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i,
Archives d'électricité médicale
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ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
'w
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ARCHIVES
D'ËLËGTRIGITË MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
recueil bimensuel fonde et publie
Par J. BERGONIÉ
PROFBSSBUR DE PHTSIQUB BIOLOGIQUE ET D'iLBCTBIClTé M^DICaLB
▲ L'unrVBRSlTÉ DB BOROBAUX
CHBF DU SBRTICB iLBGTROTHillAPIQUB DBS HOPITAUX
CORRESPONDANT BATIORAL DB L'aCADÉMIB DE IcéDECIIIB
LAURÉAT DB l'iRSTITUT
PRINCIPAUX COLLABORATEURS. — MM. :
A. d'Arsoiival (de l'Institat), membre de
TAcadémie de médecine, profeesear au Collège
de France, directear du lai>oratoire de Physique
biologique des Hantes Etudes.
Ch. Bouchard (de l'Institut), membre de
TAcadémie de médecine, professeur à la Faculté
de médecine de Paris, président de la Société
de biologie.
Hanrl Baequarel (de l'Institut), profesieor
de physique au Muséum d'Histoire naturelle.
A* B^clêro» médecin des hôpitaux de Paris. — J. Belot, assistant de radiologie à l'IiApItal
Saint-Antoine. ~ L« Banolst, professeur de physique au Lycée Henri IV. — H. B«rtlB«SaBSt
professeur d'Hygiène a l'Université de Montpellier. — A. Blondal» ingénieur, professeur du
cours d'électricité à l'Ecole des Ponts et Chaussées.-- B^Bordet» chef du service de radiologie
de la Ville d'Alger. — H* Bordiar» agrégé de Physique, chef des Travaux de Physique a la Faculté
de médecine de Lyon. — H. Bomttaa, professeur à l'Université de Gôitingen. — A* Braea»
professeur agrégé de Physigue médicale à la Faculté de médecine de Paris, répétiteur à l'Ecole
Folyterhnique — V* CaprIatI» assistant à la Clinique psychiatrique de l'Université de Naples. —
A« Cliarpaatiar» professeur de Physique médicale à la Faculté de médecine de Nancy. —
H. 0liavallar, docteur es sciences, »ous-directeur du Laboratoire d'électricité IndustriHlie à la
Faculté des sciences de Bordeaux. — Onbols, prufesseur extraordinaire de Neuropathologie de
l'Université de Berne. — C*«ill* Garial, membre de l'Académie de médecine, professeur de
Physique médicale à la Faculté de médecine de Paris. — Ch.-Bd. Galllauma, directeur adjoint
do bureau Intematioual des Poids et Mesures. — H. GalllamlBOt* médecin-éleciricien a Paris.
— Th. GnlIloSt professeur agrégé à la Faculté de médecine de Nancy. — B* Huât* chef du
Service d'électrothérapie de la Clinique des maladies nerveuses (Salpétrière). — A. Imbartt
professeur de Physique médicale à la Faculté de Montpellier, chef du Service d'électrothérapie et
de radiographie des hôpitaux. - P. Jolyat* professeur de Physiologie à la Faculté de médecine
de Bordeaux. — S* Ladne, professeur de Physique médicale à l'Ecole de médecine de Nantes. —
H* Lawis- Jaaas, M. .\., M. D., membre de la Société royale de médecine de Londres, hef du
service d'électricité médicale i Bariholomew'» Hospltal. — T. Maria» professeur de Physique
biologique à l'Université de Toulouse. - M. MandalaaohBt professeur agrégé a l'Université de
Saint-Pétersbourg.— P* Paaalar» d'Avignon, médecin-oculiste. — A* Pltraa* professeur de
Clinique médicale, doyen de la Faculté de médecine de Bordeaux. — G. Saaaae^ chargé de cours
à la Faculté des sciences de Paris. — C* SlflalBa* professeur de Physique pharmaceutique à la
Faculté de médecine de Bordeaux. — A* Triplar» médecin -électricien, Paris. - P. Vlllard»
agréffé de l'Université, attaché au laboratoire de Physique de l'Ecole normale supérieure. —
G. Waiaa, agrégé de Physique médicale a la Faculté de médecine de Paris. — A* Zlmmam,
ancien Interne des Hôpitaux de Paris.
TOME XVI
SSIZISMS A.NNÉE
BORDEAUX
J. HAMEL, ÂDMIHKTRATEUK
AUX BUREAUX DU JOURNAL, aus ou Temple, 6<^
19Ô§
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16» ANNÉE. N» 229 10 janvier 1908.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÊ.
INFORMATIONS
Le Radium au Sénat. — Au cours de la discussion du budget au Sénat,
M. Audiffred a demandé la parole au sujet d'un crédit de a5,ooo francs voté
par la Chambre pour Tachât de radium destiné aux divers hôpitaux.
M. Audiffred a fait remarquer que le crédit de a5,ooo francs est notoi-
rement insuffisant pour acheter une substance qui coûte 4o,ooo francs le
gramme. Il a demandé que le crédit soit affecté dans ce but à la caisse des
recherches scientifiques (II' section, médecine) qui n'a encore jamais reçu
de subvention, afin de favoriser les études théoriques et pratiques sur le
radium et la radio-activité.
A la demande du rapporteur général, et pour ne pas retarder le vote du
budget, M. Audiffred a retiré son amendement, et le budget de la caisse des
recherches scientifiques (section de médecine) cette année encore, ne sera
pas subventionné.
Exposition Internationale d'Électricité de Marseille. — Voici la
classification du groupe XIV, Électricité médicale :
Appareils db production de courant pour galvanisation, farauisation
ET FRANXUNISATION. — Clossc 66. — Pilcs spécialcs pour galvanisation,
électrolyse, cataphorèse, faradisation, galvanocaustique, machines statiques
de Wimshurst, Toepler, Hoitz; appareils d'induction ; bobines d'induction;
endoscopie; accumulateurs spéciaux ; appareils de raccordement aux réseaux
de distribution à courant continu et alternatif; électromoteurs; transfor-
mateurs, etc.
Appareils de radiographie et de radioscopie. — Classe 67, — Rayons
Rôntgen; ampoules; porte-ampoules; écrans fluorescents; fluoroscope;
châssis; tables de pose pour diaphragme; installations radiologiques ;
supports orthodiographiques ; appareils pour localisation de corps étrangers
stéréoscopes et accessoires divers, etc.
194030
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6 ARCHIVES d'ÉLBCTRICITÉ MÉDICALE.
InSTEUMBNTS employés POUa la galvanisation, FARADISATION et FRANK.LINI-
SATION. — Classe 68. — Tissus électriques pour bains ; bains à air chaud
électrique; instruments électrolytiques; bains hydro-électriques; électrodes;
porte-électrodes ; accessoires de franklinisation; instruments pour galvano-
caustique; appareils électriques à air chaud, etc.
Appareils d'arsonvausation (haute fréquence). — Classe 69, — Trans-
formateurs; résonateurs; (grands solénoïdes; électrodes; excitateurs, etc.
Instruments et appareils chirurgicaux. — ClasseîO.-^ Lampes frontales à
main, portatives ; lampes pour médecins spécialistes des afitections des yeux,
de la gorge, du nez, des oreilles, etc.; acoumètres; ophtalmomètres; élec-
tro-aimants pour retirer les paillettes métalliques des yeux, etc. ; arbres
flexibles; porte-outils; forets; trépans; scies; fraises; appareils de massage;
appareils de mécanothérapie ; appareils dé sédimentation ; instruments pour
Tart dentaire.
Matériel et instruments de mesure et appareillages spéciaux pour
L'ÉLEGTRicrrÉ MÉDICALE. — ClosseJi. — Goupleurs; collecteurs; rhéostats;
régulateurs de tension; galvanomètres; voltmètres; ampèremètres; mUliam-
pèremètres; combinateurs ; inverseurs; commutateurs; réducteurs de
tension ; tableaux de distribution ; réflecteurs électriques pour tables d'opé-
rations; interrupteurs inverseurs ; interrupteurs électrolytiques à mer-
cure, etc.
Radiothérapie. — Classe 72. ^ Lampes à arc et à incandescence pour
bains de lumière; réflecteurs écrans, accessoires, etc.
Appugations a l'htgiéne. — Classe 73. — Ozone; stérilisation des eaux ;
désinfection des eaux d'égouts, etc.
(Extrait du Journal officiel de VExposition Internationale d'Électricité de
Marseille.)
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MMMMMMWtlMMkM
ACTION DES RAYONS X SUR LE REIN ADULTE
Par Paul HEYfilANN.
Les recherches que nous avons entreprises sur l'action des rayons X
sur le rein nous ont été suggérées par l'idée que cet organe, étant très
vasculaire, devait réagir fortement à leur action et donner lieu k des
phénomènes de nécrose cellulaire consécutifs au mauvais état de la
circulation dans le rein. Nous étions guidés dans cette voie par les
études de Baerman et Linser mettant en relief l'altération de la paroi
interne des vaisseaux superficiels de la peau sous Tiniluence des
irradiations émises par un tube de Grookes. Du reste, Helber et Linser,
agissant sur le sang en circulation, principalement dans les vaisseaux
périphériques, avaient observé, consécutivement à la leucopénie, des
phénomènes de néphrite, caractérisés par la présence de cylindres
hyalins et d'albumine dans les urines, ainsi que par une augmen-
tation notable des produits de désassimilation de l'Az. Mais, comme
le font remarquer les auteurs eux-mêmes, les processus pathologiques
observés du côté des reins n'étaient que consécutifs aux altérations
de la masse sanguine. Partant de ces faits, il nous a semblé qu'en
exposant directement le rein à l'influence de rayons pénétrants pen-
dant des séances assez longues, nous devions obtenir des phénomènes
du côté de la circulation de l'organe et, par suite, voir se produire
des processus de néphrite.
Toutes nos expériences ont été réalisées avec le même outillage,
c'est-à-dire comme source électrique le transformateur à haute tension
d'Arsonval-Gaiffe alimenté directement par le courant alternatif de
l'usine ; comme source de rayons X les tubes Ghabaud grand modèle
à osmo-régulateur. Enfin, à l'aide d'un miUiampèremètre de Gaifife,
nous avons noté l'intensité au secondaire, et, grâce au voltmètre élec-
trostatique avec degrés radiochromométriques correspondants du
Prof. Bergonié, nous avons pu, durant toute la durée de nos expé-
riences, nous rendre compte du rayon obtenu. Etant donné que pour
unç mên^e série d'expériences nous avons employé toujours le même
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8 ARCHIVES d'Électricité médicale
rayon durant une même durée, nous nous sommes permis de laisser
de côté révaluation de la quantité de rayons mesurée a l'aide de
pastilles radiochromométriques.
Quant à la technique de nos expositions, elle a été la suivante :
Une première expérience nous ayant montré que sur le rein exposé
directement, à la suite d'une incision de la peau, la durée de la
séance ne pouvant pas être suffisamment longue, nous avons renoncé
à cette méthode, pour agir sur le rein à travers la paroi abdominale.
A cet effet, l'animal fixé dans le décubitus dorsal sur une planche et
complètement entouré de lames de plomb ne laissant à découvert que
la région rénale à rôntgéniser, nous avons emprisonné le rein dans
un spéculum de verre au plomb qui déprimait la paroi. Cette méthode
présentait le double avantage de bien maintenir l'organe dans le
champ d'action des émissions du tube et de plus nous supprimions
tous les rayons pariétaux qui n'étaient pas compris dans le cône des
rayons focaux utilisés. On pourrait nous objecter que, le rein étant
ainsi emprisonné, les vaisseaux pédiculaires devaient être soumis
à une pression de la part du spéculum, devant amener des perturba-
tions dans la circulation nidlement dues à Faction des rayons X. Cette
objection ayant été prévue, nous nous sommes rendu compte que la
pression exercée sur la région n'amenait aucun désordre et qu'il
fallait l'action des rayons X pour voir se produire les modifications
que nous allons signaler. De plus, nous avons toujours agi sur le
rein gauche, le rein droit étant complètement recouvert par le foie et,
de ce fait, très difficilement accessible.
Nous basant sur les faits signalés par Linser, nous avons voulu
chercher à établir par une première expérience quelles étaient les
lésions produites par les rayons X sur le rein.
A cet effet, nous avons pris un lapin adulte, dont nous avons exac-
tement exposé le rein droit après incision de la peau. Les données de
l'expérience étaient les suivantes :
Lapin, adulte. Exposition de la face latérale droite du rein gauche.
Distance de Tanticathode : lo centimètres ; durée de l'irradiation :
i5 minutes; intensité au secondaire: 4 à 5 dixièmes de mA.; voltage
au secondaire : 35 à 38,ooo volts, correspondant aux rayons n" 7.
L'animal a été sacrifié au bout de six jours sans qu'aucun phénomène
d'infection se soit produit à la suite de l'intervention. A l'autopsie,
nous avons été fort déçus par les faits que nous avons observés. Tout
d'abord, aucun changement de volume du rein exposé par rapport au
rein intact, aucun changement de poids, Tun et l'autre pesant sensi-
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ACTION DES RAYONS X SUR LE REIN ADULTE. 9
blement 7 grammes. Pourtant nous remarquons que, sur le rein
gauche, la face droite semble plus blanchâtre que normalement; en
même temps nous constatons un léger épaississement de la capsule
et des adhérences rendant la décortication difficile.
A Texamen histologique, pratiqué après fixation des parcelles du rein
exposé et du rein normal, nous n'avons pas trouvé la plus petite altéra-
tion du tissu; Torgane présentait sa structure normale, et il était
impossible de reconnaître quel était des deux reins celui qui avait été
soumis à Faction des rayons X.
En présence de ce résultat négatif, nous avons pensé qu'il était
nécessaire d'augmenter la durée de l'irradiation, et, ne pouvant lui
renouveler : ni prolonger les expositions sur un rein hors de la cavité
abdominale nous avons employé la méthode des irradiations à travers
la paroi, prenant comme index des lésions rénales possibles les
résultats des analyses des urines. Cette série d'expériences a eu lieu sur
trois lapins adultes vivant dans les mêmes conditions, et nous nous
sommes attaché à conserver autant que possible les mêmes données
expérimentales, ne faisant varier que les pénétrations des rayons :
Lapin i , adulte. — Analyse des urines avant toute irradiation :
Albumine : o.
Urée: 4*'25.
Chlorure: u^'b.
Réaction : alcaline.
Première exposition. — Distance de l'anticathode : 10 centimètres;
durée : 10 minutes; intensité au secondaire: 4 à 6 dixièmes de m A. ;
voltage au secondaire : 35 à 38,ooo, correspondant aux rayons n** 7.
L'analyse des urines faite 2 jours après ne donne aucun résultat
anormal.
Deuxième exposition. — Distance de l'anticathode : 10 centimètres ;
durée: a5 minutes; intensité au secondaire: 5 dixièmes de mA.;
voltage au secondaire : 35,ooo, correspondant aux rayons n" 7.
L'analyse des urines, 2 jours après, donne :
Albumine : trace légère.
Urée: ii^^ô.
Chlorure : 3.
Analyse 8 jours après :
Albumine : trace a peine appréciable.
Urée : 4.
Chlorure : a, 34.
Donc, les urines, au bout de 8 jours, ont repris complètement leur
composition normale, à part des traces à peine visibles d'albumine.
Troisième exposition. — Distance de l'anticathode : 10 centimètres ;
durée : 26 minutes; intensité au secondaire : 4 à 5 dixièmes de m A. ;
voltage au secondaire : 35,ooo, correspondant aux rayons n" 7.
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lO ARCHIVES D'iLECTRIGlTÉ MÉDICALE.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : trace assez prononcée.
Urée: 7.
Chlorure : 4,45.
Analyse iù fours après :
Albumine : presque disparue.
Urée : 4,3o.
Chlorure : 2,55.
Quatrième exposition, — Distance de Tanticathode : 10 centimètres;
durée : a5 minutes; intensité au secondaire : 4 à 5 dixièmes de m A. ;
voltage au secondaire : 35 à 4o,ooo, correspondant aux rayons
n-7 à8.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : nettement présente.
Urée: 6,1 5.
Chlorure : 3,35.
Analyse 9 jours après :
Albumine : trace.
Urée: 5.
Chlorure: 3.
Analyse 12 jours après :
Albumine : o.
Urée : 4,3o.
Chlorure: 2,20.
L*animal ayant subi en tout l'action des rayons X pendant une
heure et demie, nous avons arrêté là le temps des irradiations, consi-
dérant que rarement on a l'occasion de dépasser, en radiothérapie,
ces données.
De cette série d'expériences il semble résulter que le rein exposé
à des- rayons pénétrants ne réagit que très peu ; de plus, la faible
réaction obtenue s'efface au bout de quelques jours puisque les
urines reviennent à leur composition normale. Pourtant, il faut
remarquer que la réaction semble plus durable au fur et à mesure
qu'on augmente le temps d'exposition.
Nous avons voulu chercher à confirmer ces résultats dans une
deuxième série d'irradiations, où nous n'avons fait varier que le
numéro des rayons, employant les rayons n'' 6 à 7, au lieu de 7 à 8.
Lapin 2, adulte. — Composition des urines avant l'exposition :
Albumine : o.
Urée : 4.
Chlorure : 2,70.
Réaction : alcaline.
Première exposition. — Distance de l'anticathode : 10 centimètres;
durée : 3o minutes; intensité au secondaire : 4 à 5 dixièmes de m A. ;
voltage au secondaire : 3o à 35, 000, correspondant aux rayons
n- 6 à 7.
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ACTION DES BAYONS X SUR LE REIN ADULTE. II
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : présence nette.
Urée : 8,5.
Chlorure : 3,5.
Analyse 8 jours après :
Albumine : trace.
Urée: 5.
Chlorure: 2,60.
Deuxième exposition. — Distance de Tanticathode : 10 centimètres;
durée : 3o minutes; intensité au secondaire : 5 dixièmes de m A. ; vol-
tage au secondaire : 3o à 35,ooo, correspondant aux rayons n"^ 6 à 7.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : traces assez fortes.
Urée: 6.
Chlorure : 4.
Analyse 7 jours après :
Albumine : o.
Urée: 4.
Chlorure : 2,38.
Troisième exposition, — Distance de Tanticalhode : 10 centimètres ;
durée : 3o minutes; intensité au secondaire : 5 dixièmes de m A. ; vol-
tage au secondaire : 3o à 35.ooo, correspondant aux rayons n*" 6 à 7.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : nettement présente.
Urée : 6,3o.
Chlorure : 3,25.
Analyse 8 jours après :
Albumine : traces légères.
Urée : 5,70.
Chlorure : 2,90.
Analyse 13 jours après :
Albumine : o.
Urée : 3,70.
Chlorure : 2,75.
Quoique la pénétration des rayons ne fût pas la même que précé-
demment, les résultats obtenus semblent concorder. En effet, nous
avons changement dans la composition des urines, mais ce change-
ment ne persiste pas; de plus, comme dans la série d'expériences
précédentes, les phénomènes observés du côté des urines semblent
plus durables avec l'augmentation de la durée des expositions.
Dans une troisième série d'expériences nous avons employé, pour
agir sur le rein^ les rayons n** 4 à 5, et il semble que les résultats
obtenus soient plus probants que dans les expositions faites avec les
rayons n- 6 à 7 ou 7 à 8.
Lapui 3, adulte. — Analyse des urines avant les expositions :
Albumine : 8.
Urée: 4,i5.
Chlorure : 2,iq,
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12 ARCHIVES D*ÉLECTRIC1TÉ MÉDICALE.
Première exposition, — Dislance de Tanticathode : lo cenlimèlres;
durée: 3o minutes; intensité au secondaire: 5 dixièmes de mA.;
voltage au secondaire : a6,ooo, correspondant aux rayons n" 4 à 5.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : présence.
Urée : 9.
Chlorure : 6.
Analyse 8 jours après :
Albumine : présence aussi forte.
Urée : 7.
Chlorure : 5.
Analyse iO jours après :
Albumine : traces légères.
Urée: 4,26.
Chlorure : a,i5.
Deuxième exposition, — Distance de l'anticathode : 10 centimètres;
durée: 3o minutes; intensité au secondaire : 4 à 5 dixièmes de m A. ;
voltage au secondaire : a6,ooo, correspondant aux rayons n*' 4 à 5.
Analyse des urines 2 jours après :
Albumine : présence très nette.
Urée : 6,5.
Chlorure : 4.
Analyse 8 jours après :
Albumine : présence nette.
Urée : 5,35.
Chlorure : 3,a5.
Analyse iO jours après:
Albumine : traces assez'^grandes.
Urée: 5, 10.
Chlorure: 3,o5.
Analyse 12 jours après:
Albumine : traces très légères.
Urée : 4,45.
Chlorure : a,ao.
Troisième exposition. — Distance de Tanticathode : 10 centimètres;
durée : 3o minutes; intensité au secondaire : 5 à 6 dixièmes de m A. ;
voltage : a5 à a 7, 000, correspondants aux rayons n*' 4 à 5.
Analyse des urines 2 jours après:
Albumine : présence très nette.
Urée: 11.
Chlorure : 8.
Analyse 8 jours après :
Albumine : nette.
Urée : 9,10.
Chlorure : 6.
Analyse dO jours après :
Albumine : présence.
Urée : 7,55.
Chlorure: 5,i5.
Analyse 12 jours après :
Albumine : très diminuée.
Urée : 6,3o.
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ACTION DES RAYONS X SUR LE REIN ADULTE. l3
Chlorure : 3,25.
Analyse 15 jours après :
Albumine : o.
Urée : 4»75.
Chlorure : a,43.
L'ensemble de ces faits semble donc démontrer que le rein est
plus sensible aux rayons n"" 4 à 5 qu'aux rayons 6 ou 7. Ici, les effets
obtenus persistent plus longtemps, surtout si Ton considère les
résultats obtenus au bout d'une heure et demie d'irradiation. Que
Ton ne nous reproche pas d'avoir considéré seulement l'albumine,
l'urée et les chlorures, les autres éléments ne variant pas. Jusqu'ici
nous n'avons fait que consigner les résultats fournis par l'analyse des
urines, laissant de côté l'examen microscopique du rein. Nous
pensions, en effet, que du moment qu'au bout d'un certain temps
les urines reprenaient leur composition normale, le rein ne devait
présenter à ce moment- là aucune lésion. L'examen microscopique
fait le jour même de la dernière analyse a confirmé notre opinion ;
en effet, le microscope ne nous a révélé aucune lésion soit récente,
soit ancienne. Seule la capsule nous a paru plus épaissie et nous
a présenté quelques adhérences.
En résumé, de cette série bien courte d'expériences qui demande
à être poursuivie, il semble que l'on peut conclure que sous l'action
directe des rayons X le rein adulte subit des processus donnant lieu
à une augmentation du taux de l'urée, des chlorures et à dé l'albu-
mine; ces différences dans la composition de l'urine ne sont que
passagères et disparaissent au bout d'un temps qui devient plus long
au fur et à mesure que l'on augmente le nombre des irradiations.
De plus, l'intensité de ces phénomènes semble plus grande avec
des rayons n*" 4 à 5 qu'avec des rayons 6 et 7. Quel est le processus
donnant lieu à ce changement dans la composition des urines P Nous
n'osons trop nous prononcer, mais pourtant nous nous permettrons
d'émettre l'idée que le rein subit une congestion passagère, les
cellules de l'épithélium rénal n'étant que peu ou pas influencées par
les rayons X dans le rein adulte ; ce qui est bien en rapport avec la
loi formulée par le Prof. Bergonié, disant que : « Les rayons X agissent
avec d'autant plus d'intensité sur les cellules que l'activité repro-
ductrice de ces cellules est plus grande, que leur devenir karyokiné-
tique est plus long, que leur morphologie et leurs fonctions sont
moins définitivement fixées. ))
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LE RADIO-INTENSIMETRE
NOUVEL APPAREIL DE MESURE DE L'INTENSITÉ ET DE LA QUANTITÉ
DES RAYONS X ÉMIS PAR LE TUBE DE GROOKES(>)
Par le D^ Oarlo IjUBABOHI (de Milan),
Directeur de l'Institut d'Électricité médicale et de l'Institut de Radiologie
à l'hôpital Fate-Bene-FratelU,
Chargé du cours de Radiologie médicale aux Instituts cliniques de perfectionnement.
Je crois nécessaire de déclarer tout de suite que je ne prétends point
avoir complètement résolu le difficile et important problème du dosage des
rayons X, mais que j'entends seulement démontrer avoir heureusement
ten té une nouvelle voie, plus scientifique et, par conséquent, plus exacte,
pour atteindre ce but.
Dès l'année dernière, au III* Congrès international d'èlectrologie et de
radiologie médicales de Milan, dans une séance très mouvementée j'affirmai
ma conviction absolue qu'oiictin des modes Jusqu'à présent employés pour
mesurer la quantité des radiations émises par un tube de Grookes ne
présentait tous les caractères d'exactitude et de pratique nécessaires en
radiologie médicale.
L'importance que les rayons X ont assumée dans la thérapeutique phy-
sique et dans la séméiologie, les lésions plus ou moins graves qu'ils pro-
voquent sur les tissus (lésions dépendant surtout, je crois, de l'inexpérience
ou de la négligence des radiologues), justifient la prétention et le désir de
tous les radiologues de pouvoir mesurer avec précision et facilité la quantité
des rayons X émis par le tube de Grookes.
11 est bon que nous déclarions ouvertement (surtout après la pratique
que nous avons faite durant ces dernières années de beaucoup de modes
admis) qu'aucun d'eux ne représente un véritable appareil scientifique de
mensuration, mais seulement un pur et simple artifice, plus ou moins
précis, plus ou moins pratique, plus ou moins rapide, pour atteindre le
but auquel nous visons tous.
(') Communication faite au II* Congrès international de physiothérapie, Rome,
i3, i4, i6 et i6 octobre 1907.
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LB RADIO-INTBN8IMETRB. l5
En effet, selon moi (et je crois certainement selon vous), pour mesurer,
il faut, avant tout, établir une unité de mesure qui soit fixe, et qui, dans son
essence, dans son entité, ne varie pour aucun des expérimentateurs et surtout
ne soit soumise aux critériums subjectifs d'aucun d*eux.
Or, que représente- t-elle donc de concrète pour nous Vanité H de
Holzkneeht, sinon une unité de mesure tout à fait arbitraire et plus que
variable, correspondant au tiers de la dose de rayons X compatibles avec
Vintégrité des tissus?
Et cela sans ajouter que toutes les variatiohs de teintes que peut prendre la
substance inconnue du chromoradiomètre de Holzknecht, variations qui peu-
vent être comparées à une échelle établie, et les diverses conditions de
lumière dans lesquelles on pratique l'examen de ces teintes augmentent les
causes d'erreur dans le mensuration.
Une première tentative de donner une base plus scientifique à cette unité
de mesure a été faite par Frbund, parce que la solution au 2 0/0 d^iodo forme
dans le chloroforme sous l'action des rayons X acquiert une teinte rouge
plus ou moins intense selon la quantité d'iode mise en liberté. Mais, ici
encore, le critérium subjectif qui fixait le terme de comparaison entre
Véchelle établie et la teinte que prenait la solution sous l'influence des
rayons X constituait une grande cause d'erreur.
BoRDiKR prit ce principe comme base pour établir Vanité ! de son chro-
moradiomètre au platinO'Cyanure de baryum. En effet, l'unité 1 de Bordier
représente la quantité de rayons X capable de mettre en liberté dans
I centimètre cube de solution de Freund o"»*! (i/io* de milligramme)
d'iode.
Et alors la teinte i Cjaane clair) correspond à 2 unités /.
La teinte 2 (jaune soufrej correspond à ^,5 unités L
La teinte 3 fgomme-guttej correspond k5,5 unités /.
La teinte U (marron) correspond à iO unités /.
Mais, comme on le voit, ici même, on n'a point éliminé l'appréciation
subjective entre l'échelle et les diverses teintes prises par le platino-cyanure
de baryum.
ScHWARz fit faire scientifiquement, sinon pratiquement, un pas en avant
dans la solution de cet important problème par son radiomètre à précipité
(fâllungsradiometer), fondé sur le principe volumétrique, c'est-à-dire sur le
volume de la quantité de précipité de calomel qui se forme dans une
solution d'oxalcUe d'ammonium et de sublimé, sous l'action des rayons X.
La mesure pourtant serait encore plus exacte, si, comme le conseille
M. Castex, de Rennes, l'on prenait comme unité, non le volume, mais
le poids.
Les autres modes, fondés sur l'usage des plaques et des pellicules photo-
graphiques et qui constituent le principe du quantitomètre de Kienbôgh et
du radiophùtomètre de GoNTREifoULiNs représentent certainement des
méthodes de mesure moins sûres, moins pratiques, moins scientifiques que
les précédentes.
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l6 ARCHIVES D'éLECTRlCITÉ MÉDIGALB.
Gomme on le voit par ce rapide examen, tous les radiologistes qui ont
imaginé des modes de mesure de la quantité de rayons X émis par Tam-
poule de Grookes ont eu Villusion — pour employer une phrase du Prof.
Bergonié ^ de la précision, mais cette précision ils ne Vont jamais atteinte.
Au IIP Ck)ngrès international d'électrologic, dans la séance du 6 sep-
tembre que j*ai déjà rappelée au commencement de ma communication,
après une longue discussion à laquelle participèrent: MM. Doumbr, Oudin,
Salomonsom, Schiff, Gaston, Pini et moi-même, on aboutit à la conclusion
qu*un accord sur le dosage des rayons X n*était possible que lorsqu'on aurait
établi une méthode de mesure fondée sur un principe scientifique exact.
Je me rappelle avoir dit, dans cette séance, qu'il fallait suivre une voie
bien différente, et que la base de la solution du problème devait être cher-
chée, selon moi, dans l'application d'un des principes physiques déjà connus
ou parmi les nombreuses expériences faites dans ces dernières années sur
les rayons X. Je me rappelle aussi avoir parlé des expériences de l'ingénieur
Garcano, de Milan, d'après lesquelles une plaque de plomb soumise à
l'action des rayons X ne peut plus servir d'accumulateur puisqu'elle
perd la propriété de se charger d'électricité. J'ajoutais enfin que le radiO'
logue désirerait avoir un instrument pratique et précis comme un milliam-
pèremètre.
Eh bien I Messieurs, guidé par cette idée, je m'appliquai à la solution de
cet Important problème en suivant précisément la voie physique, et je me
posai ces deux questions :
i*" Si dans un circuit électrique d'une résistance déterminée et ayant en série
un milUampèremètre qui mesure Vintensité (IJ du courant qui passe dans ce
circuit, J'insérais une substance qui sous l'action des rayons X amoindrisse
la résistance du courant, je pourrais obtenir un déplacement dans l'aiguille du
milliampèremètre, proportionnel à l'amoindrissement de résistance dans le
circuit même,
3*" Démontrer que la variation de l'intensité du courant (^conséquence de la
variation de résistance du circuit) accusée par le milliampèremètre est propor-
tionnelle à la quantité et intensité de rayons X émis par l'ampoule de Crookes.
Première Question.
Pour répondre à la première question, il est nécessaire que nous analy-
sions les idées prédominantes chez les physiciens sur la nature des rayons X.
La nature des rayons X. — Tous savent, désormais, après les expériences
de RôNTGEN et de Gont, que les rayons X ne subissent, d'une manière appré-
ciable, ni réflexion ni réfraction, qu'ils ne sentent point l'action du champ
magnétique et qu'ils ne transportent aucune charge électrique, ainsi que
l'ont démontré Cukie et Sagnac.
Nous savons, surtout par les intércssanlcs expériences de Sagnac, qu'il
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LE RAD10-1NTBN81MÈTRE. t^
existe des rayons X différents entre eux, absolument comme les diverses
radiations du spectre, et se distinguant les uns des autres par leur phw ou
moins grande puissance de pénétration au travers des corps, de sorte que
Sagnac lui-même put obtenir toute une gamme graduellement descendante
de rayons plus ou moins absorbables; il y en a même quelques-uns dont
l'action photographique est empêchée même par une simple feuille de
papier noir.
Nous savons que les différents rayons émis par le tube ne transportent
pas la même quantité d'énergie, ainsi que Font démontré Rutherford et
Glunt. Or, nous ne connaissons point encore avec précision quelle est la
nature de cette énergie. Selon Haya, Wind et Sommerfeld, il semble qu'au
moyen des rayons X l'on puisse produire des phénomènes de difraction,
Barkla prouva qu'ils peuvent donner une véritable polarisation. Quelques
physiciens enfin ont essayé de mesurer leur rapidité de propagation, et ont
démontré que cette rapidité est voisine de celle de la lamiére.
Nous négligerons de parler des nombreuses expériences de Brunhes,
Broca, Ck>llardeau, Viilard, etc., toutes dirigées à résoudre plusieurs pro-
blèmes importants ayant pour objet la durée d'émission des rayons X et le
meilleur dispositif à adopter pour leur production.
Le point qui nous intéresse pour la réponse à donner à la première
question que nous avons avancée est celui qui se rapporte à la nature même
des rayons X. L'hypothèse la plus naturelle serait celle de considérer les
rayons X comme des radiations ultra-violettes d'onde très courte, de sorte
que ces radiations spéciales des rayons X devraient être classées parmi les
radiations ultra-ultra violettes.
Cette hypothèse peut encore à présent être soutenue et les recherches de
Buisson, Lenard, Merris, Stbwart et surtout de notre illustre Righi,
établissent que les rayons d'une très mince longueur produisent sur les
conducteurs métalliques (au point de vue des phénomènes électriques) des
effets semblables à ceux des rayons X. Rôntgen après avoir vainement
essayé de produire les phénomènes classiques de l'optique, telles l'inter-
férence et la polarisation, délaissa l'idée que les rayons X puissent être de la
lumière et préconisa l'hypothèse qu'ils pouvaient consister dans des vibrations
longitudinales de l'éther ; mais cette idée ne fut adoptée par personne.
La théorie la plus généralement admise est celle que Sir George Sto&es
avança le premier et qui fut reprise par M. Wiecxert. Selon cette théorie,
les rayons X seraient dus à une succession de pulsations indépendantes de
Véiher, lesquelles partent des^ points où les molécules projetées par la
cathode du tube de Grookes rencontrent la région anticathodique. Ces
pulsations ne sont point des vibrations continuelles comme les radiations
spectrales; elles sont isolées et extrêmement courtes. En outre, elles sont
transversales comme les ondes lumineuses, et la théorie démontre qu'elles
doivent se propager avec la même vitesse que la lumière. Enfin, elles ne
doivent présenter ni réfraction ni réflexion, mais dans des conditions tout
à fait spéciales elles peuvent subir des phénomènes de difraction. Tous ces
caractères nous les vérifions précisément dans les rayons X. J. J. Thomson
adopte lui aussi une idée analogue et établit le procédé suivant lequel les
pulsations se produiraient au moment où les particules élect risées qui
XtLCH, O'éLECTH. lUD. — I908. 2
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l8 ARCHIVES D*éLBGTHlClTé MEDIGALB.
forment les rayons cathodiques viennent heurter brusquement la paroi
anticathodique. Llnduction électromagnétique fait que le champ magné-
tique ne se détruit point lorsque la particule électrisée s*arrète en choquant
la paroi anticathodique, de sorte que le nouveau champ produit, qui n'est
plus en équilibre, se propage dans le diélectrique comme une pulsation
électrique. Les pulsations électriques et magnétiques excitées par ce méca-
nisme peuvent produire des effets semblables à ceux de la lumière. Mais leur
faible épaisseur ne permet point que Ton ait à observer des phénomènes de
réfraction ni de difraction, sinon dans des conditions absolument spéciales.
Si la particule électrisée projetée par la cathode n*est pas arrêtée dans un
temps très court, la pulsation devra prendre une ampleur plus considérable.
De là les différences que Ton peut relever entre les divers tubes et les divers
rayons.
Nous devons encore ajouter que, malgré Timpossibilité constatée de dévier
les rayons X dans un champ magnétique, certains auteurs n*ont point
encore renoncé à les faire entrer dans Tordre des rayons cathodiques.
Ces auteurs supposent, par exemple, que les rayons X sont formés par
des électrons animés d'une rapidité telle que leur inertie (justement selon
les théories modernes), ne leur permettrait point d'être déviés de leur
direction. C'est la théorie préconisée par Sutherland.
Enfin, d'après Gustave Le Bon, ils représenteraient l'extrême limite de la
matière, une des dernières étapes de la matière qui s'évanouit avant de
retourner à l'éther.
Conclusion. — Par ce rapide résumé nous pouvons conclure que :
La véritable nature des rayons X n'est pas encore connue avec sûreté,
mais la plupart des physiciens tombent aujourd'hui d'accord pour supposer
qu'ils sont la manifestation d'ondes électromagnétiqaes réveillées dans Véiher
par la brusque rapidité des électrons.
La série discontinue de ces impulsations constitue, selon cette hypothèse,
les rayons X ; ils ne seraient point le résultat de vibrations continuelles de
l'éther, mais d'impulsations isolées d'une très courte durée. Les rayons X
seraient donc par rapport aux radiations lumineuses ce qu'à un son
musical, proprement dit, serait une succession irréguiière de sons secs et de
courte durée.
Selon ces idées, les longueurs donde produites par ces impulsions peuvent
être comparées aux dimensions particulières des molécules matérielles,
c'est-à-dire qu'elles sont des longueurs d'onde très petites en comparaison de
celles des vibrations connues. La conséquence en est que les rayons X
pourront être absorbés, transformés ou diffus d'une manière différente selon
la nature des molécules, mais ils ne subiront point les actions dépendantes
de l'élasticité propre du milieu, telles que la réflexion et la réfraction
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LE RADIO-INTEN81METRB. t^
régulière. Ils se propageront en ligne droite, mais viendront absorbés selon
la densité des milieux traversés.
Après ce que nous venons d*exposer, il est naturel et logique de
supposer une certaine analogie, sinon une identité, entre les radiations
lumineuses et les radiations des rayons X, de manière que leur action
même sur la résistance électrique du sélénium doit être comparable, sinon
semblable, à celle de la luniière. J*ai établi tout de suite des expériences en
me servant d'une pile à sélénium que j*eus l'opportunité d*aYoir entre les
mains et je me suis aperçu que vraiment il existe une action visible. Mais
de ces expériences je parlerai plus particulièrement plus tard.
En approfondissant ce sujet, je trouvai que déjà dès Tannée 1899 Perrau,
le premier, avait établi que la résistance électrique du sélénium baisse si
Ton fait tomber sur lui des rayons X et que lorsque cesse Taction de ces
derniers la conductibilité revient à sa valeur primitive.
D'autres, après lui, tentèrent et confirmèrent les mêmes expériences
(Lévy-Dorn, etc.). En 1901, Bloch démontra la même diminution de la
résistance électrique du sélénium soumis à l'action des rayons émis par un
sel de radium.
Après avoir ainsi contrôlé la valeur de mes conclusions, valeur tirée de la
nature même des rayons X, je divisai mes expériences en deux ordres :
En premier lieu, je fis agir les rayons X directement sur le sélénium et
j'enregistrai la diminution de la résistance dans le circuit selon la quantité
plus ou moins grande de rayons X que le tube émettait, c'est-à-dire en
tenant compte du voltage et de l'ampérage du courant dans le primaire.
En second lieu, j'enregistrai les variations de la résistance dans le circuit
en faisant agir les rayons X sur le sélénium à travers un écran fluorescent
de manière à pouvoir examiner les deux actions des rayons et des radiations
lumineuses de l'écran.
Avant tout j'établissais la sensibilité de ma pile à sélénium et je cons-
tatais qu'en mettant à la distance de àO centimètres trois lampes de l'intensité
de 16 chandelles, une rouge (lampe pour photographie), une autre bleue,
une troisième blanche, j'obtenais les déviations suivantes de l'aiguille :
(N. B. — Dans la chambre obscure, le milliampèremètre signait 4 ni A ,
de sorte que le 0 était représenté par ce chifiHre.)
^. ^ . , , ». v» Intensité lumineuse
DisUnce tube 4o centimètres. ,g chandelles.
Lampe rouge» . . =10 m A. Différence. .6 m A.
— bleue ...=ia5 — — ..85 —
— blanche . . = i4 — — . . 10 —
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2o ARCHIVRS D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
Après cela je pensai tout de suite à établir si entre Taction des rayons X
seule ou associée à Faction des radiations de récran il existait une relation.
En effet, voici les notes prises :
(N. B. — Sélénium enveloppé dans du papier noir pour éliminer Faction
de la lumière verdàtre émise par le tube.)
Distance du tube de la pile à séléDium = G centimètre».
Zéro du milliampèremètre = 4 m A.
Rayons X = Sélénium sans écran. Déviation = 5 m A. Différence i m A.
— = — avec écran, — =5 3/4 — i 3 4
Ainsi qu*on le voit, de cette première expérience on devait tirer tout de
suite la conclusion que Técran était un bon moyen pour avoir une plus
remarquable ampleur dans Téchelle. En outre, la présence de Técran rendait
plus fixes et précises les variations de résistance du circuit et, en consé-
quence, les indications mêmes de Taiguille du milliampèremètre.
Mais voilà alors à la dernière partie de mon expérience, c'est-à-dire
à vérifier s*il y avait relation entre Taugmentation de Tintensité du courant
dans le primaire (et autant qu'il est possible augmentation de quantité de
rayons X émis par le tube de Crookes) et les déviations de Taiguille du
milliampèremètre et répondre ainsi à la deuxième question.
Deuxième Question.
On exécuta les deux expériences avec la pile à sélénium, enveloppée dans
le papier noir sans écran, et avec la pile à sélénium munie d'écran, et enve-
loppée, comme toujours, dans le papier noir.
Pile à sélénium dans le papier noir sans écran.
Distance: 6 centimètres.
DIFFÉRENCES
DEVIATION entre lei dévItUoDs
__ 4e l'aigaille.
o = l
imA.
AMPÉRAGE
VOLTAGE
3
32
4
29
5
3i
6
33
7
35
8
^^7
9
39
5
■^ ■
6
^
7
^
7 3/4
^
V
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8 i/.',
< —
8 3/4
9 »/4
1 m A
I »>
3/4 »>
1/2 »
i/a »
1/2 ȕ
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LE RADIO INTENSIMKTRK.
'Jî
Pilo à sélénium dans le papier noir avec écran.
A m A.
AMPEKAf.F.
5
0
7
8
VOLTAGE
3i
33
35
37
Distance : 6 centimètres
DÉVIATION
DIFFERENCES
entre les deyiation.s
de l'aigoille.
^
6 1/4
^
7
^
^
7 3/4
<■
^
8 i/A
<•
< —
9
3/4 m A
3/4 »
1/2 »
3/4 »
34 »
9 3/4
Voici la disposition donnée aux appareils :
"Pfle
TinSûtntê
1 1 1 1 Ujwwwwwv.
7)?4 «i ithmo
yf^^^JlO^tf
n
1
■^.
MA
J
FiG. I.
Disposition des appareils.
Les résultats de ces différentes expériences amènent aux conclusions
suivantes :
fo II existe réellement un rapport entre une augmentation de la quantité
des rayons X émis par l'ampoule et la déviation de Taiguille du milliam-
pèremètre.
2" La variation d*un ampère dans Tintensilé d*un courant du primaire
provoque une déviation de l'aiguille comprise entre 3 dixièmes (tout au plus
3 dixièmes) de mA et 1 mA.
3* La variation dans la déviation de l'aiguille du milliampèremètre est
plus grande au début lorsque la pile à sélénium est munie d'écran, tandis
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22 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
que plus tard les diverses augmentations d*ampérage et les conséquentes
déviations présentent une très petite différence, que le sélénium soit ou non
muni d'écran.
4** Si nous examinons les différences qui passent entre les déviations de
l'aiguille, nous trouvons que lorsque la pile à sélénium est munie d'écran
elles sont plus régulières, et, en maxima, supérieures de i/4 de mA. à celles
qu'on observe lorsque la pile au sélénium n'est point munie d'écran.
En outre, lorsque le sélénium est muni d'écran, l'aiguille maintient une
plus grande fixité dans sa déviation.
Observations sur les expériences.
La première particularité que ces expériences offraient à l'observation était
la suivante :
Au but d'avoir une échelle suffisamment ample qui rendit l'appareil
pratique et précis, la déviation de l'aiguille du milliampèremètre devait être
bien plus grande. Gomment atteindre ce but?
11 n'y avait d'autre moyen que de modifier en même temps le milliampère-
mètre, en le rendant plus sensible, et la pile en la rendant plus grande pour
augmenter sa surface d'action.
Je fis donc avant tout construire un milliampèremètre spécial dont
l'échelle est divisée en centièmes d'un mA. Après, je tâchai de me procurer
une pile à sélénium ayant une surface plus ample que celle que je possédais,
mais cela me fut impossible, malgré les recherches que je fis chez les construc-
teurs les plus renommés.
L'appareil que je présente n'est donc que la première tentative de la réa-
lisation en pratique du principe de la variation de résistance d'un circuit
électrique déterminé au moyen de l'action exercée par les rayons X sur une
substance qui jouisse de la propriété que nous avons rappelée plus haut.
Jusqu'à présent, je ne connais point d'autres substances qui aient les pro-
priétés singulières du sélénium, ni je ne connais d'autres dispositifs qui
permettent de faire varier la résistance d'un circuit électrique sous l'action
des rayons X.
Une bonne et utile modification me semblait au début de mes expériences
l'application de Yécran, qui est encore, d'après l'opinion unanime des
radiologues, le moyen le plus délicat et le plus sensible aux variations
quantitatives des rayons X émis par le tube. Mais ensuite les expériences
me démontrèrent que plus l'appareil devenait sensible, moindre devenait
la nécessité d'ajouter l'action de l'écran à celle déjà excessive des rayons X.
L'instrument que je présente, bien qu'on n'ait point encore atteint la
perfection de construction que je voudrais, me semble pourtant déjà très
pratique et il présente sur tous les autres appareils adoptés plusieurs
avantages remarquables, c'est-à-dire :
aj D'éliminer toutes les trompeuses appréciations subjectives fondées sur
la variété de coloration de pastilles formées par des substances connues
ou inconnues;
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LE RADIO-INTENSIMÈTRE.
23
bj D*éliininer les causes d'erreur dépendant du moyen et du degré d'illu-
mination du milieu dans lequel on pratique l'examen de ces pastilles;
cj De permettre la création d'une unité scientifiquement exacte, parce
qu'il suffira d'établir la quantité de rayons X correspondant à chacune des
divisions de l'échelle du milliampèremètre, capable de mettre en liberté, par
exemple, un nombre déterminé de milligrammes d'iode dans une solution
au a o/o d'iodoforme dans le chloroforme (méthode de Freund), ou bien In
FiG. a.
Appareil complet.
Cellule au sélénium; milliampèremètre, i/ioo de m A.; chronomètre.
quantité mesurée en milligrammes de calomel précipité dans une solution
d'oxalate d'ammonium et de sublimé sous l'action des rayons X pour établir
cette unité (méthode de Schwarz).
Objections.
Je crois que nulle objection sérieuse ne peut être faite contre l'exactitude
du principe scientifique fondé sur la variation de résistance d'un circuit
électrique, variation produite par l'action d'une quantité plus ou moins
grande de rayons X sur une substance ou bien sur un dispositif déterminé
jouissant de cette propriété. On pourrait plutôt soulever des objections sur
l'usage du sélénium pour atteindre ce but.
aj En efiet, selon les physiciens, la propriété tout à fait spéciale du sélé-
nium s'amoindrit par le temps, et cet amoindrissement se produit après
un, deux, trois mois.
Il faut pourtant remarquer que ce fait arrive surtout lorsque le sélénium
est soumis à l'action de la lumière, mais qu'il se produit d'une manière
moindre lorsqu'il est soumis à l'action des rayons X, et fermé, comme dans
notre cas, dans une boite de carton, avec l'écran, c'est-à-dire complètement
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24 ARCHIVES d'Électricité médicale.
soustrait à l'action de la lumière. La pile à sélénium que je présente a déjà
huit mois d'usage.
bj Une autre objection, c'est qu'il faudrait démontrer un rapport précis
entre la variation dans la graduation uniforme de l'échelle du mUliampère-
mètre et la quantité et, par conséquent , V intensité di action des rayons X, ou,
en d'autres termes, que 2 degrés donnent par exemple le double, it degrés
le quadruple d'action sur la peau humaine.
Ce n'est pas là, selon moi, un grand inconvénient dans la mesure,
puisqu'il suffira que l'échelle soit telle qu'elle puisse accuser des variations
très délicates pour avoir toutes les graduations intermédiaires et par là
une perfection de mensuration telle qu'elle rende inutile l'existence d'un
rapport entre les espaces équidistants et interlinéaires du milliampèremètrc
et l'augmentation proportionnelle de l'action des rayons X sur la peau.
L'iknportance et l'exactitude de la méthode consiste uniquement, selon
moi, dans le fait que deux tubes qui donnent la même quantité de rayons X
aient à donner une identique déviation de l'aiguille et non que le redouble-
ment de la déviation de l'aiguille même corresponde au redoublement de
réaction des rayons X sur la peau.
Or, les expériences que j'ai faites avec différentes ampoules prouvent
précisément sur le sélénium cette identité d'action des rayons X émis par
les différents tubes.
cj Une autre objection, et peut-être la plus importante, c'est que les piles
à sélénium par les méthodes de formation en usage jusque aujourd'hui ne
réussissent pas toutes également pour ce qui touche à leur façon de se
comporter dans un circuit électrique sous l'action de la lumière.
Mais à cette objection nous répondons que si cette difficulté de construction
existe effectivement aujourd'hui, parce que ce sujet n'a pas encore été pro-
fondément traité, elle n'existera plus demain lorsque les méthodes de fabri-
cation de piles à sélénium, c'est-à-dire lorsque les fabricants eux-mêmes en
feront l'objet de nombreuses expériences, et l'on trouvera ainsi certaine-
ment le moyen d'atteindre le but.
dj Une autre objection que l'on pourrait faire est la suivante :
Le radio - intensimètre nous donnera, il est vrai, la quantité de rayons X
émis par le tube, mais il ne nous indiquera jamais si l'intensité donnée
résuite d'une qualité de rayons X plutôt que d'une autre, c'est-à-dire de
rayons mous plutôt que de rayons durs.
A cet'te objection nous pouvons répondre qu'en radiologie nous possédons
déjà un appareil (le radiochromomètre de Benoist) qui permet de connaître
la qualité des rayons X émis par un tube. Le radio-intensimètre, au con-
traire, nous donne la notion de ï intensité véritable des rayons X, intensité
qu'on ne doit pas confondre avec le degré de pénétration des rayons mêmes.
Et je m'explique.
Une fois admis que les électrons qui partent de l'anticathode et qui vont
frapper le verre aient une vitesse variable, les plus rapides produiront dans
l'étherdes impulsions isolées d'une durée très courte et d'une longueur d'onde
extrêmement petite, tandis que les moins rapides produiront dans l'éther les
mêmes impulsions, mais auront une longueur d'onde beaucoup moins petite.
Or, cette gamme de rayons X, d'après mes expériences, agit sur le sélénium
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LE RADIO-INTBNSIMèTRE. 25
précisément comme les radiations lumineuses. En effet, de même que les radia-
tions extrêmes du spectre (rouges et violettes) ont sur le sélénium une action
moindre que les radiations centrales (vert et jaune), de même les rayons X
mous et durs ont une action plus faible que ceux de pénétration moyenne.
Ce qui démontre que si le degré de pénétration des rayons X est en rapport
avec la rapidité des électrons, Viniensité est au. contraire en rapport avec le
nombre d'électrons qui, dans une unité de temps, produisent dans Téther une
plus grande quantité d*ondes électromagnétiques de pénétration moyenne.
L'intensité est donc le produit final du nombre des électrons qui dans une
unité de temps vont frapper la paroi du tube, et la pénétration est le pro-
duit final de la rapidité des électrons mêmes.
Le sélénium nous indiquera donc la somme des actions produites par
tous les rayons X émis par le tube, et si cette somme résulte ou de rayons
mous, ou bien de rayons durs, la déviation de Taiguille sera moins accen-
tuée ; si, au contraire, elle résulte en plus grande partie de rayons de péné-
tration moyenne, la déviation sera plus remarquable.
L'action des rayons X sur le sélénium, et la manière spéciale de se com-
porter des différents rayons X qui constituent la gamme graduellement
descendante et ascendante des radiations plus ou moins absorbables émises
par le tube de Grookes, représentent deux nouveaux et précieux arguments
pour confirmer l'opinion de ceux qui, au sujet de la nature des rayons X,
soutiennent la théorie électro-magnétique qui a sur toutes les autres l'avan-
tage de faire entrer un phénomène nouveau dans la classe des phénomènes
déjà connus.
e) Quelques-uns pourraient encore objecter que la déviation de Taiguille
est produite par l'action de la chaleur sur le sélénium, chaleur émise par le
tube de Grookes.
Eh bien, on peut obtenir d'une manière nette, distincte et graduelle l'action
des rayons X, même en plaçant la cellule de sélénium à 4o, 5o, 60 centimètres
de distance du tube. Mais encore, si nous interposons une feuille de carton,
ou une planchette de bois, ou mieux une lamelle d'aluminium qui absorbe
tous les rayons caloriques, nous verrons que l'action des rayons X sur le
sélénium ne varie pas. Ge qui prouve que la chaleur n'y a aucune influence.
fj Une dernière objection se rapporte à la manière dont se comporte le
sélénium lorsque l'action des rayons X a cessé, puisque cette action continue
encore pendant quelque temps de façon à ce que l'aiguille ne rçvienne pas
complètement à zéro. Get inconvénient, tout à fait apparent, pourra dispa-
raître peut-être grâce à un dispositif spécial dans les appareils qu'on va
construire, et du reste il n'a aucune importance, car, jusqu'à o,4o centièmes
de milliampère, l'émission des rayons X est insignifiante.
Usage.
L'appareil doit toujours être placé à la même distance de la région sur
laquelle on fait l'application des rayons X et on le maintient en place jusqu'à
ce que l'aiguille du radio-intensimètre soit fixe. Dès que le tube de Grookes
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2() ARCHIVES d'ÉLEGTAIGITÉ Mll^DICALB.
fonctionne, on tiendra compte du temps de durée de Tapplication au
moyen de la montre à secondes dont l'appareil est muni. Lorsque la dévia-
tion de Taiguille est fixe, on lira le chiffre et il indiquera VinlensUê (l) de
toute la gamme de rayons X émis par le tube. On multipliera l'intensité
par le temps (T) et l'on aura la quantité (Q) absorbée par le malade.
Il est évident que la distance du radio-intensimètre à la source des
rayons X a une certaine influence (proportionnée, ainsi qu'on le sait, à son
carré); mais si nous avons la précaution de mettre la pile à sélénium à
égale distance du malade, nous éliminerons même la nécessité de tenir
compte de ce facteur.
Pour toutes les raisons que je viens d'exposer, je crois avoir rendu, par
le nouvel appareil que j'ai imaginé, plus sûre, plus pratique et plus facile la
mesure de l'intensité et de la quantité de rayons X émis par le tube de
Crookes et avoir réussi à vous démontrer que la voie physique est la seule
qui puisse nous amener à une solution plus exacte et plus scientifique, puis-
qu'elle seule nous portera à fixer enfin cette unité, que jusqu'à présent, par
tous les autres modes employés, on a cherché vainement à établir.
Et cette unité nous la trouverons, comme j'ai déjà dit, en multipliant la
déviation de Vaiguilte par le temps d'exposition du sélénium à l'action des
rayons X. En effet, si / degré de déviation dans la durée d*une minute met
en liberté, par exemple, dans / centimètre cube de solution de Freund, 2/10
de milligramme d'iode, nous aurons fixé un critérium nouveau pour tous
les expérimentateurs, car on ne pourra obtenir cette déviation d'un degré
dans tous les appareils réglés au moyen de la même source lumineuse, que
par une quantité bien déterminée de rayons X égale pour tous les tubes,
puisque l'action des rayons X sur l'écran lumineux aussi bien que sur le
sélénium (à conditions égales) doit être, pour toutes les raisons que nous
avons plus haut exposées, égale pour tous les tubes.
On doit dire de même pour tous les autres numéros de l'échelle, de manière
que sur chacun des degrés de celle-ci nous pourrons contrôler aussi la quan-
tité d'iode mise en liberté dans la solution de Freund (ou de toute autre
substance pr^ipitée) et obtenir ainsi une graduation plus ou moins sensible,
mais qui aura le grand avantage d'être l'expression immuable et fixe d'un
phénomène physique se rapportant à un phénomène chimique, et non au
résultat d'une appréciation dépendant de chaque expérimentateur (comme
dans la méthode de Holzknecht et de Bordier) ou d'une manœuvre plus ou
moins prolongée (comme dans la méthode volu métrique de Schwarz),
Si mes conclusions sont erronées et mes espérances trompées, c'est V avenir
qui va le dire, lorsque d'autres expérimentateurs plus habiles et plus capables
que moi porteront leurs études sur ce sujet et contribueront à donner à la
radiothérapie Vappareil pratique qu'aujourd'hui, par tous mes efforts, f ai tâché
de créer, avec un succès, il me semble, assez heureux.
J'aurai pourtant toujours la satisfaction d'avoir, moi le premier, insisté sur
l'idée de suivre une voie nouvelle dans la solution de cet important problème,
une voie moins incertaine et plus scientifiquement exacte que celles battues
jusqu'ici par tous les radiologistes.
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CONSEILS PRATIQUES
DES PRÉCAUTIONS A PRENDRE
DANS LA MANIPULATION DES AMPOULES DE RONTGEN
Exposé.
Nombre de nos clients faisant de la radiologie depuis peu de
temps sont très embarrassés pour obtenir de leurs installations un
fonctionnement normal; Us nous posent une quantité de questions
auxquelles nous pouvons répondre utilement en bloc par la voie de ce
journal:
En radiographie fl y a trois choses à considérer : le matériel produc-
teur des courants à haute tension, le tube, la partie photographique.
Nous supposons que le docteur sait développer son cliché ou le fait
développer par un photographe spécialiste et que le matériel de haute
tension : machine statique, bobine, transformateur, est en bon état.
C'est presque sûrement le cas si la machine statique est bien entre-
tenue ou si on peut obtenir à vide de la bobine une longueur
d'étincelle en proportion avec le courant envoyé au primaire, en tous
les cas au moins égale à 25 centimètres de longueur.
Nous n'entrerons pas non plus dans le détail d'une opération radio-
graphique : temps de pose, distance de l'anode à la plaque, degré
radiochromométrique, etc. Ce n'est pas le but de cet article qui est
uniquement écrit pour indiquer le maximum de ce qu'on peut de-
mander à son tube au moment de s'en servir.
Nous poserons également en principe absolu qu'un tube marchant
sur bobine ou transformateur à courant alternatif ne doit pas fonc-
tionner sans soupape de Villard : la présence de cette soupape
pouvant seule empêcher les courants de sens inverse de traverser ce
tube et de le mettre hors d'usage. Sur bobine, une seule soupape en ten-
sion avec le tube sera utile; sur transformateur à courant alternatif
(meuble Gaifïe), il en faudra ^ew% eu parallèle avec le tube.
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28 ARCHIVES d'Électricité médicale
Divers états de fonctionnement d'ln tube. — Un tube en fonction-
nement peut être mou ou dur, stable ou instable. Il peut de plus
mollir ou durcir en marche suivant l'intensité utilisée.
Un tube très mou est celui dont le vide est relativement insuffi-
sant ; il fonctionnera avec une étincelle équivalente variant de 0 milli-
mètre à 30 millimètres et sera pratiquement inutilisable; une main à
l'écran dans ces conditions ne donnera qu'une tache très noire; c'est
à peine si on pourra distinguer les os de la chair.
Nous appellerons tube mou celui qui fonctionnera de 30 millimètres
à 80 millimètres d'étincelle équivalente; il pourra être utilisé pour la
radiographie et la radioscopie des parties de faible épaisseur : mains,
poignets, thorax d'enfants.
Un tube dur est celui dont le vide est relativement élevé. S'il fonc-
tionne avec une étincelle de 8 à 12 centimètres, il permettra à peu
près toutes les applications radiologiques dans de bonnes conditions;
au-dessus de 12 centimètres, son vide devient exagéré; il peut être
classé dans les tubes très durs. De même qu'un tube très mou, un tube
très dur est inutilisable, tout au moins en radiographie et radioscopie,
car il n'y a plus du tout de contraste dans les images.
Un tube stable est un tube fonctionnant sans variations brusques;
c'est en réalité un tube en bon état, U peut être trop dur ou trop mou,
mais un des procédés indiqués plus loin permettra toujours de le
ramener à un bon régime.
Un tube instable est un tube fonctionnant avec variations brus-
ques, passant par exemple, sans motif, d'une étincelle équivalente
de 10 centimètres à une de 2 ou 3 centimètres pour revenir brus-
quement à son premier régime. Un tel tube (sauf restrictions faites
dans la note sur l'emploi des localisateurs) est un tube mauvais, et
généralement il a été abîmé par un manque de soins ou de précau-
tions.
Si ce tube ne présente pas derrière Tanticathode les petites taches
noirâtres dont il est parlé à l'article « Aspect des tubes », le mieux est
de le laisser reposer quatre à cinq semaines et d'essayer ensuite de
le reprendre. Si au contraire il présente ces taches, le tube est à rejeter
complètement.
Aspect des tubes.
Un tube qui fonctionne doit avoir l'ampoule, généralement sphé-
rique, qui entoure son anticathode, divisée en deux hémisphères sui-
vant le plan du miroir anticathodique ; un des hémisphères est éclairé
d'un beau vert fluorescent, l'autre doit être obscur. La ligne de
séparation est nette.
Un tube qui fonctionne sans soupape ou dont les rayons cathodi-
ques ne frappent pas tous l'anode fonctionne avec une fluorescence
incertaine dans l'hémisphère obscur.
Il n'y a aucun inconvénient à ce que le miroir anticathodique du
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Ui MANIPULATION DBS AMPOULES DK RÔNTGEN. 2()
tube Chabaud soit porté au rouge sombre» voire même au rouge cerise,
si on observe les régies données dans cet article. Il n'en est pas de
même pour les anodes de la plupart des autres tubes : le rouge
très sombre est tout ce qu'Us peuvent supporter.
Le verre d'un tube très usagé devient violet, violet presque opaque
à la lumière dans tout l'hémisphère placé dans le plan avant de
l'anode; cela ne nuit en rien à la bonne utilisation du tube.
Par contre, si dans le plan arrière de l'anode on distingue de petites
taches noirâtres à peine visibles, c'est un signe de métallisation.
Le tube a marché à l'envers, sans soupape ou à un régime trop élevé
alors qu'U était très mou. Un tube métallisé est instable. Ce métal
pulvérulent absorbe les gaz et rend les tubes très diu^s : après quelques
instants de fonctionnement ce tube, qui pouvait avoir 15 centimètres
d'étincelle équivalente, n'en a plus que 2 ou 3, réchauffement dû au
fonctionnement ayant fait rendre les gaz absorbés par la partie métal-
lisée. On n'aura que des déboires avec des tubes pareils.
Tubes neufs. Mise au point. — La pratique nous permet de
dire qu'en général tout tube neuf est mou ou même très mou; il
faut le durcir progressivement, et pour cela le meilleur procédé à
notre avis est de faire fonctionner l'ampoule à faible régime.
En effet, une longue marche à très faible régime durcit un tube :
il sera d'autant plus long à durcir que son ampoule est de plus grande
dimension. Quelques minutes suffiront pour une ampoule Chabaud,
alors qu'il faudra des heures pour une ampoule Muller grand modèle.
La façon dont les tubes sont vidés en fabrication modifie très sensible-
ment la durée de l'opération. Un tube Chabaud neuf durcit à faible
régime proportionnellement beaucoup plus vite que les ampoules
étrangères.
Si on ne réussissait pas par cette méthode à mettre son tube au
point, nous indiquons au chapitre « Réglage des tubes » la méthode
indiquée par chaque fabricant.
Que peut-on debcander a un tube ? — Il faut se contenter de ce
qu'un tube neuf peut donner, c'est-à-dire des radiographies n'exi-
geant que des rayons peu pénétrants ; ils seront inutilisables en radio-
scopie; ce n'est qu'après un usage de durée variable, suivant les tubes,
qu'ils pourront supporter un courant plus intense et une tension plus
élevée.
Une ampoule molle fonctionnant à un régime élevé mollira davan-
tage et cela presque instantanément, au point souvent de ne plus
donner qu'une fluorescence violacée; im repos de quelques jours,
quelques semaines, la remettra souvent à son point de départ, bien
heureux si le courant intense qui la traversait pendant que le vide
était si bas n'a pas fondu ou déformé l'anode, et si le courant de sens
inverse n'a pas, malgré la soupape, parcouru le tube.
C'est surtout en radioscopie qu'on se laisse entraîner à pousser son
tube; l'examen est souvent difficile à cause de l'insuffisance d'accom-
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3o ARCHIVES D*ÉLBCTRICITé MEDICALE.
modation rétinienne, et plutôt que de s'exposer à rester quelques
minutes dans Tobscurité absolue on préfère augmenter Tintensité dans
le tube; on voit mieux pendant quelques secondes, mais Fampoule
rend presque aussitôt des gaz, et l'étincelle équivalente qui pouvait
être de 8 à 10 centimètres tombe à 1 ou 2 centimètres sans qu'on ait
eu le temps de faire son examen.
De ce qui précède, il résulte que trop pousser un tube, c'est le faire
mollir; et que le faire travailler à faible intensité le fera durcir. Entre
ces deux extrêmes, il y a une marche d'un régime maximum et éga-
lement le plus stable. Elle correspond à une intensité de coiu^ant telle
que si cette intensité était tant soit peu augmentée, il y ait mollis-
sement de l'ampoule. Dans ces conditions elle durcit, mais très len-
tement, n est bon de faire observer que l'intensité de régime varie
un peu avec la durée de fonctionnement; elle peut être un peu plus
forte pour des poses d'une à deux minutes que pour des applications
de plus de cinq minutes.
Avantage d'un tube qui durcit en marche. — La raison qui
fait choisir ce régime est bien simple; quels que soient les tubes, on
peut toujours arriver à les mollir facilement, rapidement en marche :
les tubes Chabaud, en chauffant l'osmo-régulateur; les autres, géné-
ralement par le régulateur à étincelle dont ils sont presque tous munis.
Si le tube durcit très vite, on pourra au besoin augmenter avec pré-
caution l'intensité, ce qui sera avantageux dans la plupart des cas.
Inconvénient d'un tube qui mollit en marche. — Au contraire,
si un tube mollit en marche, une absence de surveillance le mettra
hors de service.
Si on s'en aperçoit à temps, il n'y a que trois remèdes : l» diminuer
le courant; c'est peut-être ne plus rien voir en radioscopie ou allonger
considérablement le temps de pose en radiographie.
2° Avoir un détonateur en circuit avec le tube qui aura pour
effet d'augmenter la proportion des rayons durs aux dépens des
rayons peu pénétrants et soulager le tube. Cette solution introduit
une variable de plus et fausse les mesures électriques.
3° Si aucune des opérations ci-dessus ne réussit, U n'y a qu'à arrêter,
durcir le tube comme U est dit plus haut ou en changer.
La conclusion de ces considérations générales est qu'il ne faut
jamais faire mollir un tube par un fonctionnement à une trop
grande intensité.
Emploi du milliampèremètre. — Pour arriver à ce résultat, le
mUliampèremètre mesurant le courant qui passe dans l'ampoule est
l'instrument indispensable. Son emploi fera réaliser au praticien une
économie considérable de tubes, de plaques photographiques et de
temps.
Dans une installation normale, pour une différence de potentiel
pratiquement constante pendant le fonctionnement, si on ne touche
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LA MANIPULATION DES AMPOULES DE HÔNTGEN. 3l
à aucun des appareils de réglage, rien ne variera que le degré de vide
du tube. Si» dés le début, le milliampéremétre marque 0,3 de milliam-
pére, que tt^ rapidement, comme cela sera le cas avec un tube Cha-
baud neuf, Ffliiguille reviemie vers 0,2, c'est que le vide du tube aura
augmenté; le tube sera plus dur. Si au contraire on a débuté à 0,5 et
que Taiguille monte vers 0,6, le vide du tube a diminué, Tampoule a
mollL
Le régime de marche de tt tube neuf est donc entre 0,3 et 0,5.
On voit que le milliampéremétre a indiqué toutes les variations de
vide du tube avec plus de sensibilité que ne l'aurait fait un mano-
mètre.
Ceci est d'une importance capitale parce que si on peut maintenir
la marcbe des appareils à un régime bien déterminé, qu'on mainti^me
la valeur relative du vide de l'ampoule lue au milliampéremétre pen-
dant toute la durée de l'opération, on peut être assuré que la quantité
de rayons produite par seconde est constante et que le degré de péné-
tration et par suite l'étincelle équivalente n'auront pas varié.
De l'importance des mesures électriques. — Les mesures élec-
triques sont à ce point rigoureuses que, si reproduisant à différentes
reprises avec les mêmes appareils un même régime on ne trouvait pas
avec les réactifs en usage : pastilles de Holzknecht ou autres, des résul-
tats identiques, cela prouverait simplement que ces réactifs ne sont
pas de fabrication homogène.
Ces indications ne sont exactes, pour une installation avec bobine
et interrupteur, que pour cette même installation, et à la condition
que le potentiel de la source soit constant, que la vitesse de l'inter-
rupteur et par suite l'intensité dans le primaire n'ait pas varié.
Un changement de tube, pourvu qu'il soit de même fabrication, ne
fausserait que fort peu les résultats.
Dans le cas d'une installation sur courant alternatif avec un inter-
rupteur synchrone, comme l'autonome Blondel, ou avec un meuble
à transformateur, le nombre de périodes et le voltage étant constant,
il n'y a qu'à mettre le rhéostat réglant le courant de la bobine ou du
transformateur sur le même plot pour se placer dans des conditions
identiques. On n'a plus qu'à agir sur le régulateur de vide du tube
pour le ramener à la valevu: voulue, en se guidant sur les indications
du milliampéremétre.
Pourquoi ne uvre-t-on pas des tubes a point? — On pourrait
se demander povurquoi nous, intermédiaires, à défaut du fabricant,
nous ne livrons pas des ampoules au point. La raison principale est
que : 1<^ la clientèle nous refuse des ampoules dont le verre est à peine
violacé en nous disant qu'elles ne sont pas neuves; 2^ qu'un tube
qu'on vient de faire marcher a souvent un vide tout à fait différent
après quelques jours de repos ; 3® qu'un tube doit être réglé sur l'ins-
tallation même à laquelle il est destiné, sa pénétration dépendant de
la forme de la courbe du courant.
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3 2
AHCHIVBS d'ÉLRCTUICITB MÉDICA^LE.
C'est surtout à cause de cette dernière considération que nous ne
croyons pas utile d'établir un barème opératoire qui serait difilcUe à
suivre et très inexact.
Il y a encore beaucoup d'autres variables qui rendent presque im-
possible l'établissement d'un tel barème. Nous avons certainement
parlé dans le cours de cet article d'étincelle équivalente; or, pour une
Fl6. I.
Montrant la manière d'établir les communications entre tube,
soupape, spintermètre.
tension donnée, cette étincelle n'aura pas la même longueur suivant
que le spintermètre sera terminé par des pointes, pointes mousses,
boules ;. suivant la nature du métal employé et l'état des surfaces entre
lesquelles jaillit l'étincelle.
De plus, en rapprochant les pointes d'un spintermètre, l'étincelle
jaillira par exemple à 5 centimètres; au contraire, dans les mêmes
conditions, en les écartant tout doucement, l'étincelle peut encore
jaillir à 6 et même 7 centimètres. Cet allongem^t est dû au chan-
gement de conductibilité du milieu après le passage de la première
étincelle soit par ionisation ou par élévation'^de température. La lon-
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LA MANIPULATION DES AMPOULES DE RÔNTGBN. 33
gueur d'éclatement qui doit être notée est celle à laquelle jaillissent
les premières étincelles au rapprochement.
On peut, comme Ta fort bien démontré M. le Prof. Bergonié (^), rem-
placer le spintermètre par le voltmètre statique branché directement
aux bornes du tube; cet instrument a Tavantage de donner une indi-
cation continue de voltage qui est très utile, mais il n'indique que des
valeurs efficaces, et comme les déviations de T appareil sont fonction
de la forme du courant d'alimentation, elles ne peuvent s'appliquer
qu'à l'installation particulière sur laquelle il est branché.
Mise au point d'un tube. — Il faut donc étudier son tube sur son
installation, et pour cela nous conseillons de débuter à 0,3 m A.
pour les tubes neufs; lorsque l'aiguille régresse à 0,2, d'augmenter
légèrement l'intensité dans le primaire pour ramener à 0,3 la valeur
du courant dans le tube, de recommencer plusieurs fois l'opération en
ayant soin de mesurer au spintermètre l'étincelle équivalente qui, dans
ce cas, va croissant. Ce n'est que lorsqu'on aura atteint l'étincelle
équivalente voulue qu'on pourra utiliser son tube.
Si l'ampoule a soutenu ce régime sans mollir, on pourra probable-
ment dans l'application suivante recommencer en débutant à 0,4 et
procéder de même en recommençant les opérations jusqu'à ce que
l'étincelle équivalente soit de longueur convenable. Si le tube soutient
franchement ce régime, on peut alors se risquer par le régulateur de
vide à mollir son tube, ce qui fera passer un peu plus de courant dans
l'ampoule tout en diminuant la longueur de l'étincelle équivalente.
S'il y a lieu, on retrouvera la valeur primitive de cette dernière en
admettant un peu plus de courant au primaire, ce qui sera encore la
cause d'une augmentation d'intensité dans le tube. 11 faut donc être
prudent pour que cette double augmentation du courant secondaire
soit assez faible pour que l'ampoule ne mollisse pas.
Le nombre de milliampères indiqués dans cet article pour une
marche de début, soit 0,3 à 0,4, s'appliquent surtout aux ampoules
allemandes. On peut les augmenter de 30 à 50 % pour les ampoules
Chabaud.
Le praticien devrait avoir trois ampoules. — ^ Nous croyons
utile de conseUler aux praticiens d'avoir trois ampoules ; une extra
molle, c'est-à-dire dans l'état de neuf (1 à 3 centimètres d'étincelle
équivalente), une moyennement dure (3 à 8 centimètres), une dure
8 à 12 centimètres); cette dernière sera en somme la première achetée
durcie par l'usage.
Du choix des ampoules.
Pour la radiothérapie, les tubes munis d'osmo-régulateurs nous
semblent préférables; à défaut, les ampoules à régulateur d'étincelle
de petites dimensions feront un bon service,
(') C. B. de V Académie des scUnces, séance du 7 janvier 1907, et Archives d*électr.
méd., 1907, p. ia3.
ARCH. D^éLBcm. Mio. — 1908. 3
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34 ARCHIVES D^ÉLECTRICITÉ MÉDICALE.
Le tube Chabaud à osmo-régulateur durcissant assez vite, il faut
le surveiller et chauffer assez fréquemment Tosmo pendant un trai-
tement. Le vide des tubes à régulateur d'étincelle se maintient auto-
matiquement assez constant, mais le vide va en augmentant avec
l'usage et ils deviennent inutilisables lorsque leur réserve de gaz est
épuisée. Par contre, on peut dire que la durée d'un tube Chabaud est
illimitée; nombre de ces derniers ont fait plus de deux ans d'usage
journalier et Us peuvent encore fonctionner avec toute l'élasticité
du début.
Pour la radioscopie nous adopterons soit le tube Chabaud à
osmo-régulateur, ou à défaut — si une intensité considérable est
nécessaire — la grosse ampoule à refroidissement par eau et à régu-
lateur par étincelle qui pour une même étincelle équivalente peut
laisser de 3 à 4 mA. pendant quelques minutes.
Nous insisterons encore une fois sur ce que, quelle que soit la va-
leur de l'ampoule, l'examen radioscopique ne donnera un bon résultat
qu'après avoir obtenu l'accommodation rétinienne. Un séjour préa-
lable de quelques minutes dans l'obscurité absolue est donc nécessaire.
Il y a même lieu d'envelopper complètement ampoule et soupape de
papier noir si on n'a pu adopter aucun autre dispositif pour cacher la
lumière émise par ces appareils.
Pour la radiographie avec les temps de pose usuels, on peut
prendre les tubes que nous avons conseillés pour la radiothérapie.
Pour la radiogrraphie extra-rapide (i), le tube à anticathode ren-
forcée est certainement le plus indiqué. Il est à régulateur par étin-
celle; il supporte vaillamment plusieurs milliampères pendant les
trente à cinquante secondes que dure la pose la plus longue. Il est bon
de le régler au moment de s'en servir pour ramener son étincelle équi-
valente à la valeur correspondante du cas à radiographier, car vu le
temps de pose très court, il est impossible de faire aucune lecture sur
les appareUs de mesure ni aucun réglage en marche.
Réglage des tubes.
Réglage des tubes muller.
Mollissement du tube. — Dans le tube secondaire B se trouve
une électrode C, faite d'une matière spéciale, qui par le passage du
courant dégage une certaine quantité de gaz et abaisse ainsi la dureté
du tube. Le courant est amené à ce tube secondaire en rapprochant
le conducteur E de K. On ne laisse qu'un instant jaillir l'étincelle
entre E et K, puis on constate au milliampèremètre et au sp inter-
mètre si Ton a atteint l'étincelle équivalente et l'intensité cherchées.
Si oui, on écarte E de K de façon qu'il n'y ait entre ces points qu'une
légère tendance au passage de l'étincelle. Si le tube durcit en marche,
(*) Lettre de New- York (voir Archiv, d'élertr. méd., n* a 26).
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LA MANIPULATION DES AMPOULES DE RONTGEN.
35
rétincelle jaillira de E à K et s'arrêtera automatiquement lorsque
la quantité de gaz libéré aura ramené le vide à sa valeur précé-
dente.
Le réglage est parfait tant que la provision de gaz emmagasiné est
suffisante, mais elle s'épuise assez rapidement et le tube devient
inutilisable.
FiG. a.
Tube Muller.
Durcissement. — Certains de ces tubes ont un dispositif spécial
pour le durcissement. Il s'obtient en transportant le pôle positif
de G en, J et en éloignant le fil E du pôle négatif K. Si l'on envoie le
courant dans le circuit du tube monté de cette façon, il se produit une
forte pulvérisation du métal de l'électrode J, qui absorbe une partie
du gaz contenu dans le tube. Remettre fréquemment le conducteur
de J en G pour vérifier au milliampèremètre et au spintermètre le
degré de pénétration. Si on durcit trop le tube, il se peut que le réser-
voir de gaz cède une partie de son contenu inutilement.
Nous rejetons ce mode de faire et lui préférons comme indiqué
dans un précédent chapitre la marche à petit régime et conseillons
la patience.
RÉGLAGE DES TUBES GHABAUD.
Il n'est pas rare de voir des tubes Chabaud faire 2,000 et même
4,000 radiographies. Cela tient à leur mode de réglage par osmo-
régulateur qui permet d'une façon à peu près indéfinie de faire rentrer
à l'intérieur du tube de l'hydrogène pris à l'extérieur, tandis que les
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36
ARCHIVES d'Électricité médicale
autres modes de réglage des tubes sont tous basés sur des phénomènes
purement internes, qui fatalement ne se produisent que pendant un
temps limité.
Pour mollir le tude Chabaud, chauffer au rouge, directement avec
le chalumeau à gaz ou autres, le tube de platine de l'osmo-régulateur
pendant quelques secondes. Faire cette opération pendant le fonc-
£XTRACTm
A.GAIFFE A PARIS
fUMTitU ot$ C4Z
Fir.. 3.
Montre comment il faut procéder pour faire rentrer ou extraire des gaz
des tubes munis de l'osmo-régulateur Villard.
tionnement du tube et suivre au spintermètre et au milliampèremètre
de Gaiffe les progrès de l'opération.
Le réglage du tube par osmo-régulateur peut se faire même pendant
un examen radioscopique sans le gêner; on suit les progrès de Topé-
ration d'une façon continue au milliampèremètre, ce qui n'est pas le
cas avec les ampoules à régulateur par étincelle dont le régime de
marche est totalement modifié tant que jaillit Vétincelle,
Pour durcir ces tubes, coifferai' anode d'un manchon de platine
et chauffer l'ensemble pendant l'arrêt dans la flamme d'un Bunsen
pendant une heure ou plus. Si le tube a trop durci, ce n'est là qu'un
faible inconvénient parce qu'on peut, en quelques secondes, le mollir
à nouveau. Nous préférons également la marche à petit régime qui
sufflra dans la plupart des cas et qui donne des résultats suffisamment
rapides avec ces tubes.
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LA MANIPULATION DES AMPOULES DE RONTGEN. 87
Remarques générales.
a) Avant de mollir une ampoule un peu trop dure, en agissant sur
les régulateurs, il est bon de la flamber largement avec une forte
flamme de gaz; on libère ainsi de suite la petite quantité de gaz adhé-
rente au verre, qui n'aurait été autrement libérée que lentement par
r élévation de température due au fonctionnement de T ampoule.
Cette quantité de gaz viendrait s'ajouter à celle fournie au tube par
le régulateur et serait la cause d'un mollissement en marche, ce qui
est toujours désastreux.
b) L'anode des tubes Chabaud étant en platine iridié et très épaisse
peut être poussée au rouge cerise sans inconvénient, alors qu'il faut
éviter de faire fonctionner même au rouge à peine sombre les anodes
de la plupart des autres ampoules.
Un tube Chabaud déjà formé depuis longtemps pourra supporter
1 mA. 2 comme maximum; on dépassera difflcUement 1 m A. pour les
tubes ordinaires.
On peut faire passer 10 mA. pendant trente secondes dans un tube
à anticathode renforcée.
Quant aux tubes à refroidissement par eau, plus spécialement des-
tinés à la radioscopie intensive, ils supportent bien une intensité de
3 à 4 mA. Au delà, l'ébullition de l'eau se fait trop rapidement.
c) L'emploi du gaz pour le chauffage des ampoules et de l'osmo-
régulateur est de beaucoup préférable à tous les systèmes de chauflage
par lampes à alcool. On ne doit pas regarder à faire venir le gaz dans
son cabinet d'opération chaque fois que cela sera possible.
d) Un tube n'émet pas des rayons d'un degré de pénétration unique,
mais des rayons de toutes valeurs, c'est une valeur moyenne de péné-
tration qu'on lit au radiochromomètre.
La valeiu* de la pénétration lue au radiochromomètre est fonc-
tion de la longueur d'étincelle équivalente (ou des volts lus soit au
voltmètre statique, soit au voltmètre branché aux bornes du pri-
maire dans le meuble de Gaiffe utilisant le courant alternatif), c'est
pourquoi nous n'avons parlé que de cette dernière dans tout le cours
de cet article, cette mesure étant beaucoup plus facUe à faire et à
suivre dans sa variation qu'une lecture au radiochromomètre.
Réglage des soupapes.
Nous examinerons d'abord le cas d'une installation avec bobine
et interrupteur.
Pas plus que nous n'avons fait la théorie du fonctionnement de
l'ampoule, nous ne ferons celle de la soupape. Nous nous contenterons
de dire que, lorsqu'on attache le pôle positif d'une bobine à un des
pôles d'un spintermètre et au petit miroir de platine de la soupape et
le négatif au tire -bouchon d'aluminium et à l'autre pôle du spinter-
mètre, le courant passe dans cette soupape qui dans ce sens ne lui offre
aucune résistance.
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38
ARCHIVES D'ÉLGCTRlCITé MEDICALE.
Si on renverse la polarité de la bobine suivant le degré de vide de
la soupape, on peut obtenir outre Tillumination de cette dernière, une
étincelle équivalente pouvant varier de 4 à 7 centimètres, mesure
faite par rapprochement des pointes.
La tension du courant en sens inverse dû au fonctionnement même
de rinterrupteur de toute bobine d'induction correspondant à une
étincelle de. moins de 5 centimètres, ce courant inverse ne pourra
Soupape (Çhdiiud- U/lardJ
Fio. fi>
Indiquant comment on s'assure que la soupape Vil lard est bien au degré
de vide voulu (voir chapitre « Réglage des soupapes »).
jamais passer dans un tube radiogène lorsqu'en série avec ce dernier
on aura en circuit une soupape de Villard.
Les essais suivants ne doivent être effectués qu'avec un faible
régime de courant primaire dans la bobine, cependant suffisant dans
un cas pour obtenir la longueur de 6 à 7 centimètres d'étincelle et ne
pas être prolongés inutilement, car dans le cas contraire ils peuvent
compromettre la soupape.
Pour uérifier $a soupape^ il faut la brancher comme il est dit plus
haut.
Lorsqu'elle est dans le bon sens"^du passage du courant, le spinter-
mètre ne devra indiquer qu'une étincelle équivalente de 1 à 2 milli-
mètres; une plus grande longueur caractérise une soupape trop dure.
Renversant le courant, si on obtient au moins 4 centimètres d'étin-
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LA MANIPULATION DES AMPOULES DB RONTGEN. Sq
celle équivalente, la soupape a un degré de dureté presque suffisant;
il est bon de la durcir jusqu'à ce qu'elle donne de 5 à 7 centimètres
d'étincelle équivalente.
Ce n'est qu'après avoir fait les deux essais indiqués ci-dessus que
l'on se rend compte du réglage à effectuer. D'ailleurs, cette soupape
munie d'un osmo-régulateur se mollit et se durcit comme il est indiqué
au réglage des tubes Chabaud-Villard.
Examinons maintenant le cas de deux soupapes suivant le dispo-
sitif indiqué par Villard pour la marche sur transformateur à courant
alternatif (meuble de Gaiffe).
Les deux soupapes peuvent être vérifiées ensemble ou séparément
dans le cas où l'on veut déterminer celle qui est ou plus dure ou plus
molle que l'autre.
Ce dernier essai peut être utile pour s'assurer que chacune des sou-
papes se trouve sensiblement dans le même état, car dans le cas con-
traire le mauvais fonctionnement de l'une des soupapes peut compro-
mettre celui de l'autre.
Les deux soupapes doivent s'allumer pour une étincelle de 1 1/2 à
2 millimètres 1/2 au spintermètre; on s'assure ainsi qu'elles ne sont
pas trop dures et, écartant progressivement les pointes du spinter-
mètre, on doit, en donnant suffisamment de courant primaire, arriver
à une longueur de 13 à 14 centimètres que les soupapes doivent tenir
sans présenter d'oscillations dans leur illumination. Dans le cas con-
traire, elles sont trop molles.
Pour l'essai de chaque soupape, même processus, mais diminuer de
moitié les longueurs d'étincelle indiquées.
Dans la pratique courante, tous ces essais n'ont besoin d'être faits
que de temps en temps; l'examen de la coloration des soupapes au
moment d'un premier essai permet de se rendre compte ultérieu-
rement par les modifications de cet éclairage de la nécessité de la
vérification de l'étincelle équivalente.
Les termes « soupape molle ou dure » que nous avons employés dans
cette note n'ont d'ailleurs qu'une valeur relative, surtout dans le cas
du fonctionnement sur courant alternatif (meuble de Gaiffe), car si
le tube radiogène est mou et qu'il soit nécessaire de l'employer dans
cet état, il peut être nécessaire d'avoir des soupapes relativement
molles, et dans le cas d'un tube dur de même avoir des soupapes
plutôt dures.
Les valeurs limites sont d'ailleurs, nous l'espérons, suffisamment
indiquées par les longueurs d'étincelle pour qu'il n'y ait aucune indé-
cision dans chaque cas.
De rinfluence des localisateurs sur la marche
d'un tube.
Tous les localisateurs ont une influence plutôt fâcheuse sur la
marche des tubes. 11$ sont cependant nécessaires.
Cette influence est d'autant plus grande que le localisateur
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io ARCHIVES D'éLECTKIGITÉ MEDICALE.
comporte plus de parties métalliques et que sa dimension est plus
restreinte.
On ne remédie pas entièrement à son action sur le bon fonction-
nement du tube, même en évitant le métal dans sa construction, ni
en le faisant de dimensions un peu plus grandes.
Je crois qu'on peut dire qu'une ampoule pourra marcher dans un
localisateur en matière isolante, sans aucune pièce métallique dans le
voisinage immédiat, avec une étincelle équivalente plus longue que
dans un localisateur métallique ou semi-métallique.
Pour un quelconque de ces localisateurs, voici la description du
phénomène qu'on peut observer lorsqu'on atteint la longueur d'étin-
celle équivalente critique. A ce moment, le tube s'éteint, des efflu-
ves bruissent à ses extrémités, voir même tout le long des conduc-
teurs, l'étincelle passe d'une façon constante au spintermètre, même
en écartant les pointes au maximum, cela jusqu'à ce qu'on « rac-
croche » son tube.
On y arrive par les moyens les plus inexplicables : l'approche d'une
flamme de gaz ou de la main dans une région bien déterminée du tube
rétablit le fonctionnement qui le plus souvent s'arrête dès que l'effet
régulateur cesse; tous les tubes heureusement ne présentent pas la
même sensibilité au voisinage des localisateurs. Nous ne pouvons pas
expliquer le phénomène ni indiquer d'autres remèdes pratiques que
les suivants : lorsqu'un tube ne fonctionne pas dans un localisateur,
il faut marcher à une étincelle équivalente plus faible si cela est pos-
sible ou bien changer de tube.
Quant au tube qui oscillait, il pourrait probablement être utilisé
en dehors du localisateur dans une pince ordinaire; U est possible
qu'il fonctionne alors normalement.
On aurait peut-être été amené à tort à considérer ce tube comme
dur, étant donné qu'il ne s'allumait pas avec une étincelle équivalente
de longueur considérable, et par suite agir sur le régulateur de vide
pour le mollir.
Le résultat serait pitoyable, car dès que le courant passerait à
nouveau on constaterait que l'étincelle équivalente n'a plus que 1 à
2 centimètres de longueur, ce qui n'empêcherait pas qu'une extinction
nouvelle se reproduise quelques instants après.
Nous avons vu le même phénomène se produire, d'une façon beau-
coup moins fréquente, il est vrai, lorsque le tube est pris dans une
pince ordinaire.
Souvent, U sufflra de changer l'endroit par lequel le tube est pincé
pour que ce dernier fonctionne normalement.
G. Gallot,
Directeur adjoint de la Maison GaifTe.
L' Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouiluol, rue Guiraude, g-ii.
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le» ANNÉE. N- 280 25 janvier 4908.
AHCrUVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Exposition internationale des applications de rélectricité(')
(Marseille, 1908); Congrès international des applications de l'électricité;
composition de la Commission d'organisation :
Présidents d'honneur : M. Masgart, membre de l'Institut, président du
Comité permanent d'électricité; M. d'ARsoNVAL, membre de l'Institut, pro-
fesseur au Collège de France; M. H. Fontaine, ingénieur électricien.
Président : M. Maurice Lévy, membre de l'Institut, inspecteur général des
ponts et chaussées, professeur au Collège de France et à l'École Centrale,
vice -président du Comité permanent d'électricité.
Premier Vice - Président : M. Paul Janet, professeur à l'Université de Paris,
directeur du Laboratoire Central et de l'École supérieure d'électricité.
Vice-Présidents : M. Barbillion, professeur à la Faculté des sciences, direc-
teur de l'Institut électrotechnique de Grenoble; M. le D' Bergomé, profes-
seur à la Faculté de médecine de Bordeaux, rédacteur en chef des Archives
d'éleclricHé médicale; M. Blonoel, ingénieur des ponts et chaussées à Paris ;
M. Brtlinski, président du Syndicat professionnel des usines d'électricité;
M. BotcuEROT, président de la Société internationale des électriciens (1908-
1909); M. Fabrt, professeur à la Faculté des sciences de Marseille; M. Gall,
président de la Société des carbures métalliques; M. Meyek-May, président
du Syndicat professionnel des industries électriques.
Secrétaires: M. Armagnat, secrétaire général de la Société internationale
des électriciens ; M. Chaumat, sous-directeur de l'École supérieure d*électri-
cilé; M. Dl'saugbt, directeur général du Sud éleclrique; M. le D' Zimmern,
professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris.
Trésorier: M. Violet, trésorier de la Société internationale des électri-
ciens.
(') Voir la liste complète des membres dans les gardes, pages i, m, v, ix.
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42 ARCHIVES D'BLBGTKIClTfi MÉDICALE.
Institut de France, Académie des sciences. — Dans sa séance du
3o décembre 1907, notre éminent maître et collaborateur, le Prof. Ch.
Bouchard a été nommé vice-président de TAcadémie des sciences pour
Tannée 1908.
IV» Congrès international d'électrologie et de radiologie médi-
cales (Amsterdam, septembre 1908). — Le IV* Ck)ngrès international de
radiologie et d'électrologie médicales se réunira à Amsterdam du i" au
5 septembre 1908.
Le succès des trois premières séances, à Paris en 1900, à Berne en 1908 et
a Milan en 1906, a démontré l'utilité et l'importance de ces réunions.
Le IV* Congrès sera organisé autant que possible sur la même base.
Le programme comprendra des questions :
d'électrophysiologie et d'électropathologie ;
d'électrodiagnostic et d'électrothérapeutique ;
de diagnostic et de thérapeutique avec les rayons X ;
de l'étude des radiations diverses;
d'électrotechniquc médicale.
Au Congrès se rattachera une exposition d'appareils nouveaux ou modi-
fies de clinique et de laboratoire, ainsi que de radiographies importantes.
Le Congrès et l'Exposition se tiendront à l'Université.
Le Bureau du Congrès :
Prof. D' J. K. A. Wertheim Salomonson, Président; D' J. G. Gohl,
D' F. S Mbijers, Secrétaires généraux trésoriers.
Comité d'organisation.
Président: D' J. K. A. Wertiieim Salomonson, professeur de neuropatho-
logie à l'Universilé (Amsterdam); — Trésoriers Secrétaires généraux:
D' J. G. GoHL, chirurgien de l'hôpital Wilhelmina (Amsterdam); D^ F. S
Meters, neuropathologiste de l'hôpital Wilhelmina (Amsterdam).
D' C. W. BoLLAAN, médecin spécialiste (Utrecht); — D"* J. L. Hoorweg,
professeur de physique (Utrecht); — D' W. G. Huet, médecin spécialislc
(Haarlem); — D' O. Lanz, professeur de chirurgie à l'Université (Amster-
dam); — D' D. Mac Gillavry, privatdocent de chirurgie à l'Université
(Amsterdam); — D"^ S. Mendes da Costa professeur de dermatologie à l'Uni-
versité (Amsterdam) ; — D' P. K. Pel, professeur de clinique médicale à
l'Université (Amsterdam); — D' J. Rotga>8, professeur de chirurgie à
l'Université (Amsterdam);— D' P. Ruitinga, professeur de clinique médi-
cale à l'Université (Amsterdam); — D*^ J. E. Stumpff, directeur de l'hôpital
municipal académique (Amsterdam) ; — D' K. F. Wenckebacb, professeur
de clinique médicale à l'Université (Groningue); ~ D' C. Winuler, professeur
de psychiatrie et de neuropathologie à l'Université (Amsterdam).
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MODE D^ACTION DES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
Par le D' J. K. A. WBRTHBIM 8AL0M0N80N
(d'Amsterdam).
Depuis que M. d*ArsonvaI a étudié Taclion des courants de haute
fréquence sur Torganisme animal, nos connaissances sur ce sujet ont
un peu avancé, mais plusieurs lacunes doivent encore être remplies.
Le fait que le système neuro-musculaire et le système neuro-sensitif
ne répondent à leur excitation qu'avec des intensités énormes a été
étudié surtout par Einthoven(»), par Hoorweg(a) et par rauteur(3),
et est suffisamment expliqué aujourd'hui.
Mais un second groupe de faits qui se rattachent au relâchement
des fibres lisses de l'appareil vaso-moteur, la congestion, la sudation,
et la modification de la tension artérielle sont encore absolument
incompréhensibles.
On a parlé d'une inhibition frappant le système vaso-moteur,
quoique a priori des considérations physiques et physiologiques
nous auraient plutôt conduits à une supposition opposée.
L'action prolongée du courant de haute fréquence cause :
Une diminution de la pression artérielle ;
Une augmentation notable de la quantité de chaleur dégagée par le
corps.
Ces faits sont assez nettement établis qu'on ne saurait plus en douter.
Généralement, on énonce ces deux faits comme des choses diffé-
rentes. Mais je crois qu'ils sont intimement liés ensemble. Si le
C) EI5TIIOVEN, PJlâger's Archiv f. d. Ges. Physiologie^ 1900, Band 8a, S. 101.
(') HooRWEG, PflOger's Archiv f, d. Ges. Physiologie, 1900 Band 83, S. 89; 1902,
BaDd 91, S. ao8.
(3) WiRTHETM Salomo?i80r, PJlûçer's Archiv f. d. Ges. Physiologie, 1904, Band loG,
S. 120.
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44 ARCHIVES D^^LBCTHIGITB mÂDIGALB.
deuxième fait se présente, c'est-à-dire si l'individu ou l'animai dégage
plus de calories par seconde, on est çûr d'avoir une relaxation des
vaisseaux superficiels et par conséquence une diminution de la pres-
sion artérielle. Le fait le plus important est donc le dégagement de
68
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Fio.
chaleur ; l'autre en dépend ou en est la cause et l'accompagne toujours.
Reste donc à savoir si réellement l'individu soumis à l'action des
courants de haute fréquence dégage plus de chaleur. MM. Bordier
et Lecomte(i), Bonniot(a), et récemment Somerviile (3) ont prouvé
l'exactitude de l'observation de d'Arsonval. C'est surtout Somervilie qui
(') Bordier et Lecomte, Congr. internat, do Paris 1900, Sect. d*Éiectr. modic.
(^) BoMfioT, Gongr. Internat, de Pari» igoo, Sect. d*Électr. médic.
(3) SoMERviLLE, Medical EUctroloçy ^mid Badiohgy, may 190G.
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LE MODE d'action DEB GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 4 5
a mesuré avec le thermomètre à contact la température superficielle.
Ses travaux sont extrêmement importants et absolument concluants.
Mais Somerville a constaté un fait nouveau, que la température de
la bouche s'élevait aussi pendant l'application des courants de haute
fréquence.
J*ai répété quelques-unes de ses expériences, et je puis en affirmer
Texactitude. Je donne un exemple de mes propres expériences.
Homme de vingt-cinq ans; poids, 67 kilos. La température anale est
mesurée avec un thermomètre de Beckmann donnant les centièmes de
centigrade, les millièmes «étant évalués. L'index est observé chaque
minute. Le thermomètre a été préalablement chauffé à 87. 70 centigrades
avant de l'introduire dans l'aine. La première lecture est faite après trois
minutes. Depuis la sixième minute, la lecture devient sensiblement
constante à 37.618. A la fin delà huitième minule, un courant de 85o m A.
est lancé à travers les flancs et est rompu dix minutes après. La tempé-
rature monte, d*abord lentement, et puis régulièrement et plus vite.
Après la rupture du circuit primaire, le thermomètre continue à monter,
plus lentement, et elle atteint son maximum sept minutes après. Alors,
elle commence à baisser, d'abord lentement, puis un peu plus vite.
Comme la lecture la plus haute a été de 37.781, la température a
monté de o.3i3 degré au moins.
In
Minutes. Température.
3. . . . . 37-540
4 37 5a5
5 37 5i8
6 37 5i8
37 5lQ
37 5i&
37 520
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37 56i
37 585
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37 635
37 661
37 677
^7697
07 710
Minutes. Température.
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10.
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37 7a2
37 710
37 705
37 697
37 689
37 682
Dans une autre expérience, où le thermomètre ne fut pas laissé
in situ pendant l'application des courants, je trouve une augmenta-
tion de 0.19 degré.
Je pourrais multiplier x;es expériences qui donnent toujours une
augmentation de la température buccale ou anale de o.a-0.4 degré.
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46 ARCHIVES d'Électricité médicale.
M. Somerville, qui a trouvé dans des conditions analogues une éléva-
tion de o.a à 0.7 centigrade (o.5-i.5 Fahrenheit), dit (/. c.) :
« This rise of température is undoubtedly due to the action of high
frequency currents on the vaso-motor System, which, under the
influence of the currents, permits of increased peripheral circulation.
Indeed... there must be a dilatation of the deeper vessels also. This
doubtiess explains why the blood-pressure, as shown by the sphygmo-
meter is loivered. »
M. Somerviile donne pour la diminution de la tension artérielle la
même explication que j'ai donnée plus haut. Mais il explique Téié-
vation de la température par une action des courants sur le système
vaso-moteur. Je crois que cette explication est erronée.
Une élévation de température ne peut se produire dans le corps
animal que dans les deux cas suivants :
i" La perte de chaleur est diminuée;
2" La production de chaleur est augmentée.
M. Somerville a démontré, dans son remarquable travail, que le
dégagement de chaleur a augmenté. Et comme avec cela la tempéra-
ture du corps a encore augmenté, nous devons en conclure que la
production de chaleur a augmenté considérablement.
Ceci établi, nous demandons d*oii vient cette chaleur?
Ici nous avons à considérer deux causes possibles : une cause phy-
siologique et une cause physique.
Quoique la possibilité d'une cause physiologique ne saurait être
niée, elle nous conduit à tant de difllcultés que nous préférerons une
explication sur des bases purement physiques.
Nous la trouvons dans l'action calorifique du courant.
L'action calorifîque — reflet Joule — est insigniOante avec les
courants galvaniques et les courants faradiques. Mais les courants
de haute fréquence ont un eflet Joule fort appréciable, grâce à leur
intensité énorme.
L'énergie dépensée dans un conducteur sans self-induction et sans
capacité est simplement égal à i^R, où i est l'intensité du courant
mesurée avec un ampèremètre thermique et R est la résistance. Mais
si le conducteur possède de la self-induction ou de la capacité, cette
formule ne saurait être appliquée. Dans un travail antérieur(i), j'ai
décrit les effets produits par la capacité du corps humain. J'ai mesuré
cette capacité qui est de l'ordre de 0,0001 mikrofarad. La théorie
(*) Werthbim Salomonso^, PJlùger's Archiv f, d. Ges. Physiologie^ 1901, Band 85,
S. 55o.
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LB MODE D* ACTION DES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. ^7
nous conduit à une formule pour la résistance apparente d*un
circuit possédant de la capacité, que j*ai donnée dans le même travail.
Mais mieux vaut déterminer expérimentalement Ténergie dépensée
dans le circuit du corps. Si Ton met une résistance dépourvue de self-
induction et de capacité dans le circuit au lieu du corps humain, Téner-
gie dépensée ne change que très peu') même en variant la résistance
dans des limites assez grandes (par exemple, entre 5o à i ooo ohms).
Ceci veut dire que le coefficient de transformation de l'énergie pri-
maire en énergie de courant de haute fréquence reste constante,
quoique la résistance varie. En mettant dans le circuit d'utilisation
deux lampes de 16 bougies et de no volts en série, les deux lampes
s'allument vivement. La lecture de l'ampèremètre thermique donne
alors 5 10 mA. La résistance chaude des lampes est de a4o ohms,
soit 4S0 ohms pour les deux. Ceci donne une énergie dépensée de
lao watts par seconde. Nous pouvons admettre que le corps humain
absorbe dans les mêmes circonstances aussi lao watts par seconde,
soit 73,000 wattssecondes en dix minutes, soit enfin 17 calories.
Mettons la capacité thermique spécifique du corps à 0.9, alors le corps
in
du sujet, qui pesait 67 kilos, sera chauffé de — = o.aS degré.
Nous avions trouvé que la température avait actuellement monté
de o.ai degré. Mais comme nous savons que le corps a perdu une
notable quantité de chaleur par suite de la dilatation des vaisseaux
superficiels, nous pouvons formuler notre première conclusion :
La température du corps monte lorsqu'on le soumet à Faction des
courants de haute fréquence. Le corps dégage en même temps plus
de chaleur. L'accroissement de chaleur dans le corps provient proba-
blement de l'effet Joule des courants appliqués.
Au commencement de cette communication, j'ai déjà indiqué que
certaines actions physiologiques observées dépendent probablement
de cet afflux de chaleur. La diminution de la tension artérielle en
dépend certainement. J'en conclus que nous avons le droit de sup-
poser qu'une partie des effets curatifs généraux des courants de haute
fréquence dépendent de l'augmentation locale ou générale de la tem-
pérature du corps.
Nous devons en excepter l'action de l'eflluve, de l'électrode conden-
sateur. Pour les applications bipolaires avec électrodes humectés,
le lit condensateur, les applications monopoiaires avec le résonateur
d'Oudin, les considérations énoncées plus haut me semblent être
valables.
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4
LUPUS DE LA CONJONCTIVE ET DE LA CORNÉE
GUÉRI PAR LA RADIOTHÉRAPIE
Par les D'« AUBINEAU et CHUITON (Brest).
Le lupus de la conjonctive est une affection très rare et ne repré-
sente environ qu'un cinquième des cas de tuberculose de la conjonc-
tive. 11 se développe généralement chez des sujets affectés de lupus
dans le voisinage de l'œil; ses caractères cliniques le distinguent des
autres formes de tuberculose conjonctivale.
Le traitement local le plus usité dans la conjonctivite lupique
consiste dans des cautérisations ignées faites dans un but irritatif et
non destructif; mais ce traitement donne le plus souvent des résul-
tats insuffisants, n'empêche pas toujours l'extension du processus à la
cornée et reste subordonné au traitement diététique qui est le traite-
ment principal.
En 1903, Sydney Stephenson(') publie le premier cas de tubercu-
lose conjonctivale traité par la radiothérapie; l'affection guérit après
treize séances sans laisser de cicatrice apparente.
A propos de ce cas, Villard(2), dans son remarquable travail sur la
tuberculose de la conjonctive, rappelle que la radiothérapie doit être
employée avec la plus grande prudence.
Birsch Hirschfeld(3) a rapporté trois observations où l'emploi des
rayons X en ophtalmologie avait provoqué des accidents (lésions vas-
culaires, lésions maculaires, dégénérescence vacuolaire des cellules
ganglionnaires) reproduits expérimentalement chez le lapin. Le pro-
fesseur de Lapersonne(^) se refuse à traiter par les rayons X les
(*) Sydney Stephensoîi. — Brilish medicalJournaly 6 juin igoS.
(^) ViLLAHD. — Annales d'ocuUstique^ t. CXXXIV, p. 87, 1906.
(3) Birsch Hirschpeld. — Graefes Archivf. Ophtalm.^ t. LIX, 1906.
(4) Lapersoune. — Presse médicale^ igoS, p. lil.
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LUPUS DE LA CONJONCTIVE ET DE LA CORNÉE ^9
tumeurs malignes du limbe scléro-cornéen parce que, dit-il, il n'y a,
en pareil cas, aucun moyen de protection pour Toeil.
Depuis Tobservation publiée par Stephenson en igoS, nous n'avons
pas trouvé dans la littérature ophtalmologique d'autre essai de radio-
thérapie en ce qui concerne la tuberculose conjonctivale.
En 1906, Lundsgoard(») a eu recours h la photothérapie et a obtenu
des guérisons complètes.
Dans V Encyclopédie française iT ophtalmologie (t. V, 1906), il n'est
pas fait mention de radiothérapie au chapitre de la tuberculose con-
jonctivale.
Nous croyons donc intéressant de rapporter l'observation qui suit :
Observation. — Jeanne Le 6..., âgée de quinze ans, fille unique et bien
constituée; ses parents vivent et sont en parfaite santé; ses antécédents
personnels n'offrent rien de particulier jusqu'en 1908; à cette époque, elle
présente sur le nez des lésions qui ont tous les caractères du lupus. — En
1904, alors que le lupus du nez est en évolution, l'œil gauche devient
rouge ; la persistance des phénomènes oculaires et le trouble commençant
de la vision de Tœil gauche amènent Jeanne Le G... à la Clinique ophtal-
mologique de l'Hôpital civil, le 5 août 1906.
Voici ce que nous constatons : en abaissant la paupière inférieure gauche,
on remarque que la conjonctive bulbaire présente au-dessous de la cornée,
sur une largeur d'environ un centimètre, une surface jaune rougeâtre
qui s'étend jusqu'au cul-de-sac inférieur (voir fig, ij; la lésion a envahi la
cornée qu'elle recouvre jusqu'au bord inférieur de la pupille en formant
une sorte de pannus épais et blanc jaunâtre. Sur la conjonctive malade se
voient de petites ulcérations séparées par du tissu bourgeonnant inégal et
déchiqueté. Pas d'adénopathie. V = -x- •
L'aspect des lésions, joint à la concomitance du lupus caractérisé du nez,
ne laisse aucun doute sur le diagnostic ; il s'agit d'un lupus de la conjonc-
tive avec envahissement de la cornée.
Nous pratiquons des cautérisations ignées légères, et ordonnons de
simples lavages à l'eau bouillie.
20 août i905, — Un changement favorable s'est produit et la lésion a
tendance à se cicatriser.
5 septembre 1905. — L'amélioration est de courte durée, malgré de nou-
velles cautérisations ignées. Le tissu malade prolifère de nouveau ; il pré-
sente trois petits nodules jaunâtres, translucides, de 3 à 3 millimètres, qui
ressemblent aux tubercules lupiques de la peau, plutôt qu'aux granulations
habituelles de la tuberculose conjonctivale. En même temps, la lésion s'est
accentuée; elle s'étend plus haut sur la cornée, ce qui réduit la vision
à 1/20; elle a dépassé le cul-de-sac inférieur, ce qui nous empêche de conti-
nuer les cautérisations ignées, de peur d'adhérences.
(') LunoscoARD, Klinisehe Monalsblûtter Augenheilkunde, vol. \LIV, igo6
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oo
ARCHIVES d'Électricité médicale
20 octobre 1905. L'emploi des sels d'argent (nitrate, protargol,collargoL) no
donne que des modifications passagères. La lésion reste stationnaire et
n'entre pas en voie de cicatrisation : la malade est alors soumise à la radio
thérapie.
Du ao octobre igoS au i5 mars 1906, Jeanne Le G... est soumise à cinq
séances de radiothérapie, de la façon suivante : le corps étant commodément
installé dans un fauteuil de dentiste, la tète bien assujettie, les rayons sont
dirigés une première fois sur toute la partie antérieure de Tœil, aQn de
Fio. I.
Avant le traitement.
frapper l'œil dans son axe antéro-poslérieur. Nous nous servons pour cela
d'un localisateur Dean et la quantité de rayons absorbés est de 5 unités H
avec des rayons n^ 7 au radiochromomètre de Benoist.
Après trois semaines, Tceil n'ayant rien présenté de particulier, si ce
n'est une amélioration fonctionnelle signalée par la malade, nous procédons
à une nouvelle application de Rayons X, mais faite de telle sorte que seule
la partie antérieure de l'œil soit soumise aux radiations de l'ampoule. Ceci
Tut assez facile à obtenir à Taide du même localisateur Dean, placé perpen-
diculairement à la partie antérieure du globe oculaire. Trois autres applica-
tions furent faites de la même façon, à trois semaines d'intervalle, en pre-
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LUPUS DE LA CONJONCTIVE ET DE LA CORNÉE
5l
nanl le globe oculaire de bas en haut, de haut en bas et de la partie externe
à la partie interne.
Nous avons évité de la sorte de faire absorber au fond d'oeil une quantité
trop considérable de rayons.
Fio. 1.
Après le trailement.
/.> mars 190S. Apres ces cinq séances de radiothérapie, nous constatons
une amélioration très nette au niveau de la cornée et de la conjonctive.
Sur la cornée, la lésion se limite on haut par une zone franchement cicatri-
cielle qui dégage le champ pnpillairo. La vision est remonléo à i/io. La
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52 ARCHIVES D*éLBGTBIGITK MÉDICALE.
conjonctive malade a pris une leinte blanchâtre et sa surface se régu-
larise.
Jusqu*en décembre 1906, encouragés par le résultat obtenu nousconti-
nuons à tenir l'œil sous Tinfluence des rayons X en faisant tous les mois do
la même façon que précédemment des séances de 2 et 3 unités H.
5 décembre 1906, L'amélioration n*a fait que progresser; elle est objectivo
et subjective. La conjonctive bulbaire tend à reprendre son aspect normal,
sauf au voisinage immédiat de la cornée où l'on voit une teinte bleuâtre
analogue à celle des cicatrices épisclérales ; la cornée a totalement perdu son
aspect panneux. La malade accuse une hausse de la vision qui est de 1/8.
Jusqu'en avril 1907, Jeanne Le G... vient nous voir seulement de loin en
loin et nous ne la soumettons que deux fois pendant très peu de temps
à l'action des rayons X (environ i à 2 unités H chaque fois).
6 avril 1907. Un examen superficiel ne permet pas de voir que l'œil gaucho
a été malade {voirfig, 2). L'éclairage oblique est nécessaire pour remarquer
sur la cornée un trouble superficiel qui n'empêche pas le reflet cornéen.
La conjonctive qui avoisinc la cornée forme une zone un peu plus sotnbre,
mais, au-dessous de cette zone la muqueuse a repris son aspect absolument
normal jusqu'au cul-de-sac; à ce niveau existe une bride cicat|rici^lle qui
témoigne que la lésion avait franchi le cul-de-sac. Les mouvements de l'œil
ne sont pas gènes. La vision est de i/5.
En résumé, l'emploi des rayons X nous a donné une guérison
complète; l'amélioration a été progressive et relativement rapide.
Les résultats ont dépassé toute espérance. Pendant toute la durée du
traitement radiothcrapique, l'œil n*a présenté ni réaction ni inflam-
mation. Nous regrettons de n*avoir pas employé la radiothérapie dès
le début, ce qui nous eût sans doute permis de conserver la vision
constatée au premier examen (>).
(i) Le lupus du nez, traité coDcomitamment par les rayons \, est complètement
guéri, comme le montre la photographie (ftg. 2).
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l'électromécànothérapie
Par le D' A. IjAQUBBBIARB.
J'ai proposé d'englober sous la rubrique générale d'électromécano-
thérapie(i) toutes les applications électriques destinées à produire du
mouvement (par contraction musculaire), soit afin de réaliser la
gymnastique du muscle, soit afin de mobiliser une articulation.
Des « notes préliminaires » sur ce sujet, encore qu'incomplètement
publiées, ont eu le don de soulever des protestations(a). Je suis heureux
((ue les Archives veuillent bien imprimer dès maintenant mes com-
munications au Congrès de TA.F.A.S., qui ont l'avantage de former
un tout complet; les auteurs des critiques qui m'ont été adressées
Ix>urront donc se faire une opinion autrement que sur les pages de
début d'un travail inachevé ; je verrai ensuite à leur répondre.
L*ËLBGTaiCITÉ AGEMT DE GYMNASTIQUE (ÉLEGTaOMÉGANOTHÉRAPlE)(3).
— L'électricité est, avec la volonté, le seul agent capable de produire
des contractions musculaires.
Depuis Duchenne (de Boulogne), cette action excito-musculaire a été
largement utilisée; il est d'ailleurs important de remarquer que les
courants électriques jouent — et Duchenne, qui d'abord avait cru que
seule la gymnastique musculaire intervenait dans les résultats qu'il
observait, constata bien vite que la contraction n'était pas seule en
cause — un rôle anesthésique, circulatoire, trophique, que nous
(') Ce terme avait été créé par M. Gaiffe, le disUDgué constructeur, pour désigner
uo appareil; mais j*ai cru bon de le reprendre pour difTércncier un ensemble de pro-
cédés ayant un but spécial bien défini; on dit de même : galvanocaustique chimique,
ionothérapie électrique, etc.
(*) (iocH4RD et P. DB Cu4MPTA8Siif, Le traitement des atrophies musculaires par la
niéttîode « des résistances progressives » et l'électromécanothérapie (Gazette des hôpi-
Uiox, 8 août 1907).
(3) Communication à la Section d'électricité midical'j du (Congrès <le l'A.F.A.S.,
Reiou, 1907.
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54 ARCHIVES d'Électricité médicale.
n'avons pas le droit de négliger et qui fait qu'en nombre de cas, en
associant un courant électrique et une contraction musculaire, que
celle-ci soit obtenue par mouvement volontaire (mécanothérapie active)
ou par le courant lui-même (électromécanothérapie), on obtiendra des
résultats supérieurs à un simple exercice gymnastique.
Mais je n'envisagerai ici(») que le rôle excito-moteur de l'éleclricilé.
Dans les névrites, dans les poliomyélites antérieures de l'enfant et de
r adulte, les interruptions de courant continu permettent de faire
travailler le muscle à une période où toute contraction volontaire, et
par conséquent toute mécanothérapie active, est impossible. Je n'ai pas
d'ailleurs expérimenté, ce que je me propose de faire tout prochaine-
ment, la galvanisation oscillante (2) de Bordet, qui me parait capable
d'étendre encore le champ de l'électromécanothérapie.
Un point très important est à signaler, c'est qu'il faut soigneuse-
ment éviter, quand on traite un muscle profondément altéré, d'exciler
ses antagonistes sous peine d'augmenter la tonicité des dits antago-
nistes et d'augmenter ou de créer des déformations ; il est donc néces-
saire, si l'hypoexcitabilité du muscle malade rend indispensable
l'usage de fortes intensités, de placer, comme le recommandait
Duchenne, les deux électrodes sur le muscle lui-même, de façon à
éviter toute diffusion du courant.
Dans les impotences, suites de trauma, dans les diverses atrophies
musculaires sans R.D., les chocs espacés d'induction donnent de
bonnes excitations musculaires; mais, dans nombre de cas, comme le
Prof. Bergonié le signalait dès 1894, il y a tout intérêt à employer des
courants ondulés(3), qui donnent des contractions se rapprochant
beaucoup plus de la contraction physiologique.
Dans ces cas, on fait, sans la volonté du sujet, réaliser au muscle
une véritable gymnastique. D'autre part, une règle aussi ancienne que
l'athlétisme lui-même veut que l'on fasse de Tentrainement, c'est-à-
dire qu'on augmente progressivement l'effort à accomplir : j'ai donc eu
l'idée, dans ces cas, d'associer la mécanothérapie active au courant
électrique, je n'ai pas besoin ainsi de la volonté ni de l'intelligence du
sujet, — j'ai les actions analgésiques circulatoires et trophiques de
l'électricité, — je me conforme, le muscle accomplissant une contrac-
tion progressive qui déplace le segment du membre, à la recomman-
(') Voir Laquerrièrb, Lo rùlo de rélcclrolhérapio dans les accidents du travail
(Coinmunicalion au Congrès do l'A. F. A. S., Reims, 1907).
(') BoHDET, Archives d'électricité médicale j juillet 1907.
(3) Laquerrièhe, Présentation d'un appareil d'électromécanothérapie (Congrt^s de
l'A.F.A.S., Lyon, 1906).
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/
FlG. I.
Muscle fléchisseur des doigts. Enregistrement dos mouvements du médius
obtenus avec appareil faradique portatif de la maison GaifTe.
Bobine h gros fil enfoncé au maximum.
I. Secousses espacées sans résistance; — II. Interruptions rapides, courant progrcs-
•ivemeot augmenté et diminué, sans résistance; — III. Secousses espacées avec
résistance de loo grammes; — IV. Interruptions rapides, courant progressivement
augmenté et diminué, avec résistance do loo grammes ; — V. Secousses espacées
avec résistance de i5o grammes; — VI. Interruptions rapides, courant progressi-
vement augmenté et diminué, avec résistance de i5o grammes.
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56 ARCHIVES d'Électricité médicale.
dation de Bergonié, de réaliser une contraction se rapprochant autant
que possible de la contraction normale, — et enûn je puis augmenter
progressivement la résistance de l'appareil de mécanothérapie, sou-
mettant ainsi le muscle à un véritable entraînement.
MM. Rochard et de Champtassin ont, dans ces dernières années{^),
insisté avec juste raison sur l'application à la thérapeutique de
l'entraînement musculaire, et la publication de leurs travaux de
mécanothérapie pure aurait certainement contribué à me donner
plus de confiance, si j'en avais eu besoin, dans la pratique del'électro-
mécanothérapie sur résistance. 11 est d'ailleurs indispensable, dans
l'emploi des résistances, d'utiliser des courants rythmés ayant une
certaine durée, de façon que la contraction, en s'établissant progres-
sivement, ait le temps de vaincre l'inertie du système, un coup d*œii
sur quelques graphiques sufRt à montrer toute la différence qu'il y a
d'abord sans résistance, et surtout avec résistance, entre l'excitation
produite par un choc électrique isolé et celle déterminée par des
séries périodiques de décharges progressives (fîg. {).
L'Ëlegtroméganothérapie procédé de rééducation (2). — MM. Ro-
chard et de Champtassin ont communiqué à l'Académie de médecine (^)
un travail des plus remarquables sur u le traitement des atrophies
musculaires consécutives aux épanchements articulaires par la
méthode du travail musculaire avec progression de résistance». Je
rappelle en passant que Planet, au Congrès de Liège, avait déjà
signalé la grosse importance du traitement de l'atrophie dans la cure
par rélectricité de l'hydarlhrose du genou; mais je veux surtout
insister sur ce point, c'est que le Prof. Berger, dans son rapport,
d'ailleurs des plus élogieux, sur le procédé de MM. Rochard et
de Champtassin, déclare qu'il n'est pas toujours applicable quand
le sujet n'y met pas une bonne volonté suffisante.
C'est en partie cette affirmation qui m'a poussé à faire connaître
l'association de l'électricité et la mécanothérapie, association que
j'aurais voulu étudier d'abord un peu mieux au point de vue phy-
siologique; mais j'ai pensé qu'il fallait faire connaître qu'avec
Tadjonction d'un courant électrique, leur procédé était applicable
à tous les cas.
(*) Lo texte exact apporté au Congrrs était dans ces derniers temps; jMgnorais alors
rexislcnce d'un cortaiu nombre de leurs travaux, dont le premier remonte à 190^4.
(') Communication de l'A. F. A. S., Reims, 1907.
(3) 20 mars 190O.
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L'éLEGTROBléCANOTHéRAPIE. 87
J*ai pour habitude de me passer absolument de la volonlé du sujet.
L'électromécanothérapie donne des contractions musculaîro» sans
faire intervenir les centres volontaires, et elle peut même en donner,
maigre Vinieroention de ces centres, en sens contraire.
Dans lefi paralysies hystériques, quand il n'y a aucune espèce de
mouvement, on ne peut utiliser aucune mécanothérapie active, mjùs
le meilleur moyen de convaincre le sujet est de faire la rééducaiîon de
son cerveau et de lui montrer que ses muscles se contracitirt, accom-
plissent des mouvements, soulèvent des poids, etc.; une fois cette
conviction obtenue, il sera, dans beaucoup de cas, relativement
facile de lui apprendre à coordonner un effârt avec la contraction
électrique qu'il voit, et peu à peu de réduire de plus en plus
rexdtation électrique de façon que seul le mouvement volontaire
intervienne.
Différentes impotences iThabUude sont également justiciables de la
même rééducation ; le sujet a perdu l'habitude de certains mouvements
(par exemple après un trauma qui a nécessité le port d'un appareil,
dans les auites d'accidents de travail quand, ce qui arrive trop
souveiit(>)> le blessé est resté longtemps sans traitement sérieux), il
les fait maladroitement et éprouve dès qu'il veut les accomplir une
fatigue douloureuse qui le décourage.
En particulier, lorsqu'il a pris l'habitude d'accomplir des mou-
vements non pas de la façon normale, mais en utilisant certaines
contorsions qui lui permettent de réaliser le but cherché, sans faire
travailler les muscles qui normalement devraient entrer en jeu, il est
parfois impossible, si le sujet n'est pas suffisamment intelligent, ou
ne met pas assez de bonne volonté, de le rééduquer.
L'électromécanothérapie permet à l'opérateur de faire travailler,
comme il l'entend, tel groupe déterminé et rien que ce groupe. 11 faut
d'ailleurs savoir qu'en certains cas il sera indispensable, quand on
voudra passer du mpuvement électrique au mouvement volontaire,
de prendre le membre dans une gouttière d'appareils de mécanothé-
rapie de façon à bien obliger le malade à exécuter correctement le
mouvement et à ne pas retomber dans ses contorsions anciennes.
De même, dans certaines suites de névrites ou de paralysies infan-
nies, on trouve des muscles qui restent atrophiés bien qu'ils obéissent
à \% volonté et que leufs réactions électriques soient normales ; il s'agit
là encore souvent d'impotence d'habitude, le sujet ne sachant plus
(') LAQUKRRiàaE, Réflexions sur lo r6lo de l*électrolhérapie dans les accidents de
travail (Congrès de l'A.F.A.S., Lyon, 1906.)
4Moafv. 0'éMGTR. nik» 1908. 5
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58 ARCHIVES D'éLECTRIClTé MEDICALE.
se servir de certains muscles dans les usages courants. Chez les enfants
la rééducation par' le mouvement volontaire seul peut être difficile;
il est, au contraire, très facile par Téleclromécanothérapie, en loca-
lisant bien le courant sur le muscle, d*abord de remédier à l'atrophie
et ensuite de réapprendre au malade à utiliser son muscle.
L'électromécanothérapie est encore indiquée quand le muscle est
douloureux ou devient rapidement douloureux sous l'influence de
Tefïbrt, parce que le courant, d'une part, favorise la circulation el,
d'autre part, produit une action analgésique, ce qui facilite singuliè-
rement la gymnastique.
Enfin, l'électromécanothérapie parait capable de prévenir, dans les
cas où il n'y a pas de mouvements volontaires, les troubles arti-
culaires que rimmobilisation produit très vite, et elle peut être
utilisée dans différentes affections des jointures (l'hydarthrose, par
exemple); elle a alors l'avantage de ne pas obliger la volonté du
sujet à inlervenir(»).
Ces deux communications me paraissent suffisantes pour montrer
que l'électromécanothérapie est loin d'être une chose nouvelle (je n'ai
fait qu'appliquer un mot nouveau, mais le véritable emploi de
l'électricité ppur produire des contractions musculaires remonte
à Duchenne), elle n'est pas du tout l'adaptation «électrique» de la
méthode de MM. Rochard et de Champtassin.
Elle admet, comme l'a fait Duchenne, que les autres actions de
l'électricité s'ajoutent à l'action gymnastique, mais cette action
gymnastique était admise dès les premiers travaux de Duchenne (>).
Elle cherche, depuis que le Prof. Bergonié a signalé l'importance
de ce points — et il est inexact de dire u que le premier appareil
produisant réellement un courant croissant et décroissant imitant la
(*) M. le Prof. Borgonié a, au Congrès de Roims, anooocé qu'il traitait syslc-
matiquemont les raideurs articulaires et les psoudo-ankyloses par TexcitaUon alter-
native (avec 1q nouvel appareil de Gaiffe d'électromccaiiothcrapic i deux prises de
courant) des extenseurs et des fléchisseurs.
(') «Je ne puis passer à côté de cotte évolution sans songer à celle qui se faisait
parallèlement, presque à la même époque, dans Tosprit de Duchenne (de Boulogne),
qui, cherchant à refaire des muscles atrophies par la gymnastique des contractions
faradiques, disait quelques années plus tard que l'exercice ne suffisait pas à expliquer
ce qu'il constatait, et que si les nerfs trophiqucs n'existaient pas, il faudrait les
inventer. » (Oodin, Discours au banquet du D' Tripier, juin 1907.)
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L'ÉLECTROMéCANOTHÉRAPlE. Sq
contraction volontaire ait été présenté en septembre 1906 »(i), — ^^ à
réaliser une contraction se rapprochant autant que possible de la
normale, et il est tout à fait exagéré de soutenir qu'il y a eu récem-
ment une (( transformation » dans le traitement des affections muscu-
laires pat l'électricité; si cette transformation a eu lieu, elle remonte
au rhéostat ondulant de Bergonié.
Mais, en réalité, les auteurs qui m'ont critiqué ont cru que je voulais
désigner par le terme d'électromécanothérapie l'association de l'élec-
trothérapie et de la mécanothérapie. Cette association, qui ne constitue
qu'une faible parlié de ce que j'ai appelé électromécanothérapie,
n'avait pour but que d'obtenir, comme le voulait Bergonié, des
contractions se rapprochant autant que possible de la contraction
normale; elle se proposait aussi de remédier à la difficulté, que
m'avaient plusieurs fois signalée des médecins mécanothérapeutes,
de passer de la mécanothérapie passive à la mécanothérapie active.
Je ne sache pas que la mécanothérapie active appartienne en propre à
MM. RochardetdeChamptassinpuisqu'en 1901, si j'ai bonne mémoire,
j'ai été en pourparlers avec une maison allemande pour acheter un
appareil de ce genre. U est même étonnant que, dans les instituts où
Ton soigne des blessés du travail et où l'on fait souvent l'une après
l'autre une séance d'électricité et une séance de mécanothérapie, on
n'ait pas eu plus tôt l'idée d'associer les deux traitements en une
application simultanée.
Il reste cependant un dernier point : ayant fait largement des sports
athlétiques, je connais depuis mes années de lycée ce que c'est que
Tentraînement; aussi j'avoue que, quandj*appliquais pour la première
fois la méthode de TefiTort croissant en médecine, je ne pensais nullement
avoir fait une découverte^). 11 y a un point commun indéniable dans
mes recherches et celles de MM. Rochard et de Champtassin, c'est l'uti-
lisation de « résistance progressive » ; mais, puisque mes publications
viennent après les leurs, au lieu de supposer qu'on met en doute
«la priorité et la valeur toute personnelle des théories et de la pratique
que l'électromécanothérapie voudrait peut-être un jour revendiquer»,
ils devraient être heureux de constater qu'un électricien voulant uti-
liser la mécanothérapie arrive à un procédé identique au leur et en
(') De même, d'ailleurs, quMl est inexact de dire que la faradisation à ioterruptioDs
espacées k gros fil ait été donnée comme un progrès en 1906, — puisque Duchenne et
Tripier l'employaient avant 1870.
(') Vu»^go de la pouUe et des poids qa'on augmente pour régler l'effort est d'ailleurs
indiqué, en 189^, par Lagrangc : La médication par l'exercice, page 353.
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6o ARCHIVES D'éLBCTftICITé BléDICALB.
conclure — ce à quoi nous souscrivons volontiers — que leur
technique parait à l'heure actuelle la meilleure des mécanothérapies
actives.
D'ailleurs, en se plaçant uniquement à leur point de vue, on peut leur
affirmer que^ quand ils seront convaincus par l'expérience que l'élec-
tricité fournit un bon travail musculaire bien localisé sans « atteindre
des intensités telles qu'elles seraient inapplicables», ils comprendront
que l'électromécanothérapie, loin de diminuer la valeur de leur
méthode, la complète, au contraire, en permettant de l'appliquer sans
avoir besoin de faire intervenir la volonté du sujet, ce qui forme un
avantage dont on appréciera toute l'importance.
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i— — O— — «MIIMMI rMMMIOlMfc
iiU^nmi^mitM»ûMki^mtm*t^^mmi^^éé^Miu^ln^^m»éktMiuttmméi0éH^témi^tÊmé0ÊJk%
SUR
INE NOUVELLE MÉTHODE DE RADIOGRAPHIE DENTAIRE
APPAREILS POUR SON APPLICATION C)
Pmr le Dr J. BELOT,
AssisUnt de radiologie à l'hôpital Saint-Antoine.
Radiographie dentaire par projection horizontale.
L'utilité de la radiographie en stomatologie n'est plus discutable
aujourd'hui ; les renseignements que peut fournir ce procédé d'inves-
tigation sont des plus précieux dans certains cas.
Malheureusement les méthodes utilisées sont loin de donner, d'une
façon habituelle, des résultats aussi satisfaisants qu'on pourrait le
souhaiter. Les épreuves manquent souvent de netteté, les dents se
superposent, l'interprétation est des plus difficiles.
Je passerai rapidement en revue les principales méthodes mises
couramment en pratique, avant de vous exposer en détail une de
celles que j'utilise.
Un premier procédé consiste à radiographier de profH toute ou une
partie de la moitié inférieure de la tète, en ayant soin de mettre au
contact de la plaque la région sur laquelle on désire être renseigné.
A la plaque peut être substituée une pellicule : elle épouse mieux
les contours de la région.
Limage obtenue est difficile à lire; les deux maxillaires se super-
posent, les dents se confondent, l'ensemble manque de netteté. On
améliore le résultat en faisant une épreuve stéréoscopique ; toutefois,
faut-il prendre soin de placer l'aïnpoule à faible distance du sujet : de
cette façon, l'image du maxillaire et des dents les plus éloignées de la
plaque est vague et floue. Néanmoins, l'interprétation présente sou-
C) CoioniuDication faite au Congrès de stomatologie (Paris, aoiU 1907).
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62 ARCHIVES d'Électricité médicale.
vent de grandes difficultés^ et on ne voit que rarement les dét^iils de
structure osseuse.
On peut aussi introduire dans la bouche une pellicule convenable-
ment enveloppée de papier noir, en mettant la couche sensible au
contact de la région à radiographier: celle-ci est maintenue en place
avec le doigt ou à Taide d'un . appareil quelconque. L*ampoule esl
placée à distance convenable du côté à radiographier. Ce procédé
est incommode : les résultats parfois peu brillants.
La pellicule doit forcément avoir des dimensions très réduites : elle
est difficile à mettre en place et à maintenir immobile.
On a proposé, pour remédier à cet inconvénient, d'immobiliser les
pellicules à Taide d'empreintes en stents.
Récemment Darmezin a préconisé le dispositif suivant :
Sur des empreintes en stents, on moule une feuille mince d'alu-
minium ou de plomb, qui servira à .comprimer une pellicule de
dimensions appropriées sur la face interne du maxillaire et . sera
maintenue en place par les maxillaires eux-mêmes, la bouche étant
fermée.
Malgré cet artifice, qui exige des préparatifs longs et* minutieux,
l'image obtenue ne montre que .rarement toute la racine et jamais
tout le maxillaire : la netteté n'est pas parfaite. Enffn, l'impossibilité
de placer la pellicule parallèlement k la face interne des racines des
dents, lorsqu'on opère sur le maxillaire supérieur et particulière-r
ment sur les dents de côté, fait que dans ce cas les résultats sont
inférieure à ceux obtenus sur le maxillaire inférieur.
Pour les dents latérales, on peut aussi arriver à un résultat plus ou
moins parfait, en mettant en contact avec la joue du côté intéressant,
une plaque convenablement enveloppée. Le faisceau de rayons X est
dirigé obliquement, à l'aide d'un tube .localisant» introduit entre les
dents antérieures du sujet.
Ce procédé ne peut s'appliquer à tous les cas : il donne des images
souvent très déformées, fatigue le patient; son application est parfois
délicate.
Une dernière méthode sur laquelle je n'insisterai pas, quoiqu'elle
ait donné, entre les mains de Bouchacourt, d'excellents résultats, est
l'endodiagfvphie.
A Taide d'une ampoule spéciale, le foyer radiogène est introduit
dans la cavité buccale et la plaque maintenue extérieurement contre '
la région à étudier. Sans parler des difficultés d'application qu'offre
un tel procédé, je dois faire remarquer que les déformations sont
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SUR UNS MOUVELLE MÉTHODE DE RADIOGRAPHIE DENTAIRE. 63
néœssairement très grandes, étant donnée la faible distance qui sépare
l'objet de la source des radiations.
Il est curieux de constater que le procédé dont je vais vous exposer
le principe était à peu près inconnu en France il y a un an. En
eiTet, il n'en est pas fait mention, dans quelques travaux récents sur
la radiographie en stomatologie. Je ne crois pas qu'il ait été plus
répandu en Belgique, car mon collègue et ami le D' Hauchamps, de
Bruxelles, auquel je montrais, il y a un an, les résultats que j'obtenais,
en fut tout surpris. Il étudia la méthode et fit, depuis, une très inté-
ressante communication sur ce sujet.
J'ai déjà, à la fin de l'an dernier, exposé sommairement cette mé-
thode, à une réunion de la Société de stomatologie, à propos d'une
communication de mon excellent ami le D' Mônnien.
La méthode n'est cependant pas nouvelle : on la trouve rapidement
signalée pour la première fois par le Prof. Costa, de Buenos-Ayres,
dans une revue de son voyage à l'étranger, parue dans les Archives
d électricité médicale en 1906. Il l'a vu pratiquer chez Holzknecht, de
Vienne, qui en attribuait la paternité à Kienbôck.
Depuis cette époque, nous l'utilisons couramment dans le labora-
toire du D' Béclère quand nous avons des recherches à faire sur les
maxillaires ou les dents.
Dans le numéro de septembre 1906 de Archives of physiological thc-
rapy, on trouve un article de Sinclair Tousay, de New- York, décrivant
ce procédé et l'indicateur d'incidence qu'il utilise pour son application.
La méthode consiste à prendre une projection horizontale du
maxillaire et des dents, sur une plaque de grandeur convenable mise
& plat entre les dents du malade, le côté de Témulsion en contact
avec les dents à examiner.
Supposons que AB (fig, ij représente la dent, et qu'elle soit
perpendiculaire à la plaque sensible P P' : portons sur P P' une
longueur A C égale à A B, puis réunissons les points C B et prolon-
geons cette ligne à l'infini. Si nous plaçons un foyer radiogène en un
point quelconque de cette ligne C X, nous aurons sur la plaque P P'
une image G A en grandeur réelle de la dent B A.
En effet, dans ces conditions, la dent elle-même et sa projection
radiographique forment les deux côtés d'un triangle rectangle, dont
la base ^e rayon G B lui-même) fait avec les deux côtés des angles
égaux a a' valant chacun 5o grades
a = a' = 5o grades.
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64 ARCHIVES D'éLBCTRIGiré BliDIGALB.
Ce tnangle est donc isocèle, et, par suite, la dent et son image sont
éffales^en longueur.
Cela ne veut pas dire que Timage n'est pas déformée dans son
ensemble; ^e subit au contraire une double déforikiation.
Eile>est forcemiwit jStargle et il est inutile d'insister sur ce fait; en
plus, qtioique projetée en vraie graadeTir,-eIIeâubTt dftaa son ensemble
une déformation â*a«i4ant plus ttoceDtuée ^ne 1» ibjer radîogène est
moins éloigné d*6He, et que Ton se rapproche davantage dèTexlrémité
en contact avec la plaque.
11 suffit pour s'en rendre compte de -mener un rayon quelconque
FiG. I.
Principe de la méthode.
X R, par exemple, partant du foyer X et allant à la plaque P P' en
passant par la dent (Jig. 2). L'angle b est plus grand que l'angle a
h> a
et l'angle 6' plus petit que l'angle a'
6' <a'
or a^=a\ donc 6 n'est pas égal à 6', le triangle n'est ]^us isocèle;
l'image doit être déformée en ce point.
La construction de la projection (en plan) de la ligne a 6 le montre
avec clarté.
Il est bien certain que si l'on prend soin de placer le foyer radiogènè
à 25 centimètres des dents radiographiées, cette déformation est
pratiquement nulle, donc négligeable.
Comment appliquer la méthode? D'une façon fort simple.
Supposons qu'il s'agisse de radiographier les dents de la partie
antérieure du maxillaire supérieur. On a eu soin de prendre une
feuille de carton assez grande, sur laquelle on a tracé le schéma
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SUR UNE NOUVELLE m£tHODB DE RADIOGBAPHIB DENTAIRE. 65
représenté figure i, en donnant à A B la hauteur ééêâénts consi-
dérées (racine comprise) ou des dents et du maxillaire, iî Tav-dé^cé
phis spécialement obtenir ce dernier. On le découpe ensuite suivant
la ligne C X et on le replie suivant la ligne A B sur laquelle on doit
empiéter un peii A cause de Tépaisseur des lèvres ou des joued.
On fait mordre au patient une petite plaque 4 i /a X 6 ou 6 X 6 1/2
par^xemple, préalablement enveloppée dans deux épaisseurs de papier
nokaiguiHe.
On la dispose de telle sorte que le bord libre des dents repose
FiG. a.
Schéma dos déformations produites.
sur la couche sensible, et que la plaque, tout en débordant en
avant, soit suffisamment enfoncée dans la bouche pour que la pro-
jection des dents puisse la rencontrer. On place alors le triangle de
carton perpendiculairement au plan de la plaque, de façon que son
côté inférieur prolonge en avant le plan de la plaque, et que la partie
repliée soit en contact avec le milieu de la lèvre supérieure ; la base
donne la ligne sur laquelle doit être placé le foyer radiogène, c*es(-
à-dire Tanticathode.
Un éloignement de a5 à 3o centimètres est ordinairement suffi-
sant, et j'ai obtenu d'excellents résultats en donnant à la pose 3o
à 4o secondes de durée anivant les cas : le temps de pose varie avec
rap|»M«îUage.
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66
ARCHIVES D'iêLECTRIGITÉ MÉDICALE.
La radiographie des parties latérales s'obtient de façon nalogue : ,
la plaque est mordue par les dents étudiées, le foyer est placé de côté
en incidence convenable.
Pour le maxillaire inférieur, il suffît de mettre la plaque, gélaline
en dessous, et le foyer dans la position correspondante.
FiG. 3.
Vue d'ensemble de l'appareil, dernier modèle (*).
11 faut donc, pour radiographier tout un système dentaire, faire
successivement six épreuves.
On peut aussi obtenir une image sléréoscopique ; la difficulté réside
dans l'immobilité du patient, mais on peut la réaliser à l'aide d'un
appui-tête ou d'une bande de Robinson. Cette méthode peut donner de
très précieux renseignements sur la direction des dents incluses, etc.
En effet, la radiographie simple nous montre bien si la d ent est
(*) Conslruit par Gaiffe:
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SUR UNE NOUVELLE. MÉTHODE DE RADIOGRAPHIE DENTAIRE. 67.
dirigée vers la droite ou vers la gauche; seule la stéréoscopie nous
renseigne sur sa direction antérieure ou postérieure.
Telle que je viens de vous l'exposer, la méthode est réduite à sa
plus grande simplicité.
Si le triangle de carton possède l'avantage d'être à la portée de tous,
je dois vous avouer qu'il est d'un emploi assez délicat. En effet, il ne
permet qu'une mise en place très approximative du foyer radiogène
FiG. 4.
Maxillaire supérieur, dents antérieures.
parce qu'il se tort et suit plus ou moins difficilement le plan de la
plaque.
On ne peut viser l'an ticathode parce que l'on manque de points de
repère. On fait de l'a peu près, on procède par tâtonnements et on
perd beaucoup de temps.
Je me suis efforcé d'obvier à ces inconvénients en faisant construire
le petit appareil que je vous prései^ite.
Le petit modèle, le plus simple, se compose de deux parties : un
indicateur d'incidence amovible et un porte-plaques.
Ce dernier admet des plaques de toutes dimensions inférieures
k(^ y^6 i/n eise prolonge, en dehors de la bouche, en avant et laté-
ralement. Au besoin, la plaque peut être maintenue sur la lamo infé-
rieure du porte-plaques par un simple caoutchouc.
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68 ARCHprBS D'éLECTRICITd ¥ÉDICALB.
Llnclicateur d'incidence est constitué par un tube métallique
formant lufiette et faisant avec son support un angle de 5o grades.
Il peut s'élever ou s'abaisser parallèlement è lui-même par allonge-
ment de sa tige de fixation. Cette dernière porte à son extrémité un
petit pied muni d'un ressort plat permettant de rendre tout cet indi-
cateur solidaire du porte-plaque. I/C dispositif est tel que, quelle que
soit la disposition de cet indica^ur, le tube-lunette fait toujours avec
le plan du porte-plaque un angle 4e 50 grades.
Un miroir articulé fixé h la tige-support permet d'observer la
lumière du tube viseur.
Pour l'usage, on marque sur la peau du patient un point corres-
pondant au sommet de la racine <j[e la dent ou des dents que Ton
désire radiographier. On met le porte-plaque en place et on fixe sur
lui, en position convenable, ordinairement en face du milieu de la
région, l'indicateur d'incidenpe. Le ipiroir étant rabattu, on vise à
Taide du tube, en le levant ou pn l'abaissant, le point marqué sur la
peau. Le tube Qst alors immobilisé, le ^iroir déplacé de façon à
montrer nettement la luipière du tube. Il ne reste plus qu'à mobiliser
l'ampoule, placée par exemple à ao centimètres de la région, jusqu'à
ce que le milieu de l'antipa^iode corresponde à l'axe du tube. On
enlève alors l'indicateur et op procède à l'exposition de la plaque.
On retourne tout le sys^me pour le maxillaire inférieur.
Je dois dire, pour rassurer les plus timides, qu'étant données la
distance du fpyer à l'olj^jet (a5 centimètres) et la faible hauteur de ce
dernier (3 à 4 centimèt|res), Texpellence du résultat n'est pas sensible-
ment modifiée par une légère erreuir dans la mise en place de
l'ampoule.
Ce dispositif a l'avantage d'être peu encombrant et peu dispendieux :
j'ai constaté qu'à ru««^e, ^ est parfois d'une application longue et
difficile. Il faut m)e grai)de habitude pour retrouver l'anticathode
dans la lumière 4^1 tub^ ; cçtte opération devient impossible si
Tampoule est usagée : la colorittion du verre masque le disque
anticathodique.
Aussi ai-je /ait réaliser, par la maison Gaifie, un autre appareil, dit
aatomallque, ^upp/in^ant dç façon absolue tout tâtonnement. Il
s'adapte sur moq localisa teur; il a l'inconvénient de nécessiter cet
instrument.
An lond, le localisaleur est une enveloppe opaque aux rayons X,
contenant l'ampoule radiogène et assurant le centrage absolu du
foyer d'émission 4)ar rapport à l'orifice d'utilisation.
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SUR UNE NOUVBLtB MÉTHODE DE RADIOGRAPHIE DENTAIRE. 69
Sur celui-ci se monte un ajutage supportant, à Taide d'une tige
extensible, un plateau de forme spéciale jouant le rôle de porte-
plaques. Celui-ci peut occuper toutes positions par rapport au sup-
port, selon les régions à radiographier. Le dispositif est tel que la
position est toujours optima : locàlisateur, porte^plaque, support,
formant un tout rigide. Il suffît dé charger le porte -plaque et de
l'introduire dans la bouche du patient après aVoir eu soin d'approprier
Tensemble à la région à radiographier (antérieure, latérale, etc.).
Un système de chariotage à déplacement parallèle Y rend facile
l'obtention d'épreuves stéréoscopiqùes.
Les images sont nettes et fouillées; elles montrent non seulement
les dents, mais aussi une notable partie du ïnaxillaire.
Dans ces conditions, la radiographie devient un des meilleurs
éléments de diagnostic dans les cas d'un diagnostic difQcile.
Elle sera précieuse pour les affections odseuses dès maxillaires : la
netteté de structure obtenue permettra de déceler l'existence d'une
ostéite, d'un sarcome, d'exostose et de toute lésion s'accompagnant
d'une modification de la densité du tissu osseux.
Les lésions trauma tiques codsécutives à une intervention, telle que
la fracture du bord alvéolaire, Se révéleront sur la plaque.
D'autre part, on pourra appliquer cette méthode à la recherche des
dents ectopiées et incluses ; elle montrera l'existence ou l'absence de
germe, notion importante à connaître pour la conduite à tenir dans
l'application d'un, appareil de redressement.
Chaque fois qùHl existera une anomalie de nombre, elle pourra
rendre des services.
Dans les cas d'extraction difficile, elle sera utile en indiquant le
nombre, les dimensions, ht forme et la direction des racines. Elle
renseignera sur la direction d^oipe dent dont on ne voit apparaître que
la couronne, permettra la recherche du reliquat radiculaire dans les
ablations incomplètes.
Dans certains cas, il sera possible de constater l'existence de nodule
pulpaire (odontolithe). La méthode reiKlra des services pour la
recherche des fragments d'instruments brisés dans le canal radi-
culaire.
Dans les cas d'atrésie du maxillaire, on pourra découvrir les dents
supplémentaires et s'assurer de la présence de la dent permanente, ce
qui était si difficile avec les autres méthodes en raison même de cette
atrésie.
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70 ARCHIVES D'ÉLBCTRICITé MÉDICALE.
Elle servira pour la recherché des kystes radicul'o-dentaires ; dans
les abcès alvéolaires, elle pourra indiquer la position de la poche. En
cas de trépanation et de résection de Fapex, elle aidera à déterminer,
Nà l'aide de r^étes, la situation de Tapex.
4>a3iè4aipyorrhée alvéolaire, elle permettra de se rendre compte de
la x>fofetidétir des pochés et clapiers, au moyen de 'sondes métalliques
introduites èiïlte h d»nt et la gencive.
Est-ce à dire que cJôtte mélhode doit toujours être utilisée à l'exclu-
sion de toute autre? Je né k crois pas. '
C'est ainsi que, pour tout ce qui concerne la branche montante du
maxillaire, on doit avoir recours à la radiographie faite de profil.
De mëihe, dans certains cas, Tabsence des dents rend difficile la
mise en place de la plaque; parfois il est nécessaire de faire varier
rincidence selon le résultat cherché (projection oblique, etc.), à seule
fin d'obtenir une image peut-éti^e moins belle, mais à coup sûr plus
instructive.
Cela m^amène à dire, Messieurs, que, pour obtenir des rayons de
HOnlgen tous les renseignements qu'ils peuvent donner en stomato-
logie^ il est indispensable qu*ils soient MAntéâ par un médecin. Il ne
suffit pas, en effet, de procéder par routine comme font la plupart des
empiriques, pharmaciens, photographes ou fabricants d'appareils,
qui, quel que soit le problème à résoudre, opèrent toujours de la
même façon et fournissent le plus souvent, surtout si le cas est
difficile, une épreuve sans intérêt.
Le médecin radiologiste, au contraire, étudie les données du pro-
blème que lui pose son confrère le stomatologiste : il examine le
malade, commence au besoin son étude par un examen radioscopique
pratiqué sous diverses incidences.
Suffisamment éclairé sur le résultat cherché, il donne la préférence
à la méthode radiographique qui, dans ce cas, permet d'obtenir les
renseignements les plus précis; au besoin, il contrôle un procédé par
un autre, etc. De cet ensemble de recherches découle le diagnostic.
C'est assez dire que la radiologie médicale ne doit être pratiquée
que par des médecihs, parce que seuls ils possèdent les notioifô
anatomiques physiologiques et cliniques indispensables à son appli-
cation rationnelle.
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i»»i*<yi^H WMMWI» lyyWXbl' IMW» > imM»**W»itA^iW>' *»o«iw
REVUE DE LA PHESSE
fipplications directes de F Électricité
ÉLECÏRODIAGNOSTIC
Ch. LEROUX. — L'adénopathié trachéo -bronchique dans 868
rapports avec la' tubèréulose pulmonaire chronique chez les
enfants.
L'auteur, dans un travail très documenté, montre qu'il existe
deux modes de début de la tuberculose pulmonaire chronique de l'en-
fance : la tuberculose à début ganglionnaire et la tuberculose à début
pulmonaire.
Alors que la tuberculose ganglionnaire est l'apanage des nourrissohs
et des enfants jusqu'à huit et dix ans, la tuberculose pulmonaire
présente son maximum de fréquence de douze à quinze ans.
C'est la tuberculose ganglionnaire, souvent première manifestation
clinique de la tuberculose infaiitile, qui fera plus tard les tuberculoses
ganglio-pulmonaires, méningées, osseuses.
Or, par l'examen clinique et par l'examen radioscopique, on peut
dépister les petites adénopathies commençantes.
C'est donc avant tout cette tuberculose ganglionnaire qu'il faut
rechercher chez les nourris)sons et les jeunes enfants. Dépistées de
bonne heure, ces tuberculoses ganglionnaires guérissent à la cam-
pagne, à la mer, dans les sanatoriums maritimes. — {Presse méd,,
27 nov. 1907.)
ÉLECTROTIIÉRAPIE
J. CLUZET. — Sur la formule d'excitation des nerfs et des
muscles à TéUt pathologique.
En employant les procédés décrits (Comptes rendus de la Société de
biologie^ !•' mars 1907), j'ai déterminé sur l'homme, concurremment
avec les réactions électriques habituelles, les coefficients de la for-
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73 ARCHIVES D'^LBCTRlGlTi MÉDICALE.
mule d'excitation (Q = a -^ b() û'nn certain nombre de nerfs et de
muscles, normaux et anormaux. Les états pathologiques suivants ont
été étudiés : !<> atrophie musculaire par inactivité fonctionnelle pré-
sentant à Texamen électrique ordinaire une diminution d'excitaliilité
faradique et galvanique; 2o hémiplégie, paralysie faciale de nature
particulière présentant une augmentation d'excitabilité faradique et
galvanique; 3o paralysie saturnine, paralysie faciale périphérique,
paralysie infantile présentant le syndrome électrique, de dégénéres-
cence (DR).
Le tableau ci-dessous donne les valeurs extrêmes obtenues p;ir a,
^ et T dans les cas normaux que j'ai examinés :
a
a b f^
Indications fournies par roxamen en i/ioooo
électrique ordinaire. on microcoul. en milUamp. de sec.
Excitabilité (faradique et galva-
nique) normale 0,2- 0,6 0,8-3 2-5
Hypoexcitabilité (faradique et gal-
vanique) 0,5- 1,4 3-9 1-4
HyperexcitabUité (faradique et
galvanique) , 0,1- 0,4 0,8-1,2 0,8- 2
Syndrome de dégénérescence (DR), avec:
Hypo ou inexcitabilité faradique
hyperexcitabUité galvanique. 0,8-6,5 0,2-0,6 34 -162
excitabilité faradique et hypo-
excitabilité galvanique 2 -31,5 1,6-4 21 -121
On voit que les valeurs de a sont, en général, plus grandes ou plus
petites que la valeur normale, suivant qu'il existe une diminution ou
une augmentation de l'excitabUité faradique; les valeurs de b sont,
en général, plus grandes ou plus petites qu'à l'état normal, suivant
qu'il existe une diminution ou une augmentation de l'excitabilité
galvanique.
C'est ainsi que, notamment, pour les muscles présentant le syn-
drome de dégénérescence avec hypoexcitabilité faradique et hypei^
excitabilité galvanique, a augmente, tandis que b diminue. En outre,
on constate dans ce dernier cas, si l'on produit l'excitation par des
décharges de condensateur, une hyperexcitabUité pour les fortes capa-
cités et une hypoexcitabilité pour les faibles capacités. Cette coexis-
tence d'hyperexcitabilité pour les ondes longues et d'hjrpoexcita-
bilité pour les ondes courtes est donc liée aux valeurs que prennent
a et ^ dans ce cas particulier.
Par suite de l'augmentation de a, qui s'accompagne, d'aUleurs, sou-
Q. '
vent de la diminution de by le rapport t augmente pendant la dégé-
nérescence dans des proportions considérables, comme l'indique le
tableau ci-dessus. En raison de la grandeur de son accroissement, ce
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REVUE DE LA PRESSE. 'ji
rapport permçt d'évaluer le degré de dégénérescence et d'en suivre
les variations; aussi, il est sans doute destiné à rendre des services
en électrodiagnostic.
En outre, on remarquera que, dans les cas d'hyperexcitabilité totale
(faradique et galvanique), -r est plus petit qu'à l'état normal.
En résumé, les coefficients de la formule d'excitation suivent les
variations : l'un, de l'excitabilité aux ondes courtes; l'autre, de l'exCi-
tabilité aux ondes longues ; ces deux excitabilités variant tantôt dans
le même sens et tantôt en sens inverse. Le rapport des coefficients, qui
diminue dans certains cas, augmente dans des proportions considé-
rables pour les muscles en voie de dégénérescence. — (C. R. de la Soc,
de bioL, 29 mars 1907.)
Applications indirectes de l*Blectricité
KAYONS X
FOVEAU DE GOLRM£LL£S. ~ Stérilisation ovarique chez la femme
par les rayons X.
Depuis six ans, l'auteur a traité 53 fibromateuses par les rayons X.
De l'ensemble de ses observations, il résulte qu'en plus de leur action
directe sur la tumeur utérine, les radiations provoquent toujours»
au bout d'un temps d'exposition suffisant, l'atropbie des ovaires.
Les expériences in anima vili d'Halberstadter, Bergonié-Tribon-
deau-Hécamier, Roulier, en démontrant l'action nettement stérili-
sante de la rôntgenisation chez les femelles de divers animaux, per-
mettaient de prévoir le résultat que vient d'obtenir Foveau de
Courmelles chez la femme.
Bien que chez cette dernière Foveau de Courmelles n'ait jamais
pu contrôler par l'examen anatomique et histologique la dégéné-
rescence de l'ovaire, les constatations cliniques qu'il a faites montrent
suffisamment la disparition progressive des manifestations de l'acti-
vité normale et pathologique de la glande génitale pour qu'il soit
permis de conclure _à sa déchéance. En effet, les menstrues, dont la
quantité et la fréquence sont d'habitude augmentées chez les malades
atteintes de fibrome utérin, s'atténuent et s'espacent. Si elles se
produisaient, par exemple, toutes les trois semaines au début du
traitement, elles ne reparaissent plus ensuite que toutes les 4, 5,
6, 7, 8 semaines; puis, les règles se succèdent à 5, 6 mois d'intervalle
et finissent par disparaître complètement. La ménopause ainsi
ABCH. o'KLKCrR. MBD. — IÇO^. H
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74 ARCHIVES d'éleciricité médicale.
obtenue se présente avec les légers troubles nerveux classiques, mais
sans les désordres mentaux qui peuvent suivre Tovariotomie.
La dose nécessaire pour obtenir un résultat net varie d'une façon
inversement proportionnelle à Tâge du sujet. Ce fait concorde avec
les observations faites par Bergonié et Tribondeau qui, avec des doses
de rayons identiques, ont altéré beaucoup plus profondément le
testicule de rats âgés que celui de rats jeunes; ils expliquent ces diffé-
rences par ce fait que les radiations de Rôntgen, amenant un véri-
table « vieillissement rapide » des éléments cellulaires nobles des
glandes génitales, provoquent d'autant plus facilement la stérilité
que l'âge avait déjà mené plus avant son œuvre destructrice.
Les séances de rôntgenisation durant 15 minutes; 110 volts; 1 mA;
rayons n® 7 à 8 au radiochromomètre de Benoist; distance 20 centi-
mètres de la paroi abdominale (d'après une communication antérieure
à l'Académie des sciences, 11 janvier 1904, non indiquée dans les
deux dernières publications), on voit :
1^ Chez des femmes de 50 ans, les menstrues diminuer dès les
premières séances;
2<> Chez des femmes de 40 à 50 ans, une action manifeste n'est
obtenue qu'après 40 à 50 séances;
3" Chez des femmes de 30 à 40 ans, un résultat au bout d'une
soixantaine de séances, et une stérilisation complète après 100 à
150 séances, en moyenne.
Malgré le nombre considérable des séances et le peu de durée des
Intervalles de repos (2 à 3 expositions par semaine), l'auteur, grâce
à remploi de rayons durs et à la protection des téguments par une
plaque d'aluminium reliée au sol, n'a jamais noté de dermite; parfois
seulement un peu de courbature générale et de fièvre.
Pour Foveau de Courmelles, la nécessité de doses très élevées pour
obtenir la stérilisation exclut la possibilité d'une stérilisation crimi-
nelle par surprise et, à plus forte raison, avec des rayons obliques. —
(Acad, de méd., 26 nov. 1907 : présentation complémentaire d'une
communication faite à l'Académie des sciences le 27 février 1905.)
REGAL 1) et DUBRELIL. — Action des rayons X sur le testicule
du lapin.
Les^'biologistes lyonnais confirment, avec chiffres S l'appui, les
observations d'Albers Schônberg, Villemin, Bergonié et Tribondeau,
relativement à la persistance de l'ardeur génitale, contrastant sin-
gulièrement avec la constance de l'infécondité, chez les animaux
irradiés. Les deux lapins qu'ils ont rôntgenisés ont effectué, à eux
deux, 32 coïts, diversement espacés, avec 16 femelles différentes.
Aucun de ces coïts n'a été fécondant, alors que le coït de lapins
normaux est, d'après eux, fécondant 18 fois sur 20.
On savait déjà que les spermatozoïdes peuvent persister pendant
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REVUE DE LA PRESSE. 76
longtemps après la rôntgenisation des testicules, dans le sperme
éjaculé — jusqu'à épuisement du liquide séminal contenu dans les
canaux excréteurs au moment de l'exposition aux rayons X (Ber-
gonlé et Tribondeau). MM. Regaud et Dubreuil insistent sur le rôle
important de l'épididyme, véritable réservoir du sperme; les radia-
tions, en détruisant la spermatogénèse, amènent à la longue la dispa-
rition de cette fonction, l'épididyme ne renfermant plus alors qu'une
faible quantité de liquide filant, représentant la sécrétion de l'épi-
t hélium séminal stérilisé, et la sécrétion de sa. propre paroi épi-
théliale.
MM. Regaud et Dubreuil signalent de plus un fait qui mérite d'être
bien mis en relief, car il est d'une extrême importance. Ils ont constaté
que, malgré la présence de spermatozoïdes mobiles dans le sperme
de leurs deux lapins lors des premières éjaculations (l'azoospermie
ne survint que plus tard, après épuisement des canaux excréteurs),
le coït ne fut pas fécondant. Ils en concluent que «/es rayons de Rôntgen,
tout en respectant la mobilité des spermatozoïdes (Bergonié et Tribon-
deauy 1904), les mettent hors d'état de remplir^ chez le lapin, leur fonc^
tien fécondatrice ».
Ce fait prête à des considérations intéressantes. Il montre que
les rayons X n'exercent pas seulement une action globale sur la vitalité
des cellules, mais qu'ils peuvent influencer électivement une de leurs
fonctions. Nous avions nous-mêmes deviné (1906) cette influence
élective des radiations sur les spermatogonies du rat. Ayant observé
chez les rats blancs, jeunes, à la suite d'une irradiation faible des
testicules, la présence, à côté de tubes définitivement stérilisés, d'autres
tubes partiellement dépeuplés, atrophiés, mais capables, dans la
suite, de se repeupler, de se reconstituer, nous avions conclu que les
rayons X peuvent exercer une action inhibitrice passagère sur la
fonction reproductrice des spermatogonies. Sans cela, nous n'aurions
dû trouver que des tubes aspermatogônes (mort des spermatogonies;
chute des éléments superficiels de l'épithélium, non remplacés), et
que des tubes de volume normal (les rangées superficielles de l'épi-
thélium eussent-elles été détruites, les spermatogonies, non tuées,
devaient les remplacer). Sans cette hjrpothèsé, le dépeuplement,
r atrophie temporaire des tubes demeuraient inexplicables. Ce qui
pour nous était hypothèse au sujet des spermatogonies du rat,
MM. Regaud et Dubreuil en ont démontré la réalité au sujet des sper-
matozoïdes du lapin.
Qu'on nous permette encore de rappeler le parallèle que nous
avons établi dans notre mémoire de 1906, entre le testicule sénile
et le testicule irradié. La vieillesse, comme la rôntgenisation, ralentit
la fonction reproductrice des spermatogonies dans certains tubes
(tubes oligo-spermatogènes), l'arrête dans d'autres (tubes asperma-
togènes physiologiques), diminue l'importance de la glande sémi-
nipare et augmente celle de la glande interstitielle. MM. Regaud
et Dubreuil nous permettent de pousser plus loin encore la compa-
raison : ne voit-on pas des vieillards inféconds, malgré la présence
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76 ARCHIVES d'Électricité médicale.
de spermatozoïdes dans leur sperme, tout comme leurs lapins irra-
diés?
On pourrait donc dire que les rayons X, quand ils frappent les cel-
lules insuffisamment pour les tuer, déterminent chez elles une sorte
de vieillissement rapide. De toutes les fonctions, celle que les radia-
tions, à l'instar de l'âge, atteignent le plus fortement, — la seule d'ail-
leurs qu'on ait pu influencer électivement à l'exclusion des autres, —
c'est la fonction reproductrice. Il est à remarquer encore que, plus
une cellule possède une grande activité reproductrice, moins sa'
résistance vitale vis-â-vis des rayons X est grande. (Voir la loi».)
MM. Regaud et Dubreuil ont relaté encore, dans leurs commu-
nications, que le testicule du lapin — même en tenant un large compte
de l'épaisseur plus grande chez cet animal des téguments et de la
glande séminale — est manifestement moins sensible que celui du rat
à la rôntgenisatfon. De plus, le repeuplement des tubes simplement
atrophiés (dans lesquels les spermatogonies n'ont pas été détruites)
y est beaucoup plus lent.
Ces faits ne doivent pas nous surprendre. N'avons-nous pas nous-
mêmes signalé des différences individuelles dans la susceptibilité
pour les rayons X des sujets d'une même espèce? A plus forte raison
doivent-elles exister entre animaux d'espèces différentes.
Ces constatations s'accordent, de plus, fort bien avec la loi relative
à l'action des radiations sur les éléments cellulaires que nous avons
formulée : à une moindre sensibilité du testicule aux rayons X chez
le lapin correspond une activité multiplicatrice moins grande des cel-
lules, comme le montre la lenteur de la restauration des tubes sim-
plement atrophiés. — (C. /?. Soc. de biol.y 20 et 27 déc. 1907.)
Bbboonié et Tribondeau.
