  quelconque,  par  exemple  la  pointe  d'un  crayon  en  le 
plaçant  approximativement  à  l'endroit  probable  de  Timage  stéréo- 
scopique,  c'est-à-dire  entre  les  yeux  et  le  stéréogramme  ;  après  quelques 
instants  les  points  p'  et  p  paraîtront  doublés.  Les  figures  4  et  5  nous 
expliquent  ce  fait.  Soit  p'  (Jig.  k)  l'image  stéréoscopique,  en  /  se 

(i)  On  peut  mesurer  exactement  cette  distance  en  se  plaçant  devant  un  miroir 
et  en  fixant  avec  de  Tencre  le  centre  de  l'image  reflétée  de  la  pupille  de  TœU  après 
avoir  fermé  Tautre.  Ensuite  on  répète  l'opération  avec  Tautre  œil.  La  distance  des 
deux  marques  indique  celle  des  lignes  visuelles  cherchée.  Il  est  nécessaire  de  fixer 
minutieusement  la  tète  pendant  l'opération. 


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NOUVBLLB   M^HODE   STÉRéoSGOPIQUE.  IO7 

trouve  la  pointe  du  crayon.  En  fixant  /  les  points  correspondants  p' 
et  p  du  stéréogramme  apparaîtront  à  vue  excentrique  en  m\n\  respec- 
tivement en  m  et  n.  Le  même  cas  a  lieu  à  Tinverse  quand  la  pointe 
du  crayon  y  se  trouve  au  delà  de  p'  (fig.  5),  Plus  elle  se  rapproche  de 
p'  plus  m'  et  n  se  rapprochent  de  même  ;  ils  finissent  par  se  confon- 
dre en  p'  si  la  pointe  du  crayon  se  trouve  à  point  même.  La  localisa- 
tion de  l'image  stéreoscopique  p'  est  d'une  grande  sensibilité,  ce  dont 
on  se  persuade  aisément  en  déplaçant  de  peu  la  pointe  du  crayon  ; 
rimage  se  dissout  alors  immédiatement. 


Fig.  5. 

Dédoublement  de  Timafre  stéreoscopique  p*  en  m'  et  n 
en  cas  que  les  lif^nes  de  vision  se  croisent  en  y,  c*est4i-dire  au  delà  de  //. 

L*image  stéreoscopique  —  admettons  celle  d'un  projectile  —  fixée, 
il  reste  à  déterminer  son  endroit  métriquement.  Pour  cela,  nous  la 
mettons  en  rapport  à  un  point  anatomique  extérieur  nous  servant  de 
base  pour  la  localisation.  Ce  point  choisi,  on  y  colle  une  marque  en 
plomb  avant  la  pose  ;  on  obtiendra  de  celle-ci  de  même  deux  ombres 
radiographîques  dont  il  faudra  chercher  l'image  stéreoscopique  de  la 
même  manière  que  pour  le  projectile  dont  les  ombres  se  trouvent  sur 
le  même  stéréogramme.  Soit  G  fjlg.  6)  l'image  stéreoscopique  du 
point  anatomique,  p'  celle  du  projectile,  nous  n'avons  qu'à  dresser  les 
trois  échelles  métriques  cb,  ah  et  ap*  dans  le  sens  des  trois  dimensions 
de  l'espace  pour  que  la  localisation  soit  terminée.  En  notant  les  lon- 


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io8 


ARCHIVES    D'ÉLEGTRIGiré   BCÂDIGALE. 


gueurs  obtenues  successivement  sur  un  fil  métallique  et  en  le  pliant 
conformément  aux  directions  des  trois  échelles,  on  obtiendra  un 
modèle  stéréométrique  d'après  lequel  l'opérateur  pourra  s'orienter 
facilement. 

Après  cet  exposé,  l'emploi  de  notre  instrument  paraîtra  bien  facile. 
La  ligne  du  chercheur  g  (Jig.  i  et  2)  faisant  fonction  de  la  pointe  du 
crayon,  on  la  promène  en  maniant  les  vis  vv  et  v'  de  sorte  qu'elle 
tranche  l'image  stéréoscopique  ;  en  clignant  alternativement  des  yeux 
on  contrôle  l'exactitude  de  l'opération.  Ensuite  nous  notons  la  hauteur 
à  laquelle  l'image  stéréoscopique  nous  apparaît  sur  la  ligne  en  milli- 


FiG.  6. 

Détermination  métrique  des  endroits  de  deux  imafres  stéréoscopique  p'  et  e 

au  moyen  des  échelles  p'  a,  ah  be 

dressées  dans  le  sens  des  trois  dimensions  de  l'espace. 


mètres  ;  de  même  nous  notons  le  nombre  de  millimètres  que  les  deux 
autres  échelles  indiquent  à  leurs  index.  Nous  opérons  de  même  pour 
localiser  l'image  stéréoscopique  du  point  anatomique.  Une  simple 
soustraction  des  trois  paires  de  nombres  obtenus  nous  donne  les 
dimensions  cherchées.  Inutile  de  dire  que  les  index  i  et  i'  indiquent 
la  place  pour  les  ombres  des  deux  rayons  perpendiculaires  et  qu'ils 
doivent  toujours  être  placés  symétriquement  selon  l'échelle  sur  laquelle 
ils  glissent. 

Même  un  expérimentateur  novice  peut  se  servir  de  l'instrument  en 
mettant  le  chercheur  en  pose  pour  chaque  œil  séparément  ;  il  lui  faut 


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NOUVELLE   MÉTHODE    STÉREOSGOPIQUE.  IOQ 

simplement  plus  de   temps  qu'à  rexpérimentateur    exercé    auquel 
quelques  minutes  suffisent. 

Notons  encore,  ce  que  nous  avons  déjà  mentionné  en  partie,  que  les 
oculaires  o  et  o'  ainsi  que  les  index  i  et  i'  se  laissent  écarter  latérale- 
ment et  symétriquement  selon  la  distance  des  axes  optiques  de  Texpé- 
rimentateur,  ainsi  que  pour  le  cas  où  l'on  voudrait  opérer  avec  un 
déplacement  anticathodique  supérieur  à  cette  distance.  Dans  ce 
dernier  cas  il  faudrait  opérer  comme  Texpérimenlateur  novice. 


y////////Amm^} 

m 

l' 

II 

II 

\\ 
1' 

\ 

1 

r 

r 

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V\\» 

km 

= 

FiG.   7. 

Appareil  servant  à  fixer  le  rayon  perpendiculaire  à  un  plan  quelconque 
et  à  mesurer  en  môme  temps  la  distance  focale  de  Tanticathode. 


Quant  à  la  technique  de  la  pose,  elle  est  bien  simple.  Dans  les  cas 
où  le  corps  à  localiser  engendre  des  ombres  nettes,  —  projectile,  os, 
quelques  concréments  —  les  deux  poses  se  font  sur  une  seule  plaque. 
L'opération  se  fait  de  la  manière  suivante  : 

r  On  détermine  la  distance  focale  de  l'ampoule  à  la  table  d'opé- 
ration ; 

2'  On  marque  avec  des  plombs  les  deux  points  d'intersection  des 
rayons  perpendiculaires  sur  un  carton  qu'on  a  fixé  sur  la  table  d'opé- 
ration à  l'un  de  ses  côtés  au  moyen  de  punaises  ; 


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IIO  ARGHIVfS   D'BLEGTRIGiri   MÉDIGALB. 

3**  Après  avoir  placé  la  plaque  photographique  sous  le  carton,  de 
sorte  qu'elle  se  trouve  e©  dessous  des  marques  de  ce  dernier,  on  met 
le  malade  ^n  place.  Les  deux  poses  sont  faites  avec  un  déplacement 
latéral  du  foyer  de  Tampoule  après  la  première  pose,  égal  à  la  distance 
des  lignes  de  vision  parallèles  de  l'expérimentateur. 

Dans  les  cas  rares  où  les  ombres  manquent  de  netteté  et  de  contraste, 
par  exemple  quand  il  s'agit  d'un  abcès  pulmonaire,  il  est  indispensable 
de  faire  chaque  pose  séparément  sur  une  [plaque  après  avoir  noté  les 
deux  rayons  perpendiculaires  sur  chacune  d'elles. 

On  superpose  les  deux  radiogrammes,  ce  qui  se  fait  aisément  avec 
toute  l'exactitude,  et  on  calque  les  marques(i)  de  la  plaque  sous- 
jacente  sur  la  couche  gélatineuse  de  la  supérieure.  C'est  cette  dernière 
qui  nous  servira  alors  seule  pour  la  locaUsation. 

Afin  de  pouvoir  noter  rapidement  et  exactement  les  rayons  perpen- 
diculaires sur  un  plan  quelconque,  nous  avons  construit  le  petit 
appareil  que  la  figure  7  nous  représente  dans  son  principe  ;  en  même 
temps,  il  sert  à  mesurer  la  distance  focale  de  l'ampoule.  L'instrument 
se  compose  de  deux  tubes  métalliques  t  et  t'  dont  l'un  est  fixé  perpen- 
diculairement sur  la  base  ab,  tandis  que  l'autre  peut  pivoter  autour  de 
son  extrémité  supérieure  dans  un  plan  passant  par  l'axe  du  tube  /. 
Les  bouts  inférieurs  des  tubes  sont  munis  de  minuscules  écrans 
fluorescents  dont  on  peut  contempler  la  surface  active  à  l'aide  d'un 
miroir  m  incliné  à  45".  Le  tout  est  enfermé  dans  une  boite  laissant  des 
ouvertures  pour  les  bouts  supérieurs  des  tubes,  pour  l'observation  du 
miroir  et  pour  le  passage  d'un  secteur  gradué  S  sur  lequel  on  lit  la 
distance  du  foyer  de  l'ampoule. 

Pour  se  servir  de  l'instrument,  on  le  place  perpendiculairement 
sous  l'ampoule  en  le  glissant  légèrement  sur  sa  base  jusqu'à  ce  que 
l'écran  du  tube  t  soit  éclairé,  ensuite  on  écarte  ou  approche  le  tube  t' 
en  le  pivotant  jusqu'à  ce  que  son  écran  soit  de  même  éclairé.  En 
pressant  légèrement  sur  le  levier  /  on  obtient  la  marque  désirée  avec 
la  pointe  p  (2). 

(<)  Il  est  avantageux,  pour  opérer  avec  toute  la  précision  possible,  de  noter  préala- 
blement les  points  identiques  des  ombres  à  localiser  avec  des  petites  croix  firavées 
daus  la  couche  gélatineuse  à  l'aide  d'une  aiguille. 

(')  Les  instruments  décrits  se  trouvent  en  vente  chez  MM.  Roussellc  et  Toumaire, 
rue  de  Duiikerque,  Ba,  Paris. 


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A  PROPOS  DE  L'INSTRUMENTATION  AMÉRICAINE 

LETTRE  DE  LISBONNE 


Cher  Collègue  et  Ami, 

J'ai  lu,  avec  le  plus  vif  intérêt,  les  lettres  écrites  de  New- York  par 
M.  G.  Gallot  et  publiées  dans  vos  excellentes  Archives, 

On  y  trouve  de  très  curieux  renseignements,  d'une  très  grande 
utilité  pour  tous  ceux  qui  s'occupent  de  rélectricité  médicale  et  de  la 
rontgologie  et  désirent  être  au  courant  des  progrès  de  ces  sciences, 
non  seulement  dans  l'Europe,  mais  aussi  dans  l'Amérique. 

Permettez- moi  que,  dans  cet  ordre  d'idées,  et  en  complément 
d'autres  notes  qui  ont  reçu  la  bienveillante  hospitalité  de  votre 
revue (»),  j'ajoute  quelques  mois  à  tout  ce  qui  a  été  exposé  avec  une 
si  grande  impartialité  et  autant  de  lucidité  par  M.  le  Directeur  de  la 
maison  Gaifle,  relativement  à  l'état  actuel  de  l'électricité  médicale  et 
des  rayons  X  à  New-York. 

Je  me  rapporterai  surtout  à  ce  qui  se  passe,  au  point  dé  vue  de  ces 
sciences,  dans  d'autres  villes  des  États-Unis,  par  exemple  Chicago, 
Boston,  Cincinnati,  Philadelphie.  C'est  dans  la  première  de  ces  villes 
que  se  trouve  le  grand  établissement  du  D"^  Homme  Wagner,  consacré 
principalement  à  la  fabrication  d'appareils  d'électrothérapie. 

C'est  lui  qui  a  mis  dans  le  commerce  les  machines  électrostatiques 
à  plateaux  de  mica. 

Un  modèle  de  cette  macliine  fonctionne  dans  mon  Institut  depuis 
quelques  années  (3),  par  tous  les  temps,  et  qui  me  donne  parfaite 
satisfaction  à  côté  des  modèles  de  VVimshuist,  de  Holz-Tœpler-Voss. 

Avec  la  machine  Wagner,  très  vantée  par  beaucoup  d'électriciens 
qui  connaissent  aussi  des  autres  systèmes,  j'ai  pu  profiter,  dans  ma 
pratique  électrothérapique,  des  procédés  d'application  adoptés  aux 
États-Unis  et  qui,  à  côté  d'autres,  déjà  classiques,  se  trouvent  indi- 
qués dans  le  tableau  ci-joint  (3). 

(')  Archives  d'éleclricUé  médicale,  10  février  icjoS  et  25  février  lyoG. 

(')  Archives  d*électricité  médicale,  n*  18^,  35  février  1906. 

(3)  Naturellement,  il  n*y  a  pas  autant  d'actions  physiologiques  ou  d'effets  théra- 
peutiques que  de  modalités  techniques  d'application.  11  faut  s'en  tenir  à  celles  dont 
les  efTeU  ont  été  plus  nettement  définis. 


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lia  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 

Tableau  synoptique  des  procédés  d'application  médicale 
de  l'électricité  statique  (franklinisme). 

)  Bain  électrostatique  ou  franklinique.  I   ^.  ,       * 

I  Franklinisation  concentrique     "  (    Électropositive, 

l                (système  Breitung).  l   Électronégative. 

I                                              /  Gourant  franklinique  on- 

ConvGctives  '  Autoconduction  statique  \  dulatoire  direct. 

ou  franklinique.           i  Ck)urant  franklinique  on- 

V  dulaloire  induit. 

f  Gourant  franklinique  on- 

Autocondensation  statique  \  dulatoire  direct. 

ou  franklinique.           )  Gourant  franklinique  on- 

\  dulatoire  induit. 


1 


S  ^  /Courant  de  Morton  ou  courant  franklinique  ondula 

o 


toire  induit  (1881)  (franklinisation  hertzienne). 
Gourant  de  Morton  modifié  ou  courant   ondulatoire 
monopolaire   (appelé  aussi  courant  ondulatoire  de 
Gonductives./     Snow). 

i  Gourant  franklinique  induit  dérivé,  système  Sheldon  ou 
f     courant  dérivé  ondulatoire  de  Morton  (1900). 
Gourant  ondulatoire  de  Morton,  modification  de  Wer- 
V     ber  (1902). 

/  Décharges  frankliniqucs  indirectes  au  moyen  d*un  déto-' 
\     nateur  et  de  Teau  contenue  dans  une  baignoire,  où 
?        '  I     plonge   le    corps   tout   entier  ihydrofranklinisation 
\     générale). 

Appliquées  à  une  certaine 
Étincelles  appliquées  au  .  distance  du  corps, 
moyen  d'excitateurs  en  l  Appliquées  immédiate- 
métal,  ébonite  ou  bois,  ment  sur  les  différentes 
sphériques  ou  en  pointe  /  régions  du  corps  cou- 
de grandeurs  variables.  '  vert  par  les  vêtements 
Dlsruplives.  /  ^^^^^.^^  électrique). 

I  Aigrettes. 

f  Décharges  frankliniqucs  au  moyen  d*un  détonateur  ou 
I  /  '      par  rintermédiaire  de  celui-ci  et  de  Teau  contenue 

dans  une  baignoire,  où  plonge  la  main,  le  bras  ou  la 
\     jambe,  etc.  (hydrofranklinisation  locale). 

.     Appliqué  au  f  Avec  une  seule  /  A  la  tète  (douche 

^\    moyen  d'exci- )    pointeouavec  \    franklinique)  ou 

)    tateursenmé- i    despointesi    à  quelque  autre 

(lonvectives.  "^  \    tal  ou  en  bois,  l    multiples.       [    région  du  corps. 

f  Décharges  des  courants  de    Morton   produits   par   la 
machine  électrostatique  et  appliqués  au  moyen  de 
^     tubes  de  verre  où  Ton  a  fait  le  vide  de  Grookes. 


.2  \ 

î 


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A    PROPOS   DE    l'instrumentation    AMÉRICAINE.  Il 3 

Le  franklinisme,  vous  le  savez  très  bien  et  M.  Gallot  le  confirme  de 
nouveau,  est  magistralement  appliqué  sur  toutes  ses  modalités,  par 
les  médecins  électriciens  de  l'Amérique  du  Nord. 

Il  y  en  a  beaucoup  de  vraiment  utiles  dans  l'exercice  de  la  théra- 
peutique électrique,  surtout  dans  les  mains  des  prosélytes  de  Morton, 
Snow,  etc. 

A  Boston  on  s'ingénie  surtout  à  la  fabrication  de  puissants  électro- 
gènes de  haute  fréquence,  caractérisés  particulièrement  par  le  grand 
ampérage  du  courant  délivré. 

Tous  ceux  qui  veulent  connaître  ce  chapitre  spécial  devront 
consulter  les  travaux  très  intéressants  et  très  instructifs  du  D*"  Fre- 
derick F.  Strong,  et  la  monographie  de  M.  Earle  L.  Ovington  :  Two 
Uctares  on  the  physics  of  high  f reçue ncy  carre nts. 

C'est  le  premier  de  ces  auteurs  qui  a,  pour  ainsi  dire,  créé  le  système 
appelé  American  high  frequency  technic. 

11  emploie  les  courants  bipolaires  engendrés  par  un  appareil  Tesla- 
Thompson  où  il  combine  un  potentiel  énorme  et  une  grande  fré- 
quence avec  une  quantité  relativement  assez  large. 

Les  fabricants  les  plus  importants  d'appareils  de  haute  fréquence 
à  Boston  sont  la  ElectroradiaUon  Company  et  la  maison  Ovington. 

La  ElectroradiaUon  exploite  principalement  deux  modèles  très 
puissants  :  l'un  appelé  V Hercule  et  l'autre  VAjax. 

La  construction  de  VHercule  est  basée  sur  les  principes  scientifiques 
développés  par  Morton,  Testa  et  Elihu  Thomson.  Son  potentiel  peut 
atteindre  depuis  loooo  jusqu'à  i  oooooo  de  volts. 

Le  nombre  des  oscillations  peut  varier  entre  120  et  1000  000  par 
seconde. 

On  emploie  dans  ces  appareils  un  détonateur  stationnaire  ou 
déplacé  automatiquement,  mis  en  série  avec  le  malade  dans  le  même 
circuit. 

On  fait  varier  le  nombre  des  oscillations,  leur  superposition,  la 
forme  des  courbes  géométriques  représentatives,  du  voltage  et  de 
l'ampérage,  en  faisant  varier  la  forme  et  la  position  des  surfaces  du 
détonateur  ou  en  plaçant  entre  elles  divers  diélectriques  :  verre,  mica, 
tubes  de  Crookes,  etc.  On  peut  réaliser,  avec  ce  modèle,  toutes 
ces  modalités  :  courant  ondulatoire  bipolaire  ;  effluve  monopolaire 
(technique  Oudin);  effluve  bipolaire  ou  de  condensation;  excitation 
des  tubes  à  vide  de  Crookes,  dans  les  applications  monopolaire  locale 
ou  bipolaire  appelé  à  condensation  ou  deuxième  traitement  à  conden- 
sation; décharges  d'électrodes  condensateurs  en  verre,  application 
appelée  aussi  troisième  traitement  bipolaire  ou  auto -condensation 
américaine);  autocondensation  de  d'Arsonval  (méthode  européenne 
de  condensation);  cautère  à  haute  fréquence  (étincelles  produites  par 
des  puissants  courants  à  haute  fréquence  et  utilisées  comme  cautère, 

▲KCH.    D'éLBCTB.    MÉD.  —  1908.  y 


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1  I  4  ARCHIVES    D^ÉLECTRIGITÉ    M^DICALB. 

fulguration);    ondulation    sinusoïdale;   autoconduction  d'Arsonval; 
rayons  X  et  radiations  ultra-violettes. 

Cet  appareil  fonctionne  avec  le  courant  continu  à  i  lo  ou  à  aao  volts. 
Quand  on  dispose  seulement  du  courant  alternatif,  il  faut  employer 
un  transformateur  «  rotary  converter  » . 

La  même  Electroradiation  Company  fabrique  aussi  les  bobines 
Jackson,  Cyclone,  Kinraide,  les  électrodes  de  Nealey,  etc. 

Le  modèle  le  plus  grand  construit  par  la  maison  Ovington,  destiné 
aux  applications  de  la  haute  fréquence  et  d'autres  modalités  élec- 
triques, est  appelé  Standard  apparatas. 

Il  est  construit  de  manière  à  pouvoir  délivrer  : 

Gourants  à  haute  fréquence  de  d'Arsonval;  courants  à  haute^  fré- 
quence d'Oudin  ;  courants  à  haute  fréquence  de  Tesla  ;  décharges 
excitatrices  d'ampoules  de  Grookes  avec  production  de  rayons  X; 
effets  statiques  ;  radiations  ultra-violettes  ;  courants  sinusoïdaux  à  bas 
potentiel  (maximum  5o  volts);  courants  sinusoïdaux  superposés; 
courants  pour  les  cautères  et  pour  les  lampes  électriques  utilisées 
dans  l'endoscopie. 

Avec  l'adjonction  d'un  appareil  spécial,  accessoire,  le  Standard 
délivre  aussi  :  courants  à  bas  potentiel  et  à  haute  fréquence  (utilisable 
avec  le  lit  d'autocondensation,  l'électrode  bipolaire,  etc.);  courants 
oscillatoires  à  grand  ampérage  (destinés  à  l'autoconduction)  ;  courants 
sinusoïdaux  à  haut  potentiel  3oooo  volts;  courants  à  grand  ampé- 
rage et  non  oscillatoires  (destinés  à  la  lampe  Derma). 

L'importante  Compagnie  manufacturière  Kelley  Koett,  à  Covington 
(Cincinnati,  Ohio),  a  construit  les  remarquables  bobines  appelées 
Grosse  flamme  Coils.  L'adjectif  montre  l'origine  allemande  de  l'élec- 
tricien de  Covington. 

De  la  même  manière  que  d'autres  constructeurs,  il  condamne  les 
bobines  qui  donnent  de  grandes  étincelles  au  point  de  vue  de  la 
longueur  seulement,  parce  que  les  longues  étincelles  exigent  un 
voltage  trop  haut  qui  n'est  pas  convenable  dans  les  bonnes  opérations 
radiologiques. 

Le  volume,  la  quantité,  le  grand  wattagc  sont  indispensables  à  la 
production  de  bonnes  plaques  avec  une  pose  de  courte  durée,  et 
la  bobine  correspondante  à  une  réussite  parfaite  sera  le  modèle  qui 
soit  capable  de  produire  une  étincelle  de  longueur  relativement  petite, 
mais  qui  soit,  en  compensation,  épaisse,  blanche  et  chaude. 

On  a  démontré  qu'une  bobine  ayant  le  voltage  suffisant  pour 
vaincre  la  résistance  du  circuit  de  Tampoule  donne  des  résultats 
meilleurs  et  plus  rapides  que  ceux  obtenus  avec  une  bobine  (on  ne 
dit  pas  avec  un  courant)  de  voltage  ou  longueur  d'étincelle  cinq  fois 
supérieure.  On  ne  doit  pas  conclure  de  cette  démonstration  qu'une 
petite  bobine  soit  toujours  supérieure  à  une  grande  bobine. 


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A    PROPOS   DE    l'instrumentation    AMéRIGAINE.  Il5 

Une  bobine  de  5o  centimètres  d'étincelle  possède,  sans  doute,  la 
capacité  nécessaire,  mais  son  voltage  est  trop  haut;  si  Ton  arrange 
d*une  façon  différente  le  matériel  respectif,  de  manière  à  augmenter 
Tampérage  et  à  diminuer  le  voltage,  on  adaptera  le  transformateur 
aux  exigences  de  la  technique  radiologique. 

La  bobine  grosse  flamme  est  basée  sur  les  considérations  sus-indi- 
quées  avec  des  résultats  supérieurs  à  ceux  obtenus  avec  d'autres 
appareils  du  même  genre  et  fonctionnant  aussi  avec  Tintemipteur 
électrolytique.  Les  dimensions  consacrées  à  cette  note  m*empèchent 
d'entrer  dans  de  plus  longs  détails  sur  les  intéressants  appareils 
fabriqués  par  la  Kelley-Koett  Manufacturing  Company. 

Dans  la  construction  du  dernier  modèle  de  la  bobine  Jumbo,  qui 
est  justement  un  des  modèles  les  plus  remarquables  de  l'industrie 
américaine,  on  a  employé  un  noyau  de  fer  très  épais  et  un  fil  assez 
gros  autant  dans  le  primaire  que  dans  le  secondaire.  On  a  établi 
soigneusement  les  proportions  les  plus  convenables  entre  ces  deux 
éléments  du  transformateur,  Tisolement  a  été  le  plus  parfait  possible, 
et,  en  conséquence,  on  a  obtenu  un  rendement  de  rayons  X  5o  o/o 
supérieur  à  celui  des  anciennes  bobines  de  même  longueur  d'étin- 
œUe.  Les  effets  attribués  jusqu'ici  à  la  décharge  inverse  sont  très 
faibles  dans  cette  bobine,  et  on  les  élimine  par  l'emploi  judicieux 
d'ampoules  soupapes  ou  de  détonateurs  (spark-gaps). 

Malgré  tous  les  avantages  de  cette  bobine,  l'illustre  électricien 
M.  H.  Clyde  Snook,  président  et  directeur  de  la  Rôntgen  Manufac- 
turing Company,  à  Philadelphie,  a  tâché  de  réaliser  avec  succès  la 
création  d'un  nouveau  transformateur,  supérieur  par  son  rendement 
à  la  bobine  Jumbo. 

Le  nouvel  appareil  de  Snook  évite  l'emploi  toujours  ennuyeux  de 
quelque  interrupteur. 

A  ce  point  de  vue,  il  est  du  même  genre  que  le  moderne  transfor- 
mateur de  d'Arsonval-Gaifife,  fonctionnant  sans  interrupteur  et  le 
grissonateur  (transformateur  fabriqué  par  Grisson),  basé  sur  le  même 
principe  que  la  construction  américaine  Ritchie  and  Sons,  et  qui, 
dans  le  moment  actuel,  fait  tant  de  bruit  chez  les  radiologues 
allemands. 

Dans  le  transformateur  de  Snook  on  adopte  ce  qu'on  appelle  à  Phi- 
ladelphie the  inverted  rotary  converier,  qui  n'est  autre  chose  qu'un 
transformateur  mis  en  activité  par  un  courant  continu  à  220  ou 
iio  volts.  Il  fonctionne  comme  une  dynamo  délivrant  un  courant 
alternatif  à  un  autre  transformateur,  mais  celui-ci  à  haute  tension, 
à  circuit  magnétique  fermé  du  type  à  isolement  par  l'huile  et  refroi- 
dissement par  courant  d'air. 

Un  commutateur  lié  directement  au  u  rotary  converter  »  redresse 
le  courant  alternatif  et  le  délivre,  sous  la  forme  d'impulsions  uni- 


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Il6  ARCHIVES    D'éLECTRICrré   MÉOICALB. 

directionnelles,  directement  aux  électrodes  de  Fampoule  de  Crookes. 
On  introduit  dans  le  circuit  de  celle-ci  un  milliampèremètre,  le  seul 
appareil  de  mesure  employé  avec  cette  machine. 

On  trouve  l'appareil  de  Snook  installé  dans  le  Médical  Hospital  de 
Philadelphie,  dans  le  Massachusett  gênerai  Hospital  de  Boston,  Mass  ; 
dans  VHospital  of  Collège  of  physicians  and  surgeons,  à  Baltimore,  et 
dans  beaucoup  d'autres  hôpitaux  et  cliniques  privées. 

Il  consomme  une  quantité  très  faible  de  courant  et  fait  circuler, 
dans  l'ampoule,  un  courant  bien  plus  abondant  que  celui  obtenu  avec 
la  bobine  Jumbo.  Cette  machine  faisait  passer  un  courant  de  lo  à 
la  m  A.  dans  l'ampoule,  le  nouvel  appareil  y  fait  circuler  un  courant 
de  ao  à  3omA. 

En  conséquence,  on  abrège  le  temps  de  pose.  L'ampoule  ne  subit 
pas  l'action  néfaste  de  la  décharge  inverse,  parce  qu'elle  ne  se  produit 
pas  avec  le  transformateur  Snook.  Le  maximum  de  pose  n'excèdç  pas 
cinq  secondes,  ce  qui  équivaut,  dans  ses  conséquences,  à  rimino|)ilité 
du  sujet  à  radiographier,  en  permettant  d'obtenir  des  résultats  iden- 
tiques à  ceux  décrits  par  M.  Vaillant  dans  sa  communication  â 
l'Académie  des  sciences  de  Paris,  séance  du  i8  novembre  1907,  rela- 
tivement à  des  radiographies  de  cadavres. 

La  courte  durée  de  pose  avec  l'appareil  de  Snook  permet  de  fixer 
nettement  sur  la  plaque  photographique  les  limites  du  foie  dans  sa 
totalité,  la  rate,  les  reins,  les  circonvolutions  intestiiudes  avec  ses 
valvules  (!),  etc. 

Je  crois,  cher  Collègue,  avoir  laissé  indiquées,  dans  ces  lignes, 
quelques  informations  intéressantes,  surtout  pour  les  constructeurs 
du  matériel  de  rontgologie. 

Agréez,  avec  mes  salutations  affectueuses,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération et  de  mon  estime. 

ViHGiLio  Machado. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE 


Applications  indirectes  de  l*ÊIectricit6 


CHALEUR 


PIQUAND  et  DREYFUS.  —  Différence  quotidienne  de  80  1  chez 
une  malade  atteinte  de  fièvre  puerpérale. 

La  plupart  des  médecins  admettent,  comme  le  dit  Wunderlich, 
que  les  différentes  températures  constatées  chez  l'homme  vivant 
se  meuvent  dans  un  cycle  de  12o  à  13o,  de  44®  à  32o,  limite  qui,  du 
reste,  ne  lui  parait  jamais  avoir  été  atteinte.  A  plus  forte  raison, 
doit-il  être  peu  fréquent  de  rencontrer  ces  températures  extrêmes 
chez  un  même  malade  au  cours  de  l'évolution  d'une  même  affection 
et  dans  la  même  journée. 

Une  femme  de  vingt  ans,  atteinte  de  fièvre  puerpérale,  a  présenté 
un  type  classique  de  pyohémie  avec  toxémie  à  forme  clu*onique 
entrecoupé  de  nombreuses  poussées  thermiques  suivies  de  courtes 
rémissions.  Chacune  de  ces  poussées  était  accompagnée  d'un  grand 
frisson  et  suivie  de  sueurs  abondantes.  Le  30  et  le  31  mars,  la  tempé- 
rature de  3802  à  six  heures  du  matin  est  de  39^2  à  midi;  de  37o8  à 
trois  heures  du  soir,  de  35<>  à  six  heures,  de  34o5  à  dix  heures,  de  33o8 
à  midi,  puis  elle  remonte  brusquement.  Elle  est  de  34^8  le  31  à  six 
heures  du  matin,  de  36®  à  huit  heures,  de  37o5  à  midi,  de  39®  à  une 
heure  du  soir;  elle  subit  une  courte  rémission  à  38o2  à  trois  heures, 
puis  remonte  à  39o8  à  six  heures,  atteint  41  ^9  à  neuf  heures  et  retombe 
à  38®  à  minuit,  soit  dans  la  journée  une  différence  de  80I. 

Le  traitement  institué  reste  sans  résultat.  Les  injections  de  sérum 
artificiel,  les  frictions  et  les  injections  intra-veineuses  de  coUargol 
et  d'électrargol  sont  sans  effet.  On  décide  d'intervenir  chirurgicale- 
ment. 

On  fait  une  laparotomie  médiane,  et  on  trouve  en  arrière  de  l'utérus 
une  vaste  poche  purulente  dont  on  retire,  avec  l'aspirateur  Potain, 
un  tiers  de  litre  environ  d'un  pus  verdâtre.  On  enlève  ensuite  l'utérus 
et  les  annexes. 


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Il8  ARCHIVES    D'ÉLBCTRIGiré    MÉDICALE. 

Mais  la  malade,  épuisée,  profondément  intoxiquée,  succombe  le 
lendemain  3  mai.  A  l'autopsie,  on  ne  trouve  aucup  abcès,  rien  de 
particulier  dans  les  centres  nerveux  ni  dans  les  autres  organes. 

Cette  malade  a  donc  survécu  trente-quatre  jours  après  la  forte 
oscillation  thermométrique  décrite  ci-dessus.  —  (fiull.  méd.^  27  juil- 
let 1907.) 


LUMIËRE 


P.  WIGHMANN.  —  Recherches  expérimentales  sur  l'action  pro- 
fonde de  la  lumière  de  la  lampe  médicale  de  quarts  et  de 
Pappareil  Finsen. 

L'idéal,  en  matière  de  traitement  du  lupus,  est,  comme  Ta  dit 
Finsen,  «  de  produire  une  lumière  la  plus  riche  possible  en  rayons 
chimiques  et  la  plus  dépourvue  qu'il  se  pourra  de  radiation^  calori- 
fiques. »  C'est  dans  cet  ordre  d'Idées  qu'on  a  imaginé  un  grand  nombre 
d'appareils  :  lampe  de  Lortet  et  Genoud,  lampe  Uviol,  lampe  médicale 
de  quartz  (Kromayer),  appareil  de  Finsen-Reyn. 

L'auteur  a  fait  des  expériences  comparatives  avec  la  lampe  de 
quartz  à  vapeurs  mercurielles  et  l'appareil  Finsen-Reyn,  tous  deux 
combinés  de  manière  à  isoler  la  lumière  violette  et  les  rayons  ultra- 
violets. 

Voici  ce  qu'il  a  constaté  :  l'action  biologique  spécifique  de  la 
lumière  d'un  appareU  Finsen-Reyn,  s'effectuant  après  interposition 
de  l'oreille  d'un  lapin  sur  le  trajet  des  rayons,  est  plus  intense  que 
celle  de  la  lampe  de  quartz.  Mais  l'auteur  a  également  observé  que 
la  lumière  de  cette  dernière,  si  l'on  isole  une  partie  de  ses  rayons 
ultra-violets,  ceux  à  onde  longue  et  à  action  profonde,  possède  un 
pouvoir  inflammatoire  photochimique  plus  considérable  que  l'appa- 
reil de  Finsen-Reyn.  —  (Presse  méd,,  6  nov.  1907.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


D'  G.  BËLLEY.  —  Étude  expérimentale  de  l'action  des  rayons  X 
sur  l'œil  en  voie  de  déyeloppement.  —  Thèse  de  Bordeaux,  janvier 
1908,  86  pages. 

La  phrase  par  laquelle  nous  terminions,  dans  les  Archives  d'électricité 
médicale  du  a5  janvier,  Tanalyse  que  nous  faisions  de  la  thèse  de  M.  le 
D'  Bonnefous  8*applique  aussi  à  la  thèse  de  M.  le  D'  Belley.  Ck)mme  la  pre- 
mière, en  effet,  celle  de  Belley  est  aussi  «  une  partie  très  intéressante 
de  cet  ensemble  important  d'études  qui,  depuis  longtemps,  se  poursuit 
avec  fhiit,  au  laboratoire  de  physique  médicale  de  Bordeaux,  sur  les  pro- 
priétés biologiques  des  rayons  de  Rôntgen  ».  En  1906,  furent  faites  dans  le 
laboratoire  de  M.  le  Prof.  Bergonié  et  publiées  par  MM.  Tribondeau  et 
Récamier  les  premières  recherches  sur  les  altérations  des  yeux  d'un 
chat  nouveau -né  par  rôntgénisation.  M.  le  D'  Belley  a  suivi  la  voie 
ouverte  en  traitant  un  sujet  de  thèse  qui  lui  parut  d*autant  plus  intéressant 
que,  dans  toute  la  bibliographie  ayant  trait  à  l'action  biologique  des 
rayons  \,  il  ne  trouvait  rien  qui  se  rapportât  à  la  même  question. 

Comme  les  premiers  expérimentateurs,  c'est  sur  Fœil  du  chat  que 
M.  Belley  a  fait  porter  ses  recherches.  Dans  le  chapitre  premier,  il  nous 
renseigne  rapidement,  mais  suffisamment,  sur  tous  les  points  de  technique 
intéressants. 

Le  chapitre  II  rappelle  quelques  notions  indispensables  sur  i'anatomie  de 
l'œil  du  chat  et  sur  son  développement. 

Dans  le  chapitre  III  sont  relatées  dix  expériences,  dont  quatre  pratiquées 
avec  des  rayons  mous  (n**"  2  et  3),  deux  pratiquées  avec  des  rayons  moyens 
m*  3  et  6;,  les  autres  avec  des  rayons  durs  (n'"  7  et  9).  La  relation  de  chaque 
expérience  comprend,  avec  l'indication  de  quelques  conditions  particulières 
<àge  de  l'animal,  technique,  etc.),  l'observation  clinique,  les  résultats 
macroscopiques  à  l'autopsie  et  ceux  que  donne  l'examen  microscopique. 

Tous  ces  résultats  sont  réunis  en  une  étude  d'ensemble  dans  le  cha- 
pitre IV.  On  y  voit  que  la  rôntgénisation  de  l'œil  peut  provoquer  dans  cet 
organe  deux  catégories  de  lésions  : 

i"*  Des  troubles  communs  aux  animaux  jeunes  et  aux  animaux  adultes  ; 

a**  Des  troubles  propres  aux  animaux  jeunes. 

La  première  catégorie  comprend  des  radiodermites,  des  kératites,  enfin 
des  pnkipités  albumineux  de  l'humeur  aqueuse.  Quant  aux  lésions  iriennes 
et  surtout  rétiniennes  et  nerveuses  trouvées  sur  des  lapins  adultes  par 
Birsch-Hirschfeid,  M.  Belley  ne  les  a  pas  retrouvées  sur  les  jeunes  chats.  Les 
lésions  propres  aux  animaux  jeunes  consistent  en  troubles  de  développe- 
ment. Les  troubles  macroscopiques  sont,  du  côté  des  paupières,  l'ouverture 
anticipée  de  la  fente  palpébrale,  suivie  bientôt  d'atrésie;  du  côté  du  globe, 
de  la  microphtalmie  définitive  due  non  pas  à  l'arrêt,  mais  à  la  lenteur  du 
développement,  aggravée  ensuite  par  régression  des  milieux  oculaires  ;  enfin, 
UD  retard  dans  la  pigmentation  normale  de  l'iris  et  de  la  membrane  cligno- 
tante. Quant  à  la  rétine,  elle  présente  des  malformations  consistant  en  un 
plissement  de  la  granuleuse  externe  et  de  la  membrane  de  Jacob  dans  la 


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lao  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

partie  externe,  plissement  qui  donne  lieu,  sur  les  coupes  microscopiques,  à 
un  aspect  tubulaire  et  à  Tapparition  de  formations  semblables  aux  rosettes 
que  Wintersteiner  a  décrites  dans  Thistologie  du  gliome.  Du  côté  du  cris- 
tallin, on  observe  une  cataracte  expérimentale  avec  atrophie  cristallinienne 
constante  et  cécité  consécutive.  Enfin,  Ton  peut  rencontrer,  à  Tophtalmo- 
scope,  un  aspect  nuageux  et  louche  du  corps  vitré  et,  au  microscope,  une 
apparence  fibrillaire  plus  facile  à  mettre  en  évidence  et  plus  mar<|uée  que 
normalement. 

Des  lésions  constatées  se  dégagent  quelques  considérations  qui  font  l'objet 
du  chapitre  V.  D'abord  la  sensibilité  de  Tœil  aux  rayons  X  varie  suivant  Tâge 
des  animaux.  Les  troubles  de  développement  ne  peuvent,  en  effet,  se  ren- 
contrer que  chez  les  animaux  jeunes.  La  loi  de  Bergonié  et  Tribondeau, 
relative  aux  rapports  qui  unissent  l'intensité  d'action  des  rayons  X  et  l'âge, 
ainsi  que  l'activité  reproductrice  de  ces  dernières  (loi  dont  nous  avons  donné 
tout  au  long  l'énoncé  dans  notre  article  bibliographic^ue  des  Archèmtt  du 
a5  janvier),  trouve  une  nouvelle  vérification  dans  Inexpériences  de  M.  Belley^ 
La  posologie  des  rayons  X  n'est  pas  non  plus  sans  influence  :  «  Les  lésions  sont 
d'autant  plus  intenses  et  rapides  que  la  quantité  de  radiations  employées  a 
été  plus  grande,  tandis  que,  d'autre  part,  les  plans  SHf^rficiels  sont  plus 
atteints  par  les  rayons  mous  et  les  plans  profonds  par  les  rayons  durs  •  N'ou- 
blions pas  cependant  que  des  faisceaux  de  numéros  radiochromométrtque» 
différents  peuvent  aboutir  aux  mêmes  altérations.  C'est  qu'en  effet  on  ne  peut 
être  sûr  d'employer  une  seule  variété  de  rayons  :  en  pratique,  la  dissociation  du 
faisceau  ne  peut  être  parfaite.  —  L'aspect  microscopique  dei  lésions  rétiniennes 
donne  lieu  à  une  considération  importante.  C'est  que  «  les  rosettes  »  de 
Wintersteiner  peuvent  se  rencontrer  ailleurs  que  dans  les  gliomes.  Elles  per- 
dent donc  de  la  valeur  pathognomonique  que  cet  auteur  leur  attribuait 
dans  ce  genre  de  tumeurs.  —  Enfin,  quelques  considérations  pratiques  décou- 
lent des  résultats  obtenus  par  M.  Belley.  Elles  ont  trait  à  la  prudence  qui 
doit  guider  notre  conduite  dans  les  applications  radiologiques  suri'<BUtt£s 
tout  jeunes  enfants  ou  à  son  voisinage.  Les  diaphragmes  en  plone^b,  les 
coques  protectrices  de  Noble,  Van  Duyse,  etc.,  trouvent  ici  leur  appli- 
cation. Dans  certains  cas  même,  pour  le  gliome  rétinien  par  exemple,  la 
question  peut  se  poser  de  savoir  si  la  cure  de  la  lésion  vaut  le  sacrifice  de 
la  vision.  «  Si  la  réponse  est  négative,  dit  l'auteur,  nous  sommes  d'avis, 
jusqu'à  plus  ample  informé,  qu'on  ait  recours  à  des  moyens  cura  tifs  autres 
que  les  rayons  X.  » 

La  thèse  de  M.  le  D'  Belley  ténioigne  de  sérieuses  connaissances  anatomi- 
ques  et  techniques  en  radiologie  comme  en  micrographie,  d'observations 
patientes  et  consciencieuses  dans  le  cours  des  expériences,  d'une  critique 
juste  dans  Tappréciation  des  résultats.  Il  y  a  donc  là  un  travail  qui  doit 
compter  parmi  les  premiers  en  importance  comme  en  date  dans  l'œuvre 
d'ensemble  résultant  des  diverses  recherches  qui  ont  pour  objet  les  effets 
biologiques  des  rayons  X. 

D'  C.-M.  Roques. 


Uîmprimcur-Géranl  :  G.  Gounouii.iiou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  GounouiLuot,  ruo  Guiraudc,  y-ii. 


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It)»  ANNÉE.  N»  282  fô  février  1908. 


ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Congrues  international  de  la  tuberculose.  —  On  sait  que  le  prochain 
Congrès  international  de  la  tuberculose  aura  lieu,  à  Washington,  du  31  sep- 
tembre au  la  octobre  1908. 

Le  Comité  a  obtenu  la  participation  du  gouvernement  fédéral  au  Congrès  ; 
sept  ministères  ont  signifié  leur  intention  d*y  prendre  part  et  ont  sollicité 
du  Congrès  des  États-Unis  l'autorisation  et  les  fonds  nécessaires.  Ce  sont  : 
les  ministères  d*État,  des  Finances,  de  la  Guerre,  de  la  Marine,  de  l'Intérieur, 
de  TAgriculture  et  du  Commerce  et  Travail. 

Les  gouverneurs  des  États  composant  les  États-Unis  ont  tous  reçu  une 
notification,  et  la  plupart  ont  pris  quelques  mesures  en  faveur  du  Congrès. 
Les  associations  (tant  officielles  que  privées)  des  États-Unis  poussent  active- 
ment les  préparatifs  de  cet  événement  important. 

Les  travaux  des  différentes  sections  du  Congrès  dureront  du  28  septembre 
au  3  octobre.  Pendant  cette  semaine,  il  y  aura  deux  assemblées  générales. 

Durant  trois  semaines,  du  ai  septembre  au  12  octobre,  une  Exposition  de 
la  tuberculose  sera  ouverte  et  des  conférenciers  distingués  feront  des  cours 
spéciaux.  Des  cliniques  et  des  démonstrations  d'intérêt  tout  particulier 
seront  organisées  pour  toute  l'étendue  de  la  même  période. 

On  trouvera  à  l'Exposition  un  grand  nombre  d'objets  instructifs  et  expli- 
catifs, provenant  de  tous  les  points  du  monde  civilisé.  Les  membres  du 
Congrès  pourront  y  acquérir,  par  échanges  ou  d'autres  moyens,  une  collec- 
tion utile  à  leurs  études,  ou  accroître  celle  qu'ils  possèdent  déjà.  Une  grande 
partie  des  objets  exposés  consisteront  en  imprimés  traitant  de  sujets  scienti- 
fiques ;  ces  imprimés  seront  distribués  sur-le-champ  à  toutes  les  personnes 
qui  en  désireront,  ou  expédiés  sur  demande  écrite  à  toute  adresse  indiquée. 

Des  récompenses  seront  décernées  par  le  Comité  aux  exposants  les  plus 
méritants,  sous  forme  de  médailles,  de  diplômes  ou  de  prix  en  argent. 
▲Rcu.  o'klictb.  mîd.  —  igo8.  10 


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122  AflGUlVBS    D*éLËCTHlCITÉ    MEDICALE. 

Un  prix  de  i.ooo  dollars  en  numéraire  a  été  offert  pour  l'association  privée, 
dont  l'action,  depuis  le  premier  Ck)ngrès  de  igoS,  aura  été  reconnue  comme 
la  plus  efficace  pour  combattre  et  prévenir  la  tuberculose. 

Un  prix  de  i.ooo  dollars  en  numéraire  a  été  offert  pour  le  projet  du 
meilleur  Sanatorium  pour  le  traitement  de  la  tuberculose  parmi  les  classes 
ouvrières;  ce  projet  devra  être  un  projet  détaillé,  comprenant  la  construc- 
tion, l'équipement  et  l'administration.  Un  autre  prix  de  i.ooo  dollars  en 
numéraire  a  été  offert  pour  le  meilleur  projet  de  maison  ouvrière,  disposé 
de  façon  à  éviter  la  tuberculose. 

Plusieurs  prix  de  moindre  valeur  ont  été  offerts  pour  les  feuilles  et  bro- 
chures consacrées  à  l'éducation  médicale  populaire.  Ces  prix  sont  destinés 
à  encourager  la  production  de  nouvelles  publications  en  cette  matière. 

Une  médaille  a  été  offerte  pour  le  meilleur  projet  de  campagne  anti- 
tuberculeuse, dans  n'importe  quel  État  des  États-Unis;  et  une  médaille  pour 
le  meilleur  plan  de  lutte  contre  la  tuberculose,  présenté  par  tout  autre  pays 
que  les  États-Unis. 

Le  Ck>ngrès  international  sera  réparti  en  sept  sections  : 

r*  section  :  Pathologie  et  bactériologie. 

a*  section:  Étude  clinique  et  thérapeutique  de  la  tuberculose.  Dispen- 
saires, hôpitaux  et  sanatoriums. 

3*  section  :  Chirurgie  et  orthopédie. 

4*  section  :  La  tuberculose  chez  les  enfants. 

5*  section  :  La  tuberculose  au  point  de  vue  hygiénique,  industriel, 
économique  et  social. 

6**  section  :  Le  contrôle  de  la  tuberculose  par  l'État  et  la  municipalité. 

7'  section  :  La  tuberculose  chez  les  animaux  et  ses  effets  sur  l'homme. 

Les  articles  sur  les  sigets  inscrits  au  programme  officiel  seront  imprimés 
à  l'avance,  en  allemand,  en  français,  en  espagnol  et  en  anglais  et  distribués 
le  jour  même  de  la  discussion. 

Les  discussions  du  Congrès  seront  rédigées  avec  soin  et  publiées  trois 
mois  après  la  clôture.  Les  travaux  des  Commissions,  ainsi  que  les  confé- 
rences, les  délibérations  et  un  compte  rendu  de  l'Exposition  seront  une 
matière  de  quatre  gros  volumes  d'environ  a.ooo  pages. 

11  y  aura  deux  classes  de  participants  : 

Les  membres  actifs  verseront  une  somme  de  5  dollars  et  recevront,  sans 
frais,  la  série  complète  des  publications,  en  plus  des  privilèges  ordinaires. 

Les  membres  associés  verseront  une  sonmie  de  a  dollars.  Ils  ne  recevront 
pas  les  volumes  publiés  et  ne  pourront  pas  voter  au  Congrès,  mais  ils  auront 
droit  à  rinsigne  officiel  ;  ils  pourront  recevoir  tout  imprimé  distribué  pen- 
dant l'Exposition;  ils  seront  invités  aux  fêtes  officielles;  ils  assisteront  aux 
cliniques  et  séances,  et  bénéficieront  du  logement  et  du  transport  à  prix 
réduit. 

(Toute  demande  de  renseignement  doit  être  adressée  à  l'adresse  saivante  : 
International  Congress  on  Tabercahsis  Colorado  Building,  John  Fullon, 
secrétaire  généraly  Washington.) 


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LA  RADIOGRAPHIE  DES  ORGANES  ABDOMINAUX 

PERMET-ELLE  LE  DIAGNOSTIC   DE  LA   xMORT   RÉELLE?  (') 


A  celte  question,  M.  Charles  Vaillant,  dans  une  note  présentée  à 
l'Académie  des  Sciences,  le  i8  novembre  1907,  a  répondu  par  Taflir- 
mative.  L'estomac  et  l'intestin,  invisibles  sur  le  sujet  vivant,  à  cause 
de  leurs  mouvements  continuels  et  de  leur  transparence,  se  dessine^ 
raient  sur  le  cadavre  avec  tous  leurs  détails.  La  reproduction  de  ces 
organes  par  la  radiographie  s'expliquerait  pour  M.  Vaillant  de  la 
manière  suivante  : 

«  Les  gaz  qui  se  forment  dans  ces  organes  sont  en  majeure  partie 
des  sulfures  qui  deviennent  par  leur  composition  chimique  phos- 
phorescents sous  Faction  des  rayons  X;  cette  phosphorescence,  Toeil 
ne  peut  l'apercevoir  qu'au  moyen  d'une  radioscopie  de  la  région 
abdominale;  ces  organes  devenant  plus  lumineux  sous  l'action  des 
rayons  provoquent  une  surimpression  de  la  plaque  photographique 
aux  endroits  où  leur  image  se  reproduit,  leur  contenu  jouant  le 
rôle  d'écran  renforçateur.  » 

Cette  interprétation  est  tout  à  fait  inadmissible.  A  supposer  que  les 
organes  abdominaux  du  cadavre  contiennent  des  substances  capables 
de  devenir  phosphorescentes  ou  fluorescentes  sous  l'action  des  rayons 
de  Rôntgen,  la  lumière  émise  par  ces  substances  luminescentes 
Q'aurait  pas  la  propriété  de  traverser  les  corps  opaques,  il  suffirait, 
pour  l'arrêter,  de  la  mince  feuille  de  papier  noir  qui  enveloppe  habi- 
tuellement la  plaque  photographique,  à  plus  forte  raison  ne  pourrait- 
elle  pas  traverser  les  parois  abdominales.  Tous  ceux  qui  ont  eu 
l'occasion,  pour  abréger  la  durée  des  poses  radiographiques,  de  faire 
usage  des  écrans  renforçateurs,  constitués,  comme  on  sait,  par  une 

(M  Noie  du  D'  Béclèrc,  prûaenlcc  par  M.  Ed.  Perricr  à  l*Acadéniic  dcb  Sciences  le 
lO  décembre  1907. 


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124  ARCHIVES    D'ÉLECTKlGITé    MÉDICALE. 

mince  feuille  de  carton  recouverte  sur  l'une  de  ses  faces  d'une  sub- 
stance rendue  phosphorescente  par  les  rayons  de  Rôntgen,  savent 
que  ces  écrans  agissent  seulement  à  la  condition  que  leur  face  phos- 
phorescente soit  en  contact  immédiat  avec  la  face  sensible  de  la 
plaque  photographique;  il  suffit,  pour  supprimer  l'action  renforça- 
trice,  de  retourner  l'écran,  c'est-à-dire  d'interposer  une  très  mince 
épaisseur  de  carton  entre  la  plaque  et  la  substance  phosphorescente 
illuminée  par  les  rayons  de  Rôntgen. 

Il  serait  moins  illégitime  de  supposer  qu'il  se  dépose,  après  la  mort, 
à  la  surface  interne  des  parois  intestinales,  une  substance  d'un  poids 
atomique  relativement  élevé,  capable  d'augmenter  la  fraction  du 
rayonnement  absorbée  au  passage.  C'est  ainsi  que,  grâce  à  l'ingestion 
de  sous-nitrate  de  bismuth,  l'examen  radioscopique  de  l'estomac  sur 
le  vivant,  est  devenu  aujourd'hui  de  pratique  courante,  qu'on  observe 
exactement  son  siège,  sa  forme,  ses  dimensions,  qu'on  étudie  au 
mieux  ses  contractions  péristal tiques,  qu'on  le  voit  évacuer  son 
contenu  dans  le  duodénum  et  qu'on  suit  le  bol  alimentaire  mêlé  de 
bismuth  dans  tout  son  trajet  intestinal,  particulièrement  de  l'une 
à  l'autre  des  extrémités  du  gros  intestin.  Avant  d'énoncer  l'hypothèse 
en  question,  tout  aussi  gratuite  que  la  précédente,  il  faudrait  en 
posséder  au  moins  un  commencement  de  vérification  expérimentale. 

Mais  il  n'est  nullement  nécessaire  de  chercher  si  loin  la  raison  des 
différences  incontestables  offertes  par  la  radiographie  des  organes 
abdominaux  pendant  la  vie  et  après  la  mort,  deux  facteurs  bien 
connus  entrent  en  jeu  qui  suffisent  amplement  à  en  donner  l'expli- 
cation. 

Pour  quelque  organe  que  ce  soit,  l'immobilité  plus  ou  moins 
parfaite  est  la  première  condition  nécessaire  à  la  netteté  de  l'image 
radiographique.  C'est  ainsi  que  pendant  la  suspension  volontaire  des 
mouvements  respiratoires  et  avec  une  pose  de  quelques  secondes 
seulement,  on  obtient  sur  le  vivant,  à  l'aide  des  instruments  perfec- 
tionnés aujourd'hui  en  usage,  des  images  radio<(raphiques  de  la 
charpente  fibreuse  des  poumons  aussi  nettes  et  aussi  détaillées  que 
sur  le  cadavre. 

Pour  que  les  images  radiographiques  de  deux  organes  contigus 
puissent  être  distinguées  l'une  de  l'autre  et  nettement  délimitées,  il 
est  indispensable  que  ces  organes  soient,  en  totalité  ou  en  partie,  très 
inégalement  perméables  aux  rayons  qui  les  traversent,  sans  quoi  les 
ombres  correspondantes,  également  teintées,  se  confondent.  Cette 
condition  essentielle  est  réalisée  de  la  manière  la  plus  imparfaite  par 


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LA  RADIOGRAPHIR  DKS  ORGANES  ABDOMINAUX.        125 

les  circonvolutions  de  l'intestin  grêle,  entremêlées  et  superposées, 
quand  elles  se  présentent  sous  Taspect  d'un  tuyau  aplati  dont  les 
parois  opposées  sont  accolées  Tune  à  Tautre.  Elle  est,  au  contraire, 
réalisée  au  mieux  quand  le  tube  digestif  est  rempli  de  «gaz  et  que  la 
masse  intestinale  est  formée,  pour  ainsi  dire,  d'une  multitude  de 
chambres  à  air,  séparées  Tune  de  l'autre  par  une  double  cloison  solide 
qui  résulte  de  Tadossement  de  deux  anses  intestinales  contiguës. 
Suivant  que  chacune  de  ces  cloisons  est  sensiblement  dans  le  même 
plan  que  les  rayons  de  Rôntgen  qui  la  traversent  ou  dans  un  plan  à 
peu  près  perpendiculaire  à  leur  direction,  l'épaisseur  des  tissus  tra- 
versés atteint  plusieurs  centimètres  ou  descend  à  quelques  millimètres 
et  l'ombre  de  l'obstacle,  figurée  sur  l'épreuve  radiographique,  varie 
d'intensité  depuis  la  teinte  la  plus  sombre  jusqu'à  la  teinte  la  plus 
claire. 

Ces  deux  épreuves  radiographiques,  obtenues  à  quelques  minutes 
d'intervalle,  dans  les  mêmes  conditions  techniques,  montrent  l'aspect 
très  différent  de  la  masse  de  l'intestin  grêle  d'un  cadavre,  isolée  des 
autres  organes  abdominaux,  suivant  que  les  parois  intestinales  sont 
accolées  ou  écartées  par  des  gaz,  de  quelque  composition  chimique 
que  ce  soit. 

Après  la  mort,  il  suffit  de  ces  deux  facteurs,  d'une  part  l'immobilité 
du  tube  digestif,  résultat  de  la  suppression  des  mouvements  passifs 
imprimés  par  la  respiration  et  des  mouvements  actifs  dus  aux  contrac- 
tions péristaltiques,  d'autre  part  la  réplétion  gazeuse  de  l'estomac  et  de 
l'intestin  pour  expliquer  la  singulière  netteté  des  images  radiogra- 
phiques de  l'abdomen. 

La  meilleure  preuve,  c'est  que,  contrairement  aux  affirmations  de 
M.  Vaillant,  certaines  portions  de  l'intestin  peuvent  être  révélées  par 
la  radiographie  aussi  bien  sur  le  vivant  que  sur  le  cadavre  et  ce  sont 
précisément  les  portions  telles  que  l'ampoule  rectale,  le  cœcum  et  les 
bosselures  des  côlons  qui  sont  à  la  fois  les  moins  mobiles  et  le  plus 
habituellement  remplies  de  gaz.  L'épreuve  radiographique  que  j'ai 
l'honneur  de  présenter  montre  le  bassin  d'un  enfant  de  trois  ans,  en 
parfaite  santé  ;  on  y  distingue  nettement  l'ampoule  rectale  qu'on  peut 
suivre  inférieurement  jusqu'à  l'anus;  on  y  voit  aussi,  mais  moins 
nettement,  le  cœcum  et  le  côlon  descendant.  Ces  divers  organes  ainsi 
que  le  bassin  osseux  qui  les  contient  apparaissent  encore  plus  dis- 
tincts et  plus  nets,  en  donnant  l'illusion  du  relief  et  de  la  profondeur, 
quand  au  licii  de  regarder  l'épreuve  sur  papier  que  voici,  de  grandeur 
naturelle,  on  examine  au  stéréoscope  ces  deux  autres  épreuves  sur 


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126  ARCHIVES    d'ÉLEGTRIGITI^    MEDICALE. 

verre,  de  dimensions  réduites,  provenant  de  deux  clichés  obtenus  en 
deux  positions  successives  de  l'ampoule,  avec  quatre  centimètres 
d*écartement. 

Par  comparaison  voici  d'autres  épreuves  qui  représentent  un  fœtus 
mort-né.  Les  diverses  portions  du  tube  digestif  qu'on  y  distingue  très 
facilement  n'ont  guère  plus  de  netteté  que  les  images  précédentes  et 
cependant  la  radiographie  de  l'enfant  vivant  n'a  pas  demandé  moins 
de  six  minutes  de  pose  pour  les  deux  clichés  successifs.  Ces  clichés 
datent  de  sept  ans,  à  plus  forte  raison  pourrait-on  donc  aujourd'hui, 
avec  les  poses  de  quelques  secondes  que  permet  le  perfectionnement 
des  instruments  et  en  faisant  suspendre  les  mouvements  respiratoires, 
obtenir  sur  le  vivant  des  images  radiographiques  de  l'intestin  plus 
étroitement  semblables  à  celles  du  cadavre. 

D'autre  part  il  est  de  notion  courante,  parmi  les  médecins  familiers 
avec  l'exploration  radioscopique  de  l'estomac,  que  la  grosse  tubérosité 
de  cet  organe  se  dessine  souvent  avec  une  grande  netteté  sur  l'écran 
fluorescent,  surtout  chez  les  sujets  maigres,  spécialement  chez  les 
malades  aérophages,  et  que  pour  la  faire  apparaître  quand  elle  n'est 
pas  visible,  il  suffit  d'avoir  recours  à  l'insufflation  avec  la  sonde  ou 
plus  simplement  à  l'ingestion  successive  d'une  solution  de  bicarbo- 
nate de  soude  et  d'une  solution  d'acide  tartrique  dont  le  mélange  dans 
l'estomac  donne  naissance  à  du  gaz  acide  carbonique  ;  les  images  de 
l'organe  ainsi  diversement  obtenues  sur  l'écran  peuvent  d'ailleurs  être 
fixées  par  la  radiographie. 

Sur  ces  épreuves  radiographiques,  obtenues  pendant  la  vie  en  cinq 
minutes  de  pose,  on  voit  nettement  dessinées  d'une  part  les  images 
sombres  de  l'estomac  et  du  côlon  transverse  remplis  de  bismuth, 
d'autre  part  les  images  claires  de  l'iléon,  du  cœcum  et  du  côlon 
descendant  remplis  de  gaz. 

En  résumé,  il  n'existe  pas,  dans  la  netteté  plus  ou  moins  grande 
des  images  radiographiques  de  l'abdomen,  pendant  la  vie  ou  après  la 
mort,  une  différence  essentielle  et  caractéristique,  mais  seulement 
des  différences  de  degré,  variables  avec  le  degré  d'immobilité  et  de 
réplétion  gazeuse  du  tube  digestif,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la  nature 
des  gaz  qui  le  remplissent. 

D'un  cadavre  non  douteux  à  un  sujet  bien  vivant  ces  difTérences 
atteignent  leur  maximum,  mais  la  question  est  de  savoir  à  quel 
minimum  elles  se  réduisent  chez  une  personne  en  état  de  mort  appa- 
rente dont  les  mouvements  respiratoires  sont  suspendus,  surtout  si 
elle  présente  le  météorisme  abdominal  et  l'immobilité  paralytique  de 


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LA   RADIOGRAPHIE    DES    ORGANES    ABDOMINAUX.  I27 

rintestin  qa*il  est  habituel  d'observer  en  diverses  maladies;  par 
contre,  les  médecins  n'ignorent  pas  que  dans  certaines  conditions,  les 
contractions  péristaltiques  du  tube  digestif  peuvent  persister  plus  ou 
moins  longtemps  après  la  mort. 

La  conclusion  s'impose  : 

Sans  nier  que  la  radiographie  de  l'abdomen  sôit  capable  d'aider  au 
diagnostic  différentiel  de  la  mort  apparente  et  de  la  mort  réelle,  il 
n'est  pas  possible  à  qui  connaît  la  complexité  et  les  difficultés  du 
problème  de  le  considérer  comme  résolu. 


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APPLICATION  DU  WAVE  CORRENT  DU  D'  W.  J.  MORTON 

A  LÉLECTROMÉCANOTHÉRAPIEC) 
Par  BfM.  liAQUERRIâBE  et  DBIjEŒSRM. 


Les  travaux  des  Professeurs  Bergonié  et  Truchot  ont  créé  un 
nouveau  mode  d'électrisation  rythmée  utilisant  les  contractions  pro- 
duites par  le  courant  faradique.  Ces  savants  ont  jugé  que  ni  les 
contractions  brusques  dues  aux  interrupteurs  lents,  ni  Tétat  téta- 
nique prolongé  dû  aux  interrupteurs  rapides,  ne  répondaient  à 
un  traitement  rationnel,  tandis  qu'une  variation  sinusoïdale  lente 
d'un  courant  induit  de  grande  fréquence,  variation  partant  de  zéro 
pour  passer  par  un  maximum  et  revenir  à  zéro,  faisait  faire  au  muscle 
intéressé  une  contraction  semblable  à  celle  qui  se  fait  lorsque  le 
muscle  travaille  naturellement,  et  devait  en  conséquence  avoir  la  plus 
heureuse  influence  sur  Tétat  du  muscle  traité. 

L'appareil  que  la  maison  Gaiffe  a  construit  pour  ce  traitement  a  été 
présenté  par  l'un  de  nous.  Tannée  dernière,  à  Lyon.  Pour  éviter  les 
irrégularités  dues  aux  trembleurs,  cette  maison  a  jugé  meilleur  de  se 
servir  du  courant  alternatif  sinusoïdal  de  fréquence  suffisante  au  lieu 
et  place  de  courants  induits  (voir  notice  A.  F.  A.  S.,  Lyon,  1906).  Les 
ondulations  sont  obtenues  par  le  déplacement  régulier  de  Tinduit  sur 
rinducteur  par  un  moteur  électrique. 

N'est-il  pas  possible  d'appliquer  le  même  principe  à  toute  forme  de 
courant  capable  de  faire  contracter  un  muscle  ?  La  réponse  est  évidente, 
et  on  peut  tant  à  l'aide  du  courant  continu  qu'à  l'aide  de  décharges 
statiques  obtenir  des  contractions  rythmées  des  muscles  et  reproduire 
exactement  l'eflet  obtenu  avec  les  courants  induits  ou  sinusoïdaux 
produits  dans  l'appareil  ci-dessus. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  au  courant  continu;  son  emploi 

(')  Communication  au  Congrès  de  Ta.  F.  A.  S.,  Reims  1907. 


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APPLICATION    nu    WAVE    CURRENT    DU    D'   W.    J.    MORTON.       ÏÎI9 

comme  excitant  de  la  contraction  doit  être  réservé  à  des  cas  parti- 
culiers (état  de  dégénérescence  plus  ou  moins  accentué)  et  exige 
toujours  sinon  des  variations  d'intensité  rigoureusement  instantanées, 
au  moins  très  rapides.  Si  l'on  veut,  dans  les  autres  cas,  utiliser  ses 
actions  trophiques  ducs  vraisemblablement  à  l'électrolyse  des  tissus, 
on  pourra  réaliser  cette  action  spéciale  en  Tassociant  au  courant 
sinusoïdal  de  l'appareil  éleclromécanothérapique^  comme  on  le  fait 
dans  le  courant  de  De  Watteville  avec  les  courants  induits. 

n  y  a  plus  à  dire  pour  les  décharges  statiques  parce  que  ce  n'est 
que  dans  ces  vingt  dernières  années  qu'on  est  arrivé  à  obtenir  des 
contractions  musculaires  indolores  avec  sécurité. 

Voyons  ce  qui  a  été  fait  dans  cet  ordre  d'idées. 

En  premier  lieu,  nous  trouvons  l'excitation  par  étincelle  frappant 
directement  le  malade,  étincelle  venant  soit  de  la  machine,  soit  d'une 
bouteille  de  Leyde  chargée.  L'excitation  est  douloureuse,  sa  puissance 
n'est  pas  réglable  et  le  procédé  est  abandonné  immédiatement.  Ce 
mode  d'application  est  réservé  plutôt  à  des  actions  révulsives  qu'à 
des  actions  motrices. 

Avant  1861,  le  D'  Thomas  Lane  se  servit  de  la  variation  brusque 
obtenue  par  la  décharge  de  son  électromètre  (bouteille  de  Leyde). 

Le  courant  de  décharge  de  la  bouteille  traversait  le  patient,  l'étin- 
celle jaillissant  entre  deux  boules  dont  on  faisait  varier  l'écartement. 
Les  contractions  étaient  indolores  tant  qu'on  ne  donnait  pas  une  trop 
grande  valeur  à  la  longueur  de  l'étincelle,  mais  le  réglage  était  très 
délicat,  une  variation  très  faible  de  la  longueur  de  l'étincelle  produi- 
sant une  très  grande  variation  sur  le  patient. 

Ce  procédé  a  été  repris  en  1881  par  M.  le  prof.  W.  J.  Morton,  son 
dispositif  comportant  deux  bouteilles  de  Leyde,  et  le  patient  servait 
de  conducteur  entre  les  deux  armatures  externes,  tandis  que  la 
décharge  se  produisait  entre  deux  boules  reliées  aux  armatures 
internes.  Mêmes  résultats  et  mêmes  avantages  et  inconvénients  que 
ci-dessus. 

Vers  i885,  les  D"  Tripier,  Vigouroux,  Boudet,  de  Paris,  reprennent 
la  question  en  créant  ce  que  Tripier  a  appelé  plus  tard  «  la  décharge 
médiate  »>.  Le  patient  est  relié  directement  à  un  pôle  de  la  machine  et 
à  l'autre  par  un  circuit  comportant  un  éclateur,  puis  on  fait  varier 
l'écartement  des  pièces.  Excitation  indolore  énergique. 

Ces  trois  derniers  modes  présentent  tous  un  défaut  qui  les  a  fait 
abandonner  dès  que  W.  J.  Morton  a,  en  1889,  indiqué  son  nouveau 
procédé  qu'il  appelle  «  wave  current». 


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l3o  ARCHIVES    D'éLECTRIGiré    MÉDICALE. 

Si  pour  une  raison  quelconque  :  surtension  dans  la  machine,  mise 
&  la  terre  accidentelle»  etc.,  une  étincelle  jaillit  ailleurs  qu*à  l'éda- 
teur,  le  patient  reçoit  généralement  une  secousse  très  brutale,  et  toute 
fausse  manœuvre  se  traduit  de  la  même  façon. 

Voici  la  description  donnée  par  le  Prof.  W.  J.  Morton  du  dispositif 
employé  par  lui  pour  obtenir  le  «  wave  current  ». 

Le  pôle  négatif  de  la  machine  étant  à  la  terre,  le  pôle  positif  est 
relié  par  une  électrode  appropriée  au  muscle  du  patient  isolé  sur  un 
tabouret.  Entre  les  deux  pôles  se  trouve  un  éclateur  toujours  en 
court-circuit;  au  début  et  au  moment  où  on  termine  la  séance,  on 
gradue  en  écartant  plus  ou  moins  les  boules  de  l'éclateur.  Dans  ce 
dispositif^  aucune  mise  à  la  terre  accidentelle  ou  aucune  fausse 
manœuvre  ne  peut  faire  supporter  au  patient  une  décharge  plus 
violente  que  celle  déterminée  normalement  par  la  longueur  de  l'étin- 
celle à  réclateur.  De  plus,  la  graduation  est  très  lente  et  on  n'a  pas  à 
craindre  d'augmentations  brusques  pour  une  toute  petite  variation  de 
position  des  boules. 

Ce  sont  ces  qualités  et  cette  sécurité  de  fonctionnement  qui  ont  fait 
le  succès  de  cette  méthode  en  Amérique  où  les  travaux  du  Prof.  W. 
J.  Morton,  du  D'  W.  B.  Snow,  du  D"  E.  C.  Titus,  etc.,  ont  rendu  son 
emploi  universel. 

Quel  que  soit  le  mode  d'excitation  employé,  il  semble  que  l'on  ait 
affaire  à  des  courants  de  haute  fréquence.  Il  est  d'ailleurs  possible 
d'en  mesurer  l'intensité  au  moyen  d'un  milliampèremètre  thermique 
branché  dans  le  circuit. 

A  la  suite  d'un  récent  voyage  en  Amérique  de  M.  Gallot,  directeur 
adjoint  de  la  maison  Gaiffe,  cette  dernière  a  eu  l'idée  d'appliquer  le 
wave  current  du  Prof.  W.  J.  Morton  à  l'électromécanothérapie,  ce 
qui  l'a  conduite  à  créer  le  nouvel  appareil  décrit  ci-dessous. 

Étant  donné  que  les  contractions  augmentent  avec  la  longueur  de 
l'étincelle  à  l'éclateur,  il  suffit  pour  faire  rentrer  ce  mode  d'excitation 
dans  l'électromécanothérapie  de  donner  aux  boules  B.  B'  de  l'éclateur 
(Jig,  i)  un  mouvement  alternatif  rythmique  de  rapprochement  et 
d'éioignement  pour  que  le  courant  excitant,  qui  a  une  fréquence  réelle 
très  grande,  produise  une  contraction  lente  partant  de  zéro  pour 
arriver  au  maximum  et  revenir  k  zéro. 

Un  éclateur  (breveté  s.  g.  d.  g.),  dont  une  des  pièces  B  reliée  au 
pôle  posilif  est  isolée,  a  sa  deuxième  pièce  B',  reliée  au  négatif  et  à  la 
terre,  montée  sur  un  levier  oscillant  conduit  par  une  came  C  de 
forme  appropriée.  Au  repos^  les  boules  se  touchent;  dès  qu'on  met 


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APPLICATION  DU  WA\^  CURRENT  DU  D*"  W.  J.  MORTON.   l3f 

l'appareil  en  fonction  (i  l'aide  d'un  moteur  électrique),  les  boules 
s*écartent  lentement,  puis  reviennent  en  contact  et  s'éloignent  de 
nouveau.  En  décalant  la  came  par  rapport  au  levier,  en  tournant  dans 
un  sens  ou  dans  Tautre  la  manette  M,  on  modifie  la  grandeur  de 


Fio. 


l'étincelle  maxima,  même  pendant  le  fonctionnement  de  l'appareil.  Le 
temps  pendant  lequel  les  boules  sont  en  contact  peut  changer  par  le 
déplacement  de  la  boule  isolée.  La  vitesse  du  moteur  électrique  est 
elle-même  variable  à  l'aide  d'un  rhéostat,  de  telle  sorte  qu'on  peut  : 

I*  Changer  la  fréquence  de  Tonde  lente  excitatrice; 

a*  Changer  le  rapport  entre  le  temps  de  l'excitation  et  le  temps  de 
repos: 


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l32  ABGHIVE9    D^ÂLBCTRIClTé    MÉDICALE. 

3**  Changer  la  valeur  du  maximum  de  Texcitation. 

Ce  dispositif  peut  s'adapter  à  toutes  machines  statiques. 

L'appareil  a  été  présenté  à  M.  le  Prof.  Bergonié,  et  lui  a  paru 
réaliser  la  contraction  musculaire  dans  des  conditions  excellentes. 

Nous  n'avons  pas  encore  pu  expérimenter  l'usage  de  ce  nouveau 
dispositif;  mais  nous  comptons  le  faire  le  plus  tôt  possible,  et  en  tout 
cas  il  nous  a  semblé  intéressant  de  le  signaler  parce  qu'il  nous  paraît 
un  chapitre  des  plus  féconds  à  ajouter  à  ce  que  nous  étudions  sous  le 
nom  d'électromécanothérapie. 


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<w>wiWW»iww»o<www»wiminwww»»> 


A   PROPOS  DU  «  WAVE  CURRENT  » 


Par  le  D^  H.  BORDIER. 


En  parcourant  le  numéro  du  25  août  dernier  des  Archives  d'élec- 
tricité médicale,  et  que  je  n'ai  ouvert  que  ces  jours-ci  (octobre  1907), 
je  trouve  le  récit  d'un  voyage  fait  par  M.  Gallot  en  Amérique;  celui-ci 
a  vu  appliquer  là-bas  une  forme  de  franldinisation  appelée  par  les 
Américains,  avec  le  D'  W.  Morton,  waue  carrent,  et  qui  semble  avoir 
beaucoup  intéressé  notre  ingénieur-électricien. 

«  Ce  wave  current,  dit-U,  presque  inconnu  ici,  s'emploie  partout 
aux  États-Unis...  Ce  courant  d'onde  est  fourni  par  une  machine  sta- 
tique de  préférence  puissante,  dont  le  pôle  négatif  est  à  la  terre, 
le  positif  au  patient  par  contact  direct  local...  Un  éclateur  placé 
sur  la  machine  met  en  court-circuit  ses  deux  pôles;  on  éloigne  pro- 
gressivement les  boules  de  l'éclateur  entre  lesquelles  jaillit  l'étincelle, 
et  le  patient,  au  siège  de  l'électrode,  ressent  des  contractions  pro- 
fondes, d'autant  plus  profondes  que  l'étincelle  est  plus  longue;  elles 
ne  sont  nullement  douloureuses.  » 

Je  crois  devoir  faire  quelques  remarques  au  sujet  de  cette  prétendue 
nouvelle  forme  de  franklinisation  :  il  y  a  longtemps  que  nous  l'em- 
ployons nous  aussi  en  France,  mais  sous  le  nom  de  franklinisation 
avec  étincelles  médiates. 

Lorsqu'on  examine,  en  effet,  le  dispositif  utilisé  (flg.  1),  on  n'a 
pas  de  peine  à  reconnaître  que  la  machine  est  disposée  de  telle  façon 
que  ses  boules  polaires  et  ses  antennes  constituent  un  excitateur 
médiat(0-  ^  malade  isolé  est  relié  à  l'un  des  pôles  de  la  machine  sta- 
tique dont  il  prolonge  le  collecteur  et  au  potentiel  duquel  il  est  porté; 
la  boule  polaire  correspondant  à  ce  collecteur  est,  elle  aussi,  au  même 
potentiel,  comme  le  serait  la  boule  la  plus  voisine  du  patient  d'un 
excitateur  médiat  quelconque.  La  deuxième  boule  polaire  étant, 
dans  le  dispositif  du  wave  current,  reliée  au  sol,  l'étincelle  éclate 

0)  Voir  H.  BoRDiBR,  Précis  d' électrothérapie,  2«  édit.,  p.  156. 


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i34  ARGHiYEB  d'Électricité  médicale. 

entre  cette  boule  et  la  première,  comme  cela  se  passe  entre  les  deux 
boules  d'un  excitateur  médiat. 

Quelles  que  soient  l'étendue  et  la  forme  du  contact  avec  le  patient, 
à  chaque  étincelle  il  se  produit  une  secousse  des  muscles  dont  les 
points  moteurs  sont  recouverts  par  l'électrode,  secousse  que  nous 
savons  depuis  longtemps  être  moins  douloureuse  que  celle  qui  accom- 
pagne l'excitation  immédiate;  ce  résultat  sensitif  est  dû  surtout  à 
la  densité  beaucoup  moins  grande  dans  le  premier  cas  que  dans  le 
second. 

Si  le   nombre  d'étincelle^,  et    par    conséquent    de  secousses,  est 


/.  Jkbouret  i^olcinf .  ^  P.  PatUnt .  «  E  Eltfitrode 
G .  Terre    ...       S.G.  loUietu- 

FiG.    I. 

Wave  current  du  Prof.  Morton. 

très  grand  dans  l'unité  de  temps,  les  muscles  entrent  en  contrac- 
tion tétanique. 

Le  wave  current  n'est  donc  pas  une  forme  nouvelle  de  fran- 
klinisation,  puisque  c'est  de  l'excitation  médiate  que  Ton  fait  ainsi, 
tout  comme  cela  aurait  lieu  si  les  étincelles  jaillissaient  entre  les  deux 
boules  d'un  excitateur  médiat  (la  machine  étant  alors  disposée  comme 
pour  la  franklinisation  simple). 

Pour  les  médecins  qui  ne  possèdent  pas  d'excitateur  médiat,  le 
dispositif  des  Américains,  et  qu'indique  la  figure  ,1»  les  dispensera  de 
faire  l'acquisition  d'un  nouvel  appareil;  c'est  donc  un  service  de 
plus  que  leur  aura  rendu  le  correspondant  des  Archives  d'électricité 
médicale^  et  nous  devons  tous  en  remercier  l'éminent  directeur 
de  cette  revue,  le  Prof.  Bergonié,  qui  a  provoqué  les  intéressantes 
interviews  de  nos  confrères  américains. 


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A    PROPOS    DU    WAVE-CURhENT.  1 35 

U  y  a  lieu  de  remarquer  que  le  dispositif  indiqué  a  l'avantage  de 
ne  pas  obliger  le  médecin  à  tenir  lui-même  l'appareil  appliqué  sur  le 
patient,  comme  cela  est  nécessaire  avec  un  excitateur  médiat.  Cette 
simplification  de  technique  est  bien  faite  pour  encourager  les 
médecins  électriciens  français  à  utiliser  les  actions  médiates  ainsi 
produites  dans  les  cas  que  le  D*"  W.-B.  Snow  a  exposés  à  M.  Galiot  : 
i  L'action  locale  (Archiv,  cTélectr.  méd,,  1907,  page  637)  se 
traduit  par  un  massage  profond  et  une  sueur  abondante  sous 
l'électrode.  Ce  massage,  dont  l'énergie  se  régie  à  volonté  par  la 
longueur  d'étincelle  à  l'éclateur,  diminue  la  congestion...  Pour  le 
traitement  externe,  le  D'  Snow  emploie  des  électrodes  en  étain 
mince  moulant  la  partie  à  traiter.  » 

Une  dernière  observation  est  relative  à  la  question  du  pôle  à  relier 
au  sol  :  ^  n  y  a  intérêt,  dit  M.  Galiot  d'après  ce  qui  lui  a  été  affirmé 
en  Amérique,  à  mettre  le  négatif  à  la  terre  et  le  positif  au  patient, 
parce  qu'il  y  aurait  quatre  fois  plus  d'oscillations  (?)  du  côté  positif 
avec  le  négatif  à  la  terre  que  vice  versa.,,  »  Nous  ne  comprenons  pas 
bien  cette  explication!  Nous  préférons  invoquer  les  expériences 
que  nous  avons  faites  avec  un  excitateur  médiat  (Archives  d*éleciricité 
médicale^  1894,  p.  615)  relativement  à  V  Influence  du  signe  des  pôles 
dans  l'excitation  médiate;  la  secousse  est  bien  plus  forte,  comme 
l'indique  notre  graphique  page  617  des  Archives  de  1894,  quand  la 
boule  de  l'excitateur  portée  au  même  potentiel  que  le  corps  est  positivey 
l'autre  boule  étant  négative,  que  dans  le  cas  contraire.  Cette  prédo- 
minance est  un  effet  de  polarité,  comme  cela  se  produit  aussi  avec 
le  courant  galvanique  à  la  fermeture  (0- 

(1)  Depuis  que  cette   note  a  été  écrite  et  composée,  nous  avons  reçu  un 
'  mémoire  du    D'  Morton  sur  le  wawe  current  :   nous  le  publierons   dans  un 
des  prochains  numéros  des  Archives.  N.   D.   L.   R 


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-I  I      I  I »*.<iyw_Mnmiiiwji_iii  __jiiiimg»iiii.i^«..»i  n.  ij  .ji  ini  ,_  j  m  nn  m  i  ■■>>■«. 


NOUVEA.U  QUàNTITOMÈTRE  A  RAYONS  X 

Par  le  D'  Hyao.  GUILLEMINOT. 

^Travail  du  Laboratoire  du  Prof.  Bouchard.) 


J'ai  indiqué  dans  différents  travaux  antérieurs  comment  j'avais 
établi  une  unité  de  quantité  de  rayonnement  tirée  de  la  comparaison 
de  deux  plages  luminescentes  de  platinocyanure,  Tune  irradiée  par 
un  étalon  de  radium,  l'autre  par  les  rayons  X. 

Je  rappelle  que  Tunité  que  j'emploie  correspond  environ  à  — r  d'H 

de  Holzknecht.  Pratiquement,  elle  constitue  la  dose  de  rayons  moyens 
nécessaire  et  suffisante  pour  obtenir  une  bonne  radiographie  d'une 
région  de  i  centimètre  d'épaisseur,  et  quoique  la  progression  ne  soit 
pas  du  tout  rigoureuse,  on  peut  compter,  jusqu'à  lo  ou  la  centimè- 
tres, que  l'on  devra  employer  autant  d'M  qu'il  y  a  de  centimètres. 

Mon  quanti tomètre  se  compose  de  deux  parties  : 

i**  Un  cryptoscope(')  muni  d'un  côté  d'un  radiochromomètre  de 
Benoist,  et  de  l'autre  du  comparateur  d'intensité  de  champ.  Il  n'offre 
rien  de  particulier  sauf  que  l'étalon  de  radium,  placé  à  2  centimètres 
en  arrière  de  la  surface  fluorescente,  donne  un  éclairement  tel  que  le 

champ  doit  être  considéré  alors  comme  correspondant  au  —  de  l'unité 

d'intensité  que  j'ai  adoptée.  Autrement  dit  un  champ  de  cette  intensité 
débite  i  M  en  4  minutes. 

Il  est  muni  en  outre  d'un  ruban  métrique  à  ressort  et  est  supporté 
par  un  pied  pourvu  d'une  tige  à  coulisse  dont  la  partie  supérieure 
pœsente  une  pince  serrant  le  ruban  métrique  automatiquement, 
à  une  distance  telle  que  le  0  correspond  au  centre  de  l'anticathode. 

(')  Ce  cryptoscope  diffère  de  mon  premier  modèle  de  igoS  en  ce  que  le  radium 
est  monté  sur  un  chariot  à  bascule  qui  permet  de  soustraire  Téeran  à  son  acUon  en 
dehors  des  examens.  L*écran  est  mobile  et  les  plages  interchangeables.  Je  rappelle 
que  mon  premier  modèle  est  venu  après  celui  deCourtade  dont  j'ignorais  les  travaux. 


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NOUVEAU  QUANTITOMÊTRE  A  RAYONS  X.  iSy 

Oq  vise  le  tube  après  avoir  décroché  le  cryptoscope  de  son  suppor- 
el  on  se  recule  jusqu'à  ce  qu'on  ail  l'équivalence. 

A  ce  moment,  on  fixe  le  ruban  métrique  et  on  lit  la  division. 

Pour  un  tube  fonctionnant  bien,  on  trouve  60  à  aoo. 

a"  Un  système  totaliseur  d'M. 

Plusieurs  méthodes  peuvent  être  employées  : 

a)  On  peut,  le  crayon  et  la  montre  à  la  main,  totaliser  arithméti- 
quement  le  nombre  d'M.  En  appelant  e  la  distance  d'équivalence, 
d  la  distance  opératoire,  et  sachant  qu'à  la  distance  e  le  débit  est 

I  I  £* 

de   -  d'M  par  minute,  il  suffit  d'effectuer  le  calcul  —  M  -—  pour  avoir 

le  débit  en  M  par  minute  à  l'endroit  où  l'on  opère.  De  récentes  expé- 
riences, dont  j'ai  communiqué  les  résultats  à  la  Société  de  Biologie, 
m'ont  démontré  que  pour  des  rayons  de  moyenne  pénétration  et  les 
distances  ordinaires  il  n'y  avait  pas  lieu  d'apporter  à  la  loi  du  carré 
de  la  distance  un  correctif  du  fait  de  l'absorption  par  l'air. 

fi)  Ce  calcul  étant  fastidieux  et  devant  être  répété  chaque  fois  que 
change  l'équivalence  au  cours  de  l'opération,  j'ai  dressé  une  table 
où  l'on  trouve,  en  colonnes  verticales,  les  distances  £,  et,  en  colonnes 
horizontales,  les  distances  d. 

11  suffît,  dès  lors,  de  lire  le  nombre  d'M  indiqué  au  croisement  des 
deux  colonnes. 

Si  l'on  trouve  par  exemple  la  M  par  minute,  on  sait  qu'il  faut 
10  minutes  pour  faire  120  M  (1  H  environ),  etc. 

y)  J'ai  voulu  encore  supprimer  ce  dernier  calcul  et  je  suis  arrivé 
à  un  totaliseur  automatique  dont  la  précision  est  rigoureuse. 

Avec  ce  totaliseur  les  manœuvres  sont  simples. 

Deux  manettes  permettent  :  la  première,  de  régler  l'appareil  sur  la 
distance  d'équivalence  e;  la  deuxième,  de  le  régler  sur  la  distance 
opératoire. 

Un  compteur  totalise  sur  un  cadran  le  nombre  d'M  débités. 

C'est  ce  totaliseur  que  je  vais  décrire  aujourd'hui. 


Totaliseur  automatique  d'unités  M. 

Voici  le  principe  de  l'appareil  : 

Nous  prenons  un  courant  électrique  à  voltage  constant,  1 10  volts 
(avec  possibilité  de  régler  ses  écarts). 

Nous  le  faisons  passer  par  deux  appareils  de  résistance  :  l'un  le 

A.IICHIV.    u'BLKCTH.    MBD.    1908.  II 


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i38 


ARCHIVES    D  ELECTRICITE    MEDICALE. 


gradue  proportionnellement  aux  carrés  des  distances  d'équivalence  t 
marquée  sur  ses  plots;  l'autre  le  gradue  inversement  proportionnelle- 
ment aux  dislances  opératoires. 
Je  vais  indiquer  à  présent  comment  ces  résultats  sont  obtenus  : 
E  étant  la  source  à  i  lo  volts,  nous  faisons  traverser  au  courant  un 
appareil  de  résistance  s,  mis  en  série,  et  un  appareil  à  double  chaîne 


FlQ.    l. 

Totalisateur  d*unités  M. 

de  résistance  d,  dont  la  résistance  réduite  est  égale  à  loow.  G  est  un 
galvanomètre  et  R  une  résistance  réglable  de  o  à  la. 

Lorsque  la  résistance  £  est  réduite  à  o,  l'appareil  consomme  i^. 
C'est  à  dire  que  si  E  est  bien  égal  à  no  volts,  la  somme  de  la  résis- 
tance d  (soit  loo  ohms)  plus  la  résistance  de  G,  plus  la  résistance  R, 
est  égale  à  i  lo  ohms. 

La  résistance  R,  réjjlable,  permet  de  corriger  les  écarts  du  voltage  E 
s'ils  se  produisent. 


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NOUVEAU  QUANTITOMÈTRE  A  RAYONS  X.  I^^Q 

Ceci  posé,  voyons  le  détail  de  Tappareil  : 

I.  Le  rhéostat  e  possède  96  plots  portant  les  numéros  3o,  3a, 
34,  etc.,  et  ainsi  de  suite  de  a  en  a  jusqu*à  aao.  Ce  sont  les  distances 
(l'équivalence.  Entre  les  plots  3o  et  3a,  3a  et  34,  34  et  36,  etc.,  sont 
placées  des  bobines  résistantes  de  fil  Constantan  dont  la  résistivité 
ne  varie  pas  avec  la  chaleur  et  dont  les  résistances  ohmiques  sont 
respectivement  calculées  de  telle  façon  que  si  l'on  appelle  p  la  résis- 
tance mise  en  circuit  par  le  jeu  de  la  manette  du  rhéostat  £,  on  ait 
une  intensité  V 

V  =  — ^i2L_, 

liow  H-  p* 
telle  que  son  rapport  à  1  (I  =  i  ampère  quand  s  =  aao  et  p  =0),  soit  : 


1  — * 

*  aao 

Les  résistances  ainsi  mises  en  circuit  par  la  manette  de  £  sont  donc 

données  par  la  formule  : 

aao  —  £* 
P=iio , 

et  les  bobines  intercalées  de  plot  à  plot  varient  de  a««>o3  à  716^4. 

II.  La  résistance  d,  dont  la  somme  réduite  est,  je  le  répète,  égale 
à  looto  constante,  se  compose  de  deux  rhéostats  couplés  solidairement 
et  présentant  les  plots  marqués  10,  11,  la,  i3,  i4,  i5,  16,  17,  18,  19, 
20,  aa,  a4,  a6,  a8,  3o,  35,  4o,  45,  5o,  60,  distances  opératoires  en 
centimètres,  les  plus  communément  employées. 

L'une  des  branches,  que  nous  appellerons  branche  compteur, 
renferme  un  compteur  C  et  un  galvanomètre  G',  et  des  bobines 
de  résistances  convenablement  choisies  entre  chaque  plot,  l'autre 
branche  (branche  shunt)  ne  renferme  que  les  bobines  de  résistance. 

L'appareil  est  réglé  de  telle  façon  que  quand  d=  la,  le  courant  se 
répartit  également  dans  les  deux  branches  :  R  branche  compteur 
=  R  branche  shunt  =  aoo^. 

Dès  lors  on  voit  que  l'on  doit  avoir  pour  toute  valeur  de  d,  autre 
<|ue  ta,  une  intensité  F  dans  la  branche  compteur  égale  à  : 


Moyennant  cela,  le  courant  dans  la  branche  compteur  sera  inver- 
sement proportionnel  à  la  distance  opératoire. 


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l/|0  AIICIIIVES    d'électricité    MÉDICALE. 

D*autre  part,  on  sait  que  si  l'on  appelle  E  la  différence  de  potentiel 
aux  bornes  de  notre  double  rhéostat  (difierence  de  potentiel  constante 
quel  que  soit  le  réglage  de  ce  rhéostat,  puisque  sa  résistance  réduite 
constante  est  ioo«»)  l'intensité  totale  est  : 

lOO 

d  OÙ  :  F  = X 


200  <f* 

E 

mais  F  est  égale  à  —  • 

R^  étant  la  résistance  propre  de  la  branche  compteur  d*où  : 

-2 


t.  tj  12 

d 


d*où  enfin  :  R*^  =  200 


— 2 

12 


Cette  formule  permet  de  calculer  la  résistance  à  donner  à  la  branche 
compteur  pour  chaque  distance  d. 

Quant  à  la  résistance  correspondante  de  la  branche  shunt  R**,  elle 
est,  pour  chaque  distance,  égale  à  : 


R*^  —  100  * 


formule  qu'il  est  facile  de  tirer  de  la  formule  générale  de  la  résistance 
réduite,  quand  cette  résistance  réduite  est  100». 

Tel  est  le  dispositif  permettant  de  totaliser  les  unités  M  ;  l'appareil 
présente  en  outre  : 

r  Un  galvanomètre  G  indiquant  le  pouvoir  émissîf  de  l'ampoule 
en  M  par  minute  à  10  centimètres  ou  en  unités  de  champ  à  10  centi- 
mètres ; 

2**  Un  galvanomètre  G'  indiquant  l'intensité  du  champ  à  la  distance 
opératoire; 

3"  Un  rhéostat  réglable  R  permettant  de  corriger  les  écarts  de  vol- 
tage de  la  source  s'il  s'en  produit.  Un  repère  marqué  sur  le  galvano- 
mètre G,  à  l'intensité  i  ampère,  permet  de  régler  l'appareil  de  telle 
façon  qu'à  220  d'équivalence  le  débit  soit  i^.  Les  erreurs  dues  aux 
écarts  de  voltage  sont  ainsi  réduites  à  un  minimum  négligeable. 


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H 


*M«MiMMa«MWWMMM»IMMWMMMMMMMtMAIWHMMHt<MMMMHWMMMMMMMMMMI 


LES    RAYONS  X 

A  LA  COMPAGNIE  DU  CHEMIN  DE  FER  DU  NORD 


La  Compagnie  du  chemin  de  fer  du  Nord,  toujours  préoccupée  du  per- 
fectionnement de  son  organisation  générale,  s'efforce  de  tenir  le  premier 
rang  lorsqu'il  s'agit  de  faire  profiter  son  personnel  des  bienfaits  pouvant 
résulter  des  découvertes  scientifiques  les  plus  récentes  dans  le  domaine 
de  l'hygiène  et  de  la  thérapeutique.  Aussi  l'avons-nous  vue,  peu  de  temps 
après  la  publication  des  fameuses  recherches  de  Rôntgen,  créer  dans 
les  locaux  du  service  médical  d'alors  une  installation  de  radioscopie. 

C'est  dans  les  premiers  mois  de  l'année  1899  que,  grâce  au  bien- 
veillant appui  de  l'éminent  ingénieur  en  chef  de  l'exploitation, 
M.  Albert  Sartiaux  et  à  la  haute  compétence  de  son  frère,  M.  Eugène 
Sartiaux,  chef  des  services  électriques,  M.  le  D'  Ch.  Perier,  chef 
du  service  médical  de  la  Compagnie,  put  commencer  à  réaliser  l'or- 
ganisation des  appareils  nécessaires  aux  explorations  radioscopiques, 
dont  tous  trois  avaient,  dès  le  début,  également  et  très  justement 
compris  l'importance. 

Le  devis  du  matériel,  demandé  dès  les  premiers  jours  de  janvier 
à  la  maison  Radiguet,  fut  fourni  par  celle-ci  le  12  janvier  1899  à 
M.  Eugène  Sartiaux,  et  dès  le  6  février,  le  Conseil  d'administration 
de  la  Compagnie  demandait  l'indispensable  autorisation  du  ministre 
des  Travaux  publics  qui,  le  23  mai  suivant,  approuvait  sans  réserve 
le  projet  qui  lui  avait  été  soumis. 

Cette  première  installation  se  trouvait  dans  les  anciens  locaux  du 
service  médical,  qui  étaient,  à  cette  époque,  situés  au  fond  de  la  cour 
d'arrivée  à  la  gare  de  Paris.  Elle  se  composait  : 

lo  D'un  tableau  de  prise  de  courant,  comprenant  un  coupe  circuit 
bipolaire,  un  interrupteur  bipolaire,  un  ampèremètre,  un  voltmètre; 
2°  un  réducteur  de  potentiel  ;  3^  une  bobine  d'induction  de  Radiguet, 
dannant  45  centimètres  d'étincelle,  avec  condensateur  à  trois  fiches 
permettant  de  faire  varier  la  surface  suivant  les  opérations;  4°  un 
interrupteur  Radiguet;  5°  des  tubes  Muret,  n"*  2  et  3;  6o  un  support 


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l/|2 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


pour  tubes;  7°  un  écran  fluorescent  au  platino-cyanure  de  baryum, 
de  30  X  40. 


FlG.     1. 

Sulledc  radiologie  (moitié  jraucho).  Table  de  radiologie  modèle  Belol. 

Depuis  1899,  le  service  radioloj^ique  de  la  Compagnie  du  Noid 
n'a  cessé  de  se  maintenir  au  courant  des  perfectionnements  de  l'ins- 
trumentation. 


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LES  RAYONS   X  A  LA  COMPAGNIE  DU  CHEMIN  DE  FER  DU  NORD.        I  '|3 

En  1900,  le  service  médical,  jusque-là  modestement  logé  dans  un 
bâtimentt commun  à  plusieurs  services,  conquit  Tindépendance  ;de 


FiG.     2. 

Salle  de  radiolojîie  (moitié  droite).  Châssis  de  Béclère.  Bobine. 

son  habitat  :  un  bâtiment  spécial  fut  construit  et  aménagé.  Tl  put 
être  visité  par  un  certain  nombre  de  médecins  et  administrateurs 


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l44  ARCHIVES    d'ÉLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

étrangers  qui,  se  trouvant  à  Paris  à  l'occasion  de  l'Exposition  Uni- 
verselle, tinrent  à  connaître  cette  organisation  nouvelle,  probable- 
ment unique  à  cette  époque  dans  les  exploitations  de  Chemins  de 
fer.  Un  local  particulier  y  avait  été  prévu  pour  la  radioscopie  :  c'est 
là  qu'elle  fonctionne  encore  aujourd'hui. 

Avant  d'entrer  dans  les  détails  de  l'installation  actuelle,  il  ne  me 
semble  pas  inutile,  pour  la  plus  facile  compréhension  du  fonction- 
nement de  la  radiologie,  de  faire  ici  une  sommaire  description  de 
l'ensemble  du  service  médical. 

Le  bâtiment,  situé  au  n*»  112  de  la  rue  de  Maubeuge,  n'a  pas  d'entrée 
immédiate  sur  cette  rue.  La  façade  principale  et  la  porte  d'entrée 
ont  ^accés  à  l'intérieur  des  locaux  administratifs,  en  prolongement 
des  quais  de  départ  des  trains  de  grandes  lignes.  On  peut  toutefois 
y  arriver  facilement  du  dehors  par  une  porte  commune,  s'ouvrant 
sur  la  rue  de  Maubeuge,  un  peu  au  delà  du  bâtiment  médical. 

Au  rez-de-chaussée  :  à  gauche  se  trouve  la  salle  où  ont  lieu,  chaque 
jour  dans  la  matinée,  les  consultations  des  médecins  de  service. 
Cette  pièce  contient  un  bureau  pour  le  médecin,  une  table  d'examen, 
une  armoire  à  instruments  et  à  objets  de  pansements,  un  lavabo, 
un  réservoir  à  eau  stérilisée  et,  en  retrait,  un  cabinet  de  toUette. 
En  face  de  la  porte  d'entrée  est  l'escalier  qui  monte  au  premier 
étage.  A  droite  :  une  grande  salle  d'attente  pour  les  malades  et,  en 
prolongement  de  celle-ci,  une  salle  d'opération,  munie  de  tout  le 
matériel  indispensable  à  l'administration  prompte  et  sûre  des  premiers 
secours  :  tables  d'opération,  réchauds  à  gaz,  lavabos,  autoclave, 
filtre,  réservoir  d'eau  stérilisée,  réfrigérant,  étuve,  grande  baie  vitrée, 
coins  arrondis,  sol  en  macadam,  etc. 

Au  premier  étage  se  trouvent  :  à  gauche,  les  cabinets  du  médecin 
en  chef,  du  médecin  principal  et  du  secrétaire  du  service  médical, 
desservis  chacun  par  un  cabinet  de  toilette.  A  droite  :  les  deux  salles 
destinées,  la  première  à  l'électrothérapie  et  au  massage,  et  la  seconde 
à  la  radiologie. 

La  salle  de  radioscopie  et  de  radiographie  est  parfaitement  appro- 
priée à  son  usage.  Les  murs  et  le  plafond  sont  peints  en  noir  :  mais 
Il  est  facile  d'y  obtenir  de  la  lumière  et  même  une  lumière  de  choix  : 
suivant  qu'on  veut  y  voir  très  clair,  ou  seulement  percevoir  faible- 
ment les  objets  ambiants,  un  jeu  de  lampes  à  incandescence,  avec 
rhéostats  et  nombreux  interrupteurs  disséminés,  permet  d'obtenir 
instantanément  l'intensité  lumineuse  désirée.  Une  série  de  rideaux 
noirs  contribue  à  intercepter  les  quelques  rayons  de  la  lumière 
du  jour  que  la  porte  à  glissière,  pourtant  très  hermétique,  pourrait 
laisser  pénétrer. 

L'outillage^seîcompose  :  !<>  d'une  bobine  de  Radiguet,  pouvant 


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LES  RAYONS  X  A  LA  COMPAGNIE  DU  CHEMIN  DE  FER  DU  NORD.        l^b 

fournir  45  centimètres  d'étincelle.  L'interrupteur  actuel  est  l'auto- 
nome de  Blondel  GaifTe  :  je  dis  actuel,  parce  que  lui  sera  substitué 
sous  peu  le  nouvel  interrupteur  intensif  de  Gaifîe,  avec  son  tableau 
de  charge  spécial,  permettant  de  faire  les  radiographies  les  plus 
importantes  en  un  maximum  de  une  minute  avec  une  netteté  par- 
faite. L'appareillage  de  la  bobine  se  complète  par  un  rhéostat,  un 
ampèremètre  et  un  voltmètre  : 

2®  D'un  châssis  de  Béclère,  que  nous  utilisons  soit  pour  les  exa- 
mens radioscopiques  thoraciques,  dans  les  cas  de  traumatismes  sque- 
lettiques,  soit  pour  les  investigations  d'organes  intrathoraciques  ou 
abdominaux  ; 

3^  Enfin,  de  la  table  universelle  pour  radiologie,  modèle  du 
D'  Belot,  dont  la  description  très  complète  a  été  faite  par  le  D'  Belot 
lui-même,  dans  le  numéro  du  25  septembre  dernier  de  ce  journal, 
et  qui  permet  la  plupart  des  examens  radioscopiques,  la  radiographie 
simple  et  stéréoscopique,  et  toutes  les  applications  radiothérapiques. 

Voici  le  fonctionnement  du  service.  Les  séances  de  radiographie, 
de  stéréoradiographie  et  de  radioscopie,  ont  lieu  le  jeudi  de  chaque 
semaine,  parallèlement  à  la  consultation  de  M.  le  D'  Perler,  chef 
du  service.  Cette  consultation  est  alimentée  par  ceux  des  employés 
de  tout  le  réseau,  ou  qui  spontanément  veulent  une  consultation, 
ou  qui  sont  adressés  par  les  médecins  qui  désirent  avoir  recours  à  la 
haute  compétence  chirurgicale  '  du  chef  de  service,  ou  enfin  sur  la 
situation  desquels  la  Compagnie  a  besoin  d'être  fixée,  principalement 
au  point  de  vue  accidents  du  travail.  Le  D»"  Perler  désire-t-il  une 
épreuve  stéréoradiographique,  ou  radiographique,  d'un  cas  important, 
celle-ci  est  tirée  immédiatement.  Veut-il  simplement  compléter  ou 
contrôler  les  éléments  de  son  diagnostic,  les  écrans  radioscopiques 
et  les  opérateurs  sont  prêts  à  les  lui  fournir  instantanément. 

Le  personnel  chargé  de  procéder  aux  opérations  radiologiques  se 
compose  de  trois  personnes  :  1^  l'inspecteur  des  services  électriques, 
chargé  du  laboratoire  de  chimie,  M.  Labrosse,  qui  prépare  les  plaques 
photographiques  et  qui,  surtout,  prête  son  précieux  concours  dans 
le  développement  des  clichés,  le  tirage  des  épreuves,  et  surtout  la 
manipulation  délicate  de  la  réduction  des  clichés  pour  leur  adapta- 
tion à  la  stéréoscopie  ;  2^  un  ouvrier  électricien  qui  apporte  sa  contribu- 
tion intelligente  dans  le  bon  fonctionnement  des  différents  appareils; 
30  le  médecin  chargé  à  la  Compagnie  du  Nord  de  la  direction  des  ser- 
vices de  massage,  d'électrothérapie  et  de  radiologie,  le  D'  Ch.  Re- 
nault, qui  a  été  désigné,  dès  le  mois  d'octobre  1906,  pour  s'occuper 
tout  spécialement  de  la  question  des  rayons  X,  par  M.  le  D'  Perier, 
pour  qui  la  qualité  de  médecin  est  primordiale  dans  toutes  leurs 
applications  à  la  médecine. 


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'^6  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Il  me  reste,  pour  terminer,  à  donner  la  staUstique  des  opérations 
radiologiques  qui  ont  été  faites  depuis  l'installation  nouveUe,  c'est- 
à-dire  depuis  le  27  avril  1907,  jusqu'au  l^r  janvier  1908  : 

Radioscopies 95 

[  Radiographies gg 

Stéréoradiographies    29 


Tableau  des  opérations  radiologiques  par  régions. 

(Du  27  avril  1907  au  1^^  janvier  1908.) 

f  Radioscopies n 

Thorax.          |  Radiographies 3 

(  Stéréoradiograpliie i 

/  Radioscopies 4 

Épaule.           s  Radiographie i 

\  Stéréoradiographies a 

.   Radioscopie i 

Humérus.       \  Radiographie i 

'  Stéréoradiographie i 

I  Radioscopies g 

Coude.            J  Radiographies 5 

(  Stéréoradiographies 2 

Radioscopies -y 

Avant-bras,    l  Radiographies 3 

Stéréoradiographies a 

Radioscopies 28 

Main,  doigts.  {  Radiographies 7 

Stéréoradiographies 5 

Radioscopies 8 

Bassin.           l  Radiographies 3 

Stéréoradiographie i 

Cuisse.               Radioscopie i 

/  Radioscopies 8 

Genou.           •  Radiographies 4 

'  Stéréoradiographies a 

{Radioscopies i5 

Radiographies 6 

Stéréoradiographies 9 

/  Radioscopies i3 

Pied.               '  Radiographies 6 

'  Stéréoradiographies 4 

Telle  est  l'organisation  du  service  radiologique  de  la  Compagnie 
du  Nord,  dont  M.  le  D'  Bergonié  a  pu  apprécier  la  valeur  lors  de  sa 
visite  du  mois  de  décembre  1907.                        D'  G.  Renault, 


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art 


REVUE   DE   LA    PRESSE 


Applications  directes  de   l""  Électricité 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 

N.  WEDENSRT.  —  Tétanisation  saccadée. 

Si  l'on  excite  le  nerf  moteur  au  moyen  de  l'appareil  d'induction  et 
que  Ton  augmente  de  plus  en  plus  la  fréquence  des  interruptions  du 
circuit  primaire,  on  voit  enfin  apparaître,  au  lieu  du  tétanos  habituel, 
une  contraction  initiale  (secousse  au  début  de  Guillemin,  Bernstein, 
etc.,  etc.).  L'origine  de  celle-ci  peut  être  d'ordre  purement  physique; 
eUe  peut  avoir  sa  raison  d'être  dans  l'intensité  plus  faible  des  courants 
provoqués  par  des  interruptions  extrêmement  rapides.  S'il  en  est 
ainsi,  l'accroissement  d'intensité  devra  ramener  la  condition  première, 
c'est-à-dire  le  tétanos.  Et,  en  effet,  on  constate  qu'un  renforcement 
de  l'excitation  transforme  la  contraction  initiale  en  tétanos.  Mais  il 
est  aussi  possible  que  le  phénomène  de  la  secousse  de  début  ait  ime 
autre  origine  d'ordre  plus  physiologique;  qu'elle  soit  due  à  une 
difficulté  de  la  préparation  nerveuse  à  réagir  à  des  oscillations  élec- 
triques à  succession  serrée.  Pour  vérifier  cette  supposition,  j'ai  résolu, 
tout  en  excitant  le  nerf  par  les  courants  produisant  la  contraction 
initiale,  de  diminuer  leur  fréquence  sans  rien  changer  à  leur  intensité. 

Dans  ce  but,  tandis  que  l'interrupteur  diapason  fonctionne  de 
manière  constante,  j'intercale  de  temps  en  temps,  dans  le  circuit 
secondaire,  un  trembleur.  Celui-ci,  dans  quelques  expériences,  fut 
intercalé  dans  le  circuit  court  ;  dans  d'autres  expériences,  il  produisait 
lui-même  les  interruptions  du  circuit  secondaire.  Les  deux  procédés 
ont  donné  les  mêmes  résultats.  Il  va  sans  dire  que  ce  trembleur  n'ap- 
porte, pour  sa  part,  aucune  source  d'électricité. 

En  variant,  pour  le  trembleur,  la  fréquence  des  oscillations  et  la 
durée  des  contacts,  on  produit,  dans  la  succession  des  courants 
induits  arrivant  au  nerf,  des  coupures  périodiques  plus  ou  moins 
fréquentes,  plus  ou  moins  longues. 

On  obtient  ainsi  une  tétanisation  d'un  caractère  particulier.  Je  la 


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1 48  ARCHIVES  d'élkctiucité  médicale. 

désigne  par  le  nom  de  tétanisation  saccadée,  et  le  trembleur  intercalé 
dans  le  circuit  secondaire  prend  le  nom  de  saccadeur. 

Tant  que  la  tétanisation  saccadée  vient  prendre  la  place  de  la 
tétanisation  ordinaire,  la  contraction  initiale  donne  lieu  à  un  tétanos 
plus  ou  moins  prononcé.  Lorsque  l'excitation  est  subminimale,  Tin- 
tercalation  du  saccadeur  ^it  apparaître  des  contractions  d'^un  ryfhme 
irrégulier. 

J'ai  obtenu  les  mêmes  résultats  en  excitant  le  nerf  avec  les  courants 
produits  par  un  téléphone  fonctionnant  sous  l'action  de  tuyaux 
d'orgue. 

Le  muscle  curarisé  réagit  aussi  plus  énergiquement  si  les  courants 
fréquents  lui  arrivent  en  succession  saccadée. 

Je  dois  attirer  l'attention  sur  un  fait  que  j'ai  observé  au  cours  de 
ces  recherches  :  c'est  que  la  contraction  initiale  surgit  beaucoup  plus 
facilement  si  les  courants  induits  de  clôture  et  de  rupture  ont  une 
intensité  égale.  Par  exemple,  sur  la  grenouille,  avec  le  diapason 
de  250  V.  d.,  on  n'observe  guère  la  contraction  initiale  si  les  chocs 
induits  ne  sont  pas  égalisés  ;  mais,  s'ils  le  sont,  on  obtient  bien  la 
contraction  initiale  déjà  même  avec  le  diapason  de  100  v.  d. 

C'est  là  un  fait  bien  suggestif;  il  nous  ouvre  des  perspectives  inté- 
ressantes si  nous  voulons  raisonner  sur  la  manière  d'être,  sur  le  sort 
des  courants  qui  excitent  l'appareil  physiologique.  —  (C.  R,  de  VAcad, 
des  Sciences,  séance  du  23  déc.  1907.) 


ÉLECTROTIÏÉRAPÏE 

G.  RAVAUD.  —  La  névralgie  faciale  syphilitique. 

La  névralgie  faciale  d'origine  syphilitique  n'est  pas  fréquente,  et 
cependant  il  semble  bien  que  cette  rareté  ne  soit  qu'apparente,  car 
les  recherches  récentes  montrent  que  beaucoup  de  ces  névralgies, 
dont  on  ne  peut  saisir  la  cause,  sont  en  réalité  d'origine  syphilitique. 
L'auteur  vient  de  traiter  ce  sujet  dans  un  travail  récent  où  il  expose 
les  données  principales  de  la  question. 

La  névralgie  faciale  syphilitique  peut  s'observer  dans  trois  con- 
ditions dilTérentes  :  à  la  période  secondaire,  à  la  période  tertiaire  ou 
accompagnant  le  tabès. 

Quelques  semaines  après  le  chancre,  alors  que  débute  la  roséole, 
on  a  coutume  de  voir  apparaître,  avec  une  série  d'autres  phénomènes 
généraux,  une  céphalée  plus  ou  moins  violente;  souvent  cette  céphalée 
prend  nettement  les  caractères  de  la  névralgie  faciale;  mais,  dans 
quelques  cas,  une  analyse  assez  minutieuse  des  points  douloureux 
est  nécessaire  pour  que  la  céphalée  soit  étiquetée  névralgie.  Evidente 
ou  larvée,  elle  apparaît  dans  environ  8  %  des  cas  d'après  le$  auteurs. 

A  la  période  tertiaire,  les  névralgies  sont  plus  fréquentes,  mais  aussi 


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KEVUË    DE    LA    PRESSK.  I^Q 

plus  caractérisées  et  plus  graves.  Quel  que  soit  le  point  sur  lequel 
porte  la  néoformation  gommeuse,  on  observe  des  phénomènes  dou- 
loureux d'une  intensité  considérable,  mais  il  li'est  pas  nécessaire 
de  supposer  que  dans  tous  les  cas  on  doive  observer  une  lésion  inté- 
ressant le  tronc  lui-même.  Beaucoup  de  névralgies,  en  effet,  semblent 
entretenues,  sinon  provoquées  par  des  Iés|ons  tertiaires  chroniques 
siégeant  sur  un  point  quelconque  du  territoire  du  nerf  trijumeau. 
On  peut  citer,  entre  autres,  les  affections  syphilitiques  de  Toeil  (kéra- 
tites, iridochoroîdites,  périostites,  etc.). 

Le  tabès,  enfin,  peut  s'accompagner  de  douleurs  névralgiques,  si 
bien  que  les  syphilitiques,  même  arrivés  au  stade  de  para-syphilis,  ne 
sont  pas  indemnes  de  névralgies  faciales.  Il  ne  s'agit  pas  alors  seule- 
ment des  douleurs  fulgurantes  dont  parle  Pierre  dans  sa  thèse,  et 
qui  n'auraient  d'autre  particularité  que  d'occuper  la  sphère  d'inner- 
vation du  trijumeau,  mais  très  nettement  de  névralgie  faciale  per- 
sistante. 

La  grosse  question  dans  le  diagnostic  de  ces  névralgies  est  de  recon- 
naître leur  rapport  avec  la  syphilis,  et  c'est  là  un  point  auquel  on 
ne  pense  pas  toujours.  Mais,  alors  même  qu'on  pense  à  la  rechercher, 
le  diagnostic  présente  souvent  de  grandes  difficultés. 

Ces  difficultés  sont  moins  grandes  pour  la  névralgie  faciale  de  la 
période  secondaire,  qui  ne  revêt  pas  toujours  absolument  la  forme 
de  la  névralgie  faciale  de  la  période  vraie,  s'accompagne  de  céphalée 
persistante  et  présente  une  exaspération  vespérale  assez  caractéris- 
tique. L'existence  d'accidents  secondaires  constitue  aussi  un  précieux 
témoignage,  mais  il  est  bon  de  ne  pas  oublier  que,  dans  bien  des  cas, 
la  névralgie  est  la  seule  manifestation  de  la  diathèse. 

Enfin,  d'une  part,  l'absence  d'autres  conditions  étiologiques, 
l'insuffisance  des  traitements  habituels;  d'autre  part,  l'action  tout 
particulièrement  efficace  du  traitement  mercuriel,  ont  une  signifi- 
cation telle  que,  dans  bien  des  cas,  elles  ont  seules  servi  à  trancher 
le  différend;  car  il  ne  faut  pas  oublier  que  le  traitement  ne  saurait 
échouer  dans  aucune  névralgie  secondaire. 

n  en  va  autrement  de  la  névralgie  syphilitique  tertiaire.  On  ne 
saurait  trop  insister  sur  ce  fait  que  cette  névralgie  est  souvent  l'ex- 
pression mono-symptomatique  du  tertiarisme.  D'autre  part,  elle  ne 
présente  rien  qui  la  distingue  de  la  névralgie  faciale  commune.  On 
disait  autrefois  couramment  que  la  syphilis  ne  pouvait  produire  seule 
le  véritable  tic  douloureux  de  la  face.  Mais  l'observation  démontre 
qu'à  cet  égard  il  n'y  a  pas  de  différence. 

Et,  ici,  le  traitement  ne  pourra  pas  être  considéré  comme  une  pierre 
de  touche,  car  s'il  réussit  assez  souvent,  il  peut  arriver  que  les  lésions 
nerveuses  soient  définitives  et  que  le  traitement  par  conséquent 
n'agisse  pas. 

Quant  à  la  névralgie  de  [la  troisième  catégorie,  elle  aura  son  dia- 
gnostic fait  en  même  temps  que  celui  du  tabès.  Elle  accompagne  sou- 
vent le  tabès  au  début  et  nécessite  par  conséquent  la  recherche 
minutieuse  de  tous  les  symptômes. 


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l5o  ARCHIVES    D*ÉLECTIUCITÉ    MEDICALE. 

Le^.traitement  de  la  névralgie  faciale  syphilitique  consiste  avant 
tout  dans  l'emploi  du  mercure.  Pour  les  névralgies  de  la  période  secon- 
daire, le  traitement  ordinaire  peut  suffire.  Mais  souvent  on  devra 
employer  un  traitement  intensif,  sous  forme  d'injections  solubles 
et  insolubles,  traitement  qui  est  de  règle  dans  les  névralgies  de  la 
période  tertiaire.  On  arrive  souvent  ainsi  à  des  guérisons  rapides 
et  inespérées  là  où  tous  les  traitements  avaient  échoué  antérieurement. 
—  {Journ,  de  méd.  et  de  chir,,  25  nov.  1907.) 


Applications  indirectes  de  l*Êlectricit6 


HAYONS   X 

G.  LE  YEN  et  G.  BARRET.  —  Radioscopie  gastrique. 

M.  Ch.  Perler  dépose  sur  le  bureau  de  l'Académie  une  série  de 
brochures,  extraites  des  Bulletins  de  la  Société  de  Biologie,  des  Archives 
des  maladies  de  V appareil  digestif  et  de  la  Presse  médicale^  résumant 
leurs  travaux  sur  la  radioscopie  gastrique. 

En  voici  l'énumération  : 

10  Radioscopie  gastrique  appliquée  à  l'étude  du  séjour  des  liquides 
dans  l'estomac; 

2°  Mensuration  et  diagnostic  de  la  ptôse; 

3^  Technique  spéciale  et  applications; 

40  Ulcère  de  l'estomac;  pansement  au  bismuth.  Critique  radio- 
scopique; 

50  Forme,  limite  inférieure  et  mode  de  remplissage  de  l'estomac; 

6®  L'estomac  du  nourrisson; 

70  Application  à  l'anatomie,  la  physiologie  et  la  pathologie; 

S^  Définition  de  la  dilatation  de  l'estomac; 

9^  Réglementation  des  tétées  basée  sur  la  radioscopie  gastrique 
(note  présentée  au  IP  Congrès  international  des  Gouttes  de  lait,  à 
Bruxelles)  ; 

IQo  L'estomac  des  aérophages. 

Le  tout,  paru  de  décembre  1902  à  octobre  1907,  et  représentant 
cinq  années  de  recherches  assidues. 

Je  n'essaierai  pas  de  vous  donner  un  compte  rendu,  même  som- 
maire, de  chacune  de  ces  très  intéressantes  brochures;  mais  je  puis 
affirmer  que  de  leur  lecture  ressort  nettement  l'impression  d'un 
service  rendu  à  la  science  et  à  l'art  médical. 

A  la  lumière  de  la  radioscopie,  nos  confrères  ont  pu  redresser  ccr- 


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tlBVUB    DE    LA    PRRS6E.  l5l 

taines  erreurs  d'observation,  et  même  d'expérimentation,  inévitables 
sans  cet  adjuvant,  si  puissant  quand  il  est  manié  par  des  médecins 
qualifiés.  Son  habile  emploi  jette  un  jour  tout  nouveau  sur  quelques 
points  douteux  de  Tanatomie  et  de  la  physiologie  normales  ou  patho- 
logiques de  l'estomac. 

La  méthode  orthodiagraphique  appliquée  par  ces  messieurs  à  leurs 
mensurations  donne  des  résultats  rigoureusement  exacts. 

C'est  ainsi  qu'ils  ont  confirmé,  sans  conteste  possible,  la  verticalité 
de  l'estomac,  tout  entier  contenu  dans  l'hypocondre  gauche.  Ils  ont 
montré  qu'on  devait  apprécier  la  grandeur  de  l'estomac  d'après  les 
rapports  de  sa  limite  inférieure,  non  pas  avec  l'ombilic,  dont  le  siège 
est  essentiellement  variable,  mais  avec  H  voûte  diaphragma  tique. 

I /évaluation  de  la  durée  du  séjour  des  liquides  dans  l'estomac 
estimée  d'après  le  moment  où  ils  apparaissent  à  l'orifice  d'une  fistule 
accidentelle  ou  -aitificielle  de  l'intestin^donne  des  résultats  variables 
avec  la  distance  de  la  fistule  au  pylore.  La  méthode  radioscopique  est 
à  Fabri  de  ces  causes  d'erreur;  elle  démontre  que  les  liquides  ne  passent 
dans  l'intestin  qu'après  un  certain  séjour  variable  suivant  leur  nature. 
C'est  ainsi  que  ces  messieurs  ont  pu  préciser  la  durée  du  séjour  du 
lait  dans  l'estomac,  et  son  mode  d'évacuation,  sur  un  grand  nombre 
de  nourrissons  de  deux  à  seize  mois.  L'évacuation  a  toujours  paru 
progressive,  et  sa  durée  variait  de  une  heure  quarante-cinq  minutes 
à  deux  heures.  Os  n'ont  pas  constaté  de  différences  dans  la  durée  de 
séjour  du  lait  maternel  et  du  lait  de  vache  coupé  d'eau.  La  conclusion 
pratique  est  qu'il  faut  plus  de  deux  heures  entre  deux  tétées.  A  cet 
égard,  ils  établissent  quelques  règles  judicieuses  et  fondées  sur  des 
faits  indiscutables  visibles  à  tous  les  yeux. 

Quant  à  la  forme,  au  volume,  à  la  position  de  l'estomac,  aucun 
autre  mode  d'examen  ne  donne  des  notions  aussi  précises.  Le  mode 
suivi  par  nos  deux  confrères  vaut  une  autopsie  sur  le  vif,  et  combien 
plus  instructive  sur  ces  points  spéciaux  que  la  plus  savante  nécropsie  I 
On  voit  l'estomac  normal,  dont  la  cavité  est  virtuelle  à  l'état  de 
vacuité,  se  mouler  sur  son  contenu,  ne  fût-ce  que  30  à  50  centimètres 
cubes  de  liquide,  tandis  que  l'estomac  dilaté  s'emplit  à  la  manière 
des  vases  à  parois  inertes. 

Je  ne  puis  terminer  sans  appeler  l'attention  sur  la  technique  de 
MM.  Leven  et  Barret,  car  elle  leur  est  bien  personnelle  et  diffère  de 
celles  de  Rieder  et  de  Holtzknecht  à  l'étranger. 

Ils  emploient  le  sous-nitrate  de  bismuth  sous  deux  formes  :  la  pre- 
mière, en  l'incorporant  à  la  poudre  de  lycopode.  Le  bismuth  lycopodé 
flotte  et  s'étale  à  la  surface  des  liquides  :  il  rend  donc  très  apparente 
sur  l'écran  la  ligne  de  niveau,  et  la  suit  dans  tous  ses  déplacements, 
permettant  de  déceler  les  plus  faibles  quantités  de  liquide  de  stase, 
et  par  suite  d'éviter  souvent  le  cathétérisme,  toujours  désagréable  et 
parfois  dangereux. 

La  deuxième  forme  d'emploi  du  bismuth  est  sa  suspension  dans 
une  solution  de  gomme  à  20  0/0,  ce  qui  le  soustrait  à  l'action  de  la 
pesanteur  et  l'empêche  de  se  rassembler  en  bloc  ou  en  grumeaux  à  la 


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l52  ARCHIVES    D'él.ECTiUCITé    MÉDICALE. 

partie  déclive.  On  obtient  ainsi  l'image  totale  de  l'estomac,  dont  on 
détermine  aisément  la  situation,  les  dimensions,  la  motricité,  le  mode 
de  remplissage  et  d'évacuation 

La  suspension  dans  une  solution  de  gomme  vput  infiniment  mieux 
que  l'incorporation  à  des  soupes  ou  bouillies  épaisses,  la  manière  de 
certains  praticiens  qui  ingurgitent  à  leurs  patients  des  quantités 
surabondantes  d'aliments  et  de  bismuth  mêlés  que  ne  supporte  pas 
toujours  un  estomac  déjà  malade. 

Pour  toutes  recherches  sur  le  fonctionnement  d'un  estomac  normal 
ou  malade,  le  recours  à  la  radioscopie  s'impose  systématiquement. 

Avec  elle,  on  voit  vivre  et  fonctionner  l'estomac,  qu'une  épreuve 
radiographique  nous  montre  toujours  immobile  et  fixé  dans  une 
attitude  transitoire. 

C'est  cette  règle  que  s'imposent  dans  leur  pratique  MM.  G.  Leven 
et  G.  Barret.  —  (Bull,  de  VAcad.  de  méd.,  séance  du  17  déc.  1907.) 


Empoisonnement  mortel  de  deux  enfants  ayant  ingéré  du 
bismuth  aux  fins  de  l'examen  radiologique.  * 

Récemment,  à  la  clinique  médicale  de  l'Université  de  Marbourg, 
deux  décès  se  sont  produits  chez  des  petits  enfants  auxquels  on  avait 
fait  avaler  du  sous-nitrate  de  bismuth,  à  dose  massive,  pour  faciliter 
un  examen  radiologique.  L'intoxication  évolua  sous  le  tableau 
clinique  de  la  méthémoglobinémie. 

Le  sang  et  les  viscères  des  petits  décédés  furent  soumis  à  des  recher- 
ches chimiques  minutieuses,  qui  montrèrent  que  l'empoisonnement 
était  dû  à  l'absorption  d'acide  nitreux,  dont  le  dégagement  fut  pro- 
voqué par  des  actions  bactériennes  au  niveau  de  l'intestin.  Le  sous- 
nitrate  de  bismuth  ne  serait  donc  pas  une  substance  absolument 
inoflensive. 

Hefter,  dans  le  laboratoire  duquel  furent  conduites  les  recherches 
chimiques  relatives  à  ces  deux  cas  d'intoxication,  conseille  de  subs- 
tituer au  sous-nitrate  bismuthique,  dans  la  pratique  médicale,  l'hy- 
droxyde  de  bismuth,  qui  ne  donnerait  jamais  lieu  au  dégagement 
de  nitrites  dans  l'intestin.  —  (Bull,  méd.,  18  janv.  1908.) 


DESTOT  (de  Lyon).  —  Orthodiascopie  de  l'estomac. 

L'auteur  présente  une  série  de  tracés  qui  démontrent  les  immenses 
services  que  peiivent  rendre  les  rayons  X  dans  le  diagnostic  des 
maladies  de  l'cstoinac  et  de  l'intestin. 

Dès  1898,  il  a  du  reste  poursuivi  des  recherches  dans  cette  voie  par 
deux  méthodes  :  celle  du  bismuthage  de  l'estomac  qui  le  montre  en 
noir  et  celle  de  l'insufflation  qui  le  montre  en  blanc  sur  l'écran. 


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RBVUE    DE   LA    PRESSE.  l53 

L'auteur  n'emploie  la  radiographie  qu'en  dernier  ressort  car,  à  !« 
radiographie  on  peut  reprocher  : 

1®  Les  déformations  inhérentes  à  la  conicité  de»  rayons; 

2<*  Les  déformations  provenant  des  mouvements  propres  des  orga- 
nes gastro-intestinaux,  des  mouvements  respiratoires,  du  déplace 
ment  et  de  l'aplatissement  des  organes  par  la  position  ventrale. 

Il  préfère  l'insufflation  suivie  de  bismuthage  avec  orthodiascopie 
dans  les  deux  cas. 

L'examen  systématique  de  l'estomac  permet  de  renseigner  de  façon 
très  précise  sur  sa  forme,  son  siège,  ses  déformations,  sa  tonicité  et  sa 
contractilité.  Il  permet  (T assurer  de  bonne  heure  le  diagnostic  d'ulcère 
et  de  cancer,  favorisant  ainsi  une  intervention  pr^coce^  la  seule  qui 
donne  des  résultats  vraiment  satisfaisants.  i  Percuter,  ausculter, 
c'est  bien;  voir,  c'est  mieux. 

Les  rayons  X,  qui  montrent  la  physiologie  de  l'estomac  chez 
l'homme  vivant,  fournissent  le  meilleur  mode  d'observation.  —  (Lyon 
méd.,  19  janv.  1908,  p.  143.)  Th.  Nogier. 


ARCELIN  (de  Lyon).  —  Calculs  du  rein  et  radiographie. 

L'auteur  expose  devant  la  Société  nationale  de  Médecine  de  Lyon 
la  technique  qu'il  a  adoptée  pour  la  radiographie  du  rein. 

L'appareil  générateur  de  courant  à  haut  potentiel  est  la  machine 
statique,  ainsi  qu'il  l'avait  fait  connaître  dans  une  précédente  com- 
munication. Les  poses  varient  de  25  à  30  minutes  (environ  1  minute 
par  centimètre  de  tissus  à  traverser). 

L'auteur  traite  surtout  des  côtés  cliniques  de  la  question  et  passe 
en  revue  le«  conditions  déjà  signalées  par  Albers-Schônbçrg  et  Béclère  : 
malade  purgé  la  veille,  étendu  sur  la  table  radio  graphique  les  jambes 
repliées,  de  façon  à  faire  disparaître  l'ensellure  lombaire.  A.  Schôn- 
berg  plaçait  les  jambes  du  patient  sur  un  chevalet  en  X,  M.  Arcclin 
conseille  de  les  replier  û  angle  droit  par  rapport  au  bassin. 

L'immobUisation  et  la  compression  de  la  paroi  abdominale  sont 
assurées  par  le  classique  ballon  de  caoutchouc  serré  de  haut  en  bas 
par  un  tambour  cirealaire  tendu  d'une  toile  solide  (une  innovation). 

Le  diaphrajmie  cylindrique  est  placé  au-dessus  du  tambour  et  l'on 
fait  varier  son  inclinaison  à  volonté,  de  façon  à  rendre  plus  ou  moins 
oblique  le  faisceau  de  rayons  X.  Le  diaphragme  est  indépendant  du 
système  compresseur. 

Avec  cette  technique,  à  laquelle  on  peut  reprocher  surtout  son 
temps  de  pose  exagéré  (')t  Fauteur  indique  que  la  radiographie  peut 
renseigner  sur  : 

1»  Le  nombre  des  calculs; 

2o  Leur  situation; 

3<>  Leur  volume,  leur  forme,  leur  poids  approximatif. 

(0  Albbrs-Schônbbro  obtient  de  magnifiques  clichés  du  rein  en  trois 
minutes. 

ABCU.    D*CUiCT|i-    UKD.    —    I908.  13 


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l54  ARCHIVES    d'iSLECTRIGITÉ    MEDICALE. 

M.  Arcelin  nous  permettra  d'émettre  des  doutes  sur  l'évaluation 
du  volume  et  du  poids,  même  approximatif. 

L'auteur  préconise  l'examen  complet  et  bUatéral  de  l'appareO  rénal 
chez  tout  malade  suspect  de  calculose.  En  cas  de  résultat  négatif 
donné  par  la  radiographie  il  ne  faudra  pas  conclure  à  l'absence  de 
tout  calcul.  Les  calculs  d'acide  urique,  très  transparents,  ne  sont 
peut-être  pas  visibles.  M.  Arcelin  déclare  n'avoir  sur  ce  point  aucune 
expérience  personnelle.  —  (Lyon  méd.,  5  janv.  1908,  p.  25.) 

Th.  NooiER. 


RA.F1N.  —  Néphrectomie  pour  énorme  calcul  du  rein  droit. 

L'auteur,  chirurgien  de  l'hôpital  Saint- Joseph,  k  Lyon,  présente 
les  pit^ces  provenant  d'une  néphrectomie  pour  lithiase  rénale. 

Le  malade,  âgé  de  cinquante- neuf  ans,  souffrait  depuis  1888.  Un 
calcul  du  rein  droit  fut  diagnostiqué  dès  1896. 

L'ancienneté  de  la  maladie  explique  la  grosseur  du  calcul  qui  pesait 
47  grammes  et  présentait  de  nombreuses  ramifications. 

La  radiographie,  faite  par  le  D'  Arcelin,  ne  laissait  aucun  doute 
sur  l'existence  du  calcul.  L'image  n'était  point  nette  cependant,  ce 
qui  tiendrait,  au  dire  du  radiographe,  à  l'abondance  du  tissu  graisseux. 

L'article  est  accompagné  de  deux  reproductions,  de  la  radiographie 
et  de  la  photographie  du  calcul.  —  {Lyon  méd.,  12  janv.  1908,  p.  76.) 

Th.    NOGIER. 


BARJON  (de  Lyon).  —  Radiographie  de  l'estomac. 

L'examen  radiographîque  de  l'estomac  a  été  jusqu'ici  peu  appliqué 
en  France.  L'auteur,  continuant  les  recherches  déjà  exposées  au 
Congrès  de  Reims  (1907),  est  arrivé  à  d'intéressants  résultats,  ainsi 
qu'on  en  peut  juger  par  les  beaux  clichés  présentés  à  la  Société  médi- 
cale des  hôpitaux  de  Lyon. 

La  technique  est  la  suivante  :  le  malade  à  jeun  depuis  la  veille  ingère 
immédiatement  avant  la  radiographie,  une  bouillie  de  semoule  à 
laquelle  on  incorpore  de  10  à  30  grammes  de  bismuth.  Après^l'inges- 
tion,  on  fait  un  peu  de  massage  de  l'estomac  pour  répartir  également 
la  bouillie,  puis  on  procède  à  la  radiographie  en  position  ventrale. 

n  faut  regretter  qu'au  point  de  vue  technique  l'auteur  ne  donne 
aucune  mesure  électrique  ni  radiologique  :  d'autres  praticiens  se  pla- 
çant dans  les  mêmes  conditions  pourraient  alors  essayer  de  reproduire 
ses  magnifiques  clichés. 

Suivent  six  cas  parfaitement  étudiés  : 

lo  Estomac  normal  (situé  tout  entier  du  côté  gauche  de  la  colonne 
vertébrale  avec  pylore  au  point  le  plus  déclive). 

2o  Cancer  de  l'estomac  vérifié  par  la  laparotomie  (grand  estomac 


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REVUE   DE   LA   PRESSE.  l55 

déformé,  abaissé,  tendant  à  devenir  tran^ersal»  mais  pas  de  tumeur 
visible). 

^^  Cancer  du  pancréas  avec  syndrome  pylorigucr(eslomae  vertical, 
mais  très  abaissé,  pylore  à  son  niveau  normal,  entre  la  deuxtècae  et 
troisième  lombaire). 

40  Pba.ses  viscérales  multiples  (estomac  abaissé,  mais  ayant  con- 
servé sa  direction  et  ses  dimensions  normales). 

50  Scoliose  avec  dilatation  de  Testomac  (estomac  en  forme  d'énorme 
cornemuse  avec  un  pylore  en  position  sensiblement  normal,  donc 
évacuation  très  difficile). 

6<>  Troubles  dyspeptiques  chez  une  hystérique  (estomac  très  dilaté 
donnant  l'impression  d'un  estomac  biloculaire,  parce  que  la  radio- 
graphie a  été  faite  en  position  doi*sale. 

L'auteur  fait  remarquer,  en  terminant,  qqe  le  cancer  de  l'estomac 
est  le  plus  souvent  invisible.  Les  reproductions  t3rpographiques  des 
six  clichés  sont  jointes  à  cette  communication.  (Lyon  méd.,  12  janv. 
1908,  p.  61.)  Th.  NooiER. 


BADIOTHâBAPm 

E.  MAX.TZOFF.  —  Résultats  éloignés  des  opérations  pour  cancer 
du  sein. 

Les  résultats  éloignés  des  opérations  pour  cancer  sont  toujours 
intéressants  à  connaître  surtout  lorsque  tous  les  malades  ont  été 
opérés  par  le  même  chirurgien.  L'auteur  nous  donne  dans  sa  thèse 
les  observations  et  les  résultats  éloignés  de  138  cas  de  cancer  du  sein 
opérés  par  le  D'  Roux,  de  Lausanne,  de  1887  à  1907.  Ce  chirurgien 
opère  largement,  sacrifiant  le  plus  de  téguments  possibles,  enlevant 
en  partie  le  grand  pectoral,  sectionnant  le  petit  et  disséquant  minu- 
tieusement le  contenu  cellulo-adipeux  et  ganglionnaire  de  l'aisselle. 
Voici  les  résultats  éloignés  des  138  cas  : 

Une  malade  vit  encore  en  parfaite  santé  opérée  depuis  dix-sept 
ans.  Une  malade  vit  encore  depuis  quatorze  ans  sans  récidive.  Une 
malade  a  succombé  d'une  maladie  inconnue  sans  récidive  locale  au 
bout  de  seize  ans.  Deux  malades  ont  survécu  douze  ans  :  l'une  est 
morte  avec  des  métastases  sans  récidive  locale,  l'autre  est  morte 
d'une  maladie  intercurrente  avec  une  récidive  locale.  Une  malade 
a  survécu  onze  ans  et  est  morte  d'une  maladie  inconnue  sans  récidive. 
Deux  malades  restées  guéries  dix  ans  ont  succombé:  l'une  à  une 
maladie  intercurrente,  l'autre  à  des  métastases  sans  récidive  locale. 
Onze  malades  ont  survécu  de  six  à  neuf  ans;  sept  n'ont  pas  eu  de 
récidive:  une  est  morte  de  récidive  et  trois  avec  des  métastases. 
Vingt-deux  malades  ont  survécu  de  trois  à  six  ans  :  quatorze  n'ont 
pas  présenté  4e  récidive  et  vivent  encore;  quatre  ont  succombé  avec 


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l86  ARCHIVES    D*ÉliCt:TRIGITÉ   MÉDIGALK. 

dés  niètâstasès,  deux  aveer  des  récidives  locales,  une  de  maladie  inter- 
currente, une  de  cause  inconnue.  Onze  malades  sont  opérées  déjà 
de|:hHs  plus  de  trois  ans  sims  récidive.  Enfin,  quatre-vingt-cinq 
malades  ont  survécu  moins  de  trois  ans. 

En  bloc,  il  y  a  52  cas  de  sur\ie  de  plus  de  trois  ans;  c'est  un  bon 
résultat,  comparable  à  ceux  fournis  par  Watsoncheyne  et  Halsted. 
Quelques  faits  heureux  de  survie  de  dix-sept  è  «piatorze  ans  sans 
trace  de  récidive  semblent  bien  indiquer  la  possibilité  de  la  cure  opé- 
ratoire radicale  du  cancer  du  sein  :  malheureusement  il  faut  toujours 
compter  avec  les  -  récidives  tardives  »  et  surtout  avec  les  cas  curieux 
de  mort  par  métastases  sans  récidive  locale  au  bout  de  temps  souvent 
fort  longs  (neuf  ou  dix  ans).  Ce  sont  ces  faits  qui  semblent  donner 
raison  à  ceux  qui  considèrent  la  «  guérison  radicale  »  du  cancer 
impossible. 

En  tout  cas,  de  l'ensemble  de  cette  statistique  se  dégage  l'impres- 
sion générale  que  l'ablation  large  et  suffisamment  précoce  du  cancer 
du  sein  peut  sinon  guérir  radicalement  les  malades,  au  moins  leur 
donner  des  survies  fort  prolongées  sans  récidives  (de  quatre  à  huit 
ans  en  moyenne).  Ce  sont  des  notions  qu'il  faut  répandre,  car  trop 
de  médecins  doutent  encore  de  l'efïicacité  du  traitement  chirurgicâf 
du  cancer  du  sein.  —  (Progrès  méd,,  18  janv.  1908.) 


E.  BIRCHER.  ^  Radiothérapie  de  la  tuberculose  rénale. 

L'auteur  fait  connaître  les  heureux  effets  de  la  radiothérapie  dans 
la  tuberculose  rénale,  chez  deux  malades  dont  Tune  était  incapable 
de  supporter  une  opération  à  cause  de  la  bilatéralité  des  lé^ns  et 
dont  l'autre  se  refusait  absolument  à  toute  intervention  :  c'est  dire 
que  l'application  des  rayons  X  n'a  été  faite  que  dans  des  cas  où  la 
thérapeutique   devait   rester  purement   médicale. 

L'une  de  ces  patientes,  ancienne  pottique,  présentait  des  lésions 
rénales,  dont  le  début  apparent  remontait  à  six  mois,  avec  cystite, 
pyurie,  bactériurie  et  albuminurie.  Elle  fut  soumise  pendant  un  mois 
au  traitement  qui  consista  en  une  exposition  de  la  région  rénale 
pendant  quinze  minutes  chaque  jour;  l'ampoule,  de  dureté  moyenne, 
était  placée  à  une  distance  de  20  à  25  centimètres  et  l'on  se  borna, 
comme  autres  moyens,  à  des  lavages  boriques  de  la  vessie;  puis, 
après  une  interruption  d'une  quinzaine  de  jours,  on  reprit  les  radia- 
tions quotidiennes  pendant  encore  un  mois.  Sous  l'influence  des  rayons 
de  Rôntgen,  les  symptômes  morbides  s'amendèrent  peu  à  peu  et 
au  bout  de  deux  mois  de  traitement  l'urine  était  devenue  claire  et 
ne  contenait  plus  que  des  traces  d'albumine,  la  bactériurie,  la  poUa- 
kiurie  et  les  douleurs  avaient  complètement  cessé.  Cette  femme 
n'était  pas  guérie,  mais  elle  se  trouvait  en  si  bon  état  qu'elle  s'en 
retourna  chez  elle  où  elle  resta  dans  cette  situation  favorable  pendant 
plus  de  deux  ans.  Les  douleurs  étant  revenues  à  ce  moment,  elle  fut 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  iB'J 

de  nouveau  soumise  à  la  radiothérapie  pendant  un  mois  et  d^nf  et 
quitta  finalement  l'hôpital  tout  à  fait  améliorée  et  n'ayant  plus  trace 
d*albumine  dans  les  urines. 

Dans  l'autre  cas,  les  lésions  étaient  localisées  au  rein  fauche  et, 
comme  nous  l'avons  dit,  le  traitement  par  les  rayons  X  ne  fut  institué 
que  sur  le  refus  formel  de  toute  opération:  il  fut'^pliqué  4ans  les 
mêmes  conditions  pendant  trente-huit  jours  :  la  température,  qui 
était  de  39^  au  début,  revint  à  la  normale,  la  pyurie  et  la  bactériurie 
disparurent,  et  les  urines  qui  contenaient  auparavant  3  grammes 
d'albumine  par  litre  n'en  renfermaient  plus  que  des  traces  infinité- 
simales à  la  fin  ^i  traitement.  La  malade  avait  ga$;né  cfuatre  kilos 
et  sortit  de  l'hôpital  fortement  amtffiorée.  11  y  a  de  cela  trois  ans 
et  son  état  général  et  local  reste  très  satisfaisant.  —  (Semaine  méd.y 
25  déc.  1907.) 


RADIUBITHâBAPIE 

De  BEURMANN.  —  Traitement  du  mycosis  longolde  par  le  radium 
et  par  les  rayons  X. 

A  propos  d'un  malade  présenté  par  M.  Hallopeau,  l'auteur  rapporte 
avoir  traité  et  guéri  par  des  applications  de  radium  des  tumeurs  de 
mycosis  fongolde  étendues  et  volumineuses.  Il  préconise  ce  mode  de 
traitement. 

M.  Danlos  remarque  que  l'on  obtient  d'excellents  résultats  par  la 
radiothérapie,  mais  il  dit  qu'il  n'a  pas  eu  de  guérisons  définitives  et 
totales  pour  des  raisons  qui  ne  sont  pas  imputables  à  la  radiothérapie. 

M.  Lenglet  a  traité  dans  le  service  de  M.  Brocq  plusieurs  cas  de 
mycosis  fongoïde  par  la  radiothérapie.  Dans  tous  les  cas,  il  a  obtenu 
d'excellents  résultats.  Dans  un  cas,  en  particulier,  où  l'érythrodermie 
était  presque  généralisée,  il  fallut  plus  de  1,500  séances  pour  obtenir 
la  guérison.  Un  seul  point  a  résisté  sur  les  paupières,  parce  que  la 
localisation  du  mal  fait  particulièrement  redouter  l'intensité  des 
applications.  En  ce  moment  même,  il  traite  un  malade  dont  deux 
tumeurs  volumineuses  ont  disparu  en  quelques  séances  et  dont  toutes 
les  plaques  mycosiques  régressent.  Il  croit  donc  qu'il  faut  utiliser 
l'un  ou  l'autre  traitement,  radiumthérapie  ou  radiothérapie,  chaque 
fois  qu'il  est  possible.  —  (Soc.  française  de  Dermatologie  et  de  Syphi- 
ligraphie,  séance  du  7  nov.  1907,  anal,  in  Presse  méd.,  13  nov.  1907.) 


MORTON.  —  Le  radium  employé  comme  traitement  du  cancer 
et  du  lupus. 

n  a  paru  à  l'auteur  que  le  radium  est  supérieur  aux  rayons  X  quand 
on  emploie  un  sel  de  radium  pur.  Les  raisons  de  ce  fait  sont  que  le 
ladium  mis  dans  un  tube  peut  être  placé  très  près  de  la  masse  eau- 


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r58  ARCHIVB8   D*éLBCTRlCITé   MÈDICALE. 

céreuse  et  que  le  dosage  est  beaucoup  plus  exact,  si  Ton  se  sert  d'un 
bromure  dont  la  radioactivité  a  été  soigneusement  titrée.  Cette 
radioactivité  est  invariable  et  la  mesure  du  traitement  peut  être 
eiqprimée  en  unité  de  temps. 

Pour  se  servir  des  tubes  de  radium»  l'auteur  recommande  d'en- 
fermer le  tube  d'aluminium  contenant  le  radium  dans  un  tube  très 
mince  de  gélatine.  Pour  les  affections  internes,  on  prendra  un  tube 
de  celluloïd. 

Le  radium  ne  peut  guérir  tous  les  dfts  de  cancer»  mais  il  exerce  une 
influence  destructive  sur  les  cellules  cancéreuses  et  sur  les  éléments 
du  lupus  vulgaire.  Le  grand  progrès  obtehu  avec  le  radium  consiste 
dans  son  action  rapide  et  agressive,  qui  a  permis,  par  exemple,  de 
guérir  en  quatre  séances  de  neuf  heures  consécutives  (durée  du  trai- 
tement :  sept  semaines)  im  lupus  vulgaire  qui  datait  de  vingt  et  un 
ans.  —  (Reu.  de  thérapeuL  méd,-chir,^  l«r  déc  1907.) 


LUMIÈRE 

S^  DOMENIGL  —  Psoriasis  guéri  complètement  par  Paetâon 
directe  des  rayons  solaires. 

Le  fait  publié  par  l'auteur  se  rapporte  à  un  jeune  honmie  de  vingt 
et  un  ans,  atteint  depuis  dix-huit  mois  environ  d'un  psoriasis  géné- 
ralisé à  la  presque  totalité  de  la  surface  du  corps.  Après  avoir  vaine- 
ment essayé  la  médication  arsenicale,  l'iodure  de  potassium,  les  bains 
sulfureux  et  des  pommades  variées,  le  malade,  qui  fut  même  réformé 
pour  cette  dermatose  rebelle,  désespérait  de  trouver  jamais  la  guérison, 
lorsque  l'auteur  eut  l'idée  d'essayer  l'action  directe  des  rayons  solaires. 
Il  recommanda  au  patient  d'exposer  au  soleil,  pendant  vingt  minutes, 
toute  la  partie  antérieure  du  corps  complètement  nu  et,  ensuite,  d'en 
faire  autant  pour  la  partie  postérieure,  et  cela  à  l'heure  la  plus  chaude 
de  la  journée. 

Sous  l'influence  de  ce  traitement  rigoureusement  appliqué  durant 
un  mois  environ,  les  symptômes  subjectifs  s'atténuèrent  con.sidéra- 
blement.  en  même  temps  que  la  desquamation  devenait  plus  active 
et  que  l'on  ne  voyait  plus  apparaître  de  nouvelles  efllorescences. 
A  la  fin  de  la  saison  chaude,  il  ne  restait  plus  de  ce  psoriasis  généralisé 
que  quelques  macules  du  côté  extenseur  des  membres.  Pendant  tout 
l'hiver  suivant,  il  ne  se  produisit  plus  aucune  éruption.  Au  printemps, 
le  patient  recommença  le  même  traitement  et  le  continua  jusqu'à 
la  lin  du  mois  d*août  bien  que  les  quelques  taches  qui  étaient  restées 
eussent  disparu  dès  le  mois  de  mai.  Actuellement,  on  ne  constate 
plus  rien  de  particulier  du  côté  de  la  peau,  qui  a  repris  sa  coloration 
rosée  habituelle  et  son  élasticité  physiologique. 

La  guérison  date  d'un  an  et  tout  permet  de  la  croire  définitive, 
—  {Semaine  méd.,  11  déc,  1907.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


POZZI-ESCOT.  —  Théories  modernes  sur  la  matière  (VIII*  volume  des 
Actualités  chimiques  et  biologiques).  Paris,  1908;  i  volume  in- 18,  96  pages; 
prix:  I  fr.  5o.  Jules Rousset,  ikiiteur,  1,  rue  Casimir-Delavigne  et  la,  rue 
Monsieur-le-Prînce,  Paris. 

Depuis  une  dizaine  d'années,  les  idées  sur  la  constitution  et  les  propriétés 
de  la  matière  se  sont  considérablement  modifiées  dans  certains .  milieux 
scientifiques.  Pour  ceux-ci,  Tatome  de  Dalton  semble  avoir  perdu  son  carac- 
tère d*unité  pondérable,  et  Fauteur  ne  le  considère  plus  comme  représen- 
tant la  dernière  subdivision  de  la  matière.  Il  suppose  à  celle-ci  une  struc- 
ture intime  beaucoup  plus  compliquée  que  celle  admise  jusqu'à  présent  et 
on  assisterait,  sinon  à  la  destruction  de  la  matière  comme  il  le  dit,  du 
moins  à  sa  dispersion  consécutive,  à  sa  radio-activité.  En  etTet,  quand  un 
corps  se  volatilise,  les  parcelles  de  matière  qu'il  perd,  si  minimes  soient- 
elles,  ne  sont  pas  anéanties,  elles  changent  simplement  de  forme.  La  confu- 
sion de  la  matière  avec  la  forme  entraine  l'auteur  à  des  conclusions  fausses: 
d'un  trait  de  plume,  il  supprime  les  grandes  lois  de  la  théorie  des  ions  et 
et  des  électrons.  Et,  cependant,  que  sont-ils  ces  nouveaux  venus?  Ni  plus 
ni  moins  qu'une  manifestation  de  l'énergie  inhérente  a  la  matière  sous  des 
formes  inconnues  avant  la  découverte  de  l'électricité. 

Sans  insister  autrement  sur  ce  point,  et  abstraction  faite  de  ce  qu'il  peut 
contenir  de  hasardé  au  point  de  vue  doctrinal,  cet  ouvrage  est  d  une 
lecture  excessivement  intéressante.  Le  concept  de  la  matière,  l'étude  des 
ions  et  des  électrons,  des  phénomènes  de  la  radiatiqn  dans  l'éther,  de  la 
radio-activité  de  la  matière  et  de  la  désintégration  atomique  qui  en  résulte, 
de  la  nature  de  l'électricité  forment  autant  de  chapitres  documentés  et  fort 
instructifs. 

Emm.  POZZI-ESCOT.  —  La  radio-actiTité  de  la  matière  (IX*  volume  des 
Actualités  chimiques  et  biologiques).  Paris,  1908;  1  volume  in- 18,  108  pages; 
prix  :  I  fr.  5o.  Jules  Rodssbt,  éditeur,  1,  rue  Casimir-Delavigne  et  la,  rue 
Monsîeur-le-Prince,  Paris. 

La  découverte  du  radium  et  de  certains  autres  corps  radio-actifs  a  modifié 
considérablement  nos  connaiisances  sur  les  propriétés  de  la  matière  brute, 
(^oique  de  date  récente,  cette  nouvelle  branche  de  la  science,  qui  se 
rattache  à  la  fois  au  domaine  de  la  chimie  pure  la  plus  élevée  et  à  celui  de  la 


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l6o  ARCH1VB8    D'ÂLECTRlGITé    BlÉDIGALB. 

physique  moléculaire  la  plus  abstraite,  a  déjà  été  Tobjet  de  nombreuses 
recherches  et  de  publications  volumineuses. 

L'auieur  a  essayé  de  synthétiser  ces  nombreux  travaux  et  de  présenter 
quelques  vues  générales  sur  les  théories  qui  relient  entre  eux  les  phéno- 
mènes de  radio-activité  de  la  matière.  Après  un  aperçu  général  du  sujet,  il 
étudie  les  éléments:icadio-4Ctifs,  les  méthodes  de  recherches  et  de  mesure, 
les  radiations  elles-mêmes,  le  phénomène  de  Témanation,  la  radio-activité 
enduite,  révolution  des  corps  radio-actifs  et  l'énergie  mise  en  jeu  dans  les 
phénomènes  radio-actifs.  Ces  phénomènes  ne  sont  autre  chose  qu*unc 
manifestation  de  l'énergie  qui  aboutit  finalement  à  la  désintégi'alion  molé- 
culaire de  la  matière.  Cette  théorie  qui  s'écarte  un  peu  des  hypothès&s  plus 
ou  moins  fantastiques  qui  avaient  d'abord  été  mises  en  avant,  est  la  seule 
soutenable  et  la  seule  qui  permet  de  relier  entre  eux  les  faits  observés. 

En  somme,  petit  livre  très  substantiel  et  d'un  vif  intérêt. 


Ulmprimeur^Gérant  :  G.  Gounouilhod. 

Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-11. 


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i&  ANNÉE.  N*  2M  10  mars  1906. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


FoîiDATEUR  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Premier  Congrès  des  médecins  de  langue  française  s'oecupant 
de  physiothérapie.  —  Ce  Congrès,  organisé  sur  rinitiative  de  la  Société 
française  d'électrothérapie  et  de  radiologie  médicale  et  de  la  Société  de  kiné- 
sithérapie, a  surtout  pour  but  l'étude  comparée  des  divers  agents  physiques  : 
électricité,  massage,  mécanothérapie,  gymnastique,  lumière,  rayons  X,  etc. 

M.  le  Prof.  Landouzy,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine,  a  bien  voulu 
accepter  la  présidence  d'honneur. 

Le  Bureau  de  la  Commission  d'organisation  est  ainsi  composé  : 

Président  :  M.  Oddin  ; 

Vice-Présidents  :  MM.    Albert  Weil,     Kolindji,    Lagrange,    Stapfer, 

ZlllMER!>ï  ; 

Secrétaire  général:  M.  Laquerrière,  rue  de  la  Bienfaisance,  a,  Paris; 

Secrétaire  général  adjoint:  M.  Bloch. 

Trésorier:  M.  Delherm. 

Nous  donnerons  ultérieurement  la  liste  du  Comité  de  patronage  scien- 
tifique. 

Les  séances  auront  lieu  au  petit  amphithéâtre  de  la  Faculté  de  médecine 
durant  la  semaine  qui  suit  Pâques.  Pendant  cette  même  semaine  a  lieu 
également  Texposition  de  la  Société  physique,  l'assemblée  générale  annueUe 
du  Syndicat  des  médecins  électrologues  et  radiologues,  la  séance  de  la 
Société  d'électrothérapîe.  (La  Commission  s'entendra  d'ailleurs  avec  ces 
diverses  organisations  pour  qu'aucune  des  réunions  ne  coïncide.) 

MM.  Zimmern,  Delherm,  Lagrange,  Kouindji,  de  Munter,  Dagron, 
Laquerrière,  Duclaux,  Belot,  Haret  ont  bien  voulu  promettre  des  rapports, 
chacun  dans  leur  spécialité  respective,  sur  les  deux  questions  mises  à  l'ordre 
du  jour  :  I*  les  agents  physiques  dans  le  diagnostic  et  le  traitement  des 
traumatismes  articulaires  et  osseux  ;  2"  les  agents  physiques  dans  le  traite- 
ment des  névralgies  et  névrites. 

ARCH.    O'éLECTn.    UÉD.    —    I908.  l3 


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102  ARCHIVES    D'ÉLECTRÎCmî   Bît^DICALr. 

Deux  séances  seront  consacrées  à  la  discussion  de  ces  rapports  et  aux 
communications  sur  les  mêmes  sujets.  Une  troisième  séance  sera  réservée 
aux  communications  sur  des  sujets  divers;  mais  les  auteurs  sont  instam- 
ment priés  de  ne  pas  perdre  de  vue  le  but  du  Congrès  :  «  Étude  comparée  de 
divers  agents  physiques;  i  ils  devront  donc  autant  que  possible  éviter  les 
détails  de  technique  ou  d'instrumentation  susceptibles  d'intéresser  les  seuls 
spécialistes  d'une  branche  unique  de  la  physiothérapie. 

Le  prix  de  la  cotisation  est  fixé  à  lo  francs. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au  D'  Lvquerrièhe,  secrétaire 
général  de  la  Commission  d'organisation,  rue  de  la  Bienfaisance,  a,  Paris. 

Voilà  un  Congrès  bien  rapidement  organisé;  nous  lui  souhaitons  bon 
succès  et  nous  aiderons  à  ce  succès  de  notre  mieux. 

Voici,  d'autre  part,  les  rapports  qui  seront  présentés  : 

i°  Les  agents  physiques  dans  le  diagnostic  et  le  traitement  des  traumatismes 
articulaires  et  osseux  : 
Rapporteurs  : 

Belot  :  Radiographie. 

Dagron  :  Massage. 

Durey  :  Méthode  de  Bier. 

Laquer rière  :  Electrothérapie. 

De  Munter  :  Mécanothérapie. 

Pariset  :  Hydrothérapie  et  bains  de  lumière. 

2*  Les  agents  physiques  dam  le  diagnostic  et  le  traitement  des  névralgies  et 
névrites  : 

Rapporteurs  : 
Albert- Weil  :  Photothérapie. 

Dausset  :  Aérothermothérapie  ;  douche  d'air  chaud. 
Faure,  Beauhen  et  Barcat  :  Radiumthérapie. 
Haret  :  Radiothérapie.  {Sera  publié  ici  même.) 
Kouindji  :  Massage  et  rééducation. 
Lagrange  :  Mécanothérapie. 
Libotte  :  Hydrothérapie. 
Zimmern  et  Delherm  :  Electrothérapie.  {Sera  publié  ici  même.) 

Les  rapports  ont  été  distribués  à  la  hâte  et  aux  membres  assistant  aux 
réunions  à  cause  de  la  courte  période  qui  nous  sépare  du  Congrès. 

N.  D.  L.  R. 

Congrès  international  de  la  tuberculose  (Washington  2/  septembre- 
f  2  octobrej.  —  Le  Comité  français  nous  prie  de  porter  à  la  connaissance  de 
nos  lecteurs  que  les  renseignements  relatifs  à  l'Exposition  de  ce  Congrès 
doivent  être  fournis  au  plus  tôt  à  M.  le  D'  Léon  Petit,  7,  rue  de  Messine, 
Paris,  qui  est  chargé  de  les  centraliser  et  de  les  transmettre  au  Président  de 
l'Exposition,  M.  le  D'  H.  Beyer,  911,  Colorado  Building,  Washington,  D.  C. 
U.  S.  A. 

Le  Comité  français  va  d'ici  quelques  jours  faire  paraître  le  projet  de  son 
programme  concernant  les  déplacemeots  et  les  séjours  pour  le  Congrès  de 
Washington. 


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LE  «  WÂVE-CURRENT  » 

ET  LES  COURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE 


Par  WiUiam  J.  MORTON,  M.  D. 

Professeur  des  maladies  du  système  nerveux  et  d'clectrothérapie 
à  New-York  Post  Graduate  Médical  School  and  Hospital. 


Le  «  Wave-Cunrenl»  constitue  une  phase  du  développement  de  la 
pratique  électrostatique  dans  ce  pays. 

Pour  en  faire  la  description,  ainsi  que  vous  le  témoignez  aima- 
blement, à  nos  confrères  européens,  cela  nécessite  une  brève  revue 
rétrospective  de  ses  rapports  avec  les  autres  courants  de  haute  fré- 
quence. 

En  1880,  j'ai  eu  l'honneur  d'être  étudiant  dans  le  service  du 
Prof.  Charcot. 

L'électricité  statique  était,  à  ce  moment-là,  une  nouveauté.  Profon- 
dément intéressé,  je  suis  rentré  en  Amérique,  emportant  avec  moi 
deux  des  meilleures  machines  à  influence  avec  leurs  accessoires. 

En  mars  1881,  j'ai  lu  un  travail  devant  l'Académie  de  médecine  de 
New -York,  relatif  aux  machines  et  aux  méthodes  d'application  rap- 
portées de  France.  J'ai  communiqué,  en  outre,  une  invention  person- 
nelle d'un  nouveau  courant  d'induction  en  électricité  médicale  que 
j'ai  appelé  le  courant  statique  induit,  et  je  montrai  que  ce  courant 
était  absolument  nouveau  en  médecine. 

A  cette  époque,  les  machines  à  influence  n'étaient  pas  en  usage 
chez  nous  dans  la  pratique  médicale  et  étaient  à  peine  connues  dans 
les  laboratoires. 

Les  deux  machines  importées,  ainsi  que  leurs  électrodes  avec  les 
modifications  pour  la  production  du  courant  statique  induit,  ont  pu 
servir  de  modèles  aux  fabricants,  et,  après  ma  note  à  l'Académie^ 


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l64  ARCHIVES   D*éLEGTRIGITé    MÉDICALE. 

la  pratique  de  la  thérapeutique  électrostatique  a  rapidement  acquis 
une  vogue  médicale. 

Le  point  sur  lequel  j'appelle  votre  attention  est  que  les  deux 
machines  importées  étaient  du  type  Hoitz.  Ce  type  est  encore  en  usage 
à  cette  époque  et  cela  grâce  au  succès  du  «Wave  Gurrent»,  dont 
Teffet  n*esl  pas  douloureux  pour  le  patient  comme  dans  l'emploi 
d'une  machine  à  secteurs  Wimshurst  ;  le  dispositif  et  la  technique 
en  sont  extrêmement  simples  depuis  que  les  condensateurs  et  les 
connexions  compliquées  sont  supprimés. 

Mais  revenons  à  la  genèse  directe  des  courants  de  haute  fréquence  : 
Wilkinson,  Cavallo,  Mauduyt  et  d'autres  écrivains  classiques  ont 
depuis  longtemps  décrit  Télectromètre  de  Lane,  au  moyen  duquel  on 
pouvait  mesurer  les  charges  individuelles  d'une  bouteille  de  Leyde  et 
les  appliquer  en  toute  sécurité  au  patient,  mais  aucun  ouvrage  ne 
mentionne  la  production  du  tétanos  physiologique,  résultat  qui  ne 
peut  être  obtenu,  comme  cela  était  dit  par  ces  auteurs,  par  une 
simple  secousse  d'une  bouteille  de  Leyde  d'une  intensité  déterminée. 

Lord  Kelwin  montre  que  l'électricité  doit  osciller  pendant  l'étin- 
celle. Feddersen  a  démontré  qu'une  seule  décharge  d'une  bouteille  de 
Leyde  était  ou  pouvait  être  oscillatoire.  Comme  nous  le  savons  main- 
tenant, la  bouteille  est  comparativement  un  faible  oscillateur. 
Employée  par  Feddersen,  elle  a  donné  seulement  20  000  à  4oo  000 
oscillations  par  seconde.  Le  dispositif  de  Cavallo  diffère  radicale- 
ment du  circuit  moderne  de  haute  fréquence.  Le  schéma  (Jig,  i) 
représente  la  méthode  Cavallo. 

Le  côté  défectueux  de  cet  arrangement  est  que  le  circuit  de  décharge 
du  condensateur  de  Leyde  est  fermé  sur  le  patient  et  le  détonateur 
qui  sont  en  série.  Avec  la  méthode  actuelle,  la  décharge  directe  tra- 
verse le  détonateur,  mais  ne  traverse  pas  le  patient. 

11  est  reconnu  que  l'action  thérapeutique  de  la  décharge  directe  de 
la  bouteille  de  Leyde  est  dangereuse. 

Sir  Oliver  Lodge^  avec  sa  maestria  habituelle,  nous  a  fait  connaître 
la  différence  existant  entre  l'étincelle  A  correspondant  à  l'étincelle 
obtenue  par  la  décharge  d'une  bouteille  de  Leyde  et  l'étincelle  B 
obtenue  par  la  décharge  des  armatures  externes  de  deux  bouteilles 
de  Leyde  (voir  fig.  I4), 

11  dit  :  c  L'étincelle  A  est  toujours  beaucoup  plus  dangereuse  que 
l'étincelle  B.   Pourquoi  ? 

»  Toutes  deux  sont  oscillatoires,  mais  dans  l'étincelle  A  vous  avez 
une  décharge  d'électricité  dans  un  sens  qui  produit  une  action  nocive. 


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LE    «  WAVE-CURRENT  ». 


l65 


J*ignore  si  cela  électrolyse  les  tissus,  ou  quoi,  mais  c'est  certainemeat 
dangereux. 

»  Lorsqu'on  envoie  le  courant  électrique  par  le  circuit  B,  on  part  et 
on  revient  à  zéro.  Rien  ne  se  produit  jusqu'au  moment  de  la 
décharge.  Le  circuit  est  au  repos  complet  jusqu'à  ce  moment -là; 
alors  il  se  fait  des  oscillations  en  avant  et  en  arrière,  puis  tout 
redevient  neutre  de  nouveau. 


FiG.    I. 

Appareil  Cavallo   1780 
Eloctromètre  Lane  el  décharges  d*une  bouteille  de  Leyde. 

E,  générateur  électrique  ;  S  G,  détonateur;  C,  condensateur;  P,  patient 
qui  reçoit  la  secousse  directe  de  la  décharge  et  tout  le  courant  que 
produit  rétincelle. 


»  11  n'y  a  pas  de  courant  dans  un  seul  sens,  l'onde  positive  et  l'onde 
négative  étant  exactement  égales. 

»  Dans  la  décharge  oscillatoire  A,  au  contraire,  il  y  a  un  excédent 
dans  une  direction,  et  si  la  quantité  d'électricité  est  assez  forte  elle 
peut  tuer. 

»  L'autre  décharge,  quelle  que  soit  sa  force,  est  à  peine  ressentie.  Il 


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i66 


AHCHIVES    D'éLECTRICITK    MÉDIGALR. 


est  réellement  remarquable  que  ces  oscillations  rapides,  environ  un 
million  par  seconde,  plutôt  plus  (ao  millions)  dans  le  cas  de  ces  fortes 
décharges,  n'aient  pas  d'effet  perceptible,  quoiqu'il  y  ait  production 
d'une  quantité  non  négligeable  de  courant.  » 

Chacun  a  pu  expérimenter  personnellement  l'effet  de  la  décharge 
d'une  bouteille  de  Leyde  ;  on  en  connaît  la  sensation  particulière  et 
qui  fait  redouter  d'en  recevoir  une  seconde.  Il  est  certain  que  pour 
arriver  à  produire  des  courants  de  haute  fréquence,  comme  on  les 
connaît  aujourd'hui,  il  a  fallu  passer  par  différents  dispositifs. 


FiG.^a. 

Courant  statique  induit  de  1081. 

P,  rhéophore  el  patient  ;  E,  générateur  électrique  ;  un  flux  rapide 
d'étincelles  passe  entre  les  tiges  de  décharge  S  G.  Les  fils  reliant  les 
armatures  externes  sont  le  siège  des  phénomènes  du  courant.  Les 
meilleurs  résultats  sont  obtenus  avec  de  petites  bouteilles  de  Leyde. 


Un  des  premiers  a  été  décrit  dans  l'ouvrage  dont  j'ai  parlé  déjà 
et  publié  en  1881. 

Les  phénomènes  produits  par  ce  courant  constituent  la  première 
application  de  courants  de  haute  fréquence  dans  la  pratique  médicale. 

Ce  dispositif  est  représenté  par  la  figure  a. 

Le  dispositif  ci-dessus,  fait  dans  de  bonnes  conditions,  produit  bien 
un  courant  de  haute  fréquence,  car  nous  pouvons  lui  superposer 
exactement  (qu'on  se  serve  d'une  machine  statique  ou  d'une  bobine. 


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LE    «  WAVB-CUHREXT  »  167 

peu  importe)  un  diagramme  de  Toscillateur  de  Hertz,  inventé  par 
Hertz  en  1887,  et  arrangé  pour  propager  les  oscillations  électriques  de 
haute  fréquence  le  long  d'un  fil,  comme  le  montre  la  figure  3. 

11  est  bien  apparent  que  le  schéma  de  la  figure  a  (dispositif  du 
courant  statique  induit)  représente  le  circuit  A  et  B  de  Sir  Oliver 
Lodge  décrit  par  lui  en  1888  (fig,  U). 

Après  cette  période,  vinrent  les  actives  recherches  physiques  de 
Hertz,  Lodge  et  autres  ;  les  vibrations  ou  oscillations  dans  les  conduc- 
teurs dues  aux  perturbations  électrostatiques  de  Téther  reçurent  une 
attention  plus  particulière. 


^ 

^ 


^ 


^ 


•y 


"7 


B' 


Fio.  3. 

Oscillateur  de  Hertz  1887. 

I,  bobine  d*induction  ou  machine  de  Holtz.  Les  plateaux  condensateurs 
A  et  B  sont  chargés  positivement  et  négativement.  Les  plateaux 
A'  et  B'  sont  chargés  par  induction  d'électricité  de  signes  contraires 
et  les  fils  deviennent  le  siège  d*un  courant  oscillatoire  d'une  fré- 
quence déterminée  par  Toscillateur. 


Le  courant  statique  induit  était  entré  pendant  ce  temps  dans  la 
pratique  médicale  américaine  et  toutes  les  machines  à  influence 
étaient  pourvues  de  descriptions  techniques  pour  son  utilisation. 
Ëclairé  par  les  nouvelles  conquêtes  physiques,  j*ai  repris  et  continué 
mes  expériences  et,  le  a  décembre  1890,  j'ai  adressé  une  longue  com- 
munication à  la  ((  New-York  neurological  Society»,  dans  laquelle  je 
démontrais  explicitement  la  rapidité  énorme  des  oscillations  électri- 
ques  produites    avec    le    courant  statique  induit;  j'énumérais  en 


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i68 


ABGHIVB8    d'^LECTRIGITÉ    MÉDIGALR. 


même  temps  plusieurs  caractères  physiologiques  nouveaux  des  ces 
oscillations. 

J'ai  rapporté  comme  possibles  de  cent  millions  à  vingt  mille  mil- 
lions d*altemances  par  seconde.  Cette  note,  lue  le  a  décembre  1890  et 
publiée  le  24  janvier  189 1,  n*était  pourtant  que  l'amplification  et  la 
continuation  de  mes  publications  précédentes  de  1881.  Elle  était, 
par  conséquent,  antérieure  à  toute  autre  publication  moderne  de 
d'Arsonval  ou  Tesla. 

Ce  n  est  qu'après  que  parut  une  publication  du  Prof.  d'Arsonval 


FiG.   6. 

Circuit  A.  et  B  de  Lodge  décrit  en  18B8. 

sur  les  courants  de  haute  fréquence,  communiquée  à  la  Société  de 
biologie  les  a4  et  a5  février  1888. 

Pour  produire  la  modification  d'Arsonval,  nous  nous  servons  d'un 
solénoîde  de  i5  à  ao  tours  traversé  par  le  circuit  du  courant  statique 
induit,  les  rhéophores  et  le  patient  étant  disposés  conune  avant. 
(Voir  figures  5  et  2.J 

Vint  ensuite  une  publication  de  M.  Tesla  dont  la  lecture  fut  faite 
devant  l' American  Institute  of  Electrical  Engineers,  le  20  mai  1891. 
M.  Tesla  considère  le  courant  statique  induit  comme  celui  d'une 
bobine  d'induction  ordinaire.  Nous  pouvons  illustrer  ceci  en  prenant 
encore  la  figure  a  comme  point  de  départ,  et  en  adaptant  un  deuxième 
circuit  à  fil  fin  au  solénoîde  traversé  par  le  courant  statique  induit 
(flg.  6). 


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LE    «  WAVE-CURRENT  »)  169 

En  1890,  le  Prof.  Rlihu  Thomson  a  construit  une  machine  capable 
de  produire  8000  alternances  par  seconde  et  a  effectué  une  série 
d^expériences  physiologiques  concernant  les  effets  des  courants  de 
haute  fréquence  à  potentiel  élevé  sur  les  animaux. 

Ce  travail  fut  publié  en  mai  1891.  Les  travaux  admirables  de 
Lodge,  d'Arsonval,  E.  Thomson  et  Tesla  firent  employer  rapidement 
les  courants  de  haute  fréquence  en  électrothérapie. 

Le  «  Wave-Current  »  vint  après,  basé  sur  les  faits  précédents.  Je 


FiG.  5. 

Modification  de  d'Arsonval  du  courant  staUque  induit  par  un  solénoîde 
placé  en  dérivation. 

E«  génévAieuT  électrique;  S,  solénoide;  P,  patient;  S  G,  détonateur. 


l'avais  employé  pendant  plusieurs  années  dans  mon  laboratoire  avant 
de  le  publier  en  1899  sur  les  instances  d*un  ami  qui  était,  à  cette 
époque,  mon  collaborateur,  le  D'  William  Benham  Snow,  et  qui 
a  reconnu  ses  avantages  de  simplicité  et  d'adaptabilité  aux  machines 
k  influence  en  usage  dans  notre  pays.  D'amples  détails  sur  tous  ces 
points  peuvent  être  trouvés  dans  les  deux  admirables  volumes  IX 
et  X  du  D'  Benham  Snow  sur  Télectrothérapie. 

La  figure  7  donne  le  dispositif  à  employer. 

Ce  dispositif  est  essentiellement  celui  d*un  transmetteur  de  télégra- 


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170 


AKCHIVB8    D'ÉLEC'llilClTé   MÉDlCALIi. 


phie  sans  fil  :  un  côté  de  Toscillateur  est  au  sol  et  l'autre  constitue 
une  armature  de  condensateur  isolée.  Un  tel  arrangement  peut  être 
un  radiateur  aussi  bien  qu'un  oscillateur  et  permet  la  propagation 
des  ondes  hertziennes  vers  le  patient,  d'où  provient  le  terme  de 
«  Wave-Currenl  »  (courant  d'ondes).  Je  définirai  les  caractères  élec- 
triques de  ce  courant  en  citant  un  passage  du  second  rapport  de  la 
Commission  de  classification  des  courants  fait  à  l'American  electro- 
therapeutic  Association  :   u  Le    premier    conducteur   de  générateur 


SG 


iÛÛQQÛQQfi. 


(WîWîsm 


FiG.  6. 

Transformateur  de  Tesla  (1891)  à  tension  surélevée 
du  courant  statique  induit  de  1880  à  1891. 

E,  fifénérateur  électrique;  p,  patient;  P,  circuit  primaire;  S,  circuit  secondaire. 


Statique  est  au  sol,  l'autre  est  relié  à  une  électrode  appliquée  au 
patient,  lequel  est  placé  sur  un  tabouret  isolant.  Le  courant  reçu  par 
le  patient  provient  de  la  décharge  entre  les  boules  de  l'éclateur.  Le 
patient  forme  une  armature  d'un  condensateur  de  Leyde,  l'autre 
armature  étant  formée  par  le  plancher,  les  murs,  et  les  objets  qui  les 
relient  électriquement.  La  plus  grande  partie  de  cette  décharge  et  de 
la  diffusion  électrique  dans  l'air  se  retrouve  sur  le  patient,  le  plancher 
ou  les  murs  de  la  chambre  qui  sont  les  plus  rapprochés.  Si  les  boules 


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LB    «  WAVB - CURRBNT  ».  I 7 I 

de  réclateur  sont  éloignées,  le  temps  de  charge  sera  comparativemenl 
long,  parce  que  le  potentiel  devra  être  porté  à  une  valeur  assez  élevée 
afin  de  produire  une  longue  étincelle.  Cette  décharge  sera  probable- 
ment oscillatoire  et  relativement  de  haute  fréquence  en  raison  de  la 
petite  capacité  du  condensateur,  et  sa  durée  sera  très  courte.  Le 
courant  de  la  machine  passera  à  travers  le  patient  sans  causer  de  sen- 
sation appréciable.  La  décharge  oscillatoire  peut  passer  sur  la  surface 
du  patient  en  raison  de  sa  haute  fréquence,  toutefois  sans  effet  désa- 
gréable. A  mesure  que  la  longueur  de  l'étincelle  diminue,  le  temps  de 
charge  et  de  décharge  s'amoindrissent,  et  il  y  a  une  diminution  dans 
la  sensation.  » 


Pio.  7. 
Wave  -  Cunrenl. 

B,  ffénérateur  électrostatique;  G,  terre  en  connexion  avec  le  cdté  négatif 
de  la  machine;  b^y  électrode  en  contact  avec  le  patient  P,  lequel  doit 
être  isolé. 


Notre  machine  à  influence  du  type  Holtz  a  été  construite  avec 
10  à  ao  plateaux  tournants  ayant  3o  à  34  pouces  de  diamètre  et 
pouvant  faire  de  4oo  à  600  tours  par  minute. 

11  y  a  beaucoup  de  machines  ayant  a4  plateaux  tournants  et  il  en 
existe  une  donnant  d'excellents  résultats  avec  4o  plateaux  de  3a  pouces 
de  diamètre.  De  telles  machines  sont  pourvues  d'une  petite  machine 
d'excitation  Wimshurst,  toute  deux  enfermées  dans  une  vitrine  en 
verre.  Suivant  les  demandes  et  la  vente,  ces  machines  ont  été  portées 
à  un  très  haut  degré  de  perfection  pour  tout  le  mécanisme  et  la 
suspension  sur  billes. 

Pour  les  électrodes,  ainsi  qu'il  a  été  dit  précédemment,  elles  sont 
ordinairement  coupées  dans  une  feuille  de  métal  que  nous  dénommons 


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172  ARCHrvES  d'électkicité  médicale. 

((  Block  tin  )>.  Ce  métal  resseinbleà  une  feuille  de  plomb.  L'opérateur 
pourvu  de  ce  métal,  de  rhéophores  et  de  bandages  ordinaires,  coupe 
son  électrode  de  la  grandeur  et  de  la  forme  convenables  pour  chaque 
cas  à  traiter. 

Habituellement,  cette  électrode  a  une  surface  de  3  sur  3  pouces. 
Pour  répine  dorsale,  on  donne  i  pouce  sur  6  pouces,  etc.  De  longues 
lanières  de  i  sur  la  pouces  sont  préparées  pour  entourer  les  jointures, 
ou  bien  encore  une  semelle  de  ce  métal  sert  pour  faire  appuyer  les 
deux  pieds,  et  ainsi  de  suite.  Les  articulations  et  autres  parties  du  corps 
sont  enveloppées  de  drap  métallique  que  Ton  peut  se  procurer  dans  les 
magasins  de  tissus  militaires. 

Le  métal  est  placé  nu  sur  la  peau  nue  et  maintenu  par  un  bandage 
ou  une  bride,  tenue  par  le  patient,  afin  d*exercer  une  pression  suffisante. 
L'électrode  peut  être  aussi  une  feuille  de  métal  recouverte  d'une 
couche  isolante,  ou  d'une  tablette  allongée  ;  dans  ce  cas,  la  feuille  de 
métal  devra  être  recouverte  d'une  plaque  de  verre. 

Pour  les  puissantes  machines,  donnant  par  conséquent  de  forts 
courants,  cette  dernière  méthode  est  extrêmement  utile  dans  l'artério- 
sclérose, la  tuberculose,  la  goutte  et  en  résumé  dans  le  traitement  des 
maladies  de  la  nutrition  ou  des  maladies  constitutionnelles. 

Les  petites  électrodes  servent  pour  les  troubles  locaux  des  articula- 
tions, des  organes  et  dans  les  névrites.  Les  électrodes  à  vide  et  les 
électrodes  terminées  en  pointe  pour  produire  l'effluve  sont  d'un  usage 
journalier.  Avec  ces  électrodes,  nous  nous  servons  souvent  d'un  large 
solénoïde  en  fil  fin  relié  en  série  pour  élever  le  potentiel.  Une  enve- 
loppe est  généralement  employée  pour  atténuer  le  bruit  des  étincelles 
autour  de  l'éclateur. 

Le  courant  peut  être  modifié  de  façon  à  produire  des  contractions 
faibles  et  non  douloureuses  des  muscles,  si  cela  est  utile.  Il  est  évident 
que  chaque  étincelle  qui  jaillit  doit  entraîner  une  contraction  et 
celles-ci  sont  presque  toujours  utiles  à  provoquer.  Si  la  résistance  au 
niveau  de  l'éclateur  est  diminuée,  la  fréquence  est  augmentée. 

L'étincelle  devrait  jaillir  d'une  façon  continue  et  paraître  comme  un 
trait  de  feu  non  interrompu.  Toutefois,  on  doit  se  poser  une  grave 
question,  celle  de  savoir  si  on  n'a  pas  donné  trop  d'importance  à  la 
très  haute  fréquence  de  ces  courants  et  à  leur  nature  qu'on  a  dit  être 
nécessairement  oscillatoire.  Pour  ce  qui  concerne  ce  point,  je  citerai 
un  passage  du  troisième  rapport  de  la  Commission  de  l' American  elec- 
trotherapeutic  Association  et  intitulé  :  u  Valeur  thérapeutique  des  cou- 
rants ondulatoires  et  de  grande  fréquence.  » 


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LE    «  WAVB-CURRENT  ».  ifi 

«  Ëtant  donné  que  le  médecin  électricien  était  autrefois  dans  Fim- 
possibilité  de  savoir  de  façon  certaine  si  les  courants  appliqués  par  lui 
k  son  patient  étaient  oscillatoires  ou  ondulatoires  (ou  peut-être  oscilla- 
toires et  si  rapidement  amortis  qu'ils  devenaient  pratiquement  ondu- 
latoires, comme  dans  le  cas  de  l'application  clinique  du  Wave-Current 
de  Morton  illustré  par  la  figure  7),  il  y  a  lieu  de  se  demander  si  après 
tout  la  valeur  thérapeutique  de  la  décharge  d'un  condensateur  dépend 
du  caractère  oscillatoire  ? 

»  Sans  aucun  doute,  jusqu'ici  ce  qui  a  été  désigné  dans  des  ouvrages 
médicaux  sous  le  nom  de  courants  oscillatoires  de  haute  fréquence  a 
été,  dans  beaucoup  de  cas,  des  courants  ondulatoires  non  alternatifs, 
provenant  surtout  de  la  grande  résistance  du  circuit  ;  et  il  faut  se 
demander  si  l'on  ne  doit  pas  accorder  à  cette  dernière  forme  d'aussi 
grandes  propriétés  curatives  qu'à  la  première  (oscillatoire)  ;  en  particu- 
lier, si  l'effet  immédiat  du  courant  est  de  charger  et  décharger  le 
patient  (en  totalité  ou  en  partie,  suivant  la  place  des  électrodes)  comme 
une  armature  de  condensateur.  En  somme,  il  se  fait  une  succession 
d'attractions  et  de  répulsions  entre  le  patient  et  le  plancher  et  les  murs 
qui  constituent  ordinairement  l'autre  armature;  chaque  charge  et 
décharge  s'efTectuant  synchroniquement  et  produisant  un  massage 
mécanique  sans  doute  d'un  caractère  pénétrant  et  exerçant  une  certaine 
action  sur  les  tissus  vivants. 

»  Si  la  valeur  thérapeutique  des  décharges  de  condensateur  est  due  à 
un  eflet  de  massage,  alors  pourquoi  les  courants  ondulatoires  et  non 
alternatifs  de  grande  périodicité  ne  seraient-ils  pas  aussi  efiScaces  que 
les  courants  oscillatoires  de  haute  fréquence  quand  la  charge  à  laquelle 
le  patient  est  soumis  reste  la  même  dans  les  deux  casP  II  est  certain 
que  si  le  patient  est  traversé  par  un  même  nombre  d'ondulations 
accompagnées  d'effets  de  massage  dans  un  temps  donné,  quels  que 
soient  le  dispositif  de  l'appareil  et  les  conditions  du  circuit,  les  mêmes 
effets  se  produiront  dans  les  deux  cas,  c'est-à-dire  avec  le  courant 
oscillatoire  et  le  courant  ondulatoire  non  alternatif.  » 

Nous  recevrons  toutes  les  idées  que  l'on  voudra  nous  soumettre 
relativement  à  la  pratique  du  «  Wave-Current  »  avec  d'autant  plus  de 
plaisir  que  presque  tous  les  médecins  électriciens  se  servent  de  ce  cou- 
rant de  ce  côté  de  l'Atlantique. 

(Traduit  par  H.  Bordier.)  ' 

L'intéressant  mémoire  qu'on  vient  de  lire  prouve  nettement  la  priorité  des  travaux 
et  publications  du  D'  W.  Morton  concernant  les  courants  de  haute  fréquence;  il  est 
certain  qu'avec  son  dispositif  de  1881  il  produisait  de  la  haute  fréquence,  mais  en  se 


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174  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 

servant  d'une  machine  statique  au  lieu  d'une  bobine  comme  l'ont  fait  plus  tard 
E.  Thomson,  Tesia,  d'Arsonval.  Je  ferai  remarquer  qu'à  la  forme  appelée  par 
W.  Morton  «courant  statique  induit»,  j'ai  proposé  (')  de  donner  le  nom  de 
«  franklinisation  hertzienne»,  ce  terme  se  comprenant  aisément  et  remplaçant,  il  me 
semble,  avantageusement  ceux  de  «  courants  de  Morton  »  ou  de  «courant  statique 
induit  ».  D'ailleurs,  les  auteurs  qui  ont  publié  soit  des  livres,  soit  des  travaux  d'élec- 
troOiénpie,  permissent  avoir  adopté  la  dénomination  de  franklinisation  hertzienne, 
pour  déslirner  VapplicaUon  du  courant  statique  induit  de  Morton. 

Pour  ce  qwi  est  du  terme  «  Wave-Current  »,  j'ai  montré  dans  le  dernier  numéro 
des  Arddves  ^éfectrié^  medioate,  qu'il  ne  paraissait  pas  utile  à  introduire  en 
électrologie,  puisque -avec  lui  on  produit  Texcitation  médiate  des  muscles  ou  des 
nerfs  recouverts  par  l^^ectrode.  C'ert  VéimeelU  médiate  qu'on  emploie  quand  la 
machine  est  disposée  comme  l*indk[ue  le  D**  Morton  (fig.  5);  et  il  semble  qu'il  n'y  ait 
pas  lieu  de  créer  un  mot  nouveàti  :  fnmkliniiation  avec  étincelles  médiates  parait  bien 
être  le  terme  qui  convient  pour  désigner  cette  modalité  électrique,  quelle  que  soit 
d'ailleurs  l'opinion  qu'on  puisse  avoir  du  caractère  oscillatoire  ou  non  de  la  décharge 
dans  ces  conditions. 

Comme  je  l'ai  dit  à  propos  de  l'interview  rapportée  par  M.  Gallot,  et  comme  le 
reconnaît  W.  Morton,  à  chaque  étincelle  jaillissant  entre  les  boules  du  détonateur 
il  se  produit  une  secousse  du  muscle  excité  ;  s'il  y  a,  dans  l'unité  de  temps,  un 
nombre  suffisant  d'étincelles,  c'est  la  contraction  tétanique  du  muscle  qui  apparaît 
alors,  toujours  par  excitation  médiate,  tout  comme  cela  aurait  lieu  avec  un  excita- 
teur médiat(')  (de  Roumaillac,  de  Bergonié,  de  Morton,  etc.),  la  machine  étant 
disposée  comme  pour  la  franklinisation  simple. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  devons  être  reconnaissants  au  D'  Morton  d'avoir  si  bien 
indiqué  cette  forme  de  franklinisation  faite  directement  avec  la  machine  disposée 
comme  il  Ta  imaginé  le  premier;  l'électricité  statique  pourra  ainsi,  chez  nous  consme 
en  Amérique,  recevoir  un  bien  plus  grand  nombre  d'applications  thérapeutiques. 

D'  H.  BORDIBR. 


BIBLIOGRAPHIE 


1.  Sur  réiectrothérapie  statique.  Un  nouveau  courant  d*induction  en 
électricité  médicale  (Note  lue  à  1* Académie  de  médecine  de  New- York,  mars 
1884,  Médical  Record,  avril  1881.) 

2.  La  théorie  de  Maxwell  et  les  oscillations  hertziennes.  La  télégraphie 
sans  fil,  par  H.  Poincaré.  Gauthier- Villars  (Scientia,  n*  28,  p.  44* 5g). 

3.  Rapport  de  la  Commission  spéciale  sur  le  courant  statique  induit. 
W.  Jenks  et  W.  Herdmann  (sixième  Congrès  de  TAmerican  electrothera- 
peutic  Association,  27  sept.  1900,  p.  29). 

4.  Lightwing  conductors  et  lightwing  Guards,  par  Oliver  Lodgc. 
Whittaker  et  C".  —  Conférences,  etc.,  par  Oliver  Lodge  (Archives  of  the 
Rôntgen  ray.,  juillet  1904). 

0  Archiv,  d*élect.  m^d.,  juin  1900. 

(')  D'  H.  BoRDiER,  Prtfcû  d'électrotltérupie,  a*  édil.,p.  i56,  15;,  i58.  Paris,  Baillière. 


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LE    e  WJiVB-CURRBIfT  ».  176 

5.  i^e  courant  fpwoAJnàtfim  i«toi>uai|m.  Ceumni  statique  induit  (Noie 
lue  à  la  Sodété  de  nèuroloî^  de  New-Yorit,  déc.  1^90,  et  New-Yi^rk  Médical 
Record,  jnmieT  r^gi). 

6.  Exposé  des  titres  et  travaux  sdentiflques  de  d'ÀTionTal.  Varfs,  Ih^ntî- 
mené  de  ia  Ck>ur  d*appei,  1894,  p.  53. 

7.  Inventions,  recherclies  et  écrits  de  Nikoia  Tesla,  par  T,  C.  ^Hrlm 
{The  Electrical  Engineer,  New- York.,  1894). 

8.  Bulletin  officiel  de  la  Société  française  d* électrothérapie,  janvier  1899,  et 
The  Electrical  Engineer,  vol.  27,  New- York,  mars  1899. 

9.  Manuel  des  modes  d'application  de  l'électricité  statique,  etc.,  par  W. 
Snow.  New-York,  Gliatterton  et  C\ 

10.  Gourants  de  haut  potentiel,  de  haute  fréquence  et  autres  par  W. 
Snow.  New- York,  Scientific  authors  Publishing  G",  1905. 

11.  Second  rapport  de  la  Gommission  de  classification  des  courants,  etc., 
à  rAmerican  electrotherapeu tic  Association,  25  sept.  i9o3;W.  J.  Jenks,  pré 
sident. 

13.  Troisième  rapport  de  la  Gommission  de  classification  des  courants,  etc. , 
American  electrotherapeu  tic  Association,  i5  sept.  1904;  MM.W.  J.  Jenks, 
Chas.  L.  Glarke,  Elihu  Thomson,  Prof.  Samuel  Sheldon. 


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mékmm0tmmmt»mmmmtnu»tu»ms^^»mtim»mmttin»mtun»»t»ttmé^uuutmmautmt»t»mmmm 


ACTION  DES  RAYONS  X  SUR  LA  PROSTATE(') 


Par  le  D' Alf redo  LAN ARI, 

Agrégé  de  Physique  biologique  de  Buenos- Ayres. 


A  diverses  reprises  —  et  se  basant  sans  doute,  sur  Taction  si  mani- 
feste des  rayons  X  sur  les  diverses  glandes  —  quelques  expérimen- 
tateurs ont  essayé  le  traitement  des  hypertrophies  de  la  prostate  par 
la  radiothérapie. 

Les  résultats  obtenus  avec  cette  méthode  ont  été  assez  encou- 
rageants, et  le  succès  en  a  été  rapporté  dans  diverses  publications. 
On  constate  presque  toujours  une  diminution  du  volume  de  la 
glande  et  la  cessation  des  accidents  urinaires  qui  en  sont  la  consé- 
quence dans  un  délai  d*un  à  trois  mois  après  les  applications.  L'inter- 
prétation des  résultats  est  attribuée  à  une  atrophie  de  cet  organe  par 
la  disparition  de  Télément  glandulaire. 

Dans  les  applications,  quelques  expérimentateurs  préfèrent  la  voie 
périnéale,  tandis  que  d'autres  agissent  presque  directement  sur  la 
glande  à  travers  la  muqueuse  rectale  avec  Taide  d'un  tube  métallique 
introduit  dans  le  rectum.  Dans  tous  les  cas,  les  doses  ont  été  faibles 
pour  déterminer  des  réactions  accentuées  dans  les  tissus  intermé- 
diaires. Moskovicz  et  Stegman  plaçaient  l'ampoule  à  4o  centimètres  et 
faisaient  trois  séances  de  i5  minutes  en  trois  semaines.  Lassueur 
employait  en  même  temps  la  voie  rectale  et  périnéale,  faisant  à  chaque 
endroit  une  application  de  5  H.,  répétant  la  séance  quinjçe  jours  après 
et  utilisant  des  rayons  pénétrants  (8  à  9  du  radiochromomètre).  Les 
trois  malades  traités  par  Lassueur  se  sont  considérés  guéris;  ils 
urinaient  seulement  une  fois  dans  la  nuit  et  vidaient  leur  vessie 
facilement.  Chez  l'un  deux,  on  pouvait  déjà  noter  une  amélioration 
dix  jours  après  la  première  application. 

Le  D*"  Lanari  a  voulu  établir  l'exactitude  de  ces  observations  et 

(')  Compte  rendu  du  Prof.  Costa. 


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ACTION  DBS  RAYONS  X  SUR  LA  PROSTATE.         I77 

surtout  juger  de  la  valeur  pratique  des  rayons  X  dans  une  affection  où 
le  médecin  n*est  pas  bien  outillé.  A  ce  propos,  il  à  entrepris  une  série 
d'études  expérimentales  tâchant  de  déterminer  l'action  des  rayons  X 
sur  la  prostate,  quand  ceux-ci  sont  appliqués  k  dose  thérapeutique. 

L'animal  choisi  pour  objet  fut  le  chien.  La  prostate  du  chient 
quoique  de  dimensions  variables,  est  assez  volumineuse,  relativemen, 
à  la  taille  de  l'animal  (arrondie  et  divisée  en  deux  lobes  peu  marqués); 
elle  entoure  complètement  le  col  de  la  vessie  et  la  base  de  l'urètre, 
se  développant  surtout  du  côté  du  ventre  ;  elle  est  compacte,  pas  trop 
dure  et  de  couleur  grisâtre.  On  la  trouve  généralement  derrière  la 
symphyse  pubienne,  presque  sur  son  bord  ovale  et  on  peut  la  sentir 
très  bien  par  le  toucher  rectal. 

Sa  cons^tution  histologique  est  analogue  à  celle  de  la  prostate  de 
l'homme.  Le  tissu  musculaire  lisse  entre  en  grande  partie  dans  sa 
constitution  et  forme  presque  la  moitié  de  la  masse  dans  plusieurs  cas. 
Le  reste  est  formé  par  du  tissu  conjonctif  qui  constitue  une  espèce  de 
capsule  et  remplit  à  la  fois  tous  les  espaces  situés  entre  les  glandes. 
Celles-ci  peuvent  être  considérées  comnie  glandes  en  grappe  dont  les 
acini  se  continuent  directement  avec  le  canal  excréteur.  La  paroi  des 
acini  est  formée  par  du  tissu  conjonctif  dense  sur  lequel  est  disposée 
une  seule  couche  de  cellules  épithéliales  cubiques  à  gros  noyaux 
placée  près  de  la  paroi,  pendant  que  le  protoplasme  légèrement  gra- 
nuleux et  abondant  est  situé  à  l'intérieur  de  la  cavité  de  l'acinus. 
Dans  les  canaux  excréteurs,  l'épithélium  cubique  est  orné  de  cils 
vibratiles. 

Les  deux  premiers  chiens  irradiés  reçurent  une  dose  de  5  unités  H. 
La  glande  fut  attaquée  à  travers  la  symphyse  pubienne.  En  cet  endroit 
elle  est  séparée  de  ta  peau  par  une  épaisseur  de  4  centimètres,  dont 
un  correspond  à  la  symphyse  et  les  trois  autres  aux  muscles  qui  s'y 
insèrent.  Les  testicules  étaient  protégés  par  des  lames  métalliques.  Les 
rayons  utilisés  correspondaient  au  n*  7  Benoist.  Le  toucher  rectal, 
pratiqué  de  cinq  en  cinq  jours  pour  constater  les  variations  de  volume, 
ne  permit  pas  de  trouver  des  modifications  appréciables  dans  les 
deux  cas. 

Quinze  jours  après  l'irradiation,  un  des  chiens  fut  sacrifié.  Il  n'avait 
pas  de  réaction  cutanée  et  l'aspect  macroscopique  de  la  glande  était 
normal.  A  l'examen  microscopique  (inclusion  en  paraffine,  coloration 
hématoxyline,  éosine),  la  glande,  relativement  peu  volumineuse,  avait 
le  type  fibro-musculaire.  Les  éléments  glandulaires  ainsi  que  le  tissu 
conjonctif  paraissaient  normaux. 

%HCiiiv.  o'Alrcth.  mbd.   M.108  l4 


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178  ARCHIVES    D*ÉLECTR1C1TÉ    MÉDICALE. 

L'autre  chien,  sacrifié  un  mois  après  Tirradiation,  .présenta  les 
mêmes  résultats  macro  et  microscopiques. 

Deux  autres  chiens  furent  exposés  dans  les  mêmes  conditions,  mais 
cette  fois  avec  10  unités  H.  On  sacrifia  l'un  deux  au  bout  de  quinze 
jours,  l'autre  au  bout  d'un  mois.  Chez  ce  dernier  il  y  eut  une  légère 
réaction  cutanée.  L'épilation  et  l'érylhème  qui  disparurent  promple- 
ment  laissèrent  une  légère  zone  de  pigmentation.  On  ne  trouva  pas 
de  modification  de  la  glande,  et  Texamen  microscopique  montra  un 
organe  normal  dans  les  deux  cas. 

Le  D'  Lanari  soumit  alors  un  autre  chien  à  une  dose  de  20  H  dans 
deux  séances.  Huit  jours  après  commence  la  réaction  cutanée  qui 
arriva  à  l'ulcération  superficielle.  Chez  ce  chien  sacrifié  au  bout  d'un 
mois,  on  trouva  une  glande  légèrement  augmentée  de  volume,  mais 
de  consistance  normale.  L'examen  histologique  montra  Tintégrité  des 
éléments  glandulaires  avec  une  légère  infiltration  du  tissu  conjonctif 
intergtandulaire. 

L'expérimentateur  chercha  alors  la  voie  rectale,  tâchant  de  trouver 
une  action  plus  appréciable,  et  irradia  par  cette  voie  un  autre  chien, 
l'ayant  d'abord  anesthésié  par  injection  intra-péritonéale  de  chloral  et 
de  morphine.  On  mit  à  découvert  la  prostate  en  employant  un  spé- 
culum anal  et  on  fit  une  irradiation  de  10  unités  H  au  travers  de  la 
muqueuse  rectale.  Quinze  jours  après,  le  chien  eut  quelques  évacua- 
tions diarrhéiques  sanguinolentes.  Le  toucher  rectal  démontra 
une  augmentation  perceptible  de  la  prostate.  Chez  ce  chien, 
sacrifié  au  bout  d'un  mois  et  dix  jours,  on  trouva  la  paroi  anté- 
rieure de  la  muqueuse  rectale  rouge,  infiltrée,  présentant  de  légères 
ulcérations.  La  prostate  était  augmentée  de  volume  et  de  typeéminem- 
ment  glandulaire.  L'examen  histologique  montra  une  infiltration 
leucocytaire  assez  accentuée  dans  divers  endroits  du  tissu  conjonctif. 
Dans  quelques-uns  des  acini  glandulaires  on  trouva  des  cellules  dont 
le  protoplasme  montrait  des  vraies  lacunes  ou  vacuoles.  Le  reste  des 
acini  offrait  un  aspect  normal. 

On  voit  que,  malgré  des  doses  relativement  élevées,  les  chiens  en 
expérience  ne  montraient  pas  d'altérations  marquées  de  la  prostate. 
C'est  seulement  le  dernier  qui,  ayant  reçu  presque  directement  sur  cet 
organe  une  dose  de  10  H.,  a  présenté  de  légères  modifications 
glandulaires.  Chez  ceux  irradiés  par  la  voie  pubienne,  quoiqu'ils  aient 
présenté  une  forte  réaction  cutanée,  la  prostate  s'est  montrée  normale. 

n  La  prostate  est  donc  un  organe  (Tune  sensibilité  de  beaucoup  infé- 
rieure à  celle  du  testicule  vis-à-vis  des  rayons  X.  » 


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ACTION    DBS    RAYONS    X   SUti    LA    PROSTATE.  17g 

Le  D'  Lanari  croit  qu'irradiée  avec  persistance,  elle  pourrait  pré- 
senter des  phénomènes  dégénéra  tifs  qui  pourraient  aboutir  à  une 
certaine  diminution  du  volume  de  l'organe;  mais  il  ne  peut  admettre 
comme  due  aux  rayons  X  la  grande  amélioration  signalée  par 
quelques  expérimentateurs,  dix  jours  après  l'application  par  la  voie 
périnéale  d'une  dose  de  5  H.  11  n'accepte,  comme  voie  efficace  chez 
l'homme,  que  la  voie  rectale  parce  que  dans  les  irradiations  parla  voie 
périnéale  ou  pubienne,  la  grande  épaisseur  des  tissus  interposés,  et 
la  petite  résistance  de  la  peau  aux  fortes  doses  nécessaires,  rendent 
vaine  l'intervention  du  praticien. 

En  plus,  les  hypertrophies  de  la  prostate  ne  se  présentent  pas  tou- 
jours sous  la  forme  glandulaire;  le  plus  souvent  peut-être,  elles  sont 
d'origine  conjonctive,  ce  qui  rendrait  ici  plus  difficile  encore  l'expli- 
cation de  l'action  de  la  radiothérapie,  bien  que  depuis  quelque  temps, 
d'après  certaines  études  récentes,  on  tend  à  admettre  une  action  des 
rayons  X  sur  le  tissu  conjonctif  nouvellement  formé. 

Costa. 


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'■■"'    '     '         -..---■---■  -—..--».  ■*— -— — — — nnn~'Tr~in-iiinnruiTrrtnnnrinnlTnnriarvxfirutnnruinnnf.rux^ 


FAITS    CLINIQUES 
DEUX   OBSERVATIONS    DE  VERRUES  PLANES 

RAPIDEMENT  GUÉRIES  PAR  L  ION  MAGNÉSIUM 
Par  le  D*  B.  BOBDET 


Le  traitement  des  verrues  planes  par  l'ion  magnésium  a  été  indiqué 
dans  ces  Archives  par  le  D'  Lewis  Jones (»)•  Les  observations  que  cet 
auteur  a  publiées  semblent  toutes  calquées  les  unes  sur  les  autres 
tant  les  résultats  sont  identiques.  Voici  deux  nouvelles  observations 
dont  le  seul  mérite  est  de  confirmer  celles  de  notre  éminent  confrère. 
Certains  médecins  ont  dit  que  tous  les  remèdes  pouvaient  guérir  les 
verrues  planes;  d'autres  ont  eu  des  succès  par  la  suggestion.  Dans 
ma  première  observation,  la  malade  avait  tenté  beaucoup  de  remèdes 
sans  succès.  Elle  était  absolument  persuadée  que  l'électricité  la 
guérirait  et  cependant  les  eflluves  de  haute  fréquence  qui,  dans  les 
débuts,  semblaient  amener  l'efTacement  des  verrues,  échouèrent  com- 
plètement dans  la  suite.  La  malade  découragée  renonçait  à  se  soigner 
et  c'est  sanç  la  moindre  conviction  qu'elle  a  suivi  le  traitement  par 
l'ion  magnésium.  La  rapidité  de  la  guérison  a  été  remarquable  à  la 
suite  de  cette  nouvelle  intervention.  La  méthode  est  indolore,  sûre, 
élégante.  Deux  applications  au  même  endroit,  à  huit  jours  d'inter- 
valle, ont  généralement  suffi.  Les  verrues  planes  sont  seules  détruites 
par  l'ion  magnésium. 

Observation  I.  — M"*  B...,  vingt > cinq  ans,  m'est  adressée  par  un  con- 
frère qui  la  traite  depuis  un  certain  temps  pour  des  verrues  planes  de  la 
face.  Tous  les  moyens  thérapeutiques  usuels,  y  compris  la  persuasion, 
furent  essayés  sans  aucun  résultat.  Le  menton,  les  joues,  les  paupières  et  le 
front  de  la  malade  sont  couverts  d'une  quantité  considérable  de  verrues 

(■)  Arehiv»  d'électr,  méd.  du  26  février  1907.  Traduction  de  Leduc. 


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\ 


DEUX  OBSERVATIONS  DE  VERRUES  PLANES.  l8l 

planes  extrêmement  rapprochées,  presque  confluentes  aux  coins  de  la 
bouche  et  au  menton. 

J'essaie  tout  d'abord  l'effluvation  monopoiaire  de  haute  fréquence.  Je 
soumets  les  téguments  couverts  de  verrues  aux  effluves  tirés  d'un  balai 
métallique  durant  une  minute  environ. 

La  séance  est  suivie  d*une  congestion  marquée  de  la  peau. 

Le  27  février,  deuxième  séance,  les  verrues  prennent  un  léger  aspect  flétri. 

Le  2  mars,  troisième  séance  :  la  peau  desquame  finement,  les  verrues  sont 
aplanies,  un  peu  plus  brunes,  quelques-unes  ont  disparu,  la  face  est  plus 
activement  irriguée  et  prend  une  coloration  rosée  permanente. 

Le  7  mars,  quatrième  séance,  état  stationnaire. 

A  cette  époque,  la  malade  est  atteinte  d'un  phlegmon  de  la  main  qui 
l'oblige  à  saspendre  son  traitement  électrique. 

Vers  le  20  avril,  je  la  revois  et  ne  constate  aucune  amélioration.  Quatre 
nouvelles  séances  de  haute  fréquence  ne  modifient  plus  l'aspect  des  verrues. 

Le  30  avril,  je  change  de  traitement  et  je  fais  la  première  application 
d'ionisation  au  sulfate  de  magnésie,  suivant  la  technique  du  D'  Lewis 
Jones.  Une  lame  de  coton  hydrophile  de  a  centimètres  d'épaisseur  est 
imbibée  d'une  solution  à  5  o/o  de  sulfate  de  magnésie  et  appliquée  sur  le 
côté  gauche  de  la  face,  depuis  la  paupière  inférieure  jusqu'au  cou.  Cette 
lame  de  coton  est  recouverte  d'une  feuillle  d'étain  reliée  au  pèle  positif.  Une 
large  plaque  négative  est  placée  dans  le  dos  de  la  malade.  Intensité  du 
courant  :  lo  m  A.  ;  durée  de  la  séance  :  i5  minutes. 

La  joue  droite,  les  paupières  inférieures,  le  front,  sont  successivement 
traités  de  la  même  manière  :  intensité,  lo  à  ao  millis  ;  surface  de  l'électrode 
active,  loo  centimètres  carrés;  durée,  i5  minutes. 

Huit  jours  après  la  première  séance,  on  constate  au  toucher  que  la  peau 
est  lisse  sur  presque  toute  la  surface  traitée;  toutes  les  verrues  se  sont 
rétractées  et  aff'aissées;  quelques-unes  ont  disparu  sans  laisser  de  trace;  le 
plus  grand  nombre  est  remplacé  par  une  petite  tâche  d'un  jaune  brun  plus 
foncé;  d'autres,  enfin,  ont  un  aspect  plissé,  flétri  et  laissent  percevoir,  au 
toucher,  une  légère. rugosité. 

Les  séances  ont  lieu  à  huit  jours  d'intervalle  sur  la  même  région. 

Le  23  mai,  cinq  à  six  jours  après  la  seconde  séance,  on  peut  constater 
la  disparition  complète  des  verrues  et  le  retour  de  la  peau  à  l'état  normal. 

Deux  séances  d'ionisation  au  sulfate  de  magnésie  ont  donc  suffi  pour 
amener  la  guérison  complète  des  régions  traitées. 

Obs.  II.  —  M.  A...,  fk'ère  de  la  malade  précédente,  présente  depuis  plu- 
sieurs mois  des  verrues  en  choux-fleurs  du  pavillon  de  l'oreille  gauche,  et 
une  verrue  grosse  comme  un  pois  à  la  région  temporale  gauche. 

Ce  malade  vient  me  consulter  le  i3  mai  1907.  Depuis  quelques  jours  seu- 
lement sont  apparues  sur  la  face  7  à  8  petites  verrues  planes  disséminées 
sur  la  pommette  de  la  joue  gauche,  sur  le  menton,  et  3  à  4  verrues  planes 
sur  la  joue  droite. 

Je  fais  une  séance  d'ionisation  au  sulfate  de  magnésie.  Intensité  :  i5  m  A.; 
surfoce  de  l'électrode: 60  centimètres  carrés;  durée:  i5  minutes.  L'électrode 
active  est  appliquée  en  même  temps  sur  les  verrues  en  choux-fleurs. 


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l82  ARCHIVES    D*£lECTRIGITB   MEDICALE 

17  mai,  —  Quatre  jours  après  la  première  application,  les  verrues  planes 
se  rétractent,  brunissent,  desquament  légèrement  et  sont  rugueuses  au 
toucher.  Les  verrues  en  choux-fleurs  sont  un  peu  plus  rugueujses,  desqua- 
ment et  offrent  un  aspect  plus  pèle.  Somme  toute,  ces  dernières  paraissent 
peu  modifiées.  Je  fais  une  nouvelle  séance  sur  les  verrues  en  choux-fleurs 
seulement. 

2/  mai, —  Les  verrues  planes  sont  très  affaissées  et  presque  effacées;  la 
verrue  de  Toreille  a  pftli  et  légèrement  diminué.  Nouvelle  séance  sur  toutes 
les  verrues  :  i5  mA.  pendant  i5  minutes. 

29  mai.  —  Les  verrues  planes  ont  totalement  disparu,  mais  les  verrues  en 
choux-fleurs  ont  été  si  peu  influencées  par  Tionisation  au  magnésium  que  je 
les  détruis  au  galvanocautère. 


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SE 


CONSEILS  PRATIQUES 


EXAMEN   RADIOLOGIQUE   DES   FRACTURES <> 


Par  G.  liBQROS, 


L'examen  aux  rayons  X  d'une  fracture  doit  faire  suite  à  i'examen 
clinique  proprement  dit;  il  ne  le  remplace  pas,  ne  le  contrôle  pas, 
mais  le  complète.  Il  se  composera  lui-même  d'abord  d'un  examen 
radioscopique,  ensuite  de  deux  épreuves  radiographiques  prises 
suivant  deux  plans  perpendiculaires  l'un  à  l'autre  :  c'est-à-dire 
donnant  une  image  de  face  et  une  image  de  profil,  ou  mieux  encore 
de  deux  clichés  stéréoscopiques  pris  sans  déplacer  le  malade.  Ainsi 
l'examen  clinique  aura  localisé  les  recherches  radioscopiques,  et 
celles-ci,  à  leur  tour,  faciliteront  l'obtention  de  deux  clichés  de  petites 
dimensions  pris  avec  une  technique  précise  donnant  des  résultats  aussi 
exacts  qu'on  peut  le  souhaiter.  On  le  voit,  sauf  urgence  ou  nécessité 
absolue,  nous  n'admettons  donc  pas,  comme  on  l'a  fait,  la  radioscopie 
pure  et  simple  pour  la  majorité  des  fractures,  la  radiographie  étant 
réservée  aux  fractures  de  la  colonne  vertébrale  et  du  crâne,  ou  de  la 
hanche  chez  les  personnes  obèses;  nous  estimons  au  contraire  qu'il 
est  nécessaire  d'employer  successivement  ces  deux  moyens  d'inves- 
tigation, qui  se  complètent  l'un  l'autre. 

L'examen  clinique,  avons-nous  dit,  doit  précéder  la  radioscopie  : 
il  doit,  en  effet,  l'orienter;  il  faut  savoir  de  suite  quelle  région  trau- 
matisée sera  soumise  à  l'examen,  quels  sont  les  symptômes  en  faveur 
d'une  fracture,  d'une  fêlure  ou  d'une  simple  contusion.  Il  faut  envi- 
sager la  possibilité  de  lésions  multiples,  voir  enfin  dans  quelles  condi- 
tions optima  pour  le  malade  l'examen  pourra  être  fait,  si  la  position 
couchée,  assise,  sera  possible,  si  elle  pourra  être  gardée  pendant  le 
temps  nécessaire  à  la  radiographie.  On  placera  alors  l'écran  sur  les 
différentes  faces  du  membre  atteint,  on  l'illuminera  sous  diverses 
incidences  en  faisant  varier  l'éclairage  au  moyen  du  diaphragme-iris. 

On  vérifiera  ainsi  tous  les  points  traumatisés  en  dépassant  la  limite 

(0  Tiré  du  Progris  médical^  8  février  1908. 


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l84  ARCHIVES    D*ÉLECTRIGITÉ  MEDICALE. 

des  lésions;  on  notera  le  siège  et  les  caractères  essentiels  de  celles-ci; 
on  sera  prêt  alors  pour  une  radiographie  précise  et  définitive. 

Cette  radiographie  ne  fera  pas  double  emploi  avec  Texàmen  radio- 
scopique  préalablement  pratiqué;  en  effet,  la  radioscopie  permet 
d'examiner  de  grandes  étendues  de  régions  et  de  grands  segments 
de  membres  par  déplacements  successifs  de  Tampoule  et  du  dia- 
phragme-iris; elle  élimine  donc  les  clichés  trop  grands,  c'est-à-dire 
donnant  des  images  défonnées  ou  voilées  :  déformées  pour  les  régions 
éloignées  du  point  d'incidence  du  rayon  normal,  et  voilées  par  les 
rayons  secondaires  qui  prennent  naissance  au  contact  des  corps 
frappés  par  les  rayons  de  Rôntgen.  La  radioscopie  évite  aussi  la  prise 
de  clichés  inutilisables  ou  insuflflsants,  en  permettant  de  reconnaître 
si  les  lésions  se  trouvent  distantes  du  point  traumatisé  ou  orientées 
de  telle  manière  qu'une  disposition  spéciale  de  la  plaque  et  de  l'am- 
poule soit  nécessaire  pour  les  mettre  en  évidence. 

Nous  citerons  cet  exemple  typique,  que  nous  avons  observé  per- 
sonnellement :  un  homme  présente  une  plaie  pénétrante  de  la  face 
postérieure  de  la  région  du  coude  par  balle  de  revolver  (il  s'agit, 
dit-il,  d'un  accident);  il  existe  un  hématome  volumineux  delà  région, 
l'orifice  d'entrée  est  situé  immédiatement  au-dessus  de  l'olécrâne, 
il  n'y  a  pas  d'orifice  de  sortie.  On  craint  une  lésion  osseuse  et  l'on  fait 
la  radioscopie.  Elle  montre  l'absence  de  fracture  et  l'absence  de  la 
balle  au  niveau  du  coude,  puis  au  niveau  du  bras,  puis  au  niveau  de 
l'épaule.  Même  résultat  négatif  pour  l'avant-bras  et  la  main.  Enfin, 
poursuivant  les  recherches,  nous  trouvons  la  balle  dans  la  paroi  tho- 
racique  à  la  partie  inférieure  de  l'aisselle;  nous  avons  pu  savoir  alors 
seulement  que  la  balle  avait  été  tirée  très  obliquement  de  haut  en 
bas  sur  le  blessé  agenouillé  et  protégeant  sa  figure  de  son  bras  relevé 
et  replié.  Le  long  trajet  suivi  par  le  projectile  s'expliquait  dès  lors 
parfaitement. 

l«'utilité  de  recherches  radioscopiques  préliminaires  est  évidente 
dans  beaucoup  de  cas  du  même  genre,  à  plus  forte  raison  s'il  y  a  réel- 
lement fracture;  mais,  d'autre  part,  ces  examens  radioscopiques  ne 
suffisent  pas,  soit  que  l'épaisseur  des  tissus  s'oppose  à  la  netteté  de 
l'image,  soit  plus  souvent  encore  eu  égard  à  la  nécessité  de  conserver 
un  témoignage  fidèle,  précis  et  durable  des  lésions  observées.  Deux 
bons  clichés  pris  à  90®  et  préférables  tels  quels  à  la  meilletu^  épreuve 
positive  sur  papier  répondent  à  cette  nécessité.  Là  radiographie  sera 
faite  avec  une  ampoule  choisie,  plus  ou  moins  dure  suivant  les  cas; 
l'emploi  de  localisateurs  spéciaux  évitera  le  voile  dû  aux  rayons 
secondaires,  et  nous  obtiendrons  ainsi  à  la  fois  la  richesse  de  détails 
et  la  netteté  de  contrastes. 

Mais  surtout  la  stéréoradiographie  sera  particulièrement  apte  à 
nous  donner  une  image  précise  et  vivante;  elle  est  la  radiographie 
dans  l'espace  alors  que  la  radiographie  ordinaire  est  la  radiographie 
plane  ;  elle  permet  de  voir  le  squelette  et  la  lésion  comme  reconstitués 
en  perspective  et  de  juger  de  la  Superposition  des  plans  et  des  dis- 
tances qui  les  séparent;  ainsi  sont  nettement  perçues  la  situation 


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EXAMEN    RADI0L06IQUE    DES    FRACTURES  l85 

relative  des  différents  fragments  et  d'un  projectile,  par  exemple  dans 
un  foyer  de  fracture,  ou  bien  la  situation  exacte  d'une  extrémité 
osseuse  fracturée  et  luxée.  La  stéréoradiographie  doit  prendre  deux 
vues  de  l'objet  examiné,  de  deux  points  un  peu  distants  de  l'espace; 
ces  deux  vues  représenteront  la  vision  de  l'œil  droit  et  la  vision  de 
l'œU  gauche,  et  leur  réunion  donnera  dans  le  stéréoscope  la  sensation 
du  relief. 

Les  stéréoradiographies  ont  l'avantage  sur  les  radiographies  ordi- 
naires prises  successivement  à  angle  droit  d'être  toujours  facilement 
réalisables,  même  pour  l'épaule  ou  la  clavicule,  le  bassin  ou  la  colonne 
vertébrale,  et  de  laisser  le  sujet,  parfois  peu  mobilisable,  dans  la 
même  position  pour  l'obtention  des  deux  épreuves,  puisque  le  foyer 
des  rayons  Rôntgen  seul  se  déplace;  par  contre,  elle  exige  naturel- 
lement le  stéréoscope  pour  l'appréciation  des  clichés,  mais  nous  esti- 
mons que  la  radiographie  plane  demande  également,  pour  être  judi- 
cieusement utilisée,  un  appareil  à  éclairer  les  négatifs  permettant  de 
graduer  la  liuniére  pendant  l'examen. 

Toutes  les  conditions  nécessaires  à  l'examen  méthodique  et  complet 
d'une  fracture  étant  réalisées,  il  est  utile  de  songer  à  quelques  causes 
d'erreur  indépendantes  de  la  technique;  nous  citerons  surtout  les 
points  d'ossification  chez  les  jeunes  sujets;  ils  sont  parfois  difHcile- 
ment  identifiés,  peuvent  faire  croire  à  une  fracture  qui  n'existe  pas, 
faire  prendre  une  fracture  simple  pour  une  fracture  à  fragments 
multiples.  Le  type  de  la  pseudo-fracture,  c'est  le  point  d'ossification 
de  la  partie  postérieure  du  calcanéum,  séparé  du  corps  du  calcanéum 
par  un  espace  clair  et  une  bordure  dentelée.  Il  donne  absolument 
l'aspect  d'une  solution  de  continuité  osseuse  pathologique  jusqu'à 
seize  ans. 

Un  traumatisme  du  coude  chez  un  jeune  homme  donnera  souvent 
lieu  à  des  images  d'une  interprétation  réellement  difficile;  les  noyaux 
épiphysaires  singulièrement  découpés  en  seront  la  cause;  ce  sont 
encore  la  ligne  épiphysaire  de  la  malléole  externe  de  l'olécrâne,  les 
noyaux  inconstants  de  l'angle  inférieur  de  l'omoplate,  de  la  tubéro- 
sité  du  tibia,  qui  peuvent  être  méconnus.  Enfin,  nous  laissons  de 
côté  les  causes  d'erreur  tenant  à  des  radiographies  grossièrement 
faites  et  sans  les  soins  techniques  essentiels  sur  lesquels  nous  ne 
pouvons  insister  dans  ce  premier  article  de  considérations  géné- 
rales. 

Un  cas  intéressant,  rapporté  par  M.  Béclère,  doit  être  encore 
mentionné;  c'est  celui  d'une  ancienne  fracture  consolidée  entourée 
d'ostéophytes,  radiographiée  à  l'occasion  d'un  traumatisme  nouveau 
et  prise  pour  une  fracture  récente  engageant  la  responsabilité  de 
l'employeur;  l'erreur  eût  dû  être  évitée,  si  l'on  considère  que  la  radio- 
graphie cause  d'erreur  et  montrant  les  ostéophytes  fut  faite  six  jours 
après  l'accident. 

L'examen  des  fractures  comporte,  en  effet,  encore  l'examen  des 
fractures  anciennes,  de  leur  consolidation,  de  la  structure  et  de  la 
forme  du  cal,  de  la  structure  et  de  la  transparence  de  l'os  au  voisinage 


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l86  ARCHIVES    d'eLBCTRICITE   lfi]>lCALB. 

des  lésions  observées.  On  connaît  actuellement  les  cas  de  cals  transr 
parents  pouvant  en  imposer  pour  une  absence  totale  de  consolida- 
tion en  apparence  vicieuse  avec  aptitude  fonctionnelle  presque  par- 
faite; on  pourrait  multiplier  ces  exemples;  il  est  donc  impossible  de 
ne  pas  admettre  que  l'interprétation  de  faits  de  cet  ordre  exigent, 
chez  un  radiographe,  la  possession  du  sens  clinique  autant  que  celle 
d'une  technique  irréprochable  et  la  mise  en  jeu  simultanée  de  ces 
deux  différentes  qualités. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE 


Applleations  Indirectes  de  rÊleetrlcIté 


RAYONS  X 

D'  Eugène  BIRGHER  (Aarau).  ^  La  tuberculose  péritonéale  chro- 
nique du  péritoine;  son  traitement  par  les  rayons  X. 

La  Tuberculose  péritonéale  chronique:  son  traitement  par  les  rayons  X. 
Tel  est  le  titre  très  alléchant  du  travail  du  D^"  Eugène  Bircher 
(188  pages). 

Ce  travail  se  compose  de  deux  parties,  très  inégales  d'ailleurs. 
L'une,  très  considérable,  est  une  contribution  à  Tétude  générale  de 
la  tuberculose  chronique  du  péritoine.  L'autre,  bien  moins  volumi- 
neuse, traite  de  l'action  des  rayons  X  sur  cette  même  forme  de 
tuberculose. 

La  première  partie  nous  arrêtera  peu.  Ce  n'est  que  la  statistique 
développée  des  cas  traités  à  l'hôpital  d' Aarau  de  1887  à  1906.  Elle 
porte  sur  un  total  de  106  cas.  A  ce  propos,  l'auteur  étudie  successi- 
vement l'anatomie  pathologique,  l'étiologie,  la  symptomatologie  et 
le  traitement  de  cette  terrible  maladie.  H  y  fait  preuve  d'une  grande 
érudition.  Mais  cette  partie  manque  de  clarté,  comme  une  œuvre  de 
compilation  trop  rapidement  faite.  Pas  de  détails  originaux  qui  Jettent 
de  nouvelles  lumières  sur  la  question,  rien  qui  éclaire  d'un  nouveau 
Jour  la  tuberculose  chronique  du  péritoine. 

Tout  autre  est  le  chapitre  se  rapportant  à  la  radiothérapie  de  la 
tuberculose  péritonéale  chronique.  Bircher  a  essayé  cette  thérapeu- 
tique d'une  façon  méthodique  dans  un  assez  grand  nombre  de  cas. 
n  a  pu  ainsi  en  comparer  les  résultats  à  ceux  que  donnaient  les  autres 
méthodes  employées  par  lui-même,  et  arriver  ainsi  à  la  conclusion 
que  le  traitement  chirurgical  est  encore  le  meilleur  de  ceux  que  nous 
avons  à  notre  disposition. 

L'auteur  a  fait  deux  séries  d'expériences.  Dans  une  première  série, 
il  a  joint  la  radiothérapie  au  traitement  chirurgical  ;  dans  une  deuxième 
série,  les  cas  furent  seulement  traités  par  les  rayons  X. 


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i88  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Voici  la  technique  instrumentale  et  opératoire. 

Appareil  de  Kohi  de  Chemnitz,  fourni  en  1897,  alimenté  par  un 
courant  de  110  volts.  Intensité  oscillant  entre  2  à  3  ampères.  50  cen- 
timètres de  longueur  maximum  d'étincelle  équivalente.  Distance  de 
l'anticathode  aux  téguments,  25  à  30  centimètres. 

Les  tubes  employés  sont  tantôt  des  tubes  durs,  tantôt  des  tubes 
mous.  Le  choix  doit  en  être  fait  suivant  le  tempérament  du  malade. 
Le  nombre  des  séances  est  également  variable.  En  moyenne.  Ton 
pratique  une  irradiation  journalière  de  15  à  30  minutes  pendant- trois 
à  quatre  semaines.  Si  Ton  n'obtient  aucun  résultat,  l'on  interrompt 
alors  le  traitement  une  quinzaine  pour  le  reprendre  de  nouveau  pen- 
dant deux  à  quatre  semaines.  Si  l'état  du  malade  ne  s'est  pas  alors 
amélioré,  l'on  ne  doit  plus  escompter  le  succès.  Que  l'on  n'oublie 
pas,  en  tout  cas,  de  protéger  soigneusement  les  testicules  du 
patient. 

Cette  méthode  nous  fournit  des  résultats  très  intéressants. 

De  16  cas  traités  par  les  rayons  X  et  l'opération  simultanément, 
43  0/0  guérirent,  31  0/0  s'améliorèrent,  25  0/0  moururent. 

De  12  cas  traités  seulement  par  les  rayons  X,  6  guérirent,  soit 
50  0/0;  des  6  autres,  3  moururent,  25  0/0;  2  furent  améliorés,  16  0/0; 
l'état  de  l'un  resta  stationnaire. 

Nous  nous  empresserons  de  faire  remarquer,  avec  l'auteur,  que 
ces  cas  qui  n'ont  été  traités  que  par  les  rayons  X  appartiennent  à 
trois  catégories  : 

Ceux  dont  l'état  général  trop  précaire  ne  permettait  pas  l'opération 
(à  noter  chez  ceux-là  une  action  favorable  très  nette  sur  l'état  général)  ; 

Ceux  qui  refusaient  l'opération; 

Ceux  enfin  dont  la  tuberculose  semblait  bénigne. 

L'on  est  donc  placé  dans  de  moins  bonnes  conditions  statistiques 
que  pour  les  cas  traités  par  laparotomie.  Ces  derniers  ne  concernent, 
en  effet,  que  des  malades  dont  l'état  général  est  bon  ou  dont  l'affection 
semble  bénigne. 

Dans  les  cas  soumis  au  traitement  mixte,  l'auteur  a  remarqué  une 
action  bienfaisante  des  rayons  sur  la  guérison  de  la  plaie  opératoire. 
Il  a  constaté  également  une  moins  grande  production  de  fistules 
fécales  et  une  influence  favorable  des  rayons  X  sur  la  guérison  de 
ces  fistules  une  fois  formées. 

Notons  que  quelques  malades  sont  morts  en  cours  de  traitement 
de  tuberculose  miliaire.  Il  s'agissait  d'ailleurs  toujours  d'individus 
gravement  atteints. 

Si  l'on  tient  compte  de  la  difficulté  d'un  pronostic  exact,  étant 
donné  la  concomitance  de  lésions  de  même  nature  des  autres  organes, 
si  l'on  tient  compte,  de  plus,  de  la  difficulté  du  maniement  des  rayons, 
il  y  a  lieu  de  féliciter  M.  Bircher  des  résultats  auxquels  fi  est 
arrivé. 

ETés  indications  cliniques  de  l'auteur  pourront  peut-être  intéresser 
d'autres  expérimentateurs  et  les  fixer  sur  quelques  points  embarras- 
sants. Nous  les  résumerons  ainsi  : 


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REVUE    DB   LA   PRESSE.  l8g 

Les  rayons  X  devront  être  employés  seuls  : 

a)  Dans  les  tuberculoses  adhésives  où  l'opération  a  peu  de  chances 
de  succès; 

b)  Dans  tous  les  cas  où  la  cachexie  empêche  toute  intervention 
chirurgicale; 

c)  Dans  tous  les  cas  où  l'opération  est  impossible; 

d)  Dans  les  tuberculoses  péritonéales  bénignes. 

Ils  devront  être  employés  consécutivement  à  l'opération  : 

a)  Dans  tous  les  cas  où  l' exsudât  post- opératoire  n'aura  pas  disparu 
au  bout  des  quinze  premiers  jours: 

b)  Dans  tous  les  cas  où  l'opération  aura  échoué  et  lorsqu'il  se  sera 
produit  une  récidive. 

Le  travail  de  M.  Bircher,  comme  le  lecteur  pourra  s'en  rendre 
compte  par  l'analyse  succincte  qui  précède,  affirme  donc  une  nouvelle 
conquête  des  rayons  X  dans  le  domaine  thérapeutique.  Cette  étude 
aurait  besoin  cependant  de  nouvelles  recherches  ultérieures  et  de 
travaux  de  rontrôle.  EUe  montre  néanmoins  dès  maintenant  que  les 
rayons  X  i  doivent  être  considérés  comme  un  auxiliaire  extraordinai- 
reraent  puissant  dans  la  lutte  contre  la  tuberculose  chronique  du 
péritoine  ». 

M.  Bircher  a,  dans  tous  ses  examens,  fait  preuve  d'un  grand  sens 
clinique»  d'une  impartialité  et  d'une  justesse  de  vue  dont  nous  ne 
saurions  trop  le  féliciter.  Tl  nous  a  ouvert  une  nouvelle  voie,  dans 
laquelle  nous  ne  devons,  il  est  vrai,  nous  engager  qu'avec  une  extrême 
prudence:  mais,  nous  le  croyons,  le  sillon  qu'il  a  tracé  sera  riche  en 
féconds  résultats  pour  la  science  et  l'humanité. 

D^  Georges  Belley. 


ROGHARD.  —  Diagnostic  erroné  de  calcul  de  l'uretère  porté 
d'après  une  photographie. 

L'auteur  présente  la  radiographie  d'une  malade  qu'on  avait  radio- 
graphiée pour  une  arthrite  sèche  de  la  hanche  gauche.  Sur  l'image 
on  voit  une  ombre  linéaire  couvrant  le  détroit  supérieur  gauche. 
Cette  ombre  fut  attribuée  à  un  calcul  de  l'uretère,  mais  le  cathété- 
risme  de  ce  conduit  démontra  qu'on  avait  commis  une  erreur  d'inter- 
prétation, n  s'agissait  en  réalité  d'un  athérome  de  l'artère  iliaque 
externe.  — (Presse  méd.y  15  fév.  1908.) 


J.  HARET.  —  Les  rayons  X  font-ils  naître  le  cancer? 

A  propos  d'un  récent  article  de  Jayle  intitulé  :  «  Le  cancer  causé 
par  les  rayons  X,  »  l'auteur  rapporte  que  i'épithélîoma  peut  se  déve- 
lopper dans  certains  c^s  de  lupus  sans  qu'il  y  ait  eu  irradiation.  De 
plus,  l'on  trouve  dans  la  littérature  médicale  un  grand  nombre  d'ob- 


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190  AHGH1VB8    D'iLECTRlClTé    MÉDICALB. 

servations  mentionnant  l'apparition  d'épithélioma  sur  les  lupus,  et 
cela  bien  avant  qu'on  ne  fît  de  la  radiothérapie.  On  trouve  aussi  des 
faits  de  très  nombreux  cancers  apparus  sur  des  cicatrices  consécutives 
à  des  brûlures,  à  des  plaies  faites  par  des  caustiques  quelconques. 
Le  titre  :  «  Cancer  causé  par  les  rayons  X  >»  est  donc  un  titre  qui  tend 
à  imposer  plus  qu'il  ne  faudrait,  car  on  pourrait  aussi  bien  écrire  : 
«  Cancer  causé  par  le  lupus  n,  ou  bien  «  cancer  causé  par  la  potasse 
caustique  »,  etc.  —  (Presse  méd,y  15  fév.  1908,  p.  107.) 


RADIOTHÉRAPIE 

G.  SCHWARZ.  —  Disparition  d'une  tumeur  du  médiastin  sous 
raction  des  rayons  de  ROntgen. 

L'auteur  présente  le  malade  chez  qui  ii  a  noté  cette  disparition. 
Pour  l'expliquer,  il  invoque  la  théorie  de  Podwyssotzki,  d'après 
laquelle  sous  l'influence  de  certains  agents  chimiques  —  iodure  de 
potassium,  arsenic,  radium,  rayons  Rôntgen  —  il  se  ferait  au  sein 
de  la  tumeur  une  sorte  d'autophagisme,  certaines  cellules  néoplasiques 
étant  absorbées,  annihilées  par  d'autres  éléments.  —  (Presse  méd., 
4  déc.  1907.) 


LOUMEAL.  —  De  la  radiothérapie  appliquée  aux  cancers  et  aux 
hypertrophies  de  la  prostate  non  justiciables  de  la  prostatectomie. 

L'auteur  rappelle  l'inefflcacité  habituelle  de  l'intervention  chirur- 
gicale dans  les  cancers  de  la  prostate  et  les  succès  obtenus  par  quel- 
ques ouleurs,  grâce  à  la  radiothérapie  dans  le  traitement  des  néo- 
plasmes malins.  Personnellement  il  a  traité  avec  la  précieuse  colla- 
boration de  NancelPenard  (de  Bordeaux)  un  énorme  cancer  très 
douloureux  de  la  prostate,  emplissant  l'excavation  pelvienne  et 
n'accompagnant  de  compression  du  rectum,  de  l'urètre  et  des  uretères 
chez  un  vieillard  cachectique.  Six  séances  de  radiothérapie  de  chacune 
douze  à  quinze  minutes,  à  la  dose  moyenne  de  4  à  5  unités  H,  appli  • 
quée  tour  à  tour  sur  le  périnée  et  l'hypogastre,  amenèrent  en  un  mois 
et  demi  une  amélioration  très  notable  dans  les  phénomènes  de  com- 
pression, les  douleurs  et  l'état  général,  ainsi  que  dans  le  volume  de 
la  tumeur.  Malheureusement  une  légère  radlodermite.périnéale  obligea 
d'interrompre  un  certain  temps  le  traitement  et  le  malade  succomba 
à  la  cachexie  cancéreuse  et  aux  conséquences  de  la  coprohémie  par 
atonie  intestinale.  Pour  ce  qui  est  de  la  radiothérapie  appliquée  au 
traitement  de  l'hypertrophie  prostatique,  l'auteur  n'en  a  pas  d'expé- 
rience  personnelle,   mais   il   estime,    d'après   les   heureux  résultâtes 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  I9I 

obtenus,  notamment  par  Mosako^iez  et  par  Lassueur,  que,  lorsque 
la  prostatectomie  ne  peut  ôtre  appliquée  soit  au  début  de  la  maladie, 
soit  plus  tard  pour  des  raisons  quelconques,  le  chirurgien  doit,  au 
lieu  du  seul  traitement  palliatif  ordinairement  employé,  recourir  aux 
rayons  X  d'autant  plus  efficaces  qu'ils  agiront  plus  tôt,  sur  un  néo- 
plasme à  cellules  épithéliales  plus  jeunes. 

De  sorte  que  les  néoplasies  prostatiques  doivent  au  môme  titre  que 
toutes  les  autres,  être  appelées  à  bénéficier  des  ressources  de  cette 
brillante  thérapeutique  nouvelle,  déjà  utilisée  parfois  avec  d'étonnants 
succès  dans  les  autres  branches  de  la  pathologie.  —  (Méd.  moderne, 
13  nov.  1907.) 


DELHERM.  —  Radiothérapie  des  tumeurs  malignes  du  sein. 

D'après  l'auteur,  c'est  un  devoir  d'appliquer  la  radiothérapie  pré- 
ventive après  l'intervention  chirurgicale  dans  le  cancer  du  sein;  on 
aurait  ainsi  les  plus  grandes  chances  de  détruire  un  grand  nombre 
des  éléments  néoplasiques  qui  échappent  toujours  à  l'exérèse  la 
plus  large  et  qui  peuvent  coloniser  ultérieurement.  Toute  Intervention, 
d'après  l'auteur,  doit  être  suivie  de  séances  de  radiothérapie  conti- 
nuées pendant  des  années  si  c'est  nécessaire. 

L'action  des  rayons  est  encore  très  utile  dans  les  récidives  sous- 
cutanées;  malheureusement,  elle  est  le  plus  souvent  nulle  dans  les 
envahissements  profonds. — (Soc.  de  Thérapeut.,  séance  du  12  fé- 
vrier 1908.) 


DLPEYRAG.  —  Action  de  la  radiothérapie  dans  les  sarcomes  et 
et  ostéosarcomes. 

L'auteur,  en  présentant  à  la  Société  de  Chirurgie  de  Marseille  deux 
malades  atteints  de  sarcome,  l'un  de  la  paroi  thoracique  et  l'autre 
de  l'avant-bras,  traités  avec  succès  par  la  radiothérapie,  formule  les 
conclusions  suivantes  de  son  travail  : 

1®  Les  rayons  X  ont  une  action  élective  sur  les  sarcomes  et  les 
ostéosarcomes,  même  situés  profondément; 

2®  Cette  action  est  si  manifeste  qu'on  peut  voir  survenir  la  dispa- 
rition complète  d'une  timieur  sarcomateuse  sans  que  la  radiothérapie 
ait  entraîné  de  réaction  destructive  de  la  peau; 

3^  Tous  les  sarcomes  inopérables  sont  justiciables  de  la  radiothé- 
rapie. On  pourra  voir  survenir  des  guérisons  merveilleuses; 

4®  Dans  les  cas  de  sarcomes  opérables  à  marche  lente,  on  peut 
encore  faire  un  traitement  radiothérapique  d'essai.  Il  sera  possible, 
dans  certains  cas,  d'éviter  l'intervention  sanglante; 

5®  Après  l'ablation  d'une  tumeur  sarcomateuse,  il  est  prudent 
d'instituer  un  traitement  radiothérapique  préventif  de  la  récidive.  — 
(Marseille  méd,,  15  fév.  1908.) 


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192  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ   IfÉDIGALB. 

BERDEZ  (Lausanne).  —  Les  indications  de  la  radiothérapie. 

L'auteur  résume  les  indications  actuelles  et  seulement  les  plus  nettes 
de  la  radiothérapie.  Laissant  de  côté  la  pratique  dermatologique  pro- 
prement dite,  il  conclut  en  disant  que  la  radiothérapie  doit  être  mise 
en  œuvre: 

1^  Dans  les  affections  des  organes  hématopoïétiques  (famille  des 
leucémies); 

20  Dans  les  tuberculoses  ouvertes  très  sup^^rfldelles  et  ne  présentant 
pas  de  tendance  vers  la  guérison; 

30  Dans  les  épithéliomas  cutanés; 

40  Dans  les  récidives  de  cancers  après  une  ou  plusieurs  opérations 
(Dans  les  cancers  profonds  et  inopérables,  elle  peut  encore  jouer  le 
rôle  d'un  excellent  palliatif); 

ô<>  Dans  les  sarcomes  et  en  général  dans  les  néoplasmes  malins, 
quand  ils  ne  sont  pas  facilement  opérables. 

L'auteur  regarde  le  lupus  vulgaire  comme  une  contre-indication 
à  cause  des  transformations  possibles  en  épithéliomas.  Il  ne  partage 
pas  l'enthousiasme  de  Foveau  de  Courmelles  pour  le  traitement 
radiothérapique  des  fibromes,  tout  en  reconnaissant  l'action  hémo- 
statique puissante  des  rayons  X. 

Il  recommande  enfin  de  prendre  des  précautions  sérieuses  lorsqu'on 
irradie,  chez  de  jeunes  sujets,  des  surfaces  voisines  des  régions  osseuses 
épiphysaires.  On  connaît  en  effet  la  grande  vulnérabilité  des  carti- 
lages d'accroissement.  —  (Revue  méd.  de  la  Suisse  romande^  20  jan- 
vier 1908.) 

Th.  Nogier. 


ROBIN.  —  Traitement  local  des  adénites  tuberculeuses* 

Voici  ce  que  dit  l'auteur  du  traitement  des  micro-polyadénites  infantiles 
et  des  ganglions  durs  non  susceptibles  de  s*abcéder. 

On  aura  recours  à  la  radiothérapie  dont  l'usage  doit  être  confié  à  un 
spécialiste  exercé.  11  s*agit  de  faire  absorber  le  plus  de  rayons  possible  tout 
en  ménageant  l'intégrité  de  la  peau.  A  cet  effet,  on  procédera  par  séances 
espacées,  la  première  et  la  seconde  à  douze  jours,  les  suivantes  à  quinze 
jours  d'intervalle.  11  y  a  trois  procédés  d'application  des  rayons  de  Rôntgen  : 
le  premier,  proposé  par  Darier,  consiste  à  faire  agir  dans  la  première  séance 
une  quantité  considérable  de  rayons,  équivalent  à  6  H,  et  de  décroître  gra- 
duellement jusqu'à  2  H,  dose  que  Ton  continue  plus  ou  moins  longtemps. 
Un  deuxième  proche  consiste  au  contraire  à  débuter  par  des  doses  fiBÔhles, 
puis  graduellement  croissantes.  Dans  un  troisième  procédé,  dû  à  Leredde, 
on  applique  des  doses  faibles  quotidiennes,  pendant  trois  ou  quatre  jours, 
puis  on  interrompt  le  traitement  pendant  une  semaine  et  on  recommence 
en  espaçant  les  séances. 

Le  premier  effet  de  la  radiothérapie,  en  apparence  paradoxal,  est  de  rendre 
plus  <cii>iblcs  à  la  palpalion  les  ganglions,  par  suite  de  la  disparition  de  la 


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HEVUE    DE    LA    PRESSE.  I g3 

périadénite.  La  diminution  du  volume  de  la  masse  a  pour  conséquence  de 
diminuer  les  phénomènes  de  compression,  notamment  la  dyspnée  et  les 
douleurs  névralgiques. 

La  guérison  est  obtenue  en  trois  mois  ;  s'il  n'y  a  pas  de  résultat  à  cette 
époque,  il  est  inutile  de  continuer  à  moins  que  les  ganglions  ne  restent 
durs,  auquel  cas  on  peut  prolonger  le  traitement  jusqu'à  six  mois,  dernière 
limite.  La  diminution  de  moitié  du  volume  des  masses  ganglionnaires  est, 
d'aUleurs,  tout  ce  qu'on  peut  espérer. 

Dans  tous  les  cas,  la  radiothérapie  a  sur  l'état  général  une  action  salu- 
taire :  les  malades  retrouvent  le  sommeil,  l'appétit  et  les  forces.  Robin  et 
Boumigaut  ont  constaté  une  diminution  des  globules  blancs  du  sang  por- 
tant sur  les  mononucléaires.  Peut-être  les  rayons  X  ont -ils  une  action 
primitive  sur  la  composition  du  sang,  ce  qui  serait  le  mécanisme  de  leur 
effet  thérapeutique. 

Les  accidents  que  peut  amener  la  radiothérapie  et  qu'il  faut  éviter  sont  : 
!•  des  éry thèmes  (radîodermites);  a»  la  pigmentation  cutanée;  3°  la  chute 
de  la  barbe  et  des  cheveux  (évitée  par  l'emploi  d'écrans  protecteurs)  ;  4*  des 
céphalées;  ce  dernier  symptôme  doit  faire  immédiatement  suspendre  le 
traitement. 

En  somme,  on  obtiendra  presque  toujours  par  les  rayons  X  une  dimi- 
nution de  volume  de  la  masse  ganglionnaire.  —  {Méd.  moderne,  26fév.  1908). 


BADIUMTHÉRAPIB 

FOVEAU  DE  COLRMËLLES.  —  Le  radium  en  médecine. 

Voici  la  partie  importante  de  ce  travail  et  ses  conclusions  : 
Les  naevi  étaient  très  améliorés,  parfois  guéris  par  l'électrolyse,  les 
étincelles  de  haute  fréquence,  les  rayons  X,  la  photothérapie,  mais  des 
communications  retentissantes  ont  été  faites  à  l'Académie  de  Méde- 
cine et  au  Congrès  de  chirurgie  qui  confirment  les  bons  effets  du  radium 
déjà  publiés  dans  les  Applications  médicales  du  radium,  de  Foveau 
de  Courmelles,  pour  la  disparition  de  ces  taches  de  «  lie  de  vin  ». 
MM.  de  Beurmann,  Wickham,  Degrais,  Dominici,  Duval  ont  com- 
muniqué de  beaux  résultats  esthétiques.  On  expose  deux  ou  trois 
heures  durant  le  naevus  à  l'émanation  de  ces  sels  collés  appliqués 
depuis  longtemps  par  Le  Bon  à  ses  recherches  physiques,  20  centi- 
grammes k  500  000  activités  en  un  disque.  Les  tissus  de  réparation 
sont  souples,  lisses,  unis  et  décolorés.  Blaschko  publiait  aussi  en 
février  1906  les  mêmes  résultats  (pour  le  psoriasis,  il  laisse  le  bromure 
de  radium  trois  ou  quatre  heures).  Le  lupus,  les  cancroides  (Wisch- 
mann,  Strassmann,  Buchler,  après  Danlos)  cèdent  à  de  longues  appli- 
cations. Esdra  parle  pour  les  endothéliomcs  de  740-710  minutes  en 
35  séances.  Les  surfaces  cruentées  cicatrisent  facilement,  d'où  l'uti- 
lisation en  oto-rhino-laryngologie  (R.  Botey).  Freund  le  préconise  pour 
AHcu.  d'blbctb.  ubd.  ~  1908.  i5 


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19^4  ARcftivEs  d'Électricité  médicale. 

les  conduits,  les  tubes  contournés  et  les  petites  surfaces.  Le  Prof. 
Balthazard  n'admet  pour  500  000  activités  que  des  séances  de  30  mi- 
nutes, et  de  6  à  7  minutes  pour  le  pur  à  2  000  000,  sous  peine  de 
radiodermite.  Ajoutons  que  20  centigrammes  à  500  000  coûtent 
20,000  francs. 

Cohn  a  publié  d'abord  des  cas  heureux  de  radium  dans  trois  cas 
de  trachome,  puis  quatre  autres  cas  de  conjonctivite  granuleuse, 
également  guéris  par  le  radium.  Zelerkousky,  à  son  tour,  fit  de  la 
radiumthérapie  dans  le  trachome.  Après  s'être  assuré,  d'abord  sur 
des  animaux,  puis  sur  lui-même,  de  l'innocuité,  pour  l'œil,  de  séances 
radiumthérapiques  même  prolongées,  l'auteur  soumit  quatre  sujets 
atteints  de  conjonctivite  trachomateuse  (en  tout  sept  yeux)  à  un 
traitement  qui  consista  à  promener  sur  la  muqueuse  malade,  sans 
exercer  la  moindre  pression,  un  petit  tube  de  verre  renfermant  du 
bromure  de  radium  en  quantité  variable  (1  milligramme).  Les  effets 
obtenus  furent  des  plus  frappants  :  cinq  yeux  ont  guéri  après  8  à 
14  séances;  deux  yeux  sont  en  pleine  voie  de  guérison,  ne  présentant 
plus  que  quelques  grains  isolés  de  trachome.  11  faut  dire  que,  dans 
tous  ces  cas,  il  s'agissait  d'infiltrations  trachomateuses  de  la  totalité 
de  la  conjonctive,  dont  la  résorption  s'est  pourtant  effectuée  en 
l'absence  de  toute  réaction  locale  et  sans  production  de  cicatrices. 

Le  D'  Schiele  vante  V acide  iodique  qu'il  estime  le  meilleur  topique 
contre  la  conjonctivite  granuleuse;  mais  il  dit  aussi  du  bien  du  radium 
qu'il  a  employé  avec  beaucoup  de  succès.  Il  s'est  servi  d'un  tube  con- 
tenant 1  milligramme  de  bromure  de  radium  et  pratiquait  pendant 
dix  minutes  par  jour  une  sorte  de  massage  des  surfaces  granuleuses 
(c'est  le  procédé  que  nous  employons  nous-mêmes  journellement). 
Il  a  vu  par  ce  traitement  les  granulations  diminuer  rapidement  de 
volume  et  disparaître  pour  faire  place  à  une  dépression  sans  cicatrice 
appréciable.  De  tous  les  moyens  de  traitement  connus  jusqu'ici,  le 
radium  serait  celui  qui  laisse  les  cicatrices  les  plus  minces  et  les  plus 
souples  quand  il  en  laisse,  parce  que  les  leucocytes  et  le  tissu  adénoïde 
des  granulations  se  résorbent  très  lentement  et  qu'il  ne  produit  aucune 
action  irritative.  (A.  Darier.) 

Tous  les  résultats  que  nous  obtînmes  ou  publiâmes  jadis  subsistent 
et  se  trouvent  confirmés.  C'est  là  le  point  intéressant  pour  les  malades. 
Il  nous  paraît  inutile  d'employer  de  longues  séances  qui  risquent  de 
nous  faire  avoir  des  démêlés  avec  la  justice,  parce  que  dangereuse,  ou 
simplement  susceptible  de  l'être;  doses  très  coûteuses  par  ailleurs, 
car  20  centigrammes  à  500  000  activités  coûtent  20,000  francs.  Il  me 
semble  que  ce  n'est  pas  ainsi  que  se  vulgarisera  le  radium,  malgré  ses 
merveilleux  résultats  thérapeutiques;  ceux-ci  sont,  nous  le  répétons, 
heureusement  obtenus  par  de  plus  petites  doses,  de  moins  longues 
séances  de  radium;  ou,  par  d'autres  agents  électriques,  les  rayons  X, 
ou  pour  les  naevi,  mieux,  comme  nous  le  disions  le  mois  dernier  d'après 
Bergonié  et  notre  expérience  personnelle,  par  les  étincelles  de  haute 
fréquence.  -    {UAcfualilc  méd,,  15  jauv.  1908.) 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  IqG 

WICKHAM  et  DEGRAIS.  —  Traitement  des  nœvi  rasculaires  par 
le  radium.  (Rapport  présenté  à  F  Académie  ^e  médecine  par  MM.  Hallopeau 
et  Fournier,  rapporteur). 

Vous  avez  chargé  une  Commission,  composée  de  M.  Hallopeau  et 
de  moi,  de  vous  présenter  un  rapport  sur  une  communication  qui  a 
été  faite  devant  vous,  dans  la  séance  du  8  octobre  dernier,  par  MM.  L. 
Wickham  et  Degrais.  Nous  venons  nous  acquitter  de  ce  devoir. 

Peut-être  vraiment  n'y  aurait-U  pas  grande  exagération  de  notre 
part  si,  pastichant  la  fameuse  lettre  de  M^^  de  Sévigné  h  M.  de  Cou- 
langes,  nous  venions  vous  dire  :  «  Nous  allons  vous  mander  la  chose  la 
plus  étonnante,  la  plus  surprenante,  la  plus  miraculeuse,  la  plus  étour- 
dissante, la  plus  singulière,  la  plus  extraordinaire,  la  plus  imprévue, 
la  plus  incroyable,  etc.  »  Car,  n'en  déplaise  à  la  célèbre  marquise,  il 
nous  semble  encore  moins  extraordinaire  de  voir  M.  de  Lauzun  épouser 
la  grande  Mademoiselle  que  de  voir  une  pincée  de  poudre,  agissant  k 
distance  par  une  sorte  de  pouvoir  magique,  effacer  ces  affreuses 
souillures  de  la  peau  connues  sous  le  nom  de  «  taches  de  vin  »,  voire 
—  ce  qui  est  plus  extraordinaire  encore  —  fondre,  résorber,  résoudre, 
détruire,  anéantir  (voici  que  je  vais  parler  comme  la  dite  marquise) 
des  tumeurs^  de  véritables  tumeurs  du  genre  de  celles  qu'on  a  appel - 
lées  :  nœDÎ  vasciilaires  iubéreux,  angiomes  caverneux^  fongus  nœmatodes^ 
tumeurs  érectiles,  etc.  Eh  bien,  si  imTaisemblable  et  si  inattendu  que 
cela  puisse  paraître,  c'est  là  pourtant  ce  que  J)ien  positivement  réali- 
sent les  irradiations  invisibles,  mais  réelles,  pénétrantes  et  merveil- 
leusement actives  du  radium.  Incroyables  presque  seraient  de  tels 
résultats,  s'ils  n'avaient  leur  certificat  d'authenticité  fournis  par  la 
photographie.  Aussi  bien,  en  l'espèce,  vos  rapporteurs  se  trouvent- ils 
particulièrement  favorisés,  puisqu'au  lieu  d'avoir  à  vous  convaincre 
par  de  compendieuses  descriptions,  ils  n'auront  qu'à  vous  soumettre 
des  photographies  et  vous  dire  ce  que  nous  allons  simplement  vous 
dire  :  •  Voyez  et  jugez.  » 

Voici  d'abord  (photographies  1  et  1  bis)^  sur  un  tout  jeune  enfant 
un  naevus  vasculaire  du  type  ^  tache  de  vin  »  aux  yeux  du  monde, 
naevus  localisé  sur  la  joue  droite  à  la  région  sub-aïu'iculaire,  et  s' éta- 
lant là  sur  une  étendue  de  6  centimètres  comme  diamètre  horizontal 
et  de  5  à  6  et  7  centimètres  verticalement.  —  Eh  bien,  voyez-le  après 
traitement  :  c'est  fait  de  lui;  il  a  disparu,  disparu  positivement.  Il  ne 
se  traduit  plus  que  par  une  légère  décoloration  tégumentaire.  De  plus, 
le  lobule  amiculaire,  qui  était  envahi  par  la  lésion,  boursouflé  et  animé 
de  battements,  est  revenu  à  son  volume  normal.  —  Somme  toute, 
résultat  irréfutablement  merveilleux. 

Même  lésion  (photographies  2  et  2  bis)  et  résultat  thérapeutique 
non  moins  remarquable  sur  ce  second  bébé,  âgé  de  dix-huit  mois.  — 
Ici,  naevus  vasculaire  et  légèrement  surélevé  de  la  joue  droite,  circu- 
laire et  comparable  comme  surface  à  une  pièce  d'un  franc.  —  Après 
traitement  par  le  radium,  rien  autre  aujourd'hui  qu'une  tachette 


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196  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

blanchâtre,  à  tégument  un  peu  décoloré,  mais  lisse,  régulière,  n'offrant 
en  rien  Taspect  d'une  cicatrice, 

Car,  ceci  soit  dit  à  présent,  pour  n'avoir  pas  à  le  répéter  à  propos  des 
divers  cas  qui  vont  suivre,*  si  le  radium  résorbe,  anéantit,  détruit, 
il  détruit  d'une  façon  spéciale,  qui  est  son  propre,  et  qui  se  caractérise 
par  ceci  :  absences  d* altérations  apparentes  du  genre  de  celles  qui  cons- 
tituent ce  qu'on  appelle  une  cicatrice;  c'est-à-dire  qu'il  ne  laisse  pas  à 
sa  suite  d'altérations  tégumentaires  constittfées  par  des  altérations 
de  surface,  des  inégalités,  des  brides,  etc.  «  Les  tissus  de  réparation 
qui  succèdent  à  son  action  restent  souples,  unis,  lisses,  et  ne  diffèrent 
guère  de  la  peau  normale  que  par  une  coloration  plus  claire,  plus  blan- 
che, parsemée  parfois  de  quelques  éléments  rares  de  télangiectasie.  » 
—  Particularité  bien  étudiée  microscopiquement  par  M.  le  D'  Domi- 
nici  et  essentiellement  favorable  à  l'esthétique  (^). 

Les  deux  photographies  suivantes  (3  et  3  bis)  sont  relatives  à  un 
naevus  de  la  joue,  saillant  (sans  mériter  encore  toutefois  la  désignation 
de  tumeur),  très  large  et  très  décoloré,  dont  le  malade  ne  tenta  de  se 
débarrasser  qu'à  l'âge  adulte).  On  essaya  d'abord  de  l'électrolyse, 
mais  on  dut  bientôt  y  renoncer  en  raison  des  douleurs  que  provoquait 
la  cautérisation  électrique,  et  l'on  fit  alors  appel  au  radium  dont  vous 
pouvez  juger  la  bienfaisante  influence.  Voyez  :  disparition  de  la  tache 
vineuse,  qui  ne  se  traduit  plus  que  par  une  nuance  légèrement  rosée 


(')  D'après  les  D"  Dominici  et  Barcat,  le  processus  histologique  de  la  guérison 
des  nœvi  par  le  rayonnement  du  radium  est  le  suivant: 

Les  faisceaux  fibreux  et  les  fibres  élastiques  du  tissu  conjonctif  et  des  parois  des 
vaisseaux  sanguins  se  résorbent;  en  même  temps,  les  cellules  fixes  du  tissu  con- 
jonctif intervasculaire  et  celiei  des  tuniques  des  vaisseaux  repassent  à  l'état  embryon- 
naire. Les  cellules  conjonctives  embryonnaires  prolifèrent,  tout  en  restant  conjuguées 
en  un  réseau  ou  syncytium.  Celui-ci  s*étend  aux  dépens  des  cavités  vasculaires 
sanguines,  qui  se  rétrécissent  graduellement. 

Le  tissu  angiomaleux  <est  ainsi  remplacé  par  un  assemblage  de  cellules  conjonc- 
tives embryonnaires,  entre  lesquelles  s*étendent  des  capillaires  sanguins  relativement 
étroits  et  espacés,  l^s  cellules  conjonctives  jeunes  se  disposent  parallèlement  à  la 
surface  de  la  peau  et  reconstituent  un  tissu  conjonctif  adulte.  A  cet  effet,  elles 
sécrètent  de  nouveaux  faisceaux  conjonc'tifs  et  de  nouvelles  fibres  élastiques,  en 
s'atrophiant  au  fur  et  à  mesure  de  Télaboration  de  ces  éléments  figurés  secondairch. 

Le  tissu  conjonctif  de  nouvelle  formation  est  différent  du  tissu  de  cicatrice  inOam- 
matoire  par  plusieurs  caractères  qui  sont  : 

r  La  superposition  des  cellules  fixes,  des  faisceaux  conjonctifs  et  des  principaux 
troncs  élastiques,  suivant  une  stratification  régulière; 

a*  L'absence  d'expansion  du  tissu  conjonctif  néoformé  en  dehors  de  ses  bornes 
naturelles,  et  par  conséquent  au-dessus  du  plan  cutané  superficiel  ; 

3*  La  délicatesse  des  faisceaux  conjonctifs  de  nouvelle  origine. 

La  conformation  apparente  du  tégument  externe  est  en  accord  avec  cette  structure, 
puisque  la  peau  reste  à  la  fois  unie,  plane  et  souple,  dans  les  zones  antérieurement 
occupées  par  Tangiome. 

En  définitive,  le  processus  histologique  de  la  guérison  des  nœvi  consiste  essentiel- 
lement en  des  modifications  de  l'évolution  du  tissu  conjonctivo-vasculairc,  com- 
mandées et  réglées  par  l'action  des  rayons  Becquerel.  Ceux-ci  déterminent  une 
refonte  embryonnaire  des  anpomcs,  suivie  de  la  réorganisation  de  leurs  éléments 
rajeunis  sous  1 1  forme  d'un  tissu  conjonctif  fibreux,  de  texture  uniformément 
régulière. 


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RKVUE   DE    LA    PRESSE.  I97 

danr  sa  partie  supérieure.  Le  malade  dit  lui-même  ceci,  dans  une  lettre 
de  remerciement  :  «  Quant  à  ma  tache,  il  en  reste  si  peu  de  chose 
aujourd'hui,  que  je  n'v  vois  plus  rien.  » 

Poursuivons.  —  Les  photographies  4  et  4  bis  représentent  un  spé- 
cimen de  naevus  en  voie  de  traitement  par  le  radium.  Ce  naevus,  de 
couleur  lie  de  vin,  est  énorme.  Il  s'étale  sûr  la  partie  inférieure  du  front, 
le  nez,  les  deux  paupières  gauches,  toute  la  joue  gauche,  'a  moitié 
gauche  de  la  lèvre  supérieure  (face  cutanée  et  face  muqueuse\  R  n*a 
encore  été  attaqué  par  les  rayons  radiques  que  dans  sa  partie  inférieure 
laquelle  commence  à  se  décolorer.  —  Particularité  curieuse,  la  colo- 
ration ?'est  de  même  accomplie  sur  la  face  muqueuse,  c'est-à-dire  la 
face  profonde  de  la  lèvre  et  de  la  joue,  ce  qui  implique  une  pénétration 
profonde  des  rayons  qui  ont  dû  traverser  de  part  en  part  toute 
répaisseur  de  la  région. 

VoDà  pour  les  naevi  plans  ou  légèrement  tubéreux.  Mais  venons 
maintenant  aux- naevi  plus  importants  comme  volume,  à  ceux  qui 
constituent  véritablement  des  tumeurs,  dites  angiomes  ou  tumeurs 
érectiles.  Eh  bien,  les  effets  thérapeutiques:  du  radium  vont  être  encore 
ici  surprenants,  voire,  je  ne  recule  pas  devant  le  mot,  prodigieux.  Car 
le  radium,  dans  cet  ordre  de  cas,  va  guérir,  fondre,  résorber  des 
tumeurs,  et  cela  sans  les  symptômes  usuels  des  destructions  de  tumeurs, 
c'est-à-dire  sans  grosses  lésions  de  tissus,  sans  escarre,  sans  sphacèle, 
sans  plaie,  parfois  même  sans  exulcération,  comme  aussi  —  pour  n'ou- 
blier aucun  trait  de  ce  tableau  extraordinaire  en  tous  points  —  scms 
douleur.  Je  répète  le  mot,  c'est  à  n'y  pas  croire,  si  bien  qu'une  fois  de 
plus  le  vrai  peut  n'être  pas  vraisemblable. 

De  cela  feraient  foi  les  photographies  5,  5  bis  et  6. 

Sur  la  photographie  5,  tumeur  érectile  du  front,  présentée  par  un 
petit  bébé  âgé  de  sept  mois,  tumeur  volumineuse,  dont  voici  au  surplus 
les  mesures  exactes  :  comme  saillie  au-dessus  de  la  peau  :  2  centimè- 
tres; —  et  comme  diamètre  de  base  :  2  centimètres  également;  c'est- 
à-dire  tumeur  du  volume  d'une  belle  cerise,  voire  d'un  gros  bigarreau. 
Applications  répétées  et  fréquentes  du  radium,  de  façon  à  éviter  une 
réaction  excessive  et  toute  exulcération.  Sous  cette  influence,  dimi- 
nution et  décoloration  progressives  de  la  tumeur.  Six  mois  plus  tard, 
la  tumeur  est  littéralement  anéantie.  Tl  ne  reste  plus  à  sa  place  qu'une 
tache  circulaire,  à  téguments  pâles,  mais  sans  dépression  comme  sans 
relief,  lisse,  et  sans  apparence  cicatricielle.  Et,  disent  les  auteurs,  «  cette 
régression,  cette  fonte,  cette  disparition  de  la  tumeur  s'est  accomplie 
sans  inflammation,  sans  escarre,  sans  érosion,  sans  réaction  sensible, 
sans  la  moindre  douleur,  alors  que  le  bébé,  en  pleine  santé,  se  dévelop- 
pait le  plus  normalement  du  monde.  » 

Même  résultat  pour  le  cas  dont  la  photographie  6  nous  donne  l'as- 
pect terminal. 

Messieurs,  pour  si  merveilleux  que  soient  de  tels  résultats,  ils  n'en 
sont  pas  moins  obtenus  par  un  mode  opératoire  des  plus  simples, 
consistant  en  ceci  :  application  à  la  surface  des  tissus  à  modifier  par 


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igS  ARCHIVES    d'£lBGTRIGIT£   BflÎDIGALB. 

l'effluve  radique  d'un  disque  plat  contenant  le  sel  de  radium  incorporé 
à  un  vernis.  le  rayonnement  se  fait,  et  «  filtre  «,  suivant  l'expression 
consacrée,  à  travers  ce  vernis,  en  variant  de  puissance  selon  l'activité 
du  sel  et  selon  l'épaisseur  du  vernis.  Cette  radiation  filtrée,  dite  exté- 
rieure, à  puissance  déterminée  au  préalable  par  des  électrodes  spé- 
ciaux, va  faire  le  prodige.  Il  ne  reste  plus  pour  le  mettre  en  œuvre 
efficacement  qu'à  estimer  le  temps  nécessaire  pour  que  telle  ou  telle 
puissance  de  radiation  appliquée  sur  telle  ou  teUe  variété  du  naevus 
détermine  la  réaction  thérapeutique  suffisante.  Affaire  d'empirisme. 
Affaire  d'empirisme  également  l'appropriation  à  telle  variété  de  lésion 
de  tel  ou  tel  mode  opératoire.  Ainsi,  empiriquement,  on  a  appris  que, 
c  pour  le  traitement  des  naevi  plats  et  superficiels,  U  suffit  d'une  réac- 
tion exulcérative  légère;  —  que  pour  des  n8e\i  plus  profonds,  besoin 
est  d'une  action  plus  forte;  —  que  pour  ceux,  au  contraire,  qui  proé- 
minent et  forment  saillie,  il  est  préférable  de  s'en  tenir  à  des  applica- 
tions à  doses  faibles,  mais  souvent  répétées,  lesquelles  agissent  sans 
déterminer  de  réaction  visible.  «  Etc.,  etc. 

Mais  je  passe  sur  ces  détails  de  technique,  qu'on  trouvera  d'ailleurs 
exposés  dans  le  mémoire  de  MM.  Wickham  et  Degrais,  et  j'arrive 
au  point  principal.  Ce  point  principal,  c'est  que  l'application  du 
radium  au  traitement  des  naevi  vasculaires  constitue,  sans  contradic- 
tion possible,  une  importante  et  très  heureuse  conquête  de  la  théra- 
peutique, d'autant  qu'en  l'espèce  nous  étions  très  insuffisamment 
armés  contre  cet  ordre  de  lésion  dystrophique  du  tégument  cutané. 
Du  premier  coup,  la  méthode  nouvelle  nous  semble  avoir  conquis  la 
palme  et  s'être  placée  au  premier  rang  parmi  les  méthodes  jusqu'alors 
usitées  pour  le  traitement  de  ces  lésions;  ou  même,  disons  mieux,  elle 
s'est  substituée  à  toutes  celles-ci  en  s'imposant  au  choix  du  médecin. 

Et  cela  pour  deux  raisons  majeures,  majeures  par  excellence,  puis- 
qu'elles sont  d'ordre  pratique,  à  savoir  : 

lo  Excellence  des  résultais,  à  tous  égards,  au  point  de  vue  esthétique 
notamment.  Car,  ainsi  que  nous  avons  pu  en  juger  par  les  photogra- 
phies que  je  viens  d'avoir  l'honneur  de  produire,  ce  qui  succède  à 
l'action  du  radium,  c'est  non  pas  une  destruction  (comme  on  a  eu  le 
tort  de  le  dire),  mais  une  réparation,  une  restauration,  une  sorte  de 
modification  toute  spéciale  qui  se  produit  sans  reliquat,  aussi  bien 
que  sans  cicatrice,  en  ne  laissant  à  sa  suite  qu'une  surface  régulière, 
unie,  lisse,  sans  dépression,  sans  brides  fibreuses,  sans  tiraillements 
sur  les  tissus  voisins,  etc.  ; 

2^  Et  aussi,  privilège  singulier  en  l'espèce,  caractère  indolore^  essen- 
tiellement indolore,  de  l'intervention  radique.  Cette  absence  de  dou- 
leur n'est  pas,  on  le  conçoit  du  reste,  sans  constituer  un  avantage  des 
plus  précieux.  Non  seulement,  en  effet,  elle  permet  d'agir  sur  de  larges 
surfaces,  mais  elle  rend  le  traitement  abordable,  notamment  sur  les 
enfants.  Elle  est  si  complète  qu'on  a  pu  pratiquer  les  applications  de 
radium  même  pendant  le  sommeil  et  que  les  réactions  ultérieures  se 
bornent  le  plus  souvent  à  une  légère  cuisson  très  supportable. 

Au  total,  très  frappée  et   très   satisfaite  de   tels    résultats,  voire 


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HEVtJfi    DE    La    t>RE8SK.  199 

Commission  a  l'honneur  de  vous  proposer  les  deux  conclusions 
suivantes  : 

l®  Remercier  MM.  Wickham  et  Degrais  de  leur  intéressante  et 
importante  communication; 

2o  Insérer  in  extenso  la  dite  communication  dans  nos  mémoires. 

M.  i.E  Dentu  :  Les  faits  sur  lesquels  M.  Foumier  vient  de  faire  un 
intéressant  rapport  sont  vraiment  bien  remarquables  et  légitiment 
son  enthousiasme.  La  chirurgie  était  assez  bien  armée  contre  les 
angiomes  nettement  délimités  et  pas  trop  volumineux;  mais  elle  Tétait 
beaucoup  moins  contre  les  formes  étalées  et  étendues  du  genre  naevus. 
Le  radium  prudemment  manié  par  MM.  Wickham  et  Degrais  en 
triomphe  comme  des  tumeurs  érectiles  ordinaires.  Ce  résultat  repré- 
sente un  progrés  incontestable.  Cette  méthode  a,  de  plus,  l'avantage 
de  ne  pas  être  douloureuse  et,  par  suite,  de  ne  pas  nécessiter  l'anes- 
thésie  générale  Or,  chez  les  enfants  très  jeunes  ou  indociles,  qu'il 
s'agisse  d'une  opération  sanglante  ou  de  l'électrolyse,  on  ne  peut  se 
passer  de  cette  dernière.  Il  m'est  arrivé  d'être  obligé  de  donner  le 
chloroforme  neuf  fois  à  un  bébé  que  j'ai  soigné  par  l'électrolyse  avec 
le  D"^  Gautier,  de  l'âge  de  trois  mois  à  neuf  mois. 

Pour  les  angiomes  bien  délimités  et  développés  dans  des  régions 
autres  que  la  face,  où  une  cicatrice  n'a  aucune  importance,  les  pro- 
cédés chirurgicaux  proprement  dits  pourront  encore  être  employés 
utilement  et  efficacement.  L'exérèse  sanglante  offre  l'avantage  d'être 
d'une  exécution  rapide;  mais  à  la  face  et  dans  les  régions  que  ne 
couvrent  pas  les  vêtements,  particulièrement  dans  le  cas  de  naevus 
moyen  ou  large,  le  traitement  par  le  radium  me  parait  avoir  conquis 
d'emblée  une  supériorité  frappante.  On  ne  (Joit  cependant  pas  perdre 
de  vue  que  tous  les  sujets  ne  peuvent  pas,  pour  diverses  raisons,  être 
soumis  à  une  méthode  qui  exige  plusieurs  semaines  ou  plusieurs  mois. 
Cette  considération  m'amène  à  demander  à  M.  Foumier  quelle  a  été 
la  durée  des  traitements  dans  les  cas  dont  il  vient  de  nous  entretenir. 

-  -  Les  conclusions  du  rapport  précédent  de  M.  Fournier,  mises  au 
voix,  sont  adoptées.  —  (Bullet.  de  VAcad,  de  Médec,  séance  du  28  jan- 
vier 1908.) 


CHALEUR 


DUPUY  DE  FRENELLE.  —  Traitement  des  brûlures  par  la  chaleur 
et  la  lumière  électriques. 

L'auteur  présente  une  jeune  fille  chez  qui  il  a  obtenu,  en  un.mois, 
la  cicatrisation  d'une  brûlure  rebelle  à  tout  traitement  depuis  un  an. 
Le  résultat  a  été  obtenu  en  exposant  tous  les  deux  jours  la  plaie  aux 
rayons  d'une  lampe  électrique  de  cinquante  bougies,  munie  d'un  verre 


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200  ARCHIVES    d'ÉLECTRICITÉ    MÉDICALE. 

dépoli  et  d'un  réflecteur.  Sous  l'influence  du  traitement,  la  peau,  pri- 
mitivement blanche,  sclérosée,  cicatricielle,  s'est  assouplie  et  est 
redevenue  rose.  Ce  cas  est  le  plus  typique  parmi  ceux  que  l'auteur  a 
traités  depuis  deux  ans  qu'il  étudie  cette  méthode. 

M.  Durey  demande  si  on  a  relevé  la  température  développée  ainsi 
au  niveau  de  la  plaie,  le  résultat  obtenu  lui  rappelant  trait  pour  trait 
certains  cas  observés  à  Beaujon  au  cours  des  recherches  qu'il  y  pour- 
suit dans  le  service  de  M.  Tuffier  sur  l'application  des  agents  physi- 
ques et  traités  par  la  seule  application  d'air  chaud  surchauffé.  Les 
plaies  traitées  par  héliothérapie  ou,  au  contraire,  par  les  rayons  chi- 
miques dont  l'action  est  plus  considérable,  n'évoluent  pas  de  la  même 
façon. 

M.  Louis  Régis  a  fait  remarquer  que,  dans  l'Engadine,  on  traite 
les  plaies  atones  par  la  simple  expression  de  la  lumière  solaire  et  que 
la  guérison  est  obtenue  rapidement.  Certaines  plaies  d'origine  tuber- 
culeuse, qui  duraient  depuis  des  mois,  ont  guéri  en  quelques  semaines. 

M.  Leredde  ne  croit  pas  que,  dans  le  cas  précédent,  on  puisse  dire 
que  la  malade  a  été  soignée  par  la  photothérapie,  mais  bien  par  la 
thermothérapie,  puisque  les  lampes  à  incandescence  ne  dégagent  pas 
de  rayons  chimiques,  mais  seulement  de  la  chaleur. 

D'autre  part,  il  faut  être  très  réservé  dans  l'appréciation  des  tra- 
vaux consacrés  à  ces  méthodes  de  thermo  et  de  photothérapie  à 
l'étranger  et  même  en  France,  et  ne  pas  croire  qu'on  puisse  vraiment 
guérir  une  plaie  tuberculeuse  en  l'exposant  pendant  vingt  jours 
à  la  lumière  solaire.  La  photothérapie  est  une  excellente  méthode  de 
traitement  du  lupus,  d'après  l'expérience  personnelle  de  M.  Leredde, 
puisqu'on  peut  guérir  en  un  ou  deux  ans  80  0/0  des  malades,  alors 
que  les  autres  méthodes  n'en  guérissent  qu'un  petit  nombre. 

M.  Ghatin  est  de  l'avis  de  M.  Leredde;  M.  Dupuy,  pour  traiter  sa 
malade,  a  employé  une  lampe  en  verre  à  50  bougies;  or,  on  sait  que 
les  lampes  Edison,  si  fortes  soient-elles,  ne  renferment  pas  de  radia- 
tions chimiques  violettes  et  ultra-violettes,  qui  sont  les  seules  péné- 
trantes et  agissent  sur  la  kérolyse  de  la  peau.  M.  Ghatin  croit  que, 
dans  le  cas  rapporté  ci-dessus,  il  s'agit  de  thermothérapie  et  non  de 
photothérapie  proprement  dite. — (Soc.  de  Méd.  de  Paris;  anal,  in 
Presse  méd.,  19  fév.  1908.) 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhou. 


Bordeaux.  —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9- 


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i&  ANNÉE.  N»  285  î25  mare  1908. 


ARCHIVES 

DlLECTRlCITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Premier  Congrès  annuel  des  médecins  de  langue  française 
s'oceupant  de  physiothérapie  (Paris,  aa  et  33  avril  1908). 

Président  d'Honneur  :  M.  le  Prof.  Landouzy,  doyen  de  la  Faculté  de 
médecine. 

Comité  de  Patronage  Scientifique  :  MM.  le  Prof.  d'Arsonval,  le  Prof. 
Bouchard,  le  D^  Béni  Barbe,  le  Prof.  Gariel,  le  Prof.  Gilbert,  le  Prof.  Hayem, 
le  D'  Huchard,  le  D'  Lucas-Ghampionnière,  le  Prof.  Raymond,  le  Prof. 
A.  Robin,  le  D'  Tripier. 

Commission  d'Organisation  :  Président,  M.  Oudin;  Vice -Présidents, 
MM.  Albert  Weil,  Kouindjy,  l^agrange,  Stapfer,  Zimmern;  Secrétaire  gêné- 
rai,  M.  Laquerrière;  Secrétaire  général  adjoint j  M.  Bloch;  Trésorier, 
M.  Delherm. 

Membres  :  MM.  Barjon  (Lyon),  Béclère  (Paris),  Belot  (Paris),  Bergonié 
(Bordeaux),  Bisserié  (Paris),  Bonnefoy  (Cannes),  Bordicr  (Lyon),  Castex 
(^Rennes),  Cluzct  (Toulouse),  Danjou  (Nice),  Dagron  (Paris),  Dausset  (Paris), 
Derecq  (Paris),  Duhem  (Paris),  Dupont  (Paris),  Dominici  (Paris),  M.  Faure 
(Lamalou),  Glénard  (Vichy),  Guilloz  (Nancy),  Guillemonat  (Paris),  Gourdon 
(Bordeaux),  Grias  (Angers),  Haret  (Paris),  Huel (Paris),  Imbert  (Montpellier), 
Josserand  (Cannes),  Kruger  (Paris),  Leduc  (Nantes),  Leloutre  (Tours), 
Mally  (Clermont),  Marie  (Toulouse),  Marques  (Toulouse),  Ménard  (Paris), 
Ménelrell  (Paris),  Mencière  ^Reims),  Michaud  (Dijon),  Michaud  (Lamalou;, 
Morel  (Toulouse),  Oberthur  (Paris),  Pariset  (Paris),  Petit  (Paris),  Quincieu 
(Lyon»,  Rodet  (Paris),  Rosen thaï  (Paris),  Saquet  (Nantes),  Sarrazin  (Angers), 
SoUier  (Paris),  Weil  i Tours). 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au  D'  Laquerrière,  secrétaire  général 
de  la  Commission  d'Organisation,  rue  de  la  Bienfaisance,  2  (Paris). 

AACU.    D*liL£CTR.    UÉV.    —    1908.  lO 


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UO'A 


iOlGlîlVRS    D^éLËCTRIOlTé    ME0I€ALÊ. 


La  pléthore  médicale  et  les  radiographies.  —  Au  banquet  de  la 
Société  médicale  des  Bureaux  de  bienfaisance,  M.  le  Prof.  Debove  a  traité 
dans  son  discours  des  diverses  causes  de  la  plélhore  médicale  et  a  dit  à  ce 
sujet  quelques  mots  de  la  question  des  radiographies,  que  nous  reproduisons 
d*après  le  texte  publié  par  la  Tribune  médiccde, 

«...  11  est  encore  une  autre  cause  de  notre  gène  :  rinsuflisance  de  pro- 
tection accordée  par  les  pouvoirs  publics.  L*État  nous  donne  un  diplôme  qui 
semble  conférer  un  droit,  mais  l'exercice  illégal  de  la  médecine  n'est  l'objet 
d'aucune  poursuite,  o  i  bien  elles  sont  tout  à  fût  exceptionnelles. 

•  Il  y  a  des  concierges,  dans  certains  quartiers,  exerçant  plus  ou  moins  la 
médecine,  vendant  tel  onguent  ou  telle  pommade.  11  y  a  aussi  les  radiogra- 
phes,  et  c'est  une  des  questions  urgentes  qui  figurent  à  l'ordre  du  jour  de 
nos  Conseils- 

B  Qu'est-ce  qu'un  radiographe  non  médecin?  C'est  en  général  un  photo- 
graphe qui,  n'ayant  pas  réussi  dans  l'exploitation  des  rayons  solaires... 
—  sans  calembour  friresj,  je  ne  veux  point  faire  allusion  à  un  livre  récem- 
ment paru  —  ...a  essayé  d'exploiter  les  rayons  X.  Cependant  ces  rayons 
servent  au  diagnostic  et  au  traitement,  et  leur  application  est  indiscutable- 
ment du  domaine  médical.  Cette  assertion  étant  contestée,  j'ai  personnelle- 
ment provoqué  un  avis  de  l'Académie  de  médecine,  et,  par  un  vote  unanime, 
elle  a  déclaré  que  «  la  radiographie  et  la  radioscopie  »  étaient  essentiellement 
du  domaine  médical. 

•  Eh  bien,  voulez-vous  savoir  quel  effet  a  eu  ce  vote?  Les  tribunaux  ont 
nommé  des  experts  «  radiographes  »,  c'est-à-dire  que  des  hommes  qui  sont 
des  photographes  ratés,  auront  le  droit  d'examiner  des  malades  et  de  se 
prononcer  sur  nos  diagnostics,  sur  nos  traitements,  et  cela  surtout  en 
malière  d'accidents  du  travail. 

»  Voulez-vous  savoir  encore  quel  effet  eut  ce  vote  dans  un  autre  milieu? 
Immédiatement  le  Conseil  municipal  a  voté  de  nouvelles  subventions  aux 
radiographes  non  médecins.  Enfin,  à  l'Assistance  publique,  comme  il  était 
nécessaire  d'augmenter  le  nombre  des  radiographes  des  hôpitaux,  il  a  fallu 
un  jury  chargé  d'apprécier  les  compétences.  On  a  pris  des  radiographes 
anciens  photographes,  ignorants  de  toute  médecine. . .  —  je  ne  veux  rien 
dire  de  désagréable,  je  critique  leur  compétence,  nullement  leur  honora- 
bilité, je  tiens  à  ce  que  ce  soit  bien  établi  — . . .  et  on  les  a  mis  dans  ce  jury. 
On  ne  peut  d'ailleurs  pas  dire  qu'ils  n'ont  pas  de  titres  :  l'un  a  son  certificat 
d'études  pr  i  maires  Y  rires^.. . .  Il  faut  être  juste  en  tout. 

•  Si  donc.  Messieurs,  vous  voulez  ^tre  radiographes  dans  les  hôpitaux,  il 
vous  faudra  comparaître  devant  un  jury  dont  plusieurs  des  membres  sont 
incompétenls.  Cependant  tous  les  radiographes  ne  réussissent  pas.  J'en  ai 
connu  UQ  qui  était  ancien  menuisier  f nouveaux  rires),  11  est  très  habile  et 
m'a  donné  les  plus  belles  épreuves  radiographiques  ;  mais  il  lui  manque 
quelque  chose  pour  réussir  :  il  n'est  appuyé  par  aucun  homme  politique,  il 
n'est  pas  le  collaborateur  d'un  libellé  diffamatoire  contre  les  médecins.  Ce 
sont  des  titres  qui  ne  sont  pas  à  la  portée  de  tout  le  monde,  t  (Applaudis- 
sements.) 

Nous  applaudissons  nous  aussi  à  ces  paroles  spirituelles  et  si  remplies  de 
bon  sens  du  Prof.  Debove.  Espérons  qu'à  Paris  et  en  Province  on  avisera  à 
faire  mieux  pour  recruter  les  médecins  électriciens  et  radiographes  des 
hôpitaux.  N.  D.  L  R. 


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TRAITEMENT  DU  CANCERS) 


Par  le  D'  Romain  VIGOUBOUX, 

Médecin  chef  do  l'Institut  municipal  d'électrothérapio  de  la  Salpètrière. 


Le  traitement  dont  j'ai  à  parler  est  la  mise  en  pratique  de  quelques 
idées  exposées  dans  une  note  antérieure  (3i  juillet  1906),  sur  le 
cancer  considéré  comme  maladie  générale.  Je  crois  utile  d'en  donner 
d'abord  le  résumé  que  voici  : 

Il  existe  dans  le  cancer  une  maladie  générale,  une  dyscrasie,  dont  le 
néoplasme  est  le  résultat  et  non  la  cause.  La  nécessité  d'admettre 
L'existence  de  cette  maladie  ressort  de  nombreux  faits  cliniques.  Le 
principal  est  qu'on  ne  constate  pas  de  parallélisme,  ni  de  proportion- 
nalité entre  l'évolution  de  la  tumeur  et  les  troubles  de  la  santé  géné- 
rale. On  en  verra  plus  loin  quelques  exemples. 

Mais  cette  maladie  constitutionnelle  n'est  pas  une  simple  hypothèse. 
Elle  est  déjà  impliquée  par  le  fait  de  l'hérédité  et  elle  est  déjà  admise 
sous  le  nom  de  prédisposiiion.  Celle-ci  est  bien  démontrée  par  l'étude 
des  grefTes  cancéreuses  expérimentales. 

On  ne  peut  concevoir  la  prédisposition  que  comme  un  état  morbide. 
Elle  consiste  très  probablement  dans  la  présence  dans  le  plasma 
interstitiel  d'une  substance  favorisant  la  prolifération  déréglée  des 
cellules  placées  sous  l'influence  d'un  agent  irritant  quelconque.  On 
sait,  en  effet,  que  la  pathogénie  du  néoplasme  cancéreux  peut  être 
ramenée  à  ces  deux  termes  :  irritation  locale,  prédisposition. 

La  dyscrasie  qui  détermine  la  prédisposition  existe  encore  après 
l'apparition  des  premières  cellules  cancéreuses  et  la  constitution  de 
la  tumeur.  C'est  elle  qui  rend  possible  les  transplantations  et  les 
métastases.  Elle  persiste  dans  la  dernière  période  de  la  maladie,  même 
lorsque  les  tissus  cancéreux  ont  été  supprimés. 

(*)  Note  préientéc  à  rAcadomiede  médecine  du  i3  février  iyo8. 


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2o4  ARCHIVES   D*éLECTRÎClTÉ   MÉdICaLB. 

La  tumeur  cancéreuse  n'est  donc  qu'un  phénomène  secondaire, 
un  épisode  local  de  la  maladie  générale.  Certains  faits  tendraient 
à  la  faire  considérer  comme  le  résultat  d'un  processus  de  concen- 
tration et  d'élimination  de  matières  nuisibles  fabriquées  par  l'orga- 
nisme. 

Il  est  donc  établi  qu'il  existe  dans  le  cancer  une  maladie  générale, 
une  diathèse  qui  précède  le  néoplasme  et  en  demeure  indépendante. 
Cette  maladie  n'est  autre  chose  que  la  prolongation  et  l'évolution  de  la 
dyscrasie  prédisposante  initiale. 

Quelle  est  la  nature  de  cette  maladie?  En  attendant  une  réponse 
que  pourra  seule  donner  la  chimie  biologique,  la  clinique  montre 
qu'elle  doit  se  rattacher  à  l'arthritisme. 

En  effet,  dans  les  antécédents  héréditaires  et  personnels  des  malades 
cancéreux,  on  constate  la  fréquence  et  l'intensité  des  affections  arthri- 
tiques avec  une  telle  prédominance  qu'il  est  impossible  d'y  voir  une 
simple  coïncidence  explicable  par  la  banalité  de  ces  affections.  Par 
contre  on  n'observe  jamais,  cliniquement,  la  coexistence  de  la  tuber- 
culose et  du  cancer. 

La  maladie  cancéreuse  doit  donc  être  rattachée  au  groupe  arthri- 
tique, mais  non  identifiée  à  la  diathèse  arthritique.  Celle-ci  ne  suffit 
pas  à  constituer  la  prédisposition. 

J'appellerai  surtout  l'attention  sur  deux  faits  qui  peuvent  d'ailleurs 
se  rapporter  à  une  origine  unique.  Ce  sont  :  la  fréquence  du  rhuma- 
tisme chronique  et  d'autre  part  celle  des  troubles  hépatiques  et  spécia- 
lement de  rinsuffisance  fonctionnelle  du  foie,  chez  les  cancéreux. 

En  outre,  la  grande  majorité  des  malades  déclarait  spontanément 
avoir  toujours  été  gros  mangeurs  et  le  plus  souvent  mangeurs  de 
viande. 

La  maladie  a  peu  de  symptômes  qui  lui  soient  propres.  Dans  sa 
période  précancéreuse  elle  se  confond  avec  les  manifestations  de 
l'arthritisme.  Parfois  cependant  des  névralgies  tendues  ou  des  points 
névralgiques  à  fixité  exceptionnelle  pourraient  la  faire  soupçonner. 
Dans  la  période  suivante  elle  est  surtout  masquée  par  les  complica- 
tions locales  et  éloignées  du  néoplasme,  les  métastases,  etc.  Pourtant 
elle  se  décèle  parfois  'par  une  dépression  des  forces  non  motivée  par 
l'état  de  la  tumeur,  ou  par  certains  troubles  nerveux  d'ordre  spécial. 
Plus  tard  les  maladies  intercurrentes  auxquelles  succombent  la  plu- 
part des  malades,  la  rejettent  encore  au  second  plan  ;  mais  dans 
un  dixième  des  cas,  environ,  il  ne  survient  pas  de  maladies  intercur- 
rentes et  il  s'établit  un  état  cachectique  caractérisé  notamment  par 


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TRAITEMENT    DU    CANCER.  Ûo5 

des  troubles  nerveux  sensitivo- moteurs  non  encore  décrits  et  sut 
lesquels  je  ne  puis  m'étendre  ici.  Je  me  borne  à  dire  qu'on  ne  peut 
les  rattacher  ni  à  une  intoxication  par  les  sécrétions  des  cellules 
cancéreuses,  ni  à  une  localisation  rachidienne.  Je  les  attribuerais 
plutôt  aux  altérations  histologiques,  signalées  par  Lubbarsch  dans  la 
moelle  des  cancéreux. 

La  note  que  je  viens  de  résumer  se  terminait  par  ces  mots  :  «  On 
entrevoit  facilement  les  conséquences  pratiques  qui  résultent  de  cette 
manière  de  voir.  La  principale  est  l'insuffisance  d'un  traitement 
purement  local  du  cancer.  On  se  trouve  autorisé  à  demander,  comme 
on  l'a  déjà  fait,  si  l'intervention  chirurgicale  peut  prétendre  à  une 
influence  favorable  sur  l'évolution  de  la  maladie  cancéreuse.  Non  que 
je  veuille  proposer  de  recourir  uniquement  au  traitement  médical, 
mais  simplement  de  renoncer  aux  exagérations  opératoires  et  de 
combiner  les  médications  externe  et  interne. 

»  Quant  à  la  nature  de  cette  médication  interne,  les  rapprochements 
indiqués  plus  haut  montrent  suffisamment  dans  quel  sens  elle  devra 
être  dirigée.  Le  point  à  retenir  pour  Tinstant  est  que  le  cancer  ne 
doit  plus  être  une  maladie  exclusivement  chirurgicale.  » 

Traitement.  —  Il  est  tout  indiqué  par  les  lignes  qui  précèdent.  11 
doit  être  général  et  local. 

TavrrEMENT  général.  —  En  principe,  il  doit  être  celui  de  l'arthri- 
tisme,  mais  intensifié  pour  ainsi  dire.  Je  ne  m'arrête  pas  à  l'hygiène 
générale  (éviter  le  surmenage,  etc.),  ni  à  l'alimentation  qui  devra  être 
purement  végétale,  avec  exclusion  du  lait,  en  vue  de  l'antisepsie 
intestinale. 

Pour  la  médication  interne,  je  laisse  de  côté  les  théories  qui  pour- 
raient être  suggérées  par  les  remarques  faites  plus  haut  relativement 
à  l'influence  possible  du  régime  carné.  Je  ne  suppose  pas  une 
substance  existante  de  la  prolifération  cellulaire  provenant  de  quelque 
déchet  toxique  de  l'albumine  en  excès  dans  l'intestin  et  non  détruit 
par  le  foie,  ou  tout  autre  mécanisme  de  vérification  également  impra- 
ticable. Je  m'en  suis  tenu  au  simple  fait  clinique  de  l'insuffisance 
hépatique  et  j'ai  eu  recours  à  l'opothérapie.  Celle-ci,  sous  forme  de 
foie  grillé,  administré  en  nature,  m'a  donné  des  résultats  nettement 
préférables.  Je  noterai  à  ce  sujet,  comme  une  coïncidence  encoura- 
geante, que  des  expériences  de  laboratoire  faites  récemment  aux 
États-Unis  et  en  Allemagne  établissent  l'action  protéolytique  sur  les 


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206  ARCHIVES    d'ÉLECTRICITK    MKDICALE. 

cellules  cancéreuses,  d'une  substance  extraite  du  foie  sain  et  n'existant 
pas  dans  le  foie  de  l'animal  cancéreux. 

Malheureusement  ce  mode  d'administration  du  foie  presque  cru  ne 
peut  être  toléré  assez  longtemps.  Les  autres  modes  d'opothérapie 
hépatique  me  paraissant  peu  sûrs,  j'ai  songé  à  employer  la  thyroïdine 
dont  on  connaît  l'action  stimulante  sur  les  fonctions  du  foie. 

Un  médicament  que  je  crois  très  important  à  divers  points  de  vue 
est  le  salicylate  de  soude.  Il  m'a  donné  de  très  bons  résultats  à  des 
doses  quotidiennes  variant  de  5o  centigrammes  à  3  grammes.  A  cette 
dernière  dose  il  me  paraît  avoir  eu  un  effet  décisif  sur  une  tumeur  de 
l'orbite  jugée  maligne.  Il  est  vrai  que  j'avais  employé  concurremment 
la  radiothérapie,  mais  très  peu  de  temps  auparavant  les  rayons  X 
avaient  été  appliqués  par  un  radiothérapeute  expérimenté  sans  autre 
résultat  qu'une  aggravation  notable  du  mal.  Il  semble  donc  bien  que 
le  succès  doive  être  attribué  au  salicylate.  La  guérison  est  complète  et 
persiste  depuis  un  an. 

Un  autre  moyen  fondamental  et  habituel  de  traitement  général  est 
la  franklinisation.  On  connaît  son  influence  favorable  sur  l'activité 
des  échanges  organiques. 

Traitement  local (»).  —  Deux  méthodes  seulement  méritent  d'être 
mentionnées  : 

i*  Traitement  chirurgical.  —  Je  l'ai  dit  plus  haut,  un  traitement  local 
quel  qu'il  soit  ne  peut  prétendre  à  une  action  curative  sur  le  cancer. 
Toute  théorie  à  part,  c'est  le  cas  pour  l'intervention  chirurgicale  sous 
son  ancienne  forme  d'opération  limitée  ou  sous  sa  forme  moderne 
d'opération  large  et  précoce.  Je  dirai  d'abord  quelques  mots  de  cette 
dernière.  Elle  est  passible  de  bien  des  critiques.  En  premier  lieu  pour 
son  caractère  vague  et  aléatoire.  Mais  ne  parlons  que  de  ses  avantages 
pratiques.  Ils  sont  purement  apparents.  La  précocité  de  l'intervention, 
que  fait-elle  de  plus  qu'ajouter  à  la  survie  opératoire  le  temps  qu'aurait 
duré  l'expectation P  Et  la  largeur  de  l'opération  en  supprimant  le  plus 
possible  de  parties  saines  fait-elle  autre  chose  que  diminuer  un  peu 
les  chances  de  récidive  in  situ,  en  augmentant  la  fréquence  des  réci- 
dives viscérales? 

Ce  n'est  pas  le  lieu  de  faire  une  critique  détaillée  des  procédés 
opératoires,  mais  n'est-il  pas  évident  que  les  plus  grands  progrès  de 
la  technique  chirurgicale  ne  pourront  jamais  empêcher  la  dissémina- 
tion et  la  généralisation  cancéreuses? 

:*)  J*ai  surtout  en  >uo  le  cancer  du  sein. 


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TRAITEMENT    DU    CANCER.  207 

Quant  aux  résultats  obtenus  jusqu'à  présent,  on  sait  que  la  récidive 
est  la  règle  et  que  dans  un  cas  donné  on  ne  peut  prévoir  la  durée  du 
répit  procuré  par  l'opération.  A  ce  propos  on  remarquera  combien  est 
difficile  en  pareille  matière  Tappréciation  des  résultats  thérapeutiques, 
à  caose  de  Textréme  variété  que  présentent  la  marche  et  la  durée  de 
la  maladie.  De  plus,  les  statistiques  sont  généralement  d'une  interpré- 
tation laborieuse,  incertaine  et  peu  comparables  entre  elles  par  défaut 
d'une  méthode  commune.  Je  crois  qu'il  serait  plus  instructif,  au  lieu 
de  se  baser  sur  la  survie  post-opératoire,  de  prendre  pour  date  initiale 
de  la  survie  la  première  constatation  de  la  tumeur.  Il  y  a  trois  ans, 
j*ai  fait  à  ce  sujet  le  calcul  suivant  :  J*ai  pris  par  ordre  d'inscription 
60  cas  de  cancer  du  sein  traités  dans  mon  service  et  j'en  ai  fait  deux 
groupes  qui  se  sont  trouvés  égaux,  en  nombre,  l'un  des  malades 
opérées  avec  une  ou  plusieurs  récidives,  l'autre  des  malades  non 
opérées.  En  prenant  dans  chaque  groupe  la  moyenne  du  temps  écoulé 
depuis  la  première  constatation  de  la  tumeur,  j'ai  trouvé  que  pour  les 
non-opérées  cette  moyenne  était  notablement  supérieure  à  celle  des 
opérées.  On  doit  conclure  de  là  que  l'opération  n'a  pas  une  influence 
favorable  sur  la  marche  de  la  maladie.  Je  ne  saurais  donc  approuver 
les  radiothérapeules  américains  qui  les  premiers  ont  établi  le  pré- 
cepte de  n'employer  les  rayons  X  qu'après  l'intervention.  Et  je  crois 
pour  les  raisons  ci-dessus  que  le  traitement  chirurgical,  dans  sa  forme 
moderne,  lïe  doit  pas  être  mis  en  œuvre  dans  le  cancer  du  sein. 

Quant  à  l'ablation  circonscrite,  elle  n'est  vraiment  indiquée  ique 
s'il  y  a  un  développement  excessif  et  rapide  de  la  tumeur.  Les  autres 
complications,  douleurs,  ulcérations,  suppurations,  etc.,  peuvent  être 
avantageusement  traitées  par  d'autres  moyens. 

2®  Hadiolhérapie.  —  On  connaît  l'efficacité  merveilleuse  des  rayons  de 
Rôntgen  dans  les  affections  cancéreuses  de  la  peau.  Cette  efficacité  est 
loin  d'être  aussi  manifeste  dans  le  cancer  du  sein.  Elle  n'en  est  pas 
moins  certaine.  La  pénétration  qu'on  avait  niée  de  l'action  thérapeu- 
tique dans  l'épaisseur  de  la  glande  m'est  démontrée  par  la  guérison 
quelquefois  très  rapide  que  j'ai  souvent  observée  d'adénomes  assez 
volumineux  et  aussi  par  la  régression  notable,  sinon  la  disparition 
totale  de  tumeurs  cancéreuses.  Je  dois  répéter  ce  que  je  disais  à  propos 
do  traitement  chirurgical  :  il  est  fort  difficile  d'apprécier  les  résultats 
thérapeutiques  à  cause  des  différences  individuelles  et  des  irrégularités 
impossibles  à  prévoir  de  la  marche  du  cancer.  De  plus,  jusqu'à  présent 
la  radiothérapie  a  presque  toujours  été  employée  comme  unique 
traitement,  tandis  qu'on  a  vu,  par  l'exemple  cité  plus  haut,  ce  qu'elle 


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208  AKCHIVB8    D'éLEGTRIGITB    MÉDICALK. 

gagne  à  être  associée  à  une  hygiène  et  à  une  médication  convenables. 
En  ce  qui  me  concerne,  j*ai  la  conviction  que  mes  résultats  seraient 
bien  meilleurs  si  mon  service  ne  se  composait  pas  exclusivement  de 
malades  externes  sur  lesquelles,  en  dehors  de  la  séance  de  radiothé- 
rapie, aucun  contrôle  ne  peut  être  exercé. 

La  radiothérapie  doit  être  employée  le  plus  tôt  possible,  c'est-à-dire, 
si  l'on  peut,  bien  avant  que  le  diagnostic  de  tumeur  maligne  soit 
confirmé.  Je  ne  parlerai  pas  en  détail  des  procédés  techniques  ni  des 
préceptes  formulés  par  les  auteurs.  Je  dirai  seulement  que,  en  ce  qui 
me  concerne,  je  recommande  les  séances  courtes  et  fréquentes  (3  par 
semaine)  dont  on  augmente  graduellement  la  durée.  Je  ne  fais  que 
très  peu  usage  d'écrans  protecteurs.  Quant  aux  pastilles  préconisées 
depuis  deux  ou  trois  ans,  je  les  considère  comme  un  moyen  de  dosage 
illusoire  et  par  conséquent  dangereux.  Elles  ne  sont  d'aucune  utilité 
pour  mettre  à  Tabri  de  la  radiodermite  qu'on  évite  mieux  sans  elles. 
Depuis  1901,  j'ai  fait  ou  fait  faire  plus  de  vingt  mille  applications  de 
rayons  X  et  je  n'ai  jamais  vu  de  radiodermite  un  peu  sérieuse. 

Enfin,  le  traitement  local  sera  complété  par  quelques  moyens  acces- 
soires plus  ou  moins  connus,  tels  que  les  topiques  antiseptiques  et 
autres  et  surtout  s'il  y  a  lieu,  par  l'elïluve  ou  plus  exactement  l'aigrette 
électrique  obtenue  à  l'aide  des  courants  de  Tesla  (haute  fréquence) 
dont  l'action  détersive  et  cicatrisante  est  au  plus  haut  point  remar- 
quable. 

Il  resterait  à  parler  du  traitement  préventif  en  général.  C'est 
celui  de  l'arthritisme;  il  n'y  a  donc  pas  à  insister.  Mais  voici  un  point 
de  la  plus  haute  importance  dont  je  doî  s  dire  au  moins  quelques 
mots. 

On  l'ajdéjà  dit  :  il  n'y  a  pas  de  démarcation  tranchée  entre  les 
tumeurs  malignes  et  les  tumeurs  bénignes.  Elles  ont  une  pathogénie 
commune;  elles  ne  diffèrent  que  par  l'intensité  et  la  rapidité  du 
processus.  Bénignes  ou  malignes,  les  tumeurs  sont  donc  toutes  justi- 
ciables de  la  même  thérapeutique.  Seulement  la  curabilité  est  très 
grande  pour  les  bénignes  et  très  faible  pour  les  autres.  Or,  comme  11 
arrive  souvent  qu'une  tumeur,  après  avoir  eu  pendant  d^  longues 
années,  tous  les  caractères  de  la  bénignité,  se  transforme  tout  à  coup 
en  néoplasme  de  mauvaise  nature  (cela  se  voit  pour  les  nœvi,  les 
lipomes,  les  adénomes  du  sein,  les  cicatrices,  etc.),  on  voit  l'intérêt 
qu'il  y  a  à  traiter  préventivement  ces  tumeurs  par  celui  (sauf  atténua- 
tion) qui  conviendrait  à  un  cancer.  C'est  là  une  mesure  préventive 
à  laquelle  ne  se  prête  pas  le  traitement  chirurgical. 


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TRAITEMENT   DU    CANCER.  2O9 

RÉSUMÉ.  —  Le  cancer  est  une  maladie  générale  dont  la  tumeur 
nest  qu'un  résultat.  Cette  maladie  représente  l'évolution  de  l'état 
morbide  qui  détermine  la  prédisposition.  Elle  se  rattache  à  Tarthri- 
tisme. 

Son  traitement  est  général  et  local.  Général,  à  savoir  :  hygiène  de 
l'arthritisme,  antisepsie  intestinale,  opothérapie  hépatique  ou  thyroï- 
dienne, médicaments  internes,  franklinisation.  Local  :  radiothérapie. 
Pas  d'intervention  chirurgicale. 

Dans  l'état  actuel  ces  moyens,  s'ils  n'atteignent  pas  le  but,  sont  du 
moins  les  meilleurs  qui  soient  à  notre  disposition. 


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LA  LIMITATION  DU  RAYONNEMENT 

ET 

LA.    COMPRESSION    EN    RADIOGRAPHIE 

(LEUR  APPLICATION  AUX  DIFFÉRENTES  RÉGIONS  DE  L'ABDOMEN) 
Par  le  D'  L.  PASSIBR. 


Si,  pour  faire  une  bonne  radiographie,  il  faut  immobiliser  le  malade 
aussi  parfaitement  que  possible,  la  limitation  du  rayonnement  et 
la  compression  des  parties  molles,  là  où  elles  présentent  une  certaine 
épaisseur,  ne  sont  pas  moins  nécessaires  pour  obtenir  une  image  avec 
des  détails  et  des  contours  nets.  L'utilité  de  cette  condition  a  été 
trop  bien  établie  pour  qu'on  insiste  dessus,  et  depuis  que  Villard  a 
reconnu  l'existence  des  rayons  pariétaux  produits  par  le  choc  des 
rayons  cathodiques  diffusés  contre  la  paroi  de  l'ampoule  ou  que 
Sagnac  a  décrits  sous  le  nom  de  rayons  secondaires,  ceux  qui  provien- 
nent des  particules  matérielles  rencontrées  par  le  faisceau  de  rayons 
parti  du  foyer  du  tube  radiogéne  au  cours  de  son  trajet,  les  radiologistes 
ont  essayé  différents  moyens  pour  éliminer  ces  rayons  parasites. 

Dans  le  but  de  combattre  leur  action  nuisible,  Villard  eut  tout 
d'abord  l'idée  de  limiter  le  faisceau  de  rayonnement  en  faisant  cons- 
truire un  modèle  d'ampoule  à  anticathode  conique.  La  paroi  de 
l'ampoule  peut  être  encore,  comme  l'a  proposé  le  D^  Dcstot,  faite 
de  deux  verres  différents,  l'un  contenant  du  plomb,  l'autre  exempt  de 
ce  même  métal  et  disposé  en  forme  d'un  petit  segment  circulaire 
enchâssé  dans  le  précédent;  mais  la  difficulté  de  réaliser  cette  dispo- 
sition a  été  un  obstacle  à  son  emploi.  D'autres  auteurs  eurent  l'idée 
plus  simple  de  remplacer  ces  dispositifs  spéciaux  par  des  écrans  de 
plomb  percés  d'une  ouverture  qu'ils  placèrent  soit  à  faible  distance 
de  l'ampoule,  ce  qui,  par  exemple,  est  effectué  dans  le  dispositif  du 
châssis  porte-ampoule  du  D""  Béclère  avec  diaphragme  iris,  soit  sur 
les  téguments,  comme  Ta  préconisé  Kinbôck  (de  Vienne)  ;  mais,  d'une 


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LA    LIMITATION    DU    RAYONNEMENT    ET   LA   COMPRESSION.        311 

façon  comme  de  l'autre,  on  peut  constater  que  la  netteté  de  l'image 
obtenue  croît  à  mesure  que  l'ouverture  du  diaphragme  présente  de 
plus  petites  dimensions. 

Au  moyen  des  méthodes  précédemment  Indiquées  et  à  côté  des- 
quelles on  peut  encore  citer  soit  les  écrans  renforçateurs,  soit  les  cônes 
opaques  limitant  le  faisceau  de  rayons  parti  de  l'ampoule  dans  toute 
son  étendue,  on  n'élimine  que  les  rayons  parasites  de  la  première 
catégorie;  mais  les  rayons  secondaires,  quand  ils  sont  suffisamment 
pénétrants  pour  atteindre  la  plaque  sensible,  ne  sont  pas  moins  nui- 
sibles. Leur  action  se  faisant  principalement  sentir  lorsque  la  région 
exposée  est  épaisse,  on  eut  l'idée  d'exercer  sur  les  régions  des  corps 
dépressibles  et  sur  l'abdomen  en  particulier  une  compression  aussi 
intense  que  possible,  et  pour  l'obtenir,  on  fit  usage  de  différentes 
méthodes.  C'est  ainsi  qu'on  put  précx)niser  dans  ce  but  l'emploi  d'une 
planchette  de  bois  pressant  sur  la  surface  à  radiographier,  et  on  put 
s'en  servir  avec  succès  pour  comprimer  des  abdomens  volumineux; 
mais  la  compression  ainsi  obtenue  s'arrête  forcément  au  niveau  de  la 
crête  iliaque  et  devient  facilement  douloureuse;  aussi,  pour  éviter 
cet  inconvénient,  a-t-on  généralement  adopté  une  autre  méthode  qui 
consiste  à  placer  sous  une  bande  de  toile  tendue  d'une  façon  appro- 
priée un  ballon  de  caoutchouc  qu'on  peut  remplir  d'une  quantité  d'air 
variant  avec  la  compression  capable  d'être  supportée  par  le  sujet. 

L'emploi  simultané  de  ces  dispositifs,  c'est-à-dire  la  limitation  du 
rayonnement  au  voisinage  de  l'ampoule,  puis  au  niveau  des  tégu- 
ments et  enfin  la  compression,  peuvent  être  remplacés  par  un  appa- 
reil unique  et  le  premier  qui  ait  été  construit,  dû  à  Albers  Schônberg  (0 
de  Hambourg,  est  trop  connu  pour  en  renouveler  la  description. 
Cependant,  tout  le  parti  à  tirer  de  cet  instrument  n'est  possible  qu'à 
la  condition  de  se  rendre  un  compte  exact  de  la  technique  à  suivre,  et 
qui  varie  suivant  les  points  à  examiner.  Sans  considérer  cet  appareil 
comme  indispensable,  l'application  de  son  principe  est  très  utile  pour 
la  région  abdominale,  et  en  particulier  pour  la  radiographie  du  rein, 
à  laquelle  il  avait  été  primitivement  destiné. 

Avec  ce  compresseur,  aussi  bien  qu'avec  tout  autre  modèle,  la  seule 
condition  impossible  à  réaliser,  résultant  du  reste  du  principe  même 
de  ces  instruments,  consiste  dans  l'impossibilité  de  faire  une  vue 
d'ensemble  d'une  région  un  peu  étendue.  On  a  cherché  alors  à  réaliser 


(*)  A.  BÉCLÈRF.,  L'emploi  du  diaphragme  iris  en  radioscopie  (Arch,  (Télectr. 
méd.,  n»  94,  15  oct.  1900). 

A.  BÉCLÊRE,  Les  instruments  auxiliaires  de  l'emploi  médical  des  rayons 
de  Hôntgen  {Arch.  d'électr.  méd.,  n«  102,  15  juin  1901). 

(*)  KiNBÔcK,  Zur  radiographischen  Diagnose  der  Nierensteine  (  Wiener,  klin. 
Wochens.,  1902,  n*»  50). 

(•)  Albers  Schônberg,  Die  Roenigeniechnik,  2«  édit.,  1906,  p.  89  et  suiv. 


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213  ARCHIVES   D'éLECTRIGlTÉ   MÉDICALE. 

d'autres  dispositifs,  et  lès  différents  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  la 
question  ont  essayé  de  la  résoudre  de  diverses  manières,  suivant 
qu'ils  croyaient  la  limitation  du  rayonnement  ou  la  compression  être 
la  condition  la  plus  nécessaire.  O.  Pasche  (0  a  fait  usage  d'un  appareil 
composé  de  deux  diaphragmes  mobiles,  entre  lesquels  on  fait  placer 
le  sujet  et  qui  permet  d'impressionner  dans  toutes  ses  parties  une 
plaque  photographique  quelle  que  soit  sa  dimension;  ces  diaphragmes 
sont  mus  lentement  par  un  mécanisme  particulier,  si  bien  que  les 
vitesses  qui  leur  sont  imprimées  sont  proportionnelles  à  leurs  distances 
respectives  du  centre  de  projection  de  l'ampoule.  L'auteur  conseille 
même,  pour  diminuer  davantage  l'action  des  rayons  secondaires, 
d'intercaler  un  troisième  diaphragme.  D'autres  radiologistes,  comme 
Wertheim  Salomonson(«),  ne  pensant  pas  qu'il  faille  redouter,  autant 
qu'on  le  dit,  l'action  des  rayons  parasites,  ont  employé  uniquement 
et  avec  satisfaction  la  compression  qui  leur  semblait  la  manœuvre 
la  plus  utile. 

Un  autre  procédé  pour  avoir  l'idée  générale  d'une  région  consiste, 
comme  l'a  fait  par  exemple  Albers  Schônberg  (»),  à  prendre  une  série 
d'épreuves  partielles,  et  c'est  ce  qu'il  a  réalisé  à  l'aide  d'un  dispositif 
particulier  qui  se  compose  essentiellement  de  deux  planches  percées 
d'oriflces  circulaires.  L'une  d'elles,  de  60  centimètres  de  côté,  présente 
à  ses  angles  quatre  tiges  carrées,  percées  de  trous  à  intervalles  régu- 
liers et  entre  lesquelles  on  peut  faire  glisser  une  autre  planche  de 
même  dimension.  On  fixe  celle-ci  à  la  hauteur  voulue  grâce  aux  ori- 
fices situés  le  long  des  tiges;  quant  aux  planches,  elles  présentent  cinq 
échancrures  circulaires  à  intervalles  exactement  déterminés  et 
mesurant  2  c.  5  de  diamètre,  et  ces  échancrures  doivent  se  corres- 
pondre exactement.  Dans  la  table  d'examen  radiographique,  il  devra 
se  trouver  un  cinquième  orifice  circulaire  semblable  aux  autres  et, 
lorsqu'on  utilisera  l'appareil,  on  fera  correspondre  ce  dernier  orifice 
avec  un  de  ceux  de  la  planche  inférieure  qu'on  fixera  au  moyen 
d'une  vis. 

La  technique  à  suivre  sera  compliquée  et  de  plus  peu  commode; 
c'est  ainsi  qu'avant  de  centrer  l'ampoule  et  afin  de  contrôler  ta  posi- 
tion du  malade,  on  devra,  après  avoir  indiqué  au  crayon  dermogra- 
phique  la  région  à  radiographier,  vérifier  si  celle-ci  correspond  à 
l'orifice,  et  le  seul  moyen  de  s'en  assurer  sera  de  se  pencher  sous  la 
table. 

(*)  O.  Pasche,  Un  nouveau  système  de  diaphragme  dans  la  technique  radio- 
graphique  (C.  R.  des  séances  du  Congrès  international  d'électr,  et  de  radiai  de 
Berne,  1903.  p.  774). 

(■)  Wertheim  Salomonson,  Discussion  du  rapport  sur  le  diagnostic  des 
calculs  urinaires  (Congrès  d'Angers  de  l'Assoc.  pour  l'avancement  des  sciences, 
1903). 

(•)  Albers  Schônberg,  Die  Roentgentechnik,  2«  édit.,  1906,  p.  87. 


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LA   LIMITATION    DU    RAYONNEMENT    ET   LA    COMPRESSION.        2l3 

Albers  Schônberg(0  lui-même  n'emploie  plus  que  rarement  cet 
appareil  et  aime  mieux  faire  soit  une  série  de  vues  partielles  avec  son 
cylindre,  soit,  avec  un  compresseur  de  forme  rectangulaire,  un  cliché 
un  peu  plus  étendu.  Ce  dernier  modèle  se  présente  sous  la  forme  d'une 
caisse  doublée  de  plomb  dont  les  dimensions  mesurent  9  c.  5  dans  le 
sens  de  la  largeur  et  21  dans  le  sens  de  la  longueur,  et  permet  ainsi 
de  prendre  la  radiographie  d'un  segment  de  membre  ou  de  la  colonne 
vertébrale  sur  une  plus  grande  longueur. 

Quant  à  la  technique  à  suivre,  Albers  Schônberg,  après  l'avoir  lon- 
guement étudiée  et  appliquée  à  toutes  les  régions  du  corps,  l'a  précisée 
pour  chaque  point  particulier  à  examiner. 

En  ce  qui  concerne  la  région  lombaire  de  la  colonne  vertébrale,  il  a 
remarqué  qu'avec  des  cylindres  de  la  dimension  du  sien  (10  et  13  cent,  de 
diamètre),  on  n'obtenait  entièrement  sur  la  plaque  sensible  que  deux 
vertèbres.  Pour  les  supérieures,  le  sujet  étant  couché  sur  le  dos,  on 
aura  soin  d'élever  d'une  part  la  tète  et  les  épaules,  et  d'autre  part 
les  jambes  seront  maintenues  pliées  en  plaçant  sous  les  genoux  des 
coussins  appropriés.  On  glissera  sous  le  corps  du  patient  une  plaque 
(18  X  24),  puis  on  abaissera  le  cylindre  de  façon  que  son  centre 
corresponde  à  la  ligne  médiane  du  corps  et  que  son  bord  supérieur 
affleure  l'appendice  xyphoïde.  Pour  les  autres  vertèbres,  il  s'agira 
de  placer  convenablement  le  cylindre  au-dessus  de  celles  qu'on  veut 
radiographier,  et  tant  que  le  centre  du  cylindre  sera  situé  au-dessus  de 
l'ombilic,  on  emploiera  la  même  méthode.  Au  contraire,  si  on  veut 
avoir  l'ensemble  de  la  colonne  lombaire,  on  aura  avec  avantage 
recours  au  compresseur  rectangulaire,  en  le  plaçant  de  façon  que 
son  bord  supérieur  corresponde  à  l'extrémité  inférieure  du  sternum 
et  que  son  centre  soit  au  niveau  de  l'ombilic. 

Pour  la  radiographie  simultanée  de  la  cinquième  vertèbre  lom- 
baire et  de  la  partie  voisine  du  sacrum,  une  plaque  18x24  sera 
également  suffisante.  Le  rayon  normal  devra  arriver  sur  la  ligne 
médiane  du  corps  à  deux  travers  de  doigt  au-dessous  de  l'ombilic. 
Si  le  compresseur  est  légèrement  incliné  sur  la  symphyse  du  pubis, 
on  peut,  à  condition  que  l'épaisseur  du  sujet  ne  soit  pas  trop  grande, 
obtenir  l'image  du  sacrum  tout  entier. 

Si  l'on  veut  radiographier  l'articulation  sacro-iliaque,  il  est  tout  à 
fait  avantageux,  d'après  Albers  Schônberg,  de  vider  au  préalable  le 
rectum  du  patient  au  moyen  d'un  lavement,  puis  ensuite  insufller  de 
l'air,  à  moins  que  l'intestin  ne  soit  rempli  de  gaz.  De  la  sorte,  on  peut 
distinguer  sur  la  plaque  l'S  iliaque  et  le  côlon. 

Les  tentatives  faites  pour  la  radiographie  obstétricale  du  bassin 
ont  donné  des  résultats  à  Albers  Schônberg  au  point  de  \aie  de 

C)  Ajlbbrs  Schônberg,  Die  Roentgentechnik,  2«  édit.,  1906,  p.  102. 


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2l4  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGlTé   MÉDICALE. 

rimage,  mais  cet  auteur  reconnatt  que  ses  recherches  n'ont  pas  de 
valeur  au  point  de  vue  du  diagnostic  et  du  pronostic.  Pfahler(i)  et 
d'autres  ont  au  contraire  obtenu  des  résultats  intéressants  et  précis  pour 
la  mesure  des  diamètres  du  bassin  de  la  mère  ou  de  la  tête  du  fœtus, 
mais  dans  leurs  recherches  l'emploi  du  cylindre  n'offre  rien  de  par- 
ticulier. 

Des  explorations  radiographiques  de  l'abdomen  qui  ont  fourni  (ies 
résultats  remarquables  sont  celles  qui  se  rapportent  à  la  recherche 
des  calculs  du  rein,  et  à  ce  sujet  l'usage  du  compresseur  est  fort 
avantageux.  Son  emploi  ne  doit  pas  dispenser  d'observer  certains 
préceptes  généraux,  tels  que  de  faire  prendre  au  patient  un  purgatif  la . 
veille  du  jour  où  on  doit  l'examiner  et  de  le  maintenir  dans  une  diète 
relative,  ou  bien  d'employer  des  rayons  peu  pénétrants  (n®  5  à  6) 
chez  des  patients  dont  l'épaisseur  de  la  paroi  abdominale  est  mince, 
afin  d'avoir  une  image  riche  en  contrastes;  mais,  grâce  au  cylindre, 
on  peut  déceler  la  présence  de  calculs  d'un  poids  atomique  peu  élevé 
et  de  dimension  petite,  c'est-à-dire  du  volume  d'un  pois. 

Pour  radiographier  la  région  d'un  rein  et  de  son  uretère  jusqu'à 
la  vessie,  Albers  Schônberg  conseille  de  faire  trois  radiographies 
successives  avec  son  cylindre  dans  des  positions  différentes,  ou  encore 
d'en  faire  une  avec  son  compresseur  rectangulaire.  Avec  le  premier 
de  ces  appareils  et  dans  le  première  position,  la  situation  du  cylindre 
variera  suivant  le  sexe  du  sujet,  car  l'arc  costal  descend  plus  bas 
chez  la  femme  que  chez  l'homme;  en  tout  cas,  il  sera  préférable  de 
faire  coucher  le  patient  sur  le  dos,  la  tête  et  les-jambes  relevées  comme 
pour  la  radiographie  de  la  colonne  lombaire.  S'il  s'agit  d'une  femme, 
l'axe  du  faisceau  de  rayons  arrivera  sur  le  cartilage  costal  et  la  compres- 
sion sera  forcément  peu  intense  à  cause  du  plan  ostéo-cartilagineux 
sous-jacent;  si  le  sujet  est  un  homme,  on  pourra,  à  la  condition  que 
la  surface  cutanée  le  permette,  placer  le  cylindre  près  de  l'arc  formé 
par.  les  côtes  et  en  le  dirigeant  un  peu  obliquement  soulever  celui-ci, 
et  l'axe  du  faisceau  du  tube  radiogène  viendra  frapper  directement  le 
rein. 

Si  le  sujet  se  trouve  incommodé  par  cette  position  du  cylindre, 
ce  qui  arrive  principalement  avec  un  patient  obèse,  on  pourra  employer 
une  technique  un  peu  différente,  et  on  placera  l'appareil  dans  la 
deuxième  position  typique.  On  exercera  avec  le  compresseur,  posé 
immédiatement  au-dessous  du  rebord  costal,  une  compression  aussi 
prononcée  que  possible,  et  qui,  dans  le  cas  présent,  sera  toujours 
notable  puisqu'elle  atteindra  de  cinq  à  huit  centimètres.   L'image 


0)  E.  Pfahler,  Radiographie  measurement  of  the  diameters  of  the  female 
pelvis  and  new  technique  in  radiographing  vesical  calcul!  (American  Quart,  of 
Roentgenology,  vol.  I,  n"  4,  julUet  1907,  p.  23). 


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LA    LIMITATION    DU   BAYONNBMENT    ET   LA    COMPRESSION.        3l5 

ainsi  obtenue  laissera  voir  les  quatrième  et  cinquième  vertèbres  lom- 
baires ou  la  partie  moyenne  de  Fos  iliaque  et  l'articulation  sacro- 
iliaque  suivant  l'espace  qui  existe  entre  la  dernière  côte  et  la  crête 
iliaque,  espace  différant  suivant  les  individus. 

Dans  la  troisième  position  typique,  le  patient  aura  les  jambes  éten- 
dues; on  dirigera  le  cylindre  un  peu  obliquement,  mais  de  façon  que 
le  bord  corresponde  au  pubis  et  qu'il  vienne  atteindre  d'un  autre 
côté  la  ligne  médiane  du  corps.  L'image  montrera  l'articulation 
sacro-iliaque,  la  région  de  la  ligne  innominée,  la  partie  inférieure 
du  sacnim  et  le  coccyx,  c'est-à-dire  une  région  qui  contiendra  la 
pnrtie  inférieure  des  canaux  urinaires  et  leur  entrée  dans  la  vessie. 

\vec  le  compresseur  rectangulaire,  on  obtiendra  l'image  contenue 
dans  les  deux  dernières  positions  typiques,  en  ayant  soin  de  le  disposer 
de  laçon  qu'un  de  ses  angles  vienne  correspondre  à  l'ombilic  et  que 
son  bord  supérieur  soit  placé  à  deux  centimètres  au-dessus  de  ce  même 
point.  On  obtiendra  ainsi  des  images  suffisamment  nettes,  présen- 
tant l'uretère  dans  toute  son  étendue  et  la  partie  supérieure  de  la 
vessie. 

Dans  la  pratique,  deux  radiographies  peuvent  suffire;  mais  sou- 
vent celle  du  canal  de  l'uretère  sera  nécessaire,  car,  par  les  procédés 
d'investigation  clinique,  on  sait  combien  il  est  difficile  de  localiser 
la  région  où  se  trouve  le  calcul,  et  on  sait  aussi  que  dans  des  cas 
où  le  cathétérisme  de  l'uretère  ne  permet  pas  de  découvrir  la  pré- 
sence de  calculs  de  petite  taille  qui  laissent  passer  la  sonde  sur  une 
de  leurs  faces,  on  les  a  trouvés  très  nettement  au  moyen  de  la  radio- 
graphie. Dans  l'examen  de  l'uretère  on  devra  du  reste  porter  toute 
son  attention  sur  la  portion  voisine  de  la  vessie,  car  c'est  le  point 
où  se  présentent  le  plus  souvent  les  calculs. 

La  radiographie  permet  aussi  de  dévoiler  l'existence  de  calculs 
dans  la  vessie  et  son  emploi  sera  indiqué  surtout  s'il  y  a  impossibilité 
d'en  faire  la  recherche  par  les  moyens  ordinaires.  La  technique  est 
simple  ;  dans  une  première  position  le  patient  sera  couché  sur  le  dos, 
on  glissera  au-dessous  de  lui  une  plaque  18x24  de  manière  que  son 
bord  dépasse  un  peu  le  périnée,  et  pour  disposer  le  cylindre,  on 
prendra  comme  point  de  repère  le  bord  supérieur  de  la  symphyse. 
C'est  à  ce  niveau  que  devra  passer  le  rayon  normal  et  on  aura  soin 
d'incliner  légèrement  le  compresseur,  car  autrement  l'ombre  formée 
par  les  calculs  pourrait  se  trouver  très  près  de  celle  qui  est  formée 
par  le  coccyx  ou  même  se  confondrait  avec  elle.  Dans  une  deuxième 
position,  on  fera  coucher  le  sujet  sur  le  ventre,  la  plaque  étant  posée 
directement  sous  la  vessie  et  le  cylindre  dirigé  un  peu  obliquement 
sur  l'anus. 

Quant  aux  corps  étrangers  venus  dans  la  vessie  par  l'urètre,  ils 


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3l6  ARCHIVES    D'éLECTRIGlTÉ    MEDICALE. 

se  voient  facilement,  surtout  au  bout  d'un  certain  séjour,  car  ils  se 
recouvrent  de  dépôts  urinaires. 

Les  diverticules  de  la  vessie  pourront  être  rendus  visibles  au  moyen 
d'une  injection  d'eau  contenant  du  bismuth  (10  0/0).  Pendant  l'expo- 
sition sous  le  tube  de  Rôntgen,  le  patient  sera  couché  sur  le  dos,  et 
s'il  y  a  un  diverticule,  celui-ci  apparaîtra  sur  la  plaque  sensible  sous 
la  forme  d'une  tache  plus  ou  moins  aUongée. 

On  sait  aussi  que  dans  la  recherche  des  calculs  hépatiques,  on 
n'obtient  pas  souvent  de  bons  résultats;  si  certains  auteurs  ont 
rapporté  des  faits  positifs,  ceux-ci  sont  dus  à  ce  que  les  calculs  exa- 
minés avaient  une  composition  chimique  différente  de  celle  qui  existe 
habituellement,  et  non  pas  à  une  technique  spéciale. 

Pour  l'estomac,  l'examen  radioscopique  a  une  telle  supériorité  sur 
la  radiographie,  que  celle-ci  n'aura  guère  lieu  d'être  employée. 

Dans  toutes  ces  circonstances,  le  compresseur  d'Albers  Schônberg 
rend  des  services  appréciables;  néanmoins  on  peut  lui  reprocher  sa 
complication  et  son  prix  trop  élevé  pour  être  utilisé  par  tous  les 
opérateurs.  D'autres  procédés  plus  simples  permettent  heureusement 
d'obtenir  des  résultats  analogues,  et  si  Albers  Schônberg  a  eu  le 
premier  le  mérite  incontestable  de  faire  construire  un  appareil  réali- 
sant toutes  les  conditions  désirables,  on  peut  remplacer  celui-ci  par 
une  instrumentation  beaucoup  plus  simple  en  changeant  quelque 
peu  la  technique. 

Pour  ce  qui  concerne  la  limitation  du  rayonnement,  il  suffira 
d'employer  un  cylindre  dont  les  parois  seront  imperméables  au 
faisceau  de  rayons  parti  de  l'ampoule  et  près  de  laquelle  sera  placé 
un  diaphragme.  On  pourra  exercer  la  compression  au  moyen  de 
l'autre  extrémité  du  cylindre  dont  on  aura  rendu  le  bord  mousse 
d'une  façon  quelconque  afin  de  ne  pas  blesser  le  sujet.  C'est  du  reste 
ce  qu'un  certain  nombre  de  radiologistes  ont  réalisé,  soit  avec  des 
dispositifs  déjà  existants,  tel  l'appareil  construit  sur  les  indications 
du  D'  Béclère  '  et  qui  est  destiné  à  être  fixé  à  son  modèle  de  châssis 
porte-ampoule  avec  diaphragme  iris,  soit  avec  des  dispositifs  beau- 
coup plus  simples,  tels  que  les  appareils  de  Gocht,  de  Bergonié(«),  de 
Thurstan  Holland(»).  La  compression  pourra  même  n'être  pas  exercée 
au  moyen  du  cylindre,  et  alors  un  simple  tube  à  section  circulaire 

C)  A,  BÉCLÈRE,  L'emploi  des  cylindres  compresseurs  en  radiographie  et  le 
nouveau  cylindre  compresseur  ajustable  au  porte-ampoule  diaphragme  iris. 
(Communie,  au  Congrès  d'Angers  pour  l'avancement  des  sciences,  1903,  et 
Arch.  (Vélectr,  méd.,  1903,  p.  536.) 

(■)  J.  Bergonié,  De  l'emploi  de  la  compression  en  radiographie  et  sur  un 
modèle  nouveau  de  radiollmitateur  compresseur  {Arch,  d'électr.  méd.y  n»  160, 
1905). 

(•)  Thurstan  Holland,  On  the  use  of  the  diaphragm  compresser  (Arch.  of 
Ihc  Roentgen  raj/.,  1906,  vol.  X,  n"  9,  p.  241). 


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LA    LIMITATION    DU    RAYONNEMENT    ET    LA    COMPRESSION.        217 

et  imperméable  aux  rayons  sera  suffisant;  on  comprimera  la  région 
exposée  au  moyen  d'une  bande  de  calicot  sous  laquelle  on  aura  placé 
un  ballon  qu'on  pourra  gonfler  d'air  comme  il  a  été  indiqué  pré- 
cédemment. 

Enfin,  l'immobilisation  étant  pour  la  région  de  l'abdomen  une 
condition  facile  à  obtenir,  on  pourra  se  contenter  de  fixer  la  bande 
en  suspendant  à  ses  extrémités  des  sacs  contenant  un  poids  de  sable 
déterminé  et  approprié,  et  on  la  maintiendra  de  cette  façon  convena- 
blement en  place.  L'usage  de  la  bande  de  Robinsohn,  si  recomman- 
dable  quand  il  s'agit  d'immobiliser  une  tête  ou  un  membre,  offrirait 
dans  le  cas  présent  des  inconvénients  ;  en  effet,  il  n'y  a  pas  lieu  d'éviter 
les  mouvements  dans  le  sens  latéral  et  on  a  tout  avantage  à  comprimer 
la  région  en  l'étalant,  afin  d'écarter  autant  que  possible  les  organes 
sous-jacents  et  en  particulier  les  anses  intestinales. 

Telle  est  donc,  semble-t-il,  une  manière  commode  d'obtenir  dans 
de  bonnes  conditions  ces  deux  facteurs  indispensables  dans  bien 
des  circonstances,  la  limitation  du  rayonnement  et  la  compression. 
On  peut  encore  y  apporter  des  modifications;  mais,  dans  tous  les  cas, 
les  services  qu'on  retirera  d'un  procédé  simple  seront  d'autant  plus 
appréciables  quand  tout  opérateur  sera  à  même  d'en  tirer  parti  faci- 
lement et  sans  grands  frais. 


«.MCHIV.    D'BLKCTK.    MÊD      I908  17 


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CONSEILS   PRATIQUES 


CE  QU'IL  FAUT  AVOIU  ET  CE  QU'IL  FAUT  SAVOIR 

POUR 

FAIRE  UNE  BONNE  RADIOGRAPHIE  DES  VOIES  URINAIRES 


Par  le  D*  Th.  NOGIBR, 

Professeur  agrégé  de  physique  biologique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


L'examen  radlographique  des  reins  et  de  leurs  canaux  excréteurs, 
les  uretères,  ne  semble  pas  encore  être  pratiqué  en  France  aussi  sou- 
vent qu'à  l'étranger.  Il  semble  cependant  qu'une  radiographie  explo- 
ratrice offre  infiniment  moins  de  dangers  pour  le  malade  qu'une  lapa- 
rotomie exploratrice  ou  même  une  séparation  endovésicale  des  urines. 
Ce  qui  a  retardé,  semble-t-il,  chez  nous  l'emploi  systématique  de  la 
méthode  radlographique,  c'est  d'une  part  le  défaut  de  technique 
précise,  et  d'autre  part  la  crainte  que  les  malades  éprouvaient  pour 
de  longues  expositions  aux  rayons  X,  crainte  que  venait  encore 
compliquer  une  immobilité  prolongée. 

La  perfection  atteinte  aujourd'hui  dans  l'outillage  du  radiologue 
permet  d'indiquer  une  technique  opératoire  bien  déterminée  pour  la 
radiographie  spéciale  qui  nous  occupe  et  permet  d'obtenir  d'excellents 
résultais  avec  un  temps  de  pose  très  réduit. 

Nous  n'ignorons  pas  les  nombreux  travaux  publiés  tant  en  France 
qu'à  l'étranger  sur  ce  sujet,  mais  un  historique  de  la  question  est 
ici  inutile  puisque  nous  voulons  indiquer  seulement  la  méthode  qui 
nous  paraît  la  meilleure  pour  faire  vite,  pour  faire  bien  et  pour  réussir 
à  coup  sûr. 

Nous  diviserons  cet  exposé  en  trois  parties  : 

J.  Ce  qu'il  faut  avob        \ 

IL  Ce  qu'il  faut  savoir       '     pour  obtenir  un  cliché  parfait. 
111.  Ce  qu'il  faut  faire  ) 


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CK    QU  IL    FAUT    AYOIH    tl    CE    gU  IL    FAUl    SA\OlU.  2tQ 


I.  Ce  qu'il  faut  avoir. 

A  )  Source  de  courant  a  haut  potentiel.  —  Puisqu'il  s'agit  de 
faire  vite  et  de  faire  bien,  par  tous  les  temps  comme  en  toute  saison, 
nous  laisserons  de  côté  Ja  machine  électrostatique,  qui  peut  donner 
de  bons  résultats  entre  des  mains  habiles,  mais  qui  est  trop  capri- 
cieuse pour  être  reconmiandée  aux  praticiens  désireux  de  réussir.  En 
effet,  le  débit  d'une  machine  électrostatique  varie  avec  l'état  hygro- 
métrique de  1  air,  l'état  de  propreté  des  plateaux  et  des  conducteurs, 
la  vitesse  de  rotation  (qu&ron  ignore  généralement)  et  qui  est  influen- 
cée par  la  tension  des  courroies,  la  hibréfaction  des  coussinets,  le  débit 
lui-môme  de  la  machine.  D'autre  part,  même  avec  10-12  plateaux, 
rintensité  du  cotu-ant  à  haut  potentiel  dont  on  dispose  est  notable- 
ment inférieure  à  celle  que  fournit  la  plus  ordinahe  des  bobines 
employées  en  radiologie. 

Nous  emploierons  donc  la  bobine  de  Huhmkorff,  Elle  donnera  au 
moins  25  centimètres  d'étincelle  et  sera  construite  pom*  supporter 
le  courant  industriel  à  110-125  volts.  Des  bobines  plus  puissantes 
permettraient  d'opérer  un  peu  plus  vite,  mais  les  ampoules  supportent 
mal  des  intensités  trop  élevées.  Une  bobine  de  25  centimètres  d'étin- 
celle suffit  amplement. 

B)  Interrupteur.  —  il  de\Ta  être  rapide,  donner  un  nombre  d'in- 
terruptions toujours  le  même  dans  les  mêmes  conditions,  assurer  des 
fermetures  et  des  ruptures  du  courant  primaire  aussi  parfaites  que 
possible.  Après  une  longue  pratique,  je  n'en  vois  pas  de  supérieur  à 
l'Autonome,  de  la  maison  Gaifîe.  n  sera  monté  directement  sur  le 
courant  provenant  d'un  réducteur  de  potentiel. 

Dans  ces  conditions,  à  100  volts,  il  donne  sensiblement  3  000  inter- 
ruptions à  la  minute  et  laisse  passer  3^  50  si  les  palettes  de  cuivre 
qui  reçoivent  le  jet  de  mercure  ont  10  millimètres  de  largeur  et  5^  50 
si  elles  ont  20  millimètres. 

Nous  appellerons  le  premier  modèle;  modèle  A,  et  le  second  modèle, 
modèle  B.  C'est  au  modèle  B  que  nous  donnerons  la  préférence,  à 
cause  de  son  débit  plus  élevé. 

C)  Soupape  de  Villa rd.  —  Sur  le  circuit  comprenant  l'ampoule 
radiogène  sera  placée  une  soupape  de  Villard  dont  le  rôle  est,  comme 
on  le  sait,  de  ne  laisser  passer  que  dans  un  stui  sens  le  courant  alter- 
natif Intermittent  produit  par  la  bobine  de  RuhmkorfT.  La  soupape 
est  absolument  nécessaire  pour  obtenir  un  éclairage  régulier  des 
ampoules  et  partant  des  épreuves  nettes. 

On  reliera  le  pôle  négatif  de  la  bobine  à  la  spirale  d'aluminium  de 
la  soupape  et  la  petite  électrode  à  la  cathode  de  l'ampoule  radiogène. 

Le  réglage  du  degré  de  vide  de  la  soupape  sera  fait  ainsi  qu'il  est 
indiqué  dans  l'intéressant  article  4e  M.  Gallot  (Archives  d'électricité 
médicale,  10  janvier  1908,  p.  37). 


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3!IO 


ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé   MEDICALE. 


On  re(!onnaîtra  qu'une  soupape  est  bien  réglée  pour  une  ampoule 
émettant  des  rayons  n®  4-5  du  radiochromomètre  de  Benoist,  à  l'aspect 
suivant  :  la  lueur  à  l'intérieur  de  la  spirale  S  est  rose-carminée  pâle  ; 
la  surface  interne  de  la  panse  de  la  soupape  est  tapissée  d'une  lueur 
mauve-rosée  B  B'  B"  qui  va  en  s*élargissant  à  mesure  qu'on  se  rap- 
proche de  la  partie  rétrécie.  En  C  elle  devient  rose  clair,  puis  on  note 


FiG.    I. 

Aspect  de  la  soupape  de  ViUard  convenablement  réglée 
pour  la  radiographie  des  reins. 


un  petit  espace  obscur  en  E  im  peu  au-dessus  du  niveau  du  diverticu- 
lum  où  est  soudé  l'osmo-régulateur.  Enfin»  en  D,  la  lueur  est  d'un 
blanc  rosé  brillant  jusqu'au  niveau  de  la  petite  électrode  de  la  soupape. 
Quant  à  la  région  A,  c'est  h  peine  si  elle  sera  teintée  de  rose;  eue  ne 
do\Ta  point  présenter  de  coloration  verte  permanente  pendant  le 
passage  du  courant. 

D)  Ampoules.  —  On   les   prendra   usagàes^  bien  mûries,  car   une 
ampoule  neuve  serait  incapable  de  supporter  sans  mollir  de  façon 


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CE    QU  IL    FAUT    AVOIR    ET    CE    QU  IL    FAUT    SAVOIR.  221 

dangereuse  le  cotirant  énergique  qui  va  la  traverser  pendant  quelques 
minutes. 

Les  ampoules  de  Villard  à  osmo-régulateur  sont  assurément  les 
plus  parfaites,  elles  n'ont  qu'un  inconvénient  :  le  modèle  ordinaire 
s'accommode  mal  des  intensités  élevées  nécessaires  pour  opérer  vite, 
et  l'on  en  est  réduit  à  employer  le  modèle  à  réfrigération  liquide  dont 
le  prix  est  fort  élevé. 

De  plus,  une  ampoule  de  Chabaud- Villard  usagée  durcit  très  rapi- 
dement lorsqu'on  y  fait  passer  le  courant,  et  par  conséquent  émet 
des  rayons  de  plus  en  plus  pénétrants.  Ces  rayons  sont  de  moins  en 
moins  propres  à  une  bonne  radiographie  rénale.  On  en  est  donc  réduit 
à  surveiller  continuellement  le  milliampèremètre  et  à  appliquer  le 
chalumeau  à  l'osmo-régulateur  dès  que  l'intensité  diminue  au-dessous 
des  chiffres  indiqués  ci-après. 

Nous  utilisons  le  plus  souvent  des  ampoules  de  Millier  à  anticathode 
renforcée  et  à  régulateur  électrique  ou  les  ampoules  très  robustes 
de  la  Société  Polyphos,  de  Munich.  Une  ampoule  Millier  ou  Polyphos 
est  bonne  pour  la  radiographie  du  rein  quand  elle  peut,  sans  mollir, 
de  plus  de  1  dixième  de  mA,  fonctionner  pendant  une  dizaine  de 
minutes  consécutives  avec  le  courant  dont  nous  allons  parler. 

E)  Mesure  du  courant  traversant  l'ampoule.  —  Elle  doit  se 
faîre  concurremment  par  les  trois  grands  procédés  dont  nous  dispo- 
sons à  l'heure  nctuelle:  spintermètre,  radiochromomètre  et  milliam- 
pèremètre. Ces  trois  instniments  sont  absolument  nécessaires  et  l'on 
ne  saurait  se  passer  ni  de  l'un  ni  de  l'autre.  On  pourra  y  joindre, 
suivant  l'excellent  conseil  du  Prof.  Bergonié,  un  voltmètre  aux  bornes 
du  secondaire  de  la  bobine. 

Le  spintermètre,  monté  en  dérivation  sur  les  bornes  du  secondaire 
(ne  pas  confondre  avec  le  détonateur  employé  avec  la  machine  sta- 
tique), sera  à  pointe  mousse  positive  et  à  plateau  négatif  pour  plus 
de  sensibilité  (plateau  de  50  millimètres  de  diamètre). 

Le  milliampèremètre  sera  monté  en  tension  sur  le  circuit  comprenant 
l'ampoule  radiogène. 

Le  Todioclvomomètre  sera  l'excellent  modèle  de  Benoist  en  degrés 
ou  en  demi-degrés. 

Avec  une  bobine  de  25  centimètres  d'étincelle  et  l'interrupteur 
modèle  A,  on  devra  avoir  : 

Au  primaire 100  volts            S'^SO. 

Au  secondaire...  11*  au  spintermètre. 

—  ...  1,1  au  milliampèremètre. 

—  ...  4  degrés  au  radiochromomètre. 

Avec  l'interrupteur  modèle  B,  on  devra  avoir  : 

Au  primaire 100  volts  5^50. 

Au  secondaire...       11*  au  spintermètre. 

—  ...         1,6  au  milliampèremètre. 

4  degrés  au  radiochromomètre. 


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222 


ARCHIVES    d'ÉLECTRICITÏ^    MÉDICALE. 


F)  Plaques.  —  Celles  qui  nous  ont  donné  le*  meilleurs  résultats 
sont  les  plaques  radiograpbiques  Lumière.  Elles  seront  placées  tout 


{ 


.^c: 


M 


£ 


M 


FiG.    3. 

A  B  C  D,  Support  du  localisa teur  place  sur  le  cadre  de  Béclère; 

E  F  G  H,  Coulisses  entre  lesquelles  f]^lisse  la  planchette  porte-bonnettes; 

O,  Orifice  circulaire  central  laissant  voir  le  diaphragme  iris. 

simplement  dans  une  double  enveloppe  en  papier-carton  rou^e  ou 
noir. 


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CE   qu'il    faut   avoir    et    ce    qu'il    faut    savoir.  2  23 

G)  Support  d'ampoule.  —  Pendant  toute  la  durée  de  la  pose,  si 
courte  solt-elle,  Tampoule  doit  avoir  une  fixité  absolue;  aussi  rejette- 
rons-nous tous  les  supports  en  T  qui  n'ont  qu'un  pied  unique  insuffi- 
sant pour  assurer  une  stabilité  parfaite. 

Le  meilleur  et  le  plus  pratique  est  sans  contredit  le  cadre  porte- 
umpoule  de  Bédère,  à  cause  de  sa  mobilité  en  tous  sens  et  de  son  dia- 
phragme iris,  n  doit  être  muni  de  l'appareil  que  nous  utilisons  depuis 
1904  et  qui  a  été  publié  dans  les  Archives  d'éleciriciié  m/Mcalc  du 
25  avril  1905  (').  Cet  appareil  est  constitué  par  une  planchette  A  B  C  D 
portant  une  coulisse  métallique  E  F  G  H,  dans  laquelle  on  peut 
glisser  toute  une  série  de  bonnettes  cylindriques,  en  plomb,  inter- 
changeables. 

H)  Localisateur  compresseur.  —  La  bonnette  localisatrice  spé- 
ciale pour  la  radiographie  du  rein  est  un  cylindre  de  plomb  de  25  cen- 
timètres de  hauteur  et  de  12  centimètres  de  diamètre  intérieur.  Son 
bord  est  muni  d'un  tore  de  8  millimètres  de  largeur  destiné  à  rendre  la 
compression  plus  uniforme  et  non  pénible.  Le  poids  du  modèle  que 
nous  employons  est  de  3,600  grammes. 

Ce  cylindre  permet,  ainsi  que  l'a  montré  Albers  Schônberg,  d'ob- 
tenir un  pinceau  de  rayons  X  aussi  homogène  que  possible.  On  élimine 
par  son  emploi  les  rayons  latéraux  qui  donneraient  à  l'intérieur  des 
tissus  des  rayons  secondaires,  cause  de  voile  des  plaques.  On  aug- 
mente donc  du  même  coup  la  netteté  des  images  et  l'intensité  des 
contrastes.  Enfin,  on  évite  de  soumettre  le  corps  entier  du  malade 
à  une  irradiation  inutOe. 


II.  Ce  qu'il  faut  savoir. 

A)  Quel  kst  le  rein  malade?  —  Ce  n'est  pas  en  général  au  radio- 
logue à  le  dire.  Le  malade  est  envoyé  par  un  chirurgien  avec  une  lettre 
indiquant  le  rein  suspect,  quelquefois  même  le  client  est  accompagné 
du  confrère  désireux  d*assurer  son  diagnostic. 

Si  l'on  ne  possédait  pas  ce  renseignement,  il  faudrait  interroger  soi- 
gneusement le  malade,  surtout  au  point  de  vue  des  douleurs  qu'il  a 
pu  ressentir  au  niveau  des  reins  à  droite  ou  à  gauche.  On  ne  négligera 
pas  de  recourir  à  la  palpation  du  rein«  qui  est  assez  fréquemment  dou- 
loureuse du  côté  malade. 

Lorsqu'on  est  fixé  sur  le  côté  droit  ou  le  côté  gauche,  il  faut  encore 
savoir  où  se  trouve  le  rein  et  où  U  va  falloir  par  conséquent  appliquer 
le  cylindre  compresseur. 

B)  Situation  des  reins.  —  On  sait  que  les  reins  occupent  la 
région  postérieure  de  l'abdomen,  qu'ils  sont  couchés  sur  les  côtés  du 
rachis  à  la  hauteur  de  la  onzième  et  douzième  vertèbre  dorsale  et  des 
deux  ou  trois  premières  lombaires.  Le  rein  droite  pressé  par  le  foie,  est 

(*)  s.  Maury,  constructeur,  quai  Qaude- Bernard,  Lyon. 


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22/|  ARCHIVES    d'ÉLEC TRICITÉ    MÏ^DICALE. 

dans  les  deux  tiers  des. cas  un  peu  plus  bas  que  le  gauche.  D'autie  part, 
chez  la  femme,  les  reins  sont  un  peu  plus  bas  que  chez  l'homme  de  la 
hauteur  d'une  demi-verlèbre  lombaire  environ. 

Les  reins  sont  un  peu  plus  rapprochés  à  leur  pôle  supérieur  qu'à  leur 
pôle  inférieur.  I.a  distance  du  bord  interne  du  rein  à  la  ligne  qui  joint 
les  apophyses  épineuses  est  de  2  cent.  1/2  en  haut  et  de  4  centimètres 
en  bas. 

Par  rapport  aux  côtes,  qui  sont  pour  le  médecin  et  le  radiologue  des 
repères  prMeuXy  le  pôle  supérieur  du  rein  G  (le  plus  élevé)  est  au  niveau 
du  bord  supérieur  de  la  onzième  f*ôte  en  arrière  et  de  la  septième  côte 
en  avant,  au  niveau  d'une  ligne  verticale  passant  par  le  mamelon 
(flg.  3,  I).  En  général,  l'extrémité  de  la  douzième  côte  dépasse  le  bord 
externe  du  rein,  mais  il  faut  savoir  que  dans  un  cinquième  des  cas,  la 
côte  peut  être  courte  et  que  son  extrémité  peut  venir  se  profiler  der- 
rière le  parenchyme  rénal. 

C)  Situation  des  uretères.  —  Les  uretères,  ou  conduits  excréteurs 
du  rein,  ont  de  26  à  30  centimètres  pour  le  côté  gauche  et  1  à  2  centi- 
mètres en  moins  pour  le  côté  droit. 

ns  descendent  d'abord  de  chaque  côté  de  la  colonne  vertébrale 
d'une  façon  sensiblement  parallèle  pour  converger  ensuite  dans  le 
petit  bassin  et  pénétrer  dans  la  vessie.  Leur  trajet  abdomino-iliaque 
peut  être  représenté  sur  les  téguments  par  une  verticale  qui,  partant 
du  point  de  jonction  du  tiers  interne  de  l'arcade  crurale  avec  ses 
deux  tiers  externes,  s'élèverait  parallèlement  à  la  ligne  médiane  stemo- 
pubienne  {fi g.  5). 

Dans  leur  trajet  iliaque  (petit  bassin),  les  deux  uretères,  qui  étaient 
jusque-là  distants  de  7  à  8  centimètres,  se  rappochent  jusqu'au  point 
de  n'être  plus  distants  que  de  2  centimètres,  lorsqu'ils  pénètrent  dans 
la  vessie.  Le  point  d'entrée  des  uretères  dans  la  vessie  correspond 
sensiblement  à  un  plan  horizontal  passant  par  le  bord  supérieur  de 
la  symphyse  pubienne. 

D)  Situations  anormales  du  rein.  —  Mais  la  situation  du  rein  en 
position  normale  est  relativement  assez  rare;  assez  souvent  il  est 
légèrement  abaissé  (fig.  3,  II),  chez  la  femme,  en  particulier;  quelque- 
fois il  est  tombé  dans  la  fosse  iliaque  (rein  flottant)  (fig.  3,  III).  C'est 
dans  ces  cas  qu'une  radiographie  unique  du  rein  pourrait  induire  gra- 
vement en  erreur  en  faisant  méconnaître  un  calcul  existant.  Aussi 
l'examen  d'un  rein  comprend-il  au  moins  trois  épreuves^  ainsi  que  nous 
le  verrons  plus  loin. 

E)  Critérium  d'une  bonne  radiographie  pu  retn.  —  Il  ne  faut 
pas  s'attendre,  bien  entendu,  à  trouver  sur  le  cliché  trace  de  l'uretère  ; 
le  rein  lui  aussi  sera  assez  souvent  invisible,  quelquefois  cependant 
on  pourra  suivre  le  contour  de  son  pôle  inférieur  et  même  de  l'organe 
entier,  surtout  si  la  capsule  adipeuse  du  rein  est  assez  développée.  Le 
tissu  adipeux  est,  en  effet,  plus  transparent  que  le  tissu  musculaire  et 
qne  le  tissu  dense  du  rein,  ainsi  que  le  prouvent  les  recherches  de 


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FiG.  3. 

I.  Rein  en  position  normale/ 
II.  Rein  légèrement  abaissé. 

111.  Rein  droit  tombé  en  oblique  dans  la  fosse  iliaque. 
IV.  Le  rein  dans  un  cas  d'hydronéphrose  :  on  voit  le  bassinet  distendu 
couvrir  Tespace  entre  le  rein  et  la  ligne  médiane. 


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2l6  AIIGIIIVR8    D'ÉLECTniGITlt    MéoiGALB. 

Bordier  (cf.  Archives  d'électricité  médicale,  10  décembre  1907,  p.  934>, 
d*où  un  contraste  très  net  entre  la  capsule  adipeuse  et  le  rein  lui- 
mC'me. 

Mais  pour  pouvoir  assurer  que  la  radiographie  est  bonne  et  qu'un 
calcul  m(^me  minime  a  dû  laisser  une  trace  sur  le  cliché,  il  faut,  ainsi 
que  l'indique  Albers  Schônberg  : 

lo  Que  les  apophyses  transverses  des  vertèbres  dorsales  et  lombaires 
soient  visibles  et  qu'on  en  distingue  même  la  structure; 

2o  Que  l'on  distingue  nettement  la  onzième  et  la  douzième  côte  avec 
leur  structure; 

3«  Que  l'on  puisse  voir  le  faisceau  musculaire  formé  par  le  psoas  et 
V interstice  entre  ce  muscle  et  le  carré  des  lombes. 

En  se  plaçant  dans  les  conditions  techniques  qu^  nous  indiquons, 
c'est  immédiatement  que  l'on  obtiendra  un  semblable  résultat. 


III.  Ce  qu'il  faut  faire. 

Nous  avons  à  considérer  le  malade  et  les  appareils.  Les  uns  et  les 
autres  doivent  être  soumis  à  une  préparation  indispensable. 

1^^  Le  malade  sera  largement  purgé  la  veUle  de  la  radiographie,  de 
façon  à  débarrasser  l'intestin  des  corps  durs  qu'il  pourrait  contenir 
(scybales  ou  noyaux  de  fruits). 

a»  Quelques  Instants  avant  l'opération,  le  malade  sera  étendu  sur  la 
table  radiographique,  et  avant  de  régler  les  appareils,  on  commencera 
à  régler  son  moral.  On  le  tranquillisera,  on  le  rassurera  par  des  paroles 
dites  avec  assurance  et  avec  douceur;  n'est-il  pas  déjà  assez  effrayé 
par  la  vue  des  instruments,  pour  la  plupart  absolument  nouveaux 
pour  lui  ?  On  évitera  ainsi  des  cris,  des  protestations  et  des  mouvements 
intempestifs  qui  ne  manqueraient  pas  de  se  produire,  surtout  au 
moment  oi'^  l'on  mettra  en  marciie  l'interrupteur.  On  priera  le  malade 
de  garder  le  silence  et  de  respirer  posément  en  éyitant  les  profonds 
soupirs  que  les  fenmies  poussent  assez  souvent  quand  elles  sont 
émolionnées. 

Le  malade  sera  dévêtu  depuis  le  pubis  jusqu'au  niveau  d'une  ligne 
passant  par  les  deux  mamelons,  c'est  dire  que  la  salle  de  radiogra- 
phie sera  chauffée  à  20  degrés  au  moins  en  hiver,  pour  éviter  un  refroi- 
dissement ou  des  frissons  nuisibles  à  une  immobilisation  parfaite. 

b^  Ensellure  lombaire.  —  Pour  avoir  le  maximum  de  netteté  sur  le 
cliché,  !e  rein  doit  être  aussi  prés  que  possible  de  la  plaque  photogra- 
phique. 

On  arrive  le  plus  souvent  à  obtenir  un  contact  parfait  entre  la  région 
lombaire  et  la  plaque  en  conseillant  au  malade  de  relâcher  complète- 
ment ses  muscles  dorso-lomb aires. 

Si  l'enscllure  ne  s'efface  point  de  cette  façon,  on  la  fera  disparaître 
en  priant  le  malade  de  plier  les  jambes.  Les  jambes  seront  alors  sou- 
tenues par  un  chevalet  en  X  assez  semblable  à  ceux  qui  servent  à  scier 


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CE    QU  IL    FAUT    AVOIR    ET    CE    QU  IL  FAUT    SAVOIR. 


2^7 


le  bols,  comme  l'Indique  Albers  Schônberg,  ou  plus  simplement  par 
une  caisse  ou  un  tabouret  que  l'on  place  sous  les  jambes  fléchies  à 
angle  droit  par  rapport  au  bassin  (Arcelin). 


FiG.    ^1. 

Rapports  des  reins  et  des  uretères  avec  le  squelette 
avec  le  champ  des  trois  épreuves  sur  le  cliché. 


2®  BéoLAGB  DES  APPAREILS.  —  o)  Centrage  du  diaphragme  compres- 
seur, —  On  lance  le  courant  dans  l'ampoule  radiogène.  On  s'assure,  à 


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228  ARCHIVES    D'ÉLECTRICmÈ   MioiCALE. 

l'aide  d'un  écran  et  du  cadre  indicateur  d'incidence  à  double  croix 
métallique^  que  le  rayon  dit  d'incidence  normale  passe  bien  exactement 
par  le  centre  du  diaphragme  iris  O  du  cadre  de  Bédére  (flg.  2).  On 
remplace  ensuite  le  cadre  indicateur  par  la  planchette  porte-bonnette 
A  R  C  D,  sur  laquelle  on  glisse  le  diaphragme-compresseur.  A  ce 
moment  on  ferme  le  diaphragme-iris  presque  complètement,  puis  en 
suivant  l'opération  à  l'écran  fluorescent,  on  l'ouvre  peu  à  peu  jusqu'à 
ce  que  le  losange  lumineux  O  soit  remplacé  par  un  cercle  lumineux.  Le 
diaphragme-compresseur  est  prêt  pour  le  service. 

Inutile  d'ajouter  que  ce  réglage  peut  être  fait  avant  que  le  malade 
s'étende  sur  la  table  radiographique  ou  même  avant  qu'il  entre  dans 
la  salle,  ce  qui  permet  de  gagner  du  temps.  En  tout  cas,  l'opération 
demande  à  peine  trois  minutes. 

h)  Les  trois  épreuves  à  prendre;  manière  de  les  repérer.  —  Ainsi  que  l'a 
montré  Albers  Schônberg,  trois  épreuves  au  moins  sont  nécessaires 
pour  étudier  dans  son  ensemble  le  rein  de  chaque  côté  et  son  canal 
excréteur.  Nous  appellerons  la  plus  élevée  V épreuve  costo-dorsale, 
la  moyenne  Vâpreuve  iliaque,  et  l'inférieure  l'épreuve  pelvienne, 

f  La  onzième  et  la  douzième  côte. 
La  première  donnera  \  Le  rein  en  position  normale. 

{flg*  ^)'  /Le  bassinet  et  la  portion  abdominale  de 

l      l'uretère  partiellement. 

/  Le  rein  s'il  est  abaissé. 
La  seconde  donnera        ^^  vertèbres  lombaires  et  la  crête  Uiaque. 
La  fln   de  la  portion  abdommalc    d  un 
/      uretère  normalement  situé  et  sa  portion 
\       iliaque. 

L'articulation  sacro-iliaque. 

L'ne  partie  du  sacjrum  et  du  coccyx  avec 
leur  structure. 

La  partie  supérieure  de  la  symphyse  pu- 
bienne. 


(ftg^  0. 


La  troisième  donnera 


'''^*    ''•  j  La  portion  pelvienne  de  1  uretère  et  son 

abouchement  dans  la  vessie  dont  la 
radiographie  couvrira  également  la 
partie  supérieure. 

Voyons  maintenant  la  manière  de  les  repérer  d'une  façon  absolument 
précise.  Rien  n'est  plus  facile  avec  le  diaphragnie  compresseur. 

Le  malade  étant  étendu  sur  la  table  et  le  compresseur  cylindrique  C 
suspendu  au  dessus  de  lui  (fig.  6),  on  imbibe  un  petit  tampon  d'ouate 
de  l'encre  suivante  : 

Carmin  finement  broyé:  2  grammes. 
Glycérme  pure  .  Q.  S.,  pour  arriver  à  une  consistance 
sirupeuse  un  peu  épaisse 


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CE   QU  IL   FAUT   AVOIR    ET    CE   QU  IL    FAUT    SAVOIR. 


229 


qui  a  l'avantage  de  ne  point  teinter  énergîquementla  peau  comme  les 
encres  à  l'aniline,  et  que  l'pn  enlève  ensuite  très  aisément  avec  un  linge 
imbibé  d'eau  tiède.  On  encre  avec  cette  composition  le  bord  épaissi 


Fiii.  5. 
l/os  trois  épreuves  â  prendre. 

du  cylindre  comp^resseur  que  l'on  amène  par  déplacement  du  cadre 
de  Bédère  au-dessus  de  l'endroit  où  doit  être  prise  Vépreuue  costo- 
dorsale  (nous  verrons  dans  un  instant  le  repérage  de  cette  épreuve  sur 
la  peau).  On  abaisse  le  chariot  qui  porte  le  cylindre,  de  façon  à  obtenir 
une  légère  pression  du  cylindre  svr  la  peau.  L'encre  au  carmin  imprime 
sur  les  téguments  le  champ  qu'embraiera  le  faisceau  de  rayons  X. 


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23o  ARCHIVES    D^ÉLKCTIUClTIi    MEDICALE. 

On  fait  un  nouvel  encrage  du  cylindre  et  une  nouvelle  impression 
sur  la  peau  pour  la  deuxième  épreuve,  puis  pour  la  troisième.  On  a  ainsi 
délermind  le  champ  opératoire  et  désormais  aucune  erreur  n'est  possible 
dans  la  prise  des  clichés.  Le  procédé  que  nous  indiquons  est  impossible 
avec  les  appareils  où  l'ampoule  n'est  pas  solidaire  du  diaphragme  et 
où  l'on  est  réduit  à  prendre  la  radiographie  au  iugé.  procédés  peu 
précis,  on  l'avouera  facilement. 

c)  Limites  de  chacune  des  trois  épreuves  sur  la  peau,  —  Ainsi  que  lin- 
dique  le  dessin  ci-contre  ifig,  5),  le  premier  cercle  correspondant  à 
l'épreuve  costo-dorsale  devra  être  tangent  aux  fausses  côtes  et  dépas- 
ser un  peu  la  ligne  médiane  stemo-pubiennc ;  le  deuxième  empiétera 
de  3  centimètres  sur  le  premier  à  sa  partie  inférieure  et  sera  tangent 
à  la  ligne  médiane:  le  troisième  empiétera  de  3  centimètres  sur  le  pré- 
cédent et  couvrira  le  tiers  interne  de  l'arcade  crurale.  11  y  aura  sou- 
vent avantage  à  prendre  un  peu  obliquement  l'épreuve  costo-dorsale,  de 
façon  à  avoir  sûrement  la  onzième  côte  et  le  pôle  supérieur  du  rein. 

d)  Mise  en  place  de  la  plaque  radiographique, —  La  plaque  Lumière  X, 
choisie  de  la  dimension  24  x  30  et  enfermée  dans  une  double  enve- 
loppe en  papier-carton  opaque,  est  alors  glissée  sous  la  région  du 
patient  qui  correspond  à  la  première  épreuve.  La  plaque  enveloppée 
repose  sur  une  plaque  d*étain  laminé,  afin  d'éviter  les  rayons  secon- 
daires qui  se  formeraient  dans  la  substance  de  la  table  et  voileraient 
l'épreuve.  Enfin,  on  prend  la  précaution  de  placer  Fur  Venveloppe 
renfermant  la  plaque  une  lame  mince  de  celluloïd  rouge  de  0™°»2 
d'épaisseur.  Elle  a  pour  objet  de  protéger  la  plaque  contre  toute 
humidité  de  la  peau.  L  .^preuve  obtenue,  on  pro«.ède  de  même  à  la 
mise  en  place  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  plaque. 

e^  Application  du  diaphragme  compres^eiw.  — *  Après  avoir  disposé 
la  plaque  sous  le  patient,  on  amène  le  cylindre  compresseur  au-dessus 
de  la  position  correspondante,  de  façon  à  faire  coïncider  %on  bord  avec 
la  circonférence  du  premier  cercle  rouge  tracé  siu*  la  peau.  Ceci  fait, 
sans  faire  rouler  le  cadre  ni  déplacer  le  chariot  qui* supporte  ampoule 
et  compresseur,  on  soulève  le  système  à  2-3  centimètres  au-dessus  de 
la  peau.  On  intercale  alors  entre  le  bord  du  cylindre  et  les  tissus  une 
couche  de  oiiaic  hydrophile  ou,  faute  de  ouate,  une  serv'iette  en  linge- 
épongc  pliée  en  huii.  On  laisse  alors  redescendre  le  cylindre  que  son 
poids  applique  sur  les  tissus  de  façon  lente  et  progressive.  La  paroi 
abdominale  se  défend  d'abord,  mais  sa  résistance  est  bientôt  vaincue 
par  cette  pression  rendue  plus  supportable  encore  par  le  linge-tampon. 
Le  classique  ballon  compresseur  en  caoutchouc  se  trouve  supprimé; 
dès  lors,  plus  de  ces  ballons  qui  glissent  ou  qui  éclatent  au  moment 
où  l'on  opère  et  qui  obligent  à  tout  recommencer.  Lorsque  le  malade 
trouve  que  la  compression  commence  à  devenir  énergique,  on  l'arrête 
en  fixant  le  chariot  du  cadre  de  Béclère  à  l'aide  d'une  petite  presse  à 
^'is  P,  qui  serre  l'un  des  montants  (fig.  6). 

On  a  dès  lors  un  rein  immobilisé,  une  paroi  abdominale  déprimée 
et  fixée.  Pour  calculer  le  temps  de  pose,  il  reste  à  connaître  l'épaisseur 
des  tissus  à  traverser.  On  la  mesure  en  prenant  la  distance  entre  le 


i 


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CB    QU  IL    FAUT    AVOIR    KT    CK    QU  IL    FAUT    SAVOIR. 


23l 


bord  du  cylindre  compresseur  et  la  plaque,  au  moyen  d'un  mètre  à 
ruban. 


FiG.  6. 
Cadre  de  Béclère  armé  pour  la  radiographie  des  voies  urinaires. 

/)  Calcul  du  temps  de  pose,  —  La  pose  est  variable  avec  l'épaisseur 
du  sujet,  mais  une  série  de  déterminations  nous  a  permis  de  donner  à 


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2.32  ARCHIVES    d'ÉLECTIVICITÉ    MEDICALE. 

ce  sujet  des  règles  précises.  Dans  les  conditions  techniques  que  nous 
avons  décrites  au  début  de  cette  étude  et  avec  Tinterrupteur  modèle  A, 
la  pose  est  de  60  secondes  par  35  millimètres  de  tissus  à  traverser; 
avec  l'interrupteur  modèle  B,  la  pose  est  de  60  secondes  par  40  milli- 
màtres  de  tissus.  Pour  21  centimètres  d'épaisseiu*,  la  pose  sera  donc 
de  6  minutes  dans  le  premier  cas  et  de  5  minutes  15  secondes  dans 
le  second. 

Comme  trois  épreuves  sont  nécessaires  pour  explorer  les  voies  uri- 
naires  d'un  côté,  c'est  donc  une  vingtaine  de  minutes  au  total  de  pose 
et  d'immobilisation,  toutes  choses  très  supportables  en  une  seule 
séance,  même  pour  un  sujet  souffrant  et  craintif. 

Nous  partageons  absolument  sur  la  question  de  la  pose  l'avis  du 
maître  de  la  radiologie  allemande,  Albers  Schônberg.  Il  recommande, 
dans  sa  Rôntgentechnik,  de  ne  pas  dépasser  quelques  minutes  d'expo- 
sition (il  indique  môme  trois  minutes  comme  un  maximimi  avec  des 
rayons  de  pénétration  5  du  radiochromomètre  de  Benoist-Walter». 
Si  nous  avons  choisi  une  pose  légèrement  plus  longue,  c'est  pour 
obtenir  de  meilleurs  détails  avec  des  rayons  un  peu  moins  pénétrants. 

En  outre  de  la  perte  énorme  de  temps  qui  résulte  de  trois  épreuves 
posées  25  à  30  minutes  chacune,  pcnse-t-on  qu'il  soit  agréable  pour 
un  malade  de  rester  immobile  les  jambes  relevées,  couché  sur  une 
table  rigide,  pendant  75  à  90  minutes?  Est- il,  de  plus,  inoffensif  de 
soumettre  quelqu'un  à  des  irradiations  aussi  longues  dont  la  durée  est 
doublée  encore  si  l'on  a  à  examiner  l'autre  côté?  Au  moment  où  l'on 
signale  tous  les  jours  quelque  méfait  nouveau  des  rayons  (action  sur  le 
sang,  sur  les  organes  lymphatiques,  les  organes  internes),  il  est  impor- 
tant d'opérer  vite,  aussi  vite  que  le  permet  l'obtention  d'un  bon 
cliché.  Or,  la  technique  que  nous  venons  d'exposer  permet  d'obtenir 
dans  c  temps  tr^s  court  que  nous  avons  indiqué  des  clichés  fouillés, 
détaillés,  d'autant  plus  nets  qu'en  un  temps  réduit  le  malade  a  moins 
de  chance  de  se  déplacer. 

g)  Développement  —  On  ne  confiera  à  personne  cette  opération,  un 
radiographe  habile  devant,  comme  l'artiste  photographe,  ne  juger 
de  son  œuvre  qu'après  l'avoir  achevée  lui-même. 

Le  révélateiu*  sera  le  diamidophénoL  L'avantage  de  ce  révélateur 
est  d'être  toujours  comparable  à  lui-même,  puisqu'on  le  prépare  au 
moment  de  s'en  servir.  La  composition  du  bain  est  la  suivante  : 

Chlorhydrate  de  diamidophénol. . .       0  gr.  60 

Sulfite  de  soude  anhydre 3  gr.     » 

Eau 100  gr.     » 

On  dissout  d'abord  le  sulfite  de  soude  anhydre  en  remuant,  puis  on 
ajoute  le  diamidophénol.  Nous  avons  augmenté  un  peu  la  quantité  de 
diamidophénol  recommandée  par  MM.  Lumière,  afin  d'augmenter 
les  contrastes  sans  nuire  cependant  aux  détails.  Une  bonne  précaution 
est  d'employer  de  Veau  très  fraîche,  12  à  15  degrés  environ,  pour  pré- 
parer le  bain. 


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CE  qu'il  Faut  avoir  bt  ce  qu'il  faut  savoir.  233 

On  préparera  500  cent,  cubes  de  révélateur  neuf  pour  développer, 
dans  de  bonnes  conditions,  les  trois  épreuves  24  x  30  nécessaires 
pour  Texamen  complet  du  rein  droit  ou  du  rein  gauche  avec  son 
canal  excréteur. 

Le  développement  sera  prolongé  pendant  20  à  25  minutes  pour 
faire  rendre  à  la  plaque  tout  ce  qu'elle  peut  donner.  On  n'éclairera 
la  lampe  rouge  que  ie  plus  rarement  possible;  la  plupart  des  verres  de 
lanternes  n'étant  pas  suffisamment  inactiniques,  la  plaque  se  voile- 
rait. 

h)  Lavages  et  fixage.  —  La  plaque  sera  lavée  5  minutes  au  sortir  du 
révélateur,  puis  fixée  pendant  30  minutes  dans  le  bain  suivant  : 

Eau    1000  ce. 

Hyposulfite  de  soude 300  gr. 

Bisulfite  de  soude  commercial 60  gr. 

On  évitera  les  \âeux  bains  qui  causent  fréquemment  des  taches.  Le 
dernier  lavage  à  Teau  coiu'ante  durera  6  à  8  heures  pour  assurer  la 
parfaite  conservation  du  cliché. 

I)  Séchage.  —  On  se  gardera  d'employer  des  séchages  hâlif^  à  l'alcool 
ou  au  formol,  quoiqu'ils  soient  souvent  recommandés.  Je  les  ai  \ais 
fréquemment  produire  des  taches  que  l'on  pourrait  confondre  avec 
des  calculs,  si  l'on  n'était  pas  prévenu.  Le  meilleur  séchage  est  celui 
qui  se  fait  sur  le  traditionnel  chevalet  dans  une  pièce  sèche  et  bien 
aérée.  On  évitera  le  voisinage  d'une  cuisine,  les  vapeurs  humides  et 
grasses  qui  s'en  échappent  étant  très  nuisibles  pour  la  couche  de 
gélatino-bromure. 