VAILLANT. — De la possibilité d'établir le diagnostic de la mort
réelle par la radiographie.
En faisant la radiographie de l'abdomen et du bassin, l'auteur a
constaté que, chez un sujet vivant, adulte ou enfant, l'estomac et
l'intestin ne sont pas visibles, ce qui tient, très certainement, aux
mouvements continuels de ces organes et à leur transparence. Au
contraire; chez un sujet mort on obtient, à la condition que l'individu
ait vécu et se soit alimenté, une radiographie très nette de l'estomac
et de l'intestin, les circonvolutions intestinales se dessinent avec tous
leurs détails.
S'il en est ainsi, c'est que les gaz qui se forment dans ces organes
C) « Les rayons X agissent avec d'autant plus dlntensité sur les cellules que
Tactivité reproductrice de ces cellules est plus grande, que leur devenir karyo-
kinétique est plus long, que leur morphologie et leurs fonctions sont moins
définitivement fixées. •• Beroonié et Tribondeau, C. R. Acad, des sciences,
10 décembre 1906.
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REVUE DK LA PRESSE. 77
sont en majeure partie des sulfures qui, par leur composition chi-
mique, deviennent phosphorescents sous l'action des rayons X et,
jouant le rôle d'écrans renforçateurs, déterminent une sur-impression
de la plaque aux endroits où Tcstomac et l'intestin "se reproduisent.
Le diagnostic de la mort réelle peut donc être fait, quant à présent,
par l'examen radiographique des organes abdominaux. — (Semaine
méd., 27 nov. 1907.)
RADIOTHÉRAPIE
J. BABINSKl. " De la radiothérapie dans les paralysies spasmo-
diques spinales.
Il s'agit d'une femme de trente-deux ans, sans antécédents pathologiques
intéressants, qui après un traitement mercuriel inefficace et très douloureux
a présenté de la paralysie des membres inférieurs.
A l'examen clinique, pratiqué en mars 1906, peu de temps après son entrée
à l'hôpital, on constate que la malade est dans l'impossibilité d'accomplir
tout mouvement volontaire. Quant aux mouvements passifs, ils sont seule-
ment possibles sous l'action du courant faradique.
La mobilité par contre est normale du côté des membres supérieurs, de
la face et du cou.
Les réflexes sont exagérés pour les membres inférieurs, la sensibilité y est
diminuée, particulièrement à l'extrémité du membre inférieur gauche; il
n'y a pas de troubles des sphincters ; la ponction lombaire décèle une légère
lymphocytose.
Après un second essai de traitement mercuriel, quelques mouvements
volontaires des orteils devinrent possibles.
Le ag octobre 1906, la malade est soumise à un traitement radiothéra-
pique agissant sur la colonne dorso-lombaire. On emploie des rayons assez
pénétrants et M. Babinski estime que la dose de ces rayons est d'en-
viron la H.
En février 1907, le sujet ainsi traité peut rester debout quelques instants
sans aucun aide; les mouvements volontaires sont possibles, bien qu'encore
assez difficiles; la contracture a à peu près disparu; quant aux troubles de
la sensibilité, ils sont notablement diminués.
M. Babinski pense que la malade présentait soit des plaques de sclérose,
soit une tumeur comprimant la moelle, et que l'amélioration est due
entièrement à l'action des rayons Rôntgen. — {Bail, et Mém. de la Soc. méd.
des hôpit, de Paris, i" mars 1907.) R. L.
SUQUET. — Môlanomes et Radiothérapie.
L'auteur a eu dernièrement l'occasion de revoiç une femme de
soixante-treize ans, guérie en 1906, par la radiothérap^i^ d'un carci-
nome mélanique ayant évolué sur un naevus : la joue est redevenue
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78 ARCHIVES D'ÂLBCTRIGITé MÉDICALE.
normale, on ne trouve même plus le piqueté bleuâtre resté à la fin
du traitement. Le naevus pigmentaire lui-même a diminué de moitié
depuis cette époque et son coloris est devenu gris pâle.
Deux nouveaux cas, concernant des lésions moins étendues il est
vrai, ont été traités dans ces temps derniers par Tauteur. Aujourd'hui,
il fait absorber 5 H tous les huit jours, au lieu de tous les quinze jours,
comme dans le premier cas; cette modification à été introduite parce
qu'on sait actuellement que les cellules néoplasiques supportent les
fortes doses impunément; en localisant à eiles seules la radiation, par
un localisateur de dimension inférieure à la lésion, on peut aller
beaucoup plus vite au début; plus tard, on espace de nouveau les
séances en employant un localisateur plus grand.
En résumé, les fortes doses sont utiles, car elles permettent d'at-
teindre aussi profondément que possible la partie médiane de la
tumeur, centre d'extension; il faut absolument éviter de léser les
cellules saines environnantes.
La radiothérapie aura surtout des chances de guérison si on l'appli-
que avant l'envahissement ganglionnaire. — (Revue de ihérapeuL méd.-
chirurg.y !•' déc. 1907.)
RADIXJMTHâRAPIB
De BEURMANN et ZIMMERN. — Résultats éloignés du traitement
du nsBvus par le radium.
Les auteurs présentent une malade atteinte de naevus et traitée,
il y a quatre ans et demi, par le radium. Les zones qui ont été influen-
cées par les radiations sont guéries sans cicatrices; mais, les applica-
tions n'ayant pu être j^ratiquées en tous les points, on voit les zones
non influencées encore malades, bien qu'elles aient été soumises,
d'une façon irrégulière il est vrai, aux rayons X. Il semble, néan-
moins, que la comparaison des effets obtenus soit à l'avantage du
radium, qui a une action plus nette dans les télangiectasies et les
petits angiomes. Cette malade avait été auparavant traitée par l'élec-
trolyse, qui a laissé des traces cicatricieUes et doit être écartée aujour-
d'hui en ce qui concerne les nœvi plans. — (Presse méd., 27 nov. 1907.)
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BIBLIOGRAPHIE
D' BONNEFOUS. ~ Contribution à l'étude de la radiothérapie dans
les adénopathies tuberculeuses superficielles. Thèse de Bordeaux,
décembre 1907, 49 pages.
Dans le premier chapitre de sa thèse, M. le D' Bonnefous présente un
aperçu historique des travaux publiés sur la méthode thérapeutique,
relativement peu ancienne, dont notre maître peut être à bon droit consi-
déré comme le promoteur. Ainsi que le fait justement remarquer M. le
ly Bonnefous, M. le Prof. Bergonié, en effet, à qui revient l'honneur des
premiers essais en France, a, par ses observations, par toute une série
d'expériences méthodiques et par ses publications, très puissamment
contribué à placer au rang d'une thérapeutique de choix la radiothérapie
des localisations ganglionnaires de la tuberculose.
Les travaux ou les observations de MM. Ferrand et Krouchkoll, Heindrix,
Desplats, Redard et Barret, Imbert et Marques, Rœderer, Robin, Baijon
font bien voir combien l'attention des thérapeutes à été attirée vers ce
nouveau mode de traitement.
Après avoir consacré le deuxième chapitre à la technique, M. le D' Bon-
nefous rapporte dans le chapitre Ili une série d'observations inédites, dont
six personnelles.
C'est dans le quatrième chapitre qu'il résume et discute les résultats. U
établit ainsi le bilan de la radiothérapie dans les adénites tuberculeuses :
avantages et inconvénients.
Le principal avantage, celui sur lequel repose toute la méthode, consiste
dans l'action résolutive des rayons X.
Disparition de la gangue de périadénite qui enchâsse les ganglions,
diminution considérable du volume de ces derniers, transformation stié-
reuse, qui est un processus de guérison, absence de récidive, tels sont les
résultats que l'expérience a donnés comme indubitablement attribuables
à la radiothérapie, dans les adénites chroniques.
Dans les adénites subaiguës, en voie d'évolution, les rayons X ne parais-
sent surtout être de mise que pour préparer et faciliter l'intervention
chirurgicale en faisant résoudre la gangue de périadénite.
Dans les adénites suppurées, la radiothérapie hâte la marche de l'afiec-
tion, en la dirigeant vers la cicatrisation des fistules, après avoir d'abord
favorisé, puis modifié, enfin tari la suppuration. Pas de récidive. Cica-
trices bien plus esthétiques que les cicatrices chirurgicales.
Opendant, comme dans le traitement de certains cancers, la chirurgie
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8o ARCHIVES d'ÉLBCTRIGITÉ MÉDICALE.
et la radiothérapie doivent en quelques cas d'adénites tuberculeuses s'aider
et se compléter ; c'est lorsque la tumeur ganglionnaire est assez volumi-
neuse pour que la résorption des produits sphacélés par les rayons X
puisse devenir un danger d'intoxication générale.
A noter enfin l'action analgésiantc de la radiothérapie et le relèvement
notable de l'état général fn'^quemment observés.
A tous ces avantages on a opposé les inconvénients suivants : réveil des
autres foyers tuberculeux, intoxication générale, radiodermites et divers
phénomènes tels que tremblements, cardia Igie, dyspnée, etc.
Mais, dans la tuberculose, dont l'évolution comporte trop souvent l'appa-
rition de foyers successifs, qu'est-ce qui autorise à voir desrapports de cause
à effet là où il peut n'y avoir que simple coïncidence ?
Quant aux radiodermites, afiaire de technique dont actuellement l'opé
rateur est à peu près maître.
Les phénomènes d'intoxication imprévue sont très rares s'ils existent
et leur danger peut être très atténué par une surveillance attentive.
Les autres phénomènes paraissent liés surtout à la nervosité du sujet
et ne sont pas graves.
Comment agit la radiothérapie P Telle est la question que l'auteur envi-
sage dans le chapitre V. MM. Bergonié, Ferré et Teissier ont démontré que
les rayons X n'agissent ni sur le bacille ni sur ses toxines. L'activité consi-
dérable des phénomènes vitaux dont les tissus tuberculeux sont le siège
permet de penser que l'action des rayons X s'exerce en vertu de cette loi
énoncée par MM. Bergonié et Tribondeau : « Les rayons X agissent avec
d'autant plus d'intensité sur les cellules que l'activité reproductrice de ces
cellules est plus grande, que leur devenir karyokinétique est plus long, que
leur morphologie et leurs fonctions sont moins définitivement fixées. » Mais
bien des points restent encore à élucider.
La thèse de M. le D' Bonnefous nous a paru en somme une très boitne
et consciencieuse mise au point. Elle est une partie très intéressante de
cet ensemble important d'études qui, depuis longtemps, se poursuit avec
fruit, au laboratoire de physique médicale de Bordeaux, sur les propriétés
biologiques des rayons de Hôntgen.
D' G. -M. Roques.
U Imprimeur-Gérant : G. Goukouilhou.
Bordeaux.— irapr. G. GounouiLHOu, rue Guiraudc, 9-1 1.
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le* ANNÉE. S* 281 iO février iOdS.
* — <
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Nomination à l'Académie de médecine. — Nous avons le grand
plaisir d'annoncer à nos lecteurs l'élection à TAcadémie de médecine du
D' Béclère, notre éminent et assidu collaborateur et ami.
Nous ne pouvons laisser passer cette nomination sans dire quelle date
elle marque dans l'évolution des idées sur la radiologie médicale dont
M. Béclère est en France Tun des premiers, des plus actifs et des plus
honorables représentants.
Il n'y a pas très longtemps encore on traitait de «photographe» le
médecin qui avait mal tourné en se spécialisant en radiologie ; aujourd'hui,
on les élit à l'Académie de médecine I
Complimentons -nous de ce revirement, complimentons M. Béclère
d*avoir, par ses travaux, par sa persévérance, aidé à son accomplissement et
essayons de démontrer avec lui qu'on ne fait pas de moins bonne médecine
lorsqu'on appelle à son aide, en plus des autres, les moyens physiques de
« diagnostic, de pronostic et de traitement.
J. B.
La radiographie en médecine légale. — Le Ministre de l'Intérieur
invite TAcadémie à lui faire connaître son opinion sur la radiographie
considérée au point de vue médico-légal.
Cette requête a été renvoyée, en vue d'un rapport qui devra être déposé
dans un avenir prochain, à une Commission composée de M. Chauveau,
préâdeni de l'Académie; de M. le Secrétaire perpétuel pour les sciences
physiques; de MM. les Membres des sections de physique et de médecine et
de M. E. Roux.
ABCH. D'éLEGTB. UÈD. — 1908. 7
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82 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Mort de lord Kelvin. — La science électrique vient de perdre un de
ses plus illustres représentants. Lord Kelvin est mort le 17 décembre 1907,
dans sa résidence de Netherhall, à Tàge de quatre-vingt-trois ans.
C*est une grande intelligence et le doyen des savants électriciens qui
disparaît ainsi.
Congrès français de médecine interne en 1908. — Le X* Congrès
français de médecine interne se tiendra à Genève du 3 au 5 septembre 1908.
Voici les questions mises à Tordre du jour :
I* Les formes cliniques de Tartério-sclérose;
2« La pathogénie des états neurasthéniques ;
3** Le traitement de la lithiase biliaire.
La branche la plus élevée de la thérapeutique physique. — Elle
mérite bien son nom, car c*est Taérostathérapie ! M. Christian Beck propose
d'aller chercher Tair pur et d'éviter toute agglomération Coh combien! J en
élevant les tuberculeux en ballon captif; on réaliserait ainsi l'altitude
optima et supprimerait tous voyages aux stations de montagne. Il y a là
une idée non pas à creuser, tant s'en faut, mais à lancer vers le ciell
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SUR LES GOURANTS DE POLARISATION ÉLECTRIQUES
DANS LE CORPS HUMAIN
Par le D' G. HBOBIAN, de Gothcmbourg (Suède).
On sait qu'on peut souvent signaler un courant en sens inverse
avec un galvanomètre sensible, plusieurs heures après le passage du
courant à travers le corps. Ce n'est pas sans intérêt de mesurer la
tension de ce courant de polarisation. Dans la suite, nous exposerons
nos essais à ce sujet.
Le premier essai fut exécuté de la manière suivante : avec un
appareil destiné aux usages thérapeutiques qui est en correspondance
avec la station centrale d'électricité on fît passer un courant d'un bras
à l'autre; les électrodes étaient composées de plaques d'aluminium
couvertes de toile mouillée d'une solution de sel ordinaire à i o/o;
l'électrode positive fut placée sur Tavant-bras droit, un peu au-dessous
de la jointure, et l'électrode négative au même endroit du bras
gauche. Le passage du courant dura 20 minutes, la tension fut
constamment maintenue à 16 volts, l'intensité du courant monta pen-
dant ce temps de 35 à 36 m A. d'abord vite, ensuite plus lentement.
Au bout de ao minutes on interrompit le courant, et les électrodes
furent enlevées des bras, après quoi on mesura la tension entre la
main droite et la main gauche, suivant la méthode de compensation,
avec un pont de Whealstone. On s'y prit de manière que les deux
mains furent plongées dans deux récipients en faïence contenant une
solution de sel à i 0/0. Dans ces récipients on plaça deux cylindres
en terre cuite non vernissée et qui étaient remplis jusqu'à une cer-
taine hauteur d'une solution concentrée de sulfate de zinc; dans
chaque cylindre plongeait une plaque de zinc amalgamée avec des
fils conduisant à un pont de Wheatstone. Un galvanomètre sensible
(7 degrés correspondant à i/io de m A.) fut intercalé dans ce circuit.
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84
ARCHIVES D^éLfitTRIGITÉ MÉDICALE.
Un accumulateur dont la tension était très exactement mesurée
(2,o63 volts) était relié avec les deux bouts du pont, pendant que les
fils des deux mains menaient, celui de la main droite au contact mobile
du pont, et celui de la main gauche à l'extrémité négative du pont.
La figure ci -contre montre la connexion; les flèches indiquent
la direction du courant dans le circuit principal de Taccumulateur
et dans le circuit secondaire des mains.
Le contact mobile fut déplacé jusqu'à ce que le galvanomètre ait
montré que le courant, dans le circuit secondaire des mains, était
à zéro (= o). Quand le courant est à zéro, la tension entre les mains
est à la tension de l'accumulateur comme la longueur de la partie
détournée du pont est à toute la longueur de celui-ci.
La tension fut observée de temps en temps pendant deux heures.
A l'observation on plongea les mains dans la solution de sel et,
l'observation terminée, on les en retira.
L'essai n" 2 fut exécuté de la même manière; cependant, cette fois,
on fit passer, pendant 10 minutes seulement, un courant de 10 m A. et
d'une tension de 7 volts à travers le corps. Plusieurs semaines passèrent
entre les deux essais qui, tous deux, furent exécutés sur moi.
Essai I.
Courant primaire: iGvoIls;
30 minutes.
Tension de l'accumulateur: a,o63.
Tension secondaire.
Apre»
Position du
( mis.
conlacl mobile.
Volts.
I
9ï»7
0,171
4
92,8
0,149
13
95,2
0,099
34
96
0,0827
39
97»5
o,o5i7
45
98,1
0,0392
53
98,4
o,o33
61
98,7
0,0268
83
99»4
0,0124
107
99.4
0,0124
135
99»^
0,0081
Essai 11.
10 m A.; 10 minutes.
Tension de l'accumulateur :
. a,oi5.
min.
0
Position du
contact mobile.
677
Volt».
0,1 35
I
5
0,101
2
3
3,6
0,073
0,042
4
2,1
0,042
5
2,1
0,042
6
1,8
o,o36
7
1,4
0,028
8
1,2
0,024
9
1,1
0,022
10
0,9
0,018
II
0,75
o,oi5
12
i3
0,7
0,55
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0,011
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0,5
0,01
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0,42
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20
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SUR LES COURANTS DE POLARISATION ÉLECTRIQUES.
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86 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
Leâ chififres trouvés montrent certaines petites irrégularités qui, en
partie, sont causées par le fait que, pendant Timmersion, les mains
furent quelquefois placées plus près et quelquefois plus loin du
cylindre ; celte faute put être évitée par la suite en tenant, les mains
immergées pendant toute la durée de Tessai et tout à fait immobiles.
Il faut d'ailleurs remarquer que les indications du galvanomètre sont
peut-être moins sûres près des extrémités du pont; cette faute
pourrait, jusqu'à un certain point, être évitée en employant un
élément constant à moindre tension au lieu de l'accumulateur.
Dans nos essais suivants (III à VIll), le courant fut introduit direc-
tement dans les mains plongées dans une solution saline à i o/o;
le courant fut conduit dans les deux récipients en faïence qui conte-
naient cette solution au moyen de deux plaques de charbon qui
furent mises en communication avec l'appareil attaché au conducteur
électrique. Dans ces essais, comme dans l'essai II déjà décrit, nous
avons employé une sonnette qui signalait chaque demi-minute et
indiquait ainsi quand il fallait observer le cadran du pont. Le contact
du pont fut toujours déplacé, en sorte que l'aiguille de l'indicateur
du milliampèremètre fut toujours à zéro.
Les essais n"" 111 à Vil, dans Tordre indiqué par les chiffres, furent
exécutés sur un commissionnaire âgé de vingt- sept ans, avec des
intervalles de quelques jours entre les essais. Les mains furent tenues
immobiles, dans les vases de faïence, pendant toute la durée de
l'observation; seulement, avant la dernière observation, dans l'essai V
(après aoo minutes), le sujet avait enlevé les mains de la solution.
Dans ces essais aussi on employa un accumulateur pour mesurer.
La tension entre les deux mains fut toujours mesurée avant l'intro-
duction du courant ; elle était = o avant tous les essais, excepté avant
le cinquième où elle était à o,oo5 de volt (la main droite positive).
La cause en est due à une petite écorchure au pouce de la main droite
du sujet ; le pouce étant retiré du récipient, ou après avoir recouvert
récorchure de collodion, la tension entre les mains était = o; cepen-
dant, comme cette circonstance ne fut observée qu'après l'essai,
toutes les quantités données dans l'essai V sont de o,oo5 de volt
trop élevées.
En recherchant l'effet produit par les plaies des mains avec une
autre personne qui avait une écorchure longue de i centimètre et
large de 3 millimètres sur le petit doigt de la main droite, quand les
mains furent plongées dans la solution saline, il se montra une
tension x, plus grande à mesure que la solution était plus concentrée.
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SUR LES COURANTS DB POLARISATION ÉLECTRIQUES. 87
Voici les résultats que nous obtînmes :
NaCl 1/1,000 (0,01 7?ï normal) x, ^= — 0,003 volt;
NaCl 10/1,000 (0,17a normal) ^r, = —0,010 volt;
NaCl 100/1,000(1,73 normal) 7:5=: — 0,016 volt.
Nous calculons ici la force électromotrice aux surfaces séparatives
entre deux solutions du même sel, selon la formule de Nemst (voir
Nernst Theoretiscke Ckemie, 1907, p. 780) :
:: = 1,90. 10-* ï log —,
où T signifie la température absolue (nous mettons 3oo).
u signifie la vitesse de l'ion de Na •=. 43,6 ;
V signifie la vitesse de Tion de Cl = 65,4;
Pi signifie la pression osmotique dans la solution de sel ;
/>, signifie la pression osmotique dans les ceUules du corps.
Or, — = la proportion entre la concentration de la solution de sel
et la concentration dans les cellules du corps. En supposant la
dernière, 7 0/00 sol. de NaCl = 0,13 sol. de NaCl normal, nous
obtenons :
. o — ^'ï8 , 0,0171
'Z, = i,qq. 10 *. 3oo. log — =z +0,101 volts,
* '^^ 109 ^ o,ia
L O 21,8- 0,173
::, = i.qq. io~*. 3oo. log — = — 0,00187 volts,
• '^^ 109 ^ o,ia ' '
r, =r i,qq. 10-*. 3oo. '— log — '-^ — = — o,oi38 volts.
' '^^ 109 * 0,I3
Les chiffres observés et les chiffres calculés sont conformes sous
ce rapport que plus la concentration de la solution est grande, plus
les valeurs de la tension sont petites. En observant que la supposition,
que nous avons faite, n*est pas assez juste (que le corps humain se
comporte comme une électrolyte composée de sel ordinaire de 7 0/0),
nous ne pourrions pas attendre un meilleur résultat. Par manque
d'espace, nous n'en dirons pas davantage sur ce point qui, pourtant,
n'est pas sans intérêt.
L'essai VIII fut pratiqué sur une bonne, âgée d'environ quarante ans.
La figure ci-après indique graphiquement les chiffres observés.
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88
ARCHIVES d'Électricité médicale.
La tension x est indiquée en millièmes de volt, le temps t est indiqué
en minutes, x est ordonnée et / abscisse.
Nous donnons ici les chiffres observés, en exprimant x en cen-
tièmes de volt. Pour ne pas prendre trop d'espace nous omettrons
Galvênomè^
nmçancbe
Mm droite
FiG. 3,
les fractions de minute et nous compterons ensuite par cinq mi-
nutes.
Essai lU.
Essai IV
E«Ai V.
Courant primaire:
3c
» mA. ; I min.
3 mA.
; lo min.
I
mK*
; 3o min.
(45 volts).
(6
volte).
(a volts).
Tension secondaire:
--
1 M — ^
— ■ — ^ ^
.^
— «^^fc,
^1 - — -~^
MiD.
1/100 d* Tolt.
Min.
1/100 de Tolt.
Min.
1/100 d* .oll
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SUR LES COURANTS DE POLARISATION ÉLECTRIQUES* 89
EiBAi VIII.
lamA.; i min.
(aSvolto).
Mia. 1/100 de volt.
Edsai VI.
Essai VII.
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10 mA.
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0,2
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0 11,2
1 5,4
2 4
3 3,3
4 2
5 1,5
10 0,6
i5 0,1
20 o
Si nous examinons alors les valeurs observées sur l'exposé gra-
phique, nous trouvons ce qui suit :
Dans tous nos essais, le fait qu'une tension se présente dans une
direction opposée à celle du courant introduit s'est toujours répété.
Dans les essais 1 et II, nous avons dirigé le courant du bras droit au
bras gauche. Après l'interruption du courant, le courant secondaire
va du bras gauche au bras droit dans le corps et, en conséquence^
de la main droite à la main gauche dans la solution. De même, dans
les essais suivants, le courant a été dirigé à travers la main droite
vers la main gauche et le courant secondaire est passé consé-
quemment de la main droite à la main gauche en traversant la
solution de sel. La tension diminue d'abord rapidement, ensuite plus
lentement.
Dans quelques essais, que nous n'avons pas mentionnés ici, avec
un courant de i mA. pendant i minute, on ne pouvait observer la
tension que pendant quelques minutes. Dans l'essai Y, où un courant
de i m A. fut introduit pendant 3o minutes, on pouvait encore, après
aoo minutes (= 3 heures 20) observer une tension non négligeable.
La tension est continuellement plus grande dans l'essai 111 que
dans l'essai VII (courants primaires de 3o m A. et de 10 m A. pendant
i minute chacun). Elle est aussi plus grande dans l'essai IV que dans
l'essai VI (courants primaires de 3 m A. et i m A. chacun pendant
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90 ARCHIVES d'Électricité médicale.
10 minutes). Or, plus le courant primaire est fort, plus la tension
suivante est grande.
La tension est, en outre, continuellement plus grande dans Tessai V
que dans l'essai VI (i mA., 3o minutes, et i mA., lo minutes, res-
pectivement). Or, plus le courant primaire a duré de temps, plus la
tension devient grande.
Si nous comparons les essais III, IV et V, nous remarquons que,
au commencement, la courbé III a la valeur la plus haute et que la
courbe V a la valeur la plus basse. La courbe III tombe rapidement,
croise la courbe V après 8 minutes et continue ensuite plus bas que
celle-ci. La différence devient de plus en plus grande en même temps
que L Même longtemps après que la tension dans Fessai III n'est
plus perceptible, la quantité correspondante dans Fessai V est assez
considérable. La courbe IV passe presque tout le temps entre les
courbes III et V.
Dans les trois essais, la même quantité d'électricité a été introduite
(i,8 coulomb); mais la tension monte plus haut, tombe plus vite et
atteint plus tôt 0 (pratiquement), après un fort courant pendant peu
de temps, qu'après un faible courant qui a duré plus longtemps.
11 en est de même avec les courbes VII et VI. Dans ces essais aussi
nous avons introduit la même quantité d'électricité (o,6 coulomb),
mais, d'ailleurs, on peut observer la même proportion qu'entre les
courbes III, IV et VI.
En comparant les courbes VII et VIII, nous trouvons la courbe VIII
très inclinée et courte, comparée à la courbe VII.
Dans les deux cas, un courant de i m A. a été dirigé à travers le
corps pendant i minute, mais sur des individus différents. La diffé-
rence indique sans doute des dissemblances individuelles dans le
tissu cellulaire.
Il faut sans doute considérer l'effet thérapeutique du courant
électrique comme ayant le rapport le plus proche avec le déplace-
ment des ions, qui accompagne et cause le courant. De nos essais,
il ressort que des tensions assez fortes et facilement perceptibles
existent dans le corps comparativement longtemps après l'intro-
duction du courant. Pendant les courants de polarisation qui sont
causés par ces tensions, un déplacement des ions se produit de
nouveau et l'on peut croire qu'il exerce aussi une action sur les
cellules. De nos essais ressort maintenant ce résultat, qu'un courant
plus faible, employé pendant plus de temps, peut être regardé
comme donnant un effet plus fort et plus prolongé que la même
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SUR LES GOURANTS DE POLARISATION ÉLECTRIQUES. QI
quantité d'électricité introduite rapidement et avec une grande
tension.
Les tensions que nous avons observées après l'introduction du
courant sont si fortes qu'elles ne s'expliquent pas seulement par la
diflerence de la concentration des ions, qui est un des résultats causé
par le courant.
Nous exposerons dans un supplément l'explication théorique de
nos observations.
CONCLUSIONS
1* Après l'introduction d'un courant électrique, soit à travers les
bras ou directement dans les mains, une tension se produit entre
les mains dans une direction opposée à celle du courant primaire.
2* Cette tension diminue rapidement au début, ensuite de plus
en plus lentement, et peut être observée pendant une durée variant
de quelques minutes à plusieurs heures.
3*" Plus le courant a été fort, plus la tension est grande; plus le
courant a duré, plus aussi elle est grande.
IC La tension peut être observée pendant plus de temps, si un faible
courant a été introduit plus longtemps que si la même quantité
d*électricité a été introduite avec plus d'intensité pendant moins de
temps; mais dans le premier cas, immédiatement après l'introduction,
elle est moins élevée que dans le dernier cas.
5* La même quantité d'électricité introduite pendant une égale
durée cause, chez des individus difTérents, des courbes de tension
différentes.
6* Quand une place écorchée vient en contact avec une solution de
sel, il se produit une tension dont le degré est une fonction de la
concentration de la solution.
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TRAITEMENT DE L'OTITE SCLÉREUSE
PAR LES RAYONS X
Par le D' JAULIN (Orléans).
L*oto-sclérose pure, telle que la comprend Lennoyez, est une maladie
actueUement au-dessus des ressources de la thérapeutique.
Lermoyez pense même que les traitements locaux employés jusqu'ici
donnent plutôt de mauvais résultats et dit : u Les oto-scléreux sont
des noli me tangere. »
Dans cette affection si pénible pour ceux qui en sont atteints, j'ai
songé à utiliser l'action modificatrice puissante des rayons X.
Nous savons que les rayons X, d'une manière générale, détruisent les
tissus pathologiques avant d'attaquer d'une manière sensible et défi-
nitive les tissus sains, lis agissent, par exemple, sur les ostéites tuber-
culeuses, dont ils tarissent les suppurations et réduisent le volume. Ils
font disparaître des sarcomes du tissu osseux.
L'otite scléreuse, d'après les idées les plus récentes, serait due à
une périostite, suivie elle-même d'ostéite de la paroi labyrinthique de
la caisse au voisinage des fenêtres ronde et ovale.
L'ostéite, spongieuse au début, devient ensuite condensante et
ébumante.
Consécutivement à cette ostéite, il se feit une ankylose de l'élrier
avec hyperostose de la fenêtre ovale.
Il peut se produire des lésions labyrinthiques qui, généralement,
succèdent aux lésions de l'oreille moyenne.
Il ne paraît pas impossible, théoriquement, que ces lésions osseuses
puissent être modifiées par la radiothérapie.
Les malades que j'ai soignés étaient des oto-scléreux tels que les
comprend Lermoyez. Ils avaient une surdité bilatérale. Ils n'avaient
pas de lésions labyrinthiques. Leur affection était le plus souvent
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TRAITEMENT DE L*OTITE SGLÉREUSE. . qS
héréditaire, leur tympan normal, leur audition aérienne inférieure à
leur audition osseuse.
L'examen de mes malades a été fait par mon ami le D*^ de Milly,
spécialiste des maladies des oreilles, à Orléans.
Chez tous on trouvait le Rinne négatif, le Weber latéralisé du côté
de loreille la plus malade. Le tympan était d'aspect normal ou légè-
rement grisâtre, quelquefois avec des taches brillantes en avant ou en
arrière du manche du marteau.
Les trompes étaient perméables et Totoscope faisait même entendre
un souille large.
Je n'ai pas essayé ce traitement dans l'otite adhésive, d origine
rhinogène, due à une infection ascendante partie du nez ou du naso-
pharynx et consécutive à une otite moyenne aiguë, ou à des catarrhes
répétés de cette même oreille moyenne.
Sans préjuger ce que pourrait donner la radiothérapie dans ces cas,
je pense qu'il serait intéressant de l'y appliquer.
J'ai procédé en toute circonstance avec une extrême prudence. Le
primum non nocere a été ma première règle de conduite.
Voici quelle était ma technique :
J'ai employé indifféremment comme générateur des rayons X soit
une machine statique de lo plateaux de la maison Drault, soit une
bobine Rochefort de 5o centimètres d'étincelle, alimentée par le
secteur urbain et munie de l'interrupteur autonome Gaiffe. Je me sers
comme localisateur du porte-ampoule de Drault.
Le plus petit des tubes localisateurs de ce porte-ampoule est exacte-
ment du diamètre de la grande ouverture d'un spéculum auri
ordinaire.
En appliquant la grande ouverture d'un spéculum auri sur ce tube,
les rayons n'atteignent le malade que par la petite ouverture du
spéculum.
Avant chaque séance, j'ai soin de placer le spéculum avec l'aide
du miroir frontal, exactement en face du tympan.
Les rayons viennent donc directement sur le tympan et ne frappent
pas le conduit auditif externe, protégé par le spéculum, sauf à son
extrémité interne, près du cadre tympanal.
J'ai fait des séances en général hebdomadaires, où j'ai donné de
] à a II 1/2 chaque fois.
L'extrémité des tubes localisateurs de Drault est placée à i5 centi-
mètres de Tanticathode. Cette extrémité est elle-même distante de
4 à 5 centimètres du tympan. 11 y a donc lieu pour calculer la quantité
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94 ARCHIVES D*éLEGTRIGITÉ MÉDICALE.
d*H donnée au malade de tenir compte de la loi qui dit que les
rayons X agissent en raison inverse du carré des distances.
Pour gagner du temps et s'éviter ce calcul, il serait facile de faire
construire un tube localisateur dont l'extrémité serait à lo centimètres
de Tanticathode, soit plus court de 5 centimètres que le tube localisa-
teur ordinaire.
L'examen du tympan avant chaque séance est utile non seulement
pour bien placer le spéculum, mais encore pour s'assurer qu'il n'y a
pas de rougeur du tympan indiquant une réaction aux rayons.
Avec les doses que j'ai données je n'en ai jamais constaté.
11 est vraisemblable que l'on peut impunément dépasser ces doses,
mais il y a lieu d'être très prudent, car nous ne savons pas quelle
gravité pourrait avoir une radiodermite du tympan.
La qualité des rayons employés était celle des numéros 5 à 7 du
radiochromomèlre de Benoist,
A titre d'exemple, je donnerai in extenso ma première observation,
qui a été, je m'empresse de le djjae, celle où j'ai observé les meilleurs
résultats. Je ne donne ensuite que les observ^ions très résumées des
autres.
Observation 1. — M"« V. L..., dix-huit ans, est atteinte depuis l'âge de
douze ans de surdité progressive. Sa mère a été atteinte de la même affection
dans sa jeunesse. La grand* mère maternelle de la jeune fille a été aussi
victime de la même maladie.
Plusieurs auristes ont vu ma jeune malade et sa mère. Tous ont porté le
diagnostic d*otite scléreuse.
Je commence le traitement de eette jeune fille le i3 mars 1906. Bien
qu'elle soit sourde des deux oreilles, pour que l'expérience soit démonstra-
tive et aussi pour limiter les accidents radio thérapiques si par hasard il s'en
produisait, je ne traite qu'une oreille.
Avant tout traitement j'ai fait examiner la malade par le D' de Miily
qui, deux ans auparavant, l'avait déjà traitée par des cathétérismes tubaires
avec insufQation. Plusieurs fois pendant le traitement j'ai demandé à
mon confrère de Milly de répéter son examen pour surveiller l'état du
tympan.
A aucun moment il n'a paru modifié ni enflammé.
J'ai prié également le D"^ de Milly de contrôler les résultats thérapeu-
tiques que j'ai obtenus. A peu de chose près ses observations et les miennes
ont concordé.
Le i3 marsj l'oreille droite entendait la montre de la malade au contact
même du pavillon. L'oreille gauche l'entendait à a centimètres.
Du i5 mars au i"* mai, je fis une séance hebdomadaire de radiothérapie,
soit en tout 8 séances. La dose de chaque séance fut de i H environ.
Dès la première séance, j'ai noté une amélioration qui a été progressKe
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TRAITEMENT DE l'oTITE SGLéREUSË. 9 5
jusque vers la cinquième séance. Après celle-ci, il y eut presque une régres-
sion, suivie d*une nouvelle amélioration.
La dernière fois que j'ai vu la malade, son oreille droite entendait la
montre entre 10 et i5 centimètres d'éloignement.
Encouragé par le résultat obtenu, j'ai fait deux séances à Toreille gauche,
le 24 avril et le i"" mcU. L'audition de la montre, qui se faisait à a centi-
mètres de ce côté, se faisait, quelques jours après la deuxième séance, à
7 centimètres.
La malade a quitté Orléans au commencement de mai, mais j*ai eu de ses
nouvelles le 27 mai. A ce moment elle entendait sa montre, à droite à
i5 centimètres, et à gauche à 16 centimètres.
Dans rappréciation de l'état de Taudition chez cette jeune fille j*ai
eu à éliminer deux causes d'erreur. La première était celle due à
rautosuggestion qui lui faisait croire qu'elle entendait la montre alors
qu'elle ne pouvait pas l'entendre. Des expériences répétées et variées
sont nécessaires pour éliminer cette cause d'erreur.
I^ seconde qui peut faire commettre des erreurs en sens inverse est
due à ce fait bien connu que la malade avait l'habitude de ne pas
écouler. Perdue dans ses rêveries, elle disait elle-même quand on le
lui faisait remarquer : « Je suis absente, » et sa distraction l'empêchait
de prendre part à des conversations qu'elle pouvait suivre. 11 est
juste de dire que progressivement cette seconde cause d'erreur s'est
éliminée presque totalement. Actuellement cette jeune fille prend part
à des conversations faites i voix ordinaire, même si on ne loi adresse
pas directement la parole. Elle se plaint aussi d'être gênée par le
bruit des oiseaux, des cigales, des pendules, bruits qu'elle n'entendait
pas autrefois (i).
Voici maintenant, brièvement résumées, mes autres observations au
nombre de 9, ce qui me donne un total de 10 cas traités.
Obs. II. — J..., trente ans. 9 séances. Amélioration au début. Un catarrhe
tubaîre d*origine grippale étant survenu, cette amélioration diminue et le
malade cesse le traitement.
A ce moment son audition était à peu près celle du début du traitement.
Obs. m. — P..., dame très âgée et très sourde. 3 séances. Résultat
négatif.
Obs. IV. — V. de V..., jeune fille de vingt ans. Otite scléreuse droite.
9 séances. Amélioration légère.
Dans le temps du traitement Toreille gauche non traitée est devenue
(') J*ai revu celte jeune fille fin juin 1907. L'audition est un peu moins bonne
qu'après le traitement, mais l'état actuel est encore très satisfaisant.
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96 ARCHIVES D'éUBCTRIGITé MÉDICALE.
scléreuse à son tour, et Tacuilé auditive a baissé beaucoup à gauche. U est
probable que sans traitement la même aggravation se serait produite à
droite.
Obs. V. — P..., homme, quarante-huit ans. 9 séances.
A Taudition de la montre, on trouve peu d'amélioration, mais la parole
est beaucoup mieux entendue.
Obs. VI. — M"* D..., quarante-huit ans. 6 séances.
La malade, habitant loin d'Orléans, a eu des séances très irrégulières.
Elle a été améliorée au début, puis cette amélioration n'a plus progressé.
Les bourdonnements d'oreille ont diminué.
Obs. vil — M~« V..., quarante-trois ans. 7 séances. Résultat négatif.
Obs. VIII. — M..., homme. 5 séances. Résultat négatif.
Obs. IX. — M"* C..., trente-neuf ans. i4 séances.
N'entend pas sensiblement mieux la montre mais entend beaucoup mieux
la parole.
Alors qu'il fallait crier pour se faire entendre et s'approcher de son
oreille, elle entend, après le traitement, une conversation faite à voix
ordinaire.
Elle est vendeuse au marché, et ses clients ne s'aperçoivent pas de sa
surdité.
Son acuité auditive est néanmoins encore sensiblement inférieure à la
normale.
Obs. X. — M"* A..., quarante-cinq à cinquante ans.
Cette observation m'a été aimablement transmise par le D'^Nancel-Pénard
(de Bordeaux), qui a bien voulu traiter cette malade suivant mes indications.
i3 séances.
Le traitement a été irrégulier. De plus, le conduit auditif externe étant
étroit et coudé, le spéculum ne pouvait être mis en regard que de la partie
supérieure du tympan.
Le D' Nancel-Pénard, pour maintenir en place le spéculum qui avait
tendance à se déplacer, a fait construire un ingénieux petit appareil.
Malgré ces conditions défectueuses, la malade a beaucoup bénéficié du
traitement.
Les bourdonnements incessants, qui la fatiguaient et la gênaient pour
entendre, ont complètement disparu.
La montre n'est pas sensiblement mieux entendue, mais la conversation
est beaucoup mieux perçue.
La malade se déclare très satisfaite.
En résumé, 6 de mes malades sur 10 ont été améliorés à des degrés
différents (obs. I, IV, V, VI, IX et X).
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TRAlTEMENt DE L^OTITE SCLiIrEUSË. Q^
Les bourdonnements d'oreille quand ils existaient ont été supprimés
ou très atténués.
L'audition a été améliorée. Cette amélioration a porté en général
beaucoup plus sur l'audition de la voix que sur Taudition de la
montre.
Conclusion. — Il m'est impossible de porter des conclusions défini-
tives basées sur dix observations seulement et toutes de date récente.
Néanmoins, ces demi-succès obtenus dans le traitement d'une
maladie contre laquelle tout a échoué m'ont encouragé à publier ces
essais.
En procédant avec la méthode que j'ai employée, c'est-à-dire en
localisant l'irradiation sur le tympan et en employant des doses faibles
répétées au plus toutes les semaines, l'innocuité de ce traitement me
semble absolue.
▲KCHIV. D*AlBCTR. MÉD. 1908.
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CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DU TRAITEMENT DE L'ACNÉ INFLAMMATOIRE
PAR LES RAYONS X
Par le D' René DESPLATS (de Lille).
L'action heureuse de la radiothérapie dans les formes rebelles
d'acné inflammatoire a été signalée déjà à plusieurs reprises et, dans
son Traité de radiothérapie, M. Belot rappelle les essais qui ont été
tentés dans ce sens par MM. Gautier et Potzitenofï, de Paris; par
MM. Schiff et Freund, par M. Scholtz, par M. Campbell, par
M. Pusey, etc.
Il suffira de -se reporter aux quelques pages consacrées à ce sujet
par M. Belot dans la première édition de son livre pour se rendre
compte que les auteurs cités ne paraissent pas avoir tous la môme
opinion sur l'efficacité de ce traitement et sur l'opportunité de le
substituer aux traitements anciens. L'article se termine, d'ailleurs,
par cette phrase : « La littérature actuelle ne permet pas de se faire
une opinion exacte sur l'effet curatif des rayons X appliqués aux
lésions acnéiques. Il semble même que la guérison n'est pas la règle
et que les récidives sont fréquentes. »
Depuis cette époque, je n'ai pu trouver dans les publications fran-
çaises que j'ai eues entre les mains que deux docun^ents, faisant allu-
sion au traitement de l'acné par les rayons X.
Le premier est cette phrase que je détache de l'article acné du
Manuel de dermatologie topographique de M. Sabouraud : « L'action
des rayons X sur l'acné polymorphe est indéniable. Ils doivent être
appliqués diff*usément en séances de 3 à 4 unités H, tous les i5 ou
i8 jours. Le résultat est ordinairement évident dès la troisième
séance et plus stable qu'après la plupart des médications externes. »
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DU TRAITEMENT DE l\gn£ INFLAMMATOIRE. QQ
Le second document est tiré du Bulletin de la Société française de
dermatologie (7 juin 1906), où je vois que M. Belot a présenté deux
malades porteurs d'acné chéloïdienne rebelle de la nuque chez
lesquels avaient été essayés depuis six à sept ans, sans résultat, les
traitements les plus divers. Au bout de trois séances (3 H, rayons 7
à 8), séparées chacune par huit jours de repos, les foyers purulents se
vidaient et rapidement l'inflammation disparaissait sans réaction
notable. La chéloïde diminua notablement dans la suite, après des
irradiations modérées et espacées.
Les deux auteurs que je viens de citer sont donc nettement favo-
rables à la radiothérapie de Tacné.
L'expérience que j'ai acquise de ce traitement, par les quelques cas
qu'il m'a été donné de traiter, me fait penser comme eux que nous
avons entre les mains une ressource des plus appréciables. Je veux
vous citer à ce sujet deux observations particulièrement probantes,
parce qu'il s'agissait dans l'un et l'autre cas de formes très rebelles
traitées auparavant par les méthodes les plus variées, sur le conseil
de dermatologistes éminents.
Observation I. — M"* M. L..., vingt-six ans, cuisinière, a toujours été
chétive depuis son enfance, n'a jamais été réglée régulièrement, appartient
à une famille de tuberculeux et a perdu sept frères et sœurs de cette
maladie.
Elle-même parait indemne de tuberculose, ne tousse pas, n'a jamais eu
d'adénite, ni d'autre manifestation suspecte.
Au moment de la puberté, à l'âge de quatorze ans, M^* M. L... a com-
mencé des poussées boutonneuses sur la face; mais c'est surtout depuis
quatre ans que ces poussées sont devenues plus cohérentes, plus fréquentes
et plus inflammatoires. Au moment où je la vois, le front, les joues, le
menton, toute la face et le cou sont couverts de papules, dont les plus
grosses atteignent le volume d'un pois, elles sont à tous les degrés d'évolu-
tion depuis la papule naissante à peine saillante, jusqu'à la papule, pustu*
Usée ; à côté de ces éléments on voit de nombreuses cicatrices de pustules et
sous la paupière inférieure droite une cicatrice chéloïdienne assez saillante ;
toute la peau de la face est épaisse au toucher et quand on la plisse entre les
doigts, on sent dans l'épaisseur du derme des bourrelets durs.
Cette demoiselle a été soignée dans les diverses cliniques dermatologiques
de Lille par les révulsifs et les applications des pommades les plus variées
que l'on a l'habitude d'employer dans ces cas, on lui a fait suivre également
des régimes sévères et jamais, me dit-elle, il ne s'en est suivi d'amélioration
réelle.
C'est dans ces conditions qu'elle vient me trouver le aS octobre 1906, en
me demandant d'essayer un traitement électrique.
Du 23 octobre au Î8 novembre 1905, j'essaie l'effluvation statique et
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lOO ARCHIVES D'ÉLECTRIGiré MEDICALE.
l'effluvation monopolaire de haute fréquence sans résultat encourageant, ce
qui me détermine à abandonner Télectricité pour les rayons X.
A partir du 18 novembre, je vois M"* M. L... tous les deux jours et je lui
fais des applications de rayons X de lo à 12 minutes de durée avec des
rayons marquant 7 à 8 au radiochromomètre de Benoit, la dose correspon-
dant à 3 ou 4 H pour cliaque séance. Toutes les régions sont ainsi irradiées
tour à tour et chacune d'elles toutes les trois semaines environ.
Peu à peu, d'ailleurs, la durée des séances est augmentée et j'arrive ainsi
à 5 ou 6 II par séance.
L'amélioration ne se fit pas sentir immédiatement, et il me fallut arriver
à lafinde/a/ivier pour me rendre compte que les rayons X agissaient. Dès ce
moment je remarquai, en effet, que le nombre des papules diminuait et
que les nouveaux éléments naissaient sur les points qui avaient échappé par
mégarde à l'irradiation.
Au commencement de mai, la malade me paraissait guérie et je lui pro-
posai de cesser le traitement, quitte à refaire quelques séances plus tard, s'il
y avait une petite poussée; elle môme insista, craignant la récidive, pour que
je ne l'abandonne pas et je poursuivis donc jusqu'au milieu de Juin 1906.
J'ai revu M""* M. L..., le 7 juin dernier, la guérison s'est parfaitement
maintenue.
Obs. II. — M"« F. P..., vingt-deux ans, m'a été amenée par sa mère en
novembre 1906 pour constipation. Ck>mme je remarquai que la face était
couverte de pustules d'acné, je proposai de traiter cette acné par les rayons X ;
ma proposition fut acceptée avec empressement et j'appris alors que cet
état existait depuis dix ans. On avait consulté successivement le médecin de
la famille, plusieurs maîtres de Lille et de Paris et les divers traitements
locaux et généraux suivis avec soin, abandonnés seulement lorsque leur
insuccès paraissait flagrant, n'ont amené aucune amélioration. La face était
couverte d'une véritable floraison de papules à tous les états de développe-
ment, depuis la grosseur d'une tète d'épingle jusqu'à celle d'une lentille.
Dès que la malade fut confiée à nos soins, je fis cesser tout régime et je
commençai le traitement par les rayons X le 27 novembre 1906. Gomme la
malade n'est pas de Lille, je fis une série de séances le même jour sur les
différents points du tégument, de façon à faire absorber à chacun des points
3 H à peu près en deux séances consécutives, ayant ici des raisons spéciales
d'éviter toute réaction un peu vive. Progressivement, d'ailleurs, à chacune
des nouvelles séries qui eurent lieu à peu près tous les mois j'augmentai
légèrement la durée des séances de telle façon qu'à la septième et dernière
série qui eut lieu à la fin de mai 1907, je fis absorber 5 H en deux séances.
Dans ces conditions, je vis les pustules s'atrophier peu à peu aux points
irradiés, en même temps que la peau du voisinage était pour ainsi dire
stérilisée; jamais, d'ailleurs, je n'eus à regretter de rougeur exagérée. Mais
je remarquai ici encore très nettement que les points de la face qui avaient
échappé aux irradiations étaient toujours le siège de poussées assez fortes, si
bien qu'il me fallut veiller avec soin à ce qu'aucun point, aucun sillon ne
fut préservé.
Actuellement, M*'« F. P... est guérie depuis plus de deux mois.
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DU TRAITEMENT DE l'aCNÉ INFLAMMATOIRE. lOI
Voilà donc deux observations qui me paraissent bien probantes
d*acné ancienne rebelle à tout traitement pendant une période de dix
à douze ans et guérie par les rayons X dans Tespace de cinq à six
mois. Il n'entre pas dans mon esprit d'en tirer celte conclusion que
désormais tous les cas d'acné inflammatoire sont justiciables d'un
traitement qui a contre lui d'être un peu long, alors que d'autres
traitements plus simples ont fait leurs preuves dans des cas de gravité
moyenne ; mais quand ces traitements simples auront échoué, il me
semble qu'il ne sera pas nécessaire avant de penser aux rayons X
d'épuiser toute la série des procédés complexes beaucoup plus désa-
gréables pour le malade que la radiothérapie et en tout cas plus
aléatoires. J'ajoute que cette méthode des doses moyennes a le grand
avantage d'éviter les réactions vives et par conséquent la radiodei:-
mite qui serait pire que le mal.
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INSTRUMENT NOUVEAU
NOUVELLE METHODE STÉRÉOSCOPIOUE
SERVANT A LA LOCALISATION DES CORPS
AU MOYEN DE LA RADIOGRAPHIE (')
Par J. OIIjXjBT,
Médecin militaire à Berlin.
Parmi les nombreuses méthodes proposées et essayées pour déter-
miner la place exacte d*un corps au moyen de la radiographie, aucune
n*a répondu complètement à l'attente des radiologues.
C'est surtout pour la radiologie en campagne qu'on s'est trouvé jus-
qu'ici dans une situation plus ou moins difficile et embarrassée; car il
est évident que c'est là qu'on a avant tout besoin d'une méthode simple,
rapide et pratique, ainsi que d'instruments faciles à transporter.
Le plus simple, c'était de se servir de la stéréoscopie, mais à condi-
tion d'avoir un procédé pour fixer la localisation non approximative-
ment, mais avec précision et des mesures exactes.
Jusqu'ici les procédés étaient tellement compliqués qu'il n'en est
résulté aucun progrès ou avantage sur les autres méthodes employées,
et ceci parce qu'on a fait de la stéréoscopie optique en employant des
lentilles, des prismes ou des miroirs pour obtenir la superposition
des images identiques.
On sait qu'il est possible d'obtenir le même effet plastique d'un
stéréogramme en réunissant les images identiques avec le seul moyen
de la convergence des lignes de vision ; le point d'intersection de ces
dernières est l'endroit de l'image plastique.
(i) Voir Tarticle original : Die Rôntgenstereoscopic mit unbewafftaclem Auge und
ihre Anwendung fOr die stereometrische Mossung, von Oberstabsarzt D' Gillol in
Berlin. ForUhriiU aaf dem Gebiete der ftôntgenstrahlen, Band X.
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NOUVELLE METHODE ST^RÉOSGOPIQUE. Io3
Cette méthode peut se pratiquer de deux manières différentes.
Dans l'une d'elles, Tintersection des lignes de vision a lieu au delà
du stéréogramme ; dans la seconde, elle se produit entre les yeux du
spectateur et le stéréogramme. C'est cette dernière méthode qui seule
O! 6S^^. lo' ^
FiG. I.
Radiostcroomètre de J. Gillct
tervant i la localisation exacte de corps étrangers au moyen de la radiographie.
Croquis explicatif.
nous intéresse, vu qu'elle remplît entièrement les conditions avanta-
geuses citées ci- dessus.
Les figures i et a représentent l'instrument de localisation basé sur
cette dernière méthode et que nous voudrions appeler radiostéréo-
m^lre.
En o et o' se trouvent deux oculaires dont la distance réciproque oo'
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io4
ARCHIVES d'Électricité médicale
peut varier entre 60 et i3o millimètres. Ils sont fixés au bout de deux
tiges a a' glissant à système télescopique et se trouvent perpendi-
culairement au-dessus des index i et ï indiquant les endroits où les
FiG. 3.
Radiosicréomètre de J. Gillet servant à la localisation exacte de corps étranfirers
au moyen de la radiographie.
marques ides rayons perpendiculaires du stéréogramme doivent se
trouver. La distance oi et o'ï , c'est-à-dire la longueur de ces tiges,
peut varier entre 3o et 60 centimètres. Le stéréogramme S, obtenu
d'après la méthode encore à décrire, est fixé sur une règle métallique
à l'aide de deux coulisses à ressort C et C . Une plaque en verre g que
nous appelons c/i^rc/ieur et sur laquelle est gravée une échelle métrique,
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NOUVELLE METHODE 8TKRÉ08COPIQUE.
io5
sert k chercher Timage stéréoscopique de deux points identiques
quelconques du stéréogramme. Pour cela, le chercheur peut être
déplacé parallèlement et perpendiculairement au stéréogramme au
moyen de deux vis se maniant par les boutons vv et v' . Les déviations
sont notées sur deux échelles métriques adaptées le long des vis. La
marche des rayons visuels est indiquée par les lignes o x p eio' x p' .
L'emploi de l'instrument se base sur les réflexions suivantes :
Soient p et p' (fig, 3) deux points identiques d'un stéréogramme
FiG. 3.
Marche des li^es de vision pour obtenir une image stéréoscopique
correspondant à l'endroit exact du corps étranger p*
en raison de la plaque stéréoscopique ABCD.
obtenu à deux poses successives avec déplacement latéral de l'am-
poule ; les yeux se trouvent en x* et x", alors l'image stéréoscopique
de p et p' se formera en p* quand l'observateur aura mis ses rayons
visuels dans une convergence telle que l'œil x' fixe p et l'œil x' fixep' .
Supposons maintenant que p et p' représentent deux ombres iden-
tiques d*un corps à localiser conformément à la plaque radiogra-
phique, la question suivante se pose : A quelles conditions l'endroit
de l'image p' est-il identique à celui du corps à localiser P La réponse
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io6
ARCHIVES D'ÉLEGTRICITé MISdICALE.
est : ridentité a lieu du moment que les yeux du spectateur se trouvent
au même endroit que le foyer de Tanticathode avait pris pendant les
deux poses, c'est-à-dire en x' et x\ Pour que, la pose étant faite, la
localisation puisse être pratiquée de cette manière, il est indispensable
î* que la longueur des rayons perpendiculaires x'o et x'o' soit connue ;
2* que o et o' soient notés sur le stéréogramme ABCD ; et que 3' le
déplacement latéral de l'ampoule nécessaire pour la seconde pose
soit égal à la distance des lignes de vision parallèles du spectateur
= 60 à 70 millimètres (i).
FiG. /|.
Dédoublement de IMmage stérooscopique p" en m! et n
en cas que les lignes de vision se croisent en y, c'est-à-dire entre les yeux x et x'
et l'image stéréoscopique/)'.
Cette stéréoscopie à Tœil nu demande un certain exercice qui, du
reste, est facile à acquérir. On procède de la façon suivante : on fixe
un point matériel quelconque, par exemple la pointe d'un crayon en le
plaçant approximativement à l'endroit probable de Timage stéréo-
scopique, c'est-à-dire entre les yeux et le stéréogramme ; après quelques
instants les points p' et p paraîtront doublés. Les figures 4 et 5 nous
expliquent ce fait. Soit p' (Jig. k) l'image stéréoscopique, en / se
(i) On peut mesurer exactement cette distance en se plaçant devant un miroir
et en fixant avec de Tencre le centre de l'image reflétée de la pupille de TœU après
avoir fermé Tautre. Ensuite on répète l'opération avec Tautre œil. La distance des
deux marques indique celle des lignes visuelles cherchée. Il est nécessaire de fixer
minutieusement la tète pendant l'opération.
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NOUVBLLB M^HODE STÉRéoSGOPIQUE. IO7
trouve la pointe du crayon. En fixant / les points correspondants p'
et p du stéréogramme apparaîtront à vue excentrique en m\n\ respec-
tivement en m et n. Le même cas a lieu à Tinverse quand la pointe
du crayon y se trouve au delà de p' (fig. 5), Plus elle se rapproche de
p' plus m' et n se rapprochent de même ; ils finissent par se confon-
dre en p' si la pointe du crayon se trouve à point même. La localisa-
tion de l'image stéreoscopique p' est d'une grande sensibilité, ce dont
on se persuade aisément en déplaçant de peu la pointe du crayon ;
rimage se dissout alors immédiatement.
Fig. 5.
Dédoublement de Timafre stéreoscopique p* en m' et n
en cas que les lif^nes de vision se croisent en y, c*est4i-dire au delà de //.
L*image stéreoscopique — admettons celle d'un projectile — fixée,
il reste à déterminer son endroit métriquement. Pour cela, nous la
mettons en rapport à un point anatomique extérieur nous servant de
base pour la localisation. Ce point choisi, on y colle une marque en
plomb avant la pose ; on obtiendra de celle-ci de même deux ombres
radiographîques dont il faudra chercher l'image stéreoscopique de la
même manière que pour le projectile dont les ombres se trouvent sur
le même stéréogramme. Soit G fjlg. 6) l'image stéreoscopique du
point anatomique, p' celle du projectile, nous n'avons qu'à dresser les
trois échelles métriques cb, ah et ap* dans le sens des trois dimensions
de l'espace pour que la localisation soit terminée. En notant les lon-
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ARCHIVES D'ÉLEGTRIGiré BCÂDIGALE.
gueurs obtenues successivement sur un fil métallique et en le pliant
conformément aux directions des trois échelles, on obtiendra un
modèle stéréométrique d'après lequel l'opérateur pourra s'orienter
facilement.
Après cet exposé, l'emploi de notre instrument paraîtra bien facile.
La ligne du chercheur g (Jig. i et 2) faisant fonction de la pointe du
crayon, on la promène en maniant les vis vv et v' de sorte qu'elle
tranche l'image stéréoscopique ; en clignant alternativement des yeux
on contrôle l'exactitude de l'opération. Ensuite nous notons la hauteur
à laquelle l'image stéréoscopique nous apparaît sur la ligne en milli-
FiG. 6.
Détermination métrique des endroits de deux imafres stéréoscopique p' et e
au moyen des échelles p' a, ah be
dressées dans le sens des trois dimensions de l'espace.
mètres ; de même nous notons le nombre de millimètres que les deux
autres échelles indiquent à leurs index. Nous opérons de même pour
localiser l'image stéréoscopique du point anatomique. Une simple
soustraction des trois paires de nombres obtenus nous donne les
dimensions cherchées. Inutile de dire que les index i et i' indiquent
la place pour les ombres des deux rayons perpendiculaires et qu'ils
doivent toujours être placés symétriquement selon l'échelle sur laquelle
ils glissent.
Même un expérimentateur novice peut se servir de l'instrument en
mettant le chercheur en pose pour chaque œil séparément ; il lui faut
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NOUVELLE MÉTHODE STÉREOSGOPIQUE. IOQ
simplement plus de temps qu'à rexpérimentateur exercé auquel
quelques minutes suffisent.
Notons encore, ce que nous avons déjà mentionné en partie, que les
oculaires o et o' ainsi que les index i et i' se laissent écarter latérale-
ment et symétriquement selon la distance des axes optiques de Texpé-
rimentateur, ainsi que pour le cas où l'on voudrait opérer avec un
déplacement anticathodique supérieur à cette distance. Dans ce
dernier cas il faudrait opérer comme Texpérimenlateur novice.
y////////Amm^}
m
l'
II
II
\\
1'
\
1
r
r
\
V\\»
km
=
FiG. 7.
Appareil servant à fixer le rayon perpendiculaire à un plan quelconque
et à mesurer en môme temps la distance focale de Tanticathode.
Quant à la technique de la pose, elle est bien simple. Dans les cas
où le corps à localiser engendre des ombres nettes, — projectile, os,
quelques concréments — les deux poses se font sur une seule plaque.
L'opération se fait de la manière suivante :
r On détermine la distance focale de l'ampoule à la table d'opé-
ration ;
2' On marque avec des plombs les deux points d'intersection des
rayons perpendiculaires sur un carton qu'on a fixé sur la table d'opé-
ration à l'un de ses côtés au moyen de punaises ;
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IIO ARGHIVfS D'BLEGTRIGiri MÉDIGALB.
3** Après avoir placé la plaque photographique sous le carton, de
sorte qu'elle se trouve e© dessous des marques de ce dernier, on met
le malade ^n place. Les deux poses sont faites avec un déplacement
latéral du foyer de Tampoule après la première pose, égal à la distance
des lignes de vision parallèles de l'expérimentateur.
Dans les cas rares où les ombres manquent de netteté et de contraste,
par exemple quand il s'agit d'un abcès pulmonaire, il est indispensable
de faire chaque pose séparément sur une [plaque après avoir noté les
deux rayons perpendiculaires sur chacune d'elles.
On superpose les deux radiogrammes, ce qui se fait aisément avec
toute l'exactitude, et on calque les marques(i) de la plaque sous-
jacente sur la couche gélatineuse de la supérieure. C'est cette dernière
qui nous servira alors seule pour la locaUsation.
Afin de pouvoir noter rapidement et exactement les rayons perpen-
diculaires sur un plan quelconque, nous avons construit le petit
appareil que la figure 7 nous représente dans son principe ; en même
temps, il sert à mesurer la distance focale de l'ampoule. L'instrument
se compose de deux tubes métalliques t et t' dont l'un est fixé perpen-
diculairement sur la base ab, tandis que l'autre peut pivoter autour de
son extrémité supérieure dans un plan passant par l'axe du tube /.
Les bouts inférieurs des tubes sont munis de minuscules écrans
fluorescents dont on peut contempler la surface active à l'aide d'un
miroir m incliné à 45". Le tout est enfermé dans une boite laissant des
ouvertures pour les bouts supérieurs des tubes, pour l'observation du
miroir et pour le passage d'un secteur gradué S sur lequel on lit la
distance du foyer de l'ampoule.
Pour se servir de l'instrument, on le place perpendiculairement
sous l'ampoule en le glissant légèrement sur sa base jusqu'à ce que
l'écran du tube t soit éclairé, ensuite on écarte ou approche le tube t'
en le pivotant jusqu'à ce que son écran soit de même éclairé. En
pressant légèrement sur le levier / on obtient la marque désirée avec
la pointe p (2).
(<) Il est avantageux, pour opérer avec toute la précision possible, de noter préala-
blement les points identiques des ombres à localiser avec des petites croix firavées
daus la couche gélatineuse à l'aide d'une aiguille.
(') Les instruments décrits se trouvent en vente chez MM. Roussellc et Toumaire,
rue de Duiikerque, Ba, Paris.
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A PROPOS DE L'INSTRUMENTATION AMÉRICAINE
LETTRE DE LISBONNE
Cher Collègue et Ami,
J'ai lu, avec le plus vif intérêt, les lettres écrites de New- York par
M. G. Gallot et publiées dans vos excellentes Archives,
On y trouve de très curieux renseignements, d'une très grande
utilité pour tous ceux qui s'occupent de rélectricité médicale et de la
rontgologie et désirent être au courant des progrès de ces sciences,
non seulement dans l'Europe, mais aussi dans l'Amérique.
Permettez- moi que, dans cet ordre d'idées, et en complément
d'autres notes qui ont reçu la bienveillante hospitalité de votre
revue (»), j'ajoute quelques mois à tout ce qui a été exposé avec une
si grande impartialité et autant de lucidité par M. le Directeur de la
maison Gaifle, relativement à l'état actuel de l'électricité médicale et
des rayons X à New-York.
Je me rapporterai surtout à ce qui se passe, au point dé vue de ces
sciences, dans d'autres villes des États-Unis, par exemple Chicago,
Boston, Cincinnati, Philadelphie. C'est dans la première de ces villes
que se trouve le grand établissement du D"^ Homme Wagner, consacré
principalement à la fabrication d'appareils d'électrothérapie.
C'est lui qui a mis dans le commerce les machines électrostatiques
à plateaux de mica.
Un modèle de cette macliine fonctionne dans mon Institut depuis
quelques années (3), par tous les temps, et qui me donne parfaite
satisfaction à côté des modèles de VVimshuist, de Holz-Tœpler-Voss.
Avec la machine Wagner, très vantée par beaucoup d'électriciens
qui connaissent aussi des autres systèmes, j'ai pu profiter, dans ma
pratique électrothérapique, des procédés d'application adoptés aux
États-Unis et qui, à côté d'autres, déjà classiques, se trouvent indi-
qués dans le tableau ci-joint (3).
(') Archives d'éleclricUé médicale, 10 février icjoS et 25 février lyoG.
(') Archives d*électricité médicale, n* 18^, 35 février 1906.
(3) Naturellement, il n*y a pas autant d'actions physiologiques ou d'effets théra-
peutiques que de modalités techniques d'application. 11 faut s'en tenir à celles dont
les efTeU ont été plus nettement définis.
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lia ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
Tableau synoptique des procédés d'application médicale
de l'électricité statique (franklinisme).
) Bain électrostatique ou franklinique. I ^. , *
I Franklinisation concentrique " ( Électropositive,
l (système Breitung). l Électronégative.
I / Gourant franklinique on-
ConvGctives ' Autoconduction statique \ dulatoire direct.
ou franklinique. i Ck)urant franklinique on-
V dulaloire induit.
f Gourant franklinique on-
Autocondensation statique \ dulatoire direct.
ou franklinique. ) Gourant franklinique on-
\ dulatoire induit.
1
S ^ /Courant de Morton ou courant franklinique ondula
o
toire induit (1881) (franklinisation hertzienne).
Gourant de Morton modifié ou courant ondulatoire
monopolaire (appelé aussi courant ondulatoire de
Gonductives./ Snow).
i Gourant franklinique induit dérivé, système Sheldon ou
f courant dérivé ondulatoire de Morton (1900).
Gourant ondulatoire de Morton, modification de Wer-
V ber (1902).
/ Décharges frankliniqucs indirectes au moyen d*un déto-'
\ nateur et de Teau contenue dans une baignoire, où
? ' I plonge le corps tout entier ihydrofranklinisation
\ générale).
Appliquées à une certaine
Étincelles appliquées au . distance du corps,
moyen d'excitateurs en l Appliquées immédiate-
métal, ébonite ou bois, ment sur les différentes
sphériques ou en pointe / régions du corps cou-
de grandeurs variables. ' vert par les vêtements
Dlsruplives. / ^^^^^.^^ électrique).
I Aigrettes.
f Décharges frankliniqucs au moyen d*un détonateur ou
I / ' par rintermédiaire de celui-ci et de Teau contenue
dans une baignoire, où plonge la main, le bras ou la
\ jambe, etc. (hydrofranklinisation locale).
. Appliqué au f Avec une seule / A la tète (douche
^\ moyen d'exci- ) pointeouavec \ franklinique) ou
) tateursenmé- i despointesi à quelque autre
(lonvectives. "^ \ tal ou en bois, l multiples. [ région du corps.
f Décharges des courants de Morton produits par la
machine électrostatique et appliqués au moyen de
^ tubes de verre où Ton a fait le vide de Grookes.
.2 \
î
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A PROPOS DE l'instrumentation AMÉRICAINE. Il 3
Le franklinisme, vous le savez très bien et M. Gallot le confirme de
nouveau, est magistralement appliqué sur toutes ses modalités, par
les médecins électriciens de l'Amérique du Nord.
Il y en a beaucoup de vraiment utiles dans l'exercice de la théra-
peutique électrique, surtout dans les mains des prosélytes de Morton,
Snow, etc.
A Boston on s'ingénie surtout à la fabrication de puissants électro-
gènes de haute fréquence, caractérisés particulièrement par le grand
ampérage du courant délivré.
Tous ceux qui veulent connaître ce chapitre spécial devront
consulter les travaux très intéressants et très instructifs du D*" Fre-
derick F. Strong, et la monographie de M. Earle L. Ovington : Two
Uctares on the physics of high f reçue ncy carre nts.
C'est le premier de ces auteurs qui a, pour ainsi dire, créé le système
appelé American high frequency technic.
11 emploie les courants bipolaires engendrés par un appareil Tesla-
Thompson où il combine un potentiel énorme et une grande fré-
quence avec une quantité relativement assez large.
Les fabricants les plus importants d'appareils de haute fréquence
à Boston sont la ElectroradiaUon Company et la maison Ovington.
La ElectroradiaUon exploite principalement deux modèles très
puissants : l'un appelé V Hercule et l'autre VAjax.
La construction de VHercule est basée sur les principes scientifiques
développés par Morton, Testa et Elihu Thomson. Son potentiel peut
atteindre depuis loooo jusqu'à i oooooo de volts.
Le nombre des oscillations peut varier entre 120 et 1000 000 par
seconde.
On emploie dans ces appareils un détonateur stationnaire ou
déplacé automatiquement, mis en série avec le malade dans le même
circuit.
On fait varier le nombre des oscillations, leur superposition, la
forme des courbes géométriques représentatives, du voltage et de
l'ampérage, en faisant varier la forme et la position des surfaces du
détonateur ou en plaçant entre elles divers diélectriques : verre, mica,
tubes de Crookes, etc. On peut réaliser, avec ce modèle, toutes
ces modalités : courant ondulatoire bipolaire ; effluve monopolaire
(technique Oudin); effluve bipolaire ou de condensation; excitation
des tubes à vide de Crookes, dans les applications monopolaire locale
ou bipolaire appelé à condensation ou deuxième traitement à conden-
sation; décharges d'électrodes condensateurs en verre, application
appelée aussi troisième traitement bipolaire ou auto -condensation
américaine); autocondensation de d'Arsonval (méthode européenne
de condensation); cautère à haute fréquence (étincelles produites par
des puissants courants à haute fréquence et utilisées comme cautère,
▲KCH. D'éLBCTB. MÉD. — 1908. y
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1 I 4 ARCHIVES D^ÉLECTRIGITÉ M^DICALB.
fulguration); ondulation sinusoïdale; autoconduction d'Arsonval;
rayons X et radiations ultra-violettes.
Cet appareil fonctionne avec le courant continu à i lo ou à aao volts.
Quand on dispose seulement du courant alternatif, il faut employer
un transformateur « rotary converter » .
La même Electroradiation Company fabrique aussi les bobines
Jackson, Cyclone, Kinraide, les électrodes de Nealey, etc.
Le modèle le plus grand construit par la maison Ovington, destiné
aux applications de la haute fréquence et d'autres modalités élec-
triques, est appelé Standard apparatas.
Il est construit de manière à pouvoir délivrer :
Gourants à haute fréquence de d'Arsonval; courants à haute^ fré-
quence d'Oudin ; courants à haute fréquence de Tesla ; décharges
excitatrices d'ampoules de Grookes avec production de rayons X;
effets statiques ; radiations ultra-violettes ; courants sinusoïdaux à bas
potentiel (maximum 5o volts); courants sinusoïdaux superposés;
courants pour les cautères et pour les lampes électriques utilisées
dans l'endoscopie.
Avec l'adjonction d'un appareil spécial, accessoire, le Standard
délivre aussi : courants à bas potentiel et à haute fréquence (utilisable
avec le lit d'autocondensation, l'électrode bipolaire, etc.); courants
oscillatoires à grand ampérage (destinés à l'autoconduction) ; courants
sinusoïdaux à haut potentiel 3oooo volts; courants à grand ampé-
rage et non oscillatoires (destinés à la lampe Derma).
L'importante Compagnie manufacturière Kelley Koett, à Covington
(Cincinnati, Ohio), a construit les remarquables bobines appelées
Grosse flamme Coils. L'adjectif montre l'origine allemande de l'élec-
tricien de Covington.
De la même manière que d'autres constructeurs, il condamne les
bobines qui donnent de grandes étincelles au point de vue de la
longueur seulement, parce que les longues étincelles exigent un
voltage trop haut qui n'est pas convenable dans les bonnes opérations
radiologiques.
Le volume, la quantité, le grand wattagc sont indispensables à la
production de bonnes plaques avec une pose de courte durée, et
la bobine correspondante à une réussite parfaite sera le modèle qui
soit capable de produire une étincelle de longueur relativement petite,
mais qui soit, en compensation, épaisse, blanche et chaude.
On a démontré qu'une bobine ayant le voltage suffisant pour
vaincre la résistance du circuit de Tampoule donne des résultats
meilleurs et plus rapides que ceux obtenus avec une bobine (on ne
dit pas avec un courant) de voltage ou longueur d'étincelle cinq fois
supérieure. On ne doit pas conclure de cette démonstration qu'une
petite bobine soit toujours supérieure à une grande bobine.
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A PROPOS DE l'instrumentation AMéRIGAINE. Il5
Une bobine de 5o centimètres d'étincelle possède, sans doute, la
capacité nécessaire, mais son voltage est trop haut; si Ton arrange
d*une façon différente le matériel respectif, de manière à augmenter
Tampérage et à diminuer le voltage, on adaptera le transformateur
aux exigences de la technique radiologique.
La bobine grosse flamme est basée sur les considérations sus-indi-
quées avec des résultats supérieurs à ceux obtenus avec d'autres
appareils du même genre et fonctionnant aussi avec Tintemipteur
électrolytique. Les dimensions consacrées à cette note m*empèchent
d'entrer dans de plus longs détails sur les intéressants appareils
fabriqués par la Kelley-Koett Manufacturing Company.
Dans la construction du dernier modèle de la bobine Jumbo, qui
est justement un des modèles les plus remarquables de l'industrie
américaine, on a employé un noyau de fer très épais et un fil assez
gros autant dans le primaire que dans le secondaire. On a établi
soigneusement les proportions les plus convenables entre ces deux
éléments du transformateur, Tisolement a été le plus parfait possible,
et, en conséquence, on a obtenu un rendement de rayons X 5o o/o
supérieur à celui des anciennes bobines de même longueur d'étin-
œUe. Les effets attribués jusqu'ici à la décharge inverse sont très
faibles dans cette bobine, et on les élimine par l'emploi judicieux
d'ampoules soupapes ou de détonateurs (spark-gaps).
Malgré tous les avantages de cette bobine, l'illustre électricien
M. H. Clyde Snook, président et directeur de la Rôntgen Manufac-
turing Company, à Philadelphie, a tâché de réaliser avec succès la
création d'un nouveau transformateur, supérieur par son rendement
à la bobine Jumbo.
Le nouvel appareil de Snook évite l'emploi toujours ennuyeux de
quelque interrupteur.
A ce point de vue, il est du même genre que le moderne transfor-
mateur de d'Arsonval-Gaifife, fonctionnant sans interrupteur et le
grissonateur (transformateur fabriqué par Grisson), basé sur le même
principe que la construction américaine Ritchie and Sons, et qui,
dans le moment actuel, fait tant de bruit chez les radiologues
allemands.
Dans le transformateur de Snook on adopte ce qu'on appelle à Phi-
ladelphie the inverted rotary converier, qui n'est autre chose qu'un
transformateur mis en activité par un courant continu à 220 ou
iio volts. Il fonctionne comme une dynamo délivrant un courant
alternatif à un autre transformateur, mais celui-ci à haute tension,
à circuit magnétique fermé du type à isolement par l'huile et refroi-
dissement par courant d'air.
Un commutateur lié directement au u rotary converter » redresse
le courant alternatif et le délivre, sous la forme d'impulsions uni-
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Il6 ARCHIVES D'éLECTRICrré MÉOICALB.
directionnelles, directement aux électrodes de Fampoule de Crookes.
On introduit dans le circuit de celle-ci un milliampèremètre, le seul
appareil de mesure employé avec cette machine.
On trouve l'appareil de Snook installé dans le Médical Hospital de
Philadelphie, dans le Massachusett gênerai Hospital de Boston, Mass ;
dans VHospital of Collège of physicians and surgeons, à Baltimore, et
dans beaucoup d'autres hôpitaux et cliniques privées.
Il consomme une quantité très faible de courant et fait circuler,
dans l'ampoule, un courant bien plus abondant que celui obtenu avec
la bobine Jumbo. Cette machine faisait passer un courant de lo à
la m A. dans l'ampoule, le nouvel appareil y fait circuler un courant
de ao à 3omA.
En conséquence, on abrège le temps de pose. L'ampoule ne subit
pas l'action néfaste de la décharge inverse, parce qu'elle ne se produit
pas avec le transformateur Snook. Le maximum de pose n'excèdç pas
cinq secondes, ce qui équivaut, dans ses conséquences, à rimino|)ilité
du sujet à radiographier, en permettant d'obtenir des résultats iden-
tiques à ceux décrits par M. Vaillant dans sa communication â
l'Académie des sciences de Paris, séance du i8 novembre 1907, rela-
tivement à des radiographies de cadavres.
La courte durée de pose avec l'appareil de Snook permet de fixer
nettement sur la plaque photographique les limites du foie dans sa
totalité, la rate, les reins, les circonvolutions intestiiudes avec ses
valvules (!), etc.
Je crois, cher Collègue, avoir laissé indiquées, dans ces lignes,
quelques informations intéressantes, surtout pour les constructeurs
du matériel de rontgologie.
Agréez, avec mes salutations affectueuses, l'assurance de ma consi-
dération et de mon estime.
ViHGiLio Machado.
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REVUE DE LA PRESSE
Applications indirectes de l*ÊIectricit6
CHALEUR
PIQUAND et DREYFUS. — Différence quotidienne de 80 1 chez
une malade atteinte de fièvre puerpérale.
La plupart des médecins admettent, comme le dit Wunderlich,
que les différentes températures constatées chez l'homme vivant
se meuvent dans un cycle de 12o à 13o, de 44® à 32o, limite qui, du
reste, ne lui parait jamais avoir été atteinte. A plus forte raison,
doit-il être peu fréquent de rencontrer ces températures extrêmes
chez un même malade au cours de l'évolution d'une même affection
et dans la même journée.
Une femme de vingt ans, atteinte de fièvre puerpérale, a présenté
un type classique de pyohémie avec toxémie à forme clu*onique
entrecoupé de nombreuses poussées thermiques suivies de courtes
rémissions. Chacune de ces poussées était accompagnée d'un grand
frisson et suivie de sueurs abondantes. Le 30 et le 31 mars, la tempé-
rature de 3802 à six heures du matin est de 39^2 à midi; de 37o8 à
trois heures du soir, de 35<> à six heures, de 34o5 à dix heures, de 33o8
à midi, puis elle remonte brusquement. Elle est de 34^8 le 31 à six
heures du matin, de 36® à huit heures, de 37o5 à midi, de 39® à une
heure du soir; elle subit une courte rémission à 38o2 à trois heures,
puis remonte à 39o8 à six heures, atteint 41 ^9 à neuf heures et retombe
à 38® à minuit, soit dans la journée une différence de 80I.
Le traitement institué reste sans résultat. Les injections de sérum
artificiel, les frictions et les injections intra-veineuses de coUargol
et d'électrargol sont sans effet. On décide d'intervenir chirurgicale-
ment.
On fait une laparotomie médiane, et on trouve en arrière de l'utérus
une vaste poche purulente dont on retire, avec l'aspirateur Potain,
un tiers de litre environ d'un pus verdâtre. On enlève ensuite l'utérus
et les annexes.
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Il8 ARCHIVES D'ÉLBCTRIGiré MÉDICALE.
Mais la malade, épuisée, profondément intoxiquée, succombe le
lendemain 3 mai. A l'autopsie, on ne trouve aucup abcès, rien de
particulier dans les centres nerveux ni dans les autres organes.
Cette malade a donc survécu trente-quatre jours après la forte
oscillation thermométrique décrite ci-dessus. — (fiull. méd.^ 27 juil-
let 1907.)
LUMIËRE
P. WIGHMANN. — Recherches expérimentales sur l'action pro-
fonde de la lumière de la lampe médicale de quarts et de
Pappareil Finsen.
L'idéal, en matière de traitement du lupus, est, comme Ta dit
Finsen, « de produire une lumière la plus riche possible en rayons
chimiques et la plus dépourvue qu'il se pourra de radiation^ calori-
fiques. » C'est dans cet ordre d'Idées qu'on a imaginé un grand nombre
d'appareils : lampe de Lortet et Genoud, lampe Uviol, lampe médicale
de quartz (Kromayer), appareil de Finsen-Reyn.
L'auteur a fait des expériences comparatives avec la lampe de
quartz à vapeurs mercurielles et l'appareil Finsen-Reyn, tous deux
combinés de manière à isoler la lumière violette et les rayons ultra-
violets.
Voici ce qu'il a constaté : l'action biologique spécifique de la
lumière d'un appareU Finsen-Reyn, s'effectuant après interposition
de l'oreille d'un lapin sur le trajet des rayons, est plus intense que
celle de la lampe de quartz. Mais l'auteur a également observé que
la lumière de cette dernière, si l'on isole une partie de ses rayons
ultra-violets, ceux à onde longue et à action profonde, possède un
pouvoir inflammatoire photochimique plus considérable que l'appa-
reil de Finsen-Reyn. — (Presse méd,, 6 nov. 1907.)
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BIBLIOGRAPHIE
D' G. BËLLEY. — Étude expérimentale de l'action des rayons X
sur l'œil en voie de déyeloppement. — Thèse de Bordeaux, janvier
1908, 86 pages.
La phrase par laquelle nous terminions, dans les Archives d'électricité
médicale du a5 janvier, Tanalyse que nous faisions de la thèse de M. le
D' Bonnefous 8*applique aussi à la thèse de M. le D' Belley. Ck)mme la pre-
mière, en effet, celle de Belley est aussi « une partie très intéressante
de cet ensemble important d'études qui, depuis longtemps, se poursuit
avec fhiit, au laboratoire de physique médicale de Bordeaux, sur les pro-
priétés biologiques des rayons de Rôntgen ». En 1906, furent faites dans le
laboratoire de M. le Prof. Bergonié et publiées par MM. Tribondeau et
Récamier les premières recherches sur les altérations des yeux d'un
chat nouveau -né par rôntgénisation. M. le D' Belley a suivi la voie
ouverte en traitant un sujet de thèse qui lui parut d*autant plus intéressant
que, dans toute la bibliographie ayant trait à l'action biologique des
rayons \, il ne trouvait rien qui se rapportât à la même question.
Comme les premiers expérimentateurs, c'est sur Fœil du chat que
M. Belley a fait porter ses recherches. Dans le chapitre premier, il nous
renseigne rapidement, mais suffisamment, sur tous les points de technique
intéressants.
Le chapitre II rappelle quelques notions indispensables sur i'anatomie de
l'œil du chat et sur son développement.
Dans le chapitre III sont relatées dix expériences, dont quatre pratiquées
avec des rayons mous (n**" 2 et 3), deux pratiquées avec des rayons moyens
m* 3 et 6;, les autres avec des rayons durs (n'" 7 et 9). La relation de chaque
expérience comprend, avec l'indication de quelques conditions particulières
<àge de l'animal, technique, etc.), l'observation clinique, les résultats
macroscopiques à l'autopsie et ceux que donne l'examen microscopique.
Tous ces résultats sont réunis en une étude d'ensemble dans le cha-
pitre IV. On y voit que la rôntgénisation de l'œil peut provoquer dans cet
organe deux catégories de lésions :
i"* Des troubles communs aux animaux jeunes et aux animaux adultes ;
a** Des troubles propres aux animaux jeunes.
La première catégorie comprend des radiodermites, des kératites, enfin
des pnkipités albumineux de l'humeur aqueuse. Quant aux lésions iriennes
et surtout rétiniennes et nerveuses trouvées sur des lapins adultes par
Birsch-Hirschfeid, M. Belley ne les a pas retrouvées sur les jeunes chats. Les
lésions propres aux animaux jeunes consistent en troubles de développe-
ment. Les troubles macroscopiques sont, du côté des paupières, l'ouverture
anticipée de la fente palpébrale, suivie bientôt d'atrésie; du côté du globe,
de la microphtalmie définitive due non pas à l'arrêt, mais à la lenteur du
développement, aggravée ensuite par régression des milieux oculaires ; enfin,
UD retard dans la pigmentation normale de l'iris et de la membrane cligno-
tante. Quant à la rétine, elle présente des malformations consistant en un
plissement de la granuleuse externe et de la membrane de Jacob dans la
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lao ARCHIVES d'Électricité médicale.
partie externe, plissement qui donne lieu, sur les coupes microscopiques, à
un aspect tubulaire et à Tapparition de formations semblables aux rosettes
que Wintersteiner a décrites dans Thistologie du gliome. Du côté du cris-
tallin, on observe une cataracte expérimentale avec atrophie cristallinienne
constante et cécité consécutive. Enfin, Ton peut rencontrer, à Tophtalmo-
scope, un aspect nuageux et louche du corps vitré et, au microscope, une
apparence fibrillaire plus facile à mettre en évidence et plus mar<|uée que
normalement.
Des lésions constatées se dégagent quelques considérations qui font l'objet
du chapitre V. D'abord la sensibilité de Tœil aux rayons X varie suivant Tâge
des animaux. Les troubles de développement ne peuvent, en effet, se ren-
contrer que chez les animaux jeunes. La loi de Bergonié et Tribondeau,
relative aux rapports qui unissent l'intensité d'action des rayons X et l'âge,
ainsi que l'activité reproductrice de ces dernières (loi dont nous avons donné
tout au long l'énoncé dans notre article bibliographic^ue des Archèmtt du
a5 janvier), trouve une nouvelle vérification dans Inexpériences de M. Belley^
La posologie des rayons X n'est pas non plus sans influence : « Les lésions sont
d'autant plus intenses et rapides que la quantité de radiations employées a
été plus grande, tandis que, d'autre part, les plans SHf^rficiels sont plus
atteints par les rayons mous et les plans profonds par les rayons durs • N'ou-
blions pas cependant que des faisceaux de numéros radiochromométrtque»
différents peuvent aboutir aux mêmes altérations. C'est qu'en effet on ne peut
être sûr d'employer une seule variété de rayons : en pratique, la dissociation du
faisceau ne peut être parfaite. — L'aspect microscopique dei lésions rétiniennes
donne lieu à une considération importante. C'est que « les rosettes » de
Wintersteiner peuvent se rencontrer ailleurs que dans les gliomes. Elles per-
dent donc de la valeur pathognomonique que cet auteur leur attribuait
dans ce genre de tumeurs. — Enfin, quelques considérations pratiques décou-
lent des résultats obtenus par M. Belley. Elles ont trait à la prudence qui
doit guider notre conduite dans les applications radiologiques suri'<BUtt£s
tout jeunes enfants ou à son voisinage. Les diaphragmes en plone^b, les
coques protectrices de Noble, Van Duyse, etc., trouvent ici leur appli-
cation. Dans certains cas même, pour le gliome rétinien par exemple, la
question peut se poser de savoir si la cure de la lésion vaut le sacrifice de
la vision. « Si la réponse est négative, dit l'auteur, nous sommes d'avis,
jusqu'à plus ample informé, qu'on ait recours à des moyens cura tifs autres
que les rayons X. »
La thèse de M. le D' Belley ténioigne de sérieuses connaissances anatomi-
ques et techniques en radiologie comme en micrographie, d'observations
patientes et consciencieuses dans le cours des expériences, d'une critique
juste dans Tappréciation des résultats. Il y a donc là un travail qui doit
compter parmi les premiers en importance comme en date dans l'œuvre
d'ensemble résultant des diverses recherches qui ont pour objet les effets
biologiques des rayons X.
D' C.-M. Roques.
Uîmprimcur-Géranl : G. Gounouii.iiou.
Bordeaux. — Impr. G. GounouiLuot, ruo Guiraudc, y-ii.
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It)» ANNÉE. N» 282 fô février 1908.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Congrues international de la tuberculose. — On sait que le prochain
Congrès international de la tuberculose aura lieu, à Washington, du 31 sep-
tembre au la octobre 1908.
Le Comité a obtenu la participation du gouvernement fédéral au Congrès ;
sept ministères ont signifié leur intention d*y prendre part et ont sollicité
du Congrès des États-Unis l'autorisation et les fonds nécessaires. Ce sont :
les ministères d*État, des Finances, de la Guerre, de la Marine, de l'Intérieur,
de TAgriculture et du Commerce et Travail.
Les gouverneurs des États composant les États-Unis ont tous reçu une
notification, et la plupart ont pris quelques mesures en faveur du Congrès.
Les associations (tant officielles que privées) des États-Unis poussent active-
ment les préparatifs de cet événement important.
Les travaux des différentes sections du Congrès dureront du 28 septembre
au 3 octobre. Pendant cette semaine, il y aura deux assemblées générales.
Durant trois semaines, du ai septembre au 12 octobre, une Exposition de
la tuberculose sera ouverte et des conférenciers distingués feront des cours
spéciaux. Des cliniques et des démonstrations d'intérêt tout particulier
seront organisées pour toute l'étendue de la même période.
On trouvera à l'Exposition un grand nombre d'objets instructifs et expli-
catifs, provenant de tous les points du monde civilisé. Les membres du
Congrès pourront y acquérir, par échanges ou d'autres moyens, une collec-
tion utile à leurs études, ou accroître celle qu'ils possèdent déjà. Une grande
partie des objets exposés consisteront en imprimés traitant de sujets scienti-
fiques ; ces imprimés seront distribués sur-le-champ à toutes les personnes
qui en désireront, ou expédiés sur demande écrite à toute adresse indiquée.
Des récompenses seront décernées par le Comité aux exposants les plus
méritants, sous forme de médailles, de diplômes ou de prix en argent.
▲Rcu. o'klictb. mîd. — igo8. 10
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122 AflGUlVBS D*éLËCTHlCITÉ MEDICALE.
Un prix de i.ooo dollars en numéraire a été offert pour l'association privée,
dont l'action, depuis le premier Ck)ngrès de igoS, aura été reconnue comme
la plus efficace pour combattre et prévenir la tuberculose.
Un prix de i.ooo dollars en numéraire a été offert pour le projet du
meilleur Sanatorium pour le traitement de la tuberculose parmi les classes
ouvrières; ce projet devra être un projet détaillé, comprenant la construc-
tion, l'équipement et l'administration. Un autre prix de i.ooo dollars en
numéraire a été offert pour le meilleur projet de maison ouvrière, disposé
de façon à éviter la tuberculose.
Plusieurs prix de moindre valeur ont été offerts pour les feuilles et bro-
chures consacrées à l'éducation médicale populaire. Ces prix sont destinés
à encourager la production de nouvelles publications en cette matière.
Une médaille a été offerte pour le meilleur projet de campagne anti-
tuberculeuse, dans n'importe quel État des États-Unis; et une médaille pour
le meilleur plan de lutte contre la tuberculose, présenté par tout autre pays
que les États-Unis.
Le Ck>ngrès international sera réparti en sept sections :
r* section : Pathologie et bactériologie.
a* section: Étude clinique et thérapeutique de la tuberculose. Dispen-
saires, hôpitaux et sanatoriums.
3* section : Chirurgie et orthopédie.
4* section : La tuberculose chez les enfants.
5* section : La tuberculose au point de vue hygiénique, industriel,
économique et social.
6** section : Le contrôle de la tuberculose par l'État et la municipalité.
7' section : La tuberculose chez les animaux et ses effets sur l'homme.
Les articles sur les sigets inscrits au programme officiel seront imprimés
à l'avance, en allemand, en français, en espagnol et en anglais et distribués
le jour même de la discussion.
Les discussions du Congrès seront rédigées avec soin et publiées trois
mois après la clôture. Les travaux des Commissions, ainsi que les confé-
rences, les délibérations et un compte rendu de l'Exposition seront une
matière de quatre gros volumes d'environ a.ooo pages.
11 y aura deux classes de participants :
Les membres actifs verseront une somme de 5 dollars et recevront, sans
frais, la série complète des publications, en plus des privilèges ordinaires.
Les membres associés verseront une sonmie de a dollars. Ils ne recevront
pas les volumes publiés et ne pourront pas voter au Congrès, mais ils auront
droit à rinsigne officiel ; ils pourront recevoir tout imprimé distribué pen-
dant l'Exposition; ils seront invités aux fêtes officielles; ils assisteront aux
cliniques et séances, et bénéficieront du logement et du transport à prix
réduit.
(Toute demande de renseignement doit être adressée à l'adresse saivante :
International Congress on Tabercahsis Colorado Building, John Fullon,
secrétaire généraly Washington.)
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LA RADIOGRAPHIE DES ORGANES ABDOMINAUX
PERMET-ELLE LE DIAGNOSTIC DE LA xMORT RÉELLE? (')
A celte question, M. Charles Vaillant, dans une note présentée à
l'Académie des Sciences, le i8 novembre 1907, a répondu par Taflir-
mative. L'estomac et l'intestin, invisibles sur le sujet vivant, à cause
de leurs mouvements continuels et de leur transparence, se dessine^
raient sur le cadavre avec tous leurs détails. La reproduction de ces
organes par la radiographie s'expliquerait pour M. Vaillant de la
manière suivante :
« Les gaz qui se forment dans ces organes sont en majeure partie
des sulfures qui deviennent par leur composition chimique phos-
phorescents sous Faction des rayons X; cette phosphorescence, Toeil
ne peut l'apercevoir qu'au moyen d'une radioscopie de la région
abdominale; ces organes devenant plus lumineux sous l'action des
rayons provoquent une surimpression de la plaque photographique
aux endroits où leur image se reproduit, leur contenu jouant le
rôle d'écran renforçateur. »
Cette interprétation est tout à fait inadmissible. A supposer que les
organes abdominaux du cadavre contiennent des substances capables
de devenir phosphorescentes ou fluorescentes sous l'action des rayons
de Rôntgen, la lumière émise par ces substances luminescentes
Q'aurait pas la propriété de traverser les corps opaques, il suffirait,
pour l'arrêter, de la mince feuille de papier noir qui enveloppe habi-
tuellement la plaque photographique, à plus forte raison ne pourrait-
elle pas traverser les parois abdominales. Tous ceux qui ont eu
l'occasion, pour abréger la durée des poses radiographiques, de faire
usage des écrans renforçateurs, constitués, comme on sait, par une
(M Noie du D' Béclèrc, prûaenlcc par M. Ed. Perricr à l*Acadéniic dcb Sciences le
lO décembre 1907.
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124 ARCHIVES D'ÉLECTKlGITé MÉDICALE.
mince feuille de carton recouverte sur l'une de ses faces d'une sub-
stance rendue phosphorescente par les rayons de Rôntgen, savent
que ces écrans agissent seulement à la condition que leur face phos-
phorescente soit en contact immédiat avec la face sensible de la
plaque photographique; il suffit, pour supprimer l'action renforça-
trice, de retourner l'écran, c'est-à-dire d'interposer une très mince
épaisseur de carton entre la plaque et la substance phosphorescente
illuminée par les rayons de Rôntgen.
Il serait moins illégitime de supposer qu'il se dépose, après la mort,
à la surface interne des parois intestinales, une substance d'un poids
atomique relativement élevé, capable d'augmenter la fraction du
rayonnement absorbée au passage. C'est ainsi que, grâce à l'ingestion
de sous-nitrate de bismuth, l'examen radioscopique de l'estomac sur
le vivant, est devenu aujourd'hui de pratique courante, qu'on observe
exactement son siège, sa forme, ses dimensions, qu'on étudie au
mieux ses contractions péristal tiques, qu'on le voit évacuer son
contenu dans le duodénum et qu'on suit le bol alimentaire mêlé de
bismuth dans tout son trajet intestinal, particulièrement de l'une
à l'autre des extrémités du gros intestin. Avant d'énoncer l'hypothèse
en question, tout aussi gratuite que la précédente, il faudrait en
posséder au moins un commencement de vérification expérimentale.
Mais il n'est nullement nécessaire de chercher si loin la raison des
différences incontestables offertes par la radiographie des organes
abdominaux pendant la vie et après la mort, deux facteurs bien
connus entrent en jeu qui suffisent amplement à en donner l'expli-
cation.
Pour quelque organe que ce soit, l'immobilité plus ou moins
parfaite est la première condition nécessaire à la netteté de l'image
radiographique. C'est ainsi que pendant la suspension volontaire des
mouvements respiratoires et avec une pose de quelques secondes
seulement, on obtient sur le vivant, à l'aide des instruments perfec-
tionnés aujourd'hui en usage, des images radio<(raphiques de la
charpente fibreuse des poumons aussi nettes et aussi détaillées que
sur le cadavre.
Pour que les images radiographiques de deux organes contigus
puissent être distinguées l'une de l'autre et nettement délimitées, il
est indispensable que ces organes soient, en totalité ou en partie, très
inégalement perméables aux rayons qui les traversent, sans quoi les
ombres correspondantes, également teintées, se confondent. Cette
condition essentielle est réalisée de la manière la plus imparfaite par
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LA RADIOGRAPHIR DKS ORGANES ABDOMINAUX. 125
les circonvolutions de l'intestin grêle, entremêlées et superposées,
quand elles se présentent sous Taspect d'un tuyau aplati dont les
parois opposées sont accolées Tune à Tautre. Elle est, au contraire,
réalisée au mieux quand le tube digestif est rempli de «gaz et que la
masse intestinale est formée, pour ainsi dire, d'une multitude de
chambres à air, séparées Tune de l'autre par une double cloison solide
qui résulte de Tadossement de deux anses intestinales contiguës.
Suivant que chacune de ces cloisons est sensiblement dans le même
plan que les rayons de Rôntgen qui la traversent ou dans un plan à
peu près perpendiculaire à leur direction, l'épaisseur des tissus tra-
versés atteint plusieurs centimètres ou descend à quelques millimètres
et l'ombre de l'obstacle, figurée sur l'épreuve radiographique, varie
d'intensité depuis la teinte la plus sombre jusqu'à la teinte la plus
claire.
Ces deux épreuves radiographiques, obtenues à quelques minutes
d'intervalle, dans les mêmes conditions techniques, montrent l'aspect
très différent de la masse de l'intestin grêle d'un cadavre, isolée des
autres organes abdominaux, suivant que les parois intestinales sont
accolées ou écartées par des gaz, de quelque composition chimique
que ce soit.
Après la mort, il suffit de ces deux facteurs, d'une part l'immobilité
du tube digestif, résultat de la suppression des mouvements passifs
imprimés par la respiration et des mouvements actifs dus aux contrac-
tions péristaltiques, d'autre part la réplétion gazeuse de l'estomac et de
l'intestin pour expliquer la singulière netteté des images radiogra-
phiques de l'abdomen.
La meilleure preuve, c'est que, contrairement aux affirmations de
M. Vaillant, certaines portions de l'intestin peuvent être révélées par
la radiographie aussi bien sur le vivant que sur le cadavre et ce sont
précisément les portions telles que l'ampoule rectale, le cœcum et les
bosselures des côlons qui sont à la fois les moins mobiles et le plus
habituellement remplies de gaz. L'épreuve radiographique que j'ai
l'honneur de présenter montre le bassin d'un enfant de trois ans, en
parfaite santé ; on y distingue nettement l'ampoule rectale qu'on peut
suivre inférieurement jusqu'à l'anus; on y voit aussi, mais moins
nettement, le cœcum et le côlon descendant. Ces divers organes ainsi
que le bassin osseux qui les contient apparaissent encore plus dis-
tincts et plus nets, en donnant l'illusion du relief et de la profondeur,
quand au licii de regarder l'épreuve sur papier que voici, de grandeur
naturelle, on examine au stéréoscope ces deux autres épreuves sur
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126 ARCHIVES d'ÉLEGTRIGITI^ MEDICALE.
verre, de dimensions réduites, provenant de deux clichés obtenus en
deux positions successives de l'ampoule, avec quatre centimètres
d*écartement.
Par comparaison voici d'autres épreuves qui représentent un fœtus
mort-né. Les diverses portions du tube digestif qu'on y distingue très
facilement n'ont guère plus de netteté que les images précédentes et
cependant la radiographie de l'enfant vivant n'a pas demandé moins
de six minutes de pose pour les deux clichés successifs. Ces clichés
datent de sept ans, à plus forte raison pourrait-on donc aujourd'hui,
avec les poses de quelques secondes que permet le perfectionnement
des instruments et en faisant suspendre les mouvements respiratoires,
obtenir sur le vivant des images radiographiques de l'intestin plus
étroitement semblables à celles du cadavre.
D'autre part il est de notion courante, parmi les médecins familiers
avec l'exploration radioscopique de l'estomac, que la grosse tubérosité
de cet organe se dessine souvent avec une grande netteté sur l'écran
fluorescent, surtout chez les sujets maigres, spécialement chez les
malades aérophages, et que pour la faire apparaître quand elle n'est
pas visible, il suffit d'avoir recours à l'insufflation avec la sonde ou
plus simplement à l'ingestion successive d'une solution de bicarbo-
nate de soude et d'une solution d'acide tartrique dont le mélange dans
l'estomac donne naissance à du gaz acide carbonique ; les images de
l'organe ainsi diversement obtenues sur l'écran peuvent d'ailleurs être
fixées par la radiographie.
Sur ces épreuves radiographiques, obtenues pendant la vie en cinq
minutes de pose, on voit nettement dessinées d'une part les images
sombres de l'estomac et du côlon transverse remplis de bismuth,
d'autre part les images claires de l'iléon, du cœcum et du côlon
descendant remplis de gaz.
En résumé, il n'existe pas, dans la netteté plus ou moins grande
des images radiographiques de l'abdomen, pendant la vie ou après la
mort, une différence essentielle et caractéristique, mais seulement
des différences de degré, variables avec le degré d'immobilité et de
réplétion gazeuse du tube digestif, quelle que soit d'ailleurs la nature
des gaz qui le remplissent.
D'un cadavre non douteux à un sujet bien vivant ces difTérences
atteignent leur maximum, mais la question est de savoir à quel
minimum elles se réduisent chez une personne en état de mort appa-
rente dont les mouvements respiratoires sont suspendus, surtout si
elle présente le météorisme abdominal et l'immobilité paralytique de
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LA RADIOGRAPHIE DES ORGANES ABDOMINAUX. I27
rintestin qa*il est habituel d'observer en diverses maladies; par
contre, les médecins n'ignorent pas que dans certaines conditions, les
contractions péristaltiques du tube digestif peuvent persister plus ou
moins longtemps après la mort.
La conclusion s'impose :
Sans nier que la radiographie de l'abdomen sôit capable d'aider au
diagnostic différentiel de la mort apparente et de la mort réelle, il
n'est pas possible à qui connaît la complexité et les difficultés du
problème de le considérer comme résolu.
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APPLICATION DU WAVE CORRENT DU D' W. J. MORTON
A LÉLECTROMÉCANOTHÉRAPIEC)
Par BfM. liAQUERRIâBE et DBIjEŒSRM.
Les travaux des Professeurs Bergonié et Truchot ont créé un
nouveau mode d'électrisation rythmée utilisant les contractions pro-
duites par le courant faradique. Ces savants ont jugé que ni les
contractions brusques dues aux interrupteurs lents, ni Tétat téta-
nique prolongé dû aux interrupteurs rapides, ne répondaient à
un traitement rationnel, tandis qu'une variation sinusoïdale lente
d'un courant induit de grande fréquence, variation partant de zéro
pour passer par un maximum et revenir à zéro, faisait faire au muscle
intéressé une contraction semblable à celle qui se fait lorsque le
muscle travaille naturellement, et devait en conséquence avoir la plus
heureuse influence sur Tétat du muscle traité.
L'appareil que la maison Gaiffe a construit pour ce traitement a été
présenté par l'un de nous. Tannée dernière, à Lyon. Pour éviter les
irrégularités dues aux trembleurs, cette maison a jugé meilleur de se
servir du courant alternatif sinusoïdal de fréquence suffisante au lieu
et place de courants induits (voir notice A. F. A. S., Lyon, 1906). Les
ondulations sont obtenues par le déplacement régulier de Tinduit sur
rinducteur par un moteur électrique.
N'est-il pas possible d'appliquer le même principe à toute forme de
courant capable de faire contracter un muscle ? La réponse est évidente,
et on peut tant à l'aide du courant continu qu'à l'aide de décharges
statiques obtenir des contractions rythmées des muscles et reproduire
exactement l'eflet obtenu avec les courants induits ou sinusoïdaux
produits dans l'appareil ci-dessus.
Nous ne nous arrêterons pas au courant continu; son emploi
(') Communication au Congrès de Ta. F. A. S., Reims 1907.
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APPLICATION nu WAVE CURRENT DU D' W. J. MORTON. ÏÎI9
comme excitant de la contraction doit être réservé à des cas parti-
culiers (état de dégénérescence plus ou moins accentué) et exige
toujours sinon des variations d'intensité rigoureusement instantanées,
au moins très rapides. Si l'on veut, dans les autres cas, utiliser ses
actions trophiques ducs vraisemblablement à l'électrolyse des tissus,
on pourra réaliser cette action spéciale en Tassociant au courant
sinusoïdal de l'appareil éleclromécanothérapique^ comme on le fait
dans le courant de De Watteville avec les courants induits.
n y a plus à dire pour les décharges statiques parce que ce n'est
que dans ces vingt dernières années qu'on est arrivé à obtenir des
contractions musculaires indolores avec sécurité.
Voyons ce qui a été fait dans cet ordre d'idées.
En premier lieu, nous trouvons l'excitation par étincelle frappant
directement le malade, étincelle venant soit de la machine, soit d'une
bouteille de Leyde chargée. L'excitation est douloureuse, sa puissance
n'est pas réglable et le procédé est abandonné immédiatement. Ce
mode d'application est réservé plutôt à des actions révulsives qu'à
des actions motrices.
Avant 1861, le D' Thomas Lane se servit de la variation brusque
obtenue par la décharge de son électromètre (bouteille de Leyde).
Le courant de décharge de la bouteille traversait le patient, l'étin-
celle jaillissant entre deux boules dont on faisait varier l'écartement.
Les contractions étaient indolores tant qu'on ne donnait pas une trop
grande valeur à la longueur de l'étincelle, mais le réglage était très
délicat, une variation très faible de la longueur de l'étincelle produi-
sant une très grande variation sur le patient.
Ce procédé a été repris en 1881 par M. le prof. W. J. Morton, son
dispositif comportant deux bouteilles de Leyde, et le patient servait
de conducteur entre les deux armatures externes, tandis que la
décharge se produisait entre deux boules reliées aux armatures
internes. Mêmes résultats et mêmes avantages et inconvénients que
ci-dessus.
Vers i885, les D" Tripier, Vigouroux, Boudet, de Paris, reprennent
la question en créant ce que Tripier a appelé plus tard « la décharge
médiate »>. Le patient est relié directement à un pôle de la machine et
à l'autre par un circuit comportant un éclateur, puis on fait varier
l'écartement des pièces. Excitation indolore énergique.
Ces trois derniers modes présentent tous un défaut qui les a fait
abandonner dès que W. J. Morton a, en 1889, indiqué son nouveau
procédé qu'il appelle « wave current».
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l3o ARCHIVES D'éLECTRIGiré MÉDICALE.
Si pour une raison quelconque : surtension dans la machine, mise
& la terre accidentelle» etc., une étincelle jaillit ailleurs qu*à l'éda-
teur, le patient reçoit généralement une secousse très brutale, et toute
fausse manœuvre se traduit de la même façon.
Voici la description donnée par le Prof. W. J. Morton du dispositif
employé par lui pour obtenir le « wave current ».
Le pôle négatif de la machine étant à la terre, le pôle positif est
relié par une électrode appropriée au muscle du patient isolé sur un
tabouret. Entre les deux pôles se trouve un éclateur toujours en
court-circuit; au début et au moment où on termine la séance, on
gradue en écartant plus ou moins les boules de l'éclateur. Dans ce
dispositif^ aucune mise à la terre accidentelle ou aucune fausse
manœuvre ne peut faire supporter au patient une décharge plus
violente que celle déterminée normalement par la longueur de l'étin-
celle à réclateur. De plus, la graduation est très lente et on n'a pas à
craindre d'augmentations brusques pour une toute petite variation de
position des boules.
Ce sont ces qualités et cette sécurité de fonctionnement qui ont fait
le succès de cette méthode en Amérique où les travaux du Prof. W.
J. Morton, du D' W. B. Snow, du D" E. C. Titus, etc., ont rendu son
emploi universel.
Quel que soit le mode d'excitation employé, il semble que l'on ait
affaire à des courants de haute fréquence. Il est d'ailleurs possible
d'en mesurer l'intensité au moyen d'un milliampèremètre thermique
branché dans le circuit.
A la suite d'un récent voyage en Amérique de M. Gallot, directeur
adjoint de la maison Gaiffe, cette dernière a eu l'idée d'appliquer le
wave current du Prof. W. J. Morton à l'électromécanothérapie, ce
qui l'a conduite à créer le nouvel appareil décrit ci-dessous.
Étant donné que les contractions augmentent avec la longueur de
l'étincelle à l'éclateur, il suffit pour faire rentrer ce mode d'excitation
dans l'électromécanothérapie de donner aux boules B. B' de l'éclateur
(Jig, i) un mouvement alternatif rythmique de rapprochement et
d'éioignement pour que le courant excitant, qui a une fréquence réelle
très grande, produise une contraction lente partant de zéro pour
arriver au maximum et revenir k zéro.
Un éclateur (breveté s. g. d. g.), dont une des pièces B reliée au
pôle posilif est isolée, a sa deuxième pièce B', reliée au négatif et à la
terre, montée sur un levier oscillant conduit par une came C de
forme appropriée. Au repos^ les boules se touchent; dès qu'on met
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APPLICATION DU WA\^ CURRENT DU D*" W. J. MORTON. l3f
l'appareil en fonction (i l'aide d'un moteur électrique), les boules
s*écartent lentement, puis reviennent en contact et s'éloignent de
nouveau. En décalant la came par rapport au levier, en tournant dans
un sens ou dans Tautre la manette M, on modifie la grandeur de
Fio.
l'étincelle maxima, même pendant le fonctionnement de l'appareil. Le
temps pendant lequel les boules sont en contact peut changer par le
déplacement de la boule isolée. La vitesse du moteur électrique est
elle-même variable à l'aide d'un rhéostat, de telle sorte qu'on peut :
I* Changer la fréquence de Tonde lente excitatrice;
a* Changer le rapport entre le temps de l'excitation et le temps de
repos:
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l32 ABGHIVE9 D^ÂLBCTRIClTé MÉDICALE.
3** Changer la valeur du maximum de Texcitation.
Ce dispositif peut s'adapter à toutes machines statiques.
L'appareil a été présenté à M. le Prof. Bergonié, et lui a paru
réaliser la contraction musculaire dans des conditions excellentes.
Nous n'avons pas encore pu expérimenter l'usage de ce nouveau
dispositif; mais nous comptons le faire le plus tôt possible, et en tout
cas il nous a semblé intéressant de le signaler parce qu'il nous paraît
un chapitre des plus féconds à ajouter à ce que nous étudions sous le
nom d'électromécanothérapie.
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<w>wiWW»iww»o<www»wiminwww»»>
A PROPOS DU « WAVE CURRENT »
Par le D^ H. BORDIER.
En parcourant le numéro du 25 août dernier des Archives d'élec-
tricité médicale, et que je n'ai ouvert que ces jours-ci (octobre 1907),
je trouve le récit d'un voyage fait par M. Gallot en Amérique; celui-ci
a vu appliquer là-bas une forme de franldinisation appelée par les
Américains, avec le D' W. Morton, waue carrent, et qui semble avoir
beaucoup intéressé notre ingénieur-électricien.
« Ce wave current, dit-U, presque inconnu ici, s'emploie partout
aux États-Unis... Ce courant d'onde est fourni par une machine sta-
tique de préférence puissante, dont le pôle négatif est à la terre,
le positif au patient par contact direct local... Un éclateur placé
sur la machine met en court-circuit ses deux pôles; on éloigne pro-
gressivement les boules de l'éclateur entre lesquelles jaillit l'étincelle,
et le patient, au siège de l'électrode, ressent des contractions pro-
fondes, d'autant plus profondes que l'étincelle est plus longue; elles
ne sont nullement douloureuses. »
Je crois devoir faire quelques remarques au sujet de cette prétendue
nouvelle forme de franklinisation : il y a longtemps que nous l'em-
ployons nous aussi en France, mais sous le nom de franklinisation
avec étincelles médiates.
Lorsqu'on examine, en effet, le dispositif utilisé (flg. 1), on n'a
pas de peine à reconnaître que la machine est disposée de telle façon
que ses boules polaires et ses antennes constituent un excitateur
médiat(0- ^ malade isolé est relié à l'un des pôles de la machine sta-
tique dont il prolonge le collecteur et au potentiel duquel il est porté;
la boule polaire correspondant à ce collecteur est, elle aussi, au même
potentiel, comme le serait la boule la plus voisine du patient d'un
excitateur médiat quelconque. La deuxième boule polaire étant,
dans le dispositif du wave current, reliée au sol, l'étincelle éclate
0) Voir H. BoRDiBR, Précis d' électrothérapie, 2« édit., p. 156.
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i34 ARGHiYEB d'Électricité médicale.
entre cette boule et la première, comme cela se passe entre les deux
boules d'un excitateur médiat.
Quelles que soient l'étendue et la forme du contact avec le patient,
à chaque étincelle il se produit une secousse des muscles dont les
points moteurs sont recouverts par l'électrode, secousse que nous
savons depuis longtemps être moins douloureuse que celle qui accom-
pagne l'excitation immédiate; ce résultat sensitif est dû surtout à
la densité beaucoup moins grande dans le premier cas que dans le
second.
Si le nombre d'étincelle^, et par conséquent de secousses, est
/. Jkbouret i^olcinf . ^ P. PatUnt . « E Eltfitrode
G . Terre ... S.G. loUietu-
FiG. I.
Wave current du Prof. Morton.
très grand dans l'unité de temps, les muscles entrent en contrac-
tion tétanique.
Le wave current n'est donc pas une forme nouvelle de fran-
klinisation, puisque c'est de l'excitation médiate que Ton fait ainsi,
tout comme cela aurait lieu si les étincelles jaillissaient entre les deux
boules d'un excitateur médiat (la machine étant alors disposée comme
pour la franklinisation simple).
Pour les médecins qui ne possèdent pas d'excitateur médiat, le
dispositif des Américains, et qu'indique la figure ,1» les dispensera de
faire l'acquisition d'un nouvel appareil; c'est donc un service de
plus que leur aura rendu le correspondant des Archives d'électricité
médicale^ et nous devons tous en remercier l'éminent directeur
de cette revue, le Prof. Bergonié, qui a provoqué les intéressantes
interviews de nos confrères américains.
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A PROPOS DU WAVE-CURhENT. 1 35
U y a lieu de remarquer que le dispositif indiqué a l'avantage de
ne pas obliger le médecin à tenir lui-même l'appareil appliqué sur le
patient, comme cela est nécessaire avec un excitateur médiat. Cette
simplification de technique est bien faite pour encourager les
médecins électriciens français à utiliser les actions médiates ainsi
produites dans les cas que le D*" W.-B. Snow a exposés à M. Galiot :
i L'action locale (Archiv, cTélectr. méd,, 1907, page 637) se
traduit par un massage profond et une sueur abondante sous
l'électrode. Ce massage, dont l'énergie se régie à volonté par la
longueur d'étincelle à l'éclateur, diminue la congestion... Pour le
traitement externe, le D' Snow emploie des électrodes en étain
mince moulant la partie à traiter. »
Une dernière observation est relative à la question du pôle à relier
au sol : ^ n y a intérêt, dit M. Galiot d'après ce qui lui a été affirmé
en Amérique, à mettre le négatif à la terre et le positif au patient,
parce qu'il y aurait quatre fois plus d'oscillations (?) du côté positif
avec le négatif à la terre que vice versa.,, » Nous ne comprenons pas
bien cette explication! Nous préférons invoquer les expériences
que nous avons faites avec un excitateur médiat (Archives d*éleciricité
médicale^ 1894, p. 615) relativement à V Influence du signe des pôles
dans l'excitation médiate; la secousse est bien plus forte, comme
l'indique notre graphique page 617 des Archives de 1894, quand la
boule de l'excitateur portée au même potentiel que le corps est positivey
l'autre boule étant négative, que dans le cas contraire. Cette prédo-
minance est un effet de polarité, comme cela se produit aussi avec
le courant galvanique à la fermeture (0-
(1) Depuis que cette note a été écrite et composée, nous avons reçu un
' mémoire du D' Morton sur le wawe current : nous le publierons dans un
des prochains numéros des Archives. N. D. L. R
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-I I I I »*.<iyw_Mnmiiiwji_iii __jiiiimg»iiii.i^«..»i n. ij .ji ini ,_ j m nn m i ■■>>■«.
NOUVEA.U QUàNTITOMÈTRE A RAYONS X
Par le D' Hyao. GUILLEMINOT.
^Travail du Laboratoire du Prof. Bouchard.)
J'ai indiqué dans différents travaux antérieurs comment j'avais
établi une unité de quantité de rayonnement tirée de la comparaison
de deux plages luminescentes de platinocyanure, Tune irradiée par
un étalon de radium, l'autre par les rayons X.
Je rappelle que Tunité que j'emploie correspond environ à — r d'H
de Holzknecht. Pratiquement, elle constitue la dose de rayons moyens
nécessaire et suffisante pour obtenir une bonne radiographie d'une
région de i centimètre d'épaisseur, et quoique la progression ne soit
pas du tout rigoureuse, on peut compter, jusqu'à lo ou la centimè-
tres, que l'on devra employer autant d'M qu'il y a de centimètres.
Mon quanti tomètre se compose de deux parties :
i** Un cryptoscope(') muni d'un côté d'un radiochromomètre de
Benoist, et de l'autre du comparateur d'intensité de champ. Il n'offre
rien de particulier sauf que l'étalon de radium, placé à 2 centimètres
en arrière de la surface fluorescente, donne un éclairement tel que le
champ doit être considéré alors comme correspondant au — de l'unité
d'intensité que j'ai adoptée. Autrement dit un champ de cette intensité
débite i M en 4 minutes.
Il est muni en outre d'un ruban métrique à ressort et est supporté
par un pied pourvu d'une tige à coulisse dont la partie supérieure
pœsente une pince serrant le ruban métrique automatiquement,
à une distance telle que le 0 correspond au centre de l'anticathode.
(') Ce cryptoscope diffère de mon premier modèle de igoS en ce que le radium
est monté sur un chariot à bascule qui permet de soustraire Téeran à son acUon en
dehors des examens. L*écran est mobile et les plages interchangeables. Je rappelle
que mon premier modèle est venu après celui deCourtade dont j'ignorais les travaux.
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NOUVEAU QUANTITOMÊTRE A RAYONS X. iSy
Oq vise le tube après avoir décroché le cryptoscope de son suppor-
el on se recule jusqu'à ce qu'on ail l'équivalence.
A ce moment, on fixe le ruban métrique et on lit la division.
Pour un tube fonctionnant bien, on trouve 60 à aoo.
a" Un système totaliseur d'M.
Plusieurs méthodes peuvent être employées :
a) On peut, le crayon et la montre à la main, totaliser arithméti-
quement le nombre d'M. En appelant e la distance d'équivalence,
d la distance opératoire, et sachant qu'à la distance e le débit est
I I £*
de - d'M par minute, il suffit d'effectuer le calcul — M -— pour avoir
le débit en M par minute à l'endroit où l'on opère. De récentes expé-
riences, dont j'ai communiqué les résultats à la Société de Biologie,
m'ont démontré que pour des rayons de moyenne pénétration et les
distances ordinaires il n'y avait pas lieu d'apporter à la loi du carré
de la distance un correctif du fait de l'absorption par l'air.
fi) Ce calcul étant fastidieux et devant être répété chaque fois que
change l'équivalence au cours de l'opération, j'ai dressé une table
où l'on trouve, en colonnes verticales, les distances £, et, en colonnes
horizontales, les distances d.
11 suffît, dès lors, de lire le nombre d'M indiqué au croisement des
deux colonnes.
Si l'on trouve par exemple la M par minute, on sait qu'il faut
10 minutes pour faire 120 M (1 H environ), etc.
y) J'ai voulu encore supprimer ce dernier calcul et je suis arrivé
à un totaliseur automatique dont la précision est rigoureuse.
Avec ce totaliseur les manœuvres sont simples.
Deux manettes permettent : la première, de régler l'appareil sur la
distance d'équivalence e; la deuxième, de le régler sur la distance
opératoire.
Un compteur totalise sur un cadran le nombre d'M débités.
C'est ce totaliseur que je vais décrire aujourd'hui.
Totaliseur automatique d'unités M.
Voici le principe de l'appareil :
Nous prenons un courant électrique à voltage constant, 1 10 volts
(avec possibilité de régler ses écarts).
Nous le faisons passer par deux appareils de résistance : l'un le
A.IICHIV. u'BLKCTH. MBD. 1908. II
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i38
ARCHIVES D ELECTRICITE MEDICALE.
gradue proportionnellement aux carrés des distances d'équivalence t
marquée sur ses plots; l'autre le gradue inversement proportionnelle-
ment aux dislances opératoires.
Je vais indiquer à présent comment ces résultats sont obtenus :
E étant la source à i lo volts, nous faisons traverser au courant un
appareil de résistance s, mis en série, et un appareil à double chaîne
FlQ. l.
Totalisateur d*unités M.
de résistance d, dont la résistance réduite est égale à loow. G est un
galvanomètre et R une résistance réglable de o à la.
Lorsque la résistance £ est réduite à o, l'appareil consomme i^.
C'est à dire que si E est bien égal à no volts, la somme de la résis-
tance d (soit loo ohms) plus la résistance de G, plus la résistance R,
est égale à i lo ohms.
La résistance R, réjjlable, permet de corriger les écarts du voltage E
s'ils se produisent.
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NOUVEAU QUANTITOMÈTRE A RAYONS X. I^^Q
Ceci posé, voyons le détail de Tappareil :
I. Le rhéostat e possède 96 plots portant les numéros 3o, 3a,
34, etc., et ainsi de suite de a en a jusqu*à aao. Ce sont les distances
(l'équivalence. Entre les plots 3o et 3a, 3a et 34, 34 et 36, etc., sont
placées des bobines résistantes de fil Constantan dont la résistivité
ne varie pas avec la chaleur et dont les résistances ohmiques sont
respectivement calculées de telle façon que si l'on appelle p la résis-
tance mise en circuit par le jeu de la manette du rhéostat £, on ait
une intensité V
V = — ^i2L_,
liow H- p*
telle que son rapport à 1 (I = i ampère quand s = aao et p =0), soit :
1 — *
* aao
Les résistances ainsi mises en circuit par la manette de £ sont donc
données par la formule :
aao — £*
P=iio ,
et les bobines intercalées de plot à plot varient de a««>o3 à 716^4.
II. La résistance d, dont la somme réduite est, je le répète, égale
à looto constante, se compose de deux rhéostats couplés solidairement
et présentant les plots marqués 10, 11, la, i3, i4, i5, 16, 17, 18, 19,
20, aa, a4, a6, a8, 3o, 35, 4o, 45, 5o, 60, distances opératoires en
centimètres, les plus communément employées.
L'une des branches, que nous appellerons branche compteur,
renferme un compteur C et un galvanomètre G', et des bobines
de résistances convenablement choisies entre chaque plot, l'autre
branche (branche shunt) ne renferme que les bobines de résistance.
L'appareil est réglé de telle façon que quand d= la, le courant se
répartit également dans les deux branches : R branche compteur
= R branche shunt = aoo^.
Dès lors on voit que l'on doit avoir pour toute valeur de d, autre
<|ue ta, une intensité F dans la branche compteur égale à :
Moyennant cela, le courant dans la branche compteur sera inver-
sement proportionnel à la distance opératoire.
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l/|0 AIICIIIVES d'électricité MÉDICALE.
D*autre part, on sait que si l'on appelle E la différence de potentiel
aux bornes de notre double rhéostat (difierence de potentiel constante
quel que soit le réglage de ce rhéostat, puisque sa résistance réduite
constante est ioo«») l'intensité totale est :
lOO
d OÙ : F = X
200 <f*
E
mais F est égale à — •
R^ étant la résistance propre de la branche compteur d*où :
-2
t. tj 12
d
d*où enfin : R*^ = 200
— 2
12
Cette formule permet de calculer la résistance à donner à la branche
compteur pour chaque distance d.
Quant à la résistance correspondante de la branche shunt R**, elle
est, pour chaque distance, égale à :
R*^ — 100 *
formule qu'il est facile de tirer de la formule générale de la résistance
réduite, quand cette résistance réduite est 100».
Tel est le dispositif permettant de totaliser les unités M ; l'appareil
présente en outre :
r Un galvanomètre G indiquant le pouvoir émissîf de l'ampoule
en M par minute à 10 centimètres ou en unités de champ à 10 centi-
mètres ;
2** Un galvanomètre G' indiquant l'intensité du champ à la distance
opératoire;
3" Un rhéostat réglable R permettant de corriger les écarts de vol-
tage de la source s'il s'en produit. Un repère marqué sur le galvano-
mètre G, à l'intensité i ampère, permet de régler l'appareil de telle
façon qu'à 220 d'équivalence le débit soit i^. Les erreurs dues aux
écarts de voltage sont ainsi réduites à un minimum négligeable.
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H
*M«MiMMa«MWWMMM»IMMWMMMMMMMtMAIWHMMHt<MMMMHWMMMMMMMMMMI
LES RAYONS X
A LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER DU NORD
La Compagnie du chemin de fer du Nord, toujours préoccupée du per-
fectionnement de son organisation générale, s'efforce de tenir le premier
rang lorsqu'il s'agit de faire profiter son personnel des bienfaits pouvant
résulter des découvertes scientifiques les plus récentes dans le domaine
de l'hygiène et de la thérapeutique. Aussi l'avons-nous vue, peu de temps
après la publication des fameuses recherches de Rôntgen, créer dans
les locaux du service médical d'alors une installation de radioscopie.
C'est dans les premiers mois de l'année 1899 que, grâce au bien-
veillant appui de l'éminent ingénieur en chef de l'exploitation,
M. Albert Sartiaux et à la haute compétence de son frère, M. Eugène
Sartiaux, chef des services électriques, M. le D' Ch. Perier, chef
du service médical de la Compagnie, put commencer à réaliser l'or-
ganisation des appareils nécessaires aux explorations radioscopiques,
dont tous trois avaient, dès le début, également et très justement
compris l'importance.
Le devis du matériel, demandé dès les premiers jours de janvier
à la maison Radiguet, fut fourni par celle-ci le 12 janvier 1899 à
M. Eugène Sartiaux, et dès le 6 février, le Conseil d'administration
de la Compagnie demandait l'indispensable autorisation du ministre
des Travaux publics qui, le 23 mai suivant, approuvait sans réserve
le projet qui lui avait été soumis.
Cette première installation se trouvait dans les anciens locaux du
service médical, qui étaient, à cette époque, situés au fond de la cour
d'arrivée à la gare de Paris. Elle se composait :
lo D'un tableau de prise de courant, comprenant un coupe circuit
bipolaire, un interrupteur bipolaire, un ampèremètre, un voltmètre;
2° un réducteur de potentiel ; 3^ une bobine d'induction de Radiguet,
dannant 45 centimètres d'étincelle, avec condensateur à trois fiches
permettant de faire varier la surface suivant les opérations; 4° un
interrupteur Radiguet; 5° des tubes Muret, n"* 2 et 3; 6o un support
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l/|2
ARCHIVES d'Électricité médicale.
pour tubes; 7° un écran fluorescent au platino-cyanure de baryum,
de 30 X 40.
FlG. 1.
Sulledc radiologie (moitié jraucho). Table de radiologie modèle Belol.
Depuis 1899, le service radioloj^ique de la Compagnie du Noid
n'a cessé de se maintenir au courant des perfectionnements de l'ins-
trumentation.
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LES RAYONS X A LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER DU NORD. I '|3
En 1900, le service médical, jusque-là modestement logé dans un
bâtimentt commun à plusieurs services, conquit Tindépendance ;de
FiG. 2.
Salle de radiolojîie (moitié droite). Châssis de Béclère. Bobine.
son habitat : un bâtiment spécial fut construit et aménagé. Tl put
être visité par un certain nombre de médecins et administrateurs
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l44 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
étrangers qui, se trouvant à Paris à l'occasion de l'Exposition Uni-
verselle, tinrent à connaître cette organisation nouvelle, probable-
ment unique à cette époque dans les exploitations de Chemins de
fer. Un local particulier y avait été prévu pour la radioscopie : c'est
là qu'elle fonctionne encore aujourd'hui.
Avant d'entrer dans les détails de l'installation actuelle, il ne me
semble pas inutile, pour la plus facile compréhension du fonction-
nement de la radiologie, de faire ici une sommaire description de
l'ensemble du service médical.
Le bâtiment, situé au n*» 112 de la rue de Maubeuge, n'a pas d'entrée
immédiate sur cette rue. La façade principale et la porte d'entrée
ont ^accés à l'intérieur des locaux administratifs, en prolongement
des quais de départ des trains de grandes lignes. On peut toutefois
y arriver facilement du dehors par une porte commune, s'ouvrant
sur la rue de Maubeuge, un peu au delà du bâtiment médical.
Au rez-de-chaussée : à gauche se trouve la salle où ont lieu, chaque
jour dans la matinée, les consultations des médecins de service.
Cette pièce contient un bureau pour le médecin, une table d'examen,
une armoire à instruments et à objets de pansements, un lavabo,
un réservoir à eau stérilisée et, en retrait, un cabinet de toUette.
En face de la porte d'entrée est l'escalier qui monte au premier
étage. A droite : une grande salle d'attente pour les malades et, en
prolongement de celle-ci, une salle d'opération, munie de tout le
matériel indispensable à l'administration prompte et sûre des premiers
secours : tables d'opération, réchauds à gaz, lavabos, autoclave,
filtre, réservoir d'eau stérilisée, réfrigérant, étuve, grande baie vitrée,
coins arrondis, sol en macadam, etc.
Au premier étage se trouvent : à gauche, les cabinets du médecin
en chef, du médecin principal et du secrétaire du service médical,
desservis chacun par un cabinet de toilette. A droite : les deux salles
destinées, la première à l'électrothérapie et au massage, et la seconde
à la radiologie.
La salle de radioscopie et de radiographie est parfaitement appro-
priée à son usage. Les murs et le plafond sont peints en noir : mais
Il est facile d'y obtenir de la lumière et même une lumière de choix :
suivant qu'on veut y voir très clair, ou seulement percevoir faible-
ment les objets ambiants, un jeu de lampes à incandescence, avec
rhéostats et nombreux interrupteurs disséminés, permet d'obtenir
instantanément l'intensité lumineuse désirée. Une série de rideaux
noirs contribue à intercepter les quelques rayons de la lumière
du jour que la porte à glissière, pourtant très hermétique, pourrait
laisser pénétrer.
L'outillage^seîcompose : !<> d'une bobine de Radiguet, pouvant
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LES RAYONS X A LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER DU NORD. l^b
fournir 45 centimètres d'étincelle. L'interrupteur actuel est l'auto-
nome de Blondel GaifTe : je dis actuel, parce que lui sera substitué
sous peu le nouvel interrupteur intensif de Gaifîe, avec son tableau
de charge spécial, permettant de faire les radiographies les plus
importantes en un maximum de une minute avec une netteté par-
faite. L'appareillage de la bobine se complète par un rhéostat, un
ampèremètre et un voltmètre :
2® D'un châssis de Béclère, que nous utilisons soit pour les exa-
mens radioscopiques thoraciques, dans les cas de traumatismes sque-
lettiques, soit pour les investigations d'organes intrathoraciques ou
abdominaux ;
3^ Enfin, de la table universelle pour radiologie, modèle du
D' Belot, dont la description très complète a été faite par le D' Belot
lui-même, dans le numéro du 25 septembre dernier de ce journal,
et qui permet la plupart des examens radioscopiques, la radiographie
simple et stéréoscopique, et toutes les applications radiothérapiques.
Voici le fonctionnement du service. Les séances de radiographie,
de stéréoradiographie et de radioscopie, ont lieu le jeudi de chaque
semaine, parallèlement à la consultation de M. le D' Perler, chef
du service. Cette consultation est alimentée par ceux des employés
de tout le réseau, ou qui spontanément veulent une consultation,
ou qui sont adressés par les médecins qui désirent avoir recours à la
haute compétence chirurgicale ' du chef de service, ou enfin sur la
situation desquels la Compagnie a besoin d'être fixée, principalement
au point de vue accidents du travail. Le D»" Perler désire-t-il une
épreuve stéréoradiographique, ou radiographique, d'un cas important,
celle-ci est tirée immédiatement. Veut-il simplement compléter ou
contrôler les éléments de son diagnostic, les écrans radioscopiques
et les opérateurs sont prêts à les lui fournir instantanément.
Le personnel chargé de procéder aux opérations radiologiques se
compose de trois personnes : 1^ l'inspecteur des services électriques,
chargé du laboratoire de chimie, M. Labrosse, qui prépare les plaques
photographiques et qui, surtout, prête son précieux concours dans
le développement des clichés, le tirage des épreuves, et surtout la
manipulation délicate de la réduction des clichés pour leur adapta-
tion à la stéréoscopie ; 2^ un ouvrier électricien qui apporte sa contribu-
tion intelligente dans le bon fonctionnement des différents appareils;
30 le médecin chargé à la Compagnie du Nord de la direction des ser-
vices de massage, d'électrothérapie et de radiologie, le D' Ch. Re-
nault, qui a été désigné, dès le mois d'octobre 1906, pour s'occuper
tout spécialement de la question des rayons X, par M. le D' Perier,
pour qui la qualité de médecin est primordiale dans toutes leurs
applications à la médecine.
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'^6 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Il me reste, pour terminer, à donner la staUstique des opérations
radiologiques qui ont été faites depuis l'installation nouveUe, c'est-
à-dire depuis le 27 avril 1907, jusqu'au l^r janvier 1908 :
Radioscopies 95
[ Radiographies gg
Stéréoradiographies 29
Tableau des opérations radiologiques par régions.
(Du 27 avril 1907 au 1^^ janvier 1908.)
f Radioscopies n
Thorax. | Radiographies 3
( Stéréoradiograpliie i
/ Radioscopies 4
Épaule. s Radiographie i
\ Stéréoradiographies a
. Radioscopie i
Humérus. \ Radiographie i
' Stéréoradiographie i
I Radioscopies g
Coude. J Radiographies 5
( Stéréoradiographies 2
Radioscopies -y
Avant-bras, l Radiographies 3
Stéréoradiographies a
Radioscopies 28
Main, doigts. { Radiographies 7
Stéréoradiographies 5
Radioscopies 8
Bassin. l Radiographies 3
Stéréoradiographie i
Cuisse. Radioscopie i
/ Radioscopies 8
Genou. • Radiographies 4
' Stéréoradiographies a
{Radioscopies i5
Radiographies 6
Stéréoradiographies 9
/ Radioscopies i3
Pied. ' Radiographies 6
' Stéréoradiographies 4
Telle est l'organisation du service radiologique de la Compagnie
du Nord, dont M. le D' Bergonié a pu apprécier la valeur lors de sa
visite du mois de décembre 1907. D' G. Renault,
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art
REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de l"" Électricité
ÉLECTRODIAGNOSTIC
N. WEDENSRT. — Tétanisation saccadée.
Si l'on excite le nerf moteur au moyen de l'appareil d'induction et
que Ton augmente de plus en plus la fréquence des interruptions du
circuit primaire, on voit enfin apparaître, au lieu du tétanos habituel,
une contraction initiale (secousse au début de Guillemin, Bernstein,
etc., etc.). L'origine de celle-ci peut être d'ordre purement physique;
eUe peut avoir sa raison d'être dans l'intensité plus faible des courants
provoqués par des interruptions extrêmement rapides. S'il en est
ainsi, l'accroissement d'intensité devra ramener la condition première,
c'est-à-dire le tétanos. Et, en effet, on constate qu'un renforcement
de l'excitation transforme la contraction initiale en tétanos. Mais il
est aussi possible que le phénomène de la secousse de début ait ime
autre origine d'ordre plus physiologique; qu'elle soit due à une
difficulté de la préparation nerveuse à réagir à des oscillations élec-
triques à succession serrée. Pour vérifier cette supposition, j'ai résolu,
tout en excitant le nerf par les courants produisant la contraction
initiale, de diminuer leur fréquence sans rien changer à leur intensité.
Dans ce but, tandis que l'interrupteur diapason fonctionne de
manière constante, j'intercale de temps en temps, dans le circuit
secondaire, un trembleur. Celui-ci, dans quelques expériences, fut
intercalé dans le circuit court ; dans d'autres expériences, il produisait
lui-même les interruptions du circuit secondaire. Les deux procédés
ont donné les mêmes résultats. Il va sans dire que ce trembleur n'ap-
porte, pour sa part, aucune source d'électricité.
En variant, pour le trembleur, la fréquence des oscillations et la
durée des contacts, on produit, dans la succession des courants
induits arrivant au nerf, des coupures périodiques plus ou moins
fréquentes, plus ou moins longues.
On obtient ainsi une tétanisation d'un caractère particulier. Je la
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1 48 ARCHIVES d'élkctiucité médicale.
désigne par le nom de tétanisation saccadée, et le trembleur intercalé
dans le circuit secondaire prend le nom de saccadeur.
Tant que la tétanisation saccadée vient prendre la place de la
tétanisation ordinaire, la contraction initiale donne lieu à un tétanos
plus ou moins prononcé. Lorsque l'excitation est subminimale, Tin-
tercalation du saccadeur ^it apparaître des contractions d'^un ryfhme
irrégulier.
J'ai obtenu les mêmes résultats en excitant le nerf avec les courants
produits par un téléphone fonctionnant sous l'action de tuyaux
d'orgue.
Le muscle curarisé réagit aussi plus énergiquement si les courants
fréquents lui arrivent en succession saccadée.
Je dois attirer l'attention sur un fait que j'ai observé au cours de
ces recherches : c'est que la contraction initiale surgit beaucoup plus
facilement si les courants induits de clôture et de rupture ont une
intensité égale. Par exemple, sur la grenouille, avec le diapason
de 250 V. d., on n'observe guère la contraction initiale si les chocs
induits ne sont pas égalisés ; mais, s'ils le sont, on obtient bien la
contraction initiale déjà même avec le diapason de 100 v. d.
C'est là un fait bien suggestif; il nous ouvre des perspectives inté-
ressantes si nous voulons raisonner sur la manière d'être, sur le sort
des courants qui excitent l'appareil physiologique. — (C. R, de VAcad,
des Sciences, séance du 23 déc. 1907.)
ÉLECTROTIÏÉRAPÏE
G. RAVAUD. — La névralgie faciale syphilitique.
La névralgie faciale d'origine syphilitique n'est pas fréquente, et
cependant il semble bien que cette rareté ne soit qu'apparente, car
les recherches récentes montrent que beaucoup de ces névralgies,
dont on ne peut saisir la cause, sont en réalité d'origine syphilitique.
L'auteur vient de traiter ce sujet dans un travail récent où il expose
les données principales de la question.
La névralgie faciale syphilitique peut s'observer dans trois con-
ditions dilTérentes : à la période secondaire, à la période tertiaire ou
accompagnant le tabès.
Quelques semaines après le chancre, alors que débute la roséole,
on a coutume de voir apparaître, avec une série d'autres phénomènes
généraux, une céphalée plus ou moins violente; souvent cette céphalée
prend nettement les caractères de la névralgie faciale; mais, dans
quelques cas, une analyse assez minutieuse des points douloureux
est nécessaire pour que la céphalée soit étiquetée névralgie. Evidente
ou larvée, elle apparaît dans environ 8 % des cas d'après le$ auteurs.
A la période tertiaire, les névralgies sont plus fréquentes, mais aussi
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KEVUË DE LA PRESSK. I^Q
plus caractérisées et plus graves. Quel que soit le point sur lequel
porte la néoformation gommeuse, on observe des phénomènes dou-
loureux d'une intensité considérable, mais il li'est pas nécessaire
de supposer que dans tous les cas on doive observer une lésion inté-
ressant le tronc lui-même. Beaucoup de névralgies, en effet, semblent
entretenues, sinon provoquées par des Iés|ons tertiaires chroniques
siégeant sur un point quelconque du territoire du nerf trijumeau.
On peut citer, entre autres, les affections syphilitiques de Toeil (kéra-
tites, iridochoroîdites, périostites, etc.).
Le tabès, enfin, peut s'accompagner de douleurs névralgiques, si
bien que les syphilitiques, même arrivés au stade de para-syphilis, ne
sont pas indemnes de névralgies faciales. Il ne s'agit pas alors seule-
ment des douleurs fulgurantes dont parle Pierre dans sa thèse, et
qui n'auraient d'autre particularité que d'occuper la sphère d'inner-
vation du trijumeau, mais très nettement de névralgie faciale per-
sistante.
La grosse question dans le diagnostic de ces névralgies est de recon-
naître leur rapport avec la syphilis, et c'est là un point auquel on
ne pense pas toujours. Mais, alors même qu'on pense à la rechercher,
le diagnostic présente souvent de grandes difficultés.
Ces difficultés sont moins grandes pour la névralgie faciale de la
période secondaire, qui ne revêt pas toujours absolument la forme
de la névralgie faciale de la période vraie, s'accompagne de céphalée
persistante et présente une exaspération vespérale assez caractéris-
tique. L'existence d'accidents secondaires constitue aussi un précieux
témoignage, mais il est bon de ne pas oublier que, dans bien des cas,
la névralgie est la seule manifestation de la diathèse.
Enfin, d'une part, l'absence d'autres conditions étiologiques,
l'insuffisance des traitements habituels; d'autre part, l'action tout
particulièrement efficace du traitement mercuriel, ont une signifi-
cation telle que, dans bien des cas, elles ont seules servi à trancher
le différend; car il ne faut pas oublier que le traitement ne saurait
échouer dans aucune névralgie secondaire.
n en va autrement de la névralgie syphilitique tertiaire. On ne
saurait trop insister sur ce fait que cette névralgie est souvent l'ex-
pression mono-symptomatique du tertiarisme. D'autre part, elle ne
présente rien qui la distingue de la névralgie faciale commune. On
disait autrefois couramment que la syphilis ne pouvait produire seule
le véritable tic douloureux de la face. Mais l'observation démontre
qu'à cet égard il n'y a pas de différence.
Et, ici, le traitement ne pourra pas être considéré comme une pierre
de touche, car s'il réussit assez souvent, il peut arriver que les lésions
nerveuses soient définitives et que le traitement par conséquent
n'agisse pas.
Quant à la névralgie de [la troisième catégorie, elle aura son dia-
gnostic fait en même temps que celui du tabès. Elle accompagne sou-
vent le tabès au début et nécessite par conséquent la recherche
minutieuse de tous les symptômes.
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l5o ARCHIVES D*ÉLECTIUCITÉ MEDICALE.
Le^.traitement de la névralgie faciale syphilitique consiste avant
tout dans l'emploi du mercure. Pour les névralgies de la période secon-
daire, le traitement ordinaire peut suffire. Mais souvent on devra
employer un traitement intensif, sous forme d'injections solubles
et insolubles, traitement qui est de règle dans les névralgies de la
période tertiaire. On arrive souvent ainsi à des guérisons rapides
et inespérées là où tous les traitements avaient échoué antérieurement.
— {Journ, de méd. et de chir,, 25 nov. 1907.)
Applications indirectes de l*Êlectricit6
HAYONS X
G. LE YEN et G. BARRET. — Radioscopie gastrique.
M. Ch. Perler dépose sur le bureau de l'Académie une série de
brochures, extraites des Bulletins de la Société de Biologie, des Archives
des maladies de V appareil digestif et de la Presse médicale^ résumant
leurs travaux sur la radioscopie gastrique.
En voici l'énumération :
10 Radioscopie gastrique appliquée à l'étude du séjour des liquides
dans l'estomac;
2° Mensuration et diagnostic de la ptôse;
3^ Technique spéciale et applications;
40 Ulcère de l'estomac; pansement au bismuth. Critique radio-
scopique;
50 Forme, limite inférieure et mode de remplissage de l'estomac;
6® L'estomac du nourrisson;
70 Application à l'anatomie, la physiologie et la pathologie;
S^ Définition de la dilatation de l'estomac;
9^ Réglementation des tétées basée sur la radioscopie gastrique
(note présentée au IP Congrès international des Gouttes de lait, à
Bruxelles) ;
IQo L'estomac des aérophages.
Le tout, paru de décembre 1902 à octobre 1907, et représentant
cinq années de recherches assidues.
Je n'essaierai pas de vous donner un compte rendu, même som-
maire, de chacune de ces très intéressantes brochures; mais je puis
affirmer que de leur lecture ressort nettement l'impression d'un
service rendu à la science et à l'art médical.
A la lumière de la radioscopie, nos confrères ont pu redresser ccr-
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tlBVUB DE LA PRRS6E. l5l
taines erreurs d'observation, et même d'expérimentation, inévitables
sans cet adjuvant, si puissant quand il est manié par des médecins
qualifiés. Son habile emploi jette un jour tout nouveau sur quelques
points douteux de Tanatomie et de la physiologie normales ou patho-
logiques de l'estomac.
La méthode orthodiagraphique appliquée par ces messieurs à leurs
mensurations donne des résultats rigoureusement exacts.
C'est ainsi qu'ils ont confirmé, sans conteste possible, la verticalité
de l'estomac, tout entier contenu dans l'hypocondre gauche. Ils ont
montré qu'on devait apprécier la grandeur de l'estomac d'après les
rapports de sa limite inférieure, non pas avec l'ombilic, dont le siège
est essentiellement variable, mais avec H voûte diaphragma tique.
I /évaluation de la durée du séjour des liquides dans l'estomac
estimée d'après le moment où ils apparaissent à l'orifice d'une fistule
accidentelle ou -aitificielle de l'intestin^donne des résultats variables
avec la distance de la fistule au pylore. La méthode radioscopique est
à Fabri de ces causes d'erreur; elle démontre que les liquides ne passent
dans l'intestin qu'après un certain séjour variable suivant leur nature.
C'est ainsi que ces messieurs ont pu préciser la durée du séjour du
lait dans l'estomac, et son mode d'évacuation, sur un grand nombre
de nourrissons de deux à seize mois. L'évacuation a toujours paru
progressive, et sa durée variait de une heure quarante-cinq minutes
à deux heures. Os n'ont pas constaté de différences dans la durée de
séjour du lait maternel et du lait de vache coupé d'eau. La conclusion
pratique est qu'il faut plus de deux heures entre deux tétées. A cet
égard, ils établissent quelques règles judicieuses et fondées sur des
faits indiscutables visibles à tous les yeux.
Quant à la forme, au volume, à la position de l'estomac, aucun
autre mode d'examen ne donne des notions aussi précises. Le mode
suivi par nos deux confrères vaut une autopsie sur le vif, et combien
plus instructive sur ces points spéciaux que la plus savante nécropsie I
On voit l'estomac normal, dont la cavité est virtuelle à l'état de
vacuité, se mouler sur son contenu, ne fût-ce que 30 à 50 centimètres
cubes de liquide, tandis que l'estomac dilaté s'emplit à la manière
des vases à parois inertes.
Je ne puis terminer sans appeler l'attention sur la technique de
MM. Leven et Barret, car elle leur est bien personnelle et diffère de
celles de Rieder et de Holtzknecht à l'étranger.
Ils emploient le sous-nitrate de bismuth sous deux formes : la pre-
mière, en l'incorporant à la poudre de lycopode. Le bismuth lycopodé
flotte et s'étale à la surface des liquides : il rend donc très apparente
sur l'écran la ligne de niveau, et la suit dans tous ses déplacements,
permettant de déceler les plus faibles quantités de liquide de stase,
et par suite d'éviter souvent le cathétérisme, toujours désagréable et
parfois dangereux.
La deuxième forme d'emploi du bismuth est sa suspension dans
une solution de gomme à 20 0/0, ce qui le soustrait à l'action de la
pesanteur et l'empêche de se rassembler en bloc ou en grumeaux à la
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l52 ARCHIVES D'él.ECTiUCITé MÉDICALE.
partie déclive. On obtient ainsi l'image totale de l'estomac, dont on
détermine aisément la situation, les dimensions, la motricité, le mode
de remplissage et d'évacuation
La suspension dans une solution de gomme vput infiniment mieux
que l'incorporation à des soupes ou bouillies épaisses, la manière de
certains praticiens qui ingurgitent à leurs patients des quantités
surabondantes d'aliments et de bismuth mêlés que ne supporte pas
toujours un estomac déjà malade.
Pour toutes recherches sur le fonctionnement d'un estomac normal
ou malade, le recours à la radioscopie s'impose systématiquement.
Avec elle, on voit vivre et fonctionner l'estomac, qu'une épreuve
radiographique nous montre toujours immobile et fixé dans une
attitude transitoire.
C'est cette règle que s'imposent dans leur pratique MM. G. Leven
et G. Barret. — (Bull, de VAcad. de méd., séance du 17 déc. 1907.)
Empoisonnement mortel de deux enfants ayant ingéré du
bismuth aux fins de l'examen radiologique. *
Récemment, à la clinique médicale de l'Université de Marbourg,
deux décès se sont produits chez des petits enfants auxquels on avait
fait avaler du sous-nitrate de bismuth, à dose massive, pour faciliter
un examen radiologique. L'intoxication évolua sous le tableau
clinique de la méthémoglobinémie.
Le sang et les viscères des petits décédés furent soumis à des recher-
ches chimiques minutieuses, qui montrèrent que l'empoisonnement
était dû à l'absorption d'acide nitreux, dont le dégagement fut pro-
voqué par des actions bactériennes au niveau de l'intestin. Le sous-
nitrate de bismuth ne serait donc pas une substance absolument
inoflensive.
Hefter, dans le laboratoire duquel furent conduites les recherches
chimiques relatives à ces deux cas d'intoxication, conseille de subs-
tituer au sous-nitrate bismuthique, dans la pratique médicale, l'hy-
droxyde de bismuth, qui ne donnerait jamais lieu au dégagement
de nitrites dans l'intestin. — (Bull, méd., 18 janv. 1908.)
DESTOT (de Lyon). — Orthodiascopie de l'estomac.
L'auteur présente une série de tracés qui démontrent les immenses
services que peiivent rendre les rayons X dans le diagnostic des
maladies de l'cstoinac et de l'intestin.
Dès 1898, il a du reste poursuivi des recherches dans cette voie par
deux méthodes : celle du bismuthage de l'estomac qui le montre en
noir et celle de l'insufflation qui le montre en blanc sur l'écran.
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RBVUE DE LA PRESSE. l53
L'auteur n'emploie la radiographie qu'en dernier ressort car, à !«
radiographie on peut reprocher :
1® Les déformations inhérentes à la conicité de» rayons;
2<* Les déformations provenant des mouvements propres des orga-
nes gastro-intestinaux, des mouvements respiratoires, du déplace
ment et de l'aplatissement des organes par la position ventrale.
Il préfère l'insufflation suivie de bismuthage avec orthodiascopie
dans les deux cas.
L'examen systématique de l'estomac permet de renseigner de façon
très précise sur sa forme, son siège, ses déformations, sa tonicité et sa
contractilité. Il permet (T assurer de bonne heure le diagnostic d'ulcère
et de cancer, favorisant ainsi une intervention pr^coce^ la seule qui
donne des résultats vraiment satisfaisants. i Percuter, ausculter,
c'est bien; voir, c'est mieux.
Les rayons X, qui montrent la physiologie de l'estomac chez
l'homme vivant, fournissent le meilleur mode d'observation. — (Lyon
méd., 19 janv. 1908, p. 143.) Th. Nogier.
ARCELIN (de Lyon). — Calculs du rein et radiographie.
L'auteur expose devant la Société nationale de Médecine de Lyon
la technique qu'il a adoptée pour la radiographie du rein.
L'appareil générateur de courant à haut potentiel est la machine
statique, ainsi qu'il l'avait fait connaître dans une précédente com-
munication. Les poses varient de 25 à 30 minutes (environ 1 minute
par centimètre de tissus à traverser).
L'auteur traite surtout des côtés cliniques de la question et passe
en revue le« conditions déjà signalées par Albers-Schônbçrg et Béclère :
malade purgé la veille, étendu sur la table radio graphique les jambes
repliées, de façon à faire disparaître l'ensellure lombaire. A. Schôn-
berg plaçait les jambes du patient sur un chevalet en X, M. Arcclin
conseille de les replier û angle droit par rapport au bassin.
L'immobUisation et la compression de la paroi abdominale sont
assurées par le classique ballon de caoutchouc serré de haut en bas
par un tambour cirealaire tendu d'une toile solide (une innovation).
Le diaphrajmie cylindrique est placé au-dessus du tambour et l'on
fait varier son inclinaison à volonté, de façon à rendre plus ou moins
oblique le faisceau de rayons X. Le diaphragme est indépendant du
système compresseur.
Avec cette technique, à laquelle on peut reprocher surtout son
temps de pose exagéré (')t Fauteur indique que la radiographie peut
renseigner sur :
1» Le nombre des calculs;
2o Leur situation;
3<> Leur volume, leur forme, leur poids approximatif.
(0 Albbrs-Schônbbro obtient de magnifiques clichés du rein en trois
minutes.
ABCU. D*CUiCT|i- UKD. — I908. 13
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l54 ARCHIVES d'iSLECTRIGITÉ MEDICALE.
M. Arcelin nous permettra d'émettre des doutes sur l'évaluation
du volume et du poids, même approximatif.
L'auteur préconise l'examen complet et bUatéral de l'appareO rénal
chez tout malade suspect de calculose. En cas de résultat négatif
donné par la radiographie il ne faudra pas conclure à l'absence de
tout calcul. Les calculs d'acide urique, très transparents, ne sont
peut-être pas visibles. M. Arcelin déclare n'avoir sur ce point aucune
expérience personnelle. — (Lyon méd., 5 janv. 1908, p. 25.)
Th. NooiER.
RA.F1N. — Néphrectomie pour énorme calcul du rein droit.
L'auteur, chirurgien de l'hôpital Saint- Joseph, k Lyon, présente
les pit^ces provenant d'une néphrectomie pour lithiase rénale.
Le malade, âgé de cinquante- neuf ans, souffrait depuis 1888. Un
calcul du rein droit fut diagnostiqué dès 1896.
L'ancienneté de la maladie explique la grosseur du calcul qui pesait
47 grammes et présentait de nombreuses ramifications.
La radiographie, faite par le D' Arcelin, ne laissait aucun doute
sur l'existence du calcul. L'image n'était point nette cependant, ce
qui tiendrait, au dire du radiographe, à l'abondance du tissu graisseux.
L'article est accompagné de deux reproductions, de la radiographie
et de la photographie du calcul. — {Lyon méd., 12 janv. 1908, p. 76.)
Th. NOGIER.
BARJON (de Lyon). — Radiographie de l'estomac.
L'examen radiographîque de l'estomac a été jusqu'ici peu appliqué
en France. L'auteur, continuant les recherches déjà exposées au
Congrès de Reims (1907), est arrivé à d'intéressants résultats, ainsi
qu'on en peut juger par les beaux clichés présentés à la Société médi-
cale des hôpitaux de Lyon.
La technique est la suivante : le malade à jeun depuis la veille ingère
immédiatement avant la radiographie, une bouillie de semoule à
laquelle on incorpore de 10 à 30 grammes de bismuth. Après^l'inges-
tion, on fait un peu de massage de l'estomac pour répartir également
la bouillie, puis on procède à la radiographie en position ventrale.
n faut regretter qu'au point de vue technique l'auteur ne donne
aucune mesure électrique ni radiologique : d'autres praticiens se pla-
çant dans les mêmes conditions pourraient alors essayer de reproduire
ses magnifiques clichés.
Suivent six cas parfaitement étudiés :
lo Estomac normal (situé tout entier du côté gauche de la colonne
vertébrale avec pylore au point le plus déclive).
2o Cancer de l'estomac vérifié par la laparotomie (grand estomac
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REVUE DE LA PRESSE. l55
déformé, abaissé, tendant à devenir tran^ersal» mais pas de tumeur
visible).
^^ Cancer du pancréas avec syndrome pylorigucr(eslomae vertical,
mais très abaissé, pylore à son niveau normal, entre la deuxtècae et
troisième lombaire).
40 Pba.ses viscérales multiples (estomac abaissé, mais ayant con-
servé sa direction et ses dimensions normales).
50 Scoliose avec dilatation de Testomac (estomac en forme d'énorme
cornemuse avec un pylore en position sensiblement normal, donc
évacuation très difficile).
6<> Troubles dyspeptiques chez une hystérique (estomac très dilaté
donnant l'impression d'un estomac biloculaire, parce que la radio-
graphie a été faite en position doi*sale.
L'auteur fait remarquer, en terminant, qqe le cancer de l'estomac
est le plus souvent invisible. Les reproductions t3rpographiques des
six clichés sont jointes à cette communication. (Lyon méd., 12 janv.
1908, p. 61.) Th. NooiER.
BADIOTHâBAPm
E. MAX.TZOFF. — Résultats éloignés des opérations pour cancer
du sein.
Les résultats éloignés des opérations pour cancer sont toujours
intéressants à connaître surtout lorsque tous les malades ont été
opérés par le même chirurgien. L'auteur nous donne dans sa thèse
les observations et les résultats éloignés de 138 cas de cancer du sein
opérés par le D' Roux, de Lausanne, de 1887 à 1907. Ce chirurgien
opère largement, sacrifiant le plus de téguments possibles, enlevant
en partie le grand pectoral, sectionnant le petit et disséquant minu-
tieusement le contenu cellulo-adipeux et ganglionnaire de l'aisselle.
Voici les résultats éloignés des 138 cas :
Une malade vit encore en parfaite santé opérée depuis dix-sept
ans. Une malade vit encore depuis quatorze ans sans récidive. Une
malade a succombé d'une maladie inconnue sans récidive locale au
bout de seize ans. Deux malades ont survécu douze ans : l'une est
morte avec des métastases sans récidive locale, l'autre est morte
d'une maladie intercurrente avec une récidive locale. Une malade
a survécu onze ans et est morte d'une maladie inconnue sans récidive.
Deux malades restées guéries dix ans ont succombé: l'une à une
maladie intercurrente, l'autre à des métastases sans récidive locale.
Onze malades ont survécu de six à neuf ans; sept n'ont pas eu de
récidive: une est morte de récidive et trois avec des métastases.
Vingt-deux malades ont survécu de trois à six ans : quatorze n'ont
pas présenté 4e récidive et vivent encore; quatre ont succombé avec
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l86 ARCHIVES D*ÉliCt:TRIGITÉ MÉDIGALK.
dés niètâstasès, deux aveer des récidives locales, une de maladie inter-
currente, une de cause inconnue. Onze malades sont opérées déjà
de|:hHs plus de trois ans sims récidive. Enfin, quatre-vingt-cinq
malades ont survécu moins de trois ans.
En bloc, il y a 52 cas de sur\ie de plus de trois ans; c'est un bon
résultat, comparable à ceux fournis par Watsoncheyne et Halsted.
Quelques faits heureux de survie de dix-sept è «piatorze ans sans
trace de récidive semblent bien indiquer la possibilité de la cure opé-
ratoire radicale du cancer du sein : malheureusement il faut toujours
compter avec les - récidives tardives » et surtout avec les cas curieux
de mort par métastases sans récidive locale au bout de temps souvent
fort longs (neuf ou dix ans). Ce sont ces faits qui semblent donner
raison à ceux qui considèrent la « guérison radicale » du cancer
impossible.
En tout cas, de l'ensemble de cette statistique se dégage l'impres-
sion générale que l'ablation large et suffisamment précoce du cancer
du sein peut sinon guérir radicalement les malades, au moins leur
donner des survies fort prolongées sans récidives (de quatre à huit
ans en moyenne). Ce sont des notions qu'il faut répandre, car trop
de médecins doutent encore de l'efïicacité du traitement chirurgicâf
du cancer du sein. — (Progrès méd,, 18 janv. 1908.)
E. BIRCHER. ^ Radiothérapie de la tuberculose rénale.
L'auteur fait connaître les heureux effets de la radiothérapie dans
la tuberculose rénale, chez deux malades dont Tune était incapable
de supporter une opération à cause de la bilatéralité des lé^ns et
dont l'autre se refusait absolument à toute intervention : c'est dire
que l'application des rayons X n'a été faite que dans des cas où la
thérapeutique devait rester purement médicale.
L'une de ces patientes, ancienne pottique, présentait des lésions
rénales, dont le début apparent remontait à six mois, avec cystite,
pyurie, bactériurie et albuminurie. Elle fut soumise pendant un mois
au traitement qui consista en une exposition de la région rénale
pendant quinze minutes chaque jour; l'ampoule, de dureté moyenne,
était placée à une distance de 20 à 25 centimètres et l'on se borna,
comme autres moyens, à des lavages boriques de la vessie; puis,
après une interruption d'une quinzaine de jours, on reprit les radia-
tions quotidiennes pendant encore un mois. Sous l'influence des rayons
de Rôntgen, les symptômes morbides s'amendèrent peu à peu et
au bout de deux mois de traitement l'urine était devenue claire et
ne contenait plus que des traces d'albumine, la bactériurie, la poUa-
kiurie et les douleurs avaient complètement cessé. Cette femme
n'était pas guérie, mais elle se trouvait en si bon état qu'elle s'en
retourna chez elle où elle resta dans cette situation favorable pendant
plus de deux ans. Les douleurs étant revenues à ce moment, elle fut
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REVUE DE LA PRESSE. iB'J
de nouveau soumise à la radiothérapie pendant un mois et d^nf et
quitta finalement l'hôpital tout à fait améliorée et n'ayant plus trace
d*albumine dans les urines.
Dans l'autre cas, les lésions étaient localisées au rein fauche et,
comme nous l'avons dit, le traitement par les rayons X ne fut institué
que sur le refus formel de toute opération: il fut'^pliqué 4ans les
mêmes conditions pendant trente-huit jours : la température, qui
était de 39^ au début, revint à la normale, la pyurie et la bactériurie
disparurent, et les urines qui contenaient auparavant 3 grammes
d'albumine par litre n'en renfermaient plus que des traces infinité-
simales à la fin ^i traitement. La malade avait ga$;né cfuatre kilos
et sortit de l'hôpital fortement amtffiorée. 11 y a de cela trois ans
et son état général et local reste très satisfaisant. — (Semaine méd.y
25 déc. 1907.)
RADIUBITHâBAPIE
De BEURMANN. — Traitement du mycosis longolde par le radium
et par les rayons X.
A propos d'un malade présenté par M. Hallopeau, l'auteur rapporte
avoir traité et guéri par des applications de radium des tumeurs de
mycosis fongolde étendues et volumineuses. Il préconise ce mode de
traitement.
M. Danlos remarque que l'on obtient d'excellents résultats par la
radiothérapie, mais il dit qu'il n'a pas eu de guérisons définitives et
totales pour des raisons qui ne sont pas imputables à la radiothérapie.
M. Lenglet a traité dans le service de M. Brocq plusieurs cas de
mycosis fongoïde par la radiothérapie. Dans tous les cas, il a obtenu
d'excellents résultats. Dans un cas, en particulier, où l'érythrodermie
était presque généralisée, il fallut plus de 1,500 séances pour obtenir
la guérison. Un seul point a résisté sur les paupières, parce que la
localisation du mal fait particulièrement redouter l'intensité des
applications. En ce moment même, il traite un malade dont deux
tumeurs volumineuses ont disparu en quelques séances et dont toutes
les plaques mycosiques régressent. Il croit donc qu'il faut utiliser
l'un ou l'autre traitement, radiumthérapie ou radiothérapie, chaque
fois qu'il est possible. — (Soc. française de Dermatologie et de Syphi-
ligraphie, séance du 7 nov. 1907, anal, in Presse méd., 13 nov. 1907.)
MORTON. — Le radium employé comme traitement du cancer
et du lupus.
n a paru à l'auteur que le radium est supérieur aux rayons X quand
on emploie un sel de radium pur. Les raisons de ce fait sont que le
ladium mis dans un tube peut être placé très près de la masse eau-
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r58 ARCHIVB8 D*éLBCTRlCITé MÈDICALE.
céreuse et que le dosage est beaucoup plus exact, si Ton se sert d'un
bromure dont la radioactivité a été soigneusement titrée. Cette
radioactivité est invariable et la mesure du traitement peut être
eiqprimée en unité de temps.
Pour se servir des tubes de radium» l'auteur recommande d'en-
fermer le tube d'aluminium contenant le radium dans un tube très
mince de gélatine. Pour les affections internes, on prendra un tube
de celluloïd.