/)  Renforcement.  —  Dans  le  cas  de  très  petits  calculs,  il  est  quelque- 
fois avantageux  de  renforcer  le  cliché  primitif.  On  laissera  de  côté  le 
renforçateur  au  bichlorure  de  mercure  et  à  l'ammoniaque,  qui  a  le 
grave  défaut  de  remplacer  le  grain  fin  de  l'argent  qui  donne  l'image 
sur  la  plaque,  par  un  grain  beaucoup  plus  grossier.  On  perd  plus  ainsi 
en  détails  qu'on  ne  gagne  en  intensité.  Enfin,  ce  renforçateur  est  trop 
bnital  pour  des  radiographies  délicates. 

Le  renforçateur  de  choix  est  le  renforçateur  en  un  seul  bain  à  l'iodure 
mercurique,  dont  la  composition  -est  la  suivante  : 

Eau   100  ce. 

Sulfite  de  soude  anhydre 10  gr. 

lodure  mercurique 1  gr. 

On  dissoudra  les  produits  dans  l'ordre  ci-dessus,  et  quand  on  n'aper- 
cevra plus  aucune  parcelle  rouge  d'iodure,  on  immergera  le  négatif, 
de  préférence  après  séchage.  Dans  ce  bain,  le  grain  de  l'image  n'est  pas 
modifié  de  façon  sensible,  l'intensité  monte  lentement  et  on  peut 
suivre  en  plein  jour  le  travaO.  Lorsque  le  renforcement  a  atteint  le 
degré  voulu,  on  arrête  l'opération,  on  lave  le  cliché  5  minutes  à  l'eau 

ARCU.    0*BLRCTR.    MKO. —  I908.  18 


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234  ARCHIVES    D'éLBGTRlGlTÉ    MÉDICALE. 

courante,  puis  on  le  plonge  8  à  10  minutes  dans  le  révélateur  normal 
au  diamidophénol  préparé  comme  plus  haut.  On  évite  ainsi  un  jaunis- 
sement ultérieur  du  cliché. 

On  termine  l'opération  par  un  lavage  d'une  heure  à  l'eau  courante 
et  par  le  séchage  à  l'air  libre. 

k)  Excunen  du  cliché.  — Le  cliché  est  prêt;  reste  à  l'examiner  et  à 
i'interpréter.  On  ne  saurait  se  contenter  d'un  examen  à  bout  de  bras 
devant  une  lampe  ou  devant  une  fenêtre  :  ce  serait  un  bon  moyen 
pour  ne  point  profiter  de  tous  les  détails  qu'une  technique  parfaite  a 
donnés. 

I/examen  doit  être  fait  dans  une  chambre  obscure,  à  l'aide  d'un 
négatityoscope  éclairé  à  la  lumière  électrique.  Le  verre  dépoli  de  ces 
appareils  sera  avantageusement  remplacé  par  du  verre  opale  qui  donne 
une  plage  lumineuse  d'un  blanc  laiteux,  incomparable  pour  de  sem- 
blables examens. 

Les  bords  du  cliché  seront  entourés  d'un  cadre  opaque  pour  que 
l'œil  ne  reçoive  pas  de  lumière  parasite. 

Enfin,  le  maximum  de  visibilité  des  détails  sera  atteint,  non  pas 
quand  le  cliché  sera  en  contact  avec  le  verre  opale,  mais  quand  il 
en  sera  distant  de  8  à  10  centimètres.  L'œil  de  l'observateur  accom- 
modant en  effet  pour  la  plaque,  le  fond  lumineux  placé  à  quelque 
distance  en  arrière  ne  sera  plus  au  point  sur  la  rétine,  semblera  plus 
diffus  et  par  conséquent  plus  uniformément  éclairé, 

0  Interprétation  du  cliché.  —  Une  radiographie  obtenue  par  le  pro- 
cédé que  nous  venons  d'indiquer  fixera  d'une  façon  très  sûre  : 

10  Sur  le  nombre  des  calculs; 
2"  Sur  leur  5i7«a/fon. 

11  pourra  aussi  fixer  très  approximativtment  sur  leur  poids,  mais  ceci 
est  un  détail  dont  le  chirurgien  n'a  pas  à  se  préoccuper.  H  faut  un 
concours  bien  grand  de  circonstances  favorables  pour  pouvoir  déter- 
miner d'avance  le  poids  d'un  calcul  dont  la  densité  peut  varier  de  0,9 
à  2  et  dont  une  projection  sur  un  plan  permet  seule  d'apprécier  le 
volume. 

Le  chirurgien,  parfaitement  renseigné  par  le  radiographc,  doit  cher- 
cher à  enlever  tous  les  calculs  indiqués  sur  le  cliché.  Un  calcul  oublié 
sera  de  la  «  graine  de  calculs  »  pour  plus  tard.  Faut-il  aller  jusqu'à  dire 
que  le  radiographe  doive  assister  l'opérateur? 

A  notre  avis,  cette  présence  n'est  pas  nécessaire.  Chaque  cliché 
étant  livré  avec  un  rapport  explicatif  précis  et  détaillé,  le  chirurgien 
est  parfaitement  fixé  sur  le  nombre  et  la  situation  des  calculs  à  extraire 
avant  même  de  commencer  l'opération. 

Son  travail  est  facilité  par  l'interprétation  du  radiographe. 

La  situation  de  l'ombre  du  calcul  permet  de  se  faire  une  idée  de  sa 
situation  dans  le  rein.  Une  ombre  voisine  de  la  colonne  vertébrale 
indiquera  très  probablement  un  calcul  logé  dans  le  bassinet  (pourvu 
du  moins  qu'il  n'y  ait  pas  d'ectopie).  Une  ombre  distante  de  la  colonne 
vertébrale  et  de  dimensions  plus  réduites,  fera  présumer  un  calcul  plus 
avant  situé  dans  l'organe  (calice,  parenchyme).  Lorsque  le  calcul  sera 


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CE  qu'il  faut  avoir  et  ce  qu'il  faut  savoir.  235 

unique  et  très  petiU  11  ne  faudra  pas  songer  à  V extraire  et  différer  Topé- 
ration.  On  risquerait  d'aller  inutilement  à  sa  recherche. 

Dans  les  cas  heureux,  lorsque  le  rein  aura  laissé  sa  trace  sur  le  cliché, 
on  pourra  juger  de  ses  dimensions.  On  pourra  confirmer  un  diagnostic 
hésitant  d'hudronépbrose,  par  exemple,  en  voyant  le  rein  éloigné  de  la 
colonne  vertébrale  et  l'intervalle  entre  le  rein  et  la  colonne  moins 
visible  (flg,  3,  IV),  en  même  temps  que  les  apophyses  transverses  des 
vertèbres  lombaires  s'estompent  et  même  disparaissent.  Un  rein 
kystique  laissera  une  trace  pommelée  avec  zones  à  contours  cycliques 
ciaires,  entourées  de  bandes  plus  foncées.  Une  tumeur  du  rein  pourra 
assez  souvent  être  affirmée  de  cette  façon. 

Enfin,  il  sera  prudent  de  procéder  non  seulement  à  l'examen  des 
voies  urinaires  du  côté  malade,  mais  aussi  à  Vexamen  de  Vautre  côté. 
Le  procédé  que  nous  venons  de  décrire  permet,  ù  la  rigueur,  de  faire 
les  six  clichés  nécessités  par  cette  opération  complète  en  une  seule 
séance.  En  effet,  pour  une  épaisseur  de  tissus  de  24  centimètres,  la 
pose  totale  sera  de  36  minutes,  rendue  très  supportable  par  le  repos 
que  pourra  prendre  le  malade  entre  deux  clichés  successifs. 

Tel  est  l'exposé  de  la  méthode  qui  nous  a  paru  la  plus  pratique  et 
la  plus  sûre.  Nous  n'avons  eu,  en  la  faisant  connaître,  l'intention  de 
critiquer  personne  ni  de  condamner  aucun  procédé.  Un  artiste  tirera 
toujours  un  excellent  parti  même  d'instruments  défectueux  ou  impar- 
faits. Mais  la  maîtrise  ne  s'acquiert  qu'avec  une  longue  pratique,  et 
c'est  pour  éviter  à  d'autres  les  tâtonnements,  les  ennuis  et  les  déboires 
que  nous  avons  tenu  à  fixer  la  marche  à  suivre  pour  atteindre  certai- 
n'entent  le  bul. 


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MAMMMB 


INSTRUMENT  NOUVEAU 


II,^DI080Ij3h]ROM;ETJEIE 


De  M.  p.  VIIiLARD. 


Le  Radioscléromètre  de  M.  P.  Villard  est  un  appareil  destiné  à  indi- 
quer à  chaque  instant  par  une  lecture  directe  sur  un  cadran  la  valeur 
du  pouvoir  pénétrant  des  rayons  X. 

En  principe,  cet  appareil  est  constitué  par  un  condensateur  double 
à  armature  centrale  commune  qui  sert  de  récepteur  au  rayonnement. 
L'armature  centrale  qui  sert  àe  filtre  aux  rayons  X  communique  avec 
l'aiguille  d'un  électromètre  dont  les  quadrants  communiquent  avec  les 
deux  armatures  du  condensateur  et  avec  une  source  à  potentiel  fixe. 

Si  on  envoie  normalement  dans  le  condensateur  du  côté  de  la 
première  armature,  un  faisceau  de  rayons  X,  l'aiguille  prendra  une 
position  d'équilibre  exactement  déterminée  par  le  rapport  des  inten- 
sités d'ionisation  produites  de  chaque  côté  de  l'armature  centrale; 
autrement  dit  par  le  rapport  de  la  quantité  de  rayons  qui  a  passé  au 
travers  du  filtre,  à  la  quantité  totale  de  rayons  admise.  Ce  rapport  ne 
dépend  que  du  degré  de  pénétration  du  rayonnement  étudié. 

L'indication  donnée  par  cet  appareil  ne  dépend  en  aucune  façon  de 
l'intensité  des  rayons  ou  de  leur  quantité.  Si  par  exemple  on  le  met  en 
présence  d'une  ampoule  maintenue  à  un  degré  de  vide  constant,  la 
position  de  l'aiguille  indicatrice  restera  fixe  quand  on  fera  varier 
réloignement  de  l'ampoule  ;  elle  ne  dépendra  pas  non  plus  du  temps 
pendant  lequel  fonctionnera  cette  ampoule,  c'est-à-dire  de  la  quantité 
de  rayons  reçus. 

11  importe  aussi  de  remarquer  que  la  lecture  ainsi  faite  est  tout  à  fait 
indépendante  de  la  nature  de  l'appareil  actionnant  le  tube  de  Crookes 
(bobine  avec  interrupteur,  transformateur  à  haut  voltage,  machine 
statique,  etc.),  ainsi  que  de  la  nature  de  l'anticathode  qui,  à  voltage 
égal,  donne  des  degrés  de  dureté  différente  (Benoist)  et  de  l'épaisseur 
variable  du  verre  de  l'ampoule. 


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RADIOSCtiROMETRE    DE    M.    P.    VILLARD. 


287 


On  mesure  alors  la  dureté  des  rayons  X  en  dehors  de  Tampoule 
dans  les  conditions  mêmes  de  leur  emploi. 

Si  on  intercale  une  feuille  d'aluminium,  un  cahier  de  papier,  etc., 
entre  le  tube  et  le  radioscléromètre,  la  fîltration  de  rayon  est  traduite 
par  le  déplacement  de  Taiguille. 

L'appareil  fonctionne  avec  le  radium  :  l'équilibre  est  seulement  plus 


FiG.    I. 

Le  radioscléromètre  de  Villard  (vue  perspective). 

long  à  s'établir.  En  opérant  avec  un  échantillon  de  faible  puissance, 
placé  sur  la  boite  du  radioscléromètre,  on  obtient  d'abord  l'indication  i 
(en  degré  Benoist)  correspondant  aux  rayons  ^  ;  ensuite,  une  lame  d'alu- 
minium les  arrête  et  l'aiguille  montant  très  lentement  se  fixe  environ 
k  la  division  10  (rayons  y).  L'instrument  permettra  d'entreprendre 
facilement  l'étude  des  divers  filtres  et  de  mesurer  leurs  effets,  en 
particulier  de  la  peau  sous  épaisseur  variable,  ce  qui  présente  un 
intérêt  jpratique  considérable. 
L'appareil  se  compose  d'un  électromètre  spécial  A  surmonté  d'une 


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238  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

tubulure  T  qui^  par  l'intermédiaire  d'un  bras  B,  porte  la  boîte  scléro- 
métrique  S.  Cette  boite  en  plomb  est  mobile  autour  de  son  axe  (placé 
verticalement  sur  la  figure).  Cet  axe  peut  lui-même  tourner  autour  du 
bras  horizontal  B.  Un  troisième  mouvement  de  rotation  autour  de  la 
tubulure  T  permet  finalement  à  la  boîte  S  de  prendre  toutes  les 
orientations  et  de  se  présenter  toujours  à  peu  près  normalement  à  la 
direction  générale  des  rayons  X. 

La  lecture  se  fait  sur  un  cadran  éclairé  par  l'intérieur  à  Taide  d'une 
lampe  spéciale  de  faible  intensité  lumineuse  et  portant  deux  divisions, 
l'une  en  parties  égales  de  o  à  loo,  l'autre  en  degrés  radiochromomé- 
triques  Benoist. 

Ce  qui  fait  l'avantage  de  cet  appareU,  c'est  d'abord  qu'il  donne  le 
degré  de  dureté  par  une  lecture  directe,  et  que  la  détermination  de  ce 
degré  se  fait  avec  une  précision  impossible  à  obtenir  avec  les  radio- 
chromomètres  qui  ne  donnent  que  des  paliers. 

11  y  a  entre  les  indications  du  nouvel  appareil  de  M.  Villard  et  celles 
du  radiochromomètre  usuel  la  même  différence  qu'il  y  a  en  spectre- 
scopie  entre  l'énoncé  d'une  longueur  d'onde  et  la  détermination  d'une 
région  du  spectre  parla  simple  dénomination  de  sa  couleur  (Journal 
le  Radium,  juillet  1907). 

Pour  mettre  l'appareil  en  fonctionnement,  il  suffît,  après  s'être 
assuré  de  son  horizontalité  au  moyen  du  niveau  N,  de  relier  les  deux 
fils  f  f,  qui  partent  de  la  fiche  F  au  secteur  continu  1 10  volts  (par-une 
prise  de  lampe  ordinaire  p.  ex.)  et  d'introduire  la  fiche  F  dans  son 
logement  G. 

La  lampe  intérieure  s'allume  et  le  cadran  s'illumine,  ce  qui  indique 
de  suite  que  les  plateaux  de  l'électromètre  sont  bien  au  potentiel  voulu. 

11  suffit  ensuite  d'orienter  la  boîte  sclérométrique  S  normalement  à 
la  direction  moyenne  des  rayons,  comme  il  est  dit  plus  haut,  et  de 
se  placer  à  une  distance  de  80  à  5o  centimètres;  l'aiguille  se  met  en 
marche  pour  s'arrêter  au  degré  de  l'ampoule. 

Cette  distance  n'est  qu'une  distance  moyenne  ;  il  est  inutile  de  rap- 
procher le  tube  davantage,  afin  de  recevoir  un  faisceau  suffisamment 
bien  défini.  Mais  la  distance  n'influe  que  sur  la  rapidité  de  mise  en 
équilibre  de  l'appareil  dont  l'indication  finale  sera  toujours  la  même, 
toutes  choses  égales  d'ailleurs. 

Pour  le  transport,  l'aiguille  de  l'électromètre  est  immobilisée  par 
une  pince  spéciale  commandée  par  le  bouton  moleté  C  avant  de  mettre 
l'appareil  en  expérience;  il  suffit  de  tourner  le  bouton  dans  le  sens  des 
aiguilles  d'une  montre  pour  libérer  le  mouvement. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE 


Applications  Indirectes  de  rClectrlcIté 


RADIOTHËRAPm 

IMMELMANN.  —  Traitement  de  la  bronchite  chronique  et  de 
Pasthme  bronchique  par  les  rayons  ROntgen. 

L'auteur  distingue  une  bronchite  asthmatique  et  une  maladie  qui 
se  traduit  par  des  accès  d'asthme  aigu,  le  malade  n'ayant  pas  d'autres 
troubles.  Les  deux  formes  réagissent  favorablement  aux  rayons  de 
Rôntgen.  Les  phénomènes  disparaissent  souvent  après  deux  séances. 
Schilling,  qui  a  le  premier  employé  cette  méthode,  admet  une  action 
des  rayons  sur  le3  cellules  muqueuses.  D'après  l'opinion  de  l'auteur, 
le  traitement  supprime  à  la  fois  les  troubles  sécrétoires  et  les  troubles 
respiratoires,  car  les  cellules  sont  obligées  de  rejeter  plus  rapidement 
leur  sécrétion,  n  existe  aussi  une  relation  avec  les  cellules  éosinôphiles 
et  les  cristaux  de  Charcot-Leyden  qu'on  rencontre  dans  les  deux  affec- 
tions, et  celles-ci  sont  favorablement  influencées  par  les  rayons  X. 

^I.  Lévy-Dom  a  également  observé  des  cas  d'asthme  traités  par  la 
radiothérapie.  Dans  un  certain  nombre  de  cas,  le  traitement  a  échoué. 
Mais  il  est  très  difficile  de  savoir  si,  dans  les  cas  où  le  traitement  réussit, 
le  résultat  n'est  pas  seulement  subjectif.  L'auteur  a  obtenu  des  résul- 
tats très  frappants,  car  des  enfants  qui  avaient  quitté  l'école  ont  été 
rétablis  en  quelques  jours.  Il  ne  croit  pas  qu'il  y  ait  une  action  sugges- 
tive, mais,  même  dans  ce  cas,  le  traitement  mérite  d'être  pris  en  consi- 
dération par  ses  résultats.  —  (La  Méd.  moderne j  26  fév.  1908.) 


[>E  CR\ENB.  —  Leucémie  myélogène,  traitée  par  la  radiothérapie. 

f"  L'auteur  présente  un  malade  âgé  de  trente-trois  ans,  entré  dans 
le  service  de  M  Stiénon  en  juillet  dernier  afin  d'être  soumis  à  la 
radiothérapie,  le  diagnostic  de  leucémie  ayant  été  fait  à  Charleroi, 
après  examen  du  sang. 


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2^0  ARCHIVES    D'ELEGTRIGITé   MÉDICALE. 

A  son  entrée,  le  malade  présentait  une  splénomégalie  considérable  : 
la  rate  dépassait  à  droite  l'ombilic  et  descendait  dans  la  fosse  iliaque. 

L'examen  du  sang  décelait  une  leucémie  myélogène  typique. 

Le  malade  fut  alors  soumis  au  traitement  radiothérapique  seul  à 
raison  de  deux  séances  par  semaine  pendant  plusieurs  mois,  puis  d'une 
séance,  l'irradiation  ne  portant  que  sur  la  rate. 

Sous  l'influence  de  ce  traitement,  tous  les  sjmiptômes  se  sont 
amendés.  La  rate  a  diminué  de  volume  dans  des  proportions  consi- 
dérables :  elle  est  encore  palpable,  mais  ne  dépasse  plus  de  deux  travers 
de  doigt  le  rebord  des  fausses  côtes  gauches. 

Le  poids  de  cet  homme,  qui  était  de  61  kilog.  700  le  22  juillet  1907, 
s'élève  à  présent  à  69  kilog.  500.  Son  état  général  est  excellent. 

Quant  à  la  composition  du  sang,  elle  s'est  modifiée  de  la  manière 
suivante  : 

Le  taux  de  l'hémoglobine,  de  45  0/0  à  l'entrée,  est  à  présent  de 
85  0/0  (app.  de  Fleischl-Miescher).  Le  nombre  des  globules  rouges 
s'est  élevé  de  4  500  000  à  6  000  000  environ;  celui  des  globules  blancs 
est  tombé  de  400  000  à  14  000. 

La  formule  leucocytaire  s'est  également  modifiée;  cependant  les 
formes  anormales,  tout  en  diminuant  de  nombre,  n'ont  pas  complè- 
tement  disparu. 

Dans  la  plupart  des  cas  de  leucémie  myéloïde  traités  par  la  radio- 
thérapie, il  y  a  guérison  clinique,  mais  non  guérison  hématologique 
complète. 

Il  est  à  remarquer  dans  le  cas  présenté  que  seule  l'action  des 
rayons  X  a  été  mise  en  œuvre.  —  (La  Policlinique,  15  févr.  1908.) 


L' Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouwouilhoi. 
Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouiuiot,  rue  Guiraudc,  9-11. 


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i&  AxNNÉE.  N»  285  iO  avril  1îW8. 

ARCHIVES 

DlLECTRIClTÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Premier  Congrès  annuel  des  médecins  de  langue  française  s'oc- 
cupant  de  physiothérapie.  —  Programme  :  Mercredi  22  avril.  —  Ouver- 
ture du  Congrès.  Question  à  l'ordre  du  jour  :  Les  agents  physiques  dans  le 
diagnostic  et  le  traitement  des  traumatismes  articulaires  et  osseux. 

Rapporteurs:  MM.  Belot  (radiographie),  Dagron  (massage),  Laquerrière 
(éleclrothérapie),  de  Munter  (mécanothérapie),  Durey  (méthode  de  Bier), 
Pariset  (hydrothérapie). 

Discussion  des  rapports  et  communications  sur  le  même  sujet. 

Jeudi  23  (matin).  —  Communications  diverses. 

Jeudi  (soir).  —  Question  à  l'ordre  du  jour  :  Les  agents  physiques  dans  le 
diagnostic  et  le  traitement  des  névrites  et  névralgies. 

Rapporteurs  :  MM.  Albert  Weil  (photothérapie),  Dausset  (thermo-aéro- 
thérapie), Haret  (radiothérapie),  Faure  Beaulieu  et  Barcat  (radium thérapie), 
Kouindji  (massage  et  rééducation),  Lagrange  (mécanothérapie),  Libottc 
(hydrothérapie),  Zimmern  et  Delherm  (électrothérapie). 

Discussion  des  rapports  et  communications  sur  le  même  sujet. 

Exposition  rétrospective  des  applications  de  l'électricité  à  Mar- 
seille. —  A  TExposition  internationale  d'électricité  sera  jointe  une  expo- 
sition rétrospective  des  applications  de  l'électricité,  et  c'est  M.  E.  Sartiaux 
qui  a  accepté  la  présidence  du  Comité  chargé  de  centraliser  les  appareils. 
M.  E.  Sartiaux  avait  déjà  organisé  en  1900  une  exposition  semblable  et 
Ton  sait  avec  quel  succès!  Nous  sommes  sûrs  que  l'Exposition  de  Marseille 
aura  le  même. 

Voici  la  composition  du  Comité  de  l'Exposition  rétrospective  : 
Président  :  M.  E.   Sartiaux,  ingénieur  électricien,   vice -président  de  la 
Commission  B  du  Comité  général  de  propagande. 

ARCU.    O'ÉLEGTR.    MJSD.   —    KJ08.  19 


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2^2  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ   MEDICALE. 

Vice-Présidents  :  MM.  Blondel,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées;  Fabry, 
professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille;  Janet,  directeur  de  l'École 
supérieure  d'électricité. 

Membres  :  MM.  Armagnat,  rédacteur  en  chef  de  V Industrie  électrique; 
Barbillion,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Grenoble;  H.  Becquerel, 
membre  de  Tlnstitut,  professeur  au  Muséum  et  à  TÉcole  polytechnique, 
Ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées;  Blondin,  directeur  de  la  Revue 
électrique;  Dalemond,  directeur  de  V Éclairage  électrique;  Gall,  adminis- 
trateur de  la  Société  d'électrochimie;  Guillebot  de  Nerville,  ingénieur; 
Milde,  ingénieur-constructeur  électricien;  Montpellier,  directeur  de  V Élec- 
tricien; Monnier,  professeur  à  l'École  centrale;  Renault,  docteur;  Turpain, 
professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers;  Violle,  membre  de  l'Ins- 
titut, professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers;  Guyot,  ingénieur  des 
ponts  et  chaussées,  chargé  du  service  des  phares  à  Marseille  ;  Swingebauw, 
professeur  à  la  Faculté  des  sciences  à  Lille. 

Secrétaire:  M.  Aliamct,  inspecteur,  chef  du  Laboratoire  électrotechnique 
au  chemin  de  fer  du  Nord. 

Parmi  les  objets  déjà  promis  à  cette  exposition,  on  peut  compter  qu'on  y 
verra  une  collection  complète  de  types  anciens  de  lampes  à  incandescence, 
types  rassemblés  par  M.  E.  Sartiaux.  M.  Barbillion  y  adressera  une  intéres- 
sante collection  de  parafoudres  et  M.  Cordier,  commissaire  général,  y 
réunira  les  isolateurs  pour  très  haute  tension. 


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vmimwmmmi 


DANS 

LE  TRAITEMENT  DES  NÉVRALGIES  ET  DES  NÉVRITES 
Par  les  D"  BARCAT  et  André  DELABiARRB. 


Si  le  traitement  des  dermatoses  et  des  néoplasmes  superficiels  a 
donné  lieu  déjà  à  de  nombreuses  observations  qui  ont  démontré  à  ce 
point  de  vue  la  valeur  thérapeutique  du  radium,  il  n'en  a  pas  encore 
été  de  même  pour  les  affections  du  système  nerveux  et  en  particulier 
pour  les  névralgies  et  les  névrites  qui  sont  à  Tordre  du  jour  de  ce 
Congrès. 

Toutefois  il  existe  un  certain  nombre  de  faits  qui  font  bien  présager 
de  l'avenir  réservé  dans  ce  domaine  à  ce  nouvel  agent  de  physio- 
thérapie, et  c'est  l'état  actuel  de  la  radiumthérapie  envisagée  à  ce 
point  de  vue  spécial  que  nous  nous  efforcerons  d'exposer. 

Mais  avant  d'aborder  l'étude  des  faits  cliniques,  nous  devons  dire 
un  mot  des  recherches  de  laboratoire  qui  ont  été  faites  en  vue  d'étu- 
dier l'action  du  radium  sur  le  système  nerveux  et  qui  pourraient  nous 
aider  à  en  comprendre  les  effets. 

Action  physiologique  du  radium  sur  le  système  nerveux. 

Parmi  ces  recherches,  que  nous  ne  pouvons  exposer  en  détail  sans 
sortir  du  cadre  de  notre  travail,  la  plupart,  ne  portant  à  la  vérité 
que  sur  le  système  nerveux  central,  peuvent  cependant  nous  inté- 
resser à  un  point  de  vue  général.  Elles  montrent  que: 

lo  Le  système  nerveux  est  particulièrement  sensible  au  rayonne- 
ment du  radium,  car  lorsque  Ton  y  soumet  l'organisme  entier  d'un 
petit  animal,  c'est  par  des  phénomènes  nerveux  (paralysies  et  convul- 
sions) que  se  traduit  surtout  cette  action.  (Expériences  de  Danysz 
sur  des  souris.  C.  R.  Acad.  des  Sciences^  fév.  1903. —  Expériences  ana- 
logues de  Heineke,  London,  Boden,  Apolant,  Obersteiner.) 

2<»  Ces  phénomènes  (paralysies  et  convulsions)  sont  plus  précoces 
si  l'application  du  radium  a  été  localisée  aux  centres  nerveux. 


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2Â4  ARCHIVES    D*éLEGTRIGITé    MEDICALE. 

3°  Ils  correspondent  à  des  lésions  anatomiques  qui  varient  avec 
rage  des  animaux,  suivant  que  le  système  nerveux  est  mal  protégé 
par  un  squelette  encore  cartilagineux  et  par  suite  perméable  à  tous 
les  rayons,  même  peu  pénétrants,  ou  bien  qu'au  contraire  il  est 
défendu  par  une  ossification  complète,  ne  laissant  passer  que  les 
rayons  pénétrants.  Chez  les  animaux  jeunes  la  mort  survient  rapide- 
ment, et  on  trouve  au  niveau  des  centres  nerveux  de  la  congestion 
et  des  hémorragies.  Par  contre,  chez  les  adultes,  la  mort  est  lente  et 
Ton  constate  soit  Tabsence  de  toute  altération  appréciable  (Danysz), 
ce  qui  semble  prouver  alors  une  action  purement  dynamique  du 
radium,  soit  dans  d'autres  cas  des  lésions  atrophiques  (London,  atro- 
phie de  la  moelle). 

D'autres  faits  malheureusement  peu  nombreux  portent  sur  les 
modifications  des  nerfs  périphériques.  Ils  prouvent  que  des  lésions 
de  névrite  peuvent  être  engendrées  par  le  rayonnement  très  prolongé 
du  radium  (névrite  optique  et  rétinite  chez  un  lapin  exposé  pendant 
trois  mois  à  l'action  de  bromure  de  radium  pur  —  et  à  une  distance 
de  33  centimètres  —  London).  Ils  montrent  aussi  que  de  faibles  doses 
(rayonnement  100  000  de  30  minutes  à  3  heures)  appliquées  sur  le 
trajet  d'un  nerf  peuvent  déterminer  l'anesthésie  et  l'analgésie  com- 
plète dans  la  zone  de  distribution  sous-jacente  au  point  d'application. 
(Expériences  de  Beck  sur  le  sciatique  des  lapins  :  sur  13  essais,  8  posi- 
tifs — 1905.) 

Que  déduire  de  ces  faits,  dans  la  plupart  desquels  le  radium  a  été 
employé  à  doses  massives  et  non  thérapeutiques?  Nous  ne  devrons 
en  retenir  qu'une  notion  intéressante  :  c'est  la  sensibilité  toute  spé- 
ciale du  système  nerveux  au  radium.  C'est  aussi  l'action  congestive 
des  rayons  peu  pénétrants  (jeunes  animaux),  s'opposant  à  l'action 
plutôt  dynamique  des  rayons  pénétrants  (animaux  adultes).  Il  serait 
plus  intéressant,  à  la  vérité,  de  savoir  ce  qui  se  passe  lorsqu'on  emploie 
le  radium  à  doses  thérapeutiques  :  son  action  est-elle  purement  dyna- 
mique, ou  bien  produit-il  des  modifications  anatomiques?  Cette 
question  n'est  pas  résolue  et  appelle  des  recherches  précises.  Nous 
croyons  cependant  devoir  mentionner  qu'au  cours  des  études  faites 
par  M.  H.  Dominici  avec  l'un  de  nous  sur  l'action  du  radium  sur 
le  tissu  conjonctivo-vasculaire,  il  a  été  constaté  sur  les  filets  nerveux 
du  derme  et  de  l'hypoderme  une  modification  consistant  surtout  en 
l'hypertrophie  des  noyaux  des  cellules  conjonctives  de  la  gaine  lamel- 
leuse.  Mais  n'insistons  pas  sur  ces  faits,  qui  demandent  à  être  com- 
plétés ou  confirmés,  et  envisageons  maintenant  la  question  au  point 
de  vue  clinique. 


Faits  cliniques. 

Nous  pensons  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  limiter  notre  étude  à  la  névral- 
gie pure,  sine  maleria,  ou  à  la  névrite  idiopathique,  mais  que  nous 
devons  aussi  parler  de  ces  affections   quand  elles  sont  secondaires 


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LE   RADIUM   DANS    LB   TRAITEMENT    DES    NEVRALGIES.  2^5 

à  des  lésions    néoplasiques    ou    inflammatoires,    ou    d'origine    cen- 
trale. 

Faisons  d'abord  observer  que  dans  la  plupart  des  cas  de  néoplasmes 
traités  par  le  radium,  les  auteurs  notent  l'atténuation  et  même  la 
disparition  des  douleurs. 

M.  Foveau  de  Courmelles  signale  l'action  calmante  du  radium  au 
Congrès  de  Berne  (1902)  et  à  la  Société  d'odontologie  (1903). 

M.  A.  Darier  (1903)  fait  remarquer  ces  mêmes  effets  analgésiques 
dans  un  cas  d'épithélioma  térébrant  de  l'orbite  et  dans  plusieurs 
autres  cas  (irido-cyclite,  iritis  suraiguë,  goutte,  cystite,  panaris). 
En  1904,  il  communique  ces  faits  à  l'Académie  de  médecine  et  y 
ajoute  deux  observations  :  l'une  d'une  névralgie  orbitaire  ayant 
résisté  six  mois  à  tout  traitement  et  qui  fut  guérie  par  des  applica- 
tions de  faibles  échantillons  de  radium  (activités  variant  de  1  000 
à  7  000;  durée  des  séances  variant  de  deux  à  six  heures  par  jour). 
L'autre  concernant  une  paralysie  faciale  récente  qui  fut  guérie  du 
jour  au  lendemain. 

M.  le  Prof.  Raymond,  qui  fut  son  rapporteur,  contesta  la  constance 
de  l'efficacité  du  radium  et  cita  plusieurs  cas  de  névralgies  faciales, 
occipitales  ou  intercostales  rebelles  qu'il  avait  traitées  par  le  radium 
avec  M.  Zimmem  sans  autre  résultat  qu'une  légère  sédation  obtenue 
dans  un  seul  cas,  après  les  deux  premières  applications.  Quant  au  cas 
de  paralysie  faciale  de  M.  Darier,  et  dans  lequel  on  n'avait  pas  cons- 
taté la  réaction  de  dégénérescence,  il  attribua  sa  guérison  soit  à  une 
heureuse  coïncidence,  soit  à  la  suggestion. 

M.  Foveau  de  Courmelles  au  Congrès  de  Pau  (1904)  publie  un  cas 
de  névralgie  faciale  ayant  résisté  à  l'élongation  et  à  la  section,  et  qui 
fut  guérie  en  quatre  jours  après,  applications  quotidiennes  d'une  poudre 
radifère  d'activité  très  faible  (250). 

En  juillet  1904,  MM.  Raymond  et  Zimmern  rapportent  à  l'Aca- 
démie de  médecine  plusieurs  cas  de  névrites  ou  névralgies  traitées 
par  des  applications  de  cinq  à  vingt-cinq  minutes  d'un  fort  échan- 
tillon de  radium  consistant  en  7  centigrammes  de  bromure  de  radium 
pur  contenu  dans  une  ampoule  de  verre.  Ces  cas  se  divisaient  en 
résultats  négatifs  et  résultats  positifs.  Les  cas  négatifs  comprenaient 
des  troubles  fonctionnels  sans  lésions  organiques,  ainsi  qu'une  para- 
lysie faciale  grave  avec  réaction  de  dégénérescence  et  une  névralgie 
faciale  rebelle  depuis  huit  ans  à  tout  traitement,  même  électrique. 
La  catégorie  des  faits  positifs  consistait  en  la  disparition  des  douleurs 
en  ceinture  des  crises  gastralgiques  et  des  douleurs  fulgurantes  chez 
quatre  tabétiques  pour  lesquels  des  applications  le  plus  souvent  très 
courtes,  faites  au  niveau  des  points  les  plus  douloureux  et  au  nombre 
de  une  à  deux,  suffirent  à  amener  une  sédation  sinon  définitive,  du 
moins  durable.  La  suggestion,  disent  MM.  Raymond  et  Zimmem,  n'y 
fut  pour  rien,  car  pour  l'éliminer,  un  tube  de  verre  sans  radium  fut 
appliqué  dans  les  mêmes  conditions  et  sans  résultat.  Il  est  à  noter 
que  les  malades  ainsi  traités  présentèrent  de  la  radiumdermite  aux 
points  d'application. 


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246  ARCHIVES    D'ÉLEGTRIGITé   MEDICALE. 

M.  Foveau  de  Courmelles  dit  avoir  depuis  obtenu  trois  succès  ana- 
logues chez  des  tabétiques. 

Rehns  (Société  de  biologie,  juillet  1904)  déclare  n'avoir  eu  que  des 
insuccès  lorsqu'il  voulut  modifier  la  sensibilité  dans  des  cas  patho- 
logiques, n  cite  cependant  un  cas  d'anesthésie  tabétique  dans  lequel 
la  sensibilité  tégumentaire  fut  ramenée  par  des  applications  de  deux 
à  quinze  minutes  d'un  échantillon  de  10  milligrammes  de  bromure 
de  radium  pur.  Un  succès  analogue  fut  obtenu  par  lui  dans  un  cas 
de  névrite  lépreuse. 

En  octobre  1906,  M.  Wickham  (Annales  de  dermatologie)  a  publié 
une  série  de  faits,  parmi  lesquels  plusieurs  névralgies  et  névrites. 
Après  avoir  cité  deux  cas  où  l'analgésie  ne  fut  pas  obtenue,  l'auteur 
signale  un  cas  de  crise  douloureuse  de  gastrite  subaiguë  et  deux  cas 
de  sciatique  chronique  pour  lesquels  les  résultats  furent  «  fort  encou- 
rageants ».  Dans  le  même  travail,  M.  Wickham  parle  d'un  cas  de 
zona  de  la  région  cervicale  dans  lequel  l'analgésie  s'est  faite  presque 
complète  dès  une  première  séance  de  dix  minutes  répétées  en  six 
places  différentes.  Il  y  eut  à  plusieurs  reprises  un  retour  des  douleurs 
quarante-huit  heures  après  chaque  séance,  mais  une  nouvelle  appli- 
cation amena  chaque  fois  la  même  analgésie,  qui  devint  définitive 
après  huit  séances.  Pour  la  plupart  de  ces  cas,  M.  Wickham  a  utilisé 
l'appareil  dont  s'était  autrefois  servi  Soupault  pour  ses  recherches 
sur  la  radiumthérapie  du  rhumatisme  articulaire.  Cet  appareil,  muni 
d'un  écran  d'aluminium  de  1/10  de  millimètre  d'épaisseur,  renfermait 
5  centigrammes  de  bromure  de  radium  d'activité  500  000  et  donnant 
un  rayonnement  extérieur  de  48,000  dont  : 

a  =  0 

P  =  89  Vo 
Y  =  11  o/o 

Les  applications  furent  d'une  durée  inférieure  à  quinze  minutes 
et,  même  répétées  à  la  même  place  plusieurs  iour$  de  suite,  ne  don- 
nèrent aucune  réaction  à  la  peau. 

M.  H.  Dominici  a  bien  voulu  nous'  communiquer  plusieurs  cas 
inédits  sur  l'action  analgésique  du  radium.  Nous  les  relatons  som- 
mairement. Ce  sont  : 

1°  Cinq  cas  de  cystite  tuberculeuse  étudiés  dans  le  service  du 
D'  Albarran  en  collaboration  avec  le  D'  Ertzbischoff;  trois  malades 
présentèrent  une  sédation  nette  qui  persista  pendant  plusieurs 
semaines;  chez  un  autre,  le  résultat  fut  douteux;  le  cinquième,  qui 
présentait  en  outre  de  la  polyurie,  ne  fut  nullement  amélioré.  Cette 
série  de  malades  fut  traitée  au  moyen  de  deux  appareils  à  vernis, 
munis  d'un  écran  de  plomb  de  1  millimètre  d'épaisseur  et  de  vingt 
feuilles  de  papier  superposées.  Le  premier  comprenait  20  centigrammes 
de  sulfate  de  radium,  d'activité  500  000.  Le  deuxième  était  composé 
de  10  centigrammes  de   sulfate  de   radium,   d'activité  500  000.  Ces 


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LE   RADIUM   DANS    LE   TRAITEMENT   DES    NÉVRALGIES.  2^7 

appareils  ainsi  engainés  fournissaient  un  rayonnement  essentielle- 
ment de  type  yO)- 

2»  Deux  cas  de  névralgie  intercostale  a  frigore  qui  guérit  par  trois 
applications  de  cinq  minutes  sans  écrans  de  l'appareil  500  000-20  cen- 
tigrammes, déjà  mentionné. 

3^  Quatre  cas  de  névralgie  sciatique  de  type  rhumatismal. 

Parmi  ces  cas,  deux  négatifs  furent  traités  par  des  applications 
répétées  et  courtes  des  deux  appareils  ci-dessus  décrits  et  sans  écrans. 

Les  deux  autres,  qui  guérirent  en  l'espace  de  quelques  jours, 
furent  traités  : 

Le  premier,  par  une  toile  à  sel  collé  d'activité  1  000  et  mesurant 

9  centimètres  sur  14  centimètres. 

Le  deuxième  par  trois  à  quatre  applications,  de  une  heure  et  demie 
à  deux  heures  chacune,  faites  avec  les  deux  mêmes  appareils  munis 
d'un  écran  de  plomb  de  1  millimètre  d'épaisseur  et  de  vingt  feuilles 
de  papier. 

En  Italie,  M.  Bongiovanni  (*)  a  publié  en  1907  quatre  cas  de 
névralgies  et  deux  cas  de  paralysies  faciales  traitées  avec  succès  par 
le  radium  (appareils  à  sels  inclus  dans  du  vernis).  Dans  ces  deux 
paralysies  faciales,  la  réaction  de  dégénérescence  existait  «  partielle- 
ment »;  l'un  d'eux  intéressait  le  nerf  à  la  partie  inférieure  du  canal 
de  Fallope  :  im  appareil  de  2  centigrammes,  d'activité  100  000,  fut 
appliqué  à  une  distance  de  5  millimètres  de  la  peau,  en  im  point 
correspondant    au    trou    stylo -mastoïdien;   un    autre    appareil    de 

10  centigrammes,  d'activité  500  000,  fut  posé  à  une  distance  de 
5  centimètres  de  la  peau;  pendant  huit  jours  on  répéta  les  applica- 
tions le  long  du  trajet  des  branches  nerveuses  dans  toute  la  moitié 
droite  de  la  face;  le  sixième  jour,  commençait  à  reparaître  l'exci- 
tation volontaire  des  muscles,  bien  qu'il  manquât. encore  l'excitabilité 
électrique  du  nerf;  le  septième  jour,  l'excitation  électrique  était 
récuj)érée  ainsi  que  la  motilité  volontaire. 

Dans  l'autre  cas,  répondant  au  tableau  de  la  paralysie  faciale  a  fri- 
gore, on  appliqua  l'appareil  de  2  centigrammes  d'activité  100  000 
pendant  deux  heures,  à  la  distance  de  2  centimètres  de  la  peau;  douze 
autres  séances  semblables  furent  faites  les  jours  suivants  en  déplaçant 
chaque  fois  l'appareil,  de  façon  à  recouvrir  toute  la  moitié  droite  de 
la  face  ;  la  motilité  volontaire  commença  à  reparaître  dès  la  première 
séance  et  la  guérison  fut  parfaite  au  quinzième  jour. 

Les  quatre  cas  de  névralgies  sont  :  1<>  une  névralgie  sus-orbitaire 
avec  accès  violents  et  fréquents,  attribuée  à  l'anémie  :  elle  fut  traitée 
par  l'appareil  de  2  centigrammes  d'activité  100  000,  comme  ci-dessus, 
le  globe  oculaire  étant  protégé  par  un  diaphragme  de  plomb;  après 

0)  L'appareil  500  000-20  centigrammes,  avait  un  rayonnement  global  sans 
écran  de  300  000  se  décomposant  en  a  10  0/0,  p  75  à  80  0/0,  y  10  à  15  0/0. 
I/appareil  500  000-10  centigrammes  a  un  rayonnement  global  sans  écran 
de  480  000  se  décomposant  en  a  10  0/0,  p  87,5  0/0,  y  2,5  0/0. 

C)  Ce  résumé  du  travail  de  M.  Bongiovannl  a  été  fait  d'après  la  traduction 
que  nous  devons  à  M.  Faure-Beaulleu. 


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2^8  ARCHIVES    D'éLECTRIGiré   M^DIGALE. 

vingt-cinq  minutes  d'application,  les  douleurs  disparurent  aussitôt, 
ne  laissant  qu'une  sensation  d'endolorissement  et  de  fourmillement; 
le  lendemain,  des  accès  de  même  intensité  se  reproduisirent,  mais 
plus  espacés  ;  une  deuxième  application  d'une  demi-heure  les  fit  dis- 
paraître, mais  par  suite  de  la  persistance  de  l'hyperesthésie,  et  parti- 
culièrement aux  points  de  Valleix,  on  fit  trois  autres  applications 
d'une  demi-heure  chacune,  et  au  cinquième  jour  tout  trouble  avait 
disparu   définitivement. 

Les  deuxième  et  troisième  cas,  tout  à  fait  analogues,  guérirent,  le 
premier  en  trois  séances  d'une  demi-heure  chacune,  le  second  en 
neuf  séances. 

Le  quatrième,  dû  à  l'infection  malarienne,  était  caractérisé  par 
des  accès  quotidiens  de  névralgies  sus-orbitaires  précédés  de  grands 
frissons  et  suivis  de  sueurs  abondantes.  Cinq  applications  comme  ci- 
dessus,  d'une  durée  totale  de  trois  heures,  amenèrent  une  sédation 
marquée  dès  la  première  séance  et  la  disparition  des  accès  dès  le 
septième  jour.  Notons  qu'aucun  de  ces  cas  ne  présenta  de  radium- 
dermite. 

Tels  sont  les  faits  qui,  à  notre  connaissance,  ont  été  publiés  sur  ce 
sujet  tant  en  France  qu'à  l'étranger. 

Ils  npps  suggèrent  quelques  réflexions  que  nous  voudrions  exposer 
avant  de  conclure. 


Remarques. 

Nous  devons  faire  observer  que  la  plupart  des  observations  man- 
quent de  la  précision  suffisante  :  on  n'indique  souvent  ni  la  superficie 
des  appareils  employés,  ni  leur  rayonnement  utile,  ni  la  composition 
en  a,  ^  et  v  de  ce  rayonnement. 

Toutefois,  nous  pouvons  dire  que  les  appareils  en  question  consis- 
tant en  sels  de  radium  enfermés  dans  des  récipients  de  verre  ou  de 
métal,  ou  inclus  dans  du  vernis,  n'émettaient  pour  la  plupart  ni  a  ni  ^ 
mous,  rayons  qu'arrêtent  entièrement  les  écrans  de  faible  épaisseur  (*). 
C'était  là  une  circonstance  heureuse,  car  on  sait  que  ces  rayons 
peu  pénétrants  sont  les  plus  altérants  pour  les  téguments;  mais  ces 
appareils  laissaient  passer  avec  les  y,  qui  semblent  à  la  fois  les  plus 
puissants  au  point  de  vue  dynamique  et  analgésique  et  les  moins  alté- 
rants pour  les  tissus,  les  3  durs  qui  ne  sauraient  non  plus  être  appli- 
qués sur  la  peau  trop  longtemps  sans  déterminer  de  dermite.  En 
outre,  aucune  précaution  n'était  prise  contre  l'action  également  nocive 
des  rayons  secondaires  (*)  engendrés  par  le  passage  du  rayonnement 

0)  D'après  M.  Beaudoin,  les  a  sont  arrêtés  par  environ  4/100«  de  millimètre 
d'aluminium  ou  par  4  à  5  centimètres  d'air,  les  {î  par  3  à  4  millimètres  d'alu- 
minium ou  5/1 0<^  à  6/10®  de  millimètre  de  plomb  environ. 

(*)  Les  rayons  secondaires  produits  par  la  traversée  du  plomb  parles  rayons  y 
sont  arrêtés  par  des  corps  de  faible  densité  (feuilles  de  papier  par  exemple). 


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LE    RADIUM   DANS    LE   TRAITEMENT   DES   NÉVRALGIES.  2^9 

à  travers  la  paroi  de  verre  ou  de  métal  des  appareils,  ou  même,  bien 
qu'en  plus  faible  proportion,  à  travers  le  vernis. 

A  la  vérité,  M.  Bongiovanni,  en  éloignant  le  radium  des  téguments, 
a  pu  éviter  l'action  irritante  des  a  et  des  rayons  secondaires  :  ce  qui 
lui  permit  de  faire  agir  un  appareil  puissant  (10  centigrammes, 
500  000)  pendant  une  heure  et  sans  altérer  la  peau.  Mais  dans  des 
cas  plus  rebelles  que  les  siens,  il  eût  été,  croyons-nous,  arrêté  par  la 
radiumdermite,  radiumdermite  qui  empêcha  les  autres  expérimen- 
tateurs de  proportionner  l'application  à  la  ténacité  de  l'affection. 

D'autre  part,  dans  son  travail  on  ne  voit  pas  que  soient  mentionnées 
d'une  façon  précise  l'intensité  non  plus  que  la  qualité  du  rayonne- 
ment utilisé,  n  nous  semble  que  jusqu'ici  la  technique  la  plus  précise 
est  celle  que  le  D'  H.  Dominici  a  préconisée  (').  Elle  consiste,  comme 
on  l'a  vu,  dans  la  flltration  du  rayonnement  par  des  écrans  appro- 
priés de  façon  à  éliminer  les  a,  les  ^  (plomb  laminé)  et  les  rayons 
secondaires  provenant  du  plomb  (écrans  à  faible  densité).  Elle  permet 
des  applications  très  prolongées  et  nous  paraît  être  la  méthode  de 
choix  toutes  les  fois  que  l'on  veut  agir  avec  insistance  et  profondé- 
ment tout  en  épargnant  les  téguments.  C'est  le  cas  des  névralgies  et 
névrites  rebelles. 


CONCLUSIONS 

Les  faits  cliniques  ne  sont  pas  assez  nombreux  et  la  méthode  n'est 
pas  assez  fixée  pour  que  l'on  puisse  établir  des  conclusions  fermes. 
Toutefois  : 

1°  La  valeur  thérapeutique  du  radium  comme  agent  analgésique 
dans  les  névralgies  et  les  névrites  est  nettement  prouvée  par  des 
faits  positifs  et  dans  lesquels  on  ne  peut  invoquer  la  suggestion  (Ray- 
mond et  Zimmern); 

2°  Cette  action  se  montre  actuellement  inconstante; 

3*>  Le  radium  a  été  efïlcace  dans  plusieurs  cas  de  paralysie  faciale, 
dont  deux  avec  réaction  partielle  de  dégénérescence  (Bongiovanni); 

4^  Il  est  permis  d'espérer  que  l'ensemble  des  résultats  aurait  été 
plus  favorable  avec  une  meilleure  technique. 

(»)  Congrès  de  médecine,  octobre  1907  ;  Bulletin  général  de  thérapeutique, 
février  1908  ;  Bulletin  de  la  Société  de  dermatologie,  mars  1908. 


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B 


PREMIER  CONGRÈS  FRANÇAIS  DE  PHYSIOTHÉRAPIE 

(PAQUES    1908) 


R0NTGEN0GR4PHIE  ET  RONTGÉNOSCOPIE 

LES  AGENTS  PHYSIQUES  DANS  LE  DIAGNOSTIC  ET  LE  TRAITEMENT 
DES  TRAUMATISMES  ARTICULAIRES  ET  OSSEUX 


Par  le  D'  J.  BBLOT, 

Assistant  de  radiologie  à  rhôpiUl  Saint-Antoine. 


De  tous  les  agents  physiques  dont  l'étude  constitue  l'objet  de  ce 
Congrès,  seuls  les  rayons  de  Rôntgen  peuvent  aider  au  diagnostic  des 
traumatismes  articulaires  et  osseux;  parfois  les  renseignements  qu'ils 
fournissent  présentent  un  intérêt  capital.  Là,  s'arrête  leur  rôle. 

Jusqu'à  présent,  en  effet,  on  n'utilise  pas  ces  radiations  pour  le 
traitement  de  ces  lésions.  Tout  au  plus  quelques  essais  thérapeutiques 
ont-ils  été  tentés  sur  des  affections  consécutives  aux  traumatismes 
articulaires  et  osseux  :  les  résultats  ne  sont  pas  suffisamment  probants 
pour  être  retenus. 

1°  Principe.  —  Un  premier  point  sur  lequel  il  est  nécessaire  d'at- 
tirer l'attention  est  le  suivant:  «La  rôntgénographie  et  la  ront- 
génoscopie  doivent-elles  être  considérées  comme  des  éléments  de 
diagnostic  ou  constituent-elles  une  méthode  d'analyse  scientifique^ 
indépendante  du  diagnostic  et  destinées  à  le  vérifier,  voire  même  à  le 
contrôler?  » 

Personne  n'ignore  la  campagne  menée  depuis  quelque  temps  par 
certaines  personnalités  dans  le  but  de  faire  triompher  cette  seconde 
manière  d'envisager  la  question.  Je  n'insisterai  pas  sur  cette  peu  inté- 
ressante polémique;  sous  les  grands  mots  d'enquête  scientifique, 
d'équité,  de  contrôle,  etc.,  se  cache  un  intérêt  personnel  maladroite- 
ment dissimulé. 


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RÔNTGéNOGRAPHIG  ET  RÔNTGÉN08C0PIE.  25 1 

Le  médecin  qui  examine  un  malade  est-  libre  d'utiliser  toutes  les 
ressources  de  son  art  pour  établir  un  diagnostic  et  porter  un  pro- 
nostic. 

L'exploration  à  l'aide  des  rayons  X  (  st  un  des  nombreux  procédés, 
journellement  mis  en  œuvre,  pour  arriver  à  la  découverte  de  la  vérité. 
Les  rayons  de  Rôntgen,  au  même  titre  que  l'auscultation,  la  percus- 
sion, la  palpation,  etc.,  constituent  un  des  moyens  d'investigation 
que  nous  utilisons  au  cours  de  nos  examens.  De  la  comparaison  et  de 
l'étude  critique  des  divers  renseignements  ainsi  obtenus,  découle  le 
diagnostic,  œuvre  de  jugement. 

n  s'ensuit  que  la  radiographie  et  la  radioscopie  n'ont  pas  pour  but 
de  contrôler  le  diagnostic,  de  le  confirmer  ou  de  l'infirmer  :  les  rayons  X 
aident  à  l'établir  et  doivent  entrer  en  ligne  de  compte  au  même  titre 
que  les  autres  procédés. 

L'application  de  cette  méthode  d'investigation  à  l'étude  des  trau- 
matismes  articulaires  et  osseux  est  donc  essentiellement  du  domaine 
médical.  La  radiographie,  la  radioscopie  ne  donnent  pas  le  diagnostic 
tout  fait.  Elles  ne  peuvent  permettre  de  1î  contrôler.  Succédant  à 
l'examen  clinique,  elles  apportent  au  praticien  des  données  nouvelles 
qui  vont  lui  permettre  plus  de  précision  et  de  sûreté  dans  son  diag- 
nostic, moins  d'hésitation  dans  sa  thérapeutique. 

2^  Examen  rôntgénologique.  —  En  présence  d'un  blessé,  comment 
doit  être  pratiqué  l'examen  rôntgénologique? 

Le  médecin  rôntgénologiste  commence  par  examiner  diniquement 
le  malade.  D  s'enquiert  des  conditions  dans  lesquelles  s'est  produit  le 
traumatisme  et  des  circonstances  qui  l'ont  accompagné.  Puis  il  procède 
à  l'étude  clinique  proprement  dite,  suivant  avec  précaution  le  membre 
lésé,  recherchant  les  signes  classiques  des  fractures  et  luxations;  en 
un  mot,  il  oublie  un  moment  qu'il  est  rôntgénologiste,  pour  ne  se 
souvenir  que  de  ses  connaissances  médicales. 

Tous  les  renseignements  ainsi  acquis  vont  servir  de  jalons  piur  les 
recherches  rôntgénologiques. 

Quel  que  soit  le  membre  lésé,  qu'il  s'agisse  d'une  fracture  ou  d'une 
luxation,  il  me  paraît  nécessaire  de  faire  précéder  la  rôntgénographie 
d'un  examen  rôntgénoscopique.  Celui-ci  se  pratiquera  à  l'aide  du 
châssis  porte-ampoule  de  Béclère,  si  le  malade  peut  se  tenir  debout. 
Quand  le  blessé  ne  peut  rester  dans  la  position  verticale,  on  l'examine 
sur  une  table  spéciale  :  il  est  couché  sur  une  toile  bien  tendue  au-des- 
sous de  laquelle  se  déplacent,  commandés  par  le  pied,  l'ampoule  et  le 
diaphragme.  J'ai  fait  construire  par  Gaiffe  un  dispositif  universel 
qui  permet  toutes  ces  recherches. 

L'ensemble  du  membre  sera  étudié  de  façon  à  localiser  la  ou  les 
lésions  osseuses.  Le  point  intéressant  sera  examiné  avec  plus  de  pré- 
cision, grâce  au  jeu  du  diaphragme-iris.  L'ampoule,  l'écran,  le  blessé, 
seront  déplacés  de  façon  à  observer  sous  plusieurs  incidences  la  légion 
malade;  on  fera  ainsi  rapidement  ce  que  j'ai  appelé  le  tour  de  la  lésion. 
On  déterminera,  d'une  part,  le  point  précis  sur  lequel  doit  porter 


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252  ARCHIVES    D'^LECTRIGITé    MéDIGALE 

répreuve  rôntgénographique,  et  d'autre  part  la  position  qu'il  faut  donner 
au  membre  traumatisé  pour  obtenir  les  renseignements  les  plus  nets. 
En  même  temps  on  verra  si  plusieurs  épreuves  en  des  positions  diffé- 
rentes sont  nécessaires.  Dans  les  luxations,  en  particulier,  l'examen 
rôntgénoscopique  sera  des  plus  intéressants,  car  il  nous  révélera  les 
positions  successives  qu'occupent  les  os  lorsqu'on  mobilise  le  membre 
malade.  A  ce  point  de  vue,  la  rôntgénoscopie  présente  un  intérêt 
indiscutable. 

Cette  façon  de  procéder  évitera  ces  immenses  rôntgénographies,  pour 
la  plupart  œuvres  de  rôntgénographes  non  médecins,  sur  lesquelles  on 
ne  peut  saisir  aucun  détail,  parce  qu'elles  manquent  de  netteté;  une 
épreuve  rôntgénographique  étant  d'autant  moins  nette  qu'elle  est 
plus  étendue.  La  rôntgénographie  sera  limitée  au  point  malade,  précé- 
demment déterminé  par  l'examen  rôntgénoscopique. 

Ceci  me  conduit  à  dire,  avec  Albers-Schônberg,  que  pour  obtenir  de 
bonnes  épreuves  rôntgénographiques,  il  faut  supprimer  le  plus  possible 
les  rayons  parasites  qui  viennent  flouer  l'image.  On  arrive  à  ce  résultat 
soit  à  l'aide  de  diaphragmes  de  plomb  placés  sur  le  membre  rôntgéno- 
graphie, soit  mieux  en  utilisant  un  cylindre  compresseur:  je  viens 
d'en  faire  construire  par  GaifTe  un  modèle  nouveau. 

De  deux  facteurs  principaux  dépend  l'excellence  du  résultat;  le 
membre  malade  doit  garder  une  immobilité  absolue,  et  les.  rayons 
employés  doivent  être  peu  pénétrants  (environ  5  dg.  B.).  Avec  un 
temps  de  pose  convenable,  on  obtiendra  des  épreuves  présentant  de 
fins  détails  de  structure.  Dans  l'étude  rôntgénologique  des  traumatismes 
articulaires  et  osseux,  il  est  nécessaire  que  la  structure  osseuse  soit 
apparente  dans  ses  plus  fins  détails.  A  ce  point  de  vue,  la  plaque 
photographique  est  préférable  à  l'écran  lluoroscopique. 

L'examen  clinique  et  l'inspection  à  l'écran  du  membre  traumatisé 
permettront  de  choisir  la  meilleure  position  à  donner  à  ce  membre  pour 
l'épreuve  rôntgénographique.  Il  s'ensuit  qu'une  position  et  une  techni- 
que uniformes  sont  à  rejeter.  Je  sais  bien  que  dans  beaucoup  decasles 
positions  classiques  seront  les  meilleures,  mais  il  n'en  est  pas  toujours 
ainsi.  J'en  dirai  autant  de  la  distance  entre  l' anticathode  de  la  plaque, 
facteur  que  certains  auteurs  ont  voulu  rendre  intangible.  A  en  croire 
les  partisans  de  cette  technique,  la  rôntgénographie  serait  quelque  chose 
d'analogue  à  la  méthode  anthropométrique  de  M.  Bertillon.  Les  épreu- 
ves seraient  classées,  cataloguées  et  comparées  entre  elles;  la  valeur 
des  ombres,  leur  plus  ou  moins  grande  opacité  permettraient  de  suivre 
l'évolution  du  mal,  son  aggravation  ou  sa  régression,  indépendam- 
ment des  signes  cliniques  et  de  l'examen  du  malade. 

Quelque  suggestive  que  puisse  paraître  cette  façon  d'envisager  la 
question,  elle  est  contraire  à  la  réalité.  L'épreuve  rôngénographique  ne 
nous  fournit  que  des  ombres  plus  ou  moins  précises  et  non  un  docu- 
ment exact  et  indiscutable,  un  diagnostic  tout  fait;  elle  ne  tire  sa 
valeur  que  de  l'interprétation  qui  en  est  faite. 

Souvent  dans  les  fractures,  et  particulièrement  dans  les  luxations, 
plusieurs  rôntgénographies  seront  nécessaires;   il  pourra  être  utile  de 


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RÔNTGENOGRAPHIE  ET  RÔNTGBNOSCOPIE.  203 

faire  deux  épreuves,  une  de  face,  l'autre  de  profil  (à  90o).  Mais  là 
encore,  je  trouve  illusoire  et  trop  absolue  Topinion  de  certains  rôntgé- 
nographes  qui  n'admettent  pas  que  l'on  procède  autrement.  Ce  qui 
importe,  c'est  de  montrer,  sous  son  jour  le  plus  vrai,  avec  les  détails 
les  plus  précis,  la  lésion  qui  est  recherchée;  ce  n'est  pa>  d'obtenir 
10,  15,  20  épreuves  comparables  entre  elles.  En  effet,  si  l'on  veut 
serrer  la  question  d'un  peu  plus  près,  on  est  forcé  d'admettre  que 
cette  comparaison  ne  peut  présenter  toute  la  rigueur  que  l'on  veut 
lui  attribuer;  il  faudrait  pour  cela  qu'il  existât  des  maladies,  et  non 
des  malades.  Ce  rigorisme  tout  auréolé  d'un  vernis  scientifique,  ne 
prouve,  au  fond,  chez  ceux  qui  s'y  cantonnent,  qu'une  connaissance 
imparfaite  des  sciences  médicales. 

Bien  plus  importante  est,  à  mon  avis,  la  méthode  stéréoscopique. 
Elle  me  paraît  indispensable  dans  presque  tous  les  cas  de  luxations 
et  nécessaire  dans  la  plupart  des  fractures.  La  rôntgénographie  stéréo- 
scopique, en  nous  donnant  le  relief,  nous  renseigne  sur  l'étendue  et  la 
profondeur  des  lésions,  sur  la  limite  des  déplacements;  elle  nous 
montre  les  os  en  place. 

30  Interprétation.  —  Il  ne  suffit  pas  d'avoir  obtenu  une  bonne 
épreuve  rôntgénographique;  il  faut  encore  l'interpréter,  et  c'est  là 
le  point  délicat. 

A  mon  avis,  le  rôntgénologiste  doit  interpréter  lui-même  l'épreuve 
qu'il  a  obtenue;  le  plus  souvent,  il  se  réunira  avec  le  chirurgien  qui  lui 
a  adressé  le  blessé,  pour  étudier  avec  lui  l'ensemble  des  signes  fournis  et 
en  déduire  le  diagnostic.  Pour  mon  compte,  je  ne  me  permets  jamais 
d'interpréter  une  rôntgénographie  que  je  n'ai  pas  faite,  et  se  rapportant 
à  un  malade  que  je  n'ai  pas  examiné.  Je  crois  que  si  l'on  voulait  se 
conformer  à  cette  règle,  on  éviterait  bien  des  erreurs  et  bien  des  cri- 
tiques. 

L'interprétation  des  rôntgénogrammes  réclame,  pour  être  bien  con- 
duite, un  ensemble  de  connaissances  anatomiques,  pathologiques  et 
cliniques,  fruit  de  longues  années  d'études  et  de  séjour  à  l'hôpital  :  le 
rôntgénologiste  doit  donc  être  médecin. 

n  ne  doit  pas  avoir  oublié  l'anatomie  normale;  le  meilleur  moyen 
de  reconnaître  une  lésion  osseuse  est  de  savoir  sous  quel  aspect  l'os 
intéressé  se  présente  quand  il  est  sain;  j'en  dirai  autant  des  articu- 
lations, n  ne  doit  pas  ignorer  les  variétés  anatomiques  et  les  anomalies 
du  système  osseux.  En  présence  d'une  image  difficile  à  interpréter, 
il  est  nécessaire  de  songer  à  elles. 

Chacun  sait  que  chez  les  sujets  jeunes,  les  points  d'ossification,  parfois 
difficiles  à  identifier,  peuvent  faire  songer  à  une  fracture  qui  n'existe 
pas.  Au  coude,  en  particulier,  les  noyaux  épiphysaires,  singulièrement 
découpés,  doivent  être  bien  connus  pour  ne  pas  donner  lieu  à  une 
interprétation  erronée. 

J'ai  déjà  signalé,  dans  mon  rapport  au  Congrès  de  Reims,  le  cas 
de  ce  radiographe,  prenant  une  fracture  ancienne,  consolidée,  avec 
ostéophytes,  pour  une  lésion  récente,  un  traumatisme  nouveau  s'étant 


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254  ARCHIVES   D'iLEGTRIGITÉ   MÂDIGALB. 

produit  sur  la  même  région.  La  connaissance  de  la  physiologie  du 
système  osseux  et  de  ses  conditions  de  réparation  aurait  évité  une  si 
singulière  interprétation. 

Enfin,  on  tiendra  compte  de  certains  facteurs  qui  peuvent  troubler 
la  netteté  de  l'image  :  c'est  ainsi  que  l'œdème,  l'infiltration  des  parties 
molles,  l'épanchement  sanguin,  etc.,  symptômes  accompagnant  ordi- 
nairement les  fractures  et  luxations,  et  pouvant  modifier  le  résultat 
rôntgénographique,  devront  être  reconnus. 

Je  n'insisterai  pas  davantage  sur  ces  considérations  relatives  à 
l'interprétation  des  rôntgénogrammes;  pour  être  intéressantes,  elles 
devraient  se  rapporter  à  des  cas  particuliers  et  quitter  le  champ  des 
généralités. 

Quelques  praticiens,  peu  au  courant  de  la  rôntgénographie,  seront 
peut-être  surpris  des  difficultés  que  présente  l'interprétation  d'un 
rôntgénogramme;  ils  pourraient  croire  que  je  les  grossis  à  plaisir.  Je 
tiens  à  répondre  brièvement  à  cet  argument,  car  il  est  celui  de  la 
plupart  des  gens  qui  parlent  d'une  question  sans  la  connaître. 

Il  est  bien  évident  qu'il  n'est  pas  nécessaire  d'être  médecin  pour 
reconnaître  une  fracture  sur  l'épreuve  rôntgénographique,  quand 
apparaît  entre  les  deux  fragments  osseux  une  longue  solution  de 
continuité.  A  ce  titre,  il  suffit  de  regarder;  il  n'est  pas  besoin  d'être 
rôntgénographe,  il  faut  simplement  ne  pas  être  aveugle  1  On  peut,  du 
reste,  ajouter  que  dans  un  cas  aussi  net,  la  rôntgénographie  ne  sert  pas 
à  établir  le  diagnostic,  pour  lequel  l'examen  clinique  est  ordinairement 
suffisant.  Tous  les  cas  ne  sont  pas  aussi  simples.  Souvent  les  épreuves 
sont  d'une  interprétation  si  difficile  que  les  spécialistes  eux-mêmes 
sont  hésitants  et  ne  formulent  leur  avis  qu'après  une  étude  appro- 
fondie. On  s'en  convaincra  en  prenant,  au  hasard,  quelques  épreuves 
dans  la  collection  d'un  rôntgénologiste. 

Si  la  rôntgénologie  ne  constitue  pas  un  procédé  thérapeutique  direct 
pour  les  traumatismes  articulaires  et  osseux  (quoique  dans  certaines 
arthrites  les  rayons  X  aient  été  plus  ou  moins  favorablement  utilisés), 
elle  peut  rendre  de  grands  services  au  cours  du  traitement. 

A  Londres,  au  Geiss-Hospital,  voici  comment  se  pratique  le  traite- 
ment d'un  membre  traumatisé. 

Le  blessé  est  mené  dans  la  salle  de  pansement  contiguë  à  l'instal- 
lation rôntgénologique.  Quand  il  a  été  déshabiUé,  nettoyé  et  clinlque- 
ment  étudié,  il  passe  à  l'examen  rôntgénoscopique:  une  rôntgénographie 
est  prise,  si  cela  paraît  utUe,  et  immédiatement  développée.  La  réduc- 
tion de  la  fracture  ou  de  la  luxation  est  faite  ensuite,  soit  sous  le 
contrôle  des  rayons  X,  soit  de  préférence  dans  la  salle  de  pansements. 
L'appareil  de  réduction  est  mis  en  place.  Aussitôt  après,  ou  dès  que  le 
plâtre  est  sec,  si  un  appareU  plâtré  a  été  appliqué,  un  nouvel  examen  est 
pratiqué,  montrant  si  la  réduction  est  complète,  si  la  coaptation  des 
fragments  est  suffisante,  etc.  En  moins  d'une  heure,  grâce  à  l'organi- 
sation de  ce  service,  le  tout  est  terminé,  sans  douleur  pour  le  blessé. 

Voilà  une  méthode  que  je  voudrais  voir  adopter  dans  nos  hôpitaux 
parisiens  et  même  dans  la  pratique  journalière. 


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RÔNTGÉNOGRAPHIE  BT  RONTGENOSCOPIE.  255 

Chaque  fois  qu'il  s'agit  d'un  traumatisme  articulaire  et  osseux  appa- 
remment grave,  le  chirurgien  devrait  avoir  recours  aux  rayons  de 
Rôntgen.  Loin  de  moi  l'idée  de  mettre  en  doute  le  sens  clinique  de 
nos  confrères,  mais  plus  on  possède  de  renseignements,  plus  est  facile 
la  solution  d'un  problème.  Et  puis,  il  faut  bien  l'avouer,  nombreuses 
sont  les  fractures  méconnues,  fractures  sans  déplacement,  prises  pour 
des  entorses  ou  des  contusions,  et  traitées  par  le  massage,  de  jour  en 
jour  plus  douloureux. 

Quand  la  réduction  est  faite,  quand  l'appareil  de  contention  est 
adapté,  une  nouvelle  recherche  rôntgénologique  doit  être  pratiquée.  Elle 
montrera  si  tout  est  bien  en  place,  si  la  réduction  ne  s'est  pas  accom- 
pagnée de  désordres  osseux,  etc.,  etc.  Si  quelque  chose  d'anormal  est 
révélé  par  l'écran  ou  la  plaque  photographique,  l'appareU  sera  enlevé 
et  la  réduction  faite  à  nouveau. 

Cette  façon  de  procéder  éviterait  aux  chirurgiens  bien  des  ennuis 
et  donnerait  aux  patients  une  parfaite  sécurité. 

Il  faut  souhaiter  qu'elle  soit  plus  largement  mise  en  pratique  et 
féliciter  ceux  qui  ne  s'en  écartent  pas. 

Enfin,  la  rontgénographie  pourra  encore  servir  à  suivre  l'évolution  du 
cal  osseux,  à  montrer  les  progrès  de  la  réparation,  à  découvrir  les 
lésions  osseuses  et  articulaires  dont  le  traumatisme  a  pu  favoriser 
Féclosion  (néoplasmes,  tuberculose,  etc.). 

Conclusions.  —  Je  terminerai  en  répétant  que  le  seul  but  de 
l'investigation  rôntgénologique  est  a'aider  le  médecin  à  établir  son 
diagnostic^  son  pronostic  et  sa  thérapeutique. 

L'examen  clinique  doit  être  suivi  de  l'examen  rontgénoscopique; 
celui-ci  fixera  sur  la  nécessité  de  la  rontgénographie  et  renseignera  sur 
la  position  à  donner  au  membre  et  sur  le  nombre  d'épreuves  à  faire. 

Il  n'y  a  pas  une  méthode  de  rontgénographie,  mais  des  procédés  très 
divers  variant  suivant  les  cas  et  les  indications  demandées.  Certains 
rôntgénographes,  ceux  entre  autres  qui  critiquent  «  l'anarchie  des  posi- 
tions et  des  mesures  »,  pourront  ne  pas  partager  ma  façon  d'envisager 
la  question.  S'ils  veulent  un  instant  rester  médecins,  se  souvenir  qu'il 
existe  des  malades  et  non  des  maladies,  ils  comprendront,  j'espère, 
que  l'absolutisme  est  aussi  regrettable  en  rontgénologie  qu'en  théra- 
peutique. 


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PREMIER  CONGRÈS 

DES    MÉDECINS    DE    LANGUE    FRANÇAISE 

S'OCCUPANT  DE  PHYSIOTHÉRAPIE 


RAPPORT 

LA   RADIOTHÉRAPIE 
DANS    LE    TRAITEMENT    DES    NÉVRALGIES 


Par  le  D'  HARET, 

Assislant  de  radiologie  à  Thôpital  Sainl-Autoiiie. 


A  la  suite  des  résultats  remarquables  obtenus  sur  le  symptôme 
douleur  chez  quelques  malades  traités  par  les  rayons  X,  certains 
praticiens  ont  soumis  à  la  radiothérapie  toutes  sortes  de  névralgies 
et  ont  été  alors  très  surpris  de  n'obtenir  que  rarement  d'heureux 
résultats.  Mais  tout  s'explique  quand  on  recherche  la  cause  de  ces 
insuccès.  On  ne  trouvera  pas  plus  dans  la  physiothérapie  que  dans  la 
pharmacologie  un  moyen  toujours  efficace  pour  faire  disparaître 
une  névralgie.  La  névralgie  est  en  effet  un  syndrome  caractérisé  par 
des  douleurs  paroxystiques  spontanées  ou  provoquées  siégeant  sur 
le  trajet  des  nerfs.  Or  nous  savons  que  ce  syndrome  est  lié  à  des  causes 
multiples,  multiples  aussi  doivent  donc  être  les  moyens  thérapeu- 
tiques à  mettre  en  œuvre.  Ainsi  comprendrons-nous  qu'en  radiothé- 
rapie nous  ayons  certains  succès  contre  certaines  névralgies  alors  que 
nous  échouerons  complètement  dans  le  traitement  de  certaines  autres. 

Pour  étudier  l'action  des  rayons  X  sur  ce  syndrome,  nous  envisage- 
rons donc  les  névralgies  manifestement  symptomatiques,  en  nous 
attachant  à  l'effet  du  traitement  sur  leurs  causes,  ce  sera  l'objet 
de  la  première  partie  de  notre  travail;  en  second  lieu  nous  étudierons 
la  radiothérapie  sur  une  autre  catégorie  de  névralgies  d'origine  encore 
bien  obscure  et  dont  le  type  est  la  névralgie  du  trijumeau.  Nous  verrons 


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LA   RADIOTHERAPIE    DANS    LE   TRAITEMENT    DES    NÉVRALGIES.      287 

dans  chacun  de  ces  deux  départements  les  limites  de  notre  action, 
nous  en  déduirons  les  indications  et  les  résultats  du  traitement.  De 
cet  ensemble  de  faits  nous  tirerons  la  conclusion  légitime  sur  la  fré- 
quence de  l'opportunité  de  la  radiothérapie  (»). 

Chez  tout  sujet  présentant  une  névralgie  il  convient  donc  de  cher- 
cher tout  d'abord  la  cause  réelle  de  cette  crise  pour  orienter  le  traite- 
ment suivant  l'étiologie,  avec  le  maximum  d'efficacité.  Pour  cette 
raison  nous  ne  nous  occuperons  pas  des  névralgies  qui  sont  nettement 
liées  chez  un  malade  à  l'existence  d'une  syphilis  :  le  traitement  spé- 
cifique sera  en  meilleure  place  ici  que  la  radiothérapie.  Il  en  sera  de 
même  lorsque  nous  soupçonnerons  comme  cause  la  fièvre  paludéenne, 
une  anémie  grave,  une  intoxication;  lorsque  nous  aurons  affaire  à 
une  névralgie  intercostale  liée  à  des  lésions  pulmonaires  ou  à  des 
troubles  gastriques. 

Tout  autre  sera  la  conduite  à  tenir  lorsque  l'apparition  de  cette 
crise  nous  paraîtra  subordonnée  au  développement  d'une  tumeur 
agissant  par  compression  sur  un  tronc  ou  des  filets  nerveux.  Nous 
devrons  alors  chercher  à  quelle  sorte  de  tumeur  nous  avons  affaire, 
afin  de  savoir  si  les  rayons  X  pourront  avoir  sur  ses  éléments  propres 
une  action  régressive  quant  au  volume,  partant  une  diminution  de 
la  douleur  par  une  diminution  de  la  compression.  C'est  ainsi  qu'on 
a  souvent  signalé  des  améliorations  à  ce  point  de  vue  chez  des  malades 
porteurs  de  sarcomes,  de  néoplasmes  du  sein,  etc.  Dans  ces  cas  on  a 
irradié  la  région  au  niveau  de  laquelle  se  fait  la  compression,  et  les 
douleurs  n'ont  pas  tardé  à  s'amender,  à  disparaître  même  dans  certains 
cas  suivant  une  marche  parallèle  à  celle  de  la  tumeur  sous  l'effet  de  ce 
traitement.  Nous  eûmes  l'occasion  de  traiter  une  malade  qui  nous  fut 
confiée  par  le  D' Béclére,  pendant  une  de  ses  absences,  et  dont  l'histoire 
fut  tout  à  fait  concluante  à  cet  égard  :  Cette  dame,  âgée  de  soixante- 
quinze  ans,  avait  vu  se  développer  au  sein  gauche  un  squirrhe  qui 
s'était  étendu  en  surface  à  tout  le  côté,  formant  une  sorte  d?  demi- 
cuirasse;  peu  à  peu  des  douleurs  étaient  survenues  dans  ce  côté  et 
bientôt  elles  prirent  une  telle  acuité  que  la  malade  ne  fut  soulagée 
que  par  des  injections  de  morphine  renouvelées  trois  ou  quatre  fois 
par  jour.  Soumise  à  ce  moment  à  la  radiothérapie,  d'une  façon  assez 
intensive,  par  le  D'  Béclére,  elle  constata  une  diminution  rapide  des 
douleurs;  on  cessa  l'administration  de  la  morphine  et  à  la  troisième 
séance  hebdomadaire  les  névralgies  avaient  complètement  disparu  : 
la  tumeur  était  moins  dure  et  avait  notablement  diminué  de  volume. 
Quand  nous  vîmes  le  malade,  plusieurs  mois  après  le  début  du  traite- 
ment, les  crises  névralgiques  n'avaient  jamais  reparu.  Dans  de  tels 
cas,  la  radiothérapie  fait  merveille  parce  que  l'on  peut  agir  sur  la 
cause.  A  côté  de  ceux-ci,  prenons-en  un  autre  qui  semble  s'en  rappro- 
cher, mais  où  cependant  le  résultat  sera  tout  différent  :  le  cas  où  une 

(1)  Les  dimensions  de  ce  cadre  étant  très  restreintes,  il  nous  a  semblé  qu'il 
fallait  complètement  abandonner  le  côté  bibliographique  pour  ne  s'occuper 
que  de  l'état  actuel  de  la  question. 

▲BCH.  D'iutcra.  méo.  —  190b.  ao 


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a58  ARGHIVES    D'ELBCTRICrré   MéDIGALB. 

malade  opérée  ou  non  d'un  néoplasme  du  sein  prés3nte  un  énorme 
œdème  du  bras  correspondant,  accompagné  de  violentes  douleurs 
dans  ce  membre,  ici  nous  échouerons  misérablement,  car  la  cause 
ne  sera  pas  accessible  à  l'irradiation. 

D'autre  part,  certaines  névralgies  siégeant  au  cou  ou  à  la  tête 
et  causées  par  la  compression  de  masses  ganglionnaires  cervicales 
ou  de  tumeurs  de  cette  région  sont  également  très  bien  influencées 
par  les  irradiations  de  Rôntgen,  mais  parce  que  ces  masses  peu- 
vent bénéficier  du  traitement  radio thérapique  ;  l'observation  suivante 
le  prouve  parfaitement  :  Nous  avions  parmi  nos  malades  une  jeune 
femme  souffrant  de  douleurs  aiguës  du  cou  et  de  la  tête,  douleurs 
causées  par  la  compression  qu'exerçait  un  lymphosarcome  siégeant 
au-dessus  de  la  clavicule  droite.  La  malade  ne  suivait  que  très  irrégu- 
lièrement le  traitement,  restant  parfois  trois  semaines,  un  mois  sans 
se  soumettre  à  une  nouvelle  séance  radiothérapique  alors  que  nous 
avions  réglé  ce  traitement  pour  faire  une  séance  hebdomadaire.  La 
tumeur  se  comportait  très  bien  sous  l'effet  de  la  radiothérapie  :  elle 
régressait  notablement.  Or,  les  crises  douloureuses  diminuaient  régu- 
lièrement d'intensité  quelques  jours  après  chaque  séance,  pour  repa- 
raître, moins  fortes  cependant,  lorsqu'une  séance  suivante  n'avait  pas 
été  faite  dans  les  trois  à  quatre  semaines,  c'est-à-dire  lorsque  les  rayons 
avaient  cessé  d'agir  sur  la  tumeur  dont  le  volume  tendait  à  s'accroître 
de  nouveau. 

n  n'est  pas  cependant  nécessaire  qu'une  tumeur,  agissant  par 
compression,  soit  superficielle  pour  que  la  radiothérapie  ait  une 
action  suffisante  sur  elle.  Il  existe  certaines  tumeurs  extra-sensibles 
aux  rayons  X,  et  lorsqu'on  se  trouvera  en  présence  de  celles-ci,  même 
profondément  situées,  on  pourra  s'attendre  à  un  résultat  heureux. 
Tout  dernièrement  nous  eûmes  l'occasion  de  voir  un  cas  absolument 
démonstratif  à  cet  égard.  11  s'agissait  d'une  fillette  de  douze  ans 
présentant  un  lymphadénome  du  cou,  tumeur  énorme,  dont  le  mou- 
lage fut  fait  et  existe  au  laboratoire  de  radiologie  de  l'hôpital  Saint- 
Antoine.  Après  quatre  séances  de  radiothérapie  la  tumeur  avait 
diminué  de  plus  de  moitié  de  son  volume  primitif.  Au  cours  du  trai- 
tement, la  jeune  malade  accusa  des  douleurs  violentes  de  la  région 
lombaire  et  de  l'abdomen;  ayant  pratiqué  le  palper,  nous  constatâmes 
la  présence  d'une  masse  siégeant  au-dessous  de  l'ombilic  et  un  peu 
à  gauche,  grosse  comme  une  orange  et  cause  très  probable  des  dou- 
leurs par  la  compression  qu'elle  exerçait  sur  les  organes  voisins. 
Nous  fîmes  aussitôt  de  la  radiothérapie  sur  cette  région;  après  la 
deuxième  séance  les  névralgies  avaient  complètement  disparu  :  la 
tumeur  de  l'abdomen  était  aussi  sensible  à  l'action  des  rayons  de 
Rôntgen  que  celle  du  cou,  car  elle  diminuait  rapidement  de  volume 
et  actuellement,  après  cinq  séances,  elle  est  grosse  comme  un  petit 
œuf  de  poule. 

Dans  une  autre  catégorie  de  crises  douloureuses  :  les  douleurs 
viscérales  chez  les  tabétiques,  le  Prof.  Raymond  et  le  D'  Zimmern 
ont  rapporté  plusieurs  cas  où  la  radiothérapie  avait  été  suivie  d'une 


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LA  RADIOTHERAPIE  DANS  LE  TRAITEMENT  DBS  NÉVRALGIES.  25q 

amélioration  très  grande.  A  côté  de  ces  observations,  un  grand 
nombre  d'essais  ont  été  faits  et,  à  notre  connaissance,  les  résultats 
n'ont  pas  été  très  satisfaisants.  Doit-on  mettre  en  doute  Tefficacité 
réelle  du  traitement  dans  les  premiers  cas  cités?  Il  y  a  lieu  de  poser 
la  question,  car  il  faut  toujours  compter  avec  l'évolution  naturelle 
de  l'affection  considérée;  or,  nous  savons  que  sans  aucun  traite- 
ment les  crises  viscérales  tabétiques  diminuent  et  disparaissent  au 
bout  d'un  certain  temps.  Y  a-t-il  eu  coïncidence  entre  ce  moment  et 
celui  où  la  radiothérapie  a  été  instituée  chez  ces  malades?  C'est  pos- 
sible, un  patient  ayant  toujours  tendance  à  mettre  son  améliora- 
tion sur  le  compte  de  la  dernière  médication  essayée.  ., 

A  côté  de  toutes  ces  névralgies  de  causes  diverses  mais  connues, 
il  en  est  d'autres  dont  l'origine  est  encore  complètement  obscure  et 
dont  le  type  est  la  névralgie  du  trijumeau;  cette  affection  si  tenace, 
si  rebelle  à  tous  les  traitements  est  quelquefois  parfaitement  influencée 
par  la  radiothérapie  et  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  citer  une 
observation  présentée  en  collaboration  avec  le  D'  Béclère  à  la  Société 
médicale  des  hôpitaux,  en  mai  1906.  Elle  est  typique,  car  le  malade 
avait  subi  tous  les  traitements  possibles  pour  essayer  de  se  débarrasser 
de  son  affection  :  qu'il  nous  soit  permis  de  la  rappeler  ici  : 

«  Il  s'agissait  d'un  homme  présentant  dix  ou  douze  accès  quotidiens 
de  névralgie  faciale,  accès  violents  au  point  que  le  malade,  malgré 
de  multiples  injections  de  morphine,  n'avait  pu  obtenir  le  calme. 
On  lui  avait  enlevé  successivement  toutes  les  dents  de  la  moitié 
gauche  de  la  mâchoire  supérieure,  on  avait  sectionné  la  branche 
sous-orbitaire  du  trijumeau,  on  avait  pratiqué  l'ablation  du  ganglion 
de  Gasser,  on  avait  enfin  enlevé  le  ganglion  cervical  supérieur  du 
grand  sympathique,  et  chaque  intervention  n'avait  amené  qu'une  trêve 
de  quelques  mois,  six  au  maximum.  Nous  instituâmes,  en  janvier  1904, 
la  radiothérapie  à  raison  d'une  séance  hebdomadaire,  irradiant  chaque 
fois  un  même  point  particulièrement  douloureux,  qui  se  trouvait  à 
peu  près  au  niveau  de  la  première  prémolaire  supérieure  gauche. 
Après  la  première  et  deuxième  séance,  aucun  changement;  après  la 
troisième,  diminution  des  douleurs  et  du  nombre  des  accès;  après  la 
quatrième,  leur  disparition  est  complète.  » 

Pour  terminer  l'observation,  disons  que  nous  revoyons  de  temps 
en  temps  le  malade  et  qu'actuellement  (mars  1908),  c'est-à-dire  quatre 
ans  après  l'interruption  du  traitement,  les  douleurs  n'ont  pas  reparu 
du  côté  traité.  En  février  1908,  il  est  venu  se  plaindre  de  quelques 
crises  douloureuses  à  droite,  le  point  de  départ  était  cette  fois  sous- 
orbitaire;  nous  l'avons  de  suite  irradié  et  en  quelques  séances,  de  ce 
côté  également,  nous  avons  constaté  la  disparition  des  douleurs. 

Dans  un  article  publié  en  mars  1907  dans  la  Presse  médicaley  nous 
revenions  sur  le  traitement  radiothérapique  de  la  névralgie  faciale 
pour  signaler  un  écueil  qu'il  est  bon  de  connaître  :  Parfois,  au  ^cébut 
du  traitement,  apparaît  une  recrudescence  des  douleurs,  puis,  si  l'on 
persiste  malgré  ce  phénomène,  on  assiste  peu  à  peu  à  leur  disparition 


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a6o  ARCHIVES  d'électricité  médicale. 

complète  ;  cette  exacerbation  est  due,  croyons-nous,  à  un  œdème 
•du  tissu  qui  entoure  le  filet  nerveux  et  détermine  ainsi  de  la  compres- 
sion. Cet  œdème  survient  parfois,  en  effet,  au  niveau  des  régions 
irradiées,  nous  l'avons  constaté  plusieurs  fois  avec  le  centimètre  chez 
des  malades  traités  pour  des  adénopathies  cervicales  :  la  mesure  de 
la  circonférence  du  cou  attestait  une  augmentation  sensible  après 
chaque  séance,  au  début  du  traitement. 

Depuis  ce  travail,  nous  avons  eu  l'occasion  de  recevoir  un  assez 
grand  nombre  de  malades  atteints  de  névralgie  faciale  et  nous  avons 
constaté  que  si  le  succès  couronne  parfois  les  tentatives  du  radiothé- 
rapeute,  c'est  assez  rare.  On  observe,  en  effet,  plus  d'échecs  que  de 
guérisons.  La  rareté  des  observations  parues  mentionnant  des 
succès  nous  fait  croire  que  ces  résultats  ne  sont  pas  seulement  person- 
nels et  qu'il  y  a  lieu  de  les  faire  connaître  pour  éviter  des  déceptions. 
D'autre  part,  il  est  impossible,  avant  l'institution  du  traitement,  de 
faire  un  pronostic  sur  le  résultat  que  l'on  obtiendra.  Tout  ce  que  l'on 
peut  dire,  c'est  que  l'on  observe  plus  d'améliorations  chez  les  sujets 
qui  accusent  un  point  douloureux  périphérique,  il  semble  que 
ce  soient  les  cas  les  plus  favorables  à  la  radiothérapie. 

Si  donc  il  faut  faire  des  réserves  sur  la  valeur  du  traitement,  il 
convient  de  ne  pas  le  rejeter  complètement  dans  certains  cas  de 
névralgies;  après  l'emploi  des  médicaments  internes  et  avant  l'inter- 
vention chirurgicale,  la  radiothérapie  trouve  sa  place,  car  c'est  une 
médication  inoffensive  à  la  condition  d'être  méthodiquement  appliquée 
et  exactement  dosée. 

En  résuméy  la  radiothérapie  a  ses  indications  dans  le  traitement  den 
néuralgies,  indications  relevant  uniquement  de  la  cause.  Les  nombreuses 
observations  publiées  montrent  qu'elle  a  par/ois  agi  d'une  façon  remar- 
quable contre  le  symptôme  douleur,  lorsque  la  névralgie  est  due  à  une 
compression  par  une  tumeur  et  quand  cette  dernière  est  facilement 
accessible  ou  extrasensible  aux  rayons  X;  on  obtient  alors  une  sédation 
des  douleurs  par  suite  de  la  diminution  du  volume  de  la  tumeur  irradiée, 
et  consécutivement  d'une  moindre  compression  siw  le  filet  nerveux. 

Enfin,  dans  quelques  cas,  on  a  obtenu  des  résultats  parfaits  contre 
certaines  névralgies  de  cause  obscure  ou  inconnue  ayant  résisté  à  toutes 
les  autres  médications,  la  névralgie  du  trijumeau  particulièrement  Ces 
succès  doivent  encourager  à  recourir  à  cette  thérapeutique  avant  d'abor- 
der les  moyens  sanglants,  quitte  à  les  mettre  en  œuvre  si  le  résultai  n'est 
pas  favorable,  rien  ne  permettant  de  préjuger  de  fissue  du  traitement 
avant  son  essai. 


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PREMIER  CONGRÈS  FRANÇAIS  DE  PHYSIOTHÉRAPIE 


RAPPORT 

SUR  LE  TRAITEMENT  DES  NÉVRITES  ET  DES  NÉVRALGIES 

PAR    L'ÉLECTRICITÉ 


PAR    MM. 

A.  ZIMMERN,  li.  DEIiHERM, 

Profeflspur  agrégé  à  la  Faculté  de  Paris.  Ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris. 


A)  Traitement  des  névrites. 

Tout  traitement  —  quel  qu'il  soit  du  reste  —  d'une  névrite  ne  peut 
être  rationnellement  et  logiquement  entrepris  qu'après  un  électro- 
diagnostic  préalable. 

Cet  examen  est  l'unique  moyen  de  connaître  la  valeur  fonctionnelle 
exacte  du  nerf  et  du  muscle,  et  ainsi  il  permet  : 

1^  De  préciser  parfois  un  diagnostic  hésitant; 

2"  De  fixer  le  pronostic; 

30  De  servir  de  base  au  traitement  à  instituer  (*). 

lo  l'électrodiaonostic  précise  parfois  un  diagnostic  hésitant 

La  connaissance  approfondie  des  affections  du  système  nerveux, 
l'examen  minutieux  des  réflexes  et  des  autres  symptômes  physiques 
permettent  le  plus  souvent  au  clinicien  d'établir  un  diagnostic  exact. 

0)  Nous  croyons  absolument  inutile  de  donner  par  le  détail  tout  un  chapitre 
d'électrodiagnostic.  Nous  nous  bornerons  à  rappeler  quelques-uns  des  points 
principaux  qui  sont  utiles  pour  la  lecture  des  pages  qui  vont  suivre,  et  s'adres- 
sent surtout  aux  non-électriciens,  ces  derniers  étant  en  mesure  de  se  renseigner 
plus  complètement  dans  les  livres  spéciaux  s'ils  le  jugent  utile. 

1°  On  dit  qu'il  y  a  hyperexcitabilité  faradique  ou  galvanique  quand  les 


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262  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Mais  il  est  des  cas  où  le  diagnostic  clinique,  insuffisamment  précis, 
demande  à  être  consolidé  par  T électrodiagnostic.  Ces  cas  ne  sont  pas 
très  fréquents,  mais  nous  allons  en  citer  quelques  exemples  typiques. 

a)  Chez  les  tout  jeunes  enfants  qui  présentent  une  paralysie  à  forme 
mono  ou  hémiplégique,  il  est  souvent  très  difficile  de  savoir  si  les 
troubles  fonctionnels  sont  dus  à  une  lésion  irritant  le  faisceau  pyra- 
midal ou  à  une  paralysie  infantile.  S'il  y  a  réaction  de  dégénérescence, 
on  pourra  affirmer  qu'il  s'agit  de  la  deuxième  hypothèse;  s'il  y  a 
hyperexcitabilité,  de  la  première. 

b)  Les  enfants  ou  adolescents  qui  présentent  des  atrophies  muscu- 
laires sortant  un  peu  du  cadre  classique,  sont-ils  atteints  de  lésion 
spinale  ou  de  névrite,  ou  encore  de  myopathie? 

S'il  y  a  réaction  de  dégénérescence  complète  ou  partielle,  on  peut 
éliminer  l'hypothèse  myopathie.  Au  contraire,  des  muscles  très  atro- 
phiés sans  DR  sont  tributaires  de  cette  affection. 

c)  Certaines  névrites  peuvent  être  confondues  avec  un  début  de 
mal  de  Pott  à  allure  lente.  Y  a-t-il  exagération  de  l'excitabilité?  il 
faut  pencher  vers  le  mal  de  Pott.  Y  a-t-il  hypoexcitabilité  et  surtout 
RD,  il  faut  pencher  vers  le  diagnostic  névrite. 

d)  Est-on  en  présence  d'un  tabès  simple,  d'une  névrite  simulant  le 
tabès  ou  d'un  simple  tabès  accompagné  de  névrite?  Ici  le  diagnostic 
est  particulièrement  difficile,  et  il  est  important  de  le  préciser  pour 
le  pronostic.  Ayons  encore  recours  à  l'électrodiagnostic.  Le  tabès 
peut  présenter  des  troubles  légers  de  la  contractilité  électrique,  mais 
si  nous  avons  une  DR  complète  ou  incomplète,  il  y  a  certainement 
névrite  seule  ou  associée. 

e)  L'électrodiagnostic,  enfin,  doit  toujours  être  rigoureusement 
effectué  dans  toutes  les  paralysies  consécutives  aux  accidents  du  tra- 
vail. Le  sujet  est-il  atteint  d'une  «  paralysie  de  l'indemnité  »  ou  d'une 
«  paralysie  organique  »?  voilà  la  question.  La  clinique  ne  peut  pas  la 
résoudre.  L'électrodiagnostic  le  fera.  S'il  n'y  a  pas  de  troubles  de  la 
contractilité,  ou  s'ils  sont  peu  accusés,  il  y  a  probabilité  pour  la 

nerfs  et  le  muscle  de  la  région  malade  se  contractent  avec  une  intensité  de 
courant  inférieure  à  celle  qui  est  nécessaire  pour  faire  contracter  les  muscles  et 
les  nerfs  du  côté  sain. 

2»  On  dit  qu'il  y  a  hypoexcitabilité  faradique  et  galvanique  quand  il  est 
nécessaire,  pour  avoir  du  côté  malade  une  contraction  égale  à  celle  du  côté  sain, 
d'utiliser  un  courant  plus  fort. 

30  La  réaction  de  dégénérescence  incomplète  est  caractérisée  par  im  affaiblis- 
sèment  de  la  contractilité  faradique,  tandis  qu'avec  le  galvanique  on  constate 
une  contraction  lente,  paresseuse,  vermiculaire  (au  lieu  de  la  contraction 
bnisque  qui  est  la  contraction  normale  du  muscle  strié). 

40  La  réaction  de  dégénérescence  complète  est  caractérisée  par  l'abolition  de 
la  contractilité  faradique;  tantôt  l'exagération,  tantôt  la  diminution  de  la 
contractilité  galvanique  avec  inversion  de  la  fonnule  (chose  peu  importante)  et 
surtout  la  lenteur  de  la  secousse. 

5°  La  réaction  de  Huet-Doumer  est  caractérisée  en  dehors  des  réactions  précé- 
dentes par  un  déplacement  du  point  moteur  vers  l'extrémité  distale  du  muscle. 
Souvent  pour  l'obtenir  il  est  préférable  de  placer  le  muscle  entre  deux  tampons 
où  viennent  aboutir  les  deux  pôles. 


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SUR  LE  TRAITEMENT  DES  NÉVRALGIES  ET  DES  NÉVRITES.   263 

première  hypothèse.  S'il  y  a  des  troubles  plus  accusés,  RD  incom- 
plète ou  complète,  la  paralysie  est  organique  à  coup  sûr. 

Le  cas  peut  être  plus  complexe  encore.  Un  hystérique  saturnin 
alcoolique  fait  une  paralysie  radiale.  Quid  causa?  A  défaut  de  la 
clinique,  impuissante,  T électrodiagnostic  nous  permettra  d'aflirmer 
s'il  y  a  troubles  marqués  de  la  contractilité,  qu'il  y  a  paralysie  orga- 
nique. 

On  pourrait  citer  encore  d'autres  exemples  ;  nous  croyons  inutile 
de  le  faire,  et  nous  estimons  avoir  suffisamment  prouvé  l'importance 
de  l'examen  électrique  au  point  de  vue  diagnostic  de  la  nature  de  l'af- 
fection. 


l'électrodiagnostic  aide  a  la  localisation  de  la  lésion 

a)  h'hyperexcitabilité  galvanique  et  faradique  se  rencontre  toutes  les 
fois  que  la  lésion  exerce  une  compression  ou  une  irritation  sur  le 
faisceau  pyramidal  dans  le  cerveau  (ramollissement  cérébral  ou 
hémorragie  cérébrale  récente,  maladie  de  Llttle,  etc.),  dans  la  moelle 
(myélite  ancienne,  paralysie  spasmodique,  sclérose  en  plaque),  ou 
dans  certaines  Intoxications  (strychnine,  tétanos,  etc.). 

b)  U hypoexcitahilité  est  l'apanage.  Il  est  vrai,  de  quelques  myélites 
ou  névrites  toxiques  légères  ou  en  évolution,  mais  on  la  volt  le  plus 
souvent  chez  les  Individus  dont  les  muscles  sont  depuis  un  certain 
temps  en  état  d'inactivité  fonctionnelle  (vieux  hémiplégiques,  tabé- 
tlques,  paralysies  hystériques  anciennes,  myopathies,  atrophies 
réflexes  par  Immobilisation,  etc.). 

c)  "L'existence  de  la  réaction  de  dégénérescence  permet  de  certifier 
que  la  lésion  siège  dans  les  cellules  de  la  corne  antérieure  de  la  moelle, 
dans  le  nerf,  ou  ses  ramifications  terminales.  Quand  on  sera  en  pré- 
sence de  cette  réaction,  on  pourra  donc  conclure  que  la  lésion  intéresse 
le  neurone  périphérique  (poliomyélite,  syringomyélle,  névrite,  etc.). 


2<*    l'électrodiagnostic   DONNE   DES    INDICATIONS    CAPITALES 
POUR    FIXER    LE   PRONOSTIC 

L'examen  clinique  est  presque  toujours  Impuissant  à  fixer  la  gra- 
vité d'une  paralysie;  l'électrodiagnostic  seul  nous  montre  si  la  maladie 
est  légère  ou  grave. 

Citons  quelques  exemples  : 

a)  A  la  suite  d'un  traumatisme  ou  d'une  luxation  de  l'épaule,  il 
existe  une  paralysie  du  deltoïde;  le  nerf  circonflexe  est-il  simplement 
contus  ou  est-il  sectionné? 

S'i'  existe  seulement  de  Thypoexcitabillté,  le  nerf  est  très  proba- 


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264  ARCHIVES    D'éLBCTRIGITÉ   MÂDIGALB. 

blement  contusionné  et  le  pronostic  est  favorable.  S'il  y  a  RD,  le 
nerf  est  sectionné  ou  très  fortement  traumatisé;  la  paralysie  est  grave 
et  peut  être  définitive. 

b)  Les  paralysies  faciales  périphériques  a  frigore  au  point  de  vue 
clinique  se  ressemblent  toutes,  qu'elles  soient  légères  ou  graves. 
L'examen  électrique,  en  décelant  l'absence  ou  la  présence  de  la  RD, 
nous  montre  que  le  pronostic  est  bénin  dans  le  premier  cas  et  sévère 
dans  le  second. 

c)  Les  mêmes  conclusions  s'appliquent  aux  poliomyélites  et  aux 
névrites  :  l'électrodiagnostic  est  absolument  indispensable,  parce  que 
seul  il  peut  fixer  approximativement  le  pronostic.  L'absence  de  la  RD 
et  de  la  réaction  de  Huet  ou  leur  présence  permettent  d'indiquer  avec 
le  maximum  de  probabilités  si  raffection  durera  quelques  semaines 
ou   des  mois. 

Dans  l'appréciation  des  réponses  données  par  l'électrodiagnostic, 
il  est  nécessaire,  pour  plus  de  précision  encore,  de  tenir  compte  de 
quelques  facteurs  qui,  s'ils  étaient  négligés,  pourraient  conduire  à 
quelques  erreurs  d'interprétation. 

L'âge  du  sujet  n'est  pas  sans  avoir  une  certaine  influence  sur  la 
rapidité  de  la  réparation.  La  continuation  de  l'intoxication  (alcool, 
saturnisme  dans  les  accidents  du  travail,  albumine,  sucre)  aggrave 
ou  maintient  la  maladie.  H  y  a  aussi  lieu  de  tenir  compte  de  l'état 
psychique  du  malade,  souvent  entaché  de  «  sinistrose  ». 

A  lésion  égale,  certains  muscles  se  réparent  beaucoup  moins  rapi- 
dement que  d'autres;  cette  règle  se  vérifie  en  particulier  pour  le 
deltoïde,  et  plus  généralement  pour  les  groupes  extenseurs. 

Un  même  trouble  de  la  contractilité  électrique  est  plus  grave  dans 
un  cas  que  dans  un  autre  suivant  le  siège  de  la  lésion.  Si  nous  sup- 
posons des  muscles  en  état  de  RD,  nous  pouvons  estimer  que  leur 
réparation  se  fera  plus  vite  si  la  dégénérescence  est  due  à  une  névrite 
que  si  elle  est  due  à  une  poliomyélite  ou  à  une  syringomyélie.  La 
restitution  semble  d'autant  plus  rapide  que  la  lésion  est  plus  bas 
située  dans  le  neurone  périphérique. 

Il  ne  faut  pas  oublier  non  plus  que  certains  muscles  qui  ne  présen- 
tent pas  la  RD  peuvent  être  plus  gravement  atteints  que  des  muscles 
qui  la  présentent:  c'est  ce  qu'on  voit  dans  la  myopathie,  et  aussi  dans 
quelques  variétés  de  paralysie  faciale,  comme  Babinski  l'a  vu  avec 
l'un  de  nous,  et  comme  l'a  aussi  indiqué  Gluzet. 

n  est  encore  nécessaire,  avant  de  tirer  des  conclusions  d'un  électro- 
diagnostic, d'être  bien  certain  que  la  maladie  a  cessé  d'évoluer  depuis 
un  certain  temps. 

Pour  toutes  ces  raisons  il  est  indispensable  de  faire  de  temps  en 
temps,  et  à  des  dates  assez  rapprochées  au  début,  des  électrodia- 
gnostics. Les  premiers  donneront  une  approximation  certaine  sur  le 
pronostic,  les  suivants  suivront  pas  à  pas  la  maladie  et  permettront 
de  préciser  la  vitesse  de  la  réparation. 

Dans  J a  pratique  des  accidents  du  travail  en  particulier,  où  l'on 


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SUR  LE  TRAITEMENT  DES  NEVRALGIES  ET  DBS  NEVRITES.   265 

nous  demande  journellement  de  nous  prononcer  sur  la  durée  probable 
de  rincapacité,  nous  estimons  qu'on  ne  doit  pas  pouvoir  exiger  dans 
tous  les  cas  d'un  électricien  qu'il  fixe  après  un  unioue  expmen  les 
limites  de  la  maladie. 


3«  L'ÉLECTRODIAGNOSTIC   donne   DES    INDICATIONS    CAPITALES 
POUR    LE   TRAITEMENT 

Faire  un  traitement  électrique  d'une  névrite  sans  électrodiagnostic 
préalable  est  un  non-sens,  que  nous  voyons  du  reste  se  reproduire 
journellement  dans  la  pratique  courante. 

A  la  suite  d'un  examen  clinique  plus  ou  moins  approfondi,  on  a 
décidé  de  «  faire  de  Vélectricité  »,  et  naturellement  la  petite  boîte 
faradique  à  trembleur  rapide,  qui  pour  beaucoup  encore  constitue 
V alpha  et  Voméga  de  toute  l'électrothérapie,  entre  en  jeu;  quelle  que 
soit  la  forme  de  la  névrite,  que  les  muscles  réagissent  à  ce  courant 
ou  que  leur  degré  de  dégénérescence  les  ait  rendus  aussi  inexcitables 
à  ce  courant  que  les  muscles  d'un  cadavre  I 

Encore  un  exemple  entre  mille  :  une  jeune  flUe  atteinte  de  névrite 
toxique  de  l'éminence  thénar  est,  sans  électrodiagnostic  préalable, 
faradisée  chaque  jour  pendant  trois  mois  sans  aucun  résultat.  On 
s'en  étonne,  et  on  demande  un  électrodiagnostic.  Il  montre  que  les 
muscles  étant  en  RD  complète,  ne  sont  pas  excitables  par  le  faradique, 
alors  qu'on  peut  les  faire  contracter  par  le  galvanique.  On  institue 
un  traitement  par  le  galvanique,  et  la  malade  s'améliore  à  partir  de 
ce  moment  et  guérit  complètement. 

Cet  exemple  nous  laisse  entrevoir  au  point  de  vue  thérapeutique 
une  loi  bien  simple,  qui  peut  être  posée  en  général  Q)  : 

lo  Si  les  muscles  réagissent  au  faradique  :  faradiser  ou  utiliser  des 
courants  similaires  au  faradique; 

2<*  Si  les  muscles  ne  réagissent  pas  au  faradique,  galvaniser. 

Ce  deuxième  paragraphe  comporte  un  corollaire  : 

Si  les  muscles,  tout  en  réagissant  au  faradique,  présentent  au 
galvanique  la  contraction  lente  (RD  incomplète),  galvaniser  de  pré- 
férence. 

Premier  groupe 

a)  Faradisaiion  :  U  ne  nous  paraît  pas  inutile  une  fois  de  plus  d'in- 
sister avant  tout  sur  la  manière  dont  il  ne  faul  pas  faradiser.  La 
faradisa  ion  dite  rapide,  provoquant  une  tétanisation  du  muscle,  doit 
être  rigoureusement  proscriie,  et  tous  les  appareils  capables  de  pro- 
duire seulement  ce  courant  doivent  être  écartés  résolument  parce  qu'ils 

(»)  n  peut  y  avoir  des  exceptions  du  reste. 


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a66  ARCHIVES  d'élegtricit£  médicale. 

provoquent  le  surmenage  des  muscles  et  peuvent  dans  cer  alns  cas 
en  précipiter  l'atrophie. 

n  est  indispensable  d'utiliser  des  excitations  espacées  qui  laissent 
entre  chacune  d'elles  une  période  de  repos  musculaire  qu'on  gradue 
selon  son  désir. 

L'application  est  effectuée  soit  par  la  méthode  monopolaire,  soit 
par  la  méthode  bipolaire;  la  durée  de  la  séance  et  l'intensité  du  cou- 
rant sont  variables  :  il  est  suffisant  d'obtenir  des  contractions  nette- 
ment visibles  pour  ne  pas  fatiguer  le  muscle. 

Le  «  choc  espacé  d'induction  »  est  certainement  un  bon  procédé, 
mais  il  donne  seulement  une  contraction  en  éclair  très  différente  de 
la  contraction  physiologique,  et  par  là  ne  réalise  qu'une  gymnastique 
incomplète. 

Aussi  doit-on,  à  notre  avis,  surtout  en  réserver  l'emploi  aux  muscles 
atteints  d'atrophie  assez  grave,  qu'on  désire  volontairement  ménager 
à  un  début  de  traitement,  ou  encore  dans  les  mêmes  cas,  lorsqu'il 
existe  cet  œdème  dur  qu'on  voit  se  produire  à  la  suife  des  longues 
immobilisations. 

Nous  estimons  qu'il  faut  «  réentraîner  »  le  muscle  dégénéré,  pro- 
gressivement (tout  en  allant  vite);  c'est  pourquoi  le  choc  espacé  d'in- 
duction, en  produisant  une  contraction  suffisante  avec  un  minimum 
d'excitation  et  de  longs  espaces  de  repos,  nous  paraît  constituer  un 
bon  traitement  préparatoire,  mais  qui  doit,  dès  que  le  muscle  a  repris 
un  peu  de  vigueur,  céder  le  pas  à  d'autres  procédés  plus  nouveaux 
et  aussi  plus  efficaces. 

b)  Courants  ondulés  :  L'onde  faradique  espacée  donne  une  contrac- 
tion qui  diffère  complètement  de  la  manière  dont  la  volonté  ou  Tha- 
bitude  agit  pour  provoquer  la  contraction  du  muscle  qui  s'établit 
lentement,  passe  un  maximum,  et  décroît  ensuite  jusqu'à  zéro. 

Le  but  que  Ton  doit  se  proposer,  lorsque  la  volonté  est  faible  et 
impuissante,  c'est  de  suppléer  à  la  volonté  par  une  force  qui  réalise 
une  contraction  musculaire  aussi  approchée  que  possible  de  la  contrac- 
tion physiologique. 

Ce  but  est  pleinement  réalisé  par  des  appareils  de  Truchot  et 
Bergonié  et  tous  ceux  qui  en  dérivent  (0,  parmi  lesquels  l'appareil 
de  Gaiffe  pour  installation  fixe,  oii  celui  que  l'un  de  nous  décrit  au 
Congrès  de  Reims  et  qui  est  éminemment  transportable.  Avec  ce 
petit  appareil  en  particulier,  la  contraction  musculaire  s'établit  faible 
d'abord;  on  la  voit  ensuite  gagner  de  proche  en  proche,  faire  saillir 
le  muscle,  diminuer  ensuite,  revenir  à  zéro  et  s'y  maintenir  un  instant, 
marquant  ainsi  un  moment  de  repos.  La  graduation  de  l'appareil 
permet  du  reste  de  régler  comme  on  le  veut  la  vitesse  de  l'onde,  sa 
force  et  son  intensité. 

Le  très  gros  avanta^'e  de  ces  appareils  réside  dans  ce  fait  qu'ils 

0)  Voir  Laquerriêre,  Bull.  Soc.  Elect.,  1907,  page  245,  nomenclature  de  ces 
appareils.  


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SUR  LE  TRAITEMENT  DBS  NÉVRALGIBS  ET  DBS  NÉVRITES.   267 

arrivent  à  réaliser  aussi  complètement  que  possible  la  contraction 
physiologique,  en  ne  tenant  aucun  compte  de  la  volonté  du  patient  : 
ce  point  est  important  dans  tous  les  cas  où  on  a  affaire  à  des  malades 
pusillanimes  ou  qui  ont  quelque  intérêt  à  prolonger  leur  maladie; 
et  également  pour  certains  groupes  musculaires  (deltoïde,  péroniers) 
qui,  lorsqu'ils  sont  dégénérés,  ne  peuvent  se  contracter  sans  inter- 
vention des  muscles  suppléants,  qu'avec  le  seul  courant  électrique. 

Enfln,  lorsque  les  muscles  ont  déjà  acquis  un  certain  degré  de 
régénération,  il  faut  les  soumettre  à  l'action  de  Vélectromécanothé' 
Tapie  sur  résistance^  si  bien  étudiée  dans  ces  derniers  temps  d'une 
façon  magistrale  par  Laquerrièrc  (0. 

On  excite  le  muscle  soit  avec  le  simple  courant  faradique,  soit  avec 
des  courants  ondulés,  et  l'on  oppose  à  cette  contraction  une  résistance. 

Cette  résistance  est  effectuée  à  l'aide  de  poids  très  faibles  d'abord 
et  insignifiants,  puis,  s'il  n'y  a  pas  de  fatigue  après  la  séance,  on 
les  augmente  peu  à  peu  et  progressivement,  de  façon  à  réaliser  un 
entraînement  du  muscle. 

Cette  manière  de  procéder  permet  d'obtenir  des  résultats  beaucoup 
plus  rapides  et  sensiblement  plus  complets. 

Par  son  exacte  localisation,  le  courant  permet  de  faire  travailler 
au  gré  de  l'opérateur  exclusivement  un  muscle  déterminé  ou  un  groupe 
de  muscles  ;  il  fournit  une  gymnastique  très  précise  ;  il  constitue  un 
procédé  de  rééducation  qui  n'a  pas  de  succédané  puisqu'il  permet 
de  déterminer  la  contraction  qu'on  veut  et  celle-là  seule,  quels  que 
soient  les  habitudes  acquises  du  sujet  ou  son  état  mental. 

Enfin,  la  très  grosse  supériorité  de  l'électromécanothérapie  réside 
dans  ce  fait,  que  la  volonté  des  sujets  —  indifférente  ou  mauvaise  — 
n'intervient  en  rien  dans  le  traitement.  Seul  l'opérateur  détermine 
à  sa  guise  le  travail  du  muscle,  qu'il  peut  mesurer  d'une  manière 
mathématique. 

Ainsi  doivent  être  soignées  les  atrophies  musculaires  consécutives 
aux  fractures,  aux  hydarthroses,  aux  hémarthroses,  auK  entorses,  et 
toutes  les  névrites  légères  de  moyenne  gravité,  soit  traumatiques 
{luxations  de  V épaule,  chocs,  contusions,  etc.),  toxiques  (diphtérie,  etc.), 
infectieuses  (grippe,  etc.). 


Deuxième  groupe 

Lorsque  les  muscles  présentent  la  réaction  de  dégénérescence  com- 
plète ou  incomplète,  c'est  aux  courants  galvaniques  qu'on  doit  avoir 
recours,  sous  forme  soit  de  chocs  espacés,  soit  de  courant  galvanique 
ondulé. 

(>)  Laqurrrière,  Étude  très  complète,  in  Bull,  Soc,  d'Electrothérapie,  juin- 
décembre  1907  et  Arch,  d'Electr.  méd. 


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268  ARGHrVBS   D'éLECTRICrré    Bf^DICALB. 

a)  Galvanisation  avec  chocs  espacés,  —  C'est  la  vieille  méthode  qui 
a  fait  ses  preuves  depuis  bien  longtemps.  Elle  consiste,  après  avoir 
placé  une  large  électrode  reliée  au  positif  au  dos,  à  mettre  un  tampon 
relié  au  négatif  sur  certains  points  dits  «  points  moteurs  ».  Chaque 
muscle  possède  son  point  moteur,  mais  quand  la  dégénérescence  est 
assez  complète,  ce  point  peut  avoir  une  autre  localisation  sur  le 
muscle;  on  dit  alors  que  le  «  point  est  déplacé  ».  Enffn,  dans  des  cas 
plus  graves  encore,  il  est  indispensable,  pour  obtenir  une  contraction, 
de  prendre  le  muscle  entre  deux  tampons  placés  chacun  à  Tune  des 
extrémités. 

L'onde  galvanique,  s'il  y  a  DR  incomplète,  détermine  une  contrac- 
tion brusque;  s'il  y  a  DR  complète,  une  contraction  lente,  qui  est 
unique  dans  les  deux  cas. 

Cette  forme  d'électrisation  est  le  procédé  classique  universellement 
employé;  il  est  décrit  partout,  nous  n'insisterons  pas  dessus. 

b)  Galvanisation  ondulée,  —  Ce  procédé  est  plus  récent  ;  il  consiste 
à  élever  rapidement,  mais  progressivement,  le  courant  jusqu'au  maxi- 
mum désirable,  et  à  le  ramener  dans  les  mêmes  conditions  à  zéro. 

La  contraction  musculaire  se  fait  en  onde  croissante,  puis  décrois- 
sante. 

Différents  appareils  peuvent  être  utilisés,  tous  très  ingénieux. 

Avec  cette  manière  de  faire,  la  secousse  est  beaucoup  mieux  loca- 
lisée au  muscle  à  exciter  qu'avec  la  secousse  brusque,  et  l'on  peut 
mieux  accommoder  l'excitation  à  l'état  du  muscle.  Pour  un  muscle 
sain,  dit  Bordet,  l'intensité  doit  être  élevée  au  maximum  en  une 
fraction  de  seconde;  pour  un  muscle  dégénéré,  le  temps  peut  être  de 
deux  secondes  et  demie  environ.  La  contraction  est  progressive  et 
ne  secoue  pas  le  muscle  brutalement. 

Les  temps  de  passage  du  courant  étant  très  longs  en  comparaison 
de  ceux  avec  les  secousses  brusques,  les  applications  ont  certaine- 
ment une  action  trophique  plus  grande. 

Enfin  on  pourrait,  si  cela  paraissait  utile,  faire  travailler  le  muscle 
sur  une  résistance,  même  s'il  est  très  dégénéré,  à  condition,  bien 
entendu,  de  proportionner  l'effort  à  donner  à  la  capacité  fonctionnelle 
du  levier. 

Nous  venons  d'exposer  en  général  les  principales  modalités  électri- 
ques utilisées  dans  le  traitement  des  névrites  graves;  il  nous  reste  à 
en  préciser  les  indications. 

Supposons  une  névrite  toxique  ou  une  poliomyélite. 

A  la  période  douloureuse  (névrite)  ou  près  du  début  (poliomyélite), 
on  peut  et  on  doit  utiliser  le  courant  galvanique,  mais  sans  interruption 
ni  secousse.  11  est  parfaitement  toléré  et  exerce  une  action  vaso-motrice 
très  nette  qui  concourt  à  la  nutrition  du  muscle,  en  combat  l'atrophie, 
et  exerce  aussi  une  action  sédative  sur  le  symptôme  «  algie  »,  point 
très  important. 

Plus  tard  —  et  aussitôt  que  possible  —  dès  que  l'état  de  la  sensi- 


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SUR    LE   TRAITEMENT   DBS    NEVRALGIES    ET    DES   NÉVRITES.       26g 

biUlé  le  permet,  il  faut  traiter  le  muscle  par  des  chocs  galvaniques, 
sans  résistance  interposée...  Ensuite,  surtout  quand  le  segment  du 
membre  présente  un  poids  suffisant  par  rapport  à  l'effort  que  doit 
produire  le  muscle  (quadriceps  fémoral),  on  utilisera  ces  poids  comme 
résistance  en  plaçant  la  jambe  pendante  sur  le  bord  du  lit. 

Lorsque  la  R  D  s'est  atténuée,  il  devient  indispensable  de  faire  * 
travailler  le  muscle  sur  des  résistances  progressives,  en  ayant  soin 
toujours  de  faire  contracter  uniquement  les  muscles  malades,  et  bien 
se  garder  de  faire  contracter  les  muscles  sains.  «  L'électrisation  loca- 
lisée n  par  chocs  ou  ondulée  permet  de  réaliser  ce  desideratum,  si 
capital  en  thérapeutique. 

Enfin,  quand  la  R  D  a  disparu,  on  traite  les  muscles  par  la  faradi- 
sation  ou  les  courants  homologues  ondulés. 

Tel  est  le  principe  général  qui  doit  présider  au  traitement  des  névrites 
graves  alcooliques,  saturninesy  grippales,  de  la  paralysie  faciale,  des 
paralysies  radiculaires  du  plexus  brachial,  des  alrophies  musculaires 
progressives,  des  paralysies  infantiles  et  de  i adulte,  etc.,  des  névrites 
iraumatiques. 


JUSTIFICATION    DU    TRAITEMENT    ELECTRIQUE 

Le  traitement  des  névrites  par  l'électricité  se  justifie  parce  que  : 

lo  D'après  Debedat  et  Guilloz,  la  galvanisation  avec  interruptions 
fait  passer  quatre  fois  plus  de  sang  dans  un  muscle  que  dans  un  autre 
qui  n'est  pas  électrisé  (action  trophique). 

2°  U électrisaiion,  quand  toute  contraction  volontaire  est  impossible 
(s*  il  y  a  R  D),  est  r  unique  moyen  de  faire  contracter  un  muscle,  de  le 
faire  fonctionner:  ici,  si  la  fonction  ne  crée  pas  l'organe,  la  fonction 
développe  l'organe. 

3^  L'électricité  est  le  seul  procédé  capable  de  faire  fonctionner, 
grâce  à  la  possibilité  d'une  exacte  localisation  de  l'excitation,  tel 
muscle  en  particulier  (électrisation  localisée).  Ceci  est  très  important, 
quand  il  faut  éviter  de  faire  contracter  les  antagonistes  qui  provo- 
queraient des  positions  vicieuses, 

40  L'électrisation  n'a  pas  à  tenir  compte,  pour  l'exécution  de  tel 
ou  tel  mouvement  de  la  volonté  ou  de  l'état  mental  du  patient,  et 
constitue  le  meilleur  procédé  de  rééducation  dans  la  sinistrose  (para- 
lysie hystérique). 

50  L'électrisation  joint  aux  effets  de  la  simple  contraction  muscu- 
laire les  actions  diverses,  circulatoires,  trophiques,  analgésiques  du 
courant. 

6<>  Elle  est  applicable  dans  les  cas  où  des  raisons  soit  locales  (fatigue 
douloureuse),  soit  générales  (emphysème,  obésité),  rendent  le  travail 
actif  trop  pénible. 


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270  ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 


B)  Traitement  des  névralgies. 

Toutes  les  modalités  électriques  ont  été  vantées  dans  le  traitement 
des  névralgies  et  toutes  ont  donné  des  succès. 

A  énumérer  le  souffle  statique,  la  révulsion  par  les  étincelles, 
le  courant  faradique  de  tension,  le  courant  ondulatoire,  Teffluve 
de  haute  fréquence,  l'étincelle  condensatrice,  le  courant  continu,  Tin- 
troduction  électrolytique  des  médicaments,  on  pourrait  aisément 
s'imaginer,  ainsi  qu'on  en  a  eu  l'impression  devant  une  longue  liste 
de  médicaments,  qu'aucun  de  ces  procédés  n'offre  en  définitive  une 
efficacité  bien  caractérisée.  Mais  ce  serait  là  une  erreur. 

La  multiplicité  des  procédés  en  usage  dans  le  traitement  des  névral- 
gies ne  doit  pas  être  considérée  comme  une  preuve  de  leur  impuissance 
respective,  mais  au  contraire  comme  une  preuve  de  l'infinie  souplesse 
que  par  ses  différentes  modalités  présente  l'agent  thérapeutique  : 
électricité. 

Toutes  ces  modalités  électriques  peuvent  se  ramener,  en  effet,  à 
deux  groupes  primordiaux  :  les  procédés  de  révulsion  et  les  procédés 
électrolytiques. 

Parmi  les  procédés  de  réuulsioriy  l'étincelle  électrique,  qu'elle  soit 
issue  de  la  machine  statique  ou  de  l'électrode  condensatrice  de  haute 
fréquence,  est  le  plus  énergique.  Vient  ensuite  le  courant  de  tension 
de  la  bobine  d'induction. 

Si,  dans  ce  premier  groupement,  nous  faisoms  rentrer  l'effluve  sta- 
tique et  l'effluve  de  haute  fréquence,  c'est  moins  pour  conserver  à 
notre  division  sa  simplicité  schématique,  que  parce  que  les  effets  de 
l'effluve  nous  paraissent  dépendre  en  grande  partie  de  son  action 
vaso-constrictive. 

Le  courant  continu  et  l'introduction  électrolytique  des  médicaments 
sont  les  deux  modalités  les  plus  usitées  parmi  les  procédés  électroly- 
tiques. Sans  doute  on  ne  peut  dénier  au  courant  continu  une  action 
révulsive,  ainsi  qu'en  témoigne  l'érythème  persistant  du  tégument 
au-dessous  des  électrodes  après  l'application,  mais  les  effets  thérapeu- 
tiques sont  ici  avant  tout  sous  la  dépendance  des  phénomènes  d'élec- 
trolyse  ou,  comme  on  l'a  dit  en  se  servant  d'un  terme  détourné  de  son 
sens  physique  vrai,  sous  la  dépendance  des  phénomènes  d'ionisation. 

Tous  ces  procédés  visent  à  combattre  le  symptôme  douleur.  Il  n'en 
est  aucun,  cependant,  dont  l'action  soit  directe,  comme  l'est  celle  de 
la  morphine  ou  de  la  cocaïne.  Mais,  en  revanche,  les  effets  de  l'élec- 
tricité s'exerçant  sur  un  grand  nombre  d'autres  fonctions,  il  en  résulte 
qu'à  défaut  d'une  action  analgésique  puissante,  elle  possède  une  action 
modificatrice  énergique  qui,  bien  dirigée,  peut  conduire  à  une  guérison, 
à  une  amélioration,  à  une  réparation  rapides. 

En  d'autres  termes,  si  aucune  modalité  électrique  n'a  d'action  spé- 
cifique sur  le  symptôme  douleur,  le  syndrome  névralgie  peut  être 
attaqué  dans  sa  lésion  causale,  son  terrain  de  prédisposition,  sa  mar- 


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SUR  LE  TRAITEMENT  DES  NEVRALGIES  ET  DES  NEVRITES.   27 1 

che,  son  évolution,  etc.,  par  une  modalité  électrique  appropriée.  Et 
c'est  précisément  là  ce  qui  fait  la  valeur  du  traitement  électrique, 
puisque  nous  voyons  de  jour  en  jour  se  réduire  la  place  naguère  occu- 
pée par  la  névralgie  sine  materia. 

Nous  ne  nous  élèverons  pas  moins  à  propos  du  traitement  des 
névralgies  contre  Tusage  irraisonné  des  appareils  d'induction  de 
poche  que  nous  l'avons  fait  pour  le  traitement  des  névrites. 

Trop  souvent  encore,  on  se  figure  avoir  fait  un  traitement  électrique 
quand  on  a  badigeonné  quelques  instants  la  peau  de  la  région  doulou- 
reuse avec  le  pinceau  d'une  minuscule  bobine  faradique.  Ceux  qui, 
comme  nous,  ont  pu  acquérir  quelque  expérience  dans  le  traitement 
des  névralgies  savent  que  dans  les  névralgies  faciales  d'intensité 
moyenne  ou  grave,  il  n'est  pas  de  meilleur  moyen  d'exaspérer  les 
douleurs  ou  de  les  réveiller.  Il  est  pénible  de  voir  parfois,  après  des 
essais  de  ce  genre,  médecins  et  malades  conclure  ainsi  délibérément  : 
nous  avons  essayé  de  l'électricité  et  cela  ne  nous  a  rien  donné. 

Si  nos  connaissances  nosographiques  touchant  l'histoire  des  névral- 
gies, leur  étiologie,  leur  pathogénie  ne  reposent  pas  encore  sur  des 
bases  solides,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  nous  pouvons  trouver  dans 
notre  sens  clinique  un  guide  fidèle  pour  la  prescription  de  telle  ou 
telle  thérapeutique,  de  telle  ou  telle  modalité  électrique. 

Nous  exceptons  toutefois  d'emblée  toutes  ces  névralgies  à  étiologie 
bien  déterminée,  telles  que  la  névralgie  intercostale  des  tuberculeux, 
la  névralgie  faciale  des  édentés,  ou  encore  les  diverses  névralgies  d'ori- 
gine syphilitique,  paludéenne,  qui,  de  par  leur  nature,  réclament  un 
traitement  spécial  ou  spécifique  et  dans  lesquelles  l'électricité  ne 
trouve  aucune  indication. 

Nous  faisons  illusion  surtout  aux  sciatiques  dites  goutteuses^  rhu- 
matismales^ à  la  névralgie  grave  du  trijumeau,  aux  névralgies  des 
hystériques  et  des  neurasthéniques,  de  même  à  ces  névralgies  viscérales 
qui  trahissent  si  souvent  une  altération  passagère  ou  durable,  mais 
organique  du  cœur,  de  l'ovaire,  de  la  glande  mammaire,  une  irrita- 
tion du  plexus  solaire,  algies  gastriques,  entéralgie,  etc. 

Il  serait  fastidieux,  pensons-nous,  de  faire  l'énumération  des  diffé- 
rentes variétés  de  névralgie,  variétés  de  siège,  de  forme,  variétés  étio- 
logiques,  et  de  discuter  pour  chacune  le  traitement  le  plus  favorable. 

Quelques  préceptes  généraux  seront  certainement  préférés  par  ceux 
qui,  déjà  préparés  par  une  expérience  clinique  bien  assise,  voudront 
tirer  profit  du  traitement  électrique. 

A.  Procédés  révulsifs.  —  Les  effets  sédatifs  du  souf fie  statique  ou 
de  l'effluve  de  haute  fréquence,  qu'ils  soient  dus  à  de  la  vaso-constric- 
lion  ou  à  une  action  directe  sur  les  extrémités  nerveuses,  trouvent  leur 
application  dans  certaines  manifestations  douloureuses  superficielles, 
hyperesthésies,  topoalgies.  On  se  fera  facilement  une  idée  des  cas 
auxquels  convient  cette  modalité,  si  l'on  a  présente  à  l'esprit  l'action 
remarquable  de  l'effluvation  dans  les  prurits,  action  calmante  séda- 
tive que  tous  les  dermatologistes  ont  eu  l'occasion  d'apprécier. 
Les  névralgies  sus-orbitaires  des  neurasthéniques,  les  douleurs  con- 


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272  ARGHITBB    d'ÉLËCTRIGITÉ    MÉDICALE. 

sécutives  au  zona  trouvent  bien  souvent  dans  cette  modalité  un  agent 
d'amélioration  bien  supérieur  aux  procédés  de  révulsion  qu'on  est  si 
souvent  tenté  de  leur  appliquer. 

La  révulsion  avec  le  pinceau  faradique,  méthode  qui,  depuis 
Duchenne,  de  Boulogne,  jouit  d'une  si  grande  vogue  dans  la  pratique 
courante,  vaut  en  réalité  moins  que  sa  réputation.  On  a  pu,  grâce  à 
l'action  du  pinceau  faradique,  hâter  la  disparition  de  quelques  névral- 
gies à  forme  légère,  mais  dans  le  traitement  d'une  névralgie  faciale 
ou  sciatique  un  peu  sérieuse,  la  révulsion  faradique  ne  nous  a  jamais 
donné  que  de  médiocres  résultats. 

En  revanche,  elle  est  tout  à  fait  précieuse  dans  les  hypereslhésies^ 
les  topoalgies  hytériques,  car  on  peut  susciter,  grâce  à  son  aide,  une 
douleur  violente  facile  à  graduer,  à  suspendre,  et  qu'on  cherchera  à 
substituer  à  celle  qu'a  pu  créer  T auto-suggestion  morbide. 

L'étincelle  statique  et  l'étincelle  de  haute  fréquence  tamisée  par  un 
manchon  de  verre  peuvent  agir  dans  le  même  sens.  Mais  nous  les 
croyons  surtout  utiles  pour  combattre,  par  leur  action  nettement 
révulsive,  des  phénomènes  inflammatoires  au  début. 

Il  y  a  par  exemple  des  goutteux,  des  arthritiques,  sujets  à  des  scia- 
tiques  à  répétition  et  chez  lesquels  on  arrive  souvent,  en  les  soumet- 
tant dès  les  premières  manifestations  douloureuses  à  cette  modalité,  à 
prévenir  et  à  enrayer  les  retours  offensifs  de  leurs  névralgies. 

L'étincelle  de  haute  fréquence  tamisée  par  le  manchon  de  verre  peut 
encore  être  utilisée  dans  certaines  topoalgies,  dans  certaines  hyper- 
esthésies,  dans  certains  cas  de  zona  rebelles  aux  procédés  précédents. 
Elle  présente  souvent,  dans  ces  cas,  des  effets  analgésiques  rapides, 
aussi  remarquables  que  dans  le  traitement,  aujourd'hui  devenu 
classique,  de  la  fissure  anale  par  les  courants  de  haute  fréquence. 

B.  Procédés  électrolytiques,  —  Les  procédés  électroly tiques  sont 
l'application  du  courant  continu  avec  le  pôle  positif  comme  pôle  actif, 
et  l'introduction  électrolytique  de  médicaments  analgésiques. 

L'emploi  du  pôle  positif  dans  le  traitement  des  névralgies  dérive 
de  la  vieille  expérience  physiologique  de  l'électrotonus.  On  sait,  en 
effet,  que  si  l'on  fait  passer  un  courant  continu  dans  un  nerf  moteur 
mis  à  nu,  on  obtient  au  voisinage  du  pôle  négatif  une  augmentation 
de  l'excitabilité  au  voisinage  du  pôle  positif  une  diminution  de  l'exci- 
tabilité du  nerf.  On  a  admis  une  action  similaire  sur  les  nerfs  de  la 
sensibilité,  et  bien  qu'en  agissant  à  travers  la  peau  on  ne  se  trouve 
plus  dans  les  conditions  de  l'électrotonus  physiologique,  on  a  observé 
que  le  pôle  positif  présentait  une  action  sédative,  calmante,  qui  le 
mettait  nettement  en  opposition  avec  les  effets  excitants  du  pôle 
négatif.  Mais  si  les  anciens  électriciens  employaient  dans  le  traitement 
des  névralgies  le  courant  continu  en  appliquant  sur  les  principaux 
points  douloureux  un  «  tampon  »  relié  au  pôle  positif,  les  progrès  de 
l'électrb thérapie  ont  fait  tomber  ce  procédé  en  désuétude,  et  aujour- 
d'hui il  est  de  règle  d'embrasser  sous  une  large  électrode  le  bouquet 
terminal  tout  entier  du  nerf  malade.  En  langage  d'électricien,  nous 


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SUR  LE  TRAlTEMBNt  DES  NéVRALGÏES  ET  DES  NEVRITES   27^ 

exprimerons  ce  progrès  en  disant  que  de  plus  en  plus  on  tend,  dans  le 
traitement  des  névralgies,  à  n'appliqur  le  courant  que  sous  une  densité 
relativement  faible. 

Pour  les  névralgies  de  la  face,  du  thorax,  on  se  sert,  dans  ce  but, 
d'électrodes  à  grande  surface;  pour  les  névralgies  des  extrémités 
(névralgies  du  plexus  trachéal,  sci  tique),  la  large  électrode  sera  de 
préférence  un  bain  local  dans  lequel  on  plongera  le  membre  malade 
et  que  Ton  reliera  au  pôle  positif. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  l'intensité  du  courant  à  appliquer  ni  sur 
la  durée  des  séances,  ces  facteurs  étant  soumis  à  de  nombreuses 
variations  suivant  le  siège  et  la  forme  de  la  névralgie. 

La  méthode  de  l'introduction  électroly tique,  hier  encore  appelée 
cataphorèse,  a  pour  but  de  faire  pénétrer,  dans  les  tissus,  une  subs- 
tance médicamenteuse  susceptible  d'agir  in  situ  sur  le  syndrome 
névralgique.  Cette  méthode  est  employée  de  longue  date,  et  depuis 
longtemps  on  avait  proposé  contre  les  névralgies  la  cataphorèse  de  la 
cocaïne  et  de  la  morphine.  Toutefois,  la  méthode  n'a  réellement  attiré 
l'attention  du  corps  médical  qu'à  la  suite  d'une  retentissante  commu- 
nication d'Edison,  qui,  au  Congrès  de  Berlin  (1890),  proposa  de  traiter 
les  diverses  manifestations  de  la  goutte  par  l'introduction  électroly- 
tique  du  lithium. 

Les  théories  nouvelles  de  l'électrolyse,  la  théorie  des  ions  ont  fait 
comprendre  quel  était  le  mécanisme  par  lequel  s'effectuait  cette 
introduction  percutanée  de  substances  médicamenteuses,  et  cette 
découverte  a  donné  une  impulsion  considérable  à  l'emploi  thérapeu- 
tique de  la  méthode.  Le  traitement  des  névralgies  a  été  l'un  des  pre- 
miers à  en  bénéficier  et  l'on  a  vu,  de  toutes  parts,  surgir  des  observa- 
tions de  guérison  de  névralgies  par  l'introduction  de  l'ion  salicyle,  de 
l'ion  quinine,  etc.  (Leduc.)  ' 

Le  grand  avantage  attribué  au  procédé,  et  dont  on  conçoit  immé- 
diatement la  valeur,  est  la  possibilité  de  faire  pénétrer  dans  tout  le 
territoire  de  distribution  d'un  nerf  malade  un  médicament  analgési- 
que ou  même  spécifique,  et  cela  sans  effraction  du  tégument.  Toute- 
fois, il  ressort  de  récentes  discussions  que  la  pénétration  exacte,  loco 
dolenti,  est  peut-être  plus  théorique  qu'effective,  et  que  si  un  nerf 
reçoit  le  médicament,  c'est  surtout  par  l'apport  sanguin  après  que 
celui-ci  aura,  sous  l'influence  du  courant  électrique,  franchi  la  barrière 
tégumentaire.  Ce  n'est  pas  qu'il  faille  rejeter  l'introduction  électroly- 
tique  :  bien  au  contraire,  car  cette  méthode  constitue  un  précieux  auxi- 
liaire de  la  galvanisation  simple  pour  laquelle,  il  est  vrai,  nous  reven- 
diquons la  moyenne  part  dans  les  résultats  obtenus  (0.  Celle-ci  agit 
en  mettant  en  mouvement  les  ions  constitutifs  des  tissus,  et  c'est 
indiscutablement  à  ce  processus  qu'est  due  l'action  sédative  de  la 

(1)  Delhbrm  et  Laqubrrière,  L'ionothérapie  électrique,  Baillière,  1907  (s'y 
reporter  pour  l'historique). 

ZiMMERN,  Congrès  de  Médecine  1907. 

4HC1UV.  d'Albctb.  MéD.  igo8.  fi 


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2  74  AKCHIVE8    d'ÉLECTKICITÉ    MÉDICALE. 

galvanisation,  comme  aussi  la  réparation  plus  rapide  des  altérations 
causales  de  la  névralgie. 

Galvanisation  simple,  à  faible  densité  de  courant,  aidée,  dans  cer- 
tains cas,  de  Tintroduction  d'un  ion  (lithine,  quinine  ou  salicylate,  de 
préférence),  telle  est  la  méthode  qui  convient  particulièrement  aux 
névralgies  des  arthritiques^  des  goutteux,  des  ariério-scléreux,  aux 
névralgies  névrites  consécutives  à  la  grippe. 

Et  si  Ton  songe  que  la  plupart  des  malades  atteints  de  névralgie 
faciale  ou  sciatique  ne  viennent  au  médecin  électricien  que  tardive- 
ment, après  réchec  de  procédés  thérapeutiques  soi-disant  plus  simples, 
on  se  trouve  obligé,  en  présence  de  la  proportion  de  malades  améliorés 
par  la  galvanisation,  de  reconnaître  à  celui-ci  une  valeur  thérapeutique 
des  plus  remarquables. 

Il  nous  reste  à  mentionner  le  traitement  électrique  d'une  maladie 
que  l'on  range,  malgré  toutes  ses  apparences  d'autonomie,  dans  le 
groupe  des  névralgies  faciales.*  Nous  voulons  parler  de  la  névralgie 
faciale  à  forme  grav\  de  la  névralgie  épileptiforme  de  Trousseau. 
Cette  affection,  ainsi  que  l'a  montré  Bergonié,  peut  être  considéra- 
blement améliorée  par  le  traitement  électrique. 

L'un  de  nous,  en  1902,  après  une  étude  très  approfondie  de  la  gal- 
vanisation chez  les  malades  atteints  de  névralgie  faciale  grave,  a  pu 
arriver  à  cette  conclusion  qu'en  cas  d'insuccès  des  moyens  médicaux 
habituellement  en  usage  (pilules  de  Moussette,  opium  à  doses  frac- 
tionnées), il  ne  fallait  pas  se  hâter  de  proposer  au  malade  une  inter- 
vention chirurgicale,  toujours  sérieuse  et  dangereuse,  mais  instituer 
auparavant  un  traitement  par  le  courant  continu  correctement  appU- 
qué  et  suffisamment  prolongé. 

Ces  conclusions  restent  valables  encore  aujourd'hui,  car  s'il  est  vrai 
que  la  méthode  des  injections  interstitiellfes  d'alcool  a  marqué  quelque 
progrès  dans  la  thérapeutique  de  cette  affection,  nous  pensons  que 
cette  méthode,  qui  est  loin  d'être  inoffensive  et  qui  exige  de  l'opérateur 
une  expérience  considérable  et  une  habileté  consommée,  ne  doit  être 
mise  en  œuvre  qu'après  une  tentative  infructueuse  de  l'électrisation. 


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REVUE    DE   LA    PRESSE 


Applications  directes  de   l' Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

D.  BULKLEY  (New-York).  —  Le  régrime  Tégétarien  dans  le  pso- 
riasis. 

L'auteur  publie  un  rapport  tendant  à  démontrer  que  le  régime 
végétarien  est  le  meilleur  des  modes  de  traitement  du  psoriasis.  Voici 
quelques-unes  des  indications  qu'il  donne  à  ce  sujet. 

Dans  ces  dernières  années»  j'ai  rendu  la  diète  beaucoup  plus 

sévère»  excluant  entièrement  toute  nourriture  animale,  même  les 
soupes  fortifiantes,  la  volaille  et  le  poisson;  et  j'ai  eu  un  certain 
nombre  de  patients  durant  des  années  qui  suivirent  un  régime  absolu- 
ment végétarien;  seul  le  beurre  est  permis,  mais  le  lait  était  interdit 
comme  boisson;  dans  quelques  cas  j'ai  exclu  le  thé  et  le  café. 

L'effet  de  cette  abstinence  d'aliments  animaux  nitrogènes  a  été 
très  remarquable  et  fut,  dans  plusieurs  cas,  très  frappant.  Les  patients 
constatent  régulièrement  des  changements  dans  la  couleur  et  le 
caractère  de  l'éruption;  elle  devient  plus  pâle  et  moins  squameuse» 
et  même  disparaît  entièrement,  en  quelques  semaines,  sans  employer 
aucune  espèce  de  traitement  local. 

Dans  un  certain  nombre  de  cas,  ce  régime  a  été  donné  à  des  patients 
qui  étaient  depuis  longtemps  sous  mes  soins,  depuis  des  années  par- 
fois, et  les  malades,  comme  moi-même,  ont  bien  pu  juger  du  résultat 
de  ce  changement  radical  dans  la  manière  de  vivre.  Nous  avons  vu 
avec  grand  intérêt  l'amélioration  souvent  rapide  de  l'éruption,  en 
suivant  précisément,  par  ailleurs,  le  même  traitement  qu'auparavant, 
excepté  que  j'abandonne  la  thérapeutique  locale.  Ce  traitement  a  été 
prescrit  aux  malades  à  toutes  les  périodes  de  la  vie,  depuis  l'âge  de 
neuf  ans  jusqu'à  celui  de  soixante-dix-huit  ans.  Comme  je  l'ai  déjà 
dit,  il  a  été  plus  ou  moins  fidèlement  sui\i.  Mais  il  a  été  remarqué 
dune  façon  constante  que  lorsqu'il  y  eut*  une  négligence  dans  la 


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276  AUCHIVES    D*éLKCTIUClTE    MEDICALE. 

diète,  a  y  eut  récidive  de  l'éruption.  Cette  récidive  s'améliorait  rapi- 
dement lorsqu'on  reprenait  les  mesures  les  plus  strictes. 

n  y  a  eu,  d'autre  part,  un  certain  nombre  de  patients  qui  ont  sui\i 
très  fidèlement  le  traitement;  ils  souffraient  depuis  longtemps  de 
psoriasis,  mais  ils  ne  revirent  plus  l'éruption,  et  comme  ils  sont  tout 
à  fait  habitués  au  régime,  ils  disent  qu'ils  ont  perdu  le  désir  de  manger 
de  la  viande,  et  ne  veulent  plus  y  toucher... 

n  n'est  pas  toujours  facile  de  convaincre  les  malades  de  la  valeur 
de  ce  traitement  et  d'être  certain  qu'ils  suivront  dans  toute  sa  rigueur 
le  régime  végétarien  pendant  un  temps  assez  long  —  ou  d'une  manière 
permanente.  —  Il  ne  suffira  pas  d'y  mettre  un  peu  d'insistance,  mais 
le  praticien  devra  y  apporter  une  aide  intelligente.  Après  une  expé- 
rience durant  depuis  vingt  années,  je  sais  que  ce  régime  a  une  action 
efficace,  surtout  chez  un  certain  nombre  de  malades  intelligents  dans 
la  clientèle  privée.  J'en  ai  quelques-uns  qui  sont  enthousiastes  à  ce 
sujet  et  cela  depuis  beaucoup  d'années.  Si,  par  mégarde  ou  nécessité  : 
en  voyage,  en  visite,  les  règles  de  cette  diète  sont  omises  et  qu'il  y 
ait  un  léger  retour  de  l'éruption,  cette  récidive  cède  dès  qu'on  reprend 
la  stricte  observation  du  régime  avec  le  traitement  convenable. 

D'ailleurs,  l'opinion  gagne  du  terrain,  dans  le  monde  médical  conmie 
chez  les  profanes,  qu'on  mange  beaucoup  trop  de  viande  (chez  ceux 
qui  peuvent  s'en  offrir),  et  à  Londres  la  pratique  du  végétarisme 
s'accroît  certainement,  d'après  la  statistique  d'un  grand  nombre  de 
restaurants  en  vue,  qui  font  du  végétarisme  leur  spécialité.  Le 
nombre  de  ces  restaurants  augmente  aussi  à  New- York. 

D'après  ce  que  j'ai  vu,  mes  malades  se  sont  sentis  remarquablement 
bien  quand  ce  traitement  a  été  bien  dirigé  et  bien  exécuté;  dans  un 
grand  nombre  de  cas,  j'ai  constaté  une  très  nette  augmentation  de 
poids  chez  les  gens  maigres  et  une  diminution  de  poids  chez  les  obèses 
après  des  pesées  successives  sur  les  mêmes  balances.  —  (Journ.  de 
méd,  et  de  chir,,  10  fév.  1908.) 


ALLARD  (de  Paris)  et  GAUVY  (de  La  Malou).  —  Les  agents  physiques 
dans  le  traitement  de  l'hémiplégie  organique. 

L'emploi  opportun  et  judicieux  des  Agents  physiques  amène  toujours 
une  bonne  amélioration,  souvent  même  une  guérison  fonctionnelle, 
surtout  quand  on  soigne  les  hémiplégies  dès  le  début. 

Dès  la  première  semaine,  le  massage  seul,  suivi  d'une  mobilisation 
douce  et  progressive  de  toutes  les  articulations,  doit  être  institué.  Un 
peu  plus  tard,  après  le  réveil  des  facultés  intellectuelles,  on  a  recours 
à  la  rééducation,  dont  le  but  est  de  perfectionner  et  de  réglementer  les 
synergies,  de  réveiller  les  images  motrices  négligées,  de  solliciter  des 
efforts  de  volonté  répétés  et  provoquer  ainsi  une  activité  nouvelle  des 
cellules  atteintes  dans  leur  nutrition  ou  frappées  seulement  d'inhi- 
bition. 


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REVUK    DE    LA    PBK88E.  ^77 

Quatre  semaines  environ  après  l'accident  initial,  on  pourra  commen- 
cer le  traitement  électrique,  qui  doit  porter  uniquement  sur  les  membres 
atteints  et  non  sur  la  tête. 

n  consistera  en  bains  hydro-électriques  avec  courant  galvanique 
stable  de  15  à  20  mA.  d'intensité  pendant  vingt  minutes,  tous  les 
deux  jours.  Cette  application,  qui  ne  présente  aucun  danger,  activera 
la  circulation  et  diminuera  ainsi  la  sensation  de  froid  et  les  œdèmes. 

Plus  tard,  un  an  au  moins  après  l'ictus,  en  présence  d'une  paralysie 
flasque,  il  sera  utile  de  provoquer  par  le  courant  galvanique  et  même 
faradi que  à  interruptions  lentes  des  contractions  musculaires  et  de  faire 
de  l'électromécanothérapie. 

Enfin,  un  peu  plus  tard,  se  pose  l'indication  d'une  cure  thermale. 
Les  différents  bains  de  piscine  de  La  Malou  sont  particulièrement 
indiqués  à  cause  de  l'action  tonique  des  uns  sur  le  système  nerveux  et 
de  l'action  sédative  des  autres  sur  les  douleurs,  les  arthrites  et  les 
contractures.  —  {Rev.  infernai.  de  méd,  et  de  chir,,  fév.  1908.) 


TEISSIER.  —  Hypertensions  partielleSy  leur  valeur  séméiotique 
dans  révolution  de  rartério-sclérose. 

L'auteur  croit  qu'A  faut  combattre  cette  notion  qui  fait  de  l'artério- 
sclérose un  processus  exclusif  de  l'hypertension  généralisée.  D  existe 
des  hypertensions  partielles  que  l'on  peut  reconnaître  en  mesurant 
la  tension  artérielle  ou  la  temporale,  la  radiale  et  la  pédieuse.  Suivant 
les  cas,  on  obtient  pour  chacune  de  ces  artères  des  chiffres  de  tension 
différents,  suivant  les  territoires  affectés.  Les  modifications  de  la  tem- 
porale reflètent  les  altérations  de  la  circulation  céphalique,  celles  de 
la  radiale  traduisent  spécialement  des  altérations  du  cœur  et  des 
vaisseaux  intra-thoraciques,  tandis  que  c'est  sur  la  pédieuse  qu'A  faut 
chercher  le  signe  d'une  artério-sclérose  abdominale. 

Des  observations  montrent  que  ces  faits  sont  utUes  à  connaître, 
non  seulement  au  point  de  vue  du  diagnostic,  mais  au  point  de  vue 
prophylactique.  —  {Méd.  moderne^  26  fév.  1908.) 


LAQUERRIËRE.  —  La  faradisation  localisée  dans  l'étude  médico- 
légale  des  troubles  sensitifs. 

La  révulsion  faradique,  inaugurée  par  Duchenne,  de  Boulogne,  sur- 
tout comme  moyen  thérapeutique,  est  un  procédé  précieux  d'explo- 
ration de  la  sensibilité.  Avec  un  appareil  puissant  on  peut  obtenir 
électriquement  des  excitations  sensitives  formidables,  comparative- 
ment à  ce  qu'on  peut  obtenir  par  la  chaleur,  la  piqûre,  le  pincement, 
et  cela  sans  abîmer  les  téguments. 

Cette  révulsion  permet  également,  en  certains  cas,  de  faire  la 
rééducation  sensitive  des  anesthésiques  hystériques.  —  (Progrès  méd., 
!•'  fév.  1908.) 


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278  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


Applications  indirectes  de  l*Ëlectricité 


RAYONS   X 

KROMAYER.  —  Traitement  de  Phyperhidrose  des  mains  par  les 
rayons  de  ROntgen. 

D'après  Tauteur,  on  parvient  à  obtenir  l'atrophie  des  glandes 
sudoripares,  à  la  faveur  d'une  rôntgénisation  assez  faible  pour  ne 
pas  provoquer  d'altérations  durables  des  autres  parties  constituantes 
du  tégument  externe.  On  peut  ainsi  obtenir  la  guérison  radicale  et 
durable  de  l'hyperhidrose  des  mains.  Encore  importe-t-il  de  doser 
rigoureusement  l'application  des  rayons  X.  —  (Rev.  internat,  de 
clin,  et  de  thérapeut.,  20  fév.  1908.) 


D.  GOURTADE.  ~  Contribution  à  l'étude  de  la  mesure  quantita- 
tive des  rayons  X. 

On  sait  de  quelle  utilité  peut  être  en  biologie  l'emploi  des  rayons  X 
et  11  importe  d'avoir  une  notion  exacte  de  la  quantité  que  l'on  emploie. 

On  peut  mesurer  cette  quantité  : 

1®  Soit  en  calculant  les  constantes  du  courant  employé  pour 
actionner  l'ampoule  (milliampèremètres,  voltmètres,  etc.); 

20  Soit  plutôt  en  dosant  les  actions  soit  physiques,  soit  chimiques, 
produites  par  les  rayons  X. 

On  peut  dans  ce  dernier  cas  : 

a)  Doser  l'action  ionisante  sur  l'air  environnant; 

b)  Mesurer  l'action  fluorescente  exercée  sur  certaines  substances 
(platino-cyanures)  ; 

c)  Doser  l'action  chimique  produite  sur  certains  corps  (action 
photographique,  coloration  des  pastilles  d'Holzknecht  ou  de  Sabou- 
raud). 

J'ai  eu  le  premier,  en  mars  1905,  l'idée  de  mesurer  l'éclaîrement 
produit  par  les  rayons  X  sur  un  écran  de  platino-cyanure  au  moyen 
d'un  étalon  de  radium,  placé  à  la  même  distance  et  produisant  tou- 
jours la  même  illumination  de  l'écran. 

Ce  procédé,  à  côté  de  grands  avantages,  présente  deux  inconvé- 
nients •  d'abord  il  nécessite,  pour  faire  ime  comparaison  utile,  un 
échantillon  de  radium  très  actif  et  partant  très  coûteux;  de  plus,  la 


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REVUE    DE    LA    PABSSE.  279 

mesure  n'est  faite  que  pour  un  court  instant  et  présente  tous  les 
défauts  des  métliodes  semblables. 

J'ai  alors  essayé  de  doser  les  rayons  au  moyen  de  l'action  ionisante 
des  rayons  X  en  prenant  comme  étalon  un  échantillon  de  radium. 
Ici,  le  premier  inconvénient  disparaît,  car  quelques  centigrammes  d'un 
sel  peu  actif  suffisent  pour  faire  la  mesure. 

Mais,  pour  si  parfaite  que  soit  cette  méthode,  elle  présente  toujours 
l'inconvénient  de  ne  doser  les  rayons  que  pendant  un  instant  très 
court.  Je  reviendrai  cependant  plus  tard  sur  cette  méthode,  qui  pré- 
sente les  plus  grands  avantages  pour  les  mesures  instantanées  et  est 
même  préférable  à  la  première  comme  précision  des  résultats  obtenus. 

Enfin,  on  peut  utiliser  l'action  photographique  en  prenant  comme 
étalon  un  échantillon  de  radium  qui  n'a  pas  besoin  d'être  très  actif. 
On  impressionne  d'abord  un  carré  de  papier  sensible  avec  un  échan- 
tillon de  radium  toujours  le  même,  placé  à  la  même  distance  et  pen- 
dant le  même  temps. 

Sur  un  autre  carré  de  papier  sensible  plus  grand,  on  dispose  une 
série  de  lames  d'argent  ayant  des  épaisseurs  différentes  et  absorbant 
des  quantités  de  rayons  égales  à  1,  2,  3,  etc.,  jusqu'à  8. 

L'impression  donnée  par  le  radium  est  calculée  de  manière  à  être 
égale,  par  exemple,  à  1  H,  de  sorte  que  si  l'impression  de  la  teinte  3 
est  égale  à  celle  présentée  par  le  radium,  on  a  une  pose  égale  à  3  H. 

L'appareil  de  mesure  est  placé  tout  à  côté  de  la  partie  à  irradier, 
et  le  temps  d'exposition  peut  être  égal  à  toute  la  durée  de  la  séance; 
on  peut  ainsi  savoir  exactement  combien  d'H  on  a  administrés.  Le 
temps  d'exposition  peut  aussi  ne  durer  qu'une  partie  de  la  séance;  le 
nombre  d'H  trouvé  à  ce  moment  servira  à  déterminer  la  durée  totale 
de  la  séance. 

On  développe  en  même  temps  les  deux  papiers  impressionnés  avec 
n'importe  quel  développateur,  et  on  développe  jusqu'à  ce  que  la 
tache  produite  par  le  radium  soit  très  nette.  Le  temps  employé  pour 
ce  dosage  ne  dépasse  pas  trente  secondes,  car  la  lecture  peut  se  faire 
à  la  lumière  rouge  et  dans  le  bain  de  développement  lui-même. 

Cette  méthode  supprime  tous  les  inconvénients  de  la  méthode  de 
Kienbôck,  qui  est  aussi  basée  sur  l'action  photographique  des  rayons  X. 

Elle  présente  tous  les  avantages  des  pastilles  de  Holzknecht  et  de 
Sabouraud,  mais  avec  plus  de  précision  et  de  sûreté  dans  les  résultats 
obtenus.  —  (C.  R.  de  la  Soc,  de  bioL,  séance  du  15  févr.  1908.) 


RUAULT.  -—  Les  pansements  au  bismuth  dans  les  maladies  de 
l'estomac. 

L'auteur  étudie  d'abord  la  composition  chimique,  les  caractères 
et  la  préparation  du  sous-nitrate  de  bismuth  du  Codex,  qui  doit 
résister  à  l'action  de  la  lumière,  être  insoluble  dans  l'eau,  et  lui 
communiquer  une  réaction  acide,  soluble  entièrement  dans  Tacide 


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28o  ARCHIVES    D*ÉLEGTKlGlTé   BléoiCAXE. 

nitrique,  etc.  Le  sous-nitrate  de  bismuth  doit  être  lourd;  il  existe, 
en  effet,  un  sous-nitrate  léger  contenant  beaucoup  de  carbonate  de 
bismuth,  des  impuretés  variables,  et  par  conséquent  dangereux. 

Employé  pour  le  pansement  des  plaies,  le  bismuth  (les  cas  d'into- 
xication imputables  aux  impuretés  qu'il  peut  contenir  étant  mis 
à  part)  peut  provoquer  des  phénomènes  toxiques  (liséré  gingival 
bismuthique,  stomatite  avec  tatouage  de  la  muqueuse,  ulcérations, 
infection  secondaire  avec  phénomènes  généraux).  Aussi  le  bismuth 
employé  pour  le  pansement  des  plaies  peut-il  être  à  juste  titre  consi- 
déré conmie  toxique;  il  n'en  est  pas  de  même  quand  il  est  administré 
à  l'intérieur,  il  a  pu  être  absorbé  à  doses  élevées  (20  granmies  pro  die) 
pendant  plusieurs  jours,  sans  inconvénient,  et  même  pendant  plu- 
sieurs mois.  Le  sel  est,  en  effet,  insoluble  dans  l'estomac  et  dans  l'in- 
testin, tandis  que  l'oxyde  de  bismuth  forme  avec  les  matières  pro- 
téiques  à  la  surface  des  plaies  une  combinaison  soluble  dans  les  alcalis 
et  les  acides  organiques,  et  même  dans  un  excès  d'albumine,  d'où 
les  dangers  d'intoxication  dans  ce  dernier  cas  seulement,  par  suite 
de  l'absorption  lente  et  continue. 

D  faut  prescrire  20  granmies  de  sous-nitrate  de  bismuth  lourd 
par  jour,  en  une  seule  prise  le  matin  à  jeun,  pendant  six  à  douze  jours. 
On  fait  absorber  le  médicament  par  la  sonde  après  lavage  soigneux 
de  l'estomac,  ou  bien  dans  deux  tiers  de  verre  d'eau  on  délaye 
les  20  grammes  de  bismuth,  et  le  malade  avale  simplement  d'un  trait 
le  lait  de  bismuth.  Faire  ensuite  coucher  le  malade  dix  minutes  sur 
chaque  côté,  sur  le  dos  et  sur  le  ventre,  —  et  ne  laisser  manger 
qu'une  heure  après.  —  Le  prévenir  enfin  que  ses  selles  seront  colorées 
en  noir. 

Le  sous-nitrate  de  bismuth  a  donc  une  action  topique;  il  a,  en  outre, 
une  action  antiseptique^  action  que  l'auteur  a  vérifiée  par  des  dosages 
minutieux  des  acides  de  fermentation;  il  calme  les  douleurs  en  proté- 
geant les  terminaisons  nerveuses  de  l'estomac,  protège  les  ulcérations 
et  empêche  leur  irritation,  favorisant  la  cicatrisation,  et  enfin  fait 
le  plus  souvent  diminuer  ou  disparaître  la  fermentation.  —  {Gaz, 
méd.  de  Nantes,  8  fév.  1908.) 


U Imprimeur-Gérant  :  G.  (jouwouilhou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouiluol,  rue  Guiraudc,  9-11. 


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16«  ANNÉE.  N»  286  25>vril  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MËDICALË 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Ile  Congrès  des  Praticiens  (Lille,  1908).  —  Les  membres  du  Comité 
d'organisation  du  Congrès  de  Lille  ont  l'honneur  d'informer  leurs  Confrères 
que  : 

i*»  Le  nombre  des  adhésions  au  II*  Congrès  des  Praticiens  de  France  et 
aux  excursions  qui  en  suivront  la  clôture,  dépasse  à  l'heure  actuelle  toutes 
leurs  espérances,  assurant  ainsi  au  Congrès  un  succès  éclatant. 

a*  Les  adhésions  au  voyage  à  Londres  et  à  Bruxelles  doivent  être  adressées 
d'urgence  au  Comité,  pour  lui  i>ermettrc  de  prendre  les  mesures  néces- 
saires. 

3*  Ces  adhésions  n'ont  qu'une  valeur  indicative  et  ne  deviennent  défini- 
tives que  lors  du  versement  de  la  somme  de  i3o  fr.,  qui  doit  avoir  lieu  avant 
le  i5  mai  au  plus  tard. 

4*  En  cas  d'empêchement  imprévu  dénoncé  avant  le  a5  juin,  une  somme 
de  100  fr.  sera  remboursée  aux  souscripteurs,  3o  fr.  restant  acquis  aux  frais 
généraux  d'agence. 

5*  Le  titre  de  Congressiste  est  acquis  par  tout  Médecin  ayant  versé  une 
cotisation  individuelle  de  5  francs. 

0*  Chacun  des  membres  de  la  famille  des  Médecins  désirant  prendre  part 
au  voyage  Bruxelles- Londres  versera  également  une  cotisation  individuelle 
de  5  francs,  afin  de  pouvoir,  à  titre  de  Congressiste,  bénéficier  des  réductions 
obtenues  par  le  Comité  d'organisation  du  Congrès. 

7**  Les  Congressistes  jouiront  d'une  réduction  de  5o  0/0  accordée  par  les 
difiérents  réseaux  pour  se  rendre  de  leur  lieu  de  résidence  à  Lille  et  retour. 

8*  Des  bons  de  réductions  et  tickets  de  vojage  seront  adressés  en  temps 
utile  à  tous  les  Congressistes. 

9»  Les  Syndicats  (qui  ne  l'ont  pas  encore  fait)  sont  priés  de  nommer  au 

ARCU.    D'éUECTB.    M^D.    —    I90S.  a  a 


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a8a  ARCHIVES  d'électricité  médicale. 

plus  tôt  leurs  délégués  et  d^envoyer  leurs  noms  et  adresses  au  Secrétariat  de 
Lille,  pour  que  toutes  indications  nécessaires  leur  soient  fournies  en  temps 
utile. 

Société  royale  de  Médecine  de  Londres.  — Section  d'Électricité. 

Le  prochain  meeting  mensuel  ordinaire  de  la  section  se  tiendra  dans  les 
locaux  de  la  Société  royale  de  philosophie,  207,  Bath  Street  Glasgow,  le 
vendredi  32  mai  1908,  à  huit  heures  et  demie  du  soir.  M.  W.  Deane  Butcher, 
Ësq.  M.  R.  G.  ^.,  président  de  la  section,  présidera  cette  réunion. 

A  Tordre  du  jour  de  la  section  sont  portés  les  travaux  suivants  : 

Les  courants  interrompus  dans  l'examen  et  le  traitement  électriques,  par 
H.  Lewis  Jones,  Esq.  M.  A.,  M.  D.,  F.  R.  G.  P.,  M.  R.  G.  S.  Saint-Bartho 
lomew*s  Hospital,  London,  vice-président  de  la  section. 

Quelques  réflexions  sur  le  fonctionnement  du  service  d'Électricité  médicale 
à  la  Royal  Infirmary  d'Edimbourg,  par  M.  Dawson  Turner,  Esq.  B.  A.,  M.  D., 
F.  R.  G.  P.,  membre  du  Conseil  delà  Section. 

La  médication  tonique  dans  le  traitement  de  quelques  cas  invétérés  des 
maladies  des  organes  pelviens  chez  la  femme,  par  Samuel  Sloan,  Esq.  M.  D., 
FF.,  P.  S.,  vice-président  delà  Section  et  président  du  Comité  écossais. 

A  cette  réunion  sera  sgoutée  une  exposition  des  appareils  d'électricité 
médicale  qui  se  tiendra  de  trois  heures  à  dix  heures  et  demie  du  soir.  Des 
rafraîchissements  seront  offerts  aux  visiteurs.  Le  meeting  et  l'exposition 
seront  ouverts  à  tous  les  médecins  praticiens  s'occupant  de  la  spécialité. 
Gomme  il  est  probable  qu'il  y  aura  foule  pour  la  visite  de  l'exposition  dans 
la  soirée,  il  vaudra  peut-être  mieux  la  visiter  dans  l'après-midi. 

Communiqué  par  M.  W.  F.  Somerville,  M.  D.,  membre  du  Conseil  et 
secrétaire  honoraire  du  Comité  écossais,  auquel  on  pourra  s'adresser  pour 
toutes  communications  au  sujet  de  ce  meeting. 

En  même  temps  que  le  programme  du  meeting  que  nous  venons  de 
résumer,  on  nous  adresse  la  liste  des  appareils  qui  seront  exposés  ainsi  que 
les  noms  des  exposants,  parmi  lesquels  nous  trouvons  :  MM.  K.  Schall,  de 
Londres  ;  A.  E.  Dean,  de  Londres  ;  W.  Watson  et  Sons,  d'Edimbourg  ;  The 
Sanitas,  Electrical  Company  Itd  ;  GailTe,  de  Paris  ;  Leslie  Miller,  de  Londres. 


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SUR  L'AIDE 

APPORTÉE  AU  DIAGNOSTIC  ET  A  LA  LOCALISATION 

DES   ABCÈS   DYSENTÉRIQUES  DU    FOIE 
PAR  L'EXPLORATION  RADIOLOGIQUE(') 


Par  le  D'  BÉCIiâBE, 

Médecin  de  Thôpital  Saint-Antoine,  membre  do  rAcadémie  de  médecine. 


Les  diverses  régions  de  la  surface  extérieure  du  foie  sont  très 
inégalement  accessibles,  sur  le  vivant,  aux  divers  modes  d'exploration 
physique. 

A  ce  point  de  vue,  la  face  inférieure  a  toujours  été. la  moins 
favorisée. 

Quant  à  la  face  supérieure,  elle  se  compose  de  deux  portions 
distinctes,  Tune  périphérique  et  l'autre  centrale. 

Tandis  que  la  portion  périphérique,  en  contact  avec  la  paroi  thora- 
cique  et  avec  la  paroi  abdominale,  est  accessible  totalement  à  la  per-* 
cussion  et  partiellement  à  la  palpation,  la  portion  centrale  échappait^ 
avant  la  découverte  de  Rôntgen,  à  toute  exploration. 

Cependant  cette  portion  centrale  de  la  face  supérieure  du  foie,  étroit 
tement  coiffée  par  le  diaphragme,  fait  à  l'intérieur  du  thorax  une 
saillie  en  forme  de  dôme  ou  de  coupole,  dont  l'image  très  sombre  se 
profile,  pendant  l'examen  radioscopique,  sur  la  zone  brillante  du 
champ  pulmonaire  avoisinant,  avec  un  contour  en  arc  de  cercle 
aussi  net  que  s'il  était  tracé  au  compas  et  d^ailleurs  mobile  avec  les 
mouvements  respiratoires. 

L'examen  radioscopique,  pratiqué  de  préférence  dans  la  station 
debout,  renseigne  à  la  fois  sur  le  siège  et  sur  la  forme  de  ce  contour. 

(')  Communication  à  la  Société  de  pathologie  exotique,  séance  du  13  février  1908 


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284  ARCHIVES    D*ÉLECTRIC1TÉ   MÉDICALE. 

Aidé  de  la  méthode  orthodiagraphique,  il  .montre  sa  hauteur 
absolue  et  sa  hauteur  relative.  Il  permet  de  dessiner  sur  la  paroi  de 
l'hémithorax  droit  le  niveau  atteint  par  le  sommet  du  dôme  hépatique 
et  de  mesurer  exactement  de  combien  de  centimètres  il  s'élève  au- 
dessus  de  la  moitié  gauche  du  diaphragme. 

Tandis  que  le  malade,  placé  derrière  Técran  lluorescent,  se  présente 


FiG.    1. 

Abcès  du  foie  (Obs.  1). 
Domc  iiépatiquc  vu  de  face  a  vaut  Topératiou. 

successivement  de  face,  de  dos  ou  de  prolil  aux  rayons  qui  le  tra- 
versent, l'examen  radioscopique  fait  voir  si  la  régularité  du  contour 
hépatique  n'est  pas  troublée  par  quelque  déformation. 

Ces  deux  ordres  de  renseignements  ont  pour  le  diagnostic  et  la 
topographie  de  certaines  lésions  hépatiques  une  grande  impor- 
tance. 

Une  augmentation  de  volume  de  toute  la  masse  du  foie  par  conges- 
tion sanguine  ou  par  hyperplasic  véritable  n'élève  pas  d'ordinaire  le 
niveau  du  dôme  hépatique  ou  l'élève  sans  modifier  son  contour. 


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SUR  l'aide  apportée  au  diagnostic  et  a  la  localisation.     a85 

C'est  seulement  quand  une  production  nouvelle,  collection  puru- 
lente, kyste  hydatique,  beaucoup  plus  rarement  tumeur  cancéreuse 
est,  pour  ainsi  dire,  surajoutée  à  la  masse  de  Torgane  et  bosselé  la 
portion  centrale  de  sa  face  supérieure,  que  Tirnage  radioscopique  du 
dôme  apparaît  à  la  fois  surélevée  et  déformée. 

Pour  les   abcès  tropicaux  et  les  kystes  liyda tiques,  l'utilité  d'un 


FiG.    2. 

Abc('8  du  foie  (Obs.  1). 
Dôme  hépatique  vu  de  profil  avant  ropéralion. 

diagnostic  certain  et  d  une  exacte  localisation  est  sufYisamment  évi- 
dente, puisque  de  Tintcrvention  chirurgicale  bien  conduite  dépend  en 
pareil  cas  la  vie  des  malades. 

J'ai  eu  assez  récemment  l'occasion  d'observer  trois  cas  d'abcès 
dysentériques  du  foie,  soupçonnés  par  l'exploration  clinique,  reconnus 
et  localisés  à  l'aide  des  rayons  de  Rontgen. 

Os  faits  s'ajoutent  aux  faits  analogues  antérieurement  observés 
à  l'hôpital  militaire  du  Val-de-Grûce  par  M.  le  D'  Loison  et  commu- 
niqués à  l'Académie  de  médecine  le  G  mars  1901  par  M.  le  D'  Kelsch. 


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286 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


Us  s'ajoutent  à  l'observation  présentée  en  1908  par  M.  le  Prof.  Ber- 
gonié,  de  Bordeaux,  au  premier  Congres  médical  du  Caire. 

Mais  tandis  que  mes  devanciers  ont  dû  se  borner  aux  renseigne- 
ments fournis  par  Texamen  radioscopique,  j*ai  réussi,  grâce  à  une 
technique  spéciale,  à  fixer  sur  la  plaque  photographique  les  images 
du  dôme  hépatique  d'abord  observées  sur  l'écran  fluorescent. 


FiG.  3. 

Abcès  du  foie  (Obs.  1). 

Dôme  hépatique  vu  de  face  après  ropération. 

Des  Iniit  épreuves  radiographiques  que  je  vous  présente,  les  quatre 
premières  proviennent  d'un  malade  dont  le  D'^Marcano,  son  médecin, 
a  lu  l'observation  détaillée  à  l'Académie  de  médecine,  dans  la  séance 
du  5  décembre  dernier.  J'en  rappellerai  seulement  les  traits  essentiels. 

Atteint  en  1896  de  dysenterie  tropicale,  ce  malade  présente,  dix  ans 
plus  tard,  les  symptômes  d'un  abcès  du  foie  dont  le  délivre  une 
première  intervention  chirurgicale,  en  février  1906. 

Puis,  lé  retour  des  troubles  fonctionnels  et  l'augmentation  de 
volume  du  foie  font  soupçonner  un  nouvel  abcès.  Un  an  après,  en 


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SUR    l'aide   APPORTEE   AU   DIAGNOSTIC    ET  A  LA  LOCALISATION.       287 

février  1907,  il  subit  une  laparotomie  qui  ne  réussit  pas  à  faire  trouver 
l'abcès  cherché. 

Deux  mois  plus  tard,  à  Texamen  radioscopique,  le  dôme  hépatique 
m  apparaît  surmonté  d'une  énorme  bosselure  dont  Textrémité  supé- 
rieure dépasse  de  cinq  travers  de  doigt  le  niveau  de  la  moitié  gauche 
du  diaphragme  et  atteint  à  peu  près  la  base  du  cœur  (fig,  i).  Dans 


F16.  4. 

Abcès  du  foie  (Obs.  I). 
Dôme  hépatique  vu  de  profil  après  l'opération. 

Texamen  de  profil,  il  est  manifeste  que  cette  bosselure  n'occupe  pas 
le  sommet,  mais  la  moitié  antérieure  du  dôme  hépatique  (Jlg.  2). 
L'existence  de  la  collection  purulente  est  ainsi  démontrée  et  son  siège 
exactement  déterminé. 

Le  chirurgien  fait  alors  une  nouvelle  laparotomie  qui,  cette  fois, 
aboutit  à  la  découverte  et  à  l'évacuation  d'un  volumineux  abcès. 
L'opéré  guérit  parfaitement  et,  quand  je  le  revois  quelques  mois  plus 
tard,  le  foie  a  repris  sa  forme  et  ses  dimensions  normales  (fig,  3  et  U), 
1^  Ces  quatre  épreuves  radiographiques,  prises  deux  à  deux,  repré- 


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288 


ARCHIVES    D'ÉLECTRICITé    MÉDICALE. 


sentent  le  dôme  hépatique,  vu  de  face  et] de  profil,  avant  et  après 
l'opération. 

Ces  deux  autres  épreuves  radiographiques  proviennent  d'un  agent 
colonial  récemment  entré  à  Thôpital  Pasteur,  dans  le  service  du 
D'  Martin,  après  un  séjour  au  Congo  français,  où  il  contracta  la 
dysenterie.  Ce  fut  le  D'  Marchoux  qui,  consulté  par  le  malade  à  son 


Fio.  5. 

Abcès  du  foie  (Obs.  II). 

Dôme  hépatique  vu  de  face'avaDt  Topération. 

retour  en  France,  diagnostiqua  un  abcès  dysentérique  du  foie,  sans 
pouvoir,  d'ailleurs,  en  fixer  le  siège.  Le  22  janvier  dernier,  il  vous  en 
a  lu  robservalion  détaillée,  dans  la  première  séance  de  votre  Société. 

Le  malade  me  fut  adressé  pour  otre  soumis  à  l'exploration  radiosco- 
pique  et  je  vis  successivement  apparaître  sur  Técran,  dans  l'examen 
de  face  et  dans  l'examen  de  profil,  les  deux  images  que  reproduisent 
ces  épreuves  radiographiques. 

Dans  l'examen  de  face,  le  dôme  hépatique  se  montre  notablement 
surélevé  et  déformé;  son  contour,  au  lieu  de  la  forme  d'un  cintre 


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SUR  l'aide  apportée  au  diagnostic  et  a  la  localisation.     289 

surbaissé,  offre  plutôt  celle  d'une  arcade  de  mosquée,  c'est  à  la  fois 
un  arc  de  cercle  de  plus  grande  étendue  et  l'arc  d'un  cercle  de 
moindre  rayon  qu'à  l'état  normal  (fig,  5). 

Dans  l'examen  de  profil,  le  dôme  hépatique  se  montre  égale- 
ment surélevé,  mais  diversement  déformé,  il  a  la  forme  d'une  ogive 
composée  de   deux  arcs  de  cercle  qui   se   coupent  à  angle   obtus 


Fig.  0. 

Abcès  du  foie  (Obs.  II). 

DAme  hépatique  vu  cle  profil  avant  l'opération. 

à  peu  près  à  égale  distance  du  sternum  et  de  la  colonne  vertébrale 

L'abcès  ainsi  reconnu  et  localisé,  le  malade  est  opéré  le  19  décembre 
dernier,  h  l'hôpital  Necker,  par  le  D'  Routier  qui,  avec  autant  d'habi- 
leté que  de  difficulté,  réussit  à  ponctionner  et  à  drainer,  tout  au 
sommet  du  dôme  hépatique,  une  énorme  collection  d'où  s'échappe 
plus  d'un  litre  de  pus;  l'opéré  est  actuellement  en  bon  état,  mais  n'a 
pas  pu  encore  être  radiographié  de  nouveau. 

Enfin,  ces  deux  dernières  épreuves  radiographiques  représentent. 


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2gO  ARCHIVES    d'ÉLECTRICITÉ   MÉDICALE. 

de  face  et  de  profil,  le  foie  d'un  jeune  médecin  colonial  atteint  l'an 
dernier  de  dysenterie  tropicale  et  tout  récemment  entré  à  l'hôpital 
Pasteur,  après  que  le  D'  Marchoux  ept  fait  le  diagnostic  d'abcès  du 
foie  de  siège  indéterminé. 

Le  dôme  hépatique  est  anormalement  surélevé  par  une  bosselure 
qui,  dans  l'examen  radioscopique  de  profil,  mieux  encore  que  sur 


FiG.    7. 

Kyste  liydatiquo  du  lobe  gauche  du  foie. 
Radiographie  dans  le  dôcubilus  dorsal,  Tampoule  au-dessus  de  Tépigastre. 

répreuve  radiographique  correspondante,  apparaît  nettement  au- 
dessus  de  la  moitié  postérieure  du  dôme.  Ce  malade  n'a  pas  encore 
été  opéré,  mais  on  peut  prévoir  que  la  question  de  l'opportunité 
d'une  intervention  transpleurale  se  posera  chez  lui. 

Aux  trois  cas  d'abcès  dysentériques  dont  je  viens  de  vous  parler  et 
que  j'ai  rapportés  le  38  janvier  dernier  à  l'Académie  de  médecine, 
j'ajouterai  une  quatrième  observation  encore  inédite,  qui  formera  la 
partie  neuve  de  cette  communication. 

A  vrai  dire,  il  ne  s'agit  pas  d'un  abcès,  mais  d'un  kyste  hydatique 


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SUR  l'aide  apportée  au  diagnostic  et  a  la  localisation.     291 

du  foie.  Si  je  rapproche  ce  cas  des  précédents,  c'est  qu'au  point 
de  vue  de  la  déformation  de  la  surface  extérieure  du  foie,  les  kystes 
hydatiques  se  comportent  comme  les  collections  purulentes  et  si, 
dans  le  cas  en  question,  l'exploration  radiologique  a  pu  montrer  un 
kyste  de  la  face  inférieure  du  foie,  il  est  légitime  de  penser  qu'elle 
montrera  également,  à  l'occasion,  des  abcès  du  même  siège. 


FiG.  8. 

Kyste  hydatique  du  lobo  gauche  du  foie. 

Radiographie  en  position  assise,  restomac  rempli  de  gaz  et  Tampoule  derrière  le  dos. 

Le  D'  Ferrand,  de  Blois,  m'adresse  un  jeune  homme  de  vingt- 
cinq  ans  qui,  depuis  trois  mois,  s'aperçoit  d'une  saillie  anormale 
de  l'épigastre,  immédiatement  à  gauche  de  la  Hgne  médiane  et 
au-dessous  du  rebord  des  fausses  côtes.  Pour  bien  des  raisons 
que  je  ne  rapporte  pas  ici,  le  diagnostic  le  plus  probable  est  celui 
de  kyste  hydatique,  on  me  demande  surtout  de  déterminer  par 
l'exploration  radiologique  le  siège,  la  forme  et  les  dimensions  de  la 
tumeur. 

Les  trois  épreuves  radiographiques  que  voici,  très  diverses  d'aspect, 


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293  ARCHIVES    d'iSlECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

proviennent  de  ce  malade,  mais  ont  été  obtenues  suivant  des  tech- 
niques très  différentes. 

La  première  a  été  obtenue  suivant  la  technique  uniforme  dont  font 
usage  les  radiographes  non  médecins  quand  on  leur  adresse  un 
malade  avec  un  bon  pour  une  radiographie  du  thorax  ou  de  l'abdo- 
men, sans  autres  indications.  Le  patient  a  été  radiographié  dans  le 


FlG.    9. 

Kyste  hydatique  du  lobe  f^rauche  du  foie. 

Radiographie  dans  le  dôcubitus  dorsal,  restomac  rempli  de  gaz 
et  l'ampoule  au-dessous  du  dos. 

décubitus  dorsal,  le  dos  en  contact  avec  la  plaque  et  Tampoule  de 
Rr>ntgen  au-dessus  de  Tépigastre.  L'épreuve  radiographique  montre 
une  image  de  l'abdomen  uniformément  sombre,  sans  aucune  dis- 
tinction entre  l'ombre  hépatique  et  l'ombre  splénique;  elle  ne  fournil, 
à  vrai  dire,  aucun  renseignement,  c'est  une  épreuve  absolument 
inutilisable  (fig,  1), 

11  n'en  est  pas  de  même  des  deux  autres  qui  reproduisent  l'image 
observée  sur  l'écran  après  que  le  malade  avait  ingéré  successivement 


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SUR  l'aide  apportée  au  diagnostic  et  a  la  localisation.     293 

une  solution  de  bicarbonate  de  soude  et  une  solution  d'acide  tartrique, 
c'est-à-dire  après  que  son  estomac  avait  été  rempli  de  gaz.  Sur  le  fond 
clair  du  champ  stomacal  rempli  de  gaz,  le  bord  gauche  de  l'image 
très  sombre  du  foie  se  profile  nettement,  non  plus  comme  à  l'état 
normal  sous  la  forme  d'un  trait  rectiligne  obliquement  dirigé  en  bas 
et  à  droite,  mais  sous  la  forme  d'un  arc  de  cercle  qu'on  dirait  tracé 
au  compas. 

Ces  deux  dernières  épreuves  ont  été  toutes  deux  obtenues  après  la 
rcplétion  gazeuse  de  l'estomac,  l'épigastre  en  contact  avec  la  plaque, 
l'ampoule  de  Rontgen  derrière  le  dos,  l'une  dans  la  position  assise 
(Jig.  8J,  l'autre  dans  le  décubitus  dorsal  fjig.  9),  Celte  dernière 
montre  dans  une  plus  grande  étendue  que  la  précédente  le  contour 
arrondi  de  la  tumeur  qui  déborde  et  déforme  le  bord  gauche  de 
l'image  hépatique. 

Comment  ne  pas  croire  qu'à  l'occasion  une  collection  purulente  de 
la  face  inférieure  du  foie  pourrait  être  déceléc  à  l'aide  de  la  même 
technique? 

De  ces  quatre  observations  auxquelles  j'en  pourrais  joindre  une 
cinquième  toute  récente,  ayant  trait  à  un  abcès  non  dysentérique  du 
foie  collecté  à  la  partie  supérieure  du  dôme  hépatique,  reconnu  seule- 
ment par  l'examen  radioscopique  après  cinq  mois  (le  fièvre  continue 
et  évacué  par  l'intervention  chirurgicale,  je  tirerai  les  conclusions 
suivantes,  qui  reproduisent,  en  les  complétant,  les  conclusions  précé- 
demment énoncées  devant  l'Académie  de  médecine  : 

r  L'examen  physique  du  foie  doit  comprendre,  pour  être  complet, 
l'exploration  de  la  face  supérieure  de  cet  organe,  à  l'aide  des  rayons 
de  Rontgen,  par  la  radioscopie  et  la  radiographie  ; 

2"  L'exploration  radiologique  de  la  face  supérieure  du  Joie  doit  être 
complétée  par  l'examen  de  son  bord  gauche,  tandis  que  Vestomac  est 
naturellement  ou  artificiellement  rempli  de  gaz; 

3*  Celle  exploration  radiologique  est  particulièrement  indiquée  dans 
les  cas  ou  l'observation  clinique  permet  de  soupçonner  un  abcès  du 
foiCy  surtout  chez  les  malades  antérieurement  atteints  de  dysenterie; 

4'  Quand  un  abcès  déforme  la  surface  extérieure  du  foie  et  tout 
particulièrement  le  dôme  hépatique,  C exploration  à  l'aide  des  rayons  de 
Rontgen,  qui  doit  toujours  débuter  par  l'examen  radioscopique,  est 
souvent  le  seul  moyen  de  déceler  avec  certitude  l'existence  de  la  collec- 
tion purulente  et  de  déceler  son  siège  exact,  c'est  le  meilleur  guide  pour 
une  intervention  chirurgicale. 


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39^  ARCHIVES  d'Électricité  médicale.    • 

Cette  communication  provoque  de  la  part  de  M.  le  D'  Nimier  quel- 
ques observations  auxquelles  M.  Béclère  répond  : 

Les  intéressantes  observations  de  M.  Nimier  me  permettent  d'ajouter 
qu*au  premier  rang  des  raisons  pour  lesquelles  l'examen  radiosco- 
pique  doit  toujours  précéder  la  radiographie,  il  faut  compter  la 
suivante  :  l'examen  radioscopique  a  le  privilège  de  montrer  les  mou- 
vements des  deux  moitiés  du  diaphragme,  il  permet  de  comparer 
l'amplitude  de  leurs  excursions,  il  fait  voir  comment  le  sinus  costo- 
diaphragmatique  s'éclaire  plus  ou  moins  complètement  pendant  les 
inspirations  profondes,  il  peut  ainsi  révéler,  avant  l'intervention  chi- 
rurgicale, s'il  existe  ou  non  des  adhérences  entre  le  feuillet  pariétal  et 
le  feuillet  diaphragmatique  de  la  plèvre. 


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TRAITEMENT  DE  L'HYPERHIDROSE  PALMAIRE 

PAR  LES  RAYONS  X  (') 


Observations  du  D^  LiANARI, 

Agrégé  de  Physique  biologique  à  Buenos -Ayres. 


L*observalion  attentive  de  Taction  des  rayons  \  sur  la  peau  et  les 
organes  annexes  (poils  et  glandes)  a  engagé  mon  agrégé  le  D'  Lanari  à 
essayer  cet  agent  dans  le  traitement  d'une  affection  qui,  quoique 
dépourvue  de  gravité  par  elle-même,  constitue  une  infirmité  d'autant 
plus  ennuyeuse  qu'on  connaît  la  pénurie  des  ressources  de  notre 
thérapeutique  dans  la  plupart  des  cas.  11  s'agit  d'une  forme  assez 
fréquente  de  l'hyperhidrose  localisée  :  l'hyperhidrose  palmaire. 

L'augmentation  de  la  sécrétion  sudorale  peut  être  considérée  comme 
un  état  pathologique  quand  on  la  voit  survenir  dans  des  circonstances 
incapables  de  produire  aucun  effet  chez  la  plupart  des  sujets.  On 
doit,  par  conséquent,  laisser  de  côté  l'excès  de  sécrétion  sudorale  due 
à  la  température  comme  aussi  celui  qui  accompagne  certaines 
maladies  générales  dans  lesquelles  on  peut  la  considérer  comme 
constituant  un  symptôme  (tuberculose,  cachexies,  maladies  ner- 
veuses, etc.). 

Cette  perturbation  de  la  sécrétion  sudorale  se  localise  ordinaire- 
ment à  certaines  régions  (le  creux  axillaire,  la  paume  des  mains,  la 
plante  des  pieds).  Dans  les  cas  d'hyperhidrose  palmaire,  les  mains 
sont  toujours  humides,  froides  et  visqueuses.  Leur  contact  est  désa- 
gréable, et  le  malade  lui-même,  qui  le  sait  bien,  se  presse  de  les 
essuyer  chaque  fois  qu'il  doit  les  donner  à  quelqu'un. 

Les  gants  se  tachent  rapidement;  l'écriture,  le  dessin  sont  tou- 
jours salis  et  crasseux;  et  les  malades,  tourmentés  par  cet  ennui, 
cherchent  et  acceptent  facilement  n'importe  quel  traitement  si  on  peut 

(')  Compte  rendu  du  Prof.  Costa. 


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2g6  ARCHIVES    D'éLEGTRIGITÉ    MÉDICALE. 

les  débarrasser  de  ce  qui  est  toujours  pour  eux  une  cause  de  désagré- 
ment. D'une  étiologie  mal  connue,  attribuée  par  les  uns  à  des 
perturbations  d'ordre  nutritif  (Besnier),  par  les  autres  à  des  altérations 
gastriques,  mais  habituellement  d'origine  inexpliquée,  elle  se 
présente  spécialement  chez  les  sujets  jeunes,  peut  quelquefois 
disparaître,  mais  presque  toujours  elle  résiste  avec  une  ténacité  déses- 
pérante aux  divers  traitements  conseillés.  On  a  employé  pour  la 
combattre  les  solutions  astringentes,  les  poudres  absorbantes,  le 
diachylon  indiqué  par  Kaposi,  les  solutions  d'acide  chromique,  les 
préparations  d'agaric  et  d'atropine,  et  en  dépit  de  tous  ces  traitements 
beaucoup  de  malades  se  trouvent,  après  les  avoir  essayés  tous,  dans 
les  mêmes  conditions  qu'auparavant.  C'est  chez  ce  genre  de  malades, 
parmi  lesquels  on  voit  arriver  la  sudation  à  degrés  surprenants,  que 
M.  le  D'  Lanari  conseille  le  traitement  radiothérapique. 

Nous  avons  vu  avec  lui  des  malades  qui,  deux  minutes  après  s'être 
essuyé  les  mains,  les  avaient  mouillées  comme  s'ils  venaient  de  les 
sortir  de  l'eau.  Les  émotions  exagèrent  la  sécrétion  ;  elle  diminue 
certains  jours  sans  que  le  malade  en  puisse  saisir  la  cause,  mais  elle 
existe  presque  au  même  degré  l'hiver  que  l'été.  Je  crois  que  celle 
indication  des  rayons  X  et  la  fixation  de  la  technique  appropriée 
appartiennent  au  D'  Lanari,  parce  que  les  rares  observations  qu'on 
puisse  recueillir  |dans  la  littérature  médicale  envisagent  toujours 
des  cas  d'hyperhidrose  axillaire. 

Pusey  en  1900  et  Bulkley  en  1904  indiquent  quelques  hyperhidroses 
axillaires  améliorées  par  la  radiothérapie.  Engmann,  de  son  côté,  cite 
d'autres  cas,  et  c'est  le  premier  qui  donne  les  doses  convenables, 
conseillant  la  production  d'un  léger  érythème.  Belol,  à  qui  appar- 
tiennent ces  données,  croit  qu'il  serait  possible  d'arriver  à  de  bons 
résultats  avec  des  doses  qui  ne  doivent  pas  dépasser  511,  étant  donnée 
la  susceptibilité  des  plis  articulaires.  Le  D^  Lanari  conseille  pourtant 
des  doses  plus  fortes,  avec  des  rayons  738  Benoist.  Il  ne  croit  pas 
nécessaire  de  protéger  la  main  avec  du  papier  rouge  ou  noir  contre 
les  rayons  plus  mous,  si  le  tube  les  émet,  parce  que  la  préréactiôn 
a,  dans  cet  endroit,  une  importance  minime.  Il  divise  la  paume 
de  la  main  en  quatre  régions  :  la  première  comprend  les  deux  der- 
nières phalanges  de  l'index,  médius  et  annulaire  et  seulement  une 
phalange  et  demie  du  petit  doigt;  la  deuxième  va  depuis  les  limites 
antérieures  jusqu'à  la  moitié  de  la  paume.  Les  deux  dernières  régions 
sont  formées  par  le  reste  de  la  main,  divisée  par,  une  ligne  médiane  : 
l'une  comprend  la  région  thénar  et  le  pouce;  l'autre,  la  région  hypo- 


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TRAITEMENT   DE    L  HYPERUIDROSE    PALMAIRE.  297 

thénar.  Ordinairement,  ces  quatre  divisions  suffisent,  mais  chez 
quelques  malades  on  est  obligé  de  faire  des  irradiations  supplé- 
mentaires sur  le  bord  cubital  de  la  main  et  au  bout  du  pouce  avec  des 
doses  moins  fortes,  si  à  la  tin  du  traitement  on  constate  qu'elles  ont 
été  moins  atteintes  par  les  rayons.  11  faut  bien  délimiter  les  régions 
avec  du  plomb  pour  empêcher  la  superposition  des  doses. 

L'auteur  est  partisan  des  doses  fortes  qui  voi>t  au  moins  jusqu'à 
l'érythème  bien  marqué,  parce  qu'il  croit  que  chez  beaucoup  de 
malades,  surtout  chez  ceux  à  la  peau  brune,  on  peut  non  seulement 
n'obtenir  aucun  résultat  avec  les  doses  faibles  et  répétées,  mais  encore 
on  peut  voir  apparaître  une  pigmentation  de  la  paume  et  même  du 
dos  de  la  main,  pigmentation  gênante  et  sans  objet.  Il  préconise  le 
double  de  la  dose  conseillée  par  Belot  :  8H  au  chromoradiomètre  de 
Holznecht,  presque  la  teinte  II  du  chromoradiomètre  de  Bordier. 
Avec  le  chromoradiomètre  de  Saboureaud,  qui  ne  signale  que  la 
teinte  B  de  5  H,  on  doit  irradier  une  fois  et  demie,  le  temps  nécessaire 
pour  la  teinte  B. 

Voici  les  modifications  observées  :  cinq  à  six  jours  après  la  séance, 
la  sécrétion  sudorale  dans  la  zone  irradiée  est  considérablement  dimi- 
nuée. Ici,  comme  dans  d'autres  organes,  l'inhibition  fonctionnelle 
précède  toute  altération  anatomique  visible.  C'est  le  même  phéno- 
mène qu'on  voit  quand  on  fait  une  épilation  :  le  poil,  qui  va  tomber  au 
bout  de  quinze  joui*s,  a  cessé  déjà  de  grandir  cinq  ou  six  jours  après 
l'application  des  rayons.  Ordinairement,  douze  jours  après  la  séance 
apparaît  le  premier  signe  de  réaction,  ia  peau  commence  chaque  jour 
à  rougir  davantage,  et  après  quatre  ou  cinq  jours,  à  la  rubéfaction 
s'ajoute  une  légère  infiltration  œdémateuse,  et  le  malade  commence 
à  éprouver  une  sensation  de  tension  dans  la  zone  enflammée.  Cette 
sensation  est  exagérée  par  la  pression  et  les  positions  déclives  de  la 
main.  Une  semaine  après,  la  partie  centrale  de  la  zone  irradiée  pré- 
sente une  couleur  grisâtre,  indice  de  ce  que  la  couche  cornée  com- 
mence à  se  détacher.  11  ne  faut  pas  l'arrachei:,  et  on  se  trouve  bien 
alors  de  l'application  de  substances  grasses,  en  attendant  que  tout 
revienne  à  l'état  normal  et  que  l'œdème  et  l'aspect  inflammatoire 
disparaissent,  ce  qui  ne  demande  pas  plus  d'une  semaine.  L'épiderme 
se  détache  alors  en  grands  lambeaux,  et  on  peut  voir  dessous  un 
épiderme  fia  et  rosé,  qui  ne  transpire  absolument  pas,  quoique  le 
reste  de  la  main  soit  en  pleine  sudation. 

Il  faut  arriver  à  cette  dose,  parce  qu'on  observe  qu'avec  des  doses 
qui  ne  sont  pas  si  accentuées,  quoique  le  résultat  temporaire  soit  bon, 

4MGBnr.  D'iLIOTB.   MÉD.    1908.  a  3 


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298^  ARCHIVES   d'ÉLBCTRIGITÉ   IféDIGALB. 

au  bout  de  cinq  ou  six  mois  la  transpiration  commence  à  s'eiagérer 
jusqu'au  retour  de  Thyperhidrose  du  commencement.  Il  est  bien  pré- 
férable d^obtenir  l'abolition  définitive  de  la  transpiration. 

Les  résultats  esthétiques  du  nouveau  traitement  sont  assez  satisfai- 
sants. La  peau  présente  de  petites  différences  avec  celle  des  régions 
voisines  :  elle  est  un  peu  plus  fine  et  rosée,  mais  cet  état  ne  dure  que 
quelques  semaines  parce  qu'après  elle  redevient  ferme  et  donne  seule- 
ment au  toucher  une  sensation  âpre,  due  au  défaut  de  sécrétion 
sudorale.  Quand  on  le  peut,  il  est  bien  préférable  de  traiter  la  main 
suivant  des  régions  successives,  afin  d'éviter  ainsi  une  réaction  totale 
de  la  main,  réaction  qui  est  toujours  gênante.  Cette  manière  d'agir 
offre  en  plus  l'avantage  de  pouvoir  juger  du  résultat  d'une  application 
antérieure.  Un  des  malades  observés  par  Lanari  est  guéri  depuis  un 
an  et  il  n'a  pas  observé  ni  télangectasies  ni  d'autres  altérations  de  la 
peau.  11  n'est  pas  à  craindre  non  plus  de  danger  dû  à  la  suppression 
dans  les  régions  irradiées  de  la  sécrétion  sudorale  :  ces  régions  repré- 
sentent à  peine  i/5o  de  la  surface  totale  du  corps,  et  cette  suppression 
ne  peut  avoir  de  conséquences  fâcheuses  sur  l'organisme. 

Costa. 


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W^aWimOMMMXMfc^OIMiaiHMIlMMMIimiUMMMMMMMMMWMMMMMMMMMtl 


■  ■■■■■■■--■■     .1       --.■-—■-——  —  - — inn^-rinrTr-rTTrirrvirirrinfinnJUiririruuuiJUUJu 


LOIS  DE  LA  RÉPARTITION 

DES 

QUANTITÉS  DE  RAYONS  X  ÉMISES  PAR  UNE  AMPOULE 

DANS  LES  DIFFÉRENTES  DIRECTIONS 


Par  le  J>^  H.  BOBDIER, 

Agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Dans  un  précédent  mémoire  (')  nous  avons  établi  que  parmi  les 
rayons  émanant  d'une  ampoule  radiogène  (tube  Millier  à  anticathode 
refroidie)  il  existait  une  direction  (direction  principale)  suivant 
laquelle  les  effets  sont  maxima  ;  ce  qu*on  constate  facilement  en  pre- 
nant comme  réactifs  soit  du  papier  au  platino-cyanure  de  baryum, 
soit  du  papier  au  gélatino-bromure. 

La  direction  que  nous  avons  trouvée  sur  une  ampoule  Millier  dont 
le  centrage  de  Vanticathode  avait  été  bien  vérifié  faisait  un  angle  de 
76'  environ  avec  la  ligne  des  centres  (de  la  cathode  et  de  Tanticathode). 
Depuis  nos  premières  expériences  qui  datent  de  novembre  1906,  nous 
avons  su  qu*un  auteur  allemand,  Gocht,  avait  signalé,  au  Congrès 
Rontgen  de  Berlin,  f  existence  d'une  direction  à  effet  optimum  concer- 
nant l'impression  des  plaques  photographiques  par  les  rayons  X.  Cet 
auteur  compte  Tangle  servant  à  fixer  cette  direction  à  partir  de  la  trace 
du  plan  de  Tanticathode  sur  Tampoule  en  avant;  il  indique  une 
valeur  de  65"  pour  cet  angle.  En  vérifiant  sur  plusieurs  ampoules 
Millier  la  position  de  la  direction  principale  telle  que  nous  l'avons 
trouvée^et  définie,  et  en  la  rapportant  à  la  même  origine,  nous  avons 
constaté  que  la  direction  de  Gocht  est  la  même  que  la  nôtre,  à  2  ou 
3  degrés  près. 

Nous  avons  poursuivi  nos  recherches  dans  cette  voie  pour  arriver 

(')  Congrès  de  TA.  F.  S.  A.,  1906,  et  Archive»  ot  the  Rônlgen  ray,  février  1907. 


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3oa  ARCHIVES  d'électrigité  médicale. 

à  connaître  suivant  quelles  lois  les  effets  dus  aux  rayons  X  décroissent 
à  partir  de  la  direction  principale  de  Tampoule. 

Nous  avons  déjà  montré  que  si  l'on  fixe  contre  la  paroi  de  Tampoulc 
enveloppée  dans  du  papier  noir  une  bande  de  papier  au  platino- 
cyanure  de  baryum,  en  ayant  soin  de  faire  coïncider  cette  bande  avec 
la  trace  du  plan  de  symétrie  de  l'ampoule  (plan  passant  par  les  centres 
de  la  cathode  et  de  Tanticathode  et  perpendiculaire  au  plan  de  cette 
dernière),  le  virage  du  platino-cyanure  était  beaucoup  plus  prononcé 
dans  une  zone  dont  le  milieu  correspond  à  la  direction  principale  de 
l'ampoule,  tandis  que  la  coloration  du  platino-cyanure  allait  en 
décroissant  du  jaune  au  vert  à  partir  de  cette  zone,  des  deux  côtés 
vers  les  extrémités  de  la  bande. 

Si  Ton  refait  la  même  expérience  dans  un  plan  perpendiculaire  au 
plan  de  symétrie,  et  enjaisani  passer  la  bande  par  la  trace  de  la  direc- 
tion principale  de  Vampoule,  trace  qu'on  a  marquée  par  une  petite 
croix,  on  constate  encore  que  les  effets  des  rayons  X  sur  le  platino- 
cyanure  sont  plus  marqués  dans  une  zone  dont  le  centre  correspond  k 
la  croix  et  que  la  coloration  du  sel  ffuorescent  va  aussi  en  se  dégradant 
vers  les  deux  extrémités  de  la  bande.  Une  première  remarque  est  à  faire 
toutefois  :  la  décroissance  du  virage  est  plus  brusque  dans  ce  plan  per- 
pendiculaire que  dans  le  plan  de  symétrie,  les  autres  conditions  étant 
les  mêmes;  en  d'autres  termes,  les  extrémités  de  la  bande  placée  dans 
le  méridien  perpendiculaire  sont  plus  virées,  plus  jaunes,  que  dans  le 
méridien  de  symétrie.  Cette  différence  dans  le  virage  du  platino- 
cyanure  dénotait  déjà  une  différence  d'action  des  rayons  appartenant 
aux  deux  méridiens  principaux  de  l'ampoule  et  à  distance  angulaire 
égale  à  partir  de  la  direction  précédemment  définie. 

Nous  avons  donc  repris  cette  expérience  en  nous  servant  de  pastilles 
au  platino-cyanure  collées  sur  une  bande  de  papier  et  en  des  points 
correspondant  à  des  angles  déterminés. 

Pour  cela  nous  avons  marqué  sur  la  paroi  môme  de  l'ampoule  dont 
nous  avons  vérifié  le  bon  centrage  de  l'anticathode  et  dans  chacun  des 
méridiens  principaux  (plan  de  symétrie  et  plan  perpendiculaire)  les 
points  placés  (à  partir  de  la  croix  indiquant  la  trace  de  la  direction 
principale),  à  des  distances  angulaires  de  3o',  45**  et  6o'.  Ces  points 
ont  été  obtenus  en  mesurant  la  circonférence  C  d'un  grand  cercle  de 
l'ampoule,  et  en  appliquant  la  proportion  : 

C  _  36o^ 
X""  3o- 


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QUANTITÉS    DB   RAYONS    X    ÉMISES    PAR    UNE    AMPOULE.  3oi 

X  désignant  la  distance  occupée  sur  l'ampoule  par  un  arc  de  3o°.  Ces 
points  étaient  relevés  sur  une  bande  de  papier  sur  laquelle,  et  en  face 
d'eux,  une  pastille  de  platino-cyanure  était  collée. 

Nous  avons  disposé  une  première  bande  de  papier  portant  quatre 
pastilles  correspondant  aux  angles  de  o°,  So",  45*,  6o'  dans  le  plan  de 
symétrie;  puis  une  deuxième  bande  portant  trois  pastilles  corres- 
pondant aux  angles  de  30°,  45**,  6o®  et  placée  dans  le  me'ridien 
perpendiculaire.  Chaque  bande  étant  enveloppée  dans  du  papier  noir 
pour  éviter  l'action  retardatrice  de  la  lumière  sur  le  virage  du  platino- 
cyanure. 

A  l'aide  de  notre  chromoradiomètre(i),  nous  déterminions  exacte- 
ment les  colorations  de  virage  du  platino-cyanure. 

Nous  avons  mesuré  le  temps  mis  par  chaque  pastille  pour  prendre 
la  teinte  II  de  notre  chromoradiomètre. 

Les  constantes  de  l'ampoule  étaient  : 

Étincelle  équivalente i  a  centimètres. 

Degré  radiochromométrique 8  B. 

Intensité  du  courant  primaire  ....     (j  ampères. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 


Position  de  la  pastille  par  rapport 
à  la  direction  principale  de  l'ampoule. 


Temps  pour  la 
teinte  II. 


o» ïo  minutes. 

^  Plan  de  symétrie .    .    .   .    1 1  minutes. 


3o* 


S 


(  Méridien  perpendiculaire    1 1  minutes. 


\ 


i  Plan  de  symétrie .    .    .    .  1 4  minutes  43. 
4> 

'  Méridien  perpendiculaire  » 

^  (  Plan  de  symétrie.    ...  19  minutes. 
(  Méridien  perpendiculaire  » 


Observations. 

Après  6  minutes 
la  pastille  a  pris  la 
teinte  1. 

Cette    pastille    est 
très  légèrement  plus 
[  jaune  que  l'autre. 

Cette  pastille  a  dé- 
passé la  teinte  11. 

Teinte  II  dépassée. 


Ce  tableau  montre  tout  d'abord  qu'à  écartemenl  angulaire  égal,  les 
pastilles  placées  dans  le  méridien  perpendiculaire  au  plan  de  symétrie 
de  r ampoule  ont  viré  à  une  teinte  plusjoncée  que  les  mêmes  pastilles  du 

(*)  Voir  Archives  d'électricité  médicale,  lo  juin  1906  et  10  juillet  1907. 


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3oa  ARCHIVES   D'ÉLBCTRICrri    niDIGALB. 

plan  de  symétrie.  Ce  résultat  est  d'ailleurs  une  confirmation  de  Texpé- 
rience  qualitative  rapportée  plus  haut. 

Fixons  pour  l'instant  notre  attention  sur  les  temps  exigés  par  les 
pastilles  placées  dans  le  plan  de  symétrie  pour  prendre  la  teinte  II  du 
chromoradiomètre  :  ces  nombres  sont  respectivement,  lo  minutes, 
II  minutes  45  secondes  et  ig  minutes. 

11  était  intéressant  de  rechercher  s*il  existait  une  relation  entre  le 
cosinus  de  chaque  angle  et  le  quotient  des  temps  /  et  t*  correspondant 
respectivement  à  la  direction  principale  et  à  chaque  angle  considéré  suc- 
cessivement dans  ce  plan  ;  en  d'autres  termes,  de  savoir  si  la  décroissance 
d'action  sur  le  platino-cyanure  obéit  à  la  loi  du  cosinus  ;  il  suffisait  de 

comparer  la  valeur  du  cosinus  de  chaque  angle  avec  le  quotient  y,  des 

temps  mis  pour  obtenir  la  même  teinte  de  virage  du  platino-cyanure. 
Ce  calcul  donne  les  résultats  suivants  : 


Position  de  U  pastille. 

Rapport  - 

Valeur  du  cosinus. 

oo 

10 
10 

I 

3oo 

10 

77   =^ 

90 

0,86 

450 

10 
14,75 

,68 

0,70 

600 

10 

ï9    ~^ 

,52 

0,49 

Comme  on  le  voit,  la  concordance  de  ces  nombres  est  très  satisfai- 
sante, surtout  si  Ton  pense  à  la  difficulté  d'appréciation  exacte  de 
l'égalité  de  teinte  du  platino-cyanure.  On  peut  donc  conclure  de  là 
que,  dans  le  plan  de  symétrie,  la  décroissance  des  effets  dus  aux 
rayons  X  se  Jait  suivant  la  loi  du  cosinus,  les  angles  étant  mesurés  à 
partir  de  la  direction  principale  de  l'ampoule  ;  autrement  dit,  si  Q  est 
la  quantité  de  rayons  X  émise,  dans  l'unité  de  temps,  suivant  la 
direction  principale  de  l'ampoule,  la  quantité  Q'  émise  pendant  le 
même  temps,  dans  une  direction  faisant  avec  la  première  un  angle  X, 
mais  située  dans  le  plan  de  symétrie,  sera  : 

Q'  =  Q.  Cos.  X 
Dans  une  direction  faisant  par  exemple  un  angle  de  60^  avec  la 


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QUANTITÉS   DE   RAYONS   X   ÉBUSES   PAR    UNE   ABflPOULE.  3o3 

direction  principale,   la  quantité  de  rayons  émise,  en  considérant 
toujours  le  plan  de  symétrie,  est  : 

Q'  =  QXo,5=:^, 

a 


c*est-à-dire  la  moitié  de  la  quantité  émise  par  le  faisceau  coïncidant 
avec  la  direction  principale  de  Tampoule. 

Voyons  maintenant  ce  qui  se  passe  dans  le  méridien  perpendiculaire 
au  plan  de  symétrie  :  nous  avons  placé  dans  ce  plan  une  bande  de 
papier  sur  laquelle  étaient  collées  quatre  pastilles  correspondant  aux 
distances  angulaires  o<>,  3oo,  45o,  Go^*,  puis  nous  avons  cherché  comme 
précédemment  le  temps  nécessaire  pour  que  chaque  pastille  prenne 
successivement  la  coloration  de  la  teinte  II  du  chromoradiomètre. 

Les  constantes  de  l'ampoule  étant  les  mêmes  que  précédemment, 
nous  avons  trouvé  : 

PoiiUon  de  la  pastille.     Tempt  poor  la  teinte  II.  Obsenrations. 

Pendant  ce  temps,  la  pastille 

située  à  3o^  a  dépassé  la  teinte 

o«  10  minutes.         M;  la  pastille  à  45®  a  exacte- 

I   ment  cette  teinte  I  ;  la  pastille 

\    à  6oP  n*a  pas  encore  la  teinte  I. 

/       La  pastille  à  45®  a  dépassé  la 

3oo  10  minutes  45.    |   teinte  I  ;  la  pastille  à  6oo  a  pris 

(  la  teinte  I. 

.     ,     ^       (       La  pastille  à  6o®  a  dépassé  la 
45®  12  minutes  3o.    ]      .  ^    ,  ^ 

f   lemte  I. 

6o®  i3  minutes  45. 

Si  Ton  compare  ces  nombres  à  ceux  des  mêmes  pastilles  du  plan  de 
symé^e,  on  voit  qu'ils  sont  plus  Jaibles,  ce  que  nous  savions  déjà. 

Ici,  si  l'on  veut  comparer  le  rapport  —  aux  valeurs  des  cosinus,  on 
trouve  un  écart  sensible  :  ainsi  pour  la  pastille  située  à  6o®  de  la  direc- 
tion principale  de  l'ampoule,  le  rapport  -,  est  0,7a,  tandis  que  le 

cosinus  a  pour  valeur  o,5. 

11  résulte  de  là  que  dans  le  méridien  perpendiculaire  au  plan  de 


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3o4  ARCHIVES  D'iLEGTRicrri  m£digale. 

symétrie  et  passant  par  la  direction  principale,  la  décroissance  des 
efPets  pi*oduits  parles  rayons  X  se /ait  moins  vite  que  dans^le  plan  de 
symétrie.  La  dégradation  est  moins  rapide,  c'est-à-dire  que  l'on  a,  pour 
une  direction  donnée  faisant  un  angle  X  avec  la  direction  principale, 

Q'  >  Q.  Cos  X. 

Notre  ampoule  radiogène  fournit  donc  dans  ses  deux  méridiens  prin- 
cipaux une  répartition  différente  des  quantités  émises  :  le  méridien  de 
symétrie  est  composé  des  rayons  produisant,  toutes  choses  égales 
d'ailleurs,  des  effets  se  dégradant  plus  vite  que  ceux  du  méridien 
perpendiculaire.  On  ne  peut  s'empêcher  de  faire  un  rapprochement 
entre  une  ampoule  radiogène  et  un  dioptre  astigmate  et  Ton  peut,  par 
analogie  de  langage,  dire  qu'une  ampoule  radiogène  est,  sous  le 
rapport  des  effets  produits  par  les  rayons  émis,  astigmate  et  que  cet 
astigmatisme  est  contraire  à  la  règle  :  le  méridien  de  symétrie  étant 
emmétrope,  l'autre  méridien  principal  étant  myope,  c'est-à-dire  possé* 
dant  un  effet  rontgénien  plus  grand  que  le  premier. 

Nous  avons  pu  avoir  une  preuve  biologique  de  cette  différence  dans 
les  effets  produits  par  les  rayons  X  des  deux  méridiens  principaux, 
une  preuve  de  cette  sorte  d'astigmatisme  rontgénien  ;  dans  quelques 
cas,  nous  avons  placé  l'ampoule  Millier  en  contact  avec  la  paroi 
abdominale  et  en  exerçant  une  pression  assez  forte  avec  l'ampoule 
pour  déprimer  assez  fortement  l'abdomen  :  dans  ces  conditions, 
l'excavation  formée  par  l'ampoule  sur  les  tissus  est  une  portion 
de  sphère.  Or,  en  faisant  une  très  courte  séance,  pour  éviter  la  pro- 
duction d'une  radiodermite,  nous  avons  constaté  que  la  réaction  ne 
se  faisait  pas  du  tout  suivant  un  cercle,  mais  bien  suivant  une  ellipse 
dont  le  grand  axe  coïncidait  chaque  fois  avec  le  méridien  perpendi- 
culaire au  plan  de  symétrie  et  le  petit  axe  avec  le  plan  de  symétrie. 

Ce  résultat  indique  bien  que  les  effets  produits  par  les  rayons  X  non 
seulement  sur  des  corps  inertes,  mais  aussi  sur  les  tissus  vivants,  se 
dégradent  moins  vite  dans  le  plan  perpendiculaire  que  dans  le  plan  de 
symétrie.  L'importance  pratique  des  lois  qui  viennent  d'être  énoncées 
n'échappera  certainement  pas  aux  radiothérapeutes. 


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INSTRUMENT  NOUVEAU 


L'ELECTROCÀUTERE  FROID  DE  FOREST 


M.  et  M^'deFôrest  (de  New-York),  bien  connus  pour  leurs  recherches 
sur  la  téléphonie  sans  fils,  nous  ont  présenté,  dans  le  service  du  Prof. 
Gaucher,  à  Thôpital  Saint-Louis,  un  électrocautère  dont  le  principe 
est  absolument  nouveau. 

L'électrocautère  froid,  ainsi  nommé  parce  que  Télectrode  est  abso- 
lument froide  tant  qu'elle  n'est  pas  en  contact  avec  les  tissus,  a  été 
inventé  par  Lee  de  Forest  à  la  suite  d'expériences  sur  le  téléphone  sans 
fils. 

L'arc  électrique  formé  par  un  courant  continu  de  no  ou  mieux  de 
aao  volts  et  jaillissant  dans  la  flamme  d'une  lampe  à  alcool  produit  un 
courant  oscillatoire  de  haute  fréquence.  Sur  un  circuit  dérivé  sont 
montés  le  condensateur  et  la  bobine  de  self-induction.  La  fréquence 
des  oscillations  est  environ  de  3oo.ooo  par  seconde.  C'est  en  somme 
le  même  dispositif  que  celui  qui  a  été  réalisé  par  Dudell,  pour  son 
arc  chantant. 

Une  bobine  multipHcatrice  augmente  le  potentiel  de  ce  courant  de 
haute  fréquence  et  de  faible  voltage.  L'électrode  cautérisante  est  reliée 
à  un  des  points  de  cet  appareil,  ce  point  variant  suivant  l'intensité  de 
l'effet  à  produire. 

Cette  électrode  est  constituée  par  un  fil  de  platine  porté  par  un 
manche  isolant.  On  peut  donner  à  ce  fil  la  forme  que  l'on  désire,  mais 
ce  qui  le  différencie  de  Tanse  galvanothermique,  c'est  qu'il  n'a  pas 
besoin  d'être  arciforme.  Le  fil  de  retour  étant  inutile,  l'électrode  peut 
être  un  simple  fil  rectiligne  auquel  on  donne  la  longueur  et  la  section 
voulues. 

L'action  caustique  ne  se  produit  qu'au  moment  où  l'électrode  entre 
en  contact  avec  les  tissus.  Elle  se  limite  à  une  faible  épaisseur  de  la 


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3o6  ARCHIVES   D'éLECTRIGiri   Bf^DIGALB. 

région  touchée  par  elle,  et  c'est  là  précisément  l'avantage  que  présente 
rélectrocautère  froid  de  de  Forest,  puisque,  contrairement  à  ce  qui  se 
produit  pour  le  galvanocautère,  il  y  a  absence  complète  de  rayonne- 
ment. 

L'intensité  du  courant,  et  par  suite  Tintensité  de  Taction  caustique, 
se.laisse  du  reste  aisément  régler  à  Faide  d'une  manette  spéciale. 

Cette  intensité  est  évidemment  inversement  proportionnelle  à  la 
surface  de  l'électrode  en  contact  avec  les  tissus. 

L'électrocautère  froid  peut  servir  aussitôt  que  le  courant  est  établi, 
son  échauffement  n'étant  pas  progressif  comme  pour  les  autres  cau- 
tères. De  même  Tinstrument  est  froid  quand  le  courant  pa^se,  la 
conductibilité  des  tissus  en  contact  permettant  seule  à  Télectrode  de 
s'échauffer. 

L'électrocautère  obvie  ainsi  aux  inconvénients  que  peut  présenter 
le  contact  d'un  instrument  porté  à  une  très  haute  température  avec 
des  tissus  à  conserver,  et  il  supprime  du  même  coup  l'appréhension 
que  peut  faire  naître  chez  le  malade  la  vue  du  fer  rouge.  De  plus,  le 
fil  n'est  pas  exposé  à  se  rompre,  car  il  n'est  jamais  ramolli  par  la 
chaleur.  Enfin,  en  raison  de  la  capacité  du  corps  humain,  les  courants 
de  haute  fréquence  venus  de  l'électrode  peuvent  s'y  propager  sans  que 
le  malade  ressente  aucun  choc. 

L'électrocautère  de  de  Forest  comble  une  lacune  importante  dans  les 
applications  de  la  galvanocaustique  thermique.  Elle  permet  en  effet  des 
opérations  très  délicates,  telles  que  la  destruction  de  petits  kystes 
au  voisinage  de  l'œil,  la  cautérisation  au  fond  de  canaux  étroits, 
larynx,  etc.,  la  cautérisation  de  la  muqueuse  du  col  utérin. 

La  possibilité  de  se  servir  d'une  électrode  extrêmement  petite 
permet  de  réduire  aux  dimensions  d'une  pointe  d'aiguille  l'action 
caustique  et  de  faire  de  véritables  u  pointes  »  de  feu.  Avec  une 
électrode  en  anse  on  peut  sectionner  des  tissus  comme  avec  un  couteau 
parfaitement  aiguisé.  Enfin,  un  scapel  isolé  par  son  manche  peut 
servir  d'électrode,  de  sorte  qu'à  son  action  contondante  on  peut 
adjoindre  une  action  cautérisante  simultanée.  L'électrocautère  de 
de  Forest  est  contenu  dans  une  boîte  dont  les  dimensions  ne  dépassent 
pas  celles  d'une  batterie  de  piles  de  !i4  éléments.  Son  seul  inconvénient 
est  d'exiger  pour  son  fonctionnement  du  courant  continu. 

Nous  aurons  l'occasion  de  voir  cet  appareil  à  l'Exposition  de 
Physique  où  la  maison  Gaiffe  se  propose  de  le  présenter. 

A.    ZlMMBRN. 


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PREMIER   CONGRÈS 

I3B    i>hy8ioth:bra.i>ib 

DES   MÉDECINS   DE   LANGUE   FRANÇAISE 

Paris  (22  et  23  avril). 


Compte  rendu  des    séances. 

Séance  du  mercredi  22  avril,  ^ 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  par  le  Prof.  Landouzy,  Doyen 
de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  qui,  dans  un  remarquable  discours, 
expose  l'importance  des  agents  physiques  dont  depuis  quinze  ans, 
dans  son  enseignement,  il  signale  le  rôle  de  plus  en  plus  grand,  en 
face  de  celui  des  produits  pharmaceutiques. 

Il  montre  en  particulier  que,  si  les  médicaments  chimiques  sont 
capables  de  procurer  un  bien-être  immédiat,  c'est  surtout  sur  les 
agents  physiques  qu'il  faut  compter  pour  modifier  l'état  général, 
pour  faire  échapper  le  malade  a  ses  prédispositions  diathésiques. 

Enfin,  il  félicite  les  organisateurs  d'avoir  préconisé  l'étude  en  com- 
mun des  diverses  modalités  de  la  physiothérapie;  c'est  en  comparant 
ces  divers  agents  qu'on  apprendra  à  les  mieux  connaître,  c'est  en 
les  étudiant  simultanément  qu'on  pourra  les  associer  de  la  manière 
la  plus  utile  pour  le  malade. 

Ce  sont  là  des  paroles  bonnes  à  entendre  et  des  sentiments  élevés 
bons  à  répandre;  nul  ne  pouvait  mieux  les  exprimer  que  le  président 
du  futur  Congrès  International  de  Physiothérapie. 

M.  OuDiN,  président  de  la  Commission  d'organisation,  montre  le 
chemin  parcouru;  quand  il  eut  terminé  ses  études  et  qu'il  annonça 
qu'il  se  consacrait  à  l' électrothérapie,  il  fut,  pour  tous  ses  amis, 
«  le  médecin  qui  a  mal  tourné  »  et  cela,  bien  qu'à  cette  époque  il  y 
ait  eu  déjà  des  personnalités  comme  Duchenne  et  Tripier.  Mais  il  reste 
beaucoup  encore  à  faire:  la  Faculté  de  Paris  compte  trois  chaires 
plus  ou  moins  consacrées  à  la  thérapeutique,  mais  il  n'y  a  aucun 
enseignement  officiel  du  traitement  par  les  agents J  physiques.  Or, 


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3o8  ARCHIVES    D'éLECTRIGiré    MlÎDIGALB. 

cet  enseignement  est  une  sécurité  et  il  suffit  de  voir  combien  rapide- 
ment le  seul  professeur  de  province  qui  ait  une  chaire  de  cet  ordre 
a  su  grouper  autour  de  lui  une  véritable  école,  pour  se  rendre  compte 
que  la  Faculté  de  Paris  devrait  bien  imiter  celle  de  Bordeaux. 

M.  Laquerrière,  secrétaire  de  la  Commission  d'organisation, 
rend  compte  des  travaux  de  cette  commission.  En  raison  du  peu  de 
temps  dont  elle  a  disposé,  elle  n'a  pas  réussi  à  mener  à  bien  différents 
points  de  son  programme,  mais  le  nombre  des  congressistes  (200  envi- 
ron) montre  bien  que  l'année  prochaine,  en  s'y  prenant  à  temps, 
il  sera  possible  de  faire  un  Congrès  des  plus  intéressants.  Il  propose 
de  nommer  le  bureau  des  séances. 

Sont  élus  : 

Séance  du  22,  matin,  —  Président,  M.  le  Prof.  Landouzy;  \ice- 
présidents,  MM.  le  D»"  Oudin,  le  Prof.  Bergonié,  le  D'  de  Munter 
(Liège). 

Séance  du  22,  soir.  —  Président,  M.  le  Prof.  d'Arsonval;  vice- 
présidents,  MM.  le  Prof.  Le  Marin el  (Bruxelles),  le  Prof.  Werlheim 
Salomonson  (Amsterdam),  le  D*^  Stappfer  (Paris). 

Séance  du  23.  —  Président,  M.  le  D*"  Béclère;  vice-présidents, 
MM.  DE  Blois  (Canada),  de  Nobele  (Gand),  Zimmern  (Paris). 

MM.  Wetterwalt,  Duhein,  Rousseaux,  sont  nommés  secrétaires 
des  séances. 


M.  Albert  WEIL  (de  Paris).  —  Photo  et  thermoluminothérapie  des 
névralgies. 

1®  La  photothérapie  est  l'ensemble  des  applications  thérapeutiques 
dans  lesquelles  on  utilise  les  radiations  chimiques  émises  par  le  soleil 
ou  par  une  puissante  lampe  à  arc. 

2°  La  thermoluminothérapie  est,  au  contraire,  l'ensemble  des  appli- 
cations thérapeutiques  dans  lesquelles  on  utilise  les  radiations  calo- 
rifiques et  lumineuses  émises  par  des  sources  lumineuses  quelconques 
et  plus  particulièrement  par  des  lampes  électriques  à  incandescence. 

3®  La  photothérapie  réussit  contre  un  assez  grand  nombre  de 
névralgies  ou  d'algies  superficielles,  mais  elle  ne  paraît  point  jusqu'ici 
supérieure  à  la  thermoluminothérapie  par  les  lampes  à  incandescence 
bleue;  et  comme  cette  dernière  est  de  maniement  plus  facile  et  utili- 
sable même  au  lit  du  malade,  il  n'y  a  à  poser  de  conclusion  qu'en 
ce  qui  la  concerne. 

40  La  thermoluminothérapie  générale  avec  les  lampes  à  incandes- 
cence bleue  (le  malade  étant  dans  un  bain  de  lumière  bleue)  peut 
être  recommandée  contre  les  algies  disséminées,  dont  souffrent  nom- 
bre de  neurasthéniques  el  de  rhumatisants. 


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PREMIER  CONGRÈS  DE  PHYSIOTHÉRAPIE.  SoQ 

50  La  thermolumino thérapie  locale  (lampe  bleue  de  50  bougies  au 
centre  d'un  réflecteur  puissant)  réussit  contre  nombre  de  névralgies 
localisées,  ne  siégeant  pas  sur  des  nerfs  trop  profondément  situés, 
mais  échoue  quand  les  lésions  de  névrites  sont  nettement  accusées. 

En  raison  de  sa  facile  application,  elle  peut  être  essayée  avant  de 
recourir  à  d'autres  méthodes  physiothérapiques,  dans  toutes  les  né- 
vralgies qui  ne  sont  pas  le  fait  d'une  maladie  générale  ou  qui  ne  sont 
pas  accompagnées  de  troubles  trophiques  accentués. 


M.  LIBOTTE  (de  Bruxelles).  —  Hydrothérapie  dans  les  névrites  et 
les  névralgies. 

La  sudation  par  la  vapeur,  par  la  chaleur  sèche  obscure  ou  lumi- 
neuse, la  douche  chaude  mobile  de  S?»  à  45®,  l'application  de  la  glace, 
sont  les  principaux  procédés  mis  en  œuvre  par  l'hydrothérapie. 

A.  Applications  locales: 

a)  La  glace  agit  en  décongestionnant  le  nerf,  en  émoussant  la  sensi- 
bilité. 

b)  La  sudation,  la  douche  mobile  agit  sur  les  nerfs  tactiles  et  ther- 
miques de  la  peau.  Leur  action  se  réfléchit  dans  la  moelle  sur  les  vaso- 
moteurs.  Les  vaisseaux  des  organes  se  contractent  en  même  temps 
que  les  vaisseaux  cutanés  se  dilatent  (révulsion  cutanée). 

De  là  une  action  antiphlogistique,  une  action  modificatrice. 

B.  Applications  générales: 

Un  avantage  considérable  que  l'hydrothérapie  possède  sur  beaucoup 
d'autres  moyens  thérapeutiques,  c'est  qu'elle  peut  imprimer  à  un  état 
général  l'action  qu'il  réclame,  diriger  ses  moyens  contre  l'anémie,  la 
névropathie,  la  neurasthénie,  les  maladies  infectieuses,  toxiques,  dia- 
thésiques.  L'étude  de  sa  physiologie,  en  effet,  nous  démontre  son  action 
sur  les  oscillations  circulatoires,  sur  les  organes  hématopoiétiques, 
sur  les  échanges  nutritifs,  sur  l'absorption  plus  grande  d'O  et  un 
dégagement  parallèle  de  CO*. 


MM.  DELHERM  et  ZIMMERN  (de  Paris;  ->  Traitement  des  névralgies 
et  des  névrites  par  l'électrisation.  (Voir  le  rapport  in  extensQ  in 
Archiv.  (Téleclr.  méd.,  n"  du  10  avril  1908,  p.  26.1.) 


DISCUSSION 


M.  Laquerrière  insiste  sur  l'importance  de  l'éleclrodiagnostic 
qui,  seul  en  certains  cas,  permet  de  faire  le  diagnostic  exact  et  qui 
contribue  puissamment  à  établir  le  pronostic,  et  il  signale  toute  l'im- 
portance de  l'examen  électrique  dans  les  accidents  du  travail. 


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3lO  ARGItlVES   D'éLBCTRICrré   BfiDIGALE. 

M.  Werlheim  Salomonson  se  demande  si  le  traitement  des  névrites 
est  bien  utile  et  il  cite  une  série  de  cent  vingt  paralysies  radiales  du 
sommeil  qui  furent  soignées  par  des  procédés  électriques  divers  et  par 
Tabstention,  et  il  ne  croit  pas  qu'il  y  ait  eu  une  différence  appréciable 
dans  la  durée  de  l'affection. 

n  fait,  comme  les  auteurs,  de  Texcitation  galvanique  des  muscles 
d^igénérés,  mais  il  se  demande  sur  quoi  est  basée  cette  pratique,  car 
théoriqtrôment  oa  peut  se  demander  si,  en  faisant  travailler  un  muscle 
laalade,  on  ne  le  fatlgae  p^^u  risque  de  le  rendre  plus  malade. 

M.  Delherh  pense  qtte  la  p9èNiy$ie  radiale  est  un  mauvais  exemple 
à  prendre.  La  paralysie  radiale  du  sonaneil  est,  «n  effet,  une  affection 
bénigne  qui  guérit  seule  et  rapidement;  il  est  donc  difficile  de  voir 
l'influence  d'un  traitement.  Il  faudrait  faire  la  même  expérience  dans 
des  névrites  avec  réaction  de  dégénérescence  ou  dans  des  paralysies 
infantiles.  Dans  ces  maladies,  l'influence  de  l'électricité  est  indiscu- 
table. 

Quant  à  la  gymnastique  électrique,  elle  agit  comme  tout  exercice;  — 
si  on  la  fait  à  dose  convenable,  —  elle  contribue  à  hypertrophier  le 
muscle. 

M.  Barjon  (de  Lyon)  dit  qu'il  a  vu  des  névralgies  épileptiformes  de 
la  face  résister  au  traitement  électrique. 

M.  Delherm  répond  qu'il  faudrait  préciser,  que  M.  Barjon  n'a  pas 
fait  lui-même  les  séanees  et  qu'on  ne  peut  savoir  si  le  traitement  a 
été  bien  appliqué.  Il  rappelle  les  succès  de  la  méthode  de  Bergonié 
et  cite  le  cas  qu'il  a  publié  avec  M.  Babinski,  du  malade  opéré  déjà 
cinq  fois  chirurgicalement  et  qui  fut  guéri  par  cette  méthode. 

M.  Landouzy  demande  ce  qu'on  obtient  dans  les  névralgies  zosté- 
riennes,  en  particulier  chez  les  sujets  ayant  dépassé  la  soixantaine. 

M.  Delherm.  Les  résultats  sont  des  plus  favorables.  A  la  période 
éruptive  on  fait  de  l'effluve;  à  la  période  névralgique,  du  courant  con- 
tinu à  intensité  élevée. 

M.  Petit  a  tu  l'occasion  de  soigner  plusieurs  zonas.  Le  traitement 
électrique  pratiqué  assez  tôt  paraît  prévenir  les  névralgies.  Une  fois 
la  névralgie  installée,  le  traitement  est  plus  long,  mais  le  résultat  est 
encore  favorable. 

M.  Danjou,  de  Nice,  a  soigné  une  névralgie  faciale  grave  chez  un 
vieillard  de  quatre-vingts  ans.  Il  institua  un  régime  végétarien  auquel 
il  attache  une  grande  importance  et  fit  diverses  manœuvres  de  mas- 
sage. Le  résultat  fut  une  guérison  rapide. 

M.  Albert  Weill  a  soigné  une  dame  de  quatre-vingt-quatre  ans 
pour  une  névralgie  consécutive  à  un  zona,  par  le  courant  continu  en 
séances  longues  et  l'a  guérie. 

Pour  les  névrites,  il  estime  qu'il  faut  distinguer  le  courant  continu 
à  l'état  constant,  qui  ne  fait  pas  travailler  les  muscles,  mais  est  le 
meilleur  agent  de  régénération  des  muscles  et  des  nerfs,  et  le  courant 
continu  interrompu  qui  forme  une^  gymnastique  utile,  mais  dont  il  ne 
faut  pas  abuser  dans  les  états  graves. 


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PRMUBIt  <SON€»lÊS   DS   PHYfilOTuéAitPlE  3ll 

M.  Xavier  Edmond  (Brésil)  ne  croit  pas  qu'on  puisse  mettre  «n 
doute  l'utilité  de  Télectiisation  dans  l«s  névrites.  Il  pense  que  le  cou- 
rant continu  en  est  le  traitement  spécifique,  car  il  a  un  nombre  de 
malades  que  les  pratiques  les  plus  diverses  n'avaient  en  rien  modifiés 
et  qui  s'améliorèrent  dès  qu'on  institua  ce  traitement. 

M.  Deschamps  dit  qu'en  particulier  le  rôle  de  l'électricité  est  indis- 
cutable dans  les  névrites  saturnines.  Il  a  guéri  des  individus  qui,  après 
échecs  de  diverses  thérapeutiques,  étaient  considérés  comme  incu- 
rables. 


M.  HARET  (de  Paris).  ~  La  radiothérapie  dans  le  traitement  des 
néYralgies.  (Voir  le  rapport  in  extenso  in  Archiv,  d'électr.  méd.y  n?  du 
10  avril  1908,  p.  a56.) 

DISCUSSION 

H.  Jaulin  a  traité  trois  tabétiques  atteints  de  douleurs  fulgurantes. 
L'un  n'a  rien  obtenu,  mais  les  deux  autres  paraissent  nettement 
améliorés  après  chaque  séance. 

H.  Delherm.  Dans  les  algies  erratiques,  il  semble  qu'il  n'y  ait 
rien  à  faire;  mais  dans  les  algies  bien  localisées,  j'ai  obtenu  des  périodes 
d'amélioration  très  nettes. 

H.  Laquerrière  cite  un  cas  de  névralgie  faciale  guéri  par  les  rayons, 
mais  il  cite  également  un  cas  de  névralgie  intercostale  ayant  subi 
sans  résultat  trois  opérations  chirurgicales  et  qui  ne  fut  pas  amé- 
lioré par  un  traitement  radiothérapique  si  intense  qu'il  détermina 
une  radiodermite  grave;  cette  malade  fut  guérie  par  un  traitement 
électrique  et  reste  guérie  depuis  cinq  ans. 

H.  Faidherbe  croit  que  le  bain  de  lumière  générale  par  lampes 
à  arc  et  à  incandescence  combinées  est  le  procédé  qui  soulage  le 
mieux  les  tabétiques,  sans  qu'on  puisse  donner  la  préférence  à  une 
lumière  plus  particulière  (bleue,  rouge,  etc.). 

H.  Guillemonat  estime  qu'il  est  préférable  dans  le  traitement  des 
névralgies  de  n'appliquer  les  rayons  X  qu'à  dose  légère  fréquem- 
ment répétée. 


M.  KOUINDJY.  —  Le  massage  méthodique  et  la  rééducation  dans 
le  traitement  des  névralgies  et  des  névrites.  (Résumé.) 

Le  massage  méthodique  et  la  rééducation  appartiennent  à  cette 
catégorie  des  agents  physiques  sans  lesquels  il  est  impossible  de 
mener  à  bonne  fin  le  traitement  des  névrites  et  des  névralgies.  Réunis 
aux  autres  agents  physiques,  ces  agents  thérapeutiques  activent  la 
guérison  par  la  restitution  intégrale  ou  à  peu  près  complète  des 
tissus  dégénérés. 


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3i'j  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


DISCUSSION 

M.  Danjou  (de  Nice)  accorde  la  prépondérance  au  mouvement 
actif  sur  le  mouvement  passif  dans  le  traitement  rééducatif;  le  mou- 
vement passif  n'est  que  préparateur.  Il  rappelle  qu'il  faut  savoir 
combiner  les  différentes  médications  physicothérapiques  d'après  une 
méthode  donnant  des  résultats  qu'un  seul  agent  physique  n'aurait 
pu  donner. 

M.  DE  MuNTER.  Les  mouvements  passifs  ont  une  importance  consi- 
dérable dans  le  traitement  des  névralgies  au  début  par  leur  action 
calmante  décongestionnante. 

Le  pronostic  des  névralgies  essentielles  traitées  de  cette  façon  est 
favorable;  beaucoup  plus  réservé  dans  les  névralgies  traumatiques. 

M.  Durey  demande  s'il  est  possible  d'établir  des  indications  spé- 
ciales du  massage  à  l'exclusion  des  autres  procédés  physiques. 

Pour  M.  Albert  Weill,  le  massage  peut  guérir  les  paralysies; 
mais  la  supériorité  doit  rester  à  l'électricité,  qui  semble  la  thérapeu- 
tique analgésique  par  excellence  dans  le  traitement  des  névralgies. 

Le  D'  Le  Marinel  estime  que  le  massage  est  indiqué  surtout  dans 
les  formes  chroniques  et  anciennes  :  dans  les  névrites  aiguës,  il  y  a 
avantage  à  s'adresser  au  courant  galvanique. 

M.  KouiNDjY  est  d'avis  contraire  :  il  intervient  dès  le  début  des 
névrites.  Il  reconnaît  les  bons  effets  de  l'électricité  et  ne  peut  dire 
si  le  massage  est  supérieur;  pour  lui,  ces  déUx  agents  doivent  être 
utilisés  ensemble;  l'essentiel,  c'est  de  les  employer  méthodiquement. 

M.  Wetterwald  répond  à  la  question  posée  par  M.  Durey  sur  les 
indications  permettant  de  s'adresser  à  un  procédé  physiothérapique 
plutôt  qu'à  un  autre.  Dans  certaines  algies  (névralgies  intercostales, 
occipitalgie,  de  Beau  et  Valleix,  gastralgie,  myalgie,  etc.)  où  les 
erreurs  de  diagnostic  sont  fréquentes,  le  massage  agit  comme  agent 
thérapeutique  et  comme  moyen  de  diagnostic  parce  qu'il  distingue 
les  névralgies  vraies  dues  à  une  lésion  du  nerf  de  la  pseudo-névralgie, 
de  la  cellulite  ou  de  la  panniculite, justiciables  delà  malaxation.  Il 
s'élève  contre  l'opinion  de  M.  Le  Marinel,  qui  fait  intervenir  l'an- 
cienneté de  l'affection  dans  le  choix  du  traitement.  Pour  lui,  le 
massage  donne  des  résultats  rapides  et  brillants  dans  les  cas  les  plus 
récents  et  les  plus  douloureux. 

M.  Danjou  (de  Nice),  dans  les  névrites  névralgiques  qui  ne  peuvent 
supporter  le  massage  le  plus  léger,  a  recours  parfois  à  hr  iwédication 
chimique  (nervine  ou  autre)  qui  endort  la  douleur  et  permet  ensuite 
toutes  les  manœuvres.  Les  névrites  névralgique»  chroniques  béné- 
ficient du  traitement  kinésithérapique  parce  qu'elles  s'accompagnent 
de  cellulite  ou  péricellulite  contre  lesquelles  l'agent  électrique  a  peu 
d'influence.  Il  faut  savoir  en  outre  associer  la  diététique  de  sobriété 
aux  agents  naturels. 


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PREMIER  CONGRÈS  DE  PHYSIOTHÉRAPIE.  3l3 


Séance  du  mercredi  22,  après-midi, 

La  séance  de  raprès-midl  est  ouverte  à  deux  heures,  sous  la  prési- 
dence du  Prof.  Le  Marinel. 


M.  DAUSSET.  -^  Rapport  sur  le  traitement  des  névralgies  et  des 
névrites  par  l'air  chaud  et  en  particulier  par  la  méthode  de  Bier. 
(Résumé.) 

Il  s'occupe  peu  de  la  ventouse  et  de  la  bande  élastique,  mais  surtout 
de  Pair  chaud,  qui  provoque  une  hyperémie  active.  La  région  dou- 
loureuse est  baignée  dans  de  Tair  porté  à  120-130  degrés. 

Avec  la  douche  d'air  chaud,  on  va  jusqu'à  200<>  et  c'est  ce  mode 
d'application  qui  est  le  plus  souvent  employé  contre  les  névralgies 
et  les  névrites. 

DISCUSSION 

Le  D'  DuREY,  qui  a  une  certaine  expérience  de  l'air  chaud,  puisque 
chaque  jour  il  en  fait  plusieurs  applications  à  l'hôpital  Beaujon,  dit 
que  les  algies  anciennes  sont  souvent  aggravées.  La  douleur  est  mieux 
soulagée  par  la  douche  d'air  chaud  que  par  le  bain  d'air  chaud.  Cette 
méthode  de  traitement  peut  s'appliquer  à  la  crampe  des  écrivains. 

Le  D'  NoGiER  signale  qu'il  n'a  obtenu  aucun  résultat  de  l'emploi 
de  la  méthode  de  Bier  (hyperémie  passive)  dans  deux  cas  de  crampes 
professionnelles. 

Le  D''  Deschamps  (de  Rennes)  insiste  sur  l'influence  du  régime  dans 
le  traitement  de  ces  maladies  spéciales. 

Le  D'  KouiNDji  ne  croit  pas  beaucoup  au  régime  pour  la  guérison 
des  crampes.  Il  croit,  dans  ces  maladies,  à  des  troubles  psychiques 
compliqués  d'incoordination. 

Le  D'  Danjqu  (de  Nice)  vante  le  régime  végétarien  qu'il  applique 
depuis  cinq  ans.  Ce  régime  est  capable  de  rétablir  l'équilibre  nerveux 
troublé  chez  les  personnes  atteintes  de  crampes. 


M.  le  D'  LAGRANGE  (de  Paris).  —  Rapport  sur  le  traitement  méca- 
nbthérapique  dans  les  névralgies  et  les  névrites.  (Késuuié.) 

Le  massage  vibratoire  est  excellent  pour  combattre  la  douleur. 

La  forme  symptomatique  des  névrites  varie  suivant  la  cause  de  la 
maladie,  et  surtout  suivant  ses  périodes.  On  peut  avoir  à  combattre  : 
lo  des  troubles  de  la  sensibilité;  2°  des  troubles  de  la  moiilité;  3o  des 
troubles  de  la  nutrition;  4°  des  déformations. 

Si  la  douleur  est  très  aiguë,  on  emploiera  le  massage  manuel;  si  la 
ARCH.  d'élbgtb.  uio.  —  1908.  lU 


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3l4  ARCHIVES    D'ÉLBCTRIGiré   Mi^DIGALB. 

douleur  est  subaiguë,  on  se  servira  d'appareils  de  kinésithérapie  qui 
donneront  des  secousses,  des  vibrations,  des  balancements,  enfin 
Télongation  des  nerfs. 

La  mécanothérapie  permet  de  réaliser  lentement  et  progressivement 
Télongation  des  nerfs.  Il  n'est  pas  nécessaire,  pour  obtenir  les  béné- 
fices thérapeutiques  de  l'élongation,  d'aller  jusqu'à  l'allongement  forcé, 
fee  Les  muscles,  comme  les  nerfs,  bénéficient  de  l'élongation  appliquée 
d'une  façon  lente  et  sagement  progressive. 

Dans  les  formes  paralytiques  et  les  phases  airophiques  des  névrites, 
la  mécanothérapie  offre  plus  de  ressources  encore.  Quand  le  muscle 
ne  répond  plus  à  la  volonté,  l'électricité  est  l'agent  à  employer  avec  les 
mouvements  passifs. 

L'exercice  passif  provoque  des  effets  mécaniques,  physiologiques, 
psychiques  de  la  plus  haute  importance  pour  la  guérison. 

DISCUSSION 

Le  D'  KouiNDJi  dit  ne  pas  bien  comprendre  l'effet  psychique  de 
l'exercice  passif,  carie  muscle  est  atrophié  dans  les  névrites  et  ne  peut 
agir  parce  qu'il  n'existe  pas  ou  qu'il  est  très  diminué.  On  peut  parler 
do  rééducation  motrice  psychique  dans  le  tabès  et  non  dans  les  névrites. 


M.  le  D'  VVETTËRWALD.  —  Rapport  sur  le  massage  dans  les 
névralgies  et  les  névralgies  cellulitiques.  (Résumé.) 

Il  cite  plusieurs  cas  de  panniculites  abdominales  ayant  donné  lieu 
à  des  diagnostics  erronés  et  heureusement  traitées  par  le  massage. 

Ces  panniculites  peuvent  être  confondues  avec  d'autres  maladies 
et  particulièrement  avec  la  maladie  de  Dercum. 

Les  cellulites  génitales  sont  souvent  compliquées  d'autres  lésions 
analogues  en  d'autres  points  du  corps. 

DISCUSSION 

Le  D^  Danjou  dit  que  les  cellulites  qu'il  a  SQignées  par  le  massage 
sans  intervention  du  régime  n'ont  pas  guéri. 

Le  D'  Stapfer  n'attribue  pas  au  régime  le  rôle  si  important  que 
lui  prête  le  D""  Danjou. 


M.  le  D'  COURTADE.  —  L'action  analgésique   des  courants  de 
haute  fréquence. 


M.  le  D'  GASTOU.  —  Appareil  pour  les  applications  d'air  chaa4. 


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PREMIER  CONGRÈS  DE  PHYSIOTHÉRAPIE.  3l5 

M.  le  D'  L\QUERRIÈRE.  —  La  gymnastique  électrique  souvent 
supérieure  à  la  gymnastique  volontaire. 

Les  avantages  de  la  gymnastique  électrique  sont  de  se  passer  abso- 
lument de  la  volonté  du  sujet,  de  localiser  l'action  du  courant  sur  le 
point  voulu,  d'ajouter  à  une  action  motrice  une  action  trophlque  très 
nette. 

U  cite  deux  cas  très  intéressants  où  Faction  curative  de  rélcctricité 
fut  manifeste. 


M.  le  D'  DESGHAMPS.  -  La  thérapeutique  par  la  galvanisation 
simple  et  l'électrolyse  médicamenteuse. 

L'auteur  se  montre  sceptique  sur  l'action  de  la  galvanisation  dans 
de  nombreux  cas  de  névralgies,  de  névrites. 

n  estime  qu'il  n'a  pas  obtenu  de  résultat  lorsqu'il  ne  s'est  pas  occupé 
tout  d'abord  et  avant  tout  de  thérapeutique  étiologique. 

L'électrolyse  de  substances  médicamenteuses  ne  peut  avoir  d'action 
sur  la  goutte,  l'ankylose,  le  rhumatisme  déformant  à  cause  de  la  quan- 
tité infinitésimale  de  substance  active  introduite  dans  les  tissus. 

DISCUSSION 

M.  le  D'  Danjou  insiste  à  propos  de  cette  communication  sur  le  rôle 
du  caecum,  «  véritable  usine  à  poison  »  chez  les  carnivores  et  les 
créophages. 


M.  le  D'  MALLY  (de  Glermont-Ferrand).  —  Le  lupus  circonscrit  des 
membres  en  radiothérapie. 

L'auteur  déconseille  la  radiothérapie  pour  le  visage  et  la  conseille 
pour  les  membres,  à  dose  faible. 

DISCUSSION 

M.  le  D'  Heurard  critique  les  doses  massives. 

H.  Mally  parle  de  très  fortes  doses  de  dix  minutes  données  avec 
son  installation,  ce  qui  soulève  des  doutes.  L'ampoule  employée  est  du 
type  Colardeau-Ghabaud  à  osmo-régulateur.  Le  transformateur  est 
une  bobine  de  40  centimètres,  et  l'intensité  du  courant  au  primaire 
est  de  2'  à  2*,5.  Malheureusement,  aucune  autre  mesure  n'a  été  faite, 
ni  l'intensité  traversant  l'ampoule,  ni  l'appréciation  de  la  dose  au  moyen 
du  platino-cyanure  de  baryum. 

Le  D'  NooiER  estime  qu'avec  une  intensité  aussi  faible  pour  un 
transfonnateur  aussi  gros,  il  est  bien  difficile  de  produire  en  dix  minu- 
tes une  dose  aussi  énorme  que  celle  indiquée  par  le  D"^  Mally. 


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3l6  ARCHIVES   D'iLBGTRIGlTé   MÉDIOALB. 

Le  D""  ZiMMERN  critique  l'absence  de  mesures  qui  rendent  impossible 
toute  expérience  de  contrôle. 


M.  le  D'  BRALANT.  —  Les  œdèmes,  les  annexites,  les  infiltrations 
cellulitiques  et  leur  traitement  par  la  kinésithérapie  et  le  massage 

Cette  communication  est  le  développement  des  théories  du  D'  Stap- 
fer  et  traite  un  sujet  analogue  à  celui  du  D'  Wetterwald,  signalé  plus 
haut. 

M.  MALMÉJA.G.  —  L'électrothérapie  dans  le  traitement  des  pyo- 
salpinx  et  des  périmétrites. 


M.  Charles  de  BLOIS.  —  L'action  des  courants  de  M6rton  (ou 
statiques  induits)  en  médecine. 

Il  a  obtenu  de  bons  résultats  dans  le  lumbago,  la  pleurodynie,  et 
cela  d'une  façon  constante.  Il  a  soigné  aussi  avec  succès  les  douleurs 
de  reins  chez  les  femmes,  les  névralgies  diverses. 

Dans  les  dyspepsies  nerveuses,  les  résultats  sont  également  très 
bons,  surtout  si  on  y  adjoint  le  massage. 


MM.  BORDIER  et  NOGIER.  —  Recherches  expérimentales  sur  la 
lampe  à  vapeur  de  mercure  (lampe  de  Kromayér).  ('Sera  publié  in 
extenso,) 


M.  BORDIER.  —  Chromo-actinométre  pour  la  lampe  de  Kromayér 
(présentation  de  l'appareil).  (Sera  publié  in  extenso.) 

DISCUSSION 

H.  DE  NoBELE.  —  J'ai  également  essayé  la  lampe  de  Kromayér 
et  ai  pu  me  rendre  compte  des  effets  puissants  obtenus  avec  ce* 
agent.  J'en  ai  obtenu  de  bons  résultats  dans  le  traitement  des  lupus: 
une  application  d'une  heure  donna  lieu  à  une  surface  ulcérée  qui  mit 
plusieurs  semaines  à  guérir,  mais  après  une  ou  deux  séances  sem- 
blables j'ai  fait  disparaître  des  surfaces  lu  piques. 

Au  point  de  vue  chimique,  l'action  de  cette  lampe  est  également 
très  énergique.  Un  tissu  de  toiJe  éciue  plongé  dans  un  bain  faible 
de  chlorure  de  chaux  et  puis  exposé  ))endant  trois  minutes  à  cinq 
centimètres  d'une  lampe  de  quart/  a  produit  un  blanchiment 
remarquable  de  la  surface  exposée. 


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PREMIER    CONGRÈS   DE   PHYSIOTHÉRAPIE.  3r7 

M,  DUHAIN  (de  Lille).—  Simple  prétentation  de  radiographies 
d'un  cas  de  brachy  et  ectrodactylie  congénitale. 


M.  DUHAIN.  —  Un  cas  de  sclérose  en  plaques  amélioré  par  la 
radiothérapie. 

L'auteur  insiste  sur  le  parti  qu'on  pourrait  tirer  de  la  radiothérapie 
dans  le  traitement  des  maladies  nerveuses.  En  neuf  séances,  il  a  pu 
améliorer  notablement  la  marche  de  son  malade,  qui  peut  avancer 
sans  appui  étranger.  Le  malade  a  pu  reprendre  son  travail  au  moins 
de  façon  partielle. 


Séance  du  jeudi  23  avril. 

La  séance  est  ouverte  sous  la  présidence  de  M.  le  Prof.  Bergonié 
avec  MM.  de  Nobele  et  Charles  de  Blois  comme  vice-présidents. 

M.  LAQUERRIÈRE.  ^  Rapport  sur  les  agents  physiques  dans  le 
diagnostic  et  le  traitement  des  traumatismes  articulaires  et  osseux. 

L'auteur  s'est  occupé  surtout  de  la  partie  électrothérapique  de  la 
question.  H  montre  tout  le  parti  qu'on  peut  tirer  de  la  radiographie 
pour  le  diagnostic  des  traumatismes  osseux.  Il  insiste  sur  le  traite- 
ment électrique  de  Ventorse  par  la  faradisation,  de  Vhydarthrose  par 
la  galvanisation,  la  faradisation  et  la  haute  fréquence.  Dans  les  cas 
où  le  quadriceps  fémoral  est  atrophié,  l'électricité  est  le  meilleur  moyen 
d'amener  sa  restauration.  Elle  ne  nécessite  pas,  comme  la  gymnastique, 
la  bonne  volonté  du  malade. 

DISCUSSION 

M.  MicHAUD  (de  Dijon)  estime  qu'il  faut  appliquer  à  la  fois  le  cou- 
rant galvanique  pour  lutter  contre  Thydarthrose  et  le  courant  fara- 
dique  pour  combattre  l'atrophie  du  quadriceps. 

M.  LiBOTTE  confirme  l'avis  du  D'  Michaud  et  insiste  sur  le  traite- 
ment simultané  de  l'articulation  et  des  muscles. 

M.  ZiMMERN  explique  l'atrophie  réflexe  d'une  autre  façon.  Lorsque 
l'hydarthroçe  se  produit,  on  met  instinctivement  le  membre  dans 
une  position  telle  que  la  douleur  soit  minima  et  la  capacité  de  la 
synoviale  maxima.  Les  recherches  faites  sur  le  cadavre  prouvent  que 
la  demi- flexion  réalise  ses  deux  objets.  Dans  ces  conditions,  le  triceps 
se  relâche  et  c'est  là  la  porte  d'entrée  de  l'atrophie  réflexe.  Il  n'est 
pas  prouvé  que  cette  atrophie  vienne  des  cordes  antérieures. 


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3l8  ARGHIVIIS   D'éLCCTRIGiré  MioiGALB. 

Il  faut  de  très  bonne  heure  traiter  par  l'^ectrisation  l'articulation 
malade  et  les  membres  atrophiés. 

M.  Sagquet  nie  l'atrophie  réflexe  et  préconise  le  massage  dans 
rhydarthrose  comme  bien  supérieur  à  l'électrieité.  Il  admet  Tatrophie 
par  immobilité  seule. 

M.  OuDiN  indique  que  dans  i'mifcrtto  tuberculeuse  du  genou  on 
ne  note  pas  d'atrophie  aussi  rapide  igm  émwm  lliydarthrose.  Cependant, 
il  y  a  douleur  vive  el  .JJmmobilisatlvB. 


M.  DURËY.  —  lA  méthode  de  Bier.  (Rapport  résumé.) 

L'hyperémie  veineuse  hâte-t-elle  la  formation  du  cal,  nous  ne  pou- 
vons pas  le  savoir.  L'action  sur  l'atrophie  musculaire  est  nulle. 
L'œdème  par  contre  diminue.  Quand  il  y  a  plaie,  la  méthode  de  Bier 
doit  être  employée  concurremment  avec  le  traitement  chirurgical. 
Dans  les  suites  de  fracture,  dans  les  ankyloses,  on  note  un  ramollisse- 
ment des  tissus  péri-articulaires. 

On  doit  éviter  d'employer  la  méthode  de  Bier  quand  il  y  a  hé- 
morragie, phlébite,  menace  de  gangrène. 

On  peut  reprocher  à  la  méthode  sa  difficulté  de  technique  qui  ne 
s'applique  guère  qu'aux  quatre  membres. 

DISCUSSION 

M.  Sagquet  indique  que  la  méthode  de  Bier,  avec  ligature  élastique, 
ne  lui  a  rien  donné  dans  les  raideurs  articulaires. 

M.  DuREY  fait  remarquer  que  dans  ces  cas  il  faut  employer  de 
préférence  l'hyperémie  par  aspiration. 


M.  L.  de  MUNTER.  —  Rapport  sur  la  mécanothérapie. 

Il  en  préconise  les  bons  effets  dans  les  ankyloses  et  dans  les  raideurs 
de  la  colonne  vertébrale. 


M.  DA.6R0N.  —  Rapport  sur  la  maasothérapie. 


M.  BELOT  fait  lire  par  M.  Laquerrièrb  le  résumé  de  son  Rapport  sur 
la  radiographie.  (Voir  le  rapport  in  extenso  in  Archiv,  (Véleclr.  méd„  n^  du 
lo  avril  1908,  p.  a5o.) 

M.  MALLY.  ~  Fracture  du  scapholde,  luxation  médio-carpienne, 
atrophie  réflexe  des  muscles  de  Tavant-braSy  atrophie  osseuse. 

U  insiste  surtout  sur  l'amyotrophie  dans  ce  cas  ainsi  que  sur  Tatror 
phie  osseuse. 


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PRBMIBR   CONGRÈS   DE   PHYSIOTHéRAPIE.  Sig 


DISCUSSION 


M.  NoGiËR  (de  Lyon)  signale  que  dans  des  cas  rares  et  dans  des 
poignets  normaux,  on  peut  voir  une  luxation  complète  du  seaphoïde 
se  produire  lorsque  la  main  est  en  inclinaison  radiale.  Ce  lait  peut 
avoir  son  importance  au  point  de  vue  des  accidents  du  travail. 


M.  PETIT.  —  Radiologie  des  fractures. 

La  radiographie  des  fractures  devrait  être  faite  d*une  façon  systé- 
matique, afin  de  donner  un  document  qui  pourra  rendre  ultérieure- 
ment service.  Plusieurs  épreuves  ne  sont  pas  systématiquement  néces- 
saireSy  pas  plus  qu'une  technique  rigoureusement  fixe.  On  radiogra- 
pliiera  le  membre  dans  la  position  qui  semblera  la  meilleure  pour 
bien  juger  du  traumatisme. 

DISCUSSION 

M.  DuHAiN  fait  remarquer  qu'on  devrait  émettre  un  vœu  invitant 
les  médecins  à  faire  radiographier  les  blessés  d'accidents  du  travail 
le  plus  tôt  possible. 

M.  Bbrgonié  et  M.  Henrard  indiquent  que  le  vœu  de  M.  Duhain 
sera  mieux  placé  dans  une  réunion  professicHUielle  que  dans  ce 
Congrès,  qui  doit  s'occuper  de  science  avast  tout. 


M.  PETIT.  —  Promenade  physiothérapique  à  Foccasion  des  frac- 
tures. 


M.  BRliNEAU  DE  LA.B0R1Ë.  •—  Des  intensités  en  galvanisation. 

L'auteur  n'a  guère  pu  dépasser  30  milliampères  sans  risquer  des 
eschares.  Il  critique  aussi  la  graduation  des  milliampèremètres. 

discussion 

M.  NooiER  fait  remarquer  <|ue  la  question  d'intensité  importe 
moins  en  électrothérapie  que  la  question  de  densiÉ^  du  courant.  Avec 
des  électrodes  larges,  bien  capitonnées,  soigneusement  imbibées  d'eau 
tiède  et  placées  de  façon  que  Teau  ne  gagne  pas  la  partie  la  plus 
déclive,  on  obtiendra,  sans  peine  et  sans  accident,  les  hautes  intensités 
parfois  nécessaires  et  qu'indiquent  tous  les  auteurs  classiques. 


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32Ô  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

M,  GASTOU.  —  Du  diagnostic  des  traumatismes  par  les  rayons  X. 

Il  apporte  une  série  d'épreuves  fort  intéressantes  et  demande  qu'on 
définisse  la  quantité  de  rayons  X  nécessaire  pour  obtenir  une  bonne 
radiograpliie  dans  des  conditions  déterminées.  (Sera  publié.) 


M.  BOHDËT.  —  Les  courants  ondulés  dans  le  traitement  des  atro- 
phies musculaires.  (Sera  publié  in  extenso,) 


M.  le  Prof.  Bergonié,  président,  met  aux  voix  un  vœu  de  M.  Cas- 
tex  (de  Rennes)  demandant  qu'une  exposition  de  clichés  radiogra- 
phiques  soit  annexée  au  prochain  Congrès  de  physiothérapie.  I^e  vœu 
est  adopté. 


M.  Charles  de  BLOIS.  —  Présentation  d'un  ozoneur  métallique 
portatif. 

M.  Danjou  émet  un  vœu  tendant  à  la  création  d'une  fédération 
de  médecins  s'occupant  de  thérapeutique  physique.  Ce  vœu  est 
renvoyé  au  bureau. 


M.  MARQUES.  —  Troubles  tropbiques  osseux  consécutifs  à  une 
névrite  traumatique  diagnostiqués  par  la  radiographie.  Intéres- 
sante présentation  de  radiographies. 


La  séance  est  levée,  et  l'ordre  du  jour  du  Congrès  étant  épuisé, 
sa  clôture  est  prononcée.  Nogier. 

Qu'il  nous  soit  permis,  en  terminant,  de  féliciter  les  organisateurs 
de  ce  Congrès  de  leur  réussite  et  de  la  réussite  du  Congrès.  Avoir 
tant  et  si  bien  fait  en  si  peu  de  temps  fait  présager  pour  les  Congrès 
semblables  qui  suivront  une  utilité  et  un  succès  certains.  Notre  aide 
ne  leur  fera  pas  défaut.  N.  D.  L.  l\. 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  ruo  Guiniudc,  tj-ti. 


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le»  ANNÉE.  S»  237  io  m.i  1908. 


ARCHIVES 

DmECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


FosDATEDR  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Congrès  Français  de  Médecine,  X«  Session  (Genève,  3-5  sep- 
tembre 1908).  —  Le  Congrès  français  de  médecine  siégera  celte  année  à 
Genève  ies  jeudi,  vendredi  et  samedi  3,  4  et  5  septembre.  La  séance  d'ouver- 
ture aura  lieu  le  jeudi  3  septembre,  à  dix  heures  du  matin,  dans  i*Aula  de 
l'Université. 

Le  Bureau  du  Congrès  est  ainsi  composé  :  Président,  Prof.  Ad.  D'Espine 
(Genève)  ;  vice-présidents,  Prof.  Landouz¥,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris;  D'  Gautier  (Genève);  secrétaire  général.  Prof.  A.  Mavor  ((ienève); 
trésoriers,  D'  H.  Maillard  (Genève);  Prof.  L.  Bard  (Genève) ;  secrétaire 
général  adjoint,  D'  M.  Roch  (Genève). 

Les  questions  générales  qui  ont  été  choisies  par  le  Congrès  de  Paris  pour 
être  discutées  à  Genève  sont  : 

!•  Les  formes  cUniqaes  de  V artériosclérose.  Rapporteurs:  M.  le  D' Huchard, 
médecin  des  hôpitaux;  M.  le  D'  Jaquet,  prof,  à  TUniversité  de  Bàle. 

3*  La  pathogénie  des  états  neurasthéniques.  Rapporteurs  :  M.  le  D' Dubois, 
prof,  à  rUniversité  de  Berne;  M.  le  D'  Jean  Lépine,  prof,  agrégé  à  la 
Facnlté  de  médecine  de  Lyon. 

30  Le  traitement  de  la  lithiase  biliaire.  Rapporteurs  :  M .  le  D' Gilbert,  prof, 
à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  et  M .  le  D'  Carnot,  prof,  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris;  M.  le  D'  Mongour,  prof,  agrégé  à  la  Faculté  de  méde- 
cine de  Bordeaux. 

A  côté  de  la  discussion  des  rapports,  une  place  importante  sera  réservée 
aux  travaux  particuliers  sur  des  sujets  connexes  ou  toute  autre  partie  de  la 
médecine  in  terne..  Le  Comité  prie  les  confrères  qui  voudront  bien  contribuer 
au  succès  scientifique  du  Congrès  de  Genève  par^  leurs  communications  origi- 
nales, de  lui  en  adresser  le  titre  aussitôt  que  possible,  afin  qu'on  puisse  le 
faire  figurer  dans  la  seconde  circulaire. 

ARCH.   D*ÉLECTR.   MED.   —    I908.  a5 


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32a  ARCHIVES    D'éLEGTHIGITÉ    MEDICALE. 

Les  Compagnies  françaises  de  chemins  de  fer  accorderont  aux  membres 
du  Congrès  la  réduction  habituelle  de  5o  %  ;  pour  l'obtenir,  les  congres- 
sistes devront,  en  envoyant  leur  adhésion,  indiquer  au  secrétaire  général 
ritinéraire  qu'ils  suivront  pour  se  rendre  à  Genève  et  pour  rentrer  chez 
eux.  Le  Congrès  sera  suivi  le  6  septembre  d'une  excursion  sur  le  lac  avec 
réception  à  Evian,  offertes  par  la  Société  des  Bains  de  cette  ville.  Il  sera  orga- 
nisé aussi  un  voyage  circulaire  en  Suisse,  qui  se  fera  après  le  Congrès.  Les 
médecins  de  toute  nationalité  peuvent  adhérer  au  Congrès;  mais  la  langue 
française  est  la  seule  admise  pour  les  communications  et  discussions. 

Le  prix  de  la  cotisation  est  de  ao  francs  pour  les  membres  adhérents  et  de 
lo  francs  pour  les  membres  associés  (dames,  étudiants).  Les  membres  adhé- 
rents seuls  recevront  les  trois  rapports,  si  possible  avant  l'ouverture  du 
Congrès,  et  le  volume  des  comptes  rendus  après  le  Congrès. 

Le  comble  du  confort  par  l'électricité.  —  Un  ouvrier  anglais, 
doublé  d'un  sybarite,  vient  d'inventer  un  petit  appareil  qui,  grâce  à  l'élec- 
tricité, réalise  un  sensible  progrès  dans  le  confort  domestique.  Cette  inven- 
tion, ingénieuse  et  pratique,  permet  un  sommeil  tranquille,  éveille  à  l'heure 
qui  convient,  et  par  surcroit  fait  trouver  sur  la  table  le  breuvage  préféré, 
café,  lait  ou  thé  chaud  à  {)oint. 

Son  mécanisme  est  simple.  C'est  une  pendule  électrique  qui  ferme  le 
circuit  à  l'heure  fixée  pour  le  réveil;  et  même  temps,  grâce  à  l'aiguille 
électro-magnétique,  dont  elle  est  munie,  allume  un  bouilloir  contenant  le 
déjeuner. 

Le  liquide  chauffé  se  vaporise  et,  par  un  tube  étroit  en  forme  de  col  de 
cygne,  se  répand  —  ou  plutôt  se  distille  —  dans  une  tasse  supportée  par  une 
tige  analogue  au  fléau  d'une  balance. 

La  tasse  étant  remplie,  son  poids  fait  basculer  cette  tige,  le  bouilloir  se 
déplace,  en  même  temps  qu'une  lampe,  en  s'éclairant,  déclanche  une 
sonnerie  pour  avertir  le  dormeur  que  le  déjeuner  est  servi. 

Il  manque  quelque  chose  à  l'appareil  :  pourquoi,  en  le  perfectionnant, 
ne  lui  ferait-on  pas  faire  tout  ce  qui  reste  après  le  réveil  et  le  déjeuner?  L'on 
trouverait  encore  de  quoi  s'occuper  I 


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mtt^m^Êmmmtmm^mmimwmmmi 


RECHERCHES  EXPÉRIMENTALES 

SUR  LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ 

(LAMPE  DE  KROMAYER) 


Par  BOfl.  H.  BORDIBR  et  Th.  NOGIER, 

Agrégés  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Historique.  —  La  lampe  de  Kromayer  est  une  application  d*un 
principe  déjà  ancien  :  la  luminescence,  par  le  passage  du  courant 
électrique,  d'une  atmosphère  de  vapeur  de  mercure  à  l'intérieur  d'un 
tube  où  existe  le  vide. 

Arons  découvrit  en  1892  la  lampe  à  vapeur  de  mercure.  Cooper 
Hewitt  (de  New-York)  fit  entrer  Finvention  dans  le  domaine  industriel 
(1898).  A  sa  suite,  d'autres  constructeurs  proposèrent  des  lampes 
destinées  plutôt  à  l'éclairage  qu'aux  applications  thérapeutiques 
(Villard,  Debieme,  British  Thomson  Houston,  Konrad  Hahn),  mais 
toujours  basées  sur  le  même  principe.  Enfin,  en  1905,  Heraeus,  puis 
Kromayer  reconnurent  que  si  l'on  se  servait  d'un  tube  en  quartz  au 
lieu  d'un  tube  en  verre,  la  lumière  émise  dans  ces  conditions  possé- 
dait des  propriétés  thérapeutiques  puissantes.  La  lumière  émise  par 
cette  lampe  est  extraordinairement  riche  en  rayons  ultra-violets  de 
petite  longueur  d'onde.  Par  contre,  elle  est  très  pauvre  en  rayons 
calorifiques,  ainsi  que  nous  le  verrons  tout  à  l'heure. 

La  lampe  de  Cooper  Hewitt  se  compose  d'un  long  tube  de  verre 
incliné,  de  43  à  1 10  millimètres  de  longueur,  suivant  les  types  et  de 
a5  millimètres  de  diamètre.  Aux  deux  extrémités  du  tube  sont  soudées 
deux  prises  de  courant.  L'électrode  positive  est  en  métal,  l'électrode 
négative  est  en  mercure  renfermé  dans  un  diverticulum  spécial.  Le 
vide  est  fait  dans  l'appareil.  Mais,  en  raison  de  sa  longueur,  cet 


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324 


ARCHIVES    D  ELECTRICITE   MEDICALE 


appareil  ne  se  prête  qu'aux  applications  générales  et  non  aux.  applica- 
tions locales. 

Description  de  la  lampe.  —  La  lampe  de  Kromayer  se  compose, 
ainsi  que  le  D'  Wetlerer  Ta  fait  connaître('),  d*un  tube  en  quartz 
recourbé  en  forme  d'U  au  devant  d*une  fenêtre  de  quartz.  Le  tube 


FiG.    I. 

Vue  d'ensemble  de  la  lampe  de  Kromayer. 

de  quartz  porte  à  ses  extrémités  deux  petits  réservoirs  à  mercure 
et  deux  fils  de  platine,  soudés  dans  la  paroi  et  servant  d'électrodes. 
Le  courant  nécessaire  au  bon  fonctionnement  de  la  lampe  est  de 
iao-i4o  volts  et  de  3-5  ampères.  Un  courant  d'eau  froide  doit  circuler 
constamment  dans  la  boîte,  autour  du  tube  de  quartz  pendant  le 
fonctionnement.  On  allume  les  lampes  à  vapeur  de  mercure  en  les 
faisant  basculer  de  façon  à  créer  un  court-circuit  momentané  entre 
les  deux  électrodes.  Ce  court-circuit  est  obtenu  facilement  au  moyen 
du  mercure  contenu  dans  le  tube  à  vide. 

•  Dès  que  la  lampe  fonctionne,  il  s'en  échappe  une  lumière  aveuglante, 
bleuâtre,   modifiant  profondément  la   teinte  des  objets  qui  y   sont 

(*)  Archives  d'électricité  médicale,  1907,  p.  S^g. 


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SUR  L\  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   325 

exposés.  C'est  ainsi  que  les  chairs  deviennent  livides,  les  lèvres  noi 
râtres;   le  bleu  et  le  vert  sont  renforcés,   l'orangé  et  le  rouge  se 
changent  en  brun,  lilas  foncé  ou  violet  noir. 

En  i9o6(>),  Tun  de  nous  a  montré  tout  le  parli  qu'on  pouvait  tirer 
de  cette  lumière  au  point  de  vue  du  diagnostic  des  éruptions  cutanées 
naissantes  et  de  Férythème  radiographique.  Ce  procédé,  d'une  sensi- 
bilité exquise,  lui  a  semblé  encore  préférable  au  verre  bleu  préconisé 
par  André  Broca. 


,-'"^'■^^ 


Vv^^:^ 


\ 


FiG.  a. 

a  a  Tube  en  U  en  quartz  recouvrant  les  réservoirs  h  h  contenant  du 
mercure  et  dans  lesquels  pénètrent  les  conducteurs  c  c  ;  /  et  e  tubes 
pour  la  circulation  d'eau  froide. 

L'étude  du  spectre  de  la  vapeur  de  mercure  donne  la  raison  de  ces 
changements  de  coloration.  Nous  l'avons  faite  avec  un  spectroscope 
auquel  on  ne  peut  reprocher  que  l'insuffisance  de  son  pouvoir  dispersif 
dans  l'ultra-violet. 

Voici,  pour  ce  spectroscope,  la  couleur,  la  position,  la  longueur 
d'onde  et  l'intensité  de  chacune  des  raies  repérées  : 


Couleur. 


Divisions 
du  micromètre. 

Longueur  d'onde. 

Intensité. 

.  l   26,5 

0,691 
0,678 
0,6235 

pâle, 
très  pâle, 
assez  brillante. 

3a,7 
35,9 

o,6i5 

0,608 

pâle. 

Rouge 


(')  NoGiBR,  Utilisation  des  lampes  Cooper-Hewitt  pour  le  diagnostic  des  éruptions 
cutanées  naissantes  (Congrès  de  TA.  F.  A.  S.,  Lyon  1906.) 


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336 


ARCHIVES   D'ÉLECTRICrré   HÉDICALE. 


DiTisiODS 

du  micromètre. 

Longueur  d'onde. 

Intensité. 

56,5 
•  i     58,3 

0,579 

très  brillante. 

0,576 

— 

85,3 

0,546 

— 

/  i33 

o,5o6 

pâle. 

)  i35,8 

o,5o5 

très  pâle. 

•  1  i46 
\  i5a 

0,4965 

assez  brillante 

0,493 

pâle. 

(  264 

0,435 

très  brillante. 

.  j  266,5 

0,433 

pâle. 

(  269 

0,432 

très  pâle. 

Couleur. 

Jaune  vert . 
Vert   .   .    . 

Bleu  .   .   . 
Violet.   .    . 


Dans  ces  mesures,  la  raie  D  du  sodium  correspondait  avec  la  divi- 
sion 5o  du  micromètre(ï). 

11  résulte  de  l'examen  de  ce  tableau  que  les  raies  dans  le  rouge  sont 
très  pâles  à  l'exception  d'une  seule,  d'autre  part  elles  sont  très  fines. 
Une  tache  rouge  placée  en  face  de  cette  lumière  paraîtra  donc  noirâtre 
ou  violacée  par  suite  de  la  rareté  des  radiations  rouges. 

Dans  le  bleu,  dans  le  violet  au  contraire  figurent  des  raies  brillantes 
et  larges,  il  y  en  a  un  plus  grand  nombre  encore  dans  l'ultra-violet 
ainsi  que  le  prouvent  les  mesures  faites  à  ce  sujet  par  Fabry  et 
Buisson,  par  F.  Vaillant,  par  Kuch  et  Retschinsky,  etc. 

Odeur  spéciale  prise  par  l'air  irradié.  —  Malgré  les  recherches 
bibliographiques  que  nous  avons  faites,  nous  n'avons  vu  nulle  part 
signalée  l'odeur  que  prend  un  objet  quelconque  irradié  par  la  lampe; 
l'air  lui-même  n'échappe  pas  à  ce  phénomène,  et  il  est  très  facile  de 
s'en  assurer.  Nous  sommes  étonnés  que  des  observateurs  comme  les 
D"  Kromayer,  Wetterer,  Heidingsfeld  et  d'autres  n'aient  pas  mentionné 
cette  odeur  spéciale.  Les  tissus  vivants  eux-mêmes,  la  peau,  soumis 
à  l'irradiation  de  la  lampe  et  avec  le  contact  le  plus  parfait  prennent 
une  odeur  tout  à  fait  remarquable. 

Il  faut  bien  observer  que  la  lampe  est  complètement  fermée;  la 
vapeur  de  mercure  luminescente  est  dans  le  tube  de  quartz  entouré 
lui-même  d'un  bain  d'eau  froide;  ce  n'est  plus  du  tout  comme  dans  la 
lampe  à  arc  où  l'air  ambiant  prend  une  odeur  très  nette  de  produits 
nitreux,  ce  qui  n'a  rien  de  bien  surprenant.  Avec  notre  lampe,  il  est 

(')  Voir  la  photo^aphie  de  ce  spectre  dans  le  mémoire  du  D'  Wetterer,  Archives 

d'électricité  médicale  f  ïQo?»  P-  ^^9» 


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SUR  LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   827 

aisé  de  constater  le  phénomène  qui  nous  occupe  :  on  prend  un  tube 
de  verre  dont  une  extrémité  est  enfoncée  dans  une  narine,  l'autre 
étant  bouchée,  on  fait  plusieurs  inspirations  par  ce  tube,  à  quel- 
ques mètres  de  la  lampe  ;  puis  on  approche  l'extrémité  libre  du  tube 
près  de  la  lampe  de  façon  à  puiser  l'air  irradié  par  elle  :  immédia- 
tement on  perçoit  nettement  une  odeur  qu'il  est  difficile  de  définir; 
ce  n'est  point  une  odeur  franche  d'ozone,  ni  de  vapeurs  nitreuses, 
c'est  une  odeur  spéciale,  alliacée,  phosphorée,  faible  mais  très  nette. 
Un  objet  quelconque,  un  tampon  de  coton,  par  exemple,  placé  dans 
le  faisceau  de  rayons  acquiert  presque  instantanément  une  odeur 
qu'il  n'avait  pas  auparavant. 

Nous  nous  sommes  demandé  s'il  n'y  avait  pas  production  de 
composés  chimiques  tels  que  de  l'ozone,  ou  de  produits  provenant  de 
la  combinaison  de  l'azote  et  de  Toxygène  de  l'air  sous  l'influence  des 
radiations  ultra-violettes.  Pour  le  savoir,  nous  avons  placé  devant  la 
fenêtre  de  quartz  un  petit  entonnoir  en  verre  de  même  grandeur  que 
son  ouverture,  et  nous  avons  aspiré  l'air  irradié  dans  l'entonnoir  en 
faisant  barboter  cet  air  dans  un  flacon  renfermant  de  l'eau  distillée; 
après  plusieurs  heures  d'aspiration,  cette  eau  a  été  remise  à  notre 
collègue  et  ami  M.  Moreau,  pour  y  rechercher  les  corps  qui  auraient 
pu  se  former  dans  l'air  irradié.  Or,  malgré  la  grande  sensibilité  des 
réactifs  employés,  on  n'a  pu  déceler  dans  cette  eau  de  lavage  ni  ozone, 
ni  produits  nitreux,  même  à  l'état  de  traces.  Nous  avons  recommencé 
en  alcalisant  l'eau  avec  un  peu  de  soude  pour  retenir  les  composés 
oxygénés  de  l'azote  pouvant  prendre  naissance,  mais  le  résultat  de 
l'analyse  chimique  fut  tout  aussi  négatif. 

Comment  expliquer  pourtant  l'odeur  constatée?  Nous  croyons  que 
l'on  pourrait  admettre  que  cette  odeur  est  bien  due  à  l'ozone,  mais  en 
proportions  si  infinitésimales  que  les  réactions  chimiques  les  plus 
sensibles  ne  peuvent  pas  en  reconnaître  la  présence.  Lors  des  expé- 
riences de  l'un  de  nous,  en  1900(1),  sur  l'ozone  et  ses  effets  physiolo- 
giques, il  avait  été  constaté  que  l'a  odorat  constitue  le  réactif  le  plus 
sensible  de  ce  gaz  ».  Il  pourrait  donc  y  avoir  formation  d'une  quantité 
d'ozone  trop  faible  pour  être  reconnue  par  les  réactifs  chimiques,  mais 
suffisante  pour  notre  odorat. 

Action  calorifique.  —  Malgré  son  intensité  lumineuse  considérable, 
la  lampe  de  Kromayer  émet  une  très  faible  quantité  de  rayons  calori- 

(')  H.  BoRDiBR,  Propriétés  physiques,  chimiques  et  physiolo^ques  de  I*ozone. 
(Congrès  de  Paris,  A.  F.  \.  S.,  1900.) 


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3aâ  ARCHIVES   D'ÉLEGTRIGrnfi   M^DIGALB. 

fiques.  Un  radîomètre  de  Crookes  qui  fait  un  tour  complet  en  4  secon- 
des i/a  à  4o  centimètres  d'une  lampe  à  incandescence  de  i6  bougies, 
met  10  secondes  pour  faire  ce  même  tour  à  4o  centimètres  de  la  lampe 
de  Kromayer.  Placé  à  5o  centimètres,  il  ne  tourne  plus.  On  peut  donc 
dire  que  la  lumière  énrise  est  sensiblement  une  lumière  froide. 

Voici,  du  reste,  les  résultats  d'une  série  de  déterminations  faîtes 
à  ce  sujet  avec  le  radîomètre  : 

Radîomètre  placé  devant  une  lampe  à  incandescence  de  i6  bougies 
(ia5  volts)  : 

Le  radîomètre  fait  an  tour  en  Hoyennes. 


A  60  cent. 

10' 1/2 

lo'i/a 

II' 

ii'i/a 

II' 

to'75 

5o    - 

775 

8 

8 

8 

8 

795 

Uo    — 

45 

45 

45 

45 

45 

45 

3o    - 

287 

a  75 

3 

a  87 

287 

a  87 

Radîomètre  placé  devant  la  lampe  de  Kromayer  (laS''  5^): 


A  60  cent.  M  touriie  pu. 

5o    -         — 

4o    —    (ait  un  trar  m 

10' 

io'i/4 

10' 

io'i/4 

10' 

3o    —            - 

7'/> 

7 

71/4 

7 

7 

ao    —             — 

3  i/a 

3  1/4 

3i/a 

3  i/a 

3  i/a 

10    —            — 

3 

a3 

a  a 

a3 

a  a 

A  vrai  dire,  il  existe  bien  une  zone  calorifique,  mais  elle  est  peu 
étendue.  Lorsqu'on  place  la  main  à  quelques  centimètres  de  la  fenêtre 
de  quartz,  on  éprouve,  en  effet,  une  sensation  de  chaleur  très  nette. 
Mais  si  Ton  veut  déterminer  la  température  en  remplaçant  la  peau  par 
un  réservoir  thermométrique,  on  voit  la  colonne  mercurielle  monter  de 
quelques  degrés  seulement.  Au  cours  de  certaines  expériences,  nous 
avions  pourtant  été  frappés  d'un  phénomène  de  fusion  d'un  corps,  la 
santonine,  qui  fond  à  136°!  Nous  avons  pensé  alors  à  utiliser  ce  chan- 
gement d'état  pour  étudier  les  effets  calorifiques  de  la  lampe  et  nous 
avons  procédé  de  la  façon  suivante  :  sur  une  lame  de  verre  nous 
avons  disposé  des  gouttes  de  substances  à  point  de  fusion  bien  déter- 
miné :  blanc  de  baleine,  acide  stéarîque^  naphtaline,  santonine  qui 
fondent  respectivement  à  49** i,  62^,  79°a,  ï36<».  Cette  lame  a  été  placée 
sur  un  support;  bien  verticalement,  le  blanc  de  baleine  en  bas,  les 


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SUR  LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   Ssg 

autres  gouttes  au-dessus.  Nous  avons  alors  rapproché  très  lentement 
à  partir  de  lo  centimètres,  la  lame  de  verre  et  nous  avons  noté  la 
distance  maxima  à  laquelle  commençait  la  fusion  de  chaque  goutte  ; 
nous  avons  ainsi  trouvé  les  nombres  suivants  : 

Blanc  de  baleine a  a  millimètres. 

Acide  stéarique i8  — 

Naphtaline i6  — 

Santonine ii  — 

Nous  avons  recommencé  plusieurs  fois  cette  expérience  et  les 
mêmes  nombres  ont  été  retrouvés  à  quelques  millimètres  près. 

Le  premier  corps,  blanc  de  baleine,  a  un  point  de  fusion,  ^9",  un 
peu  élevé  pour  ne  pas  tenir  compte  des  effets  calorifiques  qui  amènent 
sa  fusion  ;  nous  avons  cherché  une  substance  fondant  vers  38**,  tempé- 
rature du  corps  humain  ;  n'en  trouvant  pas^  nous  en  avons  fait  une, 
en  mélangeant  de  la  parafiQne  avec  du  beurre  de  cacao  :  notre  mélange 
avait  un  point  de  fusion  de  Sg"*.  Nous  en  avons  mis  une  goutte  sur 
notre  lame  de  verre  et  nous  avons  vu  que  la  fusion  commençait  à 
27  millimètres  de  la  fenêtre  de  la  lampe. 

Il  ressort  de  ces  expériences  qu'en  avant  de  la  fenêti*e  de  la  lampe 
existe  une  zone,  où  les  actions  calorifiques  sont  loin  d'être  négligeables 
pour  les  applications  thérapeutiques.  Pratiquement,  on  devra  donc 
éviter  de  faire  agir  les  radiations  sur  les  tissus  à  une  distance 
inférieure  à  3o  millimètres,  car  alors  aux  effets  actiniques  viendraient 
s'ajouter  des  effets  thermiques  amenant  des  réactions  n'ayant  pas  la 
même  allure  que  celles  dues  seulement  aux  rayons  ultra-violets  et 
produisant  une  sensation  douloureuse  sur  la  peau.  La  lampe  sera 
employée,  par  conséquent,  ou  au  contact  ou  à  une  distance  supérieure 
à  30  millimètres. 

Les  auteurs,  qui  ont  employé  cette  lampe,  signalent  eux  aussi  les 
effets  calorifiques,  mais  ils  indiquent  une  distance  de  io  centimètres  ; 
d'après  ce  qui  précède,  cette  zone  calorifique  est  bien  moins  étendue. 

L'emploi  de  la  lampe  à  distance  ou  au  contact  répond  d'ailleurs  à 
des  indications  différentes  :  à  distance,  les  radiations  agissent  super- 
ficiellement, car  elles  sont  absorbées  par  le  sang  qui  circule  dans  les 
vaisseaux  capiUaires  et  on  devra  réserver  ce  mode  de  pholothérapie 
pour  les  affections  peu  profondes  telles  que  :  acné,  sycosis,  pelade, 
eczéma,  psoriasis,  etc.  :  au  contact,  l'action  des  rayons  est  plus 
profonde,  surtout  si  l'on  comprime  la  partie  traitée  en  exerçant  une 


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330  ARCHIVES    D^BCTRIGITÉ   MÉDICALE. 

pression  suffisante  pour  chasser  le  sang  des  tissus.  Cette  compression 
est  facilitée  par  la  disposition  même  de  la  lampe  et  par  son  manche 
très  commode  pour  cette  opération.  Dans  ce  dernier  mode  d'applica- 
tion la  pénétration  des  radiations  se  Mt  bien  et  la  sensation  est  celle 
d'un  corps  froid,  par  suite  de  ta  circulation  d'eau  froide  dans  la  boîte, 
eau  qui  vient  sans  cesse  refroidir  la  fenêtre  de  quartz,  corps  bon 
conducteur  de  la  chaleur.  L'application  au  contact  est  réservée  au 
traitement  du  lupus  tuberculeux  ou  érythémateux,  des  nœvi  vascu- 
laires,  de  l'acné  rosacée. 

Action  chimique.  —  L'action  chimique  de  la  lampe  à  tube  de  quartz 
est  très  puissante.  Elle  croît  avec  la  quantité  d'énergie  électrique 
consommée  par  l'appareil.  Kuch  et  Retchinsky(i)  ont  montré  en  eifet 
que  le  rayonnement  ultra-violet  croit  notablement  plus  vite  que  le 
rayonnement  visible.  Aussi  y  a-t-il  avantage  à  pousser  la  lampe  le 
plus  possible. 

Nous  avons  reproduit  très  facilement  les  expériences  de  Frantz 
Fischer  (a)  sur  les  verres  manganésifères. 

Des  verres  de  montres,  des  entonnoirs  placés  tout  contre  la  paroi 
antérieure  de  la  lampe,  pendant  3o  minutes,  se  sont  colorés  en  violet 
au  bout  de  très  peu  de  temps,  comme  l'hémisphère  sous-anticatho- 
dique  de  l'ampoule  de  Crookes. 

Fischer  avait  attribué  cette  action  aux  seules  radiations  de  très 
courte  longueur  d'onde  ;  il  avait  remarqué  ainsi  qu'une  lamelle  mince 
de  mica  interposée  entre  le  verre  et  la  lampe  empêchait  la  coloration. 
Nous  avons  constaté  de  même  qu'une  couche  de  coUodion  très  mince, 
étendue  sur  le  verre,  empêchait  la  teinte  violette  de  se  produire  dans 
la  partie  sous-jacente. 

Ces  phénomènes  de  coloration  sont  en  tous  points  comparables  à 
ceux  qui  se  produisent  sous  l'influence  de  la  lumière  solaire  et  que 
nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  (3). 

Par  contre,  les  rayons  de  la  lampe  de  Kromayer  se  sont  montrés 
complètement  sans  action  sur  le  platino-cyanure  de  baryum.  Ils  pro- 
voquent sa  fluorescence  d'une  façon  très  vive,  mais  ne  font  pas  virer  sa 
couleur,  même  après  une  irradiation  au  contact,  pendant  !i5  minutes. 

Grâce  à  l'emploi  exclusif  du  quartz,  comme  milieu  transparent  aux 

(»)  Annalen  der  Physik,  1906,  Vierto  Foljçe,  Bd.  ao. 
l')  Physik  Zeitung,  1906,  n'  7. 

(3)  NoGiER,  Action  de  la  lumière  ultra-violette  sur  les  verres  manganésirères. 
(Congrès  de  l'A.  F.  A.  S.,  Cherbourg,  août  1905). 


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SUR  LA  LAMPB  A  VAPEUR  DE  IfBRGURE  ET  EN  QUARTZ.   33 1 

radiations  ultra-violettes^  la  lampe  de  Kromayer  possède  une  puissance 
d'action  considérable  :  le  quartz  permet,  en  outre,  d'élever  la  tempéra- 
ture de  la  vapeur  de  mercure  à  un  degré  beaucoup  plus  grand  qu'avec 
la  lampe  à  verre  ordinaire,  car  le  quartz  conserve  l'état  solide  à  une 
température  qui  aurait  pour  effet  non  seulement  de  ramollir  le  verre, 
mais  encore  de  le  fondre.  Pour  toutes  ces  raisons,  le  faisceau  de  rayons 
ultra-violets,  émis  par  la  vapeur  de  mercure,  possède  un  pouvoir 
actinique  beaucoup  plus  élevé  que  celui  des  sources  de  lumière 
connues  jusqu'à  ce  jour.    , 

On  peut  se  rendre  compte  facilement  de  la  supériorité  de  la  lampe 
i  vapeur  de  mercure  en  opérant  par  comparaison  avec  une  lampe  à 
arc  puissante,  comme  celles  qui  sont  employées  en  photothérapie  en 
se  servant  de  papier  photographique  au  bromure  d'argent:  si  on 
recouvre  celui-ci  d'une  feuille  de  papier  plusieurs  fois  replié  sur  lui- 
même,  on  constate  que  le  bromure  d'argent  est  noirci  en  quatre  fois 
moins  de  temps  avec  la  lampe  de  Kromayer,  fonctionnant  avec 
5  ampères  sous  lao  volts,  qu'avec  une  lampe  Finsen-Reyn  utilisant  22 
à  a5  ampères,  toutes  choses  égales  d'ailleurs.  Si  on  recouvre  le  papier 
au  bromure  de  6  couches  de  papier  écolier,  la  lumière  de  l'arc,  après 
5  minutes,  noircit  à  peine  le  bromure,  tandis  qu'à  la  même  distance, 
la  lampe  à  vapeur  de  mercure  noircit  assez  fortement  le  bromure 
après  a  minutes  seulement. 

On  comprend,  par  ces  quelques  expériences,  combien  la  lampe  de 
Kromayer  doit  agir  plus  profondément  sur  les  cellules  situées  sous  la 
peau,  que  la  lampe  de  Finsen. 

Les  effets  actiniques  de  notre  lampe  sont  d'ailleurs  mis  en  évidence 
par  les  quelques  faits  suivants  que  nous  avons  observés  : 

Si  Ton  prend  un  papier  rose(«)  qui,  à  la  lumière  du  soleil,  se  déco- 
lore, mais  après  plusieurs  semaines  seulement  d'exposition  et  si  on 
l'applique  contre  la  fenêtre  de  quartz,  ce  papier  subit  une  décolo- 
ration à  peu  près  complète  en  4  minutes. 

La  xo/i/om/ie  jaunit,  comme  on  sait,  à  la  lumière  du  jour,  mais  ce 
changement  de  coloration  demande  des  semaines  et  des  mois  :  irradiée 
par  la  lampe  à  vapeur  de  mercure,  cette  subtance  devient  jaune 
instantanément,  pour  ainsi  dire,  si  on  l'applique  directement  contre 
le  quartz  de  la  fenêtre.  Un  bon  moyen  pour  faire  cette  constatation 
consiste  à  faire  une  émulsion  de  santonine,  pulvérisée^  dans  de  la 
gélatine  et  à  étendre  cette  émulsion  sur  du  papier.  Le  jaune  auquel 
passe  la  santonine  est  d'autant  plus  foncé  que  le  temps  d'exposition 

(')  Tel  que  celui  de  la  couverture  des  Archives  ctélectricité  médicale. 


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332  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

aux  rayons  est  plus  long,  mais  après  une  seconde  seulement  d'expo- 
sition, la  santonine  est  passée  du  blanc  au  jaune  léger.  L'un  de  nous 
avait  même  espéré  pouvoir  utiliser  ce  virage  pour  le  dosage  de  l'éner- 
gie photochimique,  mais  les  colorations  prises  après  des  temps  très 
différents  ne  sont  pas  assez  tranchées  pour  être  employées. 

La  cryogénine  de  MlVi.  Lumière,  qui  est  d'un  blanc  très  pur,  subit 
aussi  et  très  rapidement  (une  seconde)  un  changement  de  couleur 
sous  l'influence  des  radiations  de  la  lampe  :  cette  substance  passe 
au  violet.  Voulant  aussi  essayer  un  prpcédé  de  mesure  par  le 
changement  de  teinte  de  la  cryogénine,  nous  l'avons  introduite 
dans  une  émulsion  de  gélatine,  comme  nous  avions  fait  pour  la 
santonine  :  chose  curieuse,  la  coloration  prise  après  exposition 
aux  rayons  ultra-violets  n'est  plus  la  même  qu'avec  les  cristaux  secs  : 
si  l'émulsion  étendue  sur  papier  est  irradiée  avant  d'être  sèche,  les 
teintes  prises,  suivant  la  durée  de  l'irradiation,  varient  du  rose  orangé 
à  l'orangé  foncé;  si  l'on  expose  le  papier  recouvert  d'émulsion  quand 
il  est  sec,  la  coloration  se  rapproche  de  la  teinte  chocolat.  Cette 
substance  peut  donc  prendre  trois  colorations  différentes  sous 
l'influence  de  la  lampe  et  suivant  l'état  sous  lequel  on  la  prend. 

Tous  les  corps  qui  se  colorent  à  la  lumière  du  jour  sont  fortement 
influencés  par  les  rayons  de  notre  lampe  :  lorsqu'on  veut  juger  de 
l'action  de  ses  rayons  sur  un  liquide,  un  bon  moyen  consiste 
à  imbiber  une  feuille  de  papier  buvard  avec  la  solution  du  corps 
irradié.  Ainsi  la  solution  de  chlorure  de  platine  donne  un  changement 
de  coloration  ;  de  même  une  solution  de  ferro-cyanure  de  potassium 
sur  une  bande  de  papier  buvard  subit  un  virage  très  sensible  à  un 
jaune  d'autant  plus  foncé,  se  rapprochant  de  l'orangé,  que  le  temps 
d'exposition  a  été  plus  long. 

Tout  ce  qui  précède  prouve  l'énorme  puissance  photochimique  de 
cette  lampe  et  il  va  sans  dire  que  si  l'on  éclaire  un  objet  avec  ses 
rayons,  la  photographie  de  cet  objet  pourra  être  faite  dans  un  temps 
extrêmement  court.  Ainsi,  Heidingsfeld  a  pu  «en  un  dixième  de 
seconde  photographier  une  éruption  de  la  peau  d'une  malade^  ce  qui 
demande  habituellement  lo  à  i5  secondes  quand  on  se  sert  de  la 
lumière  du  jour  par  un  temps  très  beau.  »  {Archives  theRôntgen  Ray, 
février  1908,  p.  363.) 

ACTIOîf   SUR  DIVERS  LIQUIDES:  SANG,  BILE,  ETC.  —  NoUS  UOUS  SOmmCS 

demandé  si  des  radiations  aussi  actiniques  n'avaient  pas  une  action 
sur  des  liquides  colorés  tels  que  le  sang,  la  chlorophylle,  etc.  Pour 


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SUR  LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   333 

faire  cette  étude  il  fallait  trouver  un  moyen  dlrradiation  commode  : 
la  lampe  ne  peut,  en  effet,  fonctionner  que*  verticale  ou  oblique  et, 
d'autre  part,  les  liquides  ont  leur  surface  horizontale.  Nous  avons  fait 
construire  une  petite  cuve  cylindrique  ayant  un  centimètre  d'épaisseur 
et  dont  les  deux  surfaces  parallèles  sont  transparentes,  l'une  en 
quartz,  l'autre  en  verre,  la  face  en  quartz  devant  être  tournée  vers  la 
fenêtre  de  la  lampe.  Les  liquides  à  étudier  sont  placés  dans  cette  cuve 
qui  est  alors  placée  à  très  faible  distance.  Les  rayons  traversent  le 
liquide  et  sortent  de  la  cuve  par  la  face  de  verre.  Grâce  à  ce  dispositif, 
nous  avons  pu  utiliser  le  spectre  d'émission  de  la  vapeur  de  mercure 
incandescente  après  son  absorption  par  le  liquide  étudié;  en  d'autres 
termes,  étant  données  les  raies  visibles  à  notre  spectroscope  et  dont 
les  positions  ont  été  relevées  sur  le  micromètre,  nous  avons  pensé 
k  utiliser  les  modifications  subies  par  ce  spectre  de  raies  quand  on  lui 
fait  traverser  un  centimètre  d'épaisseur  d'un  liquide  donné,  et  cela,  au 
début  de  l'irradiation  et  à  la  fin,  c'est-à-dire  après  que  le  liquide 
a  été  le  siège  des  phénomènes  chimiques  dus  aux  radiations  ultra- 
violettes. Ce  moyen  d'étude  nous  parait  nouveau  et  il  n'empêche 
d'ailleurs  pas  de  tenir  compte  de  l'autre  spectre  d'absorption  à  la 
lumière  blanche,  comme  nous  l'avons  fait. 

I'  Sang.  —  Le  liquide  qui  est,  pour  nous^  le  plus  important,  c'est  le 
sang;  nous  avons  pris  du  sang  frais  qui  a  été  dilué  convenablement 
pour  que  les  deux  bandes  ordinaires  d'absorption  soient  bien  visibles 
à  travers  notre  cuve  à  faces  parallèles.  Nous  avons  irradié  ce  sang 
dilué  et,  dans  une  première  expérience,  nous  n'avons  que  surveillé  la 
coloration  rose  du  liquide  fortement  éclairé  par  la  lampe  :  après 
quelques  minutes,  a  ou  3  seulement,  à  la  coloration  rose  a  succédé 
une  coloration  se  rapprochant  du  vert  ;  cette  dernière  couleur  est  très 
accusée  après  8  minutes.  A  la  lumière  du  jour  la  coloration  est  celle 
du  sang  réduit;  au  spectroscope  nous  constatons,  en  effet,  que  les 
deux  bandes  ont  à  peu  près  disparu,  mais  que  de  plus  une  nouvelle 
bande  apparaît,  dans  le  rouge,  très  nette.  C'est  la  bande  de  la  méihé- 
moglobine  :  ce  fait  montre  encore  combien  est  curieuse  Faction  photo- 
chimique de  cette  lampe.  Nous  avons  recommencé  plusieurs  fois 
l'expérience  et  chaque  fois  nous  avons  vu  le  phénomène  de  réduction 
de  l'oxyhémoglobine  avoir  heu  et  la  bande  de  la  méthémoglobîne 
apparaître.  D'ailleurs,  si  l'on  éclaire  du  sang  que  l'on  a  réduit  par  du 
sulfhydrate  d'amikioniaque,  par  exemple,  avec  la  lumière  de  la  lampe 
à  mercure,  ce  sang  parait  vert  lui  aussi,  mais  dans  cette  réduction,  la 
méthémoglobine  n'est  pas  formée,  comme  dans  le  cas  de  l'irradiation. 


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354 


ARCHIVES   D'^ECTRIOrré   MéoiGALB. 


Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  nous  avons  observé  ce  que 
devient  le  spectre  d'émission  de  la  vapeur  de  mercure  quand  on  lui 
fait  traverser  ce  sang  dilué.  Nous  avotis  dit  qu'avec  notre  spec- 
troscope,  nous  relevions  i5  raies  depuis  la  division  —  7  jusqu'à  la 
division  269  du  micromètre. 

Nous  avons  examiné  les  raies  encore  visibles  dès  le  début  de  l'in- 
terposition du  sang,  puis  après  une  action  de  8  à  10  minutes.  Voici 
ce  que  nous  avons  noté  : 


Spectre  d'émission  normal. 


Absorption  par  le  sang. 

^prto  8  minâtes 


Au  débat. 


Rouge 
orangé. 


Jaune 
Vert. 

Bleu. 
Violet 


— 7 affaiblie. 

+  1 '.   .  éteinte. 

a6,5  brillante  ....  — 

3a, 7 — 

35,9 .  — 

(  56,5 aflTaiblîe. 

i  58,a  très  briUante.  .   .  — 

85,3  très  brillante.  .   .  affaiblie. 

i33 éteinte. 

»35,8 - 

146  brillante très  affaiblie, 

i5a éteinte. 

a64 — 


d'irradiation. 

Rien. 

brillante, 
très  brillante. 

Rien. 


.     a66,5 , 
(  269. 


L'examen  de  ce  tableau  montre  que  l'interposition  du  sang  dans 
le  faisceau  des  rayons  de  la  lampe  éteint  une  grande  partie  des 
raies  et  en  affaiblit  un  certain  nombre;  mais  qu'après  quelques 
minutes  d'irradiation,  il  ne  reste  que  trois  raies  visibles,  les  deux 
jaunes  très  rapprochées  et  la  raie  verte,  tout  le  reste  est  éteint.  Ce 
résultat  est  la  traduction,  pour  ainsi  dire,  des  réactions  profondes 
dont  le  liquide  a  été  le  siège,  sous  l'influence  des  radiations  ultra- 
violettes. 

Nous  avons  obtenu  ces  modifications  avec  une  dilution  pas  très 
forte,  juste  suffisante  pour  que  les  deux  bandes  d'absorption  de 
l'oxyhémoglôbine  paraissent  distinctes  l'une  de  l'autre;  avec  une 
concentration  très  faible,  certaines  raies  de  la  vapeur  de  mercure 
seraient  encore  visibles,  cela  se  comprend. 


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SUR  LA  LAMPB  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   335 

En  plus  des  phénomènes  que  nous  venons  de  signaler,  nous  devons 
ajouter  que  la  face  de  quartz  de  la  cuve  se  recouvre,  pendant  l'irra- 
diation d'un  enduit  très  adhérent  que  des  lavages  à  l'eau  ne  peuvent 
pas  détacher;  cet  enduit  est  poisseux,  d'une  coloration  brunâtre. 

2"  Chlorophylle.  —  La  solution  alcoolique  de  chlorophylle  est  facile 
à  obtenir  en  triturant  des  feuilles  vertes  avec  de  l'alcool  et  en  filtrant 
ensuite.  Notre  solution  placée  dans  la  cuve  à  face  de  quartz  et  d'un 
centimètre  d'épaisseur  fournissait  au  spectroscope  trois  bandes  d'ab- 
sorption dont  une  très  foncée  dans  le  rouge,  une  dans  l'orangé  et  une 
autre  dans  la  portion  jaune-vert  du  spectre.  Après  lo  minutes  d'irra- 
diation, la  coloration  franchement  verte  de  la  solution  de  chlorophylle 
était  devenue  feuille  morte  et  au  spectroscope  en  lumière  blanche  on 
constatait  que  seule  persistait  la  bande  dans  le  rouge,  très  affaiblie  ; 
les  deux  autres  n'étaient  plus  visibles. 

En  utilisant  la  lumière  de  la  lampe  et  en  examinant  le  spectre 
modifié  par  l'interposition  de  la  chlorophylle,  nous  avons  constaté, 
comme  avec  le  sang,  un  changement  assez  notable  dans  les  raies 
observées  avant  et  après  l'action  des  rayons  sur  la  chlorophylle. 

DlTisions  du  micromètre.  Avant.  Après. 

-7 éteinte.  éteinte. 

-I —  — 

Rouge  orangé.  ^  26,5 —  très  apparente. 

^32,7 —  éteinte. 

35,9 —  — 

(  56,5 brillante.  très  brillante. 

^*""^   •    •   •  î  58,3 

Vert  ....     85,3 très  brillante.  moins  brillante. 

'  i33 éteinte.  éteinte. 

Bleu  ^  '^^'^ ....  —  — 

*    *    *   '  ^  i46 affaiblie.  très  visible. 

i52 éteinte.                       — 

/  264 affaiblie.  très  brillante. 

Violet.  .    .   .  ]  a66,5 éteinte.                   faible. 

(  369 —                          — 


Il  y  a  donc  eu  là  aussi  des  modifications  intenses  dans  la  compo- 
sition de  la  chlorophylle,  comme  le  montre  l'absorption  différente 
de  cette  substance,  tant  avec  la  lumière  blanche  qu'avec  la  lumière  de 
la  lampe  à  mercure. 


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336  ARCHIVES  d'elbgtrigité  médicale. 

L'action  des  radiations  de  cette  lampe  produit  en  quelques  minutes 
le  «Vieillissement))  de  la  chlorophylle,  que  produit  aussi  la  lumière 
du  jour,  mais  après  des  mois. 

3"  Bile.  —  Nous  avons  aussi  recherché  l'action  de  notre  lampe  sur 
de  la  hile  prise  à  Tahattoir  et  de  coloration  vert  foncé  :  on  l'a  placée, 
comme  les  autres  liquides,  dans  la  cuve  à  face  de  quartz  :  cette  bile 
donnait  au  spectroscope  deux  bandes  d'absorption,  une  dans  le  jaune 
et  une  très  foncée  dans  le  vert.  Après  la  minutes  d'irradiation,  le 
spectre  d'absorption  était  modifié;  la  bande  dans  le  jaune  avait 
disparu,  celle  située  dans  le  vert  était  devenue  très  faible. 

La  coloration  de  la  bile  avait  changé  :  de  vert  ce  liquide  était  devenu 
jaune  :  ce  qui  veut  dire  que  les  rayons  ultra- violets  avaient  facilement 
transformé  la  biliverdine  en  bilirubine  plus  stable. 

4"  Solution  d'iode  dans  le  chloroforme.  —  Citons,  enfin,  l'action  des 
radiations  de  la  lampe  à  mercure  sur  une  solution  d'iode  contenue 
dans  la  cuve  en  quartz.  Là  nous  n  avons,  comme  moyen  d'étude,  que 
le  spectre  d'émission  de  la  vapeur  de  mercure  après  interposition  du 
liquide,  car  nous  n'avons  pas  observé  de  bandes  d'absorption  avec  la 
lumière  blanche. 

Le  tableau  suivant  montre  les  modifications  apportées  : 

Divisions  du  micromètre.  Avant.  Après. 

''  — 7.    .....  Visible.  Visible. 

+• 

Rouge  orangé.   '  26,6 —  brillante. 

3a, 7 —  visible. 

35,9 —  — 

(  56,5 —  brillante. 

^"""^^  •  •  '\^,i - 

Vert  ....     85,3 éteinte.  brillante. 

/  i33 —  éteinte. 

^,  i35 -  - 

Bleu  ....;.  ^ 

140.    .....  —    .  très  nette. 

i52 —  visible. 

,  264 affaiblie..  visible. 

Violet   •    .    .  )  a66,5 éteinte.  — 

(369. .....       - 


Ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que  l'irradiation  a  fait  apparaître 
la  raie  verte  85,3  qui  auparavant  était  absorbée. 


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SUR  LA  LAMP£  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   SSy 

L*aclion  puissante  de  ces  radiations  pourrait  bien  Intérei^scr  les 
chimistes  pour  étudier,  et  peut-être  provoquer,  la  formation  de 
composés  nouveaux  sous  Tinfluence  de  ces  rayons. 

5"  Solution  de  nitrate  d'argent. —  Une  solution  de  i/io  de  nitrate 
d'argent  est  fortement  impressionnée  par  la  lampe;  nous  pourrons 
peut-être  nous  servir  de  cette  réduction  pour  établir  une  unité  de 
quantité  d'énergie  actinique  ;  nous  y  reviendrons. 

VcTioN  BACTÉRICIDE.  —  En  iQoG,  Tuu  dc  nous  a  fait  connaître  les 
recherches  faites  avec  le  D'  Thévenot  sur  l'action  bactéricide  des 
lampes  Cooper-Hewitt(ï).  H  résultait  de  ces  recherches  que  les  lampes 
rectilignes  ne  possédaient  pas  de  pouvoir  bactéricide  appréciable, 
d'abord  parce  que  le  verre  qui  les  constitue  arrête  une  notable  partie 
du  rayonnement  Violet  et  ultra- violet,  ensuite  parce  que  l'intensité 
lumineuse  par  unité  de  surface  est  trop  faible,  enlin  parce  que  l'énergie 
électrique  dépensée  dans  ces  lampes  est  limitée  par  réchauffement 
qui  se  produit. 

Dans  la  lampe  de  Kromayer,  au  contraire,  le  quartz  qui  constitue 
le  corps  de  la  lampe  est  très  perméable  aux  rayons  violets  et  ultra- 
violets ;  de  plus,  la  lampe  est  refroidie  par  une  circulation  d'eau  froide, 
ce  qui  permet  de  la  faire  traverser  par  un  courant  énergique.  Aussi, 
avec  le  D' Thévenot,  avons-nous  constaté  une  action  bactéricide  intense 
particulièrement  rapide  quand  les  ensemencements  étaient  faits  en 
boites  de  Pétri.  Nous  ferons  du  reste  connaître  ultérieurement  le 
résultat  de  nos  expériences. 

Action  sur  les  tissls  vivants.  —  D'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut, 
on  prévoit  que  l'action  des  rayons  fournis  par  la  lampe  de  Kromayer 
sera  très  marquée  sur  les  tissus.  Et  en  eflet,  une  simple  exposition 
d'une  seconde  au  contact  suffit  pour  produire  un  érythème,  léger  sans 
doute,  mais  très  visible.  Cet  érythème  revêt  un  caractère  de  gravité 
qui  dépend  de  la  quantité  d'énergie  actinique  reçue  par  la  peau,  ou, 
si  la  distance  roBle  constante  (au  contact  de  la  fenêtre  de  quartz,  par 
exemple),  de  la  durée  d'irradiation. 

Fin  juillet  1907,  époque  à  laquelle  nous  avons  reçu  cette  lampe, 
nous  avons  exposé  la  peau  de  l'avant-bras  à  l'action  des  rayons  ;  dans 
les  notices  accompagnant  l'appareil,  il  n'y  avait  pas  d'indication  sur 
le  degré  d'éry thème  consécutif  à  une  exposition  donnée  à  ces  radia- 

(')  NoGiBR  et  TuÉVBifOT.  —  La  lumière  de»  lampes  Cooper-llcwit  posscdc-t-cllc 
an  pouvoir  bactéricide?  (Congrès  de  TA.  F.  A.  S.,  Lyon,  août  1906). 

ARCHIV.  D'ÉLIGTR.   MJÎD.    1908.  jQ 


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338  AtlGUlVBS    D'^BGTRIGITé    MÉDICALB. 

lions  ;  si  bien  que  nous  allions  à  l'aveuglette  et  ne  savions  pas  du  tout 
ce  qui  allait  se  passer.  L'un  de  nous  laissa  l'avant-bras  gauche,  face 
postérieure,  appliquée  i5  secondes  exactement  contre  la  fenêtre; 
le  second  de  nous  laissa  son  avant-bras  une  minute  en  contact  avec 
la  fenêtre.  L'inflammation  qui  suivit  ces  applications  pourtant  bien 
courtes,  fut  énorme.  La  rougeur  se  montra  quelques  heures  après  : 
puis  il  se  fit  un  gonflement  sur  toute  la  surface  exposée,  de  la  forme 
et  de  la  grandeur  de  la  fenêtre  de  la  lampe.  Après  trois  jours,  Tépi- 
derme  se  souleva  et  une  sérosité  apparut  sous  cette  fine  couche  épider- 
mique,  comme  si  Ton  avait  appliqué  un  vésicatoire.  A  noter  un  prurit 
intense  qui  se  produisit  vers  le  quatrième  jour;  la  sérosité  écoulée, 
répiderme  se  reforma  en  dessous  et  la  guérison  se  manifesta  dix-huit 
à  vingt  jours  après  l'irradiation ,  pour  le  premier,  et  trente  jours  pour 
le  second  de  nous  ;  nous  avons  constaté  en  même  temps  que  celui 
qui  avait  exposé  une  minute  son  avant-bras,  avait  une  sensibi- 
lité cutanée  moindre  que  le  second.  Quoique  guéries,  les  parties 
ayant  été  le  siège  de  la  réaction  inflammatoire,  paraissent  encore 
(février  1908)  teintées  en  brun.  Nous  ne  saurions  insister  sur  le 
symptôme  si  désagréable  de  prurit  qui  accompagne  la  réaction  de 
cette  lampe  :  on  est  obligé  de  se  gratter,  le  soir  et  la  nuit  surtout;  ce 
besoin  est  irrésistible. 

Lorsque,  comme  dans  nos  deux  cas,  la  réaction  dépasse  le  simple 
érythème  et  amène  de  la  vésication,  nous  proposons  d'appeler  l'in- 
flammation de  la  peau  photodermite,  par  analogie  avec  le  mot  radio- 
dermite.  Empressons-nous  de  dire  que  si  les  réactions  consécutives  i 
l'irradiation  par  les  rayons  de  la  lampe  à  mercure  et  par  les  rayons  X 
se  ressemblent  au  début,  elles  se  différencient  complètement  après 
quinze  à  vingt  jours  :  à  forme  apparente  égale,  la  radiodermite  est 
toujours  plus  grave  que  la  photodermite.  Ce  caractère  différentiel 
constitue  un  gros  avantage  pour  la  lampe  de  Kromayer  et  la  rend 
bien  plus  maniable  que  l'ampoule  radiogène.  L'effet  vésicant,  si  rapi- 
dement produit,  pourrait,  il  nous  semble,  être  employé  en  thérapeu- 
tique ordinaire  pour  remplacer  soit  les  pointes  de  feu  superficielles, 
douloureuses,  soit  les  vésicatoires  qui,  en  plus  de  la  douleur,  peuvent 
amener  des  néphrites  bien  connues.  C'est  là  une  application  très 
pratique  que  nous  signalons  en  passant. 

11  n'y  a  pas  qu'au  contact  que  cette  lampe  agit  sur  les  tissus  :  au 
contact  direct,  l'action  est  beaucoup  plus  rapidement  produite,  mais 
dans  bien  des  cas  il  faut  opérer  à  distance  en  photothérapie.  Nous 
avons  vu  qu'il  y  a  une  zone  de  3  centimètres  en  avant  de  la  lampe, 


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SUR  LA  LAMPB  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   33g 

dans  laquelle  il  faut  éviter  d'exposer  les  tissus,  à  cause  des  effets 
calorifiques.  Donc,  c'est  à  une  distance  supérieure  à  3  centimètres  que 
l'action  à  distance  des  rayons  de  la  lampe  de  Kromayer  doit  être 
étudiée.  La  région  autre  que  la  partie  à  exposer  aux  rayons  étant 
protégée  à  l'aide  d'un  drap  ou  d'une  seule  feuille  de  papier  d'étain, 
le  faisceau  de  rayons  produit  sur  les  tissus  les  mêmes  réactions  qu'au 
contact,  à  dose  d'énergie  photocbimique  égale. 

C'est  précisément  l'appréciation  de  cette  dose  qui  est  importante  en 
thérapeutique,  étant  donnés  les  eff'ets  puissants  de  cette  lampe.  Quand 
on  opère  au  contact^  la  mesure  du  temps  d'exposition  permet  de 
connaître  d'avance  l'effet  produit  sur  les  tissus,  c'est-à-dire  le  degré 
de  la  photodermite  provoquée  ;  il  n'en  est  plus  de  même  quand  les 
tissus  se  trouvent  à  une  distance  quelconque  de  la  fenêtre  de  quartz, 
et  jusqu'à  présent  on  ne  possède  aucune  méthode  de  mesure  en  pho- 
tothérapie. C'est  pour  combler  cette  lacune  que  l'un  de  nous  s'est 
attaché  depuis  plusieurs  mois  à  étudier  la  question  du  dosage  qui 
sera  bientôt  résolue. 

Les  effets  produits  sur  les  tissus  à  distance  sont  plus  superficiels 
que  ceux  au  contact,  car,  nous  l'avons  déjà  dit,  le  sang  des  Vaisseaux 
arrête  vite  les  radiations  efficaces.  Mais  la  photodermite  se  produit 
encore  très  bien,  ainsi  que  nous  l'avons  constaté  sur  nos  bras  et  sur 
ceux  de  nos  préparateurs  :  le  temps  d'exposition  doit  être  alors  bien 
plus  grand,  mais  en  opérant  à  4  centimètres  et  demi,  on  a  un  bel 
érythème  en  trois  minutes. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la  sensibilité  de  la  peau 
n'est  pas  la  même  pour  tous  les  sujets;  nous  avons  constaté  aussi 
que  la  peau  de  l'homme  est  plus  sensible  que  celle  du  lapin  :  nous 
avons  rasé  les  poils  en  plusieurs  régions  et  nous  avons  fait  des  appli- 
cations de  la  lampe  au  contact  et  à  distance  ;  la  réaction  était  à  peine 
visible. 

Nous  indiquerons  ici  une  application  intéressante  des  radiations 
fournies  par  cette  lampe  pour  le  diagnostic  des  maladies  éruptives.  Les 
résultats  sont  d'ailleurs  identiques  à  ceux  déjà  signalés  plus  haut  à 
propos  de  la  lampe  industrielle  Cooper-Hewitt. 

L'illumination  de  la  peau  par  la  lumière  ultra-violette  fait  apparaître 
en  noir  ou  violet-noir  toutes  les  parties  roses  et  rouges,  comme  les 
lèvres^  les  ongles,  etc.  Quand  on  éclaire  une  région  ayant  des  taches 
plus  ou  moins  apparentes,  celles-ci  apparaissent  beaucoup  plus  nette- 
ment; d'anciennes  taches  d'acné  se  voient  très  bien  :  une  éruption  de 
rougeole  ou  de  variole  peut  être  ainsi  décelée  plusieurs  heures  avant 


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Z'io  ARCHIVES   d'ÉLECTAIGITÉ    MEDICALE 

que  l'œil  ne  la  perçoive  dans  les  conditions  ordinaires  d'éclairage, 
lumière  du  jour  ou  lumière  des  lampes. 

Heidingsfeld  rapporte  {The  Lancet  Clinic,  26  october  1907)  qu'il  a 
nettement  diagnostiqué  une  éruption  de  roséole  syphilitique  par 
rillumination  de  la  lampe  à  mercure,  48  heures  avant  qu'elle  ne  fût 
visible  dans  les  conditions  ordinaires.  Le  même  diagnostic  précoce 
peut  facilement  être  fait  dans  les  autres  formes  exanthématiques, 
particulièrement  dans  celles  qui  accompagnent  les  maladies  inlec^ 
tieuses,  comme  les  taches  lenticulaires  de  la  dothiénentérie. 

Effets  thérapeutiques.  —  Quoique  n'ayant  pas  encore  eu  l'occasion 
de  faire  beaucoup  d'applications  thérapeutiques  des  radiations  de  la 
lampe  de  Kromayer,  nous  ne  terminerons  pas  cette  étude  sans  men- 
tionner quelles  sont  les  affections  qui  peuvent  être  traitées  avec  succès 
par  cette  méthode  physique. 

Nous  croyons  qu'un  certain  nombre  de  maladies  qui  relevaient  delà 
radiothérapie,  seront  de  plus  en  plus  traitées  par  la  photothérapie 
faite  au  moyen  de  la  lampe  à  vapeur  de  mercure,  à  cause  de  la 
souplesse  de  l'appareil,  la  moins  grande  fragilité,  les  bien  moindres 
dangers  que  l'on  fait  courir  aux  malades,  et  la  bien  plus  grande 
facilité  d'application. 

Nous  pensons  même  qu'avant  longtemps  la  radiothérapie  des  mala- 
dies cutanées  sera  réservée  aux  seuls  néoplasmes  superficiels,  tout  le 
reste  pouvant  être  traité  par  la  photothérapie  ultra-violette,  surtout 
lorsqu'on  saura  doser  la  quantité  d'énergie  photochimique  apphquée. 

Le  lupus  tuberculeux  se  guérit  facilement  et  bien  plus  vite  qu'avec 
la  lampe  Finsen  ou  ses  dérivées  :  ainsi  Kromayer  cite  le  cas  d'un  lupus 
qui  avait  été  soumis  la  fois  à  des  séances  de  Finsenthérapie  et  sans 
succès,  tandis  que  trois  séances  faites  avec  la  lampe  à  mercure  suffi- 
rent à  le  guérir  entièrement.  Si  l'on  se  rappelle  ce  que  nous  avons  dit 
de  l'énorme  puissance  actinique  de  cette  lampe,  il  n'y  a  là  rien  qui 
doive  surprendre.  L'application  se  fait  ici  au  contact  et  la  durée  peut 
varier  de  3o  à  45  minutes  et  plus,  avec  pression  exercée  par  la  fenêtre 
de  quartz.  Les  séances  doivent  être  très  éloignées  afin  de  voir  le  résul- 
tat produit  après  que  la  réaction  est  finie. 

Dans  le  lupus  éryihémateux,  si  rebelle  à  tous  les  moyens  thérapeu- 
tiques, même  quelquefois  aux  rayons  X,  la  lampe  au  mercure  fournit 
souvent  des  résultats  aussi  brillants  que  dans  le  lupus  vulgaire 
(Kromayer);  on  opère  là  aussi  au  contact  d'une  durée  de  3o  à 
4o  minutes. 


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SUR  LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  EN  QUARTZ.   34 1 

Dans  les  taches  de  vin,  on  a  obtenu  de  très  satisfaisants  résultats. 
Kromayer  cite  plusieurs  observations,  dont  celle  d'un  jeune  homme 


Lampe  en  quarrz 


commurareur 
sorHedereau 
admission  de  r 


Fio.  3. 

Dispositif  de  la  lampe  pour  les  applications  thérapeutiques. 
(Support  avec  tous  les  accessoires.) 


de  douze  ans  présentant  un  nœvus  vasculaire  plan  d*une  dimension 
d'une  pièce  de  5  marks  et  auquel  on  fit  trois  séances  de  photothérapie 


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342  ARCHIVES    d'ÉLECTRIGITÉ    MÉDICALE. 

ultra-violette  :  le  i3  juillet  1906,  3o  minutes;  le  26  juillet,  36  minutes  ; 
le  5  septembre,  i  heure.  Le  18  octobre,  on  constatait  que  la  région  du 
naevus  était  presque  entièrement  blanche  et  atrophiée.  Plusieurs  autres 
observations  de  Wetterer  prouvent  que  cette  méthode  donne  des  efîets 
esthétiques  supérieurs  aux  autres  modes  de  traitement. 

Les  affections  qui  précèdent  sont  traitées  par  le  contact  même  de  la 
fenêtre  de  quartz  contre  les  tissus  :  il  est  une  série  d'autres  affections 
plus  superficielles  où  le  traitement  doit  être  fait  à  distance,  ce  qui 
permet  d'atteindre  des  surfaces  plus  étendues. 

Telles  sont /'acn^,  lejuroncle,  la  pelade,  le  psoriasis,  t eczéma,  et 
d'une  façon  générale  toutes  les  inflammations  chroniques  de  la  peau 
accompagnées  souvent  d'infiltration,  d'induration  etdelichénification. 

Dans  toutes  les  applications  à  distance,  et  qui  sont  les  plus  nom- 
breuses, ce  qui  manque  à  la  technique  c'est  le  moyen  de  doser  la 
quantité  de  rayons  ultra-violets  que  Ton  dirige  sur  les  parties  malades. 
Dans  un  travail  qui  paraîtra  sous  peu,  l'un  de  nous  exposera  la 
méthode  qu'il  a  trouvée  pour  se  rendre  compte  très  aisément  de  cette 
quantité  d'énergie  appliquée  et  opérer  par  conséquent,  dans  tous  les 
cas,  avec  la  plus  grande  sécurité. 


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m*^^^*t^^^*^i^^^'^^^^^^^f^^^*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ssssssssssss^i^^^sssssssssasssS' 


SUR  LE  MECANISME  DE  LA  LEUCOPENIE 

PRODUITE    EXPÉRIMENTALEMENT  PAR   LES    RAYONS  X 
Pfir  MM.  Ch.  AUBEBTIN  et  B.  BEAUJARD, 


Lorsqu'on  expose  des  animaux  à  Taction  des  rayons  X,  on  constate 
d*une  part,  du  côté  du  sang>  une  diminution  des  globules  blancs  ; 
d*autre  part,  du  côté  de  la  rate  et  du  tissu  lymphoïde,  une  destruction 
notable  des  follicules  producteurs  des  lymphocytes.  La  plupart  des 
auteurs  qui  ont  étudié  la  question  ont  été  tentés  d*expliquer  la  dimi- 
nution des  leucocytes  du  sang  par  Faction  destructive  des  rayons  sur 
les  organes  producteurs  des  globules  blancs,  —  rate  pour  les  mono- 
nucléaires, moelle  osseuse  pour  les  polynucléaires,  —  c*est  pourquoi  ils 
se  sont  efforcés  de  produire  par  les  rayons  X  une  dégénérescence  du 
tissu  myéloYde  analogue  à  la  dégénérescence  du  tissu  lymphoïde 
aujourd'hui  bien  connue.  Ils  n'y  sont  parvenus  que  très  difficilement, 
soit  en  employant  des  doses  énormes  et  mortelles  en  irradiations 
totales  (Heineke,  Milchner  et  Mosse),  soit  en  n'irradiant  qu'un  seul 
segment  de  membre  (Aubertin  et  Beaujard)(>). 

Les  expériences^  que  nous  avons  faites  depuis,  nous  ont  montré  que 
ces  doses  énormes  n'étaient  nullement  nécessaires  pour  produire  une 
leucopénie  notable  et  persistante  et  nous  ont  permis  de  préciser 
quelques  points  du  mécanisme  de  la  leucopénie  rôntgénienne. 

Si  l'on  irradie  en  totalité  un  cobaye  pendant  trois  quarts  d'heure 
(8  à  la  unités  H,  dose  qui  ne  produit  aucun  trouble  dans  les  organes 
autres  que  l'appareil  hématopoTétique  et  les  glandes  génitales),  on 
voit  d'abord,  une,  deux  ou  trois  heures  après  la  séance,  le  chiffre 
leucocytaire  monter  brusquement  et  atteindre  ao,  a5,  a8  ooo  avec 

(')  Action  des  rayons  \  sur  le  san^  et  les  organes  hématopoiétiques  (Soc.  de  biolo- 
gie, 6  février  igoS). 


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344  ARCHIVES    D'éLEGTRIGiré   IffolGALB. 

polynucléose.  C'est  la  leucocytose  immédiate  que  nous  avons  les  pre- 
miers signalée  aussi  bien  chez  l'animal  sain  que  chez  l'homme  leucé- 
mique et  qui  a  été  retrouvée  depuis  par  tous  les  auteurs.  Mais  bientôt 
le  chiffre  baisse,  et  quelques  heures  après,  en  tout  cas  dès  le  lende- 
main, le  chiffre  est  déjà  tombé  au-dessous  du  chiffre  primitif  (6  ooo, 
4  ooo  au  lieu  de  1 2  ou  1 4  000  dans  nos  expériences)  ;  il  se  maintient 
au-dessous  de  la  normale  pendant  une  quinzaine  de  jours,  —  avec 
les  doses  que  nous  avons  indiquées,  —  puis  revient  peu  à  peu  à  la 
normale  (du  seizième  au  vingtième  jour). 

Or,  cette  leucopénie  n'est  nullement  due  à  une  absence  déformation 
des  globules  blancs,  mais  à  une  énorme  destruction.  En  effet  : 

i*"  Pendant  toute  cette  période,  on  peut  voir  dans  le  sang  des  formes 
de  dégénérescence  portant  sur  les  mononucléaires  et  les  polynu- 
cléaires. 

a*  Pendant  cette  période  de  leucopénie,  la  formule  n'est  pas  celle 
de  la  leucopénie  par  hypofonctionnement  de  la  moelle,  car  les  élé- 
ments granuleux  sont  abondants  et  leur  taux  est  augmenté  par 
rapport  à  la  formule  normale.  Les  polynucléaires  neutrophiles  attei- 
gnent 55,  60,  70,  75  0/0  même  au  lieu  de  35  à  4o  0/0  proportion 
normale;  les  éosinophiles  montent  jusqu'à  8,  10,  la  0/0  et  les  mast- 
zellen  jusqu'à  4  et  même  6  0/0;  ces  signes  hématologiques  indiquent 
évidemment  une  hyperactivité  médullaire.  (Notons  cependant  que, 
avec  ces  doses,  nous  n'avons  pas  eu  de  myélémie  blanche  ni  rouge, 
ce  qui  prouve  qu'il  s'agit  là  de  doses  compatibles  avec  le  fonctionne- 
ment normal  de  l'appareil  hématopoiétique,  c'est-à-dire  de  doses 
analogues  à  celles  que  l'on  doit  s'efforcer  d'employer  en  thérapeu- 
tique.) 

D'ailleurs,  pendant  cette  période,  la  leucopénie  est  irrégulière, 
entrecoupée  par  des  poussées  éphémères  de  polynucléose,  pendant 
lesquelles  le  chiffre  leucocytaire  peut  être  temporairement  ramené 
aux  environs  du  chiffre  normal. 

3"  Enfin,  si  l'on  sacrifie  les  animaux  à  des  périodes  variables 
(2  heures,  4  heures,  6  heures,  24  heures,  2  jours,  6  jours,  10  jours 
i5  jours,  etc.),  après  la  séance,  c'est-à-dire  pendant  la  leucocytose 
immédiate,  pendant  la  leucopénie,  ou  même  peu  après  le  retour  do 
sang  à  l'état  normal,  on  constate  que  la  moelle  osseuse,  loin  d'être 
dégénérée,  est  en  hyperactivité  :  la  graisse  a  disparu,  les  myélocyles 
sont  augmentés  de  nombre,  les  polynucléaires  sont  en  forte  propor- 
tion, les  éosinophiles,  les  mastzellen,  les  mégacaryocytes  sont  aug- 
mentés de  nombre. 


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SUR  LE  MECANISME  DE  LA  LEUGOPÉNIE.  345 

Quant  à  la  rate,  on  constate,  pendant  les  vingt -quatre  premières 
heures  seulement,  la  nécrose  folliculaire,  vite  réparée;  mais,  pendant 
toute  la  période  de  leucopénie,  on  constate  du  côté  de  la  pulpe  une 
suractivité  macrophagique  énorme  dans  les  cordons  et  les  sinus  qui 
sont  bourrés  de  débris  pigmentaires  et  nucléaires. 

La  leucopénie  n*est  donc  pas  due  à  la  dégénérescence  du  tissu 
lymphoïde  puisqu'elle  existe  à  son  maximum  à  un  moment  où  ses 
lésions  sont  réparées.  Elle  n'est  pas  due  non  plus  à  une  dégénéres- 
cence du  tissu  myéloïde;  elle  se  produit  au  contraire  malgré  un 
hyperfonctionnement  considérable  de  la  moelle  qui,  au  moment  où  la 
diminution  leucocytaire  est  le  plus  marquée,  se  trouve  en  état  d'hyper 
plasie  très  notable. 

Dans  ces  conditions  la  baisse  leucocytaire  est  due  à  une  destruction 
des  leucocytes  dans  tout  l'organisme,  et  non  pas  seulement  au  sein  des 
organes  hématopoïétiques  ;  mais  c'est  au  sein  de  l'organe  hémolytique 
par  exemple  qu'elle  s'achève,  puisque  c'est  dans  la  pulpe  splénique 
que  l'on  retrouve  les  débris  leucocytaires. 

11  peut  donc  y  avoir  deux  formes  de  leucopénie  produite  par  les 
rayons  X  :  l'une  coexiste  avec  une  dégénérescence  plus  ou  moins 
complète  de  tout  l'appareil  hématopoïétique;  elle  est  très  rarement 
observée  chez  les  animaux  ayant  reçu  des  doses  énormes  et  répétées 
de  rayons  X  ;  elle  semble  bien  due  à  la  dégénérescence  du  tissu 
myéloïde  (leucopénie  par  insufRsance  formatrice). 

L'autre  est  produite  par  la  destruction  (directe  ou  indirecte)  des 
leucocytes  dans  tout  l'organisme  et  peut  exister  non  seulement  sans 
dégénérescence  médullaire,  mais,  malgré  une  hyperplasie  médullaire 
notable,  la  destruction  se  trouvant  plus  forte  que  la  formation  ;  elle  est 
croyons-nous,  la  plus  fréquente  ;  en  tout  cas,  c'est  elle  qui  se  produit 
à  la  suite  d'irradiations  d'intensité  moyenne  comparables  aux  irra- 
diations thérapeutiques  ;  c'est  une  leucopénie  par  hyperdestniction  et 
non  par  insuffisance  formatrice. 


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DANS  QUELLES  CONDITIONS  EST  POSSIBLE 

LA  RADIOGRAPHIE  DE  LA  MOELLE  ÉPINIÈRE^') 

Par  le  D'  Carlo  LURASCHI  (de  Milan). 


On  n'a  pu  obtenir,  jusqu'à  présent,  sur  la  plaque  radiographique 
l'image  nette  et  précise  de  la  moelle  épinière. 

Après  onze  ans  de  pratique  radiologique,  il  m'est  permis,  grâce 
à  des  conditions  physiques  tout  à  fait  spéciales  des  os  du  squelette,  de 
faire  à  ce  sujet  une  communication  à  ce  Congrès. 

Ces  conditions  physiques  tout  à  fait  spéciales  des  os  du  squelette  qui 
m'ont  rendu  possible  la  radiographie  d'une  portion  de  la  moelle 
épinière  sont  les  suivantes  : 

r  La  transparence  des  vertèbres; 

2*  La  hauteur  des  disques  intervertébraux. 

Dans  une  étude  que  j'ai  publiée  dès  l'année  1904»  sur  la  transpa- 
rence des  os  du  crâne,  du  bassin  et  de  la  colonne  vertébrale,  étude 
citée  par  Ftirnrohr  dans  son  livre  si  intéressant  :  Die  Rôntgenstrahlen 
im  Dienste  der  Neurologie,  je  concluai  que  les  points  les  plus  trans- 
parents de  la  colonne  vertébrale  étaient  : 

r  Les  masses  spongieuses  des  vertèbres; 
2*  Les  lamelles  vertébrales; 
3"  Les  apophyses  trans verses. 

Tandis  qu'au  contraire  les  moins  transparents  étaient  : 

!•  Les  masses  épaisses  des  apophyses  articulaires; 
2*  Les  apophyses  épineuses. 

(')  Communication  faite  au  II*  Confn'^s  international  de  physiothérapie.  Rome, 
i3,  i^,  i5,  16  octobre  1907. 


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LA    RADIOGRAPHIE    DE    LA    MOELLE    ÉPINIERE.  3^7 

Les  projections  que  l'on  peut  obtenir  de  la  colonne  verUibrale  sont  : 

a)  Projection  postérieure  ; 

b)  Projection  latérale  droite,  gauche  ; 

c)  Projection  antérieure. 

Nous  allons  nous  occuper  seulement  de  la  projection  postérieure 
dont  nous  nous  sommes  servi  pour  atteindre  notre  but. 

Projection  postérieure.  —  Si  nous  appuyons  la  colonne  vertébrale 
d'un  squelette  sur  le  plan  horizontal  formé  par  un  miroir,  nous 
pouvons  avoir  une  idée  exacte  de  la  projection  postérieure  de  cette 
partie  du  squelette. 

Par  cet  examen,  nous  pouvons  observer  que  la  région  dorsale  et, 
plus  particulièrement  la  portion  entre  la  5*-6'  dorsale  et  la  la*  dorsale 
étant  la  plus  rapprochée  du  miroir  devrait  donc  mieux  venir  sur  la 
plaque  photographique. 

Au  contraire,  la  portion  comprise  entre  la  i  a*  dorsale  ou  i**  lom- 
baire jusqu'aux  premières  vertèbres  sacrées  ne  pouvant  jamais 
adhérer  au  plan  du  miroir,  il  sera  donc  plus  difficile  d'en  obtenir 
l'image  radiographique. 

La  portion  cervicale,  si  l'on  a  le  soin  de  faire  rejeter  l'occiput  en 
arrière  du  plan  du  miroir,  pourra  donner  une  bonne  projection  et, 
par  suite,  l'image  radiographique  sera  assez  exacte  et  assez  précise. 

Par  ce  rapide  résumé,  il  résulte  donc  que  la  facilité  de  radiogra- 
phier la  colonne  vertébrale  varie  quand  on  a,  soit  : 

I'  La  colonne  dorsale  surtout  de  la  5*  à  la  i a*; 
a"  La  colonne  cervicale; 
3*  La  colonne  lombaire. 

Et  pourtant,  sur  le  vivant,  il  n'en  est  pas  toujours  ainsi  ;  d'autres 
facteurs  entrent  en  scène  qui  troublent  la  netteté  de  l'image  projetée 
par  la  portion  dorsale.  Ce  sont  : 

aj  La  projection  du  sternum  ; 

b)  La  projection  du  cœur; 

c)  La  projection  du  foie. 

Et  d'une  manière  plus  précise,  le  sternum  se  projette  sur  les  corps 
de  la  3'-4'  dorsale  (par  le  manubrium),  sur  les  corps  de  la  5*-6*-7*-8*  (par 
le  corps)  et  sur  les  corps  de  la  9*-io*  jusqu'au  disque  inter-vertébral 
compris  entre  la  lo*  et  1 1*  (par  l'apophyse  ensiforme). 


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348  ARCHIVES    D^ÉLECTRICrré   BiÉDIGALB. 

Le  cœur  se  projette  sur  la  4*-5*-6--7'  dorsale  par  le  bord  interne  de 
sa  projection.  Le  foie  se  projette  sur  la  8*  et  g''  par  la  projection  de 
son  lobe  gauche. 

A  noter  aussi  la  direction  des  apophyses  épineuses  qui  de  la  portion 
cervicale  de  la  colonne  vertébrale  jusqu'à  la  lo*  vertèbre  dorsale  ont 
une  direction  de  plus  en  plus  inclinée  vers  le  bas,  tandis  que  de  la  ir- 
12-  dorsale  jusqu'à  la  5'  lombaire,  elles  prennent  une  direction  à  peu 
près  rectiligne  en  arrière. 

Cette  disposition  spéciale  permet  de  fixer  sur  la  plaque  photo- 
graphique Timage  des  espaces  qui  ont  une  forme  triangulaire  ou  bien 
rhomboïdale. 

Ces  espaces  représentent  donc  vraiment  une  occlusion  osseuse 
incomplète  du  canal  vertébral  de  sorte  que  la  moelle  épinière,  lorsque 
la  transparence  des  vertèbres  le  permet,  devient  aisément  explorable 
par  les  rayons  X  surtout  au  niveau  des  dernières  lombaires. 

Mais  la  ir-ia"  vertèbre  dorsale  et  la  i^  et  quelquefois  aussi  la 
2'  lombaire  sont  ou  complètement  ou  en  partie  couvertes  par  la  pro- 
jection du  foie  de  sorte  que  l'exploration  de  la  moelle  réussit  seule- 
ment de  la  2'  à  la  5*  vertèbre  lombaire. 

Après  avoir  ainsi  fixé  le  point  précis  où  la  radiographie  de  la  moelle 
épinière  est  possible,  nous  pouvons  aussi  délimiter  l'espace  de  la 
moelle  épinière  dont  Timage  restera  sur  la  plaque  photographique. 

En  effet,  si  nous  rapprochons  des  limites  de  la  moelle  épinière 
celles  de  la  boîte  osseuse,  nous  voyons  que  du  côté  du  crâne  la  limite 
supérieure  est  établie  par  un  plan  horizontal  qui  coupe  transversale- 
ment Tarticulation  de  l'atlas  avec  les  condyles  de  l'occiput  ;  tandis  que 
du  côté  du  sacrum  le  cône  terminal  de  la  moelle  correspond  chez 
Vadulte  au  corps  de  la  2*  vertèbre  lombaire,  rarement  à  celui  de  la 
première. 

J'ai  dit  chez  l'adulte,  car  on  sait  que  la  situation  du  cône  terminal 
par  rapport  à  la  colonne  vertébrale  varie  de  beaucoup  selon  l'âge  et 
particulièrement  chez  l'enfant  ;  chez  le  nouveau-né  la  moelle  descend 
jusqu'à  la  troisième  et  quelquefois  même  jusqu'à  la  quatrième  vertèbre 
lombaire  ;  au  cinquième  mois  de  la  vie  intra-utérine,  elle  correspond 
à  la  base  du  sacrum;  dans  le  troisième  mois,  enfin,  elle  occupe  toute 
fa  longueur  du  canal  sacré  et  descend  jusqu'à  la  base  du  coccyx. 

Nous  pouvons  donc  conclure  que  V espace  explorable  de  la  moelle 
épinière  se  borne  au  cône  terminal  dans  sa  partie  la  plus  basse,  au 
fîlum  terminale  et  à  la  queue  de  chevaly  c'est-à-dire  à  l'ensemble  des 
derniers  nerfs  spinaux  qui  se  détachent  du  gonflement  lombaire  et 


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LA    RADIOGRAPHIE    DE    LA    MOELLE    EPINIÈRE.  3i49 

parcourent  un  long  trajet  vertical  pour  se  porter  de  leur  point  d'émer- 
gence à  leur  orifice  de  sortie. 

La  radiographie  que  je  présente  correspond  précisément  à  la  4%  3% 
3'  vertèbre  lombaire. 

C'est  grAce  à  la  grande  transparence  de  la  3'  et  4'  vertèbre  et 
à  l'épaisseur  peu  commune  du  disque  intervertébral  compris  entre  la 


Fi«:. 


Héf^ion  lombaire.  On  voil  la  queue  de  cheval  dans  la  colorioe  vertébrale. 

a)  Transparence  anormale  des  vertèbres. 

b)  Hauteur  anormale  du  disque  intervertébral  entre  la  3* 

et  II'  vertèbre  lombaire. 


3*  et  4*  vertèbre  qu'il  m'a  été  possible  d'obtenir  la  radiographie  d'un 
bon  espace  de  la  queue  de  cheval. 

Les  conclusions  que  l'on  peut  tirer  de  ce  cas  que  je  viens  de 
montrer  sont  donc  les  suivantes  : 

r  La  moelle  épinière  n'est  explorable  qu'au  dernier  espace  du  cône 
terminal; 

2*  La  radiographie  devra  correspondre  à  la  région  lombaire  (de  la 
V*  àla  ry  vertèbre  lombaire)  par  projection  postérieure; 


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356  ARCHIVES   D*^ECTRIGIT£   MéDIGALB. 

3*"  Afin  que  Cimage  soit  nette  sur  la  plaque  photographique,  deux 
conditions  sont  nécessaires  :  a)  une  grande  transparence  des  vertè- 
bres: b)  une  anormale  hauteur  des  ménisques  intervertébraux  qui  doi- 
vent toujours  présenter  une  structure  flbro-^^artilagineuse  et  ne  jamais 
être  ossifiés  ; 

4*  La  projection  antérieure,  à  cause  de  la  distance  de  la  colonne 
Vertébrale  à  la  plaque,  ne  donne  aucun  résultat  posilif; 

5"  Seulement,  dans  des  cas  tout  à  fait  spéciaux,  nous  pourrons  avoir 
recours  à  la  projection  latérale. 


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mm»0miutt^imm0tkmmt*0mmt»ékmé»0ékméitmmt»t»mmmitmmtitimmtm0^ié»t^m0éii^m0t00é»ik 


TECHNIQUE  ÉLECTROTHEKAPIQUE 

COMPLEXITÉ  DES  FORMES  DE  COURANTS  UTILISEES  ACTUELLEMENT 

PAR    LE   MÉDECIN    ÉLECTRICIEN, 

EXEMPLE    DE    SIMPLFFICATION    PAR    l'eMPLOI    DU    PUPITRE 

ÉLECTROTHÉRAPIQUE. 


Par  G.  BiASSIOT 


Les  tableaux  d'électricité  médicale  pour  applications  directes, 
destinés  à  être  utilisés  pour  le  diagnostic  et  la  thérapeutique,  tels 
qu'ils  ont  été  conçus  et  construits  jusqu'ici,  exigent  pour  chaque  appli- 
cation un  montage  spécial. 

C'est  tantôt  la  manœuvre  d'un  certain  nombre  d'interrupteurs, 
tantôt  le  placement  des  fils  d'emploi  aux  diverses  bornes,  tantôt 
enfin  la  mise  en  court- circuit  de  certains  appareils  de  mesure  ne 
convenant  plus  pour  la  forme  de  courant  désirée. 

Le  médecin,  outre  l'obligation  d'examiner  attentivement  son 
malade  et  d'étudier  son  cas,  doit  encore  s'astreindre  à  faire  ces  diverses 
connexions  correctement,  et  cette  obligation  constitue  une  sujétion 
inacceptable  où  les  causes  d'erreur  s'accroissent  à  mesure  que  le 
tableau  est  plus  complet. 

Pour  ces  montages  relativement  compliqués,  il  était  intéressant 
d'obtenir  automatiquement  le  branchement  des  connexions  au  moment 
voulu  et  suivant  le  désir  du  médecin. 

Cette  automaticité  est  d'ailleurs  à  l'ordre  du  jour;  dans  l'industrie 
électrique,  par  exemple,  les  diverses  manœuvres  de  mise  en  marche 
d'un  alternateur  se  font  aujourd'hui  au  moyen  d'un  commutateur 
à  échelons  fermant  successivement  et  sans  erreur  possible  dans 
l'ordre  de  fermeture  les  différents  circuits  à  utiliser. 

Dans  le  cas  qui  nous  occupe,  la  question  était  infiniment  plus 
complexe;  il  nous  a  semblé  que  le  détail  des  études  auxquelles  a  donné 
lieu  la  construction  du  pupitre  électrothérapique  du  D'  GuiUeminot, 
décrit  dans  les  Archives  d'électricité  médicale,  pouvait  intéresser  les 
lecteurs  de  ce  journal  (voir  n®'  19  avril,  25  juin  1906  et  25  décembre 


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352  ARCHIVES   D'éLBCTRlGlTÉ   MÉDICALE. 

1907).  Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ja  description  de  cet  appareil, 
nous  rappellerons  seulement  que  le  pupitre,  tel  qu'il  a  été  établi, 
comporte  15  formes  diverses  de  courants  principaux. 

Malgré  cela,  il  est  à  noter  que  l'intensité  du  courant  nécessaire 
au  fonctionnement  du  pupitre  (y  compris  l'utilisation  des  cautères 
jusqu'à  20  ampères)  n'est  jamais  supérieure  à  deux  ampères  sur 
courant  110  volts,  continu  ou  alternatif  monophasé. 

Chacune  des  sources  de  courant  (continu,  faradique,  watteville, 
sinusoïdal,  ondulatoire)  peut  être  employée  soit  sous  forme  directe, 
soit  sous  forme  ondulée,  soit  sous  forme  ohmmée,  c'est-à-dire  donnant 
la  mesure  des  résistances. 

Cette  multiplicité  des  emplois  auxquels  s'ajoutent  encore  le  cau- 
tère, la  petite  lumière  et  l'interruption  par  métronome,  a  naturelle- 
ment conduit  à  diminuer  le  nombre  des  directions  du  système  de 
couplage  en  utilisant  deux  coupleurs  au  lieu  d'un  ;  la  forme  définitive 
du  courant  obtenu  résulte  alors  de  la  combinaison  des  connexions 
données  par  les  deux  coupleurs.  Ce  moyen  diminuait  considérable- 
ment le  nombre  des  directions.  Au  lieu  de  15  directions  qu'aurait  exigées 
un  coupleur  unique,  le  système  à  deux  coupleurs  n'en  demande  plus 
que  huit  :  cinq  de  source  et  trois  d'emploi. 

Chacun  de  ces  coupleurs  affecte  la  forme  d'un  secteur  de  cercle 
dont  la  manette  est  radiale  et  peut  s'engager  entre  les  plots  de  chaque 
direction,  disposés  par  lignes  doubles  selon  des  rayons  de  cercle. 
Ces  plots  sont  munis  de  bagues  spéciales  empêchant  le  desserrage 
des  fils.  Les  deux  coupleurs  de  source  et  emploi  peuvent  être  ma- 
nœuvres indifféremment  dans  un  ordre  quelconque. 


Choix  dés  milliampôremôtres. 

Les^milliampèremètres  pour  courants  alternatifs  se  divisent  en 
deux  classes  :  les  appareils  caloriques  et  les  appareils  électro-ma- 
gnétiques. 

Examinons  les  caractéristiques  de  chacune  de  ces  deux  catégories  : 

lo  MiUiampèremétres  caloriques.  —  Ces  appareils  donnent  des  indi- 
cations indépendantes  de  la  fréquence  du  courant,  de  la  capacité  et 
de  la  self-induction  du  circuit,  mais  le  déplacement  de  l'aiguille  est 
sensiblement  proportionnel  aux  carrés  des  intensités.  Il  en  résulte 
que  le  début  de  l'échelle  donne  peu  de  sensibilité.  Ce  système  devra 
être  employé  dans  le  cas  des  bains  pour  lesquels  l'intensité  du  cou- 
rant employée  est  relativement  considérable. 

L'inconvénient  est  qu'on  ne  peut  obtenir  une  grande  sensibilité, 
le  fil  devenant  trop  fin.  De  plus,  pour  les  courants  ondulés,  le  fii  ne 
peut  se  refroidir  assez  vite  et  les  indications  manquent  par  suite 
d'exactitude. 

20  MiUiampèremèires  électromagnétiques,  —  Ce  sytème  de  milliam- 
pèremètres  possède  surtout,  avec  la  construction  moderne  à 


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TECHNIQUE    ÉLEGTROTUÉKAPIQUE.  353 

plus  sensible,  l'avantage  de  se  construire  pour  de  petites  intensités. 
Un  ou  plusieurs  shunts  permettent  de  les  utiliser  pour  la  mesure 
des  grandes  intensités. 

L'amortissement  par  lame  d'air  mince  en  fait  un  appareU  très 
pratique. 

Selon  les  cas  et  la  grandeur  des  intensités  à  mesurer,  on  emploiera 
donc  l'un  ou  l'autre  des  deux  systèmes  de  milliampèremètres.  Pour 
le  courant  continu  nous  employons  un  mUli  à  aimant.  Dans  le  cas 
de  la  mesure  des  résistances  aux  courants  de  sens  constants  :  continu 
et  ondulatoire,  un  système  spécial  de  connexions  a  été  imaginé 
pour  permettre  de  se  servir  du  milliampèremètre  apériodique  comme 
galvanomètre  de  zéro  dans  le  pont  de  Wheastone,  en  n'utilisant  que 
le  cadre.  Ce  cadre  porte  un  enroulement  annexe. 

Dans  le  cas  de  la  mesure  des  résistances,  le  cadre  seul  est  utilisé 
et  reçoit  le  courant  minimum  pour  toute  l'étendue  de  l'échelle. 
Dans  le  cas  des  applications  de  courant,  l'adjonction  de  l'enroule- 
ment annexe  s'opère  automatiquement  et  le  cadre  se  trouve  shunté. 
De  plus,  le  shunt  d'alimentation  du  pont  est  calculé  afin  que,  pen- 
dant la  mesure  des  résistances,  le  malade  ne  reçoive  jamais  un  cou- 
rant supérieur  à  deux  milliampères.  Cette  résistance  change  d'ailleurs 
aut  matiquement  selon  la  nature  du  courant  que  l'on  étudie. 

Tous  les  milliampèremètres  que  nous  avons  utilisés  sont  de  grand 
diamètre,  plus  robustes  et  d'une  lecture  plus  facile. 

La  mesure  des  résistances  du  sinusoïdal  et  du  faradiquc  se  fait 
en  remplaçant  ans  le  pont  de  Wheastone  le  galvanomètre  de  zéro 
t7ar  un  récepteur  de  téléphone. 


De  la  complexité  des  oonnexions,  leur  séleotion. 

Voyons  maintenant  par  quel  moyen  a  été  exécutée  la  sélection 
des  plots  de  connexion  de  manière  à  diminuer  le  plus  possible  les 
dimensions  des  coupleurs. 

En  examinant  en  détail  chacun  des  schémas  à  exécuter,  dont  nous 
donnons  ici  deux  exemples  (fig,  1  et  2),  on  s'aperçoit  que  certaines 
connexions  (en  très  petit  nombre,  d'ailleurs)  sont  communes  à  tous  les 
cas  de  montage.  Nous  les  appellerons  connexions  fixes.  La  presque 
totalité  des  connexions  doit  donc  être  établie  par  les  coupleurs,  et 
les  personnes  peu  familiarisées  avec  ce  genre  de  travail  seront  sur- 
prises d'apprendre  qu'elles  atteignent  le  nombre  de  193. 

Si  nous  nous  en  étions  tenus  là,  et  que  nous  ayons  pris  un  seul 
coupleur,  notre  appareil  aurait  environ  un  mètre  de  diamètre  et 
près  de  400  plots.  C'eût  été  absolument  impraticable.  Fallait-il 
renoncer  pour  cela  aux  avantages  de  commander  tous  les  schémas 
par  une  seule  ou  deux  manettes  et  ne  pas  chercher  à  surmonter  cette 
difficulté?  Nous  ne  l'avons  pas  pensé.  Pour  éviter  toute  confusion, 
nous  avons  d'abord  numéroté  chaque  point  libre  d'appareil  à  connec- 
ter de  façon  à  traduire  une  connexion  par  deux  nombres  côte  à  côte. 

4aCB.   D'iLIGTB.   MÉD.  —    1908.  2^ 


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354 


ARCHIVES    D*éLEGTRIGITé   MÉDICALE. 


PUPITRE   ELECTROTHERAPIQUt 


GRAND  MODELE 


ConnexîoTis  duwattpvTlIp  ^l\^^^^9 


^Pascal courant  Q 


A.b.CDS:,  points  d'atteoie 


(m)  Bornes  koite^ 


RAOIGUCT    eT  MASSIOT 


FiG.    I. 

Numérotage  dos  bornes  des  appareils  composant  le  Ijibleau. 


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TECHNIQUE   éLEGTROTHÉRAPIQUE 


355 


PUPITRE  EL  CTROTHERAPigUL 


GRAND  MODELE 
—  I  1 — 


Connexions  diiwatteville  ohmé 

QPnsedeauraut^ 

Onduleur 


©  m 


Bhéastat 


ClefdeCbartade 


A:B.CJ)£.  points  d'attcde 


RAOIGUET    ET   MASSIOT 

PARI» 


FiG.  a. 

Certaines  connexions  sont  communes  aux  deux  schémas, 
les  autres  se  trouvaient  automatiquement  établies  ou  sapprimées  par  les  coupleur!. 


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356  ARCHIVES    D'ÉLECTRICITé   MEDICALE. 

Un  tableau  a  réuni  ensuite,  en  quinze  colonnes  de  chiffres,  toutes  les 
connexions  à  établir;  chaque  colonne  représentant  un  circuit  d'emploi 
complet. 

Puis,  en  un  premier  triage,  nous  avons  séparé  les  connexions  ne 
pouvant  être  établies  que  par  le  coupleur  source  de  celles  forcément 
commandées  par  le  coupleur  emploi.  Ainsi,  par  exemple,  le  primaire 
du  convertisseur  doit  toujours  être  en  circuit  pour  les  courants  de 
forme  ondulée;  il  sera  commandé  par  le  coupleur  d'emploi  (position 
ondulée).  Au  contraire,  le  primaire  du  réducteur  de  potentiel  pour  les 
directions  :  continu,  Watteville,  sinusoïdal,  ondulatoire,  doit  être 
alimenté  par  le  coupleur  source.  (Ce  triage  ne  peut  s'effectuer  pour 
toutes  les  connexions,  comme  on  le  comprendra  plus  loin.) 

Les  deux  coupleurs,  se  multipliant,  devaient  non  seulement  dimi- 
nuer le  nombre  des  positions  angulaires  ainsi  qu'il  a  été  dit,  mais 
aussi  celui  des  connexions  mobiles  puisque  certains  appareils  (utili- 
sation de  la  clef  de  Courtade,  comme  double  clef  de  pont,  par  exem- 
ple) seraient  mis  en  circuit  une  seule  fois  par  la  direction  ohmmée 
au  lieu  de  cinq  fois  dans  le  cas  d'un  seul  coupleur.  Mais  des  compli- 
cations surgissent  immédiatement  : 

lo  Plusieurs  appareils  doivent  être  mis  en  circuit  tous  à  la  fois 
par  les  deux  coupleurs.  Par  exemple  :  le  positif  du  milli  continu 
demande  à  être  relié  avant  ou  après  l'onduleur  suivant  les  cas  «  direct  » 
ou  «  ondulé  »  et  cela  forcément  par  le  coupleur  d'emploi.  Cependant 
les  directions  d'emploi  commandent  non  seulement  les  sources  de 
sens  constant,  mais  aussi  de  sens  variable. 

2o  Certaines  connexions  faites  par  le  coupleur  d'emploi,  spécia- 
lement pour  telle  source,  se  superposent  également  pour  les  autres, 
occasionnant  des  perturbations  dans  les  circuits  et  quelquefois  même 
des  courts-circuits. 

Pour  obvier  à  ces  deux  défauts,  nous  avons  coupé  deux  fois  ces 
genres  de  connexions  de  façon  à  faire  passer  le  même  fil  par  les  deux 
coupleurs,  établissant  ainsi  sur  le  coupleur  «  source  »  des  points 
(Taitente  mis  seulement  en  circuit  lorsque  les  deux  positions  angu- 
laires requises  sont  occupées  par  les  deux  manettes. 

Les  points  d'attente  sont  nombres  par  une  lettre  suivie  du  numéro 
de  la  direction  source  auxquels  ils  appartiennent.  Par  exemple: 
B»,  D%  A*,  indiquent  le  2^  point  d'attente  de  continu,  le  4«  de  Wat- 
teville et  le  1®'  d'ondulatoire.  Il  suffit  donc  de  présenter  sur  le  coupleur 
emploi  et  devant  le  point  d'appareil  à  connecter  un  plot  relié  aux 
différents  points  d'attente  intéressés  dans  le  coupleur  o  source  ». 

Par  exemple  :  à  «  direct  »,  le  point  7  (secondaire  du  réducteur  de 
potentiel)  sera  relié  à  A»,  A»,  A*,  A*. 

En  abaissant  la  manette  «  source  »  à  «  continu  »,  A*  se  trouve  relié 
à  37,  comme  il  est  convenable.  En  l'abaissant  à  «  sinusoïdal  »,  A*  repré- 
sentant aussi  le  point  7  sera  en  contact  avec  40  (entrée  du  milli  alter- 
natif), tandis  qu'à  «  ondulatoire  »  A*  sera  relié  à  37,  remettant  le  point 
7  sur  le  positif  du  milli  continu,  le  courant  ondulatoire  étant  de 
forme  sinusoïdale,  mais  de  sens  constant. 


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TECHNIQUE    ÉLECTROTHÉRAPIQUE.  357 

Cette  manière  de  faire  pouvait  encore  laisser  subsister  une  cause 
de  courts-circuits  entre  les  points  d'attente  si  plusieurs  de  ceux-ci, 
appartenant  à  une  même  direction  de  source,  étaient  connectés 
sur  différents  points  par  le  coupleur  d'emploi.  Un  graphique  très 
simple  a  permis  d'éviter  du  premier  coup  d'oeil  ce  danger.  Si  nous 
disposons  en  lignes  verticales  les  points  d'attente  de  chaque  direction, 
chacune  des  directions  côte  à  côte,  et  que,  au  fur  et  à  mesure  de 
l'établissement  de  nos  projets  de  connexions,  nous  réunissons  par 
un  trait  les  points  d'attente  que  nous  désirons  relier,  il  ne  doit  y  avoir 
aucune  ligne  verticale  complète  ou  fractionnelle,  mais  seulement  des 
lignes  horizontales  en  oblique. 

L'ensemble  de  cette  méthode  nous  a  permis  de  laisser  également 
une  deuxième  catégorie  de  connexions  fixes  et  un  deuxième  genre 
de  connexions  mobiles  pouvant  toutes  se  superposer  dans  différents 
systèmes  sans  nuire  à  aucun  d'eux.  Le  nombre  de  plots  se  trouve 
ainsi  réduit  pour  les  deux  coupleurs  à  148  au  lieu  de  400,  y  compris 
le  cautère  que  nous  n'avions  pas  compté  pour  plus  de  clarté  dans  le 
premier  dénombrement,  ce  courant  de  basse  tension  n'étant  employé 
que  sous  une  seule  forme.  Nous  oubliions  de  dire  que  l'ordre  des  plots 
de  chaque  direction  est  disposé  de  telle  sorte  que  les  pôles  soient 
sur  les  points  les  plus  éloignés  du  centre,  de  façon  à  effectuer  tous 
les  montages  d'appareils  avant  de  fermer  les  circuits  et  pour  obtenir 
à  l'arrêt  le  maximum  de  rupture. 

On  peut  enfin  mettre  en  prise  la  manette  de  source  ou  d'emploi 
indistinctement  sans  perturber  aucun  circuit. 


Utilisation  des  Appareils. 

On  a  vu  par  l'exposé  précédent  que  la  mise  en  pratique  de  cette 
idée  cependant  simple  d'automaticité  n'a  pas  été  sans  présenter  des 
difficultés  d'ordres  divers.  Aux  avantages  qu'offrait  cette  automa- 
ticité,  en  évitant  toute  manœuvre  inutile  et  toute  cause  d'erreurs, 
s'ajoutent  encore  des  avantages  économiques  notables,  puisque  le 
nombre  des  appareils  est  réduit  au  minimum,  chacun  d'eux  ayant 
des  utilisations  multiples.  Voici  quelques  exemples  de  ce  fait  : 

Nous  avons  vu  de  quelle  manière  le  milliampèremètre  apériodique 
était  utUisé  également  comme  galvanomètre  de  zéro  dans  la  mesure 
des  résistances.  De  même,  la  clef  de  Courtade  sert  à  certains  moments 
comme  double  clef  de  pont  et  comme  interrupteur  d'emploi.  Le 
moteur  de  l'onduleur  sert  de  commutatrice  qui  fournit  à  volonté 
le  sinusoïdal  ou  l'ondulatoire  et,  à  l'aide  d'un  transformateur  statique, 
donne  du  sinusoïdal  à  basse  tension  pour  le  cautère. 

Enfin  nous  signalerons  que  le  cautère  et  la  petite  lumière  ont 
des  bornes  d'emploi  séparées,  afin  de  permettre  leur  utilisation 
Indépendamment  de  toute  autre. 


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SOCIÉTÉ   FRANÇAISE   DE   PHYSIQUE 


Exposition  Annuelle  des  Séances  de  Pâques 
(Mercredi  22,  Jeudi  23  et  Vendredi  24r  avril  i908j 


Le  nombre  des  appareils  d'électricité  médicale  et  de  physiothérapie 
augmente  tous  les  ans  à  l'Exposition  si  intéressante  des  séances  de  Pâques  de 
la  Société  française  de  physique.  Il  n'y  a  là  rien  d'étonnant,  car  parmi  les 
médecins  qui  s'occupent  d'électricité  médicale  ou  de  physiothérapie,  les  meil- 
leurs comptent  déjà  parmi  les  membres  de  la  Société  française  de  physique; 
quant  aux  autres,  ils  y  viendront  et  ils  viennent  tous  les  jours  ;  c'est  leur 
intérêt  bien  compris  et  aussi  le  meilleur  moyen  de  se  tenir  au  courant  des 
progrès  réalisés,  des  applications  possibles  et  des  idées  en  germe. 

Quoi  d'étonnant  après  cela  que  nos  constructeurs  apportent  à  l'Exposition 
de  la  Société  française  de  physique  ce  qui  peut  le  mieux  nous  intéresser,  c'est- 
à-dire  la  fine  fleur  de  leur  production  récente  et  les  premiers  appareils  de 
eur  construction  future  1 

Dans  la  revue  qui  va  suivre,  nous  décrirons  sommairement  tous  les  appa- 
reils d'électricité  médicale  ou  de  physiothérapie  pouvant  intéresser  nos 
lecteurs.  Leur  attention  sera  ainsi  appelée  sur  ces  appareils  ;  nous  repren- 
drons plus  tard  en  détail  la  plupart  d'entre  eux,  de  façon  à  en  donner  une 
description  complète  avec  figures  à  l'appui. 

Les  ateliers  E.  Ducretet,  MM.  F.  Ducretet  et  E.  Roger  successeurs, 
présentent  un  appareil  de  haute  fréquence  intensif,  unipolaire,  du  D'  Gautier 
qui  fonctionne  sur  le  courant  des  secteurs  d'éclairage  à  courant  alternatif 
avec  une  dépense  de  i  à  5  ampères.  Il  comprend  un  transformateur  à 
circuit  magnétique  fermé,  un  condensateur  à  plaques  de  verre  noyées  dans 
une  matière  isolante  et  un  éclateur  facilement  démontable  et  silencieux. 
Le  courant  de  haute  fréquence  ainsi  produit  est  envoyé  dans  un  transfor- 
mateur à  haute  tension,  transformateur  Tesla,  dans  l'huile,  qui  donne  sur 
un  manche  très  bien  compris  et  pouvant  porter  des  électrodes  diverses  des 
courants  produisant  des  effets  sensibles  minimes  et  des  effets  calorifiques  et 
électriques  intensifs.  (Sera  décrit  in  extenso. J 


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SOCrfré   FRANÇAISE    DE   PHYSIQUE.  SÔQ 

I^  résoncUear  Oadin  présenté  par  ces  mêmes  constructeurs  est  de  grande 
dimension  et  d*un  mode  de  réglage  très  bien  étudié. 

L'appareil  à  grande  puissance,  pour  la  production  des  courants  de  haute 
fréquence,  des  mêmes  constructeurs,  est  disposé  sous  la  forme,  classique 
aujourd'hui,  d'un  meuble  dans  Fintérieur  duquel  est  fixé  un  survolteur 
dévolteur  à  prises  multiples,  un  transformateur  à  haute  tension  et  des 
condensateurs-bouteilles  spéciaux  pour  haute  tension  à  capacités  variables. 
Sur  le  dessus  du  meuble  sont  les  appareils  de  réglage,  Téclateur  en  vase 
clos,  une  bobine  de  self,  etc. 

Nous  avons  vu  chez  les  mêmes  constructeurs  un  nouvel  interrupteur  à 
mercure  turbine  fonctionnant  à  grande  vitesse  avec  moteur  séparé  et  sans 
emploi  de  liquide  isolant.  L'appareil  est  hermétique,  on  peut  le  remplir  de 
gaz  d'éclairage  qui  empêche  toute  oxydation  du  mercure  et  il  peut  donner 
quatre  interruptions  par  tour.  Donc,  aucun  nettoyage,  marche  silencieuse 
et  rendement  élevé  pour  radioscopie  de  longue  durée  ou  radiographie 
intensive. 

Un  autre  interrupteur,  celui  du  D'  Bosquain,  était  aussi  présenté  par  les 
ateliers  Ducretet;  il  permet  d'actionner  directement  la  bobine  de  Ruhmkorff 
sur  courant  alternatif.  Il  se  compose  d'une  lame  vibrante  accordée  pour  le 
nombre  de  périodes  du  courant,  mise  en  vibration  par  un  électro  à  fil  fin 
branché  sur  la  canalisation  urbaine  et  dans  le  circuit  duquel  est  intercalée 
une  soupape  électrolytique  plomb  et  aluminium.  L'interruption  du  courant 
se  fait  toujours  au  même  instant  de  la  même  phase  et  le  résultat  est  le 
même  que  si  le  courant  était  continu. 

C'est  là,  comme  on  le  voit,  une  exposition  importante  et  nous  voyons 
avec  plaisir  la  maison  Ducretet  reprendre  la  construction  des  appareils 
d'électricité  médicale. 

M.  J.  Carpentier  avait  exposé  au  rez-de-chaussée  une  bobine  de  très 
grande  dimension  avec  enroulement  Klingelfuss  donnant  i~25  d'étincelle  et 
les  donnant  bien,  sans  supercherie,  devant  tout  le  monde.  Quel  dommage 
que  l'on  ne  puisse  pas  avoir  un  tube  à  rayons  X  à  accoupler  à  ce  puissant 
appareil!  Cela  viendra,  espérons-le. 

La  même  maison  exposait  des  bobines  plus  petites  avec  les  nouveaux  mo- 
dèles de  rupteurs  J.  C,  pouvant  être  utilisées  dans  les  appareils  transpor- 
tables de  radiographie  ou  de  radiothérapie. 

La  Maison  Chanvin  et  Arnoux,  en  plus  de  ses  ampèremètres  et  volt- 
mètres pour  courant  continu  ou  alternatif,  exposait  plusieurs  modèles  de 
mUliampèremètres  pour  tubes  de  Crookes, 

M.  L.  Drault  exposait  un  nouvel  interrupteur  à  mercure  avec  gaz  d'éclai- 
rage comme  diélectrique  et  fonctionnant  indifféremment  sur  courant 
alternatif  ou  continu.  Le  courant  alternatif  est  envoyé  dans  un  collecteur 
à  lames  séparées  correspondant  à  un  enroulement  d'induit  pour  moteur 
à  courant  continu.  Lorsque  la  vitesse  du  synchronisme  est  atteinte,  le  courant 
est  interrompu  sur  ce  collecteur  pour  être  envoyé  dans  le  collecteur  à 
bagues  qui  correspond  à  un  induit  à  deux  bobines.  A  ce  moment,  le  pre- 


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36o  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ    MÉDICALE. 

mior  induit  se  comporte  comme  Tinduit  d'une  génératrice  à  courant  con- 
tinu et  aimante  les  deux  mâchoires  de  Tinducteur  ;  Finduit  à  deux  bobines 
rtant  parcouru  par  du  courant  alternatif,  il  est  compréhensible  que  cet 
induit  tourne  en  synchronisme  des  phases  pour  être  attiré  et  repoussé  par 
l'inducteur. 

Chez  ce  môme  constructeur,  toute  une  série  d*appareils  pour  supports 
d*ampoule,  radiolimitateurs,  chaufTeurs  d'osmo,  orthodiagraphe,  etc.,  des 
plus  intéressants. 

M.  Drissler  exposait  une  nouvelle  série  d*ampoules  pour  radiographie 
et  entre  autres  le  nouveau  tube  à  rayons  X  du  D'  GuUhz  (Nancy),  à  double 
centre  d'émission  pour  la  radioscopie  stéréoscopique,  la  localisation  rapide 
d'un  corps  étranger  par  la  radioscopie  et  la  radiographie  stéréoscopiques. 

M.  E.  Estanave  montrait  dans  le  stand  de  la  Maison  (iaifl'e  un  exemple 
de  radiographie  stéréoscopique  donnant  une  admirable  sensation  de  relief 
fie  travail  complet  de  l'auteur  sur  cette  intéressante  méthode  sera  publié  ici 
même), 

M.  François  présentait  une  construction  vraiment  intéressante  de 
milliampèremètres.  Avec  les  anciens  modèles,  toutes  les  fois  qu'on  changeait 
de  shunt,  l'échelle  ne  correspondait  plus  ou  bien  les  divisions  présentaient 
de  l'ambiguïté;  on  ne  savait  pas,  par  exemple,  si  Ton  avait  affaire  à  i,  à  lo 
ou  à  loo  mA.  pour  la  même  déviation.  Avec  la  modîQcation  de  M.  François, 
le  cadran  ne  comporte  plus  une  division  fixe;  il  est  mani  d'une  fente 
circulaire  sous  le  champ  de  déplacement  de  l'aiguille,  et  dans  cette 
fenêtre  viennent  se  présenter  des  cadrans  mobiles,  solidaires  du  shunt  indi- 
quant la  valeur  du  courant  et  apparaissant  par  la  manœuvre  du  shunt 
correspondant.  Ainsi,  tout  calcul,  toute  erreur  comme  toute  ambiguïté 
sont  évités. 

M.  François  présentait,  en  outre,  un  modèle  de  petit  accumulateur  her- 
métique avec  chambre  à  air  compensatrice  qui  pourrait  être  l'accumulateur 
idéal  pour  batterie  transportable  de  petit  volume. 

La  maison  OaifTe  avait  exposé  un  nouveau  modèle  de  Vappareil  électro- 
mécanothérapique  utilisant  le  «  luave  current  »  du  Prof.  W.  J.  Morton,  de 
New- York.  Ce  nouveau  modèle  permet  le  transport  facile  de  tout  l'appareil 
devant  la  machine  statique  et  est  d'une  application  bien  plus  pratique  que 
l'ancien.  W  appareil  électromécanothérapique  universel  du  D'  Bordet  est  des 
plus  ingénieux;  il  permet  de  «  sinusoïder»  toutes  les  formes  de  courant 
pouvant  être  utilisées  dans  la  pratique  médicale  et  de  faire  varier  chacun 
des  éléments  de  la  sinusoïde.  11  permet  même  de  faire  des  interruptions 
entre  deux  sinusoïdes  consécuti>os  ;  nous  le  décrirons  prochainement  in 
extenso,  car  il  donne  une  solution  très  élégante  et  générale  de  l'obligation 
que  nous  avons  tous  de  ménager  la  sensibilité  des  malades. 

Le  clou  de  l'exposition  de  la  maison  (iaiflTe  était  un  milliampèremètre 
pour  courant  faradique  mesurant  en  m  A.  et  dixièmes  de  m  A.  le  cou- 
rant faradique  traversant  un  malade.  Tandis  que  dans  la  solution  préco- 


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SOCIÉTÉ    FRANÇAISE    DE    PHYSIQUE.  36 1 

nîsi^  par  M.  Broca(*)  les  deux  ondes  inverses  du  courant  faradique  claicnt 
redressées  par  un  commutateur  pour  passer  dans  l'instrument  de  mesure, 
ici,  une  des  ondes  est  arrêtée  avant  Tinstrument  de  mesure  par  une  soupape 
éleclrolytique  de  très  petite  dimension  et  Tonde  seule  de  rupture  passe  par 
le  malade  et  le  galvanomètre.  Serait-ce  enfin  rendue  clinique  et  pratique 
la  mesure  des  courants  faradiques  ?  Espérons-le. 

La  même  maison  exposait  un  transformateur  Gaiffe- Roche  fort  à  axe  ver- 
tical dont  nos  lecteurs  connaissent  bien  le  haut  rendement. 

Enfin,  dans  le  même  stand,  M.  et  M"*^  Forest  faisaient  la  démonstration 
du  fonctionnement  de  Tintéressant  appareil  pour  la  cautérisation  froide  que 
nous  avons  récemment  décrit.  (Voir  Archives  d'électricité  médicale,  n®  du 
25  avril  1908.) 

M.  Richard  Heller  exposait  un  compresseur  pour  radiographie  dont 
rintérêt  réside  dans  les  genouillères  et  systèmes  d'attaches  très  robustes 
et  cependant  d'une  grande  souplesse  cl  mobilité,  ce  qui  rend  le  réglage 
de  la  compression  très  aisé. 

La  douche  à  air  chaud  du  même  constructeur  consiste  en  une  boite  plate 
renfermant  un  ventilateur  électrique,  un  flexible  creux  dans  lequel  passe 
Tair  et  enfin  un  cylindre  contenant  les  éléments  chaufTants.  L'appareil  tout 
entier  est  monté  sur  support  à  roulettes  caoutchoutées  et  sa  consommation 
minime  permet  l'emploi  d'une  prise  de  courant  ordinaire  tout  en  élevant  la 
température  de  l'air  chaud  jusqu'à  aoo  degrés. 

La  lampe  à  arc  à  main  pour  lanterne  à  projection  est  aussi  à  signaler  chez 
le  noême  constructeur,  ainsi  que  sa  lampe  Osram  dépensant  1  watt  par 
bougie.  Parmi  les  lampes  Osram,  h  remarquer  les  petites  lampes  à  bas  vol- 
tage de  i/a  volt  à  3o  volts,  si  utiles  pour  les  applications  médicales. 

M.  Lézy  exposait  un  nouvel  appareil  de  protection  et  de  localisation  pour 
rayons  X.  Cet  appareil  a  la  forme  d'une  boite  opaque  dans  laquelle  l'ampoule 
est  enfermée  sans  être  influencée  par  les  phénomènes  de  condensation.  La 
botte  permet  remploi  de  tous  les  tubes  existants,  ce  qui  n'est  pas  un  mince 
avantage.  En  regard  de  l'anticathode  est  ménagé  un  orifice  fermé  par  un 
diaphragme  iris,  dont  l'ouverture  variable  est  indiquée  à  chaque  instant 
par  un  index;  à  la  partie  antérieure  peuvent  s'sguster  des  localisa  leurs  de 
diamètre  différent,  et  le  tout  est  supporté  par  un  pied  lourd  muni  de 
roulettes  qui  permet  l'orientation  du  tube  dans  toutes  les  positions.  Chez  le 
même  constructeur,  nous  avons  retrouvé  Vappareil  (ransportable  du  D' Nico- 
létis  M  Enallax-Ohm  »,  appareil  faradique  dont  les  courants  sont  sinusoïdes 
par  un  rhéostat  à  liquide  et  qui,  grâce  à  un  interrupteur  atonique  spécial 
et  fort  bien  construit,  donne  des  courants  d'une  régularité  parfaite;  enfin, 
chez  le  même  constructeur  était  exposé  un  tableau  d' électrothérapie  très 
complet  et  de  bon  aspect. 

MM.  Malaquin  et  Charbonneau  exposaient  un  transformateur  à  haute 
tension  pour  les  rayons  X,  les  courants  de  haute  fréquence  et  les  usages 

(/)  André  Broca,  Mesure  des  courants  faradiques  (Àrchiv.  d'éUçtr.  méd.,  jo  déc.  1906.) 


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302  ARCHIVES    l>'éLi:CTIUCITé    MÉDICALE. 

généraux  de  la  haute  tension  dont  nous  avons  pu  constater  le  parfait  fonc- 
Uonnément.  Sous  la  forme  du  meuble,  avec  dessus  de  marbre  ou  d*opaline 
portant  les  appareils  de  manœuvre  et  de  mesure,  l'appareil  contient  à 
Tintérieur  un  transformateur  à  circuit  magnétique  fermé,  dont  le  dispositif 
est  tei,  que  c-est  seulement  du  courant  de  haute  tension  et  de  même  sens 
qui  arrive  au  tube  de  Crookes.  Pour  la  haute  fréquence,  des  condensateurs 
en  forme  de  bouteille  sont  utilisés  ainsi  qu'un  résonateur  donnant  de 
puissants  effets  et  permettant  Teflluvation  localisée  multipolaire.  L'appareil, 
bien  entendu,  fonctionne  directement  sur  le  secteur  alternatif  aussi  bien  pour 
la  haute  fréquence  que  pour  l'éclairage  du  tube  de  Crookes.  ("Sera  décrit.J 

MM.  Radiguet  et  Massiot  avaient  exposé  de  très  nombreux  appareils. 
Tout  d'abord,  un  poste  radiologique  groupant  d'une  part  tous  les  organes 
nécessaires  à  la  production  du  courant  de  haute  tension  ;  d'autre  part,  un 
distributeur  à  haute  tension  réunissant  les  instruments  de  contrôle  pour  le 
régime  du  tube  radiogène.  A.  côté  du  poste  radiologique,  l'appareil  du 
D'  Guilleminot  ou  fluoromètre  indiquant  au  praticien,  à  chaque  instant,  la 
valeur  quantitative  du  rayonnement  du  tube  pour  les  opérations  radiogra- 
phlques  ou  les  applications  radiothérapiques,  ainsi  que  le  tableau  des  valeurs 
de  l'unité  M,  suivant  les  distances.  Le  nouveau  cadre  orthodiagraphique  du 
D'  Guilleminot,  construit  par  MM.  Radiguet  et  Massiot,  donne,  avec  un 
mouvement  doux,  le  déplacement  de  l'ampoule  dans  tous  les  sens  à  l'aide 
d'une  seule  main  commandant  une  manette  unique,  il  est  muni  d'un  nou- 
veau dispositif  simple  de  centrage  de  l'ampoule,  d'indicateur  du  rayon 
normal  et  de  diaphragme  iris.  Chez  le  même  constructeur  figurait  un 
matériel  radiographique  transportable,  renfermé  dans  un  coffre  en  chêne 
dont  l'une  des  parois  forme  tableau  de  commande.  En  haute  fréquence,  les 
mêmes  constructeurs  exposaient  des  condensateurs  étalonnés  increvables  de 
M.  Moscicki  avec  un  éclateur  à  bain  d'huile  du  D'  Guilleminot  à  écartement 
angulaire,  décrit  ici  même.  (Voir  Archiv.  d'éleclr.  méd.,  lo  oct.  1906.) 

En  électricité  médicale,  MM.  Radiguet  et  Massiot  exposaient  un  modèle 
simplifié  d'un  grand  pupitre  éleclrothérapique  du  D^  Guilleminol  contenant 
l'ondulateur  rythmeur  alterneur  à  curseur  du  même  auteur  décrit  ici  même 
(Voir  Archives  d*élect.  méd,,  26  juin  1906  et  a5  décembre  1907),  appareil  sur 
lequel  le  constructeur  donne  lui-même  plus  haut  des  renseignements 
complémentaires. 

La  Maison  Rousselle  et  Tournaire,  en  plus  des  appareils  de  mesure, 
exposait  une  nouvelle  lampe  Tantale  de  16  bougies  et  110  volts  consommant 
I  watt  5  par  bougie,  ainsi  que  des  ozoniseurs  destinés  à  être  reliés  a  des 
réseaux  de  courant  alternatif  ou  triphasé,  lesquels  pourraient  être  facilement 
employés  en  électricité  médicale,  surtout  le  petit  modèle  qui  donnerait  et 
au  delà  la  quantité  d'ozone  nécessaire. 

M.  J.  Thumeyssen  montrait  le  radioscléromètre  de  M.  P.  Villard  que 
nous  avons  décrit  ici  même  (voir  Archives  d^électr,  méd.,  n*  du  25  mars  1908), 
mais  il  montrait  de  plus  un  appareil  encore  plus  utile  peut-être  pour  l'appli- 
cation des  rayons  \ ,  c'est  le  compteur  d'intensité  pour  rayons  X  du  in^me 


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SOGléTé    FRANÇAISE   DE    PHYSIQUE.  363 

M.  Yillard.  Le  principe  de  TappAreil  est  le  même  ou  à  peu  près  qi^e  celui  du 
radioscléromètre,  mais  la  quantité  de  rayons  X  qui  viennent  frapyer  s'inscrit 
sur  un  compteur  que  le  mMecin  n*a  qu*à  lire  pour  savoir  la  quantité  de 
rayons  X  qu'a  déjà  absori)éa  ion  malade.  (^Sera  décrit,) 

En  plus  de  ces  appfureiis,  M.  Thurneyssen  exposait  Tun  d^  ses  tuh^.s  à 
anticathode  infasible  formés  d*iridium  pur  et  destinés  à  supporter  les  hautes 
intensités  qui  vont  être  bientôt  courantes  dans  l'emploi  des  ravons  X. 

Ce  compte  rendu  rapide  ne  peut  donner  qu'une  faible  idée  du  très  grand 
nombre,  de  la  nouveauté  el  de  l'intérêt  des  appareils  exposés.  Une  descrip- 
tion complète  de  la  plupart  d'entre  eux  que  nous  essaierons  de  faire  aussi 
prochaine  que  possible  mettra  mieux  au  courant  nos  lecteufs  des  progrès  en 
électricité  médicale  que  cette  exposition  a  fait  connaître. 

J.  B. 


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CONORES 

DE    hK 

DEUTSCHE  RÔNTGEN-aESELLSCHAFT 

(26  au  28  avril  1908) 


Le  quatrième  Congrès  de  la  Deutsche  Rôntgen-Gesellschaft  a  eu 
lieu  à  Berlin,  au  Langenbeckhaus,  le  dimanche  26  avril  1908.  Le 
président,  M.  le  D"^  Gocht  (de  Halle),  après  avoir  souhaité  la  bien- 
venue à  l'Assemblée,  a  parlé  en  mémoire  des  membres  décédés  au 
courant  de  l'année  dernière,  parmi  eux  les  Prof.  Lassar  et  Hoffa.  Le 
Congrès  a  voté  la  donation  de  100  marks  à  la  Robert-Koch-Stiftung. 
On  a  élu  président  du  prochain  Congrès  M.  le  Prof.  Paul  KRAUSE(de 
lena),  ci-devant  à  Breslau. 

Les  travaux  scientifiques  du  Congrès,  pour  lequel  soixante  et  une 
communications  avaient  été  annoncées,  ont  commencé  par  une  dis- 
cussion sur  la  valeur  de  l'examen  radio  graphique  pour  le  diagnostic 
des  tuberculoses  pulmonaires  récentes. 

M.  RiEDER  (de  Munich)  insiste  sur  l'importance  d'employer  aussitôt 
que  possible  toutes  les  méthodes  modernes  pour  le  diagnostic  de  la 
phtisie  tuberculeuse,  le  plus  terrible  des  fléaux  de  l'humanité  entière. 
L'application  des  rayons  de  Rôntgen  consiste  dans  la  radioscopie 
aussi  bien  que  dans  la  radiographie.  Pour  la  première  fois,  les  dia- 
phragmes en  plomb  de  différents  diamètres  sont  indispensables  pour 
découvrir  les  altérations  du  champ  pulmonaire  entier.  La  région  du 
hile  doit  être  très  soigneusement  examinée  pour  constater  l'existence 
de  ganglions  lymphatiques  infiltrés,  de  même  que  l'apex  pulmonaire 
sera  l'objet  de  l'attention  du  radiologiste  comme  endroit  prédisposé 
aux  premières  manifestations  de  la  tuberculose. 

Toutefois,  quand  le  résultat  de  la  radioscopie  sera  insuffisant,  on 
procédera  à  la  radiophotographie  en  se  servant  de  tubes  mous  et 
d'un  temps  d'exposition  le  plus  restreint  possible  pour  obtenir  la 
netteté  nécessaire  des  clichés.  Souvent  la  radiographie  de  l'apex  suffit 
pour  assurer  le  diagnostic;  toutefois,  pour  éclairer  la  pathologie  du 
cas  donné,  il  .faudra  radiographier  le  thorax  entier.  M.  Rieder  insiste 


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CONGRÈS    DE    LA   DEUTSCHE    RONTGEN-GEâELLSCHAFl\  365 

en  affirmant  que  l'examen  radîologique  du  poumon  est  équivalent 
aux  autres  méthodes,  même  parfois  supérieur  en  permettant  la  consta- 
tation d'infiltration  et  de  lymphadénite  tuberculeuse,  cas  dans 
lesquels  la  percussion  et  l'auscultation  n'ont  pu  que  faire  soupçonner 
la  maladie.  Il  conseille  de  ne  jamais  omettre  l'examen  radiologique, 
spécialement  chez  les  individus  tarés  et  montrant  la  constitution 
pthysique  du  thorax.  II  croit  que  son  application  par  les  méde- 
cins militaires  contribuerait  à  exclure  sûrement  les  tuberculeux  du 
service. 

M.  Krause  (de  léna)  ajoute  aux  idées  de  M.  Rieder  des  détails 
techniques  de  grande  valeur  et  absolument  nécessaires  pour  réussir 
dans  la  tâche  difficile  du  diagnostic  radiologique  de  la  phtisie:  il  faut 
toujours,  après  être  entré  dans  le  cabinet  noir  servant  à  Texamen, 
attendre  suffisamment  longtemps  jusqu'à  l'adaptation  de  l'œil  à 
l'obscurité;  il  faut  très  exactement  couvrir  l'ampoule  radio  graphique; 
enfin  il  ne  faut  jamais  omettre  le  complément  nécessaire  de  l'examen 
par  la  percussion,  l'auscultation  et  l'examen  bactériologique. 

M.  Groedel  (de  Nauheim)  fait  passer  les  rayons  X  par  les  deux 
apex  pulmonaires  à  la  fois,  en  croyant  obtenir  des  résultats  plus  sûrs 
concernant  l'existence  d'infiltration. 

M.  Albers-Schônberg  (de  Hambourg)  insiste  sur  ce  qu'il  est  tou- 
jours impossible  de  diagnostiquer  par  la  radiologie  un  catarrhe  des 
voies  respiratoires,  mais  que  les  infiltrations  pulmonaires,  quelque 
petites  qu'elles  soient,  sont  découvertes  par  les  rayons  X  avant  que 
ces  lésions  deviennent  accessibles  à  la  percussion  et  à  l'auscultation. 

M.  Stuerz  (de  Metz)  donne  des  détails  sur  l'apparence  de  foyers 
inflammatoires  au  centre  des  poumons  compliqués  de  tubercules 
dans  les  clichés. 

M.  Klieneberger  (de  Kœnigsberg)  montre  des  radiographies  très 
caractéristiques  d'un  cas  de  tuberculose  miliaire  d'origine  hémato- 
gène. 

M.  Schellenberg  (de  Beelitz)  voit  dans  les  méthodes  radiologiques 
seulement  des  accessoires  dans  l'appareil  compliqué  du  diagnostic 
de  la  phtisie.  Toutefois,  on  ne  saurait  plus  s'en  passer  pour  ce  but 
dans  un  hôpital  ou  un  sanatorium. 

M.  ScHLAYER  (de  Tubingue)  a  trouvé  des  altérations  visibles  aux 
clichés  radio  graphiques  dans  85  0/0  des  cas  soupçonnés  de  tuberculose 
pulmonaire,  dont  57  0/0  avec  de  la  phtisie  très  nette,  25  0/0  avec  des 
manifestations  douteuses. 

M.  Immelmann  insiste  sur  l'ossification  du  cartilage  de  la  première 
côte  comme  symptôme  précoce  de  la  phtisie  pulmonaire  ;  il  fait  sou- 
venir que  M.  Freund  a  proposé  de  traiter  la  tuberculose  des  sommets 
par  la  résection  de  ce  cartilage,  et  on  a  déjà  plusieurs  fois  exécuté  cette 


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^66  ARCHIVES   D'éLECTRIGITÉ   M^DIGA^* 

opération  avec  bon  succès.  M.  Immelmann  s'occupe  actuellement 
d'une  statistique  sur  ce  sujet  et  prie  TAssemblée  de  lui  fournir  des 
matériaux. 

Dans  la  discussion  très  animée  qui  a  suivi  ces  communications, 
MM.  Levy-Dorn  (de  Berlin)  et  H.  Cornet  (de  Munich)  ont  insisté 
sur  des  détails  dans  les  radiographies  normales  du  thorax  qu'il  faut 
connaître  pour  éviter  les  faux  diagnostics. 

MM.  Max  Wolff  (de  Berlin),  Strasburger  (de  Heidelberg)  et 
Turban  (de  Davos)  plaident  en  faveur  de  la  combinaison  de  Texamen 
radiologique  avec  les  procédés  de  la  percussion  et  auscultation,  tandis 
que  Grunmach  (de  Berlin)  déclare  que  dans  ses  recherches  sur  des 
centaines  de  phtisiques,  le  diagnostic  des  premières  lésions  a  pu  être 
fait  par  la  seule  radioscopie  et  radiographie  de  l'apex  et  des  ganglions 
lymphatiques  du  hile  pulmonaire,  et  que  des  semaines  aptes  seule- 
ment on  a  pu  le  justifier  par  la  démonstration  des  bacilles  de  la  tuber- 
culose dans  les  crachats. 

Parmi  les  communications  sur  la  physique  et  technique  radiologi- 
ques,  citons  celle  de  Walter  (de  Hambourg),  qui  a  parlé  sur  la 
manière  dont  se  comportent  les  plaques  au  gélatino-bromure  envers 
la  lumière  et  les  rayons  de  Rôntgen.  Il  fait  l'éloge  des  plaques  Lumièrty 
en  insistant  toutefois  dans  ce  que  jusqu'ici  il  n'existe  pas  encore  de 
plaques  satisfaisant  à  toutes  les  exigences  du  radiologiste. 

M.  CowL  (de  Berlin)  montre  quelques  instruments  pour  contrôler 
le  fonctionnement  des  tubes. 

M.  Wertheim-Salomonson  (d'Amsterdam)  ajoute  des  explications 
complémentaires. 

M.  Rosenthal  (de  Munich)  parle  sur  la  théorie  de  son  inducteur 
nouveau  modèle  permettant  la  mesure  exacte  de  temps  de  pose  très 
courts. 

Après  de  courtes  notes  de  MM.  Dessauer  (d'Aschaffenbourg), 
Grisson  (de  Berlin),  Klingelfuss  (de  Bâle), 

M.  Holzknecht  (de  Vienne)  montre  la  possibilité  de  faire  pénétrer 
des  rayons  de  Rôntgen  à  très  grandes  doses  dans  les  profondeurs  des 
tissus  en  se  servant  d'ampoules  très  dures  à  de  grandes  distances  du 
malade  et  en  les  filtrant  de  manière  à  exclure  les  rayons  nuisibles  à 
répiderme  et  aux  autres  tissus  superficiels.  Pour  les  obtenir, 

M.  Heinzbauer  (de  Berlin),  ingénieur-électricien,  se  sert  de  cou- 
rants alternatifs  de  très  fortes  tensions  (jusqu'à  500,000  volts),  ali- 
mentant plusieurs  ampoules  à  la  fois. 

MM.  Harras  et  Immelmann  (de  Berlin)  démontrent  divers  pro- 
cédés pour  mesurer  le  degré  de  dureté  des  ampoules. 

Maintes  communications  avaient  pour  sujet  la  radiographie  «  ins- 
tantanée »   et   à   distance  :  telles   les   notes   et   démonstrations  de 


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CONGRÈS    DE   LA   DEUTSCHE   RONTGBN-GE8ELLSCUAPT.  367 

MM.  Grashey  (de  Munich),  Groedel  (de  Nauheim),  Horn  (de 
Munich),  Léonard  (de  Philadelphie),  Grisson  et  Fraenkel  (de  Ber- 
lin). On  est  parvenu  à  obtenir  des  clichés  du  thorax  entier  à  la  distance 
de  50  centimètres  dans  moins  d*une  seconde  et  à  la  distance  de 
2  mètres  dans  une  à  deux  secondes.  Inutile  d'insister  sur  les  avantages 
lorsqu'il  s'agit  de  radiographier  des  enfants  malades. 

M.  KocH  (de  Dresde)  prétend  pouvoir  arriver  à  des  poses  d'un  500® 
de  seconde  et  démontre  un  appareil  rappelant  le  fusil  photographique 
du  regretté  Marey. 

Suit  une  discussion  sur  la  netteté  des  «  radiographies  instantanées  ». 
Le  diagnostic  médico-chirurgical  profitera  des  communications  de 
M.  Reyher  (de  Berlin)  sur  les  lésions  des  os  dans  la  syphilis  hérédi- 
taire; de  M.  LÉvY-DoRN  (de  Berlin)  sur  l'exploration  des  mouvements 
respiratoires  à  l'aide  des  rayons  X,  de  M.  Muskat  (de  Berlin)  sur  la 
migration  des  corps  étrangers  qui  ont  pénétré  dans  les  tissus  ;  enfin 
de  M.  Grassner  de  Cologne),  qui  s'est  servi  avec  succès  de  la  méthode 
de  M.  Furstenau  (de  Berlin)  pour  préciser  l'endroit  des  corps  étran- 
gers :  il  a  pu  extraire  les  balles  avec  grande  précision  et  facilité,  dans 
deux  cas  de  coups  de  revolver  dans  le  crâne  et  un  dans  la  poitrine 
et  dans  le  foie. 

Quant  aux  progrès  de  la  radiothérapie, 

M.  Grunmach  (de  Berlin)  raconte  ses  succès  favorables  dans  le 
cancer  de  l'estomac;  Wichmann  (de  Hambourg)  dans  le  traitement 
du  lupus  ;  en  combinant  la  radiothérapie  à  la  tuberculine,  il  a  obtenu 
des  guérisons  persistant  depuis  deux  ans. 

ScHMiDT  (de  Berlin)  donne  de  la  statistique  montrant  des  chiffres 
favorables  pour  les  cancroïdes  superficiels;  dans  les  affections  plus 
profondes,  il  a  vu  des  améliorations  sans  guérison  complète.  Plusieurs 
membres  du  Congrès  insistent  sur  l'inutilité  de  la  radiothérapie  dans 
le  traitement  des  tumeurs  malignes.  Friedrich  (de  léna)  parle  de 
l'action  des  rayons  X  sur  la  sécrétion  rénale,  Evler  (de  Treptow)  sur 
leur  action  dans  les  suppurations  limitées. 

On  a  terminé  la  séance  très  tard  dans  la  soirée  avec  une  interminable 
série  de  projections  :  M.  Alrers-Schoenrerq  démontre  l'action  des 
rayons  X  dans  les  maladies  de  la  peau  ;  Fraenkel  (de  Hambourg) 
dans  les  tumeurs  de  la  colonne  vertébrale;  M.  Gottschalk  (de  Stutt- 
gart) fait  voir  des  «  radiographies  plastiques  »;  M.  HAENiscH(de  Ham- 
bourg), des  calculs  rénaux,  etc.,  etc. 

Prof.    BORUTTAU. 


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„ — -■   nnrn'  o^Ti  iiTiTrirrTnrinnnnnnririnnrrinnrrinnrrinnfMinni»»uuiiinariruMuuuiri^ 


BIBLIOGRAPHIE 


Louis  DELHERM,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  et  A.  LA.QLEU* 
RIÈUE,  lauréat  de  TAcadéniie  de  médecine.  —  L'Ionothérapie  élec- 
trique, I  vol.  in-i6  de  96  pages,  avec  11  fig.  (AclaalUés  médicales),  Cart. 
1  fr.  50.  (Librairie  J.-B.  BaiUière  et  fils,  19,  rue  Hautefeuiilc,  Paris.) 

L'introduction  d'un  médicament  à  travers  la  peau  grâce  au  courant  élec- 
trique a,  dans  ces  derniers  temps,  attiré  Tattention  du  grand  public 
médical. 

Quoique  connue  depuis  déjà  fort  longtemps,  puisque  les  premiers  lra\aux 
sur  cette  question  remontent  au  xni*  siècle,  V  «  ionothérapie  électrique  » 
n'était  pas  sortie  des  milieux  spéciaux;  elle  n*a  été  vulgarisée  que  parles 
travaux  tout  à  fait  récents. 

Le  petit  livre  de  MM.  Delherm  et  Laquerrière  a  pour  but  d'exposer  aussi 
simplement  que  possible  quels  sont  les  phénomènes  chimiques  et  physiques 
qui  rendent  compte  de  celte  pénétration,  de  présenter  la  technique  et  les 
résultats  des  tentatives  thérapeutiques  effectuées  actuellement,  de  discuti^r 
et  d'interpréter  ces  résultats. 

Les  auteurs  ont  essayé  de  mettre  le  praticien  au  courant  des  données 
scientifiques  extramédicales  de  la  théorie  des  ions,  et  de  lui  donner  l'état 
actuel  des  essais  thérapeutiques. 

L'Ionothérapie  électrique  n'est  pas  une  révélation  si  soudaine  que  cer- 
taines personnes  peu  au  courant  de  la  physique  semblent  le  croire.  Elle  ne 
parait  pas  non  plus,  quant  ù  présent,  devoir  révolutionner  IVleclrothérapie; 
mais  si  la  vogue  dont  elle  iouit  actuellement  ast  capable  d'attirer  l'atten- 
tion de  certains  médecins  sur  les  bénéfices  des  traitements  électriques  en 
général,  son  étude  aura  encore  puissamment  servi.  En  tout  cas,  il  était  utile 
de  profiter  de  l'occasion  pour  montrer,  par  un  exemple  limité,  que  l'élec- 
trothérapie  n'est  basée  ni  sur  des  vues  de  l'esprit,  ni  sur  quelques  constata- 
tions empiriques,  mais,  bien  au  contraire,  réside  sur  des  faits  scientifiques 
indiscutables. 

Le  courant  continu,  si  largement  employé  en  médecine,  présente  toute 
une  catégorie  d'effets  imputables  à  des  actions  chimiques  électroly tiques 
dont  l'introduction  médicamenteuse  n'est  qu'un  minime  chapitre. 

En  résumé,  très  bon  petit  livre,  digne  des  auteurs  et  du  sujet  si  intéres- 
sant qu'il  avait  pour  but  de  faire  mieux  connaître.  J.  B. 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhol. 
Bordeaux.  ~  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-11. 


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16»  ANNÉE.  S*  288  â5  mai  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITË  MÉDWALË 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÊ. 


INFORMATIONS 


Association  britannique  pour  l'Avancement  des  Sciences.  —  Le 
(Congrès  de  I* Association,  pour  1909,  se  réunira  à  Winnipeg  (Canada),  du 
ai)  août  au  i*'  septembre,  sous  la  présidence  du  Prof.  J.  J.  Thompson,  de 
Cambridge.  A  Toccasion  de  ce  Congrès,  la  ville  de  Winnipeg  'a  voté 
5,000  dollars  et  le  Dominion,  34*000  dollars. 

Congrès  de  l'Association  Française  pour  l'Avancement  des 
Sciences* —  Le  prochain  Congrès  aura  lieu  cette  année  à  Clermont- 
Ferrand,  au  commencement  du  mois  d*aoùt. 

Sir  William  Ramsay  a  accepté  Tinvitation,  qui  lui  a  été  faite  par  TAsso- 
dation,  de  venir  faire  au  Congrès  une  conférence  sur  ses  importantes 
recherches. 

Tous  les  renseignements  seront  fournis  au  siège  de  l'Association,  rue 
Serpente,  a8,  à  Paris. 

Les  membres  du  Congrès  profiteront  de  réductions  de  5o  0/0  sur  les 
tarifs  des  Chemins  de  fer. 

Oongrès  international  des  industries  frigorifiques.  —  Le  premier 
Congrès  aura  lieu  à  Paris,  au  Grand- Palais,  à  la  fin  du  mois  de  septembre. 

L*une  des  sections,  présidée  par  M.  d'Arsonval,  s'occupera  de  questions 
relatives  aux  basses  températures  et  à  leurs  efifets  généraux.  MM.  Dewar, 
Ramsa>,  Van  der  Waals,  Kamerling  Ones,  Linde,  Georges  Claude,  Jean 
Becquerel  en  sont  les  rapporteurs. 

Les  membres  du  Congrès  recevront  plusieurs  volumes  de  mémoires 
exposant  l'état  actuel  des  basses  températures,  tant  au  point  de  vue  scienti- 
fique qu'au  point  de  vue  industriel. 

Ixîs  membres  du  (Congrès  profiteront  de  réductions  de  5o  0/0  sur  les  tarifs 
des  Chemins  de  fer. 

ARCH.    D*ÉL£CTR.    MÉD.    —    1908.  J» 


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370  AHGHIVBS   D*éLECTHlGITé   MEDIGALB. 

L'équivalent  mécanique  de  la  lumière.  —  M.  G.  V.  Dr^sdale  a  donné 
récemment,  dans  les  «  Proceedings  »  de  la  Société  royale  de  Londres,  les 
résultats  de  ses  recherches  sur  ce  sujet.  La  méthode  qu'il  a  employée 
consiste  à  séparer  à  Taide  d'un  prisme  les  radiations  visibles  des  radiations 
invisibles  et  à  mesurer  l'énergie  que  représentent  les  premières  à  l'aide  du 
bolomètre.  La  valeur  de  0,1  a  watt,  qu'il  trouve  par  cette  méthode  pour  la 
radiation  émise  par  la  bougie  en  partant  de  la  lumière  blanche  du  filament 
Nernst,  concorde  avec  celle  obtenue  par  Angstroem  pour  la  lampe  Hefner. 
Avec  la  lampe  à  arc,  il  obtient  la  valeur  de  0,8  watt.  Il  en  conclut  que  la 
source  idéale  de  lumière  blanche  doit  donner  environ  10  bougies  par  watt  et 
une  source  monochromatique  (jaune  vert)  environ  17  bougies  par  watt. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER 


Par  le  D*  de  REATINQ-HART  (de  Marseille). 


Dans  le  rapport  favorable  que  M.  le  Prof.  Pozzi  a  bien  voulu 
faire,  à  TAcadémie  de  Médecine  de  Paris,  sur  ma  méthode  (»),  il 
exprimait  le  regret  que  j'eusse  donné  à  celle-ci  le  nom  de  sidération, 
auquel  il  trouvait  le  double  tort  de  prêter  à  confusion  et  de  n'exprimer 
qu'incomplètement  les  effets  recherchés  par  moi.  Le  terme  de  fulgu- 
ration qu'il  proposait,  m'a  semblé,  en  effet,  plus  heureux  et  c'est  celui 
que  depuis  j'ai  cru  devoir  adopter. 

La  fulguration  donc,  puisque  c'est  désormais  son  nom,  est  propre- 
ment un  mode  de  traitement  électro-chirurgical  du  cancer.  Mais  il  est 
nécessaire  de  préciser  dès  l'abord  que,  contrairement  à  ce  que  beau- 
coup croient,  l'élément  électrique  y  est  étroitement  uni  à  l'élément 
chirurgical  et  que  c'est  leur  combinaison  qui  donne  son  véritable 
caractère  à  ma  méthode. 

En  effet,  l'étincelle  électrique,  dite  de  haute  fréquence  et  de  haute 
tension,  que  j'emploie  contre  les  néoplasmes  malins,  serait  impuis- 
sante toute  seule  à  les  détruire  dans  leur  totalité  ou  du  moins  exige- 
rait, pour  y  parvenir,  des  applications  innombrables  et  un  temps 
extrêmement  long;  et  cette  répétition  et  cette  durée,  en  même  temps 
que  l'effort  d'élimination  demandé  aux  malades,  seraient  de  dange- 
reuses causes  d'épuisement  pour  ceux  mêmes  à  qui  la  lente  progres- 
sion de  leur  mal  en  laisserait  le  loisir. 

L'intervention  électrique  devra  donc  se  doubler  d'une  intervention 
chirurgicale,  mais  celle-ci  fort  différente  de  ce  qu'elle  est  aujourd'hui 
dans  la  thérapeutique  du  cancer:  réduite  à  son  minimum,  elle  pourra 
se  contenter  d'extraire  les  masses  néoplasiques  frappées  par  l'étincelle, 
à  leur  rencontre  exacte  avec  les  tissus  apparemment  sains. 

Je  préciserai  plus  loin  les  détails  de  cette  double  opération  et  la 

(*)  BuUetinde  V Académie  de  médecine,  7  juillet  1907. 


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372  AH  G  HIV  KS    D^ELEGTKlGITé    MBDiGALË. 

façon  de  la  conduire.  Mais  ces  explications  préliminaires  permettront 
de  saisir  d'ores  et  déjà  la  part  qui  revient  à  ces  deux  éléments  consti- 
tutifs :  part  simplement  éliminatrice  de  l'instrument  tranchant,  part 
thérapeutique  de  Télectricité. 

C'est  donc  bien  d'une  opération  qu'il  s'agit  et  l'expérience  m'a  peu 
à  peu  conduit  à  la  faire  tout  entière,  autant  que  possible,  en  une  seule 
fois  ;  l'emploi  simultané  des  moyens  chirurgicaux  et  électriques,  tous 
deux  douloureux,  disent  assez,  sans  qu'il  soit  besoin  d'y  insister,  que 
Tanesthésie  générale  est  la  plupart  du  temps  indispensable. 

Ces  définitions  générales  acquises,  comment  procédera-ton  à  la 
fulguration  d'un  cancer? 


Je  ne  m'attarderai  pas  à  décrire  à  nouveau  les  instruments  qui  pro- 
duisent l'étincelle  employée  dans  ce  but.  Qu'il  me  suffise  de  dire  qu'ils 
portent  le  nom  d'appareils  de  haute  fréquence  {^)  et  que  l'étincelle  est 
celle  que  l'on  recueille  aux  bornes  du  petit  solénoïde  qui  s'appelle 
résonateur  dVudin,  J'ajouterai  cependant  que  la  puissance  minimum 
nécessaire  pour  permettre  toutes  les  applications  est  égale  à  celle 
d'une  bobine  de  4o  centimètres  d'étincelle  munie  d'un  interrupteur  de 
grande  vitesse  (Wenhelt,  interrupteur  à  turbine,  etc.). 

On  le  sait,  deux  modes  d'application  de  l'étincelle  de  haute  fréquence 
sont  possibles  :  l'unipolaire  elle  bipolaire (2). 

(*)  Instrumbxtatioîî  nécessaire  a  la  Fulguratios.  (Voirfig,  2.) 

I*  Source  électrique  (courants  urbains,  dynamos,  ou  accumulateurs,  etc.) 

a*  Tableau  (perlant  les  rhéosials,  ampèremètres,  coupe-circuits,  etc.). 

3*  Transformateur  bobine  (avec  interrupteur  rapide)  ou  transformateur  à  cir- 
cuit magnétique  fermé  (courants  alternatifs)  etc. 

4'  Condensateur  muni  d'un  éclateur. 

5*  Résonateur  d'Oudin. 

6*  Soufflerie  composée  suivant  le  cas  :  d'un  soufflet  à  pédale,  ou  d*un  tube  d*acide 
carbonique,  ou  d'une  soufflerie  électrique  à  air  désinfecté,  etc. 

7*  Électrodes  spéciales  de  Keating-Hart. 

8*  Table  d*opération  en  bois, 
(')  Pour  le  lecteur  non  spécialiste,  quelques  explications  sont  nécessaires.  L'élec- 
tricité qui  se  forme  sur  le  résonateur  i^ossède  une  telle  tension,  qu'elle  s'échapi* 
dans  Tair,  même  en  l'absence  de  toute  électrode  reliée  au  p<Me  de  nom  contraire. 
Approi'héo  d'un  malade  en  contact  avec  la  terre,  elle  jaillit  sous  la  forme  d'une  étin- 
cxïlle  dite  unipolaire.  Quand  on  joint  le  malade  à  un  deuxième  fil  rattaché  à  l'autre 
extrémité  du  solénoïde*  il  éclate,  entre  lui  et  l'électrode  tenue  |>ar  l'opérateur,  une 
étincelle  beaucoup  plus  puissante  que  la  première  et  dite  bipolaire.  Le  choc  ressenti 
est  aussi  beaucoup  plus  violent  et  lorsque  des  masses  musculaires  sont  comprises 
entre  les  deux  pôles  elles  se  contractent  avec  une  énergie  extrême.  On  peut  éviter  cet 
effet  de  diverses  manières  et  spécialement  en  prenant  le  néoplasme  seulement  (quand 
cela  est  possible)  entre  les  deux  flls,  par  exemple  à  l'aide  de  trocartt  plongés  sous  la 


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LA    FULGURATION    DANS    LE    TRAITEMENT    DU    CANCER.  l\'jl\ 

Dès  longtemps^  j*ai  employé  ces  deux  modes,  et  avant  tout  autre 
expérimentateur  j*en  ai  indiqué  Tusage  dans  le  traitement  du  cancer 
(Congrès  de  TAvancement  des  Sciences,  Reims,  août  1907.)  J'ajoute 
que  le  plus  souvent  je  préfère  de  beaucoup  le  mode  unipolaire  à 
l'autre,  que  je  réserve  à  certain  nombre  de  cas  spéciaux.  Je  ne  puis 
envisager  ici  toutes  ces  exceptions;  voici  seulement  les  raisons  de  ma 
préférence. 

Il  n'est  pas  douteux  que  l'étincelle  bipolaire  ne  soit  incomparable- 
ment plus  destructive  que  l'autre;  mais  elle  oflre  dans  beaucoup  de 
cas  des  difficultés  d'application  (par  exemple  quand  la  violente 
secousse  qu'elle  détermine  présente  quelque  danger  pour  des  organes 
vitaux  voisins).  Or,  Texérèse  chirurgicale  qui  accompagne  l'étincelage 
dans  ma  méthode  réduit  à  l'extrême  la  nécessité  des  destructions 
électriques  proprement  dites.  C'est  la  réaction  consécutive  qui  a,  là,  le 
plus  d'importance  et  dans  la  m^yorité  des  cas  l'étincelle  unipolaire, 
beaucoup  plus  maniable  et  d'un  retentissement  plus  limité,  y  suffît 
amplement.  C'est  donc  surtout  d'elle  et  de  ses  applications  que  je 
parlerai  aujourd'hui,  me  réservant  de  préciser  plus  tard,  en  un  travail 
spécial,  les  indications  de  la  fulguration  bipolaire(i). 

Unipolaire  ou  bipolaire,  l'étincelle  ne  peut  être  portée  sur  les  régions 
malades  et  limitée  expressément  aux  points  qu'on  veut  frapper  qu'à 
l'aide  d'électrodes  spécialement  construites  pour  cet  usage.  Voici, 
réduite  à  ses  grandes  lignes,  la  description  de  celle  à  laquelle,  après 
bien  des  tâtonnements,  j'ai  cru  devoir  m'arrêter.  Un  conducteur 
cylindrique  creux,  uni  au  fîl  d'arrivée  du  courant,  glisse  à  frottement 
dans  un  tube  isolateur  en  ébonite  d'épaisseurs  et  de  formes  variables 

région  malade.  Quant  à  Tappareil  bipolaire,  il  peut  être  formé  soitd*un,  soit  de  deux 
soléiioldcs,  et  dans  ce  dernier  cas  on  peut  faire  varier  la  hauteur  du  circuit  de  réso> 
nancc  jusqu'à  Tamenerà  Textrémité  supérieure  des  deux  résonateurs  où  la  décharge 
des  armatures  externes  des  condensateurs  est  utilisée  directement. 

C,^  Est-il  besoin  de  diCTérencier  ici  les  effets  de  l'effluve  de  ceux  de  l'élincelle  ?  Je 
n*y  songerais  point  si  une  telle  confusion  n'avait  malheureusement  déjà  été  faite. 
Étincelle  et  effluve  ont  bien  tous  deux  la  même  origine  puisque  tous  deux  se  forment 
aux  bornes  du  résonateur.  Mais  alors  que  les  effluves  apparaissent  sous  la  forme 
d'une  pluie  drue,  flne,  violette  et  peu  bruyante,  les  étincelles  sont  formées  d'éclairs 
blancs,  nettement  séparés,  violents  et  tapageurs  et  si  les  premiers  sont  comparables 
i  réparpillement  de  gouttelettes  d'eau  passant  à  travers  une  pomme  d'arrosoir,  les 
secondes  ont  la  force  de  la  colonne  liquide  qui  s'échappe  d'une  pompe  d'incendie. 
L'effluve  n'est  donc  en  réalité  qu'une  poussière  d'étincelles  :  incapable  de  faire 
soufl'rir  et  de  détruire  les  tissus  vivants,  son  action  est  à  celle  de  l'étincelle,  doulou- 
reuse et  violemment  destructive,  ce  qu'est  la  vertu  du  cataplasme  à  l'énergie  du  fer 
rouge.  Comment,  en  conséquence,  faire  dériver  de  l'effluvation  le  traitement  fulgu- 
raUf  alors  que  leurs  principes  sont  en  quelque  sorte  opposés  ;  pour  ma  part,  je  consi- 
dère l'effluve  non  comme  un  moyen  de  supprimer,  mais  bien  d'exciter  la  vitalité  du 
cancer,  puisque  l'étincelle  elle-même  oppliquée  à  dose  insufllsantc  et  non  accom- 
pagnée d'e\érès<*  ne  fait  souvent  que  précipiter  la  marche  dos  néoplasmes. 


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374 


ARCHIVES    D'ÉLECTRlGITé    MÉDICALE. 


suivant  le  cas.  L'extrémité  supérieure  du  conducteur  est  divisée 
perpendiculairement  à  sa  longueur  par  une  série  de  traits  placés 
à  un  centimètre  les  uns  des  autres.  L'extrémité  inférieure  aflleure  au 
bec  du  tube  d'ébonite  (fig.  i). 

Le  glissement  permet  de  faire  monter  l'extrémité  inférieure  du 
conducteur  à  une  certaine  hauteur  dans  l'isolateur  en  ébonite,  hauteur 


FlG.    I. 

Diverses  formes  dVlectrodes. 

qui  est  mesurée  en  centimètres  par  la  lecture  des  divisions  mises  à  nu 
à  l'autre  extrémité,  et  cette  mesure  sera  justement  celle  de  l'étincelle 
éclatant  entre  l'électrode  et  le  patient.  Mais  comme  l'étroite  colonne 
d'air  parcourue  ainsi  par  l'étincelle,  s'échaufîant  bientôt,  obture  le 
tube  d'ébonite  par  la  coagulation  des  exsudats  organiques  et  met  le 
feu  à  l'appareil,  j'ai  dû  faire  établir  dans  Tintérieur  de  l'électrode  une 
circulation  gazeuse  destinée  à  chasser  les  exsudats  en  même  temps 
que  l'air  trop  chaud.  Ainsi  je  supprime  une  part  importante  des 
phénomènes  calorifiques  qui,  mêlés  aux  actions  électriques  pures, 
tendent  à  en  troubler  les  effets.  A  ces  diverses  fins,  un  tube  de  caout- 
chouc est  relié  d'un  côté  à  l'extrémité  supérieure  de  l'électrode  et  de 
l'autre  à  une  source  gazeuse.  Celle-ci  est  tantôt  un  cylindre  d'acide 


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LA    FULGURATION    DANS    LE    TRAITEMENT    DU    CANCER.  875 

carbonique  liquide  (lorsque  la  plaie  est  éloignée  des  voies  respiratoires) 
tantôt  un  simple  soufflet  à  pédale  (quand  les  précautions  antisep- 
tiques ne  sont  pas  d'une  nécessité  absolue),  tantôt  enfin,  un  appareil 
à  soufflerie  d'air  spécialement  aseptisé  (opérations  abdominales,  etc.). 
Tout  cet  appareillage  se  complète  par  l'emploi  exclusif  d'une  table 
d'opération  en  bois,  munie  d'une  potence  (en  bois  également)  assez 


Jtturce  et 
Coumtf  A  H^  Fréquence 


Fio.  3. 

Schéma  montrant  l'électrode  de  K.  H.  dans  sa  double  connexion  avec 
un  résonateur  d'une  part  et  un  appareil  à  soufflerie  d'air  stérilisé 
d'autre  part. 

élevée  et  mobile  qu'on  plante,  selon  les  nécessités  opératoires,  dans  un 
des  quatre  supports  fixés  dans  ce  but  aux  quatre  coins  de  la  table. 

Tous  ces  organes  bien  disposés  et  le  malade  endormi  (éviter  pen- 
dant la  fulguration  l'emploi  de  l'éther  ou  du  chlorure  d'éthyle  trop 
inflammables),  quels  seront  l'ordre  et  les  conditions  opératoires!^ 

En  fait,  l'on  peut  dire  que  chaque  cas  particulier  nécessite  une 
technique  spéciale  ;  ne  pouvant  entrer  ici  dans  leur  description  indivi- 
duelle, je  me  contenterai  d'indiquer  les  lignes  générales  qui  les 
contiennent  tous. 


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.'5/6  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

J'ai  déjà  dit  ailleurs,  et  je  le  répète,  que  l'ensemble  de  l'opération 
se  décompose  en  trois  ou  quatre  temps  principaux,  suivant  que  les 
téguments  sont  sains  ou  malades. 

Dans  la  première  hypothèse,  en  effet,  le  premier  temps  est  chirur- 
gical :  il  consiste  à  sectionner  les  tissus  afin  de  mettre  à  nu  les  masses 
néoplasiques,  en  évitant  autant  que  possible  de  couper  celles-ci. 

Gela  fait,  les  trois  autres  temps  sont  semblables  pour  tous  les  cas  et 
se  suivent  dans  cet  ordre  :  premier  temps  électrique,  temps  chirur- 
gical, deuxième  temps  électrique. 

On  commence  donc  (les  tissus  sains  étant  ouverts,  s'il  y  a  eu  lieu) 
par  fulgurer  la  tumeur  avant  de  l'enlever;  c'est-à-dire  que  pendant  une 
durée  plus  ou  moins  longue,  variable  avec  la  qualité  et  la  quantité 
des  lésions,  on  fait  jaillir  sur  elles  des  étincelles  graduées,  naturelle- 
ment, à  leur  maximum  afin  de  produire  le  plus  grand  effet  dans  le 
moins  de  temps  possible.  Certains  ont  discuté  l'opportunité  de  cette 
intervention  préparatoire.  Je  la  considère  comme  très  utile,  sinon 
comme  absolument  nécessaire,  et  cela  pour  plusieurs  raisons. 

L'étincelle  possède,  en  effet,  comme  je  l'ai  signalé,  un  grand  pouvoir 
vaso-constricteur.  En  outre,  son  action  prolongée  sur  les  masses  cancé- 
reuses tend  à  les  modifier  dans  leur  densité,  et  facilite,  quand  il  existe, 
la  rencontre  du  plan  de  clivage  qui  sépare  parfois  les  parties  saines  des 
autres.  L'étincelage  préparatoire  aurait  ainsi,  suivant  moi,  le  triple 
avantage  de  diminuer  l'hémorragie  capillaire  et  par  cela  même  qu'il 
ferme  les  petits  vaisseaux,  de  réduire  les  chances  de  réinoculation  et 
enfin  de  rendre  plus  aisée  et  plus  limitée  l'intervention  chirurgicale. 
Le  temps  chirurgical  suivant  a  pris  peu  à  peu  dans  ma  technique, 
et  par  suite  de  l'expérience  acquise,  une  importance  de  plus  en  plus 
grande.  Je  tends  chaque  jour  davantage  à  remplacer  les  interventions 
simplement  améliorantes  par  des  opérations  plus  hardies  et  dont  le 
but  est  la  cure  complète  du  mal,  et  d'heureux  résultats  me  font  beau- 
coup espérer  de  cette  technique  nouvelle. 

Traiter  chirurgicalement  les  néoplasmes  malins  comme  de  simples 
tumeurs  bénignes,  c'est-à-dire  n'enlever  d'elles  que  les  masses  indu- 
rées ou  végétantes,  les  lésions  macroscopiques  peut-on  dire,  en 
suivant  au  plus  près  leur  contour  au  bistouri,  à  la  curette  ou  aux 
ciseaux^  voilà  aujourd'hui  ce  que  je  réclame  des  chirurgiens  qui 
opèrent  avec  moi.  Et  c'est  avec  raison  que  le  Prof.  Gzerny  a  cité,  dans 
un  travail  fait  sur  les  résultats  donnés  par  ma  méthode,  ces  paroles 
que  je  lui  avait  dites  à  Heidelberg,  au  cours  d'une  opération  :  «  Faites 
de  la  mauvaise  chirurgie  et  laissez  ensuite  agir  l'étincelle.  » 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     377 

En  réalité,  ce  terme  de  «  mauvaise  »  appliqué  à  cette  chirurgie  ne 
signifie  qu'u  insuffisante  )>.  Si,  en  elTet,  un  certain  nombre  de  ces 
interventions  sanglantes  sont  d'une  pratique  aisée,  il  en  est,  sur  la 
langue,  le  rectum  ou  l'utérus  par  exemple,  qui  demandent  une  grande 
sûreté  de  main  et  une  science  anatomique  réelle.  Toute  une  technique 
chirurgicale  nouvelle  pourrait  en  naître,  puisqu'on  opère,  là,  sur  des 
cas  autrefois  délaissés  et  suivant  une  doctrine  très  différente  de 
l'ancienne  ;  aussi  sais-je  plusieurs  chirurgiens  qui  s'y  emploient  déjà. 

Ce  n'est  pas  à  moi  de  préciser  ici  les  détails  de  cette  technique  fort 
diverse  selon  les  cas  et  les  régions.  Je  me  contenterai  d'appeler  l'atten- 
tion des  opérateurs  sur  la  nécessité  d'une  exploration  minutieuse  de  la 
surface  cruentée,  de  ses  environs,  et  des  parties  sous-jacentes  même 
lointaines,  afin  d'enlever  successivement  tous  les  nodules  aberrants, 
si  fréquents,  en  particulier  dans  les  cancers  des  muqueuses.  Si  l'abla- 
tion des  lésions  macroscopiques  seule  est  nécessaire,  du  moins 
l'est-elle  absolument,  si  Ton  ne  veut  être  obligé  de  surveiller  longtemps 
le  malade  et  de  fulgurer  successivement  les  nodules  plus  ou  moins 
éloignés  qui  auront  échappé  au  bistouri  ou  à  l'étincelle.  C'est,  du 
reste,  ce  qu'on  est  quelquefois  et  malgré  tout  obligé  de  faire,  et  c'est 
aussi  ce  que  je  faisais  d'une  façon  presque  constante,  avant  d'avoir 
accordé  à  la  chirurgie  la  place  qu'elle  tient  aujourd'hui  dans  ma 
méthode. 

L'avantage  de  cette  modification,  née  de  l'expérience,  est  triple  : 

I"  Elle  réduit  souvent  à  une  seule  le  nombre  des  interventions 
nécessaires  pour  obtenir  une  guérison  (que  je  qualifie  toujours 
d'apparente  ou  d'actuelle,  pour  ne  point  engager  l'avenir). 

a*  Elle  diminue  la  durée  des  applications  électriques. 

3**  Elle  épargne  au  patient  déjà  afTaibli  par  la  qualité  et  souvent  le 
degré  de  son  mal,  une  élimination  longue  et  épuisante  des  masses 
nécrosées  par  l'étincelle. 

Qu'on  ne  dise  point  qu'en  l'état,  c'est  la  chirurgie  qui  guérit  et  non 
l'électricité,  car  énucléer  au  plus  près  un  cancer  au  bistouri  ou  le 
cureter,  loin  de  le  guérir,  n'a  jamais  pu  que  lui  donner  une  malignité 
nouvelle,  et  les  chirurgiens  seraient  de  grands  coupables  s'il  était 
vrai  que  des  interventions  aussi  limitées  pussent  être  suffisantes,  de 
pratiquer  depuis  si  longtemps  les  vastes  délabrements  que  l'on  sait. 
La  part  qui  revient  à  la  chirurgie  dans  la  fulguration  n'est  donc 
qu'éliminatrice,  non  curative. 

Cette  énucléation  faite,  commence  le  temps  électrique  le  plus 
important,  celui  auquel  sera  due  vraiment  la  cicatrisation.  Comment 


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378  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

devra-t-il  être  appliqué,  avec  quelle  longueur  d'étincelle,  pendant 
quelle  durée? 

Ici  encore  Texpérience  personnelle  acquise  peu  à  peu  sera  le  vrai 
guide  de  Féiectricien,  car  les  cas  sont  multiples  et  divers,  et  nous  ne 
possédons  encore  aucun  moyen  scientifique  de  mesure  pour  les 
courants  de  haute  fréquence. 

Non  seulement  Tétincelle  variera  d'intensité  d'un  appareil  à  l'autre 
suivant  la  qualité  de  la  source,  le  rendement  de  la  bobine,  la  vitesse 
de  l'interrupteur  et  la  capacité  des  condensateurs;  mais  encore,  dans 
la  même  installation,  avec  un  réglage  inchangé,  au  cours  d'une  même 
opération^  des  variations  très  sensibles  pourront  se  produire,  dues, 
soit  à  une  modification  survenue  dans  la  source  (courants  urbains), 
soit  à  la  formation  de  vapeur  d'eau  sur  le  plateau  supérieur  de  la 
bobine  ou  aux  bornes  de  l'éclateur,  etc.,  etc. 

C'est  donc,  d'abord,  par  l'habitude  prise  d'un  appareil  donné,  et 
plus  tard  par  la  comparaison  en  des  appareils  différents,  des  aspects 
divers  de  l'étincelle,  de  ses  bruits,  de  son  jaillissement,  d'après  sa 
densité,  sa  longueur,  qu'on  établit  des  points  de  repère  et  qu'on 
apprend  à  reconnaître  la  nature  des  effets  qu'on  en  peut  attendre. 

Quelques  données  générales  peuvent  cependant  guider  le  débutant. 

Quatre  sortes  d'effets  principaux  soit  isolés,  soit  combinés,  sont  à 
rechercher  :  deux  effets  directs,  qui  sont  la  destruction  et  l'hémostase; 
deux  effets  indirects  qui  sont  la  lymphorrhée  et  la  modification 
réactionnelle  des  tissus  sous-jacents. 

Je  ne  parle  point  des  effets  analgésiques  qui  ne  me  paraissent  qu*une 
conséquence  des  autres. 

L'hémostase  qu'on  peut  attendre  de  l'étincelle  ne  saurait  être  ni 
artérielle  ni  veineuse  si  la  vaso-constriction  préparatoire  diminue  les 
hémorragies  d'origine  vasculaire  proprement  dite,  la  ligature  chirur- 
gicale seule  en  a  vraiment  raison.  C'est  sur  l'hémorragie  dite  en  nappe 
que  l'action  d'arrêt  due  à  l'électricité  se  fait  sentir.  11  est  quelquefois 
un  peu  long  de  l'obtenir,  car  l'étincelle  doit  être  promenée  soigneu- 
sement sur  toute  la  surface  sectionnée  et  jusqu'en  ses  replis.  Mais  les 
choses  ainsi  faites,  le  résultat  est  presque  certain. 

Cette  hémostase  me  paraît  avoir  une  double  cause,  dont  le  spasme 
vasculaire  est,  sans  doute,  un  des  éléments,  mais  le  moindre  à  mon 
sens.  La  cause  principale  serait 'toute  mécanique  :  au  bout  d'un 
certain  temps  d'étincelage,  la  plaie  se  recouvre  d'une  mince  couche 
sombre,  qu'on  enlève  par  le  moindre  frottement,  et  composée  d'une 
infinie  multitude  de  petits  caillots  sanguins;  il  est  rationnel  de  penser 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     879 

que  beaucoup  d'entre  eux,  en  se  formant  à  l'ouverture  des  capillaires, 
les  obturent  peu  k  peu  et  suffisent  à  contenir  le  sang  qui  s'en  épan- 
chait sans  force. 

La  durée  et  la  puissance  de  Tétincelage  employé  pour  obtenir  cet 
effet  n'auraient  donc  pour  limite  que  de  l'avoir  déterminé,  si  la 
recherche  du  second  effet,  l'effet  destructeur,  ne  venait  se  superposer 
au  premier  but  et  ne  le  réglait  en  le  dépassant. 

L'étincelle  unipolaire^  quelle  que  soit  sa  puissatice,  n'a  point  d'action 
destructive  profonde,  cela  se  conçoit  aisément.  Allant  d'un  point  du 
fil  conducteur  à  un  point  de  l'organisme  dont  la  masse  est  considé- 
rable, le  choc  qu'elle  produira  en  ce  dernier  point  se  propagera  suivant 
des  lignes  dont  l'ensemble  rappellera  la  forme  d'un  cône,  et  son 
énergie  s'épuisera  d'après  une  loi  analogue  à  celle  du  carré  des  dis- 
tances. En  fait,  c'est  par  millimètres  plus  que  par  centimètres  que  se 
mesurera  l'épaisseur  de  l'eschare  produite. 

Pour  une  étincelle  donnée,  cette  épaisseur  sera  proportionnelle, 
jusqu'à  un  certain  maximum  qu'on  ne  dépasse  paSy  à  la  durée  de 
l'application.  L'absence  d'appareil  de  mesure  rend  là,  encore  une  fois, 
la  formule  exacte  impossible  à  déterminer.  En  outre,  un  élément 
spécial  peut  se  surajouter  à  l'action  propre  de  l'étincelle,  et  il  est 
difficile  de  l'éviter  complètement,  je  veux  parler  de  l'élément  chaleur. 

Il  suffit  de  prolonger  la  fulguration  un  certain  temps  sur  un  même 
point  pour  voir  s'y  former  une  eschare  sèche  et  mal  odorante  due  à 
l'action  calorique  de  l'étincelle.  On  peut  et  on  doit,  à  mon  avis,  cher- 
cher à  empêcher  cet  effet  et  cela  par  deux  moyens,  les  suivants  :  le 
passage  du  souffle  gazeux  venu  de  l'appareil  y  contribue  déjà  pour 
une  bonne  part;  en  prenant  la  précaution  de  promener  constamment, 
par  un  mouvement  tournant  régulier,  l'électrode  au-dessus  de  la 
lésion,  les  effets  d'origine  calorique  semblent  disparaître  ou  tout  au 
moins  demeurer  extrêmement  superficiels.  C'est  à  eux  sans  doute,  en 
partie,  que  l'on  doit  la  formation  de  la  fine  couche  de  caillots  déjà 
signalée,  couche  dont  la  minceur  même,  recouvrant  un  tissu  en  appa- 
rence indemne  prouve  l'absence  de  propagation  lointaine  de  l'irradia- 
tion chaude. 

Cependant,  malgré  l'aspect  intact  du  tissu  sous-jacent,  ce  tissu 
est  frappé  de  mort  par  l'étincelle  et  se  détachera  ultérieurement 
sous  forme  d'eschare.  Ce  sera  là  l'effet  destructeur  cherché.  Il  est 
intéressant  de  noter  que  les  tissus  normaux  sont  beaucoup  plus  réfrac- 
taires  que  les  bourgeons  néoplasiques  à  cette  destruction  et  j'ai  vu 
parfois  ceux-ci,  après  des  étincelages  prolongés,  se  mortifier  sur  une 


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38o  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

profondeur  de  plusieurs  centimètres,  alors  que  les  régions  saines 
étaient  à  peine  atteintes. 

Cette  destruction  devra  être  d'autant  plus  énergique  que  Tinstru- 
raent  tranchant  sera  resté  plus  près  des  limites  exactes  de  la  tumeur, 
et  encore  davantage  quand  il  aura  été  obligé  de  s*arréter  en  deçà.  Mais 
encore  là,  faut-il  être  prudent  au  contact  d'organes  tels  que  l'intestin, 
la  vessie,  les  uretères  ou  de  gros  vaisseaux,  qu'une  étincelle  trop  vio- 
lente peut  crever  ou  qu'une  escharre,  en  tombant,  peut  laisser  ouverts. 

Or  comment  limiter  dans  la  profondeur  les  effets  destructifs  de 
rétincelle?  En  diminuant  la  longueur  de  celle-ci  et  la  durée  de  son 
application.  Pour  une  même  étincelle  le  pouvoir  destructeur  superfi- 
ciel ainsi  que  les  effets  calorifiques  augmentent  quand  on  approche 
l'électrode  des  tissus.  Par  contre,  la  violence  du  choc  et  la  profondeur 
des  effets  seront  en  raison  directe  de  son  éloignement  maximum  : 
la  lymphorrMe  et  les  modifications  réactionnelles  des  tissus  sous- 
jacents  semblent  résulter  spécialement  de  cet  éloignement. 

La  lymphorrhée,  épanchement  très  abondant  de  sérosité  plus  ou 
moins  teintée  de  sang,  est  un  phénomène  qui  se  produit  au  cours 
de  l'opération  ou  immédiatement  après,  s'accentue  pendant  les  vingt- 
quatre  premières  heures,  puis  diminue  peu  à  peu  pour  être  remplacé 
au  bout  de  quelques  jours  par  l'écoulement  séro-purulent  qui  accom- 
pagne et  favorise  l'élimination  des  eschares. 

Cette  manifestation  lymphorrhéïque  est  presque  constante  après 
toute  fulguration  un  peu  énergique.  Elle  est  souvent  d'une  telle 
abondance  qu'elle  traverse  rapidement  les  pansements  les  plus  épais 
à  la  façon  dont  le  ferait  une  véritable  hémorragie.  L'examen  microsco- 
pique a  révélé  dans  ce  liquide  la  présence  de  nombreux  lymphocytes 
polynucléaires. 

L'absence,  quelquefois  constatée,  de  cet  écoulement  m'a  paru  d'un 
signe  fâcheux.  Sa  brusque  suppression  coïncide  avec  des  élévations 
thermiques  extrêmes,  que  fait  tomber  immédiatement  sa  réapparition. 
Elle  me  paraît  donc  être  une  réaction  heureuse.  Je  dirai  plus  loin  le 
rôle  qu'elle  semble  jouer  dans  les  cures  obtenues  par  la  fulguration. 
J'ajoute  seulement  que  son  abondance  dépend  en  partie  de  la  qualité 
des  tissus  frappés  par  l'étincelle  et  en  partie  des  conditions  organi- 
ques personnelles. 

Les  modifications  réactionnelles  des  tissus  sous-jacents  à  l'eschare 
sont  de  deux  sortes  :  locales  et  lointaines. 

Localement,  elles  se  manifestent  par  l'étonnante  puissance  de  cica- 
trisation centripète  que  possèdent  ces   tissus  après  la    fulguration. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     38 1 

L'eschare  tombée,  apparaît  un  bourgeonnement  d'une  coloration 
plus  vive  qu*à  lordinaire  et  le  liséré  qui  l'enserre  gagne  de  la  périphé- 
rie au  centre  avec  une  surprenante  rapidité.  De  vastes  cavités  se 
comblent  d*un  tissu  fibreux  solide  et  régulier  et  la  cicatrice  cutanée 
est  en  général  d'une  esthétique  que  ne  surpasse  aucune  autre  donnée 
par  les  moyens  thérapeutiques  connus. 

Au  loin,  la  fulguration  a  des  contre-coups  singuliers  intéressants  à 
connaître  :  les  localisations  aberrantes  des  néoplasmes  semblent  frap- 
pées de  stupeur  pour  un  temps  variable  qui  peut  durer  une  semaine 
ou  deux,  souvent  beaucoup  plus  longtemps. 

J*ai  vu  d'intolérables  douleurs  lombaires,  dues  à  l'existence  de 
nodules  médullaires,  disparaître  aussitôt  après  l'opération  d'un  sein 
néoplasique  pour  ne  reprendre  que  huit  ou  dix  jours  plus  tard.  D'autres 
fois  des  noyaux  ulcérés  de  la  peau  se  sont  cicatrisés  ou  même  ont 
fondu  complètement  sans  cependant  avoir  été  touchés  par  l'étincelle. 
De  même  des  chapelets  ganglionnaires  importants  ont  souvent  pu  dis- 
paraître et  certaines  adénites  manifestement  cancéreuses,  laissées  en 
place,  ont  subi  une  sorte  de  dégénérescence  fibreuse  révélée  par  des 
biopsies  ultérieures.  Enfin,  dans  un  assez  grand  nombre  de  cas,  ces 
ganglions  ont  subi  une  brusque  nécrobiose  caséiforme  ou  purulente. 

Mais,  je  dois  le  dire,  souvent  ces  phénomènes  régressifs  ne  sont 
pas  durables.  11  faut  immédiatement  ou  plus  tard  détruire  ces  dange- 
reuses semences  que  l'on  peut  craindre  de  voir  un  jour  reprendre 
force  et  virulence.  Du  moins  si  on  les  laisse  en  place,  faut-il  les  sur- 
veiller constamment  et  les  frapper  au  premier  indice  de  réveil. 

Les  ganglions  contaminés  sont  cependant  moins  dangereux,  en 
général,  que  les  nodules  épars  dans  la  peau  ou  ailleurs.  J'ai  vu  assez 
souvent  les  adénites  régresser  plus  ou  moins  complètement  après  ful- 
guration du  néoplasme  cause  de  leur  présence.  Aussi  serait-il  assez 
rationnel  de  les  épargner  dans  une  première  intervention,  et  de  pour- 
suivre plus  tard  les  ganglions  dont  l'évolution  ne  s'arrêterait  pas,  si 
Ton  ne  devait  préférer  une  opération  unique  à  des  opérations  répétées, 
et  si  la  fonte  purulente  possible  dont  j'ai  parlé  plus  haut  ne  devait 
rendre  leur  élimination  ultérieure  beaucoup  moins  aseptique.  Aussi 
est-il  plus  prudent  de  pratiquer  immédiatement  la  recherche  et  l'abla- 
tion des  ganglions  apparemment  malades,  avec  fulguration  de  leur  lit. 

Ai-je  besoin  de  dire  que  les  cancers  des  muqueuses  en  général  et 
de  la  langue  en  particulier  sont  ceux  auxquels  ma  méthode  a  dû  le 
plus  d  échecs,  surtout  à  ses  débuts.  C'est  spécialement  en  ces  cas, 
(ju'unc   surveillance  étroite  est  nécessaire.  11  existe  presque  toujours. 


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382  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

loin  des  masses  apparentes,  des  nodules  gros  comme  des  tètes 
d'épingle,  ou  même  comme  des  lentilles  qui  échappent  à  l'explora- 
tion manuelle.  La  période  de  stupeur  post-opératoire  passée,  ces 
nodules  vont  se  réveiller,  parfois  plus  virulents  qu'avant,  et  d'un 
développement  plus  rapide.  Il  ne  faut  pas  hésiter  alors  à  les  pour- 
suivre dès  leurs  premières  manifestations  et,  partout  où  ils  seront 
accessibles,  à  les  traiter  avec  énergie,  en  évitant  de  répandre  sur  des 
surfaces  vives  les  liquides  que  renferment  certaines  de  ces  tuméfac- 
tions. Ce  réveil  ne  sert  qu'à  déceler  la  présence  des  lésions,  mais  toute 
temporisation  leur  laisserait  le  loisir  d'envoyer  au  loin  des  nodules 
nouveaux  et  de  provoquer  ainsi  la  généralisation. 


Quelle  que  soit  la  façon  de  procéder  (par  opération  unique,  ou  par 
interventions  successives),  le  temps  électrique  terminé,  on  ferme 
autant  que  possible  la  plaie  en  la  drainant  largement  en  tous  sens,  on 
la  panse  ensuite  à  sec  avec  de  la  gaze  (que  je  saupoudre  volontiers  de 
perborate  de  soude) (')  et  une  grande  épaisseur  de  coton  hydrophile, 
exagérée  spécialement  aux  points  déclives  pour  recevoir  l'écoulement 
lymphorrhéique.  Il  n'est  pas  rare  que  dans  l'ii^tervalle  des  premiers 
pansements  l'on  soit  obligé  de  doubler  ces  épaisseurs  premières  afin 
de  protéger  la  literie. 

Au  bout  de  vingt-quatre  heures  en  général,  de  quarante-huit  heures 
au  plus,  le  pansement  est  tellement  maculé  qu'il  est  nécessaire  de  le 
refaire.  On  le  renouvelle  ensuite  selon  les  nécessités  de  chaque  cas. 

Plus  tard,  au  moment  où  l'escharre  s'élimine,  il  faut  veiller  à  ce 
qu'il  n'y  ait  pas  de  rétention  toxique  et  parfois  faire  au  besoin  sauter 
quelques  points  de  suture. 

La  cicatrisation  est  rapide,  ai-je  dit,  mais  en  fait  ne  s'établissant 
qu'après  la  chute  des  escharres,  la  guérison  opératoire  est  plus  lente  à 
s'achever  en  suite  de  la  fulguration  qu'après  une  intervention  chirur- 
gicale ordinaire. 

#  * 

Telles  sont  dans  leur  généralité  les  indications  nécessaires  à  la 
pratique  de  la  fulguration,  c'est-à-dire  son  instrumentation,  son  mode 
opératoire,  ses  divers  temps  et  ses  conséquences  immédiates. 

(')  Ce  pansement  est  parfois  très  cuisant.  Il  devient  beaucoup  plus  supportable 
on  plaçant  une  première  gaze  ouverte  sur  la  plaie  et  en  projetant  sur  elle  le  perborate. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     383 

11  me  reste  à  dire  quelques  mots  de  la  façon  dont  semble  agir 
rétincelle  dans  ce  traitement  du  cancer,  avant  de  parler  des  résultats 
passés  et  actuels  donnés  par  ma  méthode. 

* 

L'action  de  l'étincelle  sur  les  tissus  sains  ou  malsains  et  sur  les 
microorganîsmes  est  encore  à  Tétude.  Les  recherches  histologiques 
faites  jusqu'ici  ont  donné  des  résultats  souvent  contradictoires.  Alors 
que  certains  expérimentateurs  ont  affirmé  la  puissance  microbicide  de 
l'étincelle,  d'autres  l'ont  niée;  de  même,  l'altération  histologique 
élective  des  cellules  néoplasiques  fulgurées,  si  elle  est  indiscutable 
pour  quelques-uns,  est  encore  à  démontrer  pour  beaucoup.  En  réalité, 
je  crois  que  ces  divergences  proviennent  des  conditions  différentes  où 
les  auteurs  se  sont  placés  dans  leurs  observations  respectives.  J'ai 
moi-même  commencé  une  série  de  recherches  nouvelles  sur  ces 
questions,  et  je  crois  devoir,  jusqu'à  plus  ample  informé,  me  con- 
tenter de  discuter  la  valeur  thérapeutique  des  effets  actuellement 
constatés  par  la  clinique. 

Ces  effets,  je  l'ai  dit  plus  haut,  sont  la  vaso-constriction,  la  destruc- 
tion cellulaire  plus  ou  moins  superficielle,  la  lymphorrhée  et,  enfin, 
les  réactions  lointaine  et  locale  de  l'organisme. 

La  Vdso-constriction  n'a,  à  mon  sens,  qu'un  rôle  dans  la  théra- 
peutique anticancéreuse  ;  c'est  de  diminuer  les  chances  de  résorption 
en  fermant  les  vaisseaux  et  en  resserrant  les  tissus. 

La  destruction  cellulaire  est  indéniable  :  elle  est  immédiate  pour 
une  épaisseur  cellulaire  variable,  mais  peu  profonde,  sous  le  choc 
direct  de  l'étincelle.  Malgré  l'aspect  indemne  des  couches  sous- 
jacentes,  elles  sont  atteintes  elles  aussi  dans  leur  vitalité  et  s'élimine- 
ront par  la  suite  :  mais  cette  action  destructive  secondaire  est  aussi 
très  limitée,  j'ai  dit  plus  haut  pourquoi.  Que  les  tissus  néoplasiques 
soient  en  général  plus  fragiles  que  les  autres  à  ce  choc  de  l'étincelle  et 
qu'ils  soient  plus  profondément  atteints  à  dose  égale,  le  fait  est 
cliniquement  indiscutable,  et  j'ai  cité  des  observations  probantes  à  cet 
effet. 

Mais  que  nous  devions  pour  cela  considérer  cette  fragilité  spéciale 
comme  la  vraie  cause  des  résultats  obtenus,  il  ne  me  semble  plus 
possible  de  le  croire.  J'ai  vu  des  amas  néoplasiques  non  frappés 
directement  par  l'étincelle  cesser  de  se  développer  et  même  régresser 
après  la  fulguration  du  néoplasme  principal  dont  ils  étaient  issus.  11 


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38/i  ARCHIVES  d'blbgtrigitb  médicale. 

faudrait  donc  supposer  là,  non  une  destruction,  mais  une  sorte  de 
stupéfaction  qui  les  atteindrait  par  contre-coup.  Cet  effet  possible  ne 
doit,  en  tout  cas,  être  que  très  limité  et  très  momentané  et  ne  peut 
expliquer  les  résultats  durables.  La  lymphorrhée  aussi  me  semble 
devoir  entrer  en  ligne  de  compte  dans  l'action  antinéoplasique.  11  est 
probable  que  son  flux  abondant  agit  à  la  fois  mécaniquement  en 
entraînant  hors  des  voies  lymphatiques  les  cellules  pathogènes  migra- 
trices, et,  physiologiquement,  en  apportant  sur  le  terrain  organique 
envahi  de  nombreux  lymphocytes  polymucléaires  ses  défenseurs 
naturels. 

Mais  s'il  est  rationnel  de  penser  que  ce  flot  emporte  ou  détruit  sur 
son  passage  les  groupements  cellulaires  peu  abondants  et  non  fixés, 
sa  courte  durée  explique  aussi  son  impuissance  à  faire  fondre  des 
noyaux  tant  soit  peu  importants.  Comment  alors  comprendre  Tarrêt 
de  développement  de  ces  noyaux,  la  lenteur  et  la  torpidité  des  réci- 
dives en  des  cas  où  manifestement  existent  des  parcelles  de  néoplasme, 
dont  révolution  était  naguère  encore  rapide? 

Les  observations  lll,  IV  et  V  relatées  plus  loin  offrent,  en  effet, 
à  ranalyse  des  exemples  frappants  de  faits  de  cette  sorte. 

Dans  les  premiers  temps  de  mes  recherches,  je  Tai  dit,  j'arrêtais 
Faction  chirurgicale  bien  en  deçà  des  limites  des  lésions.  Malgré  de 
telles  opérations,  que  je  considère  aujourd'hui  comme  tout  à  fait 
insuffisantes,  et  malgré  la  gravité  des  cas  opérés,  j'ai  obtenu  très 
souvent  des  résultats  supérieurs  à  tout  ce  qu'on  pouvait  espérer. 
Pendant  des  mois  entiers,  même  des  années,  et  maintenant  encore, 
plusieurs  de  mes  malades  ont  présenté  toutes  les  apparences  de  la 
guérison  (cicatrisation  parfaite,  absence  de  douleur,  état  général 
prospère)  alors  que  les  biopsies  postérieures  à  l'intervention  et  l'exa- 
men clinique  des  régions  traitées  permettent  d'y  affirmer  la  persis- 
tance de  noyaux  néoplasiques  non  enlevés  par  le  bistouri  ni  détruits 
par  rétincelle. 

L'observation  IV  nous  montre  une  femme  atteinte  d'un  cancer  du 
sein  récidivé  après  deux  opérations  chirurgicales,  ulcéré,  avec  nodules 
cutanées  nombreux  et  tumeur  axillaire,  enflure  du  bras  et  de  la  main 
et  cachexie,  et  ayant,  après  curetage  et  fulguration,  cicatrisé  ses 
lésions  et  retrouvé  avec  le  volume  normal  de  son  bras,  un  état 
général  parfait.  Or,  en  certains  points,  on  sent  encore  des  indurations 
d'ordre  indiscutablement  néoplasique,  insuffisamment  détruites,  mais 
tout  à  fait  inactives  depuis  plus  d'un  an  ! 

De  môme  dans  l'observation  I,  un  cancer  de  la  région  crânienne 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     385 

à  évolution  très  rapide  ayant  en  trois  mois  passé  du  volume  d  une 
noisette  à  celui  d*une  aubergine,  et  ayant  envahi  le  frontal,  cicatrise 
après  curetage  et  fulguration  pour  ne  plus  présenter  qu'un  an  plus 
tard  une  très  lente  et  très  petite  récidive,  qu'un  nouvel  et  très  localisé 
traitement  cicatrise  de  même  immédiatement.  Je  pourrais  multiplier 
les  citations  d'exemples  portant  sur  des  tumeurs  de  toute  origine. 

A  quoi  donc  attribuer  de  tels  résultats? 

De  nombreuses  et  délicates  recherches  sur  la  nature  du  cancer  et 
les  effets  spéciaux  de  Tétincelle  pourront  seules  éclairer  ce  problème 
complexe.  Il  est  cependant  permis,  en  attendant,  d'édifier  sur  ces  faits 
une  hypothèse  rationnelle.  Voici  celle  à  laquelle  je  me  suis  arrêté 
maintenant.  Elle  diffère  sensiblement  des  premières  explications  que 
j'avais  données  des  effets  dus  à  ma  méthode  et  a  subi  une  évolution 
parallèle  aux  progrès  de  celle-ci  :  je  veux  parler  de  la  puissance  de 
cicatrisation  que  possèdent  les  plaies  frappées  par  l'étincelle  électrique. 

En  outre  des  expériences  faites  par  moi  sur  les  animaux,  des  faits 
cliniques  nombreux  font  ressortir  ce  fait  avec  force:  des  ulcérations 
torpides  (radiodermites  anciennes),  des  pertes  de  substances  vastes  et 
profondes,  naguère  pleines  de  masses  néoplasiques,  se  sont  remplies 
rapidement  après  fulguration  de  bourgeons  charnus  d'un  grain  et 
d'une  coloration  spéciale,  se  comblant  jusqu'au  bord  d'un  tissu  sain 
et  très  esthétique.  La  constance  de  pareils  faits  semble  prouver  que 
l'étincelle  électrique  possède  un  pouvoir  spécial  de  vitalisation  de  la 
cellule.  Et  c'est  à  ce  pouvoir  qui,  dans  la  lutte  engagée  entre  la 
cellule  saine  et  le  néoplasme  donnerait  la  supériorité  vitale  à  la  pre- 
mière, que  je  crois  devoir  attribuer  les  résultats  obtenus. 

Quant  à  la  durée  de  cet  effet,  il  est  sans  doute  très  variable  suivant 
les  cas.  Voici  un  fait  qui  donnerait  le  droit  de  penser  que  cette  durée 
peut  être  fort  longue.  Un  sein  atteint  d'un  carcinome  énorme,  ulcéré, 
adhérent  aux  parties  profondes,  est  fulguré  il  y  a  près  de  deux  ans 
(observation  lll).  Une  partie  de  la  glande  mammaire  qui  parait  peu 
malade  est  laissée  dans  la  plaie  et  simplement  frappée  par  l'étincelle 
sans  destruction.  La  cicatrisation  obtenue  pendant  dix-huit  mois  avec 
retour  parfait  à  la  santé,  un  chirurgien  pratique,  dans  la  portion  du 
du  sein  demeurée,  une  ouverture  par  où  il  extrait  une  petite  masse 
glandulaire  destinée  à  l'examen  microscopique.  Celui-ci  révèle  dans 
le  sein  la  persistance  de  cellules  cancéreuses.  La  malade,  se  sentant 
fort  bien,  se  refuse  à  l'ablation  du  dangereux  moignon  :  or,  la  plaie 
faite  se  cicatrise  admirablement  et  tout  rentre  dans  l'ordre,  comme  si 
l'on  n'avait  pas  pratiqué  dans  la  glande  l'opération  le  mieux  faite 

ARCU.  d*Albctr.  mbd.  —  iyo8.  'j(j 


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386  ARCHIVES   D^ÉLECtRICITÉ   MEDICALE. 

pour  en  exaspérer  le  mal.  Voilà  déjà  plusieurs  mois  que  fut  faite  cette 
biopsie,  et  l*état  des  choses  est  tel  que  rien  n'incite  encore  à  une  nou- 
velle et  définitive  intervention. 

Le  mot  de  récidive,  en  de  telles  conditions,  perd  le  sens  effrayant 
que  nous  lui  donnions  jusqu'ici.  Si,  au  lieu  de  la  reprise  plus  viru- 
lente d'un  mal  que  sa  profondeur  ou  le  ravage  chirurgical  antérieur 
rendent  le  plus  souvent  inattaquable,  la  récidive  n'est  plus  qu'une 
timide  et  lente  réapparition  de  lésions  évoluant  sur  des  régions  encore 
presque  intactes,  et  où  il  suffira  d'une  action  nouvelle,  très  cir- 
conscrite, pour  tout  remettre  en  état,  elle  n'a  plus  rien  de  redoutable  et 
on  pourra  l'attendre  en  paix.  Prenons,  comme  exemple,  un  cancer  du 
rectum  qu'on  aura  traité  par  un  curetage  énergique  et  la  fulguration 
sans  le  danger  ni  les  pénibles  conséquences  d'une  opération  suivant 
Kraske.  Admettons  qu'après  six  mois,  un  an  ou  davantage  de  santé 
générale  et  locale  parfaite,  une  récidive  à  forme  torpide  se  manifeste. 
N'est-on  pas  à  temps  pour  recommencer  la  première  intervention  et 
dans  des  conditions  meilleures  encore  qu'avant?  Et  si,  de  cette  façon, 
par  des  fulgurations  pratiquées  d'année  en  année,  ou  plus  rarement, 
on  peut  faire  vivre  dans  de  bonnes  conditions  et  sans  souffrances  ni 
infirmités  graves  un  être  qui  était  condamné  au  pire  avenir,  un  tel 
résultat  ne  serait-il  pas  suffisant  pour  permettre  de  préconiser  la 
méthode  qui  le  donnerait? 

Or,  de  tels  effets,  j'en  ai  déjà  obtenu  d'assez  nombreux,  en  même 
temps  que  d'autres  plus  importants  encore,  pour  me  croire  autorisé 
à  conseiller  la /a/^ura/ton  du  cancer  et  à  la  pratiquer. 

La  lecture  des  quelques  observations  qui  suivent  permettra  à  mes 
confrères  de  juger  de  ce  qu'on  peut  obtenir  par  elle. 


Obserrations  (résumées)  ('). 

Observation  I  (ii**  a6)  (fig,  3).  —  M"'  F...,  énorme  tumeur  ulcérée  de  la 
région  frontale,  développée  en  trois  mois  sur  un  petit  néoplasme  à  la  suite 
d'un  traumatisme,  épithélioma  pavinienteux  lobule,  l'adhérence  aux  parties 
profondes  est  telle  que  deux  chirurgiens  des  hôpitaux  se  refusent  à  Topérer. 

Curetage  et  fulguration  le  5  Janvier  1907.  La  table  externe  du  frontal  est 
trouvée  envahie.  Deux  nodules  se  sont  essaimes  dans  la  peau  du  crâne,  cica- 
trisation complète  en  six  semaines.  Petite  récidive  au  bout  d*un  an,  traitée 
et  guérie  de  même. 

(')  Les  examens  histolog^iques  ont  été  faits  rt^gulièrement  :  la  plupart  par  M.  le 
Prof.  Alczais  au  laboratoire  d*analomie  pathologique  de  l'École  de  Marseille,  les 
autres  par  MM.  les  D'*  Pellissier,  Hawthorn,  histologistes  compétents. 


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LA    FULGUtlATlON    DANS    LE    TRAITEMENT    t)U    CANCER.  887 

Obs.  II  (n*  56)  (fig,  5).  —  M""  Lo...,  épithélioma  de  l'angle  interne  de 
l'œil  développé  sur  le  point  d'appui  d'un  lorgnon.  Vue  par  le  D'  G...  (son 
beau-frère),  le  Prof.  Perrin,  les  D"  Pantaloni,  Louge,  etc.  (de  Marseille). 
Traitée  longtemps  par  la  radiothérapie  avec  amélioration  momentanée  et 
finalement  avec  une  aggravation  telle  que  toute  opération  est  repoussée  par 
les  chirurgiens.  En  un  an  l'œil  et  une  partie  de  la  paroi  interne  de  l'orbite 
sont  rongés.  Douleurs  atroces.  Douze  piqûres  de  morphine  par  jour. 


Fio.  3. 

A.  Épithélioma  ayant  évolué  en  3  mois  et  envahi  Tos  frontal  et  accom- 
pagné de  deux  nodules  aberrants.  Traité  en  janvier  1907. 

B.  Le  même,  i  mois  et  demi  après  fulguration,   état  actuel  parfait 
(avril  1908). 


Fulguration  et  curetage  des  parties  molles  le  6  septembre  1907  jusqu'à  la 
fente  sphénoïdale  et  des  parties  osseuses,  deux  mois  après  effondrement  dans 
la  paroi  interne  de  l'orbite  et  des  fosses  nasales,  suppression  immédiate  des 
douleurs.  Cicatrisation  à  peu  près  complète,  comblement  de  l'orbite  par  un 
tissu  fibreux  sain.  État  général  parfait. 

Obs.  III  (n«  49).  —  M—  Gh...,  encéphaloïde  ulcéré  du  sein  adhérent  aux 
muscles  et  aux  côtes  (carcinome  alvéolaire  glandulaire  ayant  envahi  en  un 


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Fk;.  5. 

A.  Ëpithélioma  ayant  ron^c  l'œil  jusqu'à  la  fente  sphcnoïdale,  la  paroi 
interne  de  Torbile,  une  partie  des  os  du  ne/  et  du  maxillaire  supérieur. 

B.  C.  D.  La  même  après  fulguration.  On  voit  la  lésion  se  fermer  de 
semaine  en  semaine.  En  D.  il  ne  reste  plus  qu'une  toute  petite  ouver- 
ture, fistule  aérienne  qui  se  ferme  lonlomoiil. 


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Sgo 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


point  un  muscle.  Prof.  AJezais).  Étal  cachectique.  Vaste  engorgement 
ganglionnaire.  Le  lo  mai  1906,  ablation  des  masses  nettement  indurées  et 
fulguration,  la  moitié  de  la  glande  mammaire  est  laissée  en  place.  Cicatri- 
sation. État  de  santé  local  et  général  parfaits  persistant  depuis  près  de  deux 
ans  (avril  1908),  malgré  la  persistance  de  cellules  néoplasiques  reconnues  par 
biopsie  dans  le  morceau  de  glande  mammaire  qui  reste. 


FiG.  6. 


B 


A.  Épithélioma  du  sein  récidivé  sur  les  os  du  thorax,  dans  l'aisselle  et 

dans  la  peau  (bras  enflé,  cachexie,  douleurs). 

B.  Cicatrisation  obtenue  depuis  plus  d*un  an,  état  général  excellent, 

douleurs  disparues. 


Obs.  IV  (n*  i3o)  Cfig.  6).  —  M"'  Ga...,  épithélioma  du  sein,  opéré  une 
première  fois  il  y  a  dix  ans,  une  seconde  fois  trois  ans  après  et  récidivant 
encore  sur  les  côtés  dans  Taissclle  et  dans  la  peau  du  flanc  et  du  dos. 
Cachexie,  enflure  du  bras  et  de  la  main.  La  radio théraphie  appliquée  pen- 
dant un  an  améliore  un  peu  ;  mais  brusque  reprise  ensuite.  Deux  fidgura- 
tions  accompagnées  d'exérèses  limitées  aux  lésions  isolées  et  de  curetage. 
État  actuel  excellent,  cicatrisation  complète,  malgré  la  persistance  évidente 
de  petits  noyaux  insuflisamment  détruits  mais  n'évoluant  plus. 

Obs.  V  (n**  5).  —  M""  Ro...,  encéphaloïde  énorme  et  ulcéré  du  sein.  Nom- 
breux nodules  cutanés.  Gros  ganglions  axillaires.  Radiothérapie  qui  aggrave. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     SqI 

D*abord  fulgurations  répétées  sans  ablation.  Amélioration.  En  septem- 
bre 1906,  ablation  de  la  plus  grosse  masse  au  bistouri,  laissant  en  place  un 
gros  ganglion  axillaire  et  sept  nodules  cutanés,  qui  régressent  tout  seuls 
en  partie.  En  décembre  1907,  nouvelle  intervention  plus  radicale.  Les  néo- 
plasmes laissés  par  la  première  intervention  sont  retrouvés  enfermés  dans  un 
stroma  fibreux  et  n'ayant  pas  augmenté  de  volume  malgré  l'intervention 
première  si  insuffisante  faite  quinze  mois  plus  tôt.  État  actuel  :  bon. 


FiG.   7. 

A.  Épithélioma  de  la  lèvre  inférieure  allant  de  la  commissure  au  milieu 

de  la  lèvre. 

B.  État  actuel.  7  mois  après  la  fulguration  il  reste  une  petite  cicatrice 

linéaire  sans  déformation  de   la    bouche  et   la  commissure  est 
indemne. 


Obs.  VI  (n»  64)  r/%f.  7;.  —  M.  Ber...,  épithélioma  de  la  lèvre  inférieure 
occupant  depuis  la  commissure  droite  jusqu'au  milieu  de  la  lèvre.  Ayant 
évolué  en  quelques  mois.  Opéré  le  18  septembre  1907,  par  simple  excision 
au  plus  près  de  la  lésion  et  fulguration.  Cicatrisation  parfaite  et  rapide  sans 
trace  de  récidive  depuis  sept  mois,  malgré  Tinsuffisance  notoire  de  l'exérèse 
chirurgicale. 

Obs.  Vil  (n*  94).  —  M""  R...,  épithélioma  pavimenteux  lobule  de  la  vulve. 
Énorme  chou-fleur  développ^^  sur  forte  masse  indurée  occupant  les  deux 


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B 


FiG.  8. 


A.  Photo  prise  pendant  l'opération.  Épithôlioma  ayant  envahi  le  sillon 
sublingual,  le  pilier  antérieur  du  voile  du  palais,  le  maxillaire 
inférieur  réduit  à  l'élat  d'une  étroite  lamelle  osseuse  (visible  un 
peu  au-dessous  de  la  langue),  la  glande  sous-maxillaire  et  la  peau 
de  même  région  qui  est  ulcérée. 

B  et  C.  Le  même,  i  mois  et  demi  et  6  mois  après  l'opération.  Ëlat  actuel 
^'énéral  et  local  parfait. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  THAITKMRNT  DU  CANCER.     SgS 

grandes  lèvres  de  la  région  clitoridienne  et  le  méat  urinàire.  Volumineux 
ganglions  inguinaux  à  gauche,  cachexie,  douleurs  horribles.  Traitée  d*abord 
par  fulguration  bipolaire  et  curetage  sans  ablation  des  parties  indurées 
(juin  i907).  Amélioration,  puis  reprise  violente.  11  y  a  cinq  mois,  nouvelle 
fulguration  avec  exérèse  des  indurations  et  des  ganglions  en  partie  kystiques 
ou  caséifiés,  en  suivant  les  lésions  au  plus  près.  Cicatrisation  parfaite,  se 
maintenant.  Douleurs  disparues. 

Obs.  VIII  (n°  i3îi).  —  M'»^  T...,  épithélioma  du  col  propagé  aux  culs-de- 
sac  latéral  gauche  et  postérieur,  jusqu'au  ligament  large.  État  général 
mauvais,  plusieurs  chirurgiens  refusent  de  Topérer.  Le  36  décembre  igoCi, 
opération  par  la  voie  vaginale,  fulguration  et  excision  aux  ciseaux  et  au 
bistouri  des  lésions,  creusant  un  cône  jusqu'au  ligament  large.  Cicatri- 
sation parfaite  et  rapide.  État  actuel  local  et  général  excellent.  Douleurs 
disparues  ('). 

Obs.  IX  (n""  ao).  —  M.  U...,  épithélioma  cylindrique  à  évolution  rapide 
du  rectum.  Masse  située  à  la  région  prostatique  sans  adhérence  profonde. 
État  cachectique,  douleurs,  matières  rubanées,  sang,  etc. 

Deux  fulgurations  et  curetage,  Tune  le  i"  novembre  1906,  Tautre  le  27  du 
même  mois.  Depuis  lors,  soit  un  an  et  demi,  état  de  santé  parfait;  poids 
considérablement  augmenté.  L*état  local  n'a  pas  été  examiné  depuis  long- 
temps. Il  était  excellent  à  ce  moment-là. 

Obs.  X  (n*  74)  (flg.  S).  — M.  A..,  épithélioma  (pavimenteux  lobule)  du 
sillon  lingual  gauche  s'étendant  au  voile  du  palais,  à  l'os  maxillaire  inférieur 
réduit  de  moitié  dans  l'épaisseur  de  sa  partie  horizontale,  et  à  la  fosse  sous- 
maxillaire,  dont  la  peau  qui  la  recouvre  est  gonflée,  rouge  et  ulcérée. 

Le  3  octobre  1907  (opération)  consistant  en  la  mise  à  nu  des  lésions  par 
la  section  de  la  joue,  le  curetage  de  l'os,  qu'on  ne  résèque  pas,  l'excision  des 
parties  molles  en  suivant  exactement  la  limite  des  lésions.  Ensuite  fulgu- 
ration. Voilà  plus  de  six  mois  de  cela,  et  l'état  du  patient  d'alors  est  parfait 
localement  ;  sa  santé  générale  est  redevenue  florissante.  (Douleurs  complète- 
ment disparues  dès  les  premiers  jours.) 

Obs.  XI  (n*  106).  —  M.  J...,  de  Cardiff  (Angleterre),  sarcome  globo  et  fnso- 
cellulaire  du  bras.  S'aperçoit  en  août  1907  d'une  tumeur  du  volume  d'une 
noix  près  de  son  aisselle  gauche.  Le  ao  août  quand  on  l'opère  la  tumeur  a 
déjà  la  grosseur  d'une  orange.  Elle  récidive  en  octobre.  Le  26  novembre 
jour  de  l'opération,  il  y  a  dans  le  bras  une  vingtaine  de  tumeurs  grosses 
comme  de  petites  noix  allant  de  l'aisselle  à  Tavant-bras,  et  fixée  en  grande 


(')  Pendant  lonertemps  je  n*ai  eu  à  traiter  par  ma  méthode  que  des  utérus  trop 
gravement  atteints  pour  me  permettre  d'obtenir  la  destruction  de  toutes  les  lésions 
et  par  conséquent  de  déterminer  autre  chose  que  des  améliorations  momentanées. 
Les  observations  dont  je  dispose  dans  un  ordre  nouveau  sont  trop  récentes  pour  être 
bien  probantes.  Je  donne  celle-ci  à  titre  d'exemple  lentement. 


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394  ARGHITB8    D'ÂLECTRIGITé   MÉDICALB. 

partie  sur  le  faisceau  vasculo-nerveux.  Chaque  tumeur  est  énucléée  au 
bistouri.  Leur  lit  est  fulguré  énergiquement,  sauf  dans  l'aisselle  où  la  crainte 
de  crever  les  vaisseaux  m'oblige  à  agir  avec  plus  de  douceur.  Cicatrisation 
régulière,  sauf  en  un  point  de  l'aisselle  où  un  nouveau  noyau  se  forme  en 
février  1908.  Fulguration  et  énucléation  nouvelle.  L'examen  histologique 
montre  les  tissus  néoplasiques  enlevés  en  pleine  nécrobiose.  Depuis  lors  le 
malade  est  rentré  en  Angleterre  d'où  son  médecin  et  lui-même  m'ont 
envoyé  d'excellentes  nouvelles  sur  son  état  actuel,  soit  quatre  mois  après 
que  les  chirurgiens  aient  voulu  lui  enlever  l'épaule  et  malgré  une  interven- 
tion chirurgicale  faite  pour  surexciter  le  mal. 


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FAITS    CUNIQUES 


LA  FULGURATION  DANS  UN  ÉPITHÉLIOMA  CUTANË 

RÉSULTATS  DEUX  ANS  APRÈS  (») 


Par  M.  DEIiHSSBM. 


On  a,  dans  ces  derniers  temps,  beaucoup  parlé  de  T action  de  l'étin- 
celle de  haute  fréquence  sur  les  néoplasies,  et  Ton  a  vanté  son  action 
«  sidérante  »  et  «  fulgurante  »  sur  les  tissus  atteints  par  des  tumeurs 
malignes  :  cancer  du  sein,  de  l'utérus,  etc.  (Keating  Hart,  Prof.  Pozzi.) 

Or,  les  électriciens  utilisent  depuis  longtemps  la  «  fulguration  » 
pour  les  épithéliomas  de  la  peau  (Oudin,  Lacaille),  avec  un  plein 
succès.  Le  résultat  obtenu  est  souvent  très  rapide  et  ce  traitement 
peut,  dans  certains  cas,  employé  seul  ou  combiné  avec  la  radiothé- 
rapie, constituer  un  traitement  vraiment  digne  d'attention. 

Le  cas  qui  fait  le  sujet  de  cette  présentation  concerne  un  homme 
atteint  depuis  trois  années  d'un  épithélioma  de  l'angle  de  l'œil  et 
qui,  soigné  ainsi,  est  et  demeure  guéri  depuis  Tannée  1905. 

M.  D...,  soixante-deux  ans.  Le  début  de  la  maladie  remonte  à 
l'année  1902.  Elle  a  conmiencé  par  un  petit  soulèvement  noirâtre 
de  l'épiderme,  siégeant  à  un  centimètre  au-dessous  du  rebord  de  la 
paupière  inférieure. 

Ce  soulèvement  s'est  recouvert  d'une  croûte  qui  tombait  de  temps 
à  autre  et  était  remplacée  par  une  autre. 

Petit  à  petit,  la  masse  s'est  agrandie  et  creusée,  et  elle  est  devenue 
grande  comme  une  lentille. 

Tout  au  début,  le  malade  a  vu  un  médecin  qui  lui  a  dit  que  ce  n'était 
rien  et  lui  a  touché  la  lésion  avec  de  l'eau  forte.  Malgré  cette  inter- 
vention, le  sujet  constate  un  agrandissement  progressif  de  la  néoplasie 
et  il  alla  à  Saint-Louis,  où  on  lui  dit  de  ne  pas  s'inquiéter. 

(*)  Société  de  thérapenUque,  20  Janvier  1908. 


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ig6  ARCHIVES  d'électkicit^.  médicale. 

n  y  retourne  quelque  temps  après;  on  lui  donne  la  même  réponse. 

En  janvier  1903,  il  se  confie  à  un  autre  médecin,  qui  lui  donne  des 
pommades  et  lui  conseille  une  opération.  La  néoplasie  était  devenue 
grande  comme  un  gros  haricot  et  montait  dans  l'angle  de  l'œil.  Dans 
les  premiers  mois  de  l'année  1905  l'ulcération  s'était  encore  agrandie  : 
elle  avait  la  dimension  d'une  fève;  elle  menaçait  de  gagner  le  bord 
libre  de  la  paupière.  Le  malade  alla  à  Saint-Louis,  d'où  on  Ta  envoyé 
à  Lariboisière,  dans  le  service  du  D'  Morax. 

On  voulait  Topérer,  mais  au  dernier  moment  on  se  décide  à  tenter 
la  radiothérapie. 

Je  vis  le  malade  le  13  juin  1905,  je  lui  fis  un  certain  nombre  de 
séances  de  radiothérapie,  mais  la  néoplasie  ne  se  modifiait  pas  d'une 
manière  appréciable.  Je  fis  alors  de  la  haute  fréquence  avec  une  tige 
métallique.  Dès  la  première  séance,  il  y  a  eu  une  réduction  de  moitié 
environ.  Dix  jours  après,  nouvelle  séance,  nouvelle  diminution.  En 
cinq  séances  en  tout,  disparition  absolue  de  toute  trace  d'épithélioma 
(25  août  1905). 

Le  malade  fut  revu  le  15  janvier  1908.  La  peau  de  la  région  où 
était  le  siège  de  la  lésion  était  tout  à  fait  normale;  elle  différait  seu- 
lement des  régions  voisines  par  une  coloration  plus  rouge. 

Le  résultat  s'est  donc  maintenu  tel  quel  :  la  néoplasie  est  demeurée 
guérie;  il  y  a  maintenant  deux  ans  et  six  mois. 


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INSTRUMENT   NOUVEAU 


NOUVELLE   MACHINE   STATIQUE 

POUR  RADIOGRAPHIE  ET  ÉLECTROTHÉRAPIE(') 


Par  le  Prof.  D^  Franoeaoo  OHUiABDUCCI, 

Privatdocent  de  neuropathologic, 
Chargé  du  cours  d*clectrothérapie  et  de  radiologie  à  la  Faculté  de  Rome. 


La  machine  statique  constitue  une  source  idéale  pour  les  rayons 
Hôntgen;  cependant,  sa  grande  sensibilité  aux  variations  atmosphé- 
riques et  son  faible  débit,  qui  oblige  à  l'emploi  d'appareils  très 
coûteux  et  très  encombrants,  constituent  des  inconvénients  sérieux 
qui  s'opposent  à  sa  diffusion  dans  la  pratique  courante. 

C'est  dans  le  but  d'obvier  à  ces  inconvénients  que  j'ai  imaginé  la 
machine  que  je  vais  décrire  :  elle  est  très  simple  et  donne  un  débit 
suffflsant  pour  toutes  les  opérations  radiologiques,  quelles  que  soient 
les  conditions  atmosphériques. 

Ma  machine  est  du  système  Tôpler-Voss  :  elle  se  compose' d'un  pla- 
teau tournant  en  ébonite  de  60  centimètres  de  diamètre  et  de  deux 
demi-plateaux  fixes  du  diamètre  total  de  70  centimètres.  L'axe  sur 
billes  qui  porte  le  plateau  tournant  n'a  pas  de  support  antérieur,  et 
il  est  fixé  très  solidement  dans  le  mur;  cette  disposition  permet  de 
donner  au  plateau  une  vitesse  de  rotation  d'environ  3  000  tours  par 
minute,  sans  que  le  plateau  présente  la  moindre  oscillation;  cepen- 
dant, elle  n'est  pas  indispensable.  L'essentiel  est  que  le  plateau  mobile 
ait  un  point  d'appui  très  solide;  une  colonne  en  fonte  très  lourde  peut 
aussi  bien  remplir  le  but.  En  plus,  est-il  nécessaire  que  la  partie  mobile 
de  la  machine  ait  son  point  d'appui  indépendant  de  la  partie  fixe; 

(0  A  l'occasion  du  II«  Congrès  international  de  thérapie  physique,  et  ensuite 
à  la  Société  I^ncisienne  des  hôpitaux  de  Rome,  je  fis  connaître  mon  appareil 
sous  le  titre  «  Modifications  de  la  machine  Tôpler-Voss  >.  Les  modifications 
successives  que  j'ai  portées  à  la  machine  en  font  un  type  fort  difTérent  de  la 
Tôpler-Voss  et  sont  telles  à  justifier,  si  je  ne  me  trompe,  le  titre  présent. 


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398 


ARCHIVES   D'ÉLBCTRICITé    MÉDIGALB. 


de  cette  façon,  la  cage  qui  contient  la  machine  n'ayant  pas  à  soutenir 
des  parties  lourdes  et  oscillantes,  peut  avoir  sa  base  en  cristal,  ce  qui 
est  très  avantageux  pour  Tisolement. 


FiG.    I. 

R,  mur;  S,  axe  de  la  machine;  P,  demi-plateau  fixe;  P\  plateau 
mobile;  A,  armature;  D,  porte- pi nceau ;  C,  petite  capacité; 
T,  cooducteur  transversal  ;  -f-Q»  boule  polaire;  Q',  détonateur; 
E,  inverliteur  (position  de  repos);  O,  condensateur. 


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NOUVELLE    BIAGHINE    STATIQUE    POUR    RADIOGRAPHIE.  SqQ 

Les 'deux  demi-plateaux  P  P  sont  fixés  au  ciel  et  à  la  base  de  la 
cage  et  disposés  de  telle  façon  qu'il  y  a  entre  leurs  bords  internes  un 
intervalle  d'environ  1  centimètre  (u.  schéma). 

Chaque  demi-plateau  porte  une  armature  en  étain  recouverte  de 
papier  paraffiné.  L'armature  est  reliée  au  porte-pinceau  D,  qui  frotte 
sur  la  face  antérieure  du  plateau  mobile. 

Deux  petites  capacités  C  sont  reliées  par  une  tige  métallique  au 
porte-pinceau,  et  disposées  de  telle  façon  que  leur  bord  soit  à  une 
distance  d'environ  2  centimètres  du  centre  du  conducteur  transversal. 

Le  plateau  mobile  P'  n'a  ni  secteurs  ni  boutons  métalliques. 

Le  conducteur  diamétral  F,  muni  de  six  pinceaux,  est  vissé  sur  l'axe 
de  la  machine;  ses  deux  tiers  moyens  sont  en  ébonite;  ses  extrémités 
métalliques  sont  reliées  par  un  arc  de  fil  de  cuivre  L  de  2  millimètres 
de  diamètre. 

Les  armatures  des  deux  demi-plateaux  peuvent  être  mises  simulta- 
nément en  contact  entre  elles  et  avec  la  terre  par  deux  tiges  métal- 
liques E  £'  qui  glissent  dans  deux  trous  pratiqués  dans  la  base 
de  la  cage;  les  deux  tiges  sont  reliées  par  une  chaîne.  On  réalise  le 
contact  avec  les  armatures  en  tirant  sur  le  ruban  N.  De  cette  façon, 
les  armatures  se  déchargent  et  la  machine  change  sa  polarité.  On  peut 
donc  intervertir  à  volonté  les  pôles  de  la  machine  sans  toucher  aux 
connexions  avec  l'ampoule. 

Les  conducteurs  transversaux  T  T'  sont  fixés  directement  au  ciel 
de  la  cage.  Les  extrémités  polaires  -f-  Q  peuvent  être  ramenées  au 
contact  parfait  avec  le  détonateur  mobile  Q'  qui  établit  les  con- 
nexions avec  l'ampoule. 

La  machine  est  complétée  par  deux  condensateurs  à  capacité 
variable  L. 

Caractéristiques  de  la  machine.  —  Elles  sont  très  intéressantes, 
soit  au  point  de  vue  purement  physique,  soit  pour  les  applications 
radiologiques.  Bien  que  la  machine  n'ait  ni  secteurs  ni  boutons 
métalliques  sur  le  plateau  tournant,  elle  s'excite  spontanément  avec 
une  grande  facilité  quel  que  soit  l'état  de  l'atmosphère.  Voilà  une 
propriété  exclusive  de  ma  machine,  car  les  Bonetti,  dépourvues  elles 
aussi  de  secteurs  métalliques,  ne  sont  pas  autoexcitables. 

La  machine  n'invertit  jamais  sa  polarité,  à  condition  qu'elle  soit 
maintenue  dans  une  cage  en  verre  à  l'abri  de  la  poussière.  Cette  pro- 
priété différencie  mon  appareil  de  la  Tôpler-Voss,  qui  invertit  ses 
pôles  avec  une  facilité  extrême. 

Enfin,  son  rendement  est  énormément  supérieur  au  débit  de  tous  les 
autres  appareils  de  mêmes  dimensions  de  n'importe  quel  type.  En  effet, 
même  dans  les  pires  conditions  atmosphériques,  l'on  obtient  une  étin- 
celle continue,  blanche  et  bruyante,  de  20-22  centimètres,  et  une  étin- 
celle espacée,  de  24-26  centimètres.  Les  ampoules  Rôntgen  de  n'im- 
porte quel  diamètre  et  quel  degré  de  dureté,  fonctionnent  parfaite- 
ment. N'ayant  pas  à  ma  disposition  des  ampoules  spéciales  pour 
machines  statiques,  j'ai  expérimenté  avec  les  types  ordinaires  pour 


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/ioo  ARCHIVES  d'Électricité  MÉorcALE. 

bobines  (Bauer,  Gundelbach,  Bûrgher,  Millier).  Les  ampoules  de  16-17 
centimètres  de  diamètre  avec  anticathode  renforcée  donnent  des 
résultats  meilleurs  que  les  ampoules  plus  petites  ou  que  les  ampoules 
de  mêmes  dimensions,  mais  sans  renforcement  de  Tanticathode.  Il 
y  a  là  un  problème  de  physique  intéressant  à  résoudre.  Peut-être 
pourrait-on  obtenir  encore  un  meilleur  fonctionnement  par  l'augmen- 
tation de  la  capacité;  cependant  j'ai  observé  que  les  ampoules  de 
6  degrés  de  la  S.  W.  et  au-dessus  fonctionnent  beaucoup  mieux  sans 
condensateurs. 

Les  ampoules  s'excitent  immédiatement;  point  n'est  besoin  des 
artifices  que  je  trouve  conseillés  par  les  auteurs  dans  ce  bout.  Si  les 
ampoules  sont  très  molles  (4-5  S.  W.),  l'emploi  des  condensateurs 
et  des  détonateurs  est  très  utile;  sans  cela,  il  vaut  mieux  se  passer 
des  uns  et  des  autres.  La  fluorescence  des  tubes  est  d'une  fixité  admi- 
rable. Parfois,  particulièrement  quand  la  machine  est  malpropre, 
l'on  note,  après  quelques  minutes  de  fonction,  une  diminution  dans 
l'intensité  de  la  fluorescence;  il  suffit,  dans  ce  cas,  de  renverser  les 
pôles  deux  fois  de  suite  pour  que  l'ampoule  reprenne  immédiatement 
tout  son  éclat.  C'est  particulièrement  pour  cette  fonction  que  le  ren- 
verseur  des  pôles  est  très  utile. 

La  quantité  de  rayons,  d'après  les  épreuves  radiochromométriques 
et  quelques  expériences  sur  les  animaux,  est  de  mesure  à  satisfaire 
pleinement  toutes  les  exigences  de  la  radiothérapie.  En  effet,  une 
pastille  de  Bordier,  irradiée  par  une  ampoule  Bûrgher  (S.  W.  6-7),  a 
12  centimètres  de  l' anticathode,  est  virée  dans  un  quart  d'heure  au 
delà  de  la  teinte  IL  J'ai  répété  cette  expérience  maintes  fois,  avec 
l'atmosphère  très  humide,  toujours  avec  les  mêmes  résultats. 

n  suffit  de  trois  irradiations  de  la  durée  d'une  demi-heure  pour 
produire  dans  les  cobayes  une  radiodermite  ulcéreuse  très  grave  et 
très  étendue.  En  même  temps,  il  y  a  des  lésions  des  organes  profonds 
(dégénérescence  graisseuse  du  foie,  nécrose  partielle  des  cellules  hépa- 
tiques, dégénérescence  des  épithéliums  rénaux,  hémorragies  dans  les 
poumons,  dégénérescence  des  éléments  nerveux  du  cerveau  et  de  la 
moelle,  etc.). 

Il  est  de  toute  nécessité,  pour  obtenir  les  altérations  ci-dessus  indi- 
quées, que  l'ampoule  présente  un  certain  degré  de  dureté  :  les  6  pre- 
miers numéros  de  l'échelle  de  Watter  doivent  être  éclairés  brillam- 
ment; le  no  7  doit  être  perçu  nettement.  Dans  ces  conditions,  la 
fluorescence  de  l'ampoule  est  très  intense  ;  l'on  y  observe  des  taches 
brillantes  et  des  effluves  se  forment  sur  les  cordons  conducteurs  ;  sur 
l'écran,  les  os  du  métacarpe  apparaissent  très  nettement  dessinés  et 
d'une  teinte  grisâtre  :  le  thorax  est  parfaitement  éclairci,  même  en 
personnes  de  grosse  taille. 

Les  effets  sur  la  peau  sont  à  peine  sensibles  si  l'on  emploie  des 
ampoules  plus  molles  (5-6  S  W)  ;  dans  ces  conditions,  c'est  à  peine  si 
l'on  observe  la  chute  de  poils,  et  la  pastille,  même  après  une  heure 
d'exposition,  atteint  au  surplus  le  n®  1  de  l'échelle  de  Bordier. 

Une  ampoule,   dans  les  conditions  de  dureté  que  j'ai  indiquées 


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NOUVELLE    MACHINE    STATIOUE    POUR    IIADIOGRAPHIE.  /JOI 

(6-7  S  W),  représente  Tampoule  idéale  pour  la  radiographie  de  n'im- 
porte quel  organe,  le  bassin  compris;  il  suffit  de  varier  le  temps  de 
pose,  qui  est  relativement  rapide  ;  aussi  le  poignet  d'adulte  ne  requiert 
pas  plus  de  30  secondes,  le  bassin  complet  3  à  5  minutes. 

Je  suppose  qu'en  augmentant  le  diamètre  des  plateaux,  l'on  pour- 
rait aisément  se  rapprocher  des  poses  extra-rapides  recommandées 
actuellement  par  quelques  radiologues.  Le  limitateur  n'est  presque 
jamais  nécessaire;  il  suffit,  au  surplus,  d'un  limitateur  plan  placé  à 
50-60  centimètres  de  la  plaque,  ce  qui  permet  d'avoir  des  clichés  com- 
plets du  thorax  et  du  bassin.  J'immobilise  le  sujet  au  moyen  d'une 
bande  de  Robinson.  Les  clichés  sont  très  nets,  avec  tous  les  détails 
désirables,  riches  en  contraste,  sans  voile:  somme  toute,  ils  ont  l'appa- 
rence d'avoir  été  obtenus  avec  des  ampoules  molles. 

De  toutes  ces  expériences,  il  ressort  qu'une  seule  ampoule  ayant 
une  grande  capacité  et  un  certain  degré  de  dureté  est  suffisante  pour 
toute  opération  radiologique.  Il  faut  supposer  que  dans  telle  ampoule 
il  y  a,  en  même  temps  qu'une  bonne  mesure  de  rayons  très  péné- 
trants, une  quantité  de  rayons  mous  suffisante  à  produire  des  lésions 
sur  la  peau  :  je  ne  trouve  pas  d'autre  explication  pour  harmoniser 
les  résultats  de  mes  expériences  avec  les  données  de  l'enseignement 
classique.  S'agit-il  d'une  propriété  exclusive  des  ampoules  excitées 
par  la  machine  statique?  Je  n'oserais  pas  l'affirmer  :  en  tout  cas,  elle 
doit  être  très  exceptionnelle  dans  les  ampoules  excitées  par  les 
bobines,  si  l'on  emploie  dans  la  pratique  courante  des  ampoules 
nombreuses  avec  différents  degrés  de  dureté,  selon  les  différentes 
opérations  de  radiothérapie  et  de  radiographie. 

Il  est  presque  superfiu  de  noter  que  la  machine  est  parfaitement 
appropriée  pour  toutes  les  modalités  de  la  franklinisation,  y  com- 
prise la  Wave  currenL  Si  la  machine  est  poussée  à  grande  vitesse,  on 
peut  tirer  du  malade  de  magnifiques  aigrettes  de  20-25  centimètres 
de  longueur.  Four  les  étincelles,  il  suffit  de  donner  au  plateau  une 
rotation  de  500-600  tours;  au-dessus,  elles  deviennent  intolérables. 

Enfin,  quelques  expériences  en  cours  font  présager  à  coup  sûr 
que  l'appareil  donnera  de  très  bons  résultats  pour  toutes  les  moda- 
lités de  la  haute  fréquence. 

Considérations  théowques.  —  Il  est  bon  maintenant  de  recher- 
cher à  quoi  la  machine  doit  ses  propriétés.  J'étudierai  successivement 
Tautoexcitabilité  et  le  rendement. 

Autoexcitabilité,  — C'est  à  la  coupure  complète  du  plateau  posté- 
rieur que  la  machine  est  redevable  de  son  autoexcitabilité;  la  rapidité 
de  rotation  n'a  pas  l'infiuence  que  l'on  serait  tenté  de  lui  attribuer; 
on  peut  la  pousser  jusqu'aux  dernières  limites,  mais  si  le  plateau  posté- 
rieur n'est  pas  coupé,  la  machine  ne  s'excite  pas  spontanément  :  même 
le  frottement  avec  le  doigt  induit  de  purpurine  (système  Bonetti)  ne 
réussit  pas  à  l'amorcer,  et  Ton  est  obligé  d'avoir  recours  à  une  petite 
Whimshurst.  Je  fus  amené  à  couper  le  plateau  par  l'observation  sui- 
vante. Si  Ton  regarde  fonctionner  la  machine  dans  l'obscurité.  Ton 
AHCHiv.  D'iLicrn.  mbd.   1908.  3u 


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402  AHGUIYES   D'ÉLECTRIGITé    MÉDICALE. 

voit  s'échapper  des  bords  internes  de  Tune  des  armatures  postérieures 
une  aigrette  qui,  longeant  la  surface  du  plateau,  se  dirige  jusqu'au 
bord  interne  de  l'autre  armature.  Si  l'atmosphère  est  humide  et  sila 
machine  fonctionne  avec  la  cage  ouverte,  l'aigrette  (électricité  posi- 
tive) s'échappe  alternativement  de  l'un  et  de  l'autre  bord  des  arma- 
tures, ce  qu'indique  une  inversion  de  la  polarité  bien  évidente  encore 
aux  extrémités  polaires  de  la  machine;  l'on  peut  observer  jusqu'à 
30-40  inversions  par  minute.  Un  phénomène  identique,  supposai-je, 
devait  se  produire  au  moment  de  l'amorçage  de  la  machine,  et  c'était 
cet  écoulement  alternatif  d'électricité  entre  les  deux  armatures  qui 
les  empêchait  de  se  charger;  aussi,  fus-je  conduit  à  couper  le  plateau 
et  à  disposer  ses  deux  moitiés  de  façon  à  laisser  entre  elles  un  inter- 
valle d'air  qui  n'aurait  pu  être  franchi  par  le  faible  potentiel  qui  vient 
charger  les  armatures  au  moment  de  l'amorçage.  Mes  présomptions 
théoriques  furent  complètement  réalisées  par  la  pratique;  après  la 
coupure  du  plateau,  la  machine  devint  immédiatement  autoexcitable 
dans  les  pires  conditions  atmosphériques,  même  manœuvrée  à  la  main 
et  très  lentement. 

En  outre  de  l' autoexcitabilité,  la  coupure  du  plateau  assure  à  la 
machine  une  polarité  constante;  la  machine  n'intervertit  jamais  ses 
pôles,  pourvu  qu'elle  soit  bien  propre  et  couverte  d'une  cage  en 
verre.  L'expérience  suivante  démontre  que  c'est  bien  à  la  coupure 
du  plateau  que  la  machine  est  redevable  de  son  invertibilité.  Si  l'on 
réunit  les  deux  moitiés  séparées  du  plateau  au  moyen  de  deux  étaux 
en  ébonite,  l'on  voit  tout  de  suite  que  la  machine  intervertit  ses  pôles; 
maintenant,  si  l'on  sépare  à  nouveau  les  deux  moitiés  du  plateau,  la 
constance  de  la  polarité  se  rétablit  immédiatement. 

Enfin,  un  dernier  avantage  de  la  coupure  du  plateau  postérieur, 
c'est  qu'elle  rend,  comme  on  le  comprend  aisément,  très  faciles  et 
rapides  le  démontage  et  la  toilette  de  la  machine. 

Rendement  de  la  machine.  —  L'on  sait  que  le  potentiel,  dans  les 
machines  statiques  est,  au  moins  en  grande  partie,  fonction  de  la 
vitesse  de  rotation  des  plateaux.  Gomme,  dans  mon  appareil,  la  vitesse 
peut  atteindre  environ  3  000  tours  par  minute,  l'on  comprend  que  son 
débit  doit  être  bien  supérieur  à  celui  donné  par  les  autres  appareils 
statiques  de  mêmes  dimensions. 

Cependant,  presque  jamais  n'est-il  nécessaire  d'une  vitesse  supé- 
rieure aux  2  000  tours  par  minute;  car  si  l'on  augmente  la  rapidité  de 
rotation,  des  décharges  se  produisent  entre  les  conducteurs  transver- 
saux et  le  conducteur  diamétral,  qui  limitent  le  rendement  utile: 
ce  n'est  que  lorsque  l'atmosphère  est  très  humide,  qu'il  faut  pousser 
la  vitesse  aux  extrêmes  limites.  De  cette  façon,  la  grande  vitesse  que 
l'on  peut  imprimer  au  plateau  assure  à  la  machine  un  rendement  à  peu 
près  constant,  quelles  que  soient  les  conditions  atmosphériques. 

Mais  il  y  a  d'autres  particularités  à  considérer,  sans  quoi  le  rende- 
ment serait  bien  loin  d'être  si  fort  que  je  l'ai  décrit.  Les  deux  petites 
capacités  G',  près  de  conducteurs  transversaux,  augmentent  le  débit 
d'une  façon  considérable.  Sans  les  capacités,  les  étincelles  entre  les 


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NOUVELLE    MACHINE    STATIQUE    POUR    RADIOGRAPHIE. 

V  V  V 


/io3 


PiG.  a. 

P  P,  demi-plateaux  fixés  au  ciel  et  au  plan  de  la  cage  M  M'  au 
moyen  de  tuyaux  en  ébonite  VVV;  FP',  plateau  tournant; 
D  D' porte-pinceaux  ;  C  C,  petites  capacités  près  des  conducteurs 
transversaux  T  T' ;  FF'  extrémités  métalliques  du  conducteur 
diamétral  réunies  par  le  fil  en  cuivre  L;  II',  Inverti  leur  avec 
les  tiges  E  E'  en  contact  avec  les  armatures  A  A'  (invertiteur  en 
fonction). 


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4o4  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

boules  polaires  sont  également  longues,  mais  elles  éclatent  par  pous- 
sées, elles  n'ont  pas  la  fréquence  et  la  constance  que  j'ai  décrites  et 
qui  constituent  la  qualité  indispensable  pour  le  bon  fonctionnement 
des  ampoules.  L'on  comprend  aisément  la  fonction  des  capacités  si 
l'on  observe  la  machine  en  marche  dans  l'obscurité.  Dans  ces  condi- 
tions, l'on  constate  que  les  capacités  sont  chargées  d'électricité  con- 
traire à  celle  des  pointes.  Il  y  a  donc  attraction  entre  les  deux  élec- 
tricités et,  par  conséquent,  une  décharge  partielle  des  pointes,  ce  qui 
doit  avoir  pour  effet  une  décharge  équivalente  dans  la  boule  polaire 
correspondante  (voir  le  schéma).  La  présence  des  capacités  augmente, 
en  d'autres  termes,  la  quantité  d'électricité  qui  s'échappe  des  -éxtré- 
mités  polaires,  ce  que  veut  dire  le  débit  de  la  machine. 

L'absence  de  secteurs  et  de  boutons  métalliques  sur  le  plateau 
tournant  n'est  pas  sans  influence  pour  le  bon  rendement  de  l'appa- 
reil; sous  ce  rapport,  il  y  a  une  parfaite  analogie  avec  la  machine 
Bonetti  :  au  contraire,  les  six  pinceaux  sur  le  conducteur  diamétral 
donnent  à  ia  machine  une  excitabilité  extrêmement  facile,  mais  en 
diminuent  le  rendement;  voilà  une  différence  avec  la  Bonetti  très 
intéressante  à  noter.  Sauf  circonstances  très  exceptionnelles,  il  est 
bon  de  travailler  avec  deux  seuls  pinceaux  sur  le  conducteur 
diamétral.  Sa  disposition  dans  la  manière  que  j'ai  décrite  est  par- 
ticulièrement avantageuse  pour  l'électro thérapie;  son  isolation  de  l'axe 
de  la  machine  a  pour  effet  que  toutes  les  applications  locales  sont  de 
beaucoup  plus  énergiques;  il  suffit  que  l'un  des  pôles  de  la  machine 
soit  à  terre  au  moyen  d'une  chaîne  qui  tratne  sur  le  parquet,  le  malade 
étant  sur  le  tabouret  relié  à  l'autre  pôle.  Sans  cela,  il  me  fallait  joindre 
les  différents  excitateurs  isolés  à  la  boule  polaire,  ce  qui  n'était  pas  com- 
mode. Avec  le  conducteur  diamétral  isolé,  j'ai  obtenu  une  wave  car- 
rent extrêmement  énergique.  Peut-être,  dans  mon  dispositif  il  y  a 
encore  de  bon  que  le  conducteur  est  plus  gros,  où  la  capacité  fait  son 
œuvre  utile. 

Enfin,  l'isolation  de  la  machine  mérite  les  soins  les  plus  minutieux. 
La  cage,  hermétiquement  fermée,  doit  avoir  son  plan  et  ses  parois 
en  cristal.  L'axe  de  la  machine  doit  être  aussi  solide  pour  se  passer 
d'un  support  antérieur  qui  causerait  des  dispersions.  Toutes  les  par- 
ties métalliques,  à  l'exception  de  celles  qui  portent  les  peignes,  doivent 
être  contenues  dans  des  tuyaux  d'ébonite  très  épais.  Si  l'on  néglige 
l'une  quelconque  de  ces  précautions,  le  débit  diminue  considérable- 
ment et  la  machine  manque  à  son  but. 

En  résumé,  voici  les  propriétés  de  la  machine  que  j'ai  décrite  : 

I.  Autoexcitabilité  sûre  et  immédiate  quel  que  soit  l'état  de  l'at- 
mosphère; c'est  la  propriété  la  plus  intéressante  et  originale  :  en  effet, 
il  n'y  a  pas,  que  je  sache,  de  machines  sans  secteurs  ni  boutons  métal- 
liques sur  le  plateau  tournant,  qui  s'excitent  spontanément. 

II.  Débit  énormément  supérieur  à  celui  des  autres  machines  [de 


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NOUVELLE    MACHINE    STATIQUE    POUR    RADIOGRAPHIE.  4o5 

dimensions  égales  de  n'importe  quel  système,  de  sorte  que  la  machine 
est  parfaitement  appropriée  pour  la  radiographie  et  la  radiothérapie. 
Pose  maxima  pour  un  bassin  complet  :  5  minutes. 

III.  Influence  de  Thumidité  négligeable. 

IV.  Invertibilité  des  pôles.  Par  cette  propriété,  mon  appareil  se  dis- 
tingue particulièrement  de  la  Tôpler-Voss  qui  invertit  ses  pôles  avec 
une  grande  facilité. 

V.  Grande  simplicité  de  construction  :  le  démontage  et  la  toilette 
de  la  machine  ne  requièrent  plus  de  5  minutes. 


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4o8  ARCHIVES    D*éLGGTRIClTé    MÉDICALE. 

bolisme  azoté  sous  l'influence  des  rayons  X.  Dans  les  cas  bénins  de 
leucémie  soumis  au  traitement  par  les  rayons  X,  parallèlement  avec 
la  diminution  du  nombre  des  leucocytes,  l'auteur  a  constaté,  avec 
l'augmentation  du  nombre  des  globules  rouges  et  de  la  quantité 
d'hémoglobine,  une  déperdition  marquée  de  l'azote  organique  et  une 
diminution  du  poids  du  malade,  en  même  temps  a  lieu  une 
augmentation  de  la  quantité  d'acide  urique,  des  bases  purfi|ues  et 
d'acide  urique.  Il  n'y  a  ni  proportionnalité  ni  rapport  direct  entre 
la  quantité  d'acide  urique  excrété  et  la  diminution  des  leucocytes. 
Dans  les  cas  malins  de  leucémie  traités  par  les  rayons  X,  à  la  période 
de  la  diminution  de  la  quantité  des  globules  rouges  et  de  l'hémoglo- 
bine, correspond  une  rétention  d'azote  dans  l'organisme. 

La  quantité  d'azote  éliminée  par  l'émonctoire  urinaire  est  sensible- 
ment inférieure  à  la  quantité  d'azote  introduite  dans  l'organisme  par 
l'intermédiaire  du  régime  élémentaire.  On  constate  alors  une  aug- 
mentation dju  poids  du  corps.  Sous  l'influence  des  rayons  X  la  quantité 
des  bases  puriques  et  de  l'acide  urique  varie  suivant  le  cas  et  l'indi- 
vidu. —  (Pyr  Rousskii  Vratch,  1908,  n©»  3-5.) 

M.  M. 


ALEXA.NDER.  —  Emploi  de  rélectro- aimant  pour  yextraction 
d'un  corps  étranger  du  conduit  auditif  externe. 

n  s'agissait  d'une  boule  en  acier,  enclavée  au  fond  du  conduit 
auditif  externe  d'un  enfant  de  quatre  ans.  S'inspirant  de  la  conduite 
adoptée  par  les  oculistes,  pour  l'extraction  des  fragments  d'acier 
égarés  dans  le  globe  de  l'œil,  l'auteur  eut  recours  à  un  puissant 
électro-aimant,  pour  dégager  la  boule  d'acier;  sa  tentative  a  parfai- 
tement réussi.  —  (Rev,  internat  de  clin,  et  de  thérapeuL,  20  fév.  1908.) 


L'Imprimewr^Gérani:  G.  Gouhouilhou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gourouilhou,  rue  Guiraudo,  9-11. 


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lé«  ANNÉE.  ii*  289  40  juin  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


Fondateur  ;  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Congrès  pour  l'Avancement  des  Sciences  (du  3  au  g  août  1908). 
—  Exposition  d'électricité  médicale.  —  Siège  :  Lycée  Biaise- Pascal,  àClermont- 
Ferrand. 

Organisation.  —  Les  emplacements  sont  offerts  gracieusement  à  MM.  les 
Exposants,  dans  un  vaste  local  situé  au  rez- de -chaussée  (réfectoire  du 
Lycée). 

Il  sera  mis  à  la  disposition  des  exposants  une  canalisation  électrique 
à  six  ftls,  comprenant  : 

Résenu  urbain  (5o  périodes  par  seconde;  :  un  circuit  triphasé  k  220  volts; 
un  circuit  monophasé  à  1 10  volts;  un  circuit  à  courani  continu  à  iio  volts 
par  commuta trice  indépendante. 

Le  local  sera  libre  à  partir  du  a5  juillet. 

Pour  les  détails  matériels  d'installation,  s'adresser  à  MM.  Dastugue,  ortho- 
pédiste, rue  Saint -Genès,  87;  Gagnière,  droguiste,  rue  Bullainvilliers; 
Maissiat,  mécanicien -électricien,  rue  de  Paradis,  ^,  fournisseurs  des  Facultés 
et  de  rÉcole  de  médecine. 

Pour  le  président  de  section  et  par  ordre, 

D'  F.  Mally, 
professeur  à  l'École  de  médecine. 

Congrès  international  de  la  Tuberculose  (Philadelphie,  Washington, 
septembre  octobre  1908).  —  Facilités  de  voyages,  excursions,  —  En  raison 
de  raccord  récemment  intervenu  entre  toutes  les  Compagnies  de  navigation 
faisant  le  service  de  l'Atlantique  pour  maintenir  les  prix  et  n'accorder  direc- 
tement aucune  réduction,  le  Comité  français  s'est  vu  dans  la  nécessité  de 
rechercher  des  combinaisons  pouvant  néanmoins  donner  satisfaction  aux 
congr^istes.  L'objectif  principal  a  été  de  ramener  aussi  près  que  possible 
des  chiffres  envisagés  dans  l'avant- projet  du  mois  de  février  le  total  des 
dépenses  à  faire  pour  se  rendre  au  Congrès  de  Wasliington,  soit  directement, 
soit  en  passant  par  la  partie  française  du  Canada  et  le  Niagara. 

AECH.    d'cLECTE.    M^D.    —    IO08.  3l 


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4lO  AHCmyES    D'éLEGTRtCITé   MEDICALE. 

Combinaison  A.  —  Pour  ceux  que  limite  le  temps  ou  la  dépense.  Voyage 
du  Havre  (19  septembre)  à  Washington  ^27  septembre),  via  New-York  et 
Philadelphie,  six  à  huit  jours  de  séjour. 

Combinaison  B.  —  Pour  ceux  qui,  disposant  d'environ  cinq  semaines, 
désirent  combiner  le  voyage  au  Canada  et  la  visite  du  Niagara,  des  bords  de 
THudson,  de  New-York,  en  se  rendant  à  Philadelphie  et  Washington 
(37  septembre). 

PaoGEAMME  BE  LA  coMBiisAisoN  B.  —  U  Septembre,  —  Embarquement  à 
Liverpool  sur  le  bateau  de  la  ligne  Allan. 

12- 13  septembre, —  Débarquement  à  Québec,  après  vingt-quatre  heures 
de  navigation  sur  le  Saint- Laurent.  Conduite  à  Thôtel  en  voiture. 

13-16  septembre,  —  Séjour  à  Québec,  excursion  aux  chutes  de  Mont- 
morency. 

16-18  septembre,  —  Séjour  à  Montréal. 

18  septembre,  —  Départ  pour  Toronto. 

19  septembre.  —  Toronto. 

20  septembre,  —  Visite]des  chutes^du  Niagara.  Excursion  sur  les  deux  rives. 
27  septembre,  —  Départ  pour  Sarâtoga,  où  Ton  arrivera  le  soir. 

2/^25  septembre.  —  Séjour  à  Sarâtoga,  station  balnéaire  la  plus  fréquentée 
des  États-Unis. 

23  septembre,  —  Dîner.  Coucher  à  Albany. 

24t  septembre.  —  Descente  de  THudson  en  bateau  à  vapeur.  Arrivée  à 
New-York  le  soir. 

24t-27  septembre,  —  Séjour  à  New- York. 

27  septembre.  —  Départ  dans  la  matinée  pour  Washington.  —  Déjeuner 
en  wagon-restaurant.  Arrivée  après-midi. 

Combinaison  C. —  Pour  ceux  qui,  préférant  partir  du  Havre  par  la  ligne 
française  le  5  septembre,  voudront  rejoindre  le  groupe  principal  B  à  Québec 
en  passant  par  New-York  et  Boston,  et  visiter  ensuite  Montréal,  Niagara, 
Sarâtoga,  Albany,  New- York. 

Programme  de  la  combinaison  C  (jonction).  —  5  septembre.  —  Concen- 
tration au  Havre.  Embarquement  sur  le  bateau  de  la  Compagnie  générale 
Transatlantique. 

12  septembre.  —  Débarquement  probable  à  New-York.  Départ  pour 
Boston. 

13  septembre.  —  Séjour  à  Boston  ;  excursion  à  la  célèbre  Université  de 
Harvard.  Départ  le  soir  pour  Québec. 

lU  septembre.  —  Arrivée  à  Québec.  Réunion  à  Titinéraire  de  la  combi- 
naison B,  avec  lequel  on  continuera  le  voyage. 

Combinaison  D.  —  Pour  les  congressistes  ne  pouvant  partir  que  le 
12  septembre  par  le  Havre  et  désirant  cependant  consacrer  quelques  jours 
au  voyage  circulaire  New-York,  Québec,  Montréal,  Niagara  et  Washington 
(27  septembre). 

Programme  de  la  combinaison  D.  —  Samedi  12  septembre.  —  Embar- 
quement au  Havre  sur  le  bateau  de  la  Compagnie  générale  Transatlantique 
en  partance  pour  TAmérique. 

19  septembre.  —  Débarquement  probable  à  New- York  et  départ  pour 
Québec  en  pullmann-car. 

20-22  septembre.  —  Séjour  à  Québec.  Excursion  aux  chutes  de  Mont- 
morency. 

23  septembre.  ~  Départ  dans  la  matinée  pour  Montréal.  Arrivée  pour 
déjeuner. 

2^^-25-26  septembre.  —  Montréal,  Toronto,  Niagara. 

26  septembre.  —  Départ  le  soir  pour  Washington. 

27  septembre.  —  Déjeuner  en  route.  Arrivée  l'après-midi. 


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ABSORPTION  DES  RAYONS  X  ET  DES  RAYONS  DU  RADIUM 

PAR  LES  TISSUS 
ACTIONS  BIOCIILMIQUES  CORRESPONDANTES 

Par  le  D'  Hyac.  GUIIiljBBilNOT. 


Effets  biochimiques  des  radiations  en  général. 
Leur  relation  avec  la  quantité  de  rayonnement  absorbée. 

Un  rayonnement  qui  s'absorbe  dans  la  matière,  inorganique  ou 
organique,  y  produit  des  effets  variés  :  élévation  de  température, 
effets  chimiques,  etc.  Si  d'après  les  idées  nouvelles  que  nous  nous 
faisons  de  la  matière  nous  voulions  synthétiser  les  transformations 
de  l'énergie  radiante  absorbée,  nous  pourrions  dire  que  tantôt  cette 
énergie  modifie  les  relations  dynamiques  intermoléculaires  sans 
altérer  la  molécule  chimique,  tantôt  elle  modifie  les  relations 
dynamiques  intra-moléculaires  en  dissociant  la  molécule  et  en 
provoquant  d'autres  combinaisons  atomiques;  elle  serait  capable, 
enfin,  dans  certains  cas,  d'atteindre  l'architecture  atomique  elle- 
même,  de  provoquer  l'émission  de  particules  a  et  g. 

Les  actions  physiques  (caloriques  en  particulier)  se  rattacheraient 
au  premier  groupe.  Les  actions  chimiques  au  deuxième.  Quant  au 
troisième  groupe,  il  comprendrait  un  ensemble  de  phénomènes  nou- 
veaux qui  relèvent  d'une  étude  à  peine  ébauchée,  celle  de  la  désagré- 
gation lente  de  la  matière  retournant  à  l'état  d'électrons. 

Il  semble,  que  suivant  la  qualité  du  rayonnement,  je  veux  dire 
suivant  la  longueur  d'onde,  telle  ou  telle  de  ces  actions  tend  plutôt 
à  se  produire.  Il  est  établi  qu'une  même  quantité  d'énergie  radiante, 
suivant  qu'elle  appartient  à  tel  ou  tel  échelon  de  la  gamme  des  radia- 
tions, est  plus  apte  à  produire  des  actions  physiques,  des  actions 
chimiques,  ou  des  actions  électroniques.  Il  y  a  donc  évidepiment  une 
certaine  spécificité  attachée  â  la  qualité  d'un  rayonnement. 

Mais  si,  restreignant  le  domaine  de  notre  expérimentation,  nous 
considérons  non  plus  l'ensemble  des  effets  physiques,  chimiques  ou 


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4ia  ARCHIVES    D^ÉLECtHtClTé   M^DtCAlfi. 

électroniques  produits  par  les  radiations^  mais  seulement  leurs  effets 
chimiques,  nous  pouvons  en  général  observer  ceci  :  c'est  que  les 
effets  chimiques,  les  effets  biochimiques  en  particulier,  sont  fonctions 
de  la  quantité  de  ^radiations  absorbées  et  très  peu  de  leur  qualité. 

Ce  n'est  pas  à  dire  que  la  qualité  n'intervient  pas  puissamment 
dans  la_dose^d'effet  produit,^mais  elle  intervient  en  modifiant  la  quan- 
tité absorbée. 

Ainsi  prenons  un  exemple  :  Soumettez  une  feuille  verte  à  un  rayon- 
ment  rouge  de  k  =  0\k7  et  une  autre  feuille  pareille  à  un  rayonnement 
vert  de  k  =  Op.5  ;  la  fonction  chlorophyllienne  s'opérera  normalement 
au  maximum  avec  le  premier  et  sera  nulle  avec  le  second,  quoique 
l'intensité  des  rayonnements  ait  été  choisie  identique.  Mais  mesurez 
la  quantité  d'énergie  absorbée  dans  chacun  de  ces  cas  par  la  chloro- 
phylle, vous  la  trouverez  nulle  pour  le  vert  et  maxima  pour  le  rouge. 

Eh  bien,  presque  toutes  les  expériences  concourent  à  montrer  que 
les  effets  biochimiques  produits  par  un  groupe  de  radiations  voisines 
sont  uniquement  fonction  de  cette  quantité  absorbée  et  que  la  qualité 
du  rayonnement  n'intervient  que  pour  modifier  cette  dose  absorbée. 
En  un  mot,  l'énergie  radiante  retenue  par  la  matière,  lorsqu'on  consi- 
dère un  groupe  de  radiations  voisines,  produit  des  effets  à  peu  près 
proportionnels  à  la  quantité  absorbée  quelle  que  soit  la  qualité,  et 
les  changements  de  cette  qualité  ne  modifient  guère  les  résultats 
qu'en  modifiant  la  quantité  absorbée. 

J'ai  dit  :  lorsqu'on  considère  un  groupe  de  radiations  voisines;  c'est 
qu'en  effet,  on  ne  doit  pas  se  hâter  de  généraliser  des  conclusions 
dans  un  champ  d'étude  encore  aussi  peu  exploré.  Par  exemple,  des 
travaux  de  nombreux  expérimentateurs  sont  venus  nous  montrer 
que  les  radiations  de  grandes  longueurs  d'onde,  comme  les  ondes 
hertziennes,  ou  de  très  courtes  longueurs  d'onde,  comme  les  rayons  X, 
n'avaient  pas  d'action  tropique  sur  les  végétaux,  qu'elles  ne  produi- 
saient pas  d'action  comparable  au  phototropisme  bien  connu  chez 
presque  toutes  les  plantes.  Nous  savons  d'autre  part  que  les  rayons  X, 
quelle  que  soit  leur  qualité  sont  absorbés  par  la  matière  et  que  la 
proportion  absorbée  varie  seulement  suivant  la  qualité  du  rayonne- 
ment, suivant  le  poids  atomique  et  la  densité  de  la  matière.  Or,  cette 
quantité  absorbée  ne  paraît  pas  capable  de  provoquer  certaines 
actions  biochimiques,  telle  que  la  fonction  chlorophyllienne. 

Voilà  donc  quelques  faits  pris  entre  mille  qui  semblent  nous  mettre 
en  garde  contre  une  tendance  naturelle  à  généraliser  des  déductions 
tirées  d'observations  particulières. 

r  Cependant,  là  encore  il  y  a  matière  à  discussion.  Il  faut  observer 
que  nous  sommes  encore  peu  documentés  sur  la  quantité  d'énergie 
absorbée  par  les  substances  organiques,  par  les  milieux  électrolytiques 
ou  ioniques  lorsqu'ils  sont  traversés  par  un  rayonnement  hertzien. 
Pouvons-nous  comparer  dès  lors  l'action  d'un  rayonnement  hertzien 
à  celle  d'un  faisceau  monochromatique  rouge  sans  savoir  la  part 
d'énergie  transformable  en  effets  biochimiques?  Et  s'il  faut  en  croire 
certains  avertissements,  la  négation  de  toute  action  tropique  serait 


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ABSORPTION  DES  RAYONS  X  ET  DES  RAYONS  DU  RADIUM.   4l3 

au  moins  prématurée  :  des  expériences  de  Hégler  nous  autorisent  à 
rechercher  systématiquement  le  radiotropisme  provoqué  par  des 
rayons  hertziens  :  cet  auteur  a  montré  en  effet  que  la  mucoracée 
phycomices  nitens  se  courbe  sous  les  ondes  électromagnétiques. 

Nous  pourrions  en  dire  autant  des  rayons  X  lorsque  nous  consi- 
dérons la  fonction  chlorophyllienne  ou  les  actions  tropiques.  Les 
rayons  X  ne  paraissent  pas  avoir  d'action  tropique  d'après  les  obser- 
vations de  plusieurs  auteurs,  et  en  particulier  de  Errera  (C  R,  30  mars 
1906).  Je  n'ai  moi-même  constaté  aucun  radiotropisme  chez  les  végé- 
taux à  chlorophylle  sous  l'action  des  rayons  X  ou  des  rayons  du 
radium.  Mais  avant  de  conclure  que  les  radiations  de  courtes  lon- 
gueurs d'onde,  au  contraire  des  radiations  solaires,  n'ont  pas  d'action 
tropique,  il  faut  mesurer  la  quantité  d'énergie  absorbée  par  chacun 
des  éléments  organiques  dans  chacun  de  ces  rayonnements.  L'absorp- 
tion sélective  des  radiations  solaires  par  la  matière  est  tout  à  fait 
remarquable.  Les  leucites  des  cellules  vertes  renferment  des  subs- 
tances colorées  qui  trient  les  longueurs  d'onde  avec  une  précision 
étonnante;  le  vert  n'est  pas  absorbé  par  la  chlorophylle,  le  rouge  y 
subit  une  absorption  totale;  certaines  substances,  telles  que  l'éry- 
throphylle,  paraissent  avoir  pour  objet  d'absorber  certaines  radia- 
tions dont  l'effet  pourrait  être  nocif  dans  un  rayonnement  trop 
intense.  Au  contraire,  en  présence  d  un  rayonnement  X,  pas  de  sélec- 
tion, pas  de  protection  pour  les  éléments  qui  n'ont  rien  à  attendre 
de  l'énergie  radiante.  Toutes  les  parties  traversées  subissent  l'action 
de  cette  énergie,  d'autant  plus  que  leur  densité  est  plus  élevée.  Des 
éléments  tels  que  la  chlorophylle,  qui  ont  besoin  de  beaucoup  d'éner- 
gie, en  reçoivent  peu  relativement;  les  cellules  en  voie  de  karyokinèse, 
qui  n'en  ont  pas  besoin,  en  reçoivent  à  dose  nocive;  et  si  l'on  ne 
prend  pas  la  précaution  de  protéger  les  racines,  ces  parties  elles- 
mêmes,  qui  fuient  normalement  la  lumière,  sont  largement  irradiées 
par  les  rayons  X  en  expérience.  Ces  observations  suffisent  à  faire 
voir,  je  pense,  de  combien  de  précautions  il  faut  s'entourer  lorsqu'on 
compare  des  radiations  aussi  différentes;  et  le  moment  n'est  pas  encore 
venu  de  dire  :  les  rayons  X  ont  ou  n'ont  pas  une  action  tropique, 
ont  ou  n'ont  pas  le  pouvoir  de  provoquer  l'action  chlorophyllienne. 
On  pourra  le  dire  quand  on  aura  fait  absorber  une  même  quantité 
d'énergie  radiante  provenant  soit  d'un  faisceau  lumineux,  soit  d'un 
faisceau  de  rayons  X  aux  éléments  étudiés,  à  l'exclusion  de  ceux  qui 
normalement  n'absorbent  pas  d'énergie  radiante  et  qui  ne  peuvent 
qu'en  souffrir. 

Quoi  qu'il  en  soit,  et  pour  ne  pas  conclure  trop  vite,  je  crois  devoir, 
provisoirement,  conserver  la  formule  que  j'énonçais  tout  à  l'heure  : 
les  effets  biochimiques  produits  sur  la  matière  vivante  dépendent  de 
la  quantité  absorbée  lorsqu'on  considère  des  radiations  voisines  dans 
la  gamme  des  longueurs  d'onde. 

Les  expériences  que  j'ai  exécutées  au  cours  de  ces  deux  dernières 
années  m'ont  conduit  peu  à  peu  à  cette  formule  à  travers  des  faits 
parfois  .très  contradictoires  en  apparence. 


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4l4  ARCHIVES   D'&iEGTRIGiré    MliDIGALB. 

Beaucoup  de  ces  contradictions  se  sont  dissipées  grâce  au  système 
de  mesures  que  j'emploie  pour  les  radiations  nouvelles,  le  système 
fluorométrique,  qui  dans  un  autre  ordre  de  recherches  a  déjà  donné 
entre  les  mains  de  Benoist  des  résultats  d'une  si  remarquable  précision. 
J'ai  décrit  antérieurement  ce  procédé,  et  je  rappelle  seulement  ici 
que  je  désigne  conventionnellement  par  la  lettre  M  l'unité  d'intensité 
de  champ  choisie,  et  par  M  l'unité  de  quantité  de  radiation  corres- 
pondant à  une  durée  de  1  minute  et  à  1  M  d'intensité  de  champ  : 
1  M  équivaut  environ  à  1/125  de  TH  de  Holzknecht;  1  M  est  le  qua- 
druple de  l'intensité  de  champ  nécessaire  pour  donner  sur  un  écran 
de  platino-cyanure  de  baryum  la  même  luminosité  qu'un  étalon 
de  radium  déterminé  et  placé  dans  des  conditions  déterminées. 

Nous  allons  passer  en  revue  certaines  questions  relatives  à  ce  pro- 
cédé et  exposer  ensuite  quelques  expériences  de  physiologie  végétale 
qui  peuvent  nous  aider  à  interpréter  les  phénomènes  biochimiques 
généraux  dus  à  l'absorption  des  radiations. 


L  Étude  de  quelques  questions  relatives  a  la  valeur 
DU  procédé  de  mesure  fluorométrique. 

lo  Le  pouvoir  fluoroscopique  des  rayons  X  est  une  propriété  qui  peut 
servir  de  mesure  à  leurs  effets  biochimiques.  —  J'ai  communiqué  à 
la  Société  de  Biologie  des  épreuves  radiographiques  de  1,  2,  3,  ...  M 
de  quantité  de  rayons  X  de  diverses  qualités;  ces  épreuves  mon- 
traient l'égalité  approximative  d'effets  chimiques  quelle  que  soit  la 
qualité  de  rayonnement.  Ainsi  un  tube  Chabaud  à  osmo  laissant 
passer  15/10  à  18/10  de  m  A.  et  marquant  1  1/2  à  2  au  radiochromo- 
mètre  de  Benoist  avait  une  équivalence  de  20  centimètres,  c'est-à-dire 
qu'à  20  centimètres  il  produisait  la  même  fluorescence  que  celle  de 
ma  plage  étalon;  il  fallait  donc,  à  20  centimètres,  quatre  minutes 
pour  obtenir  1  M  de  quantité.  Ce  même  tube  laissant  passer  6/10  de 
mA.  et  marquant  7  à  8  au  radiochromomètre  avait  une  équivalence 
de  130  centimètres,  c'est-à-dire  qu'à  130  centimètres,  il  fallait  quatre 
minutes  pour  obtenir  1  M  ou  qu'à  20  centimètres,  il  ne  fallait  que 
5  secondes  1/2  pour  obtenir  cette  même  quantité  de  1  M.  Si  dans  le 
premier  cas  nous  posons  (à  20  centimètres)  4  minutes,  8  minutes,  etc., 
et  dans  le  deuxième  cas,  à  cette  même  distance  de  20  centimètres, 
nous  posons  5  secondes  1/2,  11  secondes,  etc.,  nous  aurons  l'effet 
radio  graphique  de  1,  2,  3  M  d'un  rayonnement  n®  1  à  2  et  d'un  rayon- 
nement no  7  à  8.  On  pourrait  s'attendre  à  trouver  de  très  grandes 
dlfférencesM'impression  radiographique  :  si  cela  était,  il  n'y  aurait 
pas  parallélisme  suffi  iant  entre  les  effets  chimiques  et  les  effets  fluo- 
roscopiques.  Les  épreuves  exécutées  sur  une  même  feuille  de  papier 
au  gélatino-bromure,  répétées  une  série  de  fois  et  sous  des  équiva- 
lences très  variées  avec  des  degrés  radiochromométriques  différents 
et  derrière  deux  feuilles  de  papier  aiguille  dont  l'absorption  est  à 


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ABSORPTION  DES  RAYONS  X  ET  DES  RAYONS  DU  RADIUM.   4l5 

peu  près  négligeable  comme  celle  du  bristol  du  petit  écran  que  j'em- 
ployais, ces  épreuves,  dis-je,  m'ont  montré  que  les  différences  étaient 
peu  considérables,  le  pouvoir  fluoroscopique  croissant  seulement  un 
peu  par  rapport  au  pouvoir  chimique  (radio graphique)  quand  on  va 
du  no  2  vers  le  n<*  10  de  Benoist. 

Le  pouvoir  fluoroscopique  peut  donc,  au  même  titre  que  les  réac- 
tions chimiques,  servir  à  la  mesure  des  effets  biochimiques,  et  de 
petites  variations  de  qualité  n'entraînent  pas  d'écarts  appréciables 
dans  les  mesures;  l'effet  chimique  restant  fonction  du  carré  de  l'équi- 
valence dans  des  limites  assez  étendues  de  la  qualité  du  rayonnement. 

2»  L'absorption  par  les  couches  d'air  atmosphérique  n'apporte  pas 
pour  les  équivalences  de  nos  tubes  courants,  et  pour  les  qualités  de 
rayons  couramment  employées^  de  perturbations  appréciables  à  la  loi 
du  carré  de  la  distance,  —  Il  y  avait  à  craindre,  surtout  pour  les 
rayons  peu  pénétrants,  que  l'absorption  par  l'air  mette  en  défaut  la 
loi  du  carré  de  la  distance,  qui  nous  sert  continuellement  dans  nos 
mesures.  J'ai  montré  à  la  Société  de  Biologie  des  épreuves  radiogra- 
phiques  donnant  l'impression  de  1,  2,  3  M  à  différentes  distances, 
la  pose  étant  calculée  par  application  de  cette  loi  du  carré.  Il  n'y 
a  pas  d'écart  sensible.  Une  échelle  de  teinte,  de  contrôle  allant  de 
1/4  d'M  en  1/4  d'M  devait  permettre  de  déterminer  pour  chaque 
espèce  de  rayons  un  coefficient  de  correction.  Cette  correction  est,  en 
pratique,  inutile. 

3^  Le  pouvoir  fluoroscopique  et  le  pouvoir  chimique  varient  parallè- 
lement lorsque  varie  la  fréquence  des  décharges  cathodiques  (production 
des  rayons  par  la  statique,  par  la  bobine  avec  Wenhelt,  par  la  bobine 
à  trembleur  lent,  par  les  transformateurs),  —  Cette  comparaison  a  été 
étudiée  sous  l'inspiration  de  M.  Béclère,  qui  a  bien  voulu  s'intéresser 
à  ma  méthode  et  m'a  tout  de  suite  soulevé  des  objections  dont  les 
unes  avaient  déjà  leur  réponse  et  dont  les  autres  étaient  à  étudier. 
La  plus  importante,  à  son  avis  et  au  mien,  était  celle-là.  J'ai  donc 
pris  l'impression  radiographique  de  1,  2,  3  M  de  rayons  X  produits 
par  la  machine  électrostatique,  puis  par  une  bobine  munie  d'un 
Wenhelt,  puis  enfin  par  une  bobine  munie  d'un  trembleur  ordinaire. 
L'action  radiographique  a  été  la  même.  Les  équivalences  étaient  très 
différentes  :  50  centimètres  avec  la  statique,  150  centimètres  avec  le 
trembleur  mécanique,  90  centimètres  avec  l'électrolytique 

4^  Constance  du  réactif.  —  J'ai  indiqué  aussi  à  la  Société  de  Bio- 
logie comment  j'évite  les  variations  de  luminescence  dues  au  virage 
inégal  du  platino-cyanure  sous  l'action  des  rayons  X  et  des  rayons 
du  radium.  Tout  d'abord  les  plages  ne  sont  soumises  qu'à  1/4  d'M 
par  minute,  ce  qui  est  une  dose  peu  considérable  pour  produire  le 
virage.  Ensuite  un  dispositif  à  renversement  permet  de  soustraire  le 
platino-cyanure  à  l'action  des  radiations  dans  l'intervalle  des  mesures. 
Enfin  les  plages  sont  interchangeables,  et  tout  l'écran,  amovible,  peut 
se  placer  à  la  lumière  dans  l'intervalle  des  séances.  En  raison  de 
l'absorption  considérable  des   rayons  du  radium  par  le  carton  des 


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4l6  ARCHIVES    D*£LBCTRIClTé   BféDIGALE. 

écrans,  j'ai  fait  construire  des  écrans  spéciaux  sans  cartons,  ce  qui 
diminue  de  près  de  moitié  le  prix  du  sel  de  radium  à  employer 
pour  obtenir  la  plage  luminescente  étalon. 


II.  'RÉSULTATS    EXPÉRIMENTAUX    DONNÉS    PAR    LA    QUANTITOMÉTRIE 
DU   FAISCEAU   INCIDENT 

Expériences  de  physiologie  végétale  faites  soit  sans  aucune  mesure^ 
soit  avec  la  mesure  fluorométrique  du  rayonnement  incident  —  Les 
expériences  que  je  vais  brièvement  rapporter  ici  ne  comportent  pas 
la  mesure  vraie  de  la  quantité  de  rayonnement  retenue,  absorbée  par 
le  tissu  considéré.  Les  unes  sont  qualitatives  seulement,  les  autres, 
il  est  vrai,  sont  quantitatives,  mais  la  mesure  de  quantité  porte  sur 
le  rayonnement  incident  et  non  sur  la  quantité  vraiment  retenue 
par  les  tissus.  Elles  sont  faites  comme  nous  faisons  nos  mesures  en 
radiothérapie  :  nous  définissons  quantitativement  le  rayonnement 
incident  et  rien  de  plus. 

J'ai  étudié  l'action  des  rayons  X  et  des  rayons  du  radium  sur  les 
graines  en  période  de  vie  latente.  Déjà  les  expériences  de  Muntz, 
Van  Tieghem,  Bonnier,  Jodin,  Maquenne,  Laurent  (*),  etc.,  ont  montré 
que  le  pouvoir  germinatif  des  graines  ne  se  conservait  que  si  elles 
étaient  protégées  contre  toute  cause  d'oxydation.  D'autre  part,  les 
recherches  de  Tines  Tammes  et  de  Jodin  ont  mis  en  évidence  l'action 
nocive  de  la  lumière  solaire,  surtout  sur  les  graines  petites  et  à  tégu- 
ments foncés  de  couleur.  Cette  action  nocive  se  manifeste  aussi  si 
Ton  fait  agir  la  lumière  durant  la  période  de  germination  (Bonnier, 
Mangin).  Au  contraire,  il  semblerait,  d'après  les  expériences  de 
Schobert,  Maldiney  et  Thouvenin,  Dauphin,  Matout,  Nathanson,  etc., 
que  les  rayons  X  seraient  sans  action  sur  la  graine  et  l'embryon  en 
voie  de  germination  (sauf  peut-être  une  action  accélératrice),  tandis 
que  les  rayons  du  radium  retarderaient  ou  arrêteraient  la  croissance 
(Matout,  Nathansen).  Ainsi,  de  ces  travaux  il  paraîtrait  résulter 
que  la  lumière  solaire  est  nocive  quand  elle  est  absorbée  (graines 
petites  à  coques  sombres),  peut-être  grâce  au  processus  d'oxydation 
qu'elle  détermine,  tandis  que  les  rayons  X,  partiellement  absorbés 
cependant  eux  aussi  par  toute  matière  traversée,  seraient  inoffensifs. 
Les  rayons  du  radium  seraient  plus  nocifs  que  la  lumière. 

Mes  expériences  apportent,  je  crois,  un  peu  de  clarté  dans  cette 
question.  J'ai  d'abord  constaté,  après  Matout,  l'action  nettement 
retardante  ou  même  fatale  de  l'irradiation  du  radium  sur  la  graine 
de  rave  en  particulier.  Puis  j'ai  vu  que  le  rayonnement  du  radium 
avait  un  effet  nocif  très  net  sur  la  graine  de  potiron,  alors  que  des 
doses  de  rayons  X  du  même  ordre  de  grandeur  ne  paraissaient  pas 

(')  Voir  à  ce  sujet  l'excellente  thèse  de  Nogier  de  Lyon  où  l'on  trouvera 
toute  la  bibliographie  de  la  question. 


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ABSORPTION    DES    RAYONS    X    ET    DES    RAYONS   DU    RADIUM.       ^17 

produire  d'effet,  conformément  aux  expériences  de  mes  devanciers. 
J'ai  alors  cherciié  systématiquement  si  je  pourrais  obtenir  une  action 
nocive  des  rayons  X  en  employant  des  doses  comparables  de  rayons  X 
et  de  radium  progressivement  croissantes.  Je  n'avais  pas  encore  à  ce 
moment  mesuré  les  doses  vraies  de  radiations  absorbées  par  les 
tissus,  et,  étant  donné  la  minceur  de  la  feuille  de  bristol  qui  servait 
de  support  à  mon  écran  étalon,  je  m'étais  borné,  pour  établir  une 
échelle  de  comparaison,  à  compter  que  mon  sel  de  radium  débitait 
à  2  centimètres  (distance  de  l'écran)  un  rayonnement  de  même  inten- 
sité fluoroscopique  que  le  tube  étudié  à  sa  distance  d'équivalence. 
Depuis  j'ai  déterminé  l'absorption  de  chaque  espèce  de  rayonnement 
par  cette  feuille  de  bristol,  par  les  coques  de  graines,  par  les  coty- 
lédons, et  nous  verrons  que  les  résultats  doivent  être  interprétés 
autrement.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  expériences,  que  j'ai  exposées  dans 
le  Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générales  (janvier  1908), 
m'avaient  amené  à  cette  conclusion  nouvelle,  contraire  à  l'opinion 
admise,  que  les  rayons  X  à  doses  assez  élevées,  15,000  M,  20,000  M, 
ont  une  action  nocive  sur  la  graine  en  période  de  vie  ralentie,  abso- 
lument comme  la  lumière  et  comme  les  rayons  du  radium,  mais  que 
cette  dose  de  radiation  X  était  plus  de  trois  fois  supérieure  aux  doses 
de  radium  capables  de  produire  le  même  effet  nocif. 

Si  de  l'étude  de  la  graine  à  l'état  de  vie  ralentie  nous  passons  à 
l'étude  de  la  graine  en  voie  de  germination,  de  l'embryon  en  voie 
de  croissance,  nous  constatons  d'une  façon  générale  que  le 
rayonnement  X,  bien  qu'absorbé  par  la  matière  organique,  ne  peut 
suppléer  au  manque  d'irradiation  solaire.  Atkinson  a  observé  que  les 
plants  d'avoine,  de  millet,  de  tournesol,  privés  de  lumière  continuent 
à  s'allonger  et  à  pâlir  quand  ils  sont  soumis  aux  rayons  X.  Je  suis  arrivé 
à  ce  même  résultat  (*)  avec  les  radis,  les  navets,  les  volubilis.  Il  m'a 
semblé  dans  certains  cas  trouver  une  accélération  de  croissance  chez 
les  embryons  irradiés  par  les  rayons  X  conformément  aux  observa- 
tions de  Maldiney  et  Thouvenin,  de  Wolfenden  et  Farbes  Ross. 

Les  rayons  du  radium,  eux  aussi,  produisent  une  action  retardante 
surtout  aux  premières  phases  de  la  germination  (^). 

Je  n'insiste  pas  ici  sur  toutes  ces  expériences,  qui  ont  porté  sur 
de  nombreuses  séries  de  graines  et  que  j'ai  poursuivies  durant  plu- 
sieurs années.  Si  je  cherche  à  les  résumer  et  à  donner  les  conclusions 
générales  qu'on  peut  tirer  d'elles,  voici  ce  que  je  puis  dire  : 

1<^  Les  rayons  X  et  les  rayons  du  radium  ont,  comme  la  lumière 
lorsqu'elle  n'est  pas  arrêtée  totalement  par  les  coques,  une  action 
nocive  sur  la  graine  en  état  de  vie  latente.  Apparemment,  il  faut  des 
doses  beaucoup  plus  considérables  de  rayons  X  comparées  à  celles 
du  radium  pour  produire  ce  résultat,  mais  ces  différences  s'atténuent 
si  l'on  analyse  les  faits  de  près. 

2^  Les  rayons  X,  les  rayons  hertziens  aux  doses  auxquelles  je  les 

(»)  Congrès  A.  F.  A.  S.,  Reims,  1907  (Journ.  de  Physiol,,  janvier  1908). 
(')  Ibid. 


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4l8  ARCHIVES    D*éLEGTRIGITé    MEDICALE. 

ai  employés  n'ont  pu  provoquer  ni  radiotropisme,  ni  assimilation 
chlorophyllienne.  Mais  il  faut  se  garder  de  généraliser  ces  résultais. 

30  Le  radium  retarde  les  premiers  stades  de  croissance.  On  sait  que 
la  lumière  leur  nuit  aussi  quand  on  fait  germer  des  plantes  en  milieu 
transparent.  Les  rayons  X  aux  doses  intermittentes  relativement 
faibles  que  j'ai  employées  n'ont  pas  produit  ces  résultats. 

40  Les  effets  nocifs  des  rayonnements  quels  qu'ils  soient  se  mani- 
festent surtout  sur  les  cellules  en  voie  d'évolution  et  de  reproduction 
actives.  Les  doses  faibles  ont  peut-être  une  action  excitante  qui  paraît 
avoir  été  surtout  observée  en  X-radio-expérimentation. 


Ces  résultats  ne  montrent-ils  pas  plus  de  traits  d'union  que  de 
dissemblance  entre  les  diverses  radiations?  L'action  nocive  des  radia- 
tions sur  la  cellule-œuf  en  vie  latente  et  sur  les  cellules  en  voie  de 
karyokinèse,  action  nocive  due  probablement  à  un  processus  d'oxy- 
dation, est  commune  aux  radiations  solaires,  aux  rayons  X,  aux 
rayons  du  radium.  L'intensité  globale  du  faisceau  incident  nécessaire 
pour  produire  cet  effet  nocif  est  variable;  mais  alors  cette  question 
se  pose  :  quelle  est,  dans  cette  intensité  globale,  la  part  absorbée 
par  les  enveloppes,  quelle  est  celle  absorbée  par  la  cellule-œuf? 

Les  actions  tropiques,  les  actions  chimiques  utiles  ont  pu  parfois 
être  provoquées  par  les  radiations  autres  que  les  radiations  solaires. 
Ne  doit-on  pas  rechercher  systématiquement  si  une  quantité  d'énergie 
radiante,  de  quelque  qualité  qu'elle  soit,  absorbée  par  les  parties  inté- 
ressées seulement  et  non  par  des  cellules  en  voie  de  karyokinèse,  n'est 
pas  capable  de  produire  des  effets  analogues  à  ceux  de  la  lumière? 

En  un  mot,  nous  en  arrivons  à  ceci  :  Les  différences  entre  les  effets 
d'ordre  chimique  produits  paroles  rayonnements  hertziens,  lumineux, 
chimiques,  X  et  radioactifs,  ne  nous  apparaissent  pas  forcément 
comme  des  différences  spécifiques,  mais  bien  plutôt  comme  des  diffé- 
rences de  quantité  absorbée.  De  nombreuses  analogies  et  les  quelques 
tentatives  de  posologie  rationnelle  déjà  faites  donnent  des  bases 
solides  à  cette  manière  de  voir.  Ce  problème  ne  peut  être  tranché 
que  par  l'expérimentation  :  ce  n'est  qu'en  mesurant  la  dose  d'énergie 
radiante  de  qualité  variée  absorbée  par  tels  ou  tels  éléments  que 
nous  pouvons  donner  une  réponse.  Cette  mesure  de  la  quantité 
d'énergie  absorbée,  bien  différente  de  la  mesure  de  la  quantité 
d'énergie  du  faisceau  incident,  c'est  ce  que  j'appellerai  la  quant i to- 
métrie  rationnelle. 

Nous  exposerons  dans  la  deuxième  partie  de  ce  travail  les  premiers 
résultats  obtenus  dans  cette  voie.  Mais  je  me  hâte  de  le  dire,  la  quan- 
titométrie  rationnelle  n'est  qu'à  ses  débuts,  et  ce  n'est  pas  mainte- 
nant que  nous  pouvons  donner  une  solution  définitive  au  problème 
de  la  spécificité  des  radiations. 


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LE  TRAITEMENT  DE  QUELQUES  AFFECTIONS 

ARTICULAIRES,    PÉRIARTIGULAIRES,    CUTANÉES 
PAR  L'ÉLECTROLYSE  DE  LHYPOSULFITE  DE  SOUDE 

Par  les  D»  G.  ARGBNSON  et  B.  BORDET. 


Les  médecins  électriciens  connaissent,  depuis  les  travaux  de  Bergonié 
et  de  ses  élèves,  les  résultats  remarquables  de  Félectrolyse  du  salicylate 
de  soude  dans  le  rhumatisme  articulaire  ou  musculaire  aigu,  subaigu 
ou  chronique.  Or,  dans  un  certain  nombre  d'arthrites,  de  périarthrites 
subaiguës,  englobées  sous  la  dénomination  de  manifestations  rhuma- 
tismales, l'ionisation  salicylée  n'est  pas  suivie  de  succès.  Nous  avons 
soumis  à  l'électrolyse  de  l'hyposulfite  de  soude  un  certain  nombre  de 
ces  malades  et  nous  avons  obtenu  des  améliorations  très  encoura- 
geantes. Nous  estimons  que  ce  procédé  produit  dans  ces  cas  et  dans 
quelques  autres  de  bon  effets  thérapeutiques.  Nous  publions  ici  nos 
premières  observations  cliniques  et  expérimentales. 


I.  Technique  opératoire. 

La  solution  médicamenteuse  qui  a  été  employée  est  une  solution 
d'hyposulfite  de  soude  à  5  o/o.  L'hyposulfite  de  soude  a  été  très  sou- 
vent prescrit  en  médecine  dans  les  différentes  infections,  mais  n'est 
plus  vraiment  indiqué  qu'au  cas  de  fétidité  de  l'haleine  (Vaquez).  C'est 
un  sel  bien  connu  des  photographes.  Il  se  présente  en  gros  prismes 
incolores  qui  sont  très  solubles  dans  l'eau.  La  solution  obtenue  est 
parfaitement  limpide. 

Lorsqu'on  fait  passer  un  courant  galvanique  à  travers  une  solution 


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420  ARCHIVES   D'éLBCTRIGITÉ   MÉDIGALB. 

d'hyposulfite  de  soude,  on  ne  tarde  pas  à  voir  se  dégager  autour  du 
pôle  négatif  un  précipité  blanchâtre  qui  s'étend  rapidement  et  qui  est 
constitué  par  du  soufre.  Il  se  dégage  en  même  temps  une  petite 
quantité  d'un  gaz  à  odeur  sulfureuse.  On  constate  au  pôle  positif 
un  dégagement  gazeux  abondant. 

Nous  imbibons  généralement  de  la  solution  d'hyposulfite  les  deux 
électrodes  (positive  et  négative).  Celles-ci  sont  constituées  par  des 
feuilles  d'étain  de  loo  à  aoo  centimètres  carrés  recouvertes  d'une 
épaisseur  de  gaze  hydrophile  de  loo  lames.  L'intensité  du  courant  est 
élevée  :  5o  à  loo  mA.  La  durée  des  séances  est  de  20  à  3o  minutes. 
Les  séances  sont  faites  quotidiennement  dans  certains  cas,  mais,  le 
plus  souvent,  trois  séances  par  semaine  suffisent. 

La  peau  supporte  très  bien  ces  séances  d'électrolyse  ;  elles  sont 
moins  douloureuses  que  lorsqu'on  emploie  l'eau  ordinaire.  Il  se 
dégage  pendant  le  passage  du  courant  une  légère  odeur  sulfureuse,  et 
la  peau  en  demeure  imprégnée  pendant  quelque  temps,  à  sa  surface 
de  contact.  A  la  fm  de  la  séance  les  téguments  sont  peu  congestionnés; 
la  peau  est,  au  loucher,  légèrement  onctueuse.  Il  se  fait  un  dépôt 
jaune  de  soufre  sous  la  plaque  d'étain  négative. 


II.  Résultats  cliniques. 

Ont  été  soumis  à  l'électrolyse  de  l'hyposulfite  de  soude  : 
i5  malades  atteints  d'arthrites  rhumatismales  subaiguës; 

1  de  rhumatisme  polyarticulaire  subaigu  ; 

2  d'arthrites  blennorragiques  chroniques  ; 
I  de  rhumatisme  chronique  sénile  ; 

I  d'hydarthrose  traumatique  avec  laxité  des  ligaments  articulaires  ; 
I  de  psoriasis; 
I  de  pelade. 

Observation  I.  —  Arthrite  rhumatismale  sabaigaé.  —  Il  s'agit  d'un  malade 
de  cinquante  ans,  manœuvre,  fatigué  par  une  existence  de  durs  travaux, 
sans  symptômes  manifestes  d'arthiitisme,  sans  troubles  dyspeptiques,  logé 
dans  des  conditions  hygiéniques  médiocres  (humidité,  mauvaise  aération), 
exposé  aux  intempéries,  insuffisamment  vêtu  et  nourri.  Il  a  joui  d'une 
santé  relativement  bonne  jusqu'au  jour  où  une  douleur  sourde,  persistante, 
l'a  gêné  au  niveau  d'une  grosse  articulation  (genou).  Après  avoir  «  traîné 
son  mal  »  pendant  quelque  temps,  s'être  reposé  sans  grand  résultat,  il  se 
remet  à  la  besogne.  Mais  une  poussée  plus  douloureuse  éclate,  sans  réaction 
locale  bien  marquée;  plusieurs  articulations  se    prennent;  tout  travail 


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LE   TEAITEMBNT    DE   QUELQUES    AFFECTIONS.  1^21 

devieat  impossible  et  Thospitalisalion  inévitable.  Le  malade  est  mis  dans 
un  service  de  médecine.  Ses  articulations  sont  légèrement  tuméfiées.  On 
prescrit  le  repos  absolu  et  le  salicyiate  de  soude  par  la  voie  digestivc.  La 
poussée  se  calme,  mais  une  ou  deux  articulations  demeurent  douloureuses 
et,  après  plusieurs  semaines  de  soins  inefficaces,  le  malade  est  adressé  au 
service  d'électrotbérapie.  11  est  soumis  à  la  galvanisation  continue,  puis  à 
l'ionisation  salicylée  :  Tamélioration  est  très  lente  à  venir.  On  pratique  alors 
rélectrolyse  de  l'hyposulfite  de  soude  et  dès  la  première  séance  le  patient 
accuse  un  mieux  très  marqué.  L'atténuation  des  douleurs  est  le  premier 
phénomène  observé.  Puis,  Fétat  général  devient  plus  satisfaisant;  enfin  les 
mouvements  articulaires  sont  plus  faciles,  et  le  malade  peut  reprendre  ses 
occupations  après  une  quinzaine  de  séances. 

Nous  avons  quatorze  observations  comparables  à  celle-ci,  qu'il  est 
inutile  de  publier  pour  ne  pas  allonger  ce  mémoire. 

Obs.  il  —  Rhumatisme  poly articulaire  subaiyu,  Isabelle  O...,  âgée  de 
dix-huit  ans,  entre  à  l'hôpital  de  Mustapha  (Alger)  le  17  avril  1907.  Son  père 
et  sa  mère  jouissent  d'une  bonne  santé,  ne  sont  pas  rhumatisants.  £lle  est 
dyspeptique  depuis  plusieurs  années  ;  son  appétit  est  irrégulier  et  elle  se 
plaint  de  crampes  d'estomac.  11  >  a  un  an  et  demi,  elle  eut  une  pleurésie  séro- 
fîbrineuse  à  droite  que  l'on  ponctionna  au  Potain  et  qui  guérit  rapidement. 
Nous  ne  savons  pas  plus  de  détails  à  ce  sujet.  A  l'auscultation  les  bruits 
respiratoires  sont  normaux  dans  les  deux  poumons. 

Il  y  a  deux  mois,  la  malade  présenta  un  gonflement  douloureux  du  genou 
gauche.  Les  articulations  des  pieds  se  prirent  ultérieurement. 

Depuis  cette  époque,  la  maladie  n'a  fait  qu'empirer,  malgré  l'ingestion 
d'une  dose  thérapeutique  de  salicylale  de  soude.  Le  //  avril  on  constate  de 
l'empâtement  et  un  gonflement  douloureux  des  articulations  scapulo- 
humérales,  des  coudes,  des  poignets  et  des  doigts.  Les  articulations  coxo- 
fémorales  sont  légèrement  empâtées  et  les  mouvements  de  flexion  des 
cuisses  sur  le  bassin  sont  très  réduits  et  douloureux.  On  perçoit  de  nom- 
breux craquements  au  niveau  des  articulations  des  genoux  qui  ne  sont  pas 
tuméfiés,  mais  dont  la  malade  se  plaint  quand  elle  marche. 

Traitement:  ionisation  salicylée  (solution  à  4  00)  des  articulations  les 
plus  malades:  épaules  et  poignets.  Intensité  5o  mA.  i5  minutes.  Séances 
quotidiennes. 

L'amélioration  vient  lentement. 

Le  26  avril,  poussée  très  douloureuse  au  niveau  des  articulations  coxo-fémo- 
raies.  Application  sur  les  hanches  do  deux  électrodes  de  300  centimètres 
carrés  imbibées  d'une  solution  d'hyposulfite  de  soude  à  5  0/0.  5o  mA., 
I  heure.  Cette  séance  est  suivie  d'une  sédalion  remarquable  qui  s'accentue 
dans  la  soirée.  Pendant  six  jours,  il  fut  inutile  de  recommencer. 

Le  3  mai  les  épaules  et  les  poignets  avaient  été  soumis  à  dix-huit  si'^ances 
d'ionisation  salicylée,  l'amélioration  était  indiscutable,  mais  aucune  appli- 
cation n'avait  été  suivie  d'un  résultat  aussi  marqué  que  les  articulations 
coxo-fémorales.  Les  galvanisations  à  l'hyposulfite  sont  généralisées  et  l'amé- 


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^22  ARCHIVES    D^ELECTRIGIT^    MlioiGALfi. 

lioration  progresse  beaucoup  plus  rapidement  :  le  symptôme  douleur  s*atténùe 
le  premier,  le  gonflement  disparait  et,  le  lit  mai,  la  malade  marche  plus 
facilement  et  plus  vite.  On  réduit  les  séances  à  trois  par  semaine.  La  gué- 
rison  est  complète  à  la  fin  du  mois  de  mai. 

Obs.  III.  —  Rhumatisme  blennorragique  ancien  ankylosani,  —  Marguerite 
M...,  vingt-neuf  ans,  fut  atteinte,  il  y  a  plus  d*un  an,  de  polyarthrite  au 
cours  d'une  métrite  blennorragique.  Elle  fut  traitée  au  service  d'électro- 
thérapie  de  l'hôpital  de  Mustapha  pendant  plusieurs  mois  par  la  galvani- 
sation continue,  intense.  Son  état  s'améliorait  quand  elle  dut  quitter  Alger. 
Après  quatre  mois  d'absence,  la  malade  revient  à  l'hôpital  demander  des 
soins.  Son  état  s'est  aggravé. 

Le  3  mars  Î907  on  constate  une  anl^yiose  en  rotation  externe  de  la  tète 
du  fémur  gauche.  L'articulation  coxo-fémoralc  droite  est  moins  atteinte  ; 
les  mouvements  d'abduction  de  la  cuisse  sont  à  peu  près  libres,  les  mouve- 
ments d'adduction  sont  réduits,  le  membre  ne  pouvant  pas  dépasser  en 
dedans  la  ligne  verticale.  On  perçoit  un  certain  degré  d'empâtement  des 
deux  côtés. 

La  malade  accuse  une  douleur  permanente  aussi  bien  à  droite  qu'à 
gauche. 

De  plus,  les  genoux  et  Farticulation  tibio- tarsienne  droite  sont  le  siège 
de  douleurs  irrégulières,  parfois  très  vives. 

Traitement  pendant  le  mois  de  mai  :  électrolyse  du  chlorure  de  sodium 
dans  le  but  de  rompre  les  adhérences  périarticulaires  par  l'action  scléro- 
lysante  du  courant  et  de  l'ion  sodium.  Résultats  à  peu  près  nuls.  Chaque 
séance  est  suivie  d'une  très  légère  sédation. 

Au  commencement  d'avril,  le  traitement  est  modifié:  galvanisation  à 
l'hyposulflte  de  soude  suivant  la  technique  indiquée  :  le  symptôme  douleur 
s'atténue  remarquablement. 

Le  15  avril,  la  malade  est  atteinte  d'une  nouvelle  poussée  très  douloureuse 
avec  gonflement  au  niveau  de  l'articulation  tibio-tarsienne  droite.  On  avait 
cessé  de  traiter  cette  région  depuis  un  mois.  Application  avec  l'hyposulflte  : 
25  mA.,  3o  minutes.  Dès  la  première  séance  amélioration  considérable. 
Quatre  séances  sufllsent  pour  faire  disparaître  cette  localisation. 

Le  traitement  des  articulations  coxo- fémorales  est  poursuivi.  Le  17  avril 
la  sédation  est  très  marquée.  A  la  fin  du  mois,  le  symptôme  douleur  a 
disparu,  la  malade  n'est  plus  gênée  dans  sa  marche  que  par  l'ankylose  qui 
ne  s'est  pas  sensiblement  modifiée. 

Obs.  IV  (résumée).  —  Arthropathie  blennorragique  du  genou  droit,  — 
Joséphine  M...,  vingt  ans,  atteinte  de  gonorrhée,  présente  un  gonflement 
extrême  du  genou  droit  et  une  ankylose  thérapeutique  en  extension.  La 
malade,  qui  est  portée  sur  un  brancard  pour  les  premières  séances  et  qui 
pousse  des  cris  de  douleur  à  la  moindre  tentative  de  flexion  de  l'articulation 
malade,  marche  avec  des  béquilles  après  la  huitième  séance  d'électrolyse  de 
l'hyposulfite  de  soude  (i6  mai  1907).  En  juin,  la  malade  marche  seule,  son 
articulation  est  presque  complètement  mobilisable,  sans  douleur.  Elle 
quitte  l'hôpital  et  nous  ne  l'avons  pas  revue. 


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Le   TilAlTBMËNt    DE    QUELQUES    AFFBGTIONS.  4^3 

Obs.  V.  —  Rhumatisme  chronique  sénile,  —  M"«P...,  soixante-quatre  ans, 
soufTre  depuis  plusieurs  années  de  rhumatisme  chronique  polyarticulaire. 
Le  28  avril  1907  elle  se  plaint  de  ses  genoux  et  de  l'épaule  gauche.  Le  genou 
droit  est  peu  douloureux.  On  constate  de  l'empâtement  périarticulaire, 
une  saillie  des  deux  côtés  de  la  rotule,  pas  de  fluctuation  rotulienne,  pas 
de  craquements.  Les  mouvements  articulaires  sont  réduits,  l'extension  et 
la  flexion  sont  arrêtées  aux  deux  tiers  de  leur  coui^se.  Sensation  de  faiblesse 
et  fléchissement  fréquent.  Le  genou  gauche  présente  les  mêmes  symptômes 
d'empâtement  et  de  demi-ankylose,  mais  moins  accentués;  par  contre,  les 
douleurs  sont  plus  vives  et  s'exacerbent  pendant  la  marche. 

Dm  18  avril  au  7  mai,  sept  séances  d'ionisation  salicylée.  Améliora- 
tion légère  du  symptôme  douleur  pendant  quelques  instants  après  les 
séances. 

Du  8  au  28  mai,  séances  quotidiennes  de  galvanisation  à  Thyposulflte  de 
soude.  Un  soulagement  manirestement  plus  grand  et  plus  durable  suit 
régulièrement  chaque  séance.  Mais  dans  la  suite  les  douleurs  reviennent 
par  crises  irrégulières  et  passent  d'une  articulation  à  une  autre. 


Obs.  VI.  —  Hydarthrose  Iraumatique.  Laxité  des  ligaments  péri-articu- 
laires  Atrophie  musculaire,  —  M.  Heurik,  marin,  vingt  ans,  se  fait  une 
fracture  de  la  rotule  droite  en  février  1907.  Opéré  (cerclage  de  la  rotule). 
53  jours  de  lit.  Envoyé  au  service  d*électrothérapie  le  aa  avril.  On  constate 
de  l'épanchement  de  synovie  intra-articulaire,  du  ballottement  rotulien, 
un  degré  de  laxité  extrêmement  prononcé  des  ligaments  périarticulaires. 
Les  mouvements  de  latéralité  de  l'article  sont  tels  que  le  malade  ne  peut 
se  tenir  debout. 

Atrophie  du  quadriceps  :  légère  diminution  de  l'excitabilité  faradique. 
Ce  malade  est  soumis  pendant  une  dizaine  de  séances  à  la  faradisation 
rythmée  des  muscles  de  la  cuisse  sans  amélioration  du  côté  de  l'articu- 
lation. Les  muscles  se  contractent  mieux,  mais  la  station  verticale  est 
incertaine,  le  malade  n'a  aucun  aplomb,  les  mouvements  de  latéralité 
provoquent  le  dérobement  subit  du  genou. 

Traitement  :  galvanisation  à  l'hyposulftte  de  soude,  5o  mA.,  une  élec- 
trode de  100  centimètres  carrés  de  chaque  côté  du  genou.  Dès  la  troisième 
séance,  les  mouvements  de  latéralité  sont  beaucoup  moins  prononcés, 
répanchement  a  légèrement  diminué  et  les  douleurs  qui  accompagnaient 
les  mouvements  de  flexion  et  d'extension  ont  à  peu  près  disparu. 

îà  mai.  Le  malade,  qui  marchait  avec  des  béquilles,  peut  aujourd'hui 
marcher  assez  vite  en  s'aidant  d'une  canne. 

16  mai.  Marche  sans  canne. 

27  mai,  Marche  rapidement  avec  une  claudication  très  peu  marquée.  Peut 
se  tenir  debout  sur  la  jambe  droite  en  levant  le  pied  gauche  au-dessus 
du  sol. 

Le  membre  étant  dans  l'extension  complète,  les  mouvements  de  latéralité 
du  genou  n'existent  plus.  En  flexion  légère,  on  les  trouve  encore,  mais  bien 
moins  étendus. 

ojuin.  Guérison  complète. 


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42^  ARCHIVES    D'éLEGTRlClTé    MEDICALE. 

Obs.  vil  —  Psoriasis  des  mains.  —  Il  8*agit  d'un  malade  de  soixante-dix 
ans  porteur  d'hémorroïdes,  de  déformations  des  petites  articulations  des 
mains  et  des  pieds,  de  rétractions  tendineuses  des  fléchisseurs  des  doigts  et 
atteint  d'un  psoriasis  des  mains  depuis  une  trentaine  d'années.  Ce  malade 
suit  chez  l'un  de  nous  un  traitement  radiothérapique  qui  blanchit  réguliè- 
rement ses  mains  après  absorption  de  lo  H.  environ.  L'amélioration  ne  dure 
que  quelques  semaines  et  ne  peut  être  maintenue  qu'avec  des  séances  de 
radiothérapie  (3  H.)  de  quinzaine  en  quinzaine. 

En  mai  19U7,  après  une  poussée  très  vive  de  psoriasis,  la  radiothérapie 
dut  être  donnée  jusqu'à  provoquer  un  très  léger  degré  de  radîodermi  te.  Après 
une  phase  d'amélioration  d'un  mois,  nouvelle  poussée  de  psoriasis.  On 
hésite  à  recommencer  la  radiothérapie  tout  de  suite,  étant  donnée  la  récente 
radiodermite.  L'électrolyse  de  Thyposulfite  de  soude  est  essayé.  Quelques 
séances  amènent  bien  une  certaine  diminution  de  la  congestion,  une  souplesse 
plus  grande  des  tissus,  mais  les  squames  persistent  toujours  en  très  grande 
abondance,  et  il  faut  revenir  à  la  radiothérapie  qui  blanchit  de  nouveau  le 
malade. 

Obs.  Vlll.  —  Pelade  nerveuse,  —  M""'  X...,  quarante  ans,  est  atteinte,  à 
la  suite  d'émotions  répétées,  de  neurasthénie  grave  et,  de  plus,  présente  une 
pelade  laissant  absolument  glabres  de  larges  surfaces  sur  les  deux  tiers  du 
cuir  chevelu.  L'électricité  statique,  sous  forme  de  bains,  calme  Tétat  ner- 
veux de  la  malade,  mais  ne  modifle  pas  la  pelade.  Les  étincelles  de  haute 
fréquence  sont  suivies  de  repousse  au  siège  de  la  révulsion,  mais  la  malade 
ne  peut  continuer  ce  traitement  à  cause  de  la  douleur  qu'il  provoque.  On 
a  recours  à  l'électrolyse  de  l'hyposulflte  de  soude.  Une  large  compresse 
reliée  au  pôle  négatif,  imbibée  de  la  solution  d'hyposulfîte  à  5  o/o  est 
appliquée  sur  les  régions  glabres.  Pôle  positif  dans  le  dos.  lo  mA..,  lominutes. 
Une  séance  tous  les  huit  jours.  Vers  la  cinquième  semaine,  la  repousse 
des  cheveux  commence. 


On  peut  constater  que  les  malades  de  ces  observations,  soumis  à 
l'électrolyse  de  l'hyposulfite  de  soude  pour  des  arthropathies  doulou- 
reuses, ont  accusé  très  rapidement  l'atténuation  du  symptôme  douleur. 
Quelques-uns  ayant  été  précédemment  soumis  —  en  suivant  une 
technique  analogue  —  soit  à  la  galvanisation  continue,  soit  à  l'ioni- 
sation salicylée,  ne  se  sont  trouvés  sérieusement  améliorés  que  du 
jour  où  cette  thérapeutique  a  été  substituée  à  l'ancienne. 

L'électrolyse  de  l'hyposulfite  de  soude  a  donc  une  action  manifes- 
tement sédative  dans  certaines  affections  articulaires  subaiguës.  De 
plus,  les  empâtements  périarticulaires  sont  facilement  résorbés; 
enfin,  l'état  général  s'améliore  \ite. 

>îous  avons  eu  un  insuccès  dans  un  cas  de  rhumatisme  chronique 
ankylosant  chez  une  femme  de  soixante  ans.  Cependant  celte  obser- 


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LE   TtlAtTEMBNT   t>E    QUELQUES    AF'FECTÉONS.  AsS 

vation  semble  démontrer  que,  même  dans  ce  cas,  les  applications  à 
rh\  posulfite  furent  plus  sédatives  que  les  autres. 

Dans  rhydarthrose  traumatique  avec  laxité  des  ligaments,  atrophie 
musculaire,  nous  avons  pu  apprécier  Faction  trophique  de  cette 
médication. 

Les  résultats  négatifs  constatés  dans  le  psoriasis  n'ont  rien  d'éton- 
nant, mais  il  est  permis  de  penser  que  ces  séances  d*ionisation  pro- 
duiront d'excellents  effets  dans  les  maladies  de  peau  où  les  pommades 
soufrées  sont  indiquées.  Le  succès  signalé  dans  un  cas  de  pelade 
démontre  Faction  excitante  locale  de  Félectrolyse  de  Fhyposulfite  de 
soude. 

IH.  —  Reoherches  expérimentales. 

Nous  avons  recherché  et  dosé  dans  un  organisme  normal  d'adulte, 
avant  et  après  les  séances  d'électrolyse  de  Fhyposulfite  de  soude, 
l'excrétion  du  soufre  sous  s^  différentes  formes  (soufre  des  sulfates, 
soufre  des  acides  sulfo-conj ugués  et  soufre  neutre). 

Le  sujet  était  soumis  à  des  séances  d'ionisation  suivant  la  technique 
déjà  décrite  :  deux  plaques  de  200  centimètres  carrés  dont  l'une  —  la 
négative  dans  l'expérience  n^  1  et  la  positive  dans  Fexpérience  no  11 
—  était  imbibée  d'une  solution  d'hyposulfite  de  soude  à  5  0/0,  et 
l'autre  d'eau  bouillie  sans  aucune  trace  d'hyposulfite.  4omA.  pendant 
ao  minutes.  Les  électrodes  placées  de  chaque  côté  de  Farticulation  du 
genou. 

Après  chaque  séance,  trois  dosages  furent  effectués  sur  des  échan- 
tillons d'urines  émises  dans  les  trois  premières  heures,  puis  sur  celles 
émises  entre  la  troisième  et  la  quatrième  heure.  Les  dosages  ont  été 
effectués  par  lat  méthode  de  Jalkov^ski.  Les  quantités  de  soufre  sont 
exprimées  en  acide  sulfurique  (SO*H*)  par  litre. 

Les  dosages  ont  été  faits  sur  les  urines  de  l'après-midi,  tant  pour 
celles  émises  avant  les  séances  que  pour  celles  qui  les  ont  suivies.  Par 
urine  normale,  il  faut  entendre  l'urine  émise  avant  la  séance  et  long- 
temps après.  Le  soufre  neutre  a  été  obtenu  par  différence  : 

Soufre  total  —  (soufre  des  sulfates  +  soufre  des  phénolsulfates)  = 
soufre. 

Nous  n'avons  pu  constater  dans  l'urine  émise  après  les  séances 
d'ionisation  ni  la  présence  de  Fanhydride  sulfureux,  ni  celle  de 
Fhydrogène  sulfuré.  La  même  recherche  effectuée  sur  Fhaleine  a  été 
négative. 

ABCHIV.   D'éLICTR.   MED.  —    1908.  3a 


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/ia6  AKcHiVEs  d4lectiucitb  médicale. 

Voici  un  tableau  qui  indique  les  résultats  obtenus. 

Urine  normale     expérience  n°  I  Expérience  n"*  11 

Solution  d'hyposulfite     Solution  d'hyposulfile 
sur  rélectrode  négat.        sur  Télectrode  posU. 


Acide  sulfurique  des 

sulfates is'118 

Acide  sulfurique  des 

phénolsulfales  .  .  o  ai3 
Soufre    neutre    (en 

acide  sulfurique)  .  o  aai 
Soufre  total  (en  acide 

sulfurique).  ...       i   552 


Urines  des  trois    Urines  de  la    Urine  des  trois    Urines  de  la 
irc*  heures        3«  à  la  6«  h.       !'•«  heures        3*  à  la  6*  h. 


a«'637 

as'iag 

3»m64 

a»'i52 

o  347 

0  277 

0  373 

0  aSg 

0  276 

0  aog 

0  198 

0  ai7 

3  a6o 

2  6i5 

3  635 

a  6a8 

On  voit  donc  que  : 

I.  Dans  les  deux  expériences  rapportées,  l'excrétion  du  soufre  est 
considérablement  augmentée  (de  plus  du  double),  et  l'augmentation 
porte  sur  les  sulfates  et  les  phénolsulfates.  Par  contre,  la  quantité  de 
soufre  neutre  (soufre  des  albuminoldes,  de  la  taurine,  de  la  cholesté- 
rine,  des  acides  biliaires,  etc.)  est  à  peine  modifiée. 

II.  L'élimination  du  soufre  par  les  urines  se  fait  assez  rapide- 
ment. Elle  est  plus  élevée  dans  les  trois  premières  heures  ;  elle  n'est 
pas  terminée  six  heures  après  la  séance. 

III.  La  polarité  de  l'électrode  imbibée  d'hyposulfite  de  soude 
est  indifférente,  toutefois  l'excrétion  des  sulfates  est  un  peu  plus 
élevée  quand  la  solution  d'hyposulfite  imbibe  la  plaque  positive. 

Cette  dernière  constatation  est  très  intéressante.  Elle  permet  d'appli- 
quer indifféremment  Tune  ou  l'autre  des  deux  électrodes  au  point 
malade.  Les  phénomènes  d'ionisation  ont  à  peu  près  les  mêmes 
résultats,  et  il  est  possible  d'utiliser  suivant  les  besoins  l'action  du 
pôle  positif  ou  du  pôle  négatif.  On  peut  aussi,  comme  nous  l'avons 
fait  très  souvent,  imbiber  les  deux  électrodes  de  la  solution  à  l'hypo- 
sulfite  de  soude. 

Mais  comment  interpréter  les  résultats  de  l'expérience  ?  Voici,  nous 
semble-t-il,  l'explication  de  ce  phénomène. 

11  y  a  dans  l'électrolyse  de  Fhyposulfite  de  soude  deux  réactions 
secondaires  à  envisager.  Quand  le  courant  est  fermé,  l'ion  thiosulfu- 
rique  S*0"  se  porte  au  pôle  positif  et  l'ion  sodium  au  pôle  négatif. 
Mais  l'ion  sodium  réagissant  sur  l'eau  de  la  solution  donne  de 
l'hydrate  de  sodium  et  de  l'hydrogène.  Or,  l'ion  thiosulfurique  et  l'ion 


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LE   tRAITEMENT    DE   QUELQUES   AFFECTIONS.  ^2'] 

hydrogène  sont  incompatibles,  ainsi  qu'il  résulte  de  Faction  des 
acides  même  faibles  sur  les  solutions  des  hyposulfites.  En  présence 
de  rion  hydrogène,  l'ion  thiosulfurique  se  dédouble  en  ion  primaire 
de  l'acide  sulfureux  HSO*'  et  soufre,  selon  l'équation  : 

S'O"  -+.  H'  =  HSO"  -h  S. 

Or,  IISO'  se  porte  au  pôle  positif  et  S  au  pôle  négatif. 

Quand  la  solution  d'hyposulfite  imbibe  l'électrode  positive,  c'est 
l'ion  soufre  qui  se  porte  à  travers  l'organisme  sur  l'électrode  négative; 
dans  l'expérience  contraire,  c'est  l'ion  HSO*.  Ce  dernier,  tout  comme 
le  soufre,  est  oxydé  dans  l'organisme,  si  bien  que  l'excrétion  présen- 
tera, dans  les  deux  cas,  une  augmentation  des  sulfates  et  des  phénol- 
sulfates. 

lY.  —  Gonolusions. 

I.  —  L'électrolyse  de  Thyposulfite  de  soude  nous  a  donné  de  bons 
résultats  thérapeutiques  dans  des  affections  rhumatismales  subaiguës 
et,  entre  autres,  dans  certains  cas  que  l'électrolyse  du  salicylate  de 
soude  n'avait  pas  améliorés. 

Le  premier  eflet  de  ces  applications  est  une  atténuation  rapide  des 
phénomènes  douloureux.  La  résorption  des  empâtements  péri-articu- 
laires  est  activée;  l'état  général  des  malades  s'améliore  vite. 

II.  •—  La  galvanisation  à  l'hyposulfîte  de  soude  a  une  action  tro- 
phique  locale  très  marquée  et  cette  thérapeutique  est  appelée  à  être 
efRcace  dans  certaines  affections  cutanées. 

III.  —  Après  chaque  séance  d'électrolyse,  suivant  la  technique 
indiquée,  l'excrétion  urinaire  du  soufre  est  considérablement  aug- 
mentée surtout  pendant  les  trois  premières  heures;  elle  n'est  pas 
terminée  six  heures  après  la  séance.  Cette  augmentation  porte  princi- 
palement sur  les  sulfates  et  les  phcnolsulfates,  quelle  que  soit  la 
polarité  de  l'électrode  imbibée  d'hyposulfite  de  soude. 


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^! 


ECRAN    STEKEORÀDIOSCOPE 


Par  M.  B.  BSTANAVB, 

Docteur  es  sciences. 


Pour  obtenir  la  sensation  du  relief  au  moyen  d'images  deux  condi- 
tions sont  nécessaires: 

r  Observer  binoculairement  deux  épreuves  répondant  à  deux  pers- 
pectives d'un  objet; 

2*  Observer  ces  épreuves  au  même  endroit,  de  telle  façon  que  celle 
qui  est  destinée  à  l'œil  droit  soit  vue  seulement  par  l'œil  droit  à 
l'exclusion  de  son  congénère,  de  même  pour  l'image  destinée  h  l'œil 
gauche. 

Si  ces  conditions  sont  réalisées  le  relief  apparaît. 

D'après  cela,  j'ai  imaginé  un  écran  spécial  de  projection,  sur  lequel 
on  projette  deux  images  stéréoscopiques,  de  façon  à  mettre  en 
coïncidence  les  points  les  plus  éloignés,  la  ligne  d'horizon  par 
exemple.  Les  images  des  points  plus  rapprochés  ne  se  superposent 
pas  et  présentent  un  écart  horizontal,  connu  sous  le  nom,  donné  par 
Helmholtz,  de  parallaxe  stéréoscopique.  Cet  écartement  est  d'autant 
plus  prononcé  que  les  objets  qu'il  représente  sont  plus  voisins  de 
l'observateur. 

En  regardant  par  transparence  sur  cet  écran,  à  une  distance  conve- 
nable, chaque  œil  perçoit  l'une  des  images  à  l'exclusion  de  Tautre  et 
le  relief  apparaît. 

Grâce  à  cet  écran,  il  n'est  besoin  d*aucun  instrument  à  interposer 
devant  les  yeux,  et  c'est  d*une  grande  facilité  dans  l'observation. 

Écran  stéréoscope.  —  Dans  ses  parties  essentielles,  l'écran  spécial 
destiné  à  recevoir  les   images  réelles  se  compose  de  deux  réseaux 


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ÉCRAN    STÉRÉORADIOSCOPE.  4 29 

lignés  à  lignes  parallèles  RR  et  R'R'  {fig,  i)  séparés  par  une  glace 
dépolie  EE'. 

Si  Ton  dispose  deux  sources  lumineuses  punctiformes  S,  S,  à  la  dis- 
tance pupillaire  et  qu'au  voisinage  de  l'écran  spécial,  on  place  un 
objet  délié,  par  exemple  une  spirale  en  fil  de  fer,  chacune  des  sources 
S|,  S,  donnera  sur  la  glace  dépolie  EE'  des  ombres  lignées^  les  unes 
notées  a,  a,  a. . .  données  par  la  source  S,  alternées  avec  les  lignes- 
ombres  I,  I,  I,  I. . .  données  par  la  source  S^. 


FiG.    l('). 


En  regardant  par  transparence  en  vision  binoculaire,  les  yeux  0,, 
O,  perçoivent  une  image-ombre  unique  avec  son  relief,  car  l'œil  O,  ne 
perçoit  que  les  lignes-ombres  a,  a,  a. ..,  tandis  que  l'œil  0^  perçoit 
seulement  les  lignes-ombres  i,  i,  i . . . 

La  séparation  des  ombres  stéréoscopiques  est  parfaite  et  le  relief 
apparaît.  Grâce  à  la  fmesse  des  traits  des  réseaux  utilisés,  les  lignes 
ombres  sont  sulTisamment  voisines  pour  que  les  images  représentées 
par  ces  ombres  incomplètes  paraissent  continues. 

(')  Figure  tirée  de  roiivrage  du  D'  Paul  Vaudet,  Technique  de  radiothérapie  et  de 
radioscopie,  •?*  odilion,  1908.  Ouvrage  récompensé  par  rAcadémic  de  médecine,  Paris. 
Leclerc,  édileur. 


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43o  ARCHIVES  d'iSlectrigité  ii£digalb. 

Dans  le  dessin  schématique  représenté  par  la  figure  i,  les  propor- 
tions ne  sont  nullement  gardées.  Si  les  points  0^  0,  d'observation 
sont  symétriques  des  sources  Sj,  S,,  par  rapport  à  l'écran,  l'ombre  en 
relief  sera  identique  en  grandeur  à  l'objet,  mais  symétrique  par 
rapport  à  l'écran.  Si  les  points  d'observation  0|  0,  sont  plus  près  ou 
plus  loin  de  l'écran  que  ne  le  sont  les  sources  S^  S,,  on  aura  une 
ombre  symétrique  de  l'objet,  mais  dont  le  relief  sera  atténué  ou 
exagéré;  mais  dans  tous  les  cas  la  position  relative  des  différents 
plans  sera  respectée. 

Si  Ton  projetait  sur  l'écran  deux  images  stéréoscopiques,  au  lieu 
des  deux  ombres  stéréoscopiques,  on  percevrait  encore  par  transpa- 
rence une  image  unique  pourvue  de  relief.  Cet  écran  est  donc  en 
quelque  sorte  un  véritable  stéréoscope.  Cette  ombre  unique  que  l'on 
perçoit  en  relief  peut  même  s'extérioriser,  venir  en  avant  de  l'écran  et 
permettre  d'eflectuer  des  mesures,  comme  l'a  indiqué  le  D'  Guilloz, 
de  Nancy,  dans  un  rapport  sur  la  stéréoscopie  et  la  stéréométrie 
radiographique  et  radioscopique  lu  au  Congrès  de  Milan  (1906). 

L'écran  stéréoscope  réalise  si  bien  la  synthèse  des  ombres  stéréos- 
copiques, qu'on  peut  pratiquer  derrière  l'écran,  avec  dextérité,  toute 
une  série  d'opérations  :  enfiler  des  anneaux  métalliques  diversement 
orientés  et  situés,  etc.. 

ÉCRAN  STÉBÉoRADioscoPE.  —  Si  l'ou  remplace  la  glace  dépolie  E  E' 
par  un  écran  fluorescent  au  platino-cyanure,  le  réseau  R  R  par  un 
réseau  métallique  spécial  pour  rayons  Rôntgen  ;  le  réseau  R'  R'  étant 
toujours  sur  verre  et  de  même  caractère  que  le  précédent,  on  aura 
réalisé  l'écran  stéréoradioscope.  Si,  à  la  place  des  deux  sources  lumi- 
neuses S^  S,,  on  prend  deux  ampoules  radiographiques,  en  plaçant 
entre  l'écran  et  les  sources  assez  près  de  l'écran  un  corps  ayant  des 
parties  transparentes  et  opaques  aux  rayons  X,  on  percevra  par  trans- 
parence sur  l'écran  en  vision  binoculaire  0,  0,  une  ombre  unique 
pourvue  de  relief. 

Si  l'expérience  réussit  parfaitement  avec  deux  sources  lumineuses 
et  récran  stéréoscope  tel  qu'il  a  été  d'abord  décrit,  il  n'en  va  pas  sans 
quelque  difficulté  dès  qu'il  s'agit  de  remplacer  ces  sources  par  des 
ampoules,  la  glace  dépolie,  par  l'écran  au  platino-cyanure,  et  le  premier 
réseau,  par  un  réseau  métallique.  On  s'aperçoit  rapidement  que  la 
luminosité  de  l'écran  laisse  alors  beaucoup  à  désirer,  et  que  l'on 
devine  les  ombres  plutôt  qu'on  ne  les  perçoit.  Mais  le  principe  est 
posé,  et  dès  que  l'on  pourra  augmenter  la  luminosité  des  écrans  ou 


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ÉCRAN    STÉRéORADIOSGOPB.  /l3l 

des  ampoules,  la  question  sera  pratiquement  résolue  comme  elle  Test 
déjà  pour  des  ombres  données  par  des  sources  lumineuses  ordinaires. 

Cet  écran  spécial  remplacera,  dans  la  bonnette  à  observation,  l'écran 
au  platino-cyanure.  Au  lieu  de  se  servir  de  deux  sources  S^,  S„  de 
rayons  X,  on  peut,  comme  l'a  indiqué  M.  Guilloz  et  en  partie  réalisé 
M.  GaifTe,  se  servir  d'une  seule  ampoule  qu'on  fait  basculer  de  façon 
à  prendre  les  positions  Sj  et  S,.  On  a  ainsi  une  sorte  d'appareil  à 
éclipses. 

Disons  un  mot  de  la  manière  de  constituer  le  réseau  ligné,  métal- 
lique. M.  Guilloz  le  constituait,  dans  une  première  série  d'essais,  en 
enroulant  sur  une  mince  planchette  de  bois  et  côte  à  côte,  un  fil  de 
cuivre  isolé  (conducteur  électrique).  Le  diamètre  total  du  fil  était  un 
peu  inférieur  au  double  du  diamètre  du  fil  métallique.  Le  cadre  étant 
ainsi  bien  recouvert,  les  fils  sont  fixés  sur  les  bords  et  l'on  coupe  ceux 
qui  recouvrent  Tune  des  faces. 

On  constitue  ainsi  un  réseau  pour  rayons  X  dans  lesquels  les  vides 
sont  représentés  par  l'isolant,  et  les  traits  opaques  par  les  fils  métal- 
liques. Le  réseau  R'  R'  qui  sert  à  observer  les  ombres  lignées  de 
l'écran  est  le  positif  d'une  radiographie  du  réseau  précédent  faite  à 
grande  distance.  Les  fils  utilisés  dans  ces  essais  avaient  o°"°3o  de 
diamètre,  l'interstice  était  de  o""25,  dans  ce  cas  la  distance  de 
récran  au  réseau  est  d'environ  i""8o  pour  une  distance  d'obser- 
vation de  4o  centimètres. 

Nous  «goûterons,  en  terminant,  que  la  radioscopie  4vec  l'écran 
stéréoradioscope  sera  la  plus  commode  et  se  généralisera  vite  dès 
qu'on  aura  des  écrans  ou  des  ampoules  plus  lumineuses,  et  qu'on 
saura  obtenir  des  réseaux  métalliques  bien  réguliers,  ce  qui  représente 
des  difficultés  dont  on  ne  se  rend  compte  que  quand  on  l'a  essayé, 
mais  qui  ne  paraissent  pas  insurmontables. 

De  récentes  études,  poursuivies  en  collaboration  avec  la  maison 
G.  GaifTe,  m'ont  conduit  à  établir  des  réseaux  métalliques  réguliers 
de  format  i8/a4-  Ce  format  parait  suffisant  pour  les  observations 
courantes. 


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PRESENTATION  D'UN  APPAREIL  PORTATIF 

(de  la  maison  gaifpb) 
DONNANT  UNE  CONTRACTION  PROGRESSIVE  (') 

Par  les  D^"  DBIiHBRM  et  liAÇUBRRIâRB. 


L'un  de  nous  a  présente  (3)  Tannée  dernière  le  grand  appareil  à 
chariot  mobile  de  la  maison  GaifTe,  marchant  sur  courant  sinusoïdal. 

Cet  appareil  formait,  par  la  facilité  de  réglage  des  difTérents  facteurs 
(temps  de  repos,  temps  de  contraction,  vitesse  du  mouvement,  gra- 
duation de  rintensité)  aussi  bien  que  par  sa  robustesse,  la  réalisation 
parfaite  des  appareils  à  courants  régulièrement  croissant  et  décroissant, 
dont  les  premiers  modèles  furent  le  rhéostat  ondulant  de  Bergonié  et 
l'appareil  faradique  à  balancier  de  Trucliot. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  l'utilité  de  ces  appareils  qui  donnent,  au 
lieu  des  secousses  brusques  obtenues  par  les  chocs  électriques,  des 
contractions  s'accroissant  progressivement,  décroissant  progressive- 
ment, séparées  par  des  temps  de  repos  et  se  rapprochant  par  conséquent 
d'une  façon  tout  à  fail  satisfaisante  de  la  contraction  physiologique 

Nous  n'insisterons  pas  non  plus  sur  le  fonctionnement  parfait  du 
grand  appareil  décrit  l'année  dernière  sur  le  dur  service  qu'il  nous 
fournit  sans  défaillance  à  la  clinique  Apostoli-Laquerrière,  ni  sur  les 
excellents  résultats  que  nous  avons  retirés  de  son  emploi. 

Mais  cet  appareil,  s'il  est  un  meuble  de  cabinet  absolument  recom- 
mandable,  a  l'inconvénient  de  ne  pouvoir  être  transporté  chez  le 
malade,  ce  qui  limite  son  usage  aux  clients  qui  peuvent  venir  chez 
le  médecin. 

Nous  avons  donc  étudiés  divers  dispositifs   permettant  d'obtenir, 

(*)  Communication  au  Conférés  de  l'A.  F.  A.  S.,  Reims,  1907. 
(')  Communicalion  au  Conjures  de  TA.  F.  A.  S.,  Lyon,  1906. 


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PRESENTATION  D  UN  APPAREIL  PORTATIF. 


433 


avec  un  appareil  transporlable,  des  excitations  exactement  ondulées  ; 
mais  M.  Gaiffe,  après  avoir  fait  l'examen  des  systèmes  que  nous  lui 
proposions,  nous  a  livré  l'excellent  petit  appareil  que  nous  vous 
présentons  et  dont  voici  le  principe  : 

Si  dans  un  appareil  magnéto  on  fait  varier  périodiquement  la 
quantité  de  flux  traversant  Tinduit,  on  obtiendra  un  courant  dont  la 
différence  de  potentiel  variera  d'une  manière  identique. 


A,GAlFrEAFAniS 


Fia.  1. 
Schéma  de  rappareil. 

Pour  obtenir  refl*et  qui  nous  intéresse,  il  suffira  de  faire  varier 
périodiquement  ce  flux  magnétique  entre  zéro  et  un  maximum  réglable 
à  volonté. 

A  cet  effet,  Taimant,  que  l'on  voit  en  A  A  sur  la  figure  i,  est  susceptible 
de  tourner  autour  d'un  axe  vertical  S,  vis-à-vis  des  pièces  polaires  N  N. 
Dans  la  position  figurée  tout  le  flux  magnétique  traverse  l'induit, 
mais  si  l'on  fait  tourner  l'aimant  de  go"  le  flux  se  ferme  en  entier  par 
chacune  des  pièces  polaires  sans  traverser  l'induit. 

Pour  toute  position  intermédiaire,  le  flux  se  divise  en  deux  parties 
dont  l'une  seulement  traverse  l'induit.  Le  problème  consiste  donc  à 
donner  automatiquement  à  l'aimant  un  mouvement  alternatif  dont 
l'amplitude  puisse  être  réglée  à  volonté. 


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434 


ARCHIVES    d'eLEGTRIGIt£   MÉDICALE. 


Ce  résultat  est  obtenu  par  le  dispositif  mécanique  suivant  : 
L'arbre  général  de  commande,  aboutissant  à  la  manivelle  M,  entraîne, 
par  une  vis  sans  fin  V,  un  plateau  I;  ce  plateau  est  relié  par  une  bielle 
à  une  coulisse  T  L  et  lui  communique  un  mouvement  d'oscillation 
autour  du  centre  L.  La  coalisse,  à  son  tour,  transmet  son  mouvement 
à  Taxe  S  de  l'aimant  par  une  bielle  K  R  et  une  manivelle.  Par  consé- 
quent, selon  la  position  occupée  par  le  point  K  dans  la  coulisse  T  L, 
l'arbre  S  aura  un  angle  d'oscillation  difTérent. 

Si  le  point  K  est  ramené  en  L,  l'axe  S  n'aura  pas  de  déplacement  ;  s'il 
est  en  T,  il  aura  son  déplacement  maximum  réglé  à  90*  d'amplitude. 


Fio.  a. 

Emploi  de  Tappareil. 

(ÉloctromécaDothérapie  des  fléchisseurs  des  doigts  sans  résistance,) 

Le  point  K  est  maintenu  dans  une  position  fixe  le  long  de  la  coulisse  TL 
par  le  levier  Y. 

En  déplaçant  ce  levier  à  la  main,  on  règle  l'amplitude  d'oscillation 
de  l'aimant,  par  suite  la  valeur  du  maximum  de  chaque  contraction. 

On  voit  que  ce  réglage  peut  être  effectué  pendant  la  marche  de 
l'appareil,  de  telle  sorte  que  l'on  peut  commencer  par  un  déplacement 
très  faible  de  l'aimant  et  le  faire  croître  ensuite  jusqu'à  ce  que  l'on 
obtienne  l'effet  désiré. 

Enfin,  cet  appareil  peut  être  également  employé  comme  une  magnéto 
ordinaire  en  plaçant  le  levier  Y  dans  la  position  où  l'aimant  reste 
immobile  et  en  graduant  lentement  le  courant  par  le  déplacement  de 
l'aimant  pendant  qu'on  tourne  la  manivelle  à  la  main  d'une  manière 
aussi  constante  que  possible. 


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PRÉSENTATION  d'uN  APPAREIL  PORTATIF 


435 


Cet  appareil  donne  parfaitement  ce  qu'on  lui  demande,  une  con- 
traction lente  progressivement  croissante,  d'intensité  facilement  gra- 
duable,  et  nous  sommes  tout  à  fait  satisfaits  de  la  commodité  de  son 
emploi. 

D'autre  part,  en  ce  qui  concerne  les  résultats  thérapeutiques,  nous 
pouvons  dire,  d'après  une  expérience  de  quelques  mois,  ceux  qu'il  pro- 
cure sont  en  tous  points  excellents.  L'un  d'entre  nous  a  eu  à  soigner 
toute  une  famille,  victime  d'un  accident  ayant  déterminé  des  troubles 
graves.  Avec  la  faradisation  d'un  appareil  ordinaire,  l'amélioration 
marchait  lentement;  chez  tous  les  malades,  cette  [amélioration  s'ac- 


IJffiJB 

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FiG.  3. 

Emploi  de  Tappareil. 

(Électromécanothérapie  des  fléchisseurs  des  doigts  avec  résistance  manuelle,) 

centua  très  rapidement  à  partir  du  jour  où  Ton  employa  ce  nouvel 
appareil. 

Enfin,  grâce  à  la  progression  parfaite  de  la  contraction,  il  se  prête 
parfaitement  à  l'électromécanothérapie  sur  résistances  ('). 

Il  est  facile,  d'ailleurs,  avec  une  corde,  quelques  poulies  et  des 
poids,  d'installer  chez  le  malade  un  dispositif  de  résistance  de  fortune. 

En  somme,  cet  appareil,  dont  le  poids  est  minime  et  auquel  il  ne 
manque  plus  qu'une  boîte,  qui  sera  bientôt  construite,  nous  paraît 
l'appareil  portatif  idéal  pour  l'application  de  la  gymnastique  mus- 
culaire électrique  dans  presque  toutes  les  atrophies  musculaires 
sans  R.  D. 

(')  Laql'brrière,  Notes  préliminaires  sur  rélectromécanothérapie  (Bulletin  de  la 
Société  française  d* électrothérapie,  numéros  de  juin  et  suivants,  1907). 


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L'INSTITUT    PHOTOTHÉRAPIQUE 

DE    FLORENCE 


L'Institut  florentin  est  dû  à  l'initiative  du  Prof.  Pellizzari  qui, 
directeur  de  la  clinique  dermosyphiligraphique  à  l'Institut  des  Études 
supérieures,  voulut  l'adjoindre  à  cette  clinique.  Par  sa  persévérance, 
et  grâce  aux  nombreuses  relations  qu'il  compte  dans  la  ville,  il  parvint 
àforganiser  avec  succès  une  souscription  qui,  en  l'espace  de  deux 
années,  atteignit  à  peu  près  le  chiffre  de  75,000  francs. 

Outre  les  particuliers,  y  avaient  contribué  généreusement  :  Sa 
Majesté  le  roi  d'Italie,  les  princes  de  la  Maison  royale,  la  municipalité 
et  la  province  de  Florence,  l'Administration  des  hôpitaux,  la  Caisse 
d'épargne  locale,  etc. 

Bien  que  cette  somme  recueillie  fût  très  modeste,  elle  permit, 
grâce  à  une  judicieuse  administration,  de  fonder  un  Institut  qui,  s'il 
n'est  pas  grandiose,  est  du  moins  absolument  complet  et  peut  être 
cité  comme  modèle. 

Deux  rapports  imprimés  et  publiés,  ayant  trait  aux  exercices  1905 
et  1906  ont  déjà  fait  connaître  la  grande  importance  acquise  par  cet 
Institut  de  modeste  origine.  Il  fonctionne  sans  le  concours  de  l'État, 
car  un  bon  administrateur,  un  homme  compétent,  préside  attentive- 
ment à  sa  direction.  Il  est  inutile  de  dire  quelles  ont  été  les  nouvelles 
découvertes  de  la  photoradiothérapie.  Tout  en  se  procurant  sans  cesse 
des  appareils  nouveaux,  il  a  pu  économiser  un  petit  capital  de  réserve 
pour  la  tenue  en  état  de  son  matériel. 

L'Institut  photo thérapique  comprend  trois  étages  : 

Au  rez-de-chaussée,  on  trouve  d'abord  deux  petites  pièces,  l'une 
pour  la  Direction,  l'autre  pour  l'Administration;  ensuite,  les  locaux 
spécialement  destinés  au  traitement. 

1°  Une  grande  salle  de  onze  mètres  sur  huit,  recevant  la  lumière 
de  quatre  vastes  portes-fenêtres,  munie  de  deux  doubles  toilettes 
automatiques  en  marbre  et  contenant  deux  appareils  originaux 
Finsen  de  quatre  tubes  chacun.  Ces  deux  appareils  sont  les  dons,  l'un 
du  comte  Giovannangelo  Bastogi,  l'autre  du  Comité  florentin  de  la 
lutte  contre  la  tuberculose. 

2°  Une  pièce  plus  petite  où  sont  placés  : 

Un  appareil  Finsen  Reyn,  fourni,  comme  les  deux  grands  appareils 
Finsen,  par  la  maison  lui  Warberg,  de  Copenhague,  et  donné  par 
S.  A.  R.  la  duchesse  d'Aoste,  et  affecté  particulièrement  au  traitement 
des  malades  qui  désirent  faire  leurs  applications  isolément. 


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l'institut    PHOTOTHÉRAPIOUE    de    FLORENCE. 


437 


Une  lampe  Kromayer  à  vapeur  de  mercure  avec  lentilles  de  quartz 
et  refroidissement  à  circulation  continue,  don  de  S.  E.  la  princesse 
Maria  Golonna. 

30  Une  première  chambre  pour  la  rontgenthérapie,  plus  spéciale- 
ment affectée  au  traitement  des  malades  de  la  clientèle  privée.  L'ap- 
pareil Rôntgen  dont  elle  est  pourvue  est  dû  à  la  munificence  de  M™e  Ma- 
ria Budini  Gattaï  et  sort  des  ateliers  de  la  maison  Siemens  et  Halske, 
de  Berlin.  Pour  Tapplication  de  la  radiothérapie,  on  se  sert  soit  du 
limitateur  Schônberg,  soit  du  Umitateur  Drault  où,  lorsqu'il  y  a  lieu 
de  se  servir  des  tubes  sans  utiliser  de  limitateur,  le  personnel  est  pro- 


FlG.     I. 

Cirandc  salle  FIdscd. 


tégé  par  une  sorte  de  paravent  en  triptyque  revêtu  de  plaques  de 
plomb  du  côté  de  sa  face  interne  et  percé  d'une  fenêtre  que  ferme  une 
vitre  au  plomb  permettant  ainsi  de  surveiller  sans  inconvénient  l'ap- 
pareil et  le  malade  en  traitement. 

40  Une  seconde  chambre  pour  la  rontgenthérapie,  plus  particu- 
lièrement affectée  au  service  des  malades  hospitalisés,  aux  traitements 
gratuits  et  aux  épilations  rôntgenthérapiques  dans  les  diverses  affec- 
tions tricophytiques  et  faveuses  du  cuir  chevelu  et  de  la  barbe. 

L'appareil  Rôntgen  dont  on  se  sert  dans  cette  salle  a  été  fourni 
par  la  maison  Siemens  et  Halske,  et  possède  pour  l'émission  des  rayons 
les  mêmes  systèmes  de  protection  et  de  limitation  que  ceux  indiqués 
pour  le  précédent. 

Pour  mesurer  et  doser  la  pénétration  et  la  quantité  de  rayons  émis 
par  les  tubes  Rôntgen,  on  fait  usage  du  radiomètre  de  Benoist,  des 
radiochromomètres  de  Sabouraud  et  Noire  et  de  Bordier,  du  milUam- 
pèremètre  de  Gaiffe  placé  dans  le  circuit. 


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438 


ARCHIVES    d'électricité    M^DIGALB. 


50  Une  salle  pour  la  visite  et  le  traitement  des  malades  qui  vien- 
nent à  r Institut  et  où  se  trouvent,  en  outre  des  pansements  asep- 
tiques, les  préparations  chimiques  et  les  solutions  préparées. 

Un  appareil  Lortet-Genoud,  modification  de  Tappareil  Finsen. 

Un  dispositif  pour  Télectrolyse,  la  galvanopuncture  et  la  galvano- 
caustique. 

Une  lampe  Uviol  à  vapeur  de  mercure,  et  enfin  des  appareils  de 
galvanisation  et  de  faradisation  pour  les  recherches  d'électrodiagnostic. 

6°  Trois  salles  d'attente,  un  vestiaire  et  une  chambre  de  repos  pour 
les  infirmières,  et  enfin  un  corridor  qui  conduit  à  la  salle  Finsen  el 


\ 


Fio.  a. 
Salle  Fiosen-Reyn. 

OÙ  est  placée  une  vaste  armoire  pour  les  vêtements  et  le  linge  des 
malades  en  traitement  complètent  les  locaux  du  rez-de-chaussée. 
Dans  un  coin,  à  Técart,  on  trouve  en  outre  le  cadre  de  distribution 
de  l'énergie  électrique  pour  tous  les  appareils  et  un  transformateur 
de  tension,  don  du  chevalier  Budini  Gattai,  et  au  moyen  duquel  on 
peut  réduire  de  150  à  80  volts  le  courant  fourni  par  le  secteur  urbain. 

Un  escalier  large  et  commode  donne  accès  aux  étages  supérieurs. 

Au  premier,  se  trouvent  la  lingerie  de  l'Institut  et  la  salle  d'opé- 
ration, avec  d'autres  appareils  pour  la  galvanocaustique,  l'appareil 
à  air  surchauffé  de  HoUander  et  celui  modifié  de  Lang.  A  cet  étage 
existe  un  corridor  de  communication  avec  les  salles  cliniques  où  sont 
les  malades  internes  de  l'hôpital. 

Au  deuxième  étage  se  trouvent  : 

l^  Une  salle  à  parois,  vitres  et  ustensiles  complètement  rouges, 
affectée  à  la  photochromothérapie.  Les  réflecteurs,  construits  par  la 
maison  Sanitas»  de  Berlin,  sont  pourvus,  en  plus  des  ballons  d'usage 


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L*INSTITUT    t>MOTOTHÉRAPIQUE    1>B    FLOHENGE. 


439 


contenant  les  solutions  de  diverses  couleurs  (rouge,  jaune,  bleu),  selon 
les  cas,  de  lentilles  à  circulation  continue  afin  d'obtenir  le  refroi-. 
dissement  absolu  des  rayons. 

2°  Une  autre  salle  pour  la  photochromothérapie,  mais  à  parois 
blanches,  dotée  de  réflecteurs  en  tous  points  semblables  à  ceux  ci- 
dessus  indiqués. 

30  Une  salle  pour  les  appareils  de  haute  fréquence,  selon  le  dispositif 
de  d'Arsonval,  dans  ses  diverses  méthodes  d*autoconduction,  de 
condensation  et  d'application  unipolaire. 

Un  résonateur  d'Oudin,  une  bobine  de  Tesla,  à  immersion  dans 


PiG.  3. 
Première  salle  Rôntgen. 


l'huile  de  vaseline,  et  une  série  complète  d'électrodes  diverses  pour  les 
effluves,  pour  les  badigeonnages,  pour  les  étincelles  caustiques  selon 
les  modèles  de  d'Arsonval,  d'Oudin,  de  Mac-Intyre,  de  Lustgarten 
modifiés  par  l'Institut,  complètent  cet  agencement,  fourni  par  la 
maison  G.  Campostano,  de  Milan. 

40  Un  vaste  hall  vitré  pour  la  photographie  avec,  de  chaque  côté, 
deux  espaces  découverts  formant  terrasse  orientés  de  façon  à  pouvoir 
être  utilisés  avec  le  plus  de  commodité  possible  pour  les  applications 
solaires  directes  par  le  système  initial  de  Finsen.  L'appareil  photo- 
graphique instantané  et  à  pose  avec  objectif  Taylor  Hobsn  est  un 
don  du  comte  Giovannangelo  Bastogi. 

50  Un  cabinet  pour  développer  et  une  salle  d'attente  spacieuse  et 
aérée  complètent  les  locaux  du  second  étage. 

L'Institut  possède  en  outre  trois  W.-G.  agencés  d'après  les  systèmes 
les  plus  modernes  et  les  plus  hygiéniques,  et  diverses  annexes  pour 
la  mise  en  réserve.  Il  est  chaufTé  du  haut  en  bas  par  un  thermo-siphon 


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44o  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Kôrting  et  naturellement  éclairé  à  l'électricité.  Outre? les  «appareils 
précédemment  signalés,  T  Institut  photothérapique  possède,  grâce  à 
la  générosité  de  Miss  Giorgiana  Blunt,  une  certaine  quantité  de 
bromure  de  radium  pur  avec  lequel  on  a  entrepris  et  mené  à  bien  des 
applications  thérapeutiques  assez  nombreuses  et  déjà  très  concluantes. 
La  proximité  de  l'Institut  et  de  la  Clinique  dermosy philographique 
avec  l'hôpital  pour  les  maladies  de  la  peau  lui  permet  de  profiter 
de  tous  les  moyens  scientifiques  qu'offre  la  Ghnique,  et  aussi  de  pou- 
voir hospitaliser  les  malades  les  plus  gravement  atteints  qui  recourent 


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FiG.   4. 

Salle  pour  la  photochromothérapie. 


à  son  traitement,  toutes  les  nécessités  de  la  cure  étant  proches  et 
n'occasionnant  aucun  dérangement. 

Le  personnel  sanitaire  de  l'Institut  photothérapique  est  composé 
du  Prof.  Pellizzari,  titulaire  de  la  cHnique  dermosyphilographique, 
son  fondateur  et  directeur,  du  D'  Mazzoni,  chargé  de  la  gestion  admi- 
nistrative, précédemment  assistant  de  la  Clinique  dermosyphilogra- 
phique, du  D*"  Prunaj,  deuxième  médecin,  auparavant  spécialiste 
d'électrothérapie  à   Florence. 

Tous  les  autres  assistants  de  la  Clinique  dermosyphilographique 
qui  suivent  en  outre  les  traitements,  particuHèrement  ceux  ayant 
comme  sujets  les  malades  internes  à  la  clinique,  s'occupent  des  recher- 
ches scientifiques.  Quant  au  personnel  subalterne,  il  se  compose 
d'une  chef-assistante  infirmière  et  de  huit  à  dix  assistantes  infirmières, 
selon  les  besoins,  d'un  gardien  préposé  aussi  au  service  photogra- 
phique, d'un  homme  de  peine  pour  les  gros  travaux  et  d'un  portier. 

Dans  la  construction  et  l'aménagement,  dus  à  l'intelligente  direc- 


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L  INSTITUT    PHOTOTHERAPIQUB    1>E    FLORENCE. 


txki 


lion  de  Tingénieur  Ugo  Giovannozzi,  on  a; su  allier  à  l'observation 
la  plus  stricte  de  toutes  les  règles  de  Thygiène  toutes  les  idées  modernes 
d'élégance  et  d'agrément.  Tout  y  est  clair,  aéré,  luisant.  Chaque 
chambre  se  trouve  pourvue  de  lavabos  de  marbre,  toutes  sont  pavées 
de  carreaux  en  ciment  lavables  à  grande  eau  et  les  murs  en  sont 
jusqu'à  une  certaine  hauteur,  revêtus  de  stuc  vernissé,  ce  qui  rend 
possible  le  lavage  à  plein  jet.  Les  hts  qui  servent  aux  applications 
sont  mobiles,  de  couleur  blanche  et  vernis  au  feu;  il  en  est  de  même 
des  bancs,  escabeaux  et  autres  sièges,  ainsi  que  des  boîtes  contenant 


FiG.  5. 
Salle  de  visite. 


le  matériel  nécessaire  au  traitement;  le  tout  est  soit  en  métal,  soit 
métal  et  verre,  afin  que  la  stérilisation  puisse  en  être  complète. 

L'admission  des  malades  aux  cures  gratuites  ou  semi-gratuites  se 
fait  aux  consultations  journalières  qui  ont  lieu  à  la  Clinique  dermo- 
syphilographique;  celles  des  malades  grands  payants  est  faite  par  le 
directeur  même  de  l'Institut  ou  par  ses  aides. 

L'Institut  photothérapique  de  Florence  rend  compte  chaque 
année  de  son  mouvement  clinique  et  financier  au  moyen  d'une  publi- 
cation éditée  par  les  soins  du  Royal  Institut  des  Études  supérieures 
de  Florence.  Cette  publication  donne  les  statistiques,  les  commente, 
met  en  lumière  les  cas  les  plus  importants  observés  pendant  l'année, 
fait  connaître  les  méthodes  suivies,  et,  en  appendice,  relate  les  résumés 
des  principaux  travaux  scientifiques  ayant  trait  à  la  finsenthérapie 
et  à  la  rôntgenthérapie,  travaux  dus  au  personnel  de  la  CUnique 
dermosyphilographique  et  de  T Institut,  qui  possède  une  petite  biblio- 
thèque contenant  les  ouvrages  les  plus  en  vue,  ainsi  que  les  périodiques 

4RGB1V.  D'éLBcm.  MÉD.  —  igo8.  33 


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442 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


italiens  et  étrangers  s'occupant  de  fînsenthérapie,  de  rôntgenthérapie, 
d'éiectrothérapie  en  général,  etc. 

Dans  le  cours  de  Tannée  1905,  qui  fut  son  premier  exercice  complet, 
l'Institut  photothérapique  de  Florence  a  eu  en  traitement  376  ma- 
lades, avec  un  total  de  8,325  applications  diverses  (Finsen,  Finsen- 
Reyn,  Finsen-Lortet,  lampe  Uviol,  haute  fréquence,  Rôntgen,  etc.). 

Pendant  l'année  1906,  la  seconde  de  son  exercice,  il  a  eu  en  trai- 
tement 488  malades,  avec  un  total  de  11,975  applications.  Le  nombre 
des  malades  traités  est  considérable  grâce  à  la  modicité  relative  des 


FiG.  6. 
Salle  pour  la  haute  fréquence. 


tarifs  comparés  à  ceux  des  autres  pays  et  aux  facilités  de  traitement 
qu'ont  presque  tous  les  malades  soit  gratuits,  soit  payants. 

L'Institut  a  pu  parvenir  à  ce  résultat  grâce  aux  offrandes  dont  il 
a  bénéficié  particulièrement  depuis  sa  fondation  et  qui  ont  servi  au 
fur  et  à  mesure  non  seulement  à  le  doter  d'appareils  nouveaux,  mais 
encore  à  constituer  un  petit  fonds  de  réserve  qui  permet  d'entretenir 
le  matériel  en  bon  état.  Les  dépenses  comme  personnel  sont  à  peu  près 
réduites  au  minimum,  vu  que  le  personnel  de  la  Clinique  effectue 
presque  gratuitement  les  travaux  d'études. 

Les  frais  de  publication  sont  assumés  par  l'Institut  des  Études 
supérieures. 

D'autre  part,  grâce  à  ce  que  rapportent  les  applications  aux  malades 
payants,  les  subventions  accordées  jusqu'à  présent  par  le  Conseil 
provincial  et  la  Caisse  d'épargne,  les  offrandes  privées  au  bénéfice 
des  malades  pauvres,  on  a  pu  prélever  suffisamment  pour  réduire 
dans  la  mesure  du  possible  les  tarifs  des  applications  qualifiées  semi- 


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l'institut    PHOTOTHÉRAPIQUE   de    FLORENCE.  443 

gratuites,  et  cela  jusqu'à  presque  compensation  des  dépenses.  Les 
applications  tout  à  fait  gratuites  faites  aux  indigents  de  la  Clinique 
et  les  traitements  donnés  en  visite  aux  malheureux  de  la  ville  peuvent 
être  faits  grâce  aux  subventions  qu'accordent  à  l'Institut  la  commune 
de  Florence  et  l'Administration  des  hôpitaux. 

Lorsqu'on  a  visité  l'Institut,  on  a  pu  se  rendre  compte  de  la  façon 
dont  chaque  cas  y  est  étudié  sur  toutes  ses  manifestations  morbides, 
rien  n'échappant  non  plus  des  divers  traitements  accessoires.  Quand 
on  a,  de  visu,  pu  constater,  non  seulement  par  la  remarquable  collec- 
tion des  cas  cliniques  photographiés,  mais  encore  par  l'observation 
directe  d'un  nombre  convenable  de  malades,  le  mouvement  scienti- 
fique de  r Institut,  on  se  rend  facilement  compte  du  progrès  qu'on  a 
en  si  peu  de  temps,  pu  et  su  obtenir.  Son  plus  grand  mérite  est  de 
n'avoir  pas  voulu  se  cantonner  dans  telle  ou  telle  méthode  de  trai- 
tement, mais  d'avoir  voulu  profiter  à  la  fois  d'une  façon  judicieuse 
de  toutes  les  méthodes,  étudiant  pour  chaque  cas  celle  qui  est  la  plus 
favorable  et  qui  agit  le  plus  efficacement,  les  associant  souvent  par 
économie  de  temps  et  de  dépense  (i). 

(')  C'est  un  modèle  d*l  asti  tut  que  celui  de  Florence  ot  c'est  un  exemple  à  suivre 
que  celui  du  Prof.  Pellizzari!  Voilà  pourquoi  j*ai  tenu  à  donner  ici,  de  cet  Institut, 
une  description  aussi  complète  que  possible.  C'était  utile  par  ce  temps  de  création 
hâtive  d'Instituts  consacrés  à  la  Tliérapie  physique  et  à  i'ËIectricité  médicale.  De 
plus,  cela  m'était  agréable,  car  je  suis  reconnaissant  du  très  aimable  et  très  cordial 
accueil  que  fy  ai  reçu.  Dans  l'Enseignement  International  qui  se  développe  et  se 
fait  tout  entier  par  l'exemple  et  par  la  comparaison,  celui  que  l'on  retire  de  la  visite 
de  l'Institut  du  Prof.  PeUizzari,  à  Florence,  est  parmi  les  plus  fructueux. 

Prof.  J.  BeRGOifié. 


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iniiiiiuHiiiuimMiuntraiMMiWMiMHiMuimHiMimMMiMMMiiMimiMniuiiiuHuniiniMiiniim 


REVUE   DE   LA    PRESSE 


applications  directes  de  r  Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

A.  ZIMMERN  et  S.  TURGHINI.  —  Effets  thermiques  des  courants  de 
haute  fréquence  sur  l'organisme. 

Au  mois  d'octobre  1907,  MM.  Bergonié,  A.  Broca  et  Ferrie  ont 
fait  part  à  TAcadémie  des  résultats  négatifs  auxquels  les  avaient 
conduits  leurs  recherches  sur  les  variations  de  la  tension  artérielle 
chez  Thomme  et  chez  l'animal,  avec  un  générateur  de  haute  fréquence 
extrêmement  puissant.  Ces  auteurs  s'étant  limités  à  l'expérimentation 
avec  le  dispositif  d'autoconduction,  nous  avons  voulu,  à  leur  suite, 
nous  assurer  que  leurs  conclusions  pouvaient  être  valablement  éten- 
dues aux  dispositifs  :  lit  condensateur  et  application  directe. 

Nous  avons  opéré  à  cet  effet  chez  le  chien  et  chez  l'homme. 

Chez  le  chien  nous  avons  eu  recours  à  l'enregistrement  direct  de 
la  pression  artérielle  avec  le  manomètre  de  François-Franck,  et  dans 
aucune  de  nos  expériences  nous  n'avons  pu  déceler  la  moindre  dimi- 
nution de  la  valeur  moyenne  de  la  pression  artérielle.  Chez  l'homme, 
les  mesures  faites  avec  le  sphygmomanomètre  de  Potain  nous  ont 
quelquefois  montré  des  abaissements,  mais  toujours  peu  marqués 
(1  centimètre  à  2  centimètres  de  mercure),  tout  au  plus,  par  consé- 
quent, un  peu  supérieurs  aux  limites  des  erreurs  d'expérience. 

Au  cours  de  ces  recherches,  notamment  à  la  suite  d'une  expérience 
faite  après  injection  d'adrénaline,  dans  le  but  d'élever  artificiellement 
la  tension  artérielle,  nous  avons  été  amenés  à  prendre  la  température 
rectale  de  nos  animaux  en  expérience,  et  les  modifications  que  nous 
avons  pu  constater,  rapprochées  des  élévations  de  température  que 
nous  avions  déjà  observées  cliniquement  après  application  de  la 
haute  fréquence,' nous  ont.'permis  d'élucider  l'un  des  modes  d'action 
de  ces  courants. 

Quand  on  soumet  un  chien  normal  aux  courants  de  haute  fréquence 


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REVUE   DE    LA    PRESSE.  445 

appliqués  directement  ou  sous  forme  de  lit  condensateur,  on  note 
toujours,  quand  rintensité  est  suffisante  (300  milliampères  environ), 
une  élévation  de  la  température  rectale  de  l'animal  qui,  au  bout  de 
vingt  minutes,  peut  atteindre  3/10  à  4/10  de  degré.  Après  le  passage 
du  courant,  la  température  reste  stationnaire,  ou  décroît  légèrement, 
comme  cela  se  produit  chez  tous' les  animaux  immobilisés  sur  une 
table  d'opération.  La  cause  de  cette  élévation  de  température  est 
indiscutablement  l'effet  Joule  du  courant  électrique,  effet  Joule  très 
considérable,  en  raison  des  hautes  intensités  que  permettent  de  débiter 
ces  courants. 

Fait  remarquable  :  chez  le  chien,  on  voit,  peu  après  le  commen- 
cement de  l'application,  la  fréquence  des  mouvements  respiratoires 
passer  rapidement  de  10  respirations  à  la  minute  à  24,  30,  50.  Il 
semble  que  le  chien  tend  à  lutter  contre  l'apport  de  chaleur  par  son 
moyen  de  régulation  habituel  :  la  polypnée. 

L'homme  se  comporte  vis-à-vis  des  courants  de  haute  fréquence 
sensiblement  de  la  même  manière.  En  effet,  ainsi  que  l'a  montré 
M.  Wertheim-Salomonson,  et  ainsi  que  nous  l'avons  pu  vérifier,  la 
température  rectale  s'élève  de  1/10  ou  de  2/10  de  degré  pendant  le 
passage  du  courant  (intensité  efficace  aux  environs  de  500  milliam- 
pères). De  plus,  les  modifications  habituelles  du  pouls  volumétrique 
indiquent  que  l'organisme  met  en  jeu  son  moyen  de  défense  usuel 
contre  les  élévations  de  température  modérées  :  la  vaso-dilatation 
périphérique.  Jamais  on  n'obtient  la  sudation,  réaction  de  défense 
de  l'organisme  contre  les  accroissements  de  température  supérieurs 
à  ceux  que  permet  d'atteindre  l'effet  Joule  des  courants  de  haute 
fréquence  aux  intensités  tolérables  pour  l'homme. 

On  sait  que,  chez  les  chiens  chloralisés,  la  température  décroît 
régulièrement,  en  raison  du  trouble  apporté  par  cette  substance  au 
mécanisme  de  la  régulation  thermique.  Or,  l'application  de  la  haute 
fréquence  chez  un  chien  chloralisé  toutefois  ne  se  défend  pas  contre 
l'apport  de  chaleur  par  la  polypnée  :  la  fréquence  des  inspirations 
ne  s'élève  guère  à  plus  de  30  pour  100.  La  raison  doit,  semble-t-il, 
en  être  recherchée  dans  l'impuissance  relative  à  laquelle,  du  fait  de 
l'intoxication  chloralicïue,  se  trouvent  réduits  les  centres  thermo- 
régulateurs. Si,  par  l'application  de  la  haute  fréquence  chez  les  chiens 
chloralisés,  la  température  ne  s'élève  pas  davantage,  cela  tient  sans 
doute  à  ce  que  ces  centres,  impuissants  à  provoquer  la  polypnée, 
conservent  le  pouvoir  de  modérer  l'intensité  des  combustions  internes. 

Il  en  est  de  même  des  artério-scléreux,  chez  lesquels  l'état  du  sys- 
tème circulatoire  entrave  la  défense  par  vaso-dilatation  périphérique, 
et  que  l'apport  de  chaleur  par  les  courants  de  haute  fréquence  conduit 
peut-être  aussi  à  modérer  leurs  combustions  cellulaires. 

Ces  expériences,  faites  simultanément  sur  l'animal  et  l'homme,  nous 
permettent  de  poser  les  conclusions  suivantes  : 

1°  L'animal  et  l'homme  réagissent  contre  l'effet  Joule  des  courants 
de  haute  fréquence  de  la  même  manière  que  contre  tout  apport  de 


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Mi6  ARCHIVES    D'éLECTRIGiré    MéDIGALE. 

chaleur  rapide.  Le  chien  tend  à  se  défendre  par  polypnée,  l'homme  par 
vaso-dilatation  périphérique. 

2°  Quand  le  système  nerveux  est  impuissant  à  mettre  en  jeu  ses 
moyens  de  régulation  habituelle,  il  est  probable  que  la  défense  contre 
rapport  de  chaleur  se  fait  par  une  diminution  de  l'intensité  de  la 
thermogénèse. 

3°  Au  point  de  vue  pratique,  la  haute  fréquence,  par  Teffet  Joule 
qu'elle  développe,  constitue  un  procédé  particulier  de  thermothé- 
rapie, moins  brutal  que  les  moyens  de  thermothérapie  externes  en 
usage  (bains  chauds,  bains  de  lumière,  de  soleil,  etc.)  et  en  différant 
surtout  en  ce  qu'elle  n'occasionne  aucune  dépense  sensible  pour 
l'organisme. 

Secondairement,  la  mise  en  jeu  du  moyen  de  régulation  «  vaso- 
dilatation périphérique  »»  paraît  en  indiquer  l'emploi  dans  quelques 
troubles  circulatoires  :  spasmes  vasculaires  périphériques,  congestions 
viscérales,  la  cryesthésie  des  brightiques  et  des  artério-scléreux,  etc. 
—  (C.  R,  de  r Académie  des  scienceSy  séance  du  11  mai  1908.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


D'  GRASHEY.  —  Atlas  de  Radiographie  de  Phomme  normal. 
Édition  française,  par  MM.  A.  Béclère,  médecin  de  Thôpital  Saint- Antoine; 
A.  Jaugeas,  chef  du  laboratoire  de  radiologie,  i  vol.  in-4°,  avec  97  planches 
Cartonné  :  ao  fr.  —  J.-B.  Baillière  et  Fils,  rue  Hautefeuille,  19,  Paris. 

Des  erreurs  de  diagnostic,  dont  quelques-unes  accompagnées  de  graves 
conséquences,  ont  engagé  les  médecins  radiologistes  à  poursuivre  de  plus 
en  plus  dans  le  détail  Tétude  des  images  radiologiques  normales  et  à  se 
procurer  ainsi  une  base  exacte  pour  l'exploration  radiologique  des  régions 
malades.  Celui  qui  s*adonne  à  la  radiologie  médicale  doit  se  former  une 
collection  d*images  provenant  d*organes  indubitablement  sains,  il  doit 
étudier  et  interpréter  anatomiquement  avec  le  plus  d'exactitude  possible 
tous  les  traits  de  ces  images  normales;  puis,  en  présence  de  cas  douteux, 
dans  des  conditions  supposées  pathologiques,  c'est  à  ces  images  types,  aussi 
parfaites  que  possible  au  point  de  vue  technique,  qu'il  demandera  conseil, 
ce  sont  ces  images  qu'il  prendra  comme  modèles.  Plus  nous  possédons 
d'images  normales  d'une  région,  plus  nous  élargissons  la  base  de  nos 
jugements.  Tout  d'abord,  nous  avons  besoin  pour  chaque  partie  du  corps 
de  radiographies  prises  en  diverses  directions.  Un  faible  déplacement  de 
l'ampoule*  une  légère  rotation  de  l'objet  suffisent  pour  produire  d'impor- 
tantes différences  dans  la  position  respective  des  divers  traits  de  l'ombre 
portée,  pour  faire  disparaître  plus  d'un  contour  et  en  faire  naître  de 
nouveaux.  On  se  voit  donc  contraint  d'adopter  certaines  positions  déter- 
minées, reconnues  adéquates  au  but  poursuivi  et  de  s'y  tenir  le  plus  exac- 
tement possible  ;  c'est  ainsi  que  les  radiographies  d'une  même  région  chez 
des  individus  différents  deviennent  aussi  analogues  que  possible,  et  qu'on 
obtient  entre  elles,  pour  une  vue  synoptique,  toute  une  série  de  termes  de 
comparaison.  Si  la  direction  dans  laquelle  on  radiographie  un  objet  ne 
concorde  pas  avec  les  conditions  qui  ont  présidé  à  la  projection  de  l'image 
normale  prise  pour  prototype,  on  se  trouve  dans  la  môme  situation  que  si 
l'on  considère  un  panorama  de  montagnes  à  l'aide  d'une  table  d'orientation, 
mais  sans  se  mettre  exactement  au  point  voulu  ;  il  en  résulte  facilement  de 
grandes  erreurs. 

Mais  les  images  d'un  seul  et  même  type  de  radiographie,  provenant  de 
divers  individus  du  même  âge,  montrent  aussi  toutes  sortes  de  différences; 
on  sait  combien  sont  grands,  pour  les  formes  du  corps,  les  écarts  indivi- 
duels. Ce  sont  les  déviations  évidentes  plus  rares,  appartenant  au  domaine 


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^48  ARCHIVES   D^éLECTRIGITé    Bf^DIGALE. 

des  «  variétés  »  qui  méritent  particulièrement  une  place  d'honneur  dans  la 
collection  normale  d*un  laboratoire  radiologique,  car  ces  variétés  sont  ce 
qu'il  y  a  de  plus  propre  à  nous  tromper  quand  nous  cherchons  sur  un 
radiogramme,  pour  expliquer  les  douleurs  accusées  par  un  malade,  des 
preuves  objectives.  On  doit  connaître  ces  variétés  et  les  rechercher  en  toute 
occasion.  Toute  une  série  de  planches  de  cet  atlas  est  destinée  à  répandre  le 
plus  possible  leur  signalement. 

Étant  donné  le  terrain  gagné  par  la  radiologie  dans  la  pratique  médicale 
et  chirurgicale,  en  raison  de  son  importance  diagnostique  croissante, 
nombre  de  médecins  pour  qui  ne  luisent  pas  tous  les  jours  les  rayons 
de  Rôntgen,  devront  aussi  se  familiariser  avec  les  images  radiologiques 
normales. 

Les  expertises  médico-légales  ne  sont-elles  pas  de  plus  en  plus  appuyées 
sur  des  radiographies,  et  Le  public,  à  Tincitation  de  la  presse  quotidienne,  ne 
demande-t-il  pas  de  plus  en  plus  souvent  au  médecin  de  faire  une  radio- 
graphie ou  tout  au  moins  de  l'interpréter? 

C'est  au  médecin  inexpérimenté  dans  la  lecture  des  images  de  Rôntgen 
que  cet  atlas  doit  servir  de  guide.  C'est  à  lui  aussi  que  s'adresse  l'exposé 
physico-technique  de  l'introduction  ;  il  contient  essentiellement  ce  qui  est 
indispensable  à  la  compréhension  des  planches  et  de  leur  description.  Ces 
planches  serviront  aussi  à  celui  qui  ne  fait  qu'occasionnellement  des  radio- 
graphies chirurgicales,  sans  disposer  d'une  grande  collection.  Peut-être 
môme  ne  seront- elles  pas  sans  profit  pour  le  radiologiste  de  profession,  en 
raison  de  l'attention  toute  particulière  apportée  à  la  description  des  variétés 
et  au  signalement  des  causes  d'erreur,  en  raison  aussi  de  l'analyse  de 
certaines  radiographies  obtenues  en  des  positions  d'un  emploi  assez  rare. 
Pour  l'enseignement,  les  images  normales  ont  d'autant  plus  de  valeur  que, 
dans  les  cliniques  chirurgicales,  ce  sont  des  images  pathologiques  qui 
circulent  incessamment  et,  pour  les  étudiants  inexpérimentés,  le  langage 
de  ces  dernières  est  souvent  difficilement  compréhensible,  si  une  image 
normale  et  sa  description  détaillée  ne  leur  servent  point  d'interprètes. 

Cet  atlas  offre  un  choix  d'images  normales  typiques  que  l'auteur  a 
obtenues  en  s'aidant  des  meilleurs  procédés  techniques.  Ce  choix  a  été  guidé 
par  le  souci  des  exigences  de  la  pratique. 

Ajoutons  à  cette  analyse  technique  que  la  traduction  des  légendes,  des 
généralités  sur  les  rayons  de  Rôntgen,  sur  la  technique,  ne  pouvait  trouver 
de  meilleurs  traducteurs  plus  compétents  et  d'autorité  plus  indiscutable 
que  MM.  Béclère  et  Jaugeas. 

J.  B. 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouwouilhou. 


Bordeaux.  —  Impr.  G.  Gourouilhou,  rue  Guiraude,  9-11. 


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16»  ANNÉE.  N»  240  ^5  juin  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Les  bibliothèques  médicales  les  plus  complètes.  —  Voici,  d'après 
une  liste  dressée  par  le  bibliothécaire  de  T Académie  de  médecine  de  New- 
York,  rénumération  des  quinze  bibliothèques  médicales  les  plus  importantes 
dans  le  monde  entier,  avec  en  regard  le  nombre  des  volumes  qu'elles 
possèdent  : 

Faculté  de  médecine  de  Paris .  176,000 

Académie  militaire  de  médecine  de  Saint-Pétersbourg 170,000 

Surgeon  GeneraKs  Office,  United  States  Army  à  Washington.   .  158,791 

Académie  de  médecine  de  Paris 100,000 

Académie  de  médecine  de  Belgique,  à  Bruxelles 100,000 

Académie  de  médecine  de  New-York 85,ooo 

Collège  of  Physicians  de  Philadelphie 84,4a3 

Royal  Collège  of  Physicians  d'Edimbourg 80,000 

Royal  Society  of  Medicine  à  Londres -^0,000 

Kaiser  Wilhelm  Akademie  (pour  médecins  militaires),  à  Berlin. .  bô,ooo 

Médical  Society  of  the  Country  of  Kings  à  Brooklyn 65,ooo 

Royal  Collège  of  Surgeons  of  England,  à  Londres 60,000 

Bibliothèque  médicale  de  Boston 57,493 

Médical  Collège  of  Bengal,  à  Calcutta 5o,ooo 

Collège  of  Physicians  and  Surgeons,  à  Glasgow 5o,ooo 

Association  française  pour  l'avancement  des  sciences.  —  Congrès 
de  Clermonl-Ferrand  (3-io  août  1908). 

«  Monsieur  et  cher  Confrère, 

>  Ayant  eu  l'honneur  d'être  désigné  comme  Président  de  la  Section 
d'électricité  médicale  du  Congrès  de  Clermont-Ferrand,  je  viens  vous  prier 
de  vouloir  bien  participer  d'une  manière  active  à  notre  réunion  en  nous  y 
faisant  part  de  vos  travaux  et  en  l'honorant  de  votre  présence. 

»  Nous  devons  unir  nos  efforts  pour  continuer  l'œuvre  si  vaillamment 
entreprise  par  la  XIU*  section.  Nous  devons  contribuer  avec  elle  et  grâce  à 
elle,  a  conquérir,  pour  la  Radiologie  et  l'Électricité  médicale,  la  place 
qu'elles  devraient  occuper  dans  nos  services  hospitaliers  et  nos  cliniques. 

AUCH.    D*éLECTR.    MÉH.   —    1908.  34 


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45o  AtlCHIVES    D'iSLECTniClTÉ    MéoiGALB. 

»  Le  meilleur  moyen  d'étendre  ce  mouvement  et  de  lui  garder  son 
caractère  rigoureusement  scientiflque,  c*est  de  nous  grouper  nombreux 
sous  régide  de  l'Association  française  pour  ravanccment  des  sciences, 
comme  aux  Congrès  précédents,  et  d'échanger  nos  idées,  nos  observations, 
nos  critiques  pour  que,  de  ces  discussions,  notre  instruction  sorte  plus 
solide,  plus  élevée  et  plus  sage. 

»  Veuillez  donc,  mon  cher  Confrère,  nous  faire  l'honneur  de  vous  compter 
parmi  nos  adhérents,  et  je  vous  serais  très  obligé  si  vous  voulez  bien 
m'adresser,  dès  que  vous  aurez  pris  une  détermination  à  ce  sujet,  le  titre 
des  communications  que  vous  nous  réservez. 

«Veuillez  agréer.  Monsieur  et  cher  Confrère,  l'assurance  de  mes  sentiments 
bien  dévoués. 

Le  Président  de  la  XIII*  Section, 

D'  F.  Barjon, 

Médecin  des  Hôpitaux. 

QUESTIONS  MISES   A   l'ORDRE  DU   JOUR  : 

L  —  Action  des  rayons  de  Hôngen  sur  les  glandes  génitales.  —  Rapporteur  : 
M.  Regaud  (Lyon). 

IL  —  Les  courants  ondulés  en  Électrotfiérapie.  —  Rapporteur  :  M.  Bokdet 
(Paris). 

m.  —  Des  erreurs  de  la  Radiographie.  Moyen  de  les  éviter.  —  Rapporteur  : 
M.  NoGiER  (Lyon). 

IV.  —  Les  atrophies  d'origine  articulaire  envisagées  au  point  de  vue  des 
accidenis  du  travail.  —  Rapporteur  :  M.  Mally  (Glermont-Ferrand). 

Nous  rappelons  que  M.  Blondin,  président  de  la  Section  de  physique,  a 
fait  voter  au  Congrès  de  Reims  la  remise  a  l'ordre  du  jour  de  la  question  des 

Instruments  et  méthodes  de  mesure  des  courants  de  haute  fréquence 

avec  MM.  Bergonié  et  Turpain  comme  rapporteurs. 
(Sections  de  Physique  et  d'Électricité  médicale  réunies). 

Prière  d'adresser  les  lettres  à  M.  le  D'  Barjon,  8i,  rue  de  la  Hépublique, 
Lyon. 

N.  B.  —MM.  les  auteurs  sont  instamment  priés  d'adresser  un  court  résumé 
de  leurs  communications  au  secrétariat  de  l'Association,  28,  rue  Serpente, 
Paris,  avant  le  10  juillet.  C'est  à  cette  condition  seulement  qu'Usera  possible, 
conformément  au  désir  du  Conseil,  de  distribuer  des  exemplaires  de  ce 
résumé  aux  séances  des  sections  et  de  le  faire  paraître  dans  le  fascicule 
publié  à  la  suite  du  Congrès. 

Association  internationale  pour  l'étude  du  cancer.  —  Le  a  3  mai 

dernier,  sur  l'instigation  du  Comité  allemand  pour  l'étude  du  cancer,  il  s'est 
constitué  à  Berlin  une  «  Association  internationale  pour  l'étude  du  cancer  », 
à  laquelle  ont  pris  part  des  délégués  de  différents  pays  :  Allemagne,  Autriche, 
Danemark,  Espagne,  États-Unis,  France,  Grèce,  Hongrie,  Italie,  Japon, 
Portugal,  Russie,  Suède.  Comme  on  le  voit,  tous  les  États  europétnis  ne 
sont  pas  représentés  et  il  manque  notamment  l'Angleterre  qui,  possédant 
déjà  un  Cancer  liesearch  Fund,  n'a  pas  cru  devoir  adhérer  et  n'adhérera  pas. 
d'après  les  déclarations  faites  par  le  chef  du  gouvernement  à  la  Chambre  des 
Communes,  à  l'Association  internationale. 

Le  but  que  poursuit  cette  nouvelle  association  est  analogue  à  celui  du 
«  Bureau  central  international  pour  la  lutte  contre  la  tuberculose  »  ;  à  l'instar 
de  celui-ci.  elle  tiendra  des  conférences  internationales  où  Ton  s'occupera 
exclusivement  de  toutes  les  questions  relatives  au  cancer. 


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DES  ERREURS  DE  LÀ  RADIOGRAPHIE 

MOYENS  DE  LES  ÉVITER C) 


Par  le  D'  Th.  NOGIER, 

Professeur  agrégé  de  physique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Les  rayons  X  n'avaient  pas  quatre  ans  que  plusieurs  chirurgiens 
commencèrent  leur  procès.  L'ouverture  du  débat  se  fit  à  la  Société  de 
chirurgie  de  Paris  le  17  décembre  1899.  MM.  Tuffier  et  Lucas-Gham- 
pionnière  se  montrèrent  plutôt  sévères  pour  le  nouveau  procédé 
d'investigation.  Après  des  débats  retentissants  qui  durèrent  plusieurs 
séances,  on  aurait  pu  croire  que  les  erreurs  en  radiographie  avaient 
été  plutôt  exagérées.  11  semble  qu'il  n'en  est  rien,  puisque  récemment 
encore  M.  Lucas-Championnière  formulait  contre  la  radiographie  un 
formidable  réquisitoire,  à  la  suite  duquel  d'autres  chirurgiens,  et  non 
des  moindres  (D'  Vincent,  de  Lyon),  accusèrent  ce  mode  d'exploration 
«  de  tromper  le  médecin,  de  tromper  le  malade  et  de  tromper  la 
justice  »  (a).  Si,  malgré  le  perfectionnement  des  appareils  et  des 
méthodes  on  peut  encore  accuser  les  rayons  X  de  fournir  en  quelque 
sorte  un  faux  sous  des  apparences  scientifiques,  il  est  de  toute  néces- 
sité de  serrer  la  question  de  très  près  pour  tâcher  de  connaître  enfin 
la  vérité. 

Les  grands  griefs  que  l'on  formule  contre  la  radiographie  peuvent, 
lorsqu'il  s'agit  des  membres,  se  résumer  de  la  façon  suivante  : 

i**  La  radiographie  peut  montrer  des  fractures  qui  n'existent  pas  ; 

2°  Elle  peut  faire  méconnaître  des  fractures  existantes  ; 

3*  Elle  peut  ne  pas  montrer  un  cal  déjà  solide  ; 

4*  Elle  peut  dénaturer  l'aspect  des  os  fracturés. 

(*)  Rapport  présenté  pour  le  Congrès  de  l'A.  F.  A.  S.,  Glermont-Ferrand, 
août  1906. 

C)  Revue  pratique  des  connaissances  médicales,  ao  février  1908. 


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^§2  ARCillYBS   d'^LECTRIGITIÊ   BC^DIGALfi. 

Dans  les  cas  particuliers,  radiographie  rénale  et  hépatique,  par 
exemple,  elle  peut  de  plus  : 

5°  Montrer  des  calculs  qui  n'existent  pas  ; 

6°  Laisser  échapper  des  calculs. 

De  toutes  ces  erreurs,  il  ne  faudrait  pas  vouloir  rendre  la  radio- 
graphie responsable.  Les  rayons  X  sont  un  merveilleux  procédé 
d'examen,  et  des  chirurgiens  de  la  valeur  d'Ollier  lui  ont  rendu 
justice,  montrant  qu'ils  permettaient  de  «  prendre  du  tissu  osseux 
une  figure  aussi  démonstrative  que  celle  que  donne  une  dissection 
minutieuse  y>.  Mais  le  maniement  des  rayons  est  chose  délicate,  et  les 
images  qu'ils  donnent  ne  sont  point  toujours  faciles  à  lire.  Les  erreurs 
que  l'on  impute  à  la  radiographie  peuvent  donc  tenir  : 

A)  A  l'emploi  défectueux  de  ce  mode  d'exploration  ; 

B)  A  l'interprétation  vicieuse  des  résultats  qu'il  fournit. 
Nous  examinerons  successivement  ces  deux  points. 

A.  Emploi  défectueux  de  l'exploration  radiographique. 

r  La  radiographie  peut-elle  montrer  des  fractures  inexistantes  ?  Les 
radiographies  étant  des  ombres,  ne  doivent  rien  donner  de  plus  que 
Tobjet.  Si  un  os  n'est  pas  fracturé,  le  cliché  ne  montrera  pas  trace  de 
fracture,  cela  est  de  toute  évidence.  Qu'une  apparence  en  impose 
pour  une  fracture,  le  fait  peut  se  produire,  mais  le  cliché  n'est  plus 
en  cause.  Celui-là  seul  qui  l'a  interprété  mérite  le  reproche. 

2*  La  radiographie  peut-elle  méconnaître  des  J raclures  existantes? 
Gela  n'est  pas  douteux,  mais  combien  rares  sont  ces  cas.  L'examen 
de  plusieurs  centaines  de  clichés  radiographiques  ne  nous  a  pas 
encore  donné  d'exemples  de  ce  fait.  Par  contre,  les  rayons  ont  décelé 
souvent  des  fêlures,  des  fractures  parcellaires,  de  petites  esquilles 
qu'aucun  autre  moyen  ne  permettait  de  soupçonner.  11  faut  savoir 
cependant  que  certaines  fractures,  celles  du  crâne,  de  la /ace,  de  l'arc 
antérieur  des  côtes  sont  parfois  extrêmement  difficiles  à  voir.  Dans 
ces  cas,  si  l'épreuve  radiographique  montre  une  fracture,  le  diagnostic 
est  signé  ;  si  le  cliché  est  muet,  la  parole  doit  rester  au  chirurgien 
dont  l'avis  s'appuie  sur  l'ensemble  des  signes  cliniques.  Enfin, 
quelques  auteurs  soutiennent  encore  que  certaines /rac^ure^  des  meta' 
tarsiens  (Fussgcscliwulst)  des  jeunes  soldats  en  particulier,  ne 
seraient  pas  visibles.  L'expérience  journalière  prouve  le  contraire, 
pourvu  qu'on  prenne  en  divers  sens  la  radiographie  du  membre 
malade. 


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DBS    ERREURS   DE    LA    RADIOGRAPHIE.  ^53 

3"  La  radiographie  peut-elle  ne  pas  montrer  un  cal  df^jà  solide?  Nous 
ne  le  croyons  pas.  Ce  serait  rejeter  tout  ce  que  Ton  sait  de  la  transpa- 
rence des  corps  aux  rayons  X.  Dès  que  Topacité  du  cal  est  égale  à 
celle  du  muscle,  dès  qu*il  est  infiltré  de  traces  de  sels  calcaires,  il  est 
visible  pour  des  rayons  de  pénétration  convenablement  choisie.  Si  le 
cal  n'existe  pas  sur  un  très  bon  cliché,  c'est  qu'il  ne  s'est  pas  encore 
formé  ou  que  sa  solidité  est  illusoire,  puisqu'il  n'est  pas,  à  proprement 
parler,  constitué  par  du  tissu  osseux,  par  du  tissu  résistant.  Les  cals 
se  voient  si  bien,  que  c'est  grâce  à  leur  étude  radiographique  que 
M.  TufiBer  a  signalé  la  rareté  des  coaptations  exactes,  que  M.  Loison 
a  pu  décrire  les  différentes  variétés  de  cals,  que  M.  Ollier  a  étudié  leur 
développement  progressif.  Quand  une  radiographie  donne  la  struc- 
ture des  os,  l'indication  des  masses  musculaires,  leurs  interstices, 
elle  montre  toujours  le  cal,  pourvu  du  moins  qu'il  existe. 

4*  La  radiographie  peut-elle  dénaturer  l'aspect  des  os  J raclures? 
Nous  n'hésitons  pas  à  répondre  oui.  Mais  dans  quelles  circonstances? 

La  radiographie  peut  être  truquée  comme  la  photographie,  et  elle 
n'a  la  valeur  d'un  document  que  lorsqu'on  connaît  la  moralité  et  la 
conscience  de  celui  qui  Ta  faite.  Nous  nous  refusons  à  croire  qu'un 
radiographe-médecin  puisse  se  ravaler  jusqu'à  faire  à  dessein  un  véri- 
table faux.  Toute  radiographie  doit  être  signée  et  expliquée,  le 
chirurgien  n'a  qu'à  refuser  toute  radiographie  anonyme  et  dépourvue 
d'explications. 

Mais  la  radiographie  peut  dénaturer  involontairement  l'aspect  des 
os  fracturés.  Rien  de  plus  exact  lorsqu'on  ignore  où  le  rayon  d'inci- 
dence normale  frappe  la  plaque  sensible,  lorsqu'on  place  l'ampoule 
trop  près  du  membre  à  radiographier,  lorsqu'on  emploie  des  inci- 
dences obliques,  mal  déterminées,  lorsqu'on  néglige  de  prendre 
plusieurs  épreuves  du  membre  malade  dans  des  sens  différents. 
M.  Tuflfier  a  montré  il  y  a  déjà  longtemps  (mars  1900)  que  ces  défor- 
mations sont  minimes  pour  une  radiographie  bien  Jaite  et  qu'elles 
sont  de  un  millimètre  d'écart  pour  un  centimètre.  Nos  recherches 
personnelles  confirment  entièrement  ces  résultats.  11  en  résulte  que 
les  données  radiographiques  sont  d'une  exactitude  remarquable  et 
assurément  supérieures  de  beaucoup  aux  mensurations  que  l'on 
pourrait  prendre  à  travers  les  parties  molles. 

On  a  accusé  encore  la  radiographie  de  dénaturer  la  forme  du  cal, 
de  l'amplifier.  Cette  opinion  n'est  soutenable  que  lorsqu'on  n'a  pas 
l'habitude  d'examiner  un  cliché  radiographique.  Comme  l'a  fait  très 
justement  remarquer  M.  Contremoulins,  «si  la  radiographie  d'une 


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Â54  ARCHIVES    D'éLBCTRICmS    MEDICALE. 

fracture  montre  un  cal  plus  volumineux  qu'il  ne  Test  réellement,  Tos 
que  ce  cal  intéresse  est  Jorcément  plus  volumineux.  S'il  y  a  amplifi- 
cation, elle  reste  forcément  proportionnelle.  L'ensemble  peut  être 
agrandi  et  non  le  cal  seul,  car  les  rayons  X  ne  choisissent  pas,  ils  se 
propagent  en  vertu  de  lois  physiques  contre  lesquelles  personne  ne 
peut  rien.  »  Il  en  résulte  qu'un  œil  exercé  pourra  toujours,  de  la 
déformation  de  l'os,  déduire  la  déformation  du  cal. 

5**  La  radiographie  rénale  ou  hépatique  peut-elle  montrer  des  calculs 
qui  n* existent  pas?  L'objection  est  grave,  on  l'avouera,  puisqu'elle 
peut  conduire  à  une  intervention  sanglante  avec  tous  ses  aléas.  La 
radiographie  mal  faite  ou  prise  dans  de  mauvaises  conditions  (malade 
non  purgé,  cliché  mal  développé,  mal  renforcé,  mal  séché)  peut 
présenter  des  taches  que  Ton  peut  confondre  avec  des  ombres  de 
calculs.  Il  y  a  là  faute  de  technique  et  d'interprétation  à  la  fois.  Plus 
de  soins  et  d'attention  auraient  suffi  à  éviter  ce  double  écueil. 

6**  La  radiographie  rénale  ou  hépatique  peut-elle  laisser  échapper  des 
calculs?  Gela  est  certain.  D'abord,  lorsque  le  malade  et  son  rein 
seront  mal  immobilisés,  les  simples  mouvements  respiratoires 
pourront  donner  une  image  floue  où  l'on  ne  distinguera  pas  le  calcul. 
Ensuite,  lorsque  les  rayons  seront  trop  pénétrants,  l'ombre  du  calcul 
pourra  disparaître  ;  enfin,  si  le  calcul  est  très  petit  ou  très  plat,  il 
pourra  encore  rester  inaperçu.  Ce  dernier  cas,  malheureusement,  n'a 
rien  à  voir  avec  l'habileté  de  l'opérateur. 

B.  Interprétation  vicieuse  des  résultats  radiographiques. 

Les  erreurs  sont  ici  plus  nombreuses  et  moins  évitables.  C'est  le 
cas  de  répéter  :  tant  vaut  l'homme,  tant  vaut  son  jugement.  Celui  qui 
examinera  les  radiographies  le  plus  attentivement,  dans  les  meilleures 
conditions,  et  qui  possédera  le  plus  de  connaissances  anatomiques  et 
cliniques  sera  le  moins  exposé  à  se  tromper. 

11  suffit,  du  reste,  de  connaître  les  erreurs  dlnterprélation  les  plus 
fréquentes  pour  ne  pas  les  commettre. 

i"  Pseudo-fractures,  —  On  a  confondu  avec  des  fractures  les  carti- 
lages épiphysaires  des  adolescents,  certains  interlignes  articulaires 
(articulations  du  carpe,  du  tarse  en  position  latérale,  acromio-clavicu- 
laire,  costo-vertébrales,  sacro-iliaques),  l'ombre  d'un  os  sur  le  voisin 
(extrémité  de  l'olécràne  simulant  une  fracture  de  l'humérus  dans  une 
radiographie  de  face). 

a**  Fractures  méconnues,  —  Il  est  très  difficile  de  méconnaître  une 


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DES    ERREURS    DE    LA    RADIOGRAPHIE.  455 

fracture  sur  un  très  bon  cliché,  nous  l'avons  vu  plus  haut.  Un  examen 
attentif  de  Tos  traumatisé,  la  comparaison  avec  le  côté  sain  fixeront 
du  reste,  d'une  façon  absolue,  à  la  condition  qu'on  sache  lire  une 
radiographie.  Certains  cas,  à  vrai  dire,  peuvent  être  très  difficiles,  par 
exemple  lorsqu'il  n'y  a  ni  écartement  des  fragments,  ni  chevau- 
chement sensible,  mais  justement  dans  ces  circonstances  la  radio- 
graphie aura  les  plus  grandes  chances  d'être  le  seul  moyen  de  prendre 
connaissance  de  la  lésion. 

3'  Méprise  sur  l'aspect  vrai  du  membre.  —  Confondre  le  membre 
sain  avec  celui  du  côté  opposé  est  encore  une  erreur  assez  fréquente. 
Elle  tient  à  une  mauvaise  orientation  du  cliché  au  moment  de 
l'examen,  à  une  mauvaise  position  de  la  plaque  pendant  la  radio- 
graphie (gélatine  en  dessous),  ou  à  une  notation  défectueuse  de  la 
position  du  membre  radiographié.  On  peut  encore  se  méprendre  sur 
la  forme  du  trait  de  facture,  sur  sa  longueur,  sur  sa  direction^  le 
nombre  des  fragments,  des  esquilles,  la  forme  du  cal. 

Nous  estimons  qu'un  technicien  habile  et  un  observateur  exercé  n'ont 
qu'à  connaître  l'existence  de  ces  erreurs  possibles  pour  les  éviter. 

4*  Pseudo-calculs  du  rein,  de  la  vessie,  du  Joie.  —  Dans  Texamen 
des  voies  urinaires  ou  de  la  région  hépatique  d'assez  nombreuses 
erreurs  se  sont  produites  surtout  il  y  a  quelques  années  et  lorsqu'on 
a  voulu  étayer  un  diagnostic  sur  la  radiographie  seule.  Comme  l'a  fait 
remarquer  récemment  Kienbôck,  ces  erreurs  sont  devenues  très  rares 
chez  les  radiologues  exercés  et  soigneux.  Souvent  les  taches  claires 
à  contours  nets  que  présente  le  négatif  ne  sont  pas  des  ombres  de 
calculs  :  ce  sont  des  taches  de  développement.  Elles  ont,  du  reste,  des 
contours  plus  nets  et  une  place  autre  que  les  vraies  ombres  de  calculs. 
Des  ganglions  calcifiés  peuvent  fournir  des  ombres,  mais  leur  posi- 
tion, leur  forme,  leur  faible  opacité  plaideront  souvent  contre  l'idée 
d'un  calcul  (dont  l'ombre  est  presque  toujours  notablement  plus 
accusée  que  celle  des  apophyses  trans verses).  De  même  des  scyballes 
ou  le  contenu  intestinal  pourront  donner  des  ombres  que  l'on  pourrait 
confondre  avec  des  calculs  (d'où  la  nécessité  de  purger  le  malade 
avant  l'examen).  Mais  ces  ombres,  même  si  elles  existaient,  se  présen- 
teraient autrement  qu'un  calcul  rénal.  Les  cartilages  costaux  plus  ou 
moins  ossifiés  peuvent  également  en  imposer  pour  un  calcul  rénal 
lorsqu'on  ne  prête  pas  attention  à  leur  position,  à  leur  nombre,  à  leur 
forme  et  à  leur  direction  qui  sont  typiques.  Enfm  il  ne  faudra  pas 
confondre  avec  des  calculs  les  petites  mouchetures  du  bassin  (Becken- 
flecken   d'Albers    Schonberg),    sortes    de    petites    taches    rondes  et 


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456 


ARCHIVES  d'blbgtrigitiS  m£digalb. 


multiples  que  Ton  voit  assez  fréquemment  au  voisinage  de  Tépine  de 
rischion  et  de  la  branche  horizontale  du  pubis. 

Moyen  d'éviter  les  erreurs  techniques. 

Sans  vouloir  critiquer  ici  aucune  méthode,  car  toutes  ont  leurs 
avantages  entre  les  mains  de  radiographes  habiles,  nous  indiquerons 


Pneumo-compresseur  localisateur  &  jante  ainovible('). 

seulement  la  méthode  qu'une  pratique  déjà  longue  nous  a  monti-é 
être  simple  et  parfaite. 

Le  malade  sera  tout  d'abord  soumis  à  un  examen  clinique  ordinaire 
pour  déterminer  le  point  précis  qu'il  faudra  radiographier.  Cet  examen 
sera  accompagné  ou  non  de  radioscopie.  Gomme  Ta  dit  très  justement 
le  D'  Bergonier,  la  radioscopie  est  souvent  un  moyen  infidèle  de  diag- 

(*)  s.  M^LUT,  constructeur,  Lyon. 


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DES  ERREURS  DE  LA  RADIOGRAPHIE.  457 

nostic  des  fractures,  elle  ne  saurait  dispenser  de  Texamen  clinique  ni 
8*y  substituer  systématiquement. 

La  région  à  radiographier  étant  bien  précisée,  le  malade  sera  installé 
dans  une  position  stable,  le  plus  souvent  dans  le  décubitus  dorsal 
(sauf  pour  quelques  radiographies  du  thorax  où  la  position  assise 
est  indispensable).  On  procédera  alors  à  V immobilisation  absolue  du 
membre  intéressant.  Pour  cela  les  procédés  les  plus  simples  seront 
les  meilleurs,  sacs  de  sable  incomplètement  remplis,  bande  de  toile 
fendue  dite  bande  de  Robinsohn.  Il  vaut  mieux  pécher  par  excès  de 
précautions  que  par  défaut.  Pour  la  radiographie  de  précision  et  dans 
les  cas  difficiles  on  utilisera  le  pneumo-compresseur  localisateur  à  jante 
amovible.  Cet  appareil  que  nous  avons  présenté  à  la  Société  médicale  des 
Hôpitaux  de  Lyon,  le  3i  mars  1908,  après  l'avoir  longuement  expéri- 
menté, donne  des  résultats  parfaits.  Il  se  monte  sur  le  cadre  clinique 
de  Guilleminot-Béclère  et  agit  d*une  façon  progressive  et  automatique. 

L'ampoule  sera  réglée  de  façon  à  émettre  les  rayons  moyennement 
pénétrants  (4  à  5  Benoist);  elle  sera  placée  sur  un  support  robuste  qui 
ne  pourra  osciller  pendant  la  pose  (le  plus  pratique  est  le  cadre  de 
Guilleminot-Béclère);  elle  sera  suffisamment  éloignée  de  la  plaque 
pour  ne  pas  donner  de  déformation  appréciable  de  l'objet  (5o  centi- 
mètres au  moins  de  Tanticathode  à  la  plaque). 

On  cherchera  à  obtenir  non  pas  de  grands  clichés,  mais  de  petits 
clichés  avec  le  maximum  de  détails.  On  prendra  alors  les  épreuves 
nécessaires  pour  Texamen  complet  d'une  région  suivant  les  incidences 
différentes.  Ce  nombre  est  variable  suivant  les  régions.  Il  faudra  : 

Un  cliché  pour  le  thorax,  Tépaule,  le  bassin,  la  hanche. 

Deux  clichés  pour  la  tête,  le  bras,  le  coude,  Tavant-bras,  le  poignet, 
la  cuisse,  le  genou,  la  jambe. 

Trois  clichés  pour  le  pied  et  la  région  rénale  (de  chaque  côté). 

Le  cliché  tiré,  on  lui  fera  subir  aussi  soigneusement  que  possible  la 
série  des  manipulations  photographiques  qui  feront  apparaître 
l'image.  Peu  importe  le  révélateur  pourvu  qu'on  emploie  toujours  le 
même  et  qu'on  le  connaisse  bien.  Le  chlorhydrate  de  diamidophénol 
est  un  des  meilleurs.  Le  renforçateur  à  l'iodure  mercurique  est  aussi 
à  recommander  à  cause  de  la  délicatesse  qu'il  laisse  aux  images. 

L'examen  du  cliché  se  fera  dans  les  meilleures  conditions  avec  un 
négativoscope  à  éclairage  variable  (celui  de  Belot  par  exemple)  en 
ayant  soin  de  mettre  le  cliché  à  quelque  distance  du  verre  douci. 

Enfin  un  rapport  radiographique  écrit  et  signé  sera  transmis  au 
médecin  ou  au  chirurgien  intéressé.  Sur  ce  rapport  seront  consignés  : 

1*"  La  date  de  la  radiographie  ; 


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458  ARCHIVES    D'éLBGTRIGITâ   MÉDICALE. 

2°  Le  nom  du  blessé  ;  son  âge  ; 

3'  La  partie  du  corps  radiographiée  ; 

4"  La  position  du  membre. 

Et  à  propos  de  position,  nous  adoptons  en  tous  points  les  décisions 
du  Rôntgen-Congress  qui  a  proposé  de  noter  chacune  d'elles  par  trois 
mots.  Ije premier  indique  Tincidence  du  rayon  normal;  le  deuxième, 
la  partie  du  membre  faisant  face  à  Tampoule  ;  le  troisième,  la  partie 
du  membre  contiguë  à  la  couche  de  gélatino-bromure  de  la  plaque 
photographique . 

De  sorte  qu'il  sufEra  de  quelques  termes  pour  désigner  toutes  les 
positions.  Nous  emploierons  les  expressions  ventrale,  dorsale  ;  droite, 
gauche;  radiale,  cubitale;  péronéale,  tibiale;  palmaire,  plantaire; 
frontale,  occipitale;  craniale,  caudale.  Ainsi  un  genou  en  position 
normale-ventro'dorsale  sera  un  genou  radiograpliié  à  Taide  de  rayons 
normaux  (perpendiculaires)  à  l'articulation  et  la  traversant  du  creux 
poplité  à  la  rotule;  un  pied  en  position  normale-péronéo-tibiale  sera 
un  pied  radiographié  à  l'aide  de  rayons  normaux  tombant  perpendi- 
culairement sur  l'articulation  et  traversant  le  pied,  du  péroné  au  tibia 
(tibia  sur  la  plaque).  Les  directions  obliques  des  rayons  sont  désignées 
par  les  mots  :  craniale  et  caudale.  Ainsi  un  thorax  radiographié  en 
position  craniO'dorsO'Ventrale  sera  un  thorax  obtenu  avec  des  rayons 
arrivant  obliquement  du  côté  de  la  tête  et  traversant  la  poitrine  du  dos 
au  sternum.  On  évitera  de  cette  manière  toute  confusion  et  les  clichés 
par  leur  précision  et  leur  notation  ne  seront  plus  des  «  rébus  radio- 
graphiques  ». 

Le  radiographe  a  non  seulement  le  droit  de  formuler  son  avis  sur  le 
cliché  radiographique  qu'il  a  obfenu,  mais  il  en  a  le  devoir.  C'est  le 
premier  le  plus  apte  à  interpréter  l'épreuve,  car  il  possède  la  science 
des  ombres  s'il  connaît  celle  de  la  lumière.  11  sait  la  pénétration  des 
rayons  qu'il  a  employés  et  l'incidence  de  ces  rayons,  il  voit  le  relief  là 
où  le  profane  ne  voit  que  du  blanc  et  du  noir,  il  possède  les  meilleurs 
procédés  pour  examiner  son  œuvre  :  négativoscopes,  lumière  atténuée, 
verres  doucis. 

Toutes  ces  connaissances  physiques  qui  constituent  sa  spécialité 
sont  autant  de  difficultés  ou  même  d'inconnues  pour  le  médecin-cli- 
nicien ou  le  chirurgien  qui  examinent  beaucoup  plus  rarement  des 
radiographies  et  qui  n'ont  point  les  appareils  pour  cela.  En  donnant 
son  appréciation,  le  radiographe  montrera  qu'il  n'est  pas  un  physicien 
seulement,  mais  aussi  un  médecin  capable  de  formuler  un  diagnostic 
basé  sur  un  des  plus  merveilleux  procédés  d'exploration  dont  il  connaît 
tous  les  secrets. 


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64  ESQUISSES  RÀDIOGRAPHIQUES 

DE  LA  RÉGION  RÉNALE,  URETÉRALE  ET  VÉSICALE(^) 


Par  le  D'  Robert  EIENBÔCK, 

Privatdocent  de  radiologie  à  TUniversité  de  Vienne. 


On  a  déjà  beaucoup  publié  sur  le  radiodiagnostic  de  la  lithiase  rénale. 
Dernièrement  j'ai  fait  paraître,  en  commun  avec  Holzknecht,  au 
premier  Congrès  de  la  Société  allemande  d'Urologie  (tenu  du  2  au 
5  octobre  1907  à  Vienne),  un  rapport  sur  ce  sujet.  Des  radiographies  de 
cas  de  calculs  rénaux  ne  sont  pas  rares,  je  citerai  entre  autres  Rumpel, 
Blum,  Rafîn  et  Michaïloff  qui  ont  publié  les  reproductions  photogra- 
phiques que  Ton  trouve  dans  les  u  Forlschritte  auf  dem  Gebiele  der 
Rôntgenstrahlen  »  et  dans  les  autres  revues. 

Gomme  on  le  sait,  Tobtention  de  radiogrammes  de  la  région  rénale 
ne  demande  pas  seulement  beaucoup  de  connaissances  et  de  soins, 
mais  l'utilisation  des  images  au  point  de  vue  diagnostic  est  souvent 
délicate;  particulièrement  des  ombres  provenant  de  la  région  intesti- 
nale peuvent  être  confondues  avec  des  ombres  de  calculs,  puisque  par 
exception  les  premières  peuvent  être  passablement  opaques  et  les 
dernières  très  transparentes.  Il  y  a  une  série  de  facteurs  qui  nous 
permettent  de  nous  prononcer  ;  le  plus  souvent,  en  effet,  il  suffît  pour 
le  connaisseur  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  l'épreuve  pour  poser  le 
diagnostic  de  calcul  du  rein,  car  la  position  et  la  forme  des  ombres 
dues  aux  calculs  offrent  beaucoup  de  points  caractéristiques. 

C'est  pour  ce  motif  que  j'ai  cru  bon  de  faire  connaître  une  série  de 
radiographies  de  ma  collection.  Les  réductions  des  clichés  originaux 
ont  été  présentées  par  moi  au  Congrès  signalé  plus  haut.  Les  malades 

(')  Traduit  de  raUemand  par  le  D'  Th.  Nogier,  professeur  ap^régé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  l.yon. 


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46o  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

m'avaient  été  adressés  en  vue  de  Texamen  radiographique  par  les  pro- 
fesseurs Eiselsberg,  Frîsch,  Schnitzler,  Zuckerkandl,  qui  opérèrent 
lorsque  les  cas  le  nécessitèrent,  et  ensuite  par  les  professeurs  Nothna- 
gel,  Schlesinger  et  d'autres  collègues  assez  nombreux.  A  tous  j'adresse 
mes  sincères  remerciments  pour  la  confiance  qu'ils  m'ont  témoignée. 
Les  épreuves  i  à  3  ont  été  obtenues  sans  diaphragme  ;  les  épreuves 
4  à  6  avec  un  diaphragme  très  simple  formé  d'une  lame  de  plomb 
échancrée  ;  toutes  les  suivantes  avec  le  diaphragme  compresseur  de 
Wiener,  qu'Holzknecht  et  moi  avons  perfectionné. 


Renseignements  sur  les  images. 

N*  I.  2  octobre  1900  (sans  diaphragme,  dos  sur  la  plaque,  épreuve  instan- 
tanée). Homme  de  vingt-cinq  ans,  douleurs  depuis  cinq  ans,  opération, 
calculs  d*oxalates. 

N*  a.  19  juin  1901  (sans  diaphragme,  dos  sur  la  plaque).  Homme  de  trente- 
six  ans,  douleurs  depuis  douze  ans,  sang,  pus,  graviers.  Lithiase  rênaU 
bilatérale. 

N*  3.  17  janvier  1907  (sans  diaphragme,  ventre  sur  la  plaque,  épreuve 
instantanée).  Homme  de  quarante-deux  ans,  tumeur  du  rein  perceptible 
à  la  palpa tion.  Addisonien.  Quelques  jours  plus  tard,  mort  :  Carcinome 
du  rein,  calculs. 

N**  4.  26  juillet  1901  (diaphragme  plan  sans  compression,  dos  sur  la  plaque). 
Femme  de  trente  et  un  ans  avec  scoliose,  nombreuses  ankyloses  osseuses 
articulaires  à  la  suite  de  rhumatisme  articulaire  à  sept  ans,  suivi  d'arrêt  de 
croissance.  Longueur  du  corps,  i  ao  centimètres.  Douleurs  depuis  trois  ans. 
Lithiase  rénale  bilatérale.  Six  mois  plus  tard,  opération  à  droite,  deux 
calculs  plats  d'oxalates.  Les  masses  calculeuses  de  gauche  sont  floues  et  à 
peine  esquissées  à  la  suite  de  Tamplitude  des  mouvements  respiratoires 
(convexité  de  la  scoliose). 

N**  5.  9  juillet  1902  (diaphragme  plan  sans  compression,  dos  sur  plaque). 
Homme  de  vingt-sept  ans.  Douleurs  depuis  un  an. 

N"  6.  20  janvier  1903  (diaphragme  sans  compression,  dos  sur  plaque). 
Femme  de  trente-quatre  ans.  Douleurs  depuis  cinq  ans,  sang,  pus,  sable 
formé  de  cystine.  Trois  semaines  plus  tard,  opération,  calcul  de  cystine 
(n»  6  a). 

N**  7.  3  décembre  1906  (épreuve  avec  écran  compresseur,  de  même  que 
toutes  les  suivantes).  Homme  de  trente-neuf  ans,  douleurs  depuis  dix  ans, 
pus,  graviers,  pas  de  sang. 

N*  8.  6  novembre  1905.  Jeune  fille  de  treize  ans,  douleurs  depuis  6  ans, 
graviers.  Le  20  juillet  1906,  opération  à  droite  :  rein  fortement  hypertrophié 
dans  le  pôle  inférieur,  calcul  phospbatique  peu  dense. 

N<>  9.  6  novembre  1905.  Môme  cas,  côté  gauche.  Le  8  novembre  1905,  opéra- 
tion :  rein  atrophié,  calcul  enclavé  dans  un  des  calices  inférieurs,  urates. 


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64    ESQUISSES   HADIOGRAPHIQUES.  46l 

N*  lo.  7  jaiUet  1906,  Femme  de  quarante-cinq  ans.  Douleurs  depuis  vingt 
ans.  Opération  une  semaine  plus  tard. 

N*  II.  28  janvier  i90U,  Femme  de  cinquante-quatre  ans.  Douleurs  depuis 
vingt  ans,  pus,  sable. 

N*  12.  1i  septembre  1906.  Homme,  souffre  depuis  plusieurs  années.  A 
rejeté  g  petits  calculs  de  la  grosseur  d*un  haricot. 

N**  i3.  27  mars  1905.  Femme  de  trente-cinq  ans.  Douleurs  depuis  huit  ans, 
sang  depuis  deux  ans,  sable,  urines  ammoniacales. 

N*  i4.  8  juin  i90U.  Homme  de  trente  quatre  ans.  Douleurs  depuis  quatorze 
ans,  sang,  pus.  Opération  :  calcul  phosphatique  avec  noyau  uratique. 

N"*  i5.  15  octobre  1906.  Femme  de  cinquante-cinq  ans,  a  eu  dans  sa 
jeunesse  un  traumatisme  de  la  colonne  vertébrale  à  la  suite  d*une  chute  de 
cheval  (fracture  par  compression  de  la  douzième  vertèbre  dorsale).  Douleurs 
depuis  quinze  mois. 

N*  i6.  7  décembre  1905.  (Les  données  manquent). 

N"*  17.  30  novembre  190U.  Homme  de  trente-six  ans.  Douleurs  depuis 
dix-neuf  ans,  pus,  point  de  sang,  a  rejeté  une  fois  un  petit  calcul. 

N*  18.  25  mai  1907.  Homme  de  trente-quatre  ans.  Douleurs  depuis  quatre 
ans,  pas  de  sang. 

N**  19.  26  avril  190U.  Homme  de  soixante- trois  ans.  Douleurs  depuis 
vingt  ans,  sang,  pus,  petits  calculs. 

N»  ao.  25  mars  1907.  Homme  de  cinquante-trois  ans.  Sang  depuis  quatre 
ans,  pus,  pas  de  douleurs,  n'a  pas  rejeté  de  calcul. 

N*>  ai.  Le  même  cas,  côté  droit. 

N"  aa.  18  jaillet  190U.  Homme  de  trente  sept  ans.  Douleurs  depuis  dix 
ans,  bilatérales,  petits  calculs,  sang.  Lithiase  rénale  bilatérale. 

N*"  23.  Les  indications  manquent. 

N*  24.  3  janvier  1906.  Homme  de  cinquante-six  ans.  Douleurs  depuis 
dix  ans,  a  rejeté  de  petits  calculs,  sang  depuis  deux  ans. 

N»  20.  7  mars  1907.  Femme  de  trente-trois  ans.  Douleurs  lombaires, 
urines  troubles,  pas  de  sang.  Opération  :  un  gros  et  plusieurs  petits  calculs. 

N*  a6.  25  juillet  1905.  Homme  de  quarante-six  ans.  Douleurs  depuis 
deux  ans,  sang. 

N**  27.  16  octobre  1906.  Homme  de  trente-deux  ans.  Depuis  vingt  ans, 
calculs  de  la  vessie  et  douleurs  dans  la  région  des  reins. 

N*  28.  25  mai  190à.  Femme  de  quarante-trois  ans.  Douleurs  bilatérales 
depuis  vingt  ans,  petits  calculs,  sang,  pus. 

N*»  29.  16  aoât  1903.  Homme  de  trente-huit  ans.  Douleurs  depuis  vingt  ans, 
pus,  lithiase  rénale  bilatérale.  Opération  trois  semaines  plus  tard,  à  droite  : 
calcul  phosphatique,  hémorragique.  Mort. 

N*  3o.  26  juin  1907.  Homme  de  quarante-cinq  ans.  Douleurs  depuis 
deux  ans,  sable. 

>■•  Si.  18  octobre  1907.  Homme  de  trente-trois  ans:  Pus  dans  Turine  depuis 
douze  ans,  pas  de  sang,  pas  de  graviers,  jamais  de  douleurs. 

IS"  32.  29  mars  1906.  Femme  de  quarante-deux  ans.  Opération  :  sac  pyoné- 
phrotique  avec  demi-litre  de  pus,  calculs  uratiques. 

N"  33.  9  février  1907.  Homme  de  quarante- trois  ans.  Douleurs  depuis 
neuf  ans,  sang,  pus.  Lithiase  rénale  bilatérale;  bientôt,  mort. 


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462  ARCHIVES    D^BLECTRIGiré    M^IGALfi. 

N*"  34.  Le  même  cas,  côté  droit. 

N*"  35.  22  mai  1906.  Homme  de  cinquante-six  ans.  Douleurs  depuis 
douze  ans,  petits  calculs,  sang. 

N*»  36.  12  novembre  1906.  Homme  de  vingt-sept  ans.  Pus  depuis  huit  ans, 
sang,  point  de  douleurs,  à  droite  tumeur  du  rein  sensible  à  la  palpation  et 
douloureuse.  Quelques  jours  plus  tard,  opération  :  calculs  phosphatiques, 
pyonéphrose. 

N*  37.  27  mai  1907.  Homme  de  vingt-huit  ans.  Douleurs  depuis  six  mois, 
pus,  opération. 

N**  38.  Octobre  1904.  Homme  de  vingt-trois  ans.  Depuis  deux  ans  coliques 
à  droite.  A  rejeté  3oo  petits  calculs.  Lithiase  rénale  bilatérale.  Le  24  octobre 
190U,  opération  à  droite  :  grand  sac  pyonéphrotique,  7  calculs,  bientôt  mort. 

N*'  39.  Le  même  cas,  côté  gauche. 

^'^  ko.  i8  jaillet  190U.  Homme  de  quarante-trois  ans.  Douleurs  depuis^ 
deux  ans,  palpation  sans  résultat.  A  droite,  grand  sac  pyonéphrotique  ;  à 
gauche,  calcul  nageant  en  partie  librement. 

N'  4i.  Épreuve  1  Jour  plus  tard,  les  ombres  de  calculs  ont  changé  de  place. 

N*  4a.  2i  décembre  1905.  Femme  de  quarante  ans.  Depuis  cinq  ans,  sensa- 
tion de  pesanteur  dans  la  vessie.  Il  y  a  un  an,  à  gauche,  douleurs  au  niveau 
du  rein.  Opération  deux  semaines  plus  tard;  rein  en  position  normale,  à  la 
partie  inférieure  du  bassinet  était  enclavé  le  petit  calcul  d'oxalate  visible  sur 
rimage. 

N**  43.  à  juillet  1905.  Homme  de  trente  ans.  Depuis  quelques  années, 
douleurs  bilatérales,  pus;  lithiase  rénale  bilatérale. 

N''  44-  Le  même  cas,  côté  gauche. 

N*  45. 24t  Janvier  1906.  Femme.  Depuis  plusieurs  années  pesanteur 
vésicale.  Il  y  a  un  an,  hématurie,  cellules  rénales,  pas  de  douleurs. 

N<>  46.  5  Janvier  1907.  Femme  de  vingt-huit  ans.  Depuis  deux  ans  douleurs 
dans  la  région  des  reins  et  de  la  vessie. 

N**  47.  Le  même  cas,  neuf  mois  plus  tard.  16  octobre  1907  :  les  calculs  ont 
augmenté. 

N*  48.  7  août  Î90'ô.  Femme  de  trente  ans.  Douleurs  depuis  cinq  ans,  sang. 

N"  49.  25  décembre  1905.  Homme  de  vingt-cinq  ans.  Depuis  cinq  ans, 
douleurs  bilatérales.  Opération  à  droite  le  6  novembre  1903  :  a  gros  calculs 
et  1 73  petits  calculs  de  cysline,  enlevés.  Deux  années  plus  tard,  calcul  plus 
gros  néoformé  (celui  de  l'image). 

N"  5o.  Le  même  cas,  côté  gauche. 

N"  5i.  7  janvier  1907.  Jeune  fille  de  dix-neuf  ans.  Depuis  plusieurs  années, 
douleurs  bilatérales.  11  y  a  six  mois,  ablation  opératoire  d*un  calcul  de 
cystine  du  rein  gauche.  Au  milieu  de  Janvier  1907,  néphrotomie  à  gauche. 

N*  5a.  ii  octobre  1906.  Homme  de  vingt -six  ans.  Douleurs  depuis 
six  mois. 

N"  53.  5  août  1907.  Femme  de  quarante -trois  ans.  Pesanteur  depuis 
dix-sept  ans,  sang  depuis  un  an,  pus.  Petites  ombres  de  calculs  en  forme  de 
haricot  à  la  partie  inférieure  du  champ  rénal,  au-dessous  zone  ombrée, 
pâle  et  ronde  d'un  ganglion  calcijié. 

N*  54.  18  septembre  1907.  Homme  de  soixante- trois  ans.  Douleurs  depui:» 
dix-huit  mois. 


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64    ESQUISSES   RADt06RAt>HIQUfiS.  463 

N**  55.  Milieu  de  juin  190ù.  Homme  de  vingt-deux  ans.  Douleurs  depuis 
l'enfance,  urines  claires.  Lithiase  rénale  bilatérale, 

N**  56.  Le  même  cas,  calcul  de  rurctère.  Opération  le  28  Juin  i90U;  calcul 
uratique. 

N"  57.  27  décembre  1905.  Homme  de  trente-neuf  ans,  a  ressenti  depuis 
quelques  mois  des  douleurs  dans  le  côté  droit,  calcul  de  Turetère. 

N"  58.  Le  même  cas,  deux  jours  plus  tard.  Le  calcul  s'est  déplacé. 

N**  59.  Fausses  ombres  de  calculs  données  par  des  cartilages  costaux  ossifiés. 

N»  60.  Fausse  ombre  de  calcul  donnée  par  une  moucheture  du  bassin 
(Beckenfleck). 

N**6i.  là  mars  190à.  Homme  de  cinquante-six  ans;  depuis  sept  ans, 
pesanteur  vésicale,  pus,  sang,  a  petits  calculs  très  rapprochés. 

N""  6a.  16  mars  i90à.  Homme  de  soixante- quatorze  ans.  Depuis  dix  ans, 
pesanteur  vésicale. 

N»  63.  28  août  J90o.  Homme  de  cinquaute-six  ans.  Depuis  un  an,  pesan- 
teur vésicale,  sang,  pus. 

N»  64.  5  mars  1905.  Homme  de  quarante-neuf  ans.  Depuis  la  jeunesse, 
difficulté  de  la  miction,  enfin  sang  et  pus,  paroi  vésicale  fortement  cintrée 
en  avant,  calcul  perceptible  à  la  palpation,  carcinome,  mort.  Calcul  de  la 
vessie  avec  appendice  urétral. 


Les  esquisses  radiographiques  ont  été  obtenues  par  calque  des 
contours  essentiels  des  négatifs  originaux,  puis  les  esquisses  ont  été 
réduites.  On  a  indiqué  :  i""  os,  la  colonne  vertébrale  (corps,  arcades, 
articulations  et  apophyses  transverses),  les  dernières  côtes  de  Tos 
iliaque  ;  a*  contour  des  parties  molles,  interstice  du  muscle  psoas  et, 
où  la  ligne  s*y  trouve,  contour  de  Thémisphère  inférieur  du  rein, 
éventuellement  d'une  tumeur  du  rein  ;  3'  ombre  des  calculs. 

Quand  on  considère  nos  dessins,  on  remarque  que  les  ombres  des 
calculs  du  rein  sont  caractéristiques  par  leur  place,  leur  forme,  leur 
grosseur  et,  dans  les  agglomérations  de  plusieurs  calculs,  par  leur 
distribution.  Ainsi,  l'observateur  expérimenté,  comme  nous  Favons 
déjà  dit,  peut,  souvent,  diagnostiquer  au  premier  coup  d'œil  les 
ombres  observées  comme  données  par  les  calculs  du  rein.  Par 
rapport  aux  ombres  squelettiques,  ainsi  que  cela  résulte  de  la  position 
du  rein  normal  (ou  agrandi,  ou  tombé  en  ectopie)  les  ombres  des 
calculs  du  rein  sont  situées  à  droite  ou  à  gauche  auprès  de  l'ombre  de 
la  colonne  vertébrale,  depuis  la  onzième  côte  jusqu'au  contour  supé- 
rieur de  Vos  iliaque.  Elles  remontent  le  plus  souvent  au  niveau  de  la 
douzième  cote.  Dans  le  cas  du  rein  enfer  à  cheval,  l'ombre  du  calcul 
est  placée  d*une  façon  médiane,  sur  l'ombre  elle-même  de  la  colonne 
vertébrale.  Naturellement  la  position  relative  du  rein  par  rapport  au 
squelette  dépend  de  Tincidence  des  rayons  ;  pour  une  incidence  cépha- 


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464  ARCHIVES    D'ÉLECTRICiré   M^DICALB. 

'lique(i)i  le  rein  paraîtra  abaiesé;  pour  une  incidence  caudale (3),  le 
rein  paraîtra  élevé  ;  pour  une  incidence  latérale,  le  rein  sera  rapproché 
de  la  médiane,  éloigné^  au  contraire,  si  Tincidence  est  médiane. 

D'après  leur  forme  et  leur  grosseur  les  ombres  des  calculs  du  rein 
peuvent  être  divisées  en  plusieurs  types  : 

!•  Les  groupes  de  calculs  petits  et  presque  ronds  (i,  7,  9,  36,  48,  56, 
57,58); 

3"  Les  petites  ombres  ovales  ou  en  forme  de  haricot  (12,  4a,  44,  47» 
5o,  53,  54); 

3*  Les  ombres  ovales,  plus  grandes  ou  plus  triangulaires,  ou  en 
forme  de  rein  (5,  6,  10,  i3,  34,  37,  39,  43,  5i,  52,  55); 

4*  Les  formes  trapues,  massives  avec  de  petites  excroissances, 
moulées  sur  le  bassinet  agrandi  (18,  19,  24,  33, 35).  De  plus,  il  y  a  des 
transitions  avec  le  groupe  suivant  (i4,  22,  23  montrent  des  prolon- 
gements un  peu  plus  longs),  17  affecte  une  forme  en  hameçon  ; 

5*"  Les  ombres  coralliformes  résultant  du  moulage  des  calices  du  rein 
agrandi  (3,  i5,  16,  25,  26,  36,  moyennement  grosses,  moyennement 
massives;  28,  29,  3o,  grandes  et  délicatement  arborisées;  2,  20,  21, 
49,  grosses  et  massives);  le  corps  du  champ  obscur  a  la  forme  d'un 
gros  éperon  massif  dirigé  en  bas  et  en  dedans,  les  excroissances  rami- 
fiées s*en  détachent  latéralement  en  haut,  au  milieu  et  en  bas.  Enfin 
viennent  les  ombres  multiples  de  calculs  formées  par  l'agglomération 
d'ombres  très  petites  et  très  grandes  ou  bien  toutes  sensiblement 
égales  en  grosseur  et  en  forme  ou  ne  laissant  reconnaître  qu'un  petit 
nombre  de  types  (3,  16,  19,  25,  27,  34,  36,  37,  45,  5i  avec  une  grande 
ombre  et  une  à  deux  petites;  3i,  32,  33  deux  grosses  (jamais  plus  de 
deux). et  plusieurs  plus  petites. 

Des  trois  dernières  images  que  nous  venons  de  nommer  découle  ce 
diagnostic  :  hypertrophie  du  rein  par  pyonéphrose.  Une  trouvaille  radio- 
graphique  plus  rare  et  pour  cela  plus  caractéristique  est  celle  que  repré- 
sentent les  figures  89,  4o  et  4i  ;  sur  un  champ  obscur  correspondant  à 
un  rein  fortement  hypertrophié  se  détachent  beaucoup  de  petits  calculs 
allant  jusqu'à  une  grosseur  moyenne,  tantôt  ronds,  tantôt  bifurques  et 
groupés  ensemble.  11  s'agit  là  de  la  représentation  de  gros  sacs  pyoné- 
phrotiques  avec  calculs  multiples  qui  y  sont  plongés  et  qui  s'y  déplacent 
librement;  l'image  4i  a  été  obtenue  un  jour  après  l'image  4o  et  elle 
montre  que  les  ombres  ont  changé  de  place  et  en  partie  aussi  modifié 
leur  forme. 

(')  Rayon  venant  obliquement  du  côté  de  la  lète. 

(')  Hayon  venant  obliquement  de  l'extrémité  inférieure  du  corps. 


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64    ESQUtSSBd    tlADlOGtlÀPrilQUtiS.  ^ÔS^ 

La  figure  i8  montre  nettement  un  déplacement  du  rein,  peut-être 
un  rein  en  fer  à  cheval. 

Dans  onze  de  nos  obsei^ations  il  s'agit  d'une  lithiase  rénale  bilatérale, 

La  migration  d'un  petit  calcul  de  l'uretère  se  montre  nettement  sur 
l'image  57,  et  sur  l'image  58  faite  deux  jours  après  la  première. 
L'ombre  du  calcul  est  d'abord  placée  à  mi-hauteur  dans  Vurelère 
Jortement  déplacé  latéralement  plus  tard,  plus  bas  et  plus  près  de  la 
ligne  médiane. 

La  croissance  des  calculs  est  démontrée  par  les  images  Ifi  et  47.  En 
neuf  mois,  de  petits  calculs  ronds  sont  devenus  des  calculs  plus  gros 
en  forme  de  haricots.  Dans  le  cas  49»  le  rein  opéré  et  vidé  de  ses 
calculs  a  donné  de  nouveau  naissance  à  un  gros  calcul. 

11  faut  faire  ressortir  que  d'une  façon  très  caractéristique  les  ombres 
des  calculs  du  rein  ne  sont  pas  nettement  délimitées;  cela  résulte  de 
plusieurs  causes  : 

i*"  De  l'espace  qui  sépare  le  calcul  de  la  plaque,  espace  toujours 
assez  grand,  et  de  la  source  lumineuse  qui  n'est  pas  rigoureusement 
punctiforme  ; 

a"  Des  mouvements  respiratoires  de  bas  en  haut  et  de  haut  en  bas 
que  le  diaphragme  transmet  au  rein.  Les  ombres  dans  la  région  du 
segment  inférieur  des  uretères  et  de  la  vessie  sont  plus  nettement 
accusées  par  suite  de  la  plus  grande  immobilité  de  l'objet.  Dans  nos 
esquisses  les  contours  ont  dâ  être  dessinés  nettement  pour  plus  de 
simplicité,  aussi  bien  en  vue  d'une  meilleure  impression  des  formes 
que  par  impossibilité  d'obtenir  un  dessin  fidèle. 

Le  numéro  34  montre  comment  dans  une  image  (conforme  à  l'ori- 
ginal) deux  ombres  semblables  d'un  calcul  déplacé  peuvent  paraître 
superposées  et  correspondent  l'une  à  l'inspiration,  l'autre  à  l'expira- 
tion. Dans  le  cas  4»  les  petits  calculs  ont  parcouru  avec  le  rein  ou 
plutôt  dans  son  intérieur  des  chemins  particuliers,  de  là  les  formes 
curieuses  de  leurs  ombres  (qui  sont  floues  sur  l'original). 

Comparativement  aux  vraies  formes  des  calculs  renfermés  par  les 
reins,  les  ombres  de  ces  calculs  (aussi  bien  dans  l'original  que  sur  nos 
esquisses)  paraissent  simplifiées  dans  leurs  Jormes  et  arrondies.  On  le 
voit  très  nettement  en  comparant  l'ombre  du  calcul  représenté  au 
n*  6  avec  la  forme  même  du  calcul  en  6  a.  Cet  aspect  dépend  dans  une 
certaine  mesure  de  la  projection  de  l'objet  sur  un  seul  plan  horizontal. 
Ainsi  les  n-  3o  et  Sa  montrent  bien  que  du  corps  arrondi  du  calcul  se 
détachent  des  prolongements,  mais  nous  ne  savons  pas  s'ils  sont  en 
avant  ou  en  arrière.  De  plus,  les  radiographies  ne  mettent  point  en 

«MCBIV.    D'HLIGTm.    MBD.  —    lyoS  35 


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466 


AKCHIVE8  d'Électricité  médicale. 

4  2 


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64    ESQUISSES    HADlOâttAPtllQCES.  ^è"] 

J3  U 


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468 


iUiGHivES  d'Électricité  médicale. 


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6 A    ESQUISSES    RADIOGRAPHIQUES. 
3J 


469 


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470  AhcHivEs  d'Électricité  médicale. 

A7  JdL^  Si 


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64    ESQUISSES    RADIOGRAPHIQUES. 


471 


évidence  tous  les  calculs  que  peut  contenir  le  rein.  Ceux  qui  sont  très 
petits,  très  peu  denses,  peuvent  ne  point  laisser  de  traces.  Mais 
lorsqu'on  trouve  sur  une  radiographie  très  bonne,  riche  en  contrastes, 
une  ombre  de  calculs  de  grosseur  moyenne,  ovale  ou  triangulaire  et 
de  teinte  sensiblement  égale  partout  (gris  uniforme),  cet  aspect  plaide 
en  faveur  d'une  pierre  p/a/e  (calcul  du  bassinet,  i3,  34,  5i). 

Naturellement  les  calculs  donnent  une  ombre  qui  est  toujours  un 
peu  agrandie,  puisqu'ils  sont  situés  à  une  certaine  distance  de  la 
plaque  et  cet  agrandissement  croît  avec  le  rapprochement  de  l'ampoule 
qui  amplifie  le  déplacement  causé  par  les  mouvements  respiratoires. 

Les  figures  61  à  64  montrent  des  ombres  de  calculs  vésicaux,  mais 
des  plages  aussi  grosses  que  celles  des  figures  63  et  64  sont  très 
transparentes  sur  les  radiographies,  les  calculs  vésicaux  étant  consti- 
tués le  plus  souvent  par  de  l'acide  urique  et  des  urates.  Si  l'on  voit  de 
très  petites  ombres  de  calculs  quoique  la  radiographie  manque  un  peu 
de  contrastes  par  suite  de  l'épaisseur  des  parties  molles,  on  peut  en 
conclure  que  le  poids  atomique  de  la  petite  pierre  est  élevé.  Quelques 
désillusions^  quelques  erreurs  attendent  assurément  celui  qui  n'a  que 


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4  7^.  AliÇHIVES    d'ÉLBCTRIGITÉ    MéDICALB. 

la  radiographie  pour  étayer  son  diagaostic,  mais  ces  erreurs  seront 
aussi  rares  que  possible  chez  un  radiologue  exercé  et  soigneux. 
Souvent  les  taches  claires  à  contours  nets  que  présente  le  négatif 
peuvent  ne  pas  être  des  ombres  de  calculs,  car  ces  dernières  sont 
toujours  plus  ou  moins  diffuses.  Ces  taches  claires  viennent  de  ce  que 
le  révélateur  n'a  pas  baigné  toute  la  plaque  d'un  seul  coup.  De  plus 
ces  taches  daes  au  déveiof^ement  ont  une  autre  place  et  une  autre 
forme  que  les  ombres  dues  aux  calculs.  Des  ganglions  caicifiés  peuvent 
donner  des  zones  d'ombre  semblables  {fig.  53,  ombre  inférieure); 
cependant  la  position,  la  forme,  de  même  que  la  faible  opacité  de 
Fombre  plaideront  souvent  contre  Tidée  d'un  calcul.  De  même  des 
scyballes,  ou  le  contenu  intestinal  se  présenteront  sur  les  radiographies 
autrement  qu'un  calcul  rénal.  Si  dans  l'examen  radiographique  l'arc 
antérieur  des  côtés  est  embrassé  par  le  champ  du  cylindre  compres- 
seur, on  rencontre  aussi  dans  les  images  les  ombres  des  cartilages 
costaux  dont  la  position,  le  nombre,  la  forme  et  la  direction  sont 
typiques  (fig,  59).  11  ne  faudra  pas  confondre  également  avec  des 
calculs,  ainsi  que  l'a  déjà  souvent  fait  remarquer  Robinsohn,  les  petites 
mouchetures  du  bassin  (Beckenflecken  d'Albers  Schônberg),  petites 
taches  rondes  multiples  et  typiques  situées  au  voisinage  de  l'épine  de 
l'ischion  et  de  la  branche  horizontale  du  pubis  (Folia  Uroiogica, 
n*  6,  janvier  1908,  p.  642). 


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CONTRIBUTION 


LÀ  RADIOTHÉRAPIE  DE  LA  SYRINGOMYÉLIE^') 


Par  le  D'  Roger  IjABEAU» 

Assistant  de  Radiolof^ie  à  Thôpital  Saint- André  de  Bordeaux. 


Une  communication  de  M.  Babinski  parue  en  décembre  1906  dans 
les  Bulletins  et  Mémoires  de  la  Société  médicale  des  hôpitaux  de  Paris,  * 
sur  «  Une  cx>ntracture  généralisée  due  à  une  compression  de  la  moelle 
cervicale,  très  améliorée  à  la  suite  de  Tusage  des  rayons  X  »,  attira  et 
retint  essentiellement  notre  attention. 

Dès  ce  moment,  nous  avons  pensé  que  les  rayons  de  Rôntgen 
pouvaient  avoir  quelque  efficacité  dans  le  traitement  de  la  syringo- 
myélie.  Et  bientôt,  grâce  à  Tobligeance  de  M.  le  Prof.  Pitres  et  de 
MM.  les  Prof,  agrégés  Verger  et  Abadie,  quelques  malades  plus  ou 
moins  gravement  atteints  de  cette  affection  furent  adressés  à  la 
Clinique  d*Éiectricité  Médicale  du  Prof.  Bergonié  où  nous  pûmes 
instituer  leur  traitement. 

Une  seconde  communication  de  M.  Babinski  parue  en  mars  1907, 
sur  r  ((  Effet  de  la  radiothérapie  dans  les  paralysies  spasmodiques 
spinales  »,  ne  fit  que  fortifier  notre  opinion. 

Enfin,  en  avril  1907,  paraissait  dans  la  Semaine  médicale  une  com- 
munication de  MM.  Beaujard  et  Lhermitte,  sur  la  ce  Radiothérapie  de 
la  syringomyélie  ».  Mais  à  cette  date,  nous  avions  déjà  deux  malades 
en  traitement.  Depuis,  nous  avons  pu  réunir  quatre  autres  observations. 

Ce  sont  ces  six  malades  étudiés,  suivis  et  traités  par  nous  depuis  de 
longs  mois  à  la  Clinique  d'Électricité  Médicale  de  l'Hôpital  Saint- 
André,  qui  constituent  l'objet  de  ce  travail. 

O  Thèse  de  Bordeaux,  mars  1908. 


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^7^  ARCHIVES    D'éLBCTRIOrri   MimCALB. 


Ceux  qui,  les  premiers,  traitèrent  avec  quelque  avantage,  non  pas  la 
syringomyélie,  mais  les  affections  générales  de  la  moelle  par  la  radio- 
thérapie, le  firent  à  leur  insu,  en  cherchant  k  obtenir  des  épreuves  très 
nettes  de  radiographie  de  la  coloime  vertébrale.  C'est  ainsi  que 
M.  Babinski  s'aperçut  des  bons  effets  que  produisaient  les  rayons  X 
dans  un  cas  de  compression  de  la  moelle  cervicale,  en  faisant  pra- 
tiquer plusieurs  radiographies  de  la  moelle  cervicale.  On  dut  refaire 
de  nombreuses  épreuves  qui,  naturellement,  soumirent  la  moelle 
à  autant  d'expositions  prolongées  aux  rayons  X  et,  dès  lors,  l'état  de 
la  moelle  cervicale  se  trouva  sensiblement  amélioré. 

Dans  une  de  ses  cliniques,  M.  le  Prof.  Raymond  fut  le  premier 
à  appeler  l'attention  sur  le  traitement  de  la  syringomyélie  par  la 
radiothérapie. 

Quelques  mois  plus  tard,  au  Congrès  de  thérapie  physique  de  Rome, 
M.  Gramegna  communiquait  deux  cas  de  syringomyélie  améliorés 
*  par  les  rayons  X. 

Chez  les  deux  sujets  signalés  par  cet  auteur  nous  notons,  dans  les 
membres  atteints,  une  gène  allant  jusqu'à  l'impotence  fonctionnelle; 
nous  constatons  aussi  de  la  diminution  de  la  force  accompagnée 
d'atrophie  musculaire. 

Les  réflexes  sont  vifs.  La  sensibilité  générale  n'est  pas  modifiée,  on 
remarque,  néanmoins,  des  zones  d'hyperesthésie,  d'autres  d'hypoes- 
thésie  avec  thermoanesthésie. 

A  la  suite  d'un  certain  nombre  de  séances  de  radiothérapie,  avec 
des  rayons  très  durs,  les  troubles  de  la  motilité  ont  été  améliorés 
tandis  que  ceux  de  la  sensibilité  n'ont  pas  été  modifiés. 

Dans  la  Semaine  médicale  d'avril  1907,  MM.  Beaujard  et  Lhermitte 
signalaient  un  cas  de  syringomyélie  chez  un  homme  qui  présentait 
particulièrement  de  l'amaigrissement  des  membres  supérieurs  avec 
affaissement  des  éminences  thénar  et  hypothénar,  et  dépression  des 
interosseux.  Du  côté  de  la  sensibilité  on  notait  de  l'hypoesthésie  et  de 
la  thermoanesthésie. 

Dès  les  premières  séances  de  radiothérapie,  on  constata  la  rétro- 
cession des  troubles  de  la  sensibilité  avec  amélioration  des  troubles 
psychiques. 

Pour  ce  qui  est  des  résultats  par  nous-méme  observés,  ils  ont  natu- 
rellement varié  suivant  que  nous  avons  eu  à  traiter  des  malades 


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CONTRIBUTION    A  XA    RADIOTHERAPIE    VE   LA    SYRINGOMYÉUE.       ^'jb 

atteints  depuis  un  temps  plus  ou  moins  long;  suivant  que  les  lésions 
médullaires  étaient  plus  ou  moins  anciennes. 


« 
»  * 


Mais  avant  de  faire  connaître  nos  résultats,  qu'il  nous  soit  permis 
d'indiquer  succinctement  les  appareils  dont  nous  nous  sommes  servi 
et  de  décrire  les  conditions  dans  lesquelles  nous  avons  opéré. 

Deux  canalisations  électriques  étaient  à  notre  disposition  :  Tune  de 
courant  continu  alimentant  une  bobine  de  RuhmkorfT,  de  8  à  lo  cen- 
timètres d'étincelle,  munie  d*un  interrupteur  &  trou,  type  Simon- 
Caldwell  modifié  par  M.  le  Prof.  Bergonié.  D'autre  part,  nous  avions 
aussi  le  meuble  d'Arsonval-Gaiffe  muni,  comme  redresseur  de 
courant,  de  deux  soupapes  de  Villard.  Cet  appareil  était  alimenté  par 
le  courant  alternatif. 

Comme  source  radiogène,  nous  nous  sommes  servi  de  tubes 
Chabaud  de  moyen  modèle,  à  osmorégulateur. 

Comme  appareils  de  mesures,  nous  avons  comparativement  employé 
les  radiochromomètres  de  Benoist,  de  Belot,  de  Dean,  le  radiomètre 
de  Bordier;  enfin,  et  surtout,  nous  nous  sommes  servi  du  voltmètre 
électrostatique  du  Prof.  Bergonié,  grâce  auquel  appareil  nous  avons 
pu  régulièrement  appliquer  des  rayons  n*^  8-9  pour  le  traitement  de 
nos  malades. 

L'action  de  la  radiothérapie  sur  la  moelle  se  produit  d'autant  moins 
facilement  que  la  masse  osseuse  à  traverser  est  plus  épaisse.  Aussi 
n'avons-nous  pas  exposé  nos  malades  dans  le  décubitus  ventral 
absolu,  le  plan  de  l'anticathode  projetant  des  rayons  qui  auraient  ren- 
contré, en  allant  de  la  périphérie  vers  le  centre,  l'apophyse  épineuse 
de  la  vertèbre,  le  ligament  inter-épineux,  la  lame  de  la  vertèbre,  le 
périoste,  l'espace  épidural,  la  dure-mère,  l'espace  sous-dural  avant 
d'atteindre  les  paquets  de  racines  antérieures  ou  postérieures. 

Dans  le  but  d'augmenter  la  facilité  de  pénétration  des  rayons,  nous 
avons  placé  nos  sujets  dans  une  position  légèrement  inclinée,  en  sorte 
que  les  rayons  tombaient  perpendiculairement  à  la  partie  comprise 
entre  l'apophyse  épineuse  et  l'apophyse  articulaire.  L'épaisseur 
osseuse  à  traverser  était  à  peu  près  trois  fois  moindre  et,  en  alternant 
de  côté,  nous  pouvions  non  seulement  augmenter  le  nombre  des 
séances,  mais  encore  agir  efficacement  sur  les  deux  portions  de  la 
moelle  :  portion  droite  et  portion  gauche.  Et  ce,  à  quelque  hauteur 
de  la  moelle  que  fût  faite  l'exposition. 


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476  ARCHIVES    D'ÉLECTRICITé   m£dIGALB. 

Suivant  les  phénomènes  morbides  que  présentaient  nos  divers 
malades,  nous  avons  exposé  différentes  régions  médullaires  :  région 
cervicale,  région  dorsale,  région  lombaire. 

La  partie  sur  laquelle  nous  voulions  faire  agir  les  rayons  était 
limitée  au  moyen  de  lames  de  plomb  de  un  quart  de  millimètre 
d'épaisseur,  suffisamment  larges  pour  protéger  les  régions  voisines, 
et  percées,  au  niveau  de  la  colonne  vertébrale,  d'une  ouverture  d'en- 
viron a  centimètres  de  largeur  sur  8  centimètres  de  longueur.  Ces 
plaques  de  plomb  se  moulant  exactement  sur  le  corps  du  sujet 
présentaient  ainsi  une  immobilité  parfaite. 

L'intensité  d'irradiation  variant  avec  le  carré  de  la  distance,  nous 
avons  placé  nos  tubes  le  plus  près  possible  de  la  région  à  exposer. 
Cette  distance  était  d'environ  de  la  centimètres  de  la  peau  à  l'anti- 
cathode,  celle-ci  placée  parallèlement  à  la  peau. 

La  durée  des  séances  a  constamment  été  de  un  quart  d'heure. 

Le  nombre  des  irradiations  a  dû  forcément  beaucoup  varier  suivant 
nos  diflérents  malades. 


* 
«   « 


Parmi  les  six  sujets  qui  nous  ont  été  adressés,  nous  avons  recueilli 
deux  observations  relatives  à  deux  malades  atteints  depuis  plus  de 
quinze  ans  de  lésions  syringomyéliques.  Chez  l'un  d'eux  nous  avons 
pu  suivre  pendant  près  de  quatre  années  l'évolution  de  cette  affection. 
Nous  avons  vu  l'impotence  fonctionnelle  s'installer  peu  à  peu  tant  du 
côté  des  membres  inférieurs  que  des  membres  supérieurs. 

Chez  ces  deux  sujets,  Pierre  J...  et  Victorine  R...,  nous  n'avons  sim- 
plement constaté  qu'une  atténuation  passagère  des  douleurs.  Du  côté 
de  la  sensibilité  objective,  de  la  motricité,  des  amyotrophies,  nous 
n'avons  observé  aucune  modification.  11  faut  dire  aussi  que,  pour  des 
causes  indépendantes  de  notre  volonté,  nous  n'avons  pu  faire  à  ces 
malades  qu'un  nombre  assez  restreint  d'expositions  (4  et  6). 

Chez  des  malades  moins  gravement  atteints,  Armand  G...  et 
Léontine  C...,  qui  ont  pu  suivre  un  traitement  plus  régulier,  les 
résultats  ont  été  tout  différents.  Non  seulement  les  phénomènes  dou- 
loureux ont  complètement  disparu,  mais  encore  la  sensibilité  objective 
est  redevenue  parfaite  et  les  troubles  moteurs  se  sont  notablement 
amendés. 

En  signalant  l'observation  d'Armand  G...,  nous  avons  indiqué  les 
conditions  dans  lesquelles  il  se  trouvait  quand  nous  le  vîmes  pour  la 


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CONTRIBUTION    A   LA    RADIOTHERAPIE    DE    LA    SYRINGOMYELIE.       ^77 

première  fois.  A  la  suite  des  séances  que  nous  lui  fîmes,  il  accusa  une 
amélioration  considérable  :  ce  malade  qui  était  menacé  d'être  congédié 
de  l'administration  à  laquelle  il  appartient,  à  défaut  de  pouvoir 
exécuter  les  travaux  dont  il  était  chargé,  a  pu  reprendre  réguliè- 
rement ses  occupations,  lesquelles  consistent  à  réparer  des  objets  de 
précision,  ce  qui  nécessite  une  agilité  non  douteuse  des  membres 
supérieurs  et  plus  particulièrement  des  mains. 

Léontine  G...,  qui  exerce  la  profession  de  couturière,  avait  dû 
cesser  tout  travail.  Elle  peut  maintenant  accomplir  certains  travaux 
d'aiguille  et  reprendre  ses  occupations  habituelles. 

Chez  ces  deux  sujets,  la  force  musculaire  a  notablement  augmenté. 
Au  point  de  vue  des  amyotrophies,  les  résultats  sont  moins  nets,  bien 
que  nous  ayons  observé  une  augmentation  sensible  du  volume  des 
muscles  interosseux  et  lombricaux. 

Enfin,  chez  nos  deux  derniers  sujets,  Marie  C...  et  Marguerite  M..., 
les  résultats  du  traitement  radiothérapique  sont  encore  plus  satis- 
faisants. Les  douleurs  ont  complètement  disparu.  La  sensibilité  objec- 
tive est  aujourd'hui  parfaite.  La  force  musculaire  est  redevenue 
normale.  Les  troubles  moteurs  n'existent  plus.  Enfin,  l'atrophie  mus- 
culaire a  presque  disparu. 

D'ailleurs,  sans  sortir  du  sujet  que  nous  avons  voulu  étudier  ici, 
qu'il  nous  soit  permis  de  signaler  deux  cas  d'hématomyéiie  et  deux 
cas  de  paraplégie  dans  lesquels  nous  avons  observé  la  rétrocession  des 
troubles  morbides  et  en  particulier  l'amélioration  considérable  de  la 
motricité,  tant  du  côté  des  membres  inférieurs  que  des  membres 
supérieurs.  Ces  diverses  améliorations  obtenues  sur  des  malades  que 
nous  avons  suivis  assez  longtemps,  que  nous  avons  traités  régulière- 
ment et  sur  lesquels  nous  nous  proposons  de  revenir  bientôt,  tendent 
à  donner  à  la  radiothérapie  une  place  prépondérante  dans  le  traitement 
des  affections  médicales  de  la  moelle. 


*  # 


En  résumé,  les  résultats  observés,  tant  par  nous-mêmes  que  par 
M.  Gramegna  et  par  MM.  Beaujard  et  Lhermitte,  ont  été  sensiblement 
les  mêmes. 

Sauf  quelques  différences  de  détails,  les  procédés  opératoires  ont 
été  identiques.  Nous  avons,  les  uns  et  les  autres,  employé  des  rayons 
très  durs,  très  pénétrants. 


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478  ARCHIVÉ»    D^^LKCrHlClTÉ    MEDICALE, 

Faut-il  arrêter  le  traitement  dès  que  les  troubles  morbides  suscep- 
tibles de  rétrocéder  ont  disparu,  ou  bien  doit-on  le  continuer  encore? 

Nous  avouons  ne  pouvoir  nous  prononcer  dès  à  présent  sur  cette 
importante  question.  Les  résultats  obtenus  sur  quelques-uns  de  nos 
malades,  pour  si  satisfoisants  quHls  soient,  ne  nous  permettent  pas  de 
conclure  à  la  guérison  définitive.  Peut-être  ne  sommes-nous  parvenu 
qu'à  enrayer  l'évolution  de  Taffection,  qu'à  améliorer  l'état  des 
malades  !  Dans  ce  cas,  nous  estimons  que  ceux-ci  devront  encore  être 
suivis  et  étudiés  assez  longtemps  pour  qu'à  la  moindre  apparition  des 
symptômes  morbides  un  traitement  analogue  au  premier  leur  soit  de 
nouveau  appliqué. 

Mais  alors  même  que  la  radiothérapie  ne  serait  qu'un  traitement 
palliatif,  étant  donnée  l'absence  de  toute  autre  médication  efficace, 
elle  doit  être  appliquée  pour  les  améliorations  considérables  et  pro- 
longées qu'on  peut  en  obtenir  dans  le  traitement  de  la  syringomyélie 
dont  elle  transforme  si  heureusement  le  pronostic. 

(^Travail  de  la  Clinique  d'ÉleclricHé  Médicale  du  Prof,  Bergonié.J 


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nécessité  pour  l'obtention  de  ces  courants  des  appareils  de  grande 
puissance,  d'un  prix  de  revient  assez  élevé.  Ces  appareils  exigent 
pour  leur  fonctionnement  soit  le  courant  fourni  par  les  secteurs 
électriques,  soit  des  batteries  d'accumulateurs. 

Nombreux  sont  les  médecins  dont  l'installation  électrique  ne  com- 
porte que  quelques  appareils  de  faible  puissance  et  ne  possédant 
aucun  des  appareils  qui  leur  permettraient  les  traitements  par  la 
haute  fréquence. 

Utilisant  les  machines  électrostatiques  qu'elle  construit,  la  Maison 
Roycourt  a  cherché  à  réaliser  un  appareil  permettant  d'obtenir 
certains  des  effets  produits  par  les  courants  de  haute  fréquence,  en 
n'employant  comme  générateur  qu'une  machine  statique  de  faible 
puissance. 

Cet  appareil  atteint  le  but  proposé  :  Il  est  possible  de  faire  des 
applications  (effluves,  étincelles)  analogues  à  celles  de  haute  fréquence 
au  moyen  d*une  machine  statique  à  deux  disques  ne  mesurant  que 
46  centimètres  de  diamètre. 

Description.  —  VEffluvogène  comporte:  1°  deux  condensateurs; 
2^  un  éclateur  muni  d'un  «  localisateur  régulateur  d'étincelles  » 
(breveté  s.  g.  d.  g.);  3°  un  solénoïde  constitué  par  un  conducteur 
métallique  de  grande  longueur.  Le  tout  est  disposé  sur  un  socle  en 
bois  pouvant  être  installé  sur  une  table,  au-devant  de  la  machine 
statique. 

(*)  Construit  par^la  maison  Roycourt,  successeur  de  L.  Bonbtti. 


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48o 


ARCHIVES    D*éLECTHlClTé   MÉDICALE. 


Le  pôle  positif  H-  de  la  machine  est  relié  à  Tarmature  interne  de 
l'un  des  condensateurs  a.  Le  pôle  négatif  —  est  relié  à  Tarmature 
interne  de  l'autre  condensateur  b.  Ces  armatures  sont  munies  de 
boules  de  décharge  c,  d.  La  longueur  des  étincelles  ainsi  que  la  fré- 
quence varient  selon  Técartement  des  boules  de  Téclateur;  le  réglage 


FlG.    1. 

Vue  d'ensemble  de  Tappareil  l'EfJluvogène, 


de  cet  écartement  s'opère  au  moyen  d'un  petit  levier  e  qui  actionne 
les  deux  condensateurs,  lesquels  sont  montés  sur  glissières,  et  les  fait 
avancer  ou  reculer  simultanément  et  symétriquement  de  chaque  côté 
du  localisa teur  régulateur  d'étincelles  /,  constitué  par  un  diaphragme 
en  verre  percé  d'une  petite  ouverture  située  sur  la  ligne  d'axe  des 
boules  de  l'éclateur.  Les  étincelles  qui  jaillissent  entre  les  boules  c,  d 
sont  obligées  de  passer  par  l'ouverture  ménagée  dans  le  diaphragme 
dont  la  présence  localise  ces  étincelles,  qui  suivent  un  parcours  direct 
entre  les  boules;  les  décharges  sont  plus  régulières,  ont  pins  d'inten- 
sité, ce  qui  augmente  le  rendement  de  l'appareil. 

L'armature  externe  du  condensateur  a,  qui  est  en  relation  avec  le 


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l'effluvogIne. 


48i 


pôle  positif  +  de  la  machine,  est  mise  en  communication  avec  la 
terre  g.  Il  faut  entendre  par  là  qu'il  s*agit  d'une  «  bonne  terre  »  et  non 
simplement  du  sol.  La  plomberie  d'une  canalisation  d'eau,  par  exem- 
ple, constitue  une  excellente  terre;  il  est  facile  de  relier  cette  canali- 
sation à  l'armature  en  question  au  moyen  d'un  fil  métallique. 

L'armature  externe  du  deuxième  condensateur  est  reliée  à  la  base 
du  solénoïde  h.  Une  prise  de  courant  /,  située  au  sommet  du  solénoïde, 
permet  de  relier  ce  dernier  aux  excitateurs  au  moyen  d'un  conducteur. 


e 


MACHlNf 


® 


ICI 


aoYcovut 

FAllU 


FiG.    3. 

Schéma  des  circuits  dans  VEfJluvoghne. 

Fonctionnement.  —  Les  connexions  étant  établies  conformément 
aux  indications  et  selon  le  schéma,  la  machine  étant,  bien  entendu, 
en  parfait  état  de  propreté,  ses  excitateurs  écartés  et  placés  dans  la 
position  verticale,  la  mettre  en  marche,  puis  l'amorcer  de  façon  que 
le  pôle  positif  -f-  de  la  machine  soit  bien  du  côté  du  condensateui  a, 
dont  l'armature  externe  est  reliée  à  la  terre. 

Au  moyen  du  levier  e,  régler  l'écartement  des  boules  de  l'éclateur, 
afln  d'obtenir  la  longueur  d'effluves  et  la  fréquence  dont  il  est  besoin. 

Les  effets  obtenus,  en  employant  une  machine  de  si  faible  puis- 
sance (si  on  la  compare  aux  appareils  habituellement  employés), 
simplement  actionnée  à  la  main,  sont  extraordinaires.  Les  eflluves, 
excessivement  fournis,  avec  une  fréquence  très  rapide,  atteignent 
facilement  une  longueur  de  25  centimètres.  Si  l'excitateur  est  muni 
d'une  boule,  les  décharges  observées  dans  l'obscurité  présentent 
l'aspect  de  grosses  branches  fourchues  très  nombreuses,  d'une  teinte 
violacée,  tandis  que  le  balai  métallique  ou  l'excitateur  à  pointes 
multiples  donnent  des  aigrettes  très  fines  et  plus  blanches.  Tout 
autour  de  l'appareil  se  manifeste  un  champ  très  intense  dans  lequel 
s'illuminent  des  tubes  à  vide  tenus  à  une  grande  distance. 

4Rcniv.  d'blbctr.  mbd.  —  1908.  30 


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4^2  AtlGHlVBS    D^^LECTRICITÉ   MEDICALE. 

Le  rendement  de  Tappareil  s'accroît  au  point  de  vue  de  l'intensité 
et  de  la  fréquence  en  employant  une  machine  à  deux  disques  de 
0,55  de  diamètre.  A  plus  forte  raison,  la  rapidité  de  la  fréquence 
s'augmente  considérablement  avec  une  machine  à  quatre  ou  six 
disques  de  même  diamètre. 

Observations  relatives  au  mode  d'emploi.  —  Le  patient  doit, 
de  préférence,  être  placé  sur  le  tabouret  isolant,  car  les  étincelles 
qui  jailliraient  de  l'excitateur  si  ce  dernier  était  trop  rapproché  de 
lui,  pourraient  lui  causer  des  sensations  désagréables  s'il  était  sim- 
plement sur  le  sol. 

L'opérateur  tient  d'une  main  l'excitateur  adapté  au  manche  isolant 


FiG.  3. 
Application  des  effluves  de  haute  fréquence  provenant  de  VBffluvoghne. 

et  se  sert  du  crochet  à  manche  isolant  pour  tenir  éloigné  de  lui-même 
et  du  patient  le  conducteur  reliant  le  solénoïde  à  l'excitateur. 

Les  effets  obtenus  avec  cet  appareil  étant  très  puissants,  l'opé- 
rateur devra  prendre  ces  précautions  afin  d'éviter  de  ressentir  les 
décharges  brutales  qui  se  produiraient  s'il  se  trouvait  accidentelle- 
ment en  contact  avec  le  conducteur  ou  même  trop  à  proximité  de 
celui-ci.  En  effet,  ces  décharges,  qui  ne  sont  nullement  dangereuses, 
mais  plutôt,  désagréables,  passeraient  alors  de  préférence  par  l'opé- 
rateur placé  directement  sur  le  sol. 

L'emploi  pour  les  effluvations  de  l'excitateur  réglable  à  manchon 
de  verre  qui  concentre  les  effluves  sur  la  région  traitée,  permet  de 
supprimer  le  jaillissement  intempestif  des  étincelles. 

On  obtient  des  effets  plus  puissants  en  plaçant  le  malade  sur  un 
siège  en  bois  placé  sur  le  sol.  Dans  ce  cas,  le  patient  ne  devra  avoir 
aucun  contact  direct  avec  le  sol  :  on  lui  fera  poser  les  pieds  sur  un 
petit  tabouret  en  bois. 

Pour  certaines  applications  locales,  on  peut  utiliser  le  support  à 


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l'effluvogènb.  483 

glissières  isolant;  comme  cet  appareil  est  disposé  de  façon  à  ce  que 
tous  les  excitateurs  puissent  lui  être  adaptés,  il  est  facile  d*y  placer 
l'excitateur  approprié  au  traitement  et  de  le  relier  au  solénoïde  par 
un  conducteur.  Cet  appareil  évite  alors  à  l'opérateur  la  fatigue  résul- 
tant de  l'obligation  de  tenir  à  la  main  l'excitateur  pendant  toute 
une  séance. 

L'électrode  condensateur  ordinaire  de  haute  fréquence,  ainsi  que 
l'électrode  du  D'  Doumer  nécessitent  pour  leur  emploi  un  très  faible 
écartement  des  boules  de  l'éclateur. 

Les  boules  de  l'éclateur  doivent  toujours  être  très  rapprochées  au 
début  de  la  séance;  on  les  éloigne  ensuite  graduellement  selon  les 
besoins. 

A  la  fin  de  la  séance,  après  avoir  rapproché  les  boules  de  l'éclateur, 
il  suffit  d'amener  au  contact  les  excitateurs  de  la  machine  afin  de 
décharger  les  condensateurs. 

Les  avantages  que  présente  cet  appareil,  tant  au  point  de  vue 
des  services  qu'il  peut  rendre  qu'à  celui  du  prix  de  revient,  intéresse- 
ront la  clientèle  médicale  C'est  en  somme  un  appareil  de  très  grande 
puissance,  excessivement  maniable  et  donnant  d  excellents  résultats 
si  Ton  se  conforme  aux  observations  qui  précèdent. 

Dans  certains  cas,  cet  appareillage,  peu  lourd,  pourra  être  au  besoin 
transporté  au  domicile  du  malade,  ce  qui  n'est  pas  très  possible  avec 
les  appareils  encombrants  et  les  batteries  d'accumulateurs  «  porta- 
tives »>  mais  généralement  bien  lourdes. 


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VARIÉTÉ 


LES  VICTIMES  DE  LÀ  RÀDIODERMITE 

EN  ANGLETERRE 


L*énumération  des  accidents  survenus  en  Angleterre  à  la  suite  de  l'emploi 
des  rayons  X  ne  sera  pas  sans  intérêt,  je  crois,  pour  les  radiologistes  du 
continent  où  il  est  à  souhaiter  qu'il  n'y  ait  pas  de  comparaison  ni  comme 
nombre,  ni  comme  étendue  des  lésions. 

D'abord,  il  faut  dire  que,  parmi  les  radiologistes  d'outre -mer,  on  compte 
la  plupart  des  victimes  parmi  les  pionniers  de  la  science  qui,  dès  1896, 
c'est-à-dire  dès  le  commencement,  se  sont  occupés  de  cette  question. 

Quelle  que  soit  la  cause  et  la  gravité  des  lésions  qu'aient  eu  à  supporter 
les  victimes,  il  faut  dire  que  la  faute  en  est  généralement  aux  premiers  pra- 
ticiens qui  se  livraient  à  toutes  sortes  d'expériences  ou  de  démonstrations 
en  se  servant  toujours  d'eux-mêmes  comme  sujet. 

Nous  avons  actuellement  en  Grande-Bretagne  20  ou  3o  cas  de  radiodermite 
assez  sérieuse  que  l'on  peut  diviser  en  trois  catégories  :  1°  graves  ;  3**  moyennes  ; 
3»  légères. 

Parmi  les  cas  très  graves,  qui  sont  au  noihbre  de  7,  je  suis  heureux  de  ne 
constater  qu'un  seul  décès  attribuable  aux  rayons  X.  La  victime  fut  le 
D'  B.  B...,  du  service  de  Saint-Thomas  Hospital,  mort  cancéreux  en  1909. 
Par  contre,  il  y  a  de  nombreux  cas  où  la  gravité  des  lésions  a  nécessilé  des 
opérations  aux  doigts,  aux  mains,  aux  bras,  avec  extirpation  totale  des 
glandes  axillaires. 

A  ma  connaissance,  il  y  a  trois  cas  de  la  première  catégorie  :  le  D'  H.  E..., 
M.  H...  et  M.  O...  11  serait  superflu  de  dire  que  ces  messieurs  s'occu- 
paient depuis  longtemps  de  radiologie,  mais  actuellement  ils  ne  s'en 
occupent  plus,  et  bien  qu'il  n'y  ait  pas  très  longtemps  qu'ont  eu  lieu  les 
interventions  sérieuses,  ils  paraissent  se  porter  d'une  façon  satisfaisante. 

Dans  le  cas  de  M.  H...,  il  faut  noter  que  la  dernière  opération  a  été 
précédée  de  cinq  ou  six  interventions  chirurgicales  moins  importantes 
commençant,  il  y  a  cinq  ans,  par  l'extirpation  des  ongles  de  trois  doigts  de 
chaque  main  ;  à  ce  moment,  les  mains  étaient  couvertes  de  kératomes,  les 


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LES    VICTIMES    DE    LA   RADIODERMITE    EN    ANGLETERRE.  485 

matrices  des  ongles  étaient  envahies  et  la  suppuration  sous-  unguéale  très 
pénible.  Quelques  mois  après,  on  a  eu  recours  à  une  autre  opération, 
l'ablation  des  phalanges  et  des  métacarpiens.  La  guérison  a  été  lente  et 
difficile,  puis  on  a  fait  des  greffes  de  peau  qui,  deux  fois,  n*ont  pas  réussi  et 
finalement  ont  donné  un  bon  résultat.  Puis,  on  a  jugé  nécessaire  d'enlever 
les  métacarpiens  des  deuxième  et  troisième  doigts  de  la  main  gauche  et  par 
prudence  on  a  enlevé  les  glandes  axillaires.  L'examen  microscopique  des 
parties  excisées  a  laissé  des  doutes  sur  la  dégénérescence  cancéreuse  La 
convalescence  a  été  assez  longue,  les  plaies  ne  paraissant  pas  disposées  à  se 
cieatriser,  mais  finalement  il  ne  persiste  plus  qu'une  cicatrice  très  peu 
apparente  sur  le  dos  et  sur  la  surface  palmaire  de  la  main.  Les  doigts  restent 
toujours  très  atrophiés, mais  l'état  générai  du  malade  est  très  satisfaisant. 

Celui-ci  prétend  que  depuis  fort  longtemps  il  n'a  joui  d'une  aussi  parfaite 
santé.  Son  moral  est  maintenant  excellent,  il  s'intéresse  à  la  vie  extérieure, 
tandis  que,  pendant  ses  souffrances,  les  douleui*s  constantes  et  aiguës  qu'il 
éprouvait,  en  déprimant  son  système  nerveux,  l'avaient  complètement 
démoralisé. 

Dans  le  même  service  de  rayons  X,  deux  autres  de  ses  collègues  assez 
gravement  atteints  ont  eu  tous  les  deux  à  supporter  deux  ou  trois  opéra- 
tions moins  sérieuses. 

Récemment  le  public  s'est  intéressé  au  D' H.E...,  de  Birmingham,  médecin 
radiologiste  du  Birmingham  General  Hospital.  Cette  malheureuse  victime 
souffre  depuis  des  années  de  radiodermites  des  mains;  il  a  subi  plusieurs 
opérations  peu  importantes  qui  ont  sans  doute  déprimé  sa  santé  générale, 
car  de  gros  et  robuste  qu'il  était,  il  est  devenu  très  maigre  et  très  faible.  11 
serait  peut-être  juste  de  dire  que  l'on  vient  de  lui  enlever  la  main  gauche 
et  la  moitié  du  radius  et  que  la  cicatrisation  de  ces  plaies  l'a  fait  beaucoup 
souffrir.  La  convalescence  a  été  longue  et  a  exigé  trois  mois  de  repos  au  lit. 
La  campagne  des  journaux  en  sa  faveur  a  eu  pour  résultat  d'intéresser  le  roi 
qui  lui  a  accordé  une  pension  civile  de  3,ooo  francs.  La  souscription  publique 
à  son  intention  a  atteint  3,000  livres  sterling.  Tout  cela  ne  peut  malheureu- 
sement diminuer  les  douleurs  atroces  qu'il  éprouve  dans  le  bras  partielle- 
ment amputé  et  dans  sa  main  droite.  Ces  jours-ci  on  a  appris  que  l'on  devait 
lui  enlever  la  main  droite  et  que,  dans  ce  cas,  les  chirurgiens  se  prononce- 
raient affirmativement  sur  la  dégénérescence  cancéreuse.  Ce  n'est  pas  de 
lui-même,  mais  de  son  entourage  que  je  tiens  cette  nouvelle. 

Parmi  les  cas  que  je  viens  de  citer  se  trouvent  des  radiologistes  spécialistes 
occupés  dans  des  hôpitaux  très  importants  où  ils  ont  été  très  surmenés  afin 
de  satisfaire  les  trois  servici'S  :  chirurgie,  médecine  et  dermatologie. 

En  effet,  pendant  l'année  1907,  le  service  du  London  -  Hospital  a  fait 
18,700  radiographies  sans  compter  les  examens  radioscopiques  et  les  séances 
de  radiothérapie,  ces  trois  services  étant  bien  distincts  dans  cet  hôpital. 

Pour  simplifier,  je  citerai  seulement  le  nom  des  victimes  et  l'étendue  des 
lésions  éprouvées  par  chacune  d'elles  : 

D'  H.  W.  M.  D...,  Saint -Bartholomew's  Hospital  :  mains  abimées,  mais 
en  état  de  guérison  probable. 

M.  S...,  assistant  laïque  du  même  service  :  opérations  aux  mains,  actuel- 
lement en  convalescence  pour  un  an  encore. 


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486  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ    M^PIGALB. 

D'  L.  M.  D...,  Middlesex  Hospital  London:  opération  aux  doigts  avec 
récidive. 

D'  W.  M.  D...,  University  Hospital  London  ;  radiodermite  aux  deux 
mains. 

M.  H...,  chef  de  service  radiologique,  London  Hospital  :  détails  donnés 
précédemment. 

M.  W...,  assistant  au  service  radiologique  de  London  Hospital:  trois 
opérations  et  une  en  perspective. 

M.  B...,  radiologiste  au  service  de  dermatologie,  London  Hospital:  deux 
opérations  dont  une  pour  Textirpation  des  taches  noires  sur  la  face  palmaire 
de  la  main. 

M.  G...,  constructeur  de  matériel  radiologique à  Londres:  deux  opérations 
aux  mains,  plaie  au  menton,  dermite  de  la  figure. 

M.  G...,  fabricant  des  tubes  de  Grookes,  à  Londres:  radiodermite  légère 
avec  kératomes. 

M.  X...,  assistant  de  M.  G...  :  opération  au  médius  de  la  main  gauche 
avec  récidive,  nouvelle  opération  probable. 

M.  G...,  radiologiste  spécialiste  :  radiodermite  grave. 

D'  D.  T...,  chef  du  département  d'Électricité  Médicale  à  Tinfirmerie 
d'Edimbourg:  radiodermite  aux  deux  mains,  l'état  parait  s'améliorer. 

D'  H.  F...,  adjoint  au  service  du  D'  D.  T...:  radiodermite  et  fissures 
graves  aux  mains. 

D' S...,  adjoint  du  D'  D.  T...  :  radiodermite  et  fissures  graves  aux  mains. 

S.  N...,  service  d'Électricité  médicale  de  l'infirmerie  royale  de  Glasgow: 
radiodermite  des  mains. 

D'  D...,  service  de  radiologie  hôpital  de  Newcastle  :  radiodermite  et 
fissures. 

D'  H.  Dublin  :  radiodermite  des  mains. 

M.  O...,  infirmerie  de  Leeds  :  radiodermite  grave,  plusieurs  opérations, 
enlèvement  des  ganglions  axillaires,  retraite  avec  pension. 

D'  G...:  radiodermite,  ongles  nécrosés  par  des  hémorragies  sous- 
unguéales. 

M.  G...:  souffleur  de  verre  employé  chez  M.  Dean  à  la  fabrication  des 
tubes  de  Grookes:  radiodermite  grave,  opacité  des  yeux,  radiodermite 
de  la  figure.  Gette  malheureuse  victime  est  morte  récemment  à  la  suite 
d'un  polype  de  l'oreille.  D'après  l'autopsie,  on  ne  pouvait  admettre  la 
radiodermite  de  ses  mains  comme  cause  de  mort. 

A  la  suite  de  la  polémique  des  journaux,  le  gouvernement  prescrivit  une 
enquête  qui  est  actuellement  ouverte  et  l'on  pense  que  l'emploi  des 
rayons  X  sera  classé  parmi  les  occupations  dangereuses  et  que  l'on  ne 
permettra  leur  emploi  que  sous  certaines  conditions  avec  tous  les  moyens 
de  protection  possibles.  Depuis  très  longtemps  on  emploie  des  localisateurs 
en  verre  au  plomb,  mais  on  trouve  ceci  insuffisant  pour  ceux  qui  sont 
atteints  de  radiodermite. 

Actuellement,  quand  on  se  sert  de  l'écran  on  ajoute  trois  couches  de 
verre  au  plomb  On  a  même  créé  des  appareils  grâce  auxquels  aucun  rayon 
ne  peut  tomber  sur  l'opérateur,  le  contrôle  se  faisant  sur  le  cadre  de  l'écran. 
De  cette  façon,  on  ne  s'expose  pas,  car  même  le  bois  est  couvert  par  unç 


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LES    VICTIMES    DE    LA    BADIODERMITE    EN    ANGLETERRE.         /jSy 

cuirasse  en  plomb  de  12  centimètres  de  largeur.  Pour  la  radiothérapie,  en 
outre  de  la  cupule  couvrant  le  tube  de  Crookes,  le  malade  est  souvent 
entouré  par  des  paravents  en  verre  au  plomb  permettant  à  Topcrateur  qui 
est  aussi  à  Tabri  des  rayons  \  de  surveiller  la  marche  du  tube. 

Dans  d'autres  services,  on  a  mis  les  appareils  dans  des  cabines  cui- 
rassées de  plomb  reliées  à  la  terre.  La  porte  de  la  cabine  doit  être  fermée 
car  Tappareil  s*arrète  aussitôt  que  la  porte  est  ouverte  de  5  centimèti*es. 

11  est  donc  reconnu  :  i**  que  l'emploi  des  rayons  émis  par  Un  tube  non 
protégé  est  dangereux  ot  devrait  ^tre  prohibé;  a*  qu'il  n'y  a  pas  d'espoir 
de  guérison  pour  une  pei'sonne  atteinte  de  radiodermite  tant  qu'elle  restera 
dans  l'atmosphère  des  courants  de  haute  tension;  '6''  que  tout  irritant 
(savon,  soleil)  provoque  et  aggrave  la  maladie  ;  4*  que  le  repos  absolu  peut 
seul  favoriser  la  guérison. 

Dans  le  service  du  D'  S...,  on  vient  de  faire  une  expérience  assez  intéres- 
sante: son  assistant,  M.  B...,  ayant  une  radiodermite  de  la  seconde 
catégorie,  eut  l'idée  de  s'appliquer  une  dose  de  6  H  sur  ses  mains  kéra- 
tosées.  Aussitôt  il  constata  une  augmentation  de  l'irritation;  au  bout  de 
trois  semaines,  une  croûte  de  peau  s*est  enlevée  laissant  voir  une  peau 
nouvelle,  souple  et  sans  kératomes.  Ce  cas  a  été  exposé  devant  la  Société 
dermatologique  de  Londres,  dans  sa  séance  du  mois  d'avril,  et  au  mois  de 
juin,  la  peau  a  encore  son  aspect  normal  et  ne  fait  pas  craindre  de  récidive. 
Ce  qui  est  regrettable,  c'est  que  ce  monsieur  soit  obligé  de  continuer  son 
emploi  dans  le  service  de  dermatologie  où  se  font  journellement  de 
cinquante  à  soixante  séances  de  rayons  X,  sans  cela,  le  cas  pourrait,  je 
crois,  être  accepté  comme  décisif  en  faveur  du  remède  lacédémonien  6  H 
pour  une  radiodermite. 

Alfred  E.  DEAN  (de  Londres). 


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REVUE    DB    LA    PRESSE 


Applications  directes  de  l'Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

M.  O.  JOGUIKÈS.  —  Traitement  par  l'électrolyse  des  tumeurs 
vasculaires  (en  russe). 

L'auteur  préconise  Télectrolyse  comme  procédé  opératoire  dans 
l'enlèvement  des  angiomes  aussi  bien  superficiels  que  profonds 
et  de  dimensions  variables.  Les  petits  angiomes  peuvent  être  enle- 
vés en  une  ou  deux  séances,  tandis  que  les  grands  nécessitent  un 
nombre  de  séances  plus  considérable.  Les  angiomes  des  muqueuses 
s'enlèvent  à  l'aide  de  l'électrolyse  avec  autant  de  facilité  que  -es  an- 
giomes cutanés.  La  cicatrice  est  toujours  molle  et  régulière. 

En  général  l'électrolyse  ne  produit  pas  de  cicatrices  vicieuses 
que  l'on  observe  souvent  comme  suite  de  cautérisations  et  de  ma- 
nœuvres intempestives. 

Telles  sont  les  conclusions  que  l'auteur  croit  pouvoir  déduire 
de  ses  8^  cas  d'angiome  traités  par  l'électrolyse  à  l'hôpital  des  Enfants 
du  prince  d'Oldenburg,  à  Saint-Pétersbourg. —  {Rousskii  Vralch^ 
1908,  no  9,  p.  300.)  M.  M. 


PltiLIPPSOxN.  -^  Application  du  courant  continu  au  traitement 
du  lupus. 

L'auteur  a  traité  avec  succès  deux  cas  de  lupus  (face  et  cou)  par 
des  applications  de  courant  continu.  Électrodes  d'aluminium,  humec- 
tées d'une  solution  alcoolique  de  styrax  à  1  0/00.  Les  séances  durent 
quinze  minutes,  leur  fréquence  dépend  de  l'action  physiologique,  et 
l'intensité  du  courant  est  proportionnelle  à  la  surface  à  traiter.  — 
{Archiv  /.  DermatoL  und  SyphiliSy  1906,  p.  479.) 

L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouhouilhou. 

Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  g-it. 


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lO  ANNÉE.  N*  241  10  juillet  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITË  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Congrès  de  l'Association  Française  pour  l'Avancement  des 
Sciences.  —  Le  Congrès  de  igo8  (37"  session)  se  réunira  du  3  au  10  août, 
sous  la  présidence  de  M.  Paul  Appell,  membre  de  l'Institut,  doyen  de  la 
Faculté  des  sciences  de  Paris. 

Les  séances  se  tiendront  au  lycée. 

Le  secrétariat  y  sera  ouvert  le  dimanche  2  août,  à  deux  heures  et  demie. 

PROGRAMMB    G]::NÉRAL   BU   GONGRÈS. 

Lundi  3  aoûl.  —  Matin,  séance  générale  d'ouverture.  —  Déjeuner  offert 
par  le  Comité  local  d'organisation  au  Bureau  de  l'Association  et  aux  savants 
étrangers.  —  Après-midi,  séances  des  sections.  —  Soir,  réception  par  la 
Municipalité  et  le  Comité  local. 

Mardi  U.  —  Matin,  séances  des  sections.  —  Après-midi,  séances  des  sections; 
visites  scientifiques  et  industrielles.  —  Soir,  conférence  de  Sir  William 
Ramsay  :  Les  gaz  récemment  découverts  dans  l'atmosphère  et  leurs  relations 
avec  le  radium. 

Mercredi  5.  —  Matin,  excursion  au  Puy-de-Dôme.  —  Après-midi,  séances 
des  sections.  Célébration  du  Centenaire  de  l'École  de  médecine. 

Jeudi  6.  —  Excursion  générale.  —  Soir,  fête  à  Royat. 

Vendredi  7.  —  Matin,  séances  des  sections.  —  Après-midi,  séances  des 
sections;  visites  scientifiques  et  industrielles.  —  Soir,  conférence  de 
M.  Ph.  Glangeaud,  professeur  de  géologie  à  La  Faculté  des  sciences  de 
Clermont-Ferrand  :  Les  volcans  d'Auvergne^  leurs  caractères^  leur  genèse^ 
leur  évolution. 

Samedis.  —  Matin  et  après-midi,  séances  des  sections;  à  quatre  heures, 
assemblée  générale  de  clôture. 

Dimanche  9,  lundi  iO  et  mardi  il,  —  Excursion  finale. 

▲BCH.   D'éuSCTR.    MI^D.   —    I908.  $7 


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4 go  AtlGHlVES    D^éLECTAIGlTE    MEDICALE. 

Association  Française  pour  l'Avancement  des  Sciences  f Congrès 
de  Clermont'PerrandJ.  —  Pour  obtenir,  dans  l'intérêt  de  la  science  et  des 
travailleurs,  une  publication  aussi  rapide  que  possible  des  recherches 
présentées  au  Congrès,  le  Conseil  d'administration  a  décidé  l'adoption,  pour 
cette  année  et  à  titre  d'essai,  des  mesures  suivantes  : 

1*  Les  résumés  de  mémoires(')  seront  adressés  au  Secrétariat  de  l'Asso- 
ciation vingt  Jours  au  moins  avant  l'ouverture  du  Congrès.  Ils  seront 
immédiatement  soumis  à  l'examen  de  la  Commission  de  publication,  puis 
imprimés  s'il  y  a  lieu.  Au  moment  du  Congrès,  ces  résumés  seront  distri- 
bués, par  les  soins  des  secrétaires  de  section,  aux  auditeurs,  au  début  de 
chaque  séance. 

Pour  les  résumés  qui  ne  pourraient  être  remis  que  pendant  le  Congrès, 
ils  seront  de  même,  après  avis  de  la  Commission  de  publication,  imprimés 
tout  aussitôt. 

Tous  les  résumés  pourront  être  ainsi  immédiatement  réunis  en  un  fasci- 
cule que  les  membres  de  l'Association  recevront  dans  le  courant  même  du 
mois  où  se  tiendra  le  Congrès. 

2"  Les  mémoires  devront  être  arrivés  au  Secrétariat  avant  le  lo  octobre, 
dernier  délai.  Us  seront  soumis  à  Pexamen  de  la  Commission  de  publication 
et  l'impression  du  volume  des  notes  et  mémoires  commencera  immé- 
diatement. 

Le  Conseil  espère  que  nos  collègues  s'efforceront  de  se  conformer  à  ces 
prescriptions.  Il  pense  que  leur  exécution  exercerait  une  influence  très 
heureuse  sur  la  vitalité  de  nos  Congrès  et  sur  l'intérêt  que  le  public  accorde 
à  nos  comptes  rendus. 

(')  Un  quart  de  page,  700  à  800  lettres  environ. 


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LKS  COURANTS  ONDULÉS  EN  ÉLECTROTHÉHAPIEO 


Par  le  D'  E.  BORDET. 


Historique. 

Les  auteurs  qui  se  sont  occupés  d'onduler  les  courants  électriques 
applicables  à  la  thérapeutique  sont  fort  nombreux.  Il  est  intéressant 
de  passer  rapidement  en  revue  les  principaux  appareils  qui  ont  été 
publiés. 

Au  Prof.  Berwfonié,  de  Bordeaux,  revient  le  mérite  d'avoir  été  le 
premier,  vers  1893,  à  rechercher  le  moyen  d'appliquer  au  malade 
des  courants  qui  produisent  de  bons  effets  physiologiques  en  ména- 
geant sa  sensibilité. 

Vers  la  même  époque,  le  Prof.  d'Arsonval  construisit  un  appareil 
à  résistance  progressivement  variable  (tige  plongeant  dans  un  liquide) 
pour  des  expériences  de  physiologie. 

En  1893,  Ewing  (Archiv.  (Vélectr,  méd,,  15  mai  1893)  présenta  un 
rhéostat  rotatif  à  résistance  variable. 

En  1894,  la  maison  Gaiffe  construisit  un  onduleur  d'Arsonval- 
Abdank  à  la  potasse. 

En  1895,  Bergonié  fit  construire  par  Gaiffe  un  rhéostat  ondulant, 
et  Tannée  suivante  {Archiv.  d'électr.  méd,,  15  mai  1896)  il  démontra 
Vulilité  des  traitements  de  Valrophie  musculaire  par  les  contractions 
électriquement  provoquées,  rendues  aussi  identiques  que  possible  à  la 
contraction  volontaire. 

En  1897  {Archiv.  d'électr.  méd.,  1897,  p.  482),  Truchot  construisit 
un  appareil  d'induction  à  balancier,  donnant  des  courants  d'intensité 
rythmiquement  variable.  En  1898,  la  maison  Gaiffe  en  construisit 
un  modèle. 

Leduc  publia  en  1900,  dans  les  Archives  d'électricité  médicale,  un 
mémoire  sur  un  rhéostat  ondulant  pour  la  production  des  courants 
ondulés.  L'appareil,  très  ingénieux  et  très  simple,  consistait  en  une 
tige  de  laiton  adaptée  au  balancier  d'un  métronome  interrupteur. 

(*)  Rapport  présenté  au  Congrès  de  l'A.  F.  A.  S.,  Clermont-Ferrand,  août  igo8. 


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aga  AkCHtVES   d'ÎlECTRIGITÉ   BlÏDIGALfi. 

Cette  tige,  reliée  par  le  balancier  à  l'un  des  pôles  du  générateur,  n'est 
rendue  conductrice  qu'à  son  extrémité  qui  plonge  dans  un  vase 
rempli  d'eau.  Le  fond  du  vase  contient  du  mercure  relié  à  l'autre 
pôle.  Pendant  la  marche  de  l'appareil,  le  fil  de  laiton  est  successive- 
ment élevé  et  abaissé  par  le  balancier,  de  façon  à  ce  que  son  extrémité 
dénudée  s'approche  du  mercure  sans  le  toucher  et  s'éloigne  sans 
sortir  de  l'eau.  Le  circuit  se  trouve  ainsi  fermé  par  une  colonne  liquide, 
dont  la  longueur  et  la  résistance  varient  en  suivant  le  mouvement 
pendulaire  du  métronome.  Leduc  publie  une  série  de  tracés  très 
intéressants  des  contractions  produites  avec  son  appareil.  Les  contrac- 
tions musculaires  provoquées  aussi  bien  par  le  courant  faradique 
que  par  le  courant  galvanique  ondulé  sont  très  voisines  des  courbes 
de  contraction  volontaire. 

En  1903  {ArchiD.  (Téleclr,  méd,,  p.  487),  Bordier  présenta  un  inter- 
rupteur rhéostatique  rythmique  universel,  puis  vinrent  les  poten- 
tiomètres circulaires  à  liquide  de  Kottovich,  de  Chevalier,  de 
Nogier. 

En  1905,  Caré  (de  Cherbourg),  construisit  son  sinusoîdeur  de  cou- 
rants. 

D'autres  appareils  plus  récents  permettent  d'onduler  les  courants. 
On  trouve  d'abord  Vappareil  d'électromécanothérapie  de  Gaiffe,  dans 
lequel  un  secondaire  d'appareil  à  chariot,  monté  sur  glissières,  est 
soumis  et  soustrait  alternativement  à  l'action  du  primaire  à  l'aide 
d'une  bielle  mue  par  un  moteur  électrique  dont  la  vitesse  peut  varier 
grâce  à  un  rhéostat.  Le  primaire  est  parcouru  par  un  courant  sinusoï- 
dal —  ce  qui  supprime  les  inégalités  dues  au  trembleur.  Il  en  résulte 
une  succession  de  courants  alternatifs  partant  de  zéro,  passant  par 
un  maximum  et  revenant  à  zéro. 

En  janvier  1907,  le  D'  Nicoletis  a  présenté  à  la  Société  de  Biologie 
un  appareil  dérivé  de  l'appareil  de  d'Arsonval  pour  onduler  le  cou- 
rant faradique. 

En  mars  1907,  Maury  (de  Lyon)  a  construit  un  rhéostat  ondulant 
du  Prof.  Bergonié. 

Il  faut  signaler  encore  Vappareil  portatif  de  Gaiffe,  présenté  par 
Delherm  à  la  Société  d' Électrothérapie  en  juin  1907,  et  Vappareil 
servant  à  onduler  le  wave-current  du  Prof.  Morton,  présenté  par  La- 
querrière  au  Congrès  de  Reines,  août  1907  (Gaiffe  constructeur). 

J'ai  moi-même  fait  construire  par  la  maison  Gaiffe  un  onduleur 
universel  que  j'ai  présenté  au  Congrès  de  Physiothérapie  de  Paris 
(avril  1908).  Cet  appareil,  qui  est  composé  d'un  réducteur  de  potentiel 
métallique  rectiligne  sur  lequel  se  déplace  un  chariot  entraîné  par 
un  moteur  électrique  à  vitesse  réglable,  présente  un  dispositif  per- 
mettant de  laisser  passer  le  courant  pendant  un  temps  égal  au  temps 
de  repos,  de  renverser  le  courant  à  chaque  départ  de  zéro,  de  le  ren- 
verser au  maximum,  de  l'interrompre  au  maximum  et  au  minimum, 
de  fermer  brusquement  le  courant  comme  le  métronome.  Cet  appareil 
permet  d'onduler  le  courant  faradique,  sinusoïdal,  galvanique,  galvano- 
faradique,  galvanique  interrompu,  ondulatoire. 


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Les    courants   ONDUL^â    en   éLECTROTHÉRAPIE.  49^ 

Le  nombre  de  ces  appareils  indique  rîntérêl  croissant  que  les 
électrothérapeutes  trouvent  aux  courants  ondulés.  Quels  sont  donc 
les  effets  de  ces  courants  sur  les  muscles  sains,  quels  résultats  théra- 
peutiques donnent-ils  dans  l'atrophie  musculaire,  quelles  sont  leurs 
autres  indications? 


Effets  des  courants  ondulés  sur  le  muscle  sain. 

Ce  que  les  électrothérapeutes  demandent  aux  courants  ondulés, 
c'est  de  provoquer  électriquement  une  contraction  musculaire  sem- 
blable à  la  contraction  volontaire  ou  contraction  physiologique. 

Qu'est-ce  que  la  contraction  volontaire? 

D'après  Marey  (*),  «  la  secousse  n'est  que  l'acte  élémentaire  de  la 
fonction  du  muscle;  elle  y  joue  en  quelque  sorte  le  même  rôle  qu'une 
vibration  sonore  dans  le  phénomène  complexe  qui  constitue  le  son. 
Lorsque  la  volonté  commande  une  contraction  musculaire,  le  nerf 
provoque  dans  le  muscle  une  série  de  secousses  assez  rapprochées  les 
unes  des  autres  pour  que  la  première  n'ait  pas  le  temps  de  s'accomplir 
avant  qu'une  autre  ne  commence.  De  sorte  que  ces  mouvements 
élémentaires  s'ajoutent  et  se  fusionnent  pour  produire  la  contraction.  » 

«  Tout  mouvement  volontaire,  même  de  très  courte  durée,  dit 
M^'«  Joteyko  (■),  est  toujours  de  nature  tétanique  (tétanos  volon- 
taire). »  Mais,  d'après  le  même  auteur,  la  contraction  tétanique  dis- 
continue n'est  pas  l'unique  expression  de  l'activité  musculaire.  Il 
existe  dans  l'organisme  deux  espèces  de  contractions  :  la  première 
est  la  contraction  tétanique,  formée  de  la  fusion  des  secousses  élé- 
mentaires; elle  a  pour  substratum  la  substance  flbrillaire  anisotrope 
des  muscles.  «  A  côté  de  la  contraction  tétanique,  il  existe  la  contrac- 
tion tonique.  C'est  une  contraction  durable  localisée  dans  le  sarco- 
plasme  et  qu'on  peut  à  juste  titre  appeler  contraction  économique 
elle  peut  être  longtemps  soutenue  sans  fatigue.  »  Tout  le  domaine  des 
muscles  involontaires  appartient  à  la  contraction  tonique.  Mais  les 
muscles  volontaires  présentent  aussi  des  manifestations  de  la  tonicité. 
Les  muscles  rouges  à  fibres  striées  mais  très  riches  en  sarcoplasme 
se  rapprochent  par  leur  fonctionnement  des  muscles  lisses. 

Si,  nous  occupant  particulièrement  de  la  contraction  des  muscles 
volontaires,  nous  prenons  un  tracé  du  gonflement  musculaire  physio- 
logique en  plaçant  le  myographe  à  tambour  de  Marey  sur  l'adducteur 
du  pouce,  par  exemple,  nous  obtenons  une  courbe  qui  présente  les 
caractères  suivants  :  l'ascension  se  fait  suivant  une  ligne  courbe  de 
plus  en  plus  convexe  à  gauche  jusqu'au  maximum  de  contraction, 
le  sommet  est  arrondi,  la  ligne  de  descente  est  d'abord  plus  rapide 
que  l'ascension  et  se  termine  en  une  courbe  de  plus  en  plus  accentuée 

C)  Maret,  La  machine  animale^  1891,  p.  ^4. 

(*)  M"*  JoTETKo,  Rapport  au  1II«  Congrès  international  d'électrologie  et  de  radio- 
logie, Milan  1906. 


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494 


ARCHIVES    D'ÉLECTRIGiré   MiSdIGALB. 


vers  la  ligne  des  zéros  (fig,  1);  ce  tracé  s'obtient  quand  le  muscle 
ne  se  contracte  sur  aucune  résistance. 

Si  Ton  excite  la  contraction  de  Tadducteur  du  pouce  par  des  secousses 
galvaniques,  on  obtient  des  graphiques  qui  sont  le  contraire  de  ceux 


Fig.  I. 
Courbes  de  cootractioos  volontaires. 


de  la  contraction  volontaire  :  ascension  verticale,  sommet  aigu,  des- 
cente lente  (fig.  2),  Avec  les  secousses  faradiques  :  ascension  brusque, 
plateau  plus  ou  moins  large,  descente  rapide  à  l'ouverture  du  courant. 
En  envoyant  des  courants  ondulés,  à   Intensité   progressivement 


Fig.  a. 

En  haut,  courbes  dues  aux  fermetures  Taradiques. 
En  bas,  fermetures  galvaniques. 

croissante  et  décroissante,  les  tracés  changent  d'aspect  et  les  courbes 
ressemblent  beaucoup  à  celles  de  la  contraction  volontaire  (ftg.  3  et  4). 
Seule,  la  ligne  de  descente  est  plus  lente.  Et  cela  se  comprend  : 
quand,  après  une  fermeture  brusque  de  courant,   on   l'interrompt, 


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LES    COURANTS   ONDULAS    EN   éLECTROTHÉRAPIE.  ^qS 

le  muscle  se  détend  spontanément  et  la  courbe  d'ouverture  est  plus 
lente  que  Ja  courbe  de  fermeture.  Or,  lorsqu'on  allonge  la  courbe  de 
contraction  ou  de  fermeture  en  augmentant  progressivement  Tinten- 
sité,  on  augmente  aussi  la  courbe  de  décontractation  ou  d'ouverture 
en  interrompant  progressivement  le  courant,  car,  si  l'intensité  décroît, 


Fio.  3. 
Courant  faradique  ondulé. 


le  potentiel  varie  et  toute  variation  de  potentiel  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre  se  traduit  par  un  travail  musculaire. 

Dans  ces  conditions,  si,  après  avoir  excité  la  contraction  par  une 
fermeture  de  courant  progressivement  croissante,  on  interrompt  le 
courant  au  maximum,  le  muscle  se  détend  spontanément  et  le  tracé 
fourni  par  le  myographe  devient  tout  à  fait  analogue  à  la  courbe 
de  contraction  volontaire  (flg.\''i  el  6), 


FiG.   4. 
Courant  galvanique  ondulé. 