Le radium ne peut guérir tous les dfts de cancer» mais il exerce une
influence destructive sur les cellules cancéreuses et sur les éléments
du lupus vulgaire. Le grand progrès obtehu avec le radium consiste
dans son action rapide et agressive, qui a permis, par exemple, de
guérir en quatre séances de neuf heures consécutives (durée du trai-
tement : sept semaines) im lupus vulgaire qui datait de vingt et un
ans. — (Reu. de thérapeuL méd,-chir,^ l«r déc 1907.)
LUMIÈRE
S^ DOMENIGL — Psoriasis guéri complètement par Paetâon
directe des rayons solaires.
Le fait publié par l'auteur se rapporte à un jeune honmie de vingt
et un ans, atteint depuis dix-huit mois environ d'un psoriasis géné-
ralisé à la presque totalité de la surface du corps. Après avoir vaine-
ment essayé la médication arsenicale, l'iodure de potassium, les bains
sulfureux et des pommades variées, le malade, qui fut même réformé
pour cette dermatose rebelle, désespérait de trouver jamais la guérison,
lorsque l'auteur eut l'idée d'essayer l'action directe des rayons solaires.
Il recommanda au patient d'exposer au soleil, pendant vingt minutes,
toute la partie antérieure du corps complètement nu et, ensuite, d'en
faire autant pour la partie postérieure, et cela à l'heure la plus chaude
de la journée.
Sous l'influence de ce traitement rigoureusement appliqué durant
un mois environ, les symptômes subjectifs s'atténuèrent con.sidéra-
blement. en même temps que la desquamation devenait plus active
et que l'on ne voyait plus apparaître de nouvelles efllorescences.
A la fin de la saison chaude, il ne restait plus de ce psoriasis généralisé
que quelques macules du côté extenseur des membres. Pendant tout
l'hiver suivant, il ne se produisit plus aucune éruption. Au printemps,
le patient recommença le même traitement et le continua jusqu'à
la lin du mois d*août bien que les quelques taches qui étaient restées
eussent disparu dès le mois de mai. Actuellement, on ne constate
plus rien de particulier du côté de la peau, qui a repris sa coloration
rosée habituelle et son élasticité physiologique.
La guérison date d'un an et tout permet de la croire définitive,
— {Semaine méd., 11 déc, 1907.)
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BIBLIOGRAPHIE
POZZI-ESCOT. — Théories modernes sur la matière (VIII* volume des
Actualités chimiques et biologiques). Paris, 1908; i volume in- 18, 96 pages;
prix: I fr. 5o. Jules Rousset, ikiiteur, 1, rue Casimir-Delavigne et la, rue
Monsieur-le-Prînce, Paris.
Depuis une dizaine d'années, les idées sur la constitution et les propriétés
de la matière se sont considérablement modifiées dans certains . milieux
scientifiques. Pour ceux-ci, Tatome de Dalton semble avoir perdu son carac-
tère d*unité pondérable, et Fauteur ne le considère plus comme représen-
tant la dernière subdivision de la matière. Il suppose à celle-ci une struc-
ture intime beaucoup plus compliquée que celle admise jusqu'à présent et
on assisterait, sinon à la destruction de la matière comme il le dit, du
moins à sa dispersion consécutive, à sa radio-activité. En etTet, quand un
corps se volatilise, les parcelles de matière qu'il perd, si minimes soient-
elles, ne sont pas anéanties, elles changent simplement de forme. La confu-
sion de la matière avec la forme entraine l'auteur à des conclusions fausses:
d'un trait de plume, il supprime les grandes lois de la théorie des ions et
et des électrons. Et, cependant, que sont-ils ces nouveaux venus? Ni plus
ni moins qu'une manifestation de l'énergie inhérente a la matière sous des
formes inconnues avant la découverte de l'électricité.
Sans insister autrement sur ce point, et abstraction faite de ce qu'il peut
contenir de hasardé au point de vue doctrinal, cet ouvrage est d une
lecture excessivement intéressante. Le concept de la matière, l'étude des
ions et des électrons, des phénomènes de la radiatiqn dans l'éther, de la
radio-activité de la matière et de la désintégration atomique qui en résulte,
de la nature de l'électricité forment autant de chapitres documentés et fort
instructifs.
Emm. POZZI-ESCOT. — La radio-actiTité de la matière (IX* volume des
Actualités chimiques et biologiques). Paris, 1908; 1 volume in- 18, 108 pages;
prix : I fr. 5o. Jules Rodssbt, éditeur, 1, rue Casimir-Delavigne et la, rue
Monsîeur-le-Prince, Paris.
La découverte du radium et de certains autres corps radio-actifs a modifié
considérablement nos connaiisances sur les propriétés de la matière brute,
(^oique de date récente, cette nouvelle branche de la science, qui se
rattache à la fois au domaine de la chimie pure la plus élevée et à celui de la
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l6o ARCH1VB8 D'ÂLECTRlGITé BlÉDIGALB.
physique moléculaire la plus abstraite, a déjà été Tobjet de nombreuses
recherches et de publications volumineuses.
L'auieur a essayé de synthétiser ces nombreux travaux et de présenter
quelques vues générales sur les théories qui relient entre eux les phéno-
mènes de radio-activité de la matière. Après un aperçu général du sujet, il
étudie les éléments:icadio-4Ctifs, les méthodes de recherches et de mesure,
les radiations elles-mêmes, le phénomène de Témanation, la radio-activité
enduite, révolution des corps radio-actifs et l'énergie mise en jeu dans les
phénomènes radio-actifs. Ces phénomènes ne sont autre chose qu*unc
manifestation de l'énergie qui aboutit finalement à la désintégi'alion molé-
culaire de la matière. Cette théorie qui s'écarte un peu des hypothès&s plus
ou moins fantastiques qui avaient d'abord été mises en avant, est la seule
soutenable et la seule qui permet de relier entre eux les faits observés.
En somme, petit livre très substantiel et d'un vif intérêt.
Ulmprimeur^Gérant : G. Gounouilhod.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-11.
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i& ANNÉE. N* 2M 10 mars 1906.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
FoîiDATEUR : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Premier Congrès des médecins de langue française s'oecupant
de physiothérapie. — Ce Congrès, organisé sur rinitiative de la Société
française d'électrothérapie et de radiologie médicale et de la Société de kiné-
sithérapie, a surtout pour but l'étude comparée des divers agents physiques :
électricité, massage, mécanothérapie, gymnastique, lumière, rayons X, etc.
M. le Prof. Landouzy, doyen de la Faculté de médecine, a bien voulu
accepter la présidence d'honneur.
Le Bureau de la Commission d'organisation est ainsi composé :
Président : M. Oddin ;
Vice-Présidents : MM. Albert Weil, Kolindji, Lagrange, Stapfer,
ZlllMER!>ï ;
Secrétaire général: M. Laquerrière, rue de la Bienfaisance, a, Paris;
Secrétaire général adjoint: M. Bloch.
Trésorier: M. Delherm.
Nous donnerons ultérieurement la liste du Comité de patronage scien-
tifique.
Les séances auront lieu au petit amphithéâtre de la Faculté de médecine
durant la semaine qui suit Pâques. Pendant cette même semaine a lieu
également Texposition de la Société physique, l'assemblée générale annueUe
du Syndicat des médecins électrologues et radiologues, la séance de la
Société d'électrothérapîe. (La Commission s'entendra d'ailleurs avec ces
diverses organisations pour qu'aucune des réunions ne coïncide.)
MM. Zimmern, Delherm, Lagrange, Kouindji, de Munter, Dagron,
Laquerrière, Duclaux, Belot, Haret ont bien voulu promettre des rapports,
chacun dans leur spécialité respective, sur les deux questions mises à l'ordre
du jour : I* les agents physiques dans le diagnostic et le traitement des
traumatismes articulaires et osseux ; 2" les agents physiques dans le traite-
ment des névralgies et névrites.
ARCH. O'éLECTn. UÉD. — I908. l3
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102 ARCHIVES D'ÉLECTRÎCmî Bît^DICALr.
Deux séances seront consacrées à la discussion de ces rapports et aux
communications sur les mêmes sujets. Une troisième séance sera réservée
aux communications sur des sujets divers; mais les auteurs sont instam-
ment priés de ne pas perdre de vue le but du Congrès : « Étude comparée de
divers agents physiques; i ils devront donc autant que possible éviter les
détails de technique ou d'instrumentation susceptibles d'intéresser les seuls
spécialistes d'une branche unique de la physiothérapie.
Le prix de la cotisation est fixé à lo francs.
Pour tous renseignements, s'adresser au D' Lvquerrièhe, secrétaire
général de la Commission d'organisation, rue de la Bienfaisance, a, Paris.
Voilà un Congrès bien rapidement organisé; nous lui souhaitons bon
succès et nous aiderons à ce succès de notre mieux.
Voici, d'autre part, les rapports qui seront présentés :
i° Les agents physiques dans le diagnostic et le traitement des traumatismes
articulaires et osseux :
Rapporteurs :
Belot : Radiographie.
Dagron : Massage.
Durey : Méthode de Bier.
Laquer rière : Electrothérapie.
De Munter : Mécanothérapie.
Pariset : Hydrothérapie et bains de lumière.
2* Les agents physiques dam le diagnostic et le traitement des névralgies et
névrites :
Rapporteurs :
Albert- Weil : Photothérapie.
Dausset : Aérothermothérapie ; douche d'air chaud.
Faure, Beauhen et Barcat : Radiumthérapie.
Haret : Radiothérapie. {Sera publié ici même.)
Kouindji : Massage et rééducation.
Lagrange : Mécanothérapie.
Libotte : Hydrothérapie.
Zimmern et Delherm : Electrothérapie. {Sera publié ici même.)
Les rapports ont été distribués à la hâte et aux membres assistant aux
réunions à cause de la courte période qui nous sépare du Congrès.
N. D. L. R.
Congrès international de la tuberculose (Washington 2/ septembre-
f 2 octobrej. — Le Comité français nous prie de porter à la connaissance de
nos lecteurs que les renseignements relatifs à l'Exposition de ce Congrès
doivent être fournis au plus tôt à M. le D' Léon Petit, 7, rue de Messine,
Paris, qui est chargé de les centraliser et de les transmettre au Président de
l'Exposition, M. le D' H. Beyer, 911, Colorado Building, Washington, D. C.
U. S. A.
Le Comité français va d'ici quelques jours faire paraître le projet de son
programme concernant les déplacemeots et les séjours pour le Congrès de
Washington.
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ntmrmm/mtmm0t0mmnmtm*fmmmmmmmm0mmmmtmwmmmmtm0m0*0*tmmtmtf
LE « WÂVE-CURRENT »
ET LES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
Par WiUiam J. MORTON, M. D.
Professeur des maladies du système nerveux et d'clectrothérapie
à New-York Post Graduate Médical School and Hospital.
Le « Wave-Cunrenl» constitue une phase du développement de la
pratique électrostatique dans ce pays.
Pour en faire la description, ainsi que vous le témoignez aima-
blement, à nos confrères européens, cela nécessite une brève revue
rétrospective de ses rapports avec les autres courants de haute fré-
quence.
En 1880, j'ai eu l'honneur d'être étudiant dans le service du
Prof. Charcot.
L'électricité statique était, à ce moment-là, une nouveauté. Profon-
dément intéressé, je suis rentré en Amérique, emportant avec moi
deux des meilleures machines à influence avec leurs accessoires.
En mars 1881, j'ai lu un travail devant l'Académie de médecine de
New -York, relatif aux machines et aux méthodes d'application rap-
portées de France. J'ai communiqué, en outre, une invention person-
nelle d'un nouveau courant d'induction en électricité médicale que
j'ai appelé le courant statique induit, et je montrai que ce courant
était absolument nouveau en médecine.
A cette époque, les machines à influence n'étaient pas en usage
chez nous dans la pratique médicale et étaient à peine connues dans
les laboratoires.
Les deux machines importées, ainsi que leurs électrodes avec les
modifications pour la production du courant statique induit, ont pu
servir de modèles aux fabricants, et, après ma note à l'Académie^
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l64 ARCHIVES D*éLEGTRIGITé MÉDICALE.
la pratique de la thérapeutique électrostatique a rapidement acquis
une vogue médicale.
Le point sur lequel j'appelle votre attention est que les deux
machines importées étaient du type Hoitz. Ce type est encore en usage
à cette époque et cela grâce au succès du «Wave Gurrent», dont
Teffet n*esl pas douloureux pour le patient comme dans l'emploi
d'une machine à secteurs Wimshurst ; le dispositif et la technique
en sont extrêmement simples depuis que les condensateurs et les
connexions compliquées sont supprimés.
Mais revenons à la genèse directe des courants de haute fréquence :
Wilkinson, Cavallo, Mauduyt et d'autres écrivains classiques ont
depuis longtemps décrit Télectromètre de Lane, au moyen duquel on
pouvait mesurer les charges individuelles d'une bouteille de Leyde et
les appliquer en toute sécurité au patient, mais aucun ouvrage ne
mentionne la production du tétanos physiologique, résultat qui ne
peut être obtenu, comme cela était dit par ces auteurs, par une
simple secousse d'une bouteille de Leyde d'une intensité déterminée.
Lord Kelwin montre que l'électricité doit osciller pendant l'étin-
celle. Feddersen a démontré qu'une seule décharge d'une bouteille de
Leyde était ou pouvait être oscillatoire. Comme nous le savons main-
tenant, la bouteille est comparativement un faible oscillateur.
Employée par Feddersen, elle a donné seulement 20 000 à 4oo 000
oscillations par seconde. Le dispositif de Cavallo diffère radicale-
ment du circuit moderne de haute fréquence. Le schéma (Jig, i)
représente la méthode Cavallo.
Le côté défectueux de cet arrangement est que le circuit de décharge
du condensateur de Leyde est fermé sur le patient et le détonateur
qui sont en série. Avec la méthode actuelle, la décharge directe tra-
verse le détonateur, mais ne traverse pas le patient.
11 est reconnu que l'action thérapeutique de la décharge directe de
la bouteille de Leyde est dangereuse.
Sir Oliver Lodge^ avec sa maestria habituelle, nous a fait connaître
la différence existant entre l'étincelle A correspondant à l'étincelle
obtenue par la décharge d'une bouteille de Leyde et l'étincelle B
obtenue par la décharge des armatures externes de deux bouteilles
de Leyde (voir fig. I4),
11 dit : c L'étincelle A est toujours beaucoup plus dangereuse que
l'étincelle B. Pourquoi ?
» Toutes deux sont oscillatoires, mais dans l'étincelle A vous avez
une décharge d'électricité dans un sens qui produit une action nocive.
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LE « WAVE-CURRENT ».
l65
J*ignore si cela électrolyse les tissus, ou quoi, mais c'est certainemeat
dangereux.
» Lorsqu'on envoie le courant électrique par le circuit B, on part et
on revient à zéro. Rien ne se produit jusqu'au moment de la
décharge. Le circuit est au repos complet jusqu'à ce moment -là;
alors il se fait des oscillations en avant et en arrière, puis tout
redevient neutre de nouveau.
FiG. I.
Appareil Cavallo 1780
Eloctromètre Lane el décharges d*une bouteille de Leyde.
E, générateur électrique ; S G, détonateur; C, condensateur; P, patient
qui reçoit la secousse directe de la décharge et tout le courant que
produit rétincelle.
» 11 n'y a pas de courant dans un seul sens, l'onde positive et l'onde
négative étant exactement égales.
» Dans la décharge oscillatoire A, au contraire, il y a un excédent
dans une direction, et si la quantité d'électricité est assez forte elle
peut tuer.
» L'autre décharge, quelle que soit sa force, est à peine ressentie. Il
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i66
AHCHIVES D'éLECTRICITK MÉDIGALR.
est réellement remarquable que ces oscillations rapides, environ un
million par seconde, plutôt plus (ao millions) dans le cas de ces fortes
décharges, n'aient pas d'effet perceptible, quoiqu'il y ait production
d'une quantité non négligeable de courant. »
Chacun a pu expérimenter personnellement l'effet de la décharge
d'une bouteille de Leyde ; on en connaît la sensation particulière et
qui fait redouter d'en recevoir une seconde. Il est certain que pour
arriver à produire des courants de haute fréquence, comme on les
connaît aujourd'hui, il a fallu passer par différents dispositifs.
FiG.^a.
Courant statique induit de 1081.
P, rhéophore el patient ; E, générateur électrique ; un flux rapide
d'étincelles passe entre les tiges de décharge S G. Les fils reliant les
armatures externes sont le siège des phénomènes du courant. Les
meilleurs résultats sont obtenus avec de petites bouteilles de Leyde.
Un des premiers a été décrit dans l'ouvrage dont j'ai parlé déjà
et publié en 1881.
Les phénomènes produits par ce courant constituent la première
application de courants de haute fréquence dans la pratique médicale.
Ce dispositif est représenté par la figure a.
Le dispositif ci-dessus, fait dans de bonnes conditions, produit bien
un courant de haute fréquence, car nous pouvons lui superposer
exactement (qu'on se serve d'une machine statique ou d'une bobine.
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LE « WAVB-CUHREXT » 167
peu importe) un diagramme de Toscillateur de Hertz, inventé par
Hertz en 1887, et arrangé pour propager les oscillations électriques de
haute fréquence le long d'un fil, comme le montre la figure 3.
11 est bien apparent que le schéma de la figure a (dispositif du
courant statique induit) représente le circuit A et B de Sir Oliver
Lodge décrit par lui en 1888 (fig, U).
Après cette période, vinrent les actives recherches physiques de
Hertz, Lodge et autres ; les vibrations ou oscillations dans les conduc-
teurs dues aux perturbations électrostatiques de Téther reçurent une
attention plus particulière.
^
^
^
^
•y
"7
B'
Fio. 3.
Oscillateur de Hertz 1887.
I, bobine d*induction ou machine de Holtz. Les plateaux condensateurs
A et B sont chargés positivement et négativement. Les plateaux
A' et B' sont chargés par induction d'électricité de signes contraires
et les fils deviennent le siège d*un courant oscillatoire d'une fré-
quence déterminée par Toscillateur.
Le courant statique induit était entré pendant ce temps dans la
pratique médicale américaine et toutes les machines à influence
étaient pourvues de descriptions techniques pour son utilisation.
Ëclairé par les nouvelles conquêtes physiques, j*ai repris et continué
mes expériences et, le a décembre 1890, j'ai adressé une longue com-
munication à la (( New-York neurological Society», dans laquelle je
démontrais explicitement la rapidité énorme des oscillations électri-
ques produites avec le courant statique induit; j'énumérais en
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i68
ABGHIVB8 d'^LECTRIGITÉ MÉDIGALR.
même temps plusieurs caractères physiologiques nouveaux des ces
oscillations.
J'ai rapporté comme possibles de cent millions à vingt mille mil-
lions d*altemances par seconde. Cette note, lue le a décembre 1890 et
publiée le 24 janvier 189 1, n*était pourtant que l'amplification et la
continuation de mes publications précédentes de 1881. Elle était,
par conséquent, antérieure à toute autre publication moderne de
d'Arsonval ou Tesla.
Ce n est qu'après que parut une publication du Prof. d'Arsonval
FiG. 6.
Circuit A. et B de Lodge décrit en 18B8.
sur les courants de haute fréquence, communiquée à la Société de
biologie les a4 et a5 février 1888.
Pour produire la modification d'Arsonval, nous nous servons d'un
solénoîde de i5 à ao tours traversé par le circuit du courant statique
induit, les rhéophores et le patient étant disposés conune avant.
(Voir figures 5 et 2.J
Vint ensuite une publication de M. Tesla dont la lecture fut faite
devant l' American Institute of Electrical Engineers, le 20 mai 1891.
M. Tesla considère le courant statique induit comme celui d'une
bobine d'induction ordinaire. Nous pouvons illustrer ceci en prenant
encore la figure a comme point de départ, et en adaptant un deuxième
circuit à fil fin au solénoîde traversé par le courant statique induit
(flg. 6).
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LE « WAVE-CURRENT ») 169
En 1890, le Prof. Rlihu Thomson a construit une machine capable
de produire 8000 alternances par seconde et a effectué une série
d^expériences physiologiques concernant les effets des courants de
haute fréquence à potentiel élevé sur les animaux.
Ce travail fut publié en mai 1891. Les travaux admirables de
Lodge, d'Arsonval, E. Thomson et Tesla firent employer rapidement
les courants de haute fréquence en électrothérapie.
Le « Wave-Current » vint après, basé sur les faits précédents. Je
FiG. 5.
Modification de d'Arsonval du courant staUque induit par un solénoîde
placé en dérivation.
E« génévAieuT électrique; S, solénoide; P, patient; S G, détonateur.
l'avais employé pendant plusieurs années dans mon laboratoire avant
de le publier en 1899 sur les instances d*un ami qui était, à cette
époque, mon collaborateur, le D' William Benham Snow, et qui
a reconnu ses avantages de simplicité et d'adaptabilité aux machines
k influence en usage dans notre pays. D'amples détails sur tous ces
points peuvent être trouvés dans les deux admirables volumes IX
et X du D' Benham Snow sur Télectrothérapie.
La figure 7 donne le dispositif à employer.
Ce dispositif est essentiellement celui d*un transmetteur de télégra-
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170
AKCHIVB8 D'ÉLEC'llilClTé MÉDlCALIi.
phie sans fil : un côté de Toscillateur est au sol et l'autre constitue
une armature de condensateur isolée. Un tel arrangement peut être
un radiateur aussi bien qu'un oscillateur et permet la propagation
des ondes hertziennes vers le patient, d'où provient le terme de
« Wave-Currenl » (courant d'ondes). Je définirai les caractères élec-
triques de ce courant en citant un passage du second rapport de la
Commission de classification des courants fait à l'American electro-
therapeutic Association : u Le premier conducteur de générateur
SG
iÛÛQQÛQQfi.
(WîWîsm
FiG. 6.
Transformateur de Tesla (1891) à tension surélevée
du courant statique induit de 1880 à 1891.
E, fifénérateur électrique; p, patient; P, circuit primaire; S, circuit secondaire.
Statique est au sol, l'autre est relié à une électrode appliquée au
patient, lequel est placé sur un tabouret isolant. Le courant reçu par
le patient provient de la décharge entre les boules de l'éclateur. Le
patient forme une armature d'un condensateur de Leyde, l'autre
armature étant formée par le plancher, les murs, et les objets qui les
relient électriquement. La plus grande partie de cette décharge et de
la diffusion électrique dans l'air se retrouve sur le patient, le plancher
ou les murs de la chambre qui sont les plus rapprochés. Si les boules
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LB « WAVB - CURRBNT ». I 7 I
de réclateur sont éloignées, le temps de charge sera comparativemenl
long, parce que le potentiel devra être porté à une valeur assez élevée
afin de produire une longue étincelle. Cette décharge sera probable-
ment oscillatoire et relativement de haute fréquence en raison de la
petite capacité du condensateur, et sa durée sera très courte. Le
courant de la machine passera à travers le patient sans causer de sen-
sation appréciable. La décharge oscillatoire peut passer sur la surface
du patient en raison de sa haute fréquence, toutefois sans effet désa-
gréable. A mesure que la longueur de l'étincelle diminue, le temps de
charge et de décharge s'amoindrissent, et il y a une diminution dans
la sensation. »
Pio. 7.
Wave - Cunrenl.
B, ffénérateur électrostatique; G, terre en connexion avec le cdté négatif
de la machine; b^y électrode en contact avec le patient P, lequel doit
être isolé.
Notre machine à influence du type Holtz a été construite avec
10 à ao plateaux tournants ayant 3o à 34 pouces de diamètre et
pouvant faire de 4oo à 600 tours par minute.
11 y a beaucoup de machines ayant a4 plateaux tournants et il en
existe une donnant d'excellents résultats avec 4o plateaux de 3a pouces
de diamètre. De telles machines sont pourvues d'une petite machine
d'excitation Wimshurst, toute deux enfermées dans une vitrine en
verre. Suivant les demandes et la vente, ces machines ont été portées
à un très haut degré de perfection pour tout le mécanisme et la
suspension sur billes.
Pour les électrodes, ainsi qu'il a été dit précédemment, elles sont
ordinairement coupées dans une feuille de métal que nous dénommons
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172 ARCHrvES d'électkicité médicale.
(( Block tin )>. Ce métal resseinbleà une feuille de plomb. L'opérateur
pourvu de ce métal, de rhéophores et de bandages ordinaires, coupe
son électrode de la grandeur et de la forme convenables pour chaque
cas à traiter.
Habituellement, cette électrode a une surface de 3 sur 3 pouces.
Pour répine dorsale, on donne i pouce sur 6 pouces, etc. De longues
lanières de i sur la pouces sont préparées pour entourer les jointures,
ou bien encore une semelle de ce métal sert pour faire appuyer les
deux pieds, et ainsi de suite. Les articulations et autres parties du corps
sont enveloppées de drap métallique que Ton peut se procurer dans les
magasins de tissus militaires.
Le métal est placé nu sur la peau nue et maintenu par un bandage
ou une bride, tenue par le patient, afin d*exercer une pression suffisante.
L'électrode peut être aussi une feuille de métal recouverte d'une
couche isolante, ou d'une tablette allongée ; dans ce cas, la feuille de
métal devra être recouverte d'une plaque de verre.
Pour les puissantes machines, donnant par conséquent de forts
courants, cette dernière méthode est extrêmement utile dans l'artério-
sclérose, la tuberculose, la goutte et en résumé dans le traitement des
maladies de la nutrition ou des maladies constitutionnelles.
Les petites électrodes servent pour les troubles locaux des articula-
tions, des organes et dans les névrites. Les électrodes à vide et les
électrodes terminées en pointe pour produire l'effluve sont d'un usage
journalier. Avec ces électrodes, nous nous servons souvent d'un large
solénoïde en fil fin relié en série pour élever le potentiel. Une enve-
loppe est généralement employée pour atténuer le bruit des étincelles
autour de l'éclateur.
Le courant peut être modifié de façon à produire des contractions
faibles et non douloureuses des muscles, si cela est utile. Il est évident
que chaque étincelle qui jaillit doit entraîner une contraction et
celles-ci sont presque toujours utiles à provoquer. Si la résistance au
niveau de l'éclateur est diminuée, la fréquence est augmentée.
L'étincelle devrait jaillir d'une façon continue et paraître comme un
trait de feu non interrompu. Toutefois, on doit se poser une grave
question, celle de savoir si on n'a pas donné trop d'importance à la
très haute fréquence de ces courants et à leur nature qu'on a dit être
nécessairement oscillatoire. Pour ce qui concerne ce point, je citerai
un passage du troisième rapport de la Commission de l' American elec-
trotherapeutic Association et intitulé : u Valeur thérapeutique des cou-
rants ondulatoires et de grande fréquence. »
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LE « WAVB-CURRENT ». ifi
« Ëtant donné que le médecin électricien était autrefois dans Fim-
possibilité de savoir de façon certaine si les courants appliqués par lui
k son patient étaient oscillatoires ou ondulatoires (ou peut-être oscilla-
toires et si rapidement amortis qu'ils devenaient pratiquement ondu-
latoires, comme dans le cas de l'application clinique du Wave-Current
de Morton illustré par la figure 7), il y a lieu de se demander si après
tout la valeur thérapeutique de la décharge d'un condensateur dépend
du caractère oscillatoire ?
» Sans aucun doute, jusqu'ici ce qui a été désigné dans des ouvrages
médicaux sous le nom de courants oscillatoires de haute fréquence a
été, dans beaucoup de cas, des courants ondulatoires non alternatifs,
provenant surtout de la grande résistance du circuit ; et il faut se
demander si l'on ne doit pas accorder à cette dernière forme d'aussi
grandes propriétés curatives qu'à la première (oscillatoire) ; en particu-
lier, si l'effet immédiat du courant est de charger et décharger le
patient (en totalité ou en partie, suivant la place des électrodes) comme
une armature de condensateur. En somme, il se fait une succession
d'attractions et de répulsions entre le patient et le plancher et les murs
qui constituent ordinairement l'autre armature; chaque charge et
décharge s'efTectuant synchroniquement et produisant un massage
mécanique sans doute d'un caractère pénétrant et exerçant une certaine
action sur les tissus vivants.
» Si la valeur thérapeutique des décharges de condensateur est due à
un eflet de massage, alors pourquoi les courants ondulatoires et non
alternatifs de grande périodicité ne seraient-ils pas aussi efiScaces que
les courants oscillatoires de haute fréquence quand la charge à laquelle
le patient est soumis reste la même dans les deux casP II est certain
que si le patient est traversé par un même nombre d'ondulations
accompagnées d'effets de massage dans un temps donné, quels que
soient le dispositif de l'appareil et les conditions du circuit, les mêmes
effets se produiront dans les deux cas, c'est-à-dire avec le courant
oscillatoire et le courant ondulatoire non alternatif. »
Nous recevrons toutes les idées que l'on voudra nous soumettre
relativement à la pratique du « Wave-Current » avec d'autant plus de
plaisir que presque tous les médecins électriciens se servent de ce cou-
rant de ce côté de l'Atlantique.
(Traduit par H. Bordier.) '
L'intéressant mémoire qu'on vient de lire prouve nettement la priorité des travaux
et publications du D' W. Morton concernant les courants de haute fréquence; il est
certain qu'avec son dispositif de 1881 il produisait de la haute fréquence, mais en se
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174 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
servant d'une machine statique au lieu d'une bobine comme l'ont fait plus tard
E. Thomson, Tesia, d'Arsonval. Je ferai remarquer qu'à la forme appelée par
W. Morton «courant statique induit», j'ai proposé (') de donner le nom de
« franklinisation hertzienne», ce terme se comprenant aisément et remplaçant, il me
semble, avantageusement ceux de « courants de Morton » ou de «courant statique
induit ». D'ailleurs, les auteurs qui ont publié soit des livres, soit des travaux d'élec-
troOiénpie, permissent avoir adopté la dénomination de franklinisation hertzienne,
pour déslirner VapplicaUon du courant statique induit de Morton.
Pour ce qwi est du terme « Wave-Current », j'ai montré dans le dernier numéro
des Arddves ^éfectrié^ medioate, qu'il ne paraissait pas utile à introduire en
électrologie, puisque -avec lui on produit Texcitation médiate des muscles ou des
nerfs recouverts par l^^ectrode. C'ert VéimeelU médiate qu'on emploie quand la
machine est disposée comme l*indk[ue le D** Morton (fig. 5); et il semble qu'il n'y ait
pas lieu de créer un mot nouveàti : fnmkliniiation avec étincelles médiates parait bien
être le terme qui convient pour désigner cette modalité électrique, quelle que soit
d'ailleurs l'opinion qu'on puisse avoir du caractère oscillatoire ou non de la décharge
dans ces conditions.
Comme je l'ai dit à propos de l'interview rapportée par M. Gallot, et comme le
reconnaît W. Morton, à chaque étincelle jaillissant entre les boules du détonateur
il se produit une secousse du muscle excité ; s'il y a, dans l'unité de temps, un
nombre suffisant d'étincelles, c'est la contraction tétanique du muscle qui apparaît
alors, toujours par excitation médiate, tout comme cela aurait lieu avec un excita-
teur médiat(') (de Roumaillac, de Bergonié, de Morton, etc.), la machine étant
disposée comme pour la franklinisation simple.
Quoi qu'il en soit, nous devons être reconnaissants au D' Morton d'avoir si bien
indiqué cette forme de franklinisation faite directement avec la machine disposée
comme il Ta imaginé le premier; l'électricité statique pourra ainsi, chez nous consme
en Amérique, recevoir un bien plus grand nombre d'applications thérapeutiques.
D' H. BORDIBR.
BIBLIOGRAPHIE
1. Sur réiectrothérapie statique. Un nouveau courant d*induction en
électricité médicale (Note lue à 1* Académie de médecine de New- York, mars
1884, Médical Record, avril 1881.)
2. La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes. La télégraphie
sans fil, par H. Poincaré. Gauthier- Villars (Scientia, n* 28, p. 44* 5g).
3. Rapport de la Commission spéciale sur le courant statique induit.
W. Jenks et W. Herdmann (sixième Congrès de TAmerican electrothera-
peutic Association, 27 sept. 1900, p. 29).
4. Lightwing conductors et lightwing Guards, par Oliver Lodgc.
Whittaker et C". — Conférences, etc., par Oliver Lodge (Archives of the
Rôntgen ray., juillet 1904).
0 Archiv, d*élect. m^d., juin 1900.
(') D' H. BoRDiER, Prtfcû d'électrotltérupie, a* édil.,p. i56, 15;, i58. Paris, Baillière.
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LE e WJiVB-CURRBIfT ». 176
5. i^e courant fpwoAJnàtfim i«toi>uai|m. Ceumni statique induit (Noie
lue à la Sodété de nèuroloî^ de New-Yorit, déc. 1^90, et New-Yi^rk Médical
Record, jnmieT r^gi).
6. Exposé des titres et travaux sdentiflques de d'ÀTionTal. Varfs, Ih^ntî-
mené de ia Ck>ur d*appei, 1894, p. 53.
7. Inventions, recherclies et écrits de Nikoia Tesla, par T, C. ^Hrlm
{The Electrical Engineer, New- York., 1894).
8. Bulletin officiel de la Société française d* électrothérapie, janvier 1899, et
The Electrical Engineer, vol. 27, New- York, mars 1899.
9. Manuel des modes d'application de l'électricité statique, etc., par W.
Snow. New-York, Gliatterton et C\
10. Gourants de haut potentiel, de haute fréquence et autres par W.
Snow. New- York, Scientific authors Publishing G", 1905.
11. Second rapport de la Gommission de classification des courants, etc.,
à rAmerican electrotherapeu tic Association, 25 sept. i9o3;W. J. Jenks, pré
sident.
13. Troisième rapport de la Gommission de classification des courants, etc. ,
American electrotherapeu tic Association, i5 sept. 1904; MM.W. J. Jenks,
Chas. L. Glarke, Elihu Thomson, Prof. Samuel Sheldon.
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mékmm0tmmmt»mmmmtnu»tu»ms^^»mtim»mmttin»mtun»»t»ttmé^uuutmmautmt»t»mmmm
ACTION DES RAYONS X SUR LA PROSTATE(')
Par le D' Alf redo LAN ARI,
Agrégé de Physique biologique de Buenos- Ayres.
A diverses reprises — et se basant sans doute, sur Taction si mani-
feste des rayons X sur les diverses glandes — quelques expérimen-
tateurs ont essayé le traitement des hypertrophies de la prostate par
la radiothérapie.
Les résultats obtenus avec cette méthode ont été assez encou-
rageants, et le succès en a été rapporté dans diverses publications.
On constate presque toujours une diminution du volume de la
glande et la cessation des accidents urinaires qui en sont la consé-
quence dans un délai d*un à trois mois après les applications. L'inter-
prétation des résultats est attribuée à une atrophie de cet organe par
la disparition de Télément glandulaire.
Dans les applications, quelques expérimentateurs préfèrent la voie
périnéale, tandis que d'autres agissent presque directement sur la
glande à travers la muqueuse rectale avec Taide d'un tube métallique
introduit dans le rectum. Dans tous les cas, les doses ont été faibles
pour déterminer des réactions accentuées dans les tissus intermé-
diaires. Moskovicz et Stegman plaçaient l'ampoule à 4o centimètres et
faisaient trois séances de i5 minutes en trois semaines. Lassueur
employait en même temps la voie rectale et périnéale, faisant à chaque
endroit une application de 5 H., répétant la séance quinjçe jours après
et utilisant des rayons pénétrants (8 à 9 du radiochromomètre). Les
trois malades traités par Lassueur se sont considérés guéris; ils
urinaient seulement une fois dans la nuit et vidaient leur vessie
facilement. Chez l'un deux, on pouvait déjà noter une amélioration
dix jours après la première application.
Le D*" Lanari a voulu établir l'exactitude de ces observations et
(') Compte rendu du Prof. Costa.
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ACTION DBS RAYONS X SUR LA PROSTATE. I77
surtout juger de la valeur pratique des rayons X dans une affection où
le médecin n*est pas bien outillé. A ce propos, il à entrepris une série
d'études expérimentales tâchant de déterminer l'action des rayons X
sur la prostate, quand ceux-ci sont appliqués k dose thérapeutique.
L'animal choisi pour objet fut le chien. La prostate du chient
quoique de dimensions variables, est assez volumineuse, relativemen,
à la taille de l'animal (arrondie et divisée en deux lobes peu marqués);
elle entoure complètement le col de la vessie et la base de l'urètre,
se développant surtout du côté du ventre ; elle est compacte, pas trop
dure et de couleur grisâtre. On la trouve généralement derrière la
symphyse pubienne, presque sur son bord ovale et on peut la sentir
très bien par le toucher rectal.
Sa cons^tution histologique est analogue à celle de la prostate de
l'homme. Le tissu musculaire lisse entre en grande partie dans sa
constitution et forme presque la moitié de la masse dans plusieurs cas.
Le reste est formé par du tissu conjonctif qui constitue une espèce de
capsule et remplit à la fois tous les espaces situés entre les glandes.
Celles-ci peuvent être considérées comnie glandes en grappe dont les
acini se continuent directement avec le canal excréteur. La paroi des
acini est formée par du tissu conjonctif dense sur lequel est disposée
une seule couche de cellules épithéliales cubiques à gros noyaux
placée près de la paroi, pendant que le protoplasme légèrement gra-
nuleux et abondant est situé à l'intérieur de la cavité de l'acinus.
Dans les canaux excréteurs, l'épithélium cubique est orné de cils
vibratiles.
Les deux premiers chiens irradiés reçurent une dose de 5 unités H.
La glande fut attaquée à travers la symphyse pubienne. En cet endroit
elle est séparée de ta peau par une épaisseur de 4 centimètres, dont
un correspond à la symphyse et les trois autres aux muscles qui s'y
insèrent. Les testicules étaient protégés par des lames métalliques. Les
rayons utilisés correspondaient au n* 7 Benoist. Le toucher rectal,
pratiqué de cinq en cinq jours pour constater les variations de volume,
ne permit pas de trouver des modifications appréciables dans les
deux cas.
Quinze jours après l'irradiation, un des chiens fut sacrifié. Il n'avait
pas de réaction cutanée et l'aspect macroscopique de la glande était
normal. A l'examen microscopique (inclusion en paraffine, coloration
hématoxyline, éosine), la glande, relativement peu volumineuse, avait
le type fibro-musculaire. Les éléments glandulaires ainsi que le tissu
conjonctif paraissaient normaux.
%HCiiiv. o'Alrcth. mbd. M.108 l4
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178 ARCHIVES D*ÉLECTR1C1TÉ MÉDICALE.
L'autre chien, sacrifié un mois après Tirradiation, .présenta les
mêmes résultats macro et microscopiques.
Deux autres chiens furent exposés dans les mêmes conditions, mais
cette fois avec 10 unités H. On sacrifia l'un deux au bout de quinze
jours, l'autre au bout d'un mois. Chez ce dernier il y eut une légère
réaction cutanée. L'épilation et l'érylhème qui disparurent promple-
ment laissèrent une légère zone de pigmentation. On ne trouva pas
de modification de la glande, et Texamen microscopique montra un
organe normal dans les deux cas.
Le D' Lanari soumit alors un autre chien à une dose de 20 H dans
deux séances. Huit jours après commence la réaction cutanée qui
arriva à l'ulcération superficielle. Chez ce chien sacrifié au bout d'un
mois, on trouva une glande légèrement augmentée de volume, mais
de consistance normale. L'examen histologique montra Tintégrité des
éléments glandulaires avec une légère infiltration du tissu conjonctif
intergtandulaire.
L'expérimentateur chercha alors la voie rectale, tâchant de trouver
une action plus appréciable, et irradia par cette voie un autre chien,
l'ayant d'abord anesthésié par injection intra-péritonéale de chloral et
de morphine. On mit à découvert la prostate en employant un spé-
culum anal et on fit une irradiation de 10 unités H au travers de la
muqueuse rectale. Quinze jours après, le chien eut quelques évacua-
tions diarrhéiques sanguinolentes. Le toucher rectal démontra
une augmentation perceptible de la prostate. Chez ce chien,
sacrifié au bout d'un mois et dix jours, on trouva la paroi anté-
rieure de la muqueuse rectale rouge, infiltrée, présentant de légères
ulcérations. La prostate était augmentée de volume et de typeéminem-
ment glandulaire. L'examen histologique montra une infiltration
leucocytaire assez accentuée dans divers endroits du tissu conjonctif.
Dans quelques-uns des acini glandulaires on trouva des cellules dont
le protoplasme montrait des vraies lacunes ou vacuoles. Le reste des
acini offrait un aspect normal.
On voit que, malgré des doses relativement élevées, les chiens en
expérience ne montraient pas d'altérations marquées de la prostate.
C'est seulement le dernier qui, ayant reçu presque directement sur cet
organe une dose de 10 H., a présenté de légères modifications
glandulaires. Chez ceux irradiés par la voie pubienne, quoiqu'ils aient
présenté une forte réaction cutanée, la prostate s'est montrée normale.
n La prostate est donc un organe (Tune sensibilité de beaucoup infé-
rieure à celle du testicule vis-à-vis des rayons X. »
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ACTION DBS RAYONS X SUti LA PROSTATE. 17g
Le D' Lanari croit qu'irradiée avec persistance, elle pourrait pré-
senter des phénomènes dégénéra tifs qui pourraient aboutir à une
certaine diminution du volume de l'organe; mais il ne peut admettre
comme due aux rayons X la grande amélioration signalée par
quelques expérimentateurs, dix jours après l'application par la voie
périnéale d'une dose de 5 H. 11 n'accepte, comme voie efficace chez
l'homme, que la voie rectale parce que dans les irradiations parla voie
périnéale ou pubienne, la grande épaisseur des tissus interposés, et
la petite résistance de la peau aux fortes doses nécessaires, rendent
vaine l'intervention du praticien.
En plus, les hypertrophies de la prostate ne se présentent pas tou-
jours sous la forme glandulaire; le plus souvent peut-être, elles sont
d'origine conjonctive, ce qui rendrait ici plus difficile encore l'expli-
cation de l'action de la radiothérapie, bien que depuis quelque temps,
d'après certaines études récentes, on tend à admettre une action des
rayons X sur le tissu conjonctif nouvellement formé.
Costa.
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FAITS CLINIQUES
DEUX OBSERVATIONS DE VERRUES PLANES
RAPIDEMENT GUÉRIES PAR L ION MAGNÉSIUM
Par le D* B. BOBDET
Le traitement des verrues planes par l'ion magnésium a été indiqué
dans ces Archives par le D' Lewis Jones (»)• Les observations que cet
auteur a publiées semblent toutes calquées les unes sur les autres
tant les résultats sont identiques. Voici deux nouvelles observations
dont le seul mérite est de confirmer celles de notre éminent confrère.
Certains médecins ont dit que tous les remèdes pouvaient guérir les
verrues planes; d'autres ont eu des succès par la suggestion. Dans
ma première observation, la malade avait tenté beaucoup de remèdes
sans succès. Elle était absolument persuadée que l'électricité la
guérirait et cependant les eflluves de haute fréquence qui, dans les
débuts, semblaient amener l'efTacement des verrues, échouèrent com-
plètement dans la suite. La malade découragée renonçait à se soigner
et c'est sanç la moindre conviction qu'elle a suivi le traitement par
l'ion magnésium. La rapidité de la guérison a été remarquable à la
suite de cette nouvelle intervention. La méthode est indolore, sûre,
élégante. Deux applications au même endroit, à huit jours d'inter-
valle, ont généralement suffi. Les verrues planes sont seules détruites
par l'ion magnésium.
Observation I. — M"* B..., vingt > cinq ans, m'est adressée par un con-
frère qui la traite depuis un certain temps pour des verrues planes de la
face. Tous les moyens thérapeutiques usuels, y compris la persuasion,
furent essayés sans aucun résultat. Le menton, les joues, les paupières et le
front de la malade sont couverts d'une quantité considérable de verrues
(■) Arehiv» d'électr, méd. du 26 février 1907. Traduction de Leduc.
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\
DEUX OBSERVATIONS DE VERRUES PLANES. l8l
planes extrêmement rapprochées, presque confluentes aux coins de la
bouche et au menton.
J'essaie tout d'abord l'effluvation monopoiaire de haute fréquence. Je
soumets les téguments couverts de verrues aux effluves tirés d'un balai
métallique durant une minute environ.
La séance est suivie d*une congestion marquée de la peau.
Le 27 février, deuxième séance, les verrues prennent un léger aspect flétri.
Le 2 mars, troisième séance : la peau desquame finement, les verrues sont
aplanies, un peu plus brunes, quelques-unes ont disparu, la face est plus
activement irriguée et prend une coloration rosée permanente.
Le 7 mars, quatrième séance, état stationnaire.
A cette époque, la malade est atteinte d'un phlegmon de la main qui
l'oblige à saspendre son traitement électrique.
Vers le 20 avril, je la revois et ne constate aucune amélioration. Quatre
nouvelles séances de haute fréquence ne modifient plus l'aspect des verrues.
Le 30 avril, je change de traitement et je fais la première application
d'ionisation au sulfate de magnésie, suivant la technique du D' Lewis
Jones. Une lame de coton hydrophile de a centimètres d'épaisseur est
imbibée d'une solution à 5 o/o de sulfate de magnésie et appliquée sur le
côté gauche de la face, depuis la paupière inférieure jusqu'au cou. Cette
lame de coton est recouverte d'une feuillle d'étain reliée au pèle positif. Une
large plaque négative est placée dans le dos de la malade. Intensité du
courant : lo m A. ; durée de la séance : i5 minutes.
La joue droite, les paupières inférieures, le front, sont successivement
traités de la même manière : intensité, lo à ao millis ; surface de l'électrode
active, loo centimètres carrés; durée, i5 minutes.
Huit jours après la première séance, on constate au toucher que la peau
est lisse sur presque toute la surface traitée; toutes les verrues se sont
rétractées et aff'aissées; quelques-unes ont disparu sans laisser de trace; le
plus grand nombre est remplacé par une petite tâche d'un jaune brun plus
foncé; d'autres, enfin, ont un aspect plissé, flétri et laissent percevoir, au
toucher, une légère. rugosité.
Les séances ont lieu à huit jours d'intervalle sur la même région.
Le 23 mai, cinq à six jours après la seconde séance, on peut constater
la disparition complète des verrues et le retour de la peau à l'état normal.
Deux séances d'ionisation au sulfate de magnésie ont donc suffi pour
amener la guérison complète des régions traitées.
Obs. II. — M. A..., fk'ère de la malade précédente, présente depuis plu-
sieurs mois des verrues en choux-fleurs du pavillon de l'oreille gauche, et
une verrue grosse comme un pois à la région temporale gauche.
Ce malade vient me consulter le i3 mai 1907. Depuis quelques jours seu-
lement sont apparues sur la face 7 à 8 petites verrues planes disséminées
sur la pommette de la joue gauche, sur le menton, et 3 à 4 verrues planes
sur la joue droite.
Je fais une séance d'ionisation au sulfate de magnésie. Intensité : i5 m A.;
surfoce de l'électrode: 60 centimètres carrés; durée: i5 minutes. L'électrode
active est appliquée en même temps sur les verrues en choux-fleurs.
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l82 ARCHIVES D*£lECTRIGITB MEDICALE
17 mai, — Quatre jours après la première application, les verrues planes
se rétractent, brunissent, desquament légèrement et sont rugueuses au
toucher. Les verrues en choux-fleurs sont un peu plus rugueujses, desqua-
ment et offrent un aspect plus pèle. Somme toute, ces dernières paraissent
peu modifiées. Je fais une nouvelle séance sur les verrues en choux-fleurs
seulement.
2/ mai, — Les verrues planes sont très affaissées et presque effacées; la
verrue de Toreille a pftli et légèrement diminué. Nouvelle séance sur toutes
les verrues : i5 mA. pendant i5 minutes.
29 mai. — Les verrues planes ont totalement disparu, mais les verrues en
choux-fleurs ont été si peu influencées par Tionisation au magnésium que je
les détruis au galvanocautère.
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SE
CONSEILS PRATIQUES
EXAMEN RADIOLOGIQUE DES FRACTURES <>
Par G. liBQROS,
L'examen aux rayons X d'une fracture doit faire suite à i'examen
clinique proprement dit; il ne le remplace pas, ne le contrôle pas,
mais le complète. Il se composera lui-même d'abord d'un examen
radioscopique, ensuite de deux épreuves radiographiques prises
suivant deux plans perpendiculaires l'un à l'autre : c'est-à-dire
donnant une image de face et une image de profil, ou mieux encore
de deux clichés stéréoscopiques pris sans déplacer le malade. Ainsi
l'examen clinique aura localisé les recherches radioscopiques, et
celles-ci, à leur tour, faciliteront l'obtention de deux clichés de petites
dimensions pris avec une technique précise donnant des résultats aussi
exacts qu'on peut le souhaiter. On le voit, sauf urgence ou nécessité
absolue, nous n'admettons donc pas, comme on l'a fait, la radioscopie
pure et simple pour la majorité des fractures, la radiographie étant
réservée aux fractures de la colonne vertébrale et du crâne, ou de la
hanche chez les personnes obèses; nous estimons au contraire qu'il
est nécessaire d'employer successivement ces deux moyens d'inves-
tigation, qui se complètent l'un l'autre.
L'examen clinique, avons-nous dit, doit précéder la radioscopie :
il doit, en effet, l'orienter; il faut savoir de suite quelle région trau-
matisée sera soumise à l'examen, quels sont les symptômes en faveur
d'une fracture, d'une fêlure ou d'une simple contusion. Il faut envi-
sager la possibilité de lésions multiples, voir enfin dans quelles condi-
tions optima pour le malade l'examen pourra être fait, si la position
couchée, assise, sera possible, si elle pourra être gardée pendant le
temps nécessaire à la radiographie. On placera alors l'écran sur les
différentes faces du membre atteint, on l'illuminera sous diverses
incidences en faisant varier l'éclairage au moyen du diaphragme-iris.
On vérifiera ainsi tous les points traumatisés en dépassant la limite
(0 Tiré du Progris médical^ 8 février 1908.
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l84 ARCHIVES D*ÉLECTRIGITÉ MEDICALE.
des lésions; on notera le siège et les caractères essentiels de celles-ci;
on sera prêt alors pour une radiographie précise et définitive.
Cette radiographie ne fera pas double emploi avec Texàmen radio-
scopique préalablement pratiqué; en effet, la radioscopie permet
d'examiner de grandes étendues de régions et de grands segments
de membres par déplacements successifs de Tampoule et du dia-
phragme-iris; elle élimine donc les clichés trop grands, c'est-à-dire
donnant des images défonnées ou voilées : déformées pour les régions
éloignées du point d'incidence du rayon normal, et voilées par les
rayons secondaires qui prennent naissance au contact des corps
frappés par les rayons de Rôntgen. La radioscopie évite aussi la prise
de clichés inutilisables ou insuflflsants, en permettant de reconnaître
si les lésions se trouvent distantes du point traumatisé ou orientées
de telle manière qu'une disposition spéciale de la plaque et de l'am-
poule soit nécessaire pour les mettre en évidence.
Nous citerons cet exemple typique, que nous avons observé per-
sonnellement : un homme présente une plaie pénétrante de la face
postérieure de la région du coude par balle de revolver (il s'agit,
dit-il, d'un accident); il existe un hématome volumineux delà région,
l'orifice d'entrée est situé immédiatement au-dessus de l'olécrâne,
il n'y a pas d'orifice de sortie. On craint une lésion osseuse et l'on fait
la radioscopie. Elle montre l'absence de fracture et l'absence de la
balle au niveau du coude, puis au niveau du bras, puis au niveau de
l'épaule. Même résultat négatif pour l'avant-bras et la main. Enfin,
poursuivant les recherches, nous trouvons la balle dans la paroi tho-
racique à la partie inférieure de l'aisselle; nous avons pu savoir alors
seulement que la balle avait été tirée très obliquement de haut en
bas sur le blessé agenouillé et protégeant sa figure de son bras relevé
et replié. Le long trajet suivi par le projectile s'expliquait dès lors
parfaitement.
l«'utilité de recherches radioscopiques préliminaires est évidente
dans beaucoup de cas du même genre, à plus forte raison s'il y a réel-
lement fracture; mais, d'autre part, ces examens radioscopiques ne
suffisent pas, soit que l'épaisseur des tissus s'oppose à la netteté de
l'image, soit plus souvent encore eu égard à la nécessité de conserver
un témoignage fidèle, précis et durable des lésions observées. Deux
bons clichés pris à 90® et préférables tels quels à la meilletu^ épreuve
positive sur papier répondent à cette nécessité. Là radiographie sera
faite avec une ampoule choisie, plus ou moins dure suivant les cas;
l'emploi de localisateurs spéciaux évitera le voile dû aux rayons
secondaires, et nous obtiendrons ainsi à la fois la richesse de détails
et la netteté de contrastes.
Mais surtout la stéréoradiographie sera particulièrement apte à
nous donner une image précise et vivante; elle est la radiographie
dans l'espace alors que la radiographie ordinaire est la radiographie
plane ; elle permet de voir le squelette et la lésion comme reconstitués
en perspective et de juger de la Superposition des plans et des dis-
tances qui les séparent; ainsi sont nettement perçues la situation
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EXAMEN RADI0L06IQUE DES FRACTURES l85
relative des différents fragments et d'un projectile, par exemple dans
un foyer de fracture, ou bien la situation exacte d'une extrémité
osseuse fracturée et luxée. La stéréoradiographie doit prendre deux
vues de l'objet examiné, de deux points un peu distants de l'espace;
ces deux vues représenteront la vision de l'œil droit et la vision de
l'œU gauche, et leur réunion donnera dans le stéréoscope la sensation
du relief.
Les stéréoradiographies ont l'avantage sur les radiographies ordi-
naires prises successivement à angle droit d'être toujours facilement
réalisables, même pour l'épaule ou la clavicule, le bassin ou la colonne
vertébrale, et de laisser le sujet, parfois peu mobilisable, dans la
même position pour l'obtention des deux épreuves, puisque le foyer
des rayons Rôntgen seul se déplace; par contre, elle exige naturel-
lement le stéréoscope pour l'appréciation des clichés, mais nous esti-
mons que la radiographie plane demande également, pour être judi-
cieusement utilisée, un appareil à éclairer les négatifs permettant de
graduer la liuniére pendant l'examen.
Toutes les conditions nécessaires à l'examen méthodique et complet
d'une fracture étant réalisées, il est utile de songer à quelques causes
d'erreur indépendantes de la technique; nous citerons surtout les
points d'ossification chez les jeunes sujets; ils sont parfois difHcile-
ment identifiés, peuvent faire croire à une fracture qui n'existe pas,
faire prendre une fracture simple pour une fracture à fragments
multiples. Le type de la pseudo-fracture, c'est le point d'ossification
de la partie postérieure du calcanéum, séparé du corps du calcanéum
par un espace clair et une bordure dentelée. Il donne absolument
l'aspect d'une solution de continuité osseuse pathologique jusqu'à
seize ans.
Un traumatisme du coude chez un jeune homme donnera souvent
lieu à des images d'une interprétation réellement difficile; les noyaux
épiphysaires singulièrement découpés en seront la cause; ce sont
encore la ligne épiphysaire de la malléole externe de l'olécrâne, les
noyaux inconstants de l'angle inférieur de l'omoplate, de la tubéro-
sité du tibia, qui peuvent être méconnus. Enfin, nous laissons de
côté les causes d'erreur tenant à des radiographies grossièrement
faites et sans les soins techniques essentiels sur lesquels nous ne
pouvons insister dans ce premier article de considérations géné-
rales.
Un cas intéressant, rapporté par M. Béclère, doit être encore
mentionné; c'est celui d'une ancienne fracture consolidée entourée
d'ostéophytes, radiographiée à l'occasion d'un traumatisme nouveau
et prise pour une fracture récente engageant la responsabilité de
l'employeur; l'erreur eût dû être évitée, si l'on considère que la radio-
graphie cause d'erreur et montrant les ostéophytes fut faite six jours
après l'accident.
L'examen des fractures comporte, en effet, encore l'examen des
fractures anciennes, de leur consolidation, de la structure et de la
forme du cal, de la structure et de la transparence de l'os au voisinage
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l86 ARCHIVES d'eLBCTRICITE lfi]>lCALB.
des lésions observées. On connaît actuellement les cas de cals transr
parents pouvant en imposer pour une absence totale de consolida-
tion en apparence vicieuse avec aptitude fonctionnelle presque par-
faite; on pourrait multiplier ces exemples; il est donc impossible de
ne pas admettre que l'interprétation de faits de cet ordre exigent,
chez un radiographe, la possession du sens clinique autant que celle
d'une technique irréprochable et la mise en jeu simultanée de ces
deux différentes qualités.
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REVUE DE LA PRESSE
Applleations Indirectes de rÊleetrlcIté
RAYONS X
D' Eugène BIRGHER (Aarau). ^ La tuberculose péritonéale chro-
nique du péritoine; son traitement par les rayons X.
La Tuberculose péritonéale chronique: son traitement par les rayons X.
Tel est le titre très alléchant du travail du D^" Eugène Bircher
(188 pages).
Ce travail se compose de deux parties, très inégales d'ailleurs.
L'une, très considérable, est une contribution à Tétude générale de
la tuberculose chronique du péritoine. L'autre, bien moins volumi-
neuse, traite de l'action des rayons X sur cette même forme de
tuberculose.
La première partie nous arrêtera peu. Ce n'est que la statistique
développée des cas traités à l'hôpital d' Aarau de 1887 à 1906. Elle
porte sur un total de 106 cas. A ce propos, l'auteur étudie successi-
vement l'anatomie pathologique, l'étiologie, la symptomatologie et
le traitement de cette terrible maladie. H y fait preuve d'une grande
érudition. Mais cette partie manque de clarté, comme une œuvre de
compilation trop rapidement faite. Pas de détails originaux qui Jettent
de nouvelles lumières sur la question, rien qui éclaire d'un nouveau
Jour la tuberculose chronique du péritoine.
Tout autre est le chapitre se rapportant à la radiothérapie de la
tuberculose péritonéale chronique. Bircher a essayé cette thérapeu-
tique d'une façon méthodique dans un assez grand nombre de cas.
n a pu ainsi en comparer les résultats à ceux que donnaient les autres
méthodes employées par lui-même, et arriver ainsi à la conclusion
que le traitement chirurgical est encore le meilleur de ceux que nous
avons à notre disposition.
L'auteur a fait deux séries d'expériences. Dans une première série,
il a joint la radiothérapie au traitement chirurgical ; dans une deuxième
série, les cas furent seulement traités par les rayons X.
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i88 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Voici la technique instrumentale et opératoire.
Appareil de Kohi de Chemnitz, fourni en 1897, alimenté par un
courant de 110 volts. Intensité oscillant entre 2 à 3 ampères. 50 cen-
timètres de longueur maximum d'étincelle équivalente. Distance de
l'anticathode aux téguments, 25 à 30 centimètres.
Les tubes employés sont tantôt des tubes durs, tantôt des tubes
mous. Le choix doit en être fait suivant le tempérament du malade.
Le nombre des séances est également variable. En moyenne. Ton
pratique une irradiation journalière de 15 à 30 minutes pendant- trois
à quatre semaines. Si Ton n'obtient aucun résultat, l'on interrompt
alors le traitement une quinzaine pour le reprendre de nouveau pen-
dant deux à quatre semaines. Si l'état du malade ne s'est pas alors
amélioré, l'on ne doit plus escompter le succès. Que l'on n'oublie
pas, en tout cas, de protéger soigneusement les testicules du
patient.
Cette méthode nous fournit des résultats très intéressants.
De 16 cas traités par les rayons X et l'opération simultanément,
43 0/0 guérirent, 31 0/0 s'améliorèrent, 25 0/0 moururent.
De 12 cas traités seulement par les rayons X, 6 guérirent, soit
50 0/0; des 6 autres, 3 moururent, 25 0/0; 2 furent améliorés, 16 0/0;
l'état de l'un resta stationnaire.
Nous nous empresserons de faire remarquer, avec l'auteur, que
ces cas qui n'ont été traités que par les rayons X appartiennent à
trois catégories :
Ceux dont l'état général trop précaire ne permettait pas l'opération
(à noter chez ceux-là une action favorable très nette sur l'état général) ;
Ceux qui refusaient l'opération;
Ceux enfin dont la tuberculose semblait bénigne.
L'on est donc placé dans de moins bonnes conditions statistiques
que pour les cas traités par laparotomie. Ces derniers ne concernent,
en effet, que des malades dont l'état général est bon ou dont l'affection
semble bénigne.
Dans les cas soumis au traitement mixte, l'auteur a remarqué une
action bienfaisante des rayons sur la guérison de la plaie opératoire.
Il a constaté également une moins grande production de fistules
fécales et une influence favorable des rayons X sur la guérison de
ces fistules une fois formées.
Notons que quelques malades sont morts en cours de traitement
de tuberculose miliaire. Il s'agissait d'ailleurs toujours d'individus
gravement atteints.
Si l'on tient compte de la difficulté d'un pronostic exact, étant
donné la concomitance de lésions de même nature des autres organes,
si l'on tient compte, de plus, de la difficulté du maniement des rayons,
il y a lieu de féliciter M. Bircher des résultats auxquels fi est
arrivé.
ETés indications cliniques de l'auteur pourront peut-être intéresser
d'autres expérimentateurs et les fixer sur quelques points embarras-
sants. Nous les résumerons ainsi :
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REVUE DB LA PRESSE. l8g
Les rayons X devront être employés seuls :
a) Dans les tuberculoses adhésives où l'opération a peu de chances
de succès;
b) Dans tous les cas où la cachexie empêche toute intervention
chirurgicale;
c) Dans tous les cas où l'opération est impossible;
d) Dans les tuberculoses péritonéales bénignes.
Ils devront être employés consécutivement à l'opération :
a) Dans tous les cas où l' exsudât post- opératoire n'aura pas disparu
au bout des quinze premiers jours:
b) Dans tous les cas où l'opération aura échoué et lorsqu'il se sera
produit une récidive.
Le travail de M. Bircher, comme le lecteur pourra s'en rendre
compte par l'analyse succincte qui précède, affirme donc une nouvelle
conquête des rayons X dans le domaine thérapeutique. Cette étude
aurait besoin cependant de nouvelles recherches ultérieures et de
travaux de rontrôle. EUe montre néanmoins dès maintenant que les
rayons X i doivent être considérés comme un auxiliaire extraordinai-
reraent puissant dans la lutte contre la tuberculose chronique du
péritoine ».
M. Bircher a, dans tous ses examens, fait preuve d'un grand sens
clinique» d'une impartialité et d'une justesse de vue dont nous ne
saurions trop le féliciter. Tl nous a ouvert une nouvelle voie, dans
laquelle nous ne devons, il est vrai, nous engager qu'avec une extrême
prudence: mais, nous le croyons, le sillon qu'il a tracé sera riche en
féconds résultats pour la science et l'humanité.
D^ Georges Belley.
ROGHARD. — Diagnostic erroné de calcul de l'uretère porté
d'après une photographie.
L'auteur présente la radiographie d'une malade qu'on avait radio-
graphiée pour une arthrite sèche de la hanche gauche. Sur l'image
on voit une ombre linéaire couvrant le détroit supérieur gauche.
Cette ombre fut attribuée à un calcul de l'uretère, mais le cathété-
risme de ce conduit démontra qu'on avait commis une erreur d'inter-
prétation, n s'agissait en réalité d'un athérome de l'artère iliaque
externe. — (Presse méd.y 15 fév. 1908.)
J. HARET. — Les rayons X font-ils naître le cancer?
A propos d'un récent article de Jayle intitulé : « Le cancer causé
par les rayons X, » l'auteur rapporte que i'épithélîoma peut se déve-
lopper dans certains c^s de lupus sans qu'il y ait eu irradiation. De
plus, l'on trouve dans la littérature médicale un grand nombre d'ob-
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190 AHGH1VB8 D'iLECTRlClTé MÉDICALB.
servations mentionnant l'apparition d'épithélioma sur les lupus, et
cela bien avant qu'on ne fît de la radiothérapie. On trouve aussi des
faits de très nombreux cancers apparus sur des cicatrices consécutives
à des brûlures, à des plaies faites par des caustiques quelconques.
Le titre : « Cancer causé par les rayons X >» est donc un titre qui tend
à imposer plus qu'il ne faudrait, car on pourrait aussi bien écrire :
« Cancer causé par le lupus n, ou bien « cancer causé par la potasse
caustique », etc. — (Presse méd,y 15 fév. 1908, p. 107.)
RADIOTHÉRAPIE
G. SCHWARZ. — Disparition d'une tumeur du médiastin sous
raction des rayons de ROntgen.
L'auteur présente le malade chez qui ii a noté cette disparition.
Pour l'expliquer, il invoque la théorie de Podwyssotzki, d'après
laquelle sous l'influence de certains agents chimiques — iodure de
potassium, arsenic, radium, rayons Rôntgen — il se ferait au sein
de la tumeur une sorte d'autophagisme, certaines cellules néoplasiques
étant absorbées, annihilées par d'autres éléments. — (Presse méd.,
4 déc. 1907.)
LOUMEAL. — De la radiothérapie appliquée aux cancers et aux
hypertrophies de la prostate non justiciables de la prostatectomie.
L'auteur rappelle l'inefflcacité habituelle de l'intervention chirur-
gicale dans les cancers de la prostate et les succès obtenus par quel-
ques ouleurs, grâce à la radiothérapie dans le traitement des néo-
plasmes malins. Personnellement il a traité avec la précieuse colla-
boration de NancelPenard (de Bordeaux) un énorme cancer très
douloureux de la prostate, emplissant l'excavation pelvienne et
n'accompagnant de compression du rectum, de l'urètre et des uretères
chez un vieillard cachectique. Six séances de radiothérapie de chacune
douze à quinze minutes, à la dose moyenne de 4 à 5 unités H, appli •
quée tour à tour sur le périnée et l'hypogastre, amenèrent en un mois
et demi une amélioration très notable dans les phénomènes de com-
pression, les douleurs et l'état général, ainsi que dans le volume de
la tumeur. Malheureusement une légère radlodermite.périnéale obligea
d'interrompre un certain temps le traitement et le malade succomba
à la cachexie cancéreuse et aux conséquences de la coprohémie par
atonie intestinale. Pour ce qui est de la radiothérapie appliquée au
traitement de l'hypertrophie prostatique, l'auteur n'en a pas d'expé-
rience personnelle, mais il estime, d'après les heureux résultâtes
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REVUE DE LA PRESSE. I9I
obtenus, notamment par Mosako^iez et par Lassueur, que, lorsque
la prostatectomie ne peut ôtre appliquée soit au début de la maladie,
soit plus tard pour des raisons quelconques, le chirurgien doit, au
lieu du seul traitement palliatif ordinairement employé, recourir aux
rayons X d'autant plus efficaces qu'ils agiront plus tôt, sur un néo-
plasme à cellules épithéliales plus jeunes.
De sorte que les néoplasies prostatiques doivent au môme titre que
toutes les autres, être appelées à bénéficier des ressources de cette
brillante thérapeutique nouvelle, déjà utilisée parfois avec d'étonnants
succès dans les autres branches de la pathologie. — (Méd. moderne,
13 nov. 1907.)
DELHERM. — Radiothérapie des tumeurs malignes du sein.
D'après l'auteur, c'est un devoir d'appliquer la radiothérapie pré-
ventive après l'intervention chirurgicale dans le cancer du sein; on
aurait ainsi les plus grandes chances de détruire un grand nombre
des éléments néoplasiques qui échappent toujours à l'exérèse la
plus large et qui peuvent coloniser ultérieurement. Toute Intervention,
d'après l'auteur, doit être suivie de séances de radiothérapie conti-
nuées pendant des années si c'est nécessaire.
L'action des rayons est encore très utile dans les récidives sous-
cutanées; malheureusement, elle est le plus souvent nulle dans les
envahissements profonds. — (Soc. de Thérapeut., séance du 12 fé-
vrier 1908.)
DLPEYRAG. — Action de la radiothérapie dans les sarcomes et
et ostéosarcomes.
L'auteur, en présentant à la Société de Chirurgie de Marseille deux
malades atteints de sarcome, l'un de la paroi thoracique et l'autre
de l'avant-bras, traités avec succès par la radiothérapie, formule les
conclusions suivantes de son travail :
1® Les rayons X ont une action élective sur les sarcomes et les
ostéosarcomes, même situés profondément;
2® Cette action est si manifeste qu'on peut voir survenir la dispa-
rition complète d'une timieur sarcomateuse sans que la radiothérapie
ait entraîné de réaction destructive de la peau;
3^ Tous les sarcomes inopérables sont justiciables de la radiothé-
rapie. On pourra voir survenir des guérisons merveilleuses;
4® Dans les cas de sarcomes opérables à marche lente, on peut
encore faire un traitement radiothérapique d'essai. Il sera possible,
dans certains cas, d'éviter l'intervention sanglante;
5® Après l'ablation d'une tumeur sarcomateuse, il est prudent
d'instituer un traitement radiothérapique préventif de la récidive. —
(Marseille méd,, 15 fév. 1908.)
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192 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ IfÉDIGALB.
BERDEZ (Lausanne). — Les indications de la radiothérapie.
L'auteur résume les indications actuelles et seulement les plus nettes
de la radiothérapie. Laissant de côté la pratique dermatologique pro-
prement dite, il conclut en disant que la radiothérapie doit être mise
en œuvre:
1^ Dans les affections des organes hématopoïétiques (famille des
leucémies);
20 Dans les tuberculoses ouvertes très sup^^rfldelles et ne présentant
pas de tendance vers la guérison;
30 Dans les épithéliomas cutanés;
40 Dans les récidives de cancers après une ou plusieurs opérations
(Dans les cancers profonds et inopérables, elle peut encore jouer le
rôle d'un excellent palliatif);
ô<> Dans les sarcomes et en général dans les néoplasmes malins,
quand ils ne sont pas facilement opérables.
L'auteur regarde le lupus vulgaire comme une contre-indication
à cause des transformations possibles en épithéliomas. Il ne partage
pas l'enthousiasme de Foveau de Courmelles pour le traitement
radiothérapique des fibromes, tout en reconnaissant l'action hémo-
statique puissante des rayons X.
Il recommande enfin de prendre des précautions sérieuses lorsqu'on
irradie, chez de jeunes sujets, des surfaces voisines des régions osseuses
épiphysaires. On connaît en effet la grande vulnérabilité des carti-
lages d'accroissement. — (Revue méd. de la Suisse romande^ 20 jan-
vier 1908.)
Th. Nogier.
ROBIN. — Traitement local des adénites tuberculeuses*
Voici ce que dit l'auteur du traitement des micro-polyadénites infantiles
et des ganglions durs non susceptibles de s*abcéder.
On aura recours à la radiothérapie dont l'usage doit être confié à un
spécialiste exercé. 11 s*agit de faire absorber le plus de rayons possible tout
en ménageant l'intégrité de la peau. A cet effet, on procédera par séances
espacées, la première et la seconde à douze jours, les suivantes à quinze
jours d'intervalle. 11 y a trois procédés d'application des rayons de Rôntgen :
le premier, proposé par Darier, consiste à faire agir dans la première séance
une quantité considérable de rayons, équivalent à 6 H, et de décroître gra-
duellement jusqu'à 2 H, dose que Ton continue plus ou moins longtemps.
Un deuxième proche consiste au contraire à débuter par des doses fiBÔhles,
puis graduellement croissantes. Dans un troisième procédé, dû à Leredde,
on applique des doses faibles quotidiennes, pendant trois ou quatre jours,
puis on interrompt le traitement pendant une semaine et on recommence
en espaçant les séances.
Le premier effet de la radiothérapie, en apparence paradoxal, est de rendre
plus <cii>iblcs à la palpalion les ganglions, par suite de la disparition de la
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HEVUE DE LA PRESSE. I g3
périadénite. La diminution du volume de la masse a pour conséquence de
diminuer les phénomènes de compression, notamment la dyspnée et les
douleurs névralgiques.
La guérison est obtenue en trois mois ; s'il n'y a pas de résultat à cette
époque, il est inutile de continuer à moins que les ganglions ne restent
durs, auquel cas on peut prolonger le traitement jusqu'à six mois, dernière
limite. La diminution de moitié du volume des masses ganglionnaires est,
d'aUleurs, tout ce qu'on peut espérer.
Dans tous les cas, la radiothérapie a sur l'état général une action salu-
taire : les malades retrouvent le sommeil, l'appétit et les forces. Robin et
Boumigaut ont constaté une diminution des globules blancs du sang por-
tant sur les mononucléaires. Peut-être les rayons X ont -ils une action
primitive sur la composition du sang, ce qui serait le mécanisme de leur
effet thérapeutique.
Les accidents que peut amener la radiothérapie et qu'il faut éviter sont :
!• des éry thèmes (radîodermites); a» la pigmentation cutanée; 3° la chute
de la barbe et des cheveux (évitée par l'emploi d'écrans protecteurs) ; 4* des
céphalées; ce dernier symptôme doit faire immédiatement suspendre le
traitement.
En somme, on obtiendra presque toujours par les rayons X une dimi-
nution de volume de la masse ganglionnaire. — {Méd. moderne, 26fév. 1908).
BADIUMTHÉRAPIB
FOVEAU DE COLRMËLLES. — Le radium en médecine.
Voici la partie importante de ce travail et ses conclusions :
Les naevi étaient très améliorés, parfois guéris par l'électrolyse, les
étincelles de haute fréquence, les rayons X, la photothérapie, mais des
communications retentissantes ont été faites à l'Académie de Méde-
cine et au Congrès de chirurgie qui confirment les bons effets du radium
déjà publiés dans les Applications médicales du radium, de Foveau
de Courmelles, pour la disparition de ces taches de « lie de vin ».
MM. de Beurmann, Wickham, Degrais, Dominici, Duval ont com-
muniqué de beaux résultats esthétiques. On expose deux ou trois
heures durant le naevus à l'émanation de ces sels collés appliqués
depuis longtemps par Le Bon à ses recherches physiques, 20 centi-
grammes k 500 000 activités en un disque. Les tissus de réparation
sont souples, lisses, unis et décolorés. Blaschko publiait aussi en
février 1906 les mêmes résultats (pour le psoriasis, il laisse le bromure
de radium trois ou quatre heures). Le lupus, les cancroides (Wisch-
mann, Strassmann, Buchler, après Danlos) cèdent à de longues appli-
cations. Esdra parle pour les endothéliomcs de 740-710 minutes en
35 séances. Les surfaces cruentées cicatrisent facilement, d'où l'uti-
lisation en oto-rhino-laryngologie (R. Botey). Freund le préconise pour
AHcu. d'blbctb. ubd. ~ 1908. i5
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19^4 ARcftivEs d'Électricité médicale.
les conduits, les tubes contournés et les petites surfaces. Le Prof.
Balthazard n'admet pour 500 000 activités que des séances de 30 mi-
nutes, et de 6 à 7 minutes pour le pur à 2 000 000, sous peine de
radiodermite. Ajoutons que 20 centigrammes à 500 000 coûtent
20,000 francs.
Cohn a publié d'abord des cas heureux de radium dans trois cas
de trachome, puis quatre autres cas de conjonctivite granuleuse,
également guéris par le radium. Zelerkousky, à son tour, fit de la
radiumthérapie dans le trachome. Après s'être assuré, d'abord sur
des animaux, puis sur lui-même, de l'innocuité, pour l'œil, de séances
radiumthérapiques même prolongées, l'auteur soumit quatre sujets
atteints de conjonctivite trachomateuse (en tout sept yeux) à un
traitement qui consista à promener sur la muqueuse malade, sans
exercer la moindre pression, un petit tube de verre renfermant du
bromure de radium en quantité variable (1 milligramme). Les effets
obtenus furent des plus frappants : cinq yeux ont guéri après 8 à
14 séances; deux yeux sont en pleine voie de guérison, ne présentant
plus que quelques grains isolés de trachome. 11 faut dire que, dans
tous ces cas, il s'agissait d'infiltrations trachomateuses de la totalité
de la conjonctive, dont la résorption s'est pourtant effectuée en
l'absence de toute réaction locale et sans production de cicatrices.
Le D' Schiele vante V acide iodique qu'il estime le meilleur topique
contre la conjonctivite granuleuse; mais il dit aussi du bien du radium
qu'il a employé avec beaucoup de succès. Il s'est servi d'un tube con-
tenant 1 milligramme de bromure de radium et pratiquait pendant
dix minutes par jour une sorte de massage des surfaces granuleuses
(c'est le procédé que nous employons nous-mêmes journellement).
Il a vu par ce traitement les granulations diminuer rapidement de
volume et disparaître pour faire place à une dépression sans cicatrice
appréciable. De tous les moyens de traitement connus jusqu'ici, le
radium serait celui qui laisse les cicatrices les plus minces et les plus
souples quand il en laisse, parce que les leucocytes et le tissu adénoïde
des granulations se résorbent très lentement et qu'il ne produit aucune
action irritative. (A. Darier.)
Tous les résultats que nous obtînmes ou publiâmes jadis subsistent
et se trouvent confirmés. C'est là le point intéressant pour les malades.
Il nous paraît inutile d'employer de longues séances qui risquent de
nous faire avoir des démêlés avec la justice, parce que dangereuse, ou
simplement susceptible de l'être; doses très coûteuses par ailleurs,
car 20 centigrammes à 500 000 activités coûtent 20,000 francs. Il me
semble que ce n'est pas ainsi que se vulgarisera le radium, malgré ses
merveilleux résultats thérapeutiques; ceux-ci sont, nous le répétons,
heureusement obtenus par de plus petites doses, de moins longues
séances de radium; ou, par d'autres agents électriques, les rayons X,
ou pour les naevi, mieux, comme nous le disions le mois dernier d'après
Bergonié et notre expérience personnelle, par les étincelles de haute
fréquence. - {UAcfualilc méd,, 15 jauv. 1908.)
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REVUE DE LA PRESSE. IqG
WICKHAM et DEGRAIS. — Traitement des nœvi rasculaires par
le radium. (Rapport présenté à F Académie ^e médecine par MM. Hallopeau
et Fournier, rapporteur).
Vous avez chargé une Commission, composée de M. Hallopeau et
de moi, de vous présenter un rapport sur une communication qui a
été faite devant vous, dans la séance du 8 octobre dernier, par MM. L.
Wickham et Degrais. Nous venons nous acquitter de ce devoir.
Peut-être vraiment n'y aurait-U pas grande exagération de notre
part si, pastichant la fameuse lettre de M^^ de Sévigné h M. de Cou-
langes, nous venions vous dire : « Nous allons vous mander la chose la
plus étonnante, la plus surprenante, la plus miraculeuse, la plus étour-
dissante, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus imprévue,
la plus incroyable, etc. » Car, n'en déplaise à la célèbre marquise, il
nous semble encore moins extraordinaire de voir M. de Lauzun épouser
la grande Mademoiselle que de voir une pincée de poudre, agissant k
distance par une sorte de pouvoir magique, effacer ces affreuses
souillures de la peau connues sous le nom de « taches de vin », voire
— ce qui est plus extraordinaire encore — fondre, résorber, résoudre,
détruire, anéantir (voici que je vais parler comme la dite marquise)
des tumeurs^ de véritables tumeurs du genre de celles qu'on a appel -
lées : nœDÎ vasciilaires iubéreux, angiomes caverneux^ fongus nœmatodes^
tumeurs érectiles, etc. Eh bien, si imTaisemblable et si inattendu que
cela puisse paraître, c'est là pourtant ce que J)ien positivement réali-
sent les irradiations invisibles, mais réelles, pénétrantes et merveil-
leusement actives du radium. Incroyables presque seraient de tels
résultats, s'ils n'avaient leur certificat d'authenticité fournis par la
photographie. Aussi bien, en l'espèce, vos rapporteurs se trouvent- ils
particulièrement favorisés, puisqu'au lieu d'avoir à vous convaincre
par de compendieuses descriptions, ils n'auront qu'à vous soumettre
des photographies et vous dire ce que nous allons simplement vous
dire : • Voyez et jugez. »
Voici d'abord (photographies 1 et 1 bis)^ sur un tout jeune enfant
un naevus vasculaire du type ^ tache de vin » aux yeux du monde,
naevus localisé sur la joue droite à la région sub-aïu'iculaire, et s' éta-
lant là sur une étendue de 6 centimètres comme diamètre horizontal
et de 5 à 6 et 7 centimètres verticalement. — Eh bien, voyez-le après
traitement : c'est fait de lui; il a disparu, disparu positivement. Il ne
se traduit plus que par une légère décoloration tégumentaire. De plus,
le lobule amiculaire, qui était envahi par la lésion, boursouflé et animé
de battements, est revenu à son volume normal. — Somme toute,
résultat irréfutablement merveilleux.
Même lésion (photographies 2 et 2 bis) et résultat thérapeutique
non moins remarquable sur ce second bébé, âgé de dix-huit mois. —
Ici, naevus vasculaire et légèrement surélevé de la joue droite, circu-
laire et comparable comme surface à une pièce d'un franc. — Après
traitement par le radium, rien autre aujourd'hui qu'une tachette
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196 ARCHIVES d'Électricité médicale.
blanchâtre, à tégument un peu décoloré, mais lisse, régulière, n'offrant
en rien Taspect d'une cicatrice,
Car, ceci soit dit à présent, pour n'avoir pas à le répéter à propos des
divers cas qui vont suivre,* si le radium résorbe, anéantit, détruit,
il détruit d'une façon spéciale, qui est son propre, et qui se caractérise
par ceci : absences d* altérations apparentes du genre de celles qui cons-
tituent ce qu'on appelle une cicatrice; c'est-à-dire qu'il ne laisse pas à
sa suite d'altérations tégumentaires constittfées par des altérations
de surface, des inégalités, des brides, etc. « Les tissus de réparation
qui succèdent à son action restent souples, unis, lisses, et ne diffèrent
guère de la peau normale que par une coloration plus claire, plus blan-
che, parsemée parfois de quelques éléments rares de télangiectasie. »
— Particularité bien étudiée microscopiquement par M. le D' Domi-
nici et essentiellement favorable à l'esthétique (^).
Les deux photographies suivantes (3 et 3 bis) sont relatives à un
naevus de la joue, saillant (sans mériter encore toutefois la désignation
de tumeur), très large et très décoloré, dont le malade ne tenta de se
débarrasser qu'à l'âge adulte). On essaya d'abord de l'électrolyse,
mais on dut bientôt y renoncer en raison des douleurs que provoquait
la cautérisation électrique, et l'on fit alors appel au radium dont vous
pouvez juger la bienfaisante influence. Voyez : disparition de la tache
vineuse, qui ne se traduit plus que par une nuance légèrement rosée
(') D'après les D" Dominici et Barcat, le processus histologique de la guérison
des nœvi par le rayonnement du radium est le suivant:
Les faisceaux fibreux et les fibres élastiques du tissu conjonctif et des parois des
vaisseaux sanguins se résorbent; en même temps, les cellules fixes du tissu con-
jonctif intervasculaire et celiei des tuniques des vaisseaux repassent à l'état embryon-
naire. Les cellules conjonctives embryonnaires prolifèrent, tout en restant conjuguées
en un réseau ou syncytium. Celui-ci s*étend aux dépens des cavités vasculaires
sanguines, qui se rétrécissent graduellement.
Le tissu angiomaleux <est ainsi remplacé par un assemblage de cellules conjonc-
tives embryonnaires, entre lesquelles s*étendent des capillaires sanguins relativement
étroits et espacés, l^s cellules conjonctives jeunes se disposent parallèlement à la
surface de la peau et reconstituent un tissu conjonctif adulte. A cet effet, elles
sécrètent de nouveaux faisceaux conjonc'tifs et de nouvelles fibres élastiques, en
s'atrophiant au fur et à mesure de Télaboration de ces éléments figurés secondairch.
Le tissu conjonctif de nouvelle formation est différent du tissu de cicatrice inOam-
matoire par plusieurs caractères qui sont :
r La superposition des cellules fixes, des faisceaux conjonctifs et des principaux
troncs élastiques, suivant une stratification régulière;
a* L'absence d'expansion du tissu conjonctif néoformé en dehors de ses bornes
naturelles, et par conséquent au-dessus du plan cutané superficiel ;
3* La délicatesse des faisceaux conjonctifs de nouvelle origine.
La conformation apparente du tégument externe est en accord avec cette structure,
puisque la peau reste à la fois unie, plane et souple, dans les zones antérieurement
occupées par Tangiome.
En définitive, le processus histologique de la guérison des nœvi consiste essentiel-
lement en des modifications de l'évolution du tissu conjonctivo-vasculairc, com-
mandées et réglées par l'action des rayons Becquerel. Ceux-ci déterminent une
refonte embryonnaire des anpomcs, suivie de la réorganisation de leurs éléments
rajeunis sous 1 1 forme d'un tissu conjonctif fibreux, de texture uniformément
régulière.
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RKVUE DE LA PRESSE. I97
danr sa partie supérieure. Le malade dit lui-même ceci, dans une lettre
de remerciement : « Quant à ma tache, il en reste si peu de chose
aujourd'hui, que je n'v vois plus rien. »
Poursuivons. — Les photographies 4 et 4 bis représentent un spé-
cimen de naevus en voie de traitement par le radium. Ce naevus, de
couleur lie de vin, est énorme. Il s'étale sûr la partie inférieure du front,
le nez, les deux paupières gauches, toute la joue gauche, 'a moitié
gauche de la lèvre supérieure (face cutanée et face muqueuse\ R n*a
encore été attaqué par les rayons radiques que dans sa partie inférieure
laquelle commence à se décolorer. — Particularité curieuse, la colo-
ration ?'est de même accomplie sur la face muqueuse, c'est-à-dire la
face profonde de la lèvre et de la joue, ce qui implique une pénétration
profonde des rayons qui ont dû traverser de part en part toute
répaisseur de la région.
VoDà pour les naevi plans ou légèrement tubéreux. Mais venons
maintenant aux- naevi plus importants comme volume, à ceux qui
constituent véritablement des tumeurs, dites angiomes ou tumeurs
érectiles. Eh bien, les effets thérapeutiques: du radium vont être encore
ici surprenants, voire, je ne recule pas devant le mot, prodigieux. Car
le radium, dans cet ordre de cas, va guérir, fondre, résorber des
tumeurs, et cela sans les symptômes usuels des destructions de tumeurs,
c'est-à-dire sans grosses lésions de tissus, sans escarre, sans sphacèle,
sans plaie, parfois même sans exulcération, comme aussi — pour n'ou-
blier aucun trait de ce tableau extraordinaire en tous points — scms
douleur. Je répète le mot, c'est à n'y pas croire, si bien qu'une fois de
plus le vrai peut n'être pas vraisemblable.
De cela feraient foi les photographies 5, 5 bis et 6.
Sur la photographie 5, tumeur érectile du front, présentée par un
petit bébé âgé de sept mois, tumeur volumineuse, dont voici au surplus
les mesures exactes : comme saillie au-dessus de la peau : 2 centimè-
tres; — et comme diamètre de base : 2 centimètres également; c'est-
à-dire tumeur du volume d'une belle cerise, voire d'un gros bigarreau.
Applications répétées et fréquentes du radium, de façon à éviter une
réaction excessive et toute exulcération. Sous cette influence, dimi-
nution et décoloration progressives de la tumeur. Six mois plus tard,
la tumeur est littéralement anéantie. Tl ne reste plus à sa place qu'une
tache circulaire, à téguments pâles, mais sans dépression comme sans
relief, lisse, et sans apparence cicatricielle. Et, disent les auteurs, « cette
régression, cette fonte, cette disparition de la tumeur s'est accomplie
sans inflammation, sans escarre, sans érosion, sans réaction sensible,
sans la moindre douleur, alors que le bébé, en pleine santé, se dévelop-
pait le plus normalement du monde. »
Même résultat pour le cas dont la photographie 6 nous donne l'as-
pect terminal.
Messieurs, pour si merveilleux que soient de tels résultats, ils n'en
sont pas moins obtenus par un mode opératoire des plus simples,
consistant en ceci : application à la surface des tissus à modifier par
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igS ARCHIVES d'£lBGTRIGIT£ BflÎDIGALB.
l'effluve radique d'un disque plat contenant le sel de radium incorporé
à un vernis. le rayonnement se fait, et « filtre «, suivant l'expression
consacrée, à travers ce vernis, en variant de puissance selon l'activité
du sel et selon l'épaisseur du vernis. Cette radiation filtrée, dite exté-
rieure, à puissance déterminée au préalable par des électrodes spé-
ciaux, va faire le prodige. Il ne reste plus pour le mettre en œuvre
efficacement qu'à estimer le temps nécessaire pour que telle ou telle
puissance de radiation appliquée sur telle ou teUe variété du naevus
détermine la réaction thérapeutique suffisante. Affaire d'empirisme.
Affaire d'empirisme également l'appropriation à telle variété de lésion
de tel ou tel mode opératoire. Ainsi, empiriquement, on a appris que,
c pour le traitement des naevi plats et superficiels, U suffit d'une réac-
tion exulcérative légère; — que pour des n8e\i plus profonds, besoin
est d'une action plus forte; — que pour ceux, au contraire, qui proé-
minent et forment saillie, il est préférable de s'en tenir à des applica-
tions à doses faibles, mais souvent répétées, lesquelles agissent sans
déterminer de réaction visible. « Etc., etc.
Mais je passe sur ces détails de technique, qu'on trouvera d'ailleurs
exposés dans le mémoire de MM. Wickham et Degrais, et j'arrive
au point principal. Ce point principal, c'est que l'application du
radium au traitement des naevi vasculaires constitue, sans contradic-
tion possible, une importante et très heureuse conquête de la théra-
peutique, d'autant qu'en l'espèce nous étions très insuffisamment
armés contre cet ordre de lésion dystrophique du tégument cutané.
Du premier coup, la méthode nouvelle nous semble avoir conquis la
palme et s'être placée au premier rang parmi les méthodes jusqu'alors
usitées pour le traitement de ces lésions; ou même, disons mieux, elle
s'est substituée à toutes celles-ci en s'imposant au choix du médecin.
Et cela pour deux raisons majeures, majeures par excellence, puis-
qu'elles sont d'ordre pratique, à savoir :
lo Excellence des résultais, à tous égards, au point de vue esthétique
notamment. Car, ainsi que nous avons pu en juger par les photogra-
phies que je viens d'avoir l'honneur de produire, ce qui succède à
l'action du radium, c'est non pas une destruction (comme on a eu le
tort de le dire), mais une réparation, une restauration, une sorte de
modification toute spéciale qui se produit sans reliquat, aussi bien
que sans cicatrice, en ne laissant à sa suite qu'une surface régulière,
unie, lisse, sans dépression, sans brides fibreuses, sans tiraillements
sur les tissus voisins, etc. ;
2^ Et aussi, privilège singulier en l'espèce, caractère indolore^ essen-
tiellement indolore, de l'intervention radique. Cette absence de dou-
leur n'est pas, on le conçoit du reste, sans constituer un avantage des
plus précieux. Non seulement, en effet, elle permet d'agir sur de larges
surfaces, mais elle rend le traitement abordable, notamment sur les
enfants. Elle est si complète qu'on a pu pratiquer les applications de
radium même pendant le sommeil et que les réactions ultérieures se
bornent le plus souvent à une légère cuisson très supportable.
Au total, très frappée et très satisfaite de tels résultats, voire
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HEVtJfi DE La t>RE8SK. 199
Commission a l'honneur de vous proposer les deux conclusions
suivantes :
l® Remercier MM. Wickham et Degrais de leur intéressante et
importante communication;
2o Insérer in extenso la dite communication dans nos mémoires.
M. i.E Dentu : Les faits sur lesquels M. Foumier vient de faire un
intéressant rapport sont vraiment bien remarquables et légitiment
son enthousiasme. La chirurgie était assez bien armée contre les
angiomes nettement délimités et pas trop volumineux; mais elle Tétait
beaucoup moins contre les formes étalées et étendues du genre naevus.
Le radium prudemment manié par MM. Wickham et Degrais en
triomphe comme des tumeurs érectiles ordinaires. Ce résultat repré-
sente un progrés incontestable. Cette méthode a, de plus, l'avantage
de ne pas être douloureuse et, par suite, de ne pas nécessiter l'anes-
thésie générale Or, chez les enfants très jeunes ou indociles, qu'il
s'agisse d'une opération sanglante ou de l'électrolyse, on ne peut se
passer de cette dernière. Il m'est arrivé d'être obligé de donner le
chloroforme neuf fois à un bébé que j'ai soigné par l'électrolyse avec
le D"^ Gautier, de l'âge de trois mois à neuf mois.
Pour les angiomes bien délimités et développés dans des régions
autres que la face, où une cicatrice n'a aucune importance, les pro-
cédés chirurgicaux proprement dits pourront encore être employés
utilement et efficacement. L'exérèse sanglante offre l'avantage d'être
d'une exécution rapide; mais à la face et dans les régions que ne
couvrent pas les vêtements, particulièrement dans le cas de naevus
moyen ou large, le traitement par le radium me parait avoir conquis
d'emblée une supériorité frappante. On ne (Joit cependant pas perdre
de vue que tous les sujets ne peuvent pas, pour diverses raisons, être
soumis à une méthode qui exige plusieurs semaines ou plusieurs mois.
Cette considération m'amène à demander à M. Foumier quelle a été
la durée des traitements dans les cas dont il vient de nous entretenir.
- - Les conclusions du rapport précédent de M. Fournier, mises au
voix, sont adoptées. — (Bullet. de VAcad, de Médec, séance du 28 jan-
vier 1908.)
CHALEUR
DUPUY DE FRENELLE. — Traitement des brûlures par la chaleur
et la lumière électriques.
L'auteur présente une jeune fille chez qui il a obtenu, en un.mois,
la cicatrisation d'une brûlure rebelle à tout traitement depuis un an.
Le résultat a été obtenu en exposant tous les deux jours la plaie aux
rayons d'une lampe électrique de cinquante bougies, munie d'un verre
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200 ARCHIVES d'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE.
dépoli et d'un réflecteur. Sous l'influence du traitement, la peau, pri-
mitivement blanche, sclérosée, cicatricielle, s'est assouplie et est
redevenue rose. Ce cas est le plus typique parmi ceux que l'auteur a
traités depuis deux ans qu'il étudie cette méthode.
M. Durey demande si on a relevé la température développée ainsi
au niveau de la plaie, le résultat obtenu lui rappelant trait pour trait
certains cas observés à Beaujon au cours des recherches qu'il y pour-
suit dans le service de M. Tuffier sur l'application des agents physi-
ques et traités par la seule application d'air chaud surchauffé. Les
plaies traitées par héliothérapie ou, au contraire, par les rayons chi-
miques dont l'action est plus considérable, n'évoluent pas de la même
façon.
M. Louis Régis a fait remarquer que, dans l'Engadine, on traite
les plaies atones par la simple expression de la lumière solaire et que
la guérison est obtenue rapidement. Certaines plaies d'origine tuber-
culeuse, qui duraient depuis des mois, ont guéri en quelques semaines.
M. Leredde ne croit pas que, dans le cas précédent, on puisse dire
que la malade a été soignée par la photothérapie, mais bien par la
thermothérapie, puisque les lampes à incandescence ne dégagent pas
de rayons chimiques, mais seulement de la chaleur.
D'autre part, il faut être très réservé dans l'appréciation des tra-
vaux consacrés à ces méthodes de thermo et de photothérapie à
l'étranger et même en France, et ne pas croire qu'on puisse vraiment
guérir une plaie tuberculeuse en l'exposant pendant vingt jours
à la lumière solaire. La photothérapie est une excellente méthode de
traitement du lupus, d'après l'expérience personnelle de M. Leredde,
puisqu'on peut guérir en un ou deux ans 80 0/0 des malades, alors
que les autres méthodes n'en guérissent qu'un petit nombre.
M. Ghatin est de l'avis de M. Leredde; M. Dupuy, pour traiter sa
malade, a employé une lampe en verre à 50 bougies; or, on sait que
les lampes Edison, si fortes soient-elles, ne renferment pas de radia-
tions chimiques violettes et ultra-violettes, qui sont les seules péné-
trantes et agissent sur la kérolyse de la peau. M. Ghatin croit que,
dans le cas rapporté ci-dessus, il s'agit de thermothérapie et non de
photothérapie proprement dite. — (Soc. de Méd. de Paris; anal, in
Presse méd., 19 fév. 1908.)
L'Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-
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i& ANNÉE. N» 285 î25 mare 1908.
ARCHIVES
DlLECTRlCITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Premier Congrès annuel des médecins de langue française
s'oceupant de physiothérapie (Paris, aa et 33 avril 1908).
Président d'Honneur : M. le Prof. Landouzy, doyen de la Faculté de
médecine.
Comité de Patronage Scientifique : MM. le Prof. d'Arsonval, le Prof.
Bouchard, le D^ Béni Barbe, le Prof. Gariel, le Prof. Gilbert, le Prof. Hayem,
le D' Huchard, le D' Lucas-Ghampionnière, le Prof. Raymond, le Prof.
A. Robin, le D' Tripier.
Commission d'Organisation : Président, M. Oudin; Vice -Présidents,
MM. Albert Weil, Kouindjy, l^agrange, Stapfer, Zimmern; Secrétaire gêné-
rai, M. Laquerrière; Secrétaire général adjoint j M. Bloch; Trésorier,
M. Delherm.
Membres : MM. Barjon (Lyon), Béclère (Paris), Belot (Paris), Bergonié
(Bordeaux), Bisserié (Paris), Bonnefoy (Cannes), Bordicr (Lyon), Castex
(^Rennes), Cluzct (Toulouse), Danjou (Nice), Dagron (Paris), Dausset (Paris),
Derecq (Paris), Duhem (Paris), Dupont (Paris), Dominici (Paris), M. Faure
(Lamalou), Glénard (Vichy), Guilloz (Nancy), Guillemonat (Paris), Gourdon
(Bordeaux), Grias (Angers), Haret (Paris), Huel (Paris), Imbert (Montpellier),
Josserand (Cannes), Kruger (Paris), Leduc (Nantes), Leloutre (Tours),
Mally (Clermont), Marie (Toulouse), Marques (Toulouse), Ménard (Paris),
Ménelrell (Paris), Mencière ^Reims), Michaud (Dijon), Michaud (Lamalou;,
Morel (Toulouse), Oberthur (Paris), Pariset (Paris), Petit (Paris), Quincieu
(Lyon», Rodet (Paris), Rosen thaï (Paris), Saquet (Nantes), Sarrazin (Angers),
SoUier (Paris), Weil i Tours).
Pour tous renseignements, s'adresser au D' Laquerrière, secrétaire général
de la Commission d'Organisation, rue de la Bienfaisance, 2 (Paris).
AACU. D*liL£CTR. UÉV. — 1908. lO
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UO'A
iOlGlîlVRS D^éLËCTRIOlTé ME0I€ALÊ.
La pléthore médicale et les radiographies. — Au banquet de la
Société médicale des Bureaux de bienfaisance, M. le Prof. Debove a traité
dans son discours des diverses causes de la plélhore médicale et a dit à ce
sujet quelques mots de la question des radiographies, que nous reproduisons
d*après le texte publié par la Tribune médiccde,
«... 11 est encore une autre cause de notre gène : rinsuflisance de pro-
tection accordée par les pouvoirs publics. L*État nous donne un diplôme qui
semble conférer un droit, mais l'exercice illégal de la médecine n'est l'objet
d'aucune poursuite, o i bien elles sont tout à fût exceptionnelles.
• Il y a des concierges, dans certains quartiers, exerçant plus ou moins la
médecine, vendant tel onguent ou telle pommade. 11 y a aussi les radiogra-
phes, et c'est une des questions urgentes qui figurent à l'ordre du jour de
nos Conseils-
B Qu'est-ce qu'un radiographe non médecin? C'est en général un photo-
graphe qui, n'ayant pas réussi dans l'exploitation des rayons solaires...
— sans calembour friresj, je ne veux point faire allusion à un livre récem-
ment paru — ...a essayé d'exploiter les rayons X. Cependant ces rayons
servent au diagnostic et au traitement, et leur application est indiscutable-
ment du domaine médical. Cette assertion étant contestée, j'ai personnelle-
ment provoqué un avis de l'Académie de médecine, et, par un vote unanime,
elle a déclaré que « la radiographie et la radioscopie » étaient essentiellement
du domaine médical.
• Eh bien, voulez-vous savoir quel effet a eu ce vote? Les tribunaux ont
nommé des experts « radiographes », c'est-à-dire que des hommes qui sont
des photographes ratés, auront le droit d'examiner des malades et de se
prononcer sur nos diagnostics, sur nos traitements, et cela surtout en
malière d'accidents du travail.
» Voulez-vous savoir encore quel effet eut ce vote dans un autre milieu?
Immédiatement le Conseil municipal a voté de nouvelles subventions aux
radiographes non médecins. Enfin, à l'Assistance publique, comme il était
nécessaire d'augmenter le nombre des radiographes des hôpitaux, il a fallu
un jury chargé d'apprécier les compétences. On a pris des radiographes
anciens photographes, ignorants de toute médecine. . . — je ne veux rien
dire de désagréable, je critique leur compétence, nullement leur honora-
bilité, je tiens à ce que ce soit bien établi — . . . et on les a mis dans ce jury.
On ne peut d'ailleurs pas dire qu'ils n'ont pas de titres : l'un a son certificat
d'études pr i maires Y rires^.. . . Il faut être juste en tout.
• Si donc. Messieurs, vous voulez ^tre radiographes dans les hôpitaux, il
vous faudra comparaître devant un jury dont plusieurs des membres sont
incompétenls. Cependant tous les radiographes ne réussissent pas. J'en ai
connu UQ qui était ancien menuisier f nouveaux rires), 11 est très habile et
m'a donné les plus belles épreuves radiographiques ; mais il lui manque
quelque chose pour réussir : il n'est appuyé par aucun homme politique, il
n'est pas le collaborateur d'un libellé diffamatoire contre les médecins. Ce
sont des titres qui ne sont pas à la portée de tout le monde, t (Applaudis-
sements.)
Nous applaudissons nous aussi à ces paroles spirituelles et si remplies de
bon sens du Prof. Debove. Espérons qu'à Paris et en Province on avisera à
faire mieux pour recruter les médecins électriciens et radiographes des
hôpitaux. N. D. L R.
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TRAITEMENT DU CANCERS)
Par le D' Romain VIGOUBOUX,
Médecin chef do l'Institut municipal d'électrothérapio de la Salpètrière.
Le traitement dont j'ai à parler est la mise en pratique de quelques
idées exposées dans une note antérieure (3i juillet 1906), sur le
cancer considéré comme maladie générale. Je crois utile d'en donner
d'abord le résumé que voici :
Il existe dans le cancer une maladie générale, une dyscrasie, dont le
néoplasme est le résultat et non la cause. La nécessité d'admettre
L'existence de cette maladie ressort de nombreux faits cliniques. Le
principal est qu'on ne constate pas de parallélisme, ni de proportion-
nalité entre l'évolution de la tumeur et les troubles de la santé géné-
rale. On en verra plus loin quelques exemples.
Mais cette maladie constitutionnelle n'est pas une simple hypothèse.
Elle est déjà impliquée par le fait de l'hérédité et elle est déjà admise
sous le nom de prédisposiiion. Celle-ci est bien démontrée par l'étude
des grefTes cancéreuses expérimentales.
On ne peut concevoir la prédisposition que comme un état morbide.
Elle consiste très probablement dans la présence dans le plasma
interstitiel d'une substance favorisant la prolifération déréglée des
cellules placées sous l'influence d'un agent irritant quelconque. On
sait, en effet, que la pathogénie du néoplasme cancéreux peut être
ramenée à ces deux termes : irritation locale, prédisposition.
La dyscrasie qui détermine la prédisposition existe encore après
l'apparition des premières cellules cancéreuses et la constitution de
la tumeur. C'est elle qui rend possible les transplantations et les
métastases. Elle persiste dans la dernière période de la maladie, même
lorsque les tissus cancéreux ont été supprimés.
(*) Note préientéc à rAcadomiede médecine du i3 février iyo8.
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2o4 ARCHIVES D*éLECTRÎClTÉ MÉdICaLB.
La tumeur cancéreuse n'est donc qu'un phénomène secondaire,
un épisode local de la maladie générale. Certains faits tendraient
à la faire considérer comme le résultat d'un processus de concen-
tration et d'élimination de matières nuisibles fabriquées par l'orga-
nisme.
Il est donc établi qu'il existe dans le cancer une maladie générale,
une diathèse qui précède le néoplasme et en demeure indépendante.
Cette maladie n'est autre chose que la prolongation et l'évolution de la
dyscrasie prédisposante initiale.
Quelle est la nature de cette maladie? En attendant une réponse
que pourra seule donner la chimie biologique, la clinique montre
qu'elle doit se rattacher à l'arthritisme.
En effet, dans les antécédents héréditaires et personnels des malades
cancéreux, on constate la fréquence et l'intensité des affections arthri-
tiques avec une telle prédominance qu'il est impossible d'y voir une
simple coïncidence explicable par la banalité de ces affections. Par
contre on n'observe jamais, cliniquement, la coexistence de la tuber-
culose et du cancer.
La maladie cancéreuse doit donc être rattachée au groupe arthri-
tique, mais non identifiée à la diathèse arthritique. Celle-ci ne suffit
pas à constituer la prédisposition.
J'appellerai surtout l'attention sur deux faits qui peuvent d'ailleurs
se rapporter à une origine unique. Ce sont : la fréquence du rhuma-
tisme chronique et d'autre part celle des troubles hépatiques et spécia-
lement de rinsuffisance fonctionnelle du foie, chez les cancéreux.
En outre, la grande majorité des malades déclarait spontanément
avoir toujours été gros mangeurs et le plus souvent mangeurs de
viande.
La maladie a peu de symptômes qui lui soient propres. Dans sa
période précancéreuse elle se confond avec les manifestations de
l'arthritisme. Parfois cependant des névralgies tendues ou des points
névralgiques à fixité exceptionnelle pourraient la faire soupçonner.
Dans la période suivante elle est surtout masquée par les complica-
tions locales et éloignées du néoplasme, les métastases, etc. Pourtant
elle se décèle parfois 'par une dépression des forces non motivée par
l'état de la tumeur, ou par certains troubles nerveux d'ordre spécial.
Plus tard les maladies intercurrentes auxquelles succombent la plu-
part des malades, la rejettent encore au second plan ; mais dans
un dixième des cas, environ, il ne survient pas de maladies intercur-
rentes et il s'établit un état cachectique caractérisé notamment par
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TRAITEMENT DU CANCER. Ûo5
des troubles nerveux sensitivo- moteurs non encore décrits et sut
lesquels je ne puis m'étendre ici. Je me borne à dire qu'on ne peut
les rattacher ni à une intoxication par les sécrétions des cellules
cancéreuses, ni à une localisation rachidienne. Je les attribuerais
plutôt aux altérations histologiques, signalées par Lubbarsch dans la
moelle des cancéreux.
La note que je viens de résumer se terminait par ces mots : « On
entrevoit facilement les conséquences pratiques qui résultent de cette
manière de voir. La principale est l'insuffisance d'un traitement
purement local du cancer. On se trouve autorisé à demander, comme
on l'a déjà fait, si l'intervention chirurgicale peut prétendre à une
influence favorable sur l'évolution de la maladie cancéreuse. Non que
je veuille proposer de recourir uniquement au traitement médical,
mais simplement de renoncer aux exagérations opératoires et de
combiner les médications externe et interne.
» Quant à la nature de cette médication interne, les rapprochements
indiqués plus haut montrent suffisamment dans quel sens elle devra
être dirigée. Le point à retenir pour Tinstant est que le cancer ne
doit plus être une maladie exclusivement chirurgicale. »
Traitement. — Il est tout indiqué par les lignes qui précèdent. 11
doit être général et local.
TavrrEMENT général. — En principe, il doit être celui de l'arthri-
tisme, mais intensifié pour ainsi dire. Je ne m'arrête pas à l'hygiène
générale (éviter le surmenage, etc.), ni à l'alimentation qui devra être
purement végétale, avec exclusion du lait, en vue de l'antisepsie
intestinale.
Pour la médication interne, je laisse de côté les théories qui pour-
raient être suggérées par les remarques faites plus haut relativement
à l'influence possible du régime carné. Je ne suppose pas une
substance existante de la prolifération cellulaire provenant de quelque
déchet toxique de l'albumine en excès dans l'intestin et non détruit
par le foie, ou tout autre mécanisme de vérification également impra-
ticable. Je m'en suis tenu au simple fait clinique de l'insuffisance
hépatique et j'ai eu recours à l'opothérapie. Celle-ci, sous forme de
foie grillé, administré en nature, m'a donné des résultats nettement
préférables. Je noterai à ce sujet, comme une coïncidence encoura-
geante, que des expériences de laboratoire faites récemment aux
États-Unis et en Allemagne établissent l'action protéolytique sur les
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206 ARCHIVES d'ÉLECTRICITK MKDICALE.
cellules cancéreuses, d'une substance extraite du foie sain et n'existant
pas dans le foie de l'animal cancéreux.
Malheureusement ce mode d'administration du foie presque cru ne
peut être toléré assez longtemps. Les autres modes d'opothérapie
hépatique me paraissant peu sûrs, j'ai songé à employer la thyroïdine
dont on connaît l'action stimulante sur les fonctions du foie.
Un médicament que je crois très important à divers points de vue
est le salicylate de soude. Il m'a donné de très bons résultats à des
doses quotidiennes variant de 5o centigrammes à 3 grammes. A cette
dernière dose il me paraît avoir eu un effet décisif sur une tumeur de
l'orbite jugée maligne. Il est vrai que j'avais employé concurremment
la radiothérapie, mais très peu de temps auparavant les rayons X
avaient été appliqués par un radiothérapeute expérimenté sans autre
résultat qu'une aggravation notable du mal. Il semble donc bien que
le succès doive être attribué au salicylate. La guérison est complète et
persiste depuis un an.
Un autre moyen fondamental et habituel de traitement général est
la franklinisation. On connaît son influence favorable sur l'activité
des échanges organiques.
Traitement local (»). — Deux méthodes seulement méritent d'être
mentionnées :
i* Traitement chirurgical. — Je l'ai dit plus haut, un traitement local
quel qu'il soit ne peut prétendre à une action curative sur le cancer.
Toute théorie à part, c'est le cas pour l'intervention chirurgicale sous
son ancienne forme d'opération limitée ou sous sa forme moderne
d'opération large et précoce. Je dirai d'abord quelques mots de cette
dernière. Elle est passible de bien des critiques. En premier lieu pour
son caractère vague et aléatoire. Mais ne parlons que de ses avantages
pratiques. Ils sont purement apparents. La précocité de l'intervention,
que fait-elle de plus qu'ajouter à la survie opératoire le temps qu'aurait
duré l'expectation P Et la largeur de l'opération en supprimant le plus
possible de parties saines fait-elle autre chose que diminuer un peu
les chances de récidive in situ, en augmentant la fréquence des réci-
dives viscérales?
Ce n'est pas le lieu de faire une critique détaillée des procédés
opératoires, mais n'est-il pas évident que les plus grands progrès de
la technique chirurgicale ne pourront jamais empêcher la dissémina-
tion et la généralisation cancéreuses?
:*) J*ai surtout en >uo le cancer du sein.
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TRAITEMENT DU CANCER. 207
Quant aux résultats obtenus jusqu'à présent, on sait que la récidive
est la règle et que dans un cas donné on ne peut prévoir la durée du
répit procuré par l'opération. A ce propos on remarquera combien est
difficile en pareille matière Tappréciation des résultats thérapeutiques,
à caose de Textréme variété que présentent la marche et la durée de
la maladie. De plus, les statistiques sont généralement d'une interpré-
tation laborieuse, incertaine et peu comparables entre elles par défaut
d'une méthode commune. Je crois qu'il serait plus instructif, au lieu
de se baser sur la survie post-opératoire, de prendre pour date initiale
de la survie la première constatation de la tumeur. Il y a trois ans,
j*ai fait à ce sujet le calcul suivant : J*ai pris par ordre d'inscription
60 cas de cancer du sein traités dans mon service et j'en ai fait deux
groupes qui se sont trouvés égaux, en nombre, l'un des malades
opérées avec une ou plusieurs récidives, l'autre des malades non
opérées. En prenant dans chaque groupe la moyenne du temps écoulé
depuis la première constatation de la tumeur, j'ai trouvé que pour les
non-opérées cette moyenne était notablement supérieure à celle des
opérées. On doit conclure de là que l'opération n'a pas une influence
favorable sur la marche de la maladie. Je ne saurais donc approuver
les radiothérapeules américains qui les premiers ont établi le pré-
cepte de n'employer les rayons X qu'après l'intervention. Et je crois
pour les raisons ci-dessus que le traitement chirurgical, dans sa forme
moderne, lïe doit pas être mis en œuvre dans le cancer du sein.
Quant à l'ablation circonscrite, elle n'est vraiment indiquée ique
s'il y a un développement excessif et rapide de la tumeur. Les autres
complications, douleurs, ulcérations, suppurations, etc., peuvent être
avantageusement traitées par d'autres moyens.
2® Hadiolhérapie. — On connaît l'efficacité merveilleuse des rayons de
Rôntgen dans les affections cancéreuses de la peau. Cette efficacité est
loin d'être aussi manifeste dans le cancer du sein. Elle n'en est pas
moins certaine. La pénétration qu'on avait niée de l'action thérapeu-
tique dans l'épaisseur de la glande m'est démontrée par la guérison
quelquefois très rapide que j'ai souvent observée d'adénomes assez
volumineux et aussi par la régression notable, sinon la disparition
totale de tumeurs cancéreuses. Je dois répéter ce que je disais à propos
do traitement chirurgical : il est fort difficile d'apprécier les résultats
thérapeutiques à cause des différences individuelles et des irrégularités
impossibles à prévoir de la marche du cancer. De plus, jusqu'à présent
la radiothérapie a presque toujours été employée comme unique
traitement, tandis qu'on a vu, par l'exemple cité plus haut, ce qu'elle
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208 AKCHIVB8 D'éLEGTRIGITB MÉDICALK.
gagne à être associée à une hygiène et à une médication convenables.
En ce qui me concerne, j*ai la conviction que mes résultats seraient
bien meilleurs si mon service ne se composait pas exclusivement de
malades externes sur lesquelles, en dehors de la séance de radiothé-
rapie, aucun contrôle ne peut être exercé.
La radiothérapie doit être employée le plus tôt possible, c'est-à-dire,
si l'on peut, bien avant que le diagnostic de tumeur maligne soit
confirmé. Je ne parlerai pas en détail des procédés techniques ni des
préceptes formulés par les auteurs. Je dirai seulement que, en ce qui
me concerne, je recommande les séances courtes et fréquentes (3 par
semaine) dont on augmente graduellement la durée. Je ne fais que
très peu usage d'écrans protecteurs. Quant aux pastilles préconisées
depuis deux ou trois ans, je les considère comme un moyen de dosage
illusoire et par conséquent dangereux. Elles ne sont d'aucune utilité
pour mettre à Tabri de la radiodermite qu'on évite mieux sans elles.
Depuis 1901, j'ai fait ou fait faire plus de vingt mille applications de
rayons X et je n'ai jamais vu de radiodermite un peu sérieuse.
Enfin, le traitement local sera complété par quelques moyens acces-
soires plus ou moins connus, tels que les topiques antiseptiques et
autres et surtout s'il y a lieu, par l'elïluve ou plus exactement l'aigrette
électrique obtenue à l'aide des courants de Tesla (haute fréquence)
dont l'action détersive et cicatrisante est au plus haut point remar-
quable.
Il resterait à parler du traitement préventif en général. C'est
celui de l'arthritisme; il n'y a donc pas à insister. Mais voici un point
de la plus haute importance dont je doî s dire au moins quelques
mots.
On l'ajdéjà dit : il n'y a pas de démarcation tranchée entre les
tumeurs malignes et les tumeurs bénignes. Elles ont une pathogénie
commune; elles ne diffèrent que par l'intensité et la rapidité du
processus. Bénignes ou malignes, les tumeurs sont donc toutes justi-
ciables de la même thérapeutique. Seulement la curabilité est très
grande pour les bénignes et très faible pour les autres. Or, comme 11
arrive souvent qu'une tumeur, après avoir eu pendant d^ longues
années, tous les caractères de la bénignité, se transforme tout à coup
en néoplasme de mauvaise nature (cela se voit pour les nœvi, les
lipomes, les adénomes du sein, les cicatrices, etc.), on voit l'intérêt
qu'il y a à traiter préventivement ces tumeurs par celui (sauf atténua-
tion) qui conviendrait à un cancer. C'est là une mesure préventive
à laquelle ne se prête pas le traitement chirurgical.
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TRAITEMENT DU CANCER. 2O9
RÉSUMÉ. — Le cancer est une maladie générale dont la tumeur
nest qu'un résultat. Cette maladie représente l'évolution de l'état
morbide qui détermine la prédisposition. Elle se rattache à Tarthri-
tisme.
Son traitement est général et local. Général, à savoir : hygiène de
l'arthritisme, antisepsie intestinale, opothérapie hépatique ou thyroï-
dienne, médicaments internes, franklinisation. Local : radiothérapie.
Pas d'intervention chirurgicale.
Dans l'état actuel ces moyens, s'ils n'atteignent pas le but, sont du
moins les meilleurs qui soient à notre disposition.
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m
LA LIMITATION DU RAYONNEMENT
ET
LA. COMPRESSION EN RADIOGRAPHIE
(LEUR APPLICATION AUX DIFFÉRENTES RÉGIONS DE L'ABDOMEN)
Par le D' L. PASSIBR.
Si, pour faire une bonne radiographie, il faut immobiliser le malade
aussi parfaitement que possible, la limitation du rayonnement et
la compression des parties molles, là où elles présentent une certaine
épaisseur, ne sont pas moins nécessaires pour obtenir une image avec
des détails et des contours nets. L'utilité de cette condition a été
trop bien établie pour qu'on insiste dessus, et depuis que Villard a
reconnu l'existence des rayons pariétaux produits par le choc des
rayons cathodiques diffusés contre la paroi de l'ampoule ou que
Sagnac a décrits sous le nom de rayons secondaires, ceux qui provien-
nent des particules matérielles rencontrées par le faisceau de rayons
parti du foyer du tube radiogéne au cours de son trajet, les radiologistes
ont essayé différents moyens pour éliminer ces rayons parasites.
Dans le but de combattre leur action nuisible, Villard eut tout
d'abord l'idée de limiter le faisceau de rayonnement en faisant cons-
truire un modèle d'ampoule à anticathode conique. La paroi de
l'ampoule peut être encore, comme l'a proposé le D^ Dcstot, faite
de deux verres différents, l'un contenant du plomb, l'autre exempt de
ce même métal et disposé en forme d'un petit segment circulaire
enchâssé dans le précédent; mais la difficulté de réaliser cette dispo-
sition a été un obstacle à son emploi. D'autres auteurs eurent l'idée
plus simple de remplacer ces dispositifs spéciaux par des écrans de
plomb percés d'une ouverture qu'ils placèrent soit à faible distance
de l'ampoule, ce qui, par exemple, est effectué dans le dispositif du
châssis porte-ampoule du D"" Béclère avec diaphragme iris, soit sur
les téguments, comme Ta préconisé Kinbôck (de Vienne) ; mais, d'une
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LA LIMITATION DU RAYONNEMENT ET LA COMPRESSION. 311
façon comme de l'autre, on peut constater que la netteté de l'image
obtenue croît à mesure que l'ouverture du diaphragme présente de
plus petites dimensions.
Au moyen des méthodes précédemment Indiquées et à côté des-
quelles on peut encore citer soit les écrans renforçateurs, soit les cônes
opaques limitant le faisceau de rayons parti de l'ampoule dans toute
son étendue, on n'élimine que les rayons parasites de la première
catégorie; mais les rayons secondaires, quand ils sont suffisamment
pénétrants pour atteindre la plaque sensible, ne sont pas moins nui-
sibles. Leur action se faisant principalement sentir lorsque la région
exposée est épaisse, on eut l'idée d'exercer sur les régions des corps
dépressibles et sur l'abdomen en particulier une compression aussi
intense que possible, et pour l'obtenir, on fit usage de différentes
méthodes. C'est ainsi qu'on put précx)niser dans ce but l'emploi d'une
planchette de bois pressant sur la surface à radiographier, et on put
s'en servir avec succès pour comprimer des abdomens volumineux;
mais la compression ainsi obtenue s'arrête forcément au niveau de la
crête iliaque et devient facilement douloureuse; aussi, pour éviter
cet inconvénient, a-t-on généralement adopté une autre méthode qui
consiste à placer sous une bande de toile tendue d'une façon appro-
priée un ballon de caoutchouc qu'on peut remplir d'une quantité d'air
variant avec la compression capable d'être supportée par le sujet.
L'emploi simultané de ces dispositifs, c'est-à-dire la limitation du
rayonnement au voisinage de l'ampoule, puis au niveau des tégu-
ments et enfin la compression, peuvent être remplacés par un appa-
reil unique et le premier qui ait été construit, dû à Albers Schônberg (0
de Hambourg, est trop connu pour en renouveler la description.
Cependant, tout le parti à tirer de cet instrument n'est possible qu'à
la condition de se rendre un compte exact de la technique à suivre, et
qui varie suivant les points à examiner. Sans considérer cet appareil
comme indispensable, l'application de son principe est très utile pour
la région abdominale, et en particulier pour la radiographie du rein,
à laquelle il avait été primitivement destiné.
Avec ce compresseur, aussi bien qu'avec tout autre modèle, la seule
condition impossible à réaliser, résultant du reste du principe même
de ces instruments, consiste dans l'impossibilité de faire une vue
d'ensemble d'une région un peu étendue. On a cherché alors à réaliser
(*) A. BÉCLÈRF., L'emploi du diaphragme iris en radioscopie (Arch, (Télectr.
méd., n» 94, 15 oct. 1900).
A. BÉCLÊRE, Les instruments auxiliaires de l'emploi médical des rayons
de Hôntgen {Arch. d'électr. méd., n« 102, 15 juin 1901).
(*) KiNBÔcK, Zur radiographischen Diagnose der Nierensteine ( Wiener, klin.
Wochens., 1902, n*» 50).
(•) Albers Schônberg, Die Roenigeniechnik, 2« édit., 1906, p. 89 et suiv.
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213 ARCHIVES D'éLECTRIGlTÉ MÉDICALE.
d'autres dispositifs, et lès différents auteurs qui se sont occupés de la
question ont essayé de la résoudre de diverses manières, suivant
qu'ils croyaient la limitation du rayonnement ou la compression être
la condition la plus nécessaire. O. Pasche (0 a fait usage d'un appareil
composé de deux diaphragmes mobiles, entre lesquels on fait placer
le sujet et qui permet d'impressionner dans toutes ses parties une
plaque photographique quelle que soit sa dimension; ces diaphragmes
sont mus lentement par un mécanisme particulier, si bien que les
vitesses qui leur sont imprimées sont proportionnelles à leurs distances
respectives du centre de projection de l'ampoule. L'auteur conseille
même, pour diminuer davantage l'action des rayons secondaires,
d'intercaler un troisième diaphragme. D'autres radiologistes, comme
Wertheim Salomonson(«), ne pensant pas qu'il faille redouter, autant
qu'on le dit, l'action des rayons parasites, ont employé uniquement
et avec satisfaction la compression qui leur semblait la manœuvre
la plus utile.
Un autre procédé pour avoir l'idée générale d'une région consiste,
comme l'a fait par exemple Albers Schônberg (»), à prendre une série
d'épreuves partielles, et c'est ce qu'il a réalisé à l'aide d'un dispositif
particulier qui se compose essentiellement de deux planches percées
d'oriflces circulaires. L'une d'elles, de 60 centimètres de côté, présente
à ses angles quatre tiges carrées, percées de trous à intervalles régu-
liers et entre lesquelles on peut faire glisser une autre planche de
même dimension. On fixe celle-ci à la hauteur voulue grâce aux ori-
fices situés le long des tiges; quant aux planches, elles présentent cinq
échancrures circulaires à intervalles exactement déterminés et
mesurant 2 c. 5 de diamètre, et ces échancrures doivent se corres-
pondre exactement. Dans la table d'examen radiographique, il devra
se trouver un cinquième orifice circulaire semblable aux autres et,
lorsqu'on utilisera l'appareil, on fera correspondre ce dernier orifice
avec un de ceux de la planche inférieure qu'on fixera au moyen
d'une vis.
La technique à suivre sera compliquée et de plus peu commode;
c'est ainsi qu'avant de centrer l'ampoule et afin de contrôler ta posi-
tion du malade, on devra, après avoir indiqué au crayon dermogra-
phique la région à radiographier, vérifier si celle-ci correspond à
l'orifice, et le seul moyen de s'en assurer sera de se pencher sous la
table.
(*) O. Pasche, Un nouveau système de diaphragme dans la technique radio-
graphique (C. R. des séances du Congrès international d'électr, et de radiai de
Berne, 1903. p. 774).
(■) Wertheim Salomonson, Discussion du rapport sur le diagnostic des
calculs urinaires (Congrès d'Angers de l'Assoc. pour l'avancement des sciences,
1903).
(•) Albers Schônberg, Die Roentgentechnik, 2« édit., 1906, p. 87.
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LA LIMITATION DU RAYONNEMENT ET LA COMPRESSION. 2l3
Albers Schônberg(0 lui-même n'emploie plus que rarement cet
appareil et aime mieux faire soit une série de vues partielles avec son
cylindre, soit, avec un compresseur de forme rectangulaire, un cliché
un peu plus étendu. Ce dernier modèle se présente sous la forme d'une
caisse doublée de plomb dont les dimensions mesurent 9 c. 5 dans le
sens de la largeur et 21 dans le sens de la longueur, et permet ainsi
de prendre la radiographie d'un segment de membre ou de la colonne
vertébrale sur une plus grande longueur.
Quant à la technique à suivre, Albers Schônberg, après l'avoir lon-
guement étudiée et appliquée à toutes les régions du corps, l'a précisée
pour chaque point particulier à examiner.
En ce qui concerne la région lombaire de la colonne vertébrale, il a
remarqué qu'avec des cylindres de la dimension du sien (10 et 13 cent, de
diamètre), on n'obtenait entièrement sur la plaque sensible que deux
vertèbres. Pour les supérieures, le sujet étant couché sur le dos, on
aura soin d'élever d'une part la tète et les épaules, et d'autre part
les jambes seront maintenues pliées en plaçant sous les genoux des
coussins appropriés. On glissera sous le corps du patient une plaque
(18 X 24), puis on abaissera le cylindre de façon que son centre
corresponde à la ligne médiane du corps et que son bord supérieur
affleure l'appendice xyphoïde. Pour les autres vertèbres, il s'agira
de placer convenablement le cylindre au-dessus de celles qu'on veut
radiographier, et tant que le centre du cylindre sera situé au-dessus de
l'ombilic, on emploiera la même méthode. Au contraire, si on veut
avoir l'ensemble de la colonne lombaire, on aura avec avantage
recours au compresseur rectangulaire, en le plaçant de façon que
son bord supérieur corresponde à l'extrémité inférieure du sternum
et que son centre soit au niveau de l'ombilic.
Pour la radiographie simultanée de la cinquième vertèbre lom-
baire et de la partie voisine du sacrum, une plaque 18x24 sera
également suffisante. Le rayon normal devra arriver sur la ligne
médiane du corps à deux travers de doigt au-dessous de l'ombilic.
Si le compresseur est légèrement incliné sur la symphyse du pubis,
on peut, à condition que l'épaisseur du sujet ne soit pas trop grande,
obtenir l'image du sacrum tout entier.
Si l'on veut radiographier l'articulation sacro-iliaque, il est tout à
fait avantageux, d'après Albers Schônberg, de vider au préalable le
rectum du patient au moyen d'un lavement, puis ensuite insufller de
l'air, à moins que l'intestin ne soit rempli de gaz. De la sorte, on peut
distinguer sur la plaque l'S iliaque et le côlon.
Les tentatives faites pour la radiographie obstétricale du bassin
ont donné des résultats à Albers Schônberg au point de \aie de
C) Ajlbbrs Schônberg, Die Roentgentechnik, 2« édit., 1906, p. 102.
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2l4 ARCHIVES D'ÉLECTRIGlTé MÉDICALE.
rimage, mais cet auteur reconnatt que ses recherches n'ont pas de
valeur au point de vue du diagnostic et du pronostic. Pfahler(i) et
d'autres ont au contraire obtenu des résultats intéressants et précis pour
la mesure des diamètres du bassin de la mère ou de la tête du fœtus,
mais dans leurs recherches l'emploi du cylindre n'offre rien de par-
ticulier.
Des explorations radiographiques de l'abdomen qui ont fourni (ies
résultats remarquables sont celles qui se rapportent à la recherche
des calculs du rein, et à ce sujet l'usage du compresseur est fort
avantageux. Son emploi ne doit pas dispenser d'observer certains
préceptes généraux, tels que de faire prendre au patient un purgatif la .
veille du jour où on doit l'examiner et de le maintenir dans une diète
relative, ou bien d'employer des rayons peu pénétrants (n® 5 à 6)
chez des patients dont l'épaisseur de la paroi abdominale est mince,
afin d'avoir une image riche en contrastes; mais, grâce au cylindre,
on peut déceler la présence de calculs d'un poids atomique peu élevé
et de dimension petite, c'est-à-dire du volume d'un pois.
Pour radiographier la région d'un rein et de son uretère jusqu'à
la vessie, Albers Schônberg conseille de faire trois radiographies
successives avec son cylindre dans des positions différentes, ou encore
d'en faire une avec son compresseur rectangulaire. Avec le premier
de ces appareils et dans le première position, la situation du cylindre
variera suivant le sexe du sujet, car l'arc costal descend plus bas
chez la femme que chez l'homme; en tout cas, il sera préférable de
faire coucher le patient sur le dos, la tête et les-jambes relevées comme
pour la radiographie de la colonne lombaire. S'il s'agit d'une femme,
l'axe du faisceau de rayons arrivera sur le cartilage costal et la compres-
sion sera forcément peu intense à cause du plan ostéo-cartilagineux
sous-jacent; si le sujet est un homme, on pourra, à la condition que
la surface cutanée le permette, placer le cylindre près de l'arc formé
par. les côtes et en le dirigeant un peu obliquement soulever celui-ci,
et l'axe du faisceau du tube radiogène viendra frapper directement le
rein.
Si le sujet se trouve incommodé par cette position du cylindre,
ce qui arrive principalement avec un patient obèse, on pourra employer
une technique un peu différente, et on placera l'appareil dans la
deuxième position typique. On exercera avec le compresseur, posé
immédiatement au-dessous du rebord costal, une compression aussi
prononcée que possible, et qui, dans le cas présent, sera toujours
notable puisqu'elle atteindra de cinq à huit centimètres. L'image
0) E. Pfahler, Radiographie measurement of the diameters of the female
pelvis and new technique in radiographing vesical calcul! (American Quart, of
Roentgenology, vol. I, n" 4, julUet 1907, p. 23).
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LA LIMITATION DU BAYONNBMENT ET LA COMPRESSION. 3l5
ainsi obtenue laissera voir les quatrième et cinquième vertèbres lom-
baires ou la partie moyenne de Fos iliaque et l'articulation sacro-
iliaque suivant l'espace qui existe entre la dernière côte et la crête
iliaque, espace différant suivant les individus.
Dans la troisième position typique, le patient aura les jambes éten-
dues; on dirigera le cylindre un peu obliquement, mais de façon que
le bord corresponde au pubis et qu'il vienne atteindre d'un autre
côté la ligne médiane du corps. L'image montrera l'articulation
sacro-iliaque, la région de la ligne innominée, la partie inférieure
du sacnim et le coccyx, c'est-à-dire une région qui contiendra la
pnrtie inférieure des canaux urinaires et leur entrée dans la vessie.
\vec le compresseur rectangulaire, on obtiendra l'image contenue
dans les deux dernières positions typiques, en ayant soin de le disposer
de laçon qu'un de ses angles vienne correspondre à l'ombilic et que
son bord supérieur soit placé à deux centimètres au-dessus de ce même
point. On obtiendra ainsi des images suffisamment nettes, présen-
tant l'uretère dans toute son étendue et la partie supérieure de la
vessie.
Dans la pratique, deux radiographies peuvent suffire; mais sou-
vent celle du canal de l'uretère sera nécessaire, car, par les procédés
d'investigation clinique, on sait combien il est difficile de localiser
la région où se trouve le calcul, et on sait aussi que dans des cas
où le cathétérisme de l'uretère ne permet pas de découvrir la pré-
sence de calculs de petite taille qui laissent passer la sonde sur une
de leurs faces, on les a trouvés très nettement au moyen de la radio-
graphie. Dans l'examen de l'uretère on devra du reste porter toute
son attention sur la portion voisine de la vessie, car c'est le point
où se présentent le plus souvent les calculs.
La radiographie permet aussi de dévoiler l'existence de calculs
dans la vessie et son emploi sera indiqué surtout s'il y a impossibilité
d'en faire la recherche par les moyens ordinaires. La technique est
simple ; dans une première position le patient sera couché sur le dos,
on glissera au-dessous de lui une plaque 18x24 de manière que son
bord dépasse un peu le périnée, et pour disposer le cylindre, on
prendra comme point de repère le bord supérieur de la symphyse.
C'est à ce niveau que devra passer le rayon normal et on aura soin
d'incliner légèrement le compresseur, car autrement l'ombre formée
par les calculs pourrait se trouver très près de celle qui est formée
par le coccyx ou même se confondrait avec elle. Dans une deuxième
position, on fera coucher le sujet sur le ventre, la plaque étant posée
directement sous la vessie et le cylindre dirigé un peu obliquement
sur l'anus.
Quant aux corps étrangers venus dans la vessie par l'urètre, ils
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3l6 ARCHIVES D'éLECTRIGlTÉ MEDICALE.
se voient facilement, surtout au bout d'un certain séjour, car ils se
recouvrent de dépôts urinaires.
Les diverticules de la vessie pourront être rendus visibles au moyen
d'une injection d'eau contenant du bismuth (10 0/0). Pendant l'expo-
sition sous le tube de Rôntgen, le patient sera couché sur le dos, et
s'il y a un diverticule, celui-ci apparaîtra sur la plaque sensible sous
la forme d'une tache plus ou moins aUongée.
On sait aussi que dans la recherche des calculs hépatiques, on
n'obtient pas souvent de bons résultats; si certains auteurs ont
rapporté des faits positifs, ceux-ci sont dus à ce que les calculs exa-
minés avaient une composition chimique différente de celle qui existe
habituellement, et non pas à une technique spéciale.
Pour l'estomac, l'examen radioscopique a une telle supériorité sur
la radiographie, que celle-ci n'aura guère lieu d'être employée.
Dans toutes ces circonstances, le compresseur d'Albers Schônberg
rend des services appréciables; néanmoins on peut lui reprocher sa
complication et son prix trop élevé pour être utilisé par tous les
opérateurs. D'autres procédés plus simples permettent heureusement
d'obtenir des résultats analogues, et si Albers Schônberg a eu le
premier le mérite incontestable de faire construire un appareil réali-
sant toutes les conditions désirables, on peut remplacer celui-ci par
une instrumentation beaucoup plus simple en changeant quelque
peu la technique.
Pour ce qui concerne la limitation du rayonnement, il suffira
d'employer un cylindre dont les parois seront imperméables au
faisceau de rayons parti de l'ampoule et près de laquelle sera placé
un diaphragme. On pourra exercer la compression au moyen de
l'autre extrémité du cylindre dont on aura rendu le bord mousse
d'une façon quelconque afin de ne pas blesser le sujet. C'est du reste
ce qu'un certain nombre de radiologistes ont réalisé, soit avec des
dispositifs déjà existants, tel l'appareil construit sur les indications
du D' Béclère ' et qui est destiné à être fixé à son modèle de châssis
porte-ampoule avec diaphragme iris, soit avec des dispositifs beau-
coup plus simples, tels que les appareils de Gocht, de Bergonié(«), de
Thurstan Holland(»). La compression pourra même n'être pas exercée
au moyen du cylindre, et alors un simple tube à section circulaire
C) A, BÉCLÈRE, L'emploi des cylindres compresseurs en radiographie et le
nouveau cylindre compresseur ajustable au porte-ampoule diaphragme iris.
(Communie, au Congrès d'Angers pour l'avancement des sciences, 1903, et
Arch. (Vélectr, méd., 1903, p. 536.)
(■) J. Bergonié, De l'emploi de la compression en radiographie et sur un
modèle nouveau de radiollmitateur compresseur {Arch, d'électr. méd.y n» 160,
1905).
(•) Thurstan Holland, On the use of the diaphragm compresser (Arch. of
Ihc Roentgen raj/., 1906, vol. X, n" 9, p. 241).
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LA LIMITATION DU RAYONNEMENT ET LA COMPRESSION. 217
et imperméable aux rayons sera suffisant; on comprimera la région
exposée au moyen d'une bande de calicot sous laquelle on aura placé
un ballon qu'on pourra gonfler d'air comme il a été indiqué pré-
cédemment.
Enfin, l'immobilisation étant pour la région de l'abdomen une
condition facile à obtenir, on pourra se contenter de fixer la bande
en suspendant à ses extrémités des sacs contenant un poids de sable
déterminé et approprié, et on la maintiendra de cette façon convena-
blement en place. L'usage de la bande de Robinsohn, si recomman-
dable quand il s'agit d'immobiliser une tête ou un membre, offrirait
dans le cas présent des inconvénients ; en effet, il n'y a pas lieu d'éviter
les mouvements dans le sens latéral et on a tout avantage à comprimer
la région en l'étalant, afin d'écarter autant que possible les organes
sous-jacents et en particulier les anses intestinales.
Telle est donc, semble-t-il, une manière commode d'obtenir dans
de bonnes conditions ces deux facteurs indispensables dans bien
des circonstances, la limitation du rayonnement et la compression.
On peut encore y apporter des modifications; mais, dans tous les cas,
les services qu'on retirera d'un procédé simple seront d'autant plus
appréciables quand tout opérateur sera à même d'en tirer parti faci-
lement et sans grands frais.
«.MCHIV. D'BLKCTK. MÊD I908 17
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€mmmm>^^'*'m^rm0mfv<mtmtf»m0mtmmfm0mmtifmm»f0mfmtmt^fm0*0Wff*0*fmtfm0mt0m0mttmtmm^0mmrmfmm0mmimmmtmmmmmm9
CONSEILS PRATIQUES
CE QU'IL FAUT AVOIU ET CE QU'IL FAUT SAVOIR
POUR
FAIRE UNE BONNE RADIOGRAPHIE DES VOIES URINAIRES
Par le D* Th. NOGIBR,
Professeur agrégé de physique biologique à la Faculté de médecine de Lyon.
L'examen radlographique des reins et de leurs canaux excréteurs,
les uretères, ne semble pas encore être pratiqué en France aussi sou-
vent qu'à l'étranger. Il semble cependant qu'une radiographie explo-
ratrice offre infiniment moins de dangers pour le malade qu'une lapa-
rotomie exploratrice ou même une séparation endovésicale des urines.
Ce qui a retardé, semble-t-il, chez nous l'emploi systématique de la
méthode radlographique, c'est d'une part le défaut de technique
précise, et d'autre part la crainte que les malades éprouvaient pour
de longues expositions aux rayons X, crainte que venait encore
compliquer une immobilité prolongée.
La perfection atteinte aujourd'hui dans l'outillage du radiologue
permet d'indiquer une technique opératoire bien déterminée pour la
radiographie spéciale qui nous occupe et permet d'obtenir d'excellents
résultais avec un temps de pose très réduit.
Nous n'ignorons pas les nombreux travaux publiés tant en France
qu'à l'étranger sur ce sujet, mais un historique de la question est
ici inutile puisque nous voulons indiquer seulement la méthode qui
nous paraît la meilleure pour faire vite, pour faire bien et pour réussir
à coup sûr.
Nous diviserons cet exposé en trois parties :
J. Ce qu'il faut avob \
IL Ce qu'il faut savoir ' pour obtenir un cliché parfait.
111. Ce qu'il faut faire )
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CK QU IL FAUT AYOIH tl CE gU IL FAUl SA\OlU. 2tQ
I. Ce qu'il faut avoir.
A ) Source de courant a haut potentiel. — Puisqu'il s'agit de
faire vite et de faire bien, par tous les temps comme en toute saison,
nous laisserons de côté Ja machine électrostatique, qui peut donner
de bons résultats entre des mains habiles, mais qui est trop capri-
cieuse pour être reconmiandée aux praticiens désireux de réussir. En
effet, le débit d'une machine électrostatique varie avec l'état hygro-
métrique de 1 air, l'état de propreté des plateaux et des conducteurs,
la vitesse de rotation (qu&ron ignore généralement) et qui est influen-
cée par la tension des courroies, la hibréfaction des coussinets, le débit
lui-môme de la machine. D'autre part, même avec 10-12 plateaux,
rintensité du cotu-ant à haut potentiel dont on dispose est notable-
ment inférieure à celle que fournit la plus ordinahe des bobines
employées en radiologie.
Nous emploierons donc la bobine de Huhmkorff, Elle donnera au
moins 25 centimètres d'étincelle et sera construite pom* supporter
le courant industriel à 110-125 volts. Des bobines plus puissantes
permettraient d'opérer un peu plus vite, mais les ampoules supportent
mal des intensités trop élevées. Une bobine de 25 centimètres d'étin-
celle suffit amplement.
B) Interrupteur. — il de\Ta être rapide, donner un nombre d'in-
terruptions toujours le même dans les mêmes conditions, assurer des
fermetures et des ruptures du courant primaire aussi parfaites que
possible. Après une longue pratique, je n'en vois pas de supérieur à
l'Autonome, de la maison Gaifîe. n sera monté directement sur le
courant provenant d'un réducteur de potentiel.
Dans ces conditions, à 100 volts, il donne sensiblement 3 000 inter-
ruptions à la minute et laisse passer 3^ 50 si les palettes de cuivre
qui reçoivent le jet de mercure ont 10 millimètres de largeur et 5^ 50
si elles ont 20 millimètres.
Nous appellerons le premier modèle; modèle A, et le second modèle,
modèle B. C'est au modèle B que nous donnerons la préférence, à
cause de son débit plus élevé.
C) Soupape de Villa rd. — Sur le circuit comprenant l'ampoule
radiogène sera placée une soupape de Villard dont le rôle est, comme
on le sait, de ne laisser passer que dans un stui sens le courant alter-
natif Intermittent produit par la bobine de RuhmkorfT. La soupape
est absolument nécessaire pour obtenir un éclairage régulier des
ampoules et partant des épreuves nettes.
On reliera le pôle négatif de la bobine à la spirale d'aluminium de
la soupape et la petite électrode à la cathode de l'ampoule radiogène.
Le réglage du degré de vide de la soupape sera fait ainsi qu'il est
indiqué dans l'intéressant article 4e M. Gallot (Archives d'électricité
médicale, 10 janvier 1908, p. 37).
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3!IO
ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MEDICALE.
On re(!onnaîtra qu'une soupape est bien réglée pour une ampoule
émettant des rayons n® 4-5 du radiochromomètre de Benoist, à l'aspect
suivant : la lueur à l'intérieur de la spirale S est rose-carminée pâle ;
la surface interne de la panse de la soupape est tapissée d'une lueur
mauve-rosée B B' B" qui va en s*élargissant à mesure qu'on se rap-
proche de la partie rétrécie. En C elle devient rose clair, puis on note
FiG. I.
Aspect de la soupape de ViUard convenablement réglée
pour la radiographie des reins.
un petit espace obscur en E im peu au-dessus du niveau du diverticu-
lum où est soudé l'osmo-régulateur. Enfin» en D, la lueur est d'un
blanc rosé brillant jusqu'au niveau de la petite électrode de la soupape.
Quant à la région A, c'est h peine si elle sera teintée de rose; eue ne
do\Ta point présenter de coloration verte permanente pendant le
passage du courant.
D) Ampoules. — On les prendra usagàes^ bien mûries, car une
ampoule neuve serait incapable de supporter sans mollir de façon
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CE QU IL FAUT AVOIR ET CE QU IL FAUT SAVOIR. 221
dangereuse le cotirant énergique qui va la traverser pendant quelques
minutes.
Les ampoules de Villard à osmo-régulateur sont assurément les
plus parfaites, elles n'ont qu'un inconvénient : le modèle ordinaire
s'accommode mal des intensités élevées nécessaires pour opérer vite,
et l'on en est réduit à employer le modèle à réfrigération liquide dont
le prix est fort élevé.
De plus, une ampoule de Chabaud- Villard usagée durcit très rapi-
dement lorsqu'on y fait passer le courant, et par conséquent émet
des rayons de plus en plus pénétrants. Ces rayons sont de moins en
moins propres à une bonne radiographie rénale. On en est donc réduit
à surveiller continuellement le milliampèremètre et à appliquer le
chalumeau à l'osmo-régulateur dès que l'intensité diminue au-dessous
des chiffres indiqués ci-après.
Nous utilisons le plus souvent des ampoules de Millier à anticathode
renforcée et à régulateur électrique ou les ampoules très robustes
de la Société Polyphos, de Munich. Une ampoule Millier ou Polyphos
est bonne pour la radiographie du rein quand elle peut, sans mollir,
de plus de 1 dixième de mA, fonctionner pendant une dizaine de
minutes consécutives avec le courant dont nous allons parler.
E) Mesure du courant traversant l'ampoule. — Elle doit se
faîre concurremment par les trois grands procédés dont nous dispo-
sons à l'heure nctuelle: spintermètre, radiochromomètre et milliam-
pèremètre. Ces trois instniments sont absolument nécessaires et l'on
ne saurait se passer ni de l'un ni de l'autre. On pourra y joindre,
suivant l'excellent conseil du Prof. Bergonié, un voltmètre aux bornes
du secondaire de la bobine.
Le spintermètre, monté en dérivation sur les bornes du secondaire
(ne pas confondre avec le détonateur employé avec la machine sta-
tique), sera à pointe mousse positive et à plateau négatif pour plus
de sensibilité (plateau de 50 millimètres de diamètre).
Le milliampèremètre sera monté en tension sur le circuit comprenant
l'ampoule radiogène.
Le Todioclvomomètre sera l'excellent modèle de Benoist en degrés
ou en demi-degrés.
Avec une bobine de 25 centimètres d'étincelle et l'interrupteur
modèle A, on devra avoir :
Au primaire 100 volts S'^SO.
Au secondaire... 11* au spintermètre.
— ... 1,1 au milliampèremètre.
— ... 4 degrés au radiochromomètre.
Avec l'interrupteur modèle B, on devra avoir :
Au primaire 100 volts 5^50.
Au secondaire... 11* au spintermètre.
— ... 1,6 au milliampèremètre.
4 degrés au radiochromomètre.
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222
ARCHIVES d'ÉLECTRICITÏ^ MÉDICALE.
F) Plaques. — Celles qui nous ont donné le* meilleurs résultats
sont les plaques radiograpbiques Lumière. Elles seront placées tout
{
.^c:
M
£
M
FiG. 3.
A B C D, Support du localisa teur place sur le cadre de Béclère;
E F G H, Coulisses entre lesquelles f]^lisse la planchette porte-bonnettes;
O, Orifice circulaire central laissant voir le diaphragme iris.
simplement dans une double enveloppe en papier-carton rou^e ou
noir.
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CE qu'il faut avoir et ce qu'il faut savoir. 2 23
G) Support d'ampoule. — Pendant toute la durée de la pose, si
courte solt-elle, Tampoule doit avoir une fixité absolue; aussi rejette-
rons-nous tous les supports en T qui n'ont qu'un pied unique insuffi-
sant pour assurer une stabilité parfaite.
Le meilleur et le plus pratique est sans contredit le cadre porte-
umpoule de Bédère, à cause de sa mobilité en tous sens et de son dia-
phragme iris, n doit être muni de l'appareil que nous utilisons depuis
1904 et qui a été publié dans les Archives d'éleciriciié m/Mcalc du
25 avril 1905 ('). Cet appareil est constitué par une planchette A B C D
portant une coulisse métallique E F G H, dans laquelle on peut
glisser toute une série de bonnettes cylindriques, en plomb, inter-
changeables.
H) Localisateur compresseur. — La bonnette localisatrice spé-
ciale pour la radiographie du rein est un cylindre de plomb de 25 cen-
timètres de hauteur et de 12 centimètres de diamètre intérieur. Son
bord est muni d'un tore de 8 millimètres de largeur destiné à rendre la
compression plus uniforme et non pénible. Le poids du modèle que
nous employons est de 3,600 grammes.
Ce cylindre permet, ainsi que l'a montré Albers Schônberg, d'ob-
tenir un pinceau de rayons X aussi homogène que possible. On élimine
par son emploi les rayons latéraux qui donneraient à l'intérieur des
tissus des rayons secondaires, cause de voile des plaques. On aug-
mente donc du même coup la netteté des images et l'intensité des
contrastes. Enfin, on évite de soumettre le corps entier du malade
à une irradiation inutOe.
II. Ce qu'il faut savoir.
A) Quel kst le rein malade? — Ce n'est pas en général au radio-
logue à le dire. Le malade est envoyé par un chirurgien avec une lettre
indiquant le rein suspect, quelquefois même le client est accompagné
du confrère désireux d*assurer son diagnostic.
Si l'on ne possédait pas ce renseignement, il faudrait interroger soi-
gneusement le malade, surtout au point de vue des douleurs qu'il a
pu ressentir au niveau des reins à droite ou à gauche. On ne négligera
pas de recourir à la palpation du rein« qui est assez fréquemment dou-
loureuse du côté malade.
Lorsqu'on est fixé sur le côté droit ou le côté gauche, il faut encore
savoir où se trouve le rein et où U va falloir par conséquent appliquer
le cylindre compresseur.
B) Situation des reins. — On sait que les reins occupent la
région postérieure de l'abdomen, qu'ils sont couchés sur les côtés du
rachis à la hauteur de la onzième et douzième vertèbre dorsale et des
deux ou trois premières lombaires. Le rein droite pressé par le foie, est
(*) s. Maury, constructeur, quai Qaude- Bernard, Lyon.
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22/| ARCHIVES d'ÉLEC TRICITÉ MÏ^DICALE.
dans les deux tiers des. cas un peu plus bas que le gauche. D'autie part,
chez la femme, les reins sont un peu plus bas que chez l'homme de la
hauteur d'une demi-verlèbre lombaire environ.
Les reins sont un peu plus rapprochés à leur pôle supérieur qu'à leur
pôle inférieur. I.a distance du bord interne du rein à la ligne qui joint
les apophyses épineuses est de 2 cent. 1/2 en haut et de 4 centimètres
en bas.
Par rapport aux côtes, qui sont pour le médecin et le radiologue des
repères prMeuXy le pôle supérieur du rein G (le plus élevé) est au niveau
du bord supérieur de la onzième f*ôte en arrière et de la septième côte
en avant, au niveau d'une ligne verticale passant par le mamelon
(flg. 3, I). En général, l'extrémité de la douzième côte dépasse le bord
externe du rein, mais il faut savoir que dans un cinquième des cas, la
côte peut être courte et que son extrémité peut venir se profiler der-
rière le parenchyme rénal.
C) Situation des uretères. — Les uretères, ou conduits excréteurs
du rein, ont de 26 à 30 centimètres pour le côté gauche et 1 à 2 centi-
mètres en moins pour le côté droit.
ns descendent d'abord de chaque côté de la colonne vertébrale
d'une façon sensiblement parallèle pour converger ensuite dans le
petit bassin et pénétrer dans la vessie. Leur trajet abdomino-iliaque
peut être représenté sur les téguments par une verticale qui, partant
du point de jonction du tiers interne de l'arcade crurale avec ses
deux tiers externes, s'élèverait parallèlement à la ligne médiane stemo-
pubienne {fi g. 5).
Dans leur trajet iliaque (petit bassin), les deux uretères, qui étaient
jusque-là distants de 7 à 8 centimètres, se rappochent jusqu'au point
de n'être plus distants que de 2 centimètres, lorsqu'ils pénètrent dans
la vessie. Le point d'entrée des uretères dans la vessie correspond
sensiblement à un plan horizontal passant par le bord supérieur de
la symphyse pubienne.
D) Situations anormales du rein. — Mais la situation du rein en
position normale est relativement assez rare; assez souvent il est
légèrement abaissé (fig. 3, II), chez la femme, en particulier; quelque-
fois il est tombé dans la fosse iliaque (rein flottant) (fig. 3, III). C'est
dans ces cas qu'une radiographie unique du rein pourrait induire gra-
vement en erreur en faisant méconnaître un calcul existant. Aussi
l'examen d'un rein comprend-il au moins trois épreuves^ ainsi que nous
le verrons plus loin.
E) Critérium d'une bonne radiographie pu retn. — Il ne faut
pas s'attendre, bien entendu, à trouver sur le cliché trace de l'uretère ;
le rein lui aussi sera assez souvent invisible, quelquefois cependant
on pourra suivre le contour de son pôle inférieur et même de l'organe
entier, surtout si la capsule adipeuse du rein est assez développée. Le
tissu adipeux est, en effet, plus transparent que le tissu musculaire et
qne le tissu dense du rein, ainsi que le prouvent les recherches de
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FiG. 3.
I. Rein en position normale/
II. Rein légèrement abaissé.
111. Rein droit tombé en oblique dans la fosse iliaque.
IV. Le rein dans un cas d'hydronéphrose : on voit le bassinet distendu
couvrir Tespace entre le rein et la ligne médiane.
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2l6 AIIGIIIVR8 D'ÉLECTniGITlt MéoiGALB.
Bordier (cf. Archives d'électricité médicale, 10 décembre 1907, p. 934>,
d*où un contraste très net entre la capsule adipeuse et le rein lui-
mC'me.
Mais pour pouvoir assurer que la radiographie est bonne et qu'un
calcul m(^me minime a dû laisser une trace sur le cliché, il faut, ainsi
que l'indique Albers Schônberg :
lo Que les apophyses transverses des vertèbres dorsales et lombaires
soient visibles et qu'on en distingue même la structure;
2o Que l'on distingue nettement la onzième et la douzième côte avec
leur structure;
3« Que l'on puisse voir le faisceau musculaire formé par le psoas et
V interstice entre ce muscle et le carré des lombes.
En se plaçant dans les conditions techniques qu^ nous indiquons,
c'est immédiatement que l'on obtiendra un semblable résultat.
III. Ce qu'il faut faire.
Nous avons à considérer le malade et les appareils. Les uns et les
autres doivent être soumis à une préparation indispensable.
1^^ Le malade sera largement purgé la veUle de la radiographie, de
façon à débarrasser l'intestin des corps durs qu'il pourrait contenir
(scybales ou noyaux de fruits).
a» Quelques Instants avant l'opération, le malade sera étendu sur la
table radiographique, et avant de régler les appareils, on commencera
à régler son moral. On le tranquillisera, on le rassurera par des paroles
dites avec assurance et avec douceur; n'est-il pas déjà assez effrayé
par la vue des instruments, pour la plupart absolument nouveaux
pour lui ? On évitera ainsi des cris, des protestations et des mouvements
intempestifs qui ne manqueraient pas de se produire, surtout au
moment oi'^ l'on mettra en marciie l'interrupteur. On priera le malade
de garder le silence et de respirer posément en éyitant les profonds
soupirs que les fenmies poussent assez souvent quand elles sont
émolionnées.
Le malade sera dévêtu depuis le pubis jusqu'au niveau d'une ligne
passant par les deux mamelons, c'est dire que la salle de radiogra-
phie sera chauffée à 20 degrés au moins en hiver, pour éviter un refroi-
dissement ou des frissons nuisibles à une immobilisation parfaite.
b^ Ensellure lombaire. — Pour avoir le maximum de netteté sur le
cliché, !e rein doit être aussi prés que possible de la plaque photogra-
phique.
On arrive le plus souvent à obtenir un contact parfait entre la région
lombaire et la plaque en conseillant au malade de relâcher complète-
ment ses muscles dorso-lomb aires.
Si l'enscllure ne s'efface point de cette façon, on la fera disparaître
en priant le malade de plier les jambes. Les jambes seront alors sou-
tenues par un chevalet en X assez semblable à ceux qui servent à scier
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CE QU IL FAUT AVOIR ET CE QU IL FAUT SAVOIR.
2^7
le bols, comme l'Indique Albers Schônberg, ou plus simplement par
une caisse ou un tabouret que l'on place sous les jambes fléchies à
angle droit par rapport au bassin (Arcelin).
FiG. ^1.
Rapports des reins et des uretères avec le squelette
avec le champ des trois épreuves sur le cliché.
2® BéoLAGB DES APPAREILS. — o) Centrage du diaphragme compres-
seur, — On lance le courant dans l'ampoule radiogène. On s'assure, à
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228 ARCHIVES D'ÉLECTRICmÈ MioiCALE.
l'aide d'un écran et du cadre indicateur d'incidence à double croix
métallique^ que le rayon dit d'incidence normale passe bien exactement
par le centre du diaphragme iris O du cadre de Bédére (flg. 2). On
remplace ensuite le cadre indicateur par la planchette porte-bonnette
A R C D, sur laquelle on glisse le diaphragme-compresseur. A ce
moment on ferme le diaphragme-iris presque complètement, puis en
suivant l'opération à l'écran fluorescent, on l'ouvre peu à peu jusqu'à
ce que le losange lumineux O soit remplacé par un cercle lumineux. Le
diaphragme-compresseur est prêt pour le service.
Inutile d'ajouter que ce réglage peut être fait avant que le malade
s'étende sur la table radiographique ou même avant qu'il entre dans
la salle, ce qui permet de gagner du temps. En tout cas, l'opération
demande à peine trois minutes.
h) Les trois épreuves à prendre; manière de les repérer. — Ainsi que l'a
montré Albers Schônberg, trois épreuves au moins sont nécessaires
pour étudier dans son ensemble le rein de chaque côté et son canal
excréteur. Nous appellerons la plus élevée V épreuve costo-dorsale,
la moyenne Vâpreuve iliaque, et l'inférieure l'épreuve pelvienne,
f La onzième et la douzième côte.
La première donnera \ Le rein en position normale.
{flg* ^)' /Le bassinet et la portion abdominale de
l l'uretère partiellement.
/ Le rein s'il est abaissé.
La seconde donnera ^^ vertèbres lombaires et la crête Uiaque.
La fln de la portion abdommalc d un
/ uretère normalement situé et sa portion
\ iliaque.
L'articulation sacro-iliaque.
L'ne partie du sacjrum et du coccyx avec
leur structure.
La partie supérieure de la symphyse pu-
bienne.
(ftg^ 0.
La troisième donnera
'''^* ''• j La portion pelvienne de 1 uretère et son
abouchement dans la vessie dont la
radiographie couvrira également la
partie supérieure.
Voyons maintenant la manière de les repérer d'une façon absolument
précise. Rien n'est plus facile avec le diaphragnie compresseur.
Le malade étant étendu sur la table et le compresseur cylindrique C
suspendu au dessus de lui (fig. 6), on imbibe un petit tampon d'ouate
de l'encre suivante :
Carmin finement broyé: 2 grammes.
Glycérme pure . Q. S., pour arriver à une consistance
sirupeuse un peu épaisse
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CE QU IL FAUT AVOIR ET CE QU IL FAUT SAVOIR.
229
qui a l'avantage de ne point teinter énergîquementla peau comme les
encres à l'aniline, et que l'pn enlève ensuite très aisément avec un linge
imbibé d'eau tiède. On encre avec cette composition le bord épaissi
Fiii. 5.
l/os trois épreuves â prendre.
du cylindre comp^resseur que l'on amène par déplacement du cadre
de Bédère au-dessus de l'endroit où doit être prise Vépreuue costo-
dorsale (nous verrons dans un instant le repérage de cette épreuve sur
la peau). On abaisse le chariot qui porte le cylindre, de façon à obtenir
une légère pression du cylindre svr la peau. L'encre au carmin imprime
sur les téguments le champ qu'embraiera le faisceau de rayons X.
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23o ARCHIVES D^ÉLKCTIUClTIi MEDICALE.
On fait un nouvel encrage du cylindre et une nouvelle impression
sur la peau pour la deuxième épreuve, puis pour la troisième. On a ainsi
délermind le champ opératoire et désormais aucune erreur n'est possible
dans la prise des clichés. Le procédé que nous indiquons est impossible
avec les appareils où l'ampoule n'est pas solidaire du diaphragme et
où l'on est réduit à prendre la radiographie au iugé. procédés peu
précis, on l'avouera facilement.
c) Limites de chacune des trois épreuves sur la peau, — Ainsi que lin-
dique le dessin ci-contre ifig, 5), le premier cercle correspondant à
l'épreuve costo-dorsale devra être tangent aux fausses côtes et dépas-
ser un peu la ligne médiane stemo-pubiennc ; le deuxième empiétera
de 3 centimètres sur le premier à sa partie inférieure et sera tangent
à la ligne médiane: le troisième empiétera de 3 centimètres sur le pré-
cédent et couvrira le tiers interne de l'arcade crurale. 11 y aura sou-
vent avantage à prendre un peu obliquement l'épreuve costo-dorsale, de
façon à avoir sûrement la onzième côte et le pôle supérieur du rein.
d) Mise en place de la plaque radiographique, — La plaque Lumière X,
choisie de la dimension 24 x 30 et enfermée dans une double enve-
loppe en papier-carton opaque, est alors glissée sous la région du
patient qui correspond à la première épreuve. La plaque enveloppée
repose sur une plaque d*étain laminé, afin d'éviter les rayons secon-
daires qui se formeraient dans la substance de la table et voileraient
l'épreuve. Enfin, on prend la précaution de placer Fur Venveloppe
renfermant la plaque une lame mince de celluloïd rouge de 0™°»2
d'épaisseur. Elle a pour objet de protéger la plaque contre toute
humidité de la peau. L .^preuve obtenue, on pro«.ède de même à la
mise en place de la deuxième et de la troisième plaque.
e^ Application du diaphragme compres^eiw. — * Après avoir disposé
la plaque sous le patient, on amène le cylindre compresseur au-dessus
de la position correspondante, de façon à faire coïncider %on bord avec
la circonférence du premier cercle rouge tracé siu* la peau. Ceci fait,
sans faire rouler le cadre ni déplacer le chariot qui* supporte ampoule
et compresseur, on soulève le système à 2-3 centimètres au-dessus de
la peau. On intercale alors entre le bord du cylindre et les tissus une
couche de oiiaic hydrophile ou, faute de ouate, une serv'iette en linge-
épongc pliée en huii. On laisse alors redescendre le cylindre que son
poids applique sur les tissus de façon lente et progressive. La paroi
abdominale se défend d'abord, mais sa résistance est bientôt vaincue
par cette pression rendue plus supportable encore par le linge-tampon.
Le classique ballon compresseur en caoutchouc se trouve supprimé;
dès lors, plus de ces ballons qui glissent ou qui éclatent au moment
où l'on opère et qui obligent à tout recommencer. Lorsque le malade
trouve que la compression commence à devenir énergique, on l'arrête
en fixant le chariot du cadre de Béclère à l'aide d'une petite presse à
^'is P, qui serre l'un des montants (fig. 6).
On a dès lors un rein immobilisé, une paroi abdominale déprimée
et fixée. Pour calculer le temps de pose, il reste à connaître l'épaisseur
des tissus à traverser. On la mesure en prenant la distance entre le
i
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CB QU IL FAUT AVOIR KT CK QU IL FAUT SAVOIR.
23l
bord du cylindre compresseur et la plaque, au moyen d'un mètre à
ruban.
FiG. 6.
Cadre de Béclère armé pour la radiographie des voies urinaires.
/) Calcul du temps de pose, — La pose est variable avec l'épaisseur
du sujet, mais une série de déterminations nous a permis de donner à
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2.32 ARCHIVES d'ÉLECTIVICITÉ MEDICALE.
ce sujet des règles précises. Dans les conditions techniques que nous
avons décrites au début de cette étude et avec Tinterrupteur modèle A,
la pose est de 60 secondes par 35 millimètres de tissus à traverser;
avec l'interrupteur modèle B, la pose est de 60 secondes par 40 milli-
màtres de tissus. Pour 21 centimètres d'épaisseiu*, la pose sera donc
de 6 minutes dans le premier cas et de 5 minutes 15 secondes dans
le second.
Comme trois épreuves sont nécessaires pour explorer les voies uri-
naires d'un côté, c'est donc une vingtaine de minutes au total de pose
et d'immobilisation, toutes choses très supportables en une seule
séance, même pour un sujet souffrant et craintif.
Nous partageons absolument sur la question de la pose l'avis du
maître de la radiologie allemande, Albers Schônberg. Il recommande,
dans sa Rôntgentechnik, de ne pas dépasser quelques minutes d'expo-
sition (il indique môme trois minutes comme un maximimi avec des
rayons de pénétration 5 du radiochromomètre de Benoist-Walter».
Si nous avons choisi une pose légèrement plus longue, c'est pour
obtenir de meilleurs détails avec des rayons un peu moins pénétrants.