Cette  dernière  pratique  me  paraît  très  recommandable,  non 
seulement  parce  que  la  forme  du  gonflement  musculaire  obtenu  est 
bien  celle  que  l'on  désire,  mais  parce  que  l'interruption  brusque 
diminue  encore  le  temps  de  passage  du  courant  et  augmente  la  phase 
de  repos  du  muscle.  En  effet,  il  faut  éviter  de  fatiguer  le  muscle,  et 
un  grand  nombre  de  contractions  successives  dans  un  temps  trop 


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ig6  ARCHIVES  d'âlectrigitiS  m£dicalb. 

court  provoque  rapidement  la  réaction  d'épuisement  du  muscle. 
Il  peut  en  résulter  de  Tatrophie,  ce  qui  n'est  pas  le  résultat  cherché. 
Pour  se  mettre  à  Tabri  de  toute  fatigue,  il  est  indispensable  de  ryth- 
mer les  courants  ondulés.  Nous  savons  en  effet,  par  les  travaux  de 
Broca  et  de  Richet  (»),  qu'on  évite  la  fatigue  locale  du  muscle  quand 


Fio.  5. 
Faradique  .ondulé.  Interruption  au  maximum. 

le  travail  s'exécute  par  courtes  reprises  suivies  de  repos  de  même 
ordre  de  longueur.  «  L'action  du  repos  court  et  fréquent  se  comprend 
par  la  suractivité  circulatoire  que  Chauveau  a  démontrée  dans  le 
muscle  en  travail.  Cette  suractivité  se  manifeste  pendant  la  période 
de  relâchement  du  muscle,  et  le  repos  de  deux  secondes  permet  au 
sang  k  circulation  suractivée  de  régénérer  complètement  les  réserves 
de  combustible  musculaire.  » 


FiG.  6. 
Galvanique  ondulé.  Interruption  au  maximum. 

Les  courants  ondulés,  appliqués  comme  on  vient  de  le  voir,  provo- 
quent donc  un  tétanos  discontinu,  croissant  et  décroissant,  comme 
le  tétanos  volontaire  rythmé. 

(')  Broc\,  Physique  médicale^   1907. 


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LES  COURANTS  ONDULAS  EN  éLECTROTHiRAPIB.       ^97 

Quels  résultais  pratiques  donne  Tapplication  de  ces  courants? 

Pour  le  patient,  ainsi  que  Ta  constaté  le  Prof.  Bergonié,  «  plus  aucune 
surprise,  plus  de  tension  nerveuse,  et  plus  de  douleur.  Les  courants 
faradiques  ondulés  et  rythmés  peuvent  être  continués  pendant  de 
nombreuses  séances,  et  chacune  des  séances  peut  durer  longtemps 
(quelquefois  pluis  d'une  heure)  sans  fatigue.  »  Objectivement,  le 
muscle,  après  une  série  de  petites  contractions  très  rapides  de  plus 
en  plus  accentuées,  se  gonfle  en  masse  amplement  sans  violence,  et 
il  entraîne  le  levier  osseux  sur  lequel  il  opère  sa  traction  normale. 
Les  muscles  sains  soumis  à  cette  gymnastique  avec  le  courant  fara- 
dique  s'hypertrophient  assez  rapidement. 

Il  en  est  à  peu  près  de  même  pour  la  galvanisation  ondulée  du 
muscle  sain.  La  contraction  est  progressive,  totale,  bien  localisée. 
Elle  entraîne  les  mouvements  des  articulations  dé  voisinage.  Pour 
produire  leurs  effets,  les  courants  galvaniques  ondulés  doivent  être 
assez  intenses  (de  10  à  30  mA.  en  moyenne). 

La  sensation  de  brûlure  au  niveau  de  l'électrode  active  est  bien 
tolérée  si  Ton  a  soin  d'employer  de  larges  tampons  bien  humides,  à 
résistance  appropriée.  La  variation  de  potentiel  doit  se  faire  dans  un 
temps  moins  long  pour  les  muscles  sains  que  pour  les  muscles  atro- 
phiés. On  règle  la  vitesse  de  l'appareil  de  manière  à  obtenir  une  bonne 
contraction.  Elle  est  variable  d'ailleurs  d'un  muscle  à  l'autre,  suivant 
qu'il  s'agit  d'un  muscle  à  contraction  brusque  (quadriceps  crural) 
ou  d'un  muscle  à  contraction  lente  (soléaire)  (P.  Richer)  (*). 

J'ai  soumis (*)  les  biceps  de  deux  hommes  valides  aux  courants 
ondulés  et  aux  fermetures  brusques.  Ces  muscles  se  sont  notablement 
hypertrophiés,  et  les  biceps  soumis  aux  courants  ondulés  ont  acquis 
un  volume  supérieur. 

En  envoyant  dans  l'onduleur  du  courant  continu  interrompu  au 
moyen  de  l'interrupteur  de  Leduc ("),  on  obtient  une  bonne  tétanisa tion 
musculaire  analogue  à  celle  du  courant  faradique.  Les  applications 
sont  plus  facilement  supportables  que  le  courant  induit  et  jouissent 
des  propriétés  électrolytiques  du  couraitt  galvanique. 

Le  wave-current  ondulé  produit  des  contractions  analogues  aux 
contractions  volontaires.  La  sommation  est  plus  impérieuse  qu'avec 
les  autres  courants.  Cette  forme  de  l'énergie  électrique  semble  pro- 
duire des  effets  analgésiants  et  circulatoires  dans  le  genre  de  ceux 
des  courants  induits  de  tension. 

En  résumé,  si  l'on  compare  les  effets  physiologiques  des  courants 
instantanés  à  ceux  des  courants  ondulés,  on  constate  chez  ces  derniers 
les  caractères  distinctifs  suivants  : 

La  progressivité  de  la  fermeture  et  de  Vouverture  produit  un  tétanos 
musculaire  qui  augmente  jusqu'à  un  maximum  et  qui  décroît  dès 

(')  Pau!  RiCH^R,  in  Traité  de  physique  biologique,  1901. 

(')  E.  BoRDBT,  Le  traitement  de  Tatrophie  musculaire  par  les  courants  galvaniques 
ondulés  (Arehiv.  d*électr.  mêd.,  10  juin  1907). 

(3)  E.  boRDBT,  Note  sur  les  courants  ondulés  de  Leduc  dans  le  traitement  de 
Fatrophie  musculaire  (Congrès  de  Physiothérapie  de  Paris,  Pâques  1908). 


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4g8  ARCHIVES   D'à^BCTRIGiri   HJOICALB. 

que  ce  dernier  est  atteint,  comme  le  tétanos  volontaire  discontinu. 

Le  temps  de  passage  du  courant  est  plus  long  pour  chaque  excitation, 
ce  qui  étale  la  courbe  de  contraction  et  permet  avec  le  courant  gal- 
vanique des  phénomènes  d'ionisation  plus  étendus  (action  trophique, 
nutritive,  etc.). 

L'intensité  maxima  est  plus  élevée^  d'où  une  amplitude  plus  grande 
de  la  contraction,  une  meilleure  gymnastique  musculaire  et,  pour 
Jes  courants  galvaniques,  des  effets  électroly tiques  plus  intenses. 

Enfiny  les  courants  ondulatoires  sont  toujours  rythmés,  ce  qui  permet 
d'obtenir  un  travail  musculaire  avec  minimum  de  fatigue. 


Les  courants  ondulés  dans  l'atrophie  musoulaire. 

Aucun  traitement  électrique  de  l'atrophie  musculaire  ne  peut  être 
entrepris  sans  un  électrodiagnostic  préalable.  C'est  cet  examen  qui 
guidera  le  praticien  dans  le  choix  de  la  modalité  électrique  convenable. 
Je  passerai  donc  en  revue  schématîquement  les  principales  indications 
des  courants  ondulés  d'après  les  résultats  de  l'électrodiagnostic. 

Pas  de  réaction  de  dégénérescence. 

a)  Diminution  simple  de  V excitabilité  faradique  apparue  lentement, 
—  Type  de  cette  atrophie  :  l'atrophie  par  immobilisation.  Employer 
dans  ce  cas  la  faradisation  ondulée,  bobine  à  gros  fil.  Quelques  ren- 
versements. Les  contractions  doivent  être  fortes  et  la  séance  peut 
être  longue  sans  amener  la  fatigue.  Lorsqu'il  y  a  lieu,  on  peut  exciter 
alternativement  les  muscles  antagonistes  (Bergonié).  L'amélioration 
est  rapide. 

b)  Diminution  assez  marquée  de  V excitabilité  faradique  ayant  apparu 
lentement.  —  Même  procédé.  Séances  un  peu  moins  longues.  Pour 
éviter  la  fatigue,  allonger  le  temps  de  repos  en  interrompant  le  cou- 
rant au  maximum. 

c)  Diminution  marquée  de  V excitabilité  faradique  ayant  apparu  rapi- 
dement, —  Type  :  atrophie  réflexe  du  quadriceps  dans  l'hydarthrose 
du  genou.  La  galvano-faradisation  ondulée  me  paraît  être  particu- 
lièrement efficace  dans  ces  formes  où  le  muscle  abandonné  à  lui- 
même  peut  arriver  à  présenter  une  atrophie  grave.  Au  moyen 
de  Vonduleur  universel^  les  deux  courants  sont  progressivement  crois- 
sants et  décroissants  et,  avec  des  intensités  peu  élevées,  l'amplitude 
de  la  contraction  est  grande.  Aux  sommations  de  la  contractilité 
produite  par  les  secousses  induites,  on  ajoute  les  effets  électrolytiques 
du  courant  galvanique.  L'interruption  brusque  du  courant  au  maxi- 
mum donne  lieu  à  une  secousse  galvanique  d'ouverture  qui,  surajou- 
tée, augmente  l'effet  dç  la  contraction  et  élève  sa  courbe,  ce  qui  est 


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LES   GOURANTS   ONDULAS   BIf   iLECTROTH^APIE.  ^99 

utile  pour  un  muscle  à  contraction  brusque,  comme  le  quadriceps 
crural. 

Diminution  de  Vexciiabiliié  galvanique  el  faradique.  —  La  galvano- 
faradisation  rythmée  et  inversée  est  indiquée  ici.  Je  me  suis  bien 
trouvé  d'employer  les  courants  galvaniques  interrompus  au  moyen 
de  l'appareil  de  Leduc.  Avec  des  intensités  relativement  faibles  on 
obtient  de  bonnes  contractions  musculaires. 

Diminution  de  Vexcitahilité  galvanique  et  diminution  considérable  de 
V excitabilité  faradique.  —  La  galvanisation  interrompue  ou  le  cou- 
rant ondulatoire  ondulé  avec  renversements  et  ouvertures  au  maxi- 
mum provoque  sans  fatigue  une  bonne  gymnastique  musculaire. 


RÉACTION    DE   DÉGÉNÉRESCENCE. 

a)  Secousse  ralentie.  —  Dans  ce  cas,  c'est  à  la  galvanisation  ondulée 
qu'il  faut  avoir  recours.  La  vitesse  de  l'onduleur  doit  être  moyenne, 
de  manière  à  obtenir  une  réponse  optima  du  muscle.  L'intensité  du 
courant  varie  de  10  à  25  m\.  On  obtient  des  secousses  plus  amples 
et  mieux  localisées  qu'avec  les  fermetures  brusques  de  courant.  Il 
est  certain  que  l'onde  de  contraction  étalée  du  muscle  dégénéré  sera 
la  même,  quelle  que  soit  la  rapidité  de  l'excitation,  mais  les  effets 
cliniques  ne  seront  pas  semblables.  Si,  pour  prendre  un  exemple, 
on  excite  par  la  galvanisation  ondulée  l'orbiculaire  de  la  paupière 
dans  une  paralysie  faciale  avec  DR  moyenne,  on  voit  la  paupière 
supérieure  s'abaisser  lentement  en  se  déroulant  sur  le  globe  de  l'œil 
tandis  que  la  paupière  inférieure  se  relève;  l'occlusion  de  l'œil  est 
parfaite.  Le  mouvement  est  lent,  mais  il  est  complet,  et  l'on  com- 
prend que  les  résultats  thérapeutiques  soient  meilleurs.  L'intensité 
du  courant  est  plus  élevée  que  dans  la  méthode  des  secousses  brusques 
et  produit  des  effets  avantageux.  A  la  même  intensité  (10  mA.),  la 
fermeture  par  la  clef  de  Morse  produit  une  secousse  extrêmement 
désagréable  pour  le  malade. 

Il  faut  avoir  soin  de  bien  rythmer  le  courant  et  de  ne  pas  multi- 
plier les  excitations.  Pour  une  paralysie  faciale,  je  ne  dépasse  pas 
dix  à  quinze  ondulations  galvaniques  par  muscle;  pour  les  membres, 
je  fais  une  centaine  d'excitations,  ce  qui  demande  de  trois  à  six 
minutes  environ  par  muscle,  suivant  la  vitesse  de  marche  de  l'appa- 
reil. Ce  sont  là,  je  m'empresse  de  le  dire,  des  données  très  approxi- 
matives. L'intensité  du  courant,  la  vitesse  de  l'onduleur,  dépendent 
toujours  des  réactions  cliniques  soigneusement  observées  par  l'élec- 
trothérapeute. 

b)  Diminution  marquée  de  Vexcitabilité  galvanique,  secousse  très 
lente.  —  L'intensité  du  courant  galvanique  doit  être  plus  élevée,  la 
vitesse  de  l'onduleur  diminuée.  Dans  une  de  mes  observations  iné- 
dites, je  note  Içç  fait§  suivants  :  Une  malade  présente  depuis  six 


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50O  ARCHIVES    D'iLEGTRICITlS    MlSoiCALfi. 

mois  une  paralysie  des  péroniers  et  des  extenseurs  du  pied  consé- 
cutive à  une  compression  du  nerf  sciatique  poplité  externe  due  à  une 
fracture  par  arrachement  de  la  tête  du  péroné.  Opérée,  libération 
du  nerf.  On  constate  une  DR  complète  avec  inversion  polaire,  lenteur 
extrême  de  la  secousse  et  déplacement  du  point  moteur.  L'électrode 
indifférente  de  200  centimètres  carrés  étant  placée  sur  la  région 
externe  du  genou,  Télectrode  active  (un  tampon  de  8  centimètres) 
sur  la  région  sus-malléolaire  externe,  il  faut  à  la  fermeture  brusque 
au  positif  20  m  A.  et  30  volts  pour  obtenir  une  secousse  nette  mais 
faible  ne  provoquant  dans  les  péroniers  qu'un  mouvement  d'abduction 
k  peine  ébauché,  mouvement  d'ailleurs  contrarié  par  la  contraction 
simultanée  des  antagonistes.  Sans  rien  changer  au  dispositif  décrit, 
si  le  courant  est  ondulé  lentement,  on  constate  une  contraction  plus 
forte  des  péroniers  avec  rotation  du  pied  en  dehors  et  en  haut  bien 
plus  accentuée  et  sans  que  les  antagonistes  bougent.  Ceux-ci  se 
contractent  d'ailleurs  si  l'ondulation  est  un  peu  rapide.  Depuis  que 
cette  malade  fut  soumise  à  ce  procédé  thérapeutique,  l'atrophie  mus- 
culaire rétrocéda  plus  rapidement.  J'ai  constaté  dans  toutes  mes 
observations  que  l'amélioration  était  toujours  plus  marquée  avec  les 
courants  ondulés  qu'avec  les  procédés  anciens. 


Indications. 

A  quel  moment  de  la  maladie  peut-on  appliquer  les  courants 
ondulés? 

Pour  les  atrophies  sans  réaction  de  dégénérescence  on  peut 
répondre  :  dès  que  le  malade  se  confie  à  nos  soins.  Le  meilleur  moyen 
de  combattre  l'atrophie  musculaire  est  de  faire  fonctionner  un  muscle. 
Il  importe  seulement  de  proportionner  l'action  électrique  à  la  réaction 
musculaire.  On  peut  augmenter  le  travail  du  muscle  en  le  faisant 
contracter  sur  des  résistances  progressives,  suivant  la  technique  de 
Laquerrière. 

Dans  les  cas  graves,  dans  les  névrites  toxiques  ou  dans  la  polio- 
myélite,, la  conduite  à  tenir  a  été  précisée  par  Zimmern  et  Delherm 
au  Congrès  de  Paris  (avril  1908)  :  «  A  la  période  douloureuse  (névrite) 
ou  près  du  début  (poliomyélite)  on  peut  et  on  doit  utiliser  le  courant 
galvanique,  mais  sans  interruption  ni  secousse.  Il  est  parfaitement 
toléré  et  exerce  une  action  vaso-motrice  très  nette  qui  concourt  à 
la  nutrition  du  muscle,  en  combat  l'atrophie  et  exerce  aussi  une 
action  sédative  sur  le  symptôme  «  algie  »,  point  très  important.  Plus 
tard  —  et  aussitôt  que  possible  —  dès  que  l'état  de  la  sensibilité  le 
permet,  il  faut  traiter  le  muscle  par  des  chocs  galvaniques,  sans 
résistance^'interposée.  » 

J'estime  que  dans  bien  des  cas,  et  notamment  dans  la  paralysie 
infantile,  la  galvanisation  ondulée  pe\it  être  essayée  un  peu  plus  tôt 
que  le  choc  galvanique.  La  galvanisation  continue,  à  l'état  constant, 
n'exerce  pas  seulement  des  effets  trophiques,  elle  provoque  un  certain 


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LES   COURANTS   ONDULÉS   EN    ÉLEGTROTHiSrAPIB.  5oI 

état  de  contraction  musculaire  (Remak),  elle  agit  sur  Télément 
sarcoplasma tique  des  muscles  (loteyko).  La  galvanisation  ondulée 
faible  et  lente  jouit,  par  ses  temps  de  passage  assez  longs,  des  mêmes 
propriétés  et,  de  plus,  excite  davantage  la  contractilité  de  la  fibre 
striée. 


Autres  applications  des  courants  ondulés. 

Toutes  les  fois  qu'on  se  trouvera  en  présence  d'un  muscle  à  con- 
traction lente,  on  provoquera  plus  efRcacement  cette  contraction  en 
ondulant  le  courant  galvanique. 

Les  muscles  à  fibres  lisses  dont  la  contraction  ressemble  à  celle 
des  muscles  striés  et  dégénérés  trouveront  dans  le  courant  galvanique 
à  ondulation  très  lente  (pôle  actif  :  le  positif)  une  forme  d'excitation 
bien  appropriée.  Ce  procédé  pourra  donner,  par  exemple,  de  bons 
résultats  dans  l'atonie  intestinale  vraie.  Je  ne  parle  pas  du  traitement 
de  la  constipation  et  surtout  de  la  constipation  spasmodique.  La 
méthode  de  Delherm  et  Laquerriére  a  fait  se^s  preuves  dans  ce  syn- 
drome. 

En  élecirodiagnosfic,  la  galvanisation  ondulée  permettant  de  mieux 
localiser  la  secousse,  facilite  les  recherches  délicates.  De  plus,  on 
peut  préciser  davantage  le  degré  de  lenteur  de  la  secousse.  Plus  un 
muscle  est  atteint,  plus  la  variation  de  potentiel  doit  être  lente  pour 
provoquer  une  contraction  optima.  On  peut  donc  «établir  un  rapport 
entre  la  vitesse  de  contraction  du  muscle  et  la  vitesse  de  marche  de 
l'onduleur. 


Conclusions. 

Les  courants  ondulés  appliqués  aux  muscles  striés  présentent  donc 
des  avantages  importants  sur  les  procédés  anciens,  avantages  qui 
expliquent  leur  usage  de  plus  en  plus  répandu. 

Grâce  aux  appareils  existants,  les  courants  faradiques,  sinusoïdaux, 
galvano-faradiques,  galvaniques,  ondulatoires,  galvaniques  inter- 
rompus, peuvent  être  ondulés.  Leur  courbe  —  en  principe  une  sinu- 
soïde —  qui  peut  être  variée  dans  tous  ses  éléments,  les  interruptions 
du  courant  possibles  entre  deux  sinusoïdes,  la  vitesse  facilement  varia- 
ble de  l'établissement  maximum  de  l'intensité,  etc ,  démontrent  avec 
quelle  souplesse  on  peut  modifier  la  forme  de  l'excitation,  la  propor- 
tionner à  la  réaction  cherchée. 

Du  côté  du  malade,  ces  courants  ménagent  au  mieux  sa  sensibilité 
en  supprimant  la  brusquerie  de  la  fermeture  instantanée.  Leur  inten- 
sité maxima  peut  être  plus  élevée  avec  une  plus  grande  tolérance. 
En  les  rythmant  convenablement,  les  séances  sont  prolongées  davan- 
tage sans  fatigue  et  avec  un  effet  utile  plus  considérable. 


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5o2  AHCHlVfiâ   D'ÉLECTtllGITé   IféDIGALfi. 

La  contraction  musculaire  provoquée  parles  courants  ondulés  peut 
être  rendue  tout  à  fait  semblable  à  la  contraction  physiologique. 
L'excitation  des  muscles  malades  est  mieux  localisée,  le  gonflement 
plus  ample,  et  celui-ci  s'accompagne  de  la  mobilisation  des  segments 
articulaires  comme  les  mouvements  volontaires. 

En  clinique,  les  observations  montrent  que  non  seulement  les 
courants  ondulés  sont  mieux  acceptés  des  malades,  mais  ils  donnent 
dans  l'atrophie  musculaire  des  résultats  plus  rapides  et  plus  parfaits 
que  les  courants  à  fermeture  instantanée. 

Tels  sont  les  faits  qui  semblent  actuellement  bien  acquis.  Des  tra- 
vaux ultérieurs  viendront  sans  doute  résoudre  les  questions  encore 
obscures  que  soulèvent  physiquement  et  physiologiquement  les  cou- 
rants fournis  par  les  appareils  onduleurs.  Il  faut  espérer  aussi  que 
de  nombreuses  observations  cliniques  et  thérapeutiques  préciseront 
les  indications  des  courants  ondulés. 


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.»»^...^»^».— »».  ---..---.■-— ^  ^  lin  iMiivinnnnrTnnrinJvvinnrifuxiuvutnjuuuuiJiJuvu^uuuuiji-ruuuvTJLiLani 


TRAITEMENT  DES  FISTULES  ANALES 

PAR  LA  MÉDICATION  IONIQUE 


Par  A.  CABâ, 

Ch«r  du  laboratoire  d'électrothérapie  à  l'hôpital  de  Cherbourg. 


Cette  médication  ayant  d'abord  pour  but  la  stérilisation  du  trajet 
fistuleux,  elle  sera  forcément  plus  efficace  dans  le  traitement  des 
fistules  borgnes  que  dans  celui  des  fistules  ano -rectales  dont  la 
réinfection  est  automatique. 

Ce  sont  donc  les  fistules  borgnes  qui  bénéficient  le  plus  de  la 
méthode  et  j'estime  que,  quant  à  présent,  les  autres  seront  plutôt 
justiciables  de  l'intervention  chirurgicale. 

Le  traitement  consiste  à  introduire  Tion  zinc  le  plus  profondément 
possible  dans  l'épaisseur  des  parois  de  la  fistule.  Pour  atteindre  ce 
but,  je  fais  un  sondage  soigneux  de  la  fistule  avec  des  sondes  molles, 
de  diamètres  croissants,  de  façon  à  établir  de  quelle  sonde,  toujours 
la  plus  grosse  possible,  je  pourrai  me  servir  pour  l'application  du 
traitement.  Ce  diamètre,  dans  les  cas  au  nombre  de  17  que  j'ai 
traités  jusqu'ici,  a  varié  de  i  à  10  millimètres. 

Cette  sonde  est  établie  de  la  façon  suivante  :  L'âme  se  compose, 
suivant  le  diamètre  à  obtenir,  de  un  ou  plusieurs  fils  de  zinc.  Lorsque 
j'emploie  plusieurs  fils,  ces  fils  sont  réunis  en  torsades.  Plus  le  fil 
employé  est  fin  (o"""  5  généralement)  plus  la  sonde  est  facile  à  pUer  à 
la  main  de  façon  à  lui  donner  à  l'avance  la  courbure  optima  pour  la 
faire  pénétrer  bien  au  fond  du  trajet  fistuleux.  Le  fil  unique  ou  la 
torsade  sont  ensuite  recouverts  par  un  simple  fil  à  coudre  enroulé  à 
tours  jointifs  sur  toute  la  longueur  qui  devra  pénétrer  dans  la  fistule. 
Une  telle  sonde,  si  elle  était  d'introduction  facile  pourrait  servir  telle 
quelle,  après  l'avoir,   au  préalable,  trempée  dans  une  solution  de 


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5o4  ARCHIVES   D*ÉLEGTRIGlTi   MÉDICALE. 

chlorure  de  sodium  à  3  ou  5  o/o,  mais  le  fil  qui  entoure  le  métal  gêne 
beaucoup  l'introduction;  aussi,  pour  la  rendre  lisse  et  en  même  temps 
pour  augmenter  Tépaisseur  de  la  couche  qui,  écartant  le  métal  des 
parois  de  la  fistule  régularise  Fintroduction  de  Fion  médicamenteux, 
je  trempe  à  plusieurs  reprises  la  sonde  garnie  de  son  fil  dans  une 
solution  tiède  de 

Gélatine  blanche  .   .    .     ao 

Eau  distillée 80 

NaCl 5 


Dès  qu'une  couche  a  fait  prise,  je  plonge  la  sonde  dans  du  formol  à 
40  0/0  du  commerce.  Chaque  couche  est  donc  insolubilisée  par  le 
formol  avant  qu'une  nouvelle  couche  soit  appliquée,  et  j'arrive,  en 
général,  à  donner  à  la  sonde  un  diamètre  double  dé  celui  de  l'âme 
métallique.  Laver  ensuite  pendant  i  heure,  à  l'eau  courante,  pour 
éliminer  le  formol  restant. 

Cette  sonde,  séchée  à  l'étuve,  est  prête  et  peut  se  conserver  indéfi- 
niment. 

P(Dur  l'emploi  elle  est  mise  quelques  minutes  dans  Teau  froide, 
puis  introduite  dans  la  fistule. 

L'extrémité  libre  est  réunie  au  pôle  positif  d'une  source  électrique 
quelconque  (35  à  3o  volts  suffisent  toujours)  et  le  pôle  négatif  placé 
autour  d'un  mollet  à  l'aide  d'une  électrode  de  i  décimètre  carré  de 
surface  (plaque  d'étain  et  10  épaisseurs  de  tissu  éponge). 

Pour  ce  qui  est  de  l'intensité  à  employer,  je  pars  du  principe  que, 
pour  l'unité  de  surface  du  contact  de  la  sonde  avec  les  parois  de  la 
fistule,  la  quantité  de  zinc  introduit  est  fonction  de  l'intensité  et  que 
la  profondeur  de  pénétration  est  fonction  du  temps  de  l'application. 
Or,  j'ai  remarqué  que  de  fortes  intensités  produisent,  en  plus  de  la 
désinfection,  des  effets  caustiques  suivis  d'une  réaction  inflammatoire 
parfaitement  inutile  et  qu'on  avait  tout  avantage  à  éviter. 

En  pratique  je  ne  dépasse  jamais  i  mA.  par  centimètre  carré  de  la 
surface  utile  de  la  sonde,  et  je  fais  des  séances  de  i  heure  et  demie 
et  même  2  heures. 

Je  répète  trois  jours  de  suite  et  j'attends. 

Généralement  la  séance  est  absolument  indolore,  mais,  dans  la 
plupart  des  cas,  le  malade  a,  dans  l'après-midi  qui  suit  la  séance, 
quelques  heures  de  souffrance,  toujours  très  supportables,  mais 
quelquefois  assez  vives. 


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TRAITEMENT   DES    FISTULES    ANALES.  5o5 

Après  chaque  séance,  la  sonde  est  remplacée  par  une  mèche  de 
coton  imbibée  de  chlorure  de  zinc  à  i  o/o. 

Dans  les  cas  heureux,  c'est-à-dire  dans  les  cas  où  la  fistule  n'a 
qu'un  seul  trajet  et  pas  trop  de  clapiers  environnants,  la  fistule  dimi- 
nue rapidement  de  profondeur  et  la  guérison  est  complète  en  dix  à 
vingt  jours.  Il  est  même  des  cas  où  des  trajets  secondaires  où  la 
sonde  n'avait  pas  pénétré  se  sont  néanmoins  cicatrisés,  parce  que, 
peu  éloignés  du  trajet  principal,  Tion  zinc  avait  pénétré  jusqu'à  eux. 
Le  cas  le  plus  fréquent  est  le  suivant  :  à  la  suite  des  trois  séances  de 
I  heure  et  demie  chacune,  la  fistule  est  aseptique  :  son  calibre  a 
doublé  de  dimensions,  les  mèches  mises  quotidiennement  sont 
retirées  presque  dans  l'état  où  on  les  a  mises  ;  plus  de  pus,  plus 
d'inflammation,  mais  aucune  tendance  à  la  cicatrisation.  Dans  ces  cas 
je  fais  une  séance  de  3o  minutes  avec  une  sond»  analogue  à  celles 
décrites  précédemment  mais  dont  l'âme  est  en  fil  de  cuivre  rouge  et 
la  solution  de  gélatine  qui  la  recouvre  composée  de 

Eau 80 

Gélatine 20 

Sulfate  de  Cu 3 

Si  la  cicatrisation  ne  s'établit  pas,  j'ai  recours  aux  injections 
iodées  : 

Teinture  d'iode ....     20 

Eau  distillée 80 

lodure  de  K q.  s. 

Dans  quelques  cas  un  trajet  accessoire  n'a  pas  été  désinfecté,  son 
point  terminus  se  trouvant  trop  éloigné  de  la  sonde  ionisante. 

La  cicatrisation  du  trajet  principal  ne  se  fait  pas  et  les  mèches 
renouvelées  tous  les  jours  sont  imprégnées  de  pus.  Tant  qu'on  n'a  pas 
trouvé  et  traité  les  trajets  accessoires,  le  résultat  est  nul. 

Sur  17  cas  j'ai  obtenu  : 

5  fois  la  cicatrisation  régulière  après  les  trois  séances  ; 

6  fois  la  cicatrisation  après  séances  au  cuivre  et  injections  iodées  ; 

6  fois  j'ai  échoué  malgré  des  séances  multiples,  le  nombre  des 
trajets  accessoires,  les  clapiers  et  décollements  n'ayant  jamais  pu  être 
désinfectés  en  totalité. 

â.RCH.   D'iLBCTR.   MÉO.  —    I908.  38 


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L'ELECTROLYSE 

DANS   LE    TRAITEMENT    DU    TIC    DOULOUREUX 
ET  DE  LA  SCLÉROSE  SPINALE  (') 


Par  le  D'  DA^VSON  TURNER, 

B.A.,  M.D.,  F.K.C.P.E.,  F.R.S.E.,  M.R.C.P.,  London, 
Physician  in  charge  of  the  eleclrical  deparlment  of  the  royal  infirmary,  Edimburgh. 


Je  désire  appeler  rattention  sur  les  remarquables  résultais  que 
donne  la  médication  ionique,  dans  le  traitement  du  tic  douloureux, 
des  scléroses  spinales,  et  dans  nombre  d'autres  circonstances.  Le  corps 
humain  est  un  électrolyte,  et  le  courant  électrique  y  consiste  dans  le 
mouvement  des  ions  (particules  de  matière  ayant  des  charges  élec- 
triques), un  courant  à  travers  le  corps  est  un  courant  de  convection 
analogue  au  transport  par  convection  de  la  chaleur.  Il  y  a  un  trans- 
port actuel  de  particules  matérielles,  chacune  transportant  une  ou 
plusieurs  charges  électriques,  d'une  électrode  à  l'autre,  dans  les  deux 
directions.  Par  ce  moyen,  les  médicaments  peuvent  être  introduits 
à  travers  la  peau  intacte,  et  juste  à  l'endroit  où  leur  action  est  néces- 
saire. Je  ne  m'occuperai  aujourd'hui  que  du  tic  douloureux  et  des 
scléroses  spinales.  Le  traitement  ionique  du  tic  douloureux  a  été 
recommandé  par  Leduc  et  d'autres.  Leduc  mentionne  plusieurs  cas 
heureux,  mais  je  ne  connais  aucune  mention  du  traitement  ionique 
des  scléroses  spinales. 

J'ai  récemment  soumis  six  cas  de  tic  douloureux  au  traitement 
ionique,  qui,  pour  chacun  d'eux,  a  donné  un  très  grand  soulagement 
ou  la  guérison.  Les  cas  sont  trop  récents  pour  pouvoir  affirmer  que 
les  guérisons  obtenues  sont  permanentes. 

Cas  I.  —  R.  M...,  âgé  de  cinquante-huit  ans,  adressé  par  le  D'  Boyd, 
souffre  depuis  cinq  mois  d'un  tic  douloureux,  la  douleur  est  poignante, 
surtout  la  nuit,  et  ne  cesse  jamais.  Le  malade  ne  pouvait  dormir,  se 

(*>  British  médical  Journal,  4  avril  1908. 


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l'électrolVsë  dans  lé  traitement  du  tic  douloureux.     èo7 

couchant  et  se  levant  incessamment  toutes  les  nuits;  il  ouvrait  difll- 
cilement  les  mâchoires  et  était  épuisé  par  la  douleur.  Beaucoup  de 
remèdes  avaient  été  employés  sans  succès.  La  première  application 
le  soulagea  vingt-quatre  heures;  une  seconde  application,  trois  jours 
plus  tard,  eut  le  même  résultat.  Après  cinq  applications  le  malade  se 
trouvait  beaucoup  mieux,  il  pouvait  manger,  dormir  et  les  accès 
avaient  à  peu  près  complètement  disparu. 

Cas  II.  —  Adressée  par  le  D'  Ronaldson;  le  tic  douloureux  consé- 
cutif à  Therpès;  les  attaques  étaient  graves,  privant  la  malade  de 
sommeil  des  nuits  entières.  Quatre  séances  suffisent  à  supprimer  les 
douleurs;  après  les  séances  la  malade  a  quelques  vertiges  accompa- 
gnés de  nausées;  pendant  les  séances  elle  éprouvait  de  la  propension 
au  sommeil.  Chaque  séance  était  suivie  de  la  suppression  des  douleurs. 

Cas  III.  —  Malade  de  M.  Cotterill,  âgée  de  soixante- treize  ans; 
elle  souffre  depuis  neuf  ans.  Suivant  son  expression,  la  première 
séance  lui  donna  la  première  bonne  nuit  sans  médicament  qu'elle 
ait  eue  depuis  bien  longtemps.  Trois  ou  quatre  séances  la  mirent  dans 
un  état  très  satisfaisant  mais,  en  cessant  le  traitement,  les  douleurs 
montraient  de  la  tendance  à  reparaître.  Après  douze  applications, 
elle  retourna  chez  elle  considérablement  améliorée. 

Cas  IV.  —  Malade  âgée  de  trente-quatre  ans,  adressée  par  le 
D'  Frost,  se  plaint  de  douleurs  lancinantes  dans  un  côté  du  visage 
et  dans  le  cou,  en  arrière.  Le  courant  est  établi  entre  les  deux  régions 
douloureuses  au  moyen  de  larges  électrodes.  Le  résultat  est  satisfai- 
sant, la  malade  rentre  chez  elle,  et  fait  savoir  qu'elle  a  eu  à  peine 
quelques  douleurs  depuis  le  traitement. 

Dans  le  voisinage  du  cerveau,  pour  éviter  les  vertiges,  les  défaillan- 
ces, ou  autres  symptômes  inquiétants,  il  importe  de  ne  faire  varier 
que  très  lentement  et  progressivement  Tintensité  du  courant.  Des 
brûlures  pourraient  être  occasionnées  par  une  densité  trop  forte  du 
courant.  Sous  chaque  électrode,  sont  plusieurs  épaisseurs  de  lint 
(tissu  de  coton  hydrophile),  exempt  de  médicament  et  imprégné  de 
la  solution  très  pure  de  la  substance  que  Ton  veut  employer. 

Dans  les  cas  précédents  le  traitement  fut  le  même  :  introduction 
dans  le  tissu  cellulaire,  à  travers  la  peau,  de  Tion  salicylique  ou  de 
rion  quinine  par  un  courant  de  forte  intensité. 

Dans  les  cas  incurables,  désespérés,  de  sclérose  spinale,  on  peut  cher- 
cher, sinon  à  régénérer  les  éléments  nerveux  détruits,  ce  qui  a'est 
peut-être  pas  absolument  impossible,  du  moins  à  faire  disparaître 
le  tissu  fibreux  qui  comprime  les  éléments  nerveux  et  altère  leurs 
fonctions.  J*ai  traité  deux  cas  de  sclérose  latérale  et  un  de  sclérose 
disséminée. 

Cas  V.  —  Sujet  âgé  de  trente-quatre  ans,  malade  depuis  plus  d'un 
an,  il  présente  tous  les  signes  et  symptômes  de  paralysie  spastique; 
incapable  de  marcher  seul,  il  souffre  d'incontinence  urinaire.  Six 
applications  suffisent  pour  faire  disparaître  ces  symptômes,  et,  par 


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5o8  ARGHrvES  d'électricité  médicale. 

la  continuation  du  traitement,  il  était  bientôt  en  état  de  marcher 
parfaitement.  Le  traitement  fut  alors  suspendu  et  il  tut  conseillé  au 
malade  de  se  reposer.  Malheureusement  il  retourna  à  son  travail,  et, 
lorsqu'il  se  représenta  quelques  mois  plus  tard,  son  état  s'était  aggravé. 
Une  répétition  des  premières  applications  échoua  cette  fois  à  le 
soulager:  mais  on  obtint  des  résultats  satisfaisants  avec  des  courants 
beaucoup  plus  intenses.  Le  malade  s'améliora  rapidement  et  fut  bien- 
tôt ramené  à  son  état  antérieur. 

Cas  VL  —  Malade  du  D*"  G.  Gibson,  âgé  de  vingt-cinq  ans;  l'amé- 
lioration commença  aussitôt,  immédiatement  après  la  première 
application  le  malade  put  remuer  ses  jambes  plus  librement.  On  fit 
trois  séances  par  semaine,  chacune  accentuait  l'amélioration  qui  se 
manifestait  surtout  le  lendemain  de  la  séance.  Après  douze  applica 
tions  les  jambes  sont  plus  fortes,  et  le  malade  marche  mieux. 

Cas  vil  —  Autre  malade  du  D^  Gibson,  malade  depuis  cinq  ans, 
sclérose  disséminée,  la  jambe  gauche  est  surtout  affectée.  Trois  appli- 
cations semblables  à  celles  du  malade  précédent  n'ayant  pas  produit 
d'amélioration,  l'ion  iode  sera  employé  à  la  place  de  l'ion  chlore. 

L'action  sclérolytique  de  l'ion  chlore  démontrée  par  Leduc  a  été 
constatée  par  moi  dans  beaucoup  de  cas  chirurgicaux,  et  ce  sont  ces 
faits  qui  m'ont  conduit  à  employer  ce  traitement  contre  les  scléroses 
spinales.  Dans  mon  appréciation  le  développement  du  tissu  fibreux 
dans  d'autres  organes,  tels  que  le  foie,  les  reins,  etc.,  devrait  pouvoir 
être  combattu  par  cette  méthode.  Naturellement,  plus  superficiel  est 
l'organe,  plus  grandes  sont  les  chances  de  succès.  Courants  intenses, 
longues  séances  dirigées  par  un  spécialiste  éclairé,  telles  sont,  à  mon 
avis,  les  clés  du  succès.  Nous  devons  certainement  nous  réjouir  de 
l'introduction  dans  notre  arsenal  thérapeutique  de  cette  arme  nouvelle, 
puissante  et  souple. 


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INSTRUMENT  NOUVEAU 


ONDULEUR    UNIVERSEL^ 

APPAREIL    DÊLECTROMÊCANOTHÉRAPIE  (breveté  s.  g.  d.  g.) 
CONSTRUIT  PAR  LA  MAISON  GAIFFE 

Par  le  D'  B.  BORDBT. 


Nombre  d'auleurs  :  Bergonié,  Truchol,  Leduc,  Bordier,  Nogier, 
Guilleminot,  Laquerrière,  Delherm,  Nicolelis,  Rémy,  etc.,  ont  étudié 
l'emploi  des  courants  faradique,  galvano-faradique,  sinusoïdal  ondulé; 
ils  en  ont  noté  les  heureux  efTets  et  en  prescrivent  l'emploi  thérapeu- 
tique. Laquerrière,  dans  une  série  de  communications  récentes,  remar- 
quables, à  la  Société  française  d'électrothérapie  a  précisé  et  mis  au 
point  l'importance  des  courants  ondulés  en  électromécanothérapie. 

Moi-même  j'ai  étudié,  dans  les  atrophies  musculaires  avec  réaction 
de  dégénérescence,  l'emploi  des  courants  galvaniques  ondulés  (a).  Je 
me  servais  alors  du  réducteur  de  potentiel  de  GaifTe  auquel  j'imprimais 
à  la  main  des  mouvements  de  rotation  plus  ou  moins  étendus  et 
rapides  suivant  les  besoins. 

Cette  technique  manquant  de  commodité  et  de  précision,  j'ai  fait 
étudier  par  la  maison  GaifTe  un  onduleur  de  courants  et  y  ai  apporté 
certaines  additions  qui  en  font  un  appareil  très  complet  tant  au  point 
de  vue  diagnostic  que  traitement. 

En  effet,  quel  que  soit  le  courant  qu'on  y  amène  (continu,  faradique, 
galvano-faradique,  sinusoïdal,  ondulatoire),  l'appareil  permet  de 
l'envoyer  au  patient  de  dix  façons  différentes  : 

1*  Sous  sa  forme  habituelle  ; 

a*  Ondulé,  c'est-à-dire  le  faire  partir  de  zéro,  l'amener  à  un  maxi- 

C)  Appareil  présenté  au  Congrès  de  Physiothérapie  de  Paris,  PAquos  1908. 
(')  Archives  (TéUctricité  médicale^  10  juin  1907. 


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ARCHIVES   D*£LBGTRICITé   MEDICALE. 


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mum  et  le  ramener  à  zéro, 
T  suivant  une  loi  sensible- 
ment sinusoïdale  de  fré- 
quence lente  mais  variable 
à  volonté  (^y.  i,  courbe  i); 

2  3*  De  l'onduler  en  le  ren- 

versant de  sens  à  chaque 
passage   au  zéro   (fig.    i, 

—        courbe  2); 

•^  4'    De   l'onduler    en    le 

renversant  de  sens  à  cha- 
que passage  au  maximum 

/^        (fig.  i,  courbe  3); 

5*  De  le  faire  partir  de 
zéro,  l'amener  au  maximum 
et  l'interrompre  brusque- 
ment pour  ne  le  rétablir 
qu'au  moment  du  zéro 
(fig.  /,  courbe  ù); 

6**  Même  mouvement  que 
5",  mais  renversement  à 
chaque  passage  au  zéro 
Cfig.  iy  courbe  5); 

j  7*  De  l'établir  brusque- 

ment au  maximum  et  de  le 
faire  revenir  graduellement 
au  zéro  (fig.  i,  courbe  6); 

{]  8"  Même  mouvement  que 

7",  avec  renversement  au 
passage  à  zéro  (fig.  i, 
courbe  7); 

9"  Passage  instantané  du 
courant  au  maximum  (y?y.  i, 
courbe  8); 

lo**  Même  mouvement 
que  9*,  avec  renversement 
à  chaque  passage  (fig.  i, 
courbe  9). 

11  est  certain   que   tous 

W        ces    modes    d'électrisation 


Fig.  i. 


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ONDULEUR   UNIVERSEL.  5ll 

n'offrent  pas  le  même  intérêt  pour  chaque  courant,  tandis  que  tous 
sont  utilisables  pour  le  courant  continu,  le  courant  induit  et  l'ondula- 
toire. On  ne  peut  guère  utiliser  que  les  formes  des  figures  i,  4»  6  et  8 
pour  le  sinusoïdal.  En  effet,  la  courbe  lo,  figure  i,  représente  l'effet 
obtenu  par  l'onduleur  avec  le  courant  sinusoïdal  et  prouve  que  tous 
ces  renversements  sont  inutiles. 

L'appareil  permet,  de  plus,  de  faire  varier  le  temps  de  repos  par 
rapport  au  temps  de  passage  de  o  à  i/s.  Le  maximum  donné  par 
Tappareil  dépend  d'un  réglage  indépendant  fait  sur  la  source  elle- 
même  (ï). 


FiG.   a. 
Onduleur  universel  du  D'  Bordet. 

Chacune  de  ces  formes  d'électrisatîon  peut  être  mesurée  par  un 
milliampèremètre  approprié  placé  entre  l'appareil  et  le  patient.  La 
fréquence  est  en  général  assez  faible  pour  qu'un  bon  galvanomètre 
suive  exactement  la  variation  du  courant  ondulé. 

L'appareil  (Jîg.  2)  consiste  en  un  réducteur  de  potentiel  R  P  par- 
couru par  deux  galets  g  g*  que  porte  un  chariot  F  mu  par  un  moteur 
électrique  à  l'aide  d'une  vis  sans  fin  et  d'une  bielle. 

C'est  à  ce  réducteur  qu'arrivent  tous  les  courants  qu'on  amène  aux 
bornes  BB'  et  sur  ce  circuit  est  branché  l'interrupteur  A. 

Le  courant  ondulé  recueilli  par  les  galets  g  g'  est  transmis  aux 

(')  La  forme  de  la  courbe  dépend  de  la  résistance  relative  du  réducteur  et  du 
patient  ;  il  y  a  intérêt  à  ce  que  la  courbe  soit  le  plus  rapide  possible  et  à  ce  que  la 
résistance  du  paUent  soit  minima. 


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5l2  ARCHIVES   D'éLEGTRICrré   MéoiGALE. 

bornes  de  sortie  uu*  par  Tintermédiaire  de  Trotteurs  en  charbon  h  en 
passant  à  travers  les  manettes  M  et  N  et  les  commutateurs  tournants 
sur  lesquels  frottent  les  balais  bb',  etc.  Les  manettes,  suivant  leur 
position,  donnent  à  la  sortie  une  des  dix  courbes  indiquées  figure  i. 
La  position  des  manettes  est  donnée  par  des  étiquettes  placées  devant 
les  gouttes. 

La  vitesse  de  translation  du  chariot  F  est  réglée  par  le  rhéostat  R  Y. 

Le  bouton  E  commande  la  pièce  qui  réunit  en  tension  les  deux 
moitiés  du  réducteur  rectiligne  RP.  En  déplaçant  cette  pièce  on 
change  la  longueur  du  réducteur. 

Si  Ton  donne  au  réducteur  toute  sa  longueur  le  courant  passe  conti- 


FiG.  3. 
Tracé  [.  —  Cootractions  volontaires. 


nuellement  dans  le  patient,  le  passage  à  zéro  étant  instantané.  Si  l'on 
réduit  la  longueur  du  réducteur,  il  en  résulte  que  le  passage  à  zéro 
dure  un  certain  temps  :  au  maximum,  lorsque  le  court-circuit  est  à 
fin  de  course,  moitié  du  temps  d'une  oscillation  complète  (voir 
fig.  f ,  /i^  dd). 

Pour  faire  fonctionner  l'appareil  :  attacher  aux  bornes  BB'  la  source 
à  utiliser,  amener  le  chariot  F  au  maximum,  vers  les  bornes  BB', 
fermer  le  commutateur  A,  les  manettes  étant  dans  la  position  D  (direct), 
régler  le  courant  en  dehors  de  l'onduleur  par  son  système  de  réglage 
propre  jusqu'à  obtenir  l'intensité  voulue;  couper  A,  ramener  le 
chariot  F  du  réducteur  au  zéro,  placer  les  manettes  dans  la  position 
donnant  la  forme  de  courant  cherchée,  fermer  A  et  G  et  régler  la 
vitesse  du  moteur  à  l'aide  du  rhéostat  RV. 

Dans  la  pratique  courante,  les  intensités  maxima  peuvent  être 
réglées  pendant  la  marche  de  l'onduleur.  S'il  s'agit  du  courant  continu 
par  exemple,  on  élève  ou  on  diminue  l'intensité  maxima  en  agissant 


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ONDULEUR    UNIVERSEL.  5l3 

lentement  sur  le  réducteur  de  la  source  et  en  observant  les  contrac* 
tions  musculaires  provoquées. 

Comme  soins  à  donner  à  Fappareil  :  il  faut  maintenir  le  niveau  de 
rhuile  dans  le  carter  de  la  vis  sans  fin  ;  le  bouton  D  permet  d'ouvrir 
ce  carter  pour  y  verser  Thuile;  graisser  soigneusement  tous  les  rou- 
lements et  glissements;  maintenir  très  propre  la  surface  découverte 
du  fil  du  réducteur  et  les  surfaces  tournantes  des  commutateurs.  Avoir 
soin  d'obtenir  que  les  balais  en  charbon  bfb*  frottant  sur  ces  commu- 


Fici.  h. 

Tracé    II  (en  bas).  —  Galvanisation  ondulée. 
Tracé  III  (en  haut.  —  Faradisation  ondulée. 


tateurs,  ceux  frottant  sur  les  glissières  V  qui  recueillent  le  courant 
ondulé  et  les  galets  roulants  du  chariot  F  appuient  bien  sur  les 
parties  frottées. 

En  envoyant  dans  l'onduleur  le  courant  dont  la  forme  et  l'intensité 
conviennent  à  l'état  d*atrophie  du  muscle  que  l'on  veut  traiter,  on 
obtient  des  contractions  pro«^ressivement  croissantes  et  décroissantes, 
peu  douloureuses,  totales  et  bien  localisées.  Ces  efTets  sont  déjà  bien 
connus  pour  remploi  des  courants  alternatifs.  Je  n'y  insisterai  pas. 
Les  applications  de  courant  galvanique  ondulé  sont  indiquées  lorsque 
les  muscles  ne  se  contractent  plus  au  courant  faradique.  La  courbe 
de  contraction  d'un  muscle  dégénéré  est  lente  et  sa  forme  n'est  pas 


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5l4  ARGHIYBS   D'iLEGTRIGlTé   Bf^DIGALE. 

modifiée  si  la  secousse  de  fermeture  est  brusque  ou  progressive.  Mais 
si,  pour  obtenir  une  contraction,  Tintensité  doit  être  élevée,  il  est  fré- 
quent de  voir  à  la  fermeture  instantanée  une  secousse  violente,  dou- 
loureuse, s'étendre  à  tous  les  muscles  de  voisinage  sans  provoquer  une 
contraction  suffisamment  nette  du  muscle  ou  du  groupe  musculaire 
dégénérés.  En  employant  la  même  intensité  ou  une  intensité  plus 
élevée  avec  Tonduleur,  on  constate  que  la  contraction  est  bien  localisée, 
sans  brusquerie,  ample,  et  s'accompagne  des  mouvements   articu- 


FiG.  5. 

Tracé  IV  (en  bas).  —  Galvanisation  ondulée.  Rupture  au  maximum. 
Tracé  V  (en  haut).  —  Faradisation  ondulée.  Rupture  au  maximum. 


laires  correspondant  au  raccourcissement  du  muscle.  Les  intensités 
élevées  auxquelles  on  peut  arriver  sans  provoquer  une  douleur  intolé- 
rable si  l'on  a  soin  d'employer  des  électrodes  bien  appropriées,  pro- 
duisent à  la  fois  une  gymnastique  efficace  et  de  puissants  effets 
électrolytiques.  J'ai  observé  cliniquement  des  améliorations  rapides 
par  ce  procédé. 

Si  l'on  enregistre  au  moyen  d'un  myographe  à  tambour  de  Marey 
les  courbes  de  gonflement  musculaire,  on  obtient  les  tracés  suivants  : 

Le  tracé  1  (fig,  3)  représente  la  courbe  de  contraction  volontaire  du 
muscle  adducteur  du  pouce. 

Sur  les  tracés  II  et  111  (fig.  4rj  on  voit  les  courbes  de  contraction  du 


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ONDULEUR   UNIVERSEL.  5l5 

même  muscle  obtenues  par  la  galvanisation  ondulée  et  la  faradisation 
ondulée  au  moyen  de  l'onduleur  universel. 

Ces  courbes  sont  voisines  des  courbes  de  gonflement  volontaire. 
Elles  sont  un  peu  plus  étalées.  La  ligne  de  descente  ou  de  décon- 
traction musculaire  est  moins  rapide,  moins  verticale  que  dans  la 
contraction  volontaire.  En  interrompant  le  courant  au  maximum  la 
détente  du  muscle  est  spontanée,  la  période  de  repos  est  augmentée 
et  la  courbe  enregistrée  est  analogue  à  la  courbe  volontaire  ainsi  qu'on 
peut  le  voir  sur  les  tracés  IV  et  V  (Jig.  5). 

L'onduleur  universel  construit  par  GaifiTe  permet  donc  de  provoquer 
dans  un  muscle  plus  ou  moins  atrophié  des  contractions  d'origine 
électrique  semblables  aux  contractions  physiologiques.  C^est  un  appareil 
robuste  dont  je  me  sers  depuis  plusieurs  mois  à  mon  entière  satis- 
faction. Il  me  paraît  devoir  répondre  à  un  grand  nombre  d'indications 
en  électrolhérapie. 


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m^mmmtttuuu^ 


REVUE   DE   LA   PRESSE 


Applications  directes  de  r  Électricité 


ÉLECTROPHYSIOLOGIE 

BIENFAIT.—  A  propos  de  la  réaction  de  la  dégénérescence. 

La  fibre  musculaire  est,  au  stade  embryonnaire,  constituée  par  une 
masse  protoplasmique  nucléée  que  l'on  appelle  le  sarcoplasme;  à  un 
stade  ultérieur  apparaissent  deux  striations,  Tune  longitudinale, 
l'autre  transversale  :  celle-ci  est  la  plus  nette,  elle  est  constituée  par 
une  série  de  bandes  alternativement  isotropes  et  anisotropes. 

Cet  élément  différentié  constitue,  à  proprement  parler,  la  substance 
contractile  de  la  fibre  musculaire;  cependant,  une  petite  quantité  de 
sarcoplasme  continue  à  exister  à  côté  de  cette  striation. 

Lorsque  la  fibre  musculaire  dégénère  et  s'atrophie,  elle  le  fait  par 
une  série  de  processus  exposés  par  Krôsing  et  Durante,  notamment 
par  sarcolyse,  scindage,  prolifération  nucléaire,  etc.  Ces  processus 
sont  concomitants  et  non  exclusifs  l'un  de  l'autre,  ils  sont  communs 
à  toutes  les  atrophies  musculaires,  de  quelque  nature  qu'elles  soient  : 
atrophie  par  défaut  de  fonctionnement,  atrophie  par  polynévrite  ou 
poliomyélite,  atrophie  neuropathique. 

Le  D'  de  Buck  a  confirmé  les  travaux  de  Durante  et  Krôsing,  et 
il  est  arrivé  à  cette  conclusion  que  l'uniformité  du  processus  régressif 
dans  les  diverses  variétés  cliniques  de  dégénérescence  du  muscle  ne 
reposent  pas  sur  des  propriétés  morphologiques  spéciales,  mais  doivent 
trouver  une  autre  interprétation  :  elles  ne  renseignent  pas  sur 
l'état  du  muscle,  mais  sur  celui  du  téléneurone  moteur. 

M"e  loteyko,  qui  s'est  beaucoup  occupée  après  Schlff,  Bottarzi, 
Biedermann  et  d'autres,  de  la  physiologie  de  la  fibre  musculaire, 
émet  un  avis  tout  opposé  et  considère  que  la  formule  de  la  réaction 
électrique  dépend  précisément  de  l'aspect  morphologique  de  la  fibre 
musculaire. 

Cette  contradiction  me  paraît  basée  sur  un  malentendu;  exami- 
nons, en  effet,  les  choses  de  près. 

Si  nous  sectionnons  un  nerf  moteur,  il  y  a  immédiatement  para- 


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RBVUB   DB   LA   PRB88B.  bîj 

lysie  du  muscle  correspondant,  mais  il  n'y  pas  encore  réaction  de 
dégénérescence,  et  l'excitation  du  bout  périphérique  au  niveau  de 
la  section  agit  comme  l'excitation  d'un  tronc  nerveux  normal. 

Après  quelques  jours,  il  n'en  est  plus  de  même  :  les  cylindraxes  ont 
dégénéré,  l'excitation  ne  donne  plus  rien  au  niveau  de  la  section, 
mais  le  muscle  excité  au  point  moteur  continue  à  répondre  d'une 
façon  normale;  enfin,  après  dix  à  vingt  jours,  la  dégénérescence  du 
cylindraxe  est  complète,  elle  arrive  jusqu'à  la  plaque  terminale.  Le 
point  moteur  a  disparu;  d'autre  part,  les  fibres  musculaires  sont  en 
bonne  partie  revenues  à  l'état  embryonnaire,  le  sarcoplasme  s'est 
multiplié,  la  striation  est  en  partie  résorbée.  En  ce  moment  le  courant 
faradique  ne  donne  plus  de  contractions,  le  courant  galvanique  agit 
surtout  sur  les  extrémités  tendineuses  inférieures  (réaction  à  distance 
de  Ghilarducci),  la  formule  normale  KFC  >  AFC  est  renversée. 

I.a  dégénérescence  est  double,  elle  porte  à  la  fois  sur  le  nerf  et  sur 
le  muscle;  or,  pour  pouvoir  trancher  le  différend,  il  faudrait  isoler 
les  facteurs  et  produire  une  suspension  complète  de  l'action  du  nerf 
assez  rapide  pour  devancer  la  régression  de  la  fibre  musculaire.  Pré- 
cisément, l'action  élective  du  curare  sur  la  plaque  terminale  nous 
permet  de  réaliser  parfaitement  ce  desideratum  :  l'excitabilité  du 
nerf  est  annihilée  subitement  et  complètement  tandis  que  le  muscle 
persiste  à  l'état  normal  sans  altération  morphologique.  Or,  dans  ces 
circonstances,  le  muscle  ne  donne  pas  de  réaction  de  dégénérescence, 
le  courant  faradique  agit  encore  sur  les  fibres  musculaires  qui  n'ont 
pas  perdu  leur  striation;  seulement  il  faut  un  courant  plus  fort  que 
normalement  pour  produire  la  contraction. 

11  résulte  de  cela  que  M.  de  Buck  a  théoriquement  tort,  mais  clini- 
quement  il  a  raison,  parce  que  les  choses  ne  se  passent  jamais  de  cette 
façon  simpliste;  quand  le  nerf  dégénère,  toujours  le  muscle  dégénère 
aussi. 

Dans  les  amyotophies  progressives,  il  y  a  toujours  des  fibres  nor- 
males à  côté  des  fibres  dégénérées,  non  d'une  façon  aiguë,  mais  tout 
à  fait  chronique;  c'est  pourquoi  on  n'observe  pas  la  réaction  de  dégé- 
nérescence, la  contraction  des  fibres  saines  l'emportant  de  beaucoup 
sur  celles  des  autres. 

Certaines  particularités  s'expliquent  moins  aisément;  c'est  ainsi  que, 
dans  la  réaction  partielle  de  la  dégénérescence,  le  nerf  est  paralysé; 
cependant  il  répond  aux  excitations  électriques  et  le  muscle  présente 
un  renversement  de  la  formule;  peut-être  doit-on  admettre  que  le 
muscle  est  devenu  partiellement  sarcoplastique  !  On  sait,  en  effet, 
que  la  dégénérescence  aiguë  s'accompagne  d'une  excitabilité  très 
grande,  de  sorte  que  la  contraction  des  fibres  dégénérées  peut  devenir 
plus  visible  que  celle  de  leurs  congénères  saines. 

Une  situation  inverse  se  rencontre  fréquemment  :  un  nerf  paralysé 
reprend  petit  à  petit  ses  fonctions  normales  et  les  mouvements  volon- 
taires réapparaissent  à  un  moment  où  l'excitation  électrique  n'a  pas 
encore  d'effet.  On  a  voulu  expliquer  cette  anomalie  en  tablant  sur 
l'état  anatomique  du  nerf;  le  cylindraxe  se  reproduit  en  effet  plus 


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5l8  ARGHÏVBS   D'^LECTRICmi   MEDICALE. 

rapidement  que  la  gaine  du  myéline;  or,  certains  auteurs  veulent  que 
le  courant  électrique  se  transmette  par  la  gaine  de  myéline.  Cette 
hypothèse  est  au  moins  singulière;  le  myéline,  en  effet,  en  sa  qualité 
de  substance  grasse,  doit  avoir  une  conductibilité  moindre  que  les 
tissus  voisins.  —  (Journ.  de  neuroL^  5  fév.  1908.) 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

L.  BOUCHACOURT.  —  Sur  la  très  grande  malléabUité  de  la  glande 
mammaire.  Étude  critique  des  différents  procédés  et  substances 
galactagogues  (  '  )• 

Nos  lecteurs  seront  probablement  très  aises  de  trouver  comme  nous 
dans  cet  excellent  travail  d'un  homme  très  compétent  le  résumé  et 
la  critique  de  tout  ce  qui  a  été  fait  sur  l'emploi  de  l'électricité  comme 
galactagogue. 

L'électricité,  sous  quelque  forme  qu'elle  se  présente,  ayant  une 
action  sur  les  sécrétions  en  général,  ainsi  qu'il  ressort  des  expériences 
classiques  de  Ludvrig  et  de  Claude  Bernard  sur  la  corde  du  tympan^ 
son  influence  comme  galactagogue  était  à  prévoir. 

Les  premières  recherches  sur  ce  sujet  datent  de  Claude  Bernard; 
mais  elles  restèrent  inachevées. 

En  1855,  Aubert  (de  Mâcon)  publia  une  observation  qui  établissait 
l'action  des  courants  électriques  comme  galactagogue.  Becquerel, 
médecin  de  la  Pitié  à  ce  moment,  vérifia  d'abord  les  expériences  et  les 
résultats  d'Aubert,  puis  inspira  la  thèse  de  Lardeur,  qui  contient  des 
observations  très  concluantes  (elles  avaient  été  recueillies  dans  le 
service  de  Moutard-Martin). 

Parmi  les  travaux  qui  suivirent,  signalons  ceux  de  Çardew  (1859) 
et  de  Roseville  et  Debout  (Gaz.  hebdom.y  1860). 

En  1862,  Foumier  (d'Angoulême)  employa  l'électricité  sur  des 
glandes  mammaires  inertes,  et  rétablit  rapidement  ainsi  la  sécrétion 
lactée  d'une  façon  complète,  et  cela  avant  que  toute  succion  eût  été 
pratiquée,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus  loin. 

Cet  auteur  rencontra  bientôt  quelques  imitateurs,  parmi  lesquels 
nous  citerons  Maccolo  (Espana  medica^  1863)  et  Van  Hotsbeck  (Abeille 
médicale,  1866). 

Malgré  des  résultats  encourageants,  ce  n'est  qu'en  1884  que  furent 
publiées  de  nouvelles  observations,  qui  furent  bientôt  suivies  d'un 
certain  nombre  d'autres. 

Plus  récemment,  Bedart  (de  Lille)  a  obtenu  une  série  de  résultats 
positifs,  qu'il  a  consignés  dans  la  thèse  de  son  élève  Henaut;  puis 
Pierron  a  publié  deux  nouveaux  faits,  après  avoir  collationné  les 
observations  de  dates  plus  anciennes;  enfin  la  thèse  de  Célerier  con- 

(')  Nous  détachons  de  ce  travail  qui  vient  de  paraître  chez  Doin,  éditeur,  et  qui 
est  un  extrait  de  la  Hevue  d'hygiène,  le  chapitre  ci-dessus. 


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IibVuë  1>b  la  pliBâsfi.  âig 

tient  une  nouvelle  observation  (n®  5,  p.  71),  qui  ne  permet  pas  de 
douter  de  cette  influence. 

A  Tétranger,  nous  voyons  que  Télectricité  est  employée  fréquem- 
ment et  systématiquement  comme  galactagogue  par  Althauss  en  Alle- 
magne, Skinner  et  Williams  en  Angleterre  et  Raffaële  Vizioli  en  Italie. 

a)  Franklinisation.  —  Erb  et  Eustachi  avaient  préconisé  l'em- 
ploi de  rélectricité  statique,  pour  rétablir  ou  accroître  la  sécrétion 
lactée;  mais  leur  exemple  ne  fut  pas  suivi. 

Dans  ces  dernières  années,  Bedart  s'est  déclaré  partisan  convaincu 
de  la  franklinisation,  qu'il  pratique  de  la  façon  suivante  :  la  femme 
étant  assise  sur  un  tabouret  isolant  relié  à  l'un  des  pôles  de  la  machine, 
on  produit  d'abord  un  souffle  électrique,  en  approchant,  à  5  ou  6  cen- 
timètres du  mamelon,  plusieurs  pointes  de  bois  tenues  à  la  main  sans 
chatne,  les  mettant  en  communication  avec  le  sol  ;  un  choc  insensible, 
comparable  à  la  percussion  d'un  courant  d'air,  produit  la  contraction 
du  muscle  aréolaire  et  la  saillie  du  mamelon.  On  passe  ensuite  à  l'ai- 
grette, qu'on  produit  d'abord  à  l'aide  d'une  boule  de  bois,  puis  avec 
une  pointe  métallique  reliée  au  sol  par  une  chaîne,  et  promenée  sur 
toute  la  surface  de  l'aréole  et  du  mamelon,  très  près  de  ces  organes. 
Enfin  on  arrive  à  l'étincelle,  en  remplaçant  la  pointe  par  une  petite 
boule  métallique.  Il  est  bon  de  produire  des  étincelles,  non  seulement 
sur  l'aréole  et  le  mamelon,  mais  au  niveau  des  creux  sus  et  sous-clavi- 
culaires,  des  cinq  ou  six  premiers  nerfs  intercostaux  et  des  troisième 
et  quatrième  rameaux  dorso-spinaux.  On  fait  toutes  les  24  heures  une 
séance,  qui  ne  doit  pas  durer  plus  de  12  minutes. 

Parmi  les  observations  qui  ont  été  publiées  sur  ce  sujet,  une  des 
plus  typiques  est  certainement  celle  de  Vizioli  (de  Naples),  dont  voici 
le  résumé.  On  y  trouve  une  épreuve  et  une  contre-épreuve  sur  la  même 
femme. 

n  s'agit  d'une  quartipare,  qui  avait  présenté,  après  ses  trois  pre- 
miers accouchements,  une  hypogalactie  telle  que  des  tentatives  de 
succion,  répétées  chaque  fois  pendant  plusieurs  jours,  n'avaient  pro- 
duit que  quelques  gouttes  de  liquide  lactescent. 

Cette  femme  ayant  été  soumise,  vers  le  neuvième  mois  de  cette 
quatrième  grossesse,  à  six  séances  de  franklinisation  d'une  durée  de 
8  à  10  minutes,  à  raison  d'une  tous  les  deux  jours,  on  constata  que, 
sous  cette  influence,  les  glandes  mammaires  devenaient  de  plus  en 
plus  turgescentes. 

L'accouchement  ayant  eu  lieu  à  terme  trois  jours  après  la  dernière 
électrisation,  la  montée  laiteuse  se  produisit  le  deuxième  jour  et  pré- 
senta une  intensité  telle  que  le  mari  me  fit  savoir,  dit  Vizioli,  «  que  la 
mère  avait  tant  de  lait,  qu'elle  pourrait  non  seulement  nourrir  son 
enfant,  mais  encore  en  nourrir  deux  ». 

L'allaitement  se  poursuivit  ensuite  normalement  jusqu'à  la  fin. 

Cette  femme  étant  devenue  enceinte  une  cinquième  fois,  dans  un 
pays  dépourvu  de  ressources  électrothérapiques,  la  sécrétion  lactée 
fit  chez  elle  complètement  défaut  après  l'accouchement,  exactement 
comme  à  la  suite  des  trois  premières  grossesses. 


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530  ARCHIVES   d'ÉLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

D'après  les  résultats  obtenus  par  Bedart,  qui  a  enregistré  11  succès 
sur  13  cas,  quatre  séances  suffisent,  en  moyenne,  pour  amener  une 
sécrétion  lactée  abondante  et  durable. 

Les  effets  de  la  franklinisation  sont  complexes. 

Il  y  a  d'abord  une  action  générale  :  augmentation  des  échanges 
nutritifs,  accélération  du  pouls  et  accroissement  de  la  tension  san- 
guine. 

n  y  a  ensuite  des  effets  d'ordre  nerveux,  phénomènes  sensitifs  qui,  se 
répercutant  dans  les  centres,  produisent  des  réflexes  variés  et  notam- 
ment de  la  vaso-dilatation.  Étant  données  les  connexions  qui  existent 
dans  le  mamelon,  entre  le  système  cérébro-spinal  et  le  grand  sympa- 
thique, on  conçoit  que  les  excitations  électriques  portées  sur  cet  organe 
se  traduisent  par  une  congestion  active  de  la  glande.  L'excitation  fran- 
klinique  d'un  seul  sein  ayant  suffi,  dans  certains  cas,  à  réveiller  la 
fonction  dans  l'autre  glande,  en  vertu  peut-être  de  la  loi  de  symétrie 
des  réflexes  (Pfluger),  cette  action  sur  les  nerfs  et  les  centres  nerveux 
ne  paraît  pas  douteuse. 

b)  Faradisation.  —  Aubert,  Becquerel  et  Lardeur  avaient  déjà 
eu  recours  autrefois  aux  appareils  d'induction  comme  galactagogues. 
Mais  ils  ne  semblent  pas  avoir  convaincu  leurs  contemporains,  car  il 
faut  arriver  au  travail  de  Pierron  pour  retrouver  l'utilisation,  dans  ce 
but,  de  cette  modalité  électrique. 

Disons  tout  d'abord  que  le  courant  employé  doit  être  assez  faible 
pour  éviter  la  contraction  du  muscle  grand  pectoral,  cette  contraction 
étant  douloureuse  et  paraissant  préjudiciable  à  la  sécrétion  lactée.  On 
pourra  donc  employer  comme  source  électrique  des  piles  sèches  qui 
sont  très  faciles  à  transporter  et  ont,  en  outre,  l'avantage  d'être  peu 
coûteuses.  . 

Aubert,  Becquerel,  Lardeur  et  également  Fournier  ont  eu  recours 
aux  excitateurs  humides  (éponges  imbibées  d'eau  salée),  qu'ils  pla- 
çaient alternativement  de  chaque  côté  de  chaque  sein  et  promenaient 
successivement  sur  tous  les  points  de  la  glande. 

Mais  il  semble  que  la  technique  de  Pierron  doit  être  préférée,  ne 
serait-ce  que  parce  que  les  excitateurs  secs  ont  certainement  l'avantage 
d'agir  plus  en  profondeur  et  moins  sur  la  surface  cutanée. 

Cette  technique  est  la  suivante  :  le  pôle  négatif  de  la  bobine,  relié 
à  une  calotte  en  cuivre,  est  placé  sous  le  sein.  Quant  au  fil  négatif,  il 
est  terminé  par  une  petite  boule  en  cuivre,  qu'on  met  d'abord  en 
contact  avec  le  mamelon,  pour  agir  sur  les  orifices  des  canaux  galac- 
tophores,  puis  qu'on  promène  sur  tout  le  sein,  du  centre  à  la  péri- 
phérie. 

Pierron  conseille  de  commencer  par  un  courant  faible,  dont  on  aug- 
mentera progressivement  l'intensité,  en  évitant  toutefois  de  porter 
l'excitateur  au  niveau  des  creux  axillaire  et  sous-claviculaire,  afin  de 
ne  pas  provoquer  les  contractions  du  grand  pectoral.  On  fait  une  ou 
deux  séances  par  jour,  chacune  d'elles  ne  devant  pas  durer  plus  de 
15  à  20  minutes. 

D'après  les  observations  qui  ont  été  publiées,  quatre  ou  cinq  séances 


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RQVUB   DE   LA   PRESSE.  521 

suffisent  en  moyenne,  pour  amener  une  augmentation  de  la  sécrétion 
lactée. 

L'observation  de  Fournier  mérite  d'être  résumée,  car  elle  est 
typique. 

Il  s'agit  d'une  femme  accouchée  depuis  deux  mois  et  n'ayant  pas 
donné  à  téter  depuis  un  mois,  dont  les  seins  étaient  affaissés  et  ne 
donnaient  pas  de  lait  à  la  pression.  A  la  suite  de  quatre  séances  de 
faradisation  d'un  quart  d'heure,  à  raison  de  deux  par  jour,  et  sans 
qu'aucune  succion  ait  été  pratiquée,  la  pression  sur  les  mamelons 
permit  l'issue  d'un  lait  épais  et  abondant.  A  partir  de  ce  moment. 
Tentant  remis  au  sein  s'accrut  rapidement. 

Dans  la  thèse  de  Célerier,  on  trouve  également  une  observation  per- 
sonnelle intéressante,  dont  voici  le  résumé  : 

M"»«  D...,  vingt-cinq  ans,  secondipare,  bien  portante,  accouche  nor- 
malement d'un  enfant  de  2,500  grammes.  Cette  femme  ayant  nourri 
son  premier  enfant  pendant  les  trois  premiers  mois  de  cette  deuxième 
grossesse,  on  décide  qu'elle  ne  nourrira  pas.  Après  avoir  été  mis  au 
sein  une  seule  fois,  cet  enfant  est  emporté  à  la  campagne.  On  lui  donne 
bientôt  des  soupes  et  de  la  viande,  qui  ont  naturellement  pour  résultat 
de  provoquer  chez  lui  des  troubles  digestifs  graves. 

Sur  ces  entrefaites,  la  mère  reprend  son  enfant  et  essaie  de  le  nourrir. 
Elle  n'a  plus  donné  le  sein  depuis  un  mois  et  demi.  Pendant  trois  jours 
on  a  recours  sans  résultat  aux  manœuvres  de  succion. 

Le  quatrième  jour,  on  fait  une  séance  de  faradisation  d'une  durée  de 
2  minutes;  deuxième  séance  le  cinquième  jour. 

Pendant  la  quatrième  séance,  qui  a  lieu  le  sixième  jour,  du  lait 
s'écoule  du  sein  gauche.  A  partir  de  ce  moment,  l'enfant  fut  simple- 
ment remis  au  sein,  la  sécrétion  lactée  étant  complètement  rétablie. 
Le  lait  stérilisé  put  même  être  supprimé  entièrement  le  lendemain. 

Comment  agit  la  faradisation?  Là  encore,  l'action  électrique  est 
très  complexe.  Mais  U  semble  que  son  principal  facteur  soit  une  con- 
gestion active  de  la  glande  mammaire,  sous  l'influence  de  l'excitation 
des  nerfs  vaso-moteurs. 

Rien  n'est  plus  manifeste,  d'ailleurs,  que  cette  congestion.  Dans 
la  plupart  des  observations,  en  effet  on  signale,  pendant  la  séance  ou 
immédiatement  après  elle,  une  augmentation  du  volume  du  sein,  qui 
devient  dur,  alors  que  des  veines  bleuâtres  se  dessinent  en  grand 
nombre  à  sa  surface,  et  que  des  gouttes  de  lait  s'échappent  même 
parfois  spontanément  du  mamelon.  De  plus,  les  patientes  éprouvent 
des  sensations  diverses,  également  d'origine  congestive  :  sensation  de 
liquide  circulant  dans  les  seins,  picotements  et  sentiments  de  gêne  et 
de  plénitude,  comme  dans  la  montée  de  lait  physiologique. 

c)  Haute  Fréquence.  —  Le  D'  Haret,  assistant  de  radiologie  à 
l'hôpital  Saint-Antoine,  a  bien  voulu  me  communiquer  l'observation 
inédite  suivante  : 

n  s'agit  d'une  tertipare  de  vingt  ans.  M™»  G...,  ayant  nourri  son 
premier  enfant  pendant  dix  mois,  et  son  second  seulement  pendant 
huit  mois,  la  sécrétion  lactée  étant  devenue  rapidement  insuffisante. 

4K0B.   D'ÉLICTR.    MéD.  —    1908.  89 


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522  AtiCHlVEH    d'ÉLEGTRICITB    MEDICALE. 

Cette  femme  accoucha  normalement  à  la  fin  de  février  1903  et  put 
nourrir  facilement  jusqu'à  la  fin  d'avril.  A  ce  moment,  c'est-à-dire 
deux  mois  après  l'accouchement,  sans  autre  cause  appréciable,  la 
quantité  de  lait  diminua  à  tel  point  que  l'on  dut  recourir  à  l'allaite- 
ment mixte. 

Le  11  maiy  on  essaie  des  effluves  de  haute  fréquence  comme  galac- 
tagogue.  Au  point  de  vue  instrumentation,  on  se  sert  d'un  transfor- 
mateur de  Rochefort  de  50  centimètres  d'étincelle,  actionné  par  le 
courant  continu  du  secteur  (Glichy)  réduit  à  80  volts  et  d'un  résona- 
teur de  Oudin  bipolaire. 

On  fait  de  cette  façon  5  minutes  d'effluvation  sur  chaque  sein,  en 
évitant  soigneusement  les  étincelles.  La  malade  supporte  sans  aucune 
douleur  cette  séance  et  constate,  le  soir  même,  que  son  lait  semble 
déjà  un  peu  plus  abondant. 

Le  12  maiy  deuxième  séance  avec  la  même  technique.  Pendant 
l'effluvation,  la  malade  accuse  une  sensation  de  tension  de  la  glande 
mammaire.  Elle  déclare  «  qu'elle  sent  la  montée  du  lait  ». 

Le  1 S  mai  y  troisième  séance,  après  laquelle  la  sécrétion  lactée  devient 
si  abondante  que  la  mère  peut  nourrir  exclusivement  son  enfant. 

Les  15  et  16,  quatrième  et  cinquième  séance,  après  lesquelles  la 
tétée  du  soir  est  si  abondante,  que  l'enfant  ne  tète  plus  la  nuit. 

A  partir  de  ce  moment,  le  traitement  est  suspendu,  le  succès  ayant 
été  complet. 

Deux  mois  plus  tard,  la  malade  retourne  avec  son  enfant  au  Pérou, 
son  pays  natal.  La  sécrétion  lactée  s'est  maintenue. 

M.  Haret  fait  suivre  cette  observation  des  réflexions  suivantes  : 
«  Bien  que  le  résultat  de  cette  observation  soit  remarquable,  nous  nous 
garderons  bien  de  conclure  trop  vite,  sachant  qu'en  cette  occasion,  il 
faudrait,  non  pas  un,  mais  vingt  ou  quarante  cas  semblables,  pour 
émettre  un  avis  autorisé  sur  la  valeur  de  la  haute  fréquence  comme 
galactagogue. 

Cependant,  nous  avons  tenu  à  signaler  l'emploi  de  cette  modalité 
électrique,  parce  qu'elle  semble  peu  mise  en  pratique,  alors  qu'étant 
la  moins  douloureuse,  elle  serait  la  mieux  acceptée  par  les  patientes. 
Si  un  nombre  suffisant  d'observations  prouvait  son  efficacité  cons- 
tante au  point  de  vue  galactagogue,  la  haute  fréquence  serait  vite 
acceptée  aussi  par  les  accoucheurs,  étant  donnés  son  emploi  facile, 
sa  rapidité  d'action  et  son  absence  de  danger.  » 


A.  GATH1A.RD.  —  Emploi  des  flammes  comme  soupape  des  cou- 
rants alternatifs. 

L'auteur  rappelle  une  note  précédente  ayant  pour  but  de  montrer 
qu'au  moyen  d'une  flamme  il  est  possible  de  sélectionner  les  ondes 
de  même  sens  d'un  courant  alternatif,  l'électrode  plongeant  dans  la 
flamme  étant  toujours  cathode. 


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REVUE    DE   LA    PRESSE.  533 

Comme  complément  de  cette  étude,  Fauteur  relate  le  fait  que 
la  caractéristique  de  ce  phénomène  est  une  désagrégation  de  cette 
cathode.  Remarquons  ici  que  dans  tous  les  cas  où  Ton  fait  passer 
une  décharge  dans  les  gaz  raréfiés,  et  même  dans  les  lampes  à  arc 
du  mercure,  cette  désagrégation  de  la  cathode  semble  être  une  con- 
dition nécesssaire  de  l'établissement  du  courant.  Dans  le  cas  présent, 
cette  condition  est  donc  due  à  un  amorçage  par  l'action  de  la  flamme. 

Ces  expériences  sont  particulièrement  réalisables  avec  des  élec- 
trodes de  charbon  compact,  de  forme  cylindrique;  les  flammes 
employées  ne  contenant  aucun  corps  solide  en  suspension.  —  (Le 
Radium,  avril  1908.) 


ÛEBHAY.  —  Atrophie  musculaire  progressive. 

Voici  ce  que  dit  l'auteur  sur  le  traitement  de  Tatrophle  musculaire 
progressive. 

Les  énumérations  que  j'ai  faites  et  la  description  des  lésions  obser- 
vées par  nombre  d'auteurs,  que  j'ai  rapportées,  paraîtront  peut-être 
longues,  mais  j'ai  cru  que,  dans  cette  question  encore  si  peu  élucidée, 
on  ne  peut  apporter  trop  de  matériaux  scientifiques,  et  c'est  par 
crainte  d'être  fastidieux  que  je  n'en  ai  pas  cité  davantage. 

Car  c'est  de  la  connaissance  exacte  de  l'étiologie  et  de  la  patho- 
logie de  ces  troubles  musculaires  que  nous  pourrons  nous  servir  pour 
trouver  le  traitement  adéquat  pour  chacun  des  cas  confiés  à  nos  soins. 

MM.  de  Buck  et  de  Moor,  en  nous  montrant  le  mode  d'action  des 
noyaux  du  sarcolemme  dans  la  régression  musculaire  et  faisant  ressor- 
tir l'importance  du  stimulus  fonctionnel  sur  le  pouvoir  de  régéné- 
ration musculaire  que  possèdent  les  noyaux,  ont  indiqué  une  voie 
thérapeutique  à  suivre  pour  permettre  aux  muscles  de  récupérer  leur 
volume  et  leur  pouvoir  contractile.  On  a  d'ailleurs,  dan>  certains  cas, 
obtenu  de  sérieux  avantages  par  le  massage,  les  mouvements  actifs 
et  passifs  et  l'électrisation  des  muscles. 

S 'inspirant  des  théories  qui  font  dépendre  l'atrophie  musculaire 
d'une  dystrophie  idiopathique  du  muscle,  certains  auteurs  ont 
employé,  en  plus  de  ces  moyens,  des  injections  de  suc  musculaire 
et  en  ont  obtenu  des  succès. 

D'autres  ont  vu,  sous  l'influence  de  contractions  des  muscles  au 
moyen  de  bandes  serrées  autour  des  membres,  ces  mêmes  muscles 
récupérer  leur  volume  et  leur  pouvoir  contractile.  Ces  résultats  favo- 
rables pourraient  faire  accorder  créance  à  la  théorie  vaso-motrice 
de  l'atrophie  musculaire  progressive. 

MM.  P.  Armand  DeliUe  et  G.  Albert  Well  ont  obtenu  la  guérison 
d'une  myopathie  généralisée  chez  un  enfant  de  sept  ans  par  l'emploi 
de  bains  hydro-électriques  à  courants  triphasés. 

Ne  possédant  pas  l'installation  nécessaire  pour  pouvoir  employer 
ce  moyen  thérapeutique,  j'ai  appliqué  à  ma  patiente  des  courants 


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524  ARCHIVES  d'Électricité  biédicale. 

galvano-faradiques  combinés,  d'après  la  méthode  de  M.  Ladame,  de 
Genève.  J'y  ai  ajouté  des  injections  quotidiennes  de  3  centigrammes 
de  cacodylate  de  soude  et  d'un  demi-milligramme  de  strychnine. 

J'ai  certainement,  par  ces  moyens,  obtenu  une  atténuation  des 
symptômes  dans  les  muscles  non  complètement  atrophiés,  et  j'ai  vu 
leur  pouvoir  contractile  augmenter.  C'est  ainsi  que  le  triceps  bra- 
chial et  le  biceps  brachial  droits  se  contractent  actuellement  plus 
vite  et  mieux  sous  l'influence  du  courant  galvano-faradique  qu'au 
début  du  traitement. 

J'ai  cependant  dû  cesser  momentanément  les  injections  de  caco- 
dylate de  soude  et  de  strychnine  par  suite  d'intolérance  de  la  malade. 
—  (Joiwn.  de  neuroL,  5  janv.  1908.) 


GZERNY  (de  Heidelberg).  —  Traitement  du  cancer  par  la  fulgura- 
tion associée  &  l'exérèse  chirurgicale. 

Les  cancers  diffèrent  singulièrement,  comme  on  le  sait,  au  point 
de  vue  de  leur  malignité.  Il  est  notoire,  par  exemple,  que  chez  les 
enfants  ils  sont  rebelles  à  tout  traitement  et  d'une  malignité  extrême, 
tandis  que  chez  les  personnes  âgées,  ils  présentent,  au  contraire, 
une  évolution  lente,  pendant  des  années.  Ce  n'est  ni  sur  les  premiers, 
ni  sur  les  seconds  que  la  fulguration  pourra  exercer  une  grande 
influence.  Les  formes  justiciables  de  ce  traitement  sont  celles  qui 
sont  incurables  par  les  seules  ressources  de  la  chirurgie,  qu'il  s'agisse 
de  cas  inopérables  ou  de  récidives.  La  fulguration  faite  selon  le  procédé 
de  M.  de  Keating-Hart  détermine  la  nécrose  du  tissu  cancéreux  et 
du  tissu  sain;  il  est  probable  que  l'influence  actinique  joue  là  un 
rôle  important. 

Afin  d'augmenter  la  valeur  thérapeutique  du  procédé,  j'introduis 
une  aiguille  à  la  base  du  néoplasme  et  avant  de  soumettre  la  tumeur 
à  la  fulguration,  j'ai  soin  de  toujours  enlever  les  masses  cancéreuses 
qui  s'y  prêtent.  Les  plaies  qui  en  résultent  ne  peuvent  pas  être  sutu- 
rées, mais  on  a  observé  que  ce  sont  les  plaies  cicatrisées  par  seconde 
intention  qui  offrent  le  plus  de  chances  de  guérison  radicale;  les 
ulcérations  produites  par  la  fulguration  ne  guérissent  que  fort  lente 
ment.  Quelquefois  l'intervention,  loin  d'arrêter  l'évolution  du  cancer, 
semble  au  contraire  l'activer.  J'ai  traité  jusqu'ici  cinquante-sept 
malades  et  je  n'ai  guère  constaté  de  guérison  apparente  que  chez 
quatre  sujets  seulement. 

M.  SoNNENBURG  (de  Berlin).  —  J'ai  pu  me  rendre  compte  de  visu 
des  excellents  résultats  obtenus  par  M.  de  Keating-Hart,  et  je  crois 
qu'une  meilleure  technique  pourra  procurer  des  guérisons  plus  nom- 
breuses. Mais  cette  méthode  ne  peut  pas  être  employée  pour  les 
cancers  viscéraux. 

Je  dirai  incidemment  que  l'ozone  exerce  une  influence  très  favorable 


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REVUE    DB   LA    PRESSE.  5a 5 

sur  les  plaies  cancéreuses  qui,  grâce  à  son  emploi,  guérissent  sans 
suppuration. 

M.  KuRT  ScHULZE  (dc  Berlin).  —  Nous  n'employons  la  fulguration 
que  depuis  quelques  semaines;  nous  avons  examiné  au  microscope 
les  tumeurs  traitées  et  nous  avons  constaté  qu'elle  provoque  une 
hyperémie  sanguine  considérable,  laquelle  ne  s'étend  d'ailleurs  qu'à 
une  profondeur  de  1  à  2  centimètres.  Au  delà  de  cette  zone,  les 
étincelles  de  haute  fréquence,  fussent-elles  d'une  durée  de  plusieurs 
heures,  ne  déterminent  aucun  changement  appréciable.  —  {Semaine 
méd„  29  avril  1908.) 


Applications  indirectes  de  l*Clectricité 


RAYONS  X 

GUILLOZ.  —  A  propos  de  la  radiographie  stéréoBOoplque, 
méthode  des  réseaux. 

L'auteur  rappelle  qu'il  s'est  occupé  depuis  longtemps  des  questions 
relatives  au  relief  des  ombres  (Société  française  de  physique,  21  mars, 
3  et  5  avril  1902,  6  mars  1903;  Comptes  rendus,  2  janvier,  1«'  avril  1902, 
9  mars  1903;  Rapport  au  Congrès  de  radiologie  de  Milan,  septembre 
1906).  Cela  l'a  amené,  en  dehors  des  procédés  à  éclipses,  à  utiliser  pour 
le  triage  des  images  en  radiologie  stéréoscopique  la  méthode  des 
réseaux  (Société  de  médecine  de  Nancy,  23  novembre  1904;  Société  de 
biologie,  13  décembre  1904),  dès  que  son  attention  fut  attirée  sur  ce 
point  par  la  communication  de  M.  Violle  (Comptes  rendus,  29  octo- 
bre 1904). 

Les  applications  de  ces  méthodes  à  la  radiologie  médicale  l'ont 
seules  occupé;  elles  l'ont  intéressé  parce  qu'on  y  trouve,  outre  l'obser- 
vation stéréoscopique,  un  moyen  de  mensuration  rapide  et  exact 
quand  on  se  place  dans  les  conditions  qu'il  a  établies.  A  la  dernière 
exposition  de  la  Société  de  physique,  M.  Estanave  a  montré,  avec 
M.  GailTe,  des  radiographies  stéréoscopiques  lignées,  et,  à  ce  sujet, 
l'auteur  demande  à  M.  Estanave  si  dans  la  réalisation  de  ces  épreuves 
il  a  apporté  une  contribution  nouvelle. 

M.  Estanave  reconnaît  que  l'antériorité  des  applications  de  la 
méthode  des  réseaux  à  la  radiographie  et  à  la  radioscopie  revient  à 
M.  Guilloz,  et  que  les  épreuves  présentées  auraient  pu  être  sous  le  titre 
de  :   Stéréoradiographie,  méthode  de  M.  Guilloz,  par   M.  Estanave. 


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5a6  ARCHIVES   d'^BGTRIGIt£   BléDIGALB. 

Mais  il  estime  qu'il  lui  revient  entièrement  d'avoir  appliqué  de  son 
côté  la  méthode  des  réseaux  à  la  projection  stéréoscopique  des  photo- 
graphies ordinaires,  ce  que  M.  Guilloz  reconnaît  bien  volontiers,  puis- 
qu'il dit  ne  pas  s'en  être  occupé.  —  {Soc.  franc,  de  phys.,  réunion  du 
19  juin  1908.) 


GALLEMAËRTS.  —  Du  diagnostic  et  de  l'extraction  des  corps 
étrangers  magnétiques  de  l'œil. 

La  recherche  des  corps  étrangers  magnétiques  dans  Toeil  se  fait 
au  moyen  du  magné tomètre  ou  de  la  radiographie;  actuellement 
on  a  une  certaine  tendance  à  vouloir  se  baser  uniquement  sur  Tappa- 
rition  de  la  douleur  provoquée  par  Taction  d'un  grand  aimant  pour 
diagnostiquer  la  présence  des  corps  étrangers  de  cette  nature.  Or, 
dans  vingt-quatre  cas,  je  me  suis  servi  de  Télectro-aimant  géant 
de  Vollcmann  et  il  résulte  de  mes  observations  que,  en  ce  qui  concerne 
le  diagnostic,  la  recherche  de  la  douleur  avec  cet  instrument  peut, 
dans  beaucoup  de  circonstances,  fournir  des  renseignements  utiles; 
mais  il  n'en  est  pas  toujours  ainsi,  car  la  douleur  manque  parfois, 
alors  même  qu'il  existe  un  corps  étranger  volumineux.  La  radiogra- 
phie peut  également  être  en  défaut.  Seul,  le  magnétomètre  donne  des 
résultats  d'une  certitude  absolue. 

Au  point  de  vue  thérapeutique,  l'emploi  d'un  grand  aimant  permet 
de  mobiliser  des  corps  magnétiques  qui  ne  se  déplaceraient  pas  sous 
l'influence  d'un  petit  aimant  :  il  prépare  l'action  du  petit  aimant 
qui  sert  pour  terminer  l'extraction.  Celle-ci  réussit  presque  toujours 
par  l'emploi  combiné  du  grand  et  du  petit  aimant.  Dans  certains 
cas,  cependant,  bien  qu'on  soit  parvenu  à  extraire  le  corps  étranger, 
il  faut  en  arriver  à  l'énucléation  par  suite  d'iridocyclite;  c'est  ainsi 
que  sur  les  vingt-quatre  cas  susmentionnés,  j'ai  dû  pratiquer  dix 
fois  l'énucléation  du  globe  oculaire  ou  l'exentération. 

Quand  le  grand  aimant  ne  peut  attirer  le  corps  étranger  dans  la 
chambre  antérieure,  il  est  indiqué  de  faire  une  incision  sur  la  scléro- 
tique. —  {Semaine  méd.,  6  mai  1908.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


Bibliothèque  de  thérapeutique.  —  i*'  volume,  Physiothérapie^  compre- 
nant :  mécanoihérapie,  rééducation,  sports,  méthode  de  Hier,  électrothé- 
rapie, par  les  D"  Fraik.in,  Grenier  de  Gardenal,  Gonstensoux,  Tissié, 
Delagénière,  Parisbt,  publiée  sous  la  direction  de  A.  Gilbert,  professeur 
de  thérapeutique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  et  P.  Garmot,  professeur 
agrégé  de  thérapeutique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  24  volumes 
in-8.  de  5oo  pages,  avec  figures,  cartonnés  (librairie  J.B.  Baillière,  rue 
Hautefeuille,  19,  à  Paris;. 

La  thérapeutique  est  la  synthèse  et  la  conclusion  de  la  médecine. 

Malgré  ses  incertitudes  et  ses  tâtonnements,  elle  demeure  l'obsession  du 
chercheur  et  du  praticien.  Aussi  les  savants,  même  les  plus  illustres,  les 
cliniciens,  même  les  plus  réputés,  à  qui  le  professeur  Gilbert  a  fait  appel 
pour  sa  bibliothèque  de  thérapeutique ,  lui  ont- ils  chaleureusement  donné 
leur  concours.  Gitons  seulement  les  noms  des  professeurs  Bouchard  (de 
rinstitut);  Achard,  Audry  (de  Toulouse);  Brindeau,  Calmette  (de  Lille); 
Carnot,  Glaude,  Déjérine,  Huchard,  Labbé,  Landouzy,  Lecène,  Lœper, 
Marion,  MetchnilLoff,  Nicolas  et  Nogier  (de  Lyon);  Pouchet,  A.  Robin, 
Tuffier,  Vaillard,  Vaquez,  etc. 

L.a  thérapeutique  peut  être  envisagée  différemment,  suivant  que  Ton 
prend  pour  point  de  départ  de  son  étude  le  médicament,  le  symptôme  ou 
la  maladie.  La  nouvelle  Bibliothèque  thérapeutique  sera  donc  divisée  en  trois 
séries  convergentes,  dans  lesquelles  seront  étudiés  les  agents  thérapeutiques, 
les  médications,  les  traitements. 

Deux  volumes  viennent  de  paraître  simultanément;  l'un  consacré  à  la 
physiothérapie  y  l'autre  aux  médicaments  microbiens. 

L'étude  des  agents  physiques  a  pris,  depuis  quelques  années,  un  dévelop- 
pement considérable.  Les  diverses  branches  de  \di  physiothérapie  ofi'rent  par 
\k  même,  au  praticien,  une  série  de  ressources  nouvelles.  Qu'il  s'agisse  de 
kinésithérapie,  de  massage,  d* hydrothérapie,  d* électrothérapie,  de  radio- 
thérapie, etc.,  tout  médecin  doit  savoir  appliquer,  lui-même,  les  méthodes 
usuelles,  et  connaître  le  principe,  les  indications  et  les  résultats  des 
méthodes  plus  compliquées,  qui  restent,  nécessairement,  confiées  aux 
spécialistes. 

Quatre  volumes  sont  consacrés  à  la  physiothérapie,  dans  la  nouvelle 
bibliothèque  (lilbert-Garnot.  Gelui  qui  vient  de  paraître  est  consacré  à  la 
mécanothérapie  et  à  V hydrothérapie,  à  la  rééducation  aux  sports  en  théra- 


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5a8  ARCHIVES  d'^ectrigité  médigalb. 

peu  tique,  et  à  la  méthode  de  Bier,  et  est  dû  auxD"  Fraikin,  de  Gardenal, 
Gpnstensoux,  Tissié,  Delagénière,  Pariset,  tous  spécialement  désignés  pour 
traiter  le  siget  qui  leur  est  particulièrement  familier. 

C*est  étonnant  tout  ce  que  Ton  trouve  dans  celui-ci!  On  n'en  a  qu'une 
vague  idée  par  le  titre  abondant  du  volume.  Et  tout  cela  est  neuf,  inté- 
ressaut,  bien  illustre.  On  ne  sera  certes  pas  physiothérapeute  après  avoir 
lu  le  volume,  car  la  thérapeutique  physique  est  la  plus  pei*sonnelle  des 
thérapeutiques,  je  veux  dire  par  là  que  les  succès  tiennent  plus  souvent 
à  l'homme  qui  les  applique  qu'aux  méthodes  elles-mêmes.  Encore  faut-il 
connaître  les  méthodes  et  ce  volume  nous  indique  les  toutes  dernières. 

J.  B. 


U Imprimeur-Gérant  :  G.  GouiiouiLnoL'. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-1 1. 


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16»  ANNÉE.  N«  242  35  juiUel  1908. 


ARCHIVES 

DiLECTRICITË  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIË. 


INFORMATIONS 


Association  Française  pour  l'Avancement  des  Sciences. 

Conseil  d'Administration. 
Bureau  de  V Association  (1907-1908). 

Président  :  M.  P.  Appell,  membre  de  rinstitut,  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences 
de  Paris. 

Vice-Président  :  M.  L.  Landouzt,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  membre 
de  FAcadémie  de  médecine. 

Secrétaire:  M.  Bernard  Brinres,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Glermont- 
Ferrand,  directeur  de  l'Observatoire  du  Puy-de-Dôme. 

Vice-Secrétaire  :  M.  Henri  de  Montricher,  ingénieur  civil  des  Mines  à  Marseille. 

Trésorier:  M.  Lucien  Perquel,  agent  de  change,  à  Paris. 

Secrétaire  du  Conseil:  M.  A.  Desgrez,  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 

GoNGRÀs  de  Clermort-Ferrand  (Programie). 

Lundi  3  août.  —  Matin,  séance  générale  d'ouverture.  —  Déjeuner  offert  par  le 
Comité  local  d'organisation  au  Bureau  de  l'Association  et  aux  savants  étrangers.  — 
Après-midi,  séances  des  sections.  —  Soir,  réception  par  la  Municipalité  et  le  Comité 
local. 

Mardi  k.  —  Matin,  séances  des  sections.  —  Après-midi,  séances  des  sections,  visites 
scientifiques  et  industrielles.  —  Soir,  conférence  de  Sir  William  Ramsay  :  Le%  gaz 
récemment  découverts  dans  ^atmosphère  et  leurs  relations  avec  le  radium. 

Mercredi  5.  —  Matin,  excursion  au  Puy  -  de  -  Dôme.  —  Après-midi,  séances  des 
sections.  —  Célébration  du  Centenaire  de  l'Eeole  de  Médecine. 

Jeudi  6.  —  Excursion  générale  :  Thiers.  —  La  vallée  de  la  Durolle.  —  La  vallée  de 
la  Dore.  —  Le  Barrage  et  TUsine  électrique  de  Sauviat. 

Vendredi  7. —  Matin,  séances  des  sections. —  Après*midi,  séance  des  sections, 
visites  scientifiques  et  industrielles.  —  Soir,  conférence  de  M.  Ph.  Glangemud, 
professeur  de  géologie  à  la.  Faculté  des  sciences  de  Clermond-Ferrand  :  Les  volcans 
d* Auvergne.  Leurs  caractères,  leur  genèse»  leur  évolution. 

Samedi  8.  —  Matin  et  après-midi,  séances  des  sections;  à  quatre  heures,  Assemblée 
générale  de  clôture. 

Dimanche  9,  lundi  10  et  mardi  //.  —  i"  jour  a)  En  chemin  de  fer  :  Clermont,  Royat, 
Volvic,  Pontgibaud,  Laqueuille.  b)  En  voiture:  Saint-Sauves, la  vallée  de  la  Dordogne, 
la  Bourboule.  Déjeuner.  —  La  Roche  Vendeix,  la  route  de  Latour,  le  Mont-Dore. 
Dtner  et  coucher,  a*  jour.  Le  matin  :  Ascension  du  pic  de  Sancy  :  en  voiture 
jusqu'au  pied  (ânes  et  chevaux  pour  faire  l'ascension).  Le  soir  :  visite  de  l'établisse- 
ment. Excursion  au  lac  de  Guéry,  Roches  Tuilière  et  Sanadoire,  Val  de  Chausse. 

ARCH.D'éLBCTR.    UÉD.   —    1908.  4o 


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&3o  AhCltlVBS   D^^LECThlGITé   M^DIGALfi. 

Diner  et  coucher  au  Mont-Dore.  —  3*  jour.  En  voiture  :  Le  «ol  de  Diane,  Chambon 
et  son  lac,  Murolsetson  château,  Saint-Nectaire,  Champeix,  Perrier  et  ses  grottes, 
liisoire.  Retour  à  Clermont  en  chemin  de  fer. 

PRÉHIDENTS   DES  SECTIONS   ET  QIESTIONS   MISES   A   L*ORDRE    DL    JOUR. 

5*  section  (Physique), 

Président  :  M.  Lamotte,  professeur  acyoint  à  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont- 
Ferrand. 

Questions  a  l*ordrb  du  jour. 

I*  Séparation  des  substances  inactives  par  compensation  sous  Tinfluenoe  de  la 
lumière  polarisée.  Rapporteur:  M.  Cottos. 

a*  Propriété  de  l'arc  électrique  ;  application  à  la  production  :  a)  des  radiations 
lumineuses.  Rapporteur:  M.  Blondbl;  6)  des  ondes  électriques  utilisables  dans  la 
télégrraphie  et  la  téléphonie  sans  fll.  Rapporteurs  MM.  Turpain  et  Tissot ;  c) de  Tacide 
azotique  et  des  azotates  par  combinaison  de  Tazote  et  de  Toxygène  de  Pair.  Rappor- 
teur :  M.  Blondi N. 

3*  Effets  des  ondes  hertziennes  sur  le  magnétisme  du  fer;  applications  aux  cohé- 
reurs.  Rapporteurs  :  MM.  Maurain  et  Tissot. 

4*  Transformation  de  Pénergie  calorifique  en  énergie  lumineuse;  propriétés  sélec- 
tives des  divers  corps  ;  application  à  Péclairage  par  incandescence,  par  le  gaz  et  par 
Pélectricité.  Rapporteur:  M.  Ch.-Ed.  Guillaume. 

i3*  section  (Électricité  médicale). 
Président:  M.  Barjon,  médecin  des  hôpitaux,  8i,  rue  de  la  République,  à  Lyon. 

Questions  a  l'ordre  dv  jour  : 

I*  Action  des  rayons  de  Rôntgen  sur  les  glandes  génitales.  Rapporteurs:  MM.  Bbr- 
GONié  et  Tribondbau,  à  Bordeaux;  Regaud,  à  Lyon. 

a*  Les  courants  ondulés  en  élecirothérapie.  Rapporteur:  M.  Bordet,  à  Paris. 

3*  Des  erreurs  de  la  radiographie.  Moyen  de  les  éviter.  Rapporteur  :  M.  Nogier, 
à  Lyon. 

4*  Les  atrophies  d'origine  ariiculaire  envisagées  au  point  de  vue  des  accidents  du 
travail.  Rapporteur  :  M.  Mallt,  à  Glermont-Ferrand. 

5*  Instruments  et  méthodes  de  mesure  des  courants  de  haute  fréquence.  Rappor- 
teurs: MM.  BERGONié,  à  Bordeaux,  et  Turpain,  à  Poitiers.  (Sections  de  physique  et 
d'électricité  médicale  réunies.) 

i3'  section  (Électricité  médicale). 
MM. 

Barjon  (F.),  médecin  des  hôpitaux  de  Lyon.  —  i*  La  radiothérapie  des  angiomes; 
a*  Pleurésie  et  hydrothorax.  Radioscopie:  Z'  De  la  filiration  en  radiothérapie;  4*  Radio- 
thérapie dans  les  adénites  inflammatoires;  5*  Statistique  de  radiographies  pour  lithiase 
rénale. 

FovEAu  DE  CouRMBLLEs  (le  D'),  Président  de  la  Société  internationale  de  médecine 
physique.  —  Radium  et  rayons  lumineux  en  thérapeutique. 

Labeau  TRoger),  assistant  de  radiologie  à  l'hôpital  Saint-André  de  Bordeaux. — 
La  radiothérapie  dans  quelques  affections  de  la  moelle. 

Leduc  ^Stéphane),  Prof,  à  l'Ecole  de  médecine  de  Nantes.  —  Interrupteurs  pour 
la  production  des  courants  intermittents;  a*  Traitement  des  paralysies  et  des  myoatropides ; 
3*  Démonstration,  par  les  courants  électriques,  de  l'existence,  dans  les  centres  nerveux,  de 
centres  de  synergie;  k*  Études  expérimentales  électrO'psycho-physiologiques;  b*  Blectro- 
cution. 

ZiMMERN,  agrégé,  et  Turghini,  préparateur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  — 
Les  actions  thermiques  des  courants  de  haute  fréquence. 

ZiMMBRN,  agrégé,  et  Louste,  chef  de  clinique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. — 
Un  procédé  mixte  (scarification  et  haute  fréquence)  de  traitement  des  lupus. 


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ÉTAT    ACTUEL 

DE  yÉLEGTRODUGNOSTIC  DANS  LES  OTOPATHIES^') 


Par  le  D'  G.  M.  ROQUES, 

Aide  de  clinique  d'Ëiectrité  médicale  à  l'Université  de  Bordeaux. 


L'application  spéciale  de  Télectrodiagnostic  aux  otopathies  se 
justifie  par  la  possibilité  de  provoquer,  au  moyen  d'excitations  élec- 
triques, des  réactions  relevant  des  deux  fonctions  d'audition  et  d'équi- 
libration,  auxquelles  l'oreille  sert  d'organe. 

L'étude  des  réactions  auriculaires  a  déjà  été  faite  par  quelques 
auteurs.  Mais  très  peu  nombreuses  sont  les  publications  donnant,  de 
la  question,  une  idée  assez  complète  et  assez  simple  à  la  fois  ;  assez 
complète  pour  que  rien  d'indispensable  pour  le  diagnostic  ne  soit 
oublié,  assez  simple  pour  que  tout  élément  qui,  bien  qu'intéressant 
pour  le  physiologiste,  serait  superflu  pour  le  praticien,  soit  laissé  de 
côté  dans  une  étude  qui  se  propose  d'être  pratique  avant  tout.  En 
effet,  la  plus  grande  partie  des  recherches  dont  nous  allons  nous 
occuper  relève  des  méthodes  subjectives.  Or,  celles-ci  gagnent  à  être 
simpUfiées  quand  le  malade  doit  en  retirer  plus  de  tranquillité  pendant 
l'exploration  et,  par  conséquent,  plus  de  facilité  pour  apprécier  et 
exprimer  ses  sensations.  L'examen  auquel  nous  le  soumettons  étant 
souvent  désagréable,  quelquefois  même  un  peu  douloureux,  aura 
donc  d'autant  plus  de  valeur  qu'il  sera  plus  simple,  plus  rapide,  plus 
supportable.  Aussi,  une  étude  inspirée  par  les  travaux  antérieurs, 
réunissant  les  éléments  dont  la  connaissance  est  indispensable  dans 
la  pratique,  les  gardant  tous,  mais  ne  gardant  que  ceux-là,  ne  serait- 
elle  pas  sans  utilité.  C'est  ainsi  que  nous  avons  compris  la  question 
dans  le  cours  des  recherches  que  nous  avons  faites  avec  M.  le  Prof. 
Bergonié  et  qui  nous  ont  conduits  à  nos  communications  au  Congrès 

(')  Travail  du  Service  d*éleclriciié  médicale  de  M.  le  Prof.  Bergonié. 


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53a  ARCHIVES  d'électricité  médicale. 

tenu  k  Lyon  par  TAssociation  française  pour  l'avancement  des 
sciences  (i);  c'est  ainsi  que  nous  nous  proposons  aussi  de  la  traiter 
aujourd'hui. 

Le  diagnostic  comprend  la  recherche  des  symptômes  et  l'appré- 
ciation des  résultats.  Voyons  comment  l'électrodiagnostic  réalise  ces 
deux  actes  dans  l'étude  des  fonctions  de  l'oreille.  Notre  travail  doit 
donc  présenter  deux  divisions  logiques  : 

A.  Technique, 

B.  Résultats  :  leur  obseroation  et  leur  interprétation. 


A.  Technique. 

Toutes  nos  manœuvres  doivent  tendre  à  provoquer  deux  ordres  de 
phénomènes  en  rapport  avec  le  double  rôle  de  l'oreille  :  sensations 
auditives  et  vertiges.  Nous  pourrions,  répétant  les  expériences  de 
Brenner  et  d'Erb  pour  l'audition,  celles  de  Babinsky  et  de  St.  Leduc 
pour  l'équilibration,  rechercher  les  réactions  pour  toutes  les  multiples 
variétés  d'excitations  dont  les  divers  états,  les  diverses  périodes  et  les 
différents  pôles  des  courants  employés  nous  fournissent  les  moyens. 
Mais  nous  avons  dit  quels  avantages  on  trouve  à  simplifier  l'examen, 
à  condition  d'en  conserver  ce  qui  est  nécessaire  et  suffisant. 

Nous  croyons  donc  qu'il  est  nécessaire  et  qu'il  suffît  de  chercher  la 
réponse  aux  questions  suivantes  : 

Pour  l'audition  : 

Quand  le  courant  électrique  passe,  le  sujet  entend-il  des  bruits  ou 
des  sons  inaccoutumés? 
A  quel  moment  exact  les  en  tend -HP 
Dans  quelle  oreille? 

Pour  Véquilibration  : 

Quand  le  courant  passe,  le  sujet  a-t-il  du  vertige? 
A  quel  moment  exact  en  a-t-il? 
Dans  quel  sens  tend-il  à  tomber? 

Jusqu'à  ce  dernier  point  de  l'examen,  celui-ci  fait  partie,  nous 
l'avons    annoncé,   des   méthodes   subjectives,   mais  il  admet,   à  ce 

(')  Bergo.mé  et  RoQi'Es,  Traitement  palliatif  de  l'otite  sèche  par  les  courants  fara- 
diques  (Congrès  de  TA.  F.  A.  S.,  Lyon,  séance  du  6  août  1906). 

G.  M.  RoQtES,  Électrodiagnostic  dans  les  otopathies  (mémo  Congrès;  même  séance). 


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DE   l'£lBGTR0DIAGN08TIG    DANS    LBS   OTOPATHIBS.  533 

dernief  moment,  l'observation  objective,  et,  par  cela  même,  n'acquiert 
pour  nous  que  plus  de  valeur.  Le  vertige,  en  effet,  n'est  pas  seulement 
senti  par  le  sujet,  mais  l'observateur  voit  ce  dernier,  pour  peu  que 
l'intensité  du  courant  soit  assez  élevée,  s'incliner  très  nettement  et 
involontairement  vers  un  certain  côté. 

Les  courants  à  utiliser  pour  obtenir  les  renseignements  que  nous 
venons  d'indiquer  sont  le  courant  faradique  et  le  courant  galvanique. 
Plusieurs  auteurs,  nous  le  savons,  repoussent  l'emploi  du  courant 
faradique  comme  inutile.  Nous  le  conservons  cependant  :  on  verra 
pourquoi.  Quant  au  courant  galvanique,  il  va  sans  dire  qu'on  ne  peut 
s'en  passer,  n'est-il  pas  l'excitant  par  excellence  des  nerfs  sensoriels? 

La  position  du  sujet  et  celle  de  l'opérateur  ont,  d'après  nous,  assez 
d'importance  :  elles  ne  sont  pas,  en  effet,  sans  influence  sur  les  résul- 
tats et,  par  conséquent,  sur  la  valeur  des  conclusions.  Qu'on  nous 
permette  donc  d'insister  à  leur  sujet. 

Le  sujet  est  assis  tournant  le  dos  au  poste  électrique  et  assez  loin  de 
ce  dernier  pour  qu'il  ne  puisse  voir  ni  entendre  où  l'on  en  est  des 
manipulations  et  qu'ainsi  la  suggestion  et  la  simulation  ne  puissent 
avoir  qu'une  part  aussi  restreinte  que  possible  dans  les  réponses. 

Le  visage  doit  être  en  pleine  lumière. 

L'opérateur  sera  en  face  du  sujet  ou  à  peu  près,  et  très  rapproché 
de  lui.  Il  poursuivra  trois  buts  :  ne  pas  intercepter  la  lumière  tombant 
sur  le  siget  ;  voir  tout  le  visage  de  ce  dernier  ;  avoir  cependant  sous  la 
main,  en  gardant  le  bras  étendu,  l'interrupteur,  Tinverseur  et  même, 
si  possible,  le  rhéostat,  autrement  dit  tous  les  appareils  placés  derrière 
le  patient. 

S'il  est  nécessaire  de  bien  voir  celui-ci  pendant  la  recherche  du 
vertige  et  pendant  les  mouvements  par  lesquels  il  traduit  objecti- 
vement cette  sensation,  il  faut  qu'il  en  soit  encore  ainsi  pendant  la 
recherche  des  réactions  auditives.  Les  réponses,  en  effet,  destinées  à 
nous  renseigner  sur  elles,  peuvent  être  faussées  ou  par  défaut  d'intelli- 
gence ou  par  défaut  de  sincérité.  Or,  si  les  phénomènes  que  nous 
voulons  connaître  (bruits,  sons,  douleur)  sont  d'ordre  essentiellement 
subjectif,  leur  production  s'accompagne  cependant,  presque  toujours, 
de  manifestations  extérieures.  Aussi  bien  que  le  galvanomètre,  dont 
nos  regards  occupés  ailleurs  ne  pourront  suivre  toutes  les  oscillations 
et  sur  lequel,  du  reste,  le  courant  faradique  n'a  point  d'influence  dans 
l'outillage  actuel,  les  réactions  du  facial  nous  renseigneront  sur  le 
moment  du  passage  du  courant  et  sur  la  simultanéité  ou  la  non-con- 
cordance avec  ce  dernier,  des  sensations  accusées  par  le  sujet.  Mais, 


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534  ARCHIVES    D'éLEGTRICrré  Bf^DIGALB. 

même  quand  l'intensité  du  courant  est  trop  faible  pour  provoquer  des 
contractions  musculaires  par  excitation  du  facial,  il  y  a  des  états  mimi- 
ques, mouvements  réflexes,  de  défense  involontaire,  qu'il  faut  surveiller 
et  étudier.  Pour  un  opérateur  habitué  à  ce  genre  d'observations,  Vex- 
pression  physionomique  traduit,  en  effet,  certains  phénomènes  sub* 
jectifs,  de  façon  qu'il  serait  très  difficile  à  un  simulateur,  même  averti, 
de  donner  complètement  le  change,  pendant  des  examens  successifs, 
à  l'observateur  expérimenté. 

La  tâche  du  simulateur  volontaire  ou  hystérique  sera  rendue  encore 
plus  difficile  par  la  situation  des  appareils.  Non  seulement  ils  doivent 
être  hors  de  son  champ  visuel,  mais  encore  il  est  bon  qu'en  même 
temps  ils  soient  assez  près  de  l'opérateur  pour  que  le  bras  étendu  de 
celui-ci  puisse  les  manier  facilement,  sans  bruit,  et  passer  d'un  acte  à 
l'autre  de  l'examen  sans  en  avertir  le  sujet  par  des  mouvements  ou 
par  des  commandements  donnés  à  un  aide.  Si,  par  la  disposition  des 
lieux,  la  présence  de  ce  dernier  est  indispensable,  on  l'habituera  à 
obéir  au  moindre  signe  de  doigt. 

On  ne  fait  en  somme  là  que  se  soumettre  aux  conditions  générales  qui 
règlent  toute  expérience  et  toute  expertise  sérieuses,  et  nous  pourrions 
répéter  la  plupart  des  observations  précédentes  à  propos  de  tout  élec- 
trodiagnostic où  la  suggestion  doit  être  évitée  et  la  simulation  dépistée. 

Que  Ton  ne  s'étonne  pas  des  précautions  minutieuses  par  lesquelles 
nous  cherchons  à  écarter  ces  deux  causes  d'erreur  :  on  verra  plus  loin 
les  motifs  très  légitimes  de  notre  conduite,  lorsque  nous  montrerons 
toute  l'importance  possible  des  résultats  en  clinique  et  en  médecine 
légale. 

11  est  temps  de  nous  occuper  maintenant  des  manipulations.  Sans 
entrer  dans  des  détails  opératoires  dont  les  lecteurs  de  ces  archives 
sont  déjà  au  courant,  indiquons  seulement  les  points  spéciaux  ou 
intéressants  que  présente  notre  technique  (i). 

Pour  la  recherche  des  sensations  auditives,  nous  plaçons  dans 
l'oreille  étudiée  le  pôle  actif,  petit  tampon  humide  et  bien  capitonné, 
de  préférence  l'électrode  auriculaire  de  notre  ami  M.  le  D' Roumaillac. 

Nous  savons  que  l'introduction  de  l'excitateur  dans  le  conduit 
auditif  a  été  critiquée.  En  opérant  ainsi,  avec  M.  le  Prof.  Bergonié, 
nous  n'avons  pas  trouvé  à  cette  technique  les  inconvénients  qu'on  lui 
lui  a  reprochés. 

(')  Pour  plus  de  renseignements,  voir  notre  travail  publié  in  Revue  hebdomadaire 
de  laryngologie,  d^otologie  et  de  rhinologie  du  D'  E.  J.  Moure  (n*'  25  et  a6,  ao  et 
37  juin  1908). 


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DE   l'ÉLECTRODIAGNOSTIG    DANS    LES    OTOPATHIES.  535 

L*usage  des  interrupteurs  placés  sur  l'électrode  même  est  à  éviter, 
leurs  mouvements  donnant  lieu  à  des  bruits  qui  peuvent  amener 
quelque  confusion  dans  Tesprit  du  sujet. 

De  plus,  il  n'est  pas  bon  que  Télectrode  excitatrice  soit  tenue  à  la 
main.  On  pourrait  lui  imprimer  des  mouvements  involontaires  capa- 
bles de  troubler  les  résultats.  Nous  nous  trouvons  bien  de  la  main- 
tenir en  place  au  moyen  d'une  bande  de  caoutchouc. 

Le  deuxième  pôle,  sous  forme  de  large  électrode,  est  placé  sur  le 
dos  pour  fermer  le  circuit.  Successivement  pour  chaque  oreille,  pour 
chaque  courant  et  pour  chaque  pôle,  l'opérateur  pratique  une  série  de 
fermetures  du  circuit,  en  faisant  croître  progressivement  à  chaque 
fermeture  l'intensité  du  courant.  Celle-ci  est  graduée  au  moyen  d'un 
bon  rhéostat,  pour  avoir  moins  d'à-coups,  plus  de  régularité  dans  les 
variations  progressives  de  l'intensité  :  le  rhéostat  à  liquide  de  M.  le 
Prof.  Bergonié,  appareil  dont  nous  nous  servons  toujours,  remplit  très 
bien  ces  conditions.  On  note  l'intensité  minima  qui  provoque  une 
sensation  auditive,  le  moment  où  se  produit  cette  sensation  et  l'oreille 
qui  la  perçoit.  La  lecture  des  intensités  sera  faite  autant  que  possible 
sur  un  milliampèremètre  gradué  en  fractions  de  m  A.  (en  cinquièmes 
et  mieux  en  dixièmes).  Les  mesures  seront  ainsi  plus  exactes  et  plus 
rigoureuses.  Le  timbre  du  son  entendu  ne  paraît  pas  avoir  grande 
importance.  S'il  n'y  a  pas  de  sensation  obtenue,  on  note  son  absence, 
dès  que  l'intensité  électrique,  progressivement  élevée,  cesse  d'être 
supportable. 

Pour  la  recherche  du  vertige  voUaïque,  les  deux  pôles,  représentés  par 
deux  tampons,  sont  placés  simultanément  sur  les  deux  tempes  ou  en 
avant  et  un  peu  au-dessus  du  tragus  ou  sur  les  apophyses  mastoîdes 
et  tenus  par  la  bande  en  caoutchouc.  C'est  surtout,  en  effet,  pour  ce 
genre  de  recherche  qu'il  importe  de  ne  pas  imprimer  de  mouvements 
à  la  tête  du  sujet,  ce  qui  arriverait  presque  fatalement  si  les  électrodes 
étaient  tenues  à  la  main.  L'opérateur,  faisant  une  série  de  fermetures 
et  de  ruptures  du  courant  avec  des  intensités  progressivement  crois- 
santes à  chaque  fermeture,  note  si  le  vertige  se  produit,  à  quel 
moment,  avec  quelle  intensité  de  courant,  le  côté  vers  lequel  le  sujet 
se  sent  tomber  et  le  côté  vers  lequel  il  s'incline  effectivement.  Le 
courant  est  ensuite  inversé  et  l'opération  recommence,  l'électrode 
positive  étant  devenue  négative  et  réciproquement. 

Les  observations  ainsi  recueillies  suffisent  à  donner  tous  les  ren- 
seignements indispensables  pour  l'électrodiagnostic.  Reste  à  les 
interpréter, 


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536  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGiri   MiDIGALB. 

B.  Résultats  :  leur  observation  et  leur  interprétation. 

Disons  d'abord  que  nous  retiendrons  seulement  les  phénomènes  se 
produisant  au  moment  de  la  fermeture  du  circuit.  Nous  trouvons  là 
des  renseignements  suffisants  et  cela  simplifie  beaucoup  l'examen. 

Mais  l'appréciation  des  réactions  obtenues  chez  les  malades  néces- 
site la  connaissance  préalable  des  réactions  normales. 

RÉACTIONS  NORMALES. 

Audition.  —  Avec  une  faible  intensité  de  courant  (pour  le  courant 
galvanique  entre  o  et  6  m  A.  environ),  la  majorité  des  sujets  sains 
(80  à  90  0/0)  ne  perçoit  aucune  sensation  auditive.  S'il  s'en  produit, 
c'est  d'abord,  pour  le  courant  galvanique,  à  la  fermeture  négative, 
puis,  avec  augmentation  de  l'intensité  électrique,  à  la  rupture  positive. 
C'est  l'oreille  excitée  qui  perçoit. 

Équilibration.  —  Le  nerf  acoustique  n'est  pas  seulement  le  nerf  de 
l'ouïe,  mais,  par  sa  branche  vestibulaire,  il  est  aussi  le  nerf  du  sens 
de  l'espace,  et  l'on  sait  le  rôle  essentiel  que  jouent  dans  la  fonction 
d'équilibration  les  canaux  semi-circulaires,  l'utricule  et  le  saccule.  On 
comprend  donc  que  l'excitation  électrique  du  labyrinthe  puisse  provo- 
quer et  provoque,  en  effet,  chez  les  sujets  normaux  une  réaction 
portant  sur  la  fonction  d'équilibration.  Cette  réaction,  c'est  le  vertige 
voltaïque.  Celui-ci  comprend  des  phénomènes  subjectifs  et  des  phéno- 
mènes objectifs. 

Les  premiers  consistent  en  sensation  d'entraînement  du  corps  et  de 
la  tète,  vers  un  certain  côté,  tandis  que  l'on  voit  les  objets  tourner 
autour  de  soi  et  devant  soi.  Il  peut  s'y  ajouter  des  étourdissements, 
du  malaise,  des  nausées. 

Les  phénomènes  objectifs  consistent  en  mouvements  réels,  visibles 
pour  l'observateur,  de  la  tête  et  du  tronc  du  sujet.  Ce  sont  des  mouve- 
ments d'inclination  auxquels  s'ajoutent,  surtout  pour  la  tète,  des  mou- 
vements de  rotation.  Leur  sens  est  déterminé  par  la  position  des  élec- 
trodes et  par  diverses  circonstances  de  l'expérience,  qui  peuvent  le  faire 
varier  en  variant  elles-mêmes.  Mais,  pour  rester  dans  le  programme  que 
nous  avons  annoncé,  nous  n'étudierons  pas  ces  variations  et  ne  retien- 
drons, pour  le  vertige  comme  pour  l'excitabilité  auditive,  que  ce  qui 
suffit  i  éclairer  notre  diagnostic.  Rappelons-nous  donc  les  fait^  suivants  : 

Le  sujet  sain  éprouve  le  vertige  surtout  au  moment  des  états  varia- 
bles du  courant  galvanique;  il  se  sent  et  il  est  alors  effectivement 


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DE   l'ÉLBCTRODIAGNOSTIG    DANS    LES   OTOPATHIES.  537 

entraîné  vers  le  pôle  positif.  C'est  vers  celui-ci  que  s'effectue  le  mou- 
vement de  rotation  et  celui  d'inclination.  Ce  dernier  est  le  plus  visible, 
le  moins  masqué  par  les  mouvements  de  défense  ou  les  contractions 
par  lesquelles  les  muscles  du  voisinage  peuvent  réagir  aux  excitations 
du  courant. 

Enfin  le  vertige  voltaïque  se  produit  avec  de  faibles  intensités  : 
a,  5,  7,  8  mA. 

En  résumé,  les  sujets  normaux  se  caractérisent  principalement  par 
les  signes  suivants  : 

i*"  Difficulté  d'obtenir  des  réactions  auditives; 

a*  Facilité  d'obtenir  du  vertige, 
a)  avec  sensation  de  chute  et  entraînement  vers  le  pôle  positif, 
bj  avec  des  courants  de  très  faible  intensité. 

Réactions  pathologiques. 

A  udition.  —  Deux  cas  possibles  : 

Premier  cas  :  les  réactions  auditives  ne  se  produisent  pas. 
Deuxième  cas  :  elles  se  produisent. 

Premier  cas.  —  Si  les  renseignements  fournis  par  l'examen  de 
l'otologisle  et  par  l'histoire  du  malade  ne  permettent  pas  de  classer  ce 
dernier  dans  la  majorité  des  sujets  sains,  c'est-à-dire  de  ceux  pour 
qui  l'absence  de  réaction  auditive  à  l'excitation  électrique  est  chose 
normale,  cette  absence  de  sensation  sonore  devra  être  attribuée  soit 
à  une  très  peu  importante  lésion,  soit  à  une  surdité  hystérique  ou 
tabétique.  Dans  d'autres  cas,  lorsque  les  commémoratifs  et  les 
symptômes  constatés  d'autre  part  nous  indiqueront  que  nous  sommes 
en  présence  d'un  malade  atteint  depuis  longtemps  d'une  surdité  orga- 
nique grave,  nous  devrons  conclure  de  l'absence  de  réaction  à  la 
dégénérescence  complète  du  nerf.  On  conçoit  quelle  est  alors  la 
gravité  du  pronostic,  bien  différent  de  celui  d'accidents  hystériques. 

Deuxième  cas,  —  Dégénérescence  complète,  hystérie  et  tabès  mis  i 
part,  on  peut  dire  que  les  oreilles  malades  sont  celles  qui  donnent  les 
réactions  auditives  les  plus  nettes.  Les  auteurs  s'accordent  généra- 
lement à  reconnaître  que,  chez  les  sujets  atteints  d'otite,  on  obtient  des 
sensations  auditives  avec  de  faibles  intensités  de  courant  galvanique, 

La  perception  d'un  son  ou  d'un  bruit  a  lieu  surtout  à  la  fermeture 
négative.  Quelquefois  le  pôle  positif  a  plus  d'action.  Faut-il  en 
conclure  à  une  lésion  plus  grave,  comme  on  le  fait  généralement  en 
électrodiagnostic  neuro-musculaire  ?  Cela  est  loin  d'être  prouvé. 


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538  ARCHIVES  D'ÉLECTRicrré  m£digalb. 

De  notre  côté,  nous  avons  constaté  pour  le  courant  faradique  que, 
de  tous  les  sujets  examinés  par  nous,  ceux  qui  percevaient  un  bruit  à 
l'excitation  électrique,  étaient  plus  nombreux  parmi  les  malades  que 
parmi  les  «ujets  sains.  Quelle  peut  en  être  la  raison?  Nous  n*osons 
dire  qu'il  s'agisse  de  l'excitation  d'un  nerf  sensoriel  par  le  courant 
faradique.  Actuellement  le  courant  galvanique  passe,  malgré  une 
observation  de  Duchenne,  pour  être  le  seul  capable  d'exciter  les  nerfs 
de  la  sensibilité  spéciale.  Mais  le  courant  galvanique  ou  faradique 
excite  aussi  les  muscles  de  la  chaîne  des  osselets  soit  directement,  soit 
indirectement,  par  Tintermédiaire  de  leurs  nerfs,  du  facial,  par 
exemple,  qui,  on  le  sait,  envoie  un  filet  au  muscle  de  l'étrier,  le  muscle 
qui  écoute,  comme  dit  Toynbee.  Or,  des  muscles  qui  se  contractent  font 
du  bruit.  Ce  bruit,  trop  faible  pour  être  perçu  dans  des  conditions 
ordinaires,  est  suffisant  pour  être  entendu  par  une  oreille  mise  en  état 
d'hyerexcitabilité  par  les  causes  que  nous  allons  mentionner.  Le  cou- 
rant faradique  paraît  donc  utile  pour  savoir  si  un  sujet  entend  le  bruit 
musculaire  et  pour  tâcher  d'utiliser  cette  notion  pour  le  diagnostic.  C'est 
pour  cela  que  nous  conservons  l'emploi  de  cette  forme  de  courant. 

Le  timbre  des  sons  entendus  à  l'excitation  galvanique  varie  beau- 
coup suivant  les  sujets  (cloche,  gong,  jet  de  vapeur,  sifflement,  etc.); 
mais  nous  avons  dit  qu'on  ne  lui  accorde  point  d'importance.  Il  varie 
moins  à  l'excitation  faradique,  on  pourrait  dire  que  c'est  alors  un 
bourdonnement  sui  generis,  mais  généralement  décrit  ou  imité  à  peu 
près  de  même  façon  que  la  plupart  des  malades. 

Quelquefois  le  bruit  ou  le  son  est  bien  moins  perçu  par  l'oreille 
excitée  que  par  celle  du  côté  opposé.  C'est  ce  qu'on  appelle  la  réaction 
paradoxale.  Elle  démontre  l'hyperexcitabilité  de  l'oreille  opposée  à 
celle  que  l'on  excite.  La  réaction  paradoxale  indique  donc  que  l'oreille 
qui  perçoit  le  bruit  réactionnel  est,  dans  le  cas  de  lésion  unilatérale, 
l'oreille  malade  et  qu'elle  est,  dans  le  cas  de  lésion  bilatérale,  l'oreille 
la  plus  atteinte. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  réactions  secondaires  et  tertiaires  de 
Brenner.  Leur  recherche  complique  l'examen,  sans  apporter  d'élé- 
ments bien  importants  pour  le  diagnostic. 

Mais  quelle  est  la  signification  de  l'hyperexcitabilité  électrique  d'une 
oreille  malade. 

Pour  que  les  réactions  se  produisent  facilement,  il  faut,  ou  que  les 
différents  conduits  et  tissus  de  l'oreille  deviennent  plus  conducteurs 
que  normalement,  ou  que  le  nerf  soit  plus  irritable. 

La  première  condition  est  remplie  par  la  Juronçulose  du  conduit 


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DE   L*iLBGTR0DIA0N08TIG    DANS    LES   OTOPATHIE8.  53g 

auditif  externe,  l'otite  moyenne,  surtout  Sivec  épanchement,  Vhyperémie . 
du  labyrinthe. 

La  deuxième  condition  se  trouve  réalisée  par  Votite  interne  encore, 
par  la  névrite,  avec  hyperémie  du  tronc  nerveux,  par  tout  ce  qui  peut 
augmenter  la  pression  intra-cranienne,  comme  les  tumeurs  encéphù" 
tiques,  par  la  méningite  et  les  traumatismes  de  la  tête. 

L'hyperexcitabilité,  qui  souvent  est  ainsi  l'expression  d'une  lésion 
grave,  devient  rassurante  dans  certains  cas.  Il  en  est  ainsi  dans  les 
affections  profondes  et  anciennes,  les  vieilles  otites  labyrinthiques,  où 
il  y  a  lieu  de  craindre  la  dégénérescence  du  nerf.  Si  l'on  obtient  quelques 
réactions  auditives,  c'est  que  la  dégénérescence  n*est  pas  complète  et 
que  tout  processus  inflammatoire  n'a  pas  encore  achevé  son  évolution . 

Équilibration,  —  Les  troubles  du  vertige  voltaïque  consistent  en 
une  augmentation  de  la  résistance  au  vertige  ou  en  une  anomalie  dans 
le  sens  de  rinclination  et  de  la  rotation  de  la  tête. 

Tandis  qu'une  intensité  de  a  à  8  mA.  suffit  pour  donner  du  vertige  à 
un  sujet  sain,  il  faudra  i5,  i8,  ao  m  A.  pour  en  donner  à  un  sujet  malade. 

D'autre  part,  tandis  que  les  mouvements  d'inclination  et  de  rotation 
se  font  normalement  vers  le  pôle  positif,  ils  se  font,  chez  le  malade, 
vers  l'oreille  lésée,  en  cas  d'affection  unilatérale,  et  vers  l'oreille  la 
plus  atteinte^  en  cas  de  lésion  bilatérale.  L'importance  du  pôle  paraît 
le  céder  à  celle  de  la  maladie. 

Qu'indiquent  les  troubles  du  vertige  voltaïque  ? 

Ils  décèlent  une  lésion  de  l'organe  de  l'équilibration,  par  conséquent 
de  l'appareil  labyrinthique  et  particulièrement  des  canaux  semi-circu- 
laires, utricule,  saccule,  et  des  terminaisons  de  la  branche  vestibu- 
laire  du  nerf  acoustique.  En  cas  de  maladie  du  labyrinthe,  l'augmen- 
tation de  résistance  au  vertige  poussée  jusqu'à  l'abolition  totale  de 
cette  réaction,  même  avec  les  plus  hautes  intensités  supportables  de 
courant,  peut  indiquer  la  destruction  de  tous  les  organes  labyrin- 
thiques d'équilibration  et  la  dégénérescence  totale  du  nerf. 

Tout  ce  qui  augmente  la  pression  intra-cranienne  augmente  aussi 
la  résistance  au  vertige,  tandis  que,  d'autre  part,  la  soustraction  de 
liquide  céphalo-rachidien,  par  ponction  lombaire,  ramène  à  la  nor- 
male la  résistance  au  vertige.  11  y  a  donc  là  de  quoi  nous  mettre  sur 
la  voie  d'un  diagnostic  de  tumeur  intra-cranienne. 

Ni  les  surdités  hystériques  ou  tabétiques,  ni  les  otites  moyennes, 
aucune  enfin  des  affections  organiques  qui  laisseraient  intacts  les 
canaux  semi-circulaires,  le  saccule,  l'utricule  et  le  nerf  acoustique,  ne 
donnerait  lieu  à  des  anomalies  du  vertige  voltaïque. 


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54o 


ARCHIVES    D'éLEGTRIGITÉ    lléDICALB. 


Tels  sont  les  éléments  indispensables,  mais  suffisants,  de  l'électro- 
diagnostic  en  otologie.  Afin  d*en  fixer  Tordre  et  d'en  montrer  les 
rapports  d*une  façon  assez  frappante  pour  en  faciliter  le  souvenir,  on 
peut  les  résumer  dans  le  tableau  suivant  : 


Tiblean  synoptiqne  les  rémltau  le  rèlectroljagnoitic  ei  ototogie. 


^ 


REACTIONS 


Réactions  nulles. 


9 


S 

o 

2 

*3 
cr 

-'ai 


Réactions  auditives  : 
bruits  ou  sons 
avec  une  inten- 
sité très  faible  (de 
o"^-^5  à  io"A  en 
moyenne). 


Vertige  subjectif  et  | 
objectif  à    moins 
de    S^\    Entraî- 
nement   vers    le 
pôle  4-. 

Vertige  nul  ou   ne 
survenant  qu*au-  l 
dessus  de  lo"'^  en  | 
moyenne. 

Entrainement  vers 
Toreille  malade, 
en  cas  de  lésion 
unilatérale  et  vers  1 
roreille  la  plus 
atteinte  en  cas  de  | 
lésion  bilatérale. 


SIGNIFICATION 


État  normal  chez  8  à  g  o/o  des  sujets  sains. 
Troubles  hystériques. 
Troubles  tabétiques. 

Dégénérescence  complète  des  terminaisons  du 
nerf  acoustique. 

\  Lésions  affectant 
Toreille  qui  per- 
çoit le  bruit  ré- 
actionnel  que  ce 
soit  Toreille  di- 
1  rectement    exci- 
I  tée  ou  (réaction 
I  paradoxale)  celle 
du  côté  opposé. 


Furonculose  du  conduit  au- 
ditif. 
Épanchements. 
Otite  Boyenne.  |  Hyperémie  des 
—    ioteroc.     I      organes. 
Névrite  avec  hyperémie. 

Tumeurs  intra-craniennes. 
Méningites. 
Traumatismes  de  la  tète. 

État  normal. 

Troubles  hystériques. 

Troubles  tabétiques. 

Otites  externes  et  moyennes  ou  même  internes, 
mais  avec  participation  de  Tapparell  cochléaire 
seul  et  avec  intégrité  de  Tappareil  vestibulaire. 


Otite  interne, 

atteignant  les  canaux  semi-circulaires  et  leurs 

ampoules, 
atteignant  l'utricule, 
atteignant  le  sacculc. 
Augmentation  de  la  pression  intra-cranienne  : 

tumeurs,  etc. 


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DE   L'iLEGTHODIAONOBTIG   DANS   LB8   OTOPATHIES.  64 1 

Tous  ces  symptômes  ne  doivent  pas  être  considérés  isolément,  mais 
dans  leurs  diverses  combinaisons.  C'est  par  elles  qu'on  pourrait 
arriver  à  constituer  comme  le  syndrome  électrique  des  différentes 
affections.  On  voit,  en  effet,  que  tel  symptôme  est  commun  à  deux 
affections  différentes  et  qu'il  faut  l'appoint  d'un  autre  signe  pour 
arriver  à  caractériser  Tune  de  ces  deux  maladies.  L'hyperexcitabilité 
est  commune,  par  exemple,  aux  otites  moyennes  et  internes^  mais 
pour  les  premières  le  vertige  voltaïque  est  normal,  tandis  que  pour 
les  dernières  il  est  difficile  à  obtenir.  On  pourrait  donc  établir  ce  que 
nous  appellerons  les  formules  séméiologiques  des  différents  cas  ;  elles 
seraient  pour  les  exemples  choisis  : 

Hyperexcitabilité  -h  vertige  normal  =  otite  moyenne  ou  affection 
inflammatoire  avec  intégrité  de  l'appareil  vestibulaire. 

Hyperexcitabilité  h-  résistance  considérable  au  vertige  =  otite  laby- 
rinthique. 

Mais  sans  aller  à  une  telle  schématisation  du  diagnostic,  que  le 
lecteur  nous  permette  de  mettre  sous  ses  yeux  des  résultats  d'examen 
pouvant  servir  de  types  pour  quelques  cas. 

Pour  cela,  nous  devons  d'abord  indiquer  comment  on  peut  inscrire 
ces  résultats  d'une  façon  rapide  et  frappante  pour  les  yeux. 

En  tête  de  la  feuille  d^observation  mettons  le  nom  du  sujet,  son  âge, 
sa  profession,  son  domicile,  le  matricule  correspondant  à  notre  recueil 
d'observations,  le  nom  du  médecin  pour  lequel  est  fait  l'examen,  et  la 
date  de  ce  dernier.  On  pourra  mettre  aussi  le  diagnostic  de  l'oto- 
légiste.  Mais  nous  ne  nous  informons  de  ce  diagnostic  qu'après  avoir 
établi  le  nôtre  afin  d'éviter  toute  autosuggestion. 

Par  analogie  avec  les  signes  utilisés  par  les  auristes  pour  établir 
leurs  fiches  de  diagnostic,  les  autres  renseignements  seront  donnés  par 
des  indications  abrégées  dont  voici  la  signification  : 

A  R  =  Réactions  auditives.  F  =  Courant  faradique. 

Y  R  :=  Réactioos  i  la  recberclie  du  verlige.  Cj  =  Courant  galvanique. 

O  d  =  Oreille  droite.  Pc  =  Pôle  positif. 

O  g  —  Oreille  gauche.  Ne  —  Pôle  négatif. 

Td  =  Tragus  droit.  7  =■  Sensation  auditive. 

Tg  —  Tragus  gauche.  V.  subj.  =  Vertige  subjectif. 

V.  mvt.  =  MouvfBenl  visible  dû  au  reriige. 

L'absence  de  réaction  est  indiquée  par  le  mot  Néant,  Après  ce  mot 
il  faut  toujours  sous-enlendre  la  remarque  suivante  :  «  Avec  l'intensité 
maxima  supportable.  »  La  direction  de  l'entraînement  subi  pendant 


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5^2  ARCHIVES   D^éLECTRlCrré   MÉDIGALIS. 

le  vertige  est  marquée  par  le  mot  vers  suivi  de  rindication  du  pôle, 
ou,  8*11  y  a  lieu,  par  les  mots:  «  de  sens  indéterminé  ».  La  prédomi- 
nance d'un  pôle  se  traduit  par  la  formule  Ne>PoouNe<  Po, 
suivant  que  la  réaction  auditive  est  mieax  perçue  au  pôle  positif  ou 
au  pôle  n^atif. 

Pour  les  intensités  nous  conservons  la  notation  habituelle  :  le 
nombre,  suivi  de  l'indication  m  A.  Le  timbre  d'un  son  ne  peut  être 
indiqué  que  par  le  mot  correspondant,  mis  entre  parenthèses,  après 
le  (7. 

D'après  ce  qui  précède,  voici  comment  nous  établissons  la  fiche  de 
diagnostic  d'un  sujet  normal,  après  indications  préliminaires  de  nom, 
d'âge,  etc. 


Fiche  1. 

—  AR  - 

0. 

d.  F: 

Néant. 

G: 

Po 

Néant. 

Ne 

Néant. 

0 

g.  F: 

Néant. 

G 

Po: 

Néant. 

Ne: 

Néant. 

—  VR  — 

T.  d.  sous  Po  :  V.  subj.  à  a  m  A.,  vers  Po. 

V.  mvt.  à  3  mA.,  vers  Po. 
T.  g.  sous  Po:  V.  subj.  à  a^-^-S,  vers  Po. 

V.  mvt.  à  4  m  A.,  vers  Po. 


Cette  fiche  signifie  que  le  sujet  observé  n'éprouve,  quand  on  le 
soumet  aux  excitations  de  fermeture  faradique  et  galvanique,  aucune 
sensation  auditive,  même  sous  l'intensité  de  courant  maxima  qu'il 
puisse  supporter.  Elle  montre  encore  que,  d'autre  part,  ce  sujet 
sent  du  vertige  et  le  manifeste  par  des  mouvements^  sous  des  inten- 
sités faibles,  présentant  des  variations  trop  petites  pour  être  patho- 
logiques, entre  a  et  4  m  A.;  enfin,  qu'il  est  toujours  entraîné  vers  le 
pôle  positif,  que  celui-ci  soit  en  avant  du  tragus  gauche  ou  du  tragus 
droit.  Tout  cela  caractérise  l'état  normal. 

Mais  si  la  dernière  partie  de  cette  fiche,  la  partie  qui  concerne  la 
fonction  d'équilibration,  portait  partout  le  mot  :  Néant,  comme  la 
première  partie,  cela  indiquerait,  si  d'autre  part  le  milliampèremètre 
et  les  contractions  du  facial  marquaient  réellement  le  passage  d'un 


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DE   L^ÉLECTRODlAGNOStlC    DANS    LES   OTOt>ATHIBS.  543 

courant,  que  le  sujet  est  atteint  de  dégénérescence  absolue  du  nerf 
auditif  et  que  son  labyrinthe  n'existe  plus  fonctionnellement.  On  voit 
alors  toute  la  gravité  du  diagnostic  et  du  pronostic. 

Mais  considérons  des  fiches  qui,  à  quelques  variations  près,  pour- 
ront servir  de  types  pour  des  cas  fréquemment  rencontrés  dans  la 
pratique  courante. 

Fiche  IL 

—  AR  — 

O.  d.  F  :  Néant. 

G:  Po:<Tà3mA.  I  -.    ^  ^ 
Tw         X         .    JNe>Po. 
Ne  :  (T  a  imA.  ] 

O.  g.  F  :  <i  (bruissement). 

G  :  Pc  :  a  (bruit  métallique)  à^mA.  i^    p 

Ne:<,(  —  )à4mA.  )     ®"~*^^' 

—  VR  — 

T.  d.  sous  Pc  :  V.  subj.  à  i  m  A.  vers  Pc. 

V.  mvt.  à  1  mA.  vers  Pc. 
T.  g.  sous  Pc  :  V.  subj.  à  a  mA.  de  sens  indéterminé. 

V.  mvt.  à  3  mA.  vers  Pc. 

Cette  observation  se  rapporte  à  une  malade  que  nous  soignions 
depuis  longtemps  à  la  clinique  de  M.  le  Prof.  Bergonié  pour  des 
troubles  névropathiques,  diagnostiqués  ainsi  par  notre  maitre,  par 
M.  le  Prof.  Pitres  et  par  d*autres  médecins  de  compétence  indiscu- 
table. D'autre  part,  cette  malade  souffrait  de  troubles  auditifs  pour 
lesquels  elle  alla  consulter  M.  le  Prof.  Moure.  Les  troubles  auditifs  se 
rattachaient-ils  à  la  névropathie  ou  à  une  lésion  anatomique  des 
oreilles?  Pour  trancher  la  question,  M.  Moure  nous  demanda  un  élec- 
trodiagnostic dont  nous  venons  de  transcrire  ci  dessus  les  résultats. 

On  y  trouve  :  i"  des  signes  d'hyperexcitabiliU;  galvanique  pour 
ToreilU  droite,  avec  prédominance  du  pôle  négatif,  puisque  le  seuil  de 
l'excitation  est  atteint  par  ce  dernier  pôle  à  i  m  A.,  tandis  qu*il  faut 
3  mA.  pour  atteindre  ce  seuil  avec  le  pôle  positif; 

a*  Des  signes  d'hyperexcitabilité  faradique  et  galvanique  avec 
égalité  d'action  des  pôles  pour  Toreille  gauche; 

3'  Des  réactions  normales  pour  le  vertige. 

L'hyperexcitabilité  indique  bien  des  lésions  inflammatoires,  mais  le 
vertige  voltaïque  normal  montre  '  qu'elles  n'atteignent  pas  l'oreille 
interne.  D'autre  part,  il  suffit  de  faire  un  simple  et  rapide  examen  du 
conduit  auditif  externe  pour  le  trouver  sain. 


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544  ARGHIYBS   D'iLEGTRIGiri   m£dICàLB 

Notre  diagnostic  est  donc  :  otite  moyenne  double;  et  l'on  fera  plus 
que  de  la  psychothérapie  pour  guérir  des  troubles  inflammatoires  de 
Toreille  moyenne  ou  l'ankylose  des  osselets. 

Mais  on  nous  opposera  que  nous  n'avons  pour  notre  diagnostic  que 
des  probabilités  et  non  la  certitude.  11  est  certain  que  nos  signes  objec- 
tifs sont  normaux,  et  que  notre  diagnostic  n*a  pour  lui  que  les  signes 
subjectifs.  Mais  il  est  certain  aussi  que  la  malade  dont  nous  connais- 
sions bien  le  degré  d'instruction  et  d'intelligence,  n'avait  aucune 
notion  de  l'électrodiagnostic  dans  les  otopathies,  ne  savait  pas  ce  que 
nous  cherchions  et  qu'il  eût  fallu  un  entraînement  remarquable,  ou 
un  hasard  surprenant  pour  que,  sans  l'éprouver,  elle  accusftt  la  sensa- 
tion au  moment  exact  où  le  courant  devait  la  produire  et  avec  l'inten- 
sité convenable  pour  motiver  notre  diagnostic.  Ajoutons  qu'elle  n'avait 
aucun  intérêt  à  nous  tromper  et  que  l'erreur  n'eût  pu  retomber  que 
sur  sa  névropathie.  Reconnaissons  cependant  que  si  nous  avons  les 
meilleures  chances  d'être  dans  le  vrai,  notre  diagnostic  n'est  pas 
indiscutable  absolument.  Faisons  cette  concession  pour  ne  pas  prêter 
le  flanc  à  la  moindre  critique  et  passons  aussitôt  à  la  fiche  suivante. 
Que  dira-t-on  de  ses  résultats,  si  le  malade  qui  en  fait  l'objet  est  telle- 
ment suspect  de  névropathie  qu'on  mette  son  acousie  sur  le  compte 
d'un  tel  état  P 

Fiche  III. 

—  AR  — 

0.  d.  F  :  Néant. 

G  :  P  o  :  <T  (sonnette)  à  i  m  A.    J  «    ^    i^ 

AT         /  «1  4v  X         4    5  «^ec  Ne  >  Pc. 

Ne  :  (T  (sifflement)  à  i  mA.  t 

O.  g.  F  :  Néant. 

G  :  Pc  :  (j  (sifflement)  à  a  m  A.  )  g^y^Q  i\'e  ^  po. 

Ne  :  9  (sifflement)  à  2  m  A.  ) 

—  VR  — 

T.  d.  sous  Po  :  Néant. 
T.  g.  sous  Po:  Néant. 

Nous  trouvons  là,  comme  dans  la  fiche  II,  l'hyperexcitabilité  galva- 
nique, mais,  de  plus,  l'absence  totale  de  vertige.  Or,  avec  les  intensités 
que  nous  avons  employées,  nous  ne  croyons  pas  qu'il  soit  possible,  si 
les  canaux  semi- circulaires  sont  intacts,  de  ne  pas  éprouver  un 
vertige  qui  ne  se  manifeste  par  des  mouvements  bien  nets.   Nous 


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DE   l'ÉLBCTRODIAONOBTIG    DANS    LES   OTOPATHIE8.  545 

sommes  donc  en  droit  de  poser  le  diagnostic  d'otite  labyrinthique, 
chez  an  névropathe.  Si,  au  contraire,  celui-ci  eût  fourni  une  obser- 
vation en  tout  semblable  à  la  fiche  I,  c*est-à  dire  avec  réactions  audi- 
tives nulles  et  vertige  facile,  nous  eussions  pu  hardiment  conclure  à 
une  otopathie  fonctionnelle  y  sans  atteinte  anatomique. 

Mais  ce  n*est  pas  seulement  pour  la  possibilité  de  distinguer  les 
troubles  fonctionnels  des  troubles  organiques  que  Télectrodiagnostic 
auriculaire  est  intéressant.  On  sait  l'importance  considérable  qu'a  prise 
le  l'Ole  du  médecin  et  le  grand  nombre  des  occasions  où  Ton  fait  appel 
à  ^s  lumières,  dans  les  litiges  entre  victimes  d'accidents  et  personnes 
responsables.  Depuis  l'application  de  la  loi  sur  les  accidents  du  travail, 
les  procès  touchant  la  responsabilité  et  l'appréciation  du  dommage 
causé  ne  se  comptent  plus.  Mais  on  sait  aussi  quel. est  souvent  l'em- 
barras de  l'expert  pour  porter  un  diagnostic  biem  établi.  Tout  autre 
est  le  rôle  du  praticien,  traitant  un  maAde  qui  a  intérêt  à  ne  lui 
rien  cacher,  posant  des  diagnostics  d'attente,  pouvant  les  modifier  au 
jour  le  jour,  selon  l'évolution  de  la  maladie  ou  l'action  des  médica- 
ments, pouvant  envelopper  sa  pensée  dans  des  phrases  ambiguës,  et 
tout  autre  est  le  rôle  de  l'expert  qui  doit  donner  un  diagnostic  et  un 
pronostic  nets,  précis,  motivés  comme  un  jugement  du  tribunal,  et 
cela  à  des  gens  qui,  de  part  et  d'autre,  sont  disposés  à  le  tromper  ou 
à  l'influencer,  à  discuter  ses  conclusions,  à  les  dénaturer,  à  lui  repro- 
cher de  ne  pas  les  donner  assez  fermes,  s'il  les  émet  avec  une  sage 
modération,  et  de  les  donner  avec  imprudence  s*il  affirme  ce  qui  ne 
plait  pas.  C'est  alors  qu'on  sent  toute  la  valeur  des  symptômes  objec- 
tifs, échappant  aux  fantaisies  de  la  volonté  et  gardant  la  brutale  signi- 
fication des  phénomènes  soumis  seulement  aux  lois  physiques,  chi- 
miques, biologiques.  Combien  l'on  regrette  leur  trop  grande  rareté  en 
séméiologie,  et  combien  l'on  doit  se  hâter  d'en  utiliser  un,  dès  qu'on 
le  trouve  à  sa  disposition  I  Dans  bien  des  cas,  et  généralement  pour 
les  affections  nerveuses  et  musculaires,  c'est  à  l'électrodiagnostic 
qu'on  vient  le  réclamer.  C'est  encore  ce  mode  d'exploration  qui,  dans 
bien  des  cas  aussi,  peut  fournir  un  symptôme  objectif  en  otologie.  Ce 
symptôme,  nous  l'avons  déjà  dit,  c'est  le  mouvement  que  provoque 
le  vertige  voltaïque.  Malheureusement  il  n'est  pas  toujours  d'une  netteté 
irréprochable.  Mais  on  le  constate  nettement  dans  la  majorité  des  cas, 
sans  qu'on  puisse  facilement  le  confondre,  pour  peu  qu'on  ait  l'expé- 
rience de  ce  genre  d'observation,  avec  des  mouvements  de  défense  ou 
des  réactions  musculaires.  Sa  fréquence  et  sa  netteté  en  font  un  signe 
de  valeur.  D'autre  part,  l'énorme  difficulté  de  la  simulation,  si  tant 
4iioa.  D*iLBcni.  méd.  —  1908.  4i 


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546  AttCHIVES    D'i^LBGTRIGITé    MEDICALE. 

est  qu'elle  soit  ici  quelque  peu  possible,  ce  que  pour  notre  compte 
nous  ne  croyons  pas,  fait  de  ce  signe  un  symptôme  objectif  de  très 
notable  importance.  Sans  compter  que  la  simulation  nécessiterait  un 
entraînement  auquel  s'opposeraient  de  considérables  difficultés  maté- 
rielles d'outillage,  d'aide,  d'éducation,  etc.,  le  symptôme  porte  en  lui- 
même  sa  propre  difficulté.  Il  faudrait,  en  effet,  pour  que  la  simulation 
fût  facile,  que  le  sujet  fût  toujours  averti,  par  la  sensation  du  vertige, 
du  moment  de  simuler,  mais  que  pour  cela  les  phénomènes  subjectifs 
et  objectifs  du  vertige  voltalque  fussent  inséparables,  toujours  simul- 
tanés et  concordants.  Or,  nous  avons  vu  des  sujets  s'incliner  nettement 
sous  l'influence  indiscutable  du  courant  sur  les  organes  de  l'équili- 
bration et  affirmer  en  même  temps  qu'ils  n'éprouvaient  aucun  vertige. 
Cette  dissociation  des  deux  ordres  de  phénomènes  donne  encore  plus 
de  valeur  à  la  réaction  objective.  Qu'on  relise  la  fiche  I,  qu'on  la  sup- 
pose s'appliquer  à  une  victime  d'accident  du  travail,  voulant  nous 
égarer  vers  quelque  otite  labyrinthique,  vers  quelque  conséquence 
grave  d'un  traumatisme  de  la  tête»  et  l'on  verra  tout  de  suite  dans 
quelle  catégorie  de  gens  il  faut  classer  la  victime.  On  ne  pourra  cer- 
tainement pas  lui  accorder  le  bénéfice  désiré  d'une  lésion,  d'une 
affection  organique.  Tout  ce  qu'on  pourra  faire  ce  sera  lui  concéder 
l'hystéro-traumatisme,  ou  une  «  sinistrose  )>^  pour  employer  le  néolo- 
gisme par  lequel  la  mode  désigne  depuis  peu  une  nouvelle  entité 
morbide,  dont  nous  avons  quelque  bonne  raison  de  nous  défier. 

On  voit,  en  ce  moment,  les  raisons  des  précautions  prises  pendant 
l'examen  pour  diminuer  la  possibilité  de  la  simulation  aussi  bien  que 
celle  de  l'autosuggestion.  Ces  précautions,  qui  pouvaient  paraître 
excessives,  sont  justifiées  par  la  valeur  qu'elles  peuvent  ajouter  à 
l'examen,  valeur  d'autant  plus  appréciable  que  le  médecin  doit  plus 
souvent,  de  nos  jours,  remplir  le  rôle  d'expert,  évaluer  un  dommage, 
établir  et  mesurer  les  responsabilités. 

Voici  maintenant  la  fiche  d'un  malade  qu'on  nous  adressa,  sans 
autre  renseignement,  pour  électrodiagnostic. 

Fiche  IV. 

-  AR  — 

G.  d.  F  :  <T  (bourdonnement). 

G:  Pc:  <T  (sifflet),  à  i  mA. 

Ne:  o  (sifïlet),  à  i  mA. 

G.  G.  F  :  <i  (bruissement). 

G  :  Pc  :  <i  (sifflement),  à  i  mA.  /  .,    ^   ^ 
M         /   «f  »    X         A    5  Ne  >  Po 

Ne  :  ff  (sifflement),  a  i  mA.  ) 


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DE    L^éLEGTHODIAGNOdTlG    DANS    LES    OtOPATttlES.  5^7 

--  VR  — 

T.  d.  sous  Po  :  V.  subj  :  Néant. 

V.  mvt  :  vers  Po,  à  i5  m  A. 
T.  g.  sous  Po  :  V.  subj  :  Néant. 

V.  mvt  :  vers  Po,  à  i5  mA. 

Cette  fiche  indiquant  Thyperexcitabilité  faradique  et  galvanique 
et  une  résistance  considérable  du  vertige  pour  les  deux  oreilles, 
nous  avons  porté  le  diagnostic  d'otite  labyrinthique  double,  que 
confirma  M.  le  Prof.  Moure.  Mais  cette  fiche  est  encore  intéres- 
sante, parce  qu'on  y  trouve,  chez  un  malade  qui  n'avait  aucune  raison 
de  nous  tromper,  cette  dissociation  dont  nous  avons  parlé,  des  phéno- 
mènes subjectifs  et  objectifs  du  vertige  :  tandis  que  pour  ceux-ci  la 
résistance  au  vertige  nécessite  i5  mA.,  ceux-là  n'ont  pu  être  obtenus 
avec  toute  l'intensité  supportable. 

Terminons  ces  quelques  exemples,  par  l'observation  d'une  jeune 
fille  de  vingt-cinq  ans,  adressée  encore  par  M.  le  Prof.  Moure  et  chez 
laquelle  la  réaction  paradoxale  s'ajoute  aux  troubles  de  l'équilibration 
de  telle  sorte  que  les  deux  ordres  de  phénomènes  s'accordent  entre 
eux  et  se  confirment  mutuellement. 

Fiche  V. 

—  AR  - 

O.  d.  F  :  Néant 

G.  Po  :  <i  (sifflement)  à  a  mA. 
Ne  :  <i  (sifflement)  à  o  mA.,  5. 
O.  g.  F  :  Néant. 

G  :  Po  :  (sifflement)  à  3  m  A.  mais  avec  réaction  paradoxale. 
Le  sifflement  est  entendu  par  O.  d. 
Ne  :    <r  :  mêmes  remarques  que  ci-dessus. 

--  VR  - 

T.  d.  sous  Po  :  V.  subj  :  à  peine  éprouvé  à  30  m  A. 

V.  mvt  :  imperceptible. 
T.  g.  sous  Po  :  V.  subj  :  net  à  1  m  A. 

V.  mvt  :  net  vers  Po. 

Dans  celte  observation,  il  y  a  bien  hyperexcitabilité  et  celle-ci  est 
constatée  pendant  l'exploration  des  deux  oreilles  :  mais,  quand  l'oreille 
gauche  est  excitée,   la  malade  distingue  très  nettement  que  c'est 


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548  ARGHIVBB   D'&EGTRIGiri   niDIGALB. 

Toreille  droite  qui  entend  le  sifflement  réactionnel.  L'oreille  droite 
est  donc  l'oreille  hyperexcitable  ;  c'est  elle  qui  est  atteinte.  Mais 
s'agit-il  d'otite  moyenne  ou  labyrinthiqueP  Les  réactions  fournies 
par  l'appareil  d'équilibration  vont  nous  l'apprendre.  D'une  part, 
en  elFet,  l'excitation  positive  sur  le  tragus  droit  indique  nettement 
de  l'augmentation  de  la  résistance  au  vertige  voltaïque.  D'autre  part, 
Texcitation  positive  sur  le  tragus  gauche  provoque  un  vertige  normal 
et  même  très  facile.  Sa  réaclion  paradoxale  a  déjà  révélé  une  affection 
de  l'oreille  droite;  la  recherche  du  vertige  démontre  qu'il  s'agit  d'une 
lésion  labyrinthique. 

Nous  pourrions  publier  encore  beaucoup  de  fiches  intéressantes,  mais 
nous  avons  montré  les  réactions  du  sujet  normal  et  celles  du  malade 
dont  l'appareil  auditif  est  fonctionnellement  perdu;  nous  avons  donné 
les  réactions  de  l'otite  moyenne  et  de  l'otite  labyrinthique  avec  leurs 
variétés  les  plus  intéressantes.  Nous  arrêtons  là  nos  observations,  car 
elles  résument  les  cas  les  plus  fréquents  de  la  pratique. 

Nous  en  avons  dit  assez  pour  montrer  tout  le  parti  qu'on  peut  tirer 
de  rélectrodiagnostic  dans  les  olopathies.  11  est  sans  doute  des  cas, 
qu'il  ne  nous  appartient  pas  de  déterminer,  pour  lesquels  Taurisle 
possède  assez  de  moyens  de  diagnostic,  en  dehors  de  celui  qui  nous 
occupe.  Mais  souvent,  d'autre  part,  il  demandera  la  confirmation  de 
son  diagnostic  à  l'électricité.  Nous  serions  même  tenté  de  dire,  à 
première  vue,  qu'il  pourrait  avec  elle,  en  certaines  circonstances,  le 
faire  de  toutes  pièces,  si  nous  ne  pensions  pas  qu'A  ne  faut  jamais 
se  tenir  pour  satisfait  quand  on  a  établi  un  diagnostic  avec  un  seul 
procédé.  Cette  restriction  faite,  l'électrodiagnostic  nous  paraît  pouvoir 
apporter  une  appréciable  contribution  au  diagnostic  des  otopathies, 
surtout  si  de  nouvelles  et  nombreuses  observations  confirmant  ou  modi- 
fiant les  notions  actuellement  admises,  font  encore  mieux  connaître  les 
resssources  qu'il  pourrait  offrir.  Bien  que  les  réactions  auditives  soient 
d'ordre  essentiellement  subjectif,  bien  que  leur  recherche  et  leur 
appréciation  soient  par  conséquent  pleines  de  difficultés  et  exigent 
toujours  une  certaine  habitude  de  la  part  de  l'expérimentateur,  elles 
conser\ent  cependant  une  importance  que  peuvent  augmenter  beau- 
coup certaines  circonstances,  comme  l'habileté  de  l'opérateur,  l'inten- 
sité ou  la  netteté  de  la  perception  des  bruits,  l'intelligence  du 
sujet,  etc. 

Quant  aux  réactions  d'équilibration,  elles  possèdent,  du  fait  de  leur 
objectivité  partielle,  une  incontestable  et  considérable  valeur. 

Ne  pourraient-elles  suffire  pour  affirmer  une  affection  organique  et  en 


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DE    L'éLEGTRODIAGNOSTIG    DANS    LES    OTOPATHIES.  5^9 

déterminer  le  siège?  C'est  leur  importance  que  consacre  M.  Babinski  en 
disant  de  Taugmentation  de  la  résistance  au  vertige  voltalque,  ce  qui 
peut  s'appliquer,  d  après  nous,  à  ses  autres  perturbations  visibles.  «Ce 
caractère  (^augmentation  de  la  résistance  au  vertige),  dit  M.  Babinski, 
permet  de  distinguer  la  surdité  hystérique,  où  le  vertige  est  normal, 
de  la  surdité  organique  liée  à  des  lésions  de  Toreille  interne  ;  il  peut 
être  le  seul  signe  objectif  permettant  d'établir  le  diagnostic  et  mérite, 
par  conséquent,  d'être  connu  aussi  bien  des  auristes  que  des  neuro- 
logistes».  Nous  avons  assez  dit  plus  haut  quelle  grosse  importance 
médico-légale  découle  de  l'importance  clinique  du  vertige  voltaïque. 

L'électrodiagnostic,  on  le  voit,  suivant  les  façons  dont  se  combinent 
les  divers  symptômes,  permet,  la  plupart  du  temps,  d'éliminer  la 
simulation,  les  surdités  tabétiques  et  hystériques.  Il  permet,  chez  les 
sujets  atteints  en  même  temps  de  névropathies  et  d'affections  auricu- 
laires organiques,  de  faire  la  part  qui  revient  à  chacune  de  ces 
maladies.  Il  permet,  en  confirmant  l'existence  des  lésions,  d'apprécier 
leur  importance,  leur  étendue,  leur  localisation  à  l'oreille  moyenne 
ou  à  l'oreille  interne,  et  même,  pour  cette  dernière,  de  dire  si  elles 
intéressent  l'appareil  vestibulaire,  ou  l'appareil  cochléaire,  à  l'exclusion 
l'un  de  l'autre,  ou  bien  les  deux  en  même  temps.  Il  permet  enfin  de 
donner  plus  d'assise  à  un  diagnostic  de  lésion  intra-cranienne,  et,  en 
particulier,  de  tumeur  cérébrale. 

Telles  sont  les  conclusions  auxquelles  conduit  notre  étude  et  qui 
résument  comme  elle  les  idées  actuellement  en  cours,  basées  sur 
l'autorité  d'observateurs  tels  que  Brenner,  Erb,  Gradenigo,  Babinski. 

Cependant  l'électrodiagnostic,  en  certains  cas,  a  été  trouvé  en  défaut 
et  nos  conclusions  n'ont  pas  été  toujours  conformes  au  diagnostic  de 
l'otologiste...  Mais  les  meilleures  méthodes  sont-elles  infaillibles  P.. . 
une  radiographie  assez  nette,  une  auscultation  attentive,  une  percus- 
sion savante,  les  recherches  microscopiques  elles-mêmes,  n'ont-elles 
jamais  laissé  se  glisser  une  erreur  dans  le  diagnostic?...  Faut-il  pour 
cela  rejeter  de  tels  moyens  et  ne  plus  leur  accorder  aucun  crédit?... 
Mais,  s'il  faut  au  contraire  leur  reconnaître  une  grande  valeur,  ne 
devons-nous  pas  conserver  en  bonne  place  l'électrodiagnostic  qui  ne 
nous  parait  pas  laisser  dans  son  ressort  plus  de  chances  à  l'erreur  que 
n'en  laissent  dans  le  leur  les  autres  procédés,  l'auscultation  et  la  per- 
cussion, par  exemple?...  L'électrodiagnostic  subit  donc  les  lois  de 
toute  recherche  humaine,  de  tous  les  procédés,  sans  leur  être  inférieur. 

Il  est  certain  que  quelques  cas  peuvent  embarrasser  le  médecin 
électricien  :  ou  bien  les  renseignements  fournis  par  le  sujet  sur  les 


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55o  ARGHITB8   D'éLBCTRIGITli   M^DIGALB. 

réactions  auditives  sont  peu  nets  ou  peu  sincères  ou  bien  les  intensités 
lues  sur  le  galvanomètre  sont  tellement  moyennes  que  le  sujet  se 
trouve  aux  limites  de  Tétat  normal  et  de  l'état  pathologique  et  qu'il 
n*est  pas  facile  de  dire  s'il  y  a  ou  s'il  n'y  a  pas  hyperexcitabilité  audi- 
tive ou  augmentation  de  la  résistance  au  vertige.  Quelques  autres 
difficultés  peuvent  encore  se  présenter,  comme  dans  tout  examen 
clinique,  mais  cela  ne  diminue  en  rien  les  avantages  que  nous  avons 
montrés.  Quelques  désaccords  entre  le  diagnostic  de  Tauriste  et 
l'électrodiagnostic  ne  prouvent  donc  pas  que  celui-ci  soit  une  mau- 
vaise méthode;  ils  prouvent  seulement  qu'il  nous  reste  encore  quelque 
chose  à  apprendre  pour  savoir  tirer  de  l'électrodiagnostic  tous  les 
résultats  qu'il  semble  promettre.  Ils  prouvent,  par  conséquent,  que 
nous  devons  continuer  nos  observations.  Pour  cela,  nous  avons  adopté 
une  technique  fixe,  afin  que  les  résultats  soient  comparables.  Avec  des 
observations  encore  plus  nombreures  que  celles  que  nous  possédons 
dé}k,  nous  apprécierons  mieux  l'électrodiagnostic,  nous  verrons 
mieux  les  ressources  qu'il  peut  offrir  et  ce  qu'il  faut  garder  ou 
modifier  dans  la  technique  ou  dans  l'interprétation. 

Mais,  l'électrodiagnostic  doit  s'aider  des  autres  moyens  d'exa- 
men et  d'exploration  comme  il  doit  aussi  venir  à  leur  aide.  Ils 
doivent  toujours  s'unir  et  non  se  substituer  les  uns  aux  autres.  L'ob- 
servateur prudent  ne  saurait  s'entourer  de  trop  de  renseignements.  Du 
concours  du  praticien,  de  l'otologiste  et  du  médecin  électricien,  doit 
résulter  plus  de  sûreté  dans  le  diagnostic,  ainsi  que  plus  d'efficacité 
dans  le  traitement. 


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B 


JLiA. 

RADIOTHÉRAPIE  DANS  LES  .\FFECTIONS  MÉDULLAIRES' 


Par  lioaifl  DBLHBRM» 

Ancien  interne  des  hôpitaux,  radiologiste  de  la  Pitié. 


Depuis  quelque  temps  on  a  publié  un  certain  nombre  d'obser- 
vations concernant  les  bons  effets  de  la  radiothérapie  dans  les 
affections  médullaires. 

Ayant  eu  l'occasion,  sous  l'indication  et  la  direction  de  notre  Maître, 
M.  le  D'  Babinski,  de  soigner  quelques-uns  de  ces  cas,  nous  avons 
cru  intéressant  de  faire  un  petit  résumé  de  cette  intéressante  question. 


#    * 


M.  BabinsLi  a  rapporté  l'observation  d'un  enfant  de  quinze  ans 
atteint,  consécutivement  à  un  accident  d'automobile,  d'une  contrac- 
ture généralisée  du  cx>u,  du  tronc  et  des  quatre  membres.  Pendant 
six  mois,  il  ne  s'était  produit  chez  ce  malade,  mis  en  observation 
à  l'hôpital,  aucune  espèce  de  modification. 

On  fit  alors  des  radiographies  de  la  région.  Différents  clichés  furent 
pris,  dans  toutes  les  positions,  dans  l'espace  de  quelques  jours  ;  et  en 
même  temps  on  constata  une  détente  dans  les  contractures  du  cou  et 
des  membres,  et  quatre  semaines  après  le  traitement  le  malade  faisait 
quelques  pas. 

La  contracture  du  cou,  du  côté  droit  du  corps  disparut  dans  les 
trois  mois  qui  suivirent;  il  en  fut  de  même  de  l'épilepsie  spinale; 
quant  au  phénomène  des  orteils,  il  redevint  normal. 

Le  traitement  a  été  interrompu  depuis  dix  mois,  et  Tenfant,  qui  au 
début  était  tellement  contracture  qu'il  était  incapable  de  se  servir  de 

(>>  Soc.  n)éd.  hôpit.y  nov.  1906;  mars  1907. 


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552  ARGHITBB    D'^LECTRIGiré   MéDIGALE. 

ses  bras  et  de  ses  jambes,  marche  seul  sans  aucun  appui  et  court 
avec  facilité. 

Une  femme  atteinte  de  paraplégie  crurale  avec  abolition  complète 
des  mouvements  volontaires,  contracture  très  forte  des  membres 
inférieurs,  mouvements  spasmodiques  involontaires,  exagération  des 
réflexes,  épilepsie  spinale,  signe  des  orteils,  et  qui,  sous  les  indi- 
cations de  M.  Babinski,  fut  soignée  par  notre  collègue  Charpentier, 
a  vu  son  état  s'améliorer  progressivement. 

Cette  femme  est  maintenant  capable  de  franchir  une  distance  de 
ao  à  3o  mètres  en  se  plaçant  entre  deux  chaises,  alors  qu*il  lui  était 
impossible  de  soulever  ses  jambes  dans  son  lit. 

J'ai  eu  l'occasion,  toujours  dans  le  service  de  M.  Babinski,  de  soigner 
quelques  autres  cas  de  paraplégie  spasmodique;  il  ne  m'appartient  pas 
d'en  apporter  la  relation,  mais  je  puis  dire  que  les  malades  ont  retiré 
de  la  radiothérapie  un  bénéfice  parfois  très  net,  souvent  appréciable, 
si  bieir  qu'on  peut  dire  que,  toutes  les  fois  qu'on  est  en  présence  d'une 
paraplégie  spasmodique,  il  y  a  lieu  d'essayer  la  radiothérapie. 

Il  semble  que  les  cas  qui  doivent  être  favorables  se  dessinent  assez 
rapidement  au  bout  de  quelques  semaines. 

Le  premier  malade  avait  une  compression  médullaire  vraisembla- 
blement due  à  une  pachy méningite. 

Une  autre  malade,  ayant  reçu  un  projectile  qui  avait  déterminé 
une  réaction  inflammatoire  et  avait  produit  une  compression  médul- 
laire ayant  paralysé  les  membres  inférieurs,  a  retiré  aussi  des  rayons 
un  bénéfice  tel  qu'elle  peut  marcher  d'une  manière  convenable. 

Les  compressions  médullaires,  au  début  du  mal  de  Pott,  rentrent 
aussi  dans  les  formes  favorables. 

Il  est  bien  entendu  que^  dans  les  cas  anciens,  lorsque  la  sclérose 
remonte  à  de  longues  années,  lorsque  les  tissus  sont  organisés,  les 
bénéfices  à  attendre  de  la  médication  sont  trop  souvent  minimes  ou 
nuls. 

M.  Babinski  a  publié,  à  la  Société  de  neurologie  (mars  1908),  un  cas 
de  spondylose  rhizomélique  avec  sciatique  double  très  douloureuse 
datant  de  plusieurs  années,  tellement  améliorée  par  la  radiothérapie 
que  le  malade  ne  souffre  plus,  a  redressé  sa  taille  et  peut  faire  sans 
aide  un  kilomètre  à  pied,  alors  qu'auparavant  il  ne  pouvait  faire  que 
quelques  pas  appuyé  sur  des  cannes.  Ce  malade,  que  M.  Babinski 
avait  bien  voulu  me  demander  de  soigner,  a  maintenant  cessé  son 
traitement. 


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LA    RADIOTUÉRAPIE    DANS    LES    AFFECTIONS   MéoULLAIRES.      553 

On  a  également  employé  la  radiothérapie  dans  la  syringomyéiie. 

Aucun  agent  thérapeutique  n*a  pu,  jusqu'à  ces  derniers  temps, 
modifier  la  marche  de  cette  maladie. 

Or,  il  semble  que  peut-être  l'emploi  des  rayons  donne  des  amélio- 
rations nettes. 

Beaujard  et  Lhermitte(i)  ont  réuni,  dans  un  travail  très  intéressant, 
les  cas  observés  antérieurement  à  l'observation  personnelle  qu'ils 
rapportent  avec  tout  le  détail  désirable. 

Us  indiquent  que  le  premier  cas  de  traitement  signalé  fut  radio- 
thérapé  par  moi-même  avec  Oberthur,  observation  qui  fut  relatée  par 
M.  le  Prof.  Raymond. 

Il  s'agissait  d'une  jeune  fille  atteinte,  depuis  cinq  ou  six  ans,  d'une 
syringomyélie  à  type  Aran-Duchêne,  avec  atrophie  très  marquée  des 
éminences  thénar  et  hypothénar,  avec  les  troubles  sensitifs  habituels. 

La  radiothérapie  amena  un  arrêt  de  la  maladie,  qui  était  nettement 
en  évolution.  Les  symptômes  dont  la  rétroaction  fut  la  plus  précoce 
ont  été  les  troubles  de  la  motricité. 

Progressivement  les  mouvements  délicats,  comme  celui  d'écrire, 
de  coudre,  etc.,  ont  été  récupérés;  les  troubles  sensitifs  ont  subi  aussi 
une  disparition  presque  complète,  la  malade  a  pu  être  suivie  pendant 
deux  ans  environ,  les  résultats  que  nous  mentionnons  ont  persisté,  on 
peut  penser  à  une  amélioration  considérable. 

Peu  après  ce  cas,  deux  autres  furent  présentés  par  M.  Gramegua(3) 
avec  succès.  Enfin,  Beaujard  et  Lhermitte  ont  dû  à  l'obligeance  de 
MM.  Ménétrier  et  Béclère  de  pouvoir  citer  un  autre  cas  inédit  sur 
lequel  ils  ont  obtenu  des  résultats  excellents. 

Au  Congrès  de  Rome,  le  Prof.  Médéa,  de  Milan,  qui  avait  pu  suivre 
dans  le  service  de  M.  Babinski  les  recherches  que  nous  poursuivions 
sous  sa  direction,  avec  Charpentier,  a  publié  des  cas  de  radiothérapie 
du  système  central  :  il  ne  nous  a  pas  été  possible  d'avoir  en  mains  les 
observations. 

Enfin»  Labeau(3)  vient  d'apporter  six  cas  favorables  traités  par  cette 

méthode. 

* 
«  « 

De  cet  ensemble  de  faits  on  peut  donc  conclure  à  l'action  très 
probable  de  la  radiothérapie  dans  un  certain  nombre  d'affections  de  la 

(')  La  radiothérapie  dp  la  syringomyélie  (Semaine  méd.,  34  avril  1907). 
(')  Grambgla,   La    radioterapia    della    siringomiella    {Rev.    crit,    di   clin.    med. 
10  Dov.  1906). 

(3)  Labeau,  Archiv.  d'électr.  méd.  et  Thèse  de  Bordeaux,  1908. 


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554  ARGHIYBS   D'ÉLECTRIGITé   IffolGALB. 

moelle  ;  il  semble  que  les  résultats  les  meilleurs  doivent  être  espérés, 
surtout  lorsqu'il  y  a  compression  ou  altération  de  la  moelle  par  néo- 
formation, Taction  des  rayons  étant  plus  active  sur  les  cellules  jeunes. 
Cette  méthode  est  encore  à  ses  débuts  et  à  la  phase  des  observcUions 
isolées;  il  ne  saurait  donc  être  question  de  poser  les  limites  de  son 
action,  ses  indications  et  ses  contre-indications.  Cette  mise  au  point 
sera  l'ouvrage  du  temps,  qui  nous  apportera,  il  faut  l'espérer,  un 
certain  nombre  de  cas  étudiés  sur  cette  intéressante  question. 


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vmr9 


INSTRUMENT  NOUVEAU 


CHROMO- ACTINOMÈTRE 

POUR  LA  LAMPE  A  VAPEUK  DE  MERCURE  ET  QUARTZ 

Par  le  D'  H.  BORDIBB» 

Professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Comme  le  reconnaît  le  D'  Wetterer,  de  Mannheim,  la  photothérapie 
demande,  pour  donner  des  résultats  cliniques  sérieux,  une  technique 
rigoureusement  exacte;  nous  ajouterons  que  si  Ton  a  un  peu  partout 
abandonné  la  photothérapie  pour  la  remplacer  dans  presque  tous  les 
cas  par  la  radiothérapie,  c'est  à  cause  de  l'absence  de  toute  mesure, 
de  tout  dosage  de  Ténergie  radiante  employée  dans  un  traitement 
donné.  Nous  croyons  qu'avec  la  nouvelle  lampe  au  quartz  et  à  vapeur 
de  mercure  de  Kromayer,  les  applications  de  la  radiothérapie  iront  en 
diminuant  pour  être  remplacées  par  la  photothérapie  ultra-violette. 
Cette  ((  lumière  effrayante  »  (Wetterer)  est  capable,  en  effet,  de  produire 
des  actions  autrement  énergiques  que  Tare  de  Finsen  et  ses  dérivés. 

Nous  avons  montré,  avec  M.  Nogier,  les  principales  propriétés 
physiologiques  de  la  lampe  de  Kromayer,  et  tous  les  auteurs  qui  l'ont 
employée  sont  unanimes  à  constater  son  énorme  puissance  photochi- 
mique :  son  action,  en  profondeur,  est  trois  à  cinq  fois  plus  grande  que 
celle  de  la  lumière  à  arc  de  Finsen,  tandis  que  son  action  superficielle 
dépasse  de  beaucoup  celle  de  la  lumière  à  électrodes  en  fer  de  Bang. 

Si  donc,  avec  de  pareilles  qualités,  on  arrivait  à  évaluer  les  doses 
appliquées  dans  chaque  cas,  il  n'est  pas  douteux  que  Tusage  de  la 
lampe  à  vapeur  de  mercure  se  répandrait  de  plus  en  plus,  aux  dépens 
de  celui  des  rayons  X  dont  les  effets  sur  les  tissus  sont  bien  plus  vio- 
lents que  ceux  des  rayons  ultra-violets.  Sans  compter  que  l'application 

(*)  H.  Bqudiisr  et  T.  Nogibu.  —  Société  médicale  des  hôpitaux  de  Lyon,  lo  mars  1908. 


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556  ARCHIVES  d'électrigité  médicale. 

de  la  lumière  ultra-violetle  avec  la  lampe  de  Kromayer  est  autrement 
plus  aisée  que  celle  des  rayons  Rôntgen  ;  l'installation  est  bien  plus 
simple;  les  dangers  pour  le  médecin  et  pour  le  patient  sont  aussi  bien 
moins  grands  ;  la  souplesse  de  l'appareil  bien  plus  exquise. 

Nous  ne  décrirons  pas  la  lampe  de  Kromayer,  nous  nous  conten- 
terons de  renvoyer  à  l'article  du  D'  Wetterer  {Archiv.  d'électr.  méd, 
1907,  page  339).  Quant  à  l'étude  des  propriétés  de  cette  lampe,  nous 
rappellerons  notre  mémoire  (H.  Bordier  et  iXogier)  dans  lequel  nous 
avons  montré  combien  sont  intenses  les  actions  chimiques  de  cette 
lampe. 

C*est  en  utilisant  ces  actions  photochimiques  que  nous  avons  pu, 
après  plusieurs  mois  de  tâtonnements,  arriver  à  mettre  sur  pied 
un  moyen  très  pratique,  très  clinique,  d'évaluation  des  doses  appliquées 
dans  une  séance.  Nous  ferons  tout  d'abord  remarquer  qu'il  y  a  deux 
cas  bien  distincts  sous  le  rapport  du  dosage  de  1^  quantité  de  lumière 
appliquée,  suivant  que  l'on  opère  à  distance  des  tissus  ou  au  contact; 
dans  ce  dernier  cas,  il  n'y  a  que  le  temps  a  mesurer  pour  être  renseigné 
sur  la  dose  de  rayons  ultra-violets  ayant  agi  sur  les  cellules,  à  condi- 
tion d'employer  toujours  le  même  courant  pour  actionner  la  lampe,  ce 
qui  est  le  cas  habituel  pour  chaque  médecin. 

Le  besoin  de  posséder  un  moyen  d'évaluation  quantitative  de  l'agent 
physique  employé  ne  se  fait  sentir  que  dans  les  applications  à  distance, 
applications  bien  plus  fréquentes  que  celles  faites  au  contact;  ces 
dernières  étant  destinées  seulement  aux  cas  où  il  faut  détruire 
une  certaine  épaisseur  de  tissus  (lupus,  nœvi.) 

Pour  arriver  à  apprécier  la  quantité  d'énergie  radiante  ayant  agi  sur 
une  région  donnée,  nous  avons  cherché  à  nous  rapprocher  de  la 
méthode  utilisée  en  radiothérapie  avec  notre  chromoradiomètre,  c'est- 
à-dire  que  nous  avons  cherché  une  substance  capable  de  virer  sous 
l'influence  des  rayons  de  la  lampe  et  de  prendre  des  colorations  assez 
différentes  les  unes  des  autres  avec  des  doses  croissantes. 

Nous  avons  expérimenté  avec  beaucoup  de  corps,  parmi  lesquels 
nous  citerons  la  santonine,  le  santonate  de  soude,  la  cryogénine,  etc..., 
mais  tous  ces  corps  ne  présentaient  pas  de  différences  assez  grandes  dans 
le  virage.  Nous  avons  cherché  ailleurs  et  après  avoir  essayé  le  papier 
au  prussiate  des  architectes,  papier  trop  sensible  pour  la  lampe  de 
Kromayer,  nous  avons  trouvé  que  du  papier  buvard  imbibé  d'une 
solution  de  ferrocyanure  de  potassium  passait  du  blanc  à  un  jaune  de 
plus  en  plus  foncé,  à  mesure  que  la  quantité  de  lumière  reçue  aug- 
mentait. 


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LA  LÀliPB  A  VAPEUR  DE  MBRGURE  BT  QUARTZ.       557 

En  mettant  une  bande  de  ce  papier  en  contact  avec  la  fenêtre 
de  quartz  de  la  lampe,  il  y  a  virage  après  une  seconde  ;  la  teinte  prise 
après  cinq  secondes  est  de  couleur  crème;  après  dix  secondes  la 
nuance  verte  commence  à  paraître;  après  une  minute  de  contact  le 
papier  prend  une  teinte  jaune  foncée  et  la  coloration  va  en  se  rappro- 
chant de  plus  en  plus  du  jaune  ocre  à  mesure  que  le  temps  d*irra- 
diation  augmente. 

11  y  avait  donc  là  un  procédé  pouvant  servir  à  renseigner  le  médecin 
sur  la  quantité  de  lumière  employée.  Ce  n'est  pas  seulement  au 
contact  de  la  fenêtre  de  la  lampe  que  ce  réactif  vire,  mais  aussi  à 
distance.  Nous  avons  déterminé,  dans  un  précédent  mémoire,  une  zone 
en  avant  de  la  lampe,  zone  calorifique  ayant  trois  centimètres  d'étendue 
et  dans  laquelle  on  doit  éviter  de  placer  les  tissus  pour  qu'ils  ne  reçoi- 
vent que  l'action  des  rayons  chimiques  froids.  Si  donc  Ton  expose 
une  bande  de  papier  buvard  imprégné  de  notre  réactif,  à  une  distance 
supérieure  à  trois  centimètres,  on  voit  apparaître  une  coloration  qui 
devient  de  plus  en  plus  verte,  sous  l'éclairage  de  la  lampe  :  si  Ion  exa- 
mine le  papier  à  la  lumière  naturelle  (et  il  suffit  pour  cela  ou  d'éteindre 
la  lampe,  ou  mieux  de  la  recouvrir  de  son  couvercle  rendu  complè- 
tement opaque  par  une  petite  feuille  de  papier  d'étain  collée  sur 
la  feuille  de  mica)  la  teinte  du  papier  paraît  beaucoup  moins  verte, 
plus  jaune. 

Le  problème  à  résoudre,  consistait  donc  à  reproduire  exactement  la 
teinte  prise  par  le  papier  réactif  après  5,  lo,  20,  etc.,  secondes  de 
contact  avec  la  fenêtre  de  la  lampe  :  nous  nous  étions  assuré  tout 
d'abord  que  de  courtes  expositions,  même  pendant  5  secondes,  de  la 
peau  placée  en  contact  avec  la  lampe  de  quartz,  suffisent  pour  amener 
des  réactions  inflammatoires  allant  du  simple  éry thème  (5  secondes) 
à  la  vésication  (20  secondes).  C'est,  en  effet,  surtout  pour  les  doses 
faibles  produisant  une  inflammation  de  la  peau  légère  que  le  dosage 
est  utile  au  médecin  :  pour  des  doses  fortes,  il  est  bien  moins  urgent 
de  savoir  de  quel  degré  exactement  sera  la  réaction  des  tissus. 

Nous  avons  d'abord  repéré  les  teintes  prises  par  le  ferrocyanure  de 
potassium  après  5,  10,  ao  secondes  d'exposition  au  contact;  puis  nous 
avons  cherché,  avant  d'aller  plus  loin,  si  pour  une  teinte  donnée  prise 
par  le  réactif,  les  tissus  réagissaient  de  la  même  façon  au  contact  et  à 
distance  ;  en  d'autres  termes  nous  avons  exposé  la  peau  de  l'avant- 
bras,  suivant  une  petite  ouverture  de  a  à  3  centimètres  carrés,  faite 
dans  du  papier  d'étain,  au  contact  de  la  fenêtre,  pendant  5,  10  et 


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558  ARCHIVES   D'ÂLBCTRlGlTé    MéDIGALB. 

20  secondes  et  en  des  points  différents  ;  ce  qui  a  produit  trois  réactions 
inflammatoires.  Puis,  nous  avons  exposé,  sous  la  même  petite  ouver- 
ture le  même  avant-bras,  mais  en  d*autres  régions,  en  collant  à  côté 
de  l'ouverture  ménagée  dans  la  feuille  de  papier  un  petite  bande  de 
papier  spongieux  imbibé  de  ferrocyanure  et  nous  avons  irradié  jusqu'à 
ce  que  le  papier  réactif  ait  pris  la  même  teinte  que  celle  qu'il  prend 
après  5  secondes  de  contact;  nous  avons  fait  deux  autres  irradiations 
en  des  points  voisins,  de  façon  à  obtenir  le  virage  de  notre  papier 
réactif  à  la  coloration  correspondant  à  lo,  puis  à  ao  secondes  de 
contact.  Cela  étant  fait,  nous  avons  noté  les  phases  par  lesquelles  sont 
passées  les  six  plages  irradiées  (3  au  contact,  3  à  distance  jusqu'à 
coloration  du  papier  à  la  teinte  voulue). 

Les  résultats  ont  été  les  suivants  :  r  les  deux  plages  (5  secondes  con- 
tact et  à  distance  jusqu'à  obtention  de  la  teinte  prise  après  5  secondes 
de  contact),  se  sont  comportées  exactement  de  la  même  façon  :  éry- 
thème  survenu  dans  la  nuit  et  démangeaisons.  Disparition  après  dix 
jours,  la  peau  restant  encore  brune. 

2"  Les  deux  plages  (lo  secondes)  se  sont  aussi  comportées  de  la 
même  manière,  mais  ici  il  y  a,  en  plus  de  l'érythème,  une  desqua- 
mation marquée  et  un  prurit  très  intense.  Guérison  après  quinze  jours^ 
peau  rosée. 

3*  Les  deux  autres  plages  (ao  secondes)  ont  présenté  les  mêmes 
caractères  inflammatoires.  L'érythème  manifesté  quelques  heures 
après  l'exposition  n'a  pas  tardé  à  se  transformer  en  phljctène  :  l'épi- 
derme,  grisâtre,  s'est  soulevé  et  une  sérosité  s'est  montrée  en  dessous. 
C'est  un  eflet  de  vésication  qui  s'est  produit  nettement.  D'ailleurs,  en 
juillet  1907,  nous  avions  obtenu^  sur  notre  avant-bras,  une  réaction 
de  même  ordre  après  le  même  temps  d'irradiation  au  contact. 
Guérison  après  trois  semaines. 

11  faut  noter  comme  caractère  particulier  à  ces  réactions  l'énorme 
prurit  qui  les  accompagne  :  avec  les  rayons  X,  la  démangeaison  est 
bien  moins  vive. 

Les  expériences  dont  les  résultats  viennent  d'être  exposés  montrent 
qu'à  teinte  égale  prise  par  le  papier  réactif  et  quelle  que  soit  la  dislance 
des  tissus  à  la  fenêtre  de  la  lampe,  la  réaction  biochimique  est  la 
même. 

Cela  étant  acquis,  nous  avons  reproduit  très  exactement  les  teintes 
prises  par  le  papier  imbibé  de  ferrocyanure  de  potassium  après  les 
temps  suivants  d'exposition  aux  radiations  de  la  lampe  au  contact  de 


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LA    LAMPE   A   VAPEUR    DE   MERCURE    ET   QUARTZ.  55g 

la  fenêtre  :  5,  lo,  ao,  3o  secondes;    i,  a,  3  minutes,  soit  sept  teintes 
dénommées  : 

Teinte  0    correspondant  à  une  exposition  de    5  secondes. 


Teinte  I 
Teinte  II 
Teinte  III 
Teinte  IV 
Teinte  V 
Teinte  VI 


de  lo  — 
de  20  — 
de  3o  — 
de  1  minute, 
de  2  — 
de    3      — 


Ces  teintes  ont  été  obtenues  avec  une  substance  ne  changeant  ni  à 
la  lumière  du  jour,  ni  même  à  celle,  si  puissante  pourtant,  de  la 
lampe  à  vapeur  de  mercure. 


^v 


FiG.     I. 

Différentes  pièces  du  chromo-actinomètre. 

Le  dispositif  que  nous  avons  adopté  pour  permettre  la  comparaison 
facile  du  papier  réactif  avec  chaque  teinte  étalon  est  le  suivant  :  sur 
une  feuille  d'aluminium  on  a  collé  un  carré  de  chaque  teinte,  4  d'un 
côté,  3  de  l'autre  ;  puis  on  a  pratiqué,  à  partir  du  bord  de  la  feuille, 
une  échancrure  médiane  destinée  à  recevoir  le  papier  réactif  à  com- 
parer. De  cette  manière,  Tœil  peut  facilement  apprécier  l'égalité  de 
teinte,  il  faut  remarquer  qu'il  n'est  pas  nécessaire  d'enlever  la  bande- 
réactif  et  que  la  comparaison  peut  se  faire  en  rapprochant  la  plaque 


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56o  ARCHIVES   D'ÉLECTRICITâ   MÉDICALE. 

d*aluminium  du  papier  réactif,  à  condition  de  fermer  la  lampe  on 
d*arréter  le  faisceau  qui  en  émane. 

Le  système  ainsi  disposé  (i),  nous  Tavons  appelé  :  u  chromo -actino- 
mètre  »,  par  analogie  avec  le  chromoradiomètre,  utilisé  pour  apprécier 
les  doses  en  radiothérapie. 

Faisons  remarquer  ici  qu'en  photothérapie  les  dosages  sont  rendus 
plus  faciles  et  plus  commodes  qu*en  radiothérapie,  où  Ton  emploie  le 
platîno-cyanure  de  baryum  qui  a  Tinconvénient  de  dévirer  avec  le 
temps  et  la  lumière  ;  avec  le  ferrocyanure  de  potassium,  au  contraire, 
il  n'y  a  pas  de  dévirage  à  craindre,  la  teinte  reste  ce  qu'elle  est,  mais 
il  faut  cependant  ne  pas  trop  perdre  de  temps  à  cause  de  la  dessicca- 
tion du  papier;  c'est  pour  atténuer  cet  inconvénient  que  nous  avons 
choisi  du  papier  spongieux  épats,  capable  de  retenir  longtemps  le 
liquide  absorbé  par  imbibition. 

Ëtant  donnée  la  graduation  des  doses  du  chromo -acHhomètre  par 
virage  du  ferrocyanure  appliqué  au  contact  de  la  fenêtre  de  quartz  de 
la  lampe,  il  est  possible  de  connaître  le  rapport  qui  existe  entre  les 
différentes  quantités  de  lumière  ayant  amené  le  réactif  aux  teintes  du 
chromo- actinomètre.  La  teinte  0  correspond  à  une  exposition  au 
contact  de  5  secondes  ;  or,  si  l'on  prend  cette  quantité  comme  unité,  la 
teint  I  représente  l'action  des  rayons  ultra-violets  pendant  un  temps 
double  de  cette  teinte  0  et  ainsi  de  suite.  Si  bien  que  les  teintes  du 
chromo- actinomètre  représentent  des  doses  ayant  entre  elles  les  rap- 
ports suivants  : 

Teinte  0 dose  i 

Teinte  l —  2 

Teinte  II —  4 

Teinte  111 —  6 

Teinte  IV —  12 

Teinte  V —  24 

Teinte  Vl —  36 


La  technique  à  suivre  pour  l'emploi  du  chromo -actinomètre  est 
simple  :  il  faut  commencer  par  couvrir  la  région  où  siège  le  mal  à 
traiter  à  l'aide  d'une  feuille  de  papier  d  etain  ou  d'étoffe;  pratiquer 
une  échancrure  correspondant  au  placard  à  soumettre  à  l'action  des 
rayons,  puis  prendre  un  petit  morceau  de  papier  spongieux  imbibé  de 

C)  Maurt,  conslrucleur,  à  Lyon. 


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LA  LAMPE  A  VAPEUR  DE  MERCURE  ET  QUARTZ.       56 1 

la  solution  de  ferrocyanure  de  potassium  et  l'épingler  sur  la  couche 
de  substance  protectrice,  étain  ou  étoffe,  tout  près  de  Téchancrure. 

U  sufQra  de  diriger  le  faisceau  de  rayons,  émanant  de  la  lampe,  sur 
le  placard  en  plaçant  la  fenêtre  à  au  moins  3  centimètres  des  tissus. 
Si  le  placard  est  peu  étendu,  il  y  a  intérêt  à  mettre  la  fenêtre  à 
4  centimètres,  par  exemple,  de  la  peau  du  malade;  si  le  placard  a,  au 
contraire,  des  dimensions  assez  grandes,  par  exemple  8  centimètres 
de  diamètre,  il  faudra  placer  la  lampe  à  la  à  i5  centimètres  des 
tissus.  Pour  savoir  à  quel  moment  on  doit  arrêter  Tirradiation,  on 
intercepte  de  temps  en  temps  le  faisceau  ultra-violet  et  Ton  approche 
réchelle  chromométrique  en  présentant,  près  de  la  bande  de  papier 
réactif,  le  carré  de  la  teinte  que  Ton  veut  obtenir  par  virage  du  ferro- 
cyanure de  potassium. 

On  sera  guidé  dans  le  choix  de  la  dose  à  appliquer  dans  chaque  cas 
donné  par  la  réaction  inflammatoire  qui  accompagne  la  dose  qui  est 
indiquée  en  face  de  chacune  des  teintes  du  chromo-actinomètre.  Cette 
réaction,  ne  l'oublions  pas,  correspond  à  l'irradiation  de  lapeaa  saine. 
Sur  des  tissus  pathologiques,  eczéma,  psoriasis,  etc.,  les  réactions 
sont  différentes,  et  le  médecin  doit  se  laisser  guider  par  la  condition 
clinique  de  chaque  malade  (nature  de  l'affection,  ancienneté,  état  de 
la  peau,  etc.). 

Mais,  avec  notre  chromo-actinomètre,  on  se  mettra  à  l'abri  des 
surprises,  c'est-à-dire  que  l'on  pourra  prévoir,  presque  à  coup  sûr,  le 
degré  de  réaction  consécutive  à  une  irradiation  donnée;  on  ne  provo- 
quera, par  suite,  de  photodermites  que  si  on  le  veut,  en  faisant,  par 
exemple,  une  dose  supérieure  à  celle  qui  correspond  au  virage  du 
réactif  à  la  teinte  II. 

Nous  espérons  que,  grâce  à  notre  appareil,  les  mesures  qui  faisaient 
complètement  défaut  en  photothérapie  pourront  maintenant  entrer 
dans  la  pratique  médicale. 


4HGH.   D'ÉLIGTA.   MÉD.  —    1908.  ^j 


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REVUE    DE    LA    PRESSE 


applications  directes  de  l'Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

H.  ZiPP.  —  Les  dangers  du  contact  avec  le  courant  électrique. 

L'auteur,  en  traitant,  dans  la  Chemiker  Zeitunçy  la  question  du 
danger  créé  pour  la  vie  humaine  par  le  contact  accidentel  avec  un 
conducteur  électrique,  arrive  à  la  conclusion  que  l'étendue  des  ravages 
n'est  pas  entièrement  due,  comme  on  le  croit  généralement,  à  la 
tension  du  courant,  mais  qu'elle  dépend  principalement  de  la  quantité 
d'électricité  qui  traverse  le  corps  humain  et  les  parties  du  système 
qu'il  pénètre. 

Les  expériences  qui  ont  été  faites  sur  l'influence  physiologique 
des  courants  électriques  indiquent  qu'une  partie  de  leur  effet  est  due 
à  l'action  électrochimique  exercée  sur  les  liquides  du  corps,  et  une 
partie  aux  ravages  causés  dans  les  principaux  organes  par  le  contact 
avec  le  courant  électrique. 

Les  faits  suivants  ont  déjà  été  établis  : 

1°  Quand  un  courant  traverse  le  corps  humain  de  la  main  au  pied, 
dans  les  conditions  les  plus  défavorables,  c'est-à-dire  quand  les  sou- 
liers de  l'homme  sont  mouillés  et  que  ses  mains  sont  humides,  la 
résistance  du  corps  humain  est  en  moyenne  de  5,000  ohms; 

2°  Quand  un  courant  alternatif  de  5  millièmes  d'ampère  avec 
50  alternations  complètes  par  seconde  traverse  un?  personne,  l'effet 
est  suffisamment  marqué  pour  produire  une  contraction  musculaire; 
d'où  l'auteur  conclut  qu'un  courant  de  50  à  100  millièmes  d'ampère 
doit  être  considéré  comme  dangereux  pour  la  vie,  surtout  s'il  arrive 
dans  le  voisinage  des  organes  les  plus  importants  du  corps. 

Par  conséquent,  pour  juger  du  degré  de  danger  que  présente  une 
installation  électrique,  il  faut  se  renseigner  sur  la  question  de  savoir 
s'il  est  possible  qu'un  courant  'une  telle  intensité  puisse  être  introduit 
dans  le  corps  humain  par  une  partie  quelconque  de  l'installation. 

Les  principales  sources  de  danger  sont,  naturellement,  les  conduc- 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  563 

leurs  rompus,  les  conducteurs  trop  chargés  et  les  étincelles;  mais  il 
ne  faut  pas  perdre  de  vue  les  points  suivants  :  mauvais  isolement 
et  conversion  dans  un  transformateur  d'un  courant  à  haute  tension 
en  courant  de  basse  tension. 

L'auteur  examine  les  différents  accidents  qui  se  sont  produits  ou 
qui  sont  susceptibles  de  se  produire  par  suite  : 

1®  D'un  contact  simultané  avec  Ici  deux  conducteurs; 

20  D'un  contact  avec  un  conducteur  seulement; 

30  D'un  contact  avec  le  «  courant  de  charge  »  dans  les  installations 
alternatives; 

40  Des  dangers  que  présente  la  réduction  de  tension  d'un  courant. 
—  {V Electricien,  8  fév.  1908.) 


LANDOLZY.  —  La  camptodaotylie,  stigmate  de  l'arthritisme. 
(Résumé.) 

C'est  une  petite  malformation  des  derniers  doigts,  assez  fréquente. 
Voici  comme  elle  se  présente  aux  doigts  de  la  main  :  la  phalangette 
est  fléchie  sur  la  phalangine  et  la  phalangine  est  fléchie  sur  la  pha- 
lange. La  phalane^,  non  modiflée,  demeure  dans  Taxe  du  métacar- 
pien. Selon  le  degré  de  flexion,  il  s'ensuit  une  déformation,  une 
incurvation  plus  ou  moins  accusée  de  l'auriculaire  et  de  l'annulaire 
qui  ne  peuvent  se  mettre  dans  le  plan  de  la  main.  L'inflexion  per- 
manente des  derniers  doigts  résume  toute  la  maladie. 

Les  altérations  de  la  camptodactylie  portent  sur  l'auriculaire  et 
Fannulairo.  Le  médius  est  peu  touché.  Jamais  l'index  ni  le  pouce 
ne  sont  intéressés. 

Quand  on  examine  par  la  dissection  ou  les  rayons  X  les  doigts 
atteints  de  camptodactylie,  on  ne  trouve  pas  d'altération,  ni  des 
os,  ni  des  têtes  osseuses,  ni  des  surfaces  articulaires.  On  note  seule- 
ment un  léger  épaississement  du  surtout  ligamenteux.  Cela  est  nette- 
ment distinct  du  processus  anatomo-pathologique  du  rhumatisme 
chronique.  — '{La  Quinzaine  thérapeul,,  10  mai  1908.) 


PALCHET.  —  Scapulopexie  pour  myopathie  juvénile  d'Erb. 

L'auteur  présente  un  malade  intéressant.  Il  s'agit  d'un  homme  de 
vingt-six  ans,  ayant  une  atrophie  des  racines  et  extrémités  supérieures 
des  quatre  membres;  l'atrophie  des  muscles  qui  unissent  l'omoplate 
au  tronc  empêche  la  fixation  du  squelette  scapulaire  sur  le  gril  costal  ; 
le  membre  supérieur  n'a  aucun  appui  et  ne  peut  exécuter  que  des 
mouvements  très  limités.  Le  côté  gauche  est  laissé  tel  que;  le  côté  droit 
a  été  opéré  par  la  fixation  métallique  de  l'omoplate  aux  côtes.  La 
radiographie,  faite  par  le  D'  Perdu,  montre  le  mode  de  suture,  d'ail- 
leurs fort^simple. 


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564  ARCHIVES   D^éLECTRIGITÉ    IfÉDIGALB. 

On  peut  juger  de  la  valeur  de  Topération  en  comparant  les  deux 
côtés.  Le  côté  opéré  est  d'aspect  anatomique  normal  quant  à  la  situa- 
tion et  aux  rapports  des  éléments  du  squelette;  du  côté  non  opéré, 
l'omoplate  est  folle  et  tout  mouvement  de  bras  est  presque  impos- 
sible ;  du  côté  opéré,  le  malade  porte  Tavant-bras  sur  la  tête  et  amène 
le  membre  dans  la  position  horizontale. 

Ce  malade  a  été  présenté,  avant  l'opération,  à  la  Société  médicale 
de  Picardie,  par  le  D'  Courtellemont  qui,  étant  interne  du  professeur 
Raymond,  avait  vu  opérer  un  cas  semblable  à  la  Salpêtrière  par 
Pierre  Duval. 

M.  Quénu  fait  observer  que  M.  Duval  a  opéré  dans  son  service 
une  série  de  malades  analogues  à  celui  que  vient  de  présenter  M.  Pau- 
chet.  Les  résultats  sont  satisfaisants. 

L'auteur  montre,  en  outre,  plusieurs  photographies  en  couleurs 
représentant  des  pièces  anatomiques  provenant  d'opérations  faites 
récemment  : 

Cancer  de  l'angle  splénique  du  côlon; 

Cancer  d'estomac  greffé  sur  un  ulcère; 

Prostates  enlevées  par  méthode  Freger; 

Sarcomes  des  ovaires  d'une  jeune  femme. —  (Gaz.  des  hôpiL, 
3  mars  1908.) 


Applications  indirectes  de  l*Ëlectricit6 


RAYONS  X 

Cl.  REGAUD  et  G.  DUBREUIL  (de  Lyon).  —  Influence  de  la  rônt- 
génisation  des  testicules  sur  la  structure  de  l'épithélium  séminal 
et  des  épididymes,  sur  la  fécondité  et  sur  la  puissance  virile  du 
lapin. 

Les  auteurs  résument  d'abord  les  faits  acquis  en  insistant  sur  la 
rigueur  et  la  précision  des  recherches  de  leurs  prédécesseurs,  MM.  Ber- 
gonié  Jet  ^Tribondeau. 

Ils  ^montrait  eisiite  le  point  où  était  la  question  après  la  thèse 
du  D'  Blanc  (Lyon,  1906): 

1«>  Pour  le  testicule.  —  a)  Les  générations  de  cellules  de  la 
lignée  spermatique  sont  très  inégalement  sensibles  aux  rayons  X, 
les  plus  sensibles  sont  lei  spermatogonies  qui  sont  à  la  racine  de 
l'arbre  généalogique  des  cellules  séminales; 


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REVUE    DE   LA    PRESSE.  565 

b)  Pour  une  irradiation  suffisante,  toutes  les  spermatogonies  peu- 
vent être  tuées.  Leurs  cellules  dérivées,  moins  sensibles,  continuent 
leur  évolution  pendant  le  temps  normal  (environ  trois  semaines). 
Mais  comme  rien  ne  vient  remplacer  les  éléments  qui  arrivent  pro- 
gressivement à  la  maturité  (état  spermatozoïde)  le  testicule  se  vide 
peu  à  peu  d'éléments  reproducteurs  comme  se  vide  un  réservoir 
ouvert  au  fond  et  dont  on  ferme  le  robinet  de  remplissage.  Le  testicule 
n'est  plus  formé  alors  que  d'éléments  de  soutien  (dits  de  Sertoli). 
La  stérUisation  est  irrémédiable. 

c)  Pour  une  irradiation  insuffisante,  les  spermatogonies  ne  sont 
pas  frappées  à  mort.  Elles  guérissent  leurs  blessures  et  après  un  dé- 
peuplement l'épithélium  séminal  se  repeuple, 

d)  Les  éléments  nourriciers  et  de  soutien  (dits  de  Sertoli)  ne  sont 
pas  réfractaires  à  l'action  des  rayons  X;  ils  sont  seulement  moins  sen- 
sibles. 

e)  Les  cellules  de  la  lignée  spermatique  (spermatocytes,  présper- 
mies,  spermies)  que  les  rayons  X  n'ont  pas  tuées  ont  subi  cependant 
des  modifications  latentes  qui  aboutissent  à  des  monstruosités  dans 
leur  descendance,  monstruosités  bien  visibles  lors  des  karyokinèses. 

/)  La  karyokinèse  est  le  moment  de  sensibilité  maxima  des  cellules 
pour  les  raxons  X. 

g)  Les  rayons  X  agissent  surtout  sur  la  chromatine  des  noyaux,  et 
les  différences  de  sensibilité  des  cellules  tiennent  probablement  à 
des  différences  dans  l'état  physico-chimique  de  la  chromatine  (fine- 
ment poussiéreuse  dans  les  spermatogonies  souches,  compacte  dans 
les  spermatozoïdes). 

2°  Pour  l'épididyme.  —  L'épididyme  est  un  canal  excréteur  du 
sperme  sur  lequel  les  rayons  sont  sans  action,  n  constitue  un  réser- 
voir des  spermatozoïdes. 

30  Pour  les  fonctions  génitales.  —  Albers  Schônberg  avait 
bien  vu  que  les  lapins  rôntgénisés,  quoique  inféconds,  couvraient  leur 
femelle  avec  une  fréquence  extraordinaire.  Villemin  (1906)  attribua 
à  l'intégrité  des  cellules  interstitielles  la  conservation  de  l'instinct 
sexuel. 

Mais  on  avait  le  droit  de  supposer  que  les  premiers  coïts  après 
l'irradiation  étaient  encore  féconds  puisque  l'épididyme  n'est  vidé  que 
plusieurs  semaines  après  l'application  des  rayons  et  que  les  sperma- 
tozoïdes adultes  conservent  leur  intégrité  et  leurs  mouvements  après 
une  irradiation  énergique. 

Pour  étudier  la  fonction  génitale  les  auteurs  se  sont  adressés  au 
lapin  qui  exerce  complaisamment  cette  fonction  sous  les  yeux  de 
l'observateur. 

Après  expériences  précises  portant  sur  quatre  mâleSy  les  auteurs 
sont  arrivés  aux  conclusions  suivantes  : 

a)  L  testicule  du  lapin  est  moins  sensible  que  celui  du  rat  à  l'action 
des  rayons  X,  mais  le  repeuplement  en  spermatogonies  est  par  contre 
beaucoup  plus  tardif. 

b)  L'épididyme  a  une  double  fonction  que  les  irradiations  permettent 


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566  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

de  dissocier.  C'est  d'rbord  un  réservoir  des  spermatozoïdes;  c'est  ensuite 
une  glande  à  fonction  orchi'épididymaire.  Lorsque  les  rayons  X  ont 
supprimé  l'arrivée  des  spermatozoïdes,  l'épididyme  ne  contient  plus 
que  le  produit  de  sécrétion  orchi-épididymaire. 

c)  Les  lapins  rontgénisés  ont  donné  32  coïts  avec  16  femelles  diffé- 
rentes. Tous  ces  coïts  ont  été  stériles,  La  recherche  des  spermatozoïdes 
mobiles,  donc  vivants,  dans  le  vagin  des  femelles  après  le  coït  a  été 
positive  pour  les  coïts  ayant  suivi  de  près  les  irradiations.  Les  auteurs 
en  concluent  que  les  spermatozoïdes,  intacts  en  apparence,  n'ont  pu 
féconder  les  œufs.  L'immunité  des  spermatozoïdes  (Bergonié  et  Tri- 
bondeau)  n'est  donc  qu'apparente. 

cO?n  semble  bien  que  la  rôntgenisation  exagère  la  puissance  virile. 
Les  mâles  irradiés  se  sont  toujours  montrés  plus  excités  et  pleins 
d'ardeur  même  après  plusieurs  coïts. 

/)  D  est  permis  de  penser  que  les  expériences  valables  pour  le  lapin 
ne  le  sont  pas  de  la  même  façon  pour  V homme.  Rien  ne  permet  de  sup- 
poser à  priori  que  l'épithélium  séminal  de  l'homme  soit  plus  sensible 
aux  rayons  X  que  ceux  du  rat,  du  cobaye,  du  lapin. 

Mais  les  observations  relatives  au  lapin,  en  montrant  la  suscepti- 
bilité des  spermatozoïdes  contenus  dans  l'épididyme  et  le  canal  défé- 
rent, légitiment  toutes  les  craintes  relativement  à  l'action  possible  des 
rayons  X  sur  les  spermatozoïdes  de  l'homme,  et  plus  précisément 
sur  les  qualités  de  leur  matière  héréditaire, —  (Lyon  médicaly  !«'  mars 
1908,:p.  457.) 

Th.  Nooier. 


A.LBBR8  SGHONBERG.  —  Détermination  de  l'aire  cardiaque  au 
moyen  d'une  méthode  particulière  de  photographie  orthogonale 
(télérôntgénographie). 

L'auteur  a  déjà  fait  connaître  une  méthode  de  radiographie  du 
cœur  en  vraie  grandeur  de  l'homme  couché.  La  technique  repose  sur 
l'éloignement  de  l'ampoule  de  l'objet  à  radiographier.  Actuellement, 
vu  la  perfection  et  la  puissance  des  appareils  producteurs  de  rayons  X. 
on  peut  dire  que  l'orthodiagraphie  a  vécu.  Un  opérateur  habile  arrive 
difficilement  à  faire  un  bon  tracé  dans  l'obscurité  où  il  se  trouve.  Et 
combien  d'erreurs  si  le  sujet  est  obèse  I 

A.  Schônberg  place  son  malade  sur  un  siège  spécial  dont  le  dossier 
est  formé  par  le  châssis  photographique.  La  distance  de  l'anticathode 
à  la  paroi  antérieure  du  thorax  est  de  2™25.  Une  sorte  de  pyramide 
creuse  en  plomb  canalise  les  rayons  depuis  l'ampoule  jusqu'au  malade 
à  radiographier. 

Dans  ces  conditions,  la  radiographie  fixe  d'une  façon  très  exacte 
sur  la  grandeur  vraie  de  Vaire  cardiaque  qui  n'est  pas  sensiblement 
agrandie,  —  {Fortsc,  auj  dem  Gebiete  der  Rôntgenst,,  Bd.  XII,  p.  38.) 

Th.    NOGIER. 


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HliiVUl;:    DE    LA    PliESSË.  667 


RADIOTHâBAPIB 

EGKSTEIN.  —  Le  traitement  de  l'asthme  bronchique  par  les 
rayons  X. 

Dans  la  séance  de  la  Société  des  médecins  allemands  à  Prague,  le 
14  novembre  1907,  Eckstein  a  présenté  deux  malades  atteintes 
d'asthme  bronchique  et  traitées  par  les  rayons  X  suivant  la  méthode 
de  Schilling  : 

l®  Femme  de  quarante-cinq  ans,  souffrant  d'asthme  bronchique 
depuis  plusieurs  années,  ayant  essayé  sans  succès  tous  les  traitements 
imaginables.  Insomnie.  Amaigrissement  de  15  kilos.  (L'examen 
microscopique  démontre  la  présence  des  spirales  de  Curschmann,  des 
cristaux  de  Leyden  et  de  cellules  éosinophiles.) 

Irradiation  circulaire  du  thorax,  avec  un  tube  dur,  par  zones  succes- 
sives; six  semaines  après,  nouvel  accès  d'asthme  durant  quatre  jours, 
puis  cinq  semaines  sans  accès.  Nouvelle  irradiation.  Dès  lors,  amélio- 
ration de  l'état  général,  augmentation  de  poids;  la  malade  retrouve 
le  sommeil  et  n'a  plus  eu  d'accès  depuis  le  22  octobre. 

2o  Fillette  de  trois  ans  et  demi.  Depuis  le  15  juillet  1907,  plusieurs 
accès  par  jour.  Après  une  seule  irradiation  sur  la  poitrine,  reprise  du 
sommeil.  Puis  irradiation  totale  de  la  poitrine  en  avant  et  en  arrière. 
Disparition  complète  des  accès. 

Dans  cette  intéressante  communication,  on  ne  trouve  malheureu- 
sement pas  de  données  exactes  sur  la  technique  employée  (Deutsche 
medizin,  Wochenschr,y  9  janv.  1908.) 

Lassueur. 


GÔBEL  —  Sarcome  congénital  traité  par  les  rayons  de  Rôntgen. 

L'auteur  présente  un  enfant. qui  lui  fut  amené  pour  une  tumeur 
de  l'extrémité  inférieure  du  fémur.  L'extirpation  totale  n'ayant  pas 
été  acceptée,  l'auteur  dut  se  borner  à  enlever  les  parties  de  la  tumeur 
qui  n'intéressaient  pas  les  vaisseaux  et  laisser  l'os  malade.  La  radio- 
thérapie fut  ensuite  appliquée  et  amena  une  guérison  qui  se  maintient 
depuis  bientôt  six  mois. 

M.  Klapp  fait  remarquer  que  pour  réduire  une  fracture  de  la 
clavicule,  il  faut  faire  subir  au  bras  une  rotation  en  dehors  très 
prononcée,  ce  qui  détermine  une  traction  très  forte  sur  le  fragment 
externe  de  la  clavicule.  L'auteur  ajoute  qu'il  fixe  le  bras  avec  un 
bandage  plâtré  en  mettant  l'avant-bras  tout  à  fait  dans  le  plan 
frontal  du  corps.  —  (Société  allemande  de  chirurgie,  in  Semaine 
mèd,,  6  mai  1908.) 


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BIBLIOGRAPHIE 


H.  DE  GRAFFIGNY,  ingénieur  civil.  —  Construction  pratique  et  appli- 
cations des  bobines  d'induction  dites  de  Ruhmkorff.  i  vol.  in- 12 
broché  de  180  pages,  avec  83  illustrations.  H.  Desforges,  éditeur,  quai 
des  Grands-Augustins,  ag,  Paris  (VI*). 

La  bobine  d'induction,  longtemps  considérée  comme  un  simple  appareil 
de  démonstration  et  un  jouet  scientifique,  a  reçu  de  nombreuses  appli- 
cations au  cours  de  ces  dernières  années,  notamment  pour  la  télégraphie 
sans  fil  par  ondes  hertziennes,  la  production  des  rayons  X,  la  haute 
fréquence,  Télectro thérapie,  Tallumage  du  mélange  dans  les  moteurs  à  gaz 
et  à  pétrole,  etc. 

La  construction  de  cette  bobine,  auparavant  purement  empirique,  a  été 
l'objet  d'études  plus  attentives  dans  le  but  d'augmenter  les  effets  obtenus 
sans  cependant  nuire  à  l'intégrité  des  circuits.  M.  H.  de  (îrafïigny  a  réuni, 
dans  un  petit  nombre  de  pages,  toutes  indications  théoriques  et  pratiques 
qu'il  est  indispensable  de  posséder  pour  construire  soi-même  et  sans 
outillage  compliqué  des  bobines  de  Ruhmkorff  de  toutes  dimensions,  et 
tirer  d'un  appareil  de  grandeur  donnée  les  meilleurs  résultats. 

Le  nouvel  ouvrage  de  M.  de  (irnffîgny  est  remarquablement  complet,  et 
il  contient  des  renseignements  particulièrement  précieux,  non  seulement 
pour  les  amateurs,  mais  pour  les  constructeurs  et  toutes  les  personnes  qui 
ont,  pour  une  cause  quelconque,  à  utiliser  des  bobines  d'induction. 

Il  est  également  intéressant  pour  le  médecin  qui  y  apprendra  bien  des 
choses.  Les  chapitres  sur  les  interrupteurs,  sur  les  isolants  et  l'increvabilité 
des  bobines,  sur  la  construction  des  grosses  bobines,  etc.,  lui  mettront 
dans  Tesprit  des  notions  techniques,  pratiques  que  personne  aujourd'hui  ne 
doit  ignorer. 

J.  B. 


L'Imprimeur-Gérant:  G.  Gounouilhou. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-1 1. 


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16*  ANNEE.  N«  248  10  août  1908. 


ARCHIVES 

DlLEOTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


FoNDATEun  .  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Autour  du  Congrès.  —  G*cst  un  très  beau  Congrès  de  t*Associalion 
Française  pour  rAvancemenl  des  Sciences  que  celui  que  nous  avons  eu  à 
Clermont-Ferrandl  Le  temps  y  a  été  beau  Jusqu'aux  derniers  jours,  les 
excursions  et  les  visites  curieuses  et  intéressantes;  enfin,  les  travaux  présentés 
surtout  à  la  Section  d'Électricité  Médicale  nombreux  et  d*un  bon  niveau. 

C'est  le  lundi  3  août,  à  lo  heures  et  demie,  que  s'est  ouvert  le  Congrès 
dans  une  séance  solennelle  d'inauguration  au  théâtre  sous  la  présidence  de 
M.  le  Prof.  Appell.  Après  les  discours  du  maire  de  Clermont-Ferrand,  du 
seciélaire  de  l'Association,  de  M.  le  Prof.  Brunhcs,  le  Prof.  (îautier,  de 
l'Institut,  nous  a  présenté,  dans  un  langage  pleiil  d'une  admiration  émue. 
Sir  William  Ramsay,  le  très  grand  savant  anglais  auquel  on  doit  la  décou- 
verte des  gaz  rares  de  l'atmosphère.  Après  cette  présentation,  M.  Appell 
a  développé  le  sujet  traité  par  lui  dans  son  adresse  présidentielle,  adresse 
qui  nous  donne  tous  les  ans  des  aperçus  si  savoureux  sur  tel  ou  tel  point  de 
la  science  familier  au  président  annuel. 

Je  ne  sais  pas  au  juste  quel  est  le  titre  du  beau  discours  de  M.  Appell, 
mais  il  aurait  pu  être  intitulé:  «La  formation  et  le  développement  de 
l'esprit  scientifique.  »  A  chaque  alinéa,  on  y  voit  apparaître  le  «  leitmotiv  » 
formulé  par  cette  forte  pensée  que  la  curiosité  scientifique  est  la  première 
qualité  du  savant;  sans  elle  et  sans  l'esprit  de  découverte  et  de  recherche 
lin  savant  ne  peut  pas  tenir  son  rôle,  que  ce  soit  celui  de  pédagogue  ou  celui 
de  conseil  des  administrations  publiques.  M.  Appell  a  été  longuement  et 
très  justement  applaudi. 

L'un  des  triomphateurs  du  Congrès  est  Sir  William  Ramsay  qui,  dans 
sa  conférence  du  mardi  4  août,  faite  dans  le  Grand-Théâtre  de  Clermont- 
Ferrand,  a  exposé  le  résultat  de  ses  recherches  et  montré  comment  il  avait 
découvert  les  gaz  rares  de  l'atmosphère. 

Puis,  les  excursions;  d'abord  celle  du  Puy  de  Dôme  du  mercredi  5  août 
avec  visite  à  l'Observatoire,  qui  est  le  premier  observatoire  de  montagne 
construit  et  outillé,  le  tout  sous  la  direction  de  M.  le  Prof.  Brunhes  dont 
l'amabilité,  l'activité  et  la  complaisance  sans  égales,  la  clarté  dans  les  expli- 
cations données,  ne  sauraient  mériter  trop  d'éloges. 

Dans  l'excursion  à  Thiers  et  à  Sauviat,  les  congressistes  ont  eu,  en  même 
temps  que  des  visites  instructives  aux  usines  si  curieuses  de  la  ville,  une 
intéressante  course  à  l'usine  et  au  barrage  de  Sauvial  pour  Tulilisation  de  la 

ARCH.  d'électh.  méd.  —  1906.  43 


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570  AUCHIVËS    D^éLBCTRICITé    M^DIGALB. 

houille  blanche.  Enfin  Texcursion  finale  par  La  Bourboule,  le  Mont-Dore, 
le  Sancy,  Saint-Nectaire  et  Issoire. 

A  ces  festivités,  il  faut  ajouter  celle  qui  n*était  qu*un  corollaire  du 
Congrès  :  la  célébration  du  Centenaire  de  TÉcole  de  médecine  de  Ciermont 
fondée  en  1808.  C*est  dans  la  grande  et  belle  salle  de  l'Hôtel  de  Ville  qu*a 
eu  lieu  cette  cérémonie  à  laquelle  ont  assisté  les  autorités  de  Clermont, 
M.  le  recteur  Coville  et  les  délégués  en  robe  de  toutes  les  Universités  et 
Écoles  de  médecine  de  France. 

Quant  aux  travaux  du  Congrès,  nous  ne  pouvons  en  donner  ici  qu*un 
aperçu  qui  se  limitera  même  aux  travaux  de  la  Section  d*Électricité  Médi- 
cale. Jamais  notre  Section  n'avait  été  aussi  chargée  et  malgré  le  désir  très  vif 
que  chacun  de  nous  avait  de  ne  travailler  dans  sa  Section  que  le  matin  pour 
donner  tout  son  temps  de  Taprès-midi  aux  visites  scientifiques  et  indus- 
trielles, aux  excursions  archéologiques  si  curieuses  à  Clermont  et  si  bien 
organisées,  c'est  matin  et  soir,  qu*il  a  fallu  travailler  pour  parvenir  à  avoir 
raison  d'un  ordre  du  jour  aussi  chargé  qulntéressant. 

En  dehors  de  la  Section  d*Électricite  M^icale  présidée  par  M.  le  D' Baijon, 
la  Section  des  Sciences  Médicales  était  présidée  par  M.  le  Prof.  Gaucher,  de 
Paris,  et  Ton  y  a  fait  aussi  beaucoup  et  de  bonne  besogne;  je  signalerai 
entre  autres  la  discussion  sur  la  fulguration  et  sur  la  radium  thérapie  pour 
lesquelles  les  deux  Sections  d'Électricité  Médicale  et  des  Sciences  Médicales  se 
sont  réunies  toute  une  matinée. 

Parmi  les  personnalités  marquantes  du  Congrès,  on  peut  citer  Sir  Wiliam 
Ramsay,  lauréat  du  prix  Nobel,  associé  étranger  de  Tlnstitut  de  France, 
professeur  à  l'Université  de  Londres,  et  Lady  Ramsay;  M.  Paul  Appell, 
membre  de  Tlnstitut,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Paris,  président  de 
TAssociation,  et  M"*  Appell  ;  M.  Armand  Gautier,  membre  de  Tlnstitut  et 
de  l'Académie  de  médecine,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris, 
et  M"**  Gautier;  M  Gréhant,  professeur  de  physiologie  générale  au  Muséum 
d'histoire  naturelle,  et  M"*  Gréhant;  M.  Berkhout,  ancien  conservateur  des 
forêts  à  Java,  professeur  de  l'École  supérieure  d'agriculture  coloniale; 
M.  Geiser,  professeur  au  PolytechniLum  de  Zurich;  M.  Botlelli  Carlo, 
médecin;  M.  Pernet,  médecin;  M.  Wawre  William,  professeur,  conservateur 
du  Musée  archéologique  et  du  cabinet  des  médailles,  Neuchàtel  (Suisse); 
M.  de  Wildeman  Emile,  conservateur,  jardin  zoologique  à  Bruxelles; 
M.  le  D^  Barjon,  médecin  des  hôpitaux  de  Lyon,  et  M"**  Barjon  ;  M.  Beau- 
visage,  Faculté  de  médecine  de  Lyon;  Prof.  Daniel  Berthelot,  de  l'Université 
de  Paris;  M.  le  Prof.  Calmette,  delà  Faculté  de  médecine  de  Lille;  M.  Emile 
Carlailhac,  correspondant  de  l'Institut,  de  Toulouse;  M.  le  Prof.  Garîel, 
membre  de  l'Académie  de  médecine,  inspecteur  général  des  ponts  et 
chaussées,  et  M"»  Gariel;  M.  le  Prof.  Gaucher,  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Paris;  Prof.  Imbert,  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier;  A.  Broca, 
professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  et  M"**  Broca;  M.  le 
D'  Landouzy,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  doyen  de  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris,  vice- président  de  l'Association;  M.  le  Prof.  S.  Leduc, 
de  l'École  de  médecine  de  Nantes,  et  M"**  Leduc;  M.  le  Prof.  Lépinc,  delà 
Faculté  de  médecine  de  Lyon;  M.  Charles  Marchand,  directeur  de  l'Obser- 
vatoire du  Pic  du  Midi;  M.  G.  Noblemaire.  directeur  honoraire  de  la  Com- 
pagnie des  Chemins  de  fer  du  P.-L.-M.  ;  M.  le  Prof.  Teissier,  de  la  Faculté 
de  médecine  de  Lyon,  et  M"*  Teissier,  etc.  Que  les  oubliés  nous  pardonnent! 

La  dernière  séance  s'est  terminée  par  l'élection  en  Assemblée  générale  du 
Prof.  Gariel  comme  Président  de  l'Association  pour  le  Congrès  de  19 10,  aui  se 
tiendra  à  Toulouse.  L'élection  du  Prof.  Gariel  à  la  présidence  est  un  témoi- 
gnage de  reconnaissance  que  lui  devait  notre  Association,  aux  destinées  de 
laquelle  il  a  présidé  effectivement  pendant  trente-six  ans  et  à  laquelle  il  a 
toujours  consacré  le  meilleur  de  son  temps  et  de  son  activité. 

Et  maintenant  à  l'année  prochaine  à  Lille. 


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ASSOCIATION    FRANÇAISE 

POUR 

L'AVANCEMENT     DES     SCIENCES 


CONGRES  DE  CLERMONT-FERRAND 

(Du  3  au  9  août  1908.) 


SÉANCES   DE  LA  SECTION  D  ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 
(i3'  section) 


Compte  rendu  des  séances. 

Séance  du  3  août  1908  à  3  heures  et  demie. 

M.  Baiuon,  Président,  ouvre  les  travaux  de  la  Section  par  l'allocution 
suivante  : 

Mes  chers  Collègues, 

Désigné  par  votre  courtoisie  aimable  pour  la  présidence  des  séances  de 
votre  Section  au  cours  de  ce  congrès  annuel,  j'ai  ressenti  bien  vivement 
l'honneur  de  cette  flatteuse  distinction.  Je  vous  en  remercie  très  sincè- 
rement. 

Permettez-moi,  cependant,  d'en  dégager  une  pensée  plus  générale,  moins 
personnelle,  et  de  donner  à  votre  choix  une  signification  plus  haute.  En  me 
faisant  l'honneur  de  m'appeler  à  cette  présidence,  ce  n'est  pas  ma  personne 
que  vous  avez  voulu  désigner,  car  je  suis  parmi  vous  un  spécialiste  de  la 
dernière  heure,  c'est  au  médecin  que  s'adressaient  vos  suffrages.  Vous  avez 
compris  que  ce  titre  est  notre  raison  d'être  et  notre  force,  que  nous  devons 
le  revendiquer  et  le  justifier  avant  tout  ;  que  plus  nous  serons  médecins, 
plus  aussi  nous  aurons  d'autorité  et  plus  nous  inspirerons  de  confiance. 

Nous  vivons  à  une  époque  où  il  n'est  pas  inutile  de  le  rappeler.  Sans 
doute,  les  agents  physiques  et  l'électricité  appartiennent  à  tout  le  monde. 
Ces  merveilleuses  forces  de  la  nature,  maîtrisées  et  assouplies  docilement 
par  le  génie  de  l'homme,  ont  réalisé  partout  des  merveilles.  Mais  si  nous 
nous  occupons  de  l'application  de  ces  forces  à  l'étude  et  au  traitement  des 
maladies,  nous  entrons  dans  un  domaine  privé  où  le  titre  de  médecin  seul 


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( 


572  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

peut  et  doil  donner  accès.  C'est  cette  vérité  évidente  que  F  Académie  de 
médecine  a  dû  proclamer  à  nouveau  par  la  voie  autorisée  de  son  rappor- 
teur, M.  le  D'  Chauffard.  C'est  son  adoption  par  le  corps  médical,  par  le 
public,  par  le  haut  personnel  administratif  de  l'Assistance  publique,  sa  consé- 
cration enfin  par  les  pouvoirs  publics  qui  a  fait  l'objet  de  nos  préoccupa- 
tions. Permettez-moi  d'ajouter  qu'aucune  conception  égoïste  ou  étroite  ne 
nous  a  servi  de  mobile,  mais  que  l'intérêt  supérieur  des  malades  seul  nous  a 
guidés.  Montrons,  mes  chers  Collègues,  que  vraiment  telle  est  toujours  notre 
pensée.  Soyons  satisfaits  de  la  belle  et  unanime  manifestation  de  l'Académie 
de  médecine  et  sachons  attendre.  Aussi,  n'est-ce  pas  à  des  récriminations 
bruyantes  ou  à  des  agitations  stériles  que  je  vous  convie.  Je  vous  engage  à 
entraîner  la  conviction  non  par  le  raisonnement  qui  discute,  mais  par 
l'exemple  persuasif.  Sachons  faire  ressortir  nous-mêmes  l'importance  que 
nous  attachons  à  notre  titre.  Montrons-nous  vraiment  médecins. 

Ne  nous  contentons  pas  seulement  du  titre,  mais  cherchons  à  en  acquérir 
les  qualités,  à  en  perfectionner  la  science,  à  en  développer  les  méthodes. 

C'est  tout  à  l'honneur  de  notre  éducation  médicale  française  de  nous 
obliger  à  être  des  médecins  avant  de  devenir  des  spécialistes.  Cette  spéciali- 
sation tardive  après  de  solides  études  générales  est  notre  sauvegarde  contre 
nous-mêmes  en  même  temps  qu'une  garantie  pour  nos  malades.  C'est  grâce 
à  notre  éducation  médicale  générale  que  nous  restons  en  contact  avec  nos 
collègues  médecins  et  chirurgiens^  parce  que  sur  ce  terrain  nous  parlons  le 
même  langage  et  nous  pouvons  nous  comprendre.  Cette  liaison  nous  est 
indispensable,  en  dehors  d'elle  il  n'y  a  pas  de  progrès  possible.  Le  vrai 
spécialiste  doit  craindre  l'isolement  ;  qu'il  redoute  beaucoup  de  s'enfermer 
dans  le  cercle  étroit  de  son  instrument  ou  de  sa  méthode.  S'il  borne  ses 
regards,  il  bornera  ses  pensées,  son  intelligence  et  ses  conceptions.  Sans 
doute,  il  doit  connaître  son  instrument  jusque  dans  ses  moindres  secrets,  il 
doit  n'ignorer  aucune  des  lois  qui  régissent  son  fonctionnement  et  ses  appli- 
cations, mais  il  ne  doit  pas  borner  là  son  effort.  Ce  qui  le  distingue  essen- 
tiellement du  physicien,  c'est  la  science  du  malade» 

Il  doit  pouvoir  en  faire  un  examen  complet  et  approfondi,  il  doit  n'ignorer 
aucune  des  méthodes  cliniques  d'investigation.  En  vrai  médecin,  il  discute 
son  diagnostic  sans  se  laisser  égarer  par  une  impression  ou  par  un  signe 
anormal.  Ayant  beaucoup  observé,  il  connaît  la  mobilité  et  l'inconstance,  il 
craint  de  se  laisser  surprendre.  Il  épluche,  il  regarde,  il  tarde  à  se  prononcer, 
et  ce  que  l'on  prend  parfois  pour  de  l'hésitation  n'est  au  fond  que  de  la 
sagesse.  Il  lui  faut  un  terrain  solide.  Alors,  en  toute  certitude,  il  peut  appli- 
quer judicieusement  une  thérapeutique  rationnelle  parce  que  ses  indications 
découlent  elles-mêmes  des  données  de  la  physiologie  pathologique. 

Cette  thérapeutique,  il  l'applique  toujours  avec  prudence  et  mesure,  il  ne 
se  laisse  ni  enthousiasmer  par  un  succès,  ni  décourager  par  un  échec  ;  il  en 
recherche  les  causes,  les  analyse  et  les  fait  servir  à  son  instruction.  Il  ne  se 
hâte  pas  de  généraliser.  Un  fait  isolé,  quelque  curieux  qu'il  soit,  garde  pour 
lui  son  intérêt  propre  sans  le  faire  préjuger  des  autres.  Pour  conclure,  il  lui 
faut  des  masses  de  faits,  il  veut  avoir  suivi  toutes  les  phases  de  l'évolution, 
étudié  les  complications,  constaté  les  récidives  avant  de  se  prononcer  sur  la 
valeur  des  résultats.  Il  est  le  premier  à  proclamer  à  voix  haute  les  contre- 
indications  de  sa  méthode,  les  dangers  qu'elle  peut  présenter,  les  accidents 
auxquels  elle  expose.  U  étudie  minutieusement  les  conditions  dans  lesquelles 
ils  se  produisent  et  indique  comment  on  peut  les  éviter. 


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GONGUèS    DE    CLERMONT-FERRAND.  b'J^ 

Cheirhoiis  donc,  mes  chers  Collègues,  à  réunir  en  nous-mêmes  dans  un  judi- 
cieux accord  les  qualités  maîtresses  du  bon  médecin  à  celles  du  bon  spécia- 
liste. En  le  faisant,  nous  aurons  plus  fait  pour  notre  cause  que  ne  pourront 
jamais  le  faire  tous  les  vœux,  toutes  les  proclamations,  tous  les  raisonne- 
ments. Nous  convaincrons  doucement  et  lentement,  mais  n'oublions  pas  que 
ce  sont  les  infiltrations  lentes  qui  pénètrent  le  mieux.  Ne  cherchons  jamais 
à  forcer  la  conviction  de  nos  malades  ou  de  nos  confrères,  laissons- leur  le 
plaisir  de  découvrir  par  eux-mêmes  les  avantages  et  le  bénéfice  de  nos 
méthodes,  leur  conviction  n*en  sera  que  plus  sincère  et  plus  vraie.  La  vérité 
est  toujours  assez  forte  pour  éclater  d'elle-même  dans  sa  nudité,  craignons 
d'empêcher  de  la  bien  voir  en  l'habillant  trop. 

Et  maintenant,  avant  d'ouvrir  nos  séances,  permettez-moi  de  vous  remer- 
cier tous  de  l'empressement  que  vous  avez  mis  à  répondre  à  l'invitation  de 
l'Association  Française  pour  l'Avancement  des  Sciences.  Voire  présence  ici 
témoigne  du  travail  salutaire  qui  s'y  prépare.  Je  remercie  bien  vivement 
ceux  de  nos  collègues  qui  ont  accepté  avec  tant  d'amabilité  les  fonctions  de 
rapporteurs  et  vont  nous  faire  profiter  de  leur  science  et  de  leur  expérience. 
Je  remercie  tout  spécialement  M.  le  D'  Mally  qui  a  eu  par  surcroit  la  peine 
d'organiser  l'intéressante  exposition  d'appareils  adjointe  à  ce  Congrès,  ainsi 
que  tous  ceux  de  nos  constructeurs  qui  ont  bien  voulu  y  participer. 

La  Section  fixe  alors  son  ordre  du  jour  et  appelle  au  Bureau  comme 
secrétaire  M.  Roques  (de  Bordeaux);  M.  \farquès  comme  secrétaire  adjoint. 

Avant  que  la  Section  commence  ses  travaux,  M.  Garraud-Chotard  (de 
Limoges)  désire  signaler  un  inconvénient  grave  résultant  de  l'époque  tardive 
choisie  par  certains  Présidents  d'examens  dans  les  écoles  de  plein  exercice 
ou  secondaires  de  médecine  et  de  pharmacie. 

Ces  Présidents  commencent,  en  effet,  leur  examen  soit  au  commen 
cernent  d'août,  soit  même  plus  tard,  d'où  l'obligation  pour  les  professeurs 
de  ces  écoles  de  rester  pour  participer  aux  examens  et  d'être  ainsi  empêchés 
de  venir  aux  séances  de  la  Section  et  au  Congrès.  La  Section  ne  pourrai '- 
elle  émettre  le  vœu  que  la  date  des  examens  dans  les  Écoles  de  Médecine 
fût  avancée  de  telle  manière  que  le  personnel  de  ces  écoles  fût  libre  au 
moment  où  commencent  d'ordinaire  les  Congrès  de  l'Association  Française 
pour  l'Avancement  des  Sciences,  c'est-à-dire  au  commencement  d'août? 

MM.  Michaud  et  Leduc  appuient  le  vœu  de  M.  Garraud-Chotard. 

M.  Bergonié  indique  que  ce  n'est  pas  la  faute  des  Présidents  si  les  examens 
se  passent  aussi  tard  quelquefois,  qu'il  y  a  un  décret  visant  l'époque  de  ces 
examens,  décret  qu'il  faudrait  faire  rapporter  ou  modifier. 

Après  ces  observations,  le  vœu  suivant  est  adopté  comme  vœu  de  section 
et  sera  transmis  à  la  séance  du  Conseil  de  l'Association. 

Proposition  d'un  vœu  de  section  tendant  à  obtenir  de  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  : 

Que  les  examens  de  Médecine  et  de  Pharmacie  passés  dans  les  Écoles  préparatoires 
et  les  Écoles  de  plein  exercice  soient  terminés  à  la  fin  de  juillet  pour  permettre  aux 
professeurs  de  ces  Écoles  d'assister  au  Congrès  de  TAssociation  française  pour  Pavan- 
cement  des  Sciences. 


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574  ARCHIVES    D'ÉLBCTRICrré    MÉDICALE. 

La  Section  décide  ensuite  le  nombre  des  séances  qu*elle  tiendra,  les  heures 
de  ces  séances  et  l'ordre  du  jour  qui  remplira  chacune  d'elles  ;  puis  la  parole 
est  donnée  à  M.  le  D'  Mally,  qui  présente  son  rapport  sur  les  amyotrophies 
réflexes  d'origine  articulaire. 


M.  MALLY  (de  Clermont).  —  Les  amyotrophies  réflexes  d'ori- 
gine articulaire. 

Définition,  —  On  désigne  ainsi  l'atrophie  musculaire  qui  accompagne 
toujours  les  lésions  articulaires,  que  celles-ci  soient  de  nature  traumatique 
ou  de  nature  endogène.  Réciproquement,  on  peut  a£Qrmer  qu'une  lésion 
articulaire  quelconque  réagit  en  son  voisinage  immédiat  par  plusieurs 
manifestations  d'ordre  trophique  dont  la  plus  importante  d'ordinaire,  mais 
non  la  seule,  est  une  atrophie  musculaire  spéciale  dont  les  caractères  feront 
l'objet  de  cette  étude. 

Historique,  —  L'étude  de  l'atrophie  réflexe  est  contemporaine,  son 
intérêt  clinique  étant  surtout  d'ordre  chirurgical.  John  Hunter,  en  1776, 
décrit  les  symptômes  de  cette  atrophie;  il  signale  qu'elle  frappe  réguliè- 
rement certains  groupes  musculaires  et  non  d'autres  par  une  sorte  de 
sympathie  ;  il  élimine  du  même  coup  l'interprétation  simpliste  de  l'immo- 
bilisation comme  cause  déterminante. 

Brown-Séquard,  en  1860,  indique,  le  premier,  comme  interprétation 
pathogénique  une  inhibition  des  centres  gris  de  la  moelle  dont  le 
mécanisme  est  la  voie  réflexe.  Vulpian,  Gharcot,  Vigouroux,  enfin 
Raymond,  adoptent  cette  manière  de  voir  qui  parait  prévaloir  aujourd'hui. 

Symptomalologie.  —  L'atrophie  réflexe  est  une  manifestation  aiguë  rapide, 
accompagnant  immédiatement  toute  lésion  articulaire. 

Elle  est  localisée  généralement  aux  seuls  muscles  extenseurs  de  l'articu- 
lation malade. 

Elle  s'accompagne  d'une  parésie  proportionnelle  à  la  diminution  du 
volume  des  muscles  frappés. 

Elle  s'accompagne  d'une  exagération  des  réflexes  tendineux. 

Elle  s'ac<x)mpagne  d'une  diminution  quantitative  de  l'excitabilité  élec- 
trique. 

Elle  s'accompagne  de  troubles  trophiques  accessoires  :  cutanés,  vaso- 
moteurs,  thermoly tiques,  ligamenteux,  osseux,  dont  l'importance  est 
variable,  mais  est  généralement  proportionnelle  à  la  lésion  articulaire 
originelle. 

Selon  les  régions,  elle  peut  être  confondue  : 

A  l'épaule,  avec  une  névrite  du  circonflexe  :  l'examen  électrique  per- 
mettra de  faire  la  distinction  ; 

A  la  hanche,  avec  une  sciatique  :  l'absence  de  douleurs  éveillera  l'atten- 
tion ; 

Au  genou,  avec  une  névrite  du  crural  ; 


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CONGRÈS    DB    GLRRMONT-FERRAND.  5']5 

Enfin,  à  l'éminence  thénar,  Tatrophie  du  court  abducteur  du  pouce  peut 
faire  songer  à  Tatrophie  musculaire  progressive. 

Le  plus  souvent,  Tatrophie  réflexe  est  méconnue;  son  importance  étant 
d*ordre  secondaire,  on  ne  la  recherche  pas,  elle  guérit  spontanément  et 
passe  inaperçue. 

Dans  certains  cas  seulement  son  importance  est  prépondérante  ;  dans  Télat 
actuel  des  choses  elle  déroute,  et  de  graves  erreurs  d'interprétation  peuvent 
en  résulter. 

La  loi  sur  les  accidents  du  travail  met  le  praticien  dans  Tobligation  de 
définir  et  de  régler  la  thérapeutique  d*un  assez  grand  nombre  d'affections 
négligées  jusqu'à  ce  jour  ;  on  peut  affirmer  que  l'atrophie  réflexe  est  de  ce 
nombre. 

Éiiologie  et  Pathogénie,  —  L'atrophie  abarticulaire  ne  peut  guère 
s'expliquer  autrement  que  par  l'hypothèse  de  Brown-Séquard  et  de  Vulpian, 
hypothèse  d'ailleurs  vérifiée  par  l'expérimentation.  Il  s'agit  d'admettre  que 
les  nerfs  sensitifs  de  l'articulation  malade  retentissent  sur  la  moelle  épinière 
à  la  manière  des  actes  réflexes,  les  centres  gris  nerveux  moteurs  réagissent 
à  cette  irritation  centripète  par  une  sorte  d'inhibition  qui  diminue  ou 
supprime  pour  un  temps  la  voie  centrifuge.  Dans  la  plupart  des  cas,  cette 
action  est  passagère  et  ne  laisse  derrière  elle  aucune  trace  parmi  les 
éléments  anatomiques  du  système  nerveux.  Dans  un  certain  nombre  de  cas, 
rirritation  et  l'inhibition  des  cellules  des  cornes  antérieures  de  la  moelle  est 
suffisante  pour  entraîner  l'altération,  l'atrophie  et  même  la  disparition  d'un 
certain  nombre  de  ces  éléments. 

Cette  induction  hardie  est-elle  vérifiée  par  l'expérimentation?  Nous  le 
croyons,  et  nous  allons  essayer  de  l'établir  : 

En  1877,  Valtat  reproduit  expérimentalement  des  arthrites  chez  le  chien, 
le  lapin  et  le  cobaye  en  injectant  des  substances  irritantes  dans  la  cavité 
synoviale  articulaire  du  genou.  U  constate  l'atrophie  des  muscles  extenseurs 
de  l'articulation  et  établit  que  cette  atrophie  peut  atteindre  en  deux 
semaines  A4  0/0  en  poids  par  comparaison  avec  les  muscles  homologues  du 
membre  sain.  11  conclut  à  la  légitimité  de  la  théorie  réflexe. 

En  1880,  M.  Debove,  dans  une  note  publiée  dans  le  Progrès  médical,  dit 
avoir  examiné  les  muscles  et  le  système  nerveux  de  sujets  atteints  d'atrophie 
abarticulaire.  Il  signale  que  l'atrophie  porte  sur  certains  éléments,  mais  non 
sur  tous  les  faisceaux  musculaires.  Les  cornes  antérieures  de  la  moelle 
paraissent  saines,  ainsi  que  les  filets  nerveux  qui  se  rendent  aux  muscles 
atrophiés. 

En  1888,  Klippel  publie  l'autopsie  d'une  malade  atteinte  d'une  arthrite 
du  genou  avec  atrophie  du  triceps  datant  de  trente  ans  et  morte  d'une 
maladie  intercurrente.  11  signale  dans  la  région  lombaire  de  la  moelle  une 
atrophie  pigmentai re  des  cellules  des  cornes  antérieures,  la  disparition  des 
prolongements  et  enfin  la  diminution  du  nombre  des  cellules  par  rapport 
à  celles  de  la  corne  saine.  Il  note  également  dans  les  filets  nerveux  des 


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576  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

lésions  dégénératives  de  quelques  fibres  à  myéline  et  dans  les  muscles 
Talropliie  d*un  certain  nombre  de  faisceaux  musculaires,  les  autres  éléments 
ayant  conservé  leur  structure  normale.  Il  propose,  pour  désigner  celte  sorte 
d*atrophie  qui  lui  semble  spéciale,  le  terme  d'atrophie  numérique. 

Chez  Tenfant  en  particulier,  certains  traumatismes  articulaires  graves 
provoquent  un  arrêt  ou  retard  de  développement  du  membre  tout  entier, 
et  dès  lors  Tatrophie  porte  sur  tous  les  tissus  et  en  particulier  sur  le  tissu 
osseux.  La  structure  reste  normale,  seul,  le  nombre,  la  proportion  des 
cellules  nerveuses,  des  fibres  nerveuses,  des  fibres  musculaires,  des  cellules 
osseuses,  a  diminué  dans  une  certaine  mesure. 

En  1890,  Raymond  et  Déroche  ont  contribué  à  vérifier  la  théorie  réflexe 
par  voie  indirecte  :  En  supprimant  Tare  réflexe  par  section  des  racines  posté- 
rieures, ces  expérimentateurs  auraient  réussi  à  produire  des  arthrites  expéri- 
mentales non  suivies  d'atrophie. 

La  même  année,  Duplay  et  Gazin  publient  les  résultats  de  recherches 
expérimentales  chez  les  animaux  destinés  à  préciser  la  nature  des  lésions 
anatomiques.  Les  auteurs  concluent  à  un  trouble  passager  ne  s'accom- 
pagnant  pas  de  lésions  appréciables.  Les  animaux  en  expérience  ont  été 
examinés  de  trente  à  cinquante  jours  après  le  début  de  l'arthrite  expéri- 
mentale. Un  seul  animal  fut  examiné  un  an  après  et  les  filets  nerveux 
terminaux  seuls  montrèrent  des  lésions  <}e  dégénérescence  dans  quelques 
fibres  à  myéline,  au  milieu  d'autres  fibres  saines.  La  moelle  de  ce  sujet  ne 
fut  pas  examinée. 

Dans  ces  conditions,  en  1900,  nous  entreprimes,  avec  notre  ami  le 
D^  Mtgnot,  de  reprendre  les  mêmes  expériences,  comptant  sur  les  progrès 
de  la  technique  neuro-pathologique  pour  fixer  ce  point  important. 

Le  résultat  de  nos  recherches  fut  le  suivant  :  Des  lésions  matérielles 
importantes  et  facilement  contrôlables  existent  au  niveau  des  cornes  anté- 
rieures de  la  moelle  lombaire,  elles  consistent  en  l'atrophie  et  surtout  la 
diminution  du  nombre  des  cellules  des  cornes  antérieures  de  la  moelle.  Ces 
lésions  sont  d'autant  plus  marquées  qu'on  s'adresse  à  des  lésions  plus 
anciennes.  Chez  le  chien,  en  particulier,  il  faut  renouveler  à  plusieurs 
reprises  l'irritation  articulaire  si  l'on  veut  obtenir  des  amyotrophies 
durables. 

Sans  entrer  dans  une  discussion  détaillée  de  ces  résultats  en  apparence 
contradictoires,  on  s'aperçoit  immédiatement  que  l'on  peut  les  interpréter 
de  la  manière  suivante  : 

Certaines  atrophies  réflexes  ne  comportent  pas  de  lésions  anatomiques, 
ce  sont  celles  qui  guérissent  spontanément; 

Certaines  atrophies  réflexes  comportent  des  lésions  anatomiques,  ce  sont 
les  atrophies  graves  incurables  que  l'on  rencontre  parfois  en  clinique. 

MarchCy  Durée,  Terminaison.  —  La  plupart  du  temps,  l'atrophie  d'origine 
articulaire  suit  la  même  marche  que  l'aflectîon  elle-même,  et  disparaît 
spontanément  lorsque  la  cause,  la  lésion  articulaire,  disparait  elle-même. 


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CONGhèS    DE    CLEHMONT-FERRAND.  5']'] 

La  conséquence  est  que  dans  les  cas  légers,  qui  sont  de  beaucoup  les  plus 
nombreux,  Tatrophie  ne  présente  qu'un  intérêt  épisodique  secondaire; 
dans  les  cas  très  graves  qui  accompagnent  la  perte  de  l'articulation  par 
ankylosc,  Tinlérét  clinique  est  complètement  nul.  Seuls  les  cas  intermé- 
diaires intéressent  le  médecin,  ou  encore  les  cas  assez  fréquents  où  pour  des 
raisons  encore  obscures  et  mal  déterminées,  l'alrophie  est  hors  de  proportion 
avec  l'importance  de  l'arthrite  et  survit  parfois  très  longtemps  à  la  lésion 
articulaire.  Ce  sont  surtout  ces  cas  qui  font  l'intérêt  de  l'étude  des  atrophies 
réflexes. 

Complications.  —  L'atrophie  musculaire  n'est  pas  la  seule  manifestation 
d'ordre  trophique  qui  accompagne  les  lésions  articulaires.  C'est  ainsi  que 
chez  l'enfant,  l'atrophie  réflexe  s'accompagne  parfois  d'arrêt  ou  mieux  de 
retard  de  développement  du  membre,  conditions  qui  réalisent  le  type  de 
Tatrophie  numérique  de  Klippel. 

Chez  l'adulte,  les  troubles  concomitants  les  plus  importants  à  connaître 
sont  les  atrophies  ligamenteuses  et  osseuses. 

L'étude  attentive  de  la  fracture  de  Dupuytren,  qui  réalise  la  dislocation 
complète  de  l'articulation  tibio-tarsienne,  nous  a  conduit  à  soupçonner  un 
trouble  trophique  osseux  qui  explique  les  déviations  secondaires  si  fréquentes 
dans  cette  sorte  de  fracture.  La  radiographie,  indique  directement  ce  trouble 
osseux  lorsqu'il  s'agit  de  régions  faciles  à  explorer,  telles  que  le  poignet 
et  la  main  ;  ce  procédé  nous  a,  du  reste,  paru  infidèle  dans  les  autres  cas. 

Dans  les  traumatismes  de  l'articulation  scapulo-humérale,  l'atrophie 
réflexe  s'accompagne  souvent  de  laxité  articulaire  le  plus  souvent  passa- 
gère, mais  quelquefois  définitive,  c'est  la  complication  décrite  par 
M.  Hennequin  sous  le  nom  de  déplacement  secondaire  passif,  que  nos 
recherches  personnelles  nous  ont  permis  de  rattacher  à  l'histoire  de 
l'atrophie  réflexe. 

Diagnostic.  —  L'atrophie  réflexe  est  souvent  méconnue  et  attribuée  à  tort 
à  une  lésion  traumatique  d'un  cordon  nerveux  ;  à  l'école,  par  exemple, 
Tatrophie  grave  du  deltoïde  est  en  général  attribuée  à  une  lésion  du  nerf 
circonflexe.  L'exploration  électrique  permet  de  mettre  les  choses  au  point 
de  la  façon  la  plus  simple.  Dans  le  cas  de  périarthrite  concomitante,  la 
limitation  des  mouvements  masque  l'impotence  fonctionnelle  et  fait  mécon- 
naître l'atrophie. 

Pronostic.  —  Le  pronostic  est  la  plupart  du  temps  celui  de  la  lésion 
articulaire  elle-même;  dans  ce  cas,  il  est  toujours  facilement  défini  ;  dans 
les  cas  aberrants  auxquels  nous  faisions  allusion  et  qui,  en  réalité,  sont  les 
S4;uls  où  le  médecin  sera  appelé  à  intervenir,  la  question  est  extrêmement 
délicate.  Le  tempérament  du  sujet  et  sa  susceptibilité  nerveuse  doivent 
entrer  en  ligne  de  compte.  L'état  des  réflexes  est  un  élément  d'appréciation 
important;  enfin,  j'ai  essayé  d'établir  que  l'exploration  électrique,  métho- 
diquement conduite,  pouvait  dans  une  mesure  importante  servir  a  la  déter- 
mination de  la  durée  probable  de  l'impotence  fonctionnelle. 


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578  ARCHIVES    D*éLBCTHICITé    MÉDICALE. 

Traitement,  —  Dans  les  cas  légers  ordinaires,  tous  les  procédés  de  traite- 
ment externe,  massage,  révulsion,  donnent  de  bons  résultats;  cependant,  de 
tout  temps  la  faradisation  a  été  signalée  comme  le  procédé  le  plus  avantageux. 

Dans  les  cas  où  Fatrophie  réflexe  est  hors  de  proportion  avec  la  lésion 
articulaire,  la  question  du  traitement  devient  capitale,  et  une  intervention 
intempestive  peut  aggraver  Tatrophie  et  conduire  à  de  véritables  désastres. 
C'est  ainsi  que  la  gymnastique  active  ou  même  passive  est  mal  tolérée, 
fatigue  inutilement  le  malade,  exagère  les  phénomènes  spasmodiques, 
éveille  des  douleurs  sourdes,  et  ne  modifie  en  rien  révolution  de  Tatrophie. 
Les  procédés  ordinaires  d'électrisation  qui  consistent  à  exciter  vigoureuse- 
ment la  contractilité  des  muscles  se  montrent  en  général  défectueux;  Tindi- 
cation  principale  est  le  repos  et  la  sédation  générale.  Plus  tard,  lorsque  les 
réflexes  se  montrent  moins  vifs  et  lorsque  les  muscles  sont  plus  tolérants, 
une  excitation  localisée  prudente  et  bien  dosée  donne  d'excellents  résultats. 
J'ai  montré  ailleurs  que  l'électricité  statique  permet  de  réaliser  exactement 
l'exécution  de  ce  programme. 

DISCUSSION 

M.  Laquerrièrb  attire  l'attention  sur  le  dernier  paragraphe  du  rapport 
et  dit  que  dans  certains  cas,  au  lieu  de  l'immobilisation  préconisée,  il  y  a 
lieu  d'ordonner  l'exercice  avec  prudence. 

M.  ZiMUBRN.  —  Il  n'y  a  pas  toujours  augmentation  des  réflexes,  comme  le 
dit  le  rapport  de  M.  Mally  ;  il  peut  y  avoir  contracture,  c'est  vrai,  surtout 
dans  les  affections  bacillaires,  mais  il  peut  y  avoir  aussi  diminution  des 
réflexes  tendineux.  Quant  aux  modifications  histologiques,  bien  que 
MM.  Mally  et  Klippel  aient  trouvé  des  lésions  des  cellules  médullaires,  ces 
lésions  sont  une  rareté,  un  grand  nombre  d'auteurs  n'en  ont  pas  trouvé  et, 
parmi  eux,  Babinski  affirme  qu'il  n'en  existe  jamais.  Pour  le  mot  faradisation 
par  lequel  M.  Mally  indique  le  traitement,  il  faudrait  ajouter  à  ce  simple 
mot,  qui  peut  être  mal  interprété,  un  mot  le  définissant  mieux,  tel  que  fara- 
disation rythmée.  Enfin,  il  ne  faudrait  pas  seulement  s'occuper  des  muscles 
atrophiés,  mais  s'occuper  des  articulations  sur  lesquelles  les  courants 
continus  agissent  souvent  efficacement.  Pour  la  pathogénie,  il  faut  se 
rappeler  que  l'atrophie  atteint  surtout  les  extenseurs  et  qu'elle  se  localise 
sur  ces  muscles.  Comment  l'expliquer  ?  On  y  arrive  très  facilement  lorsque 
l'on  sait  que  la  capacité  maxima  d'une  articulation  fixe  la  position  qu'elle 
prend  lorsqu'elle  est  douloureuse.  Or,  cette  capacité  n'a  lieu  pour  le  genou 
que  lorsque  le  triceps  est  relâché,  c'est-à-dire  dans  la  demi-flexion. 

M.  Regaud  trouve  que  l'hypothèse  de  l'amyotrophie  réflexe  est  peut-être 
un  peu  trop  exclusive  et  qu'une  part  importante,  au  point  de  vue  de  la 
pathogénie,  est  sans  doute  imputable  à  l'immobilisation. 

M.  GuiLLoz.  —  L'immobilisation  joue  certainement  son  rôle  dans  les 
«  amyotrophies  réflexes  d'origine  articulaires,  mais  il  faut  admettre  d'autres 
processus,  d'une  part  à  cause  de  la  localisation  à  des  groupes  musculaires 
bien  limités,  d'autre  part  par  suite  de  l'apparition  quelquefois  extrêmement 
rapide  de  cette  atrophie,  beaucoup  plus  rapide  qu'elle  ne  pourrait  l'être 
par  les  eflcts  que  nous  connaissons  de  Ti  m  mobilisation. 


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CONGRÈS    DE    CLERMONT-PERRAND.  679 

Le  retour  à  l'intégrité  de  ces  atrophies  peut  souvent,  je  crois,  être  consi- 
déré cliniquement  comme  compiet,  puisqu'on  ne  peut  plus  trouver  de 
différences  dans  les  évaluations  de  volume  que  l*on  en  fait,  ni  de  diminution 
dans  la  puissance  des  muscles  comparée  à  celle  du  côté  sain.  Cela  peut 
même  arriver  dans  des  cas  où  les  réactions  électriques  ne  sont  pas  redevenues 
absolument  normales  et  où  s'observe  encore  un  certain  degré  d'hypoexcita- 
bilité  soit  faradique,  soit  même  galvanique.  En  pratiquant  des  éiectrodia- 
gnostics  et  en  trouvant  de  semblables  réactions  pour  le  triceps,  il  m'est 
arrivé  souvent  de  rappeler  au  malade  qu'il  avait  eu  autrefois  une  hydar- 
throse  dont  ces  réactions  constituaient  la  seule  trace  appréciable. 

M.  Mallt  répond  à  M.  Laquerrière  qu'en  eCTet  il  y  a  des  arthrites  à  immo- 
biliser et  d'autres  à  mobiliser.  A  M.  Zimmern,  il  répond  qu'il  croit 
à  l'exagération  constante  des  réflexes  du  côté  malade  et  que,  quant  aux 
lésions  des  cellules  médullaires,  des  recherches  en  séries  très  nombreuses 
qu'il  a  faites  sur  la  moelle  les  lui  ont  démontrées.  Il  est  d'accord  avec  lui 
pour  parler  de  faradisation  rythmée  et  pour  ne  pas  négliger  les  soins 
à  l'articulation  malade;  contrairement  à  M.  Regaud,  il  dit  que  l'immobili- 
sation est  insuffisante  pour  amener  l'atrophie,  et  est  d'accord  avec 
M.  Guilloz  pour  attribuer  une  grande  importance  aux  réactions  électriques. 


M.  LEDUC.  —  Traitement  des  paralysies  et  des  atrophies 
musculaires  par  les  courants  intermittents.  (Sera  publié  in 
extenso.) 

L'auteur  définit  ce  qu'il  appelle  les  courants  intermittents,  courants  que 
nous  avions  tous  nommés  en  électro thérapie  «  courants  de  Leduc  »  ;  il  en 
formule  les  indications,  en  montre  l'efficacité  et  en  pose  les  indications. 
Puisque  l'atrophie  musculaire  se  traite  aujourd'hui  efficacement  en  faisant 
contracter  les  muscles  au  moyen  d'excitations  convenables,  il  faut  choisir, 
lorsqu'on  a  affaire  à  des  muscles  donnant  la  réaction  de  dégénérescence, 
c'est-à-dire  à  des  muscles  qui  présentent  la  réaction  de  Duchenne  qui  ne 
sont  pas  excitables  par  les  courants  faradiques,  l'excitant  le  plus  approprié 
à  leur  état.  Or,  les  courants  intermittents  (courants  de  Leduc)  sont  bien 
supérieurs  comme  efficacité  aux  excitations  galvaniques  simples.  Le  courant 
intermittent  est  l'excitant  de  choix,  de  plus  il  permet  d'effectuer  toutes  les 
mesures  nécessaires,  la  quantité  d'énergie  employée  est  dix  fois  moindre 
qu'avec  les  excitations  galvaniques  ordinaires.  Au  point  de  vue  thérapeu- 
tique dans  les  vieilles  paralysies  infantiles,  les  courants  intermittents  ont 
donné  à  l'auteur  des  résultats  les  plus  encourageants. 


M.  LEDUC.  —  De  la  répartition  des  ions  au  niveau  ou  au 
voisinage  des  électrodes  employées  en  électrothérapie.  (Sera 
publié  m  extenso.) 

Lorsqu'on  applique  le  courant  continu  au  moyen  d'électrodes  à  la 
surface  de  la  peau,  il  peut  se  faire,  si  la  résistance  de  l'électrode  est  plus 


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58o  ARCHIVES    D*éLEGTRIGITé    Ml^DIGALE. 

petite  que  la  résistance  de  la  peau,  qu'aucun  courant  ne  passe  à  travers  la 
peau  sous  l'électrode.  L*auteur  le  démontre  par  des  clichés  représentant  la 
répartition  d'ions  colorés  sur  ces  clichés,  il  n'existe  aucun  ion  sous  l'élec- 
trode, ils  sont  répartis  tout  autour  et  quelquefois  à  une  assez  grande 
distance.  De  ces  observations  résulte  que  les  électrodes  hydriques  de  très 
faible  résistance,  comme  les  bains  de  pied  fortement  salés,  sont  de  très 
mauvaises  électrodes  localisant  le  passage  du  courant  au  niveau  de  la  surface 
libre  du  bain.  Il  faut  donc  faire  entrer  en  ligne  de  compte  et  d'une  façon 
très  importante  la  résistance  des  électrodes  amenant  le  courant  continu, 
par  exemple  dans  le  traitement  des  névralgies. 

Une  discussion  très  animée  a  lieu  après  les  deux  communications  si 
intéressantes  de  M.  Leduc  à  laquelle  prennent  part  MM.  Broca,  Michaud, 
Bergonié,  Imbert,  Laquerrière,  etc.  Nous  ne  pouvons  en  donner  qu'un 
résumé  très  succinct. 

DISCUSSION 

M.  GuiLLoz.  —  Partout  où  les  ions  laissent  des  traces  de  leur  passage,  ce 
n'est  pas  toujours  là  qu'ils  passent  en  plus  grand  nombre. 

M.  BaocA.  —  Cite  les  travaux  faits  en  collaboration  avec  M.  Richet  qui 
appartiennent  à  une  physiologie  très  rapprochée  de  la  clinique.  Ces  deux 
auteurs  ont  vu  que,  pour  le  muscle  privé  de  sang,  l'on  trouve  la  réaction  de 
dégénérescence  et  l'abolition  de  l'excitabilité  presque  au  début  de  l'expé- 
rience. Si  l'on  fait  travailler  un  muscle  à  un  taux  supérieur  à  celui  que 
permet  sa  circulation,  on  lui  fait  courir  un  danger  et  l'on  va  à  rencontre 
du  résultat  cherché.  Sur  un  muscle  sain,  la  fréquence  des  contractions  et  la 
façon  dont  elles  sont  produites  déterminent  le  bon  ou  le  mauvais  effet  qui 
les  suit.  Dans  les  contractions  avec  intervalles  de  repos,  les  vaisseaux  peuvent 
accomplir  leur  fonction  d'irrigation  et  la  fatigue  est  tardive;  lorsque 
l'intervalle  de  repos  est  nul  ou  très  rare,  les  vaisseaux  ne  laissent  plus 
passer  le  sang  et  la  fatigue  est  rapide. 

M.  Imbert.  —  Dans  toutes  les  expériences  où  la  fatigue  intervient,  il  faut 
accorder  une  importance  considérable  aux  phénomènes  douloureux  si  bien 
qu'il  n'est  pas  possible  de  comparer  les  expériences  avec  contraction  ,volon- 
taire  avec  les  expériences  où  la  contraction  est  seulement  électrique. 

M.  Bergonié.  —  Pour  en  revenir  à  la  communication  de  M.  Leduc  sur 
l'utilisation  des  courants  intermittents ,  il  est  certain  qu'on  n'avait  pas, 
jusqu'à  présent,  des  indications  assez  nettes  sur  l'emploi  de  ces  courants, 
sur  leur  posologie  et  les  effets  qu'on  en  obtient;  mais  ils  doivent  entrer  de 
plain-pied  dans  la  pratique  après  la  communication  si  intéressante  de 
M.  Leduc  et  nous  aider  à  vaincre  l'atrophie  chez  les  muscles  en  dégéné- 
rescence sur  lesquels  nous  avons  bien  peu  d'action  par  les  excitations  galva- 
niques isolées. 

La  séance  est  levée  à  six  heures  et  demie  sans  que  la  discussion,  provoquée 
par  les  intéressantes  communications  de  M.  Leduc,  ait  perdu  de  son  intérêt 
enthousiaste. 


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CONGRÈS  DE  CLE R MONT- FERR AND.  58 1 

Séance  du  mardi  matin  U  août,  à  8  heures. 

Présidence  de  M.  Baiuun,  président. 

M.  NOGIEB.  —  Des  erreurs  imputées  à  la  radiographie  (Voir 
ie  rapport  publié,  Archives  d'électricité  médicale^  n'du  a5  juin  1908). 

DISCUSSION 

M.  Imbert  (de  Montpellier).  —  Le  titre  du  rapport  serait  plus  exact  si  on 
Tavait  formulé  «  Erreurs  attribuées  par  les  chirurgiens  à  la  radiographie  »>. 
car  aujourd'hui,  après  bientôt  treize  ans  d'expériences,  les  progrès  sont 
tels,  que  les  erreurs  ne  dépendent  que  d'une  mauvaise  technique  ou  d'une 
ignorante  interprétation.  Les  images  radiographiques  déforment,  c'est 
entendu,  et  l'on  insiste  sur  ce  point;  mais  la  photographie  ne  déforme-t-elle 
pas?  Les  cartes  géographiques  ne  donnent-elles  pas  des  vues  déformées  du 
sol?  On  a  dit  aussi  que  l'on  pouvait  méconnaître  des  fractures  par  la  radio- 
graphie ;  or,  il  est  prouvé  que  dans  les  cas  cités  pour  appuyer  cette  opinion, 
il  y  avait  eu  un  défaut  de  technique  et  des  clichés  sans  netteté.  A  propos  de 
la  guérison  des  fractures,  on  entend  soutenir  que  le  cal  existe,  bien  qu'il  ne 
soit  pas  visible  sur  le  cliché  radiographique  :  c'est  encore  une  erreur,  les 
cals  solides  et  bien  infiltrés  de  sels  de  chaux  ne  pouvant  pas  disparaître  sur 
un  bon  cliché.  M.  Imbert  cite  plusieurs  exemples  de  guérisons  de  fractures 
non  confirmées  par  la  radiographie  et  qui  ont  récidivé  sous  des  efforts 
mécaniques  peu  intenses.  Les  objections  que  font  quelques  chirurgiens  à  la 
radiographie,  les  erreurs  qu'on  lui  attribue,  ressemblent  aux  critiques  et 
aux  objections  que  l'on  pourrait  faire  à  l'emploi  d'un  fil  élastique  pour 
mesurer  le  raccourcissement  d'un  membre  ou  à  l'utilisation  de  l'ausculla- 
Uon  pendant  que  passe,  dans  le  voisinage,  une  musique  militaire.  On  peut 
dire  atyourd'hui  que  toutes  les  fois  que,  dans  un  accident  du  travail,  il  n'y 
a  pas  radiographie,  l'examen  est  incomplet. 


M.  AHCELIN.  —  Présentation  de  deux  appareils  pour  radio- 
graphie. 

I.  La  gouttière  radiographique  est  destinée  à  la  radiographie  des  membres. 
Elle  présente  les  avantages  suivants  : 

i*"  Distance  fixe  de  l'anticathode  à  la  plaque; 

a'  Incidence  normale  répondant  au  centre  de  la  plaque  ; 

3*»  Extrême  rapidité  dans  la  disposition  de  l'outillage  par  rapport  au 
malade  ; 

4"  Résultats  comparables  tant  au  point  de  vue  de  la  distance  qu'à  celui 
de  l'incidence  des  rayons  ; 

5*"  Facilité  très  grande  pour  radiographier  un  membre  de  face  et  de  profil 
tout  en  laissant  le  sujet  dans  le  décubitus  dorsal. 

n.  Support-compresseur  universel.  —  Cet  appareil  permet  de  radiographier 
le  sujet  debout  ou  couché,  dans  toutes  les  positions  intermédiaires. 


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583  ARCHIVES    D*éLBGTRlCITé    BfÉDIGALB. 

Le  châssis  porte-plaque  peut  recevoir  un  écran  qui  permet  de  fixer  la 
région  à  radiographier. 

Ce  châssis,  porté  par  une  fourche,  permet  de  donner  à  la  plaque  toutes  les 
incidences  obliques  nécessaires  pour  Texamen  de  l'œsophage.  Le  suget, 
suivant  les  déplacements  de  la  plaque,  lui  reste  parallèle. 

D'autre  part,  le  compresseur  étant  indépendant  du  porte-«mpoule,  il  «t 
possible,  avec  des  sujets  d'épaisseur  variable,  de  conserver  toujours  la  même 
distance  de  l*anticathode  à  la  plaque. 


M.  ARCELIN.  —  Radiographie  des  voies  urinaires. 

L'auteur  .présente  ses  résultats  portant  sur  69  radiographies  positives  : 
aS  radiographies  rénales  ont  été  vérifiées  par  diverses  interventions;  3  à 
l'autopsie,  a6  sont  encore  en  observation. 

Il  faut  ajouter  :  7  radiographies  de  calculs  vésicaux,  vérifiées  par  diverses 
interventions;  3  plaques  de  mouchetures  du  bassin;  i  plaque  d'hydroné- 
phrose  avec  intervention;  a  plaques  constatant  les  résultats  éloignés  de 
néphrotomie. 

Techniques  employées.  —  i*  Machine  statique  à  12  plateaux,  plaques  excel- 
lentes, mais  poses  longues; 

a'  Bobines  de  3o  centimètres  avec  interrupteur  moto -magnétique  de 
Drault. 

Éclateur  :  pointe  et  plateau  avec  4  centimètres  d'intervalle. 

Rayons  :  4  à  5  du  chromoradiomètre. 

Primaire  :  Ampères,  a,  5. 

Secondaire  :  m  A,  a  à  2,3. 

Distance  de  la  plaque  à  l'anticathode.  5o  centimètres. 

Temps  de  pose  : 

Épaisseur  du  sujet 

i2-i5  centimètres,  i'  pour  75  millimètres 
i5_i8        —  1/  68        — 

i8-ai         —  i'  5o        — 

Préparation  du  sujet,  —  i*  Purgé  et  à  jeun  ; 

a*  Malade  dans  le  décubitus  dorsal,  avec  les  jambes  pliées  à  angle  droit  sur 
le  bassin  ; 

3«  Compression  avec  ballon  de  caoutchouc. 

Opération.  —  a  plaques  pour  chaque  c6té;  la  première  plaque  allant  de  la 
onzième  côte  à  la  crête  iliaque;  la  deuxième  plaque  allant  de  la  crête  iliaque 
au  pubis. 

Une  cinquième  plaque  pour  la  vessie  (facultative). 

Résultats,—  I*  Reins  généralement  visibles  au  niveau  du  pôle  inférieur; 

a""  Calculs  appréciables  au  point  de  vue  :  aj  Situation;  bj  Volume; 
cj  Poids; 


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CONGRÈS    DE    GLBRMONT-FBRRAND.  583 

3^  Hydronéphroses  visibles. 

M.  Arcelin,  réformant  sa  première  opinion,  croit  qu'il  y  a  intérêt  à  opérer 
les  petits  calculs.  On  précisera  leur  situation  par  une  sonde  introduite  dans 
Turetère.  On  s'assurera  de  leur  présence  immédiatement  avant  l'intervention 

Pour  les  calculs  de  la  vessie,  dans  certains  cas  spéciaux,  la  radiographie 
rendra  d'immenses  services 

Elle  permettra  de  faire  le  diagnostic  chez  les  rétrécis  infranchissables. 

Elle  indiquera  la  taiiJe  lorsque  le  calcul,  en  raison  de  ses  grandes  dimen- 
sions, ne  pourra  être  saisi  par  le  lithotriteur. 

Enfin,  la  radiographie  permettra  de  constater  les  résultats  éloignés  d'une 
intervention. 

Rapports  du  chirurgien  et  du  radiographe.  —  Le  radiographe  sera  le  colla - 
tx>rateur  intime  du  chirurgien.  Il  examinera  les  malades  avec  lui  et  assistera 
à  l'intervention. 


La  Section  d'Électricité  Médicale  se  réunit  à  la  Section  des  Sciences  Médi- 
cales sous  la  présidence  de  M.  le  Prof.  Gaucher,  de  Paris. 

M.  DOMINICL  —  Action  thérapeutique  du  radium  sur  les 
néoplasies.  (Sera  publié  in  extenso,) 


MM.  WICKHAM  et  DEGRAIS.  —  Tumeur  angiomateuse  ôreo- 
tile  traitée  par  le  radium  sans  action  inflammatoire. 

Tumeurs  angiomateuses  ér édiles  traitées  par  le  radium  sans  réaction 
inflammatoire  secondaire.  —  La  première  application  du  radium  au  traite- 
ment d'une  tumeur  angiomateuse  érectile'  date  de  deux  ans  (août  1906). 
L'angiome  traité  alors  occupait,  chez  un  bébé,  la  région  du  cou  voisine  de 
l'oreille  et  englobait  le  lobule  doublé  de  volume.  La  tumeur,  de  coloration 
violet  foncé,  était  bombée,  gonflée  de  sang,  fluctuante  et  animée  de  batte- 
ments visibles  même  à  distance. 

Par  une  série  d'applications  directes  des  appareils  à  radium,  nous  sommes 
parvenus  à  guérir  cet  angiome,  progressivement,  après  des  réactions  inflam- 
matoires secondaires. 

Aujourd'hui,  les  résultats  se  sont  maintenus  ;  le  lobule  de  l'oreille  est 
revenu  à  ses  dimensions  normales;  la  surface  est  très  souple,  décolorée  et 
de  très  belle  apparence  ;  11  n'existe  plus  de  battements. 

Dans  la  suite,  nous  avons  réussi  à  guérir  de  tels  angiomes,  même  sans 
déterminer  de  réaction  inflammatoire  secondaire. 

En  mars  1906,  le  D'  Gaston  nous  amenait  un  bébé  de  quelques  mois 
ayant  au  front  une  grosse  tumeur  érectile. 

Cette  boule  rouge  violacé  plantée  au  milieu  du  front,  plutôt  molle  el 
fluctuante  lorsque  l'enfant  était  calme,  mais  gonflée,  dure  dès  qu*il  criait. 


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58^  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

avait  environ  a  centimètres  de  diamètre  à  la  base  et  presque  autant  en 
saillie.  Par  la  pression,  elle  se  réduisait  un  tant  soit  peu,  mais  pas  assez 
pour  qu'il  fût  possible  de  constater  le  degré  d'intégrité  de  l'os  frontal. 

Le  traitement  par  le  radium  fut  décidé. 

Nous  ne  voulions  ni  diriger  les  rayons  d'avant  en  arrière,  ni  risquer 
quelque  solution  de  continuité  de  la  surface  par  crainte  d*hémorragie. 

G*est  alors  que  nous  avons  imaginé  la  méthode  du  t  Feu  croisé  »,  qui 
nous  a  depuis  rendu  de  grands  services. 

Cette  méthode  consiste  à  appliquer  sur  la  tumeur,  directement  ou  avec 
interposition  (TécranSy  plusieurs  appareils  se  faisant  vis-à-vis  deux  à  deux,  un 
temps  inférieur  à  celui  qui  pour  chacun  des  appareils  déterminerait  une 
irritation  de  surface.  Dans  la  profondeur,  la  durée  de  l'action,  par  suite  du 
feu  croisé,  correspond  au  produit  de  la  durée  d'application  de  chaque 
appareil  par  le  nombre  de  ces  appareils.  Ainsi  tous  les  rayons  agissent  peu 
pénétrants  et  très  pénétrants  avec  multiplication  de  ces  derniers. 

Cette  méthode  amena  lentement,  mais  progressivement  et  sans  qu'il  se 
soit  produit  de  réaction  inflammatoire  de  surface,  la  décollation  et  la  fonte 
de  la  tumeur  dont  il  ne  reste  absolument  plus  rien. 

Depuis,  nombre  d'autres  faits  anologues  ont  confirmé  cette  observation. 
L'un  d'eux  est  dû  à  l'amabilité  de  M.  le  Prof.  Gaucher,  qui  a  bien  voulu 
nous  le  confier  et  contrôler  l'évolution  curative.  Il  s'agissait  d'une  tumeur 
angiomateuse  du  cuir  chevelu  chez  un  bébé.  En  quelques  mois,  cette  lésion 
a  fondu  et  maintenant  vous  voyez  que  la  surface,  qui  reste  légèrement 
violacée,  est  absolument  nivelée. 


M.  LOUSTE.  —  Sur  un  cas  de  guérison  d'épithélioma  de  la 
langue. 

11  s'agit  d'un  syphilitique  ayant  une  leucoplasie  énorme  qui,  à  la  suite  de 
diverses  interventions  infructueuses,  et  entre  autres  d'une  application  de 
rayons  X  ayant  déterminé  une  réaction  épouvantable,  fut  traité  dans  le 
service  du  Prof.  Gaucher  par  des  applications  de  radium.  On  se  servit 
.  de  6  centigrammes  de  sel  d'une  activité  de  600,000  et  Ton  filtra  de  manière 
à  arrêter  les  rayons  les  moins  pénétrants  à  travers  vingt  épaisseurs  de  papier. 
Chaque  application  durait  de  deux  heures  et  demie  à  trois  heures,  et 
dix-huit  heures  d'application  furent  faites.  Au  bout  de  six  semaines,  la 
guérison  fut  obtenue  sans  réaction  et  la  leucoplasie  a  totalement  disparu. 


D'  F.  BARJON.  —  Radiothérapie  des  angiomes.  (Sera  publié 
in  extenso.) 

On  a  beaucoup  publié  sur  le  traitement  des  angiomes  par  Télectrolyse, 
par  le  radium,  voire  même  par  l'exérèse  chirurgicale.  Je  ne  connais  rien  sur 
leur  traitement  radiothérapique.  Je  l'ai  employé  a.vec  succès  dans  un  cerlaiii 


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CONGRès    DE    CLERMONT-FERRAND.  585 

nombre  de  cas,  ainsi  que  vous  pourrez  vous  en  rendre  compte  d'après  les 
photographies  ci-jointes. 

Je  n*ai  jamais  essayé  sérieusement  sur  les  nœvus,  ou  taches  de  vin 
qui,  du  reste,  me  paraissent  très  résistants,  mais  j'ai  traité  seulement  des 
tumeurs  angiomateuses  saillantes,  habituellement  congénitales,  ayant 
tantôt  l'aspect  d'une  fraise  ou  d'une  framboise,  tantôt  se  présentant  sous 
forme  d'une  élevure  moins  rouge,  de  teinte  plus  violette  ou  bleutée. 

Il  faut  distinguer  encore  dans  ces  tumeurs  les  angiomes  localisés  et  super- 
ficiels des  angiomes  diffus  ou  profonds.  Les  résultats  du  traitement  sont 
bien  différents  dans  ces  deux  cas. 

J'ai  soigné  i6  angiomes  superficiels,  localisés,  dont  quelques-uns  assez 
volumineux,  l'un  d'eux  atteignait  le  volume  d'une  grosse  noix.  J'ai  obtenu 
la  guérisons  complètes  e^  les  4  autres  qui  sont  encore  en  traitement  sont 
déjà  tellement  modifiés  qu'on  peut  escompter  leur  guérison  totale  rapide. 

Il  s'agissait  d'enfants  ou  de  nourrissons  dont  les  âges  s'échelonnent  depuis 
deux  mois  jusqu'à  trois  ans  et  demi. 

Les  séances  non  douloureuses  étaient  faites  très  facilement  pendant  le 
sommeil  ou  pendant  la  tetée  de  façon  à  obtenir  l'immobilisation.  J'ai 
employé  des  rayons  demi-mous  correspondant  à  5  ou  7  centimètres  d'étin- 
celle. La  guérison  a  été  obtenue  en  moyenne  avec  douze  séances  corres- 
pondant à  une  absorption  totale  de  3o  à  35  H. 

Les  modifications  se  produisent  dans  Tordre  suivant.  On  voit  d'abord 
la  petite  élevure  diminuer  de  volume,  s'aplatir  jusqu'à  devenir  parfaitement 
plane;  puis  la  teinte  rouge  foncée  éclatante  s'atténue  peu  à  peu,  passe  au 
rouge  chair  de  jambon,  puis  au  rose,  puis  se  décolore  tout  à  fait,  enfin,  tout 
disparait  sans  cicatrice.  Chez  quelques-uns  de  mes  petits  malades  on  voit 
une  légère  cicatrice  persistante.  Ce  sont  des  enfants  qui  avaient  été  traités 
antérieurement  par  les  pointée  de  feu  et  l'électrolyse,  traitement  qu'on 
avait  ensuite  abandonné  soit  à  cause  de  la  douleur,  soit  par  suite  du  peu  de 
résultat  obtenu. 

J'ai  traité  ainsi  3  cas  d'angiome  diffus  ou  profond  (a  angiomes  de  l'orbite, 
un  angiome  de  la  lèvre  supérieure  avec  envahissement  de  la  joue  et  du  nez). 
Dans  un  cas  j'ai  obtenu  la  disparition  de  la  teinte  violette,  mais  le  volume 
de  la  tumeur  n'a  pas  été  modifié.  Dans  les  deux  autres  je  n'ai  rien  obtenu. 

En  résumé,  dans  les  angiomes  superficiels  et  limités,  la  radiothérapie 
donne  d*aussi  bons  résultats  que  le  radium,  elle  me  parait  préférable 
à  rélectrolyse,  n'étant  pas  douloureuse  et  ne  laissant  pas  de  cicatrice.  Dans 
les  angiomes  profonds  ou  difi'us  la  radiothérapie  est  insuffisante  et  Télec' 
trolyse  reprend  tous  ses  droits. 


M.  JUGE  (de  Marseille).  ~  Statistique  de  quarante  cas  cliniques 
traités  par  la  fulguration  ;  présentation  de  quelques  malades. 

L'auteur  se  borne  à  décrire  les  cas,  la  plupart  inopérables  et  à  pronostic 
fâcheux,  qu'il  a  traités  avec  M.  de  Keating-Hart  par  la  fulguration;  des 


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^86  ÀHCklVES    b'ÉLRiCTIUCITÉ   Bt^DtCAtfe; 

photographies  viennent  à  l'appui  de  ses  observations  et  aussi  quatre  malades 
dont  l'un  a  eu  son  observation  résumée  et  des  photographies  se  rapportant 
à  son  cas  avant  et  après  l'opération  dans  les  Archives  d'électricité  médicale 
(article  de  Keating-Hart)  n**  du  a5  mai  1908).  Les  résultats,  chez  tous  ces 
malades,  confirment  Inefficacité  de  la  méthode. 


M.  DESPLATS  (de  Lille).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  fulgu- 
ration dans  la  chirurgie  du  cancer. 

L'auteur  a  traité  par  la  fulguration  une  cinquantaine  de  cancers  diver- 
sement localisés  (sauf  tumeurs  intra-péritonéales).  11  est  trop  tôt  pour  faire 
à  ce  sujet  une  statistique,  mais  il  lui  parait  possible  de  tirer  de  cette  pratique 
un  enseignement,  en  excluant  : 

I*  Les  tumeurs  reconnues  bénignes  après  examen  histologique  ; 

2**  Les  cas  malins  trop  récents  ou  opérés  dans  de  bonnes  conditions  chirur- 
gicales, pour  ne  retenir  que  les  cas  réputés  inopérables,  abandonnés  par  la 
chirurgie  et  ceux  pour  lesquels  l'intervention  a  été  manifestement  insuffi- 
sante (par  exemple  simple  grattage)  ou  encore  les  cas  suivis  de  récidive 
malgré  la  fulguration. 

M.  Desplats  analyse  succinctement  chacune  des  huit  observations  qui 
constituent  cet  ensemble  et  se  pose  les  trois  questions  : 

I*  La  fulguration  est-elle  bien  tolérée? 

2*>  Élargit-elle  efficacement  le  champ  de  la  chirurgie? 

3"  Donne-t-elle  des  chances  de  non-récidive? 

Les  deux  premières  questions  lui  paraissent  devoir  être  tranchées  affirma- 
tivement. La  troisième  reste  en  suspens  jusqu'à  ce  qu'on  puisse  produire 
des  cas  anciens  en  nombre  suffisant. 


M.  DE  KEATING-HART.  —  Exposé  de  la  technique  de  la 
méthode  dite  «Fulguration»  pour  le  traitement  du  cancer. 
(Voir  Archives  d'éleclricilé  médicale,  article  original  du  D'  de  Keatiog- 
Hart,  n"du  35  mai  1908.) 

DISCUSSIOK 

M.  GuiLLoz  (de  Nancy).  —  La  fulguration  n'agit-elle  pas  par  efiiet  calo- 
rifique? 

M.  Raffin  (de  Nantes).  —  Ne  pourrait  on  expliquer  l'action  de  la  fulgu- 
ration comme  microbicide? 

M.  BouDiEH  rappelle  qu'il  a  traité  en  1899,  P^^  l'étincelle  de  haute 
fréquence,  un  épithéiioma  cutané,  et  présente  à  ce  propos  l'électrode  dont 
il  s'est  servi.  D'après  Bordier,  l'étincelle  agit  sur  les  tissus  et  les  cellules 
comme  elle  agit  dans  le  brise-fer  ou  le  casse-sucre,  par  des  phénomènes 
disruptifs. 


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CONGRÈS    DE    CLERMONT-FERRAND.  687 

M.  Bergomé  —  ao  Sur  les  premiers  résultats  obtenus  sur  sept  cas  de  néo- 
plasmes inopérables  traités  par  la  fulguration  ("méthode  de  Keating  -  HartJ  à 
Bordeaux.  —  Ces  résultats  ne  sont  que  des  résultats  immédiats.  Ils  ne 
préjugent  en  rien  de  ce  qui  se  passera  par  la  suite  et  des  récidives  qui 
peuvent  se  produire.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  points  remarquables  de  ces 
premiers  essais  ont  été  les  suivants  : 

i**  Pendant  Topération,  hémostase  facile  par  l'étincelle  de  haute  fréquence 
de  l'hémorragie  en  nappe. 

Immédiatement  après  : 

2"  Pas  de  choc  opératoire  ; 

3«  Lymphorrhée  très  abondante  dans  la  plupart  des  cas. 

Dans  la  suite  : 

4"  Cicatrisation  à  marche  extrêmement  rapide  des  plaies  fulgurées  ; 

5°  Régularisation  des  cicatrices  ; 

6*  Pertes  de  substances  comblées  d'une  façon  inespérée  : 

7*  État  général  des  malades  très  amélioré. 

Depuis,  deux  récidives  se  sont  produites  dans  le  cas  d'épithélioma  de  la 
lèvre  et  d'épithélioma  de  la  face. 

M.  DB  Keating  Haht  répond  à  M.  Guilloz  que  l'action  de  la  fulguration 
n'est  pas  semblable  à  une  brûlure,  que  la  lymphorrhée  très  abondante  qu'elle 
provoque  est  l'une  de  ses  caractéristiques  qu'aucune  autre  méthode  ne  peut 
réclamer.  A  M.  Bordier,  il  répond  que  l'électrode  doit  laisser  circuler  un 
violent  courant  d'air  pour  empêcher  la  destruction  de  l'électrode  elle-même 
des  phénomènes  d'échauffement.  A  M.  Bergonié,  il  explique  la  possibilité 
des  récidives  par  des  noyaux  méconnus  non  enlevés  et  non  fulgurés.  Dès 
que  ces  noyaux  apparaissent,  il  faut  les  enlever  et  les  fulgurer  à  nouveau 
et  l'on  poursuit  ainsi  la  récidive  pour  arriver  à  un  succès  plus  complet. 


Séance  du  mardi  après-midi. 
Présidence  de  M.  Barjok,  président. 

M.  REGAUD.  —  Lésions  déterminées  par  les  rayons  de 
Rôntgen  et  de  Becquerel- Curie  dans  les  glandes  germinales  et 
dans  les  cellules  sexuelles  chez  les  animaux  et  les  hommes. 

Voici  les  conclusions  générales  de  ce  très  complet  rapport  que  nous  ne 
pouvons  publier  in  extenso,  à  notre  grand  regret  : 

Quelque  incomplètes  que  soient  encore  les  notions  acquises  au  sujet  de 
l'action  des  rayons  de  Rôntgen  et  de  Becquerel -Curie  sur  les  glandes 
germinales  et  les  cellules  sexuelles,  on  peut  en  dégager  déjà  des  conclusions 
de  la  plus  grande  importance. 

Et  d'abord  c'est  la  première  fois  que  l'homme  trouve  le  moyen  d'agir 
sur  les  glandes  germinales  et  leurs  fonctions  autrement  que  par  une 
opération  chirurgicale.  Mous  savons  maintenant  réaliser,  par  l'application 
extérieure  des  rayons  X,  la  stérilisation  des  petits  animaux  mâles  et  femelles, 
sans  leur  faire  perdre  (du  moins  aux  mâles)  les  attributs  secondaires  de  la 


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588  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

puissance  génitale.  Nul  doute  que  dans  un  avenir  prochain  les  animaux  de 
grande  taille  et  l'homme  ne  soient  aussi  justiciables  de  ce  procédé  :  que 
sera-t-il  pour  l'espèce  humaine?  une  méthode  thérapeutique,  dont  on 
n'entrevoit  pas  actuellement  d'application  importante?  un  moyen  de  pro- 
phylaxie pour  la  race  ?  un  des  fléaux  sociaux  les  plus  redoutables  qu'il  soit 
possible  d'imaginer? 

En  biologie  générale,  l'action  des  rayons  X  et  du  radium  sur  les  glandes 
germinales  est  bien,  avec  leur  action  sur  les  lymphocytes  découverte  par 
Heinecke  (igoS),  un  des  phénomènes  les  plus  remarquables  que  l'on 
connaisse. 

Sans  produire  dans  les  tissus  généraux  la  moindre  inflammation,  en 
laissant  l'épiderme  sinon  tout  à  fait,  du  moins  presque  intact  (car  il  est  aussi 
relativement  très  sensible  aux  rayons),  nous  possédons  avec  les  rayons  X  et 
le  radium  le  moyen  de  tuer  et  de  faire  disparaître,  tout  au  moins  de  léser, 
électivement,  certaines  espèces  cellulaires,  au  milieu  même  d'autres 
éléments  qui  restent  inaltérés.  On  connaît  des  poisons  qui,  inoffensifs  pour 
la  plupart  des  cellules  du  corps,  agissent  sur  une  seule  ou  sur  quelques 
espèces  de  cellules  ;  telle  est,  par  exemple,  la  digitale  qui  agit  électivement 
sur  les  cellules  (nerveuses  ou  musculaires?)  qui  commandent,  règlent  ou 
effectuent  les  contractions  cardiaques;  tel  est  encore  le  curare  qui,  à  dose 
infinitésimale,  agit  électivement  sur  certains  éléments  périphériques  du 
système  nerveux  moteur  volontaire.  Avec  la  même  précision  élective, 
quoique  par  un  mécanisme  tout  différent,  agissent  les  rayons  X  sur  d'autres 
espèces  cellulaires  parmi  lesquelles  sont  les  cellules  germinales. 

De  cette  électivité  d'action  des  rayons  de  Rôntgen,  les  plus  grandes 
espérances  thérapeutiques  ont  été  déduites.  Mais  il  ne  suffit  pas  de  posséder 
un  agent  énergique  et  électif  et  de  l'appliquer  empiriquement  au  trai- 
tement de  maladies  dont  on  ignore  la  cause,  comme  les  leucémies  et  les 
cancers. 

Quand,  à  défaut  de  la  cause  de  ces  maladies,  qui  peut  nous  échapper 
pendant  longtemps  encore,  nous  connaîtrons  du  moins  les  lois  qui  régissent 
l'action  des  rayons  sur  les  cellules  vivantes  normales,  nous  dirigerons 
certainement  mieux  cette  arme  puissante  et  dangereuse.  C'est  parce  que  les 
études  récentes  relatives  à  l'action  des  radiations  sur  les  glandes  germinales 
nous  font  avancer  dans  la  connaissance  indispensable  de  ces  lois,  qu'elles 
intéressent  non  seulement  les  biologistes,  mais  encore  les  médecins. 


La  sensibilité  inégale  des  diverses  espèces  cellulaires  aux  rayons  X  est 
démontrée  d'une  manière  éclatante  par  l'action  de  ces  rayons  sur  les  glandes 
germinales  et  particulièrement  sur  le  testicule.  Dans  cet  organe,  l'expéri- 
mentateur a  la  bonne  fortune  de  rencontrer  la  lignée  cellulaire  la  mieux 
connue  actuellement  qui  soit  dans  l'organisme  :   la  lignée  spermatique. 


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CONGRÈS    DE    CLRRMONT-FRRRAND.  689 

Dans  cette  lignée,  toutes  les  générations  successives  sont  très  sensibles  aux 
rayons,  mais  la  plus  sensible  est  la  génération  placée  à  son  origine  même. 

Dans  les  cellules,  Taction  nocive  des  rayons  se  traduit  parfois  immé- 
diatement par  la  dégénérescence  ou  la  mort.  Il  en  est  ainsi,  par  exemple, 
pour  les  spermatogonies  et  pour  les  ovocytes. 

Mais,  dans  d*autres  cas,  la  lésion  reste  complètement  latente  pendant 
toute  la  vie  de  la  cellule  irradiée.  Elle  n'apparaît  que  dans  ses  descendants 
prochains  ou  éloignés  :  c*est  une  tare  héréditaire.  Tel  est  le  cas  des  cellules 
séminales  et  en  particulier  des  spermatozoïdes  ;  bien  qu'ils  semblent  avoir 
résisté  à  Tirradiation,  les  embryons  qu'ils  procréent  sont  voués  fréquem- 
ment à  la  dégénérescence  et  à  la  mort. 

L'exemple  des  spermatozoïdes  montre  d'une  manière  éclatante  sur 
quelles  parties  des  cellules  agissent  les  rayons  :  c'est  sur  la  chromatine 
nucléaire,  que  beaucoup  de  recherches  antérieures  désignaient  comme  la 
partie  la  plus  sensible  de  la  substance  vivante.  Le  protoplasma  semble  ne 
dégénérer  daAs  la  plupart  des  cas  que  secondairement. 

Mais  quelles  sont  les  conditions  qui  déterminent  la  sensibilité  plus  ou 
moins  grande  des  cellules? 

«  Vâge  des  cellules  n'est  pas,  par  lui-même,  une  cause  d'immunité  ou  de 
plus  grande  sensibilité.  Il  est  inexact  de  prétendre,  comme  cela  a  été  fait, 
que  les  cellules  jeunes  sont  plus  sensibles  que  les  cellules  âgées  ou  inver- 
sement. 

»  Vétat  de  karyokinèse  est  une  cause  de  moindre  résistance  des  cellules 
vis-à-vis  des  rayons  comme  vis-à-vis  d'autres  agents  nocifis.  Mais  à  ce  point 
de  vue  il  y  a  de  grandes  différences  entre  les  générations  d'une  même 
lignée  ;  il  n'est  pas  téméraire  de  penser  que  de  grandes  différences  se  révé- 
leront aussi  entre  des  espèces  cellulaires  complètement  distinctes... 

»  Vactivilé  reproductrice  et  l'état  de  préparation  à  la  karyokinèse  ne  sont 
pas  des  causes  prédisposantes  de  gravité  uniforme... 

t  Peut-être  y  a-til  une  relation  entre  la  sensibilité  des  cellules  et  la  place 
gabelles  occupent  dans  une  lignée  ou  leur  degré  de  différenciation  morpholo- 
gique et  fonctionnelle.  »  (Regaud  et  Blanc,  6-1906.)  Le  cas  des  spermato- 
gonies rapproché  de  celui  des  lymphocytes  me  fit  croire  à  une  telle  relation* 
Bergonié  et  Tribondeau  ont  même  posé  cette  relation  en  loi  générale.  Je 
ne  crois  pas  que  cette  loi  soit  exacte;  je  pense  que  les  faits  qui  lui  sont 
favorables  ne  sont  que  de  simples  coïncidences,  masquant  la  véritable  loi, 
encore  inconnue. 

D'autres  auteurs  voient  dans  le  plus  ou  moins  d'intensité  du  métabolisme, 
c'est-à-dire  de  l'ensemble  des  fonctions  chimiques  de  la  cellule,  l'explication 
de  sa  sensibilité  variable;  mais  il  y  a  bien  plus  de  faits  défavorables  (cas  de 
la  plupart  des  glandes)  que  de  faits  favorables  à  cette  hypothèse. 

Les  modalités  physiques,  par  exemple  l'état  de  concentration  ou  de  dissé- 
mination de  la  chromatine  nucléaire  m'ont  paru  être  un  facteur  digne 
d'attention  :  il  était  logique  de  penser  que  la  chromatine  réduite  en  fine 


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SgO  AKCHIVBS   d'élbctricité   MKDICALE. 

poussière  (spermatogonies  souches)  est  plus  vulnérable  que  la  chromatine 
très  condensée  (spermatozoïde)  (Begaud  et  Blanc,  6-1906).  Mais  je  n'oserais 
pas  actuellement  défendre  trop  énergiquement  cette  opinion. 

Il  me  semble  que  nous  devons  nous  réfugier  provisoirement  dans  l'hypo- 
thèse suivante  :  la  sensibilité  des  cellules  dépend  de  la  constitulion  molé- 
culaire, donc  chimique  et  invisible,  de  la  chromatine.  Les  recherches 
futures  ne  tarderont  peut-être  pas  à  nous  renseigner. 

En  terminant,  j'exprimerai  une  fois  de  plus  cette  vérité  évidente  que  le 
progrès  dans  la  connaissance  des  lois  qui  gouvernent  l'action  biologique  des 
radiations  résultera  de  la  collaboration  étroite  de  deux  sciences  distinctes  : 
la  technique  radiologique  et  la  technique  cytologique,  reculant  toutes 
deux  chaque  jour,  par  leurs  progrès  incessants,  la  limite  des  investigations 
des  chercheurs. 


MM.  BERGONIÉ  et  TBIBONDEAU.  —  Conséquences  théoriques 
et  pratiques  de  l'action  des  rayons  X  sur  les  glandes  génitales. 

On  ne  saurait  exposer  avec  plus  de  clarté  que  ne  Ta  fait  notre  corappor- 
teur,  M.  Regaud,  la  question  déjà  si  pleine  de  faits  des  «lésions  déterminées 
par  les  rayons  de  Bôntgen  et  de  Becquerel- Curie  dans  les  glandes  germi- 
nales  et  dans  les  cellules  sexuelles  chez  les  animaux  et  chez  l'homme  1.  Si 
tous  doivent  lui  être  reconnaissants  de  son  œuvre,  en  tous  points  remar- 
quable, combien  n'avons-nous  pas  personnellement  de  remerciements  à 
lui  adresser  pour  nous  avoir  cités  si  abondamment  et  nous  avoir  délivrés  de 
l'obligation  ingrate  et  délicate  d'exposer  nos  propres  travaux.  Si  nous 
intitulons  ce  rapport  :  Conséquences  théoriques  et  pratiques  de  Taction  des 
rayons  X  sur  les  glandes  génitales,  c'est  que  nous  ne  voulons  pas  traiter  à 
nouveau  la  question  complète  de  Vaction  des  rayons  X  sur  ces  glandes. 
Nous  n'avons  rien  d'important  à  ajouter  à  la  partie  expérimentale  et  histo- 
rique du  rapport  de  M.  Begaud.  Nous  avons  encore  moins  à  critiquer  les 
résultats  de  ses  recherches  personnelles,  et  si  l'on  pensait  trouver  en 
M.  Begaud  et  en  nous  les  champions  de  deux  écoles  antagonistes,  la 
déception  sera  complète.  En  effet,  les  travaux  de  nos  confrères  lyonnais  et 
ceux  que  nous  avons  poursuivis  à  Bordeaux  avec  l'aide  de  nos  élèves  se  sont 
toujours  prêtés  un  mutuel  appui,  se  confirmant  et  se  complétant  tour 
à  tour.  Nous  nous  bornerons  donc  ici  à  exposer  quelques  conséquences 
directes  des  expériences  pratiquées  sur  les  organes  génitaux  à  l'aide  des 
rayons  de  Bôntgen  et  à  mettre  en  lumière  certaines  idées  générales  qui 
nous  sont  personnelles,  au  sujet  desquelles  nous  croyons  avoir  été  mal 
compris. 

Conséquences  spéciales; 

L'une  d'entre  elles  nous  parait  de  la  plus  haute  importance,  car  elle  fixe 
un  point  jusqu'ici  fort  controversé,  à  savoir  le  rôle  des  cellules  de  Sertoli  cl 


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CONGRÈS  DE  CLERMONT  FEORAND.  69 1 

l'origine  de  la  lignée  séminale.  La  découverte  de  vésicules  lipoïdes  dans  le 
protoplasma  des  cellules  de  Sertoli,  faite  par  Regaud,  démontrait  le  rôle 
sécréteur  de  ces  éléments.  Nos  expériences  ont  prouvé  que  la  spermatogonie 
est  véritablement  la  cellule  souche  de  la  lignée  spermatique  et  non  la 
cellule  de  Sertoli.  En  stérilisant  complètement  le  testicule,  nous  avons  vu 
persister  dans  les  tubes  séminipares  uniquement  des  cellules  de  Sertoli  ;  ces 
cellules  se  sont  multipliées  par  amitose  en  donnant  un  grand  nombre  de 
cellules  identiques  à  elles  ;  mais  il  ne  s'y  est  produit  jamais  aucune  karyo* 
kinèse,  et  jamais  elles  n'ont  été  le  point  de  départ  d'une  nouvelle  poussée 
spermatogénétique  restauratrice. 

Les  applications  thérapeutiques  résultant  de  l'étude  des  rayons  X  sur  les 
glandes  génitales  ont  peu  d'intérêt.  Dans  les  cas  où  la  castration  testi- 
culaire  est  pratiquée  actuellement,  les  rayons  X  ne  sauraient  remplacer 
avantageusement  le  bistouri.  La  castration  rôntgénienne  de  l'ovaire  aurait, 
semble-t-il,  un  plus  grand  nombre  d'indications,  mais  la  profondeur  de  la 
glande  chez  la  femme  rend  l'application  dangereuse  et  le  résultat  très 
aléatoire. 

L'hypothèse  de  Regaud  sur  l'utilisation  de  la  castration  rôntgénienne 
chez  l'homme,  dans  un  but  de  prophylaxie  sociale,  ne  semble  pas  devoir  se 
réaliser  de  sitôt.  Elle  ne  serait  guère  appplicable  qu'aux  fous  bu  aux  crimi- 
nels. Mais  les  fous,  le  plus  souvent,  ont  engendré  avant  que  leur  maladie 
soit  déclarée.  Quant  aux  criminels,  certaine  campagne  de  presse  assez  reten- 
tissante a  démontre  que  l'administration  pénitentiaire,  loin  de  chercher 
à  éteindre  leur  race,  tentait  leur  relèvement  moral  par  la  création  d'un  foyer 
familial  et  encourageait  le  mariage  entre  déportés. 

Bref,  de  toutes  les  expériences,  la  vraie  conclusion  pratique  à  tirer,  c'est 
que  des  précautions  minutieuses  doivent  être  prises  pour  éviter  l'infécondité 
rôntgénienne,  tant  chez  le  malade  que  chez  le  radiolhérapeute  :  le  premier 
sera  protégé  à  l'aide  des  instruments  si  parfaits  et  si  variés  que  les  progrès 
récents  de  la  technique  mettent  à  notre  disposition  ;  le  second,  bien  simple- 
ment, en  se  servant  de  lits  très  bas  et  d'escabeaux,  de  façon  à  se  trouver 
au  -  dessus  de  la  zone  dangereuse  ou  d'application,  dans  ce  que  nous  appelons 
la  zone  de  sécurité. 


Conséquences  générales. 

I*"   Loi  DE  COaRÉLATION   ENTRE  L\  FRAGILITÉ  RÔNTGÉNIENNE  DES  CELLULES 
ET  LEUR  ACTIVITÉ    REPRODUCrRICB. 

En  joignant  aux  résultats  de  nos  expériences  sur  le  testicule  les  observa- 
tions des  divers  auteurs  relatives  à  l'action  des  rayons  X  sur  les  tissus 
normaux  ou  pathologiques,  nous  avons  obtenu  un  ensemble  de  données 
concordantes  d'où  nous  avons  tiré  une  loi  qu'on  pourrait  appeler  :  loi  de 
corrélation  entre  la  fragilité  rôntgénienne  des  cellules  et  leur  activité  repro- 
ductrice. 


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599  ARCHIVES   D'éLBCTRICITÉ   MEDICALE. 

Depuis  répoque  où  nous  l'avons  formulée,  nous  n'avons  pas  manqué  une 
occasion  de  la  mettre  à  Tépreuve  par  des  recherches  systématiques,  et  jamais 
encore  nous  ne  l'avons  trouvée  en  défaut. 

L'énoncé  de  cette  loi  peut  être  divisé  en  trois  paragraphes.  Nous  croyons, 
en  effet,  que  les  rayons  X  agissent  avec  d'autant  plus  d'intensité  sur  les  cellules  : 

S  I  Que  Vactivité  reproductrice  de  ces  cellules  est  plus  grande; 

Sa  Que  leur  devenir  karyokinétique  est  plus  long; 

S  3  Que  leur  morphologie  et  leurs  fonctions  (autres,  bien  entendu,  que  la 
reproductibilité)  sont  moins  définitivement  fixées. 

Le  premier  paragraphe  (^relation  entre  la  sensibilité  aux  rayons  X  et  Vacti- 
vité reproductrice)  est  de  beaucoup  le  plus  important  et  le  plus  général.  Il 
établit  une  relation  étroite  entre  la  reproductibilité  et  la  sensibilité  aux 
rayons  X  de  toutes  les  cellules;  un  élément  cellulaire  quel  qu'il  soit,  du 
moment  qu'il  entre  en  activité  reproductrice,  devient,  ipso  facto,  moins 
résistant  aux  radiations. 

Cette  première  partie  de  notre  loi  nous  fut  suggérée  par  les  constatations 
suivantes,  faites  sur  le  testicule  et  l'ovaire  irradiés  :  très  rapide  destruction 
des  diverses  cellules  de  l'épithélium  séminal  et  de  la  couche  granuleuse  des 
vésicules  de  Graaf,  quand  elles  sont  en  état  de  karyokinèse  ;  action  destruc- 
tive intense  des  radiations  sur  les  spermatogonies,  les  spermatocytes,  les 
cellules  de  la  granuleuse,  les  ovules  en  maturation;  faible  action  de  ces 
rayons  sur  les  cellules  de  Sertoli  et  les  cellules  interstitielles  de  l'ovaire; 
action  très  faible  sur  les  spermatides,  les  spermatozoïdes,  les  cellules 
conjonctives  du  testicule,  les  éléments  du  stroma  et  de  l'épithélium 
superficiel  ovariens. 

Une  longue  série  de  faits  observés  sur  d'autres  tissus  normaux  vint 
ensuite  confirmer  notre  opinion  :  i**  Action  plus  grande  des  rayons  X  sur 
la  plupart  des  tissus  des  animaux  très  jeunes  que  sur  ces  mêmes  tissus  chez 
l'adulte,  à  cause  de  l'activité  formatrice  plus  intense.  Certains  tissus, 
fragiles  chez  le  nouveau -né,  deviennent  indifférents  chez  l'adulte  : 
tels  l'épithélium  cristallinien,  le  foie,  etc...  2°  Action  manifeste  des  radia- 
tions sur  des  tissus  adultes  normalement  insensibles  quand  il  s'y  produit 
une  brusque  poussée  prolifératrice.  Exemple  :  glande  mammaire  au  stade 
d'évolution  pendant  la  gestation  (Soulié).  3**  Influence  constante  des 
rayons  X  sur  des  tissus  adultes  où  l'activité  karyokinétique  est  persistante: 
centres  germinatifs  des  organes  lymphoïdes,  couche  germinative  de  l'épi- 
derme,  racine  du  poil.  4*  Indifiérence  des  cellules  dont  l'activité  multiplica- 
trice  est  très  ralentie  ou  nulle:  cellules  glandulaires,  nerveuses,  muscu- 
laires; hématies. 

Enfin  les  rayons  agissent  aussi  sur  les  tissus  pathologiques  (inflamma- 
toires et  surtout  néoplasiques)  d'autant  plus  efficacement  qu'ils  prolifèrent 
davantage  (sensibilité  des  sarcomes,  des  épithéliomes,  des  adénites;  indiffé- 
rence plus  ou  moins  grande  des  fibromes,  des  myomes,  des  lipomes)  et  dans 


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CONGRÈS    DE   CLERMONT-FERRAND.  5^3 

toutes  les  biopsies  de  néoplasmes  irradiés  on  a  signalé  des  zones  de  destruc- 
tion maxima  correspondant  aux  centres  de  prolifération. 

D'ailleurs  M.  Regaud  confirme  ce  premier  paragraphe  de  notre  loi 
en  reconnaissant  dans  l'état  de  karyokinèse  une  cause  de  moindre  résistance 
des  cellules  vis-à-vis  des  rayons.  Que  l'activité  reproductrice  et  l'état  de 
préparation  à  la  karyokinèse  ne  soient  pas  des  causes  prédisposantes  de 
gravité  uniforme,  nous  en  convenons  avec  lui,  mais  le  processus  mitotique 
est-il  lui-même  uniforme? 

I^  deuxième  paragraphe  de  notre  loi  {relation  entre  la  sensibilité  aux 
rayons  X  et  le  devenir  karyokinètique)  étend  pour  ainsi  dire  encore  la  portée 
générale  du  premier  en  accordant  une  sensibilité  rôntgénienne  particulière 
aux  cellules  longuement  et  héréditairement  spécialisées  en  vue  de  la  fonc- 
tion reproductrice,  à  ces  ensembles  de  cellules  qu'on  appelle  des  lignées.  Il 
existe  dans  ces  familles  cellulaires  un  mouvement  prolongé  du  noyau  qui  le 
fait  progressivement  se  multiplier  et  se  transformer;  ce  mouvement  nous  le 
désignons  sous  le  nom  de  devenir  karyokinètique.  Il  se  manifeste  à  nous 
surtout  par  ses  résultats  et  ne  devient  accessible  à  nos  moyens  d'investi- 
gation qu'à  une  courte  phase  correspondant  à  une  division  imminente  du 
noyau  (c'est  l'état  de  mitose  ou  de  karyokinèse  telle  qu'on  l'entend  d'habi- 
tude, c'est-à-dire  dans  le  sens  de  mouvement  microscopiquement  visible 
du  noyau),  ou  à  une  modification  morphologique  très  grande  de  ce  noyau 
(exemple  :  transformation  des  noyaux  de  spermatides  devenant  tètes  de 
spermatozoïdes).  Mais  il  n'en  est  pas  moins  très  long,  et  de  cette  continuité 
du  mouvement  nucléaire,  résulte,  selon  nous,  une  fragilité  également 
continue,  même  en  l'absence  des  figures  classiques  de  la  caryodiérèse.  Au 
contraire,  dans  beaucoup  de  cellules  de  l'organisme,  la  sensibilité  rôntgé- 
nienne est  transitoire  et  en  relation  avec  des  mitoses  elles-mêmes  aberrantes. 

Le  point  de  départ  de  notre  opinion  a  été  la  constatation  de  la  suscepti- 
bilité très  grande  de  toutes  les  cellules  de  la  lignée  séminale,  tant  qu'elles 
sont  en  état  de  devenir  karyokinétiques,  c'est-à-dire  depuis  la  spermatogonie 
jusqu'à  la  spermatide  (qui  ne  se  divise  plus,  mais  se  transforme).  Il  est 
curieux  de  voir  combien  la  sensibilité  de  ces  éléments  est  plus  grande  que 
celle  de  la  plupart  des  autres  cellules  de  l'organisme,  alors  même  qu'au- 
cun caractère  microscopique  ne  permet  de  constater  Texistence  d'un  pro- 
cessus karyokinètique;  les  spermatogonies  offrent  de  ce  fait  l'exemple  le 
plus  typique.  Pour  nous,  il  existe  là  une  évolution  multiplicatrice  latente 
qui  est  la  raison  d'être  du  peu  de  résistance  aux  rayons.  Nous  la  retrouvons, 
moins  accusée,  dans  les  ovules. 

D'autres  tissus  de  l'organbme  possèdent  des  cellules  qui  sont  pour  ainsi 
dire  en  perpétuel  état  de  devenir  karyokinètique,  bien  que  les  figures  de 
mitose  s'y  montrent  a  des  intervalles  moins  rapprochés  que  dans  le 
testicule;  citons  l'épiderme,  le  poil.  On  connaît  leur  fragilité  remarquable. 

Dans  les  tumeurs,  n'observe-t-on  pas  également  une  grande  susceptibilité 


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59^  AHCIIIVE8    d'élf.ctricité   MÉDIGALK. 

de  toutes  les  cellules  néoplasiques  aux  radiations,  même  quand  leur  noyau 
est  en  repos  apparent?  Les  cellules  des  néoplasmes  constituent,  elles  aussi, 
de  véritables  lignées;  leur  devenir  karyokinétique  est  long,  puisqu'il 
embrasse  un  grand  nombre  de  générations,  on  peut  donc  leur  appliquer  le 
deuxième  paragraphe  de  notre  loi.  C'est  la  seule  façon  de  s'expliquer  leur 
destruction  globale  sous  l'influence  d'une  irradiation  qui  épargne  à  côté 
d'elles  des  cellules  normales. 

Ce  deuxième  paragraphe  est-il  réellement  en  contradiction  avec  les  opi- 
nions exprimées  par  BegaudP  Nous  ne  le  croyons  pas,  puisqu'il  admet  que 
certaines  espèces  cellulaires,  parmi  lesquelles  se  trouvent  les  cellules  ger- 
minales,  sont  très  sensibles  aux  rayons  X  dans  toutes  leurs  générations 
successives. 

Mais  il  nous  semble  que  l'expression,  peu  usitée,  de  devenir  a  été  prise 
parfois  dans  le  sens  d*avenir.  Il  est  facile  de  montrer  à  combien  de  contra- 
dictions on  s'exposerait  en  remplaçant  dans  notre  loi  un  mot  par  l'autre. 
Supposons,  par  exemple,  qu'une  spermatogonie,  cellule  très  sensible, 
soit  condamnée  pour  une  raison  fortuite  quelconque  à  disparaître  avant 
d'évoluer,  son  avenir  karyokinétique  de  considérable  devient  nul  ;  en  sera- 
t^elle  moins  sensible  tant  qu'elle  vit?  Inversement,  une  cellule  conjonctive, 
par  exemple,  pourra,  dans  un  avenir  éloigné,  sous  des  influences  diverses, 
se  multiplier  activement.  Cette  éventualité  peut-elle  raisonnablement  influer 
sur  sa  fragilité  actuelle?  Le  devenir  karyokinétique  Implique  l'existence 
dans  la  cellule  d'un  mouvement  qui  se  propage  dans  un  nombre  plus  ou 
moins  considérable  de  générations  antérieures  à  elle  ou  dérivées  d'elle. 

Notre  troisième  paragraphe  (^relation  entre  la  sensibilité  aux  rayons  et 
Vinstabillté  morphologique  et  fonctionnellej  n'est  que  le  corollaire  des  deux 
premiers  En  effet,  plus  une  cellule  se  différencie  morphologiquement  et 
physiologiquement  en  vue  de  fonctions  spéciales  (nutrition,  sécrétion, 
contraction,  production  de  l'influx  nerveux,  etc.),  plus  la  fonction  mulU- 
plicatrice  est  reléguée  à  l'arrière-plan  ;  inversement,  quand  une  cellule  ainsi 
spécialisée  va  incidemment  se  reproduire  (exemple  :  cellule  glandulaire),  ses 
fonctions  spéciales  se  ralentissent,  leurs  attributs  morphologiques  s'effacent, 
et  le  rôle  prépondérant  revient  aux  phénomènes  karyokinétiques. 

Dans  les  organes  génitaux,  nous  voyons  les  cellules  de  Serloli  du  testicule 
et  les  cellules  interstitielles  des  deux  glandes  génitales  se  spécialiser  dans  un 
rôle  sécrétoire  et  posséder  une  morphologie  définitive  et  caractéristique; 
ces  éléments  sont  presque  indifférents  à  l'égard  des  rayons  X.  De  même, 
la  forme  du  spermatozoïde  est  parfaitement  fixée;  c'est  un  élément  inca- 
pable de  se  diviser,  spécialisé  en  vue  de  la  motricité  et  d'un  apport, 
problématique,  nécessaire  au  développement  de  l'ovule;  aussi  les  rayons  X 
ne  détruisent-ils  plus  ce  dérivé  de  cellules  pourtant  si  fragiles. 

Parmi  les  cellules  normales,  les  cellules  hautement  différenciées  en  vue 
de  fonctions  déterminées  :  cellules  glandulaires,   musculaires,  nerveuses. 


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CONOUKS    Dr.    CLKRMONT-l'KlinAND.  5l)5 

osseuses,  cartilagineuses,  hématies,  etc.,  sont  également  résistantes,  alors 
que  les  lymphocytes,  par  exemple,  succombent  facilement. 

Enfin  les  tumeurs  nous  fournissent  d'excellents  exemples  de  cellules  peu 
sensibles  dont  les  fonctions  et  la  morphologie  sont  bien  fixées  (lipome) 
et  de  cellules  très  polymorphes,  ou  sans  fonction  définie  autre  que  la 
reproductibilité  (carcinome,  épithéliome,  sarcome)  qui  sont  très  fragiles. 

Gomme  nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  le  dire,  ces  trois  paragraphes 
de  la  loi  s*enchainent  Tun  à  Tautre;  certains  tissus  sains,  certaines  tumeurs 
se  retrouvent  cités  à  propos  de  chacun  d'eux  ;  c'est  qu'en  effet,  leur 
sensibilité  aux  rayons  est  à  la  fois  en  relation  avec  leur  activité  reproduc- 
trice, la  durée  de  leur  devenir  karyokinélique,  l'instabilité  de  leur  morpho- 
logie et  de  leurs  fonctions  (exemple  :  spermatocytes,  carcinomes)  ;  chez  les 
autres,  la  résistance  aux  rayons  est  en  relations  avec  des  caractères  contraires  : 
activité  reproductrice  et  devenir  karyokinétique  faibles  ou  nuls,  morphologie 
et  fonctions  définitivement  fixées  (exemple  :  hématies,  lipome). 

Nous  croyons  avoir  apporté  à  l'appui  de  notre  loi  un  faisceau  d'argu- 
ments déjà  assez  imposant  pour  qu'elle  soit  prise  en  considération.  Grâce 
à  elle,  il  est  permis,  connaissant  l'activité  reproductrice  des  cellules,  la 
présence  ou  l'absence  des  lignées  cellulaires,  la  morphologie  et  les  fonctions 
d'un  tissu,  de  prévoir  comment  il  se  comportera  vis-à-vis  des  rayons  X.  Nous 
n'avons  pas,  bien  entendu,  la  prétention  d'arriver  à  une  estimation  rigou- 
reuse; tant  de  données  diverses  nous  manquent  encore!  Nous  n'essaierons 
pas  davantage  d'expliquer  le  pourquoi  des  relations  entre,  l'activité  repro- 
ductrice et  la  sensibilité  aux  radiations.  Notre  loi  n'est  pas  la  première 
à  régir  des  phénomènes  dont  le  processus  intime  et  la  raison  d'être  nous 
échappent  Regaud  et  Blanc  ont  pensé  trouver,  en  1906,  une  raison  objective 
de  vulnérabilité  dans  la  dissémination  de  la  chromaline  sous  forme  de  fines 
particules  (spermalogonies)  une  cause  de  résistance  dans  sa  condensation 
(spermatozoïde).  Ils  nous  paraissent  actuellement  ne  plus  attacher  la  même 
valeur  à  ces  modalités  physiques.  Et,  en  cela,  ils  nous  semblent  avoir  raison. 
Qu'est-ce,  pour  des  rayons  aussi  pénétrants  que  ceux  de  Rôntgen,  qu'une 
différence  de  grosseur  des  granulations  chromatiques  qui  se  chiffre  par  pl  ou 
par  fractions  de  |aP  Qu'est-ce  que  la  concentration  plus  ou  moins  grande 
d'une  matière  albuminoîde  ?  Théoriquement  la  masse  la  plus  épaisse  et  la 
plus  dense  devrait  même  être  la  plus  atteinte  puisqu'elle  retient  le  plus 
l'énergie  des  rayons.  Bien  des  faits  montrent,  d'ailleurs,  que  cette  opinion 
n'est  pas  fondée  :  c'est  la  sensibilité  plus  grande  d'une  cellule  à  l'état  de 
karyokinèse,  alors  que  précisément  le  filament  chromatique  s'épaissit  et  se 
condense;  c'est  la  morphologie  nucléaire  très  variée  des  cellules  sensibles 
aux  rayons  (spermatocytes,  spermatogonies,  lymphocytes,  cellules  det  l'épi- 
derme,  etc.),  c'est  la  possibilité  de  trouver,  parmi  des  cellules  dont  la  chro- 
mâtine  présente  des  caractères  morphologiques  identiques,  des  éléments 
fragiles  et  d'autres  résistants  (épiderme,  etc.),  c'est  la  sensibilité  très  diffé- 


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5g6  ARCHIVES  d'électrigité  médicale. 

rente  d*une  cellule  dont  la  chroma tine  conserve  une  disposition  apparem- 
ment constante,  alors  qu'on  Tirradie  chez  Tanimal  nouveau-né  ou  chez 
Tadulte  (épithélium  cristallinien,  foie). 

Regàud  et  Blanc  adoptent  provisoirement  une  hypothèse  nouvelle  :  «  La 
sensibilité  des  cellules  dépendrait  de  la  œnstUution  moléculaire,  donc  chi- 
mique et  invisible  de  la  chroma tine.  »  Peut-être  ont-ils  raison  ;  mais,  comme 
ils  le  disent,  il  faut  attendre  des  recherches  nouvelles  pour  la  confirmer,  si 
tant  est  que  ces  recherches  puissent  nous  éclairer  jamais  sur  la  constitution 
moléculaire  des  cellules. 

2*'  Traitement  des  néoplasmes. 

Si  la  radiothérapie  des  tumeurs,  pratiquée  jadis  d*une  façon  tout  empirique, 
repose  maintenant  sur  des  données  scientifiques  et  précises,  si  nous  nous 
expliquons  la  sélection  singulière  réalisée  entre  les  divers  tissus  sains  et 
pathologiques  parles  radiations,  c*est  surtout  aux  expériences  sur  les  glandes 
génitales  que  nous  le  devons.  Certes,  il  est  peu  de  recherches  expérimentales 
qui  aient  donné,  tant  au  point  de  vue  théorique  qu*au  point  de  vue  pratique, 
des  résultats  aussi  considérables. 

Néanmoins  la  radiothérapie  des  tumeurs  n*aboutit  pas  toujours  aux  cures 
merveilleuses  qu'on  se  croirait  en  droit  de  lui  demander.  Mais  il  nous  reste 
encore  tant  de  choses  à  apprendre  dans  le  domaine  de  la  technique,  de 
l'application  des  rayons  X,  et  de  leur  action  biologique,  que  tout  espoir  dans 
une  thérapeutique  plus  constamment  efficace  ne  doit  pas  être  abandonné. 
La  radiothérapie  nous  réserve  dans  l'avenir  encore  bien  des  surprises.  Mab 
peut-être  sont-ils  moins  lointains  qu'on  ne  pense  ces  succès  définitifs  qui 
viendront  couronner  nos  eflbrts  réunis! 


MM.  REGAUD  et  DUBREUIL.  —  Action  des  rayons  X  sur  le 
testicule  des  animaux  impubères.  (Résumé.) 

On  pourrait  supposer  a  priori  que  les  cellules  du  testicule  impubère 
seraient  plus  sensibles  aux  rayons  X  que  celles  du  testicule  pubère.  Les  expé- 
riences que  nous  avons  faites  démontrent  le  contraire. 

Nous  avons  soumis  à  la  rôntgenisation  les  testicules  de  trois  lapins  âgés  de 
deux  mois  et  huit  jours,  deux  mois  et  dix  jours.  L'irradiation  a  été  faite  au 
moyen  de  rayons  de  pénétration  moyenne,  dans  lea  conditions  suivantes  : 
durée,  3o  minutes;  ampères  au  primaire,  4  i/a  à  5;  volts,  96 ;  étincelle 
équivalente,  ii-ia  centimètres;  dislance  peau  anticathode,  10  centimètres. 
Les  testicules  ont  été  examinés  sept,  treize,  quinze,  vingt,  vingt-cinq  et 
trente  jours  après  l'irradiation. 

Les  résultats  sont  les  suivants  :  Dans  les  deux  premières  semaines  de 
l'irradiation,  on  observe  la  dégénérescence  et  la  disparition  de  cellules  assex 
nombreuses  dans  les  tubes  séminifères,  principalement  parmi  les  éléments 


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CONGRÈS    DE    CLEBMONT-FEnHA^  l>.  fl^J 

qualifiés  d'ovules  mâles  ou  de  spermatogouies  oviformes.  Les  autres  cellules, 
dites  cellules  foUiculeuses,  sont  très  peu  lésées  ou  ne  le  sont  peut-être  pas 
du  tout. 

Mais,  un  peu  plus  tard,  on  constate  que  les  cellules  mortes  et  disparues 
sont  intégralement  remplacées  et  très  rapidement,  de  sorte  qu'au  vingt- 
cinquième  et  au  trentième  jour  on  n'observe  plus  aucune  différence  entre 
un  testicule  témoin  et  le  testicule  irradié.  Les  lésions  ont  donc  été  passa- 
gères et  n'ont  pas  porté  sur  les  cellules  souches  de  l'épi thélium. 

Ainsi,  le  testicule  impubère  se  comporte  d'une  manière  radicalement 
différente  de  celle  du  testicule  adulte.  La  sensibilité  du  premier  est  infi- 
niment moindre. 


MM.  BERGONIÉ  et  ÏRIBONDEAU.  —  Action  des  rayons  X  sur 
les  globules  rouges  du  lapin.  (Résumé.) 

Les  auteurs  ont  constaté,  après  une  rôntgenisation  parfob  énorme,  in 
vitro f  de  ce  sang  défibriné  ou  non,  que  le  début  de  l'hémolyse  apparaît  dans 
une  solution  saline  hypotonique  de  même  concentration  que  pour  le  sang 
normal.  Donc,  les  globules  ne  sont  pas  rendus  plus  fragiles  par  l'irradiation. 
L'indilTérence  des  hématies,  éléments  éminemment  spécialisés  dans  les 
fonctions  autres  que  la  reproductîbîLité  et  au  détriment  de  celle-ci,  est  une 
preuve  nouvelle  à  l'appui  de  la  loi  formulée  par  les  auteurs,  loi  établissant 
une  relation  étroite  entre  l'activité  reproductrice  des  cellules  et  leur  sensi- 
bilité aux  rayons  X. 


MM.  TRIBONDEAU  et  LAFARGUE.  —  Les  troubles  provoqués 
dans  l'appareil  visuel  adulte  par  les  rayons  X.  (Résumé.) 

Les  auteurs  les  ont  vus  se  cantonner  absolument  à  ses  portions  tout  anté- 
rieures. Radiodermite  et  dépilation  des  paupières,  conjonctivite  plus  ou 
moins  intense,  kératite  passagère  :  tel  en  est  le  bilan.  Jamais  ils  n'ont 
constaté  de  cataracte,  malgré  l'emploi  de  doses  énormes  (jusqu'à  a  heures 
d'irradiation,  à  lo  centimètres,  rayons  moyens).  Jamais  non  plus  ils  n'ont 
trouvé  de  dégénération  de  la  rétine  ni  du  nerf  optique.  Ce  dernier  résultat 
est  des  plus  importants;  il  est  en  contradiction  formelle  avec  les  conclusions 
de  Birsch-Hirschfeld,  le  seul  expérimentateur  qui  ait  traité  le  même  sujet; 
cependant  l'irradiation  pratiquée  par  Trlbondeau  et  Lafargue  était  beaucoup 
plus  forte,  et  la  période  d'attente  après  exposition  était  plus  longue  que 
dans  les  expériences  de  leur  prédécesseur. 

DISCUSSION 

M.  Regaud.  —  La  seule  différence  qui  existe  entre  MM.  Bergonié,  Tri- 
bondeau,  leurs  collaborateurs  et  nous,  est  que  la  loi  qu'ils  ont  posée  ne 
nous  parait  pas  générale,  tandis  qu'ils  l'ont  trouvée  confirmée  par  leurs 


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•*>0^  vnCIÎIVKS    D'éLECTIHCITÉ    MRDICAI.K. 

études  récentes,  il  semble  en  particulier  que  iu)s  dernières  recherches  avec 
M.  Dubreuil  sur  Taction  des  rayons  X  sur  les  testicules  des  animaux  impu- 
bères infirment  cette  loi. 

M.  Bergonié.  —  11  m'est  difficile  de  discuter  l'histologie  fine  avec 
M.  Begaud,  et  je  regrette  vivement  l'absence  de  mon  collaborateur  Tribon- 
deau  qui  s^est  occupé  de  toute  la  partie  histologique  de  nos  recherches, 
mais  il  nous  semble  qu'après  les  arguments  contenus  dans  les  deux  rapports 
et  les  recherches  complémentaires  qui  ont  été  apportées  de  chaque  côté,  il 
n'y  a  qu'à  attendre  de  nouveaux  faits  pour  porter  un  jugement  définitif  sur 
la  loi  que  nous  avons  formulée. 

M.  NoGiER.  —  Au  sujet  de  l'azoospermie  constatée  chez  certains  médecins 
s'ocpupant  des  applications  des  rayons  X,  il  cite  un  cas  très  particulier 
prouvant  que  dans  tous  les  cas  cette  action  est  infidèle. 

M.  Regaud.  —  Nous  n'avons  pas  actuellement  à  notre  disposition  les 
éléments  pour  juger  de  l'action  des  rayons  X  sur  les  glandes  génitales  de 
l'homme,  il  est  probable  même  que  nous  ne  les  aurons  jamais;  nous  ne 
pouvons  faire  que  des  déductions  présentant  un  degré  de  certitude  fort 
limité. 


MM.  BERGONIËetE.  SPEDER.— Sur  la  radiographie  dite  instan 
tanée.  (Sera  publié  in  extenso.) 

Étudiant  à  ce  sujet  les  différentes  sources  de  courant  à  haute  tension 
pour  rayons  X,  les  auteurs  ont  obtenu  avec  le  meuble  d'Arsonval-GaiCfe  des 
intensités  de  i4  à  :»5  m  A.  Les  seules  modifications  ont  porté  sur  les 
connexions  des  condensateurs  et  sur  leur  nombre.  Ils  peuvent  ainsi  faire  la 
plupart  des  radiographies  en  lo  à  i5  secondes  et  toutes,  en  moins  de 
a5  secondes.  Ils  proposent  trois  combinaisons  de  condensateurs  appropriées 
aux  divers  états  mou,  dur  ou  moyen  du  tube.  Un  dispositif  permettrait  de 
les  obtenir  rapidement  et  de  passer  facilement  du  meuble  intensif  au 
meuble  normal  pour  la  radiothérapie  et  la  haute  fréquence.  Ils  montrent 
toute  une  série  de  clichés  avec  toutes  les  constantes  à  l'appui.  L'un  d'eux, 
un  crâne,  donne  la  meilleure  opposition  avec  une  pose  de  5  secondes. 
L'étude  du  meuble,  au  point  de  vue  radiographie  rapide,  telle  que  l'ont 
faite  les  auteurs,  permet  dès  maintenant  des  temps  de  pose  sinon  plus 
courts  tout  au  moins  égaux  à  ceux  des  étrangers,  des  Allemands  en  parti- 
culier, et  cela  avec  un  appareil  beaucoup  plus  maniable  et  réglable  que  ceux 
employés  par  ces  derniers. 


M.  GUILLOZ.  —  Étude  photographique  sur  la  transmission 
des  rayons  X  par  les  substances  suivant  leur  épaisseur. 

Si  l'on  photographie  un  prisme  à  face  plane  de  la  substance  reposant  sur 
la  plaque,  la  transmission  se  traduira,  suivant  l'épaisseur,  par  une  opacité 
s'étendant  graduellement  de  l'arête  à  la  base  du  prisme.  On  obtiendra  ainsi 


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Congrès  de  cleumont-fkI^rand.  099 

Une  surface  rectangulaire  dans  laquelle  l'opacité  constante,  suivant  une 
ordonnée,  sera  la  transmission  donnée  par  une  épaisseur  de  substance  pro- 
portionnelle à  Tabscisse. 

Quelle  est  la  relation  qui  unit  ces  deux  variables? 

Si  Ton  coupe  la  plaque  et  que  Ton  superpose  ces  deux  portions  de  plaques 
après  retournement,  trois  aspects  peuvent  se  présenter  lorsqu'on  les 
examine  par  transparence.  On  voit  une  plage  qui  dans  l'absorption  des 
régions  superposées  est  uniforme,  ou  bien  l'absorption  est  plus  forte  dans  la 
région  centrale,  ou  bien  elle  y  est  plus  faible  que  vers  les  extrémités. 

Lorsque  l'absorption  est  uniforme  dans  la  superposition  des  plaques, 
après  retournement,  c'est  que  la  quantité  de  substance  absorbante  que 
l'action  photographique  a,  après  développement,  déposée  dans  la  plaque  est 
proportionnelle  à  l'abscisse.  En  effet,  si  c'est  la  longueur  superposée,  on  doit 
avoir  toujours,  quel  que  soit  /.  :  /(  /.)  -!-/(/  —x)  =  K  ;,  ce  qui  exige  que  la 
fonction  /(x)  soit  du  premier  degré  et  établit  ainsi  la  loi  de  proportionna- 
lité. On  peut  se  représenter  les  choses  par  une  comparaison  géométrique: 
supposons  une  cuve  d'absorption  prismatique  ayant  une  face  convexe 
tournant  sa  concavité  du  côté  de  la  base  de  la  cuve.  Quand  on  superposera 
à  cette  cuve  une  autre  cuve  semblable  et  retournée,  la  somme  des  épais- 
seurs sera  plus  grande  au  centre  qu'à  la  périphérie,  c'est-à-dire  que  l'opacité 
sera  plus  grande  au  centre  qu'à  la  périphérie  en  supposant,  bien  entendu, 
que  la  substance  absorbante  est  unirormément  répartie  dans  la  masse.  Or, 
comme  la  courbe  tourne  sa  concavité  du  côté  de  l'axe  des  x,  on  peut  dire 
qu'à  partir  de  tout  point  considéré  la  quantité  de  substance  répartie 
suivant  l'abscisse  est  plus  petite  que  ne  l'indiquait  la  proportionnalité  de 
cette  répartition. 

On  verrait  de  même  que  si  l'opacité  dans  les  plages  superposées  est 
moins  forte  au  centre  qu'à  la  périphérie,  c'est  que  la  quantité  de  substance 
absorbante  répartie  croit  plus  vite  que  la  loi  de  proportionnalité  suivant 
l'abscisse. 

J'ai  montré  qu'une  quantité  de  lumière  répartie  proportionnelle  à  l'ab- 
scisse sur  une  plaque  photographique,  donnait  une  action  photographique 
croissant  moins  vite  que  la  loi  de  proportionnalité  de  l'eflet  à  l'action.  De 
semblables  plaques  superposées  après  retournement  donnent  une  absorption 
plus  grande  au  centre.  Le  contraire  se  produit  parles  rayons  X.  S'ils  obéis- 
saient à  la  loi  exponentielle  d'absorption,  lorsqu'ils  arriveraient  sur  la 
plaque  après  traversée  du  prisme,  ils  seraient  déjà  répartis  comme  intensité 
suivant  une  loi  bien  au-dessous  de  la  loi  de  proportionnalité.  Dès  lors 
l'action  photographique  qui  est  au-dessous  de  cette  proportionnalité  accen- 
tuerait encore  le  sens  de  l'action  en  augmentant  encore,  en  quelque  sorte, 
dans  la  représentation  du  phénomène  la  courbure  de  la  cuve. 

Les  épreuves  retournées  et  superposées  que  je  vous  soumets  montrent 
une  absorption  uniforme  au  centre  et  la  périphérie  pour  certaines  plaques 
(plaque  Lumière,  rayons  \  correspondant  à  4  et  5  du  radîochromomètre), 


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6oO  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITi   MÉDICALE. 

une  absorption  plus  forte  à  la  périphérie  qu'au  centre  pour  des  rayons  plus 
mous. 

n  faut  donc  que  l'action  des  rayons  X  sur  la  plaque  diminue  beaucoup 
moins  vite  que  ne  Findique  la  loi  d'absorption,  et  cela  d'autant  plus  que 
les  rayons  sont  plus  mous.  Je  confirme  ainsi  les  résultats  publiés  der- 
nièrement par  Guilleminot.  Il  semble  qu'avec  des  rayons  X  durs,  au  point 
de  vue  de  l'action  photographique,  la  transmission  devienne  proportion- 
nelle à  l'épaisseur,  tout  au  moins  pour  certaines  substances  et  certaines 
plaques. 

Cette  proportionnalité  constante,  dans  les  limiter  où  je  l'ai  observée, 
montre  qu'il  ne  faut  pas  compter  sur  la  filtration  pour  avoir  des  rayons  X 
monockoîques  et  qu'ils  continuent  à  se  transformer,  en  moindre  quantité 
il  est  vrai;  mais  toujours  quand  ils  trouvent  des  épaisseurs  de  plus  en 
plus  grandes. 


M.  GUILLOZ.  —  Mesures  de  coefficients  de  musculature  et 
d'adiposité  par  les  mesures  radiographiques  d'absorption. 

Les  mesures  de  transmission  effectuées  sur  la  plaque  radiographique 
permettent  des  dosages  par  des  procédés  identiques  à  ceux  de  la  méthode 
calorimétrique.  Elles  sont  facilitées  quand  on  utilise  des  rayons  X  donnant 
une  transmission  de  lumière  sur  le  négatif  inversement  proportionnelle  à 
l'épaisseur  traversée  (5  au  radiochromomètre,  plaque  Lumière).  On  déter- 
mine l'absorption  produite  sur  une  substance  analogue  d'épaisseur  connue 
radiographiée  en  même  temps  sur  la  plaque  et  dont  on  a  cherché  le  coefli- 
cient  de  transmission  par  rapport  aux  tissus. 

Ainsi,  si  l'on  fait  une  radiographie  d'un  ensemble  de  deux  tissus  :  graisse 
et  muscle  répartis  dans  une  proportion  e  et  e',  si  a  et  sJ  sont  les  coefficients 
de  transmission,  l  l'épaisseur  traversée  : 

A  =  ae  H-  a' e'  et  /  =  e  -r  e' 
ce  qui  permet  de  déterminer  —y . 


M.  GUILLOZ. —  Pour  avoir  le  plus  de  différentiation  possible» 
faut-il,  en  radiographie,  examiner  par  transparence  les  positifs 
ou  les  négatifs  7 

L'auteur  démontre  qu'il  faut,  en  radiographie,  examiner  les  po^tifs  par 
transparence  pour  avoir  la  meilleure  diflerentiation,  tandis  que  pour  la 
photographie  ordinaire  c'est  l'examen  des  négatifs  et  non  des  positiû  qui 
donne  ce  résultat. 


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M.  GUILLEMINOT.  —  Principes  de  quaatitométrie  ratioimeUa 
en  radiotkérapie. 

La  quantiioméirie  du  faiflceau  X  iacident,  telle  qu'ett»  eat  pratiquée 
GoucaoïmeAt»  peut  suffire  pour  le  traitement  des  affections  cutanées.  fiUé 
est  impuissante  à  nous  renseigner  sur  le  rapport  qui  unit  l'énergie  absorbée 
aux  effets  biochimiques  produits;  elle  est  incapable  de  nous  renseigner  sur 
la  dose  de  radiation  agissant  sur  les  tissus  profonds  et  en  particulier  sur  les 
tumeurs  profondes. 

La  mesure  de  Ténergie  réellement  absorbée  a  été  ébauchée  déjà.  Mais 
nous  n*avons  encore  que  des  données  incomplètes»  parfois  contradictoires. 
Les  courbes  d'abàorption  d'un  faiJsceaU  n**  6  et  n^"  g  dans  le  muscle,  effectuées 
par  KienbOck  d*uile  part  et  par  Bordier  d^autre  part,  sont  très  différentes. 

La  première  planche  que  Je  présente  à  la  Section  montre  les  courbes 
fluotoscdpiques  et  les  courbes  radlographiques  que  j*ai  obtenues,  soit  à 
l'aide  de  ihon  fluoromètre,  soit  à  l'aide  d'un  dispositif  radiographique  dont 
la  deuxième  planche  donne  l'explication. 

L'écart  entre  les  deux  systèmes  de  courbe  tient  au  durcissement  du 
feiâceau  filtré  par  les  couches  successives  de  tissu  et  à  la  différence  des 
actions  flUorôscopiqu^es  et  radlographiques  suivant  la  dureté  de  ce  faisceau. 

Chaque  courbe  peut  être  regardée  comme  la  moyenne  entre  deux 
courbes  monochromotiques  convenablement  choisie  et  mathématiquement 
exprimée. 

Ces  courbes  permettent  d'expliquer  :  i**  La  supériorité  d*oppo6itiOn  entre 
les  ombres  radlographiques  comparées  aux  ombres  fluoroscopiques  ; 
s"  l'écart  des  indications  du  radiochromomètrè  en  radioscopie  et  en  radio- 
graphie ;  3**  l'écart  ded  résultats  trouvés  par  les  différents  expérimentateurs. 

Elied  donnent  directement  la  dose  de  rayonnement  auquel  sont  soumis 
les  tissus  profonds  avec  les  diverses  qualités  incidentes.  D'où  ces  règles 
pratiques  pour  le  traitement  des  tumeurs  profondes  :  aj  choisir  un  tube 
dur;  hj  durcir  encore  le  faisceau  par  un  filtre  radiochromique ;  cj  éloigner 
le  tube  le  plus  possible  ;  dj  varier  les  portes  d'entrée. 


MM.  BOSQDIER  et  DESPL\TS.  —  Étude  radioscopique  de 
Pestomao  au  point  de  vue  clinique.  Valeur  sén^éiologique  des 
divers  proo6dô8. 

On  eonnalliet  recherches  antérieures  sur  l'estoinac  normal,  que  les 
auteurs  o^nfirment;  ils  veulent  surtout  montrer  comment  on  peut  utiliser 
méthodiquement  les  divers  procédés,  tout  en  restant  dans  les  limites  des 
conditions  pratiques  de  l'examen  clinique.  Le  procédé  le  plus  important 
suivant  eux,  et  qui  doit  généralement  précéder  les  autres  est  l'ingestion  à 
dotes  répétées  d'une  quantité  modérée  (70  centimètres  cubes)  de  la  solution 
gommée  de  bismutbtde  Losven  et  fiarret.  Aoccssoivement,.  ils  emplirienl, 
▲acn.  o'éuicn.  nio.  —  1908.  45 


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$0à  ARCHIVES.  D*ÉLBGT1UGIT£  M^IGALB. 

suivant  les  cas,  tantôt  la  poudre  de  bismuth  lycopodé,  tantôt  l'insufflation 
à  Taide  de  liquide  effervescent. 

Ils  étudient  particulièrement,  dans  le  but  de  diagnostiquer  les  ptôses  et 
leurs  combinaisons,  les  modifications  de  Testomac  (forme,  situation,  mode 
de  remplissage)  consécutives  à  Tinjection  de  sirop  bismuthé,  combinée  ou 
non  au  relèvement  de  Testomac,  par  la  main  de  l'observateur. 


M.  NOGIER.  —  Soupape  '  cathodique  à  flamme  serrant  de 
rhéostat. 

L'auteur  préconise,  pour  arrêter  l'onde  inverse  donnée  par  les  bobines  de 
Huhmkorff,  l'emploi  d'une  soupape  à  flamme.  L'idée,  dérivée  de  celle  de 
M.  Gathiard,  consiste  à  placer  dans  la  flamme  d'un  petit  bec  Bunsen  une 
électrode  en  charbon  reliée  au  pôle  négatif  de  la  bobine.  Pour  avoir  de  bons 
résultats,  le  charbon  devra  être  à  âme  et  avoir  5  millimètres  de  diamètre.  Le 
bec  Bunzen  est  relié  au  pôle  positif  de  la  source. 

L'instrument  permet  de  plus,  en  écartant  le  charbon  du  bec  Bunsen,  de 
rhéoster  le  courant  à  haute  tension  traversant  l'ampoule.  Cette  diminution 
ou  cette  augmentation  du  courant  se  fait  sans  modifier  le  degré  radiochro- 
mométrique  moyen  des  rayons  émis  par  l'ampoule. 

DlSCUSSIOlf 

M.  Broga.  rappelle  qu'à  propos  des  courants  de  haute  fréquence,  il  a  déjà 
signalé  l'emploi  d'une  flamme  pour  le  même  usage. 

La  discussion  reprend  ensuite  sur  les  erreurs  imputées  à  la  radiographie 
et  les  rapports  du  chirurgien  et  du  médecin  radiographe. 

M.  Ga^rraud-Ghotard.  —  Les  annotations  des  clichés  doivent  être  faites 
avec  une  grande  circonspection  pour  éviter  de  diminuer  la  dignité  profes- 
sionnelle du  chirurgien  et  la  confiance  que  le  malade  a  en  lui,  sans  cela  les 
chirurgiens  ne  demanderont  que  des  radioscopies. 

M.  Roques.  —  Les  chirurgiens  sont  quelquefois  heureux  qu'on  donne  sur 
le  cliché  l'interprétation  qui  peut  les  guider. 

M.  Arcelin.  —  Le  médecin  qui  a  radiographié  doit-il  assister  aux  opérations 
sur  le  rein  ?  11  répond  par  Taflirmative,  carie  médecin  radiographe  seul  peut 
savoir  si  le  calcul  enlevé  l'a  été  entièrement  et  il  peut  guider  le  chirurgien 
pendant  cette  opération. 

M.  Laquerrière.  —  Il  faut  insister  sur  la  nécessité  indispensable  du 
rapport  médical  fait  par  le  médecin  radiographe  pour  accompagner  la  radio- 
graphie. L'auteur  a  montré  par  divers  exemples  {Bulletin  de  la  Société  fran- 
çaise (Télecirothérapie,  1907- 1008)  qu'en  certains  cas  il  était  indispensable  de 
s'éloigner  beaucoup  des  conditions  prétendues  classiques.  Dans  ces  cas,  il 
est  évident  que  le  médecin  traitant  non  instruit  des  conditions  particulières 
où  l'épreuve  a  été  faite  ne  comprendra  rien  au  cliché.  En  parliculier,  la 
radiographie  oblique  est  seule  capable  de  déceler  (présentation  d'exemples) 
certaines  fractures  de  métacarpiens  ou  de  métatarsiens. 


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CONORÂ8   DB  GLERBfOI«T'FBIiRAI«D.  6o3 

M.  Barjon.  —  Le  médecin  radiographe  est  le  collaborateur  naturel  du 
chirurgien.  Gomme  M.  Arcelin,  il  pense  que  celui  qui  a  fait  la  radiographie 
d'un  calcul  du  rein  doit  assister  à  Topera tion  et  interpréter  le  cliché.  Il 
présente  une  série  de  radiographies  de  la  région  rénale  des  plus  intéres- 
santes. Il  termine  en  disant  que  le  chirurgien  abandonné  à  lui-même  peut 
commettre  des  erreurs  colossales  dans  l'interprétation  des  clichés  ;  aussi 
devons-nous  nous  appliquer  à  faire  leur  éducation  et  leur  montrer  la  diffé- 
rence qui  existe  entre  les  radiographies  venant  d'un  homme  compétent  et 
celles  que  l'auteur  ne  peut  interpréter. 


M.  BARJON.  —  Radiographies  pour  lithiase  rénale,  un  cas  de 
pseudo-calcul. 

J'ai  eu  l'occasion  de  faire  un  certain  nombre  de  radiographies  rénales  pour 
diverses  affections  et  surtout  des  malades  soupçonnés  de  lithiase  rénale. 
Voici  les  résultats  que  je  vous  soumets  en  vous  faisant  passer  ces  épreuves  : 

J'ai  fait  en  tout,  74  radiographies  : 

a  a  fois  les  deux  reins,  soit    44 
Le  rein  droit  seul  19 

Le  rein  gauche  seul  1 1 

Je  fais  passer  sous  vos  yeux  deux  épreuves  montrant  un  rein  abaissé,  une 
un  cancer  du  rein,  l'autre  une  tuberculose  du  rein,  et  9  cas  positifs  de 
lithiase  rénale  dont  7  ont  été  vérifiés  opératoirement.  Les  cas  positifs  se 
distribuent  ainsi  : 

Les  deux  reins  à  la  fois,  i  cas,  soit  a 
Le  rein  droit  seul,  7  cas,  soit  7 

Le  rein  gauche,  o  o 

Je  tiens  surtout  à  attirer  votre  attention  sur  un  cas  de  pseudo-calcul  qui 
m'a  fait  faire  une  erreur  d'interprétation  et  dont  voici  l'épreuve.  Ge  cas  est 
•xtrèmement  intéressant  et  instructif.  Le  chirurgien  qui  est  intervenu, 
le  D'  Rochet,  de  Lyon,  s'exprime  ainsi  à  son  si]yet  :  «  Dans  le  rein  enlevé  se 
trouvaient  de  petits  foyers  caséeux  d'apparence  tuberculeuse  et  vers  le  pôle 
inférieur  à  l'endroit  occupé  par  la  tache  radiographique  se  voyait  une  cavité 
du  volume  d'une  petite  noix  très  bieft  limitée  par  une  sorte  de  coque  et 
remplie  d'une  substance  caséeuse  très  épaisse,  analogue  à  du  mastic  ou 
encore  au  contenu  de  certains  kystes  dermoides  ». 

Cette  question  serait  très  intéressante  à  trancher.  En  effet,  s'il  s'agit  d'un 
kyste  dermoîde,  c'est  une  cause  d'erreur  qui  peut  être  considérée  comme 
exceptionnelle  en  raison  de  la  rareté  de  paiwille  localisation  sur  le  rein. 

S'il  s'agit,  au  contraire,  de  tuberculose,  c'est  une  cause  d'erreur  qui  peut 
te  présenter  bien  plus  souvent  et  il  importerait  d'être  fixé. 

Il  m'est  malheureusement  encore  impossible  de  vous  donner  une  solution 
à  cette  importante  question  qui  sera  tranchée,  je  l'espère,  par  l'examen 
hisiologique. 


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M.  ZIMMERN.  —  Action  thermique  des  courants  de  haute 
fréquence.  (Seca  publié  in  extenso  ) 

C'est  avec  le  Ut  condensateur  que  Tauteur  a  expérimenté,  et  sur  des 
chiens;  il  a  trouvé  que  ceux*ci  entrent  en  polypnée  et  qu'il  y  a  par  consé- 
quent chez  eux,  pendant  l'application  des  courants,  production  de  chaleur 
endogène  d'où  l'applicaUon  rationnelle  de  ces  courants  chez  les  artério- 
sdéreux  dont  la  réfrigération  est  si  rapide. 

DISCUSSION 

M.  Bom>iBE  confirme  le  bon  effet  de  l'application  du  lit  coiMleosateur  sur 
les  arthritiques. 

M.  6oiLi:.oz  a  soumis  à  des  couranta  de  haute  fréquence  des  obèses  et  n'a 
pas  vu  se  modifier  leur  poids. 


[.  BORDIER  ET  NOGIER.  —  A  quoi  faut-il  attribuer  I^odeur 
prise  par  l'air  soumis  aux  radiations  ultrarviolattes  de  la  lampe 
à  vapeur  de  mercure. 

Les  auteurs  ont  établi  que  l'odeur  phosphovée  spéciale  prise  par  l'air 
irradié  n'était  pas  due  à  de  l'ozone  ;  ils  ont,  pour  cela,  aspiré  l'air  irradié 
dans  des  flacons  laveurs  où  il  n'a  pas  été  possible  de  déceler  ni  ozone,  ni 
produits  nitreux.  Dans  une  deuxième  série  d'expériences,  ils  ont  remplacé 
l'air  pur  par  des  gaz  ne  contenant  pas  d'oxygène  libre  GO^  et  Kz  amenés 
sous  pression  dans  un  récipient  s'appiiquant  contre  la  fenêtre  de  la  lampe  ; 
l'odeur  persiste  et  est  la  même  qu'avec  l'air. 

MM.  Dordier  et  Nogier  sont  arrivés  à  trouver  la  cause  de  Podeur  signalée; 
elle  résulte  de  l'excitation  des  terminaisons  olfactives  par  les  charges  élec- 
triques, pourtant  très  faibles»  développées  par  l'ionisation.  Et,  en  effet,  en 
faisant  passer  le  gaz  dans  un  tube  en  métal  relié  au  sol,  toute  trace  d'odeur 
disparaît. 


M.  BORDIER.  ^  Détermination  du  pouvoir  diffusif  par 
réflexion  de  différents  corps  et  de  la  peau  en  particulier  pour 
les  rayons  ultra<-violets.  Conséquences  pratiques. 

Le  principe  de  la  méthode  emi^oyée  repose  sur  le  virage  d'une  bande  de 
papier  imprégnée  de  ferro-cyanure  de  petasriura  aous  Tinfluenoe  de  radia- 
tions ultra* violettes  et  de  l'emploi  de  teintes  repérées  et  étalonnées  ooos* 
tituant  l'organe  principal  du  chjDomo^^tihomètre  de  l'auteur. 

Les  oorpa  devant  #€fiîvoyer  par  réflexion  diffuse  les  rayons  provenant  de 
la  lampe  à  vapeur  de  mercure  et  en  quarts,  modèle  de  Kromayer,  étaient 
fixés  sur  un  pian  vertical  placé  k  $i  millimètres  de  la  fenêtre  de  quartz  ;  la 
bande-réaoUf  étant  sur  le  même  plan  que  la  fenêtre,  les  timywos.  avalent  è 
parcourir  deux  fois  3i  millimètres  avant  d*agir  sur  le  réactit  LJauêauv'S 


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GONcmà»  DV  QLERmnnMFBRiumB.  6o5 

déterminé  le  temps  mis  pour  obtenir  le  virage  du  papier  à  la  teinte  D  de 
son  chromoactinomjètre  :  en  faisant  le  rapport  du  temps  mis  pour  le  virage 
par  action  directe  à  s  -4-  3 1  millimètres  par  le  temps  employé  pour  chaque 
substance,  on  a  la  mesure  du  pouvoir  diffusif. 

L'état  de  la  surface,  pour  un  même  corps,  est  très  important  ;  par  le 
blanc,  on  a  les  chiffres  :  papier  écolier,  i4  o/o  ;  papier  buvard,  35  ;  étoffe 
blanche  granitée,  Si. 

La  couleur  intervient  aussi  ;  l'état  de  la  surfbce  restant  le  même,  on  a  : 
blanc,  35;  bleu,  i3;  vert,  8,6;  orangé,  7,3;  rouge,  5,8;  noir,  4,6.  La 
peau  humaine  renvoie  les  rayons  ultra -violets;  la  peau  noire  d'un  arabe,  7,1  ; 
la  peau  blanche,  1 1 . 

Le  médecin  devra  se  préserver  des  rayons  diffusés  en  employant,  pour 
recouvrir  les  parties  non  malades,  du  papier  noir  et  en  portant  des  verres 
teintés  ou  non.  Il  évitera  ainsi  les  coi^oncll vîtes  observées. 


MM.  BORDIER,  MOREL  et  NOGIEh.  —  Action  des  radiations 
uUra-yiolettes  sur  le  sang  et  sur  l'oxyhémoglobine. 

£n  plaçant  du  sang  dilué  dans  une  cuve  à  fond  de  quartz,  les  auteurs  ont 
reconnu  que  les  deux  bandes  caractéristiques  de  l'oxyhémoglobine  dispa- 
raissent peu  à  peu  et  tendent  à  être  remplacées  par  la  bande  de  Stokes  : 
mais,  en  outre,  ils  ont  découvert  que  la  bande  de  la  méthémoglobine  appa- 
raissait dans  ces  conditions. 

Pour  savoir  si  la  formation  de  ce  corps  était  due  à  des  réactions  secon- 
daires ou  à  l'action  des  rayons  sur  l'hémoglobine,  ils  ont  préparé  de  l'oxyhé- 
moglobine  cristallisée,  puis  diluée  :  la  bande  de  la  méthémoglobine  se 
montre  encore. 

Les  auteurs  ont  noté  enfin  que  la  bande  de  la  méthémoglobine  apparaît 
au  spectroscope  au  moment  même  où  la  coloration  du  liquide,  éclairé  par 
la  lampe  à  mercure,  passe  du  rose  au  vert. 


M.  Th.  NOGIER.  —  Action  biologique  de  la  lampe  en  quarts 
de  Kromayer.  (Résumé.) 

L'auteur  a  étudié  :  i*"  L'action  sur  les  végétaui  des  rayons  directs  de  la 
lampe  de  Kroma^er; 

a*  L'action  sur  les  végétaux  et  les  animaux  élémentaires  de  l'eau  i^adiée 
par  cette  lampe. 

Il  est  arrivé  aux  conclusions  suivantes  : 

I*  L'action  directe  de  la  lumière  de  la  lampe  de  Kromayer  est  néfaste 
pour  les  végétaux.  Elle  se  fait  sentir  après  un  stade  de  latence  de  quarante- 
huit  heures  environ.  Certains  végétaux  sont  plus  sensibles  que  d'autres, 
toutes  choses  égales  d'ailleurs.  Les  organes  floraux  semblent  particulière- 


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6o6  ARGHXYBS  D'éLBGTRIGITÉ  HÉDIGALB. 

ment  souffrir  de  l'irradiation  qui  exerce  sur  eux  une  action  inhibitrice 
manifeste,  bientôt  suivie  de  mort. 

2<>  L'eau  irradiée  par  la  lampe  et  qui  a  circulé  directement  et  lentement 
autour  du  tube  de  quartz  ne  possède  aucune  influence  délétère  sur  des 
graines  de  ray-grass,  aucune  action  retardatrice  sur  leur  développement. 
Elle  n'entrave  ni  ne  ralentit  la  croissance  des  géraniums  adultes,  enfin  elle 
semble  n'influencer  en  rien  la  vitalité  des  algues  et  des  infusoires^  du  moins 
cbez  les  espèces  qui  ont  servi  aux  recherches. 


MM.  NOGIER  et  THÉVENOT  (de  Lyon).  —  Action  bactéricide 
de  la  lampe  en  quartz  de  Kromayer. 

Les  auteurs,  à  la  suite  d'une  série  d'expériences  qu'ils  ont  l'intention  de 
continuer,  arrivent  à  cette  conclusion  que  la  lampe  de  Kromayer,  malgré 
son  énorme  puissance  éclairante  et  la  qualité  de  sa  lumière  (riche  en  rayons 
ultra-violets)  est  incapable  de  stériliser  des  ensemencements  dans  des 
bouillons  placés  dans  des  tubes  de  verre,  La  mince  couche  de  verre  empêche 
l'action  bactéricide,  même  après  des  séances  de  20  minutes. 

Par  contre,  une  irradiation  de  6  minutes  suffit  pour  stériliser  presque 
complètement  un  ensemencement  de  staphylocoque  sur  agor  en  botte  de 
Pétri,  et  une  irradiation  de  10  minutes  pour  opérer  la  stérilisation 
complète. 

niscussiON 

M.  Broca.  —  M.  Ghatin  a  obtenu,  au  moyen  de  la  lampe  à  électrode  de 
fer,  des  résultats  à  peu  près  semblables,  et,  d'autre  part,  les  expériences  de 
M.  Paul  Becquerel  sur  la  graine  sont  antérieures  à  celles  de  M.  Nogier. 


M.  IMBERT  (de  Montpellier).  —  Rôle  des  recherches  radiogra- 
phiques  dans  un  récent  procès  en  Cour  d'assises. 

11  s'agit  d*un  matelot  blessé  à  Saigon  qui,  après  un  séjour  à  l'hôpital 
de  Marseille,  fut  renvoyé  et  déclaré  guéri.  Il  soufiRrait  cependant  toujours 
du  gros  orteil  droit.  Des  rapports  médico-légaux  successifs  ayant  conclu  à 
la  guérison  complète,  le  blessé  tira  cinq  coups  de  revolver  sur  le  médecin 
en  chef  de  l'hôpital,  qui  ne  voulait  plus  écouter  ses  doléances.  A  la  suite 
de  son  incarcération,  la  radiographie  fut  faite  et  l'on  put  constater  que 
le  blessé  avait  raison  et  qu'il  avait  une  blessure  comminutive  de  la 
phalangette. 

La  séance  est  levée  à  six  heures  et  demie. 


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GOIfGRiS    DE   GLBRMONT-FBRRAND.  607 

Séance  du  mercredi  5  août,  2  heures  de  taprès-midi. 

Président  :  M.  Barjon,  président. 

M.  BORDET.  —  Les  courants  ondulés  en  électrothérapie. 
(Rapport  voir  Arckiv,  d'éleclr,  méd,,  lo  juillet  1908.) 

DISCUSSION 

M.  Laquerrièrb.  —  Ceux  des  congressistes  qui  ont  assisté  à  nos  réunions 
de  1906  et  1907  se  rappellent  peut-être  que  j'y  ai  présenté,  soit  seul,  soit  avec 
M.  Delherm,  des  appareils  onduleurs  divers;  je  tiens  à  dire  que  l'appareil 
présenté  par  M.  Bordet  offre  des  progrès  considérables;  en  théorie,  il  se  prête 
par  sa  souplesse  à  toutes  sortes  de  combinaisons,  et,  de  plus,  il  permet 
d*onduler /ous  les  courants;  en  pratique  (car  je  m'en  sers  depuis  plusieurs 
mois),  il  répond  absolument  aux  espérances  théoriques.  Enfin,  il  est  robuste 
et  d'un  maniement  facile . 


M.  LAQUERRIËRE(de  Paris).  —  La  gymnastique  musculaire  au 
moyen  des  courants  ondulés. 

D'une  façon  générale,  l'auteur  est  absolument  d'accord  avec  le  D'  Bordet, 
mais  il  signale  un  usage  particulièrement  heureux  des  courants  ondulés  : 
les  chocs  brusques  (galvaniques  ou  faradiques)  donnent  une  contraction 
instantanée,  en  éclair,  incapable  de  vaincre  l'inertie  d'une  'résistance  (poids 
du  membre,  résistance  artificielle)  ;  les  courants  ondulés,  au  contraire,  par 
la  contraction  lente,  progressive  et  analogue  à  la  contraction  physiologique 
qu'ils  déterminent,  permettent  de  faire  réaliser  un  travail  et  l'auteur  a 
montré  dans  une  communication  (Congrès  de  Reims,  1907)  la  différence 
considérable  entre  les  contractions  musculaires  par  choc  isolé,  et  celles 
par  courants  ondulés  lorsque  le  muscle  a  un  obstacle  à  vaincre  ;  il  insiste  sur 
le  parti  que  l'on  peut  tirer  de  l'électromécanothérapie,  soit  comme  procédé 
de  rééducation,  soit  comme  agent  de  gymnastique  (en  particulier  pour 
remplacer  la  mécanothérapie  active  chez  les  sujets  indociles). 


MM.  DELHERM  et  LAQUERRIËRE.  —  A  propos  des  courant^ 
sinusoïdaux  ondulés. 

L'appareil  transportable  à  courants  sinusoïdaux  ondulés  que  nous  avons 
présenté  l'an  dernier  à  Reims  est  un  excellent  appareil  de  viUe  qu'on  doit 
utiliser  surtout  quand  les  malades,  relevant  à  peine  de  fracture,  ne  peuvent 
venir  dans  notre  cabinet  où  nous  utilisons  l'onduleur  Bordet.  (Les  remar- 
ques qui  suivent  s'appliquent  d'ailleurs  à  l'ondulation  de  tous  les  courants 
qui  présentent  une  certaine  quantité,  quel  que  soit  l'ondulaieur  employé.) 

Nous  estimons  néanmoins  qu'il  est  préférable,  dans  les  atrophies  réflexes. 


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^09  AHCWYBI  D'iLBOTBIGiri  MfolOALB 

de  commencer  le  traitement  par  des  chocs  d*induction  pour  les  raisons 
suivantes  ; 

X**  Existence  d'une  sensibilité  douloureuse  de  la  peau  qui  fait  mal  tolérer 
les  ondes  ; 

2"  Présence  d'un  oedème  pseudoéléphantiasique  qui  diffuse  le  courant 
et  nécessite,  pour  avoir  une  contraction,  une  intensité  que  la  sensibilité 
ne  tolère  que  fort  mal; 

3*  La  rééducation  musculaire  doit  commencer  par  être  légère,  et  il  ne  faut 
imposer  au  muscle  qu'un  effort  en  rapport  avec  son  état.  Ce  n'est  qu'après 
l'avoir  dégourdi  par  les  chocs  espacés  qu'on  obtiendra  en  certains  cas  des 
Gouroots  oQdulés  tout  ce  qu'ils  peuvent  donner. 


MM.  LAQUERRIËRE  et  DELHERM.  —  Quelques  remarques 
sur  l'usage  de  rondulation. 

Nous  approuvons  pleinement  le  rapport  de  M.  Bordet,  mais  nous  désira 
rions  préciser  quelques  points  de  l'emploi  des  courants  ondulés. 

lo  Quand  on  ne  veut  pas  produire  de  déplaceonent  du  segment  du 
membre  (fracture  non  consolidée,  plaie,  etc.),  les  chocs  brusques  qui  pro- 
voquent une  contraction  trop  rapide  pour  vaincre  l'inertie  d'une  résistance, 
nous  paraissent  devoir  être  employés  (avec  les  précautions  convenables)  si 
Ton  désire  exercer  le  muscle; 

30  Dans  certains  cas  rares,  nous  avons  vu  pour  la  dose  tolérable  le  courant 
ondulé  donner  de  moins  bonnes  contractions  que  par  le  choc  isolé  ; 

30  Dans  d'autres  cas,  sur  des  muscles  qui,  depuis  longtemps,  n'avaient 
pris  aucun  exercice,  le  courant  ondulé,  parce  qu'il  donnait  une  contraction 
meilleure,  provoquait  une.  fatigue  plus  rapide  que  les  chocs  isolés  ; 

4^  Enfin,  chez  les  sujets  à  peau  fine  (enfants)  et  dans  certaines  condi- 
tions, chez  des  traumatisés  dont  nous  parions  dans  une  autre  communica- 
tion, il  peut  arriver  que  le  courant  ondulé  (surtout  s'il  présente  de  la 
quantité  galvanique,  galvano-faradique,  sinusoïdal)  ne  provoque  de  contrac» 
tion  qu'au  prix  d'une  certaine  douleur,  alors  que  le  choc  isolé  donne 
des  contractions  suffisantes  sans  être  désagréable. 

Pour  toutes  ces  raisons,  nous  croyons  qu'il  y  a  souvent  intérêt  à  faire  au 
début  un  petit  nombre  de  séances  par  choc  isolé  et  de  ne  passer  aux 
courants  ondulés  qu'après  s'être  assuré  qu'ils  sont  bien  tolérés. 


M.  GUILLEMINOT.  —  Oomparalsou  des  eSetsdes  rayons  X  et 
des  rayous  du  Radium  sur  la  cellule  végétale. 

Mes  fôcpériences,  depuis  k  dernier  Ck>Dgrès,  ont  porté  sur  ûtMOi  poiats  : 

i<^  Y  Q't-H  chez  la  graine  à  ¥éiat  de  vie  htenU  un  dèoiage  de  Vaetion  biatàir 

mique  produit,  une  <c  reêtituUo  in  inU^mm  »  avec  le  temps  oomme  «ela  a 


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ÛCmORàs   UfE  •OlitniMOffT-FBliRAND.  6o^ 

lieu  par  exemple  pour  la  réaction  Vttlard  ;  ou  bien  une  continuation  de  V effet 
biochimique  après  chaque  séance  comme  cela  a  lieu  avec  les  sels  de  Golds- 
tein  P  Pour  résoudre  cette  question,  j*ai  soumis  des  graines  de  courge  à  des 
doses  de  rayons  X  fractionnées  et  e^acées  de  semaine  en  semaine  dans  les 
dnq  iDois  qui  ont  précédé  les  semailles,  et  d'autres  graines  à  des  doses  mas- 
sives, immédiatement  avant  les  semailles  de  manière  que  chaque  lot  att 

55o,  1,000 20,000,  a5,ooo  M. 

Les  effets  ont  été  absolument  les  mômes^  comme  le  montrent  les  planches 
que  je  soumets  à  la  Section.  Les  séries  ao,ooo  M  et  a5,ooo  seules  ont  eu  un 
retard  net  de  eioîmanee,  et  ce  retard  a  été  le  même  dans  les  deux  cas,  avec 
nanisme  et  anomalies  telle  que  la  séparation  de  la  nervure  centrale  des 
feuilles  détachée  du  Umbe.  Je  présente  une  plante  naine  de  la  série  9o,ooo. 
L'action  biochimique  parait  donc  stable  et  durable, 
a®  Quel  est  le  rapport  des  doses  de  rayons  X  et  de  rayons  du  radium  nêces'^ 
saire  pour  produire  les  mêmes  effets  biochimiques  sur  la  graine  à  Vêtat  de  vie 
latente? 