En outre de la perte énorme de temps qui résulte de trois épreuves
posées 25 à 30 minutes chacune, pcnse-t-on qu'il soit agréable pour
un malade de rester immobile les jambes relevées, couché sur une
table rigide, pendant 75 à 90 minutes? Est- il, de plus, inoffensif de
soumettre quelqu'un à des irradiations aussi longues dont la durée est
doublée encore si l'on a à examiner l'autre côté? Au moment où l'on
signale tous les jours quelque méfait nouveau des rayons (action sur le
sang, sur les organes lymphatiques, les organes internes), il est impor-
tant d'opérer vite, aussi vite que le permet l'obtention d'un bon
cliché. Or, la technique que nous venons d'exposer permet d'obtenir
dans c temps tr^s court que nous avons indiqué des clichés fouillés,
détaillés, d'autant plus nets qu'en un temps réduit le malade a moins
de chance de se déplacer.
g) Développement — On ne confiera à personne cette opération, un
radiographe habile devant, comme l'artiste photographe, ne juger
de son œuvre qu'après l'avoir achevée lui-même.
Le révélateiu* sera le diamidophénoL L'avantage de ce révélateur
est d'être toujours comparable à lui-même, puisqu'on le prépare au
moment de s'en servir. La composition du bain est la suivante :
Chlorhydrate de diamidophénol. . . 0 gr. 60
Sulfite de soude anhydre 3 gr. »
Eau 100 gr. »
On dissout d'abord le sulfite de soude anhydre en remuant, puis on
ajoute le diamidophénol. Nous avons augmenté un peu la quantité de
diamidophénol recommandée par MM. Lumière, afin d'augmenter
les contrastes sans nuire cependant aux détails. Une bonne précaution
est d'employer de Veau très fraîche, 12 à 15 degrés environ, pour pré-
parer le bain.
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CE qu'il Faut avoir bt ce qu'il faut savoir. 233
On préparera 500 cent, cubes de révélateur neuf pour développer,
dans de bonnes conditions, les trois épreuves 24 x 30 nécessaires
pour Texamen complet du rein droit ou du rein gauche avec son
canal excréteur.
Le développement sera prolongé pendant 20 à 25 minutes pour
faire rendre à la plaque tout ce qu'elle peut donner. On n'éclairera
la lampe rouge que ie plus rarement possible; la plupart des verres de
lanternes n'étant pas suffisamment inactiniques, la plaque se voile-
rait.
h) Lavages et fixage. — La plaque sera lavée 5 minutes au sortir du
révélateur, puis fixée pendant 30 minutes dans le bain suivant :
Eau 1000 ce.
Hyposulfite de soude 300 gr.
Bisulfite de soude commercial 60 gr.
On évitera les \âeux bains qui causent fréquemment des taches. Le
dernier lavage à Teau coiu'ante durera 6 à 8 heures pour assurer la
parfaite conservation du cliché.
I) Séchage. — On se gardera d'employer des séchages hâlif^ à l'alcool
ou au formol, quoiqu'ils soient souvent recommandés. Je les ai \ais
fréquemment produire des taches que l'on pourrait confondre avec
des calculs, si l'on n'était pas prévenu. Le meilleur séchage est celui
qui se fait sur le traditionnel chevalet dans une pièce sèche et bien
aérée. On évitera le voisinage d'une cuisine, les vapeurs humides et
grasses qui s'en échappent étant très nuisibles pour la couche de
gélatino-bromure.
/) Renforcement. — Dans le cas de très petits calculs, il est quelque-
fois avantageux de renforcer le cliché primitif. On laissera de côté le
renforçateur au bichlorure de mercure et à l'ammoniaque, qui a le
grave défaut de remplacer le grain fin de l'argent qui donne l'image
sur la plaque, par un grain beaucoup plus grossier. On perd plus ainsi
en détails qu'on ne gagne en intensité. Enfin, ce renforçateur est trop
bnital pour des radiographies délicates.
Le renforçateur de choix est le renforçateur en un seul bain à l'iodure
mercurique, dont la composition -est la suivante :
Eau 100 ce.
Sulfite de soude anhydre 10 gr.
lodure mercurique 1 gr.
On dissoudra les produits dans l'ordre ci-dessus, et quand on n'aper-
cevra plus aucune parcelle rouge d'iodure, on immergera le négatif,
de préférence après séchage. Dans ce bain, le grain de l'image n'est pas
modifié de façon sensible, l'intensité monte lentement et on peut
suivre en plein jour le travaO. Lorsque le renforcement a atteint le
degré voulu, on arrête l'opération, on lave le cliché 5 minutes à l'eau
ARCU. 0*BLRCTR. MKO. — I908. 18
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234 ARCHIVES D'éLBGTRlGlTÉ MÉDICALE.
courante, puis on le plonge 8 à 10 minutes dans le révélateur normal
au diamidophénol préparé comme plus haut. On évite ainsi un jaunis-
sement ultérieur du cliché.
On termine l'opération par un lavage d'une heure à l'eau courante
et par le séchage à l'air libre.
k) Excunen du cliché. — Le cliché est prêt; reste à l'examiner et à
i'interpréter. On ne saurait se contenter d'un examen à bout de bras
devant une lampe ou devant une fenêtre : ce serait un bon moyen
pour ne point profiter de tous les détails qu'une technique parfaite a
donnés.
I/examen doit être fait dans une chambre obscure, à l'aide d'un
négatityoscope éclairé à la lumière électrique. Le verre dépoli de ces
appareils sera avantageusement remplacé par du verre opale qui donne
une plage lumineuse d'un blanc laiteux, incomparable pour de sem-
blables examens.
Les bords du cliché seront entourés d'un cadre opaque pour que
l'œil ne reçoive pas de lumière parasite.
Enfin, le maximum de visibilité des détails sera atteint, non pas
quand le cliché sera en contact avec le verre opale, mais quand il
en sera distant de 8 à 10 centimètres. L'œil de l'observateur accom-
modant en effet pour la plaque, le fond lumineux placé à quelque
distance en arrière ne sera plus au point sur la rétine, semblera plus
diffus et par conséquent plus uniformément éclairé,
0 Interprétation du cliché. — Une radiographie obtenue par le pro-
cédé que nous venons d'indiquer fixera d'une façon très sûre :
10 Sur le nombre des calculs;
2" Sur leur 5i7«a/fon.
11 pourra aussi fixer très approximativtment sur leur poids, mais ceci
est un détail dont le chirurgien n'a pas à se préoccuper. H faut un
concours bien grand de circonstances favorables pour pouvoir déter-
miner d'avance le poids d'un calcul dont la densité peut varier de 0,9
à 2 et dont une projection sur un plan permet seule d'apprécier le
volume.
Le chirurgien, parfaitement renseigné par le radiographc, doit cher-
cher à enlever tous les calculs indiqués sur le cliché. Un calcul oublié
sera de la « graine de calculs » pour plus tard. Faut-il aller jusqu'à dire
que le radiographe doive assister l'opérateur?
A notre avis, cette présence n'est pas nécessaire. Chaque cliché
étant livré avec un rapport explicatif précis et détaillé, le chirurgien
est parfaitement fixé sur le nombre et la situation des calculs à extraire
avant même de commencer l'opération.
Son travail est facilité par l'interprétation du radiographe.
La situation de l'ombre du calcul permet de se faire une idée de sa
situation dans le rein. Une ombre voisine de la colonne vertébrale
indiquera très probablement un calcul logé dans le bassinet (pourvu
du moins qu'il n'y ait pas d'ectopie). Une ombre distante de la colonne
vertébrale et de dimensions plus réduites, fera présumer un calcul plus
avant situé dans l'organe (calice, parenchyme). Lorsque le calcul sera
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CE qu'il faut avoir et ce qu'il faut savoir. 235
unique et très petiU 11 ne faudra pas songer à V extraire et différer Topé-
ration. On risquerait d'aller inutilement à sa recherche.
Dans les cas heureux, lorsque le rein aura laissé sa trace sur le cliché,
on pourra juger de ses dimensions. On pourra confirmer un diagnostic
hésitant d'hudronépbrose, par exemple, en voyant le rein éloigné de la
colonne vertébrale et l'intervalle entre le rein et la colonne moins
visible (flg, 3, IV), en même temps que les apophyses transverses des
vertèbres lombaires s'estompent et même disparaissent. Un rein
kystique laissera une trace pommelée avec zones à contours cycliques
ciaires, entourées de bandes plus foncées. Une tumeur du rein pourra
assez souvent être affirmée de cette façon.
Enfin, il sera prudent de procéder non seulement à l'examen des
voies urinaires du côté malade, mais aussi à Vexamen de Vautre côté.
Le procédé que nous venons de décrire permet, ù la rigueur, de faire
les six clichés nécessités par cette opération complète en une seule
séance. En effet, pour une épaisseur de tissus de 24 centimètres, la
pose totale sera de 36 minutes, rendue très supportable par le repos
que pourra prendre le malade entre deux clichés successifs.
Tel est l'exposé de la méthode qui nous a paru la plus pratique et
la plus sûre. Nous n'avons eu, en la faisant connaître, l'intention de
critiquer personne ni de condamner aucun procédé. Un artiste tirera
toujours un excellent parti même d'instruments défectueux ou impar-
faits. Mais la maîtrise ne s'acquiert qu'avec une longue pratique, et
c'est pour éviter à d'autres les tâtonnements, les ennuis et les déboires
que nous avons tenu à fixer la marche à suivre pour atteindre certai-
n'entent le bul.
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MAMMMB
INSTRUMENT NOUVEAU
II,^DI080Ij3h]ROM;ETJEIE
De M. p. VIIiLARD.
Le Radioscléromètre de M. P. Villard est un appareil destiné à indi-
quer à chaque instant par une lecture directe sur un cadran la valeur
du pouvoir pénétrant des rayons X.
En principe, cet appareil est constitué par un condensateur double
à armature centrale commune qui sert de récepteur au rayonnement.
L'armature centrale qui sert àe filtre aux rayons X communique avec
l'aiguille d'un électromètre dont les quadrants communiquent avec les
deux armatures du condensateur et avec une source à potentiel fixe.
Si on envoie normalement dans le condensateur du côté de la
première armature, un faisceau de rayons X, l'aiguille prendra une
position d'équilibre exactement déterminée par le rapport des inten-
sités d'ionisation produites de chaque côté de l'armature centrale;
autrement dit par le rapport de la quantité de rayons qui a passé au
travers du filtre, à la quantité totale de rayons admise. Ce rapport ne
dépend que du degré de pénétration du rayonnement étudié.
L'indication donnée par cet appareil ne dépend en aucune façon de
l'intensité des rayons ou de leur quantité. Si par exemple on le met en
présence d'une ampoule maintenue à un degré de vide constant, la
position de l'aiguille indicatrice restera fixe quand on fera varier
réloignement de l'ampoule ; elle ne dépendra pas non plus du temps
pendant lequel fonctionnera cette ampoule, c'est-à-dire de la quantité
de rayons reçus.
11 importe aussi de remarquer que la lecture ainsi faite est tout à fait
indépendante de la nature de l'appareil actionnant le tube de Crookes
(bobine avec interrupteur, transformateur à haut voltage, machine
statique, etc.), ainsi que de la nature de l'anticathode qui, à voltage
égal, donne des degrés de dureté différente (Benoist) et de l'épaisseur
variable du verre de l'ampoule.
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RADIOSCtiROMETRE DE M. P. VILLARD.
287
On mesure alors la dureté des rayons X en dehors de Tampoule
dans les conditions mêmes de leur emploi.
Si on intercale une feuille d'aluminium, un cahier de papier, etc.,
entre le tube et le radioscléromètre, la fîltration de rayon est traduite
par le déplacement de Taiguille.
L'appareil fonctionne avec le radium : l'équilibre est seulement plus
FiG. I.
Le radioscléromètre de Villard (vue perspective).
long à s'établir. En opérant avec un échantillon de faible puissance,
placé sur la boite du radioscléromètre, on obtient d'abord l'indication i
(en degré Benoist) correspondant aux rayons ^ ; ensuite, une lame d'alu-
minium les arrête et l'aiguille montant très lentement se fixe environ
k la division 10 (rayons y). L'instrument permettra d'entreprendre
facilement l'étude des divers filtres et de mesurer leurs effets, en
particulier de la peau sous épaisseur variable, ce qui présente un
intérêt jpratique considérable.
L'appareil se compose d'un électromètre spécial A surmonté d'une
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238 ARCHIVES d'Électricité médicale.
tubulure T qui^ par l'intermédiaire d'un bras B, porte la boîte scléro-
métrique S. Cette boite en plomb est mobile autour de son axe (placé
verticalement sur la figure). Cet axe peut lui-même tourner autour du
bras horizontal B. Un troisième mouvement de rotation autour de la
tubulure T permet finalement à la boîte S de prendre toutes les
orientations et de se présenter toujours à peu près normalement à la
direction générale des rayons X.
La lecture se fait sur un cadran éclairé par l'intérieur à Taide d'une
lampe spéciale de faible intensité lumineuse et portant deux divisions,
l'une en parties égales de o à loo, l'autre en degrés radiochromomé-
triques Benoist.
Ce qui fait l'avantage de cet appareU, c'est d'abord qu'il donne le
degré de dureté par une lecture directe, et que la détermination de ce
degré se fait avec une précision impossible à obtenir avec les radio-
chromomètres qui ne donnent que des paliers.
11 y a entre les indications du nouvel appareil de M. Villard et celles
du radiochromomètre usuel la même différence qu'il y a en spectre-
scopie entre l'énoncé d'une longueur d'onde et la détermination d'une
région du spectre parla simple dénomination de sa couleur (Journal
le Radium, juillet 1907).
Pour mettre l'appareil en fonctionnement, il suffît, après s'être
assuré de son horizontalité au moyen du niveau N, de relier les deux
fils f f, qui partent de la fiche F au secteur continu 1 10 volts (par-une
prise de lampe ordinaire p. ex.) et d'introduire la fiche F dans son
logement G.
La lampe intérieure s'allume et le cadran s'illumine, ce qui indique
de suite que les plateaux de l'électromètre sont bien au potentiel voulu.
11 suffit ensuite d'orienter la boîte sclérométrique S normalement à
la direction moyenne des rayons, comme il est dit plus haut, et de
se placer à une distance de 80 à 5o centimètres; l'aiguille se met en
marche pour s'arrêter au degré de l'ampoule.
Cette distance n'est qu'une distance moyenne ; il est inutile de rap-
procher le tube davantage, afin de recevoir un faisceau suffisamment
bien défini. Mais la distance n'influe que sur la rapidité de mise en
équilibre de l'appareil dont l'indication finale sera toujours la même,
toutes choses égales d'ailleurs.
Pour le transport, l'aiguille de l'électromètre est immobilisée par
une pince spéciale commandée par le bouton moleté C avant de mettre
l'appareil en expérience; il suffit de tourner le bouton dans le sens des
aiguilles d'une montre pour libérer le mouvement.
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REVUE DE LA PRESSE
Applications Indirectes de rClectrlcIté
RADIOTHËRAPm
IMMELMANN. — Traitement de la bronchite chronique et de
Pasthme bronchique par les rayons ROntgen.
L'auteur distingue une bronchite asthmatique et une maladie qui
se traduit par des accès d'asthme aigu, le malade n'ayant pas d'autres
troubles. Les deux formes réagissent favorablement aux rayons de
Rôntgen. Les phénomènes disparaissent souvent après deux séances.
Schilling, qui a le premier employé cette méthode, admet une action
des rayons sur le3 cellules muqueuses. D'après l'opinion de l'auteur,
le traitement supprime à la fois les troubles sécrétoires et les troubles
respiratoires, car les cellules sont obligées de rejeter plus rapidement
leur sécrétion, n existe aussi une relation avec les cellules éosinôphiles
et les cristaux de Charcot-Leyden qu'on rencontre dans les deux affec-
tions, et celles-ci sont favorablement influencées par les rayons X.
^I. Lévy-Dom a également observé des cas d'asthme traités par la
radiothérapie. Dans un certain nombre de cas, le traitement a échoué.
Mais il est très difficile de savoir si, dans les cas où le traitement réussit,
le résultat n'est pas seulement subjectif. L'auteur a obtenu des résul-
tats très frappants, car des enfants qui avaient quitté l'école ont été
rétablis en quelques jours. Il ne croit pas qu'il y ait une action sugges-
tive, mais, même dans ce cas, le traitement mérite d'être pris en consi-
dération par ses résultats. — (La Méd. moderne j 26 fév. 1908.)
[>E CR\ENB. — Leucémie myélogène, traitée par la radiothérapie.
f" L'auteur présente un malade âgé de trente-trois ans, entré dans
le service de M Stiénon en juillet dernier afin d'être soumis à la
radiothérapie, le diagnostic de leucémie ayant été fait à Charleroi,
après examen du sang.
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2^0 ARCHIVES D'ELEGTRIGITé MÉDICALE.
A son entrée, le malade présentait une splénomégalie considérable :
la rate dépassait à droite l'ombilic et descendait dans la fosse iliaque.
L'examen du sang décelait une leucémie myélogène typique.
Le malade fut alors soumis au traitement radiothérapique seul à
raison de deux séances par semaine pendant plusieurs mois, puis d'une
séance, l'irradiation ne portant que sur la rate.
Sous l'influence de ce traitement, tous les sjmiptômes se sont
amendés. La rate a diminué de volume dans des proportions consi-
dérables : elle est encore palpable, mais ne dépasse plus de deux travers
de doigt le rebord des fausses côtes gauches.
Le poids de cet homme, qui était de 61 kilog. 700 le 22 juillet 1907,
s'élève à présent à 69 kilog. 500. Son état général est excellent.
Quant à la composition du sang, elle s'est modifiée de la manière
suivante :
Le taux de l'hémoglobine, de 45 0/0 à l'entrée, est à présent de
85 0/0 (app. de Fleischl-Miescher). Le nombre des globules rouges
s'est élevé de 4 500 000 à 6 000 000 environ; celui des globules blancs
est tombé de 400 000 à 14 000.
La formule leucocytaire s'est également modifiée; cependant les
formes anormales, tout en diminuant de nombre, n'ont pas complè-
tement disparu.
Dans la plupart des cas de leucémie myéloïde traités par la radio-
thérapie, il y a guérison clinique, mais non guérison hématologique
complète.
Il est à remarquer dans le cas présenté que seule l'action des
rayons X a été mise en œuvre. — (La Policlinique, 15 févr. 1908.)
L' Imprimeur-Gérant : G. Gouwouilhoi.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouiuiot, rue Guiraudc, 9-11.
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i& AxNNÉE. N» 285 iO avril 1îW8.
ARCHIVES
DlLECTRIClTÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Premier Congrès annuel des médecins de langue française s'oc-
cupant de physiothérapie. — Programme : Mercredi 22 avril. — Ouver-
ture du Congrès. Question à l'ordre du jour : Les agents physiques dans le
diagnostic et le traitement des traumatismes articulaires et osseux.
Rapporteurs: MM. Belot (radiographie), Dagron (massage), Laquerrière
(éleclrothérapie), de Munter (mécanothérapie), Durey (méthode de Bier),
Pariset (hydrothérapie).
Discussion des rapports et communications sur le même sujet.
Jeudi 23 (matin). — Communications diverses.
Jeudi (soir). — Question à l'ordre du jour : Les agents physiques dans le
diagnostic et le traitement des névrites et névralgies.
Rapporteurs : MM. Albert Weil (photothérapie), Dausset (thermo-aéro-
thérapie), Haret (radiothérapie), Faure Beaulieu et Barcat (radium thérapie),
Kouindji (massage et rééducation), Lagrange (mécanothérapie), Libottc
(hydrothérapie), Zimmern et Delherm (électrothérapie).
Discussion des rapports et communications sur le même sujet.
Exposition rétrospective des applications de l'électricité à Mar-
seille. — A TExposition internationale d'électricité sera jointe une expo-
sition rétrospective des applications de l'électricité, et c'est M. E. Sartiaux
qui a accepté la présidence du Comité chargé de centraliser les appareils.
M. E. Sartiaux avait déjà organisé en 1900 une exposition semblable et
Ton sait avec quel succès! Nous sommes sûrs que l'Exposition de Marseille
aura le même.
Voici la composition du Comité de l'Exposition rétrospective :
Président : M. E. Sartiaux, ingénieur électricien, vice -président de la
Commission B du Comité général de propagande.
ARCU. O'ÉLEGTR. MJSD. — KJ08. 19
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2^2 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MEDICALE.
Vice-Présidents : MM. Blondel, ingénieur des ponts et chaussées; Fabry,
professeur à la Faculté des sciences de Marseille; Janet, directeur de l'École
supérieure d'électricité.
Membres : MM. Armagnat, rédacteur en chef de V Industrie électrique;
Barbillion, professeur à la Faculté des sciences de Grenoble; H. Becquerel,
membre de Tlnstitut, professeur au Muséum et à TÉcole polytechnique,
Ingénieur en chef des ponts et chaussées; Blondin, directeur de la Revue
électrique; Dalemond, directeur de V Éclairage électrique; Gall, adminis-
trateur de la Société d'électrochimie; Guillebot de Nerville, ingénieur;
Milde, ingénieur-constructeur électricien; Montpellier, directeur de V Élec-
tricien; Monnier, professeur à l'École centrale; Renault, docteur; Turpain,
professeur à la Faculté des sciences de Poitiers; Violle, membre de l'Ins-
titut, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers; Guyot, ingénieur des
ponts et chaussées, chargé du service des phares à Marseille ; Swingebauw,
professeur à la Faculté des sciences à Lille.
Secrétaire: M. Aliamct, inspecteur, chef du Laboratoire électrotechnique
au chemin de fer du Nord.
Parmi les objets déjà promis à cette exposition, on peut compter qu'on y
verra une collection complète de types anciens de lampes à incandescence,
types rassemblés par M. E. Sartiaux. M. Barbillion y adressera une intéres-
sante collection de parafoudres et M. Cordier, commissaire général, y
réunira les isolateurs pour très haute tension.
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vmimwmmmi
DANS
LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES ET DES NÉVRITES
Par les D" BARCAT et André DELABiARRB.
Si le traitement des dermatoses et des néoplasmes superficiels a
donné lieu déjà à de nombreuses observations qui ont démontré à ce
point de vue la valeur thérapeutique du radium, il n'en a pas encore
été de même pour les affections du système nerveux et en particulier
pour les névralgies et les névrites qui sont à Tordre du jour de ce
Congrès.
Toutefois il existe un certain nombre de faits qui font bien présager
de l'avenir réservé dans ce domaine à ce nouvel agent de physio-
thérapie, et c'est l'état actuel de la radiumthérapie envisagée à ce
point de vue spécial que nous nous efforcerons d'exposer.
Mais avant d'aborder l'étude des faits cliniques, nous devons dire
un mot des recherches de laboratoire qui ont été faites en vue d'étu-
dier l'action du radium sur le système nerveux et qui pourraient nous
aider à en comprendre les effets.
Action physiologique du radium sur le système nerveux.
Parmi ces recherches, que nous ne pouvons exposer en détail sans
sortir du cadre de notre travail, la plupart, ne portant à la vérité
que sur le système nerveux central, peuvent cependant nous inté-
resser à un point de vue général. Elles montrent que:
lo Le système nerveux est particulièrement sensible au rayonne-
ment du radium, car lorsque Ton y soumet l'organisme entier d'un
petit animal, c'est par des phénomènes nerveux (paralysies et convul-
sions) que se traduit surtout cette action. (Expériences de Danysz
sur des souris. C. R. Acad. des Sciences^ fév. 1903. — Expériences ana-
logues de Heineke, London, Boden, Apolant, Obersteiner.)
2<» Ces phénomènes (paralysies et convulsions) sont plus précoces
si l'application du radium a été localisée aux centres nerveux.
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2Â4 ARCHIVES D*éLEGTRIGITé MEDICALE.
3° Ils correspondent à des lésions anatomiques qui varient avec
rage des animaux, suivant que le système nerveux est mal protégé
par un squelette encore cartilagineux et par suite perméable à tous
les rayons, même peu pénétrants, ou bien qu'au contraire il est
défendu par une ossification complète, ne laissant passer que les
rayons pénétrants. Chez les animaux jeunes la mort survient rapide-
ment, et on trouve au niveau des centres nerveux de la congestion
et des hémorragies. Par contre, chez les adultes, la mort est lente et
Ton constate soit Tabsence de toute altération appréciable (Danysz),
ce qui semble prouver alors une action purement dynamique du
radium, soit dans d'autres cas des lésions atrophiques (London, atro-
phie de la moelle).
D'autres faits malheureusement peu nombreux portent sur les
modifications des nerfs périphériques. Ils prouvent que des lésions
de névrite peuvent être engendrées par le rayonnement très prolongé
du radium (névrite optique et rétinite chez un lapin exposé pendant
trois mois à l'action de bromure de radium pur — et à une distance
de 33 centimètres — London). Ils montrent aussi que de faibles doses
(rayonnement 100 000 de 30 minutes à 3 heures) appliquées sur le
trajet d'un nerf peuvent déterminer l'anesthésie et l'analgésie com-
plète dans la zone de distribution sous-jacente au point d'application.
(Expériences de Beck sur le sciatique des lapins : sur 13 essais, 8 posi-
tifs — 1905.)
Que déduire de ces faits, dans la plupart desquels le radium a été
employé à doses massives et non thérapeutiques? Nous ne devrons
en retenir qu'une notion intéressante : c'est la sensibilité toute spé-
ciale du système nerveux au radium. C'est aussi l'action congestive
des rayons peu pénétrants (jeunes animaux), s'opposant à l'action
plutôt dynamique des rayons pénétrants (animaux adultes). Il serait
plus intéressant, à la vérité, de savoir ce qui se passe lorsqu'on emploie
le radium à doses thérapeutiques : son action est-elle purement dyna-
mique, ou bien produit-il des modifications anatomiques? Cette
question n'est pas résolue et appelle des recherches précises. Nous
croyons cependant devoir mentionner qu'au cours des études faites
par M. H. Dominici avec l'un de nous sur l'action du radium sur
le tissu conjonctivo-vasculaire, il a été constaté sur les filets nerveux
du derme et de l'hypoderme une modification consistant surtout en
l'hypertrophie des noyaux des cellules conjonctives de la gaine lamel-
leuse. Mais n'insistons pas sur ces faits, qui demandent à être com-
plétés ou confirmés, et envisageons maintenant la question au point
de vue clinique.
Faits cliniques.
Nous pensons qu'il n'y a pas lieu de limiter notre étude à la névral-
gie pure, sine maleria, ou à la névrite idiopathique, mais que nous
devons aussi parler de ces affections quand elles sont secondaires
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LE RADIUM DANS LB TRAITEMENT DES NEVRALGIES. 2^5
à des lésions néoplasiques ou inflammatoires, ou d'origine cen-
trale.
Faisons d'abord observer que dans la plupart des cas de néoplasmes
traités par le radium, les auteurs notent l'atténuation et même la
disparition des douleurs.
M. Foveau de Courmelles signale l'action calmante du radium au
Congrès de Berne (1902) et à la Société d'odontologie (1903).
M. A. Darier (1903) fait remarquer ces mêmes effets analgésiques
dans un cas d'épithélioma térébrant de l'orbite et dans plusieurs
autres cas (irido-cyclite, iritis suraiguë, goutte, cystite, panaris).
En 1904, il communique ces faits à l'Académie de médecine et y
ajoute deux observations : l'une d'une névralgie orbitaire ayant
résisté six mois à tout traitement et qui fut guérie par des applica-
tions de faibles échantillons de radium (activités variant de 1 000
à 7 000; durée des séances variant de deux à six heures par jour).
L'autre concernant une paralysie faciale récente qui fut guérie du
jour au lendemain.
M. le Prof. Raymond, qui fut son rapporteur, contesta la constance
de l'efficacité du radium et cita plusieurs cas de névralgies faciales,
occipitales ou intercostales rebelles qu'il avait traitées par le radium
avec M. Zimmem sans autre résultat qu'une légère sédation obtenue
dans un seul cas, après les deux premières applications. Quant au cas
de paralysie faciale de M. Darier, et dans lequel on n'avait pas cons-
taté la réaction de dégénérescence, il attribua sa guérison soit à une
heureuse coïncidence, soit à la suggestion.
M. Foveau de Courmelles au Congrès de Pau (1904) publie un cas
de névralgie faciale ayant résisté à l'élongation et à la section, et qui
fut guérie en quatre jours après, applications quotidiennes d'une poudre
radifère d'activité très faible (250).
En juillet 1904, MM. Raymond et Zimmern rapportent à l'Aca-
démie de médecine plusieurs cas de névrites ou névralgies traitées
par des applications de cinq à vingt-cinq minutes d'un fort échan-
tillon de radium consistant en 7 centigrammes de bromure de radium
pur contenu dans une ampoule de verre. Ces cas se divisaient en
résultats négatifs et résultats positifs. Les cas négatifs comprenaient
des troubles fonctionnels sans lésions organiques, ainsi qu'une para-
lysie faciale grave avec réaction de dégénérescence et une névralgie
faciale rebelle depuis huit ans à tout traitement, même électrique.
La catégorie des faits positifs consistait en la disparition des douleurs
en ceinture des crises gastralgiques et des douleurs fulgurantes chez
quatre tabétiques pour lesquels des applications le plus souvent très
courtes, faites au niveau des points les plus douloureux et au nombre
de une à deux, suffirent à amener une sédation sinon définitive, du
moins durable. La suggestion, disent MM. Raymond et Zimmem, n'y
fut pour rien, car pour l'éliminer, un tube de verre sans radium fut
appliqué dans les mêmes conditions et sans résultat. Il est à noter
que les malades ainsi traités présentèrent de la radiumdermite aux
points d'application.
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246 ARCHIVES D'ÉLEGTRIGITé MEDICALE.
M. Foveau de Courmelles dit avoir depuis obtenu trois succès ana-
logues chez des tabétiques.
Rehns (Société de biologie, juillet 1904) déclare n'avoir eu que des
insuccès lorsqu'il voulut modifier la sensibilité dans des cas patho-
logiques, n cite cependant un cas d'anesthésie tabétique dans lequel
la sensibilité tégumentaire fut ramenée par des applications de deux
à quinze minutes d'un échantillon de 10 milligrammes de bromure
de radium pur. Un succès analogue fut obtenu par lui dans un cas
de névrite lépreuse.
En octobre 1906, M. Wickham (Annales de dermatologie) a publié
une série de faits, parmi lesquels plusieurs névralgies et névrites.
Après avoir cité deux cas où l'analgésie ne fut pas obtenue, l'auteur
signale un cas de crise douloureuse de gastrite subaiguë et deux cas
de sciatique chronique pour lesquels les résultats furent « fort encou-
rageants ». Dans le même travail, M. Wickham parle d'un cas de
zona de la région cervicale dans lequel l'analgésie s'est faite presque
complète dès une première séance de dix minutes répétées en six
places différentes. Il y eut à plusieurs reprises un retour des douleurs
quarante-huit heures après chaque séance, mais une nouvelle appli-
cation amena chaque fois la même analgésie, qui devint définitive
après huit séances. Pour la plupart de ces cas, M. Wickham a utilisé
l'appareil dont s'était autrefois servi Soupault pour ses recherches
sur la radiumthérapie du rhumatisme articulaire. Cet appareil, muni
d'un écran d'aluminium de 1/10 de millimètre d'épaisseur, renfermait
5 centigrammes de bromure de radium d'activité 500 000 et donnant
un rayonnement extérieur de 48,000 dont :
a = 0
P = 89 Vo
Y = 11 o/o
Les applications furent d'une durée inférieure à quinze minutes
et, même répétées à la même place plusieurs iour$ de suite, ne don-
nèrent aucune réaction à la peau.
M. H. Dominici a bien voulu nous' communiquer plusieurs cas
inédits sur l'action analgésique du radium. Nous les relatons som-
mairement. Ce sont :
1° Cinq cas de cystite tuberculeuse étudiés dans le service du
D' Albarran en collaboration avec le D' Ertzbischoff; trois malades
présentèrent une sédation nette qui persista pendant plusieurs
semaines; chez un autre, le résultat fut douteux; le cinquième, qui
présentait en outre de la polyurie, ne fut nullement amélioré. Cette
série de malades fut traitée au moyen de deux appareils à vernis,
munis d'un écran de plomb de 1 millimètre d'épaisseur et de vingt
feuilles de papier superposées. Le premier comprenait 20 centigrammes
de sulfate de radium, d'activité 500 000. Le deuxième était composé
de 10 centigrammes de sulfate de radium, d'activité 500 000. Ces
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LE RADIUM DANS LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES. 2^7
appareils ainsi engainés fournissaient un rayonnement essentielle-
ment de type yO)-
2» Deux cas de névralgie intercostale a frigore qui guérit par trois
applications de cinq minutes sans écrans de l'appareil 500 000-20 cen-
tigrammes, déjà mentionné.
3^ Quatre cas de névralgie sciatique de type rhumatismal.
Parmi ces cas, deux négatifs furent traités par des applications
répétées et courtes des deux appareils ci-dessus décrits et sans écrans.
Les deux autres, qui guérirent en l'espace de quelques jours,
furent traités :
Le premier, par une toile à sel collé d'activité 1 000 et mesurant
9 centimètres sur 14 centimètres.
Le deuxième par trois à quatre applications, de une heure et demie
à deux heures chacune, faites avec les deux mêmes appareils munis
d'un écran de plomb de 1 millimètre d'épaisseur et de vingt feuilles
de papier.
En Italie, M. Bongiovanni (*) a publié en 1907 quatre cas de
névralgies et deux cas de paralysies faciales traitées avec succès par
le radium (appareils à sels inclus dans du vernis). Dans ces deux
paralysies faciales, la réaction de dégénérescence existait « partielle-
ment »; l'un d'eux intéressait le nerf à la partie inférieure du canal
de Fallope : im appareil de 2 centigrammes, d'activité 100 000, fut
appliqué à une distance de 5 millimètres de la peau, en im point
correspondant au trou stylo -mastoïdien; un autre appareil de
10 centigrammes, d'activité 500 000, fut posé à une distance de
5 centimètres de la peau; pendant huit jours on répéta les applica-
tions le long du trajet des branches nerveuses dans toute la moitié
droite de la face; le sixième jour, commençait à reparaître l'exci-
tation volontaire des muscles, bien qu'il manquât. encore l'excitabilité
électrique du nerf; le septième jour, l'excitation électrique était
récuj)érée ainsi que la motilité volontaire.
Dans l'autre cas, répondant au tableau de la paralysie faciale a fri-
gore, on appliqua l'appareil de 2 centigrammes d'activité 100 000
pendant deux heures, à la distance de 2 centimètres de la peau; douze
autres séances semblables furent faites les jours suivants en déplaçant
chaque fois l'appareil, de façon à recouvrir toute la moitié droite de
la face ; la motilité volontaire commença à reparaître dès la première
séance et la guérison fut parfaite au quinzième jour.
Les quatre cas de névralgies sont : 1<> une névralgie sus-orbitaire
avec accès violents et fréquents, attribuée à l'anémie : elle fut traitée
par l'appareil de 2 centigrammes d'activité 100 000, comme ci-dessus,
le globe oculaire étant protégé par un diaphragme de plomb; après
0) L'appareil 500 000-20 centigrammes, avait un rayonnement global sans
écran de 300 000 se décomposant en a 10 0/0, p 75 à 80 0/0, y 10 à 15 0/0.
I/appareil 500 000-10 centigrammes a un rayonnement global sans écran
de 480 000 se décomposant en a 10 0/0, p 87,5 0/0, y 2,5 0/0.
C) Ce résumé du travail de M. Bongiovannl a été fait d'après la traduction
que nous devons à M. Faure-Beaulleu.
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2^8 ARCHIVES D'éLECTRIGiré M^DIGALE.
vingt-cinq minutes d'application, les douleurs disparurent aussitôt,
ne laissant qu'une sensation d'endolorissement et de fourmillement;
le lendemain, des accès de même intensité se reproduisirent, mais
plus espacés ; une deuxième application d'une demi-heure les fit dis-
paraître, mais par suite de la persistance de l'hyperesthésie, et parti-
culièrement aux points de Valleix, on fit trois autres applications
d'une demi-heure chacune, et au cinquième jour tout trouble avait
disparu définitivement.
Les deuxième et troisième cas, tout à fait analogues, guérirent, le
premier en trois séances d'une demi-heure chacune, le second en
neuf séances.
Le quatrième, dû à l'infection malarienne, était caractérisé par
des accès quotidiens de névralgies sus-orbitaires précédés de grands
frissons et suivis de sueurs abondantes. Cinq applications comme ci-
dessus, d'une durée totale de trois heures, amenèrent une sédation
marquée dès la première séance et la disparition des accès dès le
septième jour. Notons qu'aucun de ces cas ne présenta de radium-
dermite.
Tels sont les faits qui, à notre connaissance, ont été publiés sur ce
sujet tant en France qu'à l'étranger.
Ils npps suggèrent quelques réflexions que nous voudrions exposer
avant de conclure.
Remarques.
Nous devons faire observer que la plupart des observations man-
quent de la précision suffisante : on n'indique souvent ni la superficie
des appareils employés, ni leur rayonnement utile, ni la composition
en a, ^ et v de ce rayonnement.
Toutefois, nous pouvons dire que les appareils en question consis-
tant en sels de radium enfermés dans des récipients de verre ou de
métal, ou inclus dans du vernis, n'émettaient pour la plupart ni a ni ^
mous, rayons qu'arrêtent entièrement les écrans de faible épaisseur (*).
C'était là une circonstance heureuse, car on sait que ces rayons
peu pénétrants sont les plus altérants pour les téguments; mais ces
appareils laissaient passer avec les y, qui semblent à la fois les plus
puissants au point de vue dynamique et analgésique et les moins alté-
rants pour les tissus, les 3 durs qui ne sauraient non plus être appli-
qués sur la peau trop longtemps sans déterminer de dermite. En
outre, aucune précaution n'était prise contre l'action également nocive
des rayons secondaires (*) engendrés par le passage du rayonnement
0) D'après M. Beaudoin, les a sont arrêtés par environ 4/100« de millimètre
d'aluminium ou par 4 à 5 centimètres d'air, les {î par 3 à 4 millimètres d'alu-
minium ou 5/1 0<^ à 6/10® de millimètre de plomb environ.
(*) Les rayons secondaires produits par la traversée du plomb parles rayons y
sont arrêtés par des corps de faible densité (feuilles de papier par exemple).
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LE RADIUM DANS LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES. 2^9
à travers la paroi de verre ou de métal des appareils, ou même, bien
qu'en plus faible proportion, à travers le vernis.
A la vérité, M. Bongiovanni, en éloignant le radium des téguments,
a pu éviter l'action irritante des a et des rayons secondaires : ce qui
lui permit de faire agir un appareil puissant (10 centigrammes,
500 000) pendant une heure et sans altérer la peau. Mais dans des
cas plus rebelles que les siens, il eût été, croyons-nous, arrêté par la
radiumdermite, radiumdermite qui empêcha les autres expérimen-
tateurs de proportionner l'application à la ténacité de l'affection.
D'autre part, dans son travail on ne voit pas que soient mentionnées
d'une façon précise l'intensité non plus que la qualité du rayonne-
ment utilisé, n nous semble que jusqu'ici la technique la plus précise
est celle que le D' H. Dominici a préconisée ('). Elle consiste, comme
on l'a vu, dans la flltration du rayonnement par des écrans appro-
priés de façon à éliminer les a, les ^ (plomb laminé) et les rayons
secondaires provenant du plomb (écrans à faible densité). Elle permet
des applications très prolongées et nous paraît être la méthode de
choix toutes les fois que l'on veut agir avec insistance et profondé-
ment tout en épargnant les téguments. C'est le cas des névralgies et
névrites rebelles.
CONCLUSIONS
Les faits cliniques ne sont pas assez nombreux et la méthode n'est
pas assez fixée pour que l'on puisse établir des conclusions fermes.
Toutefois :
1° La valeur thérapeutique du radium comme agent analgésique
dans les névralgies et les névrites est nettement prouvée par des
faits positifs et dans lesquels on ne peut invoquer la suggestion (Ray-
mond et Zimmern);
2° Cette action se montre actuellement inconstante;
3*> Le radium a été efïlcace dans plusieurs cas de paralysie faciale,
dont deux avec réaction partielle de dégénérescence (Bongiovanni);
4^ Il est permis d'espérer que l'ensemble des résultats aurait été
plus favorable avec une meilleure technique.
(») Congrès de médecine, octobre 1907 ; Bulletin général de thérapeutique,
février 1908 ; Bulletin de la Société de dermatologie, mars 1908.
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B
PREMIER CONGRÈS FRANÇAIS DE PHYSIOTHÉRAPIE
(PAQUES 1908)
R0NTGEN0GR4PHIE ET RONTGÉNOSCOPIE
LES AGENTS PHYSIQUES DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT
DES TRAUMATISMES ARTICULAIRES ET OSSEUX
Par le D' J. BBLOT,
Assistant de radiologie à rhôpiUl Saint-Antoine.
De tous les agents physiques dont l'étude constitue l'objet de ce
Congrès, seuls les rayons de Rôntgen peuvent aider au diagnostic des
traumatismes articulaires et osseux; parfois les renseignements qu'ils
fournissent présentent un intérêt capital. Là, s'arrête leur rôle.
Jusqu'à présent, en effet, on n'utilise pas ces radiations pour le
traitement de ces lésions. Tout au plus quelques essais thérapeutiques
ont-ils été tentés sur des affections consécutives aux traumatismes
articulaires et osseux : les résultats ne sont pas suffisamment probants
pour être retenus.
1° Principe. — Un premier point sur lequel il est nécessaire d'at-
tirer l'attention est le suivant: «La rôntgénographie et la ront-
génoscopie doivent-elles être considérées comme des éléments de
diagnostic ou constituent-elles une méthode d'analyse scientifique^
indépendante du diagnostic et destinées à le vérifier, voire même à le
contrôler? »
Personne n'ignore la campagne menée depuis quelque temps par
certaines personnalités dans le but de faire triompher cette seconde
manière d'envisager la question. Je n'insisterai pas sur cette peu inté-
ressante polémique; sous les grands mots d'enquête scientifique,
d'équité, de contrôle, etc., se cache un intérêt personnel maladroite-
ment dissimulé.
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RÔNTGéNOGRAPHIG ET RÔNTGÉN08C0PIE. 25 1
Le médecin qui examine un malade est- libre d'utiliser toutes les
ressources de son art pour établir un diagnostic et porter un pro-
nostic.
L'exploration à l'aide des rayons X ( st un des nombreux procédés,
journellement mis en œuvre, pour arriver à la découverte de la vérité.
Les rayons de Rôntgen, au même titre que l'auscultation, la percus-
sion, la palpation, etc., constituent un des moyens d'investigation
que nous utilisons au cours de nos examens. De la comparaison et de
l'étude critique des divers renseignements ainsi obtenus, découle le
diagnostic, œuvre de jugement.
n s'ensuit que la radiographie et la radioscopie n'ont pas pour but
de contrôler le diagnostic, de le confirmer ou de l'infirmer : les rayons X
aident à l'établir et doivent entrer en ligne de compte au même titre
que les autres procédés.
L'application de cette méthode d'investigation à l'étude des trau-
matismes articulaires et osseux est donc essentiellement du domaine
médical. La radiographie, la radioscopie ne donnent pas le diagnostic
tout fait. Elles ne peuvent permettre de 1î contrôler. Succédant à
l'examen clinique, elles apportent au praticien des données nouvelles
qui vont lui permettre plus de précision et de sûreté dans son diag-
nostic, moins d'hésitation dans sa thérapeutique.
2^ Examen rôntgénologique. — En présence d'un blessé, comment
doit être pratiqué l'examen rôntgénologique?
Le médecin rôntgénologiste commence par examiner diniquement
le malade. D s'enquiert des conditions dans lesquelles s'est produit le
traumatisme et des circonstances qui l'ont accompagné. Puis il procède
à l'étude clinique proprement dite, suivant avec précaution le membre
lésé, recherchant les signes classiques des fractures et luxations; en
un mot, il oublie un moment qu'il est rôntgénologiste, pour ne se
souvenir que de ses connaissances médicales.
Tous les renseignements ainsi acquis vont servir de jalons piur les
recherches rôntgénologiques.
Quel que soit le membre lésé, qu'il s'agisse d'une fracture ou d'une
luxation, il me paraît nécessaire de faire précéder la rôntgénographie
d'un examen rôntgénoscopique. Celui-ci se pratiquera à l'aide du
châssis porte-ampoule de Béclère, si le malade peut se tenir debout.
Quand le blessé ne peut rester dans la position verticale, on l'examine
sur une table spéciale : il est couché sur une toile bien tendue au-des-
sous de laquelle se déplacent, commandés par le pied, l'ampoule et le
diaphragme. J'ai fait construire par Gaiffe un dispositif universel
qui permet toutes ces recherches.
L'ensemble du membre sera étudié de façon à localiser la ou les
lésions osseuses. Le point intéressant sera examiné avec plus de pré-
cision, grâce au jeu du diaphragme-iris. L'ampoule, l'écran, le blessé,
seront déplacés de façon à observer sous plusieurs incidences la légion
malade; on fera ainsi rapidement ce que j'ai appelé le tour de la lésion.
On déterminera, d'une part, le point précis sur lequel doit porter
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252 ARCHIVES D'^LECTRIGITé MéDIGALE
répreuve rôntgénographique, et d'autre part la position qu'il faut donner
au membre traumatisé pour obtenir les renseignements les plus nets.
En même temps on verra si plusieurs épreuves en des positions diffé-
rentes sont nécessaires. Dans les luxations, en particulier, l'examen
rôntgénoscopique sera des plus intéressants, car il nous révélera les
positions successives qu'occupent les os lorsqu'on mobilise le membre
malade. A ce point de vue, la rôntgénoscopie présente un intérêt
indiscutable.
Cette façon de procéder évitera ces immenses rôntgénographies, pour
la plupart œuvres de rôntgénographes non médecins, sur lesquelles on
ne peut saisir aucun détail, parce qu'elles manquent de netteté; une
épreuve rôntgénographique étant d'autant moins nette qu'elle est
plus étendue. La rôntgénographie sera limitée au point malade, précé-
demment déterminé par l'examen rôntgénoscopique.
Ceci me conduit à dire, avec Albers-Schônberg, que pour obtenir de
bonnes épreuves rôntgénographiques, il faut supprimer le plus possible
les rayons parasites qui viennent flouer l'image. On arrive à ce résultat
soit à l'aide de diaphragmes de plomb placés sur le membre rôntgéno-
graphie, soit mieux en utilisant un cylindre compresseur: je viens
d'en faire construire par GaifTe un modèle nouveau.
De deux facteurs principaux dépend l'excellence du résultat; le
membre malade doit garder une immobilité absolue, et les. rayons
employés doivent être peu pénétrants (environ 5 dg. B.). Avec un
temps de pose convenable, on obtiendra des épreuves présentant de
fins détails de structure. Dans l'étude rôntgénologique des traumatismes
articulaires et osseux, il est nécessaire que la structure osseuse soit
apparente dans ses plus fins détails. A ce point de vue, la plaque
photographique est préférable à l'écran lluoroscopique.
L'examen clinique et l'inspection à l'écran du membre traumatisé
permettront de choisir la meilleure position à donner à ce membre pour
l'épreuve rôntgénographique. Il s'ensuit qu'une position et une techni-
que uniformes sont à rejeter. Je sais bien que dans beaucoup decasles
positions classiques seront les meilleures, mais il n'en est pas toujours
ainsi. J'en dirai autant de la distance entre l' anticathode de la plaque,
facteur que certains auteurs ont voulu rendre intangible. A en croire
les partisans de cette technique, la rôntgénographie serait quelque chose
d'analogue à la méthode anthropométrique de M. Bertillon. Les épreu-
ves seraient classées, cataloguées et comparées entre elles; la valeur
des ombres, leur plus ou moins grande opacité permettraient de suivre
l'évolution du mal, son aggravation ou sa régression, indépendam-
ment des signes cliniques et de l'examen du malade.
Quelque suggestive que puisse paraître cette façon d'envisager la
question, elle est contraire à la réalité. L'épreuve rôngénographique ne
nous fournit que des ombres plus ou moins précises et non un docu-
ment exact et indiscutable, un diagnostic tout fait; elle ne tire sa
valeur que de l'interprétation qui en est faite.
Souvent dans les fractures, et particulièrement dans les luxations,
plusieurs rôntgénographies seront nécessaires; il pourra être utile de
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RÔNTGENOGRAPHIE ET RÔNTGBNOSCOPIE. 203
faire deux épreuves, une de face, l'autre de profil (à 90o). Mais là
encore, je trouve illusoire et trop absolue Topinion de certains rôntgé-
nographes qui n'admettent pas que l'on procède autrement. Ce qui
importe, c'est de montrer, sous son jour le plus vrai, avec les détails
les plus précis, la lésion qui est recherchée; ce n'est pa> d'obtenir
10, 15, 20 épreuves comparables entre elles. En effet, si l'on veut
serrer la question d'un peu plus près, on est forcé d'admettre que
cette comparaison ne peut présenter toute la rigueur que l'on veut
lui attribuer; il faudrait pour cela qu'il existât des maladies, et non
des malades. Ce rigorisme tout auréolé d'un vernis scientifique, ne
prouve, au fond, chez ceux qui s'y cantonnent, qu'une connaissance
imparfaite des sciences médicales.
Bien plus importante est, à mon avis, la méthode stéréoscopique.
Elle me paraît indispensable dans presque tous les cas de luxations
et nécessaire dans la plupart des fractures. La rôntgénographie stéréo-
scopique, en nous donnant le relief, nous renseigne sur l'étendue et la
profondeur des lésions, sur la limite des déplacements; elle nous
montre les os en place.
30 Interprétation. — Il ne suffit pas d'avoir obtenu une bonne
épreuve rôntgénographique; il faut encore l'interpréter, et c'est là
le point délicat.
A mon avis, le rôntgénologiste doit interpréter lui-même l'épreuve
qu'il a obtenue; le plus souvent, il se réunira avec le chirurgien qui lui
a adressé le blessé, pour étudier avec lui l'ensemble des signes fournis et
en déduire le diagnostic. Pour mon compte, je ne me permets jamais
d'interpréter une rôntgénographie que je n'ai pas faite, et se rapportant
à un malade que je n'ai pas examiné. Je crois que si l'on voulait se
conformer à cette règle, on éviterait bien des erreurs et bien des cri-
tiques.
L'interprétation des rôntgénogrammes réclame, pour être bien con-
duite, un ensemble de connaissances anatomiques, pathologiques et
cliniques, fruit de longues années d'études et de séjour à l'hôpital : le
rôntgénologiste doit donc être médecin.
n ne doit pas avoir oublié l'anatomie normale; le meilleur moyen
de reconnaître une lésion osseuse est de savoir sous quel aspect l'os
intéressé se présente quand il est sain; j'en dirai autant des articu-
lations, n ne doit pas ignorer les variétés anatomiques et les anomalies
du système osseux. En présence d'une image difficile à interpréter,
il est nécessaire de songer à elles.
Chacun sait que chez les sujets jeunes, les points d'ossification, parfois
difficiles à identifier, peuvent faire songer à une fracture qui n'existe
pas. Au coude, en particulier, les noyaux épiphysaires, singulièrement
découpés, doivent être bien connus pour ne pas donner lieu à une
interprétation erronée.
J'ai déjà signalé, dans mon rapport au Congrès de Reims, le cas
de ce radiographe, prenant une fracture ancienne, consolidée, avec
ostéophytes, pour une lésion récente, un traumatisme nouveau s'étant
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254 ARCHIVES D'iLEGTRIGITÉ MÂDIGALB.
produit sur la même région. La connaissance de la physiologie du
système osseux et de ses conditions de réparation aurait évité une si
singulière interprétation.
Enfin, on tiendra compte de certains facteurs qui peuvent troubler
la netteté de l'image : c'est ainsi que l'œdème, l'infiltration des parties
molles, l'épanchement sanguin, etc., symptômes accompagnant ordi-
nairement les fractures et luxations, et pouvant modifier le résultat
rôntgénographique, devront être reconnus.
Je n'insisterai pas davantage sur ces considérations relatives à
l'interprétation des rôntgénogrammes; pour être intéressantes, elles
devraient se rapporter à des cas particuliers et quitter le champ des
généralités.
Quelques praticiens, peu au courant de la rôntgénographie, seront
peut-être surpris des difficultés que présente l'interprétation d'un
rôntgénogramme; ils pourraient croire que je les grossis à plaisir. Je
tiens à répondre brièvement à cet argument, car il est celui de la
plupart des gens qui parlent d'une question sans la connaître.
Il est bien évident qu'il n'est pas nécessaire d'être médecin pour
reconnaître une fracture sur l'épreuve rôntgénographique, quand
apparaît entre les deux fragments osseux une longue solution de
continuité. A ce titre, il suffit de regarder; il n'est pas besoin d'être
rôntgénographe, il faut simplement ne pas être aveugle 1 On peut, du
reste, ajouter que dans un cas aussi net, la rôntgénographie ne sert pas
à établir le diagnostic, pour lequel l'examen clinique est ordinairement
suffisant. Tous les cas ne sont pas aussi simples. Souvent les épreuves
sont d'une interprétation si difficile que les spécialistes eux-mêmes
sont hésitants et ne formulent leur avis qu'après une étude appro-
fondie. On s'en convaincra en prenant, au hasard, quelques épreuves
dans la collection d'un rôntgénologiste.
Si la rôntgénologie ne constitue pas un procédé thérapeutique direct
pour les traumatismes articulaires et osseux (quoique dans certaines
arthrites les rayons X aient été plus ou moins favorablement utilisés),
elle peut rendre de grands services au cours du traitement.
A Londres, au Geiss-Hospital, voici comment se pratique le traite-
ment d'un membre traumatisé.
Le blessé est mené dans la salle de pansement contiguë à l'instal-
lation rôntgénologique. Quand il a été déshabiUé, nettoyé et clinlque-
ment étudié, il passe à l'examen rôntgénoscopique: une rôntgénographie
est prise, si cela paraît utUe, et immédiatement développée. La réduc-
tion de la fracture ou de la luxation est faite ensuite, soit sous le
contrôle des rayons X, soit de préférence dans la salle de pansements.
L'appareil de réduction est mis en place. Aussitôt après, ou dès que le
plâtre est sec, si un appareU plâtré a été appliqué, un nouvel examen est
pratiqué, montrant si la réduction est complète, si la coaptation des
fragments est suffisante, etc. En moins d'une heure, grâce à l'organi-
sation de ce service, le tout est terminé, sans douleur pour le blessé.
Voilà une méthode que je voudrais voir adopter dans nos hôpitaux
parisiens et même dans la pratique journalière.
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RÔNTGÉNOGRAPHIE BT RONTGENOSCOPIE. 255
Chaque fois qu'il s'agit d'un traumatisme articulaire et osseux appa-
remment grave, le chirurgien devrait avoir recours aux rayons de
Rôntgen. Loin de moi l'idée de mettre en doute le sens clinique de
nos confrères, mais plus on possède de renseignements, plus est facile
la solution d'un problème. Et puis, il faut bien l'avouer, nombreuses
sont les fractures méconnues, fractures sans déplacement, prises pour
des entorses ou des contusions, et traitées par le massage, de jour en
jour plus douloureux.
Quand la réduction est faite, quand l'appareil de contention est
adapté, une nouvelle recherche rôntgénologique doit être pratiquée. Elle
montrera si tout est bien en place, si la réduction ne s'est pas accom-
pagnée de désordres osseux, etc., etc. Si quelque chose d'anormal est
révélé par l'écran ou la plaque photographique, l'appareU sera enlevé
et la réduction faite à nouveau.
Cette façon de procéder éviterait aux chirurgiens bien des ennuis
et donnerait aux patients une parfaite sécurité.
Il faut souhaiter qu'elle soit plus largement mise en pratique et
féliciter ceux qui ne s'en écartent pas.
Enfin, la rontgénographie pourra encore servir à suivre l'évolution du
cal osseux, à montrer les progrès de la réparation, à découvrir les
lésions osseuses et articulaires dont le traumatisme a pu favoriser
Féclosion (néoplasmes, tuberculose, etc.).
Conclusions. — Je terminerai en répétant que le seul but de
l'investigation rôntgénologique est a'aider le médecin à établir son
diagnostic^ son pronostic et sa thérapeutique.
L'examen clinique doit être suivi de l'examen rontgénoscopique;
celui-ci fixera sur la nécessité de la rontgénographie et renseignera sur
la position à donner au membre et sur le nombre d'épreuves à faire.
Il n'y a pas une méthode de rontgénographie, mais des procédés très
divers variant suivant les cas et les indications demandées. Certains
rôntgénographes, ceux entre autres qui critiquent « l'anarchie des posi-
tions et des mesures », pourront ne pas partager ma façon d'envisager
la question. S'ils veulent un instant rester médecins, se souvenir qu'il
existe des malades et non des maladies, ils comprendront, j'espère,
que l'absolutisme est aussi regrettable en rontgénologie qu'en théra-
peutique.
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PREMIER CONGRÈS
DES MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE
S'OCCUPANT DE PHYSIOTHÉRAPIE
RAPPORT
LA RADIOTHÉRAPIE
DANS LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES
Par le D' HARET,
Assislant de radiologie à Thôpital Sainl-Autoiiie.
A la suite des résultats remarquables obtenus sur le symptôme
douleur chez quelques malades traités par les rayons X, certains
praticiens ont soumis à la radiothérapie toutes sortes de névralgies
et ont été alors très surpris de n'obtenir que rarement d'heureux
résultats. Mais tout s'explique quand on recherche la cause de ces
insuccès. On ne trouvera pas plus dans la physiothérapie que dans la
pharmacologie un moyen toujours efficace pour faire disparaître
une névralgie. La névralgie est en effet un syndrome caractérisé par
des douleurs paroxystiques spontanées ou provoquées siégeant sur
le trajet des nerfs. Or nous savons que ce syndrome est lié à des causes
multiples, multiples aussi doivent donc être les moyens thérapeu-
tiques à mettre en œuvre. Ainsi comprendrons-nous qu'en radiothé-
rapie nous ayons certains succès contre certaines névralgies alors que
nous échouerons complètement dans le traitement de certaines autres.
Pour étudier l'action des rayons X sur ce syndrome, nous envisage-
rons donc les névralgies manifestement symptomatiques, en nous
attachant à l'effet du traitement sur leurs causes, ce sera l'objet
de la première partie de notre travail; en second lieu nous étudierons
la radiothérapie sur une autre catégorie de névralgies d'origine encore
bien obscure et dont le type est la névralgie du trijumeau. Nous verrons
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LA RADIOTHERAPIE DANS LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES. 287
dans chacun de ces deux départements les limites de notre action,
nous en déduirons les indications et les résultats du traitement. De
cet ensemble de faits nous tirerons la conclusion légitime sur la fré-
quence de l'opportunité de la radiothérapie (»).
Chez tout sujet présentant une névralgie il convient donc de cher-
cher tout d'abord la cause réelle de cette crise pour orienter le traite-
ment suivant l'étiologie, avec le maximum d'efficacité. Pour cette
raison nous ne nous occuperons pas des névralgies qui sont nettement
liées chez un malade à l'existence d'une syphilis : le traitement spé-
cifique sera en meilleure place ici que la radiothérapie. Il en sera de
même lorsque nous soupçonnerons comme cause la fièvre paludéenne,
une anémie grave, une intoxication; lorsque nous aurons affaire à
une névralgie intercostale liée à des lésions pulmonaires ou à des
troubles gastriques.
Tout autre sera la conduite à tenir lorsque l'apparition de cette
crise nous paraîtra subordonnée au développement d'une tumeur
agissant par compression sur un tronc ou des filets nerveux. Nous
devrons alors chercher à quelle sorte de tumeur nous avons affaire,
afin de savoir si les rayons X pourront avoir sur ses éléments propres
une action régressive quant au volume, partant une diminution de
la douleur par une diminution de la compression. C'est ainsi qu'on
a souvent signalé des améliorations à ce point de vue chez des malades
porteurs de sarcomes, de néoplasmes du sein, etc. Dans ces cas on a
irradié la région au niveau de laquelle se fait la compression, et les
douleurs n'ont pas tardé à s'amender, à disparaître même dans certains
cas suivant une marche parallèle à celle de la tumeur sous l'effet de ce
traitement. Nous eûmes l'occasion de traiter une malade qui nous fut
confiée par le D' Béclére, pendant une de ses absences, et dont l'histoire
fut tout à fait concluante à cet égard : Cette dame, âgée de soixante-
quinze ans, avait vu se développer au sein gauche un squirrhe qui
s'était étendu en surface à tout le côté, formant une sorte d? demi-
cuirasse; peu à peu des douleurs étaient survenues dans ce côté et
bientôt elles prirent une telle acuité que la malade ne fut soulagée
que par des injections de morphine renouvelées trois ou quatre fois
par jour. Soumise à ce moment à la radiothérapie, d'une façon assez
intensive, par le D' Béclére, elle constata une diminution rapide des
douleurs; on cessa l'administration de la morphine et à la troisième
séance hebdomadaire les névralgies avaient complètement disparu :
la tumeur était moins dure et avait notablement diminué de volume.
Quand nous vîmes le malade, plusieurs mois après le début du traite-
ment, les crises névralgiques n'avaient jamais reparu. Dans de tels
cas, la radiothérapie fait merveille parce que l'on peut agir sur la
cause. A côté de ceux-ci, prenons-en un autre qui semble s'en rappro-
cher, mais où cependant le résultat sera tout différent : le cas où une
(1) Les dimensions de ce cadre étant très restreintes, il nous a semblé qu'il
fallait complètement abandonner le côté bibliographique pour ne s'occuper
que de l'état actuel de la question.
▲BCH. D'iutcra. méo. — 190b. ao
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a58 ARGHIVES D'ELBCTRICrré MéDIGALB.
malade opérée ou non d'un néoplasme du sein prés3nte un énorme
œdème du bras correspondant, accompagné de violentes douleurs
dans ce membre, ici nous échouerons misérablement, car la cause
ne sera pas accessible à l'irradiation.
D'autre part, certaines névralgies siégeant au cou ou à la tête
et causées par la compression de masses ganglionnaires cervicales
ou de tumeurs de cette région sont également très bien influencées
par les irradiations de Rôntgen, mais parce que ces masses peu-
vent bénéficier du traitement radio thérapique ; l'observation suivante
le prouve parfaitement : Nous avions parmi nos malades une jeune
femme souffrant de douleurs aiguës du cou et de la tête, douleurs
causées par la compression qu'exerçait un lymphosarcome siégeant
au-dessus de la clavicule droite. La malade ne suivait que très irrégu-
lièrement le traitement, restant parfois trois semaines, un mois sans
se soumettre à une nouvelle séance radiothérapique alors que nous
avions réglé ce traitement pour faire une séance hebdomadaire. La
tumeur se comportait très bien sous l'effet de la radiothérapie : elle
régressait notablement. Or, les crises douloureuses diminuaient régu-
lièrement d'intensité quelques jours après chaque séance, pour repa-
raître, moins fortes cependant, lorsqu'une séance suivante n'avait pas
été faite dans les trois à quatre semaines, c'est-à-dire lorsque les rayons
avaient cessé d'agir sur la tumeur dont le volume tendait à s'accroître
de nouveau.
n n'est pas cependant nécessaire qu'une tumeur, agissant par
compression, soit superficielle pour que la radiothérapie ait une
action suffisante sur elle. Il existe certaines tumeurs extra-sensibles
aux rayons X, et lorsqu'on se trouvera en présence de celles-ci, même
profondément situées, on pourra s'attendre à un résultat heureux.
Tout dernièrement nous eûmes l'occasion de voir un cas absolument
démonstratif à cet égard. 11 s'agissait d'une fillette de douze ans
présentant un lymphadénome du cou, tumeur énorme, dont le mou-
lage fut fait et existe au laboratoire de radiologie de l'hôpital Saint-
Antoine. Après quatre séances de radiothérapie la tumeur avait
diminué de plus de moitié de son volume primitif. Au cours du trai-
tement, la jeune malade accusa des douleurs violentes de la région
lombaire et de l'abdomen; ayant pratiqué le palper, nous constatâmes
la présence d'une masse siégeant au-dessous de l'ombilic et un peu
à gauche, grosse comme une orange et cause très probable des dou-
leurs par la compression qu'elle exerçait sur les organes voisins.
Nous fîmes aussitôt de la radiothérapie sur cette région; après la
deuxième séance les névralgies avaient complètement disparu : la
tumeur de l'abdomen était aussi sensible à l'action des rayons de
Rôntgen que celle du cou, car elle diminuait rapidement de volume
et actuellement, après cinq séances, elle est grosse comme un petit
œuf de poule.
Dans une autre catégorie de crises douloureuses : les douleurs
viscérales chez les tabétiques, le Prof. Raymond et le D' Zimmern
ont rapporté plusieurs cas où la radiothérapie avait été suivie d'une
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LA RADIOTHERAPIE DANS LE TRAITEMENT DBS NÉVRALGIES. 25q
amélioration très grande. A côté de ces observations, un grand
nombre d'essais ont été faits et, à notre connaissance, les résultats
n'ont pas été très satisfaisants. Doit-on mettre en doute Tefficacité
réelle du traitement dans les premiers cas cités? Il y a lieu de poser
la question, car il faut toujours compter avec l'évolution naturelle
de l'affection considérée; or, nous savons que sans aucun traite-
ment les crises viscérales tabétiques diminuent et disparaissent au
bout d'un certain temps. Y a-t-il eu coïncidence entre ce moment et
celui où la radiothérapie a été instituée chez ces malades? C'est pos-
sible, un patient ayant toujours tendance à mettre son améliora-
tion sur le compte de la dernière médication essayée. .,
A côté de toutes ces névralgies de causes diverses mais connues,
il en est d'autres dont l'origine est encore complètement obscure et
dont le type est la névralgie du trijumeau; cette affection si tenace,
si rebelle à tous les traitements est quelquefois parfaitement influencée
par la radiothérapie et nous ne pouvons mieux faire que de citer une
observation présentée en collaboration avec le D' Béclère à la Société
médicale des hôpitaux, en mai 1906. Elle est typique, car le malade
avait subi tous les traitements possibles pour essayer de se débarrasser
de son affection : qu'il nous soit permis de la rappeler ici :
« Il s'agissait d'un homme présentant dix ou douze accès quotidiens
de névralgie faciale, accès violents au point que le malade, malgré
de multiples injections de morphine, n'avait pu obtenir le calme.
On lui avait enlevé successivement toutes les dents de la moitié
gauche de la mâchoire supérieure, on avait sectionné la branche
sous-orbitaire du trijumeau, on avait pratiqué l'ablation du ganglion
de Gasser, on avait enfin enlevé le ganglion cervical supérieur du
grand sympathique, et chaque intervention n'avait amené qu'une trêve
de quelques mois, six au maximum. Nous instituâmes, en janvier 1904,
la radiothérapie à raison d'une séance hebdomadaire, irradiant chaque
fois un même point particulièrement douloureux, qui se trouvait à
peu près au niveau de la première prémolaire supérieure gauche.
Après la première et deuxième séance, aucun changement; après la
troisième, diminution des douleurs et du nombre des accès; après la
quatrième, leur disparition est complète. »
Pour terminer l'observation, disons que nous revoyons de temps
en temps le malade et qu'actuellement (mars 1908), c'est-à-dire quatre
ans après l'interruption du traitement, les douleurs n'ont pas reparu
du côté traité. En février 1908, il est venu se plaindre de quelques
crises douloureuses à droite, le point de départ était cette fois sous-
orbitaire; nous l'avons de suite irradié et en quelques séances, de ce
côté également, nous avons constaté la disparition des douleurs.
Dans un article publié en mars 1907 dans la Presse médicaley nous
revenions sur le traitement radiothérapique de la névralgie faciale
pour signaler un écueil qu'il est bon de connaître : Parfois, au ^cébut
du traitement, apparaît une recrudescence des douleurs, puis, si l'on
persiste malgré ce phénomène, on assiste peu à peu à leur disparition
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a6o ARCHIVES d'électricité médicale.
complète ; cette exacerbation est due, croyons-nous, à un œdème
•du tissu qui entoure le filet nerveux et détermine ainsi de la compres-
sion. Cet œdème survient parfois, en effet, au niveau des régions
irradiées, nous l'avons constaté plusieurs fois avec le centimètre chez
des malades traités pour des adénopathies cervicales : la mesure de
la circonférence du cou attestait une augmentation sensible après
chaque séance, au début du traitement.
Depuis ce travail, nous avons eu l'occasion de recevoir un assez
grand nombre de malades atteints de névralgie faciale et nous avons
constaté que si le succès couronne parfois les tentatives du radiothé-
rapeute, c'est assez rare. On observe, en effet, plus d'échecs que de
guérisons. La rareté des observations parues mentionnant des
succès nous fait croire que ces résultats ne sont pas seulement person-
nels et qu'il y a lieu de les faire connaître pour éviter des déceptions.
D'autre part, il est impossible, avant l'institution du traitement, de
faire un pronostic sur le résultat que l'on obtiendra. Tout ce que l'on
peut dire, c'est que l'on observe plus d'améliorations chez les sujets
qui accusent un point douloureux périphérique, il semble que
ce soient les cas les plus favorables à la radiothérapie.
Si donc il faut faire des réserves sur la valeur du traitement, il
convient de ne pas le rejeter complètement dans certains cas de
névralgies; après l'emploi des médicaments internes et avant l'inter-
vention chirurgicale, la radiothérapie trouve sa place, car c'est une
médication inoffensive à la condition d'être méthodiquement appliquée
et exactement dosée.
En résuméy la radiothérapie a ses indications dans le traitement den
néuralgies, indications relevant uniquement de la cause. Les nombreuses
observations publiées montrent qu'elle a par/ois agi d'une façon remar-
quable contre le symptôme douleur, lorsque la névralgie est due à une
compression par une tumeur et quand cette dernière est facilement
accessible ou extrasensible aux rayons X; on obtient alors une sédation
des douleurs par suite de la diminution du volume de la tumeur irradiée,
et consécutivement d'une moindre compression siw le filet nerveux.
Enfin, dans quelques cas, on a obtenu des résultats parfaits contre
certaines névralgies de cause obscure ou inconnue ayant résisté à toutes
les autres médications, la névralgie du trijumeau particulièrement Ces
succès doivent encourager à recourir à cette thérapeutique avant d'abor-
der les moyens sanglants, quitte à les mettre en œuvre si le résultai n'est
pas favorable, rien ne permettant de préjuger de fissue du traitement
avant son essai.
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PREMIER CONGRÈS FRANÇAIS DE PHYSIOTHÉRAPIE
RAPPORT
SUR LE TRAITEMENT DES NÉVRITES ET DES NÉVRALGIES
PAR L'ÉLECTRICITÉ
PAR MM.
A. ZIMMERN, li. DEIiHERM,
Profeflspur agrégé à la Faculté de Paris. Ancien interne des hôpitaux de Paris.
A) Traitement des névrites.
Tout traitement — quel qu'il soit du reste — d'une névrite ne peut
être rationnellement et logiquement entrepris qu'après un électro-
diagnostic préalable.
Cet examen est l'unique moyen de connaître la valeur fonctionnelle
exacte du nerf et du muscle, et ainsi il permet :
1^ De préciser parfois un diagnostic hésitant;
2" De fixer le pronostic;
30 De servir de base au traitement à instituer (*).
lo l'électrodiaonostic précise parfois un diagnostic hésitant
La connaissance approfondie des affections du système nerveux,
l'examen minutieux des réflexes et des autres symptômes physiques
permettent le plus souvent au clinicien d'établir un diagnostic exact.
0) Nous croyons absolument inutile de donner par le détail tout un chapitre
d'électrodiagnostic. Nous nous bornerons à rappeler quelques-uns des points
principaux qui sont utiles pour la lecture des pages qui vont suivre, et s'adres-
sent surtout aux non-électriciens, ces derniers étant en mesure de se renseigner
plus complètement dans les livres spéciaux s'ils le jugent utile.
1° On dit qu'il y a hyperexcitabilité faradique ou galvanique quand les
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262 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Mais il est des cas où le diagnostic clinique, insuffisamment précis,
demande à être consolidé par T électrodiagnostic. Ces cas ne sont pas
très fréquents, mais nous allons en citer quelques exemples typiques.
a) Chez les tout jeunes enfants qui présentent une paralysie à forme
mono ou hémiplégique, il est souvent très difficile de savoir si les
troubles fonctionnels sont dus à une lésion irritant le faisceau pyra-
midal ou à une paralysie infantile. S'il y a réaction de dégénérescence,
on pourra affirmer qu'il s'agit de la deuxième hypothèse; s'il y a
hyperexcitabilité, de la première.
b) Les enfants ou adolescents qui présentent des atrophies muscu-
laires sortant un peu du cadre classique, sont-ils atteints de lésion
spinale ou de névrite, ou encore de myopathie?
S'il y a réaction de dégénérescence complète ou partielle, on peut
éliminer l'hypothèse myopathie. Au contraire, des muscles très atro-
phiés sans DR sont tributaires de cette affection.
c) Certaines névrites peuvent être confondues avec un début de
mal de Pott à allure lente. Y a-t-il exagération de l'excitabilité? il
faut pencher vers le mal de Pott. Y a-t-il hypoexcitabilité et surtout
RD, il faut pencher vers le diagnostic névrite.
d) Est-on en présence d'un tabès simple, d'une névrite simulant le
tabès ou d'un simple tabès accompagné de névrite? Ici le diagnostic
est particulièrement difficile, et il est important de le préciser pour
le pronostic. Ayons encore recours à l'électrodiagnostic. Le tabès
peut présenter des troubles légers de la contractilité électrique, mais
si nous avons une DR complète ou incomplète, il y a certainement
névrite seule ou associée.
e) L'électrodiagnostic, enfin, doit toujours être rigoureusement
effectué dans toutes les paralysies consécutives aux accidents du tra-
vail. Le sujet est-il atteint d'une « paralysie de l'indemnité » ou d'une
« paralysie organique »? voilà la question. La clinique ne peut pas la
résoudre. L'électrodiagnostic le fera. S'il n'y a pas de troubles de la
contractilité, ou s'ils sont peu accusés, il y a probabilité pour la
nerfs et le muscle de la région malade se contractent avec une intensité de
courant inférieure à celle qui est nécessaire pour faire contracter les muscles et
les nerfs du côté sain.
2» On dit qu'il y a hypoexcitabilité faradique et galvanique quand il est
nécessaire, pour avoir du côté malade une contraction égale à celle du côté sain,
d'utiliser un courant plus fort.
30 La réaction de dégénérescence incomplète est caractérisée par im affaiblis-
sèment de la contractilité faradique, tandis qu'avec le galvanique on constate
une contraction lente, paresseuse, vermiculaire (au lieu de la contraction
bnisque qui est la contraction normale du muscle strié).
40 La réaction de dégénérescence complète est caractérisée par l'abolition de
la contractilité faradique; tantôt l'exagération, tantôt la diminution de la
contractilité galvanique avec inversion de la fonnule (chose peu importante) et
surtout la lenteur de la secousse.
5° La réaction de Huet-Doumer est caractérisée en dehors des réactions précé-
dentes par un déplacement du point moteur vers l'extrémité distale du muscle.
Souvent pour l'obtenir il est préférable de placer le muscle entre deux tampons
où viennent aboutir les deux pôles.
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SUR LE TRAITEMENT DES NÉVRALGIES ET DES NÉVRITES. 263
première hypothèse. S'il y a des troubles plus accusés, RD incom-
plète ou complète, la paralysie est organique à coup sûr.
Le cas peut être plus complexe encore. Un hystérique saturnin
alcoolique fait une paralysie radiale. Quid causa? A défaut de la
clinique, impuissante, T électrodiagnostic nous permettra d'aflirmer
s'il y a troubles marqués de la contractilité, qu'il y a paralysie orga-
nique.
On pourrait citer encore d'autres exemples ; nous croyons inutile
de le faire, et nous estimons avoir suffisamment prouvé l'importance
de l'examen électrique au point de vue diagnostic de la nature de l'af-
fection.
l'électrodiagnostic aide a la localisation de la lésion
a) h'hyperexcitabilité galvanique et faradique se rencontre toutes les
fois que la lésion exerce une compression ou une irritation sur le
faisceau pyramidal dans le cerveau (ramollissement cérébral ou
hémorragie cérébrale récente, maladie de Llttle, etc.), dans la moelle
(myélite ancienne, paralysie spasmodique, sclérose en plaque), ou
dans certaines Intoxications (strychnine, tétanos, etc.).
b) U hypoexcitahilité est l'apanage. Il est vrai, de quelques myélites
ou névrites toxiques légères ou en évolution, mais on la volt le plus
souvent chez les Individus dont les muscles sont depuis un certain
temps en état d'inactivité fonctionnelle (vieux hémiplégiques, tabé-
tlques, paralysies hystériques anciennes, myopathies, atrophies
réflexes par Immobilisation, etc.).
c) "L'existence de la réaction de dégénérescence permet de certifier
que la lésion siège dans les cellules de la corne antérieure de la moelle,
dans le nerf, ou ses ramifications terminales. Quand on sera en pré-
sence de cette réaction, on pourra donc conclure que la lésion intéresse
le neurone périphérique (poliomyélite, syringomyélle, névrite, etc.).
2<* l'électrodiagnostic DONNE DES INDICATIONS CAPITALES
POUR FIXER LE PRONOSTIC
L'examen clinique est presque toujours Impuissant à fixer la gra-
vité d'une paralysie; l'électrodiagnostic seul nous montre si la maladie
est légère ou grave.
Citons quelques exemples :
a) A la suite d'un traumatisme ou d'une luxation de l'épaule, il
existe une paralysie du deltoïde; le nerf circonflexe est-il simplement
contus ou est-il sectionné?
S'i' existe seulement de Thypoexcitabillté, le nerf est très proba-
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264 ARCHIVES D'éLBCTRIGITÉ MÂDIGALB.
blement contusionné et le pronostic est favorable. S'il y a RD, le
nerf est sectionné ou très fortement traumatisé; la paralysie est grave
et peut être définitive.
b) Les paralysies faciales périphériques a frigore au point de vue
clinique se ressemblent toutes, qu'elles soient légères ou graves.
L'examen électrique, en décelant l'absence ou la présence de la RD,
nous montre que le pronostic est bénin dans le premier cas et sévère
dans le second.
c) Les mêmes conclusions s'appliquent aux poliomyélites et aux
névrites : l'électrodiagnostic est absolument indispensable, parce que
seul il peut fixer approximativement le pronostic. L'absence de la RD
et de la réaction de Huet ou leur présence permettent d'indiquer avec
le maximum de probabilités si raffection durera quelques semaines
ou des mois.
Dans l'appréciation des réponses données par l'électrodiagnostic,
il est nécessaire, pour plus de précision encore, de tenir compte de
quelques facteurs qui, s'ils étaient négligés, pourraient conduire à
quelques erreurs d'interprétation.
L'âge du sujet n'est pas sans avoir une certaine influence sur la
rapidité de la réparation. La continuation de l'intoxication (alcool,
saturnisme dans les accidents du travail, albumine, sucre) aggrave
ou maintient la maladie. H y a aussi lieu de tenir compte de l'état
psychique du malade, souvent entaché de « sinistrose ».
A lésion égale, certains muscles se réparent beaucoup moins rapi-
dement que d'autres; cette règle se vérifie en particulier pour le
deltoïde, et plus généralement pour les groupes extenseurs.
Un même trouble de la contractilité électrique est plus grave dans
un cas que dans un autre suivant le siège de la lésion. Si nous sup-
posons des muscles en état de RD, nous pouvons estimer que leur
réparation se fera plus vite si la dégénérescence est due à une névrite
que si elle est due à une poliomyélite ou à une syringomyélie. La
restitution semble d'autant plus rapide que la lésion est plus bas
située dans le neurone périphérique.
Il ne faut pas oublier non plus que certains muscles qui ne présen-
tent pas la RD peuvent être plus gravement atteints que des muscles
qui la présentent: c'est ce qu'on voit dans la myopathie, et aussi dans
quelques variétés de paralysie faciale, comme Babinski l'a vu avec
l'un de nous, et comme l'a aussi indiqué Gluzet.
n est encore nécessaire, avant de tirer des conclusions d'un électro-
diagnostic, d'être bien certain que la maladie a cessé d'évoluer depuis
un certain temps.
Pour toutes ces raisons il est indispensable de faire de temps en
temps, et à des dates assez rapprochées au début, des électrodia-
gnostics. Les premiers donneront une approximation certaine sur le
pronostic, les suivants suivront pas à pas la maladie et permettront
de préciser la vitesse de la réparation.
Dans J a pratique des accidents du travail en particulier, où l'on
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SUR LE TRAITEMENT DES NEVRALGIES ET DBS NEVRITES. 265
nous demande journellement de nous prononcer sur la durée probable
de rincapacité, nous estimons qu'on ne doit pas pouvoir exiger dans
tous les cas d'un électricien qu'il fixe après un unioue expmen les
limites de la maladie.
3« L'ÉLECTRODIAGNOSTIC donne DES INDICATIONS CAPITALES
POUR LE TRAITEMENT
Faire un traitement électrique d'une névrite sans électrodiagnostic
préalable est un non-sens, que nous voyons du reste se reproduire
journellement dans la pratique courante.
A la suite d'un examen clinique plus ou moins approfondi, on a
décidé de « faire de Vélectricité », et naturellement la petite boîte
faradique à trembleur rapide, qui pour beaucoup encore constitue
V alpha et Voméga de toute l'électrothérapie, entre en jeu; quelle que
soit la forme de la névrite, que les muscles réagissent à ce courant
ou que leur degré de dégénérescence les ait rendus aussi inexcitables
à ce courant que les muscles d'un cadavre I
Encore un exemple entre mille : une jeune flUe atteinte de névrite
toxique de l'éminence thénar est, sans électrodiagnostic préalable,
faradisée chaque jour pendant trois mois sans aucun résultat. On
s'en étonne, et on demande un électrodiagnostic. Il montre que les
muscles étant en RD complète, ne sont pas excitables par le faradique,
alors qu'on peut les faire contracter par le galvanique. On institue
un traitement par le galvanique, et la malade s'améliore à partir de
ce moment et guérit complètement.
Cet exemple nous laisse entrevoir au point de vue thérapeutique
une loi bien simple, qui peut être posée en général Q) :
lo Si les muscles réagissent au faradique : faradiser ou utiliser des
courants similaires au faradique;
2<* Si les muscles ne réagissent pas au faradique, galvaniser.
Ce deuxième paragraphe comporte un corollaire :
Si les muscles, tout en réagissant au faradique, présentent au
galvanique la contraction lente (RD incomplète), galvaniser de pré-
férence.
Premier groupe
a) Faradisaiion : U ne nous paraît pas inutile une fois de plus d'in-
sister avant tout sur la manière dont il ne faul pas faradiser. La
faradisa ion dite rapide, provoquant une tétanisation du muscle, doit
être rigoureusement proscriie, et tous les appareils capables de pro-
duire seulement ce courant doivent être écartés résolument parce qu'ils
(») n peut y avoir des exceptions du reste.
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a66 ARCHIVES d'élegtricit£ médicale.
provoquent le surmenage des muscles et peuvent dans cer alns cas
en précipiter l'atrophie.
n est indispensable d'utiliser des excitations espacées qui laissent
entre chacune d'elles une période de repos musculaire qu'on gradue
selon son désir.
L'application est effectuée soit par la méthode monopolaire, soit
par la méthode bipolaire; la durée de la séance et l'intensité du cou-
rant sont variables : il est suffisant d'obtenir des contractions nette-
ment visibles pour ne pas fatiguer le muscle.
Le « choc espacé d'induction » est certainement un bon procédé,
mais il donne seulement une contraction en éclair très différente de
la contraction physiologique, et par là ne réalise qu'une gymnastique
incomplète.
Aussi doit-on, à notre avis, surtout en réserver l'emploi aux muscles
atteints d'atrophie assez grave, qu'on désire volontairement ménager
à un début de traitement, ou encore dans les mêmes cas, lorsqu'il
existe cet œdème dur qu'on voit se produire à la suife des longues
immobilisations.
Nous estimons qu'il faut « réentraîner » le muscle dégénéré, pro-
gressivement (tout en allant vite); c'est pourquoi le choc espacé d'in-
duction, en produisant une contraction suffisante avec un minimum
d'excitation et de longs espaces de repos, nous paraît constituer un
bon traitement préparatoire, mais qui doit, dès que le muscle a repris
un peu de vigueur, céder le pas à d'autres procédés plus nouveaux
et aussi plus efficaces.
b) Courants ondulés : L'onde faradique espacée donne une contrac-
tion qui diffère complètement de la manière dont la volonté ou Tha-
bitude agit pour provoquer la contraction du muscle qui s'établit
lentement, passe un maximum, et décroît ensuite jusqu'à zéro.
Le but que Ton doit se proposer, lorsque la volonté est faible et
impuissante, c'est de suppléer à la volonté par une force qui réalise
une contraction musculaire aussi approchée que possible de la contrac-
tion physiologique.
Ce but est pleinement réalisé par des appareils de Truchot et
Bergonié et tous ceux qui en dérivent (0, parmi lesquels l'appareil
de Gaiffe pour installation fixe, oii celui que l'un de nous décrit au
Congrès de Reims et qui est éminemment transportable. Avec ce
petit appareil en particulier, la contraction musculaire s'établit faible
d'abord; on la voit ensuite gagner de proche en proche, faire saillir
le muscle, diminuer ensuite, revenir à zéro et s'y maintenir un instant,
marquant ainsi un moment de repos. La graduation de l'appareil
permet du reste de régler comme on le veut la vitesse de l'onde, sa
force et son intensité.
Le très gros avanta^'e de ces appareils réside dans ce fait qu'ils
0) Voir Laquerriêre, Bull. Soc. Elect., 1907, page 245, nomenclature de ces
appareils.
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SUR LE TRAITEMENT DBS NÉVRALGIBS ET DBS NÉVRITES. 267
arrivent à réaliser aussi complètement que possible la contraction
physiologique, en ne tenant aucun compte de la volonté du patient :
ce point est important dans tous les cas où on a affaire à des malades
pusillanimes ou qui ont quelque intérêt à prolonger leur maladie;
et également pour certains groupes musculaires (deltoïde, péroniers)
qui, lorsqu'ils sont dégénérés, ne peuvent se contracter sans inter-
vention des muscles suppléants, qu'avec le seul courant électrique.
Enfln, lorsque les muscles ont déjà acquis un certain degré de
régénération, il faut les soumettre à l'action de Vélectromécanothé'
Tapie sur résistance^ si bien étudiée dans ces derniers temps d'une
façon magistrale par Laquerrièrc (0.
On excite le muscle soit avec le simple courant faradique, soit avec
des courants ondulés, et l'on oppose à cette contraction une résistance.
Cette résistance est effectuée à l'aide de poids très faibles d'abord
et insignifiants, puis, s'il n'y a pas de fatigue après la séance, on
les augmente peu à peu et progressivement, de façon à réaliser un
entraînement du muscle.
Cette manière de procéder permet d'obtenir des résultats beaucoup
plus rapides et sensiblement plus complets.
Par son exacte localisation, le courant permet de faire travailler
au gré de l'opérateur exclusivement un muscle déterminé ou un groupe
de muscles ; il fournit une gymnastique très précise ; il constitue un
procédé de rééducation qui n'a pas de succédané puisqu'il permet
de déterminer la contraction qu'on veut et celle-là seule, quels que
soient les habitudes acquises du sujet ou son état mental.
Enfin, la très grosse supériorité de l'électromécanothérapie réside
dans ce fait, que la volonté des sujets — indifférente ou mauvaise —
n'intervient en rien dans le traitement. Seul l'opérateur détermine
à sa guise le travail du muscle, qu'il peut mesurer d'une manière
mathématique.
Ainsi doivent être soignées les atrophies musculaires consécutives
aux fractures, aux hydarthroses, aux hémarthroses, auK entorses, et
toutes les névrites légères de moyenne gravité, soit traumatiques
{luxations de V épaule, chocs, contusions, etc.), toxiques (diphtérie, etc.),
infectieuses (grippe, etc.).
Deuxième groupe
Lorsque les muscles présentent la réaction de dégénérescence com-
plète ou incomplète, c'est aux courants galvaniques qu'on doit avoir
recours, sous forme soit de chocs espacés, soit de courant galvanique
ondulé.
(>) Laqurrrière, Étude très complète, in Bull, Soc, d'Electrothérapie, juin-
décembre 1907 et Arch, d'Electr. méd.
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268 ARGHrVBS D'éLECTRICrré Bf^DICALB.
a) Galvanisation avec chocs espacés, — C'est la vieille méthode qui
a fait ses preuves depuis bien longtemps. Elle consiste, après avoir
placé une large électrode reliée au positif au dos, à mettre un tampon
relié au négatif sur certains points dits « points moteurs ». Chaque
muscle possède son point moteur, mais quand la dégénérescence est
assez complète, ce point peut avoir une autre localisation sur le
muscle; on dit alors que le « point est déplacé ». Enffn, dans des cas
plus graves encore, il est indispensable, pour obtenir une contraction,
de prendre le muscle entre deux tampons placés chacun à Tune des
extrémités.
L'onde galvanique, s'il y a DR incomplète, détermine une contrac-
tion brusque; s'il y a DR complète, une contraction lente, qui est
unique dans les deux cas.
Cette forme d'électrisation est le procédé classique universellement
employé; il est décrit partout, nous n'insisterons pas dessus.
b) Galvanisation ondulée, — Ce procédé est plus récent ; il consiste
à élever rapidement, mais progressivement, le courant jusqu'au maxi-
mum désirable, et à le ramener dans les mêmes conditions à zéro.
La contraction musculaire se fait en onde croissante, puis décrois-
sante.
Différents appareils peuvent être utilisés, tous très ingénieux.
Avec cette manière de faire, la secousse est beaucoup mieux loca-
lisée au muscle à exciter qu'avec la secousse brusque, et l'on peut
mieux accommoder l'excitation à l'état du muscle. Pour un muscle
sain, dit Bordet, l'intensité doit être élevée au maximum en une
fraction de seconde; pour un muscle dégénéré, le temps peut être de
deux secondes et demie environ. La contraction est progressive et
ne secoue pas le muscle brutalement.
Les temps de passage du courant étant très longs en comparaison
de ceux avec les secousses brusques, les applications ont certaine-
ment une action trophique plus grande.
Enfin on pourrait, si cela paraissait utile, faire travailler le muscle
sur une résistance, même s'il est très dégénéré, à condition, bien
entendu, de proportionner l'effort à donner à la capacité fonctionnelle
du levier.
Nous venons d'exposer en général les principales modalités électri-
ques utilisées dans le traitement des névrites graves; il nous reste à
en préciser les indications.
Supposons une névrite toxique ou une poliomyélite.
A la période douloureuse (névrite) ou près du début (poliomyélite),
on peut et on doit utiliser le courant galvanique, mais sans interruption
ni secousse. 11 est parfaitement toléré et exerce une action vaso-motrice
très nette qui concourt à la nutrition du muscle, en combat l'atrophie,
et exerce aussi une action sédative sur le symptôme « algie », point
très important.
Plus tard — et aussitôt que possible — dès que l'état de la sensi-
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SUR LE TRAITEMENT DBS NEVRALGIES ET DES NÉVRITES. 26g
biUlé le permet, il faut traiter le muscle par des chocs galvaniques,
sans résistance interposée... Ensuite, surtout quand le segment du
membre présente un poids suffisant par rapport à l'effort que doit
produire le muscle (quadriceps fémoral), on utilisera ces poids comme
résistance en plaçant la jambe pendante sur le bord du lit.
Lorsque la R D s'est atténuée, il devient indispensable de faire *
travailler le muscle sur des résistances progressives, en ayant soin
toujours de faire contracter uniquement les muscles malades, et bien
se garder de faire contracter les muscles sains. « L'électrisation loca-
lisée n par chocs ou ondulée permet de réaliser ce desideratum, si
capital en thérapeutique.
Enfin, quand la R D a disparu, on traite les muscles par la faradi-
sation ou les courants homologues ondulés.
Tel est le principe général qui doit présider au traitement des névrites
graves alcooliques, saturninesy grippales, de la paralysie faciale, des
paralysies radiculaires du plexus brachial, des alrophies musculaires
progressives, des paralysies infantiles et de i adulte, etc., des névrites
iraumatiques.
JUSTIFICATION DU TRAITEMENT ELECTRIQUE
Le traitement des névrites par l'électricité se justifie parce que :
lo D'après Debedat et Guilloz, la galvanisation avec interruptions
fait passer quatre fois plus de sang dans un muscle que dans un autre
qui n'est pas électrisé (action trophique).
2° U électrisaiion, quand toute contraction volontaire est impossible
(s* il y a R D), est r unique moyen de faire contracter un muscle, de le
faire fonctionner: ici, si la fonction ne crée pas l'organe, la fonction
développe l'organe.
3^ L'électricité est le seul procédé capable de faire fonctionner,
grâce à la possibilité d'une exacte localisation de l'excitation, tel
muscle en particulier (électrisation localisée). Ceci est très important,
quand il faut éviter de faire contracter les antagonistes qui provo-
queraient des positions vicieuses,
40 L'électrisation n'a pas à tenir compte, pour l'exécution de tel
ou tel mouvement de la volonté ou de l'état mental du patient, et
constitue le meilleur procédé de rééducation dans la sinistrose (para-
lysie hystérique).
50 L'électrisation joint aux effets de la simple contraction muscu-
laire les actions diverses, circulatoires, trophiques, analgésiques du
courant.
6<> Elle est applicable dans les cas où des raisons soit locales (fatigue
douloureuse), soit générales (emphysème, obésité), rendent le travail
actif trop pénible.
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270 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
B) Traitement des névralgies.
Toutes les modalités électriques ont été vantées dans le traitement
des névralgies et toutes ont donné des succès.
A énumérer le souffle statique, la révulsion par les étincelles,
le courant faradique de tension, le courant ondulatoire, Teffluve
de haute fréquence, l'étincelle condensatrice, le courant continu, Tin-
troduction électrolytique des médicaments, on pourrait aisément
s'imaginer, ainsi qu'on en a eu l'impression devant une longue liste
de médicaments, qu'aucun de ces procédés n'offre en définitive une
efficacité bien caractérisée. Mais ce serait là une erreur.
La multiplicité des procédés en usage dans le traitement des névral-
gies ne doit pas être considérée comme une preuve de leur impuissance
respective, mais au contraire comme une preuve de l'infinie souplesse
que par ses différentes modalités présente l'agent thérapeutique :
électricité.
Toutes ces modalités électriques peuvent se ramener, en effet, à
deux groupes primordiaux : les procédés de révulsion et les procédés
électrolytiques.
Parmi les procédés de réuulsioriy l'étincelle électrique, qu'elle soit
issue de la machine statique ou de l'électrode condensatrice de haute
fréquence, est le plus énergique. Vient ensuite le courant de tension
de la bobine d'induction.
Si, dans ce premier groupement, nous faisoms rentrer l'effluve sta-
tique et l'effluve de haute fréquence, c'est moins pour conserver à
notre division sa simplicité schématique, que parce que les effets de
l'effluve nous paraissent dépendre en grande partie de son action
vaso-constrictive.
Le courant continu et l'introduction électrolytique des médicaments
sont les deux modalités les plus usitées parmi les procédés électroly-
tiques. Sans doute on ne peut dénier au courant continu une action
révulsive, ainsi qu'en témoigne l'érythème persistant du tégument
au-dessous des électrodes après l'application, mais les effets thérapeu-
tiques sont ici avant tout sous la dépendance des phénomènes d'élec-
trolyse ou, comme on l'a dit en se servant d'un terme détourné de son
sens physique vrai, sous la dépendance des phénomènes d'ionisation.
Tous ces procédés visent à combattre le symptôme douleur. Il n'en
est aucun, cependant, dont l'action soit directe, comme l'est celle de
la morphine ou de la cocaïne. Mais, en revanche, les effets de l'élec-
tricité s'exerçant sur un grand nombre d'autres fonctions, il en résulte
qu'à défaut d'une action analgésique puissante, elle possède une action
modificatrice énergique qui, bien dirigée, peut conduire à une guérison,
à une amélioration, à une réparation rapides.
En d'autres termes, si aucune modalité électrique n'a d'action spé-
cifique sur le symptôme douleur, le syndrome névralgie peut être
attaqué dans sa lésion causale, son terrain de prédisposition, sa mar-
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SUR LE TRAITEMENT DES NEVRALGIES ET DES NEVRITES. 27 1
che, son évolution, etc., par une modalité électrique appropriée. Et
c'est précisément là ce qui fait la valeur du traitement électrique,
puisque nous voyons de jour en jour se réduire la place naguère occu-
pée par la névralgie sine materia.
Nous ne nous élèverons pas moins à propos du traitement des
névralgies contre Tusage irraisonné des appareils d'induction de
poche que nous l'avons fait pour le traitement des névrites.
Trop souvent encore, on se figure avoir fait un traitement électrique
quand on a badigeonné quelques instants la peau de la région doulou-
reuse avec le pinceau d'une minuscule bobine faradique. Ceux qui,
comme nous, ont pu acquérir quelque expérience dans le traitement
des névralgies savent que dans les névralgies faciales d'intensité
moyenne ou grave, il n'est pas de meilleur moyen d'exaspérer les
douleurs ou de les réveiller. Il est pénible de voir parfois, après des
essais de ce genre, médecins et malades conclure ainsi délibérément :
nous avons essayé de l'électricité et cela ne nous a rien donné.
Si nos connaissances nosographiques touchant l'histoire des névral-
gies, leur étiologie, leur pathogénie ne reposent pas encore sur des
bases solides, il n'en est pas moins vrai que nous pouvons trouver dans
notre sens clinique un guide fidèle pour la prescription de telle ou
telle thérapeutique, de telle ou telle modalité électrique.
Nous exceptons toutefois d'emblée toutes ces névralgies à étiologie
bien déterminée, telles que la névralgie intercostale des tuberculeux,
la névralgie faciale des édentés, ou encore les diverses névralgies d'ori-
gine syphilitique, paludéenne, qui, de par leur nature, réclament un
traitement spécial ou spécifique et dans lesquelles l'électricité ne
trouve aucune indication.
Nous faisons illusion surtout aux sciatiques dites goutteuses^ rhu-
matismales^ à la névralgie grave du trijumeau, aux névralgies des
hystériques et des neurasthéniques, de même à ces névralgies viscérales
qui trahissent si souvent une altération passagère ou durable, mais
organique du cœur, de l'ovaire, de la glande mammaire, une irrita-
tion du plexus solaire, algies gastriques, entéralgie, etc.
Il serait fastidieux, pensons-nous, de faire l'énumération des diffé-
rentes variétés de névralgie, variétés de siège, de forme, variétés étio-
logiques, et de discuter pour chacune le traitement le plus favorable.
Quelques préceptes généraux seront certainement préférés par ceux
qui, déjà préparés par une expérience clinique bien assise, voudront
tirer profit du traitement électrique.
A. Procédés révulsifs. — Les effets sédatifs du souf fie statique ou
de l'effluve de haute fréquence, qu'ils soient dus à de la vaso-constric-
lion ou à une action directe sur les extrémités nerveuses, trouvent leur
application dans certaines manifestations douloureuses superficielles,
hyperesthésies, topoalgies. On se fera facilement une idée des cas
auxquels convient cette modalité, si l'on a présente à l'esprit l'action
remarquable de l'effluvation dans les prurits, action calmante séda-
tive que tous les dermatologistes ont eu l'occasion d'apprécier.
Les névralgies sus-orbitaires des neurasthéniques, les douleurs con-
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272 ARGHITBB d'ÉLËCTRIGITÉ MÉDICALE.
sécutives au zona trouvent bien souvent dans cette modalité un agent
d'amélioration bien supérieur aux procédés de révulsion qu'on est si
souvent tenté de leur appliquer.
La révulsion avec le pinceau faradique, méthode qui, depuis
Duchenne, de Boulogne, jouit d'une si grande vogue dans la pratique
courante, vaut en réalité moins que sa réputation. On a pu, grâce à
l'action du pinceau faradique, hâter la disparition de quelques névral-
gies à forme légère, mais dans le traitement d'une névralgie faciale
ou sciatique un peu sérieuse, la révulsion faradique ne nous a jamais
donné que de médiocres résultats.
En revanche, elle est tout à fait précieuse dans les hypereslhésies^
les topoalgies hytériques, car on peut susciter, grâce à son aide, une
douleur violente facile à graduer, à suspendre, et qu'on cherchera à
substituer à celle qu'a pu créer T auto-suggestion morbide.
L'étincelle statique et l'étincelle de haute fréquence tamisée par un
manchon de verre peuvent agir dans le même sens. Mais nous les
croyons surtout utiles pour combattre, par leur action nettement
révulsive, des phénomènes inflammatoires au début.
Il y a par exemple des goutteux, des arthritiques, sujets à des scia-
tiques à répétition et chez lesquels on arrive souvent, en les soumet-
tant dès les premières manifestations douloureuses à cette modalité, à
prévenir et à enrayer les retours offensifs de leurs névralgies.
L'étincelle de haute fréquence tamisée par le manchon de verre peut
encore être utilisée dans certaines topoalgies, dans certaines hyper-
esthésies, dans certains cas de zona rebelles aux procédés précédents.
Elle présente souvent, dans ces cas, des effets analgésiques rapides,
aussi remarquables que dans le traitement, aujourd'hui devenu
classique, de la fissure anale par les courants de haute fréquence.
B. Procédés électrolytiques, — Les procédés électroly tiques sont
l'application du courant continu avec le pôle positif comme pôle actif,
et l'introduction électrolytique de médicaments analgésiques.
L'emploi du pôle positif dans le traitement des névralgies dérive
de la vieille expérience physiologique de l'électrotonus. On sait, en
effet, que si l'on fait passer un courant continu dans un nerf moteur
mis à nu, on obtient au voisinage du pôle négatif une augmentation
de l'excitabilité au voisinage du pôle positif une diminution de l'exci-
tabilité du nerf. On a admis une action similaire sur les nerfs de la
sensibilité, et bien qu'en agissant à travers la peau on ne se trouve
plus dans les conditions de l'électrotonus physiologique, on a observé
que le pôle positif présentait une action sédative, calmante, qui le
mettait nettement en opposition avec les effets excitants du pôle
négatif. Mais si les anciens électriciens employaient dans le traitement
des névralgies le courant continu en appliquant sur les principaux
points douloureux un « tampon » relié au pôle positif, les progrès de
l'électrb thérapie ont fait tomber ce procédé en désuétude, et aujour-
d'hui il est de règle d'embrasser sous une large électrode le bouquet
terminal tout entier du nerf malade. En langage d'électricien, nous
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SUR LE TRAlTEMBNt DES NéVRALGÏES ET DES NEVRITES 27^
exprimerons ce progrès en disant que de plus en plus on tend, dans le
traitement des névralgies, à n'appliqur le courant que sous une densité
relativement faible.
Pour les névralgies de la face, du thorax, on se sert, dans ce but,
d'électrodes à grande surface; pour les névralgies des extrémités
(névralgies du plexus trachéal, sci tique), la large électrode sera de
préférence un bain local dans lequel on plongera le membre malade
et que Ton reliera au pôle positif.
Nous n'insisterons pas sur l'intensité du courant à appliquer ni sur
la durée des séances, ces facteurs étant soumis à de nombreuses
variations suivant le siège et la forme de la névralgie.
La méthode de l'introduction électroly tique, hier encore appelée
cataphorèse, a pour but de faire pénétrer, dans les tissus, une subs-
tance médicamenteuse susceptible d'agir in situ sur le syndrome
névralgique. Cette méthode est employée de longue date, et depuis
longtemps on avait proposé contre les névralgies la cataphorèse de la
cocaïne et de la morphine. Toutefois, la méthode n'a réellement attiré
l'attention du corps médical qu'à la suite d'une retentissante commu-
nication d'Edison, qui, au Congrès de Berlin (1890), proposa de traiter
les diverses manifestations de la goutte par l'introduction électroly-
tique du lithium.
Les théories nouvelles de l'électrolyse, la théorie des ions ont fait
comprendre quel était le mécanisme par lequel s'effectuait cette
introduction percutanée de substances médicamenteuses, et cette
découverte a donné une impulsion considérable à l'emploi thérapeu-
tique de la méthode. Le traitement des névralgies a été l'un des pre-
miers à en bénéficier et l'on a vu, de toutes parts, surgir des observa-
tions de guérison de névralgies par l'introduction de l'ion salicyle, de
l'ion quinine, etc. (Leduc.) '
Le grand avantage attribué au procédé, et dont on conçoit immé-
diatement la valeur, est la possibilité de faire pénétrer dans tout le
territoire de distribution d'un nerf malade un médicament analgési-
que ou même spécifique, et cela sans effraction du tégument. Toute-
fois, il ressort de récentes discussions que la pénétration exacte, loco
dolenti, est peut-être plus théorique qu'effective, et que si un nerf
reçoit le médicament, c'est surtout par l'apport sanguin après que
celui-ci aura, sous l'influence du courant électrique, franchi la barrière
tégumentaire. Ce n'est pas qu'il faille rejeter l'introduction électroly-
tique : bien au contraire, car cette méthode constitue un précieux auxi-
liaire de la galvanisation simple pour laquelle, il est vrai, nous reven-
diquons la moyenne part dans les résultats obtenus (0. Celle-ci agit
en mettant en mouvement les ions constitutifs des tissus, et c'est
indiscutablement à ce processus qu'est due l'action sédative de la
(1) Delhbrm et Laqubrrière, L'ionothérapie électrique, Baillière, 1907 (s'y
reporter pour l'historique).
ZiMMERN, Congrès de Médecine 1907.
4HC1UV. d'Albctb. MéD. igo8. fi
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2 74 AKCHIVE8 d'ÉLECTKICITÉ MÉDICALE.
galvanisation, comme aussi la réparation plus rapide des altérations
causales de la névralgie.
Galvanisation simple, à faible densité de courant, aidée, dans cer-
tains cas, de Tintroduction d'un ion (lithine, quinine ou salicylate, de
préférence), telle est la méthode qui convient particulièrement aux
névralgies des arthritiques^ des goutteux, des ariério-scléreux, aux
névralgies névrites consécutives à la grippe.
Et si Ton songe que la plupart des malades atteints de névralgie
faciale ou sciatique ne viennent au médecin électricien que tardive-
ment, après réchec de procédés thérapeutiques soi-disant plus simples,
on se trouve obligé, en présence de la proportion de malades améliorés
par la galvanisation, de reconnaître à celui-ci une valeur thérapeutique
des plus remarquables.
Il nous reste à mentionner le traitement électrique d'une maladie
que l'on range, malgré toutes ses apparences d'autonomie, dans le
groupe des névralgies faciales.* Nous voulons parler de la névralgie
faciale à forme grav\ de la névralgie épileptiforme de Trousseau.
Cette affection, ainsi que l'a montré Bergonié, peut être considéra-
blement améliorée par le traitement électrique.
L'un de nous, en 1902, après une étude très approfondie de la gal-
vanisation chez les malades atteints de névralgie faciale grave, a pu
arriver à cette conclusion qu'en cas d'insuccès des moyens médicaux
habituellement en usage (pilules de Moussette, opium à doses frac-
tionnées), il ne fallait pas se hâter de proposer au malade une inter-
vention chirurgicale, toujours sérieuse et dangereuse, mais instituer
auparavant un traitement par le courant continu correctement appU-
qué et suffisamment prolongé.
Ces conclusions restent valables encore aujourd'hui, car s'il est vrai
que la méthode des injections interstitiellfes d'alcool a marqué quelque
progrès dans la thérapeutique de cette affection, nous pensons que
cette méthode, qui est loin d'être inoffensive et qui exige de l'opérateur
une expérience considérable et une habileté consommée, ne doit être
mise en œuvre qu'après une tentative infructueuse de l'électrisation.
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i=
REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de l' Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
D. BULKLEY (New-York). — Le régrime Tégétarien dans le pso-
riasis.
L'auteur publie un rapport tendant à démontrer que le régime
végétarien est le meilleur des modes de traitement du psoriasis. Voici
quelques-unes des indications qu'il donne à ce sujet.
Dans ces dernières années» j'ai rendu la diète beaucoup plus
sévère» excluant entièrement toute nourriture animale, même les
soupes fortifiantes, la volaille et le poisson; et j'ai eu un certain
nombre de patients durant des années qui suivirent un régime absolu-
ment végétarien; seul le beurre est permis, mais le lait était interdit
comme boisson; dans quelques cas j'ai exclu le thé et le café.
L'effet de cette abstinence d'aliments animaux nitrogènes a été
très remarquable et fut, dans plusieurs cas, très frappant. Les patients
constatent régulièrement des changements dans la couleur et le
caractère de l'éruption; elle devient plus pâle et moins squameuse»
et même disparaît entièrement, en quelques semaines, sans employer
aucune espèce de traitement local.
Dans un certain nombre de cas, ce régime a été donné à des patients
qui étaient depuis longtemps sous mes soins, depuis des années par-
fois, et les malades, comme moi-même, ont bien pu juger du résultat
de ce changement radical dans la manière de vivre. Nous avons vu
avec grand intérêt l'amélioration souvent rapide de l'éruption, en
suivant précisément, par ailleurs, le même traitement qu'auparavant,
excepté que j'abandonne la thérapeutique locale. Ce traitement a été
prescrit aux malades à toutes les périodes de la vie, depuis l'âge de
neuf ans jusqu'à celui de soixante-dix-huit ans. Comme je l'ai déjà
dit, il a été plus ou moins fidèlement sui\i. Mais il a été remarqué
dune façon constante que lorsqu'il y eut* une négligence dans la
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276 AUCHIVES D*éLKCTIUClTE MEDICALE.
diète, a y eut récidive de l'éruption. Cette récidive s'améliorait rapi-
dement lorsqu'on reprenait les mesures les plus strictes.
n y a eu, d'autre part, un certain nombre de patients qui ont sui\i
très fidèlement le traitement; ils souffraient depuis longtemps de
psoriasis, mais ils ne revirent plus l'éruption, et comme ils sont tout
à fait habitués au régime, ils disent qu'ils ont perdu le désir de manger
de la viande, et ne veulent plus y toucher...
n n'est pas toujours facile de convaincre les malades de la valeur
de ce traitement et d'être certain qu'ils suivront dans toute sa rigueur
le régime végétarien pendant un temps assez long — ou d'une manière
permanente. — Il ne suffira pas d'y mettre un peu d'insistance, mais
le praticien devra y apporter une aide intelligente. Après une expé-
rience durant depuis vingt années, je sais que ce régime a une action
efficace, surtout chez un certain nombre de malades intelligents dans
la clientèle privée. J'en ai quelques-uns qui sont enthousiastes à ce
sujet et cela depuis beaucoup d'années. Si, par mégarde ou nécessité :
en voyage, en visite, les règles de cette diète sont omises et qu'il y
ait un léger retour de l'éruption, cette récidive cède dès qu'on reprend
la stricte observation du régime avec le traitement convenable.
D'ailleurs, l'opinion gagne du terrain, dans le monde médical conmie
chez les profanes, qu'on mange beaucoup trop de viande (chez ceux
qui peuvent s'en offrir), et à Londres la pratique du végétarisme
s'accroît certainement, d'après la statistique d'un grand nombre de
restaurants en vue, qui font du végétarisme leur spécialité. Le
nombre de ces restaurants augmente aussi à New- York.
D'après ce que j'ai vu, mes malades se sont sentis remarquablement
bien quand ce traitement a été bien dirigé et bien exécuté; dans un
grand nombre de cas, j'ai constaté une très nette augmentation de
poids chez les gens maigres et une diminution de poids chez les obèses
après des pesées successives sur les mêmes balances. — (Journ. de
méd, et de chir,, 10 fév. 1908.)
ALLARD (de Paris) et GAUVY (de La Malou). — Les agents physiques
dans le traitement de l'hémiplégie organique.
L'emploi opportun et judicieux des Agents physiques amène toujours
une bonne amélioration, souvent même une guérison fonctionnelle,
surtout quand on soigne les hémiplégies dès le début.
Dès la première semaine, le massage seul, suivi d'une mobilisation
douce et progressive de toutes les articulations, doit être institué. Un
peu plus tard, après le réveil des facultés intellectuelles, on a recours
à la rééducation, dont le but est de perfectionner et de réglementer les
synergies, de réveiller les images motrices négligées, de solliciter des
efforts de volonté répétés et provoquer ainsi une activité nouvelle des
cellules atteintes dans leur nutrition ou frappées seulement d'inhi-
bition.
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REVUK DE LA PBK88E. ^77
Quatre semaines environ après l'accident initial, on pourra commen-
cer le traitement électrique, qui doit porter uniquement sur les membres
atteints et non sur la tête.
n consistera en bains hydro-électriques avec courant galvanique
stable de 15 à 20 mA. d'intensité pendant vingt minutes, tous les
deux jours. Cette application, qui ne présente aucun danger, activera
la circulation et diminuera ainsi la sensation de froid et les œdèmes.
Plus tard, un an au moins après l'ictus, en présence d'une paralysie
flasque, il sera utile de provoquer par le courant galvanique et même
faradi que à interruptions lentes des contractions musculaires et de faire
de l'électromécanothérapie.
Enfin, un peu plus tard, se pose l'indication d'une cure thermale.
Les différents bains de piscine de La Malou sont particulièrement
indiqués à cause de l'action tonique des uns sur le système nerveux et
de l'action sédative des autres sur les douleurs, les arthrites et les
contractures. — {Rev. infernai. de méd, et de chir,, fév. 1908.)
TEISSIER. — Hypertensions partielleSy leur valeur séméiotique
dans révolution de rartério-sclérose.
L'auteur croit qu'A faut combattre cette notion qui fait de l'artério-
sclérose un processus exclusif de l'hypertension généralisée. D existe
des hypertensions partielles que l'on peut reconnaître en mesurant
la tension artérielle ou la temporale, la radiale et la pédieuse. Suivant
les cas, on obtient pour chacune de ces artères des chiffres de tension
différents, suivant les territoires affectés. Les modifications de la tem-
porale reflètent les altérations de la circulation céphalique, celles de
la radiale traduisent spécialement des altérations du cœur et des
vaisseaux intra-thoraciques, tandis que c'est sur la pédieuse qu'A faut
chercher le signe d'une artério-sclérose abdominale.
Des observations montrent que ces faits sont utUes à connaître,
non seulement au point de vue du diagnostic, mais au point de vue
prophylactique. — {Méd. moderne^ 26 fév. 1908.)
LAQUERRIËRE. — La faradisation localisée dans l'étude médico-
légale des troubles sensitifs.
La révulsion faradique, inaugurée par Duchenne, de Boulogne, sur-
tout comme moyen thérapeutique, est un procédé précieux d'explo-
ration de la sensibilité. Avec un appareil puissant on peut obtenir
électriquement des excitations sensitives formidables, comparative-
ment à ce qu'on peut obtenir par la chaleur, la piqûre, le pincement,
et cela sans abîmer les téguments.
Cette révulsion permet également, en certains cas, de faire la
rééducation sensitive des anesthésiques hystériques. — (Progrès méd.,
!•' fév. 1908.)
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278 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Applications indirectes de l*Ëlectricité
RAYONS X
KROMAYER. — Traitement de Phyperhidrose des mains par les
rayons de ROntgen.
D'après Tauteur, on parvient à obtenir l'atrophie des glandes
sudoripares, à la faveur d'une rôntgénisation assez faible pour ne
pas provoquer d'altérations durables des autres parties constituantes
du tégument externe. On peut ainsi obtenir la guérison radicale et
durable de l'hyperhidrose des mains. Encore importe-t-il de doser
rigoureusement l'application des rayons X. — (Rev. internat, de
clin, et de thérapeut., 20 fév. 1908.)
D. GOURTADE. ~ Contribution à l'étude de la mesure quantita-
tive des rayons X.
On sait de quelle utilité peut être en biologie l'emploi des rayons X
et 11 importe d'avoir une notion exacte de la quantité que l'on emploie.
On peut mesurer cette quantité :
1® Soit en calculant les constantes du courant employé pour
actionner l'ampoule (milliampèremètres, voltmètres, etc.);
20 Soit plutôt en dosant les actions soit physiques, soit chimiques,
produites par les rayons X.
On peut dans ce dernier cas :
a) Doser l'action ionisante sur l'air environnant;
b) Mesurer l'action fluorescente exercée sur certaines substances
(platino-cyanures) ;
c) Doser l'action chimique produite sur certains corps (action
photographique, coloration des pastilles d'Holzknecht ou de Sabou-
raud).
J'ai eu le premier, en mars 1905, l'idée de mesurer l'éclaîrement
produit par les rayons X sur un écran de platino-cyanure au moyen
d'un étalon de radium, placé à la même distance et produisant tou-
jours la même illumination de l'écran.
Ce procédé, à côté de grands avantages, présente deux inconvé-
nients • d'abord il nécessite, pour faire ime comparaison utile, un
échantillon de radium très actif et partant très coûteux; de plus, la
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REVUE DE LA PABSSE. 279
mesure n'est faite que pour un court instant et présente tous les
défauts des métliodes semblables.
J'ai alors essayé de doser les rayons au moyen de l'action ionisante
des rayons X en prenant comme étalon un échantillon de radium.
Ici, le premier inconvénient disparaît, car quelques centigrammes d'un
sel peu actif suffisent pour faire la mesure.
Mais, pour si parfaite que soit cette méthode, elle présente toujours
l'inconvénient de ne doser les rayons que pendant un instant très
court. Je reviendrai cependant plus tard sur cette méthode, qui pré-
sente les plus grands avantages pour les mesures instantanées et est
même préférable à la première comme précision des résultats obtenus.
Enfin, on peut utiliser l'action photographique en prenant comme
étalon un échantillon de radium qui n'a pas besoin d'être très actif.
On impressionne d'abord un carré de papier sensible avec un échan-
tillon de radium toujours le même, placé à la même distance et pen-
dant le même temps.
Sur un autre carré de papier sensible plus grand, on dispose une
série de lames d'argent ayant des épaisseurs différentes et absorbant
des quantités de rayons égales à 1, 2, 3, etc., jusqu'à 8.
L'impression donnée par le radium est calculée de manière à être
égale, par exemple, à 1 H, de sorte que si l'impression de la teinte 3
est égale à celle présentée par le radium, on a une pose égale à 3 H.
L'appareil de mesure est placé tout à côté de la partie à irradier,
et le temps d'exposition peut être égal à toute la durée de la séance;
on peut ainsi savoir exactement combien d'H on a administrés. Le
temps d'exposition peut aussi ne durer qu'une partie de la séance; le
nombre d'H trouvé à ce moment servira à déterminer la durée totale
de la séance.
On développe en même temps les deux papiers impressionnés avec
n'importe quel développateur, et on développe jusqu'à ce que la
tache produite par le radium soit très nette. Le temps employé pour
ce dosage ne dépasse pas trente secondes, car la lecture peut se faire
à la lumière rouge et dans le bain de développement lui-même.
Cette méthode supprime tous les inconvénients de la méthode de
Kienbôck, qui est aussi basée sur l'action photographique des rayons X.
Elle présente tous les avantages des pastilles de Holzknecht et de
Sabouraud, mais avec plus de précision et de sûreté dans les résultats
obtenus. — (C. R. de la Soc, de bioL, séance du 15 févr. 1908.)
RUAULT. -— Les pansements au bismuth dans les maladies de
l'estomac.
L'auteur étudie d'abord la composition chimique, les caractères
et la préparation du sous-nitrate de bismuth du Codex, qui doit
résister à l'action de la lumière, être insoluble dans l'eau, et lui
communiquer une réaction acide, soluble entièrement dans Tacide
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28o ARCHIVES D*ÉLEGTKlGlTé BléoiCAXE.
nitrique, etc. Le sous-nitrate de bismuth doit être lourd; il existe,
en effet, un sous-nitrate léger contenant beaucoup de carbonate de
bismuth, des impuretés variables, et par conséquent dangereux.
Employé pour le pansement des plaies, le bismuth (les cas d'into-
xication imputables aux impuretés qu'il peut contenir étant mis
à part) peut provoquer des phénomènes toxiques (liséré gingival
bismuthique, stomatite avec tatouage de la muqueuse, ulcérations,
infection secondaire avec phénomènes généraux). Aussi le bismuth
employé pour le pansement des plaies peut-il être à juste titre consi-
déré conmie toxique; il n'en est pas de même quand il est administré
à l'intérieur, il a pu être absorbé à doses élevées (20 granmies pro die)
pendant plusieurs jours, sans inconvénient, et même pendant plu-
sieurs mois. Le sel est, en effet, insoluble dans l'estomac et dans l'in-
testin, tandis que l'oxyde de bismuth forme avec les matières pro-
téiques à la surface des plaies une combinaison soluble dans les alcalis
et les acides organiques, et même dans un excès d'albumine, d'où
les dangers d'intoxication dans ce dernier cas seulement, par suite
de l'absorption lente et continue.
D faut prescrire 20 granmies de sous-nitrate de bismuth lourd
par jour, en une seule prise le matin à jeun, pendant six à douze jours.
On fait absorber le médicament par la sonde après lavage soigneux
de l'estomac, ou bien dans deux tiers de verre d'eau on délaye
les 20 grammes de bismuth, et le malade avale simplement d'un trait
le lait de bismuth. Faire ensuite coucher le malade dix minutes sur
chaque côté, sur le dos et sur le ventre, — et ne laisser manger
qu'une heure après. — Le prévenir enfin que ses selles seront colorées
en noir.
Le sous-nitrate de bismuth a donc une action topique; il a, en outre,
une action antiseptique^ action que l'auteur a vérifiée par des dosages
minutieux des acides de fermentation; il calme les douleurs en proté-
geant les terminaisons nerveuses de l'estomac, protège les ulcérations
et empêche leur irritation, favorisant la cicatrisation, et enfin fait
le plus souvent diminuer ou disparaître la fermentation. — {Gaz,
méd. de Nantes, 8 fév. 1908.)
U Imprimeur-Gérant : G. (jouwouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouiluol, rue Guiraudc, 9-11.
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16« ANNÉE. N» 286 25>vril 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MËDICALË
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Ile Congrès des Praticiens (Lille, 1908). — Les membres du Comité
d'organisation du Congrès de Lille ont l'honneur d'informer leurs Confrères
que :
i*» Le nombre des adhésions au II* Congrès des Praticiens de France et
aux excursions qui en suivront la clôture, dépasse à l'heure actuelle toutes
leurs espérances, assurant ainsi au Congrès un succès éclatant.
a* Les adhésions au voyage à Londres et à Bruxelles doivent être adressées
d'urgence au Comité, pour lui i>ermettrc de prendre les mesures néces-
saires.
3* Ces adhésions n'ont qu'une valeur indicative et ne deviennent défini-
tives que lors du versement de la somme de i3o fr., qui doit avoir lieu avant
le i5 mai au plus tard.
4* En cas d'empêchement imprévu dénoncé avant le a5 juin, une somme
de 100 fr. sera remboursée aux souscripteurs, 3o fr. restant acquis aux frais
généraux d'agence.
5* Le titre de Congressiste est acquis par tout Médecin ayant versé une
cotisation individuelle de 5 francs.
0* Chacun des membres de la famille des Médecins désirant prendre part
au voyage Bruxelles- Londres versera également une cotisation individuelle
de 5 francs, afin de pouvoir, à titre de Congressiste, bénéficier des réductions
obtenues par le Comité d'organisation du Congrès.
7** Les Congressistes jouiront d'une réduction de 5o 0/0 accordée par les
difiérents réseaux pour se rendre de leur lieu de résidence à Lille et retour.
8* Des bons de réductions et tickets de vojage seront adressés en temps
utile à tous les Congressistes.
9» Les Syndicats (qui ne l'ont pas encore fait) sont priés de nommer au
ARCU. D'éUECTB. M^D. — I90S. a a
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a8a ARCHIVES d'électricité médicale.
plus tôt leurs délégués et d^envoyer leurs noms et adresses au Secrétariat de
Lille, pour que toutes indications nécessaires leur soient fournies en temps
utile.
Société royale de Médecine de Londres. — Section d'Électricité.
Le prochain meeting mensuel ordinaire de la section se tiendra dans les
locaux de la Société royale de philosophie, 207, Bath Street Glasgow, le
vendredi 32 mai 1908, à huit heures et demie du soir. M. W. Deane Butcher,
Ësq. M. R. G. ^., président de la section, présidera cette réunion.
A Tordre du jour de la section sont portés les travaux suivants :
Les courants interrompus dans l'examen et le traitement électriques, par
H. Lewis Jones, Esq. M. A., M. D., F. R. G. P., M. R. G. S. Saint-Bartho
lomew*s Hospital, London, vice-président de la section.
Quelques réflexions sur le fonctionnement du service d'Électricité médicale
à la Royal Infirmary d'Edimbourg, par M. Dawson Turner, Esq. B. A., M. D.,
F. R. G. P., membre du Conseil delà Section.
La médication tonique dans le traitement de quelques cas invétérés des
maladies des organes pelviens chez la femme, par Samuel Sloan, Esq. M. D.,
FF., P. S., vice-président delà Section et président du Comité écossais.
A cette réunion sera sgoutée une exposition des appareils d'électricité
médicale qui se tiendra de trois heures à dix heures et demie du soir. Des
rafraîchissements seront offerts aux visiteurs. Le meeting et l'exposition
seront ouverts à tous les médecins praticiens s'occupant de la spécialité.
Gomme il est probable qu'il y aura foule pour la visite de l'exposition dans
la soirée, il vaudra peut-être mieux la visiter dans l'après-midi.
Communiqué par M. W. F. Somerville, M. D., membre du Conseil et
secrétaire honoraire du Comité écossais, auquel on pourra s'adresser pour
toutes communications au sujet de ce meeting.
En même temps que le programme du meeting que nous venons de
résumer, on nous adresse la liste des appareils qui seront exposés ainsi que
les noms des exposants, parmi lesquels nous trouvons : MM. K. Schall, de
Londres ; A. E. Dean, de Londres ; W. Watson et Sons, d'Edimbourg ; The
Sanitas, Electrical Company Itd ; GailTe, de Paris ; Leslie Miller, de Londres.
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SUR L'AIDE
APPORTÉE AU DIAGNOSTIC ET A LA LOCALISATION
DES ABCÈS DYSENTÉRIQUES DU FOIE
PAR L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE(')
Par le D' BÉCIiâBE,
Médecin de Thôpital Saint-Antoine, membre do rAcadémie de médecine.
Les diverses régions de la surface extérieure du foie sont très
inégalement accessibles, sur le vivant, aux divers modes d'exploration
physique.
A ce point de vue, la face inférieure a toujours été. la moins
favorisée.
Quant à la face supérieure, elle se compose de deux portions
distinctes, Tune périphérique et l'autre centrale.
Tandis que la portion périphérique, en contact avec la paroi thora-
cique et avec la paroi abdominale, est accessible totalement à la per-*
cussion et partiellement à la palpation, la portion centrale échappait^
avant la découverte de Rôntgen, à toute exploration.
Cependant cette portion centrale de la face supérieure du foie, étroit
tement coiffée par le diaphragme, fait à l'intérieur du thorax une
saillie en forme de dôme ou de coupole, dont l'image très sombre se
profile, pendant l'examen radioscopique, sur la zone brillante du
champ pulmonaire avoisinant, avec un contour en arc de cercle
aussi net que s'il était tracé au compas et d^ailleurs mobile avec les
mouvements respiratoires.
L'examen radioscopique, pratiqué de préférence dans la station
debout, renseigne à la fois sur le siège et sur la forme de ce contour.
(') Communication à la Société de pathologie exotique, séance du 13 février 1908
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284 ARCHIVES D*ÉLECTRIC1TÉ MÉDICALE.
Aidé de la méthode orthodiagraphique, il .montre sa hauteur
absolue et sa hauteur relative. Il permet de dessiner sur la paroi de
l'hémithorax droit le niveau atteint par le sommet du dôme hépatique
et de mesurer exactement de combien de centimètres il s'élève au-
dessus de la moitié gauche du diaphragme.
Tandis que le malade, placé derrière Técran lluorescent, se présente
FiG. 1.
Abcès du foie (Obs. 1).
Domc iiépatiquc vu de face a vaut Topératiou.
successivement de face, de dos ou de prolil aux rayons qui le tra-
versent, l'examen radioscopique fait voir si la régularité du contour
hépatique n'est pas troublée par quelque déformation.
Ces deux ordres de renseignements ont pour le diagnostic et la
topographie de certaines lésions hépatiques une grande impor-
tance.
Une augmentation de volume de toute la masse du foie par conges-
tion sanguine ou par hyperplasic véritable n'élève pas d'ordinaire le
niveau du dôme hépatique ou l'élève sans modifier son contour.
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SUR l'aide apportée au diagnostic et a la localisation. a85
C'est seulement quand une production nouvelle, collection puru-
lente, kyste hydatique, beaucoup plus rarement tumeur cancéreuse
est, pour ainsi dire, surajoutée à la masse de Torgane et bosselé la
portion centrale de sa face supérieure, que Tirnage radioscopique du
dôme apparaît à la fois surélevée et déformée.
Pour les abcès tropicaux et les kystes liyda tiques, l'utilité d'un
FiG. 2.
Abc('8 du foie (Obs. 1).
Dôme hépatique vu de profil avant ropéralion.
diagnostic certain et d une exacte localisation est sufYisamment évi-
dente, puisque de Tintcrvention chirurgicale bien conduite dépend en
pareil cas la vie des malades.
J'ai eu assez récemment l'occasion d'observer trois cas d'abcès
dysentériques du foie, soupçonnés par l'exploration clinique, reconnus
et localisés à l'aide des rayons de Rontgen.
Os faits s'ajoutent aux faits analogues antérieurement observés
à l'hôpital militaire du Val-de-Grûce par M. le D' Loison et commu-
niqués à l'Académie de médecine le G mars 1901 par M. le D' Kelsch.
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286
ARCHIVES d'Électricité médicale.
Us s'ajoutent à l'observation présentée en 1908 par M. le Prof. Ber-
gonié, de Bordeaux, au premier Congres médical du Caire.
Mais tandis que mes devanciers ont dû se borner aux renseigne-
ments fournis par Texamen radioscopique, j*ai réussi, grâce à une
technique spéciale, à fixer sur la plaque photographique les images
du dôme hépatique d'abord observées sur l'écran fluorescent.
FiG. 3.
Abcès du foie (Obs. 1).
Dôme hépatique vu de face après ropération.
Des Iniit épreuves radiographiques que je vous présente, les quatre
premières proviennent d'un malade dont le D'^Marcano, son médecin,
a lu l'observation détaillée à l'Académie de médecine, dans la séance
du 5 décembre dernier. J'en rappellerai seulement les traits essentiels.
Atteint en 1896 de dysenterie tropicale, ce malade présente, dix ans
plus tard, les symptômes d'un abcès du foie dont le délivre une
première intervention chirurgicale, en février 1906.
Puis, lé retour des troubles fonctionnels et l'augmentation de
volume du foie font soupçonner un nouvel abcès. Un an après, en
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SUR l'aide APPORTEE AU DIAGNOSTIC ET A LA LOCALISATION. 287
février 1907, il subit une laparotomie qui ne réussit pas à faire trouver
l'abcès cherché.
Deux mois plus tard, à Texamen radioscopique, le dôme hépatique
m apparaît surmonté d'une énorme bosselure dont Textrémité supé-
rieure dépasse de cinq travers de doigt le niveau de la moitié gauche
du diaphragme et atteint à peu près la base du cœur (fig, i). Dans
F16. 4.
Abcès du foie (Obs. I).
Dôme hépatique vu de profil après l'opération.
Texamen de profil, il est manifeste que cette bosselure n'occupe pas
le sommet, mais la moitié antérieure du dôme hépatique (Jlg. 2).
L'existence de la collection purulente est ainsi démontrée et son siège
exactement déterminé.
Le chirurgien fait alors une nouvelle laparotomie qui, cette fois,
aboutit à la découverte et à l'évacuation d'un volumineux abcès.
L'opéré guérit parfaitement et, quand je le revois quelques mois plus
tard, le foie a repris sa forme et ses dimensions normales (fig, 3 et U),
1^ Ces quatre épreuves radiographiques, prises deux à deux, repré-
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288
ARCHIVES D'ÉLECTRICITé MÉDICALE.
sentent le dôme hépatique, vu de face et] de profil, avant et après
l'opération.
Ces deux autres épreuves radiographiques proviennent d'un agent
colonial récemment entré à Thôpital Pasteur, dans le service du
D' Martin, après un séjour au Congo français, où il contracta la
dysenterie. Ce fut le D' Marchoux qui, consulté par le malade à son
Fio. 5.
Abcès du foie (Obs. II).
Dôme hépatique vu de face'avaDt Topération.
retour en France, diagnostiqua un abcès dysentérique du foie, sans
pouvoir, d'ailleurs, en fixer le siège. Le 22 janvier dernier, il vous en
a lu robservalion détaillée, dans la première séance de votre Société.
Le malade me fut adressé pour otre soumis à l'exploration radiosco-
pique et je vis successivement apparaître sur Técran, dans l'examen
de face et dans l'examen de profil, les deux images que reproduisent
ces épreuves radiographiques.
Dans l'examen de face, le dôme hépatique se montre notablement
surélevé et déformé; son contour, au lieu de la forme d'un cintre
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SUR l'aide apportée au diagnostic et a la localisation. 289
surbaissé, offre plutôt celle d'une arcade de mosquée, c'est à la fois
un arc de cercle de plus grande étendue et l'arc d'un cercle de
moindre rayon qu'à l'état normal (fig, 5).
Dans l'examen de profil, le dôme hépatique se montre égale-
ment surélevé, mais diversement déformé, il a la forme d'une ogive
composée de deux arcs de cercle qui se coupent à angle obtus
Fig. 0.
Abcès du foie (Obs. II).
DAme hépatique vu cle profil avant l'opération.
à peu près à égale distance du sternum et de la colonne vertébrale
L'abcès ainsi reconnu et localisé, le malade est opéré le 19 décembre
dernier, h l'hôpital Necker, par le D' Routier qui, avec autant d'habi-
leté que de difficulté, réussit à ponctionner et à drainer, tout au
sommet du dôme hépatique, une énorme collection d'où s'échappe
plus d'un litre de pus; l'opéré est actuellement en bon état, mais n'a
pas pu encore être radiographié de nouveau.
Enfin, ces deux dernières épreuves radiographiques représentent.
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2gO ARCHIVES d'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE.
de face et de profil, le foie d'un jeune médecin colonial atteint l'an
dernier de dysenterie tropicale et tout récemment entré à l'hôpital
Pasteur, après que le D' Marchoux ept fait le diagnostic d'abcès du
foie de siège indéterminé.
Le dôme hépatique est anormalement surélevé par une bosselure
qui, dans l'examen radioscopique de profil, mieux encore que sur
FiG. 7.
Kyste liydatiquo du lobe gauche du foie.
Radiographie dans le dôcubilus dorsal, Tampoule au-dessus de Tépigastre.
répreuve radiographique correspondante, apparaît nettement au-
dessus de la moitié postérieure du dôme. Ce malade n'a pas encore
été opéré, mais on peut prévoir que la question de l'opportunité
d'une intervention transpleurale se posera chez lui.
Aux trois cas d'abcès dysentériques dont je viens de vous parler et
que j'ai rapportés le 38 janvier dernier à l'Académie de médecine,
j'ajouterai une quatrième observation encore inédite, qui formera la
partie neuve de cette communication.
A vrai dire, il ne s'agit pas d'un abcès, mais d'un kyste hydatique
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SUR l'aide apportée au diagnostic et a la localisation. 291
du foie. Si je rapproche ce cas des précédents, c'est qu'au point
de vue de la déformation de la surface extérieure du foie, les kystes
hydatiques se comportent comme les collections purulentes et si,
dans le cas en question, l'exploration radiologique a pu montrer un
kyste de la face inférieure du foie, il est légitime de penser qu'elle
montrera également, à l'occasion, des abcès du même siège.
FiG. 8.
Kyste hydatique du lobo gauche du foie.
Radiographie en position assise, restomac rempli de gaz et Tampoule derrière le dos.
Le D' Ferrand, de Blois, m'adresse un jeune homme de vingt-
cinq ans qui, depuis trois mois, s'aperçoit d'une saillie anormale
de l'épigastre, immédiatement à gauche de la Hgne médiane et
au-dessous du rebord des fausses côtes. Pour bien des raisons
que je ne rapporte pas ici, le diagnostic le plus probable est celui
de kyste hydatique, on me demande surtout de déterminer par
l'exploration radiologique le siège, la forme et les dimensions de la
tumeur.
Les trois épreuves radiographiques que voici, très diverses d'aspect,
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293 ARCHIVES d'iSlECTRIGITÉ MÉDICALE.
proviennent de ce malade, mais ont été obtenues suivant des tech-
niques très différentes.
La première a été obtenue suivant la technique uniforme dont font
usage les radiographes non médecins quand on leur adresse un
malade avec un bon pour une radiographie du thorax ou de l'abdo-
men, sans autres indications. Le patient a été radiographié dans le
FlG. 9.
Kyste hydatique du lobe f^rauche du foie.
Radiographie dans le dôcubitus dorsal, restomac rempli de gaz
et l'ampoule au-dessous du dos.
décubitus dorsal, le dos en contact avec la plaque et Tampoule de
Rr>ntgen au-dessus de Tépigastre. L'épreuve radiographique montre
une image de l'abdomen uniformément sombre, sans aucune dis-
tinction entre l'ombre hépatique et l'ombre splénique; elle ne fournil,
à vrai dire, aucun renseignement, c'est une épreuve absolument
inutilisable (fig, 1),
11 n'en est pas de même des deux autres qui reproduisent l'image
observée sur l'écran après que le malade avait ingéré successivement
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SUR l'aide apportée au diagnostic et a la localisation. 293
une solution de bicarbonate de soude et une solution d'acide tartrique,
c'est-à-dire après que son estomac avait été rempli de gaz. Sur le fond
clair du champ stomacal rempli de gaz, le bord gauche de l'image
très sombre du foie se profile nettement, non plus comme à l'état
normal sous la forme d'un trait rectiligne obliquement dirigé en bas
et à droite, mais sous la forme d'un arc de cercle qu'on dirait tracé
au compas.
Ces deux dernières épreuves ont été toutes deux obtenues après la
rcplétion gazeuse de l'estomac, l'épigastre en contact avec la plaque,
l'ampoule de Rontgen derrière le dos, l'une dans la position assise
(Jig. 8J, l'autre dans le décubitus dorsal fjig. 9), Celte dernière
montre dans une plus grande étendue que la précédente le contour
arrondi de la tumeur qui déborde et déforme le bord gauche de
l'image hépatique.
Comment ne pas croire qu'à l'occasion une collection purulente de
la face inférieure du foie pourrait être déceléc à l'aide de la même
technique?
De ces quatre observations auxquelles j'en pourrais joindre une
cinquième toute récente, ayant trait à un abcès non dysentérique du
foie collecté à la partie supérieure du dôme hépatique, reconnu seule-
ment par l'examen radioscopique après cinq mois (le fièvre continue
et évacué par l'intervention chirurgicale, je tirerai les conclusions
suivantes, qui reproduisent, en les complétant, les conclusions précé-
demment énoncées devant l'Académie de médecine :
r L'examen physique du foie doit comprendre, pour être complet,
l'exploration de la face supérieure de cet organe, à l'aide des rayons
de Rontgen, par la radioscopie et la radiographie ;
2" L'exploration radiologique de la face supérieure du Joie doit être
complétée par l'examen de son bord gauche, tandis que Vestomac est
naturellement ou artificiellement rempli de gaz;
3* Celle exploration radiologique est particulièrement indiquée dans
les cas ou l'observation clinique permet de soupçonner un abcès du
foiCy surtout chez les malades antérieurement atteints de dysenterie;
4' Quand un abcès déforme la surface extérieure du foie et tout
particulièrement le dôme hépatique, C exploration à l'aide des rayons de
Rontgen, qui doit toujours débuter par l'examen radioscopique, est
souvent le seul moyen de déceler avec certitude l'existence de la collec-
tion purulente et de déceler son siège exact, c'est le meilleur guide pour
une intervention chirurgicale.
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39^ ARCHIVES d'Électricité médicale. •
Cette communication provoque de la part de M. le D' Nimier quel-
ques observations auxquelles M. Béclère répond :
Les intéressantes observations de M. Nimier me permettent d'ajouter
qu*au premier rang des raisons pour lesquelles l'examen radiosco-
pique doit toujours précéder la radiographie, il faut compter la
suivante : l'examen radioscopique a le privilège de montrer les mou-
vements des deux moitiés du diaphragme, il permet de comparer
l'amplitude de leurs excursions, il fait voir comment le sinus costo-
diaphragmatique s'éclaire plus ou moins complètement pendant les
inspirations profondes, il peut ainsi révéler, avant l'intervention chi-
rurgicale, s'il existe ou non des adhérences entre le feuillet pariétal et
le feuillet diaphragmatique de la plèvre.
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TRAITEMENT DE L'HYPERHIDROSE PALMAIRE
PAR LES RAYONS X (')
Observations du D^ LiANARI,
Agrégé de Physique biologique à Buenos -Ayres.
L*observalion attentive de Taction des rayons \ sur la peau et les
organes annexes (poils et glandes) a engagé mon agrégé le D' Lanari à
essayer cet agent dans le traitement d'une affection qui, quoique
dépourvue de gravité par elle-même, constitue une infirmité d'autant
plus ennuyeuse qu'on connaît la pénurie des ressources de notre
thérapeutique dans la plupart des cas. 11 s'agit d'une forme assez
fréquente de l'hyperhidrose localisée : l'hyperhidrose palmaire.
L'augmentation de la sécrétion sudorale peut être considérée comme
un état pathologique quand on la voit survenir dans des circonstances
incapables de produire aucun effet chez la plupart des sujets. On
doit, par conséquent, laisser de côté l'excès de sécrétion sudorale due
à la température comme aussi celui qui accompagne certaines
maladies générales dans lesquelles on peut la considérer comme
constituant un symptôme (tuberculose, cachexies, maladies ner-
veuses, etc.).
Cette perturbation de la sécrétion sudorale se localise ordinaire-
ment à certaines régions (le creux axillaire, la paume des mains, la
plante des pieds). Dans les cas d'hyperhidrose palmaire, les mains
sont toujours humides, froides et visqueuses. Leur contact est désa-
gréable, et le malade lui-même, qui le sait bien, se presse de les
essuyer chaque fois qu'il doit les donner à quelqu'un.
Les gants se tachent rapidement; l'écriture, le dessin sont tou-
jours salis et crasseux; et les malades, tourmentés par cet ennui,
cherchent et acceptent facilement n'importe quel traitement si on peut
(') Compte rendu du Prof. Costa.
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2g6 ARCHIVES D'éLEGTRIGITÉ MÉDICALE.
les débarrasser de ce qui est toujours pour eux une cause de désagré-
ment. D'une étiologie mal connue, attribuée par les uns à des
perturbations d'ordre nutritif (Besnier), par les autres à des altérations
gastriques, mais habituellement d'origine inexpliquée, elle se
présente spécialement chez les sujets jeunes, peut quelquefois
disparaître, mais presque toujours elle résiste avec une ténacité déses-
pérante aux divers traitements conseillés. On a employé pour la
combattre les solutions astringentes, les poudres absorbantes, le
diachylon indiqué par Kaposi, les solutions d'acide chromique, les
préparations d'agaric et d'atropine, et en dépit de tous ces traitements
beaucoup de malades se trouvent, après les avoir essayés tous, dans
les mêmes conditions qu'auparavant. C'est chez ce genre de malades,
parmi lesquels on voit arriver la sudation à degrés surprenants, que
M. le D' Lanari conseille le traitement radiothérapique.
Nous avons vu avec lui des malades qui, deux minutes après s'être
essuyé les mains, les avaient mouillées comme s'ils venaient de les
sortir de l'eau. Les émotions exagèrent la sécrétion ; elle diminue
certains jours sans que le malade en puisse saisir la cause, mais elle
existe presque au même degré l'hiver que l'été. Je crois que celle
indication des rayons X et la fixation de la technique appropriée
appartiennent au D' Lanari, parce que les rares observations qu'on
puisse recueillir |dans la littérature médicale envisagent toujours
des cas d'hyperhidrose axillaire.
Pusey en 1900 et Bulkley en 1904 indiquent quelques hyperhidroses
axillaires améliorées par la radiothérapie. Engmann, de son côté, cite
d'autres cas, et c'est le premier qui donne les doses convenables,
conseillant la production d'un léger érythème. Belol, à qui appar-
tiennent ces données, croit qu'il serait possible d'arriver à de bons
résultats avec des doses qui ne doivent pas dépasser 511, étant donnée
la susceptibilité des plis articulaires. Le D^ Lanari conseille pourtant
des doses plus fortes, avec des rayons 738 Benoist. Il ne croit pas
nécessaire de protéger la main avec du papier rouge ou noir contre
les rayons plus mous, si le tube les émet, parce que la préréactiôn
a, dans cet endroit, une importance minime. Il divise la paume
de la main en quatre régions : la première comprend les deux der-
nières phalanges de l'index, médius et annulaire et seulement une
phalange et demie du petit doigt; la deuxième va depuis les limites
antérieures jusqu'à la moitié de la paume. Les deux dernières régions
sont formées par le reste de la main, divisée par, une ligne médiane :
l'une comprend la région thénar et le pouce; l'autre, la région hypo-
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TRAITEMENT DE L HYPERUIDROSE PALMAIRE. 297
thénar. Ordinairement, ces quatre divisions suffisent, mais chez
quelques malades on est obligé de faire des irradiations supplé-
mentaires sur le bord cubital de la main et au bout du pouce avec des
doses moins fortes, si à la tin du traitement on constate qu'elles ont
été moins atteintes par les rayons. 11 faut bien délimiter les régions
avec du plomb pour empêcher la superposition des doses.
L'auteur est partisan des doses fortes qui voi>t au moins jusqu'à
l'érythème bien marqué, parce qu'il croit que chez beaucoup de
malades, surtout chez ceux à la peau brune, on peut non seulement
n'obtenir aucun résultat avec les doses faibles et répétées, mais encore
on peut voir apparaître une pigmentation de la paume et même du
dos de la main, pigmentation gênante et sans objet. Il préconise le
double de la dose conseillée par Belot : 8H au chromoradiomètre de
Holznecht, presque la teinte II du chromoradiomètre de Bordier.
Avec le chromoradiomètre de Saboureaud, qui ne signale que la
teinte B de 5 H, on doit irradier une fois et demie, le temps nécessaire
pour la teinte B.
Voici les modifications observées : cinq à six jours après la séance,
la sécrétion sudorale dans la zone irradiée est considérablement dimi-
nuée. Ici, comme dans d'autres organes, l'inhibition fonctionnelle
précède toute altération anatomique visible. C'est le même phéno-
mène qu'on voit quand on fait une épilation : le poil, qui va tomber au
bout de quinze joui*s, a cessé déjà de grandir cinq ou six jours après
l'application des rayons. Ordinairement, douze jours après la séance
apparaît le premier signe de réaction, ia peau commence chaque jour
à rougir davantage, et après quatre ou cinq jours, à la rubéfaction
s'ajoute une légère infiltration œdémateuse, et le malade commence
à éprouver une sensation de tension dans la zone enflammée. Cette
sensation est exagérée par la pression et les positions déclives de la
main. Une semaine après, la partie centrale de la zone irradiée pré-
sente une couleur grisâtre, indice de ce que la couche cornée com-
mence à se détacher. 11 ne faut pas l'arrachei:, et on se trouve bien
alors de l'application de substances grasses, en attendant que tout
revienne à l'état normal et que l'œdème et l'aspect inflammatoire
disparaissent, ce qui ne demande pas plus d'une semaine. L'épiderme
se détache alors en grands lambeaux, et on peut voir dessous un
épiderme fia et rosé, qui ne transpire absolument pas, quoique le
reste de la main soit en pleine sudation.
Il faut arriver à cette dose, parce qu'on observe qu'avec des doses
qui ne sont pas si accentuées, quoique le résultat temporaire soit bon,
4MGBnr. D'iLIOTB. MÉD. 1908. a 3
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298^ ARCHIVES d'ÉLBCTRIGITÉ IféDIGALB.
au bout de cinq ou six mois la transpiration commence à s'eiagérer
jusqu'au retour de Thyperhidrose du commencement. Il est bien pré-
férable d^obtenir l'abolition définitive de la transpiration.
Les résultats esthétiques du nouveau traitement sont assez satisfai-
sants. La peau présente de petites différences avec celle des régions
voisines : elle est un peu plus fine et rosée, mais cet état ne dure que
quelques semaines parce qu'après elle redevient ferme et donne seule-
ment au toucher une sensation âpre, due au défaut de sécrétion
sudorale. Quand on le peut, il est bien préférable de traiter la main
suivant des régions successives, afin d'éviter ainsi une réaction totale
de la main, réaction qui est toujours gênante. Cette manière d'agir
offre en plus l'avantage de pouvoir juger du résultat d'une application
antérieure. Un des malades observés par Lanari est guéri depuis un
an et il n'a pas observé ni télangectasies ni d'autres altérations de la
peau. 11 n'est pas à craindre non plus de danger dû à la suppression
dans les régions irradiées de la sécrétion sudorale : ces régions repré-
sentent à peine i/5o de la surface totale du corps, et cette suppression
ne peut avoir de conséquences fâcheuses sur l'organisme.
Costa.
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W^aWimOMMMXMfc^OIMiaiHMIlMMMIimiUMMMMMMMMMWMMMMMMMMMtl
■ ■■■■■■■--■■ .1 --.■-—■-—— — - — inn^-rinrTr-rTTrirrvirirrinfinnJUiririruuuiJUUJu
LOIS DE LA RÉPARTITION
DES
QUANTITÉS DE RAYONS X ÉMISES PAR UNE AMPOULE
DANS LES DIFFÉRENTES DIRECTIONS
Par le J>^ H. BOBDIER,
Agrégé à la Faculté de médecine de Lyon.
Dans un précédent mémoire (') nous avons établi que parmi les
rayons émanant d'une ampoule radiogène (tube Millier à anticathode
refroidie) il existait une direction (direction principale) suivant
laquelle les effets sont maxima ; ce qu*on constate facilement en pre-
nant comme réactifs soit du papier au platino-cyanure de baryum,
soit du papier au gélatino-bromure.
La direction que nous avons trouvée sur une ampoule Millier dont
le centrage de Vanticathode avait été bien vérifié faisait un angle de
76' environ avec la ligne des centres (de la cathode et de Tanticathode).
Depuis nos premières expériences qui datent de novembre 1906, nous
avons su qu*un auteur allemand, Gocht, avait signalé, au Congrès
Rontgen de Berlin, f existence d'une direction à effet optimum concer-
nant l'impression des plaques photographiques par les rayons X. Cet
auteur compte Tangle servant à fixer cette direction à partir de la trace
du plan de Tanticathode sur Tampoule en avant; il indique une
valeur de 65" pour cet angle. En vérifiant sur plusieurs ampoules
Millier la position de la direction principale telle que nous l'avons
trouvée^et définie, et en la rapportant à la même origine, nous avons
constaté que la direction de Gocht est la même que la nôtre, à 2 ou
3 degrés près.
Nous avons poursuivi nos recherches dans cette voie pour arriver
(') Congrès de TA. F. S. A., 1906, et Archive» ot the Rônlgen ray, février 1907.
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3oa ARCHIVES d'électrigité médicale.
à connaître suivant quelles lois les effets dus aux rayons X décroissent
à partir de la direction principale de Tampoule.
Nous avons déjà montré que si l'on fixe contre la paroi de Tampoulc
enveloppée dans du papier noir une bande de papier au platino-
cyanure de baryum, en ayant soin de faire coïncider cette bande avec
la trace du plan de symétrie de l'ampoule (plan passant par les centres
de la cathode et de Tanticathode et perpendiculaire au plan de cette
dernière), le virage du platino-cyanure était beaucoup plus prononcé
dans une zone dont le milieu correspond à la direction principale de
l'ampoule, tandis que la coloration du platino-cyanure allait en
décroissant du jaune au vert à partir de cette zone, des deux côtés
vers les extrémités de la bande.
Si Ton refait la même expérience dans un plan perpendiculaire au
plan de symétrie, et enjaisani passer la bande par la trace de la direc-
tion principale de Vampoule, trace qu'on a marquée par une petite
croix, on constate encore que les effets des rayons X sur le platino-
cyanure sont plus marqués dans une zone dont le centre correspond k
la croix et que la coloration du sel ffuorescent va aussi en se dégradant
vers les deux extrémités de la bande. Une première remarque est à faire
toutefois : la décroissance du virage est plus brusque dans ce plan per-
pendiculaire que dans le plan de symétrie, les autres conditions étant
les mêmes; en d'autres termes, les extrémités de la bande placée dans
le méridien perpendiculaire sont plus virées, plus jaunes, que dans le
méridien de symétrie. Cette différence dans le virage du platino-
cyanure dénotait déjà une différence d'action des rayons appartenant
aux deux méridiens principaux de l'ampoule et à distance angulaire
égale à partir de la direction précédemment définie.
Nous avons donc repris cette expérience en nous servant de pastilles
au platino-cyanure collées sur une bande de papier et en des points
correspondant à des angles déterminés.
Pour cela nous avons marqué sur la paroi môme de l'ampoule dont
nous avons vérifié le bon centrage de l'anticathode et dans chacun des
méridiens principaux (plan de symétrie et plan perpendiculaire) les
points placés (à partir de la croix indiquant la trace de la direction
principale), à des distances angulaires de 3o', 45** et 6o'. Ces points
ont été obtenus en mesurant la circonférence C d'un grand cercle de
l'ampoule, et en appliquant la proportion :
C _ 36o^
X"" 3o-
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QUANTITÉS DB RAYONS X ÉMISES PAR UNE AMPOULE. 3oi
X désignant la distance occupée sur l'ampoule par un arc de 3o°. Ces
points étaient relevés sur une bande de papier sur laquelle, et en face
d'eux, une pastille de platino-cyanure était collée.
Nous avons disposé une première bande de papier portant quatre
pastilles correspondant aux angles de o°, So", 45*, 6o' dans le plan de
symétrie; puis une deuxième bande portant trois pastilles corres-
pondant aux angles de 30°, 45**, 6o® et placée dans le me'ridien
perpendiculaire. Chaque bande étant enveloppée dans du papier noir
pour éviter l'action retardatrice de la lumière sur le virage du platino-
cyanure.
A l'aide de notre chromoradiomètre(i), nous déterminions exacte-
ment les colorations de virage du platino-cyanure.
Nous avons mesuré le temps mis par chaque pastille pour prendre
la teinte II de notre chromoradiomètre.
Les constantes de l'ampoule étaient :
Étincelle équivalente i a centimètres.
Degré radiochromométrique 8 B.
Intensité du courant primaire .... (j ampères.
Voici les résultats obtenus :
Position de la pastille par rapport
à la direction principale de l'ampoule.
Temps pour la
teinte II.
o» ïo minutes.
^ Plan de symétrie . . . . 1 1 minutes.
3o*
S
( Méridien perpendiculaire 1 1 minutes.
\
i Plan de symétrie . . . . 1 4 minutes 43.
4>
' Méridien perpendiculaire »
^ ( Plan de symétrie. ... 19 minutes.
( Méridien perpendiculaire »
Observations.
Après 6 minutes
la pastille a pris la
teinte 1.
Cette pastille est
très légèrement plus
[ jaune que l'autre.
Cette pastille a dé-
passé la teinte 11.
Teinte II dépassée.
Ce tableau montre tout d'abord qu'à écartemenl angulaire égal, les
pastilles placées dans le méridien perpendiculaire au plan de symétrie
de r ampoule ont viré à une teinte plusjoncée que les mêmes pastilles du
(*) Voir Archives d'électricité médicale, lo juin 1906 et 10 juillet 1907.
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3oa ARCHIVES D'ÉLBCTRICrri niDIGALB.
plan de symétrie. Ce résultat est d'ailleurs une confirmation de Texpé-
rience qualitative rapportée plus haut.
Fixons pour l'instant notre attention sur les temps exigés par les
pastilles placées dans le plan de symétrie pour prendre la teinte II du
chromoradiomètre : ces nombres sont respectivement, lo minutes,
II minutes 45 secondes et ig minutes.
11 était intéressant de rechercher s*il existait une relation entre le
cosinus de chaque angle et le quotient des temps / et t* correspondant
respectivement à la direction principale et à chaque angle considéré suc-
cessivement dans ce plan ; en d'autres termes, de savoir si la décroissance
d'action sur le platino-cyanure obéit à la loi du cosinus ; il suffisait de
comparer la valeur du cosinus de chaque angle avec le quotient y, des
temps mis pour obtenir la même teinte de virage du platino-cyanure.
Ce calcul donne les résultats suivants :
Position de U pastille.
Rapport -
Valeur du cosinus.
oo
10
10
I
3oo
10
77 =^
90
0,86
450
10
14,75
,68
0,70
600
10
ï9 ~^
,52
0,49
Comme on le voit, la concordance de ces nombres est très satisfai-
sante, surtout si Ton pense à la difficulté d'appréciation exacte de
l'égalité de teinte du platino-cyanure. On peut donc conclure de là
que, dans le plan de symétrie, la décroissance des effets dus aux
rayons X se Jait suivant la loi du cosinus, les angles étant mesurés à
partir de la direction principale de l'ampoule ; autrement dit, si Q est
la quantité de rayons X émise, dans l'unité de temps, suivant la
direction principale de l'ampoule, la quantité Q' émise pendant le
même temps, dans une direction faisant avec la première un angle X,
mais située dans le plan de symétrie, sera :
Q' = Q. Cos. X
Dans une direction faisant par exemple un angle de 60^ avec la
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QUANTITÉS DE RAYONS X ÉBUSES PAR UNE ABflPOULE. 3o3
direction principale, la quantité de rayons émise, en considérant
toujours le plan de symétrie, est :
Q' = QXo,5=:^,
a
c*est-à-dire la moitié de la quantité émise par le faisceau coïncidant
avec la direction principale de Tampoule.
Voyons maintenant ce qui se passe dans le méridien perpendiculaire
au plan de symétrie : nous avons placé dans ce plan une bande de
papier sur laquelle étaient collées quatre pastilles correspondant aux
distances angulaires o<>, 3oo, 45o, Go^*, puis nous avons cherché comme
précédemment le temps nécessaire pour que chaque pastille prenne
successivement la coloration de la teinte II du chromoradiomètre.
Les constantes de l'ampoule étant les mêmes que précédemment,
nous avons trouvé :
PoiiUon de la pastille. Tempt poor la teinte II. Obsenrations.
Pendant ce temps, la pastille
située à 3o^ a dépassé la teinte
o« 10 minutes. M; la pastille à 45® a exacte-
I ment cette teinte I ; la pastille
\ à 6oP n*a pas encore la teinte I.
/ La pastille à 45® a dépassé la
3oo 10 minutes 45. | teinte I ; la pastille à 6oo a pris
( la teinte I.
. , ^ ( La pastille à 6o® a dépassé la
45® 12 minutes 3o. ] . ^ , ^
f lemte I.
6o® i3 minutes 45.
Si Ton compare ces nombres à ceux des mêmes pastilles du plan de
symé^e, on voit qu'ils sont plus Jaibles, ce que nous savions déjà.
Ici, si l'on veut comparer le rapport — aux valeurs des cosinus, on
trouve un écart sensible : ainsi pour la pastille située à 6o® de la direc-
tion principale de l'ampoule, le rapport -, est 0,7a, tandis que le
cosinus a pour valeur o,5.
11 résulte de là que dans le méridien perpendiculaire au plan de
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3o4 ARCHIVES D'iLEGTRicrri m£digale.
symétrie et passant par la direction principale, la décroissance des
efPets pi*oduits parles rayons X se /ait moins vite que dans^le plan de
symétrie. La dégradation est moins rapide, c'est-à-dire que l'on a, pour
une direction donnée faisant un angle X avec la direction principale,
Q' > Q. Cos X.
Notre ampoule radiogène fournit donc dans ses deux méridiens prin-
cipaux une répartition différente des quantités émises : le méridien de
symétrie est composé des rayons produisant, toutes choses égales
d'ailleurs, des effets se dégradant plus vite que ceux du méridien
perpendiculaire. On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement
entre une ampoule radiogène et un dioptre astigmate et Ton peut, par
analogie de langage, dire qu'une ampoule radiogène est, sous le
rapport des effets produits par les rayons émis, astigmate et que cet
astigmatisme est contraire à la règle : le méridien de symétrie étant
emmétrope, l'autre méridien principal étant myope, c'est-à-dire possé*
dant un effet rontgénien plus grand que le premier.
Nous avons pu avoir une preuve biologique de cette différence dans
les effets produits par les rayons X des deux méridiens principaux,
une preuve de cette sorte d'astigmatisme rontgénien ; dans quelques
cas, nous avons placé l'ampoule Millier en contact avec la paroi
abdominale et en exerçant une pression assez forte avec l'ampoule
pour déprimer assez fortement l'abdomen : dans ces conditions,
l'excavation formée par l'ampoule sur les tissus est une portion
de sphère. Or, en faisant une très courte séance, pour éviter la pro-
duction d'une radiodermite, nous avons constaté que la réaction ne
se faisait pas du tout suivant un cercle, mais bien suivant une ellipse
dont le grand axe coïncidait chaque fois avec le méridien perpendi-
culaire au plan de symétrie et le petit axe avec le plan de symétrie.
Ce résultat indique bien que les effets produits par les rayons X non
seulement sur des corps inertes, mais aussi sur les tissus vivants, se
dégradent moins vite dans le plan perpendiculaire que dans le plan de
symétrie. L'importance pratique des lois qui viennent d'être énoncées
n'échappera certainement pas aux radiothérapeutes.
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INSTRUMENT NOUVEAU
L'ELECTROCÀUTERE FROID DE FOREST
M. et M^'deFôrest (de New-York), bien connus pour leurs recherches
sur la téléphonie sans fils, nous ont présenté, dans le service du Prof.
Gaucher, à Thôpital Saint-Louis, un électrocautère dont le principe
est absolument nouveau.
L'électrocautère froid, ainsi nommé parce que Télectrode est abso-
lument froide tant qu'elle n'est pas en contact avec les tissus, a été
inventé par Lee de Forest à la suite d'expériences sur le téléphone sans
fils.
L'arc électrique formé par un courant continu de no ou mieux de
aao volts et jaillissant dans la flamme d'une lampe à alcool produit un
courant oscillatoire de haute fréquence. Sur un circuit dérivé sont
montés le condensateur et la bobine de self-induction. La fréquence
des oscillations est environ de 3oo.ooo par seconde. C'est en somme
le même dispositif que celui qui a été réalisé par Dudell, pour son
arc chantant.
Une bobine multipHcatrice augmente le potentiel de ce courant de
haute fréquence et de faible voltage. L'électrode cautérisante est reliée
à un des points de cet appareil, ce point variant suivant l'intensité de
l'effet à produire.
Cette électrode est constituée par un fil de platine porté par un
manche isolant. On peut donner à ce fil la forme que l'on désire, mais
ce qui le différencie de Tanse galvanothermique, c'est qu'il n'a pas
besoin d'être arciforme. Le fil de retour étant inutile, l'électrode peut
être un simple fil rectiligne auquel on donne la longueur et la section
voulues.
L'action caustique ne se produit qu'au moment où l'électrode entre
en contact avec les tissus. Elle se limite à une faible épaisseur de la
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3o6 ARCHIVES D'éLECTRIGiri Bf^DIGALB.
région touchée par elle, et c'est là précisément l'avantage que présente
rélectrocautère froid de de Forest, puisque, contrairement à ce qui se
produit pour le galvanocautère, il y a absence complète de rayonne-
ment.
L'intensité du courant, et par suite Tintensité de Taction caustique,
se.laisse du reste aisément régler à Faide d'une manette spéciale.
Cette intensité est évidemment inversement proportionnelle à la
surface de l'électrode en contact avec les tissus.
L'électrocautère froid peut servir aussitôt que le courant est établi,
son échauffement n'étant pas progressif comme pour les autres cau-
tères. De même Tinstrument est froid quand le courant pa^se, la
conductibilité des tissus en contact permettant seule à Télectrode de
s'échauffer.
L'électrocautère obvie ainsi aux inconvénients que peut présenter
le contact d'un instrument porté à une très haute température avec
des tissus à conserver, et il supprime du même coup l'appréhension
que peut faire naître chez le malade la vue du fer rouge. De plus, le
fil n'est pas exposé à se rompre, car il n'est jamais ramolli par la
chaleur. Enfin, en raison de la capacité du corps humain, les courants
de haute fréquence venus de l'électrode peuvent s'y propager sans que
le malade ressente aucun choc.
L'électrocautère de de Forest comble une lacune importante dans les
applications de la galvanocaustique thermique. Elle permet en effet des
opérations très délicates, telles que la destruction de petits kystes
au voisinage de l'œil, la cautérisation au fond de canaux étroits,
larynx, etc., la cautérisation de la muqueuse du col utérin.