J'ai  soumb  des  graines  de  giroflée  de  Mahon  avant  semailles  à  des 
doses  de  10  à  ao,ooo  M  de  rayons  X  et  de  rayons  du  radium  :  à  partir  de 
4,0Qo  M-radium  hiddents  le  retard  de  croiesance  a  été  manifeste.  Ge  n'est 
qu'à  partir  de  i5,ooo  M-rayoos  X  n**  5-6  que  le  même  retard  a  été  observé. 
Mais  cette  comparaison  des  doses  incidentes  est  sans  valeur  pour  déterminer 
les  rapports  entre  fénergie  radiante  vraiment  absorbée  et  les  effets  biochi- 
miques produits.  Ge  qu'il  faut  mesurer  c'est  la  dose  de  rayonnement 
retenue  par  l^  cotylédon  et  les  cellules  de  la  plantule.  Les  mesures  radio- 
graphiques  et  fluoroscopiques  que  j'ai  opérées  tendent  à  prouver  que  le 
cotylédon,  dans  les  conditions  où  j*ai  opéré,  absorbait  environ  quatre  à  six 
fais  plus  de  rayonnement  du  radium  que  de  rayonnement  X.  De  sorte  que 
si  la  quanUtométrie  du  faisceau  incident  créait  de  profondes  différences 
entre  ces  deux  rayonnements,  la  quantîtométrie  des  doses  vraiment  absor- 
bées tendait  à  les  effacer.  Les  planches  de  radiumgraphie  que  je  présente  à 
la  Section  montrent  clairement  ces  faits. 


Bl.  JAUUN  (d'Orléans).  —  Radiosoopie  ponr  corps  étrangers 
de  l'CBSophage* 

J'ai  eu  à  faire,  ces  temps-ci,  deux  examens  radioscopiques  pour  corps 
étrangers  de  l'oesophage.  Dans  les  deux  cas  une  tentative  d'extraction  aous 
le  contrôle  de  l'écran  radioscoplque  fut  fSEiite.  Le  premier  enfant  avait  avalé 
ujne  clef  de  réveil.  Le  D'  Greffirier  essaya  de  la  saisir.  On  vit  la  pièce  arriver 
au  contact  du  corps  étranger,  celui-ci  se  décrocha  et  on  le  vit  descendre  dans 
FiBsophage  jusque  dans  l'eatomac.  Il  fut  rendu  le  surlendemain. 

Le  deuidème  enfent  avait  avalé  un  sou  depuis  quinxe  jours.  Avec  un 
clamp  servant  à  pincer  l'utérine  dans  les  hysterectomfes  je  le  pris  sous  le 
oentséld  de  l'écran  et  je  le  sortis  fàctfemeni. 


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6lÔ  ARGHIYB8    D'iLECTRIGITÉ    MÉDIGALB. 

DISCUSSION 

M.  Laquerriëre  confirme  ce  que  vient  dé  dire  M.  Jaulin,  et  cite  à  l'appui 
ses  propres  observations. 

M.  Argelin  (de  Lyon)  cite  l'observation  d'une  malade  examinée  par 
M.  Barjon  et  lui-même,  laquelle  porte  une  épingle  à  tête  de  verre  dans  une 
bronche  du  côté  droit  au  niveau  de  la  huitième  côte.  Des  examens  radiosco- 
piques  successifs  ont  montré  qu'elle  s'était  déplacée  et  avait  passé  du  côté 
gauche  en  remontant  de  trois  doigts,  puis  était  retombée  au  même  point. 
L'aiguille  est  toujours  à  la  même  place  et  sans  inconvénient  depuis  deux 
mois  et  demi. 

L'auteur  demande  s'il  y  a  un  moyen  d'extraction  simple  et  facile,  et 
lequel  ? 

M.  Jaulin  pense  qu'au  lieu  d'attendre  l'expulsion  des  corps  étrangers  de 
l'œsophage  par  les  voies  naturelles,  il  vaut  mieux  les  extraire  le  plus  vite 
possible,  si  l'on  peut. 

M.  Desplat  cite  un  cas  où  l'on  n'a  pu  enlever  un  corps  étranger  (dentier) 
à  la  suite  de  radioscopies  répétées,  et  où  il  a  été  enlevé  après  une  oesopha* 
goscopie  ;  il  y  a  donc  ici  une  question  d'espèce. 

M.  Barjon  cite  deux  observations  :  chez  l'une,  il  s'agissait  d'une  jeune 
fille  ayant  avalé  une  épingle  à  tête  de  verre  qui  est  venue  se  loger  dans  une 
bronche  droite,  au  même  niveau  que  dans  le  cas  de  M.  Arcelin  ;  c'est  là  le 
point  d'élection.  M.  Garel  essaie  vainement  l'ablation  par  la  bouche,  fait  une 
trachéotomie,  d'où  raccourcissement  de  la  distance,  et,  après  quelques  essais, 
retire  l'épingle.  Dans  l'autre  cas,  une  vieille  trachéotomisée  avale  la  partie 
interne  de  sa  canule;  arrêt  au  même  point  d'élection,  ablation  cinq  jours 
après  par  M.  Garel  ;  malgré  cela,  broncho-pneumonie  consécutive  et  mort. 

M.  Roques  (de  Bordeaux),  à  propos  du  raccourcissement  de  la  distance 
par  la  trachéotomie,  rappelle  un  cas  où  cette  opération,  pratiquée  par 
les  D"  Bégouin  et  Glaoué,  a  favorisé  l'extraction  très  rapide  d'un  sifflet 
siégeant  dans  une  bronche  gauche  chez  un  enfant  de  trois  ans.  Le  sifflet 
avait  été  aspiré  plus  d'un  mois  auparavant,  et  n'avait  encore  provoqué 
aucun  accident  grave  apparent,  il  était  cependant  enrobé  d'une  légère 
couche  de  muco-pus.  Pas  d'accidents  consécutifs. 

M.  Laquerrièrb  cite  le  cas  d'une  embouchure  de  trompette  aspirée  par 
un  enfant  et  retiré  sans  trachéotomie  par  M.  Guissez.  Les  médecins  s'occu- 
pant  de  rayons  X  ont  la  possibilité  d'enlever  le  plus  souvent  les  corps  étran- 
gers sans  trachéotomie.  D'ailleurs,  M.  Henrard,  de  Bruxelles,  a  publié, 
comme  l'on  sait,  une  série  de  cas  de  corps  étrangers  extraits  avec  une  pince 
spéciale  sans  trachéotomie  (').  D'autre  part,  il  ne  croit  pas  que  l'cBSopha- 
goscopie  soit  un  procédé  aussi  exceptionnel;  pour  sa  part,  il  a  vu  le 
D'  Cauzard,  de  Paris,  pratiquer  maintes  fois  cet  examen.  Il  préconise  la 
radiographie  des  bronches. 

M.  Spéder  (de  Bordeaux).  —  Les  radiographies  de  bronches  s'obtiennent 
très  facilement  par  des  poses  très  courtes,  des  rayons  mous  et  de  hautes 
intensités  dans  les  tubes. 

M.  Barjon  résume  la  discussion  en  disant  qu'à  chaque  cas  particulier, 
suivant  le  volume,  la  forme  et  la  distance  du  corps  étranger  doit  corres- 
pondre des  manœuvres  et  des  procédés  différents. 

(*)  Voir  Archives  d'éleclricité  médicale»  articles  Henrard,  igoB,  p.  637»  et  1907^ p.  800, 


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CONGRis   DE   GLBRMOlfT-FBRRAND.  6il 

M.  Paul  BLUM  (de  Reims).  —  Application  du  courant  inter- 
mittent de  basse  tension  au  traitement  des  soiatiques.  (Résumé.) 

L*auteur  a  eu  Toccasion  d'appliquer  avec  d'excellents  résultats  dans  des 
cas  de  sciatique  douloureuse  les  courants  de  Leduc.  Il  présente  un  appareil 
dont  il  s'est  servi  pour  appliquer  ce  traitement. 

U  se  compose  essentiellement  d'un  rouleau  de  bois  sur  lequel  sont  fixés, 
à  des  intervaUes  inégaux,  des  plaques  de  cuivre  de  largeur  inégale.  Ces 
plaques  viennent  frotter  par  intermittence  sur  deux  lames  de  cuivre  réunies 
l'une  à  un  pôle  de  l'appareil  producteur  de  courant,  l'autre  à  la  plaque  en 
contact  avec  le  malade. 

La  sensation  donnée  par  le  courant  est  analogue  à  celle  produite  par  les 
courants  faradiques  mais  elle  est  beaucoup  moins  désagréable. 

U  donne  des  détails  sur  la  technique  opératoire  et  fournit  les  résultats  par 
lui  observés  sur  plusieurs  malades  qui,  après  un  petit  nombre  de  séances, 
ont  été,  suivant  la  gravité  de  la  lésion  soit  guéris,  soit  très  améliorés. 

11  termine  sa  communication  en  insistant  sur  ce  fait  que  le  métronome 
peut  très  bien  être  igouté  au  circuit  et,  qu'en  ce  cas,  on  aurait  des  contrac- 
tions énergiques  et  non  douloureuses. 

En  somme,  d'après  M.  Blum,  le  courant  intermittent  de  basse  tension 
possède  une  action  anesthésique  très  énergique  qui  se  manifeste  mieux  et 
plus  vite  qu'avec  le  courant  galvanique. 


Séance  du  vendredi  7  août. 

Présidence  de  M.  Babjon,  président,  Garibi.  et  Imbbiit. 

La  séance  est  ouverte  à  huit  heures  et  demie. 

M.  LEDUC.  —  Démonstration  de  l'existence  de  centres 
régionaux  de  synergie  dans  les  centres  nerveux. 

Par  l'excitation  de  certaines  régions  des  centres  nerveux  chez  des  sujets 
intacts,  c'est-à-dire  à  travers  la  peau  et  le  crâne,  à  l'aide  des  courants  inter- 
mittents, on  produit  des  contractions  de  certains  groupes  musculaires,  dont 
le  groupement  est  déterminé  par  le  fait  qu'ils  concourent  à  une  même 
fonction.  C'est  ainsi  que  l'on  peut  faire  contracter  à  volonté  tous  les 
fléchisseurs  ou  tous  les  extenseurs,  ou  les  fléchisseurs  des  pattes  postérieures 
et  les  extenseurs  des  pattes  antérieures,  ou  les  muscles  préposés  à 
l'évacuation  de  la  vessie,  ou  de  l'intestin,  etc. 


M.  LEDUC.  —  Études  d'électropsycho  physiologie  à  raide  des 
courants  intermittents. 

Les  courants  intermittents  en  agissant  sur  les  centres  nerveux,  les 
modifient  d'une  façon  persistante,  ces  modifications  se  traduisent  par  des 
manifestations  fonctionnelles  physiologiques  et  psychiques. 


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6i9  ARGHtnïs  D'iLBciiikGiTé  mÛDiCAhn, 

On  peut  ainsi,  chez  le  chien,  produire  de  l'adtaàie,  de  l'aftimnalisme 
ambulatoire  avec  cédté  psychique,  du  phototropisme  positif  ou  négatif,  le 
ralentissement  persistant  ou  Taccélération  de  la  respiration,  l'iiitermitteiice 
du  cœur  des  états  léthargiformes  ou  cataleptiformes  avec  insensibilité 
générale,  etc. 


M.  LEDUC.  —  Sloctrocution. 

L'électricité  est  le  moyen  le  plus  parfeit  de  donner  la  mort  instanta- 
nément; sans  le  moindre  signe  de  douleur  tous  les  phénomènes  de  la  vie 
peuvent  être  arrêtés.  Pour  obtenir  ces  résultats  la  position  des  électrodes  et 
les  caractères  des  coiirants  sont  les  conditions  capitales  ;  les  lignes  de  flux 
doivent  être  concentrées  dans  l'axe  cérébro  spinale,  une  grande  cathode  est 
{^acée  sur  le  front,  l'anode  sur  le  dos  dans  la  région  lombaire. 

Il  faut  employer  les  courants  intermittents  qui  suffisent  dans  tous  les  cas 
même  i>our  un  bœuf  de  800  kilogrammes,  il  faut  de  faibles  intensités  de 
5o  à  100  m  A.,  enfin  le  courant  doit  être  maintenu  jusqu'à  la  résolution 
musculaire. 


M.  GROS.  —  Hyperhydrose  localisée  d'origine  traumatiqne^ 
guérie  par  la  radiothérapie. 

Un  ouvrier,  qui  avait  été  atteint  de  brûlure  du  deuxième  degré  de  tout  le 
membre  supérieur  droit,  eut,  après  la  guérîson,  une  hyperhydrose  telle  de 
la  main  blessée,  que  la  sueur  s*écoulait  goutte  à  goutte  sur  le  sol  lorsque 
le  membre  était  pendant. 

La  galvanisation,  la  faradisation  au  pinceau  avec  bobine  à  fil  fin  et  inter- 
rupteur rapide  furent  inefficaces.  Les  efifiuves  d'un  résonateur  de  haute 
fréquence  produisirent  une  amélioration  sensible,  mais  la  sueur  revint  après 
quelques  jours  de  suspension  dxr  traitement. 

Trois  irradiations  légères  suffiteût  à  la  guérison  définitive.  Les  rayons 
employés  marquaient  6  au  radiochromomètre  Benoist.  Leur  quantité,  qui 
ne  fdt  pas  mesurée,  peut  être  grossièrement  appréciée  par  la  description  du 
mode  opératoire. 

L'ampoule  Ghabaud-Villard,  ayant  son  anticathode  placée  pendant 
1-2  minutes  à  20  centimètres  de  la  paume  de  la  main  du  sujet,  était  excitée 
par  une  machine  statique  de  Roycourt  à  plateau  de  55  centimètresr,  tournant 
à  900  tours  à  la  minute,  dans  une  pièce  maintenue  aussi  sèche  que  possible, 
par  un  poêle  qui  y  brûlait  nuit  et  jour. 

DISCUSSION 

M.  MiGHAUD  a  traité  l'hyperhydrose  plantaire  et  a  obtenu  de  bons  effets;  il 
demande  si  la  radiothérapie  a  une  aciioii  sur  les  glandes  sûdoripares  ou  sur 
les  nerfs  sécréteurs. 


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tiOfHUlàs   D«   Gl4BilHOCrr*FËRllAND.  6i3 

M.  Bblot.  —  Des  travaux  américains  assez  nombreux  ont  été  publiés  sur 
l'hyperhydpose  axillaire,  plantaire,  etc.  Lorsqu'on  traite  un  sein  néoplaslque, 
la  sueur  disparaît  de  ce  côté.  MM.  Prahler  et  Forsell  (de  Stockholm)  ont 
donné  des  chifiCres  sur  les  doses  appliquées. 

M.  BERGomé  a  d^ui»  loogtetnpi  Démarque  sur  lui-mtoe  cette  action 
destructive  des  glandes  de  la  peau  par  les  rayons  X  ;  chez  lui,  la  radiodermite 
chronique  des  mains  est  surtout  pénible  à  cause  de  la  sécheresse  extrême 
qui  raccompagne. 


M.  BARJON.  —  De  la  iUtration  ea  radiotàérapie.  (Sera  publié 
in  extenso.) 

La  radiodermite  devant  être  évitée,  Fauteur  s'est  adressé  à  des  feuilles 
d'aluminium  allant  de  i/io  de  millimètre  d'épaisseur  jusqu'à  i  milli- 
Hièlgo  pour  faire  la  Ûltration  de  ces  rayons,  et  tandis  que  la  imstilie  de 
Sabouraud  et  Noire  virait  nue  en  25  à  3o  minutes,  elle  ne  virait  qu'en 
I  heure  20  lorsqu'elle  était  recouverte  d'une  feuille  d'aluminium  de 
i/io.  Chez  l'homme,  avec  des  feuilles  d'aluminium  de  i  millimètre,  en 
allant  jusqu'à  quatre  séances  de  suite,  une  par  jour,  d'une  durée  de 
25  à  So  minutes^  il  n'a  jamais  vu  de  réaction  sur  la  peau  saine,  il  s'est  arrêté 
au  choix  des  lames  d'aluminium  de  5/ 10  ou  de  i  millimètre.  Pour  se 
mettre  k  l'abri  de  toute  réaction,  l'auteur  cite  des  cas  dans  lesquels  la 
filtration  lui  a  permis  d'éviter  tout  accident,  et  il  espère  que  cette  simple 
précaution  de  technique  est  appelée  à  rendre  de  grands  services  dans  les 
traitements  prolongés. 

DISCUSSION 

M.  Bblot.  —  L'action  de  la  Altcation  est  complexe  ;  si  elle  absorbe  les 
rayons  les  moins  pénétrants,  elle  diminue  la  quantité  des  rayons  du  faisceau 
et  en  modifie  la  qualité,  les  mesures  par  le  radiochromomètre  de  Benoist 
sont  illusoires,  de  même  les  mesures  de  quantités  par  la  pastille  Sabouraud 
ne  présentent  plus  la  même  exactitude  que  sans  filtration. 

M.  AacBLiN  a  employé  en  radiothérapie  le  ballon  de  caoutchouc  qui  lui 
sert  en  radiographie;  c*est  un  filtre  reconnu  utile  expérimentalement. 

M.  BERGOifié.  —  Nous  savons  que  les  divers  réactifs  qui  servent  à  mesurer 
la  quantité  des  rayons  d'un  faisceau  donné,  d'abord,  ne  sont  pas  compa- 
rables entre  eux,  d'autre  part,  ne  peuvent  être  étalonnés  pour  des  variations 
importantes  de  la  nature  du  faisceau  incident.  C'est  donc  jusqu'à  nouvel 
ordre  à  rassembler  des  faits  d'expériences  qu'il  nous  faut  viser.  Il  cite  à  ce 
sujet  la  pratique  de  Kienbôck,  qui  se  met  à  l'abri  de  toute  radiodermite  en 
filtrant  ses  rayons  à  travers  une  lame  épaisse  de  cuir  tanné  de  5  à  8  milli'* 
mètres  d'épaisseur. 

M.  Garuel. —  Lea^  diÇcuUés  de  mesure  des  constantes  du  faisceau  des 
rayons  X  sont  (es  mêmes  que,  celles  des  faisceaux  lumineux  complexes;  il 
faudrait,  comme  pour  ces  demiersi  pe  s'adresser  qu'à  des  faisceaux 
homogènes. 


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St4  AUQHivtt  t%*ÈUÊaraMtri  MÈDïcjoA^ 

M.  MRJON.  —  ÉtadiotkéÀpie  dans  les  polyadtaites  inflam- 
nutoirea. 

On  neconnAlt  ptsiasez  les  ïiê^ndtets  ^vraitiient  merveilleux  qu'on  obtient 
par  la  radiolbéi^pie  dans  le  titatement  des  polyadénites  inflân^matoires. 
Ce  traitement  n'est  appliqué  qœ  de^iii^  peu  de  temps.  Les  plumiers  essais 
ont  été  publiés  en  France  par  If.  le  Prof.  Bèrgonié,  en  igoS,  et  les  résultats 
obtenus  ont  été  contrôlés  ensuite  par  d'autres  en  France  et  à  l'étranger,  il 
était  très  rationnel  d'essayer  ce  traitement  en  rafoon  de  l'actton  des  rajonlX 
sur  le  tissu  lymphoîde  démontré  par  Heincke.  Cet  essai  était  d'autaat  plus 
indiqué  que  nous  n'avons  actuellement  aucun  moyen  effionce  de  traiteihent 
contre  cette  affection  si  fréquente,  si  tenace,  si  ennuyeuse  (tar  les  doa* 
trices  qu'elle  laisse,  si  dangereuse  par  compUcations  viscérales  qu'elle  peut 
entraîner. 

J'ai  beaucoup  étudié  ce  traitement  et  je  possède  actuellemeat  plus  de 
80  observations  personnelles.  Je  suis  extrêmement  satisfait  des  résultats. 

J'ai  pu  faire  disparaître,  cbez  des  adultes,  des  masses  ganglionnaires  qui 
dataient  de  quinze  et  dix-sept  ans,  contre  lesquelles  tous  les  traitements 
avaient  écboué.  J'ai  vu  des  jeunes  filles,  complètement  défigurées  par 
d'énormes  ganglions  qui  leur  distendaient  le  cou,  reprendre  en  quelques 
mois  leur  aspect  normal  avec  disparition  des  masses  ganglionnaires*  J'ai  vu 
des  fistules  qui,  à  la  suite  de  suppurations,  suintaient  depuis  dix-buit  mois 
et  deux  ans,  se  tarir  et  se  fermer  sous  l'influence  de  quelques  séances. 

J'estime  à  7a  0/0  le  cbiffï'e  des  guérisons  définitives  et  complètes;  ceux 
qui  ne  sont  pas  guéris  ont  toujours  bénéficié  d'une  importante  amélioration. 
On  obtient  toujours  quelque  cbose  à  condition  de  donner  des  doses 
suffisantes. 

Le  nombre  des  séances  est  ordinairement  proportionnel  à  l'ancienneté  et 
à  la  dureté  des  ganglions.  Je  n'ai  jamais  observé  aucun  accident  sérieux ^ 
et  j'estime  qu'en  employant  des  rayons  filtrés  sur  i  millimètre  d'aluminium 
on  se  met  d'une  façon  complète  à  l'abri  de  toute  réaction  cutanée.  En  ne 
filtrant  pas,  on  s'expose  à  de  légers  érythèmes  suivis  parfois  de  pigmen- 
tations très  persistantes. 

Je  crois  que  par  ce  traitement  bien  appliqué  on  dispose  d'une  arme  très 
active  et  très  précieuse  contre  les  adénites  inflammatoires  chroniques  et 
qu'on  doit  arriver  à  éviter  à  coup  sur  la  production  de  ces  horribles  cica- 
trices si  fréquentes  et  si  apparentes  qui  défigurent  bon  nombre  d'adolescents. 

DISCUSSION 

M.  MiGHAUD.  —  J'ai  vu  apparaître  de  la  pigmentation  à  la  suite  du  trai* 
tement  des  adénites.  La  prévient-on  en  filtrant  les  rayons  P 

M.  Desplats  pense  que  les  cas  d'adénites  fistuleuses  non  fermées  sont 
parmi  les  cas  les  plus  favorables  bien  que  la  technique  et  les  résultats  soient 
différents  dans  la  lymphadénie,  il  pense  cependant  avoir  des  résultats 
encourageants. 


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CONGRÈS    DB   GLBRMONT-FÉRRAND.  6f5 

M.  Bbrgonié  croit  que  les  ganglions. badllaires  déjà^n  période  dé  ramollis- 
sement ne  donnent  pas  de  bons  résultats  lorsqu'ils  sont  traités  par  la  radio- 
thérapie et  les  indications  qu'il  a  formulées  jadis  lui  paraissent  encore 
devoir  être  conservées. 

M.  GuiLLoz  cite  un  certain  nombre  de  cas  dont  un  de  lymphosarcome 
avec  amélioration  notable. 

M.  Roques  a  traité  un  malade  dont  les  ganglions  ramollis  avaient  été 
ponctionnés  sur  sa  demande  par  le  chirurgien  ;  l'effet  a  été  excellent. 

M.  Leduc  pense  que  même  s'il  y  a  inflammation  de  la  peau  et  ramollis- 
sement, le  traitement  radiothérapique  doit  être  appliqué;  il  cite  à  l'appui 
de  cette  discussion  le  cas  d'une  adénite  gonococcique  inflammatoire  dont 
les  douleurs  et  la  tuméfaction  ont  disparu  dès  la  première  application  des 
rayons  X.  Il  signale,  de  plus,  un  cas  de  guérison  chez  une  malade  atteinte  de 
la  maladie  de  Stokes-Adams,  dont  le  pouls  faisait  36  pulsations  à  la  minute, 
dont  la  fin  prochaine  était  pronostiquée,  chez  laquelle  un  examen  clinique 
et  radioscopique  montrait  une  adénite  du  cou  plongeant  dans  le  thorax  et 
qui,  après  trois  séances,  vit  son  pouls  remonter  à  80  pulsations,  n'eut  plus 
d'accès  syncopaux  et  vit  ses  ganglions  décroître  très  vite. 

M.  BBR6ON16.  —  La  plupart  de  nous  n'ont  entendu  parler  que  d'adénites 
bacillaires  lorsqu'ils  ont  formulé  la  contre-indication  du  traitement  radio- 
thérapique dans  les  adénites  à  la  période  de  ramollissement. 

M.  Barjon  a  essayé  récemment  le  traitement  des  adénites  suppurées 
après  avoir  fait  la  ponction  capillaire  de  cette  adénite  et  il  pense  qu'on 
pourra,  par  cette  technique,  avoir  de  meilleurs  résultats  sans  cicatrice 
qu'avec  le  traitement  chirurgical.  Il  répond  à  M.  Michaud  que  par  la 
filtration  il  n'a  eu  aucune  pigmentation. 


M.  LABEAU.  —  De  la  radiothérapie  dans  quelques  alfeotions 
de  la  moelle. 

Après  avoir  rappelé  les  résultats  que  nous  avons  obtenus  à  la  suite  de 
séances  de  radiothérapie  chez  des  syringomyéliques,  nous  étudions  les 
améliorations  apportées  par  les  rayons  X  chez  des  sujets  atteints  de  para^ 
plégie  spasmodique,  d'hématomyéiie,  d'hydromyélie. 

Un  résumé  des  observations  de  ces  différents  malades  et  le  manuel  opéra-^ 
toire  employé  complètent  cette  communication. 

Enfin,  chez  un  tabétique  atteint  depuis  longtemps  d'incontinence  noc- 
turne d'urine  et  de  polyurie,  à  la  suite  d'un  petit  nombre  de  séances  de 
radiothérapie,  on  a  vu  disparaître  son  incontinence  et  diminuer  la  polyurie. 


MM.  GUILLOZ  et  ETIENNE.  -  Résultats  du  traitement  radio^ 
thérapique  dans  la  ssrringomyélie. 


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6l6  ARCHIVES  D^^LBCTaiCUTâ   uàoiCAXA. 

M.  DELHERM.  —  Radiotlièrapie  «ans  les  alléolioiis  rnédui* 
laires. 

La  radiothérapie  nous  semble  appelée  à  donner  souvent  de  bons  résultats 
dans  les  maladies  de  Taxe  cérébro-spinal. 

Nous  ne  pouvons  pas  encore  fixer  les  limites  de  son  action,  mais  nous  pou* 
vons  dire  que,  dans  bien  des  cas,  nous  avons  obtenu  des  résultats  excellents. 
Avec  M.  Babinski,  nous  avons  soigné  des  myélites,  des  paraplégies  suite  de 
compression,  de  mal  de  Pott,  de  traumatisme,  etc.,  nous  avons  eu  des 
guérisons  complètes,  des  améliorations  énormes,  et  aussi  dans  certains  cas 
des  échecs. 

Ce  que  nous  pouvons  conclure  des  cas  observés»  c'est  que,  en  présence 
d'une  des  affections  ci-dessus,  on  peut  toujours  tenter  av«c  diance  d'amé- 
lioration parfob  petite,  parfois  considérable,  la  radiothérapie. 

nous  avons,  il  y  a  déjà  longtemps,  en  igoS,  publié  un  cas  qui  est  le  pre- 
mier, de  syringomyélie,.  traité  et  considérablement  amélioré  par  la  radiothé- 
rapie. Un  certain  nombre  d'observations  favorables  ont  été  publiées  depuis. 

DISCUSSION 

M.  Bblot.--  Ya-t-il  par  la  radiothérapie  une  action  vraiment  elBcMe 
dans  la  sclérose  en  plaquesi^  Pour  sa  part,  il  n'en  a  pas  cdDservée.  L'action  a 
été  absolument  négative  dans  un  cas  qu'il  a  eu  à  suivre  pendant  longtemps. 

M.  Dbsplats  rapporte  trois  cas  de  syringomyélie  dana  lesquels  les  mèmei 
résultats  négatifs  ont  été  observés. 

M.  BBaoQNit.  ^  Dans  certaines  maladies  dans  lesquelles  la  névroglie  pro- 
lifère et  tend  à  étoufiferou  à  phagocyter  les  cellules  nerveuses  nobles,  peut- 
être  pourra-t-on  arrêter  cette  prolifération  cellulaire  nuisible  conformément 
à  une  loi  que  M.  Tribondeau  et  lui-même  ont  établi  et  qu'ils  essaient  de 
confirmer  chaque  jour. 

M.  GuiLLOz.  —  Si  la  sclérose  en  plaques  n'est  pas  améliorée  par  la  radio- 
thérapie, elle  ressemble  en  cela  à  pas  mal  de  médications  qui  n'ont  pas 
beaucoup  plus  d'efifet. 

M.  Barjon.  —  U  y  a  beaucoup  de  réserves  à  faire  sur  ces  régressions  ou 
améliorations  entrevues  ;  pour  sa  part,  il  a  traité  et  traite  encore  une  sclérose 
en  plaques  par  la  radiothérapie  avec  résultats  entièrement  négatifs,  l'amé- 
lioration, si  amélioration  il  y  a,  n'est  que  subjective  ou  même  suggérée. 

M.  Mallt  pense  que  dans  la  syringomyélie  et  le  tabès  on  peut  avoir  une 
amélioration  par  des  traitements  autres  que  la  radiothérapie,  traitements 
appliqués  depuis  longtemps. 

M.  Laqubrrièrb.  —  D'après  les  observations  de  M.  Delherm  et  surtout 
celle  de  la  malade  suivie  par  le  Prof.  Raymond,  il  n'y  a  pas  de  doute  que 
des  améliorations  se  sont  produites  par  le  traitement  radiothérapique. 


M.  NOGIER.  —  Nouveaux  résultats  éloignés  de  la  radio^ 
thérapie. 

L'auteur  apporte  six  observations  de  radiothérapie  post^opératoire»  une 
relative  à  un  cas  de  lupus  de  la  main  et  cinq  autres  relatives  à  des  néopUsaMi 


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ÇONGRàs    DE    CLBRMONT-PERRAND.  617 

du  sein.  Les  trois  premières  malades  avaient  déjà  fait  l*objet  d'uiie  comnlu- 
nication  au  Congrès  de  Lyon,  en  1906. 
Voici  brièvement  les  résultats  actuels  : 

Observation  I.  —  Lupus  de  Tindex  gauche.  Opération,  récidive.  Radio- 
thérapie. Guérison  qui  se  maintient  depuis  trois  ans  et  demi. 

Obs.  II.  —  Néoplasme  du  sein  gauche.  Opération,  récidive.  Radiothé- 
rapie. Guérison  pendant  plus  de  trois  ans. 

Actuellement  métastases  nombreuses  :  sarcome  du  fémur  gauche,  de 
r humérus  droit,  etc. 

Obs.  III.  —  Néoplasme  du  sein  gauche.  Opération,  début  de  récidive. 
Radiothérapie.  Guérison  qui  se  maintient  depuis  trois  ans  et  neuf  mois. 

Obs.  IV . —  Néoplasme  du  sein  droit.  Opération.  Radiothérapie  post-opéra- 
toire immédiate.  Guérison  depuis  dix-huit  mois. 

Obs.  V.  —  Néoplasme  du  sein  gauche.  Opération.  Radiothérapie  post- 
opératoire immédiate.  Guérison  depuis  dix-sept  mois. 

Obs.  VI.  —  Néoplasme  du  sein  droit.  Opération,  début  de  récidive. 
Radiothérapie.  Guérison  depuis  vingt  mois. 


MM.  IMBERT  et  TEDENAT.  —  Fracture  du  col  du  fémur  sans 
signes  cliniques  reconnue  par  la  radiographie.  (Résumé.) 

Il  s*agit  d*un  ouvrier  de  soixante  ans  environ,  victime  d*un  accident  du 
travail,  qui  affirmait  ne  pouvoir  reprendre,  plusieurs  mois  après  Taccident, 
ses  occupations  antérieures  de  docker. 

L*expIoration  clinique  la  plus  attentive  et  la  plus  minutieuse  ne  permit 
de  découvrir  aucun  signe  caractéristique  de  lésion  osseuse,  aucun  indice 
certain  d'incapacité  de  travail.  La  radiographie  révéla  Texistence  d'une 
fracture  du  col  du  fémur,  et  les  circonstances  de  l'accident  expliquent 
pourquoi  cette  fracture  ne  s'accompagnait  d'aucun  des  signes  classiques 
d'une  telle  lésion.  L'ouvrier  avait  été  serré  entre  deux  bateaux  et  la  fracture 
du  col  s'était  accompagnée  d'engrainement  des  fragments,  si  bien  qu'il 
n'existait  ni  crépitation,  ni  raccourcissement,  ni  rotation  du  membre. 

Sans  la  radiographie  le  blessé  eut  été  presque  infailliblement  privé 
de  toute  indemnité  à  laquelle  il  avait  cependant  droit  d'après  la  loi  du 
9  avril  1898. 

L'un  de  nous  (D'  Tedenat)  avait  déjà  observé  un  cas  analogue  de  fracture 
du  col  du  fémur,  qui  ne  put  être  reconnue  que  sur  le  cliché  radiographique. 

DISCUSSION 

MM.  GuiLLOz,  BoucHAGOURT  et  Mâllt  apportent  des  observations  ana- 
logues et  la  discussion  reprend  sur  les  rapports  entre  médecins  radiographes 
et  chirurgiens. 

M.  Imbert.  —  Il  faudrait  que  les  médecins  électriciens,  ceux  qui  s'occu- 
pent de  radiographie  et  de  physiothérapie,  aillent  plus  souvent  dans  les 
milieux  médicaux  pour  y  faire  connaître  leurs  travaux  et  les  progrès  de 
la  technique. 

kncu.  o'blbctb.  mbd   ~  1908.  46 


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6l8  ARCHIVES    D^ÉLECTRICITÉ   M^DICALfi. 

M.  Gariel.  —  Tous  les  médecins  ne  sont  pas  au  courant  des  progrès 
de  rélectricité  médicale  et  de  la  physiotliérapie  en  général,  quelques-uns 
parmi  eux  veulent -ils  même  les  connaître?  LHgnorance  de  la  plupart  des 
médecins  au  point  de  vue  électricité  est  la  cause  quelquefois  de  malentendus. 

M.  Arcelin.  —  Les  médecins  électriciens  doivent  agir  individuellement 
et  Ton  doit  prévenir  toujours  le  médecin  traitant  quand  leur  malade  se 
présente  pour  une  radiographie. 

M.  Imbert.  —  Il  est  certain  que  nous  devons  avoir  un  tact  infini  vis-à-vis 
de  no»  confrères,  mais  d'une  section  à  une  autre  ne  pourrait-on  dire  plus 
nettement  ces  malentendus  et  ce  déni  de  justice  dont  nous  souffrons 
quelquefois. 

M.  MicHAUD.  —  Quelques-uns  de  nous  ont  remarqué  que  les  radiogra- 
phies de  fractures  se  faisaient  de  plus  en  plus  rares;  cela  lient  à  ce  que 
certains  chefs  de  service,  au  lieu  de  préconiser  ce  moyen  si  simple  d*éclairer 
leur  diagnostic  et  de  le  préciser,  tournent  en  ridicule  les  résultats  de  la 
radiographie,  d'où  un  effet  déplorable  sur  la  jeune  génération  d'étudiants. 

M.  Jaulin.  —  On  devrait  publier  dans  les  journaux  médicaux  plus  d'ar- 
ticles concernant  la  radiographie  et  l'électricité  médicale  de  façon  à  en 
apprendre  au  moins  les  principes  aux  lecteurs  de  ces  journaux. 

M.  Laquerrière.  —  Peut-être  M.  Imbert  pourrait-il  rédiger  un  article 
dans  ce  sens. 


M.  MARQUES.  —  Encore  un  nouveau  cas  de  luxation  de  la 
symphyse  pubienne  décelée  uniquement  par  la  radiographie. 

Cette  observation  démontre,  une  fois  de  plus,  que  seule  la  radiographie 
permet  de  faire  le  diagnostic  de  luxation  de  la  symphyse  pubienne. 

Ce  fait  explique  que  cette  lésion  ait  été  jusqu'ici  considérée  comme  une 
rareté. 

DISCUSSION 

M.  Roques.  —  La  liste  des  erreurs  de  diagnostic  redressées  par  la  radio- 
graphie est  bien  longue,  la  discussion  précédente  l'a  montré.  Je  citerai 
cependant  encore  les  très  nombreuses  arthrites  de  la  hanche  qui  sont 
diagnostiquées  névralgies  sciatiques  et  pour  lesquelles  la  radiographie 
démontre  des  lésions  osseuses  et  articulaires  importantes. 

M.  Mallt.  —  Les  lésions  du  poignet  si  bien  étudiées  par  M.  Destot  ne 
sont  bien  connues  que  depuis  la  radiographie. 

M.  Speder  cite  le  cas  d'une  fracture  de  l'humérus  au  col  chirurgical 
méconnue  à  tel  point,  cliniquement,  qu'on  avait  pensé  que  la  radiographie 
faite  sur  ce  malade  provenait  d'une  autre  par  confusion. 

M.  Bblot.  —  Les  chirurgiens  sont  parfois  excusables  car  souvent  ils  n'ont 
en  mains  que  de  mauvaises  radiographies,  leur  éducation  radiographique 
est  évidemment  à  faire,  mais  il  faudrait  rejeter  tout  cliché  insuffisant. 

M.  Arcelin  préconise  l'action  individuelle  pour  que  l'éducation  radio- 
graphique  du  chirurgien  fasse  des  progrès.  Pour  sa  part,  il  donne  lui-même 
de  vive  voix  au  chirurgien  qui  doit  en  profiter,  l'interprétation  de  ses 

clichés. 


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CONGRÈS    DE   CLSKAlONT-FËRBAflt).  6lQ 

M.  GuiLLoz  inscrit  ou  donne  par  écril  l'interprétation  des  clichés  et 
estime  que  dans  tout  accident  du  travail  d'origine  trauma tique  la  radio- 
graphie s'impose. 

M.  Laquerrièbe.  —  n  y  a  des  radiographies  insufiOsantes  à  cause  des 
conditions  qu'il  n'est  pas  possible  au  médecin  radiographe  de  changer  ainsi, 
par  exemple,  la  recherche  de  calculs  du  rein  de  petit  volume  peut  être 
impossible  chez  un  obèse  très  épais. 

M.  IiiBERT.  —  Quelques  chirurgiens  resteront,  je  crois,  rebelles  à  toute 
éducation  radiographique  ;  nous  l'avons  vu  par  un  récent  article  dans  lequel 
le  parti-pris  est  évident  et  où  Ton  peut  signaler  l'absence  de  toute  docu- 
mentation sérieuse  provenant  de  source  autorisée.  Nous  n'en  sommes  pas 
moins  d'avis  tous  ici  que  dans  les  accidents  du  travail  comportant  un  trau- 
matisme, il  est  nécessaire  pour  ne  pas  s'exposer  aux  erreurs  de  diagnostic 
dont  on  vient  de  citer  tant  d'exemples,  de  procéder  toigours  et  quand 
même  à  la  radiographie. 


M.  BELOT.  —  Lupus  vulgaire  et  radiothérapie. 

Le  lupus  vulgaire  est  une  aflection  polymorphe  d'où  la  nécessité  d'em- 
ployer des  traitements  quelquefois  fort  difTérents  suivant  les  cas.  11  élimine 
tout  d'abord  le  lupus  érythémateux  qui  n'est  pas  du  ressort  de  la  radiothé- 
rapie. Pour  le  lupus  non  excedens,  il  n'a  rien  obtenu  non  plus  par  la  radio- 
thérapie, et,  d'après  lui,  le  meilleur  traitement  c'est  l'ablation  suivie  de 
radiothérapie.  Pour  le  lupus  ulcéré,  même  1res  étendu,  on  obtient  de  très 
bons  résultats  par  la  radiothérapie,  une  très  bonne  cicatrisation,  mais 
rarement  une  guérison  complète,  à  cause  des  tuberculomes  profonds  qu'une 
cautérisation  par  le  thermo  ou  le  galvanocautère  doit  atteindre.  Four  le 
lupus- des  extrémités:  nez,  lèvres,  etc.,  l'auteur  emploie  l'escharification 
suivie  de  la  radiothérapie  ;  l'hémorragie  est  arrêtée  par  l'application  des 
rayons  X,  la  réfection  des  tissus  marche  rapidement  et  la  partie  redevient 
très  présentable.  On  a  accusé  les  rayons  X  de  transformer  en  épilhélioma 
les  lupus  traités  ;  mais  s'il  y  a  des  cas  indiscutables  de  transformation  en 
épithélioma,  on  peut  dire  que  le  fait  arrive  avec  toutes  les  méthodes  et 
l'auteur  cite  le  cas  d'un  lupus  transformé  en  épithélioma,  mais  sur  un 
point  autre  que  celui  qui  avait  été  traité. 

DISCUSSION 

M.  GuiLLoz  a  observé  un  cas  de  lupus  érythémateux  qui  a  guéri  par  la 
radiothérapie,  il  voudrait  voir  rédiger  un  rapport  pour  le  prochain  congrès 
dans  lequel  on  comparerait  les  deux  moyens  physiques  du  traitement  du 
lupus. 

M.  DE  Rbatuig-Hàrt  a  appliqué  le  courant  de  haute  fréquence  avec 
curetage  sous  chloroforaie  et  il  a  vu  des  guérisons  se  produire  en  \me  seule 
séance. 


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6aO  ARCHIVES    d'ÂLECTRICITÉ    fifÉDIGALB. 

Séance  du' vendredi  7  août,  2  heures  de  t après-midi. 
Présidence  de  M.  Baiuon,  président. 

La  section  se  transporte  à  l'Exposition  d'électricité  médicale  organisée  par 
les  soins  de  M.  le  D'  Mally  et  fait  une  visite  détaillée  avec  présentation  des 
instruments  par  les  auteurs,  et  fonctionnement  de  ces  instruments.  Grâce 
à  M.  Mally,  la  salle  de  l'Exposition  est  alimentée  par  du  courant  continu  et 
par  du  courant  alternatif  si  bien  que  tous  les  appareils  quels  qu'ils  soient 
peuvent  être  mis  en  fonction;  on  retire  ainsi  de  cette  exposition  tout  le 
bénéfice  instructif  possible.  En  effet,  les  appareils  sont  présentés  par  les 
auteurs,  les  constructeurs  donnent  ensuite  toutes  les  explications  techniques, 
le  fonctionnement  de  l'appareil  se  fait  dans  les  conditions  ordinaires  de  son 
emploi,  enfin  chacun  peut  expérimenter  à  sa  guise  l'appareil  présenté, 
(Voir  pour  la  description  des  appareils  exposés  la  c  Revue  de  l'Exposition  »,  par 
M.Urr  Mally.) 

Après  cette  visite,  la  section  d'électricité  médicale  reprend  le  cours  de  ses 
travaux. 

M.  MARQUES.  —  Influence  de  Pion  zinc  sur  la  pousse  des 
poils  dans  un  cas  de  pelade. 

J'ai  essayé  sur  une  plaque  peladique  datant  de  trois  ans,  totalement 
dépourvue  de  poils,  l'introduction  électrolytique  de  l'ion  zinc,  au  moyen 
d'une  solution  de  chlorure  de  zinc  à  i  o/o. 

Douze  jours  après  l'application,  une  multitude  de  petits  poils  commen- 
cèrent à  se  montrer  sur  cette  plaque. 


MM.  MARQUES  et  CHAV AS.  —  Résultats  obtenus  par  le  trai- 
tement électrique  dans  la  névralgie  faciale.  (Résumé.) 

Nous  avons  réuni  5o  observations  de  névralgie  faciale  grave  traitée  par 
l'électricité. 

Ce  sont  les  courants  continus  seuls  ou  avec  introduction  d'ions  qui  ont 
donné  les  meilleurs  résultats  ;  nous  avons  trouvé  en  effet  : 

2  échecs; 

2/|  améliorations  très  nettes; 

a  4  guérisons; 

La  principale  condition  du  succès  est  d'employer  le  courant  galvanique 
avec  une  intensité  élevée^  pendant  un  temps  suffisamment  long. 

DISCUSSION 

M.  Leduc.  —  Il  ne  peut  y  avoir  courant  sans  transport  des  ions;  l'ion 
salicylique  donne  des  résultats  immédiats  dans  le  traitement  de  la  névralgie 


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CONGRÈS   DE    GLEKMONT-PBHRAND.  62  I 

faciale  comme  l'auteur  en  apporte  un  exemple  probant,  mais  est-ce  sur  les 
filets  nerveux  qu'agit  l'ion  salicylique  et  n'est-ce  pas  sur  la  circulation 
locale? 


MM.  ARGENSON  et  BORDËT.  —  Sur  quelques  modifications  de 
l'excrétion  urinaire  constatées  après  la  galvanisation  localisée. 

Les  auteurs,  après  avoir  signalé (<)  les  faits  cliniques  et  expérimentaux 
qu'ils  avaient  observés  en  soumettant  des  malades  à  la  galvanisation  à 
l'hyposulfite  de  soude,  ont  recherché  quelles  pouvaient  être,  dans  les 
conditions  de  l'expérience,  la  quantité  de  soufre  mise  en  liberté  par  l'élec- 
trolyse  et  la  valeur  du  rapport  de  cette  quantité  à  celle  de  l'excédent  de 
soufre  excrété.  Ils  ont  soumis  deux  sujets  sains  à  la  galvanisation  loca- 
lisée  :  deux  plaques  de  100  centimètres  carrés  de  chaque  côté  de  l'articulation, 
bien  imbibées  d'eau  normale.  Intensité  du  courant:  ao  mA.  ;  durée  de  la 
séance  :  ao  minutes.  Les  analyses  d'urines  pratiquées  avant  et  aprâ  les 
séances  ont  montré  aux  auteurs  l'augmentation  de  l'urée  et  du  soufre  total 
sous  l'influence  de  la  galvanisation  localisée.  Dans  un  cas,  le  soufre  total  des 
vingtKiuatre  heures  a  augmenté  de  1/6  de  la  valeur  initiale. 

DISCUSSION 

M.  GuiLLOZ.  —  Les  résultats  annoncés  par  M.  Bordet  sont  en  contradiction 
avec  ceux  que  j'ai  montrés  au  si^et  de  l'action  du  courant  continu  sur  un 
obèse  soumis  à  un  régime  alimentaire  et  dynamique  constant,  il  n'y  a  eu 
chez  ce  malade  aucune  variation  dans  l'élimination  azotée  (dosage  d'acide 
urique  et  d'azote  totale)  malgré  les  variations  de  poids  observées. 


M.  BOUCHACOURT.  —  Action  atrophiante  des  rayons  X  sur 
la  glande  mammaire  en  dehors  de  la  lactation. 

C'est  l'observation  d'un  cas  dans  lequel  à  la  suite  de  trois  expositions  à 
huit  jours  d'intervalle,  avec  une  intensité  de  courant  de  Leduc  de  a  à 
3/10  de  m  A.,  une  étincelle  équivalente  de  18  centimètres  et  une  distance 
de  âo  centimètres  de  la  région  traitée,  l'on  a  vu  régresser  le  volume  des  seins 
hypertrophiés.  Cette  hypertrophie  était  glandulaire  et  non  graisseuse. 

DISCUSSION 

M.  Lbduc.  —  A  l'appui  de  ce  que  vient  de  dire  M.  Bouchacourt,  il  rappelle 
que  l'atrophie  du  sein  dans  les  expositions  tenait  aux  néoplasies  limitées 
à  cet  organe;  est-ce  la  règle? 

M.  Bbrgonié.  —  L'observation  de  M.  Bouchacourt  n'arrive  pas  à  me 
convaincre;  en  e£fet,  la  dose  de  rayons  X,  autant  qu'on  en  puisse  juger, 
parait  extrêmement  faible,  l'atrophie  s'est  produite  bien  rapidement  après 

(*)  Archives  (Fèleetricitè  médicale,  n'  du  10  juin  1908. 


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02  3  ARCHIVES    D'ÉLBGTRICITé   mAdICALB. 

rapplication  de  cette  dose;  enfin,  au  point  de  vue  théorique,  la  glande 
mammaire  au  repos  doit  être  très  peu  sensible  aux  rayons  X  d'après  la  loi 
que  lui-même  et  M.  Tribondeau  ont  établie. 

M.  BoucHACOURT.  —  La  personne  traitée  était  la  femme  d'un  confrère  et 
s'il  y  a  eu  illusion  sur  le  résultat,  cette  illusion  était  partagée  par  ce  confrère 
et  surtout  par  la  malade. 


M.  GUILLOZ.  —  Traitement  des  angiomes  par  l'ôlectrolirse  et 
la  compression. 

L'auteur  utilise  la  méthode  bipolaire  préconisée  par  le  Prof.  Bergonié, 
mais  lorsque  les  angiomes  peuvent  être  plus  ou  moins  réductibles  par 
pression  et,  en  particulier,  lorsqu'ils  le  sont  presque  complètement,  Fauteur 
efifectue  l'électrolyse  en  comprimant  la  tumeur  pendant  cette  opération  et 
aussi  consécutivement  pendant  a4  à  48  heures. 

On  évite  ainsi,  surtout  dans  les  angiomes  caverneux,  la  lenteur  de 
résorption  des  caillots  qui  sont  inutilement  formés  dans  les  poches  dont  il 
faut  seulement  obtenir  l'adhérence  des  parob.  La  manière  de  faire  doit 
évidemment  un  peu  varier  suivant  les  cas  et,  si  la  peau  est  intéressée,  il 
convient,  afin  d'éviter  le  sphacèle,  de  surveiller  la  compression  qui  doit  être 
parfaite.  M.  Guilloz  emploie  ce  procédé  même  dans  des  cas  où  il  semble  en 
apparence  difficile  à  appliquer,  par  exemple  pour  des  angiomes  de  la  pau- 
pière supérieure.  Celle-ci  est  attirée  vers  le  rebord  orbitaire  pour  y  être 
comprimé  et  l'œil  ouvert  est  garanti  par  un  pansement  humide 

DISCUSSION 

M.  Leduc.  —  Pourquoi  ne  pas  se  servir,  dans  l'électrolyse  des  angiomes, 
d'aiguilles  de  zinc  de  façon  à  introduire  l'ion  zinc  qui  a  une  action  coagu- 
lante des  plus  énergiques?  L'ion  fer,  au  contraire,  n'a  aucune  action 
coagulante  et  l'auteur  en  rapporte  des  exemples  imagés. 

M.  Bergonié  pense  que  l'action  de  la  compression  à  la  technique  si 
parfaite  déjà  de  l'électrolyse  des  angiomes  est  des  plus  intéressantes, 
si  M.  Guilloz  veut  bien  clairement  indiquer  les  détails  de  cette  technique,  il 
se  propose  d'utiliser  la  compression  dans  l'électrolyse  des  angiomes  épais  et 
turgescents.  Certainement,  l'emploi  de  l'ion  zinc  préconisé  par  M.  Leduc 
serait  intéressant  et  lui-même  n'a  pas  manqué  de  l'essayer;  mais  il  faut 
songer  qu'aujourd'hui  les  aiguilles  les  meilleures  sont  en  platine  iridié, 
qu'elles  ont  3/io  de  millimètre  et  qu'il  est  fort  difficile  d'obtenir  des 
aiguilles  de  zinc  ayant  assez  de  rigidité  et  pas  plus  grosses.  D'autre  part,  il 
faudrait,  avec  ces  aiguilles  de  zinc,  se  servir  du  pôle  positif  seul,  c'est-à-dire 
employer  la  méthode  monopolaire  qui  a  été  rejetée,  comme  l'on  sait,  depuis 
longtemps  à  cause  des  douleurs  qu'elle  provoque,  de  sa  moindre  efficacité 
à  égale  intensité  de  courant  et  de  sa  technique  beaucoup  moins  parfaite. 

M.  Barjon  n'a  jamais  vu  que  des  angiomes  traités  par  des  gens  incompé- 
tents utilisant  l'électrolyse;  ce  sont  ordinairement  des  oculistes  qui  font  de 
l'électrolyse  comme  nous  ferions  nous-mêmes  l'extraction  d'une  cataracte. 
11  est  très  frappé  des  résultats  que  l'on  signale  et,  en  particulier,  de  la 
modincation  de  technique  que  vient  de  faire  connaître  M.  Guilloz. 


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CONGRÈS    DB    GLRRMONT-FERRAND.  6a3 

M.  BËCLËRE.  —  Substitution  d'un  diélectrique  gazeux  aux 
divers  diélectriques  liquides  dans  les  interrupteurs  à  mercure. 
(Sera  publié  in  extenso,) 

Tous  ceux  qui  ont  utilisé  les  interrupteurs  à  mercure  savent  à  quel 
nettoyage  fréquent  il  faut  se  livrer  pour  que  l'appareil  continue  à  marcher 
convenablement;  en  substituant  un  diélectrique  gazeux  ou  plus  simple- 
ment le  gaz  d'éclairage,  la  rupture  se  fait  plus  nettement,  aucun  nettoyage 
ou  de  très  rares  nettoyages  sont  nécessaires  et  Ton  obtient  un  rendement 
bien  supérieur  de  l'appareil.  Cet  appareil  construit  par  la  maison  Drault 
est  exporté  à  de  très  nombreux  exemplaires  en  Angleterre. 

DISCUSSION 

M.  Argblin  est  très  satisfait  de  l'interrupteur  Béclère-Drault  qu'il  utilise, 
bien  qu'à  de  très  hautes  intensités  le  fonctionnement  de  l'appareil  soit 
moins  bon*  Au  gaz  d'éclairage,  M.  Arcelin  a  substitué  l'hydrogène  pur  qui 
lui  donne  de  bien  meilleurs  résultats. 

M.  Jaulin  apporte  aussi  son  expérience  sur  le  fonctionnement  des  inter- 
rupteurs à  diélectrique  gazeux,  il  possède  un  interrupteur  Ducretet  fonc- 
tionnant avec  le  gaz  d'éclairage  comme  diélectrique  qui  lui  donne  la  plus 
entière  satisfaction. 

M.  BfcRGONiÉ.  —  L'interrupteur  Béclère-Drault  dont  je  me  sers  depuis  un 
an  me  donne  toute  satisfaction. 


MM.  CLUZET  et  BASSAL.  ^  Action  des  rayons  X  sur  l'évolu- 
tion de  la  mamelle  pendant  la  gestation. 

C'est  sur  des  lapines  que  les  auteurs  ont  fait  leurs  expériences.  Ils  arrivent 
à  confirmer  la  loi  que  les  rayons  X  ont  une  action  d'autant  plus  grande  que 
la  reproduction  kariokinétique  des  cellules  est  plus  intense.  Voici  leurs 
conclusions  : 

L'évolution  de  la  mamelle  peut  être  entravée  à  tous  les  stades  par  l'appli- 
cation des  rayons  X,  mais  celle-ci  produit  des  efifets  qui  varient  suivant  le 
mode  d'irradiation  et  suivant  l'état  de  la  glande. 

En  ce  qui  concerne  le  mode  d'irradiation,  le  maximum  d'efifet  est  produit, 
sans  dermite  apparente,  par  une  seule  exposition  de  3o  minutes  à  des 
rayons  de  pénétration  moyenne  (n*  7  ou  8  du  radiochromomètre). 

Sur  une  mamelle  de  lapine  vierge,  l'irradiation  provoque  des  modifica- 
tions peu  apparentes  (hypertrophie  des  noyaux  dans  l'épithélium  des 
canaux),  maïs  cependant  très  importantes  puisque,  si  l'animal  vient  à 
être  fécondé,  la  glande  ne  se  développe  pas. 

Si  la  mamelle  de  primipare  est  irradiée  pendant  la  première  moitié  de  la 
gestation,  on  obtient,  non  seulement  un  arrêt  complet  dans  le  développe- 
ment du  parenchyme  sécréteur,  mais  encore  une  régression  des  acini  déjà 
formés,  si  bien  qu'il  ne  reste  que  les  canaux  collecteurs  ;  on  provoque  donc 


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62 i  ARCHIVES    D*éLUGTRIGITé   MÉDICALE. 

une  atrophie  complète  de  la  glande.  Lorsqu*on  irradie  pendant  la  seconde 
moitié  de  la  grossesse,  les  modifications  sont  moins  importantes  ;  les  lobules 
sont  plus  petits  que  dans  la  glande  normale,  plus  distincts  et  séparés  par 
une  plus  grande  quantité  de  tissu  conjonctif,  dans  les  lobules  eux-mêmes, 
la  trame  conjonctive  propre  est  plus  abondante,  les  culs-de-sac  plus  petits  et 
plus  écartés  les  uns  des  autres. 

Chez  les  multipares,  les  effets  de  la  rôntgenisation  sont  presque  toujours 
moins  marqués  que  chez  les  primipares,  sans  doute  parce  que  la  régression 
de  la  mamelle  n'est  pas  complète,  en  général,  au  moment  de  la  nouvelle 
fécondation. 


M.  YILLARD.  —  Substitution  de  la  méthode  ôleotromôtrique 
aux  autres  méthodes  de  mesures  (scléromètre  et  quantito- 
mètre)  en  radiologie.  (Sera  publié  in  extenso.) 


M.  DE  KEATING-HART.  —  Emploi  des  courants  de  haute  fré- 
quence dans  le  traitement  du  lupus. 

L*année  dernière  au  Congrès  de  Reims,  et  auparavant  dans  diverses  com- 
munications au  comité  médical  des  Bouches  -  du  -  Rhône,  j'ai  signalé  les 
résultats  thérapeutiques  dus  dans  la  cure  des  tuberculoses  locales  à  Isl  fulgu- 
ration, c'est-à-dire  à  la  combinaison  d'une  action  chirurgicale  (du  curetage, 
en  Toccurence)  et  de  la  puissante  étincelle  de  haute  fréquence  sous  anes- 
thésie.  Je  soumets  ici  à  mes  collègues  quelques  photographies  de  cas  traités 
par  ma  méthode  :  un  lupus  du  nez,  un  autre  de  la  région  périauriculaire 
datant  de  vingt- trois  ans,  un  troisième  très  vaste  de  la  fesse,  des  gommes 
tuberculeuses  de  la  peau,  enfin  une  lésion  tuberculeuse  intéressant  la  peau 
et  la  surface  antéro-supérîeure  du  tibia,  et  tous  soumis  antérieurement  et 
sans  succès  à  divers  traitements  médicaux,  chirurgicaux  et  radiothéra- 
piques.  Or,  comme  vous  pouvez  le  voir,  ils  présentent  tous  en  ce  moment 
et  depuis  des  temps  variant  de  quelques  mois  à  un  an  et  demi,  toutes  les 
apparences  de  la  guérison. 


MM.  ZIMMERN  et  LOUSTE.  —  Un    procédé    mixte    (scarifi- 
cation et  haute  fréquence)  dans  le  traitement  du  lupus. 


M.  BROCA.—  Fonctionnement  irrégulier  du  tube  de  Crookes. 


M.  GARRAUD-CHOTARD.  —  Deux  cas  de  furonculose  loca- 
Jisôe  traité»  P"  l^»  ~y^"  ^ 


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CONGRÈS    DE    CLEUMONT-FBRRAND.  625 

M.  GUILLOZ.  —  Appareil  pour  la  reconstitution  de  la  forme 
d'un  corps  par  l'examen,  son  image  double  donnée  sur  la 
môme  plaque  par  le  tube  radiostérôoscopiqae. 


Séance  du  samedi  malin,  9  heures. 

Réunion  de  la  section  d'Éleclricité  Médicale  avec  la  section  de  Physique. 
Présidence  de  M.  Barjon,  président. 

MM.  BERGONIË  etlUHPAlN.  —  Sur  les  mesures  des  courants 
de  haute  fréquence  en  électricité  médicale.  (Sera  publié  in 
extenso.) 

DISCUSSION 

M.  Bbrgonié.  —  Gomme  conclusions  de  ce  double  rapport,  on  peut  dire 
que  l'instrument  le  plus  pratique  pour  les  mesures  des  courants  de  haute 
fréquence  dans  les  applications  médicales  est  le  milliampèremètre  thermique. 
Les  milliampèremètres  thermiques  dont  on  se  servira  devront  être  choisis 
do  telle  manière  que  leur  graduation  puisse  correspondre  aux  intensités 
probables  et  possibles  dans  les  diverses  applications  médicales;  ainsi,  par 
exemple,  dans  Tapplication  du  «wave  current  de  J.  Morton  »,  en  plus  de  la 
distance  explosible  variable  dont  la  mesure  peut  être  faite,  comme  l'indique 
M.  Turpain,  il  y  aura  lieu  d'établir  un  milliampèremètre,  aussi  sensible  que 
possible,  gradué  par  exemple  de  o  à  loo  pour  toute  l'échelle,  qui  rendra  de 
réels  services  dans  cette  application  si  intéressante  des  courants  de  haute 
fréquence.  Pour  l'emploi  de  la  cage,  les  intensités  que  pourra  mesurer  le 
thermique  devront  être  cinq  à  six  fois  plus  grandes;  enfin,  dans  TappUcation 
du  lit  condensateur  ou  de  la  chaise-longue,  les  intensités  pourront  s'élever 
jusqu'à  i  ooo  ou  i  5oo  m  A..  Il  est  important  de  donner  à  cette  méthode 
d'application  du  courant  une  efficacité  plus  grande  encore  en  augmentant  si 
possible  l'énergie  mise  en  jeu  dans  cette  application.  Comme  l'on  y  arrivera 
facilement,  il  faut  songer  à  l'introduction  du  courant  dans  le  corps  du 
patient  par  le  procédé  actuel,  les  mains  serrant  un  gros  tube  métallique 
relié  à  l'un  des  pôles  de  l'appareil,  il  semble  qu'on  ne  puisse  pas  dépasser 
800  à  I  000  m  A.,  sans  provoquer  des  sensations  désagréables,  il  y  aurait  lieu 
de  trouver  un  autre  mode  d'introduction  du  courant. 

M.  Gaiffe.  «  Les  thermiques  pour  intensités  dépassant  a5o  m  A.,  sont 
aufourd'hui  courants,  mais  la  difficulté  de  construire  un  bon  appareil 
devient  très  grande  lorsqu'on  lui  demande  une  déviation  de  toute  l'échelle 
pour  5o  m  A.  Quant  à  augmenter  l'intensité  efficace  dans  l'application  de  la 
chaise-longue,  ceci  ne  présentera  aucune  difficulté  et  dans  le  meuble  intensif 
que  nous  avons  éprouvé,  l'intensité  limite  pourra  atteindre  1 5oo  m  A.,  et 
même  les  dépasser. 

M.  BoRDET.  —  Au  sujet  de  l'introduction  du  courant  dans  le  corps  avec  la 
chaise  longue,  je  me  sers,  depuis  un  certain  temps,  d'une  large  lame  d'étain 


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626  ARCHIVES    D'ÉLECTHICITé    MEDICALE. 

non  recouverte  que  je  place  sur  la  paroi  antérieure  du  thorax  et  de  rabdomen 
et  cette  technique  me  donne  les  meilleurs  résultats. 

M.  Bergomé.  —  Le  rapport  de  M.  Turpain  préconise  remploi  des  onde- 
mètres  et  en  particulier  Tondemètre  à  capacité  variable  de  M.  Tissot.  Gomme 
le  dit  M.  Turpain,  l'excellent  rapport  de  Tan  dernier  de  M.  Gaiffe,  sur  le 
même  sujet,  nous  a  déjà  fait  connaître  les  ondemètres  et  leur  emploi;  si  cet 
emploi  ne  se  généralise  pas  en  électricité  médicale,  peut-être  faut-il  en 
accuser  le  peu  de  variation  de  la  longueur  d*onde,  lorsqu'un  appareil  de  haute 
fréquence  pour  l'emploi  médical  est  réglé.  D'autre  part  on  trouve  quelquefois, 
avec  le  thermique  des  ondemètres,  des  longueurs  d'ondes  plus  ou  moins 
voisines  et  leur  notation  rend  la  mesure  plus  compliquée  sans  quon 
aperçoive  l'utilité  de  cette  mesure. 

M.  Gaiffb.  —  On  pourrait,  en  eCTet,  avec  chaque  instrument  sortant  de 
chez  le  constructeur,  indiquer  au  médecin  quel  est  ou  quelles  sont  les  lon- 
gueurs d'ondes  que  l'Instrument  fournit  dans  telle  ou  telle  condition. 

M.  Bergomé.  —  Quant  à  la  mesure  de  l'amortissement  qui  fait  la  dernière 
partie  de  l'intéressant  rapport  de  M.  Turpain,  elle  pourrait  se  réaliser  par  la 
construction  d'un  décrémèlre  dont  l'utilisation  devra  d'abord  être  étudiée 
dans  la  pratique  médicale  avant  d'être  généralisée. 

M.  GAitFE.  —  J'ai  déjà  eu  avec  M.  Turpain  un  entretien  à  ce  sujet  et 
l'appareil  est  à  l'étude  dans  nos  ateliers. 

M.  Bergonié.  —  En  terminant  l'exposé  de  ces  rapports  et  tout  en 
regrettant  l'absence  de  M.  Turpain  et  surtout  la  cause  indépendante  de  sa 
volonté  qui  le  retient  loin  du  Congrès,  je  demande  à  la  section  d'Électricité 
médicale  de  lui  voter  des  remerciements  pour  avoir  bien  voulu  distraire  un 
temps  assez  long  de  ses  travaux  et  nous  le  consacrer.  (Par  acclamations,  la 
section  vote  des  remerciements  à  M.  Turpain.) 

Il  est  ensuite  procédé  aux  élections.  La  section  a  à  élire  :  un  Président  pour 
le  Congrès  de  1909  qui  se  tiendra  à  Lille  à  la  même  époque,  un  délégué  de 
la  section,  un  membre  de  la  commission  des  subventions,  ces  tix>is  membre' 
faisant  partie  du  Conseil  de  l'Association  dont  fait  d^à  partie  M.  Bergonié 
comme  délégué  de  l'Association. 

Pendant  que  le  scrutin  est  ouvert,  M.  Mallt  demande  à  faire  une  motion 
sur  l'utilité  qu'il  y  aurait  à  avoir,  dans  la  section  d'électricité  médicale,  un 
appareil  à  projections  lequel  servirait  à  illustrer  un  certain  nombre  de 
communications  qui  perdent,  sans  cet  utile  adjuvant,  une  partie  de  leur 
intérêt. 

M.  Leduc  appuie  la  proposition  de  M.  Mally  et  cite  à  ce  propos  ce  qui 
s'est  passé  à  Exeter,  au  Congrès  de  la  British  Association,  congrès  daiis 
lequel  la  section  d'Électricité  médicale,  créée  sous  la  vive  impulsion  de 
notre  confrère,  le  D'  Lewis  Jones,  avait  à  sa  disposition  un  appareil  à 
projections  et  tout  le  personnel  nécessaire  pour  le  mettre  en  marche. 

M.  Bergonié.  —  Puisque  la  maison  Radiguet  et  Massiot  n'est  que  la  suite 
de  la  maison  Molteni,dont  le  nom  est  synonyme  de  «projections  parfaites», 
ne  pourrait-on  demander  à  l'un  des  chefs  de  cette  maison  d'apporter  Tan 
prochain,  en  plus  des  appareils  d'électricité  médicale  à  exposer,  un  appareil 
à  projections  complet  utilisable  dans  la  salle  des  séances  même  de  la  section? 


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CONGRÈS    DE    GLERMONT-FERRAND.  627 

Il  n'y  aurait  qu'à  demander  au  Conseil  pour  obtenir  une  subvention  de 
faible  importance  pour  couvrir  les  frais. 

La  section  vote,  à  la  suite  de  cette  discussion,  le  vœu  suivant  de 
M.  Mally  :  ^ 

c  La  i3'  section  émet  le  vœu  qu'à  l'avenir  un  appareil  à  projections  soit 
installé  à  demeure  dans  la  salle  des  séances  pendant  la  durée  du  Congrès.  * 

Résultats  du  scrutin.  Sont  élus  pour  l'année  1909  : 

Président  de  la  13*  section  ;  M.  le  D'  Zimmern,  professeur  agrégé  de 
physique  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 

Délégué  à  la  13*  section:  M.  le  Prof.  Ledoc,  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Nantes. 

Membre  de  la  Commission  des  subventions:  M.  le  D'  Broca,  professeur 
agrégé  à  la  Faculté  de  Paris. 

Secrétaire  local  de  la  section  à  Lille  pour  le  Congrès  de  1909  :  M.  le  D'  Des- 

PLATS. 

Secrétaire  des  séances  pendant  la  durée  du  Congrès  :  M.  le  D'  Roques. 

Après  la  proclamation  du  résultat  du  scrutin  par  le  Président,  celui-ci 
remercie  les  membres  de  la  section  de  l'assuidité  qu'ils  ont  montré 
aux  séances,  de  l'intérêt  et  du  très  grand  nombre  des  travaux  qui  ont  été 
apportés  et  déclare  clos  les  travaux  de  la  section  d'Électricité  médicale  du 
Congrès  de  Clermont-Ferrand,de  l'Association  Française  pour  l'Avancement 
des  Sciences. 


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EXPOSITION    D'ÉLECTRICITÉ    MÉDICALE 

DU  CONGRÈS  DE  CLERMONT-FERRAND 
REVUE    DES    PRINCIPAUX    APPAREILS    EXPOSÉS 


Par  le  D'  BfAIiliY, 

Professeur  de  physique  médicale  à  l'École  de  médecine  de  Clcrmont. 


Chargé  par  mon  excellent  collègue  le  D'  Barjon,  président  de  la  i3*  sec- 
tion, d'organiser  l'exposition  d'Electricité  médicale,  il  est  de  mon  devoir 
d'indiquer  en  peu  de  mots,  pour  mes  successeurs,  quelques  détails  de 
technique. 

INous  avons  invité  le  plus  grand  nombre  possible  de  constructeurs  à 
prendre  part  à  l'exposition,  leur  assurant  le  concours  de  commerçants  ou 
de  correspondants  de  la  ville  même  qui  pouvaient  se  charger  de  recevoir  les 
objets  et  de  les  exposer  à  leur  place  en  cas  où  eux-mêmes  ne  pourraient  se 
déranger. 

Nous  avons  obtenu  du  Comité  local  une  salle  vaste,  le  réfectoire  du  Lycée, 
disposée  à  proximité  immédiate  de  la  salle  de  la  Section  ;  les  circonstances 
nous  ayant  amené  à  assurer  en  même  temps  le  service  des  projections,  nous 
ferons  remarquer,  en  passant,  que  ce  service  très  important  devrait  être 
organisé  par  l'Association  elle-même.  11  n'y  a  aucun  inconvénient  à  charger 
le  section  de  Physique  de  ce  service,  mais  le  matériel  devrait  appartenir 
soit  en  propriété,  soit  en  location,  à  l'Association.  Nous  avions  à  notre  dispo- 
sition les  appareils  des  Facultés;  les  circonstances  ont  voulu  que  ces 
appareils  fussent  transportés  au  loin  et  plusieurs  fois  dans  des  salles  de 
conférence  situées  en  dehors  du  Lycée.  Ils  sont  revenus  momentanément 
hors  d'usage  et,  de  ce  fait,  nous  n'avons  pu  donner  satisfaction,  pendant  la 
journée  de  vendredi,  à  de  nombreux  congressistes  qui  n'ont  pu,  à  notre 
grand  regret,  disposer  de  ce  procédé  de  démonstration  indispensable. 

A  Clermont,  nous  avons  trouvé  auprès  des  diverses  personnalités  le 
concours  le  plus  dévoué  ;  l'administration  du  Lycée  nous  a  facilité  notre 
tâche  dans  toute  la  mesure  de  ses  moyens;  le  directeur  de  la  Compagnie  du 
gaz,  M.  Audrieux,  et  M.  l'Ingénieur  du  service  électrique,  M.  Creuzet,  ont 
mis  gracieusement  à  notre  disposition  le  réseau  de  force  motrice  et  d'éclai- 
rage et  exécuté  le  branchement  destiné  à  nous  alimenter  pendant  la  durée 
du  Congrès.  11  convient  de  leur  en  témoigner  ici  nos  remerciements  et  nos 
félicitations. 


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EXPOSITION   D'ÉLECTRIGITé   MéoiGALE.  6a p 

M.  Maissiat,  électricien  à  Glermont,  a  installé  très  correctement  le 
groupe  transformateur  à  courant  continu  ainsi  que  la  canalisation  inté- 
rieurCf  le  fonctionnement  de  cette  distribution  ainsi  que  Téclairage  élec- 
trique de  la  salle  ont  été  parfaits. 

La  maison  Oaiflé  exposait  : 

Le  meuble  pour  radiographie  intensive  fonctionnant  directement,  sur 
courant  alternatif.  Ce  meuble  permet  de  réaliser  toutes  les  applications  du 
courant  de  haute  fréquence  et  de  la  radiologie.  Des  radiographies  faites  avec 
ce  dispositif,  par  M.  le  Prof.  Bergonié  et  Speder,  étaient  exposées  et  visibles 
dans  le  radiophoioscope  (négaioscopej  de  Belot.  Tous  ces  clichés,  thorax, 
crânes,  avaient  été  obtenus  dans  des  temps  variant  entre  i  et  lo  secondes. 

Une  installation  complète  de  radiologie  avec  la  bobine  i^ochefort-Gaiffe  et 
Vinterruptear  autonome  mte/i«£/*fonctionnant  sur  courant  continu  à  iio  volts. 

Le  mesureur  de  courant  faradique  se  composant  d'un  milliampèremètre 
à  périodique  extra-sensible  i/io  de  m  A.  pour  toute  Féchelle  et  d*une  sou- 
pape électrolytique.  Ces  deux  appareils  sont  branchés  dans  le  circuit  induit 
de  la  bobine.  La  soupape  arrêtant  une  des  ondes,  le  courant  périodique  qui 
circule  dans  le  galvanomètre,  circule  toujours  de  même  sens  et  la  déviation 
fixe  indique  l'intensité  moyenne. 

V onduleur  universel  du  D'  Bordet  rythmant  tous  les  courants,  continu, 
alternatif,  faradique,  s'emploie  pour  toutes  les  applications  d*électro-méca- 
nothérapie. 

Le  thermo -pulvérisateur  du  D'  Guyemot  servant  à  toutes  les  inhalations 
médicamenteuses  intégrales,  le  liquide  n'étant  pas  chaufifé  directement  est 
entraîné  par  de  l'air  sous  pression  à  5o  degrés. 

Une  sonde  à  air  chaud  donnant  un  jet  d'air  chauffé  électriquement  de 
o  à  600  degrés  permettant  de  réaliser  la  révulsion  cutanée  (o  à  aoo  degrés)  et 
une  cautérisation  spéciale,  4oo  degrés  et  plus,  pour  le  traitement  de 
certaines  affections  cutanées  (gangrènes,  cancers,  plaies  atoniques).  Une 
pompe  spéciale  donne  au  jet  les  qualités  de  percussion  nécessaires. 

Une  étuve  à  air  chaud  pour  les  extrémités  inférieures;  la  température 
pouvant  se  régler  de  o  à  i3o  degrés. 

Enfin,  la  magnifique  table  radiologique  du  D'  Belot  qui  permet  de  dis- 
poser l'ampoule  soit  au-dessus,  soit  au-dessous  du  plan  de  la  table  et  se 
déplaçant  dans  tous  les  sens.  Cette  table  est  munie  de  localisateurs  et  d'un 
lit  de  sangles  pour  les  examens  radioscopiques  où  le  sujet  doit  être  couché. 
Un  compresseur  du  même  auteur  s'adapte  à  cette  table  et  réalise  rapi- 
dement l'immobilisation  et  la  compression  de  la  région  à  explorer. 

M.  Laquebrière  présente  à  la  section,  chez  le  même  constructeur,  le  bain 
local  d'air  surchauffé ^  de  MM.  Delherm  et  Laquerrière. 

Les  appareils  à  bain  d'air  chaud  présentent  souvent  des  inconvénients  : 
quand  on  établit  un  courant  d'air  au  moyen  d'une  flamme,  ou  la  circula- 
tion d'air  est  faible  et  alors  on  se  trouve  en  face  d'une  partie  des  objections 
faites  aux  appareils  sous  circulations,  ou  bien  le  courant  d'air  est  assez 
rapide  et  alors  il  y  a  entraînement  des  gaz  de  combustions,  parfois  de  pous- 
sières incandescentes,  etc .  Quand  on  n'a  pas  de  circulation  d'air,  l'évapora- 
tion  de  la  sueur  transforme,  au  bout  de  quelques  instants,  le  bain  d'air  en 
un  bain  de  vapeur  d'eau. 

Dans  ces  conditions  nous  avons  pensé  qu'il  était  préférable  d'envoyer 
dans  la  boîte  d'air  le  courant  d'air  produit  par  l'appareil  à  douche  d'air 
chaud  de  Gaifiie.  On  a  ainsi  un  bain  d'air  sec,  pur,  sans  cesse  renouvelé  et 
dans  lequel  on  fait  varier  à  volonté  le  débit  d'air  d'une  part,  et  la  tempé- 
rature d'autre  part. 


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63o  ARCHIVES    D'ÉLBCTRIGITé    MÉDIGALB. 

M.  le  Prof.  S.  Lbdug  a  donné  les  renseignements  complémentaires  suivants 
sur  son  nouveau  modèle  d'interrupteur  pour  la  production  des  courut^ 
intermittents. 

Ces  courants  sont  déterminés  par  la  considération  physiolog:ique 
suivante  :  produire  le  maximum  d'excitation  avec  le  minimum  d*énergie. 
Cette  considération  conduit  à  choisir  des  courants  intermittents,  de  direc- 
tion constante,  ayant  une  fréquence  de  loo  par  seconde,  avec  fermeture  du 
circuit  pendant  le  dixième  de  la  période. 

L'interrupteur  présenté  permet,  par  une  lecture  directe,  de  connaître  :  la 
fréquence,  les  rapports  des  durées  aux  interruptions,  l'intensité  et  le 
voltage  entre  les  deux  électrodes. 

M.  Drissler  expose  : 

Le  tube  du  D'  Guilloz  à  double  émission  avec  clichés  démonstratifs. 

Tubes  Sabouraud'Noiré  pour  machines  statiques. 

Tube  à  double  ampoule  pour  haute  intensité  avec  tige  en  fer  renforcé. 

Tube  renforcé,  modèle  créé  en  1899  et  modifié  depuis. 

Tuhéê  ordinaires  bianodiques,  soupapes,  tous  les  tubes  auto-réglables  par 
le  passage  de  l'étincelle,  etc. 

De  plus,  pendant  la  visite  à  l'exposition,  M.  le  Prof.  Guilloz  a  donné  les 
renseignements  suivants  sur  son  Procédé  rapide  de  localisation  de  corps 
étrangers  par  Vampoule  à  double  centre  d'émission. 

L'auteur  montre  des  épreuves  où  sur  la  mince  plaque  on  voit  les  doubles 
images  de  corps  étrangers  et  des  os,  comme  sur  une  photographie  ayant 
bougé  pendant  la  pose.  De  la  parallaxe  du  corps  étranger  par  rapport  à 
celle  d'un  os  voisin  on  juge  si  ce  corps  étranger  est  sur  un  plan  antérieur 
ou  postérieur  et  en  déduire  la  distance. 

Chez  le  même  constructeur,  M.  Guilloz,  présente  encore  son  Dispositif 
pour  la  radiostéréoscopie  et  la  radioscométrie  par  la  méthode  des  éclipses, 

11  consiste  dans  l'emploi  du  tube  radiostéréoscopique  et  d'un  trieur 
d'images.  Sur  un  axe,  faisant  de  3  à  5  tours  par  seconde,  se  trouvent  montés 
les  commutateurs  pour  le  trieur  d'images  et  le  courant  de  la  bobine  envoyé 
au  tube  stéréoscopique. 

Le  commutateur  du  tube  peut  se  décaler  pendant  la  marche  pour  obtenir 
le  synchronisme  avec  les  électro-aimants  du  tireur  d'images. 

On  peut  aborder  ainsi  l'examen  radioscoplque,  stéréoscopique  et  effectuer 
des  mesures  sur  l'image  stéréoscopique  qui  apparaît  entre  l'écran  et  l'obser- 
vateur dans  certaines  conditions  de  réglage. 

M.  Maury  (de  Lyon)  a  exposé  un  Pied-support  pour  ampoules  à  rayons  X 
de  M.  le  D'  Th.  Nogier.  Ce  pied -support  présente  plusieurs  particularités 
ingénieuses  et  intéressantes. 

Il  est  d'abord  très  lourd  et  il  repose  sur  le  sol  par  trois  branches  assez 
écartées  pour  s'opposer  aux  vibrations  de  l'appareil. 

Le  bras  qui  porte  l'ampoule,  porte  une  bille  d'acier  de  fort  diamètre 
qui  vient  se  loger  dans  une  boîte  où  elle  peut  tourner  à  frottement  doux. 
On  peut  donc  imprimer  à  l'ampoule  tous  les  mouvements  possibles  et  dans 
toutes  les  directions.  Quand  la  position  désirée  est  obtenue,  le  simple  dépla- 
cement d'un  levier  à  droite  ou  à  gauche  suffit  à  bloquer  énergiquement 
l'appareil  Aucun  mouvement  n'est  alors  possible 

La  classique  pince  porte-ampoule  a  été  supprimée  et  remplacée  par  un 
collier  en  cuir  qui  permet,  par  un  dispositif  original,  de  serrer  par  un 
simple  déclic  fampoule  la  plus  petite  comme  l*ampoule  la  plus  gros:«e. 

Du  nièuie  constructeur,  nous  avons  vu  une  Électrode  dynamométrique  de 


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EXPOSITION    D*ÉLECTRIGlTé    MEDICALE.  63 1 

M.  le  D'  Th.  Nogier.  Cette  électrode  est  une  électrode  ordinaire  dont  le 
manche,  brisé  en  son  milieu,  a  été  muni  d'un  dynamomètre  sensible.  Le 
dynamomètre  commande  une  aiguille  qui  se  déplace  sur  un  cadran  gradué 
de  G  à  5oo  grammes. 

L'instrument  permet  de  mesurer  rapidement,  d'une  façon  toute  clinique, 
la  valeur  en  grammes  de  la  contraction  musculaire  sous  l'influence  de 
l'excitation  électrique  et  par  conséquent  d'apprécier  la  différence  qui  existe 
à  ce  point  de  vue  entre  un  muscle  sain  et  un  muscle  malade 

Il  permet,  de  plus,  de  se  placer  dans  des  conditions  expérimentales  bien 
déterminées  puisque  la  pression  de  l'instrument  sur  le  muscle,  avant  toute 
secousse  électrique,  est  immédiatement  donnée  par  la  graduation. 

Chez  le  même  exposant,  le  D'  C.  M.  Roques  présente  un  nouveau  modèle 
de  son  miroir  radiométrique  dont  il  avait  donné  le  principe  et  la  description 
au  Congrès  de  Lyon.  Il  rappelle  que  cet  appareil  a  pour  but  de  permettre  la 
radiochromométrie  pendant  les  poses  radiographiques  basses  en  évitant  à 
l'opérateur  les  positions  incommodes  ou  dangereuses.  L'on  sait,  en  efiGst, 
que  l'école  de  M.  le  Prof.  Bergonié  couche  les  sigets  à  radiographier  le  plus 
près  possible  du  sol  et  met  le  tube  de  Crookes  aussi  bas  que  possible. 
M.  Bergonié  et  ses  élèves  trouvent  là  le  moyen  de  protection  contre  les 
dangers  des  rayons  X  le  plus  simple,  le  plus  économique  et  certainement 
l'un  des  plus  efficaces.  L'appareil  que  le  D'  Roques  a  imaginé  dans  le  service 
du  Prof.  Bergonié  et  a  fait  construire  sur  ses  conseils,  fournit,  au-dessous 
du  plan  de  l'anticathode,  une  image  radiochromométrique  qu'un  miroir 
réfléchit  vers  l'œil  de  l'observateur. 

Le  radiochromomètre  est  construit  de  façon  à  donner  une  image  four- 
nissant des  renseignements  radiométriques  exacts,  nette  et  grande,  c'est- 
à-dire  lisible  de  loin.  Radiochromomètre  et  miroir  sont  montés  sur  des 
supports  qui  leur  permettent  de  prendre  dans  l'espace  les  diverses 
positions  utiles.  M.  Maury,  de  Lyon,  a  bien  voulu  apporter  tous  ses  soins 
à  la  construction  de  cet  appareil. 

Encore  chez  M.  Maury.  Le  D'  C.  M.  Roques  présente  un  appareil  qui 
n'est  que  le  radiochromomètre  que  M.  Maury,  sur  les  conseils  de  M.  le 
Prof,  agrégé  Bordier,  a  détaché  du  miroir  radiométrique  et  adapté  à  un 
usage  spécial.  Il  peut  être,  en  effet,  tenu  à  la  main,  les  lectures  se  font  par 
radioscopie  directe  et  non  plus  avec  réflexion,  tandis  qu'un  tissu  imper- 
méable aux  rayons  X  forme  un  écran  protecteur  devant  la  main  de 
l'observateur. 

La  maison  Radiguet  et  Massiot  (de  Paris),  expose  un  certain  nombre 
d'appareils  et  d'installations. 

Installation  complète  de  radiologie  comprenant  :  i"*  Tableau  de  commande 
avec  interrupteur,  coupe-circuit,  rupteur  hermétique  d'un  modèle  nouveau 
à  marche  rapide,  contacts  cuivre  sur  cuivre  dans  le  pétrole,  dispositif  de 
commande  à  distance  des  chalumeaux  d'osmo-régulateur  de  l'ainpoule  de 
Crookes  et  de  la  soupape  de  Villard  ; 

a*  Bobine  d'induction  avec  distributeur  à  haute  tension  portant  le  spin- 
termètre  d'ampoule,  la  soupape  à  osmorégulateur  et  son  chalumeau,  le 
spintermètre  de  soupape,  le  miUianipèremètre  pour  tube  ; 

3**  Support  avec  compas  mobile  à  hauteur  et  inclinaison  variables,  muni 
d'une  pince  universelle  permettant  de  serrer,  à  l'aide  d'une  lanière,  les 
ampoules  de  dimensions  diverses  et  de  placer  l'anticathode  dans  une 
position  quelconque. 

M,  fluorométre  du  D'  Guilleminot,  —  Cet  appareil  permet  à  chaque  instant 
de  déterminer  la  quantité  de  rayonnement  émis  par  une  ampoule,  non 


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63  a  ARCHIVES    D'éLBCTRlGiré   MEDICALE . 

seulement  nue,  mais  encore  derrière  un  filtre  d'aluminium  d'épaisseur 
variable.  Il  est  possible,  grâce  à  lui,  de  déterminer  exactement  la  durée  des 
séances  d'applications  dans  tous  les  cas  qui  se  présentent. 

Onduleur-rythmeur-alternear  universel.  —  Cet  appareil  s'applique  à  tous 
les  tableaux  existants.  Il  donne  la  faculté,  partant  d'une  source  électrique 
médicale  (galvanique,  faradique,  galvanofaradique  sinusoïdale  ou  ondula- 
toire), de  donner  à  cette  source  les  modalités  suivantes  : 

!<"  Direct,  ondulé; 

2"*  Rythmé,  non  rythmé,  alterné  et  toutes  les  combinaisons  possibles  de 
ces  deux  divisions  d'emploi.  Le  montage  de  l'appareil  est  fait  sur  plaques  de 
marbre,  évitant  toute  détérioration,  soit  par  court  circuit,  soit  par  influence 
des  appareils  à  haute  fréquence  voisins  et  les  connexions  sont  obtenues 
automatiquement,  ce  qui  ne  nécessite  que  deux  bornes  d'emploi. 

Pupitre  éleciroihérapique  du  ly  GuilUminot.  —  Ce  pupitre  donne  les 
courants: 

i"  Galvanique,  faradique,  galvanofaradique  avec  les  divers  emplois; 

3**  Direct,  ondulé,  rythmé  ou  alterné,  soit  au  total  douze  sources  diverses 
de  courant.  Un  dispositif  simple  donne  en  plus,  par  simple  lecture,  la 
mesure  de  la  résistance  du  malade. 

Grâce  à  l'adaptation  de  connecteurs  instantanés,  les  manœuvres  sont 
automatiques  et  le  pupitre  ne  comporte  que  deux  bornes  d'emploi  uniques. 

L'onduleur  décrit  précédemment  est  contenu  dans  le  pupitre. 

L'appareil  faradique  à  deux  induits  et  de  grandes  dimensions  est  conçu  de 
telle  sorte  que  l'on  peut  passer  instantanément  des  interruptions  rapides 
aux  interruptions  lentes. 

Pupitre  d*ionisation.  Ensemble  comportant  tous  les  instruments  utilisés 
dans  les  applications  du  courant  galvanique  :  réducteur  de  potentiel  bobiné 
sur  marbre  et  à  curseur  circulaire,  clef  de  Courtade  servant  d'inverseur, 
milliampèremètre  shunté.  Un  commutateur  permet  d'obtenir  instantané- 
ment par  lecture  directe  la  mesure  des  résistances  du  malade  en  traitement 
sans  adjonction  d'aucun  appareil. 

Manche  d' électrodiagnostic  évitant  la  présence  d'un  aide  pour  la  mesure 
des  intensités  donnant  les  secousses  d'ouverture  et  de  fermeture. 

Stéréoscope  Pigeon  à  miroir  bisecleur  donnant  la  stéréoscopie  par  réflexion 
ou  par  transparence  jusqu'à  la  dimension  ko  X  5o. 

Trichinoscope  de  projection  de  M.  Martel.  Cet  appareil  est  utilisé  dans  les 
services  sanitaires  vétérinaires  municipaux  pour  l'examen  microscopique 
rapide  des  porcs  d'importation.  Vu  dispositif  particulier  permet  de  l'utiliser 
à  l'examen  d'une  série  de  préparations  ordinaires  par  projection. 

L'exposition  a  été  des  plus  fréquentées,  grâce  probablement  à  sa  situation 
tout  à  côté  de  la  salle  des  séances  de  la  section  d'Électricité  médicale,  et 
aussi  parce  qu'elle  était  très  intéressante  et  instructive. 

Si  l'on  peut  inianifester  un  desideratum,  c'est  que  l'an  prochain  la  séance 
de  présentation  des  instruments  par  leurs  auteurs  et  constructeurs  se  fasse 
dès  le  deuxième  jour  du  Congrès,  au  moment  où  il  y  a  le  plus  de  congres- 
sistes et  où  les  sections  sont  le  plus  fréquentées.  On  y  inviterait  les  sections 
de  Physique  et  des  Sciences  médicales. 


U Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhou. 
Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  me  Guiraude,  9-11. 


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1G>  ANNÉE.  N*  244  25  août  1906.     ! 

ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Quelques  vœux  émis  par  le  II«  Congrès  des  praticiens,  -r  Voici 
quelques-uns  de  ces  vœux. 

!<*  Obligation  des  études  médicales  complètes  pour  l'exercice  de  Tari 
dentaire,  de  la  stomatologie  ; 

a"*  Enseignement  de  la  stomatologie  dans  toutes  les  Facultés,  au  même 
titre  que  les  autres  spécialités; 

3**  Réorganisation  des  services  hospitaliers  de  stomatologie  sous  la  direc- 
tion de  médecins  spécialistes  et  enseignement  pratique  de  la  stomatologie 
à  récole  des  hôpitaux. 

I*  PrcUiquement,  les  vues  du  Congrès  des  praticiens,  tenu  à  Paris  en 
avril  1907,  sont  réalisables,  c'est-à-dire  qu'il  est  possible  de  faire  de 
l't  hôpital  »  un  centre  d'enseignement  technique  et  pratique; 

2**  Cette  réforme  nécessite  la  transformation  des  services  actuels  des 
hôpitaux,  transformation  qui  permettra  à  chaque  élève  de  prendre  une 
part  active  au  service,  de  faire  un  apprentissage  sous  la  direction  du  maître; 

3*  Cette  transformation  est  d'autant  plus  facile  que  la  collaboration  plus 
intime  de  chaque  élève  au  service  hospitalier  aura  pour  résultat  d'être  plus 
utile  encore  au  malade  qu'à  l'enseignement  ; 

4*  Les  élèves  seront  répartis  suivant  les  besoins  des  services  hospitaliers  ; 

5*  Le  stage,  tel  qu'il  est  fait  actuellement  en  médecine  et  en  chirurgie, 
sera  supprimé.  Chaque  élève  remplira  le  rôle  de  l'externe  actuel; 

6*  Dans  chaque  service,  l'enseignement  technique  sera  donné  sous  la 
direction  du  chef  de  service,  par  des  moniteurs,  des  assistants; 

7*  Dans  chaque  hôpital  sera  créé  un  service  d'anatomie  pathologique. 

Le  Congrès  des  praticiens  réuni  à  Lille,  faisant  siennes  les  conclusions  de 
ce  rapport,  émet  le  vœu  que  tout  hôpital  public  ou  privé,  toute  clinique 
importante  devienne  un  centre  d'enseignement. 

ARCB.    D'iLICTB.   MÉD.  —    I908.  4^ 


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654  ARGttlYBS   D^ELEGTRIGiré   MéoiGAtË. 

«  Les  chefs  de  service,  médecins  et  chirurgiens  des  hôpitaux  devraient 
être  recrutés,  avec  un  concours  uniquement  sur  titres  et  sur  travaux,  par 
des  commissions  administratives  propres  à  chaque  hôpital,  sur  une  liste  de 
plusieurs  candidats  établie  par  une  réunion  de  médecins  choisis  de  façon 
à  offrir  toutes  les  garanties  de  compétence  et  d'impartialité  : 

»  i*"  Autonomie  budgétaire  complète;  a**  nomination  des  professeurs  par 
les  Facultés,  leur  paiement  par  les  Facultés  et  les  élèves  ;  S""  âargissement  du 
corps  enseignant  et  institution  du  privat-docentisme ;  4"*  développement  de 
l'enseignement  médical  libre,  des  cours  complémentaires  et  de  perfection- 
nement, de  l'enseignement  des  spécialités;  b*'  encouragement  donné  aux 
travaux  originaux,  et,  par  là  même,  relèvement  de  la  science  médicale 
française;  6*  interscolarité  et  circulation  des  professeurs  et  des  élèves  dans  les 
différentes  Facultés  françaises  et  même  étrangères;  7**  orientation  du  stage 
et  des  examens  dans  un  sens  pratique  ;  introduction  de  l'élément  praticien 
dans  les  jurys  d'examen,  sévérité  plus  grande  dans  les  examens  et,  par  là 
diminution  de  la  pléthore  médicale;  S'*  création  d'un  Conseil  médical 
supérieur  par  le  groupement  spontané  des  représentants  du  Corps  ensei- 
gnant des  praticiens  et  des  élèves.  Conseil  où  seraient  discutées  toutes  les 
questions  concernant  l'enseignement  médical  (programmes,  organisation 
des  examens,  du  stage,  etc.);  la  création  de  ce  Conseil  médical  supérieur 
entraînant  la  suppression  du  Conseil  supérieur  de  l'Instruction  publique, 
organisme  centralisateur  et  incompétent. 

»  Enfin,  le  dernier  avantage  du  régime  de  l'autonomie,  qui  ne  serait  pas 
le  moins  apprécié,  est  qu'il  permet  de  réaliser  toutes  les  réformes  que  nous 
venons  d'indiquer,  réclamées  par  le  corps  médical  tout  entier,  et  de 
combler  toutes  les  lacunes  de  notre  enseignement  médical,  satis  qu'il  en 
coûte  un  sou  à  l'État. 

»  Le  Congrès  des  praticiens  de  Lille  : 

»  Se  rallie  au  principe  de  l'autonomie,  sous  les  garanties  du  contrôle  de 
l'État  et  du  corps  médical  indiquées  dans  le  rapport  qui  lui  a  été  soumis  ; 

»  Approuve  le  projet  de  loi  présenté  aux  Chambres; 

»  Fait  appel  aux  organismes  professionnels,  aux  syndicats  médicaux,  à  la 
presse  médicale,  et  aux  maîtres  de  nos  écoles  pour  appuyer  ce  profet  et  en 
assurer  le  succès  prochain,  dans  l'intérêt  des  étudiants  en  médecine  et  de 
l'enseignement  médical  en  France.  » 


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SUR  LES  MESURES  DES  GOURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE 

EN  ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 
Par  J.  BERQONIâ  et  A.  TUBPAIN. 


Description  et  schémas  des  circuits  dans  les 
applications  actuelles  des  courants  de  haute 
fréquence  sur  le  sujet  vivant,  pour  servir  à 
rindication  des  mesures  à  faire  dans  chaque  cas, 
afin  de  rendre  ces  applications  correctes  et 
comparables  chacune  à  chacune (>)• 

Par  J.  BBBaONlâ, 

Professeur  de  Physique  biologique  et  Électricité  médicale 
à  l'Université  de  Bordeaux. 


Ce  que  voudraient  les  médecins  lorsqu'ils  se  servent  des  courants 
de  haute  fréquence,  c'est  pouvoir  indiquer  les  conditions  dans  les- 
quelles ils  sont  placés  et  définir  les  divers  facteurs  du  courant  employé 
pour  obtenir  tel  effet  afin  qu'on  puisse  répéter  après  eux  leurs  essais 
et  confirmer  ou  infirmer  leurs  résultats  d'une  manière  valable.  Il  y  a 
trop  d'autres  facteurs  d'ordre  physiologique,  pathologique  ou  psy- 
chique, sur  lesquels  ils  n'ont  le  plus  souvent  aucune  action,  qu'ils  ne 
peuvent  faire  varier  à  leur  gré,  pour  qu'ils  essaient  de  mettre  le  plus 
de  précision  possible  dans  la  partie  de  technique  électrique  de  leurs 
applications. 

(')  Rapport  présenté  au  Congrès  de  Glermont-Perrand  de  l'A.  F.  A.  S.,  Section 
d'Électricité  médicale  et  de  Physique  réunies. 


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636 


ARCHIVES   D'ÉLBGTRIGiré   IffolGALB. 


Ot,  tandis  que  les  électriciens  industriels  ont  tiré  de  l'électricité 
physique  des  méthodes  et  des  appareils  de  mesure  qui  semblent  leur 
donner  toute  satisfaction»  les  médecins,  au  contraire,  ont  été  moins 
heureux  sous  ce  rapport.  En  particulier  pour  les  courants  de  haute 
fréquence  qui,  depuis  les  travaux  de  d'Arsonval,  sont  de  plus  en  plus 
utilisés  avec  succès  en  thérapeutique  et  avec  des  puissances  croissantes, 
il  n'y  a  rien  ou  à  peu  près  ni  comme  méthodes  de  mesure,  ni  comme 
instruments  pouvant  être  utilisés  dans  ces  applications  ('). 


Dispositif  n**  i. 

E 


Fio.  I. 

Courant  statique  induit  de  W.  J.  Morton. 

P,  rhéophores  et  patient;  —  E.  machine  d'infloence  génératrice;  —  S  G,  éclateur; 
iMutellles  de  Leyde  de  faible  capacité. 


^  Cela  provient  peut-être,  d'abord  de  la  simplicité  très  grande  de 
l'instrumentation  cherchée,  si  l'on  veut  qu'elle  puisse  être  couramment 
employée  par  les  médecins,  et  d'autre  part,  des  dispositifs  de  circuit 
un  peu  particuliers  et  inconnus  la  plupart  du  temps  des  physiciens 
que  les  médecins  emploient.  Ce  sont  ces  dispositifs  de  circuits  que  je 

(')  Je  crois  qu'il  est  inutile  de  faire  l'éloge  ici  du  très  substantiel  rapport  de 
M.  G.  Gaiffe,  présenté  Tan  dernier  à  la  Section  d'Électricité  médicale  pendant  le 
Gongrès  de  Reims  de  TA.  F.  A.  S.,  Sur  les  méthodes  et  instruments  de  mesure  dans  Cajh 
plication  et  la  production  des  courants  de  haute  fréquence.  L'auteur  et  le  rapport  n'ont 
que  faire  de  cet  éloge.  Mais  je  le  signale  à  nouveau  ici  pour  qu'on  puisse  s'y  reporter, 
ainsi  qu'à  la  discussion  qui  a  suivi  (Arch.  d^éleetr.  méd.,  1907,  pp.  5a.^  et  584). 


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SUR   LES   MESURES   DES    GOURANTS   DE   HAUTE   PRiSqUENGE.       ÔSy 

voudrais  faire  connaître  ici,  pour  les  applications  les  plus  importantes 
des  courants  de  haute  fréquence  à  la  thérapeutique.  Le  problème  à 
résoudre,  celui  des  mesures  électriques  possibles  et  pratiques  dans 
chaque  cas,  serait  au  moins  posé  nettement  et  peut-être  la  solution 
en  serait-elle  plus  prochaine. 

Disons,  tout  d'abord,  un  mot  des  générateurs  utilisés,  c'est-à-dire 
des  appareils  destinés  à  charger  les  condensateurs  dont  la  décharge 
oscillatoire  donnera  naissance  aux  courants  de  haute  fréi^ence.  Nous 
trouverons  là  une  classification  provisoire  et  pourrons  aller  du  simple  (?) 
au  compliqué. 


^ 


g= 


^ 
^ 


■^ 


K 


"y 


B* 


Fl6.    3. 

Oscillateur  de  Hertz. 

I,  bobine  d*indaction  ;  —  A  B,  plateaux  de  l'exeiUteor,  A'  B',  fils  et  plateaux 
conducteurs  seryant  i  concentrer  le  champ  bertxien. 


En  télégraphie  sans  fil,  ces  générateurs  sont  de  deux  sortes,  les 
bobines  et  les  transformateurs  à  circuit  magnétique  fermé.  En  thé- 
rapeutique électrique,  il  faut  y  ajouter  la  machine  à  influence  dite 
machine  statique.  En  Amérique,  bien  plus  encore  que  chez  nous,  ce 
générateur  est  employé;  il  l'est  même  presque  à  l'exclusion  des  deux 
autres,  et  l'on  voit  là-bas  des  machines  à  influence  du  type  Holtz 
de  20  à  40  plateaux  de  30  à  34  pouces  (70  à  80  cm.)  de  diamètre, 
tournant  sur  billes  à  600  tours  par  minute,  pourvues  d'une  petite 
machine  d'excitation  de  Wimshurst,  donner  entre  3  et  10  mA.  d'in- 
tensité sous  un  voltage  qui  varie  entre  60,000  et  120,000  volts. 

Ces  machines  servent  à  faire  du  courant  statique  induit  que  Wil- 
liam-J.  Morton  a  décrit  et  utilisé  dès  1881  et  dont  la  figure  1  repré- 
sente le  dispositif. 

C'est  peut-être  le  dispositif  le  plus  simple  que  nous  ayons  en  méde- 


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638  ARCHIVES   D'JLBGTRIGrrâ   MÉDICALE. 

cine  pour  l'emploi  des  courants  de  haute  fréquence;  W.-J.  Morton 
l'a  rapproché  de  Toscillateur  de  Hertz  (flg,  2),  mais  il  y  a  tout  de  même 
quelque  différence. 

Malgré  cela,  la  mesure  des  divers  facteurs  électriques  dans  ce  dis- 
positif ne  serait  peut-être  pas  très  difficile. 

Voici  (flg.  3),  en  prenant  toujours  la  machine  statique  comme  géné- 
rateur, un  autre  dispositif.  C'est  celui  de  d'Arsonval,  lequel  ne  diffère 
du  précédent  que  par  la  mise  en  dérivation  d'un  petit  solénolde  en 


Dispositif  n*  a. 


FiG.  3. 

Gourant  de  haute  fréquence  avec  sujet  en  dérivation  sur  le  solénolde 
(indiqué  par  d'Arsonval). 

E,  Machine  à  influence;  ~  S  G,  éclateur;  —  S,  petit  solénoide  sar  les  iph^s 
duquel  le  sujet  vivant  P  est  placé  en  dérivation. 

très  gros  fil  (8  millimètres  de  diamètre)  de  cuivre  d'à  peu  près  20  spires 
et  de  10  centimètres  de  diamètre  environ. 

Au  moyen  d'électrodes  ordinaires  formées  de  lames  métalliques 
recouvertes  de  feutre  ou  d'un  autre  tissu  humecté  d'eau,  on  applique 
CCS  courants  sur  le  corps  du  sujet  et  l'on  varie  l'intensité  des  effets 
produits  en  prenant  en  dérivation  un  nombre  variable  de  spires  sur 
le  solénoïde  S.  Dans  le  cas  de  la  figure,  c'est  le  maximum  d'intensité 
que  l'on  a  voulu  obtenir  puisque  c'est  sur  les  spires  extrêmes  du 
solénoïde  que  sont  prises  les  dérivations. 

On  fait  aussi  varier  pendant  l'application  la  longueur  de  l'étincelle 
de  décharge  en  SG. 

Le  dispositif  n®  3  est  celui  du  «  wave  current  »  de  W.  J.  Morton. 


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SUR   LES   MESURES   DBS    GOURANTS   DE   HAUTE   FREQUENCE.       689 

Ici  les  conditions  sont  un  peu  plus  complexes.  L'application  est  uni- 
polaire. Le  sujet  P  est  isolé  sur  un  tabouret  à  pieds  de  verre  et  réuni 
de  préférence  au  pôle  positif,  le  pôle  négatif  est  à  la  terre.  On  varie  la 
longueur  de  Tétincelle  en  S  G  pour  obtenir  des  secousses  musculaires 
plus  ou  moins  fortes,  mais  toujours  indolores  au  niveau  du  point  du 
corps  recouvert  par  l'électrode.  Ces  secousses  musculaires  peuvent 
même  augmenter  et  diminuer  périodiquement,  si  l'on  fait  varier  de 
la  même  manière  la  distance  explosive  en  S  G  conmie  avec  l'appareil 
ci-dessous,  d'où  des  effets  très  utilisés  en  Amérique,  commençant  à 
l'être  chez  nous  et  appelés  à  l'être  davantage,  surtout  si  Ton  peut,  par 
des  mesures,  définir  les  conditions  électriques  d'une  application. 


Dispositif  n*  3. 


Fio.  h. 
a  Wave  current  »  de  W.  J.  Morton. 

P,  patient  iiolé  sar  le  tabouret  ;  —  I,  relié  par  l'électrode  ;  «  E,  aa  pôle  positif 
de  la  machinée  inflaence;  le  pèle  négatif  est  an  sol  ;  SG,  éclateur  dont  on 
fait  yarier  la  distance  explosive. 


n  y  a  encore  quelques  autres  dispositifs  utilisés  pour  produire  des 
coui'ants  de  haute  fréquence  en  se  servant  de  la  machine  statique 
comme  générateur,  mais  ceux-ci  sont  les  plus  fréquemment  employés. 


Passons  maintenant  aux  applications  qui  partent  d'un  transfor- 
mateur à  circuit  magnétique  fermé  comme  générateur. 

En  France,  les  installations  de  ce  type  les  plus  répandues  sont  celles 
venant  de  la  maison  Gaiffe,  dues  à  la  collaboration  de  M.  d'Arsonval 
(voir  le  schéma  fig.  6). 

Elles  sont  caractérisées  par  ce  fait  que  le  soufflage  de  l'étincelle 
a  lieu  par  le  moyen  très  efficace  d'une  cascade  de  condensateurs  en 


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64o 


ARCHIVES   D'iSLEGTRIGmi   MEDICALE. 


dérivation  sur  l'éclateur,  cascade  qui  protège  en  même  temps  le  trans- 
formateur contre  les  ondes  de  retour  dont  l'intensité  est  amoindrie 
par  des  résistances  d'eau  interposées  sur  leur  trajet. 

Sur  le  circuit  primaire,  un  voltmètre  et  un  ampèremètre  mesurent 
la  différence  de  potentiel  efficace  aux  bornes  du  transformateur  et 


FiG.  5. 

Application  du  «  Wave  current  »  avec  variations  périodiques 
de  la  distance  explosive. 

S,  conducteur  allant  à  la  machine  pôle  -f  ;  —  P»  conducteur  allant  au  patient 
isolé;  —  B  B',  dis  ance  explosive  variant  périodiquement;  ~  M  C  M,  dispo- 
sitif produisant  celte  variation  périodique;  —  S',  condensateur  allant  à 
l'autre  pôle  de  la  machine  et  au  sol. 


l'intensité  efficace.  Ce  sont  là  les  seules  données  utilisées  d'ordinaire 
par  le  médecin  pour  se  rendre  compte  des  effets  thérapeutiques  obte- 
nus. Quelquefois,  un  milli ampèremètre  thermique  est  branché  sur  le 


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SUR    LB8   MESURES   DES'  GOURANTS    DE   HAUTE   FRÉQUENCE.       64 1 

courant  dérivé  de  rappareil  qui  traverse  ou  non  le  corps  du  patient  ; 
nous  allons  voir  dans  quelles  circonstances. 

Les  constantes  connues  de  cette  installation  sont  les  suivantes  :  le 


Ùiù 


THAMSFOMM 


y 


r-^Hh ^ 


I 


[ 41- 4H- 


^  itstsrurc£ 

UtWÙ 


Hl- 


\V 


I 
I 
I 


r 
I 


f 


— w 


Fio.  6. 

Constantes  connues  de  Ao  ooo  à  6o  ooo  volts  au  secondaire.  Capacité  de 
chaque  condensateur  O  M  F,  oo4.  Distance  explosive  entre  a  et 
13  centimètres. 


coefficient  de  transformation  du  transformateur  est  de  110-60  000; 
le    primaire   du  transformateur  est  alimenté   soit    par   un  courant 


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643 


ARCHIVES   d'£lBGTRIGITÉ   IffolGALB. 


d'éclairage  de  110  à  112  volts  et  de  frécruence  variable  suivant  les 
usines,  soit  par  une  commutatricc  branchée  sur  courant  continu 
d'usine  du  voltage  ordinaire  et  donnant  du  courant  alternatif  dont  le 
voltage  est  dans  le  rapport  connu  avec  celui  du  courant  continu. 
Un  rhéostat  à  plots  sur  le  primaire  permet  de  graduer  l'intensité  ; 


^^^m^^^^^ 


FiG.  7. 

AppUcation  des  courants  de  haute  fréquence  par  autoconduction  (cage). 

W  W,  bornes  du  meuble  d'Arsonval-Gaifle;  —  G,mllliampèremètre  thermique; 
—  G,  S,  grand  solénoide  dans  l'axe  duquel  est  placé  le  sujet. 


les  capacités  des  condensateurs  sont  pour  chacun  d'eux  de  0  MF,  002; 
par 'conséquent,  les  condensateurs  dits  de  garde  représentent  une 
capacité  de  0  MF,  005.  Cette  capacité  de  0  MF,  005  est  la  même  pour 
les  quatre  condensateurs  en  série  de  la  haute  fréquence,  étage  supérieiu* 
du  meuble.  Chaque  résistance  liquide  est  d'environ  60,000  ohms  et  la 
distance  explosive  entre  pointes  d'aluminium  à  l'éclateur  peut  varier 
de  2  à  12  centimètres. 


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SUR    LES   MESURES    DBS  GOURANTS   DE   HAUTE   FRÉQUENCE.       643 

Voilà  le  dispositif  des  circuits  pour  la  production  du  courant  de 
haute  fréquence  du  meuble  d'Arsonval-GaifTe;  rien  n'y  est  cliangé 
pendant  les  diverses  applications,  si  ce  n'est  la  résistance  du  rhéostat 
placé  dans  le  primaire  et  la  distance  des  pointes  de  l'éclateur.  C'est 
aux  bornes  W  W  que  vont  être  maintenant  branchés  les  divers  appa- 
reils d'application. 

Ces  appareils  sont  :  Le  grand  solénolde  (!&  cage)  qui  sert  à  appli- 
quer les  courants  de  haute  fréquence  par  autoconduclion  (d'Arsonval). 

Le  diamètre  de  ce  solénolde  varie  entre  75  et  85  centimètres;  sa 
hauteur  est  de  1»80  envu'on,  et  le  nombre  de  spires  est  ordinairement 
de  20.  Un  milliampèremètre  thermique  est  dans  le  circuit  du  solénoïde 
gradué  de  0  à  500»  et  les  intensités  mesurées  avec  cet  appareil,  lorsque 


Fio.  8. 

Application  des  courants  de  haute  firéquence  par  la  chaise  longue. 

W  W,  bornes  da  meable  d'ArsonTsl-Gaifle;  —  S,  peUt  solénoïde;  — 
G»  milliampèremètre  Uiermiqae  ;  —  Gh  L,  chaise  longue  eondeo- 
satear  dont  le  sujet  est  l'une  des  armatures;  —  AL,  lame  d'alu- 
minium formant  l'autre  armature. 


Je  sujet  vivant  est  placé  debout  dans  la  cage,  oscillent  entre  100  et 
400  mA.  A  la  place  du  solénoïde  à  axe  vertical,  dans  lequel  le  malade 
est  placé  debout,  quelques  médecins  utilisent  un  solénolde  à  axe  hori- 
zontal enroulé  autour  d'un  lit  sur  lequel  est  couché  le  patient.  Ce  solé- 
nolde ne  diffère  guère  du  précédent,  si  ce  n'est  par  le  conducteur  dont 
il  est  formé,  ordinairement  plus  gros. 

Le  dispositif  pour  l'autoconduction  qui  vient  d'être  décrit  est  rela- 
tivement assez  simple,  ceux  qui  suivent  sont  plus  complexes.  Voici, 
par  exemple,  celui  qui  sert  à  appliquer  les  courants  de  haute  fréquence 
par  le  lit  condensateur  ou  chaise  longue.  Nous  partons  toujours  des 
bornes  W  W  du  meuble  d'Arsonval-Gaifîe;  entre  ces  bornes,  nous  pla- 
çons le  petit  solénolde  décrit  plus  haut  (voir  page  4)  et  en  dérivation 
sur  cette  self  un  condensateur  formé  comme  annatures  par  une  lame 


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644 


ARCHIVES   D'ÉLBCTRIGiré   IféDIGALB. 


métallique  appliquée  en  dessous  d'une  chaise  longue  rotinée  et  du 
malade.  Le  malade  tient  à  deux  mains  un  gros  conducteur  métal- 
lique qui  le  relie  à  l'une  des  bornes  W  W  étendue  sur  cette  chaise.  Le 
diélectrique  consiste  en  une  lame  d'ébonite  souple  et  en  un  matelas 
mince.  Voir,  figure  8,  le  schéma  de  ce  dispositif. 


FiG.   9. 

Courants  de  haute  fréquence  appliqués  par  résonance. 


Comme  appareil  de  mesure,  la  plupart  des  médecins  utilisent  un 
milliampèremètre  thermique  branché  sur  le  conducteur  qui  va  au 
malade  de  l'une  des  bornes  WW'.  Ce  milliampèremètre  est  gradué  de 
0  à  1000  et  les  intensités  ordinairement  appliquées  vont  de  200  à  800  mA. 

Voici  enfin  le  dispositif  avec  résonateur,  l'un  des  plus  fréquemment 
utilisés.  Des  bornes  W  W  'partent  deux  conducteurs  allant  à  un  solé- 
noïde  à  gros  fil  continué  par  un  solénoïde  à  fil  plus  fin  et  à  spirales 
serrées.  Tandis  que  l'un  des  conducteurs  est  fixe,  l'autre,  B,  peut  se 
déplacer  de  manière  à  obtenir  l'accord.  L'accord  est  réputé  obtenu 


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SUR   LB8   HBSURBS   DES    GOURANTS   DE   HAUTE   FRÉQUENCE.       645 

lorsque  les  ef  fluves»  étincelles  ou  aigrettes  sont  au  maximum  à  Textré- 
mité  supérieure  C  du  solénolde  à  fil  fin  ou  sur  une  électrode  D  qui  porte 
les  effluves,  étincelles  ou  aigrettes  sur  la  partie  du  corps  à  traiter.  Le 
patient  n'est  pas  isolé  du  sol,  mais  on  évite,  comme  par  exemple  dans 
la  méthode  de  Kaeting-Hart,  dite  fulguration,. de  le  mettre  en  contact 
ou  au  voisinage  immédiat  de  parties  métalliques. 

Avec  ce  dispositif,  il  n'est  fait  ordinairement  aucune  espèce  de 
mesure,  sauf  celle  de  l'énergie  dépensée  au  primaire,  énergie  qui  peut 
aller  à  100  volts  et  20  ampères  dans  certains  cas  (fulguration),  et 
cependant  il  serait  de  plus  en  plus  utile  d'en  faire,  car  en  particulier 
les  effets  du  courant  fulgurant  semblent  bien  être  proportionnels  à  la 
dépense  d'énergie  dans  le  primaire. 


On  peut,  à  la  placée  d'un  transformateur  à  circuit  magnétique  fermé, 
se  servir  d'une  bobine  asspciée  à  un  interrupteur.  Les  dispositifs  des 
circuits  restent  identiques  et  les  effets  peuvent  ne  pas  être  très  diffé- 
rents si  la  bobine  est  jpuissante  et  l'interrupteur  convenable.  Reste  à 
savoir  si  les  quelques  mesures  signalées,  déjà  si  peu  nombreuses  et  si 
indirectes,  ne  présentent  pas  avec  ce  générateur  un  degré  de  plus 
d'incertitude. 


n  y  a  bien  d'autres  applications  des  courants  de  haute  fréquence 
en  médecine  et  aussi  quelques  autres  formes  d'appareils  pour  les 
produire;  je  signalerai  entre  autres  le  dispositif  de  Tesla  à  bobine 
induite  plongée  dans  l'huile,  le  grand  appareil  d'induction  pour  haute 
fréquence  de  d'Arsonval  à  bobines  induites  mobiles,  les  spirales  de 
Guilleminot,  le  dispositif  récent  du  D'  Gautier  et  de  Ducretet,  etc. 
Le  besoin  de  mesures  se  fait  sentir  aussi  bien  avec  ces  appareils  qu'avec 
ceux  plus  répandus  signalés  plus  haut.  Comme  pour  les  premiers,  le 
médecin  qui  les  utilise  gradue  les  courants  qui  en  proviennent,  mais 
il  ne  les  mesure  pas.  D  s'agit  de  savoir  si  les  mesures  sont  pratique- 
ment et  cliniquement  possibles  et  quelles  mesures  le  sont.  C'est  la 
réponse  à  cette  question  que  nous  attendons,  ce  simple  exposé  n'a 
pour  but  que  de  la  poser  plus  clairement  et  plus  utilement. 


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646  AAGHtYBS   D^éLBCTRIGiré   idDICALB. 


Indications  des  mesures  et  Instruments  de  mesures 
préconisés  dans  Tappllcation  médicale  des 
courants  de  haute  fréquence. 


Par  Albert  TURPAIN, 

Professeur  de  Physique  à  la  Faculté  des  sciences 
de  rUnivenité  de  Poitiers. 


Sans  reprendre  les  diverses  questions  que  l'intéressant  rapport 
de  M.  GaifTe  a  soulevées,  reprise  que  les  progrès  plutôt  lents  réalisés 
cette  année  en  ce  qui  concerne  la  mesure  des.  courants  de  haute  fré- 
quence ne  légitimeraient  en  rien,  nous  nous  contenterons  de  suivre 
pas  à  pas  les  indications  que  notre  collègue,  M.  le  D'  Bergonié,  a 
si  clairement  résumés  dans  la  première  partie  de  cet  exposé  et  de 
marquer  les  procédés  pratiques  de  mesure  qui,  à  notre  sens,  pour- 
raient être  utilisés  par  les  électrothérapeuthes  pour  rendre  compa- 
rables leurs  observations  et  permettre  aisément  la  répétition  de 
leurs  expériences  en  ce  qui  concerne  les  applications  médicales  des 
courants  de  haute  fréquence. 

I.  Emploi  des  machines  statiques.  —  En  ce  qui  concerne  l'emploi 
des  machines  statiques  pour  la  production  des  courants  de  haute 
fréquence,  la  manière  la  plus  aisée  d'obtenir  des  mesures  ayant 
quelque  valeur  et  gardant  le  caractère  de  simplicité  de  nature  à  les 
rendre  pratiques,  nous  paraît  être  : 

lo  La  mesure  du  voltage  obtenu  par  la  seule  détermination  de  la 
longueur  de  l'étincelle  explosive  à  l'excitateur  du  dispositif  employé; 

2o  La  mesure  de  V  intensité  du  courant  au  moyen  d'un  miiliampère- 
mètre  thermique  disposé  en  série  sur  le  circuit  même  comprenant 
le  patient. 

Nous  rappellerons  brièvement  les  critiques  très  justes  que  fait 
d'une  manière  générale  le  rapport  de  M.  GaifTe  touchant  ce  procédé 
un  peu  simpliste.  En  ce  qui  concerne  le  potentiel  d'éclatement,  sa 
valeur  dépend  de  la  forme  des  électrodes  (boules,  cylindres,  plans), 
de  l'état  et  de  réchauffement  des  surfaces,  de  l'ionisation  de  l'air  qui 
sépare  les  électrodes.  En  ce  qui  concerne  l'intensité  déterminée  de 
cette  manière,  elle  semble  ne  permettre  que  la  comparaison  d'expé- 
riences faites  avec  un  même  dispositif,  mais  non  pas  de  celles  effec- 
tuées avec  deux  installations  différentes. 

Malgré  ces  réserves  très  justifiées,  nous  pensons  que  ces  deux  mesu- 


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dtJR   LBd   MEâURBS   DBS   GOURANTS   DB   HAUTE   FR^QUENGB.       6^7 

res,  pour  peu  qu'on  entoure  leur  détermination  de  quelques  précau- 
tions indispensables,  permettraient  encore  quelques  comparaisons 
profitables.  Hâtons-nous  de  dire  que  nous  posons,  en  les  préconisant, 
le  postulat  que  les  effets  thérapeutiques  des  courants  de  haute  fré- 
quence utilisés  en  médecine  avec  le  mode  de  production  par  les 
machines  statiques,  dépend  uniquement,  ou  à  peu  près  uniquement, 
de  la  puissance  mise  en  jeu.  C'est  d'ailleurs  un  moyen  de  mesure 
évidemment  très  pratique,  mais  dont  la  valeur  de  comparabilité 
nous  échappe  absolument,  étant  donné  le  peu  de  pratique  que  nous 
avons  de  l'emploi  de  ces  appareils  médicaux.  (Il  ne  faut  pas  oublier 
que  c'est  un  électricien  expérimentateur  qui  rapporte  ici,  mais  un 
électricien  qui  ferait  sans  doute  un  très  piètre  éleetrothérapeute.) 
D'une  manière  générale  : 

lo  La  mesure  du  voltage  à  l'exploseur  devra  toujours  être  faite 
entre  boules  à  surfaces  neuves  ou  polies  au  début  de  l'expérience. 

A  cet  effet,  les  éclateurs  doivent  être  constitués  par  des  mâchoires 
à  porte-boules  amovibles.  Au  cours  d'essais  successifs  la  rotation 
des  boules  permettra  de  se  mettre,  au  début  de  chaque  expérience, 
dans  les  conditions  imposées  de  surfaces  neuves  ou  polies.  Les  boules 
usagées  seront  restaurées  par  un  nettoyage  et  polissage  soignés, 
n  y  aurait  peut-être  lieu,  dans  le  cas  d'expériences  de  longue  durée, 
de  changer,  au  cours  de  l'électrisation  et  au  bout  d'un  temps  à  déter- 
miner, les  surfaces  des  boules,  ce  qui  pourrait  se  faire  sans  arrêter 
le  courant,  au  moyen  d'une  pince  convenable,  permettant  de  tourner 
légèrement  les  boules  mobiles  dans  leurs  mâchoires. 

2®  La  mesure  de  l'intensité  au  thermique  donnerait  l'intensité 
efficace  l'".  Il  y  aurait  lieu  dans  le  cas  de  dispositifs  symétriques 
(appareils  de  W.  J.  Morton,  pour  courant  statique  induit,  dispositif 
n9  1  du  rapport  de  M.  Bergonié;  dispositif  n9  2  (d'Arsonval)  du  même 
rapport),  de  placer,  non  pas  un  seul  mais  deux  thermiques  identiques 
sur  le  circuit  du  patient,  cela  afin  de  ne  pas  détruire  la  symétrie  du 
dispositif.  Dans  le  dispositif  n^  1,  un  thermique  serait  placé  en  série 
entre  C  1  et  P,  un  second  thermique  identique  disposé  en  série  entre 
C2  et  P.  Les  expériences  devraient  toujours  être  faites  avec  ces 
thermiques  en  circuit,  alors  même  qu'on  ne  les  consulterait  pas, 
l'absence  de  ces  thermiques  modifiant  en  quelque  chose  la  capacité, 
la  self  et  surtout  la  résistance  du  circuit  d'utilisation. 

Si  les  deux  thermiques  ne  marquaient  pas  identiquement  la  même 
indication,  ce  qui  proviendrait  d'un  petit  défaut  d'identité,  on  pren- 
drait pour  valeur  de  V"  la  moyenne  arithmétique  des  lectures. 

Dans  le  cas  de  dispositifs  dissymétriques  (n®  3  et  n^  4  du  rapport 
de  M.  Bergonié,  «  wave  current  »),  un  seul  thermique  disposé  en  série 
entre  le  pôle  -+-  et  le  patient  suffira. 

Ajoutons  à  ces  indications  générales  concernant  la  manière  de 
prendre  les  mesures,  quelques  remarques  particulières  aux  dispo- 
sitifs statiques  n^  2   et  n^  4. 

Dispositif  n®  2.  —  Machine  statique  avec  solénoïde  (d'Arsonval).  — 
11  y  aurait  lieu  d'indiquer,  pour  permettre  de  répéter  exactement 
l'expérience:  la  longueur,  le  diamètre  et  Técartement  des  spires 


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as  AacHiTBe  D'éLBCTRicrrâ  médicale. 

du  solénoïde  employé;  le  rapport  du  nombre  des  spires  comprises 
entre  ]es  conducteurs  reliés  au  patient  au  nombre  des  spires  totales  : 
20/20  dans  le  cas  de  la  figure  du  dispositif  n»  2. 

Dispositif  n®  4.  —  Waue  current  de  W,  J,  Morton,  avec  variations 
périodiques  de  la  distance  explosive.  —  D  y  aurait  lieu  de  noter  les 
deux  distances  explosives  maxima  et  minima  existant  entre  les  deux 
boules  B  et  B'  et  la  valeur  de  la  période  d'oscillation  périodique 
des  boules.  H  serait  d'ailleurs  peut-être  aisé,  en  relevant  graphique- 
ment la  forme  de  cette  variation  de  potentiel  donnée  par  la  varia- 
tion de  la  distance  explosive,  d'en  déduire,  par  la  construction  gra- 
phique simple  classique,  la  valeur  de  la  différence  de  potentiel 
efiflcace  équivalente. 

II.  Emploi  des  dispositifs  à  transformateur,  —  Toutes  ces  mesures 
sont  très  simples  et  très  aisées  à  faire;  avec  les  quelques  précau- 
tions indiquées,  elles  conserveraient  peut-être  un  certain  caractère 
de  comparabilité. 

Dans  le  cas  toutefois  ou  leur  seule  connaissance  ne  satisferait  pas 
le  praticien,  il  y  aurait  lieu  d'y  joindre  d'autres  mesures,  moins 
simples  mais  plus  précises,  qui  nous  semblent  d'ailleurs  nécessaires 
pour  le  cas  de  l'emploi  des  dispositifs  avec  transformateur  (Jig.  6 
et  suivantes  du  rapport  de  M.  Bergonlé). 

Fréquences f  longueur  d'onde;  emploi  des  ondemêtres.  —  En  premier 

lieu,  les  ondemêtres  permettront  la  détermination  de  la  longueur 

d'onde  des  oscillations  électriques  utilisées  en  haute  fréquence.  A  la 

connaissance  de  la  longueur  d'onde  est  liée  Immédiatement  celle  de 

^       V  cm 

la  fréquence  F  =  — ,  V  étant  la  vitesse  3,10»o  en  —  de  la  propagation 

des  ébranlements  de  l'éther,  comme  aussi  la  connaissance  de  la 

période  T  =  —  =  -  de  ces  oscillations. 

En  renvoyant  à  ce  sujet  au  rapport  de  M.  Gaiffe,  nous  signalerons 
comme  nouvel  ondemètre  d'un  emploi  extrêmement  commode  l'on- 
demètre  à  capacité  variable  de  M.  Tlssot.  Il  suffit  de  disposer  l'un 
des  bords  du  cadre  de  l'appareil  au  voisinage  et  parallèlement  à  l'un 
des  conducteurs  parcourus  par  les  courants  de  haute  fréquence 
(C  1  P  dans  les  fig.  i  et  2  du  rapport  de  M.  Bergonlé;  A  E,  dans  la 
fig.  3;  a  W,  dans  les  fig.  6  et  suivantes)  et  de  faire  varier  la  capacité 
réglable  de  l'ondemètre,  pour  voir  l'aiguille  du  thermique,  disposé 
sur  le  socle  même  de  l'appareil,  varier  d'indication.  On  règle  la  capa- 
cité de  manière  à  ce  que  l'aiguille  de  ce  thermique  ait  une  Indication 
maximum.  Comme  l'appareil  est  gradué  en  longueurs  d'ondes  on  a, 
par  simple  lecture,  la  valeur  de  X.  Il  serait  aisé,  pour  les  usages  médi- 
caux, de  graduer  l'appareil  en  valeur  de  la  fréquence  F. 

Amortissement,  usage  de  la  courbe  de  résonance.  —  On  peut  joindre 
à  la  mesure  de  la  fréquence  celle  de  l'amortissement  des  oscillations 
électriques  produites.  Jusqu'à  ces  derniers  temps,  la  mesure  de  cet 
amortissement  constituait  une  des  opérations  délicates  de  l'étude 


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âUtl   LES   MBSimBS    DES    GOt^lANTS   DE   HAUTE   FRl^QUENCB.       6^9 

expérimentale  des  ondes  électriques.  L'étude  de  plus  en  plus  com- 
plète des  phénomènes  utilisés  en  télégraphie  sans  fil  et  en  particulier 
celle  de  la  résonance  a  permis  de  tirer  de  la  théorie  Àllfiée  par 
M.  Bjerkness  un  procédé  de  mesure  qu'on  peut  arriver  à  rendre  assez 
simple  pour  le  préconiser  dans  la  pratique  même  des  mesures  des 
courants  de  haute  fréquence  utilisés  en  électrothérapie. 

La  valeur  de  l'amortissement  est  marquée  par  la  valeur  du  décré- 
ment logarithmique  y. 

Ce  décrément  v,  qui  mesure  en  quelque  sorte  l'amortissement, 
peut  se  déduire  du  tracé  de  la  courbe  de  résonance  effectué  dans  deux 
conditions  différentes. 

Sans  entrer  dans  des  considérations  théoriques  qui  seraient  peu 


A.tk 


c  .  V 


FiG      I. 

Schéma  de  rondemètre  à  capacité  variable  et  à  coupure  de  M.  Tissot. 


utiles  ici,  nous  nous  contenterons  d'indiquer  nettement  l'ordre  et 
la  nature  des  mesures  à  effectuer  comme  aussi  la  manière  de  les  effec- 
tuer. Nous  prendrons  un  exemple  concret,  celui  du  dispositif  à  trans- 
formateur de  la  figure  6  du  rapport  de  M.  Bergonié. 

Les  déterminations  à  effectuer  sont  les  suivantes  : 

lo  On  trace  la  courbe  de  résonance  en  se  servant  d'un  ondemètre, 
de  l'ondemètre  à  capacité  variable  et  à  milliampèremétre  thermique 
de  M.  Tissot,  par  exemple,  ou  de  l'ondemètre  à  capacité  et  self  variable 
que  nous  avons  combiné  et  que  nous  décrivons  plus  loin.  Cette  pre- 
mière courbe  de  résonance  est  tracée  alors  que  l'ondemètre,  qui  porte 
une  coupure  en  une  région  de  son  circuit,  a  b  (fig.  1) ,  a  cette  coupure 
mise    en    court    circuit    par    un    fil    de    cuivre. 

2«  On  trace  une  seconde  courbe  de  résonance  au  moyen  du  même 
ondemètre  dans  la  coupure  a  b  duquel  on  a  intercalé  une  résistance 
non  inductive  (fil  fin  de  platine  de  œ^S  à  1  centimètre  de  longueur 
et  de  25  pi  de  diamètre). 

30  On  déduit  de  la  lecture  des  courbes  de  résonance  les  ordonnées 
Y  1  et  Y  2  correspondant  à  la  résonance  dans  les  deux  cas  !<>  et  2^. 
uua.  D'ÉLiorm.  méd.  —  1908.  /^g 


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66o 


ARGHIYBS   D'éLBCTRICrré   liéDIGALB. 


40  Dans  le  cas  assez  général  où  la  courbe  de  résonance  est  pointue, 
on  peut  aisément  déduire  de  la  courbe  de  résonance  (fig.  2)  la  valeur 

d'une  grandeur  u).  On  a   w  = ■==. .  On  tire  également 

2  \^0K 

de  la  seconde  courbe  de  résonance  tracée  la  valeur  de  o)'. 


az 


Fio.  9. 

A  S 
Ck>urbe  de  résonance  pointue  ou  à  A  A'  =  AA';  A'  «'  =  A'  a*  = . 


Cela  fait,  on  connaît  tout  ce  qu'il  faut  pour  calculer  y.  La  théorie 
de  M.  Bjerkness  indique  en  effet  que  : 


Y  =  2 


(Y  0)»  —  y  0)^a) 

Y  0)   —  Y'  0)' 


Si  Ton  suit  bien  les  quatre  indications  précédentes,  l'opération  est 
plus  longue  que  difficile.  En  réalité,  on  se  fait  rapidement  à  son  appa- 
rente complication.  Le  calcul  est  plus  long,  en  effet,  à  exposer  qu'à 
faire.  Au  bout  de  quelques  essais,  on  se  rend  facilement  compte  que 
la  mesure,  qui  ne  nécessite  que  deux  séries  d'expériences,  est  relati- 
vement aisée  à  mettre  en  pratique. 

Pour  achever  toutes  les  indications  permettant  d'effectuer  les  mesu- 
res, il  nous  suffit  d'indiquer  comment  dans  la  pratique  on  s'y  prendra 
pour  effectuer  le  tracé  de  la  courbe  de  résonance. 

Tracé  de  la  courbe  de  résonance.  —  On  trace  deux  axes  rectangu- 
laires de  coordonnées  ox.oy.  Sur  ox  on  portera  les  ^C,  racines  carrées 
des  capacités  successives  que  l'on  donne  à  l'ondemètre.  Siu*  oy  on 


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SUR   LES   MESURES    DBS    GOURANTS   DE   HAUTE    FRÉQUENCE.       66 1 

portera  les  carrés  des  indications  des  intensités  correspondantes  rele- 
vées au  thermique. 

On  remarquera  :  !<>  que  T  =  2  ^  I^LC,  les  abscisses  sont  donc  pro- 
portionnelles aux  périodes,  et  2^  que,  d'après  la  loi  de  Joule,  les  ordon- 
nées sont  proportionnelles  aux  énergies  reçues. 

Il  faut  avoir  bien  soin  de  ne  rien  changer  pendant  toutes  les  mesures 


Peft'oDej  M 


FiG.  3. 
Courbe  de  résonanoe  de  BJerkness. 

au  dispositif  de  production  des  courants  de  haute  fréquence  qui  doit 
garder  une  émission  bien  constante. 

Exemple  :  L'ondemètre  placé  avec  la  coupure  en  court-circuit 
(position  de  la  fig.  i),  on  débouche  une  capacité  égale  à  0,0004  (unités 
arbitraires),  oxi  =  1^0,0004.  On  constate  que  le  thermique  marque 
une  intensité  de  0  mA.  2.  oyi  =  0,2^  =  0,04.  Le  point  M  est  ainsi  obtenu 
parTabscisse  oxi  et  l'ordonnée  ot/i.  On  continue,  en  faisant  varier  gra- 
duellement C  et  lisant  à  Tampèremètre  les  valeurs  correspondantes 
de  I,  à  tracer  par  points  la  courbe  de  la  figure  3.  On  devra  tracer  la 
seconde  courbe  (2o)  en  opérant  à  nouveau  identiquement  de  même, 
après  avoir  disposé  dans  la  coupure  de  l'ondemètre  une  résistance  non 
inductive. 


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65^ 


AàCËIYES   D^^ECTRIGIT^   MIÉdICALË. 


Amortissement  sans  le  tracé  de  la  courbe  de  résonance;  usage  d*un 
décrémètre,  —  On  peut  enfin,  toujours  en  utilisant  l'ondemètre  à 
ampèremètre  thermique,  obtenir  la  valeur  du  décrément  y>  qui  carac- 
térise l'amortissement  des  ondes,  sans  s'astreindre  à  tracer  la  courbe 
de  résonance.  Si  nous  avons  indiqué  le  procédé  de  mesure  de  y  par  la 
courbe  de  résonance,  c'est  que  nous  supposons  que  le  tracé  de  cette 
courbe,  dans  le  cas  de  l'étude  des  dispositifs  de  courants  de  haute 
fréquence  pour  usages  médicaux,  peut  dévoiler  au  praticien  d'intéres- 
sants rapports  et  l'inciter  à  d'utiles  comparaisons. 

Voici  le  mode  suivant  lequel  on  peut  utiliser  un  ondemètre  en  décré- 
mètre sans  s'astreindre  au  tracé  de  la  courbe  de  résonance.  Ici  encore 
nous  nous  bornerons  à  donner  les  seules  indications  pratiques,  laissant 


FlG.  h» 
Détermination  graphique  de  y  par  le  décrémètre. 


de  côté  leur  raison  théorique,  d'un  exposé  un  peu  trop  abstrait.  Ceux 
que  le  langage  précis  et  fécond  de  la  mathématique  ne  rebute  pas 
trouveront  dans  les  Wiedemann*s  Annalen,  t.  55,  page  121,  1895, 
«  Ueber  electrische  Resonanz  »  de  M.  Bjerkness,  le  développement 
théorique  de  cette  étude.  Cette  importante  théorie  a  été  résumée  par 
notre  excellent  ami  M.  Tissot  dans  VÉtude  de  la  résonance  des  systèmes 
d'antenne,  qui  forme  la  thèse  remarquable  de  ce  distingué  physicien. 
Nous  avons  nous-même  résumé  toute  cette  étude  de  la  résonance  et 
son  application  aux  mesures  d'ordre  pratique  dans  la  seconde  édition 
de  notre  ouvrage  :  La  télégraphie  sans  fil  et  les  applications  pratiques 
des  ondes  électriques^  qui  vient  de  paraître  chez  MM.  Gauthier- Villars. 
On  se  sert  d'un  ondemètre  à  capacité  variable  et  à  coupure  dont  le 

cadran  du  thermique  est  gradué  en  inverse  de  V intensité  -r=  y, 

lo  La  coupure  étant  en  court-circuit,  on  fait  varier  la  capacité  de 


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SUR   LES   HBSURBS   DBS   GOURANTS   DB   HAUTE   Fr£qUBNGE.       653 

manière  à  obtenir  la  résonance,  c'est-à-dire  la  plus  grande  déviation 
possible  au  thermique.   On  a  ainsi  la  période  T  : 

T  =  2  X  KlC  =  K  |/c 


tout  comme  lors  du  tracé  de  la  courbe  de  résonance,  mais  sans  avoir 
à  la  tracer. 

2«>  L'ondemètre  restant  avec  sa  capacité  d'accord,  on  intercale 
dans  la  coupure  une,  deux  ou  mieux  trois  résistances  non  inductives 
pli  p3*  ?zj  connues  en  ohms  et  on  détermine  pour  chacune  les  indica- 
tions du  thermique  qu'on  évalue  en  inverse  —.=  y  de  l'intensité. 

Soient  Ui*  «/j,  ys  ces  trois  lectures. 

Sur  un  papier  d'ingénieur  (papier  millimétré)  on  porte  en  abscisses 
(ftg,  4)  les  valeurs  des  résistances  en  ohms,  et  en  ordonnées  les 
valeurs  de  y.  On  obtient  ainsi  une  droite  LL'.  L'intérêt  de  prendre 
trois  mesures  pour  pi,  1:2,  pj,  au  lieu  de  deux,  qui  seraient  suffisantes, 
réside  en  ce  que  le  fait  que  les  trois  points  M,  N  et  P  sont  bien 
en  ligne  droite,  constitue  un  contrôle  de  la  constance  du*dispositif 
d'émission  des  courants  de  haute  fréquence. 

30  On  détermine  le  point  L  où  la  droite  L  U  coupe  l'axe  des.x.  O  L 
donne  en  valeur  absolue  une  résistance  po  en  ohms  telle  que 

-^  =  84-1 
2L  2 


T,  période  déterminée  par  la  mesiu-e  l*»;  L,  self  induction,  et  î,  décré- 
ment du  circuit  de  l'ondemètre  qu'un  étalonnage  préalable  donne  et 
qui  constituent  des  constantes  de  l'ondemètre  employé;  y,  décrément 
des  oscillations  de  haute  fréquence  cherché. 

Ces  méthodes  de  mesure  sont  déduites  de  la  théorie  de  la  résonance 
de  M.  Bjerkness.  Elles  ont  été  mises  en  œu\Te  par  M.  Tissot  au  cours 
de  ses  remarquables  études  de  télégraphie  sans  fil  qui  l'ont  amené  à 
doter  les  postes  de  télégraphie  sans  fil  d'appareils  (ondemétres  et 
décrémétres)  d'un  usage  trè^  pratique;  elles  ont  été  également  mises 
en  œuvre  par  moi-même  vers  la  même  époque  pour  l'étude  des  dispo- 
sitifs d'observation  des  orages  dont  je  poursuis  depuis  quelques 
années  le  perfectionnement.  Elles  m'ont  paru  de  nature  à  intéresser 
l 'électrothérapeute,  et  j'ai  même  songé  à  combiner  à  son  usage  un 
dispositif  commode  qui  lui  permette  d'effectuer  dans  des  conditions 
pratiques  les  mesures  nécessaires  à  la  détermination  de  y.  C'est  ainsi 
que  j'ai  réalisé  un  ondemétre  à  coupure  et  à  capacité  et  self  variable, 
du  genre  de  celui  de  M.  Tissot,  qui  comporte  les  perfectionnements 
suivants  utiles  pour  effectuer  rapidement  les  mesures.  En  même  temps 
qu'un  condensateur  à  capacité  variable  par  degré  au  moj'en  de  fiches, 
on  a  disposé  une  bande  hélicoïdale  de  clinquant,  mue  par  une  vis  à 
graduation  qui  permet  de  faire  varier  par  degré  la  self  et  la  capacité 
(voir  ondemétre  à  nappe  hélicoïdale  de  M.  Turpain,  dans  la  seconde 


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654  ARGHITES   D'éLEGTRIGiri  IffolGALB. 

édition  de  La  télégraphie  sans  fil  et  les  applications  pratiques  des  ondes 
électriques,  p.  170).  On  peut  effectuer  un  réglage  parfait  de  la  self  et 
de  la  capacité  et  obtenir  par  suite  une  parfaite  mise  en  résonance.  De 
plus,  l'appareil  comporte  un  revolver  isolant  permettant  aisément  la 
substitution  dans  la  coupure  au  court-circuit,  de  deux  ou  trois  résis- 
tances non  inductives  étalonnées.  Enfin,  le  cadran  du  thermique  et  les 
plots  du  condensateur  portent  les   graduations  et  indications  en 

intensité  î,  inverse  de  l'intensité  -  =  y,  racines  carrées  des  capacités 

k^,  périodes  T,  fréquences  /  et  longueur  d'ondes  X.  Les  graduations 
e^  indications  multiples  augmentent  la  rapidité  des  mesures. 


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mmmmtwm0mmmmtmm0*imtfm0tmmtmfmm0mm0mmmmmtt0m0mmimmrm9 


L  ACTION  THERAPEUTIQUE  DU  RADIUM 

SUR  LES  NÉOPLASIESC) 
Par  les  D'*  H.  DOMINIOI  et  BAROAT. 


L*an  dernier,  à  Reims,  où  se  tenait  le  Congrès  pour  l' Avancement  des 
Sciences,  les  D"  Wickham  et  Degrais,  le  5  août,  ont  apporté  sur  le  traite- 
ment de  répithélioma  superficiel,  par  le  radium,  des  résultats  particu- 
lièrement favorables  basés  sur  Tétude  de  4i  cas.  Ce  travail  donnait  pour  la 
première  fois  des  indications  pratiques  de  dosage. 

Le  présent  rapport  s*étendra  aux  tumeurs  considérées  de  façon  plus 
générale,  celles  auxquelles  on  a  le  plus  fréquemment  appliqué  le  traitement 
radiumthérapique. 

Les  résultats  de  ces  applications  dépendent  de  la  nature  et  du  siège  des 
tumeurs  ainsi  que  de  la  technique  thérapeutique. 

En  ce  qui  concerne  leur  nature,  les  néoplasmes  qui  ont  été  Fobjet  de  la 
radiumthérapie  sont  des  tumeurs  épithéliales  ou  conjonctives,  les  unes 
bénignes,  les  autres  malignes,  parmi  lesquelles  il  faut  citer  essentiellement 
en  tant  que  tumeurs  bénignes,  les  nœvi  vasculaires;  et,  en  tant  que  tumeurs 
malignes,  les  épithéliomes  cutanés,  les  lymphosarcomes  cutanés  et  les 
sarcomes. 

Quant  à  leur  siège,  ces  tumeurs  se  divisent  en  tumeurs  de  la  peau  et  des 
muqueuses  et  en  tumeurs  sous-cutanées  et  sous-muqueuses. 

Les  tumeurs  de  la  peau  ont  été  en  grand  nombre  soignées  et  guéries  par 
le  traitement  radiumthérapique. 

11  n*en  est  plus  de  même  en  ce  qui  concerne  les  tumeurs  des  muqueuses, 
en  raison  de  la  susceptibilité  de  celles-ci  à  Tégard  du  rayonnement. 

Le  traitement  des  tumeurs  sous-cutanées  et  sous- muqueuses  ofi^e  une 
double  difficulté,  car  les  tissus  qui  les  recouvrent  amortissent  le  rayon- 
nement et  courent  le  risque  d*ètre  altérés  par  celui-ci  avant  qu*il  ait  exercé 
son  action  curative  sur  le  néoplasme. 

Pour  parer  à  cet  inconvénient,  certains  praticiens  ont  introduit  direc- 
tement des  appareils  radifères  dans  Tépaisseur  des  tissus  néoplastques. 

Dans  certains  cas,  la  difficulté  peut  être  tournée  en  utilisant  le  filtrage 

(')  Rapport  présenté  aux  sections  réunies  des  Sciences  médicales  et  d*Ëlectricité 
médicale  au  Congrès  de  l'A.  F.  A.  S.  de  Clermont-Feirand. 


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656  ARCHIVES   D'éLBGTRlGITÉ   IfiDIGilLB. 

suivant  un  procédé  qui  s'applique  également  au  traitement  des  tumeurs  des 
muqueuses  et  aux  tumeurs  des  régions  cutanéo-muqueuses. 

En  résui^,  dans  l'exposé  qui  va  suivre,  nous  allons  envisager  le  trai- 
tement des  tumeurs  par  le  rayonnement  du  radium  suivant  deux  procédés 
principaux  qui  sont  : 

I**  L'application  à  la  surface  ou  dans  l'épaisseur  des  tumeurs  d'appareils 
produisant  des  rayons  a,  p  et  y,  ou  au  moins  des  rayons  p  et  y  ; 

a<*  L'application  d'appareils  à  rayonnement  filtré  par  le  plomb,  de  manière 
à  ne  laisser  passer  que  des  rayons  y  extrêmement  durs. 

L'avantage  de  cette  méthode  consiste  à  obtenir  un  rayonnement  h  la  fois 
très  pénétrant  et  peu  altérant  pour  les  tissus  normaux. 


I.  Traitement  des  tumeurs  par  les  rayons  a,  ^  et  y. 

TUMEUES    MALIGNES. 

Épithélioma  cutané.  —  L'cpithélioma  de  la  peau,  en  raison  de  sa  situation 
superficielle  et  de  sa  bénignité  relative,  fournit  le  plus  grand  nombre 
d'observations.  Depuis  les  premiers  succès  obtenus  par  M.  Danlos  à  partir 
de  1902,  les  essais  thérapeupiques  se  sont  multipliés,  ils  furent  publiés 
successivement  par  : 

Williams  {Med.  New.,  6  fév.  1904),  i4  ulcus  rodens,  aS  épithéliomas  dont 
i4  guéris  et  9  améliorés. 

Lassar  (Soc.  de  méd.  de  Berlin,  mai  1904))  plusieurs  cancroïdes. 

Macxenzie  Davidson  (British  med.  Journ,.  1908),  3  cas. 

Myrou  Matzentsaum  (Med.  Record,  nov.  1904),  plusieurs  cas. 

Robert  Abbb  {Le  Radium,  1905),  a  cas. 

Rehns  et  Salmon  (Le  Radium,  1905),  a  cas. 

ExîiEK  (Deuls.  Zeits.  fur.  Chir.,  1906),  i  cas. 

BoiKOFF  {Roussky  Journ.,  mai  1906),  i  cas. 

MouBY  (British  med.  Journ.,  juill.  1906),  3  cas. 

DlEFFENBACH  Ct  LlEBER  (N.-Y.,    I9o5),   I  CaS. 

Heynantse  (Roussky  Vratch  Saint-Pétersbourg,  sept.  1905),  i3  cas. 

Abbe  (Soc.  Prat.  N.-Y.,  déc.  1906),  3  cas. 

Blaschxo  (Soc.  de  méd.  de  Berlin,  janv.  1906),  plusieurs  cas. 

ScHiFF  (Congrès  de  méd.  et  nat.  ail.,  1906;,  plusieurs  cas. 

ExNER  (Congrès  de  Lisbonne,  avril  1906),  plusieurs  cas. 

WicxHAM  (Ann.  de  dermatol,  oct.  1906),  11  cas. 

WicKHAM  et  Degrais  (Congrès  pour  l'Avancement  des  Sciences,  Reims, 
5  août  1907),  4i  cas. 

R.  Abbe  (Med.  Record,  N.-Y.,  oct.  1907),  77  cas. 

MoRTON  (N.-Y.,  nov.  1907),  6  cas. 

WicKUAM  et  Degrais  (La  Clinique,  mars  1908),  53  cas  (au  i"  juin  le 
nombre  de  leurs  observations  dépasse  80;  les  plus  anciennes  régressions 
sans  récidive  remontent  à  plus  de  trois  ans).  Note  particulière. 

La  plupart  de  ces  observations  ont  trait  à  de  petites  cancroïdes.  Certaines 
présentent  un  intérêt  particulier  en  raison  de  la  dimension  des  lésions,  de 
leur  siège  ou  de  leur  résistance  aux  traitements  usuels.  C'est  ainsi  que 
plusieurs  siégeaient  aux  lèvres.  Plusieurs  s'accompagnaient  d'adénite  ou 


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l'action  th£rapbutiqub  du  radium  sur  les  n^oplasies.     657 

étaient  de  grandes  dimensions  (DifTenbach:  cancer  inopérable  du  pied; 
Abl)e  :  plusieurs  cas  étendus  ayant  résisté  au  traitement  chirurgical  ou  aux 
rayons  X  ;  Morton  :  plusieurs  cas  analogues  ;  Wickham  et  Degrais  :  fonte 
rapide  d'énormes  choux-fleurs  et  cicatrisation  d'ulcérations  de  grandes 
dimensions). 

Les  appareils  contenant  les  sels  de  radium  consistèrent,  à  l'étranger,  soit  en 
ampoules  de  verre,  soit  en  récipients  à  couvercle  d^aluminium  ou  de  mica. 
En  France,  on  se  sert  principalement  de  supports  de  métal  ou  de  toile  à  la 
surface  desquels  du  sulfate  de  radium  pulvérisé  est  étalé  et  maintenu  au 
moyen  d'un  vernis  spécial  (vernis  de  Danne). 

La  puissance  des  appareils  a  varié  considérablement,  l'activité  du  sel  allant 
du  chiffre  19,000  au  chiffre  i  ,800,000;  sa  quantité,  de  quelques  milligrammes 
à  quelques  centigrammes. 

La  durée  des  applications  a  varié  avec  la  force  des  appareils,  avec  l'étendue 
et  la  profondeur  des  lésions. 

Elle  fut  au  total  de  i  heure  avec  des  appareils  forts  (6  centigrammes  pur) 
et  de  7  à  12  heures  avec  des  appareils  moyens  (4  centigrammes  d'activité 
5oo,ooo  pour  une  surface  circulaire  de  2  centimètres  de  diamètre).  Certains 
n'ont  appliqué  que  pendant  i  heure  un  appareil  de  i  centigramme  pur  et 
obtenu  la  guérison.  De  trop  faibles  doses  prédisposent  aux  récidives  (a  cas 
de  Wickham  dans  lesquels  le  traitement  avait  été  interrompu  trop  tôt  du 
fait  des  malades). 

Les  applications  furent  prolongées  et  rares  ou  courtes  et  répétées  dans 
le  but  d'éviter  la  radiumdermite.  Les  appareils  ont  été  simplement  appliqués 
à  la  surface  des  lésions.  Cependant  DiefTenbach  et  Lieber  ont  eu  l'idée, 
dans  un  cas  de  volumineux  épithélioma  du  pied  qui  guérit,  d'insérer,  à 
I  centimètre  de  profondeur  dans  la  masse  de  la  tumeur,  des  tiges  à  la 
surface  desquelles  était  collée  la  substance  active. 

En  somme,  on  peut  dire  avec  Danlos,  que  la  radiumthérapie  est  une 
méthode  de  choix  pour  les  petits  cancroïdes  et,  avec  Wickham  et  Degrais, 
qu'elle  est  le  plus  souvent  efiicace  dans  les  épithéliomas  cutanés  d'allure 
plus  grave,  et  qu'elle  a  pu  procurer  des  succès  dans  des  cas  très  sévères. 
Même  dans  les  cas  rebelles,  on  a  pu  obtenir  tout  au  moins  l'amélioration 
des  signes  objectifs  et  le  soulagement  des  symptômes  douloureux. 

Tout  à  fait  exceptionnellement  on  a  vu  le  radium  agir  comme  un  excitant 
de  l'évolution  néopiasique.  Dans  un  cas  de  BoikofT,  un  épithélioma  ulcéreux 
de  la  joue  régressa,  mais  les  ganglions  concomittants  prirent  en  même 
temps  un  développement  notable. 

Épithéliomas  cutanéo-muqueux.  —  Les  cas  de  ce  genre  traités  par  le  radium 
sont: 

i*"  Épithéliomas  de  l'angle  interne  de  l'œil  qui  guérirent,  ils  furent 
publiés  par  : 

Krtlow  {Vrai.  Gaz.,  mai  1904),  ulcus  rodens  de  l'angle  interne  de  l'œil, 
guéri  par  trois  séances  de  i  heure  à  trois  jours  d'intervalle. 

Rbpman  (Oborrienie  Psychiatrie,  nov.  1904),  guérison  d'un  épithélioma 
ulcéreux  de  l'angle  interne  de  l'œil. 

Da«ibr  (Soc.  d'ophtalmol.,  juill.  i9o5),  un  épithélioma  de  l'angle  interne 
de  l'œil  qui,  traité  plusieurs  fois  par  les  moyens  chirurgicaux,  avait 
toujours  récidivé. 

a*  Des  cas  d'épithéliomas  cutanéo-muqueux  de  la  lèvre. 


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658  ARGHIYBS    D'ÉLBGTRIGlTé  MÉDICALE. 

A  leur  sujet,  Wkkhftoi  et  Degrais  font  des  réserves  (Soc.  méd.  des  hôpit., 
mars  1 908). 

Cependant,  Ëxner  a  publié,  en  1908,  un  cas  heureux  d^épithélioma  de  la 
commissure  labiale.  Gaucher  et  Dominici  ont  obtenu  des  succès  dans 
plusieurs  cas  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Épithéliûma  muqueux,  —  Nous  n'avons  pu  en  relever  que  quelques  ob»r- 
valions  dans  la  littérature)  ce  sont  : 

I*  Cancer  de  la  cavité  buccale,  —  i  cas  de  Gussenbauer  (Vienne,  i9o3), 
cancer  de  la  lèvre  et  du  palais  traité  sans  succès  par  la  chirurgie  et  guéri 
par  le  Ra,  au  bout  de  huit  mois  il  n'y  avait  pas  eu  de  récidives,  a  cas 
d'épithélioma  de  la  langue  dus  à  Foveau  de  Courmellcs,  mais  il  n'obtint 
que  l'amélioration  et  la  sédation  de  la  douleur.  ^  !<*  Cas  de  cancer  de  la 
langue  dans  lequel  la  guérison  fut  obtenue  (Abbe,  mars  1906).  —  a""  i  cas 
d'épithélioma  de  la  muqueuse  gingivale  étendue  et  presque  inopérable  qui 
fut  traité  par  le  curetage  suivi  d'application  de  radium.  Au  bout  d'un  an, 
aucune  menace  de  récidive  ne  s'était  produite  (Exner). 

En  somme,  nous  ne  relevons  ici  que  3  cas  de  giiérison. 

2*  Cancer  de  Vœsophage,  —  Exner,  d'une  part,  et  Max  Einhorn,  d'autre 
part,  ont  porté  le  radium  enfermé  dans  une  capsule  de  caoutchouc  fixée 
à  l'extrémité  d'une  sonde  œsophagienne  jusqu'au  siège  de  la  tumeur.  Us 
déterminèrent  ainsi  la  dilatation  durable  de  la  sténose  néoplasique  sans 
avoir  à  craindre  les  déchirures  qui  se  produisent  parfois  lorsqu'on  a  recours 
à  l'électrolyse. 

3*  Cancer  de  Vesiomac.  —  Foveau  de  Courmelles  à  amené  l'analgésie  en 
faisant  agir  le  radium  à  travers  la  paroi  abdominale. 

4*  Cancer  du  rectum,  —  La  sédation  de  la  douleur,  la  perméabilité  du 
rectum  ont  été  réalisés  par  Foveau  de  Courmelles  après  l'action  d'un  tube 
de  radium  introduit  dans  le  rectum. 

5*  Cancer  du  vagin  et  du  col  de  l'utérus,  —  Des  résultats  palliatifs  ont  été 
obtenus  de  même  par  Foveau  de  Courmelles. 

6»  Cancer  du  col  utérin,  —  Abbe  a  signalé  la  guérison  d'épithéliomas  dans 
a  cas. 

Cancer  du  sein.  —  Abbe  a  noté  dans  un  cas  la  régression,  incomplète  il  est 
vrai,  de  trois  nodules,  de  récidive  par  l'application  d'un  tube  de  i5  centi- 
grammes d'activité  5oo,ooo.  Loissan  vit  dans  plusieurs  cas  le  radium  pro- 
duire la  cicatrisation  d'ulcérations  néoplasiqucs.  Hartigan,  de  même. 

Morton  (novembre  1907)  a  publié  la  guérison  complète,  au  moins  en 
apparence,  d'un  squirre  du  sein.  11  appliqua  pendant  S  heures,  en  difTérenls 
points,  un  tube  de  10  milligrammes  pur,  ce  qui  provoqua  une  forte  radium- 
dermite  et  la  disparition  de  la  tumeur  (?). 

Sarcome  de  la  peau.  —  Abbe  a  pu  guérir  un  sarcome  de  la  paupière 
inférieure  qui  avait  résisté  au  bistouri  et  aux  rayons  X. 

Dominici  et  A.  Gy,  sans  obtenir  la  guérison  d'un  vaste  sarcome  du  cuir 
chevelu,  purent  procurer  au  malade  la  sédation  d'une  céphalée  intense. 
Dans  un  autre  cas  de  sarcome  de  la  jambe  et  du  pied,  Dominici  a  obtenu  la 
régression  complète  de  certains  nodules  et  d'épidermisation  partielle  d'une 
vaste  exulcéralion.  (Service  de  M.  Balzer.) 

Sarcomes  sous-cutanés. —  Abbe,  en  1906,  guérit  un  sarcome  du  maxillaire 
inférieur  qu'il  traita  par  l'inclusion  dans  la  tumeur  d'un  tube  contenant 
la  centigrammes  d'activité  3oo,ooo.  Ce  tube  était  appliqué  3  heures  tous  les 


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l'action   THéRAPEUTIQUB   DU   RADIUM   SUR  LB8   NéOPLA9IB6.       659 

deux  jours,  au  total  4^  heures.  A  la  surface,  on  appliqua  la  face  du  côté 
interne  et  du  côté  externe  (8  heures  au  total)  ;  après  une  forte  radium- 
dermite  la  tumeur  disparut. 

Dans  un  autre  cas  analogue,  chez  une  femme  âgée,  il  provoqua  après  une 
séance  unique  de  6  heures,  par  insertion  dans  la  masse  d'un  tube  de  lo  cen- 
tigrammes, la  transformation  fibreuse  de  la  tumeur 

11  eut  encore  un  succès  dans  un  cas  de  sarcome  de  la  mâchoire  inférieure. 

Blaschko  considère  comme  rebelles  les  sarcomes  profonds,  cependant  il 
signale  un  bon  résultat  dans  un  cas  d*angiosarcome. 

Morto'n  a  obtenu  un  succès  complet  et  remarquable  dans  un  cas  de 
sarcome  volumineux  du  bras  qui,  malgré  deux  opérations,  s*était  étendu, 
avait  provoqué  la  fracture  de  Thumérus  et  entraînait  une  cachexie  rapide. 

Un  tube  de  lo  centigrammes  de  chlorure  de  radium  français  d'activité 
30,ooo  resta  inséré  dans  k  masse  pendant  dix  semaines.  Peu  à  peu  la  tumeur 
régressa,  la  fracture  fut  consolidée  en  quatre  semaines  et  trois  mois  après  le 
début  du  traitement  la  malade  put  quitter  Thôpital.  Pas  de  récidive  depuis 
deux  ans.  Pendant  la  durée  du  traitement,  Morton  fit  prendre  à  la  malade 
une  solution  de  fluorescine  et  de  quinine  dans  le  but  de  mettre  à  profit  la 
fluorescence  de  ces  corps  sous  l'influence  du  radium. 

Mycosis  Jongoïde,  —  MM.  de  Beurmann,  Dominici  et  Rubens  Duval  ont 
rapporté  au  Congrès  de  médecine,  octobre  1907,  un  cas  dans  lequel  une 
volumineuse  tumeur  mycosique  de  la  fesse  disparut  par  l'application  d'un 
appareil  circulaire  de  6  centimètres  de  diamètre,  contenant  10  centi- 
grammes de  sulfate  de  radium  d'activité  100,000.  L'appareil  fut  appliqué 
successivement  sur  toute  l'étendue  de  la  tumeur  à  raison  de  la  heures  par 
place  en  moyenne.  La  régression  se  maintenait  huit  mois  après  le  trai- 
tement. 

MM.  Wickham  et  Degrais  ont  également  obtenu  la  régression  de  tumeurs 
mycosiques. 

TUMBUES   BENIGNES. 

Tamears  cutanées,  —  Parmi  celles-ci  se  placent  en  première  ligne  les 
mevi  nœvi  vascalaires,  «  taches  de  vin  ». 

M.  Danlos,  le  premier,  appliqua  la  radiumthérapie  à  ces  cas  et  obtint  la 
décoloration  de  petites  surfaces  prises  au  milieu  des  nœvi. 

Rehns  puis  Hartigan,  1904,  décolorèrent,  l'un  d'une  petite  tache  de  vin 
grande  comme  une  pièce  de  5  francs,  l'autre  une  vaste  tache  couleur  lie  de 
vin  de  la  joue. 

MM.  Wickham  et  Degrais  ont  depuis  multiplié  les  observations,  traité  des 
formes  morbides  vierges  jusqu'alors  de  tout  essai  et  véritablement  consacré 
la  méthode.  Ils  ont  déposé  un  mémoire  à  l'Académie  de  médecine,  le 
8  octobre  1907,  et  leur  mémoire  a  été  l'objet  d'un  rapport  élogieux  de 
M.  le  Prof.  Fournier.  Actuellement,  l'excellence  de  sa  inéthode  est  établie  par 
plus  de  116  cas  (La  ClinUfae,  mars  1908).  Ils  se  servent  d'appareils  constitués 
par  des  plaques  métalliques  sur  lesquelles  une  plus  ou  moins  grande 
quantité  de  sulfate  de  radium  d'activité  5oo,ooo  est  fixée  par  un  vernis  qui 
l'englobe.  Les  applications  sont  poussées  suffisamment  pour  l'obtention 
d'une  réaction  exulcéfAtive  plus  ou  moins  accusée  suivant  les  cas;  et  parfois 
par  filtrage,  des  modifications  s'obtiennent  sans  réaction  visible 


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66o  ARCHIVES   D'iLBGTRIGiri   IfADIGALB. 

Nous  citerons  également  un  cas  de  Zimmem,  publié  récemment,  traité  il 
y  a  cinq  ans  et  dans  lequel  le  radium  s*est  montré  supérieur  aux  rayons  X 
employés  concurremment.  Enfin  la  surface  blanchie  de  ce  nsevus  s*est 
maintenue  parfaitement  nette. 

MM.  Balzer  et  Barcat  ont  également  obtenu  d'excellents  résultats  dans 
plusieurs  cas  traités  récemment  ;  de  même  M.  Mazotti. 

Angiomes  tubéreux.  —  MM.  Wickham  et  Degrais  ont  produit  leur  affais- 
sement total  et  leur  décoloration  par  des  applications  faibles  et  répétées  de 
façon  à  éviter  Texulcération.  Ces  derniers  auteurs  insistent  tout  particuliè- 
rement sur  l'excelience  des  résultats  obtenus  sur  les  tumeurs  vasculaires, 
spécialement  chez  les  enfants  et  siégeant  à  la  peau  ou  aux  muqueuses. 

Nœvi  pigmentaires,  —  Hartigan  (Br.  Journ.  oj  dermatology,  1906),  publia 
l'observation  d'un  naevus  pigmentaire  décoloré  par  des  applications 
nombreuses  et  courtes  de  i  centigramme  de  Ra  (tube) . 

MM.  Wickham  et  Degrais  (Soc.  méd.  des  hôpit.,  mars  1908)  qui  en  ont 
traité  une  quinzaine  de  cas,  ont  eu  des  succès  complets,  mais  aussi  des 
récidives.  D'après  eux,  le  radium  a  une  utilité  très  nette  dans  les  formes 
saillantes,  très  colorées  et  pilaires. 

Abbe,  Rehns  et  Saimon,  Blaschko,  BoikofiT,  Vickham  et  Degrais  ont  traité 
avec  succès  des  verrues  dont  plusieurs  rebelles. 

Selon  Wickham  et  Degrais  les  papillomes  du  cuir  chevelu,  de  la  langue, 
les  végétations  des  organes  génitaux  disparaissent  très  rapidement. 

Cheloides,  —  Elles  sont  améliorées  ou  guéries  (Werner  et  Hirschel, 
BoikofiT,  Williams)  :  Wickham  et  Degrais  viennent  de  communiquer  à  ce 
siget  à  l'Académie  de  médecine,  le  a6  mai,  des  résultats  très  favorables. 

Tumeurs  bénignes  souS'Cutanées,  —  Tumeurs  bénignes  du  sein  :  Wickham 
et  Degrais  purent,  disent-ils^  intervenir  utilement  dans  2  cas  de  tumeurs 
bénignes  du  sein  {La  CUniquCy  mars  1908). 

Tubercule  sous-cutané  douloureux.  —  Barcat  a  obtenu  récemment  la  dispa- 
rition d'un  nodule  rougeâtre  sous-unguéal  du  gros  orteil  qui  était  depuis 
un  an  le  siège  de  douleurs  lancinantes  extrêmement  vives,  ce  nodule  avait 
été  auparavant  limité  mais  sans  résultat. 

Fibromes  de  Vutérus.  —  Oudin  et  Verchère,  introduisant  dans  la  cavité 
utérine  un  tube  de  verre  qui  contenait  le  radium,  obtinrent  dans  plusieurs 
cas  la  sédation  des  douleurs,  la  diminution  ou  l'arrêt  des  sécrétions  et  des 
hémorragies  et  même  la  diminution  de  volume  de  la  tumeur.  (Poids  du  Ra: 
37  milligrammes;  activité:  1,800,000;  durée  :  10  à  ao  minutes.) 

II.  Traitement  des  tumeurs  par  le  rayonnement  y  pur  filtré. 

La  filtration  du  rayonnement  du  radium  est  un  procédé  qui  a  été  prévu 
par  tous  les  médecins,  dès  le  début  de  l'application  de  la  découverte  de 
M.  et  M"*"  Curie  à  la  thérapeutique.  Bien  plus,  une  certaine  filtration  est 
réalisée  d'emblée  dans  les  appareils  à  sels  collés  par  un  vernis  ;  elle  se  produit 
aussi  quand  l'appareil  radifère  est  une  ampoule  de  verre  sqellée  contenant 
du  sulfate  ou  du  bromure  de  radium. 

D'autre  part,  divers  praticiens  ont  atténué  l'intensité  du  rayonnement  de 
leurs  appareils,  soit  en  les  plaçant  à  distance  de  la  peau  (Bongioviani),  soit 
en  les  recouvrant  de  feuilles  d'aluminium  (Wickham  et  Degrais). 


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L* ACTION   THERAPEUTIQUE   DU    AADIUM   8UK  LES   NÉOPLASIES.       66 1 

Or,  dans  toutes  ces  circonstances,  une  fraction  au  moins  des  ^  agit  sur  les 
tissus  concurremment  avec  les  v,  de  sorte  qu'il  est  impossible  d'établir  la 
part  qui  revient  aux  deux  sortes  de  rayons  dans  les  résultats  thérapeutiques 
obtenus. 

C'est  pourquoi  le  D'  Dominici  s*est  attaché  à  expérimenter  d'une  façon 
méthodique  Faction  du  rayonnement  des  sels  de  radium.  A  cet  effet,  il  a 
cherché  à  utiliser  les  rayons  y  à  l'exclusion  des  a  et  des  3  (')• 

Le  dispositif  employé  pour  obtenir  ce  résultat  consiste  essentiellement 
dans  la  superposition,  aux  appareils  radifères,  de  lames  de  plomb  de  5/iO 
de  millimètre  à  plusieurs  millimètres  d'épaisseur  et  d'une  série  de  rondelles 
de  papier  et  de  gaines  de  caoutchouc.  Les  lames  de  plomb  sont  l'écran  où 
les  rayons  oc  et  ^  s'amortissent  complètement  et  que  les  rayons  y  traversent 
en  diminuant  d'intensité  à  leur  sortie  de  l'écran. 

Les  rondelles  de  papier  servent  à  arrêter  un  rayonnement  secondaire 
émis  par  la  lame  de  plomb,  par  suite  du  passage  des  rayons  y  (Sagnac).  Ce 
rayonnement  secondaire  étant  peu  pénétrant  se  trouve  intercepté  par  le 
papier  et  le  caoutchouc  que  les  rayons  y  traversent,  en  ne  diminuant  d'in- 
tensité que  dans  des  proportions  insignifiantes. 

Cette  méthode  de  traitement  a  été  appliquée  à  des  tumeurs  de  la  peau, 
des  régions  cutanéo- muqueuses,  de  la  muqueuse  buccale  et  enfin  à  des 
tumeurs  sous-cutanées. 

La  plupart  de  ces  essais  ont  été  pratiqués  dans  le  service  du  Prof.  Gau- 
cher, à  l'hôpital  Saint- Louis,  et  les  résultats  dont  il  va  être  fait  mention 
difF&rent,  à  un  triple  point  de  vue,  de  la  technique  habituellement  suivie. 

Celle-ci  comporte  : 

I*  L'usage  des  rayons  a,  p  et  v  ; 

3*  Une  intensité  effective  de  rayonnements  très  élevée,  variant  de  8o,ooo  à 
aoo,ooo  ou  3oo,ooo  (^); 

3*  Une  durée  d'application  relativement  courte,  ne  dépassant  guère 
la  heures. 

Dans  le  traitement  que  nous  envisageons,  les  tumeurs  sont  influencées 
exclusivement  par  les  rayons  y  et  encore  ceux-ci  sont-ils  atténués  par  leur 
passage  à  travers  le  plomb. 

L'intensité  effective  du  rayonnement  est  faible,  car  elle  ne  dépasse  pas 
4,5oo  à  i3,ooo  unités,  la  durée  d'application  est  très  longue,  car  les  appareils 
sont  placés  de  quarante  huit  heures  à  six  jours  sur  les  tumeurs. 

Tumears  de  la  peau,  —  Les  tumeurs  de  la  peau  soumises  au  rayonnement 
furent  essentiellement  des  épithéliomes. 

Trois  de  ces  épithéliomes  étaient  de  la  forme  papillaire  ou  bourgeonnante  ; 
deux  d'entre  eux  siégeaient  à  la  face  dorsale  de  la  main,  l'autre  s'était  déve- 
loppé à  la  région  de  la  pommette  du  côté  gauche.  Ce  dernier  cas  était  inté- 
ressant en  raison  de  l'âge  de  la  malade  (quatre-vingt-six  ans)  ; 

Deux  autres  cancroîdes  de  la  forme  ulcéreuse  et  rongeante  siégeaient  à 
l'aile  du  nez  ; 

(')  D'après  les  mesures  faites  sur  la  demande  du  D'  Dominici,  au  laboratoire 
biologique  du  radium,  par  M.  Beaudoin,  ingénieur  de  TÉcole  de  physique  et  de 
chimie,  les  rayons  a  et  les  rayons  p  sont  complètement  arrêtes  par  une  lame  de 
plomb  de  b/io  de  millimètre  d'épaisseur,  exception  faite  peut-être  de  quelques  ^ 
particulièrement  durs  qui  se  confondent  avec  les  y  au  point  de  vue  de  la  thérapeu- 
tique médicale. 

(')  L*inteDtité  du  rayonnement  de  l'urtnium  étant  prise  comme  unité. 


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662  ARCHIVES    D'ÉLBCTRICITé   MÉDICALE. 

La  sixième  tumeur  se  présentait  sous  la  forme  d*un  ulcère  régulier  à 
surface  lisse  reposant  sur  une  base  légèrement  saillante  et  indurée 

Ces  tumeurs  furent  traitées  par  des  appareils  à  sels  collés  sur  des  disques 
de  métal  ou  des  rondelles  de  toile  de  a  à  3  centimètres  de  diamètre.  Le  poids 
du  radiiim  variait  de  4  à  6  centigrammes  ;  l'intensité  en  était  de  5oo,ooo. 

Ces  appareils  étaient  recouverts  d'écrans  de  plomb  dont  l'épaisseur  variait 
de  5/IO  de  millimètre  à  i  milUfnètre  et  auxquelles  étaient  surajoutées  des 
rondelles  de  papier,  au  nombre  de  lo  à  ao  ;  le  tout  ae  trouvaii  entouré  de 
plusieurs  épaisseurs  de  caoutchouc  et  de  taffetas. 

L'intensité  du  rayonnement  y  que  filtraient  ces  écrans  variait  de  3,5oo 
à  4)^oo  unités. 

La  durée  des  applications  furent  de  34  heures,  au  minimum  et  de  lao  heures 
au  maximum. 

La  guérison,  temporaire  au  moins,  semble  avoir  été  obtenue  dans  un  hips 
de  temps  variant  de  cinq  à  six  semaines  après  le  début  des  applications  pour 
les  deux  épîthéliomes  siégeant  à  la  face  dorsale  de  la  main  et  pour  l'épithé- 
liome  papillaire  de  la  région  vygomatique. 

Les  deux  épithéliomes  rongeants  occupant  l'aile  du  nez  furent  extrê- 
mement améliorés,  mais  nécessitèrent,  à  la  sixième  semaine,  une  seconde 
application  du  radium. 

Quant  à  la  sixième  tumeur,  l'épi théliome  de  la  joue,  elle  continua  de 
croître  comme  si  aucune  application  n'avait  été  pratiquée. 

Tumeurs  de  la  région  cutànéo- muqueuse,  —  Trois  épithéliomes  de  la  lèvre 
inférieure  empiétant  sur  la  muqueuse  furent  traités  avec  les  appareils 
précités. 

L'un  de  ces  épithéliomes  était  de  la  forme  érosive  et  superficielle,  et 
résistait,  depuis  trois  ans,  à  des  cautérisations  au  nitrate  d'argent  et  au 
thermocautère. 

La  lésion  fut  soumise  à  l'action  du  rayohnement  pendant  une  durée  totale 
de  a4  heures.  Le  i4  mai  1908,  la  guéri»on  semblait  complète. 

Deux  autres  épithéliomes  bourgeonnants,  intéressant  à  la  fois  la  peau  et 
la  muqueuse  de  la  lèvre  inférieure,  furent  exposés  au  rayonnement  y  Pen- 
dant une  durée  de  lao  heures  environ  (du  9  au  i5  janvier  1908).  Après  six 
ou  huit  semaines,  la  guérison  de  ces  tumeurs  parut  complète,  et  l'on  a  pu 
constater  la  persistance  du  résultat  quatre  mois  et  demi  après  la  fin  du 
traitement,  chez  un  de  ces  malades  qui  revient  d'une  façon  régulière  à 
Thâpital  Saiot-Louis. 

Tumeurs  des  muqueuses,  —  f ^e  rayonnement  y  fut  également  utilisé  dans 
le  service  du  Prof.  Gaucher,  à  regard  de  tumeurs  de  la  muqueuse  buccale. 

L'une  de  ces  tumeurs  était  un  papillome  ordinaire  végétant  sur  la 
muqueuse  du  palais,  et  dont  le  début  remontait  à  trois  ans.  Quinze  jours 
aprèfi  yne  application  de  a 4  heures,  le  volume  de  la  tumeur  était  réduit  de 
celui  d'une  noisette  à  celui  d'une  tête  d'épingle  ordinaire.  Elle  disparut 
complètement  après  une  deuxième  application  de  radium  de  même  durée. 

Une  seconde  tumeur,  traitée  par  le  même  procédé,  était  un  papillome 
angiomateux  de  la  partie  antéro-latérale  gauche  de  la  langue,  ayant  réci- 
divé après  une  opération  et  que  l'on  considéra  tout  d'abord  comme  un 
épithéliome. 

Trois  semaines  après  le  début  du  traitement,  la  tumeur  était  réduite 
des  deux  tiers. 


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L* ACTION   THERAPEUTIQUE   DU   RADIUM   SUR   LES   NÉOPLASIES.       663 

La  troisième  tumeur  était  une  sorte  d'infiltration  papiilomateuse  de  la 
partie  antérieure  et  latérale  droite  du  palais  de  la  bouche. 

Cette  tumeur  fut  soumise  au  rayonnement  ^  pendant  a4  heures;  trois 
semaines  après,  elle  était  manifestement  en  régression. 

Ce  qu*il  faut  retenir  de  ces  quelques  résultats,  c'est  la  possibilité  d'obtenir 
la  régression  de  tumeurs  de  la  muqueuse  buccale  sans  déterminer  de  réac- 
tion irritative  de  celle-ci;  mais  la  méthode  est  également  applicable  aux 
tumeurs  sous-cutanées,  en  raison  de  la  puissance  de  la  pénétration  des 
rayons  y. 

A  ce  sujet,  nous  citerons  la  régression  progressive  de  trois  squirres  du 
sein  et  de  nodules  cancéreux  sous-cutanés  consécutifs  à  l'ablation  de  la 
mamelle  du  côté  droit. 

Ces  tumeurs  sont  soumises  au  rayonnement  d'appareils  d'activité  5oo,ooo 
fournissant  un  rayonnement  y  de  i3,ooo  environ  à  travers  a  ou  3  milli- 
mètres de  plomb. 


CSonolusions. 


De  l'ensemble  des  faits  consignés  dans  ce  rapport,  on  peut  tirer  plusieurs 
conclusions  qui  sont  : 

1*  L'action  curative  durable  du  rayonnement  du  radium  à  l'égard  de 
tumeurs  difiTérentes  par  leur  nature  et  leur  siège,  parmi  lesquelles  il  faut 
citer  au  premier  chef  les  nsevi  et  les^chéloîdes,  d'une  part,  les  épithéliomes, 
les  carcinomes  et  les  lymphosarcomes,  de  l'autre  ; 

2*"  La  diversité  des  combinaisons  auxquelles  se  prête  l'utilisation  du 
rayonnement  Becquerel.  En  effet,  le  pratricien  peut,  à  volonté,  faire  usage, 
soit  de  la  totalité  de  ce  rayonnement,  c'est-à-dire  des  rayons  a,  ^  et  y  ;  soit 
des  ^  et  des  y  à  l'exclusion  des  a  ;  soit  des  y  à  l'exclusion  des  a  et  des  ^  ('); 
enfin  il  peut  atténuer  le  rayonnement  y  lui-même. 

Ce  qui  résulte  de  la  confrontation  de  ces  diverses  méthodes,  c'est  la  possi- 
bilité de  les  approprier  à  des  cas  particuliers.  Ainsi  la  manière  de  faire  qui 
consiste  à  employer  les  rayons  y  à  l'exclusion  de  a  et  des  ?,  à  atténuer 
méthodiquement  l'intensité  des  y,  à  en  prolonger  longtemps  l'action  sur  les 
tissus  morbides,  semble  convenir  d'une  façon  particulière  au  traitement  des 
tumeurs  des  muqueuses  et  des  régions  profondes. 

Le  rayonnement  y  ainsi  atténué  est  à  la  fois  très  pénétrant,  peu  altérant 
et  capable  d'enrayer  les  processus  néoplasiques  anormaux.  Sa  puissante 
action  curative  sur  les  tumeurs  se  rehausse  d'une  innocuité,  au  moins 
relative,  à  l'égard  des  tissus  réguliers. 

L'utilisation  méthodique  du  rayonnement  y  permet  d'obtenir  la  régres- 
sion de  certaines  tumeurs  des  muqueuses  sans  provoquer  la  radiumdermite 
qui,  suivant  la  remarque  de  M.  Gaucher,  est  capable  d'accélérer  le  dévelop- 
pement des  néoplasmes  au  lieu  de  l'enrayer.  Elle  permet  aussi  d'atteindre 
les  tumeurs  profondes  à  travers  les  téguments  sans  provoquer  une  altération 
grave  de  ceux-ci. 

(•)  Exception  faite  peut-être  de  quelques  p  particulièrement  durs  qui  se  confon- 
dent avec  les  y  au  point  de  vue  de  la  thérapeutique  médicale. 


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■     ■■■■     ■■.■■-..»»■. --.-..»^»»»---. — ^ ^ri-TrrTTTnnnnnnnnfinnnfi*jtiL  utfUL  uuiJiiuuuLi 


LÀ  ÏELERONTGENOGRA.PHIE  DU  CŒUK 


Par  A.   EOLiHER  (de  Wiesbaden). 


^    On  sait  que  peu  de  temps  après  la  découverte  de  Rôntgen,  les 
premiers   expérimentateurs   qui   s'appliquèrent   à  radiographier  les 


Fia.  I. 

Jeune  femme  de  vinf^t-quatre  ans.  Grandeur  1*70.  Situation  ventrale. 
Pose  pendant  l'inspiration.  Dislance  focale  :  a  mètres.  Le  sujet  n*a  pas 
de  douleurs. 


viscères  thoraciques,  s'eflorcèrentjà  se  rendre  compte  de  la  grandeur 
réelle  du  cœur  par  un  procédé  spécial,  capable  de  supprimer  les  erreur» 


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LA    TÉLÉRÔNTGÉNOGRAPHIE   DU    GOËUH.  665 

de  projection  dues  au  rayonnement  focal  du  tube  de  Grookes.  Leurs 
efforts  aboutirent  à  créer  l'orthodiagraphie,  qui  a  donné  de  mer- 
veilleux résultats. 

A  côté  de  Torthodiagraphie,  qui  demande  des  appareils  compli- 
qués et  une  technique  perfectionnée,  il  est  une  manière  plus  simple 
d'obtenir  les  mesures  exactes  du  cœur  :  c'est  la  télérôntgénographie, 
inventée  et  pratiquée  par  Koehler. 


FlG.    2. 

Jeune  homme  de  vin^l-quatre  ans.  Grandeur  l'G^.  Le  malade  se  tient 
det)out  pendantla  pose.  Inspiration.  Distance  focale  :  i"5o.  Rhumatismes 
articulaires.  Insuffisance  mitrale. 


|La  télérôntgénographie  est  la  radiographie"  à  très  grandejdistance» 
de  1™50  à  2Jmètres.  A  cause  de  la  distance  considérable  qui  sépare 
Tanticathode  du  sujet,  les  rayons  qui  forment  les  tangentes  avec  la 
ligne  de  circonférence  du  cœur,  la  rasent  sous  des  angles  à  peu  près 
pareils,  c'est-à-dire  qu'ils  sont  presque  parallèles.  Par  conséquent, 
les  erreurs  de  projection  sont  minimes;  en  tout  cas,  elles  ne  dépassent 
pas  celles  de  Torthodiagraphie. 

La  télérôntgénographie  donne  l'ombre  exacte  du  cœur  avec  toutes 
ses  coiurbes  et  tous  ses  angles;  elle  permet  donc  de  reconnaître  sa 

AMCSL  D'éUCTB.   Mio.  —  1908.  AQ 


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666  ARCHIVES    D*ÉLEGTRIGITé    MÉDICALE. 

vraie  forme,  tandis  que  l'orthodiagraphie  ne  donne  que  des  courbes 
forcées,  tracées  à  la  main,  au  lieu  de  l'image  nette  de  l'organe. 
Voici  comment  on  procède  à  la  télérôntgénographie  : 
Le  malade  est  fixé  dans  la  position  naturelle,  soit  debout,  soit 
couché  sur  le  ventre.  Après  avoir  respiré  profondément  deux  ou  trois 
fois,  le  sujet  arrête  la  respiration  pendant  la  pose.  La  pose  elle-même 
demande  20-30  secondes  environ.  Les  rayons  sont  de  pénétration 


FiG.  3. 

Homme  de  vingt-neuf  ans.  Grandeur  i"79.  Le  malade  se  tient  debout 
pendant  la  pose.  Distance  focale  :  i"5o.  Le  malade  se  plaint  de  douleurs 
dans  la  région  du  cœur. 


élevée,  c'est-à-dire  que  Tétincelle  équivalente  doit  être  de  13-14  cen- 
timètres, l'ampoule  n'ayant  plus  de  lumière  anodique,  mais  donnant 
des  décharges  en  forme  d'aigrettes.  Pour  obtenir  des  radiographies 
expressives,  on  peut  se  servir  de  deux  plaques  que  Ton  applique 
Tune  contre  l'autre  par  le  coté  de  l'émulsion.  Ce  procédé  est  surtout 
recommandable  lorsqu'il  s'agit  de  sujets  corpulents.  Les  plaques 
sont  développées  ensuite  dans  un  révélateur  ayant  environ  20^  de 
température.  —  {Deutsch,  med.  Wochensch,,  n®  5,  1908.) 

Dr  Wetterer,  de  Mannheim  (Bade). 


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MESURE  PRATIQUE  DES  COURANTS  FARADIQUES 

EN  ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 


La  mesure  des  courants  induits  est  fort  compliquée  et  presque 
impossible  en  dehors  des  laboratoires.  Pour  se  rendre  compte  réelle- 
ment du  phénomène,  il  faudrait  connaître  la  forme  de  la  courbe  en 
fonction  du  temps,  la  valeur  absolue  en  unités  électriques  de  la 
différence  de  potentiel  maxima  et  Tintcnsitc  maxima  du  courant 
traversant  le  patient. 

Comme  ces  mesures  ne  peuvent  s'effectuer  facilement,  on  a  cherché 
à  obtenir  au  moins  une  idée  approchée  de  Tintensité  traversant  le 
malade. 

Deux  méthodes  peuvent  être  appliquées  : 

La  première,  utilisant  un  électromètre  (appareil  de  Gillay(«),  par 
exemple),  devrait  donner  Tintensité  efïicace;  malheureusement  le 
manque  de  sensibilité  de  ces  appareils  nécessitait  l'emploi  du  fer 
dans  le  mobile  effectuant  la  mesure.  Dès  lors,  la  mesure  se  trouvait 
dépendre  de  la  fréquence  du  courant  (le  mot  fréquence  pris  dans 
le  sens  qu'il  a  quand  on  parle  de  courants  alternatifs)  et  l'appareil 
indiquant  d'autant  moins,  pour  une  même  intensité  efficace,  que  la 
fréquence  était  plus  élevée. 

La  deuxième  supprimait  par  un  moyen  quelconque  (mécanique 
jusqu'ici)  l'onde  de  fermeture  (appareil  de  Broca(a),  par  exemple),  en 
ne  laissant  passer  dans  un  milliampèrcmètre  à  courant  continu  que 
l'onde  d'ouverture,  mesurant  ainsi  Tintensité  moyenne. 

Ces  deux  méthodes  ne  pouvaient  donner  une  idée  de  l'intensité 
de  chaque  onde  que  si  Ton  connaissait  le  nombre  d'interruptions  par 
seconde. 

C'est  à  la  deuxième  méthode  que  nou^  nous  sommes  arrêtés,  mais 

(■)  \oÏTArehiv,  d'électr,  méd.,  1896,  p.  36o. 
(')  Voir  Arehiv.  d^électr.  méd.,  1906,  p.  ao. 


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668 


ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 


pour  simplifier  les  appareils  et  la  manœuvre,  nous  arrêtons  Fonde  de 
fermeture  au  moyen  d'une  soupape  électrolytique  appropriée. 

L'étude  de  celte  soupape  a  été  la  seule  partie  un  peu  délicate  de  la 
réalisation  de  l'appareil. 

Nous  pouvons  dire  aujourd'hui  que  l'intensité  moyenne  des  courants 
induits  traversant  les  patients  peut  être  mesurée  à  une  exactitude 
atteignant  a  à  3  o/o.  C'est  donc  un  résultat  très  appréciable. 


FiG.    I. 

Dispositif  du  circuit  pour  la  mesure  des  courants  faradiques. 
T,  interropteur;  —  S,  soopape  électrolytique. 

Le  milliampèremètre  à  utiliser  est  un  appareil  très  sensible,  car 
nous  avons  pu  voir  que  l'intensité  moyenne  atteinte  excède  rare- 
ment o"^  01  et  est  généralement  très  inférieure. 

Lorsque  la  soupape  est  restée  un  certain  temps  sans  fonctionner, 
elle  a  besoin  de  subir  une  formation.  Ceci  s'obtient  très  facilement 
soit  à  l'aide  du  courant  continu ,  soit  plus  simplement  encore  en 
fermant  directement  quelques  secondes,  sur  la  soupape,  la  bobine 
induite  dont  on  va  se  servir,  recouvrant  complètement  l'inducteur. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE 


Applications  indirectes  de  I*filectriclté 


RADIUMTHABAPIB 

A.  BROCHET.  —  La  radioaotiTité  des  eaux  de  Plombières. 

L'auteur  a  entrepris  de  rechercher  quelle  est  la  radioactivité  des 
sources  de  Plombières  au  moment  même  de  leur  utilisation,  n  a,  à  cet 
effet,  employé  comme  instrument  de  mesure  Télectroscope  Curie  à 
feuilles  d'aluminium  et  micromètre  adapté  soit  à  un  condensateur  à 
plateau,  soit  à  un  condensateur  cylindrique. 

Des  mesures  successives  effectuées  par  l'auteur  ont  montré  que 
l'émanation  extraite  de  l'eau  de  la  source  des  Capucins  subit,  de 
même  que  l'émanation  du  radium,  la  perte  de  l'activité  de  moitié 
en  quatre  jours.  De  plus,  l'auteur  a  encore  vérifié  ce  fait  que,  contrai- 
rement à  l'opinion  souvent  émise,  il  n'y  a  aucune  relation  entre  la 
radioactivité  des  eaux  et  leur  température.  —  (Presse  méd.,  5  fé- 
vrier 1908.) 


DOMESICI.  ^  Épithélioma  de  la  lèvre  traité  par  le  radium. 

Voici  un  homme  qui  est  syphilitique  depuis  trente-cinq  ans;  depuis 
déjà  quelque  temps,  il  était  atteint  de  leucoplasie  buccale,  lorsqu'il 
y  a  sept  mois  survint  un  épithélioma  qui  débuta  en  partie  par  la  zone 
leucoplasique.  Il  y  avait  en  même  temps  sur  le  cuir  chevelu  des  syphi- 
lides  croûteuses  qui  furent  rapidement  améliorées  par  le  traitement 
mercuriel,  sous  forme  d'injections,  institué  alors.  Mais  à  mesure  que 
cette  amélioration  se  produisait,  Tépithélioma  s'aggravait  notable- 
ment. Le  traitement  par  le  radium  fut  alors  conmiencé,  et  sous  son 
influence  on  vit  d'abord  les  lésions  épithéliomateuses  régresser  rapi- 
dement. Au  bout  de  trente-cinq  jours,  enfin,  on  pouvait  constater 
toutes  les  apparences  de  la  guérison.  —  (Soc.  franc,  de  Dermatol.  et 
de.Syphil.;  Méd.  moderne,  22  avril  1908.) 


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670  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ   MEDICALE. 

GAUCHER.  —  Traitement  des  épithéliomas  malpighiens  par  !• 
rayonnement  y  du  radium. 

L'auteur  relate»  en  son  nom  et  au  nom  de  M.  Dominici»  les  observa- 
tions de  plusieurs  malades,  atteints  d' épithéliomas  de  la  lèvre  infé- 
rieure» de  Taile  du  nez,  de  la  face  dorsale  de  la  main,  etc.,  qui  ont  été 
traités  par  le  rayonnement  du  radium  filtré  à  travers  des  lames  de 
plomb  de  5/10  de  millimètre  d'épaisseur  au  minimum  (procédé  de 
M.  Dominici). 

Ce  procédé  fournit  un  rayonnement  Y  pur,  de  faible  intensité»  dont 
l'application  peut  être  longtemps  prolongée  (jusqu'à  cinq  ou  six  jours), 
sur  des  tumeurs  bourgeonnantes  ou  ulcéreuses. 

Sous  l'influence  de  ce  traitement,  les  cancroïdes  ont  régressé  avec 
une  grande  rapidité,  sans  qu'il  se  produisît  d'eschares,  mal^éla  longue 
durée  des  applications  radiques.  —  (Sem.  méd.,  n^  15,  8  avril  1908.) 


MARX.  ^  Effet  des  radiations  du  radium  sur  le  labyrinthe. 

Marx  a  soumis  aux  radiations  du  radium  le  labyrinthe  de  plusieurs 
pigeons  pendant  30  à  60  minutes.  Cinq  mois  et  demi  après, 
apparut  le  toumement  de  tête  caractéristique  (Kopfverdrehung), 
comme  on  l'observe  après  l'extirpation  unilatérale  du  labyrinthe. 
L'examen  microscopique  a  démontré  une  dégénérescence  de  l'épithé- 
lium  du  sinus  de  la  crista  acusticae. 

Schreiber  rappelle  à  ce  sujet  que  des  irradiations  analogues  de  l'œil 
ne  modifient  pas  les  épithéliums,  mais  les  éléments  nerveux.  — 
(Deuts.  med.  Wochens.,  p.  86.  9  janv.  1908.) 

Lassueur. 


Faiifz  NAGELSCHMIDT.  —  Sur  le  traitement  des  nssvi  par  le 
radium. 

Nagelschmidt  emploie  le  bromure  de  radium;  il  a  vu  guérir  les 
simples  nœvi  capillaires  après  l'application  durant  5  à  6  minutes; 
pour  le  deuxième  degré,  les  n»vi  cyanotiques,  suffisaient  10  minutes; 
pour  les  n»vi  hypertrophiques,  enfin,  on  a  dû  appliquer  la  radiation 
pendant  15  à  20  minutes. 

Huit  à  dix  jours  après  le  traitement  on  voit  les  naevi  se  décolorer 
d'un  ton  brunâtre,  en  même  temps  apparaît  une  exsudation  légère 
suivie  de  formation  d'une  èschare  qui  sèche  lentement;  la  desqua- 
mation dure  plusieurs  semaines;  après  quatre  à  six  semaines  la  résorp- 
tion est  achevée  et  les  naevi  ont  disparu. 

D'après  l'auteur,  aucune  autre  des  méthodes  connues  pour  la 
destruction  des  n^evi  ne  serait  égale  à  la  radiumthérapie.  —  (Die 
Thérapie  der  Gegenwart,  Heft  3,  1908.)  H.  Boruttau. 


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BIBLIOGRAPHIE 


D'  MÉNÉTRIER,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris, 
médecin  des  hôpitaux.  ^  Le  Gancer,  i  vol.  grand  in-S""  de  673  pages, 
avec  ii4  figures.  Broché  :  la  ft>ancs;  cartonné  :  i3  fr.  5o  (Librairie 
J.-B.  Baillière  et  fils,  rue  Hautefeuille,  19,  à  Paris). 

Notre  connaissance  actuelle  du  cancer  est  basée  à  la  fois  sur  la  clinique, 
l'anatomie  pathologique  à  Toeil  nu,  la  chimie,  Texpérimentation  physiolo- 
gique et  l'histologie. 

Mais  c*est  en  dernière  analyse  Thistologie  seule  qui  peut  présentement 
nous  guider  dans  Tétude  du  cancer.  C'est  elle  qui,  en  nous  apprenant  la 
nature  cellulaire  du  néoplasme,  et  en  nous  montrant  avec  certitude  le 
moment  où  il  devient  infectant,  c'est-à-dire  cancéreux,  nous  en  permet  une 
reconnaissance  assurée  et  nous  fournit  les  caractères  dont  nous  pourrons 
tirer  une  définition  du  mal. 

De  ces  données  entièrement  positives,  et  sans  y  faire  entrer  aucune  hypo- 
thèse pathogénique,  M.  Ménétrier  tire  sa  définition. 

Caractérisé  cliniquement  par  une  tumeur  locale,  apparente  ou  cachée, 
selon  l'organe  dans  lequel  il  se  développe,  et  qui  progressivement  envahit  et 
empoisonne  l'organisme  entier,  le  cancer  n'est  pas  une  maladie,  mais  un 
processus  morbide.  C'est  un  processus  d'auto-infection  de  l'organisme  par 
des  cellules  de  l'organisme  ;  cellules  proliférées,  envahissantes  et  destruc- 
trices des  éléments  normaux  avec  lequels  elles  entrent  en  conflit.  Tous  les 
éléments  cellulaires  de  l'organisme  sont  éventueUement  capables  de  cette 
activité  pathogène,  exactement  dans  la  mesure  où  ils  sont  capables  de  proli- 
fération et  d'hyperplasie  régénératrices,  Irritatives  ou  compensatrices, 
fonctions  normales  dont  le  processus  cancéreux  représente  la  déviation 
pathologique. 

Voici  un  aperçu  des  matières  traitées  par  le  D'  Ménétrier,  dans  le  remar- 
quable volume  illustré  de  nombreuses  figures  entièrement  nouvelles,  qu'il 
vient  de  publier  dans  le  Nouveau  Traité  de  Médecine. 

I.  Le  cancer.  Son  histoire.  Ses  caractéristiques,  —  U.  Le  processus  cancé- 
reux. —  La  cellule  cancéreuse.  Modes  de  multiplication.  Chimie  des  can- 
cers. Biologie  expérimentale.  Les  états  des  processus  cancéreux.  Les  états 
morbides  préparatoires  au  développement  du  cancer.  Le  début  des  cancers. 
Croissance  et  extension  du  cancer  primitif  Envahissement  et  généralisation. 
Métastases.  Évolution  discontinue.  Récidives.  La  réaction  des  tissus  en 


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672  ARCHIVES    D^ÉLECTRIGITÉ    MéoiGALB. 

présence  du  cancer.  L'action  locale  du  cancer.  Retentissement  sur  Torga- 
nisme.  Évolution  clinique  et  diagnostic. 

m.  Formes  et  variétés  des  cancers.  Cancers  épithéliaux.  —  Cancers  de  la 
peau.  Cancers  des  glandes  annexes  des  revêtements  cutanés.  Glandes  sudo- 
ripares  et  sébacées.  Glandes  mammaires.  —  Cancers  développés  aux  dépens 
des  revêtements  épithéliaux  à  épithéliums  cylindriques  et  des  glandes  y 
annexées.  Cancers  des  bronches  et  du  poumon,  de  l'estomac,  de  l'intestin, 
de  la  muqueuse  utérine.  —  Cancers  des  glandes  annexes  du  tube  digestif. 
Glandes  salivaires  et  buccales.  Foie  et  voies  biliaires.  Pancréas.  —  Glandes 
viscérales  et  parenchymes  épithéliaux.  Cancers  du  rein  et  des  voies  urinaires. 
Épithéliomes  du  testicule  et  de  l'ovaire.  Cancers  épithéliaux  des  glandes 
vasculaires  sanguines  et  des  organes  des  sens.  —  Cancers  du  tissu  nerveux. 
Cancers  des  tissus  conjonctivovasculaires.  Sarcomes.  —  Tumeurs  à  tissus  mul- 
tiples. Tératomes  et  embryomes.  Leur  évolution  cancéreuse. 

IV.  Étiologie.  —  V.  Pathogénie.  Théories  parasitaires.  Théories  cellulaires. 
—  VI.  Traitement.  Traitement  chirurgical.  Traitement  par  les  agents  phy- 
siques. Radiothérapie.  Sérothérapie.  Bactério thérapie.  Toxinothérapie. 
Traitements  palliatifs  et  symptomatiques. 

C'est  un  livre  intéressant  de  la  première  page  jusqu'à  la  dernière  que  le 
livre  de  M.  Ménétrier  sur  le  cancer,  intéressant  pour  tous,  mais  en  parti- 
culier pour  le  médecin  électricien  et  le  radio  thérapeute. 

Évidemment  le  chapitre  contenant  le  traitement  du  cancer  par  les 
rayons  X  est  un  peu  écourté.  A  cela,  M.  Ménétrier  pourrait  répondre  qu'il 
ne  faisait  pas  un  traité  de  radiothérapie,  mais  qu'il  cherchait  à  apprendre  à 
tous  ce  que  l'on  sait  de  plus  exact  sur  le  cancer.  Le  chapitre  est  donc  suffi- 
sant pour  apprendre  à  ceux,  hélas!  trop  nombreux  encore,  qui  [ignorent 
même  l'existence  de  la  radiothérapie,  les  principes  de  ce  mode  de  traite- 
ment. Quant  au  médecin  électricien,  il  y  trouvera  tout  un  ensemble  de 
connaissances  sans  lesquelles  il  n'est  guère  possible  de  faire  une  bonne 
prescription  radiothérapique,  de  poser  un  diagnostic  ou  de  formuler  un 
pronostic  ayant  quelques  chances  de  probabilités. 

J.  B. 


L' Imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhou. 


BordMÙx.  —  Impr.  G.  GotmouiLaou,  rue  Gairaude,  9-1 1. 


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16*  ANNÉE.  N*  245  10  septembre  1906. 

ARCHIVES 

DiLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


FoHDATEUR  :  J.  BERGONIÊ. 


INFORMATIONS 


Nécrologie.  —  Henri  BECQUEREL.  —  G*est  avec  un  sentiment  de  très 
sincère  et  de  très  profond  regret  que  nous  faisons  part  à  nos  lecteurs  de  la 
mort  tout  À  fdt  inattendue  de  notre  éminent  collaborateur  Henri  Becquerel. 

Né  d'une  famille  remarquable  par  la  longue  lignée  de  grands  savants 
qu'elle  a  fournis,  Henri  Becquerel  était  fils  d'Edmond  Becquerel,  dont  les 
travaux  sur  la  photographie  des  couleurs,  la  fluorescence,  les  radiations 
ultra- violettes  sont  bien  connus,  et  petit-fils  d'Antoine-Gésar  Becquerel, 
auquel  on  doit  l'initiation  à  l'électrochimie,  les  pinces  thermoélectriques, 
la  balance  électromagnétique,  etc. 

C'est  en  continuant  les  recherches  sur  la  fluorescence  et  Fa  phospho- 
rescence, poursuivies  sans  arrêt  de  père  en  fils  depuis  trois  générations, 
que  Henri  Becquerel,  après  la  mémorable  découverte  deRôntgen,  trouva  que 
les  rayons  émis  par  l'uranium  traversent  le  papier  noir  pour  aller  impres- 
sionner une  plaque  photographique,  ne  sont  pas  arrêtés  par  des  lames 
minces  d'aluminium  ou  de  cuivre,  enfin  qu'ils  ne  se  réfléchissent  ni  ne  se 
réfractent  et  déchargent  les  corps  électrisés.  Cette  découverte  mettait  sur  la 
voie  de  recherches  d'un  ordre  tout  à  fait  nouveau.  M.  et  M"'  Curie  s'y 
engagèrent  et  le  radium  fut  découvert  par  eux.  Le  Prix  Nobel,  en  igoS, 
associa  les  deux  noms  et  consacra  ces  deux  gloires  françaises. 

Henri  Becquerel,  à  l'aide  du  champ  magnétique,  distingua  dans  le  faisceau 
complexe  de  radiations  émis  par  le  radium  trois  catégories  de  rayons,  et 
le  travail  publié  ici  même  (Archiv,  d'éleetr.  méd,^  lo  novembre  iqoô), 
intitulé  :  Analyse  aa  rayonnement  des  corps  radUhocti/s,  montra  l'importance 
de  cette  découverte  pour  les  applications  futures  et  la  confirmation  des 
hypothèses  sur  les  transformations  successives  de  la  matière.  Ce  sont  surtout 
ces  derniers  travaux  qui  sont  intéressants  pour  nous  puisqu'ils  ont  ouvert 
une  voie  nouvelle  à  la  thérapeutique.  Nous  avons  perdu  en  Henri  Becquerel 
l'un  de  ceux  qui  pouvaient  le  mieux  nous  y  guider(*).  J.-B. 

(')  Heori  Becquerel,  né  en  iSSs,  professeur  de  physique  à  l'École  Polytechnique 
et  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  membre  de  l'Institut,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  des  sciences. 

ABOa.  D'ÉLaCTB.   MÉD.  —    1908.  5o 


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67À  AÙGHiVËS    D^LECTRIGITÉ    MEDICALE. 

Premier  Congrès  du  Froid.  —  Le  premier  Congrès  international  du 
Froid  sera  certainement  un  des  plus  importants  parlements  scientifiques 
tenus  jusqu'ici  en  France.  Les  réunions  auront  lieu  du  5  au  10  octobre 
prochain  à  la  Sorbonne,  dont  les  amphithéâtres  et  autres  locaux  ont  été 
mis  à  la  dispo>ition  des  organisateurs.  L'intérêt  exceptionnel  que  présente 
ce  Congrès  pour  l'agriculture,  l'industrie  et  le  commerce,  a  engagé  le  gou- 
vernement à  voter  une  loi  spéciale  le  dotant  d'une  subvention  de  4o,ooo  fr. 
Dans  tous  les  pays  du  monde,  des  comités  nationaux  ont  été  créés  sous  le 
patronage  et  avec  l'appui  moral  des  gouvernements.  Parmi  les  délégués 
officiels  des  nations  étrangères,  on  remarque  plusieurs  ministres  qui  se 
rendront  en  personne  à  Paris  pour  assister  aux  travaux  des  réunions.  Les 
documents  remis  aux  congressistes  seront  nombreux,  chacun  d'eux  aura 
une  grande  valeur  technique  et  économique.  Des  réceptions  spéciales  seront 
offertes  aux  membres  du  Congrès  par  les  pouvoirs  publics  et  la  ville 
de  Paris. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au  Secrétariat  général  du  Congrès, 
10,  rue  Denis- Poisson,  Paris  (XVI1«)  ou  au  Secrétariat  général  du  Comité  de 
Marseille,  M.  J.-B.  Rubaudo,  71,  rue  de  la  République. 

Programme  des  travaux. 

Lundi  5  octobre,  à  9  heures  du  matin  :  Rendez-vous  général  des  Congres- 
sistes à  la  Sorbonne  :  présentations,  distribution  des  insignes,  des  médailles 
commémoratives,  des  guides  de  Paris,  etc.  ;  à  3  heures  de  Vaprès-midi  : 
Ouverture  officielle  du  Congrès,  conférence  de  M.  le  professeur  von  Linde 
sur  la  «  Réfrigération  des  locaux  habités  •». 

Mardi  6  octobre,  à  9  heures  du  matin  :  Travaux  de  section  ;  à  2  heures  de 
Vaprès-midi  :  Travaux  de  section.  —  Soirée  :  Soirée  théâtrale  ofiferte  aux 
Congressistes. 

Mercredi  7  octobre,  à  9  heures  du  matin  :  Travaux  de  section  ;  à  2  heures 
de  Vaprès-midi  :  Visite  dans  Paris  d'établissements  frigorifiques  industriels 
et  scientifiques.  —  Soirée  :  Réception  des  membres  de  l'Enseignement  supé- 
rieur par  le  recteur  de  l'Université  de  Paris,  et  des  autres  membres  du 
Congrès  par  diverses  administrations. 

Jeudi  8  octobre  y  à  9  heures  du  matin  :  Travaux  de  section.  —  Après-midi  : 
Réception  spéciale,  dont  on  fera  connaître  ultérieurement  les  détails.  — 
Soirée  :  Grand  banquet. 

Vendredi  9  octobre j  à  9  heures  du  matin  :  Travaux  de  section  ;  à  2  heures  de 
Vaprès-midi  :  Visites  dans  Paris  d'établissements  frigorifiques  industriels  et 
scientifiques.  —  Soirée  :  Soirée  de  gala. 

Samedi  10  octobre,  à  9  heures  du  matin  :  Assemblée  générale  ;  à  3  heures  de 
Vaprès-midi  :  Séance  de  clôture,  conférence  de  M.  d'Arsonval  sur  l'o  Air 
liquide  et  les  très  basses  températures  ». 

Dimanche  ii  octobre  :  Excursion  générale  de  clôture  dans  la  forêt  de 
Fontainebleau. 


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LES  EFFETS  THERMIQUES 

DES   COURANTS   DE   HAUTE   FRÉQUENCE 


PAR  MM. 

A.  ZIMMERN,  S.  TURCHINI, 

Professeur  agrégé  à  la  Faculté  Préparateur  à  la  Faculté 

de  médecine  de  Paris.  de  médecine  de  Paris. 


L*un  de  nous  a  eu,  il  y  a  quelques  années,  ratteniion  attirée  sur 
certaines  modifications  thermiques  que  les  courants  de  haute  fré- 
quence (le  lit  condensateur)  avaient  déterminées  chez  des  malades 
en  traitement. 

Observation  I.  —  L'un  de  ces  malades  était  un  artério-scléreux  de  soixante- 
cinq  ans,  dont  le  traitement  dura  deux  mois.  Il  prenait  régulièrement  sa 
température  tous  les  soirs  à  sept  heures,  et,  trois  fois  par  semaine,  à  cinq 
heures,  subissait  une  séance  de  haute  fréquence  de  ao  minutes.  Or  à  quelques 
exceptions  près,  ces  jours-là  la  température  vespérale  dépassait  de  i ,  a  ou 
3  dixièmes  de  degré  celle  des  jours  intercalaires. 

Obs.  II.  —  C'est  celle  d'une  femme  de  cinquante  ans,  albuminurique 
avec  légère  artério-sdérose  et  hypertension.  Sa  température  fût  prise  régu- 
lièrement matin  et  soir  par  son  fils,  externe  des  hôpitaux. 

Au  début  du  traitement  par  la  haute  fréquence  elle  accusa  une  tempé- 
rature de  I  à  3  dixièmes  plus  élevée  les  soirs  de  séance  que  les  jours  de 
repos. 

Après  un  certain  nombre  de  séances,  on  remarque  que  la  température  du 
soir  et  du  matin  ne  diffère  plus  que  de  i  ou  a  dixièmes  de  degré.  Les  oscil- 
lations de  la  courbe  thermométrique  tendent  à  s'aplanir.  Cet  état  persiste 
quinze  jours  après  la  cessation  du  traitement,  puis  les  oscillations  reprennent 
leur  amplitude  primitive. 

Obs.  m.  —  Dans  cette  observation,  la  modification  thermique  est  diffé- 
rente. Le  sujet,  un  homme  de  trente-trois  ans,  rhumatisant  chronique,  a 
une  température  qui  oscille  entre  35°8  et  36*^8,  l'écart  moyen  entre  les  tempé- 


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676 


ARCHIVES   D'éLEGtRtGiré   M^DIGALB. 


ratures  du  matin  et  du  soir  étant  d'environ  6  dixièmes  de  degré.  Après  trai- 
tement par  le  lit  condensateur  fait  à  intensités  progressives,  la  température 
oscille  entre  36«5  et  87*5,  avec  un  écart  de  5  dixièmes  environ  entre  la 


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Obs.  111.  —  Courbe  thermométrique  du  sujet  soumis  une  première  fois 
en  janvier  à  une  série  de  13  séances  de  haute  fréquence,  une  seconde 
fois  en  mars -avril  à  une  nouvelle  série  de  la  séances. 


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Fio.  a. 

Obs.  m.  —  Courbe  donnant  la  moyenne  des  températures  matinale  et 
vespérale,  chez  le  malade  qui  fait  l'objet  de  cette  observation. 


température  du  matin  et  celle  du  soir.  Le  nouveau  niveau  des  oscillations 
s'est  poursuivi  jusqu'à  aujourd'hui  et  une  nouvelle  série  de  haute  fréquence, 
faite  il  y  a  plusieurs  mois,  n'a  plus  modifié  la  valeur  moyenne  de  la  tempé- 
rature rectale  (fij^,  i  et  2). 


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EFFETS  THERMIQUES  DES  GOURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE.   677 

Chez  ce  malade,  nous  avons  pris  à  diverses  reprises  la  température  (sous 
la  langue),  avant,  pendant  et  après  la  séance,  et  nous  avons  assez  régulière- 
ment noté  une  élévation  de  2  dixièmes  de  degré,  quelques  minutes  après 
l'établissement  du  courant. 


Frappés  de  ces  résultats(i),  auxquels  nous  avons  fait  allusion  dans 
une  discussion  à  la  Société  d*électrothérapie(a),  nous  nous  sommes 
proposé  d'entreprendre  une  série  de  recherches  sur  les  effets  ther- 
miques des  courants  de  haute  fréquence. 

En  même  temps  nous  avons  été  appelés  par  une  question  d'actualité 
à  rechercher  les  effets  de  la  haute  fréquence  sur  la  tension  artérielle 
et  la  circulation  capillaire  et,  au  cours  de  nos  expériences,  nous  avons 
été  conduits  à  rapporter  à  la  même  cause  les  modifications  thermiques 
et  circulatoires  observées. 

Tandis  que  nous  poursuivions  ces  recherches,  nous  avons  vu  avec 
plaisir  M.  Wertheim-Salomonson  présenter  brièvement  des  conclu- 
sions assez  voisines  des  nôtres  (3).  Les  vues  du  professeur  d'Amster- 
dam trouveront  de  ce  fait,  dans  notre  travail,  leur  confirmation  et 
quelque  développement. 

*  * 

I.  Recherches  coifCERiiAifT  la  pression  artérielle. 

On  a  encore  présente  à  la  mémoire  Témotion  causée  dans  le  public 
médical  et  le  grand  public  par  des  communications  retentissantes  sur 
l'abaissement  de  la  tension  artérielle  par  les  courants  de  haute  fré- 
quence. Les  résultats  annoncés  par  Moutier  et  Ghallamel  furent, 
on  le  sait,  confirmés  par  Ugo  6ay(^),  Gidon(&)  pour  l'autoconduction, 
Boimefoy(6),  pour  le  lit  condensateur. 

La  liste  de  ceux  qui  ne  rencontrèrent  aucune  modification  est  plus 
longue.  De  ses  recherches  faites  avec  le  grand  solénoïde,  et  ses  expé- 

(')  La  priorité  de  cette  constatation  appartient  cependant  à  M.  Sommerville. 
SoMMBBViLLB,  Medic.  EUcirology  and  Radiology,  may  1906. 

O  Société  d'Électrothérapie,  Juillet  1906,  in  Bulletin  officiel  de  la  Société  française 
d'électrothérapie,  août-septembre,  p.  aoS. 

(3)  W.  Salomobsok,  Le  mo4e  d*âollia  des  courants  de  haute  fh^uenoe  (Archiv, 

(4)  Uoo  Gat,  Le  traitement  des  neurasthéniques  à  hypertension  artérielle  par  les 
courants  de  haute  fréquence  (Archiv.  d'êlectr.  méd.,  igoS). 

(5)  GiDOR,  Résultats  thermométriques  et  symptoma tiques  de  la  d'Arsonvalisation 
chez  les  hypertendus  non  soumis  au  régime  (Ann.  d^éleetrobiol.  et  de  radioU,  igoS). 

(6)  BoiiRBPOT,  Ëtudes  cliniques  sur  Taction  thérapeutique  des  courants  de  haute 
fréquence  dans  les  troubles  trophiques  et  vaso-moteurs  (i4nn.  d*électrobiol.,  190 A). 


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678  ARCHIVES   D'^LECTRIGITi   M^DIGALB. 

riences  sur  le  lapin,  Bœdeker(i),  ne  peut  tirer  aucune  conclusion  en 
faveur  d'une  modification  de  la  tension.  Ensuite  Garvallo(3)  confirme 
ces  conclusions  expérimentales.  Au  Congrès  de  TA.  F.  A.  S.  de  1904, 
Widal  et  Challamel(3),  puis  Vaquez  (4),  affirment  n'avoir  pu  retrouver 
aucune  des  brillantes  modifications  annoncées  par  Moutier.  Enfin, 
Walter  Fromme(5)  déclare  préférer  invoquer  la  suggestion  pour 
expliquer  ces  discordances.  Il  est  k  remarquer  qu*à  l'exception  de 
Bonnefoy,  tous  les  auteurs  précédents  n'utilisèrent  que  le  dispositif 
d'autoconduction.  Seuls,  également,  Carvallo  et  Bœdeker  se  livrèrent 
à  des  recherches  expérimentales. 

En  août  1907,  Bergonié,  Broca  et  Ferrie  (6)  mettent  à  profit  un 
générateur  de  haute  fréquence  destiné  à  la  télégraphie  sans  fils, 
extrêmement  puissant  par  conséquent.  Expérimentant  avec  le 
dispositif  d'autoconduction,  ces  auteurs  n'ont  pu  observer  aucune 
modification  de  la  tension  artérielle. 

Leurs  constatations  négatives  paraissent  donc  avoir  ruiné  définitive- 
ment la  légende  d'une  influence  de  l'autoconduction  sur  la  tension 
artérielle. 

Cette  absence  de  résultat  de  la  cage  d'autoconduction  ne  nous 
surprit  pas.  Mais  nous  avons  fait  immédiatement  des  réserves  quant 
à  l'action  du  lit  condensateur.  Plusieurs  fois,  dans  nos  recherches 
cliniques,  nous  avions  pu  constater  un  abaissement  de  la  tension 
mesurée  au  Potain,  de  i  ou  a  centimètres  de  mercure,  après  vingt 
minutes  de  lit  condensateur  et  le  passage  de  5oo  m  A.  efficaces 
environ.  Presque  toujours,  en  outre,  nous  avions  noté  des  modifications 
importantes  du  pouls  volumétrique.  Souvent,  chez  nos  malades  en 
traitement,  une  série  de  séances  de  lit  condensateur  étaient  suivies 
d'une  amélioration  notable  et  indiscutable  (diminution  des  douleurs 
chez  les  rhumatisants,  diminution  de  certaines  céphalées,  suppression 
des  accès  chez  des  individus  sujets  à  des  accès  de  goutte  à  répé- 
tition, etc.).  De  plus,  nous  notâmes  les  modifications  thermiques 
dont  nous  avons  parlé  au  début  de  ce  travail. 

Aussi,  avant  d'étendre  les  conclusions  de  Bergonié,  Broca  et  Ferrie 

(')  BoEDEKER,  Die  Arsonvalisation  (Wiener  Klinik,  1901,  p.  agS). 

(')  Carvallo,  Compte  rendu  du  XlIP  Congrh  international  de  médecine^  1900: 
Section  de  physiologie,  p.  1 20.  • 

(3)  Widal  et  Challambl,  Action  des  courants  de  haute  fréquence  sur  le  diabète  et 
l'hypertension  (Congrès  de  Lyon,  190^). 

(i)  Vaqubz,  Hypertension  artérielle  et  haute  fréquence  (Congrès  de  Lyon,  1906). 

(5)  W.  FnoMMB,  Inaugural  Dissertation,  Berlin,  1904  :  Ueber  Strôme  Hoher  Fte- 
quenz. 

(6)  BERGomé,  Broca  et  Ferrie,  C.  i?.  Acad,  des  5e.,  oct.  1907. 


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EFFETS  THERMIQUES  DES  GOURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE.   67g 

aux  applications  faites  avec  le  lit  condensateur,  avons-nous  tenu  à 
étudier  minutieusement  sur  l'animal  l'action  de  la  haute  fréquence 
soit  sous  forme  de  lit  condensateur,  soit  en  application  directe. 

Nous  résumerons  brièvement  les  expériences  que  nous  avons  faites 
dans  ce  but. 

Nous  avons  expérimenté  sur  une  série  de  chiens,  immobilisés  sur 
un  lit  condensateur  de  fortune  constitué  par  une  armature  de  plomb 
et  un  diélectrique  en  gutta-percha.  Le  courant  arrivait  au  chien  par 
des  manchettes  de  gaze  mouillée,  enveloppées  de  papier  d*étain.  Les 
intensités  dont  nous  avons  fait  usage  ont  varié  de  loo  à  5oo  m  A. 


Pio.  3. 

Segment  de  tracé  de  pression  artérielle  obtenu  chez  un  chien  pendant 
le  passage  du  courant  (4oo  m  A.)  et  exactement  superposable  à  un 
segment  de  tracé  pris  avant  le  passage  du  courant. 


D'autres  fois,  nous  avons  soumis  le  chien  à  l'application  directe, 
c'est-à-dire  que  nous  l'avons  mis  en  dérivation  sur  le  solénoïde.  Pour 
l'obtention  des  tracés,  nous  nous  sommes  servis  du  manomètre  à 
mercure  de  François  Franck,  relié  à  la  fémorale  par  une  canule  de 
Verdin. 

Chaque  fois  nous  avons  fait  inscrire  les  oscillations  de  la  pression  : 
cinq  minutes  avant  le  passage  du  courant,  pendant  le  passage,  et 
après  rélectrisation. 

Nous  avons  opéré  sur  des  chiens  non  anesthésiés,  sur  des  chiens 
chloralisés,  sur  des  chiens  auxquels  nous  avions  tenté  d'élever  la 
pression  sanguine  par  la  strychnine  ou  l'adrénaline.  Or,  aucun  de 
nos  tracés  ffig,  3)  ne  montre  la  moindre  modification  en  plus  ou 
en  moins  de  la  pression  moyenne. 


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68o  ARCHIVES   D'iLBGTRIGlT<   MiDIGAIA. 

Nous  avons  donc  été  amenés  à  conclure  que  sur  l'animal  sain  la 
haute  fréquence,  sous  forme  de  lit  condensateur  ou  en  application 
directe,  ne  fait  pas  varier  la  pression  artérielle. 


II.    EXPÉRIBIIGBS  DE  TBEllMOMéTRIB. 

Dans  le  Traité  de  pathologie  générale  de  Bouchard  (art.  Fièvre)  (^\ 
M.  Guinon,  parlant  des  courants  de  haute  fréquence  s'exprime  ainsi  : 

«  On  n'a  pas  trouvé  d'élévation  de  température,  mais  comme  les 
vaisseaux  cutanés  se  dilatent  et  saignent  abondamment  quand  on  les 
incise,  comme  la  sudation  est  active  et  que  malgré  cela  la  température 
ne  s'abaisse  pas,  on  doit  admettre  l'existence  d'une  légère  fièvre.  » 

11  était  naturel  de  penser,  d'après  cela,  qu'en  supprimant  chez 
l'animal  les  moyens  de  régulation,  on  pouvait  produire  des  élévations 
de  température.  Aussi,  guidés  par  cette  hypothèse,  avons-nous  ins- 
titué une  série  d'expériences  de  thermométrie.  Les  chiens  sur  lesquels 
nous  avons  expérimenté  peuvent  être  groupés  en  trois  catégories. 

I*  CUens  non  anesthésiés.  —  Chez  les  chiens  non  anesthésiés,  la 
haute  fréquence  en  lit  condensateur,  à  des  intensités  inférieures  à 
aSo  m  A.,  ne  produit  aucune  modification  thermique,  aucune  varia- 
tion dans  le  rythme  respiratoire.  Vers  35o  mA.  la  température  du 
chien  s'élève  de  i  ou  a  dixièmes  de  degré,  et  le  nombre  des  mouvements 
respiratoires  s'accroît.  C'est  l'ébauche  de  ce  qu'on  observe  d'une  ma- 
nière beaucoup  plus  nette,  aux  mêmes  intensités,  mais  en  application 
directe.  Dans  ce  cas,  en  effet,  la  température  crott  nettement  d'un 
dixième  par  cinq  minutes,  et  la  fréquence  des  mouvements  respira- 
toires passe  de  la  en  moyenne  par  minute  à  4o  ou  5o  (fig.  U), 

a*  Chien  ayant  reçu  une  injection  d'adrénaline, —  Profondément 
intoxiqué  par  une  assez  forte  injection  d'adrénaline,  ce  chien  nous 
montre  une  température  régulièrement  décroissante.  L'application  de 
la  haute  fréquence  ralentit  cette  décroissance  qui  reprend  sa  vitesse 
après  cessation  du  courant  (fig,  5). 

3*  Chiens  chloralisés  ou  morphinisés,  —  Nous  avons  soumis  plu- 
sieurs chiens  à  l'anesthésie  par  le  chloral  -  morphine  ou  à  l'action 
de  la  morphine  seule.  Les  doses  de  chloral  ont  été  de  4  à  5  centi- 
grammes par  kilogramme  d*animal.  En  général,  la  première  fois 
qu'on  chloraKse  l'animal,  le  sommeil  apparaît  assez  rapidement.  Les 
variations  de  la  température  sont  notées  depuis  le  début  de  l'expérience. 

C)  BoDCBARO,  Traité  de  pathologie  générale i  t.  111,  p.  58. 


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EFFETS  THERMIQUES  DES  GOURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUEMCE.   68 1 

On  retrouve  dans  les  courbes  ci-dessous  l'action  bien  connue  du 

cbloral  sur  la  température.  Celle-ci  baisse  en  raison  de  l'action  du 

chloral  sur  les  centres  thermiques.  Sur  la  plupart  de  nos  courbes,  la 
chute  de  température  a  été  assez  régulière  (fig.  6  et  7). 


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Fig.  4. 

Courbe  thermomélrique  prise  chez  un  chien  non  anesthésié  et  soumis 
à  la  haute  fréquence  pendant  i5  minutes. 


Sur  les  chiens  qui  avaient  été  soumis  à  une  chloralisation  antérieure, 
l'injection  de  chloral,  probablement  du  fait  de  l'accumulation,  a  dû 
être  réduite  à  3  centigramipes  de  chloral  ou  moins  par  kilogramme. 


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Chien  ayant  reçu  une  injection  d'adrénaline. 

Ces  doses  suffirent,  en  effet,  dans  la  suite  à  produire  l'abaissement 
thermique  dans  les  proportions  désirées. 
Dans  chacune  de  nos  expériences,  après  avoir  suivi  la  descente  de 


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68a 


ARCHIVES   D'iLEGTRICmS   MEDICALE. 


température  pendant  un  temps  suffisant  pour  en  connaître  exactement 
le  régime,  nous  avons  débité  le  courant  de  haute  fréquence,  soit  en 


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Chien  chloralisé. 
La  température  reste  Atationnaire  pendant  le  passage  du  courant. 


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Fio.  7. 

Chien  chloralisé. 
La  température  remonte  légèrement  sous  l'action  de  la  haute  fréquence. 
Dans  la  période  de  retour  à  la  température  normale  (élimination  du 
toxique)  le  relèvement  de  la  courbe  thermométrique  est  plus  rapide 
au  moment  de  l'application  du  courant. 

«lit  condensateur»,  soit  en  application   directe  aux  intensités    ci- 
dessus  indî(}uées. 


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BFPBTS  THERMIQUES  DES  GOURANTS  DE  HAUTE  FREQUENCE.   683 

Le  résultat  de  l'application  sur  la  marche  de  la  température  est  le 
suivant  :  quelques  minutes,  cinq  à  dix  minutes  en  moyenne,  après  le 
commencement  de  l'application  (i),  la  chute  de  température  due  au 
chloral  est  arrêtée  ou  ralentie.  Le  thermomètre  descend  moins  vite, 
ou  même  reste  fixe  pendant  tout  le  temps  que  passe  le  courant,  les 
cinq  ou  dix  premières  minutes  exceptées.  Le  régime  ralenti  ou 
stationnaire,  correspondant  à  la  haute  fréquence,  se  poursuit  encore 
quelques  minutes  après  la  cessation  du  courant,  puis  Tintoxication 
chloralique  paraît  reprendre  le  dessus  et  la  décroissance  thermique 
reprend  son  allure  initiale. 

En  redonnant  ensuite,  après  quelques  minutes,  le  courant,  on 
observe  à  nouveau  le  même  ralentissement  de  la  courbe  thermique. 
Toutefois,  au  bout  de  deux,  trois  ou  cinq  heures,  l'élimination  de 
l'anesthésique  est  suffisante  pour  que  le  chien  se  réveille  sous  l'in- 
fluence du  courant  et  dès  lors  la  courbe  thermométrique  prend  une 
marche  graduellement  ascendante,  pour  revenir  au  bout  d'un  certain 
temps  à  la  normale. 

Et  même  dans  cette  période  de  retour  à  la  température  normale, 
l'application  de  la  haute  fréquence  accélère  l'accroissement  thermique, 
c'est-à-dire  que  si  le  chien,  pour  revenir  à  la  température  normale 
gagne  3  dixièmes  de  degré  en  vingt  minutes,  il  en  gagnera  6  dans  le 
même  temps  si  on  le  soumet  à  l'action  du  courant.  Cette  modification 
de  la  courbe  thermométrique  est  très  nette  sur  le  tracé  n^  7. 

Le  fait  en  lui-même  d'un  échauffement  de  l'organisme  par  les  cou- 
rants de  haute  fréquence  n'a  rien  qui  puisse  surprendre,  étant  donnée 
la  sensation  bien  connue  de  chaleur  dans  les  poignets  et  les  avant-bras 
qu'on  éprouve  quand  on  tient  entre  les  mains  un  conducteur  parcouru 
par  une  intensité  suffisante  de  ces  courants.  Cette  sensation  est  due  à 
la  chaleur  de  Joule  qu'ils  développent. 

Ce  qui  est  physiologiquement  moins  bien  connu,  c'est  le  mode  de 
réaction  de  l'organisme  à  l'apport  de  chaleur  interne,  la  manière  dont 
l'organisme  se  défend  contre  la  chaleur  de  Joule  qui  vient  menacer  la 
constance  de  la  température. 

Chez  rhomme  normal,  le  premier  effet  d'un  accroissement  ther- 
mique quelconque  venu  de  l'extérieur  ou  de  l'excès  de  ses  combustions 
propres  est  un   réflexe  thermo-régulateur  :   la  vaso-dilatation  péri- 


(')  Ce  retard  se  retrouve  dans  toutes  les  courbes  où  l^abaissement  thermométrique 
a  été  préalablement  provoqué.  11  représente  évidemment  la  période  de  lutte  entre 
réchauffement  produit  par  les  courants  de  haute  fréquence  et  le  refroidissement  dA 
à  Tanesthésie. 


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684  ARCHIVES  d'électrigité  médicale. 

phérique  pour  des  accroissements  faibles,  à  laquelle  s'ajoute  la  trans- 
piration si  la  lutte  doit  être  plus  active. 

La  quantité  de  chaleur  développée  chaque  seconde  dans  un  con- 
ducteur est  donnée,  on  le  sait,  par  la  formule  : 

^     4,17 

où  R  est  la  résistance  du  conducteur  et  I  Fintensité  du  courant.  Cette 
formule  est  applicable  au  corps  humain. 

Si  l'on  admet  que  la  résistance  du  corps  humain  est  voisine  de 
5oo  ohms,  chiffre  pratiquement  assez  faible,  on  a  pour  une  intensité 
efficace  de  o,5oo  ampère,  sensiblement  3o  calories. 

En  dix  minutes  la  quantité  de  chaleur  produite  sera  de  3o  X  600 
=  18  calories,  chiffre  assez  voisin  de  celui  (17)  auquel  arrive 
M.  Wertheim-Salomonson(i)  par  un  dispositif  expérimental  de 
comparaison. 

En  une  heure,  la  haute  fréquence,  i  l'intensité  ci-dessus,  ajoute 
donc  108  calories.  Or  l'organisme  normal  produit  environ  100  calories 
à  l'heure.  On  voit  donc  que  la  haute  fréquence,  aux  intensités  habi- 
tuellement employées,  double  approximativement  la  thermogenèse. 
Pour  produire  la  sudation,  il  faudrait  que  la  thermogenèse  fût  qut- 
druplée  ou  quintuplée (3).  Le  mode  de  régulation  de  l'organisme  sain 
doit  donc  être  recherché  dans  une  modification  de  la  circulation 
périphérique. 

Si  l'on  prend  chez  l'homme  sain,  avant,  pendant  et  après  l'appli- 
cation des  courants  de  haute  fréquence,  un  tracé  de  pouls  volumétrique, 
on  trouve  assez  souvent  (non  pas  toujours  cependant)  que  le  pouls 
volumétrique  se  modifie  dans  son  allure  (3). 

Le  plus  souvent,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  sur  le  tracé  ci -dessous 


(')  Wbrthbim-Salomonson,  Archives  d'électricité  médicale,  1908,  p.  63. 

(')  Voir  Addendum. 

(3)  Les  expériences  de  ce  genre  doivent  être  faites  avec  le  plus  grand  soin,  et  en 
s'aiTranchissant  d'un  très  grand  nombre  de  causes  d'erreur.  Les  tracés  que  nous 
avons  recueillis  l'ont  été  avec  Tappareil  de  Uallion  et  Comte.  Toujours  nous  avons 
pris  ces  tracés  dans  la  position  horizontale,  le  malade  étant  préalablement  étendu 
depuis  vingt  minutes  sur  le  lit  condensateur,  pour  éviter  les  variations  causées  par 
le  décubitus.  Les  tracés  ont  été  pris  avant  le  passage  du  courant,  pendant  le  passage, 
et  après  sa  cessation.  Le  courant  entre  par  un  seul  bras,  g^ce  à  une  électrode  métal- 
lique en  forme  de  bracelet  qui  entoure  l'avant-bras  au-dessus  du  poignet  De  la 
sorte,  on  laisse  libre  la  main  opposée  coiffée  du  manchon  de  caoutchouc,  ce  qui 
élimine  les  causes  d'erreur  qu'entraîneraient  les  efforts  de  pression  sur  la  barre  et 
l'augmentation  de  la  température  locale  au  point  d'entrée  du  courant. 


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BFFBTS  THERMIQUES  DBS  GOURANTS  DE  HAUTE  FRÉQUENCE.   685 

(fig.  S),  la  courbe  change:  le  pouls  capillaire  devient  plus  ample;  la 
t)ortion  ascendante  de  la  courbe  est  plus  redressée,  le  dicrotispie  plus 
marqué.  Ces  modifications  ont  été,  du  reste,  notées  par  plusieurs 
auteurs  (Delherm  et  Laquerrière).  Elles  correspondent  à  celles  bien 
connues  que  détermine  Taugmentation  de  température  extérieure  sur 
le  pouls  digital. 


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Fio.  8. 

Pouls  volumétrique  digital  pris  chez  un  sujet  soumis  à  la  haute  fréquence. 
(Lit  condensateur.  ^  8oo  m  A.  eff.  environ.) 

A  et  B,  pris  respectivement  40 et  20  minutes  ayaot  le  passage  da  courant;  — 
C»  D,  E  et  F,  pris  pendant  le  passage  du  courant  ;  —  G  et  H»  pris  respecll- 
vement  15  et  9)  minutes  après  la  fin  de  la  séance.  —  Pendant  tout  ce  iaps 
de  temps,  le  sujet  reste  immobile  sur  le  lit  condensateur  en  décobilos 
horizontal.  Température  de  la  salle  :  16*  environ. 


On  remarque  parfois  aussi  que  pendant  le  passage  de  la  haute  fré- 
quence, le  style  inscripteur  s'écarte  progressivement  de  Thorizontale. 
Après  le  passage  du  courant,  il  tend  au  contraire  à  s'abaisser.  Gela 
tient  évidemment  à  la  dilatation  de  l'air  dans  l'intérieur  du  système 
de  transmission  et  à  la  rétraction  consécutive.  L'instrument  de  Hallion 


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686  AHGUIYES   D'éLECTRICmi   MIÎDIGALIS. 

et  Comte  constitue  ainsi  un  petit  appareil  de  calorimétrie  locale  qui 
témoigne  de  l'augmentation  de  chaleur  dégagée  pendant  le  passage 
du  courant. 

Ainsi,  chez  Thomme  sain,  TefTet  Joule  produit  par  les  courants  de 
haute  fréquence  appelle  la  défense  par  vaso-diiatation  périphérique  (■). 

11  résulte  toutefois  des  expériences  de  Sommerville  sur  la  tempé- 
rature buccale,  de  Wertheim-Salomonson  et  de  nous-mêmes  sur  la 
température  rectale,  que,  malgré  Tintervention  de  la  circulation  péri- 
phérique, il  subsiste  un  léger  excès  de  chaleur  dont  la  rétention  fait 
monter  la  température  de  quelques  dixièmes  pendant  la  séance.  Quant 
à  rélévation  de  température  qui  parfois  succède  à  la  séance  elle- 
même,  nous  ne  savons  si  elle  est  due  à  l'accroissement  des  combustions, 
à  une  diminution  de  la  radiation  périphérique  ou  à  une  modification 
passagère  du  niveau  de  la  régulation  thermique. 

Les  effets  régulateurs  observés  chez  l'homme  se  retrouvent  identi- 
quement chez  le  chien.  L'échauiTement  produit  par  les  courants  de 
haute  fréquence  (35o  m  A.)  sur  un  chien  de  lo  kilogrammes  corres- 
pond environ  à  i,aoo  calories  par  vingt-quatre  heures.  La  thermoge- 
nèse normale  est  aux  environs  de  760  calories  ;  la  haute  fréquence  fait 
donc  presque  doubler  la  thermogenèse. 

Or,  chez  le  chien,  le  mode  essentiel  de  défense  contre  le  chaud  est 
t accélération  du  rythme  respiratoire. 

Chez  les  chiens  normaux,  c'est-à-dire  non  intoxiqués,  et  auxquels 
on  applique  des  intensités  relativement  élevées  (plus  de  3oo  m  A.),  la 
respiration  passe  de  la  fréquence  io-i4  avant  courant,  à  4o-5o  pendant 
le  passage.  Mais,  comme  chez  l'homme,  il  se  produit  pendant  l'appli- 
cation un  accroissement  thermique  assez  marqué,  atteignant  3  dixièmes 
de  degré  en  vingt  minutes. 

A  des  intensités  inférieures,  l'apport  de  chaleur  n'est  sans  doute 
pas  suffisant  pour  solliciter  le  réflexe  polypnéique  (>),  et  il  est  possible 


(')  Il  est  possible,  ainsi  que  ravaiice  Wertheim  -  SalomoQson,  que  co  soit  là  la 
raison  de  rabaissement  de  la  tension  artérielle  que  Ton  observe  parfois  après  une 
séance  de  lit  condensateur.  Toutefois,  les  variations  pléthysmographiques  nous  oot 
paru  bien  plus  constantes  que  les  abaissements  de  la  tension,  que  du  reste  nous 
n'avons  Jamais  vu  dépasser  i  ou  a  centimètres.  chiiTre  très  légèrement  supérieur 
aux  limites  des  erreurs  d'expérience.  11  est  môme  plus  que  probable,  étant  donné  le 
genre  d'affection  où  on  les  observe  plus  communément  (artério-scléreux)  que  cet 
abaissement  est  dû  au  mauvais  fonctionnement  du  système  régulateur  de  la  tension. 

O  Nous  considérons  cette  polypnée  comme  une  polypnée  réflexe,  et  non  comme  une 
polypnée  centrale  qui  exige,  pour  se  produire,  un  échauffement  bien  supérieur.  11 
faut  admettre  toutefois,  ici,  que  le  réflexe  polypnéique  suit  une  voie  centripète 
différente  de  celle  qu'empruntent  les  excitations  thermiques  externes,  les  nerf» 
cutanés. 


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Ëfi'i^ETS   TilBRMlQUES   1>ËS    GOUtlANTd   1>E   HAUTE   FREQUENCE.       687 

que  la  défense  se  fasse  par  radiation  cutanée  ou  par  diminution  de  Vin- 
tensUé  des  combustions. 

L'animal  soumis  à  la  morphine  se  comporte  sensiblement  de  la 
même  manière  que  l'animal  sain.  Sous  l'influence  de  la  morphine,  la 
température  décroît,  mais  aussitôt  que  l'on  fait  passer  la  haute  fré- 
quence, la  température  cesse  de  décroître,  et  la  fréquence  de  la  respi- 
ration passe  de  la  à  5o  environ.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même  des 
chiens  dont  on  a  profondément  altéré  le  système  régulateur  par  le 
chloral. 

Chez  le  chien  chloralisé,  la  défense  contre  l'apport  de  chaleur  ne 
parait  plus  pouvoir  se  faire.  A  noter  cependant  une  légère  accélération 
du  rythme  respiratoire,  variant  avec  la  profondeur  de  l'intoxication 
chloralique. 

11  semblerait  donc  a  priori  que  puisque  le  chien  chloralisé  ne  peut 
se  défendre  de  l'apport  de  chaleur,  sa  température  devrait  s'élever, 
tendre  vers  la  normale,  et  cela  assez  rapidement. 

Or,  l'expérience,  l'examen  des  courbes  nous  montrent  que  l'animal 
chloralisé  s'échauffe  sensiblement  de  la  même  manière  que  l'animal 
morphinisé.  Le  régime  d'accroissement  thermique,  dans  des  condi- 
tions expérimentales  identiques,  est  sensiblement  le  même,  à  a  ou 
3  dixièmes  de  degré  près.  Et  cependant,  l'animal  morphinisé  se 
défend,  tandis  que  l'animal  chloralisé  a  cessé  de  pouvoir  se  défendre. 
Il  nous  parait  donc  légitime  d'admettre  que  l'animal  chloralisé 
utilise  un  autre  procédé  de  réaction  à  la  chaleur  interne  :  sans  doute 
modère-t-il  ses  combustions. 

Peut-être  cette  diminution  des  combustions  propres  entre-t-elle 
aussi  enjeu,  comme  facteur  de  la  régulation  chez  l'homme  sain  et  le 
chien  sain,  et  participe-t-elle  de  la  sorte  au  maintien  de  la  tempéra- 
ture. Nous  n'avons  pas  cherché  pratiquement  à  vérifier  cette  hypo- 
thèse, étant  données  les  difficultés  expérimentales  qu'aurait  entraînées 
la  mesure  comparative  de  la  quantité  de  vapeur  d'eau  exhalée  par  le 
chien  avant  et  pendant  la  haute  fréquence. 

Par  exclusion,  nous  sommes  amenés  à  invoquer  également  ce  méca- 
nisme chez  les  artério-scléreux,  dont  le  système  vaso-moteur  a  en 
partie  perdu  le  pouvoir  de  répondre  aux  besoins  de  la  régulation 
thermique. 

Quelques  tracés  pris  chez  les  artério-scléreux  un  peu  avancés  ne 
nous  ont  montré,  en  effet,  que  des  modifications  insignifiantes  du 
pouls  volumétrique.  Sous  l'influence  de  la  haute  fréquence,  son 
amplitude  varie  à  peine,  et  l'on  ne  voit  pas  apparaître  le  dicrotisme. 


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688  ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé   nfolGALB. 

Les  conditions  sont  donc  analogues  à  celles  de  Tanimal  chloralisé  qui 
ne  peut  régler  qu'imparfaitement  par  l'élimination  de  vapeur  d'eau. 


HI.  Modification  du  niveau  de  la  régulation  thermique. 

Il  nous  paraît  utile,  à  l'occasion  de  cette  étude  sur  les  effets  ther- 
miques des  courants  de  haute  fréquence,  d'attirer  l'attention  sur  notre 
observation  III,  bien  que  le  mécanisme  par  lequel  s'est  produite  cette 
modification,  soit  assez  difficile  à  expliquer. 

Notre  observation  III  montre  que,  sous  l'influence  de  la  haute 
fréquence,  le  régime  de  régulation  peut  s'élever  d'une  façon  durable. 
Il  semble  qu'après  une  série  d'applications,  l'organisme  atteint  pro- 
gressivement un  nouveau  mode  de  régulation.  Mais  cela  ne  peut 
se  vérifier,  sans  doute,  que  chez  des  sujets  réglant  d'habitude  au- 
dessous  de  la  moyenne,  tant  il  est  vrai  que  la  régulation  autour  de 
87,4  est  un  optimum  que  tend  à  atteindre  la  fonction  thermique  de 
l'organisme. 

Dans  ce  cas  particulier,  l'action  de  la  haute  fréquence  fait  penser 
immédiatement  à  celle  des  bains  froids  thérapeutiques  qui  n'abaissent 
pas  la  température  d'un  sujet  sain,  mais  modifient  profondément  celle 
du  fébricitant. 

On  peut  donc  admettre  que,  dans  certains  cas,  les  courants  de  haute 
fréquence  peuvent  être  des  régulateurs  du  niveau  de  la  régulation 
thermique. 

IV.  Conclusions. 

En  résumé,  il  résulte  de  nos  expériences  que  l'organisme  se  défend 
contre  l'effet  Joule  des  courants  de  haute  fréquence,  comme  contre 
toute  action  calorifique  rapide.  Il  met  en  jeu  ses  moyens  de  défense 
proportionnellement  au  nombre  de  calories  qui  lui  sont  apportées 
chaque  seconde. 

Chez  le  chien,  comme  chez  l'homme,  aux  intensités  habituellement 
utilisées,  les  courants  de  haute  fréquence  tendent  k  doubler  la  ther- 
mogenèse. Or,  bien  que  la  température  centrale  s'élève  un  peu,  la 
vaso-dilatation  périphérique  et  la  polypnée  assurent  le  maintien  de  la 
température  normale,  et  il  est  possible,  enfin,  que  durant  le  passage  du 
courant  les  actes  chimiques  intérieurs  subissent  un  ralentissement 
momentané.  Sous  l'influence  dé  la  haute  fréquence,  l'organisme  éco- 


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EFFETS   THERMIQUES   DES    COURANTS   DE   llAUTE   FRÉQUENCE.       689 

nomiserait  donc  les  produits  nécessaires  au  maintien  de  sa  propre 
température. 

U  y  aurait  peut-être  là  une  intéressante  tentative  à  faire  chez  les 
anémiques,  chlorotiques,  cachectiques,  etc.,  mais  il  faudrait  évidain^ 
ment,  dans  ce  cas,  des  séances  prolongées  pendant  plusieurs  heures 
pour  obtenir  un  effet  utile. 

Mais  cela  n*est  vrai  que  pendant  le  passage  du  courant.  On  peut  se 
demander  si,  après  lui,  les  actes  chimiques  ne  sont  pas  soumis  à  une 
réaction  et  n'augmentent  pas  d'intensité.  L'augmentation  de  la 
quantité  d'oxygène  absorbé  est  de  CO'  rejeté  (d'Arsonval),  et  l'élévation 
thermique  que  l'on  observe  une  heure  après  la  séance  serait  en 
faveur  de  cette  manière  de  voir.  Dans  ce  cas,  la  haute  fréquence 
jouerait  un  rôle  analogue  aux  moyens  thermiques  externes  (bains 
chauds,  bains  de  chaleur  radiante,  bains  de  soleil)  qui  excitent 
l'activité  cellulaire,  et  dont  on  connaît  les  bons  effets,  particulièrement 
les  effets  sédatifs,  dans  le  rhumatisme,  les  douleurs  des  arthritiques, 
les  congestions  locales. 

Elle  nous  permet  donc  de  résoudre  un  problème  qui,  jusqu'à  pré- 
sent, n'a  pas  encore  reçu  de  solution  :  l'apport  de  chaleur  par  la  voie 
interne,  sans  dépense  pour  l'organisme  (i)- 

Elle  constitue  ainsi  un  procédé  nouveau  de  thermothérapie,  différant 
des  moyens  usuels  par  sa  moindre  violence  et  en  ce  qu'il  agit  sans 
excitation  des  nerfs  cutanés. 

Indirectement,  par  les  moyens  de  défense  qu'elle  sollicite  chez 
l'homme,  la  haute  fréquence  semble  devoir  être  utile,  toutes  les  fois 
qu'il  y  a  lieu,  d'une  façon  soutenue  et  modérée,  de  décongestionner 
les  organes  internes  ou  d'activer  la  circulation  périphérique.  Elle  parait 
donc,  à  ce  point  de  vue,  un  adjuvant  utile  dans  le  traitement  des 
congestions  rénales,  des  névralgies  viscérales,  etc. 

Enfin,  il  y  a  lieu  de  l'essayer  systématiquement  dans  ces  états  de 
mauvaise  circulation  périphérique  tels  que  Y  asphyxie  des  extrémités, 
Vangio-spasme  cutané,  contre  la  cryesthésie^  contre  cette  sensation  de 
froid  dont  les  brightiques  et  les  artério-scléreux  ont  tant  de  peine  à 
se  défendre. 

Une  observation  de  Legendre  confirme^  d'ailleurs  parfaitement,  les 
conclusions  pratiques  déduites  de  notre  étude  des  actions  thermiques 
des  courants  de  haute  fréquence. 


(^).  Par  opposiUon  à  la  chaleur  d^loppée  par  le  travail  musculaire  qui  constitue 
enraiement  de  la  chaleur  d'origine  interne,  mais  avec  dépense  de  combustible. 

▲RCH.  D'ÉLBcrm.  Min.  —  1908.  5i 


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égO  ARCttlVES    D^l^LECTRlCiré   MÉDlCAtfe. 

il  s'agit  d'un  artério-sdéreux  en  proie,  depuis  quelques  années,  à 
une  sensation  insupportable  de  froid  : 

c  II  arrivait  chez  le  spécialiste  grelottant  sous  ses  fourrures  et  conti- 
nuait à  frissonner  dans  un  salon  d'attente  bien  chauffé;  mais, à  Vissue 
de  la  séance,  il  se  sentait  dans  un  état  agréable  de  douce  chaleur,  qui 
persistait  de  plus  en  plus  longtemps  dans  la  journée. 

»  La  modification  de  la  sensibilité  au  froid  était  si  nette  que  l'en- 
tourage du  malade  la  constata  unanimement;  or,  ces  cryesthétiques, 
qui  ne  trouvent  jamais  les  appartements  assez  chauffés,  qui  s'impa- 
tientent sans  cesse  contre  les  parents  et  les  serviteurs  au  sujet  des 
portes  et  des  fenêtres,  qui  réclament  continuellement  des  paravents  et 
des  couvertures,  qui  ont  pendant  sept  ou  huit  mois  de  l'année  besoin 
d'une  boule  d'eau  chaude  dans  leur  lit,  sont  aussi  malheureux  que 
malcommodes  dans  la  vie  en  commun.  On  remarquait  aussi  que  le 
teint,  habituellement  d'une  pâleur  un  peu  jaunâtre,  s'éclaircissait 
graduellement  et  revenait  vers  la  coloration  normale. 

»  J'engageai  mon  client  à  continuer  la  cure,  et  le  mieux-étre  alla  en 
s'accentuant;  l'état  demeure  bon  après  deux  séries  de  séances  embras- 
sant un  intervalle  de  trois  mois. 

»  Ce  succès  m'a  paru  intéressant  à  enregistrer  parce  qu'il  a  justifié 
l'opinion  que  je  m'étais  faite  sur  la  pathogénie  du  symptôme  cryes- 
thésie  chez  les  artério-scléreux  à  hypertension,  en  les  voyant  habituel- 
lement pâles  par  spasme  des  artérioles  cutanées.  La  haute  fréquence, 
outre  l'action  hypotensive  qui  m'était  connue,  se  trouvait  avoir,  entre 
autres  effets  avantageux,  celui  de  diminuer  Vangiospasme  cutané  et, 
en  permettant  une  plus  large  irrigation  de  la  surface  tégumentaire,  de 
rendre  moins  frileux  les  malades  (>).  » 


ADDENDUM 

Depuis  la  rédaction  de  ce  travail,  nous  avons  continué  nos  recherches  sur 
les  actions  thermiques  de  la  haute  fréquence  chez  l'homme,  et  notamment 
sur  les  variations  du  pouls  volumétrique.  Plusieurs  fois  ce  dernier,  ample 
et  dicrote  avant  le  passage  du  courant,  ne  se  modifia  nullement  pendant 
Tapplication.  Les  courbes  tendaient  au  contraire  à  révéler  une  légère 
diminution  d'amplitude  de  la   courbe.  Cette  constatation,   quelque  peu 

(')  Lbobndrb,  Les  courants  de  haute  fréquence  contre  la  cryesthésie  dea  artério- 
scléreux  hypertendus  (Soe.  de  thêrap.,  a4  janvier  1906). 


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È^^ETS    THBkMIQÙES    DÈS    COUÉlAi^tS    bfi    HAUTE   FRiÉqUENCB.       égt 

déconcertante  de  prime  abord,  eût  été  de  nature  à  porter  atteinte  à  nos 
conclusions  si  nous  n'avions  pas  observé  en  même  temps  l'apparition  d'une 
transpiration  d'ordinaire  légère,  mais  néanmoins  variable  avec  les  individus. 
Ajoutons  immédiatement  que  ce  n'est  qu'en  été,  pendant  de  chaudes 
journées,  que  nous  avons  constaté  ce  fait  qui  ne  s'était  jamais  produit  en 
hiver.  On  peut  faire  ainsi  l'hypothèse  qu'en  été  le  mode  de  réaction  de 
l'organisme  contre  l'action  thermique  des  courants  de  haute  fréquence  se 
fait  par  transpiration  lorsque  la  vaso- dilatation  périphérique,  déjà  maxima 
du  fait  de  la  température  extérieure,  est  insuffisante  à  assurer  la  réfrigé- 
ration convenable. 


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INSTRUMENTS  DE  MESURE  A  LECTURE  DIRECTE 

POUR    LES    RAYONS    X 
Par  M.  P.  VIUiARD. 


I.  Mesure  du  pouvoir  pénétrant. 

La  disposition  générale  du  Radioscléromètre  ayant  été  décrite  dans 
un  précédent  article(i),  je  me  l>ornerai  à  indiquer  ici  le  principe  et  la 
théorie  de  l'appareil. 

Réduit  à  sa  partie  essentielle,  l'instrument  se  compose  d'un  électro- 
mètre  à  quadrants  dont  l'aiguille  E  (flg.  i)  est  reliée  à  une  lame  de 
métal  radiochrotque  A  A  (aluminii^m  par  exemple),  d'épaisseur  conve- 
nable, placée  entre  deux  plateaux  B  et  G  maintenus  à  des  potentiels 
invariables.  L'un  de  ces  plateaux,  B,  est  assez  mince  pour  pouvoir 
être  considéré  comme  parfaitement  transparent  aux  rayons  X  (alumi- 
nium battu);  l'autre,  G,  peut  être  quelconque;  nous  le  supposerons 
également  en  aluminium  afin  de  supprimer  la  complication  qui  résul- 
terait d'une  émission  de  rayons  secondaires. 

Admettons  maintenant  sur  le  système  des  trois  lames  un  faisceau 
de  rayons  X  entrant  dans  l'appareil  par  une  ouverture  D  D'  pratiquée 
dans  l'enveloppe  protectrice  générale  :  ce  faisceau  traversera  sans 
absorption  appréciable  le  plateau  B  et  arrivera  ainsi  non  modifié  dans 
l'espace  A  B  où  il  produira  une  ionisation  qui  donnera  à  l'air  compris 
entre  A  et  B  une  certaine  conductibilité.  Dans  l'espace  A  G  il  n'arrivera 
au  contraire  que  des  rayons  filtrés  par  la  lame  A  A  et  d'autant  plus 
affaiblis  que  leur  pouvoir  pénétrant  sera  moindre,  ou  qu'ils  consti- 
tueront un,  mélange  moins  riche  en  rayons  durs.  L'ionisation  et  la 
conductibilité  de  l'air  entre  A  et  G  seront  par  suite  moindres  qu'entre 
(■)  Voir  P.  ViLLAKD,  Radioscléromètre  {Archiv.  d'élecir.  mid.,  jtnv.  1908,  p.  j36}. 


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INSTRUMENTS  DE  MESURE  A  LECTURE  DIRECTE.       698 

A  et  B,  et  la  différence  dépendra  du  pouvoir  pénétrant  du  faisceau 
incident,  ou  de  sa  composition. 

Elle  en  dépendra  même  exclusivement  :  en  effet,  et  c'est  là  un  point 
essentiel,  le  rapport  des  ionisations  en  AB  et  A  G  est  rigoureuse- 
ment indépendant  des  valeurs  absolues  de  ces  ionisations,  c'est-à-dire 


Fio.  I. 
Schéma  du  Radiotcléromètre. 

A  A,  Filtre  en  métal  radiochroïque  commanlquant  avee  l'aigaille  E  de  Pélec- 
tromètre;  —  B,  feuille  d'alamlniam  battu  reliée  à  une  dea  paires  de 
quadrants  de  réiejtromètre;  —  C,  lame  métallique  reliée  i  la  seconde 
paire  de  quadrants  ;  —  D  D,  ouverture  d'admission  des  rayons. 

(Un  quadrant  seulement  de  chaque  paire  figuré.) 


de  l'intensité  des  rayons  incidents  ;  quelle  que  soit  cette  intensité, 
la  lame  A  A  affaiblit  dans  un  rapport  invariable  chacune  des  espèces  de 
rayons  dont  se  compose  le  faisceau  étudié,  et  les  intensités  en  AB 
et  A  G  conservent  leurs  valeurs  relatives  quand  on  modifie  l'intensité 


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6g4  ARCHIVES   D^IÉLEGTRICITJ   ll^DICALfi. 

absolue  du  faisceau  incident.  C'est  d'ailleurs  là  un  fait  général  en 
matière  d'absorption  :  un  verre  bleu»  par  exemple,  de  teinte  détermi- 
née, absorbe  dans  une  proportion  constante  les  rayons  jaunes  qu'il 
reçoit,  que  ces  rayons  proviennent  d'une  simple  bougie  ou  d'une  source 
aussi  puissante  que  le  soleil. 

Le  rapport  des  ionisations  entre  A  B  et  A  G  ne  dépendra  donc  pas 
de  l'intensité  des  rayons  incidents,  mais  seulement  de  leur  pouvoir 
pénétrant  et  pourra  par  suite  servir  de  mesure  à  ce  pouvoir. 

C'est  ici  qu'intervient  le  rôle  de  Télectromëtre  :  le  potentiel  de  la 


Fio.  a. 

Schéma  de  comparaison  montrant  le  mode  de  fonctionnement 
du  Radioscléromètre. 

R  R'  Résistanoes  représentant  les  commonlcations  établies  dans  l'appareil 
proprement  dit,  par  Tair  ionisé. 


lame  A  A  variera,  en  effet,  suivant  le  rapport  des  conductibilités 
acquises  par  l'air  en  A  B  et  en  A  G,  c'est-à-dire  suivant  le  rapport  des 
ionisations  et  la  qualité  correspondante  du  faisceau  de  rayons  X. 
L'aiguille  E  se  déplacera  en  suivant  exactement  les  variations  de  ce 
potentiel  et  il  suffira  de  munir  cette  aiguille  d'un  index  pour  pouvoir 
lire  directement  sur  un  cadran  divisé  le  rapport  des  ionisations  en 
A  B  et  A  G,  c'est-à-dire  le  pouvoir  pénétrant  cherché  ('). 
Supposons  par  exemple  que  les  rayons  incidents  soient  infiniment 

(')  Tout  se  passe  comme  si  Taiguille  E  était  reliée  par  deux  résistances  R. 
et  R'  (fîg.  2)  à  deux  points  B  et  G  maintenus  à  des  potentiels  fixes.  Le  potentiel 
de  E  dépendrait  du  rapport  de  R  et  R'  et  non  des  valeurs  absolues  de  ces  résistaqce^ 


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Instruments  de  mesure  a  lecture  directe.  6g5 

mous  :  ils  seront  complètement  arrêtés  par  la  lame  A  A  et  il  n'y  aura 
ionisation  qu'entre  A  et  B  :  la  lame  A  A  et  l'aiguille  E  prendront  exac- 
tement le  potentiel  de  B  :  ce  sera  le  zéro  de  l'instrument.  Si,  au 
contraire,  les  rayons  sont  infiniment  durs,  ils  traverseront  A  A  sans 
absorption,  l'ionisation  sera  la  même  en  A  G  qu'en  A  B,  et  le 
potentiel  de  E  sera  la  moyenne  exacte  des  potentiels  de  B  et  de  G. 
Entre  ces  points  extrêmes  se  placeront  les  degrés  correspondant  aux 
rayons  de  dureté  intermédiaire.  Si  les  plateaux  B  et  G  sont  maintenus, 
ainsi  que  les  quadrants,  à  o  et  no  volts  par  exemple,  toute  l'échelle 
des  duretés  sera  comprise  entre  o  et  55  volts. 

L'expérience  prouve  que  tout  se  passe  conformément  à  ce  qui 
vient  d'être  dit.  Les  indications  de  l'instrument  dépendent  unique- 
ment du  pouvoir  pénétrant  des  rayons  et  non  de  leur  intensité. 
Gelle-ci  n'influe  que  sur  la  vitesse  plus  ou  moins  grande  avec  laquelle 
s'établit  le  potentiel  d'équilibre  de  la  lame  A  A,  c'est-à-dire  sur  le 
temps  nécessaire  pour  charger  à  ce  potentiel,  par  l'intermédiaire  des 
ions,  la  capacité  constituée  par  la  lame,  l'aiguille  électrométrique  et  le 
fil  de  connexion. 

On  peut  vérifier,  par  exemple,  que  l'indication  de  l'index  ne  varie 
pas  quand  on  éloigne  ou  rapproche  la  source  (<).  Il  en  est  encore  de 
même  si  on  interpose  sur  le  trajet  des  rayons  une  lame  d'argent  pur, 
métal  aradiochrolque,  suivant  l'heureuse  expression  de  M.  Benoist, 
c'est-à-dire  absorbant  dans  la  même  proportion  tous  les  rayons. 
L'interposition  d'une  lame  d'aluminium,  ou  la  manœuvre  de  l'osmo- 
régulateur  font  au  contraire  immédiatement  dévier  l'aiguille. 

Dans  tout  ce  qui  précède  j'ai  supposé  les  iames  A  B  G  en  alumi- 
nium, métal  qui  ne  d6nne  pas  de  rayons  secondaires.  Pratiquement, 
il  y  a  avantage  à  employer  des  métaux  donnant  beaucoup  de  rayons 
secondaires  qui,  s'ajoutant  aux  rayons  incidents,  accroissent  l'ionisa- 
tion et  permettent  au  potentiel  d'équilibre  de  s'établir  plus  rapide- 
ment. Par  exemple,  le  filtre  A  A  sera  constitué  par  une  mince  lame  de 
cuivre,  métal  très  radiochroïque  et  très  apte  à  donner  des  rayons 
secondaires.  Sous  ce  dernier  rapport  l'argent  serait  encore  plus  avan- 
tageux, mais  il  est  aradiochroïque  et,  pour  cette  raison,  il  est  réservé 
pour  la  lame  G.  La  lame  B  reste  formée  d'aluminium  battu. 

Dans  ces  conditions,  il  y  a  émission  de  rayons  secondaires  par  la 
paroi  A  de  la  chambre  AB,  et  par  les  deux  parois  A  et  G  de  la 

(')  H  faut  cependant  éviter  de  trop  rapprocher  cette  source  parce  que  le  faisceau 
incident  deviendrait  très  divergent  et  ioniserait  une  masse  d*air  plus  grande  entre 
A  et  G  (qu'entre  A  et  B* 


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696  ARCHIVES   D'éLEGTRICrré   MéoiGALE. 

chambre  AC.  L'ionisation  est  ainsi  multipliée  dans  un  certain  rapport 
en  A  B  et  dans  un  rapport  plus  considérable  entre  A  et  G,  ce  qui 
compense,  et  au  delà,  l'absorption  par  la  lame  A  A,  en  sorte  que  le 
potentiel  de  cette  lame  peut  varier  depuis  le  potentiel  de  B  (rayons  de 
pouvoir  pénétrant  nul)  Jusqu'à  celui  de  G  ou  à  peu  près,  ce  qui 
permet  d'employer  un  électromètre  moins  sensible.  L'emploi  des 
rayons  secondaires  est  d'autant  plus  avantageux  que  leur  émission 
croit  avec  le  pouvoir  pénétrant  des  rayons  incidents  et  le  résultat  est 
le  même  que  si  le  radiochroïsme  du  filtre  était  exagéré. 

La  propriété  fondamentale  de  l'appareil  n'est  d'ailleurs  pas  atteinte 
par  cette  modification,  attendu  que  l'émission  des  rayons  secondaires 
est  toujours,  dans  chaque  compartiment,  proportionnelle  à  l'intensité 
des  rayons  primaires  et  ne  fait  qu'augmenter  dans  un  certain  rapport 
leur  pouvoir  ionisant.  Si  par  exemple  les  rayons  incidents  sont  infini- 
ment mous^  ils  n'arriveront  pas  dans  la  chambre  A  G  et  l'ionisation  y 
sera  nulle,  que  la  lame  G  soit  en  argent  ou  en  aluminium. 

On  pourrait  graduer  l'instrument  en  pouvoirs  pénébants  vrais 
(coefficient  caractéristique  de  l'exponentielle  d'absorption).  Mais  ces 
indications  se  rapporteraient  nécessairement  à  un  métal  type  choisi 
arbitrairement;  cela  équivaudrait  à  étalonner  un  spectre  d'après 
l'absorption  exercée  par  un  certain  verre  coloré,  et  une  pareille  gra- 
duation serait  sans  intérêt  scientifique.  En  attendant  que  l'on  possède 
un  caractère  intrinsèque  permettant  de  définir  une  espèce  de  rayons  X 
comme  on  définit  une  couleur  par  sa  longueur  d'onde,  j'ai  adopté  la 
graduation  très  pratique  du  radiochromomètre  Benoist. 


II.  Compteur  de  quantité. 

Le  principe  sur  lequel  repose  le  compteur  est  très  simple  :  une 
électrode  A  (fig.  3)y  reliée  à  l'aiguille  d'un  électromètre,  est  placée 
dans  une  boîte  B,  maintenue  à  un  potentiel  constant,  et  pourvue  d'une 
ouverture  pour  l'admission  des  rayons  ;  cette  ouverture  est,  bien 
entendu,  recouverte  d'une  très  mince  feuille  conductrice. 

Sous  l'action  ionisante  des  rayons  le  potentiel  commun  de  la  lame 
et  de  l'aiguille  se  rapproche  de  celui  de  la  boîte.  L'aiguille  dévie, 
s'éloigne  de  la  paire  de  quadrants  i  et  vient  toucher,  au  moyen  d'une 
tige  T,  un  contact  G  relié  à  la  paire  de  quadrants  a.  La  charge  de 
l'aiguille  est  inversée,  ce  qui  la  ramène  aussitôt  à  sa  première  posi- 
tion, d'où  elle  repartira  quand  une  nouvelle  dose  de  rayons  aura 


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INSTRUMENTS  DE  MESURE  A  LECTURE  DIRECTE.       697 

rétabli  le  potentiel  nécessaire  à  un  nouveau  départ.  Cette  aiguille 
exécute  ainsi,  dans  des  conditions  toujours  identiques,  une  série 
d'oscillations  •  dont  chacune  correspond  à  une  dose  constante  de 
rayons,  dose  qui  dépend  uniquement  de  la  capacité  électrique  du 
système  et  des  dimensions  de  la  botte. 


û 


Fio.  S. 
Schéma  du  Quantitomètre. 

A,  Lame  métalliqae  très  opaque,  oa  aa  contraire  très  mince  poar  agir  sur  set 
deox  faces,  servant  à  rapter  les  ions;  —  B,  l>otle  réeeptrice  pourvue 
d'une  ouverture  d'admission  garnie  d'aluminium  battu  ;  —  E,  aiguille  de 
l'èlectromèlre,  manie  d'ane  tige  T  qui  fient  frapper  le  contact  C  quand 
l'aiguille  dévie. 

Dans  la  position  de  la  figure,  l'aiguille  est  supposée  au  potentiel  de  la  paire 
de  quadrants  2  (un  seul  quadrant  figuré)  et  demeure,  par  suite,  enfonoée 
dans  la  paire  n*  i.  L'ionisation  produite  par  les  rayons  X  amène  A  et  E  au 
potentiel  de  1,  d'où  attraction  par  2,  et  déviation  qui  amène  la  tige  T  au 
contact  de  C.  L'aiguille  reprend  par  suite  le  potentiel  de  2  et  revient  à  la 
position  de  la  figure. 

(Pour  ne  pas  compliquer  la  figure,  le  compteur  à  secondes  servant  d'enregis- 
treur, l'aimant,  etc.,  n'ont  pas  été  figurés.) 


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6g8  ARCHIVES   d'<LEGTBIGIT]£   MéDfCALfi. 

Ce  mouvement  de  va-et-vient  est  utilisé  pour  manœuvrer  le  cylindre. 
d*échappement  d*un  rouage  d'horlogerie  (compteur  à  secondes). 
L'aiguille  de  ce  rouage  totalise  par  suite  sur  son  cadran  le  nombre 
d'oscillations  de  Télectromëtre,  nombre  exactement  proportionnel  à 
la  quantité  de  rayons  X  reçus  par  la  boite. 

La  réalisation  d'un  appareil  construit  sur  ce  principe  présentait 
toutefois  de  grosses  difficultés  en  raison  de  l'extrême  petitesse  des 
forces  dont  on  dispose  avec  un  électromëtre  devant  fonctionner 
à  I  lo  volts  seulement.  Ces  difficultés  ont  été  résolues  de  la  manière 
suivante  : 

L'électromëtre  est  à  faux  zéro,  afin  de  ne  démarrer  que  pour  une 
charge  bien  définie,  représentant  une  quantité  déterminée  de 
rayons  X  :  au  repos,  l'aiguille  demeure  appliquée  contre  un  butoir 
par  l'attraction  d'un  petit  aimant.  Cette  position  de  repos  est  celle  de 
la  figure  3. 

Quand  l'aiguille  a  reçu  une  charge  électrique  suffisante,  elle  quitte 
le  butoir  et,  l'attraction  de  l'aimant  diminuant  rapidement  quand 
l'écart  augmente,  le  mouvement  s'accélère  :  au  lieu  de  la  déviation 
progressive  ordinaire  constamment  limitée  par  une  force  antagoniste 
croissante  (tension  d'un  ressort)  il  y  a  emballage,  et  l'aiguille,  une 
fois  mise  en  marche,  accomplit  spontanément  toute  sa  course  avec 
une  vitesse  croissante.  Cette  accélération  est  encore  accrue  par  l'addi- 
tion d'un  condensateur  à  air  qui  sert  en  même  temps  au  tarage  de 
l'appareil  et  maintient  presque  constant  le  potentiel  de  l'aiguille 
malgré  l'accroissement  de  capacité  résultant  de  sa  déviation  ;  le  couple 
moteur  demeure  ainsi  presque  invariable  pendant  toute  la  course. 

D'autre  part  le  contact  inverseur  de  charge  doit  être  parfait  afin  de 
rétablir  exactement  les  conditions  initiales  après  chaque  oscillation  ; 
il  doit  en  outre  être  disposé  de  manière  k  rendre  toute  adhérence 
impossible.  Ce  double  résultat  a  été  obtenu  en  produisant  le  contact 
au  moyen  d'un  ressort  très  flexible  venant  frapper  une  tige  maintenue 
en  rotation  par  un  mouvement  d'horlogerie.  Le  collage  est  ainsi 
évité,  et  la  flexion  du  ressort  prolonge  le  contact  tout  en  faisant 
rebondir  l'aiguille  dont  la  force  vive  est  en  grande  partie  conservée. 
Le  signe  de  la  charge  étant  inversé,  il  en  est  de  même  du  couple 
moteur  et,  l'attraction  de  l'aimant  aidant,  l'aiguille  revient  avec  force 
au  point  de  départ. 

(')  La  présence  inévitable  d'un  fil  de  suspension  introduit,  il  est  vrai,  une  force 
antagoniste  qui  croît  avec  l'écart,  mais  il  est  facile  de  rendre  cette  force  presque 
négligeable  :  elle  sert  alors  à  parachever  le  réglage. 


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INSTRUMENTS   DE   1IE8URE   A    LECTURE   DIRECTE. 

Ce  mouvement  énergique  permet  d'aborder  en  vitesse,  tant  i  l'aller 
qu'au  retour,  l'obstacle,  très  appréciable  et  surtout  variable,  opposé 
par  l'échappement  du  compteur  d'horlogerie.  Tout  ce  qui  détermine 
la  marche  de  l'électromëtre  est  donc  indépendant  de  l'enregistrement 
de  cette  marche,  et  il  devient  facile  d'obtenir  que  l'aiguille  démah*e 
pour  une  quantité  de  rayons  X  définie  d'une  manière  purement 
électrique,  c^est-à-dire  invariable.  Les  indications  lues  sur  le  cadran 
du  compteur  sont  d'ailleurs  bien  proportionnelles  à  la  quantité  totale 
des  rayons  reçus,  car  les  oscillations  successives  de  l'électromëtre 
s'effectuent  dans  des  conditions  toujours  identiques,  l'état  initial 
étant,  après  chacune  d'elles,  rétabli  par  le  contact  inverseur  de 
charge. 

La  disposition  générale  de  l'appareil  est  à  peu  près  celle  du  radio- 
scléromètre  :  l'électromëtre  est  contenu  dans  une  botte  opaque  aux 
rayons  X  et  électriquement  étanche  ;  la  boîte  réceptrice  est  portée  par 
un  bras  mobile.  La  capacité  des  fils  de  communication  n'étant  pas 
ici  un  inconvénient,  il  sera  certainement  possible  de  disposer  de  cette 
botte  à  l'extrémité  d'un  conducteur  souple. 

Provisoirement,  l'appareil  est  gradué  en  unités  H,  mais  il  y  aura 
lieu  de  saisir  cette  occasion  pour  définir  une  unité  plus  rationnelle. 
Il  parait  tout  à  fait  logique  d'adopter  l'unité  fondamentale  suivante, 
ou  ses  multiples  : 

L'unité  de  quantité  de  rayons  X  est  celte  qui  libère  par  ionisation 
une  unité  électrostatique  par  centimètre  cube  d'air  dans  les  conditions 
normales  de  température  et  dépression. 

Une  telle  unité  est,  en  effet,  extrêmement  simple  et  facile  à  réaliser 
dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances. 


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SOUPAPE  CATHODIQUE  A  FLAMME 

SERVANT   DE   RHÉOSTAT 


Par  M.  le  D'  Tb.  NOGIBB» 

Professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Lyon. 


Dans  deux  communications  du  début  de  cette  année  1 908,  M.  Gathiard 
a  fait  connaître  à  l'Académie  des  sciences  le  moyen  qu'il  emploie  pour 
sélectionner  les  ondes  de  même  sens  d'un  courant  alternatif  à  haute 
tension. 

Si  deux  électrodes,  Tune  de  surface  très  petite  par  rapport  à  l'autre, 
sont  placées  dans  une  flamme,  le  courant  passe  dans  la  flamme  de  la 
grande  électrode  à  la  petite.  Si  les  deux  électrodes  sont  disposées  dans 
Taxe  l'une  de  l'autre  et  perpendiculairement  à  la  flamme,  l'électrode 
immergée  dans  la  flamme  est  toujours  cathode. 

M.  Gathiard  emploie  comme  électrodes  des  cylindres  de  charbon 
très  homogènes  et  à  grain  serré  et  lait  remarquer  que  la  caractéris- 
tique du  phénomène  est  une  désagrégation  de  la  cathode.  Cette 
désagrégation  semble  être  une  condition  nécessaire  de  l'établissement 
du  courant. 

Nous  avons  eu  l'idée  4'utiliser  le  principe  signalé  par  M.  Gathiard 
pour  arrêter  l'onde  inverse  dans  le  circuit  secondaire  d'une  bobine  de 
RuhmkorfT.  Mais  nous  l'avons  appliqué  de  la  façon  suivante. 

Vanode  est  constituée  par  un  petit  brûleur  Bunsen  dont  la  flamme 
non  brillante  a  de  5o  à  70  millimètres  de  hauteur  et  7  à  10  millimètres 
de  diamètre  dans  sa  partie  la  plus  renflée.  Le  chalumeau  de  l'osmo- 
régulateur  de  Villard  peut  parfaitement  servir.  La  cathode  est  un 
charbon  à  mèche  de  5  millimètres  de  diamètre  placé  au-dessus  du 
brûleur  et  dans  le  prolongement  de  son  axe.  Gette  cathode  est  sup- 
portée par  une  pince  que  l'on  peut  soulever  ou  abaisser  de  façon 
à  faire  varier  la  distance  du  brûleur  au  charbon. 


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SOUPAPE    CATHODIQUE   A   PLAMMB    SERVANT   DE   RHEOSTAT.       70I 

Si  l'on  intercale  un  pareil  dispositif  dans  un  circuit  comprenant  une 
ampoule  de  Grookes  très  molle  et  un  milliampèremètre,  on  constate 
que  l'ampoule  oscille  toutes  les  fois  qu'il  y  a  contact  entre  le  charbon 
et  le  brûleur.  Vient-on  à  écarter  la  cathode  de  charbon  du  brûleur, 
la  décharge  se  produit  dans  la  flamme,  l'ampoule  cesse  d'osciller  et 
l'aiguille  du  milliampèremètre  dévie  fortement  vers  la  droite.  L'onde 
inverse  (courant  induit  de  fermeture)  est  généralement  supprimée 
dès  qu'il  y  a  un  écart  de   lo  millimètres  entre  le  charbon  et  le 


rwr 


FlG.    1 

Dispositif  schématique  de  la  soupape  cathodique  à  flamme. 
(L'appareil  se  monte  en  tension  dans  lo  circuit  comprenant  Tampoule  radiogène.) 


brûleur.  Si  l'ampoule  est  très  molle,  il  est  nécessaire  d'augmenter  cet 
intervalle. 

Ce  dispositif  permet  de  remplacer  la  soupape  à  vide  de  Villard  et 
ne  nécessite  aucune  autre  précaution  que  de  changer  de  temps  en 
temps  la  cathode  en  charbon.  Elle  est,  en  effet,  désagrégée  lentement 
pendant  le  passage  du  courant.  Nos  recherches  nous  ont  conduit  à 
préférer  les  charbons  à  mèche  aux  charbons  homogènes  préconisés 
par  M.  Cathiard.  La  désagrégation  se  produit  alors  aux  dépens  de  la 
mèche  et  la  décharge  devient  remarquablement  régulière.  On  remarque 
un  point  très  brillant  à  l'extrémité  de  la  cathode  de  charbon. 


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^02  AÈCUIVBS   D^éLECTlilCIT^    MÉDICAtfe 

Nous  avons  étudié  à  l'aide  de  Foscillographe  de  Rûhmer  et  du 
miroir  tournant  la  forme  du  courant.  Nous  avons  constaté  que  Tonde 
inverse  pouvait  être  arrêtée  à  volonté  en  faisant  varier  la  distance  du 
charbon  au  brûleur.  Cette  distance  doit  être  plus  grande  lorsque  le 
courant  est  plus  intense  dans  le  circuit  secondaire,  et  Tampoule  plus 
riche  en  gaz. 

En  faisant  varier  la  distance  entre  la  cathode  et  le  brûleur,  on 
augmente  la  résistance  du  circuit  et  on  réduit  par  conséquent 
l'intensité  du  courant  qui  traverse  Fampoule.  Notre  dispositif  peut 
donc  servir  de  rhéostat  pour  le  courant  à  haute  tension  et  dans 
d'assez  larges  limites.  Nous  avons  pu,  de  cette  manière,  réduire 
de  a^-^-a  à  i^^a  l'intensité  du  courant  qui  traversait  l'ampoule,  soit 
de  moitié. 

Lorsqu'on  intercale  un  détonateur  à  boules  dans  le  circuit  secon- 
daire d'une  bobine,  on  modifie  également  la  résistance  de  ce  circuit 
et  on  peut,  dans  une  certaine  mesure,  mais  très  minime,  réduire 
le  courant  qui  traverse  l'ampoule.  Mais  plus  on  augmente  la  longueur 
de  l'étincelle  au  détonateur,  plus  on  augmente  le  degré  de  pénétration 
des  rayons,  et  Ton  sait  que  ce  dispositif  a  été  utilisé  pour  modifier 
à  volonté  la  nature  des  rayons  sortant  de  l'ampoule  lorsqu'on  se  sert 
d'une  machine  statique. 

Or,  la  soupape  à  flamme  ne  se  comporte  pas  de  la  même  manière; 
on  peut  augmenter  la  longueur  de  la  décharge  à  travers  la  flamme, 
réduire  de  moitié  l'intensité  du  courant  traversant  Tampoule  sans 
modifier  pour  cela  le  degré  radiochromométrique  des  rayons. 

Voici,  par  exemple,  une  série  de  déterminations  faites  dans  les 
conditions  suivantes  : 

Interrupteur  :  autonome  de  GaifTe. 

Bobine  de  a 5  centimètres  d'étincelle,  de  Ducretet. 

Au  primaire  :  loo  volts  et  4  ampères. 

Ampoule  Millier  à  anticathode  renforcée.  Plaques  photographiques. 
Lumière. 


Milliampères  au  lecondaire 

jmA.  ^ 

I        a 

a 

I       5 


I       5 


Tempi  de 

POM 

Decrt  BMioUt 

3o' 

a,5 

3o' 

a.5 

3o' 

a,6 

3o' 

a,6 

i5' 

a,5 

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8ÔUi>At>Ë    CATllODIQtJË   A    t^LAJklMË    SERVaNT    DE   RHl^OStAt.        70^ 


Milliampères  an  secondaire       Temps  de  pose 


a  a 
a 

"  7 

a  a 

a  a 

a  a 


i5' 
20 
ao 
20' 
10 
ao' 
3o' 


Degré  Rcnoist 

2,5 

a,5 

2,5 
2,5 


A  ce  double  titre,  soupape  cathodique  et  rhéostat  du  courant 
secondaire  d'une  bobine  de  Ruhmkorff,  nous  pensons  que  notre 
dispositif  pourra  rendre  des  services.  Il  est,  en  tout  cas,  extrêmement 
simple  et  peu  dispendieux. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE 


Applications  directes  de  l'Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

BASLmi.  —  L'extraction  des  éclats  de  fer  de  PœU  à  Faide  de 
rélectro-aimant  géant  de  Haab. 

De  Tétude  de  10  cas  personnels  et  de  la  comparaison  avec  les  résul- 
tats d'autres  auteurs,  Tauteur  conclut  que  le  sidéroscope  (appareil 
magnétique  de  diagnostic)  est  souvent  infidèle;  que  Télectro-aimant 
géant  de  Haab  est  le  meilleur  pour  diagnostiquer  la  présence  du  corps 
étranger  et  l'extraire  (l'électro-aimant  de  Volkmann  a  cependant  de 
chauds  partisans).  Pour  l'extraction,  il  faut  souvent  mettre  en  contact 
direct  la  pointe  de  l'aimant  avec  la  plaie  produite  par  le  corps  vulné- 
rant.  L'éclat  sort  en  général  par  la  plaie  ;  dans  quelques  cas,  cependant, 
il  faut  pratiquer  une  opération  (iridectomie,  paracentèse  de  la  chambre 
antérieure).  Le  pronostic  doit  toujours  être  réservé,  même  lorsqu'on 
arrive  à  extraire  le  corps  vulnérant.  Les  cas  les  plus  sérieux  sont  ceux 
dans  lesquels  la  plaie  siège  dans  la  sclérotique  et  surtout  dans  la  région 
ciliaire.  Ces  conclusions,  en  particulier  pour  le  pronostic,  s'accordent 
avec  celles  des  statistiques  produites  par  Béai  (Les  corps  étrangers 
magnétiques  intra-oculaires)  dont  on  a  donné  l'analyse.  —  (Presse 
méd.,  10  juin  1908.) 


DAWSON  TURNER.  -  Le  traitement  électrique  des  anéTrysmetC). 

L'auteur  démontre  les  résultats  du  passage  du  courant  électrique 
à  travers  le  sérum  sanguin  hors  du  corps.  L'intensité  employée  fut 
la  même  dans  toutes  les  expériences,  mais  on  emplo3ra  comme  élec- 
trodes différents  métaux.  Avec  des  aiguilles  de  platine,  un  abondant 

(')  Edinburgh  Medico  Chirurgical  Society.  D'  James  Richtié,  Président  in  the 
chair,  vendredi  3  juin  1908. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  7o5 

dégagement  d'hydrogène  est  produit  au  pôle  négatif,  une  petite  quan- 
tité d'oxygène  se  dégage  au  pôle  positif,  autour  duquel  il  y  a  une 
absence  presque  complète  de  coagulation.  Les  aiguilles  d'argent,  de 
nickel  et  d'or  donnent  les  mêmes  résultats.  En  employant  du  plomb 
ou  du  cuivre,  il  se  produit  un  coagulum  qui  n'adhère  pas  à  la  tige 
métallique.  Lorsqu'on  emploie  des  électrodes  de  zinc,  il  se  forme 
autour  de  l'anode  un  coagulum  ferme,  adhérent,  compact  et  per- 
sistant, formé  d'albuminate  de  zinc.  D'après  l'auteur,  l'action  favo- 
rable exercée  sur  les  anévrysmes  résulterait  de  l'irritation  produite 
par  l'introduction  d'un  corps  étranger  et  non  de  la  coagulation 
produite.  Le  meilleur  résultat  serait  obtenu  par  l'introduction  dans 
la  poche  d'un  fil  de  zinc  et  par  le  passage  du  courant. 

M.  Caird  dit  que  les  avantages  tirés  du  traitement  électrique  des 
anévrysmes  sont  dus  à  l'irritation  des  parois  de  la  poche;  le  D' Good- 
hall  craint  la  production  d'un  caillot  qui  peut  être  entraîné  et  produire 
des  embolies.  —  (British  med,  Journ,,  13  juin  1908.)  S.  Leduc. 


DELHERM.  —  Spasme  de  l'œsophage  et  haute  fréquence. 

n  y  a  quelques  mois,  Ronneaux  a  dgnalé  les  bons  effets  qu'on 
peut  obtenir  avec  la  haute  fréquence  locale  sur  les  spasmes  œso- 
phagiens et  il  a  fait  construire  une  sonde  spéciale  par  Gaiffe  pour 
porter  le  courant  sur  la  région  malade. 

J'ai  eu  l'occasion  de  voir  un  malade  atteint  de  spasmes  du  cardia, 
qui  avait  été  examiné  et  dilaté  par  Guinez.  Ce  sujet  avait  déjà  été 
amélioré  quand  il  me  fut  confié  pour  parfaire  les  résultats.  A  l'aide 
de  la  sonde,  j'opérai  sur  le  spasme  œsophagien  comme  on  a  l'habitude 
de  le  faire  pour  le  spasme  anal,  en  séances  trihebdomadaires  de 
5  minutes.  Le  résultat  a  été  en  tous  points  parfait.  Le  malade  n'a 
plu$  eu  de  spasmes  au  bout  de  trois  séances  et  son  état  s'est  main- 
tenu depuis  la  cessation  de  mon  intervention,  il  y  a  maintenant 
quatre  mois. 

J'ai  un  autre  cas  tout  aussi  concluant  qui  va  bien  depuis  trois 
mois. 

Ce  procédé  mérite  donc  d'être  diffusé;  il  peut,  dans  certains  cas, 
reivtre  de  très  grands  services.  —  (Congrès  de  l'A.  F.  A.  S.  de  Qer- 
mont-Ferrand,  section  d'Électricité  médicale.) 


L.  BIZARD,  DB  KEÀTING-HART  et  FLËIG.  —  Lupus  tuberculeux  de 
la  face  traité  par  la  fulguration. 

L'auteur  a  traité  par  la  <  fulguration  »  une  malade  atteinte  de  lupus 
tuberculeux  de  la  face  datant  de  sept  ans  et  ayant  envahi  le  nez  et 
les  joues.  Bien  que  l'intervention  soit  encore  de  date  récente,  la  cica- 

auch.  D'BLiCTa.  uÈB.  —  1908.  5a 


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7f»6  AUciiivES  d'électricité  médicale. 

irisation  semble  se  faire  avec  rapidité  et  permet  même  d'espérer 
bientôt  une  guérison  complète,  une  biopsie  pratiquée  par  Dominici 
un  mois  après  la  première  intervention  ayant,  en  effet,  révélé  très  net- 
tement la  transformation  de  la  peau  en  tissu  de  boturgeon  charnu. 

La  fulguration  (méthode  de  Keating-Hart)  comprend  une  partie 
chirurgicale  et  une  partie  électrique.  Elle  se  pratique  sous  le  chloro- 
forme. Après  un  premier  étincelage,  on  curette  énergiquement  et  avec 
soin  toute  la  partie  malade,  puis  sur  la  siu^ace  curetée  on  projette  à 
nouveau  des  étincelles  de  haute  fréquence  à  l'aide  d'un  manche  spécial 
qu'a  fait  construire  de  Keating. 

Cette  méthode,  encore  peu  employée  en  dermatologie,  a  du  reste 
donné  déjà,  dans  la  thérapeutique  du  cancer,  les  résultats  les  plus 
encourageants.  —  (Soc.  franc,  de  dermatol.  et  de  syphiligr.;  la  Méd. 
moderne,  22  avril  1908.) 


J.  THIROLOIX  et  R.  RENSAUDE.  —  Dilatation  dite  idiopathique  de 
l'œsophage  (sans  sténose  organique).  Radioscopie,  œsophago- 
scopie.  Traitement  par  les  courants  de  haute  fréquence. 

Ces  dilatations  sont  considérées,  peut-être  à  tort,  comme  extrême- 
ment rares.  Jl  serait  aisé  de  réunir  au  moins  une  centaine  de  cas  dans 
la  littérature,  dont  plusieurs  avec  autopsie  minutieuse.  L'un  d'eux  a 
observé  trois  cas. 

Le  malade  qu'ils  présentent  à  la  Société,  âgée  de  trente-neuf  ans, 
souffre  depuis  trois  ans  et  demi.  Elle  avait  presque  quotidiennement 
des  vomissements  et  rendait  souvent  des  aliments  ingérés  plusieurs 
jours  auparavant. 

Les  premiers  médecins  qui  l'ont  vue  à  Paris  avaient  pensé  à  un 
obstacle  pylorique,  et  ont  fait  subir  à  la  malade  une  gastro-entérosto- 
mie  qui  ne  donna  aucun  résultat.  En  réalité,  on  ne  pouvait  hésiter 
qu'entre  trois  affections  de  l'œsophage  :  une  sténose  organique,  un 
diverticule  ou  une  dilatation  idiopathique.  Le  diagnostic  de  dilatation 
idiopathique  a  été  fait  par  le  cathétérisme,  la  gastrodiaphanie,  la 
radioscopie,  l'examen  chimique  des  liquides  stomacal  et  œsophagien 
et  l'œsophagoscopie,  complétés  par  des  expériences  faites  avec  deux 
sondes  :  l'une  introduite  dans  l'œsophage  et  l'autre  dans  l'estomac 
(expérience  de  Zweig  et  de  Rumpel). 

La  poche  œsophagienne  contenait  environ  350  centimètres  cubes 
d'eau. 

On  a  attribué  ces  dilatations  à  un  spasme  du  cardia,  à  une  atonie 
de  la  paroi  de  l'œsophage  ou  à  une  lésion  du  pneumo-gastrique.  C'est 
la  théorie  du  spasme  du  cardia  qui  semble  le  mieux  s'appliquer  à  la 
malade  présentée,  mais  le  spasme  ne  paraît  pouvoir  expliquer  à  lui 
seul  toute  la  maladie.  En  tout  cas,  il  s'agit  d'un  spasme  persistant  très 
particulier,  qui  trouve  peut-être  son  explication  dans  une  disposition 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  707 

de  âbres  musculaires  du  cardia  qui,  chez  certains  sujets,  pourraient 
atteindre  la  tonicité  et  la  force  qu'elles  présentent  chez  le  cheval. 

M.  Guisez  a  essayé  en  vain  de  placer  une  canule  à  demeure  au  niveau 
du  cardia.  Par  contre,  il  a  réussi  à  dilater  cet  orifice  après  y  avoir  fait 
des  incisions  sous  le  contrôle  de  Tœsophagoscope. 

Les  auteurs  se  sont  surtout  préoccupés  de  diminuer  le  spasme  et  de 
protéger  la  muqueuse  irritée.  Dans  ce  but,  ils  ont  introduit  tous  les 
jours  dans  l'œsophage  de  petites  quantités  d'huile  d'olive;  ils  ont 
fait  la  dilatation  avec  des  sondes  molles  et  des  sondes  insufflables, 
enfin  ils  ont  eu  recours  à  l'application  au  niveau  du  cardia,  à  l'aide 
d'une  sonde  spéciale,  de  courants  de  haute  fréquence. 

Le  grand  avantage  des  courants  consiste  dans  leur  puissante  action 
antispasmodique  et  dans  la  façon  efficace  dont  ils  combattent  l'inflam- 
mation delà  muqueuse  œsophagienne.  —  (Soc.  méd.  des  hôpit.;  anal- 
in  Bullet.  méd,,  22  janvier  1908.) 


Applications  Indirectes  de  l*Êlectriclté 


RAYONS   X 

CHANOZ.  —  Action  des  rayons  X  sur  la  plaque  photographique. 

L'auteur  irradie  pendant  des  temps  croissants  une  plaque  photo- 
graphique recouverte  de  papier  noir  et  portant  sur  une  partie  de  sa 
surface  une  lame  mince  d'acier  de  12/100  de  millimètre. 

Il  est  arrivé  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  L'opacité  du  cliché  radiographique  ne  croît  pas  continuellement 
avec  la  durée  de  l'irradiation.  Elle  subit  des  variations,  des  oscilla- 
tions. 

2<>  La  comparaison  des  zones  du  cliché  :  zone  1  (recevant  l'irradia- 
tion totale)  et  zone  2  (correspondant  aux  rayons  filtrés  par  la  lamelle 
d'acier)  est  particulièrement  curieuse  : 

a)  Pour  une  pose  courte  (moins  de  deux  minutes),  la  zone  1  est  plus 
claire  que  la  zone  2;    i    '  j^  -^  i.  *     :^ 

b)  Pour  une  pose  plus  longue,  la  zone  2  est  aussi  opaque  que  1  ; 

c)  Pour  une  pose  plus  longue,  la  zone  2,  qui  reçoit  le  rayonnement 
minimum,  est  plus  opaque  que  la  zone  1; 

d)  Si  la  pose  augmente  encore,  la  teinte  de  la  zone  2  diminue, 
se  rapproche  de  celle  de  1  et  finalement  l'égale; 

e)  Enfin  pour  des  poses  de  une  heure  et  demie  à  deux  heures, 
)a  zone  2  redevient  plus  claire  que  la  zone  1. 


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708  ARCHIVES   d'ÉLECTRIGITiE   Bf^DIGALB. 

Ces  faits  peuvent  être  rapprochés  de  ceux  que  M.  Janssen  a 
signalés  dès  1880  :  le  renversement  des  photographies  solaires  sur  la 
plaque  au  gélatino-bromure. 

Le  D'  Le  Bon,  dans  son  livre  récent  V Évolution  des  Forces,  p.  213, 
signale  également  des  variations  d'images  analog.ues  obtenues  en 
lumière  blanche  sur  une  plaque  sensible  recouverte  d'une  croix  mé- 
tallique. 

Dans  une  intéresssante  discussion  qui  suit  sa  communication, 
M.  Chanoz  adopte  pour  les  rayons  X  Topinion  que  M.  Bonasse  avait 
formulée  à  propos  de  la  lumière.  Ces  deux  agents  physiques  produisent 
au  moins  deux  transformations  du  sel  d'argent  de  la  plaque  sensible  : 
Tune  très  opaque  (après  développement),  l'autre  très  transparente. 
Ce  que  nous  observons  est  une  résultante,  une  somme  algébrique.  — 
{Lyon  méd,,  15  mars  1908,  p.  616.)  Th.  Nooier. 


VINCENT  (de  Lyon).  —  Les  erreurs  de  la  radiographie  et  les 
dangers  de  la  radiothérapie. 

L'auteur,  ancien  chirurgien-major  de  l'hôpital  de  la  Charité,  fait 
une  critique  sévère  de  la  radiographie  et  fait  le  procès  de  la  radio- 
thérapie qui  n'a  pas  à  son  actif  de  succès  bien  nombreux  ni  bien 
durables.  Il  nie  son  efficacité  dans  les  cas  de  ganglions  tuberculeux 
et  dans  les  cas  de  fibromes.  Il  conclut  : 

lo  Qu'il  y  a  des  erreurs  possibles  en  radiographie  dont  un  spécialiste 
doit  se  souvenir  pour  n'égarer  ni  les  malades,  ni  le  chirurgien,  ni  la 
justice; 

2°  Qu'il  est  urgent  de  sélectionner  les  rayons  de  Rôntgen,  de  pré- 
server les  parties  saines  au  moyen  d'écrans; 

3°  Qu'il  est  absolument  nécessaire  d'inviter  les  radiologues  à  se 
protéger  contre  l'action  néfaste  des  rayons  X; 

40  Qu'il  est  préférable  de  recourir  à  la  méthode  des  doses  massives. 
—  {Rev,  prat.  des  connaiss,  méd,,  20  fév.  1908,  p.  97.) 

Th.  Nooier. 


Th.  NOGIER.  —  Les  erreurs  de  la  radiographie  et  les  dangers  de 
la  radiothérapie. 

L'auteur  répond  longuement  à  l'attaque  précédente  du  D'  Vincent 
et  discute  point  par  point  ses  objections  et  ses  critiques.  Il  estime  qu'un 
observateur  impartial  arrive  aux  conclusions  suivantes  : 

lo  Que  si  des  erreurs  sont  possibles  en  radiographie,  elles  peuvent 
et  elles  doivent  être  évitées  par  des  radiographes  habiles  et  cons- 
ciencieux ; 

2^  Qu'en  réglant  soigneusement  les  ampoules  et  en  adoptant  une 
technique  précise,  la  radiographie  n'égarera  les  malades,  le  chirurgien 


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RBYUB    DE   LA    PRB88E.  709 

et  la  justice  que  d'une  façon  tout  à  fait  exceptionnelle.  Les  erreurs  de 
ce  procédé  seront,  en  tout  cas,  bien  inférieures  à  celles  des  autres 
moyens  d'investigation; 

30  Que  plusieurs  clichés  sont,  la  plupart  du  temps,  nécessaires 
pour  qu'on  soit  fixé  d'une  façon  précise,  mais  que  les  honoraires  pour 
plusieurs  épreuves  sont  assurément  plus  élevés  que  pour  une; 

40  Que  le  radiothérapeuie  est  le  plus  à  même  de  régler  les  doses 
au  cours  d'un  traitement.  Il  connaît  son  ampoule  et  les  rayons»  qu'elle 
émet  comme  le  chirurgien  son  bistouri  et  ce  qu'il  peut  en  tirer; 

50  Que  la  protection  des  malades  se  fait  depuis  longtemps  déjà  à 
l'aide  d'écrans  opaques  (plomb,  étain,  caoutchouc  baryte).  Que 
l'emploi  des  rayons  filtrés  permet  de  débarrasser  un  faisceau  de 
rayons  X  des  rayons  les  plus  nocifs  pour  la  peau; 

6°  Que  les  radiologues  savent  se  protéger  (ampoules  cuirassées, 
écrans  au  verre  plombeux,  lunettes,  gants  au  bismuth,  etc.)  Cette 
protection  est  décrite  tout  au  long  dans  les  traités  spéciaux; 

70  Que  les  rayons  X,  quoique  affaiblis  par  leur  passage  à  travers 
la  peau,  n'en  restent  pas  moins  actifs; 

80  Que  l'on  ne  peut  pas  plus,  a  priori,  recommander  les  doses 
massives  (facteur  fréquent  de  radiodermite)  que  les  doses  faibles. 
Chaque  cas  aura  ses  indications  particulières.  Des  doses  très  faibles 
peuvent  même  avoir  une  action  favorable  sur  la  nutrition  cellulaire 
et  une  action  excitante  sur  le  protoplasma.  —  (Rev.  prat.  des  connaiss. 
méd,,  20  fév.  1908,  p.  102.) 


S.  JONAS.  —  Sur  la  petitesse  physiologique  et  pathologique  de 
l'estomac  et  sur  le  diagnostic  radioscopique  du  rétrécissement 
stomacal. 

Aucune  des  méthodes  usitées  jusqu'à  présent  en  clinique  ne  four- 
nissait de  données  sur  la  grandeur  réelle  de  l'estomac;  si,  par  Tin- 
sufnation  d'air  ou  la  production  d'acide  carbonique  dans  l'organe, 
il  était  possible  de  juger  s'il  existait  ou  non  une  augmentation  de 
volume,  on  ne  dispo<*ait  par  contre  d'aucun  moyen  pour  reconnaître 
la  petitesse  de  ce  viscère.  L'exploration  radioscopique  après  le  repas 
d'épreuve  au  bismuth  permet  de  combler  cette  lacune.  Après  avoir 
pratiqué  de  nombreux  examens,  l'auteur  a  pu  se  convaincre  qu'il 
existe  une  petitesse  physiologique  de  l'estomac,  mais  qu'elle  dispa- 
raît petit  à  petit  :  c'est  à  peine  si  chez  un  cinquième  des  adultes 
l'estomac  a  conservé  son  volume  normal. 

A  côté  de  cette  petitesse  physiologique  de  l'estomac  on  constate 
des  diminutions  de  volume  d'ordre  pathologique.  Ce  sont  surtout  les 
cancers  squirrheux  qui  provoquent  un  rétrécissement  de  tout  l'organe. 
En  tenant  compte  des  antécédents  et  des  données  de  l'exploration 
gastrique,  il  est  possible  dans  certains  cas  d'arriver  par  l'examen 
radioscopique  à  poser  ce  diagnostic  in  vivo.  Quelquefois  le  cancer 


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710  ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ    MÉDICALE. 

du  pylore  ne  donne  pas  lieu  à  une  dilatation  de  Testomac  mais  occa- 
sionne également  une  diminution  de  volume  par  infiltration  cancé- 
reuse des  parois  de  Tôrgane;  l'exploration  radioscopique  permet  alors 
de  reconnaître  cette  infiltration  des  parois  et  les  ulcérations  de  la 
muqueuse. 

Entre  ces  deux  catégories  de  petitesse  de  T estomac  on  peut  ranger 
les  cas  de  diminution  de  volume  survenant  au  cours  et  à  la  suite 
de  rinanition.  C'est  ainsi  que  chez  cinquante  malades  atteints  de 
cancer  de  Toesophage  et  soumis  à  Texamen  radioscopique,  Pestomac 
présentait  un  très  faible  volume.  —  (Semaine  méd.,  29  avril  1908.) 


Gh.  vaillant.  —  Nouvelle  méthode  permettant  de  constater, 
par  la  radiographie,  si  un  enfant  déclaré  né  mort  a  vécu  ou  n'a 
réellement  pas  vécu.  (Conclusions.) 

Enfants  n'ayant  pas  vécu  :  aucun  organe  de  visible  sur  la  radio- 
graphie. 

Enfants  ayant  eu  quelques  inspirations  :  Veslomac  est  le  premier 
organe  perceptible. 

Enfants  dont  la  vie  a  progressé  normalement  :  Veslomac  el  la  masse 
inleslinale,  second  organe  visible. 

Enfants  ayant  vécu  quelque  temps  sans  alimentation  :  estomac, 
intestins  y  poumons,  foie  et  cœur  visibles. 

Enfants  ayant  vécu  et  ayant  été  alimentés  :  tous  les  organes  sont 
plus  visibles  que  précédemment. 

Il  résulte  donc  de  cet  exposé  qu'on  peut,  au  moyen  de  la  radio- 
graphie, dire  si  un  enfant  décédé  naturellement  a  vécu  ou  non. 

Chaque  fois  qu'un  enfant  aura  vécu,  ses  organes  abdominaux 
seront  visibles  sur  le  cliché  radiographique:  quand  il  n'aura  pas  vécu, 
aucun  organe  ne  sera  visible. 

Le  méconium  reste  totalement  étranger  à  tous  ces  phénomènes.  — 
(C  H.  des  séances  de  V Académie  des  sciences,  4  mai  1908.) 


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CONGRÈS   DE   LV   BRITISH   MEDICAL   ASSOCL\TION 

(28'3i  juillet) 
SECTION   D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 


Les  travaux  de  la  section  débutent  par  une  communication  du 
D'  Reginald  Morton  (London  Hospital)  sur  la  valeur  diagnostique 
de  la  téléradiographie;  celle-ci  exige  une  source  de  courant  continu 
n'ayant  pas  moins  de  100  volts,  des  moyens  convenables  d'établir 
et  d'interrompre  le  courant,  un  interrupteur  électrolytique  à  anodes 
multiples  pouvant  être  mises  en  parallèle  les  unes  après  les  autres, 
un  tube  Rôntgen  dont  l'anode  est  faite  d'un  gros  bloc  de  métal,  et 
un  écran  renforçateur  (il  n'est  pas  fait  mention  des  plaques  employées). 
On  doit  adopter  une  distance  invariable,  deux  mètres,  entre  l'anode 
et  la  plaque.  Le  temps  d'exposition  nécessaire  pour  un  sujet  normal 
n'est  que  d'une  seconde.  Le  D^  Morton  complète  sa  communication 
par  la  projection  de  ses  résultats. 

Le  D*"  Lester  Léonard,  de  Philadelphie,  traite  de  l'emploi  des 
rayons  Rôntgen  dans  le  diagnostic  de  la  tuberculose  pulmonaire; 
ils  servent  à  compléter  les  autres  moyens  d'investigation,  ils  ne  révè- 
lent que  des  différences  de  densité  des  tissus  et  laissent  aux  autres 
méthodes  d'examen  la  recherche  du  facteur  étiologique.  Il  insiste 
sur  l'importance  de  la  radiographie  instantanée,  à  l'aide  de  laquelle 
on  peut  découvrir  des  glandes  bronchiques  et  des  infiltrations  que 
ne  révèlent  ni  la  percussion  ni  l'auscultation. 

Il  fait  une  exposition  étendue  de  la  technique  par  laquelle  il  a 
réalisé  la  radiographie  instantanée.  Cette  communication  est  sidvie 
d'une  discussion  animée.  Le  D*"  Orton  (Sainte-Mary 's  Hospital)  fait 
remarquer  que  le  cœur  des  tuberculeux  est  plus  petit  et  plus  vertical 
que  le  cœur  normal,  et  moins  le  cœur  est  petit  et  plus  grandes  sont 
les  chances  de  guérison.  Le  D*^  Halls  Daily,  London,  reconnaît  que  la 
tél^T^idiographie  est  la  meilleure  méthode  de  mesurer  le  diaphragme 


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7ia  ARCHIVES   D'éLEGTRIGiré   MEDICALE. 

dans  Texamen  des  tuberculeux,  mais  rarthodiagraphie  a  également 
des  avantages  appréciables.  Le  D^  Squire  (Mount  Vernon  Mospital), 
parle  du  rôle  des  rayons  Rôntgen  dans  le  diagnostic.  Le  D^  Thurstan- 
Holland,  Liverpool,  conteste  que  la  limitation  des  mouvements  du 
diaphragme  soit  une  présomption  de  tuberculose  pulmonaire.  M.  Stan- 
ley Green,  Lincoln,  dit. que  la  valeur  de  Texamen  du  diaphragme 
dépend  de  la  perfection  avec  laquelle  cet  examen  est  fait.  Une  autre 
discussion  animée  est  soulevée  par  une  communication  du  D*^  Orton 
sur  les  erreurs  dans  la  recherche  radiographique  des  calculs  luinaires; 
le  D'  Orton  s'étend  longuement  sur  la  technique  propre  à  éviter  les 
erreurs. 

A  la  section  de  dermatologie,  le  D'  Lewis  Jones  fait  une  commu- 
nication sur  la  dermatothérapie  électroionique  et  démontre  la  péné- 
tration de  riodion  et  du  cuivrion;  cette  conununication  excite  un 
très  vif  intérêt  et  provoque  les  remarques  des  D"  Sequeiro,  Gardiner, 
d'E«ymbourg;  Thomkinson,  'de  Glasgow;  Leslie  Robert,  de  Liverpool; 
Pemet,  Sa  vile,  prof.  Gilelnist  et  D'  Pringle.  Le  D'  Lewis  Jones 
répond  à  cette  Intéressante  discussion  sur  le  traitement  ionique. 

S.  Leduc. 


U Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouwodilhgu. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Goumouilhou,  me  Gairaude,  9-1 1. 


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16>  ANNâE.  N«  24G  25  septembre  1908. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


CONGRÈS  D'AMSTERDAM 


Autour  du  Congrès.  —  Le  quatrième  Congrès  international  d'clectro- 
logie  et  de  radiologie  médicale,  s*est  tenu  du  i*'  au  5  septembre  à  TUniversité 
d'Amsterdam.  Son  intérêt  et  son  importance  ont  été  des  plus  grands,  tant 
par  le  nombre  des  travaux  qui  y  furent  présentés  que  par  la  valeur  des 
j^avanLs  qui  les  lurent  et  discutèrent.  On  y  a,  suivant  un  mot  de  M.  Béclère, 
«  comme  dans  les  petits  congrès,  énormément  travaillé  et  appris.  » 

Malgré  le  refus  du  gouvernement  d'accorder  son  appui  moral  et  pécuniaire, 
les  organisateurs  hollandais  se  sont  acquittés  pour  le  mieux  de  leur  tâche. 

L'Université,  ancien  hospice  des  vieillards,  est  un  des  jolis  monuments 
d'Amsterdam  ;  son  vaste  amphithéâtre  faisait  une  salle  de  séance  superbe, 
où  chaque  orateur  pouvait  illustrer  ses  communications  par  des  projections 
nombreuses.  Un  bureau  était  réservé  pour  la  correspondance,  un  autre 
pour  la  presse.  L'exposition,  très  réussie,  annexée  au  Congrès  avait  peine  à 
se  loger  dans  six  grandes  salles  où  les  exposants  avaient  du  courant  continu 
et  alternatif  à  leur  disposition  :  un  catalogue  bien  compris  guidait  le 
visiteur  au  milieu  de  la  foule  des  appareils  et  des  radiographies.  Beaucoup 
de  médecins  ont  regretté  de  n'y  voir  le  nom  d'aucun  constructeur  français; 
Ils  auraient  pu  cependant  y  exposer  avec  avantage  leurs  appareils  de  haute 
fréquence  et  d'électrothérapie  et  même  leurs  transformateurs. 

Quelques  divertissements  ont  agréablement  distrait  les  congressistes  de 
leurs  travaux. 

Le  musée  historique  médico- pharmaceutique  reçut  la  visite  de  nombreux 
membres  du  Congrès,  accompagnés  par  M.  le  D'  C.  Daniels,  d'Amsterdam, 
pendant  que  d'autres  suivaient  avec  attention  les  savantes  explications  du 
lieutenant  Van  Iterson  à  la  station  de  télégraphie  sans  ûl  de  la  Marine 
Royale.  Après  une  réception  intime  à  la  Maison  Couturier,  l'Association  des 
Étudiants  d'Amsterdam  nous  ménagea  une  charmante  soirée.  Le  Président 

ABCH.   D'ÉLICTA.   MED.  —    IQoS.  53 


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71^  ARCHIVES    D^éLECTRICIT^   MEDICALE. 

de  TAssociation  et  le  Recteur  des  Étudiants  souhaitent  la  bienvenue  aux 
Congressistes,  puis  un  orateur  très  spirituel  fit  une  «  Causerie  populaire  sur 
rélectrologie  et  la  radiologie  médicale  et  leurs  applications  sociales  »,  tandis 
que  dos  ombres  chinoises,  à  Tinstar  du  Chat  Noir,  lui  fournissaient  des 
exemples  amusants.  M.  Steph.  Leduc  remercie  les  Étudiants  de  leur 
aimable  et  gaie  réception,  et  la  soirée  se  termina  sur  les  chansonnettes 
françaises  de  M.  Kampf,  journaliste  à  La  Haye.  La  dernière  journée  a 
surtout  été  consacrée  à  la  partie  attraction.  A  midi  un  train  spécial  attendait 
les  Congressistes  pour  les  conduire  à  Harlem  :  une  des  plus  belles  villes  de 
Hollande,  qui  eut  son  époque  de  splendeur  et  est  actuellement  renommée 
pour  la  culture  des  plantes  bulbeuses.  Une  visite  à  THôtel  de  Ville  permit 
d*admirer  la  superbe  collection  des  tableaux  des  maîtres  Hollandais,  princi- 
palement de  Franz  Hais,  puis  la  réception  à  la  cathédrale  fournit  l'occasion 
d'écouter  les  splendides  orgues  qui  ornent  ce  temple,  les  plus  belles 
d'Europe,  parait-il.  L*«  Ave  maria  »  de  Gounod,  exécuté  par  l'habile  orga- 
niste de  la  cathédrale,  a  profondément  impressionné  l'auditoire.  A  signaler 
pour  ceux  que  l'iconographie  médicale  intéresse,  les  stalles  et  la  balustrade 
qui  entourent  le  chœur,  où  l'on  peut  voir  des  sculptures  représentant  des 
sujets  tératologiques  intéressants,  notamment  des  monstres  poilus  sur  tout 
le  corps.  L'excursion  à  Harlem  s'est  terminée  par  la  visite  du  Musée  Teyler  : 
il  présente  une  réunion  de  curiosités  historiques,  scientifiques  et  artistiques 
des  plus  remarquables.  Mais  ce  qui  a  ofTert  un  intérêt  tout  particulier  pour 
les  membres  du  Congrès  d'électrologie,  c'est  la  collection  historique  d'appa- 
reils de  physique.  La  grande  machine  que  Van  Marum  construisit  en  1786 
y  attire  surtout  l'attention.  Cette  machine,  de  proportions  colossales,  est  à 
quatre  plateaux  de  verre  et  présentait  pour  l'époque  un  progrès  important 
sur  l'ancienne  machine  de  Ramsden.  A  côté  de  cet  appareil  figure  une 
batterie  gigantesque  de  bouteilles  de  Lcyde.  Dans  la  collection  de  paléon- 
tologie, le  moulage  du  crâne  du  fameux  pithécanthrope,  découvert  à  Java 
par  le  D'  Dubois  Bentot.  Le  train  continuant  sa  route  amenait  les  Congres- 
sistes à  Scheveningue,  station  de  bains  de  mer  la  plus  sélect  de  Hollande,  où 
devait  se  donner  dans  les  salons  du  Kurhaus  le  dîner  de  clôture.  Dîner 
charmant,  plein  d'entrain,  agrémenté  par  de  nombreux  toasts  et  discours  et 
animé  par  la  présence  d'un  groupe  d'étudiants  et  étudiantes,  qui,  d'une  façon 
très  pittoresque,  soulignait  chaque  discours  par  des  chants  patriotiques  ou 
nationaux  répétés  en  chœur  par  tous  les  convives. 

Cette  réception  laissera  à  tous  ceux  qui  y  ont  assisté  le  plus  agréable 
souvenir  et  l'on  se  demande  ce  qu'il  faut  admirer  le  plus  chez  nos  hôtes 
hollandais,  ou  leurs  incomparables  richesses  artistiques  ou  leur  profonde 
science  digne  d'un  passé  glorieux,  ou  leur  amabilité,  leur  affabilité  doublée 
d'un  polyglottisme  qui  a  frappé  tout  le  monde. 

E.  Spéder. 


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:l 


LES  MESURES  EN  RADIOLOGIE^') 


Par  le  D'  HARET, 

Assistant  de  radiologie  à  l'hôpital  Saint-Antoine  (de  Paris). 


Avant  d'aborder  Tétude  du  sujet,  il  est  nécessaire,  à  notre  avis, 
de  préciser  certains  points  et  de  fixer  quelques  limites.  Nous  allons 
donc  exposer  la  façon  dont  nous  comptons  traiter  la  question.  Le 
sujet  proposé  était  :  •  Des  mesures  en  radiologie.  »  Bien  que  le  terme 
«  radiologie  »  soit  très  vast^  et  comprenne  toutes  les  radiations,  il 
nous  semble  que  la  Commission  d'organisation  n'a  eu  en  vue  que 
les  rayons  émis  par  le  tube  de  Crookes,  sans  même  s'occuper  des  rayons 
émis  par  le  radium.  D'autre  part,  en  ce  qui  concerne  les  mesures,  on 
peut  se  placer  au  point  de  vue  physique  et  traiter  la  question  sous 
son  aspect  purement  théorique  en  l'étudiant  dans  tous  ses  détails, 
ou  se  placer  au  point  de  vue  médical  et  pratique,  ce  qui  réduira  consi- 
dérablement le  sujet.  Considéré  sous  la  première  forme,  le  rapport 
donnerait  lieu  à  un  travail  volumineux  qui  ne  répondrait  pas  tout 
à  fait  à  l'esprit  du  Congrès,  attendu  que  sa  lecture  dépasserait  de 
beaucoup  le  temps  réservé  à  chaque  rapporteur.  Il  nous  a  paru  plus 
intéressant  de  considérer  la  question  sous  son  aspect  essentiellement 
médical  et  pralique,  en  mentionnant  les  différentes  méthodes  actuel- 
lement connues,  mais  en  s'appliquant  surtout  à  discuter  les  procédés 
qui  ont  été  expérimentés  pratiquement,  pour  en  tirer  les  résultats 
que  comporte  cette  expérience. 

n  y  a  en  radiologie  deux  ordres  de  mesures  :  on  peut,  soit  mesurer 
les  radiations  elles-mêmes,  soit  mesurer  les  constances  du  courant 
électrique  qui  leur  donne  naissance.  Nous  appellerons  les  premières  : 
mesures  directes,  et  les  secondes  :  mesures  indirectes. 

I.  Nous  traiterons  d'abord  la  question  des  mesures  indirectes  puis- 
que, chronologiquement,  les  appareils  ou  le  principe  de  ces  appareils 
sont  antérieurs  à  ceux  appliqués  aux  mesures  directes.  Mais,  quels 
que  soient  les  appareils  de  mesures  et  quel  que  soit  l'endroit  où  on 
les  fasse,  en  deçà  ou  au  delà  de  l'anticathode,  le  but  poursuivi  sera 
toujours  le  même,  à  savoir  :  la  connaissance  de  l'un  ou  l'autre  des 
deux  facteurs  suivants  :  la  qualité  (longueur  d'ondes  des  radiations) 
ou  la  quantité  des  rayons  émis  (intensité  de  la  source  lumineuse); 

(')  Rapport  présenté  au  Congrès  International  d'ÉlectroIogie  et  de  Radiologie 
médicales  d'Amsterdam. 


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7l6  ARCHIVES   D^éLEGTRIGIT^   MI^DIGALfi. 

cette  dernière  valeur  étant  la  plus  importante  pour  nous,  médecins, 
puisque  (ainsi  que  Ta  démontré  le  D'  Kienbôck)  le  degré  de  réaction 
en  radiothérapie  dépend  de  la  quantité  absorbée  par  les  tissus. 

A.  Nous  savons  que  la  qualité  des  rayons  fournis  par  une  ampoule 
est  liée  à  la  différence  de  potentiel  entre  ces  deux  électrodes,  celles-ci 
dépendant  de  deux  facteurs  : 

1°  La  différence  de  potentiel  entre  les  deux  bornes  de  la  bobine; 

20  La  résistance  de  l'ampoule;  cette  résistance  dépend  à  son  tour 
de  deux  facteurs  également,  Tun  fixe,  la  fabrication  de  Tampoule; 
l'autre  variable,  le  degré  du  vide  intérieur. 

C'est  en  vue  de  la  connaissance  de  cette  différence  de  potentiel 
qu'on  a  fait  les  premiers  appareils  de  mesures. 

Sur  le  circuit  d'une  ampoule,  si  nous  plaçons  un  détonateur  en 
dérivation  et  que  nous  fermions  le  courant,  le  tube  s'illumine  jusqu'au 
moment  où  les  deux  pointes  ou  boules  de  cet  éclateur  soient  si  pro- 
ches l'une  de  l'autre  que  l'étincelle  éclate  entre  elles.  Mesurant  alors 
la  distance  maximum  qui  sépare  les  deux  extrémités  du  détonateur, 
on  peut  dire  que  la  longueur  de  cette  étincelle  est  équivalente  à  la 
résistance  du  tube.  Dès  1900,  le  D'  Béclère  (^)  introduisait  dans  la 
pratique  radiologique  cet  appareil  qu'ii  dénommait  a  spintermètre  » 
la  tige  du  détonateur  ayant  été  graduée  pour  permettre  la  lecture 
immédiate  de  la  distance  des  pointes.  Pour  une  même  installation, 
et  avec  un  spintermètre  à  extrémités  semblables,  la  même  longueur 
d'étincelle  correspond  à  un  même  degré  de  dureté  de  l'ampoule,  à 
une  même  qualité  de  rayons.  Si  ce  procédé  manque  un  peu  de  préci- 
sion, il  est  néanmoins  d'une  utilité  incontestable  et  son  emploi  s'est 
vulgarisé  à  tel  point  que  bien  rares  sont  les  installations  où  l'on  ne 
trouve  pas  le  a  spintermètre  ». 

La  différence  de  potentiel  entre  les  deux  électrodes  de  l'ampoule 
peut  se  mesurer  en  volts  dans  certaines  installations  où  l'on  sait  qu'à 
tel  voltage  du  circuit  primaire  correspond  tel  voltagp  du  secondaire. 
Dans  ces  conditions,  on  mesure  utilement  le  voltage  au  primaire,  mais 
les  seuls  appareillages  où  l'on  peut  se  permettre  d'effectuer  cette 
mesure  sont  ceux  qui  comprennent  un  transformateur  à  circuit 
magnétique  fermé,  appareil  fonctionnant  sans  interrupteur,  ceux-ci 
introduisant  dans  le  problème  de  nouveaux  facteurs  impossibles  à 
connaître. 

On  peut  toutefois  utiliser  le  voltmètre  avec  les  bobines,  mais  il 
faut  employer  le  voltmètre  thermique  et  le  brancher  en  dérivation 
aux  bornes  du  primaire;  dans  ces  conditions,  comme  l'a  démontré 
le  Prof.  Bergonié(*),  on  peut  se  rendre  compte  de  l'énergie  dépensée 
dans  le  circuit  secondaire;  les  indications  obtenues  sont  alors  pré- 
cieuses à  cause  de  leur  continuité  et  de  l'absence  de  toute  manœuvre 
spéciale.  «  Gradué  par  comparaison  avec  le  radiochromomètre  de 
Benoist,  »  ajoute  le  Prof.  Bergonié,  •  nous  pouvons,  pendant  toute 
l'opération  radiologique,  nous  rendre  compte  de  l'état  du  tube  et 
des  rayons  qu'il  émet.  » 

(')  A.  BccLèRE,  La  mesure  indirecte  du  pouvoir  de  pi^nétration  des  rayons  de 
Kôntgen  à  i'ftide  du  spintermèlre  {Arckiv.  d'électr,  méd.,  i5  mars  1900.  p.  i53). 

{*)  J.  Bergonié,  De  l'indication  permanente  du  degré  radiochromométrique  du 
Taisceau  émanant  d'un  tube  de  Crookes  par  le  voltmètre  électrostatique  (Arehio. 
d'électr,  méd.,  2.')  février  1907,  p.  laS).  N.  I).  L.  R. 


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LES    MESURES    EN   RADIOLOGIE.  'Jt'J 

Plus  récemment,  le  même  auteur  présentait  un  voltmètre  branché 
en  dérivation  sur  Tanode  et  la  cathode  du  tube  de  Crookes;  cet  appa- 
reil, modifié  par  MM.  Hartmann  et  Braun  et  dénommé  •<  voltmètre 
électrostatique  »,  permet  des  mesures  sur  courant  alternatif  jusqu'à 
quarante  mille  volts.  Des  nombreuses  expériences  faites  par  son  auteur 
avec  rinstrument,  il  a  tiré  les  conclusions  suivantes  : 

1°  Quelle  que  soit  l'intensité  traversant  le  tube  de  Crookes,  si  le 
voltage  mesuré  par  le  voltmètre  est  maintenu  constant,  les  rayons 
émis  par  le  tube  sont  toujours  d'un  même  degré  de  pénétration; 

2°  Pour  des  voltages  de  plus  en  plus  élevés,  des  rayons  émis  par 
le  tube  sont  d'un  degré  de  pénétration  de  plus  en  plus  haut. 

Toutes  ces  considérations  étant  faites  avec  une  même  installation 
(le  meuble  Gaiflfe-d'Arsonval),  il  suffît  de  déterminer  la  pénétration 
des  rayons  correspondant  à  tel  voltage  pour  obtenir  toujours,  en 
ramenant  l'aiguille  à  ce  voltage,  la  même  qualité  de  rayons.  Mais  si 
le  voltmètre  électrostatique  donne  des  indications  précises  lorsqu'on 
s'en  sert  dans  ces  conditions,  il  n'est  guère  possible  de  l'utiliser  avec 
certaines  installations,  bobines  avec  interrupteurs  par  exemple;  dans 
ce  cas,  en  effet,  les  déductions  que  l'on  pourra  tirer  des  lectures  à 
l'électromètre  seront  facilement  entachées  d'erreurs  puisque  la  courbe 
du  courant  d'alimentation  du  tube  dépend  du  réglage  de  la  bobine 
(rhéostat,  self-induction  de  l'inducteur,  etc.)  et  du  réglage  de  l'inter- 
rupteur et  que,  par  suite,  la  différence  du  potentiel  maxima  corres- 
pondant à  une  lecture  de  l'électromètre  se  trouve  en  quelque  sorte 
masquée  par  ces  deux  données  très  variables. 


B.  Quant  au  facteur  quantité,  nous  l'aborderons  dans  ce  chapitre 
des  mesures  indirectes  par  la  mesure  de  l'intensité  dans  le  circuit 
secondaire.  La  maison  Gaiffe  a  réalisé  un  modèle  de  milliampèremè- 
tre  très  sensible,  grâce  auquel  on  peut  connaître  la  valeur  de  cette 
intensité.  La  lecture  de  l'appareil  permet  de  se  rendre  compte  des 
modifications  les  plus  faibles  qui  se  produisent  dans  le  tube  en  cours 
de  marche,  si  l'on  fonctionne,  en  effet,  dans  des  conditions  telles  que 
le  voltage  soit  constant  au  primaire,  la  variation  au  milliampère- 
mètre  ne  pourra  tenir  qu'à  une  variation  dans  la  résistance  du  tube. 
Mais,  si  d'autre  part  les  constances  électriques  ne  restent  plus  les 
mêmes,  si  leur  valeur  augmente  ou  diminue,  la  qualité  des  rayons 
émis  étant  maintenue  constante  au  moyen  d'un  osmo  par  exemple 
ou  tout  autre  régulateur  du  vide,  la  variation  de  l'aiguille  du  inil- 
liampèremètre  indiquera  alors  une  augmentation  ou  une  diminution 
de  la  quantité.  L'usage  de  cet  appareil  est  donc  précieux  pour  le 
radiologiste,  car  il  lui  permet  de  se  rendre  compte  à  tout  moment 
de  ce  qui  se  passe  dans  son  tube  et  d'en  suivre  toutes  les  modifica- 
tions. 

Mais,  comme  le  faisait  remarquer  le  D^  Belot,  dans  un  travail  paru 
dans  le  journal  le  Radium,  toutes  ces  données  ne  nous  renseignent 
que  sur  ce  qui  se  passe  avant  le  tube,  leur  importance  n'est  pas  dis- 
cutable, mais  ils  sont  insuffîsants.  Pris  en  eux-mêmes,  ils  ne  peuvent 
servir  de  terme  de  comparaison  entre  plusieurs  observateurs  posses- 
seurs de  générateurs  et  d'appareillages  différents.  La  seule  façon 
d'éviter  les  causes  d'erreurs  est  de  s'adresser  aux  radiations  elles- 
mêmes  en  faisant  des  mesures  directes. 


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7l8  ARCHIVES    D'iLEGTRIGirâ    MiSdIGAXB. 

IL  Si,  jusqu'ici,  tous  les  radiologistes  sont  d'accord  pour  recon- 
naître une  certaine  valeur  à  ces  procédés  de  mesures,  il  n'en  est  pas 
tout  à  fait  de  même  lorsque  nous  sommes  en  présence  du  second 
procédé,  celui  des  mesures  directes,  principalement  en  ce  qui  concerne 
le  facteur  quantité.  Là,  en  effet,  un  certain  nombre  de  radiothéra- 
peutes  nient  toute  valeur  aux  quelques  procédés  totalisateurs  sous 
prétexte  qu'ils  ne  sont  pas  assez  précis;  mais,  comme  l'a  si  juste- 
ment fait  observ^er  le  D^  Béclère,  ce  n'est  pas  une  raison,  parce  que 
nous  ne  possédons  pas  la  balance  sensible  au  milligramme,  pour 
rejeter  l'emploi  d'une  balance  sensible  seulement  au  gramme.  Nous 
discuterons  d'ailleurs,  avec  chacun  de  ces  procédés,  les  causes  d'er- 
reurs qu'on  peut  leur  reprocher,  mais  nous  allons  tout  d'abord  nous 
occuper  de  deux  appareils  destinés  à  la  notion  de  la  «  qualité  »  mesurée 
directement. 

A.  Ce  facteur  qualité  a  fait  l'objet  de  nombreux  travaux  de  la 
part  d'un  physicien  français,  M.  Benoist  (*),  qui  a  donné  le  nom  de 
radiochroïsme  à  la  propriété  qu'ont  les  rayons  X  de  présenter  un  degré 
de  pénétration  variable.  Le  résultat  de  ses  recherches  a  été  de  per- 
mettre à  leur  auteur  d'établir  un  appareil  donnant  des  indications 
exactes  et  précises  sur  la  qualité  des  rayons  fournis  par  une  ampoule 
et,  ceci,  en  dehors  de  toute  question  d'appareillage.  Le  radiochro- 
momètre  (ainsi  l'a  dénommé  M.  Benoist),  est  fondé  sur  ce  principe 
qu'étant  donnés  deux  corps  de  poids  atomiques  différents,  le  rapport 
de  transparence  de  ces  deux  corps  varie  avec  le  pouvoir  de  pénétra- 
tion des  rayons  émis  par  l'ampoule.  Ayant  choisi  l'argent  et  l'alu- 
minium, parce  que  la  transparence  de  l'un  varie  peu  alors  que  celle 
de  l'autre  varie  beaucoup,  M.  Benoist  a  fait  construire  un  disque 
formé  de  douze  secteurs  d'aluminium  allant  de  1  à  12  millimètres 
d'épaisseur,  et  il  a  placé,  au  centre,  un  disque  d'argent  d'un  milli- 
mètre 1/10  d'épaisseur.  Placé  au  devant  d'un  tube  en  activité,  on 
note  alors,  par  l'image  obtenue  sur  l'écran,  à  quel  secteur  correspond 
l'opacité  donnée  par  le  disque  du  centre,  on  a  ainsi  déterminé  le 
numéro  radiochromométrique  des  rayons  émis.  Mais  il  faut  bien  savoir 
que  l'indication  donnée  par  l'appareil  est  un  degré  moyen,  toute 
ampoule  donne,  en  effet,  non  pas  une  seule  qualité  de  rayons  à  tel 
moment  considéré,  mais  un  faisceau  de  rayons  de  pénétrations  diffé- 
rentes. 

Uéchelle  de  Walther,  postérieure  au  radiochromomètre  de  Benoist 
et  basée  sur  le  même  principe,  ne  diffère  de  celui-ci  que  par  la  dispo- 
sition et  le  choix  d'un  autre  métal  que  l'argent  :  le  platine.  Nous 
nous  contenterons  donc  de  la  description  du  premier.  Quant  au 
crijpto-radiomètre  de  WehnelU  il  s'en  rapproche  encore  plus,  puisque 
la  seule  différence  consiste  en  une  autre  disposition  des  secteurs 
d'aluminium  qui  sont  remplacés  par  un  bloc  d'épaisseur  croissante 
se  déplaçant  par  rapport  à  une  lame  d'argent  d'épaisseur  uniforme. 

Tout  récemment,  M.  Villard  a  présenté  un  appareil,  qu'il  appelle 
radioscléromètre,  et  qui  est  destiné  à  indiquer  à  chaque  instant  par 
une  lecture  directe  sur  un  cadran  la  valeur  du  pouvoir  pénétrant  des 

(*)  L.  Benoist,  Le  radiochromomètre  et  la  définition  expérimentale  des  diverses 
sortes  de  rayons  X  et  radiations  similaires  {Archiv.  d'électr,  méd.^  mars  190a). 

L.  Bbnoist,  Lois  f?énérale%  de  transparence  de  la  matière  aux  rayons  \  {Archiv. 
d'électr.  méd,,  i5  mai,  p.  267,  et  i5  août  1902,  p.  46^).  N.  D.  L.  R, 


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LES    MESURES    EN    RADIOLOGIE.  719 

rayons  X.  Nous  ne  connaissons  cet  appareil  que  par  la  description 
qu'en  a  donnée  Fauteur  dans  le  journal  les  Archives  (T électricité  médi- 
cale^ mars  1908,  aucun  modèle  n'ayant,  à  notre  connaissance,  été 
mis  en  expérimentation  pratique.  L'auteur  présente  l'appareil  en 
ces  termes  : 

K  En  principe,  il  est  constitué  par  un  condensateur  double  à  arma- 
ture centrale  qui  sert  de  filtre  aux  rayons  X,  communique  avec  l'ai- 
guille d'un  électromètre  dont  les  quadrants  communiquent  avec  les 
deux  armatures  d'un  condensateur  et  avec  une  source  à  potentiel  fixe. 
Si  on  envoie  normalement  dans  le  condensateur,  du  côté  de  la  pre- 
mière armature,  un  faisceau  de  rayons  X,  l'aiguille  prendra  une 
position  d'équilibre  exactement  déterminée  par  le  rapport  des  inten- 
sités d'ionisation  produite  de  chaque  côté  de  l'armature  centrale, 
autrement  dit  par  le  rapport  de  la  quantité  des  rayons  qui  a  passé 
au  travers  du  filtre,  et  la  quantité  totale  de  rayons  admise.  Ce  rapport 
ne  dépend  que  du  degré  de  pénétration  du  rayonnement  étudié. 
Pour  mettre  l'appareil  en  fonctionnement,  il  suffit  de  relier  la  fiche 
qu'il  porte  à  un  secteur  continu  à  110  volts,  d'orienter  la  boîte  sclé- 
rométrique  normalement  à  la  direction  moyenne  des  rayons  et  de 
se  placer  à  une  distance  de  30  à  50  centimètres  :  l'aiguille  se  met  en 
marche  pour  s'arrêter  au  degré  de  l'ampoule.  La  lecture  ainsi  faite  est 
tout  à  fait  indépendante  de  la  nature  de  l'appareil  actionnant  le  tube 
de  Crookes  (bobines  avec  interrupteur,  transformateur  à  haut  vol- 
tage, machine  statique)  (*).  » 

B.  Le  facteur  quantité  en  radiologie  peut  être  connu  en  se  servant 
des  propriétés  électriques,  photométriques  ou  colorimétriques  des 
rayons^. 

On  sait  que  les  rayons  de  Rôntgen  ont  le  pouvoir  de  ioniser  l'air; 
en  mesurant  la  conductibilité  de  l'air  sous  l'effet  du  rayonnement, 
on  peut  donc  acquérir  une  certaine  notion  concernant  l'intensité  de 
ce  rayonnement,  mais  cette  méthode  appliquée  vis-à-vis  des  corps 
radio-actifs  est  une  méthode  réservée  aux  laboratoires  tant  par  la 
complexité  des  appareils  nécessaires  que  par  leur  maniement  délicat. 

Toutefois,  c'est  sur  ce  principe  que  M.  Villard  a  établi  récemment 
un  appareil  qu'il  appelle  quanti tomêtre  électrique  pour  rayons  X. 
Nous  n'avons  pu  voir  en  fonctionnement  cet  appareil,  mais  voici  la 
note  que  nous  devons  à  l'obligeance  de  l'auteur  sur  le  principe  et  Je 
fonctionnement  de  son  quantitomètre  (*)  :  les  rayons  X,  admis  par 
une  ouverture  invariable  dans  une  boîte  métallique,  maintenus  à  un 
potentiel  constant,  ionisent  l'air  entre  les  parois  de  cette  boîte  et 
une  électrode  reliée  à  l'aiguille  d'un  électromètre  à  quadrants.  Quand 
cette  aiguille  a  reçu  une  certaine  charge  apportée  à  l'électrode  par 
les  ions  et  correspondant  à  une  quantité  évidemment  bien  déter- 
minée de  rayons  X,  elle  dévie  et  va  toucher  un  contact  qui  change  le 
signe  de  sa  charge,  ce  qui  la  ramène  à  son  point  de  départ.  Une  nou- 
velle dose  de  rayons  X  identique  à  la  première  provoque  une  seconde 
oscillation  pareille  k  la  précédente  et  ainsi  de  suite  indéfiniment. 
Ces  mouvements  d'aller  et  retour,  effectués  dans  des  conditions 
identiques   et   dont   chacun   correspond  à   une   même   quantité  de 

(')  Voir  pour  de  plus  amples  détails,    P.  Villard,  Instruments  de   mesure   à 
lecture  directe  pour  les  rayons  X  (Arehiv.  (Vélecir.  méd.y  lo  sept.  1908,  p.  692). 
O  Voir  Archiv.  d'éUcir,  méd.,  10  sept.  1908.  N.  D.  L.  U. 


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720  ARCHIVES   D'ÂLEGTRIGITi    MÂDIGAIA. 

rayons  X  sont  utilisés  pour  manœuvrer  le  cylindre  d'échappement 
d'un  rouage  d'horlogerie,  Taiguille  de  ce  rouage  totalise  par  suite  sur 
son  cadran  la  quantité  totale  ne  rayons  X  reçus  par  l'appareil. 

L'application  de  ce  principe  présentait  de  nombreuses  difficultés 
de  détail  qui  ont  été  résolues  de  la  manière  suivante  :  la  première 
paire  de  quadrants  de  l 'électromètre  communique  avec  la  boîte 
réceptrice,  la  seconde  paire  porte  le  contact,  lequel  \iendra  frapper 
l'aiguille  quand  elle  déviera.  Au  repos,  cette  aiguille  est  enfoncée 
dans  la  première  paire  de  quadrants  et  maintenue  contre  un  butoir 
par  l'attraction  d'un  petit  aimant.  Lorsque  par  l'effet  des  rayons  X 
le  potentiel  de  l'aiguille  est  devenu  suffisamment  voisin  de  celui  de 
la  boîte  (et  de  la  première  paire  de  quadrants),  l'attraction  de  la 
seconde  paire  surmonte  celle  de  l'aimant  et  l'aiguille  part  ainsi  pour 
lin  champ  bien  défini.  La  force  antagoniste  produite  par  l'aimant 
diminuant  très  vite  dès  que  l'écart  augmente,  l'aiguille,  au  lieu  de 
dévier  lentement  comme  à  l'ordinaire,  prend  un  mouvement  accéléré, 
exécute  rapidement  toute  sa  course,  même  si,  à  ce  moment,  l'appa- 
reil cesse  de  recevoir  des  rayons.  Le  contact  fixé  à  la  seconde  paire 
de  quadrants  est  alors  atteint  et  frappé  avec  une  certaine  force, 
l'aiguille  prend  le  potentiel  de  la  seconde  paire,  ce  qui  la  renvoie 
dans  la  première  et  l'attraction  de  l'aimant  aidant,  ce  retour  a  lieu, 
comme  l'aller,  avec  une  vitesse  croissante.  Ce  mouvement  énergique 
permet  d'aborder  en  vitesse  l'obstacle  opposé  par  la  commande  de 
l'échappement,  obstacle  très  appréciable  pour  des  forces  électromo- 
trices et  surtout  irrégulier. 

Le  contact  inverseur  de  charge  présente  une  disposition  toute  par- 
ticulière :  l'aiguille  vient  frapper,  par  un  ressort  très  souple,  une  tige 
maintenue  en  rotation  continuelle  par  un  mouvement  d'horlogerie. 
Toute  adhérence  est  ainsi  rendue  impossible  et  la  flexion  du  ressort 
présente  le  double  avantage  de  prolonger  le  contact  et  de  faire  rebondir 
raiguille,  ce  qui  accélère  son  retour  au  point  de  départ.  Enfin  une 
capacité  (condensateur  à  air)  est  jointe  à  l'aiguille  pour  maintenir 
constants  son  potentiel  et  son  couple  moteur,  malgré  la  variation  de 
capacité  que  cette  aiguille  subit  du  fait  de  sa  déviation.  L'appareil 
construit  sur  ces  données  par  M.  Thurneyssen  se  présente  sous  l'as- 
pect ordinaire  des  électromètres  h  quadrants,  l'enveloppe  protec- 
trice est  toutefois  doublée  de  plomb  afin  d'être  opaque  aux  rayons  X. 
La  boîte  destinée  à  recevoir  les  rayons  est  portée  par  un  bras  articulé 
permettant  de  l'orienter  en  tous  sens.  Les  quadrants  de  l'électro- 
mètre  sont  chargés  par  une  source  à  110  volts,  voltage  ordinaire 
des  secteurs.  Un  dispositif  auxiliaire  actuefiement  en  préparation 
permettra  d'utiliser  l'instrument  avec  les  secteurs  alternatifs  sans 
qu'il  soit  nécessaire  de  recourir  à  une  batterie  d'accumulateurs  de 
charge. 

La  graduation  est  faite  en  unité  et  fractions  de  cette  unité. 

Bien  qu'il  soit  peut-être  téméraire  d'affirmer  encore  que  nous  pos- 
sédons l'appareil  rêvé  avant  que  des  essais  pratiques  n'aient  été  faits, 
la  haute  compétence  de  l'auteur  auquel  nous  sommes  redevables  de 
l'osmo -régulateur  permet  de  faire  les  plus  grandes  espérances  sur  la 
valeur  de  ce  quantitomètre. 

Une  autre  propriété  qu'ont  les  rayons  X  (et  en  cela,  ils  ressem- 
blent à  tous  les  autres  rayonnements)  c'est  de  diminuer  la  résistance 
électrique  du  sélénium.  Cette  constatation  ressort  des  recherches  de 


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LES   MESURES    EN    RADIOLOGIE.  73 1 

Perrau,  de  Levy-Dorn  et  de  Bloch.  Mettant  à  profit  ces  expériences, 
le  D'  Lurasclii  (de  Milan)  établissait  en  1907  un  appareil  qu'il  appe- 
lait radio-inlensimètre.  Dans  un  circuit  il  place  une  pile  aussi  constante 
que  possible,  une  cellule  de  sélénium  et  un  galvanomètre  très  sen- 
sible divisé  en  centièmes  de  milliampère;  lorsqu'on  expose  la  cellule 
de  sélénium  au  rayonnement  d'un  tube  de  Crookes,  on  volt  la  dévia- 
tion de  l'aiguille  augmentée.  Cette  déviation  paraît,  dans  une  certaine 
mesure,  proportionnelle  à  la  quantité  de  rayons  X  qui  tombe  sur 
elle;  une  montre  jointe  à  l'appareil  permet  de  mesurer  le  temps 
d'exposition  et  le  produit  de  cette  valeur  X  par  l'intensité  marquée 
au  milliampèremètre  donne  la  quantité.  Cet  appareil  serait  très 
précieux  pour  la  radiologie  étant  données  ses  indications  continues, 
s'il  n'était  sujet  à  quelques  critiques  dont  la  plus  importante  est 
l'amoindrissement,  par  le  temps,  de  la  propriété  spéciale  du  sélénium. 
Les  résultats  n'offrent  donc  pas  un  caractère  de  constance  désiré 
pour  qu'on  puisse  leur  accorder  toute  confiance. 

Tels  sont  les  deux  appareils  parus  jusqu'ici  et  basés  sur  les  pro- 
priétés électriques  des  rayons  X.  Les  propriétés  photométriques  ont 
été  mises  également  à  contribution  pour  résoudre  le  problème  et 
l'on  a  cherché  à  comparer  à  une  source  étalon  cette  source  lumineuse 
pour  en  connaître  l'intensité. 

Deux  médecins  français,  le  D""  Courtade  et  le  D»"  Guilleminot  ont 
cherché  dans  cette  voie  à  réaliser  un  appareil  de  mesure  quantitative. 
Le  D""  Guilleminot  (■)  a  fait  un  appareil  pratique  qui  peut  se  résumer 
ainsi  :  sur  un  écran  au  platino-cyanure  de  baryum,  on  compare  l'éclat 
lumineux  obtenu  par  le  rayonnement  d'une  ampoule  et  d'une  certaine 
quantité  d'un  sel  de  radium  d'activité  bien  définie.  L'auteur  s'est 
livré  à  de  longues  et  patientes  recherches  avec  cet  appareil  et  a 
proposé  une  unité  :  l'unité  M  qui  est  la  dose  de  rayons  moyens  néces- 
saire et  suffisante  pour  donner  en  une  seconde  1  gr.  X10-*  d'iode 
libre  lorsqu'elle  tombe  normalement  sur  un  centimètre  cube  de  solu- 
tion chloroformique  d'iodoforme  de  Freund-Bordier,  et  qui  équivaut 
à  environ  1/125  d'H.  Mais  cet  appareil  a  quelques  inconvénients.  Il 
est  d'un  prix  très  élevé  à  cause  du  sel  de  radium,  et  chaque  modèle 
a  besoin  d'être  étalonné  sur  le  modèle  primitif  afin  que  les  résultats 
soient  comparables. 

Enfin,  le  reproche  général  qu'on  puisse  faire  à  ces  deux  derniers 
procédés,  c'est  qu'ils  ne  sont  pas  totalisateurs,  ils  indiquent  une  valeur 
à  un  moment  donné,  et  pour  en  déduire  la  notion  de  quantité,  il  faut 
supposer  qu'il  y  a  eu  constance  absolue  de  tous  les  facteurs  pen- 
dant toute  la  durée  de  l'expérience,  condition  bien  difïicile  à  remplir. 

Dans  les  procédés  suivants,  nous  aurons  cet  avantage  de  n'avoir 
à  tenir  compte  que  du  résultat,  sans  nous  occuper  de  la  constance 
des  phénomènes,  c'est  en  utilisant  les  propriétés  colorimétriques  et 
physico-chimiques  des  rayons  X  que  nous  réaliserons  ce  problème. 
Le  D'  Holzknecht  (")  fut  le  premier  qui  établit  un  chromo -radiomètre 

(')  LuRASCHi,  I^  radio-intensi mètre,  nouvel  appareil  de  mesure  de  Fintensité  etde 
la  quantité  des  rayons  X  émis  par  le  tube  de  Crookes  {Archiv.  d*éUctr.  méd., 
lo  janvier  1908,  p.  i4). 

0  GuiLLFMiifOT,  Nouveau  qliantitomètre  à  rayons  X  (Archiv.  d*éleeti\  méd., 
a5  février  1908,  p.  i36). 

(3)  Holzknecht,  La  Rôntgenthcrapie  (Archiv.  d'électr.  méd.,  10  janvier  1908, 
p.  17  et  suiv.).  N.  D.  L.  R. 


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723  ARCHIVES    d'iSlEGTHIGITiS   BI^DIGALB. 

construit  sur  l'un  de  ces  principes  :  la  coloration  de  certains  corps 
sous  Teffet  du  rayonnement  de  Rôntgen.  Son  appareil  se  compose  de 
godets  contenant  une  substance  saline  qui  prend  une  coloration 
d'autant  plus  prononcée  que  la  quantité  de  rayons  X  absorbée  par 
elle  est  plus  grande,  et  qui  conservent  momentanément  cette  colo- 
ration à  la  lumière  du  jour.  Une  échelle  de  teintes  sert  d'étalon  et 
se  compose  de  douze  godets  de  coloration  de  plus  en  plus  élevée. 
A  chaque  godet  correspond  un  chiffre  qui  indique  la  quantité  de  rayons 
absorbés  d'après  une  unité  choisie  par  l'auteur  et  désignée  pour  la 
lettre  H,  et  qui  correspond  au  1/3  de  la  dose  compatible  avec  l'inté- 
grité des  tissus.  On  place  le  godet  à  la  surface  de  la  région  traitée  et  au 
cours  de  l'irradiation  on  compare  de  temps  en  temps  ce  godet  avec 
l'échelle  étalon  pour  cesser  la  pose  lorsque  la  dose  désirée  est  obtenue. 
Nous  devons  à  l'auteur  de  cet  appareil  une  profonde  reconnaissance, 
car  c'est  grâce  à  lui  que  la  radiothérapie  a  pris  l'essor  qu'elle  a  aujour- 
d'hui, en  ce  sens  qu'elle  a  cessé  d'être  empirique  et  qu'il  est  permis 
d'éviter  dans  une  certaine  mesure  les  accidents.  Toutefois,  la  compo- 
sition du  godet  est  tenue  secrète  et  la  fabrication  ayant  été  suspendue 
il  est  actuellement  impossible  de  se  procurer  des  réactifs. 

Le  D«^  Freund  avait  lui  aussi,  de  son  côté,  mis  à  profit  la  même  pro- 
priété du  rayonnement  de  Rôntgen,  son  réactif  est  basé  sur  la  pré- 
cipitation de  l'iode  d'une  solution  à  2  0/0  d'iodoforme  pure  dans  du 
chloroforme,  on  compare  la  solution  exposée  à  une  solution  étalon, 
mais  le  grand  inconvénient  de  ce  réactif,  c'est  que  la  solution  ne  peut 
se  conserv^er  que  quarante-huit  heures  sous  peine  de  changer  de  colo- 
ration. 

Le  Dr  Schwartz  préconise  une  autre  réaction  :  la  précipitation  du 
calomel  dans  une  solution  de  sublimé  corrosif  et  d'oxalate  d'ammo- 
niaque. Le  mélange,  limpide,  à  l'abri  de  la  lumière,  se  conservée  indé- 
finiment. Après  l'exposition  aux  rayons  X  qui  est  faite  à  travers 
une  mince  feuille  de  caoutchouc,  on  compare  avec  l'un  des  tubes 
témoins,  mais  la  comparaison  est  très  délicate,  car  la  différence  entre 
les  divers  degrés  de  l'échelle  est  très  faible.  Cette  réaction  est  utilisée 
dans  quelques  laboratoires  en  Allemagne;  en  France  on  lui  préfère 
le  procédé  de  Sabouraud-Noiré. 

Ces  auteurs  mettant  directement  à  profit  les  expériences  que 
M.  Villard  avait  faites  le  premier  sur  le  changement  de  coloration  du 
platino-cyanure  de  baryum  sous  l'effet  du  rayonnement  du  tube  de 
Crookes,  ont  établi  un  radiomètre  composé  de  petits  fragments  de 
papiers  au  platino-cyanure  de  baryum  et  d'une  teinte  témoin.  Il  suffit 
de  placer  le  petit  fragment  de  réactif  devant  une  ampoule  en  fonc- 
tionnement pour  le  voir  prendre  une  teinte  jaune  de  plus  en  plus 
accentuée.  Mais  ce  réactif  étant  beaucoup  moins  sensible  que  celui 
d'Holzknecht  doit  être  placé  à  moitié  distance  entre  l'anticathode 
et  la  surface  traitée,  de  telle  sorte  que  la  dose  reçue  par  lui  est  quatre 
fois  supérieure  h  celle  reçue  par  la  peau,  de  cette  façon  le  changement 
de  coloration  est  plus  apparent.  Toutefois,  ce  radiomètre  a  plusieurs 
inconvénients,  mais  il  suffit  de  les  connaître  pour  les  éviter  :  le  papier 
au  platino-cyanure  dévire  rapidement  à  la  lumière  du  jour,  on  doit 
donc  masquer  la  pastifie  avec  une  mince  feuille  de  papier  noir,  qui, 
n'absorbant  qu'une  dose  infime  de  rayons  X,  la  protégera  contre 
l'action  de  la  lumière;  la  comparaison  avec  la  teinte  témoin  devra 
donc  se  faire  rapidement  et  à  l'abri  d'une  trop  grande  clarté;  il  faut 


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LES    MESURES    EN    RADIOLOGIE.  733 

toujours  faire  cette  comparaison  à  la  lumière  du  jour,  car  à  la  lumière 
artificielle  la  teinte  obtenue  semble  bien  au-dessous  de  celle  qu'elle 
est  en  réalité,  si  bien  qu'on  serait  tenté  de  prolonger  l'exposition 
jusqu'à  concordance  parfaite  des  teintes  et,  en  fait,  la  teinte  du 
réactif  serait  plus  foncée  et  la  dose  reçue  par  le  patient  exagérée; 
enfin,  il  convient  de  ne  jamais  placer  le  fragment  en  deçà  d'un  centi- 
mètre de  la  paroi  de  l'ampoule,  car  les  effets  caloriques,  se  manifes- 
tant sur  la  pastille  par  une  coloration,  troubleraient  les  résultats. 

Le  Df  Bordier(0,  de  Lyon,  a  élevé  d'autres  objections;  d'après  ses 
expériences,  le  platino-cyanure  de  baryum  est  très  influencé  dans  son 
changement  de  coloration  par  la  présence  ou  l'absence  de  vapeur 
d'eau  dans  l'air  ambiant,  ce  qui  donnerait  lieu  à  une  grande  source 
d'erreurs.  Pour  les  éviter,  le  D'  Bordier  a  fait  un  réactif  au  platino- 
cyanure  de  baryum  inclus  dans  le  collodion.  En  outre,  l'auteur  place 
son  dispositif  directement  sur  la  peau  du  sujet  et  compare  à  une 
échelle  de  quatre  teintes  : 

Le  no  1  est  la  teinte  prise  par  l'exposition  correspondant  à  l'inté- 
grité de  la  peau; 

Le  no  2  correspond  à  la  dose  amenant  un  léger  érythème  ou  un  peu 
de  desquamation,  c'est  le  début  de  la  réaction  deuxième  degré  de 
Kienbôck; 

Le  no  3  est  la  teinte  correspondant  à  la  réaction  du  deuxième  degré 
c'est-à-dire  une  véritable  dermite,  véhication,'érosion  avec  exsudation: 

Le  no  4  est  la  réaction  du  troisième  degré  :  nécrose  et  ulcération  de 
la  peau,  c'est  la  dose  qui  ne  doit  pas  être  appliquée  sur  la  peau  saine. 

A  notre  avis,  cette  échelle  n'a  que  deux  échelons  praticables 
(les  deux  premiers)  dont  les  teintes  sont  si  peu  accusées  qu'une  com- 
paraison est  fort  difficile  avec  les  réactifs.  La  troisième  teinte  doit 
être  soigneusement  évitée,  et  la  quatrième  ne  doit  jamais  être  obtenue 
sous  peine  d'amener  des  accidents  d'une  gra\ité  exceptionnelle. 
Les  inconvénients  que  présente  ce  procédé  sont  donc  plus  grands 
que  ceux  du  procédé  Sabouraud-Noiré,  qui,  s'il  n'est  pas  très  précis, 
permet  au  moins  d'é\iter  des  accidents  graves  et  est  d'une  compa- 
raison infiniment  plus  facile.  En  outre,  le  D'  Bordier  a  proposé  une 
unité  :  l'unité  I  qui  est  la  quantité  capable  de  mettre  en  liberté  un 
dizième  de  milligramme  d'iode  de  la  solution  de  Freund  quand  les 
rayons  tombent  normalement  sur  l'unité  de  section,  I  centimètre 
carré,  et  sous  l'unité  d'épaisseur,  1  centimètre.  La  nécessité  de  cette 
nouvelle  unité  ne  se  faisait  pas  sentir. 

En  1904,  le  D'  Kienbôck  indiqua  une  méthode  basée  sur  l'action 
des  rayons  X  sur  la  couche  sensible  photographique.  Il  montra,  en 
effet,  que  les  changements  notés  sur  la  plaque  pouvaient  être  un 
moyen  de  mesure  des  doses  thérapeutiques.  Son  quantitomètre  est 
formé  de  deux  parties  :  une  pochette  de  papier  sensible,  placée  sur 
la  peau,  et  une  échelle  de  teintes  avec  laquelle  on  fait  la  comparaison. 
Le  papier  est  enduit  d'une  couche  sensible  au  bromure  d'argent. 
Après  l'exposHion,  on  peut  développer  dans  la  chambre  noire,  ou 
dans  une  petite  chambre  noire  portative.  Le  développement  peut  aussi 
se  faire  le  soir  dans  le  cabinet  de  consultations.  I.e  papier  est  com- 
paré humide  à  l'échelle.  La  solution  du  révélateur  est  de  composition 

(')  H.  Bordier,  Du  dosage  des  rayons  \  en  radiothérapie,  nouveau  chromoradio- 
mkirè  (Arehip.  d'Heclr,  méd,,  aS  mai  1906,  p.  363.)  N.  D.  L.  R. 


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7^4  ARCHIVES    D'éLBGTHIClTé   MéDIGAXE . 

constante,  elle  doit  être  à  18»  centigrades,  et  durer  exactement  une 
minute.  L'unité  que  Kienbôck  appelle  X  est  équivalente  à  une 
demi-unité  de  Holzknecht  et  au  1/10  de  la  teinte  B  de  Sabouraud- 
Noire.  Ce  procédé  est  d'une  grande  précision  puisqu'il  enregistre  des 
doses  très  faibles  (1/8  d'H)  et  puisqu'il  permet  de  mesurer  la  quantité 
reçue  au  sein  même  de  tissus.  Les  seuls  reproches  qu'on  puisse  lui 
faire  sont  :  la  complication  amenée  par  le  développement  et  l'impos- 
sibilité de  le  consulter  au  cours  de  la  séance.  Mais  si  ces  considérations 
retiennent  un  peu  le  clinicien,  il  n'en  reste  pas  moins  un  des  meilleurs 
procédés  de  mesure  et  il  faut  souhaiter  qu'il  se  répande  surtout  pour 
le  traitement  des  affections  cutanées  rentrant  dans  la  classe  des 
affections  inflammatoires  (acné,  eczéma,  etc.)  où  un  faible  excès  de 
dose  peut  être  si  nuisible. 

Conclusions.  —  Cette  courte  étude  des  mesures  en  radiologie  nous 
montre  combien  nous  sommes  loin  de  Vépoque  où  Von  ne  s'occupait 
que  du  hruit  de  V  interrupteur  ou  de  la  rougeur  de  V anticathode  pour 
prétendre  que  Von  savait  ainsi  ce  que  donnait  V ampoule.  Nous  avons, 
en  effet,  à  notre  disposition  un  grand  nombre  de  procédés  qui  nous 
permettent  de  faire  rentrer  moins  de  fantaisie  dans  la  connaissance 
des  facteurs  qualité  et  quantité.  Nous  avons  deux  méthodes  de  mesure  : 
la  mesure  directe  et  la  mesure  indirecte  qui,  chacune,  ont  leur  utilité. 

Au  point  de  vue  des  progrés  de  la  radiothérapie  et  afin  de  pouvoir 
généraliser  dans  tous  les  pays  et  avec  toutes  les  installations  une  théra- 
peutique si  puissante  et  si  merveilleuse,  il  est  essentiel  que  tous  les  radio- 
logistes communiquent  entre  eux  au  moyen  d'un  langage  que  chacun 
pourra  traduire,  qu'en  un  mot  ils  se  servent  dans  leurs  communications 
de  termes  empruntés  à  des  procédés  faisant  abstraction  de  l'appareil- 
lage, ne  tenant  compte  que  de  la  question  radiation,  la  seule  intéres- 
sante en  l'occasion.  Les  procédés  à  préconiser  pour  cela  sont  les  procédés 
faciles  à  se  procurer  et  faciles  à  appliquer,  les  seuls  qui  réunissent  actuel- 
lement ces  deux  conditions  sont  les  réactifs  de  Schwartz,  de  Kienbôck 
et  de  Sabouraud-Noiré. 

Cette  considération  générale  mise  à  part,  le  radiologiste  aura  tout 
avantage  à  se  servir  pour  son  usage  journalier  des  méthodes  de  mesures 
indirectes  :  les  mesures  électriques,  l'appareillage  restant  constant 
et  l'opérateur  connaissant  une  fois  pour  Joutes,  par  un  ou  plusieurs 
essais  de  mesure  directe  ce  que  lui  donne  son  tube. 

Le  radiologiste  qui,  à  notre  époque,  écarte  systématiquement  tout 
moyen  de  mesure  sous  prétexte  que  ceux  que  nous  possédons  aujourd'hui 
manquent  de  précision  est  donc  inexcusable,  car,  si  la  précision  absolue 
fait  défaut,  nous  devons  chercher  à  nous  en  approcher  le  plus  possible 
et  à  la  faveur  des  procédés  que  nous  possédons,  nous  pouvons  éviter 
des  accidents  graves  chez  des  malades  qui  se  confient  à  nous. 

Enfin,  qu'il  nous  soit  permis,  en  terminant,  de  rendre  hommage  aux 
deux  savants  français  qui,  les  premiers,  ont  puissamment  contribué 
par  leurs  travaux  à  la  réalisation  des  mesures  en  radiologie.  MM.  Villard 
et  Bcnoist,  le  premier,  par  ses  recherches  sur  l'action  colorante  des 
rayons  X  sur  certains  sels,  a  montré  le  chemin  à  tous  ceux  qui  ont  établi 
des  appareils  de  mesure  colorimétriques;  le  second,  par  ses  travaux  sur 
le  radiochroïsme  des  radiations  de  Rôntgen,  a  doté  la  radiologie  d'un 
appareil  universellement  employé,  soit  tel  qu'il  est  sorti  des  mains  de 
son  inventeur,  soit  avec  dés  modifications  sans  importance. 


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IV   CONGRÈS    INTERNATIONAL 

D'ÉLECTROLOGIE    ET    DE    RADIOLOGIE 

AMSTERDAM 

(d'5  septembre  i908.) 


Séance  du  mardi  /"  septembre  matin. 

Ouverture  du  Congrès  par  M.  J.  Werthbim  Salomonson  (d'Âinsterdam), 
Président. 

L*auteur  rappelle,  dans  5on  discours  d*ouverture,  les  droits  que  la 
Hollande  et  Amsterdam  en  particulier  ont  d*ètre  le  siège  du  Congrès.  Il  ftrit 
l'historique  scientifique  des  découvertes  ayant  trait  à  l'électricité  médicale 
nées  à  Amsterdam,  à  Leyde,  etc. 


Electrophy  siologie . 

M.  W.  EINTHOVEN  (de  Leyde).  —  Neue  Untersuchungen  mit  dem 
Saitengalvanometer  (Nouvelles  recherches  avec  le  galTanomètre 
à  corde). 

L'auteur  expose  ses  nouvelles  recherches  avec  son  galvanomètre  à  corde  : 
cet  appareil  consiste  en  un  fil  fin  en  quartz  argenté,  tendu  entre  les  pôles 
d'un  électro-aimant.  Aussitôt  qu'un  courant  passe  par  le  ûl  un,  il  dévie,  et 
on  peut  observer  les  déviations  au  microscope.  On  peut  atteindre  des  sensi- 
bilités qui  surpassent  de  beaucoup  la  sensibilité  des  meilleurs  galvanomètres 
connus.  L'auteur  a  étudié  avec  cet  instrument  les  diverses  formes  d'éieclro- 
cardiogramme.  (Voir  sur  ce  sujet  :  Cluzet,  Sur  l'excitation  par  courants 
allernalifs,  Archiv.  délectr.  méd,,  lo  déc.  1907,  p.  919). 


M.  BORUTTAU  (de  Berlin).  —  Sur  le  courant  d'action. 

L'auteur  parle  du  courant  d'action  (explique  les  modifications  qu'il 
apporte  à  l'activité  des  tissus  vivants)  : 

I*  Au  point  de  vue  théorique,  il  donne  son  explication  physique  toute 
moderne,  puis  son  action  chimique  et  enfin  sa  signification  pour  l'explica- 
tion des  phénomènes  vitaux. 

3**  Au  point  de  vue  pratique,  il  dit  toute  son  importance  pour  le  diagnostic 
médical  des  muscles  et  des  nerfs. 


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726  ARCUIVB8   D'ELECTRlGiré  nioiGALIS. 

M.  S.  LEDUC  (de  Nantes).  —  Sur  la  résistance  électrique  du  corps 
humain. 

Après  ayoir  cité  quelques  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  cette  étude, 
Fauteur  dit  que  la  cause  des  différences  dans  les  résultats  est  l'extrême 
variabilité  de  Tétat  de  la  peau  ;  on  a  cherché  quelles  étaient  ces  variations 
et  à  quoi  elles  étaient  dues  :  tour  à  tour  on  a  accusé  la  polarisation,  le  plus 
ou  moins  grand  degré  d*humidité,  Tétat  de  plus  ou  moins  grande  vascu- 
larîsation. 

On  a  attribué  beaucoup  d'influence  à  l'imprégnation  liquide  de  la  peau  : 
c'est  à  tort,  dit-il.  Ses  expériences  le  prouvent.  En  effet,  soit  un  courant 
absolument  constant  de  a  volts,  deux  électrodes  imprégnées  de  solution  saline 
conductrice  et  bien  fixées  sur  le  membre  d'un  sujet,  un  milliampèremètre 
très  sensible  permettant  une  lecture  facile.  En  lisant  l'intensité  toutes  les 
i5  secondes,  on  trouve  toujours  l'intensité  identique.  Le  temps  d'appli- 
cation des  électrodes  ne  fait  rien  modifier  :  seul,  un  voltage  plus  élevé, 
amenant  des  effets  ctituiiques  ou  électrolytiques,  diminue  la  résistance. 

De  même,  la  vascularisalion  a  une  influence  nulle.  En  effet,  si  l'on  prend 
deux  cristallisoirs  :  l'un  contenant  de  l'eau  distillée  à  o*,  l'autre  à  50*",  en 
portant  rapidement  la  main  de  o""  à  bo**,  aucun  changement  de  la  résistance 
ne  se  produit,  quoique  la  vascularisation  intense  de  la  peau  soit  parfaitement 
manifeste. 

La  circulation  musculaire  aurait  une  plus  forte  action,  cependant;  en 
effet,  en  faisant  passer  le  courant  d'un  bras  à  l'autre,  si  l'on  fait  contracter 
les  muscles  de  ces  bras,  on  a  une  variation  de  i/a  m  A.  parfois. 

Une  deuxième  expérience  prouve  le  peu  d'action  de  la  vascularisation  :  si, 
par  une  anode  imprégnée  d'adrénaline,  on  fait  pénétrer  ce  produit  sous 
la  peau,  on  obtient  une  anémie  intense,  et,  fait  curieux,  la  résistance  au 
lieu  d'augmenter  diminue  (6,000  U,  puis  1,000  il). 

Quelle  est  donc  l'influence  qui  agit  ? 

Par  le  passage  du  courant,  la  résistance  diminue  beaucoup  :  c'est  par  les 
modifications  chimiques  et  les  réactions  secondaires  que  la  résbtance  varie. 

En  effet,  avec  un  courant  de  6  volts  et  un  circuit  de  réstalance  négligeable, 
en  lisant  l'intensité  de  i5  en  i5  secondes,  on  voit  quand  I  est  devenu 
constant,  c'est  que  la  peau  est  saturée. 

Cette  résistance  varie  avec  la  nature  des  ions  et  passe  de  1,000  à  8,000  là  si 
l'on  introduit  de  l'ion  Ga  (expérience  très  élégante  avec  Ca  CI»,  si  Ton  ren- 
verse le  courant). 

La  résistance  varie  pour  un  ion  donné  suivant  le  voltage  sous  lequel  il  est 
introduit. 

Avec  une  peau  saturée  d'ion  phosphore,  en  passant  de  a  à  la  volts,  on  a 
10,000,  puis  i,aoo  U. 

La  résistance,  enfin,  varie  avec  la  concentration  des  ions  et  l'action  que 
leur  opposent  les  liquides  organiques. 

Une  question  pratique  de  haute  importance  est  l'étude  de  la  résistance 
des  électrodes;  elle  n'est  pas  en  raison  inverse  de  leur  surface,  comme  on 
l'admet  depuis  longtemps.  Les  Archives  d'électricité  médicale  ont  publié, 
en  effet,  un  article  à  ce  sujet,  alors  que  l'auteur  s'occupait  de  mesures  de 
résistance.  Actuellement,  il  a  obtenu  les  mêmes  résultats  par  d'autres 
méthodes,  ce  qui  lui  permet  d'expliquer  les  premiers.  La  résistance  des 
électrodes  est  proportionnelle  à  l'inverse  de  leur  longueur  périphérique. 
En  équation,  on  a  G  =  C  -h  p  c;  la  conductibilité  est  égale  à  une  cons- 
tante G',  plus  une  variable  proportionnelle  à  la  périphérie.  Donc,  la  résis- 


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(CONGRÈS    d'bLEGTROLOGIE   fit    DE   àADiOLOGIE    D^ AMSTERDAM.       72^ 

tance  du  corps  humain  mise  en  équation  serait  R  =  R'  -h  pr,  c*est-à-dire 
égale  à  une  constante  plus  la  résistance  due  à  Télectrode  (inverse  de  la 
pépiphérie). 

En  etîet,  plus  la  solution  imbibant  Télectrode  est  conductrice,  plus  le 
courant  tendra  à  passer  à  la  périphérie.  (Voir  à  ce  sujet  les  expériences 
décrites  au  Congrès  de  Clermont,  Arch.  d'éleclr,  méd.,  10  août  1908.) 


M.  WERTHEIM  SALOMONSON  (d'Amsterdam).  —  Les  courants  d'ac- 
tion des  contractions  volontaires  et  réflexes  des  muscles  humains. 

En  enregistrant  Télectrocardiogramme  de  Thomme  on  peut  généralement 
observer  que  Timage  de  la  corde  du  galvanomètre  otTre  des  oscillations 
continues.  Einthoven  qui,  le  premier,  a  vu  et  décrit  ces  oscillations  qui 
n*ont  rien  à  faire  avec  l'électrocardiogramme  proprement  dit,  savait  déjà 
qu'elles  provenaient  des  courants  d'action  de  muscles  volontaires.  Il  pouvait 
les  faire  disparaître  entièrement  en  narcotisant  légèrement  le  malade. 

Chez  les  personnes  non  narcotisées,  je  les  retrouve  toujours,  du  moins 
quand  j*ai  une  fibre  de  quartz  de  résistance  assez  réduite,  tendue  pour  une 
action  aussi  rapide  que  possible.  Si  Ton  diminue  la  tension  et  que  Ton 
augmente  la  résistance  du  circuit,  jusqu'à  avoir  une  même  sensibilité  pour 
une  même  différence  de  potentiel,  —  généralement  de  i  centimètre  de 
déviation  pour  un  millivoit,  —  on  voit  également  diminuer  ou  même 
disparaître  complètement  ces  oscillations. 

Il  va  sans  dire  que  le  procédé  physique  indiqué  ici  n'élimine  pas  réelle- 
ment les  courants  d'action  de.s  muscles  volontaires,  mais  qu'il  réduit  la 
sensibilité  du  galvanomètre  pour  des  oscillations  rapides  de  manière  à 
améliorer  l'apparence  de  l'électrocardiogramme,  quoi  qu'il  en  résulte  une 
légère  réduction  du  sommet  principal  R. 

Pour  étudier  les  oscillations  causées  par  les  contractions  musculaires,  nous 
inscrivons  un  électrocardiogramme  avec  une  grande  vitesse  sur  la  plaque 
photographique,  on  voit  alors  chaque  oscillation  qui  a  duré  de  o,oa  seconde 
environ. 

Mieux  vaut  encore  suivre  l'exemple  de  M.  Piper  qui  enregistre  les  oscilla- 
tions immédiatement,  sans  enregistrer  un  électrocardiogramme.  A  cet  effet, 
il  suffit  de  dériver  les  courants  d'action  des  muscles  de  Tavant-bras  avec 
deux  électrodes  impolarisables.  Aussitôt  qu'on  serre  le  poing  on  voit 
apparaître  des  oscillations,  qui  disparaissent  lorsqu'on  relâche  les  muscles 
de  l'avant-bras. 

Les  courants  d'action  des  divers  muscles  ont  des  fréquences  d'oscillations 
un  peu  différentes.  M.  Piper  trouve  généralement  de  45  à  5o  oscillations 
par  seconde  ;  seulement  pour  les  muscles  masticateurs  la  fréquence  est  un 
peu  plus  élevée. 

Il  dit  aussi  que  la  force  des  contractions  n'a  pas  d'influence  sur  la 
fréquence  de  ces  oscillations.  Par  contre,  j'ai  eu  l'impression  que  la  force 
des  contractions  a  une  influence  assez  marquée  :  plus  la  force  est  grande, 
plus  l'amplitude  augmente,  tandis  que  la  fréquence  diminue. 

Ceci  peut  être  facilement  démontré  avec  le  muscle  extenseur  de  la  jambe. 
En  mettant  une  électrode  sous  le  pli  inguinal  et  l'autre  au-dessus  du  genou 
on  peut  dériver  les  courants  d'action  du  quadriceps.  En  étendant  la  jambe 
on  voit  aussitôt  apparaître  des  oscillations  ayant  une  fréquence  d'environ 
45  par  seconde.  Mais  quand  on  répète  l'expérience,  après  avoir  préalablement 
fixé  un  poids  de  10  kilogrammes  au  pied,  la  fréquence  diminue  jusqu'à 
4o  oscillations  par  seconde,  et  l'amplitude  augmente  notablement. 


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7^8  ARCHIVES    d'ÉLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

Dans  son  travail  M.  Piper  a  répété  aussi  la  célèbre  expérience  de  Hermann, 
décrite  dans  le  Manuel  de  Physiologie  (i3  Aufl.,  S.  i6i,  1905). 

Cette  expérience  consiste  en  la  dérivation  d*un  courant  d'action  des 
muscles  de  Favant-bras,  quand  ils  sont  excités  par  une  seule  secousse  élec- 
trique appliquée  au  plexus  brachial. 

Je  puis  vous  montrer  quelques  électrogrammes  de  ces  courants  d*action. 
iVfalheureusement  ils  sont  toi:gours  légèrement  déformés  par  Faction  directe 
du  courant  excitateur  :  il  est  facile  de  démontrer  que  c'est  réellement  le 
cas.  Le  courant  d'action  est  alors  un  courant  diphasé,  qui  est  précédé  d'une 
déviation  dont  la  direction  dépend  de  la  direction  du  courant  excitateur. 
Les  électrogrammes  de  M.  Piper  présentent  le  même  défaut. 

J'ai  donc  tâché  de  provoquer  une  secousse  musculaire  isolée  sans  recourir 
à  l'excitation  électrique. 

La  contraction  réflexe  du  quadriceps  me  semblait  convenir  en  tout 
point  pour  cette  expérience.  En  effet  j'ai  pu  obtenir  plusieurs  électro- 
grammes  des  courants  d'action  d'une  simple  secousse  musculaire  du 
quadriceps,  causée  par  une  percussion  du  tendon  pateliaire. 

Le  courant  d'action  est  diphasé  et  dure  presque  un  trentième  de 
seconde. 

La  période  latente  a  pu  être  mesurée  en  inscrivant  en  même  temps  le 
moment  de  la  percussion.  A  cet  effet,  le  moyen  le  plus  simple  était  d'enre- 
gistrer la  contraction  musculaire.  La  courbe  de  la  contraction  est  toujours 
précédée  d'une  petite  inflexion  qui  est  causée  par  l'ébranlement  mécanique 
du  muscle  par  suite  de  la  percussion  du  tendon.  Le  choc  du  marteau  se 
propage  le  long  du  muscle  avec  une  vitesse  assez  grande,  mais  facilement 
mesurable.  Et  quand  on  connaît  aussi  la  période  latente  de  l'appareil 
inscripteur,  il  n'y  a  aucune  difQculté  à  mesurer  exactement  la  période 
latente  du  courant  d'action.  On  arrive  à  un  chiffre  de  0,01  seconde. 

Pour  finir,  j'ai  tâché  d'inscrire  les  courants  d'action  dans  le  clonus 
pateliaire  provoqué.  Dans  un  cas  de  sclérose  en  plaques,  dans  lequel  on 
pourrait  facilement  provoquer  un  clonus  du  quadriceps,  j'ai  pu  obtenir 
une  courbe  montrant  un  petit  courant  d'action  diphasé  au  commencement 
de  chaque  contraction  musculaire  du  clonus.  Quelquefois  le  courant  diphasé 
était  légèrement  déformé  sans  pourtant  avoir  perdu  le  caractère  générai 
d'un  semblable  courant  d'action.  En  outre,  il  se  montrait  généralement 
en  Ire  les  petits  courants  successifs  une  variation  de  potentiel  lente,  de  forme 
arrondie.  J'ai  cru  d'abord  qu'il  s'agissait  d'une  déformation  artificielle 
causée  par  une  variation  de  la  résistance  du  circuit  à  l'endroit  des  électrodes. 
Mais  comme,  par  hasard,  la  courbe  qui  montre  le  mieux  cette  variation 
lente,  s'obtient  sans  qu'il  y  ait  à  compenser  aucun  potentiel  de  contact, 
cette  explication  ne  saurait  donc  être  acceptée.  Je  crois  pouvoir  en  conclure 
que  cette  variation  lente  est  produite  par  le  corps  humain,  sans  qu'il  me 
soit  possible  d'en  expliquer  l'origine. 


Séance  du  mardi  /"  septembre ^  soir. 

M.  GLUZET.  —  De  runification  des  mesures  et  des  méthodes  en 
électrodiagnostic . 

Les  réactions  électriques  sont  de  plus  en  plus  employées  à  cause  de  leurs 
résultats  absolument  objectifs;  elles  sont  impossibles  a  simuler.  Elles  sont 
employées  sous  forme  de  recherche  de  la  résistance,  courant  galvanique^ 


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CONGRÈS    d'ÉLECTROLOGIB    ET   OE   RADIOLOGIE    D*AM8TERDAM.       739 

faradique  et  autres  modes  nouveaux  de  courants  à  qui  l'on  attribue  des 
qualités  plus  complètes. 

Mais  aucun  des  résultats  n'est  réellement  scientifique  et  comparable  aux 
autres. 

Les  électrodes,  pour  donner  des  résultats  comparables,  devraient  être 
unifiées,  avoir  une  surface  donnée,  être  imbibées  de  solutions  données, 
leur  position  devrait  être  également  définie. 

Pour  les  courants  continus  on  peut  employer  la  méthode  de  Kohlrausch 
ou  du  téléphone  différentiel  de  Bergonié.  Maisi comme,  pour  interrompre  les 
courants,  on  se  sert  d'une  clef  de  Morse,  à  main,  on  introduit,  par  la  vitesse 
de  rupture  ou  fermeture,  une  variation  ;  on  ne  peut  définir  ces  courants  ni 
par  le  milliampèremètre,  ni  par  le  voltmètre,  ni  par  les  deux  réunis; 

Le  courant  faradique  a  été  étudié  au  point  de  vue  unification  de  source  ; 
on  a  proposé  des  «  faradimètres  étalonnée» ;  mais  on  n'est  pas  arrivé,  par 
suite  des  variations  d'un  instrument  à  l'autre,  à  obtenir,  des  résultats 
concordants. 

Reste  la  méthode  des  condensateurs. 

C'est  la  meilleure  et  la  plus  sûre. 

Avec  une  capacité,  la  plus  grande  possible,  telle  qu'un  microfarad,  on 
obtient  tous  les  résultats  acquis  avec  le  courant  continu.  Une  petite  capa- 
cité permettrait  d'avoir. des  ondes  moins  longues,  et  les  résultats  du  courant 
faradique. 

L'auteur  propose  : 

1*  L'unification  des  surfaces  des  électrodes,  i  centimètre  carré i)Ourractivei 
100  centimètres  carrés  pour  l'indifférente; 

2**  Le  courant  continu,  bon  pour  des  recherches  qualitatives,  ne  donne 
pas  de  mesures  précises:  à  éliminer.  Le  courant  faradique  pourrait  être 
utilisé  avec  des  faradimètres  ;  ^    . 

3**  Deux  condensateurs,  un  petit  et  un  grand,  pour  les  ondes  courtes  et 
longues,  permettraient  de  mesurer  avec  ces  deux  modes,  rexcitabilité  ner- 
veuse ou  musculaire  et  tous  ses  troubles; 

4*  Les  condensateurs  seuls  donnent  des  résultats  comparables  entre  eux. 

DISCUSSION 

En  l'absence  de  l'auteur,  M.  Doumer  demande  s'il  n'y  a  pas  lieu  d'adopter 
quelque  conclusion,  quitte  à  laisser  les  autres  à  l'étude  jusqu'au  prochain 
Congrès,  l'électrodiagnostic  par  les  courants  faradique  et  galvanique 
n'ayant  aucune  valeur  documentaire  scientifique. 

M.  Salomonson  propose  d'étudier  le  travail  de  M.  Cluzet  qui  résume 
l'opinion  de  tous,  pour  pouvoir  faire  un  vole  conscient  au  prochain  Congrès. 


M.  HOORWEG.  —  Sur  la  loi  d'excitation  électrique  des  nerfs  et 
des  muscles. 

L'auteur  s'attache  à  démontrer  que  la  loi  de  du  Bois-Rcymond  doit  être 
rejetée  par  tous  et  pour  toi:gours. 


M.  W.  SALOMONSON.  —  Le  coefficient  de  la  contraction  muscu- 
laire et  le  coefficient  de  la  polarité.  Contribution  à  l'étude  de  la 
réaction  de  dégénérescence. 

L'examen  électrique  joue  un  rôle  prépondérant  dans  les  cas  de  paralysie 
périphérique.  Semblable  exploration  ne  doit  se  faire  qu'avec  la  plus  grande 

▲RCH.    O'éLBCTR.    MBD    —  1908.  SA 


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7^0  AtlCâtVBS   D^^LECTRIGlTé   M^IGALfi. 

exactitude  possible;  alors  seulement  on  peut  observer  quelque  régularité 
dans  la  marche  de  certains  phénomènes.  C'est  sur  un  de  ces  phénomènes 
que  je  désire  attirer  votre  attention. 

Parmi  les  symptômes  qui  constituent  les  syndromes  de  dégénérescence, 
il  faut  d'abord  noter  la  contraction  lente  avec  Texcitation  galvanique  directe 
et  puis  le  changement  de  la  formule  de  contraction. 

Ce  dernier  symptôme  n*'est  pas  une  entité  symptomatique,  mais  il  com- 
prend entre  autres  deux  symptômes  distincts  :  i"  l'augmentation  relative 
et  absolue  de  l'action  excitatrice  du  courant  sous  l'anode;  a*  raugmentation 
relative  et  absolue  de  l'action  du  courant  pendant  le  régime  permanent. 

Qu'il  me  soit  permis  de  faire  d'abord  quelques  remarques  à  propos  de  ce 
dernier  symptôme. 

Le  muscle,  dont  le  nerf  est  dégénéré,  se  comporte  autrement  qu'un  muscle 
sain.  Les  contractions  n'en  sont  plus  si  rapides  ni  si  promptes,  mais  il  se 
produit  une  contraction  lente,  paresseuse  et  traînante  au  moment  de  la 
fermeture  du  circuit.  En  outre,  la  secousse  tend  à  se  transformer  en  tétanos 
réel  et  persiste  aussi  longtemps  que  le  courant  passe.  A  cet  effet,  il  suffit 
d'augmenter  légèrement  l'intensité  du  courant. 

Ce  fait  est  assez  connu  et  on  peut  le  trouver  dans  quelques  traités  d'élec- 
tricité médicale,  quoique  la  plupart  le  passent  sous  silence. 

Avec  Iqs  muscles  sains  il  est  encore  facile  de  provoquer  une  contraction 
tonique  —  une  K  D  T  —  pourvu  que  le  courant  soit  assez  fort.  La  différence 
entre  les  muscles  sains  et  les  muscles  dont  les  nerfs  sont  dégénérés  n'est  que 
quantitative;  la  contraction  tonique,  le  tétanos,  s'obtient  beaucoup  plus 
facilement  avec  ceux-ci  qu'avec  ceux-là. 

Pour  apprécier  ces  faits  nous  devons  considérer  d'abord  le  mécanisme  de 
l'excitation  électrique. 

Depuis  du  Bois-Reymond  on  sait  que  l'électricité  constitue  une  cause 
d'excitation  pour  les  muscles  et  les  nerfs,  surtout  pendant  le  régime  variable 
d'un  courant.  Il  était  d'avis  que  le  courant  continu,  pendant  le  régime 
permanent,  n'est  un  excitant  que  par  l'action  chimique  des  substances 
formées  par  l'électrolyse  des  nerfs  et  des  muscles.  Il  acceptait  déjà  une  genèse 
différente  pour  l'action  excitatrice  du  courant  au  régime  variable  et  au 
régime  permanent.  Nemst,  l'auteur  de  la  dernière  théorie  sur  l'excitation 
électrique,  a  également  été  forcé  de  séparer  ces  deux  conditions.  Jusqu'ici 
il  n'existe  pas  de  théorie  qui  les  considère  à  un  même  point  de  vue. 

On  est  donc  porté  à  croire  qu'il  y  a  réellement  une  différence  fondamen- 
tale entre  le  mécanisme  de  l'excitation  produite  par  le  courant  continu 
pendant  le  régime  variable  et  le  régime  permanent. 

Ceci  posé,  et  en  considérant  que  la  contraction  de  clôture  et  le  tétanos 
dépendent  de  l'intensité  du  courant,  nous  devons  admettre  que  les  inten- 
sités nécessaires  pour  produire  une  contraction  de  clôture  et  un  telanos 
dépendent  de  certaines  qualités  du  muscle.  Aussitôt  que  le  rapport  entre 
ces  deux  intensités  change,  nous  sommes  absolument  certains  qu'il  y  a  une 
modification  dans  le  chimisme  du  muscle.  Par  contre,  une  variation  des 
deux  intensités  ensemble,  sans  changement  de  leur  rapport,  n'est  pas  for- 
cément causée  par  une  modification  chimique  du  muscle,  mais  peut  encore 
être  produite  par  des  causes  purement  physiques  et  absolument  étrangères 
au  chimisme  du  muscle. 

Nous  en  arrivons  donc  à  la  conclusion  que  le  rapport  qui  existe  entre 
l'intensité  minima  d'un  courant  continu,  capable  de  provoquer  une  contrac- 
tion cathodique  de  fermeture,  et  l'intensité  justement  capable  de  causer  une 
contraction  cathodique  tonique,  a  une  certaine  signification  pour  caracté- 


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coNGnès  d'électuologie  et  de  radiologie  d^amsterdam.     73 1 

riser  la  réaction  musculaire.  Je  propose  d*appeler  coej/icient  de  la  contraôtion 
musculaire  le  nombre  qui  indique  ce  rapport. 

Avec  les  muscles  sains  de  l'homme  et  des  animaux  le  courant  qui 
commence  à  produire  un  tétanos  est  généralement  de  3,9  à  ^,3  fois  plus 
grand  que  le  courant  minima  pour  une  simple  secousse  de  fermeture.  Donc 
le  coefficient  des  muscles  sains  est  à  peu  près  égal  à  4'  Il  est  curieux  de  noter 
la  constance  de  ce  coefficient,  quel  que  soit  le  muscle  strié  qu  on  examine  ; 
avec  les  muscles  longs  de  la  jambe  ou  des  bras  on  trouve  le  même  coefficient 
qu*avec  les  muscles  courts  du  visage  ou  de  la  main.  Avec  les  muscles  de  la 
grenouille  on  a  encore  le  même  nombre,  du  moins  avec  les  températures 
ordinaires. 

Dans  la  réaction  de  dégénérescence  le  coefficient  est  toujours  diminué. 
On  trouve  sans  exception  des  coefficients  compris  entre  3,7  et  1,1,  du  moins 
dans  les  cas  que  j*ai  observés  ou  qui  ont  été  examinés  par  mes  assistants. 

Dans  les  cas  légers  de  névrite  périphérique  avec  dégénérescence  partielle, 
le  coefficient  de  la  contraction  musculaire  tombe  après  le  dixième  jour  assez 
brusquement  à  3,8  environ,  quelquefois  un  peu  plus  bas,  pour  remonter 
ensuite  très  lentement. 

Dans  les  cas  graves,  avec  dégénérescence  complète,  le  coefficient  peut 
tomber  à  i,5  ou  même  à  1,1.  La  diminution  du  coefficient  ne  s*arrète  pas 
à  3,8,  mais  continue  à  baisser  assez  lentement  à  partir  du  dixième  jour  et 
atteint  un  minimum  quinze  jours  après. 

Aussitôt  que  le  coefficient  commence  à  remonter,  on  peut  considérer  le 
cas  comme  étant  en  voie  de  guérison. 

La  variation  du  coefficient  se  comporte  d'une  manière  extrêmement 
régulière;  si  Ton  trouve  des  irrégularités,  il  faut  presque  toujours  les 
attribuer  à  une  technique  insuffisante. 

Le  coefficient  nous  montre  immédiatement  s'il  y  a  de  la  dégénérescence 
ou  non.  Et  même  quant  au  degré  de  la  dégénérescence,  d'après  ce  que  j'ai 
observé  dans  les  différents  cas  de  névrite,  je  crois  même  être  en  droit 
d'affirmer  que  le  coefficient  de  la  contraction  musculaire  nous  renseigne 
le  plus  complètement  sur  l'intensité  des  changements  musculaires  dans  la 
réaction  de  dégénérescence. 

Disons  encore  deux  mots  sur  l'action  prépondérante  de  l'anode  dans 
la  RD.  Nous  pouvons  exprimer  également  par  un  nombre  ce  changement 
de  la  formule  de  contraction.  Le  rapport  entre  les  intensités  minimas,  pour 
une  KFS  et  une  AnFS,  pourrait  être  appelé  le  coefficienl  de  polarilé.  Avec 
les  muscles  normaux,  ce  coefficient  est  généralement  compris  entre  i,5 
et  a, 5.  Dans  la  réaction  de  dégénérescence  le  coefficient  baisse  jusqu'à  i 
(KFS  =  AnFS)  et  même  jusqu'à  o,5  (AnFS  >  KFS). 

La  valeur  théorique  de  ce  coefficient  est  tout  autre  que  celle  du  coefficient 
de  la  contraction  musculaire.  La  valeur  pratique  me  semble  beaucoup 
moindre,  surtout  parce  qu'on  trouve  quelquefois  des  coefficients  ne  diffé- 
rant que  peu  de  l'unité  sans  aucun  changement  pathologique  appréciable. 
Le  coefficient  de  polarité  peut  cependant  avoir  une  valeur  pratique  réelle, 
si  Ton  peut  constater  un  changement,  soit  en  le  comparant  à  celui  d'un 
muscle  symétrique  sain,  soit  en  le  comparant  au  résultat  d'un  examen 
antérieur.  En  tout  cas,  il  me  semble  que  l'emploi  de  ce  coefficient  constitue 
encore  la  meilleure  manière  d'utiliser  les  résultats  d'une  exploration 
électrique. 

DISCUSSION 

M.  Zanietowsxi  a  trouvé,  dans  des  cas  de  névrite  périphérique  légère,  un 
amoindrissement  du  coefficiedt  de  la   contraction   musculaire    pour    les 


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73a  ARCHIVES  d'électricité  médicaxe. 

décharges  du  condensateur,  après  une  semaine,  ainsi  que  M.  Salomonson 
Ta  trouvé  pour  le  courant  continu. 


M.   OTTO  VERAGUTH  (de  Zurich).  —    Das    psycho - galvanische 
Reflex-Phaenômen. 


M.  H.  KURELLA.  —  Ueber  den  menschlichen  Kôrper  besonden 
die  Himmassa  als  Dielectricum. 


Séance  du  mercredi  2  septembre,  matin. 

Radiodiagnostic. 

M.  Charles  LESTER  LEONARD  (de  Philadelphie).  —  Radiographies 
instantanées  pour  le  diagnostic  des  affections  thoraciques  et  abdo- 
minales. 

L'auteur  fait  défiler  une  série  de  projections  superbes  représentant  des 
radiographies  du  thorax  et  de  Tabdomen.  Le  diaphragme  est  naturellement 
représenté  par  une  ombre  absolument  limitée;  dans  les  clichés  du  thorax 
apparaissent  très  souvent  jusqu'aux  plus  petites  bronches,  les  ganglions  y 
sont  nettement  marqués  et  se  détachent  souvent  très  bien  au  milieu  des 
masses  sombres  dues  à  de  Tinfiltration  péri-bronchique.  Mais  les  clichés  les 
plus  beaux  sont  ceux  de  la  cavité  abdominale  ;  à  côté  des  différentes  formes 
et  positions  de  Festomac,  l'auteur  montre  l'ombre  décelant  des  mouvements 
péristaltiques  du  pylore,  du  duodénum. 

Dans  deux  clichés  on  peut  suivre,  sur  une  très  grande  longueur,  l'intestiD 
grêle.  De  nombreuses  radiographies  donnent  l'image  complète  du  gros 
intestin.  En  somme,  clichés  superbes,  reproduisant  toutes  les  parties  de 
l'abdomen,  comme  elles  ne  l'ont  sans  doute  encore  jamais  été,  ou  tout  au 
moins  comme  elles  n'ont  encore  été  publiées. 


M.  WENGKEBAGH  (de  Groningue).  —  Die  Bedeutung  des  Rôntgen- 
▼erfahrens,  insbesondere  der  stereoskopischen  Rôntgenographie 
ftir  die  Diagnostik  innerer  Krankheiten  (Utilisation  de  la  ROntgé- 
nographie  et  particulièrement  de  la  radiographie  stéréoscopique 
pour  le  diagnostic  des  maladies  internes). 

Dans  tout  hôpital,  et  à  plus  forte  raison  dans  toute  clinique  de  Faculté, 
il  est  à  souhaiter  qu'au  moins  un  interne  soit  tout  à  fait  au  courant  de 
la  méthode  radiographique  pour  qu'il  puisse  diagnostiquer  les  cas  les  plus 
courants  :  encore  faut-il  que  le  médecin  ait  une  grande  habitude  clinique 
pour  se  servir  avec  succès  des  rayons  Rôntgen  et  en  interpréter  les  résultats 
avec  intelligence. 

Mais  c'est  surtout  la  radiographie  stéréoscopique,  qui  présente  le  plus 
d'avantages.  En  effet  :  i"  elle  montre  comme  la  plaque  simple  s'il  y  a  quelque 
chose  d'anormal  et  où  cela  se  trouve  ;  a**  de  plus,  elle  permet  au  médecin, 
même  le  moins  expérimenté,  de  s'orienter  rapidement;  naturellement 
la  position  de  tous  les  organes  se  reconnaît  facilement.  M.  Béclère  avait  fait 
à  la  stéréoscopie  l'objection  que  sur  dix  personnes,  cinq  n'avaient  pas  la  vue 
stéréoscopique  ;  l'auteur  répond  que  pour  l'avoir,  il  suffit  de  posséder  deux 


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CONGRÈS    d'ÉLECTROLOGIE    ET    DE    RADIOLOGIE    d'aMSTERDAM.       733 

yeux  égaux  ou  rendus  égaux,  et  que,  malgré  ces  défectuosités,  il  n*y  a 
pas  lieu  de  négliger  une  méthode  aussi  riche  en  renseignements.  Par  la 
stéréoscopie,  lestléfauts  de  la  plaque  simple  sont  éliminés,  le  champ  de  vue 
est  plus  large,  les  expositions  obliques  ne  peuvent  plus  donner  lieu  à  des 
erreurs  comme  pour  les  radiographies  ordinaires. 

La  radiographie  rapide  permet  d'employer  cette  méthode  pour  le  thorax 
et  en  particulier  dans  le  cas  de  tuberculose  :  par  elle  on  localise  les  cavernes, 
infiltrations  pleurales,  etc.  Si  la  tuberculose  est  à  son  début,  elle  peut  être 
dépistée  beaucoup  plus  facilement  et  localisée  très  sûrement.  De  même  la 
localisation  des  tumeurs,  anévrysmes,  noyaux  pneumoniques,  exsudations, 
est  rendue  facile.  Les  pneumothorax  ouverts  et  fermés  sont  mis  en  lumière 
de  façon  merveilleuse.  Le  cœur,  cependant,  est  moins  facile  à  mettre  en  relief 
à  cause  de  sa  courbure  trop  grande  et  de  son  peu  d'aspérités;  son  contour  n'en 
devient  cependant  que  plus  net.  Les  autres  organes  intra-thoraciques,  par 
contre  (ganglions,  œsophage  insufiQé,  aorte,  etc.),  sont  vus  en  leurs  rapports 
et  place.  Enfin,  les  déformations  osseuses  naturelles  ou  consécutives  à  une 
maladie  sont  étudiées  avec  la  plus  grande  netteté. 

Mais  la  radiographie  stéréoscopique  et  la  radiographie  en  général  ne 
doivent  pas  rester  une  spécialité  fermée,  il  faut  que  les  chirurgiens  et 
médecins  s'y  intéressent  et  en  connaissent  les  résultats,  de  façon  que  l'entente 
s'établisse  toujours  entre  eux  et  le  radiographe,  à  propos  de  l'interprétation 
des  clichés  :  les  étudiants  doivent  y  être  initiés. 

DISCUSSION 

M.  KiENBôcK  appuie  cette  conclusion. 


M.  GROEDEL  (Nauheim).  —  La  stéréo-radiographie  du  thorax. 


M.  HULST  (Amérique).  —La  radiographie  des  tissus  mous. 

Nombreuses  projections  et  radiographies  exposées,  impeccables,  donnant 
tous  les  détails  du  tissu  pulmonaire  et  de  l'abdomen.  Pour  cette  dernière 
région  cependant  il  est  inférieur  à  M.  Léonard  Lester  (Philadelphie;.  11  pose 
au  plus  3  secondes  et  utilise  entre  autres  une  machine  statique  de 
loo  plateaux  à  axe  vertical  qui,  dit-il,  débite  au  plus  i5  m  A.,  mais  fait  plus 
de  travail  que  3o  m  A.  de  ses  bobines.  En  effet,  la  courbe  de  l'intensité  est 
parallèle  à  la  ligne  du  zéro,  tandis  qu'avec  les  bobines  il  y  a  des  ondes 
élevées,  mais  retombant  de  suite  au  zéro. 


M.  HALLS  DALLY.  —  Étude  de  la  respiration  et  des  mouvements 
du  diaphragme  par  l'orthodiagraphe. 


M.  GOGHT  (Halle).  —  Radiographie  et  spondylitis  tuberculeuse. 


M.  GONRAD  (d'Anvers).  —  Les  traumatismes  du  segment  lombo- 
sacré  du  rachis. 

La  Société  internationale  de  chirurgie  a  donné  comme  sujet  de  rapport  : 
t  Les  traumatismes  du  segment  lombo-sacré  du  rachis.  »  L'article  d'intro- 
duction ne  parle  pas  de  la  radiographie  C'est  un  grave  oubli . 


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7^4  'ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ    MÉDICALE. 

Un  cliché  donne  en  effet  toutes  les  lésions,  leur  nature,  la  forme  de  la 
fracture  et  même  son  écartement.  11  est  à  regretter  qtjM^'  les  chirurgiens 
décident  parfois  des  interventions  sans  l'aide  de  la  radiogiàphie. 

L'hystéro-traumatisme,  la  coxalgie  hystérique,  la  simulation,  ont  dans  la 
radiographie  un  grand  moyen  de  diagnostic.  Une  fracture  parcellaire  des 
vertèbres  peut  se  faire  : 

i""  A  la  suite  d'une  extension  exagérée  de  la  colonne; 

a'  Par  la  flexion  exagérée  extra-physiologique. 

Les  symptômes  pathologiques  nerveux  dépendent  plus  de  la  localisation 
que  de  l'étendue  de  la  lésion  osseuse;  ils  sont  très  variables  cependant.  On 
peut  ainsi  pressentir  une  fracture  parcellaire  par  les  signes  cliniques  et  la 
démontrer  par  le  cliché  radiographique. 

Pour  les  examens  dans  les  accidents  du  travail,  en  méconnaissant  les 
lésions  dès  le  début,  on  arrive  à  de  profondes  erreurs  :  La  colonne  lombo- 
sacro,  mal  explorée,  et  sans  radiographie,  est  sujette  à  ces  lésions  mécon- 
nues; les  fractures  parcellaires  d'une  lame,. d'une  apophyse  transverse  ou 
articulaire  étant  assez  fréquentes 

Par  la  localisation  précise  on  peut  agir  sur  la  partie  blessée,  l'enlever, 
empêcher  un  cal  comprimant  la  queue  de  cheval.  D'où,  non  seulement  dans 
les  accidents  du  travail,  juste  réparation  pécuniaire,  mais,  de  plus,  guérison 
et  bon  jeu  de  tous  les  muscles.  Ceci  est  un  point  vers  lequel  la  chirurgie 
doit  porter  ses  efforts.  

M.  BERTOLOTTI  (de  Turin).  —  Étude  radiographique  sur  le  mal  de 
Pott  cerrical. 

Les  processus  tuberculeux  des  vertèbres  sont  de  deux  sortes  : 

i**  L'ostéite  tuberculeuse  profonde,  d'où  souvent  gibbosité  classique; 

2*  L'ostéite  tuberculeuse  superficielle,  d'où  rarement  de  grands  signes 
cliniques. 

Pour  étudier  à  ce  point  de  vue  la  colonne  cervicale,  il  faut  faire  deux  radio- 
graphies, antéro-postérieure  et  sagittale  ;  cette  dernière  est  la  plus  riche  en 
renseignements,  c'est  la  position  de  choix  pour  le  diagnostic. 

Si  l'ostéite  est  profonde,  on  voit  les  caries  et  l'effbndrement  des  vertèbres; 
mais  si  elle  est  superficielle,  on  doit  chercher  des  signes  plus  précis,  ce 
sont  :  en  première  ligne,  l'atrophie  osseuse  qui  donne  un  aspect  caracté- 
ristique à  la  colonne  cervicale  :  diminution  du  profil,  apparition  des  trous 
de  conjugaison  normalement  cachés  par  les  lames  vertébrales,  les  apophyses 
articulaires  et  les  tubercules  vertébraux  non  atrophiés.  De  plus,  la  courbure 
normale  de  la  chaîne  osseuse  ne  tarde  pas  à  se  modifier  dès  que  des  petits 
foyers  sont  décelables. 

L'atrophie  est  bien  due  à  l'infection  et  non  à  l'immobilité,  puisque  dès  le 
début  on  la  trouve,  avant  que  les  malades  aient  été  immobilisés. 


Séance  du  mercredi  2  septembre,  soir, 
Radiodiagnostic. 
M.  BEGLÈRE.  —  L'exploration  radiologique  du  foie('). 
D'abord  limitée  à  l'étude  des  fractures,  luxations  et  corps  étrangers,  la  radio- 
logie servit  à  l'étude  des  trois  cavités  splanchniques  :  thorax,  crâne,  abdomen. 

(')  Voir  à  ce  sujet  Béclkre,  Sur  Taide  apportée  au  diagnostic  et  à  la  localisation 
des  abcès  dysentériques  du  foie  par  l'exploration  radiologique  (Arckiv.  d'éleclr.  mèd.^ 
a5  avril  iyo8,  p.  a83). 


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CONGRÈS    D'ÉLEGTaOLOGIE    ET   DE    RADIOLOGIE    o'AMSrERDAM.       735 

Dans  cette  dernière  cavité,  le  foie  n'a  pas  retenu  assez  l'attention  des 
radiologues.  A.  TAcadémie  de  médecine  ont  été  communiqués  quelques  cas 
d'abcès  dysentériques  du  foie.  La  face  supérieure  et  la  face  inférieure  peuvent 
être  étudiées. 

La  face  supérieure  comprend  deux  parties  :  la  zone  périphérique  est 
accessible  à  la  percussion,  un  peu  à  la  palpation,  mais  il  est  une  autre  zone 
centrale  qui  échappait  aux  moyens  ordinaires  d'investigation,  ainsi  que  la 
face  inférieure. 

Cette  face  supérieure,  mobile  pendant  les  mouvements  respiratoires,  est 
représentée  sur  une  radiographie  par  une  ligne  courbe  à  convexité  supé- 
rieure, légèrement  plus  élevée  que  la  partie  gauche  du  diaphragme. 

Quand  le  foie  est  augmenté  de  volume  dans  toute  son  étendue,  il  se 
développe  surtout  en  bas,  la  convexité  supérieure  reste  la  même;  mais  s'il 
y  a  un  kyste  hydatique,  abcès  ou  tumeur  solide,  le  dôme  hépatique  peut  se 
soulever. 

L'auteur  cite  l'histoire  d'un  malade  opéré  d'un  abcès,  puis  ayant  subi 
une  laparotomie  sans  résultats  :  grâce  à  deux  radiographies,  une  sagittale  et 
une  antéro- postérieure,  l'abcès  étant  repéré,  on  l'opère  avec  succès.  Un 
autre  malade  a  été  opéré  de  même  d'un  abcès  dysentérique. 

Une  dame  a  été  opérée  d'un  abcès  d'origine  obscure,  que  l'on  n'avait 
pas  dépisté  pendant  cinq  mois  de  maladie  :  l'auteur  montre  un  calque 
d'écran,  la  radiographie  n'ayant  pu  être  faite. 

On  avait  diagnostiqué  un  cancer  du  foie  chez  un  malade  :  l'examen  à 
récran  montra  une  tumeur  en  brioche  du  dôme  hépatique;  le  diagnostic 
a  été  changé  en  celui  de  kyste  hydatique  du  foie  qu'on  opéra  à  la  suite  de 
cet  examen. 

Les  lésions  de  la  face  inférieure  du  foie  peuvent  être  étudiées.  U  faut 
pour  cela  que  l'estomac  soit  rempli  naturellement  ou  artificiellement  de 
gaz  :  au  lieu  d'une  ligne  droite  normale,  le  bord  inférieur  donne  dans  les 
cas  pathologiques  une  ombre  très  irrégulière,  souvent  courbe. 

Un  kyste  hydatique  a  été  ainsi  dépisté  D'où  les  conclusions  suivantes  : 

L'exploration  physique  du  foie  n'est  pas  complète,  s'il  n'a  été  soumis  à 
l'examen  radiologique  portant  sur  les  faces  supérieure  puis  inférieure, 
après  insufiOation  de  l'estomac.  L'examen  radioscopique  doit  toujours  pré- 
céder la  radiographie. 

Pour  le  diagnostic  de  la  nature  de  la  lésion,  il  faut  rapprocher  tous  les 
autres  signes  cliniques  ou  physiques. 


M.  Alban  KOHLËR  (Wiesbaden).  —  Rôntgenogramme  total  du  foie. 

L'orateur  expose  sa  méthode  permettant  de  faire  une  radiographie  du  foie 
en  donnant  à  la  fois  l'ombre  de  la  face  supérieure  et  de  la  face  inférieure.  En 
effet  la  face  inférieure  a  une  inclinaison  de  haut  en  bas  et  d'arrière  en  avant. 
Si  donc  on  met  une  ampoule  de  telle  façon  que  son  foyer  émette  des 
rayons  tangents  à  cette  surface  dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue, 
la  face  supérieure  se  trouvant  g^râce  à  sa  courbure  toujours  projetée  suivant 
une  courbe  convexe  en  haut,  on  aura  la  «  radiographie  totale  du  foie  ». 


if.  KIENBÔCK  (de  Vienne).  —  Sur  la  diminution  transitoire    du 
volume  du  cœur  (Résumé,  sera  publié  in  extenso). 

L'auteur  cite  quelques  cas  de  diminution  de  volume  du  cœur  trouvée 
et  prouvée  par  la  radioscopie,  et  en  étudie  le  mécanisme  et  la  signification. 


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736  ARCHIVES    D'éLECTRICiré   MiDIGALB. 

Un  premier  cas  est  dû  à  la  sténocardie  hystérique.  Pendant  les  crises,  Taire 
cardiaque  diminue  considérablement  et  le  diamètre  transversal  de  lo  centi- 
mètres tombe  à  6°"  5.  Les  mouvements  cardiaques  semblent  complètement 
abolis  durant  quelques  secondes.  Le  mécanisme  en  est,  non  un  tétanos  ou 
une  crampe  du  myocarde,  mais  une  augmentation  considérable  de  la 
pression  intra-thoracique.  La  malade  n'a  pas  d'arythmie  ni  d*asystolie 
quoique  la  maladie  remonte  à  quatre  ans. 

Dans  un  autre  cas  d*asthme  bronchique,  la  diminution  du  cœur  se  produit 
par  le  même  mécanisme  :  augmentation  de  la  pression  intra-thoracique. 

L'auteur  montre  l'orthodiagramme  de  cette  malade  pendant  et  après  la 
crise  ;  la  différence  de  projection  du  cœur  dans  les  deux  cas  est  énorme. 

Enfin,  lorsque  le  corps  a  subi  une  grande  fatigue,  le  cœur  subit  aussi  une 
diminution  ;  c'est  surtout  avec  la  nage  entre  deux  eaux  que  ces  variations 
sont  fortes.  L'auteur  a  examiné  des  jeunes  gens  bien  portants  avant  et 
après  la  gymnastique  ou  la  natation  et  a  toujours  trouvé  la  même  dimi- 
nution. 

Mais  de  ces  trois  ordres  de  faits  pathologiques  et  physiologiques,  ressort 
cet  enseignement  beaucoup  plus  important  :  à  la  suite  d'efforts  exagérés 
chez  des  sujets  sains,  et  à  plus  forte  raison  chez  des  malades,  il  peut  se 
produire  un  phénomène  inverse  consécutif  auquel  on  n'avait  jamais  pensé, 
c'est  la  «  dilatation  aiguë  du  cœur  ». 


M.  PERGY  BROWN  (de  Boston).  —  La  nécessité  et  la  valeur  de  Texa- 
men  radiologique  chez  les  vieillards. 


M.  GUILLEMINOT  (de  Paris).— Sur  l'emploi  des  réactifs  lumines- 
cents comme  instruments  radiométriques. 

L'action  des  rayons  X  sur  le  platino-cyanure  de  baryum  peut  servir  de 
mesure  pour  la  radiothérapie  et  la  radiographie.  Mais  c'est  l'action  de 
fluorescence,  c'est-à-dire  physique,  et  non  l'action  chimique  ou  brunisse- 
ment, que  Ton  doit  employer,  car  la  seconde  varie  avec  la  dureté  des  rayons. 
L'auteur  explique  sa  méthode,  les  longues  et  savantes  recherches  auxquelles 
il  s'est  adonné,  et  propose  une  nouvelle  unité  :  Tunité  M,  absolument  déter- 
minée par  ses  effets  chimiques  sur  le  liquide  de  Freund  et  utilisable  très 
facilement  grâce  à  l'emploi  d'un  échantillon  de  radium  étalonné  donnant 
une  fluorescence  donnée  ('). 

M.  KAISIN  (de  Belgique).  —  Orthodiagraphe. 

L'auteur  montre  un  orthodiagraphe  très  simple  et  très  peu  coûteux, 
dit-il.  Cet  appareil  peut  rendre  d'aussi  bons  services  que  ceux  beaucoup 
plus  compliqués. 

M.  WERTHEIM  SALOMONSON.  —  Courants  de  Duddel.  (Démons- 
tration faite  au  laboratoire  de  l'hôpital  municipal.) 

Ces  courants  sont  produits  comme  il  suit:  des  deux  pôles  d'un  arc 
électrique,  en  dérivation,  partent  deux  fils,  l'un  va  fermer  le  circuit  sur  un 
résonateur  Oudin  dont  on  peut  faire  varier  la  self.   De  l'enroulement 

(')  Voir  du  même  auteur:  Principe  de  quantitométne  rationnelle  en  radio- 
thérapie (Archiv.  dCélecir.  méd.^  Congrès  de  Clermont,  lo  août  1908,  p.  569  et«uiv.). 
Voir  aussi  plus  loin,  Congrès  de  Marseille. 


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CONGRÈS    d'^LECTROLOGIG    ET    DE    RADIOLOGIE    D* AMSTERDAM.       787 

supérieur  du  résonateur,  après  avoir  passé  dans  un  certain  nombre  de 
spires,  le  courant  arrive  au  primaire  d'une  bobine  d'induction  sans  fer. 
Le  second  pôle  du  primaire  de  cette  bobine  communique  avec  le  deuxième 
pôle  de  l'arc  électrique  par  l'intermédiaire  de  condensateurs  à  capacité 
variable.  Par  le  réglage  de  la  self  et  la  variation  des  capacités  on  fait 
«  chanter  »  l'arc  plus  ou  moins  haut  suivant  les  applications  que  l'on  veut 
faire.  On  utilise  sur  le  malade  le  courant  secondaire  de  la  bobine  d'in- 
duction :  ce  courant  a  pour  caractéristique  de  ne  causer  aucune  douleur; 
appliqué  sur  la  main,  on  la  voit  se  contracter  sans  ressentir  aucune 
douleur  ni  sensation;  appliqué  sur  la  langue,  celle-ci  se  contracte  sans 
aucune  douleur.  L'auteur  dit  obtenir  de  bons  résultats  avec  cette  forme  de 
courant. 

Electrothérapie. 

M.  BAUDET  (de  la  Haye).  —  Sur  le  traitement  électrique  des  né- 
vrites. 

Communication  très  intéressante  et  détaillée  avec  la  description  de 
quelques  cas  de  guérison  de  névrites  par  la  haute  fréquence.  L'intérêt 
principal  est  dans  la  description  de  ces  cas. 

Ce  traitement  des  névrites,  dit  l'auteur,  est  peu  communément  employé, 
c'est  à  tort.  En  effet,  les  névrites  sont  souvent  dues  en  grande  partie  au 
terrain  sur  lequel  elles  évoluent;  le  terrain  moins  résistant  par  suite  de 
diathèse  rhumatismale,  arthritique,  peut  être  amélioré  localement  par  ces 
courants,  appliqués  à  la  périphérie  du  corps,  l'action  générale  contribue 
également  beaucoup  à  la  guérison.  L'auteur  cite  des  cas  de  paralysie  totale, 
d'eczéma  du  visage,  de  névrites  des  membres  supérieurs  rapidement  guéris 
par  ce  procédé. 

DISCUSSION 

Une  longue  discussion  suit  cette  communication  : 

M.  Stepanof  (Saint-Pétersbourg)  voudrait  savoir  si  l'auteur  a  trouvé  une 
différence  d'action  des  différentes  formes  d'application  de  ce  courant.  Pour 
lui,  en  faisant  varier  la  capacité,  la  self,  la  longueur  d'étincelle,  il  a  eu  des 
effets  tout  à  fait  variables.  11  faut  varier  les  applications  avec  les  cas  et  les 
malades. 

M.  Zametowsri  ne  croit  pas  nouveau  le  procédé  de  M.  Baudet  :  il  cite 
plusieurs  observations  qu'il  a  publiées  et  dit  que  seuls  se  servent  de  la  haute 
fréquence  de  façon  courante,  ceux  qui  savent  s'en  servir  :  il  donne  les 
résultats  publiés  en  France.  Au  point  de  vue  mesure,  il  dit  les  derniers 
travaux  qui  ont  été  suscités  et  parle  du  ft'équencemètre  de  la  maison 
Gaiffe. 

M.  LiBOTTE  utilise  la  haute  fréquence,  mais  en  varie  l'application  suivant 
les  cas  ;  il  utilise  surtout  l'effluve  ou  l'électrode  condensatrice,  et  aussi  le 
lit  condensateur. 


M.  ZAMETOWSKI  (Gracovie).  —  Sur  l'état  actuel  de  Putilisation  de 
la  décharge  des  condensateurs. 

Il  rappelle  tout  ce  qu'il  avait  dit  au  Congrès  de  Milan  sur  les  décharges 
unipolaires  et  bipolaires,  les  décharges  alternatives  et  en  cascade.  Outre 
le  système  qu'il  a  proposé  depuis  nombre  d'années,  et  les  résultats 
de  ses  expériences  cliniques,  bien  accueillies  par  beaucoup  d'auteurs, 
M.  Zanietowski  souligne  que  le  temps  de  la  décharge,  produite  par  un 


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738  ARGHITB8    D'^RCTRICiré    MéDIGALfc. 

minimum  d'énergie,  égale  d'après  lui  «une  résistance  spécifique!  du 
circuit  excité,  c'est-à-dire  un  produit  de  la  résistance  générale  par  la  circon- 
férence des  électrodes,  divisée  par  la  distance  des  électrodeis.  Cette  résistance 
spécifique  varie  en  pathologie  avec  les  variations  de  la  latence.  Elle  égale 
probablement  le  produit  de  la  latence  par  la  distance  des  électrodes,  et  nous 
donne  des  renseignements  sur  les  variations  de  la  «  conductibilité  >  qui 
sont  de  grande  valeur  pour  la  pratique. 

Après  sa  communication,  M.  Zanietowski  ofl're  au  Congrès  son  livre  U 
Condensateur  (Barth,  à  Leipzig)  et  son  cinquantième  ouvrage  :  le  Manuel 
d* Électromédecine  moderne. 


M.  ZANIETOWSKI.  -  Sur  les  bains  électriques. 

L'auteur  énumère  les  formes  uni-bi-multipolaires  sous  lesquelles  il  les 
emploie.  Il  dit  sa  préférence  pour  la  méthode  française  contre  la  méthode 
allemande.  Il  s'élève  contre  la  pratique  de  «  bains  d'eau  »  électriques  que 
l'on  ne  devrait  pas  appeler  «  bains  »  sans  qualificatifs. 


DISCUSSION 


M.  Leduc  rappelle  que  quand  un  membre  est  plongé  dans  un  liquide 
servant  d'électrode,  le  courant  ne  passe  pas  par  toute  la  surface  immergée 
du  membre,  mais  seulement  au  point  où  ce  membre  sort  du  liquide,  c'est 
d'ailleurs  ce  qui  ressort  de  sa  communication  de  la  veille. 


M.  BELLEMANIÈRE.  —  Électrolyseur  à  olive  extensible. 

Le  diamètre  de  l'olive  est  indiqué  par  un  cadran.  L'instrument  est  utilisé 
pour  le  traitement  des  rétrécissements  de  l'urètre.  Cet  électrolyseur, 
montré  déjà  à  Milan,  a  été,  depuis,  employé  dans  mainte  clinique  avec 
succès  :  sa  pratique  porte  sur  112  cas  ainsi  traités. 


M.  BELLEMAiNIÈRE.  —  Le  traitement  de  la  pyorrhée  alvéolo- 
dentaire  par  les  effluves  de  haute  fréquence. 

Le  traitement  de  la  pyorrhée  alvéolo-dentaire  par  les  effluves  de  haute 
fréquence  est  intéressant  en  ce  sens  que  cette  maladie  réputée  incurable 
par  les  dentistes  pourrait  ainsi  être  guérie.  Pour  appliquer  les  effluves,  il  se 
sert  d'une  électrode  condensa trice  spéciale  permettant  de  localiser  l'effluve. 
Cette  maladie  étant  une  manifestation  d'un  état  arthritique  très  avancé,  doit 
être  également  traitée  par  un  régime  hygiénique  sévère  et  un  traitement 
général  de  haute  fréquence  en  plus  des  applications  locales  :  l'effluve  agit 
pour  exciter  la  vitalité  des  cellules  en  état  de  moindre  résistance. 


M.  DE  NOBELE.  —  Le  traitement  des  algies  du  pied  jMir  les  cou- 
rants de  haute  fréquence. 

L'auteur  a  utilisé  les  effets  analgésiants  des  courants  de  haute  fréquence, 
pour  le  traitement  du  symptôme  taialgie  commun  à  de  nombreuses  aflec- 
tions.  Il  a  ensuite  étendu  sa  méthode,  et  l'a  appliquée  aux  autres  affections 
douloureuses  du  pied  (tarsalgie,  métatarsalgie,  achyllodynie,  névralgie  de 
Morton,  etc.)  dues  à  des  modifications  de  la  statique  du  pied,  à  desténosiles, 
arthrites,  ou  à  d'anciens  traumatismes  (entorse,  fracture).  Le  terme  «algies 


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CONGRÈS    d'ÉLECTROLOGIB    BT    DE   RADIOLOGIE    d' AMSTERDAM.       789 

du  pied  «  désigne  cet  ensemble  un  peu  disparate.  Naturellement  le  traite- 
ment particulier  de  chaque  affection  a  été  continué,  en  même  temps  que 
les  effluves  de  haute  fréquence  luttaient  contre  l'élément  «  douleur  ». 

L'effluve  a  été  obtenue  soit  :  i*  par  un  résonateur  bipolaire  D'Arsonval, 
dont  une  extrémité  était  en  communication  avec  le  malade,  et  l'autre  avec 
rélectrode  condensatrice  de  Oudin,  dont  on  avait  enlevé  le  manchon  de 
verre.  Effluvation  à  i5  ou  30  centimètres  de  dislance,  dirigée  sur  le  point 
douloureux  pendant  dix  minutes,  puis  une  minute  de  petites  étincelles  en 
monopolaire;  2**  par  le  résonateur  Oudin  et  le  meuble  de  Gaiffe,  100  V  et 
10  A  au  primaire.  Application  par  la  brosse  métallique  en  monopolaire,  à 
une  distance  où  l'étincelle  est  près  de  jaillir,  pendant  dix  minutes.  Étincelles 
pendant  une  minute.  De  nombreuses  observations  montrent  la  réelle  effica- 
cité de  cette  méthode. 


Jeadi  3  septembre ^  matin, 
Électrodiagrnostic  et  Électrothérapie. 

M.  OUDIN.  —  De  l'effluve  de  résonance  dans  les  atrophies  mus- 
culaires. 

Après  avoir  rapporté  les  expériences  de  Tesla  et  de  D'Arsonvai,  ainsi 
que  les  résultats  obtenus  par  ce  dernier  savant,  l'auteur  dit  avoir  eu  de 
bons  succès  dans  nombre  d'atrophies  musculaires  où  d'autres  traitements 
avaient  échoué,  entre  autres  une  amyotrophie  progressive  type  Aran 
Duchenne,  une  type  Marie  Gharcot,  une  atrophie  consécutive  à  une 
arthropathie  hémophilique,  une  névrite  traumatique  et  surtout  des  para- 
lysies infantiles,  quand  la  forme  est  encore  curable.  L'effluve  de  haute 
fréquence  lui  a  donné  de  meilleurs  résultats  que  la  galvanisation  et  la 
faradisation. 

11  est  vrai  que  l'on  n'a  aucune  mesure  des  courants  de  haute  fréquence  ; 
mais,  d'autre  part,  on  ne  mesure  ni  le  courant  statique,  ni  la  lumière  dans 
la  photothérapie,  ni  même  l'opium  qui  est  «  absorbé  »  par  les  malades. 
Mais  comme  on  peut  partir  d'un  zéro  pour  arriver  à  un  maximum,  il  ne 
faut  pas  croire  que  ce  courant  ne  puisse  être  approximativement  dosé. 
Duchenne,  de  Boulogne,  n'a  pas  attendu  les  instruments  de  mesure  pour 
faire  des  cures  merveilleuses.  Si  l'on  n'a  pas  de  chiffre,  il  y  a  le  sens 
clinique  de  l'opérateur,  sa  connaissance  de  ses  appareils,  de  ses  malades. 
Une  cause  de  mauvais  résultats  est  la  mauvaise  qualité  des  instruments.  A 
Milan,  on  a  présenté  un  résonateur  donnant  une  étincelle  minuscule;  d'un 
autre  côté  on  a  opéré,  en  un  sens  contraire,  avec  les  appareils  de  télégraphie 
sans  fil.  11  faut  se  mettre  dans  des  conditions  moyennes  et,  par  Tintensité  du 
primaire,  et  par  le  réglage  de  l'appareil,  on  arrive  ainsi  à  de  bons  résultats. 

DiscussioN 

M.  DouiiER  demande  si  les  cas  d'amyotrophie  progressive  étaient  bien 
nets  cliniquement.  Gela  est  intéressant,  car  le  traitement  local  agirait  sur  les 
centres  ainsi  que  le  dit  M.  Guillot,  de  Gaen,  lorsqu'il  traite  les  tabétiques 
par  l'effluve  sur  le  rachis.  Si  les  fibres  musculaires  seules  sont  atteintes,  on 
a  d'excellents  résultats  dans  tous  les  cas. 


M.  GUILLOZ.  —  Sur  l'action  des  rayons  X  sur  la  plaque  photo- 
^aphique.  (Voir  Congrès  de  Glermont,  Archiv,  d'élecir.  méd.,  10  août  1908.) 


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7^0  ARCHIVES   d'ÉLBCTRIGITÉ    MÉDICALE. 

M.  DE  NOBELE  et  TYTGAT  (Gand).—  Action  de  fulguration  dans 
les  tissus  normaux.  (Résumé,  sora  publié  in  extenso.) 

On  s*est  trop  occupé,  dit  Tauteur,  de  la  technique  de  la  fulguration,  et 
pas  assez  du  point  de  vue  expérimental.  Comme  pour  les  médicaments,  il 
faut  expérimenter  sur  les  animaux,  il  choisit  le  chien,  dont  Thypogastre  et 
la  région  interne  de  la  cuisse  ont  la  peau  fine,  presque  dépourvue  de  poils. 
L'appareil  utilisé  est  de  GaifTe;  il  mesure  l'intensité  du  primaire  et  la 
longueur  d'étincelle.  Toujours  application  monopolaire  ;  Tétincelle  fut  tantôt 
froide,  tantôt  chaude.  L'auteur  étudie  l'évolution,  les  suites,  l'action  ma- 
croscopique, l'action  microscopique,  la  profondeur  d'action. 

M.  DYVENSZ  (d'Amsterdam).  — Électrodiagnostic  dans  les  maladies 
des  dents. 

L'auteur  peut  ainsi  s'assurer  si  seule  la  dent  est  malade  ou  s'il  n'existe 
pas  de  lésion  nerveuse  plus  proche  des  centres  ou  dans  les  centres  eux- 
mêmes.  Gela  évite  nombre  d'opérations  (résections  nerveuses,  ablation  de 
plusieurs  dents)  complètement  inutiles,  puisque  les  douleurs  recommencent 
un  mois  à  peine  après  l'opération.  Il  commence  par  une  très  petite  dose  de 
courant  et  s'arrête  dès  que  le  malade  accuse  la  moindre  douleur. 


M.  LIBOTTE  (de  Bruxelles).  ~  Thérapeutique  physique  dans  Far- 
tério-sdérose  et  ses  déterminations. 

Après  une  brillante  étude  des  signes  de  l'artério-sclérose,  de  ses  différentes 
manifestations,  de  sa  pathogénie,  des  symptômes,  l'auteur  envisage  deux 
modalités  de  cette  maladie  :  l'hypertension  primitive  et  l'hypertension 
secondaire.  Primitive  avec  peu  ou  pas  de  lésions,  elle  est  la  cause  de 
troubles  cellulaires  par  moindre  résistance  des  cellules.  Secondaire,  au 
contraire,  elle  est  due  à  l'artérite,  suite  d'intoxications  diathésiques  ou 
alimentaires. 

Gomme  thérapeutique,  l'auteur  supprime  d'abord  toute  médication  et, 
à  part  une  hygiène  rigoureuse  et  un  régime  approprié,  emploie  deux  pro- 
cédés agissant  également  sur  la  physiologie  : 

1*»  La  haute  fréquence  par  effluve  ou  par  condensation; 

3°  La  faradisation. 

Par  son  action  cellulaire  trophique  et  son  action  vasomotrice,  la  haute 
fréquence  suffit  si  le  malade  n'est  qu'un  candidat  à  l'artério-sclérose  ;  dans 
le  cas  de  lésions  confirmées,  au  contraire,  quoique  utile,  ce  procédé  est 
insuffisant;  on  ne  peut,  en  effet,  en  localiser  l'action  sur  le  poumon,  l'aorte 
ou  le  rein 

M.  Huchard  prétendait  ne  guérir  que  l'hypertension,  qui,  à  son  avis, 
précédait  toujours  les  lésions.  L'auteur  ne  croit  pas  que  ce  soit  toujours 
exact:  quant  à  lui,  il  veut  dans  le  cas  de  maladie  pas  trop  avancée: 

1°  Prévenir,  arrêter,  supprimer  les  lésions; 

a"  Rétablir  le  fonctionnement  menacé;  prévenir,  combattre  les  compli- 
cations. 

Il  agit  d'abord  contre  l'arthritisme  ou  les  autres  infections. 

Dans  ce  cas,  l'action  de  la  haute  fréquence  est  double,  cellulaire  et  vaso- 
dilatatrice.  Les  millions  de  vibrations  n'impressionnent  nullement  la 
sensibilité,  mais  vont  donner  un  supplément  d'excitation  aux  cellules  qui 
souffrent  et  ne  réagissent  plus  à  leurs  excitants  normaux. 


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GONGUÈ8    D^éLBGTROLOGIB    ET   DE    RADIOLOGIE    d'aMSTBRDAM.       jl^ï 

Cette  action  cellulaire  a  été  démontrée  depuis  vingt  ans,  par  mille  travaux  : 
analyse  du  sang,  des  gaz  de  la  respiration,  des  déchets,  etc.  On  a  obtenu  des 
résultats  parfaits:  des  attaques  de  goutte  ont  été  apaisées  en  quelques 
heures,  des  nodosités  articulaires  se  sont  résorbées,  etc.  C'est  une  action 
indéniable  qui  est  ainsi  exercée.  L*auteur  rapporte  des  cas  où,  après  ce 
traitement,  des  sables  ont  été  évacués  en  grande  quantité;  des  coliques 
hépatiques  sont  survenues  chez  des  hépatiques,  preuve  de  l'élimination  de 
calculs-,  des  eczémas  et  asthmes,  traités  durant  de  longues  années  par 
d'autres  méthodes,  ont  été  guéris  en  trois  mois;  les  guérisons  sont  toutes 
durables.  De  même  des  rhinites  chroniques,  catarrhes  de  la  trompe,  etc. 
Ces  résultats,  vus  par  nombre  de  cliniciens  de  haute  valeur,  prouvent  : 
que  par  la  haute  fréquence  on  obtient  des  modifications  puissantes  de  l'état 
général,  avec  un  résultat  durable  ;  que  cette  action  générale  est  égalée  par 
l'action  locale;  enfin,  que  la  nutrition  intime  augmentée,  modifiée  rend  le 
terrain  plus  fort  et  résistant. 

Pour  combattre  la  vaso-constriction  il  faut  agir  sur  les  vaso-moteurs. 

L'auteur  y  arrive  en  employant  du  courant  faradique  de  tension,  c'est- 
à-dire  provenant  d'un  secondaire  à  fil  fin.  Ce  courant  est  appliqué  avec  une 
brosse  à  fils  de  soie  et  d'acier  mêlés.  On  peut  ainsi  agir  de  façon  plus  locale 
sur  tel  ou  tel  organe.  Pour  le  poumon,  badigeonnage  des  membres  supé- 
rieurs et  de  la  poitrine,  a  minutes  sur  la  région  précordiale  vaso-dilatation 
superficielle,  le  cœur  gauche  reçoit  moins  de  sang,  les  pneumogastriques 
et  nerfs  splanchniques  réagissent,  d'où  diminution  de  la  tension  artérielle. 
Si  l'on  agit  sur  le  foie,  on  aura  moins  de  sang  dans  le  cœur  droit  d'où 
même  réflexe  :  diminution  du  volume  des  ondées  sanguines  et  de  la  tension. 
La  faradisation  sus-ombilicale  durant  a  à  3  minutes  double  la  sécrétion 
urinaire  et  diminue  rapidement  le  volume  du  ventre. 

L'action  principale  sur  les  gros  vaisseaux  est  la  dilatation  des  vasa 
vasorum,  d'où  renforcement  de  la  nutrition  des  tuniques  et  arrêt  des 
lésions.  Dans  le  cas  de  lésions  confirmées,  on  a  de  l'amélioration  de  l'état 
général. 

L'auteur  conclut  :  la  haute  fréquence  bonne  pour  l'hypertension  sans 
lésion  et  à  son  début  ne  combat  pas  les  déterminations  de  l'artério*  sclérose. 
Celles-ci  sont  justiciables  du  courant  faradique  de  tension.  Les  deux  pro- 
cédés doivent  être  employés. 

M.  Luis  CIRERAl  S\LSE  (Rarcelone).  —  A  quel  moment  l'électro- 
thérapie  doit-elle  intervenir  dans  le  traitement  du  traumatisme  ? 


M.  Luis  CIRERA  SALSE  (Rarcelone).  —  Un  cas  d'angiome  congénital 
progressif  des  paupières  et  du  nez  guéri  par  l'électrolyse  avec 
Pion  âne. 


Séance  du  jeudi  3  septembre,  soir. 
Radiodiagnostio. 

M.  P.  EYKMAfiN  (Scheweningûe).  —  Sur  la  cinématographie  avec  les 
rayons  X.  Démonstration. 

L'auteur  explique  le  fonctionnement  de  son  appareil  permettant  d'enre- 
gistrer sur  neuf  plaques  les  mouvements  du  pharynx,  par  exemple,  pendant 


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743  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé    MÉDIGALB. 

une  déglutition  ou  l'émission  d'une  voyelle  (voir  la  description  dans  la 
Revue  de  l'Exposition). 

L'auteur  expose  neuf  clichés  reproduisant  la  déglutition  ;  pour  TexplicatiOD 
et  l'interprétation,  neuf  positifs  sont  soulignés  et  notés.  (Entre  autres  choses 
intéressantes  à  remarquer  sur  ces  radiographies,  c'est  que  l'œsophage  ne 
donne  une  image  nette  que  dans  TefTort,  il  semble  insufflé  :  d'où  utilité 
pratique  pour  l'examen  de  ce  conduit;  on  doit  faire  «pousser»  le  malade 
au  moment  de  la  radioscopie,  l'œsophage  s'insuffle  naturellement  et  ses 
lésions  ou  ses  modifications  se  verront  beaucoup  plus  facilement.) 

L'auteur  montre  trois  clichés  qui  expliquent  bien  l'action  des  écrans 
renforçateurs  en  dehors  de  celle  bien  connue  du  renforcement.  Le  premier 
a  été  pris  sans  écran,  le  second  avec  écran,  le  troisième  a  été  placé  quelque 
temps  sur  l'écran  qui  venait  de  servir  à  l'exposition  de  la  seconde  plaque. 

L'image  du  troisième  cliché  est  naturellement  beaucoup  plus  faible  que 
celle  des  deux  premiers,  mais  montre  très  nettement  que  les  limites  des 
ombres  ne  sont  pas  trop  effacées.  L'image  avec  l'écran  renforçateur  offre 
plusieurs  particula;rités  :  il  saute  aux  yeux  que  les  limites  du  fragment 
osseux  sont  effacées  et  qu'il  parait  beaucoup  plus  étroit.  Le  fil  de  cuivre 
fin  a  une  image  entourée  d'une  bande  noire  (siihouettage)  et,  au  contraire, 
au  milieu  de  son  ombre  existe  une  zone  blanche  très  étroite.  Le  fil  de 
cuivre  épais,  par  contre,  montre  un  bord  noir  avec,  à  son  côté 
interne,  une  bande  blanche,  et  enfin,  tout  au  milieu,  une  raie  noire. 
M.  Trivelli  a  expliqué  ces  divers  aspects  par  l'effet  Herschel,  c'est-à-dire 
par  l'action  mutuelle  des  rayons  X  et  de  la  fluorescence  de  l'écran. 

Pour  étudier  les  rayons  secondaires,  l'auteur  met  sous  une  pellicule 
épaisse  divers  métaux  (zinc,  argent,  fer,  plomb,  cuivre,  acier,  etc.),  il  irradie 
par-dessus,  et  néanmoins  les  métaux  se  distinguent  très  bien  en  leur  place, 
par  les  ombres  qu'ils  ont  causées. 

L'auteur,  enfin,  montre  une  nouvelle  plaque  de  son  invention,  qui  tout 
en  permettant  Timpression  ordinaire  de  positifs,  peut  être  examinée  sans 
avoir  recours  à  la  transparence.  Tous  les  détails  sont  visibles,  même  en  la 
plaçant  sur  du  papier  noir  ;  elle  présente  ainsi  de  grands  avantages  :  plus 
besoin  de  verres  dépolis,  de  négatoscopes. 

DISCUSSION 

Une  discussion  suit,  où  M.  Dessauer  montre  un  cliché  de  M.  Rosenthal, 
obtenu  en  i/ioo  de  seconde,  c'est  réellement  un  instantané  de  thorax;  la 
cinéma tographie  du  cœur  est  proche.  Le  temps,  i/ioo  de  seconde,  a  été 
déduit  de  calculs  sur  les  constantes  de  l'appareil. 


M.  L.  EYKMANN.  ~  Radiographies  du  larynx  au  moment  de 
l'émission  de  certaines  lettres  en  différentes  tonalités. 

L'auteur  lui-même  a  été  le  patient  pour  la  prise  de  ces  clichés,  il  a  pu 
ainsi  obtenir,  en  moins  de  a5  minutes,  vingt-quatre  images  différentes,  ce 
qui,  dit-il,  est  un  record  en  radiographie. 

Tous  ces  clichés  sont  mathématiquement  comparables  et  peuvent  être 
mesurés.  A  une  fraction  de  millimètre  près,  il  n'y  a  pas  de  différence. 


M.  SHELTËMA  (Groningue).  —  Des  services  que  peuvent  rendre 
les  rayons  X  pour  l'étude  des  maladies  de  l'estomac. 

Le  procédé  qu'il  préconise  est  celui-ci.  On  fait  pénétrer  une  sonde  en 
gomme  par  l'œsophage;  dans  cette  sonde  est  un  fin  mandrin  métallique 


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GONGBÈS    D*éLBGTR(H/>GIE    ET    DE    RADIOLOGIE    D* AMSTERDAM.       7^3 

que  Ton  peut  très  facilement  déceler  par  la  radiographie;  la  sonde  peut 
pénétrer  jusque  dans  l'intestin. 


M.  BELA  AlLEWNDëR  (Budapest).  ~  Méthode  de  radiogrammes 
plastiques. 

M.  Bêla  Alcxander  est  l*auteur  d'une  méthode  de  radiogrammes  plas- 
tiques très  connue  en  Allemagne.  Par  cette  méthode,  il  peut,  dit-il, 
parcourir  toute  l'échelle  des  radiogrammes  en  partant  de  la  plaque  vierge, 
pour  arriver  au  cliché  le  plus  fouillé.  Il  y  arrive  par  sa  combinaison  de 
plusieurs  tubes  et  plusieurs  plaques.  Il  peut  ainsi  déceler  les  détails  de 
tissus  mous  et  vaisseaux  normaux  chez  le  vivant,  qu'il  n'était  pas  possible 
de  révéler  par  d'autres  méthodes. 


M.  MEIJEBS.  —  L'examen  radiographique  des  cadavres  de  nou- 
veau-nés pour  déterminer  si  l'enfant  a  ou  n'a  pas  vécu. 

Cette  méthode  est  basée  sur  ce  fait  que,  quand  un  enfant  respire,  il  fait 
pénétrer  à  l'intérieur  de  son  estomac  et  de  son  tube  digestif  une  certaine 
quantité  d'air,  la  respiration  s'accompagne  d'une  déglutition. 

Si  l'enfant  n'a  pas  vécu,  aucun  organe  thoracique  ou  abdominal  n'est 
visible  en  radiographie.  S'il  a  vécu  de  quelques  secondes  à  une  semaine,  on 
voit  distinctement  les  organes  abdominaux  surtout  et  les  organes  thora- 
ciques.  En  effet,  il  semble  que  la  déglutition  de  l'air  précède  la  première 
inspiration.  L'auteur  a  fait  maintes  expériences;  même  chez  les  cadavres 
putréfiés  depuis  peu,  il  a  pu  prouver  que  c'est  aux  points  où  l'air  a  pénétré 
que  se  font  les  premières  fermentations.  Ce  procédé  permettrait  d'afBrmer 
une  respiration  au  moins,  même  chez  un  sujet  abandonné  quatre  semaines  à 
la  putréfaction. 


M.  HENRARD(de  Bruxelles).  — Vingt  et  un  cas  d'extraction  de  corps 
étrangers  métalliques  de  l'œsophage  sous  l'écran  radioscopique. 

Après  avoir  rapporté  divers  accidents  (emphysème  sous-cutané  du  cou, 
pneumonie,  abcès  du  médiastin)  arrivés  à  la  suite  de  manœuvres  d'ex- 
traction de  corps  étrangers  de  l'œsophage,  l'auteur  dit  que  la  règle  de 
conduite,  dans  ces  cas,  est  de  recourir  à  la  radioscopie. 

L'œsophagoscopie  est  une  méthode  difficile,  à  la  portée  des  seuls  spécia- 
listes, et  ne  détermine  pas  la  présence  du  corps  étranger  s'il  est  dans 
l'estomac. 

La  méthode  pratiquée  par  l'auteur,  dans  les  vingt  et  un  cas  qu'il  rapporte, 
est  la  suivante  :  l'enfant  est  maintenu  assis  par  deux  aides;  un  ouvre» 
bouche  écarte  les  mâchoires.  Le  rayon  normal  en  incidence  latérale  tombe 
sur  le  corps  étranger.  L'opérateur  introduit  sa  pince  dans  l'œsophage  et 
s'aidant  de  l'image  de  l'écran  saisit  l'objet. 

Le  cas  le  plus  intéressant  est  celui  de  l'extraction  d'une  pièce  de  5  francs 
logée  au  niveau  de  la  quatrième  vertèbre  dorsale. 

Il  faut  donc  recourir,  dans  le  cas  de  corps  étranger,  à  la  radioscopie  pour 
diagnostiquer  le  siège  exact,  puis  sous  l'écran  l'extraire  avec  une  pince 
à  branche  glissante  ou  avec  la  pince  OBsophagienne  de  Thiemann.  L'œso* 
phagotomie  ne  sera  employée  que  pour  les  corps  étrangers  (dentiers)  figés 


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']l\k  ARCHIVES    D'éLBGTRICrré    MéoiGALB. 

dans  Tœsophage,  l'œsopbagoscopie  si  les  corps  pe  sont  pas  métalliques  el 
dans  le  cas  d'épingles,  fragments  d*os  insaisissables  par  la  pince.  Cette 
méthode  sûre  et  rapide,  n'exigeant  pas  Tanesthésie,  évite  les  dangers  de 
rœsophagotomie  externe  et  est  à  la  portée  de  tous  les  praticiens  ('). 


Vendredi  U  septembre,  matin. 

Radiothérapie. 

M.  DEANE  BUTCHER  (de  Londres;.  —  La  radiumthérapie. 

Après  avoir  donné  quelques  résultats,  l'auteur  fait  une  démonstration 
très  élégante  de  l'action  ionisante  du  radium;  une  houppe  de  soie  est 
éiectrisée  par  le  frottement  de  l'index  et  du  médius  recouverts  de  doigtiers 
en  caoutchouc;  les  brindilles  de  soie  s'écartent  immédiatement;  l'auteur 
découvrant  son  échantillon  de  radium  à  i  mètre  de  distance,  les  fils  retom- 
bent lentement. 

Cette  petite  expérience  soulève,  par  sa  simplicité  et  son  élégance,  les 
applaudissements  des  spectateurs. 


M.  HARET  (de  Paris).  —  Les  mesures  en  radiologie.  (Voir  plus  haut 
le  rapport  in  extenso.) 

DISCUSSION 

M.  W.  Salomonson,  rappelant  qu'il  a  été  rapporteur  de  diverses  commissions 
pour  l'unification  des  mesures  en  radiologie,  et  qu'il  a  ainsi  quelque  compé- 
tence, préconise  surtout  la  méthode  de  Kienbôck.  Le  procédé  de  mesure  de 
M.  Dean  Butcher  est  le  plus  simple  et  le  plus  scientifique  après  celui  de 
M.  Benoisl.  Quant  aux  pastilles  Sabouraud-Noiré,  elles  ne  valent  rien,  ici  du 
moins,  dit-il;  avec  une  heure  d'exposition  aux  rayons  X,  dans  notre  athmo- 
sphère  saturée  d'humidité,  on  n'observe  aucun  virage  des  pastilles;  il  faut 
de  l'air  sec  pour  ce  réactif.  De  même  le  réactif  Freund  ne  lui  a  jamais 
donné  de  précipitation  d'iode  ;  pourtant  il  a  été  composé  de  produits  chi- 
miques absolument  purs,  et  il  a  été  exposé  des  mois  entiers  dans  un  tube 
de  verre  scellé (^).  Pour  mesurer  les  radiations  elles-mêmes,  il  n'y  a  aucun 
procédé,  on  ne  peut  que  mesurer  leurs  effets  électriques  ou  chimiques,  leur 
transformation,  en  un  mot:  il  faut  donc  considérer  le  cœfflcient  de  trans- 
formation des  rayons  X  en  cet  autre  phénomène  qu'on  calcule.  Mais  si  Ton 
mesure  ce  qui  se  transforme  en  rayons  X  on  arrive  au  même  résultat; 
l'auteur  n'est,  par  conséquent,  pas  d'accord  avec  M.  Haret.  La  mesure 
du  courant  qui  passe  dans  le  tube  suffit,  pourvu  que  l'on  soit  dans  des 
conditions  telles  que  l'on  puisse  reproduire  plusieurs  fois  la  même  expé- 
rience avec  une  fidélité  absolue.  L'écartement  du  spintermètre,  l'intensité 
et  le  voltage  du  primaire,  la  distance,  la  durée  étant  les  mêmes,  on  reproduit 
exactement  la  même  dose;  c'est  ce  qui  suffit. 

M.  LuRAScui  pense  qu'il  est  dangereux  de  faire  la  différence  entre  la 
quantité  et  la  pénétrabilité  des  rayons  au  point  de  vue  mesure.  Si  l'on  étudie 

(')  Voir  sur  le  même  sujet  :  Her rard.  Quinze  cas  d'extraction  de  corps  étrangers  de 
IVesophage  chez  Tenfant  au  moyeu  d'une  pince  à  branches  glissantes  sous  récrte 
radioscopique  dans  l'examen  latéral  {Archiv.  (Tilectr.  méd.,  a5  oct.  1907). 

C)  Voir,  sur  la  même  question.  Congrès  de  Cherbourg  de  TA.  F.  A.  S.,  ao  août  igoS 
(Archio.  a*élecir.  méd.,  p.  691.  Discussion  sur  ce  sujet  des  Sections  de  Physique  et 
d'Électricité  médicale  réunies,  et  passim  depuis). 


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CONGRÈS    D^éLBGTROLOGIE   ET    DE    RADIOLOGIE    d\M8TERDAM.       74& 

l'effet  physique  on  voit  que  dans  l'émission  il  y  a  deux  facteurs  :  la  vitesse 
en  rapport  avec  la  pénétration,  et  la  masse  en  rapport  avec  l'action  photo- 
graphique et  thérapeutique.  Si  l'on  veut  mesurer  l'action  des  rayons,  il  faut 
avoir  celle  des  deux  facteurs.  La  plaque  photographique  est  le  meilleur 
réactif;  mais,  au  point  de  vue  pratique,  le  sélénium  la  supplée  le  mieux.  Un 
tube  dur  n'amène  presque  aucun  changement  de  la  résistance  électrique 
du  sélénium  ;  on  a  par  ce  corps  le  moyen  de  mesurer  l'action  des  rayons, 
car  elle  est  le  résultat  de  deux  coefficients  :  quantité  ou  masse  et  vitesse  ou 
pénétration,  et  non  d'un  seul,  la  quantité. 

L'objection,  faite  par  M.  Haret  à  son  procédé,  a  été  formulée  par  l'auteur 
lui-même  ;  pourtant  depuis  deux  ans  que  sert  sa  «  cellule  »  elle  est  toujours 
très  sensible  et  donne  instantanément  la  mesure  avec  les  fortes  sources 
f Moment  Aufnahnie) ;  le  radium  agit  également,  mais  plus  lentement. 
M.  Salomonson  a  dit  qu'on  peut  mesurer  l'énergie  avant  la  formation  des 
rayons,  il  ne  le  croit  pas,  car  si  le  miliiampérage  et  le  voltage  secondaires 
varient  dans  un  rapport  inverse,  on  a  la  même  énergie  dépensée;  mais  le 
résultat  est  totalement  différent,  la  pénétrabilité  des  rayons  variant  avec  le 
voltage  secondaire  ('). 

M.  Klingelfuss  dit  qu'il  exposera  sa  méthode  de  mesure  en  présentant 
son  instrument. 

M.  OuDiN  est  heureux  de  voir  M.  Salomonson  faire  le  procès  énergique  de 
la  mesure  par  la  coloration  du  platino-cyanure.  Cette  mesure  est  incons- 
tante :  on  ne  doit  mesurer  que  des  longueurs  et  des  temps  ;  c'est  ce  que 
l'on  peut  faire  sur  le  courant  avant  l'ampoule.  Pour  le  reste,  le  sens  clinique 
et  l'appréciation  personnelle  suffisent,  la  peur  des  accidents  est  le  début  de 
la  sagesse. 

M.  MoBEaG  (Stockholm),  dermatologue  plus  que  radiologue,  a  employé 
avec  les  appareils  de  GaifTe  la  méthode  Sabouraud-Noiré  et  n'a  jamais  eu 
aucun  accident.  Il  est  étonné  de  n'avoir  pas  eu,  dans  un  climat  aussi 
humide  que  celui  de  Hollande,  les  mécomptes  du  D'  Salomonson. 

M.  Bbclebe  résume  la  discussion  :  tous  les  orateurs  ont  vu  un  côté  de  la 
question,  côté  physique,  clinique  ou  physiologique;  nous  sommes  bien 
près  d'être  d'accord.  Il  faut  faire  des  mesures  et  les  plus  précises  possible. 
On  ne  peut  mesurer  directement  les  radiations,  dit  M.  Salomonson,  mais 
pourtant  on  peut  mesurer  la  pénétrabilité;  ce  que  l'on  mesure  indirecte- 
ment, c'est  la  quantité. 

En  pratique,  l'intensité  du  milliampèremètre  et  le  temps  suffisent  ;  mais 
pour  que  les  résultats  que  l'on  obtient  puissent  être  reproduits  par  les 
autres,  nous  devons  avoir  d'autres  mesures.  Il  cite  l'exemple  du  traitement 
de  la  teigne,  qui  n'a  pu  se  généraliser  que  lorsque  Holzknecht  a  publié  les 
résultats  en  citant  le  nombre  d'unités  employées.  Les  critiques  sont 
peut-être  sévères  pour  la  pastille  Sabouraud-Noiré,  car  en  Allemagne 
l'orateur  l'a  vu  employée  par  M.  Holzknecht  et  M.  Kienbock  eux-mêmes. 


M.  DESSAUER  (d'Aschaffenburg).   —  Traitement  des  tumeurs  pro- 
fondes avec  les  rayons  X. 


M.  RUSSEL  BOGGS  (Pittsburg).  --  ROntgenthérapie  en  dermato- 
logie. 

(')  Voir  sur  le  même  sujet:  Lurasghi,  Nouvelle  méthode  de  mesure  de  la  quantité 
de  rayons  émise  par  un  tube  de  Crookes  {Archiv.  (TéUct.  méd.,  35  oct.  1907  et 
10  janvier  1908,  p.  ih). 

AKCH.    D'RLBCm.   MÉD-  —  I908.  55 


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^46 


AkCHIVES    D'ÉLBCtRIGlT^    fif^ICALÈ. 


M.  PFAHLER  (Philadelphie).  —  Traitement  des  tumeurs  malignes 
profondes  par  les  rayons  X. 

1*  Les  cas  qui  sont  opérables  doivent  être  opérés  et  les  applications  de 
rayons  X  post-opératoires  doivent  suivre  le  plus  tôt  possible  l'opération  ; 

2**  Le  traitement  par  les  rayons  est  plus  efficace  sur  les  sarcomes  que  sur 
les  carcinomes.  Dans  les  sarcomes  il  semble  qu'on  puisse  compter  sur  5oo/o 
de  guérisons.  Dans  les  récidives,  65  o/o  ont  été  guéries. 

3*  Dans  les  carcinomes  récidives  et  localisés,  le  mal  cède  souvent  au 
traitement  par  les  rayons  de  Rôntgen,  excepté  si  une  membrane  muqueuse 
est  atteinte. 

4°  Quelquefois  de  bons  résultats  sont  obtenus  même  dans  des  cas  très 
avancés  de  carcinomes;  mais,  d*une  manière  générale,  on  ne  doit  espérer 
qu'un  effet  palliatif  ou  une  prolongation  de  vie. 

5<*  Les  bons  résultats  dépendent  surtout  d'une  bonne  technique. 


M.  BAUDET.  —  Sur  la  radiothérapie. 

L'auteur  dit  que  le  discrédit  où  est  tombée,  chez  beaucoup  de  médecins, 
la  radiothérapie  est  dû  à  quelques  cas  malheureux,  aux  dégénérescences 
malignes  de  quelques  lupus,  et  à  la  radiodermite  qui  accompagne  parfois 
ce  traitement.  Pour  éviter  ce  dernier  accident,  Fauteur  préconise  l'emploi  de 
l'effluve  de  haute  fréquence  après  l'application  de  rayons  X  :  les  œdèmes  et 
engorgement  disparaissent  rapidement  par  l'emploi  de  l'électrode  conden- 
satrice;  les  fissures  guérissent  beaucoup  plus  vile;  l'auteur  cite  un  cas  de 
leucémie  myélogène  qu'il  a  pu  guérir  ou  tout  au  moins  considérablement 
améliorer  par  l'emploi  combiné  de  la  radiothérapie  (20  minutes)  à  travers  un 
filtre  d'argent  et  de  l'effluve. 

Il  conclut  que:  i**  la  radiothérapie  est  un  puissant  moyen  qu'on  doit 
essayer  pour  toutes  les  tumeurs,  lupus,  etc.;  3<*  les  doses  massives  sont 
d'effet  incertain,  parfois  dangereux;  3<*  ce  traitement  associé  à  la  haute 
fréquence  ne  cause  pas  de  radiodermites. 


M.  HAUGHAMPS  (de  Bruxelles).  —  Ëpithélioma  perlé  de  la  paupière 
supérieure. 

La  tumeur,  traitée  avec  succès  par  la  radiothérapie,  récidive  par  propa- 
gation de  la  lésion  de  la  muqueuse  à  la  paupière  inférieure  ;  cette  nouvelle 
lésion  ne  cède  pas  aux  rayons  X.  Le  traitement  par  le  radium  (i5  000  unités, 
échantillon  filtrant)  est  entrepris  :  guérison  de  toutes  les  lésions  en  quelques 
heures  d'application.  L'auteur  présente  les  photographies  du  sujet. 


M.  H.  VAN  DER  GOOT  (La  Haye).  —  De  raction  thérapeutique  des 
rayons  X. 


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CONGRÈS    D^ÉLEGTROLOÔlB    Bt   DE    tlAblOLQGlB   D^AMSTEtiDAM.       7^7 

Séance  du  vendredi  U  septembre,  soir, 

Radiotechnique. 

M.  GROËDËL  (de  Nauheim).  —  Instrument  fournissant  du  courant 
pulsatile  (à  onde  redressée)  pour  ampoules  à  rayons  X  :  abolition 
de  l'onde  inverse  et  éclairement  continu  de  l'ampoule.  (Présentation 
de  rapparcil.) 

Deux  plateaux  de  mica  portent  chacun  un  demi-cercle  de  métal  placé 
aux  extrémités  opposées  des  diamètres  correspondants.  Les  pôles  du  secon- 
daire y  aboutissent,  le  flux  secondslTe  passe  ainsi  tantôt  par  un  des  plateaux, 
tantôt  par  Fatrtt'è,  et  est  ainsi  redressé.  A  chaque  tour,  l'axe  des  deux 
plateaux,  mû  par  un  moteur,  commande  un  autre  commutateur  qui  inverse 
le  courant  primaire.  L'éciairement  du  tube  est  très  régulier,  et,  fait  appré- 
ciable, Tappareil  est  très  peu  volumineux.  (Voir  Revue  de  V Exposition.) 


M.  GOCHT  (Halle).  —  Fonctionnement  d'un  nouveau  localisateur. 


M.  MYLIUS  (ingénieur).  —  Cadre  de  Bédère  modifié. 

L'ampoule  est  complètement  enfermée  dans  une  caisse  opaque,  un  volet 
permet  de  regarder  Tarn  poule  en  marche  à  travers  un  verre  au  plomb.  Un 
diaphragme  iris,  très  maniable,  concentre  les  rayons. 

Les  mouvements  de  Tampoule  sont  plus  nombreux  que  dans  le  cadre 
ordinaire,  et  notamment  on  peut  lui  donner  la  position  horizontale  et 
latérale  oblique,  ce  qui  permet  de  se  servir  de  cet  appareil  pour  la  radio- 
graphie d'un  sujet  couché  ou  assis.  Un  jeu  de  localisuteurs  pour  la  thérapie 
et  de  radiolimitateurs  pour  la  radiographie,  complète  l'instrument.  Le 
centrage  de  l'ampoule  se  fait  très  facilement  par  l'adaptation  d'un  support 
qui,  une  fois  réglé,  reste  fixé  à  l'ampoule  :  un  support  pour  chaque 
ampoule  permet  de  se  servir  alternativement  de  l'une  ou  de  l'autre 
sans  nécessiter  un  nouveau  réglage. 


M.  GRISSON.  —  Appareil  c  le  Orissonateur  ». 

Un  moteur  à  vitesse  réglable  inverse,  par  un  commutateur,  les  pôles  de 
deux  fib  communiquant  avec  les  deux  armatures  d'un  condensateur;  les 
deux  armatures  de  ces  condensateurs  communiquent,  d'autre  part,  avec  le 
primaire  d'une  bobine. 

On  peut  faire  varier  la  vitesse  du  moteur,  c'est-à-dire  la  vitesse  de 
décharge  des  condensateurs,  et  on  peut  augmenter  le  nombre  des  conden- 
sateurs,  d'où  augmentation  de  l'intensité'  du  courant  primaire.  L'orateur 
dit  avoir  pu  obtenir  jusqu'à  i5o  m  A.  et  pouvoir  faire  les  cinématogrammes 
des  mouvements  articulaires. 

DISCUSSION 

La  description  de  cet  appareil  soulève  quelques  critiques. 

M.  Dbssauer  dit  ne  pas  comprendre  qu'un  barreau  aimanté  puisse  exister 
près  d'une  bobine. 


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^^è  ARCHIVES   D'éLÈCTRKJiré   UioiCkhÉ, 

On  demande  à  Tauteur  comment  il  a  pu  mesurer  l'intensité  énorme 
de  i5o  m  A.  Il  répond  avoir  donné  ce  chiffre  au  jugé,  ne  voulant  passe 
servir  de  milliampèremètres  qui,  dit-il,  font  commettre  des  erreurs. 


M.  SNOOKS  (Philadelphie).  —  Description  technique  et  démonstra- 
tion d'un  nouveau  générateur  pour  rayons  X. 

Ce  nouveau  générateur  de  Rônlgen  est  le  résultat  final  obtenu  par  une 
étude  systématique  de  la  bobine  d'induction  que  l'auteur  a  commencée 
dès  1903. 

Deux  résultats  principaux  ont  été  recherchés  par  ceux  qui  ont  voulu 
adapter  la  bobine  de  RuhmkLortT  à  la  production  des  rayons  de  Rônlgen. 
Le  premier  de  ces  résultats  est  la  complète  suppression  et  la  disparition 
de  la  décharge  inverse;  le  second  est  la  possibilité  d'augmenter,  sans 
limites,  l'intensité  du  courant  secondaire  sans  introduire  dans  le  fonc- 
tionnement de  la  bobine  aucun  défaut.  La  nouvelle  machine  donne  ces  deux 
résultats,  elle  n'a  absolument  pas  de  décharges  inverses,  et  il  n'y  a  pas  de 
limites  à  l'énergie  électrique  pour  laquelle  on  veut  la  construire. 

Au  moyen  de  cette  machine,  il  est  facile,  relativement,  d'appliquer  à  un 
tube  de  Rôntgen  quelques  kilo- watts,  et  le  courant  qui  traverse  le  tube  est 
toujours  dans  une  direction  unique.  Un  travail,  que  l'auteur  a  donné  à 
l'Institut  de  Franklin,  en  octobre  1907,  décrit  un  appareil  qui,  joint  à 
un  interrupteur  à  jet  de  mercure,  est  utilisé  pour  ouvrir  le  circuit  secon- 
daire de  la  bobine  d'induction  au  moment  de  la  fermeture  et  le  fermer 
au  contraire  au  moment  de  la  rupture.  Le  fonctionnement  de  cet  appareil 
permet  donc  au  secondaire  de  passer  dans  le  tube  dans  le  sens  direct,  mais 
il  en  est  empêché  dans  le  sens  inverse. 

Cette  combinaison  cependant  n'a  pas  donné  satisfaction  à  cause  des 
oscillations  qui  se  produisent  dans  le  condensateur  employé  pour  sup- 
primer l'arc  qui  se  produit  dans  l'interrupteur  à  mercure. 

Après  plusieurs  essais  des  tubes,  voici  la  solution  définitive  qui  a  été 
adoptée. 

Un  transformateur  à  circuit  magnétique  fermé  reçoit  du  courant  primaire 
de  bas  voltage  d'une  dynamo  à  courant  alternatif  ou  d'un  convertisseur 
rotatif.  Ce  transformateur  envoie  le  courant  secondaire  de  haute  tension 
à  un  commutateur  redresseur  maintenu  mécaniquement  en  synchronisme, 
et  âxé  à  la  dynamo  ou  au  convertisseur  rotatif  qui  produit  le  courant 
primaire.  Cette  connexion  mécanique  entre  la  dynamo  génératrice  et  le 
commutateur  redresseur  est  un  point  essentiel  du  dispositif.  Si  d'autres 
ont  échoué  dans  la  recherche  d'une  solution  analogue,  c'est  qu'ils  em- 
ployaient des  moteurs  synchrones  pour  entraîner  leur  commutateur 
redresseur. 

Lorsque  la  machine  tire  son  énergie  d'une  distribution  à  courant  continu, 
une  commutatrice  rotative  est  employée  et  le  courant  alternatif  qu'elle 
donne  va  au  circuit  primaire  du  transformateur,  en  passant  à  travers  un 
rhéostat  et  un  coupe-circuit. 

Lorsque  la  machine  tire  au  contraire  son  énergie  d*une  distribution  à 
courant  alternatif,  on  utilise  un  moteur  d'induction  branché  sur  la  canali- 
sation, lequel  entraine  mécaniquement  un  alternateur,  qui  produit  le 
courant  utilise  par  le  transformateur  et  est  relié  mécaniquement  au  com- 
mutateur redresseur.  Encore  là,  un  rhéostat  ajustable  permet  de  faire  varier 
le  voltage  et  aussi  le  coefTicient  de  transformation  de  telle  manière  que, 
dans  les  deux  cas,  le  voltage  du  secondaire  peut  passer  d'un  maximum 


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CONGRES    d'ÉLEGTROLOGIE    ET   DE   RADIOLOGIE   d'aMSTERDAM.       74g 

de  120  ooo  volts  à  un  minimum  de  70000;  le  transformateur  est  plongé 
dans  l'huile  et  est  à  circuit  magnétique  fermé. 

Cette  machine  a  été  construite  en  plusieurs  modèles  donnant  de  i  à 
5  kilo-watts,  et  la  machine  que  présente  Tauteur  est  d'une  capacité  de 
4  kilo- watts  qu'elle  est  capable  de  faire  passer  dans  un  tube  de  Rôntgen; 
cela  permet  des  expositions  extrêmement  courtes,  que  déjà  les  Américains 
ont  employées  depuis  l'année  dernière. 

En  résumé,  les  avantages  de  ce  nouveau  type  de  générateur  Rôntgen 
sont  les  suivants  : 

i"  Il  n*y  a  pas  de  décharges  inverses; 

2'*  11  peut  être  construit  pour  de  grandes  capacités,  et  il  peut  fournir  une 
puissance  plus  grande  que  les  tubes  de  Rôntgen  construits  jusqu'à  présent 
ne  peuvent  en  absorber  ; 

3*»  Il  ne  comprend  pas  d'interrupteur  ; 

4"*  Il  ne  comporte  aucun  organe  susceptible  d'usure  ou  réclamant  un 
ajustage  exact; 

5*  L'appareil  n'a  pas  de  champ  magnétique  extérieur  comme  en  a  une 
bobine  d'induction. 

6°  Il  fonctionne  avec  toutes  espèces  de  courants  et  est  supérieur  à  toutes 
les  bobines  d'induction; 

7"*  Le  courant  qu'il  fournit  peut,  selon  les  cas,  être  réglé  à  une  fraction 
de  milliampère  et  aller  à  toute  la  puissance  de  la  machine. 


M.  ROSENTHAL  (de  Munich).  —  Sur  les  radiogrammes  fouillés. 
(Un  article  sera  publié  sur  ce  sujet.) 

Il  montre  des  clichés  d'une  finesse  jamais  encore  obtenue  jusqu'ici. 
Ses  clichés  de  cœur  chez  le  vivant,  pris  en  moins  de  i/ao  de  seconde,  ont 
autant  de  détails  que  s'ils  avaient  été  pris  sur  des  cadavres.  L'obtention 
de  telles  images  riches  en  détails  est  assurément  nécessaire  pour  le  diag- 
nostic précoce  de  beaucoup  de  maladies.  Rosenthal  les  a  obtenues  avec  sa 
nouvelle  «  ampoule-précision  ».  Pour  obtenir,  avec  cette  ampoule,  des  clichés 
en  des  temps  très  réduits,  il  faut  l'alimenter  avec  une  source  très  puissante; 
cela  n'est  possible,  d'après  l'auteur,  sans  abîmer  l'ampoule,  que  si  l'on  n'y 
fait  passer  qu'un  courant  de  forme  déterminée.  Les  poses  •  normales,  par 
contre,  ne  nécessitent  avec  cette  <  ampoule-précision  «  qu'un  bon  instrument 
ordinaire.  Rosenthal  explique  encore  par  quels  procédés  il  ajpu  mesurer  le 
temps  de  pose  aussi  court  et  aussi  précis;  une  longue  suite  de  calculs  vient 
éclairer  ses  explications.  (Voir  Revue  de  rExposilion.) 


M.  BA.UER  présente  en  quelques  mots  les  ampoules  qu'il  a  envoyées 
à  l'Exposition  du  Congrès. 


Samedi  5  septembre,  matin, 

Photothérapie  et  Radiotechnique. 

M.  TRIVELLI.  —  Action  de  la  lumière  et  des  rayons  X  sur  la 
plaque  photographique. 


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760  ARCHIVES    D'éLEGTRICrré   MÉDICALE. 

M.  KLINGELFUSS  (Bàle).  -  Mesure  et  dosage  des  rayons  X  en 
unités  absolues.  (Résumé.) 

Le  dosage  des  rayons  a  toujours  été  fait  jusqu'à  présent  par  des  méthodes 
de  comparaison,  et  le  nombre  des  procédés  prouve  qu'aucun  n*est  arrivé 
à  la  perfection.  La  mesure  en  unités  absolues  a  écboué  toujours,  car  une  des 
grandeurs  n'avait  pas  été  envisagée  :  c'est  la  tension  du  courant  d'induction 
dont  dépend  la  chute  de  potentiel  des  rayons  cathodiques  ;  ni  la  tension  du 
courant  primaire  ni  la  tension  explosive  n'en  dépendent;  cela  provient  de 
ce  que  la  tension  du  potentiel  explosif  tombe  à  l'instant  où  l'étincelle 
a  vaincu  la  résistance  (écartement  des  pointes,  vide  de  l'ampoule).  C'est  la 
tension  à  ce  moment,  que  l'on  doit  mesurer,  et  non  celle  avant  que  la 
résistance  soit  vaincue;  on  ne  l'a  jamais  fait,  d'où  l'absence  de  mesure 
électrique  comparable  à  l'énergie  des  rayons  X. 

L'auteur  a  pu  construire  un  inducteur  dans  le  circuit  secondaire  duquel 
il  a  intercalé  un  voltmètre  qui  mesure,  non  le  potentiel  explosif,  mais  la 
tension  réelle  du  courant;  il  a  pu  ainsi  remarquer  que  cette  tension  est 
huit  à  dix  fois  plus  faible  que  le  potentiel  explosif.  Si  maintenant  l'on 
mesure  l'intensité  qui  traverse  le  tube,  on  a,  dit  il,  sur  la  plaque  photo- 
graphique une  réaction  exactement  proportionnelle  à  l'énergie  électrique, 
c'est-à-dire  que  l'intensité  des  rayons  X  est  absolument  proportionnelle 
à  l'énergie  électrique  et  au  temps.  Soit  E  l'énergie  des  rayons  X;  I  l'intensité 
lue  au  milliampèremètre ;  V  la  tension  lue  au  voltmètre  statique;  t  le 
temps  ;  on  a  la  formule  :  E  =  1 V  /. 

L'auteur  trouvant  que  cette  formule  ressemble  à  celle  qui  correspond  au 
travail  dans  l'électrolyse,  appelle  son  procédé  la  «  Rônigenolyse». 

L'auteur  donne  de  nombreuses  expériences  de  contrôle.  Son  procédé, 
dit-il,  permet  d'appliquer  mathématiquement  la  dose  voulue  à  un  malade  : 
la  lecture  du  voltmètre,  du  milliampèremètre  et  de  la  montre  suffisent 
seuls.  Le  voltmètre  qu'il  emploie  possède  une  deuxième  graduation  correspon- 
dant à  un  certain  vide  de  l'ampoule,  ce  qui  permet  de  lire  immédiatement  en 
unités  Benoist  le  numéro  des  rayons. 

Le  voltmètre  et  le  milliampèremètre  peuvent  être  placés  loin  de  l'in- 
ducteur, dans  un  lieu  abrité  des  rayons,  et,  pour  que  l'on  puisse  les  mani- 
puler sans  danger,  sont  réunis  au  sol.  Malgré  cette  terre  les  deux  pôles  de 
l'inducteur  ne  sont  pas  à  la  terre  et  ses  qualités  sont  parfaitement  intactes. 

L'auteur  montre  son  instrumentation  et  dit  pou  voir  installer  ces  appareils  de 
mesure  sur  n'importe  quel  inducteur,  il  lui  suffit  de  chercher  le  point  où 
ce  qu'il  appelle  «courbe  supérieure  ou  potentiel  explosif»  est  nul,  c'est- 
à-dire  au  potentiel  de  la  terre.  Ce  point  varie  avec  la  longueur  et  la  cons- 
truction de  l'inducteur.  En  ce  point  il  intercale  son  milliampèremètre.  11 
prend  alors  quelques  spires  et,  en  dérivation  sur  elles  à  partir  du  point 
neutre,  met  le  voltmètre. 

La  démonstration  et  la  marche  de  l'appareil,  vérifiée  par  d'autres  instru- 
ments, montrent  que  l'auteur  a  trouvé  un  procédé  d'une  réelle  valeur. 


Les  communications  étant  terminées,  M.  Wertheim  Salomonson  remercie 
les  Congressistes  de  leurs  nombreux  et  utiles  travaux  et  souhaite  que  le 
prochain  Congrès,  à  Barcelone,  ait  autant  de  succès. 

£.  Spéd^ii. 


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REVUE  DE  L'EXPOSITION 

DU  IV-  CONGRÈS  INTERNATIONAL 
DÉLECTROLOGIE    ET    DE    RADIOLOGIE    MÉDICALE 


M.  Eykmann  expose  ses  cinématoradiogrammes  et  les  instruments  qui 
lui  ont  servi  à  les  faire. 

Pour  la  cinématographie  de  la  déglutition,  la  fermeture  du  courant  pri- 
maire est  faite  par  un  contact  en  rapport  avec  la  pomme  d'Adam.  Dès  qu'elle 
s'élève,  le  circuit  se  ferme,  et  comme  il  ne  comprend  pas  d'interrupteur, 
l'ampoule  s'illumine  pendant  une  seule  onde  d'ouverture.  Pour  provoquer 
la  déglutition,  un  petit  réservoir  plein  d'eau  gommée  communique  avec  la 
bouche  du  patient,  qui  en  avale  une  gorgée  au  moment  voulu. 

Neuf  positifs  reproduisent  les  diverses  phases  de  la  déglutition,  neuf  autres 
positifs,  dont  les  lignes  principales  sont  soulignées,  expliquent  les  premiers, 
neuf  schémas  anatomiques  donnent  enfin  les  derniers  renseignements. 

Le  pendule  de  retard  déphasé  permet  de  prendre  successivement  des  radio- 
grammes d'un  mouvement  (déglutition)  a  une  partie  de  seconde  plus  ou 
moins  éloignée  du  début  de  ce  mouvement.  Ce  n'est  donc  pas  delà  véritable 
cinématographie,  mais  plutôt  des  radiographies  des  différentes  phases  d'un 
mouvement,  prises  toutes  séparément  et  en  plusieurs  fois. 

11  a  répété  devant  nous  l'expérience  de  la  solarisation  :  un  cliché  impres- 
sionné par  les  rayons  X,  abandonné  quelques  secondes  à  la  lumière  du 
jour,  devient  un  positif.  Ce  phénomène  était  déjà  connu  par  des  expériences 
de  M.  ViUard. 

L'Association  des  Instituts  électrotechniques  de  Frankfort- 
Aschaffenbourg  expose  une  collection  d'ouvrages  scientifiques,  de  livres 
d'études  et  d'articles  publiés  par  ses  professeurs.  Ces  instituts  font  des  cours 
médicaux  sur  la  radiologie  et  la  physique  médicale;  pendant  six  à  sept  jours, 
des  professeurs  de  haute  compétence,  tels  que  MM.  Dessauer,  Wiesner,  Franz 
et  Wetterer,  sous  la  direction  du  conseiller  le  D'  Ludwig  Roth,  s'occupent 
des  auditeurs,  leur  faisant  des  conférences  et  des  démonstrations  pratiques 
sur  tout  ce  qui  a  trait  à  la  physique  médicale  et  surtout  à  la  radiologie.  Le 
nombre  des  médecins  qui  y  ont  reçu  cette  instruction  spéciale,  s'élève 
actuellement  à  cinq  cents,  dont  un  grand  nombre  fait  partie  du  corps  ensei- 
gnant des  Facultés.  Ces  cours  ont  lieu  quinze  fois  par  an  ;  malgré  leur 
courte  durée,  la  méthode  intensive,  quasi  lacédémoniennc,  du  travail  qui 
s'y  fait,  permet  aux  assistants  d'en  tirer  le  plus  grand  bénéflce.  De  ces  insti- 
tuts dépend  une  usine  où  se  fabriquent  des  instruments  d'électricité  médi- 
cale, dont  le  produit  permet  d'assurer  l'existence  des  cours. 

C'est  un  inducteur  de  cette  origine  qui  a,  comme  nous  le  verrons  plus 
loin,  permis  à  M.  VVinkebach,  de  faire  ses  beaux  clichés  stéréoscopiques  en 
moins  de  tro|s  à  huit  secondes.  Une  série  de  radiographies  exposées  par  ces 


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702  ARCHIVES   D'éLBGTRICrnS   MÉDICALE. 

instituts  est  très  intéressante,  tant  au  point  de  vue  médical  qu*au  point  de 
vue  teclinique  :  nous  avons  pu,  en  effet,  admirer  des  clich&  où  le  temps 
de  pose  avait  été  si  court,  que  les  contours  du  cœur  étaient  à  peine  bouges. 
Parmi  les  appareils  médicaux,  les  électrodes  pour  fulguration  nous  ont  semblé 
être  les  plus  parfaites  :  une  série  d*embouts  en  porcelaine  biscuitée  de  formes 
diverses  peut  s'adapter  à  l'extrémité  d'un  manche  en  ébonite  ;  une  garde  de 
même  matière  empêche  la  fulguration  de  l'opérateur  lui-même,  enfin  un 
pas  de  vis  permet  de  régler  pendant  la  marche  la  longueur  de  l'étincelle. 

M.  Rosenthal  nous  fait  admirer  quelques  clichés  d'une  finesse  extrême, 
entre  autres  celui  du  thorax  pris  en  i/ioo  de  seconde.  Malgré  l'absence 
d'écran  renforçateur,  les  contours  du  cœur  «ont  aussi  nets  que  s'il  n'était 
animé  d'aucun  mouvement.  Une  colonne  lombaire  splendide  est  tout  à  fait 
propice  à  l'examen  de  toutes  les  apophyses  et  saillies  osseuses  des  vertèbres, 
jusque  dans  leurs  plus  petites  travées  osseuses. 

La  Société  néerlandaise  d'Électrologie  et  de  Rœntgenologie 
expose  toute  une  collection  de  radiographies  de  lésions  osseuses  traumatiques 
ou  infectieuses  et  de  corps  étrangers  des  membres  ou  du  tronc. 

M.  Meijers  (d'Amsterdam)  donne  à  admirer,  à  côté  de  dia positifs 
d'anomalies  congénitales  du  squelette,  une  petite  série  de  clichés  photo- 
graphiques curieux  ;  ils  représentent,  en  effet,  sous  leurs  différents  aspects, 
des  ampoules  Rôntgen  en  marche  :  on  distingue  très  nettement  le  faisceau 
cathodique  normal  ou  dévié  par  un  aimant. 

M.  Béclére  expose  la  série  de  positifs  déjà  présentée  au  Congrès  :  on 
peut  y  voir,  par  quelle  méthode  il  est  arrivé  à  déceler  des  tumeurs  des 
faces  supérieure  ou  inférieure  du  foie.  Un  article  des  Archives  (Télectricité 
médicale  *  explique  le  procédé  et  donne  l'histoire  de  quelques  -  uns  des 
malades  dont  on  voit  les  radiographies. 

M.  Van  der  Goot  présente  ii4  radiographies  de  maladies  chirurgicales 
de  l'enfance,  et  82  clichés  de  calculs  du  rein  et  de  la  vessie. 

M.  Gohl  donne  également  tout  un  ensemble  de  négatifs  de  maladies 
chirurgicales  de  l'enfance  et  de  malformations  osseuses. 

M.  Hulst  a  exposé  une  trentaine  de  radiographies  des  tissus  mous. 

Cette  partie  de  l'exposition  serait  la  plus  intéressante  et  celle  où  l'on 
s'arrêterait  le  plus  volontiers  et  avec  le  plus  d'intérêt,  si  la  foule  même  des 
trésors  qui  y  sont  amassés  ne  mettait  obstacle  à  une  étude  forcément  très 
courte.  Nous  ne  pouvons  cependant  passer  sous  silence  la  perfection 
à  laquelle  est  arrive  M.  Hulst.  Ses  clichés  du  thorax  permettent  de  suivre 
les  bronches  jusqu'à  leurs  plus  petites  ramifications,  les  moindres  infil- 
trations ou  ganglions  sont  nettement  visibles.  Ses  clichés  de  l'abdomen  sont 
également  des  plus  fouillés.  M.  Ilulst  se  sert  d'une  machine  statique  de 
100  plateaux  à  axe  vertical  :  la  tension  nécessaire  pour  exciter  une 
ampoule,  dit-il,  étant  assez  peu  élevée,  moins  de  4o,ooo  volts  comme  Ta 
montré  le  prof.  Bergonié,  le  diamètre  des  plateaux  peut  être  assez 
petit,  le  nombre  seul  importe.  Celte  machine  débile  environ  i5  m  A.  de 
courant  absolument  constant  :  deux  téléradiogrammes  pris,  malgré 
l'intensité  relativement  faible,  en  2  secondes,  prouvent  l'excellence  de  cette 
forme  de  courant. 

Les  radiogrammes  stéréoscopiques  de  MM.  Deelen  (de  Tilburg)  cl 
Dtimler  (de  Wien)  sont  très  nets;  la  reproduction  en  petit  format  dos 

(')  BécLèRB,  Sur  l'aide  apportée  au  diagnostic  et  à  la  localisation  des  abcès  dysen- 
tériques du  foie  par  l'exploration  radiologique  (Archiv.  d'électr.  méd,,  aS  avril  190S, 
p.  383). 


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REVUE   DE   l'exposition    DU    IV*   CONGRÈS    INTERNATIONAL.       7^3 

grands  clichés  est  si  bonne  que  tous  les  détails  sont  visibles.  En  faisant 
changer  de  place  les  deux  photographies  dans  Tappareil,  M.  Deelen  fait  voir 
de  derrière,  Tobjet  que  Ton  vient  de  voir  de  face.  Au  point  de  vue  didac- 
tique la  méthode  stéréoscopique  tend  à  prendre  une  importance  toujours 
plus  grande,  aussi  M.  Dûmler  a-t-il  reproduit  sous  cette  forme  non  seu- 
lement des  radiogrammes,  mais  aussi  des  photographies  de  pièces  anato- 
miques  (embryologie,  anatomie  pathologique)  et  de  préparations  Imcté- 
riologiques. 

La  maison  Louis  et  S*  Lowenstein  a  fait  fonctionner  un  nouvel 
appareil  de  fulgaralion  système  Heinz  Bauer.  Ayant  la  forme  d*une  colonne 
de  1*80  de  hauteur,  cet  instrument  est  monté  sur  roulettes,  est  très 
mobile,  et,  laqué  de  blanc,  peut  être  lavé.  11  comprend  dans  son  inté- 
rieur à  la  fois  l'inducteur,  l'éclateur  et  les  solénoîdes  de  résonance  et 
de  réglage.  Il  utilise  du  courant  alternatif  de  secteur  ou  fourni  par  une 
commutatrice.  C'est,  à  notre  avis,  l'appareil  le  plus  pratique  pour  la  fulgu- 
ration :  il  peut  se  mettre  près  de  l'opérateur  qui  ferme  ou  ouvre  le  courant 
primaire  par  un  contact  manœuvi^  au  pied;  il  peut  se  désinfecter  faci- 
lement et  avoir  ainsi  sa  place  dans  toute  salie  de  chirurgie  ;  il  peut  s'ins- 
taller partout  où  Ton  a  une  prise  de  courant  alternatif.  D'autre  part,  son 
réglage  est  des  plus  simples  :  il  n'a  pas  d'interrupteur,  partant  pas  d'irré- 
gularité dans  sa  marche,  soit  par  échaufTement  du  liquide  du  Wehneit, 
soit  par  formation  de  boue  dans  la  turbine  à  mercure;  la  résistance  de 
l'éclateur  est  toujours  la  même  :  un  radiateur  empêche  la  trop  grande 
élévation  de  température  de  cette  partie  et  la  division  de  l'étincelle  unique 
et  bruyante  en  plusieurs  petites  moins  fortes,  en  évitant  l'échaufifement 
d'un  seul  point,  atténue  beaucoup  le  crépitement  habituel  insupportable. 
De  plus,  les  circuits  primaires  et  secondaires  ayant  des  facteurs  absolument 
constants,  la  résonance  peut  être  établie  une  fois  pour  toutes  et  la  force  de 
l'étincelle  ne  dépend  plus  que  de  l'énergie  dépensée  dans  le  primaire; 
à  chaque  ampère  correspond  une  longueur  d'étinceMe  déterminée.  Nous 
avons  fait  manœuvrer  cet  appareil  et  croyons  qu'il  répond  aux  besoins  de 
la  chirurgie  moderne  par  son  exiguïté,  sa  commodité  et  sa  puissance. 

De  la  même  maison,  signalons  un  radio-Umitateur- tambour  à  fente  du 
D'  Lepper.  spécialement  destiné  à  la  radiographie  de  parties  épaisses  et 
étendues  du  corps.  Un  tambour  de  60  centimètres  de  diamètre  environ  est 
percé,  suivant  quatorze  génératrices,  de  fentes  de  i""5de  largeur;  ces  fentes 
correspondent  a  autant  de  radio-limitateurs  fixés  à  la  surface  extérieure,  de 
section  rectangulaire  comme  les  fentes,  et  de  10  centimètres  environ 
de  hauteur  Ce  tambour,  monté  sur  un  bâti  mobile  sur  le  lit  de  radio- 
graphie, peut  être  animé  d'un  mouvement  de  rotation  plus  ou  moins 
rapide,  par  un  moteur  ou  par  une  manivelle.  Le  bâti  peut  s'éloigner  plus 
ou  moins  du  plan  du  lit.  Une  ampoule  se  place  à  l'intérieur  du  cylindre, 
sur  des  pinces  indépendantes  et  fixes.  Le  malade  étant  couché  sur  la  table, 
entre  la  plaque  et  le  tambour,  on  fait  tourner  ce  dernier  et  on  ferme 
le  circuit  de  l'ampoule.  Tous  les  points  à  radiographier  reçoivent  toujours 
les  mêmes  rayons  et  donnent  par  conséquent  toujours  les  mêmes  ombres 
sur  la  plaque.  On  n'utilise  que  les  rayons  focaux  et  on  élimine  ainsi 
les  rayons  aberrants.  Pour  l'abdomen  ou  la  cuisse,  par  exemple,  on  obtient 
une  plus  grande  finesse  de  détails  en  les  radiographiant  ainsi  dans  leur 
ensemble,  que  par  les  procédés  habituels,  en  faisant  plusieurs  radiographies 
partielles  même  avec  des  radio-limitateurs.  Le  temps  de  pose  est  un  peu 
plus  long  que  pour  chaque  radiographie  partielle,  mais  est  beaucoup  plus 
court  que  pour  leur  ensemble  ;  en  effet,  on  n'a  à  préparer  et  à  installer  le 
malade  qu'une  seule  fois,  or,  ce  sont  les  préparatifs  qui  demandent  le  plus  de 
temps  dans  une  radiographie.  L'utilité  de  ce  tambour  radio -limitateur  est 
surtout  marquée  pour  la  recherche  de  calculs  des  voies  urinaires  supérieures. 
Un  seul  cliché  suffit  pour  l'exploration  du  rein,  de  l'uretère  et  de  la  vessie. 

Une  table  radioaraphique  de  Levy  Dorn  ne  présente  pas  de  grands  avan- 
tages sur  les  modèles  ordinaires. 


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754  ARCHIVES   D*éLEGTRICITé   MÉDICALE. 

Le  support  du  D' Immelmann  est  assez  pratique,  le  poids  de  l'ampoule 
et  du  radip-limitateur  est  contrebalancé  par  une  masse  de  fonte  déplaçable, 
d*où  plus  grande  stabilité  de  Tappareil.  L*ampoule  est  fixée  sur  le  radio. 
Tout  le  système  est  mobile  dans  le  sens  vertical  parTaction  d'une  manivelle. 

La  cassette  de  Levy  Dorn  pour  plaques  de  diverses  grandeurs  présente  une 
amélioration  :  les  châssis,  au  lieu  d'être  concentriques,  sont  dans  un  coin 
de  la  cassette,  on  arrive  ainsi  plus  facilement  à  placer  sur  la  plaque  la  partie 
à  radiographier. 

Un  négatoscope  à  châssis  concentriques  est  moins  pratique  que  le  modèle 
Belot. 

De  Vappareii  Rônigen  nous  ne  noterons  que  le  système  de  deux  poulies 
avec  contre-pbids  permettant  une  tension  continue  des  fils  conducteurs. 

L'exposition  de  M.  Wertheim  Salomonson,  très  importante,  comprend 
une  grande  quantité  d'instruments  de  laboratoire  ou  de  clinique  utilisés 
par  le  savant  professeur.  Dans  la  foule  des  objets,  nous  relevons  : 

aj  Le  calorimètre  à  résistance  basé  sur  la  liquéfaction  de  la  paraffine  par 
la  chaleur  dégagée  par  une  résistance  en  ardoise.  Cet  appareil  permet  la 
mesure  exacte  du  nombre  de  wattsecondes  développées  dans  un  circuit. 

bj  Vappareii  pour  la  mesure  des  courants  alternatifs ,  permettant  la  lecture, 
à  o,oa  m  A.  près,  d'un  courant  développant  une  force  électromotrice  ther- 
moélectrique dans  deux  séries  de  20  éléments  en  fer-constantan  arrangés 
parallèlement. 

cj  Vinstallation  pour  la  production  de  courants  de  Duddel  comprenant  un 
arc  électrique  shunté  par  un  circuit  contenant  une  self- induction  et  une 
capacité.  L'arc  émet  un  son  produit  par  des  oscillations  électriques  non 
amorties  dans  le  circuit  du  condensateur.  La  self-induction  du  circuit  conte- 
nant la  capacité  est  constituée  par  le  primaire  d'un  appareil  d'induction 
sans  fer;  du  secondaire,  on  tire  des  courants  alternatifs  de  haute  fréquence 
non  amortis.  Le  condensateur  est  à  fiches  de  0,01-1, 5  microfarad.  Un  grand 
solénoïde  permet  d'obtenir  la  résonance  complète;  la  variation  de  capacité 
permet  d'obtenir  le  même  résultat. 

dj  Un  appareil  photographique  enregistreur  pour  l'inscription  photogra- 
phique de  courbes,  dans  le  sens  vertical  ou  horizontal. 

ej  Un  petit  appareil  pour  enregistrer  Vendroit  du  foyer  des  rayons  X  sur 
un  négatif,  très  ingénieux;  il  consiste  en  une  plaque  carrée  de  cuivre  de 
2  millimètres  d'épaisseur,  placée  sur  le  châssis  pendant  Firradiation.  Sur  le 
négatif  se  montre  alors  une  ombre  en  forme  de  trapèze.  En  prolongeant  les 
côtés  non  parallèles,  on  obtient  la  projection  normale  du  foyer.  En  mesurant 
la  hauteur  du  trapèze  et  la  distance  de  la  base  jusqu'à  la  projection  du 
foyer,  on  peut  facilement  calculer  la  hauteur  exacte  de  ce  dernier. 

fj  Une  collection  de  diapositifs  et  de  négatifs  de  rôntgénogrammes,  électro- 
cardiogrammes, oscillogrammes,  prouve  le  grand  nombre  et  la  perfection 
des  travaux  du  laboratoire  de  M.  Salomonson. 

Une  grande  quantité  de  radiogrammes  stéréoscopiques  permet  d'utiliser 
le  stéréoscope  portatif  du  Prof,  wenckebach  (de  Groningue).  Les  clichés 
ordinaires  ont  été  pris  en  i5  à  120  secondes;  les  instantanés  f Moment  Auf- 
nahmen)  en  3  à  8  secondes,  sans  écran  renforçateur,  avec  l'inducteur  intensif 
prêté  avec  son  obligeance  habituelle  par  M.  Dessauer.  Ces  clichés  sont  d'une 
très  grande  pureté  de  lignes  et  l'on  est  étonné  de  voir  se  détacher  dans  une 
cage  thoracique  très  nette  une  grande  quantité  de  bronches,  de  petit  calibre 
même,  qui  sur  la  plaque  simple  n'arrêtaient  pas  l'attention.  Pour  l'examen 
de  la  cavité  thoracique,  la  stéréoscopie  semble  apporter  de  grandes  facilités. 
De  nombreux  petits  diapositifs,  placés  dans  des  stéréoscopes- revolvers,  repro- 
duisent des  clichés  radiographiques  avec  tous  leui-s  détails;  ils  peuvent  être 
utilement  employés  pour  l'enseignement.  Quant  au  stéréoscope  portatif,  il 
n'est  que  la  reproduction  simplifiée  de  celui  de  Gazes;  il  est  composé  de 
deux  paires  de  miroirs  mis  en  opposition  et  réunissant  les  images  des 
deux  plaques  photographiques.  Trois  arrêts  permettent  de  fixer  les  miroir? 


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REVUE   DE   L*EXP08ITI0N    DU    IV*    CONGRÈS   INTERNATIONAL.       755 

à  trois  distances  différentes,  pour  I*examen  des  plaques  des  formats  courants. 
Parmi  les  clichés,  les  plus  intéressants  sont  ceux  de  tuberculose  pulmo- 
naire de  divers  degrés,  et  d'anomalies  ou  déviations  du  squelette. 

La  maison  Reini|?er,  Gebbert  et  Schall  (de  Berlin;,  représentée  par  la 
succursale  de  Bruxelles,  expose  un  assez  grand  nombre  d'appareils  électro- 
médicaux nouveaux.  L'appareil  pour  rayons  X  dit  Record,  simple,  pratique 
et  de  grande  puissance,  est  destiné  aux  praticiens  qui  ne  s'adonnent  pas 
exclusivement  à  la  radiologie.  Ce  meuble  comprend  une  bobine  de  type 
spécial  à  noyau  de  fer  renforcé  ;  les  antennes  ont  a5  centimètres  d'écarte- 
ment;  un  dispositif  de  câbles  très  ingénieux  permet  aux  conducteurs  de 
toujours  rester  tendus;  un  spintermètre,  devant  la  bobine,  protège 
l'ampoule.  L'interrupteur  Record  est  placé  sur  une  étagère  avec  les  plombs 
fusibles  et  un  rhéostat  à  curseur  pour  le  réglage  du  condensateur. 

Les  appareils  de  réglage  sont  montés  sur  une  petite  table  à  roulettes,  tout 
à  fait  séparée,  afin  que  l'opérateur  qui  veut  faire  une  radioscopie  puisse 
placer  la  petite  table  à  sa  portée,  et  n'ait  pas  besoin  de  se  déplacer  pour 
régler,  éteindre  ou  allumer  l'ampoule.  La  consommation  est  très  faible 
(4-5  A.);  la  puissance  serait  assez  grande  pour  permettre  des  poses  très 
courtes,  et  la  marche  rapide  de  l'interrupteur  permettrait  un  éclairage 
radioscopique  parfait,  avec  ménagement  de  l'ampoule,  aucun  courant  de 
fermeture  ne  se  formant.  L'émulsion  de  mercure  ne  se  produirait  pas  à 
cause  de  la  centrifugation  du  mercure  sur  laquelle  est  basée  la  construction. 

Le  châssis  Bèclère  modifié  a  été  présenté  à  une  des  séances,  il  peut,  comme 
^  on  le  verra  dans  le  compte  rendu,  servir  à  la  radioscopie,  la  radiographie  et 
'  la  radiothérapie  :  ses  mouvements  sont  d'une  très  grande  souplesse  et  plus 
nombreux  que  dans  le  type  primitif. 

Vorthodiagraphe  du  D*  Groedel  est  un  véritable  chef-d'œuvre  de  méca- 
nique de  précision  ;  utilisable  verticalement  et  horizon talement«  cet  appareil 
permet,  par  la  pression  d'une  poire  en  caoutchouc,  l'inscription  simple  ou 
simultanée  sur  un  papier,  sur  la  peau  ou  sur  l'écran.  Les  mouvements  se 
font  avec  une  extrême  facilité  :  l'appareil  inscripteur  et  l'ampoule  sont 
complètement  indépendants  du  siège  ou  support  du  patient.  Un  dispositif 
spécial  permet  de  comprimer  et  radioscoper  l'estomac  et  les  intestins.  C'est 
un  des  meilleurs  instruments  de  ce  genre  que  nous  connaissions.  Le 
dispositif  de  haute  fréquence  et  fulguration  est  bon,  leseflluveset  les  aigrettes 
sont  très  bien  nourries  et  d'une  grande  puissance. 

En  ce  qui  concerne  l'électrisation  générale,  la  maison  a  exposé  une  série 
complète  d'appareils.  Entre  autres  :  un  bain  à  quatre  cellules  système  Schnée  ; 
un  appareil  universel  dit  Pantostat  qui  sert  pour  la  galvanisation,  faradisation 
(sinusoïdale),  courant  combiné»  etc.  L'appareil  peut  utiliser  un  courant 
galvanique  de  o  à  5oo  mA.. 

Enfin,  un  tout  nouvel  appareil  de  Rôntgen,  présenté  pour  la  première 
fois  par  M.  Groedel,  a  attiré  notre  attention,  autant  par  sa  petitesse  que  par 
sa  force  et  sa  construction.  Si  la  machine  statique  fournit  un  courant 
toujours  de  même  sens  et  excellent  pour  l'existence  des  ampoules,  l'intensité 
qu'elle  peut  débiter  est  insuffisante  pour  les  usages  actuels  de  la  radiologie. 
D'autre  part,  la  bobine  d'induction  donne  une  intensité  très  grande,  mais 
son  onde  de  fermeture  détruit  rapidement  les  ampoules,  et  donne  un  voile 
aux  radiographies  :  pour  avoir  les  qualités  de  ces  deux  sortes  de  générateurs, 
c'est-à-dire  une  intensité  suffisante  et  un  courant  de  même  sens,  la  maison 
Reiniger,  Gebbert  et  Schall  a  construit  un  appareil  sans  interrupteur  don- 
nant du  courant  pulsatile,  c'est-à-dire  à  ondes  de  même  sens.  Le  principe  est 
celui-ci  :  changer  de  sens  le  courant  de  haute  tension  du  secondaire  d'une 
façon  synchrone  avec  la  commutation  du  primaire.  Le  courant  continu 
d'une  source  alimente  un  moteur  qui  le  transforme  en  courant  alternatif. 

Ce  courant  alternatif  est  lui-même,  par  un  transformateur,  changé  en 
courant  de  haute  tension.  Ce  courant  de  haute  tension  alternatif  est  redressé 
par  un  système  de  commutateurs  (montés  sur  des  cercles  de  mica)  tournant 
sur  le  même  axe  que  les  commutateurs  primaires,  c'est-à-dire  de  façon 


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756  ARCHIVES    D'éLBCTRIGITlS   MEDICALE. 

synchrone.  L'onde  de  fermeture  est  ainsi  complètement  éliminée.  L'appareil 
pourrait  débiter  jusqu'à  loo  mA.  et  utiliserait  i5-4o  ampères.  Ayant  toute 
ces  qualités,  on  a  donné  à  l'appareil  le  nom  d*ldéaL 

M.Muller  (de  Hambourg)  présente  comme  nouveautés  une  Ampoule-Central 
et  une  soupape  à  triple  tubulure.  L'ampoule -central  a  son  anticathode  dans 
l'axe  de  la  cathode  et  non  à  ^5  degrés  comme  elle  l'est  d'ordinaire;  les 
rayons  X  s'en  échappent  avec  une  égale  intensité,  de  tous  côtés:  d'où 
possibilité  de  traiter  plusieurs  malades  en  même  temps.  Mais  elle  présente 
surtout  des  avantages  pour  les  radiographies  instantanées  ou  les  teléradio- 
grammes.  Dans  les  ampoules  ordinaires,  lorsqu'elles  sont  traversées  par  une 
onde  inverso,  les  rayons  cathodiques  issus  de  l'anticathode,  échauffent  la 
paroi  du  verre,  en  diminuent  la  résistance,  et  une  étincelle  transperce  le 
tube.  Ici  rien  de  semblable.  Le  courant  s'inverse-t-il,  les  rayons  cathodiques 
issus  de  l'anticathode  retombent  sur  la  cathode  :  le  percement  de  l'ampoule 
est  rendu  impossible.  L'ampoule-centrale  supporte  4o  à  5o  m  A.  L'anode,  le 
régulateur  et  l'embouchure  sont  groupés  autour  de  l'anticathode.  La 
cathode  est  ainsi  complètement  libre,  d'où  impossibilité  d'étincelles,  même 
avec  une  srande  dureté  de  l'ampoule.  Pour  la  radiographie  on  incline  le 
tube  de  ao  a  45  degrés  sur  le  plan  de  la  plaque. 

La  soupape  à  triple  tubulure  est  destinée  aux  courants  intenses,  tels  que 
ceux  employés  pour  faire  la  radiographie  instantanée  :  elle  est  composée 
de  trois  soupapes  Villard  ordinaires,  mais  réunies  par  deux  tubes  de  verre, 
de  sorte  que  le  vide  est  le  même  dans  l'ensemble  :  la  spirale  d'aluminium 
est  beaucoup  plus  volumineuse,  et  les  tours  plus  nombreux  que  dans  le 
modèle  simple.  D'autre  part,  fait  curieux,  l'anode,  au  lieu  d'être  de  petite  ' 
surface  et  dans  un  étranglement  de  la  paroi,  est  libre  et  a  environ  1**5  de 
diamètre;  ceci,  parait -il,  pour  empêcher  l'ampoule  de  se  décapiter  par 
l'emploi  de  courants  intenses.  Les  pôles  des  trois  soupapes  sont  réunis  et 
l'ensemble  se  comporte  comme  une  seule. 

Une  série  de  tubes  de  modèles  connus  accompagne  ces  nouveautés  :  nous 
y  remarquons  les  tubes  à  refroidissement  par  eau  pour  lesquels  cette  maison 
s'est  attiré  une  si  grande  renommée. 

La  maison  Burger  (de  Berlin)  nous  permet  également  d'étudier  une 
toute  nouvelle  ampoule,  terminée  depuis  quelques  jours  seulement.  Spécia- 
lement créée  pour  les  courants  intenses,  l'anticathode  en  est  convexe; 
le  rayon  central  n'est  aucunement  influencé,  tandis  que  les  rayons  latéraux, 
si  nuisibles,  sont  éliminés.  De  plus,  l'anticathode  est  reliée  à  un  pavillon 
métallique  qui,  par  la  grande  surface  de  ses  plis,  permet  une  très  rapide 
dispersion  de  la  chaleur  :  ce  pavillon  relie  l'anticathode  à  l'anode.  Une 
gaine  de  verre  ne  laisse  libre  que  l'extrémité  sphérique  de  l'anticathode. 
Ce  tube  peut  supporter  de  très  fortes  intensités  et  fonctionner  assez 
longtemps  avec  des  intensités  moyennes  (lo  m  A.).  Malgré  son  jeune  âge, 
l'unique  exemplaire  de  ce  tube  a  très  bien  fonctionné  pendant  les  démons- 
trations fréquentes  du  Gnssonateur  avec  de  fortes  intensités.  A  côté  de  cette 
ampoule  -  centrale  nous  trouvons  les  ampoules  -  énergie  ;  une  de  celles-ci,  à 
refroidissement  par  circulation  d'air,  supporte  aussi  de  très  fortes  intensités 
grâce  à  la  massive  doublure  métallique  de  son  miroir  anticathodique,  et  à 
la  circulation  d'air  qui  se  fait  à  l'intérieur  de  cette  masse  métallique  creuse. 
L'autre  modèle  de  cette  marque  n'est  intéressant  que  par  le  système 
de  régulation  permettant  pendant  la  marche  le  mollissement  du  tube  ; 
un  système  de  ressort  empêche  que,  par  suite  d'un  oubli,  le  réservoir  de 
gaz  soit  laissé  en  circuit.  Enfin,  ce  réservoir  n'abandonne  que  peu  à  peu  son 
gaz,  et  l'on  n'a  pas  à  craindre,  comme  avec  certains  autres,  un  mollissement 
exagéré  de  l'ampoule  :  la  quantité  de  gaz  qu'il  peut  débiter  est  très  grande, 
l'ampoule  est  usée  avant  qu'il  ne  soit  épuisé.  11  serait  à  souhaiter  que  ce 
régulateur  fût  posé  sur  V ampoule-centrale, 

M.  Orisson  a  démontré  son  appareil,  le  Grissonateur^  qui,  malgré  les 
critiques  soulevées  en  séances  du  Congrès  (voir  le  compte  rendu),  semble 


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REVUE    DE   L*EXP08ITI0N   DU   IV*    CONGRÈS   INTERNATIONAL.       767 

avoir  un  très  grand  débit  et  être  de  manipulation  facile  :  l'absence  de 
milliampèremètre  ne  permet  pas  de  donner  de  chiffres  exacts.  Le  cons- 
tructeur dit  qull  débite  jusqu'à  100  m.\. 

M.  Klingelfuss  (de  Bâle),  en  plus  de  son  inducteur  et  de  ses  appareils 
de  mesure  très  intéressants  décrits  en  dernière  séance  du  Congrès,  expose 
un  interrupteur  à  mercure  dont  une  graduation  permet  à  tout  instant  la 
lecture  du  nombre  de  tours.  Un  tube  de  verre,  fermé  à  sa  partie  supérieure, 
fait  corps  avec  Taxe  de  Tinterrupteur;  il  est  rempli  jusqu'à  2  centi- 
mètres de  l'extrémité  supérieure  par  de  la  glycérine.  Lorsque  l'axe  tourne, 
le  liquide,  par  la  force  centrifuge,  se  creuse  de  plus  en  plus,  et  il  suffit 
de  lire  la  graduation  au  point  ou  se  trouve  le  fond  du  godet  liquide  pour 
connaître  le  nombre  de  tours  et  d'interruptions  par  seconde. 

M.  Bauer  (de  Berlin)  présente  ses  tubes  à  refroidissement  par  l'air,  armés 
de  leur  petite  spire  anodique  ou  de  leur  éclateur  anticathodique,  contre 
l'onde  inverse.  Son  tube  à  double  anticathode  pour  radiographie  stéréo- 
scopique  et  localisation  de  corps  étrangers  a  beaucoup  d*analogie  avec  celui 
de  M.  Guilloz  (de  Nancy).  Un  compas  de  profondeur  de  Fûrstenau  permet 
une  localisation  absolument  précise  du  corps  étranger  d'après  un  seul 
radiogramme. 

La  maison  Siemens  et  Halske  (de  Berlin)  présente  un  grand  nombre 
d'appareils.  Nous  ne  noterons  que  les  principaux.  V Interrupteur  Wehnell 
pour  courant  continu  se  compose  de  trois  paires  d'anodes  en  platine,  mobiles 
dans  des  bougies  de  porcelaine;  trois  anodes  sont  à  grosse  extrémité  libre, 
les  trois  autres  sont  à  pointe  fine.  La  mise  en  circuit  d'une  ou  plusieurs 
électrodes,  de  l'une  ou  l'autre  dimension,  permet  l'utilisation  de  cet  inter- 
rupteur pour  les  tensions  les  plus  basses  employées  en  radiologie.  Le  Wehnelt 
pour  courant  alternatif  &  pour  électrode  active  une  pointe  de  nickel  dont  la 
longueur  est  maintenue  toujours  constante,  malgré  l'usure  du  métal.  Cet 
interrupteur  ne  laisse  passer  que  l'onde  positive  ;  un  éclateur  est  cependant 
nécessaire  dans  le  circuit  secondaire,  pour  éliminer  les  derniers  effets  de 
l'onde  négative  inverse.  L'emploi  de  ce  Wehnelt  se  restreint  de  plus  en  plus 
depuis  qu'a  été  créé  V appareil  à  courant  alternatif  avec  soupape  électroly tique. 
L'inducteur  en  est  à  trois  primaires  distincts,  utilisables  seuls  ou  en  série. 
L'interrupteur  est  le  Wehnelt  pour  courant  continu  décrit  plus  haut.  Une 
bobine  de  réaction  à  deux  enroulements  séparés  aide  le  primaire  de  l'induc- 
teur à  garder  la  plus  grande  régularité  possible,  augmente  la  longueur 
d'étincelle  et  empêche  le  passage  de  l'on'de  inverse.  Une  soupape  électroly  tique 
change  le  courant  alternatif  en  courant  pulsatile  ;  l'interrupteur  Wehnelt 
peut  servir  comme  si  l'on  utilisait  du  courant  continu.  Cette  soupape  est 
formée  par  deux  électrodes,  une  d'aluminium  et  l'autre  de  fer;  elles  baignent 
dans  une  solution  de  bicarbonate  de  soude.  Cet  appareil  ne  nécessite  aucune 
surveillance  pendant  des  mois  entiers.  Afin  que  le  renouvellement  de  la 
soupape,  rapide  et  très  peu  coûteux  d'ailleurs,  puisse  se  faireen  temps  voulu, 
une  aiguille  indique  par  sa  déviation  l'état  de  l'appareil  à  redressement.  Les 
diverses  combinaisons  possibles  avec  cette  installation  s'adaptent  aux  divers 
usages  que  l'on  veut  en  faire,  pour  tubes  mous,  très  mous,  assez  durs  et 
très  durs.  Cet  appareil  peut  servir  pour  la  D'Arsonvalisation  et  même  pour 
la  charge  d'accumulateurs  ou  l'excitation  de  lampes  à  vapeur  de  mercure. 
Un  spintermètre  avec  éclateur  additionnel  réglable,  sert  a  éviter  l'étincelle 
de  fermeture  dans  l'ampoule.  V ampoule  au  tantale,  sans  circulation  d'eau, 
doit,  d'après  les  constructeurs,  sa  grande  résistance  à  la  haute  température 
de  fusion  du  tantale  dont  est  formée  l'anticathode  et  au  peu  d'action  sur 
lui  de  la  chaleur,  au  point  de  vue  libération  de  gaz;  portée  au  rouge  blanc, 
l'ampoule  ne  perdrait  aucune  de  ses  qualités.  N'ayant  eu  l'occasion  d'essayer 
ce  tube,  nous  ne  pouvons  le  juger.  Nous  croyons  cependant  que  dès  qu'une 
électrode  est,  dans  un  tube  à  gaz  raréfié,  portée  au  rouge  blanc,  et  quel  que 
soit  le  métal  dont  elle  est  composée  (platine,  iridium),  le  passage  du  courant 


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7^8  ARCHIVES   d'eLBCTRIOIT^   MiDIGALË. 

subit  de  grandes  modifications,  même  si,  de  suite  après  l'expérience,  le  vide 
est  absolument  identique  à  ce  qu'il  était  auparavant.  D'autre  part,  nous 
avons  pu  faire  supporter  d'assez  fortes  intensités  (i5  k  20  mA..)  à  des  tubes 
dont  l'anticathode  était  en  métal  ayant  une  température  de  fusion  relati- 
vement assez  basse,  sans  que  le  poli  du  miroir  ait  subi  la  moindre  altération  : 
la  forte  masse  métallique  anticathodique  permettait  une  diffusion  rapide  de 
la  chaleur. 

Vappareil  de  haute  fréquence  monté  sur  deux  tables,  facilement  dépla- 
çabics  peut  être  branché  sur  tout  inducteur.  Vappareil  localUaleur  du 
D'  GiUet  sert  à  repérer  la  situation  de  corps  étrangers  à  l'intérieur  des  tissus. 
11  nécessite  la  prise  d'un  cliché  spécial  :  on  doit  faire  deux  poses  sur  la  même 
plaque  ou  sur  deux  plaques  que  Ton  superpose  ensuite.  De  nombreuses 
règles  régissent  la  situation  du  rayon  normal,  le  déplacement  de  l'ampoule* 
sa  distance  de  la  plaque,  etc. 

On  obtient  ainsi  un  négatif  semblable  à  ceux  obtenus  très  facilement  avec 
les  tubes  bianticathodiques  de  Guilloz  ou  Furstenau.  Le  point  d'incidence 
du  rayon  normal  dans  les  deux  poses  n  été  repéré  ;  on  cherche  le  milieu  de 
la  ligne  qui  les  réunit,  et  on  le  met  en  face  d'une  tige  portant  des  divisions 
en  millimètres.  Les  oculaires  de  Tappareil  sont  à  égale  distance  de  la  plaque, 
que  ne  l'était  l'anticathode.  Avec  beaucoup  d'attention,  on  fixe  (fixierl  man 
festj  la  tige  graduée,  et  l'on  doit  alors  avoir  une  vue  stéréoscopique  du 
cliché.  On  fait  trois  lectures  sur  trois  graduations  et  on  a  la  situation  du 
corps  étranger  par  rapport  à  un  point  de  repère  anatomique(M* 

Un  appareil  Rôntgen  transpor table,  recommandé  pour  les  médecins  de 
campagne  ou  les  maisons  de  santé  qui  ne  sont  pas  reliées  à  une  usine 
d'électricité,  reçoit  son  courant  primaire  d'une  dynamo  à  manège.  Ce  cou- 
rant a  une  tension  de  3o  volts  et  une  intensité  de  10  ampères  pour  une 
vitesse  fixe  de  1,000  tours  par  minute.  11  peut  servir  également  a  charger 
une  petite  batterie  d'accumulateurs,  qui  peut  être  transportée  chez  le 
malade  pour  y  actionner  une  petite  installation  Rôntgen  transportable.  Ce 
modèle  d'appareil  portatif  est  employé  dans  l'armée  allemande  :  la  chambre 
noire,  le  manège  moteur  et  l'appareil  Rôntgen  sont  installés  dans  un  four- 
gon tiré  par  deux  chevaux,  qui,  le  cas  échéant,  servent  de  force  motrice 
pour  faire  tourner  la  dynamo.  La  bobine  de  réaction  nous  a  semblé  présenter 
des  avantages  pour  régler  la  longueur  d'étincelle  de  façon  exacte  et  éviter  le 
courant  de  retour  dans  l'ampoule;  elle  remplace  à  moins  de  frais  l'interrup- 
teur à  mercure  employé  au  lieu  du  Wehnelt  pour  les  longs  travaux,  puis- 
qu'elle empêche  la  détérioration  des  tubes  par  Tonde  inverse.  Un  coHunuta- 
teur-compieur  de  temps,  très  pratique,  permet  la  mesure  en  .secondes  et  divi- 
sions de  seconde  du  temps  de  pose  dans  les  radiographies  instantanées. 

La  Compagnie  Électrique  Sanitas  (de  Berlin)  a  terminé  derniè- 
rement un  radio-limitateur-compresseur,  pratique  et  très  robuste.  Il  est,  à 
notre  avis,  sinon  préférable,  tout  au  moins  aussi  pratique  que  les  modèles  si 
compliqués,  imaginés  dans  ces  derniers  temps. 

L'avantage  que  présente  cet  appareil  nous  semble  résider  surtout  dans  ce 
fait  qu'un  seul  operateur  peut  très  facilement  et  rapidement  l'installer  et  le 
fixer.  Une  poignée  s'adapte,  pour  la  mise  en  place,  sur  la  partie  supérieure 
de  l'anneau  compresseur  et  permet  de  le  manier  et  le  diriger  sans  aucun 
effort.  Une  unique  manette  commande  les  mouvements  de  l'anneau  lui- 
même,  et  tous  ceux  du  bras  à  l'extrémité  duquel  il  est  situé.  Si  l'opérateur 
d'une  main  place  le  radio  en  position  voulue,  il  n'a  qu'un  léger  mouvement 
(45**)  à  faire  subir  à  la  manette,  pour  fixer  le  bras  horizontal  d'abord,  et  un 
autre  aussi  court  pour  fixer  le  compresseur  lui-même  encore  mobile  après 
lA  fixation  du  bras.  Une  série  d'embouts  de  différents  calibres  peuvent 
s'adapter  à  la  partie  inférieure  de  l'anneau  compresseur,  suivant  les  régions 

(')  Voir  sur  le  même  sujet:  Gillet,  Nouvelle  méthode  stéréoscopique  servant 
à  la  localisation  des  corps  au  moyen  de  la  radiographie  (Archiv.  d'éUctr.  mé<L, 
10  février  1908,  p.  loa). 


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HÉVUB    DE    L*EXP08ltlON    DU    IV*   CONGRES   INTERNATIONAL.       769 

que  l'on  désire  ou  traiter  ou  radiographier.  La  fixation  obtenue,  on  retire 
la  poignée  de  Tanneau,  et  on  la  remplace  par  le  support  d'ampoule  :  une 
vis  micrométrique  permet  de  le  déplacer  pour  la  radiographie  stéréosco- 
pique;  une  étoffe  au  plomb  entoure  le  tube  complètement;  sa  marche  peut 
néanmoins  être  surveillée  par  la  partie  supérieure  de  cette  gaine;  là  aussi 
un  verre  au  plomb  protège  l'opérateur. 

De  la  même  maison  un  interrupteur  Rotax  à  mercure,  donnant  8,000  inter- 
ruptions par  minute  et  ne  présentant  pas  le  principal  inconvénient  des 
interrupteurs  à  turbine,  c'est-à-dire  la  formation  de  bouc  par  l'émulsion  du 
mercure.  Une  petite  quantité  (28  centimètres  cubes)  de  ce  métal  est,  par  la 
force  centrifuge,  mise  en  rotation  et  lancée  autour  d'un  bassin  à  bords  pro- 
fondément concaves  tournant  à  une  très  grande  vitesse.  Le  mercure  se 
dispose  en  anneau  et  par  son  seul  frottement  sur  les  bords  d'un  disque 
isolant,  excentrique,  ù  segments  métalliques  reliés  à  un  pôle,  le  met  en 
rotation.  Les  segments  traversent  ainsi  le  mercure  relié  à  l'autre  pôle,  d'où 
fermeture  du  courant  :  la  durée  de  cette  fermeture  dépend  du  contact  plus 
ou  moins  grand,  c'est-à-dire  du  rapprochement  ou  de  l'éloignement  du 
disque  de  l'anneau  du  mercure.  Le  nombre  des  interruptions  dépend  de  la 
vitesse  du  moteur.  On  peut  ainsi  en  régler  et  le  nombre  et  le  mode.  La  boue 
qui  pourrait  se  former,  étant  de  densité  inférieure  à  celle  du  mercure  est 
extraite  par  la  force  centrifuge  et  vient  se  déposer  sous  la  cuvette.  Le  diélec- 
trique est  du  pétrole.  La  douche  à  air  chaud  pour  l'application  de  l'air  chaud 
sur  le  corps,  est  basée  sur  le  même  principe  que  la  sonde  à  air  chaud  de 
Gaifle  (échauffement  de  résistance  électrique  élevant  la  température  d'un 
courant  d'air  qui  passe  à  leur  contact).  La  force  de  propulsion  de  l'air 
chaud  et  sa  température  sont  moins  grandes  que  dans  le  modèle  Gaiffe; 
d'autre  part,  la  turbine  faisant  partie  de  l'appareil  lui-même,  augmente  son 
poids  et  nécessite  la  proximité  immédiate  d'un  moteur  qui  en  commande 
le  mouvement  par  un  axe  souple.  Cet  instrument  ne  peut  servir  qu'à  pro- 
voquer l'hyperhémie  de  la  peau  (méthode  Bier)  ;  il  est  insuffisant  pour  la 
cautérisation  et  pour  certains  traitements  chirurgicaux.  Le  rnultostat  est 
un  tableau  de  distribution  et  de  transformation  de  courant  pour  les  divers 
usages  thérapeutiques;  branché  sur  courant  d'usine,  il  permet  de  faire  la 
galvanisation  et  la  faradisation  sous  leur  différents  modes;  l'endoscopie,  la 
galvanocaustie,  etc. 

La  maison  Rich.  Seifert  êc  C"  (d'Hambourg)  expose  une  installation 
complète  pour  rayons  X.  L'ampoule  n'est  pas  enfermée  dans  une  caisse 
opaque,  elle  est  fixée  par  des  pinces  à  Tun  des  côtés  d'une  cloison  dou- 
blée de  plomb.  Cette  cloison,  mobile,  porte  du  côté  opposé  à  l'ampoule 
tous  les  instruments  de  réglage  et  de  mesure  :  une  large  baie  garnie  de 
verre  au  plomb,  permet  à  l'opérateur  de  surveiller  la  marche  du  tube  à 
l'abri  des  rayons.  L'inducteur  est  à  self-induction  variable  et  se  prête  à  six 
combinaisons  différentes.  Le  négatoscope  du  D'  Forsell  est  un  des  meilleurs 
instruments  de  ce  genre;  il  donne  d'abord  un  éclairage  parfaitement  régulier 
du  négatif  dans  toutes  ses  parties.  Ce  résultat  est  obtenu  par  l'emploi  d'un 
miroir  à  coupe  parabolique  répartissant  également  la  lumière  de  deux 
lampes  à  incandescence  sur  une  plage  blanche.  Un  autre  avantage  est  ensuite 
dans  la  facilité  avec  laquelle  cet  appareil  peut  se  mettre  dans  toutes  les  posi- 
tions, se  prêtant  aussi  bien  dans  le  sens  vertical  à  un  examen  et  à  une 
démonstration  qu'au  calque  des  clichés  dans  le  sens  horizontal.  La  rotation 
plus  ou  moins  grande  du  miroir  fait  varier  l'intensité  de  l'éclairement.  Le 
cadre  du  même  auteur  présente  beaucoup  d'analogie  a.ec  celui  de  Béclère, 
mais  est  disposé  de  telle  sorte  qu'il  puisse  servir  à  la  radiographie  en  même 
temps  qu'à  la  radioscopie  et  à  l'orthodiagraphie.  Il  est  surtout  utile  pour 
l'étude  du  thorax  et  de  l'abdomen.  Un  sgustage  assez  ingénieux  permet  de 
comprimer  et  de  fixer  le  malade  et  de  prendre  ainsi  un  cliché  d'un  point 
du  corps  repéré  préalablement  sur  l'écran.  Le  dispositif  du  D'  Forsell  pour- 
rait d'ailleurs  très  bien  s'adapter  sur  le  cadre  de  Béclère,  ce  qui  en  augmen- 
terait beaucoup  l'utilité.  La  table  de  radiographie  du  Jy  Hœnish  peut  servir 
pour  l'orthophotographie.  Le  patient,  l'ampoule  et  le  compresseur  peuvent 


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760  ARCHIVES    D*éLECTRlGlTé   Bf^DIGALE. 

être  déplacés  séparément;  une  seule  personne  suffit  à  foire  toute  la  manœu- 
vre. Les  radiographies  peuvent  se  prendre  à  volonté  de  haut  en  bas  ou  de 
bas  en  haut.  Un  compresseur  système  Albert  Schônberg  peut  s'adapter  à 
la  table. 

L'Exposition  a  été  de  très  grande  importance,  comme  on  peut  le  voir 
d*après  cette  rapide  revue;  de  nombreux  appareils  nouveaux  marquent  un 
réel  procès  dans  Tinstrumentation  (nous  le  décrirons  in  extenso),  et  la 
beauté  des  clichés  prouve  que  Tinvestigation  par  les  rayons  \  accroît 
toujours  ses  limites;  nous  regretterions  de  ne  les  avoir  pu  étudier  plus 
complètement  si  les  séances  du  Congrès  n'avaient  présenté  autant  d'intérêt. 
11  eût  été  à  souhaiter  cependant  que  le  temps  réservé  à  la  présentation  des 
appareils  fût  moins  restreint  :  il  était  très  difficile  à  quiconque  suivait 
assidûment  les  séances  de  visiter  l'Exposition  sérieusement  et  avec  profit. 

Un  autre  désir,  formulé  avec  nous  par  quelques  confrères,  est  que  la  tâche 
du  service  de  la  Presse  soit  dorénavant  un  peu  plus  facilitée  par  le  secrétariat. 

Nous  ne  voulons  terminer  sans  remercier  nos  confrères,  MM.  De  Nobele 
et  Dessauer,  qui  nous  ont  parfois  prêté  leur  concours  aussi  aimable 
qu'éclairé. 

E.  SPÉDER. 


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CONGRÈS  DE  MARSEILLE 


Le  Congrès  international  des  Électriciens  (Marseille,  1 4  au  30  sep- 
tembre 1908).  -r  L'Exposition  Internationale  d'Électricité  de  Marseille,  si 
admirablement  organisée  et  si  instructive,  ne  pouvait  se  terminer  sans  qu'un 
Congrès  international  des  applications  de  Télectricité  vint  la  couronner.  Si 
l'on  se  reporte  au  premier  et  célèbre  Congrès  d'électricité  de  1881,  qui  a  été 
l'origine  de  tous  les  autres,  on  trouve  que  ce  Congrès  et  ceux  qui  ont  suivi, 
se  juxtaposaient  à  une  grandiose  Exposition,  soit  universelle,  soit  spéciale, 
et  toujours  internationale  d'électricité. 

En  présence  de  l'immense  développement  des  applications  de  l'électricité 
depuis  vingt  ans,  il  a  paru  utile  aux  deux  distingués  commissaires  généraux 
de  l'Exposition  d'électricité  de  Marseille,  MM.  Cordier  et  Dubs,  de  réunir,  à 
cette  occasion,  aussi  bien  ceux  qui  s'occupent  d'électricité,  que  ceux  qui,  au 
point  de  vue  pratique,  la  produisent,  la  transportent,  Tutilisent. 

Le  champ  était  vaste  et  pour  comprendre  dans  ce  Congrès  toutes  les 
applications  de  l'électricité  on  a  dû  diviser  en  neuf  sections,  les  questions  si 
nombreuses  à  traiter. 

Dans  la  première  section,  présidée  par  M.  Maurice  Lévy  (de  l'Institut), 
président  du  Congrès,  étaient  traitées  toutes  les  questions  relatives  à  la 
Réglementation  ;  les  rapports  y  ont  été  au  nombre  de  quatre,  portant  sur  la 
comparaison  des  législations,  les  impôts,  la  disposition  des  lignes  élec- 
triques, etc. 

La  deuxième  section,  présidée  par  M.  l'Ingénieur  Grosselin,  avait  à 
s'occuper  de  la  construction  et  de  la  protection  des  reseaux  électriques;  elle 
avait  sept  rapports  à  son  ordre  du  jour,  portant  sur  :  La  comparaison  des 
isolants,  des  isolateurs  et  des  supports  des  lignes  aériennes,  sur  la  construc- 
tion des  constructeurs  aériens  et  des  câbles  souterrains,  etc. 

La  troisième  section,  présidée  par  M.  l'Ingénieur  de  Boissonnas,  était 
intitulée  :  Exploitation  technique  et  commerciale;  elle  avait  à  son  ordre  du 
jour,  huit  rapports  inscrits,  dont  quelques-uns,  tels  que  le  rapport  sur  les 
compteurs  d'énergie  électrique  et  sur  les  différents  systèmes  de  vente  de 
cette  énergie,  ont  donné  lieu  à  de  très  intéressantes  discussions. 

La  quatrième  section,  présidée  par  M.  le  Prof.  Fabry,  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  Marseille,  avait  à  s'occuper  de  Véclairage  et  des  applications 
domestiques;  elle  avait  à  son  ordre  du  jour  trois  rapports  sur  les  procédés 
d'éclairage  et  de  chauffage  par  Télectricité  et  sur  la  photométrie  des  lampes 
électriques,  si  importante  à  l'heure  actuelle. 

La  cinquième  section,  présidée  par  M.  l'Ingénieur  Boucherot,  était 
intitulée  :  Applications  à  l'industrie^  aux  mines,  à  la  traction  et  à  Vagriculture, 
et  onze  rapports  y  ont  été  présentés  dont  les  plus  importants  relatifs  à  la 
traction  électrique,  aujourd'hui  si  utilisée. 

4HCH.  d'bligtr.  mbd.  ^  1908.  56 


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762  ARCHIVES    D^lÎLBCTRIGITé    BftolGALB. 

La  sixième  section,  présidée  par  M.  l'Ingénieur  Gall,  était  intitulée  : 
Électrochimie  et  Électrométallurgie  ;  elle  avait  à  son  ordre  du  jour  quatre  rap 
ports,  parmi  lesquels  un  des  plus  importants  avait  trait  à  la  fixation  de 
l'azote  atmosphérique. 

La  septième  section,  intitulée  :  Télégraphie  et  Téléphoniey  était  présidée 
par  M.  Devai;i-Charbon>bl,  et  avait  à  son  ordre  du  jour  six  rapports,  dont 
nous  signalerons  celui  ayant  trait  à  la  télégraphie  sans  fil. 

La  huitième  section,  présidée  par  M.  le  Prof.  Janbt,  était  intitulée  :  Ensei- 
gnement et  Mesures;  elle  avait  quatre  rapports  à  son  ordre  du  jour,  ayant 
trait  pour  la  plupart  à  renseignement  et  aux  compteurs  électriques,  ce 
dernier  discuté  avec  la  troisième  section. 

Enfin,  la  neuvième  section,  celle  d* Électricité  médicale  comprenant  les 
applications  à  l'hygiène  et  à  la  médecine,  présidée  par  M.  le  Prof.  Bergomé, 
avait  à  son  ordre  du  jour  quatre  rapports:  celui  de  M.  Abraham,  sur  M 
stérilisation  des  eaux  et  de  Vair  par  les  procédés  électriques;  celui  de  M.  (luil- 
ieminot,  sur  les  quantitomètres  en  radiographie  et  en  radiothérapie  ;  celui  de 
M.  de  Keating - Hart,  sur  Vaction  destructive  de  Vétincelle  électrique  sur  les 
tissas f  et  celui  de  M.  Bergonié,  sur  les  tubes  de  Croockes  de  grande  puissance^ 

Terminons  ce  simple  coup  d'œil  sur  le  Congrès,  en  disant  toute  la  satis- 
faction qu'ont  eue.  les  congressistes  de  ne  tenir  séance  que  le  matin,  l'après- 
midi  étant  consacrée  à  des  visites  industrielles,  à  la  visite  de  rExposition 
d'électricité,  à  quelques  bonnes  conférences  (celles  de  M.  Fabry  et  de 
M.  Abraham  entre  autres),  et  même  à  de  simples  réunions  plus  instructives 
souvent  et  plus  intéressantes  que  de  longs  et  savants  discours. 

En  résumé,  Congrès  admirablement  organisé,  d*un  intérêt  exceptionnel 
pour  tous  et  surtout  pour  un  médecin-électricien  auquel  les  progrès  de 
l'électricité  industrielle,  si  prodigieux,  ne  peuvent  ni  ne  doivent  rester 
étrangers.  J.  B. 


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WlMXXWyWlAtX^o^OO^KIftOO»— iMyhlMUXXIWlWWMMMMMMMK 


LES  QIAMITONKTRES  E^  RADIOCKAPHIE  ET  m  RADIOTHERAPIE  ^>> 


Par  M.  Hyao.  GUIUjBMINOT, 

Attaché  au  Laboratoire  des  travaux  pratiques  de  Physique  médicale 
de  la  Faculté  de  Paris. 


Deux  groupes  de  procédés  permettent  de  se  rendre  compte  de  Tintensité 
du  rayonnement  X  émis  par  un  tube  ou  de  la  quantité  d*énergie  fournie 
par  ce  faisceau  dans  un  temps  donné  : 

i**  Les  procédés  électriques,  qui  mesurent  le  courant  débité  à  travers  le 
tube,  la  différence  de  potentiel  aux  électrodes,  etc.; 

2"  Les  procédés  directs,  qui  ont  pour  but  de  doser  le  faisceau  hors  du 
tube,  tel  qu'il  se  présente  et  quel  que  soit  son  mode  de  production. 

Les  mesures  électriques  sont  relatives  à  une  installation  donnée  et  ne 
sauraient  nous  fixer  sur  le  rendement  absolu  d'un  tube  quel  que  soit  son 
mode  d'excitation,  quels  que  soient  son  modèle  et  son  âge.  Elles  sont 
surtout  précieuses  pour  nous  permettre  de  maintenir  à  un  degré  constant 
la  qualité  et  la  quantité  des  rayons  produits.  Elles  sont  étudiées  dans  un 
autre  rapport. 

Les  procédés  directs  feront  l'objet  du  présent  rapport.  Ils  ont  pour  but  de 
doser  le  rayonnement  X  comme  les  actinomètres,  les  photomètres,  les 
thermomètres  dosent  le  rayonnement  d'une  bougie. 

Parmi  eux,  on  emploie  surtout  ceux  de  Holzknecht,  de  Sabouraud  et 
Noire,  de  Bordier,  de  Kienbôck.  On  utilise  assez  généralement  une  unité  de 
rayonnement  qui  est  l'unité  H  de  Holzknecht.  Pour  me  conformer  aux 
vœux  émis  par  la  Commission  d'organisation  du  Congrès,  je  décrirai  dans 
un  premier  chapitre  ces  procédés  qui  sont  du  domaine  public. 

Dans  un  deuxième  chapitre,  j'exposerai  deux  procédés  qui  me  paraissent 
de  beaucoup  supérieurs  aux  précédents,  mais  qui  ne  sont  pas  encore  dans 
la  pratique  actuelle  ;  le  procédé  de  dosage  fluoroscopique,  le  procédé  de 
dosage  ionométrique. 

Enfin,  dans  un  troisième  chapitre,  je  dirai  ce  que  doit  être  la  quantito- 
métrie  des  rayons  X,  c'est-à-dire  ce  que  nous  sommes  en  droit  de  demander 
à  un  procédé  quanti tométrique  pour  les  besoins  de  la  radiographie,  de  la 
radiobiologic  et  de  la  radiothérapie. 

Chapitre  premier 

Procédés  quanti tométriques  employés  jusqu'à  présent. 

L  Chromoradiomètre  de  Holzknecht,  igoa.  —  Holzknecht  a  eu  le  grand 
mérite,  à  une  époque  où  nous  ne  mesurions  rien  en  X-radiobiologie,  de 

(')  Rapport  présenté  au  Contres  International  d'Électricité  de  MarMïille.  Section 
d'Électricité  Médicale. 


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764  AROHIYBS    D*éLBGTRlGITé    MEDICALE. 

nous  permettre  de  faire  la  posologie  sinon  exacte,  du  moins  approximative, 
de  la  radiation  employée.  Son  procédé  consistait  à  placer,  à  côté  de  la 
région  des  téguments  traités,  une  pastille  dont  la  coloration  variait  suivant 
la  dose  de  rayonnement  à  laquelle  elle  était  soumise  ;  ces  ciiangements  de 
coloration  servaient  à  apprécier  la  quantité  de  rayonnement  absorbée  par  les 
tissus  et  à  prévoir  par  conséquent  les  effets  physiologiques  produits. 

Les  pastilles  de  Holzknecht  sont  constituées  par  des  godets  renfermant 
une  solution  de  sels  spéciaux.  On  sait  que  certains  sels,  tels  que  le  NaCl  et  le 
KGl,  se  colorent  sous  l'action  des  rayons  cathodiques  et  des  rayons  ultra- 
violets (Goldstein).  Villard  et  Holzknecht,  chacun  de  leur  côté,  consta- 
tèrent que  les  rayons  X  produisent  des  effets  analogues.  Les  recherches  de 
Holzknecht  ont  eu  surtout  pour  but  de  déterminer  une  solution  saline 
capable  de  virer  assez  rapidement  sous  l'action  des  rayons  X,  de  présenter 
un  degré  de  virage  variable  suivant  la  dose  absorbée  et  appréciable  par 
comparaison  avec  une  échelle,  et  enfin  de  conserver  sa  teinte  après  que  les 
rayons  ont  cessé  d'agir. 

L'auteur  a  tenu  secrète  la  composition  du  sel  à  laquelle  il  s'est  définiti- 
vement arrêté.  Son  échelle  de  comparaison  est  formée  de  douze  godets 
semblables  à  celui  qu'on  place  sur  la  peau  du  patient  pendant  l'opération. 
Chacun  de  ces  godets  a  une  teinte  bleu  verdàtre  qui  va  en  s'accentuant  d'un 
bout  de  l'échelle  à  l'autre.  Ils  portent  respectivement  un  chiffï^  qui  indique 
la  dose  d'unités  de  rayonnement  nécessaire  pour  produire  le  degré  de  virage 
correspondant.  L'unité  H  proposée  par  l'auteur  n'a  pas  de  définition  phy- 
sique, mais  elle  correspond  environ  au  tiers  de  la  dose  nécessaire  pour  pro- 
duire les  premiers  effets  phifsiologîques  sur  les  téguments  humains. 

Le  godet  qui  a  servi  pour  une  séance  peut  être  conservé  à  l'obscurité  et 
employé  pour  une  application  suivante,  et  l'on  peut  ainsi,  avec  des  séances 
plus  ou  moins  espacées,  gravir  les  degrés  de  l'échelle  jusqu'au  nombre 
d'unités  H  qu'on  désire  employer. 

La  difficulté  de  rapporter  la  teinte  obtenue  à  la  teinte  étalon  correspon- 
dante, des  erreurs  d'appréciation  dépassant  la  moitié  de  la  dose  employée, 
la  continuation  du  virage  après  l'irradiation  (ou  non -instantanéité  de  l'effet 
total),  l'impossibilité  d'obtenir  le  réactif  d'après  une  formule  connue,  ont 
fait  rapidement  abandonner  en  France  le  chromoradiomètre  de  Holzknecht. 

H.  Réactif  de  Sabouraud  et  Noire,  Réactif  de  Bordier.  —  Sabouraud  et 
Noire  ont  utilisé  une  réaction  découverte  par  Villard  {Comptes  rendus  de 
V Académie  des  sciences,  1900)  et  bien  connue  aujourd'hui  :  le  virage  au 
brun  du  platinocyanure  de  baryum  exposé  aux  rayons  X.  On  sait  que  si 
l'on  expose  aux  rayons  X  un  écran  de  platinocyanure,  c'est-à-dire  une 
feuille  de  bristol  recouverte  d'une  émulsion  au  collodion  et  à  l'acétate 
d'amyle  de  cristaux  de  ce  sel,  cet  écran  passe  lentement  du  jaune  verdàtre 
au  jaune  brun.  H  reprend  ensuite  sa  couleur  primitive  dans  une  atmo- 
sphère renfermant  de  la  vapeur  d'eau  (Bordier  et  Galimard),  surtout  s'il  est 
exposé  à  la  lumière  ordinaire  (Villard). 

Sabouraud  et  Noire  placent  dans  un  support  métallique (')  une  pastille 
découpée  dans  un  écran  au  platinocyanure  à  8  centimètres  du  centre  de 
l'anticathode  et  traitent  leurs  sujets  à  i5  centimètres.  Dans  ces  conditions 
bien  déterminées,  lorsque  le  degré  de  virage  a  atteint  une  teinte  B  figurée  à 
l'aquarelle  sur  une  échelle  de  comparaison,  on  sait  que  la  peau  a  été 
soumise  à  5  H  environ. 

Bordier  a  apporté  quelques  modifications  au  procédé;  il  place  les  pastilles 
sur  les  téguments  traités  et  non  à  8  centimètres;  il  enveloppe  ses  pastilles  de 
collodion  pour  éviter  les  influences  hygrométriques  extérieures;  il  a,  en 
outre,  établi  son  échelle  à  l'aide  d'une  nouvelle  unité  chimiquement  définie 
sur  laquelle  nous  aurons  à  revenir. 

Le  dosage  des  rayons  X  par  l'appréciation  du  virage  du  platinocyanure 
présente  de  graves  défauts.  Tout  d'abord,  il  faut  savoir  que  le  platino 

(')  Ce  support  produit  des  rayous  secondaires  qui  ont  eux-mêmes  leur  influence. 


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QUANTITOMèTRES    EN    RADIOGRAPHIE    ET    EN    RADIOTHÉRAPIE.       765 

cyanure  bruni,  subit  très  rapidement  le  dévirage,  que  ce  dévirage  se  produit, 
même  au  cours  de  la  séance  (surtout  d'après  Chanoz),  avec  les  ampoules 
donnant  une  belle  fluorescence,  si  la  pastille  est  nue,  et  que,  suivant  la 
la  durée  qui  aura  été  nécessaire  à  l'ampoule  pour  produire  la  teinte  cher- 
chée, la  dose  de  rayonnement  incident  aura  été  plus  ou  moins  considérable  ; 
en  outre,  il  faut  se  hâter  de  comparer  la  pastille  à  l'échelle  et  se  garder 
d'interrompre  la  séance  en  cours  avant  d'être  arrivé  à  la  teinte  cherchée,  le 
temps  d'arrêt  donnant  lieu  à  un  certain  dévirage  même  dans  l'obscurité. 
On  a  attaché  beaucoup  d'importance  au  dévirage,  à  juste  raison,  il  faut  le 
dire,  mais  le  dévirage  n'est  qu'une  petite  cause  d'erreur  si  on  le  compare  à 
une  autre  plus  grande  :  c'est  la  qualité  de  Téclairement  de  la  salle  ou  l'on 
fait  la  comparaison.  Les  jours  À  ciel  bleu,  à  nuages  blancs,  à  brumc^  grises, 
à  ciel  d'orage,  l'éclairage  artificiel  des  lampes  à  arcs,  des  lampes  à  incan- 
descence, etc.,  donnent  des  écarts  considérables  dans  l'appréciation  des 
teintes  comparées  à  celles  de  l'échelle. 

En  outre,  comme  l'a  montré  Bordier,  les  rayons  caloriques  émis  par 
l'anticathode  influent  sur  la  rapidité  du  virage  et  quand,  suivant  le  procédé 
Sabouraud  et  Noire,  on  place  la  pastille  à  8  centimètres,  quel  que  soit  le 
modèle  d'ampoule,  cette  influence  des  rayons  caloriques  peut  être  très 
appréciable  Bordier  a  voulu  se  mettre  à  l'abri  de  cette  cause  d'erreur  en 
plaçant  la  pastille  à  la  distance  même  où  se  trouvent  les  tissus  traités,  mais 
ce  qu'il  gagne  d'un  côté,  il  le  perd  de  l'autre  :  le  virage  est  plus  lent,  la 
teinte  correspondant  aux  doses  thérapeutiques  est  plus  difficile  à  apprécier. 
Et  c'est  la  le  grand  reproche  à  faire  à  tous  les  radiomètres  dont  j'ai  parlé 
jusqu'ici  :  il  est  difficile  pour  les  doses  faibles,  3  à  6  H,  de  bien  apprécier  la 
teinte  du  réactif.  Quand  vous  dites  que  vous  avez  la  teinte  correspondant 
à  3  H,  retranchez  ou  ajoutez  un  tiers  de  la  dose,  vous  hésiterez  encore  à 
affirmer  l'égalité  des  teintes. 

Aussi  qu'avons-nous  constaté  chez  la  plupart  des  radiologues  qui  mesu- 
rent leur  rayonnement?  c'est  qu'ils  étudient  de  temps  en  temps  leur 
ampoule  à  Taide  d'un  réactif,  voient  combien  il  leur  faut  de  temps,  à  telle 
distance,  avec  telle  intensité,  telle  étincelle  équivalente  ou  telle  tension 
pour  obtenir  tel  virage,  et  ils  se  basent  ainsi  sur  les  mesures  électriques 
pour  exprimer  en  H  les  doses  employées. 

111.  Réactif  de  KUnhôcki^).  —  Le  réactif  de  Kienbôck  est  un  papier 
photographique  au  chlorogélatinobromure  qu'on  soumet  au  rayonnement 
et  qu'on  développe  dans  un  bain  déterminé  pendant  3  minutes. 

On  sait  que  l'impression  produite  sur  un  sel  photographique,  tout  au 
moins  pour  les  doses  faibles,  est  à  peu  près  proportionnelle  à  la  quantité  de 
lumière  incidente. 

Ce  dispositif  est  surtout  précis  pour  les  faibles  doses.  Pour  les  doses  plus 
fortes,  il  y  a  quelques  difficultés  à  comparer  les  teintes  avec  celles  de 
l'échelle,  puis  on  sait  qu'à  partir  d'un  certain  point  il  n'y  a  plus  propor- 
tionnalité entre  la  radiation  et  la  teinte  obtenue.  Le  grand  reproche  à  faire 
à  ce  procédé  est  la  difficulté  d'obtenir  des  réactifs  toujours  comparables  à 
eux-mêmes  et  l'ennui  d'avoir  à  se  livrer  à  des  opérations  chimiques  en 
chambre  noire. 

Durand  (^),  dont  les  travaux  furent  à  peu  près  contemporains  de  ceux 
de  Kienbôck,  évitait  dans  une  certaine  mesure  les  erreurs  dues  à  l'incons- 
tance des  réactifs  en  comparant  les  impressions  produites  par  les  rayons  X 
aux  impressions  données  par  un  faisceau  lumineux  connu  et  appliqué 
pendant  des  temps  croissants. 

Plus  simplement,  Courtade  a,  depuis,  modifié  ce  dernier  procédé  en 
prenant  comme  étalon  de  comparaison  un  sel  de  radium  agissant  à  travers 
des  lames  d'argent  d'épaisseurs  déterminées.  11  obtient  ainsi  extemporané- 

(*)  Fortschr Ute  auf  dem  Gebiete  der  RuntgenstraMen.  B^nd  IX,  '1  mars  1906;  Wiener 
Min.  Woehens.,  5  avril  1006. 

(')  DvRAifD,  Archiv.  aéUcir.  méd.,  a5  mai  1906. 


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766  ARCHIVES   D'ÉLBCTRIGlTé    MÉDICALE. 

ment  sur  une  feuille  sensible,  qui  sera  développée  en  même  temps  que  la 
feuille  exposée  aux  rayons  \,  l'impression  correspondant  À  i,  2,  3  H  (M. 

Tous  les  réactifs  décrits  jusqu'ici  sont  donc  des  réactifs  chimiques.  La 
liste  n'en  est  pas  complète  certainement.  En  décrivant  les  proœdés  de 
Holzknecht,  de  Sabouraud,  Noire  et  Bordier,  de  Kienbôck,  j*ai  voulu 
seulement  rendre  hommage  à  la  faveur  (qu'ils  ont  rencontrée.  11  faudrait 
notamment  placer  à  côté  d'eux  le  procède  Schwarz  qui  consiste  À  mesurer 
le  précipité  de  calomel  formé  dans  une  solution  de  sublimé  et  d'oxalate 
d'ammoniaque,  le  procédé  de  Freûnd  qui  consiste  à  déterminer  l'iode 
libérée  dans  une  solution  chloroformique  d'iodoforme  à  2  p   100. 

Quelle  que  soit  la  valeur  des  procédés  chimiques,  il  ne  faut  pas  oublier 
qu'ils  ne  pourront  avoir  de  succès  en  radiométrie  médicale  que  s'ils  sont 
simples. 

Le  médecin  qui  traite  un  malade  consentira  à  consulter  sa  montre, 
à  suivre  l'aiguille  d'un  compteur,  à  regarder  les  changements  de  teintes 
d'un  réactif  qui  vire  sous  ses  yeux,  ou  à  examiner  de  temps  en  temps 
la  fluorescence  d'un  écran  ;  il  répugnera  à  toucher  à  la  chimie  de  labo- 
ratoire. 

Chapitre  II 

Procédés  nouTeaux  non  encore  entrés  dans  la  pratique. 
Dosages  ionométriques  et  fluorométriques. 

Dans  ce  deuxième  chapitre,  je  vais  décrire  un  procédé  nouveau  récemment 
mis  au  point  par  Villard  :  le  dosage  ionométrique ;  et  un  autre  procédé,  non 
complètement  nouveau,  parce  qu'il  a  été  déjà  employé  sous  diverses  formes, 
mais  que  je  crois  avoir  mis  au  point  d'une  façon  satisfaisante  :  le  dosage 
fluor  oscopique. 

Ces  deux  procédés,  contrairement  aux  précédents,  jouissent  de  la  précision, 
aussi  bien  pour  les  petites  doses  que  pour  les  hautes  doses. 

1.  QuanlUomètre  de  Villard  (dosage  ionoméiriauej  (^). —  Le  principe  de 
l'appareil  est  le  suivant  :  l'aiguille  d'un  électrometre  à  quadrants  est  chargée 
(ou  déchargée)  par  les  rayons  X  qui  viennent  ioniser  l'air  autour  d'une 
bande  métallique  reliée  à  cette  aiguille,  et  entourée  par  un  conducteur  à 
potentiel  constant.  Cette  aiguille  dévie  en  conséquence  et,  pour  une  certaine 
charge  reçue,  correspondant  à  une  quantité  définie  de  rayons  X,  la  déviation 
fait  atteindre  un  contact  qui  inverse  la  charge  et  rétablit  les  conditions 
électriques  initiales.  L'aiguille  revient  par  suite  à  son  point  de  départ,  prête 
à  recommencer  le  même  mouvement,  dans  des  conditions  identiques,  quand 
elle  aura  reçu  une  nouvelle  charge  égale  à  la  première,  et  ainsi  de  suite. 

Ce  mouvement  aller  et  retour  est  utilisé  pour  manœuvrer  le  cylindre 
d'échappement  d'un  compteur  à  secondes  dont  l'aiguille  totalise  sur  un 
cadran,  non  plus  des  secondes,  mais  le  nombre  de  mouvements  de  l'élec- 
mètre,  c'est-à-dire  les  quantités  de  rayons  X  reçues. 

Ces  quantités  sont  ainsi  enregistrées  par  doses  toutes  rigoureusement  iden- 
tiques, puisqu'après  chaque  mouvement  Télectromètre  est  ramené  à  l'état 
initial.  Les  indications  de  l'aiguille  du  compteur  sont,  en  conséquence  et  par 
définition,  exactement  proportionnelles  à  la  quantité  de  rayons  X  reçue 
par  l'instrument. 

Toute  la  difficulté  consistait  à  réaliser  ce  principe.  11  était,  en  efiet, 
nécessaire: 

1°  Que  le  mouvement  de  l 'électromètre  soit  non  pas  progressif  et  hésitant, 
mais  franc  et  rapide,  afin  d'aborder  en  vitesse  l'obstacle  de  l'échappement, 
obstacle  important  pour  des  forces  telles  qu'en  peut  donner  un  électro- 
mètre  si  Ton  s'impose  de  le  charger  à  iio  volts  seulement; 

(')  C.  R.  Soc.  biol.,  i5  février  1908. 

Ç*)  La  description  qui  va  suivre  m'a  été  aimablement  communiquée  par  M.  Villard, 
en  vue  du  prùsent  rapiwrt.  Voir  aussi  Àrchiv,d'élecir.  méd.,  10  sept.  1908.  N.  D.  L.  R. 


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QUAlfTITOMÈTRBS    EN    RADIOGRAPHIE    ET    EN    RADIOTHI^HAPIE.       767 

9*  Que  réleciromètre  ne  démarre  que  pour  une  charge  bien  définie,  et 
reste  fixe  tant  que  cette  charge  n*est  pas  atteinte; 

3*  Que  le  contact  électrique  rétablissant  Tétat  initial  soit  parfait  et  à  l*abri 
de  tout  coUage. 

Ces  conditions  sont  réalisées  comme  il  suit  : 

L*aiguille  de  l'électromètre  est  à  faux  zéro  et  maintenue  contre  un  butoir 
par  l'attraction  d'un  petit  aimant;  pour  une  charge  définie,  elle  démarre 
et  Faction  de  Taimant  diminuant  quand  la  distance  augmente,  Taiguille 
s'emballe,  franchit  en  vitesse  l'obstacle  de  l'échappement  et  aborde  avec 
force  le  contact  de  décharure.  Ce  contact  se  fait  par  un  ressort  très  flexible 
frappant  une  tige  en  perpétuelle  rotation.  Il  en  résulte  une  pression  pro- 
longée accompagnée  de  frottement,  ce  qui  assure  une  bonne  communication, 
et  le  collage  est  impossible;  d'autre  part,  le  rebondissement  dû  au  ressort 
ajoute  son  effet  à  l'inversion  de  charge  produite  par  le  contact  et  aide 
notablement  l'aiguille  À  revenir  au  point  de  départ. 

Une  capacité  fixe,  reliée  à  l'aiguille,  maintient  le  potentiel  constant 
malgré  la  variation  de  capacité  de  cette  aiguille  pendant  sa  déviation  et 
le  couple  moteur  ne  faiblit  pas.  Le  tarage  de  l'appareil  est  en  même  temps 
facilite. 

Le  récepteur  de  rayons  X  est  une  petite  boîte  plate  pourvue  d'une 
ouverture  convenable  et  reliée  à  l'une  des  paires  de  quadrants  (')  de 
l'électromètre  (c'est-à-dire  à  un  des  pôles  de  la  source  décharge);  à  l'in- 
térieur de  cette  botte  se  trouve  une  lame  isolée  communiquant  avec  l'aiguille 
de  l'électromètre.  Ce  récepteur  est  porté  par  un  bras  articulé  permettant  de 
l'orienter  en  tous  sens. 

L'électromètre  et  les  tiges  de  communication  sont  protégés  non  seule- 
ment au  point  de  vue  électrique,  mais  aussi  contre  l'action  des  rayons  X. 

Les  quadrants  de  l'électromètre  doivent  être  chargés  par  une  source 
continue  à  1 10  volts  (secteur)  ;  un  voltage  plus  élevé  ne  serait  qu'avantageux, 
mais  se  rencontre  rarement  Un  dispositif,  actuellement  à  l'étude,  permettra 
bientôt  de  charger  l'appareil  avec  une  source  alternative  quelconque  sans 
qu'on  soit  obligé  de  recourir  à  des  accumulateurs. 

La  sensibilité  de  l'appareil  est  très  grande  et,  à  chaque  saut  de  l'aiguille 
du  compteur,  peut  aisément  correspondre  à  i/5  d'unité  H,  ce  qui  est 
suffisant  pour  les  besoins  de  la  pratique. 

II.  QaantUomètre  Jluorométrique.  —  L'action  fluoroscopique  des  radiations 
de  courte  longueur  d'onde  sur  dilTérents  sels  ou  solutions  solides,  et  notam- 
ment sur  les  cristaux  de  platinocyanure  de  baryum,  a  donné  à  beaucoup 
d'expérimentateurs  l'idée  de  mesurer  l'intensité  du  rayonnement  par  la 
fluorescence  produite.  Il  est  impossible  de  mesurer  cette  fluorescence  d'une 
façon  absolue;  on  ne  peut  le  faire  que  par  comparaison  avec  une  plage 
luminescente  prise  comme  étalon.  Pour  obtenir  cette  plage  étalon,  quelques 
auteurs  ont  pensé  pouvoir  employer  une  lumière  artificielle  filtrée  par  des 
verres  colorés,  mais  le  procédé  implique  que  tous  les  écrans  sont  semblables 
et  restent  semblables  à  eux-mêmes,  ce  qui  n'est  pas;  il  vaut  mieux  choisir, 
non  pas  une  plage  lumineuse,  mais  une  plage  luminescente. 

Les  sels  de  radium  enfermés  sous  un  vernis  non  hygrométrique  ou  mieux 
sous  une  lame  de  mica,  quand  ils  sont  arrivés  à  leur  période  de  constance, 
conviennent  parfaitement  pour  obtenir  une  plage  étalon.  Je  me  suis  servi 
au  début  d'un  sel  d'activité  faible  mis  presque  au  contact  d'un  écran 
à  monture  mince,  mais  il  était  difficile  de  placer  ce  sel  toujours  exactement 
à  la  même  distance  de  l'écran  en  l'éloignant  dans  l'intervalle  des  mesures 
pour  éviter  l'elTet  Villard  ;  puis  la  faible  intensité  de  luminescence  obtenue 
rendait  les  mesures  délicates,  surtout  aux  heures  de  la  journée  où  les  yeux 
sont  impressionnés  par  une  lumière  vive. 

(')  La  seconde  paire  de  quadrants  porte  le  contact  de  décharge  ou,  plus  exacte- 
ment, inverseur  de  charge. 


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768  ARCHIVES   D'éLBGTRICrré   Bf^DIGALE. 

Néanmoins,  j'obtins  des  résultats  pratiques  tellement  encourageants  que 
je  me  décidai  à  publier  la  méthode.  A  ce  moment  Gourtade,  dont  j'ignorais 
les  travaux  sur  la  même  méthode  de  mesure,  publiait  aussi  les  siens. 

Le  procédé  en  est  resté  là  à  ce  moment  à  cause  de  ses  défauts;  Gourtade 
Ta  même  abandonné. 

Cependant  l'emploi  d'une  unité  rationnelle,  des  perfectionnements 
successifs  apportés  a  la  technique  m'ont  montré  depuis,  que  le  procédé 
fluorométrique  présentait  une  précision  et  une  commodité  d'application 
supérieures  à  tous  les  procédés  chimiques.  Aujourd'hui,  après  trois  ans 
d'applications  continuelles  en  expérimentation  biologique  et  physique, 
et  en  thérapeutique,  je  suis  en  mesure  de  le  présenter  comme  tout  à  fait 
au  point. 

Voici  de  quoi  se  compose  l'appareillage  :  une  chambre  noire  à  vision 
binoculaire  présente,  au  fond,  deux  orifices  pratiqués  dans  la  paroi  doublée 
de  plomb.  Devant  ces  orifices  se  trouve  un  petit  écran  de  platinocyanure. 
En  arrière  de  l'un  est  l'étalon  de  radium.  L'autre  est  exposé  à  l'irradiation  X. 

L'écran  a  une  monture  mince.  Le  modèle  le  plus  pratique  est  le  suivant  : 
nous  fixons  les  cristaux  directement  sur  une  plaquette  de  verre,  nous 
recouvrons  ces  cristaux  de  deux  feuilles  de  papier  aiguille,  nous  tournons 
la  face  verre  du  côté  de  l'oculaire  de  la  boite,  c'est-à-dire  du  côté  de  l'obser- 
vateur. L'écran  est  amovible,  la  plage  rayon  X  et  la  plage  radium  sont 
interchangeables. 

L'étalon  de  radium  sera  de  préférence  un  sel  d'activité  5oo  000  étalé  sur 
une  surface  de  l'^'^^'^b  environ,  d'un  poids  de  i  à  a^^ô  environ,  et  placé 
à  une  distance  de  i  à  3  centimètres.  Celui  que  j'emploie  pèse  a  centi- 
grammes et  se  place  à  2  centimètres  avec  un  filtre  de  bristol  mince.  J'insiste 
sur  ce  point  que  le  choix  de  l'échantillon  est  arbitraire:  on  prend  ce 
qu'on  a.  Il  suffît  qu'on  ait  un  sel  assez  puissant  et  préparé  de  manière 
à  atteindre  et  conserver  une  intensité  constante  et  voisine  de  celle  que  je 
viens  d'indiquer.  Quand  on  a  ce  sel  à  sa  disposition,  on  obtient  la  plage 
fluorescente  rigoureusement  étalonnée  en  choisissant  convenablement  la 
distance  ou  au  besoin  le  filtre. 

Cette  Question  du  filtre  est  très  importante.  L'écran  fluorescent  peut  être 
considéré  comme  composé  d'un  réactif  qui  est  le  sel  fluorescent  et  d'un 
filtre  qui  est  sa  monture.  Le  filtre  ne  diminue  pas  d'une  façon  appréciable 
le  rayonnement  X;  il  diminue  considérablement  le  rayonnement  du  radium 
à  cause  de  l'absorption  des  rayons  a  en  particulier,  et  aussi  d'une  fraction 
très  absorbable  de  la  gamme  des  rayons  jâ.  Aussi,  avec  les  sels  peu  actifs, 
doit-on  réduire  le  filtre  au  minimum:  une  seule  feuille  de  papier  aiguille 
par  exemple.  11  est  imprudent  d'employer  l'écran  nu,  les  cristaux  sont  trop 
exposés  aux  chocs  mécaniques. 

Le  choix  de  la  pla^e  étalon  sera  expliqué  plus  loin  en  étudiant  l'unité  de 
rayonnement  adoptée. 

Ayant  cet  appareil  devant  les  yeux,  on  vise  le  tube  à  rayons  X  et  l'on  s'en 
éloigne  jusqu'à  ce  qu'il  y  ait  égalité  de  fluorescence  entre  les  deux  plages. 
Un  ruban  métrique  à  ressort  fixé  au  pied-support  du  fluoromètre  en  un 
point  voisin  de  son  extrémité,  de  manière  que  le  zéro  corresponde  à  l'anti- 
cathode,  indique  la  dislance  à  laquelle  on  se  trouve  lorsqu'on  a  obtenu 
cette  égalité  de  fluorescence  :  c'est  ce  que  nous  appelons  la  distance  d'équi- 
valence du  tube.  L'intensité  nécessaire  pour  la  produire  est  le  quart  de 
l'unité  d'intensité  adoptée,  unité  que  je  désignerai  par  la  lettre  gothique  ûl. 

Une  table  barème  que  j'ai  établie  donne,  à  simple  lecture  (l'équivalence  £ 
du  tube  étant  connue),  l'intensité  du  champ  à  la  distance  ^  à  laqueUe  on 
opère  (*). 

I  s> 

(')  Cette  table  est  dressée  par  simple  application  de  la  formule  I  =.  ~  r^,  dans 

laquelle  I  est  l'intensité  cherchée,  e  la  distance  d'équivalence  et  5  la  distance  opéra- 
toire. J'ai  d'ailleurs  vérifié  que  l'absorption  des  rayons  X  par  Tair  ne  met  pas  en 
défaut  la  loi  du  carré  de  la  distance. 


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QUANTITOMÈTRE8    BN    RADI06IU.PHIE    ET   EN    RADIOTHÉRAPIE.       76g 

Un  rayonnement  qui  a  Tunilé  ût  d'intensité  produit  en  i  minute  l*unité 
de  quantité  de  rayonnement  que  j*ai  adoptée  et  que  je  désignerai  par  la 
lettre  romaine  M. 

Pour  éviter  à  l'opérateur  d'avoir  la  montre  en  main  pendant  toute 
la  durée  de  la  séance,  j'ai  construit  un  totaliseur  électrique.  C'est  un 
compteur  électrique  actionné  par  un  courant  à  iio  volts  qui  traverse  deux 
appareils  de  résistance  convenablement  placés  soit  en  série,  soit  en  shunt,  et 
qui  graduent  le  courant,  l'un  proportionnellement  à  £*,  l'autre  d'une  façon 
inversement  proportionnelle  à  5*.  Ce  compteur  est  gradué  directement  en 
unités  M.  Deux  manettes  permettent  de  régler  le  courant:  l'une  se  place 
à  la  division  portant  le  chiffre  de  s  en  centimètres,  l'autre  à  la  division 
portant  le  chiffre  B. 

Chapitre  III. 

Discussion  sur  l'application  de  ces  procédés  à  la  radiographie, 
à  la  biologie  et  à  la  thérapeutique. 

Deux  questions  se  posent  lorsqu'il  s'agit  de  choisir  un  procédé  quantito- 
métrique  en  biologie  et  en  médecine  : 

!•  Une  question  pratique  :  c'est  celle  de  mesurer  la  dose  de  rayonnement 
incident  nécessaire  pour  produire  un  effet  donné  ; 

a**  Une  question  théorique  :  c'est  celle  de  déterminer  le  rapport  entre 
l'énergie  radiante  absorbée  et  l'effet  produit. 

La  première,  c'est  celle  dont  tous  les  radiologues  poursuivent  la  solution  : 
on  pourrait  l'appeler  la  question  de  la  qaantitométrie  da  faisceau  incident. 
La  seconde,  c'est  le  terrain  vague,  le  champ  inexploré  dans  lequel  les 
recherches  ne  sont  encore  qu'ébauchée.  Nous  devons  chercher  quel  procédé 
quantitométrique  est  le  plus  apte  à  les  résoudre. 

I.  QuaniHométrieduJaisceau  incident,  —  A.  Un  faisceau  d'intensité  I  produit 
sur  un  tissu  organique  des  effets  e;  sur  un  réactif  chimique,  des  effets  ^  ; 
sur  un  réactif  fluoroscopique,  des  effets  e";  sur  un  réactif  ionisable  (gazeux), 
des  effets  e*^.  Un  autre  faisceau  de  même  intensité  I,  mais  de  qualité  diffé- 
rente, pourra  produire  des  effets  e,  e\  e",  e*"  différents.  Si  donc  nous  nous 
servons  des  effets  e',  e'',  é^,  dosables  pour  mesurer  les  effets  biologiques 
attendus  e,  il  faudra  en  principe  utiliser  toujours  la  même  qualité  de 
rayonnement. 

Pratiquement,  on  regarde  comme  sufiQsant  le  parallélisme  des  effets 
chimiques  et  des  effets  biochimiques  avec  les  différentes  qualités  de  rayons  X. 
Un  rayonnement  n^"  4f  capable  de  faire  virer,  à  la  teinte  B  du  radiomètre  de 
Sabouraud  et  Noire,  une  pastille  de  platinocyanure  placé  à  8  centimètres, 
produit  à  peu  près  les  mêmes  effets  sur  les  tissus  placés  à  i5  centimètres 
qu'un  faisceau  n*^  6  ou  8  donnant  la  même  teinte  et  agissant  dans  les  mêmes 
conditions. 

Lorsqu'on  veut  faire  le  choix  d'un  système  quantitométrique,  il  ne  faut 
pas  pendre  de  vue  ce  point  important  :  nos  ampoules  donnent  un  rayon- 
nement de  qualité  moyenne  variable  d'instants  en  instants;  un  réactif  n'est 
bon  que  s'il  subit  des  changements  proportionnels  à  ceux  subis  par  les 
tissus  lorsqu'on  passe  d'un  rayonnement  au  rayonnement  voisin. 

J'ai  vérifié  le  parallélisme  des  effets  chimiques  et  des  effets  fluorosco- 
piques,  il  est  très  suffisant.  Des  épreuves  radiographiques  de  i,  s,  3  M  fluo- 
roscopiques,  de  quelque  qualité  que  soit  le  rayonnement,  sont  à  peu  près 
les  mêmes.  Le  pouvoir  fluoroscopique  croît  seulement  un  peu  par  rapport 
au  pouvoir  chimique  à  mesure  que  les  rayons  sont  plus  pénétrants.  La 
comparaison  des  courbes  fluoroscopiques  et  radiographiques  de  pénétration 
des  rayons  X  dans  les  substances  radiochroîques  conduit  au  même  résultat. 


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77^  AHCHIVES   D*£lBCTRICITÉ   MÉDICALE. 

Ces  courbes    permettent   d'établir  un  module    pour  passer  d*une  série 
à  l'autre  d'après  le  durcissement  du  faisceau  (Cf.  Congrès  de  l'A.  F.  A.  S. 
Clermont,  août  1908) 
11  sera  facile  de  faire  la  même  vérification  pour  le  système  ionoméirique. 

B.  La  quanti tométrie  du  faisceau  incident  demande  une  seconde  con- 
dition. C'est  la  détermination  d'une  unité.  L'unité  H  n'a  pas  de  définition 
physique.  Bordier,  le  premier,  a  établi  une  unité  sur  des  bases  chimiques 
rationnelles  :  son  unité  I  est  la  quantité  de  rayonnement  capable  de 
libérer  o™»''  i  d'iode  dans  la  solution  chloroformique  d'iodoforme  de  Freund 
à  2  0/0  quand  les  rayons  tombent  normalement  sur  l'unité  de  section 
i  centimètre  carré,  sous  1  centimMro  d'épaisseur  et  à  l'abri  de  la  lumière. 

Le  degré  de  pénétration  des  ra>Oiis  étant  variable,  nous  prenons  comme 
type  un  rayonnement  moyen  n**  5  à  6. 

Le  système  fluoroscopique  de  mesure  que  j'ai  présenté  ne  pouvait 
s'accommoder  de  cette  unité,  parce  que  l'unité  d'intensité  correspondante 
aurait  été  beaucoup  trop  forte;  je  l'ai  rejeté  aussi  parce  que  celte  unité  1 
qui  convient  à  la  radiothérapie,  représente  une  dose  de  rayonnement 
environ  i5o  fois  trop  forte  pour  obtenir  la  radiographie  d'une  région  de 
I  centimètre  d'épaisseur. 

L'unité  d'intensité  fSl  que  j'ai  adoptée  peut  être  rattachée  à  l'unité  I  de 
Bordier  par  la  définition  suivante  :  C'est  le  rayonnement  qui,  en  n*  6, 
lorsqu'il  tombe  normalement  sur  la  solution  chloroformique  d'iodoforme 
Freund-Bordier  à  2  0/0  suivant  une  surface  de  i  centimètre  carré  et  une 
profondeur  de  i  centimètre  pendant  i  seconde  libère  i»  X  10-*  d'iode. 

L'unité  de  quantité  de  rayonnement  M  correspond  à  l'application  de 
I  itl  pendant  une  minute  (la  minute  étant  l'unité  médicale  pratique). 

I  M  de  quantité  de  rayonnement  correspond  à  la  quantité  incidente  qu'il 
faut  à  peu  près  employer  par  centimètre  de  tissu  humain  traversé  pour 
avoir  une  bonne  radiographie,  avec  des  variantes  suivant  les  régions. 

ia5  M  de  n**  6  représentent  environ  1  H  de  Holzknecht  et  166  M  représen- 
sentant  1 1  de  Bordier. 

II  faudrait  probablement  20  M  environ  pour  produire  un  saut  de  l'aiguille 
du  compteur  de  Villard.  Il  serait  facile  de  graduer  en  unités  M  ce  compteur 
et  de  s'assurer  si  cette  graduation  reste  exacte  pour  toute  la  gamme  des 
rayons  X,  ce  qui  aura  lieu  s'il  y  a  parallélisme  entre  le  pouvoir  ionisant  et 
le  pouvoir  fluoroscopique. 

C.  Voici,  à  titre  d'indication,  la  posologie  en  unités  M  d'un  faisceau  X 
incident  pour  les  usages  courants  : 

I*  Radiographie.  —  La  quantité  incidente  étant  calculée  pour  la  distance  à 
laquelle  se  trouve  la  plaque  (comme  s'il  n'y  avait  pas  de  corps  interposé), 
voici  les  doses  convenant  à  quelques  cas  particuliers  : 

Pour  la  radiojrraphie  d*un  doigt 1  M 

Pour  la  radiographie  d'une  main 3M  à  4  M 

Pour  la  radiographie  d'un  poignet  en  position  frontale  et  articu- 
lation tibiolarsienne  en  position  sagittale 4Mà6M 

Membres  en  général 1  M  par  centimètre  d'épaisseur 

Thorax i  M 

Bassin de  ao  à  40  M  suivant  l'épaisseur 

(environ  i  M  i/4  par  centimètre). 

Je  dois  indiquer,  en  outre,  ici  la  facilité  avec  laquelle  ce  procédé  permet 
de  déterminer  la  dose  absorbée  par  la  peau  lorsqu'on  fait  une  radiographie. 
Je  prendrai  pour  cela  un  exemple  . 

Supposons  que  nous  ayons  un  thorax  de  22  centimètres  d'épaisseur 
moyenne  à  radiographier  en  position  frontale  et  que,  disposant  d'une 
installation  défectucMise  comme  nous  en  avons  parfois  lorsque  nous  opérons 


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QUANTITOMÈTRBS    EN    RADIOGRAPHIE    ET   EN    RADIOTHERAPIE.       77 1 

au  domicile  des  malades,  nous  ayons  un  tube  donnant  au  maximum  une 
équivalence  de  70  centimètres  avec  des  rayons  n**  5-6.  Si  nous  plaçons  notre 
tube  à  35  centimètres,  il  nous  faudra  22  minutes  pour  avoir  notre  dose 
de  aa  M. 

En  raison  de  la  longueur  de  la  pose  nécessaire,  nous  pourrions  être  tenté 
de  placer  notre  tube  encore  plus  près,  par  exemple  à  3o  centimètres  (8  cen- 
timètres de  la  peau). 

Dans  ces  conditions  très  défavorables,  nous  trouverons  en  consultant  la 
Table  qu'il  nous  faudra  16  minutes  pour  obtenir  la  radiographie  et  que, 
pendant  ce  temps,  la  peau  a  été  soumise  à  3o6  M  environ,  c'est-à-dire  près 
de  3  H.  On  voit  combien  ces  indications  sont  précieuses  pour  éviter  les 
radiodermites  au  cours  de  plusieurs  poses  successives. 

a<*  Radiothérapie.  —  La  posologie  formulée  en  unités  H  s'exprime  facile- 
ment en  unités  M,  sachant  que  i  H  vaut  ia5  M.  Pour  prendre  quelques 
exemples,  je  citerai  l'eczéma  sec  qui  cède  ordinairement  à  trois  ou  cinq 
séances  de  80  à  100  M,  espacées  de  huit  jours;  l'épilation  du  cuir  chevelu 
qui  se  fait  avec  une  ou  deux  séances  de  5oo  M  au  total,  etc. 

n.  Rapport  entre  l'énergie  radiante  absorbée  (mesurée  par  différents  procé- 
dés quantitométriques)  et  tes  effets  biochimiques  produits,  —  Prenons  un 
exemple  pour  fixer  les  idées.  Supposons  que  nous  voulions  établir  le  rapport 
entre  le  rayonnement  absorbé  et  l'action  produite  sur  l'ovaire  in  vivo,. 
Considérons  un  rayonnement  de  100  M  n"*  5  incident  sur  la  peau,  nous' 
devons  calculer  ce  qu'il  en  restera  lorsque  ce  rayonnement  arrivera  sur 
l'ovaire  après  la  traversée  de  la  peau,  du  tissu  sous-cutané,  des  couches 
musculaires,  etc.  Nous  devons  calculer  ensuite  ce  qu'absorbe  l'ovaire  du 
rayonnement  restant. 

Il  faut  pour  cela  disposer  d'un  procédé  quantitométrique  qui  permette 
d'établir  le  coefficient  d'absorption  de  tous  les  tissus.  Le  procédé  fluorométri- 
que  s'y  prête  facilement.  Devant  la  plage  rayons  X  du  fluoromètre  se  déplace 
un  écran  opaque  percé  d'orifices  dans  lesquels  prennent  place  i,  a,  3,  4  cen- 
timètres du  tissu  étudié.  On  mesure  l'équivalence  à  vide,  puis  derrière 
chaque  filtre.  On  sait  ainsi  qu'un  rayonnement  de  0,960  Al  d'intensité  n'a 
plus  que  0,5 18  itl  derrière  1  centimètre  de  muscle,  0,270  SU  derrière  a  cen- 
timètres, etc.  Notre  quantité  de  rayonnement  de  100  M  de  n»*  6-6  sera 
ainsi  derrière  2*"5  de  tissu  divers,  réduite  à  environ  a6  M  de  rayons  n'  7.  Si 
l'ovaire  absorbe  4/10  par  centimètre  en  moyenne  d'un  rayonnement  n*"  7 
qui  le  traverse,  c'est  sur  ces  chiffres  a6  M  et  o,4  qu'il  faudra  établir  la 
relation. 

Ce  sont  là  des  questions  d'applications  dont  l'étude  dépasserait  les  limites 
de  ce  rapport,  mais  comme  elles  constituent  l'un  des  pointa  les  plus  impor- 
tants de  la  radiobiologie,  j'ai  cru  utile  de  les  signaler  pour  montrer  ce  que 
nous  sommes  en  droit  d'exiger  d'un  procédé  quantitométrique. 

Le  procédé  fluoroscopique  et  le  procédé  ionométrique  conviennent  l'un  et 
l'autre  à  ces  déterminations  :  le  premier  a  pour  lui  la  rapidité,  le  second  la 
suppression  du  coefficient  d'appréciation  personnelle.  Les  procédés  chi- 
miques ne  donnent  qu'à  grand'peine  des  résultats  ;  ils  ont  contre  eux  deux 
vices  capitaux  :  la  grande  lenteur  des  mesures,  le  défaut  de  précision. 

CONCLUSIONS 

De  l'avis  unanime  de  tous  les  radiologues,  les  procédés  chimiques  de 
dosage  employés  jusqu'ici  sont  insuffisants. 

Le  procédé  fluoroscopique  et  le  procédé  ionométrique  ont  une  précision 
bien  supérieure. 

Le  procédé  fluoroscopique  a,  sur  les  procédés  chimiques,  l'avantage  de 
permettre  l'emploi  d'une  unité  convenant  à  la  radiographie,  à  la  radiothé- 
rapeutique  et  à  la  radiobiologie.  Il  a,  en  outre,  pour  lui  l'instantanéité  de  la 


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77 3  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

mesufe  qu'il  opère.  Grâce  à  cette  instantanéité,  on  peut  rapidement  dresser 
les  courbes  d'absorption  des  tissus  observés  en  radiobiologie,  connaître  à 
tout  moment  Tétat  quantitatif  d'un  tube  en  radiothérapie,  opérer  à  coup 
sûr  la  radiographie  avec  les  tubes  à  grand  rendement. 

Il  a,  mais  bien  moins  que  les  procédés  chimiques,  le  défaut  de  faire  inter- 
venir le  jugement  personnel  de  l'observateur  Quelques  praticiens  pourront 
peut-être  aussi  lui  reprocher  de  nécessiter  la  surveillance  du  tube  pendant 
les  séances  de  radiothérapie  Ce  reproche  ne  sera  certainement  pas  fait  par 
ceux  qui  estiment  que,  au  cours  d'une  séance,  le  tube  doit  être  maintenu  à 
l'état  qualitatif  et  quantitatif  constant,  autant  du  moins  que  le  permet  le 
système  des  mesures  électriques.  En  effet,  il  suffit  de  regarder  le  tube  avec 
le  fluoromètre  chaque  fois  qu'un  changement  voulu  ou  accidentel  survient. 

Le  procédé  ionométrique  de  Villard  a  l'immense  avantage  de  supprimer 
le  coefficient  d'appréciation  personnelle.  Si  les  effets  biochimiques  et  le 
pouvoir  ionisant  marchent  parallèlement,  ce  procédé  est  plein  de  pro- 
messes. S'il  y  a  lieu  de  regretter  qu'il  ne  permette  d'apprécier  les  doses  que 
de  a5  M  en  a5  M,  ce  qui  empêche  son  emploi  en  radiographie,  ce  petit 
inconvénient  n'est  peut-être  pas  irréductible  (M  ;  et  nous  sommes  en  droit 
d'espérer 'que  son  usage  nous  réserve  d'heureuses  surprises  comme  déjà  en 
ont  offert  a  la  pratique  radiologique  les  appareils  dus  à  l'ingéniosité  de  son 
auteur. 

(')  Au  moment  de  mettre  ce  rapport  sous  presse,  je  reçois  de  M.  Dannk  la  descrip- 
tion sommaire  d'un  intensimètre  et  d'un  quantitometre  ionométriques.  Nous  devons 
nous  réjouir  de  toutes  les  tentatives  faites  dans  cette  voie  et  je  regrette  de  ne  pouvoir 
donner  une  étude  expérimentale  de  ces  procédés. 


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SUR  FACTION  DE  L^NGELLE  SUR  LES  TISSUS  (*) 

Par  le  D'  de  EBATmO-HART  (de  Marseille). 


Le  titre  primitif  de  ce  rapport  était  :  Vaction  destructive  de  Vétincette  sur 
les  tissus. 

J*ai  dû  le  modifier,  d'accord  avec  la  Commission,  par  la  suppression  du 
mot  destructive  : 

1**  Parce  que  les  effets  destructeurs  proprement  dits  dus  à  l'étincelle  sont 
très  limités; 

2"  Parce  que,  comme  on  le  verra  plus  loin,  c'est  le  côté  le  moins  intéres- 
sant et  le  moins  important  de  son  action  thérapeutique. 

Mais,  après  avoir  étendu  ainsi  en  un  sens  le  champ  de  mes  recherches, 
j'ai  dû  le  restreindre  dans  un  autre,  à  cause  de  son  immensité  même,  du 
peu  de  temps  dont  je  disposais  pour  l'explorer  et  de  la  multiplicité  des 
questions  qu'un  tel  titre  soulèverait  :  il  est  donc  entendu  que  je  n'aurai 
à  m'occuper  ni  des  effets  de  la  formidable  étincelle  qui  a  nom  la  foudre  y  ni 
de  ceux  de  l'étincelle  jaillie  entre  les  bornes  d'un  appareil  industriel.  C'est 
donc  uniquement  l'étincelle  actuellement  employée  en  thérapeutique, 
c'est-à-dire  de  haute  tension  et  de  basse  intensité,  dont  l'action  sur  les  tissus 
fera  l'objet  de  ce  rapport. 

Divers  appareils  peuvent  servir  à  la  production  de  telles  étincelles  : 
machines  statiques,  transformateurs  divers,  appareils  de  haute  fréquence. 

Il  va  sans  dire  que  les  étincelles  produites  par  des  appareils  aussi  diffé- 
rents sont  loin  de  présenter  les  mêmes  aspects  et  que  sous  le  choc  de  l'étin- 
celle fournie  par  une  bobine  puissante,  par  une  machine  statique  à  grand 
débit  et  par  le  résonateur  d'Oudin,  Torganisme  ne  réagit  pas  d'une  façon 
identique.  Cependant  les  effets  dus  à  ces  diverses  formes  de  l'énergie  élec- 
trique ne  sont  point  foncièrement  dissemblables,  et  diffèrent  plus  par  leur 
degré  de  violence,  leur  profondeur  et  par  leurs  réactions  lointaines  que  par 
leur  essence  même. 

Marquons  tout  d'abord  ces  différences,  afin  de  pouvoir  étudier  ensuite 
toutes  les  similitudes  (^;  à  la  fois.  A  longueur  égale  les  effets  sur  l'organisme 
de  rétincelle  statique  et  de  l'étincelle  issue  de  la  bobine  sont  sensiblement 
semblables.  Ils  sont  de  deux  sortes  :  locaux  et  généraux.  Les  effets  locaux, 
étant  analogues  à  ceux  de  l'étincelle  de  haute  fréquence,  seront  étudiés  -en 
même  temps  que  celle-ci. 

Les  effets  généraux  sont  sensiblement  d'une  puissance  proportionnelle  à  la 
longueur  de  l'étincelle  employée  et  à  sa  fréquence,  et  inversement  propor- 

(')  Rapport  présenté  au  Congrès  International  d'Électricité  de  Marseille.  Section 
d'Electricité  médicale. 

(^)  Les  appareils  qui  ont  servi  à  mes  expériences  sont  : 

i'  Une  machine  stalique  à  six  plateaux  de  45  centimètres  de  diamètre; 

a*  Un  transformateur  Wydtz-Rochefort  de  5o  centimètres  d'étincelle  muni  d'un 
interrupteur  type  Foucault; 

3'  Une  bobine  Gaiffe  4o  centimètres  d'étincelle,  avec  interrupteur  à  turbine^ 
condensateur  Gaiffe  à  pétrole,  résonateur  d'Oudin  (type  Rochefort). 


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774  AUGUIVBS   D^éLBGTRIGiré    MÉDICALB. 

tionnelie  à  la  masse  de  Tanimal  firappé.  Ils  varient  depuis  la  simple  contrao 
tion  d'une  masse  musculaire,  jusqu'à  Tétai  tétanique  de  tout  Tindividu, 
avec  suspension  de  la  fonction  respiratoire,  et  jusqu'à  la  mort  consécutive. 
Lorsque  le  choc  électrique  dépasse  une  certaine  violence  par  rapport  à  la 
masse  du  sujet,  la  mort  brusque  survient,  sans  apparence  de  lésions, 
analogue  à  celle  que  donne  le  choc  en  retour  dans  le  foudroiement  (expé- 
riences sur  des  animaux  de  petite  taille i. 

L'étincelle  statique,  très  inégale,  ne  donne  de  tels  résultats  qu'à  la  condi- 
tion de  relier  les  i^Iesà  des  condensateurs,  pour  en  augmenter  la  capacité. 

Or  la  même  étincelle  issue  d'une  bobine,  ou  d'une  machine  à  plateaux,  et 
transformée  en  étincelle  de  résonance  à  haute  fréquence,  ne  produit  plus  de 
réaction  violente  sur  l'organisme  d'un  animal  qu'elle  tuait  naguère.  Il  n'en 
est  pas  de  même  cependant  si,  au  lieu  de  l'étincelle  de  haute  fréquence 
unipolaire,  on  l'emploie  en  bipolaire  ;  le  choc  qu'en  reçoit  alors  l'organisme 
mis  dans  le  circuit  est  des  plus  violents;  mais  en  réalité,  là,  le  résonateur 
n'est  plus  qu'un  conducteur  plus  ou  moins  résistant  réunissant  les  deux 
armatures  externes  des  condensateurs,  et  il  ne  s'agit  plus,  à  proprement 
parler,  d'étincelle  de  résonance. 

Ces  différences  indiquées,  l'étincelle  de  haute  tension  et  de  basse  intensité, 
de  quelque  origine  qu'elle  soit,  produit,  à  longueur,  à  densité,  à  tempéra- 
ture et  à  fréquence  égales,  des  effets  analogues  sur  un  même  tissu  vivant. 

Quels  sont  ces  effets? 

Nous  les  étudierons  successivement  sur  les  tissus  normaux  et  anormaux 
en  tant  qu'immédiats  ou  que  tardifs,  et  dans  leurs  rapports  avec  la  durée 
et  la  force  des  applications. 

Si  l'on  projette  sur  une  peau  vivante  saine  de  longues  étincelles  de  haute 
tension  et  de  basse  intensité  pendant  quelques  secondes,  on  remarque 
d'abord  une  ischémie  intense  de  la  peau,  limitée  aux  seuls  points  touchés, 
formant  des  îlots  au  milieu  du  tissu  circon voisin  normal.  Laissés  à  eux- 
mêmes,  ces  points  reprennent  lentement  leur  couleur  pour  devenir  ensuite 
d'un  rose  vif.  Prolongé,  l'étincelage  maintient  un  certain  temps  la  pâleur 
des  points  frappés;  peu  à  peu  ceux-ci  s'épaississent,  s'oedéma tient.  Puis  une 
phlyctène  apparaît.  Enfin  une  eschare  se  produit,  molle  ou  sèche  suivant 
le  mode  opératoire. 

En  effet,  deux  éléments  principaux  paraissent  dans  l'étincelage  produire 
les  réactions  indiquées  plus  haut  :  le  choc  et  la  chaleur. 

Le  choc  est  naturellement  d'autant  plus  violent  que  la  tension  est  plus 
élevée,  mais  cela  à  la  condition  que  l'étincelle  soit  projetée  à  son  maximum 
de  longueur;  plus,  pour  un  même  dispositif  donne,  l'électrode  sera  éloignée 
du  sujet,  plus  le  choc  sera  fort. 

Mais  si,  au  contraire,  on  rapproche  l'électrode  de  la  surface  traitée,  les 
décharges  se  feront  plus  rapides  et  par  conséquent  les  effets  calorifiques 
seront  augmentés. 

En  outre,  plus  immobile  sera  l'électrode,  plus  la  colonne  d'air  traversée 
par  elle  sera  surchauffée,  ainsi  que  la  surface  vivante  sous-iacente. 

Par  conséquent,  en  tenant  haut  l'excitateur  et  en  le  déplaçant  constam- 
ment, on  réduira  au  minimum  l'action  calorique  et  l'on  augmentera  au 
maximum  les  effets  du  choc.  Or,  cliniquement,  on  peut  dire  que  :  i"*  la 
vaso-constriction,  a*"  l'oBdème  sont  d'autant  plus  marqués  que  le  choc  a  été 
plus  violent,  et  l'élincelle  plus  longue. 

La  phlyctène  apparaît  aussi  bien  avec  l'étincelle  dépourvue  de  calorifica- 
tion  apparente  que  sous  la  double  action  de  la  chaleur  et  du  choc.  Elle  est 
plus  précoce  cependant  dans  ce  dernier  cas,  tout  de  suite  desséchée  du  reste 
et  remplacée  par  une  eschare  dure  et  fortement  rétractile,  alors  que 
l'eschare  due  a  l'étincelle  longue  et  promenée  est  molle  et  peu  rétractile. 

Si,  au  lieu  du  tissu  indemne,  on  étincelle  une  plaie  saignante,  void  les 
effets  qu'on  remarque  : 

L'hémorragie  diminue,  et  s'arrête  toujours  complètement  si  elle  est  simple- 
ment d'origine  capillaire.  Par  contre,  elle  se  modifie  peu  û  l'écoulement 
sanguin  est  d'origine  veineuse  ou  artérielle.  L'hémostase  ne  parait  donc  due 


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SUR    L*ACTJON    DE    L*ÉTINCELLE    SUR    LH8   TISSUS.  776 

qu*en  partie  à  la  vaso-constriction.  Il  est  probable  que  le  phénomène  suivant 
dont  nous  allons  parler  a  une  action  importante  dans  TefTet  hémostatique 
constaté  :  sous  Tétincelage,  la  plaie  change  peu  à  peu  de  couleur  ;  les  tissus 
blancs  jaunissent,  tes  jaunes  brunissent»  les  rouges  noircissent. 

S'agit-il  d'un  effet  caustique?  Non,  car  il  suffit,  pour  rendre  sa  couleur 
primitive  à  la  surface  traitée,  de  l'essuyer  avec  un  tampon  de  coton  ou  de 
gaze.  Or,  ce  tampon  est  retiré  couvert  d'une  mince  couche  de  sang  coagulé. 
C'est  donc  un  dépôt  de  multiples  et  fins  caillots  sanguins  qui  colorait  la 
plaie,  et  l'on  peut  attribuer  à  de  nombreuses  petites  thromboses  la  fermeture 
des  vaisseaux  capillaires  et  l'hémostase  consécutive. 

Nous  avons  dit  qu'un  tissu  non  étincelé  s'œdématiait,  et  cet  œdème  est 
constaté  par  le  microscope.  A  la  surface  d'une  plaie  le  phénomène  se  double 
d'un  écoulement  séreux  qui  n'est  pas  toujours  immédiat,  mais  qui  se  mani- 
feste cependant  très  vite  en  général  :  je  veux  parler  de  ce  que  j'ai  nommé, 
dans  mes  travaux  sur  la  fulguration  des  cancers,  la  lymphorrhée. 

La  composition  chimique  du  liquide  ainsi  épanché  est  celle  du  sérum 
sanguin,  tenant  en  suspension  quelques  hématies  plus  ou  moins  altérées  et 
un  grand  nombre  de  leucocytes,  parmi  lesquels  beaucoup  de  polynucléaires. 
L'abondance,  variable  avec  les  tissus  étincelés,  parait  d  autant  plus  grande 
que  la  région  est  plus  riche  en  vaisseaux  lymphatiques.  Les  tissus  cellulo- 
graisseux  en  fournissent  de  grandes  quantités,  les  os  beaucoup  moins. 
L'écoulement  en  peut  être  tellement  important  qu'on  soit  obligé  d'en 
renouveler  les  pansements  deux  fois  par  jour,  et  qu'on  peut  le  recueillir  par 
gouttes  assez  rapides  dans  des  éprouvettes.  Sa  durée  à  l'état  de  sérosité  pure 
est  de  deux  à  quatre  jours;  puis  elle  s'épaissit,  se  trouble,  devient  puriforme 
pendant  la  période  d'élimination  des  eschares,  s'il  y  en  a.  Elle  tarit  pendant 
la  période  de  cicatrisation. 

Sa  suppression,  brusquement  survenue  en  quelques  cas,  a  déterminé  des 
élévations  extrêmes  de  la  température,  qui  revenait  d'ailleurs  k  la  normale, 
en  même  temps  que  l'écoulement  se  rétablissait. 

L'eschare  ne  se  forme,  nous  l'avons  dit,  que  si  l'on  prolonge  la  projec- 
tion d'étincelles,  ou  si  l'on  n'emploie  pas  les  moyens  nécessaires li  écarter  les 
phénomènes  calorifiques.  Dans  le  premier  cas,  elle  est  gris-jaune,  molle,  et 
rappelle  les  eschares  dues  aux  caustiques  alcalins.  Dans  le  second,  elle  prend 
l'aspect  des  tissus  touchés  par  le  thermocautère. 

Elle  est  en  général  et  volontairement  superficielle  (i  ou  a  millimètres); 
mais,  quelque  longue  et  puissante  que  soit  l'application  de  l'étincelle,  la 
mortification  qui  s'ensuit  n'est  jamais  profonde,  et  ne  dépasse  pas  une 
épaisseur  de  2  centimètres  dans  les  tissus  mous.  Si,  cependant,  on  prend  la 
masse  à  détruire  entre  les  deux  pôles,  à  l'aide  d'une  électrode  trocart  pion 
géant  dans  la  profondeur,  on  peut  à  la  longue  doubler  les  effets  destruc- 
teurs. Mais  il  est  presque  impossible  en  ce  cas  d'isoler  l'action  calorifique 
de  l'action  purement  électrique. 

L'eschare  est  assez  longue  à  se  détacher,  d'autant  plus  que  sa  formation 
n'est  pas  immédiate  et  que  la  nécrobiose  due  à  l'étincelage  ne  se  manifeste 
souvent  qu'au  bout  de  trois  ou  quatre  jours.  Elle  laisse,  en  tombant  un 
beau  bourgeonnement  d'une  coloration  particulièrement  vive,  d'un  grain 
plus  serré  que  d'habitude,  d'un  toucher  velouté  spécial,  à  tendance  cicatri- 
cielle centripète  rapide. 

La  puissance  réparatrice  de  la  cicatrisation  est  si  marquée,  qu'elle  cons- 
titue souvent  une  véritable  autoplastie  spontanée.  Son  processus  est  double  ; 
pour  réparer  une  vaste  cavité  ouverte  par  l'opération,  elle  commence  par  la 
niveler  en  la  remplissant  d'un  tissu  fibreux  de  plusieurs  centimètres  d'épais- 
seur quelquefois,  et  la  recouvre  ensuite  d'un  tissu  cicatriciel  remarqua- 
blement esthétique.  Ce  second  temps  ne  commençant  que  quand  le 
premier  est  terminé,  le  processus  de  réparation  peut  en  paraître  lent  tout 
d'abord;  mais,  le  nivellement  achevé,  on  peut  assister  presque  heure  par 
heure  au  rétrécissement  du  liséré  cicatriciel. 

En  outre  de  ces  constatations  portant  sur  tous  les  tissus  en  général,  je  dois 
i^outer  quelques  remarques  spéciales  à  quelques-uns. 


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776  AKGHIVB8    D'éLBCTKIGITé    MÉDICALE. 

Le  choc  électrique  produit  des  contractions  violentes  en  frappant  soit  les 
muscles,  soit  les  nerfs  moteurs.  Un  muscle  ou  un  groupe  de  muscles  vigou- 
reusement étincelé  à  une  tendance  marquée  à  la  rétraction,  et  cette  rétrac- 
tion, selon  le  degré,  est  durable  ou  s'atténue  avec  le  temps. 

D'une  façon  générale,  tous  les  tissus  comme  tous  les  organes  subissent 
sans  dommage  le  choc  de  l'étincelle  de  haute  tension  et  de  haute  fréquence, 
jusqu'à  la  limite,  naturellement,  de  leur  destruction  :  cerveau,  moelle, 
nerfs,  méninges,  tube  digestif,  péritoine,  etc.  Les  expériences  que  j'ai  faites 
sur  le  cœur  me  permettent  la  même  conclusion,  du  moins  pour  les  consé- 
quences immédiates,  le  sacrifice  consécutif  forcé  de  l'animal  en  observation 
ne  m'ayant  pas  laissé  le  loisir  de  constater  les  suites  lointaines. 

La  douleur  produite  par  la  projection  d'une  étincelle  isolée  sur  la  peau 
n'est  nullement  insupportable.  L'étincelle  de  quelques  millimètres  de 
longueur,  plus  chaude  que  violente,  est  rapidement  anesthésique.  A  partir 
de  a  ou  3  centimètres,  l'application  prolongée  d'un  faisceau  est  très  pénible. 
Au-dessus  de  cette  limite  l'aneslhesie,  locale  ou  générale  suivant  le  cas, 
devient  absolument  nécessaire. 

Sur  les  tissus  anormaux  Tétincelle  produit  des  effets  intéressants.  Mais 
pour  les  bien  observer  il  est  nécessaire,  avant  Tétinceiage,  et  étant  donnée 
la  rapide  diffusion  de  l'électricité  et  son  action  peu  profonde,  de  supprimer 
de  la  surface  traitée  toutes  les  croûtes,  eschares,  caillots,  amas  purulents 
qui  peuvent  Tencombrer,  et  cela  par  lavages,  curetages  ou  autres  moyens. 

Gela  dit,  nous  diviserons  l'étude  des  effets  obtenus  en  cinq  catégories  : 
I**  effets  obtenus  sur  les  plaies  et  les  ulcères  torpides;  a**  sur  les  états  infiam- 
matoires  chroniques;  S*"  sur  les  états  inflammatoires  aigus;  4*"  sur  les  tuber- 
culoses; 5*"  sur  les  néoplasies. 

!•  Plaies  et  ulcères  torpides.  —  Mes  expériences  ont  porté  principalement  : 
aj  sur  des  radiodermites  anciennes  et  profondes  à  tendance  aggravante  et 
chargées  d'eschares  molles  ou  osseuses  ;  bj  des  ulcères  variqueux  anciens, 
tous  antérieurement  et  inutilement  traités  par  les  moyens  en  usage. 

Sous  Vinjluence  d'un  seul  êtincelage  d'une  durée  et  d'une  puissance  propor- 
tionnées à  rétendue  et  à  la  profondeur  des  lésions,  mais  arrêté  en  deçà  de  ta 
dose  de  mortification,  ces  plaies  ont  présenté  les  réactions  suivantes  :  autour 
des  radiodermites  les  tissus  sains  ont  réagi  énergiquement  avec  coloration 
vive  et  chaleur  locales,  les  eschares,  soulevées  par  un  liquide  séro-purulent, 
se  sont  détachées  et  la  cicatrisation  s'est  établie  avec  rapidité  au  bout  de 
trois  semaines  dans  un  cas,  de  quinze  jours  dans  l'autre.  Autour  des  plaies 
variqueuses,  mêmes  réactions  que  plus  haut,  œdème  disparu,  formation  à 
la  surface  de  la  plaie  d'un  exsudât  grisâtre  ou  noirâtre,  puis  bourgeonne- 
ment de  nivellement,  et  enfin  cicatrisation  complète  en  un  temps  variant 
entre  trois  et  six  semaines.  Je  parlerai  plus  loin  des  effets  obtenus  sur  les 
zones  eczémateuses  et  péri  ulcéreuses. 

a"  Parmi  les  états  inflammatoires  chroniques  traités  par  l'étincelle,  je 
citerai  :  des  maladies  de  la  peau,  telles  qu'eczémas  ou  psoriasis,  et  des 
fistules  anales  déjà  opérées  une  ou  plusieurs  fois  au  thermocautère,  mais 
sans  tendances  à  la  guérison. 

Les  eczémas,  mêmes  humides,  étendus,  tels  que  ceux  qui  entourent  les 
ulcères  variqueux,  ont  réagi,  sous  l'étincelage,  de  la  façon  suivante  :  sous  les 
croûtes  ou  squames  détachées,  le  derme  a  suinté  un  liquide  séreux,  la 
coloration  rouge  lie  de  vin  a  pâli,  les  surfaces  épidermiques  se  sont 
détachées  sous  forme  de  pellicules  de  plusieurs  centimètres  carrés  d'étendue 
laissant  voir,  au-dessous,  un  épiderme  nouveau,  encore  un  peu  violet,  mais 
sain  d'aspect  et  qui  peu  à  peu  a  perdu  presque  toute  coloration  anormale. 
En  quinze  jours,  trois  semaines,  un  mois,  j'ai  vu  d'anciens  et  vastes  eczémas 
guéris  complètement,  après  une  seule  application  d'étincelle  précéda  d'un 
léger  grattage. 

Les  plaques  psoriasiques  réagissent  d'une  façon  analogue,  aux  modifi- 
cations colorées  près. 

Les  fistules  anales   non    tuberculeuses  excrètent  après  fulguration  un 


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SUR   l'action   de   L'^VINCELLE   sur    tJES   TISSUS.  77'^ 

«écoulenvent  4é#ô<purBlenl  aâse2  abonckinl,  suivi  en  qoekfues  semaines  (Ttioe 
parfaite  cicatdBalion. 

3"*  J*ai  eu  j^u  d^occasions  de  traiter,  jus^'ii  ce  jour,  des  alTectionb 
locales  aiguës  par  l*étinceile  et  je  n'en  ai  tmuvé  auctrn  cas  rddté  dans  la 
littérature  médicale.  Les  résultats  obtenus  en  sont  encore  insnfllsammiént 
précis  et  quelque  peu  contradictoires;  il  sérail  donc  encore  prématuré  â*en 
parler. 

40  Les  tuberculoses  locales  donnent  aussi  à  la  f^^ration  d'intéresiRin^ 
résultats,  mais  là,  plus  qu'ailleurs,  i*teitervention;  de  lacurêtté  est  essentielle. 
Les  fongosités  souvent  épaisses  doivent  être  soigneusement  éliminées  et  la 
fulguration  doit  être  particulièrement  longue,  énérgi^fue  et  dépasser  lar- 
gement les  régions  malades. 

Les  lupus  hypertropfatques  et  érjthémateux  subissent  tous  deux  des 
modifications  analogues  :  après  une  réaction  locale  et  parfois  générale  ttès 
violente,  obaleur,  rubéfaction  et  écoulement  séro^purutent  trâ  abondant, 
fièvre  souvent  asser  élevée,  apparitioit  quelquefois  d'ér^^pèle  ou  de  lym- 
phangite [que  le  microscope  a  rele\'é  dans  certains (')  cas  aseptiques],  tout 
rentre  dan^rordre  et  une  cicatrisation  au  moins  aussi  esthétique  que  celle 
qu'obtiennent  les  rayons  X  s'établit,  laissant  d'ordinaire  quelques  nodules 
isolés  non  encore  guéris  et  qu'une  seconde  intervention  devra  faire  dispa- 
raître à  leur  tour. 

La  tuberculose  osseuse  ainsi  traitée  semble  donner  des  résultats  encore 
blus  rapides  et  plus  complets.  Dans  les  cas  traités  par  moi,  par  curetage  et 
etincelage  unique  (aucune  observation  n'en  ayant  été  publiée  ]>ar  d'autres 
•expérimentateurs),  les  lésions  n'étaient  pas  très  profondes,  mais  avaient  été 
rebelles  à  tous  autres  traitements  :  elles  ont  pourtant  cicatrisé  dans  uti 
eapace  de  temps  dé  trois  à  six  semaines*.  Dahs  un  seul  cas  une  articulation 
(la  costo-sterno-claviculaire)  était  envahie.  Sans  apparence  de  récidive,  la 
deatrisalion  n'était  pas  encore  obtenue  complètement  deux  mois  après 
ropératton.  Depuis^  j'ai  perdu  le  malade  de  vue.  Il  nous  faut  donc  faii*e 
encore  bien  des  réserves  sur  l'action  de  l'étincelle  sur  la  tuberculose  arti- 
culai PO; 

5"  Depuis  une  dizaine  d'années,  on  a  essayé  l'action  de  l'étincelle  sur  les 
nœvi,  les  verrues,  les  cancroïdes,  etc.  Les  résultats  obtenus,  très  beauji  sur  les 
deux  premiers  genres  de  tumeurs,  n'étaient  qu'irrégulièrement  heureuj< 
sur  les  cancrofdes  et  encore  à  la  condition  qu'ils  fussent  très  petits.  C'ei^ 
qu'on  demandait  alors  à  rélincèlle  la  destruction  de  la  tumeur,  non  là 
réaction  de  défense  des  tiissus  sous-jacénts.  Or,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut', 
l'étincelle  n'a  qu'uile  puissance  destructive  très  limitée  et  les  indurations 
pkt>fbndes  lui  échappent  plus  où  moins  complètement.  D'autre  pa#t,  ainsi 
qu'ont  tenté  de  le  démiontrer  mes  travaux  sur  cette  question,  l'étincelage 
des  régions  sousjacentes  après  exérèse  des  masses  macroscopiques  donne 
des  cicatrisations  rapides  et  durables,  là  où  l'exérèse  seule,  même  largement 
pratiquée,  eût  été  insuiïlsante.  Et  cependant  ces  résultats  sont  obtenus  par 
l'étincelle  sans  destruction  apparente.  C'est  donc  bien  par  un  effet  reac- 
tionnel  sur  les  tissus  sains  plus  que  par  une  action  destructive  sur  les  néo- 
plasmes que  l'étincelle  traite  les  cancers  profonds  avec  quelque  succès. 

Cependant  cela  ne  veut  point  dire  que  l'étincelle  soit  sans  efficacité  sur  la 
tumeur  proprement  dite.  Elle  semble  même  produire  sur  elle  certains 
effets  électifs  intéressants  à  connaître. 

Les  végétations  épithéliomateuses  fulgurées  se  ramollissent  sensiblement, 
et  souvent,  de  non  curetablcs  qu'elles  étaient,  deviennent  aisément  enle- 
vables  à  la  cuillère  tranchante.  Leurs  assises  indurées  perdent  aussi  de  leur 
résistance,  mais  à  un  degré  moindre,  et  demeurent  malgré  tout  justiciables 
du  bistouri.  Mais  encore  faut-il  ajouter  avec  Czerny  citant  Wasielewski  que, 
«  si  l'on  fulgure  des  cancers  de  souris,  on  détruit,  il  est  vrai,  les  cellules  et  les 
alvéolfis  et  on  les  infiltre  de  sang,  mais  elles  sont  encore  aptes  à  la  transplan- 
tation si  l'on  ne  pousse  pas  la  fulguration  jusqu'à  l'entier  dessèchement.  ». 

(1)  Dbbplats  (Lille),  voir  Congrès  de  Clermont,  Archiv.  d^élecir.  mêd.  10  août  1908. 

ABCa.    D'iJLECTB.    UÉD.   —    I908.  67 


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^Jy8  ARCVIVES    D^ÉLECTRICITé   MÉDICALE.' 

Les  réactions  présentées  par  les  sarcomes  sont  plus  singulières.  Chez  eux, 
les  effets  destructifs  sont  souvent,  mais  non  toujours,  beaucoup  plus 
profonds  que  dans  i'épithélioma.  J'ai  vu  la  fonte  purulente  de  toute  la 
masse  d'un  lymphosarcome  du  volume  du  poing  se  faire  dans  les  quelques 
jours  qui  suivaient  une  fulguration  intense  pratiquée  à  sa  surface.  De 
même,  Desplats,  de  Lille,  a  vu  de  la  plaie  fulgurée,  d*où  l'on  avait  extrait 
un  gros  sarcome  de  la  cuisse,  sortir  pendant  assez  longtemps  un  écoulement 
abondant  de  pus,  fait  sans  doute  de  la  destruction  à  distance  par  le  choc 
électrique  des  éléments  sarcomateux  demeurés  dans  la  région  circon- 
voisine.  • 

Les  examens  histoloffiques  faits  par  les  D^*  Alezaîs,  de  Marseille,  et  Domi- 
nici,  de  Paris,  ont  révélé,  dans  des  prélèvements  de  sarcomes  récidives  après 
fulguration,  des  tendances  marquées  à  la  iiécrobiose. 

Que  ce  soit  par  voie  de  destruction  des  éléments  anormaux  ou  de  réaction 
sur  les  tissus  normaux,  l'étincelle  agit-elle  comme  un  modificateur  physique 
ou  chimique  ordinaire,  ou  possède- t-elle  une  qualité  propre  à  elle-même, 
une  action  nouvelle  inconnue  jusqulci  sur  Ja  cellule  vivante? 

Beaucoup  ont  pensé  tout  d'abord  qu'elle  agissait  par  cautérisation  à  la 
façon  du  thermocautère  :  la  suppression  de  tout  effet  calorifique  apparent 
obtenu  par  divers  moyens  (déplacement  continuel,  soufifierie,  etc.)  enlève 
tout  appui  à  cette  hypothèse. 

On  a  parlé  d'ondes  hertziennes,  de  rayons  ultra- violets,  etc.  ;  s'il  en  était 
ainsi,  les  rayons  et  les  ondes  agissant  en  dehors  de  l'étincelle  auraient 
donné  des  résultats  analogues  aux  siens,  ce  qui  n'est  pas. 

Les  caustiques  chimiques,  la  chaleur  sans  cautérisation  n'ont  point  non 
plus  d'effets  comparables. 

Il  semble  donc  bien  que  rétincelle  soit  un  agent  physique  uyant  un 
caractère  personnel  et  une  action  propre. 

Est-ce  à  çlire  que  les  réactions  qu'elle  obtient  de  l'organisme  soient  diffé- 
rentes essentiellement  des  réactions  déterminées  par  les  autres  agents?  Je  ne 
le  crois  pas.  L'organisme  n'a  pas  plusieurs  façons  de  réagir;  excitation, 
stupeur,  mort,  reactions  de  défense,  réaction  vitale,  cicatrisation,  rien  de 
tout  cela  n'est  nouveau  ni  unique.  C'est  par  l'intensité  de  ses  réactions,  non 
par  leur  qualité,  qu'un  tissu  fulguré  diffère  d'un  autre  tissu  soumis  à  un 
quelconque  des  irritants. caustiques  physiques  ou  chimiques  connus.  Cette 
intensité  provient-elle,  comme  le  pense  Guilloz,  de  Nancy,  de  la  diffusion 
plus  parfaite  et  plus  profonde  dans  l'intimité  des  tissus  de  l'agent  électrique 
cous  haute  tension  que  de  tout,  autre  agent?  Cette  hypothèse  est  très 
rationnelle  et  je  suis  tout  disposé  à  l'admettre  en  attendant  mieux. 

Terminons  cependant  en  signalant  aussi  l'action  microbicide  de  l'étincelle 
qui  aurait  une  valeur  explicative  de  ses  effets,  au  moins  en  certains  cas. 


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TUBES  À  RA^YONS  X  À  GRANDE  PUISSANCE  ('> 


Par  J.  BBRGONIÊ. 


Effets  des  intensités  élevées  sur  les  tubes  de  Crookes.  —  Lorsqu^on  augmente 
peu  à  peu  Tintensité  du  courant  qui  actionne  un  tube  de  Crookes  stable,  on 
observe  ordinairement  la  série  des  phénomènes  suivants  : 

I*  Le  numéro  radiochromométrique  des  rayons  de  Rôntgen  émis  par  ce 
tube  s*élève  en  même  temps  que  le  voltage  aux  bornes  du  tube  ; 

a*  La  quantité  de  ces  mêmes  rayons  s'accroit; 

3*  La  chaleur  qui  se  développe  au  niveau  de  i'anticathode  augmente. 

On  constate  au  moyen  du  radiochromomèlre,  du  voltmètre  et  de  Tétincelle 
équivalente  qu'il  en  est  bien  ainsi  pour  le  premier  phénomène. 

On  sait  aussi  que  la  quantité  des  rayons  X  émis  par  le  tube  s'accroit  en 
observant,  par  exemple,  la  diminution  du  temps  de  pose  pour  obtenir  un 
même  cliché. 

Enfin,  on  est  assuré  que  la  quantité  de  chaleur  développée  au  niveau  de 
Tanticathode  augmente,  en  voyant  le  métal  de  celle-ci  passer  au  rouge,  au 
rouge  blanc  et  même  fondre  si  Ton  n'a  pris  aucune  précaution  contre  cette 
éventualité. 

Qualités  d^un  bon  cliché  radiographique.  —  De  ces  trois  phénomènes  prin- 
cipaux causés  par  l'élévation  de  l'intensitt'*  du  courant  qui  traverse  le  tube 
et  par  l'augmentation  de  la  quantité  d'énergie  qu'il  transforme,  l'un,  le 
deuxième,  est  particulièrement  recherché  par  le  médecin-électricien.  La 
plupart  des  applications  médicales  des  rayons  X,  en  effet,  et  surtout  la  radio- 
graphie et  la  radioscopie,  sont  d'autant  plus  utiles  au  diagnostic  et  au 
pronostic  que  les  images  sont  plus  nettes,  et  présentent  plus  d'opposition. 
Or,  si  le  défaut  d'opposition  peut  être  indépendant  de  la  quantité  des 
rayons  émis  par  le  tube,  la  netteté  des  clichés  radiographiques  pris  sur  le 
vivant  dépend  surtout  de  l'immobilité  absolue  des  régions  à  radiographier. 
Aussi,  pour  assurer  cette  immobilité  pendant  la  pose,  l'arsenal  radio- 
graphique  s'est-il  enrichi  d'une  quantité  très  considérable  de  dispositifs 
ingénieux  mais  encombrants. 

Mouvements  du  sujet,  —  C'est  qu'en  efifet  toutes  les  autres  conditions  de 
netteté  des  clichés,  telles  que  :  réduction  à  un  point  de  la  surface  d'émission 
des  rayons  sur  i'anticathode,  écartement  des  rayons  secondaires,  limilation 
par  un  diaphragme  du  cône  des  rayons  utilisés,  éioignement  du  tube  de  la 
plaque,  etc.,  tout  cela  devient  illusoire,  ou  à  peu  près,  si  pendant  la  pose 
le  sujet  remue. 

De  ces  mouvements  du  sujet  vivant  pendant  la  pose  radiographique,  les 
uns  ne  sont  pas  sous  la  dépendance  de  la  volonté,  ce  sont  les  mouvements 
d'expansion  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux,  et  les  mouvements  complexes 
du  tube  digestif  ;  d'autres  peuvent  être  arrêtés  un  temps  par  la  volonté,  ce 

(*)  Rapport  présenté  au  Congrès  Intornalional  d'Électricité  de  Marseille.  Section 
d'Électricité  Médicale. 

57. 


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780  ARCHIVES    D^^LECTRIGITé    MéDlGALB. 

sont  les  mouvements  respiratoires;  les  derniers,  enfin,  sous  la  dépendance 
de  la  volonté,  peuvent  cependant  être  involontaires,  ce  sont  les  mouvements 
des  membres,  du  tronc,  de  la  tète,  etc. 

Pour  les  premiers  mouvements,  ceux  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux  qui, 
en  I  seconde  à  peu  près,  accomplissent  toutes  leurs  phases,  il  faudrait, 
pour  les  rendre  Inefficaces  à  troubler  la  netteté  d'un  cliché,  que  le  temps  de 
pose  de  ce  cliché  fût  négligeable  par  rapport  à  i  seconde  ;  c'est  au  plus  un 
centième  de  seconde  qu'il  faudrait  poser  probablement,  pour  avoir  des 
clichés  nets  Un  tel  résultat  est  encore  loin  de  nous;  lorsque  nous  Faurons 
obtenu,  la  cinémato-radiographie  sera  possible,  et  elle  se  fera,  si  elle  est 
utile,  comme  c'est  probable,  au  diagnostic  médical. 

Pour  les  mouvements  de  la  respiration,  un  temps  de  pose  beaucoup 
plus  long  ne  peut  troubler  la  netteté  des  clichés  pris  dans  certaines 
conditions.  La  durée  de  la  période  de  ce  mouvement  est  d'environ  3  à 
4  secondes  à  l'état  physiologique.  Mais  par  la  volonté,  ces  mouvements 
peuvent  être  arrêtés  pendant  un  temps  qui  varie  avec  les  sujets  et  qui  peut 
aller  jusqu'à  i  minute  et  plus.  Lorsqu'on  fait  faire  à  un  sujet  quelques 
inspirations  d'oxygène  pur,  avant  de  lui  demander  d'arrêter  les  mou- 
vements de  sa  respiration,  on  prolonge  considérablement  (quelquefois  plus 
de  a  minutes)  la  durée  de  l'arrêt  qu'il  peut  fournir.  Nous  avons  souvent 
utilisé  ce  procédé  avec  un  plein  succès. 

Pour  les  mouvements  du  tube  digestif,  leur  vitesse  est  certainement 
moindre  que  celle  des  mouvements  respiratoires  et  le  temps  de  pose 
maximum  pour  obtenir  des  clichés  nets  est  au-dessus  de  celui  qui  convient 
pour  les  premiers.  Si  nous  fixons  donc  entre  i  et  5  secondes  maximum, 
les  temps  de  pose  pour  clichés  d'étude  des  organes  de  la  respiration  ou  de 
la  digestion,  nous  serons  dans  des  limites  acceptables  et  surtout  réalisables 
aMJourd'hui,  comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

Restent  les  mouvements  volontaires-involontaires {^)  ;  ceux  que  fait 
le  sujet  sans  le  vouloir  et  sans  s'en  douter,  lorsque  l'un  de  ses  membres 
repose  sur  la  plaque  radiographique.  Ce  sont  ces  mouvements  qui  font  que 
de  deux  radiographies  également  bien  venues,  avec  des  temps  de  pose  exacts, 
avec  une  opposition  égale,  celle  qui  donnera  le  plus  de  détails  sera  celle 
dont  le  temps  de  pose  sera  minimum.  C'est  là  un  fait  d'observation 
courante.  Or,  ces  mouvements,  à  rencontre  de  ceux  du  cœur  et  de  la  respi- 
ration, n'ont  aucune  période  fixe,  ils  ne  suivent  aucune  règle  ;  ils  sont 
quelquefois  d'une  rapidité  inouïe.  Je  me  souviens  d'un  maniaque (^) 
présentant  des  déformations  fort  rares  des  os,  dont  il  fut  impossible  d'avoir 
des  clichés  nets  malgré  des  temps  de  pose  de  i  seconde  environ.  C'e^t  un  cas 
extrême,  c'est  entendu,  mais  combien  n'avons- nous  pas  chaque  jour 
de  nerveux,  d'impressionnables,  de  pusillanimes,  etc.,  pour  lesquels 
le  repos  musculaire,  la  détente  nerveuse  sont  impossibles,  et  qui  remuent 
sans  le  vouloir,  parce  qu'ils  font  souvent  les  plus  louables  et  les  plus  grands 
efforts  pour  rester  immobiles.  Quel  temps  de  pose  maximum  fixerons-nous 
pour  rendre  ces  mouvements  inefficaces  contre  la  netteté  de  nos  clichés? 
Le  cas  cité  plus  haut  indique  que  c'est  le  minimum  des  minima  qui 
conviendra   ou  plutôt    que   le    nombre  des  cas  hors   de   notre   pouvoir 

(')  Les  mouvements  que  j'appelle  volontaires  involontaires  sont  ceux  qui,  dépendant 
ordinairement  de  la  volonté,  s'effectuent  cependant  sous  forme  réflexe  ou  autrement 
en  dehors  d'elle.  Ils  sont  certainement  non  intentionnés  chez  la  plupart  des  sujets 
à  tare  névropathique  plus  ou  moins  décelable.  Par  contre,  il  est  d'autres  mouve- 
ments, tels  que  ceux  de  certains  accidentés  ayant  intérêt  à  rendre  impossible  le  bon 
cliché  nettement  révélateur;  ceux-là  on  pourrait  les  appeler  au  contraire  invoU»- 
taires-yo  lontaires . 

(^)  11  ne  faut  pas  en  vouloir  à  quelques  confrères,  aussi  peu  au  courant  des 
ressources  que  des  limites  de  la  radiographie,  de  nous  adresser  quelquefois  les  cas 
les  plus  invraisemblables.  Inutile  de  citer  de  ces  cas,  mais  la  liste  en  est  longue.  Notre 
embarras  momentané,  gaiement  prévu  par  eux  quelquefois,  ne  saurait  nous  décou- 
rager et  c'est  à  résoudre  ces  cas  embarrassants  que  se  fait  le  progràs  de  notre 
technique  personnelle,  et  souvent  le  pas  en  avant  de  la  méthode. 


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TUBË8    A    llAYONâ    X   A    GRANDE   PUISSANCE.  78 1 

diminuera  d^autant  plus  que  nous  pourrons   raccourcir  davantage  notre 
temps  de  pose.  . 

Évaluation  du  temps  de  pose  optimum.  —  D'où  il  ressort  cette  vérité  prévue, 
dont  tout  ceci  rend  seulement  mieux  compte,  que  le  temps  de  pose  pour 
l'obtention  d'un  cliché  déterminé  doit  être  aussi  réduit  que  possible,  pour  que 
l'on  puisse  mieux  compter  sur  l'immobilité  du  sujet,  condition  nécessaire  à  la 
netteté  de  ce  cliché. 

Or,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  la  diminution  du  temps  de  pose  dépend 
de  rintensité  du  flux  de  rayons  de  Rôntgen  qui  tombe  sur  la  région  à 
radiographier  et  celui-ci  est  lié,  par  une  relation  que  nous  ne  connaissons 
guère  exactement  mais  dont  le  sens  est  évident,  à  Tintensité  du  courant  qui 
traverse  Tampoule  de  Crookes.  D*où  Tindication  très  nette  d'augmenter 
AOTANT  QUE  POSSIBLE,  saus  qu*on  puisse  prévoir  actuellement  aucune  limite 
théorique  à  cette  augmentation,  l'intensité  du  gourant  qui  traverse 
L*AMPOULE  DR  GROoxEs  dans  Ics  appllcatlons  à  la  radiographie  médicale. 


Module  de  mérite  d'un  tube  pour  hautes  intensités,  —  Ce  qui  limite  cette 
intensité  dans  Tappareillage  actuel  des  applications  médicales  des  rayons'  de 
Rôntgen,  c'est,  d'une  part,  la  faible  puissance  relative  des  générateurs 
électriques  dont  nous  nous  servons  :  transformateurs,  bobines,  machines  à 
influence,  etc.,  et,  d'autre  part,  rinsuiHsance  du  récepteur,  c'est-à-dire  du 
tube  de  Crookes.  Celui-ci  ne  peut  recevoir  et  transformer,  sans  se  détériorer, 
qu'une  quantité  d'énergie  d'autant  plus  limitée  que  le  temps  pendant 
lequel  il  la  reçoit  est  plus  long.  En  un  mot,  sa  puissance  comme  transfor- 
mateur immédiat  d'énergie  électrique  en  énergie  sous  forme  de  rayons  de 
Rôntgen  —  je  passe  sous  silence  la  forme  intermédiaire  des  rayons  catho- 
diques —  est  d'autant  plus  petite  que  cette  puissance  lui  est  demandée 
penchant  un  temps  plus  long.  Si  bien  que  si  l'on  voulait  établir  un  module 
de  mérite  pour  les  tubes  de  Crookes,  on  devrait  igouter  à  toutes  leurs  autres 
qualités  de  construction  représentées  par  des  facteurs  convenables,  le  pro- 
duit de  la  puissance  limite  qu'ils  peuvent  supporter  par  le  temps  pendant 
lequel  ils  peuvent  la  supporter  sans  être  rais  hors  d'usage. 

Mais  la  puissance  qu'absorbe  un  tube  de  Oookes  a  pour  l'un  de  ses 
facteurs  le  voltage  eflicace  aux  électrodes  du  tube.  Ce  voltage  est,  sinon  mal 
connu,  au  moins  difficile  à  connaître,  variable  avec  les  rayons  que  le  tube 
émet  ('),  avec  l'intensité  qui  le  traverse,  etc.  C'est  un  facteur  en  un  mot 
qui,  actuellement  au  moins,  n'est  pas  mesurable  pratiquement,  si  ce  n'est 
par  quelques  rares  privilégiés.  Donc,  bien  qu'il  soit  rationnel  de  faire  état 
de  la  puissance  maxima  pouvant  être  absorbée  par  le  tube,  pour  établir  son 
module  de  mérite,  il  est  préférable,  pour  rester  pratique,  de  s'en  tenir  à  l'un 
seulement  des  facteurs  de  cette  puissance  toujours  et  partout  facilement 
mesurable,  l'intensité  efficace  maxima  qui  peut  le  traverser. 

Évidemment  il  faut  un  correctif,  car  nous  savons  tous  qu'il  n'est  rien  de 
plus  facile  que  de  faire  passer  de  grandes  intensités  dans  un  tube  lorsque 
son  degré  de  vide  n'est  pas  très  avancé.  Dans  ces  conditions,  plus  le  module 
de  mérite  du  tube  serait  grand,  moins  celui-ci  serait  utilisable  dans  la 
pratique  médicale,  ce  qui  serait  absurde. 

Ce  correctif,  on  pourrait  le  trouver  en  fixant  l'étincelle  équivalente  du 
tube  au  moment  où  l'intensité  limite  sera  mesurée.  Mais  nous  savons 
combien  l'étincelle  équivalente  varie  avec  la  forme  du  courant  donné  par  la 
source,  avec  l'appareil  qui  la  détermine,  les  conditions  du  milieu,  la  nature 
des  anticathodes,  etc.  ;  c'est  une  mesure  commode  mais  peu  précise.  11  vaut 

(")  Voir  à  ce  sujet  :  J.  Bergohié,  De  ^indication  permanente  da  degré  radiochromo- 
métrique  du  faisceau  émanant  d'un  tube  de  Crookes  par  le  voltmètre  électrostatique  {Archiv. 
d'éUctr.  méd.,  février  1906,  p.  ia3). 


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782  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 

mieux,  puisque  nous  avons  pour  but  ici  la  pratique  radiographique,  nous 
adresser  au  numéro  radiochromométrique  des  rayons  émis  par  le  tube  au 
moment  où  l'on  mesure  l'intensité  maxima  qui  le  traverse.  Ce  numéro 
radiochromométrique,  défini  par  Tappareil  de  Benoist  et  fixé  une  fois  pour 
toutes,  sera  le  n"  6  avec  lequel  les  radiographies  sont  faites  le  plus  cou- 
ramment. 

Le  module  de  mérile  M  d'un  tube  de  Crookes  de  grande  puissance  devant 
servir  à  la  radiographie  médicale,  sera  donc  le  produit  de  Vintensilé  maxima 
qu*il  peut  supporter  exprimée  en  milliampêres,  par  le  temps  exprimé  en 
secondes  pendant  lequel  il  la  supporte  sans  détérioration. 

Ainsi,  par  exemple,  le  tube  modèle  K,  du  constructeur  Y...,  qui  supporte 
au  maximum  10  mA.,  et  cela  pendant  i5  secondes  lorsqu'il  émet  des  rayons 
n°  6,  aurait  pour  module  de  mérite  : 

M  =  10  mA.  X  i5''  =  i5o 

Bien  entendu  chacun  se  tiendrait  plus  ou  moins  loin  de  cette  zone  limite 
de  sécurité,  ainsi  marquée  par  le  constructeur,  suivant  qu'il  y  aurait  pour 
le  résultat  cherché  un  moindre  ou  plus  grand  intérêt  ('). 

Intensités  moyennes  et  hautes  intensités.  —  On  peut  remarquer  que  le  module 
M  ::^  1  mA.  XT*®^-  dont  la  valeur,  dans  l'exemple  choisi,  est  égale  à  i5o, 
retrouverait  la  même  valeur  avec  les  deux  facteurs  3o  mA.,  pour  l'intensité, 
et  5  secondes  pour  le  temps.  Cette  considération  n'est  pas  un  simple  jeu 
de  bascule  mathématique,  car  l'expérience  a  confirmé,  au  moins  pour  des 
valeurs  moindres  de  I  (et  aurait  conformé  probablement,  si  les  générateurs 
à  ma  disposition  m'avaient  permis  de  réaliser  le  cas),  la  constance  de  ce 
produit,  dans  les  limites  de  la  pratique.  L'un  des  tubes  sur  lesquels  j'ai 
expérimenté  supporte  en  effet  aux  environs  de  ai  m  A.  pendant  7  secondes, 
mais  il  a  supporté  également  5  mA.  pendant  3o  secondes  et  3  m  A.  pendant 
5o  secondes,  sans  montrer  trop  de  fatigue.  Il  est  à  peu  près  certain  qu'à 
partir  de  l'intensité  de  a  m  A.  le  tube  aurait  supporté  plus  longtemps,  peut- 
être  indéfiniment,  le  passage  de  ces  courants  relativement  faibles,  que  ne 
l'indique  la  valeur  de  M  ;  mais  cette  partie  asymptotique  de  la  courbe  qui 
lie  entre  eUe  les  deux  facteurs  de  M,  lorsque  l'intensité  du  courant  descend 
au-dessous  de  a  m  A.,  cesse  d'être  intéressante  ici,  où  nous  n'avons  à  nous 
occuper  que  des  tubes  de  grande  puissance  (^). 

Au  contraire  pour  des  intensités  au-dessus  de  a5  m  A.,  je  dis  qu'il  est 
probable,  bien  que  n'ayant  pas  pu  expérimenter  directement,  que  le  tube 
ayant  supporté  10  m  A.  pendant  i5  secondes  aurait  pu  supporter  3o  mA.  pen- 
dant 5  secondes;  probablement  encore,  60  m  A.  pendant  a, 5  secondes;  peut- 
être  encore,  laomA.  pendant  i,a5  seconde.  Au  delà  de  lao  m  A.  la  prévision 
expérimentale  ainsi  extrapolée  parait  audacieuse  I  Savons*nous,  entre  autres 
choses,  ce  qui  se  passerait  au  niveau  de  la  cathode,  et  si  la  chute  cathodique 
énorme  que  nécessiteraient  ces  hautes  intensités  pourrait  être  réalisée  sans 
détruire  la  cohésion  de  la  cathode  en  aluminium  employée  jusqu'ici?  Les 

(M  Dans  l'enquête  sur  les  tubes  de  Crookes  de  grande  puissance  que  j'ai  ouverte 
auprès  des  constructeurs  et  essayé  de  rendre  aussi  complète  que  possible,  on  me 
donne  le  plus  souvent  et  sans  le  savoir  le  module  de  mérite  des  tubes  construits  ou 
en  projet,  preuve  que  cette  nouvelle  constante  est  utile  et  peut  servir  à  apprécier  li 
valeur  d'un  tube  de  grande  puissance. 
Ainsi  Ton  m*a  donné  pour  un  certain  tube  les  deux  facteurs  : 
Ho»»A.   et  20"  ce  qui  donne  M  =  1,200  ! 
Pour  un  autre  :  5o     —       10"  —  M  =     5oo 

_  3o    —        5"  -  M=     i5o 

—  20      —  5"  —  M  =:       100 

5    —      10"  -  M=      5o 

et  ainsi  de  suite  avec  des  valeurs  encore  plus  faibles  de  M. 

(^)  Dans  la  valeur  de  M,  ne  peut  entrer  qu'un  temps  inférieur  ou  égal  au  plus  à 
60  Hecondes;  c'est  ainsi  qu'il  faut  comprendre  les  mots  «exprimé  on  secondes»,  de 
la  définition  de  M. 


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TUBES    A    RAYON8    X    A    GRANDE    PUISSANCE.  78^ 

phénomènes  vers  cette  limite  de  100  m  A.,  que  jamais  encore  personne  n*a 
pu  parvenir  à  faire  passer  dans  un  tube  de  Grookes,  ne  peuvent  être  prévus. 
Ils  peuvent  être  d*un  tout  autre  ordre  et  les  données  matérielles  pour 
construire  un  tel  tube  sont  à  trouver. 


Température  et  effet  mécanique  au  niveau  du  point  d'impact,  —  Pourquoi 
la  puissance  d'un  tube  de  Crooltes  ne  peut-elle  augmenter  indéflniment  et 
pourquoi  pour  les  fortes  intensités  le  fonctionnement  est-il  réduit  à 
quelques  secondes?  Il  y  a  à  cela  quelques  raisons  dont  la  plus  évidente  est 
la  chaleur  produite  au  niveau  de  Tanticathode  par  le  faisceau  cathodique. 
Cette  chaleur  peut  porter  Tanticathode  qu'elle  frappe  à  des  températures 
élevées.  M.  Grookes,  en  se  servant  autrefois  d'un  tube  identique  absolument 
à  ceux  qui  servent  aujourd'hui  à  produire  les  rayons  de  Rôntgen  avec 
anode,  cathode  concave  et  anticathode  en  platine,  a  montré,  dit 
M.  Villard(*)  que  «par  l'effet  des  rayons  cathodiques  une  lame  de 
platine  est  non  seulement  échauffée  mais  emboutie  peu  à  peu,  comme 
par  une  série  de  chocs,  et  ne  tarde  pas  à  être  percée.  ...»  Dans  des  recherches 
récentes,  «  M.  Grookes  a  observé  qu'un  diamant,  soumis  à  l'action  de 
ces  rayons,  noircit  à  sa  surface;  or,  M.  Moissan  a  montré  qu'il  y  a,  dans 
ce  cas,  production  de  graphite  et  que  la  température  a  dû  s'élever  à 
3,600  degrés  environ.  » 

Quantité  de  chaleur  développée.  —  Ceci  est  fort  intéressant,  puisque  cela 
nous  indique  le  niveau  que  peut  atteindre  dans  certaines  conditions  la 
chaleur  développée  par  les  rayons  cathodiques  au  niveau  de  leur  point 
d'impact,  mais  plus  intéressantes  seraient  encore  les  mesures  deiaquantité  de 
chaleur  produite  sous  tel  ou  tel  régime,  eu  même  temps  que  l'émission  de 
tel  ou  tel  numéro  de  rayons.  Ge  qui  est  bien  certain,  c'est  que  cette  chaleur 
doit  être  dissipée  si  l'on  ne  veut  assister  à  la  destruction  rapide  du  tube  par 
le  fait  de  la  fusion  de  son  anticathode. 

Méthodes  employées  pour  la  dissiper.  —  Les  méthodes  pour  dissiper  cette 
chaleur  si  génar\te  me  paraissent  avoir  été  au  nombre  de  trois  :  i**  fabri- 
cation d'anticathodes  si  difficilement  fusibles  que,  leur  température  s'éle- 
vant,  la  chaleur  rayonnée  finit,  à  un  certain  degré  de  température,  par 
équilibrer  la  chaleur  produite  ;  3**  utilisation  d'anticathodes  creuses  conte- 
nant de  l'eau  avec  ou  sans  circulation;  3^  emploi  d'anticathodes  massives 
absorbant  toute  la  chaleur  produite  pendant  un  temps  limité. 

De  ces  trois  solutions,  les  deux  premières  semblent  n'avoir  pas  donné 
satisfaction,  puisqu'elles  sont  à  peu  près  abandonnées  par  la  plupart  des 
constructeurs  de  tubes  destinés  à  supporter  de  très  haut^  intensités. 

Anticathodes  réfractaires ;  particularités  de  leur  fonctionnement. —  La  pre- 
mière, qui  a  été  surtout  étudiée  par  M.  Thurneyssen,  n'est  possible  qu'en 
se  servant  d'anticathodes  réfractaires,  c'est-à-dire  aussi  difficilement  fusibles 
que  possible.  Sur  un  tube  de  ce  constructeur  sur  lequel  j'ai  pu  expéri- 
menter, grâce  à  son  obligeance,  l'anticathode  était  en  iridium  pur  non 
platiné,  supportée  par  une  tige  plate  en  iridium  peu  platiné.  Le  tube  étant 
réglé,  au  moyen  de  cet  accessoire  parfait  qu'est  l'osmo- régulateur  de  Villard, 
pour  émettre  des  rayons  n°  6  au  radiochi'omomètre  de  Benoist,  l'intensité 
a  pu  être  portée  à  10  m  A.  pendaut  10  secondes  (module  M  =  looj  sans 
détérioration  du  tube  et  surtout  sans  modification  du  vide,  si  ce  n'est  plutôt 
une  tendance  à  durcir. 

Le  tube,  pendant  les  dernières  secondes,  éclairait  comme  la  lumière  de 
Drummond  ;  mais,  chose  curieuse,  la  quantité  de  rayons  de  Hôntgen  émis 

(*)  P.  V1LLA.RD,  f.es  rayons  cathodiques,  a*  éd.,  p.  25. 


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784  ARCHIVES    D*éLBGTRfGITÉ    M^DIGALB. 

par  ranticathode  portée  à  cette  haute  température  n*était  plus  en  rapport 
avec  l'intensité  du  courant  absorbé  par  le  tube.  11  y  a  là  un  point  probable- 
ment de  haute  théorie  à  éclaircir  sur  la  pauvreté  en  rayons  de  Rôntgen  du 
rayonnement  complexe  émis  par  les  anticathodes  portées  à  des  températures 
très  élevées.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  semble  bien  de  par  l'expérience  qu'une 
anticathode  doive  être  froide,  relativement,  pour  émettre  avec  grande  inten- 
sité les  rayons  de  Rôntgen;  sans  compter,  d'autre  part,  qu'on  risque 
d'autant  moins  de  lui  voir  cracher  des  gaz,  ce  qui  est  la  grosse  difficulté 
dans  la  construction  des  tubes  à  grande  puissance. 

Anticathodes  à  eaa;  leur  insuffisance  à  de  hautes  intensités,  —  Les  antica- 
thodes creuses  contenant  de  l'eau  avec  ou  sans  circulation  donnent  une 
solution  élégante,  semble- 1- il,  de  la  dissipation  ou  de  l'absorption  de  la 
chaleur  dégagée  au  point  frappé  par  le  faisceau  cathodique. 

En  effet,  étant  données  la  grande  capacité  calorifique  de  l'eau,  la  facilité  de 
renouveler  cette  eau  par  intervalles  ou  d'une  façon  continue,  il  semble  que 
toute  chance  de  destruction  du  tube  par  de  très  hautes  intensités  soit 
écartée.  Il  n'en  est  rien,  car,  dans  l'une  de  nos  expériences,  un  excellent  tube 
à  anticathode  de  platine  refroidie  par  l'eau  a  été  mis  hors  de  service  en 
moins  de  i5  secondes  et  avec  seulement  10  m  A.  d'intensité.  La  lame  de 
l'anticathode,  ayant  rougi  comme  s'il  n'y  avait  pas  eu  d'eau,  avait  été  percée 
d'un  tout  petit  trou  et  un  bourrelet  de  platine  fondu  s'élevait  autour.  Cela 
tient  probablement  d'une  part  à  la  mauvaise  conductibilité  de  l'eau,  dont 
la  couche  adhérente  à  la  surface  postérieure  de  l'anticathode,  avait  été  vapo- 
risée ou  avait  passé  à  l'état  sphéroïdal.  Gela  peut  tenir  encore  à  ce  que, 
comme  le  dit  M.  Yillard  que  j'ai  cité  plus  haut,  les  rayons  cathodiques 
tendent  non  seulement  à  échauffer  l'anticathode,  mais  à  Vemboutir  sous 
leurs  chocs  répétés.  Si  l'épaisseur  et  la  dureté  du  métal  dont  elle  est  formée 
sont  suffisantes  à  la  température  où  est  portée  l'anticathode,  le  choc  est 
bien  absorbé  et  transformé  en  chaleur  ;  mais  si  la  matière  peut  céder,  c'est 
un  eiïet  mécanique  qui  se  produit  au  point,  toujours  très  limité  aux  basses 
pressions,  où  viennent  frapper  les  rayons  cathodiques.  D'où  la  conclusion 
qu'il  y  a  pour  les  tubes  à  anticathode  refroidie  une  limite  de  puissance  ou 
mieux  un  module  de  mérite  (voir  plus  haut)  qu'ils  ne  peuvent  dépasser 
dans  l'état  actuel  de  leur  construction,  ce  module  limite  peut,  d'après  mon 
expérience,  être  représenté  par  le  chiffre  100.  11  est  insuffisant  pour  la 
radiographie  intensive,  aussi  ces  tubes  semblent-ils  devoir  être  réservés  à  la 
radioscopie. 

Anticathodes  massives.  —  Reste  la  troisième  solution,  celle  qui  consiste 
à  employer  des  anticathodes  massives,  en  métal,  absorbant  toute  la  chaleur 
produite  pendant  un  temps  relativement  court.  C'est  cette  solution  qui 
semble  avoir  donné  actuellement  les  meilleurs  résultats  et  avec  laquelle  on 
arrive  à  trouver,  par  l'expérience  avec  certains  tubes,  des  modules  de  mérite 
allant  jusqu'à  a5o  ('  ).  Avec  de  telles  anticathodes  la  chaleur  produite  pendant 
le  fonctionnement  du  tube  passe  par  les  phases  suivantes  :  elle  se  développe 
en  un  point  très  limité  de  la  surface  du  miroir  anticathodique  qui  doit 
résister,  sans  fondre  ni  s'emboutir;  la  chaleur  doit  ensuite  passer  par  conduc- 
tibilité et  aussi  rapidement  que  possible  à  la  masse  métallique  de  l'antica- 
thode placée  derrière  le  miroir;  enfin  se  dissiper,  surtout  pendant  le  repos 
du  tube,  soit  par  rayonnement,  si  l'anticathode  est  renfermée  entièrement 
dans  le  vide  du  tube,  soit  par  rayonnement  et  conductibilité  si  l'anticathode 
prolongée  au  dehors  vient  en  contact  avec  l'air  extérieur,  comme  dans  le 
tube  avec  radiateur  à  ailettes  extérieures  de  Gundelach. 

(')  Je  dois  remercier  ici,  et  je  le  fais  avec  plaisir,  ceux  des  constructeurs  de  tubes 
qui  ont  bien  voulu  me  confier  aimablement  et  gratuitement  des  tubes  pour  mes 
expériences.  Ces  tubes,  destinés  h  être  poussés  jusqu'à  leur  destruction,  étaient 
d'avance  sacrifiés.  Que  MM.  Gundelach,  pour  deux  tubes;  Drissler, pour  deux  tubes; 
Thurneysson,  pour  un  tube,  et  Bauer,  pour  un  tube,  veuillent  bien  agréer  mes 
remerciements  bien  sincères.  Ils  recevront  chacun  ou  ont  reçu  déjà  le  procès-verbal 
des  expériences  faites  avec  le  ou  les  tubes  qu'ils  m'ont  confiés. 


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TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE.         786 

n  suit  de  là  que  la  petite  surface  d'impact  des  ravons  cathodiques  doit 
être  formée  d'un  métal  à  point  de  fusion  très  élevé  (tubes  à  iridium  de 
Thumeyssen-Viliard,  Polyphos;  tubes  au  tantale  de  Siemens  et  Halske;  au 
chrome  de  Guilloz,  etc.).  Mais  ni  le  platine,  ni  l'iridium  ne  sont  de  bien 
bons  conducteurs  de  la  chaleur.  Les  tables  de  conductibilité  le  disent  et 
Texpérience  le  prouve,  car  l'on  voit,  pendant  le  fonctionnement  du  tube  sur 
des  anticathodes  ordinaires  en  platine,  le  point  d'impact  devenir  rouge  blanc 
tandis  que  le  reste  du  métal  reste  rouge  beaucoup  plus  foncé.  Le  miroir 
«nticathodique  ne  doit  donc  pas  être  trop  épais  pour  passer  immédiatement 
sa  chaleur  à  l'autre  masse  métallique  aussi  conductrice  que  possible  qui  le 
suit.  C'est  dans  la  liaison  intime,  la  soudure,  de  ces  deux  métaux  et  le 
choix  du  deuxième  que  résident  les  différences  et  les  tours  de  main  les  plus 
délicats  de  la  construction  des  tubes. 

Dissipation  de  la  chaleur,  —  Cette  masse  métallique  bonne  conductrice 
n'est  qu*un  volant  de  chaleur  ;  elle  doit  donc  avoir  une  capacité  calorifique 
aussi  grande  que  possible,  tout  en  ayant  une  bonne  conductibilité,  d'où  la 
nécessité  de  lui  donner  un  certain  volume.  C'est  ce  que  font  aujourd'hui  la 
plupart  des  constructeurs  pour  leurs  derniers  modèles  de  tubes  intensifs. 
Knfin,  la  chaleur  emmagasinée  rapidement  pendant  la  pose  doit  être 
rayonnée  ou  dissipée  au  dehors,  d'où  la  nécessité  de  donner  à  la  masse 
anticathodique  le  plus  de  surface  possible  et  le  plus  grand  pouvoir  émissif, 
c'est  ce  que  font  certains  constructeurs  en  ondulant,  en  noircissant  la 
surface  du  métal. 

11  est  difficile  de  faire  sortir  hors  du  tube  la  chaleur  produite  ;  en  effet,  le 
seul  métal  qui  puisse  être  employé  pour  la  soudure  de  sortie  à  travers  la 
paroi,  est  le  platine  à  cause  de  son  coefficient  de  dilatation  égal  à  celui  du 
verre.  Or,  ce  métal  est  cher,  d'une  part,  ce  qui  limite  la  masse  à  employer, 
et,  d'autre  part,  il  est  peu  conducteur. 

La  chaleur  qui  a  traversé  l'enveloppe  du  tube  par  cet  isthme  étroit  qu'est 
la  soudure,  est  facile  à  dissiper  ensuite,  nous  avons  déjà  parlé  de  la  solution 
de  Gundelach,  le  radiateur  à  ailettes;  il  en  est  d'autres,  celle  de  Burger  par 
exemple,  avec  lame  d'aluminium  triangulaire,  sorte  de  fanion,  allant  de 
l'anticathode  à  la  cathode;  d'autres  dispositifs  sont  faciles  à  imaginer.  Tous 
pour  être  efficaces  doivent  être  alimentés  de  chaleur  aussi  rapidement  et 
aussi  largement  que  possible  à  travers  la  soudure  de  sortie,  pour  empêcher 
l'anticathode  intérieure  de  s'échauffer  par  trop  et  la  vider  de  sa  chaleur 
pendant  le  repos  du  tube  qui  doit  suivre  toute  radiographie  intensive. 


Invariabilité  du  degré  da  vide.  —  Bien  que  la  chaleur  développée  au  niveau 
de  l'anticathode  soit  le  plus  gros  obstacle  à  l'élévation  de  1  intensité  qui 
passe  dans  un  tube  de  Crookes,  il  en  est  d'autres  qu'il  faut  signaler.  De  ce 
nombre  est  l'invariabilité  du  degré  de  vide  et  son  réglage  exact.  Inutile  de 
dire  ici  l'importance  que  présente  le  degré  du  vide  dans  les  tubes  à  rayons 
de  Rôntgen  ;  si  nous  avions  un  indicateur  permanent  et  sensible  de  ce  degré 
de  vide  sur  chaque  tube,  combien  de  tâtonnements  seraient  évités  et 
combien  de  nos  appareils  de  mesure  actuels  cela  supprimerait-il  I  11  n'est 
pas,  en  effet,  une  seule  condition  de  fonctionnement  du  tube  qui  ne  soit 
liée  au  degré  de  son  vide  intérieur  :  diamètre  et  forme  du  faisceau  catho- 
dique, générateur  des  rayons  de  Rôntgen;  étendue  du  point  d'impact  siu* 
l'anticathode;  énergie  spécifique  des  rayons  cathodiques;  résistance  du  tube; 
pouvoir  pénétrant  des  rayons,  etc.,  tout  cela  se  lie  et  dépend  du  degré  de 
vide  du  tube. 

Il  faudrait  donc,  comme  élément  indispensable  de  progrès  : 

r  Que  ce  vide  fût  connu  à  chaque  instant; 

2»  Qu'il  fût  invariable  en  dehors  de  la  volonté  de  l'opérateur; 

â**  Qu'il  fût  réglable  au  gré  de  celui-ci. 


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786  ARCHIVES    D'éliBCTHIGiré    BléDIGALE. 

Un  perfectionnement  rêvé,  —  Nous  n'avons  encore  rien  pour  remplir  le 
premier  desideratum.  Pour  connaître  actuellement  l'état  de  fonctionnement 
d'un  tube,  par  conséquent  son  degré  de  vide,  nous  n'avons  qu'un  iftoyen  : 
le  mettre  en  action  ou  chercher  son  étincelle  équivalente,  ce  qui  revient  à 
peu  près  au  même.  Et  comme  nous  avons  à  nous  préoccuper  de  cet  état  de 
fonctionnement  au  moment  même  où  la  prise  radiographique  va  se  faire, 
force  nous  est,  pour  nous  en  assurer,  d'écarter  la  plaque  sensible,  de  ne  pas 
faire  prendre  au  sujet  la  position  de  pose  et  de  perdre  quelquefois  un  temps 
précieux  pour  nous  et  douloureux  pour  le  malade  ou  le  blessé  à  radio- 
graphier. Nous  voudrions  que  le  tuto,  cito  etjucunde  des  chirurgiens  d'autre- 
fois pûl  s'appliquer  aux  opérations  radiographiques  ;  le  jucunde  s'adressanl 
au  radiographe  aussi  bien  qu'au  médecin.  Ceci  sera  possible  quand,  sur 
chaque  tube,  nous  aurons  l'indicateur  de  pression  rêvé  plus  haut,  semblable 
au  manomètre  des  réservoirs  à  gaz  comprimés. 

Stabilité  du  degré  du  vide  pendant  le  fonctionnement.  —  Le  degré  de  vide 
d'un  tube  devrait  rester  invariable  en  dehors  de  la  volonté  de  celui  qui  s'en 
sert.  Ceci,  nous  sommes  encore  loin  d'y  être  arrivés,  surtout  avec  les  tubes 
intensifs.  Ce  qui  nous  a  frappé  en  effet,  pendant  les  expériences  auxquelles 
ce  rapport  a  donné  lieu,  c'est  la  variabilité  rapide  du  degré  de  vide  (évalué 
par  sa  dureté  ou  sa  mollesse)  du  tube  intensif  utilisé.  Une  pose  de 
Lo  secondes,  avec  i5""^-  d'intensité  suffisait,  presque  toujours,  à  dérégler  le 
tube  dans  les  deux  sens.  Il  finissait  la  pose  en  mollissant  rapidement; 
pour  la  pose  suivante,  après  une  dizaine  de  minutes  de  repos,  on  le 
retrouvait  fortement  durci,  si  bien  qu'une  nouvelle  mise  au  point,  souvent 
laborieuse  et  délicate,  était  nécessaire.  11  est  certain  que  l'absorption  des  gaz 
intérieurs  par  les  solides  en  est  la  cause,  et  parmi  ces  solides  les  masses 
métalliques  doivent  surtout  être  incriminées.  On  a  beau  les  enchemiser  de 
verre,  l'inconvénient  ne  disparaît  pas,  m'a-t-il  semblé,  il  s'atténue  seule- 
ment, et  avec  les  masses  anticathodiques  volumineuses  et  à  grande  surface 
des  tubes  intensifs  il  est  de  première  importance.  Certains  métaux  absorbent, 
retiennent  ou  dissolvent  (comme  on  voudra)  plus  facilement  ces  gaz  du 
tube  que  d'autres;  les  constructeurs  les  connaissent  bien,  à  eux  de  les  sélec- 
tionner encore  plus  sévèrement  et  de  les  monter  avec  encore  plus  de  soin 
pour  le  tube  intensif  irréprochable  dans  sa  fixité  que  nous  attendons  d'eux. 

Volume  de  V ampoule.  —  Le  volume  de  l'ampoule  est,  théoriquement  du 
moins,  un  palliatif  à  ces  variations  du  degré  du  vide.  Je  ne  vois  à  l'aug- 
menter raisonnablement  aucun  de  ses  inconvénients  que  l'on  a  signalés 
touchant  la  diminution  du  faisceau  de  rayons  X  émis.  Pratiquement,  ce 
sont  les  rayons  mous,  dont  on  n'a  nul  besoin  en  radiographie,  qui  restent 
sur  cette  sorte  de  flllre.  Parmi  les  tubes  que  j'ai  expérimentés,  l'un  d'eux, 
de  67  centimètres  de  circonférence  (environ  22  centimètres  de  diamètre  et 
8o5  grammes  de  poids  total),  m'a  donné  d'excellentes  radiographies  de 
crâne  à  80  centimètres  et  avec  5  secondes  de  pose.  J'en  ai  eu  un  autre, 
encore  très  maniable,  de  78  centimètres  de  circonférence.  Avec  ces  tubes,  le 
faisceau  de  rayons  X  émis  serait-il  réduit  à  un  cône  de  90  degrés,  comme 
dans  un  certain  tube  de  Dessauer,  au  lieu  du  cône  ordinaire  de  180  degrés, 
qu'il  n'y  aurait,  à  mon  avis,  que  des  avantages. 

Réglage  du  vide.  — -  Supériorité  de  Vosmo  régulateur  de  Villard,  —  Reste  la 
facilité  de  réglage  du  vide  au  gré  de  l'opérateur.  Eh  bien  I  sans  crainte  de 
paraître  chauvin,  je  dois  dire  après  expérience  longuement  poursuivie  et 
cent  fois  répétée,  que  rien  n'est  plus  pratique,  plus  fidèle,  plus  durable  et 
plus  simple  que  l'osmo-régulateur  de  Villard,  tel  qu'on  le  construit  en 
France. 

Avec  les  hautes  intensités  qui  provoquent  ces  variations  si  grandes 
de  la  pression  intérieure,  les  autres  systèmes  de  régulation  sont  ou  très 
vite  épuisés  ou  si  délicats  à  mettre  en  usage,  qu'on  a  tôt  fait  de  mollir 
le  tube  tellement,  qu'il  est  devenu  inutilisable  et  qu'il  doit  être  versé  dans 


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TUBES  A.  RAYONS  \  A  GRANDE  PUISSANCE.  787 

la  réserve  pour  plusieurs  mois^  ou  quelquefois  réformé  définitivement.  La 
préparation  du  tube  à  recevoir  de  très  hautes  intensités  avec  de  tels  régu- 
lateurs, préparation  qui  demande  une  précision  assez  ^irandef  nous  a  souvent 
été  pénible  à  mes  aides  et  à  moi.  Il  faut  éviter  à  tout  prix  les  degrés  de  vide 
trop  avancés  et  la  moindre  dureté  du  tube  est  à  corriger  ;  mais  la  zone 
optima  est  de  petite  étendue  et  nous  Tavons  dépassée  souvent  en  dessous 
(tube  Irop  mou)  à  la  suite  de  nombreux  essais  infructueux  pour  Tatteindre. 
Que  dire  aussi  des  régulateurs  qui  font  long  feu,  qui  ne  partent  que  long- 
temps après  avoir  été  actionnés  et  dont  le  type  est  l'ancien  régulateur 
à  potasse.  On  chauffe  doucement,  rien  ne  change;  on  chauffe  encore, 
toujours  rien,  le  tube  reste  dur;  on  le  reprend,  sans  toucher  au  régulateur, 
après  quelques  minutes,  le  tube  est  beaucoup  trop  mou.  Inutile  d'insister 
car  il  y  aurait  beaucoup  à  dire;  ce  qui  ressort  de  nos  expériences,  c'est  qu'il 
faut  que  la  mise  au  point  précise  du  tube  pour  de  très  hautes  intensités 
soit  facile  et  indéfiniment  possible;  que,  d'autre  part,  de  tous  les  dispositifs 
pour  rendre  des.  gaz  au  tube  essayés  par  nous,  le  plus  maniable  prati- 
quement a  été  Tosmo- régulateur  de  Villard. 

Influence  de  la  cathode.  —  Il  faudrait  parler  de  la  cathode  du  tube,  mais 
au  point  de  vue  pratique  qui  nous  occupe  seulement  ici,  et  pour  les  hautes 
inlensilcs,  nous  n'avons  tiré  de  nos  expériences  aucun  fait  nouveiiu. 
Les  tubes  que  nous  avons  eu  à  notre  disposition  avaient  des  anticathodes 
à  peu  près  identiques,  concaves  de  3  à  3,5  centimètres  de  diamètre,  toutes 
en  aluminium,  quelques-unes  renforcées;  toutes  centrées  sur  l'axe  de 
symétrie  du  tube  et  à  une  distance  de  l'anticathode  variant  de  7  à  1 1  cen- 
timètres. Elles  noircissaient  toutes  après  l'usage  à  leur  pôle  (point  sur  l'axe 
du  tube)  ou  à  son  voisinage,  et  sur  une  étendue  assez  faible;  tout  cela  est 
d'accord  avec  ce  que  l'on  sait  déjà(*  ). 

Tube  à  plusieurs  cathodes.  —  Pourrait-on  construire  des  tubes  à  plusieurs 
cathodes  et  de  tels  tuk>es  permettraient-ils  de  plus  hautes  intensités  ?  C'est 
à  l'expérience  de  décider,  si  déjà  ce  n'est  fait.  Mais  il  semble  que  la  résistance 
du  tube  provenant  du  filet  d'afilux  cathodique,  très  réduit  aux  basses 
pressions,  on  aurait,  par  l'utilisation  de  plusieurs  cathodes,  comme  plusieurs 
afflux  groupés  en  quantité,  et  que,  de  ce  fait,  la  résistance  intérieure  du 
tube  diminuant,  on  obtiendrait  des  intensités  plus  élevées  avec  la  même 
différence  de  potentiel  aux  bornes  du  tube.  Bien  entendu,  ces  divers 
faisceaux  cathodiques  devraient  avoir  le  même  point  d'impact  sur  Tanti- 
calhode,  pour  conserver  au  tube  un  seul  foyer,  et  très  limité,  d'émission 
des  rayons  de  Rôntgen.  Ce  n'est  là  qu'un  problème;  il  met  en  jeu  bien 
des  questions  théoriques  ;  il  est  formulé  ici  afin  qu'on  ne  laisse  de  côté 
aucune  solution  pouvant  nous  donner  le  tube  intensif  idéal  que  nous 
n'avons  pas  encore. 

Innocuité  des  tubes  à  hautes  intensités  en  radiographie.  —  L'emploi  de 
ces  tubes  à  grande  puissance  est-il  dangereux  ?  A  priori,  et  si  l'on  s'en  tient 
au  raisonnement  théorique,  on  doit  répondre  non,  du  moins  pour  ce  qui 
a  trait  à  la  radiographie.  Car,  si  pour  impressionner  la  plaque  sensible 
il  faut  une  quantité  déterminée  de  rayons,  il  semble  évident  que  le  temps 
importe  peu  pendant  lequel  cette  quantité  sera  émise.  Lorsque  les  quanti- 
lomètres  seront  assez  sensibles  pour  nous  permettre  de  vérifier  en  radio- 
graphie ce  qui  est  couramment  reconnu  vrai  en  radiothérapie,  la  vérité 
d'apparente  deviendra  réelle.  Mais  Texpérience  directe  parle  dans  le  même 
sens,  c'est-à-dire  que  jamais  nous  n'avons  vu,  après  de  très  nombreuses 
radiographies  à  pose  très  courte,  aucun  accident  survenu,  ni  immédiatement 
ni  éloigné,  aucune  trace  de  radiodermite  ou  d'erythème  précoce,  rien  en 
un  mot  pouvant  différencier  cette  pratique,  pour  nous  récente,  de  notre 

(*)  Voir  pour  de  plus  amples  détails  théoriques  et  expérimentaux  à  ce  sujet, 
Villard,  loe^  cit. 


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7^8  ARCHIVES    D*éLRGTRIGITé    MÉDIGALB. 

pratique  antérieure,  d'une  innocuité  si  parfaite.   Peut-être  n'était-il  pas 
inutile  de  le  dire. 

Conclusions.  —  Et  maintenant,  quelques  conclusions  à  tirer  de  ces 
considérations.  Elles  nous  paraissent  être  les  suivantes  : 

i""  Il  y  a  tout  intérêt  à  diminuer  de  plus  en  plus  les  temps  de  pose  en 
radiographie  et  pour  cela  à  se  servir  de  tube  pouvant  absorber  de  grandes 
puissances. 

s^*  La  valeur  d'un  tel  tube  peut  se  définir  par  son  modale  de  mérite  M, 
égal  au  produit  de  Tintensité  maxima  en  m  A.  supportée  par  le  tube,  par 
le  temps  maximum  en  secondes  (')  pendant  lequel  il  peut  supporter  cetie 
intensité  sans  détérioration  et  en  émettant  des  rayons  n*^  6. 

S"*  La  dissipation  de  la  chaleur  produite  au  niveau  de  Tanticathode  n'a  pas 
encore  trouvé  de  solution  définitive. 

Il''  Les  desiderata  du  tube  idéal  de  grande  puissance  à  construire  sont  les 
suivants  : 

a)  Avoir  sur  le  tube  même  un  indicateur  du  vide  du  tube; 

bj  Vide  invariable  en  dehors  de  la  volonté  de  l'opérateur  et  quelle  que 
soit  la  puissance  absorbée  ; 

cj  Réglage  exact,  précis  et  indéfini  de  celui-ci  avant  et  pendant  son 
fonctionnement. 

50  Le  dernier  seul  de  ces  desiderata  est  comblé  grâce  à  l'osmo-régulateur 
de  VUlard. 

6"*  L'innocuité  des  radiographies  faites  avec  les  hautes  intensités  est 
démontrée  par  l'expérience. 

(*)  Au-dessous  ou  égal  à  60  secondes. 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL 

DES  APPLICATIONS  DE  L'ÉLECTRICITÉ 

MARSEILLE 
(il$'20  septembre  1908) 


9*  Section.  -  ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 


Séance  da  mardi  15  septembre  matin. 
Présidence  de  M.  Bergonié,  Président. 

Le  bureau  de  la  Section  est  constitué  de  la  manière  suivante  : 

Président  d^honneur,  M.  Gariel. 
Vice-Président,  M.  A.  Bmku. 
Secrétaire^  M.  Darcourt. 

La  Section  fixe  son  ordre  du  jour  et  décide  dans  quel  ordre  et  à  quelles 
heures  seront  discutés  les  divers  rapports. 

MM.  RADIGUET  ET  MASSIOT.  —  Présentation  d'un  certain  nombre 
d*appareils  tel  que  :  Pupitre  éleetrothérapique  du  D'  Guillbmimot; 
commutateur  inTerseur  mû  par  moteur  électrique  ;  clef  pour  élec- 
trodiagnostiCy  ohmmètre  pour  la  résistance  du  corps  humain,  du 
D'  GuiLLEMiNOT.  (Volf  pour  tous  ces  appareils  Archiv,  d'électr,  méd.,  passim.) 

DISCUSSION 

MM.  Garibl,  Broca. 

M.  A.  BROCA.  —  Sur  la  régénération  de  certains  tubes  de  Crookes. 

On  sait  que  certains  tubes  présentent  le  grave  inconvénient  d'avoir  un 
régime  très  instable,  présentant  tantôt  une  étincelle  équivalente  très 
courte,  puis,  un  instant  après,  une  étincelle  très  longue  ou  inversement  et 
cela  sans  aucune  règle.  Une  première  observation,  publiée  Tannée  dernière 
à  l'Association  française  pour  Tavancement  des  sciences,  en  commun  par 
Turchini  avait  montré  deux  points  importants  : 

I*  Q  land  un  tube  dans  cet  état  présente  un  osmo-régulateur,  il  existe  une 
différence  de  potentiel  notable  entre  son  anticathode  et  cet  osmo-régulateur; 


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790  ARGHIVB8    d'ÉLBGTRIGITÉ    BfÉDICALB. 

a"*  Quand  on  réunit  ranticathode  et  Tosmo-régulateur  par  un  conducteur, 
le  régime  du  tube  est  absolument  changé  ;  il  mollit  considérablement  en 
devenant  très  maniable.  Ceci  m'avait  semblé  devoir  s'expliquer  par  la  régu- 
larisation de  Tafflux  cathodique. 

Je  n'avais  pas  été  plus  loin  à  ce  moment  et  je  n'avais  pas  attribué  un  rôle 
dans  ce  phénomène  à  la  métallisation  du  tube,  car  il  y  a  des  tubes  qui  ne 
semblent  aucunement  métallisés  et  qui  présentent  ce  phénomène,  et  d'autres 
qui  sont  complètement  noircis  et  qui  ne  le  présentent  pas. 

Un  accident  arrivé  à  un  très  bon  tube  m'a  mis  sur  la  voie  de  l'explication 
rationnelle  du  phénomène  et  de  la  manière  de  réparer  pratiquement  les 
tubes  ainsi  détériorés.  Le  tube  dont  je  parle  avait  été  mis  par  erreur  en 
connexion  inverse  avec  une  soupape  de  Villard  et  le  courant  avait  été  lancé, 
dans  le  mauvais  sens,  pendant  environ  une  quinzaine  de  secondes.  Ce  tube, 
qui  fonctionnait  admirablement  auparavant,  sous  un  régime  de  deux  mil- 
liampères,  présentait,  après  cet  accident,  le  régime  instable  que  nous  avons 
décrit  ci-dessus,  avec  un  courant  de  un  milliampère  à  peine.  Le  tube  sem- 
blait à  peine  métallisé,  mais  une  couche  extrêmement  ténue  de  métal 
semblait  déposée  sur  le  verre,  autour  de  la  cathode. 

J'ai  alors  pensé  que  cette  couche  extrêmement  ténue  pouvait  présenter, 
pour  certains  voltages,  des  phénomènes  analogues  à  ceux  du  cohéreur  et 
troubler  alors  profondément  le  régime  de  derliage.  En  effet,  on  sait  que  le 
régime  normal  d'un  tube  de  Crookes  est  caractérisé  par  une  chute  de  poten- 
tiel très  rapide  en  avant  de  la  cathode,  région  dans  laquelle  les  électrons 
prennent  la  vitesse  énorme  dont  ils  sont  doués,  le  reste  du  tube  étant  à  un 
potentiel  sensiblement  constant.  11  m'a  semblé  que  le  fait  de  la  différence  de 
potentiel  considérable  observée  entre  l'osmo-régulateur  et  l'anticathode  et 
celui  d'une  conductibilité  analogue  à  celle  du  cohéreur,  dans  la  région  carac- 
téristique du  tube  située  autour  de  la  cathode,  pouvaient  être  corrélatifs. 
Il  fallait  alors  rechercher  si,  en  supprimant  la  couche  dangereuse  de  métal 
autour  de  la  cathode  seulement,  le  tube  ne  reprendrait  pas  son  régime 
normal. 

J'ai  alors  enveloppé  la  région  indiquée  du  tube  avec  du  coton  hydrophile 
mouillé  et  j'en  ai  fait  une  cathode,  une  deuxième  électrode  extérieure  étant 
placée  en  un  autre  point  du  tube.  La  décharge  d'une  bobine  d'induction 
modérée  à  lo  ou  12  d'étincelle  traversait  alors  le  tube  pendant  deux  heures 
environ.  Dans  ces  conditions,  l'évaporation  de  Crookes  devait  se  produire 
autour  de  la  cathode.  L'expérience  vérifie  cette  prévision  et  le  tube  ainsi 
traité  redevint  excellent  et  dure  encore  depuis  plusieurs  mois. 

En  somme,  la  métallisation  d'un  tube  n'est  dangereuse  que  quand  elle  se 
produit  autour  de  la  cathode  ;  cette  métallisation  dangereuse  peut  être  invi- 
sible à  l'œil;  elle  peut  être  détruite  au  moyen  d'une  cathode  extérieure  au 
tube. 

DISCUSSION 

M.  Arcelin. 


Sécuice  du  mercredi  16  septembre  matin, 

M.  ABRAHAM.  —  Rapport  sur  la  stérilisation  de  l'eau  et  de  l'air 
par  les  procédés  électriques.  (Résumé.) 

L'eau  contient  infiniment  plus  de  germes  pathogènes  que  l'air;  mais  non 
seulement  ces  deux  milieux  diffèrent  par  la  quantité  des  germes  qu'ils 


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CONGRÈS   DBS    APPUCATIONS    DE   L'éLEGTRlGITé    DE    MARSEILLE.       7g I 

contiennent,  mais  encore  par  la  qualité  de  ces  germes.  Dans  Tair,  ce  sont  le 
plus  souvent  de  simples  moisissures  et  Ton  pourrait  dire  que  la  stérilisation 
de  Tair,  au  point  de  vue  de  l'hygiène,  ne  se  pose  pas.  Il  y  a  surtout  dans 
Tair  des  poussières  et  quelques  germes  qui,  desséchés,  sont  très  réfractaires. 
Si  l'on  veut  stériliser  l'air,  comme  on  pourrait  le  faire  dans  les  hôpitaux,  par 
exemple,  ou  les  salles  d'opération,  il  faudrait  le  faire  par  la  chaleur  et,  à  ce 
point  de  vue,  les  poêles  électriques  donneront  toute  satisfaction.  Un  tel 
appareil  est  déjà  étudié. 

Reste  la  stérilisation  des  eaux.  Pour  les  eaux  usées  ou  eaux  d'égout,  la 
question  se  pose,  mais  avec  beaucoup  moins  d'importance  que  pour  l'eau 
potable.  On  a  reconnu,  en  effet  (Calmettes),  que  la  meilleure  manière 
d'épurer  l'eau  d'égout  c'était  le  Ut  bactérien;  au  lieu  de  la  stériliser,  l'ense- 
mencer de  bons  microbes  destructeurs  de  la  matière  organique. 

Pour  l'eau  potable,  la  stérilisation  s'impose.  Une  eau  destinée  à  l'alimen- 
tation de  l'homme  ne  doit  contenir  aucun  germe,  si  possible.  Les  procédés 
de  stérilisation  possibles  sont  :  i**  la  chaleur  qui  serait  certainement  le  plus 
efficace,  car  rien  n'est  plus  stérile  qu'une  eau  qui  a  récemment  et  suffisam- 
ment bouilli,  mais  on  ne  voit  pas  comment  on  pourrait  faire  bouillir  ou 
stériliser  à  l'autoclave  aoo,ooo  mètres  cubes  d'eau  par  jour,  quantité  néces- 
saire à  une  ville  de  moyenne  importance. 

La  stérilisation  par  les  poisons  peut  aussi  être  très  efficace;  la  liqueur  de 
van  Swieteii  ne  contient  pas  de  germes.  Mais  il  reste,  pour  que  l'eau  rede- 
vienne potable,  fi  on  extraire  ces  poisons,  et  ce  n'est  pas  toujours  facile. 

L'ozone  a  un  avantage,  c'est  que  ce  gaz  disparait  très  peu  de  temps  après 
avoir  exercé  son  action  germicide.  C'est,  d'ailleurs,  un  procédé  très  ancien 
déjà.  Le  rapporteur  donne  un  historique  complet  de  la  stérilisation  par 
l'ozone.  Aiyourd'hui,  plusieurs  procédés  restent  en  présence  dont  nous 
donnerons  les  principaux  caractères. 

Tout  d'abord,  un  ozoneur  se  compose  de  deux  électrodes  réunies  à  un 
courant  de  haute  tension  entre  lesquelles  jaillit  un  flux  d'aigrettes  ou 
d'effluves.  L'air  s'ozonise,  il  est  mis  en  présence  de  l'eau  et  la  stérilise.  Le 
type  de  l'ozoneur  est  celui  de  Berthelot  que  tout  le  monde  connait.  Tous  les 
ozoneurs  industriels  dérivent  de  celui-ci.  Ainsi  l'ozoneur  Andreoli,qui  est  un 
ozoneur  Berthelot  à  forme  plane;  l'ozoneur  Tyndall,  qui  ne  comprend  pas 
de  diélectrique,  mais  qui  évite  la  formation  de  l'arc  par  des  rhéostats;  l'ozo- 
neur Otto,  dans  lequel  les  électrodes  rompent  l'arc  par  leur  rotation; 
l'ozoneur  Marmier  et  Abraham  enfin,  qui  est  à  glaces  planes  à  rftfroidisse- 
ment  par  circulation  d'eau.  On  peut  ajouter  à  ceux-ci,  qui  ont  été  expéri- 
mentés, un  ozoneur  qui  ne  l'a  pas  encore  été,  en  grand  du  moins,  celui  de 
MM.  Malaquin  et  Charbonneau,  qui  utilisent  les  courants  de  Tcsla. 

La  différence  de  potentiel  employé  dans  les  ozoneurs  varie  de  10,000  à 
3o,ooo  volts,  suivant  qu'il  y  a  ou  qu'il  n'y  a  pas  de  diélectrique  utilisé. 

Les  résultats  sont  pour  lui  délicats  à  indiquer,  mais  l'auteur  prend  ceux 
provenant  d'un  rapport  des  ingénieurs  de  la  ville  de  Paris,  laquelle  avait 
récemment  institué  un  concours  très  sévère  entre  les  divers  procédés  de 
stérilisation  des  eaux  potables. 

Il  y  a  tout  d'abord  à  tenir  compte  du  rendement.  Voici  quelques  chifl'res  : 
L'appareil  de  TyndaU,  lorsque  la  concentration  est  de  i  »'  i  par  mètre  cube 
d'air,  donne  i  a  grammes  d'ozone  par  kilowatt-heure  dépensé.  Avec  l'appareil 
de  MM.  Marmier  et  Abraham,  avec  une  concentration  de  6  grammes  par 
par  mètre  cube,  on  peut  produire  87  grammes  d'ozone  par  kilowatt- heure. 

L'auteur  du  rapport  indique  aussi  les  prix  de  revient  sur  lesquels  nous 
n'avons  pas  à  nous  étendre  ici. 


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79^  AtlGHlVBS    D^ËLBGTRIGITÉ   MÉDIGALB. 

Au  point  de  vue  de  la  stérilisation,  voici  ce  que  constate  le  rapport  des 
ingénieurs  de  la  ville  de  Paris. 

Le  coli-bacille  passe  avec  à  peu  près  tous  les  appareils,  mais  c*est  avec 
Tappareil  de  Marmier  et  Abraham  qu'il  passe  le  moins.  11  ne  passe  même  plus 
du  tout  avec  des  eaux  normales  non  infectées  anormalement  par  le 
déversement  voulu  de  cultures. 


DISCUSSION 


MM.  DE  MONTRICHBR  et  BkOCA. 


M.  BEHGONIÉ.  —  Rapport  sur  les  tubes  à  rayons  X  à  grande 
puissance.  (Voir  plus  haut.) 

DISCUSSION 

M.  Arceun.  —  Il  est  évidemment  nécessaire  pour  exprimer  le  module  de 
mérite  d'un  tube,  tel  que  Ta  défini  le  rapporteur,  de  ne  parler  que  des 
intensités  inaxima.  Quant  aux  régulateurs  de  vide,  il  pense  que  le  régulateur 
à  palladium,  beaucoup  plus  sensible  que  Tosmo- régulateur  de  Villard, 
simplifie  la  technique  puisqu'il  supprime  le  chauffage  intensif  au  gaz. 

M.  GuiLLEMiNOT.  —  Le  procès  du  régulateur  par  le  tube  à  palladium  a  été 
fait  de  telle  sorte,  à  Amsterdam,  que  celui-ci  ne  s'en  relèvera  pas. 
On  reproche  à  ce  régulateur  d'être  par  trop  sensible  et  d'être  perméable 
au  gaz,  même  quand  on  ne  le  chauffe  pas.  L'osmo-régulateur  de  Villard 
est  bien  le  régulateur  de  vide  le  meilleur  que  nous  ayons,  suivant  l'avis  du 
rapporteur.  ' 

M.  Abraham.  —  Peut-on  durcir  les  tubes  facilement  avec  Tosmo-régulateur 
de  VUlard? 

M.  Broca.  —  En  plus  de  la  possibilité  de  durcir  les  tubes  par  le  repos, 
comme  l'a  dit  le  rapporteur,  on  peut  encore  les  durcir  en  les  faisant  marcher 
à  de  très  faibles  intensités,  mais  pendant  un  temps  assez  long. 


M.  DELON  (de  la  Société  française  des  câbles  électriques  Berthoud-Borel). 

—  Contact  tournant  donnant  800  000  volts  avec  courant  dans 
un  seul  sens.  (Résumé.) 

C'est  un  appareil  destiné  primitivement  à  faire  l'essai  des  cÀbles  destinés  à 
transmettre  les  tensions  énormes  dont  l'industrie  se  sert  aujourd'hui  pour 
le  transport  électrique  de  l'énergie  à  de  grandes  distances.  Mais,  bien  entendu, 
il  peut  alimenter  de  courant  dans  une  seule  direction  tout  appareil 
susceptible  d'utiliser  une  très  haute  tension,  un  tube  de  Crookes,  par 
exemple,  et  cela  avec  une  intensité  qui  n'a  de  limite  que  la  résistance  de 
l'appareil  récepteur.  Voici  le  principe  sur  lequel  il  est  basé.  Si  l'on  prend  du 
courant  alternatif  ordinaire  à  120  ou  a^o  volts  et  qu'au  moyen  d'un 
transformateur  plongé  dans  l'huile  on  élève  sa  tension  à  100  000  volts,  ce 
que  l'industrie  peut  faire  couramment  aujourd'hui,  on  a  toujours  du 
courant  alternatif.  Pour  avoir  du  courant  dans  une  seule  direction,  M.  Deloo 
commence  par  mettre  à  la  terre  l'un  des  pôles  du  secondaire  du  transfor- 
mateur, ce  qui  élève  la  tension  à  l'autre  pôle  et  la  porte  à  E  l^a .  E  étant  la 
différence  de  potentiel  efficace  entre  les  deux  pôles.  Ce  pôle  unique 
passe  donc   à  chaque    maximum   de   l'onde    du   courant   alternatif  de 

—  E  l^a  à  4-  E  Vi.  Il  s'agit  de  ne  prendre  que  le  sommet  de  chaque  onde  et 
de  charger  les  deux  armatures  d'un  condensateur  toujours  dans  le  même 


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CONGRÈS    DK8    APPLICATIONS    DE    L^éLBCTRICITÉ    DE    BiAKSElLLB.       798 

sens  avec  rélectriciié  à  très  haut  potentiel  ainsi  fournie  ;  c*est  à  cela  que  sert 
le  contact  tournant,  la  partie  originale  de  Tappareil. 

Sur  un  long  et  gros  cylindre  d'ébonite  entraîné  par  un  moteur  synchrone 
branché  sur  le  courant  primaire,  sont  fixés  deux  bras  métalliques  à  angle 
droit.  Ces  deux  bras  viennent  chacun,  d'une  part,  en  contact  avec  le  pôle 
unique  du  transformateur,  et  avec  Tune  des  armatures  du  condensateur. 
Mais  à  cause  de  la  rotation  synchrone,  chaque  contact  joint  à  la  même 
armature  le  sommet  de  Tonde  de  même  sens  et  finalement  le  condensateur 
se  trouve  chargé  à  une  très  haute  tension  très  rapidement.  Un  flot 
d'étincelles  jaillit  alors  à  l'éclateur  pouvant  avoir  plus  de  4^  centimètres  de 
longueuravec  un  bruit  de  coup  de  pistolet  et  un  éclat  qui  fait  mal  aux  yeux. 
Les  premiers  essais  pour  alimenter  un  tube  de  Crookes  ont  donné  les 
meilleurs  résultats.  Reste  à  savoir  si  l'on  en  trouvera  d'assez  résistants  pour 
absorber  une  notable  partie  de  l'intensité  que  peut  fournir  l'appareil  ;  reste 
à  savoir  encore  si  l'on  pourra  écarter  tout  danger  dans  son  maniement. 
Les  essais  continuent. 

DISCUSSION 

M.  Bergonië.  —  La  solution  présentée  par  M.  Delon  pour  l'excitation  des 
tubes  à  grande  puissance  est  neuve  et  originale;  il  est  à  désirer  que  des 
essais  prochains  confirment  son  efficacité.  Le  seul  défaut  qu'on  puisse  lui 
reprocher,  si  tant  est  qu'on  puisse  accuser  d'un  défaut  une  solution  si  jeune 
encore,  c'est  de  ne  pas  être  tout  à  fait  inoffénsive  si  un  contact  imprévu 
venait  à  se  produire  entre  malade  ou  médecin  et  t  contact  tournant  ». 


Séance  du  jeudi  i?  septembre. 

Présidence  de  M.  Bergonié,  Président. 

M.  GUILLEMINOT.  —  Rapport  sur  les  quantitomètres.  (Vohr  plus 
haut.) 

DISCUSSION 

M.  Massiot.  —  L'appareil  de  M.  Guilleminot  peut  être  construit  en 
y  igoutant  des  épaisseurs  d'aluminium  et  donner  la  quantité  de  rayons 
ayant  traversé  des  épaisseurs  de  ce  métal,  par  conséquent  servir  aussi  à  la 
mesure  des  rayons  filtrés. 

M.  Bergonié.  —  L'emploi  des  filtres  est  aujourd'hui  une  nécessité  de  la 
radiothérapie  et  l'appareil  de  M.  Guilleminot  permet  le  plus  simplement 
l'étalonnage  de  ces  filtres;  pourquoi  les  constructeurs  ne  nous  donne- 
raient-ils pas  des  filtres  étalonnés  à  la  place  des  filtres  quelquefois  peu 
scientifiques  dont  se  servent  quelques  confrères?  J'utilise,  pour  ma  part, 
des  lames  de  verre  que  j'étalonne  tant  bien  que  mal. 

M.  Argelin.  —  J'utilise  des  lames  de  caoutchouc  qui  sont  bien  isolantes, 
et  qui  peuvent  se  monter  sur  la  partie  traitée.  Je  vais  perfectionner  ce 
procédé. 

M.  Guilleminot.  —  La  première  condition  que  doit  remplir  un  filtre,  c'est 
d'être  radiochroîque,  tel  l'aluminium,  et  non  aradiochroiqae  comme 
l'argent. 

M.  ZAGON.  —  Sur  les  formes  des  accidents  électriques  pour  servir 
à  leur  prévention. 

L'auteur  passe  en  revue  les  différentes  formes  des  accidents  électriques  et 
recherche  une  mesure  de  leur  gravité.  Tout  d'abord  on  a  pensé  que  cette 


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79^1  ARCHIVES    d'ÉLBGTRICITÉ    MÉDICALE. 

mesure  pourrait  être  trouvée  dans  l'évaluation  de  l'intensité  ayant  traversé 
le  corps  de  laccidenté.  De  o  à  5o  m  A  ,  Taccident  serait  bénin  ou  plutôt  il 
n'y  aurait  pas  d'accident;  de  aoo  à  5oo  m  A.,  l'accident  serait  sérieux  ou 
grave,  et  au-dessus  de  5oo,  l'accident  serait  très  grave  ou  mortel.  Cette  règle 
d'évaluation  est  passible  de  nombreuses  objections  tenant  à  la  i^ésistance 
très  variable  que  peuvent  présenter  les  victimes.  L'on  a  alors  essayé  de 
classer  le  danger  des  canalisations  électriques  en  le  rapportant  au  voltage 
de  ces  canalisations.  Mais,  là  encore  l'expérience  montre  de  si  nombreuses 
exceptions  qu'on  est  bien  forcé  de  rejeter  cette  classification.  Des  canalisa- 
tions à  très  basses  tensions  ont  en  effet  occasionné  des  accidents  mortels. 
On  cite,  à  ce  sujet,  le  cas,  survenu  en  Allemagne,  d'un  ouvrier  de  sucrerie 
mis  en  excellent  contact  avec  une  canalisation  à  96  volts,  et  ayant  succombé 
à  la  suite  de  ce  contact.  Récemment,  à  Paris,  un  ouvrier  touche  la  douille 
d'une  lampe  alimentée  par  du  courant  alternatif  de  lao  volts  et  est  frappé 
de  mort.  Le  docteur  Ogier,  après  autopsie,  confirme  cette  cause  de  la  mort. 
On  connaît  encore  ces  cas  de  mort  survenus  dans  un  établissement  de  bains 
alimentés  par  du  courant  continu  à  200  volts. 

Réciproquement,  l'on  sait  que  certains  ouvriers  peuvent  toucher  du 
courant  continu  à  5  ou  600  volts,  sans  inconvénients  pour  eux;  l'auteur 
cite  le  cas  d'un  contremaître,  manœuvrant,  derrière  un  tableau,  des  fils  de 
a,5oo  volts,  sans  inconvénients. 

Il  y  a  donc  des  conditions  de  résistance  individuelles,  qui  font  varier 
dans  de  larges  limites  la  gravité  du  danger. 

A  cela,  il  faut  ajouter  le  danger  particulier  du  courant  alternatif  provo- 
quant la  crispation  des  doigts  sur  le  conducteur  touché,  la  sudation  de  la 
peau,  et  par  suite  le  meilleur  contact  provenant  de  ces  deux  conditions. 

M.  Jellineck  a  fait  récemment  entrer  en  ligne  de  compte,  dans  l'évaluation 
de  la  gravité  des  accidents  électriques,  ce  qu'il  a  appelé  *^Vètat  soniatique» 
de  la  victime.  Ainsi,  par  exemple,  il  n'est  pas  douteux  qu'un  cardiaque 
succombera  plus  vite  à  un  même  contact  qu'un  individu  à  cœur  exempt 
de  toute  lésion.  En  sens  inverse  on  a  remarqué  qu'un  individu  frappé 
pendant  son  sommeil  résistait  au  choc  beaucoup  plus  efficacement  qu'un 
individu  éveillé. 

11  résulte  de  ces  considérations  qu'aucune  règle  ne  peut  être  posée  pour 
déterminer  à  l'avance  la  gravité  d'un  accident  par  choc  électrique.  Aussi 
l'auteur  demande-t-il  que  la  section  et  le  Congrès  émettent  le  vœu  suivant: 

La  9*  section  du  Congrès,  considérant  que  l'étude  des  accidents  causés 
par  les  courants  électriques  est  de  nature  à  en  faciliter  la  prévention,  émet 
le  vœu  que  les  pouvoirs  publics  établissent  et  publient  chaque  année  la 
relation  et  la  statistique  des  accidents  survenus  en  France. 

DISCUSSION 

M.  Massiot  parle  des  soins  à  donner  aux  accidentés.  Si,  suivant  la  formule 
de  M.  d'Arsonval,  «  les  accidentés  par  choc  électriques  doivent  être  traités 
comme  des  noyés,  »  il  faut  ajouter  que  les  soins  doivent  être  très  longtemps 
continués  avant  de  les  déclarer  inefficaces.  Il  cite  l'exemple  d'un  ouvrier  qui 
fut  rappelé  à  la  vie  après  des  tractions  rythmées  de  la  langue  ayant  duré 
deux  heures  et  demie. 

M.  Bhoga.  —  A  propos  d'un  accident  dont  il  a  été  lui-même  victime,  avec 
600  volts  et  4a  périodes,  dit  les  effets  irréguliers  des  courants  électriques  sur 
Thomme  et  les  animaux.  Il  rapporte  le  résultat  d'expériences  faites  avec 
M.  Bergonié,  sur  l'action  des  courants  des  haute  fréquence  et  de  grande 
intensité  sur  les  animaux.  Un  chien  pouvait  supporter  Ooo  m  A.  traversant 


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CONGRÈS   DES    APPLIG^iTIONS    DE    l'ÉLECTRICITB    DE   MARSEILLE.       798 

son  corps  sans  inconvénients,  à  1,200  m  A.  il  manifestait  de  la  douleur,  et 
à  2,000  la  .mort  survint. 

M.  <jariel  témoigne  des  difficultés  qu'il  a  eues  pour  rechercher  par  Tex- 
périence  les  conditions  de  gravité  des  accidents  électriques.  C'est  en  vain 
qu'il  demanda  dans  plusieurs  usines  à  expérimenter  sur  des  animaux^ 
il  espère  que  ceux  qui  veulent  essayer  aujourd'hui  les  mêmes  expériences, 
trouveront  de  meilleures  volontés. 

M.  Bergonié.  —  Les  tractions  rythmées  de  la  langue  qui  sont  préconisées 
dans  les  instructions  affichées  dans  les  usines  pour  secourir  les  victimes  de 
chocs  électriques,  ne  doivent  pas  être .  seules  préconisées.  Il  faut  leur 
adjoindre  les  manœuvres  bien  faites  de  la  respiration  artificielle  qui  sont, 
tout  au  moins,  aussi  efficaces. 

Dans  la  relation  qui  sera  faite  de  tout  accident,  suivant  le  vœu  de 
M.  Zacon,  on  doit,  au  lieu  de  s'en  tenir  aux  relations  habituelles  qui  ne  sont 
que  des  constatations  faites  par  des  personnes  notoirement  incompétentes, 
substituer  un  rapport  signé  d'un  ingénieur  compétent  conjointement  avec 
un  médecin-électricien. 

De  ces  rapports,  dans  lesquels  on  ne  citerait  ni  le  nom  de  la  victime,  ni 
le  lieu  de  l'accident,  on  pourrait  tirer  des  déductions  sérieuses  pour  la 
prévention  des  accidents.  M.  Bergonié  est  persuadé  que  les  chefs  d'usines, 
loin  de  s'opposer  à  de  tels  rapports  faits  pour  le  compte  du  ministère  du 
Travail,  les  favoriseraient  au  contraire  de  tout  leur  pouvoir. 

A  l'appui  de  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  vœux  suivants  sont  formulés. 

DEUXIÈME  VOEU 

La  9'  Section  émet  le  vœu  que  dans  les  instructions  prévues  par  le  décret 
du  II  juillet  1907  et  par  l'arrêté  technique  du  ai  mars  1908  concernant  les 
secours  à  donner  aux  victimes  des  accidents  par  l'électricité,  on  prescrive 
d'avoir  recours,  autant  que  possible,  en  même  temps  qu'aux  tractions 
rythmées  de  la  langue,  aux  manœuvres  de  la  respiration  artificielle  ; 

2"  Que  ces  manœuvres  soient  prolongées  pendant  longtemps  et  au  moins 
jusqu'à  l'arrivée  du  médecin. 

TROISIÈME  VŒU 

La  9'  Section  du  Congrès  transmet  à  la  8*  Section  son  désir  de  voir  les 
directeurs  des  écoles  d'ingénieurs  électriciens  faire  apprendre  à  leurs  élèves 
les  manœuvres  de  la  respiration  artificielle  et  de  la  traction  rythmée  de  la 
langue. 

Ces  vœux  sont  votés  à  l'unanimité  par  la  Section. 


Séance  du  vendredi  18  septembre 

Présidence  de  M.  Bergonié,  Président. 

M.  DE  KEATING-HART.^  Rapport  sur  Faction  de  rétincelle  sur  les 
tissus.  (Voir  plus  haut  ce  rapport  in  extenso,) 

DISCUSSION 

M.  Darcourt  demande  à  M.  de  Keating-Hart  quelques  renseignements 
complémentaires  sur  l'action  de  l'étincelle  sur  les  tissus.  , 

M.  Bbrgo:<ié.  —  L'une  des  choses  les  plus  difficiles  à  foi^muler  aujourd'hui 


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79^  AR€lIirEB    H'ÉLBCTRIGTTÉ   Mât>lCA41r« 

au  sujet  de  ia  méthode  de  M.  de  Keating-Hart,  €*est  d^n  arrêter  )ed  i»#- 
cations  et  d'en  faire  connaître  les  contre-indications.  It  faal  se  ten(r  aussi 
éloigné  d*appliquer  cette  méttiode  à  des  cas  tout  à  fait  désespérés,  qu'à 
d'autres  cas  dans  lesquels  la  chirurgie,  sans  ùilguration,  peut  donner 
d'excellents  résultats.  Ce  sont  là  les  contre-indications  de  la  méthode. 
Quant  aux  indications,  lorsqu'il  n'est  pas  possible  dans  un  cas  de  faife 
de  bonne  chirurgie,  lorsque  lé  siijet  est  juge  inopérable,  si  la  folguratioB 
peut,  comme  les  cas  observés  jusqu'ici  le  démontrent,  donner  un  gaia 
de  survie  ou  une  guérisoa  temporaire  pins  ou  moins  k^figoe,  alors 
la  fulguration  est  indiquée. 

M.  DE  Kbatuig-Hart  donne  à  M.  Darcourt  les  explications  que  celui-ci 
lirî  a  dctoafïdéés,  au  sujet  des  indications  et  contre-indications  que  vient 
de  formuler  M.  Bergonié.  L'orateur  estime  que,  même  lorsque  la  bonne 
chirurgie  est  possible,  il'  n*y  a  pbs  d^inconvénient  à  agir  par  fulguration, 
laqueHe  donne  au  malade  une  chance  de  plus  de  guérison  et  une  cicatri- 
sation plus  rapide. 

La  9*  Section  du  Congrès  se  transporte  alors  dans  la  clinique  du  D'  de  Keating- 
Hart  pour  y  examiner  de  très  nombreux  malades  traités  par  la  falgimUoii,  et 
y  voir  pratiquer  cette  méthode  par  son  auteur  lui-même»  le  IX'  de  KeftUn|^Hart> 
et  par  le  D'  Juge,  chimrgien  des  hèpitaux. 

La  Section,  ayant  épuisé  son  ordre  du  jour,  elôt  ses  travaux. 


Ulmprimevur-'Gérjani  :  G.  Gouhouilhou, 


Bordeaux.  —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-it. 


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16«  ANNÉE.  N«  247  10  octobre  1908. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Correspondance.  —  A  propos  de  la  résistance  du  corps  et  des  électrodes. 
Notre  distingué  collaborateur  S.  Leduc  nous  écrit  : 

Monsieur  le  Rédacteur  des  Archives  d'électricité  médicale, 

En  raison  de  la  curiosité  et  de  Tintérêt  manifestés  pour  les  notions  nouvelles  sur 
la  résistance  électrique  du  corps  humain  sous  les  électrodes,  Je  crois  utile  de  vous 
signaler  une  légère  inexactitude  dans  le  compte  rendu,  d'ailleurs  très  bien  fait,  du 
Congrès  d'Amsterdam;  à  la  page  727  des  Archives  du  aS  septembre,  Texpression  de 
la  résistance  en  fonction  de  la  périphérie  des  électrodes  ne  doit  pas  être  R=R'  -|-pr, 

mais  bien  RaaR'-| — ,  comme  d'ailleurs  l'exprime  le    texte.  Dans  cette  formule, 

P 
R  représente  la  résistance  totale  du  circuit,  R'  une  constante  correspondant  à  la 

résistance  du  circuit  on  dehors  des  électrodes  et  [  —  ]  la  résistance  sous  les  électrodes, 

résistance  variant  en  raison  inverse  de  la  périphérie. 

La  notion  nouvelle  et  les  faits  dont  elle  découle  se  résument  comme  suit  :  toutes 
les  autres  circonstances  restant  les  mêmes,  on  ferme  un  circuit  sur  le  corps  humain 
avec  des  électrodes  dont  on  fait  varier  d'une  façon  indépendante,  c'est-à-dire  non 
proportionnelle,  la  surface  et  la  périphérie,  on  mesure  la  résistance  du  circuit  pour 
chaque  valeur  de  la  surface  et  de  la  périphérie  des  deux  électrodes,  on  trace  le 
graphique  des  conductibilités  (inverses  des  résistances),  d'abord  en  fonction  des 
surfaces  (surfaces  en  abscisses,  conductibilités  en  ordonnées),  puis  en  fonction  des 
périphéries  (périphéries  en  abscisses,  conductibilités  en  ordonnées)  ;  le  graphique  en 
fonction  des  surfaces  est  une  ligne  brisée  impossible  à  interpréter  ;  le  graphique  en 
fonction  des  périphéries  est  toujours  une  ligne  parfaitement  droite,  mais  le  prolon- 
gement de  cette  droite  ne  coupe  nullement  l'axe  des  abscisses  au  point  de  périphérie 
zéro;  en  ce  point,  le  graphique  donne,  pour  la  conductibilité,  une  valeur  notable,  de 
sorte  que  l'équation  de  la  courbe  qui  exprime  la  conductibilité  en  fonction  de  la 
périphérie  est  C=C'  +pe;  G  représente  la  conductibilité  totale,  C  une  constante 
correspondant  à  la  conductibilité  du  circuit  en  dehors  des  électrodes,  p  c  est  une 
variable  proportionnelle  à  la  périphérie  et  correspondant  à  la  conductibilité  sous  les 
électrodes.  Représentons  par  R  la  résistance  totale  du  circuit,  par  R'  la  résistance  du 

4RCa.    D'iLBCTII.    MÉD.  —     I908.  5g 


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79^  ARCHIVES   D^éLECTRIGITÉ   Bf^DIGALB. 

circuit  en  deliors  des  électrodes,  par  —  une  variable  en  raison  inverse  de  la  périphérie 

P  r 

correspondant  à  la  résistance  sous  les  électrodes  ;  les  résistances  R'  et  ->  étant  en 

P 
série  dans   le   circuit   s'ajoutent   pour   former   la    résistance    totale  et   Ton  a  : 

r 
R  ss  R'  .j —  ;  c'est  réquation  d'une  droite  inclinée  en  sens  inverse  de  celle  de  la 

conductibilité;  c'est  d'ailleurs  la  droite  que  l'on  obtient  en  portant  les  périphéries  en 
abscisses  et  les  résistances  en  ordonnées. 

Les  ions  colorés  ou  colorants  nous  révèlent  le  pourquoi  de  ces  résultats;  par 
leur  pénétration,  ils  montrent  que  le  courant  a  son  maximum  de  densité  à  la  péri- 
phérie des  électrodes,  cette  répartition  est  d'autant  plus  marquée  que  la  conducti- 
bilité de  l'électrode  est  plus  grande  par  rapport  à  celle  du  milieu  sous-jacent;  pour 
des  électrodes  très  conductrices,  le  courant  est  uniquement  réparti  à  la  périphérie, 
Il  y  a  absence  complète  de  courant  sous  la  surface  de  l'électrode.  11  doit  être  tenu 
compte  de  ces  faits  pour  toutes  les  applications  médicales. 

Veuillez  agréer... 

La  radiothérapie  en  Suède.  —  Un  Institut  complet  de  radiologie  vient 
d'être  installé  à  l'hôpital  Serafimerlazarett,  de  Stockholm,  dû  à  la  générosité 
des  Prof.  Henschen  et  Berg;  il  est  actuellement  dirigé  par  le  D'  Gôsta 
Forsell,  qui,  dès  iQoô,  avait  été  chargé  de  la  partie  chirurgicale.  Cet  Institut 
n'a  rien  à  envier  aux  meilleurs  qui  existent,  grâce  à  son  directeur,  spécia- 
liste éminent,  qui  a  présidé  à  son  installation  moderne  et  y  a  contribué 
lui-même,  pour  une  large  part,  par  ses  inventions  et  travaux  (radioscopie, 
étude  des  plaques  photographiques,  etc.). 

On  s*y  occupe  de  radiodiagnostic,  de  radio  et  radiumthérapie,  et  aussi, 
depuis  quelque  temps,  de  fulguration.  Les  meilleurs  résultats  y  ont  été 
obtenus  dans  le  traitement  du  lupus,  des  épithéliomes,  des  adénites  tuber- 
culeuses, des  eczémas  et  des  maladies  du  cuir  chevelu. 

L'enseignement  de  la  radiologie  est  d'ailleurs  maintenant  pratiqué 
couramment  à  Stockholm  et  à  Upsal,  et  beaucoup  d'hôpitaux  de  Suède  sont 
et  seront  bientôt  pourvus  d'installations  Rôntgen  modernes. 

E.  S. 


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[«WMMMMt  >A«AMMMMt«MMMMMM«M 


JWOOOWO' 


A  QUOI  FAUT-IL  ATTRIBUER  L^ODEUR  PRISE  PAR  L'AIR 

sous  L'INFLUENCE  DES  RADIATIONS  ULTRA-VIOLETTES 
Par  BfM.  H.  BORDIBR  et  NOGIESt  (de  Lyon). 


Dans  un  précédent  mémoire(i)  nous  avons  signalé  Todeur  que 
prend  Tair  illuminé  par  la  lampe  à  vapeur  de  mercure  et  quartz 
(lampe  de  Kromayer),  odeur  que  nous  avions  cherché  à  expliquer  par 
des  analyses  faites  sur  Teau  de  lavage  de  cet  air.  Nous  avons  dit  que 
malgré  la  sensibilité  des  réactifs  employés,  il  avait  été  impossible  de 
trouver  la  moindre  trace  d'ozone  ou  de  produits  nitreux. 

D'autre  part,  on  a  attribué  cette  odeur,  en  Allemagne(2),  à  de  Tozone 
formé  sous  l'influence  des  radiations  ultra-violettes  émises  en  grande 
quantité  par  la  lampe  à  mercure. 

Étant  de  plus  en  plus  certains  que  ce  n'est  pas  l'odeur  d'ozone  que 
prend  l'air  irradié,  nous  avons  poursuivi  nos  recherches  dans  cette 
direction.  Pour  démontrer  que  l'ozone  n'est  pour  rien  dans  l'odeur 
spéciale  constatée,  nous  avons  remplacé  l'air  par  des  gaz  ne  renfer- 
mant pas  d'oxygène  et  dans  lesquels  l'ozone  ne  peut  absolument  pas 
prendre  naissance,  comme  l'anhydride  carbonique,  l'azote. 

Nous  avons  pour  cela  pris  un  flacon  F  (fig.  i)  dont  le  fond  a  été 
enlevé  ei  s'appliquant  exactement  contre  la  fenêtre  en  quartz  q  q'  de  la 
lampe  ;  un  joint  hermétique  fermait  l'interstice  compris  entre  les  bords 
du  flacon  et  la  circonférence  de  la  fenêtre.  Un  bouchon  fermant  ce 
flacon  laissait  passer  deux  tubes  en  verre,  l'un  t  destiné  à  amener  le 
gaz  en  expérience  tout  près  de  la  fenêtre  de  la  lampe,  l'autre  l'  servant 
au  dégagement  de  ce  même  gaz  et  ne  dépassant  guère  le  bouchon, 
sans  pénétrer  dans  le  flacon. 

(')  H.  BoRDiBR  et  T.  NoGiBR,  Recherches  sur  la  lampe  à  vapeur  de  mercure  (Àrchiv, 
dfUeetr.  méd.,  avril  1908.) 

(')  F1SGH8R  et  BRA.H&iBR,  Ueber  die  Bildung  des  Ozons  durch  ultra- violettes  Ucht 
{Physik.  ZtiU.,  1905.) 


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8oo 


ARCHIVES   d'^LBCTRIGITÉ   MÉDIGALB. 


Le  gaz  étudié  était  comprimé  dans  un  tube  en  fonte  et  l'on  réglait 
le  dégagement  du  gaz  de  manière  à  ce  que  sa  circulation  fût  très 
lente  devant  la  fenêtre  d'où  partaient  les  radiations  ultra-violettes. 

Or,  en  plaçant  le  nez  en  face  du  tube  à  dégagement  T,  de  façon  à 
aspirer,  à  renifler  pour  ainsi  dire  le  gaz  venant  de  subir  l'irradiation, 
Fodeur  spéciale,  phosphorée,  constatée  avec  l'air,  se  retrouve  nette- 
ment. 11  résulte  de  là  que  cette  odeur  n*est  pas  due,  ne  peut  pas  être 
due  à  l'ozone. 

A  quoi  donc  attribuer  cette  odeur  P  Dans  la  communication  que 
nous  avons  faite  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux  de  Lyon  (mars 


FlQ.    I. 

F,  flacon  sans  fond  appliqué  devant  la  fenêtre  de  quartz  qq'  de  la  lampe  de 
Kromayer  ;  —  V  f.  tube  en  verre  par  lequel  arrive  le  giz  (azote,  co*)  ;  — 
V'Cftube  de  dégagement  du  gaz;—  T,  tube  (en  verre  ou  en  métal)  à 
l'extrémité  duquel  on  applique  le  nez. 


1908)  nous  avions  émis  l'hypothèse  que  celte  odeur  pouvait  résulter 
d'une  excitation  des  filets  nerveux  olfactifs  par  les  charges  électriques 
dues  à  l'ionisation  par  les  radiations  ultra -violettes.  Nous  sommes 
convaincus  aujourd'hui  que  cette  explication  est  la  vraie.  Lenard  a 
découvert  en  1900  la  propriété  que  possède  l'air  de  devenir  conducteur 
de  l'électricité  sous  l'action  de  la  lumière  ultra-violette  :  les  ions 
positifs  obtenus  ayant  une  mobilité  très  faible,  alors  que  les  ions 
négatifs  seraient  très  mobiles.  Depuis  lors,  plusieurs  physiciens, 
J.  J.  Thomson,  Langevin  et  plus  récemment  E.  Bloch  ont  attribué  la 
conductibilité  observée  dans  ces  conditions  aux  poussières  {^oto- 
électriques  en  suspension  dans  les  gaz;  ces  poussières  se  chargeant 


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A    QUOI    FAUT-IL   ATTRIBUER    l'oDBUR   PRISE    PAR   l'aIR.        8oI 

positivement  et  abandonnant  au  gaz  des  corpuscules  négatifs,  origine 
des  ions  de  même  nom. 

E.  Bloch(i)  a  pu  vérifier  expérimentalement  Texactitude  de  ces  faits 
d'ionisation  en  se  servant  de  l'arc  au  mercure  de  quartz  de  Hereus. 
Les  expériences  ont  consisté  à  entraîner  l'air  irradié  sous  forme  de 
courant  gazeux  dans  un  condensateur  cylindrique  en  relation  avec  un 
électromètre  de  Curie  dont  les  déviations  permettaient  l'étude  du 
phénomène. 

II  n'est  donc  pas  douteux  que  des  charges  électriques  prennent 
naissance  sous  l'influence  des  radiations  ultra-violettes;  d'après  nous, 
ce  sont  ces  charges  entraînées  avec  le  gaz  aspiré  qui,  en  arrivant  au 
contact  des  terminaisons  olfactives,  suffisent  à  en  produire  l'excitation. 
Or  l'excitation  d'un  nerf  de  sensibilité  spéciale  ne  peut  se  traduire  que 
d'une  seule  façon,  c'est-à-dire  que  lenerf  excité  répond  en  procurant 
la  sensation  à  la  perception  de  laquelle  il  est  destiné;  dans  le  cas 
du  nerf  olfactif,  l'excitation  se  traduit  par  une  sensation  olfactive 
particulière,  de  même  que  Fexcitation  des  filets  gustatifs  par  un 
courant  de  quelques  centièmes  de  milliampère  nous  procure  la 
sensation  d'un  goût  particulier  que  l'un  de  nous  a  appelé  le  goâl 
électrique  (^). 

L'excitation  de  ces  terminaisons  nerveuses  a  lieu  avec  une  dose 
presque  infinitésimale  de  l'agent  excitant  et  l'on  peut  très  bien 
admettre  que  si  les  charges  électriques  développées  par  les  radiations 
ultra- violettes  sont  capables  d'amener  une  déviation  de  l'électromètre, 
elles  sont  suffisantes  aussi  pour  produire  l'excitation  des  terminaisons 
olfactives,  d'où  production  d'une  odeur. 

Il  y  avait  un  moyen  pour  faire  la  vérification  expérimentale  de 
l'explication  que  nous  venons  de  donner  :  il  consistait  à  débarrasser 
le  gaz  venant  de  subir  l'irradiation,  et  doué  d'odeur,  de  ses  charges 
électriques.  Si  notre  explication  est  la  bonne,  dès  que  les  charges 
auront  disparu,  toute  odeur  devra  cesser.  C'est  en  effet  ce  que  nous 
avons  pu  démontrer  :  pour  cela,  nous  avons  fait  circuler  le  gaz  venant 
du  flacon  à  irradiation  dans  un  tube  en  métal  relié  au  sol  soit  par  un 
fil,  soit  avec  la  main.  Or,  dans  ces  conditions,  le  gaz  n'a  plus  la 
moindre  odeur  :  si  l'on  remplace  le  tube  métallique  par  un  tube  de 
verre,  aussitôt  l'odeur  réparait.  Le  tube  de  métal  n'a  pas  besoin  d'être 
bien  long;  un  tube  de  4  centimètres  laisse  passer  l'odeur;  mais  si  on 
le  coude  de  façon  à  ce  que  les  charges  viennent  frapper  la  paroi 
moins  tangentiellement,  l'odeur  cesse.  Avec  un  tube  rectiligne  de 
8  centimètres  le  gaz  perd  son  odeur.  Nous  avons  pris  des  tubes  en 

(')  Société  française  de  physique,  i5  mai  1908. 

(')  M.  H.  BoRDiBH,  Phénomènes  gustalirs  et  salivaircs  produits  par  le  courant 
électrique. 


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8o2  ARCHIVES    d'ÉLECTRICITÉ    MEDICALE. 

métaux  diiîérents,  cuivre,  étain,  fer,  plomb,  platine,  la  même  consta- 
tation a  été  faite  chaque  fois. 

L'odeur  d'un  gaz  irradié  par  la  lampe  à  vapeur  de  mercure  est  donc 
purement  subjective,  physiologique,  pour  ainsi  dire,  puisqu'elle 
résulte  de  l'excitation  des  filets  olfactifs  par  les  charges  électriques 
dues  aux  phénomènes  d'ionisation  ayant  primitivement  pour  siège  les 
particules  photo-électriques  contenues  dans  les  gaz. 


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mmtmttmmâtatmmatmt»t»tmmmmmmmmmmmmmmtn 


LE  RÉGLAGE  A  DISTANCE  ET  LE  RÉGLAGE  AUTOMATIQUE 

DES  AMPOULES  A  OSMORÉGULATEUR  DE  VlLLARD(i) 


Par  MM.  Georges  BiAINGOT  et  Henri  BÈCLÈFE, 
AssisUnU  libres  de  radiologie  médicale. 


Depuis  déjà  dix  ans  le  médecin  radiologiste  dispose  des  ampoules  à 
osmo-régulateur  de  Yillard.  En  elles,  il  possède  une  source  de  rayons  X 
vraiment  pratique  encore  qu'un  peu  délicate.  Il  reste  à  faire  preuve 
d'un  certain  doigté  pour  employer  ces  appareils. 

En  effet,  l'art  de  régler  les  ampoules  importe  pour  une  large  mesure 
dans  la  perfection  des  résultats  obtenus. 

Dans  les  conditions  ordinaires  et  normales  d'utilisation,  les 
ampoules  un  peu  usagées  n'ont  tendance  qu'à  émettre  des  rayons  de 
pénétration  croissante  :  elles  durcissent.  Pour  adapter  le  rayonnement 
au  but  envisagé,  il  est  nécessaire  d'introduire  de  l'hydrogène  entre  les 
électrodes.  C'est  donc  la  question  de  la  diminution  du  degré  de  vide 
qui  constitue  le  point  capital  dans  le  réglage  de  ces  appareils. 

En  chauffant  directement  et  d'une  façon  diffuse  la  paroi  opposée  à 
l'anticathode,  la  pression  gazeuse  augmente  momentanément  à  l'in- 
térieur du  tube  de  Rôntgen.  Ce  procédé,  parfois  avantageux,  ne 
donne  qu'un  réglage  éphémère.  Il  faut  le  plus  souvent  s'adresser  à 
l'osmo-régulateur  :  à  chaque  instant  la  main  s'apprête  à  présenter  la 
flamme  hydrocarburée  qui  porte  au  rouge  l'insatiable  tube  de  platine. 
C'est  une  occupation  fastidieuse;  quelles  que  soient,  en  outre,  les 
précautions  prises,  l'opérateur  reçoit  de  petites  doses  de  rayons  X,  leur 
somme  produit  sur  la  peau  des  effets  déplorables. 

Le  D'  Barret  a  rendu  un  signalé  service  en  imaginant  de  maintenir 
constamment  un  chalumeau  en  veilleuse  sous  l'osmo-régulateur  (>).  11 
intercale  dans  le  trajet  de  la  canalisation  du  gaz  un  robinet  spécial 
fonctionnant  par  la  pression  du  doigt  sur  un  bouton  qui  surmonte 

(')  Travail  du  laboratoire  du  D'  A.  Béclère,  médecin  de  Thôpital  Saint-Antoine. 
(*)  D'  Barbet,  Archives  dC électricité  médicale,  n*  i68,  aS  juin  igoS  (chalumeau  à 
veilleuse). 


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8o4  ARCHIVES    d'ÉLEGTRIGIHÊ    MEDICALE. 

son  boisseau.  A  une  distance  sufiBsante  de  l'ampoule,  on  fait  donc 
jaillir  sur  Tosmo-régulateur  une  flamme  qui  le  chauffe  convena- 
blement. 

Au  point  de  vue  de  la  radioscopie,  ce  dispositif  manque  de  souplesse, 
car  le  robinet  Barret  est  unique  et  placé  en  un  endroit  déterminé;  il 
ne  peut  accompagner  la  main  de  Topérateur  dans  toutes  les  positions 
nécessitées  par  la  manœuvre  de  Técran,  du  malade,  du  châssis  porte- 
ampoule.  En  conséquence,  le  robinet  pendrait  avec  avantage  au  bout 
des  deux  tubes  de  caoutchouc  qui  s*y  attachent.  11  acquerrait  de  la 
sorte  une  mobiUté  précieuse.  Le  double  tube  de  caoutchouc  serait 
malheureusement  bien  encombrant,  il  ne  tarderait  pas  à  se  couder,  le 
brûleur  s'éteindrait,  des  fuîtes  se  produiraient!  Au  point  de  vue  radio- 
thérapique,  le  dispositif  du  D'  Barret  demande  la  surveillance  des 
mesures  radiométriques,  ainsi  que  l'intervention  du  doigt. 

Pour  l'examen  radioscopique,  le  problème  à  résoudre  consiste  donc 
à  imaginer  un  système  de  régulation  du  gaz  toujours  à  portée  de 
l'opérateur  dans  ses  multiples  positions.  En  radiothérapie  l'idéal  serait 
un  dispositif  automatique  modifiant  lui-même  et  avec  une  grande 
sensibilité  le  passage  du  gaz  dans  le  ubunsen»  adapté  à  l'osmo-régu- 
lateur. 

Nous  avons  trouvé  la  solution  simple  de  la  première  question,  nous 
entrevoyons  la  réalisation  parfaite  de  la  seconde.  Déjà  nous  sommes 
en  possession  d'un  appareil  automatique  applicable  et  suffisamment 
fidèle  pour  qu'il  puisse  être  utile  au  médecin  radiologiste  de  le 
connaître. 


Dispositif  applicable  a  la  radioscopie  :  commande  électrique 
du  bruleur. 

Nous  avions  pensé  actionner  à  distance  le  bouton  du  robinet 
Barret  :  une  simple  commande  mécanique  comme  celle  des  sonnettes, 
un  système  à  air  comprimé,  voire  même  un  électro-aimant  auraient, 
les  uns  comme  les  autres,  suffi.  Ces  différentes  combinaisons  sont 
archaïques  en  ce  qui  concerne  les  renvois  des  mouvements  de 
sonnettes;  fragiles  et  rapidement  usées  quand  on  s'adresse  aux 
soufflets  de  caoutchouc  indispensables  avec  l'air  comprimé.  La 
commande  électrique  est  assurément  plus  parfaite.  Elle  se  prête  à 
toutes  les  exigences  de  la  pratique.  Les  fils  souples,  si  peu  encom- 
brants, mettent  les  postes  de  commande  toujours  dans  la  main  de 
l'opérateur,  postes  qu'il  est  facile  de  multiplier  svUvant  les  cas. 

C'est  donc  à  l'électricité  que  nous  nous  sommes  adressés.  Dans  le 
dispositif  de  Barret  nous  avons  remplacé  le  robinet  par  un  appareil 


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LE    RÉGLAGE   A    DISTANCE    ET   LE    RlÎGLAGE    AUTOMATIQUE.       8o5 

électrique  très  robuste,  sans  organes  mécaniques,  sans  joints  mobiles. 
Il  fonctionne  sur  le  secteur,  indifféremment  sur  courant  continu  on 
sur  courant  alternatif.  11  est  inusable  parce  que  M.  Drault,  qui  le 
construit,  en  a  proscrit  les  pièces  qui  se  détériorent  telles  que  les 
ressorts  et  le  caoutchouc. 

Les  commandes  électriques  des  robinets  à  gaz  sont  du  reste  déjà 
connues.  Dans  le  traité  de  physique  biologique  de  d'Arsonval,  Chau- 
veau,  Marey,  Gariel  (*),  il  est  question  des  deux  dispositifs  suivants: 
Tun  écrase  un  tube  de  caoutchouc  quand  le  courant  parcourt  un 
électro-aimant,  l'autre  déplace  une  bille  de  fer  qui,  sollicitée  par  un 
champ  magnétique,  vient  fermer  le  tube  d*arrivée  du  gaz. 

Le  premier  n'est  pas  d*une  application  pratique  à  cause  des  alté- 
rations du  caoutchouc  qui  ne  manqueraient  pas  d'ouvrir  une  voie 
dangereuse  à  l'issue  du  gaz,  du  reste,  il  n'est  pas  à  Tabri  du  reproche 
que  nous  allons  faire  au  second.  Le  deuxième,  en  effet,  comme  le 
premier,  va  à  rencontre  du  but  que  nous  nous  proposons  :  il  arrête  le 
débit  du  gaz  quand  le  courant  passe,  nous  cherchons  au  contraire 
le  phénomène  inverse.  De  plus,  il  ne  permet  pas  de  régler  la  longueur 
de  la  flamme  mise  en  veilleuse,  ce  qui  est  d'une  très  grande  impor- 
tance. 

Notre  appareil  est  un  simple  tube  en  fibre  de  bois.  L'extrémité 
supérieure  reçoit  un  tuyau  qui  conduit  le  gaz  au  brûleur,  l'extrémité 
inférieure  est  reliée  à  la  canalisation  du  gaz.  Ce  tube  est  placé  vertica- 
lement ;  à  la  partie  inférieure  il  présente  un  diaphragme  sur  lequel 
tombe  un  pointeau  composé  de  lames  de  fer  doux  dont  la  tête  s'arrête 
à  la  partie  moyenne  du  tube  de  fibre.  On  conçoit  immédiatement  que 
le  pointeau  obture  l'orifice  inférieur  et  empêche  l'arrivée  du  gaz  dans 
le  brûleur.  En  réalité,  il  repose  par  sa  pointe  sur  une  vis  réglable  à 
volonté,  grâce  à  laquelle  l'oblitération  est  rendue  imparfaite  :  le  brûleur 
est  en  veilleuse. 

A  la  partie  supérieure  du  tube  en  fibre  est  fait  un  bobinage  en  fil  de 
cuivre  isolé  de  2/10.  11  est  mis  dans  le  circuit  du  secteur,  en  série  avec 
quelques  appareils  de  sûreté  et  un  simple  bouton  de  sonnette  jouant 
le  rôle  d'interrupteur,  c'est-à-dire  de  poste  de  commande. 

En  faisant  passer  dans  ce  bobinage  un  courant  électrique,  dérivé 
sur  le  secteur,  on  produit  un  champ  magnétique.  Le  pointeau  qui 
plonge  seulement  dans  le  tiers  inférieur  de  la  bobine  est  alors  sollicité 
par  le  champ  magnétique.  Il  s'élève  pour  prendre  une  position 
d'équilibre  entre  les  deux  forces  qui  le  dirigent  :  la  pesanteur  en  bas 
et  les  lignes  de  forces  magnétiques  en  haut.  Le  diaphragme,  obturé 
par  le  pointeau   avant  le  passage  du   courant,   est   dégagé,   le  gaz 

(')  D'AiiioiiTAL,  Chal  VBAU,  Maret,  Gariel,  Traité  de  physique  biologique,  tome  I, 
pages  870-871  (article  de  Ségalas). 


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8o6  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

passe  librement  tant  que  le  circuit  électrique  du  petit  bobinage  est 
fermé. 

Les  conditions  de  réalisation  pratique  nécessitent  : 

1*  Un  rhéostat  qui  limite  l'intensité  du  courant  dans  le  bobinage, 
par  lui-même  trop  peu  résistant  pour  ne  pas  brûler  sous  la  tension  du 
secteur.  Ce  rhéostat  devant  avoir  une  résistance  invariable,  nous  nous 
sommes  servis  d*une  simple  lampe  en  verre  opaque  :  elle  coûte  très 
bon  marché,  remplit  parfaitement  son  but  et  ne  laisse  pas  passer  de 
rayons  lumineux,  condition  essentielle  pour  ne  pas  troubler  les 
examens  radioscopiques. 

a*  Des  appareils  de  sûreté,  c'est-à-dire  le  coupe-circuit  bipolaire 
réglementaire. 

3*  Enfin  des  prises  de  courant  et  un  ou  plusieurs  postes  de 
commande.  C'est  ce  dernier  dont  la  description  est  le  plus  simple. 
Rappelons-nous  qu'il  est  réduit  à  une  simple  poire  de  sonnette  fleo- 
trique  reliée  à  l'extrémité  d'un  long  fil  souple.  C'est  elle  que  le 
médecin  radiologiste  prend  en  main,  c'est  avec  elle  qu'il  règle  son 
chalumeau,  par  conséquent  qu'il  modifie  la  qualité  des  rayons  émis 
par  son  ampoule. 

L'appareil  ci-dessus  décrit  fonctionne  depuis  quelques  semaines  au 
laboratoire  de  radioscopie  à  l'hôpital  Saint-Antoine.  C'est  parce  qu'il 
a  donné  satisfaction  que  nous  avons  pensé  utile  de  le  signaler. 

Ici,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'adresser  à  un  appareil  réglant  automati- 
quement les  ampoules  :  l'examen  radioscopique  nécessite  la  mise  en 
œuvre  de  toute  une  gamme  de  rayons.  L'œil  du  médecin  sait  apprécier 
s'ils  sont  convenablement  choisis  et  rien  mieux  que  sa  main  ne 
pourrait,  suivant  son  jugement,  modifier  l'état  de  l'ampoule  de 
Rôntgen. 

En  radiothérapie,  au  contraire,  et  en  radiographie  souvent,  pour  un 
malade  donné,  on  a  besoin  pendant  toute  la  durée  d'une  séance  d'agir 
avec  des  rayons  d'un  radiochroïsme  déterminé.  Ici,  Tidéal  serait 
d'avoir  un  appareil  automatique,  le  précédent  est  capable  de  tendre  à 
ce  but,  nous  allons  voir  pourquoi. 


Appareil  automatique  pour  le  réglage  des  ampoules 
a  osmo-régulateur  de  villard. 

Toutes  choses  égales  (Tailleurs,  sur  un  transformateur  alimentant 
un  tube  de  Rôntgen  on  observe  aux  bornes  du  primaire  des  variations 
de  différence  de  potentiel.  Elles  sont  en  relation  avec  les  changements 
de  résistance  de  l'ampoule  utilisant  le  circuit  secondaire. 

Sur  certains  des  appareils  qui  portent  un  voltmètre  aux  bornes  du 
primaire,  on  vérifie  nettement  l'augmentation  de  différence  de  potentiel 


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LE    RÉGLAGE    A    DISTANCE    ET    LE    RÉGLAGE    AUTOMATIQUE.       807 

qui  marche  de  pair  avec  l'émission  de  rayons  d'un  pouvoir  de  péné- 
tration croissant. 

A  notre  robinet  par  commande  électrique,  précédemment  décrit, 
mettons  en  court-circuit  le  bouton  de  sonnette,  poste  de  commande; 
plaçons  le  petit  bobinage  qui  meut  le  pointeau  en  dérivation  aux 
bornés  de  l'inducteur.  Le  transformateur  fonctionnant,  le  pointeau 
serait  ainsi  constamment  soulevé,  ouvrant  au  gaz  une  libre  issue. 
Mais  un  rhéostat  shunte  les  bornes  de  la  bobine  du  robinet  ;  c'est 


AAAyAvy 


FiG.    1. 

A,  inducteur  du  transformateur;  B,  interrupteur;  C,  rhf^'ostat  de  ligne; 
D,  bobinafi^e  du  robinet;  E,  pointeau;  F,  diaphragme  sur  lequel 
tombe  le  pointeau;  G,  vis  réglant  le  passage  di^  gaz,  l'appareil  au 
repos;  H,  tube  de  fibre;  I,  tuyau  d'arrivée  du  gaz;  1',  tuyau  con- 
duisant le  gaz  au  brûleur;  J,  brûleur;  K,  osmo-régulateur  ;  L,  pièce 
fixant  le  brûleur  à  la  partie  de  l'ampoule  où  se  soude  Tosmo-régula- 
teur;  M,  petit  rhéostat  de  réglage  de  Tappareil  ;  S,  secteur;  bb',  bornes 
du  primaire  du  transformateur;  ce',  plots  d'entrée  dans  le  robinet 
automatique  du  courant  dérivé  aux  bornes  du  primaire  ;  d  d',  prises 
du  courant  dérivé  sur  la  bobine  D  et  dont  l'intensité  est  réglée  par  le 
rhéostat  M;  Pb,  coupe  circuit;  1,  lampe  servant  de  résistance. 


l'artifice  qui  rend  le  dispositif  automatique.  Dans  sa  course,  en  effet, 
le  curseur  du  rhéostat  passe  par  une  position  telle  que  l'intensité  élec- 
trique qui  happe  le  pointeau  soit  au  seuil  de  l'intensité  nécessaire 
pour  le  soulever  :  position  hmite  !  Que  l'intensité  du  champ  magné- 
tique grandisse,  l'équilibre  est  rompu,  le  pointeau  remonte^  le  gaz 


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8o8  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

jaillit  au  brûleur.  Or  précisément,  l'ampoule  qui  durcit  rompt  cet 
équilibre  en  augmentanX,  nous  le  savons,  la  différence  de  potentiel  aux 
bornes  du  primaire. 

L'osmo- régulateur,  alors  incandescent,  ramène  peu  à  peu  les 
choses  à  leur  point  de  départ  ;  le  pointeau  retombe  sur  son  diaphragme, 
le  gaz  reste  en  veilleuse  jusqu'à  ce  qu'une  nouvelle  exigence  de 
l'ampoule  l'oblige  à  jaillir  de  nouveau. 

En  pratique,  le  mouvement  qui  se  produit  est  un  peu  plus  compli- 
qué, le  pointeau  vibre  synchroniquement  avec  les  ruptures  de  Tinter- 
rupteur  ou  les  phases  du  courant  alternatif;  il  exécute  des  sauts  dont 
l'amplitude  augmente  avec  l'intensité  du  courant  qui  les  régit.  On 
pourrait  presque,  par  la  mesure  de  la  flamme  du  gaz  ayant  traversé  le 
robinet  automatique  (toutes  choses  égales  d'ailleurs)  calculer  quelle 
est  la  différence  de  potentiel  aux  bornes  du  primaire  du  transfor- 
mateur. 

Les  avantages  de  ce  dispositif  ne  sont  pas  discutables.  L'économie 
du  temps  passé  à  régler  soi-même  une  ampoule  n'est  pas  le  principal 
facteur  à  considérer.  Aujourd'hui,  l'opérateur  peut  se  tenir  complè- 
tement à  l'abri  du  rayonnement  avec  la  certitude  que  l'appareil 
automatique  veille  fidèlement  pour  maintenir  constant  le  radio- 
chroïsme  choisi.  D'ailleurs,  quand  on  chauffe  soi-même  l'osmo-régu- 
lateur,  on  résiste  difficilement  à  la  tentation  de  prolonger  un  peu, 
l'opération  pour  avoir  ensuite  quelques  instants  de  loisir  :  courts 
instants,  l'ampoule  durcit  à  nouveau,  le  spintermètre  déclanche  sa 
pétarade,  le  malade  s'effraye  et  bouge  au  bruit  des  étincelles;  en  toute 
hâte  il  faut  encore  courir  appuyer  le  doigt  sur  le  robinet  du  brûleur.  11 
est  fastidieux  d'être  absorbé  par  une  besogne  aussi  simple  et  aussi 
enchaînante. 

Ajoutons  qu'avec  le  dispositif  automatique  la  qualité  des  rayons  est 
choisie  comme  on  le  désire.  Supposons,  par  exemple,  que  nous  ayons 
affaire  à  une  ampoule  dure  (donnant  du  lo  au  radiochromomètre  de 
Benoist)  et  que  nous  veuillions  opérer  avec  des  rayons  moins  péné- 
trants. Agissons  sur  le  rhéostat  de  façon  que  la  flamme  du  brûleur 
chauffe  Tosmo-régulateur.  Au  moment  où  le  tube  de  Rôntgen  émet 
le  rayonnement  désiré,  on  manœuvre  le  curseur  du  rhéostat  jusqu'à 
ce  que  la  flamme  du  gaz  lèche  à  peine  l'osmo-régulateur  :  le  réglage 
est  fait. 

Si  Ton  veut  des  rayons  plus  pénétrants,  on  réduit  la  longueur  de  la 
flamme,  toujours  à  l'aide  du  rhéostat  ;  puis  quand  l'ampoule  atteint 
le  degré  de  dureté  désiré,  il  suffit  de  manœuvrer  la  manette  du 
rhéostat  comme  tout  à  l'heure. 

Nous  avons  installé  un  de  nos  appareils  automatiques  sur  un  poste 
de  radiothérapie  du  laboratoire  de  Saint-Antoine.  Il  s'agit  d'une 
bobine  de  Rochefort  de  o  m.  5o  d'étincelle,  avec  interrupteur  auto- 


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LE    REGLAGE    A    DISTANCE    ET    LE    REGLAGE    AUTOMATIQUE.       809 

nome  de  GailTe.  Le  courant  électrique  est  .fourni  sous  forme  continue 
avec  une  force  électro-motrice  de  iio  volts.  Dans  les  conditions  ordi- 
naires de  réglage  des  appareils,  la  différence  de  potentiel  aux  bornes 
du  primaire  de  ce  transformateur  oscille  entre  80  et  95  volts  suivant 
que  Ton  opère  avec  une  étincelle  équivalente  de  5  à  i5  centimètres 
et  une  intensité  au  secondaire  de  4  à  i3  dixièmes  de  m  A. 

Or,  on  peut  régler  Tappareil  de  telle  façon  qu'il  n'y  ait  pas  une 
variation  de  i/io  demA.  Dès  que  l'ampoule  a  la  moindre  tendance  à 
augmenter  de  résistance,  on  voit  la  flamme  du  gaz  grandir,  lécher 
davantage  l'osmo-régulateur,  puis  se  retirer  un  peu  pour  revenir  à 
nouveau  si  besoin  est. 

On  connaissait  déjà  des  ampoules  automatiquement  réglables. 
Mûller,  par  exemple,  adapte  à  son  tube  un  système  qui,  frappé  par  une 
étincelle  électrique,  met  de  l'hydrogène  en  liberté.  Une  sorte  de  spin- 
termètre,  dont  on  peut  faire  varier  la  distance  entre  les  pointes, 
commande  précisément  le  passage  de  la  décharge  dans  le  système 
gazogène.  Il  n'est  pas  possible  de  voir  fonctionner  les  tubes  Mûller 
dont  nous  parlons  sans  apprécier  l'importance  et  l'avantage  du 
réglage  automatique.  Rapidement  il  faut  en  rabattre  de  l'admiration 
justifiée  au  premier  moment:  avec  ces  appareils  l'automatisme  est 
éphémère. 

L'ampoule  Chabaud-Yillard  a  réalisé  sur  toutes  les  autres  le  progrès 
d'être  indéfiniment  réglable.  L'osmo-régulateur  est  aussi  longtemps 
fidèle  à  son  rôle  que  dure  l'ampoule  elle-même.  Les  ampoules 
Ghabaud-Yillard  nous  ont  donc  présenté  l'avantage  de  pouvoir  leur 
appliquer  un  dispositif  de  réglage  automatique  toujours  prêt  à  fonc- 
tionner et  capable  de  remplir  indéfiniment  son  rôle. 


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^B 


APPAREIL  NOUVEAU 


NOUVELLE    POMPE   ROTATIVE    A   AIR 


On  n*a  pas  seulement  besoin  en  électricité  médicale  d'appareils 
électriques  ;  souvent  des  appareils  accessoires,  dans  lesquels  rélectricité 
est  réduite  au  rôle  de  force  motrice,  sont  nécessaires;  c'est  un  de 


PiG.    1. 

Vue  de  la  pompe  en  perspective. 

L,  axe  de  la  pompe;  —  B,  vis  de  serrage  la  fixant  sur  le  nez  du  moteur; 
T,  tube  d'aspiration  ;  —  T',  tube  de  compcssion;  —  G,  graisseur. 


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NOUVELLE  POMPE  ROTATIVE  À  AIR. 


8ll 


ceux-ci,  construits  par  la  maison  Gaiffe,  que  nous  présentons  à  nos 
lecteurs. 

On  sait  aujourd'hui  combien  il  est  utile  souvent  en  physiothérapie 
d'avoir  de  Tair  sous  pression  positive  ou  négative,  c'est-à-dire  d*aspirer 
ou  de  comprimer  de  Tair.  Récemment,  par  exemple,  voulant  appliquer 
la  fulguration  suivant  la  méthode  du  D'  de  Keating-Hart,  nous  avons 


Vue  de  la  pompe  démon iéc. 

T,  tube  d'aspiration  ;  —  T  ',  tube  de  compression  ;  —  A  A'  A",  palettes 
métalliques  entraînées  par  le  disque  excentré;  —  G,  orifice  de  la  sortie 
de  Tair  ;  —  L,  axe  de  la  pompe  ;  —  B,  vis  de  serrage. 


été  obligés  de  chercher  un  appareil  simple,  pratique  et  peu  volu- 
mineux pour  avoir  le  courant  d'air  nécessaire.  C'est  k  cette  pompe  que 
nous  avons  eu  recours,  et  c'est  parce  que  nous  en  avons  eu  pleine 
satisfaction  que  nous  nous  sonmies  décidés  à  la  faire  connaître  à  nos 
lecteurs. 


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8l2  ARCHIVES    D'ÉLEGTRIGiré    MéDIGALB. 

La  pompe  Gaiffe  est  d'un  volume  extrêmement  réduit  ;  elle  a  la 
forme  extérieure  d'un  disque  mesurant  une  douzaine  de  œntimètres 
de  diamètre  sur  3  centimètres  environ  d'épaisseur. 

C'est  en  somme  une  pompe  rotative  aspirante  et  foulante  suscep- 
tible de  faire  de  la  compression  ou  de  l'aspiration  de  Tair. 

L'air  comprimé  est  fourni  sous  pression  de  760  grammes  environ 
d'une  façon  continue,  et  tout  réservoir  intermédiaire  se  trouve  ainsi 
supprimé.  D'autre  part,  le  vide  jusqu'à  4o  centimètres,  vu  le  ^rand 
débit  de  la  pompe,  est  rapidement  obtenu. 

L'axe  L  de  cette  pompe  se  monte  directement  sur  le  nez  des  moteurs 
de  petite  chirurgie  ou  de  vibration,  au  lieu  et  place  des  flexibles,  au 
moyen  d'une  vis  de  serrage  B. 

La  construction  est  robuste  et  des  plus  simples;  il  n'existe  aucun 
joint  en  cuir  susceptible  d'usure  ou  de  se  détériorer  par  la  chaleur. 

Ce  sont,  en  effet,  des  palettes  métalliques  A,  A',  A',  entraînées  par 
un  disque  qui,  poussées  par  la  force  centrifuge,  frottent  sur  la 
périphérie  de  la  boite  qui  les  contient  et  aspirent  l'air  par  un  des 
orifices  0  pour  le  repousser  par  l'autre. 

En  .dehors  de  l'aérothermothérapie  cet  appareil  peut  être  employé  : 

r  Gomme  compresseur  d'air  pour  actionner  les  atomiseurs  et 
nébuliseurs,  lance-poudre  et  lance-ponmiade;  pour  le  séchage  rapide, 
dans  le  massage  vibratoire,  etc. 

2"  Gomme  aspirateur  dans  la  méthode  de  Bier,  pour  l'aspiration  de 
tous  les  produits  liquides  et  semi-liquides  au  cours  d'une  opération, 
pour  le  filtrage,  et<5. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE 


Applications  directes  de  r  Électricité 


ÉLECTROPHYSIOLOGIE 

W.  NERNST.  —  Théorie  de  Texcitation  électrique. 

Le  Prof.  Nemst  admet  que  l'excitation  électrique  résulte  de  la  pro- 
duction de  différences  de  concentration  au  niveau  des  membranes 
qui  séparent  les  milieux  liquides  de  Torganisme;  de  ce  fait,  il  déduit 
mathématiquement  les  lois  de  Texcitation,  et  il  résume  lui-même  son 
travail  de  la  façon  suivante  : 

I.  —  Lorsqu'on  s'en  tient  au  fait  établi  par  moi  en  1899,  que 
l'excitation  produite  par  un  courant  électrique  résulte  des  différences 
de  concentration,  produites  par  le  courant  aux  surfaces  de  séparation 
entre  le  protoplasma  et  le  liquide  où  baignent  les  cellules,  on  en  peut 
déduire  une  théorie  physico-mathématique  exacte  de  l'excitation,  à 
l'aide  de  laquelle  le  seuil  de  l'excitation  se  laisse  calculer  d'après  la 
nature  du  courant. 

Ce  calcul  a  été  effectué  pour  des  excitations  par  des  courants 
périodiques  d'un  genre  quelconque  et  pour  de  simples  secousses  de 
courant  d'intensité  constante. 

IL  —  La  théorie  doit  être  limitée  aux  excitations  instantanées, 
c'est-à-dire  aux  variations  de  courant  suflisamment  rapides,  ou  aux 
ondes  suffisamment  courtes.  Pour  les  excitations  de  plus  longue 
durée,  il  semble  se  produire  une  diminution  de  l'excitabilité,  une  sorte 
d'accommodation,  pour  laquelle  de  simples  considérations  physico- 
chimiques doivent  être  invoquées.  Cette  région  d'accommodation, 
pour  laquelle  la  théorie  I  donne  toujours  des  intensités  plus  faibles 
que  celles  qui  correspondent  à  la  réalité,  varie  avec  les  différentes 
préparations,  et  est,  par  exemple,  plus  étendue  avec  les  nerfs  de  gre- 
nouilles chauffés  qu'avec  les  préparations  refroidies. 

III.  —  En  dehors  de  cette  région  d'accommodation,  la  théorie  I 
s'applique  avec  une  parfaite  exactitude,  comme  peuvent  le  démon- 
trer les  observations  faites  avec  les  sujets  d'expérience  les  plus  divers, 

4IICU.    D'iLBGTR.    Méo.  —    1908.  69 


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Si 4  AnCHlVES    D^BLBGTRICITé    MéoiGALfi. 

Pour  les  courants  alternatifs,  la  loi  démontre  que  Tintensité  néces- 
saire à  l'excitation  augmente  proportionnellement  à  la  racine  carrée 
de  la  fréquence.  Cette  loi  se  trouve  vérifiée  pour  les  nerfs  sensibte» 
entre  10  et  5,000  alternances  environ  (Zeynek,  Reiss),  pour  les  nerfs 
de  grenouilles  entre  100  et  4,000  (V.  Kries,  Nernst  et  Barott,  Reiss), 
sur  des  muscles  curarisés,  entre  760  et  3,700  alternances  (Reiss). 

Les  expériences  faites  jusqu'ici  ne  permettent  pas  de  savoir  si  la 
loi  n'est  plus  applicable  aux  hautes  fréquences,  100,000,  par  exemple, 
par  seconde.  Il  n'est  pas  invraisemblable  d'admettre  qu'à  mesure 
que  diminue  le  temps  dans  lequel  doit  s'effeetuer  une  différence  de 
concentration,  la  production  de  celle-ci  s'altère.  Il  est  certain  cepen- 
dant que  pour  tous  les  sujets  d'expérience  il  existe  une  certaine  étendue 
à  laquelle  la  loi  de  la  racine  carrée  de  la  fréquence  est  applicable. 

Pour  les  secousses  de  courant  on  trouve,  d'une  façon  analogue*  que 
le  produit  de  l'intensité  par  la  racine  carrée  du  temps  doit  être  cons- 
tant. En  dehors  du  champ  de  l'accommodation  qui,  là  encore,  est  plus 
étendue  pour  les  nerfs  de  grenouilles  chauffés  que  pour  ceux  refroidis, 
la  loi  se  vérifie  avec  une  grande  exactitude  à  l'aide  des  résultats  de 
Weiss  et  surtout  avec  ceux  de  Lapicque. 

IV.  —  Par  la  combinaison  des  considérations  I  et  II,  les  faits 
principaux  des  excitations  électriques  dans  les  observations  rapportées 
s'expliquent  simplement.  La  théorie  Ij  c'est-à-dire  celle  de  l'excitation 
instantanée,  est  seule  développée  quantitativement.  Mais,  en  principe, 
il  est  possible  de  calculer  l'action  d'une  secousse  de  courant  d'un  genre 
quelconque  après  que  la  préparation  a  été  une  fois  étalonnée  avec 
une  onde  bien  définie.  —  [Archw  fur  die  ges,  PhysioL,  Bd.  122.) 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

GAUCHER  et  ÀBRAMI.  —  Sarcome  mélanique  cutané  du  pied. 

Les  auteurs  présentent  une  femme  encore  jeune  et  qui  est  atteinte 
d'un  sarcome  mélanique  du  pied;  cette  lésion,  un  peu  plus  large  qat 
Tongle  du  pouce,  siège,  ainsi  que  vous  pouvez  le  constater,  à  la  peau, 
et  y  reste  absolument  limitée.  Elle  a  débuté  ily  a  trois  ans  et  Texamen, 
des  plus  minutieux,  ne  leur  a  pas  permis  d'en  découvrir  d'autres  sem- 
blables sur  aucun  point  du  corps.  Par  ailleurs,  la  santé  générale  de 
cette  malade  ne  paraît  nullement  altérée  :  l'examen  du  sang  a  été  pra- 
tiqué et  n'a  pas  révélé  d'altérations  leucocytaires.  On  peut  donc 
considérer  cette  lésion  comme  absolument  limitée  et  pour  cette  raison 
on  se  propose  d'en  pratiquer  l'ablation  et  ensuite  de  faire  la  fulgiura- 
tion  électrique. 

M.  G.  Baudouin.  —  Ce  cas  me  rappelle  un  fait  que  j'ai  observé  en 
ville,  il  y  a  bien  longtemps,  chez  une  femme  encore  jeune,  qui  présenta 
d'abord  des  douleurs  névralgiques  désespérantes  avec  un  amaigrisse- 


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tlEVUfi    t>&    LA    fRES8fi.  8l5 

ment  extraordinaire  ;  un  jour,  dans  son  lit,  sans  cause  apparente,  elle 
se  brise  le  fémur;  bientôt  apparurent  des  noyaux  de  sarcome  méla- 
niques  disséminés  en  différents  points  du  corps,  et  la  malade  ne  tarda 
pas  à  succomber. 

M.  Gaston.  —  Chez  ces  malades,  la  radiothérapie  a  donné  entre 
nos  mains  des  résultats  pitoyables.  Presque  toujours  nous  avons  cons- 
taté une  amélioration  rapide  au  début,  on  croit  les  malades  guéris,  et 
bientôt  survient  une  généralisation  qui  ne  tarde  pas  à  les  emporter. 

M.  Gaucher.  —  La  radiothérapie  est  déplorable  parce  qu'en  faisant 
disparaître  ces  tumeurs  localement,  elle  fait  résulter  leiurs  éléments 
qui,  dans  la  suite,  sont  transportés  en  différents  points  de  l'organisme. 

M.  Gaston.  —  Nous  avons  pu  suivre  ainsi  trois  cas  d'épithéliomas 
traités  en  ville  par  la  radiothérapie.  Ds  avaient  été  d'abord  guéris 
localement,  mais  dans  la  suite  ils  sont  morts  du  cancer  du  foie. 

M-  Lenglbt.  —  Dans  un  cas  de  tumeur  mélanique  absolument  loca- 
lisé^ sur  un  naevus,  j'ai  pu  examiner  différents  tissus  et  j'ai  trouvé  les 
muscles  absolument  infiltrés  de  mélanose. 

M.  BiZARD.  —  Je  suis  convaincu  qu'on  en  arrivera  à  considérer  la 
radiothérapie  comme  un  mauvais  traitement  du  cancer.  —  (Soc.  franc, 
de  dermatol.  et  de  syphiligr.;  Méd,  moderne^  13  mai  1908.) 


GHUGET.  —  La  fracture  de  Dupuytren. 

n  convient  de  définir  de  la  façon  suivante  la  fracture  de  Dupuytren  : 
fracture  de  l'extrémité  inférieure  du  péroné,  à  6  ou  7  centimètres 
(et  plus)  du  sommet  de  la  malléole  externe  avec  arrachement  de  la 
malléole  interne.  La  radiographie  a  permis  d'étudier  avec  plus  de 
précision  certains  aspects  de  la  question.  Aussi  l'auteur  a-t-il  été  bien 
inspiré  en  nous  donnant  une  revue  générale,  mise  au  point,  des  travaux 
les  plus  récents  et  où  sont  étudiés  tout  particulièrement  le  mécanisme 
et  l'anatomie  pathologique.  La  question  des  fractures  mérite  d'être 
attentivement  envisagée  au  double  point  de  vue  du  diagnostic  et  du 
traitement  d'une  part,  et  d'autre  part,  au  point  de  vue  de  l'appré- 
ciation du  degré  d'invalidité  chez  les  blessés  du  travail.  —  (Gaz,  des 
hôpit,  no   73  et  76.) 


GUISEZ  (de  Paris).  —  De  rélectrolyse  circulaire  ;  ses  applications 
à  la  cure  des  rétrécissements  cicatriciels  du  larynx  et  de  l'œso- 
pliage. 

L'auteur  a  appliqué  l'électrolyse  circulaire  au  rétrécissement  de 
l'œsophage.  Il  introduit  par  la  lumière  de  l'œsophage  et  par  le  pertuis 
resté  libre  des  boules  électrolytiques  de  plus  en  plus  grosses.  L'eschare 
de  l'électrolyse  ainsi  formée  donne  une  cicatrice  peu  rétractile  et  les 
séances  de  dilatation  ultérieures  peuvent  être  plus  espacées  que  par 
la  simple  œsophagotomie.  —  {Progrès  méd.,  6  juin  1908.) 


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8l6  ARCHIVES    D^^LECTRICITé    MÂDIGALE. 

JëSIONEK.  ~  Emploi  de  rélectricité  statique  en  dermatologie. 

L'emploi  de  Télectricité  statique  se  rapproche  ici  de  celui  des  étin- 
celles de  haute  fréquence  du  procédé  de  Keating-Hart.  L'électricité 
est  fournie  par  une  machine  statique  à  influence  de  six  plateaux. 

Les  décharges  sont  fournies  par  le  pôle  positif,  tandis  que  le  malade 
isolé  tient  le  pôle  négatif  à  la  main. 

L'électrode  positive  se  trouve  assez  rapprochée  de  la  peau  pour 
fournir  des  étincelles  très  serrées,  de  3  à  4  millimètres  de  long. 

L'auteur  a  traité  par  ce  procédé  des  cas  de  lupus  et  de  cancer  de 
la  peau.  Avant  de  soumettre  la  lésion  à  l'action  des  étincelles,  il  est 
recommandé  d'enlever  avec  la  curette  le  plus  de  tissu  malade  possible. 
Cette  opération  préliminaire  se  fait  sous  l'anesthésie  locale  ou  géné- 
rale. L'hémorragie  s'arrête  par  compression.  On  fait  immédiatement 
ensuite  l'application  du  courant  électrique.  La  durée  de  la  séance 
varie  avec  la  dimension  de  tissu  malade  à  traiter  :  elle  est  d'une 
demi-heure  pour  la  dimension  d'une  pièce  d'un  franc.  Sous  l'influence 
des  étincelles,  il  se  produit  une  eschare  noire  qu'on  laisse  sans  pan- 
sement. A  l'eschare  succède  une  réaction  inflammatoire  qui  élimine 
le  tissu  nécrosé.  Des  foyers  mettent  une  huitaine  de  jours  à  guérir 
et  l'épiderme  régénéré  se  reforme  en  dessous. 

Lorsque  la  lésion  est  assez  étendue,  l'auteur  emploie  alors  les  deux 
électrodes  pour  produire  les  étincelles  ;  toutefois  celles  du  pôle  négatif 
ont  une  action  plus  faible.  —  (Rev,  de  thérapeute  15  juillet  1908.) 


LION.  —  Le  sous-nitrate  de  bismuth  contre  les  vomissements 
des  tuberculeux. 

L'auteur  conseille  de  combattre  la  toux  émétisante  des  tuberculeux 
par  l'ingestion  de  sous-nitrate  de  bismuth  à  la  dose  quotidienne  de 
20  grammes,  pris  en  une  seule  ou  plusieurs  fois,  pendant  dix  à  douze 
jours  consécutifs.  La  tolérance  des  malades  pour  ce  médicament  est 
parfaite,  ils  n'en  éprouvent  aucun  inconvénient  et  voient  le  plus  sou- 
vent disparaître,  dès  le  premier  jour  du  traitement,  les  vomissements 
qui  accompagnent  la  toux.  Les  bons  effets  du  sous-nitrate  de  bismuth 
sur  les  nausées  et  les  vomissements  des  tuberculeux  se  manifestent  à 
toutes  les  phases  de  la  maladie  et  sont  dus  vraisemblablement  à  l'ac- 
tion topique  de  ce  sel  sur  la  muqueuse  gastrique. 

Par  contre,  le  sous-nitrate  de  bismuth  semble  dépourvu  de  toute 
action  sur  la  toux,  laquelle  persiste  habituellement  sans  modiflcation 
après  l'administration  du  médicament.  —  (Sem,  méd.y  24  juin  1908.) 


TIIILLIEZ  (de  LiUe).  ~  Traitement  des  kystes  de  l'iris  par  l'élec- 
trolyse. 

La  thérapeutique  des  kystes  de  l'iris  comprend  la  ponction  simple, 
l'ablation  avec  iridectomie  et  l'extirpation  de  la  poche  ou,  le  plus 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  817 

souvent,  de  la  paroi  antérieure.  La  ponction  simple  expose  aux  réci- 
dives, on  n'y  recourt  plus  guère;  Tablation  avec  iridectomie  n'est 
employée  que  pour  les  kystes  de  petites  dimensions;  l'extirpation  de 
tumeurs  volumineuses  est  difficile,  toujours  incomplète,  et  expose  aux 
récidives.  L'auteur,  ayant  eu  à  traiter  un  kyste  irien  occupant  les 
deux  tiers  de  la  chambre  antérieure,  a  essayé  l'électrolyse.  Il  a  ponc- 
tionné la  poche  avec  une  aiguille  en  platine  reliée  au  pôle  positif,  et 
a  fait  passer  un  courant  de  4  mA.  pendant  deux  minutes,  puis  de 
2  mA.,  pendant  le  même  temps.  Le  kyste  n'a  pas  récidivé  depuis  cinq 
mois.  L'auteur  engage  ses  confrères  à  expérimenter  ce  procédé  facile 
et  inoffensif,  puisque  l'électrolyse  a  été  employée  par  de  nombreux 
praticiens  pour  le  décollement  de  la  rétine  et  même  le  trouble  du 
corps  vitré.  —  (Presse  méd.,  23  mai  1908.) 


Applications  indirectes  de  l*Ëlectricit6 


RAYONS  X 

F.  BORDA.S.  —  La  radiographie  en  médecine  légale. 

Le  procédé  de  la  docimasie  pulmonaire  hydrostatique  est  le  seul  qui 
permette  actuellement  à  un  expert  d'affirmer  qu'un  nouveau-né  a 
respiré;  les  procédés  du  D'  Breslau  (docimasie  gastro-intestinale),  de 
Wieden  et  Wend  (docimasie  auriculaire)  sont  moins  précis  et  sont 
sujets  à  un  certain  nombre  de  causes  d'erreurs. 

Les  expériences  que  l'auteur  avait  entreprises  dans  le  but  de  recher- 
cher à  différencier  par  la  radiographie  les  poumons  d'un  nouveau-né 
n'ayant  pas  respiré  de  ceux  d'un  nouveau-né  ayant  respiré,  m'ont 
amené  à  conclure  que  la  radiographie  confirmait  entièrement  les 
résultats  obtenus  par  la  méthode  de  la  docimasie  pulmonaire  hydro- 
statique, 3t  qu'en  outre,  ce  procédé  avait  l'avantage  de  permettre  à 
l'expert  de  joindre  à  son  rapport  une  épreuve  qui  pouvait  être  consi- 
dérée comme  une  véritable  pièce  à  conviction. 

Dans  la  communication  de  M.  Charles  Vaillant  sur  une  nouvelle 
méthode  permettant  de  constater  par  la  radiographie  si  un  nouveau- 
né  mort  a  vécu  ou  n'a  réellement  pas  vécu,  M.  Ch.  Vaillant  considère 
que  le  procédé  qu'il  indique  comme  étant  nouveau  sera  un  auxiliaire 
précieux  pour  MM,  les  Médecins  légistes,  dont  les  moyens  d'investiga- 
tion sont  restreints. 

Enfin,  dans  une  note  plus  récente,  M.  Bouchacourt  fait  savoir  que 


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8l8  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGiré    MEDICALE. 

le  procédé  de  M.  Ch.  Vaillant  a  déjà  été  mentionné  par  lui  dans  les 
cours  faits  à  la  clinique  Tarnier  de  1898  à  1907. 

M.  Bouchacourt  lait  remarquer  même  qu'il  a  toujours  insisté  vis-à- 
vis  de  ses  élèves  sur  la  valeur  de  ce  procédé  de  docimasie  pulmonaire 
radiographique. 

Sans  s'appesantir  sur  l'antériorité  de  leiurs  recherches  sur  le  sujet, 
puisqu'elles  datent  de  1896  et  qu'elles  se  trouvent  mentionnées  avec 
planches  à  l'appui  dans  le  traité  de  M.  Brouardel  :  Sur  F  Infanticide 
(1897),  l'auteur  se  borne  à  faire  remarquer  que  l'air  pénètre  d'abord 
dans  les  poumons  du  nouveau-né,  puis  dans  l'estomac,  et  enfin  dans 
l'intestin;  et,  comme  l'a  montré  Hofmann,  la  quantité  de  gaz  con- 
tenue dans  l'estomac  est  en  rapport  direct  avec  la  durée  de  la  respi- 
ration. 

Dans  ces  conditions  on  conçoit,  et  l'expérience  le  démontre,  que 
l'épreuve  du  D'  Breslau  et,  par  conséquent,  la  radiographie  intestinale 
soient  moins  sensibles  que  la  docimasie  pulmonaire. 