La possibilité de se servir d'une électrode extrêmement petite
permet de réduire aux dimensions d'une pointe d'aiguille l'action
caustique et de faire de véritables u pointes » de feu. Avec une
électrode en anse on peut sectionner des tissus comme avec un couteau
parfaitement aiguisé. Enfin, un scapel isolé par son manche peut
servir d'électrode, de sorte qu'à son action contondante on peut
adjoindre une action cautérisante simultanée. L'électrocautère de
de Forest est contenu dans une boîte dont les dimensions ne dépassent
pas celles d'une batterie de piles de !i4 éléments. Son seul inconvénient
est d'exiger pour son fonctionnement du courant continu.
Nous aurons l'occasion de voir cet appareil à l'Exposition de
Physique où la maison Gaiffe se propose de le présenter.
A. ZlMMBRN.
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PREMIER CONGRÈS
I3B i>hy8ioth:bra.i>ib
DES MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE
Paris (22 et 23 avril).
Compte rendu des séances.
Séance du mercredi 22 avril, ^
La séance est ouverte à neuf heures par le Prof. Landouzy, Doyen
de la Faculté de médecine de Paris, qui, dans un remarquable discours,
expose l'importance des agents physiques dont depuis quinze ans,
dans son enseignement, il signale le rôle de plus en plus grand, en
face de celui des produits pharmaceutiques.
Il montre en particulier que, si les médicaments chimiques sont
capables de procurer un bien-être immédiat, c'est surtout sur les
agents physiques qu'il faut compter pour modifier l'état général,
pour faire échapper le malade a ses prédispositions diathésiques.
Enfin, il félicite les organisateurs d'avoir préconisé l'étude en com-
mun des diverses modalités de la physiothérapie; c'est en comparant
ces divers agents qu'on apprendra à les mieux connaître, c'est en
les étudiant simultanément qu'on pourra les associer de la manière
la plus utile pour le malade.
Ce sont là des paroles bonnes à entendre et des sentiments élevés
bons à répandre; nul ne pouvait mieux les exprimer que le président
du futur Congrès International de Physiothérapie.
M. OuDiN, président de la Commission d'organisation, montre le
chemin parcouru; quand il eut terminé ses études et qu'il annonça
qu'il se consacrait à l' électrothérapie, il fut, pour tous ses amis,
« le médecin qui a mal tourné » et cela, bien qu'à cette époque il y
ait eu déjà des personnalités comme Duchenne et Tripier. Mais il reste
beaucoup encore à faire: la Faculté de Paris compte trois chaires
plus ou moins consacrées à la thérapeutique, mais il n'y a aucun
enseignement officiel du traitement par les agents J physiques. Or,
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3o8 ARCHIVES D'éLECTRIGiré MlÎDIGALB.
cet enseignement est une sécurité et il suffit de voir combien rapide-
ment le seul professeur de province qui ait une chaire de cet ordre
a su grouper autour de lui une véritable école, pour se rendre compte
que la Faculté de Paris devrait bien imiter celle de Bordeaux.
M. Laquerrière, secrétaire de la Commission d'organisation,
rend compte des travaux de cette commission. En raison du peu de
temps dont elle a disposé, elle n'a pas réussi à mener à bien différents
points de son programme, mais le nombre des congressistes (200 envi-
ron) montre bien que l'année prochaine, en s'y prenant à temps,
il sera possible de faire un Congrès des plus intéressants. Il propose
de nommer le bureau des séances.
Sont élus :
Séance du 22, matin, — Président, M. le Prof. Landouzy; \ice-
présidents, MM. le D»" Oudin, le Prof. Bergonié, le D' de Munter
(Liège).
Séance du 22, soir. — Président, M. le Prof. d'Arsonval; vice-
présidents, MM. le Prof. Le Marin el (Bruxelles), le Prof. Werlheim
Salomonson (Amsterdam), le D*^ Stappfer (Paris).
Séance du 23. — Président, M. le D*" Béclère; vice-présidents,
MM. DE Blois (Canada), de Nobele (Gand), Zimmern (Paris).
MM. Wetterwalt, Duhein, Rousseaux, sont nommés secrétaires
des séances.
M. Albert WEIL (de Paris). — Photo et thermoluminothérapie des
névralgies.
1® La photothérapie est l'ensemble des applications thérapeutiques
dans lesquelles on utilise les radiations chimiques émises par le soleil
ou par une puissante lampe à arc.
2° La thermoluminothérapie est, au contraire, l'ensemble des appli-
cations thérapeutiques dans lesquelles on utilise les radiations calo-
rifiques et lumineuses émises par des sources lumineuses quelconques
et plus particulièrement par des lampes électriques à incandescence.
3® La photothérapie réussit contre un assez grand nombre de
névralgies ou d'algies superficielles, mais elle ne paraît point jusqu'ici
supérieure à la thermoluminothérapie par les lampes à incandescence
bleue; et comme cette dernière est de maniement plus facile et utili-
sable même au lit du malade, il n'y a à poser de conclusion qu'en
ce qui la concerne.
40 La thermoluminothérapie générale avec les lampes à incandes-
cence bleue (le malade étant dans un bain de lumière bleue) peut
être recommandée contre les algies disséminées, dont souffrent nom-
bre de neurasthéniques el de rhumatisants.
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PREMIER CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE. SoQ
50 La thermolumino thérapie locale (lampe bleue de 50 bougies au
centre d'un réflecteur puissant) réussit contre nombre de névralgies
localisées, ne siégeant pas sur des nerfs trop profondément situés,
mais échoue quand les lésions de névrites sont nettement accusées.
En raison de sa facile application, elle peut être essayée avant de
recourir à d'autres méthodes physiothérapiques, dans toutes les né-
vralgies qui ne sont pas le fait d'une maladie générale ou qui ne sont
pas accompagnées de troubles trophiques accentués.
M. LIBOTTE (de Bruxelles). — Hydrothérapie dans les névrites et
les névralgies.
La sudation par la vapeur, par la chaleur sèche obscure ou lumi-
neuse, la douche chaude mobile de S?» à 45®, l'application de la glace,
sont les principaux procédés mis en œuvre par l'hydrothérapie.
A. Applications locales:
a) La glace agit en décongestionnant le nerf, en émoussant la sensi-
bilité.
b) La sudation, la douche mobile agit sur les nerfs tactiles et ther-
miques de la peau. Leur action se réfléchit dans la moelle sur les vaso-
moteurs. Les vaisseaux des organes se contractent en même temps
que les vaisseaux cutanés se dilatent (révulsion cutanée).
De là une action antiphlogistique, une action modificatrice.
B. Applications générales:
Un avantage considérable que l'hydrothérapie possède sur beaucoup
d'autres moyens thérapeutiques, c'est qu'elle peut imprimer à un état
général l'action qu'il réclame, diriger ses moyens contre l'anémie, la
névropathie, la neurasthénie, les maladies infectieuses, toxiques, dia-
thésiques. L'étude de sa physiologie, en effet, nous démontre son action
sur les oscillations circulatoires, sur les organes hématopoiétiques,
sur les échanges nutritifs, sur l'absorption plus grande d'O et un
dégagement parallèle de CO*.
MM. DELHERM et ZIMMERN (de Paris; -> Traitement des névralgies
et des névrites par l'électrisation. (Voir le rapport in extensQ in
Archiv. (Téleclr. méd., n" du 10 avril 1908, p. 26.1.)
DISCUSSION
M. Laquerrière insiste sur l'importance de l'éleclrodiagnostic
qui, seul en certains cas, permet de faire le diagnostic exact et qui
contribue puissamment à établir le pronostic, et il signale toute l'im-
portance de l'examen électrique dans les accidents du travail.
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3lO ARGItlVES D'éLBCTRICrré BfiDIGALE.
M. Werlheim Salomonson se demande si le traitement des névrites
est bien utile et il cite une série de cent vingt paralysies radiales du
sommeil qui furent soignées par des procédés électriques divers et par
Tabstention, et il ne croit pas qu'il y ait eu une différence appréciable
dans la durée de l'affection.
n fait, comme les auteurs, de Texcitation galvanique des muscles
d^igénérés, mais il se demande sur quoi est basée cette pratique, car
théoriqtrôment oa peut se demander si, en faisant travailler un muscle
laalade, on ne le fatlgae p^^u risque de le rendre plus malade.
M. Delherh pense qtte la p9èNiy$ie radiale est un mauvais exemple
à prendre. La paralysie radiale du sonaneil est, «n effet, une affection
bénigne qui guérit seule et rapidement; il est donc difficile de voir
l'influence d'un traitement. Il faudrait faire la même expérience dans
des névrites avec réaction de dégénérescence ou dans des paralysies
infantiles. Dans ces maladies, l'influence de l'électricité est indiscu-
table.
Quant à la gymnastique électrique, elle agit comme tout exercice; —
si on la fait à dose convenable, — elle contribue à hypertrophier le
muscle.
M. Barjon (de Lyon) dit qu'il a vu des névralgies épileptiformes de
la face résister au traitement électrique.
M. Delherm répond qu'il faudrait préciser, que M. Barjon n'a pas
fait lui-même les séanees et qu'on ne peut savoir si le traitement a
été bien appliqué. Il rappelle les succès de la méthode de Bergonié
et cite le cas qu'il a publié avec M. Babinski, du malade opéré déjà
cinq fois chirurgicalement et qui fut guéri par cette méthode.
M. Landouzy demande ce qu'on obtient dans les névralgies zosté-
riennes, en particulier chez les sujets ayant dépassé la soixantaine.
M. Delherm. Les résultats sont des plus favorables. A la période
éruptive on fait de l'effluve; à la période névralgique, du courant con-
tinu à intensité élevée.
M. Petit a tu l'occasion de soigner plusieurs zonas. Le traitement
électrique pratiqué assez tôt paraît prévenir les névralgies. Une fois
la névralgie installée, le traitement est plus long, mais le résultat est
encore favorable.
M. Danjou, de Nice, a soigné une névralgie faciale grave chez un
vieillard de quatre-vingts ans. Il institua un régime végétarien auquel
il attache une grande importance et fit diverses manœuvres de mas-
sage. Le résultat fut une guérison rapide.
M. Albert Weill a soigné une dame de quatre-vingt-quatre ans
pour une névralgie consécutive à un zona, par le courant continu en
séances longues et l'a guérie.
Pour les névrites, il estime qu'il faut distinguer le courant continu
à l'état constant, qui ne fait pas travailler les muscles, mais est le
meilleur agent de régénération des muscles et des nerfs, et le courant
continu interrompu qui forme une^ gymnastique utile, mais dont il ne
faut pas abuser dans les états graves.
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PRMUBIt <SON€»lÊS DS PHYfilOTuéAitPlE 3ll
M. Xavier Edmond (Brésil) ne croit pas qu'on puisse mettre «n
doute l'utilité de Télectiisation dans l«s névrites. Il pense que le cou-
rant continu en est le traitement spécifique, car il a un nombre de
malades que les pratiques les plus diverses n'avaient en rien modifiés
et qui s'améliorèrent dès qu'on institua ce traitement.
M. Deschamps dit qu'en particulier le rôle de l'électricité est indis-
cutable dans les névrites saturnines. Il a guéri des individus qui, après
échecs de diverses thérapeutiques, étaient considérés comme incu-
rables.
M. HARET (de Paris). ~ La radiothérapie dans le traitement des
néYralgies. (Voir le rapport in extenso in Archiv, d'électr. méd.y n? du
10 avril 1908, p. a56.)
DISCUSSION
H. Jaulin a traité trois tabétiques atteints de douleurs fulgurantes.
L'un n'a rien obtenu, mais les deux autres paraissent nettement
améliorés après chaque séance.
H. Delherm. Dans les algies erratiques, il semble qu'il n'y ait
rien à faire; mais dans les algies bien localisées, j'ai obtenu des périodes
d'amélioration très nettes.
H. Laquerrière cite un cas de névralgie faciale guéri par les rayons,
mais il cite également un cas de névralgie intercostale ayant subi
sans résultat trois opérations chirurgicales et qui ne fut pas amé-
lioré par un traitement radiothérapique si intense qu'il détermina
une radiodermite grave; cette malade fut guérie par un traitement
électrique et reste guérie depuis cinq ans.
H. Faidherbe croit que le bain de lumière générale par lampes
à arc et à incandescence combinées est le procédé qui soulage le
mieux les tabétiques, sans qu'on puisse donner la préférence à une
lumière plus particulière (bleue, rouge, etc.).
H. Guillemonat estime qu'il est préférable dans le traitement des
névralgies de n'appliquer les rayons X qu'à dose légère fréquem-
ment répétée.
M. KOUINDJY. — Le massage méthodique et la rééducation dans
le traitement des névralgies et des névrites. (Résumé.)
Le massage méthodique et la rééducation appartiennent à cette
catégorie des agents physiques sans lesquels il est impossible de
mener à bonne fin le traitement des névrites et des névralgies. Réunis
aux autres agents physiques, ces agents thérapeutiques activent la
guérison par la restitution intégrale ou à peu près complète des
tissus dégénérés.
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3i'j ARCHIVES d'Électricité médicale.
DISCUSSION
M. Danjou (de Nice) accorde la prépondérance au mouvement
actif sur le mouvement passif dans le traitement rééducatif; le mou-
vement passif n'est que préparateur. Il rappelle qu'il faut savoir
combiner les différentes médications physicothérapiques d'après une
méthode donnant des résultats qu'un seul agent physique n'aurait
pu donner.
M. DE MuNTER. Les mouvements passifs ont une importance consi-
dérable dans le traitement des névralgies au début par leur action
calmante décongestionnante.
Le pronostic des névralgies essentielles traitées de cette façon est
favorable; beaucoup plus réservé dans les névralgies traumatiques.
M. Durey demande s'il est possible d'établir des indications spé-
ciales du massage à l'exclusion des autres procédés physiques.
Pour M. Albert Weill, le massage peut guérir les paralysies;
mais la supériorité doit rester à l'électricité, qui semble la thérapeu-
tique analgésique par excellence dans le traitement des névralgies.
Le D' Le Marinel estime que le massage est indiqué surtout dans
les formes chroniques et anciennes : dans les névrites aiguës, il y a
avantage à s'adresser au courant galvanique.
M. KouiNDjY est d'avis contraire : il intervient dès le début des
névrites. Il reconnaît les bons effets de l'électricité et ne peut dire
si le massage est supérieur; pour lui, ces déUx agents doivent être
utilisés ensemble; l'essentiel, c'est de les employer méthodiquement.
M. Wetterwald répond à la question posée par M. Durey sur les
indications permettant de s'adresser à un procédé physiothérapique
plutôt qu'à un autre. Dans certaines algies (névralgies intercostales,
occipitalgie, de Beau et Valleix, gastralgie, myalgie, etc.) où les
erreurs de diagnostic sont fréquentes, le massage agit comme agent
thérapeutique et comme moyen de diagnostic parce qu'il distingue
les névralgies vraies dues à une lésion du nerf de la pseudo-névralgie,
de la cellulite ou de la panniculite, justiciables delà malaxation. Il
s'élève contre l'opinion de M. Le Marinel, qui fait intervenir l'an-
cienneté de l'affection dans le choix du traitement. Pour lui, le
massage donne des résultats rapides et brillants dans les cas les plus
récents et les plus douloureux.
M. Danjou (de Nice), dans les névrites névralgiques qui ne peuvent
supporter le massage le plus léger, a recours parfois à hr iwédication
chimique (nervine ou autre) qui endort la douleur et permet ensuite
toutes les manœuvres. Les névrites névralgique» chroniques béné-
ficient du traitement kinésithérapique parce qu'elles s'accompagnent
de cellulite ou péricellulite contre lesquelles l'agent électrique a peu
d'influence. Il faut savoir en outre associer la diététique de sobriété
aux agents naturels.
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PREMIER CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE. 3l3
Séance du mercredi 22, après-midi,
La séance de raprès-midl est ouverte à deux heures, sous la prési-
dence du Prof. Le Marinel.
M. DAUSSET. -^ Rapport sur le traitement des névralgies et des
névrites par l'air chaud et en particulier par la méthode de Bier.
(Résumé.)
Il s'occupe peu de la ventouse et de la bande élastique, mais surtout
de Pair chaud, qui provoque une hyperémie active. La région dou-
loureuse est baignée dans de Tair porté à 120-130 degrés.
Avec la douche d'air chaud, on va jusqu'à 200<> et c'est ce mode
d'application qui est le plus souvent employé contre les névralgies
et les névrites.
DISCUSSION
Le D' DuREY, qui a une certaine expérience de l'air chaud, puisque
chaque jour il en fait plusieurs applications à l'hôpital Beaujon, dit
que les algies anciennes sont souvent aggravées. La douleur est mieux
soulagée par la douche d'air chaud que par le bain d'air chaud. Cette
méthode de traitement peut s'appliquer à la crampe des écrivains.
Le D' NoGiER signale qu'il n'a obtenu aucun résultat de l'emploi
de la méthode de Bier (hyperémie passive) dans deux cas de crampes
professionnelles.
Le D'' Deschamps (de Rennes) insiste sur l'influence du régime dans
le traitement de ces maladies spéciales.
Le D' KouiNDji ne croit pas beaucoup au régime pour la guérison
des crampes. Il croit, dans ces maladies, à des troubles psychiques
compliqués d'incoordination.
Le D' Danjqu (de Nice) vante le régime végétarien qu'il applique
depuis cinq ans. Ce régime est capable de rétablir l'équilibre nerveux
troublé chez les personnes atteintes de crampes.
M. le D' LAGRANGE (de Paris). — Rapport sur le traitement méca-
nbthérapique dans les névralgies et les névrites. (Késuuié.)
Le massage vibratoire est excellent pour combattre la douleur.
La forme symptomatique des névrites varie suivant la cause de la
maladie, et surtout suivant ses périodes. On peut avoir à combattre :
lo des troubles de la sensibilité; 2° des troubles de la moiilité; 3o des
troubles de la nutrition; 4° des déformations.
Si la douleur est très aiguë, on emploiera le massage manuel; si la
ARCH. d'élbgtb. uio. — 1908. lU
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3l4 ARCHIVES D'ÉLBCTRIGiré Mi^DIGALB.
douleur est subaiguë, on se servira d'appareils de kinésithérapie qui
donneront des secousses, des vibrations, des balancements, enfin
Télongation des nerfs.
La mécanothérapie permet de réaliser lentement et progressivement
Télongation des nerfs. Il n'est pas nécessaire, pour obtenir les béné-
fices thérapeutiques de l'élongation, d'aller jusqu'à l'allongement forcé,
fee Les muscles, comme les nerfs, bénéficient de l'élongation appliquée
d'une façon lente et sagement progressive.
Dans les formes paralytiques et les phases airophiques des névrites,
la mécanothérapie offre plus de ressources encore. Quand le muscle
ne répond plus à la volonté, l'électricité est l'agent à employer avec les
mouvements passifs.
L'exercice passif provoque des effets mécaniques, physiologiques,
psychiques de la plus haute importance pour la guérison.
DISCUSSION
Le D' KouiNDJi dit ne pas bien comprendre l'effet psychique de
l'exercice passif, carie muscle est atrophié dans les névrites et ne peut
agir parce qu'il n'existe pas ou qu'il est très diminué. On peut parler
do rééducation motrice psychique dans le tabès et non dans les névrites.
M. le D' VVETTËRWALD. — Rapport sur le massage dans les
névralgies et les névralgies cellulitiques. (Résumé.)
Il cite plusieurs cas de panniculites abdominales ayant donné lieu
à des diagnostics erronés et heureusement traitées par le massage.
Ces panniculites peuvent être confondues avec d'autres maladies
et particulièrement avec la maladie de Dercum.
Les cellulites génitales sont souvent compliquées d'autres lésions
analogues en d'autres points du corps.
DISCUSSION
Le D^ Danjou dit que les cellulites qu'il a SQignées par le massage
sans intervention du régime n'ont pas guéri.
Le D' Stapfer n'attribue pas au régime le rôle si important que
lui prête le D"" Danjou.
M. le D' COURTADE. — L'action analgésique des courants de
haute fréquence.
M. le D' GASTOU. — Appareil pour les applications d'air chaa4.
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PREMIER CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE. 3l5
M. le D' L\QUERRIÈRE. — La gymnastique électrique souvent
supérieure à la gymnastique volontaire.
Les avantages de la gymnastique électrique sont de se passer abso-
lument de la volonté du sujet, de localiser l'action du courant sur le
point voulu, d'ajouter à une action motrice une action trophlque très
nette.
U cite deux cas très intéressants où Faction curative de rélcctricité
fut manifeste.
M. le D' DESGHAMPS. - La thérapeutique par la galvanisation
simple et l'électrolyse médicamenteuse.
L'auteur se montre sceptique sur l'action de la galvanisation dans
de nombreux cas de névralgies, de névrites.
n estime qu'il n'a pas obtenu de résultat lorsqu'il ne s'est pas occupé
tout d'abord et avant tout de thérapeutique étiologique.
L'électrolyse de substances médicamenteuses ne peut avoir d'action
sur la goutte, l'ankylose, le rhumatisme déformant à cause de la quan-
tité infinitésimale de substance active introduite dans les tissus.
DISCUSSION
M. le D' Danjou insiste à propos de cette communication sur le rôle
du caecum, « véritable usine à poison » chez les carnivores et les
créophages.
M. le D' MALLY (de Glermont-Ferrand). — Le lupus circonscrit des
membres en radiothérapie.
L'auteur déconseille la radiothérapie pour le visage et la conseille
pour les membres, à dose faible.
DISCUSSION
M. le D' Heurard critique les doses massives.
H. Mally parle de très fortes doses de dix minutes données avec
son installation, ce qui soulève des doutes. L'ampoule employée est du
type Colardeau-Ghabaud à osmo-régulateur. Le transformateur est
une bobine de 40 centimètres, et l'intensité du courant au primaire
est de 2' à 2*,5. Malheureusement, aucune autre mesure n'a été faite,
ni l'intensité traversant l'ampoule, ni l'appréciation de la dose au moyen
du platino-cyanure de baryum.
Le D' NooiER estime qu'avec une intensité aussi faible pour un
transfonnateur aussi gros, il est bien difficile de produire en dix minu-
tes une dose aussi énorme que celle indiquée par le D"^ Mally.
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3l6 ARCHIVES D'iLBGTRIGlTé MÉDIOALB.
Le D"" ZiMMERN critique l'absence de mesures qui rendent impossible
toute expérience de contrôle.
M. le D' BRALANT. — Les œdèmes, les annexites, les infiltrations
cellulitiques et leur traitement par la kinésithérapie et le massage
Cette communication est le développement des théories du D' Stap-
fer et traite un sujet analogue à celui du D' Wetterwald, signalé plus
haut.
M. MALMÉJA.G. — L'électrothérapie dans le traitement des pyo-
salpinx et des périmétrites.
M. Charles de BLOIS. — L'action des courants de M6rton (ou
statiques induits) en médecine.
Il a obtenu de bons résultats dans le lumbago, la pleurodynie, et
cela d'une façon constante. Il a soigné aussi avec succès les douleurs
de reins chez les femmes, les névralgies diverses.
Dans les dyspepsies nerveuses, les résultats sont également très
bons, surtout si on y adjoint le massage.
MM. BORDIER et NOGIER. — Recherches expérimentales sur la
lampe à vapeur de mercure (lampe de Kromayér). ('Sera publié in
extenso,)
M. BORDIER. — Chromo-actinométre pour la lampe de Kromayér
(présentation de l'appareil). (Sera publié in extenso.)
DISCUSSION
H. DE NoBELE. — J'ai également essayé la lampe de Kromayér
et ai pu me rendre compte des effets puissants obtenus avec ce*
agent. J'en ai obtenu de bons résultats dans le traitement des lupus:
une application d'une heure donna lieu à une surface ulcérée qui mit
plusieurs semaines à guérir, mais après une ou deux séances sem-
blables j'ai fait disparaître des surfaces lu piques.
Au point de vue chimique, l'action de cette lampe est également
très énergique. Un tissu de toiJe éciue plongé dans un bain faible
de chlorure de chaux et puis exposé ))endant trois minutes à cinq
centimètres d'une lampe de quart/ a produit un blanchiment
remarquable de la surface exposée.
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PREMIER CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE. 3r7
M, DUHAIN (de Lille).— Simple prétentation de radiographies
d'un cas de brachy et ectrodactylie congénitale.
M. DUHAIN. — Un cas de sclérose en plaques amélioré par la
radiothérapie.
L'auteur insiste sur le parti qu'on pourrait tirer de la radiothérapie
dans le traitement des maladies nerveuses. En neuf séances, il a pu
améliorer notablement la marche de son malade, qui peut avancer
sans appui étranger. Le malade a pu reprendre son travail au moins
de façon partielle.
Séance du jeudi 23 avril.
La séance est ouverte sous la présidence de M. le Prof. Bergonié
avec MM. de Nobele et Charles de Blois comme vice-présidents.
M. LAQUERRIÈRE. ^ Rapport sur les agents physiques dans le
diagnostic et le traitement des traumatismes articulaires et osseux.
L'auteur s'est occupé surtout de la partie électrothérapique de la
question. H montre tout le parti qu'on peut tirer de la radiographie
pour le diagnostic des traumatismes osseux. Il insiste sur le traite-
ment électrique de Ventorse par la faradisation, de Vhydarthrose par
la galvanisation, la faradisation et la haute fréquence. Dans les cas
où le quadriceps fémoral est atrophié, l'électricité est le meilleur moyen
d'amener sa restauration. Elle ne nécessite pas, comme la gymnastique,
la bonne volonté du malade.
DISCUSSION
M. MicHAUD (de Dijon) estime qu'il faut appliquer à la fois le cou-
rant galvanique pour lutter contre Thydarthrose et le courant fara-
dique pour combattre l'atrophie du quadriceps.
M. LiBOTTE confirme l'avis du D' Michaud et insiste sur le traite-
ment simultané de l'articulation et des muscles.
M. ZiMMERN explique l'atrophie réflexe d'une autre façon. Lorsque
l'hydarthroçe se produit, on met instinctivement le membre dans
une position telle que la douleur soit minima et la capacité de la
synoviale maxima. Les recherches faites sur le cadavre prouvent que
la demi- flexion réalise ses deux objets. Dans ces conditions, le triceps
se relâche et c'est là la porte d'entrée de l'atrophie réflexe. Il n'est
pas prouvé que cette atrophie vienne des cordes antérieures.
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3l8 ARGHIVIIS D'éLCCTRIGiré MioiGALB.
Il faut de très bonne heure traiter par l'^ectrisation l'articulation
malade et les membres atrophiés.
M. Sagquet nie l'atrophie réflexe et préconise le massage dans
rhydarthrose comme bien supérieur à l'électrieité. Il admet Tatrophie
par immobilité seule.
M. OuDiN indique que dans i'mifcrtto tuberculeuse du genou on
ne note pas d'atrophie aussi rapide igm émwm lliydarthrose. Cependant,
il y a douleur vive el .JJmmobilisatlvB.
M. DURËY. — lA méthode de Bier. (Rapport résumé.)
L'hyperémie veineuse hâte-t-elle la formation du cal, nous ne pou-
vons pas le savoir. L'action sur l'atrophie musculaire est nulle.
L'œdème par contre diminue. Quand il y a plaie, la méthode de Bier
doit être employée concurremment avec le traitement chirurgical.
Dans les suites de fracture, dans les ankyloses, on note un ramollisse-
ment des tissus péri-articulaires.
On doit éviter d'employer la méthode de Bier quand il y a hé-
morragie, phlébite, menace de gangrène.
On peut reprocher à la méthode sa difficulté de technique qui ne
s'applique guère qu'aux quatre membres.
DISCUSSION
M. Sagquet indique que la méthode de Bier, avec ligature élastique,
ne lui a rien donné dans les raideurs articulaires.
M. DuREY fait remarquer que dans ces cas il faut employer de
préférence l'hyperémie par aspiration.
M. L. de MUNTER. — Rapport sur la mécanothérapie.
Il en préconise les bons effets dans les ankyloses et dans les raideurs
de la colonne vertébrale.
M. DA.6R0N. — Rapport sur la maasothérapie.
M. BELOT fait lire par M. Laquerrièrb le résumé de son Rapport sur
la radiographie. (Voir le rapport in extenso in Archiv, (Véleclr. méd„ n^ du
lo avril 1908, p. a5o.)
M. MALLY. ~ Fracture du scapholde, luxation médio-carpienne,
atrophie réflexe des muscles de Tavant-braSy atrophie osseuse.
U insiste surtout sur l'amyotrophie dans ce cas ainsi que sur Tatror
phie osseuse.
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PRBMIBR CONGRÈS DE PHYSIOTHéRAPIE. Sig
DISCUSSION
M. NoGiËR (de Lyon) signale que dans des cas rares et dans des
poignets normaux, on peut voir une luxation complète du seaphoïde
se produire lorsque la main est en inclinaison radiale. Ce lait peut
avoir son importance au point de vue des accidents du travail.
M. PETIT. — Radiologie des fractures.
La radiographie des fractures devrait être faite d*une façon systé-
matique, afin de donner un document qui pourra rendre ultérieure-
ment service. Plusieurs épreuves ne sont pas systématiquement néces-
saireSy pas plus qu'une technique rigoureusement fixe. On radiogra-
pliiera le membre dans la position qui semblera la meilleure pour
bien juger du traumatisme.
DISCUSSION
M. DuHAiN fait remarquer qu'on devrait émettre un vœu invitant
les médecins à faire radiographier les blessés d'accidents du travail
le plus tôt possible.
M. Bbrgonié et M. Henrard indiquent que le vœu de M. Duhain
sera mieux placé dans une réunion professicHUielle que dans ce
Congrès, qui doit s'occuper de science avast tout.
M. PETIT. — Promenade physiothérapique à Foccasion des frac-
tures.
M. BRliNEAU DE LA.B0R1Ë. •— Des intensités en galvanisation.
L'auteur n'a guère pu dépasser 30 milliampères sans risquer des
eschares. Il critique aussi la graduation des milliampèremètres.
discussion
M. NooiER fait remarquer <|ue la question d'intensité importe
moins en électrothérapie que la question de densiÉ^ du courant. Avec
des électrodes larges, bien capitonnées, soigneusement imbibées d'eau
tiède et placées de façon que Teau ne gagne pas la partie la plus
déclive, on obtiendra, sans peine et sans accident, les hautes intensités
parfois nécessaires et qu'indiquent tous les auteurs classiques.
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32Ô ARCHIVES d'Électricité médicale.
M, GASTOU. — Du diagnostic des traumatismes par les rayons X.
Il apporte une série d'épreuves fort intéressantes et demande qu'on
définisse la quantité de rayons X nécessaire pour obtenir une bonne
radiograpliie dans des conditions déterminées. (Sera publié.)
M. BOHDËT. — Les courants ondulés dans le traitement des atro-
phies musculaires. (Sera publié in extenso,)
M. le Prof. Bergonié, président, met aux voix un vœu de M. Cas-
tex (de Rennes) demandant qu'une exposition de clichés radiogra-
phiques soit annexée au prochain Congrès de physiothérapie. I^e vœu
est adopté.
M. Charles de BLOIS. — Présentation d'un ozoneur métallique
portatif.
M. Danjou émet un vœu tendant à la création d'une fédération
de médecins s'occupant de thérapeutique physique. Ce vœu est
renvoyé au bureau.
M. MARQUES. — Troubles tropbiques osseux consécutifs à une
névrite traumatique diagnostiqués par la radiographie. Intéres-
sante présentation de radiographies.
La séance est levée, et l'ordre du jour du Congrès étant épuisé,
sa clôture est prononcée. Nogier.
Qu'il nous soit permis, en terminant, de féliciter les organisateurs
de ce Congrès de leur réussite et de la réussite du Congrès. Avoir
tant et si bien fait en si peu de temps fait présager pour les Congrès
semblables qui suivront une utilité et un succès certains. Notre aide
ne leur fera pas défaut. N. D. L. l\.
L'Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, ruo Guiniudc, tj-ti.
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le» ANNÉE. S» 237 io m.i 1908.
ARCHIVES
DmECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
FosDATEDR : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Congrès Français de Médecine, X« Session (Genève, 3-5 sep-
tembre 1908). — Le Congrès français de médecine siégera celte année à
Genève ies jeudi, vendredi et samedi 3, 4 et 5 septembre. La séance d'ouver-
ture aura lieu le jeudi 3 septembre, à dix heures du matin, dans i*Aula de
l'Université.
Le Bureau du Congrès est ainsi composé : Président, Prof. Ad. D'Espine
(Genève) ; vice-présidents, Prof. Landouz¥, doyen de la Faculté de médecine
de Paris; D' Gautier (Genève); secrétaire général. Prof. A. Mavor ((ienève);
trésoriers, D' H. Maillard (Genève); Prof. L. Bard (Genève) ; secrétaire
général adjoint, D' M. Roch (Genève).
Les questions générales qui ont été choisies par le Congrès de Paris pour
être discutées à Genève sont :
!• Les formes cUniqaes de V artériosclérose. Rapporteurs: M. le D' Huchard,
médecin des hôpitaux; M. le D' Jaquet, prof, à TUniversité de Bàle.
3* La pathogénie des états neurasthéniques. Rapporteurs : M. le D' Dubois,
prof, à rUniversité de Berne; M. le D' Jean Lépine, prof, agrégé à la
Facnlté de médecine de Lyon.
30 Le traitement de la lithiase biliaire. Rapporteurs : M . le D' Gilbert, prof,
à la Faculté de médecine de Paris, et M . le D' Carnot, prof, à la Faculté de
médecine de Paris; M. le D' Mongour, prof, agrégé à la Faculté de méde-
cine de Bordeaux.
A côté de la discussion des rapports, une place importante sera réservée
aux travaux particuliers sur des sujets connexes ou toute autre partie de la
médecine in terne.. Le Comité prie les confrères qui voudront bien contribuer
au succès scientifique du Congrès de Genève par^ leurs communications origi-
nales, de lui en adresser le titre aussitôt que possible, afin qu'on puisse le
faire figurer dans la seconde circulaire.
ARCH. D*ÉLECTR. MED. — I908. a5
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32a ARCHIVES D'éLEGTHIGITÉ MEDICALE.
Les Compagnies françaises de chemins de fer accorderont aux membres
du Congrès la réduction habituelle de 5o % ; pour l'obtenir, les congres-
sistes devront, en envoyant leur adhésion, indiquer au secrétaire général
ritinéraire qu'ils suivront pour se rendre à Genève et pour rentrer chez
eux. Le Congrès sera suivi le 6 septembre d'une excursion sur le lac avec
réception à Evian, offertes par la Société des Bains de cette ville. Il sera orga-
nisé aussi un voyage circulaire en Suisse, qui se fera après le Congrès. Les
médecins de toute nationalité peuvent adhérer au Congrès; mais la langue
française est la seule admise pour les communications et discussions.
Le prix de la cotisation est de ao francs pour les membres adhérents et de
lo francs pour les membres associés (dames, étudiants). Les membres adhé-
rents seuls recevront les trois rapports, si possible avant l'ouverture du
Congrès, et le volume des comptes rendus après le Congrès.
Le comble du confort par l'électricité. — Un ouvrier anglais,
doublé d'un sybarite, vient d'inventer un petit appareil qui, grâce à l'élec-
tricité, réalise un sensible progrès dans le confort domestique. Cette inven-
tion, ingénieuse et pratique, permet un sommeil tranquille, éveille à l'heure
qui convient, et par surcroit fait trouver sur la table le breuvage préféré,
café, lait ou thé chaud à {)oint.
Son mécanisme est simple. C'est une pendule électrique qui ferme le
circuit à l'heure fixée pour le réveil; et même temps, grâce à l'aiguille
électro-magnétique, dont elle est munie, allume un bouilloir contenant le
déjeuner.
Le liquide chauffé se vaporise et, par un tube étroit en forme de col de
cygne, se répand — ou plutôt se distille — dans une tasse supportée par une
tige analogue au fléau d'une balance.
La tasse étant remplie, son poids fait basculer cette tige, le bouilloir se
déplace, en même temps qu'une lampe, en s'éclairant, déclanche une
sonnerie pour avertir le dormeur que le déjeuner est servi.
Il manque quelque chose à l'appareil : pourquoi, en le perfectionnant,
ne lui ferait-on pas faire tout ce qui reste après le réveil et le déjeuner? L'on
trouverait encore de quoi s'occuper I
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mtt^m^Êmmmtmm^mmimwmmmi
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ
(LAMPE DE KROMAYER)
Par BOfl. H. BORDIBR et Th. NOGIER,
Agrégés à la Faculté de médecine de Lyon.
Historique. — La lampe de Kromayer est une application d*un
principe déjà ancien : la luminescence, par le passage du courant
électrique, d'une atmosphère de vapeur de mercure à l'intérieur d'un
tube où existe le vide.
Arons découvrit en 1892 la lampe à vapeur de mercure. Cooper
Hewitt (de New-York) fit entrer Finvention dans le domaine industriel
(1898). A sa suite, d'autres constructeurs proposèrent des lampes
destinées plutôt à l'éclairage qu'aux applications thérapeutiques
(Villard, Debieme, British Thomson Houston, Konrad Hahn), mais
toujours basées sur le même principe. Enfin, en 1905, Heraeus, puis
Kromayer reconnurent que si l'on se servait d'un tube en quartz au
lieu d'un tube en verre, la lumière émise dans ces conditions possé-
dait des propriétés thérapeutiques puissantes. La lumière émise par
cette lampe est extraordinairement riche en rayons ultra-violets de
petite longueur d'onde. Par contre, elle est très pauvre en rayons
calorifiques, ainsi que nous le verrons tout à l'heure.
La lampe de Cooper Hewitt se compose d'un long tube de verre
incliné, de 43 à 1 10 millimètres de longueur, suivant les types et de
a5 millimètres de diamètre. Aux deux extrémités du tube sont soudées
deux prises de courant. L'électrode positive est en métal, l'électrode
négative est en mercure renfermé dans un diverticulum spécial. Le
vide est fait dans l'appareil. Mais, en raison de sa longueur, cet
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324
ARCHIVES D ELECTRICITE MEDICALE
appareil ne se prête qu'aux applications générales et non aux. applica-
tions locales.
Description de la lampe. — La lampe de Kromayer se compose,
ainsi que le D' Wetlerer Ta fait connaître('), d*un tube en quartz
recourbé en forme d'U au devant d*une fenêtre de quartz. Le tube
FiG. I.
Vue d'ensemble de la lampe de Kromayer.
de quartz porte à ses extrémités deux petits réservoirs à mercure
et deux fils de platine, soudés dans la paroi et servant d'électrodes.
Le courant nécessaire au bon fonctionnement de la lampe est de
iao-i4o volts et de 3-5 ampères. Un courant d'eau froide doit circuler
constamment dans la boîte, autour du tube de quartz pendant le
fonctionnement. On allume les lampes à vapeur de mercure en les
faisant basculer de façon à créer un court-circuit momentané entre
les deux électrodes. Ce court-circuit est obtenu facilement au moyen
du mercure contenu dans le tube à vide.
• Dès que la lampe fonctionne, il s'en échappe une lumière aveuglante,
bleuâtre, modifiant profondément la teinte des objets qui y sont
(*) Archives d'électricité médicale, 1907, p. S^g.
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SUR L\ LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 325
exposés. C'est ainsi que les chairs deviennent livides, les lèvres noi
râtres; le bleu et le vert sont renforcés, l'orangé et le rouge se
changent en brun, lilas foncé ou violet noir.
En i9o6(>), Tun de nous a montré tout le parli qu'on pouvait tirer
de cette lumière au point de vue du diagnostic des éruptions cutanées
naissantes et de Férythème radiographique. Ce procédé, d'une sensi-
bilité exquise, lui a semblé encore préférable au verre bleu préconisé
par André Broca.
,-'"^'■^^
Vv^^:^
\
FiG. a.
a a Tube en U en quartz recouvrant les réservoirs h h contenant du
mercure et dans lesquels pénètrent les conducteurs c c ; / et e tubes
pour la circulation d'eau froide.
L'étude du spectre de la vapeur de mercure donne la raison de ces
changements de coloration. Nous l'avons faite avec un spectroscope
auquel on ne peut reprocher que l'insuffisance de son pouvoir dispersif
dans l'ultra-violet.
Voici, pour ce spectroscope, la couleur, la position, la longueur
d'onde et l'intensité de chacune des raies repérées :
Couleur.
Divisions
du micromètre.
Longueur d'onde.
Intensité.
. l 26,5
0,691
0,678
0,6235
pâle,
très pâle,
assez brillante.
3a,7
35,9
o,6i5
0,608
pâle.
Rouge
(') NoGiBR, Utilisation des lampes Cooper-Hewitt pour le diagnostic des éruptions
cutanées naissantes (Congrès de TA. F. A. S., Lyon 1906.)
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336
ARCHIVES D'ÉLECTRICrré HÉDICALE.
DiTisiODS
du micromètre.
Longueur d'onde.
Intensité.
56,5
• i 58,3
0,579
très brillante.
0,576
—
85,3
0,546
—
/ i33
o,5o6
pâle.
) i35,8
o,5o5
très pâle.
• 1 i46
\ i5a
0,4965
assez brillante
0,493
pâle.
( 264
0,435
très brillante.
. j 266,5
0,433
pâle.
( 269
0,432
très pâle.
Couleur.
Jaune vert .
Vert . . .
Bleu . . .
Violet. . .
Dans ces mesures, la raie D du sodium correspondait avec la divi-
sion 5o du micromètre(ï).
11 résulte de l'examen de ce tableau que les raies dans le rouge sont
très pâles à l'exception d'une seule, d'autre part elles sont très fines.
Une tache rouge placée en face de cette lumière paraîtra donc noirâtre
ou violacée par suite de la rareté des radiations rouges.
Dans le bleu, dans le violet au contraire figurent des raies brillantes
et larges, il y en a un plus grand nombre encore dans l'ultra-violet
ainsi que le prouvent les mesures faites à ce sujet par Fabry et
Buisson, par F. Vaillant, par Kuch et Retschinsky, etc.
Odeur spéciale prise par l'air irradié. — Malgré les recherches
bibliographiques que nous avons faites, nous n'avons vu nulle part
signalée l'odeur que prend un objet quelconque irradié par la lampe;
l'air lui-même n'échappe pas à ce phénomène, et il est très facile de
s'en assurer. Nous sommes étonnés que des observateurs comme les
D" Kromayer, Wetterer, Heidingsfeld et d'autres n'aient pas mentionné
cette odeur spéciale. Les tissus vivants eux-mêmes, la peau, soumis
à l'irradiation de la lampe et avec le contact le plus parfait prennent
une odeur tout à fait remarquable.
Il faut bien observer que la lampe est complètement fermée; la
vapeur de mercure luminescente est dans le tube de quartz entouré
lui-même d'un bain d'eau froide; ce n'est plus du tout comme dans la
lampe à arc où l'air ambiant prend une odeur très nette de produits
nitreux, ce qui n'a rien de bien surprenant. Avec notre lampe, il est
(') Voir la photo^aphie de ce spectre dans le mémoire du D' Wetterer, Archives
d'électricité médicale f ïQo?» P- ^^9»
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SUR LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 827
aisé de constater le phénomène qui nous occupe : on prend un tube
de verre dont une extrémité est enfoncée dans une narine, l'autre
étant bouchée, on fait plusieurs inspirations par ce tube, à quel-
ques mètres de la lampe ; puis on approche l'extrémité libre du tube
près de la lampe de façon à puiser l'air irradié par elle : immédia-
tement on perçoit nettement une odeur qu'il est difficile de définir;
ce n'est point une odeur franche d'ozone, ni de vapeurs nitreuses,
c'est une odeur spéciale, alliacée, phosphorée, faible mais très nette.
Un objet quelconque, un tampon de coton, par exemple, placé dans
le faisceau de rayons acquiert presque instantanément une odeur
qu'il n'avait pas auparavant.
Nous nous sommes demandé s'il n'y avait pas production de
composés chimiques tels que de l'ozone, ou de produits provenant de
la combinaison de l'azote et de Toxygène de l'air sous l'influence des
radiations ultra-violettes. Pour le savoir, nous avons placé devant la
fenêtre de quartz un petit entonnoir en verre de même grandeur que
son ouverture, et nous avons aspiré l'air irradié dans l'entonnoir en
faisant barboter cet air dans un flacon renfermant de l'eau distillée;
après plusieurs heures d'aspiration, cette eau a été remise à notre
collègue et ami M. Moreau, pour y rechercher les corps qui auraient
pu se former dans l'air irradié. Or, malgré la grande sensibilité des
réactifs employés, on n'a pu déceler dans cette eau de lavage ni ozone,
ni produits nitreux, même à l'état de traces. Nous avons recommencé
en alcalisant l'eau avec un peu de soude pour retenir les composés
oxygénés de l'azote pouvant prendre naissance, mais le résultat de
l'analyse chimique fut tout aussi négatif.
Comment expliquer pourtant l'odeur constatée? Nous croyons que
l'on pourrait admettre que cette odeur est bien due à l'ozone, mais en
proportions si infinitésimales que les réactions chimiques les plus
sensibles ne peuvent pas en reconnaître la présence. Lors des expé-
riences de l'un de nous, en 1900(1), sur l'ozone et ses effets physiolo-
giques, il avait été constaté que l'a odorat constitue le réactif le plus
sensible de ce gaz ». Il pourrait donc y avoir formation d'une quantité
d'ozone trop faible pour être reconnue par les réactifs chimiques, mais
suffisante pour notre odorat.
Action calorifique. — Malgré son intensité lumineuse considérable,
la lampe de Kromayer émet une très faible quantité de rayons calori-
(') H. BoRDiBR, Propriétés physiques, chimiques et physiolo^ques de I*ozone.
(Congrès de Paris, A. F. \. S., 1900.)
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3aâ ARCHIVES D'ÉLEGTRIGrnfi M^DIGALB.
fiques. Un radîomètre de Crookes qui fait un tour complet en 4 secon-
des i/a à 4o centimètres d'une lampe à incandescence de i6 bougies,
met 10 secondes pour faire ce même tour à 4o centimètres de la lampe
de Kromayer. Placé à 5o centimètres, il ne tourne plus. On peut donc
dire que la lumière énrise est sensiblement une lumière froide.
Voici, du reste, les résultats d'une série de déterminations faîtes
à ce sujet avec le radîomètre :
Radîomètre placé devant une lampe à incandescence de i6 bougies
(ia5 volts) :
Le radîomètre fait an tour en Hoyennes.
A 60 cent.
10' 1/2
lo'i/a
II'
ii'i/a
II'
to'75
5o -
775
8
8
8
8
795
Uo —
45
45
45
45
45
45
3o -
287
a 75
3
a 87
287
a 87
Radîomètre placé devant la lampe de Kromayer (laS'' 5^):
A 60 cent. M touriie pu.
5o - —
4o — (ait un trar m
10'
io'i/4
10'
io'i/4
10'
3o — -
7'/>
7
71/4
7
7
ao — —
3 i/a
3 1/4
3i/a
3 i/a
3 i/a
10 — —
3
a3
a a
a3
a a
A vrai dire, il existe bien une zone calorifique, mais elle est peu
étendue. Lorsqu'on place la main à quelques centimètres de la fenêtre
de quartz, on éprouve, en effet, une sensation de chaleur très nette.
Mais si Ton veut déterminer la température en remplaçant la peau par
un réservoir thermométrique, on voit la colonne mercurielle monter de
quelques degrés seulement. Au cours de certaines expériences, nous
avions pourtant été frappés d'un phénomène de fusion d'un corps, la
santonine, qui fond à 136°! Nous avons pensé alors à utiliser ce chan-
gement d'état pour étudier les effets calorifiques de la lampe et nous
avons procédé de la façon suivante : sur une lame de verre nous
avons disposé des gouttes de substances à point de fusion bien déter-
miné : blanc de baleine, acide stéarîque^ naphtaline, santonine qui
fondent respectivement à 49** i, 62^, 79°a, ï36<». Cette lame a été placée
sur un support; bien verticalement, le blanc de baleine en bas, les
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SUR LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. Ssg
autres gouttes au-dessus. Nous avons alors rapproché très lentement
à partir de lo centimètres, la lame de verre et nous avons noté la
distance maxima à laquelle commençait la fusion de chaque goutte ;
nous avons ainsi trouvé les nombres suivants :
Blanc de baleine a a millimètres.
Acide stéarique i8 —
Naphtaline i6 —
Santonine ii —
Nous avons recommencé plusieurs fois cette expérience et les
mêmes nombres ont été retrouvés à quelques millimètres près.
Le premier corps, blanc de baleine, a un point de fusion, ^9", un
peu élevé pour ne pas tenir compte des effets calorifiques qui amènent
sa fusion ; nous avons cherché une substance fondant vers 38**, tempé-
rature du corps humain ; n'en trouvant pas^ nous en avons fait une,
en mélangeant de la parafiQne avec du beurre de cacao : notre mélange
avait un point de fusion de Sg"*. Nous en avons mis une goutte sur
notre lame de verre et nous avons vu que la fusion commençait à
27 millimètres de la fenêtre de la lampe.
Il ressort de ces expériences qu'en avant de la fenêti*e de la lampe
existe une zone, où les actions calorifiques sont loin d'être négligeables
pour les applications thérapeutiques. Pratiquement, on devra donc
éviter de faire agir les radiations sur les tissus à une distance
inférieure à 3o millimètres, car alors aux effets actiniques viendraient
s'ajouter des effets thermiques amenant des réactions n'ayant pas la
même allure que celles dues seulement aux rayons ultra-violets et
produisant une sensation douloureuse sur la peau. La lampe sera
employée, par conséquent, ou au contact ou à une distance supérieure
à 30 millimètres.
Les auteurs, qui ont employé cette lampe, signalent eux aussi les
effets calorifiques, mais ils indiquent une distance de io centimètres ;
d'après ce qui précède, cette zone calorifique est bien moins étendue.
L'emploi de la lampe à distance ou au contact répond d'ailleurs à
des indications différentes : à distance, les radiations agissent super-
ficiellement, car elles sont absorbées par le sang qui circule dans les
vaisseaux capiUaires et on devra réserver ce mode de pholothérapie
pour les affections peu profondes telles que : acné, sycosis, pelade,
eczéma, psoriasis, etc. : au contact, l'action des rayons est plus
profonde, surtout si l'on comprime la partie traitée en exerçant une
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330 ARCHIVES D^BCTRIGITÉ MÉDICALE.
pression suffisante pour chasser le sang des tissus. Cette compression
est facilitée par la disposition même de la lampe et par son manche
très commode pour cette opération. Dans ce dernier mode d'applica-
tion la pénétration des radiations se Mt bien et la sensation est celle
d'un corps froid, par suite de ta circulation d'eau froide dans la boîte,
eau qui vient sans cesse refroidir la fenêtre de quartz, corps bon
conducteur de la chaleur. L'application au contact est réservée au
traitement du lupus tuberculeux ou érythémateux, des nœvi vascu-
laires, de l'acné rosacée.
Action chimique. — L'action chimique de la lampe à tube de quartz
est très puissante. Elle croît avec la quantité d'énergie électrique
consommée par l'appareil. Kuch et Retchinsky(i) ont montré en eifet
que le rayonnement ultra-violet croit notablement plus vite que le
rayonnement visible. Aussi y a-t-il avantage à pousser la lampe le
plus possible.
Nous avons reproduit très facilement les expériences de Frantz
Fischer (a) sur les verres manganésifères.
Des verres de montres, des entonnoirs placés tout contre la paroi
antérieure de la lampe, pendant 3o minutes, se sont colorés en violet
au bout de très peu de temps, comme l'hémisphère sous-anticatho-
dique de l'ampoule de Crookes.
Fischer avait attribué cette action aux seules radiations de très
courte longueur d'onde ; il avait remarqué ainsi qu'une lamelle mince
de mica interposée entre le verre et la lampe empêchait la coloration.
Nous avons constaté de même qu'une couche de coUodion très mince,
étendue sur le verre, empêchait la teinte violette de se produire dans
la partie sous-jacente.
Ces phénomènes de coloration sont en tous points comparables à
ceux qui se produisent sous l'influence de la lumière solaire et que
nous avons déjà eu l'occasion de signaler (3).
Par contre, les rayons de la lampe de Kromayer se sont montrés
complètement sans action sur le platino-cyanure de baryum. Ils pro-
voquent sa fluorescence d'une façon très vive, mais ne font pas virer sa
couleur, même après une irradiation au contact, pendant !i5 minutes.
Grâce à l'emploi exclusif du quartz, comme milieu transparent aux
(») Annalen der Physik, 1906, Vierto Foljçe, Bd. ao.
l') Physik Zeitung, 1906, n' 7.
(3) NoGiER, Action de la lumière ultra-violette sur les verres manganésirères.
(Congrès de l'A. F. A. S., Cherbourg, août 1905).
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SUR LA LAMPB A VAPEUR DE IfBRGURE ET EN QUARTZ. 33 1
radiations ultra-violettes^ la lampe de Kromayer possède une puissance
d'action considérable : le quartz permet, en outre, d'élever la tempéra-
ture de la vapeur de mercure à un degré beaucoup plus grand qu'avec
la lampe à verre ordinaire, car le quartz conserve l'état solide à une
température qui aurait pour effet non seulement de ramollir le verre,
mais encore de le fondre. Pour toutes ces raisons, le faisceau de rayons
ultra-violets, émis par la vapeur de mercure, possède un pouvoir
actinique beaucoup plus élevé que celui des sources de lumière
connues jusqu'à ce jour. ,
On peut se rendre compte facilement de la supériorité de la lampe
i vapeur de mercure en opérant par comparaison avec une lampe à
arc puissante, comme celles qui sont employées en photothérapie en
se servant de papier photographique au bromure d'argent: si on
recouvre celui-ci d'une feuille de papier plusieurs fois replié sur lui-
même, on constate que le bromure d'argent est noirci en quatre fois
moins de temps avec la lampe de Kromayer, fonctionnant avec
5 ampères sous lao volts, qu'avec une lampe Finsen-Reyn utilisant 22
à a5 ampères, toutes choses égales d'ailleurs. Si on recouvre le papier
au bromure de 6 couches de papier écolier, la lumière de l'arc, après
5 minutes, noircit à peine le bromure, tandis qu'à la même distance,
la lampe à vapeur de mercure noircit assez fortement le bromure
après a minutes seulement.
On comprend, par ces quelques expériences, combien la lampe de
Kromayer doit agir plus profondément sur les cellules situées sous la
peau, que la lampe de Finsen.
Les effets actiniques de notre lampe sont d'ailleurs mis en évidence
par les quelques faits suivants que nous avons observés :
Si Ton prend un papier rose(«) qui, à la lumière du soleil, se déco-
lore, mais après plusieurs semaines seulement d'exposition et si on
l'applique contre la fenêtre de quartz, ce papier subit une décolo-
ration à peu près complète en 4 minutes.
La xo/i/om/ie jaunit, comme on sait, à la lumière du jour, mais ce
changement de coloration demande des semaines et des mois : irradiée
par la lampe à vapeur de mercure, cette subtance devient jaune
instantanément, pour ainsi dire, si on l'applique directement contre
le quartz de la fenêtre. Un bon moyen pour faire cette constatation
consiste à faire une émulsion de santonine, pulvérisée^ dans de la
gélatine et à étendre cette émulsion sur du papier. Le jaune auquel
passe la santonine est d'autant plus foncé que le temps d'exposition
(') Tel que celui de la couverture des Archives ctélectricité médicale.
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332 ARCHIVES d'Électricité médicale.
aux rayons est plus long, mais après une seconde seulement d'expo-
sition, la santonine est passée du blanc au jaune léger. L'un de nous
avait même espéré pouvoir utiliser ce virage pour le dosage de l'éner-
gie photochimique, mais les colorations prises après des temps très
différents ne sont pas assez tranchées pour être employées.
La cryogénine de MlVi. Lumière, qui est d'un blanc très pur, subit
aussi et très rapidement (une seconde) un changement de couleur
sous l'influence des radiations de la lampe : cette substance passe
au violet. Voulant aussi essayer un prpcédé de mesure par le
changement de teinte de la cryogénine, nous l'avons introduite
dans une émulsion de gélatine, comme nous avions fait pour la
santonine : chose curieuse, la coloration prise après exposition
aux rayons ultra-violets n'est plus la même qu'avec les cristaux secs :
si l'émulsion étendue sur papier est irradiée avant d'être sèche, les
teintes prises, suivant la durée de l'irradiation, varient du rose orangé
à l'orangé foncé; si l'on expose le papier recouvert d'émulsion quand
il est sec, la coloration se rapproche de la teinte chocolat. Cette
substance peut donc prendre trois colorations différentes sous
l'influence de la lampe et suivant l'état sous lequel on la prend.
Tous les corps qui se colorent à la lumière du jour sont fortement
influencés par les rayons de notre lampe : lorsqu'on veut juger de
l'action de ses rayons sur un liquide, un bon moyen consiste
à imbiber une feuille de papier buvard avec la solution du corps
irradié. Ainsi la solution de chlorure de platine donne un changement
de coloration ; de même une solution de ferro-cyanure de potassium
sur une bande de papier buvard subit un virage très sensible à un
jaune d'autant plus foncé, se rapprochant de l'orangé, que le temps
d'exposition a été plus long.
Tout ce qui précède prouve l'énorme puissance photochimique de
cette lampe et il va sans dire que si l'on éclaire un objet avec ses
rayons, la photographie de cet objet pourra être faite dans un temps
extrêmement court. Ainsi, Heidingsfeld a pu «en un dixième de
seconde photographier une éruption de la peau d'une malade^ ce qui
demande habituellement lo à i5 secondes quand on se sert de la
lumière du jour par un temps très beau. » {Archives theRôntgen Ray,
février 1908, p. 363.)
ACTIOîf SUR DIVERS LIQUIDES: SANG, BILE, ETC. — NoUS UOUS SOmmCS
demandé si des radiations aussi actiniques n'avaient pas une action
sur des liquides colorés tels que le sang, la chlorophylle, etc. Pour
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SUR LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 333
faire cette étude il fallait trouver un moyen dlrradiation commode :
la lampe ne peut, en effet, fonctionner que* verticale ou oblique et,
d'autre part, les liquides ont leur surface horizontale. Nous avons fait
construire une petite cuve cylindrique ayant un centimètre d'épaisseur
et dont les deux surfaces parallèles sont transparentes, l'une en
quartz, l'autre en verre, la face en quartz devant être tournée vers la
fenêtre de la lampe. Les liquides à étudier sont placés dans cette cuve
qui est alors placée à très faible distance. Les rayons traversent le
liquide et sortent de la cuve par la face de verre. Grâce à ce dispositif,
nous avons pu utiliser le spectre d'émission de la vapeur de mercure
incandescente après son absorption par le liquide étudié; en d'autres
termes, étant données les raies visibles à notre spectroscope et dont
les positions ont été relevées sur le micromètre, nous avons pensé
k utiliser les modifications subies par ce spectre de raies quand on lui
fait traverser un centimètre d'épaisseur d'un liquide donné, et cela, au
début de l'irradiation et à la fin, c'est-à-dire après que le liquide
a été le siège des phénomènes chimiques dus aux radiations ultra-
violettes. Ce moyen d'étude nous parait nouveau et il n'empêche
d'ailleurs pas de tenir compte de l'autre spectre d'absorption à la
lumière blanche, comme nous l'avons fait.
I' Sang. — Le liquide qui est, pour nous^ le plus important, c'est le
sang; nous avons pris du sang frais qui a été dilué convenablement
pour que les deux bandes ordinaires d'absorption soient bien visibles
à travers notre cuve à faces parallèles. Nous avons irradié ce sang
dilué et, dans une première expérience, nous n'avons que surveillé la
coloration rose du liquide fortement éclairé par la lampe : après
quelques minutes, a ou 3 seulement, à la coloration rose a succédé
une coloration se rapprochant du vert ; cette dernière couleur est très
accusée après 8 minutes. A la lumière du jour la coloration est celle
du sang réduit; au spectroscope nous constatons, en effet, que les
deux bandes ont à peu près disparu, mais que de plus une nouvelle
bande apparaît, dans le rouge, très nette. C'est la bande de la méihé-
moglobine : ce fait montre encore combien est curieuse Faction photo-
chimique de cette lampe. Nous avons recommencé plusieurs fois
l'expérience et chaque fois nous avons vu le phénomène de réduction
de l'oxyhémoglobine avoir heu et la bande de la méthémoglobîne
apparaître. D'ailleurs, si l'on éclaire du sang que l'on a réduit par du
sulfhydrate d'amikioniaque, par exemple, avec la lumière de la lampe
à mercure, ce sang parait vert lui aussi, mais dans cette réduction, la
méthémoglobine n'est pas formée, comme dans le cas de l'irradiation.
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354
ARCHIVES D'^ECTRIOrré MéoiGALB.
Comme nous l'avons dit plus haut, nous avons observé ce que
devient le spectre d'émission de la vapeur de mercure quand on lui
fait traverser ce sang dilué. Nous avotis dit qu'avec notre spec-
troscope, nous relevions i5 raies depuis la division — 7 jusqu'à la
division 269 du micromètre.
Nous avons examiné les raies encore visibles dès le début de l'in-
terposition du sang, puis après une action de 8 à 10 minutes. Voici
ce que nous avons noté :
Spectre d'émission normal.
Absorption par le sang.
^prto 8 minâtes
Au débat.
Rouge
orangé.
Jaune
Vert.
Bleu.
Violet
— 7 affaiblie.
+ 1 '. . éteinte.
a6,5 brillante .... —
3a, 7 —
35,9 . —
( 56,5 aflTaiblîe.
i 58,a très briUante. . . —
85,3 très brillante. . . affaiblie.
i33 éteinte.
»35,8 -
146 brillante très affaiblie,
i5a éteinte.
a64 —
d'irradiation.
Rien.
brillante,
très brillante.
Rien.
. a66,5 ,
( 269.
L'examen de ce tableau montre que l'interposition du sang dans
le faisceau des rayons de la lampe éteint une grande partie des
raies et en affaiblit un certain nombre; mais qu'après quelques
minutes d'irradiation, il ne reste que trois raies visibles, les deux
jaunes très rapprochées et la raie verte, tout le reste est éteint. Ce
résultat est la traduction, pour ainsi dire, des réactions profondes
dont le liquide a été le siège, sous l'influence des radiations ultra-
violettes.
Nous avons obtenu ces modifications avec une dilution pas très
forte, juste suffisante pour que les deux bandes d'absorption de
l'oxyhémoglôbine paraissent distinctes l'une de l'autre; avec une
concentration très faible, certaines raies de la vapeur de mercure
seraient encore visibles, cela se comprend.
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SUR LA LAMPB A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 335
En plus des phénomènes que nous venons de signaler, nous devons
ajouter que la face de quartz de la cuve se recouvre, pendant l'irra-
diation d'un enduit très adhérent que des lavages à l'eau ne peuvent
pas détacher; cet enduit est poisseux, d'une coloration brunâtre.
2" Chlorophylle. — La solution alcoolique de chlorophylle est facile
à obtenir en triturant des feuilles vertes avec de l'alcool et en filtrant
ensuite. Notre solution placée dans la cuve à face de quartz et d'un
centimètre d'épaisseur fournissait au spectroscope trois bandes d'ab-
sorption dont une très foncée dans le rouge, une dans l'orangé et une
autre dans la portion jaune-vert du spectre. Après lo minutes d'irra-
diation, la coloration franchement verte de la solution de chlorophylle
était devenue feuille morte et au spectroscope en lumière blanche on
constatait que seule persistait la bande dans le rouge, très affaiblie ;
les deux autres n'étaient plus visibles.
En utilisant la lumière de la lampe et en examinant le spectre
modifié par l'interposition de la chlorophylle, nous avons constaté,
comme avec le sang, un changement assez notable dans les raies
observées avant et après l'action des rayons sur la chlorophylle.
DlTisions du micromètre. Avant. Après.
-7 éteinte. éteinte.
-I — —
Rouge orangé. ^ 26,5 — très apparente.
^32,7 — éteinte.
35,9 — —
( 56,5 brillante. très brillante.
^*""^ • • • î 58,3
Vert .... 85,3 très brillante. moins brillante.
' i33 éteinte. éteinte.
Bleu ^ '^^'^ .... — —
* * * ' ^ i46 affaiblie. très visible.
i52 éteinte. —
/ 264 affaiblie. très brillante.
Violet. . . . ] a66,5 éteinte. faible.
( 369 — —
Il y a donc eu là aussi des modifications intenses dans la compo-
sition de la chlorophylle, comme le montre l'absorption différente
de cette substance, tant avec la lumière blanche qu'avec la lumière de
la lampe à mercure.
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336 ARCHIVES d'elbgtrigité médicale.
L'action des radiations de cette lampe produit en quelques minutes
le «Vieillissement)) de la chlorophylle, que produit aussi la lumière
du jour, mais après des mois.
3" Bile. — Nous avons aussi recherché l'action de notre lampe sur
de la hile prise à Tahattoir et de coloration vert foncé : on l'a placée,
comme les autres liquides, dans la cuve à face de quartz : cette bile
donnait au spectroscope deux bandes d'absorption, une dans le jaune
et une très foncée dans le vert. Après la minutes d'irradiation, le
spectre d'absorption était modifié; la bande dans le jaune avait
disparu, celle située dans le vert était devenue très faible.
La coloration de la bile avait changé : de vert ce liquide était devenu
jaune : ce qui veut dire que les rayons ultra- violets avaient facilement
transformé la biliverdine en bilirubine plus stable.
4" Solution d'iode dans le chloroforme. — Citons, enfin, l'action des
radiations de la lampe à mercure sur une solution d'iode contenue
dans la cuve en quartz. Là nous n avons, comme moyen d'étude, que
le spectre d'émission de la vapeur de mercure après interposition du
liquide, car nous n'avons pas observé de bandes d'absorption avec la
lumière blanche.
Le tableau suivant montre les modifications apportées :
Divisions du micromètre. Avant. Après.
'' — 7. ..... Visible. Visible.
+•
Rouge orangé. ' 26,6 — brillante.
3a, 7 — visible.
35,9 — —
( 56,5 — brillante.
^"""^^ • • '\^,i -
Vert .... 85,3 éteinte. brillante.
/ i33 — éteinte.
^, i35 - -
Bleu ....;. ^
140. ..... — . très nette.
i52 — visible.
, 264 affaiblie.. visible.
Violet • . . ) a66,5 éteinte. —
(369. ..... -
Ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'irradiation a fait apparaître
la raie verte 85,3 qui auparavant était absorbée.
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SUR LA LAMP£ A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. SSy
L*aclion puissante de ces radiations pourrait bien Intérei^scr les
chimistes pour étudier, et peut-être provoquer, la formation de
composés nouveaux sous Tinfluence de ces rayons.
5" Solution de nitrate d'argent. — Une solution de i/io de nitrate
d'argent est fortement impressionnée par la lampe; nous pourrons
peut-être nous servir de cette réduction pour établir une unité de
quantité d'énergie actinique ; nous y reviendrons.
VcTioN BACTÉRICIDE. — En iQoG, Tuu dc nous a fait connaître les
recherches faites avec le D' Thévenot sur l'action bactéricide des
lampes Cooper-Hewitt(ï). H résultait de ces recherches que les lampes
rectilignes ne possédaient pas de pouvoir bactéricide appréciable,
d'abord parce que le verre qui les constitue arrête une notable partie
du rayonnement Violet et ultra- violet, ensuite parce que l'intensité
lumineuse par unité de surface est trop faible, enlin parce que l'énergie
électrique dépensée dans ces lampes est limitée par réchauffement
qui se produit.
Dans la lampe de Kromayer, au contraire, le quartz qui constitue
le corps de la lampe est très perméable aux rayons violets et ultra-
violets ; de plus, la lampe est refroidie par une circulation d'eau froide,
ce qui permet de la faire traverser par un courant énergique. Aussi,
avec le D' Thévenot, avons-nous constaté une action bactéricide intense
particulièrement rapide quand les ensemencements étaient faits en
boites de Pétri. Nous ferons du reste connaître ultérieurement le
résultat de nos expériences.
Action sur les tissls vivants. — D'après ce qui a été dit plus haut,
on prévoit que l'action des rayons fournis par la lampe de Kromayer
sera très marquée sur les tissus. Et en eflet, une simple exposition
d'une seconde au contact suffit pour produire un érythème, léger sans
doute, mais très visible. Cet érythème revêt un caractère de gravité
qui dépend de la quantité d'énergie actinique reçue par la peau, ou,
si la distance roBle constante (au contact de la fenêtre de quartz, par
exemple), de la durée d'irradiation.
Fin juillet 1907, époque à laquelle nous avons reçu cette lampe,
nous avons exposé la peau de l'avant-bras à l'action des rayons ; dans
les notices accompagnant l'appareil, il n'y avait pas d'indication sur
le degré d'éry thème consécutif à une exposition donnée à ces radia-
(') NoGiBR et TuÉVBifOT. — La lumière de» lampes Cooper-llcwit posscdc-t-cllc
an pouvoir bactéricide? (Congrès de TA. F. A. S., Lyon, août 1906).
ARCHIV. D'ÉLIGTR. MJÎD. 1908. jQ
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338 AtlGUlVBS D'^BGTRIGITé MÉDICALB.
lions ; si bien que nous allions à l'aveuglette et ne savions pas du tout
ce qui allait se passer. L'un de nous laissa l'avant-bras gauche, face
postérieure, appliquée i5 secondes exactement contre la fenêtre;
le second de nous laissa son avant-bras une minute en contact avec
la fenêtre. L'inflammation qui suivit ces applications pourtant bien
courtes, fut énorme. La rougeur se montra quelques heures après :
puis il se fit un gonflement sur toute la surface exposée, de la forme
et de la grandeur de la fenêtre de la lampe. Après trois jours, Tépi-
derme se souleva et une sérosité apparut sous cette fine couche épider-
mique, comme si Ton avait appliqué un vésicatoire. A noter un prurit
intense qui se produisit vers le quatrième jour; la sérosité écoulée,
répiderme se reforma en dessous et la guérison se manifesta dix-huit
à vingt jours après l'irradiation , pour le premier, et trente jours pour
le second de nous ; nous avons constaté en même temps que celui
qui avait exposé une minute son avant-bras, avait une sensibi-
lité cutanée moindre que le second. Quoique guéries, les parties
ayant été le siège de la réaction inflammatoire, paraissent encore
(février 1908) teintées en brun. Nous ne saurions insister sur le
symptôme si désagréable de prurit qui accompagne la réaction de
cette lampe : on est obligé de se gratter, le soir et la nuit surtout; ce
besoin est irrésistible.
Lorsque, comme dans nos deux cas, la réaction dépasse le simple
érythème et amène de la vésication, nous proposons d'appeler l'in-
flammation de la peau photodermite, par analogie avec le mot radio-
dermite. Empressons-nous de dire que si les réactions consécutives i
l'irradiation par les rayons de la lampe à mercure et par les rayons X
se ressemblent au début, elles se différencient complètement après
quinze à vingt jours : à forme apparente égale, la radiodermite est
toujours plus grave que la photodermite. Ce caractère différentiel
constitue un gros avantage pour la lampe de Kromayer et la rend
bien plus maniable que l'ampoule radiogène. L'effet vésicant, si rapi-
dement produit, pourrait, il nous semble, être employé en thérapeu-
tique ordinaire pour remplacer soit les pointes de feu superficielles,
douloureuses, soit les vésicatoires qui, en plus de la douleur, peuvent
amener des néphrites bien connues. C'est là une application très
pratique que nous signalons en passant.
11 n'y a pas qu'au contact que cette lampe agit sur les tissus : au
contact direct, l'action est beaucoup plus rapidement produite, mais
dans bien des cas il faut opérer à distance en photothérapie. Nous
avons vu qu'il y a une zone de 3 centimètres en avant de la lampe,
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SUR LA LAMPB A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 33g
dans laquelle il faut éviter d'exposer les tissus, à cause des effets
calorifiques. Donc, c'est à une distance supérieure à 3 centimètres que
l'action à distance des rayons de la lampe de Kromayer doit être
étudiée. La région autre que la partie à exposer aux rayons étant
protégée à l'aide d'un drap ou d'une seule feuille de papier d'étain,
le faisceau de rayons produit sur les tissus les mêmes réactions qu'au
contact, à dose d'énergie photocbimique égale.
C'est précisément l'appréciation de cette dose qui est importante en
thérapeutique, étant donnés les eff'ets puissants de cette lampe. Quand
on opère au contact^ la mesure du temps d'exposition permet de
connaître d'avance l'effet produit sur les tissus, c'est-à-dire le degré
de la photodermite provoquée ; il n'en est plus de même quand les
tissus se trouvent à une distance quelconque de la fenêtre de quartz,
et jusqu'à présent on ne possède aucune méthode de mesure en pho-
tothérapie. C'est pour combler cette lacune que l'un de nous s'est
attaché depuis plusieurs mois à étudier la question du dosage qui
sera bientôt résolue.
Les effets produits sur les tissus à distance sont plus superficiels
que ceux au contact, car, nous l'avons déjà dit, le sang des Vaisseaux
arrête vite les radiations efficaces. Mais la photodermite se produit
encore très bien, ainsi que nous l'avons constaté sur nos bras et sur
ceux de nos préparateurs : le temps d'exposition doit être alors bien
plus grand, mais en opérant à 4 centimètres et demi, on a un bel
érythème en trois minutes.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, la sensibilité de la peau
n'est pas la même pour tous les sujets; nous avons constaté aussi
que la peau de l'homme est plus sensible que celle du lapin : nous
avons rasé les poils en plusieurs régions et nous avons fait des appli-
cations de la lampe au contact et à distance ; la réaction était à peine
visible.
Nous indiquerons ici une application intéressante des radiations
fournies par cette lampe pour le diagnostic des maladies éruptives. Les
résultats sont d'ailleurs identiques à ceux déjà signalés plus haut à
propos de la lampe industrielle Cooper-Hewitt.
L'illumination de la peau par la lumière ultra-violette fait apparaître
en noir ou violet-noir toutes les parties roses et rouges, comme les
lèvres^ les ongles, etc. Quand on éclaire une région ayant des taches
plus ou moins apparentes, celles-ci apparaissent beaucoup plus nette-
ment; d'anciennes taches d'acné se voient très bien : une éruption de
rougeole ou de variole peut être ainsi décelée plusieurs heures avant
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Z'io ARCHIVES d'ÉLECTAIGITÉ MEDICALE
que l'œil ne la perçoive dans les conditions ordinaires d'éclairage,
lumière du jour ou lumière des lampes.
Heidingsfeld rapporte {The Lancet Clinic, 26 october 1907) qu'il a
nettement diagnostiqué une éruption de roséole syphilitique par
rillumination de la lampe à mercure, 48 heures avant qu'elle ne fût
visible dans les conditions ordinaires. Le même diagnostic précoce
peut facilement être fait dans les autres formes exanthématiques,
particulièrement dans celles qui accompagnent les maladies inlec^
tieuses, comme les taches lenticulaires de la dothiénentérie.
Effets thérapeutiques. — Quoique n'ayant pas encore eu l'occasion
de faire beaucoup d'applications thérapeutiques des radiations de la
lampe de Kromayer, nous ne terminerons pas cette étude sans men-
tionner quelles sont les affections qui peuvent être traitées avec succès
par cette méthode physique.
Nous croyons qu'un certain nombre de maladies qui relevaient delà
radiothérapie, seront de plus en plus traitées par la photothérapie
faite au moyen de la lampe à vapeur de mercure, à cause de la
souplesse de l'appareil, la moins grande fragilité, les bien moindres
dangers que l'on fait courir aux malades, et la bien plus grande
facilité d'application.
Nous pensons même qu'avant longtemps la radiothérapie des mala-
dies cutanées sera réservée aux seuls néoplasmes superficiels, tout le
reste pouvant être traité par la photothérapie ultra-violette, surtout
lorsqu'on saura doser la quantité d'énergie photochimique apphquée.
Le lupus tuberculeux se guérit facilement et bien plus vite qu'avec
la lampe Finsen ou ses dérivées : ainsi Kromayer cite le cas d'un lupus
qui avait été soumis la fois à des séances de Finsenthérapie et sans
succès, tandis que trois séances faites avec la lampe à mercure suffi-
rent à le guérir entièrement. Si l'on se rappelle ce que nous avons dit
de l'énorme puissance actinique de cette lampe, il n'y a là rien qui
doive surprendre. L'application se fait ici au contact et la durée peut
varier de 3o à 45 minutes et plus, avec pression exercée par la fenêtre
de quartz. Les séances doivent être très éloignées afin de voir le résul-
tat produit après que la réaction est finie.
Dans le lupus éryihémateux, si rebelle à tous les moyens thérapeu-
tiques, même quelquefois aux rayons X, la lampe au mercure fournit
souvent des résultats aussi brillants que dans le lupus vulgaire
(Kromayer); on opère là aussi au contact d'une durée de 3o à
4o minutes.
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SUR LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET EN QUARTZ. 34 1
Dans les taches de vin, on a obtenu de très satisfaisants résultats.
Kromayer cite plusieurs observations, dont celle d'un jeune homme
Lampe en quarrz
commurareur
sorHedereau
admission de r
Fio. 3.
Dispositif de la lampe pour les applications thérapeutiques.
(Support avec tous les accessoires.)
de douze ans présentant un nœvus vasculaire plan d*une dimension
d'une pièce de 5 marks et auquel on fit trois séances de photothérapie
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342 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
ultra-violette : le i3 juillet 1906, 3o minutes; le 26 juillet, 36 minutes ;
le 5 septembre, i heure. Le 18 octobre, on constatait que la région du
naevus était presque entièrement blanche et atrophiée. Plusieurs autres
observations de Wetterer prouvent que cette méthode donne des efîets
esthétiques supérieurs aux autres modes de traitement.
Les affections qui précèdent sont traitées par le contact même de la
fenêtre de quartz contre les tissus : il est une série d'autres affections
plus superficielles où le traitement doit être fait à distance, ce qui
permet d'atteindre des surfaces plus étendues.
Telles sont /'acn^, lejuroncle, la pelade, le psoriasis, t eczéma, et
d'une façon générale toutes les inflammations chroniques de la peau
accompagnées souvent d'infiltration, d'induration etdelichénification.
Dans toutes les applications à distance, et qui sont les plus nom-
breuses, ce qui manque à la technique c'est le moyen de doser la
quantité de rayons ultra-violets que Ton dirige sur les parties malades.
Dans un travail qui paraîtra sous peu, l'un de nous exposera la
méthode qu'il a trouvée pour se rendre compte très aisément de cette
quantité d'énergie appliquée et opérer par conséquent, dans tous les
cas, avec la plus grande sécurité.
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m*^^^*t^^^*^i^^^'^^^^^^^f^^^*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ssssssssssss^i^^^sssssssssasssS'
SUR LE MECANISME DE LA LEUCOPENIE
PRODUITE EXPÉRIMENTALEMENT PAR LES RAYONS X
Pfir MM. Ch. AUBEBTIN et B. BEAUJARD,
Lorsqu'on expose des animaux à Taction des rayons X, on constate
d*une part, du côté du sang> une diminution des globules blancs ;
d*autre part, du côté de la rate et du tissu lymphoïde, une destruction
notable des follicules producteurs des lymphocytes. La plupart des
auteurs qui ont étudié la question ont été tentés d*expliquer la dimi-
nution des leucocytes du sang par Faction destructive des rayons sur
les organes producteurs des globules blancs, — rate pour les mono-
nucléaires, moelle osseuse pour les polynucléaires, — c*est pourquoi ils
se sont efforcés de produire par les rayons X une dégénérescence du
tissu myéloYde analogue à la dégénérescence du tissu lymphoïde
aujourd'hui bien connue. Ils n'y sont parvenus que très difficilement,
soit en employant des doses énormes et mortelles en irradiations
totales (Heineke, Milchner et Mosse), soit en n'irradiant qu'un seul
segment de membre (Aubertin et Beaujard)(>).
Les expériences^ que nous avons faites depuis, nous ont montré que
ces doses énormes n'étaient nullement nécessaires pour produire une
leucopénie notable et persistante et nous ont permis de préciser
quelques points du mécanisme de la leucopénie rôntgénienne.
Si l'on irradie en totalité un cobaye pendant trois quarts d'heure
(8 à la unités H, dose qui ne produit aucun trouble dans les organes
autres que l'appareil hématopoTétique et les glandes génitales), on
voit d'abord, une, deux ou trois heures après la séance, le chiffre
leucocytaire monter brusquement et atteindre ao, a5, a8 ooo avec
(') Action des rayons \ sur le san^ et les organes hématopoiétiques (Soc. de biolo-
gie, 6 février igoS).
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344 ARCHIVES D'éLEGTRIGiré IffolGALB.
polynucléose. C'est la leucocytose immédiate que nous avons les pre-
miers signalée aussi bien chez l'animal sain que chez l'homme leucé-
mique et qui a été retrouvée depuis par tous les auteurs. Mais bientôt
le chiffre baisse, et quelques heures après, en tout cas dès le lende-
main, le chiffre est déjà tombé au-dessous du chiffre primitif (6 ooo,
4 ooo au lieu de 1 2 ou 1 4 000 dans nos expériences) ; il se maintient
au-dessous de la normale pendant une quinzaine de jours, — avec
les doses que nous avons indiquées, — puis revient peu à peu à la
normale (du seizième au vingtième jour).
Or, cette leucopénie n'est nullement due à une absence déformation
des globules blancs, mais à une énorme destruction. En effet :
i*" Pendant toute cette période, on peut voir dans le sang des formes
de dégénérescence portant sur les mononucléaires et les polynu-
cléaires.
a* Pendant cette période de leucopénie, la formule n'est pas celle
de la leucopénie par hypofonctionnement de la moelle, car les élé-
ments granuleux sont abondants et leur taux est augmenté par
rapport à la formule normale. Les polynucléaires neutrophiles attei-
gnent 55, 60, 70, 75 0/0 même au lieu de 35 à 4o 0/0 proportion
normale; les éosinophiles montent jusqu'à 8, 10, la 0/0 et les mast-
zellen jusqu'à 4 et même 6 0/0; ces signes hématologiques indiquent
évidemment une hyperactivité médullaire. (Notons cependant que,
avec ces doses, nous n'avons pas eu de myélémie blanche ni rouge,
ce qui prouve qu'il s'agit là de doses compatibles avec le fonctionne-
ment normal de l'appareil hématopoiétique, c'est-à-dire de doses
analogues à celles que l'on doit s'efforcer d'employer en thérapeu-
tique.)
D'ailleurs, pendant cette période, la leucopénie est irrégulière,
entrecoupée par des poussées éphémères de polynucléose, pendant
lesquelles le chiffre leucocytaire peut être temporairement ramené
aux environs du chiffre normal.
3" Enfin, si l'on sacrifie les animaux à des périodes variables
(2 heures, 4 heures, 6 heures, 24 heures, 2 jours, 6 jours, 10 jours
i5 jours, etc.), après la séance, c'est-à-dire pendant la leucocytose
immédiate, pendant la leucopénie, ou même peu après le retour do
sang à l'état normal, on constate que la moelle osseuse, loin d'être
dégénérée, est en hyperactivité : la graisse a disparu, les myélocyles
sont augmentés de nombre, les polynucléaires sont en forte propor-
tion, les éosinophiles, les mastzellen, les mégacaryocytes sont aug-
mentés de nombre.
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SUR LE MECANISME DE LA LEUGOPÉNIE. 345
Quant à la rate, on constate, pendant les vingt -quatre premières
heures seulement, la nécrose folliculaire, vite réparée; mais, pendant
toute la période de leucopénie, on constate du côté de la pulpe une
suractivité macrophagique énorme dans les cordons et les sinus qui
sont bourrés de débris pigmentaires et nucléaires.
La leucopénie n*est donc pas due à la dégénérescence du tissu
lymphoïde puisqu'elle existe à son maximum à un moment où ses
lésions sont réparées. Elle n'est pas due non plus à une dégénéres-
cence du tissu myéloïde; elle se produit au contraire malgré un
hyperfonctionnement considérable de la moelle qui, au moment où la
diminution leucocytaire est le plus marquée, se trouve en état d'hyper
plasie très notable.
Dans ces conditions la baisse leucocytaire est due à une destruction
des leucocytes dans tout l'organisme, et non pas seulement au sein des
organes hématopoïétiques ; mais c'est au sein de l'organe hémolytique
par exemple qu'elle s'achève, puisque c'est dans la pulpe splénique
que l'on retrouve les débris leucocytaires.
11 peut donc y avoir deux formes de leucopénie produite par les
rayons X : l'une coexiste avec une dégénérescence plus ou moins
complète de tout l'appareil hématopoïétique; elle est très rarement
observée chez les animaux ayant reçu des doses énormes et répétées
de rayons X ; elle semble bien due à la dégénérescence du tissu
myéloïde (leucopénie par insufRsance formatrice).
L'autre est produite par la destruction (directe ou indirecte) des
leucocytes dans tout l'organisme et peut exister non seulement sans
dégénérescence médullaire, mais, malgré une hyperplasie médullaire
notable, la destruction se trouvant plus forte que la formation ; elle est
croyons-nous, la plus fréquente ; en tout cas, c'est elle qui se produit
à la suite d'irradiations d'intensité moyenne comparables aux irra-
diations thérapeutiques ; c'est une leucopénie par hyperdestniction et
non par insuffisance formatrice.
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DANS QUELLES CONDITIONS EST POSSIBLE
LA RADIOGRAPHIE DE LA MOELLE ÉPINIÈRE^')
Par le D' Carlo LURASCHI (de Milan).
On n'a pu obtenir, jusqu'à présent, sur la plaque radiographique
l'image nette et précise de la moelle épinière.
Après onze ans de pratique radiologique, il m'est permis, grâce
à des conditions physiques tout à fait spéciales des os du squelette, de
faire à ce sujet une communication à ce Congrès.
Ces conditions physiques tout à fait spéciales des os du squelette qui
m'ont rendu possible la radiographie d'une portion de la moelle
épinière sont les suivantes :
r La transparence des vertèbres;
2* La hauteur des disques intervertébraux.
Dans une étude que j'ai publiée dès l'année 1904» sur la transpa-
rence des os du crâne, du bassin et de la colonne vertébrale, étude
citée par Ftirnrohr dans son livre si intéressant : Die Rôntgenstrahlen
im Dienste der Neurologie, je concluai que les points les plus trans-
parents de la colonne vertébrale étaient :
r Les masses spongieuses des vertèbres;
2* Les lamelles vertébrales;
3" Les apophyses trans verses.
Tandis qu'au contraire les moins transparents étaient :
!• Les masses épaisses des apophyses articulaires;
2* Les apophyses épineuses.
(') Communication faite au II* Confn'^s international de physiothérapie. Rome,
i3, i^, i5, 16 octobre 1907.
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LA RADIOGRAPHIE DE LA MOELLE ÉPINIERE. 3^7
Les projections que l'on peut obtenir de la colonne verUibrale sont :
a) Projection postérieure ;
b) Projection latérale droite, gauche ;
c) Projection antérieure.
Nous allons nous occuper seulement de la projection postérieure
dont nous nous sommes servi pour atteindre notre but.
Projection postérieure. — Si nous appuyons la colonne vertébrale
d'un squelette sur le plan horizontal formé par un miroir, nous
pouvons avoir une idée exacte de la projection postérieure de cette
partie du squelette.
Par cet examen, nous pouvons observer que la région dorsale et,
plus particulièrement la portion entre la 5*-6' dorsale et la la* dorsale
étant la plus rapprochée du miroir devrait donc mieux venir sur la
plaque photographique.
Au contraire, la portion comprise entre la i a* dorsale ou i** lom-
baire jusqu'aux premières vertèbres sacrées ne pouvant jamais
adhérer au plan du miroir, il sera donc plus difficile d'en obtenir
l'image radiographique.
La portion cervicale, si l'on a le soin de faire rejeter l'occiput en
arrière du plan du miroir, pourra donner une bonne projection et,
par suite, l'image radiographique sera assez exacte et assez précise.
Par ce rapide résumé, il résulte donc que la facilité de radiogra-
phier la colonne vertébrale varie quand on a, soit :
I' La colonne dorsale surtout de la 5* à la i a*;
a" La colonne cervicale;
3* La colonne lombaire.
Et pourtant, sur le vivant, il n'en est pas toujours ainsi ; d'autres
facteurs entrent en scène qui troublent la netteté de l'image projetée
par la portion dorsale. Ce sont :
aj La projection du sternum ;
b) La projection du cœur;
c) La projection du foie.
Et d'une manière plus précise, le sternum se projette sur les corps
de la 3'-4' dorsale (par le manubrium), sur les corps de la 5*-6*-7*-8* (par
le corps) et sur les corps de la 9*-io* jusqu'au disque inter-vertébral
compris entre la lo* et 1 1* (par l'apophyse ensiforme).
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348 ARCHIVES D^ÉLECTRICrré BiÉDIGALB.
Le cœur se projette sur la 4*-5*-6--7' dorsale par le bord interne de
sa projection. Le foie se projette sur la 8* et g'' par la projection de
son lobe gauche.
A noter aussi la direction des apophyses épineuses qui de la portion
cervicale de la colonne vertébrale jusqu'à la lo* vertèbre dorsale ont
une direction de plus en plus inclinée vers le bas, tandis que de la ir-
12- dorsale jusqu'à la 5' lombaire, elles prennent une direction à peu
près rectiligne en arrière.
Cette disposition spéciale permet de fixer sur la plaque photo-
graphique Timage des espaces qui ont une forme triangulaire ou bien
rhomboïdale.
Ces espaces représentent donc vraiment une occlusion osseuse
incomplète du canal vertébral de sorte que la moelle épinière, lorsque
la transparence des vertèbres le permet, devient aisément explorable
par les rayons X surtout au niveau des dernières lombaires.
Mais la ir-ia" vertèbre dorsale et la i^ et quelquefois aussi la
2' lombaire sont ou complètement ou en partie couvertes par la pro-
jection du foie de sorte que l'exploration de la moelle réussit seule-
ment de la 2' à la 5* vertèbre lombaire.
Après avoir ainsi fixé le point précis où la radiographie de la moelle
épinière est possible, nous pouvons aussi délimiter l'espace de la
moelle épinière dont Timage restera sur la plaque photographique.
En effet, si nous rapprochons des limites de la moelle épinière
celles de la boîte osseuse, nous voyons que du côté du crâne la limite
supérieure est établie par un plan horizontal qui coupe transversale-
ment Tarticulation de l'atlas avec les condyles de l'occiput ; tandis que
du côté du sacrum le cône terminal de la moelle correspond chez
Vadulte au corps de la 2* vertèbre lombaire, rarement à celui de la
première.
J'ai dit chez l'adulte, car on sait que la situation du cône terminal
par rapport à la colonne vertébrale varie de beaucoup selon l'âge et
particulièrement chez l'enfant ; chez le nouveau-né la moelle descend
jusqu'à la troisième et quelquefois même jusqu'à la quatrième vertèbre
lombaire ; au cinquième mois de la vie intra-utérine, elle correspond
à la base du sacrum; dans le troisième mois, enfin, elle occupe toute
fa longueur du canal sacré et descend jusqu'à la base du coccyx.
Nous pouvons donc conclure que V espace explorable de la moelle
épinière se borne au cône terminal dans sa partie la plus basse, au
fîlum terminale et à la queue de chevaly c'est-à-dire à l'ensemble des
derniers nerfs spinaux qui se détachent du gonflement lombaire et
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LA RADIOGRAPHIE DE LA MOELLE EPINIÈRE. 3i49
parcourent un long trajet vertical pour se porter de leur point d'émer-
gence à leur orifice de sortie.
La radiographie que je présente correspond précisément à la 4% 3%
3' vertèbre lombaire.
C'est grAce à la grande transparence de la 3' et 4' vertèbre et
à l'épaisseur peu commune du disque intervertébral compris entre la
Fi«:.
Héf^ion lombaire. On voil la queue de cheval dans la colorioe vertébrale.
a) Transparence anormale des vertèbres.
b) Hauteur anormale du disque intervertébral entre la 3*
et II' vertèbre lombaire.
3* et 4* vertèbre qu'il m'a été possible d'obtenir la radiographie d'un
bon espace de la queue de cheval.
Les conclusions que l'on peut tirer de ce cas que je viens de
montrer sont donc les suivantes :
r La moelle épinière n'est explorable qu'au dernier espace du cône
terminal;
2* La radiographie devra correspondre à la région lombaire (de la
V* àla ry vertèbre lombaire) par projection postérieure;
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356 ARCHIVES D*^ECTRIGIT£ MéDIGALB.
3*" Afin que Cimage soit nette sur la plaque photographique, deux
conditions sont nécessaires : a) une grande transparence des vertè-
bres: b) une anormale hauteur des ménisques intervertébraux qui doi-
vent toujours présenter une structure flbro-^^artilagineuse et ne jamais
être ossifiés ;
4* La projection antérieure, à cause de la distance de la colonne
Vertébrale à la plaque, ne donne aucun résultat posilif;
5" Seulement, dans des cas tout à fait spéciaux, nous pourrons avoir
recours à la projection latérale.
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mm»0miutt^imm0tkmmt*0mmt»ékmé»0ékméitmmt»t»mmmitmmtitimmtm0^ié»t^m0éii^m0t00é»ik
TECHNIQUE ÉLECTROTHEKAPIQUE
COMPLEXITÉ DES FORMES DE COURANTS UTILISEES ACTUELLEMENT
PAR LE MÉDECIN ÉLECTRICIEN,
EXEMPLE DE SIMPLFFICATION PAR l'eMPLOI DU PUPITRE
ÉLECTROTHÉRAPIQUE.
Par G. BiASSIOT
Les tableaux d'électricité médicale pour applications directes,
destinés à être utilisés pour le diagnostic et la thérapeutique, tels
qu'ils ont été conçus et construits jusqu'ici, exigent pour chaque appli-
cation un montage spécial.
C'est tantôt la manœuvre d'un certain nombre d'interrupteurs,
tantôt le placement des fils d'emploi aux diverses bornes, tantôt
enfin la mise en court- circuit de certains appareils de mesure ne
convenant plus pour la forme de courant désirée.
Le médecin, outre l'obligation d'examiner attentivement son
malade et d'étudier son cas, doit encore s'astreindre à faire ces diverses
connexions correctement, et cette obligation constitue une sujétion
inacceptable où les causes d'erreur s'accroissent à mesure que le
tableau est plus complet.
Pour ces montages relativement compliqués, il était intéressant
d'obtenir automatiquement le branchement des connexions au moment
voulu et suivant le désir du médecin.
Cette automaticité est d'ailleurs à l'ordre du jour; dans l'industrie
électrique, par exemple, les diverses manœuvres de mise en marche
d'un alternateur se font aujourd'hui au moyen d'un commutateur
à échelons fermant successivement et sans erreur possible dans
l'ordre de fermeture les différents circuits à utiliser.
Dans le cas qui nous occupe, la question était infiniment plus
complexe; il nous a semblé que le détail des études auxquelles a donné
lieu la construction du pupitre électrothérapique du D' GuiUeminot,
décrit dans les Archives d'électricité médicale, pouvait intéresser les
lecteurs de ce journal (voir n®' 19 avril, 25 juin 1906 et 25 décembre
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352 ARCHIVES D'éLBCTRlGlTÉ MÉDICALE.
1907). Nous ne reviendrons pas sur ja description de cet appareil,
nous rappellerons seulement que le pupitre, tel qu'il a été établi,
comporte 15 formes diverses de courants principaux.
Malgré cela, il est à noter que l'intensité du courant nécessaire
au fonctionnement du pupitre (y compris l'utilisation des cautères
jusqu'à 20 ampères) n'est jamais supérieure à deux ampères sur
courant 110 volts, continu ou alternatif monophasé.
Chacune des sources de courant (continu, faradique, watteville,
sinusoïdal, ondulatoire) peut être employée soit sous forme directe,
soit sous forme ondulée, soit sous forme ohmmée, c'est-à-dire donnant
la mesure des résistances.
Cette multiplicité des emplois auxquels s'ajoutent encore le cau-
tère, la petite lumière et l'interruption par métronome, a naturelle-
ment conduit à diminuer le nombre des directions du système de
couplage en utilisant deux coupleurs au lieu d'un ; la forme définitive
du courant obtenu résulte alors de la combinaison des connexions
données par les deux coupleurs. Ce moyen diminuait considérable-
ment le nombre des directions. Au lieu de 15 directions qu'aurait exigées
un coupleur unique, le système à deux coupleurs n'en demande plus
que huit : cinq de source et trois d'emploi.
Chacun de ces coupleurs affecte la forme d'un secteur de cercle
dont la manette est radiale et peut s'engager entre les plots de chaque
direction, disposés par lignes doubles selon des rayons de cercle.
Ces plots sont munis de bagues spéciales empêchant le desserrage
des fils. Les deux coupleurs de source et emploi peuvent être ma-
nœuvres indifféremment dans un ordre quelconque.
Choix dés milliampôremôtres.
Les^milliampèremètres pour courants alternatifs se divisent en
deux classes : les appareils caloriques et les appareils électro-ma-
gnétiques.
Examinons les caractéristiques de chacune de ces deux catégories :
lo MiUiampèremétres caloriques. — Ces appareils donnent des indi-
cations indépendantes de la fréquence du courant, de la capacité et
de la self-induction du circuit, mais le déplacement de l'aiguille est
sensiblement proportionnel aux carrés des intensités. Il en résulte
que le début de l'échelle donne peu de sensibilité. Ce système devra
être employé dans le cas des bains pour lesquels l'intensité du cou-
rant employée est relativement considérable.
L'inconvénient est qu'on ne peut obtenir une grande sensibilité,
le fil devenant trop fin. De plus, pour les courants ondulés, le fii ne
peut se refroidir assez vite et les indications manquent par suite
d'exactitude.
20 MiUiampèremèires électromagnétiques, — Ce sytème de milliam-
pèremètres possède surtout, avec la construction moderne à
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TECHNIQUE ÉLEGTROTUÉKAPIQUE. 353
plus sensible, l'avantage de se construire pour de petites intensités.
Un ou plusieurs shunts permettent de les utiliser pour la mesure
des grandes intensités.
L'amortissement par lame d'air mince en fait un appareU très
pratique.
Selon les cas et la grandeur des intensités à mesurer, on emploiera
donc l'un ou l'autre des deux systèmes de milliampèremètres. Pour
le courant continu nous employons un mUli à aimant. Dans le cas
de la mesure des résistances aux courants de sens constants : continu
et ondulatoire, un système spécial de connexions a été imaginé
pour permettre de se servir du milliampèremètre apériodique comme
galvanomètre de zéro dans le pont de Wheastone, en n'utilisant que
le cadre. Ce cadre porte un enroulement annexe.
Dans le cas de la mesure des résistances, le cadre seul est utilisé
et reçoit le courant minimum pour toute l'étendue de l'échelle.
Dans le cas des applications de courant, l'adjonction de l'enroule-
ment annexe s'opère automatiquement et le cadre se trouve shunté.
De plus, le shunt d'alimentation du pont est calculé afin que, pen-
dant la mesure des résistances, le malade ne reçoive jamais un cou-
rant supérieur à deux milliampères. Cette résistance change d'ailleurs
aut matiquement selon la nature du courant que l'on étudie.
Tous les milliampèremètres que nous avons utilisés sont de grand
diamètre, plus robustes et d'une lecture plus facile.
La mesure des résistances du sinusoïdal et du faradiquc se fait
en remplaçant ans le pont de Wheastone le galvanomètre de zéro
t7ar un récepteur de téléphone.
De la complexité des oonnexions, leur séleotion.
Voyons maintenant par quel moyen a été exécutée la sélection
des plots de connexion de manière à diminuer le plus possible les
dimensions des coupleurs.
En examinant en détail chacun des schémas à exécuter, dont nous
donnons ici deux exemples (fig, 1 et 2), on s'aperçoit que certaines
connexions (en très petit nombre, d'ailleurs) sont communes à tous les
cas de montage. Nous les appellerons connexions fixes. La presque
totalité des connexions doit donc être établie par les coupleurs, et
les personnes peu familiarisées avec ce genre de travail seront sur-
prises d'apprendre qu'elles atteignent le nombre de 193.
Si nous nous en étions tenus là, et que nous ayons pris un seul
coupleur, notre appareil aurait environ un mètre de diamètre et
près de 400 plots. C'eût été absolument impraticable. Fallait-il
renoncer pour cela aux avantages de commander tous les schémas
par une seule ou deux manettes et ne pas chercher à surmonter cette
difficulté? Nous ne l'avons pas pensé. Pour éviter toute confusion,
nous avons d'abord numéroté chaque point libre d'appareil à connec-
ter de façon à traduire une connexion par deux nombres côte à côte.
4aCB. D'iLIGTB. MÉD. — 1908. 2^
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354
ARCHIVES D*éLEGTRIGITé MÉDICALE.
PUPITRE ELECTROTHERAPIQUt
GRAND MODELE
ConnexîoTis duwattpvTlIp ^l\^^^^9
^Pascal courant Q
A.b.CDS:, points d'atteoie
(m) Bornes koite^
RAOIGUCT eT MASSIOT
FiG. I.
Numérotage dos bornes des appareils composant le Ijibleau.
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TECHNIQUE éLEGTROTHÉRAPIQUE
355
PUPITRE EL CTROTHERAPigUL
GRAND MODELE
— I 1 —
Connexions diiwatteville ohmé
QPnsedeauraut^
Onduleur
© m
Bhéastat
ClefdeCbartade
A:B.CJ)£. points d'attcde
RAOIGUET ET MASSIOT
PARI»
FiG. a.
Certaines connexions sont communes aux deux schémas,
les autres se trouvaient automatiquement établies ou sapprimées par les coupleur!.
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356 ARCHIVES D'ÉLECTRICITé MEDICALE.
Un tableau a réuni ensuite, en quinze colonnes de chiffres, toutes les
connexions à établir; chaque colonne représentant un circuit d'emploi
complet.
Puis, en un premier triage, nous avons séparé les connexions ne
pouvant être établies que par le coupleur source de celles forcément
commandées par le coupleur emploi. Ainsi, par exemple, le primaire
du convertisseur doit toujours être en circuit pour les courants de
forme ondulée; il sera commandé par le coupleur d'emploi (position
ondulée). Au contraire, le primaire du réducteur de potentiel pour les
directions : continu, Watteville, sinusoïdal, ondulatoire, doit être
alimenté par le coupleur source. (Ce triage ne peut s'effectuer pour
toutes les connexions, comme on le comprendra plus loin.)
Les deux coupleurs, se multipliant, devaient non seulement dimi-
nuer le nombre des positions angulaires ainsi qu'il a été dit, mais
aussi celui des connexions mobiles puisque certains appareils (utili-
sation de la clef de Courtade, comme double clef de pont, par exem-
ple) seraient mis en circuit une seule fois par la direction ohmmée
au lieu de cinq fois dans le cas d'un seul coupleur. Mais des compli-
cations surgissent immédiatement :
lo Plusieurs appareils doivent être mis en circuit tous à la fois
par les deux coupleurs. Par exemple : le positif du milli continu
demande à être relié avant ou après l'onduleur suivant les cas « direct »
ou « ondulé » et cela forcément par le coupleur d'emploi. Cependant
les directions d'emploi commandent non seulement les sources de
sens constant, mais aussi de sens variable.
2o Certaines connexions faites par le coupleur d'emploi, spécia-
lement pour telle source, se superposent également pour les autres,
occasionnant des perturbations dans les circuits et quelquefois même
des courts-circuits.
Pour obvier à ces deux défauts, nous avons coupé deux fois ces
genres de connexions de façon à faire passer le même fil par les deux
coupleurs, établissant ainsi sur le coupleur « source » des points
(Taitente mis seulement en circuit lorsque les deux positions angu-
laires requises sont occupées par les deux manettes.
Les points d'attente sont nombres par une lettre suivie du numéro
de la direction source auxquels ils appartiennent. Par exemple:
B», D% A*, indiquent le 2^ point d'attente de continu, le 4« de Wat-
teville et le 1®' d'ondulatoire. Il suffit donc de présenter sur le coupleur
emploi et devant le point d'appareil à connecter un plot relié aux
différents points d'attente intéressés dans le coupleur o source ».
Par exemple : à « direct », le point 7 (secondaire du réducteur de
potentiel) sera relié à A», A», A*, A*.
En abaissant la manette « source » à « continu », A* se trouve relié
à 37, comme il est convenable. En l'abaissant à « sinusoïdal », A* repré-
sentant aussi le point 7 sera en contact avec 40 (entrée du milli alter-
natif), tandis qu'à « ondulatoire » A* sera relié à 37, remettant le point
7 sur le positif du milli continu, le courant ondulatoire étant de
forme sinusoïdale, mais de sens constant.
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TECHNIQUE ÉLECTROTHÉRAPIQUE. 357
Cette manière de faire pouvait encore laisser subsister une cause
de courts-circuits entre les points d'attente si plusieurs de ceux-ci,
appartenant à une même direction de source, étaient connectés
sur différents points par le coupleur d'emploi. Un graphique très
simple a permis d'éviter du premier coup d'oeil ce danger. Si nous
disposons en lignes verticales les points d'attente de chaque direction,
chacune des directions côte à côte, et que, au fur et à mesure de
l'établissement de nos projets de connexions, nous réunissons par
un trait les points d'attente que nous désirons relier, il ne doit y avoir
aucune ligne verticale complète ou fractionnelle, mais seulement des
lignes horizontales en oblique.
L'ensemble de cette méthode nous a permis de laisser également
une deuxième catégorie de connexions fixes et un deuxième genre
de connexions mobiles pouvant toutes se superposer dans différents
systèmes sans nuire à aucun d'eux. Le nombre de plots se trouve
ainsi réduit pour les deux coupleurs à 148 au lieu de 400, y compris
le cautère que nous n'avions pas compté pour plus de clarté dans le
premier dénombrement, ce courant de basse tension n'étant employé
que sous une seule forme. Nous oubliions de dire que l'ordre des plots
de chaque direction est disposé de telle sorte que les pôles soient
sur les points les plus éloignés du centre, de façon à effectuer tous
les montages d'appareils avant de fermer les circuits et pour obtenir
à l'arrêt le maximum de rupture.
On peut enfin mettre en prise la manette de source ou d'emploi
indistinctement sans perturber aucun circuit.
Utilisation des Appareils.
On a vu par l'exposé précédent que la mise en pratique de cette
idée cependant simple d'automaticité n'a pas été sans présenter des
difficultés d'ordres divers. Aux avantages qu'offrait cette automa-
ticité, en évitant toute manœuvre inutile et toute cause d'erreurs,
s'ajoutent encore des avantages économiques notables, puisque le
nombre des appareils est réduit au minimum, chacun d'eux ayant
des utilisations multiples. Voici quelques exemples de ce fait :
Nous avons vu de quelle manière le milliampèremètre apériodique
était utUisé également comme galvanomètre de zéro dans la mesure
des résistances. De même, la clef de Courtade sert à certains moments
comme double clef de pont et comme interrupteur d'emploi. Le
moteur de l'onduleur sert de commutatrice qui fournit à volonté
le sinusoïdal ou l'ondulatoire et, à l'aide d'un transformateur statique,
donne du sinusoïdal à basse tension pour le cautère.
Enfin nous signalerons que le cautère et la petite lumière ont
des bornes d'emploi séparées, afin de permettre leur utilisation
Indépendamment de toute autre.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE
Exposition Annuelle des Séances de Pâques
(Mercredi 22, Jeudi 23 et Vendredi 24r avril i908j
Le nombre des appareils d'électricité médicale et de physiothérapie
augmente tous les ans à l'Exposition si intéressante des séances de Pâques de
la Société française de physique. Il n'y a là rien d'étonnant, car parmi les
médecins qui s'occupent d'électricité médicale ou de physiothérapie, les meil-
leurs comptent déjà parmi les membres de la Société française de physique;
quant aux autres, ils y viendront et ils viennent tous les jours ; c'est leur
intérêt bien compris et aussi le meilleur moyen de se tenir au courant des
progrès réalisés, des applications possibles et des idées en germe.
Quoi d'étonnant après cela que nos constructeurs apportent à l'Exposition
de la Société française de physique ce qui peut le mieux nous intéresser, c'est-
à-dire la fine fleur de leur production récente et les premiers appareils de
eur construction future 1
Dans la revue qui va suivre, nous décrirons sommairement tous les appa-
reils d'électricité médicale ou de physiothérapie pouvant intéresser nos
lecteurs. Leur attention sera ainsi appelée sur ces appareils ; nous repren-
drons plus tard en détail la plupart d'entre eux, de façon à en donner une
description complète avec figures à l'appui.
Les ateliers E. Ducretet, MM. F. Ducretet et E. Roger successeurs,
présentent un appareil de haute fréquence intensif, unipolaire, du D' Gautier
qui fonctionne sur le courant des secteurs d'éclairage à courant alternatif
avec une dépense de i à 5 ampères. Il comprend un transformateur à
circuit magnétique fermé, un condensateur à plaques de verre noyées dans
une matière isolante et un éclateur facilement démontable et silencieux.
Le courant de haute fréquence ainsi produit est envoyé dans un transfor-
mateur à haute tension, transformateur Tesla, dans l'huile, qui donne sur
un manche très bien compris et pouvant porter des électrodes diverses des
courants produisant des effets sensibles minimes et des effets calorifiques et
électriques intensifs. (Sera décrit in extenso. J
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SOCrfré FRANÇAISE DE PHYSIQUE. SÔQ
I^ résoncUear Oadin présenté par ces mêmes constructeurs est de grande
dimension et d*un mode de réglage très bien étudié.
L'appareil à grande puissance, pour la production des courants de haute
fréquence, des mêmes constructeurs, est disposé sous la forme, classique
aujourd'hui, d'un meuble dans Fintérieur duquel est fixé un survolteur
dévolteur à prises multiples, un transformateur à haute tension et des
condensateurs-bouteilles spéciaux pour haute tension à capacités variables.
Sur le dessus du meuble sont les appareils de réglage, Téclateur en vase
clos, une bobine de self, etc.
Nous avons vu chez les mêmes constructeurs un nouvel interrupteur à
mercure turbine fonctionnant à grande vitesse avec moteur séparé et sans
emploi de liquide isolant. L'appareil est hermétique, on peut le remplir de
gaz d'éclairage qui empêche toute oxydation du mercure et il peut donner
quatre interruptions par tour. Donc, aucun nettoyage, marche silencieuse
et rendement élevé pour radioscopie de longue durée ou radiographie
intensive.
Un autre interrupteur, celui du D' Bosquain, était aussi présenté par les
ateliers Ducretet; il permet d'actionner directement la bobine de Ruhmkorff
sur courant alternatif. Il se compose d'une lame vibrante accordée pour le
nombre de périodes du courant, mise en vibration par un électro à fil fin
branché sur la canalisation urbaine et dans le circuit duquel est intercalée
une soupape électrolytique plomb et aluminium. L'interruption du courant
se fait toujours au même instant de la même phase et le résultat est le
même que si le courant était continu.
C'est là, comme on le voit, une exposition importante et nous voyons
avec plaisir la maison Ducretet reprendre la construction des appareils
d'électricité médicale.
M. J. Carpentier avait exposé au rez-de-chaussée une bobine de très
grande dimension avec enroulement Klingelfuss donnant i~25 d'étincelle et
les donnant bien, sans supercherie, devant tout le monde. Quel dommage
que l'on ne puisse pas avoir un tube à rayons X à accoupler à ce puissant
appareil! Cela viendra, espérons-le.
La même maison exposait des bobines plus petites avec les nouveaux mo-
dèles de rupteurs J. C, pouvant être utilisées dans les appareils transpor-
tables de radiographie ou de radiothérapie.
La Maison Chanvin et Arnoux, en plus de ses ampèremètres et volt-
mètres pour courant continu ou alternatif, exposait plusieurs modèles de
mUliampèremètres pour tubes de Crookes,
M. L. Drault exposait un nouvel interrupteur à mercure avec gaz d'éclai-
rage comme diélectrique et fonctionnant indifféremment sur courant
alternatif ou continu. Le courant alternatif est envoyé dans un collecteur
à lames séparées correspondant à un enroulement d'induit pour moteur
à courant continu. Lorsque la vitesse du synchronisme est atteinte, le courant
est interrompu sur ce collecteur pour être envoyé dans le collecteur à
bagues qui correspond à un induit à deux bobines. A ce moment, le pre-
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36o ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MÉDICALE.
mior induit se comporte comme Tinduit d'une génératrice à courant con-
tinu et aimante les deux mâchoires de Tinducteur ; Finduit à deux bobines
rtant parcouru par du courant alternatif, il est compréhensible que cet
induit tourne en synchronisme des phases pour être attiré et repoussé par
l'inducteur.
Chez ce môme constructeur, toute une série d*appareils pour supports
d*ampoule, radiolimitateurs, chaufTeurs d'osmo, orthodiagraphe, etc., des
plus intéressants.
M. Drissler exposait une nouvelle série d*ampoules pour radiographie
et entre autres le nouveau tube à rayons X du D' GuUhz (Nancy), à double
centre d'émission pour la radioscopie stéréoscopique, la localisation rapide
d'un corps étranger par la radioscopie et la radiographie stéréoscopiques.
M. E. Estanave montrait dans le stand de la Maison (iaifl'e un exemple
de radiographie stéréoscopique donnant une admirable sensation de relief
fie travail complet de l'auteur sur cette intéressante méthode sera publié ici
même),
M. François présentait une construction vraiment intéressante de
milliampèremètres. Avec les anciens modèles, toutes les fois qu'on changeait
de shunt, l'échelle ne correspondait plus ou bien les divisions présentaient
de l'ambiguïté; on ne savait pas, par exemple, si Ton avait affaire à i, à lo
ou à loo mA. pour la même déviation. Avec la modîQcation de M. François,
le cadran ne comporte plus une division fixe; il est mani d'une fente
circulaire sous le champ de déplacement de l'aiguille, et dans cette
fenêtre viennent se présenter des cadrans mobiles, solidaires du shunt indi-
quant la valeur du courant et apparaissant par la manœuvre du shunt
correspondant. Ainsi, tout calcul, toute erreur comme toute ambiguïté
sont évités.
M. François présentait, en outre, un modèle de petit accumulateur her-
métique avec chambre à air compensatrice qui pourrait être l'accumulateur
idéal pour batterie transportable de petit volume.
La maison OaifTe avait exposé un nouveau modèle de Vappareil électro-
mécanothérapique utilisant le « luave current » du Prof. W. J. Morton, de
New- York. Ce nouveau modèle permet le transport facile de tout l'appareil
devant la machine statique et est d'une application bien plus pratique que
l'ancien. W appareil électromécanothérapique universel du D' Bordet est des
plus ingénieux; il permet de « sinusoïder» toutes les formes de courant
pouvant être utilisées dans la pratique médicale et de faire varier chacun
des éléments de la sinusoïde. 11 permet même de faire des interruptions
entre deux sinusoïdes consécuti>os ; nous le décrirons prochainement in
extenso, car il donne une solution très élégante et générale de l'obligation
que nous avons tous de ménager la sensibilité des malades.
Le clou de l'exposition de la maison (iaiflTe était un milliampèremètre
pour courant faradique mesurant en m A. et dixièmes de m A. le cou-
rant faradique traversant un malade. Tandis que dans la solution préco-
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE. 36 1
nîsi^ par M. Broca(*) les deux ondes inverses du courant faradique claicnt
redressées par un commutateur pour passer dans l'instrument de mesure,
ici, une des ondes est arrêtée avant Tinstrument de mesure par une soupape
éleclrolytique de très petite dimension et Tonde seule de rupture passe par
le malade et le galvanomètre. Serait-ce enfin rendue clinique et pratique
la mesure des courants faradiques ? Espérons-le.
La même maison exposait un transformateur Gaiffe- Roche fort à axe ver-
tical dont nos lecteurs connaissent bien le haut rendement.
Enfin, dans le même stand, M. et M"*^ Forest faisaient la démonstration
du fonctionnement de Tintéressant appareil pour la cautérisation froide que
nous avons récemment décrit. (Voir Archives d'électricité médicale, n® du
25 avril 1908.)
M. Richard Heller exposait un compresseur pour radiographie dont
rintérêt réside dans les genouillères et systèmes d'attaches très robustes
et cependant d'une grande souplesse cl mobilité, ce qui rend le réglage
de la compression très aisé.
La douche à air chaud du même constructeur consiste en une boite plate
renfermant un ventilateur électrique, un flexible creux dans lequel passe
Tair et enfin un cylindre contenant les éléments chaufTants. L'appareil tout
entier est monté sur support à roulettes caoutchoutées et sa consommation
minime permet l'emploi d'une prise de courant ordinaire tout en élevant la
température de l'air chaud jusqu'à aoo degrés.
La lampe à arc à main pour lanterne à projection est aussi à signaler chez
le noême constructeur, ainsi que sa lampe Osram dépensant 1 watt par
bougie. Parmi les lampes Osram, h remarquer les petites lampes à bas vol-
tage de i/a volt à 3o volts, si utiles pour les applications médicales.
M. Lézy exposait un nouvel appareil de protection et de localisation pour
rayons X. Cet appareil a la forme d'une boite opaque dans laquelle l'ampoule
est enfermée sans être influencée par les phénomènes de condensation. La
botte permet remploi de tous les tubes existants, ce qui n'est pas un mince
avantage. En regard de l'anticathode est ménagé un orifice fermé par un
diaphragme iris, dont l'ouverture variable est indiquée à chaque instant
par un index; à la partie antérieure peuvent s'sguster des localisa leurs de
diamètre différent, et le tout est supporté par un pied lourd muni de
roulettes qui permet l'orientation du tube dans toutes les positions. Chez le
même constructeur, nous avons retrouvé Vappareil (ransportable du D' Nico-
létis M Enallax-Ohm », appareil faradique dont les courants sont sinusoïdes
par un rhéostat à liquide et qui, grâce à un interrupteur atonique spécial
et fort bien construit, donne des courants d'une régularité parfaite; enfin,
chez le même constructeur était exposé un tableau d' électrothérapie très
complet et de bon aspect.
MM. Malaquin et Charbonneau exposaient un transformateur à haute
tension pour les rayons X, les courants de haute fréquence et les usages
(/) André Broca, Mesure des courants faradiques (Àrchiv. d'éUçtr. méd., jo déc. 1906.)
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302 ARCHIVES l>'éLi:CTIUCITé MÉDICALE.
généraux de la haute tension dont nous avons pu constater le parfait fonc-
Uonnément. Sous la forme du meuble, avec dessus de marbre ou d*opaline
portant les appareils de manœuvre et de mesure, l'appareil contient à
Tintérieur un transformateur à circuit magnétique fermé, dont le dispositif
est tei, que c-est seulement du courant de haute tension et de même sens
qui arrive au tube de Crookes. Pour la haute fréquence, des condensateurs
en forme de bouteille sont utilisés ainsi qu'un résonateur donnant de
puissants effets et permettant Teflluvation localisée multipolaire. L'appareil,
bien entendu, fonctionne directement sur le secteur alternatif aussi bien pour
la haute fréquence que pour l'éclairage du tube de Crookes. ("Sera décrit.J
MM. Radiguet et Massiot avaient exposé de très nombreux appareils.
Tout d'abord, un poste radiologique groupant d'une part tous les organes
nécessaires à la production du courant de haute tension ; d'autre part, un
distributeur à haute tension réunissant les instruments de contrôle pour le
régime du tube radiogène. A. côté du poste radiologique, l'appareil du
D' Guilleminot ou fluoromètre indiquant au praticien, à chaque instant, la
valeur quantitative du rayonnement du tube pour les opérations radiogra-
phlques ou les applications radiothérapiques, ainsi que le tableau des valeurs
de l'unité M, suivant les distances. Le nouveau cadre orthodiagraphique du
D' Guilleminot, construit par MM. Radiguet et Massiot, donne, avec un
mouvement doux, le déplacement de l'ampoule dans tous les sens à l'aide
d'une seule main commandant une manette unique, il est muni d'un nou-
veau dispositif simple de centrage de l'ampoule, d'indicateur du rayon
normal et de diaphragme iris. Chez le même constructeur figurait un
matériel radiographique transportable, renfermé dans un coffre en chêne
dont l'une des parois forme tableau de commande. En haute fréquence, les
mêmes constructeurs exposaient des condensateurs étalonnés increvables de
M. Moscicki avec un éclateur à bain d'huile du D' Guilleminot à écartement
angulaire, décrit ici même. (Voir Archiv. d'éleclr. méd., lo oct. 1906.)
En électricité médicale, MM. Radiguet et Massiot exposaient un modèle
simplifié d'un grand pupitre éleclrothérapique du D^ Guilleminol contenant
l'ondulateur rythmeur alterneur à curseur du même auteur décrit ici même
(Voir Archives d*élect. méd,, 26 juin 1906 et a5 décembre 1907), appareil sur
lequel le constructeur donne lui-même plus haut des renseignements
complémentaires.
La Maison Rousselle et Tournaire, en plus des appareils de mesure,
exposait une nouvelle lampe Tantale de 16 bougies et 110 volts consommant
I watt 5 par bougie, ainsi que des ozoniseurs destinés à être reliés a des
réseaux de courant alternatif ou triphasé, lesquels pourraient être facilement
employés en électricité médicale, surtout le petit modèle qui donnerait et
au delà la quantité d'ozone nécessaire.
M. J. Thumeyssen montrait le radioscléromètre de M. P. Villard que
nous avons décrit ici même (voir Archives d^électr, méd., n* du 25 mars 1908),
mais il montrait de plus un appareil encore plus utile peut-être pour l'appli-
cation des rayons \ , c'est le compteur d'intensité pour rayons X du in^me
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SOGléTé FRANÇAISE DE PHYSIQUE. 363
M. Yillard. Le principe de TappAreil est le même ou à peu près qi^e celui du
radioscléromètre, mais la quantité de rayons X qui viennent frapyer s'inscrit
sur un compteur que le mMecin n*a qu*à lire pour savoir la quantité de
rayons X qu'a déjà absori)éa ion malade. (^Sera décrit,)
En plus de ces appfureiis, M. Thurneyssen exposait Tun d^ ses tuh^.s à
anticathode infasible formés d*iridium pur et destinés à supporter les hautes
intensités qui vont être bientôt courantes dans l'emploi des ravons X.
Ce compte rendu rapide ne peut donner qu'une faible idée du très grand
nombre, de la nouveauté el de l'intérêt des appareils exposés. Une descrip-
tion complète de la plupart d'entre eux que nous essaierons de faire aussi
prochaine que possible mettra mieux au courant nos lecteufs des progrès en
électricité médicale que cette exposition a fait connaître.
J. B.
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0mtm0tt»mtm»mmmÊmtmt^mmiutmmtè»t»mtu»m*/»mt»»t>ftmmtu»tttu»mmtmmmmtt0M»0»mmmm»mm»mtmm»mm»m0tâm^
CONORES
DE hK
DEUTSCHE RÔNTGEN-aESELLSCHAFT
(26 au 28 avril 1908)
Le quatrième Congrès de la Deutsche Rôntgen-Gesellschaft a eu
lieu à Berlin, au Langenbeckhaus, le dimanche 26 avril 1908. Le
président, M. le D"^ Gocht (de Halle), après avoir souhaité la bien-
venue à l'Assemblée, a parlé en mémoire des membres décédés au
courant de l'année dernière, parmi eux les Prof. Lassar et Hoffa. Le
Congrès a voté la donation de 100 marks à la Robert-Koch-Stiftung.
On a élu président du prochain Congrès M. le Prof. Paul KRAUSE(de
lena), ci-devant à Breslau.
Les travaux scientifiques du Congrès, pour lequel soixante et une
communications avaient été annoncées, ont commencé par une dis-
cussion sur la valeur de l'examen radio graphique pour le diagnostic
des tuberculoses pulmonaires récentes.
M. RiEDER (de Munich) insiste sur l'importance d'employer aussitôt
que possible toutes les méthodes modernes pour le diagnostic de la
phtisie tuberculeuse, le plus terrible des fléaux de l'humanité entière.
L'application des rayons de Rôntgen consiste dans la radioscopie
aussi bien que dans la radiographie. Pour la première fois, les dia-
phragmes en plomb de différents diamètres sont indispensables pour
découvrir les altérations du champ pulmonaire entier. La région du
hile doit être très soigneusement examinée pour constater l'existence
de ganglions lymphatiques infiltrés, de même que l'apex pulmonaire
sera l'objet de l'attention du radiologiste comme endroit prédisposé
aux premières manifestations de la tuberculose.
Toutefois, quand le résultat de la radioscopie sera insuffisant, on
procédera à la radiophotographie en se servant de tubes mous et
d'un temps d'exposition le plus restreint possible pour obtenir la
netteté nécessaire des clichés. Souvent la radiographie de l'apex suffit
pour assurer le diagnostic; toutefois, pour éclairer la pathologie du
cas donné, il .faudra radiographier le thorax entier. M. Rieder insiste
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CONGRÈS DE LA DEUTSCHE RONTGEN-GEâELLSCHAFl\ 365
en affirmant que l'examen radîologique du poumon est équivalent
aux autres méthodes, même parfois supérieur en permettant la consta-
tation d'infiltration et de lymphadénite tuberculeuse, cas dans
lesquels la percussion et l'auscultation n'ont pu que faire soupçonner
la maladie. Il conseille de ne jamais omettre l'examen radiologique,
spécialement chez les individus tarés et montrant la constitution
pthysique du thorax. II croit que son application par les méde-
cins militaires contribuerait à exclure sûrement les tuberculeux du
service.
M. Krause (de léna) ajoute aux idées de M. Rieder des détails
techniques de grande valeur et absolument nécessaires pour réussir
dans la tâche difficile du diagnostic radiologique de la phtisie: il faut
toujours, après être entré dans le cabinet noir servant à Texamen,
attendre suffisamment longtemps jusqu'à l'adaptation de l'œil à
l'obscurité; il faut très exactement couvrir l'ampoule radio graphique;
enfin il ne faut jamais omettre le complément nécessaire de l'examen
par la percussion, l'auscultation et l'examen bactériologique.
M. Groedel (de Nauheim) fait passer les rayons X par les deux
apex pulmonaires à la fois, en croyant obtenir des résultats plus sûrs
concernant l'existence d'infiltration.
M. Albers-Schônberg (de Hambourg) insiste sur ce qu'il est tou-
jours impossible de diagnostiquer par la radiologie un catarrhe des
voies respiratoires, mais que les infiltrations pulmonaires, quelque
petites qu'elles soient, sont découvertes par les rayons X avant que
ces lésions deviennent accessibles à la percussion et à l'auscultation.
M. Stuerz (de Metz) donne des détails sur l'apparence de foyers
inflammatoires au centre des poumons compliqués de tubercules
dans les clichés.
M. Klieneberger (de Kœnigsberg) montre des radiographies très
caractéristiques d'un cas de tuberculose miliaire d'origine hémato-
gène.
M. Schellenberg (de Beelitz) voit dans les méthodes radiologiques
seulement des accessoires dans l'appareil compliqué du diagnostic
de la phtisie. Toutefois, on ne saurait plus s'en passer pour ce but
dans un hôpital ou un sanatorium.
M. ScHLAYER (de Tubingue) a trouvé des altérations visibles aux
clichés radio graphiques dans 85 0/0 des cas soupçonnés de tuberculose
pulmonaire, dont 57 0/0 avec de la phtisie très nette, 25 0/0 avec des
manifestations douteuses.
M. Immelmann insiste sur l'ossification du cartilage de la première
côte comme symptôme précoce de la phtisie pulmonaire ; il fait sou-
venir que M. Freund a proposé de traiter la tuberculose des sommets
par la résection de ce cartilage, et on a déjà plusieurs fois exécuté cette
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^66 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ M^DIGA^*
opération avec bon succès. M. Immelmann s'occupe actuellement
d'une statistique sur ce sujet et prie TAssemblée de lui fournir des
matériaux.
Dans la discussion très animée qui a suivi ces communications,
MM. Levy-Dorn (de Berlin) et H. Cornet (de Munich) ont insisté
sur des détails dans les radiographies normales du thorax qu'il faut
connaître pour éviter les faux diagnostics.
MM. Max Wolff (de Berlin), Strasburger (de Heidelberg) et
Turban (de Davos) plaident en faveur de la combinaison de Texamen
radiologique avec les procédés de la percussion et auscultation, tandis
que Grunmach (de Berlin) déclare que dans ses recherches sur des
centaines de phtisiques, le diagnostic des premières lésions a pu être
fait par la seule radioscopie et radiographie de l'apex et des ganglions
lymphatiques du hile pulmonaire, et que des semaines aptes seule-
ment on a pu le justifier par la démonstration des bacilles de la tuber-
culose dans les crachats.
Parmi les communications sur la physique et technique radiologi-
ques, citons celle de Walter (de Hambourg), qui a parlé sur la
manière dont se comportent les plaques au gélatino-bromure envers
la lumière et les rayons de Rôntgen. Il fait l'éloge des plaques Lumièrty
en insistant toutefois dans ce que jusqu'ici il n'existe pas encore de
plaques satisfaisant à toutes les exigences du radiologiste.
M. CowL (de Berlin) montre quelques instruments pour contrôler
le fonctionnement des tubes.
M. Wertheim-Salomonson (d'Amsterdam) ajoute des explications
complémentaires.
M. Rosenthal (de Munich) parle sur la théorie de son inducteur
nouveau modèle permettant la mesure exacte de temps de pose très
courts.
Après de courtes notes de MM. Dessauer (d'Aschaffenbourg),
Grisson (de Berlin), Klingelfuss (de Bâle),
M. Holzknecht (de Vienne) montre la possibilité de faire pénétrer
des rayons de Rôntgen à très grandes doses dans les profondeurs des
tissus en se servant d'ampoules très dures à de grandes distances du
malade et en les filtrant de manière à exclure les rayons nuisibles à
répiderme et aux autres tissus superficiels. Pour les obtenir,
M. Heinzbauer (de Berlin), ingénieur-électricien, se sert de cou-
rants alternatifs de très fortes tensions (jusqu'à 500,000 volts), ali-
mentant plusieurs ampoules à la fois.
MM. Harras et Immelmann (de Berlin) démontrent divers pro-
cédés pour mesurer le degré de dureté des ampoules.
Maintes communications avaient pour sujet la radiographie « ins-
tantanée » et à distance : telles les notes et démonstrations de
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CONGRÈS DE LA DEUTSCHE RONTGBN-GE8ELLSCUAPT. 367
MM. Grashey (de Munich), Groedel (de Nauheim), Horn (de
Munich), Léonard (de Philadelphie), Grisson et Fraenkel (de Ber-
lin). On est parvenu à obtenir des clichés du thorax entier à la distance
de 50 centimètres dans moins d*une seconde et à la distance de
2 mètres dans une à deux secondes. Inutile d'insister sur les avantages
lorsqu'il s'agit de radiographier des enfants malades.
M. KocH (de Dresde) prétend pouvoir arriver à des poses d'un 500®
de seconde et démontre un appareil rappelant le fusil photographique
du regretté Marey.
Suit une discussion sur la netteté des « radiographies instantanées ».
Le diagnostic médico-chirurgical profitera des communications de
M. Reyher (de Berlin) sur les lésions des os dans la syphilis hérédi-
taire; de M. LÉvY-DoRN (de Berlin) sur l'exploration des mouvements
respiratoires à l'aide des rayons X, de M. Muskat (de Berlin) sur la
migration des corps étrangers qui ont pénétré dans les tissus ; enfin
de M. Grassner de Cologne), qui s'est servi avec succès de la méthode
de M. Furstenau (de Berlin) pour préciser l'endroit des corps étran-
gers : il a pu extraire les balles avec grande précision et facilité, dans
deux cas de coups de revolver dans le crâne et un dans la poitrine
et dans le foie.
Quant aux progrès de la radiothérapie,
M. Grunmach (de Berlin) raconte ses succès favorables dans le
cancer de l'estomac; Wichmann (de Hambourg) dans le traitement
du lupus ; en combinant la radiothérapie à la tuberculine, il a obtenu
des guérisons persistant depuis deux ans.
ScHMiDT (de Berlin) donne de la statistique montrant des chiffres
favorables pour les cancroïdes superficiels; dans les affections plus
profondes, il a vu des améliorations sans guérison complète. Plusieurs
membres du Congrès insistent sur l'inutilité de la radiothérapie dans
le traitement des tumeurs malignes. Friedrich (de léna) parle de
l'action des rayons X sur la sécrétion rénale, Evler (de Treptow) sur
leur action dans les suppurations limitées.
On a terminé la séance très tard dans la soirée avec une interminable
série de projections : M. Alrers-Schoenrerq démontre l'action des
rayons X dans les maladies de la peau ; Fraenkel (de Hambourg)
dans les tumeurs de la colonne vertébrale; M. Gottschalk (de Stutt-
gart) fait voir des « radiographies plastiques »; M. HAENiscH(de Ham-
bourg), des calculs rénaux, etc., etc.
Prof. BORUTTAU.
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„ — -■ nnrn' o^Ti iiTiTrirrTnrinnnnnnririnnrrinnrrinnrrinnfMinni»»uuiiinariruMuuuiri^
BIBLIOGRAPHIE
Louis DELHERM, ancien interne des hôpitaux de Paris, et A. LA.QLEU*
RIÈUE, lauréat de TAcadéniie de médecine. — L'Ionothérapie élec-
trique, I vol. in-i6 de 96 pages, avec 11 fig. (AclaalUés médicales), Cart.
1 fr. 50. (Librairie J.-B. BaiUière et fils, 19, rue Hautefeuiilc, Paris.)
L'introduction d'un médicament à travers la peau grâce au courant élec-
trique a, dans ces derniers temps, attiré Tattention du grand public
médical.
Quoique connue depuis déjà fort longtemps, puisque les premiers lra\aux
sur cette question remontent au xni* siècle, V « ionothérapie électrique »
n'était pas sortie des milieux spéciaux; elle n*a été vulgarisée que parles
travaux tout à fait récents.
Le petit livre de MM. Delherm et Laquerrière a pour but d'exposer aussi
simplement que possible quels sont les phénomènes chimiques et physiques
qui rendent compte de celte pénétration, de présenter la technique et les
résultats des tentatives thérapeutiques effectuées actuellement, de discuti^r
et d'interpréter ces résultats.
Les auteurs ont essayé de mettre le praticien au courant des données
scientifiques extramédicales de la théorie des ions, et de lui donner l'état
actuel des essais thérapeutiques.
L'Ionothérapie électrique n'est pas une révélation si soudaine que cer-
taines personnes peu au courant de la physique semblent le croire. Elle ne
parait pas non plus, quant ù présent, devoir révolutionner IVleclrothérapie;
mais si la vogue dont elle iouit actuellement ast capable d'attirer l'atten-
tion de certains médecins sur les bénéfices des traitements électriques en
général, son étude aura encore puissamment servi. En tout cas, il était utile
de profiter de l'occasion pour montrer, par un exemple limité, que l'élec-
trothérapie n'est basée ni sur des vues de l'esprit, ni sur quelques constata-
tions empiriques, mais, bien au contraire, réside sur des faits scientifiques
indiscutables.
Le courant continu, si largement employé en médecine, présente toute
une catégorie d'effets imputables à des actions chimiques électroly tiques
dont l'introduction médicamenteuse n'est qu'un minime chapitre.
En résumé, très bon petit livre, digne des auteurs et du sujet si intéres-
sant qu'il avait pour but de faire mieux connaître. J. B.
L'Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhol.
Bordeaux. ~ Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-11.
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16» ANNÉE. S* 288 â5 mai 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITË MÉDWALË
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÊ.
INFORMATIONS
Association britannique pour l'Avancement des Sciences. — Le
(Congrès de I* Association, pour 1909, se réunira à Winnipeg (Canada), du
ai) août au i*' septembre, sous la présidence du Prof. J. J. Thompson, de
Cambridge. A Toccasion de ce Congrès, la ville de Winnipeg 'a voté
5,000 dollars et le Dominion, 34*000 dollars.
Congrès de l'Association Française pour l'Avancement des
Sciences* — Le prochain Congrès aura lieu cette année à Clermont-
Ferrand, au commencement du mois d*aoùt.
Sir William Ramsay a accepté Tinvitation, qui lui a été faite par TAsso-
dation, de venir faire au Congrès une conférence sur ses importantes
recherches.
Tous les renseignements seront fournis au siège de l'Association, rue
Serpente, a8, à Paris.
Les membres du Congrès profiteront de réductions de 5o 0/0 sur les
tarifs des Chemins de fer.
Oongrès international des industries frigorifiques. — Le premier
Congrès aura lieu à Paris, au Grand- Palais, à la fin du mois de septembre.
L*une des sections, présidée par M. d'Arsonval, s'occupera de questions
relatives aux basses températures et à leurs efifets généraux. MM. Dewar,
Ramsa>, Van der Waals, Kamerling Ones, Linde, Georges Claude, Jean
Becquerel en sont les rapporteurs.
Les membres du Congrès recevront plusieurs volumes de mémoires
exposant l'état actuel des basses températures, tant au point de vue scienti-
fique qu'au point de vue industriel.
Ixîs membres du (Congrès profiteront de réductions de 5o 0/0 sur les tarifs
des Chemins de fer.
ARCH. D*ÉL£CTR. MÉD. — 1908. J»
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370 AHGHIVBS D*éLECTHlGITé MEDIGALB.
L'équivalent mécanique de la lumière. — M. G. V. Dr^sdale a donné
récemment, dans les « Proceedings » de la Société royale de Londres, les
résultats de ses recherches sur ce sujet. La méthode qu'il a employée
consiste à séparer à Taide d'un prisme les radiations visibles des radiations
invisibles et à mesurer l'énergie que représentent les premières à l'aide du
bolomètre. La valeur de 0,1 a watt, qu'il trouve par cette méthode pour la
radiation émise par la bougie en partant de la lumière blanche du filament
Nernst, concorde avec celle obtenue par Angstroem pour la lampe Hefner.
Avec la lampe à arc, il obtient la valeur de 0,8 watt. Il en conclut que la
source idéale de lumière blanche doit donner environ 10 bougies par watt et
une source monochromatique (jaune vert) environ 17 bougies par watt.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER
Par le D* de REATINQ-HART (de Marseille).
Dans le rapport favorable que M. le Prof. Pozzi a bien voulu
faire, à TAcadémie de Médecine de Paris, sur ma méthode (»), il
exprimait le regret que j'eusse donné à celle-ci le nom de sidération,
auquel il trouvait le double tort de prêter à confusion et de n'exprimer
qu'incomplètement les effets recherchés par moi. Le terme de fulgu-
ration qu'il proposait, m'a semblé, en effet, plus heureux et c'est celui
que depuis j'ai cru devoir adopter.
La fulguration donc, puisque c'est désormais son nom, est propre-
ment un mode de traitement électro-chirurgical du cancer. Mais il est
nécessaire de préciser dès l'abord que, contrairement à ce que beau-
coup croient, l'élément électrique y est étroitement uni à l'élément
chirurgical et que c'est leur combinaison qui donne son véritable
caractère à ma méthode.
En effet, l'étincelle électrique, dite de haute fréquence et de haute
tension, que j'emploie contre les néoplasmes malins, serait impuis-
sante toute seule à les détruire dans leur totalité ou du moins exige-
rait, pour y parvenir, des applications innombrables et un temps
extrêmement long; et cette répétition et cette durée, en même temps
que l'effort d'élimination demandé aux malades, seraient de dange-
reuses causes d'épuisement pour ceux mêmes à qui la lente progres-
sion de leur mal en laisserait le loisir.
L'intervention électrique devra donc se doubler d'une intervention
chirurgicale, mais celle-ci fort différente de ce qu'elle est aujourd'hui
dans la thérapeutique du cancer: réduite à son minimum, elle pourra
se contenter d'extraire les masses néoplasiques frappées par l'étincelle,
à leur rencontre exacte avec les tissus apparemment sains.
Je préciserai plus loin les détails de cette double opération et la
(*) BuUetinde V Académie de médecine, 7 juillet 1907.
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372 AH G HIV KS D^ELEGTKlGITé MBDiGALË.
façon de la conduire. Mais ces explications préliminaires permettront
de saisir d'ores et déjà la part qui revient à ces deux éléments consti-
tutifs : part simplement éliminatrice de l'instrument tranchant, part
thérapeutique de Télectricité.
C'est donc bien d'une opération qu'il s'agit et l'expérience m'a peu
à peu conduit à la faire tout entière, autant que possible, en une seule
fois ; l'emploi simultané des moyens chirurgicaux et électriques, tous
deux douloureux, disent assez, sans qu'il soit besoin d'y insister, que
Tanesthésie générale est la plupart du temps indispensable.
Ces définitions générales acquises, comment procédera-ton à la
fulguration d'un cancer?
Je ne m'attarderai pas à décrire à nouveau les instruments qui pro-
duisent l'étincelle employée dans ce but. Qu'il me suffise de dire qu'ils
portent le nom d'appareils de haute fréquence {^) et que l'étincelle est
celle que l'on recueille aux bornes du petit solénoïde qui s'appelle
résonateur dVudin, J'ajouterai cependant que la puissance minimum
nécessaire pour permettre toutes les applications est égale à celle
d'une bobine de 4o centimètres d'étincelle munie d'un interrupteur de
grande vitesse (Wenhelt, interrupteur à turbine, etc.).
On le sait, deux modes d'application de l'étincelle de haute fréquence
sont possibles : l'unipolaire elle bipolaire (2).
(*) Instrumbxtatioîî nécessaire a la Fulguratios. (Voirfig, 2.)
I* Source électrique (courants urbains, dynamos, ou accumulateurs, etc.)
a* Tableau (perlant les rhéosials, ampèremètres, coupe-circuits, etc.).
3* Transformateur bobine (avec interrupteur rapide) ou transformateur à cir-
cuit magnétique fermé (courants alternatifs) etc.
4' Condensateur muni d'un éclateur.
5* Résonateur d'Oudin.
6* Soufflerie composée suivant le cas : d'un soufflet à pédale, ou d*un tube d*acide
carbonique, ou d'une soufflerie électrique à air désinfecté, etc.
7* Électrodes spéciales de Keating-Hart.
8* Table d*opération en bois,
(') Pour le lecteur non spécialiste, quelques explications sont nécessaires. L'élec-
tricité qui se forme sur le résonateur i^ossède une telle tension, qu'elle s'échapi*
dans Tair, même en l'absence de toute électrode reliée au p<Me de nom contraire.
Approi'héo d'un malade en contact avec la terre, elle jaillit sous la forme d'une étin-
cxïlle dite unipolaire. Quand on joint le malade à un deuxième fil rattaché à l'autre
extrémité du solénoïde* il éclate, entre lui et l'électrode tenue |>ar l'opérateur, une
étincelle beaucoup plus puissante que la première et dite bipolaire. Le choc ressenti
est aussi beaucoup plus violent et lorsque des masses musculaires sont comprises
entre les deux pôles elles se contractent avec une énergie extrême. On peut éviter cet
effet de diverses manières et spécialement en prenant le néoplasme seulement (quand
cela est possible) entre les deux flls, par exemple à l'aide de trocartt plongés sous la
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. l\'jl\
Dès longtemps^ j*ai employé ces deux modes, et avant tout autre
expérimentateur j*en ai indiqué Tusage dans le traitement du cancer
(Congrès de TAvancement des Sciences, Reims, août 1907.) J'ajoute
que le plus souvent je préfère de beaucoup le mode unipolaire à
l'autre, que je réserve à certain nombre de cas spéciaux. Je ne puis
envisager ici toutes ces exceptions; voici seulement les raisons de ma
préférence.
Il n'est pas douteux que l'étincelle bipolaire ne soit incomparable-
ment plus destructive que l'autre; mais elle oflre dans beaucoup de
cas des difficultés d'application (par exemple quand la violente
secousse qu'elle détermine présente quelque danger pour des organes
vitaux voisins). Or, Texérèse chirurgicale qui accompagne l'étincelage
dans ma méthode réduit à l'extrême la nécessité des destructions
électriques proprement dites. C'est la réaction consécutive qui a, là, le
plus d'importance et dans la m^yorité des cas l'étincelle unipolaire,
beaucoup plus maniable et d'un retentissement plus limité, y suffît
amplement. C'est donc surtout d'elle et de ses applications que je
parlerai aujourd'hui, me réservant de préciser plus tard, en un travail
spécial, les indications de la fulguration bipolaire(i).
Unipolaire ou bipolaire, l'étincelle ne peut être portée sur les régions
malades et limitée expressément aux points qu'on veut frapper qu'à
l'aide d'électrodes spécialement construites pour cet usage. Voici,
réduite à ses grandes lignes, la description de celle à laquelle, après
bien des tâtonnements, j'ai cru devoir m'arrêter. Un conducteur
cylindrique creux, uni au fîl d'arrivée du courant, glisse à frottement
dans un tube isolateur en ébonite d'épaisseurs et de formes variables
région malade. Quant à Tappareil bipolaire, il peut être formé soitd*un, soit de deux
soléiioldcs, et dans ce dernier cas on peut faire varier la hauteur du circuit de réso>
nancc jusqu'à Tamenerà Textrémité supérieure des deux résonateurs où la décharge
des armatures externes des condensateurs est utilisée directement.
C,^ Est-il besoin de diCTérencier ici les effets de l'effluve de ceux de l'élincelle ? Je
n*y songerais point si une telle confusion n'avait malheureusement déjà été faite.
Étincelle et effluve ont bien tous deux la même origine puisque tous deux se forment
aux bornes du résonateur. Mais alors que les effluves apparaissent sous la forme
d'une pluie drue, flne, violette et peu bruyante, les étincelles sont formées d'éclairs
blancs, nettement séparés, violents et tapageurs et si les premiers sont comparables
i réparpillement de gouttelettes d'eau passant à travers une pomme d'arrosoir, les
secondes ont la force de la colonne liquide qui s'échappe d'une pompe d'incendie.
L'effluve n'est donc en réalité qu'une poussière d'étincelles : incapable de faire
soufl'rir et de détruire les tissus vivants, son action est à celle de l'étincelle, doulou-
reuse et violemment destructive, ce qu'est la vertu du cataplasme à l'énergie du fer
rouge. Comment, en conséquence, faire dériver de l'effluvation le traitement fulgu-
raUf alors que leurs principes sont en quelque sorte opposés ; pour ma part, je consi-
dère l'effluve non comme un moyen de supprimer, mais bien d'exciter la vitalité du
cancer, puisque l'étincelle elle-même oppliquée à dose insufllsantc et non accom-
pagnée d'e\érès<* ne fait souvent que précipiter la marche dos néoplasmes.
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374
ARCHIVES D'ÉLECTRlGITé MÉDICALE.
suivant le cas. L'extrémité supérieure du conducteur est divisée
perpendiculairement à sa longueur par une série de traits placés
à un centimètre les uns des autres. L'extrémité inférieure aflleure au
bec du tube d'ébonite (fig. i).
Le glissement permet de faire monter l'extrémité inférieure du
conducteur à une certaine hauteur dans l'isolateur en ébonite, hauteur
FlG. I.
Diverses formes dVlectrodes.
qui est mesurée en centimètres par la lecture des divisions mises à nu
à l'autre extrémité, et cette mesure sera justement celle de l'étincelle
éclatant entre l'électrode et le patient. Mais comme l'étroite colonne
d'air parcourue ainsi par l'étincelle, s'échaufîant bientôt, obture le
tube d'ébonite par la coagulation des exsudats organiques et met le
feu à l'appareil, j'ai dû faire établir dans Tintérieur de l'électrode une
circulation gazeuse destinée à chasser les exsudats en même temps
que l'air trop chaud. Ainsi je supprime une part importante des
phénomènes calorifiques qui, mêlés aux actions électriques pures,
tendent à en troubler les effets. A ces diverses fins, un tube de caout-
chouc est relié d'un côté à l'extrémité supérieure de l'électrode et de
l'autre à une source gazeuse. Celle-ci est tantôt un cylindre d'acide
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 875
carbonique liquide (lorsque la plaie est éloignée des voies respiratoires)
tantôt un simple soufflet à pédale (quand les précautions antisep-
tiques ne sont pas d'une nécessité absolue), tantôt enfin, un appareil
à soufflerie d'air spécialement aseptisé (opérations abdominales, etc.).
Tout cet appareillage se complète par l'emploi exclusif d'une table
d'opération en bois, munie d'une potence (en bois également) assez
Jtturce et
Coumtf A H^ Fréquence
Fio. 3.
Schéma montrant l'électrode de K. H. dans sa double connexion avec
un résonateur d'une part et un appareil à soufflerie d'air stérilisé
d'autre part.
élevée et mobile qu'on plante, selon les nécessités opératoires, dans un
des quatre supports fixés dans ce but aux quatre coins de la table.
Tous ces organes bien disposés et le malade endormi (éviter pen-
dant la fulguration l'emploi de l'éther ou du chlorure d'éthyle trop
inflammables), quels seront l'ordre et les conditions opératoires!^
En fait, l'on peut dire que chaque cas particulier nécessite une
technique spéciale ; ne pouvant entrer ici dans leur description indivi-
duelle, je me contenterai d'indiquer les lignes générales qui les
contiennent tous.
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.'5/6 ARCHIVES d'Électricité médicale.
J'ai déjà dit ailleurs, et je le répète, que l'ensemble de l'opération
se décompose en trois ou quatre temps principaux, suivant que les
téguments sont sains ou malades.
Dans la première hypothèse, en effet, le premier temps est chirur-
gical : il consiste à sectionner les tissus afin de mettre à nu les masses
néoplasiques, en évitant autant que possible de couper celles-ci.
Gela fait, les trois autres temps sont semblables pour tous les cas et
se suivent dans cet ordre : premier temps électrique, temps chirur-
gical, deuxième temps électrique.
On commence donc (les tissus sains étant ouverts, s'il y a eu lieu)
par fulgurer la tumeur avant de l'enlever; c'est-à-dire que pendant une
durée plus ou moins longue, variable avec la qualité et la quantité
des lésions, on fait jaillir sur elles des étincelles graduées, naturelle-
ment, à leur maximum afin de produire le plus grand effet dans le
moins de temps possible. Certains ont discuté l'opportunité de cette
intervention préparatoire. Je la considère comme très utile, sinon
comme absolument nécessaire, et cela pour plusieurs raisons.
L'étincelle possède, en effet, comme je l'ai signalé, un grand pouvoir
vaso-constricteur. En outre, son action prolongée sur les masses cancé-
reuses tend à les modifier dans leur densité, et facilite, quand il existe,
la rencontre du plan de clivage qui sépare parfois les parties saines des
autres. L'étincelage préparatoire aurait ainsi, suivant moi, le triple
avantage de diminuer l'hémorragie capillaire et par cela même qu'il
ferme les petits vaisseaux, de réduire les chances de réinoculation et
enfin de rendre plus aisée et plus limitée l'intervention chirurgicale.
Le temps chirurgical suivant a pris peu à peu dans ma technique,
et par suite de l'expérience acquise, une importance de plus en plus
grande. Je tends chaque jour davantage à remplacer les interventions
simplement améliorantes par des opérations plus hardies et dont le
but est la cure complète du mal, et d'heureux résultats me font beau-
coup espérer de cette technique nouvelle.
Traiter chirurgicalement les néoplasmes malins comme de simples
tumeurs bénignes, c'est-à-dire n'enlever d'elles que les masses indu-
rées ou végétantes, les lésions macroscopiques peut-on dire, en
suivant au plus près leur contour au bistouri, à la curette ou aux
ciseaux^ voilà aujourd'hui ce que je réclame des chirurgiens qui
opèrent avec moi. Et c'est avec raison que le Prof. Gzerny a cité, dans
un travail fait sur les résultats donnés par ma méthode, ces paroles
que je lui avait dites à Heidelberg, au cours d'une opération : « Faites
de la mauvaise chirurgie et laissez ensuite agir l'étincelle. »
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 377
En réalité, ce terme de « mauvaise » appliqué à cette chirurgie ne
signifie qu'u insuffisante )>. Si, en elTet, un certain nombre de ces
interventions sanglantes sont d'une pratique aisée, il en est, sur la
langue, le rectum ou l'utérus par exemple, qui demandent une grande
sûreté de main et une science anatomique réelle. Toute une technique
chirurgicale nouvelle pourrait en naître, puisqu'on opère, là, sur des
cas autrefois délaissés et suivant une doctrine très différente de
l'ancienne ; aussi sais-je plusieurs chirurgiens qui s'y emploient déjà.
Ce n'est pas à moi de préciser ici les détails de cette technique fort
diverse selon les cas et les régions. Je me contenterai d'appeler l'atten-
tion des opérateurs sur la nécessité d'une exploration minutieuse de la
surface cruentée, de ses environs, et des parties sous-jacentes même
lointaines, afin d'enlever successivement tous les nodules aberrants,
si fréquents, en particulier dans les cancers des muqueuses. Si l'abla-
tion des lésions macroscopiques seule est nécessaire, du moins
l'est-elle absolument, si Ton ne veut être obligé de surveiller longtemps
le malade et de fulgurer successivement les nodules plus ou moins
éloignés qui auront échappé au bistouri ou à l'étincelle. C'est, du
reste, ce qu'on est quelquefois et malgré tout obligé de faire, et c'est
aussi ce que je faisais d'une façon presque constante, avant d'avoir
accordé à la chirurgie la place qu'elle tient aujourd'hui dans ma
méthode.
L'avantage de cette modification, née de l'expérience, est triple :
I" Elle réduit souvent à une seule le nombre des interventions
nécessaires pour obtenir une guérison (que je qualifie toujours
d'apparente ou d'actuelle, pour ne point engager l'avenir).
a* Elle diminue la durée des applications électriques.
3** Elle épargne au patient déjà afTaibli par la qualité et souvent le
degré de son mal, une élimination longue et épuisante des masses
nécrosées par l'étincelle.
Qu'on ne dise point qu'en l'état, c'est la chirurgie qui guérit et non
l'électricité, car énucléer au plus près un cancer au bistouri ou le
cureter, loin de le guérir, n'a jamais pu que lui donner une malignité
nouvelle, et les chirurgiens seraient de grands coupables s'il était
vrai que des interventions aussi limitées pussent être suffisantes, de
pratiquer depuis si longtemps les vastes délabrements que l'on sait.
La part qui revient à la chirurgie dans la fulguration n'est donc
qu'éliminatrice, non curative.
Cette énucléation faite, commence le temps électrique le plus
important, celui auquel sera due vraiment la cicatrisation. Comment
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378 ARCHIVES d'Électricité médicale.
devra-t-il être appliqué, avec quelle longueur d'étincelle, pendant
quelle durée?
Ici encore Texpérience personnelle acquise peu à peu sera le vrai
guide de Féiectricien, car les cas sont multiples et divers, et nous ne
possédons encore aucun moyen scientifique de mesure pour les
courants de haute fréquence.
Non seulement Tétincelle variera d'intensité d'un appareil à l'autre
suivant la qualité de la source, le rendement de la bobine, la vitesse
de l'interrupteur et la capacité des condensateurs; mais encore, dans
la même installation, avec un réglage inchangé, au cours d'une même
opération^ des variations très sensibles pourront se produire, dues,
soit à une modification survenue dans la source (courants urbains),
soit à la formation de vapeur d'eau sur le plateau supérieur de la
bobine ou aux bornes de l'éclateur, etc., etc.
C'est donc, d'abord, par l'habitude prise d'un appareil donné, et
plus tard par la comparaison en des appareils différents, des aspects
divers de l'étincelle, de ses bruits, de son jaillissement, d'après sa
densité, sa longueur, qu'on établit des points de repère et qu'on
apprend à reconnaître la nature des effets qu'on en peut attendre.
Quelques données générales peuvent cependant guider le débutant.
Quatre sortes d'effets principaux soit isolés, soit combinés, sont à
rechercher : deux effets directs, qui sont la destruction et l'hémostase;
deux effets indirects qui sont la lymphorrhée et la modification
réactionnelle des tissus sous-jacents.
Je ne parle point des effets analgésiques qui ne me paraissent qu*une
conséquence des autres.
L'hémostase qu'on peut attendre de l'étincelle ne saurait être ni
artérielle ni veineuse si la vaso-constriction préparatoire diminue les
hémorragies d'origine vasculaire proprement dite, la ligature chirur-
gicale seule en a vraiment raison. C'est sur l'hémorragie dite en nappe
que l'action d'arrêt due à l'électricité se fait sentir. 11 est quelquefois
un peu long de l'obtenir, car l'étincelle doit être promenée soigneu-
sement sur toute la surface sectionnée et jusqu'en ses replis. Mais les
choses ainsi faites, le résultat est presque certain.
Cette hémostase me paraît avoir une double cause, dont le spasme
vasculaire est, sans doute, un des éléments, mais le moindre à mon
sens. La cause principale serait 'toute mécanique : au bout d'un
certain temps d'étincelage, la plaie se recouvre d'une mince couche
sombre, qu'on enlève par le moindre frottement, et composée d'une
infinie multitude de petits caillots sanguins; il est rationnel de penser
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 879
que beaucoup d'entre eux, en se formant à l'ouverture des capillaires,
les obturent peu k peu et suffisent à contenir le sang qui s'en épan-
chait sans force.
La durée et la puissance de Tétincelage employé pour obtenir cet
effet n'auraient donc pour limite que de l'avoir déterminé, si la
recherche du second effet, l'effet destructeur, ne venait se superposer
au premier but et ne le réglait en le dépassant.
L'étincelle unipolaire^ quelle que soit sa puissatice, n'a point d'action
destructive profonde, cela se conçoit aisément. Allant d'un point du
fil conducteur à un point de l'organisme dont la masse est considé-
rable, le choc qu'elle produira en ce dernier point se propagera suivant
des lignes dont l'ensemble rappellera la forme d'un cône, et son
énergie s'épuisera d'après une loi analogue à celle du carré des dis-
tances. En fait, c'est par millimètres plus que par centimètres que se
mesurera l'épaisseur de l'eschare produite.
Pour une étincelle donnée, cette épaisseur sera proportionnelle,
jusqu'à un certain maximum qu'on ne dépasse paSy à la durée de
l'application. L'absence d'appareil de mesure rend là, encore une fois,
la formule exacte impossible à déterminer. En outre, un élément
spécial peut se surajouter à l'action propre de l'étincelle, et il est
difficile de l'éviter complètement, je veux parler de l'élément chaleur.
Il suffit de prolonger la fulguration un certain temps sur un même
point pour voir s'y former une eschare sèche et mal odorante due à
l'action calorique de l'étincelle. On peut et on doit, à mon avis, cher-
cher à empêcher cet effet et cela par deux moyens, les suivants : le
passage du souffle gazeux venu de l'appareil y contribue déjà pour
une bonne part; en prenant la précaution de promener constamment,
par un mouvement tournant régulier, l'électrode au-dessus de la
lésion, les effets d'origine calorique semblent disparaître ou tout au
moins demeurer extrêmement superficiels. C'est à eux sans doute, en
partie, que l'on doit la formation de la fine couche de caillots déjà
signalée, couche dont la minceur même, recouvrant un tissu en appa-
rence indemne prouve l'absence de propagation lointaine de l'irradia-
tion chaude.
Cependant, malgré l'aspect intact du tissu sous-jacent, ce tissu
est frappé de mort par l'étincelle et se détachera ultérieurement
sous forme d'eschare. Ce sera là l'effet destructeur cherché. Il est
intéressant de noter que les tissus normaux sont beaucoup plus réfrac-
taires que les bourgeons néoplasiques à cette destruction et j'ai vu
parfois ceux-ci, après des étincelages prolongés, se mortifier sur une
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38o ARCHIVES d'Électricité médicale.
profondeur de plusieurs centimètres, alors que les régions saines
étaient à peine atteintes.
Cette destruction devra être d'autant plus énergique que Tinstru-
raent tranchant sera resté plus près des limites exactes de la tumeur,
et encore davantage quand il aura été obligé de s*arréter en deçà. Mais
encore là, faut-il être prudent au contact d'organes tels que l'intestin,
la vessie, les uretères ou de gros vaisseaux, qu'une étincelle trop vio-
lente peut crever ou qu'une escharre, en tombant, peut laisser ouverts.
Or comment limiter dans la profondeur les effets destructifs de
rétincelle? En diminuant la longueur de celle-ci et la durée de son
application. Pour une même étincelle le pouvoir destructeur superfi-
ciel ainsi que les effets calorifiques augmentent quand on approche
l'électrode des tissus. Par contre, la violence du choc et la profondeur
des effets seront en raison directe de son éloignement maximum :
la lymphorrMe et les modifications réactionnelles des tissus sous-
jacents semblent résulter spécialement de cet éloignement.
La lymphorrhée, épanchement très abondant de sérosité plus ou
moins teintée de sang, est un phénomène qui se produit au cours
de l'opération ou immédiatement après, s'accentue pendant les vingt-
quatre premières heures, puis diminue peu à peu pour être remplacé
au bout de quelques jours par l'écoulement séro-purulent qui accom-
pagne et favorise l'élimination des eschares.
Cette manifestation lymphorrhéïque est presque constante après
toute fulguration un peu énergique. Elle est souvent d'une telle
abondance qu'elle traverse rapidement les pansements les plus épais
à la façon dont le ferait une véritable hémorragie. L'examen microsco-
pique a révélé dans ce liquide la présence de nombreux lymphocytes
polynucléaires.
L'absence, quelquefois constatée, de cet écoulement m'a paru d'un
signe fâcheux. Sa brusque suppression coïncide avec des élévations
thermiques extrêmes, que fait tomber immédiatement sa réapparition.
Elle me paraît donc être une réaction heureuse. Je dirai plus loin le
rôle qu'elle semble jouer dans les cures obtenues par la fulguration.
J'ajoute seulement que son abondance dépend en partie de la qualité
des tissus frappés par l'étincelle et en partie des conditions organi-
ques personnelles.
Les modifications réactionnelles des tissus sous-jacents à l'eschare
sont de deux sortes : locales et lointaines.
Localement, elles se manifestent par l'étonnante puissance de cica-
trisation centripète que possèdent ces tissus après la fulguration.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 38 1
L'eschare tombée, apparaît un bourgeonnement d'une coloration
plus vive qu*à lordinaire et le liséré qui l'enserre gagne de la périphé-
rie au centre avec une surprenante rapidité. De vastes cavités se
comblent d*un tissu fibreux solide et régulier et la cicatrice cutanée
est en général d'une esthétique que ne surpasse aucune autre donnée
par les moyens thérapeutiques connus.
Au loin, la fulguration a des contre-coups singuliers intéressants à
connaître : les localisations aberrantes des néoplasmes semblent frap-
pées de stupeur pour un temps variable qui peut durer une semaine
ou deux, souvent beaucoup plus longtemps.
J*ai vu d'intolérables douleurs lombaires, dues à l'existence de
nodules médullaires, disparaître aussitôt après l'opération d'un sein
néoplasique pour ne reprendre que huit ou dix jours plus tard. D'autres
fois des noyaux ulcérés de la peau se sont cicatrisés ou même ont
fondu complètement sans cependant avoir été touchés par l'étincelle.
De même des chapelets ganglionnaires importants ont souvent pu dis-
paraître et certaines adénites manifestement cancéreuses, laissées en
place, ont subi une sorte de dégénérescence fibreuse révélée par des
biopsies ultérieures. Enfin, dans un assez grand nombre de cas, ces
ganglions ont subi une brusque nécrobiose caséiforme ou purulente.
Mais, je dois le dire, souvent ces phénomènes régressifs ne sont
pas durables. 11 faut immédiatement ou plus tard détruire ces dange-
reuses semences que l'on peut craindre de voir un jour reprendre
force et virulence. Du moins si on les laisse en place, faut-il les sur-
veiller constamment et les frapper au premier indice de réveil.
Les ganglions contaminés sont cependant moins dangereux, en
général, que les nodules épars dans la peau ou ailleurs. J'ai vu assez
souvent les adénites régresser plus ou moins complètement après ful-
guration du néoplasme cause de leur présence. Aussi serait-il assez
rationnel de les épargner dans une première intervention, et de pour-
suivre plus tard les ganglions dont l'évolution ne s'arrêterait pas, si
Ton ne devait préférer une opération unique à des opérations répétées,
et si la fonte purulente possible dont j'ai parlé plus haut ne devait
rendre leur élimination ultérieure beaucoup moins aseptique. Aussi
est-il plus prudent de pratiquer immédiatement la recherche et l'abla-
tion des ganglions apparemment malades, avec fulguration de leur lit.
Ai-je besoin de dire que les cancers des muqueuses en général et
de la langue en particulier sont ceux auxquels ma méthode a dû le
plus d échecs, surtout à ses débuts. C'est spécialement en ces cas,
(ju'unc surveillance étroite est nécessaire. 11 existe presque toujours.
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382 ARCHIVES d'Électricité médicale.
loin des masses apparentes, des nodules gros comme des tètes
d'épingle, ou même comme des lentilles qui échappent à l'explora-
tion manuelle. La période de stupeur post-opératoire passée, ces
nodules vont se réveiller, parfois plus virulents qu'avant, et d'un
développement plus rapide. Il ne faut pas hésiter alors à les pour-
suivre dès leurs premières manifestations et, partout où ils seront
accessibles, à les traiter avec énergie, en évitant de répandre sur des
surfaces vives les liquides que renferment certaines de ces tuméfac-
tions. Ce réveil ne sert qu'à déceler la présence des lésions, mais toute
temporisation leur laisserait le loisir d'envoyer au loin des nodules
nouveaux et de provoquer ainsi la généralisation.
Quelle que soit la façon de procéder (par opération unique, ou par
interventions successives), le temps électrique terminé, on ferme
autant que possible la plaie en la drainant largement en tous sens, on
la panse ensuite à sec avec de la gaze (que je saupoudre volontiers de
perborate de soude) (') et une grande épaisseur de coton hydrophile,
exagérée spécialement aux points déclives pour recevoir l'écoulement
lymphorrhéique. Il n'est pas rare que dans l'ii^tervalle des premiers
pansements l'on soit obligé de doubler ces épaisseurs premières afin
de protéger la literie.
Au bout de vingt-quatre heures en général, de quarante-huit heures
au plus, le pansement est tellement maculé qu'il est nécessaire de le
refaire. On le renouvelle ensuite selon les nécessités de chaque cas.
Plus tard, au moment où l'escharre s'élimine, il faut veiller à ce
qu'il n'y ait pas de rétention toxique et parfois faire au besoin sauter
quelques points de suture.
La cicatrisation est rapide, ai-je dit, mais en fait ne s'établissant
qu'après la chute des escharres, la guérison opératoire est plus lente à
s'achever en suite de la fulguration qu'après une intervention chirur-
gicale ordinaire.
# *
Telles sont dans leur généralité les indications nécessaires à la
pratique de la fulguration, c'est-à-dire son instrumentation, son mode
opératoire, ses divers temps et ses conséquences immédiates.
(') Ce pansement est parfois très cuisant. Il devient beaucoup plus supportable
on plaçant une première gaze ouverte sur la plaie et en projetant sur elle le perborate.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 383
11 me reste à dire quelques mots de la façon dont semble agir
rétincelle dans ce traitement du cancer, avant de parler des résultats
passés et actuels donnés par ma méthode.
*
L'action de l'étincelle sur les tissus sains ou malsains et sur les
microorganîsmes est encore à Tétude. Les recherches histologiques
faites jusqu'ici ont donné des résultats souvent contradictoires. Alors
que certains expérimentateurs ont affirmé la puissance microbicide de
l'étincelle, d'autres l'ont niée; de même, l'altération histologique
élective des cellules néoplasiques fulgurées, si elle est indiscutable
pour quelques-uns, est encore à démontrer pour beaucoup. En réalité,
je crois que ces divergences proviennent des conditions différentes où
les auteurs se sont placés dans leurs observations respectives. J'ai
moi-même commencé une série de recherches nouvelles sur ces
questions, et je crois devoir, jusqu'à plus ample informé, me con-
tenter de discuter la valeur thérapeutique des effets actuellement
constatés par la clinique.
Ces effets, je l'ai dit plus haut, sont la vaso-constriction, la destruc-
tion cellulaire plus ou moins superficielle, la lymphorrhée et, enfin,
les réactions lointaine et locale de l'organisme.
La Vdso-constriction n'a, à mon sens, qu'un rôle dans la théra-
peutique anticancéreuse ; c'est de diminuer les chances de résorption
en fermant les vaisseaux et en resserrant les tissus.
La destruction cellulaire est indéniable : elle est immédiate pour
une épaisseur cellulaire variable, mais peu profonde, sous le choc
direct de l'étincelle. Malgré l'aspect indemne des couches sous-
jacentes, elles sont atteintes elles aussi dans leur vitalité et s'élimine-
ront par la suite : mais cette action destructive secondaire est aussi
très limitée, j'ai dit plus haut pourquoi. Que les tissus néoplasiques
soient en général plus fragiles que les autres à ce choc de l'étincelle et
qu'ils soient plus profondément atteints à dose égale, le fait est
cliniquement indiscutable, et j'ai cité des observations probantes à cet
effet.
Mais que nous devions pour cela considérer cette fragilité spéciale
comme la vraie cause des résultats obtenus, il ne me semble plus
possible de le croire. J'ai vu des amas néoplasiques non frappés
directement par l'étincelle cesser de se développer et même régresser
après la fulguration du néoplasme principal dont ils étaient issus. 11
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38/i ARCHIVES d'blbgtrigitb médicale.
faudrait donc supposer là, non une destruction, mais une sorte de
stupéfaction qui les atteindrait par contre-coup. Cet effet possible ne
doit, en tout cas, être que très limité et très momentané et ne peut
expliquer les résultats durables. La lymphorrhée aussi me semble
devoir entrer en ligne de compte dans l'action antinéoplasique. 11 est
probable que son flux abondant agit à la fois mécaniquement en
entraînant hors des voies lymphatiques les cellules pathogènes migra-
trices, et, physiologiquement, en apportant sur le terrain organique
envahi de nombreux lymphocytes polymucléaires ses défenseurs
naturels.
Mais s'il est rationnel de penser que ce flot emporte ou détruit sur
son passage les groupements cellulaires peu abondants et non fixés,
sa courte durée explique aussi son impuissance à faire fondre des
noyaux tant soit peu importants. Comment alors comprendre Tarrêt
de développement de ces noyaux, la lenteur et la torpidité des réci-
dives en des cas où manifestement existent des parcelles de néoplasme,
dont révolution était naguère encore rapide?
Les observations lll, IV et V relatées plus loin offrent, en effet,
à ranalyse des exemples frappants de faits de cette sorte.
Dans les premiers temps de mes recherches, je Tai dit, j'arrêtais
Faction chirurgicale bien en deçà des limites des lésions. Malgré de
telles opérations, que je considère aujourd'hui comme tout à fait
insuffisantes, et malgré la gravité des cas opérés, j'ai obtenu très
souvent des résultats supérieurs à tout ce qu'on pouvait espérer.
Pendant des mois entiers, même des années, et maintenant encore,
plusieurs de mes malades ont présenté toutes les apparences de la
guérison (cicatrisation parfaite, absence de douleur, état général
prospère) alors que les biopsies postérieures à l'intervention et l'exa-
men clinique des régions traitées permettent d'y affirmer la persis-
tance de noyaux néoplasiques non enlevés par le bistouri ni détruits
par rétincelle.
L'observation IV nous montre une femme atteinte d'un cancer du
sein récidivé après deux opérations chirurgicales, ulcéré, avec nodules
cutanées nombreux et tumeur axillaire, enflure du bras et de la main
et cachexie, et ayant, après curetage et fulguration, cicatrisé ses
lésions et retrouvé avec le volume normal de son bras, un état
général parfait. Or, en certains points, on sent encore des indurations
d'ordre indiscutablement néoplasique, insuffisamment détruites, mais
tout à fait inactives depuis plus d'un an !
De môme dans l'observation I, un cancer de la région crânienne
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 385
à évolution très rapide ayant en trois mois passé du volume d une
noisette à celui d*une aubergine, et ayant envahi le frontal, cicatrise
après curetage et fulguration pour ne plus présenter qu'un an plus
tard une très lente et très petite récidive, qu'un nouvel et très localisé
traitement cicatrise de même immédiatement. Je pourrais multiplier
les citations d'exemples portant sur des tumeurs de toute origine.
A quoi donc attribuer de tels résultats?
De nombreuses et délicates recherches sur la nature du cancer et
les effets spéciaux de Tétincelle pourront seules éclairer ce problème
complexe. Il est cependant permis, en attendant, d'édifier sur ces faits
une hypothèse rationnelle. Voici celle à laquelle je me suis arrêté
maintenant. Elle diffère sensiblement des premières explications que
j'avais données des effets dus à ma méthode et a subi une évolution
parallèle aux progrès de celle-ci : je veux parler de la puissance de
cicatrisation que possèdent les plaies frappées par l'étincelle électrique.
En outre des expériences faites par moi sur les animaux, des faits
cliniques nombreux font ressortir ce fait avec force: des ulcérations
torpides (radiodermites anciennes), des pertes de substances vastes et
profondes, naguère pleines de masses néoplasiques, se sont remplies
rapidement après fulguration de bourgeons charnus d'un grain et
d'une coloration spéciale, se comblant jusqu'au bord d'un tissu sain
et très esthétique. La constance de pareils faits semble prouver que
l'étincelle électrique possède un pouvoir spécial de vitalisation de la
cellule. Et c'est à ce pouvoir qui, dans la lutte engagée entre la
cellule saine et le néoplasme donnerait la supériorité vitale à la pre-
mière, que je crois devoir attribuer les résultats obtenus.
Quant à la durée de cet effet, il est sans doute très variable suivant
les cas. Voici un fait qui donnerait le droit de penser que cette durée
peut être fort longue. Un sein atteint d'un carcinome énorme, ulcéré,
adhérent aux parties profondes, est fulguré il y a près de deux ans
(observation lll). Une partie de la glande mammaire qui parait peu
malade est laissée dans la plaie et simplement frappée par l'étincelle
sans destruction. La cicatrisation obtenue pendant dix-huit mois avec
retour parfait à la santé, un chirurgien pratique, dans la portion du
du sein demeurée, une ouverture par où il extrait une petite masse
glandulaire destinée à l'examen microscopique. Celui-ci révèle dans
le sein la persistance de cellules cancéreuses. La malade, se sentant
fort bien, se refuse à l'ablation du dangereux moignon : or, la plaie
faite se cicatrise admirablement et tout rentre dans l'ordre, comme si
l'on n'avait pas pratiqué dans la glande l'opération le mieux faite
ARCU. d*Albctr. mbd. — iyo8. 'j(j
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386 ARCHIVES D^ÉLECtRICITÉ MEDICALE.
pour en exaspérer le mal. Voilà déjà plusieurs mois que fut faite cette
biopsie, et l*état des choses est tel que rien n'incite encore à une nou-
velle et définitive intervention.
Le mot de récidive, en de telles conditions, perd le sens effrayant
que nous lui donnions jusqu'ici. Si, au lieu de la reprise plus viru-
lente d'un mal que sa profondeur ou le ravage chirurgical antérieur
rendent le plus souvent inattaquable, la récidive n'est plus qu'une
timide et lente réapparition de lésions évoluant sur des régions encore
presque intactes, et où il suffira d'une action nouvelle, très cir-
conscrite, pour tout remettre en état, elle n'a plus rien de redoutable et
on pourra l'attendre en paix. Prenons, comme exemple, un cancer du
rectum qu'on aura traité par un curetage énergique et la fulguration
sans le danger ni les pénibles conséquences d'une opération suivant
Kraske. Admettons qu'après six mois, un an ou davantage de santé
générale et locale parfaite, une récidive à forme torpide se manifeste.
N'est-on pas à temps pour recommencer la première intervention et
dans des conditions meilleures encore qu'avant? Et si, de cette façon,
par des fulgurations pratiquées d'année en année, ou plus rarement,
on peut faire vivre dans de bonnes conditions et sans souffrances ni
infirmités graves un être qui était condamné au pire avenir, un tel
résultat ne serait-il pas suffisant pour permettre de préconiser la
méthode qui le donnerait?
Or, de tels effets, j'en ai déjà obtenu d'assez nombreux, en même
temps que d'autres plus importants encore, pour me croire autorisé
à conseiller la /a/^ura/ton du cancer et à la pratiquer.
La lecture des quelques observations qui suivent permettra à mes
confrères de juger de ce qu'on peut obtenir par elle.
Obserrations (résumées) (').
Observation I (ii** a6) (fig, 3). — M"' F..., énorme tumeur ulcérée de la
région frontale, développée en trois mois sur un petit néoplasme à la suite
d'un traumatisme, épithélioma pavinienteux lobule, l'adhérence aux parties
profondes est telle que deux chirurgiens des hôpitaux se refusent à Topérer.
Curetage et fulguration le 5 Janvier 1907. La table externe du frontal est
trouvée envahie. Deux nodules se sont essaimes dans la peau du crâne, cica-
trisation complète en six semaines. Petite récidive au bout d*un an, traitée
et guérie de même.
(') Les examens histolog^iques ont été faits rt^gulièrement : la plupart par M. le
Prof. Alczais au laboratoire d*analomie pathologique de l'École de Marseille, les
autres par MM. les D'* Pellissier, Hawthorn, histologistes compétents.
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LA FULGUtlATlON DANS LE TRAITEMENT t)U CANCER. 887
Obs. II (n* 56) (fig, 5). — M"" Lo..., épithélioma de l'angle interne de
l'œil développé sur le point d'appui d'un lorgnon. Vue par le D' G... (son
beau-frère), le Prof. Perrin, les D" Pantaloni, Louge, etc. (de Marseille).
Traitée longtemps par la radiothérapie avec amélioration momentanée et
finalement avec une aggravation telle que toute opération est repoussée par
les chirurgiens. En un an l'œil et une partie de la paroi interne de l'orbite
sont rongés. Douleurs atroces. Douze piqûres de morphine par jour.
Fio. 3.
A. Épithélioma ayant évolué en 3 mois et envahi Tos frontal et accom-
pagné de deux nodules aberrants. Traité en janvier 1907.
B. Le même, i mois et demi après fulguration, état actuel parfait
(avril 1908).
Fulguration et curetage des parties molles le 6 septembre 1907 jusqu'à la
fente sphénoïdale et des parties osseuses, deux mois après effondrement dans
la paroi interne de l'orbite et des fosses nasales, suppression immédiate des
douleurs. Cicatrisation à peu près complète, comblement de l'orbite par un
tissu fibreux sain. État général parfait.
Obs. III (n« 49). — M— Gh..., encéphaloïde ulcéré du sein adhérent aux
muscles et aux côtes (carcinome alvéolaire glandulaire ayant envahi en un
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Fk;. 5.
A. Ëpithélioma ayant ron^c l'œil jusqu'à la fente sphcnoïdale, la paroi
interne de Torbile, une partie des os du ne/ et du maxillaire supérieur.
B. C. D. La même après fulguration. On voit la lésion se fermer de
semaine en semaine. En D. il ne reste plus qu'une toute petite ouver-
ture, fistule aérienne qui se ferme lonlomoiil.
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Sgo
ARCHIVES d'Électricité médicale.
point un muscle. Prof. AJezais). Étal cachectique. Vaste engorgement
ganglionnaire. Le lo mai 1906, ablation des masses nettement indurées et
fulguration, la moitié de la glande mammaire est laissée en place. Cicatri-
sation. État de santé local et général parfaits persistant depuis près de deux
ans (avril 1908), malgré la persistance de cellules néoplasiques reconnues par
biopsie dans le morceau de glande mammaire qui reste.
FiG. 6.
B
A. Épithélioma du sein récidivé sur les os du thorax, dans l'aisselle et
dans la peau (bras enflé, cachexie, douleurs).
B. Cicatrisation obtenue depuis plus d*un an, état général excellent,
douleurs disparues.
Obs. IV (n* i3o) Cfig. 6). — M"' Ga..., épithélioma du sein, opéré une
première fois il y a dix ans, une seconde fois trois ans après et récidivant
encore sur les côtés dans Taissclle et dans la peau du flanc et du dos.
Cachexie, enflure du bras et de la main. La radio théraphie appliquée pen-
dant un an améliore un peu ; mais brusque reprise ensuite. Deux fidgura-
tions accompagnées d'exérèses limitées aux lésions isolées et de curetage.
État actuel excellent, cicatrisation complète, malgré la persistance évidente
de petits noyaux insuflisamment détruits mais n'évoluant plus.
Obs. V (n** 5). — M"" Ro..., encéphaloïde énorme et ulcéré du sein. Nom-
breux nodules cutanés. Gros ganglions axillaires. Radiothérapie qui aggrave.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. SqI
D*abord fulgurations répétées sans ablation. Amélioration. En septem-
bre 1906, ablation de la plus grosse masse au bistouri, laissant en place un
gros ganglion axillaire et sept nodules cutanés, qui régressent tout seuls
en partie. En décembre 1907, nouvelle intervention plus radicale. Les néo-
plasmes laissés par la première intervention sont retrouvés enfermés dans un
stroma fibreux et n'ayant pas augmenté de volume malgré l'intervention
première si insuffisante faite quinze mois plus tôt. État actuel : bon.
FiG. 7.
A. Épithélioma de la lèvre inférieure allant de la commissure au milieu
de la lèvre.
B. État actuel. 7 mois après la fulguration il reste une petite cicatrice
linéaire sans déformation de la bouche et la commissure est
indemne.
Obs. VI (n» 64) r/%f. 7;. — M. Ber..., épithélioma de la lèvre inférieure
occupant depuis la commissure droite jusqu'au milieu de la lèvre. Ayant
évolué en quelques mois. Opéré le 18 septembre 1907, par simple excision
au plus près de la lésion et fulguration. Cicatrisation parfaite et rapide sans
trace de récidive depuis sept mois, malgré Tinsuffisance notoire de l'exérèse
chirurgicale.
Obs. Vil (n* 94). — M"" R..., épithélioma pavimenteux lobule de la vulve.
Énorme chou-fleur développ^^ sur forte masse indurée occupant les deux
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B
FiG. 8.
A. Photo prise pendant l'opération. Épithôlioma ayant envahi le sillon
sublingual, le pilier antérieur du voile du palais, le maxillaire
inférieur réduit à l'élat d'une étroite lamelle osseuse (visible un
peu au-dessous de la langue), la glande sous-maxillaire et la peau
de même région qui est ulcérée.
B et C. Le même, i mois et demi et 6 mois après l'opération. Ëlat actuel
^'énéral et local parfait.
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LA FULGURATION DANS LE THAITKMRNT DU CANCER. SgS
grandes lèvres de la région clitoridienne et le méat urinàire. Volumineux
ganglions inguinaux à gauche, cachexie, douleurs horribles. Traitée d*abord
par fulguration bipolaire et curetage sans ablation des parties indurées
(juin i907). Amélioration, puis reprise violente. 11 y a cinq mois, nouvelle
fulguration avec exérèse des indurations et des ganglions en partie kystiques
ou caséifiés, en suivant les lésions au plus près. Cicatrisation parfaite, se
maintenant. Douleurs disparues.
Obs. VIII (n° i3îi). — M'»^ T..., épithélioma du col propagé aux culs-de-
sac latéral gauche et postérieur, jusqu'au ligament large. État général
mauvais, plusieurs chirurgiens refusent de Topérer. Le 36 décembre igoCi,
opération par la voie vaginale, fulguration et excision aux ciseaux et au
bistouri des lésions, creusant un cône jusqu'au ligament large. Cicatri-
sation parfaite et rapide. État actuel local et général excellent. Douleurs
disparues (').
Obs. IX (n"" ao). — M. U..., épithélioma cylindrique à évolution rapide
du rectum. Masse située à la région prostatique sans adhérence profonde.
État cachectique, douleurs, matières rubanées, sang, etc.
Deux fulgurations et curetage, Tune le i" novembre 1906, Tautre le 27 du
même mois. Depuis lors, soit un an et demi, état de santé parfait; poids
considérablement augmenté. L*état local n'a pas été examiné depuis long-
temps. Il était excellent à ce moment-là.
Obs. X (n* 74) (flg. S). — M. A.., épithélioma (pavimenteux lobule) du
sillon lingual gauche s'étendant au voile du palais, à l'os maxillaire inférieur
réduit de moitié dans l'épaisseur de sa partie horizontale, et à la fosse sous-
maxillaire, dont la peau qui la recouvre est gonflée, rouge et ulcérée.
Le 3 octobre 1907 (opération) consistant en la mise à nu des lésions par
la section de la joue, le curetage de l'os, qu'on ne résèque pas, l'excision des
parties molles en suivant exactement la limite des lésions. Ensuite fulgu-
ration. Voilà plus de six mois de cela, et l'état du patient d'alors est parfait
localement ; sa santé générale est redevenue florissante. (Douleurs complète-
ment disparues dès les premiers jours.)
Obs. XI (n* 106). — M. J..., de Cardiff (Angleterre), sarcome globo et fnso-
cellulaire du bras. S'aperçoit en août 1907 d'une tumeur du volume d'une
noix près de son aisselle gauche. Le ao août quand on l'opère la tumeur a
déjà la grosseur d'une orange. Elle récidive en octobre. Le 26 novembre
jour de l'opération, il y a dans le bras une vingtaine de tumeurs grosses
comme de petites noix allant de l'aisselle à Tavant-bras, et fixée en grande
(') Pendant lonertemps je n*ai eu à traiter par ma méthode que des utérus trop
gravement atteints pour me permettre d'obtenir la destruction de toutes les lésions
et par conséquent de déterminer autre chose que des améliorations momentanées.
Les observations dont je dispose dans un ordre nouveau sont trop récentes pour être
bien probantes. Je donne celle-ci à titre d'exemple lentement.
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394 ARGHITB8 D'ÂLECTRIGITé MÉDICALB.
partie sur le faisceau vasculo-nerveux. Chaque tumeur est énucléée au
bistouri. Leur lit est fulguré énergiquement, sauf dans l'aisselle où la crainte
de crever les vaisseaux m'oblige à agir avec plus de douceur. Cicatrisation
régulière, sauf en un point de l'aisselle où un nouveau noyau se forme en
février 1908. Fulguration et énucléation nouvelle. L'examen histologique
montre les tissus néoplasiques enlevés en pleine nécrobiose. Depuis lors le
malade est rentré en Angleterre d'où son médecin et lui-même m'ont
envoyé d'excellentes nouvelles sur son état actuel, soit quatre mois après
que les chirurgiens aient voulu lui enlever l'épaule et malgré une interven-
tion chirurgicale faite pour surexciter le mal.
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FAITS CUNIQUES
LA FULGURATION DANS UN ÉPITHÉLIOMA CUTANË
RÉSULTATS DEUX ANS APRÈS (»)
Par M. DEIiHSSBM.
On a, dans ces derniers temps, beaucoup parlé de T action de l'étin-
celle de haute fréquence sur les néoplasies, et Ton a vanté son action
« sidérante » et « fulgurante » sur les tissus atteints par des tumeurs
malignes : cancer du sein, de l'utérus, etc. (Keating Hart, Prof. Pozzi.)
Or, les électriciens utilisent depuis longtemps la « fulguration »
pour les épithéliomas de la peau (Oudin, Lacaille), avec un plein
succès. Le résultat obtenu est souvent très rapide et ce traitement
peut, dans certains cas, employé seul ou combiné avec la radiothé-
rapie, constituer un traitement vraiment digne d'attention.
Le cas qui fait le sujet de cette présentation concerne un homme
atteint depuis trois années d'un épithélioma de l'angle de l'œil et
qui, soigné ainsi, est et demeure guéri depuis Tannée 1905.
M. D..., soixante-deux ans. Le début de la maladie remonte à
l'année 1902. Elle a conmiencé par un petit soulèvement noirâtre
de l'épiderme, siégeant à un centimètre au-dessous du rebord de la
paupière inférieure.
Ce soulèvement s'est recouvert d'une croûte qui tombait de temps
à autre et était remplacée par une autre.
Petit à petit, la masse s'est agrandie et creusée, et elle est devenue
grande comme une lentille.
Tout au début, le malade a vu un médecin qui lui a dit que ce n'était
rien et lui a touché la lésion avec de l'eau forte. Malgré cette inter-
vention, le sujet constate un agrandissement progressif de la néoplasie
et il alla à Saint-Louis, où on lui dit de ne pas s'inquiéter.
(*) Société de thérapenUque, 20 Janvier 1908.
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ig6 ARCHIVES d'électkicit^. médicale.
n y retourne quelque temps après; on lui donne la même réponse.
En janvier 1903, il se confie à un autre médecin, qui lui donne des
pommades et lui conseille une opération. La néoplasie était devenue
grande comme un gros haricot et montait dans l'angle de l'œil. Dans
les premiers mois de l'année 1905 l'ulcération s'était encore agrandie :
elle avait la dimension d'une fève; elle menaçait de gagner le bord
libre de la paupière. Le malade alla à Saint-Louis, d'où on Ta envoyé
à Lariboisière, dans le service du D' Morax.
On voulait Topérer, mais au dernier moment on se décide à tenter
la radiothérapie.
Je vis le malade le 13 juin 1905, je lui fis un certain nombre de
séances de radiothérapie, mais la néoplasie ne se modifiait pas d'une
manière appréciable. Je fis alors de la haute fréquence avec une tige
métallique. Dès la première séance, il y a eu une réduction de moitié
environ. Dix jours après, nouvelle séance, nouvelle diminution. En
cinq séances en tout, disparition absolue de toute trace d'épithélioma
(25 août 1905).
Le malade fut revu le 15 janvier 1908. La peau de la région où
était le siège de la lésion était tout à fait normale; elle différait seu-
lement des régions voisines par une coloration plus rouge.
Le résultat s'est donc maintenu tel quel : la néoplasie est demeurée
guérie; il y a maintenant deux ans et six mois.
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NOUVELLE MACHINE STATIQUE
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Privatdocent de neuropathologic,
Chargé du cours d*clectrothérapie et de radiologie à la Faculté de Rome.
La machine statique constitue une source idéale pour les rayons
Hôntgen; cependant, sa grande sensibilité aux variations atmosphé-
riques et son faible débit, qui oblige à l'emploi d'appareils très
coûteux et très encombrants, constituent des inconvénients sérieux
qui s'opposent à sa diffusion dans la pratique courante.
C'est dans le but d'obvier à ces inconvénients que j'ai imaginé la
machine que je vais décrire : elle est très simple et donne un débit
suffflsant pour toutes les opérations radiologiques, quelles que soient
les conditions atmosphériques.
Ma machine est du système Tôpler-Voss : elle se compose' d'un pla-
teau tournant en ébonite de 60 centimètres de diamètre et de deux
demi-plateaux fixes du diamètre total de 70 centimètres. L'axe sur
billes qui porte le plateau tournant n'a pas de support antérieur, et
il est fixé très solidement dans le mur; cette disposition permet de
donner au plateau une vitesse de rotation d'environ 3 000 tours par
minute, sans que le plateau présente la moindre oscillation; cepen-
dant, elle n'est pas indispensable. L'essentiel est que le plateau mobile
ait un point d'appui très solide; une colonne en fonte très lourde peut
aussi bien remplir le but. En plus, est-il nécessaire que la partie mobile
de la machine ait son point d'appui indépendant de la partie fixe;
(0 A l'occasion du II« Congrès international de thérapie physique, et ensuite
à la Société I^ncisienne des hôpitaux de Rome, je fis connaître mon appareil
sous le titre « Modifications de la machine Tôpler-Voss >. Les modifications
successives que j'ai portées à la machine en font un type fort difTérent de la
Tôpler-Voss et sont telles à justifier, si je ne me trompe, le titre présent.
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398
ARCHIVES D'ÉLBCTRICITé MÉDIGALB.
de cette façon, la cage qui contient la machine n'ayant pas à soutenir
des parties lourdes et oscillantes, peut avoir sa base en cristal, ce qui
est très avantageux pour Tisolement.
FiG. I.
R, mur; S, axe de la machine; P, demi-plateau fixe; P\ plateau
mobile; A, armature; D, porte- pi nceau ; C, petite capacité;
T, cooducteur transversal ; -f-Q» boule polaire; Q', détonateur;
E, inverliteur (position de repos); O, condensateur.
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NOUVELLE BIAGHINE STATIQUE POUR RADIOGRAPHIE. SqQ
Les 'deux demi-plateaux P P sont fixés au ciel et à la base de la
cage et disposés de telle façon qu'il y a entre leurs bords internes un
intervalle d'environ 1 centimètre (u. schéma).
Chaque demi-plateau porte une armature en étain recouverte de
papier paraffiné. L'armature est reliée au porte-pinceau D, qui frotte
sur la face antérieure du plateau mobile.
Deux petites capacités C sont reliées par une tige métallique au
porte-pinceau, et disposées de telle façon que leur bord soit à une
distance d'environ 2 centimètres du centre du conducteur transversal.
Le plateau mobile P' n'a ni secteurs ni boutons métalliques.
Le conducteur diamétral F, muni de six pinceaux, est vissé sur l'axe
de la machine; ses deux tiers moyens sont en ébonite; ses extrémités
métalliques sont reliées par un arc de fil de cuivre L de 2 millimètres
de diamètre.
Les armatures des deux demi-plateaux peuvent être mises simulta-
nément en contact entre elles et avec la terre par deux tiges métal-
liques E £' qui glissent dans deux trous pratiqués dans la base
de la cage; les deux tiges sont reliées par une chaîne. On réalise le
contact avec les armatures en tirant sur le ruban N. De cette façon,
les armatures se déchargent et la machine change sa polarité. On peut
donc intervertir à volonté les pôles de la machine sans toucher aux
connexions avec l'ampoule.
Les conducteurs transversaux T T' sont fixés directement au ciel
de la cage. Les extrémités polaires -f- Q peuvent être ramenées au
contact parfait avec le détonateur mobile Q' qui établit les con-
nexions avec l'ampoule.
La machine est complétée par deux condensateurs à capacité
variable L.
Caractéristiques de la machine. — Elles sont très intéressantes,
soit au point de vue purement physique, soit pour les applications
radiologiques. Bien que la machine n'ait ni secteurs ni boutons
métalliques sur le plateau tournant, elle s'excite spontanément avec
une grande facilité quel que soit l'état de l'atmosphère. Voilà une
propriété exclusive de ma machine, car les Bonetti, dépourvues elles
aussi de secteurs métalliques, ne sont pas autoexcitables.
La machine n'invertit jamais sa polarité, à condition qu'elle soit
maintenue dans une cage en verre à l'abri de la poussière. Cette pro-
priété différencie mon appareil de la Tôpler-Voss, qui invertit ses
pôles avec une facilité extrême.
Enfin, son rendement est énormément supérieur au débit de tous les
autres appareils de mêmes dimensions de n'importe quel type. En effet,
même dans les pires conditions atmosphériques, l'on obtient une étin-
celle continue, blanche et bruyante, de 20-22 centimètres, et une étin-
celle espacée, de 24-26 centimètres. Les ampoules Rôntgen de n'im-
porte quel diamètre et quel degré de dureté, fonctionnent parfaite-
ment. N'ayant pas à ma disposition des ampoules spéciales pour
machines statiques, j'ai expérimenté avec les types ordinaires pour
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/ioo ARCHIVES d'Électricité MÉorcALE.
bobines (Bauer, Gundelbach, Bûrgher, Millier). Les ampoules de 16-17
centimètres de diamètre avec anticathode renforcée donnent des
résultats meilleurs que les ampoules plus petites ou que les ampoules
de mêmes dimensions, mais sans renforcement de Tanticathode. Il
y a là un problème de physique intéressant à résoudre. Peut-être
pourrait-on obtenir encore un meilleur fonctionnement par l'augmen-
tation de la capacité; cependant j'ai observé que les ampoules de
6 degrés de la S. W. et au-dessus fonctionnent beaucoup mieux sans
condensateurs.
Les ampoules s'excitent immédiatement; point n'est besoin des
artifices que je trouve conseillés par les auteurs dans ce bout. Si les
ampoules sont très molles (4-5 S. W.), l'emploi des condensateurs
et des détonateurs est très utile; sans cela, il vaut mieux se passer
des uns et des autres. La fluorescence des tubes est d'une fixité admi-
rable. Parfois, particulièrement quand la machine est malpropre,
l'on note, après quelques minutes de fonction, une diminution dans
l'intensité de la fluorescence; il suffit, dans ce cas, de renverser les
pôles deux fois de suite pour que l'ampoule reprenne immédiatement
tout son éclat. C'est particulièrement pour cette fonction que le ren-
verseur des pôles est très utile.
La quantité de rayons, d'après les épreuves radiochromométriques
et quelques expériences sur les animaux, est de mesure à satisfaire
pleinement toutes les exigences de la radiothérapie. En effet, une
pastille de Bordier, irradiée par une ampoule Bûrgher (S. W. 6-7), a
12 centimètres de l' anticathode, est virée dans un quart d'heure au
delà de la teinte IL J'ai répété cette expérience maintes fois, avec
l'atmosphère très humide, toujours avec les mêmes résultats.
n suffit de trois irradiations de la durée d'une demi-heure pour
produire dans les cobayes une radiodermite ulcéreuse très grave et
très étendue. En même temps, il y a des lésions des organes profonds
(dégénérescence graisseuse du foie, nécrose partielle des cellules hépa-
tiques, dégénérescence des épithéliums rénaux, hémorragies dans les
poumons, dégénérescence des éléments nerveux du cerveau et de la
moelle, etc.).
Il est de toute nécessité, pour obtenir les altérations ci-dessus indi-
quées, que l'ampoule présente un certain degré de dureté : les 6 pre-
miers numéros de l'échelle de Watter doivent être éclairés brillam-
ment; le no 7 doit être perçu nettement. Dans ces conditions, la
fluorescence de l'ampoule est très intense ; l'on y observe des taches
brillantes et des effluves se forment sur les cordons conducteurs ; sur
l'écran, les os du métacarpe apparaissent très nettement dessinés et
d'une teinte grisâtre : le thorax est parfaitement éclairci, même en
personnes de grosse taille.
Les effets sur la peau sont à peine sensibles si l'on emploie des
ampoules plus molles (5-6 S W) ; dans ces conditions, c'est à peine si
l'on observe la chute de poils, et la pastille, même après une heure
d'exposition, atteint au surplus le n® 1 de l'échelle de Bordier.
Une ampoule, dans les conditions de dureté que j'ai indiquées
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NOUVELLE MACHINE STATIOUE POUR IIADIOGRAPHIE. /JOI
(6-7 S W), représente Tampoule idéale pour la radiographie de n'im-
porte quel organe, le bassin compris; il suffit de varier le temps de
pose, qui est relativement rapide ; aussi le poignet d'adulte ne requiert
pas plus de 30 secondes, le bassin complet 3 à 5 minutes.
Je suppose qu'en augmentant le diamètre des plateaux, l'on pour-
rait aisément se rapprocher des poses extra-rapides recommandées
actuellement par quelques radiologues. Le limitateur n'est presque
jamais nécessaire; il suffit, au surplus, d'un limitateur plan placé à
50-60 centimètres de la plaque, ce qui permet d'avoir des clichés com-
plets du thorax et du bassin. J'immobilise le sujet au moyen d'une
bande de Robinson. Les clichés sont très nets, avec tous les détails
désirables, riches en contraste, sans voile: somme toute, ils ont l'appa-
rence d'avoir été obtenus avec des ampoules molles.
De toutes ces expériences, il ressort qu'une seule ampoule ayant
une grande capacité et un certain degré de dureté est suffisante pour
toute opération radiologique. Il faut supposer que dans telle ampoule
il y a, en même temps qu'une bonne mesure de rayons très péné-
trants, une quantité de rayons mous suffisante à produire des lésions
sur la peau : je ne trouve pas d'autre explication pour harmoniser
les résultats de mes expériences avec les données de l'enseignement
classique. S'agit-il d'une propriété exclusive des ampoules excitées
par la machine statique? Je n'oserais pas l'affirmer : en tout cas, elle
doit être très exceptionnelle dans les ampoules excitées par les
bobines, si l'on emploie dans la pratique courante des ampoules
nombreuses avec différents degrés de dureté, selon les différentes
opérations de radiothérapie et de radiographie.
Il est presque superfiu de noter que la machine est parfaitement
appropriée pour toutes les modalités de la franklinisation, y com-
prise la Wave currenL Si la machine est poussée à grande vitesse, on
peut tirer du malade de magnifiques aigrettes de 20-25 centimètres
de longueur. Four les étincelles, il suffit de donner au plateau une
rotation de 500-600 tours; au-dessus, elles deviennent intolérables.
Enfin, quelques expériences en cours font présager à coup sûr
que l'appareil donnera de très bons résultats pour toutes les moda-
lités de la haute fréquence.
Considérations théowques. — Il est bon maintenant de recher-
cher à quoi la machine doit ses propriétés. J'étudierai successivement
Tautoexcitabilité et le rendement.
Autoexcitabilité, — C'est à la coupure complète du plateau posté-
rieur que la machine est redevable de son autoexcitabilité; la rapidité
de rotation n'a pas l'infiuence que l'on serait tenté de lui attribuer;
on peut la pousser jusqu'aux dernières limites, mais si le plateau posté-
rieur n'est pas coupé, la machine ne s'excite pas spontanément : même
le frottement avec le doigt induit de purpurine (système Bonetti) ne
réussit pas à l'amorcer, et Ton est obligé d'avoir recours à une petite
Whimshurst. Je fus amené à couper le plateau par l'observation sui-
vante. Si Ton regarde fonctionner la machine dans l'obscurité. Ton
AHCHiv. D'iLicrn. mbd. 1908. 3u
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402 AHGUIYES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
voit s'échapper des bords internes de Tune des armatures postérieures
une aigrette qui, longeant la surface du plateau, se dirige jusqu'au
bord interne de l'autre armature. Si l'atmosphère est humide et sila
machine fonctionne avec la cage ouverte, l'aigrette (électricité posi-
tive) s'échappe alternativement de l'un et de l'autre bord des arma-
tures, ce qu'indique une inversion de la polarité bien évidente encore
aux extrémités polaires de la machine; l'on peut observer jusqu'à
30-40 inversions par minute. Un phénomène identique, supposai-je,
devait se produire au moment de l'amorçage de la machine, et c'était
cet écoulement alternatif d'électricité entre les deux armatures qui
les empêchait de se charger; aussi, fus-je conduit à couper le plateau
et à disposer ses deux moitiés de façon à laisser entre elles un inter-
valle d'air qui n'aurait pu être franchi par le faible potentiel qui vient
charger les armatures au moment de l'amorçage. Mes présomptions
théoriques furent complètement réalisées par la pratique; après la
coupure du plateau, la machine devint immédiatement autoexcitable
dans les pires conditions atmosphériques, même manœuvrée à la main
et très lentement.
En outre de l' autoexcitabilité, la coupure du plateau assure à la
machine une polarité constante; la machine n'intervertit jamais ses
pôles, pourvu qu'elle soit bien propre et couverte d'une cage en
verre. L'expérience suivante démontre que c'est bien à la coupure
du plateau que la machine est redevable de son invertibilité. Si l'on
réunit les deux moitiés séparées du plateau au moyen de deux étaux
en ébonite, l'on voit tout de suite que la machine intervertit ses pôles;
maintenant, si l'on sépare à nouveau les deux moitiés du plateau, la
constance de la polarité se rétablit immédiatement.
Enfin, un dernier avantage de la coupure du plateau postérieur,
c'est qu'elle rend, comme on le comprend aisément, très faciles et
rapides le démontage et la toilette de la machine.
Rendement de la machine. — L'on sait que le potentiel, dans les
machines statiques est, au moins en grande partie, fonction de la
vitesse de rotation des plateaux. Gomme, dans mon appareil, la vitesse
peut atteindre environ 3 000 tours par minute, l'on comprend que son
débit doit être bien supérieur à celui donné par les autres appareils
statiques de mêmes dimensions.
Cependant, presque jamais n'est-il nécessaire d'une vitesse supé-
rieure aux 2 000 tours par minute; car si l'on augmente la rapidité de
rotation, des décharges se produisent entre les conducteurs transver-
saux et le conducteur diamétral, qui limitent le rendement utile:
ce n'est que lorsque l'atmosphère est très humide, qu'il faut pousser
la vitesse aux extrêmes limites. De cette façon, la grande vitesse que
l'on peut imprimer au plateau assure à la machine un rendement à peu
près constant, quelles que soient les conditions atmosphériques.
Mais il y a d'autres particularités à considérer, sans quoi le rende-
ment serait bien loin d'être si fort que je l'ai décrit. Les deux petites
capacités G', près de conducteurs transversaux, augmentent le débit
d'une façon considérable. Sans les capacités, les étincelles entre les
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NOUVELLE MACHINE STATIQUE POUR RADIOGRAPHIE.
V V V
/io3
PiG. a.
P P, demi-plateaux fixés au ciel et au plan de la cage M M' au
moyen de tuyaux en ébonite VVV; FP', plateau tournant;
D D' porte-pinceaux ; C C, petites capacités près des conducteurs
transversaux T T' ; FF' extrémités métalliques du conducteur
diamétral réunies par le fil en cuivre L; II', Inverti leur avec
les tiges E E' en contact avec les armatures A A' (invertiteur en
fonction).
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4o4 ARCHIVES d'Électricité médicale.
boules polaires sont également longues, mais elles éclatent par pous-
sées, elles n'ont pas la fréquence et la constance que j'ai décrites et
qui constituent la qualité indispensable pour le bon fonctionnement
des ampoules. L'on comprend aisément la fonction des capacités si
l'on observe la machine en marche dans l'obscurité. Dans ces condi-
tions, l'on constate que les capacités sont chargées d'électricité con-
traire à celle des pointes. Il y a donc attraction entre les deux élec-
tricités et, par conséquent, une décharge partielle des pointes, ce qui
doit avoir pour effet une décharge équivalente dans la boule polaire
correspondante (voir le schéma). La présence des capacités augmente,
en d'autres termes, la quantité d'électricité qui s'échappe des -éxtré-
mités polaires, ce que veut dire le débit de la machine.
L'absence de secteurs et de boutons métalliques sur le plateau
tournant n'est pas sans influence pour le bon rendement de l'appa-
reil; sous ce rapport, il y a une parfaite analogie avec la machine
Bonetti : au contraire, les six pinceaux sur le conducteur diamétral
donnent à ia machine une excitabilité extrêmement facile, mais en
diminuent le rendement; voilà une différence avec la Bonetti très
intéressante à noter. Sauf circonstances très exceptionnelles, il est
bon de travailler avec deux seuls pinceaux sur le conducteur
diamétral. Sa disposition dans la manière que j'ai décrite est par-
ticulièrement avantageuse pour l'électro thérapie; son isolation de l'axe
de la machine a pour effet que toutes les applications locales sont de
beaucoup plus énergiques; il suffit que l'un des pôles de la machine
soit à terre au moyen d'une chaîne qui tratne sur le parquet, le malade
étant sur le tabouret relié à l'autre pôle. Sans cela, il me fallait joindre
les différents excitateurs isolés à la boule polaire, ce qui n'était pas com-
mode. Avec le conducteur diamétral isolé, j'ai obtenu une wave car-
rent extrêmement énergique. Peut-être, dans mon dispositif il y a
encore de bon que le conducteur est plus gros, où la capacité fait son
œuvre utile.
Enfin, l'isolation de la machine mérite les soins les plus minutieux.
La cage, hermétiquement fermée, doit avoir son plan et ses parois
en cristal. L'axe de la machine doit être aussi solide pour se passer
d'un support antérieur qui causerait des dispersions. Toutes les par-
ties métalliques, à l'exception de celles qui portent les peignes, doivent
être contenues dans des tuyaux d'ébonite très épais. Si l'on néglige
l'une quelconque de ces précautions, le débit diminue considérable-
ment et la machine manque à son but.
En résumé, voici les propriétés de la machine que j'ai décrite :
I. Autoexcitabilité sûre et immédiate quel que soit l'état de l'at-
mosphère; c'est la propriété la plus intéressante et originale : en effet,
il n'y a pas, que je sache, de machines sans secteurs ni boutons métal-
liques sur le plateau tournant, qui s'excitent spontanément.
II. Débit énormément supérieur à celui des autres machines [de
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NOUVELLE MACHINE STATIQUE POUR RADIOGRAPHIE. 4o5
dimensions égales de n'importe quel système, de sorte que la machine
est parfaitement appropriée pour la radiographie et la radiothérapie.
Pose maxima pour un bassin complet : 5 minutes.
III. Influence de Thumidité négligeable.
IV. Invertibilité des pôles. Par cette propriété, mon appareil se dis-
tingue particulièrement de la Tôpler-Voss qui invertit ses pôles avec
une grande facilité.
V. Grande simplicité de construction : le démontage et la toilette
de la machine ne requièrent plus de 5 minutes.
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4o8 ARCHIVES D*éLGGTRIClTé MÉDICALE.
bolisme azoté sous l'influence des rayons X. Dans les cas bénins de
leucémie soumis au traitement par les rayons X, parallèlement avec
la diminution du nombre des leucocytes, l'auteur a constaté, avec
l'augmentation du nombre des globules rouges et de la quantité
d'hémoglobine, une déperdition marquée de l'azote organique et une
diminution du poids du malade, en même temps a lieu une
augmentation de la quantité d'acide urique, des bases purfi|ues et
d'acide urique. Il n'y a ni proportionnalité ni rapport direct entre
la quantité d'acide urique excrété et la diminution des leucocytes.
Dans les cas malins de leucémie traités par les rayons X, à la période
de la diminution de la quantité des globules rouges et de l'hémoglo-
bine, correspond une rétention d'azote dans l'organisme.
La quantité d'azote éliminée par l'émonctoire urinaire est sensible-
ment inférieure à la quantité d'azote introduite dans l'organisme par
l'intermédiaire du régime élémentaire. On constate alors une aug-
mentation dju poids du corps. Sous l'influence des rayons X la quantité
des bases puriques et de l'acide urique varie suivant le cas et l'indi-
vidu. — (Pyr Rousskii Vratch, 1908, n©» 3-5.)
M. M.
ALEXA.NDER. — Emploi de rélectro- aimant pour yextraction
d'un corps étranger du conduit auditif externe.
n s'agissait d'une boule en acier, enclavée au fond du conduit
auditif externe d'un enfant de quatre ans. S'inspirant de la conduite
adoptée par les oculistes, pour l'extraction des fragments d'acier
égarés dans le globe de l'œil, l'auteur eut recours à un puissant
électro-aimant, pour dégager la boule d'acier; sa tentative a parfai-
tement réussi. — (Rev, internat de clin, et de thérapeuL, 20 fév. 1908.)
L'Imprimewr^Gérani: G. Gouhouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gourouilhou, rue Guiraudo, 9-11.
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lé« ANNÉE. ii* 289 40 juin 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur ; J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Congrès pour l'Avancement des Sciences (du 3 au g août 1908).
— Exposition d'électricité médicale. — Siège : Lycée Biaise- Pascal, àClermont-
Ferrand.
Organisation. — Les emplacements sont offerts gracieusement à MM. les
Exposants, dans un vaste local situé au rez- de -chaussée (réfectoire du
Lycée).
Il sera mis à la disposition des exposants une canalisation électrique
à six ftls, comprenant :
Résenu urbain (5o périodes par seconde; : un circuit triphasé k 220 volts;
un circuit monophasé à 1 10 volts; un circuit à courani continu à iio volts
par commuta trice indépendante.
Le local sera libre à partir du a5 juillet.
Pour les détails matériels d'installation, s'adresser à MM. Dastugue, ortho-
pédiste, rue Saint -Genès, 87; Gagnière, droguiste, rue Bullainvilliers;
Maissiat, mécanicien -électricien, rue de Paradis, ^, fournisseurs des Facultés
et de rÉcole de médecine.
Pour le président de section et par ordre,
D' F. Mally,
professeur à l'École de médecine.
Congrès international de la Tuberculose (Philadelphie, Washington,
septembre octobre 1908). — Facilités de voyages, excursions, — En raison
de raccord récemment intervenu entre toutes les Compagnies de navigation
faisant le service de l'Atlantique pour maintenir les prix et n'accorder direc-
tement aucune réduction, le Comité français s'est vu dans la nécessité de
rechercher des combinaisons pouvant néanmoins donner satisfaction aux
congr^istes. L'objectif principal a été de ramener aussi près que possible
des chiffres envisagés dans l'avant- projet du mois de février le total des
dépenses à faire pour se rendre au Congrès de Wasliington, soit directement,
soit en passant par la partie française du Canada et le Niagara.
AECH. d'cLECTE. M^D. — IO08. 3l
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4lO AHCmyES D'éLEGTRtCITé MEDICALE.
Combinaison A. — Pour ceux que limite le temps ou la dépense. Voyage
du Havre (19 septembre) à Washington ^27 septembre), via New-York et
Philadelphie, six à huit jours de séjour.
Combinaison B. — Pour ceux qui, disposant d'environ cinq semaines,
désirent combiner le voyage au Canada et la visite du Niagara, des bords de
THudson, de New-York, en se rendant à Philadelphie et Washington
(37 septembre).
PaoGEAMME BE LA coMBiisAisoN B. — U Septembre, — Embarquement à
Liverpool sur le bateau de la ligne Allan.
12- 13 septembre, — Débarquement à Québec, après vingt-quatre heures
de navigation sur le Saint- Laurent. Conduite à Thôtel en voiture.
13-16 septembre, — Séjour à Québec, excursion aux chutes de Mont-
morency.
16-18 septembre, — Séjour à Montréal.
18 septembre, — Départ pour Toronto.
19 septembre. — Toronto.
20 septembre, — Visite]des chutes^du Niagara. Excursion sur les deux rives.
27 septembre, — Départ pour Sarâtoga, où Ton arrivera le soir.
2/^25 septembre. — Séjour à Sarâtoga, station balnéaire la plus fréquentée
des États-Unis.
23 septembre, — Dîner. Coucher à Albany.
24t septembre. — Descente de THudson en bateau à vapeur. Arrivée à
New-York le soir.
24t-27 septembre, — Séjour à New- York.
27 septembre. — Départ dans la matinée pour Washington. — Déjeuner
en wagon-restaurant. Arrivée après-midi.
Combinaison C. — Pour ceux qui, préférant partir du Havre par la ligne
française le 5 septembre, voudront rejoindre le groupe principal B à Québec
en passant par New-York et Boston, et visiter ensuite Montréal, Niagara,
Sarâtoga, Albany, New- York.
Programme de la combinaison C (jonction). — 5 septembre. — Concen-
tration au Havre. Embarquement sur le bateau de la Compagnie générale
Transatlantique.
12 septembre. — Débarquement probable à New-York. Départ pour
Boston.
13 septembre. — Séjour à Boston ; excursion à la célèbre Université de
Harvard. Départ le soir pour Québec.
lU septembre. — Arrivée à Québec. Réunion à Titinéraire de la combi-
naison B, avec lequel on continuera le voyage.
Combinaison D. — Pour les congressistes ne pouvant partir que le
12 septembre par le Havre et désirant cependant consacrer quelques jours
au voyage circulaire New-York, Québec, Montréal, Niagara et Washington
(27 septembre).
Programme de la combinaison D. — Samedi 12 septembre. — Embar-
quement au Havre sur le bateau de la Compagnie générale Transatlantique
en partance pour TAmérique.
19 septembre. — Débarquement probable à New- York et départ pour
Québec en pullmann-car.
20-22 septembre. — Séjour à Québec. Excursion aux chutes de Mont-
morency.
23 septembre. ~ Départ dans la matinée pour Montréal. Arrivée pour
déjeuner.
2^^-25-26 septembre. — Montréal, Toronto, Niagara.
26 septembre. — Départ le soir pour Washington.
27 septembre. — Déjeuner en route. Arrivée l'après-midi.
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ABSORPTION DES RAYONS X ET DES RAYONS DU RADIUM
PAR LES TISSUS
ACTIONS BIOCIILMIQUES CORRESPONDANTES
Par le D' Hyac. GUIIiljBBilNOT.
Effets biochimiques des radiations en général.
Leur relation avec la quantité de rayonnement absorbée.
Un rayonnement qui s'absorbe dans la matière, inorganique ou
organique, y produit des effets variés : élévation de température,
effets chimiques, etc. Si d'après les idées nouvelles que nous nous
faisons de la matière nous voulions synthétiser les transformations
de l'énergie radiante absorbée, nous pourrions dire que tantôt cette
énergie modifie les relations dynamiques intermoléculaires sans
altérer la molécule chimique, tantôt elle modifie les relations
dynamiques intra-moléculaires en dissociant la molécule et en
provoquant d'autres combinaisons atomiques; elle serait capable,
enfin, dans certains cas, d'atteindre l'architecture atomique elle-
même, de provoquer l'émission de particules a et g.
Les actions physiques (caloriques en particulier) se rattacheraient
au premier groupe. Les actions chimiques au deuxième. Quant au
troisième groupe, il comprendrait un ensemble de phénomènes nou-
veaux qui relèvent d'une étude à peine ébauchée, celle de la désagré-
gation lente de la matière retournant à l'état d'électrons.
Il semble, que suivant la qualité du rayonnement, je veux dire
suivant la longueur d'onde, telle ou telle de ces actions tend plutôt
à se produire. Il est établi qu'une même quantité d'énergie radiante,
suivant qu'elle appartient à tel ou tel échelon de la gamme des radia-
tions, est plus apte à produire des actions physiques, des actions
chimiques, ou des actions électroniques. Il y a donc évidepiment une
certaine spécificité attachée â la qualité d'un rayonnement.
Mais si, restreignant le domaine de notre expérimentation, nous
considérons non plus l'ensemble des effets physiques, chimiques ou
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4ia ARCHIVES D^ÉLECtHtClTé M^DtCAlfi.
électroniques produits par les radiations^ mais seulement leurs effets
chimiques, nous pouvons en général observer ceci : c'est que les
effets chimiques, les effets biochimiques en particulier, sont fonctions
de la quantité de ^radiations absorbées et très peu de leur qualité.
Ce n'est pas à dire que la qualité n'intervient pas puissamment
dans la_dose^d'effet produit,^mais elle intervient en modifiant la quan-
tité absorbée.
Ainsi prenons un exemple : Soumettez une feuille verte à un rayon-
ment rouge de k = 0\k7 et une autre feuille pareille à un rayonnement
vert de k = Op.5 ; la fonction chlorophyllienne s'opérera normalement
au maximum avec le premier et sera nulle avec le second, quoique
l'intensité des rayonnements ait été choisie identique. Mais mesurez
la quantité d'énergie absorbée dans chacun de ces cas par la chloro-
phylle, vous la trouverez nulle pour le vert et maxima pour le rouge.
Eh bien, presque toutes les expériences concourent à montrer que
les effets biochimiques produits par un groupe de radiations voisines
sont uniquement fonction de cette quantité absorbée et que la qualité
du rayonnement n'intervient que pour modifier cette dose absorbée.
En un mot, l'énergie radiante retenue par la matière, lorsqu'on consi-
dère un groupe de radiations voisines, produit des effets à peu près
proportionnels à la quantité absorbée quelle que soit la qualité, et
les changements de cette qualité ne modifient guère les résultats
qu'en modifiant la quantité absorbée.
J'ai dit : lorsqu'on considère un groupe de radiations voisines; c'est
qu'en effet, on ne doit pas se hâter de généraliser des conclusions
dans un champ d'étude encore aussi peu exploré. Par exemple, des
travaux de nombreux expérimentateurs sont venus nous montrer
que les radiations de grandes longueurs d'onde, comme les ondes
hertziennes, ou de très courtes longueurs d'onde, comme les rayons X,
n'avaient pas d'action tropique sur les végétaux, qu'elles ne produi-
saient pas d'action comparable au phototropisme bien connu chez
presque toutes les plantes. Nous savons d'autre part que les rayons X,
quelle que soit leur qualité sont absorbés par la matière et que la
proportion absorbée varie seulement suivant la qualité du rayonne-
ment, suivant le poids atomique et la densité de la matière. Or, cette
quantité absorbée ne paraît pas capable de provoquer certaines
actions biochimiques, telle que la fonction chlorophyllienne.
Voilà donc quelques faits pris entre mille qui semblent nous mettre
en garde contre une tendance naturelle à généraliser des déductions
tirées d'observations particulières.
r Cependant, là encore il y a matière à discussion. Il faut observer
que nous sommes encore peu documentés sur la quantité d'énergie
absorbée par les substances organiques, par les milieux électrolytiques
ou ioniques lorsqu'ils sont traversés par un rayonnement hertzien.
Pouvons-nous comparer dès lors l'action d'un rayonnement hertzien
à celle d'un faisceau monochromatique rouge sans savoir la part
d'énergie transformable en effets biochimiques? Et s'il faut en croire
certains avertissements, la négation de toute action tropique serait
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ABSORPTION DES RAYONS X ET DES RAYONS DU RADIUM. 4l3
au moins prématurée : des expériences de Hégler nous autorisent à
rechercher systématiquement le radiotropisme provoqué par des
rayons hertziens : cet auteur a montré en effet que la mucoracée
phycomices nitens se courbe sous les ondes électromagnétiques.
Nous pourrions en dire autant des rayons X lorsque nous consi-
dérons la fonction chlorophyllienne ou les actions tropiques. Les
rayons X ne paraissent pas avoir d'action tropique d'après les obser-
vations de plusieurs auteurs, et en particulier de Errera (C R, 30 mars
1906). Je n'ai moi-même constaté aucun radiotropisme chez les végé-
taux à chlorophylle sous l'action des rayons X ou des rayons du
radium. Mais avant de conclure que les radiations de courtes lon-
gueurs d'onde, au contraire des radiations solaires, n'ont pas d'action
tropique, il faut mesurer la quantité d'énergie absorbée par chacun
des éléments organiques dans chacun de ces rayonnements. L'absorp-
tion sélective des radiations solaires par la matière est tout à fait
remarquable. Les leucites des cellules vertes renferment des subs-
tances colorées qui trient les longueurs d'onde avec une précision
étonnante; le vert n'est pas absorbé par la chlorophylle, le rouge y
subit une absorption totale; certaines substances, telles que l'éry-
throphylle, paraissent avoir pour objet d'absorber certaines radia-
tions dont l'effet pourrait être nocif dans un rayonnement trop
intense. Au contraire, en présence d un rayonnement X, pas de sélec-
tion, pas de protection pour les éléments qui n'ont rien à attendre
de l'énergie radiante. Toutes les parties traversées subissent l'action
de cette énergie, d'autant plus que leur densité est plus élevée. Des
éléments tels que la chlorophylle, qui ont besoin de beaucoup d'éner-
gie, en reçoivent peu relativement; les cellules en voie de karyokinèse,
qui n'en ont pas besoin, en reçoivent à dose nocive; et si l'on ne
prend pas la précaution de protéger les racines, ces parties elles-
mêmes, qui fuient normalement la lumière, sont largement irradiées
par les rayons X en expérience. Ces observations suffisent à faire
voir, je pense, de combien de précautions il faut s'entourer lorsqu'on
compare des radiations aussi différentes; et le moment n'est pas encore
venu de dire : les rayons X ont ou n'ont pas une action tropique,
ont ou n'ont pas le pouvoir de provoquer l'action chlorophyllienne.
On pourra le dire quand on aura fait absorber une même quantité
d'énergie radiante provenant soit d'un faisceau lumineux, soit d'un
faisceau de rayons X aux éléments étudiés, à l'exclusion de ceux qui
normalement n'absorbent pas d'énergie radiante et qui ne peuvent
qu'en souffrir.
Quoi qu'il en soit, et pour ne pas conclure trop vite, je crois devoir,
provisoirement, conserver la formule que j'énonçais tout à l'heure :
les effets biochimiques produits sur la matière vivante dépendent de
la quantité absorbée lorsqu'on considère des radiations voisines dans
la gamme des longueurs d'onde.
Les expériences que j'ai exécutées au cours de ces deux dernières
années m'ont conduit peu à peu à cette formule à travers des faits
parfois .très contradictoires en apparence.
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4l4 ARCHIVES D'&iEGTRIGiré MliDIGALB.
Beaucoup de ces contradictions se sont dissipées grâce au système
de mesures que j'emploie pour les radiations nouvelles, le système
fluorométrique, qui dans un autre ordre de recherches a déjà donné
entre les mains de Benoist des résultats d'une si remarquable précision.
J'ai décrit antérieurement ce procédé, et je rappelle seulement ici
que je désigne conventionnellement par la lettre M l'unité d'intensité
de champ choisie, et par M l'unité de quantité de radiation corres-
pondant à une durée de 1 minute et à 1 M d'intensité de champ :
1 M équivaut environ à 1/125 de TH de Holzknecht; 1 M est le qua-
druple de l'intensité de champ nécessaire pour donner sur un écran
de platino-cyanure de baryum la même luminosité qu'un étalon
de radium déterminé et placé dans des conditions déterminées.
Nous allons passer en revue certaines questions relatives à ce pro-
cédé et exposer ensuite quelques expériences de physiologie végétale
qui peuvent nous aider à interpréter les phénomènes biochimiques
généraux dus à l'absorption des radiations.
L Étude de quelques questions relatives a la valeur
DU procédé de mesure fluorométrique.
lo Le pouvoir fluoroscopique des rayons X est une propriété qui peut
servir de mesure à leurs effets biochimiques. — J'ai communiqué à
la Société de Biologie des épreuves radiographiques de 1, 2, 3, ... M
de quantité de rayons X de diverses qualités; ces épreuves mon-
traient l'égalité approximative d'effets chimiques quelle que soit la
qualité de rayonnement. Ainsi un tube Chabaud à osmo laissant
passer 15/10 à 18/10 de m A. et marquant 1 1/2 à 2 au radiochromo-
mètre de Benoist avait une équivalence de 20 centimètres, c'est-à-dire
qu'à 20 centimètres il produisait la même fluorescence que celle de
ma plage étalon; il fallait donc, à 20 centimètres, quatre minutes
pour obtenir 1 M de quantité. Ce même tube laissant passer 6/10 de
mA. et marquant 7 à 8 au radiochromomètre avait une équivalence
de 130 centimètres, c'est-à-dire qu'à 130 centimètres, il fallait quatre
minutes pour obtenir 1 M ou qu'à 20 centimètres, il ne fallait que
5 secondes 1/2 pour obtenir cette même quantité de 1 M. Si dans le
premier cas nous posons (à 20 centimètres) 4 minutes, 8 minutes, etc.,
et dans le deuxième cas, à cette même distance de 20 centimètres,
nous posons 5 secondes 1/2, 11 secondes, etc., nous aurons l'effet
radio graphique de 1, 2, 3 M d'un rayonnement n® 1 à 2 et d'un rayon-
nement no 7 à 8. On pourrait s'attendre à trouver de très grandes
dlfférencesM'impression radiographique : si cela était, il n'y aurait
pas parallélisme suffi iant entre les effets chimiques et les effets fluo-
roscopiques. Les épreuves exécutées sur une même feuille de papier
au gélatino-bromure, répétées une série de fois et sous des équiva-
lences très variées avec des degrés radiochromométriques différents
et derrière deux feuilles de papier aiguille dont l'absorption est à
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ABSORPTION DES RAYONS X ET DES RAYONS DU RADIUM. 4l5
peu près négligeable comme celle du bristol du petit écran que j'em-
ployais, ces épreuves, dis-je, m'ont montré que les différences étaient
peu considérables, le pouvoir fluoroscopique croissant seulement un
peu par rapport au pouvoir chimique (radio graphique) quand on va
du no 2 vers le n<* 10 de Benoist.
Le pouvoir fluoroscopique peut donc, au même titre que les réac-
tions chimiques, servir à la mesure des effets biochimiques, et de
petites variations de qualité n'entraînent pas d'écarts appréciables
dans les mesures; l'effet chimique restant fonction du carré de l'équi-
valence dans des limites assez étendues de la qualité du rayonnement.
2» L'absorption par les couches d'air atmosphérique n'apporte pas
pour les équivalences de nos tubes courants, et pour les qualités de
rayons couramment employées^ de perturbations appréciables à la loi
du carré de la distance, — Il y avait à craindre, surtout pour les
rayons peu pénétrants, que l'absorption par l'air mette en défaut la
loi du carré de la distance, qui nous sert continuellement dans nos
mesures. J'ai montré à la Société de Biologie des épreuves radiogra-
phiques donnant l'impression de 1, 2, 3 M à différentes distances,
la pose étant calculée par application de cette loi du carré. Il n'y
a pas d'écart sensible. Une échelle de teinte, de contrôle allant de
1/4 d'M en 1/4 d'M devait permettre de déterminer pour chaque
espèce de rayons un coefficient de correction. Cette correction est, en
pratique, inutile.
3^ Le pouvoir fluoroscopique et le pouvoir chimique varient parallè-
lement lorsque varie la fréquence des décharges cathodiques (production
des rayons par la statique, par la bobine avec Wenhelt, par la bobine
à trembleur lent, par les transformateurs), — Cette comparaison a été
étudiée sous l'inspiration de M. Béclère, qui a bien voulu s'intéresser
à ma méthode et m'a tout de suite soulevé des objections dont les
unes avaient déjà leur réponse et dont les autres étaient à étudier.
La plus importante, à son avis et au mien, était celle-là. J'ai donc
pris l'impression radiographique de 1, 2, 3 M de rayons X produits
par la machine électrostatique, puis par une bobine munie d'un
Wenhelt, puis enfin par une bobine munie d'un trembleur ordinaire.
L'action radiographique a été la même. Les équivalences étaient très
différentes : 50 centimètres avec la statique, 150 centimètres avec le
trembleur mécanique, 90 centimètres avec l'électrolytique
4^ Constance du réactif. — J'ai indiqué aussi à la Société de Bio-
logie comment j'évite les variations de luminescence dues au virage
inégal du platino-cyanure sous l'action des rayons X et des rayons
du radium. Tout d'abord les plages ne sont soumises qu'à 1/4 d'M
par minute, ce qui est une dose peu considérable pour produire le
virage. Ensuite un dispositif à renversement permet de soustraire le
platino-cyanure à l'action des radiations dans l'intervalle des mesures.
Enfin les plages sont interchangeables, et tout l'écran, amovible, peut
se placer à la lumière dans l'intervalle des séances. En raison de
l'absorption considérable des rayons du radium par le carton des
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4l6 ARCHIVES D*£LBCTRIClTé BféDIGALE.
écrans, j'ai fait construire des écrans spéciaux sans cartons, ce qui
diminue de près de moitié le prix du sel de radium à employer
pour obtenir la plage luminescente étalon.
II. 'RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX DONNÉS PAR LA QUANTITOMÉTRIE
DU FAISCEAU INCIDENT
Expériences de physiologie végétale faites soit sans aucune mesure^
soit avec la mesure fluorométrique du rayonnement incident — Les
expériences que je vais brièvement rapporter ici ne comportent pas
la mesure vraie de la quantité de rayonnement retenue, absorbée par
le tissu considéré. Les unes sont qualitatives seulement, les autres,
il est vrai, sont quantitatives, mais la mesure de quantité porte sur
le rayonnement incident et non sur la quantité vraiment retenue
par les tissus. Elles sont faites comme nous faisons nos mesures en
radiothérapie : nous définissons quantitativement le rayonnement
incident et rien de plus.
J'ai étudié l'action des rayons X et des rayons du radium sur les
graines en période de vie latente. Déjà les expériences de Muntz,
Van Tieghem, Bonnier, Jodin, Maquenne, Laurent (*), etc., ont montré
que le pouvoir germinatif des graines ne se conservait que si elles
étaient protégées contre toute cause d'oxydation. D'autre part, les
recherches de Tines Tammes et de Jodin ont mis en évidence l'action
nocive de la lumière solaire, surtout sur les graines petites et à tégu-
ments foncés de couleur. Cette action nocive se manifeste aussi si
Ton fait agir la lumière durant la période de germination (Bonnier,
Mangin). Au contraire, il semblerait, d'après les expériences de
Schobert, Maldiney et Thouvenin, Dauphin, Matout, Nathanson, etc.,
que les rayons X seraient sans action sur la graine et l'embryon en
voie de germination (sauf peut-être une action accélératrice), tandis
que les rayons du radium retarderaient ou arrêteraient la croissance
(Matout, Nathansen). Ainsi, de ces travaux il paraîtrait résulter
que la lumière solaire est nocive quand elle est absorbée (graines
petites à coques sombres), peut-être grâce au processus d'oxydation
qu'elle détermine, tandis que les rayons X, partiellement absorbés
cependant eux aussi par toute matière traversée, seraient inoffensifs.
Les rayons du radium seraient plus nocifs que la lumière.
Mes expériences apportent, je crois, un peu de clarté dans cette
question. J'ai d'abord constaté, après Matout, l'action nettement
retardante ou même fatale de l'irradiation du radium sur la graine
de rave en particulier. Puis j'ai vu que le rayonnement du radium
avait un effet nocif très net sur la graine de potiron, alors que des
doses de rayons X du même ordre de grandeur ne paraissaient pas
(') Voir à ce sujet l'excellente thèse de Nogier de Lyon où l'on trouvera
toute la bibliographie de la question.
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ABSORPTION DES RAYONS X ET DES RAYONS DU RADIUM. ^17
produire d'effet, conformément aux expériences de mes devanciers.
J'ai alors cherciié systématiquement si je pourrais obtenir une action
nocive des rayons X en employant des doses comparables de rayons X
et de radium progressivement croissantes. Je n'avais pas encore à ce
moment mesuré les doses vraies de radiations absorbées par les
tissus, et, étant donné la minceur de la feuille de bristol qui servait
de support à mon écran étalon, je m'étais borné, pour établir une
échelle de comparaison, à compter que mon sel de radium débitait
à 2 centimètres (distance de l'écran) un rayonnement de même inten-
sité fluoroscopique que le tube étudié à sa distance d'équivalence.
Depuis j'ai déterminé l'absorption de chaque espèce de rayonnement
par cette feuille de bristol, par les coques de graines, par les coty-
lédons, et nous verrons que les résultats doivent être interprétés
autrement. Quoi qu'il en soit, ces expériences, que j'ai exposées dans
le Journal de Physiologie et de Pathologie générales (janvier 1908),
m'avaient amené à cette conclusion nouvelle, contraire à l'opinion
admise, que les rayons X à doses assez élevées, 15,000 M, 20,000 M,
ont une action nocive sur la graine en période de vie ralentie, abso-
lument comme la lumière et comme les rayons du radium, mais que
cette dose de radiation X était plus de trois fois supérieure aux doses
de radium capables de produire le même effet nocif.
Si de l'étude de la graine à l'état de vie ralentie nous passons à
l'étude de la graine en voie de germination, de l'embryon en voie
de croissance, nous constatons d'une façon générale que le
rayonnement X, bien qu'absorbé par la matière organique, ne peut
suppléer au manque d'irradiation solaire. Atkinson a observé que les
plants d'avoine, de millet, de tournesol, privés de lumière continuent
à s'allonger et à pâlir quand ils sont soumis aux rayons X. Je suis arrivé
à ce même résultat (*) avec les radis, les navets, les volubilis. Il m'a
semblé dans certains cas trouver une accélération de croissance chez
les embryons irradiés par les rayons X conformément aux observa-
tions de Maldiney et Thouvenin, de Wolfenden et Farbes Ross.
Les rayons du radium, eux aussi, produisent une action retardante
surtout aux premières phases de la germination (^).
Je n'insiste pas ici sur toutes ces expériences, qui ont porté sur
de nombreuses séries de graines et que j'ai poursuivies durant plu-
sieurs années. Si je cherche à les résumer et à donner les conclusions
générales qu'on peut tirer d'elles, voici ce que je puis dire :
1<^ Les rayons X et les rayons du radium ont, comme la lumière
lorsqu'elle n'est pas arrêtée totalement par les coques, une action
nocive sur la graine en état de vie latente. Apparemment, il faut des
doses beaucoup plus considérables de rayons X comparées à celles
du radium pour produire ce résultat, mais ces différences s'atténuent
si l'on analyse les faits de près.
2^ Les rayons X, les rayons hertziens aux doses auxquelles je les
(») Congrès A. F. A. S., Reims, 1907 (Journ. de Physiol,, janvier 1908).
(') Ibid.
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4l8 ARCHIVES D*éLEGTRIGITé MEDICALE.
ai employés n'ont pu provoquer ni radiotropisme, ni assimilation
chlorophyllienne. Mais il faut se garder de généraliser ces résultais.
30 Le radium retarde les premiers stades de croissance. On sait que
la lumière leur nuit aussi quand on fait germer des plantes en milieu
transparent. Les rayons X aux doses intermittentes relativement
faibles que j'ai employées n'ont pas produit ces résultats.
40 Les effets nocifs des rayonnements quels qu'ils soient se mani-
festent surtout sur les cellules en voie d'évolution et de reproduction
actives. Les doses faibles ont peut-être une action excitante qui paraît
avoir été surtout observée en X-radio-expérimentation.
Ces résultats ne montrent-ils pas plus de traits d'union que de
dissemblance entre les diverses radiations? L'action nocive des radia-
tions sur la cellule-œuf en vie latente et sur les cellules en voie de
karyokinèse, action nocive due probablement à un processus d'oxy-
dation, est commune aux radiations solaires, aux rayons X, aux
rayons du radium. L'intensité globale du faisceau incident nécessaire
pour produire cet effet nocif est variable; mais alors cette question
se pose : quelle est, dans cette intensité globale, la part absorbée
par les enveloppes, quelle est celle absorbée par la cellule-œuf?
Les actions tropiques, les actions chimiques utiles ont pu parfois
être provoquées par les radiations autres que les radiations solaires.
Ne doit-on pas rechercher systématiquement si une quantité d'énergie
radiante, de quelque qualité qu'elle soit, absorbée par les parties inté-
ressées seulement et non par des cellules en voie de karyokinèse, n'est
pas capable de produire des effets analogues à ceux de la lumière?
En un mot, nous en arrivons à ceci : Les différences entre les effets
d'ordre chimique produits paroles rayonnements hertziens, lumineux,
chimiques, X et radioactifs, ne nous apparaissent pas forcément
comme des différences spécifiques, mais bien plutôt comme des diffé-
rences de quantité absorbée. De nombreuses analogies et les quelques
tentatives de posologie rationnelle déjà faites donnent des bases
solides à cette manière de voir. Ce problème ne peut être tranché
que par l'expérimentation : ce n'est qu'en mesurant la dose d'énergie
radiante de qualité variée absorbée par tels ou tels éléments que
nous pouvons donner une réponse. Cette mesure de la quantité
d'énergie absorbée, bien différente de la mesure de la quantité
d'énergie du faisceau incident, c'est ce que j'appellerai la quant i to-
métrie rationnelle.
Nous exposerons dans la deuxième partie de ce travail les premiers
résultats obtenus dans cette voie. Mais je me hâte de le dire, la quan-
titométrie rationnelle n'est qu'à ses débuts, et ce n'est pas mainte-
nant que nous pouvons donner une solution définitive au problème
de la spécificité des radiations.
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LE TRAITEMENT DE QUELQUES AFFECTIONS
ARTICULAIRES, PÉRIARTIGULAIRES, CUTANÉES
PAR L'ÉLECTROLYSE DE LHYPOSULFITE DE SOUDE
Par les D» G. ARGBNSON et B. BORDET.
Les médecins électriciens connaissent, depuis les travaux de Bergonié
et de ses élèves, les résultats remarquables de Félectrolyse du salicylate
de soude dans le rhumatisme articulaire ou musculaire aigu, subaigu
ou chronique. Or, dans un certain nombre d'arthrites, de périarthrites
subaiguës, englobées sous la dénomination de manifestations rhuma-
tismales, l'ionisation salicylée n'est pas suivie de succès. Nous avons
soumis à l'électrolyse de l'hyposulfite de soude un certain nombre de
ces malades et nous avons obtenu des améliorations très encoura-
geantes. Nous estimons que ce procédé produit dans ces cas et dans
quelques autres de bon effets thérapeutiques. Nous publions ici nos
premières observations cliniques et expérimentales.
I. Technique opératoire.
La solution médicamenteuse qui a été employée est une solution
d'hyposulfite de soude à 5 o/o. L'hyposulfite de soude a été très sou-
vent prescrit en médecine dans les différentes infections, mais n'est
plus vraiment indiqué qu'au cas de fétidité de l'haleine (Vaquez). C'est
un sel bien connu des photographes. Il se présente en gros prismes
incolores qui sont très solubles dans l'eau. La solution obtenue est
parfaitement limpide.
Lorsqu'on fait passer un courant galvanique à travers une solution
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420 ARCHIVES D'éLBCTRIGITÉ MÉDIGALB.
d'hyposulfite de soude, on ne tarde pas à voir se dégager autour du
pôle négatif un précipité blanchâtre qui s'étend rapidement et qui est
constitué par du soufre. Il se dégage en même temps une petite
quantité d'un gaz à odeur sulfureuse. On constate au pôle positif
un dégagement gazeux abondant.
Nous imbibons généralement de la solution d'hyposulfite les deux
électrodes (positive et négative). Celles-ci sont constituées par des
feuilles d'étain de loo à aoo centimètres carrés recouvertes d'une
épaisseur de gaze hydrophile de loo lames. L'intensité du courant est
élevée : 5o à loo mA. La durée des séances est de 20 à 3o minutes.
Les séances sont faites quotidiennement dans certains cas, mais, le
plus souvent, trois séances par semaine suffisent.
La peau supporte très bien ces séances d'électrolyse ; elles sont
moins douloureuses que lorsqu'on emploie l'eau ordinaire. Il se
dégage pendant le passage du courant une légère odeur sulfureuse, et
la peau en demeure imprégnée pendant quelque temps, à sa surface
de contact. A la fm de la séance les téguments sont peu congestionnés;
la peau est, au loucher, légèrement onctueuse. Il se fait un dépôt
jaune de soufre sous la plaque d'étain négative.
II. Résultats cliniques.
Ont été soumis à l'électrolyse de l'hyposulfite de soude :
i5 malades atteints d'arthrites rhumatismales subaiguës;
1 de rhumatisme polyarticulaire subaigu ;
2 d'arthrites blennorragiques chroniques ;
I de rhumatisme chronique sénile ;
I d'hydarthrose traumatique avec laxité des ligaments articulaires ;
I de psoriasis;
I de pelade.
Observation I. — Arthrite rhumatismale sabaigaé. — Il s'agit d'un malade
de cinquante ans, manœuvre, fatigué par une existence de durs travaux,
sans symptômes manifestes d'arthiitisme, sans troubles dyspeptiques, logé
dans des conditions hygiéniques médiocres (humidité, mauvaise aération),
exposé aux intempéries, insuffisamment vêtu et nourri. Il a joui d'une
santé relativement bonne jusqu'au jour où une douleur sourde, persistante,
l'a gêné au niveau d'une grosse articulation (genou). Après avoir « traîné
son mal » pendant quelque temps, s'être reposé sans grand résultat, il se
remet à la besogne. Mais une poussée plus douloureuse éclate, sans réaction
locale bien marquée; plusieurs articulations se prennent; tout travail
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LE TEAITEMBNT DE QUELQUES AFFECTIONS. 1^21
devieat impossible et Thospitalisalion inévitable. Le malade est mis dans
un service de médecine. Ses articulations sont légèrement tuméfiées. On
prescrit le repos absolu et le salicyiate de soude par la voie digestivc. La
poussée se calme, mais une ou deux articulations demeurent douloureuses
et, après plusieurs semaines de soins inefficaces, le malade est adressé au
service d'électrotbérapie. 11 est soumis à la galvanisation continue, puis à
l'ionisation salicylée : Tamélioration est très lente à venir. On pratique alors
rélectrolyse de l'hyposulfite de soude et dès la première séance le patient
accuse un mieux très marqué. L'atténuation des douleurs est le premier
phénomène observé. Puis, Fétat général devient plus satisfaisant; enfin les
mouvements articulaires sont plus faciles, et le malade peut reprendre ses
occupations après une quinzaine de séances.
Nous avons quatorze observations comparables à celle-ci, qu'il est
inutile de publier pour ne pas allonger ce mémoire.
Obs. il — Rhumatisme poly articulaire subaiyu, Isabelle O..., âgée de
dix-huit ans, entre à l'hôpital de Mustapha (Alger) le 17 avril 1907. Son père
et sa mère jouissent d'une bonne santé, ne sont pas rhumatisants. £lle est
dyspeptique depuis plusieurs années ; son appétit est irrégulier et elle se
plaint de crampes d'estomac. 11 > a un an et demi, elle eut une pleurésie séro-
fîbrineuse à droite que l'on ponctionna au Potain et qui guérit rapidement.
Nous ne savons pas plus de détails à ce sujet. A l'auscultation les bruits
respiratoires sont normaux dans les deux poumons.
Il y a deux mois, la malade présenta un gonflement douloureux du genou
gauche. Les articulations des pieds se prirent ultérieurement.
Depuis cette époque, la maladie n'a fait qu'empirer, malgré l'ingestion
d'une dose thérapeutique de salicylale de soude. Le // avril on constate de
l'empâtement et un gonflement douloureux des articulations scapulo-
humérales, des coudes, des poignets et des doigts. Les articulations coxo-
fémorales sont légèrement empâtées et les mouvements de flexion des
cuisses sur le bassin sont très réduits et douloureux. On perçoit de nom-
breux craquements au niveau des articulations des genoux qui ne sont pas
tuméfiés, mais dont la malade se plaint quand elle marche.
Traitement: ionisation salicylée (solution à 4 00) des articulations les
plus malades: épaules et poignets. Intensité 5o mA. i5 minutes. Séances
quotidiennes.
L'amélioration vient lentement.
Le 26 avril, poussée très douloureuse au niveau des articulations coxo-fémo-
raies. Application sur les hanches do deux électrodes de 300 centimètres
carrés imbibées d'une solution d'hyposulfite de soude à 5 0/0. 5o mA.,
I heure. Cette séance est suivie d'une sédalion remarquable qui s'accentue
dans la soirée. Pendant six jours, il fut inutile de recommencer.
Le 3 mai les épaules et les poignets avaient été soumis à dix-huit si'^ances
d'ionisation salicylée, l'amélioration était indiscutable, mais aucune appli-
cation n'avait été suivie d'un résultat aussi marqué que les articulations
coxo-fémorales. Les galvanisations à l'hyposulfite sont généralisées et l'amé-
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^22 ARCHIVES D^ELECTRIGIT^ MlioiGALfi.
lioration progresse beaucoup plus rapidement : le symptôme douleur s*atténùe
le premier, le gonflement disparait et, le lit mai, la malade marche plus
facilement et plus vite. On réduit les séances à trois par semaine. La gué-
rison est complète à la fin du mois de mai.
Obs. III. — Rhumatisme blennorragique ancien ankylosani, — Marguerite
M..., vingt-neuf ans, fut atteinte, il y a plus d*un an, de polyarthrite au
cours d'une métrite blennorragique. Elle fut traitée au service d'électro-
thérapie de l'hôpital de Mustapha pendant plusieurs mois par la galvani-
sation continue, intense. Son état s'améliorait quand elle dut quitter Alger.
Après quatre mois d'absence, la malade revient à l'hôpital demander des
soins. Son état s'est aggravé.
Le 3 mars Î907 on constate une anl^yiose en rotation externe de la tète
du fémur gauche. L'articulation coxo-fémoralc droite est moins atteinte ;
les mouvements d'abduction de la cuisse sont à peu près libres, les mouve-
ments d'adduction sont réduits, le membre ne pouvant pas dépasser en
dedans la ligne verticale. On perçoit un certain degré d'empâtement des
deux côtés.
La malade accuse une douleur permanente aussi bien à droite qu'à
gauche.
De plus, les genoux et Farticulation tibio- tarsienne droite sont le siège
de douleurs irrégulières, parfois très vives.
Traitement pendant le mois de mai : électrolyse du chlorure de sodium
dans le but de rompre les adhérences périarticulaires par l'action scléro-
lysante du courant et de l'ion sodium. Résultats à peu près nuls. Chaque
séance est suivie d'une très légère sédation.
Au commencement d'avril, le traitement est modifié: galvanisation à
l'hyposulflte de soude suivant la technique indiquée : le symptôme douleur
s'atténue remarquablement.
Le 15 avril, la malade est atteinte d'une nouvelle poussée très douloureuse
avec gonflement au niveau de l'articulation tibio-tarsienne droite. On avait
cessé de traiter cette région depuis un mois. Application avec l'hyposulflte :
25 mA., 3o minutes. Dès la première séance amélioration considérable.
Quatre séances sufllsent pour faire disparaître cette localisation.
Le traitement des articulations coxo- fémorales est poursuivi. Le 17 avril
la sédation est très marquée. A la fin du mois, le symptôme douleur a
disparu, la malade n'est plus gênée dans sa marche que par l'ankylose qui
ne s'est pas sensiblement modifiée.
Obs. IV (résumée). — Arthropathie blennorragique du genou droit, —
Joséphine M..., vingt ans, atteinte de gonorrhée, présente un gonflement
extrême du genou droit et une ankylose thérapeutique en extension. La
malade, qui est portée sur un brancard pour les premières séances et qui
pousse des cris de douleur à la moindre tentative de flexion de l'articulation
malade, marche avec des béquilles après la huitième séance d'électrolyse de
l'hyposulfite de soude (i6 mai 1907). En juin, la malade marche seule, son
articulation est presque complètement mobilisable, sans douleur. Elle
quitte l'hôpital et nous ne l'avons pas revue.
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Le TilAlTBMËNt DE QUELQUES AFFBGTIONS. 4^3
Obs. V. — Rhumatisme chronique sénile, — M"«P..., soixante-quatre ans,
soufTre depuis plusieurs années de rhumatisme chronique polyarticulaire.
Le 28 avril 1907 elle se plaint de ses genoux et de l'épaule gauche. Le genou
droit est peu douloureux. On constate de l'empâtement périarticulaire,
une saillie des deux côtés de la rotule, pas de fluctuation rotulienne, pas
de craquements. Les mouvements articulaires sont réduits, l'extension et
la flexion sont arrêtées aux deux tiers de leur coui^se. Sensation de faiblesse
et fléchissement fréquent. Le genou gauche présente les mêmes symptômes
d'empâtement et de demi-ankylose, mais moins accentués; par contre, les
douleurs sont plus vives et s'exacerbent pendant la marche.
Dm 18 avril au 7 mai, sept séances d'ionisation salicylée. Améliora-
tion légère du symptôme douleur pendant quelques instants après les
séances.
Du 8 au 28 mai, séances quotidiennes de galvanisation à Thyposulflte de
soude. Un soulagement manirestement plus grand et plus durable suit
régulièrement chaque séance. Mais dans la suite les douleurs reviennent
par crises irrégulières et passent d'une articulation à une autre.
Obs. VI. — Hydarthrose Iraumatique. Laxité des ligaments péri-articu-
laires Atrophie musculaire, — M. Heurik, marin, vingt ans, se fait une
fracture de la rotule droite en février 1907. Opéré (cerclage de la rotule).
53 jours de lit. Envoyé au service d*électrothérapie le aa avril. On constate
de l'épanchement de synovie intra-articulaire, du ballottement rotulien,
un degré de laxité extrêmement prononcé des ligaments périarticulaires.
Les mouvements de latéralité de l'article sont tels que le malade ne peut
se tenir debout.
Atrophie du quadriceps : légère diminution de l'excitabilité faradique.
Ce malade est soumis pendant une dizaine de séances à la faradisation
rythmée des muscles de la cuisse sans amélioration du côté de l'articu-
lation. Les muscles se contractent mieux, mais la station verticale est
incertaine, le malade n'a aucun aplomb, les mouvements de latéralité
provoquent le dérobement subit du genou.
Traitement : galvanisation à l'hyposulftte de soude, 5o mA., une élec-
trode de 100 centimètres carrés de chaque côté du genou. Dès la troisième
séance, les mouvements de latéralité sont beaucoup moins prononcés,
répanchement a légèrement diminué et les douleurs qui accompagnaient
les mouvements de flexion et d'extension ont à peu près disparu.
îà mai. Le malade, qui marchait avec des béquilles, peut aujourd'hui
marcher assez vite en s'aidant d'une canne.
16 mai. Marche sans canne.
27 mai, Marche rapidement avec une claudication très peu marquée. Peut
se tenir debout sur la jambe droite en levant le pied gauche au-dessus
du sol.
Le membre étant dans l'extension complète, les mouvements de latéralité
du genou n'existent plus. En flexion légère, on les trouve encore, mais bien
moins étendus.
ojuin. Guérison complète.
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42^ ARCHIVES D'éLEGTRlClTé MEDICALE.
Obs. vil — Psoriasis des mains. — Il 8*agit d'un malade de soixante-dix
ans porteur d'hémorroïdes, de déformations des petites articulations des
mains et des pieds, de rétractions tendineuses des fléchisseurs des doigts et
atteint d'un psoriasis des mains depuis une trentaine d'années. Ce malade
suit chez l'un de nous un traitement radiothérapique qui blanchit réguliè-
rement ses mains après absorption de lo H. environ. L'amélioration ne dure
que quelques semaines et ne peut être maintenue qu'avec des séances de
radiothérapie (3 H.) de quinzaine en quinzaine.
En mai 19U7, après une poussée très vive de psoriasis, la radiothérapie
dut être donnée jusqu'à provoquer un très léger degré de radîodermi te. Après
une phase d'amélioration d'un mois, nouvelle poussée de psoriasis. On
hésite à recommencer la radiothérapie tout de suite, étant donnée la récente
radiodermite. L'électrolyse de Thyposulfite de soude est essayé. Quelques
séances amènent bien une certaine diminution de la congestion, une souplesse
plus grande des tissus, mais les squames persistent toujours en très grande
abondance, et il faut revenir à la radiothérapie qui blanchit de nouveau le
malade.
Obs. Vlll. — Pelade nerveuse, — M""' X..., quarante ans, est atteinte, à
la suite d'émotions répétées, de neurasthénie grave et, de plus, présente une
pelade laissant absolument glabres de larges surfaces sur les deux tiers du
cuir chevelu. L'électricité statique, sous forme de bains, calme Tétat ner-
veux de la malade, mais ne modifle pas la pelade. Les étincelles de haute
fréquence sont suivies de repousse au siège de la révulsion, mais la malade
ne peut continuer ce traitement à cause de la douleur qu'il provoque. On
a recours à l'électrolyse de l'hyposulflte de soude. Une large compresse
reliée au pôle négatif, imbibée de la solution d'hyposulfîte à 5 o/o est
appliquée sur les régions glabres. Pôle positif dans le dos. lo mA.., lominutes.
Une séance tous les huit jours. Vers la cinquième semaine, la repousse
des cheveux commence.
On peut constater que les malades de ces observations, soumis à
l'électrolyse de l'hyposulfite de soude pour des arthropathies doulou-
reuses, ont accusé très rapidement l'atténuation du symptôme douleur.
Quelques-uns ayant été précédemment soumis — en suivant une
technique analogue — soit à la galvanisation continue, soit à l'ioni-
sation salicylée, ne se sont trouvés sérieusement améliorés que du
jour où cette thérapeutique a été substituée à l'ancienne.
L'électrolyse de l'hyposulfite de soude a donc une action manifes-
tement sédative dans certaines affections articulaires subaiguës. De
plus, les empâtements périarticulaires sont facilement résorbés;
enfin, l'état général s'améliore \ite.
>îous avons eu un insuccès dans un cas de rhumatisme chronique
ankylosant chez une femme de soixante ans. Cependant celte obser-
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LE TtlAtTEMBNT t>E QUELQUES AF'FECTÉONS. AsS
vation semble démontrer que, même dans ce cas, les applications à
rh\ posulfite furent plus sédatives que les autres.
Dans rhydarthrose traumatique avec laxité des ligaments, atrophie
musculaire, nous avons pu apprécier Faction trophique de cette
médication.
Les résultats négatifs constatés dans le psoriasis n'ont rien d'éton-
nant, mais il est permis de penser que ces séances d*ionisation pro-
duiront d'excellents effets dans les maladies de peau où les pommades
soufrées sont indiquées. Le succès signalé dans un cas de pelade
démontre Faction excitante locale de Félectrolyse de Fhyposulfite de
soude.
IH. — Reoherches expérimentales.
Nous avons recherché et dosé dans un organisme normal d'adulte,
avant et après les séances d'électrolyse de Fhyposulfite de soude,
l'excrétion du soufre sous s^ différentes formes (soufre des sulfates,
soufre des acides sulfo-conj ugués et soufre neutre).
Le sujet était soumis à des séances d'ionisation suivant la technique
déjà décrite : deux plaques de 200 centimètres carrés dont l'une — la
négative dans l'expérience n^ 1 et la positive dans Fexpérience no 11
— était imbibée d'une solution d'hyposulfite de soude à 5 0/0, et
l'autre d'eau bouillie sans aucune trace d'hyposulfite. 4omA. pendant
ao minutes. Les électrodes placées de chaque côté de Farticulation du
genou.
Après chaque séance, trois dosages furent effectués sur des échan-
tillons d'urines émises dans les trois premières heures, puis sur celles
émises entre la troisième et la quatrième heure. Les dosages ont été
effectués par lat méthode de Jalkov^ski. Les quantités de soufre sont
exprimées en acide sulfurique (SO*H*) par litre.
Les dosages ont été faits sur les urines de l'après-midi, tant pour
celles émises avant les séances que pour celles qui les ont suivies. Par
urine normale, il faut entendre l'urine émise avant la séance et long-
temps après. Le soufre neutre a été obtenu par différence :
Soufre total — (soufre des sulfates + soufre des phénolsulfates) =
soufre.
Nous n'avons pu constater dans l'urine émise après les séances
d'ionisation ni la présence de Fanhydride sulfureux, ni celle de
Fhydrogène sulfuré. La même recherche effectuée sur Fhaleine a été
négative.
ABCHIV. D'éLICTR. MED. — 1908. 3a
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/ia6 AKcHiVEs d4lectiucitb médicale.
Voici un tableau qui indique les résultats obtenus.
Urine normale expérience n° I Expérience n"* 11
Solution d'hyposulfite Solution d'hyposulfile
sur rélectrode négat. sur Télectrode posU.
Acide sulfurique des
sulfates is'118
Acide sulfurique des
phénolsulfales . . o ai3
Soufre neutre (en
acide sulfurique) . o aai
Soufre total (en acide
sulfurique). ... i 552
Urines des trois Urines de la Urine des trois Urines de la
irc* heures 3« à la 6« h. !'•« heures 3* à la 6* h.
a«'637
as'iag
3»m64
a»'i52
o 347
0 277
0 373
0 aSg
0 276
0 aog
0 198
0 ai7
3 a6o
2 6i5
3 635
a 6a8
On voit donc que :
I. Dans les deux expériences rapportées, l'excrétion du soufre est
considérablement augmentée (de plus du double), et l'augmentation
porte sur les sulfates et les phénolsulfates. Par contre, la quantité de
soufre neutre (soufre des albuminoldes, de la taurine, de la cholesté-
rine, des acides biliaires, etc.) est à peine modifiée.
II. L'élimination du soufre par les urines se fait assez rapide-
ment. Elle est plus élevée dans les trois premières heures ; elle n'est
pas terminée six heures après la séance.
III. La polarité de l'électrode imbibée d'hyposulfite de soude
est indifférente, toutefois l'excrétion des sulfates est un peu plus
élevée quand la solution d'hyposulfite imbibe la plaque positive.
Cette dernière constatation est très intéressante. Elle permet d'appli-
quer indifféremment Tune ou l'autre des deux électrodes au point
malade. Les phénomènes d'ionisation ont à peu près les mêmes
résultats, et il est possible d'utiliser suivant les besoins l'action du
pôle positif ou du pôle négatif. On peut aussi, comme nous l'avons
fait très souvent, imbiber les deux électrodes de la solution à l'hypo-
sulfite de soude.
Mais comment interpréter les résultats de l'expérience ? Voici, nous
semble-t-il, l'explication de ce phénomène.
11 y a dans l'électrolyse de Fhyposulfite de soude deux réactions
secondaires à envisager. Quand le courant est fermé, l'ion thiosulfu-
rique S*0" se porte au pôle positif et l'ion sodium au pôle négatif.
Mais l'ion sodium réagissant sur l'eau de la solution donne de
l'hydrate de sodium et de l'hydrogène. Or, l'ion thiosulfurique et l'ion
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LE tRAITEMENT DE QUELQUES AFFECTIONS. ^2']
hydrogène sont incompatibles, ainsi qu'il résulte de Faction des
acides même faibles sur les solutions des hyposulfites. En présence
de rion hydrogène, l'ion thiosulfurique se dédouble en ion primaire
de l'acide sulfureux HSO*' et soufre, selon l'équation :
S'O" -+. H' = HSO" -h S.
Or, IISO' se porte au pôle positif et S au pôle négatif.
Quand la solution d'hyposulfite imbibe l'électrode positive, c'est
l'ion soufre qui se porte à travers l'organisme sur l'électrode négative;
dans l'expérience contraire, c'est l'ion HSO*. Ce dernier, tout comme
le soufre, est oxydé dans l'organisme, si bien que l'excrétion présen-
tera, dans les deux cas, une augmentation des sulfates et des phénol-
sulfates.
lY. — Gonolusions.
I. — L'électrolyse de Thyposulfite de soude nous a donné de bons
résultats thérapeutiques dans des affections rhumatismales subaiguës
et, entre autres, dans certains cas que l'électrolyse du salicylate de
soude n'avait pas améliorés.
Le premier eflet de ces applications est une atténuation rapide des
phénomènes douloureux. La résorption des empâtements péri-articu-
laires est activée; l'état général des malades s'améliore vite.
II. •— La galvanisation à l'hyposulfîte de soude a une action tro-
phique locale très marquée et cette thérapeutique est appelée à être
efRcace dans certaines affections cutanées.
III. — Après chaque séance d'électrolyse, suivant la technique
indiquée, l'excrétion urinaire du soufre est considérablement aug-
mentée surtout pendant les trois premières heures; elle n'est pas
terminée six heures après la séance. Cette augmentation porte princi-
palement sur les sulfates et les phcnolsulfates, quelle que soit la
polarité de l'électrode imbibée d'hyposulfite de soude.
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^!
ECRAN STEKEORÀDIOSCOPE
Par M. B. BSTANAVB,
Docteur es sciences.
Pour obtenir la sensation du relief au moyen d'images deux condi-
tions sont nécessaires:
r Observer binoculairement deux épreuves répondant à deux pers-
pectives d'un objet;
2* Observer ces épreuves au même endroit, de telle façon que celle
qui est destinée à l'œil droit soit vue seulement par l'œil droit à
l'exclusion de son congénère, de même pour l'image destinée h l'œil
gauche.
Si ces conditions sont réalisées le relief apparaît.
D'après cela, j'ai imaginé un écran spécial de projection, sur lequel
on projette deux images stéréoscopiques, de façon à mettre en
coïncidence les points les plus éloignés, la ligne d'horizon par
exemple. Les images des points plus rapprochés ne se superposent
pas et présentent un écart horizontal, connu sous le nom, donné par
Helmholtz, de parallaxe stéréoscopique. Cet écartement est d'autant
plus prononcé que les objets qu'il représente sont plus voisins de
l'observateur.
En regardant par transparence sur cet écran, à une distance conve-
nable, chaque œil perçoit l'une des images à l'exclusion de Tautre et
le relief apparaît.
Grâce à cet écran, il n'est besoin d*aucun instrument à interposer
devant les yeux, et c'est d*une grande facilité dans l'observation.
Écran stéréoscope. — Dans ses parties essentielles, l'écran spécial
destiné à recevoir les images réelles se compose de deux réseaux
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ÉCRAN STÉRÉORADIOSCOPE. 4 29
lignés à lignes parallèles RR et R'R' {fig, i) séparés par une glace
dépolie EE'.
Si Ton dispose deux sources lumineuses punctiformes S, S, à la dis-
tance pupillaire et qu'au voisinage de l'écran spécial, on place un
objet délié, par exemple une spirale en fil de fer, chacune des sources
S|, S, donnera sur la glace dépolie EE' des ombres lignées^ les unes
notées a, a, a. . . données par la source S, alternées avec les lignes-
ombres I, I, I, I. . . données par la source S^.
FiG. l(').
En regardant par transparence en vision binoculaire, les yeux 0,,
O, perçoivent une image-ombre unique avec son relief, car l'œil O, ne
perçoit que les lignes-ombres a, a, a. .., tandis que l'œil 0^ perçoit
seulement les lignes-ombres i, i, i . . .
La séparation des ombres stéréoscopiques est parfaite et le relief
apparaît. Grâce à la fmesse des traits des réseaux utilisés, les lignes
ombres sont sulTisamment voisines pour que les images représentées
par ces ombres incomplètes paraissent continues.
(') Figure tirée de roiivrage du D' Paul Vaudet, Technique de radiothérapie et de
radioscopie, •?* odilion, 1908. Ouvrage récompensé par rAcadémic de médecine, Paris.
Leclerc, édileur.
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43o ARCHIVES d'iSlectrigité ii£digalb.
Dans le dessin schématique représenté par la figure i, les propor-
tions ne sont nullement gardées. Si les points 0^ 0, d'observation
sont symétriques des sources Sj, S,, par rapport à l'écran, l'ombre en
relief sera identique en grandeur à l'objet, mais symétrique par
rapport à l'écran. Si les points d'observation 0| 0, sont plus près ou
plus loin de l'écran que ne le sont les sources S^ S,, on aura une
ombre symétrique de l'objet, mais dont le relief sera atténué ou
exagéré; mais dans tous les cas la position relative des différents
plans sera respectée.
Si Ton projetait sur l'écran deux images stéréoscopiques, au lieu
des deux ombres stéréoscopiques, on percevrait encore par transpa-
rence une image unique pourvue de relief. Cet écran est donc en
quelque sorte un véritable stéréoscope. Cette ombre unique que l'on
perçoit en relief peut même s'extérioriser, venir en avant de l'écran et
permettre d'eflectuer des mesures, comme l'a indiqué le D' Guilloz,
de Nancy, dans un rapport sur la stéréoscopie et la stéréométrie
radiographique et radioscopique lu au Congrès de Milan (1906).
L'écran stéréoscope réalise si bien la synthèse des ombres stéréos-
copiques, qu'on peut pratiquer derrière l'écran, avec dextérité, toute
une série d'opérations : enfiler des anneaux métalliques diversement
orientés et situés, etc..
ÉCRAN STÉBÉoRADioscoPE. — Si l'ou remplace la glace dépolie E E'
par un écran fluorescent au platino-cyanure, le réseau R R par un
réseau métallique spécial pour rayons Rôntgen ; le réseau R' R' étant
toujours sur verre et de même caractère que le précédent, on aura
réalisé l'écran stéréoradioscope. Si, à la place des deux sources lumi-
neuses S^ S,, on prend deux ampoules radiographiques, en plaçant
entre l'écran et les sources assez près de l'écran un corps ayant des
parties transparentes et opaques aux rayons X, on percevra par trans-
parence sur l'écran en vision binoculaire 0, 0, une ombre unique
pourvue de relief.
Si l'expérience réussit parfaitement avec deux sources lumineuses
et récran stéréoscope tel qu'il a été d'abord décrit, il n'en va pas sans
quelque difficulté dès qu'il s'agit de remplacer ces sources par des
ampoules, la glace dépolie, par l'écran au platino-cyanure, et le premier
réseau, par un réseau métallique. On s'aperçoit rapidement que la
luminosité de l'écran laisse alors beaucoup à désirer, et que l'on
devine les ombres plutôt qu'on ne les perçoit. Mais le principe est
posé, et dès que l'on pourra augmenter la luminosité des écrans ou
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ÉCRAN STÉRéORADIOSGOPB. /l3l
des ampoules, la question sera pratiquement résolue comme elle Test
déjà pour des ombres données par des sources lumineuses ordinaires.
Cet écran spécial remplacera, dans la bonnette à observation, l'écran
au platino-cyanure. Au lieu de se servir de deux sources S^, S„ de
rayons X, on peut, comme l'a indiqué M. Guilloz et en partie réalisé
M. GaifTe, se servir d'une seule ampoule qu'on fait basculer de façon
à prendre les positions Sj et S,. On a ainsi une sorte d'appareil à
éclipses.
Disons un mot de la manière de constituer le réseau ligné, métal-
lique. M. Guilloz le constituait, dans une première série d'essais, en
enroulant sur une mince planchette de bois et côte à côte, un fil de
cuivre isolé (conducteur électrique). Le diamètre total du fil était un
peu inférieur au double du diamètre du fil métallique. Le cadre étant
ainsi bien recouvert, les fils sont fixés sur les bords et l'on coupe ceux
qui recouvrent Tune des faces.
On constitue ainsi un réseau pour rayons X dans lesquels les vides
sont représentés par l'isolant, et les traits opaques par les fils métal-
liques. Le réseau R' R' qui sert à observer les ombres lignées de
l'écran est le positif d'une radiographie du réseau précédent faite à
grande distance. Les fils utilisés dans ces essais avaient o°"°3o de
diamètre, l'interstice était de o""25, dans ce cas la distance de
récran au réseau est d'environ i""8o pour une distance d'obser-
vation de 4o centimètres.
Nous «goûterons, en terminant, que la radioscopie 4vec l'écran
stéréoradioscope sera la plus commode et se généralisera vite dès
qu'on aura des écrans ou des ampoules plus lumineuses, et qu'on
saura obtenir des réseaux métalliques bien réguliers, ce qui représente
des difficultés dont on ne se rend compte que quand on l'a essayé,
mais qui ne paraissent pas insurmontables.
De récentes études, poursuivies en collaboration avec la maison
G. GaifTe, m'ont conduit à établir des réseaux métalliques réguliers
de format i8/a4- Ce format parait suffisant pour les observations
courantes.
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PRESENTATION D'UN APPAREIL PORTATIF
(de la maison gaifpb)
DONNANT UNE CONTRACTION PROGRESSIVE (')
Par les D^" DBIiHBRM et liAÇUBRRIâRB.
L'un de nous a présente (3) Tannée dernière le grand appareil à
chariot mobile de la maison GaifTe, marchant sur courant sinusoïdal.
Cet appareil formait, par la facilité de réglage des difTérents facteurs
(temps de repos, temps de contraction, vitesse du mouvement, gra-
duation de rintensité) aussi bien que par sa robustesse, la réalisation
parfaite des appareils à courants régulièrement croissant et décroissant,
dont les premiers modèles furent le rhéostat ondulant de Bergonié et
l'appareil faradique à balancier de Trucliot.
Nous n'insisterons pas sur l'utilité de ces appareils qui donnent, au
lieu des secousses brusques obtenues par les chocs électriques, des
contractions s'accroissant progressivement, décroissant progressive-
ment, séparées par des temps de repos et se rapprochant par conséquent
d'une façon tout à fail satisfaisante de la contraction physiologique
Nous n'insisterons pas non plus sur le fonctionnement parfait du
grand appareil décrit l'année dernière sur le dur service qu'il nous
fournit sans défaillance à la clinique Apostoli-Laquerrière, ni sur les
excellents résultats que nous avons retirés de son emploi.
Mais cet appareil, s'il est un meuble de cabinet absolument recom-
mandable, a l'inconvénient de ne pouvoir être transporté chez le
malade, ce qui limite son usage aux clients qui peuvent venir chez
le médecin.
Nous avons donc étudiés divers dispositifs permettant d'obtenir,
(*) Communication au Conférés de l'A. F. A. S., Reims, 1907.
(') Communicalion au Conjures de TA. F. A. S., Lyon, 1906.
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PRESENTATION D UN APPAREIL PORTATIF.
433
avec un appareil transporlable, des excitations exactement ondulées ;
mais M. Gaiffe, après avoir fait l'examen des systèmes que nous lui
proposions, nous a livré l'excellent petit appareil que nous vous
présentons et dont voici le principe :
Si dans un appareil magnéto on fait varier périodiquement la
quantité de flux traversant Tinduit, on obtiendra un courant dont la
différence de potentiel variera d'une manière identique.
A,GAlFrEAFAniS
Fia. 1.
Schéma de rappareil.
Pour obtenir refl*et qui nous intéresse, il suffira de faire varier
périodiquement ce flux magnétique entre zéro et un maximum réglable
à volonté.
A cet effet, Taimant, que l'on voit en A A sur la figure i, est susceptible
de tourner autour d'un axe vertical S, vis-à-vis des pièces polaires N N.
Dans la position figurée tout le flux magnétique traverse l'induit,
mais si l'on fait tourner l'aimant de go" le flux se ferme en entier par
chacune des pièces polaires sans traverser l'induit.
Pour toute position intermédiaire, le flux se divise en deux parties
dont l'une seulement traverse l'induit. Le problème consiste donc à
donner automatiquement à l'aimant un mouvement alternatif dont
l'amplitude puisse être réglée à volonté.
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434
ARCHIVES d'eLEGTRIGIt£ MÉDICALE.
Ce résultat est obtenu par le dispositif mécanique suivant :
L'arbre général de commande, aboutissant à la manivelle M, entraîne,
par une vis sans fin V, un plateau I; ce plateau est relié par une bielle
à une coulisse T L et lui communique un mouvement d'oscillation
autour du centre L. La coalisse, à son tour, transmet son mouvement
à Taxe S de l'aimant par une bielle K R et une manivelle. Par consé-
quent, selon la position occupée par le point K dans la coulisse T L,
l'arbre S aura un angle d'oscillation difTérent.
Si le point K est ramené en L, l'axe S n'aura pas de déplacement ; s'il
est en T, il aura son déplacement maximum réglé à 90* d'amplitude.
Fio. a.
Emploi de Tappareil.
(ÉloctromécaDothérapie des fléchisseurs des doigts sans résistance,)
Le point K est maintenu dans une position fixe le long de la coulisse TL
par le levier Y.
En déplaçant ce levier à la main, on règle l'amplitude d'oscillation
de l'aimant, par suite la valeur du maximum de chaque contraction.
On voit que ce réglage peut être effectué pendant la marche de
l'appareil, de telle sorte que l'on peut commencer par un déplacement
très faible de l'aimant et le faire croître ensuite jusqu'à ce que l'on
obtienne l'effet désiré.
Enfin, cet appareil peut être également employé comme une magnéto
ordinaire en plaçant le levier Y dans la position où l'aimant reste
immobile et en graduant lentement le courant par le déplacement de
l'aimant pendant qu'on tourne la manivelle à la main d'une manière
aussi constante que possible.
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PRÉSENTATION d'uN APPAREIL PORTATIF
435
Cet appareil donne parfaitement ce qu'on lui demande, une con-
traction lente progressivement croissante, d'intensité facilement gra-
duable, et nous sommes tout à fait satisfaits de la commodité de son
emploi.
D'autre part, en ce qui concerne les résultats thérapeutiques, nous
pouvons dire, d'après une expérience de quelques mois, ceux qu'il pro-
cure sont en tous points excellents. L'un d'entre nous a eu à soigner
toute une famille, victime d'un accident ayant déterminé des troubles
graves. Avec la faradisation d'un appareil ordinaire, l'amélioration
marchait lentement; chez tous les malades, cette [amélioration s'ac-
IJffiJB
fS&
HHk
IP^^^H
^K^PJP
IBB^^H
)m^P^^
^■IHII^^PI
FiG. 3.
Emploi de Tappareil.
(Électromécanothérapie des fléchisseurs des doigts avec résistance manuelle,)
centua très rapidement à partir du jour où Ton employa ce nouvel
appareil.
Enfin, grâce à la progression parfaite de la contraction, il se prête
parfaitement à l'électromécanothérapie sur résistances (').
Il est facile, d'ailleurs, avec une corde, quelques poulies et des
poids, d'installer chez le malade un dispositif de résistance de fortune.
En somme, cet appareil, dont le poids est minime et auquel il ne
manque plus qu'une boîte, qui sera bientôt construite, nous paraît
l'appareil portatif idéal pour l'application de la gymnastique mus-
culaire électrique dans presque toutes les atrophies musculaires
sans R. D.
(') Laql'brrière, Notes préliminaires sur rélectromécanothérapie (Bulletin de la
Société française d* électrothérapie, numéros de juin et suivants, 1907).
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L'INSTITUT PHOTOTHÉRAPIQUE
DE FLORENCE
L'Institut florentin est dû à l'initiative du Prof. Pellizzari qui,
directeur de la clinique dermosyphiligraphique à l'Institut des Études
supérieures, voulut l'adjoindre à cette clinique. Par sa persévérance,
et grâce aux nombreuses relations qu'il compte dans la ville, il parvint
àforganiser avec succès une souscription qui, en l'espace de deux
années, atteignit à peu près le chiffre de 75,000 francs.
Outre les particuliers, y avaient contribué généreusement : Sa
Majesté le roi d'Italie, les princes de la Maison royale, la municipalité
et la province de Florence, l'Administration des hôpitaux, la Caisse
d'épargne locale, etc.
Bien que cette somme recueillie fût très modeste, elle permit,
grâce à une judicieuse administration, de fonder un Institut qui, s'il
n'est pas grandiose, est du moins absolument complet et peut être
cité comme modèle.
Deux rapports imprimés et publiés, ayant trait aux exercices 1905
et 1906 ont déjà fait connaître la grande importance acquise par cet
Institut de modeste origine. Il fonctionne sans le concours de l'État,
car un bon administrateur, un homme compétent, préside attentive-
ment à sa direction. Il est inutile de dire quelles ont été les nouvelles
découvertes de la photoradiothérapie. Tout en se procurant sans cesse
des appareils nouveaux, il a pu économiser un petit capital de réserve
pour la tenue en état de son matériel.
L'Institut photo thérapique comprend trois étages :
Au rez-de-chaussée, on trouve d'abord deux petites pièces, l'une
pour la Direction, l'autre pour l'Administration; ensuite, les locaux
spécialement destinés au traitement.
1° Une grande salle de onze mètres sur huit, recevant la lumière
de quatre vastes portes-fenêtres, munie de deux doubles toilettes
automatiques en marbre et contenant deux appareils originaux
Finsen de quatre tubes chacun. Ces deux appareils sont les dons, l'un
du comte Giovannangelo Bastogi, l'autre du Comité florentin de la
lutte contre la tuberculose.
2° Une pièce plus petite où sont placés :
Un appareil Finsen Reyn, fourni, comme les deux grands appareils
Finsen, par la maison lui Warberg, de Copenhague, et donné par
S. A. R. la duchesse d'Aoste, et affecté particulièrement au traitement
des malades qui désirent faire leurs applications isolément.
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l'institut PHOTOTHÉRAPIOUE de FLORENCE.
437
Une lampe Kromayer à vapeur de mercure avec lentilles de quartz
et refroidissement à circulation continue, don de S. E. la princesse
Maria Golonna.
30 Une première chambre pour la rontgenthérapie, plus spéciale-
ment affectée au traitement des malades de la clientèle privée. L'ap-
pareil Rôntgen dont elle est pourvue est dû à la munificence de M™e Ma-
ria Budini Gattaï et sort des ateliers de la maison Siemens et Halske,
de Berlin. Pour Tapplication de la radiothérapie, on se sert soit du
limitateur Schônberg, soit du Umitateur Drault où, lorsqu'il y a lieu
de se servir des tubes sans utiliser de limitateur, le personnel est pro-
FlG. I.
Cirandc salle FIdscd.
tégé par une sorte de paravent en triptyque revêtu de plaques de
plomb du côté de sa face interne et percé d'une fenêtre que ferme une
vitre au plomb permettant ainsi de surveiller sans inconvénient l'ap-
pareil et le malade en traitement.
40 Une seconde chambre pour la rontgenthérapie, plus particu-
lièrement affectée au service des malades hospitalisés, aux traitements
gratuits et aux épilations rôntgenthérapiques dans les diverses affec-
tions tricophytiques et faveuses du cuir chevelu et de la barbe.
L'appareil Rôntgen dont on se sert dans cette salle a été fourni
par la maison Siemens et Halske, et possède pour l'émission des rayons
les mêmes systèmes de protection et de limitation que ceux indiqués
pour le précédent.
Pour mesurer et doser la pénétration et la quantité de rayons émis
par les tubes Rôntgen, on fait usage du radiomètre de Benoist, des
radiochromomètres de Sabouraud et Noire et de Bordier, du milUam-
pèremètre de Gaiffe placé dans le circuit.
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438
ARCHIVES d'électricité M^DIGALB.
50 Une salle pour la visite et le traitement des malades qui vien-
nent à r Institut et où se trouvent, en outre des pansements asep-
tiques, les préparations chimiques et les solutions préparées.
Un appareil Lortet-Genoud, modification de Tappareil Finsen.
Un dispositif pour Télectrolyse, la galvanopuncture et la galvano-
caustique.
Une lampe Uviol à vapeur de mercure, et enfin des appareils de
galvanisation et de faradisation pour les recherches d'électrodiagnostic.
6° Trois salles d'attente, un vestiaire et une chambre de repos pour
les infirmières, et enfin un corridor qui conduit à la salle Finsen el
\
Fio. a.
Salle Fiosen-Reyn.
OÙ est placée une vaste armoire pour les vêtements et le linge des
malades en traitement complètent les locaux du rez-de-chaussée.
Dans un coin, à Técart, on trouve en outre le cadre de distribution
de l'énergie électrique pour tous les appareils et un transformateur
de tension, don du chevalier Budini Gattai, et au moyen duquel on
peut réduire de 150 à 80 volts le courant fourni par le secteur urbain.
Un escalier large et commode donne accès aux étages supérieurs.
Au premier, se trouvent la lingerie de l'Institut et la salle d'opé-
ration, avec d'autres appareils pour la galvanocaustique, l'appareil
à air surchauffé de HoUander et celui modifié de Lang. A cet étage
existe un corridor de communication avec les salles cliniques où sont
les malades internes de l'hôpital.
Au deuxième étage se trouvent :
l^ Une salle à parois, vitres et ustensiles complètement rouges,
affectée à la photochromothérapie. Les réflecteurs, construits par la
maison Sanitas» de Berlin, sont pourvus, en plus des ballons d'usage
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L*INSTITUT t>MOTOTHÉRAPIQUE 1>B FLOHENGE.
439
contenant les solutions de diverses couleurs (rouge, jaune, bleu), selon
les cas, de lentilles à circulation continue afin d'obtenir le refroi-.
dissement absolu des rayons.
2° Une autre salle pour la photochromothérapie, mais à parois
blanches, dotée de réflecteurs en tous points semblables à ceux ci-
dessus indiqués.
30 Une salle pour les appareils de haute fréquence, selon le dispositif
de d'Arsonval, dans ses diverses méthodes d*autoconduction, de
condensation et d'application unipolaire.
Un résonateur d'Oudin, une bobine de Tesla, à immersion dans
PiG. 3.
Première salle Rôntgen.
l'huile de vaseline, et une série complète d'électrodes diverses pour les
effluves, pour les badigeonnages, pour les étincelles caustiques selon
les modèles de d'Arsonval, d'Oudin, de Mac-Intyre, de Lustgarten
modifiés par l'Institut, complètent cet agencement, fourni par la
maison G. Campostano, de Milan.
40 Un vaste hall vitré pour la photographie avec, de chaque côté,
deux espaces découverts formant terrasse orientés de façon à pouvoir
être utilisés avec le plus de commodité possible pour les applications
solaires directes par le système initial de Finsen. L'appareil photo-
graphique instantané et à pose avec objectif Taylor Hobsn est un
don du comte Giovannangelo Bastogi.
50 Un cabinet pour développer et une salle d'attente spacieuse et
aérée complètent les locaux du second étage.
L'Institut possède en outre trois W.-G. agencés d'après les systèmes
les plus modernes et les plus hygiéniques, et diverses annexes pour
la mise en réserve. Il est chaufTé du haut en bas par un thermo-siphon
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44o ARCHIVES d'Électricité médicale.
Kôrting et naturellement éclairé à l'électricité. Outre? les «appareils
précédemment signalés, T Institut photothérapique possède, grâce à
la générosité de Miss Giorgiana Blunt, une certaine quantité de
bromure de radium pur avec lequel on a entrepris et mené à bien des
applications thérapeutiques assez nombreuses et déjà très concluantes.
La proximité de l'Institut et de la Clinique dermosy philographique
avec l'hôpital pour les maladies de la peau lui permet de profiter
de tous les moyens scientifiques qu'offre la Ghnique, et aussi de pou-
voir hospitaliser les malades les plus gravement atteints qui recourent
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FiG. 4.
Salle pour la photochromothérapie.
à son traitement, toutes les nécessités de la cure étant proches et
n'occasionnant aucun dérangement.
Le personnel sanitaire de l'Institut photothérapique est composé
du Prof. Pellizzari, titulaire de la cHnique dermosyphilographique,
son fondateur et directeur, du D' Mazzoni, chargé de la gestion admi-
nistrative, précédemment assistant de la Clinique dermosyphilogra-
phique, du D*" Prunaj, deuxième médecin, auparavant spécialiste
d'électrothérapie à Florence.
Tous les autres assistants de la Clinique dermosyphilographique
qui suivent en outre les traitements, particuHèrement ceux ayant
comme sujets les malades internes à la clinique, s'occupent des recher-
ches scientifiques. Quant au personnel subalterne, il se compose
d'une chef-assistante infirmière et de huit à dix assistantes infirmières,
selon les besoins, d'un gardien préposé aussi au service photogra-
phique, d'un homme de peine pour les gros travaux et d'un portier.
Dans la construction et l'aménagement, dus à l'intelligente direc-
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L INSTITUT PHOTOTHERAPIQUB 1>E FLORENCE.
txki
lion de Tingénieur Ugo Giovannozzi, on a; su allier à l'observation
la plus stricte de toutes les règles de Thygiène toutes les idées modernes
d'élégance et d'agrément. Tout y est clair, aéré, luisant. Chaque
chambre se trouve pourvue de lavabos de marbre, toutes sont pavées
de carreaux en ciment lavables à grande eau et les murs en sont
jusqu'à une certaine hauteur, revêtus de stuc vernissé, ce qui rend
possible le lavage à plein jet. Les hts qui servent aux applications
sont mobiles, de couleur blanche et vernis au feu; il en est de même
des bancs, escabeaux et autres sièges, ainsi que des boîtes contenant
FiG. 5.
Salle de visite.
le matériel nécessaire au traitement; le tout est soit en métal, soit
métal et verre, afin que la stérilisation puisse en être complète.
L'admission des malades aux cures gratuites ou semi-gratuites se
fait aux consultations journalières qui ont lieu à la Clinique dermo-
syphilographique; celles des malades grands payants est faite par le
directeur même de l'Institut ou par ses aides.
L'Institut photothérapique de Florence rend compte chaque
année de son mouvement clinique et financier au moyen d'une publi-
cation éditée par les soins du Royal Institut des Études supérieures
de Florence. Cette publication donne les statistiques, les commente,
met en lumière les cas les plus importants observés pendant l'année,
fait connaître les méthodes suivies, et, en appendice, relate les résumés
des principaux travaux scientifiques ayant trait à la finsenthérapie
et à la rôntgenthérapie, travaux dus au personnel de la CUnique
dermosyphilographique et de T Institut, qui possède une petite biblio-
thèque contenant les ouvrages les plus en vue, ainsi que les périodiques
4RGB1V. D'éLBcm. MÉD. — igo8. 33
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442
ARCHIVES d'Électricité médicale.
italiens et étrangers s'occupant de fînsenthérapie, de rôntgenthérapie,
d'éiectrothérapie en général, etc.
Dans le cours de Tannée 1905, qui fut son premier exercice complet,
l'Institut photothérapique de Florence a eu en traitement 376 ma-
lades, avec un total de 8,325 applications diverses (Finsen, Finsen-
Reyn, Finsen-Lortet, lampe Uviol, haute fréquence, Rôntgen, etc.).
Pendant l'année 1906, la seconde de son exercice, il a eu en trai-
tement 488 malades, avec un total de 11,975 applications. Le nombre
des malades traités est considérable grâce à la modicité relative des
FiG. 6.
Salle pour la haute fréquence.
tarifs comparés à ceux des autres pays et aux facilités de traitement
qu'ont presque tous les malades soit gratuits, soit payants.
L'Institut a pu parvenir à ce résultat grâce aux offrandes dont il
a bénéficié particulièrement depuis sa fondation et qui ont servi au
fur et à mesure non seulement à le doter d'appareils nouveaux, mais
encore à constituer un petit fonds de réserve qui permet d'entretenir
le matériel en bon état. Les dépenses comme personnel sont à peu près
réduites au minimum, vu que le personnel de la Clinique effectue
presque gratuitement les travaux d'études.
Les frais de publication sont assumés par l'Institut des Études
supérieures.
D'autre part, grâce à ce que rapportent les applications aux malades
payants, les subventions accordées jusqu'à présent par le Conseil
provincial et la Caisse d'épargne, les offrandes privées au bénéfice
des malades pauvres, on a pu prélever suffisamment pour réduire
dans la mesure du possible les tarifs des applications qualifiées semi-
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l'institut PHOTOTHÉRAPIQUE de FLORENCE. 443
gratuites, et cela jusqu'à presque compensation des dépenses. Les
applications tout à fait gratuites faites aux indigents de la Clinique
et les traitements donnés en visite aux malheureux de la ville peuvent
être faits grâce aux subventions qu'accordent à l'Institut la commune
de Florence et l'Administration des hôpitaux.
Lorsqu'on a visité l'Institut, on a pu se rendre compte de la façon
dont chaque cas y est étudié sur toutes ses manifestations morbides,
rien n'échappant non plus des divers traitements accessoires. Quand
on a, de visu, pu constater, non seulement par la remarquable collec-
tion des cas cliniques photographiés, mais encore par l'observation
directe d'un nombre convenable de malades, le mouvement scienti-
fique de r Institut, on se rend facilement compte du progrès qu'on a
en si peu de temps, pu et su obtenir. Son plus grand mérite est de
n'avoir pas voulu se cantonner dans telle ou telle méthode de trai-
tement, mais d'avoir voulu profiter à la fois d'une façon judicieuse
de toutes les méthodes, étudiant pour chaque cas celle qui est la plus
favorable et qui agit le plus efficacement, les associant souvent par
économie de temps et de dépense (i).
(') C'est un modèle d*l asti tut que celui de Florence ot c'est un exemple à suivre
que celui du Prof. Pellizzari! Voilà pourquoi j*ai tenu à donner ici, de cet Institut,
une description aussi complète que possible. C'était utile par ce temps de création
hâtive d'Instituts consacrés à la Tliérapie physique et à i'ËIectricité médicale. De
plus, cela m'était agréable, car je suis reconnaissant du très aimable et très cordial
accueil que fy ai reçu. Dans l'Enseignement International qui se développe et se
fait tout entier par l'exemple et par la comparaison, celui que l'on retire de la visite
de l'Institut du Prof. PeUizzari, à Florence, est parmi les plus fructueux.
Prof. J. BeRGOifié.
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iniiiiiuHiiiuimMiuntraiMMiWMiMHiMuimHiMimMMiMMMiiMimiMniuiiiuHuniiniMiiniim
REVUE DE LA PRESSE
applications directes de r Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
A. ZIMMERN et S. TURGHINI. — Effets thermiques des courants de
haute fréquence sur l'organisme.
Au mois d'octobre 1907, MM. Bergonié, A. Broca et Ferrie ont
fait part à TAcadémie des résultats négatifs auxquels les avaient
conduits leurs recherches sur les variations de la tension artérielle
chez Thomme et chez l'animal, avec un générateur de haute fréquence
extrêmement puissant. Ces auteurs s'étant limités à l'expérimentation
avec le dispositif d'autoconduction, nous avons voulu, à leur suite,
nous assurer que leurs conclusions pouvaient être valablement éten-
dues aux dispositifs : lit condensateur et application directe.
Nous avons opéré à cet effet chez le chien et chez l'homme.
Chez le chien nous avons eu recours à l'enregistrement direct de
la pression artérielle avec le manomètre de François-Franck, et dans
aucune de nos expériences nous n'avons pu déceler la moindre dimi-
nution de la valeur moyenne de la pression artérielle. Chez l'homme,
les mesures faites avec le sphygmomanomètre de Potain nous ont
quelquefois montré des abaissements, mais toujours peu marqués
(1 centimètre à 2 centimètres de mercure), tout au plus, par consé-
quent, un peu supérieurs aux limites des erreurs d'expérience.
Au cours de ces recherches, notamment à la suite d'une expérience
faite après injection d'adrénaline, dans le but d'élever artificiellement
la tension artérielle, nous avons été amenés à prendre la température
rectale de nos animaux en expérience, et les modifications que nous
avons pu constater, rapprochées des élévations de température que
nous avions déjà observées cliniquement après application de la
haute fréquence,' nous ont.'permis d'élucider l'un des modes d'action
de ces courants.
Quand on soumet un chien normal aux courants de haute fréquence
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REVUE DE LA PRESSE. 445
appliqués directement ou sous forme de lit condensateur, on note
toujours, quand rintensité est suffisante (300 milliampères environ),
une élévation de la température rectale de l'animal qui, au bout de
vingt minutes, peut atteindre 3/10 à 4/10 de degré. Après le passage
du courant, la température reste stationnaire, ou décroît légèrement,
comme cela se produit chez tous' les animaux immobilisés sur une
table d'opération. La cause de cette élévation de température est
indiscutablement l'effet Joule du courant électrique, effet Joule très
considérable, en raison des hautes intensités que permettent de débiter
ces courants.
Fait remarquable : chez le chien, on voit, peu après le commen-
cement de l'application, la fréquence des mouvements respiratoires
passer rapidement de 10 respirations à la minute à 24, 30, 50. Il
semble que le chien tend à lutter contre l'apport de chaleur par son
moyen de régulation habituel : la polypnée.
L'homme se comporte vis-à-vis des courants de haute fréquence
sensiblement de la même manière. En effet, ainsi que l'a montré
M. Wertheim-Salomonson, et ainsi que nous l'avons pu vérifier, la
température rectale s'élève de 1/10 ou de 2/10 de degré pendant le
passage du courant (intensité efficace aux environs de 500 milliam-
pères). De plus, les modifications habituelles du pouls volumétrique
indiquent que l'organisme met en jeu son moyen de défense usuel
contre les élévations de température modérées : la vaso-dilatation
périphérique. Jamais on n'obtient la sudation, réaction de défense
de l'organisme contre les accroissements de température supérieurs
à ceux que permet d'atteindre l'effet Joule des courants de haute
fréquence aux intensités tolérables pour l'homme.
On sait que, chez les chiens chloralisés, la température décroît
régulièrement, en raison du trouble apporté par cette substance au
mécanisme de la régulation thermique. Or, l'application de la haute
fréquence chez un chien chloralisé toutefois ne se défend pas contre
l'apport de chaleur par la polypnée : la fréquence des inspirations
ne s'élève guère à plus de 30 pour 100. La raison doit, semble-t-il,
en être recherchée dans l'impuissance relative à laquelle, du fait de
l'intoxication chloralicïue, se trouvent réduits les centres thermo-
régulateurs. Si, par l'application de la haute fréquence chez les chiens
chloralisés, la température ne s'élève pas davantage, cela tient sans
doute à ce que ces centres, impuissants à provoquer la polypnée,
conservent le pouvoir de modérer l'intensité des combustions internes.
Il en est de même des artério-scléreux, chez lesquels l'état du sys-
tème circulatoire entrave la défense par vaso-dilatation périphérique,
et que l'apport de chaleur par les courants de haute fréquence conduit
peut-être aussi à modérer leurs combustions cellulaires.
Ces expériences, faites simultanément sur l'animal et l'homme, nous
permettent de poser les conclusions suivantes :
1° L'animal et l'homme réagissent contre l'effet Joule des courants
de haute fréquence de la même manière que contre tout apport de
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Mi6 ARCHIVES D'éLECTRIGiré MéDIGALE.
chaleur rapide. Le chien tend à se défendre par polypnée, l'homme par
vaso-dilatation périphérique.
2° Quand le système nerveux est impuissant à mettre en jeu ses
moyens de régulation habituelle, il est probable que la défense contre
rapport de chaleur se fait par une diminution de l'intensité de la
thermogénèse.
3° Au point de vue pratique, la haute fréquence, par Teffet Joule
qu'elle développe, constitue un procédé particulier de thermothé-
rapie, moins brutal que les moyens de thermothérapie externes en
usage (bains chauds, bains de lumière, de soleil, etc.) et en différant
surtout en ce qu'elle n'occasionne aucune dépense sensible pour
l'organisme.
Secondairement, la mise en jeu du moyen de régulation « vaso-
dilatation périphérique »» paraît en indiquer l'emploi dans quelques
troubles circulatoires : spasmes vasculaires périphériques, congestions
viscérales, la cryesthésie des brightiques et des artério-scléreux, etc.
— (C. R, de r Académie des scienceSy séance du 11 mai 1908.)
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BIBLIOGRAPHIE
D' GRASHEY. — Atlas de Radiographie de Phomme normal.
Édition française, par MM. A. Béclère, médecin de Thôpital Saint- Antoine;
A. Jaugeas, chef du laboratoire de radiologie, i vol. in-4°, avec 97 planches
Cartonné : ao fr. — J.-B. Baillière et Fils, rue Hautefeuille, 19, Paris.
Des erreurs de diagnostic, dont quelques-unes accompagnées de graves
conséquences, ont engagé les médecins radiologistes à poursuivre de plus
en plus dans le détail Tétude des images radiologiques normales et à se
procurer ainsi une base exacte pour l'exploration radiologique des régions
malades. Celui qui s*adonne à la radiologie médicale doit se former une
collection d*images provenant d*organes indubitablement sains, il doit
étudier et interpréter anatomiquement avec le plus d'exactitude possible
tous les traits de ces images normales; puis, en présence de cas douteux,
dans des conditions supposées pathologiques, c'est à ces images types, aussi
parfaites que possible au point de vue technique, qu'il demandera conseil,
ce sont ces images qu'il prendra comme modèles. Plus nous possédons
d'images normales d'une région, plus nous élargissons la base de nos
jugements. Tout d'abord, nous avons besoin pour chaque partie du corps
de radiographies prises en diverses directions. Un faible déplacement de
l'ampoule* une légère rotation de l'objet suffisent pour produire d'impor-
tantes différences dans la position respective des divers traits de l'ombre
portée, pour faire disparaître plus d'un contour et en faire naître de
nouveaux. On se voit donc contraint d'adopter certaines positions déter-
minées, reconnues adéquates au but poursuivi et de s'y tenir le plus exac-
tement possible ; c'est ainsi que les radiographies d'une même région chez
des individus différents deviennent aussi analogues que possible, et qu'on
obtient entre elles, pour une vue synoptique, toute une série de termes de
comparaison. Si la direction dans laquelle on radiographie un objet ne
concorde pas avec les conditions qui ont présidé à la projection de l'image
normale prise pour prototype, on se trouve dans la môme situation que si
l'on considère un panorama de montagnes à l'aide d'une table d'orientation,
mais sans se mettre exactement au point voulu ; il en résulte facilement de
grandes erreurs.
Mais les images d'un seul et même type de radiographie, provenant de
divers individus du même âge, montrent aussi toutes sortes de différences;
on sait combien sont grands, pour les formes du corps, les écarts indivi-
duels. Ce sont les déviations évidentes plus rares, appartenant au domaine
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^48 ARCHIVES D^éLECTRIGITé Bf^DIGALE.
des « variétés » qui méritent particulièrement une place d'honneur dans la
collection normale d*un laboratoire radiologique, car ces variétés sont ce
qu'il y a de plus propre à nous tromper quand nous cherchons sur un
radiogramme, pour expliquer les douleurs accusées par un malade, des
preuves objectives. On doit connaître ces variétés et les rechercher en toute
occasion. Toute une série de planches de cet atlas est destinée à répandre le
plus possible leur signalement.
Étant donné le terrain gagné par la radiologie dans la pratique médicale
et chirurgicale, en raison de son importance diagnostique croissante,
nombre de médecins pour qui ne luisent pas tous les jours les rayons
de Rôntgen, devront aussi se familiariser avec les images radiologiques
normales.
Les expertises médico-légales ne sont-elles pas de plus en plus appuyées
sur des radiographies, et Le public, à Tincitation de la presse quotidienne, ne
demande-t-il pas de plus en plus souvent au médecin de faire une radio-
graphie ou tout au moins de l'interpréter?
C'est au médecin inexpérimenté dans la lecture des images de Rôntgen
que cet atlas doit servir de guide. C'est à lui aussi que s'adresse l'exposé
physico-technique de l'introduction ; il contient essentiellement ce qui est
indispensable à la compréhension des planches et de leur description. Ces
planches serviront aussi à celui qui ne fait qu'occasionnellement des radio-
graphies chirurgicales, sans disposer d'une grande collection. Peut-être
môme ne seront- elles pas sans profit pour le radiologiste de profession, en
raison de l'attention toute particulière apportée à la description des variétés
et au signalement des causes d'erreur, en raison aussi de l'analyse de
certaines radiographies obtenues en des positions d'un emploi assez rare.
Pour l'enseignement, les images normales ont d'autant plus de valeur que,
dans les cliniques chirurgicales, ce sont des images pathologiques qui
circulent incessamment et, pour les étudiants inexpérimentés, le langage
de ces dernières est souvent difficilement compréhensible, si une image
normale et sa description détaillée ne leur servent point d'interprètes.
Cet atlas offre un choix d'images normales typiques que l'auteur a
obtenues en s'aidant des meilleurs procédés techniques. Ce choix a été guidé
par le souci des exigences de la pratique.
Ajoutons à cette analyse technique que la traduction des légendes, des
généralités sur les rayons de Rôntgen, sur la technique, ne pouvait trouver
de meilleurs traducteurs plus compétents et d'autorité plus indiscutable
que MM. Béclère et Jaugeas.
J. B.
L'Imprimeur-Gérant : G. Gouwouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gourouilhou, rue Guiraude, 9-11.
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16» ANNÉE. N» 240 ^5 juin 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Les bibliothèques médicales les plus complètes. — Voici, d'après
une liste dressée par le bibliothécaire de T Académie de médecine de New-
York, rénumération des quinze bibliothèques médicales les plus importantes
dans le monde entier, avec en regard le nombre des volumes qu'elles
possèdent :
Faculté de médecine de Paris . 176,000
Académie militaire de médecine de Saint-Pétersbourg 170,000
Surgeon GeneraKs Office, United States Army à Washington. . 158,791
Académie de médecine de Paris 100,000
Académie de médecine de Belgique, à Bruxelles 100,000
Académie de médecine de New-York 85,ooo
Collège of Physicians de Philadelphie 84,4a3
Royal Collège of Physicians d'Edimbourg 80,000
Royal Society of Medicine à Londres -^0,000
Kaiser Wilhelm Akademie (pour médecins militaires), à Berlin. . bô,ooo
Médical Society of the Country of Kings à Brooklyn 65,ooo
Royal Collège of Surgeons of England, à Londres 60,000
Bibliothèque médicale de Boston 57,493
Médical Collège of Bengal, à Calcutta 5o,ooo
Collège of Physicians and Surgeons, à Glasgow 5o,ooo
Association française pour l'avancement des sciences. — Congrès
de Clermonl-Ferrand (3-io août 1908).
« Monsieur et cher Confrère,
> Ayant eu l'honneur d'être désigné comme Président de la Section
d'électricité médicale du Congrès de Clermont-Ferrand, je viens vous prier
de vouloir bien participer d'une manière active à notre réunion en nous y
faisant part de vos travaux et en l'honorant de votre présence.
» Nous devons unir nos efforts pour continuer l'œuvre si vaillamment
entreprise par la XIU* section. Nous devons contribuer avec elle et grâce à
elle, a conquérir, pour la Radiologie et l'Électricité médicale, la place
qu'elles devraient occuper dans nos services hospitaliers et nos cliniques.
AUCH. D*éLECTR. MÉH. — 1908. 34
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45o AtlCHIVES D'iSLECTniClTÉ MéoiGALB.
» Le meilleur moyen d'étendre ce mouvement et de lui garder son
caractère rigoureusement scientiflque, c*est de nous grouper nombreux
sous régide de l'Association française pour ravanccment des sciences,
comme aux Congrès précédents, et d'échanger nos idées, nos observations,
nos critiques pour que, de ces discussions, notre instruction sorte plus
solide, plus élevée et plus sage.
» Veuillez donc, mon cher Confrère, nous faire l'honneur de vous compter
parmi nos adhérents, et je vous serais très obligé si vous voulez bien
m'adresser, dès que vous aurez pris une détermination à ce sujet, le titre
des communications que vous nous réservez.
«Veuillez agréer. Monsieur et cher Confrère, l'assurance de mes sentiments
bien dévoués.
Le Président de la XIII* Section,
D' F. Barjon,
Médecin des Hôpitaux.
QUESTIONS MISES A l'ORDRE DU JOUR :
L — Action des rayons de Hôngen sur les glandes génitales. — Rapporteur :
M. Regaud (Lyon).
IL — Les courants ondulés en Électrotfiérapie. — Rapporteur : M. Bokdet
(Paris).
m. — Des erreurs de la Radiographie. Moyen de les éviter. — Rapporteur :
M. NoGiER (Lyon).
IV. — Les atrophies d'origine articulaire envisagées au point de vue des
accidenis du travail. — Rapporteur : M. Mally (Glermont-Ferrand).
Nous rappelons que M. Blondin, président de la Section de physique, a
fait voter au Congrès de Reims la remise a l'ordre du jour de la question des
Instruments et méthodes de mesure des courants de haute fréquence
avec MM. Bergonié et Turpain comme rapporteurs.
(Sections de Physique et d'Électricité médicale réunies).
Prière d'adresser les lettres à M. le D' Barjon, 8i, rue de la Hépublique,
Lyon.
N. B. —MM. les auteurs sont instamment priés d'adresser un court résumé
de leurs communications au secrétariat de l'Association, 28, rue Serpente,
Paris, avant le 10 juillet. C'est à cette condition seulement qu'Usera possible,
conformément au désir du Conseil, de distribuer des exemplaires de ce
résumé aux séances des sections et de le faire paraître dans le fascicule
publié à la suite du Congrès.
Association internationale pour l'étude du cancer. — Le a 3 mai
dernier, sur l'instigation du Comité allemand pour l'étude du cancer, il s'est
constitué à Berlin une « Association internationale pour l'étude du cancer »,
à laquelle ont pris part des délégués de différents pays : Allemagne, Autriche,
Danemark, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Hongrie, Italie, Japon,
Portugal, Russie, Suède. Comme on le voit, tous les États europétnis ne
sont pas représentés et il manque notamment l'Angleterre qui, possédant
déjà un Cancer liesearch Fund, n'a pas cru devoir adhérer et n'adhérera pas.
d'après les déclarations faites par le chef du gouvernement à la Chambre des
Communes, à l'Association internationale.
Le but que poursuit cette nouvelle association est analogue à celui du
« Bureau central international pour la lutte contre la tuberculose » ; à l'instar
de celui-ci. elle tiendra des conférences internationales où Ton s'occupera
exclusivement de toutes les questions relatives au cancer.
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DES ERREURS DE LÀ RADIOGRAPHIE
MOYENS DE LES ÉVITER C)
Par le D' Th. NOGIER,
Professeur agrégé de physique à la Faculté de médecine de Lyon.
Les rayons X n'avaient pas quatre ans que plusieurs chirurgiens
commencèrent leur procès. L'ouverture du débat se fit à la Société de
chirurgie de Paris le 17 décembre 1899. MM. Tuffier et Lucas-Gham-
pionnière se montrèrent plutôt sévères pour le nouveau procédé
d'investigation. Après des débats retentissants qui durèrent plusieurs
séances, on aurait pu croire que les erreurs en radiographie avaient
été plutôt exagérées. 11 semble qu'il n'en est rien, puisque récemment
encore M. Lucas-Championnière formulait contre la radiographie un
formidable réquisitoire, à la suite duquel d'autres chirurgiens, et non
des moindres (D' Vincent, de Lyon), accusèrent ce mode d'exploration
« de tromper le médecin, de tromper le malade et de tromper la
justice » (a). Si, malgré le perfectionnement des appareils et des
méthodes on peut encore accuser les rayons X de fournir en quelque
sorte un faux sous des apparences scientifiques, il est de toute néces-
sité de serrer la question de très près pour tâcher de connaître enfin
la vérité.
Les grands griefs que l'on formule contre la radiographie peuvent,
lorsqu'il s'agit des membres, se résumer de la façon suivante :
i** La radiographie peut montrer des fractures qui n'existent pas ;
2° Elle peut faire méconnaître des fractures existantes ;
3* Elle peut ne pas montrer un cal déjà solide ;
4* Elle peut dénaturer l'aspect des os fracturés.
(*) Rapport présenté pour le Congrès de l'A. F. A. S., Glermont-Ferrand,
août 1906.
C) Revue pratique des connaissances médicales, ao février 1908.
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^§2 ARCillYBS d'^LECTRIGITIÊ BC^DIGALfi.
Dans les cas particuliers, radiographie rénale et hépatique, par
exemple, elle peut de plus :
5° Montrer des calculs qui n'existent pas ;
6° Laisser échapper des calculs.
De toutes ces erreurs, il ne faudrait pas vouloir rendre la radio-
graphie responsable. Les rayons X sont un merveilleux procédé
d'examen, et des chirurgiens de la valeur d'Ollier lui ont rendu
justice, montrant qu'ils permettaient de « prendre du tissu osseux
une figure aussi démonstrative que celle que donne une dissection
minutieuse y>. Mais le maniement des rayons est chose délicate, et les
images qu'ils donnent ne sont point toujours faciles à lire. Les erreurs
que l'on impute à la radiographie peuvent donc tenir :
A) A l'emploi défectueux de ce mode d'exploration ;
B) A l'interprétation vicieuse des résultats qu'il fournit.
Nous examinerons successivement ces deux points.
A. Emploi défectueux de l'exploration radiographique.
r La radiographie peut-elle montrer des fractures inexistantes ? Les
radiographies étant des ombres, ne doivent rien donner de plus que
Tobjet. Si un os n'est pas fracturé, le cliché ne montrera pas trace de
fracture, cela est de toute évidence. Qu'une apparence en impose
pour une fracture, le fait peut se produire, mais le cliché n'est plus
en cause. Celui-là seul qui l'a interprété mérite le reproche.
2* La radiographie peut-elle méconnaître des J raclures existantes?
Gela n'est pas douteux, mais combien rares sont ces cas. L'examen
de plusieurs centaines de clichés radiographiques ne nous a pas
encore donné d'exemples de ce fait. Par contre, les rayons ont décelé
souvent des fêlures, des fractures parcellaires, de petites esquilles
qu'aucun autre moyen ne permettait de soupçonner. 11 faut savoir
cependant que certaines fractures, celles du crâne, de la /ace, de l'arc
antérieur des côtes sont parfois extrêmement difficiles à voir. Dans
ces cas, si l'épreuve radiographique montre une fracture, le diagnostic
est signé ; si le cliché est muet, la parole doit rester au chirurgien
dont l'avis s'appuie sur l'ensemble des signes cliniques. Enfin,
quelques auteurs soutiennent encore que certaines /rac^ure^ des meta'
tarsiens (Fussgcscliwulst) des jeunes soldats en particulier, ne
seraient pas visibles. L'expérience journalière prouve le contraire,
pourvu qu'on prenne en divers sens la radiographie du membre
malade.
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DBS ERREURS DE LA RADIOGRAPHIE. ^53
3" La radiographie peut-elle ne pas montrer un cal df^jà solide? Nous
ne le croyons pas. Ce serait rejeter tout ce que Ton sait de la transpa-
rence des corps aux rayons X. Dès que Topacité du cal est égale à
celle du muscle, dès qu*il est infiltré de traces de sels calcaires, il est
visible pour des rayons de pénétration convenablement choisie. Si le
cal n'existe pas sur un très bon cliché, c'est qu'il ne s'est pas encore
formé ou que sa solidité est illusoire, puisqu'il n'est pas, à proprement
parler, constitué par du tissu osseux, par du tissu résistant. Les cals
se voient si bien, que c'est grâce à leur étude radiographique que
M. TufiBer a signalé la rareté des coaptations exactes, que M. Loison
a pu décrire les différentes variétés de cals, que M. Ollier a étudié leur
développement progressif. Quand une radiographie donne la struc-
ture des os, l'indication des masses musculaires, leurs interstices,
elle montre toujours le cal, pourvu du moins qu'il existe.
4* La radiographie peut-elle dénaturer l'aspect des os J raclures?
Nous n'hésitons pas à répondre oui. Mais dans quelles circonstances?
La radiographie peut être truquée comme la photographie, et elle
n'a la valeur d'un document que lorsqu'on connaît la moralité et la
conscience de celui qui Ta faite. Nous nous refusons à croire qu'un
radiographe-médecin puisse se ravaler jusqu'à faire à dessein un véri-
table faux. Toute radiographie doit être signée et expliquée, le
chirurgien n'a qu'à refuser toute radiographie anonyme et dépourvue
d'explications.
Mais la radiographie peut dénaturer involontairement l'aspect des
os fracturés. Rien de plus exact lorsqu'on ignore où le rayon d'inci-
dence normale frappe la plaque sensible, lorsqu'on place l'ampoule
trop près du membre à radiographier, lorsqu'on emploie des inci-
dences obliques, mal déterminées, lorsqu'on néglige de prendre
plusieurs épreuves du membre malade dans des sens différents.
M. Tuflfier a montré il y a déjà longtemps (mars 1900) que ces défor-
mations sont minimes pour une radiographie bien Jaite et qu'elles
sont de un millimètre d'écart pour un centimètre. Nos recherches
personnelles confirment entièrement ces résultats. 11 en résulte que
les données radiographiques sont d'une exactitude remarquable et
assurément supérieures de beaucoup aux mensurations que l'on
pourrait prendre à travers les parties molles.
On a accusé encore la radiographie de dénaturer la forme du cal,
de l'amplifier. Cette opinion n'est soutenable que lorsqu'on n'a pas
l'habitude d'examiner un cliché radiographique. Comme l'a fait très
justement remarquer M. Contremoulins, «si la radiographie d'une
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Â54 ARCHIVES D'éLBCTRICmS MEDICALE.
fracture montre un cal plus volumineux qu'il ne Test réellement, Tos
que ce cal intéresse est Jorcément plus volumineux. S'il y a amplifi-
cation, elle reste forcément proportionnelle. L'ensemble peut être
agrandi et non le cal seul, car les rayons X ne choisissent pas, ils se
propagent en vertu de lois physiques contre lesquelles personne ne
peut rien. » Il en résulte qu'un œil exercé pourra toujours, de la
déformation de l'os, déduire la déformation du cal.
5** La radiographie rénale ou hépatique peut-elle montrer des calculs
qui n* existent pas? L'objection est grave, on l'avouera, puisqu'elle
peut conduire à une intervention sanglante avec tous ses aléas. La
radiographie mal faite ou prise dans de mauvaises conditions (malade
non purgé, cliché mal développé, mal renforcé, mal séché) peut
présenter des taches que Ton peut confondre avec des ombres de
calculs. Il y a là faute de technique et d'interprétation à la fois. Plus
de soins et d'attention auraient suffi à éviter ce double écueil.
6** La radiographie rénale ou hépatique peut-elle laisser échapper des
calculs? Gela est certain. D'abord, lorsque le malade et son rein
seront mal immobilisés, les simples mouvements respiratoires
pourront donner une image floue où l'on ne distinguera pas le calcul.
Ensuite, lorsque les rayons seront trop pénétrants, l'ombre du calcul
pourra disparaître ; enfin, si le calcul est très petit ou très plat, il
pourra encore rester inaperçu. Ce dernier cas, malheureusement, n'a
rien à voir avec l'habileté de l'opérateur.
B. Interprétation vicieuse des résultats radiographiques.
Les erreurs sont ici plus nombreuses et moins évitables. C'est le
cas de répéter : tant vaut l'homme, tant vaut son jugement. Celui qui
examinera les radiographies le plus attentivement, dans les meilleures
conditions, et qui possédera le plus de connaissances anatomiques et
cliniques sera le moins exposé à se tromper.
11 suffit, du reste, de connaître les erreurs dlnterprélation les plus
fréquentes pour ne pas les commettre.
i" Pseudo-fractures, — On a confondu avec des fractures les carti-
lages épiphysaires des adolescents, certains interlignes articulaires
(articulations du carpe, du tarse en position latérale, acromio-clavicu-
laire, costo-vertébrales, sacro-iliaques), l'ombre d'un os sur le voisin
(extrémité de l'olécràne simulant une fracture de l'humérus dans une
radiographie de face).
a** Fractures méconnues, — Il est très difficile de méconnaître une
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DES ERREURS DE LA RADIOGRAPHIE. 455
fracture sur un très bon cliché, nous l'avons vu plus haut. Un examen
attentif de Tos traumatisé, la comparaison avec le côté sain fixeront
du reste, d'une façon absolue, à la condition qu'on sache lire une
radiographie. Certains cas, à vrai dire, peuvent être très difficiles, par
exemple lorsqu'il n'y a ni écartement des fragments, ni chevau-
chement sensible, mais justement dans ces circonstances la radio-
graphie aura les plus grandes chances d'être le seul moyen de prendre
connaissance de la lésion.
3' Méprise sur l'aspect vrai du membre. — Confondre le membre
sain avec celui du côté opposé est encore une erreur assez fréquente.
Elle tient à une mauvaise orientation du cliché au moment de
l'examen, à une mauvaise position de la plaque pendant la radio-
graphie (gélatine en dessous), ou à une notation défectueuse de la
position du membre radiographié. On peut encore se méprendre sur
la forme du trait de facture, sur sa longueur, sur sa direction^ le
nombre des fragments, des esquilles, la forme du cal.
Nous estimons qu'un technicien habile et un observateur exercé n'ont
qu'à connaître l'existence de ces erreurs possibles pour les éviter.
4* Pseudo-calculs du rein, de la vessie, du Joie. — Dans Texamen
des voies urinaires ou de la région hépatique d'assez nombreuses
erreurs se sont produites surtout il y a quelques années et lorsqu'on
a voulu étayer un diagnostic sur la radiographie seule. Comme l'a fait
remarquer récemment Kienbôck, ces erreurs sont devenues très rares
chez les radiologues exercés et soigneux. Souvent les taches claires
à contours nets que présente le négatif ne sont pas des ombres de
calculs : ce sont des taches de développement. Elles ont, du reste, des
contours plus nets et une place autre que les vraies ombres de calculs.
Des ganglions calcifiés peuvent fournir des ombres, mais leur posi-
tion, leur forme, leur faible opacité plaideront souvent contre l'idée
d'un calcul (dont l'ombre est presque toujours notablement plus
accusée que celle des apophyses trans verses). De même des scyballes
ou le contenu intestinal pourront donner des ombres que l'on pourrait
confondre avec des calculs (d'où la nécessité de purger le malade
avant l'examen). Mais ces ombres, même si elles existaient, se présen-
teraient autrement qu'un calcul rénal. Les cartilages costaux plus ou
moins ossifiés peuvent également en imposer pour un calcul rénal
lorsqu'on ne prête pas attention à leur position, à leur nombre, à leur
forme et à leur direction qui sont typiques. Enfm il ne faudra pas
confondre avec des calculs les petites mouchetures du bassin (Becken-
flecken d'Albers Schonberg), sortes de petites taches rondes et
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456
ARCHIVES d'blbgtrigitiS m£digalb.
multiples que Ton voit assez fréquemment au voisinage de Tépine de
rischion et de la branche horizontale du pubis.
Moyen d'éviter les erreurs techniques.
Sans vouloir critiquer ici aucune méthode, car toutes ont leurs
avantages entre les mains de radiographes habiles, nous indiquerons
Pneumo-compresseur localisateur & jante ainovible(').
seulement la méthode qu'une pratique déjà longue nous a monti-é
être simple et parfaite.
Le malade sera tout d'abord soumis à un examen clinique ordinaire
pour déterminer le point précis qu'il faudra radiographier. Cet examen
sera accompagné ou non de radioscopie. Gomme Ta dit très justement
le D' Bergonier, la radioscopie est souvent un moyen infidèle de diag-
(*) s. M^LUT, constructeur, Lyon.
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DES ERREURS DE LA RADIOGRAPHIE. 457
nostic des fractures, elle ne saurait dispenser de Texamen clinique ni
8*y substituer systématiquement.
La région à radiographier étant bien précisée, le malade sera installé
dans une position stable, le plus souvent dans le décubitus dorsal
(sauf pour quelques radiographies du thorax où la position assise
est indispensable). On procédera alors à V immobilisation absolue du
membre intéressant. Pour cela les procédés les plus simples seront
les meilleurs, sacs de sable incomplètement remplis, bande de toile
fendue dite bande de Robinsohn. Il vaut mieux pécher par excès de
précautions que par défaut. Pour la radiographie de précision et dans
les cas difficiles on utilisera le pneumo-compresseur localisateur à jante
amovible. Cet appareil que nous avons présenté à la Société médicale des
Hôpitaux de Lyon, le 3i mars 1908, après l'avoir longuement expéri-
menté, donne des résultats parfaits. Il se monte sur le cadre clinique
de Guilleminot-Béclère et agit d*une façon progressive et automatique.
L'ampoule sera réglée de façon à émettre les rayons moyennement
pénétrants (4 à 5 Benoist); elle sera placée sur un support robuste qui
ne pourra osciller pendant la pose (le plus pratique est le cadre de
Guilleminot-Béclère); elle sera suffisamment éloignée de la plaque
pour ne pas donner de déformation appréciable de l'objet (5o centi-
mètres au moins de Tanticathode à la plaque).
On cherchera à obtenir non pas de grands clichés, mais de petits
clichés avec le maximum de détails. On prendra alors les épreuves
nécessaires pour Texamen complet d'une région suivant les incidences
différentes. Ce nombre est variable suivant les régions. Il faudra :
Un cliché pour le thorax, Tépaule, le bassin, la hanche.
Deux clichés pour la tête, le bras, le coude, Tavant-bras, le poignet,
la cuisse, le genou, la jambe.
Trois clichés pour le pied et la région rénale (de chaque côté).
Le cliché tiré, on lui fera subir aussi soigneusement que possible la
série des manipulations photographiques qui feront apparaître
l'image. Peu importe le révélateur pourvu qu'on emploie toujours le
même et qu'on le connaisse bien. Le chlorhydrate de diamidophénol
est un des meilleurs. Le renforçateur à l'iodure mercurique est aussi
à recommander à cause de la délicatesse qu'il laisse aux images.
L'examen du cliché se fera dans les meilleures conditions avec un
négativoscope à éclairage variable (celui de Belot par exemple) en
ayant soin de mettre le cliché à quelque distance du verre douci.
Enfin un rapport radiographique écrit et signé sera transmis au
médecin ou au chirurgien intéressé. Sur ce rapport seront consignés :
1*" La date de la radiographie ;
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458 ARCHIVES D'éLBGTRIGITâ MÉDICALE.
2° Le nom du blessé ; son âge ;
3' La partie du corps radiographiée ;
4" La position du membre.
Et à propos de position, nous adoptons en tous points les décisions
du Rôntgen-Congress qui a proposé de noter chacune d'elles par trois
mots. Ije premier indique Tincidence du rayon normal; le deuxième,
la partie du membre faisant face à Tampoule ; le troisième, la partie
du membre contiguë à la couche de gélatino-bromure de la plaque
photographique .
De sorte qu'il sufEra de quelques termes pour désigner toutes les
positions. Nous emploierons les expressions ventrale, dorsale ; droite,
gauche; radiale, cubitale; péronéale, tibiale; palmaire, plantaire;
frontale, occipitale; craniale, caudale. Ainsi un genou en position
normale-ventro'dorsale sera un genou radiograpliié à Taide de rayons
normaux (perpendiculaires) à l'articulation et la traversant du creux
poplité à la rotule; un pied en position normale-péronéo-tibiale sera
un pied radiographié à l'aide de rayons normaux tombant perpendi-
culairement sur l'articulation et traversant le pied, du péroné au tibia
(tibia sur la plaque). Les directions obliques des rayons sont désignées
par les mots : craniale et caudale. Ainsi un thorax radiographié en
position craniO'dorsO'Ventrale sera un thorax obtenu avec des rayons
arrivant obliquement du côté de la tête et traversant la poitrine du dos
au sternum. On évitera de cette manière toute confusion et les clichés
par leur précision et leur notation ne seront plus des « rébus radio-
graphiques ».
Le radiographe a non seulement le droit de formuler son avis sur le
cliché radiographique qu'il a obfenu, mais il en a le devoir. C'est le
premier le plus apte à interpréter l'épreuve, car il possède la science
des ombres s'il connaît celle de la lumière. 11 sait la pénétration des
rayons qu'il a employés et l'incidence de ces rayons, il voit le relief là
où le profane ne voit que du blanc et du noir, il possède les meilleurs
procédés pour examiner son œuvre : négativoscopes, lumière atténuée,
verres doucis.
Toutes ces connaissances physiques qui constituent sa spécialité
sont autant de difficultés ou même d'inconnues pour le médecin-cli-
nicien ou le chirurgien qui examinent beaucoup plus rarement des
radiographies et qui n'ont point les appareils pour cela. En donnant
son appréciation, le radiographe montrera qu'il n'est pas un physicien
seulement, mais aussi un médecin capable de formuler un diagnostic
basé sur un des plus merveilleux procédés d'exploration dont il connaît
tous les secrets.
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64 ESQUISSES RÀDIOGRAPHIQUES
DE LA RÉGION RÉNALE, URETÉRALE ET VÉSICALE(^)
Par le D' Robert EIENBÔCK,
Privatdocent de radiologie à TUniversité de Vienne.
On a déjà beaucoup publié sur le radiodiagnostic de la lithiase rénale.
Dernièrement j'ai fait paraître, en commun avec Holzknecht, au
premier Congrès de la Société allemande d'Urologie (tenu du 2 au
5 octobre 1907 à Vienne), un rapport sur ce sujet. Des radiographies de
cas de calculs rénaux ne sont pas rares, je citerai entre autres Rumpel,
Blum, Rafîn et Michaïloff qui ont publié les reproductions photogra-
phiques que Ton trouve dans les u Forlschritte auf dem Gebiele der
Rôntgenstrahlen » et dans les autres revues.
Gomme on le sait, Tobtention de radiogrammes de la région rénale
ne demande pas seulement beaucoup de connaissances et de soins,
mais l'utilisation des images au point de vue diagnostic est souvent
délicate; particulièrement des ombres provenant de la région intesti-
nale peuvent être confondues avec des ombres de calculs, puisque par
exception les premières peuvent être passablement opaques et les
dernières très transparentes. Il y a une série de facteurs qui nous
permettent de nous prononcer ; le plus souvent, en effet, il suffît pour
le connaisseur de jeter un coup d'oeil sur l'épreuve pour poser le
diagnostic de calcul du rein, car la position et la forme des ombres
dues aux calculs offrent beaucoup de points caractéristiques.
C'est pour ce motif que j'ai cru bon de faire connaître une série de
radiographies de ma collection. Les réductions des clichés originaux
ont été présentées par moi au Congrès signalé plus haut. Les malades
(') Traduit de raUemand par le D' Th. Nogier, professeur ap^régé à la Faculté de
médecine de l.yon.
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46o ARCHIVES d'Électricité médicale.
m'avaient été adressés en vue de Texamen radiographique par les pro-
fesseurs Eiselsberg, Frîsch, Schnitzler, Zuckerkandl, qui opérèrent
lorsque les cas le nécessitèrent, et ensuite par les professeurs Nothna-
gel, Schlesinger et d'autres collègues assez nombreux. A tous j'adresse
mes sincères remerciments pour la confiance qu'ils m'ont témoignée.
Les épreuves i à 3 ont été obtenues sans diaphragme ; les épreuves
4 à 6 avec un diaphragme très simple formé d'une lame de plomb
échancrée ; toutes les suivantes avec le diaphragme compresseur de
Wiener, qu'Holzknecht et moi avons perfectionné.
Renseignements sur les images.
N* I. 2 octobre 1900 (sans diaphragme, dos sur la plaque, épreuve instan-
tanée). Homme de vingt-cinq ans, douleurs depuis cinq ans, opération,
calculs d*oxalates.
N* a. 19 juin 1901 (sans diaphragme, dos sur la plaque). Homme de trente-
six ans, douleurs depuis douze ans, sang, pus, graviers. Lithiase rênaU
bilatérale.
N* 3. 17 janvier 1907 (sans diaphragme, ventre sur la plaque, épreuve
instantanée). Homme de quarante-deux ans, tumeur du rein perceptible
à la palpa tion. Addisonien. Quelques jours plus tard, mort : Carcinome
du rein, calculs.
N** 4. 26 juillet 1901 (diaphragme plan sans compression, dos sur la plaque).
Femme de trente et un ans avec scoliose, nombreuses ankyloses osseuses
articulaires à la suite de rhumatisme articulaire à sept ans, suivi d'arrêt de
croissance. Longueur du corps, i ao centimètres. Douleurs depuis trois ans.
Lithiase rénale bilatérale. Six mois plus tard, opération à droite, deux
calculs plats d'oxalates. Les masses calculeuses de gauche sont floues et à
peine esquissées à la suite de Tamplitude des mouvements respiratoires
(convexité de la scoliose).
N** 5. 9 juillet 1902 (diaphragme plan sans compression, dos sur plaque).
Homme de vingt-sept ans. Douleurs depuis un an.
N" 6. 20 janvier 1903 (diaphragme sans compression, dos sur plaque).
Femme de trente-quatre ans. Douleurs depuis cinq ans, sang, pus, sable
formé de cystine. Trois semaines plus tard, opération, calcul de cystine
(n» 6 a).
N** 7. 3 décembre 1906 (épreuve avec écran compresseur, de même que
toutes les suivantes). Homme de trente-neuf ans, douleurs depuis dix ans,
pus, graviers, pas de sang.
N* 8. 6 novembre 1905. Jeune fille de treize ans, douleurs depuis 6 ans,
graviers. Le 20 juillet 1906, opération à droite : rein fortement hypertrophié
dans le pôle inférieur, calcul phospbatique peu dense.
N<> 9. 6 novembre 1905. Môme cas, côté gauche. Le 8 novembre 1905, opéra-
tion : rein atrophié, calcul enclavé dans un des calices inférieurs, urates.
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64 ESQUISSES HADIOGRAPHIQUES. 46l
N* lo. 7 jaiUet 1906, Femme de quarante-cinq ans. Douleurs depuis vingt
ans. Opération une semaine plus tard.
N* II. 28 janvier i90U, Femme de cinquante-quatre ans. Douleurs depuis
vingt ans, pus, sable.
N* 12. 1i septembre 1906. Homme, souffre depuis plusieurs années. A
rejeté g petits calculs de la grosseur d*un haricot.