MM.  Ch.  Vaillant  et  Bouchacourt  auraient  certainement  constaté 
le  fait  s'ils  avaient  opéré,  non  pas  sur  le  cadavre,  mais  sur  les  organes 
séparés.  Le  modus  operandi  conseillé  par  ces  auteurs  présente,  en 
outre,  un  grand  inconvénient  :  c'est  qu'il  incite  les  médecins  experts 
à  conclure  à  un  infanticide  sans  pratiquer  l'autopsie  du  nouveau-né. 

Cette  raison  suffirait  à  elle  seule,  à  mon  avis,  à  faire  écarter  cette 
façon  d'opérer  au  point  de  vue  médico-légal. 

Pour  ces  raisons  et  pour  d'autres  qu'il  ne  peut  développer  plus  lon- 
guement dans  cette  note,  l'auteur  conclut,  comme  l'a  fait  M.  Brouar- 
del, en  disant  que  la  radiographie  ne  saurait  être  substituée  à  la  doci- 
masie pulmonaire  hydrostatique;  sa  seule  utilité,  on  le  répète,  est  de 
fournir  à  l'expert  un  document  photographique,  document  qui  peut 
être  considéré  comme  une  véritable  pièce  à  conviction.  —  (C.  /?.  de 
l'Acad,  des  sciences,  séance  du  1«'  juin  1908.) 


DESTOT.  —  Radiographie  des  maladies  de  Pestomac. 

L'auteur  estime  que  les  rayons  X  sont  appelés  à  rendre  de  très 
grands  services  dans  le  traitement  des  maladies  de  l'estomac.  On 
doit  donner  la  préférence  à  l'orthodioscopie  sur  la  radiographie. 

Le  seul  inconvénient  de  la  méthode,  c'est  qu'elle  exige  du  temps 
et  coûte  fort  cher. 

A  l'aide  de  quelques  exemples  personnels  l'auteur  montre  que  la 
photographie  donne  des  résultats  bien  différents  de  l'examen  à  l'écran. 

Les  estomacs  qui  ne  se  vident  pas  de  leur  bismuth  et  qui  sont  très 
dilatés  par  leur  pôle  inférieur  peuvent  affecter  la  forme  clinique  de 
rhyperchlorhydrie. 

Pour  mesurer  l'acidité  gastrique  on  peut  se  servir  du  procédé  de 
Schwartz  qui  fait  déglutir  un  cachet  de  bismuth  enrobé  de  baudruche 
dont  la  digestibililé  pennet  de  renseigner  sur  les  sécrétions  gastriques. 


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REVUE   DB   LA    PRR88E.  819 

Au  bout  d'une  heure  et  demie,  si  le  cachet  est  dissous,  Il  y  a  hypera- 
cidité;  s'il  faut  deux  heures  et  rfe/nie,  l'acidité  est  normale;  s'il  faut 
trois  à  quatre  heures,  il  y  a  anacidité. 

La  radioscopie  gastrique  permet  encore  de  faire  le  diagnostic  des 
ectasies  gastriques,  de  les  distinguer  des  ptôses,  des  dyspepsies  ner- 
veuses, de  'ulcus,  etc.  L'examen  méthodique  de  l'estomac  par  les 
rayons  X  constitue  donc  un  des  progrès  les  plus  remarquables  qu'on 
ait  accomplis  dans  l'étude  des  lésions  de  cet  organe.  —  (Lyon  méd„ 
1®'  mars  1908,  p.  483.)  Th.  Nogier. 


GAREL  et  ORGELIN.  —  Radiographies  d'œsophage. 

Les  auteurs  présentent  de  belles  radiographies  d'œsophage.  Pour 
l'une  il  s'agit  d'une  fillette  qui,  il  y  a  deux  ans,  avala  de  l'acide  sulfu- 
rique  :  sténose  consécutive  et  gastronomie;  depuis,  l'enfant,  par  gour- 
mandise, prend  des  aliments  par  la  bouche,  les  mâche,  les  avale  pour 
les  vomir  quelques  instants  après.  Après  avoir  injecté  de  la  bouillie 
bismuthée  sur  la  portion  supérieure  de  l'œsophage,  on  peut  voir  sur 
récran  que  l'œsophage  s'est  dilaté  et  forme  une  vraie  poche  dont 
l'extrémité  inférieure  est  au  niveau  de  la  6®  côte.  —  (Presse  méd., 
1"  juiUet  1908.) 


E.  MARTINI.  —  Deux  cas  de  paraplégie  consécutive  à  l'emploi 
des  rayons  de  Rôntgen  dans  le  traitement  des  tumeurs  malignes. 

Malgré  les  nombreux  services  qu'ont  rendus  déjà  les  rayons  de 
Rôntgen,  leur  emploi  n'en  expose  pas  moins  à  quelques  incidents 
fâcheux,  si  l'on  en  juge  par  les  deux  cas  suivants  : 

Le  premier  de  ces  faits  concernait  un  homme  de  vingt-trois  ans  qui, 
depuis  trois  mois,  offrait  une  tumeur  thoracique  gauche  ayant  pris 
les  dimensions  d'une  tête  d'adulte.  En  raison  de  ses  caractères  clini- 
ques et  de  son  évolution,  on  porta  le  diagnostic  de  sarcome,  diagnostic 
qui  fut  confirmé  par  une  biopsie  :  il  s'agissait  de  la  forme  globo-cdlu- 
laire.  On  soumit  aussitôt  le  malade  à  la  radiothérapie  :  les  séances  se 
répétèrent  tous  les  deux  joiu*s  pendant  un  mois;  elles  duraient  de  huit 
à  dix  minutes.  Pendant  le  traitement,  il  se  produisit  quelques  accès 
fébriles  avec  céphalalgies  ou  nausées;  par  contre,  vers  la  onzième  ou 
douzième  séance,  l'énorme  tumeur  avait  presque  complètement  dis- 
paru; toutefois,  si  au  palper  superficiel  on  ne  découvrait  plus  rien, 
par  le  palper  profond  on  percevait  une  induration  vague,  semblant 
indiquer  que  la  néoplasie  avait  diffusé  vers  la  paroi  interne  du  thorax. 
Dans  l'espoir  d'influencer  les  couches  profondes  de  la  poitrine,  on 
continua  cependant  les  séances,  dont  lés  dernières  s'accompagnèrent 
de  dermite  et  d'un  peu  d'oppression.  Le  malade  n'en  était  pas  moins 
très  satisfait  et  se  préparait  à  quitter  l'hôpital  quand  apparurent  des 


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820  AtlGHIVBS    D*éLEGTRIClTé   M^DIGALB. 

fourmillements,  de  la  pesanteur,  de  la  lourdeur  dans  les  membres 
inférieurs,  puis  de  la  parésie  de  la  rétention  urinaire  et  fécale.  Dans 
la  crainte  d'une  métastase  rachidienne  on  reconnut  aussitôt  Tirra- 
diation  de  la  colonne  vertébrale;  mais,  en  cinq  jours,  il  s'établit  une 
paraplégie  complète  qui,  rapidement,  menaça  d'être  fatale.  Sur  le 
conseil  d'im  neurologiste,  on  tenta  une  laminectomie  au  niveau  des 
neuvième,  dixième  et  onzième  arcs  vertébraux;  cette  brèche  paraissant 
insuffisante,  on  l'agrandit  même  au  cours  de  l'opération  par  la  résec- 
tion des  douzième,  huitième  et  septième  arcs  :  on  ne  découvrit  rien 
d'anormal  et  le  malade  succomba  trente  jours  après  le  début  de  l'afifec- 
tion  médullaire.  A  l'autopsie,  on  trouva  un  sarcome  gros  conmie  les 
deux  poings  à  la  face  interne  des  côtes;  la  tumeur  était  assez  limitée 
et  semblait  respecter  les  poumons.  Quant  à  la  moelle,  elle  n'offrait  pas 
de  trace  macroscopique  de  tumeur  et  son  examen  microscopique  fut 
tout  aussi  négatif  à  cet  égard,  mais  il  démontra,  par  contre,  l'existence 
d'une  dégénérescence  diffuse  de  toute  la  substance  blanche;  les  alté- 
rations de  la  substance  grise  étaient  un  peu  moins  marquées. 

Dans  le  second  cas,  il  s'agissait  d'un  homme  de  trente-trois  ans 
atteint  de  sarcome  de  la  partie  gauche  du  cou.  Opéré  une  première 
fois,  il  eut  bientôt  une  récidive.  Celle-ci  fut  soumise  à  la  radiothérapie 
pendant  trente  séances,  tous  les  deux  jours.  Cette  cure  s'accompagna 
des  petites  complications  usuelles  (poussées  fébriles,  troubles  nerveux, 
dermites)  et  les  nodosités  se  fondirent  rapidement;  mais,  à  la  fin  du 
traitement,  survinrent  également  les  symptômes  d'une  paraplégie  qui 
se  compléta  en  six  jours  et  emporta  le  patient  quarante-quatre  jours 
après  le  début  de  cette  complication.  A  l'autopsie,  il  n'existait  plus 
de  lymphomes  cervicaux,  mais  quelques  ganglions  médiastinaux,  péri- 
bronchiques  et  mésentériques.  L'examen  microscopique  de  la  moelle 
donna  des  résultats  analogues  à  ceux  du  cas  précédent. 

Chez  les  animaux,  les  rayons  de  Rôntgen  provoquent  des  altérations 
médullaires,  mais  le  faible  volume  de  leur  corps  permet  de  supposer 
qu'il  s'agit  d'une  action  directe;  cette  explication  n'est  donc  guère 
valable  pour  l'homme  dont  la  moelle  est  recouverte  de  téguments 
épais.  Chez  les  deux  malades  en  question,  on  pouvait  alors  songer  à 
une  infection  médullaire  occasionnée  par  la  dermite;  mais  si  l'on 
réfléchit  combien  les  dermites  sont  communes  et  combien  sont  rares 
les  myélites,  force  est  de  penser  que  là  n'est  pas  la  cause  des  accidents 
susmentionnés.  Quant  aux  thromboses  et  aux  embolies,  on  n'en  vit 
pas  plus  de  trace  que  de  tumeur  métastatique  ;  d'ailleurs,  on  admet 
généralement  que  la  radiothérapie  retarde  plutôt  qu'elle  ne  favorise 
les  métastases.  La  seule  hypothèse  possible  est  donc  celle  d'une 
toxémie  engendrée  par  la  résorption  des  énormes  masses  néoplasiques. 
Il  se  passa  ici  quelque  chose  d'analogue  à  ce  qu'on  a  vu  pour  les  tuber- 
culeux, chez  lesquels  la  radiothérapie  fut  suivie  quelquefois  d'infec- 
tion miliaire.  En  somme,  la  myélite  fut  probablement  due  à  des  toxines 
nées  de  la  destruction  rapide  du  néoplasme;  naturellement,  les  organes 
les  plus  fins  et  les  plus  sensibles  de  l'économie  furent  ceux  qui  en 
pâtirent  le  plus.  Il  se  peut  néanmoins  que  l'alcool  ou  la  syphilis  favo- 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  8a  I 

lise  pareille  localisation,  bien  qu'en  l'espèce  ces  deux  facteurs  parussent 
être  hors  de  cause.  —  (Sem,  méd.,  n®  9,  26  fév.  1908.) 


MÉNàRD.  —  Sur  l'impossibilité  de  diagnostiquer  la  mort  réelle 
par  la  radiographie  des  organes  abdominaux. 

D'après  M.  Vaillant,  le  diagnostic  de  «  la  mort  réelle  peut  être  fait, 
quant  à  présent,  par  l'examen  radiographique  des  organes  abdomi- 
naux ». 

Cette  opinion  a  été  contestée,  mais  dans  une  certaine  mesure  seule- 
ment, par  M.  Béclère,  qui  ne  pouvait  se  prononcer  en  raison  de  sa 
documentation  insuffisante. 

J'ai  fait,  à  mon  tour,  des  recherches  qui  ont  porté,  d'une  part,  sur 
un  enfant  de  huit  ans  mort  à  la  suite  d'une  fracture  de  la  base  du 
crâne,  d'autre  part,  sur  un  intestin  isolé  extrait  de  la  cavité  abdomi- 
nale. 

10  Sur  Venfant  de  huit  ans.  —  J'ai  procédé  de  façon  à  obtenir  9  épreu- 
ves en  série,  faites  à  intervalles  différents  à  partir  de  la  mort  jusqu'au 
lendemain,  la  technique  étant  la  même. 

Si  nous  considérons  la  radiographie  n®  1,  exécutée  5  minutes  après 
l'arrêt  apparent  des  mouvements  respiratoires,  nou'î  apercevons  au- 
dessus  de  la  crête  iliaque  gauche  une  zone  claire  représentant  une 
portion  d'intestin  rempli  de  gaz.  D'autres  espaces  clairs  se  voient 
sur  la  radiographie,  mais  sans  délimitation  bien  nette. 

La  radiographie  n®  3,  faite  1  h.  20  minutes  après  la  mort,  nous 
montre  les  mêmes  détails  que  précédemment,  tout  en  permettant,  en 
certains  points,  d'entrevoir  quelques  anses  intestinales.  Ces  dernières 
deviennent  de  plus  en  plus  visibles  à  mesure  que  nous  considérons  les 
radiographies  exécutées  à  une  heure  plus  éloignée  de  celle  de  la  mort. 
Si  nous  comparons,  en  effet,  les  radiographies  1  à  7  avec  les  radio- 
graphies 8  et  9  exécutées,  la  première  20  heures,  la  seconde  22  heures 
après  la  mort,  nous  remarquons  sur  ces  dernières  que  les  anses  intes- 
tinales sont  généralement  visibles. 

Doit-on  considérer  cette  particularité  comme  étant  un  signe  certain 
de  la  mort  réelle?  Tel  n'est  pas  mon  avis,  car  si  je  compare  la  radio- 
graphie n®  1  (cadavre  d'enfant)  avec  celle  (n®  10)  d'une  fenune  adulte 
vivante,  je  vois,  sur  la  radiographie  de  cette  dernière,  plusieurs  zones 
claires,  dont  une  plus  apparente  que  les  autres  zones,  qui  représentent 
des  anses  intestinales  distendues  par  des  gaz.  Pour  être  visibles  sur  la 
radiographie  d'un  sujet  vivant,  l'anse  intestinale  et  les  gaz  qui  la  dis- 
tendent ne  doivent  pas  changer  de  place.  Or.  cette  condition  se  trouve 
souvent  réalisée  sur  le  vivant  et  ne  devient  complète  sur  le  cadavre 
qu'à  une  époque  où  les  signes  médicaux  d3  la  mort  réelle  existent  et 
donnent  des  résultats  moins  discutables,  bien  plus  certains  que  ceux 
fournis  par  la  radiographie. 

A  la  fin  de  la  radiographie  n®  4,  tous  les  signes  de  mort  réelle  exis- 


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832  AnCHIirR9    D*iLRCTRIGITA  M^DI€ALF.. 

talent  et  il  m'est  impossible  de  poser  ce  même  diagnostic  en  exa- 
minant cette  radiographie  et  en  la  comparant  avec  des  radiographies 
de  sr]et8  encore  vivants. 

La  radiographie  permet,  je  le  répète  donc,  de  voir  nettement  F  intestin, 
mais  à  un  moment  où  le  diagnostic  de  mort  réelle  n'est  même  plus  à 
poser. 

2®  Recherches  sur  un  intestin  séparé  du  cadavre,  —  J'ai  radiographié 
le  même  intestin  débarrassé  par  un  lavage  prolongé  de  tous  les  gaz 
qu'il  pouvaitf  contenir  : 

10  Sans  être  distendu,  les  parois  étant  accolées; 

2o  Distendu  par  insufflation  d'air. 

En  comparant  les  épreuves  obtenues  dans  ces  deux  cas,  il  est  facile 
de  se  rendre  compte  : 

lo  Que  l'intestin  est  bien  plus  perméable  aux  rayons  de  Rôntgen 
quand  il  est  distendu  par  l'air  que  s'il  ne  l'est  pas,  cela  parce  que  les 
parois  sont  amincies; 

2®  Quant  à  la  transparence  de  l'intestin,  on  ne  peut  l'expliquer,  à 
mon  avis,  en  supposant  que  les  gaz  de  l'intestin,  par  suite  de  leur 
rencontre  avec  les  rayons  X,  deviennent  phosphorescents.  Cette  par- 
ticularité se  produirait-elle  que  la  plaque  sensible  ne  saurait  être  pour 
cela  plus  vigoureusement  impressionnée.  Cette  phosphorescence  n'en- 
gendrerait pas  des  rayons  capables  de  traverser  les  téguments  et  le 
châssis  séparant  l'anse  intestinale  de  la  plaque  sensible. 

La  conclusion  qui  me  semble  se  dégager  de  mes  expériences  est  la 
suivante  : 

7/  est  impossible,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  de  faire  par  la  radio- 
graphie des  organes  abdominaux  le  diagnostic  de  la  mort  réelle.  —  (C  iL 
de  VAcad,  des  sciences,  séance  du  25  mai  1908.) 


G.  MOURIQUAND.  —  Volumineuse  adénopathie  trachéo-bron- 
chique  tuberculeuse  sans  image  radioscopique. 

L*auteur  présente  les  pièces  d'autopsie  d'un  enfant  de  quatre  ans, 
atteint  successivement  de  coqueluche,  puis  de  scarlatine,  qui  fut 
emporté  pendant  la  convalescence  de  cette  maladie  par  une  granulie. 
Au  cours  de  celle-ci,  il  fut  minutieusement  passé  à  Técran  radio- 
scopique et  la  recherche  des  adénopathies  trachéo-bronchiques  fut 
faite  sans  résultat.  A  l'autopsie,  on  trouva,  outre  les  lésions  de  gra- 
nulie pulmonaire,  hépatique,  splénique,  une  volumineuse  adénopa- 
thie tuberculeuse  à  ganglions  caséeux,  crus,  de  5  centimètres  de  haut 
sur  6  de  large;  les  ganglions  sus-bronchiques  étaient  surtout  en  cause. 
L'auteur  rappelle  qu'il  a  présenté  en  1906  un  cas  identique  à  la 
Société.  Se  demandant  comment  on  peut  expliquer  l'absence  d'image 
radioscopique  dans  les  cas  d'adénopathie  aussi  volumineux,  il  rap- 
pelle les  recherches  de  MM.  Barjon  et  Nogier  sur  la  transparence 
ganglionnaire,  dans  lesquelles  ces  auteurs  ont  constaté  que  les  gan- 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  8a3 

glions  sont  d'autant  plus  transparents  qu'ils  sont  caséeux.  De  plus, 
les  ganglions  bronchitiques  sont  généralement  couverts  par  Tombre 
du  manubrium  et  des  articulations  stemo-claviculaires,  ce  qui  peut 
expliquer  également»  en  tenant  compte  de  la  transparence,  l'absence 
d'image  radioscopique  dans  ce  cas.  —  {Presse  méd.,  29  fév.  1908.) 


PAGES  (de  Lyon).  ^  Énorme  calcul  rénal  diagnostiqué  par  la 
radiographie. 

L'auteur  présente  au  nom  du  D'  f^afln  un  énorme  calcul  du  poids 
de  54  grammes.  Malgré  un  prolongement  urétéral  du  calcul,  le  rein 
fonctionnait  encore. 

L'opération  faite  fut  la  néphrolithotomie. 

Elle  fut  d'autant  plus  délicate  que  la  radiographie  avait  montré 
dans  le  rein  opposé  (le  gauche)  la  présence  de  deux  petits  calculs, 
ce  qui  indiquait  une  lithiase  bilatérale. 

Contrairement  à  l'opinion  d'Albarran  et  de  Legueu  qui  conseillent 
dans  ces  cas  d'opérer  «  le  rein  le  meilleur  »>  d'abord,  c'est  au  «  rein  le 
plus  malade  »  que  s'est  attaqué  M.  Rafln,  parce  qu'il  était  le  siège  de 
phénomènes  très  douloureux.  Après  des  suites  opératoires  menaçantes, 
Tétat  du  malade  est  devenu  très  satisfaisant.  —  (Lyon  méd.,  8  mars 
1908,  p.  548.)  Th.  Nogier. 


PORTER  et  WHITE.  —  Carcinomes  multiples  consécutifs  à  une 
radiodermite  chronique. 

Porter  a  trouvé  dans  la  littérature  dix  cas  de  carcinome  développé 
sur  une  radiodermite  chronique. 

Le  onzième  est  une  observation  personnelle.  Jeune  homme  chez 
lequel  une  radiodermite  chronique  des  mains  avait  succédé  à  un 
traitement  par  les  rayons  X.  Apparition  de  tumeurs  multiples  sur 
les  mains.  Excision.  Examen  microscopique  :  carcinome.  Le  traite- 
ment a  duré  dix  ans  et  a  consisté  dans  l'excision  des  tumeurs  et 
greffes  de  Thicrsch. 

Le  même  auteur  a  encore  observé  un  cas  de  sarcome  développé 
sur  un  annulaire,  après  un  traitement  par  les  rayons  X. 

On  trouve  dans  ce  travail  la  description  et  des  dessins  de  coupes 
microscopiques  de  trente  cas  de  radiodermite  rassemblés  par  White. 
—  (Armais  of  surgery,   1907.)  Lassueur. 


RIEDEL  et  G.  K.ESTLE.  ^  Notes  sur  une  nouvelle  extension  du 
diagnostic  radiographique. 

L'inducteur  utilisé  par  les  auteurs  sort  de  la  maison  Polyphos  de 
Munich;  il  a  l'avantage  de  permettre  avec  une  grande  facilité  diverses 
combinaisons  du  primaire  et  du  secondaire,   suivant    les  besoins. 


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8ai  ARCHIVES    D'ÉLECTRICiré    MÉDICALE. 

Grâce  à  cet  appareil  et  à  une  ampoule  en  iridium  extrêmement  puis- 
sante, on  peut  obtenir  une  intensité  de  rayons  très  grande.  Une  sou- 
pape et  un  éclateur  permettent  de  supprimer  Tonde  de  fermeture  et 
de  ménager  ainsi  Tampoule.  L'appareil  marche  aussi  bien  avec  220 
qu'avec  110  volts. 

Dans  le  but  d'éliminer  toute  faute  de  projection  et  de  perspective 
des  organes,  du  cœur  en  particulier,  Moritz  et  Levy-Dom  entre 
autres,  ont  employé  Torthodiagraphie;  Immelmann,  Albert-Schôn- 
berg,  Hânisch  et  Rieder  T orthoradiographie  (orthophotographie); 
enfin,  Kôliler  et  Albert-Schônberg  la  téléradiographie  (radiographie 
de  loin). 

La  téléradiographie,  grâce  aux  appareils  qui  la  rendent  actuelle- 
ment facile  et  rapide,  tend  à  prendre  une  importance  toujours  plus 
grande  :  on  peut  faire,  chez  un  adulte,  en  quelques  secondes  (5  à  15 
suivant  l'épaisseur  du  sujet)  des  téléradiogrammes  très  satisfaisants 
du  cœur  et  de  l'estomac.  L'anticathode  est  à  deux  mètres  de  la  plaque; 
on  utilise  un  diaphragme  de  2  ou  3  centimètres  d'ouverture;  le  rayon 
central  doit  tomber  au  centre  de  la  projection  de  l'organe  à  étudier. 
Les  rayons  secondaires  prenant  naissance  dans  l'air  et  non  dans  la 
masse  du  corps,  nécessitent  l'emploi  d'un  cône  ou  d'un  tube  métal- 
lique pour  drainer  les  rayons. 

Un  téléradiogramme  ainsi  obtenu  est  un  exact  équivalent  d'un 
orthodiagramme,  surtout  lorsqu'on  a  eu  soin  de  marquer  la  ligne 
médiane  du  corps. 

Pour  étudier  l'exactitude  de  la  téléradiographie,  les  auteurs  ont 
découpé  des  lames  de  plomb,  en  leur  donnant  les  différentes  formes 
qu'ont  les  projections  du  cœur  chez  le  vivant;  cet  organe  étant,  chez 
un  sujet  de  corpulence  moyenne,  à  environ  3  cent.  1/2  de  la  paroi 
thoracique,  la  silhouette  de  plomb  a  été  placée  à  cette  distance  de 
la  plaque,  avec  Tinclinaison  que  le  cœur  a  normalement  sur  le  plan 
frontal. 

L'erreur  due  à  la  projection  est  naturellement  d'autant  plus  grande 
que  l'organe  étudié  est  lui-même  plus  grand.  De  toute  une  série  d'expé- 
riences faites  avec  ces  silhouettes  du  cœur  et  d'autres  organes  de 
dimensions  variées,  il  ressort  que  Terreur  est  au  plus  de  deux  milli- 
mètres pour  la  largeur  du  cœur,  elle  est  beaucoup  moindre  pour  les 
organes  plus  petits.  On  peut  en  conclure  qu'avec  la  téléradiographie 
on  ne  peut  avoir  que  des  erreurs  très  réduites,  et  en  aucun  cas  plus 
grandes  qu'avec  Torthodiagraphie;  naturellement,  son  exactitude  a 
aussi  des  limites,  et,  lorsque  le  rayon  normal  tombe  au  milieu  de  la 
plaque,  les  dimensions  d'un  organe  éloigné  de  ce  point  sont  un  peu 
moins  exactes  que  si  ce  rayon  tombait  au  milieu  de  l'organe  lui-même. 

La  comparaison  d'orthodiagrammes  et  de  téléradiogrammes  d'un 
même  sujet  montre  que  les  résultats  sont  identiques,  et  que  les  deux 
images  peuvent  se  superposer.  Le  téléradiogramme  a  cependant  une 
supériorité  sur  Torthodiagramme,  il  est  par  lui-même  une  preuve 
objective  absolument  rigoureuse,  ne  dépendant  aucunement  de  l'opé- 
rateur. De  plus,  s'il  est  parfois  de  grandes  difficultés  par  la  méthode 


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graphique,  à  déterminer  la  pointe  du  cœur  (hypertrophie  la  rejetant 
à  gauche)  ou  le  hile  du  poumon,  il  n'en  est  point  par  la  technique  des 
auteurs  :  la  plaque  photographique,  avec  l'aide  d'écrans  renforçateurs, 
perçoit  les  détails  beaucoup  mieux  que  les  yeux  humains.  Enfin,  dans 
le  cas  de  pulsations  exagérées  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux  (insuf- 
fisance aortique,  maladie  de  Basedow,  etc.,  etc.)  la  téléradiographie 
donne  des  images  de  qualité  infiniment  supérieure  à  celle  des  calques 
de  l'autre  méthode. 

Si  l'on  a  eu  la  précaution  d'impressionner  pendant  le  même  état 
respiratoire  deux  clichés  du  thorax,  l'un  en  incidence  antérieure, 
l'autre  en  incidence  postérieure,  les  rayons  presque  parallèles  du  cône 
lumineux  utilisé  permettent  de  superposer  exactement  les  contours 
du  cœur  des  deux  épreuves;  c'est  beaucoup  plus  difficile  avec  l'ortho- 
diagraphie  :  en  incidence  antérieure,  en  effet,  les  rayons  parasites  du 
normal  ne  peuvent  être  tous  éliminés  malgré  l'emploi  d'un  dia- 
phragme, et  cela,  à  cause  de  la  proximité  de  Tanticathode,  d'où 
agrandissement  de  la  projection  cardiaque.  Enfin,  le  rayon  normal 
n'étant  pas  matérialisé  par  un  index  de  plomb,  ne  peut  être  ramené 
très  exactement  tangentiellement  au  cœur. 

Les  temps  de  pose  exagérés  que  l'on  reprochait  à  cette  méthode' 
étant  devenus  actuellement    très  suffisants  tout    en    donnant  des 
contours  beaucoup  plus  nets  de  tous  les  organes,   la  pratique  de 
la  téléradiographie  ou  orthoradiographie  ou  encore  orthophotographie 
ne  pourra  que  se  répandre  de  plus  en  plus. 

Les  conclusions  de  cette  étude  sont  : 

L'exécution  facile  de  téléradiogrammes  dû  cœur,  de  l'estomac,  etc., 
permet  une  exactitude  si  grande,  que  les  images  en  incidence  anté- 
rieure et  en  incidence  postérieure  se  recouvrent  parfaitement;  avec 
une  distance  focale  de  deux  mètres,  on  peut  négliger  les  variations 
de  l'éloignement  des  organes  à  la  plaque  dans  l'une  et  l'autre 
position;  cette  distance  focale  réduit  les  erreurs  de  projection  dans 
une  telle  proportion  qu'elles  sont  pratiquement  abolies.  La  téléra- 
diographie peut  donc,  dès  maintenant,  être  considérée  comme  au 
moins  l'équivalent  de  l'orthodiagraphie.  —  {Miïnch,  med,  Wochens.y 
1898,  no  11.)  E.  Spéder. 


BADIOTHËRAPIB 

BARJON.  —  Deux  oas  d'angiome  de  la  face  guéris  par  la  radio- 
thérapie. 

L'auteur  a  traité  avec  succès  deux  cas  : 

lo  Angiome  de  la  joue  et  du  lobule  de  l'oreille,  enflammé  par 
traitement  antérieur.  Guérison  en  onze  séances  de  dix  minutes.  Rayons 
no»  4-5.  Irradiation  de  la  cicatrice,  laquelle  a  disparu. 


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8'i6  ARCHIVES    D'ÉLCGTRICl'Hi   lliDlCAJ.B. 

2®  Angiome  de  l'angle  interne  de  rœil,îtraité  par  Télectrolyse  sans 
résultat.  Rayons  X.  Guérison  complète. 

(Dosage  quantitatif  des  rayons  X  exprimé  en  heure  et  minutes.  — 
(Lyon  méd,,  1907,  p.  1066.) 


Radiodermite  chronique  dés  msina,  disparition  des  yerrnes 
par  des  doses  mesurées  de  rayons  X. 

Le  malade,  opérateur  au  London  Hospital  pendant  huit  ans  et 
demi,  souffre  d'une  radiodermite  des  mains  depuis  six  ans. 

Pendant  les  quatre  premières  années,  il  s*est  occupé  de  radiogra- 
phie et  a  fait  de  nombreux  examens  à  Técran.  Il  a  également  développé 
des  clichés.  Pendant  les  quatre  dernières  années,  Il  s^est  occupé  exclu- 
sivement de  radiothérapie. 

La  radiodermite  est  plus  intense  en  hiver.  Les  ongles  soat  fortement 
atteints.  La  peau  du  dos  des  mains  et  des  doigts  est  atrophiée,  pré- 
sente de  nombreuses  télangie  tasies  et  de  multiples  verrues  sèches, 
foncées.  La  main  gauche  est  plus  malade  que  la  droite.  La  face  p^il- 
maire  est  indemne,  mais  récemment  est  apparue  sur  la  main  gauche 
une  tache  noire,  ainsi  que  sur  les  bras. 

Le  D'  Sequeira  présente  le  malade  pour  deux  raisons. 

La  première.  c*est  que  le  dos  de  la  main  gauche  a  été  guéri  des 
verrues  par  les  rayons  X.  Considérant  les  heureux  effets  obtenus  par 
les  rayons  X  dans  le  traitement  de  la  xérodermie  pigmentai  re  et 
Tanalogie  qu'il  y  a  entre  certaines  formes  de  radiodermite  chronique 
et  la  maladie  de  Kaposi,  il  était  logique  d*attendre  un  résultat  favo- 
rable de  remploi  des  rayons  X  dans  la  radiodermite. 

Les  régions  verruqueuses  furent  exposées  une  fois  (dose  absorbée 
5  H.).  Cinq  semaines  après,  les  verrues  avaient  disparu:  la  peau  était 
lisse.  La  main  gauche  seule  a  été  traitée,  la  main  droite  le  sera  ulté- 
rieurement; le  malade  est  présenté  pour  démontrer  le  contraste  entre 
les  deux  mains. 

Le  second  point  intéressant  est  la  présence  d'une  tache  pigmen- 
taire  d'im  centimètre  de  diamètre  sur  la  face  palmaire  de  la  main 
gauche.  Chez  les  radiologues,  c'est  la  face  dorsale  des  mains  seule  qui 
souffre.  Il  est  donc  possible  que  cette  tache  soit  sans  relations  avec 
la  radiodermite.  Le  fait  que  la  partie  supérieure  des  bras,  toujours 
protégée  contre  les  rayons  X,  présente  également  des  taches  pig- 
mentaires,  vient  à  l'appui  de  cette  supposition. 

Sir  Malcom  Moris  trouve  risqué  de  traiter  les  radiodernfites  par 
l'agent  qui  les  a  produites. 

Le  D'  Radcuff  Crockbr  fait  remarquer  l'énorme  différence  entre 
les  régions  traitées  et  celles  qui  ne  l'ont  pas  été,  et  suggère  l'idée 
de  traiter  aussi  les  tache<?  pigmeniaires. 

Le  D'  Whitfield  rappelle  l'opinion  du  D'  Reid,  qui  prétend  que 
seuls  les  radiologues  qui  développent  des  clichés  présentent  des  verrues 


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HEVUB    DB    LA    PRES8K.  827 

aux  mains.  Le  malade  présenté  n*a  plus  développé  de  clichés  depuis 
cinq  ansy  mais  il  a  des  verrues  depuis  dix  ans. 

Le  D'  .1.  M.  H.  Mac  Leod  est  d*avis  que  les  rayons  X  sont  à  eux 
seuls  capables  de  produire  des  verrues.  Il  cite  un  cas  de  radiodermite 
avec  productions  verruqueuses  chez  un  fabricant  d'ampoules,  qui  n*a 
jamais  exposé  ses  mains  à  des  agents  chimiques.  Il  conseille  la  des- 
truction des  taches  pigmentaires,  dont  la  nature  sarcomateuse  est 
possible.  (Royal  Society  of  médecine,  dermatological  section,  in  Bri- 
tish  Journ.  of  dermaioL,  avril  1908.)  Lassubur. 


FRANKEL  (de  Berlin).  —  La  radiothérapie  des  métrorragies  et  de 
la  dysménorrhée. 

Après  avoir  constaté,  chez  une  série  de  femmes  soumises  à  la 
radiothérapie  pour  des  affections  non  gynécologiques,  que  les  rayons 
de  Rôntgen  appliqués  le  plus  souvent  sur  des  régions  fort  éloignées 
de  la  sphère  génitale  amenaient  parfois  des  retards  des  règles  et  une 
diminution  de  l'abondance  du  flux  cataménial,  Tauteur  a  eu  Tidée 
d'employer  la  radiothérapie  contre  les  méno  ou  métrorragies  et 
contre  la  dysménorrhée.  Il  a  traité  de  la  sorte  quatorze  patientes 
de  cette  catégorie  :  après  10  à  12  séances,  et  même  cinq  ou  six  seule- 
ment, il  a  obtenu  une  amélioration  manifeste  :  les  douleurs  ont  dis- 
paru, les  hémorragies  ont  notablement  diminué,  et  ces  bons  résul- 
tats ont  persisté  quelquefois  jusqu'à  la  troisième  époque  après  la 
cessation  du  traitement.  Chez  cinq  de  ces  malades,  qui  étaient  atteintes 
en  même  temps  de  leucorrhée,  les  pertes  blanches  ont  complètement 
cessé. 

C'est  au  cours  de  la  première  moitié  du  mois  menstruel  qu'il  con- 
vient de  commencer  la  radiothérapie  et  il  suffit  de  deux  ou  trois 
séances  dans  la  seconde  moitié  du  mois  pour  obtenir  refifet  qu'on  se 
propose  d'atteindre.  En  cas  de  résultat  favorable,  on  peut  dans  la 
suite  se  borner  à  deux,  trois  ou  quatre  séances  par  mois.  Il  faut 
seulement  avoir  soin  d'espacer  les  applications,  pour  éviter  l'action 
stérilisante  des  rayons  de  Rôntgen  sur  les  ovaires. 

A  part  un  peu  de  ténesme  médical,  dont  se  plaignirent  la  plupart 
des  malades,  et  des  céphalées  ou  des  nausées  qu'accusèrent  deux 
des  patientes,  ce  mode  de  traitement  fut  exempt  d'inconvénients.  — 
(Semaine  méd.,  26  fév.  1908.) 


KUHN-FABËR.  —  Traitement  du  goitre,  de  la  maladie  de  Basedow 
et  des  névralgies  par  les  rayons  X. 

L'auteur  a  traité  par  les  rayons  X  quatre  malades  atteints  de 
goitre  simple.  L'un  d'eux  a  guéri,  les  trois  autres  ont  été  notable- 
ment améliorés. 


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82.8  AKGUIVKb   D  ÉLUCTiilCITfi   MBDIGALB. 

L'auteur  n'a  pas  obtenu  de  résultats  aussi  favorables  en  traitant 
la  maladie  de  Basedow  par  la  radiothérapie.  Les  rayons  Rôntgen 
exercent  une  action  très  favorable  contre  les  névralgies  faciales  ou 
sciatiques  ou  contre  les  migraines.  ■ —  (Reu.  de  thérapeut.  méd.-chirurg, 
iwfév.  1908.) 


T.  Y.  MARSCHALKO.  —  Contribution  à  l'histologie  des  tumeurs 
malignes  de  la  peau  soumises  aux  rayons  X. 

Marschalko  croit  que  Faction  des  rayons  X  est  assez  superficielle, 
et  ne  diffère  pas  suivant  la  structure  des  épithéliomas  (baso  ou  spino- 
cellulaire). 

Les  rayons  X  provoquent  une  réaction  inflammatoire  caractéris- 
tique en  même  temps  qu'une  action  dévitalisante  sur  les  éléments 
néoplasiques. 

(Ce  travail  ne  jette  pas  une  lueur  bien  nouvelle  sur  cette  capti- 
vante question.)  —  (Archiu.  /.  DermatoL  und  Syphilis,  1907,  p.  41.) 


MÉNÉTRIER  et  GLUINET.  —  Étude  de  la  radiothérapie  des  cancers 
épithéliaux. 

Les  auteurs  relatent  l'observation  d'une  malade  qui,  opérée  en 
1892  d'un  néoplasme  du  sein,  lequel  récidiva  en  1899,  fut  atteinte 
quelques  années  plus  tard  d'un  cancer  nodulaire  du  cuir  chevelu. 
Ces  noyaux,  soumis  à  la  radiothérapie  (une  séance  par  semaine, 
quantité  de  rayons  égale  à  3  H,  pouvoir  de  pénétration  correspon- 
dant au  no  8  du  radiochromomètre  de  Benoist)  pendant  neuf  mois 
et  demi,  disparurent  par  fonte  sans  phénomènes  inflammatoires.  La 
patiente  mourut  ensuite  de  cachexie  due  à  l'apparition  de  nouveaux 
nodules  cutanés  et  viscéraux.  La  comparaison  des  nodules  soumis 
à  l'action  des  rayons  X  et  des  nodules  non  traités  permet  les  consta- 
tations suivantes  : 

D^ns  les  nodules  traités  l'épiderme  est  aminci,  la  diminution 
d'épaisseur  portant  avant  tout  sur  la  couche  de  Malpighi  et  la  ligne 
de  séparation  du  derme  et  de  l'épiderme  est  rectiligne  au  lieu  d'être 
ondulée.  Le  stroma  du  derme  est  tout  au  plus  un  peu  plus  ferme 
qu'à  l'état  normal,  mais  il  n'existe  pas  d'hypertrophie  conjonctive 
ou  élastique,  ni  de  congestion,  ni  de  diapédèse.  Dans  sa  partie  pro- 
fonde on  trouve  quelques  petits  boyaux  épithéliaux.  Les  glandes 
sudoripares  et  sébacées,  ainsi  que  les  poils,  ont  disparu.  Au  contraire, 
dans  un  nodule  récent  non  traité  on  note  l'aspect  habituel  de  l'épi- 
théliome  secondaire  de  la  peau  avec  ses  boyaux  pleins  ou  glanduli- 
formes,  des  glandes  sudoripares  et  sébacées  plus  ou  moins  conservées 
et  des  papilles  normales. 

A  un  fort  grossissement  on  voit  que  sous  l'influence  des  rayons 


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RBVUB    DB    LA    PRB88B. 

les  cellules  malpighiennes  ont  un  noyau  très  chromophile  non  pycno- 
tique  et  un  protoplasma  vacuolaire.  Les  prolongements  épineux 
intercellulaires  ont  disparu.  Ce  sont  là  des  lésions  de  radiodermite 
au  début.  Dans  les  couches  superficielles  du  derme  on  rencontre  des 
cellules  à  noyau  prenant  fortement  les  couleurs,  non  pycnotique,  à 
protoplasma  réduit  et  très  basophile.  Entre  ces  cellules  et  celles 
des  boyaux  cancéreux  subsistant  dans  les  couches  profondes  tous  les 
intermédiaires  se  rencontrent.  Ces  cellules  doivent  être  considérées 
comme  étant  en  état  de  vie  ralentie.  Par  comparaison  avec  les  nodules 
non  traités,  il  est  certain  que  de  nombreux  boyaux  épithéliaux  ont 
dû  disparaître,  probablement  par  nécrose,  suivie  de  liquéfaction  ou 
de  macrophagie.  En  tout  cas  le  traitement  n*a  pas  donné  naissance 
à  une  réaction  inflammatoire. 

En  se  basant  sur  ces  constatations,  les  auteurs  estiment  quMl  faut 
continuer  la  radiothérapie  après  guérison  apparente.  —  (Semaine 
méd.,  13  mai  1908.) 


MERET.  —  Syoosis  de  la  barbe  datant  de  quinze  ans  g^éri  par  la 
radiothérapie. 

L*auteur  publie  une  observation  qui  montre  refllcacité  de  la 
radiothérapie  dans  la  foUiculite  invétérée  de  la  barbe.  Il  a  suffi  de 
six  séances  de  radiothérapie  pour  amener  une  guérison  définitive. 
Si  les  lésions  sont  légères  ou  de  moyenne  intensité,  l'infiltration  peu 
prononcée,  on  peut  appliquer  d'emblée  et  sans  crainte  la  radiothé- 
rapie. Dans  les  cas  avec  abcès  sous-cutanés,  on  ouvrira  d'abord  les 
poches  purulentes,  puis  on  fera  des  irradiations  modérées  pour  éviter 
la  radiodermite. 

Le  traitement  réussit  souvent,  dans  le  sycosis  de  la  moustache 
entretenu  par  une  rhinite  chronique. 

La  dose  à  employer  est  la  dose  dépilante  :  trois  à  quatre  heures 
suivant  l'état  des  téguments,  sur  chaque  point  malade,  en  une  seule 
séance.  On  se  gardera  des  réactions  trop  vives,  afln  d'éviter  une 
alopécie  définitive,  en  plaques,  par  atrophie  des  bulbes  pileux.  La 
peau  généralement  enflammée  et  infiltrée  est  plus  sensible  à  l'action 
des  rayons  X  qui  produisent  aussi  facilement  des  radiodermites. 

Après  la  dépilation,  lorsque  les  douleurs  et  les  démangeaisons 
ont  disparu,  on  a  conseillé  des  applications  de  pommade  soufrée  ou 
ichthyolée. 

Dès  le  début  du  traitement,  suspendre  l'usage  du  rasoir,  pour  le 
reprendre  seulement  au  bout  de  six  semaines  à  deux  mois  lorsque 
les  poils  repoussent. 

Les  rayons  X  paraissent  agir  à  la  fois  par  leur  action  dépilante 
qui  supprime  le  poil,  agent  d'irritation,  et  en  apportant  dans  les  tissus 
malades  certaines  modifications  entraînant  la  résorption  des  infil- 
trations nodulaires. —  {Rev.  de  thérapeui.,  !•'  mars  1908.) 

4IICH.  d'électr.   UÈD.  —  IQoS.  6o 


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83o  ARCHIVES    D'ÉLBCnUGITÉ   MÉDICALE. 

G.  PINI.  ^  La  radiothérapie  des  adénites  yénériennes  (La  radio, 
terapia  nelle  adeniti  yeneree). 

PlDi  rapporte  huit  cas  de  bubons  au  début,  traités  par  la  radiothé- 
rapie. Cette  méthode  supprime  rapidement  la  douleur,  évite  au  malade 
les  pansements.  Elle  est  utile  surtout  quand  le  ganglion  n'est  pas 
encore  adhérent  à  la  peau  et  ne  présente  pas  de  fluctuation.  C'est, 
d'après  l'auteur,  une  méthode  abortive  ou  préventive.  —  (Extrait 
des  Ann,  de  dermaioL,  juin  1908.) 


ZIMMËRN.  —  Traitement  de  l'épithéliome. 

La  variété  des  méthodes  préconisées  contre  les  épithéliomes  : 
radiothérapie,  électrolyse  négative,  étincelles  à  haute  fréquence,  etc. 
prouve  que  le  néoplasme  peut  guérir  par  l'une  ou  par  l'autre. 

Le  traitement  par  l'électrolyse  négative  préconisé  par  Brocq  est 
une  méthode  précieuse  contre  les  petits  épithéliomes,  surtout  pour  le 
médecin  de  campagne,  qui  peut  facilement  l'appliquer  et  enrayer  ainsi 
la  progression  de  ces  néoplasmes. 

On  a  trop  insisté  sur  la  radiothérapie  et  je  ne  vois  pas  pourquoi 
on  éliminerait  pour  elle  d'autres  méthodes,  comme  celle  de  la  haute 
fréquence,  préconisée  par  Oudin  entre  autres,  et  qui  réussit  très  bien 
dans  les  épithéliomes  de  petite  dimension,  la  radiothérapie  étant 
réservée  pour  les  néoplasies  très  étendues. 

Oudin.  —  Le  petit  épithélioma  saillant,  non  térébrant,  comme  on 
le  voit  dans  l'angle  de  l'œil,  est,  en  effet,  très  bien  amélioré  par  les 
étincelles  de  haute  fréquence;  au  bout  de  deux  ou  trois  séances,  la 
saillie  tombe,  la  cicatrice  est  belle  et  rapide.  La  douleur  provoquée 
par  le  assage  des  premières  étincelles  peut  être  atténuée  par  l'anes- 
thésie  préalable. 

Delherm.  —  On  a,  dans  ces  derniers  temps,  beaucoup  parlé  de 
l'action  de  l'étinceUe  de  haute  fréquence  sur  les  tumeurs  malignes  : 
cancer  du  sein,  de  l'utérus.  Je  rappellerai  que  les  électriciens  utilisent 
depuis  longtemps  la  «  fulguration  »  pour  les  épithéliomes  de  la  peau, 
(t  avec  un  plein  succès;  le  résultat  est  même  souvent  très  rapide. 
(M.  Delherm  cite  à  l'appui  le  cas  d'un  de  ses  malades  âgé  de  soi- 
xante-deux ans,  atteint  depuis  trois  années  d'un  épithélioma  de 
l'angle  de  l'œil  et  qui,  soigné  ainsi,  est  et  demeure  guéri  depuis  l'année 
1905.  n  a  été  revu  il  y  a  quelques  jours.) 

A  propos  du  traitement  comparatif  de  l'épithéliome  de  la  face  par 
la  radiothérapie,  les  interventions  chirurgicales  et  la  cautérisation 
ignée,  M.  Delherm  relate,  en  outre,  un  cas  d'épithéliome  du  sourcfl 
qui  tire  sa  seule  importance  du  brillant  résultat  obtenu  par  la  radio- 
thérapie là  où  d'autres  méthodes,  deux  ablations  au  bistouri,  des- 
truction au  thermo-cautère,  avaient  échoué. 

Les  modifications  ne  se  produisirent  qu'après  les  six  ou  sept  pre- 
mières séances  de  rayons  X.  A  partir  de  ce  moment,  la  régression  fut 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  83 1 

rapide.  La  guérison  date  maintenant  de  trois  ans.  Les  récidives  qui 
s'étaient  produites  entre  les  autres  traitements  s'étaient  toujours 
manifestées  à  de  très  brefs  intervalles.  (Trois  récidives  en  quatre  mois.) 

Dubois.  —  Je  pense  qu'il  ne  faut  pas  toucher  à  certains  épithé- 
liomes,  chez  lesquels  l'intervention  provoque  une  poussée  aiguë  avec 
aggravation  rapide.  J'ai  ainsi  observé  un  cas  d'épithéliome  mélani- 
que  où  le  traitement  par  l'électrolyse  a  été  l'occasion  d'un  engorge- 
ment volumineux  des  ganglions  sous-maxillaires  et  où  la  mort  survint 
un  an  après.  A  mon  avis,  de  tous  les  procédés  l'électrolyse  négative 
est  celui  qui  peut  le  plus  facilement  donner  le  coup  de  fouet  à  l'épi- 
thélioma.  U  faut  bien  spécifier  à  quelles  formes  on  peut  l'appliquer. 

Leredde.  —  n  serait  peut-être  intéressant  de  donner  une  sanction 
à  cette  discussion  et  d'adopter  des  conclusions  qui  pourraient  guider 
l'opinion  médicale. 

Bardet.  —  n  me  paraît  difficile  et  même  dangereux  d'établir  une 
sorte  de  codification  des  traitements  et  des  méthodes  thérapeutiques, 
n  est  très  humain  de  s'enthousiasmer,  mais  trop  souvent  les  meilleurs 
esprits  sont  obligés  de  revenir  sur  des  convictions  et  des  espoirs  qui 
avaient  d'abord  paru  légitimes.  Pour  l'instant,  dans  le  traitement 
des  épithéliomes  cutanés,  nos  collègues  spécialistes  se  montrent 
d'accord  sur  l'utilité  du  curetage  suivi  de  radiothérapie,  dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas,  sur  les  avantages  de  la  haute  fréquence  dans 
les  petites  tumeurs  indurées  et,  au  contraire,  de  la  radiothérapie  pour 
celles  dont  le  bourrelet  est  mou  et  la  surface  ulcérée;  mais  sommes- 
nous  assurés  qu'une  plus  longue  étude  des  procédés  ne  puisse  amener 
d'autres  conclusions?  Assurément  non;  par  conséquent,  nous  risque- 
rions de  prendre  solennellement  une  décision  sans  valeur.  Une  société 
médicale  représente  pour  moi  un  exceUent  appareil  enregistreur  de 
faits,  et  il  serait  fâcheux  de  la  détourner  de  sa  véritable  destination. 

Leredde.  —  Ma  proposition*  ne  vise,  bien  entendu,  que  des  médi- 
cations bien  connues  et  longuement  expérimentées,  sur  lesquelles 
nous  serions  en  grande  majorité  d'accord.  Je  suis  persuadé  que  les 
conclusions  adoptées  en  séance  auraient  le  grand  avantage  de  pou- 
voir guider  le  médecin  avec  une  grande  autorité. 

Gréquy.  —  Je  me  rallie  complètement  à  la  manière  de  voir  de  notre 
secrétaire  général  ;  je  crois  que  nous  aurions  grand  tort  de  prétendre 
imposer  notre  manière  de  voir  par  un  vote  collectif,  qui  n'aurait  pas 
plus  d'autorité  que  l'opinion  personnelle  des  argumentateurs.  Laissons 
les  Parlements  voter  successivement  des  lois  contradictoires.  Il  serait 
déplorable  qu'au  bout  d'une  ou  deux  années,  la  Société  de  thérapeu- 
tique fût  amenée  à  émettre  successivement  plusieurs  opinions  sur 
un  même  sujet. 

Leredde.  —  Il  me  semble  qu'il  y  aurait  toujours  intérêt  à  exposer, 
de  manière  très  nette,  par  un  vote,  les  conclusions  qu'il  est  possible 
de  tirer  à  un  moment  donné.  Il  est  évident  que  nous  ne  pouvons  avoir 
la  prétention  de  fixer  la  science,  mais  cependant  il  est  possible  de 
consacrer  les  manières  de  voir  d'une  époque. 

Patein.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de  M.  Leredde.  La 


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832  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Société  est-elle  d'avis  qu'il  y  a  lieu  de  voter  des  conclusions  expri- 
mant son  opinion  générale  à  la  suite  du  rapport? 

A  runaninûté,  moins  une  voix,  la  Société  refuse  de  voter  les  conclu- 
sions. —  (Soc.  de  thérapeut.,  séance  du  18  janv.,  anal,  in  Bulletin 
méd.,  1^'  fév.  1908.) 


RADIUBITHâRAPIB 

Gh.  AUBERTIN  et  André  DELAMARRE.  —  Action  du  radium  sur  le 
Sang. 

On  sait  que  les  rayons  X,  en  irradiation  totale,  produisent  chez 
l'animal  une  leucocytose  immédiate  et  passagère,  suivie  d'une  leuco- 
pénie  relativement  persistante.  Etant  donné  que  les  rayons  de  Bec- 
querel contiennent  certaines  radiations  (rayons  y)»  dont  la  pénétra- 
bilité  est  supérieure  à  celle  des  rayons  X,  il  était  indiqué  de  rechercher 
l'action  du  radium  sur  les  organes  profonds  et  particulièrement  les 
centres  hématopoTétiques. 

Les  altérations  spléniques  ont  déjà  été  étudiées  par  Heincke  (1904); 
quant  aux  modifications  sanguines,  elles  n'ont  pas  encore  été  décrites  : 
toutefois.  Curie,  Bouchard  et  Balthazard  (1904)  ont  noté  chez  des 
animaux  morts  après  avoir  respiré  l'émanation  du  radium  «  une  dimi- 
nution des  leucocytes  du  sang  sans  modification  du  pourcentage,  les 
débris  leucocytaires  se  retrouvaient  dans  les  macrophages  de  la  rate  ». 

L'étude  de  l'action  biologique  des  rayons  X  nous  ayant  appris  que 
pour  obtenir  des  modifications  sanguines  nettes,  il  était  nécessaire 
d'employer  des  irradiations  totales  ou* presque  totales,  nous  avons  eu 
recours  aux  souris  blanches;  notre  appareil  (de  3  cent,  de  diamètre)  (>) 
était  posé  contre  la  face  ventrale  des  animaux,  irradiant  ainsi  les  trois 
quarts  de  l'abdomen  et  les  deux  tiers  du  thorax,  c'est-à-dire  la  rate 
et  une  grande  partie  de  la  moelle  osseuse,  et  laissant  l'encéphale  en 
dehors  de  la  zone  d'irradiations.  Avec  ce  dispositif  une  séance  ininter- 
rompue de  quatorze  heures  ne  tue  pas  l'animal. 

Irradiation  unique.  —  Le  premier  effet  appréciable  est  une 
élévation  du  chiffre  leucocytaire  très  nette  après  une  heure  d'irradia- 
tion et  portant,  par  exemple,  le  chiflh'e  leucocytaire  de  10  800,  chiffre 
initial,  à  18  000,  21  000,  26  000.  Cette  leucocytose  immédiate  est  cons- 
tante, mais  elle  demande  à  être  recherchée  assez  tôt. 

(')  Appareils  à  sels  collés  sur  toile  portant  4  centigrammes  d'un  sel  mixte 
de  sulfate  de  radium  et  de  baryum.,  d'une  activité  initiale  de  500  000  par 
centigramme.  Rayonnement  de  Tappareil  nu  :  690  000  environ.  Une  feuille 
d'aluminium  épaisse  de  l/lOO»  de  millimètre  jointe  à  une  mince  feuille  de 
caoutchouc  et  à  une  feuille  de  papier  ordinaire  éliminait  tous  les  rayons  c  et 
fj  mous.  Nous  utilisions  un  rayonnement  effectif  équivalent  à  36  000  (32  000 
p  durs  et  4  000  y);  soit  environ  4  570  p  et  570  t  par  centimètre  carré,  l'ap- 
pareil ayant  environ  7  centimètres  carrés  de  surface. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  833 

Très  rapidement  la  leucocytose  fait  place  à  une  diminution  notable 
des  leucocytes  :  au  bout  de  deux  heures  nous  avons  trouvé,  chez  les 
animaux  indiqués  plus  haut,  les  chiffres  de  6  000,  4  800  et  4  800. 

Cette  leucopénie  se  prolonge  assez  longtemps  après  la  fin  de  l'irra- 
diation; une  souris  irradiée  pendant  deux  heures  et  demie  présentait 
encore  le  lendemain  une  leucopénie  de  1  800;  le  surlendemain  elle 
était  remontée  à  8  400. 

La  leucocytose  immédiate  est  une  polynucléose  :  les  polynucléaires 
peuvent  monter  de  32  0/0  à  60  0/0,  c'est-à-dire  3  500  à  14  700.  En 
même  temps  apparaissent  dans  le  sang  des  leucocytes  en  histolyse. 

De  plus,  fait  intéressant  et  d'ailleurs  identique  à  ce  qui  se  passe 
avec  les  rayons  X,  au  moment  où  les  leucocytes  baissent,  la  formule 
reste  à  prédominance  de  polynucléaires.  Exemple  :  avant,  10  800 
avec  32  0/0  de  polynucléaires;  après  une  heure,  18  000  avec  60  0/0; 
après  trois  heures,  6  000  avec  83  0/0;  après  cinq  heures,  5  400  avec 
71  0/0.  Dans  ce  cas,  le  chiffre  absolu  des  polynucléaires  n'avait  donc 
pas  encore  baissé  à  la  cinquième  heure;  plus  souvent  ce  chiffre  a  déjà 
baissé  après  deux  heures,  malgré  un  pourcentage  élevé  (69  0/0,  au  lieu 
de  48  0/0  dans  un  cas,  chiffres  absolus,  3  300,  au  lieu  de  5  100);  la 
leucopénie  est  donc  due  surtout  mais  non  exclusivement,  à  la  destruc- 
tion précoce  des  mononucléaires. 

Ainsi  une  ^éance  de  deux  heures  et  demie  suffit  à  produire  une  leu- 
copénie persistante:  après  des  séances  plus  longues  (neuf,  douze, 
quatorze  heures),  la  leucopénie  ne  nous  a  pas  semblé  beaucoup  plus 
marquée. 

Chez  les  animaux  sacrifiés  à  la  fin  d'une  séance  de  deux,  trois,  cinq 
heures  et  présentant  de  la  leucopénie,  les  altérations  destructives  des 
follicules  de  la  rate  ne  sont  pas  encore  appréciables.  Il  n'en  est  pas  de 
même  chez  les  souris  sacrifiées  après  les  séances  de  neuf,  douze,  qua- 
torze heures  :  la  fragmentation  des  noyaux  et  la  macrophagie  sont 
très  nettes.  La  moelle  ne  présente  pas  de  signes  appréciables  de  dégé- 
nérescence. 

Irradiations  répétées.  —  (Deux  heures  par  Jour  ou  deux  heures 
tous  les  deux  jours).  Elles  produisent  une  leucopénie  persistante  et 
plus  marquée  encore  (2  400,  1  800,  1  200),  avec  polynucléose  extrê- 
mement marquée  (71  0/0  au  lieu  de  18  0/0,  taux  initial).  De  plus,  on 
note  une  diminution  parfois  considérable  des  globules  rouges  (de  8  à 
4  millions  dans  un  cas,  après  huit  jours  d'irradiations  presque  quoti- 
diennes =  douze  heures  en  tout).  La  rate  présente  des  lésions  très 
intéressantes  et  sur  lesquelles  nous  reviendrons. 

En  somme,  le  radium  produit  des  modifications  sanguines  presque 
identiques  à  celles  que  produisent  les  rayons  X  :  même  modification 
immédiate,  leucocytose  passagère;  même  modification  essentielle,  leu- 
copénie relativement  persistante;  et  nous  ajouterons,  mêmes  alté- 
rations destructives  de  la  rate. 

Nous  insisterons  sur  la  précocité  de  ces  modifications  sanguines  qui 
sont  déjà  nettes  au  bout  de  deux  heures  et  même  d'une  heure  :  elles 
sont  par  conséquent  antérieures  aux  modifications  spléniques  puisque. 


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sa  ARGHIVK8    D'ÉLECTlUGITli    MÉDICALE. 

comme  nous  l'avons  dit,  ces  dernières  n'existent  pas  encore  à  nn 
moment  où  la  leucopénie  est  déjà  constituée. 

Il  y  a  donc  une  certaine  indépendance  entre  la  diminution  des  leu- 
cocytes  du  sang  et  la  destruction  du  tissu  lymphoïde  :  on  ne  saurait 
par  conséquent  expliquer  l'une  par  l'autre;  l'un  de  nous,  avec 
M.  Beaujard,  a  déjà  insisté  sur  ce  point  à  propos  des  rayons  X. 

Dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  il  s'agit  d'une  leucopénie  par 
hyperdestruction  et  non  par  insuffisance  médullaire,  comme  le  prou- 
vent, et  la  polynucléose  et  la  macrophagie  au  niveau  de  la  pulpe 
splénique  ;  il  ne  semble  pas  que  (dans  les  expériences  dont  nous  parlons 
aujourd'hui),  il  y  ait  eu  des  lésions  dégénératives  de  la  moelle,  autant 
qu'on  en  peut  juger  d'après  l'étude  des  frottis.  —  {Soc.  de  biologie, 
14  mars  1908.) 


WIGKHAM  et  DEGRAIS.  —  Décoloration  de  certains  tissas  angio- 
mateux  par  le  radium  sans  réaction  inflammatoire. 

n  se  produit  une  véritable  action  élective  sur  le  tissu  morbide  et 
cette  action  se  retrouve  même  quand  il  y  a  ulcération  de  surface, 
car  les  tissus  sont  décolorés  bien  au  delà  des  régions  enflammées  et 
les  décolorations  se  produisent  même  au  delà  des  bords  des  appareils 
appliqués  sans  intervention  de  révulsion  inflammatoire. 

Ces  résultats  s'obtiennent  par  divers  procédés: 

10  Applications  très  courtes  mais  fréquemment  répétées;  tel  le 
procédé  du  feu  croisé  qui  consiste  à  appliquer  à  la  fois  plusieurs 
appareils  un  temps  inférieur  à  celui  qui  déterminerait  une  irritation 
de  surface.  Pendant  ce  temps,  les  rayons  très  pénétrants  se  croisent 
dans  la  profondeur  et  y  multiplient  leur  action  selon  le  nombre  des 
appareils  appliqués; 

2<>  Application  de  très  longues  durées  en  interposant  des  écrans 
plus  ou  moins  épais  afin  de  filtrer  les  rayons  et  de  n'agir  qu'avec 
des  doses  globales  très  faibles. 

Ces  diverses  applications  peuvent  se  faire  soit  avec  des  appareils 
à  vernis,  soit  avec  des  toiles,  radifères  qui  ont  l'avantage  de  se  mouler 
sur  les  régions.  —  (Presse  méd.^  11  juillet  1908.) 


LUMIÈRE 


RIEDEL.  —  Contribution  thérapeutique  au  traitement  des 
maladies  de  la  peau  par  la  lumière  de  l'aro  voltalque. 

La  lumière  de  Tare  voltalque  a  été  très  peu  utilisée  en  dermato- 
logie, par  suite  de  la  concurrence  que  lui  ont  faite  la  radiothérapie, 
la  lumière  ultra-violette  et  les  diverses  lampes  électriques.  L*auteur 


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REVUB    DE    LA    PRESSE.  835 

a  utilisé  l'arc  voltaïque  sous  un  courant  de  1 10  volts  et  de  15  ampères, 
placé  à  10  ou  15  centimètres  de  distance  de  la  région  à  impressionner. 
Si  Tapplication  doit  être  faite  sur  la  face,  le  malade  doit  avoir  les 
yeux  garnis  de  lunettes  foncées  ou  d'un  bandeau.  Le  dégagement 
de  chaleur  est  assez  considérable.  L'auteur  a  cherché  à  produire 
une  dermatite  aiguë  légère,  passagère.  L'érythème  artificiel  dure 
en  général  quelques  heures,  puis  la  peau  prend  un  aspect  marbré 
avant  de  revenir  à  la  normale.  Avec  des  radiations  répétées  Tépiderme 
devient  cassant  et  la  peau  légèrement  sensible  à  la  pression,  parfois 
elle  se  pigmente  un  peu. 

Les  affections  soumises  à  ce  traitement  consistaient  en  eczémas 
de  la  tête,  de  la  face,  du  cou,  des  mains  et  des  bras,  des  pieds  et  des 
jambes,  en  intertrigo,  lichen  ruber,  prurit  anal  ou  généralisé,  herpès 
zoster,  acné  rosacée,  acné  vulgaire,  sycosis,  tuberculose  cutanée, 
syphilis  tertiaire. 

De  ses  observations,  Fauteur  tire  cette  conclusion  que  l'arc  vol- 
taïque dans  beaucoup  de  cas  de  dermatoses  est  aussi  efficace  que  le 
traitement  ordinaire  par  les  pommades  et  lui  est  même  parfois  supé- 
rieur. Il  s'agit  alors  de  dermatites  superficielles,  accompagnées  sur- 
tout de  desquamation,  dans  lesquelles  l'irritation  inflammatoire 
superficielle  joue  le  rôle  d'agent  curatif.  Par  contre,  dans  les  affections 
qui  siègent  dans  les  couches  profondes  de  la  peau  ou  celles  qui  résis- 
tent aux  traitements  ordinaires,  on  peut  essayer  l'arc  voltaïque, 
mais  sans  en  attendre  des  effets  particuliers.  L'actinothérapie,  d'après 
l'auteur,  ne  doit  pas  supplanter  les  anciennes  méthodes  qui  ont  fait 
leurs  preuves,  mais  être  employée  lorsque  ces  dernières  échouent. 

L'auteur  donne  une  statistique  de  105  cas  comprenant  39  guérisons, 
19  améliorations,  10  améliorations  de  malades  encore  en  voie  de 
traitement,  18  insuccès  et  19  cas  dans  lesquels  le  résultat  éloigné 
est  inconnu.  —  {Rev.  de  thérapeui.,  !•'  mai  1908.) 


Arthur  SCHUGHT.  —  Sur  le  traitement  du  lupus  Tulgaire  et 
d'autres  dermatoses  avec  la  lampe  quartz  de  Kromayér. 

Compte  rendu  d'assez  bons  succès  du  traitement  par  la  lampe 
quartz  dans  certains  cas  de  lupus  vulgaire,  de  lupus  érythémateux, 
d'acné  rosacée  et  de  naevi  vasculaires.  —  {Zeitschrift  fur  Elektrologie 
und  Rôntgenkunde,  Heft  10,  1908.)  H.  Boruttau. 


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BIBLIOGRAPHIE 


D'  L.  DUMONT,  chef  de  service  de  radiologie  à  l'hôpital  international  de 
Paris.  —  Conseils  pratiques  sur  l'électricité  et  les  rayons  X  à 
l'usage  des  médecins.  Dépôt,  chez  Tauteur,  rue  Etienne-Marcel,  a3, 
Paris,  1907,  I  vol.  in-ia,  270  p.,  85  fig. 

Ce  petit  volume  est  sans  prétention  et  l'auteur  a  surtout  voulu  rester 
pratique  :  on  le  voit  à  chaque  page  où  il  laisse  de  côté  tout  historique,  tout 
nom  d'auteur,  pour  ne  développer  que  les  données  de  la  pratique. 

Bien  des  choses  manquent  évidemment,  car  la  pratique  de  l'électricité 
médicale,  avec  ses  difficultés  de  technique  et  de  clinique  qu'aucune  autre 
spécialité  ne  connaît  aussi  grandes,  est  Tune  des  plus  difficiles  sinon  la  plus 
difficile  des  spécialités  médicales.  Nous  avons  déjà  beaucoup  de  traités  d'^ec- 
tricité  médicale,  il  parait  qu'ils  se  vendent  tous  très  bien,  un  de  plus  n'est 
donc  pas  de  trop  et  nous  ne  pouvons  que  lui  souhaiter  le  succès  de  ses 
aînés. 

J.  B. 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouhouilhoc. 


Bordeaux. —  Impr.  .G.  GouirouiLHOu,  rue  Guiraude,  9-11. 


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16*  ANNÉE.  N«  248  25  octobre  1906. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


FoNDATEim  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Deuxième  Congrès  physiothérapique  des  médecins  de  langue 
française  (Pâques,  1909).  —  La  Commission  d*organisation  du  deuxième 
Congrès  de  physiothérapie  des  médecins  de  langue  française  a  demandé  de 
mettre  les  questions  suivantes  à  l'ordre  du  jour  pour  le  prochain  Congrès  : 

i*"  Des  agents  physiques  dans  le  diagnostic  de  la  paralysie  infantile; 

2^  Des  agents  physiques  dans  le  traitement  des  varices  et  ulcères  variqueux  ; 

3*"  Des  inconvénients  de  Texercice  de  la  physiothérapie  par  les  empiriques. 

De  plus,  la  Commission  a  décidé,  sur  la  proposition  de  MM.  Béclèee, 
Delherm  et  LAQUBRRiàRB,  qu'une  séance  hors  série  sera  consacrée  à  Fétude 
des  «  effets  physiologiques  des  diverses  radiations  (rayons  caloriques,  rayons 
lumineux,  rayons  ultra- violets,  rayons  X,  rayons  du  radium)  ». 

Lorsqu'un  nouveau  programme  plus  complet  aura  été  élaboré,  nous  en 
préviendrons  nos  lecteurs. 

Physiothérapie.  —  Le  cours  de  physiothérapie,  organisé  du  i5  octobre 
au  8  novembre  prochain  à  V École  des  Hautes  Études  sociales,  16,  rue  de  la 
Sorbonne,  est  divisé  en  trois  séries  de  vingt  leçons. 

Les  cours  de  la  série  A  auront  lieu  à  six  heures.  Ils  comprennent  :  Télec- 
trothérapie  (onze leçons,  du  i5  au  27  octobre  inclus:  M.  Albert  Weil);  la 
radiumthérapie  (trois  leçons,  les  a8,  39  et  3o  octobre:  M.  Dominici);  la 
photothérapie  (une  leçon,  le  3i  octobre  :  M.  de  Beurmann);  la  radiothérapie 
(trois  leçons,  les  3,  4  et  5  novembre  :  M.  Albert  Weil);  la  méthode  de  Hier 
(deux  leçons,  les  6  et  7  novembre  :  M.  Durey). 

Les  cours  de  la  série  B  auront  lieu  à  cinq  heures.  Ils  comprennent  : 
le  massage  général  (sept  leçons,  du  i5  au  aa  octobre  inclus:  M.  Durey); 
le  massage  viscéral  (cinq  leçons,  du  a3  au  aS  octobre  inclus  :  M.  Cautru)  ;  le 
massage  gynécologique  (une  leçon,  le  2g  octobre  :  M.  Wetterwald);  la  gym- 
nastique (deux  leçons,  le  3o  et  le  3i  octobre:  M.  Desfosses);  la  mécano- 

ARCH.    D*liLBCTR.    MBD.  —  I908.  61 


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838  ARCHIVES    D^ÉLECTRlCITé    MEDICALE. 

thérapie  (cinq  leçons,  du  3  au  7  novembre  inclus  :  MM.  Lagrange  et 
Kniger). 

Les  cours  de  la  série  C  auront  lieu  à  quatre  heures.  Ils  comprennent  : 
la  diététique  (six  leçons,  du  1 5  au  ai  octobre  inclus  :  M.  Gaston  Lyon);  la 
climatothérapie  (deux  leçons,  le  2a  et  le  a3  octobre  :  M.  Lalesque);  les  cures 
naturistes  (une  leçon,  le  a4  octobre:  M.  Sandoz);  Thydrologie  générale 
(trois  leçons,  les  a6,  37  et  a8  octobre  :  M.  Bardet);  Thydro-thermothérapie 
(quatre  leçons,  les  ag,  3o,  3i  octobre  et  le  3  novembre  :  M.  Pariset),  l'hydro- 
logie clinique  (quatre  leçons,  les  4,  5,  6  et  7  novembre  :  MM.  Bouloomié 
et  Mougeot). 

Certaines  leçons,  en  raison  des  démonstrations  pratiques  nécessaires, 
seront  reportées  le  matin  dans  divers  instituts  ou  hôpitaux;  Tindication 
en  sera  toujours  donnée  par  les  conférenciers  plusieurs  jours  à  l'avance. 

Le  prix  de  chacune  des  séries  de  vingt  leçons  est  de  4o  francs.  On  peut 
s'inscrire,  pour  une  des  séries  ou  pour  les  trois,  chez  MM.  Vigot  frères,  a3, 
place  de  l'École-de- Médecine,  ou  chez  le  D'  Durey,  16,  rue  de  Logelbach. 

Distinctions  honorifiques.  —  Lors  de  la  dernière  réunion  de  la  Britisb 
médical  Association,  à  Sheffield,  le  titre  de  docteur  of  Science,  honoris  causa, 
a  été  conféré  par  la  dite  Association  à  six  étrangers  qui  sont  :  MM.  Bouchard 
et  Lucas- Championnière,  de  Paris;  Tillmanns,  de  Leipzig;  Fuchs,  de 
Vienne;  Depage,  de  Bruxelles,  et  Murphy,  de  Chicago. 

L'espéranto  au  service  des  membres  de  la  Croix-Rouge.  —  Lors 
du  récent  Congrès  d'espéranto,  qui  s'est  tenu  à  Dresde,  la  section  saxonne 
de  la  Croix-Rouge  a  présenté  une  formation  sanitaire  de  secouristes  aux- 
quels on  avait  enseigné  la  langue  universelle  susdite.  Après  dix  séances  de 
deux  heures  chacune,  toutes  les  unités  de  cette  colonne  étaient  en  mesure 
de  s'exprimer  très  couramment  en  espéranto.  Le  résultat  obtenu  a  fait 
l'admiration  des  congressistes  qui  ont  assisté  à  cette  présentation. 

Le  massage  des  nerfs,  érigé  en  spécialité  officielle.  —  Le  Ministre 
de  rinstruction  publique  et  des  Cultes,  de  Berlin,  vient  de  décréter  la 
création,  dans  une  annexe  de  l'hôpital  de  la  Charité,  de  cette  ville,  d'un 
service  spécialement  consacré  au  massage  des  nerfs.  Ce  service  est  placé  sous 
la  direction  du  D'  Cornélius,  de  l'Académie  Empereur  -  Guillaume.  Ses 
attributions  ont  été  spécifiées  ainsi,  dans  le  rescrit  officiel  :  traitement  des 
affections  nerveuses  périphériques,  névralgies  de  toutes  sortes,  telles  que 
sciatique,  céphalalgie,  troubles  nerveux  de  l'estomac,  de  l'intestin,  du  cœur, 
affections  gy néologiques  nerveuses,  névroses  traumatiques,  par  le  massage 
des  nerfs. 

Un  enseignement  spécial  sera  dispensé  aux  élèves  attachés  à  ce  service. 


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f^f 


DÉMONSTRATION  PAR  LES  GOURANTS  ÉLECTRIQUES 

DE  LTXISTENCE  DE  CENTRES  DE  SYNER&IE 

DANS  LES  CENTRES  NERVEUXC) 


Par  le  D'  Stéphane  IiEDUC» 
Professeur  à  TÉcole  de  médecine  de  Nantes. 


On  emploie,  pour  ces  études,  les  courants  intermittents,  que  nous 
avons  décrits  au  Congrès  d'Angers  en  1908;  courants  de  sens  cons- 
tant, ayant  une  fréquence  de  cent  par  seconde,  passant  chaque  fois 
pendant  un  dixième  de  la  période,  soit  un  millième  de  seconde.  On  se 
sert  d'électrodes  de  deux  centimètres  de  diamètre,  formées  de  coton 
hydrophile  imprégné  d'eau  filtrée,  recouvert  d'une  petite  plaque 
d'étain  à  laquelle  est  soudé  le  cordon  conducteur.  Les  électrodes  sont 
fixées  avec  des  bandes  sur  ia  peau  humectée  dont  on  a  bien  coupé  les 
poils.  La  force  électromotrice,  l'interrupteur,  un  milliampèremètre, 
l'animal  et  une  clé  de  Morse  sont  mis  en  série  dans  le  circuit.  Tout 
étant  disposé  pour  l'expérience,  on  ferme  brusquement  le  circuit  pen- 
dant une  dizaine  de  secondes,  avec  une  force  [électromotrice  de  1 10 
à  aao  volts. 

Lorsque,  dans  les  conditions  définies  ci-dessus,  on  fait  passer  le 
courant  intermittent,  du  sommet  de  la  tête  d'un  chien  au  front,  entre 
les  deux  yeux,  on  provoque  la  contraction  de  tous  les  muscles  fléchis- 
seurs du  corps,  toutes  les  articulations  des  pattes  antérieures  et  des 
pattes  postérieures  sont  mises  en  flexion  complète  (fig.  i),  à  l'ouver- 
ture du  circuit,  ou  si  l'on  prolonge  le  courant,  les  muscles  extenseurs 
se  contractent,  leur  action  prédomine  sur  celle  des  fléchisseurs,  et 
toutes  les  articulations  se  mettent  en  extension. 

Lorsqu'on  fait  passer  le  courant  de  la  nuque  d'un  chien  au  sommet 
de  la  tête,  on  provoque,  simultanément,  l'extension  de  toutes  les 
articulations  des  pattes  antérieures,  la  flexion  de  toutes  les  articulations 

(*)  Communication  au  Confirrès  de  l'A.  F.  A.  S.  de  Clermont-Ferrand.  Section 
d'Électricité  médicale.  Août  1908. 


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84o 


ARCHIVES    D*éLEGTRIClTé    MEDICALE. 


des  pattes  postérieures  (fig.  2).  La  prolongation  ou  la  cessation  du 
courant  provoquent  toujours  l'extension  générale. 

Lorsqu'on  fait  passer  le  courant  de  la  partie  inférieure  à  la  partie 
supérieure  de  la  colonne  cervicale,  on  provoque  l'extension  de  toutes 
les  articulations  excepté  celles  des  cuisses  qui  sont  complètement 
fléchies  sur  le  bassin. 


Fig.  1. 


FlG. 


Fig.  3. 


Aspect  d'un  chien  traversé  par  les  courants  intermittents. 

Fig.  I  :  Le  courant  passe  du  sommet  de  la  tête  au  front.  —  Fig.  a  :  Le  courant 
passe  de  la  nuque  au  sommet  de  la  tôte.  —  Fig.  3  :  Le  courant  passe  des 
premières  vertèbres  dorsales  aux  dernières  lombaires. 


Le  courant  passant  des  premières  vertèbres  dorsales  aux  dernières 
lombaires  provoque  Tex tension  immédiate  de  toutes  les  articulations 

(fig-  S). 

L'excitation  nuque  sommet  de  la  tète  est  celle  qui  provoque  les 
évacuations  intestinales  les  plus  régulières  et  les  plus  abondantes  ; 


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DB    l'existence    DE    CENTRES    DE    SYNERGIE.  8^1 

l'excitation  de  bas  en  haut  de  la  colonne  cervicale  est  celle  qui  déter- 
mine le  plus  régulièrement  les  émissions  d'urine. 

Ces  faits  établissent  Texistence,  dans  les  centres  nerveux,  de  centres 
régionaux  dont  l'excitation  provoque  la  contraction  simultanée  de 
groupe  de  muscles  qui  ne  sont  déterminés  ni  par  la  topographie,  ni 
par  l'innervation  périphérique,  mais  par  le  fait  qu'ils  sont  préposés 
à  une  même  fonction  :  flexion,  extension,  évacuation  de  l'intestin  ou 
de  la  vessie.  Ces  centres  régionaux  commandent  et  coordonnent 
l'action  de  tous  les  muscles  préposés  à  une  fonction,  et  président  à  la 
synergie  de  leur  action. 

Les  méthodes  employées  jusqu'ici  ne  pouvaient  révéler  l'existence 
de  ces  centres  de  synergie.  L'excitation  des  régions  mises  à  nu,  la 
méthode  anatomo-clinique,  la  méthode  de  l'ablation  ou  de  la  destruc- 
tion de  certaines  parties  du  système  nerveux,  ne  peuvent  guère  faire 
connaître  que  des  centres  fonctionnels  circonscrits,  tandis  que  la 
méthode  d'excitation  électrique  à  travers  la  peau  et  le  crâne  est 
particulièrement  adaptée  à  révéler  les  localisations  fonctionnelles 
régionales. 

Si  l'on  applique  le  courant  intermittent  sur  l'un  des  côtés  seulement 
du  crâne,  une  électrode  sur  une  tempe,  l'autre  derrière  l'oreille  du 
même  côté,  un  courant  d'intensité  suffisante  produit  des  contractions 
musculaires  des  deux  côtés  du  corps,  parfaitement  symétriques;  le 
côté  où  ne  sont  pas  les  électrodes  est  pourtant  hors  des  lignes  de 
flux,  il  est  inadmissible  qu'il  soit  excité  directement  par  le  courant, 
l'action  synergique  des  deux  hémisphères  est  beaucoup  plus  probable, 
la  synergie  serait  réalisée  par  les  fibres  commissurales.  L'existence  de 
cette  synergie  est  d'accord  avec  certains  faits  pathologiques  qu'elle 
explique;  tel,  par  exemple,  la  suppression  complète  des  fonctions 
cérébrales,  l'apoplexie,  à  la  suite  de  lésions  d'un  seul  hémisphère. 

L'existence  de  centres  régionaux  de  synergie  fait  ressortir  la  fonc- 
tion des  fibres  d'association  unissant  entre  elles  les  différentes  parties 
de  l'écorce  cérébrale,  ce  n'est  évidemment  que  par  l'intermédiaire  de 
ces  fibres  d'association  que  peuvent  être  constitués  les  centres  de 
synergie. 


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RÉSULTATS  OBTENUS  PAR  LE  TRAITEMENT  ÉLECTRIQUE 

DANS  LA   NÉVRALGIE  FACIALE 
Par  H.  MARQUES  et  H.  CHAVAS. 


Nous  avons  réuni  5o  observations  de  névralgie  faciale  traitée 
par  rélectricité  et  analysé  les  résultats  obtenus,  nous  attachant 
surtout  à  l'étude  des  résultats  éloignés.  Les  cas  traités  sont,  pour 
la  plupart,  du  type  grave  :  7  avec  tic  douloureux,  7  ont  motivé  une 
ou  deux  résections  de  nerfs,  presque  tous  ont  motivé  l'extraction 
d'une  partie  ou  de  toutes  les  dents,  tous  ayant  résisté  aux  médications 
les  plus  variées  et  les  mieux  comprises. 

Ce  sont  les  courants  continus  (méthode  de  Bergonié)  qui  ont  été 
employés  dans  tous  ces  cas,  trois  fois  concurremment  avec  le  souffle 
statique  et  dix  fois  avec  introduction  d'ions  médicamenteux  (salicylate 
de  Na,  quinine). 

A  Tanalyse  des  résultats  nous  constatons  : 

a  échecs  (dont  i  discutable)  ; 
24  améliorations  très  nettes  ; 
a 4  gucrisons. 

Des  2  cas  d'échec,  l'un  est  discutable,  la  malade  ayant  abandonné 
le  traitement  après  trois  séances  ;  l'autre  est  très  net,  56  applications 
n'ayant  amené  aucun  changement. 

Nous  avons  24  cas  d'amélioration,  rarement  légère,  le  plus  souvent 
très  nette,  et  surtout  importante  en  ce  que  les  crises  ont  diminué  en 
intensité  et  en  fréquence.  Il  y  a  des  semaines  ou  des  mois  de  répit 
pendant  lesquels  persiste  de  temps  à  autre  une  douleur  sourde  très 
supportable,  entrecoupée  assez  rarement  de  paroxysmes  douloureux. 

Des  24  guérisons, 

3  datent  d'au  moins  3  années. 

2  —  —      2       — 

3  —  —     3      — 

10      —  —     4  à  10  mois. 

6  dont  les  résultats  éloignés  sont  inconnus. 


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TRMTEMBNT    ÉLECTRIQUE    DE    LA    NÉVRALGIE   FACIALE.  843 

L'analyse  de  ces  a4  cas  excessivement  favorables  nous  montre  :  que 
la  principale  condition  du  succès  est  d*employer  le  courant  galvanique 
avec  une  intensité  élevée  (3o  à  80  m  A.)  pendant  un  temps  suffisam- 
ment long  (3o  à  60  minutes)  en  répétant  les  séances  tous  les  deux 
jours. 

L'intensité  nécessaire  doit  être  employée  dès  le  premier  jour  du 
traitement  si  cela  est  possible,  et  les  séances,  autant  que  possible  très 
rapprochées,  seront  continuées  pendant  un  certain  temps,  alors  même 
qu'une  amélioration  notable  se  serait  produite  dès  le  début  du 
traitement. 

Le  pôle  actif  doit  être  le  pôle  -+-  ;  mais  en  cas  d'insuccès  avec  ce 
pôle,  après  un  certain  nombre  de  séances,  on  ne  doit  pas  hésiter 
à  employer  le  pôle  négatif  surtout  s'il  existe  des  troubles  trophiques. 

En  ce  qui  concerne  le  courant  continu  avec  introduction  d*ions 
(salicylate  de  Na  ou  quinine  suivant  les  cas),  on  peut  affirmer  que  son 
action  sédative  est  particulièrement  nette  et  rapide;  un  nombre  très 
restreint  de  séances  (i  à  7)  suffit  ordinairement  pour  faire  disparaître 
complètement  les  crises,  mais  il  semble  que  pour  obtenir  des  résultats 
très  éloignés,  il  soit  bon,  après  quelques  séances,  de  continuer  le 
traitement  par  les  courants  continus  seuls. 


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**"''*'*******■■****■■*■■■■"••——" nnnrnnnnna 


UNE  NOUVELLE  APPLICATION  DES  RAYONS  X 

L'IRRADIATION    HOMOGÈNE    DES    TISSUS    PROFONDS 
(HOMOGENSTRAHLUNG-DESSAUER) 


Par  le  D'  VTETTBBBB  (de  Mannheim), 

Médecin  spécialiste  pour  les  maladies  de  la  peau  et  des  voies  urinaires, 
médecin  radiologiste. 


L'époque  n'est  pas  encore  bien  loin  de  nous  où  Ton  croyait  Taction 
biochimique  des  rayons  X  limitée  aux  cellules  épithéliales  de  la  peau, 
que  Ton  voyait  frappées  d'une  manière  presque  élective,  tandis  que 
les  autres  éléments  de  la  peau,  surtout  le  tissu  conjonctif,  ne  sem- 
blaient pas  modifiés  sensiblement. 

Ces  observations  furent  faites  par  un  grand  nombre  de  chercheurs 
sous  le  contrôle  du  microscope.  En  l'année  1902,  Scholtz,  dans  son 
travail  sur  l'influence  des  rayons  X  sur  la  peau  normale  et  sur  la  peau 
malade,  confirma  à  nouveau  cette  hypothèse,  qu'il  soutint  par  une 
série  d'examens  histologiques.  Ces  faits  devaient  logiquement  conduire 
à  une  restriction  du  domaine  de  la  radiothérapie,  réservée  dorénavant 
à  la  seule  dermatologie.  Les  espoirs  que  quelques  expérimentateurs 
français,  parmi  eux  Despeignes  (cancer,  1896),  Lortet  et  Genoud 
(tuberculose,  1896),  Ausset  et  Bédard  (tuberculose,  1898)  avaient 
fondés  sur  l'action  curative  des  rayons  X  capables  de  pénétrer  dans 
les  profondeurs  de  l'organisme,  espoirs  qui  s'étendaient  au  traitement 
radiothérapique  des  processus  pathologiques  internes,  s'étaient  éva- 
nouis, les  résultats  de  leurs  tentatives  n'ayant  eu  que  peu  de  succès 
(action  analgésiante  constatée  par  Despeignes).  Tandis  que  l'applica- 
tion des  rayons  X  en  dermatothérapie  gagnait  toujours  du  terrain  et 
donnait  des  résultats  merveilleux,  on  n'osait  plus  songer  à  l'étendre 
aux  affections  internes. 

Pourtant  on  constatait  quelques  signes  d'action  en  profondeur. 
Oudin,  Barthélémy  et  Darier  avaient  observé  des  troubles  viscéraux 
après  l'irradiation  de  l'abdomen;  Albers-Schônberg  remarqua  que  les 
animaux  dont  il  irradia  les  testicules  devinrent  stériles,  sans  que  les 
téguments  en  subissent  une  altération  visible,  un  fait  qui  fut  confirmé 
par  les  recherches  expérimentales  de  Bergonié  et  Tribondeau  et  trouva 


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IRRADIATION    HOMOGÈNE    DBS   TISSUS    PROFONDS.  8^5 

son  explication  par  leurs  travaux  histologiques;  Heineke  reconnut 
l'action  très  puissante  des  rayons  X  sur  les  tissus  lymphatiques  ; 
Perthes,  enfin,  put  obtenir  la  réduction  de  ganglions  cancéreux  sans 
lésion  de  la  peau  normale. 

Ces  faits  démontrèrent  que  l'énergie  biochimique  des  rayons  de 
Rôntgen  n'est  pas  absorbée  entièrement  par  les  téguments  superfi- 
ciels, mais  que  bien  au  contraire  une  partie  de  cette  énergie  est  trans- 
portée dans  les  tissus  profonds  de  l'organisme  et  y  agit  sur  les  cellules 
sensibles  comme  elle  agit  sur  les  cellules  épithéliales  de  la  peau. 

Théoriquement,  le  problème  de  la  radiothérapie  des  processus  pro- 
fonds ne  devait  plus  paraître  une  utopie,  mais  les  tentatives  prati- 
ques essuyaient  bien  des  revers. 

C'est  à  Perthes  que  revient  le  mérite  d'avoir  examiné  le  premier  la 
question  de  l'action  en  profondeur  des  rayons  X  et  les  circonstances 
particulières  sur  lesquelles  elle  est  fondée.  Il  constata  que  la  densité 
spécifique  des  différents  téguments  (peau,  muscle,  pannicule  adipeux)» 
dont  dépend  leur  faculté  d'absorption  pour  les  rayons  X  est  voisine  de 
la  densité  de  l'eau.  Il  fit  des  mesures  comparatives  entre  des  couches 
d'eau  d'épaisseur  croissante  et  des  couches  de  tissus  d'épaisseur  crois- 
sante, et  il  reconnut  que  l'absorption  de  rayons  X  est  la  même 
pour  une  couche  d'eau  et  une  couche  de  tissu  organique  de  même 
épaisseur,  n  mesura  les  quantités  de  rayons  X  à  la  surface  d'tme 
couche  donnée,  et  de  centimètre  en  centimètre  en  profondeur,  et  de 
ces  mesures  il  conclut  :  L'intensité  du  rayonnement  décroît  rapide- 
ment de  la  surface  à  l'intérieur  du  corps.  Lorsque  les  rayons  sont  de 
pénétration  moyenne  (6o-7o  Benoist),  nous  avons,  si  nous  admettons 
une  intensité  de  100  pour  le  rayonnement  qui  vient  frapper  la  surface. 

Au  !«'  centimètre 50-60  0/0 

Au  2«  —  35-45  0/0 

Au  3«  —  20-30  0/0 

de  l'intensité  incidente,  mesurée  à  la  surface. 

Le  décroissement  de  l'intensité  du  rayonnement  est  un  peu  moins 
rapide  lorsqu'il  s'agit  de  rayons  plus  pénétrants.  Mais  alors  même 
nous  voyons  baisser  au  quatrième  centimètre  l'intensité  au-dessous 
de  40  0/0,  au  cinquième  centimètre  au-dessous  de  25  0/0  de  sa  valeur 
initiale. 

Les  résultats  des  recherches  de  Perthes  n'étaient  point  faits  pour 
encourager  les  tentatives  de  l'irradiation  des  tissus  profonds.  L'inten- 
sité du  rayonnement  décroissant  si  rapidement  vers  la  profondeur 
du  corps,  il  ne  semblait  pas  possible  d'appliquer  une  quantité  suffi- 
sante d'énergie  radiante  à  un  foyer  profond,  sans  en  appliquer  en 
même  temps  une  dose  énorme  à  la  peau,  dose  incompatible  avec  l'inté- 
grité des  téguments  normaux.  Car  le  coefficient  d'absorption  des 
téguments  étant  le  même,  quelle  que  soit  la  quantité  incidente,  nous 
ne  pouvons  augmenter  la  quantité  totale  sans  augmenter  la  fraction 
du  rayonnement  absorbé  par  les  téguments  superficiels. 

Les  choses  en  étaient  là  lorsque,  vers  le  commencement  de  l'année 
1905,  un  physicien,  Frédéric  Dessauer  (Aschaffenbourg  en  Bavière), 


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846  ARCHIVES  d'élkctbicité  m^icalb. 

indiqua  pour  la  première  fois  une  route  nouvelle»  qui  devait  aboutir 
à  la  solution  du  problème  de  l'irradiation  des  tissus  profonds.  Voici  les 
points  principaux  du  problème,  qui  du  reste  est  un  problème  très 
complexe,  tel  que  Dessauer  les  exposa  :  Aux  rayons  X,  agent  phy- 
sique, il  revient  comme  on  sait  une  action  biochimique;  ils  agissent 
sur  la  cellule  vivante.  Le  degré  de  leur  action  biochimique  est  variable 
selon  la  nature  de  la  cellule.  La  variation  du  degré  de  leur  action, 
autrement  dit  la  variation  du  degré  de  réaction  des  différentes  cellules 
de  l'organisme  sur  une  même  quantité  de  rayons,  est  appelée  «  l'effet 
électif»  des  rayons  X. 

Nous  savons  que  les  cellules  jeunes,  riches  en  protoplasme,  ayant 
une  prolifération  vive,  succombent  plus  rapidement  à  l'action  de  la 
radiation  rôntgénienne  que  les  cellules  mûres,  stables,  peu  enclines  à 
se  multiplier. 

C'est  sur  la  différence  du  degré  de  réaction  des  différentes  formes 
de  cellules  que  se  base  la  radiothérapie  des  dermatoses  et  des  néo- 
plasmes cutanés.  Les  néoplasmes,  qui  se  constituent  d'un  amas  de 
cellules  instables,  riches  en  protoplasme,  peuvent  être  détruits  par 
une  quantité  de  rayonnement  qui  ne  suffit  pas  à  altérer  l'intégrité  de 
la  peau  normale.  Lorsqu'on  applique  une  dose  compatible  avec  Tinté- 
grité  de  la  peau  normale  à  un  néoplasme  superficiel  et  à  la  zone  de 
peau  normale  qui  l'entoure,  on  voit  disparaître  le  néoplasme  sans  que 
la  peau  normale  offre  des  traces  de  réaction. 

Si,  au  contraire,  on  irradiait  inégalement  le  même  foyer,  de  manière 
à  faire  absorber  à  la  peau  saine  une  dose  beaucoup  plus  élevée  que 
celle  qui  est  compatible  avec  son  intégrité,  tandis  que  le  néoplasme 
n'absorberait  qu'une  quantité  moyenne,  on  ne  pourrait  en  attendre 
raisonnablement  un  effet  thérapeutique,  car  la  destruction  du  néo- 
plasme serait  suivie  de  près  de  la  mortification  des  tissus  normaux 
ambiants. 

La  première  condition  d'une  radiothérapie  sage,  basée  sur  l'effet 
électif  des  rayons  X,  est  donc  la  répartition  égale  de  la  quantité  de 
rayonnement  appliqué  sur  les  foyers  pathologiques  et  les  tissus  nor- 
maux ambiants,  c'est-à-dire  l'irradiation  homogène  du  champ  théra- 
peutique. Cette  condition  n'est  pas  difficile  à  réaliser  lorsqu'il  s'agit 
d'un  processus  superficiel.  Mais  combien  de  difficultés  ne  surgissent 
pas  lorsque  nous  devons  la  remplir  pour  des  foyers  pathologiques 
situés  à  l'intérieur  du  corps  humW? 

L'obstacle  constant  contre  lequel  échouent  toutes  les  tentatives 
est,  nous  l'avons  dit  plus  haut,  l'inégalité  d'absorption  considérable 
entre  les  couches  superficielles  et  les  couches  profondes.  La  cause  de 
cette  inégalité  d'absorption  est  fondée  dans  la  nature  des  rayons  X, 
ainsi  que  dans  l'instrumentation  actuelle.  Les  rayons  X  partant  d'un 
foyer  d'émission  presque  punctiforme,  leur  intensité  décrott  selon 
la  loi  du  carré  de  la  distance.  Plus  un  corps  se  trouve  rapproché  du 
foyer  d'émission,  plus  les  intensités  des  rayons  incidents  diffèrent 
entre  elles  pour  les  couches  successives  du  corps  irradié  de  la  surface 
du  corps  à  sa  profondeur. 

En  outre,  l'énergie  biologique  des  rayons  X  décrott  en  raison  de  la 
pénétration  croissante  des  rayons,  c'est-à-dire  les  rayons  mous  ont 
une  action  biochimique  beaucoup  plus  grande  que  les  rayons  durs. 


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IRRADIATION    HOMOGÈNE    DES    TISSUS    PROPONDS.  8^7 

Comme  le  tube  de  Crookes  émet  tm  rayonnement  très  complexe» 
la  peau  d'un  corps  irradié  est  frappée  également  par  des  rayons  mous 
et  par  des  rayons  plus  durs.  Les  rayons  mous  sont  absorbés  par  les 
tissus  superficiels  et  y  déploient  un  effet  biochimique  beaucoup  plus 
intense  que  les  rayons  plus  pénétrants  qui  traversent  les  couches  super- 
ficielles et  atteignent  les  couches  plus  profondes.  Sans  compter  le 
décroissement  de  l'intensité  du  rayonnement,  ce  fait  explique  par  lui 
seul  l'effet  superficiel  considérable  et  l'effet  faible  dans  la  profondeur. 

Ces  deux  facteurs  :  action  biochimique  très  grande  des  rayons  mous» 
faible  action  biochimique  des  rayons  pénétrants,  décroissement  de 
l'intensité  des  rayons  X,  selon  la  loi  du  carré  de  la  distance,  forment 
ensemble  la  cause  de  l'action  biochimique  presque  élective  que  les 
rayons  X  produisent  sur  la  peau  irradiée,  tandis  que  leur  effet  est 
presque  nul  pour  les  couches  profondes  :  la  pénétration  de  l'organisme 
par  la  radiation  complexe  est  inégale,  par  conséquent  les  effets  thé- 
rapeutiques sont  inégaux  à  leur  tour. 

La  conclusion  théorique  que  nous  tirons  de  ces  faits  peut  se  résumer 
en  ces  termes  :  Pour  influencer  rationnellement  un  processus  patholo- 
gique situé  dans  la  profondeur  de  l'organisme  au  moyen  de  la  radio- 
thérapie, il  nous  faut,  au  lieu  d'tme  radiation  complexe,  différenciée, 
une  radiation  homogène.  L'homogénéité  de  la  pénétration  de  l'organisme 
entier  est  la  loi  fondamentale  de  la  radiothérapie  des  processus  patholo- 
giques internes.  Établir  l'homogénéité  de  la  pénétration  d'un  orga- 
nisme, c'est  exiger  la  réalisation  du  problème  physique  d'opérer  sur 
les  organes  internes  absolument  de  la  même  manière  comme  nous  opé- 
rons sur  la  surface  du  corps,  autrement  dit  d'appliquer  à  tous  les 
tissus  du  champ  d'action,  indépendamment  de  leur  situation,  de  leur 
profondeur,  de  leur  densité  (dont  dépend  leur  faculté  d'absorption)» 
une  même  quantité  d'énergie  biologique  transportée  par  les  rayons  X. 
Ce  n'est  qu'à  cette  condition  que  nous  verrons  l'effet  électif  des 
rayons  X  sur  les  cellules  pathologiques  se  produire  nettement,  que 
nous  obtiendrons  la  destruction  des  foyers  pathologiques  profonds 
sans  altération  des  tissus  normaux  ambiants  et  de  la  peau. 

Comment  et  de  quelle  manière  peut-on  réaliser  pratiquement  la 
pénétration  homogène  de  l'organisme  ?  Dessauer  y  parvint  en  consé- 
quence des  réflexions  suivantes  :  Si  l'on  observe  sur  l'écran  fluorescent 
(rayons  uP  5-6  Benoist)  deux  corps  de  densité  différente,  par  exemple 
les  os  et  les  chairs  de  la  main,  on  remarque  que  l'ombre  projetée 
par  les  os  est  beaucoup  plus  forte  que  celle  projetée  par  les  parties 
musculaires,  c'est-à-dire  les  os  absorbent  beaucoup  plus  de  radia- 
tion que  les  chairs.  Mais  la  différence  des  ombres  projetées  n'est  pas 
une  valeur  constante;  elle  est,  au  contraire,  variable  en  raison  de  la 
pénétration  des  rayons.  Plus  s'élève  le  degré  de  pénétration,  plus 
diminue  la  différence  des  ombres,  c'est-à-dire  la  différence  d'absorp- 
tion. Pour  un  rayonnement  très  pénétrant,  la  différence  devient  très 
petite,  on  n'aperçoit  plus  qu'une  image  faible,  peu  différenciée,  les  os 
et  les  chairs  étant  presque  également  traversés  par  les  rayons.  En 
augmentant  toujours  la  pénétration,  on  parviendrait  à  faire  dispa- 
raître complètement  les  derniers  détails,  la  main  ne  projetant  alors 
plus  qu'une  ombre  à  peine  visible,  d'un  gris  pâle  absolument  uni- 
forme. 


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848  ARCHIVES  d'Électricité  biédicale. 

En  réalité,  il  n'est  pas  facile  d'en  arriver  là.  Nous  savons  que  le  tube 
de  Crookes  émet  un  rayonnement  complexe,  les  rayons  durs  se  trou- 
vant toujours  mélangés  de  rayons  moins  pénétrants.  Pour  obtenir  un 
rayonnement  bomogéne,  il  faut  recourir  à  la  ftltration,  procédé  recom- 
mandé d'abord  par  Perthes,  Bergonié  et  Benoist.  Dessauer  se  servit 
du  verre  de  plomb  qui  possède  une  faculté  d'absorption  considérable. 
Le  filtre  absorbant  tous  les  rayons  mous  et  ne  laissant  passer  que  ceux 
de  très  baute  pénétration,  permet  enfin  de  voir  apparaître  sur  l'écran 
pour  la  première  fois  l'image  décrite  plus  haut,  os  et  chairs  pénétrés 
d'une  façon  absolument  identique.  L'absorption  du  rayonnement  par 
les  tissus  irradiés  n'est  alors  que  faible.  Les  rayons  traversent  le  corps 
avec  une  vitesse  très  grande  et  les  tissus  n'en  retiennent  qu'une  petite 
quantité.  Mais  les  impulsions  explosives  de  rayons  X  émises  par  le 
tube  de  Crookes  se  succédant  à  l'infini,  les  petites  quantités  absorbées 
s'additionnent  et  finissent  par  former  enfin  une  quantité  suffisante, 
capable  de  produire  l'effet  thérapeutique  désiré. 

En  repassant  les  données  exposées  plus  haut,  on  arrive  à  la  con- 
clusion suivante  : 

La  pénétration  homogène  d'un  corps  composé  dépend  en  principe 
de  deux  facteurs  qui  sont  : 

1»  L'homogénéité  géométrique  (par  rapport  à  l'espace)  du  rayonne- 
ment; 

2<>  L'homogénéité  quantitative  (par  rapport  à  la  répartition  égale 
de  la  quantité  des  rayons  absorbés  sur  tous  les  tissus  irradiés. 

La  zone  traversée  par  un  rayonnement  ayant  les  qualités  de  l'homo- 
généité géométrique  et  quantitative  est  appelée  «  champ  homogène  • 
(Dessauer).  C'est  dans  un  champ  homogène  que  doivent  être  placés 
les  sujets  lorsqu'il  s'agit  du  traitement  radiothérapîque  d'un  processus 
profond. 

Technique. 

Le  problème  de  l'irradiation  des  tissus  profonds  a  trouvé  sa  solution 
pratique  dans  le  bain  de  rayons  X,  selon  la  méthode  de  Dessauer.  La 
disposition  en  est  la  suivante  : 

Dans  une  chambre  ayant  environ  20  mètres  carrés  de  superficie 
sur  4  à  5  mètres  de  hauteur,  sont  placés,  à  peu  de  distance  du  pla- 
fond, plusieurs  tubes  de  Crookes  très  endurants,  d'une  construction 
spéciale.  Les  tubes  qui  se  trouvent  dans  des  supports  isolants,  reçoi- 
vent les  décharges  d'un  voltage  très  élevé  d'un  transformateur  à 
courant  alternatif.  Quant  aux  ampoules,  elles  sont  disposées  de 
manière  à  être  traversées  toujours  par  des  décharges  de  même  direc- 
tion, c'est-à-dire  qu'elles  sont  réunies  en  groupes  indépendants,  dont 
chacun  reçoit  de  la  période  partagée  par  des  soupapes  électriques, 
la  phase  qui  lui  convient.  La  courbe  de  la  décharge  étant  peu  accen- 
tuée, la  décharge  relativement  lente,  sinusoïdale,  mais  de  voltage 
très  élevée,  le  rayonnement  émis  sera  peu  différencié,  d'une  péné- 
tration si  élevée  que  le  radiochromomètre  de  Benoist  ne  suffit  plus 
à  en  marquer  le  degré.  Il  pénètre  facilement  le  verre  de  plomb  de 
3   millimètres   d'épaisseur,   plusieurs  couches   superposées   d'étoffes 


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IRRADIATION    HOMOGÈNE    DES    TISSUS    PROFONDS. 

protectrices,  des  plaques  de  tôle  que  l'on  a 
intercalées  sur  son  passage.  Le  corps  humain, 
traversé  par  ce  rayonnement,  projette  à 
peine  la  trace  d'une  ombre  sur  récran 
fluorescent. 

Lorsqu'on  mesure  Tintensité  du  rayon- 
nement au  moyen  de  la  méthode  photomé- 
trique (Courtades,  Guilleminot),  on  remarque 
que  rintensité  est  la  même  à  tous  les  points 
d'une  zone  (champ  homogène)  qui  s'étend 
du  sol  jusqu'à  1  mètre  de  hauteur  environ 
au-dessus  du  sol.  Des  pastilles  réactives  du 
chromoradiomètre  de  Holzknecht,  disposées 
çà  et  là  dans  la  zone  homogène,  se  colorent 
également  lentement.  Pour  atteindre  la 
quantité  de  1  H,  il  faut  environ  100  heures. 

A  quelques  centimètres  du  sol,  dans  le 


(1). 


849 


champ  homogène,  sont  disposés  des  cou- 
chettes basses,  sur  lesquelles  reposent  les 
malades.  Ils  y  demeurent  pendant  plusieurs 
jours,  même  pendant  des  semaines.  La  pièce 
est  claire,  bien  aérée,  les  couchettes  sont 
confortables  et  les  malades  s'y  reposent  à 
l'aise  en  lisant,  en  s'entretenant  ou  bien  se 
livrant  au  dolce  far  ni  ente.  Le  traitement 
étant  sans  inconvénient  pour  les  malades, 
sa  longue  durée  n'a  rien  d'elïrayant. 

L'irradiation  homogène  du  corps  entier, 
selon  la  méthode  inventée  par  Dessauer  qui 
vient  d'être  décrite,  n'est  pas  encore  acces- 
sible aux  praticiens  et  peut-être  restera-t-elle 
toujours  une  méthode  réservée  aux  labora- 
toires radiologiques  des  grands  hôpitaux. 
Cependant  l'expérience  clinique  (Ehrlich, 
Holzknecht,  Krûger)  a  démontré  combien 
sont  justes  les  principes  théoriques  de 
Dessauer  :  l'action  en  profondeur  des 
rayons  X  augmente  à  mesure  que  l'homo- 
généité du  rayonnement  devient  de  plus  en    Irridialioi  d'un  corps  au  moyen  de 

plus  parfaite.  Ces  observations  nous  impo-       !,?,ii;c7df  "i.K^d'TExtSt 
sent  le  devoir  de  nous  approcher  autant       Handbuchder  nôntgentherapif 

,  X    if.       ^  ^    r.  j       ^  <*«  1  auteur.    Ed.   Otto  Nemnicb. 

que  le  permet  l'mstrumentation  dont  nous       Leipzig,  i908.) 


Ûbjekt 


JL^  Blende 


^Focus 


FlG. 


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85o 


ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 


disposons,  de  rhomogénéité  idéale.  En  suivant  les  prim^pes  de 
Dessauer,  Holzknecht,  de  "Sienne,  a  donné  une  improvisation  assez 
heureuse  du  bain  de  Rôntgen.  Il  se  sert  d'une  ou  de  plusieurs 
bobines  avec  interrupteur  à  mercure  et  il  obtient  rhomogénéité 
géométrique  du  rayonnement  par  des  distances  focales  très  grandes 
(environ  2  mètres),  par  plusieurs  positions  de  Tampoule  (irradiation 
de  plusieurs  côtés,  soit  successives,  soit  par  plusieurs  ampoules  mar* 


FiG.  a. 

Sur  une  plaque  sensible  sont  placés  deux  radiochromomètres  de  Benoist. 
L*un  d'eux  (à  droite)  est  à  découvert,  l'autre  (à  gauche)  est  recouvert 
d*un  carreau  de  verre  épais  de  3  millimètres.  La  plaque  est  exposée 
ensuite  pendant  quelques  secondes.  Nous  voyons  que  le  numéro 
radlochromométrique  du  rayonnement  s*est  élevé  de  a  degrés  par  son 
passage  à  travers  le  filtre,  car  le  radiochromomètre  de  droite  marque 
n*  7  tandis  que  celui  de  gauche,  sans  le  filtre,  marque  n*  g.  (Extrait 
du  Handbuch  der  RônigentherapW  de  Tauteur.  Ed.  Otto  Nemnich, 
Leipzig.) 


chant  simultanément).  Quant  à  l'homogénéité  quantitative,  il  s'en 
approche  en  choisissant  des  ampoules  très  dures  et  surtout  en  se 
servant  de  filtres.  Comme  matière  filtrante,  Dessauer  et  Holzknecht 
ont  recommandé  le  veiTe  qui  constitue  un  filtre  absolument  sûr.  Son 


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IRHADIATION    HOMOGENE    DBS    TISSUS    PROFONDS. 


85 1 


poids  spécifique  est  de  2,6;  il  possède  donc  le  même  poids  que  Talu- 
minium,  recommandé  autrefois  par  Perthes.  Le  verre  d'une  épaisseur 
de  3  millimètres  absorbe  tous  les  rayons  X  de  pénétration  moyenne. 
Le  degré  radiochromométrique  de  la  radiation  ayant  passé  le  filtre 
s'élève  de  deux  nimiéros  au-dessus  du  degré  radiochromométrique  de 
la  radiation  primitive  (voir  fig.  2), 

Cependant  le  filtre  absorbe  une  fraction  considérable  de  la  quan- 
tité totale;  pour  atteindre  la  quantité  de  5  H  sous  le  filtre,  il  faut 


Fl6.    3. 

Boite-fiUre,  dont  les  parois  en  verre  ont  3  milUmètres  d'épaisseur. 
Dispositif  de  l*auleur.  (Extrait  du  Handbuch  der  Rôntgentherapie  de 
i*auteur.  Ed.  Otto  Nemnich,  Leipzig,  1908.) 


appliquer  environ  20-30  H  sur  le  filtre.  La  pose  thérapeutique 
demande  alors  beaucoup  plus  de  temps  qu'à  l'ordinaire.  Lorsqu'on 
se  sert  d'un  bon  filtre,  on  emploie  de  préférence  les  doses  fraction- 
nées, c'est-à-dire  que  l'on  traite  le  malade  tous  les  jours  pendant 
quelques  heures  en  lui  appliquant  chaque  fois  à  peu  près  une  dose 
de  1  H  1/2,  jusqu'à  ce  que  la  dose  totale  soit  atteinte  au  bout  d'une 
ou  de  deux  semaines  environ,  selon  le  nombre  d'H  et  le  nombre 
de  positions  de  l'ampoule  dont  on  a  besoin.  La  dose  se  mesure  sous 
le  filtre.  Lorsqu'on  a  soin  de  placer  le  filtre  exactement  à  moitié 
distance  de  l'anticathode  à  la  peau,  on  peut  se  servir  de  la  pastille 
réactive  Sabouraud-Noiré,  enveloppée  dans  du  papier  noir,  collée 


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852 


ARCHIVES    D'ÉLECTRlGITé    MÉDICALE. 


en  dessous  du  filtre  et  conservée  ensuite  dans  l'obscurité.  Pourtant, 
il  faut  rapprocher  alors  les  séances  autant  que  possible,  car  le  baryum 
cyanure  de  platine  se  décolore  même  dans  l'obscurité  absolue,  bien 
que  beaucoup  plus  lentement  que  dans  le  demi-jour.  Un  procédé 
dosimétrique  plus  sûr  par  rapport  à  la  définition  des  petites  doses, 
est  le  quantimétre  de  Kienbôck,  qui  permet  de  mesurer  exactement 
les  quantités  minuscules  (1/2  H),  et  le  radiomètre  à  précipitation 
(Fâllungsradiometer)  de  Schwarz  (1  kalom  =  11/2  H). 


Fi6.  4. 

Chàssis-fiUre  en  verre.  Dispositif  de  l*auteur.  (Extrait  du  Uandbuch  der 
RôntgentherapU  de  Tauteur.  Ed.  Otto  Nemnich,  Leipzig,  1908.) 


Le  degré  radiochromométrique  des  rayons  ne  doit  pas  être  au- 
dessous  du  n9  9. 

Comment  et  de  quelle  manière  se  sert-on  du  filtre? 

La  première  condition  à  remplir  est  celle  que  le  corps  ne  soit 
frappé  que  par  des  rayons  filtrés.  Lorsque  la  flltration  est  pratiquée 
imparfaitement,  lorsque  le  corps  reçoit  à  côté  des  rayons  transformés, 
filtrés,  des  rayons  n'ayant  pas  traversé  le  filtre,  on  verra  se  produire 
à  la  région  frappée  par  les  rayons  non  filtrés  une  radiodermite  grave, 
conduisant  à  l'ulcération,  tandis  que  la  peau  sous  le  filtre  n'ofErira 
qu'une  réaction  du  premier  degré.  La  raison  du  phénomène  est 
facile  d'entrevoir  :  la  quantité  totale  non  filtrée  étant  par  exemple 
6  à  10  fois  plus  grande  que  la  quantité  ayant  passé  le  filtre,  la  peau 


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IRRADIATION    HOMOGENE    DES   TISSUS    PROFONDS. 


853 


frappée  par  le  rayonnement  non  filtré  absorbe  30,  40  H,  pendant 
que  la  peau  protégée  par  le  filtre  n'en  absorbe  que  4  à  5. 

n  faut  donc  que  le  filtre  soit  construit  de  manière  à  protéger  le 
corps  entier.  On  y  arrive  soit  en  entourant  l'ampoule  du  filtre,  soit 
en  couvrant  du  filtre  le  malade;  que  ce  soit  l'un  ou  l'autre  procédé 
que  nous  choisissions,  le  corps  ne  sera  frappé  que  par  des  rayons 
transformés  par  la  matière  filtrante. 

Au  premier  abord,  il  semble  préférable  de  placer  le  filtre  tout  autour 
de  l'ampoule;  c'est  simple  et  peu  encombrant.  C'est  le  procédé 
choisi  autrefois  par  l'auteur,  qui  se  fit  construire  une  botte  en  verre 


Fio.   5. 

Cabine  à  flltration.  Dispositif  de  Frédéric  Dessauer.  (Extrait  du  Handbach 
der  Rôntgentherapie  de  Tauteur.  Ed.  Otto  Nemnich,  Leipzig,  1908.) 


(voir  flg.  3)  dont  les  parois  avaient  3  millimètres  d'épaisseur,  et  qui 
renfermait  complètement  le  tube.  Mais  bientôt  on  s'aperçoit  que  ce 
dispositif  a  bien  des  défauts  ;  le  tube  se  couvre  très  vite  d'une  épaisse 
couche  noire,  durcit  rapidement  et,  au  bout  de  quelques  heures, 
son  rendement  se  montre  très  petit.  Il  fallait  abandonner  ce  procédé 
et  recourir  au  deuxième  dispositif  mentionné  plus  haut,  qui  consiste 
à  couvrir  le  malade  entièrement  de  la  matière  filtrante.  L'auteur 
s'était  servi  d'un  simple  cadre  de  fer,  supportant  des  carrés  de  vitres 
(voir  fig.  4),  lorsque  parut  un  dispositif  bien  plus  avantageux  et 
plus  sûr  :  la  cabine  à  filtration  de  Frédéric  Dessauer  (voir  fig,  6). 
La  cabine  à  filtration  (brevetée)  consiste  en  une  espèce  de  cage 
assez  spacieuse  pour  renfermer  un  lit  sur  lequel  est  couché  le  malade. 


▲HCH.    D'bLBGTR.    MBD.  —    1908. 


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854  ARCHIVES    D*ÉLECTHICITE    MÉDICALE. 

Les  parois  de  la  cage  sont  formées  d'un  matériel  propre  à  la  âltra- 
tion  (verre,  charbon,  porcelaine).  Trois  tubes,  nourris  d'un  transfor- 
mateur à  courant  alternatif,  sont  placés  à  très  grande  distance  et 
projettent  leur  rayonnement  sur  les  parois  de  la  cage,  qui  est  remplie 
d'une  radiation  diffuse  très  pénétrante,  homogène. 


RÉSULTATS   ET   PERSPECTIVES. 

Le  nombre  de  cas  traités  jusqu'à  présent  selon  la  nouvelle  méthode 
de  Dessauer  n'est  que  bien  petit,  les  observations  cliniques  et  patho- 
logiques sont  peu  nombreuses.  Krtiger,  de  la  clinique  gynécologique 
de  l'Université  de  Halle,  vient  de  publier  les  résultats  d'une  série 
de  bains  de  rayons  X  auxquels  furent  assujettis  des  malades  atteintes 
de  cancer  de  l'utérus,  soit  des  cas  inopérables,  soit  des  cas  soumis 
d'abord  à  l'hystérectomie  et  dont  on  espérait  prévenir  la  récidive 
par  l'irradiation  prophylactique  de  l'organisme  entier.  Krflger,  très 
réservé  encore  par  rapport  au  jugement  définitif  sur  la  valeur  de  la 
méthode,  croit  cependant  pouvoir  affirmer  que  l'action  en  profon- 
deur est  considérable.  Le  protocole  de  section  d'un  cas  inopérable, 
mort  pendant  le  traitement,  par  suite  de  cachexie,  montra  les  gan- 
glions lymphatiques  carcinomateux  (généralisation)  du  bassinet,  tout 
le  long  de  l'épine  dorsale,  du  péritoine  pariétal,  du  foie,  de  la  région 
inguinale  et  du  cou,  pour  la  majeure  part  en  pleine  dissolution 
nécrotique. 

Holzknecht  a  traité,  selon  la  méthode  Dessauer,  un  cas  de  sarco- 
matose  généralisée  avec  succès. 

Le  résultat  du  traitement  auquel  Holzknecht  fit  allusion  au  dernier 
Ck)ngrès  de  Rôntgen,  est  remarquable;  la  description  détaillée  que 
nous  attendons  sera  sûre  d'avance  de  l'intérêt  le  plus  vif  de  tous  ceux 
qui  s'occupent  de  radiothérapie. 

L'auteur  a  pratiqué  l'irradiation  homogène  en  quelques  cas.  Dans 
Tun  d'eux,  il  s'agissait  d'un  carcinome  de  la  mamelle.  Après  l'abla- 
tion du  sein  atteint  de  cancer,  les  ganglions  régionnaires  se  montrè- 
rent bientôt  tuméfiés,  durs,  suspects.  Après  une  série  d'irradiations, 
les  ganglions  se  ramollissaient  pour  disparaître  enfin  complètement. 
Une  récidive  ne  s'est  pas  encore  produite  (observation  de  5  mois). 
Malgré  l'absorption  totale  de  35  H,  appliqués  de  trois  positions 
focales  pendant  le  courant  de  trois  mois,  la  réaction  de  la  peau  ne 
dépassa  jamais  le  premier  degré  (pigmentation  légère  par  l'hémo- 
sidérine). 

Pourtant,  on  ne  saurait  tirer  des  conclusions  définitives  de  ces 
observations  éparses.  Le  jugement  sur  la  valeur  réelle  de  la  méthode 
ne  pourra  être  porté  qu'après  plusieurs  années,  lorsqu'un  grand  nom- 
bre d'observations  aura  été  publié.  A  présent,  la  méthode  n'est  qu'à 
son  début.  S'il  est  incontestable  d'une  part  que  l'action  en  pro- 
fondeur est  considérable,  que  nous  ne  craignons  plus  la  radiodermitc 
que  nous  pouvons  éviter  avec  sécurité  absolue,  il  se  déclare  d'autre 
part  un  nouveau  danger  :  c'est  Vanémie  rôntgénienne,  qui  peut  se 
produire  en  conséquence  de  la  lésion  des  organes  hématopolétlques. 


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mHADlATlON    HOMOGÈNE    DES    TISSUS    PROFONDS.  855 

n  faudra  nous  appliquer  à  éviter  ce  danger  de  l'irradiation  des  tissus 
profonds,  comme  nous  avons  appris  à  éviter  la  radiodermite,  ce 
danger  de  l'irradiation  superficielle,  en  nous  efforçant  de  trouver  le 
moyen  de  détruire  les  cellules  pathologiques,  sans  léser  les  organes 
hématopoïétiques    jusqu'à    l'atrophie. 

Le  moyen  sera  probablement  le  dosage  exact  de  la  quantité  absor- 
bée par  les  tissus  profonds.  Il  faut  que  nous  apprenions  quelles 
quantités  de  rayons  X  sont  tolérées  par  les  organes  servant  à  la 
formation  des  érythrocytes.  Il  faut  que  nous  apprenions  à  manier 
l'agent  puissant  qui  pénètre  l'organisme  entier,  de  manière  à  pouvoir 
nous  arrêter  avant  que  la  mesure  curative  soit  dépassée. 

Ce  n'est  qu'alors  que  les  perspectives  que  nous  fait  entrevoir 
rirradiation  homogène  pourront  se  réaliser.  En  premier  lieu,  les 
tumeurs  malignes  bénéficieront  de  la  méthode.  Grâce  à  la  pénétra- 
tion égale  de  l'organisme  entier,  l'action  du  rayonnement  s'étend 
non  seulement  aux  tumeurs  primaires,  mais  aussi  aux  germes  patho- 
logiques charriés  par  les  vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques. 

Le  domaine  de  prédilection  de  la  nouvelle  méthode  sera  peut-être 
l'irradiat&on  prophylactique,  après  élimination  chirurgicale  du  foyer 
pathologique.  Dorénavant  tous  les  cas  opérés  de  cancer  ou  de  sar- 
come devraient  être  soumis  aux  bains  de  rayons  X.  Au  bout  de 
quelques  années,  1r  statistique  prouverait,  en  offrant  une  réduction 
du  chiffre  des  récidives,  ainsi  que  nous  Tespérons,  le  triomphe  du 
nouveau  procédé. 

A  cdfté  des  tumeurs  mahgnes,  il  y  a  le  mycosis  fungolde  (enclin 
à  former  des  métastases  dans  les  organes  internes)  qui,  selon  l'avis 
de  Holsdcnecht,  formerait  une  indication  de  rirradiation  homogène. 
Mais  les  plus  beaux  succès  donneront  peut-être  les  leucémies  et  les 
lymphomatoses  aleucémiques. 

Tout  cela  n'est  encore  qu'un  espoir.  Au  travail  commun  des  expé- 
rimentateurs de  tous  les  pays,  il  appartiendra  d'examiner  si  cet 
espoir  est  fondé  et  quelle  en  est  la  part  réalisable.  Le  temps  seul  nous 
l'apprendra. 

La  radiothérapie  est  née  en  Autriche,  mais  elle  a  pris  son  plus 
bel  essor  en  France.  L'irradiation  homogène,  selon  la  méthode  de 
Frédéric  Dessauer,  a  vu  le  jour  en  Allemagne.  Mais  peut-être  appar- 
tiendra-t-il  à  la  France,  à  ce  pays  qui  s'est  acquis  tant  de  mérite  pour 
le  développement  de  la  nouvelle  science  de  Télectricité  médicale  et  de 
la  physiothérapie  en  général,  d'édaircir  la  question  médicale  du 
problème  de  l'irradiation  homogène  des  tissus  profonds... 


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DE  LA  SUBSTITUTION  DES  GAZ  AUX  LIQUIDES  ISOLANTS 

DANS   LES 

INTERRUPTEURS  ROTATIFS  A  JET  DE  MERCURE 

ET 

DE   LA    VALEUR    COMPARÉE    DES    DIVERS    GAZ 
COMME  DIÉLECTRIQUES 

Par  le  D'  BÉCIiÈBES, 

Médecin  de  Thùpital  Saint-Antoine,  membre  de  TAcadémie  de  médecine. 


On  ne  trouve,  dit-on,  que  ce  qu'on  cherche.  Sans  doute,  cela  est 
vrai,  d'une  manière  générale,  mais  il  arrive  aussi  qu'on  trouve  tout 
autre  chose  et  parfois  beaucoup  mieux  que  ce  qu'on  cherchait. 

C'est  ainsi  qu'en  cherchant,  sur  mon  conseil,  à  éviter  la  boue  si 
incommode  que  forme  le  mercure  des  interrupteurs  et  spécialement 
des  interrupteurs  rotatifs  à  jet  centrifuge,  M.  Drault  est  arrivé  à 
augmenter  d'une  manière  extraordinaire  le  rendement  des  bobines 
d'induction.  En  ce  moment  où,  de  toutes  parts,  les  médecins  radio- 
logistes s'efforcent  à  l'envi  d'accroître  l'intensité  du  courant  qui 
traverse  les  ampoules  de  Rôntgen  pour  abréger  la  durée  des  poses 
et  parvenir  à  la  radiographie  instantanée  ou  presque  instantanée, 
il  n'est  pas  nécessaire  d'insister  sur  l'importance  d'un  tel  résultat 

La  boue  que  forme  le  mercure  des  interrupteurs  est  due  à  son 
émulsion  par  l'alcool  ou  le  pétrole  qui  le  recouvre.  Aussi  ai-Je  conseillé 
à  M.  Drault,  il  y  a  plus  de  deux  ans,  de  substituer  à  ces  liquides 
isolants,  dans  l'intérieur  des  interrupteurs,  un  milieu  gazeux  dépourvu 
d'oxygène  et  incapable  de  se  combiner  chimiquement  avec  le  mercure, 
mais  j'étais  loin  de  m'attendre  aux  résultats  si  différents  qu'il  a  obtenus 
avec  les  divers  gaz  qui  remplissent  ces  conditions. 

L'azote  semblait,  a  priori^  devoir  être  le  gaz  inerte  par  excellence. 
Cependant  il  n'a  pas  donné  tout  ce  qu'on  en  attendait.  D'autres  gaz, 
l'acide  carbonique,  l'acétylène,  l'anunoniaque,  le  gaz  d'éclairage, 
l'hydrogène  ont  alors  été  successivement  essayés  et  finalement  on 
a  supprimé  tout  gaz  en  faisant  le  vide  dans  le  récipient  où  éclataient 
les  étincelles  de  rupture. 


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DE    LA    SUBSTITUTION    DES    GAZ    AUX    UQUIDBS    ISOLANTS.       867 


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858  AHGHIVES    d'ÉLEGTRIGITI^    MÉDICALE. 

Au  cours  de  cette  série  d'essais,  c'est  dans  Tliydrogène  et  dans  le 
vide  qu'ont  été  obtenus  les  meilleurs  résultats.  Sans  entrer  dans  tous 
les  détails  des  recherches  de  M.  Drault,  la  forme  la  plus  brève  et  la 
plus  démonstrative  sous  laquelle  je  puisse  résumer  la  progression 
des  résultats  acquis  avec  les  divers  gaz  me  paraît  le  tableau 
ci-contre. 

Ce  tableau  montre  avec  évidence  le  rôle  du  milieu  gazeux  dans 
lequel  se  font  les  interruptions  et  la  progression,  depuis  Tazote 
jusqu'à  rhydrogène,  de  l'amélioration  atteinte,  puisque  avec  un  cou- 
rant primaire  de  4  ampères,  interrompu  dans  l'azote,  on  obtient 
seulement  une  étincelle  grêle  de  22  centimètres,  tandis  qu'avec  un 
courant  primaire  quatre  fois  moins  intense,  mais  dont  les  intermp- 
tions  ont  lieu  dans  l'hydrogène,  on  obtient  une  étincelle  chenillée 
de  30  centimètres. 

Si  les  interruptions  ont  lieu  dans  l'air  atmosphérique,  sans  liquide 
isolant,  M.  Drault  a  constaté  qu'avec  la  même  bobine  de  30  centi- 
mètres d'étincelle  employée  aux  essais  précédents,  l'intensité  du 
courant  primaire  peut  dépasser  15  ampères  sans  que  l'étincelle 
secondaire  atteigne  plus  de  2  à  3  millimètres  de  longueur.  En  aug- 
mentant jusqu'à  2  microfarads  la  capacité  du  condensateur,  on  amé- 
liore les  résultats  obtenus  qui  deviennent  comparables  à  ceux  que 
donne  l'emploi  de  l'azote,  mais  à  ce  moment,  on  découvre  que  le 
mercure  est  recouvert  d'une  couche  grisâtre  pulvérulente,  due  vrai- 
semblablement à  la  formation  d'un  oxyde  de  mercure;  l'atmosphère 
intérieure  de  l'interrupteur,  dépouillée  de  son  oxygène,  ne  contien- 
drait  plus   guère   alors   que   de  l'azote. 

Ce  même  tableau  montre  avec  non  moins  d'évidence  le  rôle  du 
degré  de  capacité  du  condensateur  qui  doit  varier  suivant  la  nature 
du  diélectrique  employé.  Tandis  que  l'emploi  de  l'acide  carbonique 
ou  celui  des  liquides  isolants  usuels  (pétrole  ou  alcool)  exige  du  con- 
densateur des  capacités  à  peu  près  semblables,  l'emploi  de  l'azote 
demande  une  capacité  deux  fois  plus  grande  et,  inversement,  l'emploi 
de  l'hydrogène  ou  du  .vide  donne  des  résultats  incomparablement 
plus  satisfaisants  avec  une  capacité  cinq  fois  moindre. 

Le  rendement  d'une  bobine  d'induction  employée  à  la  production 
des  rayons  de  Rôntgen  est  d'autant  meilleur  que  pour  une  même 
intensité  du  courant  primaire  on  obtient  une  intensité  plus  grande 
du  courant  secondaire  qui  traverse  l'ampoiile  ou,  inversement,  que, 
pour  une  même  intensité  de  ce  dernier,  il  suffit  d'une  intensité  plus 
petite  du  courant  primaire. 

A  ce  point  de  vue,  l'amélioration  du  rendement  des  bobines  d'in 
duction  par  la  substitution  aux  liquides  isolants  d'un  gaz  approprié, 
dans  les  interrupteurs  à  jet  de  mercure,  a  été  mise  hors  de  doute 
par  M.  Drault,  de  la  manière  suivante  : 

Une  de  ses  bobines,  du  modèle  dit  de  30  centimètres  d'étincelle, 
alimentée  par  une  source  de  courant  continu  à  110  volts,  est  munie 
d'un  interrupteur  à  jet  de  mercure,  rempli  d'hydrogène. 

Dans  ces  conditions,  pour  faire  passer  un  courant  d'un  milliampèrc 
dans  une  ampoule  assez  résistante,  puisque  le  pouvoir  de  pénétration 
des  rayons  émis  correspond  au  n®  6  du  radiochromomètre  de  Benoist, 
il  suffit  d'un  courant  primaire  d'un  ampère  et  demi.  Dans  les  mêmes 


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DE    LA   SUBSTITUTION    DKS    GAZ   AUX    LIQUIDES    ISOLANTS.       SSq 

conditions,  si  on  remplace  l'hydrogène  qui  remplit  l'intemipteur 
par  un  des  liquides  isolants  habituels,  pétrole  ou  alcool,  c'est  un 
courant  primaire  de  trois  ampères  et  demi  à  quatre  ampères  qui 
devient  nécessaire  pour  obtenir  le  même  fonctionnement  de  l'am- 
poule. 

D'autre  part,  il  est  démontré  que  les  interrupteurs  électrolytiques 
et  spécialement  l'interrupteur  Wehnelt,  d'un  emploi  si  généralisé 
en  Allemagne,  ne  se  comportent  pas  mieux  que  les  interrupteurs 
mécaniques  usuels  au  point  de  vue  du  rapport  entre  l'intensité  du 
courant  primaire  et  celle  du  courant  secondaire. 

Je  ne  sache  pas  qu'avant  les  recherches  de  M.  Drault  la  produc- 
tion, dans  une  ampoule  de  Rôntgen  assez  résistante,  d'un  courant 


Fio.   I.  FiG.  a. 

Interrupteur  à  moteur  indépendant  et  tableau  correspondant 
pour  courant  continu. 


d'un  milliampère  à  l'aide  d'un  courant  primaire  d'une  intensité 
relativement  aussi  faible  qu'un  ampère  et  demi,  ait  jamais  été 
obtenue. 

Toutes  ces  expériences  démontrent  surabondamment  qu'en  raison 
de  la  difficulté  de  maintenir  le  vide  en  permanence  dans  les  inter- 
rupteurs rotatifs  à  jet  de  mercure,  le  diélectrique  le  plus  favorable 
pour  la  constitution  du  milieu  où  se  produisent  les  étincelles  de  rup- 
ture est  un  diélectrique  gazeux  et  que  de  tous  les  gaz  inertes  vis-à-^âs 
du  merciu-e  l'hydrogène  est,  en  principe,  le  meilleur. 

Mais,  en  fait,  le  gaz  d'éclairage  qu'on  a  beaucoup  plus  facilement 
sous  la  main,  donne,  avec  une  légère  augmentation  de  la  capacité 
du  condensateur,  de  tout  aussi  bons  résultats  que  l'hydrogène.  C'est 
donc  le  gaz  d'éclairage  qu'il  convient  pratiquement  de  préférer. 

A  défaut  du  gaz  d'éclairage,  on  peut  d'ailleurs  en^)loyer  aussi 
les  vapeurs  des  hydro-carbures.  M.  Drault  a  constaté  que  l'alcool 


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86o 


ARCHIVES    D'éLECTRIGITÉ    MEDICALE. 


absolu  et,  mieux  encore,  la  bonne  essence  de  pétrole  pour  automo- 
biles, déposés  à  la  dose  d'une  dizaine  de  gouttes  au-dessus  du  mer- 
cure, émettent  des  vapeurs  qui  constituent  pour  la  rupture  du  cou- 
rant primaire  un  diélectrique  aussi  favorable  que  le  gaz  d'éclairage. 

Dans  un  interrupteur  à  mercure,  avec  liquide  isolant,  il  est  impos- 
sible de  donner  au  courant  primaire  une  intensité  supérieure  à  7  ou 
8  ampères  sans  risquer  de  voir  le  mercure  se  transformer  presque 
aussitôt  en  une  émulsion  boueuse  qui  arrête  la  marche  de  l'appareil. 

Par  contre,  la  substitution  du  gaz  d'éclairage  au  liquide  isolant 
permet   de  donner,   sans  inconvénient,   au  courant  primaire,  une 


|Fia.  3. 
Interrupteur  moto-magnétique  démonté. 

intensité  supérieure  à  15  ampères  et,  dans  ces  conditions,  rinterrap- 
teur  fonctionne  sans  à-coup,  sans  arrêt,  alors  même  que  la  quantité 
de  mercure  qu'il  contient  est  réduite  à  400  grammes. 

Avec  les  interruptions  dans  le  gaz  d'éclairage,  on  fait  traverser 
l'ampoule  par  un  courant  de  7,  8  et  9  milliampères,  sans  que  l'inten- 
sité du  courant  primaire  dépasse  6,  8  et  10  ampères.  Par  comparaison 
avec  l'emploi  des  interrupteurs  habituels,  mécaniques  ou  électroly- 
tiques,  l'économie  réalisée  dans  la  consommation  d'énergie  est  d'au 
moins  60  0/0.  Ce  n'est  pas  seulement  la  dépense  journalière  qui  est 
ainsi  diminuée,  mais  encore  la  dépense  de  premier  établissement, 
puisqu'à  des  exigences  moindres  correspond  une  installation  moins 
onéreuse  sur  les  circuits  urbains  et  que  dans  ces  nouvelles  conditions, 
toutes  les  bobines  et  même  les  bobines  de  faibles  dimensions  parvien- 
nent à  donner  au  courant  secondaire  des  intensités  jusqu'alors 
inconnues. 


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DE    LA    SUBSTITUTION    DES    GAZ    AUX    LIQUIDES    ISOLANTS.       86 1 

C'est  ainsi  que,  pour  une  série  de  bobines  de  Drault,  alimentées  par 
une  source  de  courant  continu  à  110  volts,  une  ampoule  assez  résis- 
tante, puisqu'elle  donne  des  rayons  correspondant  aux  rayons  6  du 
radiochromomètre  de  Benoist,  est  traversée  par  un  courant  dont 
l'intensité  atteint  successivement  : 

Pour  une  bobine  de  25  centimètres,     3  milliampères. 

—  30  —  5  — 

—  40  —  8  — 

—  50  —  10  — 


FiG.    h. 

Bobine  fixe  à  interrupteur  moto-magnétique. 


Avec  de  telles  intensités  du  courant  secondaire,  on  comprend  qu'il 
devienne  facile  de  faire  de  la  radiographie  très  rapide  et  même,  en 
certains  cas.  véritablement  instantanée,  à  la  condition,  toutefois,  que 
les  fabricants  d'ampoules  suivent  dans  leurs  progrès  les  constructeurs 
de  bobines  et  d'interrupteurs,  en  modifiant  les  ampoules  de  telle  sorte 
que  leur  anticathode  puisse  supporter  sans  dommage  des  intensités 
aussi  fortes. 

Les  recherches  que  je  viens  d'exposer  et  dont  tout  le  mérite  revient 
à  M.  Drault,  puisque  je  n'ai  fait  que  lui  suggérer  l'idée  première,  l'ont 
amené  à  construire,  sur  le  principe  de  la  substitution  du  gaz  d'éclairage 
aux  liquides  isolants,  trois  modèles  d'interrupteurs  rotatifs  à  jet  de 
mercure  qui  répondent  à  des  besoins  différents. 

Pour  toutes  les  bobines  alimentées  par  le  courant  continu,  quelles 
qu'en  soient  d'ailleurs  la  construction  et  les  dimensions,  il  a  établi  un 


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86q 


ARCHIVES    d'ÉLIîCTRICITÉ    MÉDICALE. 


interrupteur  à  moteur  indépendant,  capable  de  s'adapter  à  tons  les 
voltages  (fig.   1). 

Pour  permettre  T  alimentation  de  ces  mêmes  bobines  avec  le  cou- 
rant alternatif,  il  a  construit  un  second  interrupteur  analogue  au  pré- 
cédent par  l'aspect  extérieur  (voir  la  fig.  1),  mais  qui  en  diffère  parle 
moteur,  de  construction  spéciale,  dont  la  description  sera  prochaine- 


FiG.  5. 
Bobine  Iransportable  à  interrupteur  molo-niagnétique. 


ment  publiée.  Cet  appareil  permet  de  saisir,  pour  l'interruption  de 
l'une  des  phases  du  courant  alternatif,  le  moment  précis  où  il  a  atteint 
sa  plus  grande  intensité  et,  par  suite,  d'obtenir  dans  le  circuit  secon- 
daire le  maximum  d'effet. 

L'interrupteur  pour  courant  continu  fonctionne  avec  le  tableau 
que  possède  déjà  le  praticien  ou  avec  le  tableau  représenté  ci- 
dessous  (fig.  2). 


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DE    LA    SUBSTITUTION    DF8    GAZ    AUX    LIQUIDES    ISOLANTS.       863 

L'interrupteur  pour  courant  alternatif  demande  un  tableau  spécial 
dont  la  description  paraîtra  prochainement. 

Dans  la  constructioh  de  ces  interrupteurs,  M.  Drault  s'est  appliqué 
à  supprimer  les  organes  sujets  à  des  perturbations  et  à  éviter  l'emploi 
des  courroies.  Dans  ce  but,  l'axe  de  l'interrupteur  est  relié  à  celui  du 
moteur  par  un  manchon  élastique.  Le  démontage  se  fait  très  rapide- 
ment et  permet  la  facile  inspection  du  mercure,  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  détacher  aucun  des  fils  conducteurs  (fig.  3), 

Enfin,  ce  qui  constitue  un  très  important  progrès  sur  tous  les  inter- 
rupteurs à  jet  de  mercure  existant  jusqu'alors  et  qui,  je  crois,  n'avaient 
jamais  pu  fonctionner  sans  un  moteur  spécial,  c'est  l'utilisation  faite 


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FiQ.  6. 
Tableau  pour  bobines  à  interrupteur  moto -magnétique. 


par  M.  Drault  de  l'attraction  magnétique  du  noyau  de  fer  doux  de  la 
bobine,  successivement  aimanté  et  désaimanté,  pour  remplacer  ce 
moteur.  Les  figures  ci-jointes  représentent  une  bobine  fixe  et  une 
bobine  transportable  de  30  et  25  centimètres  d'étincelle,  munies  de 
ce  troisième  modèle  d'interrupteur  rotatif  à  jet  de  mercure,  l'inter- 
rupteur moto-magnétique  ;  on  en  voit  les  dimensions  très  réduites 
(ftg.  4  et  5). 

Ces  bobines  peuvent  être  reliées  au  moyen  de  deux  fils  à  un  tableau 
{flg,  6)  qui  lui-même  est  branché  sur  le  courant  continu  du  secteur 
urbain;  elles  constituent  ainsi  l'installation  la  plus  simple  qu'il  soit 
possible  de  désirer. 

Avec  cet  interrupteur,  la  bobine  transportable  de  25  centimètres 
d'étincelle,  malgré  son  poids  et  ses  dimensions  relativement  si  faibles, 
donne  d'excellents  résultats.  Alimentée  par  une  batterie  d'accumula- 
teurs de  20  volts,  elle  laisse  passer  dans  une  ampoule  qui  émet  des 
rayons  6  du  radiochromomètre  de  Benoist  un  courant  d'un  milli am- 
père et  deux  dixièmes,  ce  qui  m'a  permis,  au  domicile  même  des 
malades  intransportables,  de  pratiquer  de  très  bons  examens  radio- 
scopiques,  au  besoin  suivis  de  très  bonnes  radiographies,  et  de  faire  des 


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864  ARCHIVES    D'ÉLECTRIGITé    MéDIGALE. 

applications  radiothérapiques,  sans  aucun  des  arrêts  et  des  à-coups 
qui  surviennent  généralement  avec  les  autres  interrupteurs  mécani- 
ques, sous  rinfluence  de  la  détérioration  des  contacts  métalliques. 

Ces  trois  modèles  d'interrupteurs  à  jet  de  mercure,  rinterrupteur  à 
moteur  et  l'interrupteur  moto-magnétique  pour  courant  continu, 
aussi  bien  que  l'interrupteur  à  moteur  pour  courant  alternatif,  sont 
remarquablranent  silencieux  et  donnent  le  maximum  de  rendement 
avec  le  minimum  de  dépense. 

Depuis  plus  de  vingt  mois  que  M.  Drault  a  mis  à  ma  disposition, 
dans  mon  service  de  l'hôpital  Saint-Antoine,  une  de  ses  bobines  du 
modèle  de  30  centimètres  d'étincelle»  munie  d'un  interrupteur  à  milieu 
gazeux,  ces  appareils  ont  fourni  au  moins  1,200  heures  de  marche  sans 
aucun  arrêt  ni  aucune  irrégularité  dans  leur  fonctionnement.  Cette 
longue  période  d'épreuve  est  le  meilleur  garant  de  leur  endurance. 

L'intégrité  du  mercure  pendant  de  longs  mois,  malgré  son  agrément 
très  appréciable,  n'est  que  le  moindre  des  avantages  acquis  par 
M.  Drault,  avec  ses  nouveaux  interrupteurs  à  milieu  gazeux.  Le  très 
grand,  l'incomparable  avantage  dont  les  médecins  radiologistes  doi- 
vent lui  être  reconnaissants,  c'est  l'augmentation  du  rendement  des 
bobines  d'induction. 


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APPAREILS    NOUVEAUX 


RÉGLAGE  DES  DÊTONATEIM,  SCLATEURS,  OSCILLATEURS  fiLEGTRIQlES 

PAR  COMPRESSION  D'UN  MILIEU  GAZEUX(i) 


Le  réglage  de  ce  genre  d'appareils  consiste  généralement  à  faire 
varier  la  distance  explosive  qui  sépare  les  pièces  polaires. 

Lorsque  cette  distance  explosive  atteint  une  assez  grande  lon- 
gueur, les  décharges  deviennent  irrégulières,  les  étincelles  disruptives 
ne  jaillissent  plus  du  même  point  de  chaque  conducteiu*,  affectent 
des  formes  sinueuses  qui  allongent  considérablement  leur  parcours. 
Après  un  certain  temps  de  fonctionnement,  les  décharges  se  produisent 
parfois  le  long  des  parois  internes  des  récipients  enveloppant  les  écla- 
teurs. Ces  irrégularités  dans  la  succession  des  décharges  oscillantes  se 
traduisent  par  un  mauvais  rendement  des  appareils. 

Ces  inconvénients  se  présentent  fréquemment  avec  les  appareUs 
de  haute  fréquence  actionnés  au  moyen  des  machines  électrostatiques 
dont  le  potentiel  est  très  élevé. 

n  a  été  reconnu  que  lorsque  les  décharges  se  produisent  dans  un 
milieu  gazeux,  il  est  possible  d'en  modifier  le  régime  en  comprimant 
la  masse  gazeuse  à  une  pression  supérieure  à  celle  de  l'atmosphère 
ambiante.  Sous  l'influence  de  cette  compression  et  pour  un  écart  déter- 
miné des  pièces  polaires  entre  lesquelles  se  produisent  ces  décharges, 
les  étincelles  nécessitent  pour  leur  jaillissement  des  potentiels  de  plus 
en  plus  élevés,  et  étant  donné  le  très  grand  rapprochement  qui  peut, 
dans  ces  conditions,  être  donné  aux  pièces  polaires,  les  étincelles 
deviennent  plus  rectilignes  et  leur  jaillissement  plus  régulier. 

Le  dispositif,  objet  de  la  présente  description,  met  à  profit  ce  phé- 
nomène, ainsi  que  les  avantages  qui  résultent  de  son  application 

L'éclateur  spécial  pour  appareils  fonctionnant  au  moyen  de  la 
machine  statique  se  compose  d'un  récipient  hermétique  R  à  travers 
les  parois  duquel  pénètrent  les  conducteurs  A.  B.  parfaitement  isolés. 

(')  Appareil  breveté  s.  g.  d.  g.,  construit  par  Roycourt,  à  Paris. 


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866 


ARCHIVES    D  ELECTKICITE    MEDICALE. 


Les  extrémités  de  ces  conducteurv  situées  à  l'intérieur  du  récipient 
sont  terminées  par  les  pièces  polaires  a,  b,  ^entre  lesquelles  existe  une 


FlG.     I. 

Éclateur  spécial  pour  machine  statique. 


distance  explosive  de  quelques  millimètres  qui  demeure  invariable.  Une 
valve  V  terminant  un  ajutage  en  caoutchouc  fixé  d'autre  part  au 


,5 


Fia.  a. 
Coupe  de  l'appareil  précédent. 


récipient,  permet  l'introduction  ou  l'évacuation  de  la  masse  gazeuse 
comprimée  (fig.  2,), 


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RÉGLAGE    DES    DÉTONATEUIIS,    ÉCLATEURS,    OSCILLATEURS.       867 

Si  l'on  augmente  la  pression  du  milieu  gazeux  au  moyen  d'un  appa- 
reil de  compression,  les  décharges  qui  se  produisent  sous  forme  d'étin- 
celles ayant  toujours  la  même  longueur,  quel  que  soit  le  degré  de 
compression,  se  succèdent  avec  une  rapidité  d'autant  moins  grande 
que  la  compression  va  en  augmentant. 

Si,  au  contraire,  on  diminue  la  compression  en  laissant  échapper 
par  la  valve  V  un  certain  volume  de  la  masse  gazeuse,  les  décharges  se 
succèdent  d'autant  plus  rapidement  que  la  pression  diminue. 

Ces  deux  opérations  constituent  le  réglage;  en  raison  de  la  très  faible 


FiG.  3. 
Appareil  eo  fonction. 

distance  explosive,  les  décharges  oscillantes  se  produisent  dans  les 
meilleures  conditions  de  régularité  et  de  rendement. 

Le  fonctionnement  de  l'appareil  sera  meilleur  9i  l'on  comprime  on 
gaz  ou  un  mélange  de  gaz  ne  donnant  pas  lieu  à  une  production  de 
vapeurs  acides,  mais  on  peut  se  contenter  d'employer  l'air  atmo- 
sphérique qu'on  peut  injecter  dans  le  récipient  au  moyen  d'une  simple 
pompe  de  bicyclette  par  exemple  ;  quelques  coups  de  pompe  suffisent 
pour  amener  la  pression  à  2  et  3  kilos,  pressioi\  à  laquelle  l'appareil 
fonctionne  très  bien. 

Un  manomètre  M  peut  être  adapté  au  récipient,  afin  qu'il  soit  pos- 
sible de  constater  et  régler  selon  les  besoins  le  degré  de  compression 
de  la  masse  gazeuse. 


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868  ARCHIVES    D'ÉLBCTRICITé    BtÉDIGALB. 

Les  précautions  apportées  à  l'isolement  parfait  des  conducteurs 
permettent  d'effectuer  le  réglage  pendant  le  fonctionnement  de 
l'appareil  (fig,  3). 

Absolument  silencieux  et  ne  laissant  passer  aucune  lueur  de  l'étin- 
celle, il  peut  aisément  s'adapter  à  toutes  les  machines  électrostatiques 
actionnant  des  appareils  de  haute  fréquence  dont  il  augmente  consi- 
dérablement le  rendement. 

Le  constructeur  étudie  un  éclateur  basé  sur  le  même  principe,  appli- 
cable également  aux  installations  de  haute  fréquence  employant  des 
transformateurs  à  haute  tension,  bobines  d'induction,  transforma- 
teurs à  circuit  magnétique  fermé. 

Ce  même  appareil  constitue  un  excellent  système  de  détonateur,  ce 
qui  sera  apprécié  des  praticiens  employant  la  machine  statique  pour 
la  production  des  rayons  X, 

n  n'est  alors  besoin  que  d'un  seul  appareU  placé  dans  le  circuit 
entre  l'un  des  pôles  de  la  machine  et  l'ampoule,  dont  l'Ulumination 
acquiert  une  fixité  absolue,  chose  importante  pour  les  examens  radio- 
scopiques. 

De  plus,  l'absence  de  tout  bruit  et  de  tout  éclat  lumineux  supprime 
pour  l'opérateur  la  gêne  et  l'énervement  que  produisent,  dans  les 
appareils  jusqu'alors  employés,  le  crépitement  continuel  et  la  lueur  des 
étincelles. 


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■■*■  Miw iwiriMiiiiiiwiiiiMiiiMwi  mutmmiiammmmmmmÊÊmÊmmmmmmtmm^HÊmmmmmmm 


REVUE    DE    LA    PRESSE 


Applications  indirectes  de  l*Êlectricit6 


RADIOTHÉRAPIE 

F.  BA.RJON.  —  Résultats  obtenus  par  la  radiothérapie  dans  les 
polyadénites  inflammatoires^  d'après  cinquante  observations. 

L'auteur  a  patiemment  poursuivi  le  traitement  des  polyadénites 
inflammatoires  par  les  rayons  X.  Il  avait  signalé,  il  y  a  un  an  et  demi, 
les  avantages  de  la  radiothérapie,  arme  qui  semblait  efficace  contre 
une  affection  bénigne  à  la  vérité,  mais  fort  ennuyeuse  et  très  tenace, 
compliquée  souvent  de  suppuration  et  de  cicatrices  indélébiles. 

Après  avoir  traité  cinquante  petits  malades,  il  est  arrivé  aux  résul- 
tats suivants  : 

11  ont  cessé  le  traitement  après  unç  à  trois  séances  avant  d'avoir 
obtenu  un  résultat; 

9  ont  cessé  après  avoir  obtenu  une  grosse  amélioration; 

20  sont  définitivement  guéris; 

10  sont  encore  en  traitement  et  déjà  très  améliorés. 

La  radiothérapie  est  donc  une  méthode  de  choix  pour  le  traitement 
des  polyadénites  inflammatoires.  Elle  est  vraiment  active  et  spéci- 
fique, non  douloureuse,  provoque  la  guérison  sans  laisser  de  cicatrices 
ou  les  atténue  en  cas  de  suppuration. 

Elle  ne  provoque  pas  la  suppuration  des  ganglions  irradiés.  Les  gan- 
glions vieux,  durs  et  fibreux,  sont  ceux  qui  résistent  le  plus  longtemps 
au  traitement,  car  l'action  des  rayons  X  porte  surtout  sur  les  follicules 
clos. 

Au  cours  du  traitement,  on  ne  note  ni  accident,  ni  complication, 
en  opérant  avec  prudence  et  en  filtrant  sur  une  lame  d'aluminium 
de  1  millimètre,  le  faisceau  de  rayons  qui  atteint  la  peau. 

La  radiothérapie  constitue  la  seule  arme  vraiment  efficace  dont  nous 
disposions  à  l'heure  actuelle  contre  une  affection  tenace,  rebelle  à  la 
thérapeutique,  peu  encourageante  à  la  chirurgie.  —  (Lyon  méd.^ 
12  avril  1908,  p.  825.)  Th.  Nogier. 

AKOB.  D'iLICTA.   Mil).  —    IÇoS.  63 


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870  ARGHIVB0   D'JLBGTRIGITi   MioiGALB. 

A.  BAUMANN.  ^  Dtt  ti!»it«i»e]|t  du  cancer  de  l'estomac  par  la 
radiothérapie. 

L'auteur  rappelle  les  premiers  résultats  connus  obtenus  à  Taide 
des  rayons  X  par  les  docteurs  Doumer  et  Lemoine,  de  Lille,  sur 
des  malades  atteints  de  cancer  de  Testémac  :  amélioration  et  non- 
guérison. 

ns  n'ont  pu,  en  effet»  ol)tenir  de  guérison  à  cause  de  l'impossibilité 
où  ils  étaient  de  n'employer  que  des  rayons  très  durs,  la  peau  absor- 
bant les  rayons  mous  et  obligeant  le  praticien  à  suspendre  ou  à  éloi- 
gner les  séances  de  radiothérapie. 

Pour  obvier  à  cet  inconvénient,  l'auteur  a  employé  une  technique 
toute  particulière.  Il  a  fait  absorber  20  grammes  de  sous-nitrate  de 
bismuth  aux  patients,  qui  prirent  différentes  positions,  afin  de  faire 
adhérer  cette  substance  aux  diverses  parties  de  la  poche  stomacale. 

Le  bismuth  ayant  la  propriété  d'arrêter  les  rayons  X,  sert  de 
condensateur  et  augmente  l'intensité  des  rayons.  Pour  faire  croître 
la  luminosité  de  ceux-ci,  l'auteur  plaçait  un  miroir  concave  sur  la 
face  postérieure  de  Tampoule. 

Faisant  des  séances  courtes,  il  le$  espaçait  de  façon  à  permettre 
aux  toxines  mises  en  liberté  d'être  éfvacuées  par  l'organisme. 

A  l'appui  de  ses  affirmations,  M.  Baumann  cite  sept  observations 
très  intéressantes  de  malades  chez  lesquels  lès  tumeurs  de  volume  et 
de  positions  différentes  ont  disparu  à  la  suite  d'un  nombre  de  séances 
de  radiothérapie  variant  entre  20  et  34.  Il  a  également  constaté  la 
disparition  des  douleurs  dès  les  premières  séances. 

L'auteur  ne  nous  parle  pas  malheureusement  de  la  quantité  et  de 
la  qualité  des  rayons  employés. 

En  résumé,  résultat  appréciable  chez  des  sujets  assez  longtemps 
suivis  bien  que  très  gravement  atteints.  On  peut  admettre  avec 
M.  Baumann  que  si  ce  traitement  était  appliqué  dès  que  l'affection 
est  soupçonnée,  les  résultats  seraient  encore  plus  favorables  et  surtout 
plus  rapides  et  que  le  pronostic  de  cette  affection  serait  heureusement 
modifié.  —  (Courrier  méd.,  21  juin  1908.) 

Df  Roger  Labeau. 


A.  BIENFAIT.  —  Le  traitement  de  la  ayringomyélie  par  la  radio- 
thérapie. 

Rappelant  Tanatomie  pathologique  de  la  syringomyélie,  M.  Bienfait 
pense  que  la  radiothérapie  ne  peut  donner  de  bons  résultats  dans  cette 
affection  que  si  Ton  s'adresse  à  des  malades  atteints  depuis  peu  et 
chez  lesquels  la  cavité  médullaire  est  entourée  de  cellules  de  nouvelle 
formation  (gliome-gliosarcome).  Il  passe  ensuite  en  revue  diverses 
affections  de  la  moelle  qu'il  étudie  au  point  de  vue  diagnostic  diffé- 
rentiel et  donne  quelques  observations  recueillies  par  MM.  Beaujard 
et  Lhermitte,  dans  le  service  du  professeur  Raymond. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE.  87 1 

Les  résultats  par  eux  obtenus  sont  d'ailleurs  identiques  à  ceux 
signalés  déjà  par  M«  Grtanegfta  et  à  ceux  que  nous  avons  nous-même 
obteni^s  dans  le  laboratoire  du  professeur  Bergonié  et  communiqués 
en  nuurs  1908  ûtaA  notre  thèse  Inaugurale  et  en  juin.  1908.  dans  les 
Aittdues^  d*ëe€iricité  midieéte. 

Ces  résultats  variables  suivant  les  sujets  et  le  nombre  des  séances 
d^  radiothérapie  ont  été  observés  d'abord  sur  la  sensibilité;  dés  les 
premières  séances,  en  effet,  ks  troubles  sensitUs  ont  disparu,  ensuite 
sm  la  moblKié  qui  a  été  favorablement  influencée.  Quant  à  l'atrophie 
miifwiilalre,  eHe  n'a  malheureusement  pas  disparu  et,  seuls,  quelques 
muscles  qui  présentaient  seulement  une  légère  diminution  de  Texci- 
tabilité  faradique  ont  repris  leur  force  et  leur  volume.  —  (Journal 
de  neurologicy  20  juin  1908.  D'  Roger  Labeau. 


II.  HIRSCHFELD.  —  De  la  leucémie  myéloXde  aiguë. 

L'auteur  rappelle  un  cas  personnel  antérieur  de  cette  forme  rare 
de  leucémie  et  en  relat-e  deux  nouveaux  avec  autopsie  et  examen 
histologique.  Le  premier  a  évolué  en  trois  semaines  chez  un  garçon 
de  six  ans,  tuberculeux  et  syphilitique  héréditaire.  Sang  :  800  000  hé- 
maties, 59  000  leucocytes;  polynucléaires  neutrophiles,  52  0/0;  éosi- 
nophiles,  1  0/0;  myélocytes,  12  0/0;  petits  lymphocytes,  24  0/0;  grands 
lymphocytes,  16  0/0.  Lésions  typiques  de  la  leucémie  myéloïde. 

Le  deuxième,  chez  une  femme  de  soixante-six  ans,  a  amené  la  mort 
six  semaines  après  le  début  des  accidents.  Sang  :  2  000  000  hématies, 
108  000  leucocytes;  polynucléaires,  68  0/0;  éosinophiles,  0,3  0/0;  myé- 
locytes, 16  0/0;  grands  et  petits  lymphocytes,  15  0/0.  Dans  ces  deux 
cas,  comme  dans  tous  les  cas  antérieurs,  sauf  celui  de  Grawitz,  grande 
rareté  des  éosinophiles  et  absence  complète  de  mastzellen  dans  le  sang 
et  la  moelle  osseuse. 

L'auteur  discute  et  admet  la  possibilité  de  formes  de  transition  entre 
les  forihés  aiguës  des  leucémies  lymphoïde,  mixte  et  myéloïde,  et  les 
explique  par  l'origine  commune  des  diverses  variétés  leucocytaires 
d'une  cellule  souche  mononucléaire,  le  myéloblaste,  qui  se  retrouve 
dans  certains  cas  de  leucémie  lymphatique  aiguë.  Ses  trois  cas  person- 
hels  et  celui  de  Grawitz  réaliseraient  différents  échelons  intermédiaires 
entre  les  formes  extrêmes,  lymphoïde  et  myéloïde.  —  (Archiv.  des 
maladies  du  cœur,  des  vaisseaux  et  du  sang,  mars  1908.) 


H.  G.  JAGOBAEUS.  —  Adénite  tuberculeuse  à  type  lymphadénique. 

Honune  de  vingt  ans,  présentant  depuis  trois  ans  de  volumineux 
ganglions  cervicaux  avec  légère  augmentation  de  la  matité  splénique, 
sans  fièvre  ni  amaigrissement,  sans  modifications  sanguines  numéri- 
ques ni  histologiques.  On  fait  le  diagnostic  de  lymphadénie  sans  pou- 
voir en  préciser  la  nature.  Après  échec  de  l'arsenic,  on  traite  le  malade 


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87a  AltCHIVBS    D'ÉLECTRICITé    BfÉDlCALB. 

par  les  rayons  X,  et  les  ganglions  diminuent  de  volume;  peu  après» 
la  rate  ayant  augmenté  de  volume  et  descendant  jusqu'à  l'ombilic, 
on  la  soumet  également  à  la  radiothérapie,  et  en  un  mois  elle  diminue 
au  point  de  ne  plus  être  sentie  à  la  palpation;  mais,  peu  après,  le 
malade  présentait  des  signes  de  granulie  et  de  méningite  tuber- 
culeuse. 

L'autopsie  montra,  en  plus  de  ces  dernières  lésions,  des  gansions 
trachéo-bronchiques  caséeux  et  des  lésions  spéciales  des  autres  gan- 
glions, n  n'y  avait  pas  de  follicules  lymphatiques  typiques,  mais  une 
prolifération  considérable  de  cellules  endothéliales,  ainsi  que  de  la 
dilatation  vasculaire.  Il  existait,  de  plus,  des  tubercules  caséeux  avec 
cellules  géantes  et  bacilles.  La  rate  contenait  également  des  tubercules, 
et  le  reste  du  parenchyme  était  constitué  par  de  grands  sinus  distendus 
par  le  sang  et  contenant  des  cellules  endothéliales  ;  le  pigment  f  errique 
était  abondant. 

L'auteur  insiste  sur  les  résultats  de  la  radiothérapie  dans  ce  cas. 
Les  auteurs  sont  partagés  au  sujet  de  l'action  des  rayons  X  sur  la 
lymphadénie  tuberculeuse  et,  d'après  l'auteur,  les  différences  de  résul- 
tats s'expliqueraient  par  les  différences  de  structure.  Les  ganglions 
formés  de  tissu  lymphoïde  hyperplasié  sont  très  sensibles  à  l'action 
des  rayons  qui  les  atrophient  et  les  sclérosent;  les  ganglions  propre- 
ment tuberculeux  sont  moins  influencés.  Dans  le  cas  présent,  l'auteur 
attribue  à  l'action  des  rayons  X  la  disparition  complète  du  tissu  folli- 
culaire de  la  rate,  remplacé  par  du  tissu  palpaire  scléreux.  —  (Arch, 
des  malad,  du  cœur,  des  vaisseaux  et  du  sang,  mars  1908.) 


M.  NENGIONI  et  A.  PAOLl.  —  La  radiothérapie  dans  les  adénites 
consécutives  au  chancre  simple  (La  radioterapia  nelle  varie 
forme  di  adeniti  che  sussegnone  ail'  ulcéra  veneria). 

Les  résultats  obtenus  par  la  radiothérapie  dans  le  traitement 
des  adénites  chroniques  ont  engagé  Nencioni  et  Paoli  à  appliquer 
cette  méthode  à  la  cure  des  adénites  consécutives  aux  chancres 
mous. 

Nencioni  et  Paoli  ont  traité  par  des  applications  de  15  à  20  minutes, 
de  3  1/2  à  4  unités  H.,  16  adénites  à  type  strumeux,  14  adénites 
subaiguës,  7  adénites  aiguës.  Dans  quelques  cas,  les  chancres  étaient 
encore  virulents;  dans  d'autres,  cicatrisés  ou  en  voie  de  cicatrisation. 

Nencioni  et  Paoli  ont  observé  les  résultats  suivants  :  la  douleur 
diminue  ou  même  disparaît  vingt-quatre  ou  quarante-huit  heures 
après  l'irradiation  pour  les  adénites  aiguës  et  à  type  strumeux,  un  peu 
plus  tardivement  pour  les  subaiguës. 

Diminution  de  l'œdème,  du  troisième  au  quatrième  jour.  Une  seule 
application  suffit,  en  général, pour  obtenir  la  guérison.  La  coexistence 
de  chancres  encore  virulents  rend  moins  prompte  l'action  des  rayons; 
dans  ce  cas  on  peut  être  obligé  de  faire  une  deuxième  séance  huit 
ou  dix  jours  après  la  première. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE.  878 

Les  adénites  incisées  après  la  radiothérapie  guérissent  plus  rapi-i 
dément  que  celles  qui  n*bnt  pas  été  traitées  par  les  rayons  X. 

La  durée  du  séjour  à  l'hôpital  est,  grâce  à  ce  traitement,  nota- 
blement réduite.  (Résumé  du  résumé  des  Annales,)  —  (Giornale 
iialiano  délie  maladie  veneree  e  délia  pelle,  1907,  fasc.  II,  p.  265.) 


S.  REINES.  —  Ld  traitement  de  certaines  formes  de  bubons  Téné- 
riens  par  l'action  immédiate  des  rayons  X  (Rôntgenbehandlung 
gei^isser  Formen  Tenerischer  Bubonen  durch  unmittelbare  Drû- 
senbestrahlung). 

L'auteur  excite  la  peau,  après  anesthésie  à  la  cocaïne,  au  niveau 
des  glandes  enflammées,  et  fait  immédiatement  après  une  irradiation 
Rôntgen.  Tube  de  MûUer  mou,  distance  de  Tanticathode  à  la  glande, 
20-30  centimètres;  durée  de  la  séance,  20  à 30  minutes.  Nouvelle  irra- 
diation, le  deuxième,  troisième,  quatrième  et  cinquième  jour  après. 
Le  traitement  de\ient  rapidement  ambulatoire  et  dure  en  moyenne 
tr9i!^  semaines. 

L'auteur  s'étend  en  longues  considérations  sur  les  avantages  d'une 
irradiation  directe  des  glandes,  qui  nous  paraît  justifiée  en  théorie 
seulement.  —  (Wiener  klin,  Wochens,^  n®  50,  1907.) 

^  Lassueur. 

ZIMMERM.  ~  Les  agents  physiques  dans  les  tumeurs  malignes 
de  la  glande  mammaire. 

Pratiquement,  l'auteur  considère  deux  catégories  de  cas  :  les 
néoplasies  mammaires  inopérables,  les  néoplasies  mammaires  opé- 
rables. 

1^  Cancers  inopérables.  —  Le  seul  agent  physique  qui  paraisse 
avoir  donné  des  résultats  encourageants  est  la  radiothérapie.  Dans 
un  assez  grand  nombre  de  cas,  vu  le  volume,  la  profondeur,  l'étendue 
de  la  néoplasie,  les  effets  sont  nuls,  mais  il  y  a  quelques  chances 
cependant  d'obtenir  une  amélioration  temporaire.  C'est  ainsi  que  les 
ulcérations  peuvent  se  cicatriser  ou  tout  au  moins  se  limiter,  les 
sécrétions  se  tarir,  ou  leur  fétidité  diminuer.  L'action  la  plus  remar- 
quable est  l'influence  sur  les  phénomènes  douloureux.  C'est  un  béné- 
fice assez  général  de  la  radiothérapie,  qui  s'observe  même  quand  la 
tumeur  est  assez  profonde  et  les  douleurs  très  intenses,  mais  il  faut 
être  prévenu  que  l'effet  premier  de  l'irradiation  peut  être  une  exas- 
pération des  douleurs,  parfois  accompagnée  d'une  tuméfaction  de  la 
région. 

Parmi  les  tiuneurs  noli  me  tangere  le  squirrhe  de  la  femme  âgée  est 
également  justiciable  de  là  radiothérapie  palliative.  Enfin,  il  résulte 
de  quelques  faits  bien  étudiés  que  les  rayons  X  peuvent  mettre  pour 
longtemps  à  l'abri  de  toute  douleur,  de  toute  ulcération,  de  tout  pro- 
grès du  mal  (Bergonié). 

2®  Cancers  opérables.  —  Ablation  large  et  radiothérapie  bien 


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874  ARCHIVES   d'£lEGTRIGIt£   MÉDICALE. 

maniée,  tel  est,  actuellement,  le  précepte  thérapeutique  qui  doit  pré- 
valoir dans  le  traitement  de  ces  cas  de  cancer  mammaire.  Il  est  dan- 
gereux de  parler  autrement.  Laisser  croire  que  la  radiothérapie  peut 
guérir  le  cancer  du  sein,  c'est  laisser  une  porte  ouverte  à  tous  les  abus 
de  Texpectation. 

L'anastomose  entre  le  radiothérapeute  et  le  chirurgien  peut  s'effec- 
tuer de  deux  façons  :  l'irradiation  rôntgénique  peut  précéder  de 
quelques  semaines  l'acte  opératoire  ou  bien  lui  succéder. 

Quelques  auteurs  paraissent  avoir  obtenu  quelques  résultats  favo- 
rables du  premier  modus  faciendi;  je  crains  cependant  que  cette  con- 
duite ne  fasse  perdre  un  temps  précieux. 

L'irradiation  consécutive  est  depuis 'plusieurs  années  réclamée  par 
les  radiothérapeutes.  Elle  vient  d'être  réclamée,  et  pour  la  prenûére 
fois,  par  un  chirurgien,  Maunoury  (de  Chartres). 

On  sait  que  la  peau  et  les  couches  superficielles  opposent  aux 
effets  destructeurs  des  rayons  X  un  obstacle  qui  va  croissant  avec 
la  profondeur.  Aussi  M.  Maunoury,  complétant  sur  ce  point  la  propo- 
sition de  Williams,  c'est-à-dire  l'irradiation  avant  la  suture,  vaMt 
de  l'irradiation  de  la  cicatrice,  a-t-il  proposé  une  ligne  de  conMte 
qui  peut  tenir  dans  la  formule  suivante  :  l'ablation  cbirurgieale 
effectuée,  deux  cas  se  présentent.  Ou  bien  le  chirurgie  a  conscience 
d'avoir  tout  enlevé;  il  n'y  a  alors  qu'à  irradier  la  plaie,  ce  qui  inro- 
longe  l'opération  de  quelques  minutes  seulement.  Ou  bien  il  craint  de 
n'avoir  pas  assez  largement  dépassé  les  limites  du  mal;  il  la«t  se 
résoudre  alors  à  renoncer  à  la.  réunion.  p»-prenffére  intention  et, 
laissant  la  plaie  béante,  mais  bourrée  de  gaze,  faire  pendant  un  cer- 
tain temps  de  la  radiothérapie  à  vif. 

L'anastomose  du  chirurgien  avec  le  médecin  électricien  peut  aussi 
se  faire  d'une  autre  manière,  à  savoir  par  la  sidération  des  tissus 
néoplasiques  par  l'étincelle  de  haute  fréquence  (Keating-Hart  Pozzi) 
Elle  permet  de  compléter  l'intervention  chirurgicale  en  frappant  de 
mort  la  cdlule  néoplasique  et  en  mettant  les  tissus  sains  dans  un  état 
physiolDgique  meilleur. 

A  côté  de  ces  avantages,  la  méthode  a  cependant  quelques  incon- 
vénients :  la  réunion  primitive  est  moins  facUe  et  l'issue  <le  sécrétions 
abondantes  rend  nécessaire  un  large  drainage  de  telle  sorte  que  la 
réparation  est  plus  lente  et  la  cicatrisation  moins  rapide.  Cette 
méthode,  toutefois,  ne  pourra  être  valablement  jugée  que  lorsqu'elle 
sera  assez  vieille  pour  permettre  de  déterminer  dans  quelle  mesure 
elle  atténue  les  chances  de  récidives.  En  tout  cas,  l'irradiation  post- 
opératoire reste  indispensable.  On  commence  déjà  de-ci  de-là  à  la 
pratiquer. 

»  Dans  la  récidive  profonde  (propagation  aux  côtes,  aux  ganglions 
du  médiastin),  stade  avant-coureur  fréquent  de  la  généralisation,  la 
chirurgie  est  impuissante.  La  radiothérapie  constitue  alors  un  traite- 
ment palliatif,  à  action  physique  et  iTio|ral^  qu'il  ne  faut  pas  négliger. 
S'il  est  mis  en  pratique  suffisamment  (ôt  après  l'intervention  chirur- 
gicale, il  peut  éviter  aux  malades  le  pénible  spectacle  d'un   cancer 


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RBYUB   DE   LA   PRB88B.  S'jb 

ulcéré,  et  leur  rendre  la  vie  supportable  jusqu'à  la  terminaison  fatale. 
Quand  la  récidive  post-opératoire  se  fait  immédiatement  sous  la 
peau»  donnant  lieu  à  des  amas  néoplasiques  sous-cutanés  mobiles 
ou  dans  la  peau,  au  voisinage  de  la  cicatrice,  ou  dans  la  cicatrice 
elle-même,  ou  encore  dans  les  points  de  suture,  la  radiothérapie  est 
indiquée.  —  (Bull  méd.,  1"  fév.  1908.) 


BADIUBfTHARAPIB 

Henri  DOMUSIQ  et  BARGAT.  ^  Note  sur  le  processus  histologique 
de  la  régression  des  tumeurs  malignes  sous  Tinflaence  du  rayon- 
nement  y  du  radium. 

'  n  résulte  des  très  intéressants  travaux  de  Scholtz,  SchôHberg,  Hei- 
necke,  Darier,  Pautrier,  Ménétrier  et  Clunet,  que  la  régression  des 
tumeurs  sous  Tinfluence  des  rayons  X  consiste  essentiellement  en  la 
destruction  des  éléments  néoformés,  suivie  d'une  cicatrisation  com- 
pensatrice. 

Les  recherches  que  les  auteurs  ont  faites  sur  la  guérison  des  néo- 
plasies  conjonctives  sous  Tinfluence  du  radium,  leur  ont  permis  de 
constater  que  celle-ci  ne  doit  pas  être  attribuée  exclusivement  à  une 
nécrose  des  cellules  néoplasiques,  suivie  d'une  cicatrisation  banale. 
Si  le  rayonnement  que  la  célèbre  découverte  de  M.  et  M™«  Curie  a  mis  à 
la  disposition  des  biologistes  et  des  médecins,  détermine  la  résolution 
des  tumeurs  conjonctives,  ce  n'est  pas  seulement  en  détruisant  les 
cellules  néoplasiques,  mais  encore  en  régularisant  l'évolution  d'une  partie 
des  cellules  tarées  par  le  processus  de  tumeur  ("). 

Des  recherches  ultérieures  nous  ont  démontré  que  les  mêmes  conclu- 
sions s'appliquaient  aux  tumeurs  épithéliomateuses  et  carcinomaieuses. 

Quand  on  suit  cliniquement  les  modifications  déterminées  par  les 
rayons  y  du  radium  sur  certains  épithéliomas  malpighiens,  on  voit 
la  régression  de  ces  tumeurs  s'effectuer  en  deux  périodes.  Dcms  une 
première  période,  les  bourgeons  épithéliomateux  s'affaissent  et  les 
Mcérations  se  comblent.  La  bordure  saillante  qui  limite  le  néoplasme 
s*fttrophie  et  l'aire  qu'elle  circonscrit  se  rétrécit,  en  sorte  qu'au  bout 
de  Hx  semaines  en  moyenne,  il  n'y  aurait  plus  trace  de  la  tumeur 
s'il  n%  persistait  ^n  bourrelet  villeux,  reliquat  de  la  saillie  épithélio- 
mateus%  bordière  primitive;  toutefois,  ce  bourrelet  est  à  peine  saillant 
et  la  zone  qu'il  circonscrit  est  à  la  fois  cicatrisée  et  très  diminuée 
d'étendue.  Dans  une  deuxième  période,  le  bourrelet  villeux  résiduel 
s'efface  et,  cliniquement,  la  disparition  du  néoplasme  est  complète. 

Or,  si  l'on  étudie  le  processus  histologique  de  la  régression,  on  cons- 
tate que  le  bourrelet  villeux  qui  correspond  topographiquement  à  la 
bordure  épithéliomateuse  primitive  n'en  a  plus  en  réalité  la  structure  : 
sa  conformation  est  devenue  celle  du  papiUon  bénin.  Sous  l'influence  du 

(i)  Congrès  de  Médccioe,  Péris,  octobre  1907  (Archives  des  maladies  du  cœur,  des 
vaisseaux  et  du  sang,  mars  1908). 


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876  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

rayonnement  y  du  radium,  la  tumeur  subit  une  sorte  de  réversion 
évolutive  qui,  jointe  au  processus  cytolytique,  aboutit  à  sa  disparition- 
Cette  réversion  évolutive  comprend  deux  phases  correspondant  aux 
deux  périodes  cliniques  et  qui  sont  celles  où  Tépithélioma  se  transforme 
en  papUlome  et  celle  où  le  papiUome  entre  à  son  tour  en  régression. 

Ainsi  deux  phénomènes  principaux  caractérisent  le  processus  his- 
tologique  de  la  régression:  1^  la  cytolyse;  2®  la  régulation  de  l'évolution 
cellulaire. 

La  cytolyse  atteint  les  cellules  arrivées  au  dernier  degré  de  la  trans- 
formation cancéreuse;  la  régulation  évolutive  s'exerce  à  la  fois  sur  des 
cellules  en  voie  de  transformation  épithéliomateuse  et  sur  des  cellules 
qui,  bien  que  normales  en  apparence,  étaient  appelées  à  subir  cette 
transformation. 

La  régulation  évolutive  est  à  la  fois  topographique,  morphologique 
et  harmonique. 

Topographique,  elle  soustrait  les  cellules  à  la  désorientation  de 
Fabre-Domergue,  Tépithélium  cesse  de  végéter  en  profondeur,  «  sup- 
pression de  Tendotropisme  pathologique,  rétablissement  de  l'exotro- 
pisme  normal  (Dominici)  ». 

Morphologique,  elle  rétablit  la  maturation  cornée  de  deux  façons, 
suivant  le  cas  où  Tépithélioma  est  embryonnaire  pur  ou  atypique: 
dans  le  premier  cas,  les  cellules,  au  lieu  de  persister  à  Tétat  indiffé- 
rencié, parcourent  les  différentes  phases  évolutives  qui  aboutissent  à 
la  transformation  cornée  régulière;  dans  le  deuxième  cas,  les  cellules 
atypiques  récupèrent  la  conformation  embryonnaire  pour  évoluer 
comme  les  précédentes. 

Harmonique,  enfin,  elle  fait  marcher  de  pair  la  transformation  cor- 
née régulière  des  cellules  et  leur  migration  vers  la  sm*f  ace  du  corps,  en 
sorte  qu'il  existe  une  correspondance  parfaite  entre  le  degré  d'évolu- 
tion morphologique  des  éléments  cellulaires  et  la  place  qu'ils  occupent 
dans  l'épithélium  stratifié. 

Enfin,  à  son  action  curative,  le  rayonnement  du  radium  joint  xme 
action  préventive,  car  il  soustrait  à  l'évolution  cancéreuse  :  !<>  les 
cellules  cancéreuses  qu'il  a  reformées;  2^  les  cellules  épithéliales  qui, 
normales  en  apparence,  étaient  appelées  à  subir  la  métaplasie  épi- 
théliomateuse C).  —  (C.  R.  de  la  Soc.  de  bioL,  19  juin  1908.) 

(')  Les  cas  cliniques  sur  lesquels  est  basée  cette  note  ont  été  traités  par  des 
appareils  du  type  suivant  :  toile  à  sec  collé  de  forme  circulaire  (a  à  3  centimètres  de 
diamètre),  contenant  4  à  6  centigrammes  de  sulfate  de  radiunf  d'activité  5oo  000,  à 
laquelle  est  superposé  un  écran  de  plans  de  5/io  de  millimètre  à  a  millimètres  d'épais- 
seur (pour  arrêter  les  a  et  les  p),  puis  10  à  ao  rondelles  de  papier,  de  i/ioo  df 
millimètre  d'épaisseur,  destinées  à  arrêter  le  rayonnement  secondaire,  puis,  enfin, 
deux  enveloppes  de  caoutchouc  qui  protègent  l'appareil  contre  les  liquides  patho- 
logiques. Le  rayonnement  de  ces  appareils  munis  de  leurs  écrans  était  le  type  y  el 
variait  de  3  5oo  à  4  5oo  unités.  La  durée  des  applications  a  été  de  vingt -quatre  à 
cent  vingt  heures  en  moyenne. 

U Imprimeur-Gérant:  G.  Gouhouilhou. 

Bordeaux.  —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  g-ii. 


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1t>*  ANNÉE.  N*  249  iO  novembre  19d8. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Ile  Congrès  de  physiothérapie  des  médecins  de  lanctue  française 
(Paris,  1909).  —  Commission  d*organisation.  Séance  du  Jeudi  22  octobre.  — 
Après  une  longue  discussion,  la  Commission,  considérant  que  rétablisse- 
ment d'une  sâince  spéciale  n'intéressant  qu'une  partie  des  physiothéra- 
peu  tes  est  contraire  à  l'esprit  général  du  Congrès  et  à  la  lettre  du  rèfl:lement, 
décide  que  :  i**  il  n'y  aura  pas  de  rapport  officiel  sur  la  question  des  radia- 
tions diverses;  a»  que  les  confrères  compétents  sont  instamment  priés  de 
faire  des  communications  sur  ce  sujet  dans  la  séance  réservée  aux  commu- 
nications diverses. 

On  ajoute  une  nouvelle  question  à  celle  précédemment  mise  à  l'ordre  du 
jour,  et  la  Commission  s'occupe  de  la  désignation  des  rapporteur  :  voici 
la  liste  de  ceux  qui  ont  fait  connaître  leur  acceptation  : 

I.  Diagnostic  et  traitement  de  la  paralysie  infantile. 

ÉUctricilé:  M.  Marques  (de  Montpellier). 

Massage  et  rééducation  :  MM.  Hirschbbrg  et  Kouindjt. 

Mécanothérapie  :  M.  Gunzburg  (d'Anvers). 

II.  Traitement  des  varices  et  ulcères  variqueux. 
Kinésithérapie  :  M.  Bourcort  (de  Genève). 

III.  Inconvénients  cliniques  et  scientifiques  de  l'exercice  de  la 
physiothérapie  par  des  empiriques. 

Hydrothérapie  :  M.  Dbrecq  (de  Paris). 
Massage:  M.  René  Mesnard  (de  Paris). 

IV.  Traitement  de  l'acné. 

Électrothêrapie  :  M.  OvDin. 
Massage  :  M.  Wetterwald. 
Diététique  :  M.  Louis  Viel. 

Une  exposition  de  radiographies  (ainsi  que  de  photographies  ou  de  dessins 
se  rapportant  à  la  physiothérapie)  aura  lieu  durant  le  Congrès. 

AHCU.  d'élbctr.  uéd.  —  iQoS.  64 


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878  AUCHIVËS    d'électricité    MÉDIGALB. 

Le  Bureau  de  la  Commission  d'organisation  pour  le  II*  Congrès  est  ainsi 
composé  : 

Président  :  M.  Stapfer,  ancien  président  de  la  Société  de  kinésithérapie; 

Vice-présidents:  MM.  Albert  We il  f Société  d' électrothérapie) ;  Kouindjt 
(Société  de  kinésithérapie)  ;  Lagrange  (Société  de  kinésithérapie)  ;  Ziuhekh 
(Société  d'électrothérapie). 

Secrétaire  général  :  M.  Laquerrière  (Société  d'électrothérapie),  rue  de  la 
Bienfaisance,  a,  Paris. 

Secrétaire  général  adjoint  :  M.  Bloch  (Société  de  kinésithérapie). 

Trésorier  :  M.  Delherm  (Société  d'électrothérapie). 

Cours  de  thérapeutique.  —  Voici  l'entrée  officielle  dans  l'Enseigne- 
ment de  la  thérapeutique  physique!  C'est  au  Prof.  Gilbert  qu'est  due  celte 
initiative,  nous  nous  plaisons  à  le  constater  et  à  l'en  féliciter. 

M.  le  Prof.  Gilbert  commencera  ce  cours  le  samedi  7  novembre  1908,  à 
cinq  heures  (petit  amphithéâtre  de  la  Faculté)  et  le  continuera  les  mardis, 
jeudis  et  samedis  suivants  à  la  même  heure. 

Programme  du  cours. 

Les  médicaments  minéraux  et  les  eaux  minérales.  L'art  de  rédiger  une 
ordonnance. 

Le  cours  du  Prof.  Gilbert  sera  complété,  d'une  part,  par  les  conférences 
que  M.  Garnot,  agrégé,  fera  pendant  le  semestre  d'hiver,  au  petit  amphi- 
théâtre, les  lundis,  mercredis  et  vendredis  à  cinq  heures,  sur  les  médica- 
ments organiques  et  les  régimes  alimentaires;  d'autre  part,  par  les  leçons 
de  PHYSIOTHÉRAPIE  (électricilé,  massage,  gymnastique,  hydrothérapie,  radio 
thérapie,  photo  thérapie,  etc.),  qui  auront  lieu  au  petit  amphithéâtre  les 
jeudis  à  cinq  heures. 

Ainsi,  le  cours  de  thérapeutique  sera  complet  en  quatre  mois,  les  trois 
premiers  étant  consacrés  à  l'enseignement  théorique  et  le  dernier  à  l'ensei- 
gnement pratique  (exercices  de  rédaction  d'ordonnances,  exercices  de 
physiothérapie). 

Leçons  de  physiothérapie. 

Elles  auront  lieu  au  petit  amphithéâtre  de  la  Faculté,  le  jeudi  à  cinq 
heures,  à  partir  du  la  novembre. 

Elles  seront  faites  avec  le  concours  de  : 

M.  Béclère,  médecin  de  l'hôpital  Saint- Antoine,  pour  la  radiothérapie 
(une  leçon). 

M.  Béni -Barde,  pour  l'hydrothérapie  (une  leçon). 

M.  de  Beurmann,  médecin  de  l'hôpital  Saint -Louis,  pour  la  photothé- 
rapie (une  leçon). 

M.  Lagrange  (de  Vichy),  pour  la  kinésithérapie  :  gymnastique  médicale 
et  mécanothérapie  (deux  leçons). 

MM.  Cautru  et  Dagron,  pour  la  massothérapic  :  massage  des  membres  et 
massage  viscéral  (deux  leçons). 

M.  Constensoux,  pour  la  rééducation  motrice  (une  leçon). 

MM.  Zimmern,  agrégé,  et  Albert  Wcil,  pour  l'éiectrothérapie  :  électricilé 
slalique,  galvanique  et  faradique;  courants  de  haute  fréquence  (trois  leçons). 

M.  Heitz  (de  Royat),  pour  les  pratiques  physiques  aux  eaux  aiinérales 
(une  leçon). 

A  la  suite  des  leçons  théoriques,  des  visites  seront  faites  aux  établissements 
appropriés  de  physiothérapie  (pour  l'hydrothérapie,  la  mécanothérapie,  la 
photothérapie,  la  radiothérapie)  et  auront  lieu  des  exercices  pratiques  de 
physiothérapie  (pour  l'éiectrothérapie,  la  gymnastique,  le  massage  et  la 
rééducation). 

Une  leçon  de  psychothérapie  sera  faite,  en  outre,  par  M.  SoUler. 


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CONTRIBUTION  A  UÉTUDE  DE  LA  FULGURATION 

DANS  LE  TRAITEMENT  DES  CANCERS  (0 
Par  16  D'  René  DBSPIjATS  (de  Lille). 


M.  de  Keating-Hart  a  apporté  Tan  dernier,  devant  la  section  d*Êlectri* 
cité  médicale  au  Congrès  de  Reims (3),  une  intéressante  communication 
sur  une  nouvelle  méthode  thérapeutique  destinée  à  perfectionner  et 
à  étendre  la  chirurgie  du  cancer;  cette  méthode,  il  Texpérimentait 
depuis  trois  ans  et  il  nous  présentait  en  même  temps  qu'une  technique 
bien  mise  au  point  quelques  intéressants  spécimens  des  résultats 
obtenus. 

Depuis  lors,  plusieurs  autres  communications  ou  mémoires  de 
l'auteur  ont  complété  Texposé  de  son  manuel  opératoire,  en  spécifiant 
quelques  points  de  détail  fort  importants,  sur  lesquels  il  n'avait  peut- 
pas  insisté  suffisamment  dès  sa  première  communication. 

Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  auprès  de  M.  de  Keating-Hart  lui-même  que 
j'ai  puisé  les  enseignements  nécessaires  à  la  bonne  pratique  d'une 
méthode  que  je  n'ai  voulu  appliquer  qu'après  avoir  vu  person- 
nellement un  certain  nombre  de  malades  guéris  et  avoir  assisté  à  des 
opérations  variées.  Je  n'ai,  d'ailleurs,  rien  modifié  à  sa  technique  et  la 
méthode  employée  par  moi  à  Lille  est  exactement  la  même  que  j'ai  vu 
pratiquer  à  Marseille,  ce  qui  me  dispense  d'entrer  à  mon  tour  dans 
des  développements,  qui  me  paraîtraient  pour  le  moins  inutiles,  sur 
le  procédé  lui-même. 

Il  me  semble,  au  contraire,  beaucoup  plus  important  de  vous 
apporter  ici  des  faits  expérimentaux,  de  nature  à  vous  édifier  sur  la 

(')  Communication  au  Congrès  pour  l'Avancement  des  Sciences,  tenu  à  Clermoot 
du  3  au  10  août  1908.  Sections  de  Médecine  et  d'Électricité  médicale  réunies.  C'est 
un  devoir  bien  agréable  pour  moi  de  remercier  ici  tous  mes  maîtres,  qui  m'ont 
facilité  mes  recherches,  et  particulièrement  M.  le  Prof.  Duret,  qui  a  bien  voulu 
mettre  à  ma  disposition  son  beau  service  de  l'hApital  de  la  Charité  et  m'aider  de  ses 
conseils  éclairés. 

(')  Voir  aussi  de  Reating-Hart,  La  fulguration  dans  le  traitement  du  cancer 
(Arehiv.  d'électr,  méd.,  26  mai  1908). 


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88o  ARGUIVfid    D'ÉLECTRICrré   MÉDICALE. 

valeur  de  la  fulguration,  car  c'est  uniquement  sur  des  faits  bien 
étudiés,  que  peut  se  fonder  Topinion  des  médecins  en  matière  théra- 
peutique, plus  peut-être  qu*en  toute  autre. 

C'est  depuis  neuf  mois  seulement  que  j'expérimente  la  fulguration 
et  il  pourrait  vous  paraître  hasardeux  d'apporter,  après  neuf  mois,  des 
observations  de  cancers  traités  par  une  nouvelle  méthode,  alors  que 
la  chirurgie  donne  souvent  des  guérisons  apparentes  beaucoup  plus 
prolongées  que  ce  laps  de  temps;  aussi  n'ai-je  pas  la  prétention  de 
vous  présenter  ici  une  statistique  d'ensemble  sur  les  cinquante  cas, 
qui  sont  passés  depuis  ce  temps  par  mes  mains;  ma  statistique 
risquerait  en  voulant  trop  prouver  de  ne  prouver  rien,  car  j'y  ferais 
entrer  des  cas  de  cancers  opérables  et  opérés  dans  de  bonnes  con- 
ditions chirurgicales,  qui  ne  pourront  apporter  un  argument  sérieux 
en  faveur  de  la  méthode  que  dans  un  avenir  plus  éloigné. 

De  la  totalité  de  ces  cas  opérés,  un  seul  enseignement  me  parait 
devoir  êlre  tiré  dès  aujourd'hui  :  La  fulguration  est  bien  tolérée  par 
tous  les  malades  quelle  que  soit  la  localisation  de  la  tumeur,  (J'ajoute, 
cependant,  que  je  n'ai  pas  abordé  les  tumeurs  intra-péritonéales.) 

Que,  si  je  veux  tirer  de  ma  pratique  d'autres  conclusions  plus  posi- 
tives; il  me  faut  vous  citer  uniquement  les  cancers  considérés  comme 
inopérables  et  ceux  qui  ont  été  opérés  dans  des  conditions  chirur 
gicales  notoirement  insuffisantes,  par  exemple  ceux  pour  lesquels  on 
s'est  contenté  d'un  simple  grattage  à  la  curette.  J'y  ajouterai  tous 
les  cas  récidives  malgré  la  fulguration  à  quelque  catégorie  qu'ils 
appartiennent  (pourvu  toutefois  que  la  récidive  nous  ait  laissés  désar- 
més), car  j'estime  que  les  insuccès  comportent  ou  peuvent  comporter 
dans  l'avenir  un  enseignement. 

Mon  étude  comprendra  dix-huit  cas  parmi  lesquels  sept  insuccès, 
que  j'étudierai  brièvement,  et  onze  succès. 

Prbiiière  Catégorie.  ^  Insuccès  francs  de  la  méthode. 

Observation  I.  —  Branchioine  de  la  région  parotidienne  opéré  quinze  Jours 
avant  par  les  méthodes  ordinaires,  récidivé  avec  trois  métastases.  —  Récidive 
six  semaines  après  la  fulguration, 

M"'  V.  C...,  quarante-deux  ans,  a  été  opérée  par  M.  le  Prof.  Duret, 
le  a 4  octobre  1907,  d'une  tumeur  de  la  région  parotidienne  gauche,  qui 
a  été  reconnue  branchiome  à  Texamen  histologique. 

Le  11  novembre,  elle  présente  une  masse  dure  dans  la  région  latéro- 
cervicaie  gauche,  une  autre  masse  ganglionnaire  dans  Taisselle  gauche, 
un  noyau  du  volume  d'une  noix  dans  le  sein  gauche,  un  ganglion 
épitrochléen  droit.  Nouvelle  intervention  suivie  de  fulguration  sur  toutes  les 
localisations  cancéreuses.  Malgré  la  fulguration,  la  maladie  récidive  le 
25  décembre  dans  l'aisselle  et  dans  la  région  cervicale. 

Obs.  11.  —  Épithélioma  pavimenteux  à  globes  épidermiques  greffé  sur  une 
cicatrice  de  lupus  s' étendant  depuis  Varcade  zygomatique  jusque  sous  le  menton 


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LA  FULGURATION  DANS  LB  TRAITEMENT  DU  CANCER.     88l 

et  depuis  la  commisêure  labiale  jusque  derrière  l'oreille,  qui  est  en  partie 
détruite.  Neuf  interventions  suivies  de  fulguration,  la  dernière  portant  sur  la 
table  externe  du  maxillaire  inférieur.  Échec, 

M"«  B...,  quarante-deux  ans,  a  été  traitée  par  moi  pendant  deux  ans  et 
demi  pour  un  lupus  de  toute  la  partie  droite  de  la  face  datant  de  trente- 
cinq  ans;  six  mois  après  sa  complète  guérison  elle  présenta,  en  mars' 1906, 
un  noyau  que  je  ne  tardai  pas  à  considérer  comme  cancéreux.  Je  la  confiai 
à  M.  le  Prof.  Derville,  qui  pratiqua  une  large  excision  en  juin;  mais  la 
tumeur  prit  bientôt  un  rapide  développement,  et,  au  mois  de  novembre, 
quand  il  fut  question  de  fulguration,  la  joue  tout  entière  était  envahie  par 
le  tissu  cancéreux,  depuis  Tarcade  zygomatique  jusque  sous  le  menton  et 
depuis  la  commissure  labiale  jusque  derrière  Toreille.  L'oreille,  elle-même, 
était  en  partie  détruite.  Après  chacune  des  neuf  fulgurations,  qui  se  succé- 
dèrent toutes  les  trois  semaines,  la  tumeur  se  localisait  et  nous  semblions 
gagner  du  terrain,  mais  elle  récidivait  toujours  au  même  point  sur  la 
branche  horizontale  du  maxillaire  inférieur.  En  dernier  lieu,  M.  le 
Prof.  Duret  me  proposa  d'enlever  par  copeaux  la  table  externe  de  l'os.  Un 
mois  après,  la  récidive  se  montrait  et  il  ne  restait  comme  dernière  ressource 
qu'à  réséquer  le  maxillaire.  La  malade  s'y  opposa. 

Obs.  111.  —  Cancer  du  rectum  jugé  inopérable  depuis  neuf  mois,  porteur 
d'un  anus  iliaque.  Amaigrissement,  cachexie,  morphinomanie.  Diffusion  du 
cancer  jusque  dans  les  creux  ischiorectaux.  Amélioration  pendant  trois  mois, 
puis  récidive. 

M.  C.  A...,  quarante-deux  ans,  porte  un  cancer  du  rectum  qui  a  été  jugé 
inopérable  en  février  1907.  En  juin  on  a  voulu  tenter  une  opération,  mais 
le  chirurgien  a  reculé  en  trouvant  le  rectum  adhérent  à  la  prostate  et  à  la 
vessie.  Déjà,  à  ce  moment,  le  malade  urinait  difficilement  et  avait  des 
douleurs  horribles. 

Aujourd'hui,  â  décembre,  le  malade  est  absolument  cachectique,  jaune 
paille,  souffre  terriblement  et  est  morphinomane.  Localement,  le  rectum 
est  plein  de  végétations  cancéreuses,  qui  font  largement  saillie  à  l'anus; 
il  y  a  des  hémorragies. 

L'opération,  pratiquée  par  M.  le  D'  Dominique  Augier,  consiste  à  exciser 
la  paroi  postérieure  du  rectum,  aussi  haut  que  possible  à  gratter  à  la 
curette  la  paroi  antérieure.  On  cure  aussi  largement  que  possible  les  creux 
ischiorectaux  qui  sont  envahis,  et  on  fulgure  longuement  toute  la  plaie 
opératoire. 

Cette  opération  a  lieu  le  5  décembre  1907. 

A  notre  grande  surprise,  notre  malade  s'améliore  très  sensiblement,  son 
état  général  est  meilleur,  il  engraisse  de  6  kilogrammes  en  deux  mois; 
localement  la  plaie  opératoire  a  très  bon  aspect  et  se  comble  à  tel  point  que 
nous  renvoyons  le  malade  chez  lui. 

Le  3  mars,  il  vient  nous  revoir  et  nous  constatons  la  récidive.  Une  nouvelle 
intervention  nous  montre  que  le  cancer  fusait  plus  haut  encore  que  nous  ne 
le  pensions  dans  les  creux  ischiorectaux  et  que  nous  étions  restés  en  deçà 
du  mal.  Nous  estimons  qu'il  n'y  a  rien  à  tenter  et  nous  contentons  de  faire 
un  curage  sommaire. 

Obs.  IV.  —  Cancer  ganglionnaire  de  Vangle  de  la  mâchoire  volumineux, 
sans  localisation  primitive  appréciable.  Exérèse  et  fulguration.  Récidive  sur 
place  un  mois  après. 

M.  G...,  soixante  ans,  porte  un  volumineux  paquet  ganglionnaire  au 


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882  ARGHIYBS    d'ÉLBGTRICITÉ   MÉDIGALB. 

niveau  de  Tangle  de  la  mâchoire.  On  ne  trouve,  d'ailleurs,  nulle  part,  de 
point  de  départ  primitif  en  rapport  avec  cette  localisation.  Cette  tumeur 
évolue  depuis  le  mois  de  septembre  1907.  L'opération,  pratiquée  le 
ii  février  1908,  est  très  laborieuse,  à  cause  du  voisinage  des  gros  vaisseaux 
du  cop  ;  on  trouve  de  nombreux  ganglions  gros  comme  des  haricots  sur  U 
chaîne  ganglionnaire  du  cou,  le  tissu  cellulaire  parait,  d'ailleurs,  infiltré. 
Après  l'exérèse  qui  a  duré  i  heure,  et  qui  a  été  pratiquée  par  M.  le  Prof. 
Delassus,  je  fulgure  pendant  un  quart  d'heure. 
La  récidive  se  produit  un  mois  après. 

Obs.  V.  —  Cancer  de  la  lèvre,  récidivé  dans  les  ganglions  du  cou.  Exérèse  et 
fulguration.  Récidive  trois  mois  après  sous  forme  d'abcès. 

M.  F...,  quarante  ans,  a  été  opéré  pour  la  première  fois  par  M.  le  Prof. 
Delassus,  en  novembre  1906,  d'un  cancer  de  la  commissure  labiale,  pour 
lequel  on  fit  une  large  exérèse.  Depuis  décembre  1907,  on  s'est  aperçu  de 
récidive  dans  les  ganglions  du  cou.  11  porte,  en  effet,  une  masse  ganglion- 
naire grosse  comme  un  œuf  de  poule  dans  la  région  sous- maxillaire  gauche. 
Exérèse  et  fulguration  le  12  février  1908.  Ilécidive  sur  place  au  mois  de  juin 
suivant. 

Obs.  VI.  —  Végétations  cancéreuses  de  la  verge.  Bubon  très  volumineux. 
Grattage  de  la  verge.  Excision  des  ganglions.  Fulguration.  Récidive. 

M.  Y..  ,  qviarante-deux  ans,  est  porteur,  depuis  cinq  ou  six  meis,  d'un 
épithélioma  de  la  verge  pour  lequel  il  me  demande  d'essayer  les  rayons  \. 
Je  propose  d'essayer  de  conserver  la  verge  en  procédant  par  grattage  et 
fulguration.  L'opération  pratiquée  sur  l'aine  nous  montre  une  infiltration 
de  tout  le  tissu  cellulaire  du  voisinage,  elle  est  suivie  de  fulguration.  Pour 
la  verge,  M.  le  Prof.  Delassus  enlève  le  tissu  cancéreux  par  rondelles,  mais 
il  est  évident  pour  nous,  que  nous  n'avons  pas  dépassé  le  mal.  Fulguration. 
Récidive  immédiate  sur  la  verge.  Amputation.  Récidive  dans  les  deux 
aines. 

Obs.  VII.  —  Cancer  du  sein  récidivé  sur  place  et  dans  le  creux  de  Vaisselle. 
Large  intervention,  fulguration.  Petites  nodules  apparaissent  sur  la  plaie 
opératoire  deux  mois  après;  la  malade  rejuse  nouvelle  fulguration. 

Tels  sont  les  insuccès,  j*ai  tenu  à  en  faire  mention  et  j'en  tire 
immédiatement  ces  conclusions  : 

l' Il  n*y  a  aucun  intérêt  à  poursuivre  les  métastases  cancéreuses  au 
loin  (obs.  I),  puisque  le  procédé  que  nous  avons  entre  les  mains  est, 
somme  toute,  un  procédé  local  ; 

a"  Lorsqu'on  laisse  des  foyers  profonds  derrière  l'étincelle,  comme 
derrière  le  bistouri,  la  récidive  est  obligatoire,  malgré  des  amélio- 
rations parfois  encourageantes  (obs.  Il,  111  et  peut-être  IV  et  V)  ; 

3**  Il  ne  faut  pas  vouloir  être  conservateur  à  outrance  (obs.  VI)  ; 

4"  U  ne  faut  pas  hésiter  à  fulgurer  une  seconde  ou  même  une  troi- 
sième fois,  si  l'on  trouve  quelques  nodules  dans  les  jours  qui  suivent 
la  première  intervention. 

De  ce  fait,  je  vous  montrerai,  d'ailleurs,  des  exemples  encou- 
rageants dans  la  seconde  catégorie. 


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LA   FULGURATION    DANS    LE   TRAITEMENT    DU    CANCER.  883 

Deuxième  Catégorie.  —  Cancers  inopérables  ou  opérés  par  un 
procédé  d'exérèse   insuffisant.   Guéris   grâce   à   la   fulguration. 

Obs.  VIII.  —  Épithélioma  térébrant  de  Vorbite  ayant  détruit  complètement  la 
paupière  inférieure,  tous  les  muscles  de  Vœil,  une  partie  de  la  paroi  de  Vorbite. 
Inopérable.  Évidement  de  l'orbite.  Curage  du  canal  nasal  et  de  la  fosse  nasale. 
Guérison  depuis  huit  mois  ffig.  f,  2,  3J, 

R.  E...,  cinquante-six,  m*a  été  envoyée  le  27  juillet  1906,  par  M.  le  Prof. 
Camelot,  porteur  d*un  épithélioma  de  Taile  droite  du  nez  et  de  l'angle 
interne  de  Tœil  correspondant,  pour  essayer  chez  lui  la  radiothérapie,  qui 
fut  commencée  le  jour  même  et  poursuivie  pendant  cinq  ou  six  mois,  sans 
autre  résultat  que  la  cicatrisation  de  la  partie  nasale  de  l'épithélioma 
obtenue  à  vrai  dire  rapidement;  mais  rien  ne  put  empêcher  le  cancer  de  se 
propager,  détruisant  petit  à  petit  la  paupière  inférieure,  les  muscles  de 
rœii,  etc. 

Au  moment  où  il  fut  question  d'intervention,  le  22  novembre  i907,  la 
paupière  inférieure  était  complètement  détruite  et  le  cancer  était  limité  en 
bas  par  le  rebord  inférieur  de  l'orbite  ;  le  globe  oculaire,  réduit  à  l'état  de 
petit  moignon,  était  adhérent  à  la  paupière  supérieure  et  la  région  interne 
de  l'orbite  était  visiblement  envahie  dans  sa  totalité  par  le  cancer.  Le  malade 
se  plaignait,  d'ailleurs,  depuis  quelque  temps  de  souffrir  beaucoup  et  de  ne 
plus  dormir. 

L'intervention  pratiquée  par  M.  le  Prof.  Duret  et  par  M.  Dominique 
Augier,  a  consisté  à  vider  l'orbite  du  tissu  cancéreux  qui  le  remplissait 
jusque  dans  l'épaisseur  du  tissu  graisseux  et  qui  avait  détruit  tous  les 
muscles  de  l'œil  ;  comme  la  paroi  osseuse  interne  de  l'orbite  était  en  partie 
détruite  tout  autour  du  canal  nasal,  qui  lui-même  était  envahi  par  le  tissu 
cancéreux  jusque  dans  la  fosse  nasale  correspondante,  on  fit  pénétrer 
la  curette  dans  ce  trajet  et  à  plusieurs  reprises  on  étincela  toute  la  plaie 
opératoire,  pour  éliminer  à  la  curette  les  débris  mortifiés,  terminant  l'inter- 
vention par  un  dernier  étincelage  soigneux.  En  tout,  l'opération  dura 
I  heure,  dont  ao  minutes  de  fulguration.  Les  suites  opératoires  furent  des 
plus  simples  ;  nous  avons  constaté,  comme  presque  toujours  en  pareil  cas, 
un  écoulement  très  abondant  de  sérosité  d'abord  rosée,  puis  jaune  et  plus 
épaisse,  dans  les  quinze  jours  qui  ont  suivi  l'opération,  puis  la  cicatrisation 
a  commencé  à  s'opérer  normalement,  sans  que  jamais  le  malade  ait  ressenti 
de  douleurs,  ni  présenté  d'élévation  de  température.  Il  a  pu  sortir  de 
l'hôpital  le  /6  décembre,  et,  depuis  lors,  il  est  revenu  me  voir  fréquemment 
pour  me  faire  constater  son  état.  11  est  depuis  longtemps  complètement 
cicatrisé.  J'ajoute,  pour  être  complet,  que  l'examen  histologique  a  démontré 
qu'il  s'agissait  d'un  épithélioma  pavimenteux  à  globes  épidermiques. 

Obs.  IX.  —  Sarcome  à  myéloplaxes  du  maxillaire  supérieur  ayant  nécessité 
résection  du  maxillaire,  récidive  six  mois  après  sur  le  rebord  alvéolaire  du 
maxillaire  inférieur.  Le  chirurgien  déclare  résection  du  maxillaire  inférieur 
nécessaire.  On  se  contente  de  réséquer  le  rebord  alvéolaire  et  on  Julgure, 
Guérison  depuis  sept  mois. 

M"'  V.  B...,  trente-neuf  ans,  opérée  par  M.  le  Prof.  Delassus,  au  com- 
mencement de  1907,  d'un  sarcome  du  maxillaire  supérieur.  L'examen 
histologique  a  démontré  qu'il  s'agissait  d'un  sarcome  à  myéloplaxes.  En 
juillet,  on  s'est  aperçu  qu'il  se  formait  sur  le  rebord  alvéolaire  de  la 
mâchoire  inférieure  du  même  côté  des  bourrelets  durs,  qu'on  crut  devoir 


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ARCHIVES    D'étGCTRIClTé    MéoiCALR. 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     885 

attribuer  à  la  contusion  provoquée  par  l'appareil  de  prothèse;  mais  ces 
végétations  grossirent  assez  rapidement  et  une  biopsie  fut  pratiquée  par 
M.  le  Prof.  Redier  qui  constata  qu'il  s'agissait  de  sarcome  à  m^éloplaxes.  La 
radiothérapie  fut  essayée  sans  succès  et  il  ne  restait  plus  qu'une  ressource, 
la  résection  de  la  mâchoire  inférieure,  quand  je  proposai  la  fulguration  avec 
une  intervention  chirurgicale  limitée;  on  se  contenta,  en  effet,  de  réséquer 
le  rebord  alvéolaire  jusqu'au  niveau  de  la  branche  montante  et  on  fulgura 
largement.  L'opération  eut  lieu  le  13  décembre. 

J'ai  revu  depuis  lors  la  malade  tous  les  deux  mois  et  tout  dernièrement 
encore.  Elle  reste  complètement  cicatrisée  depuis  le  7  Janvier  1908, 

Obs.  X.  —  Branchiome  très  volumineux  de  la  parotide  ulcéré  suintant. 
Absolument  inopérable.  Opération  laborieuse  par  morcellement.  Fulguration. 
Guérison  depuis  six  mois  malgré  qu'on  ait  laissé  une  plaie  opératoire  large 
comme  la  main. 

Cette  observation  a  déjà  été  présentée  in  extenso  à  la  Société  des  Sciences 
médicales  de  Lille  (mai  1908),  je  la  résumerai  seulement  ici. 

M^^*  D.  A...,  trente-six  ans,  porte  depuis  quelques  années  une  tumeur  de 
la  région  parotidienne,  qui  a  considérablement  augmenté  de  volume  dans 
ces  derniers  temps  et  est,  au  moment  de  l'intervention,  grosse  comme  deux 
poings  ulcérée,  suintante,  partout  adhérente.  Plusieurs  chirurgiens  de  Paris 
et  de  Lille  consultés  ont  refusé  d'intervenir.  M.  le  Prof.  Duret,  à  qui  je 
montre  la  malade,  accepte  de  tenter  une  intervention  qui  a  lieu  le  3  février 
et  qui  consiste  à  extirper  la  tumeur  par  morcellement.  Les  gros  vaisseaux 
du  cou  sont  englobés  dans  la  masse  néoplasique  et  il  est  impossible  de  les 
reconnaître;  on  s'arrête  à  la  carotide  interne  et  à  la  jugulaire  interne,  et  on 
fulgure  la  plaie  opératoire  pendant  un  quart  d'heure  (pas  plus,  à  cause  de 
l'état  précaire  de  la  malade).  On  laisse  ouverte  la  loge  parotidienne  évidée, 
ce  qui  permettra  de  refulgurer.  Nouvelle  fulguration  le  25  février,  parce 
qu'on  a  remarqué  sur  la  plaie  quelques  petits  bourgeons  cancéreux.  La 
plaie,  qui  était  plus  grande  que  la  paume  de  la  main,  s'est  cicatrisée  comme 
une  plaie  saine  dans  Tespace  de  deux  mois  et  reste  bien  cicatrisée  (nature  de 
la  tumeur,  branchiome;. 

Obs.  XI.  —  Récidive  de  ccutcer  du  rectum,  tumeur  du  volume  d^une  orange. 
Exérèse,  fulguration.  Guérison  datant  de  six  mois. 

M"«  M  G...,  trente-quatre  ans,  a  été  opérée  il  y  a  un  an,  par  M.  le  Prof. 
Duret,  pour  cancer  du  rectum.  Elle  rentre  dans  le  service  au  début  de 
janvier  pour  récidive  sur  la  paroi  antérieure  du  volume  d'une  orange. 
M.  le  Prof.  Duret  enlève  cette  masse  néoplasique  au  bistouri,  aussi  large- 
ment qu'il  le  peut,  puis  on  fulgure.  La  malade  reste  guérie  depuis  cette 
époque. 

Obs.  XII.  —  Myxosarcome  des  parties  molles  de  la  cuisse  opéré  en  mars  1906, 
récidivé  six  mois  après.  Radiothérapie  sans  résultat.  Atteint  le  volume  de  trois 
poings.  Opération  conservatrice  et  fulguration  le  6  février  1908.  Guérison. 

M"*  H.  P...,  vingt-huit  ans,  a  été  opérée  au  mois  de  mars  1907,  par  M.  le 
Prof.  Delassus,  d'une  tumeur  de  la  région  interne  de  la  cuisse,  qui  avait, 
à  cette  époque  le  volume  de  deux  poings.  Six  mois  après,  cette  tumeur  qui 
avait  été  reconnue  à  l'examen  histologique  myxosarcome,  récidivait  sur 
place  et  il  ne  restait  plus  qu*une  intervention  possible  avec  quelque  chance 
de  succès,  la  désarticulation  de  la  hanche.  Avant  de  se  résoudre  à  cette 
alternative,  on  me  conOa  la  malade  pour  essayer  la  radipthérapie,  qui  resta 


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886  ARCHIVES   D'ÉLBCTRICITé   MÉDICALE. 

sans  effet.  La  masse  augitienta  de  volume  considérablement  jusqu'au  début 
de  février,  époque  à  laquelle  je  proposai  à  M.  le  Prof.  Delassus  de  tenler 
une  opération  conservatrice  avec  fulguration,  ce  qui  fut  fait. 

Sous  le  vaste  interne,  nous  trouvâmes  une  tumeur  multilobée  blan- 
châtre adhérente  au  muscle  depuis  ses  insertions  supérieures,  jusqu'aux 
insertions  inférieures,  on  ne  trouva  d'adhérences  au  périoste  que  sur  un 
point.  On  excisa  donc  cette  tumeur,  qui  avait  le  volume  de  trois  poings,  avec 
le  vaste  interne  et  je  fulgurai  largement,  pendant  une  demi-heure,  la  plaie 
opératoire  et  la  couche  graisseuse  sous-cutanée,  puis  on  draina  largement 
après  avoir  suturé  sur  une  hauteur  de  plus  de  ko  centimètres.  Je  signale 
ici,  parmi  les  suites  opératoires,  un  écoulement  extraordinairement  abon- 
dant, franchement  purulent,  d'odeur  infecte,  qui  dura  trois  semaines  et 
s'accompagna  d'élévations  notables  de  la  température  vespérale  jusqu'à 
Sg'^d  avec  chute  matinale  (véritable  fièvre  de  suppuration).  Il  fallut 
changer  les  pansements  plusieurs  fois  par  jour,  et  le  drainage  ne  suffisant 
plus,  il  fallut  même  faire  sauter  plusieurs  crins  pour  faire  des  injections 
d'eau  oxygénée.  Aussi  la  cicatrisation  fut-elle  très  longue.  J'ai  revu  la 
malade  ces  jours-ci,  elle  ne  présente  pas  trace  de  récidive. 

Obs.  XIII.  —  Cancer  de  la  partie  posléro-supérieure  de  la  cuisse,  sessiU, 
largement  ulcéré,  suintant  un  liquide  roussâtre  adhérant  aux  muscles  de  la 
région  postérieure  de  la  cuisse.  Exérèse  en  dépassant  la  tumeur  de  i  centimètre, 
tout  autour.  Fulguration,  Cicatrisation  parfaite  de  la  plaie  opératoire  large 
comme  la  main. 

M"'  H...,  cinquante  ans,  porte  cette  tumeur  dont  le  point  de  départ  a  été 
à  la  peau,  sous  forme  de  bouton  depuis  dix  ans.  La  tumeur  a  acquis 
actuellement  un  volume,  qui  rend  l'intervention  très  difficile  sans  fulgu- 
ration. L'opération,  qui  eut  lieu  le  7  avril,  consiste  à  faire  une  incision 
circulaire  autour  de  la  tumeur,  à  un  travers  de  doigt,  au  delà  de  ses 
limites;  on  la^.trouve  adhérente  aux  muscles  de  la  région  postérieure  de  la 
cuisse  et  au  rebord  inférieur  du  grand  fessier.  La  plaie  opératoire  est 
fulgurée,  pendant  un  quart  d'heure,  puis  on  rapproche  les  lèvres  de  la  plaie 
et  on  place  deux  gros  drains.  Il  reste  une  plaie  large  comme  10  centimètres 
dans  ses  deux  diamètres,  qu'on  panse  à  plat.  Mais  ici,  comme  dans  le  cas 
précédent,  la  suppuration  est  si  abondante  que  les  crins  sautent  au  bout  de 
quelques  jours  et  on  se  trouve  alors  en  présence  d'une  plaie  large  conunc 
la  main.  Il  n'y  a  pas  eu,  d'ailleurs,  d'élévation  de  température  considérable 
(37»8  au  maximum  le  soir). 

A  partir  du  22  avril,  la  suppuration  est  moins  abondante,  la  plate  s'épi- 
dermise  par  ses  bords. 

J'ai  revu  la  malade,  ces  jours-ci,  complètement  cicatrisée  depuis  plus  d'un 
mois. 

Obs.  XIV.  —  Troisième  récidive  de  cancer  du  sein.  Dernière  intervention  en 
novembre  1907.  Exérèse  et  fulguration  le  20  février  1908, 

M~*  L...,  a  été  opérée  pour  la  première  fois  en  novembre  1906,  d'un 
cancer  du  sein  gauche,  une  seconde  fois  dans  le  courant  de  1907,  pour  une 
première  récidive;  et,  une  troisième  fois,  en  novembre  1907,  pour  une  réci- 
dive le  long  de  la  veine  humérale.  Deux  mois  après  cette  troisième  inter- 
vention, deux  noyaux  de  récidive  réapparaissaient,  un  premier  dur,  adhérent 
à  Tomoplate,  sous  l'omoplate  gauche;  un  autre,  également  dur,  sur  la 
paroi  externe  du  creux  de  l'aisselle,  derrière  le  biceps. 

L'opération,  pratiquée  par  M.  le  Prof.  Voituriez,  eut  lieu  le  20 février  1908 
et  consista  à  faire  une  large  incision  dans  la  région  de  l'omoplate,  au  point 


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LA    FULGURATION    DANS    LE   TRAITEMENT   DU    CANCER.  887 

correspondant  à  la  tumeur;  on  y  trouva  une  masse  néoplasique  du  volume 
d*un  œuf  de  poule,  adhérente  à  l'os,  qui  fut  enlevée  largement  au  bistouri, 
puis  fulguration  pendant  6  minutes,  grattage  et  nouvelle  fulguration 
pendant  6  minutes. 

Sur  la  paroi  externe  du  creux  de  l'aisselle  on  excisa,  aussi  complètement 
que  possible  une  autre  tumeur,  adhérente  en  profondeur  à  un  tissu  de 
cicatrice  très  dur,  qu'on  étincela  pendant  6  minutes  et  qu'on  gratta  à  la 
curette,  on  en  détacha  un  tissu  ramolli  et  on  fulgura  de  nouveau.  Suture 
et  large  drainage. 

L'exsudation  fut  très  abondante  dans  ce  cas,  avec  température  vespé- 
rale de  37*8.  La  malade  a  pu  quitter  la  maison  de  santé  le  /4  mars,  presque 
entièrement  cicatrisée.    . 

Les  nouvelles  que  j'en  ai  eu  ces  derniers  temps,  sont  bonnes.  L'état 
général  est  excellent,  l'on  sent  bien  sur  la  paroi  externe  de  l'aisselle  dans  la 
profondeur,  d'après  ce  que  m'écrit  son  médecin,  une  induration,  mais  cela 
n'a  rien  à  voir  avec  la  tumeur  rouge&tre  et  presque  excoriée  de  la  dernière 
récidive. 

Obs.  XV.  —  Cancer  du  col  de  rutérus  opéré  en  mai  1907  (hystérectomie 
abdominale  toicdej.  Récidive  neuf  mois  après  sous  forme  de  végétation  sur  le 
le  dôme  vaginal.  Fulguration  et  grattage  le  5  février  1908.  Guérison. 

M"*  M...  a  été  opérée,  en  mai  1907,  par  M.  le  Prof.  Camelot,  pour  un 
cancer  du  col  en  chou-fleur,  qui  n'avait  pas  envahi  la  paroi  vaginale;  il  n'y 
avait  pas  non  plus  d'adhérences  du  côté  du  péritoine.  On  a  fait  une  hysté- 
rectomie atxiominale  totale.  Au  milieu  de  janvier,  la  malade  est  revenue 
trouver  son  chirurgien,  se  plaignant  de  perdre  en  blanc.  11  constata  sur  le 
dôme  vaginal  la  présence  d'une  végétation  grosse  comme  une  noix. 

Le  5  février,  je  fulgure  la  petite  tumeur  que  M.  Camelot  extirpe  à  la 
curette,  puis  nouvelle  fulguration  pendant  un  quart  d'heure  sur  la  plaie 
opératoire  et  sur  la  région  vaginale  avoisinante. 

Les  jours  suivants  et  jusqu'au  /O  février,  nous  constatons  une  exsu- 
dation très  abondante  de  sérosité,  sans  élévation  de  température. 

Le  15  février,  la  malade  sort  de  la  maison  de  santé,  la  plaie  a  un  bon 
aspect  granuleux. 

Elle  reste  guérie  depuis  cette  époque. 

Obs.  XVI.  —  Cancer  végétant  de  la  paroi  postérieure  du  rectum.  Extirpation 
par  le  thermocautère,  puis  fulguration  le  31  mars  1908,  Guérison, 

M.  H...,  soixante-deux  ans,  est  porteur  d'une  végétation  cancéreuse  du 
rectum,  du  volume  d'une  noix  largement  implantée  sur  la  paroi  postérieure 
et  les  parois  latérales  du  rectum  Le  cancer  parait  assez  facilement  accessible 
et  assez  limité  pour  que  M.  le  Prof.  Delassus  se  décide  à  en  pratiquer 
l'exérèse  au  thermocautère  et  à  faire  fulgurer  la  plaie  opératoire. 

L'opération  eut  lieu  le  3i  mars.  Dans  les  jours  suivants  il  y  eut  un  écou- 
lement séreux  assez  abondant  qui  se  modéra  au  bout  de  trois  ou  quatre 
jours.  Un  incident  opératoire,  sans  aucun  rapport,  d'ailleurs,  avec  la  fulgu- 
ration, obligea  le  chirurgien,  à  faire  dès  le  lendemain  un  anus  iliaque.  Le 
malade  se  cicatrisa  bien;  son  rectum  ne  présente  aujourd'hui  au  niveau  de 
la  tumeur  qu'une  cicatrice  un  peu  saillante  ;  mais  quand  on  lui  proposa  de 
réanastomoser  le  bout  supérieur  avec  le  bout  inférieur,  il  s'y  refusa,  dans 
la  crainte  des  risques  d'une  nouvelle  intervention. 

Obs.  XVII.  —  Végétations  sarcomateuses  de  la  muqueuse  nasale.  Grattage  et 
fulguration  le  23  avril  1908,  Guérison  depuis  cette  époque, 

M.  B...,  soixante-cinq  ans,  de  Tourcoing,  se  présente  à  la  consultation  de 


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888  ARCHIVES   D*^LEGTRICITé    MÉDICALE. 

mon  ami  le  D'  Delobel,  pour  une  obstruction  de  la  fosse  nasale  droite  datant 
de  plusieui*s  mois. 

M.  Dclobet  trouve  la  fosse  nasale  comblée  par  une  tumeur  myxomateuse 
irrégulièrement  lobée,  de  couleur  grisâtre  et  rouge  vineuse,  qui  diffère 
totalement  du  polype  muqueux  ordinaire,  tant  par  son  aspect  que  par  ses 
tendances  hémorragiques  et  son  point  d'implantation.  En  effet,  tout  le 
méat  inférieur  est  envahi  par  une  masse  fongueuse  implantée  sur  ses 
diverses  parois  (plancher  de  la  fosse  nasale,  cloison  et  cornet  inférieur, 
celui-ci  complètement  englobé  dans  la  tumeur).  La  région  supérieure  de  la 
fosse  nasale  à  partir  du  méat  moyen  parait  libre. 

L'examen  histologique  d'un  fragment  de  cette  tumeur,  pratiqué  par 
M.  le  D'  D.  Augier,  démontra  qu'il  s'agissait  d'une  tumeur  maligne  com- 
posée en  majeure  partie  de  petites  cellules  conjonctives  sans  qu'il  soit 
possible  de  définir  la  variété  de  sarcome  à  laquelle  on  a  affaire. 

Ce  malade  m'est  confié  pour  le  fulgurer  après  un  curetage  soigneux 
de  tout  le  méat  inférieur  fait  par  les  voies  naturelles,  sans  rhinotomie 
préalable. 

Cette  intervention  eut  lieu  le  23  avril;  deux  jours  après,  le  malade  quittait 
la  maison  de  santé.  Il  ne  présenta  d'élévation  de  température  à  aucun 
moment  et,  le  quinzième  jour,  on  put  extraire  de  sa  fosse  nasale  une 
énorme  eschare  noire,  fétide,  représentant  tout  le  revêtement  fulguré. 
Au-dessous,  le  méat  inférieur  apparaissait  complètement  net,  permettant 
de  voir  avec  la  plus  grande  facilité  tous  \ei  détails  du  naso-pharynx,  de  la 
trompe  et  du  dos  du  voile. 

Le  malade,  examiné  ces  jours  derniers,  ne  présentait  pas  trace  de  récidive. 

Obs.  XVIll.  —  Épithèlioma  de  l'orbite  absolument  inopérable  traité  préala- 
blement par  plusieurs  modes  thérapeutiques  dont  aucun  n'a  pu  empêcher 
l'évolution  du  cancer,  en  bonne  voie  de  cicatrisation  grâce  à  la  fulguration. 

Ce  dernier  malade,  bien  qu'il  ne  soit  pas  encore  complètement  cicatrisé, 
mérite  que  je  présente  brièvement  son  observation,  laquelle  me  parait  très 
probante  en  faveur  de  la  méthode. 

Dès  novembre  1904,  M.  B...,  qui  a  actuellement  cinquante-cinq  ans,  vint 
me  consulter  pour  un  épithèlioma  térébrant  de  l'angle  interne  de  l'œil, 
dont  les  bords  furent  cicatrisés  par  les  rayons  X,  mais  qui  continua  à  se 
propager  en  profondeur.  Après  l'échec  des  rayons  X  et  depuis  le  début 
de  1906,  jusqu'à  la  fin  de  1907,  M.  B...  a  été  traité  par  les  injections  de 
sérum  de  Doyen  dont  il  a  reçu  plus  de  120.  Le  25  octobre,  le  chirurgien 
parisien  à  qui  il  s'était  confié  et  qui  le  considérait  comme  inopérable 
se  décida  à  intervenir  électriquement  et,  si  mes  renseignements  sont  exacts, 
il  n'y  eut  pas  à  proprement  parler  d'intervention  chirurgicale,  mais  une 
simple  escharification  des  tissus  cancéreux  au  moyen  de  l'étincelle. 

Ce  nouveau  mode  de  traitement  n'eut  pas  un  résultat  plus  heureux  que 
les  précédents,  car  je  vis  M.  B...,  en  février  1908,  dans  l'état  suivant: 

L'orbite  du  côté  droit  est  en  partie  vidée  de  son  contenu,  elle  ne  contient 
plus  que  les  enveloppes  de  l'œil  qui  occupent  la  région  externe  de  l'orbite. 
Les  deux  paupières  sont  détruites,  en  haut  et  en  dedans  on  voit  une 
muqueuse  faisant  hernie  et  qui  provient  des  cellules  ethmoîdales,  la  paroi 
interne  de  l'orbite  est  en  partie  détruite  et  laisse  voir  la  cloison  du  nei, 
le  plancher  de  l'orbite  est  détruit  dans  sa  partie  interne  et  l'orbite  commu- 
nique largement  avec  le  sinus  maxillaire.  Partout  on  voit  des  végétations 
cancéreuses  dures,  qui  sont  particulièrement  nombreuses  dans  la  région 
interne. 

Le  27  février,  j'intervins  à  nouveau  avec  M.  le  Prof.  Camelot  qui  évida 


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LA  FULGURATION  DANS  LE  TRAITEMENT  DU  CANCER.     889 

l*orbite,  excisa  largement  la  peau  qui  recouvrait  la  partie  supérieure 
des  os  propres  du  nez  et  le  pourtour  de  Torbite  et  je  fulgurai  large- 
ment toute  la  plaie  opératoire  pendant  une  dizaine  de  minutes.  Cette 
première  fulguration  fut  suivie  d*un  curetage  soigneux,  puis  d'une  seconde 
fulguration  de  même  durée. 

Nous  étions  en  présence  d'une  perte  de  substance  énorme,  car  la  cavité 
orbitaire,  complètement  vide,  communiquait  largement  avec  le  sinus 
maxillaire. 

Cette  perte  de  substance  se  combla,  d'ailleurs,  très  bien  et  était  en  grande 
partie  (  omblée  au  milieu  de  mai;  mais  nous  dûmes  pratiquer  à  cette  époque 
une  seconde  fulguration  avec  curage,  parce  que  quelques  végétations 
suspectes  réapparaissaient  vers  l'angle  interne  et  Inférieur. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'état  actuel  est  le  suivant  :  M.  B...  a  engraissé  de 
6  kilos  depuh  l'intervention,  il  n'a  plus  aucune  douleur,  la  perle  de 
substance  orbi taire  est  comblée,  celle  du  sinus  maxillaire  l'est  en  partie,  et 
répidermisation  est  opérée  sur  plus  de  la  moitié  de  la  plaie,  qui  ne  présente, 
d'ailleurs  nulle  part,  de  nodules  suspects. 

Ainsi  que  je  vous  le  disais  nu  début  de  cette  trop  longue  commu- 
nication, je  n'ai  retenu  pour  vous  les  citer  ici  que  les  cas  les  plus 
graves,  ceux  pour  lesquels  Tîntervention  chirurgicale,  pratiquée  dans 
les  conditions  où  elle  le  fut,  apparaissait  disproportionnée  avec  le  mal 
des  cancers  très  variés  comme  nature  et  comme  localisation,  dans 
lesquels  cette  intervention  insùfBsante  a  provoqué  la  cicatrisation  (i). 

Je  crois  pouvoir  en  tirer  celte  conclusion   que   la  fulguration 

ÉLARGIT  CONSloéRABLEMENT  LE  CHAMP  DE  LA  CHIRURGIE,  EN  LUI  DOxNNANT 
DES  CHANCES  SÉRIEUSES  DE  SUCCÈS,  LA  OU  ELLE  N*OSAIT  PLUS  INTERVENIR(a), 

laissant  au  temps  le  soin  de  répondre  à  cette  autre  question  : 

Donne-l-elle  au  malade  des  chances  de  non-récidive,  ou  du  moins 
prolonge-i-elle  la  dorée  de  la  guérison  apparente? 

(')  Parmi  les  malades  considérés  comme  guéris,  j'apprends,  au  moment  où  je 
corrige  les  épreuves  (5  octobre  1908),  que  celui  de  l'observation  XVII  est  récidivé,  les 
autres  restent  d*ailleurs  en  parfait  état. 

(')  Je  crois  devoir  insister  sur  ce  point  que  la  fulguration  telle  que  je  la  com- 
prends et  telle  que  la  comprend  de  Keatiiig-Hart,  no  doit  en  aucune  façon  être 
opposée  à  la  chirurgie  qu'elle  complète  et  perfectionne. 


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ACTION  DE  LA  FULGURATION  SUR  LES  TISSUS  NORM.VUX 


Par  les  D"  De  NOBEUjB  et  TYTGAT  (de  Gand). 


Le  traitement  du  cancer  par  la  fulguration,  récemment  introduit  dans  la 
pratique  médicale  par  de  Keating-Hart,  est  aujourd'hui  tout  à  fait  à  Tordre 
du  jour. 

Rarement  une  méthode  nouvelle  a  excité  un  pareil  intérêt;  de  tous  côtés 
on  rétudie,  on  Texpérimenle  et,  malgré  les  brillants  résultats  obtenus  par 
Tau  leur  de  la  méthode,  son  optimisme  ne  semble  pas  toujours  avoir  été 
partagé  par  tout  le  monde. 

'  Alors  que  la  plupart  des  expérimentateurs  se  sont  surtout  attachés  au 
côté  pratique  de  la  question,  il  nous  a  semblé  qu'il  n'était  pas  sans  intérêt 
de  rétudier  au  point  de  vue  purement  expérimental  pour  voir  comment  la 
peau  saine  ou  modifiée  par  certains  agents  réagissait  vis-à-vis  de  celle 
modalité  électrique. 

Dans  ce  but,  nous  avens  soumis  une  série  d'animaux  à  l'action  des  étin- 
celles de  haute  fréquence  et  recherché  quelles  éGaient  les  modifications 
macro  et  microscopiques  produites  immédiatement  après  la  fulguration, 
quelle  en  a  été  l'évolution  et  enfin  quelles  en  ont  été  les  suites  éloignées. 
Nous  avons  également  recherché  quelle  était  la  profondeur  à  laquelle 
l'action  des  étincelles  pouvait  encore  se  faire  sentir. 

Mais  au  préalable,  il  nous  semble  important  de  bien  préciser  les  conditions 
électriques' suivant  lesquelles  nous  avons  opéré. 

L'étincelle  de  haute  fréquence  était  obtenue  au  moyen  d'un  meuble  de 
Gaiffe,  appareil  que  nous  pouvons  considérer  comme  l'un  des  plus  puissants 
actuellement  en  us^ge  dans  la  pratique  électrothérapique.  Autre  avantage, 
les  appareils  de  n^ïsure  intercalés  dans  le  primaire  du  transformateur  per- 
mettent de  se  rendre  compte,  jusqu'à  un  certain  point,  de  l'intensité  et  de  la 
force  de  l'étincelle,  les  effets  du  courant  fulgurant  semblant  bien  être  pro- 
pprtionnels,  toutes  autres  conditions  égales,  à  la  dépense  d'énergie  dans  le 
primaire. 

Les  applications  ont  toujours  été  faites  en  monopolaire  et  les  étincelles  ont 
été  appliquées  tantôt  sans  refroidissement  au  moyen  de  l'électrode  de 
Bissérié  munie  d'une  tige  métallique  simple,  tantôt  avec  refroidissement 
par  l'acide  carbonique  au  moyen  des  électrodes  spéciales  proposées  par 
de  Keating-Hart  lui-même. 

La  durée  d'application  et  les  constantes  électriques  ont  été  très  soigneuse- 
ment relevées  à  chaque  expérience,  ces  données  figureront  à  côté  du  proto- 
cole de  chacune  d'elles. 


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ACTION    DE    LA    FULGURATION    SUR    LES   TISSUS   NORMAUX.       89 1 

L'animal  d'expérience  auquel  nous  nous  sommes  adressés  est  le  chien  ; 
comme  régions  d  expérimentation,  nous  avons  choisi  la  face  interne  de  la 
cuisse  et  la  région  hypogastrique  parce  que  la  peau  y  est  fine  et  mince,  et, 
chez  certains  chiens,  presque  totalement  dépourvue  de  poils: 

Chien  k*  1.  —  Fulguration  pendant  a  minutes.  Volts,  5o-6o.  Ampères,  4-5 
au  primaire.  Étincelles,  a,5  à  3  centimètres,  sans  refroidisiement  avec 
rélectrode  Bissérié  et  tige  métallique  unique. 

Résultats  immédiats,  —  Les  quelques  poils  follets  qui  couvrent  la  région 
sont  presque  immédiatement  roussis  ;  au  centre  de  la  région  d'expérience  la 
fulguration  détermine  une  zone  blanche,  d*aspect  sec,  vaso-constrictive. 

Vers  la  fin  de  la  fulguration  et  aussitôt  après,  se  forme  tout  autour  de 
cette  partie  centrale  blanche,  une  zone  rouge  allant  de  la  périphérie  vers  le 
centre  ;  au  bout  de  xjuelques  minutes,  celte  zone  hyperhémique  devient  le 
siège  de  véritables  extravasations  sanguines.  La  peau  prend  un  aspect  légère- 
ment  villeux  et  même  un  peu  vésiculeux.  Le  centre  reste  blanc  et  acquiert 
les  caractères  d'une  eschare  sèche.  L'hyperhémie  périphérique  commence  k 
diminuer  après  une  vingtaine  de  minutes;  les  extravasations  sanguines 
restent. 

Après /2 /i^ar^s,  la  partie  centrale,  principalement  atteinte  par  les  étincelles 
électriques,  forme  une  eschare  jaune  sèche.  Un  jour  plus  tard,  Teschare 
comprenant  presque  toute  l'épaisseur  de  la  peau  se  détache;  à  la  partie  envi- 
ronnante les  suffusions  sanguines  tendent  à  disparaître  ;  l'épiderme  par 
places  se  détache  et  la  région  rappelle  ainsi  l'aspect  d'une  excoriation. 

Au  bout  de  six  à  sept  jours,  on  ne  voit  plus  de  diflerence  entre  la  partie 
périphérique  ;  l'épidermisation  marche  rapidement  de  la  périphérie  vers  le' 
centre  et  au  bout  d'une  huitaine  de  jours  le  tout  est  réparé  par  une  cicatri 
sation  régulière  et  assez  belle. 

Après  deux  mois,  à  la  partie  fulgurée  on  trouve  une  cicatrice  régulière, 
blanche,  dépourvue  de  poils. 

CuiBN  N*  IL—  Mêmes  constantes  électriques  que  précédemment;  durée 
réduite  de  moitié  (x  minute). 

On  observe  les  mêmes  phénomènes  que  précédemment,  mais  moins 
intenses. 

Ici  également  la  partie  centrale  devient  pâle  et  blanche;  tout  autour  se 
forme  une  zone  hyperhémique  et  d'extravasations  sanguines  moins  pro- 
noncée que  dans  le  premier  cas. 

Pour  le  reste,  tout  se  passe  comme  dans  la  première  expérience,  c'est-à-dire 
que  l'eschare  tombe;  que  la  lésion  se  répare  en  une  huitaine  de  jours  lais- 
sant après  elle  une  cicatrice  régulière,  lisse,  peu  apparente.  Au  bout  de  deux 
mois,  la  cicatrisation  est  blanche,  brillante,  presque  plus  visible. 

Chien  n*  III.  —  Volts,  ao-aS.  Ampères,  i,5.  Étincelle,  o,5  centimètres. 
Durée  de  fulguration,  i/a  minute.  La  partie  centrale  pendant  la  fulguration 
devient  pâle  et  blanche  ;  tout  aussitôt  après,  il  se  forme  à  la  périphérie  une 
hyperhémie  très  intense  qui  progresse  vers  le  centre  et  envahit  celui-ci  au 
bout  de  deux  à  trois  minutes. 

Une  dizaine  de  minutes  après  la  fulguration,  le  centre  est  transformé  en 
une  petite  papule  rougeâtre,  d'apparence  un  peu  escharotique,  tandis  que 
la  zone  périphérique  présente  un  piqueté  rouge  de  sufi'usions  sanguines. 

Deux  jours  après,  toute  petite  eschare  centrale  ;  les  extravasations  san^ 
guines  périphériques  ont  disparu.  En  cinq  jours  le  processus  est  réparé  par 
une  cicatrice  à  peine  visible  et  totalement  invisible  après  deux  mois. 


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8g2  ARCH1VB8    d'ÉLBCTHICITÉ   MKDICALB. 

Chiens  r**  IV  et  V.  —  Mêmes  constaQtes  électriques  et  durée  d'application 
que  dans  Texpérience  n*  I. 

Fulguration  au  moyen  de  Télectrode  de  de  Keating-Hart  avec  courant  d'air 
d*acide  carbonique  pour  refroidir  l'étincelle. 

On  a  fait  comparativement  chez  le  même  animal  une  application  avec 
refroidissement  et  une  autre  sans  refroidissement.  Pas  de  différence  dans 
l'aspect  macroscopique  des  lésions  produites  ainsi  que  dans  leur  évolution. 

En  résumé  :  i*  la  fulguration  faite  avec  une  certaine  intensité  et  attei- 
gnant une  place  bien  limitée  de  la  peau,  ménie  pendant  un  temps  assez 
limité,  donne  lieu  à  un  effet  escharotique  incontestable. 

L*eschare  ainsi  produite  a  une  profondeur  plus  ou  moins  grande  d'après 
la  durée  d'application  et  l'intensité;  elle  est  blanche,  sèche,  bien  délimitée 
et  s'élimine  assez  rapidement  comparativement  aux  eschares  résultant  de 
l'application  d'autres  agents  à  pouvoir  nécrotisant.  Elle  a  des  ressemblances 
assez  frappantes  avec  l'eschare  déterminée  par  l'application  de  la  chaleur 
vive  et  brusque  comme,  par  exemple,  celle  résultant  du  thermocautère 
irouge  sombre.  Elle  semble  être  une  eschare  par  coagulation  brusque  de 
l'albumine. 

a**  La  fulguration  produit  dans  les  parties  voisines  du  point  d'application 
une  hyperhémie  forte  pouvant  aller  jusqu'à  l'extra vasation  sanguine  et  la 
sufifuslon  par  rupture  vasculaire. 

Cette  hyperhémie  peut  durer  assez  longtemps. 

3**  Le  refroidissement  ne  change  nullement  l'aspect  ou  l'évolution  des 
lésions. 

^<*  Nous  n'avons  pas  constaté,  dans  nos  expériences  sur  la  peau  saine,  la 
production  de  la  lymphorrhée  décrite  par  de  Keating-Hart  après  la  fulgu- 
ration des  tumeui-s. 


Altérations  microscopiques.  — A.  Fragmenldepeaufulgurèe  sans  refroi- 
dissement par  l'acide  carbonique. 

Les  altérations  ont  leur  maximum  d'intensité  au  niveau  du  centre  de  la 
zone  fulgurée  ;  elles  vont  en  diminuant  à  mesure  qu'on  s'éloigne  de  ce 
niveau  pour  disparaître  complètement  à  une  distance  assez  rapprochée  du 
point  central. 

A  un  faible  grossissement,  on  retrouve  sensiblement  les  modifications 
décrites  par  de  Keating-Hart  et  Czerny  dans  la  structure  des  néoplasmes 
fulgurés;  elles  sont  cependant  plus  intenses  à  la  région  centrale  et  ce  n'est 
que  vers  la  périphérie  qu'elles  présentent  les  caractères  de  tremblement  de 
terre  cellulaire. 

Dans  la  zone  d'intensité  maxima,  la  couche  de  cellules  de  revêtement 
plates  desquamantes  a  totalement  disparu  ;  à  peine  en  retrouvc-t-on  de-ci 
de-là  une  trace  sous  forme  d'un  magma  amorphe  très  peu  coloré. 

La  zone  de  cellules  épithéliales  sous-jacentes  se  retrouve  et  se  reconnaît 
grâce  à  sa  coloration  plus  intense;  mais  par  places  elle  se  soulève,  formant 
des  espèces  de  vésicules;  à  d'autres  endroits  elle  est  rompue,  fragmentée 
et  déchirée. 

Les  tissus  sous-épidermiques  ont  subi  des  modifications  de  structure  pro- 
fondes; on  n'y  retrouve  plus  du  tout  l'agencement  normal  des  éléments; 
les  cellules  sont  détruites;  dans  les  tissus  existent  de  larges  cavités  vacuo- 
laires  remplies  par  quelques  débris  cellulaires;  des  travées  d'éléments 
amorphes  s'entrecroisent,  se  confondent,  formant  ainsi  une  espèce  de  réti- 
culum  très  irrégulier. 

Plus  bas  vers  la  couche  sous-dermique  les  altérations  décroissent  rapide* 


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AC'liON    DB   LA   PULGUtiATlON    SUti   LES   TtSSCS    NOti&IAUX.       8§3 

ment  et  elles  ont  dbparu  dans  la  couche  graisseuse  et  dans  les  parties  super, 
licieltes  des  tiâsus  musculaires  fixés  avec  le  fragment  de  peau. 

11  est  à  noter  qu'on  ne  retrouve  plus  de  parois  vasculaires  intactes.  On  ne 
trouve  à  aucun  endroit  des  amas  de  globules  blancs . 

.\  un  grossissement  plus  fort,  on  constate  dans  la  couche  épîthéliale, 
reconnaissable  par  une  coloration  plus  forte,  que  toutes  les  cellules  sont 
frappées  de  destruction;  elles  sont  transformées  en  un  magma  amorphe 
uniformément  coloré,  composé  de  blocs  sans  structure  :  c'est  le  type  de  la 
nécrose  par  coagulation. 

Il  en  est  de  même  pour  les  éléments  du  derme  et  de  la  couche  superfi- 
cielle du  sous-derme.  Mais,  chose  remarquable,  les  gaines  des  poils  ne  sont 
presque  pas  atteintes,  leurs  cellules  ont  leur  contour  encore  assez  bien 
marqué;  leur  noyau  se  distingue  bien;  elles  sont  bien  en  contact  Tune  avec 
Tautre  et  ne  présentent  pas  de  troubles  d'agencement;  quelques  glandes 
sébacées  semblent  avoir  échappé  également  à  la  destruction. 

Dans  la  région  d'intensité  décroissante,  les  modifications  qu'on  observe  à 
un  grossissement  faible  sont  quasi  analogues  à  celle  de  la  région  maxima, 
mais  on  retrouve  en  nombre  assez  considérable  dans  les  tissus  atteints  des 
éléments  cellulaires  qui  ont  conservé  leur  noyau,  leur  protoplasme  et  leur 
membrane  et  qui  sont  peu  frappés  dans  leur  structure  intime.  Quelques 
lumières  vasculaires  indemnes. 

B.  Fragment  de  peau  refroidi  pendant  la  fulguration.  —  Les  modifications  • 
sont  identiques  à  celles  décrites  dans  le  S  A.  A  peine  pourrait-on  admettre 
que  les  lésions  sont  un  peu  moins  intenses  et  up  peu  plus  superficielles. 

C.  Fragment  d^une  cicatrice  de  deux  mois  résultant  de  fulguration,  —  Le 
lissu  de  cicatrice  consécutif  à  la  fulguration  examiné  deux  mois  après* 
pi*ësente  des  particularités  assez  intéressantes.  Il  est  recouvert  d'un  épithé- 
iium  absolument  analogue  à  celui  qui  recouvre  la  peau  normale. 

Le  derme  est  coniposé  de  tissu  fibreux,  à  noyaux  très  abondants,  jeunes, 
à  fibrilles  épaisses  et  serrées  les  unes  contre  les  autres. 

Quelques  travées  fibrillaires  plus  denses  constituent  un  réseau  large  dans 
lequel  on  retrouve  le  tissu  décrit  précédemment.  Les  poils  ont  presque  tous 
disparu  et  ceux  qu'on  retrouve  ont  des  caractères  d'atrophie  manifeste  et 
évidente;  ils  sont  minces;  leur  gaine  est  tenue;  ils  ne  sont  pas  entourés  de 
phagocytes  et  ne  peuvent  par  conséquent  pas  être  considérés  comme  des  cor- 
pora  mortua  dans  l'épaisseur  des  tissus;  les  glandes  sont  devenues  très  rares. 

Ce  qui  nous  a  frappé  dans  le  résultat  de  cet  examen  microscopique  de  la 
peau,  c'est  la  manière  de  se  comporter  des  poils  et  des  follicules  pileux 
vis-à-vis  de  l'étincelle  fulgurante.  Alors  que  dans  les  tissus  examinés  immé- 
diatement après  la  fulguration,  les  follicules  pileux  sont  conservés  presque 
intacts  et  en  grand  nombre;  dans  le  tissu  de  cicatrice  examiné  deux  mois 
plus  tard  on  ne  retrouve  presque  plus  de  follicules  pileux  ou  de  poils  et  ceux 
qui  persistent  présentent  des  caractères  atrophiques  et  régressifs  nettement 
accusés. 

Cette  discordance  n'est  elle  pas  la  conséquence  d'une  véritable  sidéra  lion 
du  poil,  lequel  a  été  frappé  dans  sa  vitalité  sans  être  cependant  le  siège  d'une 
altération  microscopique?  Ce  fait  n'est-il  pas  h  rapprocher  des  constatations 
de  de  KeatingHart  qui  a  vu  régresser  des  amas  néoplasiques  non  frappés 
directement  par  l'étincelle?  D'après  lui,  il  faudrait  supposer  qu'il  y  a  eu 
non  une  destruction,  mais  une  sorte  de  stupéfaction  qui  atteindrait  ces 
éléments  par  contre-coup. 

Profondeur  d'action  de  la  fulguration.  —  Dans  une  autre  série  d'expé- 
riences, nous  avons  cherché  à  déterminer  la  profondeur  à  laquelle  se  fait 

4KCI1.    u'iLSCTH.    UBI*.  —    I908.  65 


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Siji  AliClUVES    OBLKCTIUGITK    MKDIGALB. 

sentir  Taction  de  la  Tulguration.  On  peut  déjà  s'en  rendre  compte  par  rétudt 
des  coupes  microscopiques. 

Dans  la  peau  du  ventre  d*un  chien  soigneusement  rasée.  lavée  à  ralcool 
et  à  réthcr,  nous  avons  disséqué  un  large  lambeau  auquel  nous  avons  fail 
subir  une  rotation  de  go**  autour  de  son  pédicule;  ce  lambeau  est  étalé  sur 
la  peau  voisine  et  ûxé  par  quelques  points  de  suture  ;  on  a  ainsi  à  un  endroil 
donné  une  épaisseur  de  téguments  double,  et  il  est  facile,  en  détachant 
après  l'expérience  les  points  de  suture,  d'étudier  Tétat  de  la  peau 
sous-jacente. 

A)  Fulguration  de  2  minutes.  6o-65  volts.  Étincelle  de  2  centimètres. 
Dans  le  lambeau  superposé  on  observe  une  ulcération  et  une  destruction 

profondes;  à  la  peau  du  ventre  située  sous  le  lambeau  se  trouve  une  papule 
plus  ou  moins  semblable  à  une  papule  d*urticaire,  anémique  au  centre, 
ayant  augmenté  le  lendemain  et  présentant  le  surlendemain  une  ulcération 
escharotique. 

B)  Fulguration  de  2  minutes.  80  volts.  Étincelle  de  4  centimètres. 

A.  l'endroit  d'application,  le  lambeau  superposé  est  détruit,  transformé 
en  une  masse  dure,  noire  et  sèche. 

A  la  peau  du  ventre  on  trouve  une  légère  nécrose  au  centre  d'une  papule 
volumineuse;  le  lendemain  nécrose  plus  étendue  avec,  dans  la  suite,  chule 
de  Teschare  et  réparation  de  la  lésion  produite  comme  dans  nos  premières 
expériences. 

D'autre  part,  nous  avons  appliqué  sur  une  plaque  photographique 
emballée  dans  du  papier  noir,  un  morceau  de  viande  de  bœuf,  composé 
uniquement  de  tissu  musculaire,  que  nous  avons  taillé  en  biseau  de  manière 
à  avoir  une  extrémité  épaisse  de  1  centimètre,  tandis  que  l'autre  n'avait  plus 
qu'une  fraction  de  millimètre  d'épaisseur. 

Au  moyen  de  l'électrode  de  de  Keating-Hart,  nous  avons  fail  agir  pendant 
une  minute  en  différents  endroits  de  ce  tissu,  en  allant  de  la  partie  la  plus 
mince  vers  la  partie  la  plus  épaisse,  des  étincelles  longues  de  4  centimètres, 
avec  100  volts  et  10  ampères  au  primaire.  Nous  avons  ensuite  développé 
celte  plaque  cl  recherché  jusqu'à  quel  endroit  l'étincelle  Tavait  impressionnée. 
Nous  avons  pu  déterminer  de  cette  façon,  malgré  les  effluves  qui  se  dé|ia- 
gcaienl  des  parties  latérales  des  morceaux  de  viande  et  qui  venaient  troubler 
l'image,  que  ce  dernier  était  encore  traversé  par  l'étincelle  sous  une  épais- 
seur de  5  millimètres. 

Influence  de  l\  FtLCURiTioN  sur  la  peau  modifiée.  —  Ccqui  nousafrappi- 
dans  nos  premières  expériences,  c'est  la  rapidité  avec  laquelle  les  lésions 
produites  ont  été  réparées. 

H  nous  a  semblé  que,  si  la  fulguration  atteint  certains  éléments  cellulaircî. 
dans  leur  vitalité,  elle  stimule  ceux  qui  restent  à  réparer  plus  rapidement 
la  perte  de  substance  produite 

Partant  de  cette  idée,  nous  avons  déterminé  chez  une  série  de  chiens,  en 
double  et,  dans  la  mesure  du  possible,  symétriques,  des  lésions  cutanées  par 
les  agents  chimiques,  acides  et  alcalins,  par  la  chaleur,  par  les  scarilica lions 
et  par  l'injection  de  substances  irritantes.  Sur  l'une  d'elles  nous  avons 
appliqué  l'électricité  sous  forme  de  fulguration  laissant  suivre  à  l'autre  son 
évolution  naturelle. 

Chien  n*  VI.  —  De  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  on  a  provoqué  par 
l'acide  nitrique  fumant  une  eschare,  l'une  aussi  semblable  que  possible  ù 
raiilro;  quand  les  escliares  furent  bien  foniiécs,  l'une  d'elle  fui  soumiic  à 


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ACTION    DE   LA   FtJL€^URATiON    StJH    LES   TISSUS    NOABfAUX.       895 

la  fulguration  pendant  une  minute.  Volts,  ao-aô.  Ampères,  i,5.  Étincelle, 
0,5  centimètres  avec  Télectrode  Bissérié. 

Immédiatement  après  la  fulguration  on  voit  se  former  autour  de  rescharc 
une  zone  hyperhémique,  bien  limitée  et  très  prononcée  qui  persiste  pendant^ 
une  quinzaine  de  minutes.  ^ 

C'est  la  seule  différence  observée  dans  l'évolution  des  lésions.  L'eschare 
fulgurée  ne  s'est  pas  détachée  plus  tôt  que  l'autre;  la  cicatrisation  n'a  pas 
été  plus  rapide  et  la  cicatrice  résultant  des  lésions  vue  à  un  mois  de  distance 
n'est  ni  plus  régulière  ni  plus  belle  du  c6té  fulguré  que  de  l'autre. 

Chien  n"  VIL  —  Dans  une  expérience  analogue  à  la  précédente,  on  a 
fulguré  l'eschare  pendant  le  même  temps,  mais  avec  une  étincelle  de 
3  centimètres. 

En  dehors  de  l'hyperhémie  mentionnée  plus  haut,  l'eschare  fulgurée 
semble  plus  profonde  que  l'autre.  Aucune  autre  différence,  d'ailleurs,  dans 
le  processus  de  réparation. 

Chien  n<>  YIII.  —  Dans  une  autre  expérience,  des  eschares  [doubles  ont  été 
produites  par  la  potasse  caustique.  Sur  l'une  d'elle,  application  de  la  fulgu- 
ration comme  plus  haut.  Volts,  2o-a5.  Ampères,  i,  5.  Étincelle  équivalente, 
0,5  centimètres. 

Outre  la  réaction  hyperhémique  périescharotique,  on  constate  que 
l'eschare,  sous  l'influence  de  la  fulguration,  semble  devenir  plus  dure  et 
plus  sèche. 

Elle  s'est  éliminée  un  jour  avant  l'autre^  mais  aucune  différence  n'a  été 
observée  dans  la  rapidité  de  la  cicatrisation. 

La  différence  datt»  réUmination  peut,  d'ailleurs,  résulter  d'une  inégalité 
de  profondeur  de  la  lésion  produite  par  la  potasse. 

Chien  n^  IX.  —  Seconde  expérience  analogue  à  la  |>récédente.  Étincelle 
fulgurante,  3  centimètres.  Durée,  i  minute. 

Du  côté  fulguré,  l'eschare  est  devenue  plus  profonde  et  la  réparation  en 
est,  par  le  fait  même,  retardée. 

Dans  les  deux  expériences  suivantes  nous  avons  cherché  quelle  était 
l'action  de  la  fulguration  sur  les  lésions  provoquées  par  la  chaleur. 

Chien  n*  X.  —  Des  eschares  symétriques  assez  profondes  ont  été  provo- 
quées par  le  thermocautère  au  rouge  sombre.  Le  lendemain,  un  côté  a  été 
soumis  à  la  fulguration  dans  les  conditions  déterminées  dans  l'expérience 
signalée  plus  haut  (chien  VIII). 

Dans  ce  cas,  comme  dans  les  précédents,  la  fulguration  n'a  pas  d'action 
sur  l'eschare  proprement  dite,  n'en  hàle  pas  l'élimination  ni  la  guérison, 
mais  détermine  autour  du  centre  atteint  une  région  de  suggilations 
sanguines. 

Chien  v?  XI.  —  Des  brûlures  superficielles  n'atteignant  guère  que  Tépi- 
derme  ont  été  provoquées  par  l'appareil  de  Hollânder  à  courant  d'air 
surchauffé  à  4oo".  Aucune  différence  ni  immédiate  ni  éloignée  dans  l'évo- 
lution du  processus  sous  l'influence  de  la  fulguration. 

Chien  n"*  XII.  —  On  a  fait  en  deux  endroits  sur  la  peau  du  ventre  des 
scarifications,  suivant  la  méthode  instituée  par  Zimmern  et  Louste  dans  le 
traitement  du  lupus.  Ces  surfaces  ont  été  baignées  par  une  solution  de 


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896  AHGHIVES    d'iSlEGTRICIT^   MÉDICALE. 

citrate  de  soude  à  a  0/0  :  Tune  d'elles  été  soumise  à  la  fulguration  avec 
électrode  de  Mac  Ipthyre.  Volts  4o.  Électrode  éloignée  d'un  demi-centimèlre. 
Durée,  5  minutes. 

Comme  effet  immédiat  la  fulguration  produit  une  légère  cautérisation 
superficielle  et  une  hémostase  rapide. 

I/évolution  des  deux  lésions  s'est  opérée  de  la  même  façon. 

Pour  étudier  l'action  de  la  fulguration  sur  la  peau  modifiée  par  l'injection 
de  substances  irritantes,  trois  cobayes  ont  été  injectés  sous  la  peau  de  Tabdo- 
men  au  moyen  de  quelques  gouttes  d'essence  de  térébenthine. 

A  la  suite  de  cette  application,  on  note  les  premiers  jours  une  indu  ration  mal 
limitée,  diffuse  et  douloureuse.  Au  bout  de  quelques  jours  les  phénomènes 
se  localisent  à  l'endroit  de  l'injection  et  il  se  forme  à  ce  niveau  un  abcès 
aseptique  bien  collecté,  renfermant  un  pus  épais,  lardacé,  à  allures  légè- 
rement nécrotiques. 

Chez  l'un  de  ces  animaux  l'abcès  a  été  incisé,  les  masses  bourbillonneuses 
ont  été  enlevées  à  la  curette  et  le  fond  de  cet  abcès  a  été  fulguré  en 
l'étalant  au  moyen  de  fil  de  Florence  passé  dans  les  lèvres  de  la  plaie. 

Fulguration  de  a  minutes  avec  une  étincelle  de  2  centimètres. 

Chez  un  second  animal,  même  opération  sans  fulguration.  Chez  un  troi- 
sième, on  abandonne  l'évolution  de  l'abcès  à  lui-même. 

Tandis  que  chez  le  cobaye  fulguré  le  fond  de  l'abcès  prend,  après  quelques 
heures,  un  aspect  bien  vif,  rouge  et  sain,  chez  les  animaux  témoins  l'élinû* 
mrtion  de  petites  parties  de  tissu  nécrosé  se  poursuit  pendant  plusieurs 
jours  et  le  fond  de  l'abcès  reste  plus  torpide.  Aussi  la  cicatrisation  de  la 
plaie  était-elle  complète  chez  l'animal  fulguré  plusieurs  jours  avant  celle 
des  deux  autres  animaux.  Cette  expérience  répétée  chez  plusieurs  autres 
cobayes(')  a  toujours  donné  lieu  au  même  résultat. 

Nous  croyons  pouvoir  conclure  de  nos  recherches  que  l'étincelle  de 
haute  fréquence,  appliquée  sous  forme  de  fulguration  favorise  le  processus 
de  cicatrisation,  produisant,  comme  le  dit  de  Keating-Hart,  une  véritable 
vitalisation  de  la  cellule.  Que  les  tissus  réagissent  différemment  vis-à-vis  de 
la  fulguration;  tandis  que  les  uns  sont  directement  détruits  par  nécrose  de 
coagulation,  d'autres,  ne  présentant  aucune  altération  organique  macro  ou 
microscopique,  sont  néanmoins  frappés  de  mort  et  disparaissent  dans 
l'évolution  ultérieure  du  processus,  par  exemple  les  follicules  pileux. 
Enfin  l'action  de  l'étincelle  se  fait  sentir  à  une  certaine  profondeur  que  Ton 
peut  évaluer  au  moins  à  4  à  5  millimètres. 

(*)  Nous  nous  sommes  adressés  de  préréronce  au  cobaye  parce  que  des  injcctioos 
sous-cutanées  de  doses  élevées  de  térébenthine  chez  le  chien  n*ont  donné  lieu  à  aucun 
phénomène  de  suppuration. 


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TRAITEMENT  RADIOTHÉRAPIQUE 

DE  LA.  NÉVRALGIE  DU  CORDON 


Par  le  D'  Francis  BIRAUD, 

Médecin  -  électricien, 
Président  de  la  Société  des  Sciences  médicales  de  Poitiers. 


La  radiothérapie  m'a  donné  les  plus  brillants  résultats  dans  deux 
cas  de  névralgie  du  cordon  rebelles  à  tous  les  modes  de  traitement 
employés.  J'estime  que,  maniée  avec  la  plus  grande  prudence,  comme 
je  l'ai  fait,  étant  donnée  la  susceptibilité  particulière  du  testicule  à 
l'égard  des  rayons  X,  elle  ne  crée  pour  le  sujet  aucun  danger  et  mérite 
d'entrer  dès  maintenant  dans  la  pratique  usuelle;  il  semble,  en  effet, 
ressortir  des  observations  cliniques  ci-dessous  succinctement  relatées 
que  la  dose  thérapeutique  efficace  est  extrêmement  minime  par  compa- 
raison avec  les  doses  ordinairement  employées,  et  l'on  doit  noter, 
d'autre  part,  comme  un  fait  extrêmement  remarquable  la  quasi-instan- 
tanéité de  l'action  de  ce  merveilleux  agent  qu'est  la  radiation  de 
Rôntgen. 

Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter,  —  cela  pour  couper  court  à  toute 
discussion  à  ce  sujet,  —  que  j'ai  pris  dans  les  deux  cas  mes  précau- 
tions pour  éliminer  complètement  toute  hypothèse  de  suggestion.  Mes 
deux  malades  ne  présentaient,  par  ailleurs,  nulle  trace  d'hystérie 
mâle,  nul  stigmate  de  névropathie. 

Observation  I.  —  X...,  quatorze  ans,  élève  au  collège  de  P.,  m'est  envoyé 
par  le  D'  Maurice  Pierre,  de  Ghâtellerault,  pour  traitement  d'une  algie 
abdominale  du  côté  gauche  qui  a  été  l'objet  de  la  part  d'un  certain  nombre 
de  confrères  de  diagnostics  variés  et  de  médications  inefficaces.  Je  confirme 
l'opinion  du  D'  Pierre  qui  a  pensé  à  une  névralgie  du  cordon  gauche. 
L'afTection  dure  depuis  deux  ans  avec  des  exacerbations  de  plus  en  plus  fré- 
quentes ;  pendant  les  crises,  l'enfant  est  obligé  de  se  coucher  sur  le  flanc,  en 
cbien  de  fusil,  et  ne  peut  bouger;  les  douleurs  sont  extrêmement  violentes; 
la  fréquence  des  crises  a  nécessité  l'interruption  des  études  et  l'état  général 
se  ressent  sensiblement  de  cette  névralgie.  Aucune  lésion  objective  à  l'exa- 
men. Aucune  explication  clinique. 


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SgS  ARCHIVES   D'sLEGTaiGrrâ   MlioiGALB. 

Le  traitement  radiothérapique  est  aussitôt  appliqué  pendant  que  le 
malade  souffre  d*une  douleur  dMntensité  moyenne;  l'abdomen  est  recouvert 
d'une  feuille  de  plomb  avec  un  diaphragme  en  forme  de  fente  exposant 
simplement  à  l'irradiation  le  testicule  gauche  et  son  cordon. 

Alors  que  je  lui  avais  annoncé  qu'il  ne  serait  probablement  soulagé 
qu'après  une  série  de  traitements,  et  que  la  fluorescence  de  l'ampoule 
lui  est  masquée,  l'enfant  relaie  avec  étonnement  aa  boul  de  quelques  secondes 
d'irradiation  que  toute  douleur  a  disparu.  Je  cesse  la  séance  après  avoir  Tait 
absorber  un  quart  d'H,  rayons  5  Benoist. 

Par  mesure  de  prudence  et  pour  éviter  toute  rechute,  deux  autres  séances 
de  même  valeur  sont  faites  à  une  semaine  d'intervalle,  sans  que  la  névralgie 
ait  reparu.  Mon  malade  est  maintenant  guéri  depuis  plusieurs  mois,  et  cela 
avec  la  dose  minuscule  de  trois  quarts  d'H. 

La  seconde  observation  est  encore  plus  démonstrative. 

Obs.  il  —  Le  malade,  B...,  de  Ghasseneuil  (Vienne),  est  un  très  robuste 
cultivateur  de  vingt  ans  qui  souffre  depuis  quatre  mois  d'une  névralgie 
testiculaire  du  côté  gauche  dont  je  ne  puis  découvrir  la  cause.  Il  a  essayé 
sans  succès  divers  traitements  et  reste  sceptique  quand  je  lui  propose  la 
radiothérapie. 

Cependant,  exposé  aux  rayons  Rôntgen,  alors  qu'il  souffre  assez  doulou- 
reusement, il  répond  nettement  à  une  question  que  je  lui  pose  une  seconde 
ou  deux  après  avoir  fermé  le  courant,  que  la  douleur  s'atténue  sensiblement. 
Vers  la  quinzième  seconde,  il  dit  ne  souffrir  presque  plus,  et  enûn  plus  du 
tout  vers  la  trentième. 

J'interromps  la  séance  après  avoir  fait  absorber  un  quart  d'H,  rayons  S 
Benoist.  Mon  malade,  enchanté,  m'assure  qu'il  se  trouve  aussi  bien  qu'avant 
sa  maladie.  Aucune  autre  séance  n'a  été  faite  et  la  guérison  se  maintient 
parfaite  depuis  deux  mois. 

Je  me  propose  d'appliquer  le  même  traitement  dans  l'orchite  trauma- 
tique  et  blennorragique. 


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■  IWWWHWWWIWIII 


B 


INSTRUMENT  NOUVEAU 


ÉLECTRO- AIMANTS   POUR   OCULISTES (> 


Nous  avons  souvent  décrit  ici  même  (a)  des  électro- aimants  destinés 
à  extraire  des  morceaux  de  métal  magnétique  de  Tceil,  en  particulier 


Fio.  I. 

Schéma  des  connexions  pour  l'embranchement  de  Taimant  oculaire 
sur  un  réseau. 

rélectro- aimant  gigantesque  du  Prof.   Haab.  En  voici  un  dernier 
modèle  dont  la  construction  est  irréprochable. 

(')  Des  ateliers  de  construction  Oerlikon,  système  du  Prof.  O.  Haab. 
(')  Archives  d* électricité  médicale,  1S97,  p.  3i4,  et  1900,  p.  608. 


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900  AnCHIVBS    D*BLECTniGITé    MEDICALK. 

C'est  encore  d'après  les  indications  du  Prof.  0.  Haabde  TUniversité, 
directeur  de  la  clinique  ophtalmologique  cantonale  de  Zurich,  que 
les  ateliers  de  construction  Oerlikon  ont  exécuté  leurs  aimants 
oculaires. 


FiG.    3. 

Grand  électro-aimant  pour  oculistes. 
Dispositif  des  ateliers  de  construction  d'Oerlikon. 


Les  petits  aimants  ordinaires  dont  disposent  les  oculistes  présentent 
souvent  par  leur  trop  faible  aimantation  le  danger  de  ne  plus 
fonctionner  au  moment  propice,  ce  qui,  dans  beaucoup  de  cas, 
peut  compromettre  la  réussite  de  Topération. 


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ÉLECTRO- AIMANTS    POUR    OCULISTES.  9OI 

D'après  le  Prof.  Haab,  un  appareil  susceptible  d'atteindre  le  but 
prescrit  doit  remplir  les  conditions  suivantes  : 

1*  Effet  magnétique  puissant  au  moment  opportun  ; 

a*  Interruption  immédiate  du  courant  au  moyen  d*un  léger  coup 
de  pédale  donné  par  l'opérateur; 

3*  Forme  conforme  et  commode  de  l'appareil;  mobilité  de  l'appareil 
dans  tous  les  sens. 

La  construction  des  aimants  oculaires  de  la  Compagnie  d'Oerlikon, 
basée  sur  des  expériences  faites  durant  plusieurs  années,  répond 
complètement  aux  exigences  mentionnées  ci-dessus.  L'appareil  com- 
prend une  colonne- support,  un  aimant  et  les  prises  de  courant.  La 
colonne  en  fonte  est  creuse;  son  pied  est  muni  de  galets  facilitant  son 


FiG.  3. 
Pointes  diverses  pouvant  se  visser  sur  le  tuyau  de  l*électro-aimant. 

transport.  Un  peu  en  dessus  du  milieu  se  trouve  un  pupitre  sur 
lequel  le  patient  peut  s'appuyer  afin  de  maintenir  sa  tête  aussi 
immobile  que  possible. 

L'aimant  se  compose  d'un  noyau  en  fer  et  d'un  enroulement 
magnétisant.  Une  des  extrémités  du  fer  est  conique  ;  elle  est  surmontée 
d'une  pointe  dévissable  d'un  poli  très  fin.  Chaque  appareil  est  muni 
de  quatre  pointes  de  formes  différentes. 

L'aimant  est  rendu  très  mobile  au  moyen  de  billes  en  acier.  Les 
connexions  sont  établies  au  moyen  d'un  câble  flexible  isolé.  La 
colonne  est  munie  d'une  fiche  de  contact;  au  pied  de  la  colonne  se 
trouve  un  interrupteur-inverseur,  relié  à  la  prise  de  courant.  Cet 
interrupteur  est  actionné  par  l'opérateur  au  moyen  d'une  pédale. 

Suivant  les  besoins,  on  peut  soit  engendrer,  soit  anéantir  le 
magnétisme,  ou  enfin  changer  la  polarité  de  l'aimant. 

Avant  de  fermer  le  courant,  on  place  l'œil  du  patient  en  face  et 
à  une  distance  convenable  de  la  pointe  de  l'appareil. 

L'aimant  oculaire  du  Prof.  Haab  rend  depuis  longtemps  des  services 
en  ophtalmologie,  et  il  a  été  expérimenté  dans  plusieurs  cliniques 


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go'à 


ARGHiviiis  d'Électricité  médicale. 


d'Europe  et  d'Amérique.  Uappareil  est  particulièrement  apte  à  rendre 
des  services  dans  les  infirmeries  des  grands  établissements  miniers 
et  métallurgiques. 

L'aimant  oculaire  est  enroulé  pour  du  courant  continu  de  60  à 
3oo  volts. 


C 


FiG.  4. 
Vue  de  Tappareil  en  fonctionnement. 

Dans  le  cas  où  Ton  ne  dispose  que  de  courant  triphasé  ou  alternatif, 
il  est  nécessaire,  bien  entendu,  d'utiliser  un  convertisseur  spécial 
donnant  du  courant  continu. 

On  peut  se  demander  quelle  est  la  quantité  d'énergie  absorbée  par 
cet  électro- aimant;  on  trouve  par  les  mesures  qui  ont  été  faites  que 
cette  quantité  d'énergie  peut  aller  jusqu'à  i  kilowatt  sur  courant 
continu  k  no  volts. 

L'intensité  qui  traverse  le  circuit  enroulé  sur  le  noyau  de  fer  est 
donc  de  10  ampères,  à  peu  près,  et  le  poids  total  approximatif  de 
l'appareil  est  de  i3o  kilos. 


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REVUE   DE   LA    PRESSE 


Applications  directes  de  1*  Électricité 


ÉLECTROTHÉRAPIE 

U.  M ASUGCI.  —  Traitement  du  goitre  exophtalmique  par  la  fara- 
disation  du  corps  thyroïde. 

M.  U.  Masucci  cite  Tobservation  d'une  femme  de  trente  ans  qui 
entra  à  l'hôpital  avec  tous  les  symptômes  d'un  goitre  exophtalmique. 
La  malade  fut  d'abord  placée  dans  l'obscurité.  Ce  traitement  diminua 
l 'exophtalmie,  mais  exaspéra  les  phénomènes  nerveux. 

L'auteur  ordonna  la  faradisation.  On  appliqua  une  électrode  sur  la 
nuque  et  l'autre  sur  la  glande  thyroïde.  Cette  thérapeutique,  continuée 
cinquante-trois  jours,  abaissa  le  nombre  des  pulsations  de  140  à  82, 
fit  diminuer  le  volume  du  cou,  l 'exophtalmie  et  le  tremblement, 
ramena  à  la  normale  la  tonicité  des  muscles,  etc. 

La  force  musculaire  fut  de  même  sensiblement  accrue.  Le  dyna- 
momètre démontra,  en  effet,  une  augmentation  de  15  kilos  à  droite 
et  17  kilos  à  gauche  pour  les  membres  supérieurs,  et  de  2  kil.  700  à 
droite  et  de  3  kilos  à  gauche  pour  les  membres  inférieurs.  Le  travail, 
mesuré  à  l'ergographe,  fut  également  élevé  de  2  kil.  31  à  droite,  de 
1  kil.  5  à  gauche. 

L'électrisation  avait  déjà  été  commandée,  en  France,  par  MM.  Jof- 
froy,  Vigouroux,  Wicart,  Laquerrière  et  Jolly.  Elle  constitue  un  des 
meilleurs  traitements  de  la  maladie  de  Basedow.  —  (Reo.  de  thérapeute 
1*'  oct.  1908,  p.  666.) 


LAQUERRIÈRE.—  Les  traitements  électriques  dans  les  consti 
pations  et  la  colite  muco-membraneuse. 

L'auteur  conseille  avant  tout  de  ne  pas  considérer  l'emploi  de 
l'électricité  comme  un  succédané  de  la  purgation.  Les  lavements  élec- 
triques ne  sont,  en  effet,  que  des  expédients  momentanés  et  leur 
emploi  ne  saurait  être  prolongé  sans  inconvénient. 

En  outre,  il  n'y  a  pas  une,  mais  des  méthodes  électriques,  de  même 
qu'il  n'y  a  pas  une  mais  des  constipations.  On  a  longtemps  cru  que 


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9o1  AiicuiVES  d'Électricité  médicale. 

Tatonie  seule  était  la  cause  de  ce  trouble  de  fonctionnement,  et  l'on  se 
bornait  alors  à  réveiller  par  des  chocs  électriques  le  péristaltisme. 

L'auteur,  avec  Delherm,  s'est  efforcé  de  combattre  cette  concep- 
tion, et  admet  plusieurs  types  de  constipation. 

Constipations  primitives  légères.  —  L'intestin  obéit  facilement  aux 
petits  moyens  d'exonération.  Dans  ce  cas,  on  cherchera  à  modifier 
l'état  général  et  l'on  recourra  à  la  haute  fréquence,  au  bain  statique,  au 
bain  hydro-électrique. 

Constipations  primitives  graves.  —  Les  procédés  habituels  ne  suffi- 
sent pas.  Il  faut  distinguer  entre  la  forme  atonique  et  la  forme  spas- 
modique.  Dans  le  premier  cas,  on  emploiera  les  procédés  anciens, 
destinés  à  réveiller  la  motricité  :  étincelles  statiques,  renversements 
et  interruptions  du  courant  continu,  etc.  Dans  le  second  cas,  on  utili- 
sera le  courant  continu  seul,  sans  secousses,  sans  renversement,  à 
haute  intensité,  avec  de  très  larges  électrodes,  ou  encore  le  courant 
galvano-faradique,  employé  avec  précaution. 

Entérite  muco-membraneuse.  —  Le  traitement  de  la  forme  spasmo- 
dique  convient  ici. 

Constipations  symptomatiques.  —  En  cas  d'affections  anales,  appli- 
cations intra-rectales  de  courants  fréquence,  applications  électriques, 
gynécologiques,  etc.  —  (Rev.  de  thérapeut,  !«'  oct.  1908,  p.  672.) 


ZIMMERN  et  LOUSTE.  --  Scarification  et  haute  fréquence  com- 
binées en  thérapeutique  dermatologique. 

Les  auteurs  présentent  deux  malades  atteintes  l'une  de  lupus 
érythémateux  du  nez,  et  l'autre  de  lupus  tuberculeux  de  la  joue 
gauche,  qui  ont  été  très  rapidement  améliorés  par  les  scarifications 
suivies  immédiatement  d'applications  d'effluves  de  haute  fréquence 
pendant  trois  ou  quatre  minutes;  les  scadff cations  ont  pour  but  de 
permettre  la  pénétration,  dans  les  tissus  malades,  des  effluves  élec- 
triques. Après  une  réaction  locale  qui  dure  environ  deux  jours,  la 
cicatrisation  s'opère  rapidement  et  sans  cicatrice  appréciable. 

Devant  ces  résultats,  ils  ont  étendu  la  méthode  à  toutes  les  affec- 
tions de  la  peau  où  la  méthode  des  scariffcations  était  seule  employée 
et  à  toutes  les  ulcérations  torpides  phagédéniques,  voire  même  aux 
ulcérations  spécifiques  rebelles  au  traitement  et  aux  ulcérations  chan- 
crelleuses. 

Ils  rapporteront  ultérieurement  les  résultats  des  recherches  histo- 
logiques  touchant  à  ces  faits.  —  (Presse  méd.,  1«'  juillet  1908.) 


R.  ROYO  VILLA.NOVA.  —  Électrothérapie  de  l'appareil  circula- 
toire. Les  courants  de  haute  fréquence  et  l'artériosclérose. 

L'auteur,  après  avoir  rapporté  les  études  antérieures  sur  la  ques- 
tion, détaille  les  résultats  obtenus  chez  lui  par  20  malades  hyper- 
tendus. Les  applications  avaient  toujours  été  faites  de  3  à  B  heures 
du  soir,  pendant  une  durée  de  10  à  40  minutes,  la  tension  étant  prise 


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REVUB    DE   LA    PHE88B.  9a5 

avec  Tappareil  Potain.  Simultanément,  les  malades  étaient  soumis  au 
régime  et  à  la  médication  hypotensive. 

Dans  5  cas,  pas  de  modification  de  l'hypertension. 

Dans  1  cas,  après  une  baisse  transitoire,  la  tension  se  releva  ensuite. 

Dans  les  14  autres  cas,  la  baisse  a  été  sensible. 

L'auteur  en  conclut  que  les  courants  de  haute  fréquence  abaissent 
en  général  la  tension  artérielle;  que  cette  action  hypotensive  est 
rapide,  mais  peu  durable;  que  ses  effets  ne  sont  pas  supérieurs  à  ceux 
d'une  hygiène  et  d'une  médication  bien  prescrite  et  continuée. 

D'autre  part,  les  malades  arthritiques  bénéficient  de  l'action  de 
ces  courants  qui  régularisent  les  échanges  respiratoires,  nutritifs, 
thermiques,  ainsi  que  l'élimination  urinaire.  Étant  donné  qu'ils  sont 
toujours  inoffensifs  et  qu'ils  paraissent  susceptibles  de  donner  un  sou- 
lagement plus  ou  moins  passager,  on  est  autorisé  à  les  employer  dans 
tous  les  cas  d'hypertension  avec  ou  sans  artériosclérose  et  même  dans 
l'artériosclérose  sans  hypertension,  mais  toujours  en  y  associant 
l'hygiène  et  les  ressources  de  la  pharmacologie.  — (Archiv.  des  malad. 
du  cœuFy  des  vaisseaux  et  du  sang,  sept.  1908.) 


DUBOIS  et  LÉPINE.  —  Pathogénie  des  états  neurasthéniques. 
(Rapports). 

Les  états  neurasthéniques  constituent  un  tableau  clinique  bien 
caractérisé,  une  psychonévrose  aussi  circonscrite  que  peut  l'être  un 
état  où  intervient  la  mentalité  du  sujet. 

Considérée  à  l'état  de  crise,  la  maladie  offre  des  syptômes  qui  sont 
ceux  de  la  fatigue,  de  l'épuisement  créant  l'impuissance  dans  le 
domaine  physique,  intellectuel  et  moral.  Il  s'y  joint  une  infinité  de 
sensations  pénibles,  de  troubles  des  fonctions  physiologiques  relevant 
de  la  fatigue  et  de  l'émotion  ou  de  toutes  les  deux  à  la  fois,  l'émotion 
engendrant  la  fatigue  et  celle-ci  déclenchant  l'émotion. 

Ces  crises,  de  durée  indéterminée,  reconnaianent  pour  causes  occa- 
sionnelles tous  les  agents,  physiques  et  moraux,  qui  peuvent  exercer 
une  influence  débilitante  tant  sur  le  corps  que  sur  l'esprit.  Ces  causes 
sont  absolument  les  mêmes  que  celles  qui  créent  chez  d'autres  sujets 
les  états  psychasténiques  et  les  psychoses  proprement  dites. 

L'observation  exacte  et  prolongée  fait  constater  la  continuelle  inter- 
vention des  auto-suggestions  dans  la  naissance,  le  développement 
et  la  guérison  de  la  crise.  Les  maux  de  ces  malades  ne  sont  pas  ima- 
ginaires, mais  l'attention  qu'ils  leur  prêtent,  les  idées  hypocondriaques 
qu'ils  se  forment  à  leur  sujet,  amplifient  la  souffrance,  les  précipitent 
dans  cette  «  spirale  »  où  le  trouble  organique  succède  à  l'émotion  et 
vice  versa. 

Pendant  la  crise  et  en  dehors  d'elle,  il  est  généralement  facile  de 
surprendre  chez  ces  sujets  des  tares  mentales  innées  ou  acquises  dès 
les  premières  années  de  l'existence  et  qui  se  traduisent  par  la  pusilla- 
nimité, l'émotivité,  l'aboulie,  l'indécision,  etc.,  tous  symptômes  qui 
dénotent  une  faiblesse  de  la  synthèse  mentale,  particulièrement  dans 
les  opérations  les  plus  délicates,  celles  qui  concernent  notre  vie  morale. 

Dans  la  période  de  crise,  le  traitement  doit  viser  à  combattre  l'état 
d'épuisement  à  l'aide  du  repos  plus  ou  moins  complet  et  de  toutes  les 


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906  ARGUITB8    D'iLBCTRIGITÂ    MioiGALB. 

mesures  destinées  à  relever  Ténergie  vitale;  il  importe  de  ne  pas 
oublier,  parmi  ces  dernières,  l'influence  morale. 

Mais,  aussi  bien  dans  le  cours  de  ce  traitement  que  dans  les  périodes 
d'euphorie,  il  est  urgent  de  combattre  les  états  mentaux  primaires  qui 
ont  permis  à  des  causes,  le  plus  souvent  banales,  de  provoquer  Tétat 
de  crise  neurasthénique.  C'est  ici  qu'intervient  l'éducation  de  l'esprit, 
l'orthopédie  morale,  par  la  voie  de  la  persuasion  loyale.  Elle  seule 
permet  de  diminuer  la  psychasthénie  primitive  et  d'éviter  les  rechutes 
qu'entraînerait  presque  nécessairement  le  retour  des  causes  occasion- 
nelles. 

Linûtée  comme  tableau  clinique,  la  neurasthénie  confine  à  l'état 
normal,  car  il  est  avéré  que  la  fatigue  exagérée  peut  amener  des  états 
neurasthéniques  chez  l'individu  le  mieux  équilibré. 

Dans  les  formes  plus  graves,  les  défauts  mentaux  s'accentuent  et 
la  neurasthénie  passe  h  la  psychasthénie  et  par  celle-ci  aux  vésanies. 

Si,  sur  ce  dégradé,  il  est  impossible  de  tracer  des  Ibsites  précises, 
il  est  perlnis  de  distinguer  des  formes  morbides  diverses,  de  les  dénom- 
mer diaprés  les  symptômes  prédominants  et  d'asseoir  sur  ces  consta- 
tations le  diagnostic,  le  pronostic  ot  le  traitement  d'un  cas  concret. 

La  nomenclature  pourra  varier  bien  souvent  encore,  réunir  ces 
tableaux  cliniques  ou  établir,  au  contraire,  de  nouvelles  divisions. 
Ces  classifications,  nécessaires  en  pratique,  ne  supprimeront  pas  deux 
faits  certains  :  1»  la  parenté  étroite  qui  relie'îes  psychonévroses  entre 
elles  et  ceDes-ci  avec  les  psychose;  2®  l'importance  de  la  mentalité  du 
sujet  comme  cause  primaire  des  troubles  que  font  naître  les  agents 
provocateurs  variables  et  contingents. 

En  résumé,  M.  Dubois  réserve  le  terme  «  d'état  neurasthénique  ^ 
qui  présente  avant  tout  les  symptômes  de  la  fatigue,  de  l'épuisement, 
de  l'incapacité;  une  analyse  délicate  permet  seule  d'établir  dans 
quelle  mesure  cette  impuissance  est  physique  ou  psychique.  D  y  a  déjà 
de  la  psychasténîe  chez  ces  malades;  il  y  a  déjà  de  la  dégénérescence  : 
ce  ne  sont  pas  des  forts. 

L'appellation  de  «.  psychasthénie  »  s'applique  aux  malades  chez  les- 
quels prédominent  les  obsessions  phobiques,  les  tics  ou  les  manies,  etc. 
Ici,  l'état  psychopathique  saute  aux  yeux  ;  la  synthèse  mentale  est  par- 
ticulièrement défectueuse. 

Les  t  états  hystériques  »  se  caractérisent  par  une  auto-suggestibilité 
exagérée,  ce  qui  a  permis  de  dire  que  ces  phénomènes  peuvent  être 
créés  et  dissipés  par  les  procédés  suggestifs  ou  persuasifs.  Ce  n'est 
nullement  un  critérium  certain,  puisque  les  mêmes  moyens  peuvent 
réussir  dans  les  autres  psychonévroses,  mais  il  est  évident  que  l'imagi- 
nation joue  dans  l'hystérie  un  rôle  prédominant.  Il  y  a  aussi  une  fai- 
blesse de  la  synthèse  mentale,  se  trahissant  par  une  tendance  à  subir 
le  joug  de  l'imagination. 

M.  Dubois  rapproche  enfin  les  «  états  hypocondriaques  »  des  «  états 
mélancoliques  ».  Ils  ont  en  commun  un  fond  de  tristesse,  de  désespé- 
rance, mais  les  préoccupations  sont  différentes,  l'hypocondriaque 
s' apitoyant  sur  son  état  de  santé,  tandis  que  le  mélancolique  envisage 
avec  tristesse  les  événements  extérieurs,  ou  critique  sa  conduite  dans 
une  disposition  auto-accusatrice. 

Sous  ces  formes  si  différentes  de  «  psychonévroses  »,  on  reconnaît 
toujours  une  tare  mentale  primitive  une  psychasthénie.  Il  y  a  chez 
tous  ces  malades  une  infériorité  fondamentale;  appelons-la  dégéné- 


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IIEVUE   DE  LA    PHE88fi.  907 

rescence  ou  imperfection,  cela  n'a  pas  grande  importance.  Il  suffit  de 
savoir  que  c'est  là  le  mal  primaire  et  que  la  forme  de  la  psychonévrose 
dépendra  de  la  mentalité  spéciale  au  sujet  et  des  circonstances  occa* 
sionnelles  qui  provoquent  les  accidents.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  tous 
ces  désordres  mentaux,  ces  émotions,  provoquent  la  fatigue  et  créent 
ainsi  des  symptômes  «  neurasthéniques  >  qui  viennent  se  mélanger  à 
ceux  de  la  psychonévrose  primitive. 

La  neurasthénie  a  été  considérée  d'abord  comme  une  entité  morbide 
bien  définie,  et  sa  pathogénie,  variable  suivant  les  théories,  a  long- 
temps participé  de  cette  tendance  synthétique.  Aujourd'hui,  l'orien- 
tation générale  des  esprits  est  différente.  On  décrit  des  états  neuras- 
théniques, que  l'on  rapporte  tantôt  à  des  troubles  organiques,  tantôt 
à  des  phénomènes  purement  psychiques.  C'est  à  la  physiologie  qu'il 
appartient  de  trancher  le  différend.  L'étude  pathogénique  des  états 
neurasthéniques  doit  commencer  par  celle  de  la  fatigue  normale,  et 
celle-ci  par  un  exposé  de  l'énergétique  nerveuse. 

L'énergie  est  produite,  non  par  le  système  nerveux,  mais  par  la 
nutrition  de  l'organisme  tout  entier,  dont  les  troubles  ont  pour  con- 
séquence des  modifications  variées  de  la  fonction  de  l'énergie.  Cette 
fonction  est  normalement  périodique,  le  repos  répare  la  fatigue. 
L'énergie  doit  donc  être  produite  en  quantité  suffisante  accumulée  et 
consommée  périodiquement.  A  l'état  pathologique,  sa  production 
peut  être  diminuée,  sa  dépense  exagérée,  et  la  périodicité  régulière 
disparaît.  Le  neurasthénique,  moins  actif  que  l'homme  sain,  se  repose 
moins  complètement.  Les  rapports  réciproques  du  système  nerveux 
et  de  l'organisme  tout  entier  forment  à  l'état  normal  une  série  de 
cycles  énergétiques  réguliers.  Lorsque  les  causes  de  perturbation  sont 
plus  fortes  que  la  tendance  de  l'organisme  à  maintenir  la  loi  prééta- 
blie, des  cercles  vicieux  prennent  naissance.  Eux  aussi,  par  le  jeu  de 
ces  actions  réciproques,  ont  une  certaine  tendance  à  la  pérenmté.  Ce 
sont  ces  cercles  vicieux  qui  constituent  l'état  pathologique. 

Tous  les  intermédiaires  existent  entre  l'état  normal  et  l'état  patho- 
logique, aussi  bien  en  ce  qui  concerne  les  manifestations  psychiques 
de  l'état  de  fatigue  que  ses  symptômes  psychiques.  Les  physiolo- 
gistes (Mosso,  Féré)  ont  signalé  que,  même  chez  les  sujets  normaux, 
la  fatigue  accroît  Témotivité,  la  suggestibilité,  les  tendances  à  l'auto- 
matisme, la  dépression  et  l'atonie  mentale.  Le  fait  que  les  neurasthé- 
niques présentent  à  un  haut  degré  ces  diverses  manifestations  n'auto- 
rise pas  à  considérer  leur  état  comme  ayant  une  origine  purement 
psychique.  Il  y  a  identité  de  nature  entre  l'énergie  psychique  et  l'éner- 
gie physique;  il  n'y  a  pas  de  différence  fondamentale  entre  la  fatigue 
musculaire  et  la  fatigue  cérébrale.  Entre  la  fatigue  morale  et  la  fatigue 
pathologique,  il  n'y  a  qu'une  différence  d'intensité  et  de  durée. 

L'étiologie  des  états  neurasthéniques  présente  conune  facteurs 
éventuels,  outre  le  surmenage  et  le  neuro-arthritisme,  une  foule  de 
causes  accessoires.  Mais  aucune  n'a,  pour  un  sujet  quelconque,  une 
valeur  pathogénique  absolue.  La  pathogénie  comprend  des  éléments 
divers  plus  ou  moins  combinés. 

Le  surmenage  n'agit  pas  seulement  en  consommant  les  réserves, 
mais  aussi  en  modifiant  le  chimisme  des  cellules  et  en  rendant  celles-ci 
moins  aptes  à  produire  des  énergies  nouvelles.  Il  laisse  en  outre  des 
déchets,  dont  la  présence  entrave  les  réactions  énergétiques.  Les 
infections  agissent  de  même,  leurs  séquelles  cellulaires  peuvent  se 


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908  ARCHIVES    D*ÉLteGTRlGITB    IlÉDIGALB.  * 

retrouver  à  la  fois  dans  le  système  nerveux  et  dans  les  paren- 
chymes. 

Les  intoxications,  surtout  auto-intoxications,  ont  une  large  part  de 
responsabilité  dans  un  grand  nombre  d'états  neurasthéniques.  Leur 
mode  d'action  est  également  complexe;  ce  n'est  ni  Tétude  de  la  pres- 
sion artérielle,  ni  celle  des  éliminations  urinaires  qui  permettent  à 
l'heure  actuelle  de  l'éluder;  on  constate  seulement  en  clinique  que  la 
suractivité,  spontanée  eu  par  action  thérapeutique  des  émonctoires, 
atténue  parfois  dans  une  très  large  mesure  les  symptômes  neurasthé- 
niques. Assez  souvent  des  insuffisances  organiques  interviennent  dans 
la  production  ou  la  persistance  d'un  état  neurasthénique,  certaines 
ne  sont  que  des  asthénies  localisées,  elles  sont  plutôt  des  effets  que 
des  causes.  Surtout  lorsqu'il  s'agit  de  l'insuffisance  d'un  organe  à 
sécrétion  interne,  il  faut  se  garder  de  lui  attribuer  un  rôle  pathogé- 
nique  exclusif.  Les  vices  de  telles  sécrétions,  comme  de  toutes  les 
insuffisances  organiques  du  reste,  agissent  surtout  par  leur  retentisse- 
ment général  et  les  lésions  réciproques  qu'elles  engendrent.  Les 
troubles  organiques  susceptibles  de  provoquer  un  état  neurasthénique 
sont  presque  toujours  polyglandul aires  et  polyviscéraux.  Ce  sont 
avant  tout  des  modificateurs  de  la  nutrition  générale. 

La  pathogénie  des  états  neurasthéniques  ne  se  réduit  pas  à  des  phé- 
nomènes toxiques  et  auto-toxiques,  vis-à-vis  desquels,  au  point  de 
vue  de  la  diminution  de  l'énergie,  chaque  sujet  réagit  à  sa  manière. 
Il  faut  aussi  tenir  compte  des  tares  et  des  faiblesses  du  système  ner- 
veux, les  unes  acquises,  les  autres  constitutionnelles,  ces  dernières  les 
plus  fréquentes.  Cependant,  lorsqu'il  existe  originellement  une  débi- 
lité nerveuse,  elle  porte  en  même  temps  sur  les  autres  grandes  fonctions 
organiques;  de  plus,  les  tares  nerveuses  héréditaires  sont  ^les-mêmes 
issues  des  infections  et  des  intoxications  des  générateurs. 

L'éducation  joue  un  grand  rôle  dans  les  aptitudes  ultérieures  d'un 
enfant  à  devenir  neurasthénique.  Par  une  éducation  rationnelle,  on 
peut  restreindre  beaucoup  le  danger  des  tares  nerveuses  antérieures,  on 
accentue  au  contraire  celles-ci  par  une  éducation  mal  dirigée.  Mais 
l'éducation  rationnelle  n'est  pas  seulement  psychique,  l'hygiène  de  la 
nutrition  et  le  développement  physique  y  ont  une  large  place.  Ici  encore 
le  fonctionnement  cérébral  est  inséparable  du  métabolisme  organique. 

E>e  quelque  côté  que  l'on  envisage  le  problème,  que  l'on  étudie  les 
divers  types  cliniques  ou  étiologiques  ou  bien  les  divers  symptômes 
des  -états  neurasthéniques,  ceux-ci  apparaissent  toujours  en  dernière 
analyse  comme  des  viciations  de  la  fonction  de  l'énergie,  en  rapport 
nécessaire  avec  un  élément  organique.  Tout  proche  des. états  neuras- 
tliéniques,  d'autres  syndromes  (psychasthénie,  mélancolie)  présentent 
aussi  des  exemples  de  dépression  nerveuse,  pour  lesquels  l'élément 
psychique  prédomine,  alors  que  les  troubles  moteurs  s'y  montrent  insi- 
gnifiants. L'état  neurasthénique  peut  y  conduire,  non  point  qu'il  soit 
d'origine  mentale,  mais  parce  que  ces  troubles  de  l'esprit  ont,  comme 
l'état  neurasthénique,  un  élément  organique. 

La  psychothérapie,  si  utile  chez  les  malades  à  forte  suggestibilité, 
n'est  pas  un  spécifique  des  états  neurasthéniques.  Elle  ne  s'adresse 
qu'à  un  de  leurs  éléments.  Elle  doit  le  meilleur  de  ses  succès,  chez  les 
neurasthéniques,  à  ce  que  les  médecins  qui  les  mettent  en  pratique  lui 
adjoignent  très  sagement  des  prescriptions  d'hygiène  alimentaire  et 
le  repos.  .      ,.  _  . 


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tlttVUfe    Dfe   U   PàBSSft.  90$ 

Les  états  neurasthéniques  ne  sont  que  des  troubles  fonctionnels. 
11  n'y  a  pas  une  maladie  que  Ton  puisse  appeler  la  neurasthénie,  il  y 
a  une  pathologie  de  Ténergie,  infiniment  variable  et  complexe,  comme 
les  réactions  physico-chimiques  des  protoplasmas  cellulaires  dont  elle 
traduit  la  viciation. 

Les  tares  nerveuses  anciennes  et  les  troubles  acquis  de  la  nutrition 
entretiennent  cette  pathologie.  —  (Congrès  français  de  médecine, 
3-5  septembre  1908;  Gaz.  des  hôpit,  1«'  sept.  1908.) 


Applications  indirectes  de  l*Ëlectriclté 


RAYONS  X 

De  NOBELE  et  PONS.  —  La  luxation  de  Vos  semi-lunaire. 

Le  diagnostic  de  luxation  de  Tos  semi-lunaire  ne  peut  être  ordinai- 
rement porté  qu'après  la  radiographie.  Les  rares  cas  diagnostiqués 
avant  l'emploi  de  ce  moyen  d'investigation  ne  l'ont  été  le  plus  sou- 
vent que  lorsqu'ils  s'accompagnaient  de  plaies  mettant  l'os  à  nu. 

A  la  suite  d'une  forte  hyperextension  de  la  main»  le  blessé  a  l'im- 
pression d'une  rupture  au  poignet,  impotence  fonctionnelle,  demi- 
flexion  des  doigts  et  signes  de  compressions  nerveuses.  A  la  radio- 
graphie, on  voit  que  le  semi-lunaire  a  perdu  ses  rapports  avec  le  grand 
os,  et,  projeté  en  avant,  subit  un  mouvement  de  rotation,  dirigeant  sa 
lace  concave  en  avant  et  en  bas  vers  la  face  palmaire  :  d'où  agrandisse- 
ment de  son  image  même  dans  les  radiographies  en  incidence  dorsale, 
où  l'os  est  sur  la  plaque. 

Ici  encore,  l'image  du  côté  sain  est  de  grande  utilité.  Le  déplace- 
ment peut  parfois  être  plus  grand  :  des  clichés  montrent  un  semi- 
lunaire  en  face  de  l'articulation  radio-cubitale  inférieure. 

Les  auteurs  énumèrent  les  théories  sur  la  pathogénie  de  cette  affec- 
tion. Seule,  celle  de  Destot  et  Gallois,  basée  sur  les  données  radiologi- 
ques,  est  suffisante  :  normalement,  il  existe  dans  l'extension  appuyée 
une  tendance  naturelle  à  la  dislocation  entre  le  scaphoïde  et  le  semi- 
lunaire,  correspondants  au  radius.  Si  l'angle  entre  la  main  et  le  radius 
est  de  45<>,  la  cavité  du  radius  emboîte  le  semi-lunaire,  tend  à  l'enfoncer 
sur  la  tête  du  grand  os,  et  la  pression  fait  éclater  l'épiphyse  inférieure 
du  radius  moins  résistante. 

Mais  si  l'angle  est  de  90^  la  surface  articulaire  du  radius  passe  sur 
le  dos  du  semi-lunaire  et  pousse  ce  dernier  à  faire  saillie  sous  le  liga- 
ment antérieur  du  carpe.  Si  un  choc  survient,  le  semi-lunaire  est  chassé 
en  avant  :  la  luxation  est  constituée. 

Le  pronostic  dépend  de  la  précocité  du  diagnostic;  la  réduction  sim- 
ple ou  sanglante,  mais  précoce,  diminue  de  beaucoup  la  sévérité  du 
pronostic;  une  intervention  tardive  amènerait  l'ankylose  du  poignet 

4IICH.   D*iL8GTm.   UÈD,  ^    1908.  66 


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QlO  AHCtttTBS   D^tkBGTiaCITé  HfolGALS. 

avec  de  violentes  douleurs  et  de  la  parésie»  dues  aux  compressions 
nerveuses  (médian). 

Cette  étude  intéressante  prouve  l'utilité  incontestable  de  la  radio- 
graphie pour  le  diagnostic  précoce  des  lésions  osseuses  ou  articulaires, 
d'où  la  moindre  gravité  du  pronostic.  —  (Ann.  de  la  Soc.  de  méd,  de 
Gond,  1908,  fasc.  IL)  E.  Spéder. 


MADëR  (de  Munich).  -^  Dei  rayons  X  comme  moyen  de  diagnostic 
#t  df  trailament  det  affections  des  voles  respiratoires  supérieures. 

Les  ulcérations  superficielles  sont  nettement  améliorées,  mais  il 
n'en  est  pas  de  même  des  tumeurs  malignes.  En  tout  cas,  ils  calment 
la  douleur  et  on  doit  toujours  les  employer  lorsqu'une  opération  radi- 
cale n'est  plus  possible.  Leur  indication  s'impose  après  récidive  opé- 
ratoire ou  si  le  malade  refuse  l'intervention  du  chirurgien.  Dans  le 
goitre  parenchymateux,  les  rayons  X  donnent  de  bons  résultats,  il  n'est 
pas  toujours  possible  de  diagnostiquer  une  sinusite.  Le  médiastin  est 
le  meilleur  champ  de  découverte.  L'auteur  a  pu,  grâce  à  leur  emploi, 
découvrir  des  ganglions  bronchiques,  cause  d'une  épistaxis  rebelle.  — 
{Rev.  hebdom.  de  laryngoL,  d'otol.  et  de  rhinol.,  29  août  1908.) 


RIEDER  et  ROSENTH\L  (de  Munich).  —  Radiogramme  total  ou 
partiel  du  poumon. 

L'importance  de  la  radiographie  pour  dépister  la  tuberculose  dès 
son  début  ne  fait  actuellement  aucun  doute.  On  a  utilisé  et  la  radio- 
scopie et  la  radiographie.  La  nouvelle  technique  a  amené  une  révolu- 
tion complète  dans  les  notions  que  l'on  avait  sur  les  premières  locali- 
sations de  la  tuberculose  pulmonaire.  Il  était  admis  que  ce  processus 
infectieux  débutait  toujours  par  les  sommets  :  c'est  là  seulement  que 
la  percussion,  la  palpation,  l'auscultation  et  même  les  rayons  X  pou- 
vaient le  révéler;  c'est  pourquoi  l'on  se  contentait  souvent  de  faire  la 
radiographie  des  sommets. 

La  radiographie  rapide  nous  permet  actuellement  de  déceler  les 
détails  les  plus  petits  du  parenchyme  pulmonaire  (ganglions,  infiltra- 
tions, etc.,  jusqu'aux  bronches  de  troisième  ordre).  Grâce  à  elle,  il  est 
maintenant  établi  que  les  premières  lésions  tuberculeuses  se  font  le 
plus  souvent  vers  les  biles  et  que,  de  là,  elles  gagnent  ensuite  les 
sommets,  d'où  l'utilité  très  grande  de  l'exploration  radiologique  de  ces 
premières  régions. 

Les  radiographies  totales  sont,  d'ailleurs,  beaucoup  supérieures  aux 
partielles,  car,  faites  sans  écran  renforçateur,  elles  donnent  par  leur 
extrême  finesse  non  seulement  le  siège,  mais  aussi  l'étendue  des  lésions  : 
très  souvent,  au  début,  on  peut  voir,  partant  de  ganglions  péribron- 
chiques  hilaires  tuméfiés  et  parfois  entourés  d'une  zone  d'infiltration, 
deux  bandes  sombres  plus  ou  moins  parallèles,  se  dirigeant  vers  l'apex. 
Sturtz  a  étudié  l'importance  de  ce  signe. 

La  technique  à  employer  pour  obtenir  des  radiogrammes  compara- 


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REVUE   DE   LA   PRESSE.  91  I 

bles  et  donnant  le  plus  de  renseignem^its,  consiste  à  placer  le  sujet 
debout,  à  l'irradier  à  0«»50  ou  0"»60  de  distance,  en  incidence  posté- 
rieure, le  rayon  normal  tombant  au  niveau  de  la  sixième  côte;  Tam- 
poule  doit,  de  plu.,  avoir  son  axe  parallèle  à  celui  du  corps,  pour  que 
les  deux  poumons  soient  également  traversés  par  les  rayons. 

Dans  cette  position,  on  a  les  hiles,  les  sommets  et  les  bases  avec  le 
maximum  de  netteté.  Si  Ton  veut  faire  des  radiogrammes  partiels 
il  faut  tâcher  de  prendre  à  la  U  is  le  hile  et  le  sonmiet. 

Les  auteurs  sont  parvenus,  par  cette  méthode,  à  révéler  Tiixvaslou 
tuberculeuse,  bien  avant  que  les  bacilles  aient  fait  leur  apparition  dans 
les  crachats.  —  (Zeiis.  /.  mediz.  ElektroL  Rôntgenk.,  Bd  X,  1908.) 


KUTTNËR  (de  Berlin).  —  De  la  ▼aleur  de  la  radiographie  pour  le 
diagnostic  et  le  traitement  des  affections  sinusales. 

Les  conclurions  de  cette  intéressante  conununication,  accompagnée 
de  nombreuses  démonstrations,  sont  toutes  en  faveur  de  l'emploi  des 
rayons  X.  Pour  les  affections  sinusiennes  —  mais  ce  moyen  ne  saurait 
être  substitué  à  Texamen  clinique  —  pour  avoir  une  valeur  absolue, 
les  deux  examens  clinique  et  radiographique  doivent  concorder  plei- 
nement; dans  le  cas  contraire,  on  doit  donner  la  préférence  au  signe 
fourni  par  Texamen  clinique.  —  {Reu,  hebdom.  de  laryngoL,  d*ofoL  et 
de  rhinoLy  29  août  1908.) 


Alb\n  KÔHLER  (Wiesbadcn).  —  Radiographie  instantanée  avec  une 
instrumentation  toute  simple. 

Ixs  publications  de  ces  derniers  temps,  sur  la  radiographie  instan- 
tanée, ont  fait  regretter  à  beaucoup  de  médecins  de  ressources  modes- 
tes, de  ne  pouvoir  disposer  d'instruments  compliqués  pour  obtenir 
cette  rapidité.  C'est  bien  à  tort  car  il  n'est  pas  besoin  ni  d'interrup- 
teur électrolytique,  à  plus  forte  raison  d'interrupteurs  électrolyti- 
ques  à  plusieurs  électrodes,  ni  de  primaires  segmentés,  ni  de  secon- 
daires à  enroulements  compliqués,  etc.  —  D'abord  le  Wehnelt,  imaginé 
d'ailleurs  pour  un  tout  autre  but,  est,  comme  on  l'a  dit  déjà  depuis 
longtemps,  le  moins  approprié  à  la  production  de  rayons  X;  il  ne 
donne  ni, des  fermetures  fréquentes,  ni  des  ouvertures  rapides  du 
courant.  Il  est  presque  inutilisable  pour  la  radiothérapie,  et  détruit 
en  peu  de  temps  les  ampoules.  Permet-il  d'abréger  les  temps  de  poses 
autant  que  ne  le  feraient  supposer  les  éloges  qu'on  en  fait,  non,  assu- 
rément; seuls  les  forts  inducteurs  qu'on  utilise  en  même  temps, 
abrègent  les  poses. 

L'auteur  avec  un  interrupteur  à  contact  cuivre  sur  cuivre,  une 
bobine  RuhmkorfT  de  45  centimètres  d'étincelle,  construite  il  y  a 
six  ans,  a  pu  faire  à  60  centimètres,  sans  écran  renforçateur,  une 
radiographie  du  thorax  en  2  secondes.  (Ampoule  monopole,  32  volts 
et  7  ampères  au  primaire,  1  à  1,2  milliampère  au  secondaire,  rayons 
n®  7  Benoist,  20  interruptions  par  seconde.  Plaque  Schleussner.) 
Le  nombre  des  interruptions  a  été,  à  dessein,  le  plus  petit  possible, 


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912  AtlcmVEd   D*ÉLBGTRlCtTé   BtlSOlGALE. 

en  vue  de  cette  marche  intensive  (?).  L'auteur  préconise  l'emploi 
des  interrupteurs  mécaniques,  qui  ne  présentent  pas  tous  les  défauts 
des  interrupteurs  à  mercure  (boue,  encrassement,  etc.);  c'est  dans 
l'amélioration  de  ce  genre  d'interrupteurs  que  Ton  trouvera  le  plus 
de  bénéfice  pour  la  radiographie  rapide. 

La  seule  modification  que  l'auteur  ait  apportée  au  sien,  c'est  de 
remplacer  le  diélectrique  alcool  par  de  l'eau,  pour  éviter  des  explo- 
sions qui,  paraît-il,  pourraient  se  produire  à  l'intérieur.  —  Si  l'on 
employait  une  tension  primaire  double  et  des  écrans  renforçateurs, 
on  pourrait  dans  les  mêmes  conditions  faire  un  cliché  de  thorax  en 
un  quart  de  seconde. 

L'auteur,  à  l'appui  de  ses  dires,  qui,  en  vérité,  nous  étonnent, 
montre  une  très  jolie  radiographie  du  thorax,  avec  autant  de  détails 
que  dans  les  plus  belles  publiées  jusqu'ici.  —  {Deuts.  med,  Wochens,, 
no  34,  1908.)  E.  Spéder. 


RADIOTHËRAPIfi 

PRO  VINCI  ALI.  —  Radiothérapie  de  la  maladie  de  Banti  et  de  la 
leucémie. 

L'auteur  a  soumis  à  la  radiothérapie  deux  malades  :  l'une,  atteinte 
de  maladie  de  Banti;  l'autre,  de  leucémie  myéloïde.  Chez  la  première 
malade,  âgée  de  dix-sept  ans,  la  rate  était  très  volumineuse,  l'anémie 
était  d'intensité  notable,  et  il  existait  une  diminution  des  globules 
blancs  (2  000  par  millimètre  cube)  avec  formule  leucocytaire  sensi- 
blement normale;  l'autre,  âgé  de  vingt-huit  ans,  présentait  également 
une  splénomégalie  considérable  avec  anémie  légère,  150  000  globules 
blancs,  dont  10  0/0  de  myélocytes  et  10  0/0  d'éosinophiles. 

Les  deux  malades  subirent  vingt  séances  de  radiothérapie  au  niveau 
de  la  rate.  Il  faut  noter  que  chez  la  malade  atteinte  de  maladie  de 
Banti,  les  quatre  premières  applications  produisirent  une  augmenta- 
tion considérable  des  leucocytes,  dont  le  nombre  se  maintint  ensuite 
aux  environs  de  3  400  ;  il  n'y  eut  pas  de  modifications  notables  de  la 
formule  leucocytaire,  l'anémie  s'améliora,  la  rate  diminua  de  consis- 
tance et  le  foie  diminua  légèrement  de  volume.  Chez  le  leucémique,  on 
ne  nota  aucune  amélioration  de  l'état  général,  de  la  splénomégalie, 
ni  de  l'état  du  sang  :  les  leucocytes  augmentèrent  de  nonîbreT^lTl  000) 
et  les  myélocytes  augmentèrent  également.  —  (Archiu,  des  malad,  du 
cœur,  des  vaisseaux  et  du  sang,  sept.  1908.) 


FABIAN,  NAEGELl,  et  SCHATILOFF.  —  Contribution  à  Pétude  de  la 
leucémie* 

Les  auteurs  font  l'étude  détaillée,  clinique,  hématologique  et  ana- 
tomo-pathologique  de  dix  cas  de  leucémies.  Pour  eux,  la  leucémie  lym- 
phatique se  distingue  de  la  leucémie  myéloïde  autant  par  l'état  des 


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RBTUE    DE   LA.    PRESSE.  gi3 

organes  hématopoïétiques  que  par  la  formule  sanguine.  Au  point  de 
vue  histologique,  la  leucémie  myéloïde  aiguë  ne  diffère  pas  sensible- 
ment de  la  leucémie  myéloïde  chronique  ;  mais,  au  point  de  vue  héma- 
tologique, la  forme  aiguë  est  caractérisée  par  la  richesse  plus  grande  en. 
éléments  non  granulés  de  la  moelle  des  os  (myéloblastes  de  Nae.aeli). 

Les  cas  de  leucémie  lymphatique  peuvent  présenter  une  pullulation 
de  tissu  leucémique  s'étendant  bien  au  delà  des  ganglions  lymphati- 
ques, du  thymus  et  des  amygdales,  et  cela  principalement  au  niveau 
des  séreuses  (lymphome  malin  de  Orth).  Il  n'est  donc  pas  possible  de 
séparer  d'une  façon  absolue  la  leucémie  lymphatique  de  la  leucosar- 
matose.  On  ignore  actuellement  aussi  pour  quelle  raison  dans  tel  cas 
le  sang  reste  indemne,  tandis  que  dans  d'autres  sa  composition  cel- 
lulaire est  complètement  modifiée. 

L'apparition,  dans  le  sang  et  les  tissus,  de  cellules  atypiques  (gros 
mononucléaires  non  granuleux),  ne  peut  caractériser  une  affection 
déterminée. 

Les  auteurs  repoussent  l'opinion  d'apès  laquelle  la  leucémie  devrait 
être  assimilée  à  une  tumeur. 

Ce  travail,  qui  contient  une  discussion  serrée  des  opinions  actuelles 
sur  l'étiologie  de  la  leucémie,  intéressera  tout  particulièrement  ceux 
qui  désirent  se  rendre  compte  des  caractères  parlesquelsNaegeli  définit 
ses  a  myéloblastes  ».  —  (Archiv.  des  malad,  du  cœur,  des  vaisseaux  et 
du  sang,  mars  1908.) 


RADIUMTHÊRAPIE 

REPIN.  —  Radioactivité  de  certaines  sources  goitrigènes. 

En  résumé,  les  trois  sources  goitrigènes  (source  de  Villard-Clément 
no  1,  source  de  Villard-Clément  n®  2,  source  de  Saint-Pancrace)  sont 
radioactives  au  même  degré  que  des  eaux  minérales  bien  caractéri- 
sées. Si  l'on  se  rappelle  que  la  propriété  goitrigène  s'évanouit  dans  un 
laps  de  temps  qui  ne  dépasse  pas  quelques  jours,  il  est  permis  de  se 
demander  si  cette  propriété  n'est  pas,  directement  ou  indirectement, 
sous  la  dépendance  de  la  radioactivité.  Nous  nous  proposons  d'étudier 
la  question  de  plus  près  par  de  nouvelles  recherches  sur  place  et  aussi 
en  nous  aidant  de  l'expérimentation  sur  les  animaux  qui  sont,  comme 
on  le  sait,  sujets  au  goitre  endémique.  —  (C.  R,  des  séances  de  V Aca- 
démie des  sciences,  17  août  1908.) 


S.  SERENI.  —  Action  du  radium  sur  la  nymphe  vaccinale. 

L'auteur  a  employé  une  lymphe  vaccinale  fraîche  et  très  active, 
capable  de  donner  90  0/0  de  succès  chez  des  individus  revaccinés. 
Cette  lymphe,  étalée  sur  une  lame  porte-objet,  en  couche  ne  dépassant 
pas  quelques  millimètres,  a  été  soumise  à  l'action  d'échantillons  de 
bromure  de  radium  (de  5  milligrammes)  placés  à  là  distance  de  5  milli- 
mètres environ.  La  durée  d'exposition  a  varié  de  18  à  142  heures. 


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9l4  ARCHIVES    D^ÉLBCTRIGiré   MÉDICALE. 

La  lymphe  vaccinale  ainsi  soumise  au  radium  fut  ensuite  employée 
en  vaccinations,  comparativement  à  la  même  lymphe  non  irradiée; 
chaque  sujet  était  inoculé  à  un  bras  avec  la  lymphe  irradiée,  à  Tautre 
avec  la  lymphe  témoin. 

Dans  tous  les  cas  et  quelle  qu'ait  été  la  durée  d'exposition  au  radium, 
la  lymphe  avait  conservé  son  activité,  et  son  inoculation  a  donné  lieu 
à  la  production  de  très  belles  pustules.  Un  premier  point  donc  semble 
acquis,  c'est  que  le  radium  ne  peut  inactiver  la  lymphe  vaccinale. 
Peut-être  y  en  a-t-il  un  autre?  En  effet,  il  a  paru  as.sez  net  qu'avec 
la  lymphe  longtemps  irradiée,  on  obtenait  une  réaction  idéale,  c'est-à- 
dire  des  pustules  sans  réaction  inflammatoire  intense  ni  douloureuse, 
et  sans  fièvre.  Ceci  s'explique  facilement  si  l'on  se  rappelle  que  le 
radium  est  capable  de  détruire  les  microbes.  L'exposition  aux  radia- 
tions de  la  lymphe  vaccinale  débarrasserait  celle-ci  de  tous  les  microbes 
qu'elle  contient  et  la  purifierait,  d'où  l'absence  de  réaction  inflamma- 
toire exagérée  après  son  inoculation.  —  (Presse  méd.,  30  sept.  1908, 
page  632.) 


W.  A.  D.  RUDGE.  —  Action  du  radium  et  de  certains  autres  sais 
sur  la  gélatine. 

L'auteur  conclut  de  ses  expériences  que  le  radium  n'a  pas  d'action 
spécifique  sur  la  gélatine  de  nature  à  provoquer  la  formation  de  cel- 
lules. Les  effets  qui  ont  été  observés  par  Burke  et  d'autre»  physiciens 
sont  probablement  dus  au  baryum,  qui  agit  sur  les  composés  sulfurés 
présents  dans  la  gélatine.  —  (Journ,  de  phys,  théor,  et  appliq,^  sept. 
1908.) 


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VARIETE 


DU    PRAGMATISME   EN    MÉDECINE^') 

LU  THÉRAPEUTIQUE  PRAGMATIQUE 


Le  D'  Rénon  émet  sur  le  pragmatisme  en  médecine  et  sur  la  thé- 
rapeutique pragmatique  des  idées  aussi  curieuses  que  pleines  de  bon 
sens.  Tout  serait  à  citer  dans  ce  travail  présenté  à  la  Société  de  Théra- 
peutique; nous  ne  donnons  ici  à  nos  lecteurs  que  la  partie  dans  laquelle 
l'auteur  parle  de  la  thérapeutique  pragmatique,  et  surtout  de  physio- 
thérapie. 

<  Si  le  pragmatisme  est  désirable  partout  en  médecine,  il  doit  sur- 
tout s'appliquer  à  la  thérapeutique,  cette  conclusion  logique  pratique 
et  active  de  la  clinique. 

La  thérapeutique  pragmatique  utilise  toutes  les  médications  qui 
soulagent  les  malades,  quelles  que  soient  leurs  origines.  Elle  n'a  aucun 
amour-propre  et  juge  seulement  d'après  les  résultats  obtenus. 

Elle  a  recours  à  la  thérapeutique  du  passé  où,  à  côté  du  repos  au  lit 
et  de  la  diète,  qui  datent  des  premiers  âges  de  la  médecine,  elle  puise 
des  médications  excellentes,  comme  l'émission  sanguine  locale  et  le 
cautère  si  utile  dans  les  cardiopathies.  Elle  y  trouve  quelques  merveil- 
leuses drogues,  comme  le  colchique,  ce  remède  de  la  goutte  qui  date 
de  plusieurs  centaines  d'années,  comme  le  mercure,  comme  la  digi- 
tale, etc. 

Elle  a  recours  aux  diverses  pharmacopées,  pharmacopée  suisse, 
anglaise  et  américaine,  etc.,  riches  en  substances  précieuses,  voire 
même  à  la  pharmacopée  homéopathique,  où  se  trouvent  quelques  bons 
médicaments. 

Elle  a  recours  aux  sciences  chimiques,  physiques,  naturelles  et  bio- 
logiques. Elle  utilise  les  progrès  synthétiques  de  la  chimie  organique, 
les  progrès  de  la  physique,  les  progrès  de  la  chimie  physique,  les  éma- 

C)  La  Médecine  moderne,  7  octobre  1908. 


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9l6  AllCttlVfiS   D^l^LECtRICrté    M^DtCALB. 

nations  de  la  matière,  les  rayons  X,  le  radium,  les  colloïdes,  rionisation 
médicamenteuse,  les  plantes  indigènes  et  exotiques,  ainsi  que  toutes 
les  découvertes  de  Técole  pastorienne. 

Elle  a  recours  à  la  physiologie  et  traite  les  troubles  du  fonctionne- 
ment des  glande»  par  Topothérapie  physiologique. 

Elle  a  recours  à  la  cinésithérapie,  à  la  physiothérapie,  à  la  climato- 
logie et  aux  cures  hydrominérales. 

Elle  a  recours  aux  très  petits  moyens,  s'il  le  faut,  petits  moyens  qui 
produisent  souvent  de  si  grands  effets  sur  les  malades,  et,  convaincue 
de  l'importance  des  détails,  elle  ne  néglige  jamais  de  les  indiquer. 

Elle  a  recours  à  la  diététique,  mais  à  une  diététique  basée  sur  l'ex- 
périence, ennemie  des  régimes  draconiens,  tenant  toujours  compte 
de  la  physiologie  digestive  et  de  la  physique  alimentaire. 

Elle  individualise  le  traitement  pour  chaque  cas  particulier,  et  se 
garde  bien  de  toute  systématisation  impossible  à  comprendre  avec  la 
diversité  que  l'hérédité  et  les  acquisitions  pathologiques  impriment 
à  chaque  cas  morbide.  Loin  de  partager  l'avis  de  ceux  qui  prétendent 
qu'il  est  criminel  de  parler  de  terrain  en  médecine,  elle  tient  le  plus 
grand  compte  du  terrain  naturel  et  du  terrain  pathologique. 

Elle  est  enfin  convaincue  de  l'influence  énorme  du  moral  sur  le  phy- 
sique, et  elle  joint  la  psychothérapie  aux  diverses  médications.  Elle 
ne  traite  pas  l'honmie  souffrant  comme  un  lapin  ou  un  cobaye  et  elle 
agit  bien  plus  sur  son  sentiment  que  sur  sa  raison.  Elle  est  la  vendeuse 
d'espoir,  pleine  de  promesses,  n'arrivant  jamais  les  mains  vides  devant 
la  détresse  humaine,  disant  toujours  oui  et  jamais  non.  Elle  exerce 
«  le  sacerdoce  humanitaire  »  dont  parle  le  prof.  Albert  Robin  dans  sa 
belle  leçon  d'ouverture  du  cours  de  clinique  thérapeutique.  Le  malade 
qui  s'adresse  à  elle  voit  s'élargir  «le  lambeau  d'espérance  »  qui  l'attache 
encore  à  la  vie. 

La  thérapeutique  pragmatique  n'est  pas  un  recul  dans  la  recherche 
de  la  vérité  médicale.  En  attendant  l'heure  encore  lointaine  de  la  solu- 
tion scientifique  de  tous  les  problèmes  médicaux,  elle  est  une  force  en 
évolution  agissante,  toujours  à  l'avant-garde  du  progrès.  Elle  ne  cesse 
de  chercher  le  nouveau  s'il  lui  est  utile,  acceptant  même  les  théories, 
si  elles  sont  un  instrument  d'action  et  de  résultats  quitte  à  les  délaisser 
ensuite.  En  un  mot,  la  thérapeutique  pragmatique,  sur  laquelle  je  me 
propose  de  revenir  plus  longuement  par  la  suite,  est  la  thérapeutique 
du  sens  pratique  de  l'action.  » 


L'Imprimeur-Gérant  :  G.  Gouhouildoi;. 
Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounooilhou,  me  Gairaude,  9-11. 


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1Ô-  ANNÉE.  N»  260  25  novembre  IfldR. 


ARCHIVES 

D'ELECTRICITE  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


Syndicat  général  des  Médecins  français,  électrologistes  et  radio- 
logistes. —  Compte  rendu  résumé  de  la  séance  du  30  octobre.  —  La  séance 
est  ouverte  à  huit  heures  et  demie  du  soir,  à  la  Faculté  de  médecine,  sous 
la  présidence  de  M.  Béclère. 

I.  Adhésions.  —  D'  Blomme  (Dunkerque)  ;  D'  Bdffon  (de  Nice). 

H.  Référendum.  —  Notre  collègue  Laquerrière  avait,  en  juillet,  recom- 
mandé au  bureau  trois  questions  qui  avaient  été  discutées  à  la  dernière 
séance. 

Le  bureau  décide  de  demander  à  chaque  syndiqué  son  avis  sur  les  trois 
points  suivants  : 

i**  Concurrence  faite  par  les  hôpitaux,  en  province  et  à  Paris,  aux  médecins 
radiographes  de  la  ville  ; 

2**  Propriété  des  clichés  radiographîques  ; 

d*"  Désignation  de  la  personne  qui  a  qualité  pour  demander  qu'une  radio- 
graphie soit  faite. 

Le  bureau  insiste  pour  que  chaque  collègue  veuille  bien  transcrire  ses 
opinions  sur  ces  trois  questions  et  renvoyer,  avant  le  i*'  décembre  courant, 
la  feuille  ci-jointe  au  Secrétariat  général,  de  façon  que  M.  Laquerrière  puisse 
faire  sur  ce  siiyet  un  rapport  qui  sera  adressé  à  chaque  membre  en  même 
temps  que  la  convocation  pour  la  séance  de  janvier,  où  le  rapport  pourra 
être  discuté. 

111.  Règlement  d'une  note  d* honoraires,  —  Un  de  nos  collègues  avait 
demandé  Ta  vis  du  bureau  pour  un  règlement  d'honoraires,  dans  la  clientèle 
privée.  D'un  commun  accord,  le  médecin  et  le  client  avaient  choisi  comme 
arbitre  un  syndicat  médical  local,  dont  la  décision  fut  ratifiée  par  un  règle- 
ment à  l'amiable. 

Le  bureau  estime  que  notre  syndicat  n'a  pas  à  intervenir  dans  une 

ARCH.   D*éLBCTH.    UÈD.  —  I908.  67 


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9i8  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

contestation  où  l'arbitrage  a  été  choisi  d*un  commun  accord,  et  dont  la 
décision  a  été  ratifiée  par  une  acceptation  de  règlement  à  Famiable. 

Mais  pour  prévenir  le  retour  de  faits  semblables,  le  bureau  décide  d'en 
voyer  à  tous  les  syndicats  médicaux  de  France  notre  tarif  minimum,  avec 
un  résumé  des  jugements  de  justice  de  paix  qui,  depuis  quelques  mois. 
Font  justifié  par  des  considérants  où  Tavis  de  notre  syndicat  est  nettement 
formulé. 

IV.  Concurrence  faite  par  une  municipalité  aux  médecins  radiologistes  de 
la  ville.  —  Un  de  nos  collègues  signale  ce  fait  d'une  grande  munici- 
palité qui,  pour  i  franc,  fait  des  radiographies  dans  toute  la  région,  et 
demande  au  syndicat  un  conseil. 

Le  bureau  estime  que  notre  syndicat  n'a  pas  qualité  pour  intervenir 
auprès  d'une  municipalité,  mais  conseille  à  notre  collègue  de  porter  au 
syndicat  médical  de  la  ville  cette  réclamation  de  concurrence  locale. 

V,  Union  des  Syndicats  médicaux  de  France.  —  Le  bureau  charge  nos 
délégués,  MM.  Laquerrière,  Guillemonat  et  Leuillieux,  d'exposer  les  idées 
du  syndicat,  à  l'Assemblée  du  i4  novembre,  sur  la  question  :  «  Lutte  du 
corps  médical  contre  les  Compagnies  d'assurances  et  moyens  pratiques  pour 
y  triompher.  » 

Le  Secrétaire  général, 

D'  Au  BOURG, 
Rue  de  Monceau,  9. 

Une  nouvelle  Société  médicale.  —  Aux  médecins  que  la  question  de 
l'Espéranto  intéresse,  on  nous  prie  de  faire  savoir  qu'il  vient  de  se  créer 
une  Association  internationale,  la  Tutmonda  Esperantista  Kuracisla  Asocio, 
qui  facilitera  dans  une  grande  mesuœ  les  relations  entre  les  médecins  du 
monde  entier,  qu'il  s  agisse  de  recherches  scientifiques,  enquêtes  inter- 
nationales sur  tel  ou  tel  sujet,  voyages  d'études,  etc.  Président  :  Prof.  Dor,  de 
Lyon;  vice-présidents:  D"  Mybs,  d'Altona,  et  Whitaker,  de  Liverpool; 
secrétaire  :  D'  Robin,  de  Varsovie.  La  cotisation  est  de  5  francs  par  an 
(trésorier  pour  la  France  :  D'  Artigues,  5*  régiment  du  génie,  à  Versailles); 
elle  donne  droit,  outre  les  avantages  de  l'Association,  au  journal  mensuel  : 
La  Vocho  de  Kuracistoj.  (Demander  numéro  spi'îcimen  au  D'  Stefan 
Mikolajski,  rue  Sniadeckich,  6,  à  Lwow,  Autriche-Galicie.) 

D'  B.  d'A... 


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SUR    LE    TRAITEMENT    ÉLECTRIQUE 

DES  PARALYSIES  ET  DES  ATROPHIES  MUSCULAIRES 

PAR  LES  COURANTS  INTERMITTENTS 


Par  le  D^*  Stéphane  LEDUC, 

Professeur  à   l'École  de   médecine  de   \antes. 


La  paralysie  est  un  symptôme  consistant  dans  l'impuissance  de  la 
volonté  à  faire  contracter  un  muscle  ou  un  groupe  de  muscles. 
La  paralysie  est  la  conséquence  d'une  lésion  anatomique  des  éléments 
nerveux,  lésion  dont  le  siège  peut  varier  depuis  les  cellules  de  l'écorce 
cérébrale,  en  suivant  les  conducteurs  nerveux,  jusqu'aux  organes 
terminaux  dans  la  fibre  musculaire.  Toutes  les  paralysies  ont  pour 
conséquence  une  altération  du  muscle  qui  constitue  l'atrophie. 
Lorsque  la  lésion  a  son  siège  sur  le  dernier  neurone,  de  la  cellule  au 
muscle,  Tatrophie  affecte  une  forme  spéciale,  désignée  par  le  terme 
dégénérescence,  c'est  l'atrophie  avec  altération  des  caractères 
histologiques.  Lorsque  la  lésion  siège  au-dessus  de  la  cellule  du 
neurone  inférieur,  elle  produit  l'atrophie  simple  ou  atrophie  avec 
conservation  des  caractères  histologiques.  Dans  les  paralysies  avec 
atrophie  simple,  les  nerfs  moteurs  et  les  muscles  restent  excitables 
par  les  courants  induits  et  continus  ;  dans  les  paralysies  avec  dégéné- 
rescence, les  nerfs  moteurs  perdent  rapidement  leur  excitabilité 
électrique  par  les  courants  induits  et  continus,  les  muscles  perdent 
leur  excitabilité  par  les  courants  induits,  tandis  que  leur  excitabilité 
par  les  courants  continus  augmente  d'abord  pour  diminuer  lentement. 
Le  traitement  des  paralysies  doit  comprendre  le  traitement  de  la 
lésion  causale,  et  celui  de  la  lésion  consécutive,  l'atrophie. 

La  plupart  des  lésions  qui  produisent  les  paralysies  sont  de 
nature  traumatique,  inflammatoire,  toxiques  ou  infectieuses  :  hémor- 
ragie, section  mécanique,  compression,  inflammations  chro- 
niques, alcoolisme,  syphilis,  etc.;  il  peut  y  avoir  lieu  d'intervenir 
chirurgicalement,  soit  pour  enlever  la  cause  de  la  compression,  soit 


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9^0  AtlCHlYBS    D^éLBGTRIGITÉ    MEDICALE. 

pour  suturer  un  nerf  sectionné  ;  mais,  dans  presque  tous  les  cas, 
comme  nous  récrivions  en  1898  (Traitement  électrique  des  paralysies 
périphériques  ;  Congrès  de  Nantes),  on  a,  dans  le  courant  continu, 
en  raison  de  son  action  résolutive  marquée  sur  les  inflammations 
chroniques,  un  agent  très  efficace  pour  obtenir,  dans  la  mesure  où 
elle  est  possible,  la  guérison  des  lésions  cause  de  paralysie.  Nous 
limitions  alors  son  action  au  traitement  des  paralysies  périphériques, 
depuis  nous  l'avons  étendu  au  traitement  des  paralysies  cérébrales 
(Traitement  électrique  de  Thémiplégie,  Soc.  franc.  d*électrothérap., 
1908).  Le  cerveau  et  la  moelle  sont  parfaitement  accessibles  aux  cou- 
rants électriques  qui  peuvent  les  atteindre  avec  une  intensité  suffisante 
pour  y  exercer  une  action  efficace.  Ce  résultat  est  subordonné  toutefois 
à  une  bonne  application.  Le  succès  dépend  surtout  des  électrodes. 
Les  électrodes  classiques,  formées  d*une  plaque  de  métal  plus  ou 
moins  rigide,  recouverte  d'une  peau  de  chamois,  transportées  sans 
lavage  ou  après  un  lavage  sommaire,  d'un  malade  à  l'autre,  doivent 
être  complètement  bannies,  non  seulement  leur  emploi  exclut  toute 
application  utile,  mais  ces  électrodes  sont  susceptibles  de  produire  de 
nombreux  accidents  :  de  la  plaque  positive  se  détachent  les  ions  du 
métal,  ou,  par  suite  de  réactions  secondaires,  Thydrogénion  si  la 
plaque  est  inattaquable;  ces  ions,  très  caustiques,  pénètrent  rapide- 
ment dans  la  peau,  produisent  de  la  douleur  et  des  lésions  et  rendent 
impossible  l'élévation  de  l'intensité.  Au  contact  de  la  plaque  négative 
naît,  par  réaction  secondaire,  l'hydroxilion,  sa  pression  osmotique 
s'élève  rapidement  avec  le  temps  et  l'intensité  du  courant;  il 
a  bientôt  traversé  la  peau  de  chamois  pour  attaquer  les  tissus  du 
sujet.  Ces  migrations  ioniques  sont  faciles  à  mettre  en  évidence, 
comme  je  l'ai  montré  dans  Vopening  address  de  la  section  d'électricité 
médicale  de  la  British  médical  Association,  Exeter  1907.  Pour 
pouvoir  élever  suffisamment  l'intensité,  il  faut,  sous  chaque  plaque 
métallique,  une  grande  épaisseur  de  tissu  hydrophile  très  propre, 
imprégné  d'une  solution  pure  d'eau  salée,  qui  introduira,  sous  la 
cathode  le  chlorion,  sous  l'anode  le  sodion,  lesquels  ne  sont  ni  très 
caustiques  ni  très  douloureux.  Une  autre  qualité  indispensable  des 
électrodes  c'est  d'être  constituées  par  des  solutions  faibles,  peu 
conductrices  ;  V électrode  doit  avoir  une  résistance  au  moins  égale  à 
celle  de  la  peau,  sans  cela,  le  courant  traverse  la  peau  suivant  la  ligne 
formée  par  le  bord  de  l'électrode,  la  densité  du  courant  est  alors 
énorme,  elle  cause  de  la  douleur  et  empêche  de  pouvoir  élever  effica- 
cement l'intensité.  C'est  pour  cette  raison  que  les  bains  constituent, 
en  général,  de  très  mauvaises  électrodes,  le  courant  ne  traverse  la  peau 
que  suivant  la  ligne  tracée  autour  du  membre  par  la  surface  du 
liquide,  de  sorte  qu'en  réalité  le  bain  constitue  une  électrode  de 


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TRAITEMENT    ÉLECTRIQUE    DES    PARALYSIES    ET  DES    ATROPHIES.       9a I 

très  petite  surface,  à  moins  que  l'on  ait  soin  d'employer  des  solutions 
très  faibles  dont,  à  la  surface  du  corps,  la  résistance  soit  au  moins 
égale  à  celle  de  la  peau.  Les  tissus  hydrophiles  permettent  d'utiliser 
des  solutions  plus  concentrées,  C imprégnation  du  tissu  est  une 
dilution  de  l*électrolyte,  et,  par  expression  du  tissu,  on  peut,  pour  une 
môme  distance  des  électrodes,  doubler  la  résistance  d'une  solution. 


j 


Fio.   I. 

Secousses  musculaires  produites  sous  la  cathode  par  la  fermeture  du  circuit 
d*un  courant  continu. 


En  concentrant  un  courant  suffisant  dans  le  foyer  d'une  lésion, 
on  détermine  entre  les  milieux  chimiques  différents  des  échanges 
ioniques  qui  stimulent  la  nutrition  et  accélèrent  manifestement  la 
réparation  dans  la  mesure  où  celle-ci  est  possible. 

Pour  agir  sur  les  lésions  cérébrales  le  courant  doit,  pour  éviter 
le  vertige,  être  bien  symétriquement  réparti  dans  les  hémisphères  :  une 
large  cathode  doit  être  bien  appliquée  sur  le  front,  une  large  anode 


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92  2  ARCHIVES    d'ÉLECTHICITÉ    MéDlCAXB. 

sur  la  nuque,  et  Tintensité  ne  doit  varier  que  très  lentement,  très 
graduellement. 

Lorsqu'il  est  possible,  tout  en  concentrant  le  courant  dans  le  foyer 
de  la  lésion,  d'appliquer  la  cathode  sur  les  points  moteurs  des  nerfs 
paralysés,  on  augmente  l'excitabilité;  c'est  ainsi  que  la  polarisatioD 
cathodique  du  nerf  facial  à  la  sortie  du  rocher  fait  souvent  reparaître, 
dès  la  première  séance,  l'excitabilité  éteinte. 

L'atrophie  consécutive  à  la  paralysie  se  traite  efficacement  en  faisant 
contracter  les  muscles  au  moyen  d'excitations  électriques;  ce  trai- 
tement a  une  importance  bien  plus  grande  que  celle  qui  lui  est  attri- 
buée ;  dans  de  vieilles  paralysies,  même  d'origine  cérébrale,  l'étendue 
des  mouvements  et  la  force  musculaire  augmentent  toujours  par  la 
contraction  électrique  des  muscles,  à  la  condition  toutefois  que  le 
traitement  soit  bien  institué.  Dans  des  cas  très  fréquents  de  paralysie, 
en  dehors  du  traitement  électrique,  l'abdication  de  la  médecine  est 
complète,  quelque  masquée  qu'elle  soit  par  des  interventions  inu- 
tiles; mais  si,  dans  ces  cas,  l'électricité  est  très  efficace,  elle  peut 
également  être  très  nuisible;  le  traitement  électrique  mal  appliqué 
augmente  rapidement  la  déchéance  musculaire  ;  il  n'est  pas  un  agent 
qui,  plus  que  le  courant  électrique  dans  le  traitement  des  paralysies, 
permette  d'être  bienfaisant  ou  malfaisant  suivant  l'usage  qu'on  en 
fait  ;  il  n'est  pas  un  traitement  qui  soit  employé  d'une  façon  plu» 
inconsidérée,  pas  un  qui  sbit  plus  facilement  confié  h  des  mains 
ignorantes  ou  inexpérimentées.  Il  importe  essentiellement  de  bien 
connaître  les  courants  employés  et  leur  mode  d'application. 

Pour  exciter  la  contraction  musculaire,  la  médecine  emploie  actuel- 
lement deux  formes  de  courant,  le  courant  continu  et  le  courant 
induit.  Le  courant  continu  donne  des  secousses  musculaires  aux 
moments  de  la  fermeture  et  de  l'ouverture  du  circuit  et,  avec  les 
intensités  thérapeutiques,  aucune  contraction  pendant  son  passage. 
Le  courant  induit  produit  une  contraction  dite  tétanique  qui  persiste 
pendant  toute  la  durée  de  son  passage.  La  secousse  musculaire, 
produite  au  moment  où  s'établit  et  cesse  le  courant  continu,  se 
présente  avec  le  caractère  des  réactions  qu'ont,  en  physique,  les  forces 
d'inertie  ;  ce  caractère  ressort  de  la  considération  de  la  figure  i 
représentant  le  graphique  de  secousses  musculaires  produites  sous 
la  cathode  aux  moments  de  la  fermeture  du  circuit  d'un  courant  continu 
sur  un  muscle  tendu  par  un  poids  de  5oo  grammes  ;  le  tracé 
au-dessous  de  la  ligne  des  abscisses  est  dû  à  l'inertie  du  poids,  or, 
à  part  les  dimensions,  il  est  semblable  à  celui  de  la  secousse  mus- 
culaire. Les  secousses  de  ce  tracé  se  succèdent  au  nombre  de  60  par 
minute,  les  distances  qui  séparent  les  points  homologues  des  courbes 
successives  représentent  donc  des  intervalles  de  i  seconde.  La  durée 


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TRAITEMENT    ^LECTRlOUE    DES    PARALYSIES    ET  DES   ATROPHIES.       928 

d'une  secousse  varie  suivant  son  amplitude,  c'est-à-dire  suivant 
l'intensité  du  courant,  entre  0,08  et  o,5o  de  seconde;  l'ascension 
comprend  les  4/5  de  la  durée  totale,  la  descente  i/5,  les  durées  des 
ascensions  sont  donc  comprises  entre  0,06  et  o,4o  de  seconde  ;  si  les 
fermetures  se  succédaient  à  des  intervalles  moindres,  c'est-à-dire 
au  nombre  de  a  à  i5  par  seconde,  les  muscles  ne  pourraient  se 
relâcher  et  resteraient  contractés  pendant  tout  le  temps  de  passage 
du  courant,  comme  cela  a  lieu  pour  le  courant  induit. 

Lorsqu'il   s'agit    d'atrophies    simples,   on    emploie,   pour    exciter 


FiG.  a. 

Le  tracé  inférieur  représente  les  contractions  avant  la  fatigue; 
le  tracé  supérieur,  les  contractions  du  muscle  fatigué. 


les  contractions  musculaires,  les  courants  induits;  lorsqu'il  s'agit 
d'atrophies  avec  dégénérescence,  on  emploie,  jusqu'ici,  uniquement 
les  courants  constants.  On  doit  employer,  sans  la  dépasser,  l'intensité 
nécessaire  pour  produire  la  contraction  maxima,  l'intensité  supérieure 
serait  inutile  et  nuisible  ;  le  courant  doit  être  interrompu  aussitôt 
la  contraction  produite,  une  tétanisation  prolongée  serait  nuisible  ; 
enfin,  et  c'est  là  un  des  points  les  plus  importants  du  traitement  des 
myoatrophies,  les  contractions  doivent  être  séparées  par  des  temps 
suffisants  pour  permettre  au  muscle  un  repos  complet  ;  c'est  surtout 
en  fatiguant  le  muscle  que  l'on  devient  malfaisant,  car  au  lieu 
d'améliorer  sa  nutrition  on  accélère  l'atrophie.  Les  appareils  pour 
rythmer  automatiquement  les  contractions  ont  presque  tous  un  rythme 
trop  rapide,  surtout  lorsqu'on  oppose  une  résistance  à  la  contraction 
ce  qui  augmente  beaucoup  la  fatigue  ;  la  fatigue  dans  un  muscle 


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gai 


ARCHIVES   D'iLBCTRIGITÉ    BféDIGALB. 


s'accumule  et  devient  rapidement  très  nuisible.  Les  réactions  élec- 
triques des  muscles  fatigués  s  altèrent;  un  muscle  fatigué  présente 
les  mêmes  réactions  qu'un  muscle  en  dégénérescence  :  diminution 
de  l'excitation  par  la  cathode,  augmentation  de  l'excitation  par  l'anode, 
retard  des  réponses,  paresse,  augmentation  de  la  durée  des  contrac- 
tions, tendance  aux  contractions  tétaniques.  La  figure  a  montre  la 
courbe  de  contraction  d'un  muscle  avant  la  fatigue,  et  la  courbe 
donnée  par  le  même  excitant  après  a  minutes,  lao  contractions, 
en  soulevant  un  poids  de  5oo  grammes;  les  contractions  sont 
tellement  prolongées  qu'elles  empiètent  les  unes  sur  les  autres,  les 
lignes  de  descentes  sont  très  inclinées^  le  muscle  ne  se  raccourcit  pas 
entièrement  et  présente  un  certain  degré  de  tétanos. 


FiG.  3. 

Superposition  des  tracés  des  contractions  du  muscle  non  fatigué,  et  du  même 
muscle  fatigué,  montrant  sous  Tinfluence  de  la  fatigue  l'augmentation 
de  la  durée  de  la  contraction  et  le  relâchement  incomplet  du  muscle. 


L'intervalle  nécessaire  pour  le  repos  d'un  muscle  entre  chaque 
contraction  dépend  de  son  état  d'atrophie  et  de  dégénérescence,  et  du 
travail  qu'on  lui  fait  accomplir;  on  ne  devrait  pas  provoquer  plus 
de  la  contractions  par  minute,  et,  dans  les  états  de  dégénérescence, 
pas  plus  de  6  ;  on  laisserait  ainsi  5  à  lo  secondes  pour  le  repos  entre 
chaque  contraction. 

L'action  favorable  des  contractions  provoquées  résulte  sans  doute 
de  ce  qu'elles  combattent  la  stase  sanguine,  de  ce  qu'elles  activent 
la  circulation  musculaire  et  expulsent  les  déchets  de  la  nutrition; 
quelques  contractions  suffisent  à  ce  nettoyage  de  muscle  ;  les  séances 
doivent  être  courtes  et  répétées  ;  lo  à  ao  contractions  au  plus' 
pour  chaque  muscle,  une  ou  deux  fois  par  jour. 

P^n  faisant  travailler  un  muscle  qui  se  contracte  on  accélère  beau- 
coup la'  production  de  la  fatigue,  il  semble  donc  qu'on  ne  doit  pas 
opposer  de  résistance  aux  contractions  provoquées  dans  un  but  théra- 


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TRAITEMENT   ELECTRIQUE    DES    PARALYSIES    ET   DES    ATROPHIES.       926 

peutique  ;  cependant,  la  gymnastique  emploie,  comme  tonique 
musculaire,  la  contraction  avec  production  de  travail,  de  sorte  que 
la  question  reste  ouverte. 

Pour  l'étude  des  contractions  à  Tétat  normal,  il  est  nécessaire 
d'opposer  une  force  à  la  contraction,  afin,  après  l'excitation,  de  donner 
au  muscle  son  maximum  d'allongement,  sans  cela,  par  suite  de  la 
tonicité  musculaire,  il  ne  se  relâche  qu'incomplètement.  La  prédomi- 
nance de  la  tonicité  des  antagonistes  suffit  souvent  pour  étendre 
complètement  les  muscles  paralysés,  il  est  cependant  possible  qu'une 


FiG.  4. 

Graphique  inférieur  :  secousses  produites  par  les  fermetures  du  circuit 
d*un  courant  continu. 

Graphique  supérieur  :  contractions  produites  par  le  même  courant 
rendu  intermittent. 


légère  résistance  à  la  contraction,  comme  Ta  préconisée  récemment 
M.  le  D'  Laquerrière,  soit  favorable  ;  il  faudrait  alors  déterminer  la 
valeur  de  cette  résistance  qui,  trop  grande,  est  évidemment  nuisible. 
On  a  recommandé,  pour  le  traitement  des  atrophies,  des  courants 
ondulés;  après  MM.  les  D"  Ewing,  Bergonié  et  Truchot,  j'ai  étudié 
cette  méthode  et  décrit,  en  1900,  un  procédé  simple  d'une  grande 
souplesse  et  d'une  grande  perfection,  pour  obtenir  toutes  sortes 
de  courants  ondulés  :  Rhéostat  pour  la  production  des  courants 
ondulés  (Archiv,  (Télectr,  méd.),  et  Emploi  du  métronome  dans  les 
applications  médicales  de  l'électricité  (Association  Française  pour 
l'Avancement  des  Sciences,  Paris,  1900).  Depuis,  j'ai  trouvé  que  les 


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926  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

courants  ondulés  ne  convenaient  pas  au  traitement  des  myoatrophies; 
les  courants  tétanisants,  brusquement  établis  et  interrompus,  donnent 
des  contractions  (fig,  U)  semblables  aux  contractions  volontaires  nor- 
males [fig,  5j,  tandis  que  les  contractions  prolongées  des  courants 
ondulés  sont  celles  des  muscles  en  dégénérescence  ou  fatigués.  Si 
Ton  veut  éviter  de  prolonger  l'onde  musculaire  d'une  façon  excessive, 
il  faut  adopter  un  rythme  trop  rapide,  nuisible  aux  muscles,  car  il 
provoque  la  fatigue. 

Le  courant  ondulé  est  une  forme  de  courant  qui  me  semble  devoir 
être  abandonnée.  C'est  au  courant  continu  que  l'ondulation  donne 
les  propriétés    physiologiques   les  plus    intéressantes,   la    variation 


Fig.  5. 
Contractions  volontaires. 

constante  de  l'intensité  lui  donnant  les  propriétés  d'un  courant 
tétanisant,  mais,  comme  je  le  montrerai  plus  loin,  le  courant  inlor- 
mittent  est  un  excitant  bien  supérieur  au  courant  continu  ondulé. 

J'ai  lu  avec  beaucoup  d'intérêt  le  rapport  de  M.  le  D'  Bordet  sur  les 
courants  ondulés  ;  c'est  le  travail  d'un  bon  expérimentateur  et  d'un 
chercheur  consciencieux  et  pénétrant,  c'est  pourquoi  il  importe  de 
préciser  les  points  d'accord  et  de  désaccord,  les  expériences  et  les 
observations  ultérieures  devant  amener  M.  le  D"^  Bordel  à  adopter 
mes  conclusions  ou  à  m'imposer  les  siennes. 

La  phrase  suivante  de  M.  Bordet  exprime  l'un  de  mes  principaux 
points  de  vue  :  u  11  faut  éviter  de  fatiguer  le  muscle,  et  un  grand 
nombre  de  contractions  successives  dans  un  temps  trop  court 
provoque  rapidement  la  réaction  d'épuisement  du  muscle.  Il  peut  en 
résulter  de  l'atrophie.  » 

L'accord  existe  également  pour  la  phrase  suivante  :  «  Il  faut  avoir 


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TRAITEMENT    ÉLECTRIQUE    DES    PARALYSIES    ET  DES    ATROPHIES.       9^7 

soin  de  ne  pas  multiplier  les  excitations.  Pour  une  paralysie  faciale, 
je  ne  dépasse  pas  lo  à  i5  par  muscle.  » 

Je  ne  puis  reconnaître  comme  démontrée  Timportance  attribuée 
à  la  forme  des  contractions  provoquées  dans  un  but  thérapeutique. 

L'excitation  électrique  qui  donne  la  contraction  la  plus  semblable 
aux  contractions  volontaires  est  rétablissement  et  la  cessation 
brusque  d*un  courant  tétanisant. 

L'onde  de  contraction  allongée  des  courants  ondulés  est,  au 
contraire,  semblable  à  celle  des  muscles  en  dégénérescence  ou 
fatigués. 

Pour  comparer  les  ondes  de  contraction  musculaire  il  faut  renoncer 
aux  myographes  à  tambour  avec  transmission  à  air  et  stylet  inscrip- 
teur  tournant  autour  d'un  axe,  l'élasticité  des  membranes,  du  milieu 
transmetteur,  l'inscription  en  arcs  de  circonférence  de  mouvements 
rectilignes  déforment  les  graphiques  de  façons  différentes  suivant 
leurs  caractères  et  leur  enlèvent  toute  comparabiHté.  Tous  les 
graphiques  insérés  dans  ce  travail  ont  été  obtenus  à  l'aide  de  trans- 
missions rigides  et  d'un  stylet  animé  d'un  mouvement  rectiligne. 

La  chose  la  plus  importante  dans  le  traitement  des  myoatrophies 
est  le  choix  du  courant  ;  jusqu'ici  on  emploie,  pour  les  excitations, 
les  courants  induits  ou  les  fermetures  de  circuit  d'un  courant  continu. 
Les  courants  induits  ne  comportent  aucune  mesure  utile  étant 
donnée  la  variabilité  de  la  forme  de  Tonde,  forme  de  laquelle  dépend 
essentiellement  l'excitation,  l'intensité  donnée  par  un  milliampère- 
mètre  thermique  serait  un  renseignement  inutilisable;  on  ne  peut 
pas  comparer,  au  point  de  vue  de  leurs  actions  excitatrices,  les 
différents  courants  induits  ;  on  ne  peut  pas  comparer  les  actions  des 
courants  induits  à  celles  des  courants  continus. 

C'est  la  considération  des  atrophies  avec  dégénérescence  qui 
permet  le  mieux  de  déterminer  ce  que  doit  être  le  courant  à  employer 
pour  le  traitement  des  myoatrophies.  Dans  les  paralysies  avec 
dégénérescence  les  courants  induits,  en  raison  des  durées  trop  courtes 
de  leurs  ondes,  cessent  bientôt  de  pouvoir  exciter  la  contraction 
musculaire  et  l'on  est  réduit  à  l'emploi  exclusif  des  fermetures  d'un 
circuit  de  courant  continu  ;  par  suite  de  l'absence  d'addition,  l'action 
excitatrice  est  relativement  faible,  il  faut  élever  l'intensité  jusqu'à 
provoquer  de  la  douleur.  C'est  alors  que  les  courants  intermittents, 
décrits  par  nous  au  Congrès  d'Angers,  en  1908  (Études  sur  les 
courants  intermittents  de  basse  tension),  montrent  toute  leur 
supériorité;  ils  permettent  de  prolonger  suffisamment  chaque  passage 
de  façon  à  conserver  toute  l'action  excitatrice  des  courants  continus 
et  de  rapprocher  les  fermetures  de  façon  à  additionner  les  secousses, 
ce  qui  donne   reffet   tétanisant  des  courants  induits.    En   d'autres 


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928  ARCHIVES   D'éLBGTRIGiré   BiéDIGALE. 

termes,  les  courants  intermittents  n*ont  ni  le  défaut  (durées  trop 
courtes)  des  ondes  des  courants  induits,  ni  celui  (intensités  trop 
fortes)  des  courants  continus  ;  tandis  qu'ils  ont  les  qualités  de  ces 
deux  courants;  ils  additionnent  les  excitations  comme  les  courants 
induits^  ils  passent  pendant  un  temps  suffisant  à  l'excitation  des 
nerfs  et  des  muscles  en  dégénérescence,  comme  les  courants  continus. 

Les  qualités  excitatrices  des  courants  intermittents  sont  mesu- 
rables, non  seulement  on  peut  comparer  les  uns  aux  autres  tous  les 
courants  intermittents,  mais  on  peut  également,  au  point  de  vue 
des  actions  excitatrices,  les  comparer  aux  courants  continus.  Tout  est 
parfaitement  déterminé  et  mesurable  dans  les  courants  intermittents, 
la  forme  de  Tonde,  la  fréquence,  les  rapports  des  durées  de  passage 
à  celles  d'interruption,  l'intensité  du  courant  intermittent,  intensité 
moyenne,  l'intensité  pendant  les  fermetures,  c'est-à-dire  l'intensité 
qu'aurait  le  courant  s'il  était  continu  dans  les  mêmes  conditions  de 
force  électromotrice  et  de  résistance. 

Nous  avons  choisi  comme  le  plus  favorable  à  l'excitation  dans  les 
conditions  normales  un  courant  intermittent  h  ascension  et  à  chute 
instantanée  de  l'intensité,  ayant  une  fréquence  de  loo  par  seconde, 
passant  pendant  i/io  de  la  période,  c'est-à-dire  pendant  1/1,000 
de  seconde j  interrompu  pendant  9/10  de  la  période,  c'est-à-dire  pen- 
dant 9/1,000  de  seconde.  Chacune  de  ces  conditions  peut  être  modifiée 
suivant  les  circonstances,  c'est  ainsi  qu'il  y  a  lieu  de  prolonger  les 
durées  de  passage  d'autant  plus  que  la  dégénérescence  est  plus 
avancée. 

Pour  exciter  les  contractions  musculaires  les  courants  intermittents 
sont  très  supérieurs  à  tous  les  moyens  dont  a  disposé  jusqu'ici 
la  médecine;  cette  supériorité  est  surtout  mise  en  évidence  par  les 
myoatrophies  avec  dégénérescence;  alors  que  les  courants  induits 
ne  produisent  plus  aucun  effet,  que  les  courants  continus  exigent 
de  très  fortes  intensités,  les  courants  intermittents  ont  conservé  toute 
leur  efficacité;  non  seulement  ils  excitent  beaucoup  mieux  que  les 
courants  continus,  mais  si  la  dégénérescence  n'est  pas  trop  avancée, 
ils  excitent  les  muscles  comme  si  la  dégénérescence  n'existait  pas; 
des  muscles  absolument  inexcitables  par  la  fermeture  de  circuit  d'un 
courant  continu  supportable,  se  contractent  très  bien  par  un  courant 
intermittent.  11  est  d'ailleurs  facile  de  démontrer  expérimentalement 
la  grande  supériorité  des  courants  intermittents  sur  les  fermetures 
de  circuit  d'un  courant  continu.  La  figure  4  donne  en  bas  le  graphique 
de  secousses  musculaires  produites  par  les  fermetures  du  circuit  d'un 
courant  continu  de  4  mA.;  le  graphique  au-dessus  est  obtenu  exac- 
tement dans  les  mêmes  conditions  après  avoir  mis  en  route  un  inter- 
rupteur placé  dans  le  circuit,  produisant  100  interruptions  par  seconde. 


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TRAITEMENT   ELECTRIQUE    DES    PARALYSIES   ET  DES   ATROPHIES.       929 

avec  passage  pendant  le  i/io  de  la  période,  le  milliampèremètre 
indique  o  mA.  4,  la  quantité  cT énergie  employée  est  dix  fois  moindre 
et  le  rapport  des  actions  excitatrices,  donné  par  le  rapport  des  sur/aces 
déterminées  par  les  lignes  d'ascension  et  de  descente,  montre  que 
faction  excitatrice  est  considérablement  accrue.  En  d'autres  termes, 
avec  les  courants  intermittents  le  seuil  de  l'excitation  s'obtient  avec 
des  intensités  bien  plus  faibles  que  celles  qu'exige  le  courant  continu 
et,  avec  des  intensités  égales,  les  courants  intermitents  excitent 
beaucoup  plus  fortement  que  les  courants  continus. 

Le  courant  intermittent  est  l'excitant  de  choix  pour  provoquer 
les  contractions  musculaires,  il  permet  d'effectuer  les  mesures 
nécessaires  pour  comparer  les  excitations,  il  doit  remplacer  tous 
les  autres  excitants,  il  doit  être  adopté  pour  le  traitement  des 
myoatrophies. 

Ce  sont  encore  les  myoatrophies  avec  dégénérescence  qui  mettent 
en  évidence  la  grande  supériorité  du  courant  intermittent  comme 
agent  thérapeutique;  des  muscles  qui  ne  répondent  plus  aux  exci- 
tations du  courant  continu  se  contractent  sous  l'influence  du  courant 
intermittent  ;  dans  les  vieilles  paralysies  infantiles,  dans  les  vieilles 
myoatrophies  consécutives  à  des  polyomyélites  antérieures  aiguës, 
dans  des  cas  qui  ont  été  longtemps  traités  par  les  courants  continus, 
et  qui  ne  montrent  plus  aucune  amélioration,  celle-ci  parait  dès 
qu'on  emploie  les  courants  intermittents;  tel  enfant  qui  ne  pouvait 
se  tenir  sur  ses  jambes,  commence  à  marcher  dix  à  quinze  jours 
après  des  séances  quotidiennes  d'excitation  par  les  courants  inter- 
mittents ;  tel  autre  qui,  depuis  des  années,  n'avait  pu  éloigner  son 
bras  du  corps,  le  soutient  horizontalement  après  trois  semaines 
d'applications  quotidiennes  des  courants  intermittents  au  deltoïde. 


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<WW»*WW»<»«WWW»<WW»lWW»«W»«i«»<W» 


INTERRUPTEUR 
POUR  LA  PRODUCTION  DES  GOURANTS  INTERMITTENTS 


Par  le  D'  Stéphane  IjEDUC, 

Professeur  à  l'École  de  médecine  de  Nantes. 


Au  Congrès  de  l'Association  Française  pour  l'Avancement  des 
Sciences,  Angers,  1908,  j*ai  décrit  une  forme  de  courant  uniquement 
déterminée  par  des  considérations  physiologiques.  L*idée  directrice 
pour  rétablissement  de  ces  courants  était  :  produire  une  excitation 
donnée  avec  un  minimum  d'énergie.  Les  courants  intermittents 
excitent  les  nerfs  beaucoup  plus  que  les  courants  continus,  le  courant 
doit  donc  être  intermittent;  l'action  excitatrice  d'un  courant  est 
augmentée  par  Taddition  des  excitations  qui  exige  une  certaine 
fréquence,  mais  lorsque  celle-ci  est  trop  élevée,  haute  fréquence, 
l'excitation  disparaît;  il  existe  donc  une  fréquence  optima  pour  l'exci- 
tation, nos  recherches  nous  l'ont  montré  entre  80  et  i5o  par  seconde, 
nous  avons  choisi  100.  Le  temps  qui  s'écoule  entre  deux  fermetures 
consécutives  du  circuit  d'un  courant  intermittent  s'appelle  une  période 
et  comprend  le  temps  d'un  passage  et  celui  d'une  interruption  ;  avec 
une  fréquence  de  100  par  seconde,  la  durée  d'une  période  est  un 
centième  de  seconde  ;  si  la  durée  de  chaque  passage  est  trop  courte,  il 
n'y  a  pas  d'excitation;  si  elle  est  trop  longue  le  courant  prend  les 
caractères  d'un  courant  continu;  il  y  a  une  durée  de  passage  pour 
laquelle  l'excitation  produite  est  maxima,  je  l'ai  trouvée  pour  les 
muscles  normaux  d'un  millième  de  seconde,  ce  qui,  avec  une  fré- 
quence de  100,  représente  un  dixième  de  la  période,  neuf  dixièmes 
étant  consacrés  à  l'interruption;  l'électrode  négative  est  bien  plus 
excitante  que  la  positive,  l'électrode  active  doit  donc  être  négative  et 
le  courant  doit  toujours  avoir  la  même  direction  et  n'être  pas  alter- 
natif; pour  une  intensité  donnée,  l'excitation  produite  est  d'autant 
plus  forte  que  la  variation  d'intensité  est  plus  rapide  ;  les  variations 
d'intensité  doivent  donc  être  aussi  instantanées  que  possible.  En 
résumé,  pour  produire  le  maximum  d'excitation  avec  le  minimum 
d'énergie,  il  faut  :  un  courant  intermittent,  de  direction  constante, 
ayant  une  fréquence  de  100  par  seconde,  passant  pendant  un  millième 


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tNTfeRRUPTEUtl    POUtl    LA    PHODUCTION    DES    COUKANTS.  9^1 

de  seconde  (dixième  de  la  période),  avec  des  variations  brusques  de 
rintensité. 

Comme  l'indique  le  mémoire  d'Angers,  ce  courant  permet  la  mesure 
de  toutes  les  grandeurs  qui  s'y  rapportent  :  voltage,  intensité,  fré- 
quence, période,  durée  de  chaque  passage.  Ce  courant  permet  en  outre 
de  régler  à  volonté  les  durées  de  passage,  faculté  capitale  pour  les 
applications  médicales;  cette  faculté  ofTre  une  ressource  de  premier 
ordre  pour  Télectrodiagnostic;  lorsqu'un  muscle  dégénère,  toutes 
les  autres  circonstances  étant  semblables,  il  faut,  pour  l'exciter,  des 


f 


FiG.     I. 

Interrupteur  pour  la  production  des  courants  intermittents. 

B.  froUeur  lixe:  —  D,  frolteur  mobile;—  R,  rhéostat  de  réfdaRe  de  vitesse  du 
moteur:  —  M.  dynamo  mesurant  la  vitesse;  -  T.  galvanomètre  thermique 
gradue  en  tours  par  seconde  ;  ~  A,  index  du  balai  mobile;  —  C,  cadran  gradue;  — 
F,  bornes  d'entrée  de  l'excitateur;  —  E,  bornes  d'entrée  du  moteur;  —  I.  inter- 
rupteur du  moteur. 

durées  de  passage  d'autant  plus  longues  que  la  dégénérescence  est 
plus  avancée  et  Ton  a,  dans  la  mesure  des  durées  de  passage  néces- 
saires à  l'excitation,  la  mesure  même  de  la  dégénérescence;  de  là  l'im- 
portance de  pouvoir  régler  à  volonté,  et  connaître  à  tout  instant  par 
une  simple  lecture  la  durée  de  chacun  des  passages  du  courant  ;  pour 
cela  il  suffit  de  connaître  à  tout  instant  la  fréciuencc  et  la  fraction 
de  période  pendant  laquelle  passe  le  courant,  c'est  ce  que  permet  le 
nouvel  interrupteur  décrit  dans  cette  note. 


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932  ARCHIVES    D'éLECTRICITE    MÉDICALE. 

Linterrupteur  (fig,  i)  consiste  en  disque  rotatif  formé  d'une  croix 
métallique  dont  les  branches  sont  isolées  Tune  de  Tautre,  les  inter- 
valles entre  les  branches  sont  remplis  par  des  secteurs  isolants.  Deux 
Trotteurs,  l'un  fixe  B,  l'autre  mobile  D,  sont  mis  chacun  en  rapport  avec 
un  des  pôles  de  la  source;  lorsque  les  deux  Trotteurs  sont  simultané- 
ment en  contact  avec  une  même  branche  conductrice  de  la  croix,  le 
circuit  est  fermé  et  le  courant  passe;  dès  que  les  deux  frotteurs  ne 
sont  plus  simultanément  en  contact  avec  la  même  branche,  le  courant 
est  interrompu.  La  mobilité  de  Tun  des  frotteurs  permet  de  régler  à 
volonté  la  fraction  de  période  pendant  laquelle  passe  le  courant. 
Chacune  des  branches  de  la  croix  ferme  et  ouvre  le  circuit  deux  fois 
par  tour,  ce  qui  fait  pour  chaque  tour  quatre  fermetures  et  quatre 
ouvertures  du  circuit;  le  nombre  des  interruptions  est  donc  quatre  fois 
plus  grand  que  le  nombre  des  tours.  I.a  vitesse  de  rotation  du  disque 
et  par  conséquent  le  nombre  des  interruptions  se  règle  par  la  vitesse 
du  moteur  à  Taide  d*un  rhéostat  R. 

Le  moteur  de  Tinterrupteur  fait  tourner  en  même  temps  une  petite 
dynamo  M  produisant  un  courant  alternatif  qui  passe  dans  un  milliam- 
pèremètre  thermique  T  dont  Taiguille  se  dévie  proportionnellement  à 
la  vitesse  de  rotation  et  par  conséquent  au  nombre  des  interrup- 
tions produites,  nous  avons  fait  diviser  le  cadrant  en  nombre  d'inter- 
ruptions par  seconde,  de  sorte  que  l'aiguille  indique  à  tout  instant  la 
fréquence  que  l'on  règle  à  volonté  par  le  rhéostat  du  moteur. 

Pour  connaître  la  fraction  de  période  pendant  laquelle  passe  le 
courant,  le  balai  mobile  se  déplace,  à  l'aide  d'une  manette,  sur  un 
arc  divisé.  Pour  régler  l'appareil,  on  commence  par  mettre  sur  le  zéro 
de  la  division  Tindex  A  du  balai  mobile,  puis,  Tinterrupteur  étant  en 
marche,  et  une  force  électromotrice  dans  le  circuit,  on  déplace  le 
balai  B  destiné  à  rester  fixe  jusqu'à  la  position  exacte  où  le  courant 
cesse  de  passer,  on  fixe  le  balai  en  ce  point,  si  alors  on  porte  le  balai 
mobile  sur  la  division  lo  du  cadrant  G,  le  courant  passe  pendant  dix 
centièmes  de  la  période,  sur  la  division  ao  pendant  vingt  centièmes,  et 
d'une  façon  générale  le  chiffre  de  la  division  de  l'arc  sur  lequel  se 
trouve  rindex  du  frotteur  mobile  indique,  en  centièmes  de  période, 
la  fraction  pendant  laquelle  passe  le  courant. 

Ainsi  se  trouve  réalisée  cette  condition  essentielle  pour  les  applica- 
tions médicales  :  régler  et  connaître  à  tout  instant  la  fréquence  et  la 
durée  de  chacun  des  passages;  un  milliampèremètre  apériodique 
donne  l'intensité,  un  voltmètre  en  dérivation  fait  connaître  la  diffé- 
rence de  potentiel  entre  les  deux  électrodes,  la  forme  des  variations  de 
l'intensité  est  toujours  la  même  et  parfaitement  déterminée,  et,  dans 
chaque  application,  on  connaît,  par  de  simples  lectures,  toutes  les 
grandeurs  de  l'excitant  électrique  employé. 


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ROLE  DE  Lk  RADIOGRAPHIE 

DANS  UNE  RÉCENTE  AFFAIRE  DE  COUR  D'ASSISES  (') 


Par  le  D'  A.  IMBBRT 

Professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier. 


Le  nommé  0.  A...,  matelot  au  service  de  la  Compagnie  des  Messa- 
geries maritimes  est  blessé  à  Saïgon,  le  9  septembre  1907,  par  la  chute 
d'une  très  lourde  pièce  de  bois  qui  l'atteint  au  niveau  du  gros  orteil 
gauche.  Ramené  à  Marseille  par  le  plus  prochain  paquebot,  il  entre 
à  rhôtel  des  marins  le  9  novembre  pour  y  recevoir  les  soins  que 
nécessite  son  état. 

Après  trois  mois  environ,  le  D'  X...,  chef  du  service  médical  de 
rhôtel  des  marins,  juge  que  la  consolidation  de  la  blessure  est  réalisée, 
ainsi  qu'il  résulte  de  sa  déposition,  faite  dans  les  termes  suivants, 
devant  la  justice,  à  la  suite  du  drame  émouvant  qui  va  bientôt  se 
dérouler  :  u  Ces  jours  derniers  la  blessure,  cicatrisée  totalement,  ne 
laissait  qu'un  peu  d'arthrite  avec  déformation  insignifiante  de  l'orteil. 
Ce  blessé  m'a  demandé  de  le  faire  opérer  ;  je  n'ai  vu  aucune  utilité 
aune  intervention  chirurgicale...  J'estimais  qu'avec  un  repos  d'une 
vingtaine  de  jours,  qui  aurait  complété  ses  quatre  mois  de  séjour  à 
l'hôtel  des  marins,  cet  homme  pouvait  reprendre  son  service,  quitte 
à  se  faire  reporter  malade  si,  après  un  essai  de  travail,  il  n'avait  pu  le 
continuer.  » 

Le  30  février  1908,  0.  A...  se  présente  dans  le  cabinet  du  D'  Y..., 
attaché  au  Bureau  de  la  Marine,  accompagné  du  D*^  Z...,  la  malheu- 
reuse victime  du  drame  prochain,  médecin  en  chef  de  la  Compagnie 
des  Messageries  maritimes,    u  Après  examen   du  blessé,   déclare  le 

(')  Le  court  récit  suivant  a  été  rédigé  d'après  l'ensemble  des  copies  des  pièces 
onicielles,  qu*a  bien  voulu  me  communiquer  M.  Tavocat  Grisoli,  auquel  j'adresse 
mes  bien  sincères  remerciements. 

4RCB.  d'élbgtr.  mkd.  —  1908.  68 


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934  AKCHIVES    DÉLECTRICITÉ    MEDICALE. 

D"^  Y...  dans  sa  déposition,  je  conclus  qu'aucune  opération  n était 
nécessaire  et  que,  moyennant  quelques  précautions,  le  blessé  pou- 
vait travailler.  Il  est  exact  que  le  nommé  0.  A...  a  offert  de  me 
montrer  un  certificat  d'un  autre  médecin  qu*il  était  allé  voir  en  parti- 
culier; mais,  après  mon  examen,  je  me  regardai  comme  suffisamment 
édifié  et  ne  crus  pas  utile  d'en  prendre  connaissance.  » 

Ajoutons  que  le  médecin  en  chef  de  la  Compagnie,  le  D'  Z..., 
partageait  l'opinion  de  ses  confrères  les  D"  X...  et  Y...,  quant  à  l'inu- 
tilité d'une  opération  et  à  la  possibilité  de  la  reprise  du  travail  pro- 
fessionnel par  le  blessé  0.  A... 

C'est  dans  ces  conditions  que  0.  A...  se  présente  une  dernière  fois 
dans  le  cabinet  du  D'  Z...,  le  ao  février  1908,  à  quatre  heures  et  demie 

du  soir,  et  lui  reproche  «  de  ne  pas  vouloir  lui  faire  une  opération 

et  d'avoir  circonvenu  son  collègue  le  D'  X...  »  Sans  insister  sur  l'étal 
d'esprit  du  blessé,  on  devine  que  la  scène  fut  vive  ;  le  D'  Z...,  pour  en 
finir,  accompagna  0.  A...  dans  la  cour,  et  celui-ci,  arrivé  près  de  la 
porte,  le  fusilla  de  cinq  coups  de  revolver  qui  tous  portèrent.  Je  me 
hâte  d'ajouter  que,  malgré  la  gravité  des  blessures,  notre  confrère,  le 
D"^  Z...,  est  aujourd'hui  à  peu  près  complètement  rétabli. 

0.  A...  a  été  traduit  en  cours  d'assises.  Son  procès  vient  d'être  jugé 
et  je  puis  ainsi  donner  le  dénouement  de  cette  tragique  histoire  où  se 
mêlent  la  vie  médicale  et  la  vie  ouvrière,  en  même  temps  que  signaler 
le  rôle  joué,  tout  à  son  honneur,  par  un  jeune  avocat  de  Marseille, 
M.  Grisoli,  défenseur  de  l'accusé,  qui  s'est  souvenu,  alors  que  les 
divers  médecins  ayant  eu  à  examiner  0.  A...  n'y  avaient  pas  songé 
ou  en  avaient  méconnu  l'importance,  qu'un  mode  d'exploration 
existe  aujourd'hui  pouvant  fournir,  en  l'espèce,  des  renseignements 
certains,  objectifs,  inaccessibles  à  la  simulation  et  susceptibles,  grâce 
à  ces  caractères,  d'adjoindre  une  certitude  aux  probabilités  de  l'examen 
cHnique  externe. 