N** i3. 27 mars 1905. Femme de trente-cinq ans. Douleurs depuis huit ans,
sang depuis deux ans, sable, urines ammoniacales.
N* i4. 8 juin i90U. Homme de trente quatre ans. Douleurs depuis quatorze
ans, sang, pus. Opération : calcul phosphatique avec noyau uratique.
N"* i5. 15 octobre 1906. Femme de cinquante-cinq ans, a eu dans sa
jeunesse un traumatisme de la colonne vertébrale à la suite d*une chute de
cheval (fracture par compression de la douzième vertèbre dorsale). Douleurs
depuis quinze mois.
N* i6. 7 décembre 1905. (Les données manquent).
N"* 17. 30 novembre 190U. Homme de trente-six ans. Douleurs depuis
dix-neuf ans, pus, point de sang, a rejeté une fois un petit calcul.
N* 18. 25 mai 1907. Homme de trente-quatre ans. Douleurs depuis quatre
ans, pas de sang.
N** 19. 26 avril 190U. Homme de soixante- trois ans. Douleurs depuis
vingt ans, sang, pus, petits calculs.
N» ao. 25 mars 1907. Homme de cinquante-trois ans. Sang depuis quatre
ans, pus, pas de douleurs, n'a pas rejeté de calcul.
N*> ai. Le même cas, côté droit.
N" aa. 18 jaillet 190U. Homme de trente sept ans. Douleurs depuis dix
ans, bilatérales, petits calculs, sang. Lithiase rénale bilatérale.
N*" 23. Les indications manquent.
N* 24. 3 janvier 1906. Homme de cinquante-six ans. Douleurs depuis
dix ans, a rejeté de petits calculs, sang depuis deux ans.
N» 20. 7 mars 1907. Femme de trente-trois ans. Douleurs lombaires,
urines troubles, pas de sang. Opération : un gros et plusieurs petits calculs.
N* a6. 25 juillet 1905. Homme de quarante-six ans. Douleurs depuis
deux ans, sang.
N** 27. 16 octobre 1906. Homme de trente-deux ans. Depuis vingt ans,
calculs de la vessie et douleurs dans la région des reins.
N* 28. 25 mai 190à. Femme de quarante-trois ans. Douleurs bilatérales
depuis vingt ans, petits calculs, sang, pus.
N*» 29. 16 aoât 1903. Homme de trente-huit ans. Douleurs depuis vingt ans,
pus, lithiase rénale bilatérale. Opération trois semaines plus tard, à droite :
calcul phosphatique, hémorragique. Mort.
N* 3o. 26 juin 1907. Homme de quarante-cinq ans. Douleurs depuis
deux ans, sable.
>■• Si. 18 octobre 1907. Homme de trente-trois ans: Pus dans Turine depuis
douze ans, pas de sang, pas de graviers, jamais de douleurs.
IS" 32. 29 mars 1906. Femme de quarante-deux ans. Opération : sac pyoné-
phrotique avec demi-litre de pus, calculs uratiques.
N" 33. 9 février 1907. Homme de quarante- trois ans. Douleurs depuis
neuf ans, sang, pus. Lithiase rénale bilatérale; bientôt, mort.
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462 ARCHIVES D^BLECTRIGiré M^IGALfi.
N*" 34. Le même cas, côté droit.
N*" 35. 22 mai 1906. Homme de cinquante-six ans. Douleurs depuis
douze ans, petits calculs, sang.
N*» 36. 12 novembre 1906. Homme de vingt-sept ans. Pus depuis huit ans,
sang, point de douleurs, à droite tumeur du rein sensible à la palpation et
douloureuse. Quelques jours plus tard, opération : calculs phosphatiques,
pyonéphrose.
N* 37. 27 mai 1907. Homme de vingt-huit ans. Douleurs depuis six mois,
pus, opération.
N** 38. Octobre 1904. Homme de vingt-trois ans. Depuis deux ans coliques
à droite. A rejeté 3oo petits calculs. Lithiase rénale bilatérale. Le 24 octobre
190U, opération à droite : grand sac pyonéphrotique, 7 calculs, bientôt mort.
N*' 39. Le même cas, côté gauche.
^'^ ko. i8 jaillet 190U. Homme de quarante-trois ans. Douleurs depuis^
deux ans, palpation sans résultat. A droite, grand sac pyonéphrotique ; à
gauche, calcul nageant en partie librement.
N' 4i. Épreuve 1 Jour plus tard, les ombres de calculs ont changé de place.
N* 4a. 2i décembre 1905. Femme de quarante ans. Depuis cinq ans, sensa-
tion de pesanteur dans la vessie. Il y a un an, à gauche, douleurs au niveau
du rein. Opération deux semaines plus tard; rein en position normale, à la
partie inférieure du bassinet était enclavé le petit calcul d'oxalate visible sur
rimage.
N** 43. à juillet 1905. Homme de trente ans. Depuis quelques années,
douleurs bilatérales, pus; lithiase rénale bilatérale.
N'' 44- Le même cas, côté gauche.
N* 45. 24t Janvier 1906. Femme. Depuis plusieurs années pesanteur
vésicale. Il y a un an, hématurie, cellules rénales, pas de douleurs.
N<> 46. 5 Janvier 1907. Femme de vingt-huit ans. Depuis deux ans douleurs
dans la région des reins et de la vessie.
N** 47. Le même cas, neuf mois plus tard. 16 octobre 1907 : les calculs ont
augmenté.
N* 48. 7 août Î90'ô. Femme de trente ans. Douleurs depuis cinq ans, sang.
N" 49. 25 décembre 1905. Homme de vingt-cinq ans. Depuis cinq ans,
douleurs bilatérales. Opération à droite le 6 novembre 1903 : a gros calculs
et 1 73 petits calculs de cysline, enlevés. Deux années plus tard, calcul plus
gros néoformé (celui de l'image).
N" 5o. Le même cas, côté gauche.
N" 5i. 7 janvier 1907. Jeune fille de dix-neuf ans. Depuis plusieurs années,
douleurs bilatérales. 11 y a six mois, ablation opératoire d*un calcul de
cystine du rein gauche. Au milieu de Janvier 1907, néphrotomie à gauche.
N* 5a. ii octobre 1906. Homme de vingt -six ans. Douleurs depuis
six mois.
N" 53. 5 août 1907. Femme de quarante -trois ans. Pesanteur depuis
dix-sept ans, sang depuis un an, pus. Petites ombres de calculs en forme de
haricot à la partie inférieure du champ rénal, au-dessous zone ombrée,
pâle et ronde d'un ganglion calcijié.
N* 54. 18 septembre 1907. Homme de soixante- trois ans. Douleurs depui:»
dix-huit mois.
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64 ESQUISSES RADt06RAt>HIQUfiS. 463
N** 55. Milieu de juin 190ù. Homme de vingt-deux ans. Douleurs depuis
l'enfance, urines claires. Lithiase rénale bilatérale,
N** 56. Le même cas, calcul de rurctère. Opération le 28 Juin i90U; calcul
uratique.
N" 57. 27 décembre 1905. Homme de trente-neuf ans, a ressenti depuis
quelques mois des douleurs dans le côté droit, calcul de Turetère.
N" 58. Le même cas, deux jours plus tard. Le calcul s'est déplacé.
N** 59. Fausses ombres de calculs données par des cartilages costaux ossifiés.
N» 60. Fausse ombre de calcul donnée par une moucheture du bassin
(Beckenfleck).
N**6i. là mars 190à. Homme de cinquante-six ans; depuis sept ans,
pesanteur vésicale, pus, sang, a petits calculs très rapprochés.
N"" 6a. 16 mars i90à. Homme de soixante- quatorze ans. Depuis dix ans,
pesanteur vésicale.
N» 63. 28 août J90o. Homme de cinquaute-six ans. Depuis un an, pesan-
teur vésicale, sang, pus.
N» 64. 5 mars 1905. Homme de quarante-neuf ans. Depuis la jeunesse,
difficulté de la miction, enfin sang et pus, paroi vésicale fortement cintrée
en avant, calcul perceptible à la palpation, carcinome, mort. Calcul de la
vessie avec appendice urétral.
Les esquisses radiographiques ont été obtenues par calque des
contours essentiels des négatifs originaux, puis les esquisses ont été
réduites. On a indiqué : i"" os, la colonne vertébrale (corps, arcades,
articulations et apophyses transverses), les dernières côtes de Tos
iliaque ; a* contour des parties molles, interstice du muscle psoas et,
où la ligne s*y trouve, contour de Thémisphère inférieur du rein,
éventuellement d'une tumeur du rein ; 3' ombre des calculs.
Quand on considère nos dessins, on remarque que les ombres des
calculs du rein sont caractéristiques par leur place, leur forme, leur
grosseur et, dans les agglomérations de plusieurs calculs, par leur
distribution. Ainsi, l'observateur expérimenté, comme nous Favons
déjà dit, peut, souvent, diagnostiquer au premier coup d'œil les
ombres observées comme données par les calculs du rein. Par
rapport aux ombres squelettiques, ainsi que cela résulte de la position
du rein normal (ou agrandi, ou tombé en ectopie) les ombres des
calculs du rein sont situées à droite ou à gauche auprès de l'ombre de
la colonne vertébrale, depuis la onzième côte jusqu'au contour supé-
rieur de Vos iliaque. Elles remontent le plus souvent au niveau de la
douzième cote. Dans le cas du rein enfer à cheval, l'ombre du calcul
est placée d*une façon médiane, sur l'ombre elle-même de la colonne
vertébrale. Naturellement la position relative du rein par rapport au
squelette dépend de Tincidence des rayons ; pour une incidence cépha-
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464 ARCHIVES D'ÉLECTRICiré M^DICALB.
'lique(i)i le rein paraîtra abaiesé; pour une incidence caudale (3), le
rein paraîtra élevé ; pour une incidence latérale, le rein sera rapproché
de la médiane, éloigné^ au contraire, si Tincidence est médiane.
D'après leur forme et leur grosseur les ombres des calculs du rein
peuvent être divisées en plusieurs types :
!• Les groupes de calculs petits et presque ronds (i, 7, 9, 36, 48, 56,
57,58);
3" Les petites ombres ovales ou en forme de haricot (12, 4a, 44, 47»
5o, 53, 54);
3* Les ombres ovales, plus grandes ou plus triangulaires, ou en
forme de rein (5, 6, 10, i3, 34, 37, 39, 43, 5i, 52, 55);
4* Les formes trapues, massives avec de petites excroissances,
moulées sur le bassinet agrandi (18, 19, 24, 33, 35). De plus, il y a des
transitions avec le groupe suivant (i4, 22, 23 montrent des prolon-
gements un peu plus longs), 17 affecte une forme en hameçon ;
5*" Les ombres coralliformes résultant du moulage des calices du rein
agrandi (3, i5, 16, 25, 26, 36, moyennement grosses, moyennement
massives; 28, 29, 3o, grandes et délicatement arborisées; 2, 20, 21,
49, grosses et massives); le corps du champ obscur a la forme d'un
gros éperon massif dirigé en bas et en dedans, les excroissances rami-
fiées s*en détachent latéralement en haut, au milieu et en bas. Enfin
viennent les ombres multiples de calculs formées par l'agglomération
d'ombres très petites et très grandes ou bien toutes sensiblement
égales en grosseur et en forme ou ne laissant reconnaître qu'un petit
nombre de types (3, 16, 19, 25, 27, 34, 36, 37, 45, 5i avec une grande
ombre et une à deux petites; 3i, 32, 33 deux grosses (jamais plus de
deux). et plusieurs plus petites.
Des trois dernières images que nous venons de nommer découle ce
diagnostic : hypertrophie du rein par pyonéphrose. Une trouvaille radio-
graphique plus rare et pour cela plus caractéristique est celle que repré-
sentent les figures 89, 4o et 4i ; sur un champ obscur correspondant à
un rein fortement hypertrophié se détachent beaucoup de petits calculs
allant jusqu'à une grosseur moyenne, tantôt ronds, tantôt bifurques et
groupés ensemble. 11 s'agit là de la représentation de gros sacs pyoné-
phrotiques avec calculs multiples qui y sont plongés et qui s'y déplacent
librement; l'image 4i a été obtenue un jour après l'image 4o et elle
montre que les ombres ont changé de place et en partie aussi modifié
leur forme.
(') Rayon venant obliquement du côté de la lète.
(') Hayon venant obliquement de l'extrémité inférieure du corps.
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64 ESQUtSSBd tlADlOGtlÀPrilQUtiS. ^ÔS^
La figure i8 montre nettement un déplacement du rein, peut-être
un rein en fer à cheval.
Dans onze de nos obsei^ations il s'agit d'une lithiase rénale bilatérale,
La migration d'un petit calcul de l'uretère se montre nettement sur
l'image 57, et sur l'image 58 faite deux jours après la première.
L'ombre du calcul est d'abord placée à mi-hauteur dans Vurelère
Jortement déplacé latéralement plus tard, plus bas et plus près de la
ligne médiane.
La croissance des calculs est démontrée par les images Ifi et 47. En
neuf mois, de petits calculs ronds sont devenus des calculs plus gros
en forme de haricots. Dans le cas 49» le rein opéré et vidé de ses
calculs a donné de nouveau naissance à un gros calcul.
11 faut faire ressortir que d'une façon très caractéristique les ombres
des calculs du rein ne sont pas nettement délimitées; cela résulte de
plusieurs causes :
i*" De l'espace qui sépare le calcul de la plaque, espace toujours
assez grand, et de la source lumineuse qui n'est pas rigoureusement
punctiforme ;
a" Des mouvements respiratoires de bas en haut et de haut en bas
que le diaphragme transmet au rein. Les ombres dans la région du
segment inférieur des uretères et de la vessie sont plus nettement
accusées par suite de la plus grande immobilité de l'objet. Dans nos
esquisses les contours ont dâ être dessinés nettement pour plus de
simplicité, aussi bien en vue d'une meilleure impression des formes
que par impossibilité d'obtenir un dessin fidèle.
Le numéro 34 montre comment dans une image (conforme à l'ori-
ginal) deux ombres semblables d'un calcul déplacé peuvent paraître
superposées et correspondent l'une à l'inspiration, l'autre à l'expira-
tion. Dans le cas 4» les petits calculs ont parcouru avec le rein ou
plutôt dans son intérieur des chemins particuliers, de là les formes
curieuses de leurs ombres (qui sont floues sur l'original).
Comparativement aux vraies formes des calculs renfermés par les
reins, les ombres de ces calculs (aussi bien dans l'original que sur nos
esquisses) paraissent simplifiées dans leurs Jormes et arrondies. On le
voit très nettement en comparant l'ombre du calcul représenté au
n* 6 avec la forme même du calcul en 6 a. Cet aspect dépend dans une
certaine mesure de la projection de l'objet sur un seul plan horizontal.
Ainsi les n- 3o et Sa montrent bien que du corps arrondi du calcul se
détachent des prolongements, mais nous ne savons pas s'ils sont en
avant ou en arrière. De plus, les radiographies ne mettent point en
«MCBIV. D'HLIGTm. MBD. — lyoS 35
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466
AKCHIVE8 d'Électricité médicale.
4 2
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64 ESQUISSES HADlOâttAPtllQCES. ^è"]
J3 U
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468
iUiGHivES d'Électricité médicale.
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6 A ESQUISSES RADIOGRAPHIQUES.
3J
469
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470 AhcHivEs d'Électricité médicale.
A7 JdL^ Si
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64 ESQUISSES RADIOGRAPHIQUES.
471
évidence tous les calculs que peut contenir le rein. Ceux qui sont très
petits, très peu denses, peuvent ne point laisser de traces. Mais
lorsqu'on trouve sur une radiographie très bonne, riche en contrastes,
une ombre de calculs de grosseur moyenne, ovale ou triangulaire et
de teinte sensiblement égale partout (gris uniforme), cet aspect plaide
en faveur d'une pierre p/a/e (calcul du bassinet, i3, 34, 5i).
Naturellement les calculs donnent une ombre qui est toujours un
peu agrandie, puisqu'ils sont situés à une certaine distance de la
plaque et cet agrandissement croît avec le rapprochement de l'ampoule
qui amplifie le déplacement causé par les mouvements respiratoires.
Les figures 61 à 64 montrent des ombres de calculs vésicaux, mais
des plages aussi grosses que celles des figures 63 et 64 sont très
transparentes sur les radiographies, les calculs vésicaux étant consti-
tués le plus souvent par de l'acide urique et des urates. Si l'on voit de
très petites ombres de calculs quoique la radiographie manque un peu
de contrastes par suite de l'épaisseur des parties molles, on peut en
conclure que le poids atomique de la petite pierre est élevé. Quelques
désillusions^ quelques erreurs attendent assurément celui qui n'a que
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4 7^. AliÇHIVES d'ÉLBCTRIGITÉ MéDICALB.
la radiographie pour étayer son diagaostic, mais ces erreurs seront
aussi rares que possible chez un radiologue exercé et soigneux.
Souvent les taches claires à contours nets que présente le négatif
peuvent ne pas être des ombres de calculs, car ces dernières sont
toujours plus ou moins diffuses. Ces taches claires viennent de ce que
le révélateur n'a pas baigné toute la plaque d'un seul coup. De plus
ces taches daes au déveiof^ement ont une autre place et une autre
forme que les ombres dues aux calculs. Des ganglions caicifiés peuvent
donner des zones d'ombre semblables {fig. 53, ombre inférieure);
cependant la position, la forme, de même que la faible opacité de
Fombre plaideront souvent contre Tidée d'un calcul. De même des
scyballes, ou le contenu intestinal se présenteront sur les radiographies
autrement qu'un calcul rénal. Si dans l'examen radiographique l'arc
antérieur des côtés est embrassé par le champ du cylindre compres-
seur, on rencontre aussi dans les images les ombres des cartilages
costaux dont la position, le nombre, la forme et la direction sont
typiques (fig, 59). 11 ne faudra pas confondre également avec des
calculs, ainsi que l'a déjà souvent fait remarquer Robinsohn, les petites
mouchetures du bassin (Beckenflecken d'Albers Schônberg), petites
taches rondes multiples et typiques situées au voisinage de l'épine de
l'ischion et de la branche horizontale du pubis (Folia Uroiogica,
n* 6, janvier 1908, p. 642).
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CONTRIBUTION
LÀ RADIOTHÉRAPIE DE LA SYRINGOMYÉLIE^')
Par le D' Roger IjABEAU»
Assistant de Radiolof^ie à Thôpital Saint- André de Bordeaux.
Une communication de M. Babinski parue en décembre 1906 dans
les Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris, *
sur « Une cx>ntracture généralisée due à une compression de la moelle
cervicale, très améliorée à la suite de Tusage des rayons X », attira et
retint essentiellement notre attention.
Dès ce moment, nous avons pensé que les rayons de Rôntgen
pouvaient avoir quelque efficacité dans le traitement de la syringo-
myélie. Et bientôt, grâce à Tobligeance de M. le Prof. Pitres et de
MM. les Prof, agrégés Verger et Abadie, quelques malades plus ou
moins gravement atteints de cette affection furent adressés à la
Clinique d*Éiectricité Médicale du Prof. Bergonié où nous pûmes
instituer leur traitement.
Une seconde communication de M. Babinski parue en mars 1907,
sur r (( Effet de la radiothérapie dans les paralysies spasmodiques
spinales », ne fit que fortifier notre opinion.
Enfin, en avril 1907, paraissait dans la Semaine médicale une com-
munication de MM. Beaujard et Lhermitte, sur la ce Radiothérapie de
la syringomyélie ». Mais à cette date, nous avions déjà deux malades
en traitement. Depuis, nous avons pu réunir quatre autres observations.
Ce sont ces six malades étudiés, suivis et traités par nous depuis de
longs mois à la Clinique d'Électricité Médicale de l'Hôpital Saint-
André, qui constituent l'objet de ce travail.
O Thèse de Bordeaux, mars 1908.
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^7^ ARCHIVES D'éLBCTRIOrri MimCALB.
Ceux qui, les premiers, traitèrent avec quelque avantage, non pas la
syringomyélie, mais les affections générales de la moelle par la radio-
thérapie, le firent à leur insu, en cherchant k obtenir des épreuves très
nettes de radiographie de la coloime vertébrale. C'est ainsi que
M. Babinski s'aperçut des bons effets que produisaient les rayons X
dans un cas de compression de la moelle cervicale, en faisant pra-
tiquer plusieurs radiographies de la moelle cervicale. On dut refaire
de nombreuses épreuves qui, naturellement, soumirent la moelle
à autant d'expositions prolongées aux rayons X et, dès lors, l'état de
la moelle cervicale se trouva sensiblement amélioré.
Dans une de ses cliniques, M. le Prof. Raymond fut le premier
à appeler l'attention sur le traitement de la syringomyélie par la
radiothérapie.
Quelques mois plus tard, au Congrès de thérapie physique de Rome,
M. Gramegna communiquait deux cas de syringomyélie améliorés
* par les rayons X.
Chez les deux sujets signalés par cet auteur nous notons, dans les
membres atteints, une gène allant jusqu'à l'impotence fonctionnelle;
nous constatons aussi de la diminution de la force accompagnée
d'atrophie musculaire.
Les réflexes sont vifs. La sensibilité générale n'est pas modifiée, on
remarque, néanmoins, des zones d'hyperesthésie, d'autres d'hypoes-
thésie avec thermoanesthésie.
A la suite d'un certain nombre de séances de radiothérapie, avec
des rayons très durs, les troubles de la motilité ont été améliorés
tandis que ceux de la sensibilité n'ont pas été modifiés.
Dans la Semaine médicale d'avril 1907, MM. Beaujard et Lhermitte
signalaient un cas de syringomyélie chez un homme qui présentait
particulièrement de l'amaigrissement des membres supérieurs avec
affaissement des éminences thénar et hypothénar, et dépression des
interosseux. Du côté de la sensibilité on notait de l'hypoesthésie et de
la thermoanesthésie.
Dès les premières séances de radiothérapie, on constata la rétro-
cession des troubles de la sensibilité avec amélioration des troubles
psychiques.
Pour ce qui est des résultats par nous-méme observés, ils ont natu-
rellement varié suivant que nous avons eu à traiter des malades
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CONTRIBUTION A XA RADIOTHERAPIE VE LA SYRINGOMYÉUE. ^'jb
atteints depuis un temps plus ou moins long; suivant que les lésions
médullaires étaient plus ou moins anciennes.
«
» *
Mais avant de faire connaître nos résultats, qu'il nous soit permis
d'indiquer succinctement les appareils dont nous nous sommes servi
et de décrire les conditions dans lesquelles nous avons opéré.
Deux canalisations électriques étaient à notre disposition : Tune de
courant continu alimentant une bobine de RuhmkorfT, de 8 à lo cen-
timètres d'étincelle, munie d*un interrupteur & trou, type Simon-
Caldwell modifié par M. le Prof. Bergonié. D'autre part, nous avions
aussi le meuble d'Arsonval-Gaiffe muni, comme redresseur de
courant, de deux soupapes de Villard. Cet appareil était alimenté par
le courant alternatif.
Comme source radiogène, nous nous sommes servi de tubes
Chabaud de moyen modèle, à osmorégulateur.
Comme appareils de mesures, nous avons comparativement employé
les radiochromomètres de Benoist, de Belot, de Dean, le radiomètre
de Bordier; enfin, et surtout, nous nous sommes servi du voltmètre
électrostatique du Prof. Bergonié, grâce auquel appareil nous avons
pu régulièrement appliquer des rayons n*^ 8-9 pour le traitement de
nos malades.
L'action de la radiothérapie sur la moelle se produit d'autant moins
facilement que la masse osseuse à traverser est plus épaisse. Aussi
n'avons-nous pas exposé nos malades dans le décubitus ventral
absolu, le plan de l'anticathode projetant des rayons qui auraient ren-
contré, en allant de la périphérie vers le centre, l'apophyse épineuse
de la vertèbre, le ligament inter-épineux, la lame de la vertèbre, le
périoste, l'espace épidural, la dure-mère, l'espace sous-dural avant
d'atteindre les paquets de racines antérieures ou postérieures.
Dans le but d'augmenter la facilité de pénétration des rayons, nous
avons placé nos sujets dans une position légèrement inclinée, en sorte
que les rayons tombaient perpendiculairement à la partie comprise
entre l'apophyse épineuse et l'apophyse articulaire. L'épaisseur
osseuse à traverser était à peu près trois fois moindre et, en alternant
de côté, nous pouvions non seulement augmenter le nombre des
séances, mais encore agir efficacement sur les deux portions de la
moelle : portion droite et portion gauche. Et ce, à quelque hauteur
de la moelle que fût faite l'exposition.
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476 ARCHIVES D'ÉLECTRICITé m£dIGALB.
Suivant les phénomènes morbides que présentaient nos divers
malades, nous avons exposé différentes régions médullaires : région
cervicale, région dorsale, région lombaire.
La partie sur laquelle nous voulions faire agir les rayons était
limitée au moyen de lames de plomb de un quart de millimètre
d'épaisseur, suffisamment larges pour protéger les régions voisines,
et percées, au niveau de la colonne vertébrale, d'une ouverture d'en-
viron a centimètres de largeur sur 8 centimètres de longueur. Ces
plaques de plomb se moulant exactement sur le corps du sujet
présentaient ainsi une immobilité parfaite.
L'intensité d'irradiation variant avec le carré de la distance, nous
avons placé nos tubes le plus près possible de la région à exposer.
Cette distance était d'environ de la centimètres de la peau à l'anti-
cathode, celle-ci placée parallèlement à la peau.
La durée des séances a constamment été de un quart d'heure.
Le nombre des irradiations a dû forcément beaucoup varier suivant
nos diflérents malades.
*
« «
Parmi les six sujets qui nous ont été adressés, nous avons recueilli
deux observations relatives à deux malades atteints depuis plus de
quinze ans de lésions syringomyéliques. Chez l'un d'eux nous avons
pu suivre pendant près de quatre années l'évolution de cette affection.
Nous avons vu l'impotence fonctionnelle s'installer peu à peu tant du
côté des membres inférieurs que des membres supérieurs.
Chez ces deux sujets, Pierre J... et Victorine R..., nous n'avons sim-
plement constaté qu'une atténuation passagère des douleurs. Du côté
de la sensibilité objective, de la motricité, des amyotrophies, nous
n'avons observé aucune modification. 11 faut dire aussi que, pour des
causes indépendantes de notre volonté, nous n'avons pu faire à ces
malades qu'un nombre assez restreint d'expositions (4 et 6).
Chez des malades moins gravement atteints, Armand G... et
Léontine C..., qui ont pu suivre un traitement plus régulier, les
résultats ont été tout différents. Non seulement les phénomènes dou-
loureux ont complètement disparu, mais encore la sensibilité objective
est redevenue parfaite et les troubles moteurs se sont notablement
amendés.
En signalant l'observation d'Armand G..., nous avons indiqué les
conditions dans lesquelles il se trouvait quand nous le vîmes pour la
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CONTRIBUTION A LA RADIOTHERAPIE DE LA SYRINGOMYELIE. ^77
première fois. A la suite des séances que nous lui fîmes, il accusa une
amélioration considérable : ce malade qui était menacé d'être congédié
de l'administration à laquelle il appartient, à défaut de pouvoir
exécuter les travaux dont il était chargé, a pu reprendre réguliè-
rement ses occupations, lesquelles consistent à réparer des objets de
précision, ce qui nécessite une agilité non douteuse des membres
supérieurs et plus particulièrement des mains.
Léontine G..., qui exerce la profession de couturière, avait dû
cesser tout travail. Elle peut maintenant accomplir certains travaux
d'aiguille et reprendre ses occupations habituelles.
Chez ces deux sujets, la force musculaire a notablement augmenté.
Au point de vue des amyotrophies, les résultats sont moins nets, bien
que nous ayons observé une augmentation sensible du volume des
muscles interosseux et lombricaux.
Enfin, chez nos deux derniers sujets, Marie C... et Marguerite M...,
les résultats du traitement radiothérapique sont encore plus satis-
faisants. Les douleurs ont complètement disparu. La sensibilité objec-
tive est aujourd'hui parfaite. La force musculaire est redevenue
normale. Les troubles moteurs n'existent plus. Enfin, l'atrophie mus-
culaire a presque disparu.
D'ailleurs, sans sortir du sujet que nous avons voulu étudier ici,
qu'il nous soit permis de signaler deux cas d'hématomyéiie et deux
cas de paraplégie dans lesquels nous avons observé la rétrocession des
troubles morbides et en particulier l'amélioration considérable de la
motricité, tant du côté des membres inférieurs que des membres
supérieurs. Ces diverses améliorations obtenues sur des malades que
nous avons suivis assez longtemps, que nous avons traités régulière-
ment et sur lesquels nous nous proposons de revenir bientôt, tendent
à donner à la radiothérapie une place prépondérante dans le traitement
des affections médicales de la moelle.
* #
En résumé, les résultats observés, tant par nous-mêmes que par
M. Gramegna et par MM. Beaujard et Lhermitte, ont été sensiblement
les mêmes.
Sauf quelques différences de détails, les procédés opératoires ont
été identiques. Nous avons, les uns et les autres, employé des rayons
très durs, très pénétrants.
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478 ARCHIVÉ» D^^LKCrHlClTÉ MEDICALE,
Faut-il arrêter le traitement dès que les troubles morbides suscep-
tibles de rétrocéder ont disparu, ou bien doit-on le continuer encore?
Nous avouons ne pouvoir nous prononcer dès à présent sur cette
importante question. Les résultats obtenus sur quelques-uns de nos
malades, pour si satisfoisants quHls soient, ne nous permettent pas de
conclure à la guérison définitive. Peut-être ne sommes-nous parvenu
qu'à enrayer l'évolution de Taffection, qu'à améliorer l'état des
malades ! Dans ce cas, nous estimons que ceux-ci devront encore être
suivis et étudiés assez longtemps pour qu'à la moindre apparition des
symptômes morbides un traitement analogue au premier leur soit de
nouveau appliqué.
Mais alors même que la radiothérapie ne serait qu'un traitement
palliatif, étant donnée l'absence de toute autre médication efficace,
elle doit être appliquée pour les améliorations considérables et pro-
longées qu'on peut en obtenir dans le traitement de la syringomyélie
dont elle transforme si heureusement le pronostic.
(^Travail de la Clinique d'ÉleclricHé Médicale du Prof, Bergonié.J
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INSTRUMENT NOUVEAU
NOUVEL APPAREIL SIMPLE ET PRATIQUE
POUR
LA PRODUCTION DES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
1>IT
"L'EFFLUVOGÈNE"('>
Les applications des courants de haute fréquence ont, jusqu'alors,
nécessité pour l'obtention de ces courants des appareils de grande
puissance, d'un prix de revient assez élevé. Ces appareils exigent
pour leur fonctionnement soit le courant fourni par les secteurs
électriques, soit des batteries d'accumulateurs.
Nombreux sont les médecins dont l'installation électrique ne com-
porte que quelques appareils de faible puissance et ne possédant
aucun des appareils qui leur permettraient les traitements par la
haute fréquence.
Utilisant les machines électrostatiques qu'elle construit, la Maison
Roycourt a cherché à réaliser un appareil permettant d'obtenir
certains des effets produits par les courants de haute fréquence, en
n'employant comme générateur qu'une machine statique de faible
puissance.
Cet appareil atteint le but proposé : Il est possible de faire des
applications (effluves, étincelles) analogues à celles de haute fréquence
au moyen d*une machine statique à deux disques ne mesurant que
46 centimètres de diamètre.
Description. — VEffluvogène comporte: 1° deux condensateurs;
2^ un éclateur muni d'un « localisateur régulateur d'étincelles »
(breveté s. g. d. g.); 3° un solénoïde constitué par un conducteur
métallique de grande longueur. Le tout est disposé sur un socle en
bois pouvant être installé sur une table, au-devant de la machine
statique.
(*) Construit par^la maison Roycourt, successeur de L. Bonbtti.
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48o
ARCHIVES D*éLECTHlClTé MÉDICALE.
Le pôle positif H- de la machine est relié à Tarmature interne de
l'un des condensateurs a. Le pôle négatif — est relié à Tarmature
interne de l'autre condensateur b. Ces armatures sont munies de
boules de décharge c, d. La longueur des étincelles ainsi que la fré-
quence varient selon Técartement des boules de Téclateur; le réglage
FlG. 1.
Vue d'ensemble de Tappareil l'EfJluvogène,
de cet écartement s'opère au moyen d'un petit levier e qui actionne
les deux condensateurs, lesquels sont montés sur glissières, et les fait
avancer ou reculer simultanément et symétriquement de chaque côté
du localisa teur régulateur d'étincelles /, constitué par un diaphragme
en verre percé d'une petite ouverture située sur la ligne d'axe des
boules de l'éclateur. Les étincelles qui jaillissent entre les boules c, d
sont obligées de passer par l'ouverture ménagée dans le diaphragme
dont la présence localise ces étincelles, qui suivent un parcours direct
entre les boules; les décharges sont plus régulières, ont pins d'inten-
sité, ce qui augmente le rendement de l'appareil.
L'armature externe du condensateur a, qui est en relation avec le
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l'effluvogIne.
48i
pôle positif + de la machine, est mise en communication avec la
terre g. Il faut entendre par là qu'il s*agit d'une « bonne terre » et non
simplement du sol. La plomberie d'une canalisation d'eau, par exem-
ple, constitue une excellente terre; il est facile de relier cette canali-
sation à l'armature en question au moyen d'un fil métallique.
L'armature externe du deuxième condensateur est reliée à la base
du solénoïde h. Une prise de courant /, située au sommet du solénoïde,
permet de relier ce dernier aux excitateurs au moyen d'un conducteur.
e
MACHlNf
®
ICI
aoYcovut
FAllU
FiG. 3.
Schéma des circuits dans VEfJluvoghne.
Fonctionnement. — Les connexions étant établies conformément
aux indications et selon le schéma, la machine étant, bien entendu,
en parfait état de propreté, ses excitateurs écartés et placés dans la
position verticale, la mettre en marche, puis l'amorcer de façon que
le pôle positif -f- de la machine soit bien du côté du condensateui a,
dont l'armature externe est reliée à la terre.
Au moyen du levier e, régler l'écartement des boules de l'éclateur,
afln d'obtenir la longueur d'effluves et la fréquence dont il est besoin.
Les effets obtenus, en employant une machine de si faible puis-
sance (si on la compare aux appareils habituellement employés),
simplement actionnée à la main, sont extraordinaires. Les eflluves,
excessivement fournis, avec une fréquence très rapide, atteignent
facilement une longueur de 25 centimètres. Si l'excitateur est muni
d'une boule, les décharges observées dans l'obscurité présentent
l'aspect de grosses branches fourchues très nombreuses, d'une teinte
violacée, tandis que le balai métallique ou l'excitateur à pointes
multiples donnent des aigrettes très fines et plus blanches. Tout
autour de l'appareil se manifeste un champ très intense dans lequel
s'illuminent des tubes à vide tenus à une grande distance.
4Rcniv. d'blbctr. mbd. — 1908. 30
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4^2 AtlGHlVBS D^^LECTRICITÉ MEDICALE.
Le rendement de Tappareil s'accroît au point de vue de l'intensité
et de la fréquence en employant une machine à deux disques de
0,55 de diamètre. A plus forte raison, la rapidité de la fréquence
s'augmente considérablement avec une machine à quatre ou six
disques de même diamètre.
Observations relatives au mode d'emploi. — Le patient doit,
de préférence, être placé sur le tabouret isolant, car les étincelles
qui jailliraient de l'excitateur si ce dernier était trop rapproché de
lui, pourraient lui causer des sensations désagréables s'il était sim-
plement sur le sol.
L'opérateur tient d'une main l'excitateur adapté au manche isolant
FiG. 3.
Application des effluves de haute fréquence provenant de VBffluvoghne.
et se sert du crochet à manche isolant pour tenir éloigné de lui-même
et du patient le conducteur reliant le solénoïde à l'excitateur.
Les effets obtenus avec cet appareil étant très puissants, l'opé-
rateur devra prendre ces précautions afin d'éviter de ressentir les
décharges brutales qui se produiraient s'il se trouvait accidentelle-
ment en contact avec le conducteur ou même trop à proximité de
celui-ci. En effet, ces décharges, qui ne sont nullement dangereuses,
mais plutôt, désagréables, passeraient alors de préférence par l'opé-
rateur placé directement sur le sol.
L'emploi pour les effluvations de l'excitateur réglable à manchon
de verre qui concentre les effluves sur la région traitée, permet de
supprimer le jaillissement intempestif des étincelles.
On obtient des effets plus puissants en plaçant le malade sur un
siège en bois placé sur le sol. Dans ce cas, le patient ne devra avoir
aucun contact direct avec le sol : on lui fera poser les pieds sur un
petit tabouret en bois.
Pour certaines applications locales, on peut utiliser le support à
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l'effluvogènb. 483
glissières isolant; comme cet appareil est disposé de façon à ce que
tous les excitateurs puissent lui être adaptés, il est facile d*y placer
l'excitateur approprié au traitement et de le relier au solénoïde par
un conducteur. Cet appareil évite alors à l'opérateur la fatigue résul-
tant de l'obligation de tenir à la main l'excitateur pendant toute
une séance.
L'électrode condensateur ordinaire de haute fréquence, ainsi que
l'électrode du D' Doumer nécessitent pour leur emploi un très faible
écartement des boules de l'éclateur.
Les boules de l'éclateur doivent toujours être très rapprochées au
début de la séance; on les éloigne ensuite graduellement selon les
besoins.
A la fin de la séance, après avoir rapproché les boules de l'éclateur,
il suffit d'amener au contact les excitateurs de la machine afin de
décharger les condensateurs.
Les avantages que présente cet appareil, tant au point de vue
des services qu'il peut rendre qu'à celui du prix de revient, intéresse-
ront la clientèle médicale C'est en somme un appareil de très grande
puissance, excessivement maniable et donnant d excellents résultats
si Ton se conforme aux observations qui précèdent.
Dans certains cas, cet appareillage, peu lourd, pourra être au besoin
transporté au domicile du malade, ce qui n'est pas très possible avec
les appareils encombrants et les batteries d'accumulateurs « porta-
tives »> mais généralement bien lourdes.
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'"'*"""*'" ' '"' ■■■■■■■■■-»..---.■—-.. .--■■- -i-rrTTTmnnnnnnnruiAJinunnrwuuuiJUi
VARIÉTÉ
LES VICTIMES DE LÀ RÀDIODERMITE
EN ANGLETERRE
L*énumération des accidents survenus en Angleterre à la suite de l'emploi
des rayons X ne sera pas sans intérêt, je crois, pour les radiologistes du
continent où il est à souhaiter qu'il n'y ait pas de comparaison ni comme
nombre, ni comme étendue des lésions.
D'abord, il faut dire que, parmi les radiologistes d'outre -mer, on compte
la plupart des victimes parmi les pionniers de la science qui, dès 1896,
c'est-à-dire dès le commencement, se sont occupés de cette question.
Quelle que soit la cause et la gravité des lésions qu'aient eu à supporter
les victimes, il faut dire que la faute en est généralement aux premiers pra-
ticiens qui se livraient à toutes sortes d'expériences ou de démonstrations
en se servant toujours d'eux-mêmes comme sujet.
Nous avons actuellement en Grande-Bretagne 20 ou 3o cas de radiodermite
assez sérieuse que l'on peut diviser en trois catégories : 1° graves ; 3** moyennes ;
3» légères.
Parmi les cas très graves, qui sont au noihbre de 7, je suis heureux de ne
constater qu'un seul décès attribuable aux rayons X. La victime fut le
D' B. B..., du service de Saint-Thomas Hospital, mort cancéreux en 1909.
Par contre, il y a de nombreux cas où la gravité des lésions a nécessilé des
opérations aux doigts, aux mains, aux bras, avec extirpation totale des
glandes axillaires.
A ma connaissance, il y a trois cas de la première catégorie : le D' H. E...,
M. H... et M. O... 11 serait superflu de dire que ces messieurs s'occu-
paient depuis longtemps de radiologie, mais actuellement ils ne s'en
occupent plus, et bien qu'il n'y ait pas très longtemps qu'ont eu lieu les
interventions sérieuses, ils paraissent se porter d'une façon satisfaisante.
Dans le cas de M. H..., il faut noter que la dernière opération a été
précédée de cinq ou six interventions chirurgicales moins importantes
commençant, il y a cinq ans, par l'extirpation des ongles de trois doigts de
chaque main ; à ce moment, les mains étaient couvertes de kératomes, les
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LES VICTIMES DE LA RADIODERMITE EN ANGLETERRE. 485
matrices des ongles étaient envahies et la suppuration sous- unguéale très
pénible. Quelques mois après, on a eu recours à une autre opération,
l'ablation des phalanges et des métacarpiens. La guérison a été lente et
difficile, puis on a fait des greffes de peau qui, deux fois, n*ont pas réussi et
finalement ont donné un bon résultat. Puis, on a jugé nécessaire d'enlever
les métacarpiens des deuxième et troisième doigts de la main gauche et par
prudence on a enlevé les glandes axillaires. L'examen microscopique des
parties excisées a laissé des doutes sur la dégénérescence cancéreuse La
convalescence a été assez longue, les plaies ne paraissant pas disposées à se
cieatriser, mais finalement il ne persiste plus qu'une cicatrice très peu
apparente sur le dos et sur la surface palmaire de la main. Les doigts restent
toujours très atrophiés, mais l'état générai du malade est très satisfaisant.
Celui-ci prétend que depuis fort longtemps il n'a joui d'une aussi parfaite
santé. Son moral est maintenant excellent, il s'intéresse à la vie extérieure,
tandis que, pendant ses souffrances, les douleui*s constantes et aiguës qu'il
éprouvait, en déprimant son système nerveux, l'avaient complètement
démoralisé.
Dans le même service de rayons X, deux autres de ses collègues assez
gravement atteints ont eu tous les deux à supporter deux ou trois opéra-
tions moins sérieuses.
Récemment le public s'est intéressé au D' H.E..., de Birmingham, médecin
radiologiste du Birmingham General Hospital. Cette malheureuse victime
souffre depuis des années de radiodermites des mains; il a subi plusieurs
opérations peu importantes qui ont sans doute déprimé sa santé générale,
car de gros et robuste qu'il était, il est devenu très maigre et très faible. 11
serait peut-être juste de dire que l'on vient de lui enlever la main gauche
et la moitié du radius et que la cicatrisation de ces plaies l'a fait beaucoup
souffrir. La convalescence a été longue et a exigé trois mois de repos au lit.
La campagne des journaux en sa faveur a eu pour résultat d'intéresser le roi
qui lui a accordé une pension civile de 3,ooo francs. La souscription publique
à son intention a atteint 3,000 livres sterling. Tout cela ne peut malheureu-
sement diminuer les douleurs atroces qu'il éprouve dans le bras partielle-
ment amputé et dans sa main droite. Ces jours-ci on a appris que l'on devait
lui enlever la main droite et que, dans ce cas, les chirurgiens se prononce-
raient affirmativement sur la dégénérescence cancéreuse. Ce n'est pas de
lui-même, mais de son entourage que je tiens cette nouvelle.
Parmi les cas que je viens de citer se trouvent des radiologistes spécialistes
occupés dans des hôpitaux très importants où ils ont été très surmenés afin
de satisfaire les trois servici'S : chirurgie, médecine et dermatologie.
En effet, pendant l'année 1907, le service du London - Hospital a fait
18,700 radiographies sans compter les examens radioscopiques et les séances
de radiothérapie, ces trois services étant bien distincts dans cet hôpital.
Pour simplifier, je citerai seulement le nom des victimes et l'étendue des
lésions éprouvées par chacune d'elles :
D' H. W. M. D..., Saint -Bartholomew's Hospital : mains abimées, mais
en état de guérison probable.
M. S..., assistant laïque du même service : opérations aux mains, actuel-
lement en convalescence pour un an encore.
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486 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ M^PIGALB.
D' L. M. D..., Middlesex Hospital London: opération aux doigts avec
récidive.
D' W. M. D..., University Hospital London ; radiodermite aux deux
mains.
M. H..., chef de service radiologique, London Hospital : détails donnés
précédemment.
M. W..., assistant au service radiologique de London Hospital: trois
opérations et une en perspective.
M. B..., radiologiste au service de dermatologie, London Hospital: deux
opérations dont une pour Textirpation des taches noires sur la face palmaire
de la main.
M. G..., constructeur de matériel radiologique à Londres: deux opérations
aux mains, plaie au menton, dermite de la figure.
M. G..., fabricant des tubes de Grookes, à Londres: radiodermite légère
avec kératomes.
M. X..., assistant de M. G... : opération au médius de la main gauche
avec récidive, nouvelle opération probable.
M. G..., radiologiste spécialiste : radiodermite grave.
D' D. T..., chef du département d'Électricité Médicale à Tinfirmerie
d'Edimbourg: radiodermite aux deux mains, l'état parait s'améliorer.
D' H. F..., adjoint au service du D' D. T...: radiodermite et fissures
graves aux mains.
D' S..., adjoint du D' D. T... : radiodermite et fissures graves aux mains.
S. N..., service d'Électricité médicale de l'infirmerie royale de Glasgow:
radiodermite des mains.
D' D..., service de radiologie hôpital de Newcastle : radiodermite et
fissures.
D' H. Dublin : radiodermite des mains.
M. O..., infirmerie de Leeds : radiodermite grave, plusieurs opérations,
enlèvement des ganglions axillaires, retraite avec pension.
D' G...: radiodermite, ongles nécrosés par des hémorragies sous-
unguéales.
M. G...: souffleur de verre employé chez M. Dean à la fabrication des
tubes de Grookes: radiodermite grave, opacité des yeux, radiodermite
de la figure. Gette malheureuse victime est morte récemment à la suite
d'un polype de l'oreille. D'après l'autopsie, on ne pouvait admettre la
radiodermite de ses mains comme cause de mort.
A la suite de la polémique des journaux, le gouvernement prescrivit une
enquête qui est actuellement ouverte et l'on pense que l'emploi des
rayons X sera classé parmi les occupations dangereuses et que l'on ne
permettra leur emploi que sous certaines conditions avec tous les moyens
de protection possibles. Depuis très longtemps on emploie des localisateurs
en verre au plomb, mais on trouve ceci insuffisant pour ceux qui sont
atteints de radiodermite.
Actuellement, quand on se sert de l'écran on ajoute trois couches de
verre au plomb On a même créé des appareils grâce auxquels aucun rayon
ne peut tomber sur l'opérateur, le contrôle se faisant sur le cadre de l'écran.
De cette façon, on ne s'expose pas, car même le bois est couvert par unç
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LES VICTIMES DE LA BADIODERMITE EN ANGLETERRE. /jSy
cuirasse en plomb de 12 centimètres de largeur. Pour la radiothérapie, en
outre de la cupule couvrant le tube de Crookes, le malade est souvent
entouré par des paravents en verre au plomb permettant à Topcrateur qui
est aussi à Tabri des rayons \ de surveiller la marche du tube.
Dans d'autres services, on a mis les appareils dans des cabines cui-
rassées de plomb reliées à la terre. La porte de la cabine doit être fermée
car Tappareil s*arrète aussitôt que la porte est ouverte de 5 centimèti*es.
11 est donc reconnu : i** que l'emploi des rayons émis par Un tube non
protégé est dangereux ot devrait ^tre prohibé; a* qu'il n'y a pas d'espoir
de guérison pour une pei'sonne atteinte de radiodermite tant qu'elle restera
dans l'atmosphère des courants de haute tension; '6'' que tout irritant
(savon, soleil) provoque et aggrave la maladie ; 4* que le repos absolu peut
seul favoriser la guérison.
Dans le service du D' S..., on vient de faire une expérience assez intéres-
sante: son assistant, M. B..., ayant une radiodermite de la seconde
catégorie, eut l'idée de s'appliquer une dose de 6 H sur ses mains kéra-
tosées. Aussitôt il constata une augmentation de l'irritation; au bout de
trois semaines, une croûte de peau s*est enlevée laissant voir une peau
nouvelle, souple et sans kératomes. Ce cas a été exposé devant la Société
dermatologique de Londres, dans sa séance du mois d'avril, et au mois de
juin, la peau a encore son aspect normal et ne fait pas craindre de récidive.
Ce qui est regrettable, c'est que ce monsieur soit obligé de continuer son
emploi dans le service de dermatologie où se font journellement de
cinquante à soixante séances de rayons X, sans cela, le cas pourrait, je
crois, être accepté comme décisif en faveur du remède lacédémonien 6 H
pour une radiodermite.
Alfred E. DEAN (de Londres).
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REVUE DB LA PRESSE
Applications directes de l'Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
M. O. JOGUIKÈS. — Traitement par l'électrolyse des tumeurs
vasculaires (en russe).
L'auteur préconise Télectrolyse comme procédé opératoire dans
l'enlèvement des angiomes aussi bien superficiels que profonds
et de dimensions variables. Les petits angiomes peuvent être enle-
vés en une ou deux séances, tandis que les grands nécessitent un
nombre de séances plus considérable. Les angiomes des muqueuses
s'enlèvent à l'aide de l'électrolyse avec autant de facilité que -es an-
giomes cutanés. La cicatrice est toujours molle et régulière.
En général l'électrolyse ne produit pas de cicatrices vicieuses
que l'on observe souvent comme suite de cautérisations et de ma-
nœuvres intempestives.
Telles sont les conclusions que l'auteur croit pouvoir déduire
de ses 8^ cas d'angiome traités par l'électrolyse à l'hôpital des Enfants
du prince d'Oldenburg, à Saint-Pétersbourg. — {Rousskii Vralch^
1908, no 9, p. 300.) M. M.
PltiLIPPSOxN. -^ Application du courant continu au traitement
du lupus.
L'auteur a traité avec succès deux cas de lupus (face et cou) par
des applications de courant continu. Électrodes d'aluminium, humec-
tées d'une solution alcoolique de styrax à 1 0/00. Les séances durent
quinze minutes, leur fréquence dépend de l'action physiologique, et
l'intensité du courant est proportionnelle à la surface à traiter. —
{Archiv /. DermatoL und SyphiliSy 1906, p. 479.)
L'Imprimeur-Gérant : G. Gouhouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, g-it.
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lO ANNÉE. N* 241 10 juillet 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITË MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Congrès de l'Association Française pour l'Avancement des
Sciences. — Le Congrès de igo8 (37" session) se réunira du 3 au 10 août,
sous la présidence de M. Paul Appell, membre de l'Institut, doyen de la
Faculté des sciences de Paris.
Les séances se tiendront au lycée.
Le secrétariat y sera ouvert le dimanche 2 août, à deux heures et demie.
PROGRAMMB G]::NÉRAL BU GONGRÈS.
Lundi 3 aoûl. — Matin, séance générale d'ouverture. — Déjeuner offert
par le Comité local d'organisation au Bureau de l'Association et aux savants
étrangers. — Après-midi, séances des sections. — Soir, réception par la
Municipalité et le Comité local.
Mardi U. — Matin, séances des sections. — Après-midi, séances des sections;
visites scientifiques et industrielles. — Soir, conférence de Sir William
Ramsay : Les gaz récemment découverts dans l'atmosphère et leurs relations
avec le radium.
Mercredi 5. — Matin, excursion au Puy-de-Dôme. — Après-midi, séances
des sections. Célébration du Centenaire de l'École de médecine.
Jeudi 6. — Excursion générale. — Soir, fête à Royat.
Vendredi 7. — Matin, séances des sections. — Après-midi, séances des
sections; visites scientifiques et industrielles. — Soir, conférence de
M. Ph. Glangeaud, professeur de géologie à La Faculté des sciences de
Clermont-Ferrand : Les volcans d'Auvergne^ leurs caractères^ leur genèse^
leur évolution.
Samedis. — Matin et après-midi, séances des sections; à quatre heures,
assemblée générale de clôture.
Dimanche 9, lundi iO et mardi il, — Excursion finale.
▲BCH. D'éuSCTR. MI^D. — I908. $7
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4 go AtlGHlVES D^éLECTAIGlTE MEDICALE.
Association Française pour l'Avancement des Sciences f Congrès
de Clermont'PerrandJ. — Pour obtenir, dans l'intérêt de la science et des
travailleurs, une publication aussi rapide que possible des recherches
présentées au Congrès, le Conseil d'administration a décidé l'adoption, pour
cette année et à titre d'essai, des mesures suivantes :
1* Les résumés de mémoires(') seront adressés au Secrétariat de l'Asso-
ciation vingt Jours au moins avant l'ouverture du Congrès. Ils seront
immédiatement soumis à l'examen de la Commission de publication, puis
imprimés s'il y a lieu. Au moment du Congrès, ces résumés seront distri-
bués, par les soins des secrétaires de section, aux auditeurs, au début de
chaque séance.
Pour les résumés qui ne pourraient être remis que pendant le Congrès,
ils seront de même, après avis de la Commission de publication, imprimés
tout aussitôt.
Tous les résumés pourront être ainsi immédiatement réunis en un fasci-
cule que les membres de l'Association recevront dans le courant même du
mois où se tiendra le Congrès.
2" Les mémoires devront être arrivés au Secrétariat avant le lo octobre,
dernier délai. Us seront soumis à Pexamen de la Commission de publication
et l'impression du volume des notes et mémoires commencera immé-
diatement.
Le Conseil espère que nos collègues s'efforceront de se conformer à ces
prescriptions. Il pense que leur exécution exercerait une influence très
heureuse sur la vitalité de nos Congrès et sur l'intérêt que le public accorde
à nos comptes rendus.
(') Un quart de page, 700 à 800 lettres environ.
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*^**^**^^«****^waw4«<ww<wMMi«4^<>«M4«Wi*i<4«»«M*«»«»iiw<4«Mwiii«iiwi<i>«i<M»«^>«M<««
LKS COURANTS ONDULÉS EN ÉLECTROTHÉHAPIEO
Par le D' E. BORDET.
Historique.
Les auteurs qui se sont occupés d'onduler les courants électriques
applicables à la thérapeutique sont fort nombreux. Il est intéressant
de passer rapidement en revue les principaux appareils qui ont été
publiés.
Au Prof. Berwfonié, de Bordeaux, revient le mérite d'avoir été le
premier, vers 1893, à rechercher le moyen d'appliquer au malade
des courants qui produisent de bons effets physiologiques en ména-
geant sa sensibilité.
Vers la même époque, le Prof. d'Arsonval construisit un appareil
à résistance progressivement variable (tige plongeant dans un liquide)
pour des expériences de physiologie.
En 1893, Ewing (Archiv. (Vélectr, méd,, 15 mai 1893) présenta un
rhéostat rotatif à résistance variable.
En 1894, la maison Gaiffe construisit un onduleur d'Arsonval-
Abdank à la potasse.
En 1895, Bergonié fit construire par Gaiffe un rhéostat ondulant,
et Tannée suivante {Archiv. d'électr. méd,, 15 mai 1896) il démontra
Vulilité des traitements de Valrophie musculaire par les contractions
électriquement provoquées, rendues aussi identiques que possible à la
contraction volontaire.
En 1897 {Archiv. d'électr. méd., 1897, p. 482), Truchot construisit
un appareil d'induction à balancier, donnant des courants d'intensité
rythmiquement variable. En 1898, la maison Gaiffe en construisit
un modèle.
Leduc publia en 1900, dans les Archives d'électricité médicale, un
mémoire sur un rhéostat ondulant pour la production des courants
ondulés. L'appareil, très ingénieux et très simple, consistait en une
tige de laiton adaptée au balancier d'un métronome interrupteur.
(*) Rapport présenté au Congrès de l'A. F. A. S., Clermont-Ferrand, août igo8.
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aga AkCHtVES d'ÎlECTRIGITÉ BlÏDIGALfi.
Cette tige, reliée par le balancier à l'un des pôles du générateur, n'est
rendue conductrice qu'à son extrémité qui plonge dans un vase
rempli d'eau. Le fond du vase contient du mercure relié à l'autre
pôle. Pendant la marche de l'appareil, le fil de laiton est successive-
ment élevé et abaissé par le balancier, de façon à ce que son extrémité
dénudée s'approche du mercure sans le toucher et s'éloigne sans
sortir de l'eau. Le circuit se trouve ainsi fermé par une colonne liquide,
dont la longueur et la résistance varient en suivant le mouvement
pendulaire du métronome. Leduc publie une série de tracés très
intéressants des contractions produites avec son appareil. Les contrac-
tions musculaires provoquées aussi bien par le courant faradique
que par le courant galvanique ondulé sont très voisines des courbes
de contraction volontaire.
En 1903 {ArchiD. (Téleclr, méd,, p. 487), Bordier présenta un inter-
rupteur rhéostatique rythmique universel, puis vinrent les poten-
tiomètres circulaires à liquide de Kottovich, de Chevalier, de
Nogier.
En 1905, Caré (de Cherbourg), construisit son sinusoîdeur de cou-
rants.
D'autres appareils plus récents permettent d'onduler les courants.
On trouve d'abord Vappareil d'électromécanothérapie de Gaiffe, dans
lequel un secondaire d'appareil à chariot, monté sur glissières, est
soumis et soustrait alternativement à l'action du primaire à l'aide
d'une bielle mue par un moteur électrique dont la vitesse peut varier
grâce à un rhéostat. Le primaire est parcouru par un courant sinusoï-
dal — ce qui supprime les inégalités dues au trembleur. Il en résulte
une succession de courants alternatifs partant de zéro, passant par
un maximum et revenant à zéro.
En janvier 1907, le D' Nicoletis a présenté à la Société de Biologie
un appareil dérivé de l'appareil de d'Arsonval pour onduler le cou-
rant faradique.
En mars 1907, Maury (de Lyon) a construit un rhéostat ondulant
du Prof. Bergonié.
Il faut signaler encore Vappareil portatif de Gaiffe, présenté par
Delherm à la Société d' Électrothérapie en juin 1907, et Vappareil
servant à onduler le wave-current du Prof. Morton, présenté par La-
querrière au Congrès de Reines, août 1907 (Gaiffe constructeur).
J'ai moi-même fait construire par la maison Gaiffe un onduleur
universel que j'ai présenté au Congrès de Physiothérapie de Paris
(avril 1908). Cet appareil, qui est composé d'un réducteur de potentiel
métallique rectiligne sur lequel se déplace un chariot entraîné par
un moteur électrique à vitesse réglable, présente un dispositif per-
mettant de laisser passer le courant pendant un temps égal au temps
de repos, de renverser le courant à chaque départ de zéro, de le ren-
verser au maximum, de l'interrompre au maximum et au minimum,
de fermer brusquement le courant comme le métronome. Cet appareil
permet d'onduler le courant faradique, sinusoïdal, galvanique, galvano-
faradique, galvanique interrompu, ondulatoire.
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Les courants ONDUL^â en éLECTROTHÉRAPIE. 49^
Le nombre de ces appareils indique rîntérêl croissant que les
électrothérapeutes trouvent aux courants ondulés. Quels sont donc
les effets de ces courants sur les muscles sains, quels résultats théra-
peutiques donnent-ils dans l'atrophie musculaire, quelles sont leurs
autres indications?
Effets des courants ondulés sur le muscle sain.
Ce que les électrothérapeutes demandent aux courants ondulés,
c'est de provoquer électriquement une contraction musculaire sem-
blable à la contraction volontaire ou contraction physiologique.
Qu'est-ce que la contraction volontaire?
D'après Marey (*), « la secousse n'est que l'acte élémentaire de la
fonction du muscle; elle y joue en quelque sorte le même rôle qu'une
vibration sonore dans le phénomène complexe qui constitue le son.
Lorsque la volonté commande une contraction musculaire, le nerf
provoque dans le muscle une série de secousses assez rapprochées les
unes des autres pour que la première n'ait pas le temps de s'accomplir
avant qu'une autre ne commence. De sorte que ces mouvements
élémentaires s'ajoutent et se fusionnent pour produire la contraction. »
« Tout mouvement volontaire, même de très courte durée, dit
M^'« Joteyko (■), est toujours de nature tétanique (tétanos volon-
taire). » Mais, d'après le même auteur, la contraction tétanique dis-
continue n'est pas l'unique expression de l'activité musculaire. Il
existe dans l'organisme deux espèces de contractions : la première
est la contraction tétanique, formée de la fusion des secousses élé-
mentaires; elle a pour substratum la substance flbrillaire anisotrope
des muscles. « A côté de la contraction tétanique, il existe la contrac-
tion tonique. C'est une contraction durable localisée dans le sarco-
plasme et qu'on peut à juste titre appeler contraction économique
elle peut être longtemps soutenue sans fatigue. » Tout le domaine des
muscles involontaires appartient à la contraction tonique. Mais les
muscles volontaires présentent aussi des manifestations de la tonicité.
Les muscles rouges à fibres striées mais très riches en sarcoplasme
se rapprochent par leur fonctionnement des muscles lisses.
Si, nous occupant particulièrement de la contraction des muscles
volontaires, nous prenons un tracé du gonflement musculaire physio-
logique en plaçant le myographe à tambour de Marey sur l'adducteur
du pouce, par exemple, nous obtenons une courbe qui présente les
caractères suivants : l'ascension se fait suivant une ligne courbe de
plus en plus convexe à gauche jusqu'au maximum de contraction,
le sommet est arrondi, la ligne de descente est d'abord plus rapide
que l'ascension et se termine en une courbe de plus en plus accentuée
C) Maret, La machine animale^ 1891, p. ^4.
(*) M"* JoTETKo, Rapport au 1II« Congrès international d'électrologie et de radio-
logie, Milan 1906.
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ARCHIVES D'ÉLECTRIGiré MiSdIGALB.
vers la ligne des zéros (fig, 1); ce tracé s'obtient quand le muscle
ne se contracte sur aucune résistance.
Si Ton excite la contraction de Tadducteur du pouce par des secousses
galvaniques, on obtient des graphiques qui sont le contraire de ceux
Fig. I.
Courbes de cootractioos volontaires.
de la contraction volontaire : ascension verticale, sommet aigu, des-
cente lente (fig. 2), Avec les secousses faradiques : ascension brusque,
plateau plus ou moins large, descente rapide à l'ouverture du courant.
En envoyant des courants ondulés, à Intensité progressivement
Fig. a.
En haut, courbes dues aux fermetures Taradiques.
En bas, fermetures galvaniques.
croissante et décroissante, les tracés changent d'aspect et les courbes
ressemblent beaucoup à celles de la contraction volontaire (ftg. 3 et 4).
Seule, la ligne de descente est plus lente. Et cela se comprend :
quand, après une fermeture brusque de courant, on l'interrompt,
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LES COURANTS ONDULAS EN éLECTROTHÉRAPIE. ^qS
le muscle se détend spontanément et la courbe d'ouverture est plus
lente que Ja courbe de fermeture. Or, lorsqu'on allonge la courbe de
contraction ou de fermeture en augmentant progressivement Tinten-
sité, on augmente aussi la courbe de décontractation ou d'ouverture
en interrompant progressivement le courant, car, si l'intensité décroît,
Fio. 3.
Courant faradique ondulé.
le potentiel varie et toute variation de potentiel dans un sens ou
dans l'autre se traduit par un travail musculaire.
Dans ces conditions, si, après avoir excité la contraction par une
fermeture de courant progressivement croissante, on interrompt le
courant au maximum, le muscle se détend spontanément et le tracé
fourni par le myographe devient tout à fait analogue à la courbe
de contraction volontaire (flg.\''i el 6),
FiG. 4.
Courant galvanique ondulé.
Cette dernière pratique me paraît très recommandable, non
seulement parce que la forme du gonflement musculaire obtenu est
bien celle que l'on désire, mais parce que l'interruption brusque
diminue encore le temps de passage du courant et augmente la phase
de repos du muscle. En effet, il faut éviter de fatiguer le muscle, et
un grand nombre de contractions successives dans un temps trop
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ig6 ARCHIVES d'âlectrigitiS m£dicalb.
court provoque rapidement la réaction d'épuisement du muscle.
Il peut en résulter de Tatrophie, ce qui n'est pas le résultat cherché.
Pour se mettre à Tabri de toute fatigue, il est indispensable de ryth-
mer les courants ondulés. Nous savons en effet, par les travaux de
Broca et de Richet (»), qu'on évite la fatigue locale du muscle quand
Fio. 5.
Faradique .ondulé. Interruption au maximum.
le travail s'exécute par courtes reprises suivies de repos de même
ordre de longueur. « L'action du repos court et fréquent se comprend
par la suractivité circulatoire que Chauveau a démontrée dans le
muscle en travail. Cette suractivité se manifeste pendant la période
de relâchement du muscle, et le repos de deux secondes permet au
sang k circulation suractivée de régénérer complètement les réserves
de combustible musculaire. »
FiG. 6.
Galvanique ondulé. Interruption au maximum.
Les courants ondulés, appliqués comme on vient de le voir, provo-
quent donc un tétanos discontinu, croissant et décroissant, comme
le tétanos volontaire rythmé.
(') Broc\, Physique médicale^ 1907.
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LES COURANTS ONDULAS EN éLECTROTHiRAPIB. ^97
Quels résultais pratiques donne Tapplication de ces courants?
Pour le patient, ainsi que Ta constaté le Prof. Bergonié, « plus aucune
surprise, plus de tension nerveuse, et plus de douleur. Les courants
faradiques ondulés et rythmés peuvent être continués pendant de
nombreuses séances, et chacune des séances peut durer longtemps
(quelquefois pluis d'une heure) sans fatigue. » Objectivement, le
muscle, après une série de petites contractions très rapides de plus
en plus accentuées, se gonfle en masse amplement sans violence, et
il entraîne le levier osseux sur lequel il opère sa traction normale.
Les muscles sains soumis à cette gymnastique avec le courant fara-
dique s'hypertrophient assez rapidement.
Il en est à peu près de même pour la galvanisation ondulée du
muscle sain. La contraction est progressive, totale, bien localisée.
Elle entraîne les mouvements des articulations dé voisinage. Pour
produire leurs effets, les courants galvaniques ondulés doivent être
assez intenses (de 10 à 30 mA. en moyenne).
La sensation de brûlure au niveau de l'électrode active est bien
tolérée si Ton a soin d'employer de larges tampons bien humides, à
résistance appropriée. La variation de potentiel doit se faire dans un
temps moins long pour les muscles sains que pour les muscles atro-
phiés. On règle la vitesse de l'appareil de manière à obtenir une bonne
contraction. Elle est variable d'ailleurs d'un muscle à l'autre, suivant
qu'il s'agit d'un muscle à contraction brusque (quadriceps crural)
ou d'un muscle à contraction lente (soléaire) (P. Richer) (*).
J'ai soumis (*) les biceps de deux hommes valides aux courants
ondulés et aux fermetures brusques. Ces muscles se sont notablement
hypertrophiés, et les biceps soumis aux courants ondulés ont acquis
un volume supérieur.
En envoyant dans l'onduleur du courant continu interrompu au
moyen de l'interrupteur de Leduc ("), on obtient une bonne tétanisa tion
musculaire analogue à celle du courant faradique. Les applications
sont plus facilement supportables que le courant induit et jouissent
des propriétés électrolytiques du couraitt galvanique.
Le wave-current ondulé produit des contractions analogues aux
contractions volontaires. La sommation est plus impérieuse qu'avec
les autres courants. Cette forme de l'énergie électrique semble pro-
duire des effets analgésiants et circulatoires dans le genre de ceux
des courants induits de tension.
En résumé, si l'on compare les effets physiologiques des courants
instantanés à ceux des courants ondulés, on constate chez ces derniers
les caractères distinctifs suivants :
La progressivité de la fermeture et de Vouverture produit un tétanos
musculaire qui augmente jusqu'à un maximum et qui décroît dès
(') Pau! RiCH^R, in Traité de physique biologique, 1901.
(') E. BoRDBT, Le traitement de Tatrophie musculaire par les courants galvaniques
ondulés (Arehiv. d*électr. mêd., 10 juin 1907).
(3) E. boRDBT, Note sur les courants ondulés de Leduc dans le traitement de
Fatrophie musculaire (Congrès de Physiothérapie de Paris, Pâques 1908).
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4g8 ARCHIVES D'à^BCTRIGiri HJOICALB.
que ce dernier est atteint, comme le tétanos volontaire discontinu.
Le temps de passage du courant est plus long pour chaque excitation,
ce qui étale la courbe de contraction et permet avec le courant gal-
vanique des phénomènes d'ionisation plus étendus (action trophique,
nutritive, etc.).
L'intensité maxima est plus élevée^ d'où une amplitude plus grande
de la contraction, une meilleure gymnastique musculaire et, pour
Jes courants galvaniques, des effets électroly tiques plus intenses.
Enfiny les courants ondulatoires sont toujours rythmés, ce qui permet
d'obtenir un travail musculaire avec minimum de fatigue.
Les courants ondulés dans l'atrophie musoulaire.
Aucun traitement électrique de l'atrophie musculaire ne peut être
entrepris sans un électrodiagnostic préalable. C'est cet examen qui
guidera le praticien dans le choix de la modalité électrique convenable.
Je passerai donc en revue schématîquement les principales indications
des courants ondulés d'après les résultats de l'électrodiagnostic.
Pas de réaction de dégénérescence.
a) Diminution simple de V excitabilité faradique apparue lentement,
— Type de cette atrophie : l'atrophie par immobilisation. Employer
dans ce cas la faradisation ondulée, bobine à gros fil. Quelques ren-
versements. Les contractions doivent être fortes et la séance peut
être longue sans amener la fatigue. Lorsqu'il y a lieu, on peut exciter
alternativement les muscles antagonistes (Bergonié). L'amélioration
est rapide.
b) Diminution assez marquée de V excitabilité faradique ayant apparu
lentement. — Même procédé. Séances un peu moins longues. Pour
éviter la fatigue, allonger le temps de repos en interrompant le cou-
rant au maximum.
c) Diminution marquée de V excitabilité faradique ayant apparu rapi-
dement, — Type : atrophie réflexe du quadriceps dans l'hydarthrose
du genou. La galvano-faradisation ondulée me paraît être particu-
lièrement efficace dans ces formes où le muscle abandonné à lui-
même peut arriver à présenter une atrophie grave. Au moyen
de Vonduleur universel^ les deux courants sont progressivement crois-
sants et décroissants et, avec des intensités peu élevées, l'amplitude
de la contraction est grande. Aux sommations de la contractilité
produite par les secousses induites, on ajoute les effets électrolytiques
du courant galvanique. L'interruption brusque du courant au maxi-
mum donne lieu à une secousse galvanique d'ouverture qui, surajou-
tée, augmente l'effet dç la contraction et élève sa courbe, ce qui est
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LES GOURANTS ONDULAS BIf iLECTROTH^APIE. ^99
utile pour un muscle à contraction brusque, comme le quadriceps
crural.
Diminution de Vexciiabiliié galvanique el faradique. — La galvano-
faradisation rythmée et inversée est indiquée ici. Je me suis bien
trouvé d'employer les courants galvaniques interrompus au moyen
de l'appareil de Leduc. Avec des intensités relativement faibles on
obtient de bonnes contractions musculaires.
Diminution de Vexcitahilité galvanique et diminution considérable de
V excitabilité faradique. — La galvanisation interrompue ou le cou-
rant ondulatoire ondulé avec renversements et ouvertures au maxi-
mum provoque sans fatigue une bonne gymnastique musculaire.
RÉACTION DE DÉGÉNÉRESCENCE.
a) Secousse ralentie. — Dans ce cas, c'est à la galvanisation ondulée
qu'il faut avoir recours. La vitesse de l'onduleur doit être moyenne,
de manière à obtenir une réponse optima du muscle. L'intensité du
courant varie de 10 à 25 m\. On obtient des secousses plus amples
et mieux localisées qu'avec les fermetures brusques de courant. Il
est certain que l'onde de contraction étalée du muscle dégénéré sera
la même, quelle que soit la rapidité de l'excitation, mais les effets
cliniques ne seront pas semblables. Si, pour prendre un exemple,
on excite par la galvanisation ondulée l'orbiculaire de la paupière
dans une paralysie faciale avec DR moyenne, on voit la paupière
supérieure s'abaisser lentement en se déroulant sur le globe de l'œil
tandis que la paupière inférieure se relève; l'occlusion de l'œil est
parfaite. Le mouvement est lent, mais il est complet, et l'on com-
prend que les résultats thérapeutiques soient meilleurs. L'intensité
du courant est plus élevée que dans la méthode des secousses brusques
et produit des effets avantageux. A la même intensité (10 mA.), la
fermeture par la clef de Morse produit une secousse extrêmement
désagréable pour le malade.
Il faut avoir soin de bien rythmer le courant et de ne pas multi-
plier les excitations. Pour une paralysie faciale, je ne dépasse pas
dix à quinze ondulations galvaniques par muscle; pour les membres,
je fais une centaine d'excitations, ce qui demande de trois à six
minutes environ par muscle, suivant la vitesse de marche de l'appa-
reil. Ce sont là, je m'empresse de le dire, des données très approxi-
matives. L'intensité du courant, la vitesse de l'onduleur, dépendent
toujours des réactions cliniques soigneusement observées par l'élec-
trothérapeute.
b) Diminution marquée de Vexcitabilité galvanique, secousse très
lente. — L'intensité du courant galvanique doit être plus élevée, la
vitesse de l'onduleur diminuée. Dans une de mes observations iné-
dites, je note Içç fait§ suivants : Une malade présente depuis six
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50O ARCHIVES D'iLEGTRICITlS MlSoiCALfi.
mois une paralysie des péroniers et des extenseurs du pied consé-
cutive à une compression du nerf sciatique poplité externe due à une
fracture par arrachement de la tête du péroné. Opérée, libération
du nerf. On constate une DR complète avec inversion polaire, lenteur
extrême de la secousse et déplacement du point moteur. L'électrode
indifférente de 200 centimètres carrés étant placée sur la région
externe du genou, Télectrode active (un tampon de 8 centimètres)
sur la région sus-malléolaire externe, il faut à la fermeture brusque
au positif 20 m A. et 30 volts pour obtenir une secousse nette mais
faible ne provoquant dans les péroniers qu'un mouvement d'abduction
k peine ébauché, mouvement d'ailleurs contrarié par la contraction
simultanée des antagonistes. Sans rien changer au dispositif décrit,
si le courant est ondulé lentement, on constate une contraction plus
forte des péroniers avec rotation du pied en dehors et en haut bien
plus accentuée et sans que les antagonistes bougent. Ceux-ci se
contractent d'ailleurs si l'ondulation est un peu rapide. Depuis que
cette malade fut soumise à ce procédé thérapeutique, l'atrophie mus-
culaire rétrocéda plus rapidement. J'ai constaté dans toutes mes
observations que l'amélioration était toujours plus marquée avec les
courants ondulés qu'avec les procédés anciens.
Indications.
A quel moment de la maladie peut-on appliquer les courants
ondulés?
Pour les atrophies sans réaction de dégénérescence on peut
répondre : dès que le malade se confie à nos soins. Le meilleur moyen
de combattre l'atrophie musculaire est de faire fonctionner un muscle.
Il importe seulement de proportionner l'action électrique à la réaction
musculaire. On peut augmenter le travail du muscle en le faisant
contracter sur des résistances progressives, suivant la technique de
Laquerrière.
Dans les cas graves, dans les névrites toxiques ou dans la polio-
myélite,, la conduite à tenir a été précisée par Zimmern et Delherm
au Congrès de Paris (avril 1908) : « A la période douloureuse (névrite)
ou près du début (poliomyélite) on peut et on doit utiliser le courant
galvanique, mais sans interruption ni secousse. Il est parfaitement
toléré et exerce une action vaso-motrice très nette qui concourt à
la nutrition du muscle, en combat l'atrophie et exerce aussi une
action sédative sur le symptôme « algie », point très important. Plus
tard — et aussitôt que possible — dès que l'état de la sensibilité le
permet, il faut traiter le muscle par des chocs galvaniques, sans
résistance^'interposée. »
J'estime que dans bien des cas, et notamment dans la paralysie
infantile, la galvanisation ondulée pe\it être essayée un peu plus tôt
que le choc galvanique. La galvanisation continue, à l'état constant,
n'exerce pas seulement des effets trophiques, elle provoque un certain
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LES COURANTS ONDULÉS EN ÉLEGTROTHiSrAPIB. 5oI
état de contraction musculaire (Remak), elle agit sur Télément
sarcoplasma tique des muscles (loteyko). La galvanisation ondulée
faible et lente jouit, par ses temps de passage assez longs, des mêmes
propriétés et, de plus, excite davantage la contractilité de la fibre
striée.
Autres applications des courants ondulés.
Toutes les fois qu'on se trouvera en présence d'un muscle à con-
traction lente, on provoquera plus efRcacement cette contraction en
ondulant le courant galvanique.
Les muscles à fibres lisses dont la contraction ressemble à celle
des muscles striés et dégénérés trouveront dans le courant galvanique
à ondulation très lente (pôle actif : le positif) une forme d'excitation
bien appropriée. Ce procédé pourra donner, par exemple, de bons
résultats dans l'atonie intestinale vraie. Je ne parle pas du traitement
de la constipation et surtout de la constipation spasmodique. La
méthode de Delherm et Laquerriére a fait se^s preuves dans ce syn-
drome.
En élecirodiagnosfic, la galvanisation ondulée permettant de mieux
localiser la secousse, facilite les recherches délicates. De plus, on
peut préciser davantage le degré de lenteur de la secousse. Plus un
muscle est atteint, plus la variation de potentiel doit être lente pour
provoquer une contraction optima. On peut donc «établir un rapport
entre la vitesse de contraction du muscle et la vitesse de marche de
l'onduleur.
Conclusions.
Les courants ondulés appliqués aux muscles striés présentent donc
des avantages importants sur les procédés anciens, avantages qui
expliquent leur usage de plus en plus répandu.
Grâce aux appareils existants, les courants faradiques, sinusoïdaux,
galvano-faradiques, galvaniques, ondulatoires, galvaniques inter-
rompus, peuvent être ondulés. Leur courbe — en principe une sinu-
soïde — qui peut être variée dans tous ses éléments, les interruptions
du courant possibles entre deux sinusoïdes, la vitesse facilement varia-
ble de l'établissement maximum de l'intensité, etc , démontrent avec
quelle souplesse on peut modifier la forme de l'excitation, la propor-
tionner à la réaction cherchée.
Du côté du malade, ces courants ménagent au mieux sa sensibilité
en supprimant la brusquerie de la fermeture instantanée. Leur inten-
sité maxima peut être plus élevée avec une plus grande tolérance.
En les rythmant convenablement, les séances sont prolongées davan-
tage sans fatigue et avec un effet utile plus considérable.
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5o2 AHCHlVfiâ D'ÉLECTtllGITé IféDIGALfi.
La contraction musculaire provoquée parles courants ondulés peut
être rendue tout à fait semblable à la contraction physiologique.
L'excitation des muscles malades est mieux localisée, le gonflement
plus ample, et celui-ci s'accompagne de la mobilisation des segments
articulaires comme les mouvements volontaires.
En clinique, les observations montrent que non seulement les
courants ondulés sont mieux acceptés des malades, mais ils donnent
dans l'atrophie musculaire des résultats plus rapides et plus parfaits
que les courants à fermeture instantanée.
Tels sont les faits qui semblent actuellement bien acquis. Des tra-
vaux ultérieurs viendront sans doute résoudre les questions encore
obscures que soulèvent physiquement et physiologiquement les cou-
rants fournis par les appareils onduleurs. Il faut espérer aussi que
de nombreuses observations cliniques et thérapeutiques préciseront
les indications des courants ondulés.
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TRAITEMENT DES FISTULES ANALES
PAR LA MÉDICATION IONIQUE
Par A. CABâ,
Ch«r du laboratoire d'électrothérapie à l'hôpital de Cherbourg.
Cette médication ayant d'abord pour but la stérilisation du trajet
fistuleux, elle sera forcément plus efficace dans le traitement des
fistules borgnes que dans celui des fistules ano -rectales dont la
réinfection est automatique.
Ce sont donc les fistules borgnes qui bénéficient le plus de la
méthode et j'estime que, quant à présent, les autres seront plutôt
justiciables de l'intervention chirurgicale.
Le traitement consiste à introduire Tion zinc le plus profondément
possible dans l'épaisseur des parois de la fistule. Pour atteindre ce
but, je fais un sondage soigneux de la fistule avec des sondes molles,
de diamètres croissants, de façon à établir de quelle sonde, toujours
la plus grosse possible, je pourrai me servir pour l'application du
traitement. Ce diamètre, dans les cas au nombre de 17 que j'ai
traités jusqu'ici, a varié de i à 10 millimètres.
Cette sonde est établie de la façon suivante : L'âme se compose,
suivant le diamètre à obtenir, de un ou plusieurs fils de zinc. Lorsque
j'emploie plusieurs fils, ces fils sont réunis en torsades. Plus le fil
employé est fin (o""" 5 généralement) plus la sonde est facile à pUer à
la main de façon à lui donner à l'avance la courbure optima pour la
faire pénétrer bien au fond du trajet fistuleux. Le fil unique ou la
torsade sont ensuite recouverts par un simple fil à coudre enroulé à
tours jointifs sur toute la longueur qui devra pénétrer dans la fistule.
Une telle sonde, si elle était d'introduction facile pourrait servir telle
quelle, après l'avoir, au préalable, trempée dans une solution de
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5o4 ARCHIVES D*ÉLEGTRIGlTi MÉDICALE.
chlorure de sodium à 3 ou 5 o/o, mais le fil qui entoure le métal gêne
beaucoup l'introduction; aussi, pour la rendre lisse et en même temps
pour augmenter Tépaisseur de la couche qui, écartant le métal des
parois de la fistule régularise Fintroduction de Fion médicamenteux,
je trempe à plusieurs reprises la sonde garnie de son fil dans une
solution tiède de
Gélatine blanche . . . ao
Eau distillée 80
NaCl 5
Dès qu'une couche a fait prise, je plonge la sonde dans du formol à
40 0/0 du commerce. Chaque couche est donc insolubilisée par le
formol avant qu'une nouvelle couche soit appliquée, et j'arrive, en
général, à donner à la sonde un diamètre double dé celui de l'âme
métallique. Laver ensuite pendant i heure, à l'eau courante, pour
éliminer le formol restant.
Cette sonde, séchée à l'étuve, est prête et peut se conserver indéfi-
niment.
P(Dur l'emploi elle est mise quelques minutes dans Teau froide,
puis introduite dans la fistule.
L'extrémité libre est réunie au pôle positif d'une source électrique
quelconque (35 à 3o volts suffisent toujours) et le pôle négatif placé
autour d'un mollet à l'aide d'une électrode de i décimètre carré de
surface (plaque d'étain et 10 épaisseurs de tissu éponge).
Pour ce qui est de l'intensité à employer, je pars du principe que,
pour l'unité de surface du contact de la sonde avec les parois de la
fistule, la quantité de zinc introduit est fonction de l'intensité et que
la profondeur de pénétration est fonction du temps de l'application.
Or, j'ai remarqué que de fortes intensités produisent, en plus de la
désinfection, des effets caustiques suivis d'une réaction inflammatoire
parfaitement inutile et qu'on avait tout avantage à éviter.
En pratique je ne dépasse jamais i mA. par centimètre carré de la
surface utile de la sonde, et je fais des séances de i heure et demie
et même 2 heures.
Je répète trois jours de suite et j'attends.
Généralement la séance est absolument indolore, mais, dans la
plupart des cas, le malade a, dans l'après-midi qui suit la séance,
quelques heures de souffrance, toujours très supportables, mais
quelquefois assez vives.
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TRAITEMENT DES FISTULES ANALES. 5o5
Après chaque séance, la sonde est remplacée par une mèche de
coton imbibée de chlorure de zinc à i o/o.
Dans les cas heureux, c'est-à-dire dans les cas où la fistule n'a
qu'un seul trajet et pas trop de clapiers environnants, la fistule dimi-
nue rapidement de profondeur et la guérison est complète en dix à
vingt jours. Il est même des cas où des trajets secondaires où la
sonde n'avait pas pénétré se sont néanmoins cicatrisés, parce que,
peu éloignés du trajet principal, Tion zinc avait pénétré jusqu'à eux.
Le cas le plus fréquent est le suivant : à la suite des trois séances de
I heure et demie chacune, la fistule est aseptique : son calibre a
doublé de dimensions, les mèches mises quotidiennement sont
retirées presque dans l'état où on les a mises ; plus de pus, plus
d'inflammation, mais aucune tendance à la cicatrisation. Dans ces cas
je fais une séance de 3o minutes avec une sond» analogue à celles
décrites précédemment mais dont l'âme est en fil de cuivre rouge et
la solution de gélatine qui la recouvre composée de
Eau 80
Gélatine 20
Sulfate de Cu 3
Si la cicatrisation ne s'établit pas, j'ai recours aux injections
iodées :
Teinture d'iode .... 20
Eau distillée 80
lodure de K q. s.
Dans quelques cas un trajet accessoire n'a pas été désinfecté, son
point terminus se trouvant trop éloigné de la sonde ionisante.
La cicatrisation du trajet principal ne se fait pas et les mèches
renouvelées tous les jours sont imprégnées de pus. Tant qu'on n'a pas
trouvé et traité les trajets accessoires, le résultat est nul.
Sur 17 cas j'ai obtenu :
5 fois la cicatrisation régulière après les trois séances ;
6 fois la cicatrisation après séances au cuivre et injections iodées ;
6 fois j'ai échoué malgré des séances multiples, le nombre des
trajets accessoires, les clapiers et décollements n'ayant jamais pu être
désinfectés en totalité.
â.RCH. D'iLBCTR. MÉO. — I908. 38
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L'ELECTROLYSE
DANS LE TRAITEMENT DU TIC DOULOUREUX
ET DE LA SCLÉROSE SPINALE (')
Par le D' DA^VSON TURNER,
B.A., M.D., F.K.C.P.E., F.R.S.E., M.R.C.P., London,
Physician in charge of the eleclrical deparlment of the royal infirmary, Edimburgh.
Je désire appeler rattention sur les remarquables résultais que
donne la médication ionique, dans le traitement du tic douloureux,
des scléroses spinales, et dans nombre d'autres circonstances. Le corps
humain est un électrolyte, et le courant électrique y consiste dans le
mouvement des ions (particules de matière ayant des charges élec-
triques), un courant à travers le corps est un courant de convection
analogue au transport par convection de la chaleur. Il y a un trans-
port actuel de particules matérielles, chacune transportant une ou
plusieurs charges électriques, d'une électrode à l'autre, dans les deux
directions. Par ce moyen, les médicaments peuvent être introduits
à travers la peau intacte, et juste à l'endroit où leur action est néces-
saire. Je ne m'occuperai aujourd'hui que du tic douloureux et des
scléroses spinales. Le traitement ionique du tic douloureux a été
recommandé par Leduc et d'autres. Leduc mentionne plusieurs cas
heureux, mais je ne connais aucune mention du traitement ionique
des scléroses spinales.
J'ai récemment soumis six cas de tic douloureux au traitement
ionique, qui, pour chacun d'eux, a donné un très grand soulagement
ou la guérison. Les cas sont trop récents pour pouvoir affirmer que
les guérisons obtenues sont permanentes.
Cas I. — R. M..., âgé de cinquante-huit ans, adressé par le D' Boyd,
souffre depuis cinq mois d'un tic douloureux, la douleur est poignante,
surtout la nuit, et ne cesse jamais. Le malade ne pouvait dormir, se
(*> British médical Journal, 4 avril 1908.
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l'électrolVsë dans lé traitement du tic douloureux. èo7
couchant et se levant incessamment toutes les nuits; il ouvrait difll-
cilement les mâchoires et était épuisé par la douleur. Beaucoup de
remèdes avaient été employés sans succès. La première application
le soulagea vingt-quatre heures; une seconde application, trois jours
plus tard, eut le même résultat. Après cinq applications le malade se
trouvait beaucoup mieux, il pouvait manger, dormir et les accès
avaient à peu près complètement disparu.
Cas II. — Adressée par le D' Ronaldson; le tic douloureux consé-
cutif à Therpès; les attaques étaient graves, privant la malade de
sommeil des nuits entières. Quatre séances suffisent à supprimer les
douleurs; après les séances la malade a quelques vertiges accompa-
gnés de nausées; pendant les séances elle éprouvait de la propension
au sommeil. Chaque séance était suivie de la suppression des douleurs.
Cas III. — Malade de M. Cotterill, âgée de soixante- treize ans;
elle souffre depuis neuf ans. Suivant son expression, la première
séance lui donna la première bonne nuit sans médicament qu'elle
ait eue depuis bien longtemps. Trois ou quatre séances la mirent dans
un état très satisfaisant mais, en cessant le traitement, les douleurs
montraient de la tendance à reparaître. Après douze applications,
elle retourna chez elle considérablement améliorée.
Cas IV. — Malade âgée de trente-quatre ans, adressée par le
D' Frost, se plaint de douleurs lancinantes dans un côté du visage
et dans le cou, en arrière. Le courant est établi entre les deux régions
douloureuses au moyen de larges électrodes. Le résultat est satisfai-
sant, la malade rentre chez elle, et fait savoir qu'elle a eu à peine
quelques douleurs depuis le traitement.
Dans le voisinage du cerveau, pour éviter les vertiges, les défaillan-
ces, ou autres symptômes inquiétants, il importe de ne faire varier
que très lentement et progressivement Tintensité du courant. Des
brûlures pourraient être occasionnées par une densité trop forte du
courant. Sous chaque électrode, sont plusieurs épaisseurs de lint
(tissu de coton hydrophile), exempt de médicament et imprégné de
la solution très pure de la substance que Ton veut employer.
Dans les cas précédents le traitement fut le même : introduction
dans le tissu cellulaire, à travers la peau, de Tion salicylique ou de
rion quinine par un courant de forte intensité.
Dans les cas incurables, désespérés, de sclérose spinale, on peut cher-
cher, sinon à régénérer les éléments nerveux détruits, ce qui a'est
peut-être pas absolument impossible, du moins à faire disparaître
le tissu fibreux qui comprime les éléments nerveux et altère leurs
fonctions. J*ai traité deux cas de sclérose latérale et un de sclérose
disséminée.
Cas V. — Sujet âgé de trente-quatre ans, malade depuis plus d'un
an, il présente tous les signes et symptômes de paralysie spastique;
incapable de marcher seul, il souffre d'incontinence urinaire. Six
applications suffisent pour faire disparaître ces symptômes, et, par
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5o8 ARGHrvES d'électricité médicale.
la continuation du traitement, il était bientôt en état de marcher
parfaitement. Le traitement fut alors suspendu et il tut conseillé au
malade de se reposer. Malheureusement il retourna à son travail, et,
lorsqu'il se représenta quelques mois plus tard, son état s'était aggravé.
Une répétition des premières applications échoua cette fois à le
soulager: mais on obtint des résultats satisfaisants avec des courants
beaucoup plus intenses. Le malade s'améliora rapidement et fut bien-
tôt ramené à son état antérieur.
Cas VL — Malade du D*" G. Gibson, âgé de vingt-cinq ans; l'amé-
lioration commença aussitôt, immédiatement après la première
application le malade put remuer ses jambes plus librement. On fit
trois séances par semaine, chacune accentuait l'amélioration qui se
manifestait surtout le lendemain de la séance. Après douze applica
tions les jambes sont plus fortes, et le malade marche mieux.
Cas vil — Autre malade du D^ Gibson, malade depuis cinq ans,
sclérose disséminée, la jambe gauche est surtout affectée. Trois appli-
cations semblables à celles du malade précédent n'ayant pas produit
d'amélioration, l'ion iode sera employé à la place de l'ion chlore.
L'action sclérolytique de l'ion chlore démontrée par Leduc a été
constatée par moi dans beaucoup de cas chirurgicaux, et ce sont ces
faits qui m'ont conduit à employer ce traitement contre les scléroses
spinales. Dans mon appréciation le développement du tissu fibreux
dans d'autres organes, tels que le foie, les reins, etc., devrait pouvoir
être combattu par cette méthode. Naturellement, plus superficiel est
l'organe, plus grandes sont les chances de succès. Courants intenses,
longues séances dirigées par un spécialiste éclairé, telles sont, à mon
avis, les clés du succès. Nous devons certainement nous réjouir de
l'introduction dans notre arsenal thérapeutique de cette arme nouvelle,
puissante et souple.
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INSTRUMENT NOUVEAU
ONDULEUR UNIVERSEL^
APPAREIL DÊLECTROMÊCANOTHÉRAPIE (breveté s. g. d. g.)
CONSTRUIT PAR LA MAISON GAIFFE
Par le D' B. BORDBT.
Nombre d'auleurs : Bergonié, Truchol, Leduc, Bordier, Nogier,
Guilleminot, Laquerrière, Delherm, Nicolelis, Rémy, etc., ont étudié
l'emploi des courants faradique, galvano-faradique, sinusoïdal ondulé;
ils en ont noté les heureux efTets et en prescrivent l'emploi thérapeu-
tique. Laquerrière, dans une série de communications récentes, remar-
quables, à la Société française d'électrothérapie a précisé et mis au
point l'importance des courants ondulés en électromécanothérapie.
Moi-même j'ai étudié, dans les atrophies musculaires avec réaction
de dégénérescence, l'emploi des courants galvaniques ondulés (a). Je
me servais alors du réducteur de potentiel de GaifTe auquel j'imprimais
à la main des mouvements de rotation plus ou moins étendus et
rapides suivant les besoins.
Cette technique manquant de commodité et de précision, j'ai fait
étudier par la maison GaifTe un onduleur de courants et y ai apporté
certaines additions qui en font un appareil très complet tant au point
de vue diagnostic que traitement.
En effet, quel que soit le courant qu'on y amène (continu, faradique,
galvano-faradique, sinusoïdal, ondulatoire), l'appareil permet de
l'envoyer au patient de dix façons différentes :
1* Sous sa forme habituelle ;
a* Ondulé, c'est-à-dire le faire partir de zéro, l'amener à un maxi-
C) Appareil présenté au Congrès de Physiothérapie de Paris, PAquos 1908.
(') Archives (TéUctricité médicale^ 10 juin 1907.
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5io
ARCHIVES D*£LBGTRICITé MEDICALE.
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mum et le ramener à zéro,
T suivant une loi sensible-
ment sinusoïdale de fré-
quence lente mais variable
à volonté (^y. i, courbe i);
2 3* De l'onduler en le ren-
versant de sens à chaque
passage au zéro (fig. i,
— courbe 2);
•^ 4' De l'onduler en le
renversant de sens à cha-
que passage au maximum
/^ (fig. i, courbe 3);
5* De le faire partir de
zéro, l'amener au maximum
et l'interrompre brusque-
ment pour ne le rétablir
qu'au moment du zéro
(fig. /, courbe ù);
6** Même mouvement que
5", mais renversement à
chaque passage au zéro
Cfig. iy courbe 5);
j 7* De l'établir brusque-
ment au maximum et de le
faire revenir graduellement
au zéro (fig. i, courbe 6);
{] 8" Même mouvement que
7", avec renversement au
passage à zéro (fig. i,
courbe 7);
9" Passage instantané du
courant au maximum (y?y. i,
courbe 8);
lo** Même mouvement
que 9*, avec renversement
à chaque passage (fig. i,
courbe 9).
11 est certain que tous
W ces modes d'électrisation
Fig. i.
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ONDULEUR UNIVERSEL. 5ll
n'offrent pas le même intérêt pour chaque courant, tandis que tous
sont utilisables pour le courant continu, le courant induit et l'ondula-
toire. On ne peut guère utiliser que les formes des figures i, 4» 6 et 8
pour le sinusoïdal. En effet, la courbe lo, figure i, représente l'effet
obtenu par l'onduleur avec le courant sinusoïdal et prouve que tous
ces renversements sont inutiles.
L'appareil permet, de plus, de faire varier le temps de repos par
rapport au temps de passage de o à i/s. Le maximum donné par
Tappareil dépend d'un réglage indépendant fait sur la source elle-
même (ï).
FiG. a.
Onduleur universel du D' Bordet.
Chacune de ces formes d'électrisatîon peut être mesurée par un
milliampèremètre approprié placé entre l'appareil et le patient. La
fréquence est en général assez faible pour qu'un bon galvanomètre
suive exactement la variation du courant ondulé.
L'appareil (Jîg. 2) consiste en un réducteur de potentiel R P par-
couru par deux galets g g* que porte un chariot F mu par un moteur
électrique à l'aide d'une vis sans fin et d'une bielle.
C'est à ce réducteur qu'arrivent tous les courants qu'on amène aux
bornes BB' et sur ce circuit est branché l'interrupteur A.
Le courant ondulé recueilli par les galets g g' est transmis aux
(') La forme de la courbe dépend de la résistance relative du réducteur et du
patient ; il y a intérêt à ce que la courbe soit le plus rapide possible et à ce que la
résistance du paUent soit minima.
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5l2 ARCHIVES D'éLEGTRICrré MéoiGALE.
bornes de sortie uu* par Tintermédiaire de Trotteurs en charbon h en
passant à travers les manettes M et N et les commutateurs tournants
sur lesquels frottent les balais bb', etc. Les manettes, suivant leur
position, donnent à la sortie une des dix courbes indiquées figure i.
La position des manettes est donnée par des étiquettes placées devant
les gouttes.
La vitesse de translation du chariot F est réglée par le rhéostat R Y.
Le bouton E commande la pièce qui réunit en tension les deux
moitiés du réducteur rectiligne RP. En déplaçant cette pièce on
change la longueur du réducteur.
Si Ton donne au réducteur toute sa longueur le courant passe conti-
FiG. 3.
Tracé [. — Cootractions volontaires.
nuellement dans le patient, le passage à zéro étant instantané. Si l'on
réduit la longueur du réducteur, il en résulte que le passage à zéro
dure un certain temps : au maximum, lorsque le court-circuit est à
fin de course, moitié du temps d'une oscillation complète (voir
fig. f , /i^ dd).
Pour faire fonctionner l'appareil : attacher aux bornes BB' la source
à utiliser, amener le chariot F au maximum, vers les bornes BB',
fermer le commutateur A, les manettes étant dans la position D (direct),
régler le courant en dehors de l'onduleur par son système de réglage
propre jusqu'à obtenir l'intensité voulue; couper A, ramener le
chariot F du réducteur au zéro, placer les manettes dans la position
donnant la forme de courant cherchée, fermer A et G et régler la
vitesse du moteur à l'aide du rhéostat RV.
Dans la pratique courante, les intensités maxima peuvent être
réglées pendant la marche de l'onduleur. S'il s'agit du courant continu
par exemple, on élève ou on diminue l'intensité maxima en agissant
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ONDULEUR UNIVERSEL. 5l3
lentement sur le réducteur de la source et en observant les contrac*
tions musculaires provoquées.
Comme soins à donner à Fappareil : il faut maintenir le niveau de
rhuile dans le carter de la vis sans fin ; le bouton D permet d'ouvrir
ce carter pour y verser Thuile; graisser soigneusement tous les rou-
lements et glissements; maintenir très propre la surface découverte
du fil du réducteur et les surfaces tournantes des commutateurs. Avoir
soin d'obtenir que les balais en charbon bfb* frottant sur ces commu-
Fici. h.
Tracé II (en bas). — Galvanisation ondulée.
Tracé III (en haut. — Faradisation ondulée.
tateurs, ceux frottant sur les glissières V qui recueillent le courant
ondulé et les galets roulants du chariot F appuient bien sur les
parties frottées.
En envoyant dans l'onduleur le courant dont la forme et l'intensité
conviennent à l'état d*atrophie du muscle que l'on veut traiter, on
obtient des contractions pro«^ressivement croissantes et décroissantes,
peu douloureuses, totales et bien localisées. Ces efTets sont déjà bien
connus pour remploi des courants alternatifs. Je n'y insisterai pas.
Les applications de courant galvanique ondulé sont indiquées lorsque
les muscles ne se contractent plus au courant faradique. La courbe
de contraction d'un muscle dégénéré est lente et sa forme n'est pas
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5l4 ARGHIYBS D'iLEGTRIGlTé Bf^DIGALE.
modifiée si la secousse de fermeture est brusque ou progressive. Mais
si, pour obtenir une contraction, Tintensité doit être élevée, il est fré-
quent de voir à la fermeture instantanée une secousse violente, dou-
loureuse, s'étendre à tous les muscles de voisinage sans provoquer une
contraction suffisamment nette du muscle ou du groupe musculaire
dégénérés. En employant la même intensité ou une intensité plus
élevée avec Tonduleur, on constate que la contraction est bien localisée,
sans brusquerie, ample, et s'accompagne des mouvements articu-
FiG. 5.
Tracé IV (en bas). — Galvanisation ondulée. Rupture au maximum.
Tracé V (en haut). — Faradisation ondulée. Rupture au maximum.
laires correspondant au raccourcissement du muscle. Les intensités
élevées auxquelles on peut arriver sans provoquer une douleur intolé-
rable si l'on a soin d'employer des électrodes bien appropriées, pro-
duisent à la fois une gymnastique efficace et de puissants effets
électrolytiques. J'ai observé cliniquement des améliorations rapides
par ce procédé.
Si l'on enregistre au moyen d'un myographe à tambour de Marey
les courbes de gonflement musculaire, on obtient les tracés suivants :
Le tracé 1 (fig, 3) représente la courbe de contraction volontaire du
muscle adducteur du pouce.
Sur les tracés II et 111 (fig. 4rj on voit les courbes de contraction du
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ONDULEUR UNIVERSEL. 5l5
même muscle obtenues par la galvanisation ondulée et la faradisation
ondulée au moyen de l'onduleur universel.
Ces courbes sont voisines des courbes de gonflement volontaire.
Elles sont un peu plus étalées. La ligne de descente ou de décon-
traction musculaire est moins rapide, moins verticale que dans la
contraction volontaire. En interrompant le courant au maximum la
détente du muscle est spontanée, la période de repos est augmentée
et la courbe enregistrée est analogue à la courbe volontaire ainsi qu'on
peut le voir sur les tracés IV et V (Jig. 5).
L'onduleur universel construit par GaifiTe permet donc de provoquer
dans un muscle plus ou moins atrophié des contractions d'origine
électrique semblables aux contractions physiologiques. C^est un appareil
robuste dont je me sers depuis plusieurs mois à mon entière satis-
faction. Il me paraît devoir répondre à un grand nombre d'indications
en électrolhérapie.
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m^mmmtttuuu^
REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de r Électricité
ÉLECTROPHYSIOLOGIE
BIENFAIT.— A propos de la réaction de la dégénérescence.
La fibre musculaire est, au stade embryonnaire, constituée par une
masse protoplasmique nucléée que l'on appelle le sarcoplasme; à un
stade ultérieur apparaissent deux striations, Tune longitudinale,
l'autre transversale : celle-ci est la plus nette, elle est constituée par
une série de bandes alternativement isotropes et anisotropes.
Cet élément différentié constitue, à proprement parler, la substance
contractile de la fibre musculaire; cependant, une petite quantité de
sarcoplasme continue à exister à côté de cette striation.
Lorsque la fibre musculaire dégénère et s'atrophie, elle le fait par
une série de processus exposés par Krôsing et Durante, notamment
par sarcolyse, scindage, prolifération nucléaire, etc. Ces processus
sont concomitants et non exclusifs l'un de l'autre, ils sont communs
à toutes les atrophies musculaires, de quelque nature qu'elles soient :
atrophie par défaut de fonctionnement, atrophie par polynévrite ou
poliomyélite, atrophie neuropathique.
Le D' de Buck a confirmé les travaux de Durante et Krôsing, et
il est arrivé à cette conclusion que l'uniformité du processus régressif
dans les diverses variétés cliniques de dégénérescence du muscle ne
reposent pas sur des propriétés morphologiques spéciales, mais doivent
trouver une autre interprétation : elles ne renseignent pas sur
l'état du muscle, mais sur celui du téléneurone moteur.
M"e loteyko, qui s'est beaucoup occupée après Schlff, Bottarzi,
Biedermann et d'autres, de la physiologie de la fibre musculaire,
émet un avis tout opposé et considère que la formule de la réaction
électrique dépend précisément de l'aspect morphologique de la fibre
musculaire.
Cette contradiction me paraît basée sur un malentendu; exami-
nons, en effet, les choses de près.
Si nous sectionnons un nerf moteur, il y a immédiatement para-
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RBVUB DB LA PRB88B. bîj
lysie du muscle correspondant, mais il n'y pas encore réaction de
dégénérescence, et l'excitation du bout périphérique au niveau de
la section agit comme l'excitation d'un tronc nerveux normal.
Après quelques jours, il n'en est plus de même : les cylindraxes ont
dégénéré, l'excitation ne donne plus rien au niveau de la section,
mais le muscle excité au point moteur continue à répondre d'une
façon normale; enfin, après dix à vingt jours, la dégénérescence du
cylindraxe est complète, elle arrive jusqu'à la plaque terminale. Le
point moteur a disparu; d'autre part, les fibres musculaires sont en
bonne partie revenues à l'état embryonnaire, le sarcoplasme s'est
multiplié, la striation est en partie résorbée. En ce moment le courant
faradique ne donne plus de contractions, le courant galvanique agit
surtout sur les extrémités tendineuses inférieures (réaction à distance
de Ghilarducci), la formule normale KFC > AFC est renversée.
I.a dégénérescence est double, elle porte à la fois sur le nerf et sur
le muscle; or, pour pouvoir trancher le différend, il faudrait isoler
les facteurs et produire une suspension complète de l'action du nerf
assez rapide pour devancer la régression de la fibre musculaire. Pré-
cisément, l'action élective du curare sur la plaque terminale nous
permet de réaliser parfaitement ce desideratum : l'excitabilité du
nerf est annihilée subitement et complètement tandis que le muscle
persiste à l'état normal sans altération morphologique. Or, dans ces
circonstances, le muscle ne donne pas de réaction de dégénérescence,
le courant faradique agit encore sur les fibres musculaires qui n'ont
pas perdu leur striation; seulement il faut un courant plus fort que
normalement pour produire la contraction.
11 résulte de cela que M. de Buck a théoriquement tort, mais clini-
quement il a raison, parce que les choses ne se passent jamais de cette
façon simpliste; quand le nerf dégénère, toujours le muscle dégénère
aussi.
Dans les amyotophies progressives, il y a toujours des fibres nor-
males à côté des fibres dégénérées, non d'une façon aiguë, mais tout
à fait chronique; c'est pourquoi on n'observe pas la réaction de dégé-
nérescence, la contraction des fibres saines l'emportant de beaucoup
sur celles des autres.
Certaines particularités s'expliquent moins aisément; c'est ainsi que,
dans la réaction partielle de la dégénérescence, le nerf est paralysé;
cependant il répond aux excitations électriques et le muscle présente
un renversement de la formule; peut-être doit-on admettre que le
muscle est devenu partiellement sarcoplastique ! On sait, en effet,
que la dégénérescence aiguë s'accompagne d'une excitabilité très
grande, de sorte que la contraction des fibres dégénérées peut devenir
plus visible que celle de leurs congénères saines.
Une situation inverse se rencontre fréquemment : un nerf paralysé
reprend petit à petit ses fonctions normales et les mouvements volon-
taires réapparaissent à un moment où l'excitation électrique n'a pas
encore d'effet. On a voulu expliquer cette anomalie en tablant sur
l'état anatomique du nerf; le cylindraxe se reproduit en effet plus
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5l8 ARGHÏVBS D'^LECTRICmi MEDICALE.
rapidement que la gaine du myéline; or, certains auteurs veulent que
le courant électrique se transmette par la gaine de myéline. Cette
hypothèse est au moins singulière; le myéline, en effet, en sa qualité
de substance grasse, doit avoir une conductibilité moindre que les
tissus voisins. — (Journ. de neuroL^ 5 fév. 1908.)
ÉLECTROTHÉRAPIE
L. BOUCHACOURT. — Sur la très grande malléabUité de la glande
mammaire. Étude critique des différents procédés et substances
galactagogues ( ' )•
Nos lecteurs seront probablement très aises de trouver comme nous
dans cet excellent travail d'un homme très compétent le résumé et
la critique de tout ce qui a été fait sur l'emploi de l'électricité comme
galactagogue.
L'électricité, sous quelque forme qu'elle se présente, ayant une
action sur les sécrétions en général, ainsi qu'il ressort des expériences
classiques de Ludvrig et de Claude Bernard sur la corde du tympan^
son influence comme galactagogue était à prévoir.
Les premières recherches sur ce sujet datent de Claude Bernard;
mais elles restèrent inachevées.
En 1855, Aubert (de Mâcon) publia une observation qui établissait
l'action des courants électriques comme galactagogue. Becquerel,
médecin de la Pitié à ce moment, vérifia d'abord les expériences et les
résultats d'Aubert, puis inspira la thèse de Lardeur, qui contient des
observations très concluantes (elles avaient été recueillies dans le
service de Moutard-Martin).
Parmi les travaux qui suivirent, signalons ceux de Çardew (1859)
et de Roseville et Debout (Gaz. hebdom.y 1860).
En 1862, Foumier (d'Angoulême) employa l'électricité sur des
glandes mammaires inertes, et rétablit rapidement ainsi la sécrétion
lactée d'une façon complète, et cela avant que toute succion eût été
pratiquée, ainsi que nous le verrons plus loin.
Cet auteur rencontra bientôt quelques imitateurs, parmi lesquels
nous citerons Maccolo (Espana medica^ 1863) et Van Hotsbeck (Abeille
médicale, 1866).
Malgré des résultats encourageants, ce n'est qu'en 1884 que furent
publiées de nouvelles observations, qui furent bientôt suivies d'un
certain nombre d'autres.
Plus récemment, Bedart (de Lille) a obtenu une série de résultats
positifs, qu'il a consignés dans la thèse de son élève Henaut; puis
Pierron a publié deux nouveaux faits, après avoir collationné les
observations de dates plus anciennes; enfin la thèse de Célerier con-
(') Nous détachons de ce travail qui vient de paraître chez Doin, éditeur, et qui
est un extrait de la Hevue d'hygiène, le chapitre ci-dessus.
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IibVuë 1>b la pliBâsfi. âig
tient une nouvelle observation (n® 5, p. 71), qui ne permet pas de
douter de cette influence.
A Tétranger, nous voyons que Télectricité est employée fréquem-
ment et systématiquement comme galactagogue par Althauss en Alle-
magne, Skinner et Williams en Angleterre et Raffaële Vizioli en Italie.
a) Franklinisation. — Erb et Eustachi avaient préconisé l'em-
ploi de rélectricité statique, pour rétablir ou accroître la sécrétion
lactée; mais leur exemple ne fut pas suivi.
Dans ces dernières années, Bedart s'est déclaré partisan convaincu
de la franklinisation, qu'il pratique de la façon suivante : la femme
étant assise sur un tabouret isolant relié à l'un des pôles de la machine,
on produit d'abord un souffle électrique, en approchant, à 5 ou 6 cen-
timètres du mamelon, plusieurs pointes de bois tenues à la main sans
chatne, les mettant en communication avec le sol ; un choc insensible,
comparable à la percussion d'un courant d'air, produit la contraction
du muscle aréolaire et la saillie du mamelon. On passe ensuite à l'ai-
grette, qu'on produit d'abord à l'aide d'une boule de bois, puis avec
une pointe métallique reliée au sol par une chaîne, et promenée sur
toute la surface de l'aréole et du mamelon, très près de ces organes.
Enfin on arrive à l'étincelle, en remplaçant la pointe par une petite
boule métallique. Il est bon de produire des étincelles, non seulement
sur l'aréole et le mamelon, mais au niveau des creux sus et sous-clavi-
culaires, des cinq ou six premiers nerfs intercostaux et des troisième
et quatrième rameaux dorso-spinaux. On fait toutes les 24 heures une
séance, qui ne doit pas durer plus de 12 minutes.
Parmi les observations qui ont été publiées sur ce sujet, une des
plus typiques est certainement celle de Vizioli (de Naples), dont voici
le résumé. On y trouve une épreuve et une contre-épreuve sur la même
femme.
n s'agit d'une quartipare, qui avait présenté, après ses trois pre-
miers accouchements, une hypogalactie telle que des tentatives de
succion, répétées chaque fois pendant plusieurs jours, n'avaient pro-
duit que quelques gouttes de liquide lactescent.
Cette femme ayant été soumise, vers le neuvième mois de cette
quatrième grossesse, à six séances de franklinisation d'une durée de
8 à 10 minutes, à raison d'une tous les deux jours, on constata que,
sous cette influence, les glandes mammaires devenaient de plus en
plus turgescentes.
L'accouchement ayant eu lieu à terme trois jours après la dernière
électrisation, la montée laiteuse se produisit le deuxième jour et pré-
senta une intensité telle que le mari me fit savoir, dit Vizioli, « que la
mère avait tant de lait, qu'elle pourrait non seulement nourrir son
enfant, mais encore en nourrir deux ».
L'allaitement se poursuivit ensuite normalement jusqu'à la fin.
Cette femme étant devenue enceinte une cinquième fois, dans un
pays dépourvu de ressources électrothérapiques, la sécrétion lactée
fit chez elle complètement défaut après l'accouchement, exactement
comme à la suite des trois premières grossesses.
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530 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
D'après les résultats obtenus par Bedart, qui a enregistré 11 succès
sur 13 cas, quatre séances suffisent, en moyenne, pour amener une
sécrétion lactée abondante et durable.
Les effets de la franklinisation sont complexes.
Il y a d'abord une action générale : augmentation des échanges
nutritifs, accélération du pouls et accroissement de la tension san-
guine.
n y a ensuite des effets d'ordre nerveux, phénomènes sensitifs qui, se
répercutant dans les centres, produisent des réflexes variés et notam-
ment de la vaso-dilatation. Étant données les connexions qui existent
dans le mamelon, entre le système cérébro-spinal et le grand sympa-
thique, on conçoit que les excitations électriques portées sur cet organe
se traduisent par une congestion active de la glande. L'excitation fran-
klinique d'un seul sein ayant suffi, dans certains cas, à réveiller la
fonction dans l'autre glande, en vertu peut-être de la loi de symétrie
des réflexes (Pfluger), cette action sur les nerfs et les centres nerveux
ne paraît pas douteuse.
b) Faradisation. — Aubert, Becquerel et Lardeur avaient déjà
eu recours autrefois aux appareils d'induction comme galactagogues.
Mais ils ne semblent pas avoir convaincu leurs contemporains, car il
faut arriver au travail de Pierron pour retrouver l'utilisation, dans ce
but, de cette modalité électrique.
Disons tout d'abord que le courant employé doit être assez faible
pour éviter la contraction du muscle grand pectoral, cette contraction
étant douloureuse et paraissant préjudiciable à la sécrétion lactée. On
pourra donc employer comme source électrique des piles sèches qui
sont très faciles à transporter et ont, en outre, l'avantage d'être peu
coûteuses. .
Aubert, Becquerel, Lardeur et également Fournier ont eu recours
aux excitateurs humides (éponges imbibées d'eau salée), qu'ils pla-
çaient alternativement de chaque côté de chaque sein et promenaient
successivement sur tous les points de la glande.
Mais il semble que la technique de Pierron doit être préférée, ne
serait-ce que parce que les excitateurs secs ont certainement l'avantage
d'agir plus en profondeur et moins sur la surface cutanée.
Cette technique est la suivante : le pôle négatif de la bobine, relié
à une calotte en cuivre, est placé sous le sein. Quant au fil négatif, il
est terminé par une petite boule en cuivre, qu'on met d'abord en
contact avec le mamelon, pour agir sur les orifices des canaux galac-
tophores, puis qu'on promène sur tout le sein, du centre à la péri-
phérie.
Pierron conseille de commencer par un courant faible, dont on aug-
mentera progressivement l'intensité, en évitant toutefois de porter
l'excitateur au niveau des creux axillaire et sous-claviculaire, afin de
ne pas provoquer les contractions du grand pectoral. On fait une ou
deux séances par jour, chacune d'elles ne devant pas durer plus de
15 à 20 minutes.
D'après les observations qui ont été publiées, quatre ou cinq séances
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RQVUB DE LA PRESSE. 521
suffisent en moyenne, pour amener une augmentation de la sécrétion
lactée.
L'observation de Fournier mérite d'être résumée, car elle est
typique.
Il s'agit d'une femme accouchée depuis deux mois et n'ayant pas
donné à téter depuis un mois, dont les seins étaient affaissés et ne
donnaient pas de lait à la pression. A la suite de quatre séances de
faradisation d'un quart d'heure, à raison de deux par jour, et sans
qu'aucune succion ait été pratiquée, la pression sur les mamelons
permit l'issue d'un lait épais et abondant. A partir de ce moment.
Tentant remis au sein s'accrut rapidement.
Dans la thèse de Célerier, on trouve également une observation per-
sonnelle intéressante, dont voici le résumé :
M"»« D..., vingt-cinq ans, secondipare, bien portante, accouche nor-
malement d'un enfant de 2,500 grammes. Cette femme ayant nourri
son premier enfant pendant les trois premiers mois de cette deuxième
grossesse, on décide qu'elle ne nourrira pas. Après avoir été mis au
sein une seule fois, cet enfant est emporté à la campagne. On lui donne
bientôt des soupes et de la viande, qui ont naturellement pour résultat
de provoquer chez lui des troubles digestifs graves.
Sur ces entrefaites, la mère reprend son enfant et essaie de le nourrir.
Elle n'a plus donné le sein depuis un mois et demi. Pendant trois jours
on a recours sans résultat aux manœuvres de succion.
Le quatrième jour, on fait une séance de faradisation d'une durée de
2 minutes; deuxième séance le cinquième jour.
Pendant la quatrième séance, qui a lieu le sixième jour, du lait
s'écoule du sein gauche. A partir de ce moment, l'enfant fut simple-
ment remis au sein, la sécrétion lactée étant complètement rétablie.
Le lait stérilisé put même être supprimé entièrement le lendemain.
Comment agit la faradisation? Là encore, l'action électrique est
très complexe. Mais U semble que son principal facteur soit une con-
gestion active de la glande mammaire, sous l'influence de l'excitation
des nerfs vaso-moteurs.
Rien n'est plus manifeste, d'ailleurs, que cette congestion. Dans
la plupart des observations, en effet on signale, pendant la séance ou
immédiatement après elle, une augmentation du volume du sein, qui
devient dur, alors que des veines bleuâtres se dessinent en grand
nombre à sa surface, et que des gouttes de lait s'échappent même
parfois spontanément du mamelon. De plus, les patientes éprouvent
des sensations diverses, également d'origine congestive : sensation de
liquide circulant dans les seins, picotements et sentiments de gêne et
de plénitude, comme dans la montée de lait physiologique.
c) Haute Fréquence. — Le D' Haret, assistant de radiologie à
l'hôpital Saint-Antoine, a bien voulu me communiquer l'observation
inédite suivante :
n s'agit d'une tertipare de vingt ans. M™» G..., ayant nourri son
premier enfant pendant dix mois, et son second seulement pendant
huit mois, la sécrétion lactée étant devenue rapidement insuffisante.
4K0B. D'ÉLICTR. MéD. — 1908. 89
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522 AtiCHlVEH d'ÉLEGTRICITB MEDICALE.
Cette femme accoucha normalement à la fin de février 1903 et put
nourrir facilement jusqu'à la fin d'avril. A ce moment, c'est-à-dire
deux mois après l'accouchement, sans autre cause appréciable, la
quantité de lait diminua à tel point que l'on dut recourir à l'allaite-
ment mixte.
Le 11 maiy on essaie des effluves de haute fréquence comme galac-
tagogue. Au point de vue instrumentation, on se sert d'un transfor-
mateur de Rochefort de 50 centimètres d'étincelle, actionné par le
courant continu du secteur (Glichy) réduit à 80 volts et d'un résona-
teur de Oudin bipolaire.
On fait de cette façon 5 minutes d'effluvation sur chaque sein, en
évitant soigneusement les étincelles. La malade supporte sans aucune
douleur cette séance et constate, le soir même, que son lait semble
déjà un peu plus abondant.
Le 12 maiy deuxième séance avec la même technique. Pendant
l'effluvation, la malade accuse une sensation de tension de la glande
mammaire. Elle déclare « qu'elle sent la montée du lait ».
Le 1 S mai y troisième séance, après laquelle la sécrétion lactée devient
si abondante que la mère peut nourrir exclusivement son enfant.
Les 15 et 16, quatrième et cinquième séance, après lesquelles la
tétée du soir est si abondante, que l'enfant ne tète plus la nuit.
A partir de ce moment, le traitement est suspendu, le succès ayant
été complet.
Deux mois plus tard, la malade retourne avec son enfant au Pérou,
son pays natal. La sécrétion lactée s'est maintenue.
M. Haret fait suivre cette observation des réflexions suivantes :
« Bien que le résultat de cette observation soit remarquable, nous nous
garderons bien de conclure trop vite, sachant qu'en cette occasion, il
faudrait, non pas un, mais vingt ou quarante cas semblables, pour
émettre un avis autorisé sur la valeur de la haute fréquence comme
galactagogue.
Cependant, nous avons tenu à signaler l'emploi de cette modalité
électrique, parce qu'elle semble peu mise en pratique, alors qu'étant
la moins douloureuse, elle serait la mieux acceptée par les patientes.
Si un nombre suffisant d'observations prouvait son efficacité cons-
tante au point de vue galactagogue, la haute fréquence serait vite
acceptée aussi par les accoucheurs, étant donnés son emploi facile,
sa rapidité d'action et son absence de danger. »
A. GATH1A.RD. — Emploi des flammes comme soupape des cou-
rants alternatifs.
L'auteur rappelle une note précédente ayant pour but de montrer
qu'au moyen d'une flamme il est possible de sélectionner les ondes
de même sens d'un courant alternatif, l'électrode plongeant dans la
flamme étant toujours cathode.
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REVUE DE LA PRESSE. 533
Comme complément de cette étude, Fauteur relate le fait que
la caractéristique de ce phénomène est une désagrégation de cette
cathode. Remarquons ici que dans tous les cas où Ton fait passer
une décharge dans les gaz raréfiés, et même dans les lampes à arc
du mercure, cette désagrégation de la cathode semble être une con-
dition nécesssaire de l'établissement du courant. Dans le cas présent,
cette condition est donc due à un amorçage par l'action de la flamme.
Ces expériences sont particulièrement réalisables avec des élec-
trodes de charbon compact, de forme cylindrique; les flammes
employées ne contenant aucun corps solide en suspension. — (Le
Radium, avril 1908.)
ÛEBHAY. — Atrophie musculaire progressive.
Voici ce que dit l'auteur sur le traitement de Tatrophle musculaire
progressive.
Les énumérations que j'ai faites et la description des lésions obser-
vées par nombre d'auteurs, que j'ai rapportées, paraîtront peut-être
longues, mais j'ai cru que, dans cette question encore si peu élucidée,
on ne peut apporter trop de matériaux scientifiques, et c'est par
crainte d'être fastidieux que je n'en ai pas cité davantage.
Car c'est de la connaissance exacte de l'étiologie et de la patho-
logie de ces troubles musculaires que nous pourrons nous servir pour
trouver le traitement adéquat pour chacun des cas confiés à nos soins.
MM. de Buck et de Moor, en nous montrant le mode d'action des
noyaux du sarcolemme dans la régression musculaire et faisant ressor-
tir l'importance du stimulus fonctionnel sur le pouvoir de régéné-
ration musculaire que possèdent les noyaux, ont indiqué une voie
thérapeutique à suivre pour permettre aux muscles de récupérer leur
volume et leur pouvoir contractile. On a d'ailleurs, dan> certains cas,
obtenu de sérieux avantages par le massage, les mouvements actifs
et passifs et l'électrisation des muscles.
S 'inspirant des théories qui font dépendre l'atrophie musculaire
d'une dystrophie idiopathique du muscle, certains auteurs ont
employé, en plus de ces moyens, des injections de suc musculaire
et en ont obtenu des succès.
D'autres ont vu, sous l'influence de contractions des muscles au
moyen de bandes serrées autour des membres, ces mêmes muscles
récupérer leur volume et leur pouvoir contractile. Ces résultats favo-
rables pourraient faire accorder créance à la théorie vaso-motrice
de l'atrophie musculaire progressive.
MM. P. Armand DeliUe et G. Albert Well ont obtenu la guérison
d'une myopathie généralisée chez un enfant de sept ans par l'emploi
de bains hydro-électriques à courants triphasés.
Ne possédant pas l'installation nécessaire pour pouvoir employer
ce moyen thérapeutique, j'ai appliqué à ma patiente des courants
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524 ARCHIVES d'Électricité biédicale.
galvano-faradiques combinés, d'après la méthode de M. Ladame, de
Genève. J'y ai ajouté des injections quotidiennes de 3 centigrammes
de cacodylate de soude et d'un demi-milligramme de strychnine.
J'ai certainement, par ces moyens, obtenu une atténuation des
symptômes dans les muscles non complètement atrophiés, et j'ai vu
leur pouvoir contractile augmenter. C'est ainsi que le triceps bra-
chial et le biceps brachial droits se contractent actuellement plus
vite et mieux sous l'influence du courant galvano-faradique qu'au
début du traitement.
J'ai cependant dû cesser momentanément les injections de caco-
dylate de soude et de strychnine par suite d'intolérance de la malade.
— (Joiwn. de neuroL, 5 janv. 1908.)
GZERNY (de Heidelberg). — Traitement du cancer par la fulgura-
tion associée & l'exérèse chirurgicale.
Les cancers diffèrent singulièrement, comme on le sait, au point
de vue de leur malignité. Il est notoire, par exemple, que chez les
enfants ils sont rebelles à tout traitement et d'une malignité extrême,
tandis que chez les personnes âgées, ils présentent, au contraire,
une évolution lente, pendant des années. Ce n'est ni sur les premiers,
ni sur les seconds que la fulguration pourra exercer une grande
influence. Les formes justiciables de ce traitement sont celles qui
sont incurables par les seules ressources de la chirurgie, qu'il s'agisse
de cas inopérables ou de récidives. La fulguration faite selon le procédé
de M. de Keating-Hart détermine la nécrose du tissu cancéreux et
du tissu sain; il est probable que l'influence actinique joue là un
rôle important.
Afin d'augmenter la valeur thérapeutique du procédé, j'introduis
une aiguille à la base du néoplasme et avant de soumettre la tumeur
à la fulguration, j'ai soin de toujours enlever les masses cancéreuses
qui s'y prêtent. Les plaies qui en résultent ne peuvent pas être sutu-
rées, mais on a observé que ce sont les plaies cicatrisées par seconde
intention qui offrent le plus de chances de guérison radicale; les
ulcérations produites par la fulguration ne guérissent que fort lente
ment. Quelquefois l'intervention, loin d'arrêter l'évolution du cancer,
semble au contraire l'activer. J'ai traité jusqu'ici cinquante-sept
malades et je n'ai guère constaté de guérison apparente que chez
quatre sujets seulement.
M. SoNNENBURG (de Berlin). — J'ai pu me rendre compte de visu
des excellents résultats obtenus par M. de Keating-Hart, et je crois
qu'une meilleure technique pourra procurer des guérisons plus nom-
breuses. Mais cette méthode ne peut pas être employée pour les
cancers viscéraux.
Je dirai incidemment que l'ozone exerce une influence très favorable
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REVUE DB LA PRESSE. 5a 5
sur les plaies cancéreuses qui, grâce à son emploi, guérissent sans
suppuration.
M. KuRT ScHULZE (dc Berlin). — Nous n'employons la fulguration
que depuis quelques semaines; nous avons examiné au microscope
les tumeurs traitées et nous avons constaté qu'elle provoque une
hyperémie sanguine considérable, laquelle ne s'étend d'ailleurs qu'à
une profondeur de 1 à 2 centimètres. Au delà de cette zone, les
étincelles de haute fréquence, fussent-elles d'une durée de plusieurs
heures, ne déterminent aucun changement appréciable. — {Semaine
méd„ 29 avril 1908.)
Applications indirectes de l*Clectricité
RAYONS X
GUILLOZ. — A propos de la radiographie stéréoBOoplque,
méthode des réseaux.
L'auteur rappelle qu'il s'est occupé depuis longtemps des questions
relatives au relief des ombres (Société française de physique, 21 mars,
3 et 5 avril 1902, 6 mars 1903; Comptes rendus, 2 janvier, 1«' avril 1902,
9 mars 1903; Rapport au Congrès de radiologie de Milan, septembre
1906). Cela l'a amené, en dehors des procédés à éclipses, à utiliser pour
le triage des images en radiologie stéréoscopique la méthode des
réseaux (Société de médecine de Nancy, 23 novembre 1904; Société de
biologie, 13 décembre 1904), dès que son attention fut attirée sur ce
point par la communication de M. Violle (Comptes rendus, 29 octo-
bre 1904).
Les applications de ces méthodes à la radiologie médicale l'ont
seules occupé; elles l'ont intéressé parce qu'on y trouve, outre l'obser-
vation stéréoscopique, un moyen de mensuration rapide et exact
quand on se place dans les conditions qu'il a établies. A la dernière
exposition de la Société de physique, M. Estanave a montré, avec
M. GailTe, des radiographies stéréoscopiques lignées, et, à ce sujet,
l'auteur demande à M. Estanave si dans la réalisation de ces épreuves
il a apporté une contribution nouvelle.
M. Estanave reconnaît que l'antériorité des applications de la
méthode des réseaux à la radiographie et à la radioscopie revient à
M. Guilloz, et que les épreuves présentées auraient pu être sous le titre
de : Stéréoradiographie, méthode de M. Guilloz, par M. Estanave.
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5a6 ARCHIVES d'^BGTRIGIt£ BléDIGALB.
Mais il estime qu'il lui revient entièrement d'avoir appliqué de son
côté la méthode des réseaux à la projection stéréoscopique des photo-
graphies ordinaires, ce que M. Guilloz reconnaît bien volontiers, puis-
qu'il dit ne pas s'en être occupé. — {Soc. franc, de phys., réunion du
19 juin 1908.)
GALLEMAËRTS. — Du diagnostic et de l'extraction des corps
étrangers magnétiques de l'œil.
La recherche des corps étrangers magnétiques dans Toeil se fait
au moyen du magné tomètre ou de la radiographie; actuellement
on a une certaine tendance à vouloir se baser uniquement sur Tappa-
rition de la douleur provoquée par Taction d'un grand aimant pour
diagnostiquer la présence des corps étrangers de cette nature. Or,
dans vingt-quatre cas, je me suis servi de Télectro-aimant géant
de Vollcmann et il résulte de mes observations que, en ce qui concerne
le diagnostic, la recherche de la douleur avec cet instrument peut,
dans beaucoup de circonstances, fournir des renseignements utiles;
mais il n'en est pas toujours ainsi, car la douleur manque parfois,
alors même qu'il existe un corps étranger volumineux. La radiogra-
phie peut également être en défaut. Seul, le magnétomètre donne des
résultats d'une certitude absolue.
Au point de vue thérapeutique, l'emploi d'un grand aimant permet
de mobiliser des corps magnétiques qui ne se déplaceraient pas sous
l'influence d'un petit aimant : il prépare l'action du petit aimant
qui sert pour terminer l'extraction. Celle-ci réussit presque toujours
par l'emploi combiné du grand et du petit aimant. Dans certains
cas, cependant, bien qu'on soit parvenu à extraire le corps étranger,
il faut en arriver à l'énucléation par suite d'iridocyclite; c'est ainsi
que sur les vingt-quatre cas susmentionnés, j'ai dû pratiquer dix
fois l'énucléation du globe oculaire ou l'exentération.
Quand le grand aimant ne peut attirer le corps étranger dans la
chambre antérieure, il est indiqué de faire une incision sur la scléro-
tique. — {Semaine méd., 6 mai 1908.)
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BIBLIOGRAPHIE
Bibliothèque de thérapeutique. — i*' volume, Physiothérapie^ compre-
nant : mécanoihérapie, rééducation, sports, méthode de Hier, électrothé-
rapie, par les D" Fraik.in, Grenier de Gardenal, Gonstensoux, Tissié,
Delagénière, Parisbt, publiée sous la direction de A. Gilbert, professeur
de thérapeutique à la Faculté de médecine de Paris, et P. Garmot, professeur
agrégé de thérapeutique à la Faculté de médecine de Paris, 24 volumes
in-8. de 5oo pages, avec figures, cartonnés (librairie J.B. Baillière, rue
Hautefeuille, 19, à Paris;.
La thérapeutique est la synthèse et la conclusion de la médecine.
Malgré ses incertitudes et ses tâtonnements, elle demeure l'obsession du
chercheur et du praticien. Aussi les savants, même les plus illustres, les
cliniciens, même les plus réputés, à qui le professeur Gilbert a fait appel
pour sa bibliothèque de thérapeutique , lui ont- ils chaleureusement donné
leur concours. Gitons seulement les noms des professeurs Bouchard (de
rinstitut); Achard, Audry (de Toulouse); Brindeau, Calmette (de Lille);
Carnot, Glaude, Déjérine, Huchard, Labbé, Landouzy, Lecène, Lœper,
Marion, MetchnilLoff, Nicolas et Nogier (de Lyon); Pouchet, A. Robin,
Tuffier, Vaillard, Vaquez, etc.
L.a thérapeutique peut être envisagée différemment, suivant que Ton
prend pour point de départ de son étude le médicament, le symptôme ou
la maladie. La nouvelle Bibliothèque thérapeutique sera donc divisée en trois
séries convergentes, dans lesquelles seront étudiés les agents thérapeutiques,
les médications, les traitements.
Deux volumes viennent de paraître simultanément; l'un consacré à la
physiothérapie y l'autre aux médicaments microbiens.
L'étude des agents physiques a pris, depuis quelques années, un dévelop-
pement considérable. Les diverses branches de \di physiothérapie ofi'rent par
\k même, au praticien, une série de ressources nouvelles. Qu'il s'agisse de
kinésithérapie, de massage, d* hydrothérapie, d* électrothérapie, de radio-
thérapie, etc., tout médecin doit savoir appliquer, lui-même, les méthodes
usuelles, et connaître le principe, les indications et les résultats des
méthodes plus compliquées, qui restent, nécessairement, confiées aux
spécialistes.
Quatre volumes sont consacrés à la physiothérapie, dans la nouvelle
bibliothèque (lilbert-Garnot. Gelui qui vient de paraître est consacré à la
mécanothérapie et à V hydrothérapie, à la rééducation aux sports en théra-
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5a8 ARCHIVES d'^ectrigité médigalb.
peu tique, et à la méthode de Bier, et est dû auxD" Fraikin, de Gardenal,
Gpnstensoux, Tissié, Delagénière, Pariset, tous spécialement désignés pour
traiter le siget qui leur est particulièrement familier.
C*est étonnant tout ce que Ton trouve dans celui-ci! On n'en a qu'une
vague idée par le titre abondant du volume. Et tout cela est neuf, inté-
ressaut, bien illustre. On ne sera certes pas physiothérapeute après avoir
lu le volume, car la thérapeutique physique est la plus pei*sonnelle des
thérapeutiques, je veux dire par là que les succès tiennent plus souvent
à l'homme qui les applique qu'aux méthodes elles-mêmes. Encore faut-il
connaître les méthodes et ce volume nous indique les toutes dernières.
J. B.
U Imprimeur-Gérant : G. GouiiouiLnoL'.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-1 1.
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16» ANNÉE. N« 242 35 juiUel 1908.
ARCHIVES
DiLECTRICITË MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIË.
INFORMATIONS
Association Française pour l'Avancement des Sciences.
Conseil d'Administration.
Bureau de V Association (1907-1908).
Président : M. P. Appell, membre de rinstitut, doyen de la Faculté des Sciences
de Paris.
Vice-Président : M. L. Landouzt, doyen de la Faculté de médecine de Paris, membre
de FAcadémie de médecine.
Secrétaire: M. Bernard Brinres, professeur à la Faculté des Sciences de Glermont-
Ferrand, directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme.
Vice-Secrétaire : M. Henri de Montricher, ingénieur civil des Mines à Marseille.
Trésorier: M. Lucien Perquel, agent de change, à Paris.
Secrétaire du Conseil: M. A. Desgrez, agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
GoNGRÀs de Clermort-Ferrand (Programie).
Lundi 3 août. — Matin, séance générale d'ouverture. — Déjeuner offert par le
Comité local d'organisation au Bureau de l'Association et aux savants étrangers. —
Après-midi, séances des sections. — Soir, réception par la Municipalité et le Comité
local.
Mardi k. — Matin, séances des sections. — Après-midi, séances des sections, visites
scientifiques et industrielles. — Soir, conférence de Sir William Ramsay : Le% gaz
récemment découverts dans ^atmosphère et leurs relations avec le radium.
Mercredi 5. — Matin, excursion au Puy - de - Dôme. — Après-midi, séances des
sections. — Célébration du Centenaire de l'Eeole de Médecine.
Jeudi 6. — Excursion générale : Thiers. — La vallée de la Durolle. — La vallée de
la Dore. — Le Barrage et TUsine électrique de Sauviat.
Vendredi 7. — Matin, séances des sections. — Après*midi, séance des sections,
visites scientifiques et industrielles. — Soir, conférence de M. Ph. Glangemud,
professeur de géologie à la. Faculté des sciences de Clermond-Ferrand : Les volcans
d* Auvergne. Leurs caractères, leur genèse» leur évolution.
Samedi 8. — Matin et après-midi, séances des sections; à quatre heures, Assemblée
générale de clôture.
Dimanche 9, lundi 10 et mardi //. — i" jour a) En chemin de fer : Clermont, Royat,
Volvic, Pontgibaud, Laqueuille. b) En voiture: Saint-Sauves, la vallée de la Dordogne,
la Bourboule. Déjeuner. — La Roche Vendeix, la route de Latour, le Mont-Dore.
Dtner et coucher, a* jour. Le matin : Ascension du pic de Sancy : en voiture
jusqu'au pied (ânes et chevaux pour faire l'ascension). Le soir : visite de l'établisse-
ment. Excursion au lac de Guéry, Roches Tuilière et Sanadoire, Val de Chausse.
ARCH.D'éLBCTR. UÉD. — 1908. 4o
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&3o AhCltlVBS D^^LECThlGITé M^DIGALfi.
Diner et coucher au Mont-Dore. — 3* jour. En voiture : Le «ol de Diane, Chambon
et son lac, Murolsetson château, Saint-Nectaire, Champeix, Perrier et ses grottes,
liisoire. Retour à Clermont en chemin de fer.
PRÉHIDENTS DES SECTIONS ET QIESTIONS MISES A L*ORDRE DL JOUR.
5* section (Physique),
Président : M. Lamotte, professeur acyoint à la Faculté des sciences de Clermont-
Ferrand.
Questions a l*ordrb du jour.
I* Séparation des substances inactives par compensation sous Tinfluenoe de la
lumière polarisée. Rapporteur: M. Cottos.
a* Propriété de l'arc électrique ; application à la production : a) des radiations
lumineuses. Rapporteur: M. Blondbl; 6) des ondes électriques utilisables dans la
télégrraphie et la téléphonie sans fll. Rapporteurs MM. Turpain et Tissot ; c) de Tacide
azotique et des azotates par combinaison de Tazote et de Toxygène de Pair. Rappor-
teur : M. Blondi N.
3* Effets des ondes hertziennes sur le magnétisme du fer; applications aux cohé-
reurs. Rapporteurs : MM. Maurain et Tissot.
4* Transformation de Pénergie calorifique en énergie lumineuse; propriétés sélec-
tives des divers corps ; application à Péclairage par incandescence, par le gaz et par
Pélectricité. Rapporteur: M. Ch.-Ed. Guillaume.
i3* section (Électricité médicale).
Président: M. Barjon, médecin des hôpitaux, 8i, rue de la République, à Lyon.
Questions a l'ordre dv jour :
I* Action des rayons de Rôntgen sur les glandes génitales. Rapporteurs: MM. Bbr-
GONié et Tribondbau, à Bordeaux; Regaud, à Lyon.
a* Les courants ondulés en élecirothérapie. Rapporteur: M. Bordet, à Paris.
3* Des erreurs de la radiographie. Moyen de les éviter. Rapporteur : M. Nogier,
à Lyon.
4* Les atrophies d'origine ariiculaire envisagées au point de vue des accidents du
travail. Rapporteur : M. Mallt, à Glermont-Ferrand.
5* Instruments et méthodes de mesure des courants de haute fréquence. Rappor-
teurs: MM. BERGONié, à Bordeaux, et Turpain, à Poitiers. (Sections de physique et
d'électricité médicale réunies.)
i3' section (Électricité médicale).
MM.
Barjon (F.), médecin des hôpitaux de Lyon. — i* La radiothérapie des angiomes;
a* Pleurésie et hydrothorax. Radioscopie: Z' De la filiration en radiothérapie; 4* Radio-
thérapie dans les adénites inflammatoires; 5* Statistique de radiographies pour lithiase
rénale.
FovEAu DE CouRMBLLEs (le D'), Président de la Société internationale de médecine
physique. — Radium et rayons lumineux en thérapeutique.
Labeau TRoger), assistant de radiologie à l'hôpital Saint-André de Bordeaux. —
La radiothérapie dans quelques affections de la moelle.
Leduc ^Stéphane), Prof, à l'Ecole de médecine de Nantes. — Interrupteurs pour
la production des courants intermittents; a* Traitement des paralysies et des myoatropides ;
3* Démonstration, par les courants électriques, de l'existence, dans les centres nerveux, de
centres de synergie; k* Études expérimentales électrO'psycho-physiologiques; b* Blectro-
cution.
ZiMMERN, agrégé, et Turghini, préparateur à la Faculté de médecine de Paris. —
Les actions thermiques des courants de haute fréquence.
ZiMMBRN, agrégé, et Louste, chef de clinique à la Faculté de médecine de Paris. —
Un procédé mixte (scarification et haute fréquence) de traitement des lupus.
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-^iwwwww»«wnwww»»
ÉTAT ACTUEL
DE yÉLEGTRODUGNOSTIC DANS LES OTOPATHIES^')
Par le D' G. M. ROQUES,
Aide de clinique d'Ëiectrité médicale à l'Université de Bordeaux.
L'application spéciale de Télectrodiagnostic aux otopathies se
justifie par la possibilité de provoquer, au moyen d'excitations élec-
triques, des réactions relevant des deux fonctions d'audition et d'équi-
libration, auxquelles l'oreille sert d'organe.
L'étude des réactions auriculaires a déjà été faite par quelques
auteurs. Mais très peu nombreuses sont les publications donnant, de
la question, une idée assez complète et assez simple à la fois ; assez
complète pour que rien d'indispensable pour le diagnostic ne soit
oublié, assez simple pour que tout élément qui, bien qu'intéressant
pour le physiologiste, serait superflu pour le praticien, soit laissé de
côté dans une étude qui se propose d'être pratique avant tout. En
effet, la plus grande partie des recherches dont nous allons nous
occuper relève des méthodes subjectives. Or, celles-ci gagnent à être
simpUfiées quand le malade doit en retirer plus de tranquillité pendant
l'exploration et, par conséquent, plus de facilité pour apprécier et
exprimer ses sensations. L'examen auquel nous le soumettons étant
souvent désagréable, quelquefois même un peu douloureux, aura
donc d'autant plus de valeur qu'il sera plus simple, plus rapide, plus
supportable. Aussi, une étude inspirée par les travaux antérieurs,
réunissant les éléments dont la connaissance est indispensable dans
la pratique, les gardant tous, mais ne gardant que ceux-là, ne serait-
elle pas sans utilité. C'est ainsi que nous avons compris la question
dans le cours des recherches que nous avons faites avec M. le Prof.
Bergonié et qui nous ont conduits à nos communications au Congrès
(') Travail du Service d*éleclriciié médicale de M. le Prof. Bergonié.
.Digitized by
Google
53a ARCHIVES d'électricité médicale.
tenu k Lyon par TAssociation française pour l'avancement des
sciences (i); c'est ainsi que nous nous proposons aussi de la traiter
aujourd'hui.
Le diagnostic comprend la recherche des symptômes et l'appré-
ciation des résultats. Voyons comment l'électrodiagnostic réalise ces
deux actes dans l'étude des fonctions de l'oreille. Notre travail doit
donc présenter deux divisions logiques :
A. Technique,
B. Résultats : leur obseroation et leur interprétation.
A. Technique.
Toutes nos manœuvres doivent tendre à provoquer deux ordres de
phénomènes en rapport avec le double rôle de l'oreille : sensations
auditives et vertiges. Nous pourrions, répétant les expériences de
Brenner et d'Erb pour l'audition, celles de Babinsky et de St. Leduc
pour l'équilibration, rechercher les réactions pour toutes les multiples
variétés d'excitations dont les divers états, les diverses périodes et les
différents pôles des courants employés nous fournissent les moyens.
Mais nous avons dit quels avantages on trouve à simplifier l'examen,
à condition d'en conserver ce qui est nécessaire et suffisant.
Nous croyons donc qu'il est nécessaire et qu'il suffît de chercher la
réponse aux questions suivantes :
Pour l'audition :
Quand le courant électrique passe, le sujet entend-il des bruits ou
des sons inaccoutumés?
A quel moment exact les en tend -HP
Dans quelle oreille?
Pour Véquilibration :
Quand le courant passe, le sujet a-t-il du vertige?
A quel moment exact en a-t-il?
Dans quel sens tend-il à tomber?
Jusqu'à ce dernier point de l'examen, celui-ci fait partie, nous
l'avons annoncé, des méthodes subjectives, mais il admet, à ce
(') Bergo.mé et RoQi'Es, Traitement palliatif de l'otite sèche par les courants fara-
diques (Congrès de TA. F. A. S., Lyon, séance du 6 août 1906).
G. M. RoQtES, Électrodiagnostic dans les otopathies (mémo Congrès; même séance).
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DE l'£lBGTR0DIAGN08TIG DANS LBS OTOPATHIBS. 533
dernief moment, l'observation objective, et, par cela même, n'acquiert
pour nous que plus de valeur. Le vertige, en effet, n'est pas seulement
senti par le sujet, mais l'observateur voit ce dernier, pour peu que
l'intensité du courant soit assez élevée, s'incliner très nettement et
involontairement vers un certain côté.
Les courants à utiliser pour obtenir les renseignements que nous
venons d'indiquer sont le courant faradique et le courant galvanique.
Plusieurs auteurs, nous le savons, repoussent l'emploi du courant
faradique comme inutile. Nous le conservons cependant : on verra
pourquoi. Quant au courant galvanique, il va sans dire qu'on ne peut
s'en passer, n'est-il pas l'excitant par excellence des nerfs sensoriels?
La position du sujet et celle de l'opérateur ont, d'après nous, assez
d'importance : elles ne sont pas, en effet, sans influence sur les résul-
tats et, par conséquent, sur la valeur des conclusions. Qu'on nous
permette donc d'insister à leur sujet.
Le sujet est assis tournant le dos au poste électrique et assez loin de
ce dernier pour qu'il ne puisse voir ni entendre où l'on en est des
manipulations et qu'ainsi la suggestion et la simulation ne puissent
avoir qu'une part aussi restreinte que possible dans les réponses.
Le visage doit être en pleine lumière.
L'opérateur sera en face du sujet ou à peu près, et très rapproché
de lui. Il poursuivra trois buts : ne pas intercepter la lumière tombant
sur le siget ; voir tout le visage de ce dernier ; avoir cependant sous la
main, en gardant le bras étendu, l'interrupteur, Tinverseur et même,
si possible, le rhéostat, autrement dit tous les appareils placés derrière
le patient.
S'il est nécessaire de bien voir celui-ci pendant la recherche du
vertige et pendant les mouvements par lesquels il traduit objecti-
vement cette sensation, il faut qu'il en soit encore ainsi pendant la
recherche des réactions auditives. Les réponses, en effet, destinées à
nous renseigner sur elles, peuvent être faussées ou par défaut d'intelli-
gence ou par défaut de sincérité. Or, si les phénomènes que nous
voulons connaître (bruits, sons, douleur) sont d'ordre essentiellement
subjectif, leur production s'accompagne cependant, presque toujours,
de manifestations extérieures. Aussi bien que le galvanomètre, dont
nos regards occupés ailleurs ne pourront suivre toutes les oscillations
et sur lequel, du reste, le courant faradique n'a point d'influence dans
l'outillage actuel, les réactions du facial nous renseigneront sur le
moment du passage du courant et sur la simultanéité ou la non-con-
cordance avec ce dernier, des sensations accusées par le sujet. Mais,
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534 ARCHIVES D'éLEGTRICrré Bf^DIGALB.
même quand l'intensité du courant est trop faible pour provoquer des
contractions musculaires par excitation du facial, il y a des états mimi-
ques, mouvements réflexes, de défense involontaire, qu'il faut surveiller
et étudier. Pour un opérateur habitué à ce genre d'observations, Vex-
pression physionomique traduit, en effet, certains phénomènes sub*
jectifs, de façon qu'il serait très difficile à un simulateur, même averti,
de donner complètement le change, pendant des examens successifs,
à l'observateur expérimenté.
La tâche du simulateur volontaire ou hystérique sera rendue encore
plus difficile par la situation des appareils. Non seulement ils doivent
être hors de son champ visuel, mais encore il est bon qu'en même
temps ils soient assez près de l'opérateur pour que le bras étendu de
celui-ci puisse les manier facilement, sans bruit, et passer d'un acte à
l'autre de l'examen sans en avertir le sujet par des mouvements ou
par des commandements donnés à un aide. Si, par la disposition des
lieux, la présence de ce dernier est indispensable, on l'habituera à
obéir au moindre signe de doigt.
On ne fait en somme là que se soumettre aux conditions générales qui
règlent toute expérience et toute expertise sérieuses, et nous pourrions
répéter la plupart des observations précédentes à propos de tout élec-
trodiagnostic où la suggestion doit être évitée et la simulation dépistée.
Que Ton ne s'étonne pas des précautions minutieuses par lesquelles
nous cherchons à écarter ces deux causes d'erreur : on verra plus loin
les motifs très légitimes de notre conduite, lorsque nous montrerons
toute l'importance possible des résultats en clinique et en médecine
légale.
11 est temps de nous occuper maintenant des manipulations. Sans
entrer dans des détails opératoires dont les lecteurs de ces archives
sont déjà au courant, indiquons seulement les points spéciaux ou
intéressants que présente notre technique (i).
Pour la recherche des sensations auditives, nous plaçons dans
l'oreille étudiée le pôle actif, petit tampon humide et bien capitonné,
de préférence l'électrode auriculaire de notre ami M. le D' Roumaillac.
Nous savons que l'introduction de l'excitateur dans le conduit
auditif a été critiquée. En opérant ainsi, avec M. le Prof. Bergonié,
nous n'avons pas trouvé à cette technique les inconvénients qu'on lui
lui a reprochés.
(') Pour plus de renseignements, voir notre travail publié in Revue hebdomadaire
de laryngologie, d^otologie et de rhinologie du D' E. J. Moure (n*' 25 et a6, ao et
37 juin 1908).
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DE l'ÉLECTRODIAGNOSTIG DANS LES OTOPATHIES. 535
L*usage des interrupteurs placés sur l'électrode même est à éviter,
leurs mouvements donnant lieu à des bruits qui peuvent amener
quelque confusion dans Tesprit du sujet.
De plus, il n'est pas bon que Télectrode excitatrice soit tenue à la
main. On pourrait lui imprimer des mouvements involontaires capa-
bles de troubler les résultats. Nous nous trouvons bien de la main-
tenir en place au moyen d'une bande de caoutchouc.
Le deuxième pôle, sous forme de large électrode, est placé sur le
dos pour fermer le circuit. Successivement pour chaque oreille, pour
chaque courant et pour chaque pôle, l'opérateur pratique une série de
fermetures du circuit, en faisant croître progressivement à chaque
fermeture l'intensité du courant. Celle-ci est graduée au moyen d'un
bon rhéostat, pour avoir moins d'à-coups, plus de régularité dans les
variations progressives de l'intensité : le rhéostat à liquide de M. le
Prof. Bergonié, appareil dont nous nous servons toujours, remplit très
bien ces conditions. On note l'intensité minima qui provoque une
sensation auditive, le moment où se produit cette sensation et l'oreille
qui la perçoit. La lecture des intensités sera faite autant que possible
sur un milliampèremètre gradué en fractions de m A. (en cinquièmes
et mieux en dixièmes). Les mesures seront ainsi plus exactes et plus
rigoureuses. Le timbre du son entendu ne paraît pas avoir grande
importance. S'il n'y a pas de sensation obtenue, on note son absence,
dès que l'intensité électrique, progressivement élevée, cesse d'être
supportable.
Pour la recherche du vertige voUaïque, les deux pôles, représentés par
deux tampons, sont placés simultanément sur les deux tempes ou en
avant et un peu au-dessus du tragus ou sur les apophyses mastoîdes
et tenus par la bande en caoutchouc. C'est surtout, en effet, pour ce
genre de recherche qu'il importe de ne pas imprimer de mouvements
à la tête du sujet, ce qui arriverait presque fatalement si les électrodes
étaient tenues à la main. L'opérateur, faisant une série de fermetures
et de ruptures du courant avec des intensités progressivement crois-
santes à chaque fermeture, note si le vertige se produit, à quel
moment, avec quelle intensité de courant, le côté vers lequel le sujet
se sent tomber et le côté vers lequel il s'incline effectivement. Le
courant est ensuite inversé et l'opération recommence, l'électrode
positive étant devenue négative et réciproquement.
Les observations ainsi recueillies suffisent à donner tous les ren-
seignements indispensables pour l'électrodiagnostic. Reste à les
interpréter,
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536 ARCHIVES D'ÉLECTRIGiri MiDIGALB.
B. Résultats : leur observation et leur interprétation.
Disons d'abord que nous retiendrons seulement les phénomènes se
produisant au moment de la fermeture du circuit. Nous trouvons là
des renseignements suffisants et cela simplifie beaucoup l'examen.
Mais l'appréciation des réactions obtenues chez les malades néces-
site la connaissance préalable des réactions normales.
RÉACTIONS NORMALES.
Audition. — Avec une faible intensité de courant (pour le courant
galvanique entre o et 6 m A. environ), la majorité des sujets sains
(80 à 90 0/0) ne perçoit aucune sensation auditive. S'il s'en produit,
c'est d'abord, pour le courant galvanique, à la fermeture négative,
puis, avec augmentation de l'intensité électrique, à la rupture positive.
C'est l'oreille excitée qui perçoit.
Équilibration. — Le nerf acoustique n'est pas seulement le nerf de
l'ouïe, mais, par sa branche vestibulaire, il est aussi le nerf du sens
de l'espace, et l'on sait le rôle essentiel que jouent dans la fonction
d'équilibration les canaux semi-circulaires, l'utricule et le saccule. On
comprend donc que l'excitation électrique du labyrinthe puisse provo-
quer et provoque, en effet, chez les sujets normaux une réaction
portant sur la fonction d'équilibration. Cette réaction, c'est le vertige
voltaïque. Celui-ci comprend des phénomènes subjectifs et des phéno-
mènes objectifs.
Les premiers consistent en sensation d'entraînement du corps et de
la tète, vers un certain côté, tandis que l'on voit les objets tourner
autour de soi et devant soi. Il peut s'y ajouter des étourdissements,
du malaise, des nausées.
Les phénomènes objectifs consistent en mouvements réels, visibles
pour l'observateur, de la tête et du tronc du sujet. Ce sont des mouve-
ments d'inclination auxquels s'ajoutent, surtout pour la tète, des mou-
vements de rotation. Leur sens est déterminé par la position des élec-
trodes et par diverses circonstances de l'expérience, qui peuvent le faire
varier en variant elles-mêmes. Mais, pour rester dans le programme que
nous avons annoncé, nous n'étudierons pas ces variations et ne retien-
drons, pour le vertige comme pour l'excitabilité auditive, que ce qui
suffit i éclairer notre diagnostic. Rappelons-nous donc les fait^ suivants :
Le sujet sain éprouve le vertige surtout au moment des états varia-
bles du courant galvanique; il se sent et il est alors effectivement
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DE l'ÉLBCTRODIAGNOSTIG DANS LES OTOPATHIES. 537
entraîné vers le pôle positif. C'est vers celui-ci que s'effectue le mou-
vement de rotation et celui d'inclination. Ce dernier est le plus visible,
le moins masqué par les mouvements de défense ou les contractions
par lesquelles les muscles du voisinage peuvent réagir aux excitations
du courant.
Enfin le vertige voltaïque se produit avec de faibles intensités :
a, 5, 7, 8 mA.
En résumé, les sujets normaux se caractérisent principalement par
les signes suivants :
i*" Difficulté d'obtenir des réactions auditives;
a* Facilité d'obtenir du vertige,
a) avec sensation de chute et entraînement vers le pôle positif,
bj avec des courants de très faible intensité.
Réactions pathologiques.
A udition. — Deux cas possibles :
Premier cas : les réactions auditives ne se produisent pas.
Deuxième cas : elles se produisent.
Premier cas. — Si les renseignements fournis par l'examen de
l'otologisle et par l'histoire du malade ne permettent pas de classer ce
dernier dans la majorité des sujets sains, c'est-à-dire de ceux pour
qui l'absence de réaction auditive à l'excitation électrique est chose
normale, cette absence de sensation sonore devra être attribuée soit
à une très peu importante lésion, soit à une surdité hystérique ou
tabétique. Dans d'autres cas, lorsque les commémoratifs et les
symptômes constatés d'autre part nous indiqueront que nous sommes
en présence d'un malade atteint depuis longtemps d'une surdité orga-
nique grave, nous devrons conclure de l'absence de réaction à la
dégénérescence complète du nerf. On conçoit quelle est alors la
gravité du pronostic, bien différent de celui d'accidents hystériques.
Deuxième cas, — Dégénérescence complète, hystérie et tabès mis i
part, on peut dire que les oreilles malades sont celles qui donnent les
réactions auditives les plus nettes. Les auteurs s'accordent généra-
lement à reconnaître que, chez les sujets atteints d'otite, on obtient des
sensations auditives avec de faibles intensités de courant galvanique,
La perception d'un son ou d'un bruit a lieu surtout à la fermeture
négative. Quelquefois le pôle positif a plus d'action. Faut-il en
conclure à une lésion plus grave, comme on le fait généralement en
électrodiagnostic neuro-musculaire ? Cela est loin d'être prouvé.
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538 ARCHIVES D'ÉLECTRicrré m£digalb.
De notre côté, nous avons constaté pour le courant faradique que,
de tous les sujets examinés par nous, ceux qui percevaient un bruit à
l'excitation électrique, étaient plus nombreux parmi les malades que
parmi les «ujets sains. Quelle peut en être la raison? Nous n*osons
dire qu'il s'agisse de l'excitation d'un nerf sensoriel par le courant
faradique. Actuellement le courant galvanique passe, malgré une
observation de Duchenne, pour être le seul capable d'exciter les nerfs
de la sensibilité spéciale. Mais le courant galvanique ou faradique
excite aussi les muscles de la chaîne des osselets soit directement, soit
indirectement, par Tintermédiaire de leurs nerfs, du facial, par
exemple, qui, on le sait, envoie un filet au muscle de l'étrier, le muscle
qui écoute, comme dit Toynbee. Or, des muscles qui se contractent font
du bruit. Ce bruit, trop faible pour être perçu dans des conditions
ordinaires, est suffisant pour être entendu par une oreille mise en état
d'hyerexcitabilité par les causes que nous allons mentionner. Le cou-
rant faradique paraît donc utile pour savoir si un sujet entend le bruit
musculaire et pour tâcher d'utiliser cette notion pour le diagnostic. C'est
pour cela que nous conservons l'emploi de cette forme de courant.
Le timbre des sons entendus à l'excitation galvanique varie beau-
coup suivant les sujets (cloche, gong, jet de vapeur, sifflement, etc.);
mais nous avons dit qu'on ne lui accorde point d'importance. Il varie
moins à l'excitation faradique, on pourrait dire que c'est alors un
bourdonnement sui generis, mais généralement décrit ou imité à peu
près de même façon que la plupart des malades.
Quelquefois le bruit ou le son est bien moins perçu par l'oreille
excitée que par celle du côté opposé. C'est ce qu'on appelle la réaction
paradoxale. Elle démontre l'hyperexcitabilité de l'oreille opposée à
celle que l'on excite. La réaction paradoxale indique donc que l'oreille
qui perçoit le bruit réactionnel est, dans le cas de lésion unilatérale,
l'oreille malade et qu'elle est, dans le cas de lésion bilatérale, l'oreille
la plus atteinte.
Nous ne parlerons pas des réactions secondaires et tertiaires de
Brenner. Leur recherche complique l'examen, sans apporter d'élé-
ments bien importants pour le diagnostic.
Mais quelle est la signification de l'hyperexcitabilité électrique d'une
oreille malade.
Pour que les réactions se produisent facilement, il faut, ou que les
différents conduits et tissus de l'oreille deviennent plus conducteurs
que normalement, ou que le nerf soit plus irritable.
La première condition est remplie par la Juronçulose du conduit
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DE L*iLBGTR0DIA0N08TIG DANS LES OTOPATHIE8. 53g
auditif externe, l'otite moyenne, surtout Sivec épanchement, Vhyperémie .
du labyrinthe.
La deuxième condition se trouve réalisée par Votite interne encore,
par la névrite, avec hyperémie du tronc nerveux, par tout ce qui peut
augmenter la pression intra-cranienne, comme les tumeurs encéphù"
tiques, par la méningite et les traumatismes de la tête.
L'hyperexcitabilité, qui souvent est ainsi l'expression d'une lésion
grave, devient rassurante dans certains cas. Il en est ainsi dans les
affections profondes et anciennes, les vieilles otites labyrinthiques, où
il y a lieu de craindre la dégénérescence du nerf. Si l'on obtient quelques
réactions auditives, c'est que la dégénérescence n*est pas complète et
que tout processus inflammatoire n'a pas encore achevé son évolution .
Équilibration, — Les troubles du vertige voltaïque consistent en
une augmentation de la résistance au vertige ou en une anomalie dans
le sens de rinclination et de la rotation de la tête.
Tandis qu'une intensité de a à 8 mA. suffit pour donner du vertige à
un sujet sain, il faudra i5, i8, ao m A. pour en donner à un sujet malade.
D'autre part, tandis que les mouvements d'inclination et de rotation
se font normalement vers le pôle positif, ils se font, chez le malade,
vers l'oreille lésée, en cas d'affection unilatérale, et vers l'oreille la
plus atteinte^ en cas de lésion bilatérale. L'importance du pôle paraît
le céder à celle de la maladie.
Qu'indiquent les troubles du vertige voltaïque ?
Ils décèlent une lésion de l'organe de l'équilibration, par conséquent
de l'appareil labyrinthique et particulièrement des canaux semi-circu-
laires, utricule, saccule, et des terminaisons de la branche vestibu-
laire du nerf acoustique. En cas de maladie du labyrinthe, l'augmen-
tation de résistance au vertige poussée jusqu'à l'abolition totale de
cette réaction, même avec les plus hautes intensités supportables de
courant, peut indiquer la destruction de tous les organes labyrin-
thiques d'équilibration et la dégénérescence totale du nerf.
Tout ce qui augmente la pression intra-cranienne augmente aussi
la résistance au vertige, tandis que, d'autre part, la soustraction de
liquide céphalo-rachidien, par ponction lombaire, ramène à la nor-
male la résistance au vertige. 11 y a donc là de quoi nous mettre sur
la voie d'un diagnostic de tumeur intra-cranienne.
Ni les surdités hystériques ou tabétiques, ni les otites moyennes,
aucune enfin des affections organiques qui laisseraient intacts les
canaux semi-circulaires, le saccule, l'utricule et le nerf acoustique, ne
donnerait lieu à des anomalies du vertige voltaïque.
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54o
ARCHIVES D'éLEGTRIGITÉ lléDICALB.
Tels sont les éléments indispensables, mais suffisants, de l'électro-
diagnostic en otologie. Afin d*en fixer Tordre et d'en montrer les
rapports d*une façon assez frappante pour en faciliter le souvenir, on
peut les résumer dans le tableau suivant :
Tiblean synoptiqne les rémltau le rèlectroljagnoitic ei ototogie.
^
REACTIONS
Réactions nulles.
9
S
o
2
*3
cr
-'ai
Réactions auditives :
bruits ou sons
avec une inten-
sité très faible (de
o"^-^5 à io"A en
moyenne).
Vertige subjectif et |
objectif à moins
de S^\ Entraî-
nement vers le
pôle 4-.
Vertige nul ou ne
survenant qu*au- l
dessus de lo"'^ en |
moyenne.
Entrainement vers
Toreille malade,
en cas de lésion
unilatérale et vers 1
roreille la plus
atteinte en cas de |
lésion bilatérale.
SIGNIFICATION
État normal chez 8 à g o/o des sujets sains.
Troubles hystériques.
Troubles tabétiques.
Dégénérescence complète des terminaisons du
nerf acoustique.
\ Lésions affectant
Toreille qui per-
çoit le bruit ré-
actionnel que ce
soit Toreille di-
1 rectement exci-
I tée ou (réaction
I paradoxale) celle
du côté opposé.
Furonculose du conduit au-
ditif.
Épanchements.
Otite Boyenne. | Hyperémie des
— ioteroc. I organes.
Névrite avec hyperémie.
Tumeurs intra-craniennes.
Méningites.
Traumatismes de la tète.
État normal.
Troubles hystériques.
Troubles tabétiques.
Otites externes et moyennes ou même internes,
mais avec participation de Tapparell cochléaire
seul et avec intégrité de Tappareil vestibulaire.