C'est,  en  effet,  au  moment  où  l'instruction  allait  être  clôturée  que 
M.  Grisoli,  ainsi  qu'il  me  l'a  écrit  lui-même,  se  demandant,  lui  défen- 
seur d'O.  A...,  si  son  client  «n'allait  pas  payer  de  sa  vie  un  crime 
qui  devait  être  sans  excuse  puisqu'il  était  sans  cause  aux  dires  des 
médecins  »,  c'est  à  ce  moment,  que  M.  l'avocat  Grisoli  demanda  un 
examen  radiographique  que  n'avait  réclamé  aucun  des  médecins  ayant 
examiné  le  blessé. 

Voici,  reproduit  ci-contre,  le  résultat  de  cette  exploration  par  les 
rayons  X.  L'interprétation  est  évidente,  même  pour  ceux  qui  qualifient 
de  rébus  les  clichés  radiographiques,  parce  qu'ils  ont  négligé 
d'acquérir  l'habitude  de  les  interpréter  :  fracture  longitudinale  de  la 
seconde  phalange  du  gros  orteil  gauche  et  débris  osseux  -dans  l'arti- 
c«jlation    phalango-plialangienne,    toutes    constatations  qui    avaient 


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La  radiographie  dans  une  affaire  dé  cour  d'assises.     935 

complètement  échappé  aux  médecins  ayant  eu  à  se  prononcer  sur  les 
conséquences  de  l'aa  ident  dont  0.  A...  avait  été  victime. 

Les  D"  Houx,  de  Brignoies  et  Acquaviva,  désignés  alors,  en  qualité 
d'experts,  pour  examiner  une  dernière  fois  le  blessé,  à  la  prison  où 
il  était  détenu,  concluent  ainsi,  dans  leur  rapport  du  28  avril  1908  : 

€  Par  suite  des  corps  étrangers  sus-indiqués  (débris  osseux  dans 
l'articulation),  il  y  a  dans  la  marche  une  gdne  qui  s'accentue  considé- 
rablement avec  le  port  d'un  soulier. 

«  Une  intervention  chirurgicale  nous  paraît  indiquée  pour  mettre 
fin  à  cet  état  de  douleurs  permanentes.  » 


FiG.    I. 

Fracture  longitudinale  de  la  deuxième  phalange  du  gros  orteil  gauche 
avec  débris  osseux  dans  TarUculation  phalango-phalanginienne. 


La  vérité  est  enfin  connue  et  affirmée,  trop  tardivement  hélas, 
puisque  le  D'  Z...  a  failli  payer  de  sa  vie  rinsulTisance  des  examens 
médicaux  successivement  pratiques  et  que  le  blessé,  dont  les  antécé- 
dents étaient  parfaits,  qui  avait  été  chaudement  félicité  par  ses  chefs 
pour  le  courage  avec  lequel  il  avait  exposé  son  existence  lors  d'un 
naufrage  antérieur  du  navire  sur  lequel  il  était  embarqué,  qui  avait, 
sur  son  salaire,  prélevé  les  frais  dUnstruction  d'un  jeune  frère,  et  qui 
était,  d'autre  part,  le  soutien  de  ses  vieux  parents,  tous  faits  établis 
par  l'enquête  judiciaire,  paye  de  cinq  ans  de  réclusion  l'acte  de 
violence  meurtrière  auquel  il  s'est  laissé  entraîner. 


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g36  ARCHIVES  d'électricité  médicale. 

Quelles  que  soient  les  raisons  pour  lesquelles  compagnies  et  méde- 
cins hésitent  à  avoir  recours  à  l'exploration  par  les  rayons  X,  ou 
croient  inutile  d'utiliser  cette  exploration,  l'histoire  de  ce  a  drame 
social  »,  suivant  l'appréciation  parfaitement  exacte  de  M.  l'avocat 
Grisoli,  mérite  d'être  méditée.  Que  chacun  en  déduise  les  conséquences 
qui  l'intéressent  plus  particulièrement,  et  que  soit  sincèrement  félicité 
le  jeune  défenseur  de  l'accusé,  M.  Grisoli,  qui  a  dû  et  qui  a  su 
prendre,  lui  avocat,  l'initiative  de  combler  une  lacune,  capitale  en 
l'espèce,  de  l'examen  médical  de  son  malheureux  client. 


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■  finnnnii<in«nnnn<i«>nfuuinfutnnnnnnnnnnnAnnftAAn<tAnnnnnnnnn~ni"i~~~~'^'^~~i~'"'"'~^^~*"*^^^^'~-'*-'"^^'^^^^""'^^^> 


NOUVEAUX  RÉSULTATS  ÉLOIGNÉS  DE  LA  MDIOTHÉMPIE 


Par  le  D'  Th.  NOGIBB, 

Professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Lors  du  Congrès  de  Lyon,  en  1906,  nous  avions  présenté  trois 
malades  traitées  par  la  radiotiiérapie. 

Nous  les  avons  suivies  et  venons  apporter  aujourd'hui  la  suite  de 
leur  histoire.  C*est  par  des  cas  soigneusement  observés  pendant 
longtemps  qu'on  pourra  d'ici  quelques  années  apprécier  la  radio- 
thérapie à  sa  juste  valeur.  Nous  rapporterons  à  la  suite  trois  cas 
nouveaux  encore  inédits. 

Observation  I.  —  M"*  Adriennc  T...,  atteinte  d'un  lupus  de  l'index 
gauche  remontant  à  dix  ans.  Le  mal  ayant  envahi  tout  le  doigt  et  résistant 
à  tous  les  traitements,  on  procéda  à  l'amputation  de  l'index.  Mais,  sur  la 
cicatrice,  la  lésion  réapparut  et  alla  en  se  développant  sur  le  dos  de  la  main. 
Au  début  de  février  1904^  cinq  ans  après  l'amputation  de  l'index,  la  malade 
entre  à  l'Hôtel- Dieu,  service  de  M.  le  prof.  Bondet.  Ulcération  de  a5  centi- 
mètres carrés,  à  surface  saignant  au  moindre  contact,  anfractueuse,  recou- 
verte de  croûtes  épaisses,  atteignant  en  profondeur  un  demi -centimètre 
environ;  le  traitement  radiothérapique  est  institué  le  6  février  1904. 

Sous  l'influence  de  la  radiothérapie,  amélioration  rapide.  Trente  séances 
d'une  durée  totale  de  a^o  minutes,  représentant  un  total  approximatif 
de  4o  unités  H,  amènent  la  guérison  complète. 

Le  27  juin  1904,  M.  le  prof.  Bondet  présentait  cette  malade  à  la  Société 
nationale  de  médecine  de  Lyon  et  disait  à  son  sujet  :  «  Actuellement,  comme 
vous  pouvez  le  voir,  la  cicatrice  est  parfaite,  souple,  sans  saillies,  sans 
adhérences  profondes,  avec  une  teinte  légèrement  rosée  qui  va  sans  cesse  en 
diminuant;  au  point  de  vue  esthétique,  elle  ne  laisse  rien  à  désirer.  • 

Un  an  après,  le  28  Juin  OHJby  M.  le  1)'  Barjon,  revenant  sur  le  cas  de  cette 
malade,  disait  devant  la  Société  des  sciences  médicales  de  Lyon  : 

a  La  caractéristique  de  la  cicatrisation  dans  la  radiothérapie,  c'est  de 
donner  des  cicatrices  souples  avec  une  peau  saine,  normale  et  douée  de 
toutes  ses  fonctions  physiologiques. 

>  Un  des  plus  beaux  exemples  que  j'en  ai  vu  est  celui  d'une  malade  de 
M.  le  prof.  Bondet,  soignée  par  le  D'  Nogier,  pour  un  lupus  ulcéré  de  la 
main  datant  de  cinq  ans.  La  guérison  obtenue,  on  a  constaté  la  formation 
d'une  peau  souple,  tout  à  fait  normale.  M.  le  D'  Àuberta  bien  voulu  étudier 


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qSS  archives    D'éLECTRIClTÉ    MBDIGALB. 

son  fonclionnement  glandulaire  au  moyen  de  son  ingénieuse  méthode  des 
empreintes  et  il  a  constaté  que  les  glandes  sudoripares  étaient  revenues 
partout,  sauf  sur  un  très  petit  espace  linéaire  qui,  moins  riche  en  glandes, 
n'en  était  cependant  pas  complètement  privé.  Ce  résultat  est  tout  à  fait 
remarquable  et  aucune  méthode  de  cicatrisation  ne  pourrait  donner 
mieux.  » 

Nous  avons  revu  la  malade  au  mois  de  mai  1906.  La  cicatrice  est  toujours 
parfaite  et  aucun  signe  ni  objectif  ni  subjectif  ne  permet  de  prévoir  une 
récidive.  La  malade  a  été  suivie  jusqu'en  août  1907.  La  guérison  subsistait 
intégrale  trois  ans  et  demi  après  sa  guérison.  Depuis,  nous  avons  perdu  de 
vue  la  malade. 

Obs.  il  —  M"*  R...,  soixante-dix  ans.  La  malade  a  toujours  joui  d'une 
bonne  santé.  En  mai  igoS  elle  remarqua,  un  peu  au-dessus  du  mamelon  du 
sein  gauche  une  petite  nodosité  profonde.  Le  mamelon  ne  tarda  pas  à  se 
rétracter  et  à  rentrer  à  l'intérieur  du  sein.  A  ce  moment  aucune  douleur, 
mais  grande  lassitude  du  côté  gauche. 

Après  avoir  employé  sans  succès  l'iodure  de  sodium,  puis  essayé  la 
radiothérapie  chez  un  confrère  (cinq  séances  de  lo  minutes),  la  malade  entra 
à  l'hôpital  de  la  Croix-Rousse  et  fut  opérée  très  habilement  le  13  mai  190^, 
par  M.  le  D'  Villard,  qui  ne  se  contenta  point  d'enlever  le  sein  gauche,  mais 
fit  un  curetage  du  creux  axillaire  pour  le  débarrasser  de  ses  ganglions  dont 
un  assez  volumineux,  nettement  perceptible  à  la  palpation  avant  l'opération. 
Au  bout  de  douze  jours,  la  malade  quittait  l'hôpital  en  bon  état.  La  plaie 
avait  très  bon  aspect;  il  n'y  eut  aucune  suppuration. 

Treize  mois  après,  M.  le  D'  Branche,  qui  suivait  l'état  de  la  malade, 
constata  un  commencement  de  récidive  et  la  renvoya  à  M.  le  D'  Villard,  qui 
jugea  la  radiothérapie  nécessaire  et  nous  confia  la  malade. 

Soignée  à  l'Hôtel-Dieu,  dans  le  service  électrothérapique  du  prof.  Bondet, 
la  malade  commença  un  traitement  le  19  Juin  1905.  Elle  a  eu,  depuis  cette 
époque,  quarante  séances  de  radiothérapie  réparties  sur  dix-neuf  mois, 
correspondant  à  une  durée  de  495  minutes  (environ  4o  à  4a  unités  H). 

Le  22  décembre  1905,  M.  le  D'  Branche  revoyait  la  malade  et  se  déclarait 
absolument  satisfait  du  traitement.  Toute  trace  de  récidive  avait  disparu. 

Le  15  Janvier  1906,  M.  le  D'  Villard,  à  qui  nous  avions  envoyé  la  malade, 
nous  écrivait  :  «  .le  vous  remercie  de  m'avoir  envoyé  M"*  R...,  chez  laquelle 
le  résultat  opératoire  s'est  maintenu  excellent  et  cela,  j'en  suis  persuadé 
grâce  aux  séances  radiolhérapiques  que  vous  lui  avez  fait  subir.  Ce  résultat 
m'encourage  beaucoup  à  persévérer  dans  cette  voie.  ^ 

Fin  Juillet  1906,  la  malade  allait  aussi  bien  que  possible  et  était  toujours 
vaillante  malgré  ses  soixante-dix  ans.  Aucune  trace  de  récidive  visible  ni  à 
la  vue  ni  au  toucher,  pas  plus  au  niveau  de  la  cicatrice  que  dans  l'aisselle. 
Les  mouvements  du  bras  étaient  faciles  et  sans  douleur;  la  malade  pouvait 
se  oiffer  et  s'habiller  facilement,  ce  qu'elle  ne  pouvait  faire  même  plusieurs 
mois  après  l'opération. 

Le  /i  février  1907,  M.  le  D'  Villard  examinait  à  nouveau  la  malade  et 
trouvait  son  état  des  plus  satisfaisants. 

En  Juillet  1907,  une  petite  croûte  épithéliomateuse  se  montrait  sur  l'aile 
droite  du  nez  et  était  traitée  avec  succès  par  la  radiothérapie. 

En  août  1907,  rougeur,  tuméfaction  et  douleur  au  niveau  de  la  poignée 
du  sternum.  La  radiothérapie  instituée  à  ce  niveau  enraya  les  phénomènes. 

En  novembre  1907,  la  malade  se  plaignait  de  douleurs  dans  les  jambes 
surtout  à  gauche;  elle  boitait. 


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Nouveaux  résultats  éloignés  de  la  radiothérapie.     g3g 

En  décembre  1907 y  les  douleurs  augmentaient,  la  croûte  épithéliomateuse 
précédemment  traitée  se  reformait  au  nez. 

Depuis  ja/iyiVr  1908,  la  malade  impotente  a  dû  cesser  la  radiothérapie.  Le 
fémur  gauche  atteint  par  une  affection  très  probablement  sarcoiiuiieuse  s'est 
fracturé.  Douleurs  très  vives  à  Thumérus  droit;  toux  pénible  et  fréquente. 
Récidive  et  extension  de  la  croûte  épithéliomateuse  du  nez.  En  résumé, 
métastases  multiples  en  évolution. 

Obs.  IlL  —  M"*  Philomène  C...,  quarante -six  ans.  Mère  morte  à 
quarante^inq  ans,  d*un  cancer  du  sein  gauche. 

Rien  d'anormal  du  côté  des  seins  jusqu'en  190a.  Au  printemps  de  cette 
année-là,  elle  éprouva  un  traumatisme  violent  sur  le  côté  gauche  du  thorax 
suivi  bientôt  d'une  tuméfaction  dure  dans  la  profondeur. 

Le  30  octottre  1902,  la  malade,  inquiète  d'une  nodosité  grosse  comme  une 
noisette  alla  consulter  M.  le  l)*^  Jamain,  qui  déclara  une  opération  nécessaire, 
mais  non  urgente.  La  malade  employa  alors  une  pommade,  puis  des  sirops 
qui  lui  firent,  dit-elle,  plus  de  mal  que  de  bien. 

Pendant  ce  temps  la  dureté  devenait  de  plus  en  plus  grosse  et  les 
ganglions  axillaires  se  prenaient  à  leur  tour. 

Devant  l'insuccès  des  différentes  médications,  la  malade  se  décida  à  se 
faire  examiner  à  l'hôpital  de  la  Croix-Rousse.  M.  le  D'  Villard  déclara  une 
opération  urgente  et  procéda  le  7  octobre  190^4  à  l'ablation  du  sein  malade 
et  au  curetage  de  l'aisselle. 

La  plaie  opératoire  se  cicatrisa  assez  vite,  puis  se  rouvrit  pour  suppurer 
un  peu,  enfin  se  ferma  définitivement. 

Quatre  mois  plus  tard,  M.  le  1)*^  Villard  nous  adressa  sa  malade  pour  la 
soumettre  à  la  radiothérapie  de  peur  d'une  récidive  qui  semblait  se  dessiner. 
Le  traitement  fiit  commencé  à  l'Hôlel-Dieu  le  17  février  1905,  A  ce  moment 
la  malade  se  plaignait  beaucoup  de  son  côté  et  ne  pouvait  élever  le  bras 
sans  éprouver  de  vives  douleurs. 

Sous  l'influence  du  traitement,  les  douleurs  diminuèrent  de  plus  en  plus 
pour  disparaître  presque  complètement.  Les  mouvements  devinrent  faciles 
et  la  malade  put  vaquer  aux  diverses  occupations  de  son  ménage  tout  en 
reprenant  son  métier  de  dévideuse. 

En  juillet  190^),  la  malade  allait  aussi  bien  que  possible.  Elle  avait  subi 
à  cette  date  cinquante- trois  séances  de  radiothérapie  formant  un  total  de 
6io  minutes.  La  dose  totale  absorbée  par  les  tissus  était  d'environ 
.')5  unités  H. 

Enjamner  1907,  la  malade  revue  par  M.  le  D'  Villard  était  en  parfait  état. 
La  radiothérapie  était,  du  reste,  continuée  à  titre  de  précaution  à  raison 
d'une  application  par  mois. 

En  janvier  1908,  la  malade  était  en  parfait  état  général  et  local. 

Le  28  juillet  1908,  nous  avons  procédé  à  un  nouvel  examen  minutieux  de 
notre  malade.  Cicatrice  souple  et  parfaite,  aucune  adhérence;  aucun  gan- 
glion ni  axillaire  ni  sus-claviculaire,  pas  plus  à  gauche  qu'à  droite.  Aucun 
ganglion  dans  les  aines.  En  résumé,  guérison  qui  se  maintient  entière 
tnds  ans  et  neuf  mois  après  l'opération. 

Obs.  IV.  —  M"*  Joséphine  B...,  quarante  six  ans.  Aucune  hérédité 
néoplasique  ni  maternelle  ni  paternelle.  Mariée,  une  GUe  bien  portante. 

En  juin  1906,  ressentit  une  douleur  en  se  couchant  sur  le  côté  droit  et 
remarqua  qu'elle  correspondait  à  une  nodosité  dans  le  sein  droit. 

Attendit  plusieurs  mois  avant  de  se  décider  à  l'opération  qui  fut  faite  ii 


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9^0  ARCHIVES   D'ÉLECTRIGITé   MÉDICALE. 

r Hôtel-Dieu  de  Lyon  par  M.  le  D'  Villard,  le  5  février  1907.  Ablation  totale 
du  sein  droit  et  curetage  de  Faisselle. 

La  radiothérapie  fut  instituée  dès  le  9  mars  1907  à  travers  le  pansement. 

En  décembre  1907,  la  malade  avait  eu  déjà  vingt  et  une  séances  de 
radiothérapie  formant  un  total  de  a35  minutes  et  représentant  une  dose 
approximative  de  a5  unités  H.  La  cicatrice  était  en  excellent  état. 

En  fin  Juillet  1908 y  la  malade  avait  subi  sept  nouvelles  séances  (une  par 
mois).  Cicatrice  souple;  aucun  ganglion  axillaire  ni  sus-claviculaire  ni  à 
droite,  ni  à  gauche.  Très  bon  état  général.  En  résumé,  guérison  qui  se 
maintient  dix-huit  mois  après  l'opération,  sans  trace  de  récidive  ni  de 
généralisation. 

Obs.  V.  —  M"'  Thérèse  B...,  soixante-six  ans.  Pas  d'hérédité  néoplasique. 
Paysanne  robuste,  bonne  santé  habituelle. 

Remarqua  en  1906  une  petite  nodosité  douloureuse  du  sein  gauche. 
Consulta  son  médecin  qui  conseilla  l'opération. 

La  malade  ne  se  décida  qu'en  avril  1907  à  venir  de  son  pays  (la  Drôme)  à 
l'Hôtel- Dieu.  Opérée  le  11  avril  1907  par  M.  le  D'  Villard.  Ablation  large  du 
sein  malade  avec  extirpation  des  ganglions  axillaires. 

La  radiothérapie  fut  commencée  le  28  avril  à  travers  le  pansement. 

Du  28  avril  1907  au  5  mars  1908  la  malade  a  eu  huit  séances  de  radio- 
thérapie formant  un  total  de  io5  minutes  et  représentant  une  dose 
approximative  de  i5  à  18  unités  H. 

En  juillet  1908  la  malade  allait  aussi  bien  que  possible  tant  au  point  de 
vue  général  qu'au  point  de  vue  local.  Un  peu  d'cedème  persistant  du  bras 
gauche.  Avait  repris  ses  occupations  pénibles  de  fermière. 

En  résumé,  guérison  qui  se  maintient  dix-sept  mois  après  l'opération. 

Obs.  VI.  —  M"**  Elisa  R...,  quarante-deux  ans.  Pas  d'hérédité  néoplasique, 
ni  du  côté  maternel  ni  du  côté  paternel.  Douleurs  dans  le  sein  droit  depuis 
le  milieu  de  1905.  Tuméfaction  du  sein  remarquée  dès  le  mois  de  mai  1906. 
Opérée  le  aa  novembre  1906  par  M.  le  D'  Villard.  Ablation  totale  du  sein 
droit  et  des  ganglions  dans  l'aisselle. 

Quelques  mois  après  l'opération  la  malade  fut  soumise  à  la  radiothérapie, 
car  la  plaie  tardait  à  se  fermer  et  on  remarquait  quelques  noyaux  durs  sur 
les  bords. 

Sous  l'influence  des  rayons  X  la  cicatrisation  devint  rapide  et  les  noyaux 
durs  disparurent. 

En  1907,  eut  quinze  séances  de  radiothérapie  d'une  durée  totale  de 
160  minutes.  Dose  approximative  :  ao  unités  H. 

Actuellement  (juillet  1908)  état  local  et  général  très  satisfaisant.  Un  peu 
d'œdèmc  du  bras  droit  quand  la  malade  se  fatigue.  En  résumé,  guérison  qui 
se  maintient  vingt  mois  après  l'opération. 

Faut-il,  de  ces  six  observations,  dont  cinq  sont  favorables  à  la 
radiothérapie  post-opératoire  tirer  dès  aujourd'hui  une  conclusion 
ferme?  Je  ne  le  crois  pas  encore.  L'observation  11  où  l'on  voit  des 
métastases  s'affirmer  trois  ans  et  trois  mois  après  Topération  est  à  ce 
sujet  éminemment  instructive.  Continuons  à  observer  nos  malades,  à 
les  suivre;  j'estime  que  dix  années  de  patience  ne  sont  pas  de  trop 
pour  se  former  une  opinion. 


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RECHERCHES   TECHNIQUES 

AU    MOYEN    DU    MEUBLE    D'ARSONVAL-GAIFFE 

POIR  DimiER  LE  TEMPS  DE  POSE  M  RADIOGRAPHIE 


J.  BERGONIÊ,  E.  SPâDBR, 

Professeur  de  physique  biologique  Assistant  de   radiologie 

et  d'électricité  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux, 
à  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux. 


Utilisant  habituellement  pour  faire  nos  radiographies,  au  Service 
d'Électricité  Médicale  de  l'Université  de  Bordeaux  et  des  Hôpitaux, 
un  Meuble  d'Arsonval-Gaifle  branché  sur  courant  alternatif  de  120 
volts,  nous  avons  recherché  depuis  quelques  mois  dans  quelles 
limites  et  par  quels  procédés  nous  pouvions,  avec  cet  excellent  appa- 
reil, abréger  les  temps  de  pose  sans  nuire  à  la  finesse,  à  la  netteté  et 
à  la  \igueur  des  clichés. 

Si  en  effet  nous  relevons,  dans  la  littérature  radiologique  de  ces  der- 
niers mois  seulement,  les  temps  de  pose  les  plus  courts  employés  par 
les  radiographes,  nous  notons  que  les  expositions  varient  de  1  à 
45  secondes,  suivant  les  opérateurs  et  les  régions  radiographiées,  avec 
une  moyenne  de  10  à  20  secondes  pour  les  sujets  de  corpulence 
normale. 

Le  D'  Adam  (')  (de  Berlin)  pose  10  à  15  secondes  pour  les  sommets 
pulmonaires  dont  il  a  fait  une  étude  radiographique  spéciale. 

Le  D'  Call  (*)  (de  New- York)  fait  toutes  ses  radiographies  en  15  à 
20  secondes,  et  ne  pose,  pour  quoi  que  ce  soit,  plus  de  30  à  45  secondes. 

Le  ly  Caldwell  ('Xde  New- York),  10  à  20  secondes  en  moyenne. 

Le  D^  Franz  Grœdel  (*)  pour  le  poumon,  expose  le  patient  15  à 
20  secondes  s'il  ne  veut  pas  de  mouvements  respiratoires,  20  à  40  en 
respiration  légère  et  extraordinairement  1/2  et  1  seconde. 

M.  Rosenthal  (*)  (de  Munich),  donnant  les  résultats  Qbtenus  avec 

(•)  Communication  présentée  à  la  Section  d'Électricité  Médicale  du  Congrès 
de  TA.  F.  A.  S.  à  Clermont-Ferrand  (août  1908). 

(*)  Adam,  Fortschritte  ouf  dem  Gebiete  der  ROiilg,  1907,  p.  282. 

(»)  Oallot,  lettres  de  New- York  {Archlv.  d'électr,  mêd.,  déc.  1907,  p.  898. 

(M  Forischritle  auf  dem  Csebieie  der  Rôntg.,  Bd.  XII,  1908,  n*»  3. 

(*)  Miinchener  medizinische  Wochenschrift.,  oct.  1907,  n®  42. 


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9^2  AKGHIYBS    D^ÉLECTRIGITé   Bf^IGALtt. 

son  appareil  si  connu,  indique  6  secondes  pour  la  base  du  crâne, 
6  secondes  pour  une  hanche,  2  secondes  pour  un  thorax. 

Il  aurait  pu,  dit-il,  dans  certaines  conditions,  obtenir  de  bons  clichés 
de  thorax  en  un  dixième  de  seconde. 

M.  Grisson  (»)  (de  Berlin),  également  au  sujet  d'un  de  ses  appareils, 
indique  avec  d'excellents  résultats  :  2  à  5  secondes  pour  le  poumon, 
5  à  7  pour  le  genou,  8  à  10  pour  une  colonne  vertébrale,  10  à  15  pour 
un  bassin,  15  à  20  pour  un  crâne. 

Les  D"  Rieder  et  Kaestle  (■),  «  quelques  secondes  »  pour  un  cliché 
de  thorax. 

Enfin,  les  D"  Groedel  et  Horn  (*),  une  seconde  pour  le  thorax. 

Nous  ne  citons  dans  ce  relevé,  court,  mais  aussi  complet  que  possible, 
que  les  temps  de  radiographies  prises  aux  distances  usuelles  (dis- 
tances que  nous  trouvons  à  la  vérité  un  peu  courtes  chez  quelques-uns 
des  auteurs  cités,  puisqu'elles  s'abaissent  à  0"»40  pour  des  poses  de 
thorax)  et  sans  l'aide  d'écrans  renforçateurs. 

Nous  n'avons  pas  recherché  si  tous  les  clichés  donnés  à  l'appui  de 
certaines  affirmations  étaient  ceux  de  sujets  justement  favorables  aux 
démonstrations;  les  discussions  de  quelques  auteurs  allemands  (^)  sur 
ce  point,  montrent  la  part  qu'il  faut  laisser  au  choix  du  sujet,  dans 
l'acceptation  de  temps  de  pose  exceptionnels,  et,  en  tout  cas,  pas  encore 
entrés  dans  la  pratique  courante;  on  sait,  de  plus,  toutes  les  facilités 
que  peut  offrir  la  clientèle  de  cliniques  fréquentées,  pour  le  tri  de  sujets 
appropriés  à  des  démonstrations  brillantes. 

Les  clichés  n**"  6152,  6194,  6139,  6196  que  nous  avons  exposés, 
(Congrès  de  Clermont  de  l'A.  F.  A.  S.)  en  donnent  une  preuve  très 
nette.  Ces  clichés  ont  été  obtenus  en  10  et  12  secondes  avec  le 
Meuble  normal,  c'est-à-dire  avec  4  mA.  au  plus.  Ce  résultat  pourrait 
paraître  extraordinaire  si,  comme  certains  opérateurs,  nous  donnions 
seulement  l'âge  (trente-cinq  ans),  et  non  l'épaisseur  du  sujet  qui,  dans 
les  diverses  régions  radiographiées  (thorax,  diaphragme,  bassin), 
varie  de  13  à  16  centimètres  seulement. 

Nous  nous  permettons,  en  passant,  de  déplorer  l'absence  presque 
constante  d'indications  de  mesure,  ni  milliampérage,  ni  voltage  du 
secondaire  (*),  ni  f degré  radio  chromométrique,  ni  même  souvent  de 
longueur  d'étincelle. 

Comme  le  disait  en  décembre  1907  M.  Gallot,  dans  ses  Lettres  de 
NewYork(%  relation  de  ses  visites  chez  les  médecins  électriciens 
d'Amérique,  la  majorité  des  radiographes  s'étonne  de  ces  poses.  Nous- 

(')  Fortschritle  auf  dem  Gebiete  der  Rônfg.,  Bd.  XII,  1908,  n«  2. 

(')  Miinchener  medizinische  Wochenschrift.,  fév.  1908,  n®  8. 

(»)  Ibid.,  1908,  no  11. 

(*)  Kaestle,  Rieder,  Rosexthal,  Miinchener  medizinische  WochensehrifU 
1908,  no  13.  et  Franz  Grôdel  et  Horn,  Miinchener  medizinische  Wochfn- 
schrifL,  1908,  n^  8. 

(')  Bergonié,  Mesure  du  déféré  radiométUque  par  le  voltmètre  électrosta- 
Ihiuc  (Archiv.  d'éleclr.  méd.,  1907,  p.  123). 

(•)  Gallot,  Ibid,,  déc.  1907,  p.  898. 


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LE  TEMPS  DE  POSE  EN  RADIOGRAPHIE.  9^3 

mêmes,  avions  été  aussi  frappés  de  la  différence  entre  les  résultats  de 
notre  technique  et  ceux  des  étrangers,  que  les  Américains,  lorsqu'ils 
ne  croyaient  pas  qu*il  fût  nécessaire  de  poser  quelques  minutes  poui» 
un  thorax  ou  un  bassin. 

Le  savant  directeur-adjoint  de  la  maison  GaifTe,  dans  le  même  article, 
indique  les  seules  bobines  comme  appareils  permettant  d'obtenir  les 
mêmes  résultats  de  rapidité,  si  elles  remplissent  certaines  conditions 
que  nous  sommes  en  train  d'étudier. 

Nous  estimons  pour  notre  part  que  le  Meuble  d'Arsonval-Gaifle 
peut,  avec  quelques  modifications,  donner  des  intensités  suffisantes 
pour  des  poses  voisines  et  même  plus  courtes  que  celles  de  la  moyenne 
des  auteurs  cités. 

Cet  appareil  peut  débiter,  dans  un  tube  Rôntgen  moyennement 
dur  (7  à  8  centimètres  d'étincelle)  une  intensité  de  4  m  A.  environ. 
Cette  intensité  permet  de  faire  en  2  à  4  secondes  d'excellentes  radio- 
graphies de  main,  poignet,  coude,  chevUle  ou  pied,  et  cela  même 
avec  des  tubes  Chabaud  ordinaires,  qui  supportent  cette  intensité 
sans  aucun  dommage  pendant  5  secondes. 

Mais,  dès  qu'il  s'agit  de  radiographies  de  parties  plus  épaisses,  tho- 
rax, épaule,  genou,  colonne  vertébrale,  cuisse,  hanche  ou  abdomen, 
des  poses  beaucoup  plus  longues  s'imposent,  atteignant,  du  moins 
d'après  notre  expérience,  jusqu'à  1  minute  et  1  minute  et  quart  chez 
les  sujets  assez  corpulents. 

Ces  temps  présentant  beaucoup  d'inconvénients,  surtout  pour  les 
radiographies  du  poumon,  nous  avons  cherché  les  moyens  de  les  abré- 
ger, en  augmentant  l'intensité  débitée  sur  le  tube. 

On  sait  que  l'appareil  d'Arsonval-Gaifle  (0  envisagé  comme  source 
de  courant  pour  tubes  à  rayons  X  (dispositif  Villard)  (■),  se  compose 
schématiquement  : 

lo  D'un  transformateur  ayant  un  coefficient  de  transformation 
égal  à  110/60,000,  c'est-à-dire  fournissant  une  tension  beaucoup 
plus  élevée  qu'il  n'est  nécessaire  en  radiographie  où,  comme  l'a  montré 
l'un  de  nous  (•),  l'on  ne  dépasse  guère  35  à  38,000  volts,  correspondant 
à  des  rayons  n^  7  Benoist. 

En  radiographie  rapide,  d'ailleurs,  grâce  à  l'emploi  d'intensités 
beaucoup  plus  grandes,  le  voltage  aux  pôles  du  tube  oscille  le  plus 
souvent  entre  25  et  35,000  volts,  c'est-à-dire  que  les  rayons  utilisés 
sont  de  degré  radiomé trique  4  1/2  à  6. 

Une  des  caractéristiques  de  ce  transformateur  est  d'être  un  «  trans- 
formateur à  fuite»;  le  noyau  de  fer  doux  est  disposé  de  telle  sorte 
que  le  débit  ne  puisse  dépasser  une  certaine  limite  (nous  avons  trouvé 
cette  limite  vers  25  à  30  mA.),  et  la  mise  en  court-circuit  des  extrémités 

(»)  Archives  d'électricité  médicale,  1904,  p.  534. 

(')  Villard,  Courant  alternalif  et  Radiographie  (Archiv.  d'électr.  méd.,  1900, 
p.  ÔO-Z). 

(•)  Beroonié,  C.  R.  a.  s.,  7  janv.  1907;  Archives  d'électricité  médicale, 
1907,  p.  132. 


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g44  AUGUIYES   D'ÉLBCTRIGITé    MEDICALE. 

du  secondaire  n'expose  pas  à  un  «  emballage  »  toujours  à  craindre  avec 
les  transformateurs  industriels  ordinaires;  en  ce  cas,  en  effet,  l'inten- 
sité du  courant  inducteur  monterait  à  60  ou  70  ampères  et  plus,  d'où 
destruction  immédiate  de  l'enroulement  primaire; 

2°  De  condensateurs  limitant  le  débit; 

3<>  Enfin,  de  soupapes  en  dérivation  sur  le  tube. 

Ces  soupapes  doivent  toujours,  et  surtout  en  marche  intensive» 
être  réglées  avec  grande  exactitude  (>).  H  ne  faut  pas,  en  effet, 
qu'elles  soient  trop  «molles»  et  laissent  ainsi  passer  une  onde  inverse, 
la  petite  électrode  n'étant  plus  anode,  donne  naissance  à  des  rayons 
cathodiques  qui  chauffant  suivant  un  cercle  très  limité  la  gaine  de 
verre  retrécie  à  ce  niveau,  en  amènent  aussitôt  la  fêlure  :  la  soupape 
se  «  décapite  ». 

Si,  au  contraire,  les  soupapes  sont  trop  «dures»,  les  rayons  catho- 
diques intenses,  issus  de  la  cathode,  dessinent  sur  le  ventre  de  l'am- 
poule une  spirale  fluorescente,  et,  à  cause  de  l'intensité  du  courant, 
fondent  le  verre  au  point  où  ils  sont  les  plus  nombreux,  c'est-à-dire 
à  l'extrémité  libre  de  la  spirale. 

Le  circuit  étant  coupé  par  les  condensateurs,  la  quantité  d'électri- 
cité mise  en  jeu  à  chaque  alternance  du  courant,  ne  peut  dépasser  un 
maximum  défini  par  la  capacité  des  condensateurs  (■). 

Si  donc  nous  augmentons  la  capacité,  nous  augmentons  également 
la  quantité  d'électricité  parcourant  le  circuit  du  tube,  et,  théorique- 
ment, dans  les  mêmes  proportions. 

Comment  pouvons-nous  augmenter  cette  capacité?  Deux  moyens 
s'offrent  à  nous  : 

lo  Mettre  en  surface  les  deux  condensateurs  en  cascade  du  Meuble; 

2o  Augmenter  le  nombre  des  condensateurs. 

Voyons  très  brièvement  ces  deux  moyens  au  point  de  vue  théorique  : 

La  capacité  de  la  cascade  formée  par  les  deux  condensateurs  du 
Meuble  est  deux  fois  plus  faible  que  la  capacité  de  chacun  d'eux.  Si 
nous  les  plaçons  en  surface,  la  capacité  du  système  est  égale  à  la  somme 
de  la  capacité  des  deux  condensateurs,  c'est-à-dire  quatre  fois  plus 
forte  que  celle  de  la  cascade. 

La  quantité  d'électricité  disponible  devient  également  quatre  fois 
plus  grande. 

Si  nous  augmentons  maintenant  le  nombre  des  condensateurs  en  les 
mettant  naturellement  en  surface,  la  capacité  du  système  ou  la  quan- 
tité d'électricité  augmentera  également. 

Nous  avons  donc  comme  première  variable  la  capacité  des  conden- 
sateurs. Deux  autres  variables  se  trouvent  dans  le  Meuble  :  la  résis- 
tance liquide  intercalée  à  la  sortie  du  transformateur  et  le  rhéostat 
du  primaire. 

Nous  avons  supprimé  ce  dernier  coefficient  en  poussant  à  bloc  la 

(')  NoGiKR,  Ce  qu'il  faut  savoir  pour  faire  une  bonne  radiographie  des  voies 
urinaires  (Archiv.  d'électr.  méd.,  25  mars  1908). 

(*)  ViLLARD,  Archives  d'éleclricité  médicale^  1900,  p.  502. 


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LE  TEMPS  DE  POSE  EN  RADIOGRAPHIE.  9^5 

manette,  c'est-à-dire  en  supprimant  toute  résistance  sur  le  courant 
primaire;  nous  désirions,  en  effet,  le  maximum  d'intensité  et,  par  con- 
séquent, nous  avons  utilisé  le  maximum  de  voltage  au  primaire. 

Nous  avons  fait  varier  la  résistance  liquide  intercalée  à  la  sortie  du 
transformateur  et  qui  est  de  60000  ohms  dans  le  Meuble:  nous  n'avons 
trouvé  aucune  différence  appréciable  d'intensité,  en  donnant  à  la 
distance  des  extrémités  des  électrodes  plongées  dans  le  liquide, 
toutes  les  valeurs  comprises  entre  1  et  15  centimètres. 

Restait  enfin  à  étudier  les  capacités  diverses  à  donner  aux  conden- 
sateurs placés  dans  le  circuit  secondaire  :  nous  avons  pour  cela  utilisé 
les  condensateurs  montés  en  cascade  du  Meuble  ordinaire  etleur  avons 
ajouté  deux  autres  condensateurs  par  pôle  :  ces  derniers  nous  ont  été 
obligeamment  prêtés  par  la  maison  Gaiffe. 

Les  condensateurs  auxiliaires  sont  de  capacité  plus  grande 
(0,003  microfarad)  que  celle  des  condensateurs  du  Meuble  normal, 
(0,002  microfarad).  Ils  possèdent  4  lames  pour  chaque  armature, 
c'est-à-dire  8  par  condensateur,  au  lieu  de  6  pour  les  autres;  de  plus, 
les  glaces  ont  une  épaisseur  de  7™°»5  au  lieu  de  5™™5,  ce  qui  accroît 
dans  de  fortes  proportions  la  résistance  à  la  rupture  par  des  décharges 
entre  les  lames  à  travers  le  diélectrique.  D'autre  part,  pour  éviter 
ces  décharges  désastreuses  nous  avons  pris  la  précaution  de  remplir 
d'huile  lourde  et  épaisse  les  bacs  contenant  les  condensateurs,  de 
placer  le  tout  sur  un  grand  tabouret  isolant,  et  de  toujours  nous 
servir  du  spintermètre  comme  de  paratonnerre,  ne  laissant  jamais 
entre  les  pointes  une  distance  supérieure  à  12  centimètres  (ceci  sur 
les  conseils  de  M.  Gallot).  Enfin,  lorsque  nous  abaissions  le  com- 
mutateur bipolaire  primaire,  le  rhéostat  n'était  pas  poussé  à  bloc,  et 
nous  ne  supprimions  toutes  les  résistances  que  de  suite  après  la 
fermeture  du  circuit  :  nous  évitions  ainsi  les  ondes  de  très  haute 
tension  qui  prennent  naissance  lorsque  Ton  ferme  immédiatement  le 
circuit  sur  110  volts. 

Nous  avons  toujours,  au  début,  craint  une  rupture  possible,  surtout 
avec  les  combinaisons  où  les  condensateurs  étaient  placés  en  surface, 
la  différence  de  potentiel  étant  supportée  entière  par  chaque  conden- 
sateur et  non  par  échelons,  comme  dans  la  disposition  en  cascade. 
Grâce  à  ces  précautions,  nous  n'avons  eu  aucun  ennui,  et  l'appareil 
a  pu  être  utilisé  par  les  différents  aides  du  service  pour  le  travail  habi- 
tuel, sans  aucun  accident.  L'emploi  de  voltages  relativement  faibles, 
25  à  35,000  volts  (rayons  n»  4  1/2  à  6)  diminue  d'ailleurs,  dans  une 
très  large  part,  ces  chances  d'accident. 

Pour  permettre  des  connexions  faciles  et  des  variations  rapides, 
nous  avons  retiré  les  4  condensateurs  du  Meuble  normal  et  les  avons 
placés  avec  les  4  auxiliaires,  sur  le  tabouret  isolant,  en  formant  deux 
groupes  de  quatre,  correspondant  aux  deux  bornes  du  transformateur. 

Naturellement,  nous  les  avons  toujours  mis  en  circuit  entre  les  résis- 
tances liquides  et  les  deux  bornes  d'utilisation. 

C'est  sur  le  couplage  de  ces  condensateurs  qu'ont  porté  nos  essais. 


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9^6  ARCHIVES    D^I^LECTRIGITli    MEDIGALfe. 

Évidemment,  le  calcul  aurait  peut-être  pu  nous  indiquer  quelle  était 
la  meilleure  combinaison  à  choisir;  mais  à  cause  de  la  batterie  des 
condensateurs  de  garde  du  meuble,  en  dérivation  comme  Ton  sait  sur 
les  bornes  du  transformateur,  nous  avons  préféré  nous  fier  plutôt  à 
r expérience  en  disposant  le  tout  comme  pour  une  radiographie  réelle, 
mettant  en  circuit  un  milliampéremètre  gradué  jusqu'à  50  mA.,  et  un 
tube  capable  de  supporter  cette  intensité,  au  moins  pendant  le  temps 
nécessaire  à  la  lecture  de  nos  divers  appareils  de  mesure.  C'est  le 
résultat  de  ces  recherches  empiriques  que  nous  donnons  ci-dessous, 
telles  que  les  porte  notre  cahier  d'expérience. 

On  pouira  remarquer  que  quelques  mesures  ne  concordent  pas,  cela 
tient  à  des  causes  que  nous  ne  connaissons  pas  :  à  des  décharges  par 
effluves  dans  l'intérieur  du  meuble,  à  la  variation  presque  instantanée 
quelquefois  de  la  résistance  du  tube  (surtout  s'il  n'a  pas  d'osmo-régu- 
lateur  et  s'il  n'a  pas  été  préalablement  «  mûri  »  en  vue  de  cette  utili- 
sation intensive).  Mais  nous  croyons  que,  malgré  ces  irrégularités  dans 
les  facteurs  d'expériences,  semble-t-il  identiques,  ce  tableau  montrera, 
aidé  de  quelques  clichés  (0,  choisis  non  parmi  les  plus  beaux,  mais 
parmi  ceux  qui  présentent  des  temps  de  pose  différents  et  qui  ont  été 
faits  avec  des  montages  variés  du  meuble,  montrera,  disons-nous  les 
beaux  résultats  que  l'on  peut  obtenir  avec  cet  instrument  si  pratique  : 
le  Meuble  d'Arsonval-Gaiffe. 

Nous  n'avons,  pour  aucune  de  ces  radiographies,  utilisé  d'écrans 
renforçateurs;  nous  rejetons,  en  général,  leur  emploi, et  toujours. pour 
les  radiographies  du  poumon.  Par  eux,  en  effet,  la  rapidité  ne  s'obtient 
qu'aux  dépens  de  la  netteté,  ce  qu'il  faut  à  tout  prix  éviter,  la  finesse 
du  cliché  étant  le  premier  but  de  la  radiographie  en  général,  et  la 
radiographie  rapide  ne  devant  être  qu'un  moyen  d'atteindre  ce  but. 

Les  combinaisons  étudiées  sont  au  nombre  de  six. 

I.   Deux  condensateurs  en  cascade   à  chaque  pôle,  c'est-à-dire 
le  Meuble  normal. 
II.  Deux  condensateurs  en  surface. 

III.  Trois  condensateurs  en  surface. 

IV.  Quatre  condensateurs  en  surface. 

V.  Deux  groupes  en  surface  de  deux  condensateurs  en  cascade. 
VI.  Deux  groupes  en  surface  :  l'un  de  deux  condensateurs  en  cas- 
cade, l'autre  de  deux  condensateurs  en  surface. 

Les  résultats  de  nos  recherches,  sont  notés  dans  le  tableau  ci-contre. 

Dans  le  cours  de  toutes  ces  expériences  et  de  l'usage  courant  que  nous 
faisons  actuellement  du  Meuble  en  marche  intensive,  nous  avons  remar- 
qué que  la  résistance  du  tube  influe  beaucoup  sur  le  rendement,  et  que 
ce  dernier  est  meilleur  avec  certaines  combinaisons  qu'avec  d'autres. 

Aussi,  nous  appuyant  sur  notre  expérience  croyons-nous  qu'au 
point  de  vue  pratique,  le  dispositif  le  meilleur  à  donner  au  Meuble 
pour  en  tirer,  tel  que  nous  l'avons  étudié,  le  rendement  maximum, 

(0  Clichés  exposés  au  Conjurés. 


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Le    temps    de   pose    en    i\ADIOGRAt>HIE. 


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FiG.     I. 

Schéma  des  combinaisons  des  condensateurs. 

S,  S',  bornes  du  transformateur;  —  R,  R',  résistances  liquides; —  Ci,  C|,  condensa- 
teurs ordinaires  du  meuble,  de  capacité  o,ooa  raicrofarad; —  C2.  Ci,  condensateurs 
auxiliaires,  de  capacité  OfOo3  microfarad.  —  W,  W,  bornes  d'utilisation;  —  1,  II, 

111,  IV,  V,  VI,  diverses  combinaisons  étudiées;  —  Les  capacités  C|.  Cu.  ,  C\i 

des  systèmes  de  condensateurs,  reliés,  dans  les  diverses  combinaisons,  à  chaque 

Cl 
borne  du  transformateur  sont,  en  microfarads,  théoriquement»  Ci= 0,001; 

C„  =  2  Cl  =  0,00/i  ;  Ci,  =  2  Cl  -f  1  C2  =  0,007;  Civ  =  2  Cl  +  2  Cl  ^  0.010; 

^*    I    ^-  -    n  ^'»    L  o  ^^ 

Cv= 1 ^=o,ooa.>;  tiM= \-  lL.i  =  0,007. 

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LE    TEMPS    DE    POSE    EN    RADIOGBAPHIE.  Q^IJ 

serait  non  pas  celui  qui  permettrait  seulement  l'augmentation  graduée 
de  la  capacité,  mais  celui  qui  donnerait  le  plus  de  facilité  pour  con- 
necter de  diverses  façons  les  condensateurs  :  on  aurait  ainsi  le  plus 
d'intensité  possible  suivant  l'usage  qu'on  désirerait  en  faire,  c'est-à- 
dire  suivant  l'état  mou,  moyen  ou  dur  du  tube  que  l'on  veut  uti- 
liser. Nous  appelons  mou  un  tube  donnant  des  rayons  de  degré 
radiométrique  inférieur  à  4^  Benoist,  et  dur,  un  tube  donnant  des  rayons 
supérieurs  à  6<>  Benoist. 

Pour  ces  trois  différentes  résistances  ou  valeurs  du  vide,  nous  con- 
seillons d'utiliser  : 

Les  combinaisons  n»  III  pour  les  tubes  mou;  IV  pour  les  tubes 
m'  yens,  et  V  pour  les  tubes  durs. 

L'intensité  est  toujours,  avec  ces  trois  combinaisons,  comprise  entre 
14  et  20  mA.,  ce  qui  permet  de  faire  en  moins  de  15  secondes  la  plupart 
des  radiographies  (crâne  en  5  secondes,  cliché  n»  6316),  et  en  25  secondes 
au  pluSy  toutes  celles  que  l'on  peut  désirer. 

Nous  n'avons  jusqu'ici  étudié  le  Meuble  qu'au  seul  point  de  vue 
radiologique.  Il  ne  faut  cependant  pas  oublier  qu'il  a  une  double  desti- 
nation :  producteur  de  courant  pour  ampoules  à  rayons  X,  il  l'est 
également  de  courants  de  haute  fréquence. 

Les  condensateurs  limitant  le  débit  du  courant  pour  ampoules 
Rôntgen,  servent,  dans  le  Meuble  normal,  de  condensateurs  de  haute 
fréquence.  Pour  cet  usage  il  faut,  si  l'on  veut  que  la  distance  explosive 
ne  diminue  pas,  que  la  capacité  soit  assez  faible  (^)  et  que  les  conden- 
sateurs soient  en  état  de  supporter  une  grande  différence  de  potentiel. 

Par  conséquent,  il  faut  que  l'on  puisse  facilement  rétablir  par  des 
connexions  les  deux  condensateurs  en  cascade,  existant  normalement 
dans  le  meuble.  (Le  dispositif  que  nous  proposions  pour  les  diverses 
combinaisons  à  utiliser,  trouverait,  ici  encore,  son  utilité  ou  plutôt  sa 
nécessité). 

Ainsi  cet  instrument  garderait  toutes  ses  qualités  d'excellente  source 
de  courants  de  haute  fréquence. 

Une  objection  que  l'on  pourrait  faire  aux  dispositif  s  que  nous  propo- 
sons, est  que  le  Meuble  ne  possède  plus  la  qualité  principale  des 
transformateurs  à  circuit  magnétique  fermé  qui,  d'après  M.  Belot  (»), 
est  d'être  toujours  semblables  ou  comparables  à  eux-mêmes;  en 
d'autres  termes,  l'on  n'aurait  plus  la  certitude  qu'au  même  nombre 
de  volts  efficaces  du  primaire  correspondra  toujours  au  secondaire  la 
même  différence  de  potentiel.  En  effet,  les  capacités  intercalées  étant 
variables,  le  courant  utilisé  dans  le  tube  sera  variable,  toutes  choses 
étant  égales,  lorsqu'on  prendra  tel  ou  tel  dispositif. 

A  cette  objection,  nous  répondrons  qu'il  sera  d'abord  facile,  par  la 
lecture  du  milliampèremètre,  la  recherche  de  la  longueur  de  l'étincelle 
et  surtout  la  pratique  de  l'installation  utilisée,  de  connaître  approxi- 

(»)  Cazin,  C.  R.  a.  s.,  t.  LVI,  p.  307. 

(•)  Bei.ot,  Progrès  accomplis  par  la  Radiologie  (Congrès  iateraational  de 
Physiothérapie,  Rome  1907;  Archiu.  d'éleetr.  méd.,  oct.  1907,  p.  796). 

4IICB.    D'ÉLICm.    MÉD.  —    I908.  Oq 


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AHGHIYES    D  KLEGTlilCITE    MEDlCALli:. 


mativement  les  qualités  des  rayons  fournis  par  le  tube.  Mais  c'est  ici 
que  le  voltmètre  électrostatique,  dont  remploi  a  été  étudié  par  Tun 
de  nous  (*),  aura  son  indication  la  plus  formelle,  permettant,  par  une 
simple  lecture,  de  connaître  le  voltage  du  courant  secondaire,  c'est-à- 
dire  l'état  exact  du  tube  ou  le  degré  radiochromométrique  exact  des 
rayons  émis,  permettant  avec  la  plus  grande  précision  d'amener  et  de 
maintenir  l'ampoule  au  degré  de  vide  voulu. 

Ainsi,  par  les  indications  du  milliampèremètre  et  du  voltmètre 
électrostatique,  a-t-on  immédiatement,  et  avec  toutes  les  combinaisons 
possibles  de  condensateurs,  la  mesure  exacte  de  l'intensité  du  courant 
utilisé  et  celle  des  rayons  émis,  c'est-à-dire  des  deux  facteurs  les  plus 
importants,  pour  la  radiographie. 

Nous  croyons  devoir  conclure,  en  nous  basant  sur  notre  pratique  du 
Meuble  en  marche  normale,  sur  l'usage  que  nous  en  avons  fait  en 
marche  intensive  (*),  que  : 

1°  L'api)areil  d'Arsonval-Gaiffe,  grâce  aux  condensateurs  qui  limi- 
tent le  débit,  imaginés  par  M.  Villard,  se  prête  plus  qu'aucun  autre 
générateur  pour  rayons  X,  à  des  combinaisons  nombreuses,  dont 
chacune  peut  s'adapter  à  un  usage  spécial; 

2°  En  particulier  pour  la  radiographie  rapide,  on  peut  avoir  des 
combinaisons  pour  les  tubes  mous,  moyens  et  durs,  de  4®  à  6®  1/2 
Benoist; 

3°  Les  intensités  efficaces  que  l'on  peut  avoir  sur  les  tubes  peuvent, 
avec  le  transformateur  actuel  du  meuble,  atteindre  25  mA.,  permettant 
de  faire  la  plupart  des  radiographies  en  moins  de  15  secondes  et  toutes 
en  30  secondes  au  plus. 

Cette  intensité  pourrait  être  beaucoup  dépassée  soit  avec  un  trans- 
formateur de  puissance  plus  élevée,  soit  avec  des  combinaisons  qui  sont 
encore  à  rechercher  et  ayant  toutes  d'ailleurs  pour  fin  l'obtention  de 
la  capacité  optima  correspondante  au  débit  du  transformateur  avec  la 
résistance  à  la  ruptm*e  maxima  pour  l'emploi  des  tensions  élevées. 

(1)  Bergonié,  C.  R.  a.  s.,  7  janv.  1907;  Archiv.  d'élccir.  méd.,  1907,  p.  132. 

(■)  Au  momeol  où  nous  corrigeons  les  épreuves  (i3  novembre),  nous  n'avons  eu, 
malgré  les  fâcheux  pronostics  du  constructeur,  aucun  accident  d'aucune  sorte,  ni 
aux  condensateurs,  ni  aux  soupapes,  ni  aux  tubes  :  nous  avons  cependant  exigé  de 
notre  Meuble  un  service  réellement  intensif  par  nos  nombreuses  radiographies, 
démonstrations  et  expériences.  Nous  utilisons  couramment  la  combinaison  111  qui 
régulièrement  maintenant,  débite  de  là  à  ao  mA.  dans  le  tube,  sans  onde  inverse. 
Nous  avons  manipulé  des  tubes  très  durs,  d'étincelle  équivalente  supérieure  à  la 
distance  entre  les  deux  bornes  du  Meuble,  sans  avoir  la  moindre  alerte  :  dans  ce  cas 
nous  mettions  un  petit  éclateur  (disque  et  pointe)  dans  le  circuit  des  soupapes  pour 
augmenter  la  résistance  au  passage  de  l'onde  directe.  Nous  croyons  utile  de  donner 
ces  derniers  renseignements,  car  nous  sommes  persuadé  que  tout  possesseur  d'un 
Meuble  de  Gaiffe  peut,  sans  crainte,  employer  cette  modification  peu  coûteuse  en 
utilisant  le  montage  des  condensateurs  pour  augmenter  l'intensité  du  courant  secon- 
daire. Les  condensateurs  supplémentaires  tiennent  très  facilement  à  l'étage  supérieur 
du  Meuble.  En  plus  des  précautions  indiquées  ci-dessus,  il  faudra  naturellement 
faire  les  connexions  intérieures  de  façon  à  éviter  toute  étincelle  entre  les  lib;  ce» 
étincelles  n'ont,  d'ailleurs,  d'autre  inconvénient  que  de  dériver  le  courant. 

Dans  le  prochain  numéro  des  Archives,  nous  donnerons  la  description  des  trois 
nouveaux  appareils  à  rayons  X  basés  sur  un  principe  tout  à  fait  différent  de  ceux  de» 
appareils  employés  jusqu'ici. 


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NOTES   ET   IMPRESSIONS  D'EUROPE 


Par  le  D^  Jaime  R.  COSTA, 

Professeur  do  physique  médicale  à  l'Université  de  Buenos-A\res. 


De  retour  à  Buenos-Ayrcs,  après  sept  mois  de  séjour  en  Europe,  j*ai  mon 
portefeuille  bourré  de  notes,  prises  un  peu  partout,  mais  de  préférence  là  où, 
par  mes  voyages  antérieurs,  je  savais  devoir  faire  une  bonne  récolte  de  radio- 
logie. J'ai  parcouru  ainsi  Londres,  Paris,  Vienne,  Berlin,  Hambourg,  Lyon, 
Bordeaux,  pour  ne  citer  que  les  principaux  centres  de  travail.  Je  crois  qu'il 
y  aura  quelque  utilité  pour  mes  confrères  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  ces  impres- 
sions, rédigées  dans  l'ordre  où  elles  étaient  reçues,  avec  la  hâte  inévitable  due 
à  des  séjours  trop  courts.  Elles  ont  été  écrites  sans  aucun  préjugé  et  avec  la 
plus  grande  sincérité  :  c'est  sans  doute  en  cette  qualité  que  réside  leur  unique 
valeur.  Je  crois  aussi  qu'elles  présentent  une  vue  d'ensemble  sur  la  façon  dont 
travaillent  les  spécialistes  les  plus  distingués  que  j'ai  visités.  J'ai  pu  ainsi 
comparer  les  méthodes  et  procédés,  souvent  très  différents,  employés  dans  une 
spécialité  dont  les  progrès  incessants  exigent  des  renseignements  continuels, 
si  l'on  veut  profiter  des  efforts  individuels  souvent  assez  épars. 

Je  dois  dire,  tout  d'abord,  quels  sont  les  points  vers  lesquels,  actuellement, 
m'ont  semblé  dirigés  avec  un  plus  grand  intérêt  les  efforts  des  radiologues. 
Ils  sont  au  nombre  de  trois  :  l'instantané  en  radiographie,  l'examen  du  tube 
digestif  en  radioscopie,  et  la  flltration  pour  irradier  les  tissus  profonds  en 
radiothérapie.  En  parcourant  ces  notes,  on  verra  comment  on  les  emploie;  je 
me  borne  seulement  à  les  citer,  sans  développer  d'autres  considérations  qui 
sortiraient  du  cadre  de  mon  sujet.  Ceci  dit,  je  commence. 


Londres. 

Je  commence  par  le  D»"  Ironcide  Bruce,  que  j'ai  visité  à  sa  consultation 
au  Charing-Cross  Hospital.  Il  est  l'auteur  d'un  atlas  de  radiographie  très  recom- 
mandable,  qui  vient  de  paraître.  Il  y  a  réuni,  pour  en  faire  l'examen  comparatif, 
les  radiographies  de  sujets  normaux  aux  trois  âges  de  la  vie  où  les  progrès  du 
développement  osseux  établissent  les  différences  les  plus  accentuées,  à  cinq, 
quinze  et  vingt-cinq  ans.  Toutes  ces  radiographies  sont  faites  avec  la  même 
technique,  dans  la  même  position,  en  ayant  le  tube  sous  la  table,  comme  c'est 
d'ailleurs  presque  exclusivement  la  technique  anglaise.  Jamais  on  ne  voit,  h 
Londres,  prendre  une  radiographie  avec  le  tube  dessus,  comme  en  France  ou 
pn  Allemagne.  Le  radiographe  anglais  aime  d'abord  regarder  à  l'écran  ce' qu'il 


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952  ARCHIVES   d'ÉLECTRIGIT^   M^DIGALB. 

va  faire,  et  procède  avec  l'écran  comme  le  photographe  avec  le  verre  dépoli  : 
il  regarde  tout  d'abord,  rectifie  la  position,  cherche  celle  qui  lui  semble  la 
meilleure,  et  alors  remplaçant  l'écran  par  une  plaque,  soutenue  simplement 
par  le  même  écran,  soit  par  un  poids  quelconque,  il  fait  sa  radiographie.  Le 
sujet  ne  bouge  pas  parce  qu'il  est  toujours  couché.  Les  tables  employées, 
recouvertes  d'une  toile  transparente  aux  rayons  X,  sont  d'un  modèle  très 
simple  et  ressemblent  aux  tables  françaises  ou  aux  trochoscopes  (c'est  ainsi 
que  les  Allemands  désignent  les  tables  horizontales.)  Le  tube  se  déplace  faci- 
lement sous  la  table;  il  est  enveloppé  dans  une  botte  opaque  portant  des  dia- 
phragmes. 

La  table  employée  par  Bruce  possède  de  plus,  à  sa  partie  supérieure,  une  potence 
graduée  qui  porte  un  fil  à  plomb.  Quand  il  choisit  ce  procédé,  il  fait  tomber 
le  fil  à  plomb  juste  sur  la  partie  moyenne  de  la  région  à  radiographier,  et  il 
sait  alors  où  tombera  le  rayon  normal,  la  graduation  supérieure  correspondant 
à  une  autre,  portée  par  la  boîte  du  tube,  sous  la  table.  L'installation  dont 
dispose  Bruce  est  actionnée  par  un  interrupteur  à  gaz  Drault,  très  répandu 
en  Angleterre  :  il  arrive,  avec  10  ampères  et  100  volts  au  primaire,  à  faire  passer 
à  travers  son  tube  Bauer  une  intensité  moyenne  de  1  mA.  5,  n'employant 
jamais  une  étincelle  équivalente  supérieure  à  4  pouces  (10  cent.  8). 

Il  pose  alors  15  à  20  secondes  pour  un  thorax  (en  inspiration),  jamais  plus 
de  2  minutes  pour  le  rein.  Sa  technique  en  radiographie  rénale  est  basée  sur 
r immobilisation  respiratoire,  unie  à  la  compression,  mais  mise  en  pratique 
d'une  façon  particulière.  Le  sujet  est  couché  sur  son  ventre,  appuyant  la  partie 
inférieure  du  thorax  sur  un  t  pillow  »,  c'est-à-dire  un  coussin  cylindrique  en 
caoutchouc  plein  d'air  qui  s'enfonce  dans  la  partie  supérieure  du  ventre,  poussé 
par  le  poids  du  sujet,  et  immobilise  la  respiration  thoracique  inférieure,  tout 
en  faisant  une  compression  suflisante.  Le  rayon  normal,  venant,  comme  je  le  dis, 
de  dessous,  tombe  habituellement  sur  la  deuxième  lombaire.  On  maintient  la 
plaque  avec  un  simple  sac  de  sable.  11  emploie  des  plaques  Ilford,  spéciales 
pour  rayons  X,  qu'il  croit  capables  de  donner  plus  de  contrastes  que  certaines 
plaques  françaises;  il  m'a  montré  en  effet  deux  radiographies  faites  dans  les 
mêmes  conditions  avec  ces  plaques  françaises  et  Ilford,  et  j'ai  pu  constater 
moi-même  plus  d'opposition  et  plus  d'accentuation  dans  les  noirs  avec  ces 
dernières.  Si  le  sujet  à  radiographier  est  trop  épais,  il  le  fait  coucher  sur  une 
espèce  de  coupole  en  aluminium,  analogue  à  une  calotte  de  chapeau  rond, 
qui  immobilise  et  diminue  encore  l'épaisseur  du  tronc.  11  développe  au  métolhy- 
droquinone,  et,  par  exception,  seulement  pour  les  radiographies  très  rapides 
avec  la  glycine.  Il  donne  au  patient  un  purgatif  la  veille  de  la  radiographie 
mais  il  n'insuffle  jamais  l'intestin.  Ses  tubes  sont  de  Bauer  à  anticathode  ren- 
forcée. Les  plaques  ont  10  x  12  pouces.  11  me  semble  qu'il  fait  peu  de  radio- 
scopie, et  seulement  pour  le  thorax  avec  Torthodiagraphe  ;  on  voit  de  suite 
ses  préférences  pour  la  radiographie. 

Quoi  qu'elle  soit  sans  bien  grand  intérêt,  je  veux  dire  deux  mots  à  propos 
de  sa  technique  radiothérapique,  où  il  emploie  la  filtration  avec  une  certaine 
insouciance.  Bruce  se  croit  à  couvert  de  toute  radiodermite,  et  il  ne  prend 
même  pas  la  peine  de  doser  les  rayons,  interposant,  pour  les  irradiations  destinées 
à  agir  profondément,  quatre  épaisseurs  de  feutre  de  1  centimètre.  Il  me  dit 
que,  tout  en  étant  transparent  à  l'écran,  ce  feutre  lui  permet  de  continuer 
pendant  très  longtemps  (six  mois  et  plus)  les  applications  de  rayons  X  dans  la 
leucémie,  par  séances  de  10  minutes  trois  fois  par  semaine,  à  une  distance  de 
12  à  15  pouces.  C'est  tout  ce  que  je  peux  tirer  de  lui  comme  mesure  des  radia- 
tions employées;  il  rit  quand  je  lui  demande  les  doses,  et  il  me  répond  qu'en 


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NOTES    ET   IMPRESSIONS    d'eUROPE.  ()53 

procédant  comme  il  le  fait,  il  n'en  a  pas  besoin.  Peut-être  quelquefois,  si  la 
peau  est  un  peu  rouge,  fait-il  une  interruption  de  quelques  semaines,  mais 
ensuite  il  peut  continuer  sans  voir  la  peau  présenter  des  altérations  plus  avancées. 

Je  passe  à  présent  à  Shenton,  parce  que  le  reste  des  installations  d'électri- 
cité et  de  rayons  X  du  Charing-Gross  Hospital  n'offre  rien  de  spécialement 
intéressant. 

Shenton  travaille  dans  le  Guy's  Hospital,  assurément  l'un  des  mieux  outillés 
de  Londres  au  point  de  vue  pliysicothérapique.  Je  trouve  que  cet  hôpital  et 
le  London  Hospital,  où  travaille  Reginald  Morton,  sont  les  mieux  dotés  de  la 
capitale. 

Dans  le  Guy's  Hospital,  la  section  de  radiographie  chirurgicale  est  dirigée 
par  Shenton;  celle  de  radioscopie  clinique,  par  Jatliam  et  Morton;  celle  de 
physiothérapie  par  Heurtley.  Shenton  travaille  avec  une  technique  semblable 
à  celle  de  Bruce  :  tube  dessous  et  table  horizontale  où  le  malade  est  couché. 
Il  regarde  à  l'écran  la  région  à  radiographier,  choisit  le  point  et  la  position 
la  plus  favorable  et  remplace  alors  l'écran  par  la  plaque,  que  le  même  écran 
sert  à  maintenir.  Il  emploie,  lui,  les  plaques  Lumière,  qu'il  développe  à  l'acide 
pyrogallique.  Son  exposition  est  plus  courte  que  celle  de  Bruce,  ne  dépassant 
pas  30  secondes  pour  les  calculs  du  rein.  Il  se  sert  d'un  interrupteur  Wodal 
à  gaz  d'éclairage,  ^vcc  8  ampères  et  110  volts  au  primaire.  Shenton  me  dit 
que  toujours,  en  radiographiant  les  calculs  rénaux,  il  commence  par  tâcher  de  les 
observer  radioscopiquement,  et  il  arrive  à  les  voir  assez  fréquemment,  sauf 
peut-être  chez  les  sujets  trop  forts  ou  avec  de  très  petits  calculs.  Quand  il  les 
voit,  on  comprend  qu'il  se  mette  alors  dans  les  meilleures  conditions  pour  les 
radiographier.  11  n'emploie  même  pas  le  coussin  à  air  de  Bruce  comme  compres- 
seur, trouvant  assez  sufllsante  la  position  couchée  sur  le  ventre  pour  obtenir 
de  bonnes  images. 

Dans  la  radioscopie,  que  je  vis  aussi  faire  par  Shenton,  remplaçant  Morton 
dans  la  section  de  médecine,  je  ne  le  trouvais  pas  aussi  habile.  On  voit  tout 
de  suite  que  ses  préférences  et  sa  pratique  le  portent  toujours  du  côté  de  la 
radiographie.  Et  pourtant  l'installation  destinée  à  ce  genre  de  recherches  était 
tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  moderne  et  complet.  Le  trochoscope,  le  support 
vertical,  la  chaise  à  examen,  bref  tous  les  accessoires  pour  la  radioscopie  étaient 
du  plus  récent  modèle  de  Schônberg,  d'Hambourg,  analogues  aux  appareils  qui 
viennent  d'être  installés  aux  hôpitaux  Hppendorff  et  Saint-George  de  cette 
ville;  il  y  avait  jusqu'au  maniement  par  pédale  de  la  lumière  bleue  pour  la 
chambre  et  du  courant  primaire.  Je  crois  qu'avec  cet  outillage,  et  la  patience 
anglaise,  nos  confrères  anglais  arriveront  à  faire  des  bonnes  radioscopies,  se 
mettant  à  ce  point  de  vue  au  niveau  où  ils  sont  arrivés  déjà  en  radiographie, 
{^'ailleurs  ils  l'atteindront  vite,  parce  qu'on  soumet  déjà  régulièrement  à  ce 
moyen  d'examen  tous  les  malades  du  service  de  clinique. 

La  section  de  physiothérapie  au  Guy's  Hospital  est  richement  fournie.  On 
compte  —  dans  une  vaste  salle  —  séparés  par  des  paravents,  au  moins  une 
douzaine  de  postes  divers  de  traitement.  Trois  postes  de  rayons  X,  deux  de 
Finsen,  deux  de  courant  continu,  grande  machine  statique,  haute  fréquence, 
bains  hydro-électriques,  bains  de  lumière,  massage,  etc.  Ils  sont  surveillés  par 
des  nurses,  sans  une  dire<;tion  médicale  immédiate  et  visible,  au  moins  pendant 
que  je  les  visitais,  ce  qui  n'empêchait  pas  de  les  voir  tous  en  activité,  le  nombre 
des  malades  étant  considérable. 

Je  dois  m'occupcr  à  présent  d'une  des  personnalités  que  j'estime  la  mieux 
préparée  en  Angleterre  en  ce  qui  touche  l'électricité  et  la  radiologie  médicale, 
le  D'  Lewis  Jones,  directeur  de  ces  services   à   l'hôpital   St-Bartholomews 


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9^4  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

et  l'auteur  bien  connu  du  Précis  anglais  tTéUctricité  médicale^  aujourd'hui  à 
sa  cinquième  édition.  J'ai  causé  longuement  avec  lui,  et  je  tâcherai  de  résumer 
le  résultat  de  mes  entretiens.  Son  service  à  l'hôpital  a  été  complètement  réor- 
ganisé dans  ces  dernières  années  et  occupe  à  présent  le  troisième  étage  d'im 
pavillon  nouveau  qui  remplace  celui  où  il  a  travaillé  seize  ans  au  même  hôpitaL 
Le  nouveau  pavillon  sert  à  la  section  des  consultations  externes,  et  il  y  a  aussi 
un  service  des  maladies  de  la  peau,  un  autre  de  la  gorge,  en  plus  de  l'electrical 
departmenU  dirigé  par  Lewis  Jones  (électricité  et  rayons  X  seulement). 

Lewis  Jones  est  très  partisan  du  bain  hydro-électrique  et  on  voit  dans  sa 
section  des  modèles  divers  :  grands  bains,  bains  pour  enfants,  bains  locaux  pour 
membres,  bains  de  Schnée,  etc.,  tous  actionnés  par  le  secteur  alternatif,  mais 
employant  chaque  fois  une  petite  bobine  transformatrice  pour  éviter  des 
circuits  à  la  terre.  Je  lui  ai  demandé  s'il  se  trouvait  bien  de  les  employer  sous 
la  forme  de  bains  de  membres  dans  tous  les  cas  de  paralysie,  surtout  de  para- 
lysie infantile,  et  s'il  ne  craignait  pas  que  l'action  stimulante  de  la  contraction 
musculaire,  appliquée  indistinctement  aux  muscles  sains  et  malades  du  même 
membre,  ne  puisse,  en  développant  encore  plus  les  muscles  sains,  qui  répondent 
mieux,  exagérer  les  attitudes  vicieuses  du  membre  paralysé  au  lieu  de  les 
corriger.  Il  trouve,  dit-il,  à  mon  objection  un  caractère  purement  théorique; 
dans  la  pratique,  cela  ne  se  produit  pas  —  l'amélioration  es^constante.  —  En 
tout  cas,  les  muscles  les  plus  exposés  dans  les  membres  inférieurs,  les  gastro- 
cnémiens,  sont  susceptibles  de  se  corriger  à  leur  tour  par  la  ténotomie,  qui  est 
en  général  employée  par  les  chirurgiens  anglais,  combinée  au  traitement. 

Il  emploie  aussi  le  bain  hydro-électrique  dans  les  hémiplégies  où  il  trouve 
une  action  réflexe  utile,  et,  en  dehors  des  paralysies,  dans  le  rhumatisme  chro- 
nique, dans  les  anémies,  cherchant  à  produire  un  accroissement  du  mouvement 
nutritif,  mais  sans  le  combiner  au  bain  de  lumière.  Trois  petits  bains  de  bras 
fonctionnent  aussi  pour  les  paralysies  brachiales;  ils  sont  réunis  en  tension 
dans  le  circuit  d'une  bobine  r>'thmante  de  GaifTe. 

Il  est  de  plus,  étroitement  lié  comme  il  l'est  avec  le  Prof.  Leduc,  grand  partisan 
de  la  médication  ionique  ;  mais  il  convient  avec  moi  que  son  action  est  surtout 
superficielle,  et  par  cette  raison  applicable  surtout  à  des  lésions  superficielles 
A  quelques  millimètres  de  profondeur,  les  ions  ont  formé  déjà  soit  des  combi- 
naisons insolubles,  ou  bien  ont  été  transportés  par  la  circulation.  Il  s'agit 
avant  tout  de  les  faire  servir  comme  médication  antiseptique  ou  cautérisante; 
le  transport  et  la  combinaison  superficielle  de  l'ion  zinc  ou  magnésium  en  étant 
la  source  principale  d'indications  (verrues,  épithéliomes,  endométrites,  trajets 
flstuleux,  etc.).  Lewis  Jones  vient  d'écrire  à  ce  sujet  une  petite  brochure  où 
j'ai  trouvé,  très  bien  exposées,  la  technique  et  les  bases  de  cette  médication. 

Durant  ma  visite  à  l'hôpital,  je  le  vis  occupé  surtout  d'électrodiagnostic, 
qu'il  aime  à  faire  lui-même.  A  ce  sujet,  il  n'attribue  aucune  valeur  à  la  distinc- 
tion des  pôles;  il  s'attache  surtout  aux  caractères  de  la  secousse,  à  sa  lenteur; 
et  même,  pour  savoir  s'il  y  a  réellement  de  la  lenteur,  il  cherche  la  réaction 
longitudinale,  moyen  d'exciter  directement  le  muscle  et  de  lui  faire  recevoir 
une  plus  grande  quantité  d'excitant.  Il  pense  toujours  qu'il  y  a  dégénérescence 
quand  la  lenteur  de  la  secousse  est  réellement  plus  accentuée  par  l'excitation 
longitudinale  que  par  l'excitation  du  point  moteur.  Il  n'emploie  presque  jamais 
le  courant  Induit,  mais  le  continu,  interrompu  par  l'appareil  Leduc,  qu'il  peut 
graduer  beaucoup  mieux.  Seulement,  me  dit-il,  c'est  une  forme  de  courant 
qui  se  diffuse  moins  et  qu'il  faut  employer  plus  près  du  point  moteur  que  le 
courant  de  la  bobine. 

Il  n'emploie  pas,  ne  les  aimant  pas,  les  décharges  du  condensateur  comme 


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NOTES  ET    IMPRESSIONS    D*EUROPE.  955 

moyen  de  diagnostic;  il  croit  que  l'onde  de  décharge  est  plus  ou  moins  étalée 
et  alors  variable  selon  la  résistance  de  chaque  organisme,  ce  qui  leur  enlève 
une  grande  partie  de  sa  valeur  parce  que  les  résultats  n'en  sont  pas  comparables. 

Les  installations  de  rayons  X  sont  dirigées  par  Walsham;  elles  sont  disposées 
deux  pour  le  radio-diagnostic,  et  deux  pour  la  radiothérapie.  Elles  sont  du 
fabricant  anglais  Leslie  Miller,  mais  avec  l'interrupteur  à  gaz  Drault,  qui  fonc- 
tionne solidairement  avec  la  bobine,  quoique  à  une  certaine  distance  de  celle-ci, 
grâce  à  une  prolongation  du  circuit  primaire  qui  s'enroule  autour  d'un  noyau 
de  fer  doux,  à  deux  mètres  de  distance  et  plus  de  la  bobine. 

Les  tubes  employés  pour  la  radioscopie  sont  de  MuUer;  pour  la  radiothérapie, 
le  besoin  de  maintenir  constantes  les  conditions  d'un  tube  pendant  15  ou  20 
minutes  font  avec  justice  préférer  le  modèle  Chabaud  à  osmo-régulateur.  Ils 
ne  dosent  avec  le  radiomètre  Sabouraud  que  quand  ils  tiennent  à  être  très 
exacts  (teignes);  en  dehors  de  ce  cas,  ils  se  contentent,  comme  c'est  l'ordinaire 
en  Angleterre,  du  milliampèremètre  au  secondaire  et  du  temps. 

Je  trouve  toujours,  ici  comme  ailleurs,  mieux  faite  la  radiographie  que  la 
radioscopie;  cette  dernière,  me  dit-on,  est  plus  rarement  demandée.  J'ai  vu 
d'autre  part,  comme  dépendance  du  service,  une  bonne  installation  de  radio- 
graphie portative,  avec  laquelle  ils  font  le  tour  des  salles  pour  les  malades  qui 
ne  peuvent  pas  être  transportés. 

La  radioscopie,  comme  la  radiographie,  est  faite  au  laboratoire  dans  une 
espèce  de  trochoscope  ou  table  horizontale  (le  tube  dessous)  dont  je  trouve 
pourtant  les  mouvements  un  peu  lourds.  Lewis  Jones  croit  qu'il  y  a  grand 
avantage  dans  la  réductioa  de  la  pose  pour  obtenir  rimmoblllsation  respira- 
toire, surtout  pour  les  calculs  du  rein.  11  me  raconte  et  affirme  qu'il  lui  est  arrivé 
de  faire  deux  radiographies  du  rein,  bonnes  toutes  les  deux  mais  faites  l'une 
avec  deux  minutes  de  pose  (interrupteur  à  mercure)  et  l'autre  avec  10  secondes 
(Wehnelt)  :  deux  petits  calculs  étaient  seuls  visibles  dans  la  dernière  par  suite 
de  rimmobilité  respiratoire. 

A  propos  de  la  haute  fréquence,  quoique  M.  Jones  soit  de  mon  avis  et  qu'il 
pense  que  ses  indications  se  sont  beaucoup  limitées,  avec  le  développement  de 
la  radiothérapie,  —  qui  donne  des  résultats  plus  prompts  et  plus  sûrs,  —  il  ne 
peut  pourtant  nier  les  bons  effets  généraux,  surtout  l'action  hypotensive  du 
lit  condensateur.  Son  expérience  la  lui  démontre.  Il  emploie  le  vonomètre 
Riva  Kocci,  qu'il  trouve  très  exact  et  d'un  maniement  bien  plus  facile  que  les 
appareils  similaires.  Il  a  vu  ainsi  des  diminutions  de  tension  artérielle  presque 
constantes  qui  ont  été  pour  lui  la  source  d'indications  thérapeutiques. 

Mettant  de  côté  une  question  si  controversée,  je  vais  dire  deux  mots  sur  une 
forme  d'application  de  la  haute  fréquence  aux  maladies  de  la  peau  dont  Jones 
est  aussi  très  satisfait,  son  expérience  remontant  à  quelques  années.  Je  veux 
parler  de  l'étincelle  de  l'éclateur  de  haute  fréquence,  si  riche  en  rayons  ultra- 
violets, et  qu'il  emploie  avec  succès  dans  le  lupus  vrai  disséminé.  11  la  fait  jaillir 
dans  une  électrode  portative,  entre  deux  pointes  en  fer,  que  le  malade  lui-même 
applique  contre  la  peau,  en  interposant  un  morceau  de  glace.  Avec  un  miroir 
qui  lui  sert  de  guide,  on  confie  l'appareil  au  malade,  qui  le  maintient  avec 
patience  10  ou  15  minutes,  l'appuyant  sur  un  bloc  de  glace  qu'il  a  coupé  lui- 
même  en  lui  donnant  un  centimètre  d'épaisseur.  On  évite  ainsi  d'employer  du 
quartz;  les  particules  d'oxyde  de  fer  qui  se  déi>osent  très  vite  sur  lui  le  ren- 
draient rapidement  imperméable  aux  rayons,  (l'est  un  procédé  qui,  eu  égard 
aux  bons  résultats  que  j'ai  vus,  vaudrait  la  peine  d'être  essayé. 

J'ai  visité  aussi  l'installation  du  D'  Reid  au  King's  Collège  Hospital,  mais 
après  les  indications  que  je  viens  de  donner,  sur  d'autres  bien  plus  importantes, 


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956  ARCHIVES    D'éLEGTRlGITB    MÉDICALE. 

la  décrire  m'exposerait  à  des  répétitions  sans  objet.  Je  finirai  alors  ces  notes 
sur  Londres  par  quelques  lignes  sur  la  bibliographie  anglaise,  et  je  dis  quelques 
lignes  parce  qu'il  y  a  eu  peu,  trop  peu  de  publications  en  radiologie  dans  ces 
deux  dernières  années.  Je  Tavais  entendu  déjà  de  M.  Jones,  qui  ne  pouvait 
me  citer  rien  d'intéressant  en  dehors  de  l'atlas  de  Bruce  et  qui  me  disait  que 
je  trouverais  tout  ce  qu'il  y  avait  de  publié  dans  les  Annales  de  la  Société  royale 
de  médecine  (section  électricité)  et  dans  les  Archives  des  rayons  X  et  agents 
physiques.  J'ai  voulu  me  renseigner  plus  encore  et  je  suis  allé  à  la  librairie 
médicale  de  Lewis-Gower  Street.  Je  n'ai  trouvé  qu'un  petit  livre  très  élémentaire 
de  Morris,  une  compilation,  et  le  livre  de  Walsham,  Technique  radiologiquty 
écrit  en  collaboration  avec  Jones,  bon,  mais  ancien;  en  eiTet,  quoique  à  sa 
quatrième  édition  (1907),  les  données  qu'il  renferme  ne  sont  pas  postérieures 
à  1904.  Il  y  a  aussi  un  livre  de  Walsham,  la  Radiographie  du  thorax^  mais  en  le 
feuilletant  je  n'ai  trouvé,  non  plus,  rien  de  vraiment  nouveau. 

(A  suivre.) 


L'Imprimeur-Gérant:  G.  Gounouilhoc. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9-1 1. 


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1()«  ANNÉE.  N«  251  10  décembre  1908. 

ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES   ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÈ. 


INFORMATIONS 


Congrès  de  «  l'Amerioan  Electro-therapeutic  Assocdation  ».  — 
L«  dix-huitième  réunion  du  Congrès  de  «  i'American  Electro-therapeutic 
Association  •''s'est  tenue  à  New  York  les  mardi  a2,  mercredi  28  et  jeudi 
a4  septembre  1908,  sous  la  présidence  de  M.  le  D'  Herbert  F.  Pitcuer, 
d'Haverhill  Mass. 

Voici  les  principales  communications  qui  ont  été  faites  : 

Décharges  électriques  disruptives  comme  agents  thérapeutiques ^  par  Morris 
W.  BauiiiMANN  (New-Yorlt). 

La  décharge  du  bafai  statique  concentrée  en  un  point  de  faisceau  bleu  et 
quelques-uns  de  ses  usages,  par  Fredericlc  de  Kraft  (N.-Y.). 

Diagnostic  au  moyen  des  rayons  X  des  maladies  des  os  et  articulations  (avec 
projections),  par  M.  K.  Kassabian  (Philadelphie). 

Les  rayons  X  dans  Us  examens  dentaires  (avec  projections),  par  Sinclair 
ToNSET  M.  D.  (New- York). 

Traitement  de  l'hypertrophie  de  la  prostate,  par  M.  M.  Johnston  (Hartfort, 
Conn.). 

Le  traitement  de  la  maladie  de  Reynaad  par  la  thérapeutique  physique. 
Traitement  des  varices  des  veines  et  des  ulcères  variqueux  par  l'effluve  du 
courant  statique,  par  M.  H.  Finkelpearl  (Pittsburg,  Pa.). 

Le  traitement  de  l'artériosclérose  et  de  V hypertension,  par  M.  William 
Bbnham  Snow  m.  D.  (New- York.). 

Hypertension  artérielle  traitée  par  les  courants  de  haute  fréquence,  par 
M.  H.  H.  Roberts  m.  D.  (Lexington,  Ky). 

La  physiothérapie  dans  la  pratique  de  la  médecine^  par  M.  \Vm.  D.  Mofeb 
(HaverhiU,  Mass.). 

ARGU.    D^KLECTH.    MÉD.  —   IQod.  7O 


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gOS  AllGttlTfiS    d'bLEGTRIGITE    Bf^DIGALK. 

L^éledricUe  dans  les  anomalies  de  réjraction,  par  M.  Samuel  1.  Harkis 
(Boston.  Mass.). 

La  goutte  :  son  traitement  par  la  haute  fréquence,  par  M.  Frank  A.  Davis 
(Boston;  Mass.). 

Le  traitement  de  la  surdité  catarrhale  avec  démonstration  de  techmque, 
par  M.  Albert  C.  Geyser,  M.  D.  (îMew-York). 

Traitement  physique  de  la  tuberculose,  par  le  D'  Chas.  O.  Files  (Port- 
land,  Me.). 

De  la  tuberculose  et  de  son  traitement,  par  M.  J.  D.  Gibson  M.  D.  (Denver, 
Colo.). 

Possibilité  d'une  lumière  radiante,  par  M.  T.  D.  Grothers  (Hartford,  Gonn.). 

La  lampe  incandescente.  Un  cas  dans  la  pratique,  par  S.  T.  Birdsall. 
Glenns  Falls  (New-York). 

L'association  du  métabolistne  altéré  avec  les  transformations  circulatoires  d 
de  leur  traitement,  par  Byron  S.  Price,  M.  D.  (New- York). 

Arthritisme  infectieux  du  au  rétrécissement  chronique  de  Vurètre.  Des 
diverses  sortes  d'infection,  par  le  D"^  J.  Walter  Torbett  (Marlin,  Texas). 

Observations  sur  l'emploi  des  tubes  de  Caldwell  comme  électrode  de  sur- 
face, par  le  D'  G.  R.  Dickson  ('Toronto,  Ganada). 

Le  praticien  général.  Sa  propre  radiographie,  par  E.  Gard  (Edwards  la 
Junta,  Golo.). 

Applications  de  la  décharge  du  tube  de  Vacuum,  par  I.  H.  Burgb  M.  D. 
(Syracuse,  New- York). 

Traitement  de  Vantéro-poliomy élite,  par  Henry  W.  Fralenthal  (New-York). 

Arthritismes  déformants,  poly articulaires,  progressifs,  avec  quelques  rap- 
ports, par  S.  St.  I.  Wright  (Akron,  Ohio). 

Correction  du  pied  plat,  par  Herbert  Me  Intosb  M.  D.  (Boston). 

L'électricité  comme  soulagement  de  la  douleur,  par  F.  Howard  Humphris- 
M.  D.  (Honolulu,  Awaï,  Ter). 


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ACTION    DES   RAYONS   X 


su  H 


LtVOLUTION  DE  LA  iMAMELLE  PENDANT  LA  GESTATION 


Par  MM.  OLUZBT  et  BASSAIj  (de  Toulouse). 


Les  effets  déjà  connus  des  rayons  X  sur  lorganisme  paraissent 
être  dus  à  une  action  sur  la  reproduction  karyokinétique  des 
cellules  ;  de  plus,  ces  effets  semblent  d'autant  plus  marqués  que  la 
production  cellulaire  est  plus  importante  (i).  11  était  donc  facile  de 
prévoir  une  action  très  nette  de  la  rôntgenisation  sur  la  glande  mam- 
maire^ qui  présente  pendant  la  grossesse  un  développement  consi- 
dérable et  relativement  rapide. 

Les  premières  rechcirches  sur  ce  sujet  (Cluzet  et  Soulié,  Soc.  de 
biol.,  I"  fév.  1907)  ont  été  faites  sur  le  cobaye,  et  ont  montré  que  les 
rayons  X  produisent  un  retard  vers  la  sécrétion  lactée. 

Nous  avons  expérimenté  sur  la  lapine,  qui  nous  a  paru  être  l'animal 
de  choix  pour  plusieurs  raisons.  Tout  d'abord  la  durée  de  la  gestation 
est  relativement  courte,  de  trente  à  trente-cinq  jours,  et  beaucoup  plus 
courte  en  particulier  que  chez  le  cobaye;  par  suite,  la  mamelle  a  une 
évolution  très  rapide,  et  présente  ainsi  une  activité  cellulaire  qui  la  rend 
très  sensible  à  l'action  des  rayons.  En  outre,  le  moment  exact  de  la 
fécondation  est  facile  à  saisir,  on  peut  donc  savoir  exactement  à  quel 
moment  de  la  gestation  se  font  l'irradiation  et  Texamen  des  glandes. 
Enfin,  la  situation  des  mamelles  les  rend  facilement  accessibles  pour 
l'irradiation  et  pour  les  biopsies,  leur  nombre  considérable  facilite  le 
prélèvement  des  témoins  et  permet  l'expérimentation  simultanée  ou 
successive  de  plusieurs  glandes  sur  le  même  animal,  les  résultats  sont 
alors  comparables  autant  que  possible. 

Nous  avons  surtout  employé  des  primipares  parce  que,  dans  ce  cas, 
la  glande  présente,  au  moment  de  la  fécondation,  une  structure  à  peu 

(')  Voir  à  ce  sujet  la  loi  formulée  par  MM.  Berconié  et  Tribondea-u,  Archives 
d'électricité  médicalef  1908,  p.  Sga. 


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960  ARCHIVES    D*éLEGTRIGITé    MÉDICALE. 

près  semblable  chez  tous  les  individus;  le  développement  se  fait 
ensuite  d'une  manière  à  peu  près  identique.  Chez  les  multipares,  au 
contraire,  le  problème  est  complexe  et  les  résultats  difficilement 
comparables,  car,  suivant  que  la  grossesse  précédente  remonte  à  une 
date  plus  ou  moins  éloignée,  la  régression  de  la  glande,  au  moment 
de  la  nouvelle  fécondation,  est  plus  ou  moins  complète,  et  le 
développement  ne  se  poursuit  plus  dans  les  mêmes  conditions  chez 
tous  les  animaux. 

Les  examens  (i)  ont  été  pratiqués  de  deux  façons.  Tantôt  nous  avons 
sacrifié  Tanimal  à  la  période  de  la  gestation  choisie  pour  l'examen  ; 
dans  ce  cas,  nous  avons  pu  nous  rendre  compte,  après  enlèvement  de 
la  peau,  de  l'aspect  macroscopique  des  glandes;  tantôt,  nous  avons 
prélevé  des  fragments  de  mamelle  sur  l'animal  vivant,  à  travers  une 
petite  incision  cutanée.  Mais  dans  tous  les  cas,  en  pratiquant  les 
biopsies  ou  les  autopsies,  nous  avons  prélevé  des  témoins  sur  des 
glandes  ou  parties  de  glandes  non  irradiées.  Le  plus  souvent,  le 
témoin  était  pris  sur  la  glande  correspondante  du  côté  opposé  à  la 
glande  irradiée.  Lorsque  les  mamelles  étaient  exposées  aux  rayons 
sur  une  moitié  seulement,  le  témoin  était  prélevé  sur  la  portion 
intacte  de  l'organe,  parfois  même,  le  fragment  enlevé  portait  à  la  fois 
sur  les  deux  moitiés  et  présentait,  sur  les  coupes,  d'un  côté  la  glande 
normale,  de  l'autre  la  glande  rôntgenisée. 

Nos  pièces  ont  été  fixées  et  colorées  par  divers  réactifs.  Quelques- 
unes  de  nos  préparations  les  plus  démonstratives  ont  été  reproduites 
par  la  microphotographie. 

Les  rayons  X  étaient  donnés  par  une  bobine  Garpentier  de  35  centi- 
mètres d'étincelle  avec  rupteur  atonique;  le  courant  primaire  avait 
30  volts  et  3,5  ampères,  le  courant  secondaire  o,4  mÂ.  L'étincelle 
équivalente  au  tube  radiogène  (à  osmorégulateur)  avait  une  longueur 
de  6  centimètres  dans  nos  premières  expériences  (rayons  n"  5)  et  une 
longueur  de  10  à  la  centimètres  dans  nos  expériences  définitives 
(rayons  n"  7  ou  8).  Dans  ces  conditions,  le  virage  d'une  pastille  de 
platocyanure  de  baryum  placée  à  8  centimètres  de  l'anode  se  produisait 
après  20  minutes  d'exposition. 

L'anode  était  placée  à  i5  centimètres  du  mamelon  de  la  glande 
soumise  à  l'expérience;  la  durée  d'exposition  était  uniformément  de 
3o  minutes.  Dans  les  premières  expériences,  nous  avons  soumis  la 
même  mamelle  à  des  expositions  multiples;  celles-ci  étaient  alors 
effectuées  à  huit  jours  d'intervalle  pour  éviter  autant  que  possible  les 
troubles  cutanés. 


0  Tous  les  exameDs  ont  élé  effectués  dans  le  laboratoire  et  sous  la  direction  de 
M.  le  Prof.  Herrmann,  à  qui  nous  sommes  heureux  d'adresser  nos  plus  vifs  remer- 
ciements. 


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l'évolution  db  l\  mamelle  pendant  la  gestation.      961 

On  délimitait  la  zone  d*irradiation  au  moyen  d'une  ouverture  pra- 
tiquée sur  une  plaque  de  plomb  recouvrant  Tanimal.  Dans  certains 
cas,  la  presque  totalité  de  la  glande  était  irradiée,  le  mamelon 
occupait  alors  le  centre  de  l'ouverture  pratiquée  dans  la  lame  de 
plomb  ;  dans  d'autres  cas,  une  moitié  seulement  de  la  glande  était 
irradiée,  le  mamelon  se  trouvait  alors  sous  l'un  des  bords  de  l'ouver- 
ture. Avant  l'irradiation,  les  poils  étaient  enlevés  aux  ciseaux  sur  toute 
la  région  en  expérience. 

Nos  recherches  ont  porté  sur  9  lapines,  dont  5  primipares,  3  multi- 
pares et  I  vierge. 

Nous  nous  bornons  à  donner  ici  les  résultats  obtenus  sans  entrer 
dans  le  détail  des  expériences;  la  relation  complète  de  celles-ci  sera 
faite  ailleurs  (Journ.  de  Vanai.  et  de  la  physioL,  nov.  1908). 

D'une  manière  générale,  l'effet  produit  par  les  rayons  dépend  du 
mode  d'irradiation  et  de  l'état  de  la  glande  : 

Qualité  et  quantité  des  rayons  X.  —  Une  seule  exposition  de 
3o  minutes  à  des  rayons  n**  5  n'a  pas  empêché  une  mamelle  de  se 
développer,  tandis  qu'une  application  de  la  même  durée,  avec  des 
rayons  n*  7  ou  8,  a  toujours  provoqué  l'atrophie  complète  de  la 
glande  ;  il  a  fallu  deux  applications  avec  des  rayons  n'  5  pour  produire 
cet  effet  maximum.  Les  rayons  de  pénétration  moyenne  sont  donc 
plus  actifs  que  ceux  de  pénétration  moindre. 

La  quantité  de  rayons  mise  en  jeu  pendant  deux  expositions  h  des 
n*  5  parait  approximativement  nécessaire  et  suffisante  pour  produire 
le  maximum  d'effet.  Elle  est  nécessaire,  car,  comme  nous  l'avons 
déjà  indiqué,  une  seule  séance  s'est  montrée  insuffisante,  et,  de  plus, 
une  mamelle  qui  a  reçu  des  rayons  obliques  pendant  deux  séances, 
s'est  développée  complètement,  tandis  que  sa  voisine,  qui  était  irradiée 
normalement,  s'est  atrophiée.  La  dose  définie  plus  haut  pour  les 
rayons  n*  5  est  en  outre  suffisante,  puisque  des  mamelles  ayant  reçu 
5  ou  6  séances  ont  été  trouvées  identiques  à  celles  qui  n'avaient  éiéi 
irradiées  que  deux  fois  :  à  terme,  toutes  présentent  uniquement  des 
canaux  galactophores  entourés  de  tissu  conjonctif  et  sont  ainsi 
complètement  atrophiées. 

La  dose  suffisante  pour  produire  le  maximum  d'effet  est  plus  faible, 
ainsi  qu'on  l'a  déjà  vu,  avec  des  rayons  n"  7  ou  8  :  une  seule  expo- 
sition de  3o  minutes  sutRl  dans  ce  cas.  Des  recherches  en  cours 
d'exécution  nous  indiqueront  si  cette  dose  est  approximativement 
nécessaire  ou  si  elle  peut  encore  être  réduite. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  avons  employé  des  rayons  n'  7  ou  8  dans 
presque  toutes  nos  expériences,  à  l'exclusion  des  rayons  de  péné- 
tration moindre.  Ce  mode  d'irradiation  est  préférable  à  tous  les 
points  de  vue,  notamment  parce  que,  une  seule  exposition  étant  suffi- 


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962  ARCHIVES    D'ÉLEGTRIGiré   MfolGALB. 

santé,  le  moment  de  Faction  des  rayons  est  mieux  défini,  et  parce  que, 
en  opérant  ainsi,  on  ne  provoque  pas  de  dermite  apparente. 

Mamelle  de  vusrge.  —  Deux  mamelles  virginales  ont  été  irradiées  ; 
elles  ont  été  examinées,  Tune  trois  jours  après  Tirradiation,  l'autre, 
10  jours  après.  Ces  mamelles  ne  présentent  pas  de  différences  macro- 
scopiques avec  les  témoins.  Au  microscope,  Forgane  est  uniquement 
constitué  par  des  canaux;  il  n'existe  aucune  différence  entre  les 
glandes  normales  et  les  glandes  irradiées,  à  part  la  présence,  dans 
répithélium  des  canaux  de  celles-ci,  de  noyaux  hypertrophiés. 

Mamelle  de  primipare.  —  L'action  sur  la  mamelle  de  primipare 
varie  suivant  le  moment  de  Tirradiation.  On  peut  distinguer  trois 
cas  : 

I"  Irradiation  avant  la  fécondation,  —  Trois  mamelles  ont  été 
rôntgenisées  respectivememt  i,  7  et  21  jours  avant  la  fécondation. 
Pour  toutes  les  trois  le  résultat  est  le  même,  la  glande  ne  s'est  pas 
développée.  L'examen  pratiqué  au  quinzième  jour  de  la  gestation 
nous  montre  la  glande  normale  en  plein  développement  avec  de 
nombreux  acini  déjà  groupés  en  lobules;  la  glande  irradiée,  au 
contraire,  n'offre  que  des  canaux  galactophores  et  quelques  rares 
culs-de-sac  isolés. 

a*  Irradiation  pendant  la  première  moitié  de  la  gestation,  —  Le 
résultat  est  le  même  que  précédemment.  Trois  mamelles  ont  été 
irradiées  respectivement  au  troisième,  au  septième  et  au  huitième  jour 
de  la  gestation  ;  trois  autres  au  quinzième  jour.  La  glande  irradiée  au 
troisième  jour  a  été  examinée  au  huitième,  celle  irradiée  au  septième 
jour  a  été  examinée  au  quinzième  (planche  II,  fig.  2);  toutes  les  deux 
ne  montrent  que  des  canaux  collecteurs  avec  quelques  culs-de-sac  à 
peine  ébauchés,  tandis  que  les  témoins  sont  en  plein  développement, 
surtout  celui  qui  a  été  prélevé  au  quinzième  jour  (planche  II,  fig.  i). 
Examinées  à  terme,  ces  deux  mêmes  mamelles  irradiées  ne  présentent 
pas  d'acini,  mais  seulement  de  gros  canaux  anfractueux  et  dilatés. 
Leur  aspect  macroscopique  est  caractéristique,  comme  le  montre  la 
figure  ci-dessous  (fig,  i).  Autour  du  mamelon  existe  une  surface, 
correspondant  exactement  à  la  zone  d'irradiation,  où  le  tissu  glan- 
dulaire n'existe  pas  ;  on  n'y  voit  en  effet  que  les  canaux  galactophores 
venus  de  la  périphérie  et  rampant  dans  une  couche  conjonctive  à 
travers  laquelle  apparaissent  l'aponévrose  et  le  muscle.  Sur  les  bords 
de  cette  véritable  perte  de  substance,  la  glande  s'arrête  brusquement 
en  formant  un  relief  très  accusé. 

Le  résultat  est  le  même  pour  la  mamelle  irradiée  au  huitième  jour 
qui  a  été  examinée  dix  jours  après  la  parturition  (planche  /,  fig,  2), 

Les  trois  glandes  irradiées  au  quinzième  jour  ont  été  examinées  à 


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l'évolution  de  la  mamelle  pendant  la  gestation.      963 

diverses  époques.  L'une,  examinée  cinq  jours  après  l'irradiation, 
ne  montre  comme  anomalie  qu'une  légère  sclérose  interlobulaire . 
La  seconde,  examinée  au  vingt- cinquième  jour  de  la  grossesse, 
dix  jours  après  la  rontgénisation,  présente  au  contraire  une  diflférence 


FiG.     I. 

Aspect  macroscopique  de  trois  mamelles  à  terme  dont  les  parties  centrales 

ont  été  irradiées  pendant  la  première  moitié  de  la  gestation. 

Représentation  schématique. 


très  marquée  avec  le  témoin  ;  tandis  que  celui-ci  oflfre  presque  l'aspect 
d'une  glande  à  terme,  la  mamelle  irradiée  n'est  formée  que  par  de 
petits  lobules  espacés,  composés  eux-mêmes  de  rares  culs -de -sac 
écartés  les  uns  des  autres.  Examinées  à  terme,  les  trois  mamelles 
irradiées  le  quinzième  jour  n'offrent  plus  que  des   canaux  galacto- 


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9^4  ARCHIVES    D'iLEGTllIGITé    Ifl&DIGALB. 

phores  (planche  III,  fig.  2),  comme  les  glandes  irradiées  avant  on 
quelques  jours  après  la  fécondation.  Or,  il  est  à  remarquer  que,  dans 
le  cas  de  la  glande  irradiée  au  quinzième  jour,  la  mamelle  était  en 
plein  développement  au  moment  de  la  rôntgenisatîon,  comme  le 
prouve  Texamen  des  glandes  normales  fait  à  ce  stade  (planche  II, 
fig.  i).  L'action  des  rayons  X  a  donc  provoqué  non  seulement  un 
arrêt  de  développement,  mais  encore  l'atrophie  des  acini  déjà  formés 
ou  en  voie  de  formation.  Nous  n'avons  pas  pu  surprendre  encore  le 
processus  de  cette  régression. 

3"  Irradiation  pendant  la  seconde  moitié  de  la  gestation,  —  Une 
glande  irradiée  le  vingt  et  unième  jour  de  la  grossesse  et  examinée  à 
terme  n'est  pas  absolument  atrophiée  ^planche  III,  fig.  i),  cependant, 
les  vésicules  sont  revenues  sur  elles-mêmes  et  le  tissu  conjonctif, 
beaucoup  plus  abondant  qu'à  l'état  normal,  simule  une  sorte  de 
sclérose  péri  et  intra-lobulaire. 

Deux  autres  glandes,  irradiées  respectivement  le  vingt-septième  et 
le  trente  et  unième  jour,  présentent  à  terme  un  résultat  analogue  au 
précédent,  mais  les  altérations  sont  encore  moins  importantes;  la 
glande  est  plus  développée  que  précédemment,  Tatrophie  des  acini  et 
la  sclérose  sont  moins  marquées. 

Mamelle  de  multipare.  —  Les  résultats  sont  presque  toujours 
moins  nets  que  chez  les  primipares,  parce  que  la  régression  de  la 
mamelle  n'est  pas  complète  en  général  au  moment  de  la  nouvelle 
fécondation. 

Cependant,  les  glandes  irradiées  le  deuxième,  le  troisième  ou  le  qua- 
trième jour  montrent  à  l'examen  des  lobules  moins  volumineux,  des 
acini  plus  rares  et  plus  distants,  du  tissu  conjonctif  intra  et  périlobu- 
laire  plus  abondant  que  chez  les  témoins. 

Les  irradiations  faites  après  le  dix -huitième  jour  ont  produit 
beaucoup  moins  d'effet. 

Les  lésions  élémentaires  que  nous  avons  pu  constater  ont  été  à  peu 
près  semblables  dans  toutes  nos  expériences,  aussi  bien  chez  les 
primipares  que  chez  les  multipares,  c'est  pourquoi  nous  les  signalons 
seulement  ici.  Les  noyaux  des  cellules  épithéliales  irradiées  présentent 
une  affinité  moindre  pour  les  substances  colorantes,  surtout  pour 
rhématoxyline.  Aussi  bien  dans  le  revêtement  des  culs -de -sac  que 
dans  celui  des  canaux  on  trouve  çà  et  là,  isolés  ou  groupés,  des 
noyaux  très  gros,  pauvres  en  chromatine  et  mesurant  jusqu'à 
a3  \x. 

Conclusions.  —  L'évolution  de  la  mamelle  peut  être  entravée  à  tous 
les  stades  par  l'application  des  rayons  X,  mais  celle-ci  produit  des 


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l'évolution  db  la  mamelle  pendant  la  gestation.      965 

elTels  qui  varient  suivant  le  mode  d'irradiation  et  suivant  Tétat  de  la 
glande. 

En  ce  qui  concerne  le  mode  d'irradiation,  le  maximum  d'effet  est 
produit,  sans  dermite  apparente,  par  une  seule  exposition  de 
3o  minutes  à  des  rayons  de  pénétration  moyenne  (n*  7  ou  8  du  radio- 
chromomètre). 

Sur  une  mamelle  de  lapine  vierge,  l'irradiation  provoque  des  modifi- 
cations peu  apparentes  (hypertrophie  des  noyaux  dans  l'épithélium 
des  canauxj,  mais  cependant  très  importantes  puisque,  si  l'animal 
vient  à  être  fécondé,  la  glande  ne  se  développe  pas. 

Si  la  mamelle  de  primipare  est  irradiée  pendant  la  première  moitié 
de  la  gestation,  on  obtient  non  seulement  un  arrêt  complet  dans  le 
développement  du  parenchyme  sécréteur,  mais  encore  une  régression 
des  acini  déjà  formés,  si  bien  qu'il  ne  reste  que  les  canaux  collecteurs: 
on  provoque  donc  une  atrophie  complète  de  la  glande.  Lorsqu'on 
irradie  pendant  la  seconde  moitié  de  la  grossesse,  les  modifications 
sont  moins  importantes;  les  lobules  sont  plus  petits  que  dans  la  glande 
normale,  plus  distincts  et  séparés  par  une  plus  grande  quantité  de 
tissu  conjonctif;  dans  les  lobules  eux-mêmes,  la  trame  conjonctive 
propre  est  plus  abondante,  les  culs-de-sac  plus  petits  et  plus  écartés 
les  uns  des  autres. 

Chez  les  multipares,  les  effets  de  la  rôntgenisation  sont  presque 
toujours  moins  marqués  que  chez  les  primipares,  sans  doute  parce 
que  la  régression  de  la  mamelle  n'est  pas  complète,  en  général,  au 
moment  de  la  nouvelle  fécondation. 


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966 


ARCHIVES    D*ÉLECTRICIT6    MÉDICALE. 


Planche  I. 


Fici.   I. 

Grossisiement  :  75  diamitres. 

Mamelle  non  imidiée  à  terme. 

Les  acini  sont  complètement  développés 
et  en  pleine  aclivilé;  il  existe  très  peu 
de  tissu  conjonctif. 


FiG.  a. 

Grossissement:  75  diamètres. 

Mamelle  irradiée  le  huitième  jour  de 
la  gestation  et  examinée  dix  jours 
après  la  mise  bas. 

Les  acini  n'eiistent  pas  ;  il  ne  reste  qae 
des  canaux  anfraciueui  et  dilatés, 
entourés  d'un  tissu  conjonctif  très 
abondant. 


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l'évolution  de  la  mamelle  pendant  la  gestation.      967 


Planche  II. 


FiG.     I. 

Grossissement:  75  diamètres. 

Mamelle  non  irradiée 
au  quinzième  jour  de  la  gestation. 

Les  acini  sont  en  voie  de  développement 
et  se  Kroupent  en  lobules. 


r-y^9^ 


¥ui.  2. 

Grossissement:  75  diamètres. 

Mamelle  irradiée  le  septième  jour  de 
la  gestation  et  examinée  le  quin- 
zième, comme  la  précédente. 

La  glande  est  uniquement  cnnsllluée  par 
des  canaux  el  quelques  rares  culs-de- 
sac  isolés  et  dl  la  lés. 


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968 


AnCHIVEB    d'ÉLECTRICTTÉ    Ml^DTCALG. 


Planche  III. 


Fio.   I. 

Grossissement:  75  diamètres. 

Mamelle  irradiée  le  vingt  et  unième 
jour  de  la  gestation  et  examinée 
à  terme. 

La  glande  est  atrophiée  en  partie;  les 
aciiii  sont  revenus  sur  eox-mèmes,  le 
tissu  conlonctif  apparaît  p  as  abondant 
que  sur  la  mamelle  normale  à  terme 
(voir  planche  /,  fig.  4). 


Fl6.    3. 

Grossissement:  16  diamètres. 

Mamelle  irradiée  sur  uno  moitié  le 
quinzième  jour  et  examinée  à  terme. 

A  gauche,  partie  non  irradiée  avec  ses 
acini  en  pleine  activité;  à  droite, 
moitié  irradiée  où  les  acini  sont  absents 
et  où  il  n'existe  que  des  canaux  col- 
lecteurs entourés  de  tissu  eonjonctif. 


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DE  LÀ  FILTRATION  EN  RADIOTHERAPIE 


Par  le  D^  BARJON, 

Médecin  des  hôpitaux  de  Lyon. 


Tous  les  radîothérapeutes  admettent  actuellement  qu1l  faut  éviter 
la  radiodermite.  Elle  n'est  jamais  utile,  elle  est  souvent  nuisible. 
C'est  pour  l'éviter  qu'on  a  recours  aux  différents  procédés  de  dosage. 
Malgré  tout,  dans  un  traitement  prolongé,  on  n'arrive  pas  toujours 
à  se  mettre  h  l'abri  des  accidents.  On  a  songé  alors  à  filtrer  les  rayons, 
à  arrêter  les  plus  mous  qui  se  perdent  dans  la  peau  et  à  utiliser  les 
plus  pénétrants  qui  vont  au  delà.  On  a  employé  le  coton  comprimé, 
divers  emplâtres,  le  diachylon  en  particulier,  enfin,  de  minces  feuilles 
de  métaux  :  étain,  argent,  aluminium. 

C'est  ce  dernier  métal  que  j'ai  étudié  spécialement  sous  diverses 
épaisseurs  allant  de  1/200,  i/ioo.  i/io,  5/ioà  i  millimètre  d'épaisseur. 

J'ai  fait  une  double  série  d'expériences.  L'une  en  étudiant  les 
modifications  apportées  au  virage  des  pastilles  réactif  de  Saboureau- 
Noiré;  l'autre,  en  examinant  les  effets  produits  sur  la  peau  saine  de 
l'homme. 

Dans  mes  expériences  sur  les  pastilles  réactif,  j'ai  procédé  des 
lames  les  plus  minces  aux  plus  épaisses. 

Mes  pastilles  étaient  placées  dans  le  poste-pastille  de  Haret,  un 
papier  noir  épais  était  interposé  entre  la  pastille  et  la  lame  d'alu- 
minium. En  les  exposant  aux  rayons  dans  des  conditions  déterminées  : 
meuble  de  GaifTe,  interrupteur  autonome,  bobine  de  35  centimètres 
sur  courant  continu  no  volts  et  3  ampères  à  3^*  5o  pour  le  primaire. 
Ampoule  donnant  7  ou  8  centimètres  d'étincelle  et  laissant  passer 
0,7  à  0,8  m  A.  pour  le  secondaire.  J'ai  observé  ce  qui  suit.  Le  virage 
de  la  pastille  Saboureau-Noiré  à  la  teinte  B  était  obtenu  en  : 

25  à  3o'  pastille  recouverte  d'un  simple  papier  noir; 

4o  à  5o'  papier  noir  et  aluminium  i/soo; 

4o  à  5o'  papier  noir  et  aluminium  i/ioo; 

I  h.  3o'  papier  noir  et  aluminium  i/io. 


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970  ARCHIVES    D  ELECTRICITE    MEDICALE. 

Je  n'ai  pas  employé  pour  ces  expériences  de  plus  fortes  épaisseurs 
d'aluminium. 

Chez  rhomme,  au  contraire,  pour  évitertout  accident,  j'ai  expérimenté 
des  plus  épaisses  aux  plus  minces.  Des  écrans  construits  spécialement 
étaient  intercalés  dans  les  embouts  du  localisateur  de  Belot  à  mi- 
distance  de  la  peau  et  de  Tanticathode.  En  irradiant  la  peau  saine 
dans  les  mêmes  conditions  que  précédemment,  voici  ce  que  j'ai 
observé. 

Avec  récran  d'aluminium  de  i  millimètre  je  n'ai  jamais  obtenu  de 
réaction  cutanée.  J'ai  fait  jusqu'à  quatre  séances  de  suite  en  quatre 
jours  au  même  point,  d'une  durée  de  26  à  3o  minutes,  c'est-à-dire  le 
temps  nécessaire  à  faire  virer  une  pastille  Saboureau-Noiré  et  ces  quatre 
séances  correspondant  à  une  dose  totale  de  20  H  n'ont  amené  aucune 
réaction. 

Dans  les  mêmes  conditions  une  seule  séance  de  35  minutes  faite 
sans  filtration  m'a  donné  sur  la  peau  saine  une  réaction  érythémateuse 
de  moyenne  intensité  qui  a  été  suivie  d'une  pigmentation  très  visible 
qui  persiste  encore  après  plus  d'un  an. 

Avec  l'écran  de  5/io  de  millimètre,  j'ai  pu  faire  trois  séances  de 
suite  en  trois  jours  au  même  point,  d'une  durée  de  3o  minutes 
chacune  sans  obtenir  de  réaction. 

Avec  l'écran  de  i/io  de  millimètre,  une  seule  séance  de  20  minutes 
m'a  donné  une  réaction  légère  teinte  rosée  qui  a  persisté  huit  jours; 
et  une  séance  de  i5  minutes  une  réaction  légère  qui  a  duré  quatre  à 
cinq  jours  seulement. 

Je  n'ai  pas  essayé  chez  l'homme  les  lames  de  i/ioo  et  i/aoo  qui 
avaient  à  peine  retardé  le  virage  des  pastilles  Saboureau-Noiré. 

En  somme,  en  utilisant  les  lames  de  5/io  ou  mieux  encore  de 
1  millimètre  d'aluminium,  on  se  met  sûrement  à  l'abri  de  toute 
réaction. 

Quand  faul-il  filtrer P  On  peut  énoncer  en  règle  générale  qu'il  faut 
filtrer  toutes  les  fois  qu'on  irradie  une  peau  saine,  au  contraire  il 
faut  employer  des  ampoules  nues  toutes  les  fois  que  la  peau  est 
altérée. 

On  ne  filtrera  pas  pour  les  lupus,  les  angiomes,  les  épithéliomas, 
les  herpès  tonsurans,  etc. 

On  filtrera  au  contraire  quand  on  voudra  traiter  des  lésions  plus 
profondes  situées  sous  la  peau  saine,  comme  les  ganglions  inflamma- 
toires, la  rate  des  leucémiques.  J'ai  à  ce  propos  un  exemple  frappant. 
Un  leucémique  que  j'ai  traité  depuis  trois  ans  et  qui  du  reste  va  très 
bien,  puisque  dans  le  dernier  examen  de  son  sang  je  n'ai  pas  trouvé 
de  myélocytes,  présente  toute  une  série  de  télangiectasies  au  niveau 
de  la  peau  qui  recouvre  sa  rate.  Si  j'avais  filtré  mes  rayons,  je  n'aurais 


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DE    LA    FILTRATION    EN    RADIOTHEBAPIE.  97 1 

pas  eu  cet  inconvénient.  Un  autre  que  je  traite  en  ce  moment  en 
filtrant  avec  un  millimètre  d'aluminium  est  passé  en  huit  séances 
de  190,000  globules  blancs  à  78,000.  La  filtra tion  n'empêche  donc 
pas  l'action.  Tous  les  ganglions  inflammatoires  que  j'ai  traités  ces 
dernières  années  l'ont  été  avec  fillration,  j'ai  eu  d'excellents  résultats 
et  jamais* de  réaction. 

Dans  certains  cas,  on  aura  avantage  à  employer  une  méthode  mixte, 
par  exemple  pour  les  cancers  et  tumeurs  malignes  diverses,  surtout 
si  elles  sont  ulcérées. 

On  commencera  à  faire  quelques  séances  d'abord  avec  une  am- 
poule nue,  puis  on  pourra  continuer  en  emplovant  la  filtration  de 
façon  à  éviter  la  réaction  radiodermique  qui  suspendrait  le  traite- 
ment. La  filtration  sera,  je  crois,  appelée  h  rendre  de  grands  services 
dans  les  traitements  prolongés. 


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TUBERCULOSE  PÉRITONÉALE  A  FORME  ASCJTIUUE 

TRAITÉE  ET  GUÉRIE  PAR  LES  RAYONS  X 


Par  le  D'  Georges  BBLLEY, 

Médecin  do  a*  classe  de  la  mariue. 


Nous  avons  eu  Toccasion,  pendant  notre  stage  dans  le  service  de 
clinique  médicale,  de  rencontrer  un  malade  atteint  de  péritonite 
tuberculeuse  à  forme  ascitique.  Nous  avons  traité  ce  malade  par  la 
radiothérapie.  L'attention  du  lecteur  ne  méritait-elle  pas  d'être 
attirée  sur  ce  mode  de  traitement  peu  répandu  encore,  bien  qu'inau- 
guré, il  y  a  déjà  quelques  années,  par  Bircher  d'Aarau.  Ce  traite- 
ment nous  a  donné  en  effet  dans  ce  cas  de  très  bons  résultats. 

G.  M...,  vingt-deux  ans,  né  à  Avignon,  soldat  au  111®  de  ligne, 
entre  le  10  juin  1908  dans  le  service  de  M.  le  médecin  en  chef  de 
2«  classe  Trabaud,  à  l'hôpital  principal  de  la  marine,  à  Toulon.  Son 
billet  d'entrée  mentionnait  :  congestion  pulmonaire,  base  droite,  et 
ascite.  Se  présente  à  la  visite  ce  matin  pour  la  première  fois  depuis 
son  retour  des  manœuvres.  D'  X... 

Le  11  juin.  —  Rien  dans  les  antécédents  héréditaires  ni  collaté- 
raux. Quelques  fièvres  dans  son  enfance.  Une  entrée  à  l'hôpital  pour 
incontinence  nocturne  d'urine. 

La  maladie  aurait  débuté,  il  y  a  quatre  ou  cinq  jours,  par  une 
douleur  au  moment  de  la  miction;  mais  le  malade  n'aurait  pas  noté 
d'augmentation  du  volume  de  son  ventre. 


Examen  du  malade. 

Abdomen.  —  Ventre  ballonné,  flancs  distendus.  Matité  dans  les 
flancs  et  la  région  hypogastrique.  Sensation  de  flot  très  nette.  Choc 
en  retour  très  douloureux.  Rate  non  percutable.  Foie  remonté,  mais 
non  hypertrophié.  Pression  au  niveau  du  bas -ventre  douloureuse; 
aucun  trouble  du  côté  de  la  vessie. 

Appareil  respiratoire.  —  En  arrière:  à  gauche,  aucun  signe 
stéthoscopique;  à  droite,  à  la  base,  abolition  des  vibrations  et  du 


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TUBERCULOSE    PÉRirONÉALB    A    FORME   ASGITIQUE.  978 

murmure  vésiculaire  sur  une  hauteur  de  15  centimètres.  Trois  ponc- 
tions blanches  dans  les  8®  et  9«  espaces  intercostaux  sur  la  ligne 
axillaire. 

En  avant  :  à  gauche,  sous  la  clavicule,  le  murmure  respiratoire  est 
diminué;  à  droite,  rien  d'anormal. 

Système  cardio-vasculaire.  —  Néant. 

Organes  oénito-urinaires.  —  Analyse  des  urines  :  ni  sucre,  ni 
albumine.  Le  toucher  rectal  fait  apprécier  une  prostate  douloureuse 
présentant  des  granulations  et  des  bosselures. 

Rien  à  noter  du  côté  du  système  nerveux^  ni  des  organes  des  sens. 

État  général.  —  Amaigrissement  notable.  Quelques  sueurs  noc- 
turnes. Poids,  59  kilos.  N'indique  pas  de  changement  dans  son  carac- 
tère qui  paraît  être  celui  d'un  homme  morose  et  peu  communicatif. 

Étant  donné  le  jeune  âge  du  malade,  la  concomitance  de  lésions 
pleurales  et  péritonéales  et  des  altérations  prostatiques,  le  diagnostic 
porté  est  celui  de  tuberculose  pleuro-péritonéale.  La  lésion,  surtout 
prédominante  du  côté  du  péritoine,  est  de  la  péritonite  tuberculeuse 
à  forme  ascitique. 

Le  malade  prend  de  Tarrhénal  et  Ton  commence  une  série  de 
20  injections  de  lécithine  composée. 

Le  15  juin^  première  exposition  aux  rayons  X,  durée,  5  minutes. 
Distance  de  l'anticathode  aux  téguments,  25  centimètres.  —  Rayons, 
6  à  7.  Gourant  au  primaire,  intensité,  3  à  4  ampères;  courant  au  secon- 
daire, intensité,  6  à  7  dixièmes  de  mA. 

Le  18  /um,  deuxième  exposition,  durée,  10  minutes;  les  autres 
données  sont  identiques  à  celles  de  la  première  exposition. 

19  juin,  —  Examen  de  l'appareil  respiratoire.  —  Les  signes  stétho- 
scopiques  du  début  ont  augmenté  d'intensité  en  arrière,  à  la  base 
droite.  La  matité  remonte  jusqu'au  milieu  de  la  fosse  sous-scapulaire. 
Dans  la  même  région,  les  vibrations  sont  diminuées.  La  respiration 
est  obscurcie  et  l'on  perçoit  quelques  frottements. 

22  juin,  —  Troisième  séance  de  radiothérapie  d'une  durée  de 
10  minutes;  mêmes  données.  —  Poids,  59  kilos. 

23  juin.  —  Les  mêmes  signes  stéthoscopiques  persistent  au  niveau 
de  la  plèvre.  Une  ponction  dans  le  neuvième  espace  sur  la  ligne 
axillaire  ramène  un  liquide  citrin. 

Le  liquide  ascitique  a  augmenté  d'une  façon  notable. 
L'analyse  du  liquide  pleural  indique  : 

Polynucléaires 51  0/0 

Lymphocytes 27,50  0/0 

Cellules  endothéliales 21,50  0/0 

Assez  nombreux  globules  rouges. 

Indication  de  suivre  l'évolution  *  de  cette  formule  leucocytaire. 
D'  Gastinel. 

29  juin.  —  Quatrième  radiothérapie  de  10  minutes,  mêmes  données. 
Poids,  59  kilos. 

30  juin.  —  Le  soir,  le  malade  a  un  léger  mouvement  fébrile,  37^9. 
Le  l^*"  juillet,  vers  quatre  heures  du  soir,  la  température  est  de 

3809. 

ARGB.    d'ÉLIGTR.    MÉD.  —    I908.  71 


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97^  AKCHIVËS    D^ÉLECTUIGITE    MEDICALE. 

Le  2  juilleU  à  la  même  heure,  on  note  38<>9. 

Le  3  juillet,  le  thermomètre  indique  la  température  maxima  de 
380?,  vers  trois  heures  de  l'après-midi. 

Lé  4  juillet  —  On  extrait  par  ponction  dans  le  sixième  espace, 
sur  la  ligne  mamelonnaire,  850  grammes  de  liquide  citrin.  Matité 
absolue  en  avant  et  à  droite  sous  la  clavicule.  Soufle  en  e,  expira- 
toire,  à  ce  niveau  après  la  ponction.  L'examen  du  liquide  indique 
la  prédominance  des  lymphocytes,  61,31  0/0.  La  température,  qui 
était  de  38°  le  matin,  descend  à  37^7  vers  quatre  heures. 

Le  5  juillet,  à  huit  heures  du  matin,  38o. 

L'examen  de  l'appareil  respiratoire  révèle  :  en  avant,  sous  la  cla- 
vicule droite,  submatité,  quelques  frottements.  A  trois  travers  de 
doigt  au-dessous  de  la  clavicule,  la  matité  absolue  reparaît. 

En  arrière,  à  droite,  la  matité  est  absolue  et  remonte  jusqu'à 
l'épine  de  l'omoplate,  et  les  vibrations  sont  abolies  dans  la  région 
correspondante.  Souffle  doux,  expiratoire,  dans  l'espace  omo-verté- 
bral.  —  Dans  la  fosse  sus-épineuse,  respiration  soufflante. 

La  pointe  du  cœur  bat  à  un  travers  de  doigt  en  dehors  de  la  ligne 
mamelonnaire. 

On  pratique  en  arrière,  dans  le  dixième  espace,  une  ponction  qui 
permet  d'aspirer  250  grammes  de  liquide.  Cependant  les  mêmes  symp- 
tômes persistent.  Température  du  soir,  37^9. 

Le  5  juillet,  au  matin,  37^4.  On  fait,  dans  le  sixième  espace  inter- 
costal, sur  la  ligne  mamelonnaire,  une  ponction  qui  donne  issue  à 
1,300  grammes  de  liquide  d'apparence  hématique  sous  grande  épais- 
seur. Température  du  soir,  37o8.  Poids,  55  kil.  500. 

7  juillet,  —  Le  malade  se  sent  mieux  ce  matin.  Toux  légère,  pas 
d'expectoration.  La  sonorité  est  revenue  en  avant,  sous  la  clavicule, 
et  en  arrière,  jusqu'à  deux  travers  de  doigt  au-dessous  de  l'épine 
de  l'omoplate.  Les  vibrations  sont  revenues  à  ce  niveau.  A  l'auscul- 
tation, se  surajoutent,  au  murmure  vésiculaire,  quelques  frottements 
au  sommet.  Température  du  matin,  37®;  du  soir,  37^1. 

9  juillet,  —  Cinquième  séance  de  rayons  Rôntgen  d'une  durée  de 
10  minutes,  les  autres  données  étant  toujours  les  mêmes. 

15  juillet,  —  Les  signes  de  pleurésie  ont  presque  totalement  dis- 
paru. Il  reste  un  peu  d'obscurité  et  de  rudesse  respiratoires.  L'ascite 
se  cloisonne  et  diminue  d'abondance. 

16  c/  18  juillet,  —  Sixième  et  septième  séances  de  rayons  Rôntgen, 
mêmes  données. 

20  juillet.  —  Le  liquide  a  notablement  diminué  dans  la  cavité 
abdominale.  Poids,  55  kil.  500. 

22  juillet,  —  Huitième  exposition. 

25  juillet,  —  Neuvième  radiothérapie.  Poids,  56  kilos. 

28  juillet,  —  Du  côté  de  l'appareU  respiratoire,  on  constate  en 
arrière  de  la  sonorité  jusqu'à  la  moitié  supérieure  du  poumon.  Les 
vibratioi^^  sont  transmises  dans  la  même  zone.  Le  murmure  vési- 
culaire s'entend,  mais  il  est  très  diminué  à  la  base.  Pas  de  pectori- 
loquie  aphone.  Le  cœur  bat  normalement  à  deux  travers  de  doigt 
en  dedans  du  mamelon. 

Du  côté  de  l'abdomen,  le  ventre  n'est  pas  sensible  à  la  pression. 
Pas  de  liquide  appréciable  dans  les  flancs 

11  août,  —  Le  malade  est  mis  exeat. 


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ttJBEliClJLOâE    péniTONéALB    A    POttME    ASCÎTIQUË.  976 

État  local,  abdominal.  —  Le  liquide  a  totalement  disparu.  Le 
ventre  est  encore  légèrement  ballonné.  Le  choc  en  retour  n'est  pas 
douloureux,  non  plus  que  la  palpation  abdominale. 

Pleural.  —  Plus  de  liquide;  la  respiration  s'entend  bien  dans 
toute  rétendue  du  poumon. 

État  général.  —  Le  malade  engraisse,  bon  appétit,  se  sent  bien, 
est  a  enchanté  de  son  mode  de  traitement  ».  Poids  56  kil.  500. 

Certains  points  de  cette  observation  demandent  à  être  mis  en 
relief. 

Et  d'abord,  le  malade  a-t-il  été  réellement  amélioré  et  guéri  par 
les  rayons  X?  Nous  le  croyons.  Pendant  toute  la  durée  de  son  séjour 
à  l'hôpital,  cet  homme  n'a,  en  effet,  pris  qu'un  peu  d'arsenic  à  l'inté- 
rieur et  de  la  lécithine  composée  en  injections.  Je  crois  que  la  pra- 
tique de  ces  médicaments  a  nettement  démontré  que  s'ils  ont  une 
action  réelle  sur  le  relèvement  de  l'état  général,  ils  ne  sont  pas  capa- 
bles à  eux  seuls  de  guérir  une  tuberculose.  La  multitude  de  ces  médi- 
caments prétendus  spécifiques  n'est-elle  pas  un  critérium  de  leur 
inefficacité? 

Nous  avons  en  outre  signalé  dans  l'observation  clinique,  à  la  date 
du  23  juin,  que  le  liquide  ascitique  avait  augmenté  d'une  façon  notable. 
Or,  l'action  des  rayons  X  ne  se  fait  sentir  qu'après  une  période  de 
latence  variable  d'ailleurs  selon  les  individus,  mais  oscillant  entre 
sept  à  seize  jours  d'ordinaire.  Or,  notre  première  exposition  date 
du  15  juin.  Cette  augmentation  de  l'ascite  traduit  donc  la  réaction 
du  péritoine  à  notre  agent  physique. 

Nous  croyons  utile  d'ouvrir  à  ce  sujet  une  petit  paragraphe  et 
d'établir  un  rapprochement  entre  l'augmentation  de  l'ascite  à  la  suite 
de  la  première  exposition  aux  rayons  X  et  la  production  d'un  exsudât 
après  laparotomies  pour  péritonites  tuberculeuses.  Gelpke  constata 
cette  ascite  post-opératoire  dans  un  nombre  considérable  de  cas. 

Cet  auteur,  dans  un  article  de  la  Deutsche  Zeitschrift  fiir  Chirurgie 
(1906,  Bd.  84),  en  voit  la  cause  dans  l'hyperémie  consécutive  à  l'opé- 
ration. 

Ce  liquide  serait,  d'après  Gatti  (Langenbeck  ArchiVy  Bd.  53),  du 
sérum  sanguin;  Gelpke  (l.  c.)  et  Sick  (Jahrbericht  der  Hamburger 
Staatsanstalten,  1890)  lui  reconnaissent  des  propriétés  fortement  bac- 
téricides. 

Nous  émettrons  ici  l'hypothèse,  sous  toutes  réserves  d'ailleurs, 
que  le  liquide  traduisant  la  réaction  péritonéale  aux  rayons  X  et 
provoquant  au  début  l'augmentation  d'ascite  est  peut-être  égale- 
ment un  liquide  très  bactéricide.  Son  action  s'ajouterait  à  l'action 
de  même  sens,  mais  plus  faible  de  l'ascite  préexistante;  elle  détermi- 
nerait la  mort  des  colonies,  la  réaction  flbroformative  de  l'organisme. 
Cette  réaction  ftbreùse  s'est  produite  en  effet  dans  notre  cas  et  a 
amené  le  cloisonnement  de  l'ascite,  cloisonnement  que  nous  avons 
relevé  dès  le  15  juillet. 


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976  ARCHIVES   D^ÉLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

Notre  malade,  pendant  tout  le  cours  de  sa  maladie,  a  été  pesé 
le  lundi  de  chaque  semaine.  Le  poids  fut  de  59  kilos  pendant  tout  le 
mois  de  juin.  Il  tombe  à  55  kilos  le  6  juillet.  Or  le  4  juillet,  Ton  avait 
extrait  par  ponction  850  grammes  de  liquide,  le  5  juillet,  250  grammes; 
le  6  juillet,  1,300  grammes,  ce  qui,  en  fait,  ne  fait  qu'une  diminution 
de  2  kil.  500,  peu  exagérée  chez  un  fébricitant.  A  partir  de  cette  date, 
augmentation  régulière  du  poids,  passant  successivement  à  55  kil.  500, 
56  kOos,  puis  56  kil.  500,  malgré  la  résorption  de  l'ascite  et  du  liquide 
pleural  liée  à  une  diurèse  très  abondante. 

Le  traitement  qu'a  subi  notre  malade  s'est  donc  accompagné 
d'une  augmentation  effective  de  son  poids. 

Technique  radiohgique.  —  Nous  avons  employé  un  tube  moyen. 
L'intensité  au  courant  primaire  oscillait  entre  3  à  4  ampères;  au  cou- 
rant secondaire,  elle  était  de  6  à  7  dizièmes  de  mA.  Les  rayons  mar- 
quaient 5  à  7  au  radiochromomètre  de  Benoist. 

Nos  expositions  ont  été  faites  à  des  intervalles  assez  irréguliers, 
par  suite  de  la  pleurésie  et  de  la  fièvre  de  notre  patient  qui  nous  ont 
immobilisés  toute  une  semaine. 

En  dehors  de  cette  période,  nous  avons  fait  deux  expositions  par 
semaine.  L'anticathode  était  exactement  distante  de  25  centimètres 
de  la  cicatrice  ombilicale.  La  durée  de  l'exposition  était  de  10  minutes, 
sauf  lors  de  la  première  séance,  où  nous  n'avons  fait  qu'une  irradia- 
tion de  cinq  minutes  pour  tâter  la  susceptibilité  de  notre  malade 
et  calmer  ses  craintes. 

n  va  sans  dire  que  la  protection  des  testicules  fut  effectuée  avec 
«oin  au  moyen  de  lames  de  plomb. 

Les  résultats  du  traitement  ne  se  sont  pas  fait  attendre.  Nous  avons 
signalé  plus  haut  l'augmentation  d'ascite  d'ailleurs  passagère  et  qui 
fut  immédiatement  suivie  de  la  cessation  des  douleurs  abdominales. 

En  neuf  séances  de  radiothérapie,  notre  malade  a  été  guéri.  Nous 
ne  pouvons  prévoir  l'avenir,  ni  affirmer  que  notre  malade  est  hors  de 
danger;  mais  les  méthodes  actuelles  de  traitement  sont  si  peu  sûres 
(témoin  le  malade  de  d'Urso,  quatre  fois  laparotomisé.  —  X«  Congrese 
délia  Società  di  chir.  in  Roma,  oct.  1895),  que  la  radiothérapie  doit 
être  considérée  comme  une  arme  de  très  grande  ressource. 

Ce  mode  de  traitement  a  en  outre  l'avantage  d'être  absolument 
indolore  et  n'aboutit  que  très  rarement  à  des  radiodermites  ulcé- 
reuses, lorsque  les  séances  ont  été  trop  longues,  trop  rapprochées 
et  les  rayons  trop  mous.  Notre  malade  n'a  présenté  qu'une  légère 
rougeur  érythémateuse  suivie  d'une  forte  pigmentation  brune,  tout 
à  la  fin  du  traitement. 

La  question  de  la  radiothérapie  dans  la  tuberculose  péritonéale 
est  loin  d'être  tranchée.  En  Suisse,  Eugène  Bircher  (de  Aarau)  a 
obtenu  de  bons  résultats  de  cette  méthode,  qu'il  a  même  combinée 
à  la  méthode  opératoire. 

Jusqu'à  présent,  il  semble  que  deux  grandes  catégories  de  cas 
doivent  êtrelsoumises  au  traitement  rôntgenien  : 


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TUBERCULOSE    péRITOiNKALB    A    FORME    A8CITIQUE.  977 

Les  cas  bénins,  pour  lesquels  l'opération  semble  d'une  gravité 
disproportionnée  ; 

Les  cas  graves,  pour  lesquels  l'intervention  n'offre  que  peu  de 
chances  de  réussite.  Disons  de  suite  que  ce  serait  dans  ces  cas  que, 
d'après  Blrcher,  la  radiothérapie  compterait  ses  plus  beaux  succès. 

Pourraient  enfin  bénéficier  de  la  radiothérapie  tous  les  cas  dans 
lesquels  l'opération  serait  refusée. 

Je  prierai  le  lecteur  d'excuser  ces  longues  digressions,  mais  j'aurai 
peut-être  ainsi  fixé  l'attention  sur  ce  nouveau  mode  de  traitement 
plein  de  promesses  d'une  maladie  malheureusement  trop  fréquente 
dans  l'élément  civil,  ainsi  que  chez  nos  jeunes  matelots  et  soldats. 


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LES  TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE 


Par  E.  SPËDER» 

Assistant  de  radiologie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux. 


Nous  nous  sommes  proposé  de  donner,  dans  les  Archives  d'élec- 
tricité médicale^  la  description  de  divers  appareils  et  instruments 
employés  en  radiographie  intensive  ;  nous  ferons  aujourd'hui  celle  des 
tubes  à  grande  puissance. 

Comme  on  le  sait,  un  des  principaux  obstacles  à  l'emploi  des  fortes 
intensités  en  radiographie  est  le  peu  de  résistance  des  tubes,  transfor- 
mateurs de  rénergie  électrique  en  énergie  Rôntgen  ;  la  puissance  de  la 
décharge  qu'ils  peuvent  supporter,  dépend  essentiellement  de  leur 
construction.  Les  rayons  cathodiques  donnent  surtout  naissance,  par 
leur  choc  sur  l'anticathode,  à  des  rayons  X  et  à  de  la  chaleur.  Nous 
n'aborderons  pas  ici  Fétude  des  rapports  qui  relient  ces  différents 
facteurs  :  intensité  du  courant,  intensité  des  rayons  et  quantité  de 
chaleur  ;  mais,  quoi  qu'il  en  soit,  on  peut  considérer  que  la  quantité 
de  rayons  X  et  de  chaleur  augmente  dans  un  temps  donné  avec  l'in- 
tensité du  courant  envoyé  dans  le  tube  ;  d'où  l'emploi,  pour  abréger 
les  temps  de  pose,  des  plus  fortes  intensités  possible. 

Depuis  quelque  temps,  beaucoup  de  constructeurs  ont  porté  leurs 
efforts  vers  l'amélioration  de  la  puissance  des  tubes  et  les  modèles  les 
plus  divers  ont  été  créés. 

Actuellement,  le  même  procédé  est  presque  unanimement  employé  : 
c'est  celui  qui  consiste  à  faire  des  anticathodes  massives,  absorbant 
toute  la  chalfeur  produite  pendant  un  temps  déterminé  (i). 

M.  le  Prof.  Bergonié  a  dernièrement (i)  proposé  de  déterminer  la 
valeur  pratique  des  tubes  à  Rayons  X,  en  fixant  leur  Module  de 
Mérite. 

En  expérimentant  avec  un  courant  dont  la  courbe  est  appropriée  à 
l'excitation  de  l'ampoule, c'est-à-dire  avec  des  ondes  toujours  de  même 

0)  J.  BERGONié,  Tubes  à  Rayons  X  à  grande  puissance  (Rapport  au  Ck>ngrès  Inter- 
national d'Electricité  de  Marseille.  i4rcWy.  d'élecir.  méd.,  a5  sept.  1908), 


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LES  TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE. 


979 


sens,  le  Module  de  Mérite  d'un  tube  de  Crookes  est  le  produit  de  t intensité 
maxima,  exprimée  en  milliampères,  par  le  temps,  exprimé  en  secondes 
{et  injérieur  à  60  secondes)  pendant  lequel  il  la  supporte  sans  détériora- 
tion, les  rayons  émis  étant  au  degré  radiochromométrique  6^  Ben. 

Bien  enlendu,  dit  M.  Bergonié,  chacun  se  tiendrait  plus  ou  moins 
loin  de  celle  zone  limite  de  sécurité,  ainsi  marquée  par  le  constructeur, 
suivant  qu'il  y  aurait  pour  le  résultat  cherché  un  moindre  ou  plus 
grand  intérêt. 

Nous  allons  passer  en  revue  la  plupart  des  modèles  d'ampoules 
(quelques-uns  tout  nouveaux)  appropriés  aux  courants  de  forte  puis- 
sance,  en    en  donnant  les   principales  caractéristiques  et  qualités. 


FiG.     I. 

Tube  Giindelach,  type  «  Dauer-Pateni». 

Nous  décrirons  aussi  quelques  types  de  soupapes  électriques  à  vide, 
pour  hautes  intensités,  types  spéciaux,  dont  le  besoin  se  fait  «  chère- 
rement  »  sentir,  quand  on  veut  utiliser  des  modèles  établis  depuis  près 
do  dix  années,  et  par  conséquent  très  en  retard  sur  l'état  actuel  du 
reste  de  l'instrumentation. 

La  maison  Emil  Gundelach  (de  Gehlberg)  qui,  la  première,  s'est 
occupée  d'ampoules  pour  usage  intense,  a  déjà,  depuis  plusieurs 
années,  construit  le  type  Dauer-Patent  (fîg.  i),  L'anticathode  en  est 
formée  d'une  lame  de  platine  intimement  soudée  à  une  masse  de  fer 
très  volumineuse.  (]e  bloc  de  fer  se  continue  jusqu'à  la  paroi  de  verre 
par  un  cylindre  métallique  assez  gros.  Le  bloc  absorbe  la  chaleur,  le 
cylindre  noirci  la  rayonne.  Un  manteau  de  verre  entoure  le  cylindre 
et  la  masse  de  l'anticathode  pour  lutter  contre  l'onde  inverse.  Cette 
particularité  se  retrouve  dans  beaucoup  d'autres  modèles;  en  effet, 
avec  l'augmentation  du  volume  de  l'anticathode  et  de  son  support, 
augmente,  s'ils  sont  reliés  au  pôle  positif  de  la  source,  la  surface  où 


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98o 


ARCHIVES    D'éLEGTRIGITé   MÂDIGALE. 


peut  se  faire  Tafllux  cathodique,  lorsque  Tonde  de  fermeture  va 
changer  la  polarité  des  électrodes  du  tube.  En  vertu  du  principe  sur 
lequel  est  basée  la  soupape  de  Villard,  l'onde  inverse  aurait  donc 
moins  de  résistance  au  passage  que  Tonde  directe,  si  l'on  ne  dimi- 
nuait cette  surface  active  de  l*anticathode-anode  par  un  corps  isolant. 
A  la  suite  des  expériences  de  M.  Dessauer,  avec  son  «  Inducteur 
Intensif»,  M.  Gundelach  a  créé  un  nouveau  modèle,  Vlntensivslrom 
Rôntgenrôhre  (fig.  2).  L'anticathode,  assez  massive,  est  supportée  par 
une  forte  tige  de  cuivre  qui,  à  travers  la  paroi,  communique  avec 
un  autre  noyau  de  cuivre  long  de  lo  centimètres,  et  portant  un  radia- 


FiG.  a. 
Tube  Gundelach,  type  «  Intensivatrom  ». 

teur  à  ailette  de  même  métal.  Ce  radiateur,  présentant  une  grande 
surface,  dissipe  très  vite  dans  Tair  la  chaleur  amenée  de  Tanticathode 
par  la  tige  métallique;  au  bout  de  quelques  instants  de  fonction- 
nement, il  s'établit  un  équilibre  entre  la  chaleur  dégagée  dans  Tair  et 
la  chaleur  due  au  choc  des  rayons  cathodiques  :  Tanticathode  ne  peut 
jamais  être  portée  au  rouge.  Nous  avons,  dans  maintes  expériences, 
pu  apprécier  Texcellence  de  ce  dispositif;  nous  n'avons  jamais  eu  de 
mollissement  subit  de  Tampoule  à  la  suite  d'une  surcharge,  même 
lorsque  le  radiateur  ne  pouvait  plus  être  pris  en  main  à  cause  de  sa 
température  élevée. 

Ces  deux  ampoules  ont  aoo  millimètres  de  diamètre.  Les  modules 
de  mérite  (i)  des  tubes  que  nous  avons  manipulés  sont  pour  le  «  Dauer- 
patent  »,  aao;  pour  Tw  Intensivstrom  »,  3oo  (le  plus  élevé  que  nous 
ayons  pu  trouver). 

(')   J.  BCRGOMÉ,  lOC.   cit. 


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LES  TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE.       g8l 

Le  régulateur  de  vide  est,  soit  un  osmo  Yillard  en  Palladium,  soit 
un  régénérateur  dhimique  d'un  type  nouveau.  Ce  dernier  se  compose) 
d'un  petit  condensateur  (voir  les^^.  i  et  2)  formé  par  un  cylindre  de 
verre  garni  sur  ses  surfaces  interne  et  externe  d'une  couche  d'un 
corps  riche  en  gaz.  Ce  cylindre  est  dans  un  tube  annexe  raccordé 
avec  l'ampoule  :  un  fil  se  rend  h  la  couche  interne,  un  autre  à  l'ex- 
terne. Pour  diminuer  le  vide,  on  rapproche  les  fils  du  régulateur  de 
l'anode  et  de  la  cathode  de  l'ampoule,  le  courant  passe  dans  le  régéné- 
rateur même  lorsque  l'ampoule  trop  dure  ne  laisse  plus  passer  le 
courant.  La  disposition  en  condensateur  permet  d'utiliser  tout  le  gaz 


Pio.  3. 
Tube  Bauer  à  bobine  de  réaction  anodique. 

inclus  dans  la  matière  active,  en  le  faisant  se  dégager  uniformément 
sur  toute  la  surface  :  La  vie  de  Fampoule  est  ainsi  beaucoup  accrue! 

M.  Heinz  Bauer  (Berlin)  a  créé  une  ampoule  dont  l'anticathode 
massive,  en  cuivre,  est  garnie  d'une  lame  de  platine  et  présente  des 
ailettes  qui  en  augmentent  la  surface.  Ces  ailettes  n'ont  pas  pour  but 
de  faire  dissiper  la  chaleur,  ce  qui,  dans  un  vide  aussi  élevé  que  celui 
d'un  tube  de  Rôntgen,  ne  peut  se  faire,  du  moins  à  ce  que  dit  le  cons- 
tructeur (quoique  nous  sachions  que  la  chaleur  émise  par  des  corps, 
même  non  lumineux,  peut  traverser  le  vide  complet),  mais  servent  à 
retirer  le  plus  de  gaz  possible  de  la  masse  métallique  pendant  qu'on 
fait  le  vide  dans  Fampoule,  lors  de  sa  fabrication  ;  elle  ne  peut  ainsi 
devenir  dans  la  suite  subitement  molle,  par  un  emploi  trop  intense,  le 
métal  ne  contenant  plus  que  très  peu  de  gaz  inclus. 

Le  support  de  l'anticathode  est  creux,  et  ouvert  à  son  extrémité 


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g8a  ARCHIVES    D*éLBCTlUCITé    MéoiCALR. 

externe,  de  sorte  que  l'air  atmosphérique  vient  refroidir  le  bloc  de 
cuivre  échauffé  par  la  chute  des  rayons  cathodiques. 

Dans  le  premier  type  (fig.  3),  Tanlicathode  et  l'anode  sont  reliées 
par  une  petite  bobine  de  réaction,  qui,  par  sa  self-induction,  possède 
une  résistance  apparente  assez  grande  et  fait  un  décalage  de  phase  :  à 
cause  de  ces  deux  facteurs,  il  semble  que,  seules,  l'anode  et  la  cathode 
servent  à  la  décharge,  sans  cependant  que  le  foyer  soit  mobile  sur 
Tanticathode,  ce  qui  se  produit  quand  elle  est  isolée.  L'avantage  de  ce 
dispositif  est  d'opposer  une  plus  grande  résistance  au  passage  de  l'onde 
inverse  (l'anode  étant  de  petite  surface)  et  d'empêcher  ainsi  l'évapora- 
tion  électrique  cathodique  du  métal  de  Tanticathode. 


Pio.  k. 
Tube  Bauer  à  écUteur  et  diaphragme  anodique. 

bans  le  second  type  (fig,  U)^  le  constructeur  est  arrivé  à  faire  une 
véritable  ampoule  Rontgen  soupape,  en  interposant  un  diaphragme 
entre  l'anode  et  la  cathode.  L'anode  et  l'anticathode  ne  sont  pas  réu- 
nies; un  petit  éclateur  permet  seulement  aux  effluves  positives  de 
venir  neutraliser  la  charge  négative  de  l'anticathode,  due  aux  rayons 
cathodiques  ;  le  foyer  est  alors  fixe,  et  le  tube  ne  se  métallisé  pas.  Ces 
modèles,  établis  déjà  depuis  quelques  années,  ont  été  renforcés  ces 
temps  derniers  pour  l'emploi  de  courants  intenses. 

Nous  avons  utilisé  plusieurs  ampoules  du  premier  type  (Jig.  3), 
qui  ont  toutes  fonctionné  sans  la  moindre  onde  inverse  (vérifié  à 
l'ondoscope  Rtthmer),  le  champ  fluorescent  est  très  nettement  limité. 
Enfin  le  foyer  exactement  punctiforme  nous  a  permis  d'obtenir  des 
clichés  extrêmement  fouillés. 

Le  module  de  mérite  de  ce  tube  est  3 a 5. 


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LF8  TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE.       988 

Le  régulateur  est  Tosmo  en  palladium  ou  un  régulateur  chimique 
par  passage  du  courant  ;  très  sensible,  ce  dernier  doit  être  utilisé  avec 
le  minimum  d'intensité.  Enfm,  le  robinet  à  air  (Luft  Hahn),  présenté 
au  Congrès  d'Amsterdam,  permet  le  réglage  par  l'introduction  d'air 
atmosphérique  dans  l'ampoule.  Nous  le  décrirons  prochainement 
avec  figure. 

La  Central  Rôhre  (fîg,  5)  de  la  maison  Burger  (de  Berlin)  créée  en 
septembre  dernier,  et  dont  le  premier  exemplaire  a  été  présenté  au 
Congrès  d'Amsterdam,  a  pour  caractéristique  d'avoir  une  anticathode 
en  forme  de  demi-sphère  :  le  foyer  utile  serait  ainsi  beaucoup  plus 
limité,  et,  lorsque  l'onde  inverse  traverse  le  tube,  les  rayons  catho- 


FiG.  5. 
Tube  Burger,  type  c  Central-Rôhre  ». 

diques  normaux  à  la  surface  d'émission  ne  peuvent  rencontrer  la  paroi 
de  verre  en  un  même  point;  dans  les  tubes  à  anticathode  ordinaire 
plane,  l'onde  inverse  passant,  la  paroi  chauffée  en  une  seule  plage  par 
le  choc  des  rayons  cathodiques  devient  moins  résistante  (ce  qui  se 
produit  très  vite  lorsqu'on  emploie  de  forts  courants.  Tonde  inverse 
étant  alors  d'intensité  élevée)  et  une  étincelle  la  traverse,  rendant  le 
tube  Geisslcr,  partant,  inutilisable. 

L'anticathode  fixée  à  l'extrémité  d'une  masse  métallique  bonne 
conductrice  de  la  chaleur  communique,  à  travers  la  paroi  de  verre, 
avec  un  radiateur  d'un  genre  spécial.  Ce  dernier  est  formé  d'une  lame 
de  métal  reliant  l'anode  à  l'anticathode;  plissée,  cette  lame  présente 
une  grande  surface  de  refroidissement.  Nous  avons  vu  fonctionner 
cette  ampoule  avec  le  Grissonateur,  et  nous  avons  pu  remarquer  la 
haute  température  de  ce  «c  fanion  »  métallique  après  une  marche 
intense  de  quelques  secondes  ;  malgré  des  excitations  répétées,  l'anti- 
cathode n'a  jamais  été  portée  au  rouge. 


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984  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

Gomme  la  masse  métallique  reliée  au  pôle  positif  est  très  impor- 
tante, Tonde  inverse  aurait  tendance  à  passer,  si  une  gaine  de  verre  ne 
l'entourait  complètement  jusqu'à  la  demi-sphère  anticathodique. 

Le  régulateur  chimique  est  à  éclateur;  un  dispositif  (fin  fil  de  pla- 
tine) permet  exceptionnellement  de  durcir  l'ampoule.  Son  diamètre 
est  de  30  centimètres. 

M.  MuLLER  (d'Hambourg),  a  également,  en  septembre  dernier, 
terminé  une  Central  Rôhre  dont  le  dispositif  est  assez  particulier 
et  n'a,  que  nous  sachions,  jamais  encore  été  employé.  Toutes  les 
ampoules  ont  un  miroir  anticathodique  incliné  à  45"  sur  l'axe  du  tube, 
de  façon  à  augmenter  le  champ  d'utilisation  des  rayons  X;  l'ampoule 


Fio.  6. 
Tube  Polyphos,  type  «Spezial  Rôhre. 

centrale,  au  contraire,  a  une  anticathode  parallèle  à  la  base  de  la 
cathode.  Les  rayons  cathodiques  tombent  directement  sur  l'antica- 
thodc,  et,  du  point  d'impact,  partent  des  rayons  X  en  quantité  égale 
de  tous  côtés  :  en  effet,  la  paroi  du  verre  interposée  devant  les 
rayons  a  la  même  épaisseur  en  tous  points. 

Cette  disposition  présente  de  grands  avantages  pour  la  radio- 
graphie rapide;  en  effet,  avec  des  courants  intenses  il  est  bien 
difficile  d'éliminer  complètement  l'onde  inverse  des  inducteurs 
(surtout  s'ils  ont  une  grande  longueur  d'étincelle  maxima  et  s'ils 
sont  à  self  primaire  variable).  Cette  onde,  nous  l'avons  vu  plus 
haut,  peut  faciliter  la  perforation  de  la  paroi.  Comme  ici,  l'an- 
ticathode  est  parallèle  à  la  cathode,  les  rayons  cathodiques  issus  de  la 
première  ne  peuvent  frapper  que  la  cathode,  la  paroi  de  verre  est 
ainsi  complètement  protégée.  D'autre  part,  l'anode,  le  régulateur  et 
le  petit  appendice  par  où  l'on  fait  le  vide,  sont  ramenés  autour  de 
l'anticathode  :  les  abords  de  la  cathode  sont  tout  à  fait  dégagés,  et, 


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LES  TUBB8  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE.       986 

même  si  le   tube  est  très  dur,   aucune  étincelle  ne  peut  jaillir  à 
Textérieur  entre  les  électrodes  positives  et  négatives. 

Pour  faire  la  radiographie,  il  suffît  d'incliner  Taxe  du  tube 
d'environ  qo"  sur  le  plan  de  la  plaque  photographique.  Ce  tube  aurait 
pu  supporter  de  3o  à  4o  m  A.  (nous  ne  savons  pendant  quelle  durée). 
Le  diamètre  en  est  de  ao  centimètres. 

M.  RosENTHAL,  dout  la  compétence  en  instrumentation  radiologique 
ne  peut  être  niée,  a  créé  plusieurs  modèles  d'ampoules  fabriqués  par 
la  maison  Polyphos  (Munich). 

La  Spezial  Rôhre  (fig.  6)  est  à  anticathode  légèrement  renforcée, 
avec  miroir  en  platine  ou  iridium.  La  paroi  de  verre  est  amincie  à 


"\i 


Fig.  7. 
Tube  Polyphos,  lype  «  Platio-Eisen  »  du  D'  Rosenthal. 

l'endroit  où  passent  les  rayons  X  à  utiliser,  d'où  une  absorption 
beaucoup  moindre  des  rayons  mous,  et  une  plus  grande  richesse  de 
contraste  des  clichés. 

La  Platin  Eisen  Rôhre  (ampoule  fer-platine)  (fig.  1)  est  à  anticathode 
très  massive.  Une  tige  de  métal  fixée  par  des  supports  de  verre  la 
maintient  presque  isolée  au  milieu  de  l'ampoule. 

Elle  ne  présente  de  particulier,  comme  la  suivante,  que  le  régulateur 
dont  l'anode  et  la  cathode  sont  dans  des  tubes  annexes  séparés.  Ce 
dispositif,  excellent  pour  empêcher  la  résorption  des  gaz  de  l'ampoule 
par  le  régulateur,  ou  l'abaissement  du  vide  par  un  fonctionnement 
intempestif  de  ce  dernier  à  la  suite  d'étincelles  ou  même  d  effluves, 
complique  singulièrement  la  structure  de  l'ensemble,  et  en  accroît 
la  fragilité.  Pour  augmenter  la  capacité  du  tube  sans  lui  donner  un 
trop  grand  diamètre,  une  ampoule  annexe  est  soufQée  dernière 
l'anticathode. 

Ce  modèle  est  pour  intensités  moyennes. 

VAmpoule  Iridium  (fig,  8)  est  le  dernier  modèle  construit  à  la 


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9^6  ARCHIVES    d'électricité    MÉDICALE. 

suite  des  études  de  M.  Rosenlhal  avec  son  «  Inducteur  Universel  » 
sur  les  formes  de  courbe  du  courant  :  le  foyer  en  est  aussi  réduit  que 
possible.  L'auteur  a  choisi  l'iridium  pour  faire  le  miroir  anticathodique, 
à  cause  de  sou  point  de  fusion  beaucoup  plus  élevé  que  celui  du 
platine,  et  de  son  poids  atomique  qui,  se  rapprochant  beaucoup  de 
celui  de  ce  dernier  corps,  donne  naissance  à  des  rayons  X  de  qualité 
presque  identique,  toutes  choses  étant  égales. 

L'aspect  extérieur  de  l'IridiumRôhre  est  à  peu  près  le  même  que 
celui  de  la  n  Platin  Eisen  Rôhre  ».  Ce  modèle  a  été  établi  en  trois 
grosseurs,  de  diamètre  égal  à  i5,  i8  ou  ao  centimètres,  suivant  la 
puissance  des  décharges  que  l'on  veut  utiliser. 

Deux  autres  modèles  de  ce  type  existent  :    la  Priizisions  Rôhre, 


FiG.  8. 
Tube  PolyphoB,  type  «  Iridium  j»,  du  D'  Rosenthal. 

dont  la  finesse  de  foyer  a  été  très  soignée,  et  ïlntensUàts  Rôhre 
pour  courtes  expositions,  dont  la  puissance  est  très  grande  et 
permet  l'emploi  des  plus  hautes  intensités  lorsque  l'on  ne  désire  pas 
une  extrême  finesse  du  cliché. 

V Ampoule  Bicalhodiquê  (fig.  9)  de  MM.  Kocu  et  Sterzel  (de  Dresde) 
est  de  disposition  toute  spéciale.  La  théorie  sur  laquelle  est  basée 
cette  disposition  étant  assez  obscure,  nous  nous  contenterons  de 
dire  que  ce  tube  offre  une  très  grande  résistance  au  passage  de  l'onde 
inverse,  l'anode  étant  de  petite  surface  et  assez  enfoncée  dans 
la  gaine  de  verre  qui  la  supporte.  La  cathode,  au  contraire,  est 
exactement  à  l'entrée  de  sa  gaine  de  verre.  L'anticathode  est  isolée  et 
ne  doit  être  reliée  ni  à  l'un  ni  à  l'autre  pôle  ;  elle  porte  un  entonnoir 
métallique  à  concavité  tournée  vers  l'anode  :  lorsque  l'onde  inverse 
a  tendance  à  passer,  l'anode,  devenue  cathode,  émet  des  rayons  catho. 
diques,  qui  se  réunissent  au  sommet  de  l'entonnoir;  u  Tafflux  catho. 
dique,  dit  l'auteur,  se  faisant  très  difficilement  à  cause  des  parois  de 


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LES    TUBES    A    RAYONS    X    A    GtiANDE    PUISSANCE.  987 

rentoDnoir,  le  courant  éprouve  une  très  grande  résistance  dans  ce 
sens  :  même  avec  le  vide  le  moins  élevé,  Tonde  inverse  ne  peut  passer  ». 
Une  autre  qualité  de  cette  ampoule  est  sa  grande  constance  de  vide; 
en  effet,  par  suite  de  sa  disposition  intérieure,  il  s'établirait  un 
équilibre  entre  la  quantité  de  gaz  occlus  dans  le  métal  de  Tantica- 
thode  mis  eh  liberté  par  le  passage  du  courant,  et  la  quantité  de  gaz 
absorbée  par  le  métal  déposé  sur  les  parois  à  la  suite  de  l'évaporation 
cathodique. 

Cet  équilibre  ne  s'établissant  qu'après  quelque  temps  de  marche,  il 
faut  se  garder,  au  début,  de  surcharger  Tampoule  par  un  courant 


FiG.   9. 
Ampoule  bicatliodique  Koch-Sterzel. 

trop  intense.  Le  refroidissement  se  fait  par  Tair  extérieur,  le  support 
de  l'aiiticathode  étant  long,  volumineux  et  noirci. 

M.  Drissler  (de  Paris)  est  le  seul  constructeur  français  qui,  jusqu'ici, 
ait  fabriqué  des  tubes  à  grande  puissance. 

Nous  ne  ferons  que  citer  le  u  tube  n  bien  connu  «  du  D'  Guilloz  »,  à 
anticathode  en  chrome  platiné  et  régénérateur  en  hydrurede  calcium. 
Une  ampoule  de  ce  modèle,  d'un  type  très  puissant,  a  pu  supporter  un 
courant  d*infensité  supérieure  à  loo  m  A.  lors  des  expériences  de 
M.  le  Prof.  Bergonié  au  Congrès  de  Marseille,  avec  le  «  contact 
tournant  »  de  M.  Delon  (de  Lyon).  Nous  avons  pu  expérimenter  avec 
une  ampoule  Guilloz  du  type  ordinaire,  et  lui  avons  trouvé  un 
module  de  mérite  égal  à  lao. 

De  la  même  maison,  des  «  tubes  à  anticathode  renforcée  »  excellents 
pour  les  intensités  même  assez  élevées  (jusqu'à  ao  m  A.). 

Enfin,  un  dernier  tube   très  puissant  vient  d'être  construit  par 


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988  ARCHIVES  d'Électricité  médicale. 

M.  Drissler  sur  les  indications  du  Prof.  Bergonié  et  les  nôtres.  L'anli- 
cathode  renforcée  est  supportée  par  une  tige  de  métal  autour  de  laquelle 
sont  enroulés  plusieurs  tours  de  forte  tôle  :  la  capacité  calorifique 
énorme.  Le  support  de  Tanticathode  et  la  masse  métallique  sont 
enfermés  complètement  dans  une  gaine  de  verre  qui  ne  laisse  libre  que 
le  miroir  de  platine.  L'ampoule  a  un  diamètre  de  a 5  centimètres. 
Malgré  sa  dimension  elle  est  très  maniable.  Nous  avons  pu,  pendant 
près  de  3o  minutes,  faire  passer  a  m  A.  5  à  3  mA.  dans  ce  tube  sans 
que  le  vide  ait  changé  sensiblement.  A  fortes  intensités,  sa  puissance 
n'est  pas  moindre  et  son  module  de  mérite  est  340.  Le  régulateur  est  à 
passage  d'étincelles. 
Tels  sont  les  principaux  tubes  à  forte  puissance  qui  existent  actuel- 


FiG.  10. 
Soupape  Koch-Stenel  dite  Vakuum-Hochspannungs-Gieichrichter. 

lement.  Mais,  malgré  leur  robustesse,  ils  ne  résisteraient  pas 
longtemps  aux  marches  intensives,  s'ils  n'étaient  protégés  contre 
l'onde  inverse  par  les  soupapes  électriques.  En  effet,  quiconque  a 
utilisé  de  grandes  intensités  de  courant  pour  la  radiographie  a  pu 
remarquer  qu'il  est  très  difficile,  avec  un  inducteur,  de  n'avoir  pas 
d'onde  inverse  pendant  la  marche,  et  que  les  soupapes  ordinaires 
supportent  rarement  de  hautes  intensités.  Avec  les  transformateurs 
de  courant  alternatif  d'autre  part,  le  réglage  des  soupapes  doit  se 
faire  avec  une  extrême  minutie,  si  l'on  ne  veut  pas  en  amener  la 
destruction  rapide  :  Bien  que  Ton  ait  essayé  de  donner  un  effet 
soupape  à  quelques  tubes  (cfTet  bien  faible  parfois),  la  nécessité  de 
modèles  plus  puissants  de  soupapes  se  fait  sentir  au  même  titre  que 
pour  les  ampoules;  nous  croyons  utile  de  décrire  ceux  qui  ont  été 
spécialement  créés  pour  courants  intenses.  Le  principe  en  est 
d'ailleurs  toujours  celui  indiqué  par  M.  Yillard. 

MM.  KocH  et  Sterzel  construisent  un  modèle  qui,  tout  d'abord, 
était  destiné  à  éliminer  une  des  ondes  d'un  transformateur  de  courant 


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LES  TUBES  A  RAYONS  X  A  GRANDE  PUISSANCE.       989 

alternatif,  d*où  son  nom  :  Vakuum  Hochspannungs-Gleichrichter 
(redresseur  de  courant  de  haute  tension)  (fig,  iO).  La  cathode 
de  grande  surface  est  formée  par  une  longue  électrode  d'aluminium 
s'avançant  jusqu'à  quelques  centimètres  du  miroir  concave  anodiqué 
placé  en  retrait  dans  sa  gaine  de  verre.  Les  constructeurs  expliquent 
le  fonctionnement  de  cette  soupape  par  la  théorie  que  nous  avons 
donnée  brièvement  à  propos  du  tube  bicathodique.  L'entonnoir  se 
trouve  ici  à  l'extrémité  de  la  grande  cathode  d'aluminium. 

Le  régulateur  de  vide  est  l'osmo  en  palladium.  Nous  avons  utilisé 
cette  soupape  sur  le  meuble  d'Arsonval-Gaiffe  transformé,  avec  des 
courants  atteignant  a5  m  A.,  et  n'avons  eu  qu'à  nous  louer  de  son 
fonctionnement. 


Fig.   II. 
Soupape  Polyphos,  type  «  koch  ». 

La  soupape  de  la  maison  Pol\phos  (fig.  iij  est  du  même  sys- 
tème, le  régulateur  est  à  passage  d'étincelles  comme  pour  les  tubes 
Hosenthal. 

La  maison  Mûller  (de  Hambourg),  a,  comme  nous  l'avons  noté 
dans  notre  compte  rendu  de  l'Exposition  d'Amsterdam  (>),  fait  une 
soupape  à  trois  corps  (Dreileilige  Ventil  Rôhre).  Nous  avons  dit  plus 
haut  que  les  soupapes  oMinaires,  c'est-à-dire  à  très  petite  anode  et 
paroi  très  étroite,  ne  peuvent  résister  aux  fortes  intensités  ;  d'autre 
part,  la  mise  en  parallèle  de  plusieurs  de  ces  soupapes  ne  donne  pas 
de  bons  résultats,  parce  que  l'on  ne  peut  donner  exactement  le  même 
degré  de  vide  aux  diverses  ampoules^  et  tout  le  courant  passe  à 
travers  celle  qui  offre  le  moins  de  résistance,  c'est-à-dire  celle  dont  le 
vide  est  le  moins  élevé.  Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  M.  Mûller  a 
eu  ridée  de  faire  communiquer  trois  soupapes  de  façon  que  le  vide 
soit  exactement  le  même  dans  Tensemble.  On  peut  arriver  ainsi  à  faire 

(i)  E.  Spédbr,  Compte  rendu  des  Séances  et  de  l'Exposition  du  Congrès  d'Ams- 
terdam (Arckiv.  électr,  méd,,  a5  sept.  1908). 

AltClI.    D'BLRCTR.    MBD.  —     lf)oH  '•A 


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ggo  ARCHIVES  d'élbgtrigitb  mAdigalb. 

passer  de  grandes  intensités,  sans  avoir  les  inconvénients  que  nous 
avons  signalés  dans  un  précédent  article  (<). 

D'ailleurs,  il  est  à  remarquer,  et  nous  avons  pu  pour  plusieurs 
d'entre  elles  nous  assurer  de  leur  bon  fonctionnement,  que  les  diverses 
soupapes  que  nous  venons  de  décrire  ont  une  anode  beaucoup  plus 
large  et  beaucoup  moins  engainée  dans  une  étroite  paroi  de  verre, 
que  Ton  ne  croit  généralement  nécessaire.  L'effet  soupape  semble 
tenir  beaucoup  moins  dans  les  dimensions  réelles  des  électrodes,  que 
dans  le  rapport  de  leurs  dimensions  ;  la  maison  MûUer  a  en  effet  un 
modèle  de  soupape  à  un  seul  corps  dont  l'anode  est  relativement  très 
large  (r'"5  environ  de  diamètre),  mais  dont  la  spirale  cathodique  est  à 
spires  nombreuses  et  serrées.  Elle  fonctionne  parfaitement  et  sans 
aucun  dommage  avec  des  intensités  moyennes  (jusqu'à  i5  mA.). 

(*)  J.  Bergomé  et  E.  Spkder.  —  Recherches  techniques  avec  le  meuble  d'Arsonvt I- 
GailTe  pour  diminuer  U  temps  de  pose  en  radiographie.  Gotutnunication  au  Congrès  de 
Clermont,  août  1908  {Archiv.  d*électr.  méd.^  a5  novembre  1908). 


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1: 


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1 


APPAREIL  NOUVEAU 


NOUVEAU   SUPPORT   D'AMPOULE 

DE  M.  MAURY 


Sur  un  grand  pied  vertical  {fig,  i,  P)  lourd  et  à  large  base  en 
trépied,  est  adapté,  au  moyen  d'une  solide  virole  {fig,  i,  V)  à  deux 
directions,  le  porte-ampoule  horizontal  {fig,  i ,  H). 

Ce  porte-ampoule  présente  deux  organes  très  intéressants  et  très 
originaux  :  l'articulation  destinée  à  placer  le  tube  de  Crookes  à  une 
hauteur  et  dans  une  direction  convenables  et  la  pince  porte-ampoule. 

L'articulation  {fig.  i  et  a,  A),  placée  à  peu  près  au  milieu  du  support 
horizontal,  est  constituée  par  une  genouillère  formée  d'une  bille  tour- 
nant sur  elle-même  dans  une  coquille  qui  en  recouvre  environ  les 
quatre  cinquièmes.  C'est  en  somme  ce  que  nous  appelons  en  anatomie 
une  énarthrose.  Comme  avec  ces  sortes  d'articulations,  nous  possé- 
dons là  des  mouvements  de  rotation  sur  l'axe,  horizontaux,  verticaux, 
obliques,  dans  tous  les  sens,  jusqu'à  un  angle  minimum  voisin  de 
90  degrés,  enfin  mouvements  de  circumduction.  Une  vis  {fig,  2,  B)  à 
excentrique  bloque  solidement  la  partie  mobile  du  support  dès  que 
la  situation  désirée  est  obtenue. 

Tandis  que  ce  dernier  est  fait  de  pièces  en  cuivre  nickelé  creuses,  la 
pince  proprement  dite  est  en  bois  noirci.  Elle  forme  une  colonnette 
{fig.  1  et  a,  C)  présentant  à  son  extrémité  libre  une  encoche  ou  plutôt 
une  mortaise  {fig,  2,  K)  où  vient  se  loger  la  partie  du  tube  de  Crookes 
sur  laquelle  on  désire  faire  la  prise. 

Cette  partie  d'ampoule,  quel  que  soit  son  volume,  est  serrée  forte- 
ment contre  la  mortaise  garnie  de  liège  par  une  courroie  {fig.  2,  S) 
présentant  des  œillets  qui  viennent  accrocher,  sur  les  côtés  de  la  pince, 
des  pitons  à  ressort.  Ceux-ci  ne  permettent  pas  de  décrocher  la  courroie 


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992 


ARCHIVES    d'iSlECTRICITÉ   BlioiCALE. 


accidentellement,  mais  seulement  à  bon  escient.  La  courroie  est  en 
outre  soutenue  à  la  partie  inférieure  et  antérieure  de  la  pince  par  des 


FiG.    I. 

Vue  d'ensemble  du  pied  porte-ampoule  de  M.  Maury, 
muni  du  tube  de  Crookes  et  des  conducteurs. 


Fio.  9. 

Vue  de  la  pince  séparée  du  pied,  pour  mieux  montrer  ses  différents  organes. 
Au-dessous  de  la  pince  est  la  courroie  qui  sert  à  fixer  Tampoule  dans  la  mortaise  K. 


chevilles.  Les  pitons  d'accrochage  sont  manœuvres  au  moyen  d'un 
levier  (/(^.  2,  L)  à  excentrique,  se  déplaçant  vers  l'ampoule  pour  la 


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NOUVEAU  SUPPORT  d'aMPOULE  DE  M.  MAURY.        QQS 

libérer,  et  en  sens  contraire  pour  la  bloquer.  Cest  ce  moyen  de  serrer 
et  de  desserrer  les  attaches  qui  constitue  essentiellement  la  partie 
originale  de  la  pince. 

Ce  nouveau  support  nous  présente  donc  toute3  les  conditions  dési- 
rables et  qu'on  trouve  assez  rarement  réunies  :  facilité  des  manœu- 
vres, amplitude  et  nombre  des  mouvements,  solidité  et  fixité  des 
attaches,  grâce  à  des  organes  solides,  simples^  très  maniables,  avec 
réduction  au  minimum  des  oscillations  qui  accompagnent  souvent  les 
manipulations  faites  avec  les  différents  modèles  de  porte-ampoules. 

Ajoutons  que  le  pied  vertical  est  terminé  à  son  extrémité  supérieure 
par  des  supports  horizontaux  {fig.  i,  E)  destinés  à  soutenir  les 
cordons  conducteurs,  à  supprimer  ainsi  les  effets  du  poids  de  ces 
derniers  et  à  les  maintenir  dans  une  position  et  un  écartement 
convenables. 

D^  G.-M.  Roques. 


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M^mm  i^»mttmt»0»mmt^tmmmt 


REVUE    DE    LA    PRESSE 


Applications  indirectes  de  l*Ëlectricité 


RAYONS  X 

GIUFFRÉ.  —  Le  mécanisme  de  l'action  des  rayons  X  dans  la 
leucémie. 

L'auteur  cite  l'observation  d'un  leucémique  soumis  à  plusieurs  séan- 
ces de  radiothérapie.  Ce  traitement  lit  diminuer  le  volume  de  la  rate, 
abaissa  le  chiffre  des  leucocytes  de  240  000  à  10  000  et  améliora  l'état 
général. 

L'action  des  rayons  de  Rôntgen  dépendrait,  d'après  l'auteur,  de 
quatre  mécanismes  : 

a)  Les  rayons  produiraient  dans  les  organes  leucopoiétiques  des 
lésions  qui  diminueraient  leur  activité  fonctionnelle.  Cette  action  des- 
tructive des  rayons  sur  le  tissu  lymphoïde  a  été  démontrée  expérimen- 
talement par  Heinecke,  Milchner,  etc.  Elle  a  été  niée  par  Rosenbach, 
qui  croit  que  la  radiothérapie  agit  surtout  par  inhibition. 

b)  Les  lésions  exciteraient  les  fonctions  leucolytiques.  En  effet, 
après  quelques  séances  de  rôntgenthérapie,  on  trouverait  dans  le  sang 
de  nombreux  leucocytes  dégénérés  et  l'acide  urique  de  l'urine  aug- 
menterait dans  de  notables  proportions. 

c)  Les  radiations  détruiraient  directement  les  leucocytes  circulant 
dans  le  sang.  Beaujard  et  Linser  font  remarquer  que  lorsque  les  leuco- 
cytes ont  complètement  disparu  de  la  circulation  sanguine,  ils  existent 
encore  en  grand  nombre  dans  la  moelle  osseuse  et  dans  la  rate.  Les 
rayons  X  peuvent  d'ailleurs  exercer  même  in  vitro  une  action  destruc- 
tive sur  les  globules  blancs.  Elle  s'explique,  d'après  Barjonet  Czerny, 
par  l'influence  dissolvante  que  possèdent  les  rayons  à  l'égard  de  la 
lécithine.  L'auteur  prouve  la  réalité  de  cette  action  par  l'expérience 
suivante  :  il  compte  les  globules  blancs  d'une  quantité  donnée  de 
sérum  qu'il  soumet  ensuite  aux  radiations.  Un  nouvel  examen  lui 
démontre  alors  une  notable  diminution  des  leucocytes. 

d)  Les  rayons  détermineraient  la  formation  dans  l'organisme  d'une 
leucotoxine  ou  d'une  lysine  spéciale  qui  agirait  sur  les  leucocytes  et 
les  organes  leucopoiétiques. 


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REVUE    DE    LA    PRESSE.  9gO 

L'existence  de  cette  leuco toxine  serait  prouvée  parles  expériences 
de  Giuffré  et  Pirrone  qui  ont  reconnu  les  faits  suivants  : 

1°  Lorsqu'on  mélange  du  sérum,  préalablement  exposé  aux 
rayons  X  avec  du  sérum  non  irradié,  il  se  produit  une  diminution  du 
nombre  des  leucocytes. 

2®  Si  on  répète  la  même  expérience  avec  du  sérum  irradié  et  du 
sérum  d'un  leucémique,  on  obtient  un  abaissement  du  chiffre  des  glo- 
bules blancs  qui  peut  aller  jusqu'à  la  moitié  du  nombre  primitif. 

3^  En  mélangeant  le  sérum  provenant  d'un  homme  sain  avec  une 
quantité  de  sérum  prélevé  sur  un  leucémique  traité  par  les  rayons  X 
(20  séances)  le  nombre  des  leucocytes  du  sérum  normal  diminue  envi- 
ron d'un  tiers. 

40  a>  On  injecte  2  centimètres  cubes  de  sérum  provenant  du  même 
leucémique  traité  par  les  rayons  X  à  un  lapin  chez  lequel  on  a  provo- 
qué une  leucocytose  artificielle  au  moyen  d'une  injection  d'huile. 
On  constate  alors,  pendant  trois  jours,  de  la  fièvre,  de  l'anorexie,  de 
la  diarrhée.  Le  nombre  de  ses  leucocytes  cependant  ne  s'abaisse  pas. 

b)  Un  autre  lapin,  soumis  également  à  la  leucocytose  artificielle, 
reçoit  une  injection  de  sérum  qui  a  été  directement  exposé  aux  rayons. 
Le  nombre  des  leucocytes  de  l'animal  ne  subit  aucune  diminution. 

c)  On  obtient  les  mêmes  résultats  en  répétant  les  expériences 
chez  un  leucémique  qui  n'a  pas  été  traité  par  l'irradiation. 

L'auteur  conclut  de  ces  expériences  que  la  radiothérapie  exerce  une 
action  très  complexe,  elle  a  une  action  spécifique  directe  sur  les  leu- 
cocytes circulants  et  les  organes  leucopoiétiques.  Elle  exerce  égale- 
ment une  action  indirecte  grâce  à  la  production  secondaire  d'une  leu- 
cotoxine.  Ces  explications  cadreraient  bien,  d'ailleurs,  avec  les  idées 
de  MetchinofI  sur  les  leucolysines.  — (Rev,  de  ihérapeuL,  15  avril  1908. 


RIEDËH.  —  Sur  remploi  de  petites  doses  de  rayons  X  en  théra- 
peutique. 

L'auteur  insiste  sur  ce  fait  que  ce  sont  surtout  les  doses  minimes 
qui  doivent  être  employées  dans  la  thérapeutique  des  affections  san- 
guines; les  hautes  doses  devant  être  exclusivement  réservées  aux 
tumeurs  malignes.  Dans  la  leucémie,  on  doit  cesser  le  traitement  dès 
qu'il  se  produit  une  forte  diminution  leucocytaire  :  l'application  des 
rayons  doit  se  faire  avec  un  tube  de  dureté  moyenne,  en  contrôlant 
constamment  le  chiffre  des  leucocytes  et  l'état  général.  —  (Archiv, 
des  malad.  du  cœur,  des  vaisseaux  et  du  sang,  sept.  1908.) 


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~! 


BIBLIOGRAPHIE 


La  chirurgie  du  cancer  et  fulguration.  —  Étude  critique  de  4o  cas  de 
cancer  grave  traités  par  la  méthode  électro-chirurgicale  dite  fulguration 
(méthode  de  Keating-Hart),  en  collaboration  avec  Fauteur  de  la  méthode. 
1  brochure,  in-S*",  84  pages,  avec  nombreuses  figures  tirées  des  Archives 
provinciales  de  chirurgie,  la,  place  des  Jacobins,  Le  Mans. 

C'est  le  fascicule  le  plus  complet  que  nous  ayons  sur  la  fulguration  ou 
méthode  de  Keating-Hart.  Ce  volume  comprend  toutes  les  observations 
classées  par  régions  :  crâne,  langue,  lèvres,  maxillaires,  sein,  etc.  Presque 
toutes  les  observations  sont  données  avec  photographies  avant  le  traitement 
et  après  le  traitement.  L'auteur  fait  suivre  les  observations  d'une  dizaine  de 
pages  de  commentaires  et  conclusions;  il  y  définit  la  méthode,  indique 
les  phénomènes  immédiats,  les  phénomènes  consécutifs  et  les  phénomènes 
éloignés.  Il  établit  ensuite  une  statistique  dans  laquelle  il  montre  les  cas 
opérables  actuellement  en  vie  et  cicatrisés,  les  cas  inopérables  soulagés,  les 
échecs  et  les  cas  de  mort  par  infection  intercurrente.  Il  donne  surtout  à  la 
fin  des  principes  opératoires  que  nous  recomms^ndons  à  tous  les  chirurgiens 
qui  veulent  bien  nous  aider,  nous  électriciens,  dans  l'étude  et  la  pratique 
de  cette  si  intéressante  méthode. 

J.  B. 


L'imprimeur-Gérant  :  G.  Gounouilhoc. 


Bordeaux. —  Impr.  G.  Gouhouilhou,  rue  Guiraude,  9-11. 


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10>  ANNÉE.  N«  252  25  décembre  1906. 


ARCHIVES 

D'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 

EXPÉRIMENTALES  ET  CLINIQUES 


Fondateur  :  J.  BERGONIÉ. 


INFORMATIONS 


La  nouvelle  Société  de  radiologie  médicale.  —  On  vient  de  fonder 
à  Paris  une  Société  de  radiologie  dont  le  but  est  Tétude  scientifique  des 
applications  à  la  médecine  des  radiations  en  général.  Ce  but  est  donc  plus 
étendu  que  celui  de  la  Société  Rôntgen  de  Berlin,  puisque  les  applications 
des  rayons  X  ou  rayons  de  Rôntgen,  au  diagnostic  et  à  la  thérapeutique, 
ne  sont  qu'une  partie  de  son  champ  d'action;  les  rayons  de  Becquerel,  les 
rayons  ultra-violets  et  enfin  les  rayons  lumineux  ou  non  de  toule  longueur 
d*onde  considérés  dans  leurs  applications  médicales  sont  aussi  de  son 
domaine. 

Les  médecins  seuls  seront  membres  actifs  de  la  Société  future;  mais  les 
physiciens  qui  par  leurs  travaux  auront  contribué  au  développement  de 
ces  applications  médicales  seront  membres  d'honneur.  Nous  ferons  connaî- 
tre les  statuts  de  la  nouvelle  Société,  ainsi  que  son  Bureau  dès  que  celui-ci 
sera  constitué.  En  attendant,  nous  ne  pouvons  que  souhaiter  à  la  nouvelle 
Société  une  longue  vie,  beaucoup  et  de  bons  adhérents,  enfin  d'intéressants 
travaux  sur  les  sujets  si  pleins  de  promesses  qui  constituent  son  domaine, 
aujourd'hui  la  plus  belle  partie  de  l'électricité  médicale. 

Un  nouveau  traitement  de  la  radiodermite  chronique  des  méde- 
cins-électriciens. —  C'est  la  fulguration  qui  constitue  ce  nouveau  trai- 
tement 1  L'on  sait  s'il  était  attendu  et  désiré  I!  Pour  le  moment,  un  seul  essai 
a  été  fait  à  notre  connaissance,  mais  il  est  des  plus  probants.  Il  s'agissait 
d'une  radiodermite  des  mains  très  ancienne  chez  l'un  des  opérateurs  de  la 
première  heure.  La  plupart  des  doigts  étaient  couverts  de  cette  mousse 
épithéliale  qu'un  long  repos  loin  des  tubes  de  Crookes  flétrit  et  fait  tomber, 
mais  qu'une  exposition  ou  le  voisinage  du  tube  fait  repulluler  et  s'étendre. 

▲RCH.  D'éLBCTR.   MÉD.  —  1908.  7$ 


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99^  AilCillVES    D^ÉLECTRICITË    MEDICALE. 

Comme  une  demi-impotence  était  à  craindre,  Tintéressé  s'est  soumis  au 
traitement  qu'on  lui  a  proposé.  Ce  traitement  a  consisté  à  enlever  toutes 
les  croules,  à  cureter  superficiellement  les  excoriations  et  les  crevasses  et  à 
fulgurer  par-dessus.  Vu  bout  de  quinze  jours  Tépidermisation  était  par- 
faite; plus  tard  une  peau  complètement  saine,  exempte  de  toute  télangiec* 
tasie,  d'une  coloration  normale,  avait  remplacé  la  surface  croùteuse  et 
ulcérée  qui  existait  auparavant.  Qu'on  se  le  dise  entre  radiologistes! 

La  réforme  des  études  médicales.  —  La  réforme  des  études  médi- 
cales figure  parmi  les  questions  qui  seront  discutées  au  Conseil  supérieur 
de  l'Instruction  publique  dont  la  session  s'est  ouverte  il  y  a  huit  jours. 

Le  projet  de  décret,  adopté  par  la  section  permanente  du  Conseil 
supérieur,  fixe  à  cinq  années  la  durée  des  études  en  vue  du  doctorat  en 
médecine,  non  compris  l'année  préparatoire  au  certificat  d'études  physiques, 
chimiques  et  naturelles.  Ces  études  peuvent  être  faites  :  pendant  les  trob 
premières  années,  dans  une  école  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie; 
pendant  les  cinq  années,  dans  une  faculté  de  médecine,  dans  une  faculté 
mixte  ou  une  école  de  plein  exercice  de  médecine  et  de  pharmacie. 

Les  aspirants  au  doctorat  en  médecine  prennent  vingt  inscriptions;  le 
cours  de  celles-ci  est  suspendu  pendant  la  présence  de  l'étudiant  sous  les 
drapeaux. 

Il  est  étabfi  un  livret  scolaire  au  nom  de  chaque  étudiant,  et  ce  livi-ct,  sur 
lequel  sont  inscrites  les  notes  d'assiduité  et  d'interrogations  obtenues  aux 
travaux  pratiques  et  aux  stages,  sera  obligatoirement  communiqué  aux 
juges  d  tous  les  examens,  sous  peine  de  nullité  de  l'examen. 

L'enseignement  en  vue  du  grade  de  docteur  en  médecine  comprend  un 
enseignement  théorique  (portant  sur  les  sciences  zoologiqucs  et  sur  les 
enseignements  annexes  à  la  médecine,  à  la  chirurgie  et  à  l'obstétrique),  un 
enseignement  technique  donné  dans  les  laboratoires  (travaux  pratiques 
obligatoires  et  répartis  entre  les  cinq  années  de  scolarité),  un  enseignement 
clinique  donné  dans  les  hôpitaux. 

Le  stage  est  obligatoire  pendant  les  cinq  années  d'études;  il  a  chaque 
année  une  durée  de  neuf  mois.  Au  cours  et  à  la  fin  de  chaque  stage, 
l'étudiant  est  interrogé  par  le  chef  du  service  auquel  il  est  attaché. 

Les  examens  sont  de  deux  sortes  :  examens  de  travaux  pratiques  pour 
chaque  enseignement;  examens  de  fin  d'année.  La  thèse  ne  peut  èti-e 
soutenue  qu'après  réception  aux  examens  de  clinique. 

Un  arrêté  ministériel  déterminera  la  date  d'application  du  nouveau 
décret.  Les  étudiants  qui  auront  pris  inscription  avant  cette  date  subiront 
les  examens  d'après  le  régime  prévu  par  le  décret  du  a 4  juillet  1899. 


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imÀmÀmÀ0m»mJmÀÀ0»mmÀ^À^Âtimm4éttttitU^»tk$immmmmmmM'tà^km4MÂm^^mmÂ*0*0td*k 


DE  L'EMPLOI  DES  RAYONS  X  DANS  U  RÉGION  OCULAIRE 


Par  MM.  L.  TRIBONDEAU  et  P.  LAFARGUB. 


Les  cas  de  guérison  des  tumeurs  des  paupières,  de  la  conjonctive, 
de  la  cornée,  par  la  radiothérapie,  ne  se  comptent  plus  aujourd'hui 
(nous  en  avons  nous-mêmes  observé  plusieurs  dans  le  service  de 
M.  le  Prof.  Bergonîé);  on  lui  doit  même  la  disparition  de  tumeurs 
intra-oculaires  :  gliome  (Hilgartner,  Joarn,  of  Amer,  med,  Assoc. 
1906,  p.  999),  sarcome  de  l'iris  (Ring,  Ibid.y  p.  ioo3);  elle  est  encore 
venue  à  bout  de  conjonctivites  très  tenaces  telles  que  la  conjonctivite 
prinlanière  (Exemple  :  Pusey,  Ibid,y  p.  999),  le  trachome  (Exemples  : 
Mayou,  Soc,  ophtal.  du  R,-U,,  1903;  Bettremieux,  Rec.  dophUiL, 
1903,  etc.).  L'activité  curatrice  des  rayons  est  donc  bien  démontrée. 
Ils  ont  de  plus,  sur  les  autres  méthodes,  la  supériorité  des  résultats 
esthétiques  :  ils  peuvent  éviter  des  cicatrices  vicieuses,  des  délabre- 
ments importants,  voire  même  Ténucléation  du  globe  oculaire. 

Pourtant,  malgré  ses  succès  et  ses  avantages,  beaucoup  de  médecins 
refusent  d'utiliser  la  rontgenisation  pour  le  traitement  des  tumeurs  de 
l'œil  ou  de  son  voisinage,  et  ceux  qui  s'en  servent  laissent  deviner 
dans  leurs  publications  une  cert^tine  hésitation.  C'est  que,  chez  tous, 
existe  la  même  crainte  plus  ou  moins  avouée  :  risquer  la  fonction 
visuelle.  Or,  si  pareil  sacrifice  peut  être  consenti  de  parti  pris  quand 
il  s'agit  de  néoplasmes  intra-oculaires,  puisque  aucun  traitement  ne 
peut  l'empêcher,  on  ne  saurait  courir  un  tel  danger  pour  éviter  une 
cicatrice  vicieuse  ou  pour  abréger  une  inflammation  guérissable  par 
d'autres  moyens. 

La  question  doit  donc  être  posée  :  «  Les  rayons  X peuvent-ils  provO' 
qaer  la  cécité  ou,  tout  au  moins,  compromettre  plus  ou  moins  grave- 
ment la  fonction  visuelle?  » 

Les  altérations  rôntgeniennes  susceptibles  d'être  considérées  comme 
pouvant  amener  ce  résultat  sont,  par  ordre  de  gravité  : 

r  Les  altérations  nerveuses  :  lésions  des  cellules  rétiniennes,  entraî- 
nant la  dégénérescence  du  nerf  optique. 


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lOOO  ARCHIVES   D'éLEGTRIGITi   MÉDIGALB. 

a"*  Les  altérations  des  milieux  de  Vœil  :  en  particulier  du  cristallin, 
entraînant  la  cataracte. 

3'  Les  altérations  des  membranes  da  globe  :  cornée  et  iris,  entraînant 
des  taies,  des  synéchies,  la  panophtalmite. 

4*  Les  altérations  de  la  conjonctive  et  de  la  peau,  pouvant  entraîner 
l'occlusion  de  la  fente  palpébrale. 

Voyons,  pour  chacune  d'elles,  ce  que  nous  apprend  l'expérimen* 
tation  sur  les  animaux  et  l'observation  chez  le  malade. 


S  I.  Altérations  nerveuses. 

Expériences  sur  les  anima^ux.  —  Les  premières  recherches  furent 
faites  par  Birch-Hirschfeld  sur  cinq  lapins  (Archiv.  /Or  OphtaL, 
1904^.  Sauf  dans  un  cas,  ou  la  dosejut  trop  faible  (moins  de  12  H), 
il  déclare  avoir  observé  d'une  façon  constante  (doses  de  is  H  à  30  H) 
des  lésions  de  la  rétine,  lesquelles  entraîneraient  la  dégénérescence  du 
nerf  optique,  histologiquement  constatable  vers  le  quarantième  jour 
(coloration  de  la  myéline  par  la  méthode  de  Marchi). 

Nous  n'avons  pas  voulu  accepter  sans  contrôle  un  résultat  d'une 
telle  importance,  et  nous  avons  irradié  un  des  yeux  de  quatre  lapins, 
en  dépassant  très  largement,  pour  deux  d'entre  eux,  les  doses 
employées  par  notre  prédécesseur  (jusqu'à  quatre  fois  autant  de  rayons 
environ).  Grâce  à  l'examen  comparatif  des  yeux  sains  et  irradiés,  et  i 
des  recherches  de  technique  histologique  sur  des  yeux  normaux,  nous 
avons  acquis  la  conviction  que  les  rayons  X  sont  sans  action  appré- 
ciable sur  la  rétine  et  sur  le  nerf  optique  (Tribondeau  et  Lafargne, 
R,  biol.  de  Bordeaux,  7  juillet  1908)  et  que  les  altérations  décrites  par 
Birch-Hirschteld  sont,  ou  bien  des  artifices  de  préparation,  ou  bien 
des  erreurs  d'interprétation. 

D'après  lui,  les  lésions  rétiniennes  principales  consisteraient  en  la 
dégénérescence  des  cellules  ganglionnaires  par  destruction  poussié- 
reuse de  la  substance  chromatophile,  vacuolisation  du  protoplasme  et 
ratatinement  du  noyau.  Or,  jamais,  dans  nos  globes  irradiés,  plongés 
immédiatement  dans  le  bichromate  acétique  de  Tellyesniczky,  et 
fendus  dans  ce  fixateur,  nous  ne  les  avons  trouvées,  — même  chez  un 
lapin  irradié  pendant  deux  heures,  qui  aurait  dû  être  frappé  très  forte- 
ment. Par  contre,  nous  les  avons  vues  très  nettement  dans  des  rétines 
non  irradiées,  quand  le  globe  avait  été  ouvert  et  laissé  à  l'air  pendant 
quelque  temps  (même  quelques  minutes),  ou  bien  avait  été  fixé  dans 
des  liquides  à  base  de  formol  ou  de  sublimé.  Nous  avons,  en  outre, 
observé  dans  l'œil  sain  des  variations  morphologiques  et  des  irrégula- 
rités de  distribution   des    cellules  ganglionnaires   qui  peuvent  en 


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DE   l'bMPLOI   DBS   RAYONS    X   DAMS   LA   REGION    OCULAIRE.       lOOI 

imposer  pour  des  transformations  pathologiques  à  divers  stades, 
aboutissant,  par  places,  à  une  disparition  complète  des  éléments. 

Parmi  les  lésions  rétiniennes  secondaires  indiquées  par  Birch- 
Hirschfeld,  le  relâchement  du  réseau  des  plexiformes  doit  être  mis 
sur  le  compte  d'une  mauvaise  fixation  ;  Taspect  homogène  des  grains 
externes  s'explique  par  leur  grande  colorabilité  ;  les  masses  réfrin- 
genteS)  entourées  d'une  auréole  claire  et  situées  dans  la  couche  des 
fibres  nerveuses,  sont  des  tronçons  de  fibres  de  MûUer;  Taspect 
granuleux  de  la  partie  externe  de  la  membrane  de  Jacob  est  dû  à  la 
coupe  oblique  des  bâtonnets. 

D'autre  part,  Birch-Hirschfeld  a  eu  tort,  selon  nous,  de  conclure 
à  la  dégénérescence  du  nerf  optique,  simplement  d'après  quelques 
Marchi  positifs.  Nous  avons  trouvé  ce  procédé  très  inconstant,  appliqué 
au  nerf  optique.  Un  seul  de  nos  nerfs  irradiés  s'est  imprégné,  et  ce 
n'était  précisément  pas  le  plus  exposé. 

Admettons  un  moment  l'existence  des  altérations  de  la  rétine  et  du 
nerf  optique  signalées  par  Birch-Hirschfeld;  elles  seraient  les  pre- 
mières manifestations  d'une  destruction  très  étendue,  puisque  l'auteur 
note  deux  fois  sur  cinq  des  signes  de  dégénérescence  totale  du  nerf 
optique.  Donc,  en  conservant  les  animaux  rôntgenisés  pendant  long- 
temps, ils  devraient  devenir  aveugles  et,  à  l'autopsie,  les  cellules  gan- 
glionnaires devraient  avoir  disparu  complètement  ou  presque,  en 
même  temps  que  le  nerf  optique  se  serait  atrophié,  et  que  les  diverses 
couches  de  la  rétine  manifesteraient  nettement  le  contre-coup  subi  par 
elles.  Nous  avons  irradié  les  deux  yeux  d'un  lapin  pendant  une  heure 
(lo  centimètres;  omA.8;  R.  6);  nous  l'avons  conservé  pendant  cinq 
mois,  sans  qu'il  ait  présenté  un  trouble  manifeste  de  la  vue;  l'examen 
histologique  avec  colorations  diverses,  mensurations,  etc...,  n'a  décelé 
ni  destruction  des  cellules  ganglionnaires,  ni  modifications  des 
diverses  couches  de  la  rétine,  ni  atrophie  du  nerf  optique. 

D'ailleurs,  Tribondeau  et  Bellay  (voir  Thèse  de  Bellay.  Bordeaux, 
1907-8),  expérimentant  sur  l'œil  des  chats  nouveau-nés,  avaient 
remarqué  l'intégrité  des  cellules  ganglionnaires  et  du  nerf  optique 
après  une  exposition  bien  plus  intense  et  une  période  d'attente  beau- 
coup plus  longue  que  pour  les  lapins  de  Birch-Hirschfeld.  11  y  avait 
là  une  contradiction  d'autant  plus  remarquable  que  les  tissus  des 
animaux  très  jeunes  sont,  en  général,  plus  sensibles  aux  radiations 
que  ceux  des  animaux  adultes. 

Nous  avons  depuis,  dans  un  autre  but,  pratiqué,  sur  des  chats 
d'âges  divers,  de  nombreuses  rôntgenisations  d'yeux,  avec  des  doses 
parfois  énormes,  sans  jamais  constater  d'altérations  de  la  rétine  ou  du 
nerf  optique,  ni  de  diminution  de  la  vue  (en  dehors  des  cas  de  cata- 
racte et  de  kératite). 

Aussi,  nous  concluons,  contrairement  à  Birch-Hirscf^eld,  que  les 


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lOOQ  ARCHIVES   D'éLECTRICiré   MÉDICALE. 

rayons  X  n'enlrainenl  pas,  chez  les  animaux,  de  troubles  de  la  vue  par 
alléralions  nerveuses,  même  avec  des  doses  bien  supérieures  à  celles 
de  la  radiothérapie. 

Constatations  faites  chez  l'homme.  —  Un  seul  auteur,  à  notre 
connaissance,  ajjirme  la  production  de  lésions  nerveuses  de  Vœil  avec 
preuves  à  l'appui  :  c'est  Birch-Hirschfeld.  Quelques  rares  médecins 
admettent  la  possibilité  de  ces  lésions,  mais  semblent  plutôt  influencés 
par  les  affirmations  du  précédent  que  poussés  par  une  conviction  basée 
sur  des  observations  personnelles.  Examinons  les  «  preuves  »  de 
Birch-Hirschfeld. 

Premier  Mémoire  {Archiv  fur  Ophthal.,  1904).  Observation  IV.  —  A  trait  à 
un  ulcus  rodens  du  tiers  externe  de  la  paupière,  d*abord  guéri  par  les 
rayons  X,puis  r^idivé,  avec  invasion  des  deux  tiers  externes  de  la  cornée. 
Malgré  la  radiothérapie  (successivennent  :  6  H,  16  H,  34  H)  on  dut  pratiquer 
rénucléation  à  cause  des  douleurs,  l'œil  étant  d'ailleurs  devenu  progressi- 
vement aveugle.  La  rétine  montre  des  altérations  semblables  à  celles  des 
lapins  :  vacuoiisation,  dissolution  de  la  substance  chroma tophile,  ratali- 
nement  du  noyau,  destruction  des  cellules  ganglionnaires;  ajourement  des 
fibres  nerveuses.  Toutefois  «  on  ne  peut  dire  si  le  tronc  du  nerf  optique  est 
dégénéré  ;  son  point  d'entrée  offre  son  aspect  normal  ».  La  macula  est  creusée 
de  petits  kystes  dus  aux  altérations  vasculaires,  imputables  elles-mêmes  aux 
rayons  X. 

Les  aveux  de  Birch  -  Hirschfeld,  dans  son  deuxième  mémoire,  enlèvent 
à  cette  observation  toute  valeur.  Il  reconnaît  que  l'examen  de  la  vue  n*avait 
pas  été  pratiqué,  qu'on  s'en  était  rapporté  aux  dires  du  malade,  et  qu'il 
y  avait  des  signes  de  fflaucome.Si  nous  ajoutons  à  ces  déclarations  que  les 
deux  tiers  de  la  cornée  étaient  envahis  par  la  tumeur  et  que  le  dernier  tiers  fut 
atteint  de  kératite  rôntgenienne,  la  perte  de  la  vue  s'explique  sans  invoquer 
des  altérations  nerveuses  qui,  pour  nous,  n'existent  même  pas  dans  les  expé- 
riences. Enfin,  nous  croyons  la  dégénérescence  cystoïde  de  la  macula  tout  à 
fait  indépendante  de  l'irradiation. 

Deuxième  Mémoire  {Archiv  fur  Ophthal,  1907).  Observation  I  (Cas  de 
Ammann,  réétudié  par  Birch-Hirschfeld).  —  II  s'agissait  d*un  petit 
sarcome  de  la  choroïde,  irradié  pendant  ai  minutes,  en  trois  séances.  La 
vue  tomba,  en  cinq  semaines  et  demie,  de  o,5  à  o,o5.  Mais  il  faut  remarquer 
que  la  tumeur  s'accrut  rapidement  et  détermina  un  décollement  rétinien 
de  plus  en  plus  accentué  et  de  la  névrite  optique.  Comme  il  n'est  pas  rare 
de  voir  un  sarcome  entraîner  le  décollement  précoce  de  la  rétine,  on  ne  peut 
attribuer  ce  dernier  à  la  rôntgenisation;  l'auteur  lui-même  en  convienL 
L'action  des  rayons  X  dans  rafTaiblissement  de  la  vue  parait  donc  avoir  été 
nulle. 

L'examen  histologique  montra,  dans  ce  cas  comme  dans  le  précédent,  une 
dégénérescence  vacuolaire  de  la  rétine.  Mais  Birch-Hirschfeld  est  moins 
nflirmatif  sur  son  origine  rôntgenienne  qu'il  donne  seulement  comme  pos- 
sible. Fait  plus  curieux,  il  n'ose  pas  non  plus  attribuer,  cette  fois,  aux 
radiations  les  altérations  des  cellules  ganglionnaires,  niées  par  Ammann, 
mais  très  nettes  pour  lui,  quoique  h  leur  début,  et  toujours  Identiques 
cependant  à  celles  des  lapins. 

Même  Mémoire.  Observation  II.  —  Ulcus  rodens  voisin  de  l'œil.  V  =  6  la 
avant  le  traitement  radiothérapique  (120  minutes  en  six  séances).  La  tumeur 
guérit,  mais  V  tombe  à  6/24,  en  même  temps  qu'apparaît  une  kératite 
interstitielle.  V  étant  encore  descendue  jusqu'à  6/80,  alors  que  la  cornée 


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DE   l'emploi    DBS    RAYONS    X    DANS    LA    REGION    OCULAIRE.        IOo3 

s'éclaircissait,  l'auteur  «  vint  à  penser  que  l'appareil  nerveux  de  Toeil  devait 
aussi  avoir  été  lésé  en  quelque  chose  par  les  rayons  Hôntgen,  par  analogie 
avec  les  expositions  expérimentales».  Quand  le  malade  fut  revu,  assez  long- 
temps après,  il  y  avait  eu  récidive  s*étendant  jusqu'à  la  cornée,  envahie  par- 
tiellement par  un  tissu  de  pannus,  et  présentant  encore  de  petits  troubles 
interstitiels,  reliquats  de  la  kératite  rôntgenienne  antérieure.  «  V  n'avait  pas 
varié  depuis  les  dernières  recherches.»  Une  exposition  intensive  fut  alors 
faite,  et  l'œil  énucléé  douze  heures  après. 

La  rétine  aurait  présenté  les  caractères  de  dégénérescence  du  troisième 
neurone  déjà  décrits  chez  les  animaux  et  l'homme,  tandis  que  les  premiers 
neurones  étaient  normaux.  «  Une  dégénérescence  nette  du  nerf  optique  ne 
put  être  trouvée.  »  Il  n'y  avait  pas  de  dégénérescence  cystoïde  de  la  macula. 

On  saisira  toute  l'invraisemblance  de  ces  signes  de  dégénérescence  des 
cellules  ganglionnaires  qui,  si  on  les  attribue  aux  premières  irradiations, 
sont  demeurés  tels  quels,  sans  évoluer,  pendant  près  d'un  an.  ou  qui,  si  on 
les  croit  provoqués  par  la  rôntgenisalion  in  extremis  de  l'œil,  sont  apparus 
en  douze  heures;  alors  que  les  cellules  tuées  par  les  rayons  disparaissent 
d'ordinaire  après  une  à  trois  semaines,  et  que  les  éléments  les  plus  sensibles 
aux  radiations,  comme  les  cellules  séminales,  ne  présentent  d'altérations 
manifestes  qu'au  bout  de  plusieurs  jours  I  Comment  expliquer,  d'autre  part, 
le  maintien  de  l'acuité  visuelle  et  l'intégrité  du  nerf  optique? 

La  persistance  des  troubles  cornéens  suffît,  pensons  nous,  à  expliquer  la 
faiblesse  de  l'acuité  visuelle.  Quant  aux  lésions  nerveuses,  ce  cas  ne  les 
démontre  pas  plus  que  les  autres,  au  contraire. 

En  résumé,  les  observations  de  Birch-lUrschJeld  ne  prouvent  pas 
Texistence  chez  Vhommc  de  troubles  de  la  vue  dus  à  des  altérations 
rôntgeniennes  de  la  rétine  et  du  nerf  optique. 

Le  fait  qu* aucun  autre  radiolhérapeuie  ne  mentionne  la  production  de 
pareils  troubles,  alors  que,  dans  mainte  observation,  on  se  rend  compte, 
bien  que  V auteur  évite  de  le  signaler  explicitement,  que  la  protection  de 
Vœiljut  très  incomplète  ou  nulle,  est  déjà  assez  suggestif. 

Mais  il  existe,  de  plus,  un  nombre  déjà  respectable  d'observations 
dans  lesquelles  l'absence  ou  l* insuffisance  de  protection  du  globe  est 
nettement  spécifiée,  oh  Virradiation  Jut  parfois  très  forte,  et  où, 
néanmoins,  la  vision  resta  intacte.  En  voici  quelques  exemples  : 

Valude  (Ann.  d'ocul.,  igoS)  Kpithélionia  palpébro-conjonctival  récidi- 
vant. 'ioo  minutes  d'irradiation;  en  ao  séances;  à  i5  centimètres;  3  à  4  H 
pnr  séance;  pas  de  protection  de  l'œil.  Gnérison  partielle.  Vision  conservée. 
••  Les  applications  de  rayons  \  ne  semblent  pas  oflrir  de  danger  réel  pour  la 
vision,  contrairement  ù  ce  qu'on  a  avancé.  » 

Dupeyrac  (Marseille  mêd.,  ic)o5j.  Kpilhélioma  de  l'angle  interne  de  l'œil 
12  séances  de  la  H  5;  R.5;  pas  de  protection  de  l'œil.  Guérison  complète. 
Rien  du  côlé  de  l'œil. 

Bouissiôre  {Thèse  Bordeaux,  1905-1906).  Épithélioma  des  deux  pau- 
pières. Radiothérapie  pendant  deux  mois.  Protection  du  globe  impossible. 
Guérison.  Vision  non  troublée. 

Van  Duyse  et  de  Nobele  (/Irc/iiy.dV/^c/r.m^d.,  1906). Prolifération  lym- 
phomateuse  hyaline  de  la  conjonctive  bulbaire.  <»o  minutes;  R.5;  r5  centi- 
mètres; intensité  totale  =  teinte  B  Sabouraud  ;  pas  de  protection  de  l'œil. 
Guérison;  mais  kératite  abaissant  Va  i/io;  retour  ultérieur  de  V  à  i/'|. 


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1004  ARCHIVES    D'éLEGTRlGITÉ   MÉDICALE. 

Guglianetti  (Archiv,  di  ottamol.,  1906).  Épithélioma  du  limbe  coméen. 
Pas  de  protection  du  glot>e.  Phénomènes  dUnÂltration  passagers  dans  le  seg- 
ment antérieur,  sans  troubles  de  la  Tonction  visuelle. 

Weeks  (Journ.  of  Amer,  med,  As^oc,^  1906, p. 996). Épithélioma  delà  con- 
jonctive bulbaire.  700  minutes  d'irradiation  en  100  séances;  10  pouces;  pro- 
tection presque  nulle  à  travers  un  tube  d*un  pouce  et  quart.  Guérison. 

V  =  1/2. 

Ayres  {Ibid.,  p.  998).  Aucune  lésion  de  Toeil  après  radiothérapie  du 
trachome. 

Ring  {Ihid.j  p.  ioo3).  Sarcome  de  Tiris;  guérison  par  les  rayons  X,  sans 
aucun  résultat  fôcheux  du  côté  de  la  rétine, 

Lafargue  (observation  inédite).  Œil  droit  aveugle  à  la  suite  d*un  trau- 
matisme. Épithélioma  de  la  paupière  gauche.  a5o  minutes  d*irradiation  en 
35  séances;  10  centimètres;  R.  5;  omA.  5; protection  du  globe  très  mauvaise. 

V  de  Toeil  gauche  ne  baisse  pas  (8/10). 

Bien  mieux,  dans  certains  cas  oà  le  globe  ne  fui  pas  protégé,  la 
vision  s'améliora,  après  radiothérapie,  grâce  à  la  disparition  de  certains 
phénomènes  morbides.  Exemples  : 

Kienbôck  {Journ,  of  Amer,  med.Assoc.^  1906,  p.  996).  Sarcome  des  orbites 
avec  exophtalmie  et  névrite  optique  bilatérales.  3o  séances  de  rayons  X. 
Guérison.  Les  yeux  reprennent  leur  aspect  normal,  et  V  retourne  en  partie. 

Ruggero  Pardo  (Ibid.j  p.  997).  Trachome  rebelle.  6  séances  de  4  ^ 
10  minutes.  Guérison.  Éclaircissement  du  pannus  avec  retour  marqué  de 
l'acuité. 

La  résistance  offerte  par  la  rétine  aux  rayons  X,  alors  que  cette 
membrane  est  si  facilement  altérée  par  d'autres  causes,  étonnera  sans 
doute  beaucoup  de  médecins;  personnellement  elle  ne  nous  surprend 
pas  ;  elle  confirme  une  fois  de  plus  la  loi  de  corrélation  entre  la  fragilité 
rontgenienne  des  cellules  et  leur  activité  reproductrice,  formulée  par 
J.  Bergonié  et  L.  Tribondeau  (C.  R,  de  VAcad,  des  Se,  10  déc. 
1906,  et  Congrès  de  VA,  F.  A.  S.,  août  1908);  les  cellules  nerveuses  ne 
S3  multiplient  pas:  elles  sont  réfractaires  aux  radiations. 


S  II.  Altérations  des  milieux  de  Tœil. 

Expériences  sur  les  animaux.  —  Nous  laisserons  de  côlé  les  modi- 
fications exclusivement  microscopiques,  sans  intérêt  actuel,  signalées 
par  Birch-Hirscbfeld,  Tribondeau  et  Belley  dans  les  humeurs 
aqueuse  et  vitrée. 

Tribondeau  et  Récamier  constatèrent,  en  1905  (R.  bioL  de  Bordeaux, 
17  juin),  que  l'œil  d'un  chat  nouveau-né^  irradié  avant  l'ouverture  des 


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Photographie  I. 
Tête  de  chat  à  l'Age  de  cinq  mois  et  demi  ;  grandeur  nature. 

O.  Cl.—  Irradia  1c  neuvième  jour,  dès  l'ouverluro  de««  pnupi^res  (30  minuIeH,  en  deux  Késncen;  inleniiilé  ^  0  mA.  i; 
dittanrc  -^  10  centlmi^trcs  :  rajoii»  n»  6).  Le*  poil».  tuinb^«  apré«»  radiodermite  nun  ulrërcu!»e,  ont  partout  re|»ou*!»i", 
KanI  daifi  l'angle  interne  ti)per|>i(;nienté.  iMcmhranc  rli^rnotante  nao»  pigment.  Fente  palpébrale  r^ti^rie. 

O.  D.  —  Irradie  le  trent<*-nou«iVnie  jour,  un  mois  aprén  l'ouverture  de<t  |uiupierc8  (8U  minutei*.  en  deux  tK^ancen:  intenaiir 
-—  o  m  A.  5:  distance  —  10  centimètre»:  ra)on<«  n»  6  A  7).  Le*  puiU,  tomltén  âpre»  radiudermito  non  ulcéreuse,  n'ont 
encore  ivpouxHi-  lyi'à  la  périphérie;  la  ïone  glabre  «-Ht  hlanclio;  reniée  de  tacher  d'Iijpcrfiigmentation.  Memlirane 
clignotante  ^^an!*  pigment.  Fente  pal|M'l)ral«  rétn-rie. 


m^^' 


Photocraphie  IÎ. 
Globes  oculaires  du  chat  de  la  photographie  I;  grandeur  nature. 


î.  —  Cataracte  complète   début  le  vingt-neurième  jour).  Microphtalnîc  très  accuaée.  Pupille  rélrécie.  irrégulière  (a  eu 
de  l'iritl^  i  l'occasion  d'une  kérato- conjonctivite  «eptiqne  ultérieure  h  lu  kérato-conjooc(iTito  rôntgénienne). 


O.  G. 

de  l'iritls  i  l'occasion  d'une  kérato- conjonctivite  «e'ptiq'ne  ultérieure  i  ,...-_        ,. 

O.  D.  —  Cataracte  incomplète  (début  le  quarantc-«lc'j\irmc  joufy.  Microphtalmie  moins  accusée.  Pupille  régulière  ^mais  iria 
décoloré  :  même  poussée  Infectieuse  qu'ïk  gauche). 


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PlIOTOGRAPIIIK    III. 

Tète  de  chat  à  l'Age  de~qiialre  mois;  grandeur  nature. 

O,  («. —  Irrfflflj*^  \e  tronle-nouvii-me  jour,  un  mol»  aprft»  l'ouvertupo  de»  paupière»  (60  minul*^.  en  H*»ux  *<"anr#>«  ;  «lf««it«- 
■^0  inA.  %:  di^lanro  =  10  rontiinrtrc!»:  rayonn  n»  6).  Le»  poiU.  tombée  apré*  radiodrmiite  ulcr^wu**  quia  proT.-Ti. 
l'orrIu4l«iii  intermittente  de  la  Tente  palpebrale.  n'ont  repou»>i{^.  blancK.  qn'à  )a  pi'nph^rie.  La  zone  irlabre  e«t  «lr|M: 
inentée.  Membrane  elÎKnntante  «ans  pigniei  t.  Atré^ie  ron^idérable  de  la  Tente  |talp(^brale. 

O.  D.  —  Irradi»'  le  Huixante-neuviéme  jour,  deux  mol»  apré»  l'ouverture  de*  paupirre»  |60  minnte-».  en  deux  mIjim-p». 
intensit*^  —  1  niA.  ï  à  1  mA.  3;  dintanee  =  10  eenlinièlre»:  teinte  n»  3  Bordier  k  ehanue  «eanre).  Le»  poil»,  toait»-' 
aiirè»  radlodermile  non  ulcéreuse,  ont  reiiou»»*  partout,  blanc»,  sur  un  tégument  nyperpijfinenl»*.  La  membnip 
elifrnotnnle  po»»i-de  sa  pi<;meniation  normale.  Pa»  a'alré»ie  palpebrale. 


Photographie  IV. 
Globes  oculaires  du  chat  de  la  photographie  111;  grandeur  nature. 

o.  G.  —  Catnrarte   roinplrlo   'd»'-lint   le    In'nle-hiiilinne  jour*.    Mirrupbtalmie  intermédiaire  entre  eelle  de»  slol»»  i* 

photoirrapliie  III.  Pupille  le^'i-renient  rélivi-i.'.  l'a»  d'Irlli». 
O.  D.  —  Pas  de  eatararti'.  Pa»  de  luirruplilaliuir.  Pupille  et  irl»  normaux. 


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DK    L*EMPLOI    DES    RAYONS    X    DANS   LA    RiSgION    OCULAIRE.        ÎOO7 

paupières^  avait  été  atteint  de  cataracte  et  de  microphtalmie  s'accom- 
pagnant  de  modifications  architecturales  de  la  rétine. 

Fallait-il  généraliser  ce  fait  et  considérer  la  cataracte  et  la  mi- 
crophtalmie rôntgeniennes  comme  toujours  possibles?  Tribondeau 
et  Belley  {R-  bioL  de  Bordeaux,  a  juillet  1907)  établirent  d'abord 
que  chez  le  chat  nouveau-né,  on  les  obtient  constamment  et  avec  de 
très  faibles  doses  (la  cataracte  apparaît  du  trentième  au  quarantième 
jour  environ,  et  entraine  l'atrophie  du  cristallin).  Chez  le  chat  adulte, 
nous  avons  trouvé,  au  contraire,  qu'on  ne  peut  les  provoquer,  môme 
avec  des  expositions  très  fortes.  Cherchant  alors  à  quelle  époque  le 
cristallin  perdait  sa  sensibilité  aux  rayons  X,  nous  l'avons  vue 
(Tribondeau  et  Laf argue,  R.  bioL  de  Bordeaux,  10  nov.  1908) 
décroître  très  rapidement  le  premier  mois  (des  doses  sufûsantes,  le 
jour  de  l'ouverture  des  paupières,  pour  provoquer  la  cataracte,  n'ont 
plus  d'effet  un  mois  après),  pour  disparaître,  pratiquement,  au  bout 
du  deuxième  mois  (des  quantités  énormes  de  rayons  X  ne  produisant 
plus  la  cataracte).  Voir,  à  l'appui,  les  photographies  jointes  à  cet 
article  et  leurs  légendes. 

11  est  impossible  d'expérimenter  sur  le  lapin  nouvoau-né.  Si  le 
cristallin  est  fragile  chez  lui,  il  le  reste  très  peu  de  temps  dans  la 
suite,  car  un  animal  exposé  par  nous  le  quinzième  jour  n'a  pas  eu 
de  cataracte.  Quant  au  lapin  adulte,  il  est  absolument  réfractaire 
(Tribondeau  et  Lafargue,  /?.  biol.  de  Bordeaux  y  3  déc.  1907). 

Chez  le  cobaye,  Chalupack/  (in  Premier  }fémoire  de  Birch- 
Hirschfeld)  cite  un  cas  de  cataracte  polaire  antérieure,  mais  déclare 
qu'elle  ne  doit  pas  être  mise  sur  le  compte  des  rayons. 

En  résumé,  nous  concluons  que  la  rôntgenisaiion  n'entraîne  des 
troubles  de  la  vue  par  cataracte  que  chez  les  tout  jeunes  animaux, 
pendant  les  premières  semaines  de  la  vie,  encore  le  cristallin  parati-il 
posséder  une  susceptibilité  très  variable  suivant  les  espèces, 

CoNSTATATïo?is  FAITES  CHEZ  l'homme.  —  Tous  Ics  uutcurs  recon- 
naissent fintégrité  complète  et  constante  du  cristallin,  aprèfi  irradia- 
tion de  Vœil  humain  non  protégé, 

Touterois,  Birch-Hirschfeld  relate  {Klin,  Monatsblaelter  fur  Angenheil- 
kunde^  1908)  le  cas  suivant  d*activation  d'une  cataracte  sentie  par  les  rayons  X; 
il  serait  même  tenté  d*attribuer  la  cataracte  aux  radiations.  Un  homme  de 
soixante  quatre  ans,  déjà  atteint  d'un  début  de  cataracte  dans  un  œil,  fut 
irradié  3o  minutes  du  côté  opposé,  pour  cancroîde.  en  1908.  Il  guérit  sans 
liions  de  l'œil,  ni  du  cristallin  exposé.  De  1906  à  1908  la  cataracte  se 
développa  du  côté  rôntgenisé  et  arriva  plus  rite  à  maturité  que  dans 
l'autre  œil,  atteint  pourtant  bien  avant. 

Le  laps  de  temps  écoulé  entre  l'irradiation  et  le  développement  de  la 
cataracte  a  été  si  long  qu'il  est  difilciie  d'établir  entre  les  deux  phénomènes 
une  relation  de  cause  à  effet.  Cependant  nous  ne  nions  pas,  en  principe,  la 
possibilité  d'une  poussée   imprimée  par  les  rayons  \  a  une  cataracte  en 


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r008  ARCHIVES   D'iLBCTRIGITé  BtioiGALE. 

évolution;  les  expériences  de  Bergonié  et  Tribondeau  sur  le  testktile 
du  rat,  et  les  radiothérapies  ovariennes  de  Fcveau  de  Courmelles  ont, 
en  effet,  montré  que  les  radiations  ont  une  influence  nocive  particulière 
sur  les  éléments  tissulaires  entacha  de  sénilité. 


S  III.  Altérations  des  membranes  du  globe. 

ExpÉRiEifCBS  SUR  LES  ANIMAUX.  —  La  kératite  rôntgenienne  est  un 
accident  signalé  par  tous  les  observateurs,  Birch-Hirschfeld  le 
constate  chez  tous  ses  lapins  ;  Tribondeau  et  Belley  le  retrouvent 
chez  leurs  chats  nouveau -nés.  Nous  Ta  vons  observé  chez  nos  lapins 
et  nos  chats  adultes;  certains  animaux  ont  été  épargnés  grâce  à 
l'emploi  de  rayons  durs.  Nous  avons  noté  une  fois  chez  le  lapin,  après 
une  très  forte  exposition,  une  ulcération  cornéenne.  Le  trouble  coméen 
disparaît  vite,  soit  complètement,  soit  en  ne  laissant  que  très  peu  de 
traces. 

Bien  qu'il  ne  fait  pas  reconnue  chez  le  vivant,  Firitis  serait,  pour 
Birch'Hirschfeld,  une  complication  très  Jréquente  puisque  chez  ses 
lapins  il  trouve  toujours,  au  microscope,  de  la  congestion  et  des  alté- 
rations (gonflement,  vacuolisation)  de  l'endothélium  des  vaisseaux 
iriens. 

Uiritis  est  y  au  contraire  y  pour  nous^  un  phénomène  rare  et  indirect. 
Nous  l'avons  trouvée  macroscopiquement  (décoloration,  synéchies, 
pigment  sur  la  cristalloïde)  et  microscopiquement  (endartérite)  chez 
deux  chats  qui,  après  guérison  d'une  kérato-conjonctivite  rôntge- 
nienne, avalent  été  atteints  d*une  deuxième  poussée  franchement 
purulente.  Il  est  possible  que  les  rayons  X  aient  favorisé  Tiritis  en 
ouvrant  la  porte  à  une  infection  oculaire.  Mais  nous  n'avons  jamais 
vu  d'accidents  septiques  plus  graves,  pouvant  compromettre  la 
vision. 

Constatations  faites  chez  l'homme.  —  La  kératite  est  une  compli- 
cation assez  Jréquente  de  la  radiothérapie  oculaire.  Elle  s'est 
produite  dans  les  cas  de  Birch-Hirschfeld,  Duyse  et  de  Nobele, 
Guglianetti,  Weeks,  pour  ne  citer  que  ceux  dont  nous  avons  déjà 
donné  l'indication  bibliographique.  Le  trouble  cornéen,  passager  le 
plus  souvent,  peut  parfois  persister  en  partie  pendant  des  mois  (de 
Nobele),  et  même  des  années  (Birch-Hirschfeld). 

//  n'existe  aucun  cas  d'iritis  rôntgenienne  humaine,  du  moins  a 
notre  connaissance.  Birch-Hirschfeld,  dans  ses  six  observations 
humaines,  trouve  l'iris  normal  à  l'examen  ophtalmoscx>pique;  mais 
dans  les  deux  bulbes  qu'il  examine  histologiquement  il  décrit  les 
mêmes  lésions  vasculaires  que  chez  ses  lapins.  Yerra-t-on  là  de  l'iritis? 


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DE   l'emploi    DBS   RAYONS   X    DANS    LA    RÉGION    OCULAIRE.        IOO9 

Un  cas  unique  de  panophtalmite  a  été  attribué  aux  rayons  X  par 
Wild  (Journ.  of  the  Amer.  med.  Assoc,  1906,  p.  1000)  et  a  nécessité 
rénucléation .  Peut-être  n'est-ce  qu'une  coïncidence;  peut-être  les 
radiations  ont-elles,  en  effet,  aidé  l'infection. 


S  IV.  Altérations  de  la  oonjonctive  et  de  la  peau. 

Expériences  sur  les  animaux.  —  Nous  avons  vu,  chez  le  chat,  la 
conjonctive  enflammée  masquer  la  cornée  et  la  couvrir  de  pus  qui,  en 
se  desséchant  sur  les  rebords  palpébraux,  les  agglutine  passagèrement. 

Du  côté  de  la  peau,  quand  les  stades  de  la  radiodermite,  ordinai- 
rement constatés  par  les  divers  auteurs  (chute  des  poils,  hyperké- 
ratose,  hyperpigmentation),  sont  dépassés,  la  surjace  s'ulcère  et  se 
couvre  de  croûtes  melliformes  entraînant  Tocclusion  intermittente  des 
paupières  infiltrées  et  tangentes  par  leurs  rebords.  Une  fois,  chez 
le  chat,  nous  avons  obtenu  une  ulcération  cutanée  plus  profonde, 
avec  sphacèle  des  bords  palpébraux  et  occlusion  prolongée  de  la  fente 
palpébrale. 

Constatations  faites  chez  l'homme.  —  On  ne  cite  que  des  radio- 
der mites  et  des  conjonctivites  bénignes  n'ayant  pas  amené  l'occlusion 
des  paupières  ni  la  diminution  de  l'acuité  visuelle. 


Conclusions  pratiques. 

Une  fois  jeté  bas  l'épou vantail  de  la  cécité  par  lésions  nerveuses 
dressé  par  Birsch-Hirschfeld,  une  fois  restreinte  à  l'extrême  jeunesse 
la  possibilité  d'une  cataracte  rôntgenienne,  nous  pouvons  (même  en 
admettant  l'hypothèse  encore  à  démontrer  qu'une  cataracte  sénile 
puisse  être  hâtée  par  la  radiothérapie)  répondre  à  la  question  posée 
au  début  de  cet  article  : 

«  Non;  pratiquement  (c'est-à-dire  avec  les  doses  employées  actuel- 
lement) la  cécité  rôntgenienne  n'existe  pas.  » 

Que  l'acuité  visuelle  puisse  diminuer  après  irradiation  de  l'œil, 
c'est  au  contraire  chose  certaine,  mais  c'est  uniquement  par  suite  de 
troubles  cornéens.  Des  complications  septiques  intra-oculaires  ne  sont 
pas  le  fait  même  des  rayons;  elles  peuvent  être  évitées  par  l'emploi  de 
doses  raisonnables  et  Inobservation  des  principes  d'asepsie  ;  au  besoin 
une  thérapeutique  appropriée  les  arrêtera. 

Donc  :  si  Von  veut  conserver  intacte  la  fonction  visuelle,  qu'on  ail 
soin  de  la  cornée. 


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tOlO  AltCiilVKS    DELBCTIUCITK    M1£DICALB. 

Pour  cela,  comme  toujours  mieux  vaut  le  plus  que  le  moins,  on 
protégera  Tœil  complètement  toutes  les  fois  qu'on  le  pourra.  Si  c'est 
impossible,  on  s'attachera  à  soustraire  la  cornée  à  rinfluence  des 
radiations  par  l'immobilisation  du  globe  dans  telle  ou  telle  position 
favorable,  et  en  recourant  aux  artifices  divers  suggérés  par  l'étude 
de  chaque  cas  particulier.  Enfin,  si  une  portion  de  la  cornée  est  elle- 
même  envahie  par  la  tumeur  traitée,  on  s'ingéniera  à  n'exposer  que 
cette  partie.  Ainsi  la  kératite,  seul  acccident  rontgenien  oculaire  véri- 
tablement à  craindre  —  accident  qui  le  plus  souvent  d'ailleurs  n'a 
été  pour  le  malade  qu'un  inconvénient  passager  et  non  un  mal  irrépa- 
rable —  pourra  être  évitée. 


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ETUDES  DELECTRO-PSYCHO-PHYSIOLOGIK 

Par  le  D'  Stéphane  LiEDUC, 

Professeur  à  TÉcole  de  médecine  de  Nantes. 


AsTASiE.  —  En  faisant  passer,  de  la  nuque  au  sommet  de  la  lète  d*un 
chien,  pendant  cinq  à  quinze  secondes,  sous  iio  à  lao  volts  avec  une 
intensité  de  40  à  80  m  A.  suivant  la  taille  de  Tanimal,  un  courant 
intermittent  ayant  une  fréquence  de  100  par  seconde,  i/iooo  de 
seconde  étant  la  durée  de  chaque  passage,  on  produit  un  état  d*astasie 
complète.  Le  chien  contracte  tous  ses  muscles  et  se  met  sur  ses  pattes, 
mais  il  est  comme  ivre,  il  tombe  soit  en  avant,  soit  en  arrière,  soit 
sur  un  côté,  il  se  rclèNo,  retombe  et  roule;  cet  état  persiste  pendant 
plusieurs  minutes;  Tastasie  s'atténue  peu  à  peu  et  fait  place  à  Tauto- 
matisme  ambulatoire  avec  cécité  psychique. 

L'automatisme  ambulatoire  avec  cécité  psychique.  —  Le  chien  se 
met  à  courir  incessamment  dans  toutes  les  directions,  il  n'hésite 
nullement  comme  un  chien  aveugle,  il  se  lance  avec  assurance  comme 
s'il  voyait  parfaitement,  cependant  il  va  heurter  tous  les  obstacles, 
il  frappe  les  murs  à  pleine  vitesse  et  rebondit  douloureusement  pour 
aller  se  lancer  dans  les  charbons  rouges  d'un  fo>er;  il  s'en  éloigne  en 
hurlant,  rencontre  un  siège  entre  les  barreaux  duquel  il  s'engage  ;  il 
n'aperçoit  point  un  escaher  et,  courant  comme  sur  un  plan,  il  dégrin- 
gole et  roule  de  haut  au  bas. 

Le  courant  allant  du  front,  entre  les  deux  yeux,  au  sommet  de  la 
tête,  ne  produit  ni  astasie,  ni  cécité  psychique;  il  produit  un  état 
ambulatoire,  mais  dans  sa  course  accélérée  le  chien  aperçoit  tous 
les  obstacles  et  les  évite  en  se  détournant.  L'état  ambulatoire  dure 
plusieurs  heures,  pendant  lesquelles  l'animal  refuse  toute  nourriture 

Phototropisme.  —  Lorsque,  chez  le  chien  soumis  au  courant  de  la 
nuque  au  sommet  de  la  tète,  cesse  la  cécité  psychique,  il  se  manifeste 


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I0I3  ARCHIVES    d'ÉLECTRIGITÉ   MÉDICALE. 

un  phototropisme  intense  :  Tanimal  court  aux  fenêtres  par  lesquelles  il 
s*élance;  pour  les  atteindre,  il  monte  sur  les  tables  et  sur  les  sièges, 
il  s'élance  à  travers  les  vitres  qu'il  brise;  il  ne  cherche  nullement  à 
s'échapper  par  les  orifices  ouverts  sur  des  pièces  obscures. 

Accélération  de  la  respiration.  —  Le  passage  du  courant  de  la 
nuque  au  front  accélère  considérablement  la  respiration,  qui  passe  de 
5o  à  200  par  minute;  le  chien  paraît  essoufllé  comme  s'il  venait  de 
faire  une  course  longue  et  accélérée. 


Fia.  1. 

Chien  cd  étal  calalepliforme  reposant  par  trois  pattes  sur  trots  pieds 
d*uD  tabouret  renversé;  la  patte  pendante  est  rendue  floue  par  les 
mouvements  de  la  respiration. 


États  léthargiforme  et  cataleptiforme.  —  Si  l'on  fait  passer  le 
courant  intermittent  trois  à  six  fois,  pendant  cinq  à  quinze  secondes 
chaque  lois,  de  la  partie  inférieure  à  la  partie  supérieure  de  la  colonne 
cervicale,  l'animal  est  mis  dans  un  état  léthargiforme,  qui  diffère  du 
coma  en  ce  que  l'animal  peut  soutenir  sa  tête  ou  conserver  un  instant 
la  position  qu'on  lui  donne,  mais  peu  à  peu  ses  muscles  se  lâchent 
progressivement,  il  s'affaisse  de  nouveau  dans  son  état  de  somnolence  ; 
il  arrive  à  conserver  de  plus  en  plus  longtemps  les  positions  qu'on  lui 


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ÉTUDES  d'électro-psycho-physiologie.  ioi3 

donne,  et  dans  cet  état  cataleptiforme,  conserve  rimmobilité  d'une 
statue,  il  semble  alors  complètement  insensible.  A  mon  cours  de 
rËcole  de  médecine  de  Nantes,  ayant  ainsi  mis  un  chien  en  état 
cataleptiforme  par  un  courant  électrique,  je  mis  sur  la  table  d'expé- 
rience un  tabouret  renversé,  puis  sur  les  quatre  pieds  de  ce  tabouret 
les  quatre  pattes  du  chien  ;  il  porta  une  des  pattes  de  devant  à  côté 
d'une  des  pattes  de  derrière,  sur  un  seul  pied  du  tabouret,  et  resta 
ainsi  avec  une  immobilité  de  statue  pendant  presque  toute  la  leçon  ;  les 
élèves  par  des  appels  ou  des  signes  cherchaient  à  lui  faire  détourner 
la  tête,  mais  ils  ne  purent  provoquer  un  mouvement;  j'enfonçai  un 
scalpel  dans  les  muscles  du  dos  sans  que  l'animal  parût  s'en  apercevoir, 
restant  immuable  dans  son  étrange  équilibre. 

Asthénie,  recherche  ur  i/obscurité.  —  Le  chien  sortant  de  l'état 
cataleptiforme  va  se  blottir  dans  le  coin  le  plus  obscur,  il  est  aussi 
affaissé,  immobile,  qu'est  agité  l'animal  impressionné  de  la  nuque  au 
sommet  de  la  tête. 

Hale?«tissement  de  la  respiration.  —  Le  courant  de  bas  en  haut  de 
la  colonne  cervicale  a  pour  effet  consécutif  un  ralentissement  extrême 
de  la  respiration,  qui  de  60  peut  tomber  jusqu'à  6  par  minuh*. 

Arythmie  cardiaque.  —  Après  l'action  du  courant  sur  lo  Unjet  de 
la  colonne  cervicale  il  se  produit  toujours  de  l'arythmie  cardiaque, 
deux  ou  trois  battements  séparés  par  un  intervalle  de  repos. 

11  y  a  un  contraste  frappant  entre  les  effets  consécutifs  au  passage 
(lu  courant  dans  la  ti^te  et  dans  la  colonne  cervicale. 

Après  le  passage  dans  la  tète  : 

État  ambulatoire  incoercible; 
Sensibilité  excessive; 
Accélération  de  la  respiration  ; 
Attraction  par  la  lumière. 

Après  le  passage  dans  la  colonne  cervicale  : 

Immobilité  et  affaissement; 
Insensibilité  et  indifférence; 
Ralentissement  dans  la  respiration; 
Recherche  de  l'obscurité. 

Le  passage  dans  la  tète  produit  des  symptômes  observés  surtout 
après  les  attaques  d'épilepsie;  le  passage  dans  la  colonne  cervicale 
produit  des  symptômes  observés  surtout  dans  l'hystérie. 

4HCB.  d'klbctb.  MBD.  —   iyu8.  7^ 


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loi 4  .vUcuivEs  d'Électricité  médicale. 

Douleur.  —  Tandis  que  les  applications  du  courant  intermittenl  à 
la  tète  et  sur  le  trajet  de  la  colonne  cervicale  ne  donnent  lieu  à  la  mani- 
festation d'aucun  signe  de  douleur,  d'aucun  souvenir  désagréable, 
appliqué  sur  la  colonne  dorso-lombaire  ce  même  courant  cause  des 
douleurs  si  vives  qu'elles  nous  ont  fait  renoncer  à  l'étude  électro- 
physiologique  de  cette  région.  Aussitôt  la  fermeture  sur  un  circuit  de 
I  lo  volts  donnant  un  courant  intermittent  de  3o  à  lio  m  A.,  le  chien 
tombe  dans  un  état  de  tétanos  généralisé,  tous  les  membres  sont  en 
extension,  la  tête  en  opisthotonos,  Tanimal  ne  peut  crier;  le  circuit  est 
ouvert  après  cinq  secondes,  le  tétanos  persiste  une  seconde  ou  deux  et 
l'animal  passe  à  un  état  d'agitation  extrême,  il  saute,  tombe  sur  le 
dos,  roule  en  hurlant  et  en  aboyant  comme  en  proie  à  la  plus  grande 
douleur;  celte  agitation  se  calme  après  une  minute  ou  deux  et  le  chien 
reste  très  déprimé. 

Action  sur  la  mémoire.  —  Les  chiens  auxquels  les  applications 
électriques  ne  sont  faites  qu'à  la  tête  n'en  témoignent  aucun  souvenir; 
pourvu  qu'on  les  traite  bien,  qu'on  les  caresse,  ils  reviennent  sans 
hésitation,  volontiers,  aux  expériences,  quelque  répétées  qu'elles 
soient,  ils  se  laissent  mettre  les  électrodes  sans  protestation,  ils  ne 
témoignent  du  souvenir  d'aucune  douleur,  ils  se  conduisent  comme 
si  les  séances  antérieures  ne  leur  avaient  laissé  aucun  souvenir, 
comme  si  les  fonctions  cérébrales,  étant  instantanément  suspendues 
par  la  fermeture  du  circuit,  l'animal  n'en  avait  eu  absolument 
aucune  conscience,  pas  plus  qu'un  épileptique  n'a  conscience  du 
souvenir  de  son  accès. 

Le  chien  ne  montre  également  guère  de  souvenir  de  l'application 
du  courant  sur  la  colonne  cervicale,  toutefois  il  vient  moins  volontiers 
aux  expériences  que  celui  qui  n'a  reçu  d'applications  qu'à  la  tête. 

Lorsqu'un  chien  a  reçu  une  application  sur  la  colonne  dorso-lom- 
baire,  dès  qu'on  entre  dans  la  niche  il  se  met  à  hurler,  se  sauve,  est 
extrêmement  difficile  à  prendre,  il  se  défend  et  cherche  à  mordre,  il 
faut  le  traîner  ou  le  porter  au  laboratoire,  il  résiste  à  l'application  de< 
électrodes  et  se  débat  violemment,  puis,  lorsqu'elles  sont  placées, 
comme  s'il  avait  une  conscience  parfaite  de  ce  qui  allait  se  passer, 
l'animal  s'affaisse,  se  met  sur  le  dos  et  pousse  des  hurlements 
douloureux  bien  que  le  courant  ne  soit  pas  établi. 

En  résumé,  le  chien  ne  conserve  aucun  souvenir  du  courant 
appliqué  à  la  tête;  un  souvenir  vague  et  seulement  désagréable  du 
courant  appliqué  au  cou  ;  enfin  un  souvenir  extrêmement  douloureux 
et  parfaitement  précis  du  courant  appliqué  au  dos. 

Nous  avons  consacré  de  nombreuses  études  à  l'inhibition  des 
fonctions  cérébrales  par  les  courants  intermittents,  qui  produisent  un 
état  analogue  au  sommeil  cliloroformique,  état  dans  lequel  MM.  les 


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ETUDES    d'ÉLECTRO-PSYCUO PHYSIOLOGIE.  10l5 

D'*  Tuilier  et  Jardy  ont  accompli,  sur  de  nombreux  animaux,  des 
opérations  longues  et  compliquées.  Le  sommeil  électrique  a  été  étudié 
par  les  D''  Zimmern  et  Dixmier  (Soc.  de  biol.,  i9o3),  et  par  le  D'  Miss 
Louise  Robinowith  (Thèse  de  Paris,  1906). 

ËpiLEPSiE.  —  En  plaçant  la  cathode  sur  le  front  d'un  animal,  lapin 
ou  chien,  l'anode  sur  les  reins,  fermant  le  circuit  du  courant  inter- 
mittent pendant  cinq  secondes,  sur  55  volts  pour  le  lapin,  110  volts 
pour  le  chien,  après  l'ouverture  du  circuit  se  déroule  un  accès 
typique  d'épilepsie  :  convulsions  toniques,  cloniques,  grincement  de 
dents,  morsures  de  la  langue,  production  d'écume  sanglante,  et  coma 
consécutif.  J'ai  fait  une  étude  expérimentale  étendue  de  ce  phénomène, 
avec  la  collaboration  du  D'  Gustave  Gouin,  qui  a  consigné  nos 
résultats  dans  sa  thèse  {Èiade  sur  l'épilepsie  par  les  courants  inter- 
mittents ^  thèse  de  Bordeaux,  1904).  Dans  les  notes  présentées  à  la 
Société  de  biologie,  en  1908,  M.  Batelli  de  Genève  a  étudié  la  pro- 
duction d'accès  épileptiques  par  les  courants  industriels.  Les  notes  à 
la  Société  de  biologie,  présentées  sur  ce  sujet  par  MM.  Zimmern  et 
Dixmier,  puis  par  M.  Batelli,  sont  insérées  in  extenso  dans  la  thèse  de 
M.  Gouin. 

Veutige.  —  Le  vertige  électrique  résulte  de  la  répartition  dyssymé- 
trique  du  courant  dans  la  tête  par  rapport  au  plan  antéro-postcrieur, 
et  des  variations  d^ntensité.  Le  courant  d'intensité  constante,  bien 
symétriquement  réparti  dans  les  deux  hémisphères,  ne  produit  pas  de 
vertige.  Si  Ton  place  une  électrode  sur  chacune  des  tempes  d'un 
lapin,  et  si  l'on  établit  brusquement  un  courant  transversal,  continu 
ou  intermittent,  Tanimal  tombe  du  coté  de  l'anode;  si  une  grande 
électrode  est  placée  sur  le  corps  de  l'animal,  une  petite  sur  une  tempe, 
au  moment  de  l'établissement  du  courant  l'animal  tombe  toujours  du 
côté  où  il  n'y  a  pas  d'électrode,  que  l'électrode  de  la  tempe  soit  cathode 
ou  anode.  En  résumé,  l'animal  tombe  toujours  du  c<Mé  opposé  à  celui 
le  plus  fortement  excité  par  le  courant. 

Pkodlgtion  du  îsystagmls.  —  Si  l'on  fait  passer  un  courant  continu 
d'une  oreille  de  lapin  à  laulre,  entre  10  et  ao  mA.,  il  se  produit  un 
nystagmus  très  marqué,  les  globes  oculaires  vont  de  droite  à  gauche 
avec  des  mouvements  dont  TampUtude  augmente  avec  l'intensité  du 
courant,  pour  une  certaine  intensité  la  tête  elle-même  participe  à  ce 
mouvement  latéral.  Dans  cette  expérience,  le  nystagmus  résulte  de  la 
diflerence  d'action  de  chacun  des  deux  pôles  sur  chacun  dos  deux 
hémisphères. 

L'électrophysiologie   des    rentres    nerveux,    qui   existait    à    peine 


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10l6  AUCIlIVl!:»    D'ÊLECTJIICITË    MÉDICALE. 

avant  les  courants  intermittents,  se  trouve  déjà  riche  de  résultats; 
elle  est  beaucoup  plus  compliquée  que  Télectrophysiologie  des  nerfs 
périphériques,  les  réactions  sont  non  seulement  contemporaines,  mais 
consécutives  au  passage  du  courant,  elles  se  déroulent  pendant  un 
temps  très  long,  sous  des  formes  variées  en  même  temps  que  succes- 
sives :  motrices,  psychiques,  organiques  ;  les  caractères  des  réactions 
varient  avec  l'intensité  et  la  durée  du  passage  des  courants.  Pour 
étudier  la  physiologie  et  la  pathologie  expérimentale  des  centres 
nerveux,  nous  sommes  en  possession  d'un  agent  nouveau  et  d*une 
méthode  nouvelle. 


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V<WWW»IWWWt»WWWWW»lWWWW»V<WWWWWWWW»<WWitWWWMWWiW» 


INSTRUMENTS    NOUVEAUX 


ÉLECTRODE   DYNAMOMETRIQUE 


Par  le  D'  Th«  NOOIER, 

Professeur  abrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 


Mesurer  autrement  qu'à  l'œil  la  réponse  du  muscle  à  l'excitation 
électrique  soit  par  le  courant  faradique,  soit  par  le  courant  galvanique, 
est  un  problème  qui  a  préoccupé  certainement  bon  nombre  de  méde- 
cins-électriciens. On  a  bien  la  ressource  d'enregistrer  graphiquement 
la  contraction  musculaire,  mais  ce  procédé  est  long,  délicat  et  nécessite 
des  instruments  dont  la  place  est  dans  un  laboratoire  plus  que  chei 
un  praticien. 

Nous  avons  cherché  longtemps  quelque  chose  de  plus  simple  et 
nous  avons  réalisé,  grâce  à  l'habileté  de  M.  Maur\',  de  Lyon,  l'ingé- 
nieux instrument  que  nous  présentons  au  Congrès. 

Il  se  compose  d'une  électrode  supportée  par  un  manche  isolant 
brisé  en  son  milieu.  Les  deux  parties  sont  réunies  par  un  dynamo- 
mètre à  ressort  très  sensible  actionnant  une  aiguille  qui  se  déplace  sur 
un  cadran  gradué  de  o  à  5oo  grammes. 

Pour  se  servir  de  l'instrument,  on  imbibe  le  feutre  qui  entoure  la 
partie  métallique  de  l'électrode  et  le  membre  a  examiner  étant  placé 
sur  un  plan  résistant,  on  excite  le  muscle  à  l'aide  d'un  courant  rythmé. 
Le  muscle  répond  à  l'excitation  par  une  contraction  et  l'on  voit  l'ai- 
guille du  dynamomètre  indiquer  un  certain  chiffre.  On  passe  au  muscle 
symétrique  malade  et  on  procède  de  même  à  son  excitation.  L'aiguille 
du  dynamomètre  indique  un  autre  chiffre.  La  différence  des  nombres 
obtenus  permet  d'évaluer  le  degré  de  maladie  du  muscle.  Un  muscle 
sain  donnera  par  exemple  pour  un  courant  déterminé  une  réaction 
sur  l'électrode  égale  h  qoo  grammes  et  un  muscle  malade  une  réaction 
égale  à  5o  grammes. 


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ioï8 


ARCHIVES  d'Électricité  méixicalë. 


Deux  objections  peuvent  être  faites  : 

r  L'électrode  peut  n'être  pas  appliquée  de  la  même  manièni  sur  le 
muscle.  —  A  ceci  nous  répondrons  qu*aacune  électrode  ne  permet  de 
se  placer  dans  des  conditions  expérimentales  aussi  semblables  que 
rélectrode  dynamométrique.  La  pression  initiale  de  réleclrode  sur  le 
muscle  étant  mesurée  en  grammes,  on  pourra  toujours  se  placer  dans 
des  conditions  telles  que  la  pression  soit  rigoureusement  la  mrnie 
avant  toute  excitation  électrique. 


FiG.    I. 

Rirrtrodc  dynamométriqiio  du  D'  Th.  Nogier. 


il"  La  pression  variable  exercée  par  la  main  de  l'opérateur  sur  le 
manche  de  l'électrode  vient  fausser  les  lectures  faites  sur  l'instrument. 
—  11  faut  certainement  un  peu  d'habitude  pour  se  servir  de  l'électrode 
dynamométrique,  mais  on  n'a  qu'à  se  souvenir  des  lois  de  l'inertie 
pour  comprendre  que  l'aiguille  du  dynamomètre  se  déplacera  avant 
que  la  contraction  du  muscle  se  soit  transmise  à  la  main  de  l'opérateur. 

A  l'usage,  nous  verrons  s'il  y  a  lieu  de  faire  faire  quelques  retouches 
à  Tinstrunient.  Tel  qu'il  est,  nous  le  croyons  propre  à  apporter  une 
modeste  contribution  à  l'important  chapitre  de  rélectrodiagnostic. 


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|AMMki 


TABLE  DES  MATIERES  DE  I/ANNËE   1908 
TABLE    ALPHABÉTIQUE 

PAU    NOMS    D  AUTEURS  C) 


Abraham,  790. 

Abrami  et  Gaucher,  8i^. 

Alexander,  'io8. 

Al  lard  et  (iaiivv,  276. 

Arcelin,  1 53,  581,  582. 

Arf^eDson  ci  Bordol,  419, 

621. 
Aubcrtin  et  Beaujard,  343. 
AiibertinotDelaraarre,83a 
Aiibincaii  et  Chuiton,  48. 
Habinski,  77. 

Barcat  et  Delamarre,  243. 
Barcat  et   Dorainici,  655, 

875. 
Barjon,  i54, 584, 603,  613, 

614,  875,  8G9,  969. 
Barrct  et  Leven,  i5o. 
Baslini,  70^. 

Bassal  et  Cluzct,  633, 950. 
Baudet,  737,  746. 
Baiier,  749. 
Baiimann,  870. 
Beaujard  et  Anberlin,  343- 
B/rlère,    123,    283,     V',7, 

623,  734. 
Béclère  et  Maingot,  803. 
Bêla  Alexander,  743. 
Bcllemanière,  738. 
Bellrv,  no,  972. 
Belot,  61,250,318,619. 
BcnsaudeetThiroloix,  70C. 
Berdez,  199. 
Bergonié,   303,   017,  762, 

779,  792,  836,  996. 


Zim- 


Bergonié  et  Spéder,  598, 

941. 
Bergonié   et  Tribondeau, 

7.'),  500,  597. 
Bcrgoiiié  et  Tnrnain,  625, 

635. 
BertolottI,  734- 
Beurmann  (de),  157. 
Benrmann   (de)  et 

mern,  7^. 
Bienfait,  5 16,  870. 
Biraud,  897. 
Bircher,  i.'>0,  187. 
Bizard,  de  Keating-Hart  et 

Fleig,  705. 
Blois  (de),  316,  320. 
Blum,  611. 
Bonncfoiis,  79. 
Bordas,  817. 
Bordet,  180, 320,  491,509, 

607. 
Bordet  et  Argenson,  410, 

621. 
Ik)rdier.  133,    299,    316, 

555,  604. 
Bordier,  Morel  et  \ogler, 

605. 
Bordier   et   Xogier,    316, 

323,  604,  799. 
Boniltau,  364,  725,  835. 
Bosquier  et  DesplaUt,  601. 
Boucbacourt,  5 18,  521. 
Bralant,  316. 
Broca,  624,  789. 


Brochet,  669. 

Bruoeau  de  Laborie,  319. 

Bulkey,  275. 

Can'',  503. 

Cathiard,  52-*. 

Cauvy  et  AUard,  276, 

Chanoz,  707. 

Chavas  et  Marquas,  680, 

842. 
Chuiton  et  Aubineau,  4S. 
Cirera  Salse,  741. 
Clunet  et  Ménétrier,  828. 
Cluzet,  71,  728. 
Cluzet  et  Bassal,  623,  959. 
Conrad,  733. 
Constensoux,  527. 
CosU,  176,  295,  951. 
Ck)urtade,  278,  314. 
Craene  (de),  239. 
Czemy,  52 4. 
Dagron,  318. 
Dausset,  313. 

Dawson  Turner,  506,  70^. 
Dean,  484. 
Deane  Butcher,  744. 
Debray,  523. 
Degrais  etWickham,   195, 

583,  83.'i. 
Delagénière,  527. 
Delamarre    et    Aubertin, 

832 
Delamarre  et  Barcat,  243. 
Delherm,   191,  395,  551, 

616,  705. 


(^)  Les  chi (Tires  en  caractères  gras  se  rapportent  aux  travaux  originaux  parus  dan» 
les  Archiver  d^électricité  médicale;  les  chiflfres  ordimiir«,  aux  analyses. 


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1020 


AHCHIVBS    D*éLKCTUIClTÛ    MKDICALE. 


D«lherm  et  Laquerrière, 

128,432,607,608. 
Delherm  etZimmern,  261, 

309. 
Delon,  792. 
Deschampd,  315. 
Desplats,  98,  586,  879. 
Desplats  et  Bosquier,  601. 
Dessauer,  745. 
Destot,  103,  8i8. 
Domenici,  i58. 
Dominlci,  583,  6^9. 
Dominici  et  Barcat,  655, 

875. 
Dreyfus  et  Piquand,  117. 
Dubois  et  Lépine,  905. 
Dubreuil   et  Regaud,   7^, 

5C4,  596. 
Duhain,  317. 
Diimont,  836. 
Dupeyrac,  191. 
Dupuy  de  Frenelle,  199. 
Durey,  318. 
IHvensz,  740. 
Ëckstein,  567. 
Eiiithoven,  725. 
Estanave,  428. 
Etienne  et  Guilloz,  615. 
Eykmann,  741,  742. 
Fabian,  Nœgeli  et    Scha- 

tiloff,  91a. 
Fleig,Bizard  et  de  Keating- 

Hart,  705. 
Foveau  de  Courmelles,  78, 

193. 
Fraikin,  627. 
Frankel,  827. 
Gallemaërts,  536. 
Gallot,  27. 

Garcl  et  Orcelin,  819 
Garraud-Chotard,  624. 
Gastou,  314,  320. 
Gaucher,  670. 
Gaucher  et  Abrami,  81 'i. 
Ghilarducci,  397. 
GiUet.  102. 
Gôbel,  667. 
Gochl,  733,  747. 
God/evilchetOuskolT,  '107. 
Graffigny  (do),  5(»7. 
Grashey,  /147. 
Grenier  de  Carderial,  027. 
Grisson,  747. 
Groedel,733,  747. 
Gros,  612. 
Gniget,  81 5. 
GuilTré,  994. 
Guilleniinol,136,4ll,60i, 

608,  736,  763, 793, 


Guilloz,  535,  598,600, 622, 
625,  739. 

Guilloz  et  Etienne,  615. 
Guisez,  81 5. 
Halls  Daily,  733. 
Haret,  189,  256,  311,  715, 

744. 
Hauchamps,  746. 
Henrard,  743. 
Hetimann,  83. 
Heymann,  7. 
Hirschfeld.  871. 
Hoorweg,  729. 
Hulst,  733. 
Imbert,  606,  933. 
Imbert  et  Tédenat,  617. 
Iramelraann,  289. 
Jacobaens,  871. 
Jaugeas,  ttfi'j. 
Jaulin,  92,  609. 
Jesionek,  816. 
Joguikës.  !t$S. 
Jonas,  709, 
Juge,  585, 

Kaestle  et  Riedel,  8a3. 
Raisin,  736. 
Keating-Hart    (de),    371, 

586,  624,  773, 795. 
Keating-Hart  (de),   Bizard 

et  Fleig,  705. 
Kienbôck,  459,  7.5,911. 
Klingelfuss,  750. 
Kôhler,  664,  735. 
Kouindjy,  311, 
Kroraayer,  378. 
Kuhn-Faber,  837. 
Kurella,  732. 
Kuttner,  911. 
Labeau,  77,  473,  615. 
Lafarguo  et  Tribondeau, 

597,  599. 
La  grange,  313. 
Unari,  176,  295, 
Landouzy,  563. 
laquerrière,  53,  177,  315, 

317,  607,  608,  9»^ 
Laquerrièrc  et    Delherm, 

128,  432,  607. 
Lassueur,  827. 
Leduc,  579,611,  612,  711, 

726,839,919,930 
Legros,  183. 
Lcpine  et  Dut)ois.  900. 
l.eroux,  71. 
Lester  Léonard,  732. 
Leven  et  Barret,  1 5o. 
Li botte,  309,  740. 
Lion,  816. 
Loumeau,  190, 


Louste,  584. 

Louite  et  Zimmem,  614, 

904. 
Luraschi,  14,  346. 
Machado,  111. 
Mader,  910. 

Maingotet  Béclère,  So3. 
Mally,  315,  318,  574,  62) 
Malméjac,  316. 
Maltzoff,  i55. 
Marques,  320,  618,  620. 
Marques  et  Chavas,   620. 

842. 
Marschalko,  8a8. 
Martini,  819. 
Marx,  670. 
Massiot,  351. 
Masucci,  9o3. 
Maur>,  991. 
Meljers,  743. 
Ménard,  831. 
Ménétrier,  671. 
Ménétrier  et  Glu  net,  838. 
MénélrierctTouraînc^oô. 
Morel,  Bordier  cl  Nogier, 

605. 
Moret,  839. 
Morton,  157,  163. 
Mouriquand,  832. 
Munter  (de),  318. 
Myliu«,747. 
Nsegeli,  Fabian  et  Schati- 

lofT,  913. 
Nencioni  et  Paoli,  873. 
Nernsl,  81 3. 
Nobele(de),738. 
Nobelo  (de)  et  Poqs,  909. 
Nobele(de)  et  Tytgrat,  749. 

890. 
Nogier,  i53,  i5^,  218.451, 

602,  605,  616,  700,  708, 

937, 1017. 
Nogier   et   Bordier,    816, 

581,604,799. 
Nogier,  Bordier  et  Morel, 

605. 
Nogier  et  Thévenol,  606. 
Nugelschmidt,  670. 
Orcelin  et  Garel,  81  y. 
Otto  Veraguth,  732. 
Oudin,  739. 
OuskofT     et     Godzc^itch, 

407. 
Pages,  833. 

Paoli  et  Nencioni,  87a. 
Pariset,  537. 
Passicr,  210. 
Pauchet,  563. 
Porcy  Brown,  716, 


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TABIJ-:    DES    NOMS    D  AUTEUBS. 


I03I 


Petit,  319. 

Pfahler,  746. 

Philippson,  ^88. 

Pini,  83o. 

Piquand  et  Dreyfus,  117. 

Pons  et  de  Nobele,  909. 

Porter  et  VVhile,  SaS. 

Pozzi  Escol,  iSg. 

Provinciali,  91a. 

Rafin,  i5^i. 

Ravaud,  i/î8. 

Regaud, 587. 

Renaud  et  Dubrouil,   7^1, 

564. 
Reines,  873. 
Renault,  141. 
Rénon,  916. 
Repin,  913. 
Riedcl,  834. 
Riedel  et  Kœstle,  Hi3. 
Rieder,  99J. 

Rioder  et  Rosenthal,  910. 
Robin,  19a, 
Rochard,  189. 
Roques,  79,  119,  531,  991. 
Rosenthal,  749. 
Rosenthal  et  Riedel,  910. 
Roycourt,479,865. 
Royo  Villanova,  904, 
Ruault,  379. 
Rudge,  914. 


Russel  Boggs,  745. 
Salomonson,  43, 727,  729, 

736. 
Schatiloff,  Naoïtreli  et  Fa- 

bian,  91a, 
Schônberg,  566. 
Schucht,  83.Î. 
Schwarz,  i«)o. 
Sereni,  9i3. 
Sheitema,  742. 
Snooks,  748. 

Spéder,  713,780,760,978. 
Spéder  et   Borgonié,  598, 

941. 
Suquet,  77. 

Tédenatet  Imbert,  617. 
Tcissier,  a77. 
Thévenot  et  Nogier,  606. 
Thillioz,  816. 
Thiroloix     et     Bensaude, 

706. 
Tissié,  637. 

TouraineetMénétrier,4o6. 
Tribondeau   et   Bergonié, 

75,  590,  597. 
Tribondeau    et  I.afargue, 

597,  999. 
Trivelli,  749. 
Turchini  et  Zimmern,  /iVi, 

675. 
TurnerDawson,  506. 


Turpain  et  Bergonié,  625, 

635. 
Tytgat  et  de  Nobele,  740, 

890. 
Vaillant,  7O,  710. 
Van  der  Goot.  746. 
Vigouroux,  233. 
V illard,  236,  624,  692. 
Vincent,  708. 
Wedensky,  1/17. 
Weil,  3o8. 
W'enckebach,  732. 
Wetteror,  844. 
WetlerAvald,  3i/i. 
White  et  Porter,  823. 
Wichmann,  118. 
Wickbaiu  et  Degrais.  mj.'», 

583.834. 
Zacon,  793. 
Zanietowski,  737. 
Zimmern,  305,    604,  83o, 

873. 
Zimmern  et  de  Beiirmano, 

78. 

Ziramen  et  Delhcrm,  261, 

309. 
Zimmern  et  Loustc,  624, 

904. 
Zimmern  et  Turchini,  'l'i'i, 

675. 
Zipp,  56 a. 


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tnu^^*mt^tmmi^»mtutm 


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TABLE    IDKOLOGIOITE 

DES   MMIRRESC) 


APPLICATIONS   DIRECTES   DE  L'ÉLECTRICITÉ 


ÉLECTROPHYSIOLOGIE 


Sur  les  courants  de  polarisation 
Icclriqucs  dans  le  corps  humain.       83 

Téta  ni  sation  saccadée l'i; 

Démonstration  do  Texistence  do 
centres  régionaux  de  synergie 
dans  les  centres  nerveux.   .  6tl,    839 

l^tndesd'électro-psycho-physiologie 
à  l'aide  des  courants  intermittents    611 

Nene  Untersuchungen  mit  dem 
Saitengalvanometer  (Nouvelles 
recherches  avec  le  galvanomètre 
à  corde) 725 

Sur  le  courant  d*action 723 

Sur  la  résistance  électrique  du  corps 
humain 726 


I^s  courants  d'action  des  contrac- 
tions volontaires  et  réflexes  dos 
muscles  humains 727 

Sur  la  loi  d'excitation  électrique 
des  nerf«  et  des  muscles  ....     729 

I/?s  coelïlcicnts  de  la  contraction 
musculaire  et  le  coefficient  de  la 
polarité.  Contribution  à  l'ctudo 
de  la  réaction  de  dégénérescence.    729 

Ueber  den  menschlichen  Kôrper 
besonders  die  Hirnmassa  als  Die- 
lectricum 732 

Théorie  de  l'excitation  électrique.     8i3 

Études  d'électro-psvclit»- physiolo- 
gie  1011 


KLECTRODIAGNOSTIC 


Sur  la  formule  d'excitation  dos 
nerfs  et  des  muscles  à  l'état  pa- 
thologique        71 

La  faradisation  localisée  dans  rétude 
médico-légale  des  troubles  sen- 
sitifs 377 

A  propos  de  la  réaction  de  dégéné- 
rescence  5i6 

Atrophie  musculaire  progressive.  .     oaS 

État  actuel  de  Télectrodiagnoslic 
dans  les  otopathies 531 


l>o  l'uniflcalion  des  mesures  et  dos 
méthodes  en    électrodiagnostic.     728 

Sur  la  loi  d'excitation  électrique 
des  nerfs  et  des  muscles 7S9 

I^  coefficient  de  la  contraction  mus- 
culaire et  le  coefficient  de  la 
polarité.  Contribution  à  Pétude 
do  la  réaction  de  dégénéres- 
cence   729 

Êlectrodiagnostic  dans  les  maladies 
des  dents 740 


0  Los  chiffres  en  caracthres  gras  se  rapportent  aux  travaux  originaux  parus  dans 
les  Archives  n'FiLECTRicixK  médicale;  les  chiflVcs  ordinaire  aux  analyses. 


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TABLE   DES   MATIÈRES. 


loaS 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


OénéraUtés. 

L'électrothérapie  dans  lo  traitement 
des  pyosalpinx  et  des  périmc- 
tritcs 316 

A  quel  moment  réleclrothérapie 
doit-elle  intervenir  dans  le  traite- 
ment du  traumatisme 741 

Du  pragmatisme  en  miklocinc.   .   ,     915 

Technique 
Instruments  et  Appareils. 

Exposition  internationale  d'électri- 
cité de  Marseille 5,      /|  1 

\  propos  de  Tinstrumentation  amé- 
ricaine. Lettre  de  Lisbonne  ...     lii 

Technique  électrothérapiquc,  com- 
plexité des  formes  de  courants 
utilisées  actuellement  par  les 
médecins  électriciens,  exemple 
de  simplîiication  par  remploi  du 
pupitre  électrothérapique  .   .   .     35i 

Appareil  de  haute  fréqnoiico  in- 
tensif  ^ôH 

Résonateur  Oudin 359 

L'appareil  à  (grande  puissance  pour 
la  production  des  courants  de 
haute  fréquence 

Milliampèremètres,  cadres  mobiles, 
accumulateur  hermétique.   .   .   . 

Appareil  électromécanolhérapiquo 
utilisant  le  wnvecurrent  .... 

Appareil  élcctromécanotliérapiqnc 
universel  du  D'  Bordet 

Milliampèremètre  pour  courant 
faradique  ........... 

Appareil  transportablc  du  I)""  Nico- 
létis  «  Fnallax-Ohm  » 

Tableau  d'é?eclrothérapie 

(irand  pupitre  électrothérapique  du 
D'Guilleminot .V.^ 

Nouxelle  machine  statique  pour  ra- 
diographie et  électrothérapie.   .     397 

Présentation  d*un  appareil  portatif 
donnant  une  contraction  pro- 
gressive  432 

Nouvel  appareil  simple  et  pratique 
pour  la  production  des  courants 
de  haute  fréquence  dit  l'Eflluvo- 
gène 479 

Ondulateur  universel 509 

Exposition  d'électricité  médicale 
du  Congrès  de  (Uermont-Ferrand. 
Revue  des  principaux  appareils 
exposés 638 


359 

3r,o 
3r»o 

3Go 

360 

3Gi 
301 


Mesure  pratique  des  courants  fara- 
diques  en  électricité  médicale.   . 

Neue  Untersiichungen  mitdem  Sai- 
tengalvanometer  (Nouvelles  re- 
cherches sur  le  galvanomètre  à 
corde) 727 

Sur  rétat  actuel  de  l'utilisation  de 
la  décharge  des  condensateurs.  . 

Réglage  des  détonateurs,  éclateurs, 
oscillateurs  électriques  par  com- 
pression d'un  milieu  gazeux  .   . 

Interrupteur  pour  la  production 
des  courants  intermittents  .   ,   . 

Kleclrode  dvnamoméiriquo  .   .    . 


667 


737 


865 

930 
1017 


Circulatoire  (Appareil).  Sang. 

ll>pcrtensions  partielles,  leur  va- 
leur séméiotique  dans  l'évolution 
de  l'artério-sclérose 377 

Traitement  par  l'électrolysc  des 
tumeurs  vasculaires /|8S 

Traitement  des  angiomes  par  l'élec- 
trolysc et  la  compression.   .   .   .     622 

Traitement  électrique  des  anévrys- 
mes 70^ 

Thérapeutique  physique  dans  l'ar- 
tério-sclérose et  ses  détermina- 
tions   740 

Tn  c^s  d'angiome  congénital  pro- 
gressif des  paupières  et  du  nez 
guéri  par  Télectrolyse  avec  l'ion 
J-inc 741 

Irilectrothérapie  do  l'appareil  circu- 
latoire. Les  courants  de  haute 
fréquence  et  Ta r ter io- sclérose.   .     904 

Digestion  (Organes  de  la). 

Les  pansements  au  bismuth  dans 
les  maladies  de  l'estomac  .   .   .   .     378 

Traitement  des   flstules  anales    par 
la  médication  ionique 5f3 

Spasme  de  l'œsophage  et  haute  fré- 
quence  70.'» 

Dilatation  dite  idiopathique  de  l'œ- 
sophage (sans  sténose  organique), 
radioscopie,  cesophagoscopie. 
Traitement  par  les  courants  de 
haute  fréquence 70G 

De  réiectrolyse  circulaire;  ses  ap- 
plications à  la  cure  des  rétré-cisse- 
ments  cicatriciels  du  larynx  et  de 
Tœsophage Sif» 

Le  sous-nitrate  de  bismuth  contre 
les  vomissements  des  tuberculeux    810 


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ioa4 


AHCHivisB  d'Électricité  médicale. 


Les  traitemenU  électriques  dans  les 
constipations  et  la  colite  muco- 
membraneuse 


Respiratoire  (Appareil). 

De  réiectrolyse  circulaire;  ses  ap- 
plications à  la  cure  des  rétrécisse- 
ments cicatriciels  du  larynx  et  de 
rœsophaf?e 


9o3 


8i5 


7» 


276 
909 

311 


Nerrenx  et  mnsonlaire 

iSysthmes), 

Sur  la  formule  d'excitation  des  nerfs 
et  des  muscles  à  l'état  pathologi- 
que  

Tétanisation  saccadée ,4- 

U  névralgie  faciale  syphilitique!   .     i/,8 
Sur  le  traitement  des  névrites  et  né- 
vralgies par  rélectricité 261 

Les  agents  physiques  dan»  le  traite- 

nient  de  l'hémiplégie  organique. 

Traitement  des  névralgies   et  des 

névrites  par  l'éleclrisation.  .  . 
Le  massage  méthodique  et  la  réé- 
ducation dans  le  traitement  des 
névralgies  et  des  névrites.  .  .  . 
Rapport  sur  le  traitement  des  né- 
vralgies et  des  névrites  par  l'air 
chaud  et  en  particulier  jMir  la 
méthode  de  Bier 3j3 

Rapport  sur  le  traitement  mécano- 
thérapique  dans  le  traitement  des 
névralgies  et  des  névrites.   .   .   . 

Rapport  sur  le  massage  dans  les  né- 
vralgies et  les  névralgies  celluli- 
tiques 

Les  courants  ondulés  dans  les  trai- 
tements des  atrophies  musculaires 

Troubles  trophiques  osseux  consé- 
cutifs à  une  névrite  trauma tique 
diagnostiqués  par  la  radiogra- 
phie. Intéressante  présentation  de 
radiographie 320 

L'électrolyse  dans  le  traitement  du 
tic  douloureux  et  de  la  sclérose 
spinale 50$ 

A  propos  de  la  réaction  de  dégéné- 
rescence  5,6 

Atrophie  musculaire  progressive.  .     628 

Sç^l^ulopexie  pour  myopathie  juvé- 
nile d'Erb .  ,     563 

Les  amyotrophies  réflexes  d'origine 
arl}culairc 574 

Traiteq[^pnt  des  paralysies  et  des 
ati>ophies  musculaires  par  les  cou- 
rants intermittents B79,    917 


313 


314 


320 


607 


039 


030 


La    gymnastique    musculaire     au 

moyen  des  courants  ondulés.  .  . 

Application  du  courant  intermittent 

de  basse  tension  au  traitement  des 

sciatiques 541 

Démonstration  de  l'existence  des 
centres  régionaux  de  synergie 
dans  les  centres  nerveux  .  ,  611, 
Résultats  obtenus  par  le  traitement 
électrique  dans  la  névralgie  fa- 
ciale.  

Les  courants  d'action  des  contrac- 
tions volontaires  et  réflexes  des 

muscles  humains 727 

Sur  la   loi    d'excitation  électrique 

des  nerfs  et  des  muscles 729 

Le    coefficient    de  la    contraction 

musculaire  et  le  coefficient  de  la 

polarité.   Contribution  à  l'étude 

de  la  réaction  de  dégénérescence.    729 

Das     psycho-galvanische     Reflex- 

Phaenômen 732 

Ueber  den  menschlichen  Kôrper  be- 
sonders  die  Hirnmassaais  Dielec- 

tricum 

Sur  le  traitement    électrique  des 

névrites 

Le  traitement  des  algies  du  pied 
par  les  courants  de  haute  fré- 
quence   

De  l'effluve  de  résonance  dans  les 

atrophies  musculaires 7^9 

Résultats  obtenus  par  le  traitement 
électrique  dans  la  névralgie  fa- 
ciale  312 

Traitement  du  gottre  exophtalmi- 
que par  la  faradisation  du  corps 

thyroïde ^3 

Pathogénie  des  états  neurasthéniques  905 
Études  d'électro-psycho-physiologie  1011 

Osseux  {Systhme) 
et  Artionlations. 

Le  traitement  de  quelques  affec- 
tions articulaires,  périarticulaires 
cutanées,  par  Télectrolyse de  lliy- 
posulOte  de  soude 4|9 

Les  amyotrophies  réflexes  d'origine 
articulaire 574 

L'électrodiagnoslic  dans  les  mala- 
dies des  dents 74^ 

Génitaux  nrinaires  (Organes), 

Les  œdèmes,  les  annexites,  les  in- 
filtrations cellulitiques  et  leur 
traitement  par  la  kinésithérapie 
et  le  massage 31^ 


732 
737 


738 


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TABLE    DBS    MATIERES. 


I025 


L'électrothérapie  dans  le  traitement 
des  pyosalpinx et  des  périmétrites    316 

Sur  quelques  modifications  de  l'ex- 
crétion urinaire  constatée  après 
la  galvanisation  localisée 621 

Sens  (Organes  des)  et  Peaa. 

Deux  observations  de  verrues  pla- 
nes rapidement  guéries  par  l'ion 
magnésium 180 

État  actuel  de  Télectrodiagnostic 
dans  les  otopathies 531 

A  quoi  faut-il  attribuer  Todeur  prise 
par  Tair  soumis  aux  radiations 
ultra-violettes  de  la  lampe  k  va- 
peur de  mercure 604.    799 

Influence  de  Tion  zinc  sur  la  pousse 
des  poils  dans  un  cas  de  pelade. .    620 

Emploi  des  courants  de  haute  fré- 
quence dans  le  traitement  du 
lupus 624 

Un  procédé  mixte  (scarification  et 
haute  fréquence)  dans  le  traite- 
ment du  lupus 624 

Emploi  de  l'électricité  statique  en 
dermatologie 8i6 

Traitement  des  kystes  de  l'iris  par 
réiectrolyse 8i6 

Scarification  et  haute  fréquence 
combinées  en  thérapeutique  der- 
matologique  90^ 

Ifialadies  toziqaes  infeotieases 

néoplasiqaes  et  par 
ralentistement  de  la  natrition. 

La  névralgie  faciale  syphilitique.  •     U8 

Le  régime  végétarien  dans  le  pso- 
riasis    ....     375 

Application  du  courant  continu  au 
traitement  du  lupus 488 

La  camptodactylie  stigmate  de  l'ar- 
thritisme 563 

Un  procédé  mixte  (scarification  ot 
haute  fréquence)  dans  le  traite- 
ment du  lupus 624 

Ije  cancer 671 

Lupus  tuberculeux  de  la  face  traité 
par  la  fulguration 706 

Le  sous-nitrate  de  bismuth  contre 
les  vomissements  des  tuberculeux    816 


Courants  galvaniques  (continus). 

La  thérapeutique  par  la  galvanisa- 
tion simple  et  l'électrolyse  mé- 
dicamenteuse   316 


Des  intensités  en  galvanisation.  .  .    319 

Application  du  courant  continu  au 
traitement  du  lupus 488 

Sur  quelques  modifications  de  l'ex- 
crétion urinaire  constatées  après 
la  galvanisation  localisée  ....     621 

Das  psycho-galvanische  Reflex-Phae- 
nômen 732 

Résultats  obtenus  par  le  traitement 
électriquedansla  névralgie  faciale    842 

(Intermittents.  Courants  de  Leduc.) 

Traitement  des  paralysies  et  des 
atrophies  musculaires  par  les  cou- 
rants intermittents 579,    917 

Application  du  courant  intermittent 
de  basse  tension  au  traitement  des 
scialiques 8|| 

Démonstration  de  l'existence  de 
centres  régionaux  de  synergie 
dans  les  centres  nerveux .  .  611,    839 

Études  d'électro-psycho-physiologie 
à  l'aide  des  courants  intermittents    611 

Courants  faradiques. 

Lafaradisation  localisée  dans  l'étude 
médico-légale  des  troubles  sen- 
sitifs 277 

Milliampèremètre  pour  courant  fa- 
radique 36o 

Appareil  transportable  du  D'Nico- 
létis  «  Enallax-Ohm  » ',01 

Mesure  pratique  des  courants  fara- 
diques en  électricité  médicale..  .     667 

Traitement  du  goitre  exophtalmi- 
que par  la  faradisation  du  corps 
thyroïde goS 

Courants  alternatifs 
et  ondulatoires. 

Les  courants  ondulés  dans  le  traite- 
ment des  atrophies  musculaires.     320 

Onduleur  universel 509 

Les  courants  ondulés  en  électrothé- 
rapie   607 

La  gymnastique  musculaire  au 
moyen  des  courants  ondulés  .   .    607 

Quelques  remarques  sur  l'usage  de 
l'ondulation 608 

Courants  frankliniques. 

Nouvelle  machine  statique  pour  ra- 
diographie et  radiothérapie  .  .   .     397 

Emploi  de  l'électricité  statique  en 
dermatologie 816 


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1026 


ARCHIVES    d'^BGTRIGITÉ   MEDICALE. 


Courants  de  hante  fréquence. 

Le  mode  d'acUoii  des  courants  de 
haute  fréqueoce 43 

Application  du  «  wave  cuireot  »  du 
D'  W.  Morton  à  rélectromécano- 
Ihérapie 128 

A  propos  du  u  wave  current»  .   .   .     133 

Le  «  wave  curreut  »  et  les  courants 
de  haute  fréquence 163 

L^action  analgésique  des  courants 
de  haute  fréquence 314 

L*aclion  des  courants  de  Morton  (ou 
statiques  induits) en  médecine.   .     316 

Appareil  de  haute  fréquence  intensif    358 

Résonateur  Oudin SSg 

Appareil  électromécanothérapique 
utilisant  le  «  wavo  current».   .   .     36o 

Eclateur  à  bain  d*huile  du  D' Guille- 
minot 3Cj 

Effets  thermiques  des  courants  de 
haute  fréquence  sur  Torganisnie.     ^^4 

Nouvel  appareil  simple  et  pratique 
pour  la  production  des  courants 
de  haute  fréquence  dit  TEflluvo- 

gène 470 

«Action   thermique  des  courants  de 
haute  fréquence 604 

Emploi  des  courants  de  haute  fré- 
quence dans  le  traitement  du 
lupus 624 

Un  procédé  miitc  (scariiication  et 
haute  fréquence)  dans  le  traite- 
ment du  lupus •   .   .   .     624 

Sur  les  mesures  du  courant  de 
haute  fréquence  en  électricité 
médicale 625,    635 

Les  elTets  thermiques  dos  courants 
do  haute  fréquence 675 

Spasme  de  Tœsophage  et  haute  fré- 
quence     7o5 

Dilatation  dite  idiopathique  de  Tœ- 
sophagc  (sans  sténose  organique). 
Uadioscopie,  œsophagoscopie . 
Traitement  par  les  courants  de 
haute  fréquence 70G 

(Courants  de  Duddel 736 

Le  traitement  de  la  Pyorrhée  alvéolo- 
den taire  par  les  eflluvcs  de  haute 
fréquence 738 

Lo  traitement  des  algies  du  pied 
par  les  courants  de  haute  fré- 
quence   738 

De  Tellluve  de  résonance  dans  les 
atrophies  musculaires 730 

Sur  Faction  de  Tétincelle  sur  les 
tissus 773 

Rapport  sur  Tactiou  de  Tétincelle 
sur  les  tissus 705 

Nouvelle  pompe  rotative  à  air .  •  .     810 


Réglage  des  détonateurs,  éclateurs, 
oscillateurs  électriques  par  com- 
pression d*un  milieu  gazeux.  .   .    865 

Scariflcation  et  haute  fréquence 
combinées  en  thérapeutique  der- 
matologique  f)o4 

Ëlectrothérapie  de  Tappareil  circu- 
latoire. Les  courants  de  haute 
fréquence  et  rartério-sclérosc  .   .     «joH 

Congrès  de  T'f  American  Electro- 
tlierapeulic  Association  »  .   .   .   .     907 

Fulguration. 

La  fulguration  dans  le  traitement 
du  cancer ,  .    371 

La  fulguration  dans  un  épithéliuma 
cutané,  résultats  deux  ans  après.    305 

Traitement  du  cancer  par  la  fulgu- 
ration associée  à  Texérèse  chirur- 
gicale    J3.^ 

Statistique  de  quarante  cas  clini- 
ques traités  par  fulguration  ;  pré- 
senta tion  de  quelques  malades.   .    585 

Contribution  à  Tétudo  de  la  fulgu- 
ration dans  la  chirurgie  du  cancer    586 

Exposé  de  la  technique  de  la  mé- 
thode dite  t  Fulguration  »  pour 
le  traitement  du  cancer 58<) 

Lupus  tuberculeux  de  la  face  traité 
par  la  fulguration 70 j 

Action  de  la  fulgui*ation  dans  les 
tissus  normaux 740 

Contribution  à  Tétudu  de  la  fulgu- 
ration dans  le  traitement  des 
cancers 870 

Action  de  la  fulguration  sur  les 
tissus  normaux 800 

La  chirurgie  du  cancer  et  la  ful- 
guration  99G 

Un  nouveau  traitement  de  la  radio- 
dermile  chronique  des  médecins- 
électriciens 007 

âleotrolyse,  Cataphorése 
et  Ionisation. 

Deux  observations  de  verrues  planes 
rapidement  guéries  par  Tion  ma- 
gnésium  180 

La  thérapeutique  par  galvanisation 
simple  et  Télectrolyse  médica- 
menteuse    ....     315 

L'ionolhérapie  électrique 3M 

Le  traitement  de  quelques  affections 
articulaires,  périarticulaires  cuta- 
nées par  rélectrolyse  de  Thypo- 
sulfite  de  soude 410 

Traitement  par  Télectrolyse  de» 
tumeurs  vasculaires i88 


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TABLE    DES    MATIERES. 


102- 


Traitcuieiil  dos  iistules  anales  par  la 
médication   ionique 503 

1/électroiyâc  dans  le  traitement  du 
tic  douloureux  et  de  la  sclérose 
spinale 506 

De  la  répartition  des  ions  au  niveau 
ou  au  voisinage  des  électrodes 
employées  en  électrothérapie.  .   .     579 

InlUienco  de  Vioii  zinc  sur  la  pousse 
des  poils  dans  un  cas  de  pelade. .     620 

Traitement  des  angiomes  par  Télec- 
tix>l> se  et  la  compression 622 

l*<lectrolyseur  ;i  olive  extensible  .  .     738 

Un  cas  d*angiome  congénital  pro- 
gressif des  paupières  et  du  nez 
guéri  par  Téloctrolysc  a>ec  Tion 
zinc 741 

hcréieclrolysc  circulaire;  ses  appli- 
cations à  la  cure  des  rétrécisse- 
ments cicatriciels  du  Iar\nx  et  de 
rœsophage 8i5 

Traitement  des  kystes  de  Tiris  par 
rélectrolyse 8i6 

Antres  formes  de  courants. 

l/électromécanothérapie 53 

Application  du  «  wave  currcnt  »  du 
D'  W  .  Morton  à  rélcclromécano- 
Ihérapie 128 


A  propos  du  «wave  current».  .  .  133 
Les  courants  ondulés  en  électrothé- 

rapio 491 

Onduleur  universel 509 

Les  courants  ondulés  en  électrotlié- 

rapie 607 

La    gymnastique    musculaire    au 

moyen  des  courants  ondulés  .  .  607 
\  propos  des  cuurants  sinusoïdaux 

ondulés 607 

Quelques  remarques  sur  Tusage  de 

Tondulation 608 

Courants  de  Duddel 736 


Résistance,  Capacité. 

Hytirotliérapie  dans  les  né>  rites  et 
les  névralgies 309 

Sur  la  résistance  électrique  du  corps 
humain 726 

L'ebcr  den  meuschlichen  Korper  be- 
sonders  die  Hirnmassa  als  Dielec- 
tricum 732 

Sur  l'état  actuel  de  Tutilisalion  de 
la  décharge  des  condensateurs.   .     737 


Bains  hydro-électriques. 

Sur  les  bains  électriques 718 


DANGEKS  DES  COUKANÏS  ÉLECTRIQUES 


Les  dangers  du  contact  avec  le  cou- 
rant électrique 5Ca 

Klectroculion 612 


Sur  les  formes  des  accidents  élec- 
triques |>our  servir  k  leur  préven- 
tion.  . 793 


APPLICATIONS  INDIRECTES  DE  L'ÉLECTRICITÉ 


HAYONS    X 


OénéraUtés. 

Théories  modernes  sur  la  matière .  i  âg 

llapport  sur  la  radiographie  .   .  .  318 
\tlas  de  radiographie  de  l'homme 

normal V17 


Des  erreurs  de  la  radiographie, 
moyens  de  les  éviter 451 

Des  erreurs  imputées  à  la  radiogra- 
phie     581 

Présentation  de  deux  appareils  pour 
radiographit^ 5S1 


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I028 


AHCIIIVeS    DÉLKCTRICIÏÉ    MEDICALE. 


Notes  sur  une  nouvelle  extension 
du  diagnostic  radibgraphique.   .     8j3 

Rayons  Z  an  point  de  vne 
physiqne. 

Étude  photographique  sur  la  trans- 
mission des  rayons  X  par  les 
substances  suivant  leur  épaisseur    598 

Action  des  rayons  X  sur  la  plaque 
photographique 707 

Sur  l'action  des  rayons  X  sur  la  pla- 
que photographique 739 

Action  de  la  lumière  et  des  rayons  X 
sur  la  plaque  photographique.   .     749 

Sur  la  régénération  de  certains 
tubes  de  Crookes 789 


Instrumentation . 

Technique  radiographiqne, 

radiosoopiqae 

et  radiothérapentiqne. 

Exposition  internationale  d'Électri- 
cité de  Marseille  5,      Ai 

Le  radio-intensimètre,  nouvel  appa- 
reil de  mesure  de  l'intensité  et  de 
la  quantité  des  rayons  X  émis  par 
le  tube  de  Crookes 14 

Sur  une  nouvelle  méthode  de  radio- 
graphie dentaire,  appareils  pour 
son  application 61 

Nouvelle  méthode  stéréoscopique 
servant  à  la  localisation  des 
corps  au  moyen  de  la  radiogra- 
phie      102 

A  propos  de  rinslrumcntatit;n  anié- 
ricainOf  lettre  de  Lisbonne  .   .   .     111 

Nouveau  quantitomètre  à  rayons  X    136 

Les  rayons  X  à  la  Compagnie  des 
Chemins  de  fer  du  Nord    ....     141 

Empoisonnement  mortel  de  deux 
enfants  ayant  ingéré  du  bismuth 
aux  fins  de  l*examen  radiosco- 
pique i5j 

Orthodiascopie  de  l'estomac  .   ...     lôa 

La  limitation  du  rayonnement  et  la 
compression  en  radiographie  .   .     210 

Ce  qu'il  faut  avoir  et  ce  qu'il  faut 
savoir  pour  faire  une  bonne  radio- 
graphie des  voies  urinaires  .   .   .     218 

Dans  quelles  conditions  est  possible 
la  radiothérapie  de  la  moelle  épi- 
nière 346 

Nouvel  interrupteur  à  mercure  tur- 
bine  359 

Interrupteur  du  D' Bosquain  .   .   .     SSg 

Une  bobine  de  grande  dimension  .     SSg 


Nouveaux  modèles  de  rupteurs  J.  C.  35g 
Nouvel  interrupteur  à  mercure  .  .  359 
I^  nouveau   tube  à  rayons  X  du 

D'  Guilloz 36o 

MilliampèremètreSyCadrans  mobiles, 

accumulateur  hermétique.  .  .  .  36o 
Transformateur  GaifTe-Rochefort  .  36i 
Compresseur  pour  radiographie.  .  36 1 
Nouvel  appareil  de  compression  et 

de  localisation 56 1 

Transformateur  à  haute  tension.  .     36 1 

Un  poste  radiologique 363 

Nouveau  cadre  orthodiagraphique .  36a 
Matériel  radiographique  transpor- 

tablo 36a 

Condensateurs  étalonnés  increvables 

de  M.  Moscicki 36a 

Tubes  à  anticathode  infùsible  .   .   .     363 
Nouvelle    machine    statique   pour 
radiographie  et  électrolhérapie  .    397 

Écran  stéréoradioscope 428 

L'Institut  photothérapique  de  Flo- 
rence   436 

Emploi  des  flammes  comme  sou- 
pape des  courants  alternatifs  .  .     5a a 
A  propos  de  la  radiographie  stéréo- 
scopique, méthode  des  réseaux  .     5a5 
Détermination  de  l'aire  cardiaque 
au  moyen  d'une  méthode  parti- 
culière de  photographie  orthogo- 
nale (télérôotgénographie)  .  .  .     566 
Construction  pratique   et  applica- 
tions  des   bobines    d'induction, 

dites  de  Ruhmkorff 568 

Sur  laradiographie dite  instantanée    598 
Pour  avoir  le  plus  de  différentiation 
possible,  faut-il,  en  radiographie, 
examiner  par    transparence  les 

positifs  ou  les  négatifs? 600 

Soupape  cathodique  à  flamme  ser- 
vant de  rhéostat 602,    700 

De  la  filtration  en  radiothérapie .61 3,    969 
Substitution  d'un  diélectrique  ga- 
zeux   aux    divers   diélectriques 
liquides  dans  les  interrupteurs  à 

mercure 623,    856 

Fonctionnement  irrégulier  du  tube 

de  Crookes 624 

Appareil  pour  la  reconstitution  de 
la  forme  d'un  corps  par  l'examen 
son  image  double  donnée  sur  la 
même  plaque  par  le  tube  radio- 

stéréoscopique 625 

Exposition  d'électricité  médicale  du 
Congrès  de  Clermont-Ferrand. 
Revue  des   principaux  appareils 

exposés 628 

Instruments  de  mesure  à  lecture 
directe  pour  les  rayons  X .   .   .   .     6i2 


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TABLE    DES    MATIERES 


Nouvelle  méthode  permettant  de 
constater  par  ta  radiographie  si 
un  enfant  déclaré  né  mort  a  vécu 
ou  n'a  réellement  pas  vécu  ...     710 

Orthodiagraphc 736 

Sur  la  cinéma tographie  avec  les 
rayons  X.  Démonstration ....     741 

Méthode  de  radiogrammes  plas- 
tiques  743 

Instrument  foijfnissant  du  courant 
pulsatile  (à  onde  redressée)  pour 
ampoules  à  rayons  X  :  abolition 
de  l'onde  inverse  et  éclairement 
continu  de  Fampoule 747 

Fonctionnement  d'un  nouveau  loca- 
lisateur 747 

Cadre  de  Béclère  modifié 747 

Appareil  «  le  Grissonaleur  ».   .   .   .     747 

Description  technique  et  démons- 
tration d'un  nouveau  générateur 
pour  rayons  X 748 

Sur  les  radiogrammes  fouillés.  .   .     749 

Les  quantitomètres  en  radiographie 
et  en  radiothérapie 763 

Tubes  à  rayons  X  à  grande  puis- 
sance   779,    792 

Contact  tournant  donnant  3oo,oou 
volts  avec  courant  dans  un  seul 
sens 792 

Rapport  sur  les  quantitomètres  .   .     793 

Le  réglage  à  distance  et  le  réglage 
automatique  des  ampoules  à 
osmo-régulateur  do  Villard  .   .   .     803 

Radiographie  instantanée  avec  une 
instrumentation  toute  simple  .   .     911 

Recherches  techniques  sur  le  meuble 
d'Arsonval-GaifTe  pour  diminuer 
le  temps  de  pose  en  radiographie    941 

Les  tubes  à  rayons  X  à  grande  puis- 
>ance 978 

Nouveau  support  d'ampoule  .   .   .     99! 

Mesure  des  rayons  Z. 

Le  radio-intensi mètre,  nouvel  ap- 
pareil de  mesure  de  l'intensité  et 
de  la  quantité  des  rayons  X  émis 
par  le  tube  de  Crookes 14 

Nouveau  quanti tomètre  à  rayons  X.    136 

Uadioscléromètre 136 

Contribution  à  l'étude  de  la  mesure 
quantitative  des  rayons  X .  ...     278 

Lois  de  la  répartition  des  quantités 
de  rayons  X  émises  par  une  am- 
poule dans  les  différentes  direc- 
tions   299 

Milliampèremètres  pour  tubes  de 
Crookes 359 

L'appareil  du  D'  Guillemiiiot  ou 
fluoromètre •  •   .   .  •     362 

AHCH.   O'ÉLICTB.    MÉO.  —    I908. 


1029 


Compteur  d'intensité  pou  r  rayons  X.    363 
Mesures  de  coefficients  de  muscula- 
ture et  d'adiposité  par  les  mesures 
radiographiques  d'absorption  .   .    Ooo 
Principes  de  la  quantitométrie  ra- 
tionnelle en  radiothérapie.  .   .  .     601 
Substitution  de  la  méthode  électro- 
métrique aux  autres  méthodes  du 
mesures  (scléromètre  et  quantito- 

mètre)  en  radiologie 624 

La  télérôntgénographie  du  cœur  .     664 
Instruments  de  mesure  à  lecture 

directe  pour  les  rayons  X.  .  .  .  602 
Les  mesures  en  radiologie  .  .  715,  744 
Mesure  et  dosage  des  rayons  X  en 

unités  absolues 760 

Les  quantitomètres  en  radiographie 

et  en  radiothérapie 763 

Rapport  sur  les  quantitomètres  .   .     703 
Sur  l'emploi  de  petites   doses   de 
rayons  X  en  thérapeutique .   .   .     005 


Action  physiologique  des 
rayons  X. 

stérilisation  ovarique  chez  la  femme 
par  les  rayons  X 73 

Action  des  rayons  X  sur  le  testicule 
du  lapin.   • 74 

Etude  expérimentale  de  l'action  des 
rayons  \  sur  l'œil  en  voie  de  dé- 
veloppement  IKJ 

Action  des  rayons  \  sur  la  prostate.     176 

Sur  le  mécanisme  do  la  leucopénie 
pnxiuitc  expcriinentalement  par 
les  rayons  \ ,    343 

Etude  de  Taclion  histologique  des 
rayons  de  Rôntgeu  dans  la  leucé- 
mie lymphoide 4o6 

InQuence  des  rayons  X  sur  le  méta- 
bolisme aioté  dans  la  leucémie  .     607 

Absorption  des  rayons  X  et  des 
rayons  du  radium  par  les  tissus, 
actions  biochimiques  correspon- 
dantes  411 

Sur  la  très  grande  malléabilité  de 
la  glande  mammaire.  Étude  cri- 
tique des  différents  procédés  et 
substances  galactagoguos  .   ...     5i8 

Influence  de  la  runtgénisation  des 
testicules  sur  la  structure  de  l'êpi- 
thélium  séminal  et  des  épidi- 
dymes,  sur  la  fécondité  et  sur  la 
puissance  virile  du  lapin  ....    564 

Lésions  déterminées  par  les  rayons 
de  Rontgen  et  de  Becquerel-Curie 
dans  les  glandes  germinalus  et 
dans  les  cellules  sexuelles  chez 
les  animaux  et  les  hommes  .   .   .     587 


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io3o 


ARCHIVES    D^ÉLBCTRICITÉ    MÉDICALE. 


Conséquences  théoriques  et  pra- 
tiques de  l'action  des  rayons  X 
sur  les  glandes  génitales  ....     590 

Action  des  rayons  X  sur  le  testicule 
des  animaux  impubères 596 

Action  des  rayons  X  sur  les  glo- 
bules rouges  du  lapin 597 

Les  troubles  provoqués  dans  Tappa- 
reil  visuel  adulte  par  les  rayons  X.     598 

Comparaison  des  effets  des  rayons  X 
et  des  rayons  du  radium  sur  la 
cellule  végétale 608 

Action  atrophiante  des  rayons X  sur 
la  glande  mammaire  en  dehors  de 
la  lactation 621 

Action  des  rayons  X  sur  l'évolution 
de  la  mamelle  pendant  la  ges- 
tation    623,    959 

Le  mécanisme  de  Taction  des 
rayons  X  dans  la  leucémie  .    .   .     996 


RADIODIAGNOSTIG 

AfEections  thoraoiqnes. 

L*adénopathie  trachéo- bronchique 
dans  ses  rapports  avec  la  tuber- 
culose pul  monaire  chronique  chez 
les  enfants 71 

Disparition  d'une  tumeur  du  mé- 
diastin  sous  l'action  des  rayons 
de  Rôntgen 190 

Détermination  de  l'aire  cardiaque 
au  moyen  d'une  méthode  parti- 
culière de  photographie  orthogo- 
nale (télérôntgénographie)  .   .    .     56G 

Radioscopie  pour  corps  étrangers 
de  l'œsophage 609 

La  télérôntgénographie  du  cœur.  .     664 

Radiographies  instantanées  pour  le 
diagnostic  des  affections  thora- 
ciques  et  abdominales 732 

La  stéréo-radiographie  du  thorax  .     733 

Élude  de  la  respiration  et  des  mou- 
vements du  diaphragme  par  l'or- 
thodiagraphe 733 

Sur  la  diminution  transitoire  du 
volume  du  cœur 735 

Radiographies  du  larynx  au  moment 
de  l'émission  de  certaines  lettres 
en  différentes  tonalités 742 

Radiographies  d'œsophage  ....     819 

Volumineuse  adénopathie  trachéo- 
bronchique  tuberculeuse  sans  ima- 
ge radioscopique 82a 

Les  rayons  X  comme  moyen  do 
diagnostic  et  do  traitement  des 
alTections  des  voies  respiratoires 
siH)érioures 910 


Radiogramme  total  ou   partiel  du 
poumon 


910 


AfEections  abdominales. 

La  radiographie  des  organes  abdo- 
minaux permet-elle  le  diagnostic 

de  la  mort  réelle? 123 

Empoisonnement  mortel  de  deux 
enfants  ayant  ingéré  du  bismuth 
au  X  uns  de  l'examen  rad  iologique     1 5  a 
Orthodiascopie  de  l'estomac.   ...     i5a 

Radiographie  de  l'estomac i5/î 

Action  des  rayons  X  sur  la  prostate    176 
Les  pansements  au  bismuth  dans 

les  maladies  de  l'estomac.    ...     379 
Sur  l'aide  apportée  au  diagnostic  et 
à  la  localisation  des  abcès  dysen- 
tériques du  foie  par  l'exploration 

radiologique 283 

Radiographie  des  voies  urinaires.  .     582 
Étude  radioscopique  de  Testomac 
au  point  de  vue  clinique.  Valeur 
séméiologique  des  divers  procé- 
dés  601 

Dilatation  dite  idiopathiquo  de  l'œ- 
sophage (sans  sténose  organique). 
Radioscopie,  œsophagoscopie. 
Traitement  par  les  courants  de 

haute  fréquence 7o(» 

Sur  la  petitesse  physiologique  et 
pathologique  de  l'estomac  et  sur 
le   diagnostic    radioscopique   du 

rétrécissement  stomacal 709 

Radiographies  instantanées  pour  le 
diagnostic  des  afi'cctions  thoraci- 

ques  et  abdominales 732 

L'exploration  radiologique  du  foie.     735 
Rôntgénogramme  total  du  foie..   .     735 
Des  services   que  peuvent   rendre 
les  rayons  X  pour  l'étude  des  ma- 
ladies de  l'estomac 742 

Radiographie  des  maladies  do  l'es- 
tomac  818 

Sur  l'impossibilité  de  diagnostiquer 
la  mort  réelle  par  la  radiographie 
des  organes  abdominaux 8ii 

Affections  des  os 
et  des  articulations. 

Sur  une  nouvelle  méthode  de  radio- 
graphie dentaire,  appareils  pour 

son  application 61 

Examen  radiologique  des  fractures    183 
Rôn  tgénograph  ie  et  rôntgénoscopie; 
les  agents  physiques  dans  le  diag- 
nostic et  le  traitement  des  trau- 
matismcs  articulaires  et  osseux.     250 


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TABLE    DES    MATIÈRES. 


îo3i 


Simple  présentation  de  radiogra- 
phies d'un  cas  de  brachy  et  ectro- 
dactytie  congénitale 317 

Rapport  sur  les  agents  physiques 
dans  le  diagnostic  et  le  traitement 
des  traumatismcs  articulaires  et 
osseux 317 

Fracture  du  Hcaplioïde,  luxation 
médio-carpionne, atrophie  réflexe 
des  muscles  de  Tavant-bras,  atro- 
phie osseuse 318 

Radiologie  des  fractures 319 

Promenade  physiothérapique  à  Toc- 
casion  des  fractures 319 

Troubles  trophiques  osseux  cons*'*- 
cutifs  à  une  névrite  trau  ma  tique 
diagnostiqués  par  la  radiographie. 
Intéressante  présentation  de  ra- 
diographies  320 

La  camptodactylie,  stigmate  de 
Tarthrilisme 563 

Fracture  du  col  du  fémur  sans  si- 
gnes cliniques  reconnue  par  la 
radiographie. 617 

Kncore  un  nouveau  cas  de  luxation 
do  la  symphyse  pubienne  décelée 
uniquement  par  la  radiogra- 
phie    618 

Radiographie  et  spondylitis  tuber- 
culeuse  733 

Les  traumatismes  du  segment 
lombo-sacré  du  rachis 733 

La  fracture  de  Du puytren 8i5 

La  luxation  de  l'os  semi-lunaire  .   .     909 


Corps  étrangers,  Calonls. 

Calculs  du  rein  et  radiographie.  .  .     i53 

Néphrectomie  pour  énorme  calcul 
du  rein  droit tb!^ 

Diagnostic  erroné  de  calcul  de  Ture- 
tère  porté  d'après  une  photogra- 
phie     189 

Ce  qu'il  faut  avoir  et  ce  qu'il  faut 
savoir  pour  faire  une  bonne  radio- 
graphie des  voies  urinai res  .   .   .     218 

6^  esquisses  radiographiques  de  la 
région  rénale,  urotérale  et  vési- 
cale 459 

Radiographies  pour  lithiase  rénale, 
un  cas  de  pseudo-calcul 603 

Radioscopie  pour  corps  étrangers 
de  l'œsophage 609 

Vingt  et  un  cas  de  corps  étrangers 
métalliques  de  l'œsophage  sous 
récran  radioscopique 743 

l*)norme  calcul  rénal  diagnostiqué 
par  la  radiographie Sa  3 


Divers. 

De  la  possibilité  d'établir  le  dia- 
gnostic de  la  mort  réelle  par  la 
radiographie -jG 

La  radiographie  en  médecine  lé- 
gale  81,    817 

La  radiographie  des  organes  abdo- 
minaux permet-elle  le  diagnostic 
de  la  mort  réelle  ? 123 

Du  diagnostic  des  traumatismes 
par  les  ra>ons  X 320 

Atlas  de  radiographie  do  Thonimc 
normal V17 

Des  erreurs  de  la  radiographie, 
moyens  de  les  éviter  ....  451 

Mesures  de  coefficients  de  muscula- 
ture et  d'adiposité  parles  mesures 
radiographiques  d'absorption  .   .     60O 

Nouvelle  méthode  permettant  de 
constater  par  la  radiographie  si 
un  enfant  déclaré  né  mort  a  vécu 
ou  n'a  réellement  pas  vécu   ...     710 

Die  Bedeutung  des  Rôntgenverfah- 
rens,  insbesondere  der  stercosko- 
pischen  Rôntgenographie  fur  die 
Diagnostik  innerer  Krankheiten 
(Utilisation  delà  rôntgenographie 
et  particulièrement  de  la  radio- 
graphie stéréoscopique  pour  le 
diagnostic  des  maladies  internes).    732 

La  radiographie  des  tissus  mous.   .     733 

La  nécessité  et  la  valeur  de  l'examen 
radiologique  chez  les  vieillards.     736 

L'examen  radiographique  des  cada- 
vres des  nouveau-nés  pour  déter- 
miner si  l'enfanta  ou  n'a  pas  vécu .     743 

Sur  l'impossibilité  de  diagnostiquer 
la  mort  réelle  par  la  radiographie 
des  organes  abdominaux  ....     8a  i 

Notes  sur  une  nouvelle  extension 
du  diagnostic  radiographique  .   .     8^3 

De  la  valeur  de  la  radiographie  pour 
le  diagnostic  et  le  traitement  des 
afTcclions  si n usâtes 911 


RADIOTHÉRAPIE 


Radiothérapie  en  général. 

Les  indications  de  la  radiothérapie.  19a 

De  la  filtration  en  radiothérapie,  613,  969 
Nouveaux   résultats  éloignés  de  la 

radiothérapie 616 

Sur  la  radiothérapie 746 

De      l'action     thérapeutique     des 

ravons  X 746 


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I032 


ARCHIVES   D'éLECTRIGiré   MÉDICALE. 


Une  nouvelle  application  des 
rayoDs  X,  Tirradiation  homogène 
des  tissus  profonds 844 

De  remploi  des  rayons  X  dans  la 
région  oculaire 999 


ICaladies  du  sang. 

Leucémie  myélogène  traitée  par  la 
radiothérapie 339 

Sur  le  mécanisme  de  la  leucopénie 
produite  expérimentalement  par 
les  rayons  X 343 

Étude  de  l'action  histologique  de 
Rôntgen  dans  la  leucémie  lym- 
phoïde 4o6 

Influence  des  rayons  X  sur  le  méta- 
bolisme azoté  dans  la  leucémie,     /ioy 

Radiothérapie  des  angiomes ....     584 

Doux  cas  d*angiome  de  la  face  guéris 
par  la  radiothérapie 836 

La  radiothérapie  des  mélrorragies 
et  la  dysménorrhée 827 

De  la  leucémie  myéloïde  aiguë.  .   .     871 

Radiothérapie  delà  maladie  deBanti 
et  de  la  leucémie •   .   .     913 

Le  mécanisme  de  Faction  des 
rayons  X  dans  la  leucémie.  .  .  .     994 


Maladies  cancéreuses. 

Mélanomes  et  radiothérapie ....      77 
Résultats   éloignés  des  opérations 

pour  cancer  du  sein. i55 

Les  rayons  X  font-ils  naitre  le  cancer  ?     1 89 
Disparition  d*une  tumeur  du  mé- 
diastin  sous  Taction  des  rayons 

de  Rôntgen 190 

De  la  radiothérapie  appliquée  aux 
cancers  et  aux  hypertrophies  de 
la  prostate  non  justiciables  de  la 

prostatectomie 190 

Radiothérapie  des  tumeurs  malignes 

du  sein 191 

Traitement  du  cancer 293 

Sarcome  congénital   traité  par  les 

rayons  de  Rôntgen 5r>7 

Sur  un  cas  de  guérison  d'épithé- 

lioma  de  la  langue 584 

Le  cancer 671 

Épithélioma  perlé  de  la  paupière 

supérieure 746 

Sarcome  mélanique  cutané  du  pied    Si  h 
Carcinomes    multiples   consécutifs 

à  une  radiodermite  chronique.   .     8a3 
Étude  de  la  radiothérapie  des  can- 
cers épithcliaux 828 

Traitement  de  l'ôpilhéliomc.  .    .   .     83o 


Du  traitement  du  cancer  de  Testo- 
mac  par  la  radiothérapie  ....     870 

Les  agents  physiques  dans  les  tu- 
meurs malignes  de  la  glande 
mammaire.  ..........    873 


Tuberculose. 

Lupus  de  la  conjonctive  et  de  la 
cornée  guéri  par  la  radiothérapie      48 

L*adénopathie  trachéo  -  bronchique 
dans  ses  rapports  avec  la  tuber- 
culose pulmonaire  chronique 
chez  les  enfants 71 

Contribution  à  Fétude  de  la  radio- 
thérapie dans  les  adénopathies 
tuberculeuses  superficielles.  .   .       79 

Radiothérapie  delà  tuberculose  ré- 
nale  i56 

Congés  international  de  la  tuber- 
culose   ....     162 

La  tuberculose  péritonéale  chro- 
nique du  péritoine;  son  traite- 
ment par  les  rayons  X 187 

Traitement  local  des  adénites  tuber- 
culeuses      192 

Le  lupus  circonscrit  des  membres 
on  radiothérapie 315 

Radiothérapie  dans  les  polyadénites 
inflammatoires 614 

Lupus  vulgaire  et  radiothérapie  .   .     619 

Étude  radiographique  sur  le  mal 
de  Pott  cervical 734 

Résultats  obtenus  par  la  radiothé- 
rapie dans  les  polyadénites  inflam- 
matoires d'après  cinquante  obser- 
vations    869 

Adénite  tuberculeuse  à  type  lympha- 
dénique «...     871 

Tuberculose  péritonéale  à  forme 
ascitique  traitée  et  guérie  par  les 
rayons  X 972 


Antres  maladies. 

Traitement  de  Totite  scléreuse  par 
les  rayons  X 92 

De  la  radiothérapie  appliquée  aux 
cancers  et  aux  hypertrophies  de 
la  prostate  non  justiciables  de  la 
prostatectomie. 190 

Traitement  de  la  bronchite -chro- 
nique et  de  l'asthme  bronchique 
par  les  rayons  de  Rôntgen  .  .  .     239 

La  radiothérapie  dans  le  traitement 
des  névralgies 256»    311 

Un  cas  de  sclérose  en  plaques  ami'^- 
lioré  par  la  radiothérapie.   .   .   *    317 


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TABLE   DES   MATIÈRE». 


I033 


Rapport  sur  les  a^nts  physiques 
dans  le  diagnostic  et  le  traitement 
des  traumatismcs  auriculaires  et 
osseux 317 

Dans  quelles  conditions  est  possible 
la  radiothérapie  de  la  moelle 
épinière 346 

Contribution  à  la  radiothérapie  de 
la  syringomyélie 473,    870 

La  radiothérapie  dans  les  affections 
médullaires 551,    616 

Le  trailement  de  Tasthme  bron- 
chique par  les  rayons  \ 5O7 

Conséquences  théoriques  et  pra- 
tiques de  Taction  des  rayons  \ 
sur  les  glandes  génitales  ....    590 

De  la  radiothérapie  dans  quelques 
affections  de  la  moelle 615 

Résultats  du  traitement  radiothé- 
rapique  de  la  syringomyélie  .  .     615 

Traitement  des  tumeurs  profondes 
par  les  rayons  \ 745,    746 

Traitement  du  goitre,  de  la  maladie 
de  Basedow  et  des  névralgies  par 
les  rayons 827 

La  radiothérapie  des  adénites  véné- 
riennes   83o 

La  radiothérapie  dans  les  adénites 
consécutives  au  chancre  simple  .     873 

Le  traitement  de  certaines  formes 
de  bul)ons  vénériens  par  Faction 
immédiate  des  rayons  \  .   .   .   .     878 

Traitement  radiothérapique  de  la 
névralgie  du  cordon 897 


Des  rayons  X  comme  moyen  de 
diagnostic  et  de  traitement  des 
affections  des  voies  respiratoires 
supérieures 910 

De  la  valeur  de  la  radiographie 
pour  le  diagnostic  et  le  traite- 
ment des  affections  sinusales  .   .     911 


Maladies  de  la  peau. 

Contribution  à  l'étude  du  traite- 
ment de  l'acné  inflammatoire  par 
les  rayons  X  .   . 08 

Traitement  du  mycosis  fongoïde 
par  le  radium  et  par  les  rayons  X    167 

Traitement  de  l'hyperhidrose  des 
mains  par  les  rayons  X 278 

Traitement  de  l'hyperhidrose  pal- 
maire par  les  rayons  X 295 

Hyperhidrose  localisée  d'origine 
traumatique  guérie  par  la  radio- 
thérapie  612 

Deux  cas  de  furonculose  localisée 
traités  par  les  rayons  X 624 

Rôntgénographie  en  dermatologie.    745 

Radiodermite  chronique  des  mains, 
disparition  des  verrues  par  des 
doses  mesurées  de  rayons  X .  .   .     Sa 6 

Contribution  à  l'histologie  des  tu- 
meurs malignes  de  la  peau  sou- 
mises aux  rayons  X 898 

Sycosis  de  la  barbe  datant  de  quinze 
ans  guéri  par  la  radiothérapie.   .     829 


MÉFAITS  DES  RAYONS  X 


Des  précautions  à  prendre  dans  la 
manipulation  des  ampoules  de 
R5ntgen 27 

Stérilisation  ovarique  chez  la  femme 
par  les  rayons  X 78 

Les  rayons  V  font-ils  naître  le 
cancer? 189 

Lésions  déterminées  par  les  rayons 
de  Rôntgen  et  de  Becquerel-Curie 
dans  les  glandes  gcrminales  et 
dans  les  cellules  sexuelles  chez 
les  animaux  et  les  hommes  .  .  .    587 

l^s  troubles  provoqués  dans  l'appa- 
reil visuel  adulte  par  les  rayons  X    598 


Les  erreurs  de  la  radiographie  et  les 
dangers  de  la  radiothérapie.   .   .     708 

Deux  cas  de  paraplégie  consécutive 
à  l'emploi  des  rayons  de  ROntgcn 
dans  le  traitement  des  tumeurs 
malignes 819 

Carcinomes  multiples  consécutifs  à 
une  radiodermite  chronique.  .   .     8a3 

Radiodermite  chronique  des  mains, 
disparition  des  verrues  par  des 
doses  mesurées  de  rayons  V.  .   .     8aG 

Un  nouveau  traitement  de  la  radio- 
dermite chronique  dos  médecins- 
électriciens 997 


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io34 


ARCHIVES    D*ELEGTRIGITé    MÉDICALE . 


RADIUM 


Rayons  de  Becquerel, 
Radioactivité,   Radinmthérapie. 

Le  radium  au  Sénat 5 

HésullaLs  éloignés  du  traitement  du 
riîpvus  par  le  radium 78 

Traitement  du  mycosis  fon^oïdc 
par  le  radium  et  par  les  rayons  \     iS; 

Le  radium  employé  comme  traite- 
ment du  cancer  et  du  lupus.    .    .     167 

La  radioactivité  do  la  matière.   .   .     169 

Ixi  radium  en  médecine igS 

Traitement  des  nœvi  vasculaircs 
par  le  radium 193 

Le  radium  dans  le  traitement  des 
névralgies  et  des  névrites  ....    243 

Absorption  des  rayons  X  et  des 
rayons  du  radium  par  les  tissus, 
actions  biochimiques  correspon- 
dantes    .....     411 

Action  thérapeutique  du  radium 
sur  les  néoplasies 58S 

Tumeur  angiomateuse  érectile  trai- 
tée par  le  radium  sans  action 
inflammatoire 583 

Lésions  déterminées  par  les  rayons 
de  Rôntgen  et  de  Becquerel-Curie 
dans  les  glandes  germinales  et 
dans  les  cellules  sexuelles  chez 
les  animaux  et  les  hommes.   .   .     587 


Comparaison  des  effets  des  rayons  \ 
et  des  rayons  du  radium  sur  la 
cellule  végétale 008 

I /action  hérapeutique  sur  les  néo- 
plasies  655 

La  radioactivité  des  eaux  de  Plom- 
bières   TiCfi 

Ëpithélioma  de  la  lèvre  traité  par 
le  radium ùf\g 

Traitement  des  épitbéliomas  malpi- 
ghiens  par  le  rayonnement  y  du 
radium 670 

EfTels  des  radiations  du  radium  sur 
le  labyrinthe 670 

Sur  le  traitement  des  nœvi  par  le 
radium 670 

Action  du  radium  sur  le  sang  .   .   .     83a 

Décoloration  de  certains  tissus  an- 
giomateux  par  lé  radium  sans 
réaction  inflammatoire 83/i 

Note  sur  le  processus  histologique 
de  la  régression  des  tumeurs 
malignes  sous  l'influence  du 
rayonnement  y  du  radium  .   .   .     876 

Radioactivité  de  certaines  sources 
goilrigènes 913 

Action  du  radium  sur  la  lymphe 
vaccinale 91 3 

Action  du  i^dium  et  de  certains 
autres  sels  sur  la  génitale  ....     91^1 


LUMIÈRE 


Photothérapie. 

Recherches  expérimentales  sur  l'ac- 
tion profonde  de  la  lumière  de  la 
lampe  médicale  de  quartz  et  de 
Tappareil  Finsen 118 

Psoriasis  guéri  complètement  par 
Taction  directe  des  rayons  solaires     1 58 

Traitement  des  brûlures  par  la 
chaleur  et  la  lumière  électri- 
ques  199 

Photo  et  thermo-luminolhérapie 
des  névralgies 308 

Recherches  expérimentales  sur  la 
lampe  à  vapeur  de  mercure 
(lampe  de  Kromayer)  .   .   .  316,    323 

Chromo-actinomèlre  pour  la  lampe 
de  Kromayer  (présentation  de 
Tappareil) 316,    555 


La  lampe  à  arc  à  main,  la  lampe 
Osram 36i 

Nouvelle  lampe  Tantale 36a 

L'équivalent  mécanique  de  la  lu- 
mière   370 

A  quoi  faut-il  attribuer  l'odeur  prise 
par  l'air  soumis  aux  radiations 
ultra-violettes  de  la  lampe  à 
vapeur  de  mercure?.   .   .   .  604,    799 

Détermination  du  pouvoir  difTùsif 
par  réflexion  de  différents  corps 
et  de  la  peau  en  particulier  pour 
les  rayons  ultra-violets.  Consé- 
quences pratiques 604 

Action  des  radiations  ultra-violettes 
sur  le  sang  et  sur  l'oxyhémo- 
globine 605 

Action  biologique  de  la  lampe  en 
quartz  de  Kromayer 605 


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tABtE  Dbs  Matières. 


io35 


Action  bactéricide  do  ia  lampe  en 
quartz  de  Kromayer 606 

Action  de  la  lumière  et  des  rayons  X 
sur  la  plaque  photographique.  .     749 

Contribution  thérapeutique  au  trai- 


tement des  maladies  de  la  peau 
par  la  lumière  de  l'arc  voltaïque.     SS'i 
Sur  le  traitement  du  lupus  vulgaire 
et  d'autres    dermatoses    avec    la 
lampe  de  Kromayer 835 


CHALEUR 


Thermothérapie. 

Différence  quotidienne  de  8*i  chez 
une  malade  atteinte  de  fièvre 
puerpérale 117 

Traitement  des  brûlures  par  la  cha- 
leur et  la  lumière  électriques  .   .     199 

L'éloctrocautère  froid  de  Forest  .   .     305 

Photo  et  thermo-luminothérapie  des 
névralgies 308 

Hydrothérapie  dans  les  névrites  et 
les  névralgies 909 

Rapport  sur  le  traitement  des  né- 


vralgies et  des  névrites  par  l'air 
chaud  et,  en  particulier,  par  la 

méthode  de  Bier 313 

Appareil  pour  les  applications  d'air 

chaud 314 

La  méthode  de  Bier 318 

La  douche  à  air  chaud 36 1 

Effets  thermiques  des  courants  de 
haute  fréquence  sur  l'organisme 

44/1,    675 
Action  thermique  des  courants  de 

haute  fréquence 604 

Nouvelle  pompe  rotative  à  air.   .   .     810 


MAGNÉTISME 


Emploi  de  l'élcctro-aimant  pour 
l'extraction  d'un  corps  étranger 
du  conduit  auditif  externe.  .   .   .     ^08 

Du  diagnostic  et  de  l'extraction  des 
corps  étrangers  magnétiques  de 
l'œil 526 


L'extraction  des  éclats  de  fer  de  l'œil 
à  l'aide  de  l'électro-aimant  géant 
de  Haab 706 

Électro-aimants  pour  oculistes.  .   .     809 


TRAVAIL  MÉCANIQUE 


Mécanothérapie. 

Le  massage  méthodique  et  la  réé- 
ducation dans  le  traitement  des 
névralgies  et  des  névrites.   .    .   .     311 

Rapport  sur  le  traitement  mécano- 
thérapique  dans  le  traitement  des 
névralgies  et  des  névrites.    .   .   .     313 

Rapport  sur  le  massage  dans  les 
névralgies  celluli tiques 314 


La  gymnastique  électrique  souvent 
supérieure     à    la    gymnastique 

volontaire 316 

Les  œdèmes,  les  annexites,  les  infll- 
trations  cellulitiques  et  leur  trai- 
tement par  la  kinésithérapie  et  le 

massage 316 

Rapport  sur  la  mécanothérapie  .   .     318 
Rapport  sur  la  massothérapie  .   .   .     318 
Le  massage  de»  nerfs  érigé  en  spé- 
cialité omcielle 838 


ACTIONS  CHIMIQUES,  OZONE,  etc. 


Présentation  d'un  ozoneur  métal- 
lique portatif 320 

Ozoniseurs 363 


La  stérilisation  de  l'eau  et  de  l'air 
par  les  procédés  électriques .   .    .     790 


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io36 


ARCHIVES   D  ELECTRICITE   MEDICALE. 


QUESTIONS  PROFESSIONNELLES,  DÉONTOLOGIE 


La  radiographie  en  médecioe  légale 

8i,    8.7 
Rôle  des  recherches    radiographi- 


ques  dans  un  récent  procès  en 

Cour  d^assises 606,    833 

La  réforme  des  études  médicales .  .    998 


VARIA 


Institut  de  France,  Académie  des 
Sciences ^3 

IV'  Congrès  international  d'électro- 
logie  et  de  radiologie  médicales  A  3,    725 

Nomination  à  TAcadémie 81 

Mort  de  lord  Kelvin 8a 

Congrès  français  de  médecine  in- 
terne en  1908 8a 

La  branche  la  plus  élevée  de  la  thé- 
rapeutique physique 8a 

Premier  Congrès  des  médecins  de 
langue  française  s*occupant  de 
physiothérapie  .   .   161,  aoi,  a4i,    807 

Congrès  international  de  la  tuber- 
culose    163,    409 

La  pléthore  médicale  et  les  radio- 
graphies  aoa 

Exposition  rétrospective  des  appli- 
cations de  l'électricité  à  Marseille.    3  /i  i 

II*  Congrès  des  Praticiens a8i 

Congrès  français  de  médecine  (10*  ses- 
sion)  331 

Le  comble  du  confort  par  Télectri- 

cité Saa 

Congrès   de  la  Deutsche-Rôntgen- 

Gesellschaft 364 

Association  Britannique  pour  TA- 

vancement  des  Sciences 369 

Congrès  de  l'Association  Française 

pour  l'Avancement  des  Sciences 

369,  409,    489 
Congrès  international  des  industries 

frigorifiques 369 

Les  bibliothèques  médicales  les  plus 

complètes 449 


Association  Française  pour  l'Avan- 
cement des  Sciences  .   .  4^9,  5afj,    571 

Physiothérapie $37,    83? 

Autour  du  Congrès 669 

Quelques  vœux  émis  par  le  II* Con- 
grès des  Praticiens 633 

Nécrologie,  Henri  Becquerel ....     673 

Premier  Congrès  du  froid 676 

Congrès  de  la  British  médical  Asso- 
ciation, à  Sheflield 711 

Congrès  d'Amsterdam,   autour  du 

Congrès 713 

Revue  de  l'exposition  du  IV*  Con- 
grès international   d'électrologie 
et  de  radiologie  médicale  ....     751 
Le  Congrès  international  des  élec- 
triciens   761 

Correspondance 797 

La  radiothérapie  en  Suède  ....     798 
II*  Congrès  physiothérapique  des 
médecins  de  langue  française.837,    877 

Distinctions  honorifiques 838 

L'espéranto  au  service  des  membres 

de  la  Croix-Rouge 838 

Cours  de  thérapeutique 878 

Du  pragmatisme  en  médecine .   .   .     916 
Syndicat  général  des  médecins  fran- 
çais, électrologistes   et   radiolo- 
gistes   917 

Une  nouvelle  société  médicale  .  .  .  918 
Notes  et  impressions  d'Europe.  .  •  951 
Congrès  de  I* American  electro-the- 

rapeutic  Association 967 

La  nouvelle  Société  de  radiologie 
médicale 997 


L'Imprimeur-Gérant:  G.  Gounouilhou. 


Bordeaux.  —  Impr.  G.  Gounouilhou,  rue  Guiraude,  9- 


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16e  ANNEE 


X"  202. 


ARCHIVES 


il.»  * 


l'ÉLECTRICITÉ  MÉDICALE 


EXPÉRIMENTALES    ET    CLINIQUES 


UECUEIL  BIMENSUEL  FONDÉ  ET  PUBLIÉ 


PAR  J.  BERGONIE 

PHOtESSELH   DE    PHYSIQUE    BIOLOGIQUE  ET  D'éLBCTRICITB  MÉDICALE 

A    L'UKIVEUSIïÉ    de    BORDEAUX 

CHEF  DU    SERVICE    ÉLECTROTBÉRAPIQUE    DES    UÔPITAtX 

CORRESPONDANT     KATIOKAL      DE      l'aCADÉMIE      DE      MÉDECINE 

LAURÉAT    DE    L*ïîfSTITUT 


PlilNClFAUX    COLLABOKATEUliS.  -  MM. 


cl*nrsonval  (df  l'Instltul),  membre  de  l'Académie 
fle  médecine,  professeur  au  Cuilège  de  France,  direc- 
Bor  du  iaboraloire  de  Physique  biologique  des  iiaules 
Eludes. 


eh.  Bouchard  (de  t'iostitul),  membre  de  l'Académio 
de  médecine,  professeur  a  la  l-acullé  de  médecine  de 
Paris,  président  de  la  Société  de  biologie. 


Béclèr«»  membre  de  TAcadcmie  de  médecine,  médecin  des  hôpitaux  de   Paris.  —  J.  Belot,   assistant   de 

radiolo^îiea  l'hôpital  Saint-Anioine.  —  L,.  Benoist,  professeur  de  physique  au  Lycée  Heori-IV.—  H.  Bertin- 

Sans,    professeur  d'Hygiène  a    l'Université  de   Montpellier.  —    R.    Blondel,    ingénieur,    professeur    du 

COUPS   d'électricité   à    l'Ecole    des    Ponts    et    Chaussées.    —    B.   Bordet,    mcdein    ékclricien   a  Paris.   — 

H.  Bordier,  aïjrégé  de  Physique,  chef  dei   Travaux  de   physique  à    la  Faculté  de   médecine  de   Lyon.  — 

H>  Boruttau, professeur  à  l'Université  de  Gnltingen.  —  R.  Broca,  professeur  agrégé  de  Physique  médicale  à 

\  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  répétiteur  a  l'Kcole  Polytechnique.  —  Y.  iSapriati,  assistant  à  la  Clinique 

'  psychiatrique  de  l'Université  de  Napies.  -  a.  Gharpentier,  professeur  de  Physique  médicale  a  ta  Faculté  de 

médecine  de  Nancy.™  H.  ebevaller.  docteur  fs  sciences,  sous-directeur  du  Laboratoire  d'électricité  industrielle 

i.  à  la  Faculté  des  sciences  de  liordeaux.  —  Dubois,  professeur  extraordinaire  de  .Neuropathologie  de  l'Université 

Me  Berne.   -  e.'iH.  Gariel.  membre  de  r.\cademie  de  médecine,  professeur  de  Physique  médicale  a  la  FacullC 

i  de  médecine  de  Paris.  -  ©h.  Bd«  Guillaume,  directeur  adjoint  du  Bureau  Inlernaiional  des  Poids  et  .Mesures^ 

H.  Guillemliiot,  mt>decin  électricien  à  Paris.  —  Th.  GulUoz,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  ^ 

de  Nancy.       B-  Huet,  clief  du  Service  d'électrothérapie  de  la  Clinique  des  maladies  nerveuses  (Salpèlrière).  — 

a,   Imbert,  professeur  de  l'hyslque  médicale  a  ta  Faculté  de  Montpellier,  chef  du  Service  d'électrothérapie  et 

de  radiographie  des  hôpitaux.  —  P.  Jolyet,  professeur  de  Physiologie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux. 

\ —  S.  Leduc,  professeur  de  Physique  médicale  à  l'Ecole  de  médecine  de  Nantes.  —   H.   Lewis  «Jones*^ 

[M.  A.,  .M.  D.,  membre  de  la  Société  royale  de  médecine  de   Londres,  chef  du  service  d'électricité  m(.dicale  a^ 

Barlholomew's    Hospltal.   —   T,  Marie,   professeur  de   IMiysique   biologique    a  l'Université  de  Toulouse.   — 

M.   Mendelssohn,    professeur  agrégé  à    l'Université  de   Saint-Pétersbourg.  —  R.   Pansier.  d'Avignon, 

médecin  oculiste.  —  H,  Pitres,  professeur  de  Clinique  médicale,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux. 

—  G«  Sagnac^  chargé  de  cours  a  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris.  —  6,  Slgalas,  professeur  de  Physique 

[{jharraaceulifjue  à    la   Faculté  de  médecine  de    Bordeaux.  —    a.    Tripier,    médecin -électricien,   Paris.    — 

P.  Villard,  agrégé  de  l'Uni versilé,  attaché  au    laboratoire  de  Physique  de  l'Ecole  normale  supérieure.  — 

[  G.  Weiss.  agrégé  de  Physique  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  membre  de  l'Académie  de  médecine. 

H,  Zimmern,  agrégé  de  Physique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 


BORDEAUX 

J.   IIAMEL,   Administrateur 

AUX    BUREAUX    DU   JOURNAL,    rue   du  Temple,  e^i» 


1908 


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Avis  à  MM.  les  Abonnés 

Abonnés  français.  —  Pour  les  réabonnements  de  cette  année, 
nous  emploierons  le  système  des  recouvrements  postaux,  parce  qu'il 
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délai,  nous  mettrons,  dès  l'envoi  du  numéro  du  lo  décembre,  les  reçus 
de  renouvellement  en  circulation. 

Nos  abonnés  n'auront  aucuns  frais  de  renouvellement,  l'Adminis- 
tration des  Archives  les  prenant  entièrement  à  sa  charge. 

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n'ont  qu'à  ne  pas  le  payer,  sans  que  ce  refus  puisse  leur  causer  ni  déran- 
gement ni  frais. 

Les  abonnés  des  pags  étrangers,  pour  lesquels  nous  ne  pouvons 
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M.  J.  HAMEL,  rue  du  Zemple,  5**',  Cordeaux  (frarjceX  dès 
le  reçu  de  ce  numéro,  pour  n'avoir  pas  d'interruption  dans  le  service 
du  journal,  un  chèque  de  22  francs  sur  la  Société  Çénérale,  à 
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et  Appareils  de  chauffage  électrique, 

d'Instruments  de  ph'^fsique. 

Horloges  électriques,  Téléphonie,  etc., 

Batteries  pour  courant  continu. 

Appareils  faradiques. 

Électrodes,  rhéostats. 

Instruments  de  mesure  de  précision. 

Éléments,  Appareils  pour  l'électrol'^se. 

Machines  statiques.  Cautères, 

Appareils  de  lumière. 

Accumulateurs  perfectionnés, 

Tableaujc  de  distribution 

pour  courants  continus  et  alternatifs. 

Transformateurs,  Appareils  de  charge. 

Moteurs  et  accessoires 

pour  le  massage  vibratoire  et  suédois. 

Moteurs  pour  opérations  chirurgicales. 

Appareils  pour  rayons  X, 

Appareils  pour  la  haute  fréquence. 

Bains  de  lumière  de  tous  systèmes. 

Appareils  d'ozone. 

Électro-aimants  pour  extractions. 

Moteur  "Gallia"  pour  Dentistes. 

Tous  les  accessoires  pour  Dentistes. 


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DEVIS  GRATUITS 

Le  catalogue  ornerai  est  paru» 
Bnvol  sur  demande. 


B.  M.  1.  -  1909. 

Poursuivant  le  programme  qu'elle  a  adopté  en  igoS,  VOEuvre  (renseignement 
médical  complémentaire  par  la  visite  des  Universités  étrangères,  fera  en  1909  son 
voyage  d*études  à  travers  TAnglelerre,  l'Kcosse  et  l'Irlande. 

I.e  programme  est  en  préparation  et  paraîtra  dans  le  numéro  de  janvier  de 
1/ Enseignement  médico-mutuel  International,  l'intéressante  revue  professionnelle, 
qui  publie  en  ce  moment  une  enquête  toute  d'actualité  sur  le  privatdocentisme. 


L'Impôt  sur  le  revenu  et  les  médecins. 

La  (^liambre  des  députés  a  adopté,  dans  sa  séance  du  i4  décembre,  les  articles 
suivants  : 

Septième  catégorie.  —  Revenj  s  dp:s  professions  libérales. 

Art.  ^-j  (ancien  art.  4^)  •  «  L'impôt  sur  le  reveim  des  professions  libérales  est 
établi  annuellement  à  raison  du  revenu  réalisé  pendant  l'année  précédente. 
A  l'égard  des  contribuables  exerçant  leur  profession  depuis  moins  d'un  an,  le 
revenu  net  est  calculé  en  tenant  compte  des  résultats  obtenus  depuis  la  date  à 
laquelle  la  profession  a  été  entreprise. 

»  Sur  le  revenu  déterminé  comme  il  est  dit  au  paragraphe  ci  dessus,  il  est  fait, 
pour  chaque  contribuable,  déduction  d'une  somme  de  : 

»  i,5oo  francs  si  le  contribuable  a  son  domicile  réel  dans  une  commune  de 
10,000  habitants  et  au-dessous  ; 

{Voir  suite  p.  373.) 

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Onin  il  ter  li  Parb-liii-lilttirmit 

STATIONS    HIVERNALES 

(Nice,  Cannes,  Menton,  etc.). 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs  de  /''«,  2«  et  5«  classes. 
Valables  33  jours. 

Du  i5  octobre  au  i5  mai  la  Compagnie  délivre, 
dans  toutes  les  gares  de  son  réseau,  sous  condition 
d^cCfectuer  un  minimum  de  parcours  simple  de 
i5o  kilomètres,  aux  familles  d'au  moins  trois  per- 
sonnes voyapreant  ensL-mble,  des  billets  d'aller  et 
retour  collectifs  d<*  i",  a*  et  3*  classes  pour  les  sta- 
tions hivernales  suivantes  :  Cassis,  La  CiotHt.  Saint- 
Cyr-ld -Cadière,  Bandol,  Ollioules-Sanary ,  1^ 
Seyne-Tamaris-sur-Mcr,  Toulon,  Hxcreset  toutes 
les  gares  situées  entre  Saint- Raphaël -Valescure, 
Grasse,  Nice  et  Menton  inclusivement. 

Le  prix  s'obtient  en  ajoutant  au  prix  de  quatre 
billets  simples  ordinaires  (pour  les  deux  premières 
personnes)  le  prix  d'un  billet  simple  pour  la  troi- 
sième personne,  la  moitié  de  ce  prix  pour  la  qua- 
trième et  chacune  des  suivantes. 

La  durée  de  validité  des  billets  peut  être  pro- 
longée une  ou  plusieurs  fois  de  quinze  jours 
moyennant  le  paiement,  pour  chaque  prolongation, 
d'un  supplément  de  lo  o/o. 

Arrêts  facultatifs. 

Faire  la  demande  de  billets  quatre  jours  au  moins 
à  Tavance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe,  composés  de  confor- 
tables voitures  à  bogies,  desservent  pendant  l'hiver 
les  stations  du  littoral.  Paris-la  Côte  d'Azur  en 
i3  heures  par  train  extra-rapide  de  nuit  ou  par  le 
train  «  Côte  d'Azur  rapide  ». 


li'Hiver  h  la  06te  d'Azur. 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs  de  2«  et  5«  classes. 
Valables  jusqu'au  iô  mai  1909. 

Du  i"  octobre  au  i5  novembre  1908,  les  gares 
P.-L.-M.  délivrent,  aux  familles  d'au  moins  trois 
personnes  voyageant  ensemble,  des  billets  d'aller  et 
retour  collectifs  de  a'  et  3*  classes  pour  Cassis  et 
toutes  les  gares  P.-L.-M.  situées  au  delà  vers  Men- 
ton. Le  parcours  simple  doit  être  d'au  moins 
4oo  kilomètres. 

(Le  coupon  d'aller  de  ces  billets  n'est  valable  que 
du  i"  octobre  au  i5  novembre  1908). 

Le  prix  s'obtient  en  ajoutant  au  prix  de  4  billets 
simples  ordinaires  (pour  les  deux  premières  per- 
sonnes) le  prix  d'un  billet  simple  pour  la  troisième 
personne,  la  moitié  de  ce  prix  pour  la  quatrième  et 
chacune  des  suivantes. 

Arrêts  facultatifs. 

Faire  la  demande  de  billets  quatre  jours  au 
moins  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  belles 
voitures  à  bogies,  desservent,  pendant  l'hiver,  les 
stations  du  Littoral.  Paris-La  Côte  d'Azur  en 
i3  heures  par  train  extra-rapide  de  nuit  et  parle 
Côte-d'Azur-Rapide. 


Voyages  a  itinéraires  facultatifs 

de  France  en  Algérie,  en  Tunisie 
et  aux  Échelles  du  Levant  ou  vice-versa. 

La  Compagnie  délivre,  toute  l'année,  des  carnets 
individuels  ou  collectifs,  de  i",  a',  3*  classes, 
pour  elTectuer,  à  prix  réduits,  des  voyages  pouvant 
comporter  des  parcours  sur  les  réseaux  suivants: 

r  Paris -Lyon -Méditerranée,  Est,  Etat,  Midi, 
Nord,  Orléans,  Ouest,  P.-L.-M.  Algérien,  Est  Algérien, 
Etat  (lignes  algériennes),  Ouest-Algérien,  Bône- 
Guelma,  Sfax-Gafsa  ;  2"  sur  les  lignes  maritimes 
desservies  par  la  Compagnie  générale  Transatlan- 
tique, par  la  Compagnie  de  Navigation  mixte 
(Compagnie  Toiiachc),  ou  par  la  Société  Générale 
des  Transports  maritimes  à  vapeur;  3"  sur  les  lignes 
maritimes  desservies  par  la  Compagnie  des  Messa- 


geries Maritimes.  —  Ces  voyages,  dont  les  itinéraire» 
sont  établis  à  l'avance  par  les  voyageurs  eux-mêmes, 
doivent  comporter,  en  même  temps  que  des  parcours 
français,  soit  des  parcours  maritimes,  soit  des  par- 
cours maritimes  et  algériens  ou  tunisiens;  les  par- 
cours sur  les  réseaux  français  doivent  être  de  3oo 
kilomètres  au  moins  ou  comptés  pour  3oo  kilo- 
mètres. 

Les  parcours  maritimes  doivent  être  effectués  par 
les  paquebots  de  l'une  seulement  des  6  Compagnie^ 
de  navigation  participantes;  ils  peuvent  cependant 
être  elTectués  à  la  fois  par  les  paquetK>ts  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  maritimes  et  par  ceux  de 
l'une  quelconque  des  trois  autres  Compagnies  de 
navigniion. 

Validité.  —  Les  carnets  sont  valables  pendant  yo 
jours,  à  compter  du  jour  du  départ,  ce  jour  non 
compris;  mais  ils  sont  valables  130  jours  lorsqu'ils 
comportent  des  parcours  sur  les  lignes  desservies 
par  la  (Compagnie  des  Messageries  Maritime?». 
Faculté  de  prolongation  moyennant  paiement  d'un 
supplément. 

Arrêts  facultatifs  dans  toutes  les  gares  du  parcoure. 

Demande  de  carnets.  —  Les  demandes  de  carnet» 
peuvent  être  adressées  aux  chefs  de  toutes  les  gare?» 
des  réseaux  participants;  elles  doivent  leur  par>cnîr 
cinq  jours  au  moins  avant  la  date  du  départ. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont 
reliés  par  de  nombreux  trains  rapides  et  de  luxe 
composés  de  confortables  voitures  à  bogies. 


CHEMIN  DE  FER  D'ORLËANS 


Fêtes  de  Noël  1908 
et  du  Premier  de  l'An  1 909. 

Validité  exceptionnelle  des  billets  aller  et  retour. 

A  l'occasion  des  Fêtes  de  Noël  i908  et  du  Premier 
de  l'An  1909,  la  Compagnie  d'Orléans  rendra  valable» 
du  mercredi  a3  décembre  au  dernier  train  du  mer- 
credi 6  janvier,  les  billets  aller  et  retour  ordinaires 
à  prix  réduits,  délivrés  aux  prix  et  conditions  des 
Tarifs  spéciaux  G.  V.  n-  2  et  102. 

Ces  billets  conserveront  leur  durée  normale  de 
validité  lorsqu'elle  expirera  après  le  6  janvier. 


Le  réseau  du  chemin  de  tev  de  Paris 
a  Orléans  de  1838  a  1908. 

Voici  un  petit  livre  très  luxueusement  édite, 
admirablement  illustré  et  pourvu  d'un  texte  de* 
plus  intéressants  et  des  plus  instructifs. 

C'est  toute  l'histoire  des  chemins  de  fer  que  l'on 
y  apprend  en  suivant  comme  exemple  celui  de  la 
Compagnie  de  Paris  a  Orléaîis. 

La  description  des  régions  traversées,  la  compa- 
raison des  voyages  d'hier  et  d'aujourd'hui  d'une 
opposition  si  pittoresque,  les  diagrammes  des 
vitesses  réalisées,  la  statistique  du  nombre  des  voya- 
geurs et  des  recettes,  la  comparaison  du  matériel 
roulant  qui  peut  faire  revenir  à  de  meilleurs  senti 
ments  quelques  voyageurs  trop  grincheux  ;  enfin, 
pour  terminer,  la  description  de  la  voie  et  des  appa- 
reils de  sécurité,  tout  cela  est  exposé  avec  clarté 
grâce  au  texte,  avec  intérêt  grâce  aux  belles  figures 
et  pour  l'instruction  de  tous,  car  nous  sommes  tous 
des  voyageurs  et  désirons  l'être  davantage  de  la 
CoMP\GS  E  d'Orléans  après  avoir  lu  .son  petit  livre. 

M.  Henri  Haguet,  l'auteur,  y  a  ajouté  un  chapitre 
sur  rélectrification  des  voies  aux  abords  de  Paris 
dont  la  Compagnie  d'Orllans  a  pris  l'initiative.  Cette 
Compagnie  est,  en  efTet,  très  en  avance  à  ce  point 
de  Nue;  c'est  peut-être  le  commencement  de  rélec- 
triticalion  générale  des  réseaux  français. 

Donnons  donc  un  nouveau  et  gros  bon  point  à  la 
Compagnie  d'Orlkabs,  car  le  livre  que  nous  signalons 
à  nos  lecteurs  prouve  le  besoin  de  progrès  et  le  désir 
d'amélioration  dont  cette  Compagnie  fait  preuve  et 
dont  nous  devons  tous  éprouver  les  bienfaits. 


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-  373  - 

>'  a,oo(>  francs  si  le  contribuable  a  son  domicile  réel  dans  une  commune  de 
10,001  à  100,000  habitants; 

^  3,5oo  francs  si  le  contribuable  a  son  domicile  réel  dans  une  commune  de  plus 
de  100,000  habitants; 

>  3,000  francs  si  le  contribuable  a  son  domicile  réel  dans  le  département  do  la 
Seine. 

3  En  outre,  sur  son  revenu  taxé,  chaque  imposable  a  droit  aux  déductions 
suivantes  : 

:> Cinq  sixièmes  sur  la  fraction  de  son  revenu  ne  dépassant  pas  5,ooo  francs; 

»  Quatre  sixièmes  sur  la  fraction  de  son  revenu  comprise  entre  iJ.ooi  et 
3,5oo  francs  ; 

»  Trois  sixièmes  sur  la  fraction  de  son  revenu  comprise  entre  3,5oi  et 
'1,000  francs  ; 

»  Deux  sixièmes  sur  la  fraction  de  son  revenu  comprise  entre  ^,001  et 
'i,5oo  francs; 

»  Un  sixième  sur  la  fraction  de  son  revenu  comprise  entre4,5oi  et  5, 000  fr.  (*). 

>  Art.  48  (ancien  ig)  :  L'impôt  est  dii  dans  la  commune  où  le  titulaire  du 
revenu  imposable  a  son  domicile  réel  à  la  date  du  i"  janvier  de  Tannée  de 
l'imposition. 

»  Art.  49  (ancien  art.  5o)  :  Toute  personne  jouissant  de  revenus  imposables  au 

(*)  Notons  que  le  taux  de  rimpôt  n'est  pas  encore  fixé.  La  Commission  a  proposé  3  o/o. 
La  Chambre  a  réservé  Tarticle!  Quelle  surprise  nous  prépare-t-elle? 

{Voir  suite  p.  38i) 


A.    D'ARLOZi  boutovard  N«tr«-DaiM,  88,  MARSEILLE  || 

y^  ÉLECTRODES  A  SOUFFLERIE  ^ 

\|  Ces  ÉLECTRODES  A  SOUFFLERIE  pour  la  fulguration  des      l# 

^     Tumeurs  Cancéreuses,  Tuberculoses  locales,  Êpithéliomas,  eic,     V 

î|  sont  construites  par  moi  sur  les  indications  du   D'  de  Keating-Hart  et      |J 

r.  suivant  sa  mélhcKie  de  traitement  par  rÉlincellage  de  Haute-Fréquence.         ^ 
A  Le  jeu  complet  de  ces  ÉLECIRODE^  se  compose  de  cinq  pièces,       |\ 

ftl  savoir:  ;•  Électrode  droite;  a'  Électrode  quart  courbée;  3"  Électrode  demi-      IB 

VL  courbée;  4"  Électrode  à  angle  droit  (coarie)  et  5"  Électrode  à  angle  droit  (efOI<^>  JJ 

V^  Ces  ELECTRODE!^  permettent  à  Topérateur  de  connaître  la  Ion-  ^iJ 

tt  gueur  d'Elineelle  employée  et  de  la  faire  varier  aisément  grâce  au  tube  ^* 

Il  intérieur  gradué  sur  lequel  glisse  le  tube  extérieur  en  ébonite.  || 

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-  3:5  - 


SOMMAIRE  DIT   25  nli:CEMBRE  «908 


Nouvelle. 

l.  M.  1.  —  1909 571 

/impôt  sur  le  reveau  et  les  médecins.  87 1 ,  378,     384 


Inforiiatiors. 

.a  nouvelle  Sociolé  de  radiologie  médicale.  —  Un 
nouveau  traitement  de  la  radiodermite  chronique 
des  médecins- électriciens.  —  La  réforme  des 
études  médicales De  997  à  998 


Articles  originaux. 

L.  Tribondean  et  P.  Lafargne.  —  De  remploi  des 
rayons  X  dans  la  région  oculaire.    De  999  à  loio 

Stéphane  Leduc.  —  Études  d'électro-psycho-phy- 
siologie De  loii  à  1017 

Th.  Nogier.       Électrode  dynamométrique. 

De  1017  à  ioi8 

TABLE    DES   MATIÈRES. 


(reproduction  interdite.) 

Les  Blannsorlts  Insérés  on  non  Insérés  ne  seront  pas  rendus. 

A  reprodnetlon  des  flgnres  des  «  Arcniyes  d'électriolté  médicale  »  est  Interdite  a  moins  d'entente 
spéciale  ayeo  r Administrateur  du  journal;  la  reprodnetlon  des  articles  non  Illustrés  est 
soumise  a  TobUgatlon  de  l'Indication  d'origine. 


REXIXES    ANNONCES 


Le  prix  de  la  ligne  de  406  lettres  est  de  S  francs.  Il  n'est  pas  accepté  moins  de  deux  lignes  à  la  fois,  les 
rdres,  accompagnés  de  leur  montatU  en  timbres  ou  mandat,  doiveiu  nous  parvenir  les  /*'  et  45  du  mois, 
u  plus  tard. 


ABONNEMENTS 


Les   Abonnements 

IkRTENTTOUtDU  I*' JANVIER 

DE    CHAQUE   ANNÉE 

ET   NE  SONT  REÇUS  QUE 

POUR  UN  AN. 


F. 


20 
22 


Prix  du  Numéro  :  1  fr.  25 


Prière  de  vouloir  bien 

joindre  la  somme 

de  5o   centimes  a  toute 

demande  de  changement 

d'adresse. 


AVIS    AUX    ESPÉRANTISTES 


Pour  apprendre  seul   TEsperanto,   nous  conseillons  Y  Espéranto -manael   de    Chavet  et 
damier.  Librairie  de  rKsperanto,  rue  Montmartre,  i5,  à  Paris;  i  fr.  lo  franco. 


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PARIS,  avenue  d'Orléans,  71  (ÏIT*) 
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pour  robtentioii  dos  courants  de  haute  fréquence 
foTicliunnant  an  moyen  ih's  machine.^  êiectrostatifjues  ci  des  bobines 

permet  d'obtenir  la  blpolarlté,  la  monopolarlté,  et  de  gradaer 
les  effets  de  rindQctlon 


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RENSEIGNEMENTS  ET  DEVIS  SUR  DEMANDE 


Construction  des  Appareils  de  MM.  tes  D'  Bargonlé,  Bordier,  Well 

.MÉUAIl.1.1:    l»'OR    KxitOMitloii     1  iilverHeUe    PAKI^i     ItMMI 


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Assurant  l'indépendance  réelle,  absolue  de  chaque  disque.  Démontage  et  remontage  instantanés 

sans  qu'il  soit  nécessaire  de  toucher  aux  courroies,  axes,  coussineîs  ou  autres  orfzrtines  de  la  machine 

Le  débit  à  la  vitesse  de  1,100  tours  par  minute,  égale  presque  le  double  du  débit  des  anciennes  machines 
ayant  le  même  nombre  de  disques 


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Supportant  sans  déforina tiens  une  vitesse  de  1,400  tour?: 


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-1 


-  377  - 

Avis  aux  Constructeurs 


Les  Jîrchives  cC'électricité  médicale  publient  depuis  long- 
temps sous  la  rubrique  "Appareils  nouveaux**  des  notices 
étendues  avec  figures  concernant  les  instruments  ou  appareils 
récemment  parus  pouvant  intéresser  leurs  lecteurs. 

Quelques  constructeurs  de  ces  appareils  nous  ont  demandé 
s'il  ne  nous  serait  pas  possible  d'utiliser  pour  eux  la  composition 
du  journal  et  d'en  tirer  une  notice  distincte  en  un  grand  nombre 
d'exemplaires  qui  feraient  ensuite  retour  a  leur  Maison. 

Ces  notices  détaillées  avec  figures  sont,  en  effet,  plus  prisées 
aujourd'hui  de  l'acheteur  que  le  catalogue  toujours  en  prépa- 
ration et  jamais  au  courant  dans  son  ancienne  forme.  D'ailleurs, 
une  collection  plus  ou  moins  complète  de  ces  notices  constitue 
le  meilleur  catalogue  et  permet  de  varier  la  collection  de  notices 
en  quantité  et  en  qualité,  suivant  l'acheteur  possible  auquel  elle 
est  destinée.  Enfin,  les  constructeurs  pourront  peut-être  éviter 
ainsi  ces  éditions  coûteuses  de  catalogues,  car  il  n'y  aurait  qu'à 
ajouter  au  tirage  k  part  des  Jîrchives  une  page  de  prix  ou 
toute  autre  notation  utile  aux  constructeurs,  mais  non  parue 
dans  le  corps  du  journal. 

Convaincus  qu'en  agréant  leur  demande  nous  pouvons  leur 
être  utiles,  nous  avons  établi  pour  ces  tirages  à  part  le  règlement 
suivant  : 

1**  La  composition  parue  dans  les  Jîrchives  d''élecfricité 
médicale  sous  la  rubrique  "Appareils  nouveaux**  est  mise 
gratuitement  k  la  disposition  de  la  Maison  ayant  construit  ou 
faisant  connaître  l'appareil,  il  suffit  pour  cela  :  a)  que  la 
Maison  en  question  ait  un  contrat  d'annonces  avec  le  journal; 
b)  qu'aucune  autre  publication  détaillée,  notice,  article  de 
journal,  prix-courant,  etc.,  n'ait  encore  paru,  au  moins  en 
France,  concernant  l'appareil  en  question;  c)  que  la  Maison  ait 
l'assentiment  de  l'auteur  si  la  composition  porte  une  signature. 

2**  Il  ne  pourra  être  rien  ajouté  au  texte  même  paru  dans  les 
Jîrchives  d''électricité  médicale  dont  la  provenance  sera  indi- 
quée en  petites  lettres  au  commencement  et  à  la  fin  du  texte. 

3**  Toute  composition  surajoutée  en  dehors  du  texte,  telle 
que  page  de  prix,  titre,  couverture,  gardes,  verso  de  couverture, 
reste  a  la  charge  de  la  Maison  demandant  le  tirage,  ainsi  que 
les  frais  de  papier,  tirage  et  brochage  de  la  notice. 

S  entendre  y  pour  plus  amples  détails^  avec  l'Administrateur 
du  journal,  J.  Hamël,  rue  du  Temple,  6  bis,  à  Bordeaux. 

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Ce 


G 


-  378  — 

ÉLÉMENT   DE   PIl^E^ 

du   Professeur   BERGONIÉ 

Destine  à 

rÉlectrothérapie 

Construit  par 

L.oais  DESCOSSYS 

au  laboratoire 
du  Professeur   ::iERGONlÊ 

O^Q^— /  i         "P 


*'UIDE  DU  CONFÉRENCIER'* 

Itmes  •9m>êldê  UKA  ÎIOH  U 

DIAPOSITIVES 


11,  fcovUtaN  éM  FlllM^t-Cêftaire,  PâRIS  (%•) 


MUS^y 


TOIUM 


(Granulé     rbùna 


IMAGNESIE  ROYi 


A.  ROY.  H'"  M  rbutt.  PARIS-AatMit.  ttflT. 


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PHOSPHATINE  FALIÈRES.  -  Aliment  des  enfants. 
POUDRE  LAXATIVE  DE  VICHY.  -  Contre  la  constipation. 


BOÎTE  JniX  VEJTRES 


S" 


-^ 


@^ 


=         Dans  la  botte  aux  lettres,  — 

^   la  Rédaction  publie  des  reaselgaemeats  généraux  qui 

lui  août  demandés  par  les  Abonnés  ;  elle  répond  aux 

demandes  d'avis  à  propos  de  questions  de  déontologie 

^_    ou  professionnelles.  Toute  demande    ^.^ 

doit  être  accompagnée  d'une  bande 

d'abonnement  f étiquette  verte).        \^       ^ 


j 


D**  L.. .  (Etesançon).  —  Le  tube  renforcé  fabriqué  par  Drisslera  une  anticathode  très  forte. 
A  cause  du  régulateur  chimique  et  de  la  grande  masse  métallique,  il  est  à  recommander  de 
ne  jamais  laisser  le  tube  longtemps  sans  usage,  car  il  devient  alors  trop  dur. 

Pour  faire  des  radiographies  rapides,  il  faut  avoir  à  i  m  A.  au  plus  7  centimètres  d*éUn- 
celle. 

II  est  préférable  d'employer  des  soupapes  doubles  ou  triples  genre  Millier  pour  la  marciie 
intensive  avec  le  meuble  de  Gaiffe. 

—  D'  A...  (Tunis).  —  Avec  le  meuble  de  Gaiffe  et  le  résonateur  de  Oudin  vous  pouves 
faire  d'admirables  fulgurations. 

L'appareil  transportable  avec  a/i  volts,  un  interrupteur  à  mercure  et  de»  condensateur»  en 
boite  étanche  ne  m*a  pas  donné  satisfaction,  Tintensité  étant  insufllsante. 


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-  379  - 


La  Lampe  miHeale  en  Ooartz  J 


L 


BREVETEE  diBsTOlS  les  PAYS  I 

Est  la  source  de  lumière 
la  plus  puissante^  la  meilleur 
marché  et  la  plus  commode 
pour  la  thérapeutique 
d'après  les  principes  de 
Finsen.  Elle  remplace  en 
même  temps  les  appareils 
coûteux  de  Finsen  ainsi  que 
la  lumière  ferreuse  pour  le 
traitement  des  : 

Gancroid,  Lupus,  N»vas, 
Taléaogiectasies,  Acné, 
Alopecia,  Ecséma,  Fu- 
roncle, Ulcères. 

Ne  demande'  ni  entretien, 
ni  remplacement  de  matériel 
combustible.  S'emploie  pen- 
dant les  consultations  —  sans 
assistant.  ■-  Fonctionne  en 
moyenne  à  3  i/2  ampères. 


Quarzlampen-Gesellschafl 

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BERLIN -PANKOW  iX 


Des  prospectus 
etUttèratore 
sont  eoTOjès 


Par  les  Maisons  GAIFFE,  Richard  Gh.  HBLLEH,  GHATEAU 
J.  LAGOSTE  et  O,  RADIGUET  et  MASSIOT,  Pans;  S.  MAURT, 

Et  par  tonte  importante  Maison  d'Électricité  médicale,  ou  directement. 


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frères  et  G*»,  ^^ 
fRT,  Lyon.  1 

ctement, 3 


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flnJlLYSES 


Médaille  d'Or  Paris  1907 


Nédafflc  d*Or  Harsdflc  I90S 


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Ad.  JOUVE"  &  M.  BELLART 


A 


Licenciés  es  sciences 

Pharmacien  de  f'*  classe 

"Ex-interne  des  hôpitaux  de  Paris 


A 


Lauréat  de  l'École  supérieure  de  pharmacie  de  Paris 
Anciens  préparateurs  de  chimie  à  la  "Faculté  des  sciences 

Lauréat  de  la  Pharmacie  centrale  de  France 

"Ex-chimiste  à  la  Pharmacie  centrale  des  hôpitaux  de  Paris 

Ex-chimiste  au  Laboratoire  municipal  de  Paris 

Ex-chimiste  au  Laboratoire  de  l'Observatoire  municipal  de  Montsouris 

Chimistes-conseils  et  Ingénieurs-conseils  de  fabriques  de  produits  pharmaceutiques 


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1  et  3,  boulevard  Saint-Germain,  et  me  des  Foms-Saint-Bemard,  2  et  4,  PARIS 

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1  et  3,  boulevard  Saint-Oermain,  PARIS  Téléphone  824.00 

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la  Chimie  physique  et  sur  l'Industrie  de  ces  sciences. 
Publication  de  luxe  ln«8«,  35  francs  par  an.  âtranger  30  francs. 


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•  —  38u  — 


=^ 


Ékclricilé  Médicale 


I.  MILIÛIIII 

Jngénieur  électricien 

48,  roe  MonsieDr-Ie-Prince,  48 


.Bi 


— «^ "^ •>* — 

NOOUEflO   MATÉRIEL 

poci» 

RADIOLOGIE 
HAUTE     FRÉQUENCE 
•t  STATIQUE 

Sur  courant  alternatif 

Catalogue  et  Notice  explicative 

SUR     DBMnnOE 


%^ 


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Constructeurs  d'Instruments  pour  les  Sciences 
^oulev.   des  filles-du-Calvaire,  13-15 

ATELIERS  :  rue  du  Château -d'Eau,  44 

_aLl 


Adresse  (ulégraphique  :  TeafridAr-Pariit 


V    Matcrieb  complets  pou- 
Radiologie    o  o   o 
Hante  Fréquence 
o  Electrothérapie 

8t> 

Téléplftone  SIM. 37 


~ITT 
Le  Réducteur 
Ohmmètre 

Nimvel  appareil  d'ionisa- 
tion donnant  à  chaque 
instant  et  par  lecture 
directe  la  résistance  du 
corps  du  malade. 
•••• 

Onduleur 
Métallique 

TTT 


RÉDUCTEUR -OHMMÈTRE 


ALr_ 


TIT 


"^ 


Pupitres 
Electrothérapi^nes 

DU  D'  GUILLBMIROT 

••••  I 

AntecsMlBCtiMi  ' 

inBtallationfl 
sur  tontes  Boarcei 

de 
courant  électrique 


T 


1 


n 


Études,  Devis,  Catalogues  et  Renseignements  sur  demande 

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—  38i  — 


^ 


i 


DRISSUER 

Rue  Beaubourg,  24,  paris 

Tflbe»  <e  Çraokgj  n  Q'Boiligg 

TUBES  DE  CROOKES 

l?inNe01QDBS 

^•nfotreès  «t  ofdinalf^s.  —  A  vld*  i>ègènètrabl« 
patr  le  Passage  de  l'ètineelle 


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pour  la  î(adiothérapie    j 


Tubes  de  Crookes 

èe  toutes  sortes 


Contrôlés  par  le  Laboratoire  des  Jlrts  et  Métiers 


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eonstraction    de    tout    modèle    sur   dessin 


-4 


BTEIiIEl{S  SOHUKORFF 

J.  ([appentiep 


r-consthuctcur 
20,  rue  J)elambre,  Parts  (xiv*) 

Bobines  d  Induction 


oc  TOUTE  OiMf  N8I0N 

Avec  «t  sans  CONDENSATEUR 


J^odèles       POM  t* 

T{aeliographi€ 

ATBC 

Rupteur  atohique 

BRIVBTÉ    8.  O.  D.  tt. 


Interrupteur  à  mercure 

AVEC   MOTIOft   CLICTKIOOI 

Interrupteur  WehMit 

J.   C.  à.   APODft  KffiLAftLB 


I  A  ^  •  A  A  A  A  I 


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SDCCBSSBim 

58.  me  Monslenr-le-Prlnee,  58 
PAI^IS  (VF) 

ElPOflnOI  OmTEBSELLE  PARIS  1910 

4  Graod*  Prix,  Ua«  Médaille  d'Or 
PABRIQUE^FRANÇAISE 

TUBES  PRODUCTEURS  DE  RAYONS  X 

Tobes  COIkAI^DHAU  (déposa) 

ruhmmCOUMUi»mRVmCfULBRVD  (déposa) 

Tobes  VntltARD  (déposa) 

Tobes  BYIOUHT.«C|lABJIYID 

â  AntiQêttiodê  refroidie 


Osmo-régulateur  VILLARD  (breveU) 

Tub«  du  D'  OUDIN  pour  Radiothérapto 

INTERRUPTEURS  Â  MERCURE 

De  M.  ViLLABD  (Drevetés) 

Pov  oowrmU  eonUnuM  et  eouranU  idUnudifi 

ÈÊitUM  ai  plattii-ejaain  ii  larTui 

ENVOI  SUR  DEMANDE  DU  CATALOeUE  SPÉCIAL 


"^  ^  ^  ^  ^  *  ' 


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—  882  — 

Propoié  par  la  Société  Fnntaiie  dmwtntiiérapie  tt  <o  BaAoligie  létitala 
POUR  LES  AeeiDBNTS  DU  TRAVAIL 

N,  B.  —  Ce  tarif  est  un  tarif  minimam  établi  par  analogie  avec  les  tarifs  pour  les  autres  branches 
de  la  médecine  dans  ces  mêmes  accidents^  c'est-à-dire  se  rapprochant  sensiblement  des  honoraires 
demandés  habituellement  dans  la  clienthle  ouvrière, 

ÊLBeTRO-DIAGNOSTie 

Examen  électrique  sommaire  et  note  le  résumant lO» 

Examen  électro-diagnostic  complet  avec  rapport  sur  cet  examen  seul StS  » 

Ce  prix  doit  s'entendre  pour  un  membre  (avec  vérification  sur  le  membre  du  côté 
sain),  ou  pour  les  deux  membres  semblables,  ou  pour  la  face.  11  serait  doublé  s'il 
était  nécessaire  d'examiner  un  bras  (ou  les  deux  bras)  et  la  face;  une  jambe  (ou 
les  deux  jambes)  et  la  face  ;  un  bras  (ou  les  deux  bras)  et  une  jambe  (ou  les  deux 
jambes)  ;  et  enfin  triplé  s'il  fallait  examiner  le  sujet  tout  entier. 
Un  rapport  complet  sur  l'état  du  sujet  accompagné  de  l'électro  diagnostic  serait  tarifé 
au  prix  habituel  du  rapport  ou  de  l'expertise,  suivant  les  cas,  majoré  du  prix 
prévu  ci-dessus  pour  l'électro-diagnostic. 

Traitement 

Traitement  électrique  par  un  spécialiste  ('),  quel  que  soit  le  nombre  des  séances, 

à  son  cabinet,  chaque tS  *» 

Traitement  électrique  par  un  spécialiste,  quel  que  soit  le  nombre  des  séances,  au 

domicile  du  malade,  chaque 1 0  >» 

Traitement  électrique  plus  particulier  (gynécologie,  acupuncture  électrolytique 

simple,  etc.),  au  cabinet  du  médecin,  chaque 10» 

Ponction,  ii^ection  et  électrolyse  de  solution  médicamenteuse  (adénite,  hydro- 

cèle,  etc.),  au  cabinet  du  médecin,  chaque 10» 

Êlectrolyse  de  l'urètre,  du  rectum,  de  l'œsophage lOO  » 

Lavement  électrique  au  domicile  du  malade 1 00  • 

RADIOLOGIE 

Radiothérapie(au  domicile  du  médecin),  quel  que  soit  le  nombre  des  séances,  chaque        1  £  n 

Badioscopie 16» 

Radiographies  : 

Main ,   .   . SdO  » 

Poignet £0  » 

Pied £6  » 

Avant-bras £6  » 

Cheville 30  » 

Coude ' 30  » 

Genou 40  » 

Bras 40  » 

Jambe  •  •   : 40  » 

Cuisse 46  » 

Epaule 50  » 

Dents  ou  maxillaire  inférieur 60  » 

Hanche 60  » 

Tête 76  » 

Thorax 76  » 

Colonne  vertébrale 100  » 

Bassin 100  » 

Chaque  radiog^raphie  doit  être  accompagnée  d'une  note  explicative,  technique  et  clinique. 

Ces  prix  s'entendent  pour  un  seul  cliché  de  la  région,  toutes  autres  radiographies  de  la 

même  région  prises  le  même  jour,  dans  une  autre  position,  seraient  comptées  chacune 

seulement  6o  %  de  ces  prix.  De  môme,  la  radiographie  de  la  même  région  du  côté  sain,  si 

elle  était  nécessaire  pour  comparaison,  serait  comptée  seulement  à  6o  *^/q. 

La  localisation  de  corps  étrangers  ou  de  calculs  (rein,  foie,  etc.)  sera  comptée  le  prix  de 
deux  clichés,  mais  sans  diminution  pour  le  deuxième,  afin  de  compenser  la  perte  de  temps 
résultant  des  mensurations  à  prendre  et  des  calculs  à  faire. 

RADieLOGlB  (an  domicile  du  blessé) 

Toute  application  radiologique  au  domicile  du  blessé  sera  tarifée,  en  plus  du  tarij 
ci-dessus  (pour  transport,  montage  et  démontage  des  appareils,  déplacement  du 

médecin),  quel  que  soit  le  nombre  de  clichés lOO  » 

Au  cas  où  cette  application  aurait  lieu  en  dehors  de  la  ville  habitée  par  le  médecin,  il 

y  aurait  lieu  d'établir  un  supplément  d'indemnité  basé  sur  la  distance  et  sur  la  difficulté 

plus  ou  moins  grande  de  transport. 

(<)  Le  tarif  mlnlslériel  actuel  ne  prévoit  pas  de  traitement  par  le  spécialiste,  mais  en  certaias 
eas  celui-ci  aurait  intérêt  à  se  réclamer  de  ce  tarif  officiel  qui  prévoit  pour  le  médecin  traitant:  «  Lm 
soins  médicaux  et  opérations  de  pt'tlte  chirursie  donnent  droit,  eo  sus  du  prix  de  la  consollation  ou 
de  la  visite,  aux  allocati'^no  olanrPK...  R^  Allocation  correspondant  an  prix  de  deux  visites  on  eoasol- 
lations 11*  Séance  complète  d'électnsaiion  par  le  médecin  traitant  au  moyen  d'apparei  a  porlaiifs.» 

Dans  les  localités  où  le  prix  de  la  consultation  est  fixé  à  2  francs,  la  séance  d'eleetridlé  sérail  aiata 
de  G  francs. 


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5oQS  eoDfions  dos  naehlmîs  &  l'essai 

Gratuitement  pendant  quelque*  jours. 
L.e   eataloflro    descriptif  est  envoyé 


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NOUVEAU  MODÈLE  NO  6  " 


The    OLIVER    TYPEWRITER    6*  L^ 

Direction  Régionale  :  j  Direction  Générale: 

ÇLCû    16,  AlléM  de  Teuray,  BORDEAUX  3^  rue  de  eramdient,  PARIS 

TW  entrée  7,  rue  du  Château-Trompette  \  ^  .^      ^^.  ^ 

^M  Téléph.  28-53  „       A»^         _^       P  Téléph.  305-00 


■«9f*S»îi^ f| 


Avis  aux  Lecteurs 

^^oAdminiôtration  informe  leâ  abonnéâ  deô  Archives 
^électricité  médicale  quelle  tient  à  lent  diôpoâition, 
danô  ôeô  bureaujf,  leô  tableaux  deô  pointa  moteurô^ 
gzandeur  natutelle,  du  ©'"  ^chatzôki. 

(La  collection  complète  de  ceô  tableaux^  comptenant  : 

Les  points  moteurs  de  la  face  (deux  tableaux); 

Du  membre  supérieur  (deux  tableaux); 

Du  membre  inférieur  (un  tableau  en  deux  feuilles), 

e^i  expédiée   contre  SI    f i^an^os^  franco  de  pott  et 
cf  emballage. 


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soir  en 


Les  grains  de  YALS  ^A^ 

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se  coucbtnt  ou  avant  le  dîner  réduisent  rapidement  les 
CopAtlpations  les  pins  rebelles,  d  ir.  50  («ciaMi  u  so 
Bout.  Port' Royal,  96  et  toutes  Pharmae. 


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titre  de  la  septième  catégorie  est  tenue  de  remettre  chaque  année,  dans  le  courant 
du  mois  de  janvier,  au  contrôleur  des  contributions  directes,  une  déclaration  de 
ses  revenus. 

>  Un  règlement  d'administration  publique,  prévu  à  Tart.  94,  énuinérera 
limitativement,  en  tenant  compte  des  conditions  d'exercice  spéciales  à  chaque 
profession  et  notamment  de  Tobligation  du  secret  professionnel,  les  indications 
que  devra  contenir  la  déclaration  précitée.  » 


LISTE  DES  TIRAGES  A  PART  DISPONIBLES 


Arloirg  et  Troudb.  —  Action  de  Tozone  sur  le  bacille  de  la  diphtérie  et  sur 

sa  toxine,  la  pages »  76 

R.  Arnoux.  —  Nouveaux  galvanomètres  apériodiques,  7  pages »>  5o 

F.  Barjoh.  —  Influence  des  rayons  de  Rôntgen  sur  le  sang  et  les  organes 

hématopoîétiques,  traitement  de  la  leucémie,  1 5  pages »  75 

Belot.  —  Les  rayons  de  Rôntgen  et  les  affections  des  organes  hématopoiéti- 

ques,  leucémies  et  pseudo-leucémies »  76 

Benoist.  —  Lois  générales  de  transparence  de  la  matière  aux  rayons  X  .  .  .  »  5o 
BERGomé.  —  La  bobine  d'induction,  grand  in-8*,  7a  pages,  58  figures  dans  le 

texte 4    » 

Bergoniis  —  Technique  de  l'application  du    traitement  électrique  dans  les 

scolioses  de  l'enfance  ou  de  l'adolescence,  7  pages »  So 

J.  Bergonié.  —  Éloge  de  de  Romas,  18  pages i   ao 

J.  BBROONié.  —  Phénomènes  physiques  de  la  phonation,  1 40  pages S  5o 

J.  Bergonié.  —  Les  rayons  X  et  leurs  applications  médicales,  ao  pages.   ...  i  a5 

J.  Bergorié.  —  Du  vêtement,   3o  pages i  a5 

J.  BERGOifié.  —  Pour  n'avoir  pas  troid,  16  pages »  76 

J.  BERGONié.  —  Traitement  électrique  palliatif  de  la  névralgie  du  trijumeau 

(tic  douloureux  de  la  face),  7  pages »  5o 

J.  Bergorié.  —  L'électricité  médicale  et  le  médecin  électricien,  7  pages  ...  »  5o 
J.  BERGOifié.  —  Sur  un  cas  de  lymphosarcomatose  rapidement  amélioré  par 

les  rayons  X,  8  pages »  5o 

J.  Bergonié.  —  Des  mesures  électriques  dans  les  applications  des  rayons  X  à 

la  médecine,  la  pages »  75 

J.  Bergonié.  —  Nouvel  interrupteur  liquide  à  trou  de  construction  très  simple, 

4  pages »  a5 

J.  Bergonié.  —  De  l'excitation  intra-rachidienne  chez  l'homme  dans  un  but 

thérapeutique,  ii  pages »  75 

J.  Bergonié.  —  Rapports  du  jury  international,  Exposition  universelle  inter- 
nationale de  1900,  Paris,  Électricité  médicale,  Sg  pages Su 

J.  Bergonié.  —  Sur  l'état  actuel  de  la  radiothérapie,  8  pages >  5o 

J.  Bergonié.  —  Le  radium  au  point  de  vue  médical i  aS 

J.  Bergonié.  —  Traitement  électrolytique  des  angiomes  graves,  7  pages  ...  »>  5o 


AVIS    AUX    ABONNÉS 


X'Jîdminisfrafion  des  ArohIwM  d'élMlrMté  MédlMto  a  l'Itonn^ur  èe  poHwr 
à  la  connaissance  de  ses  lecteurs  que  les  prix  des  collections  de  ce  journal  sont 
portés  Jusqu'à  nouvel  ordre  aux  cffi/fres  suivants  : 

Années  1898,  épuisée , f50  francs. 

-—       1894,  1895,  1896  (chaque  année) 30     — 

—  1897 30     — 

—  1898,  presque  épuisées -*0     — 

—  1899,  complètement  épuisée »        — 

—  1900 ÔO     — 

—  1901,  190a,  1903,  1904  (chaque  année) l^O     — 

—  1906,  presque  épuisiée OO     — 

1906 30     — 

1907,  presque  épuisée f50     — 

Port  en  sus,  soit  85  centimes  pour  une  ou  deux  années. 

Chaque  ancien  numéro  vendu  séparément  :  8  tnncs  de  1898  à  1904  indus  et  2  francs 
pour  toutes  les  autres  années;  année  courante,  1  fr.  25  le  numéro. 

Pour  toutes  réclamations  ayant  trait  au  service  du  journal,  s'adresser  directement  à  Vadministrateur, 
M.  J.  Hambl,  rue  du  Temple  y  6  bis,  Bordeaux. 

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Électricité   Médicale 


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IWHGflSlNS  DE  VEHTH  :  rae  St-flndpé-des-flfts,  40,  PAR[S 


NOTICES    PARUES 


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EN    PRÉPARATION 


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Jiauîe  fréquence,  I  Cautère  et  'Lumière, 

Transformateurs  universels.         j  Installation  autonome  ou  sur  secteurs. 
Sismothérapie.  ii     Courants  sinusoïdaux  et  ondulatoires. 

Electricité  statique.  \  T^adiographie. 

Courants  continu  et  faradique.  i[       Appareils  de  mesures  électriques. 


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Nouvel  appareil  d'Arsonval-Gaiffe  à  grande  puissance 

POUR     PRODUIRE     LES     RAYONS     X     ET     LES     COURANTS     DE     HAUTE     FRÉQUENCE 


.  adresser  la  Correspondance  :  T{ue  J)^échain,   9,  Paris 


liordoaiix.  —  Impr.  G.  Gonvoîii.iiou,  nn»  Guiraudc,  ç)-if 


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