Otite interne,
atteignant les canaux semi-circulaires et leurs
ampoules,
atteignant l'utricule,
atteignant le sacculc.
Augmentation de la pression intra-cranienne :
tumeurs, etc.
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DE L'iLEGTHODIAONOBTIG DANS LB8 OTOPATHIES. 64 1
Tous ces symptômes ne doivent pas être considérés isolément, mais
dans leurs diverses combinaisons. C'est par elles qu'on pourrait
arriver à constituer comme le syndrome électrique des différentes
affections. On voit, en effet, que tel symptôme est commun à deux
affections différentes et qu'il faut l'appoint d'un autre signe pour
arriver à caractériser Tune de ces deux maladies. L'hyperexcitabilité
est commune, par exemple, aux otites moyennes et internes^ mais
pour les premières le vertige voltaïque est normal, tandis que pour
les dernières il est difficile à obtenir. On pourrait donc établir ce que
nous appellerons les formules séméiologiques des différents cas ; elles
seraient pour les exemples choisis :
Hyperexcitabilité -h vertige normal = otite moyenne ou affection
inflammatoire avec intégrité de l'appareil vestibulaire.
Hyperexcitabilité h- résistance considérable au vertige = otite laby-
rinthique.
Mais sans aller à une telle schématisation du diagnostic, que le
lecteur nous permette de mettre sous ses yeux des résultats d'examen
pouvant servir de types pour quelques cas.
Pour cela, nous devons d'abord indiquer comment on peut inscrire
ces résultats d'une façon rapide et frappante pour les yeux.
En tête de la feuille d^observation mettons le nom du sujet, son âge,
sa profession, son domicile, le matricule correspondant à notre recueil
d'observations, le nom du médecin pour lequel est fait l'examen, et la
date de ce dernier. On pourra mettre aussi le diagnostic de l'oto-
légiste. Mais nous ne nous informons de ce diagnostic qu'après avoir
établi le nôtre afin d'éviter toute autosuggestion.
Par analogie avec les signes utilisés par les auristes pour établir
leurs fiches de diagnostic, les autres renseignements seront donnés par
des indications abrégées dont voici la signification :
A R = Réactions auditives. F = Courant faradique.
Y R := Réactioos i la recberclie du verlige. Cj = Courant galvanique.
O d = Oreille droite. Pc = Pôle positif.
O g — Oreille gauche. Ne — Pôle négatif.
Td = Tragus droit. 7 =■ Sensation auditive.
Tg — Tragus gauche. V. subj. = Vertige subjectif.
V. mvt. = MouvfBenl visible dû au reriige.
L'absence de réaction est indiquée par le mot Néant, Après ce mot
il faut toujours sous-enlendre la remarque suivante : « Avec l'intensité
maxima supportable. » La direction de l'entraînement subi pendant
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5^2 ARCHIVES D^éLECTRlCrré MÉDIGALIS.
le vertige est marquée par le mot vers suivi de rindication du pôle,
ou, 8*11 y a lieu, par les mots: « de sens indéterminé ». La prédomi-
nance d'un pôle se traduit par la formule Ne>PoouNe< Po,
suivant que la réaction auditive est mieax perçue au pôle positif ou
au pôle n^atif.
Pour les intensités nous conservons la notation habituelle : le
nombre, suivi de l'indication m A. Le timbre d'un son ne peut être
indiqué que par le mot correspondant, mis entre parenthèses, après
le (7.
D'après ce qui précède, voici comment nous établissons la fiche de
diagnostic d'un sujet normal, après indications préliminaires de nom,
d'âge, etc.
Fiche 1.
— AR -
0.
d. F:
Néant.
G:
Po
Néant.
Ne
Néant.
0
g. F:
Néant.
G
Po:
Néant.
Ne:
Néant.
— VR —
T. d. sous Po : V. subj. à a m A., vers Po.
V. mvt. à 3 mA., vers Po.
T. g. sous Po: V. subj. à a^-^-S, vers Po.
V. mvt. à 4 m A., vers Po.
Cette fiche signifie que le sujet observé n'éprouve, quand on le
soumet aux excitations de fermeture faradique et galvanique, aucune
sensation auditive, même sous l'intensité de courant maxima qu'il
puisse supporter. Elle montre encore que, d'autre part, ce sujet
sent du vertige et le manifeste par des mouvements^ sous des inten-
sités faibles, présentant des variations trop petites pour être patho-
logiques, entre a et 4 m A.; enfin, qu'il est toujours entraîné vers le
pôle positif, que celui-ci soit en avant du tragus gauche ou du tragus
droit. Tout cela caractérise l'état normal.
Mais si la dernière partie de cette fiche, la partie qui concerne la
fonction d'équilibration, portait partout le mot : Néant, comme la
première partie, cela indiquerait, si d'autre part le milliampèremètre
et les contractions du facial marquaient réellement le passage d'un
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DE L^ÉLECTRODlAGNOStlC DANS LES OTOt>ATHIBS. 543
courant, que le sujet est atteint de dégénérescence absolue du nerf
auditif et que son labyrinthe n'existe plus fonctionnellement. On voit
alors toute la gravité du diagnostic et du pronostic.
Mais considérons des fiches qui, à quelques variations près, pour-
ront servir de types pour des cas fréquemment rencontrés dans la
pratique courante.
Fiche IL
— AR —
O. d. F : Néant.
G: Po:<Tà3mA. I -. ^ ^
Tw X . JNe>Po.
Ne : (T a imA. ]
O. g. F : <i (bruissement).
G : Pc : a (bruit métallique) à^mA. i^ p
Ne:<,( — )à4mA. ) ®"~*^^'
— VR —
T. d. sous Pc : V. subj. à i m A. vers Pc.
V. mvt. à 1 mA. vers Pc.
T. g. sous Pc : V. subj. à a mA. de sens indéterminé.
V. mvt. à 3 mA. vers Pc.
Cette observation se rapporte à une malade que nous soignions
depuis longtemps à la clinique de M. le Prof. Bergonié pour des
troubles névropathiques, diagnostiqués ainsi par notre maitre, par
M. le Prof. Pitres et par d*autres médecins de compétence indiscu-
table. D'autre part, cette malade souffrait de troubles auditifs pour
lesquels elle alla consulter M. le Prof. Moure. Les troubles auditifs se
rattachaient-ils à la névropathie ou à une lésion anatomique des
oreilles? Pour trancher la question, M. Moure nous demanda un élec-
trodiagnostic dont nous venons de transcrire ci dessus les résultats.
On y trouve : i" des signes d'hyperexcitabiliU; galvanique pour
ToreilU droite, avec prédominance du pôle négatif, puisque le seuil de
l'excitation est atteint par ce dernier pôle à i m A., tandis qu*il faut
3 mA. pour atteindre ce seuil avec le pôle positif;
a* Des signes d'hyperexcitabilité faradique et galvanique avec
égalité d'action des pôles pour Toreille gauche;
3' Des réactions normales pour le vertige.
L'hyperexcitabilité indique bien des lésions inflammatoires, mais le
vertige voltaïque normal montre ' qu'elles n'atteignent pas l'oreille
interne. D'autre part, il suffit de faire un simple et rapide examen du
conduit auditif externe pour le trouver sain.
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544 ARGHIYBS D'iLEGTRIGiri m£dICàLB
Notre diagnostic est donc : otite moyenne double; et l'on fera plus
que de la psychothérapie pour guérir des troubles inflammatoires de
Toreille moyenne ou l'ankylose des osselets.
Mais on nous opposera que nous n'avons pour notre diagnostic que
des probabilités et non la certitude. 11 est certain que nos signes objec-
tifs sont normaux, et que notre diagnostic n*a pour lui que les signes
subjectifs. Mais il est certain aussi que la malade dont nous connais-
sions bien le degré d'instruction et d'intelligence, n'avait aucune
notion de l'électrodiagnostic dans les otopathies, ne savait pas ce que
nous cherchions et qu'il eût fallu un entraînement remarquable, ou
un hasard surprenant pour que, sans l'éprouver, elle accusftt la sensa-
tion au moment exact où le courant devait la produire et avec l'inten-
sité convenable pour motiver notre diagnostic. Ajoutons qu'elle n'avait
aucun intérêt à nous tromper et que l'erreur n'eût pu retomber que
sur sa névropathie. Reconnaissons cependant que si nous avons les
meilleures chances d'être dans le vrai, notre diagnostic n'est pas
indiscutable absolument. Faisons cette concession pour ne pas prêter
le flanc à la moindre critique et passons aussitôt à la fiche suivante.
Que dira-t-on de ses résultats, si le malade qui en fait l'objet est telle-
ment suspect de névropathie qu'on mette son acousie sur le compte
d'un tel état P
Fiche III.
— AR —
0. d. F : Néant.
G : P o : <T (sonnette) à i m A. J « ^ i^
AT / «1 4v X 4 5 «^ec Ne > Pc.
Ne : (T (sifflement) à i mA. t
O. g. F : Néant.
G : Pc : (j (sifflement) à a m A. ) g^y^Q i\'e ^ po.
Ne : 9 (sifflement) à 2 m A. )
— VR —
T. d. sous Po : Néant.
T. g. sous Po: Néant.
Nous trouvons là, comme dans la fiche II, l'hyperexcitabilité galva-
nique, mais, de plus, l'absence totale de vertige. Or, avec les intensités
que nous avons employées, nous ne croyons pas qu'il soit possible, si
les canaux semi- circulaires sont intacts, de ne pas éprouver un
vertige qui ne se manifeste par des mouvements bien nets. Nous
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DE l'ÉLBCTRODIAONOBTIG DANS LES OTOPATHIE8. 545
sommes donc en droit de poser le diagnostic d'otite labyrinthique,
chez an névropathe. Si, au contraire, celui-ci eût fourni une obser-
vation en tout semblable à la fiche I, c*est-à dire avec réactions audi-
tives nulles et vertige facile, nous eussions pu hardiment conclure à
une otopathie fonctionnelle y sans atteinte anatomique.
Mais ce n*est pas seulement pour la possibilité de distinguer les
troubles fonctionnels des troubles organiques que Télectrodiagnostic
auriculaire est intéressant. On sait l'importance considérable qu'a prise
le l'Ole du médecin et le grand nombre des occasions où Ton fait appel
à ^s lumières, dans les litiges entre victimes d'accidents et personnes
responsables. Depuis l'application de la loi sur les accidents du travail,
les procès touchant la responsabilité et l'appréciation du dommage
causé ne se comptent plus. Mais on sait aussi quel. est souvent l'em-
barras de l'expert pour porter un diagnostic biem établi. Tout autre
est le rôle du praticien, traitant un maAde qui a intérêt à ne lui
rien cacher, posant des diagnostics d'attente, pouvant les modifier au
jour le jour, selon l'évolution de la maladie ou l'action des médica-
ments, pouvant envelopper sa pensée dans des phrases ambiguës, et
tout autre est le rôle de l'expert qui doit donner un diagnostic et un
pronostic nets, précis, motivés comme un jugement du tribunal, et
cela à des gens qui, de part et d'autre, sont disposés à le tromper ou
à l'influencer, à discuter ses conclusions, à les dénaturer, à lui repro-
cher de ne pas les donner assez fermes, s'il les émet avec une sage
modération, et de les donner avec imprudence s*il affirme ce qui ne
plait pas. C'est alors qu'on sent toute la valeur des symptômes objec-
tifs, échappant aux fantaisies de la volonté et gardant la brutale signi-
fication des phénomènes soumis seulement aux lois physiques, chi-
miques, biologiques. Combien l'on regrette leur trop grande rareté en
séméiologie, et combien l'on doit se hâter d'en utiliser un, dès qu'on
le trouve à sa disposition I Dans bien des cas, et généralement pour
les affections nerveuses et musculaires, c'est à l'électrodiagnostic
qu'on vient le réclamer. C'est encore ce mode d'exploration qui, dans
bien des cas aussi, peut fournir un symptôme objectif en otologie. Ce
symptôme, nous l'avons déjà dit, c'est le mouvement que provoque
le vertige voltaïque. Malheureusement il n'est pas toujours d'une netteté
irréprochable. Mais on le constate nettement dans la majorité des cas,
sans qu'on puisse facilement le confondre, pour peu qu'on ait l'expé-
rience de ce genre d'observation, avec des mouvements de défense ou
des réactions musculaires. Sa fréquence et sa netteté en font un signe
de valeur. D'autre part, l'énorme difficulté de la simulation, si tant
4iioa. D*iLBcni. méd. — 1908. 4i
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546 AttCHIVES D'i^LBGTRIGITé MEDICALE.
est qu'elle soit ici quelque peu possible, ce que pour notre compte
nous ne croyons pas, fait de ce signe un symptôme objectif de très
notable importance. Sans compter que la simulation nécessiterait un
entraînement auquel s'opposeraient de considérables difficultés maté-
rielles d'outillage, d'aide, d'éducation, etc., le symptôme porte en lui-
même sa propre difficulté. Il faudrait, en effet, pour que la simulation
fût facile, que le sujet fût toujours averti, par la sensation du vertige,
du moment de simuler, mais que pour cela les phénomènes subjectifs
et objectifs du vertige voltalque fussent inséparables, toujours simul-
tanés et concordants. Or, nous avons vu des sujets s'incliner nettement
sous l'influence indiscutable du courant sur les organes de l'équili-
bration et affirmer en même temps qu'ils n'éprouvaient aucun vertige.
Cette dissociation des deux ordres de phénomènes donne encore plus
de valeur à la réaction objective. Qu'on relise la fiche I, qu'on la sup-
pose s'appliquer à une victime d'accident du travail, voulant nous
égarer vers quelque otite labyrinthique, vers quelque conséquence
grave d'un traumatisme de la tête» et l'on verra tout de suite dans
quelle catégorie de gens il faut classer la victime. On ne pourra cer-
tainement pas lui accorder le bénéfice désiré d'une lésion, d'une
affection organique. Tout ce qu'on pourra faire ce sera lui concéder
l'hystéro-traumatisme, ou une « sinistrose )>^ pour employer le néolo-
gisme par lequel la mode désigne depuis peu une nouvelle entité
morbide, dont nous avons quelque bonne raison de nous défier.
On voit, en ce moment, les raisons des précautions prises pendant
l'examen pour diminuer la possibilité de la simulation aussi bien que
celle de l'autosuggestion. Ces précautions, qui pouvaient paraître
excessives, sont justifiées par la valeur qu'elles peuvent ajouter à
l'examen, valeur d'autant plus appréciable que le médecin doit plus
souvent, de nos jours, remplir le rôle d'expert, évaluer un dommage,
établir et mesurer les responsabilités.
Voici maintenant la fiche d'un malade qu'on nous adressa, sans
autre renseignement, pour électrodiagnostic.
Fiche IV.
- AR —
G. d. F : <T (bourdonnement).
G: Pc: <T (sifflet), à i mA.
Ne: o (sifïlet), à i mA.
G. G. F : <i (bruissement).
G : Pc : <i (sifflement), à i mA. / ., ^ ^
M / «f » X A 5 Ne > Po
Ne : ff (sifflement), a i mA. )
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DE L^éLEGTHODIAGNOdTlG DANS LES OtOPATttlES. 5^7
-- VR —
T. d. sous Po : V. subj : Néant.
V. mvt : vers Po, à i5 m A.
T. g. sous Po : V. subj : Néant.
V. mvt : vers Po, à i5 mA.
Cette fiche indiquant Thyperexcitabilité faradique et galvanique
et une résistance considérable du vertige pour les deux oreilles,
nous avons porté le diagnostic d'otite labyrinthique double, que
confirma M. le Prof. Moure. Mais cette fiche est encore intéres-
sante, parce qu'on y trouve, chez un malade qui n'avait aucune raison
de nous tromper, cette dissociation dont nous avons parlé, des phéno-
mènes subjectifs et objectifs du vertige : tandis que pour ceux-ci la
résistance au vertige nécessite i5 mA., ceux-là n'ont pu être obtenus
avec toute l'intensité supportable.
Terminons ces quelques exemples, par l'observation d'une jeune
fille de vingt-cinq ans, adressée encore par M. le Prof. Moure et chez
laquelle la réaction paradoxale s'ajoute aux troubles de l'équilibration
de telle sorte que les deux ordres de phénomènes s'accordent entre
eux et se confirment mutuellement.
Fiche V.
— AR -
O. d. F : Néant
G. Po : <i (sifflement) à a mA.
Ne : <i (sifflement) à o mA., 5.
O. g. F : Néant.
G : Po : (sifflement) à 3 m A. mais avec réaction paradoxale.
Le sifflement est entendu par O. d.
Ne : <r : mêmes remarques que ci-dessus.
-- VR -
T. d. sous Po : V. subj : à peine éprouvé à 30 m A.
V. mvt : imperceptible.
T. g. sous Po : V. subj : net à 1 m A.
V. mvt : net vers Po.
Dans celte observation, il y a bien hyperexcitabilité et celle-ci est
constatée pendant l'exploration des deux oreilles : mais, quand l'oreille
gauche est excitée, la malade distingue très nettement que c'est
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548 ARGHIVBB D'&EGTRIGiri niDIGALB.
Toreille droite qui entend le sifflement réactionnel. L'oreille droite
est donc l'oreille hyperexcitable ; c'est elle qui est atteinte. Mais
s'agit-il d'otite moyenne ou labyrinthiqueP Les réactions fournies
par l'appareil d'équilibration vont nous l'apprendre. D'une part,
en elFet, l'excitation positive sur le tragus droit indique nettement
de l'augmentation de la résistance au vertige voltaïque. D'autre part,
Texcitation positive sur le tragus gauche provoque un vertige normal
et même très facile. Sa réaclion paradoxale a déjà révélé une affection
de l'oreille droite; la recherche du vertige démontre qu'il s'agit d'une
lésion labyrinthique.
Nous pourrions publier encore beaucoup de fiches intéressantes, mais
nous avons montré les réactions du sujet normal et celles du malade
dont l'appareil auditif est fonctionnellement perdu; nous avons donné
les réactions de l'otite moyenne et de l'otite labyrinthique avec leurs
variétés les plus intéressantes. Nous arrêtons là nos observations, car
elles résument les cas les plus fréquents de la pratique.
Nous en avons dit assez pour montrer tout le parti qu'on peut tirer
de rélectrodiagnostic dans les olopathies. 11 est sans doute des cas,
qu'il ne nous appartient pas de déterminer, pour lesquels Taurisle
possède assez de moyens de diagnostic, en dehors de celui qui nous
occupe. Mais souvent, d'autre part, il demandera la confirmation de
son diagnostic à l'électricité. Nous serions même tenté de dire, à
première vue, qu'il pourrait avec elle, en certaines circonstances, le
faire de toutes pièces, si nous ne pensions pas qu'A ne faut jamais
se tenir pour satisfait quand on a établi un diagnostic avec un seul
procédé. Cette restriction faite, l'électrodiagnostic nous paraît pouvoir
apporter une appréciable contribution au diagnostic des otopathies,
surtout si de nouvelles et nombreuses observations confirmant ou modi-
fiant les notions actuellement admises, font encore mieux connaître les
resssources qu'il pourrait offrir. Bien que les réactions auditives soient
d'ordre essentiellement subjectif, bien que leur recherche et leur
appréciation soient par conséquent pleines de difficultés et exigent
toujours une certaine habitude de la part de l'expérimentateur, elles
conser\ent cependant une importance que peuvent augmenter beau-
coup certaines circonstances, comme l'habileté de l'opérateur, l'inten-
sité ou la netteté de la perception des bruits, l'intelligence du
sujet, etc.
Quant aux réactions d'équilibration, elles possèdent, du fait de leur
objectivité partielle, une incontestable et considérable valeur.
Ne pourraient-elles suffire pour affirmer une affection organique et en
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DE L'éLEGTRODIAGNOSTIG DANS LES OTOPATHIES. 5^9
déterminer le siège? C'est leur importance que consacre M. Babinski en
disant de Taugmentation de la résistance au vertige voltalque, ce qui
peut s'appliquer, d après nous, à ses autres perturbations visibles. «Ce
caractère (^augmentation de la résistance au vertige), dit M. Babinski,
permet de distinguer la surdité hystérique, où le vertige est normal,
de la surdité organique liée à des lésions de Toreille interne ; il peut
être le seul signe objectif permettant d'établir le diagnostic et mérite,
par conséquent, d'être connu aussi bien des auristes que des neuro-
logistes». Nous avons assez dit plus haut quelle grosse importance
médico-légale découle de l'importance clinique du vertige voltaïque.
L'électrodiagnostic, on le voit, suivant les façons dont se combinent
les divers symptômes, permet, la plupart du temps, d'éliminer la
simulation, les surdités tabétiques et hystériques. Il permet, chez les
sujets atteints en même temps de névropathies et d'affections auricu-
laires organiques, de faire la part qui revient à chacune de ces
maladies. Il permet, en confirmant l'existence des lésions, d'apprécier
leur importance, leur étendue, leur localisation à l'oreille moyenne
ou à l'oreille interne, et même, pour cette dernière, de dire si elles
intéressent l'appareil vestibulaire, ou l'appareil cochléaire, à l'exclusion
l'un de l'autre, ou bien les deux en même temps. Il permet enfin de
donner plus d'assise à un diagnostic de lésion intra-cranienne, et, en
particulier, de tumeur cérébrale.
Telles sont les conclusions auxquelles conduit notre étude et qui
résument comme elle les idées actuellement en cours, basées sur
l'autorité d'observateurs tels que Brenner, Erb, Gradenigo, Babinski.
Cependant l'électrodiagnostic, en certains cas, a été trouvé en défaut
et nos conclusions n'ont pas été toujours conformes au diagnostic de
l'otologiste... Mais les meilleures méthodes sont-elles infaillibles P.. .
une radiographie assez nette, une auscultation attentive, une percus-
sion savante, les recherches microscopiques elles-mêmes, n'ont-elles
jamais laissé se glisser une erreur dans le diagnostic?... Faut-il pour
cela rejeter de tels moyens et ne plus leur accorder aucun crédit?...
Mais, s'il faut au contraire leur reconnaître une grande valeur, ne
devons-nous pas conserver en bonne place l'électrodiagnostic qui ne
nous parait pas laisser dans son ressort plus de chances à l'erreur que
n'en laissent dans le leur les autres procédés, l'auscultation et la per-
cussion, par exemple?... L'électrodiagnostic subit donc les lois de
toute recherche humaine, de tous les procédés, sans leur être inférieur.
Il est certain que quelques cas peuvent embarrasser le médecin
électricien : ou bien les renseignements fournis par le sujet sur les
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55o ARGHITB8 D'éLBCTRIGITli M^DIGALB.
réactions auditives sont peu nets ou peu sincères ou bien les intensités
lues sur le galvanomètre sont tellement moyennes que le sujet se
trouve aux limites de Tétat normal et de l'état pathologique et qu'il
n*est pas facile de dire s'il y a ou s'il n'y a pas hyperexcitabilité audi-
tive ou augmentation de la résistance au vertige. Quelques autres
difficultés peuvent encore se présenter, comme dans tout examen
clinique, mais cela ne diminue en rien les avantages que nous avons
montrés. Quelques désaccords entre le diagnostic de Tauriste et
l'électrodiagnostic ne prouvent donc pas que celui-ci soit une mau-
vaise méthode; ils prouvent seulement qu'il nous reste encore quelque
chose à apprendre pour savoir tirer de l'électrodiagnostic tous les
résultats qu'il semble promettre. Ils prouvent, par conséquent, que
nous devons continuer nos observations. Pour cela, nous avons adopté
une technique fixe, afin que les résultats soient comparables. Avec des
observations encore plus nombreures que celles que nous possédons
dé}k, nous apprécierons mieux l'électrodiagnostic, nous verrons
mieux les ressources qu'il peut offrir et ce qu'il faut garder ou
modifier dans la technique ou dans l'interprétation.
Mais, l'électrodiagnostic doit s'aider des autres moyens d'exa-
men et d'exploration comme il doit aussi venir à leur aide. Ils
doivent toujours s'unir et non se substituer les uns aux autres. L'ob-
servateur prudent ne saurait s'entourer de trop de renseignements. Du
concours du praticien, de l'otologiste et du médecin électricien, doit
résulter plus de sûreté dans le diagnostic, ainsi que plus d'efficacité
dans le traitement.
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B
JLiA.
RADIOTHÉRAPIE DANS LES .\FFECTIONS MÉDULLAIRES'
Par lioaifl DBLHBRM»
Ancien interne des hôpitaux, radiologiste de la Pitié.
Depuis quelque temps on a publié un certain nombre d'obser-
vations concernant les bons effets de la radiothérapie dans les
affections médullaires.
Ayant eu l'occasion, sous l'indication et la direction de notre Maître,
M. le D' Babinski, de soigner quelques-uns de ces cas, nous avons
cru intéressant de faire un petit résumé de cette intéressante question.
# *
M. BabinsLi a rapporté l'observation d'un enfant de quinze ans
atteint, consécutivement à un accident d'automobile, d'une contrac-
ture généralisée du cx>u, du tronc et des quatre membres. Pendant
six mois, il ne s'était produit chez ce malade, mis en observation
à l'hôpital, aucune espèce de modification.
On fit alors des radiographies de la région. Différents clichés furent
pris, dans toutes les positions, dans l'espace de quelques jours ; et en
même temps on constata une détente dans les contractures du cou et
des membres, et quatre semaines après le traitement le malade faisait
quelques pas.
La contracture du cou, du côté droit du corps disparut dans les
trois mois qui suivirent; il en fut de même de l'épilepsie spinale;
quant au phénomène des orteils, il redevint normal.
Le traitement a été interrompu depuis dix mois, et Tenfant, qui au
début était tellement contracture qu'il était incapable de se servir de
(>> Soc. n)éd. hôpit.y nov. 1906; mars 1907.
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552 ARGHITBB D'^LECTRIGiré MéDIGALE.
ses bras et de ses jambes, marche seul sans aucun appui et court
avec facilité.
Une femme atteinte de paraplégie crurale avec abolition complète
des mouvements volontaires, contracture très forte des membres
inférieurs, mouvements spasmodiques involontaires, exagération des
réflexes, épilepsie spinale, signe des orteils, et qui, sous les indi-
cations de M. Babinski, fut soignée par notre collègue Charpentier,
a vu son état s'améliorer progressivement.
Cette femme est maintenant capable de franchir une distance de
ao à 3o mètres en se plaçant entre deux chaises, alors qu*il lui était
impossible de soulever ses jambes dans son lit.
J'ai eu l'occasion, toujours dans le service de M. Babinski, de soigner
quelques autres cas de paraplégie spasmodique; il ne m'appartient pas
d'en apporter la relation, mais je puis dire que les malades ont retiré
de la radiothérapie un bénéfice parfois très net, souvent appréciable,
si bieir qu'on peut dire que, toutes les fois qu'on est en présence d'une
paraplégie spasmodique, il y a lieu d'essayer la radiothérapie.
Il semble que les cas qui doivent être favorables se dessinent assez
rapidement au bout de quelques semaines.
Le premier malade avait une compression médullaire vraisembla-
blement due à une pachy méningite.
Une autre malade, ayant reçu un projectile qui avait déterminé
une réaction inflammatoire et avait produit une compression médul-
laire ayant paralysé les membres inférieurs, a retiré aussi des rayons
un bénéfice tel qu'elle peut marcher d'une manière convenable.
Les compressions médullaires, au début du mal de Pott, rentrent
aussi dans les formes favorables.
Il est bien entendu que^ dans les cas anciens, lorsque la sclérose
remonte à de longues années, lorsque les tissus sont organisés, les
bénéfices à attendre de la médication sont trop souvent minimes ou
nuls.
M. Babinski a publié, à la Société de neurologie (mars 1908), un cas
de spondylose rhizomélique avec sciatique double très douloureuse
datant de plusieurs années, tellement améliorée par la radiothérapie
que le malade ne souffre plus, a redressé sa taille et peut faire sans
aide un kilomètre à pied, alors qu'auparavant il ne pouvait faire que
quelques pas appuyé sur des cannes. Ce malade, que M. Babinski
avait bien voulu me demander de soigner, a maintenant cessé son
traitement.
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LA RADIOTUÉRAPIE DANS LES AFFECTIONS MéoULLAIRES. 553
On a également employé la radiothérapie dans la syringomyéiie.
Aucun agent thérapeutique n*a pu, jusqu'à ces derniers temps,
modifier la marche de cette maladie.
Or, il semble que peut-être l'emploi des rayons donne des amélio-
rations nettes.
Beaujard et Lhermitte(i) ont réuni, dans un travail très intéressant,
les cas observés antérieurement à l'observation personnelle qu'ils
rapportent avec tout le détail désirable.
Us indiquent que le premier cas de traitement signalé fut radio-
thérapé par moi-même avec Oberthur, observation qui fut relatée par
M. le Prof. Raymond.
Il s'agissait d'une jeune fille atteinte, depuis cinq ou six ans, d'une
syringomyélie à type Aran-Duchêne, avec atrophie très marquée des
éminences thénar et hypothénar, avec les troubles sensitifs habituels.
La radiothérapie amena un arrêt de la maladie, qui était nettement
en évolution. Les symptômes dont la rétroaction fut la plus précoce
ont été les troubles de la motricité.
Progressivement les mouvements délicats, comme celui d'écrire,
de coudre, etc., ont été récupérés; les troubles sensitifs ont subi aussi
une disparition presque complète, la malade a pu être suivie pendant
deux ans environ, les résultats que nous mentionnons ont persisté, on
peut penser à une amélioration considérable.
Peu après ce cas, deux autres furent présentés par M. Gramegua(3)
avec succès. Enfin, Beaujard et Lhermitte ont dû à l'obligeance de
MM. Ménétrier et Béclère de pouvoir citer un autre cas inédit sur
lequel ils ont obtenu des résultats excellents.
Au Congrès de Rome, le Prof. Médéa, de Milan, qui avait pu suivre
dans le service de M. Babinski les recherches que nous poursuivions
sous sa direction, avec Charpentier, a publié des cas de radiothérapie
du système central : il ne nous a pas été possible d'avoir en mains les
observations.
Enfin» Labeau(3) vient d'apporter six cas favorables traités par cette
méthode.
*
« «
De cet ensemble de faits on peut donc conclure à l'action très
probable de la radiothérapie dans un certain nombre d'affections de la
(') La radiothérapie dp la syringomyélie (Semaine méd., 34 avril 1907).
(') Grambgla, La radioterapia della siringomiella {Rev. crit, di clin. med.
10 Dov. 1906).
(3) Labeau, Archiv. d'électr. méd. et Thèse de Bordeaux, 1908.
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554 ARGHIYBS D'ÉLECTRIGITé IffolGALB.
moelle ; il semble que les résultats les meilleurs doivent être espérés,
surtout lorsqu'il y a compression ou altération de la moelle par néo-
formation, Taction des rayons étant plus active sur les cellules jeunes.
Cette méthode est encore à ses débuts et à la phase des observcUions
isolées; il ne saurait donc être question de poser les limites de son
action, ses indications et ses contre-indications. Cette mise au point
sera l'ouvrage du temps, qui nous apportera, il faut l'espérer, un
certain nombre de cas étudiés sur cette intéressante question.
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vmr9
INSTRUMENT NOUVEAU
CHROMO- ACTINOMÈTRE
POUR LA LAMPE A VAPEUK DE MERCURE ET QUARTZ
Par le D' H. BORDIBB»
Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon.
Comme le reconnaît le D' Wetterer, de Mannheim, la photothérapie
demande, pour donner des résultats cliniques sérieux, une technique
rigoureusement exacte; nous ajouterons que si Ton a un peu partout
abandonné la photothérapie pour la remplacer dans presque tous les
cas par la radiothérapie, c'est à cause de l'absence de toute mesure,
de tout dosage de Ténergie radiante employée dans un traitement
donné. Nous croyons qu'avec la nouvelle lampe au quartz et à vapeur
de mercure de Kromayer, les applications de la radiothérapie iront en
diminuant pour être remplacées par la photothérapie ultra-violette.
Cette (( lumière effrayante » (Wetterer) est capable, en effet, de produire
des actions autrement énergiques que Tare de Finsen et ses dérivés.
Nous avons montré, avec M. Nogier, les principales propriétés
physiologiques de la lampe de Kromayer, et tous les auteurs qui l'ont
employée sont unanimes à constater son énorme puissance photochi-
mique : son action, en profondeur, est trois à cinq fois plus grande que
celle de la lumière à arc de Finsen, tandis que son action superficielle
dépasse de beaucoup celle de la lumière à électrodes en fer de Bang.
Si donc, avec de pareilles qualités, on arrivait à évaluer les doses
appliquées dans chaque cas, il n'est pas douteux que Tusage de la
lampe à vapeur de mercure se répandrait de plus en plus, aux dépens
de celui des rayons X dont les effets sur les tissus sont bien plus vio-
lents que ceux des rayons ultra-violets. Sans compter que l'application
(*) H. Bqudiisr et T. Nogibu. — Société médicale des hôpitaux de Lyon, lo mars 1908.
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556 ARCHIVES d'électrigité médicale.
de la lumière ultra-violetle avec la lampe de Kromayer est autrement
plus aisée que celle des rayons Rôntgen ; l'installation est bien plus
simple; les dangers pour le médecin et pour le patient sont aussi bien
moins grands ; la souplesse de l'appareil bien plus exquise.
Nous ne décrirons pas la lampe de Kromayer, nous nous conten-
terons de renvoyer à l'article du D' Wetterer {Archiv. d'électr. méd,
1907, page 339). Quant à l'étude des propriétés de cette lampe, nous
rappellerons notre mémoire (H. Bordier et iXogier) dans lequel nous
avons montré combien sont intenses les actions chimiques de cette
lampe.
C*est en utilisant ces actions photochimiques que nous avons pu,
après plusieurs mois de tâtonnements, arriver à mettre sur pied
un moyen très pratique, très clinique, d'évaluation des doses appliquées
dans une séance. Nous ferons tout d'abord remarquer qu'il y a deux
cas bien distincts sous le rapport du dosage de 1^ quantité de lumière
appliquée, suivant que l'on opère à distance des tissus ou au contact;
dans ce dernier cas, il n'y a que le temps a mesurer pour être renseigné
sur la dose de rayons ultra-violets ayant agi sur les cellules, à condi-
tion d'employer toujours le même courant pour actionner la lampe, ce
qui est le cas habituel pour chaque médecin.
Le besoin de posséder un moyen d'évaluation quantitative de l'agent
physique employé ne se fait sentir que dans les applications à distance,
applications bien plus fréquentes que celles faites au contact; ces
dernières étant destinées seulement aux cas où il faut détruire
une certaine épaisseur de tissus (lupus, nœvi.)
Pour arriver à apprécier la quantité d'énergie radiante ayant agi sur
une région donnée, nous avons cherché à nous rapprocher de la
méthode utilisée en radiothérapie avec notre chromoradiomètre, c'est-
à-dire que nous avons cherché une substance capable de virer sous
l'influence des rayons de la lampe et de prendre des colorations assez
différentes les unes des autres avec des doses croissantes.
Nous avons expérimenté avec beaucoup de corps, parmi lesquels
nous citerons la santonine, le santonate de soude, la cryogénine, etc...,
mais tous ces corps ne présentaient pas de différences assez grandes dans
le virage. Nous avons cherché ailleurs et après avoir essayé le papier
au prussiate des architectes, papier trop sensible pour la lampe de
Kromayer, nous avons trouvé que du papier buvard imbibé d'une
solution de ferrocyanure de potassium passait du blanc à un jaune de
plus en plus foncé, à mesure que la quantité de lumière reçue aug-
mentait.
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LA LÀliPB A VAPEUR DE MBRGURE BT QUARTZ. 557
En mettant une bande de ce papier en contact avec la fenêtre
de quartz de la lampe, il y a virage après une seconde ; la teinte prise
après cinq secondes est de couleur crème; après dix secondes la
nuance verte commence à paraître; après une minute de contact le
papier prend une teinte jaune foncée et la coloration va en se rappro-
chant de plus en plus du jaune ocre à mesure que le temps d*irra-
diation augmente.
11 y avait donc là un procédé pouvant servir à renseigner le médecin
sur la quantité de lumière employée. Ce n'est pas seulement au
contact de la fenêtre de la lampe que ce réactif vire, mais aussi à
distance. Nous avons déterminé, dans un précédent mémoire, une zone
en avant de la lampe, zone calorifique ayant trois centimètres d'étendue
et dans laquelle on doit éviter de placer les tissus pour qu'ils ne reçoi-
vent que l'action des rayons chimiques froids. Si donc Ton expose
une bande de papier buvard imprégné de notre réactif, à une distance
supérieure à trois centimètres, on voit apparaître une coloration qui
devient de plus en plus verte, sous l'éclairage de la lampe : si Ion exa-
mine le papier à la lumière naturelle (et il suffit pour cela ou d'éteindre
la lampe, ou mieux de la recouvrir de son couvercle rendu complè-
tement opaque par une petite feuille de papier d'étain collée sur
la feuille de mica) la teinte du papier paraît beaucoup moins verte,
plus jaune.
Le problème à résoudre, consistait donc à reproduire exactement la
teinte prise par le papier réactif après 5, lo, 20, etc., secondes de
contact avec la fenêtre de la lampe : nous nous étions assuré tout
d'abord que de courtes expositions, même pendant 5 secondes, de la
peau placée en contact avec la lampe de quartz, suffisent pour amener
des réactions inflammatoires allant du simple éry thème (5 secondes)
à la vésication (20 secondes). C'est, en effet, surtout pour les doses
faibles produisant une inflammation de la peau légère que le dosage
est utile au médecin : pour des doses fortes, il est bien moins urgent
de savoir de quel degré exactement sera la réaction des tissus.
Nous avons d'abord repéré les teintes prises par le ferrocyanure de
potassium après 5, 10, ao secondes d'exposition au contact; puis nous
avons cherché, avant d'aller plus loin, si pour une teinte donnée prise
par le réactif, les tissus réagissaient de la même façon au contact et à
distance ; en d'autres termes nous avons exposé la peau de l'avant-
bras, suivant une petite ouverture de a à 3 centimètres carrés, faite
dans du papier d'étain, au contact de la fenêtre, pendant 5, 10 et
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558 ARCHIVES D'ÂLBCTRlGlTé MéDIGALB.
20 secondes et en des points différents ; ce qui a produit trois réactions
inflammatoires. Puis, nous avons exposé, sous la même petite ouver-
ture le même avant-bras, mais en d*autres régions, en collant à côté
de l'ouverture ménagée dans la feuille de papier un petite bande de
papier spongieux imbibé de ferrocyanure et nous avons irradié jusqu'à
ce que le papier réactif ait pris la même teinte que celle qu'il prend
après 5 secondes de contact; nous avons fait deux autres irradiations
en des points voisins, de façon à obtenir le virage de notre papier
réactif à la coloration correspondant à lo, puis à ao secondes de
contact. Cela étant fait, nous avons noté les phases par lesquelles sont
passées les six plages irradiées (3 au contact, 3 à distance jusqu'à
coloration du papier à la teinte voulue).
Les résultats ont été les suivants : r les deux plages (5 secondes con-
tact et à distance jusqu'à obtention de la teinte prise après 5 secondes
de contact), se sont comportées exactement de la même façon : éry-
thème survenu dans la nuit et démangeaisons. Disparition après dix
jours, la peau restant encore brune.
2" Les deux plages (lo secondes) se sont aussi comportées de la
même manière, mais ici il y a, en plus de l'érythème, une desqua-
mation marquée et un prurit très intense. Guérison après quinze jours^
peau rosée.
3* Les deux autres plages (ao secondes) ont présenté les mêmes
caractères inflammatoires. L'érythème manifesté quelques heures
après l'exposition n'a pas tardé à se transformer en phljctène : l'épi-
derme, grisâtre, s'est soulevé et une sérosité s'est montrée en dessous.
C'est un eflet de vésication qui s'est produit nettement. D'ailleurs, en
juillet 1907, nous avions obtenu^ sur notre avant-bras, une réaction
de même ordre après le même temps d'irradiation au contact.
Guérison après trois semaines.
11 faut noter comme caractère particulier à ces réactions l'énorme
prurit qui les accompagne : avec les rayons X, la démangeaison est
bien moins vive.
Les expériences dont les résultats viennent d'être exposés montrent
qu'à teinte égale prise par le papier réactif et quelle que soit la dislance
des tissus à la fenêtre de la lampe, la réaction biochimique est la
même.
Cela étant acquis, nous avons reproduit très exactement les teintes
prises par le papier imbibé de ferrocyanure de potassium après les
temps suivants d'exposition aux radiations de la lampe au contact de
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LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET QUARTZ. 55g
la fenêtre : 5, lo, ao, 3o secondes; i, a, 3 minutes, soit sept teintes
dénommées :
Teinte 0 correspondant à une exposition de 5 secondes.
Teinte I
Teinte II
Teinte III
Teinte IV
Teinte V
Teinte VI
de lo —
de 20 —
de 3o —
de 1 minute,
de 2 —
de 3 —
Ces teintes ont été obtenues avec une substance ne changeant ni à
la lumière du jour, ni même à celle, si puissante pourtant, de la
lampe à vapeur de mercure.
^v
FiG. I.
Différentes pièces du chromo-actinomètre.
Le dispositif que nous avons adopté pour permettre la comparaison
facile du papier réactif avec chaque teinte étalon est le suivant : sur
une feuille d'aluminium on a collé un carré de chaque teinte, 4 d'un
côté, 3 de l'autre ; puis on a pratiqué, à partir du bord de la feuille,
une échancrure médiane destinée à recevoir le papier réactif à com-
parer. De cette manière, Tœil peut facilement apprécier l'égalité de
teinte, il faut remarquer qu'il n'est pas nécessaire d'enlever la bande-
réactif et que la comparaison peut se faire en rapprochant la plaque
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56o ARCHIVES D'ÉLECTRICITâ MÉDICALE.
d*aluminium du papier réactif, à condition de fermer la lampe on
d*arréter le faisceau qui en émane.
Le système ainsi disposé (i), nous Tavons appelé : u chromo -actino-
mètre », par analogie avec le chromoradiomètre, utilisé pour apprécier
les doses en radiothérapie.
Faisons remarquer ici qu'en photothérapie les dosages sont rendus
plus faciles et plus commodes qu*en radiothérapie, où Ton emploie le
platîno-cyanure de baryum qui a Tinconvénient de dévirer avec le
temps et la lumière ; avec le ferrocyanure de potassium, au contraire,
il n'y a pas de dévirage à craindre, la teinte reste ce qu'elle est, mais
il faut cependant ne pas trop perdre de temps à cause de la dessicca-
tion du papier; c'est pour atténuer cet inconvénient que nous avons
choisi du papier spongieux épats, capable de retenir longtemps le
liquide absorbé par imbibition.
Ëtant donnée la graduation des doses du chromo -acHhomètre par
virage du ferrocyanure appliqué au contact de la fenêtre de quartz de
la lampe, il est possible de connaître le rapport qui existe entre les
différentes quantités de lumière ayant amené le réactif aux teintes du
chromo- actinomètre. La teinte 0 correspond à une exposition au
contact de 5 secondes ; or, si l'on prend cette quantité comme unité, la
teint I représente l'action des rayons ultra-violets pendant un temps
double de cette teinte 0 et ainsi de suite. Si bien que les teintes du
chromo- actinomètre représentent des doses ayant entre elles les rap-
ports suivants :
Teinte 0 dose i
Teinte l — 2
Teinte II — 4
Teinte 111 — 6
Teinte IV — 12
Teinte V — 24
Teinte Vl — 36
La technique à suivre pour l'emploi du chromo -actinomètre est
simple : il faut commencer par couvrir la région où siège le mal à
traiter à l'aide d'une feuille de papier d etain ou d'étoffe; pratiquer
une échancrure correspondant au placard à soumettre à l'action des
rayons, puis prendre un petit morceau de papier spongieux imbibé de
C) Maurt, conslrucleur, à Lyon.
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LA LAMPE A VAPEUR DE MERCURE ET QUARTZ. 56 1
la solution de ferrocyanure de potassium et l'épingler sur la couche
de substance protectrice, étain ou étoffe, tout près de Téchancrure.
U sufQra de diriger le faisceau de rayons, émanant de la lampe, sur
le placard en plaçant la fenêtre à au moins 3 centimètres des tissus.
Si le placard est peu étendu, il y a intérêt à mettre la fenêtre à
4 centimètres, par exemple, de la peau du malade; si le placard a, au
contraire, des dimensions assez grandes, par exemple 8 centimètres
de diamètre, il faudra placer la lampe à la à i5 centimètres des
tissus. Pour savoir à quel moment on doit arrêter Tirradiation, on
intercepte de temps en temps le faisceau ultra-violet et Ton approche
réchelle chromométrique en présentant, près de la bande de papier
réactif, le carré de la teinte que Ton veut obtenir par virage du ferro-
cyanure de potassium.
On sera guidé dans le choix de la dose à appliquer dans chaque cas
donné par la réaction inflammatoire qui accompagne la dose qui est
indiquée en face de chacune des teintes du chromo-actinomètre. Cette
réaction, ne l'oublions pas, correspond à l'irradiation de lapeaa saine.
Sur des tissus pathologiques, eczéma, psoriasis, etc., les réactions
sont différentes, et le médecin doit se laisser guider par la condition
clinique de chaque malade (nature de l'affection, ancienneté, état de
la peau, etc.).
Mais, avec notre chromo-actinomètre, on se mettra à l'abri des
surprises, c'est-à-dire que l'on pourra prévoir, presque à coup sûr, le
degré de réaction consécutive à une irradiation donnée; on ne provo-
quera, par suite, de photodermites que si on le veut, en faisant, par
exemple, une dose supérieure à celle qui correspond au virage du
réactif à la teinte II.
Nous espérons que, grâce à notre appareil, les mesures qui faisaient
complètement défaut en photothérapie pourront maintenant entrer
dans la pratique médicale.
4HGH. D'ÉLIGTA. MÉD. — 1908. ^j
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l
REVUE DE LA PRESSE
applications directes de l'Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
H. ZiPP. — Les dangers du contact avec le courant électrique.
L'auteur, en traitant, dans la Chemiker Zeitunçy la question du
danger créé pour la vie humaine par le contact accidentel avec un
conducteur électrique, arrive à la conclusion que l'étendue des ravages
n'est pas entièrement due, comme on le croit généralement, à la
tension du courant, mais qu'elle dépend principalement de la quantité
d'électricité qui traverse le corps humain et les parties du système
qu'il pénètre.
Les expériences qui ont été faites sur l'influence physiologique
des courants électriques indiquent qu'une partie de leur effet est due
à l'action électrochimique exercée sur les liquides du corps, et une
partie aux ravages causés dans les principaux organes par le contact
avec le courant électrique.
Les faits suivants ont déjà été établis :
1° Quand un courant traverse le corps humain de la main au pied,
dans les conditions les plus défavorables, c'est-à-dire quand les sou-
liers de l'homme sont mouillés et que ses mains sont humides, la
résistance du corps humain est en moyenne de 5,000 ohms;
2° Quand un courant alternatif de 5 millièmes d'ampère avec
50 alternations complètes par seconde traverse un? personne, l'effet
est suffisamment marqué pour produire une contraction musculaire;
d'où l'auteur conclut qu'un courant de 50 à 100 millièmes d'ampère
doit être considéré comme dangereux pour la vie, surtout s'il arrive
dans le voisinage des organes les plus importants du corps.
Par conséquent, pour juger du degré de danger que présente une
installation électrique, il faut se renseigner sur la question de savoir
s'il est possible qu'un courant 'une telle intensité puisse être introduit
dans le corps humain par une partie quelconque de l'installation.
Les principales sources de danger sont, naturellement, les conduc-
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REVUE DE LA PRESSE. 563
leurs rompus, les conducteurs trop chargés et les étincelles; mais il
ne faut pas perdre de vue les points suivants : mauvais isolement
et conversion dans un transformateur d'un courant à haute tension
en courant de basse tension.
L'auteur examine les différents accidents qui se sont produits ou
qui sont susceptibles de se produire par suite :
1® D'un contact simultané avec Ici deux conducteurs;
20 D'un contact avec un conducteur seulement;
30 D'un contact avec le « courant de charge » dans les installations
alternatives;
40 Des dangers que présente la réduction de tension d'un courant.
— {V Electricien, 8 fév. 1908.)
LANDOLZY. — La camptodaotylie, stigmate de l'arthritisme.
(Résumé.)
C'est une petite malformation des derniers doigts, assez fréquente.
Voici comme elle se présente aux doigts de la main : la phalangette
est fléchie sur la phalangine et la phalangine est fléchie sur la pha-
lange. La phalane^, non modiflée, demeure dans Taxe du métacar-
pien. Selon le degré de flexion, il s'ensuit une déformation, une
incurvation plus ou moins accusée de l'auriculaire et de l'annulaire
qui ne peuvent se mettre dans le plan de la main. L'inflexion per-
manente des derniers doigts résume toute la maladie.
Les altérations de la camptodactylie portent sur l'auriculaire et
Fannulairo. Le médius est peu touché. Jamais l'index ni le pouce
ne sont intéressés.
Quand on examine par la dissection ou les rayons X les doigts
atteints de camptodactylie, on ne trouve pas d'altération, ni des
os, ni des têtes osseuses, ni des surfaces articulaires. On note seule-
ment un léger épaississement du surtout ligamenteux. Cela est nette-
ment distinct du processus anatomo-pathologique du rhumatisme
chronique. — '{La Quinzaine thérapeul,, 10 mai 1908.)
PALCHET. — Scapulopexie pour myopathie juvénile d'Erb.
L'auteur présente un malade intéressant. Il s'agit d'un homme de
vingt-six ans, ayant une atrophie des racines et extrémités supérieures
des quatre membres; l'atrophie des muscles qui unissent l'omoplate
au tronc empêche la fixation du squelette scapulaire sur le gril costal ;
le membre supérieur n'a aucun appui et ne peut exécuter que des
mouvements très limités. Le côté gauche est laissé tel que; le côté droit
a été opéré par la fixation métallique de l'omoplate aux côtes. La
radiographie, faite par le D' Perdu, montre le mode de suture, d'ail-
leurs fort^simple.
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564 ARCHIVES D^éLECTRIGITÉ IfÉDIGALB.
On peut juger de la valeur de Topération en comparant les deux
côtés. Le côté opéré est d'aspect anatomique normal quant à la situa-
tion et aux rapports des éléments du squelette; du côté non opéré,
l'omoplate est folle et tout mouvement de bras est presque impos-
sible ; du côté opéré, le malade porte Tavant-bras sur la tête et amène
le membre dans la position horizontale.
Ce malade a été présenté, avant l'opération, à la Société médicale
de Picardie, par le D' Courtellemont qui, étant interne du professeur
Raymond, avait vu opérer un cas semblable à la Salpêtrière par
Pierre Duval.
M. Quénu fait observer que M. Duval a opéré dans son service
une série de malades analogues à celui que vient de présenter M. Pau-
chet. Les résultats sont satisfaisants.
L'auteur montre, en outre, plusieurs photographies en couleurs
représentant des pièces anatomiques provenant d'opérations faites
récemment :
Cancer de l'angle splénique du côlon;
Cancer d'estomac greffé sur un ulcère;
Prostates enlevées par méthode Freger;
Sarcomes des ovaires d'une jeune femme. — (Gaz. des hôpiL,
3 mars 1908.)
Applications indirectes de l*Ëlectricit6
RAYONS X
Cl. REGAUD et G. DUBREUIL (de Lyon). — Influence de la rônt-
génisation des testicules sur la structure de l'épithélium séminal
et des épididymes, sur la fécondité et sur la puissance virile du
lapin.
Les auteurs résument d'abord les faits acquis en insistant sur la
rigueur et la précision des recherches de leurs prédécesseurs, MM. Ber-
gonié Jet ^Tribondeau.
Ils ^montrait eisiite le point où était la question après la thèse
du D' Blanc (Lyon, 1906):
1«> Pour le testicule. — a) Les générations de cellules de la
lignée spermatique sont très inégalement sensibles aux rayons X,
les plus sensibles sont lei spermatogonies qui sont à la racine de
l'arbre généalogique des cellules séminales;
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REVUE DE LA PRESSE. 565
b) Pour une irradiation suffisante, toutes les spermatogonies peu-
vent être tuées. Leurs cellules dérivées, moins sensibles, continuent
leur évolution pendant le temps normal (environ trois semaines).
Mais comme rien ne vient remplacer les éléments qui arrivent pro-
gressivement à la maturité (état spermatozoïde) le testicule se vide
peu à peu d'éléments reproducteurs comme se vide un réservoir
ouvert au fond et dont on ferme le robinet de remplissage. Le testicule
n'est plus formé alors que d'éléments de soutien (dits de Sertoli).
La stérUisation est irrémédiable.
c) Pour une irradiation insuffisante, les spermatogonies ne sont
pas frappées à mort. Elles guérissent leurs blessures et après un dé-
peuplement l'épithélium séminal se repeuple,
d) Les éléments nourriciers et de soutien (dits de Sertoli) ne sont
pas réfractaires à l'action des rayons X; ils sont seulement moins sen-
sibles.
e) Les cellules de la lignée spermatique (spermatocytes, présper-
mies, spermies) que les rayons X n'ont pas tuées ont subi cependant
des modifications latentes qui aboutissent à des monstruosités dans
leur descendance, monstruosités bien visibles lors des karyokinèses.
/) La karyokinèse est le moment de sensibilité maxima des cellules
pour les raxons X.
g) Les rayons X agissent surtout sur la chromatine des noyaux, et
les différences de sensibilité des cellules tiennent probablement à
des différences dans l'état physico-chimique de la chromatine (fine-
ment poussiéreuse dans les spermatogonies souches, compacte dans
les spermatozoïdes).
2° Pour l'épididyme. — L'épididyme est un canal excréteur du
sperme sur lequel les rayons sont sans action, n constitue un réser-
voir des spermatozoïdes.
30 Pour les fonctions génitales. — Albers Schônberg avait
bien vu que les lapins rôntgénisés, quoique inféconds, couvraient leur
femelle avec une fréquence extraordinaire. Villemin (1906) attribua
à l'intégrité des cellules interstitielles la conservation de l'instinct
sexuel.
Mais on avait le droit de supposer que les premiers coïts après
l'irradiation étaient encore féconds puisque l'épididyme n'est vidé que
plusieurs semaines après l'application des rayons et que les sperma-
tozoïdes adultes conservent leur intégrité et leurs mouvements après
une irradiation énergique.
Pour étudier la fonction génitale les auteurs se sont adressés au
lapin qui exerce complaisamment cette fonction sous les yeux de
l'observateur.
Après expériences précises portant sur quatre mâleSy les auteurs
sont arrivés aux conclusions suivantes :
a) L testicule du lapin est moins sensible que celui du rat à l'action
des rayons X, mais le repeuplement en spermatogonies est par contre
beaucoup plus tardif.
b) L'épididyme a une double fonction que les irradiations permettent
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566 ARCHIVES d'Électricité médicale.
de dissocier. C'est d'rbord un réservoir des spermatozoïdes; c'est ensuite
une glande à fonction orchi'épididymaire. Lorsque les rayons X ont
supprimé l'arrivée des spermatozoïdes, l'épididyme ne contient plus
que le produit de sécrétion orchi-épididymaire.
c) Les lapins rontgénisés ont donné 32 coïts avec 16 femelles diffé-
rentes. Tous ces coïts ont été stériles, La recherche des spermatozoïdes
mobiles, donc vivants, dans le vagin des femelles après le coït a été
positive pour les coïts ayant suivi de près les irradiations. Les auteurs
en concluent que les spermatozoïdes, intacts en apparence, n'ont pu
féconder les œufs. L'immunité des spermatozoïdes (Bergonié et Tri-
bondeau) n'est donc qu'apparente.
cO?n semble bien que la rôntgenisation exagère la puissance virile.
Les mâles irradiés se sont toujours montrés plus excités et pleins
d'ardeur même après plusieurs coïts.
/) D est permis de penser que les expériences valables pour le lapin
ne le sont pas de la même façon pour V homme. Rien ne permet de sup-
poser à priori que l'épithélium séminal de l'homme soit plus sensible
aux rayons X que ceux du rat, du cobaye, du lapin.
Mais les observations relatives au lapin, en montrant la suscepti-
bilité des spermatozoïdes contenus dans l'épididyme et le canal défé-
rent, légitiment toutes les craintes relativement à l'action possible des
rayons X sur les spermatozoïdes de l'homme, et plus précisément
sur les qualités de leur matière héréditaire, — (Lyon médicaly !«' mars
1908,:p. 457.)
Th. Nooier.
A.LBBR8 SGHONBERG. — Détermination de l'aire cardiaque au
moyen d'une méthode particulière de photographie orthogonale
(télérôntgénographie).
L'auteur a déjà fait connaître une méthode de radiographie du
cœur en vraie grandeur de l'homme couché. La technique repose sur
l'éloignement de l'ampoule de l'objet à radiographier. Actuellement,
vu la perfection et la puissance des appareils producteurs de rayons X.
on peut dire que l'orthodiagraphie a vécu. Un opérateur habile arrive
difficilement à faire un bon tracé dans l'obscurité où il se trouve. Et
combien d'erreurs si le sujet est obèse I
A. Schônberg place son malade sur un siège spécial dont le dossier
est formé par le châssis photographique. La distance de l'anticathode
à la paroi antérieure du thorax est de 2™25. Une sorte de pyramide
creuse en plomb canalise les rayons depuis l'ampoule jusqu'au malade
à radiographier.
Dans ces conditions, la radiographie fixe d'une façon très exacte
sur la grandeur vraie de Vaire cardiaque qui n'est pas sensiblement
agrandie, — {Fortsc, auj dem Gebiete der Rôntgenst,, Bd. XII, p. 38.)
Th. NOGIER.
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HliiVUl;: DE LA PliESSË. 667
RADIOTHâBAPIB
EGKSTEIN. — Le traitement de l'asthme bronchique par les
rayons X.
Dans la séance de la Société des médecins allemands à Prague, le
14 novembre 1907, Eckstein a présenté deux malades atteintes
d'asthme bronchique et traitées par les rayons X suivant la méthode
de Schilling :
l® Femme de quarante-cinq ans, souffrant d'asthme bronchique
depuis plusieurs années, ayant essayé sans succès tous les traitements
imaginables. Insomnie. Amaigrissement de 15 kilos. (L'examen
microscopique démontre la présence des spirales de Curschmann, des
cristaux de Leyden et de cellules éosinophiles.)
Irradiation circulaire du thorax, avec un tube dur, par zones succes-
sives; six semaines après, nouvel accès d'asthme durant quatre jours,
puis cinq semaines sans accès. Nouvelle irradiation. Dès lors, amélio-
ration de l'état général, augmentation de poids; la malade retrouve
le sommeil et n'a plus eu d'accès depuis le 22 octobre.
2o Fillette de trois ans et demi. Depuis le 15 juillet 1907, plusieurs
accès par jour. Après une seule irradiation sur la poitrine, reprise du
sommeil. Puis irradiation totale de la poitrine en avant et en arrière.
Disparition complète des accès.
Dans cette intéressante communication, on ne trouve malheureu-
sement pas de données exactes sur la technique employée (Deutsche
medizin, Wochenschr,y 9 janv. 1908.)
Lassueur.
GÔBEL — Sarcome congénital traité par les rayons de Rôntgen.
L'auteur présente un enfant. qui lui fut amené pour une tumeur
de l'extrémité inférieure du fémur. L'extirpation totale n'ayant pas
été acceptée, l'auteur dut se borner à enlever les parties de la tumeur
qui n'intéressaient pas les vaisseaux et laisser l'os malade. La radio-
thérapie fut ensuite appliquée et amena une guérison qui se maintient
depuis bientôt six mois.
M. Klapp fait remarquer que pour réduire une fracture de la
clavicule, il faut faire subir au bras une rotation en dehors très
prononcée, ce qui détermine une traction très forte sur le fragment
externe de la clavicule. L'auteur ajoute qu'il fixe le bras avec un
bandage plâtré en mettant l'avant-bras tout à fait dans le plan
frontal du corps. — (Société allemande de chirurgie, in Semaine
mèd,, 6 mai 1908.)
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BIBLIOGRAPHIE
H. DE GRAFFIGNY, ingénieur civil. — Construction pratique et appli-
cations des bobines d'induction dites de Ruhmkorff. i vol. in- 12
broché de 180 pages, avec 83 illustrations. H. Desforges, éditeur, quai
des Grands-Augustins, ag, Paris (VI*).
La bobine d'induction, longtemps considérée comme un simple appareil
de démonstration et un jouet scientifique, a reçu de nombreuses appli-
cations au cours de ces dernières années, notamment pour la télégraphie
sans fil par ondes hertziennes, la production des rayons X, la haute
fréquence, Télectro thérapie, Tallumage du mélange dans les moteurs à gaz
et à pétrole, etc.
La construction de cette bobine, auparavant purement empirique, a été
l'objet d'études plus attentives dans le but d'augmenter les effets obtenus
sans cependant nuire à l'intégrité des circuits. M. H. de (îrafïigny a réuni,
dans un petit nombre de pages, toutes indications théoriques et pratiques
qu'il est indispensable de posséder pour construire soi-même et sans
outillage compliqué des bobines de Ruhmkorff de toutes dimensions, et
tirer d'un appareil de grandeur donnée les meilleurs résultats.
Le nouvel ouvrage de M. de (irnffîgny est remarquablement complet, et
il contient des renseignements particulièrement précieux, non seulement
pour les amateurs, mais pour les constructeurs et toutes les personnes qui
ont, pour une cause quelconque, à utiliser des bobines d'induction.
Il est également intéressant pour le médecin qui y apprendra bien des
choses. Les chapitres sur les interrupteurs, sur les isolants et l'increvabilité
des bobines, sur la construction des grosses bobines, etc., lui mettront
dans Tesprit des notions techniques, pratiques que personne aujourd'hui ne
doit ignorer.
J. B.
L'Imprimeur-Gérant: G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-1 1.
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16* ANNEE. N« 248 10 août 1908.
ARCHIVES
DlLEOTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
FoNDATEun . J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Autour du Congrès. — G*cst un très beau Congrès de t*Associalion
Française pour rAvancemenl des Sciences que celui que nous avons eu à
Clermont-Ferrandl Le temps y a été beau Jusqu'aux derniers jours, les
excursions et les visites curieuses et intéressantes; enfin, les travaux présentés
surtout à la Section d'Électricité Médicale nombreux et d*un bon niveau.
C'est le lundi 3 août, à lo heures et demie, que s'est ouvert le Congrès
dans une séance solennelle d'inauguration au théâtre sous la présidence de
M. le Prof. Appell. Après les discours du maire de Clermont-Ferrand, du
seciélaire de l'Association, de M. le Prof. Brunhcs, le Prof. (îautier, de
l'Institut, nous a présenté, dans un langage pleiil d'une admiration émue.
Sir William Ramsay, le très grand savant anglais auquel on doit la décou-
verte des gaz rares de l'atmosphère. Après cette présentation, M. Appell
a développé le sujet traité par lui dans son adresse présidentielle, adresse
qui nous donne tous les ans des aperçus si savoureux sur tel ou tel point de
la science familier au président annuel.
Je ne sais pas au juste quel est le titre du beau discours de M. Appell,
mais il aurait pu être intitulé: «La formation et le développement de
l'esprit scientifique. » A chaque alinéa, on y voit apparaître le « leitmotiv »
formulé par cette forte pensée que la curiosité scientifique est la première
qualité du savant; sans elle et sans l'esprit de découverte et de recherche
lin savant ne peut pas tenir son rôle, que ce soit celui de pédagogue ou celui
de conseil des administrations publiques. M. Appell a été longuement et
très justement applaudi.
L'un des triomphateurs du Congrès est Sir William Ramsay qui, dans
sa conférence du mardi 4 août, faite dans le Grand-Théâtre de Clermont-
Ferrand, a exposé le résultat de ses recherches et montré comment il avait
découvert les gaz rares de l'atmosphère.
Puis, les excursions; d'abord celle du Puy de Dôme du mercredi 5 août
avec visite à l'Observatoire, qui est le premier observatoire de montagne
construit et outillé, le tout sous la direction de M. le Prof. Brunhes dont
l'amabilité, l'activité et la complaisance sans égales, la clarté dans les expli-
cations données, ne sauraient mériter trop d'éloges.
Dans l'excursion à Thiers et à Sauviat, les congressistes ont eu, en même
temps que des visites instructives aux usines si curieuses de la ville, une
intéressante course à l'usine et au barrage de Sauvial pour Tulilisation de la
ARCH. d'électh. méd. — 1906. 43
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570 AUCHIVËS D^éLBCTRICITé M^DIGALB.
houille blanche. Enfin Texcursion finale par La Bourboule, le Mont-Dore,
le Sancy, Saint-Nectaire et Issoire.
A ces festivités, il faut ajouter celle qui n*était qu*un corollaire du
Congrès : la célébration du Centenaire de TÉcole de médecine de Ciermont
fondée en 1808. C*est dans la grande et belle salle de l'Hôtel de Ville qu*a
eu lieu cette cérémonie à laquelle ont assisté les autorités de Clermont,
M. le recteur Coville et les délégués en robe de toutes les Universités et
Écoles de médecine de France.
Quant aux travaux du Congrès, nous ne pouvons en donner ici qu*un
aperçu qui se limitera même aux travaux de la Section d*Électricité Médi-
cale. Jamais notre Section n'avait été aussi chargée et malgré le désir très vif
que chacun de nous avait de ne travailler dans sa Section que le matin pour
donner tout son temps de Taprès-midi aux visites scientifiques et indus-
trielles, aux excursions archéologiques si curieuses à Clermont et si bien
organisées, c'est matin et soir, qu*il a fallu travailler pour parvenir à avoir
raison d'un ordre du jour aussi chargé qulntéressant.
En dehors de la Section d*Électricite M^icale présidée par M. le D' Baijon,
la Section des Sciences Médicales était présidée par M. le Prof. Gaucher, de
Paris, et Ton y a fait aussi beaucoup et de bonne besogne; je signalerai
entre autres la discussion sur la fulguration et sur la radium thérapie pour
lesquelles les deux Sections d'Électricité Médicale et des Sciences Médicales se
sont réunies toute une matinée.
Parmi les personnalités marquantes du Congrès, on peut citer Sir Wiliam
Ramsay, lauréat du prix Nobel, associé étranger de Tlnstitut de France,
professeur à l'Université de Londres, et Lady Ramsay; M. Paul Appell,
membre de Tlnstitut, doyen de la Faculté des sciences de Paris, président de
TAssociation, et M"* Appell ; M. Armand Gautier, membre de Tlnstitut et
de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de médecine de Paris,
et M"** Gautier; M Gréhant, professeur de physiologie générale au Muséum
d'histoire naturelle, et M"* Gréhant; M. Berkhout, ancien conservateur des
forêts à Java, professeur de l'École supérieure d'agriculture coloniale;
M. Geiser, professeur au PolytechniLum de Zurich; M. Botlelli Carlo,
médecin; M. Pernet, médecin; M. Wawre William, professeur, conservateur
du Musée archéologique et du cabinet des médailles, Neuchàtel (Suisse);
M. de Wildeman Emile, conservateur, jardin zoologique à Bruxelles;
M. le D^ Barjon, médecin des hôpitaux de Lyon, et M"** Barjon ; M. Beau-
visage, Faculté de médecine de Lyon; Prof. Daniel Berthelot, de l'Université
de Paris; M. le Prof. Calmette, delà Faculté de médecine de Lille; M. Emile
Carlailhac, correspondant de l'Institut, de Toulouse; M. le Prof. Garîel,
membre de l'Académie de médecine, inspecteur général des ponts et
chaussées, et M"» Gariel; M. le Prof. Gaucher, de la Faculté de médecine de
Paris; Prof. Imbert, de la Faculté de médecine de Montpellier; A. Broca,
professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, et M"** Broca; M. le
D' Landouzy, membre de l'Académie de médecine, doyen de la Faculté de
médecine de Paris, vice- président de l'Association; M. le Prof. S. Leduc,
de l'École de médecine de Nantes, et M"** Leduc; M. le Prof. Lépinc, delà
Faculté de médecine de Lyon; M. Charles Marchand, directeur de l'Obser-
vatoire du Pic du Midi; M. G. Noblemaire. directeur honoraire de la Com-
pagnie des Chemins de fer du P.-L.-M. ; M. le Prof. Teissier, de la Faculté
de médecine de Lyon, et M"* Teissier, etc. Que les oubliés nous pardonnent!
La dernière séance s'est terminée par l'élection en Assemblée générale du
Prof. Gariel comme Président de l'Association pour le Congrès de 19 10, aui se
tiendra à Toulouse. L'élection du Prof. Gariel à la présidence est un témoi-
gnage de reconnaissance que lui devait notre Association, aux destinées de
laquelle il a présidé effectivement pendant trente-six ans et à laquelle il a
toujours consacré le meilleur de son temps et de son activité.
Et maintenant à l'année prochaine à Lille.
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ASSOCIATION FRANÇAISE
POUR
L'AVANCEMENT DES SCIENCES
CONGRES DE CLERMONT-FERRAND
(Du 3 au 9 août 1908.)
SÉANCES DE LA SECTION D ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
(i3' section)
Compte rendu des séances.
Séance du 3 août 1908 à 3 heures et demie.
M. Baiuon, Président, ouvre les travaux de la Section par l'allocution
suivante :
Mes chers Collègues,
Désigné par votre courtoisie aimable pour la présidence des séances de
votre Section au cours de ce congrès annuel, j'ai ressenti bien vivement
l'honneur de cette flatteuse distinction. Je vous en remercie très sincè-
rement.
Permettez-moi, cependant, d'en dégager une pensée plus générale, moins
personnelle, et de donner à votre choix une signification plus haute. En me
faisant l'honneur de m'appeler à cette présidence, ce n'est pas ma personne
que vous avez voulu désigner, car je suis parmi vous un spécialiste de la
dernière heure, c'est au médecin que s'adressaient vos suffrages. Vous avez
compris que ce titre est notre raison d'être et notre force, que nous devons
le revendiquer et le justifier avant tout ; que plus nous serons médecins,
plus aussi nous aurons d'autorité et plus nous inspirerons de confiance.
Nous vivons à une époque où il n'est pas inutile de le rappeler. Sans
doute, les agents physiques et l'électricité appartiennent à tout le monde.
Ces merveilleuses forces de la nature, maîtrisées et assouplies docilement
par le génie de l'homme, ont réalisé partout des merveilles. Mais si nous
nous occupons de l'application de ces forces à l'étude et au traitement des
maladies, nous entrons dans un domaine privé où le titre de médecin seul
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(
572 ARCHIVES d'Électricité médicale.
peut et doil donner accès. C'est cette vérité évidente que F Académie de
médecine a dû proclamer à nouveau par la voie autorisée de son rappor-
teur, M. le D' Chauffard. C'est son adoption par le corps médical, par le
public, par le haut personnel administratif de l'Assistance publique, sa consé-
cration enfin par les pouvoirs publics qui a fait l'objet de nos préoccupa-
tions. Permettez-moi d'ajouter qu'aucune conception égoïste ou étroite ne
nous a servi de mobile, mais que l'intérêt supérieur des malades seul nous a
guidés. Montrons, mes chers Collègues, que vraiment telle est toujours notre
pensée. Soyons satisfaits de la belle et unanime manifestation de l'Académie
de médecine et sachons attendre. Aussi, n'est-ce pas à des récriminations
bruyantes ou à des agitations stériles que je vous convie. Je vous engage à
entraîner la conviction non par le raisonnement qui discute, mais par
l'exemple persuasif. Sachons faire ressortir nous-mêmes l'importance que
nous attachons à notre titre. Montrons-nous vraiment médecins.
Ne nous contentons pas seulement du titre, mais cherchons à en acquérir
les qualités, à en perfectionner la science, à en développer les méthodes.
C'est tout à l'honneur de notre éducation médicale française de nous
obliger à être des médecins avant de devenir des spécialistes. Cette spéciali-
sation tardive après de solides études générales est notre sauvegarde contre
nous-mêmes en même temps qu'une garantie pour nos malades. C'est grâce
à notre éducation médicale générale que nous restons en contact avec nos
collègues médecins et chirurgiens^ parce que sur ce terrain nous parlons le
même langage et nous pouvons nous comprendre. Cette liaison nous est
indispensable, en dehors d'elle il n'y a pas de progrès possible. Le vrai
spécialiste doit craindre l'isolement ; qu'il redoute beaucoup de s'enfermer
dans le cercle étroit de son instrument ou de sa méthode. S'il borne ses
regards, il bornera ses pensées, son intelligence et ses conceptions. Sans
doute, il doit connaître son instrument jusque dans ses moindres secrets, il
doit n'ignorer aucune des lois qui régissent son fonctionnement et ses appli-
cations, mais il ne doit pas borner là son effort. Ce qui le distingue essen-
tiellement du physicien, c'est la science du malade»
Il doit pouvoir en faire un examen complet et approfondi, il doit n'ignorer
aucune des méthodes cliniques d'investigation. En vrai médecin, il discute
son diagnostic sans se laisser égarer par une impression ou par un signe
anormal. Ayant beaucoup observé, il connaît la mobilité et l'inconstance, il
craint de se laisser surprendre. Il épluche, il regarde, il tarde à se prononcer,
et ce que l'on prend parfois pour de l'hésitation n'est au fond que de la
sagesse. Il lui faut un terrain solide. Alors, en toute certitude, il peut appli-
quer judicieusement une thérapeutique rationnelle parce que ses indications
découlent elles-mêmes des données de la physiologie pathologique.
Cette thérapeutique, il l'applique toujours avec prudence et mesure, il ne
se laisse ni enthousiasmer par un succès, ni décourager par un échec ; il en
recherche les causes, les analyse et les fait servir à son instruction. Il ne se
hâte pas de généraliser. Un fait isolé, quelque curieux qu'il soit, garde pour
lui son intérêt propre sans le faire préjuger des autres. Pour conclure, il lui
faut des masses de faits, il veut avoir suivi toutes les phases de l'évolution,
étudié les complications, constaté les récidives avant de se prononcer sur la
valeur des résultats. Il est le premier à proclamer à voix haute les contre-
indications de sa méthode, les dangers qu'elle peut présenter, les accidents
auxquels elle expose. U étudie minutieusement les conditions dans lesquelles
ils se produisent et indique comment on peut les éviter.
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GONGUèS DE CLERMONT-FERRAND. b'J^
Cheirhoiis donc, mes chers Collègues, à réunir en nous-mêmes dans un judi-
cieux accord les qualités maîtresses du bon médecin à celles du bon spécia-
liste. En le faisant, nous aurons plus fait pour notre cause que ne pourront
jamais le faire tous les vœux, toutes les proclamations, tous les raisonne-
ments. Nous convaincrons doucement et lentement, mais n'oublions pas que
ce sont les infiltrations lentes qui pénètrent le mieux. Ne cherchons jamais
à forcer la conviction de nos malades ou de nos confrères, laissons- leur le
plaisir de découvrir par eux-mêmes les avantages et le bénéfice de nos
méthodes, leur conviction n*en sera que plus sincère et plus vraie. La vérité
est toujours assez forte pour éclater d'elle-même dans sa nudité, craignons
d'empêcher de la bien voir en l'habillant trop.
Et maintenant, avant d'ouvrir nos séances, permettez-moi de vous remer-
cier tous de l'empressement que vous avez mis à répondre à l'invitation de
l'Association Française pour l'Avancement des Sciences. Voire présence ici
témoigne du travail salutaire qui s'y prépare. Je remercie bien vivement
ceux de nos collègues qui ont accepté avec tant d'amabilité les fonctions de
rapporteurs et vont nous faire profiter de leur science et de leur expérience.
Je remercie tout spécialement M. le D' Mally qui a eu par surcroit la peine
d'organiser l'intéressante exposition d'appareils adjointe à ce Congrès, ainsi
que tous ceux de nos constructeurs qui ont bien voulu y participer.
La Section fixe alors son ordre du jour et appelle au Bureau comme
secrétaire M. Roques (de Bordeaux); M. \farquès comme secrétaire adjoint.
Avant que la Section commence ses travaux, M. Garraud-Chotard (de
Limoges) désire signaler un inconvénient grave résultant de l'époque tardive
choisie par certains Présidents d'examens dans les écoles de plein exercice
ou secondaires de médecine et de pharmacie.
Ces Présidents commencent, en effet, leur examen soit au commen
cernent d'août, soit même plus tard, d'où l'obligation pour les professeurs
de ces écoles de rester pour participer aux examens et d'être ainsi empêchés
de venir aux séances de la Section et au Congrès. La Section ne pourrai '-
elle émettre le vœu que la date des examens dans les Écoles de Médecine
fût avancée de telle manière que le personnel de ces écoles fût libre au
moment où commencent d'ordinaire les Congrès de l'Association Française
pour l'Avancement des Sciences, c'est-à-dire au commencement d'août?
MM. Michaud et Leduc appuient le vœu de M. Garraud-Chotard.
M. Bergonié indique que ce n'est pas la faute des Présidents si les examens
se passent aussi tard quelquefois, qu'il y a un décret visant l'époque de ces
examens, décret qu'il faudrait faire rapporter ou modifier.
Après ces observations, le vœu suivant est adopté comme vœu de section
et sera transmis à la séance du Conseil de l'Association.
Proposition d'un vœu de section tendant à obtenir de M. le Ministre de
l'Instruction publique :
Que les examens de Médecine et de Pharmacie passés dans les Écoles préparatoires
et les Écoles de plein exercice soient terminés à la fin de juillet pour permettre aux
professeurs de ces Écoles d'assister au Congrès de TAssociation française pour Pavan-
cement des Sciences.
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574 ARCHIVES D'ÉLBCTRICrré MÉDICALE.
La Section décide ensuite le nombre des séances qu*elle tiendra, les heures
de ces séances et l'ordre du jour qui remplira chacune d'elles ; puis la parole
est donnée à M. le D' Mally, qui présente son rapport sur les amyotrophies
réflexes d'origine articulaire.
M. MALLY (de Clermont). — Les amyotrophies réflexes d'ori-
gine articulaire.
Définition, — On désigne ainsi l'atrophie musculaire qui accompagne
toujours les lésions articulaires, que celles-ci soient de nature traumatique
ou de nature endogène. Réciproquement, on peut a£Qrmer qu'une lésion
articulaire quelconque réagit en son voisinage immédiat par plusieurs
manifestations d'ordre trophique dont la plus importante d'ordinaire, mais
non la seule, est une atrophie musculaire spéciale dont les caractères feront
l'objet de cette étude.
Historique, — L'étude de l'atrophie réflexe est contemporaine, son
intérêt clinique étant surtout d'ordre chirurgical. John Hunter, en 1776,
décrit les symptômes de cette atrophie; il signale qu'elle frappe réguliè-
rement certains groupes musculaires et non d'autres par une sorte de
sympathie ; il élimine du même coup l'interprétation simpliste de l'immo-
bilisation comme cause déterminante.
Brown-Séquard, en 1860, indique, le premier, comme interprétation
pathogénique une inhibition des centres gris de la moelle dont le
mécanisme est la voie réflexe. Vulpian, Gharcot, Vigouroux, enfin
Raymond, adoptent cette manière de voir qui parait prévaloir aujourd'hui.
Symptomalologie. — L'atrophie réflexe est une manifestation aiguë rapide,
accompagnant immédiatement toute lésion articulaire.
Elle est localisée généralement aux seuls muscles extenseurs de l'articu-
lation malade.
Elle s'accompagne d'une parésie proportionnelle à la diminution du
volume des muscles frappés.
Elle s'accompagne d'une exagération des réflexes tendineux.
Elle s'ac<x)mpagne d'une diminution quantitative de l'excitabilité élec-
trique.
Elle s'accompagne de troubles trophiques accessoires : cutanés, vaso-
moteurs, thermoly tiques, ligamenteux, osseux, dont l'importance est
variable, mais est généralement proportionnelle à la lésion articulaire
originelle.
Selon les régions, elle peut être confondue :
A l'épaule, avec une névrite du circonflexe : l'examen électrique per-
mettra de faire la distinction ;
A la hanche, avec une sciatique : l'absence de douleurs éveillera l'atten-
tion ;
Au genou, avec une névrite du crural ;
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CONGRÈS DB GLRRMONT-FERRAND. 5']5
Enfin, à l'éminence thénar, Tatrophie du court abducteur du pouce peut
faire songer à Tatrophie musculaire progressive.
Le plus souvent, Tatrophie réflexe est méconnue; son importance étant
d*ordre secondaire, on ne la recherche pas, elle guérit spontanément et
passe inaperçue.
Dans certains cas seulement son importance est prépondérante ; dans Télat
actuel des choses elle déroute, et de graves erreurs d'interprétation peuvent
en résulter.
La loi sur les accidents du travail met le praticien dans Tobligation de
définir et de régler la thérapeutique d*un assez grand nombre d'affections
négligées jusqu'à ce jour ; on peut affirmer que l'atrophie réflexe est de ce
nombre.
Éiiologie et Pathogénie, — L'atrophie abarticulaire ne peut guère
s'expliquer autrement que par l'hypothèse de Brown-Séquard et de Vulpian,
hypothèse d'ailleurs vérifiée par l'expérimentation. Il s'agit d'admettre que
les nerfs sensitifs de l'articulation malade retentissent sur la moelle épinière
à la manière des actes réflexes, les centres gris nerveux moteurs réagissent
à cette irritation centripète par une sorte d'inhibition qui diminue ou
supprime pour un temps la voie centrifuge. Dans la plupart des cas, cette
action est passagère et ne laisse derrière elle aucune trace parmi les
éléments anatomiques du système nerveux. Dans un certain nombre de cas,
rirritation et l'inhibition des cellules des cornes antérieures de la moelle est
suffisante pour entraîner l'altération, l'atrophie et même la disparition d'un
certain nombre de ces éléments.
Cette induction hardie est-elle vérifiée par l'expérimentation? Nous le
croyons, et nous allons essayer de l'établir :
En 1877, Valtat reproduit expérimentalement des arthrites chez le chien,
le lapin et le cobaye en injectant des substances irritantes dans la cavité
synoviale articulaire du genou. U constate l'atrophie des muscles extenseurs
de l'articulation et établit que cette atrophie peut atteindre en deux
semaines A4 0/0 en poids par comparaison avec les muscles homologues du
membre sain. 11 conclut à la légitimité de la théorie réflexe.
En 1880, M. Debove, dans une note publiée dans le Progrès médical, dit
avoir examiné les muscles et le système nerveux de sujets atteints d'atrophie
abarticulaire. Il signale que l'atrophie porte sur certains éléments, mais non
sur tous les faisceaux musculaires. Les cornes antérieures de la moelle
paraissent saines, ainsi que les filets nerveux qui se rendent aux muscles
atrophiés.
En 1888, Klippel publie l'autopsie d'une malade atteinte d'une arthrite
du genou avec atrophie du triceps datant de trente ans et morte d'une
maladie intercurrente. 11 signale dans la région lombaire de la moelle une
atrophie pigmentai re des cellules des cornes antérieures, la disparition des
prolongements et enfin la diminution du nombre des cellules par rapport
à celles de la corne saine. Il note également dans les filets nerveux des
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576 ARCHIVES d'Électricité médicale.
lésions dégénératives de quelques fibres à myéline et dans les muscles
Talropliie d*un certain nombre de faisceaux musculaires, les autres éléments
ayant conservé leur structure normale. Il propose, pour désigner celte sorte
d*atrophie qui lui semble spéciale, le terme d'atrophie numérique.
Chez Tenfant en particulier, certains traumatismes articulaires graves
provoquent un arrêt ou retard de développement du membre tout entier,
et dès lors Tatrophie porte sur tous les tissus et en particulier sur le tissu
osseux. La structure reste normale, seul, le nombre, la proportion des
cellules nerveuses, des fibres nerveuses, des fibres musculaires, des cellules
osseuses, a diminué dans une certaine mesure.
En 1890, Raymond et Déroche ont contribué à vérifier la théorie réflexe
par voie indirecte : En supprimant Tare réflexe par section des racines posté-
rieures, ces expérimentateurs auraient réussi à produire des arthrites expéri-
mentales non suivies d'atrophie.
La même année, Duplay et Gazin publient les résultats de recherches
expérimentales chez les animaux destinés à préciser la nature des lésions
anatomiques. Les auteurs concluent à un trouble passager ne s'accom-
pagnant pas de lésions appréciables. Les animaux en expérience ont été
examinés de trente à cinquante jours après le début de l'arthrite expéri-
mentale. Un seul animal fut examiné un an après et les filets nerveux
terminaux seuls montrèrent des lésions <}e dégénérescence dans quelques
fibres à myéline, au milieu d'autres fibres saines. La moelle de ce sujet ne
fut pas examinée.
Dans ces conditions, en 1900, nous entreprimes, avec notre ami le
D^ Mtgnot, de reprendre les mêmes expériences, comptant sur les progrès
de la technique neuro-pathologique pour fixer ce point important.
Le résultat de nos recherches fut le suivant : Des lésions matérielles
importantes et facilement contrôlables existent au niveau des cornes anté-
rieures de la moelle lombaire, elles consistent en l'atrophie et surtout la
diminution du nombre des cellules des cornes antérieures de la moelle. Ces
lésions sont d'autant plus marquées qu'on s'adresse à des lésions plus
anciennes. Chez le chien, en particulier, il faut renouveler à plusieurs
reprises l'irritation articulaire si l'on veut obtenir des amyotrophies
durables.
Sans entrer dans une discussion détaillée de ces résultats en apparence
contradictoires, on s'aperçoit immédiatement que l'on peut les interpréter
de la manière suivante :
Certaines atrophies réflexes ne comportent pas de lésions anatomiques,
ce sont celles qui guérissent spontanément;
Certaines atrophies réflexes comportent des lésions anatomiques, ce sont
les atrophies graves incurables que l'on rencontre parfois en clinique.
MarchCy Durée, Terminaison. — La plupart du temps, l'atrophie d'origine
articulaire suit la même marche que l'aflectîon elle-même, et disparaît
spontanément lorsque la cause, la lésion articulaire, disparait elle-même.
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CONGhèS DE CLEHMONT-FERRAND. 5']']
La conséquence est que dans les cas légers, qui sont de beaucoup les plus
nombreux, Tatrophie ne présente qu'un intérêt épisodique secondaire;
dans les cas très graves qui accompagnent la perte de l'articulation par
ankylosc, Tinlérét clinique est complètement nul. Seuls les cas intermé-
diaires intéressent le médecin, ou encore les cas assez fréquents où pour des
raisons encore obscures et mal déterminées, l'alrophie est hors de proportion
avec l'importance de l'arthrite et survit parfois très longtemps à la lésion
articulaire. Ce sont surtout ces cas qui font l'intérêt de l'étude des atrophies
réflexes.
Complications. — L'atrophie musculaire n'est pas la seule manifestation
d'ordre trophique qui accompagne les lésions articulaires. C'est ainsi que
chez l'enfant, l'atrophie réflexe s'accompagne parfois d'arrêt ou mieux de
retard de développement du membre, conditions qui réalisent le type de
Tatrophie numérique de Klippel.
Chez l'adulte, les troubles concomitants les plus importants à connaître
sont les atrophies ligamenteuses et osseuses.
L'étude attentive de la fracture de Dupuytren, qui réalise la dislocation
complète de l'articulation tibio-tarsienne, nous a conduit à soupçonner un
trouble trophique osseux qui explique les déviations secondaires si fréquentes
dans cette sorte de fracture. La radiographie, indique directement ce trouble
osseux lorsqu'il s'agit de régions faciles à explorer, telles que le poignet
et la main ; ce procédé nous a, du reste, paru infidèle dans les autres cas.
Dans les traumatismes de l'articulation scapulo-humérale, l'atrophie
réflexe s'accompagne souvent de laxité articulaire le plus souvent passa-
gère, mais quelquefois définitive, c'est la complication décrite par
M. Hennequin sous le nom de déplacement secondaire passif, que nos
recherches personnelles nous ont permis de rattacher à l'histoire de
l'atrophie réflexe.
Diagnostic. — L'atrophie réflexe est souvent méconnue et attribuée à tort
à une lésion traumatique d'un cordon nerveux ; à l'école, par exemple,
Tatrophie grave du deltoïde est en général attribuée à une lésion du nerf
circonflexe. L'exploration électrique permet de mettre les choses au point
de la façon la plus simple. Dans le cas de périarthrite concomitante, la
limitation des mouvements masque l'impotence fonctionnelle et fait mécon-
naître l'atrophie.
Pronostic. — Le pronostic est la plupart du temps celui de la lésion
articulaire elle-même; dans ce cas, il est toujours facilement défini ; dans
les cas aberrants auxquels nous faisions allusion et qui, en réalité, sont les
S4;uls où le médecin sera appelé à intervenir, la question est extrêmement
délicate. Le tempérament du sujet et sa susceptibilité nerveuse doivent
entrer en ligne de compte. L'état des réflexes est un élément d'appréciation
important; enfin, j'ai essayé d'établir que l'exploration électrique, métho-
diquement conduite, pouvait dans une mesure importante servir a la déter-
mination de la durée probable de l'impotence fonctionnelle.
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578 ARCHIVES D*éLBCTHICITé MÉDICALE.
Traitement, — Dans les cas légers ordinaires, tous les procédés de traite-
ment externe, massage, révulsion, donnent de bons résultats; cependant, de
tout temps la faradisation a été signalée comme le procédé le plus avantageux.
Dans les cas où Fatrophie réflexe est hors de proportion avec la lésion
articulaire, la question du traitement devient capitale, et une intervention
intempestive peut aggraver Tatrophie et conduire à de véritables désastres.
C'est ainsi que la gymnastique active ou même passive est mal tolérée,
fatigue inutilement le malade, exagère les phénomènes spasmodiques,
éveille des douleurs sourdes, et ne modifie en rien révolution de Tatrophie.
Les procédés ordinaires d'électrisation qui consistent à exciter vigoureuse-
ment la contractilité des muscles se montrent en général défectueux; Tindi-
cation principale est le repos et la sédation générale. Plus tard, lorsque les
réflexes se montrent moins vifs et lorsque les muscles sont plus tolérants,
une excitation localisée prudente et bien dosée donne d'excellents résultats.
J'ai montré ailleurs que l'électricité statique permet de réaliser exactement
l'exécution de ce programme.
DISCUSSION
M. Laquerrièrb attire l'attention sur le dernier paragraphe du rapport
et dit que dans certains cas, au lieu de l'immobilisation préconisée, il y a
lieu d'ordonner l'exercice avec prudence.
M. ZiMUBRN. — Il n'y a pas toujours augmentation des réflexes, comme le
dit le rapport de M. Mally ; il peut y avoir contracture, c'est vrai, surtout
dans les affections bacillaires, mais il peut y avoir aussi diminution des
réflexes tendineux. Quant aux modifications histologiques, bien que
MM. Mally et Klippel aient trouvé des lésions des cellules médullaires, ces
lésions sont une rareté, un grand nombre d'auteurs n'en ont pas trouvé et,
parmi eux, Babinski affirme qu'il n'en existe jamais. Pour le mot faradisation
par lequel M. Mally indique le traitement, il faudrait ajouter à ce simple
mot, qui peut être mal interprété, un mot le définissant mieux, tel que fara-
disation rythmée. Enfin, il ne faudrait pas seulement s'occuper des muscles
atrophiés, mais s'occuper des articulations sur lesquelles les courants
continus agissent souvent efficacement. Pour la pathogénie, il faut se
rappeler que l'atrophie atteint surtout les extenseurs et qu'elle se localise
sur ces muscles. Comment l'expliquer ? On y arrive très facilement lorsque
l'on sait que la capacité maxima d'une articulation fixe la position qu'elle
prend lorsqu'elle est douloureuse. Or, cette capacité n'a lieu pour le genou
que lorsque le triceps est relâché, c'est-à-dire dans la demi-flexion.
M. Regaud trouve que l'hypothèse de l'amyotrophie réflexe est peut-être
un peu trop exclusive et qu'une part importante, au point de vue de la
pathogénie, est sans doute imputable à l'immobilisation.
M. GuiLLoz. — L'immobilisation joue certainement son rôle dans les
« amyotrophies réflexes d'origine articulaires, mais il faut admettre d'autres
processus, d'une part à cause de la localisation à des groupes musculaires
bien limités, d'autre part par suite de l'apparition quelquefois extrêmement
rapide de cette atrophie, beaucoup plus rapide qu'elle ne pourrait l'être
par les eflcts que nous connaissons de Ti m mobilisation.
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CONGRÈS DE CLERMONT-PERRAND. 679
Le retour à l'intégrité de ces atrophies peut souvent, je crois, être consi-
déré cliniquement comme compiet, puisqu'on ne peut plus trouver de
différences dans les évaluations de volume que l*on en fait, ni de diminution
dans la puissance des muscles comparée à celle du côté sain. Cela peut
même arriver dans des cas où les réactions électriques ne sont pas redevenues
absolument normales et où s'observe encore un certain degré d'hypoexcita-
bilité soit faradique, soit même galvanique. En pratiquant des éiectrodia-
gnostics et en trouvant de semblables réactions pour le triceps, il m'est
arrivé souvent de rappeler au malade qu'il avait eu autrefois une hydar-
throse dont ces réactions constituaient la seule trace appréciable.
M. Mallt répond à M. Laquerrière qu'en eCTet il y a des arthrites à immo-
biliser et d'autres à mobiliser. A M. Zimmern, il répond qu'il croit
à l'exagération constante des réflexes du côté malade et que, quant aux
lésions des cellules médullaires, des recherches en séries très nombreuses
qu'il a faites sur la moelle les lui ont démontrées. Il est d'accord avec lui
pour parler de faradisation rythmée et pour ne pas négliger les soins
à l'articulation malade; contrairement à M. Regaud, il dit que l'immobili-
sation est insuffisante pour amener l'atrophie, et est d'accord avec
M. Guilloz pour attribuer une grande importance aux réactions électriques.
M. LEDUC. — Traitement des paralysies et des atrophies
musculaires par les courants intermittents. (Sera publié in
extenso.)
L'auteur définit ce qu'il appelle les courants intermittents, courants que
nous avions tous nommés en électro thérapie « courants de Leduc » ; il en
formule les indications, en montre l'efficacité et en pose les indications.
Puisque l'atrophie musculaire se traite aujourd'hui efficacement en faisant
contracter les muscles au moyen d'excitations convenables, il faut choisir,
lorsqu'on a affaire à des muscles donnant la réaction de dégénérescence,
c'est-à-dire à des muscles qui présentent la réaction de Duchenne qui ne
sont pas excitables par les courants faradiques, l'excitant le plus approprié
à leur état. Or, les courants intermittents (courants de Leduc) sont bien
supérieurs comme efficacité aux excitations galvaniques simples. Le courant
intermittent est l'excitant de choix, de plus il permet d'effectuer toutes les
mesures nécessaires, la quantité d'énergie employée est dix fois moindre
qu'avec les excitations galvaniques ordinaires. Au point de vue thérapeu-
tique dans les vieilles paralysies infantiles, les courants intermittents ont
donné à l'auteur des résultats les plus encourageants.
M. LEDUC. — De la répartition des ions au niveau ou au
voisinage des électrodes employées en électrothérapie. (Sera
publié m extenso.)
Lorsqu'on applique le courant continu au moyen d'électrodes à la
surface de la peau, il peut se faire, si la résistance de l'électrode est plus
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58o ARCHIVES D*éLEGTRIGITé Ml^DIGALE.
petite que la résistance de la peau, qu'aucun courant ne passe à travers la
peau sous l'électrode. L*auteur le démontre par des clichés représentant la
répartition d'ions colorés sur ces clichés, il n'existe aucun ion sous l'élec-
trode, ils sont répartis tout autour et quelquefois à une assez grande
distance. De ces observations résulte que les électrodes hydriques de très
faible résistance, comme les bains de pied fortement salés, sont de très
mauvaises électrodes localisant le passage du courant au niveau de la surface
libre du bain. Il faut donc faire entrer en ligne de compte et d'une façon
très importante la résistance des électrodes amenant le courant continu,
par exemple dans le traitement des névralgies.
Une discussion très animée a lieu après les deux communications si
intéressantes de M. Leduc à laquelle prennent part MM. Broca, Michaud,
Bergonié, Imbert, Laquerrière, etc. Nous ne pouvons en donner qu'un
résumé très succinct.
DISCUSSION
M. GuiLLoz. — Partout où les ions laissent des traces de leur passage, ce
n'est pas toujours là qu'ils passent en plus grand nombre.
M. BaocA. — Cite les travaux faits en collaboration avec M. Richet qui
appartiennent à une physiologie très rapprochée de la clinique. Ces deux
auteurs ont vu que, pour le muscle privé de sang, l'on trouve la réaction de
dégénérescence et l'abolition de l'excitabilité presque au début de l'expé-
rience. Si l'on fait travailler un muscle à un taux supérieur à celui que
permet sa circulation, on lui fait courir un danger et l'on va à rencontre
du résultat cherché. Sur un muscle sain, la fréquence des contractions et la
façon dont elles sont produites déterminent le bon ou le mauvais effet qui
les suit. Dans les contractions avec intervalles de repos, les vaisseaux peuvent
accomplir leur fonction d'irrigation et la fatigue est tardive; lorsque
l'intervalle de repos est nul ou très rare, les vaisseaux ne laissent plus
passer le sang et la fatigue est rapide.
M. Imbert. — Dans toutes les expériences où la fatigue intervient, il faut
accorder une importance considérable aux phénomènes douloureux si bien
qu'il n'est pas possible de comparer les expériences avec contraction ,volon-
taire avec les expériences où la contraction est seulement électrique.
M. Bergonié. — Pour en revenir à la communication de M. Leduc sur
l'utilisation des courants intermittents , il est certain qu'on n'avait pas,
jusqu'à présent, des indications assez nettes sur l'emploi de ces courants,
sur leur posologie et les effets qu'on en obtient; mais ils doivent entrer de
plain-pied dans la pratique après la communication si intéressante de
M. Leduc et nous aider à vaincre l'atrophie chez les muscles en dégéné-
rescence sur lesquels nous avons bien peu d'action par les excitations galva-
niques isolées.
La séance est levée à six heures et demie sans que la discussion, provoquée
par les intéressantes communications de M. Leduc, ait perdu de son intérêt
enthousiaste.
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CONGRÈS DE CLE R MONT- FERR AND. 58 1
Séance du mardi matin U août, à 8 heures.
Présidence de M. Baiuun, président.
M. NOGIEB. — Des erreurs imputées à la radiographie (Voir
ie rapport publié, Archives d'électricité médicale^ n'du a5 juin 1908).
DISCUSSION
M. Imbert (de Montpellier). — Le titre du rapport serait plus exact si on
Tavait formulé « Erreurs attribuées par les chirurgiens à la radiographie »>.
car aujourd'hui, après bientôt treize ans d'expériences, les progrès sont
tels, que les erreurs ne dépendent que d'une mauvaise technique ou d'une
ignorante interprétation. Les images radiographiques déforment, c'est
entendu, et l'on insiste sur ce point; mais la photographie ne déforme-t-elle
pas? Les cartes géographiques ne donnent-elles pas des vues déformées du
sol? On a dit aussi que l'on pouvait méconnaître des fractures par la radio-
graphie ; or, il est prouvé que dans les cas cités pour appuyer cette opinion,
il y avait eu un défaut de technique et des clichés sans netteté. A propos de
la guérison des fractures, on entend soutenir que le cal existe, bien qu'il ne
soit pas visible sur le cliché radiographique : c'est encore une erreur, les
cals solides et bien infiltrés de sels de chaux ne pouvant pas disparaître sur
un bon cliché. M. Imbert cite plusieurs exemples de guérisons de fractures
non confirmées par la radiographie et qui ont récidivé sous des efforts
mécaniques peu intenses. Les objections que font quelques chirurgiens à la
radiographie, les erreurs qu'on lui attribue, ressemblent aux critiques et
aux objections que l'on pourrait faire à l'emploi d'un fil élastique pour
mesurer le raccourcissement d'un membre ou à l'utilisation de l'ausculla-
Uon pendant que passe, dans le voisinage, une musique militaire. On peut
dire atyourd'hui que toutes les fois que, dans un accident du travail, il n'y
a pas radiographie, l'examen est incomplet.
M. AHCELIN. — Présentation de deux appareils pour radio-
graphie.
I. La gouttière radiographique est destinée à la radiographie des membres.
Elle présente les avantages suivants :
i*" Distance fixe de l'anticathode à la plaque;
a' Incidence normale répondant au centre de la plaque ;
3*» Extrême rapidité dans la disposition de l'outillage par rapport au
malade ;
4" Résultats comparables tant au point de vue de la distance qu'à celui
de l'incidence des rayons ;
5*" Facilité très grande pour radiographier un membre de face et de profil
tout en laissant le sujet dans le décubitus dorsal.
n. Support-compresseur universel. — Cet appareil permet de radiographier
le sujet debout ou couché, dans toutes les positions intermédiaires.
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583 ARCHIVES D*éLBGTRlCITé BfÉDIGALB.
Le châssis porte-plaque peut recevoir un écran qui permet de fixer la
région à radiographier.
Ce châssis, porté par une fourche, permet de donner à la plaque toutes les
incidences obliques nécessaires pour Texamen de l'œsophage. Le suget,
suivant les déplacements de la plaque, lui reste parallèle.
D'autre part, le compresseur étant indépendant du porte-«mpoule, il «t
possible, avec des sujets d'épaisseur variable, de conserver toujours la même
distance de l*anticathode à la plaque.
M. ARCELIN. — Radiographie des voies urinaires.
L'auteur .présente ses résultats portant sur 69 radiographies positives :
aS radiographies rénales ont été vérifiées par diverses interventions; 3 à
l'autopsie, a6 sont encore en observation.
Il faut ajouter : 7 radiographies de calculs vésicaux, vérifiées par diverses
interventions; 3 plaques de mouchetures du bassin; i plaque d'hydroné-
phrose avec intervention; a plaques constatant les résultats éloignés de
néphrotomie.
Techniques employées. — i* Machine statique à 12 plateaux, plaques excel-
lentes, mais poses longues;
a' Bobines de 3o centimètres avec interrupteur moto -magnétique de
Drault.
Éclateur : pointe et plateau avec 4 centimètres d'intervalle.
Rayons : 4 à 5 du chromoradiomètre.
Primaire : Ampères, a, 5.
Secondaire : m A, a à 2,3.
Distance de la plaque à l'anticathode. 5o centimètres.
Temps de pose :
Épaisseur du sujet
i2-i5 centimètres, i' pour 75 millimètres
i5_i8 — 1/ 68 —
i8-ai — i' 5o —
Préparation du sujet, — i* Purgé et à jeun ;
a* Malade dans le décubitus dorsal, avec les jambes pliées à angle droit sur
le bassin ;
3« Compression avec ballon de caoutchouc.
Opération. — a plaques pour chaque c6té; la première plaque allant de la
onzième côte à la crête iliaque; la deuxième plaque allant de la crête iliaque
au pubis.
Une cinquième plaque pour la vessie (facultative).
Résultats,— I* Reins généralement visibles au niveau du pôle inférieur;
a"" Calculs appréciables au point de vue : aj Situation; bj Volume;
cj Poids;
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CONGRÈS DE GLBRMONT-FBRRAND. 583
3^ Hydronéphroses visibles.
M. Arcelin, réformant sa première opinion, croit qu'il y a intérêt à opérer
les petits calculs. On précisera leur situation par une sonde introduite dans
Turetère. On s'assurera de leur présence immédiatement avant l'intervention
Pour les calculs de la vessie, dans certains cas spéciaux, la radiographie
rendra d'immenses services
Elle permettra de faire le diagnostic chez les rétrécis infranchissables.
Elle indiquera la taiiJe lorsque le calcul, en raison de ses grandes dimen-
sions, ne pourra être saisi par le lithotriteur.
Enfin, la radiographie permettra de constater les résultats éloignés d'une
intervention.
Rapports du chirurgien et du radiographe. — Le radiographe sera le colla -
tx>rateur intime du chirurgien. Il examinera les malades avec lui et assistera
à l'intervention.
La Section d'Électricité Médicale se réunit à la Section des Sciences Médi-
cales sous la présidence de M. le Prof. Gaucher, de Paris.
M. DOMINICL — Action thérapeutique du radium sur les
néoplasies. (Sera publié in extenso,)
MM. WICKHAM et DEGRAIS. — Tumeur angiomateuse ôreo-
tile traitée par le radium sans action inflammatoire.
Tumeurs angiomateuses ér édiles traitées par le radium sans réaction
inflammatoire secondaire. — La première application du radium au traite-
ment d'une tumeur angiomateuse érectile' date de deux ans (août 1906).
L'angiome traité alors occupait, chez un bébé, la région du cou voisine de
l'oreille et englobait le lobule doublé de volume. La tumeur, de coloration
violet foncé, était bombée, gonflée de sang, fluctuante et animée de batte-
ments visibles même à distance.
Par une série d'applications directes des appareils à radium, nous sommes
parvenus à guérir cet angiome, progressivement, après des réactions inflam-
matoires secondaires.
Aujourd'hui, les résultats se sont maintenus ; le lobule de l'oreille est
revenu à ses dimensions normales; la surface est très souple, décolorée et
de très belle apparence ; 11 n'existe plus de battements.
Dans la suite, nous avons réussi à guérir de tels angiomes, même sans
déterminer de réaction inflammatoire secondaire.
En mars 1906, le D' Gaston nous amenait un bébé de quelques mois
ayant au front une grosse tumeur érectile.
Cette boule rouge violacé plantée au milieu du front, plutôt molle el
fluctuante lorsque l'enfant était calme, mais gonflée, dure dès qu*il criait.
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58^ ARCHIVES d'Électricité médicale.
avait environ a centimètres de diamètre à la base et presque autant en
saillie. Par la pression, elle se réduisait un tant soit peu, mais pas assez
pour qu'il fût possible de constater le degré d'intégrité de l'os frontal.
Le traitement par le radium fut décidé.
Nous ne voulions ni diriger les rayons d'avant en arrière, ni risquer
quelque solution de continuité de la surface par crainte d*hémorragie.
G*est alors que nous avons imaginé la méthode du t Feu croisé », qui
nous a depuis rendu de grands services.
Cette méthode consiste à appliquer sur la tumeur, directement ou avec
interposition (TécranSy plusieurs appareils se faisant vis-à-vis deux à deux, un
temps inférieur à celui qui pour chacun des appareils déterminerait une
irritation de surface. Dans la profondeur, la durée de l'action, par suite du
feu croisé, correspond au produit de la durée d'application de chaque
appareil par le nombre de ces appareils. Ainsi tous les rayons agissent peu
pénétrants et très pénétrants avec multiplication de ces derniers.
Cette méthode amena lentement, mais progressivement et sans qu'il se
soit produit de réaction inflammatoire de surface, la décollation et la fonte
de la tumeur dont il ne reste absolument plus rien.
Depuis, nombre d'autres faits anologues ont confirmé cette observation.
L'un d'eux est dû à l'amabilité de M. le Prof. Gaucher, qui a bien voulu
nous le confier et contrôler l'évolution curative. Il s'agissait d'une tumeur
angiomateuse du cuir chevelu chez un bébé. En quelques mois, cette lésion
a fondu et maintenant vous voyez que la surface, qui reste légèrement
violacée, est absolument nivelée.
M. LOUSTE. — Sur un cas de guérison d'épithélioma de la
langue.
11 s'agit d'un syphilitique ayant une leucoplasie énorme qui, à la suite de
diverses interventions infructueuses, et entre autres d'une application de
rayons X ayant déterminé une réaction épouvantable, fut traité dans le
service du Prof. Gaucher par des applications de radium. On se servit
. de 6 centigrammes de sel d'une activité de 600,000 et Ton filtra de manière
à arrêter les rayons les moins pénétrants à travers vingt épaisseurs de papier.
Chaque application durait de deux heures et demie à trois heures, et
dix-huit heures d'application furent faites. Au bout de six semaines, la
guérison fut obtenue sans réaction et la leucoplasie a totalement disparu.
D' F. BARJON. — Radiothérapie des angiomes. (Sera publié
in extenso.)
On a beaucoup publié sur le traitement des angiomes par Télectrolyse,
par le radium, voire même par l'exérèse chirurgicale. Je ne connais rien sur
leur traitement radiothérapique. Je l'ai employé a.vec succès dans un cerlaiii
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CONGRès DE CLERMONT-FERRAND. 585
nombre de cas, ainsi que vous pourrez vous en rendre compte d'après les
photographies ci-jointes.
Je n*ai jamais essayé sérieusement sur les nœvus, ou taches de vin
qui, du reste, me paraissent très résistants, mais j'ai traité seulement des
tumeurs angiomateuses saillantes, habituellement congénitales, ayant
tantôt l'aspect d'une fraise ou d'une framboise, tantôt se présentant sous
forme d'une élevure moins rouge, de teinte plus violette ou bleutée.
Il faut distinguer encore dans ces tumeurs les angiomes localisés et super-
ficiels des angiomes diffus ou profonds. Les résultats du traitement sont
bien différents dans ces deux cas.
J'ai soigné i6 angiomes superficiels, localisés, dont quelques-uns assez
volumineux, l'un d'eux atteignait le volume d'une grosse noix. J'ai obtenu
la guérisons complètes e^ les 4 autres qui sont encore en traitement sont
déjà tellement modifiés qu'on peut escompter leur guérison totale rapide.
Il s'agissait d'enfants ou de nourrissons dont les âges s'échelonnent depuis
deux mois jusqu'à trois ans et demi.
Les séances non douloureuses étaient faites très facilement pendant le
sommeil ou pendant la tetée de façon à obtenir l'immobilisation. J'ai
employé des rayons demi-mous correspondant à 5 ou 7 centimètres d'étin-
celle. La guérison a été obtenue en moyenne avec douze séances corres-
pondant à une absorption totale de 3o à 35 H.
Les modifications se produisent dans Tordre suivant. On voit d'abord
la petite élevure diminuer de volume, s'aplatir jusqu'à devenir parfaitement
plane; puis la teinte rouge foncée éclatante s'atténue peu à peu, passe au
rouge chair de jambon, puis au rose, puis se décolore tout à fait, enfin, tout
disparait sans cicatrice. Chez quelques-uns de mes petits malades on voit
une légère cicatrice persistante. Ce sont des enfants qui avaient été traités
antérieurement par les pointée de feu et l'électrolyse, traitement qu'on
avait ensuite abandonné soit à cause de la douleur, soit par suite du peu de
résultat obtenu.
J'ai traité ainsi 3 cas d'angiome diffus ou profond (a angiomes de l'orbite,
un angiome de la lèvre supérieure avec envahissement de la joue et du nez).
Dans un cas j'ai obtenu la disparition de la teinte violette, mais le volume
de la tumeur n'a pas été modifié. Dans les deux autres je n'ai rien obtenu.
En résumé, dans les angiomes superficiels et limités, la radiothérapie
donne d*aussi bons résultats que le radium, elle me parait préférable
à rélectrolyse, n'étant pas douloureuse et ne laissant pas de cicatrice. Dans
les angiomes profonds ou difi'us la radiothérapie est insuffisante et Télec'
trolyse reprend tous ses droits.
M. JUGE (de Marseille). ~ Statistique de quarante cas cliniques
traités par la fulguration ; présentation de quelques malades.
L'auteur se borne à décrire les cas, la plupart inopérables et à pronostic
fâcheux, qu'il a traités avec M. de Keating-Hart par la fulguration; des
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^86 ÀHCklVES b'ÉLRiCTIUCITÉ Bt^DtCAtfe;
photographies viennent à l'appui de ses observations et aussi quatre malades
dont l'un a eu son observation résumée et des photographies se rapportant
à son cas avant et après l'opération dans les Archives d'électricité médicale
(article de Keating-Hart) n** du a5 mai 1908). Les résultats, chez tous ces
malades, confirment Inefficacité de la méthode.
M. DESPLATS (de Lille). — Contribution à l'étude de la fulgu-
ration dans la chirurgie du cancer.
L'auteur a traité par la fulguration une cinquantaine de cancers diver-
sement localisés (sauf tumeurs intra-péritonéales). 11 est trop tôt pour faire
à ce sujet une statistique, mais il lui parait possible de tirer de cette pratique
un enseignement, en excluant :
I* Les tumeurs reconnues bénignes après examen histologique ;
2** Les cas malins trop récents ou opérés dans de bonnes conditions chirur-
gicales, pour ne retenir que les cas réputés inopérables, abandonnés par la
chirurgie et ceux pour lesquels l'intervention a été manifestement insuffi-
sante (par exemple simple grattage) ou encore les cas suivis de récidive
malgré la fulguration.
M. Desplats analyse succinctement chacune des huit observations qui
constituent cet ensemble et se pose les trois questions :
I* La fulguration est-elle bien tolérée?
2*> Élargit-elle efficacement le champ de la chirurgie?
3" Donne-t-elle des chances de non-récidive?
Les deux premières questions lui paraissent devoir être tranchées affirma-
tivement. La troisième reste en suspens jusqu'à ce qu'on puisse produire
des cas anciens en nombre suffisant.
M. DE KEATING-HART. — Exposé de la technique de la
méthode dite «Fulguration» pour le traitement du cancer.
(Voir Archives d'éleclricilé médicale, article original du D' de Keatiog-
Hart, n"du 35 mai 1908.)
DISCUSSIOK
M. GuiLLoz (de Nancy). — La fulguration n'agit-elle pas par efiiet calo-
rifique?
M. Raffin (de Nantes). — Ne pourrait on expliquer l'action de la fulgu-
ration comme microbicide?
M. BouDiEH rappelle qu'il a traité en 1899, P^^ l'étincelle de haute
fréquence, un épithéiioma cutané, et présente à ce propos l'électrode dont
il s'est servi. D'après Bordier, l'étincelle agit sur les tissus et les cellules
comme elle agit dans le brise-fer ou le casse-sucre, par des phénomènes
disruptifs.
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CONGRÈS DE CLERMONT-FERRAND. 687
M. Bergomé — ao Sur les premiers résultats obtenus sur sept cas de néo-
plasmes inopérables traités par la fulguration ("méthode de Keating - HartJ à
Bordeaux. — Ces résultats ne sont que des résultats immédiats. Ils ne
préjugent en rien de ce qui se passera par la suite et des récidives qui
peuvent se produire. Quoi qu'il en soit, les points remarquables de ces
premiers essais ont été les suivants :
i** Pendant Topération, hémostase facile par l'étincelle de haute fréquence
de l'hémorragie en nappe.
Immédiatement après :
2" Pas de choc opératoire ;
3« Lymphorrhée très abondante dans la plupart des cas.
Dans la suite :
4" Cicatrisation à marche extrêmement rapide des plaies fulgurées ;
5° Régularisation des cicatrices ;
6* Pertes de substances comblées d'une façon inespérée :
7* État général des malades très amélioré.
Depuis, deux récidives se sont produites dans le cas d'épithélioma de la
lèvre et d'épithélioma de la face.
M. DB Keating Haht répond à M. Guilloz que l'action de la fulguration
n'est pas semblable à une brûlure, que la lymphorrhée très abondante qu'elle
provoque est l'une de ses caractéristiques qu'aucune autre méthode ne peut
réclamer. A M. Bordier, il répond que l'électrode doit laisser circuler un
violent courant d'air pour empêcher la destruction de l'électrode elle-même
des phénomènes d'échauffement. A M. Bergonié, il explique la possibilité
des récidives par des noyaux méconnus non enlevés et non fulgurés. Dès
que ces noyaux apparaissent, il faut les enlever et les fulgurer à nouveau
et l'on poursuit ainsi la récidive pour arriver à un succès plus complet.
Séance du mardi après-midi.
Présidence de M. Barjok, président.
M. REGAUD. — Lésions déterminées par les rayons de
Rôntgen et de Becquerel- Curie dans les glandes germinales et
dans les cellules sexuelles chez les animaux et les hommes.
Voici les conclusions générales de ce très complet rapport que nous ne
pouvons publier in extenso, à notre grand regret :
Quelque incomplètes que soient encore les notions acquises au sujet de
l'action des rayons de Rôntgen et de Becquerel -Curie sur les glandes
germinales et les cellules sexuelles, on peut en dégager déjà des conclusions
de la plus grande importance.
Et d'abord c'est la première fois que l'homme trouve le moyen d'agir
sur les glandes germinales et leurs fonctions autrement que par une
opération chirurgicale. Mous savons maintenant réaliser, par l'application
extérieure des rayons X, la stérilisation des petits animaux mâles et femelles,
sans leur faire perdre (du moins aux mâles) les attributs secondaires de la
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588 ARCHIVES d'Électricité médicale.
puissance génitale. Nul doute que dans un avenir prochain les animaux de
grande taille et l'homme ne soient aussi justiciables de ce procédé : que
sera-t-il pour l'espèce humaine? une méthode thérapeutique, dont on
n'entrevoit pas actuellement d'application importante? un moyen de pro-
phylaxie pour la race ? un des fléaux sociaux les plus redoutables qu'il soit
possible d'imaginer?
En biologie générale, l'action des rayons X et du radium sur les glandes
germinales est bien, avec leur action sur les lymphocytes découverte par
Heinecke (igoS), un des phénomènes les plus remarquables que l'on
connaisse.
Sans produire dans les tissus généraux la moindre inflammation, en
laissant l'épiderme sinon tout à fait, du moins presque intact (car il est aussi
relativement très sensible aux rayons), nous possédons avec les rayons X et
le radium le moyen de tuer et de faire disparaître, tout au moins de léser,
électivement, certaines espèces cellulaires, au milieu même d'autres
éléments qui restent inaltérés. On connaît des poisons qui, inoffensifs pour
la plupart des cellules du corps, agissent sur une seule ou sur quelques
espèces de cellules ; telle est, par exemple, la digitale qui agit électivement
sur les cellules (nerveuses ou musculaires?) qui commandent, règlent ou
effectuent les contractions cardiaques; tel est encore le curare qui, à dose
infinitésimale, agit électivement sur certains éléments périphériques du
système nerveux moteur volontaire. Avec la même précision élective,
quoique par un mécanisme tout différent, agissent les rayons X sur d'autres
espèces cellulaires parmi lesquelles sont les cellules germinales.
De cette électivité d'action des rayons de Rôntgen, les plus grandes
espérances thérapeutiques ont été déduites. Mais il ne suffit pas de posséder
un agent énergique et électif et de l'appliquer empiriquement au trai-
tement de maladies dont on ignore la cause, comme les leucémies et les
cancers.
Quand, à défaut de la cause de ces maladies, qui peut nous échapper
pendant longtemps encore, nous connaîtrons du moins les lois qui régissent
l'action des rayons sur les cellules vivantes normales, nous dirigerons
certainement mieux cette arme puissante et dangereuse. C'est parce que les
études récentes relatives à l'action des radiations sur les glandes germinales
nous font avancer dans la connaissance indispensable de ces lois, qu'elles
intéressent non seulement les biologistes, mais encore les médecins.
La sensibilité inégale des diverses espèces cellulaires aux rayons X est
démontrée d'une manière éclatante par l'action de ces rayons sur les glandes
germinales et particulièrement sur le testicule. Dans cet organe, l'expéri-
mentateur a la bonne fortune de rencontrer la lignée cellulaire la mieux
connue actuellement qui soit dans l'organisme : la lignée spermatique.
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CONGRÈS DE CLRRMONT-FRRRAND. 689
Dans cette lignée, toutes les générations successives sont très sensibles aux
rayons, mais la plus sensible est la génération placée à son origine même.
Dans les cellules, Taction nocive des rayons se traduit parfois immé-
diatement par la dégénérescence ou la mort. Il en est ainsi, par exemple,
pour les spermatogonies et pour les ovocytes.
Mais, dans d*autres cas, la lésion reste complètement latente pendant
toute la vie de la cellule irradiée. Elle n'apparaît que dans ses descendants
prochains ou éloignés : c*est une tare héréditaire. Tel est le cas des cellules
séminales et en particulier des spermatozoïdes ; bien qu'ils semblent avoir
résisté à Tirradiation, les embryons qu'ils procréent sont voués fréquem-
ment à la dégénérescence et à la mort.
L'exemple des spermatozoïdes montre d'une manière éclatante sur
quelles parties des cellules agissent les rayons : c'est sur la chromatine
nucléaire, que beaucoup de recherches antérieures désignaient comme la
partie la plus sensible de la substance vivante. Le protoplasma semble ne
dégénérer daAs la plupart des cas que secondairement.
Mais quelles sont les conditions qui déterminent la sensibilité plus ou
moins grande des cellules?
« Vâge des cellules n'est pas, par lui-même, une cause d'immunité ou de
plus grande sensibilité. Il est inexact de prétendre, comme cela a été fait,
que les cellules jeunes sont plus sensibles que les cellules âgées ou inver-
sement.
» Vétat de karyokinèse est une cause de moindre résistance des cellules
vis-à-vis des rayons comme vis-à-vis d'autres agents nocifis. Mais à ce point
de vue il y a de grandes différences entre les générations d'une même
lignée ; il n'est pas téméraire de penser que de grandes différences se révé-
leront aussi entre des espèces cellulaires complètement distinctes...
» Vactivilé reproductrice et l'état de préparation à la karyokinèse ne sont
pas des causes prédisposantes de gravité uniforme...
t Peut-être y a-til une relation entre la sensibilité des cellules et la place
gabelles occupent dans une lignée ou leur degré de différenciation morpholo-
gique et fonctionnelle. » (Regaud et Blanc, 6-1906.) Le cas des spermato-
gonies rapproché de celui des lymphocytes me fit croire à une telle relation*
Bergonié et Tribondeau ont même posé cette relation en loi générale. Je
ne crois pas que cette loi soit exacte; je pense que les faits qui lui sont
favorables ne sont que de simples coïncidences, masquant la véritable loi,
encore inconnue.
D'autres auteurs voient dans le plus ou moins d'intensité du métabolisme,
c'est-à-dire de l'ensemble des fonctions chimiques de la cellule, l'explication
de sa sensibilité variable; mais il y a bien plus de faits défavorables (cas de
la plupart des glandes) que de faits favorables à cette hypothèse.
Les modalités physiques, par exemple l'état de concentration ou de dissé-
mination de la chromatine nucléaire m'ont paru être un facteur digne
d'attention : il était logique de penser que la chromatine réduite en fine
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SgO AKCHIVBS d'élbctricité MKDICALE.
poussière (spermatogonies souches) est plus vulnérable que la chromatine
très condensée (spermatozoïde) (Begaud et Blanc, 6-1906). Mais je n'oserais
pas actuellement défendre trop énergiquement cette opinion.
Il me semble que nous devons nous réfugier provisoirement dans l'hypo-
thèse suivante : la sensibilité des cellules dépend de la constitulion molé-
culaire, donc chimique et invisible, de la chromatine. Les recherches
futures ne tarderont peut-être pas à nous renseigner.
En terminant, j'exprimerai une fois de plus cette vérité évidente que le
progrès dans la connaissance des lois qui gouvernent l'action biologique des
radiations résultera de la collaboration étroite de deux sciences distinctes :
la technique radiologique et la technique cytologique, reculant toutes
deux chaque jour, par leurs progrès incessants, la limite des investigations
des chercheurs.
MM. BERGONIÉ et TBIBONDEAU. — Conséquences théoriques
et pratiques de l'action des rayons X sur les glandes génitales.
On ne saurait exposer avec plus de clarté que ne Ta fait notre corappor-
teur, M. Regaud, la question déjà si pleine de faits des «lésions déterminées
par les rayons de Bôntgen et de Becquerel- Curie dans les glandes germi-
nales et dans les cellules sexuelles chez les animaux et chez l'homme 1. Si
tous doivent lui être reconnaissants de son œuvre, en tous points remar-
quable, combien n'avons-nous pas personnellement de remerciements à
lui adresser pour nous avoir cités si abondamment et nous avoir délivrés de
l'obligation ingrate et délicate d'exposer nos propres travaux. Si nous
intitulons ce rapport : Conséquences théoriques et pratiques de Taction des
rayons X sur les glandes génitales, c'est que nous ne voulons pas traiter à
nouveau la question complète de Vaction des rayons X sur ces glandes.
Nous n'avons rien d'important à ajouter à la partie expérimentale et histo-
rique du rapport de M. Begaud. Nous avons encore moins à critiquer les
résultats de ses recherches personnelles, et si l'on pensait trouver en
M. Begaud et en nous les champions de deux écoles antagonistes, la
déception sera complète. En effet, les travaux de nos confrères lyonnais et
ceux que nous avons poursuivis à Bordeaux avec l'aide de nos élèves se sont
toujours prêtés un mutuel appui, se confirmant et se complétant tour
à tour. Nous nous bornerons donc ici à exposer quelques conséquences
directes des expériences pratiquées sur les organes génitaux à l'aide des
rayons de Bôntgen et à mettre en lumière certaines idées générales qui
nous sont personnelles, au sujet desquelles nous croyons avoir été mal
compris.
Conséquences spéciales;
L'une d'entre elles nous parait de la plus haute importance, car elle fixe
un point jusqu'ici fort controversé, à savoir le rôle des cellules de Sertoli cl
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CONGRÈS DE CLERMONT FEORAND. 69 1
l'origine de la lignée séminale. La découverte de vésicules lipoïdes dans le
protoplasma des cellules de Sertoli, faite par Regaud, démontrait le rôle
sécréteur de ces éléments. Nos expériences ont prouvé que la spermatogonie
est véritablement la cellule souche de la lignée spermatique et non la
cellule de Sertoli. En stérilisant complètement le testicule, nous avons vu
persister dans les tubes séminipares uniquement des cellules de Sertoli ; ces
cellules se sont multipliées par amitose en donnant un grand nombre de
cellules identiques à elles ; mais il ne s'y est produit jamais aucune karyo*
kinèse, et jamais elles n'ont été le point de départ d'une nouvelle poussée
spermatogénétique restauratrice.
Les applications thérapeutiques résultant de l'étude des rayons X sur les
glandes génitales ont peu d'intérêt. Dans les cas où la castration testi-
culaire est pratiquée actuellement, les rayons X ne sauraient remplacer
avantageusement le bistouri. La castration rôntgénienne de l'ovaire aurait,
semble-t-il, un plus grand nombre d'indications, mais la profondeur de la
glande chez la femme rend l'application dangereuse et le résultat très
aléatoire.
L'hypothèse de Regaud sur l'utilisation de la castration rôntgénienne
chez l'homme, dans un but de prophylaxie sociale, ne semble pas devoir se
réaliser de sitôt. Elle ne serait guère appplicable qu'aux fous bu aux crimi-
nels. Mais les fous, le plus souvent, ont engendré avant que leur maladie
soit déclarée. Quant aux criminels, certaine campagne de presse assez reten-
tissante a démontre que l'administration pénitentiaire, loin de chercher
à éteindre leur race, tentait leur relèvement moral par la création d'un foyer
familial et encourageait le mariage entre déportés.
Bref, de toutes les expériences, la vraie conclusion pratique à tirer, c'est
que des précautions minutieuses doivent être prises pour éviter l'infécondité
rôntgénienne, tant chez le malade que chez le radiolhérapeute : le premier
sera protégé à l'aide des instruments si parfaits et si variés que les progrès
récents de la technique mettent à notre disposition ; le second, bien simple-
ment, en se servant de lits très bas et d'escabeaux, de façon à se trouver
au - dessus de la zone dangereuse ou d'application, dans ce que nous appelons
la zone de sécurité.
Conséquences générales.
I*" Loi DE COaRÉLATION ENTRE L\ FRAGILITÉ RÔNTGÉNIENNE DES CELLULES
ET LEUR ACTIVITÉ REPRODUCrRICB.
En joignant aux résultats de nos expériences sur le testicule les observa-
tions des divers auteurs relatives à l'action des rayons X sur les tissus
normaux ou pathologiques, nous avons obtenu un ensemble de données
concordantes d'où nous avons tiré une loi qu'on pourrait appeler : loi de
corrélation entre la fragilité rôntgénienne des cellules et leur activité repro-
ductrice.
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599 ARCHIVES D'éLBCTRICITÉ MEDICALE.
Depuis répoque où nous l'avons formulée, nous n'avons pas manqué une
occasion de la mettre à Tépreuve par des recherches systématiques, et jamais
encore nous ne l'avons trouvée en défaut.
L'énoncé de cette loi peut être divisé en trois paragraphes. Nous croyons,
en effet, que les rayons X agissent avec d'autant plus d'intensité sur les cellules :
S I Que Vactivité reproductrice de ces cellules est plus grande;
Sa Que leur devenir karyokinétique est plus long;
S 3 Que leur morphologie et leurs fonctions (autres, bien entendu, que la
reproductibilité) sont moins définitivement fixées.
Le premier paragraphe (^relation entre la sensibilité aux rayons X et Vacti-
vité reproductrice) est de beaucoup le plus important et le plus général. Il
établit une relation étroite entre la reproductibilité et la sensibilité aux
rayons X de toutes les cellules; un élément cellulaire quel qu'il soit, du
moment qu'il entre en activité reproductrice, devient, ipso facto, moins
résistant aux radiations.
Cette première partie de notre loi nous fut suggérée par les constatations
suivantes, faites sur le testicule et l'ovaire irradiés : très rapide destruction
des diverses cellules de l'épithélium séminal et de la couche granuleuse des
vésicules de Graaf, quand elles sont en état de karyokinèse ; action destruc-
tive intense des radiations sur les spermatogonies, les spermatocytes, les
cellules de la granuleuse, les ovules en maturation; faible action de ces
rayons sur les cellules de Sertoli et les cellules interstitielles de l'ovaire;
action très faible sur les spermatides, les spermatozoïdes, les cellules
conjonctives du testicule, les éléments du stroma et de l'épithélium
superficiel ovariens.
Une longue série de faits observés sur d'autres tissus normaux vint
ensuite confirmer notre opinion : i** Action plus grande des rayons X sur
la plupart des tissus des animaux très jeunes que sur ces mêmes tissus chez
l'adulte, à cause de l'activité formatrice plus intense. Certains tissus,
fragiles chez le nouveau -né, deviennent indifférents chez l'adulte :
tels l'épithélium cristallinien, le foie, etc... 2° Action manifeste des radia-
tions sur des tissus adultes normalement insensibles quand il s'y produit
une brusque poussée prolifératrice. Exemple : glande mammaire au stade
d'évolution pendant la gestation (Soulié). 3** Influence constante des
rayons X sur des tissus adultes où l'activité karyokinétique est persistante:
centres germinatifs des organes lymphoïdes, couche germinative de l'épi-
derme, racine du poil. 4* Indifiérence des cellules dont l'activité multiplica-
trice est très ralentie ou nulle: cellules glandulaires, nerveuses, muscu-
laires; hématies.
Enfin les rayons agissent aussi sur les tissus pathologiques (inflamma-
toires et surtout néoplasiques) d'autant plus efficacement qu'ils prolifèrent
davantage (sensibilité des sarcomes, des épithéliomes, des adénites; indiffé-
rence plus ou moins grande des fibromes, des myomes, des lipomes) et dans
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CONGRÈS DE CLERMONT-FERRAND. 5^3
toutes les biopsies de néoplasmes irradiés on a signalé des zones de destruc-
tion maxima correspondant aux centres de prolifération.
D'ailleurs M. Regaud confirme ce premier paragraphe de notre loi
en reconnaissant dans l'état de karyokinèse une cause de moindre résistance
des cellules vis-à-vis des rayons. Que l'activité reproductrice et l'état de
préparation à la karyokinèse ne soient pas des causes prédisposantes de
gravité uniforme, nous en convenons avec lui, mais le processus mitotique
est-il lui-même uniforme?
I^ deuxième paragraphe de notre loi {relation entre la sensibilité aux
rayons X et le devenir karyokinètique) étend pour ainsi dire encore la portée
générale du premier en accordant une sensibilité rôntgénienne particulière
aux cellules longuement et héréditairement spécialisées en vue de la fonc-
tion reproductrice, à ces ensembles de cellules qu'on appelle des lignées. Il
existe dans ces familles cellulaires un mouvement prolongé du noyau qui le
fait progressivement se multiplier et se transformer; ce mouvement nous le
désignons sous le nom de devenir karyokinètique. Il se manifeste à nous
surtout par ses résultats et ne devient accessible à nos moyens d'investi-
gation qu'à une courte phase correspondant à une division imminente du
noyau (c'est l'état de mitose ou de karyokinèse telle qu'on l'entend d'habi-
tude, c'est-à-dire dans le sens de mouvement microscopiquement visible
du noyau), ou à une modification morphologique très grande de ce noyau
(exemple : transformation des noyaux de spermatides devenant tètes de
spermatozoïdes). Mais il n'en est pas moins très long, et de cette continuité
du mouvement nucléaire, résulte, selon nous, une fragilité également
continue, même en l'absence des figures classiques de la caryodiérèse. Au
contraire, dans beaucoup de cellules de l'organisme, la sensibilité rôntgé-
nienne est transitoire et en relation avec des mitoses elles-mêmes aberrantes.
Le point de départ de notre opinion a été la constatation de la suscepti-
bilité très grande de toutes les cellules de la lignée séminale, tant qu'elles
sont en état de devenir karyokinétiques, c'est-à-dire depuis la spermatogonie
jusqu'à la spermatide (qui ne se divise plus, mais se transforme). Il est
curieux de voir combien la sensibilité de ces éléments est plus grande que
celle de la plupart des autres cellules de l'organisme, alors même qu'au-
cun caractère microscopique ne permet de constater Texistence d'un pro-
cessus karyokinètique; les spermatogonies offrent de ce fait l'exemple le
plus typique. Pour nous, il existe là une évolution multiplicatrice latente
qui est la raison d'être du peu de résistance aux rayons. Nous la retrouvons,
moins accusée, dans les ovules.
D'autres tissus de l'organbme possèdent des cellules qui sont pour ainsi
dire en perpétuel état de devenir karyokinètique, bien que les figures de
mitose s'y montrent a des intervalles moins rapprochés que dans le
testicule; citons l'épiderme, le poil. On connaît leur fragilité remarquable.
Dans les tumeurs, n'observe-t-on pas également une grande susceptibilité
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59^ AHCIIIVE8 d'élf.ctricité MÉDIGALK.
de toutes les cellules néoplasiques aux radiations, même quand leur noyau
est en repos apparent? Les cellules des néoplasmes constituent, elles aussi,
de véritables lignées; leur devenir karyokinétique est long, puisqu'il
embrasse un grand nombre de générations, on peut donc leur appliquer le
deuxième paragraphe de notre loi. C'est la seule façon de s'expliquer leur
destruction globale sous l'influence d'une irradiation qui épargne à côté
d'elles des cellules normales.
Ce deuxième paragraphe est-il réellement en contradiction avec les opi-
nions exprimées par BegaudP Nous ne le croyons pas, puisqu'il admet que
certaines espèces cellulaires, parmi lesquelles se trouvent les cellules ger-
minales, sont très sensibles aux rayons X dans toutes leurs générations
successives.
Mais il nous semble que l'expression, peu usitée, de devenir a été prise
parfois dans le sens d*avenir. Il est facile de montrer à combien de contra-
dictions on s'exposerait en remplaçant dans notre loi un mot par l'autre.
Supposons, par exemple, qu'une spermatogonie, cellule très sensible,
soit condamnée pour une raison fortuite quelconque à disparaître avant
d'évoluer, son avenir karyokinétique de considérable devient nul ; en sera-
t^elle moins sensible tant qu'elle vit? Inversement, une cellule conjonctive,
par exemple, pourra, dans un avenir éloigné, sous des influences diverses,
se multiplier activement. Cette éventualité peut-elle raisonnablement influer
sur sa fragilité actuelle? Le devenir karyokinétique Implique l'existence
dans la cellule d'un mouvement qui se propage dans un nombre plus ou
moins considérable de générations antérieures à elle ou dérivées d'elle.
Notre troisième paragraphe (^relation entre la sensibilité aux rayons et
Vinstabillté morphologique et fonctionnellej n'est que le corollaire des deux
premiers En effet, plus une cellule se différencie morphologiquement et
physiologiquement en vue de fonctions spéciales (nutrition, sécrétion,
contraction, production de l'influx nerveux, etc.), plus la fonction mulU-
plicatrice est reléguée à l'arrière-plan ; inversement, quand une cellule ainsi
spécialisée va incidemment se reproduire (exemple : cellule glandulaire), ses
fonctions spéciales se ralentissent, leurs attributs morphologiques s'effacent,
et le rôle prépondérant revient aux phénomènes karyokinétiques.
Dans les organes génitaux, nous voyons les cellules de Serloli du testicule
et les cellules interstitielles des deux glandes génitales se spécialiser dans un
rôle sécrétoire et posséder une morphologie définitive et caractéristique;
ces éléments sont presque indifférents à l'égard des rayons X. De même,
la forme du spermatozoïde est parfaitement fixée; c'est un élément inca-
pable de se diviser, spécialisé en vue de la motricité et d'un apport,
problématique, nécessaire au développement de l'ovule; aussi les rayons X
ne détruisent-ils plus ce dérivé de cellules pourtant si fragiles.
Parmi les cellules normales, les cellules hautement différenciées en vue
de fonctions déterminées : cellules glandulaires, musculaires, nerveuses.
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CONOUKS Dr. CLKRMONT-l'KlinAND. 5l)5
osseuses, cartilagineuses, hématies, etc., sont également résistantes, alors
que les lymphocytes, par exemple, succombent facilement.
Enfin les tumeurs nous fournissent d'excellents exemples de cellules peu
sensibles dont les fonctions et la morphologie sont bien fixées (lipome)
et de cellules très polymorphes, ou sans fonction définie autre que la
reproductibilité (carcinome, épithéliome, sarcome) qui sont très fragiles.
Gomme nous avons eu déjà l'occasion de le dire, ces trois paragraphes
de la loi s*enchainent Tun à Tautre; certains tissus sains, certaines tumeurs
se retrouvent cités à propos de chacun d'eux ; c'est qu'en effet, leur
sensibilité aux rayons est à la fois en relation avec leur activité reproduc-
trice, la durée de leur devenir karyokinélique, l'instabilité de leur morpho-
logie et de leurs fonctions (exemple : spermatocytes, carcinomes) ; chez les
autres, la résistance aux rayons est en relations avec des caractères contraires :
activité reproductrice et devenir karyokinétique faibles ou nuls, morphologie
et fonctions définitivement fixées (exemple : hématies, lipome).
Nous croyons avoir apporté à l'appui de notre loi un faisceau d'argu-
ments déjà assez imposant pour qu'elle soit prise en considération. Grâce
à elle, il est permis, connaissant l'activité reproductrice des cellules, la
présence ou l'absence des lignées cellulaires, la morphologie et les fonctions
d'un tissu, de prévoir comment il se comportera vis-à-vis des rayons X. Nous
n'avons pas, bien entendu, la prétention d'arriver à une estimation rigou-
reuse; tant de données diverses nous manquent encore! Nous n'essaierons
pas davantage d'expliquer le pourquoi des relations entre, l'activité repro-
ductrice et la sensibilité aux radiations. Notre loi n'est pas la première
à régir des phénomènes dont le processus intime et la raison d'être nous
échappent Regaud et Blanc ont pensé trouver, en 1906, une raison objective
de vulnérabilité dans la dissémination de la chromaline sous forme de fines
particules (spermalogonies) une cause de résistance dans sa condensation
(spermatozoïde). Ils nous paraissent actuellement ne plus attacher la même
valeur à ces modalités physiques. Et, en cela, ils nous semblent avoir raison.
Qu'est-ce, pour des rayons aussi pénétrants que ceux de Rôntgen, qu'une
différence de grosseur des granulations chromatiques qui se chiffre par pl ou
par fractions de |aP Qu'est-ce que la concentration plus ou moins grande
d'une matière albuminoîde ? Théoriquement la masse la plus épaisse et la
plus dense devrait même être la plus atteinte puisqu'elle retient le plus
l'énergie des rayons. Bien des faits montrent, d'ailleurs, que cette opinion
n'est pas fondée : c'est la sensibilité plus grande d'une cellule à l'état de
karyokinèse, alors que précisément le filament chromatique s'épaissit et se
condense; c'est la morphologie nucléaire très variée des cellules sensibles
aux rayons (spermatocytes, spermatogonies, lymphocytes, cellules det l'épi-
derme, etc.), c'est la possibilité de trouver, parmi des cellules dont la chro-
mâtine présente des caractères morphologiques identiques, des éléments
fragiles et d'autres résistants (épiderme, etc.), c'est la sensibilité très diffé-
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5g6 ARCHIVES d'électrigité médicale.
rente d*une cellule dont la chroma tine conserve une disposition apparem-
ment constante, alors qu'on Tirradie chez Tanimal nouveau-né ou chez
Tadulte (épithélium cristallinien, foie).
Regàud et Blanc adoptent provisoirement une hypothèse nouvelle : « La
sensibilité des cellules dépendrait de la œnstUution moléculaire, donc chi-
mique et invisible de la chroma tine. » Peut-être ont-ils raison ; mais, comme
ils le disent, il faut attendre des recherches nouvelles pour la confirmer, si
tant est que ces recherches puissent nous éclairer jamais sur la constitution
moléculaire des cellules.
2*' Traitement des néoplasmes.
Si la radiothérapie des tumeurs, pratiquée jadis d*une façon tout empirique,
repose maintenant sur des données scientifiques et précises, si nous nous
expliquons la sélection singulière réalisée entre les divers tissus sains et
pathologiques parles radiations, c*est surtout aux expériences sur les glandes
génitales que nous le devons. Certes, il est peu de recherches expérimentales
qui aient donné, tant au point de vue théorique qu*au point de vue pratique,
des résultats aussi considérables.
Néanmoins la radiothérapie des tumeurs n*aboutit pas toujours aux cures
merveilleuses qu'on se croirait en droit de lui demander. Mais il nous reste
encore tant de choses à apprendre dans le domaine de la technique, de
l'application des rayons X, et de leur action biologique, que tout espoir dans
une thérapeutique plus constamment efficace ne doit pas être abandonné.
La radiothérapie nous réserve dans l'avenir encore bien des surprises. Mab
peut-être sont-ils moins lointains qu'on ne pense ces succès définitifs qui
viendront couronner nos eflbrts réunis!
MM. REGAUD et DUBREUIL. — Action des rayons X sur le
testicule des animaux impubères. (Résumé.)
On pourrait supposer a priori que les cellules du testicule impubère
seraient plus sensibles aux rayons X que celles du testicule pubère. Les expé-
riences que nous avons faites démontrent le contraire.
Nous avons soumis à la rôntgenisation les testicules de trois lapins âgés de
deux mois et huit jours, deux mois et dix jours. L'irradiation a été faite au
moyen de rayons de pénétration moyenne, dans lea conditions suivantes :
durée, 3o minutes; ampères au primaire, 4 i/a à 5; volts, 96 ; étincelle
équivalente, ii-ia centimètres; dislance peau anticathode, 10 centimètres.
Les testicules ont été examinés sept, treize, quinze, vingt, vingt-cinq et
trente jours après l'irradiation.
Les résultats sont les suivants : Dans les deux premières semaines de
l'irradiation, on observe la dégénérescence et la disparition de cellules assex
nombreuses dans les tubes séminifères, principalement parmi les éléments
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CONGRÈS DE CLEBMONT-FEnHA^ l>. fl^J
qualifiés d'ovules mâles ou de spermatogouies oviformes. Les autres cellules,
dites cellules foUiculeuses, sont très peu lésées ou ne le sont peut-être pas
du tout.
Mais, un peu plus tard, on constate que les cellules mortes et disparues
sont intégralement remplacées et très rapidement, de sorte qu'au vingt-
cinquième et au trentième jour on n'observe plus aucune différence entre
un testicule témoin et le testicule irradié. Les lésions ont donc été passa-
gères et n'ont pas porté sur les cellules souches de l'épi thélium.
Ainsi, le testicule impubère se comporte d'une manière radicalement
différente de celle du testicule adulte. La sensibilité du premier est infi-
niment moindre.
MM. BERGONIÉ et ÏRIBONDEAU. — Action des rayons X sur
les globules rouges du lapin. (Résumé.)
Les auteurs ont constaté, après une rôntgenisation parfob énorme, in
vitro f de ce sang défibriné ou non, que le début de l'hémolyse apparaît dans
une solution saline hypotonique de même concentration que pour le sang
normal. Donc, les globules ne sont pas rendus plus fragiles par l'irradiation.
L'indilTérence des hématies, éléments éminemment spécialisés dans les
fonctions autres que la reproductîbîLité et au détriment de celle-ci, est une
preuve nouvelle à l'appui de la loi formulée par les auteurs, loi établissant
une relation étroite entre l'activité reproductrice des cellules et leur sensi-
bilité aux rayons X.
MM. TRIBONDEAU et LAFARGUE. — Les troubles provoqués
dans l'appareil visuel adulte par les rayons X. (Résumé.)
Les auteurs les ont vus se cantonner absolument à ses portions tout anté-
rieures. Radiodermite et dépilation des paupières, conjonctivite plus ou
moins intense, kératite passagère : tel en est le bilan. Jamais ils n'ont
constaté de cataracte, malgré l'emploi de doses énormes (jusqu'à a heures
d'irradiation, à lo centimètres, rayons moyens). Jamais non plus ils n'ont
trouvé de dégénération de la rétine ni du nerf optique. Ce dernier résultat
est des plus importants; il est en contradiction formelle avec les conclusions
de Birsch-Hirschfeld, le seul expérimentateur qui ait traité le même sujet;
cependant l'irradiation pratiquée par Trlbondeau et Lafargue était beaucoup
plus forte, et la période d'attente après exposition était plus longue que
dans les expériences de leur prédécesseur.
DISCUSSION
M. Regaud. — La seule différence qui existe entre MM. Bergonié, Tri-
bondeau, leurs collaborateurs et nous, est que la loi qu'ils ont posée ne
nous parait pas générale, tandis qu'ils l'ont trouvée confirmée par leurs
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•*>0^ vnCIÎIVKS D'éLECTIHCITÉ MRDICAI.K.
études récentes, il semble en particulier que iu)s dernières recherches avec
M. Dubreuil sur Taction des rayons X sur les testicules des animaux impu-
bères infirment cette loi.
M. Bergonié. — 11 m'est difficile de discuter l'histologie fine avec
M. Begaud, et je regrette vivement l'absence de mon collaborateur Tribon-
deau qui s^est occupé de toute la partie histologique de nos recherches,
mais il nous semble qu'après les arguments contenus dans les deux rapports
et les recherches complémentaires qui ont été apportées de chaque côté, il
n'y a qu'à attendre de nouveaux faits pour porter un jugement définitif sur
la loi que nous avons formulée.
M. NoGiER. — Au sujet de l'azoospermie constatée chez certains médecins
s'ocpupant des applications des rayons X, il cite un cas très particulier
prouvant que dans tous les cas cette action est infidèle.
M. Regaud. — Nous n'avons pas actuellement à notre disposition les
éléments pour juger de l'action des rayons X sur les glandes génitales de
l'homme, il est probable même que nous ne les aurons jamais; nous ne
pouvons faire que des déductions présentant un degré de certitude fort
limité.
MM. BERGONIËetE. SPEDER.— Sur la radiographie dite instan
tanée. (Sera publié in extenso.)
Étudiant à ce sujet les différentes sources de courant à haute tension
pour rayons X, les auteurs ont obtenu avec le meuble d'Arsonval-GaiCfe des
intensités de i4 à :»5 m A. Les seules modifications ont porté sur les
connexions des condensateurs et sur leur nombre. Ils peuvent ainsi faire la
plupart des radiographies en lo à i5 secondes et toutes, en moins de
a5 secondes. Ils proposent trois combinaisons de condensateurs appropriées
aux divers états mou, dur ou moyen du tube. Un dispositif permettrait de
les obtenir rapidement et de passer facilement du meuble intensif au
meuble normal pour la radiothérapie et la haute fréquence. Ils montrent
toute une série de clichés avec toutes les constantes à l'appui. L'un d'eux,
un crâne, donne la meilleure opposition avec une pose de 5 secondes.
L'étude du meuble, au point de vue radiographie rapide, telle que l'ont
faite les auteurs, permet dès maintenant des temps de pose sinon plus
courts tout au moins égaux à ceux des étrangers, des Allemands en parti-
culier, et cela avec un appareil beaucoup plus maniable et réglable que ceux
employés par ces derniers.
M. GUILLOZ. — Étude photographique sur la transmission
des rayons X par les substances suivant leur épaisseur.
Si l'on photographie un prisme à face plane de la substance reposant sur
la plaque, la transmission se traduira, suivant l'épaisseur, par une opacité
s'étendant graduellement de l'arête à la base du prisme. On obtiendra ainsi
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Congrès de cleumont-fkI^rand. 099
Une surface rectangulaire dans laquelle l'opacité constante, suivant une
ordonnée, sera la transmission donnée par une épaisseur de substance pro-
portionnelle à Tabscisse.
Quelle est la relation qui unit ces deux variables?
Si Ton coupe la plaque et que Ton superpose ces deux portions de plaques
après retournement, trois aspects peuvent se présenter lorsqu'on les
examine par transparence. On voit une plage qui dans l'absorption des
régions superposées est uniforme, ou bien l'absorption est plus forte dans la
région centrale, ou bien elle y est plus faible que vers les extrémités.
Lorsque l'absorption est uniforme dans la superposition des plaques,
après retournement, c'est que la quantité de substance absorbante que
l'action photographique a, après développement, déposée dans la plaque est
proportionnelle à l'abscisse. En effet, si c'est la longueur superposée, on doit
avoir toujours, quel que soit /. : /( /.) -!-/(/ —x) = K ;, ce qui exige que la
fonction /(x) soit du premier degré et établit ainsi la loi de proportionna-
lité. On peut se représenter les choses par une comparaison géométrique:
supposons une cuve d'absorption prismatique ayant une face convexe
tournant sa concavité du côté de la base de la cuve. Quand on superposera
à cette cuve une autre cuve semblable et retournée, la somme des épais-
seurs sera plus grande au centre qu'à la périphérie, c'est-à-dire que l'opacité
sera plus grande au centre qu'à la périphérie en supposant, bien entendu,
que la substance absorbante est unirormément répartie dans la masse. Or,
comme la courbe tourne sa concavité du côté de l'axe des x, on peut dire
qu'à partir de tout point considéré la quantité de substance répartie
suivant l'abscisse est plus petite que ne l'indiquait la proportionnalité de
cette répartition.
On verrait de même que si l'opacité dans les plages superposées est
moins forte au centre qu'à la périphérie, c'est que la quantité de substance
absorbante répartie croit plus vite que la loi de proportionnalité suivant
l'abscisse.
J'ai montré qu'une quantité de lumière répartie proportionnelle à l'ab-
scisse sur une plaque photographique, donnait une action photographique
croissant moins vite que la loi de proportionnalité de l'eflet à l'action. De
semblables plaques superposées après retournement donnent une absorption
plus grande au centre. Le contraire se produit parles rayons X. S'ils obéis-
saient à la loi exponentielle d'absorption, lorsqu'ils arriveraient sur la
plaque après traversée du prisme, ils seraient déjà répartis comme intensité
suivant une loi bien au-dessous de la loi de proportionnalité. Dès lors
l'action photographique qui est au-dessous de cette proportionnalité accen-
tuerait encore le sens de l'action en augmentant encore, en quelque sorte,
dans la représentation du phénomène la courbure de la cuve.
Les épreuves retournées et superposées que je vous soumets montrent
une absorption uniforme au centre et la périphérie pour certaines plaques
(plaque Lumière, rayons \ correspondant à 4 et 5 du radîochromomètre),
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6oO ARCHIVES D'ÉLECTRIGITi MÉDICALE.
une absorption plus forte à la périphérie qu'au centre pour des rayons plus
mous.
n faut donc que l'action des rayons X sur la plaque diminue beaucoup
moins vite que ne Findique la loi d'absorption, et cela d'autant plus que
les rayons sont plus mous. Je confirme ainsi les résultats publiés der-
nièrement par Guilleminot. Il semble qu'avec des rayons X durs, au point
de vue de l'action photographique, la transmission devienne proportion-
nelle à l'épaisseur, tout au moins pour certaines substances et certaines
plaques.
Cette proportionnalité constante, dans les limiter où je l'ai observée,
montre qu'il ne faut pas compter sur la filtration pour avoir des rayons X
monockoîques et qu'ils continuent à se transformer, en moindre quantité
il est vrai; mais toujours quand ils trouvent des épaisseurs de plus en
plus grandes.
M. GUILLOZ. — Mesures de coefficients de musculature et
d'adiposité par les mesures radiographiques d'absorption.
Les mesures de transmission effectuées sur la plaque radiographique
permettent des dosages par des procédés identiques à ceux de la méthode
calorimétrique. Elles sont facilitées quand on utilise des rayons X donnant
une transmission de lumière sur le négatif inversement proportionnelle à
l'épaisseur traversée (5 au radiochromomètre, plaque Lumière). On déter-
mine l'absorption produite sur une substance analogue d'épaisseur connue
radiographiée en même temps sur la plaque et dont on a cherché le coefli-
cient de transmission par rapport aux tissus.
Ainsi, si l'on fait une radiographie d'un ensemble de deux tissus : graisse
et muscle répartis dans une proportion e et e', si a et sJ sont les coefficients
de transmission, l l'épaisseur traversée :
A = ae H- a' e' et / = e -r e'
ce qui permet de déterminer —y .
M. GUILLOZ. — Pour avoir le plus de différentiation possible»
faut-il, en radiographie, examiner par transparence les positifs
ou les négatifs 7
L'auteur démontre qu'il faut, en radiographie, examiner les po^tifs par
transparence pour avoir la meilleure diflerentiation, tandis que pour la
photographie ordinaire c'est l'examen des négatifs et non des positiû qui
donne ce résultat.
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M. GUILLEMINOT. — Principes de quaatitométrie ratioimeUa
en radiotkérapie.
La quantiioméirie du faiflceau X iacident, telle qu'ett» eat pratiquée
GoucaoïmeAt» peut suffire pour le traitement des affections cutanées. fiUé
est impuissante à nous renseigner sur le rapport qui unit l'énergie absorbée
aux effets biochimiques produits; elle est incapable de nous renseigner sur
la dose de radiation agissant sur les tissus profonds et en particulier sur les
tumeurs profondes.
La mesure de Ténergie réellement absorbée a été ébauchée déjà. Mais
nous n*avons encore que des données incomplètes» parfois contradictoires.
Les courbes d'abàorption d'un faiJsceaU n** 6 et n^" g dans le muscle, effectuées
par KienbOck d*uile part et par Bordier d^autre part, sont très différentes.
La première planche que Je présente à la Section montre les courbes
fluotoscdpiques et les courbes radlographiques que j*ai obtenues, soit à
l'aide de ihon fluoromètre, soit à l'aide d'un dispositif radiographique dont
la deuxième planche donne l'explication.
L'écart entre les deux systèmes de courbe tient au durcissement du
feiâceau filtré par les couches successives de tissu et à la différence des
actions flUorôscopiqu^es et radlographiques suivant la dureté de ce faisceau.
Chaque courbe peut être regardée comme la moyenne entre deux
courbes monochromotiques convenablement choisie et mathématiquement
exprimée.
Ces courbes permettent d'expliquer : i** La supériorité d*oppo6itiOn entre
les ombres radlographiques comparées aux ombres fluoroscopiques ;
s" l'écart des indications du radiochromomètrè en radioscopie et en radio-
graphie ; 3** l'écart ded résultats trouvés par les différents expérimentateurs.
Elied donnent directement la dose de rayonnement auquel sont soumis
les tissus profonds avec les diverses qualités incidentes. D'où ces règles
pratiques pour le traitement des tumeurs profondes : aj choisir un tube
dur; hj durcir encore le faisceau par un filtre radiochromique ; cj éloigner
le tube le plus possible ; dj varier les portes d'entrée.
MM. BOSQDIER et DESPL\TS. — Étude radioscopique de
Pestomao au point de vue clinique. Valeur sén^éiologique des
divers proo6dô8.
On eonnalliet recherches antérieures sur l'estoinac normal, que les
auteurs o^nfirment; ils veulent surtout montrer comment on peut utiliser
méthodiquement les divers procédés, tout en restant dans les limites des
conditions pratiques de l'examen clinique. Le procédé le plus important
suivant eux, et qui doit généralement précéder les autres est l'ingestion à
dotes répétées d'une quantité modérée (70 centimètres cubes) de la solution
gommée de bismutbtde Losven et fiarret. Aoccssoivement,. ils emplirienl,
▲acn. o'éuicn. nio. — 1908. 45
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$0à ARCHIVES. D*ÉLBGT1UGIT£ M^IGALB.
suivant les cas, tantôt la poudre de bismuth lycopodé, tantôt l'insufflation
à Taide de liquide effervescent.
Ils étudient particulièrement, dans le but de diagnostiquer les ptôses et
leurs combinaisons, les modifications de Testomac (forme, situation, mode
de remplissage) consécutives à Tinjection de sirop bismuthé, combinée ou
non au relèvement de Testomac, par la main de l'observateur.
M. NOGIER. — Soupape ' cathodique à flamme serrant de
rhéostat.
L'auteur préconise, pour arrêter l'onde inverse donnée par les bobines de
Huhmkorff, l'emploi d'une soupape à flamme. L'idée, dérivée de celle de
M. Gathiard, consiste à placer dans la flamme d'un petit bec Bunsen une
électrode en charbon reliée au pôle négatif de la bobine. Pour avoir de bons
résultats, le charbon devra être à âme et avoir 5 millimètres de diamètre. Le
bec Bunzen est relié au pôle positif de la source.
L'instrument permet de plus, en écartant le charbon du bec Bunsen, de
rhéoster le courant à haute tension traversant l'ampoule. Cette diminution
ou cette augmentation du courant se fait sans modifier le degré radiochro-
mométrique moyen des rayons émis par l'ampoule.
DlSCUSSIOlf
M. Broga. rappelle qu'à propos des courants de haute fréquence, il a déjà
signalé l'emploi d'une flamme pour le même usage.
La discussion reprend ensuite sur les erreurs imputées à la radiographie
et les rapports du chirurgien et du médecin radiographe.
M. Ga^rraud-Ghotard. — Les annotations des clichés doivent être faites
avec une grande circonspection pour éviter de diminuer la dignité profes-
sionnelle du chirurgien et la confiance que le malade a en lui, sans cela les
chirurgiens ne demanderont que des radioscopies.
M. Roques. — Les chirurgiens sont quelquefois heureux qu'on donne sur
le cliché l'interprétation qui peut les guider.
M. Arcelin. — Le médecin qui a radiographié doit-il assister aux opérations
sur le rein ? 11 répond par Taflirmative, carie médecin radiographe seul peut
savoir si le calcul enlevé l'a été entièrement et il peut guider le chirurgien
pendant cette opération.
M. Laquerrière. — Il faut insister sur la nécessité indispensable du
rapport médical fait par le médecin radiographe pour accompagner la radio-
graphie. L'auteur a montré par divers exemples {Bulletin de la Société fran-
çaise (Télecirothérapie, 1907- 1008) qu'en certains cas il était indispensable de
s'éloigner beaucoup des conditions prétendues classiques. Dans ces cas, il
est évident que le médecin traitant non instruit des conditions particulières
où l'épreuve a été faite ne comprendra rien au cliché. En parliculier, la
radiographie oblique est seule capable de déceler (présentation d'exemples)
certaines fractures de métacarpiens ou de métatarsiens.
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CONORÂ8 DB GLERBfOI«T'FBIiRAI«D. 6o3
M. Barjon. — Le médecin radiographe est le collaborateur naturel du
chirurgien. Gomme M. Arcelin, il pense que celui qui a fait la radiographie
d'un calcul du rein doit assister à Topera tion et interpréter le cliché. Il
présente une série de radiographies de la région rénale des plus intéres-
santes. Il termine en disant que le chirurgien abandonné à lui-même peut
commettre des erreurs colossales dans l'interprétation des clichés ; aussi
devons-nous nous appliquer à faire leur éducation et leur montrer la diffé-
rence qui existe entre les radiographies venant d'un homme compétent et
celles que l'auteur ne peut interpréter.
M. BARJON. — Radiographies pour lithiase rénale, un cas de
pseudo-calcul.
J'ai eu l'occasion de faire un certain nombre de radiographies rénales pour
diverses affections et surtout des malades soupçonnés de lithiase rénale.
Voici les résultats que je vous soumets en vous faisant passer ces épreuves :
J'ai fait en tout, 74 radiographies :
a a fois les deux reins, soit 44
Le rein droit seul 19
Le rein gauche seul 1 1
Je fais passer sous vos yeux deux épreuves montrant un rein abaissé, une
un cancer du rein, l'autre une tuberculose du rein, et 9 cas positifs de
lithiase rénale dont 7 ont été vérifiés opératoirement. Les cas positifs se
distribuent ainsi :
Les deux reins à la fois, i cas, soit a
Le rein droit seul, 7 cas, soit 7
Le rein gauche, o o
Je tiens surtout à attirer votre attention sur un cas de pseudo-calcul qui
m'a fait faire une erreur d'interprétation et dont voici l'épreuve. Ge cas est
•xtrèmement intéressant et instructif. Le chirurgien qui est intervenu,
le D' Rochet, de Lyon, s'exprime ainsi à son si]yet : « Dans le rein enlevé se
trouvaient de petits foyers caséeux d'apparence tuberculeuse et vers le pôle
inférieur à l'endroit occupé par la tache radiographique se voyait une cavité
du volume d'une petite noix très bieft limitée par une sorte de coque et
remplie d'une substance caséeuse très épaisse, analogue à du mastic ou
encore au contenu de certains kystes dermoides ».
Cette question serait très intéressante à trancher. En effet, s'il s'agit d'un
kyste dermoîde, c'est une cause d'erreur qui peut être considérée comme
exceptionnelle en raison de la rareté de paiwille localisation sur le rein.
S'il s'agit, au contraire, de tuberculose, c'est une cause d'erreur qui peut
te présenter bien plus souvent et il importerait d'être fixé.
Il m'est malheureusement encore impossible de vous donner une solution
à cette importante question qui sera tranchée, je l'espère, par l'examen
hisiologique.
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M. ZIMMERN. — Action thermique des courants de haute
fréquence. (Seca publié in extenso )
C'est avec le Ut condensateur que Tauteur a expérimenté, et sur des
chiens; il a trouvé que ceux*ci entrent en polypnée et qu'il y a par consé-
quent chez eux, pendant l'application des courants, production de chaleur
endogène d'où l'applicaUon rationnelle de ces courants chez les artério-
sdéreux dont la réfrigération est si rapide.
DISCUSSION
M. Bom>iBE confirme le bon effet de l'application du lit coiMleosateur sur
les arthritiques.
M. 6oiLi:.oz a soumis à des couranta de haute fréquence des obèses et n'a
pas vu se modifier leur poids.
[. BORDIER ET NOGIER. — A quoi faut-il attribuer I^odeur
prise par l'air soumis aux radiations ultrarviolattes de la lampe
à vapeur de mercure.
Les auteurs ont établi que l'odeur phosphovée spéciale prise par l'air
irradié n'était pas due à de l'ozone ; ils ont, pour cela, aspiré l'air irradié
dans des flacons laveurs où il n'a pas été possible de déceler ni ozone, ni
produits nitreux. Dans une deuxième série d'expériences, ils ont remplacé
l'air pur par des gaz ne contenant pas d'oxygène libre GO^ et Kz amenés
sous pression dans un récipient s'appiiquant contre la fenêtre de la lampe ;
l'odeur persiste et est la même qu'avec l'air.
MM. Dordier et Nogier sont arrivés à trouver la cause de Podeur signalée;
elle résulte de l'excitation des terminaisons olfactives par les charges élec-
triques, pourtant très faibles» développées par l'ionisation. Et, en effet, en
faisant passer le gaz dans un tube en métal relié au sol, toute trace d'odeur
disparaît.
M. BORDIER. ^ Détermination du pouvoir diffusif par
réflexion de différents corps et de la peau en particulier pour
les rayons ultra<-violets. Conséquences pratiques.
Le principe de la méthode emi^oyée repose sur le virage d'une bande de
papier imprégnée de ferro-cyanure de petasriura aous Tinfluenoe de radia-
tions ultra* violettes et de l'emploi de teintes repérées et étalonnées ooos*
tituant l'organe principal du chjDomo^^tihomètre de l'auteur.
Les oorpa devant #€fiîvoyer par réflexion diffuse les rayons provenant de
la lampe à vapeur de mercure et en quarts, modèle de Kromayer, étaient
fixés sur un pian vertical placé k $i millimètres de la fenêtre de quartz ; la
bande-réaoUf étant sur le même plan que la fenêtre, les timywos. avalent è
parcourir deux fois 3i millimètres avant d*agir sur le réactit LJauêauv'S
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GONcmà» DV QLERmnnMFBRiumB. 6o5
déterminé le temps mis pour obtenir le virage du papier à la teinte D de
son chromoactinomjètre : en faisant le rapport du temps mis pour le virage
par action directe à s -4- 3 1 millimètres par le temps employé pour chaque
substance, on a la mesure du pouvoir diffusif.
L'état de la surface, pour un même corps, est très important ; par le
blanc, on a les chiffres : papier écolier, i4 o/o ; papier buvard, 35 ; étoffe
blanche granitée, Si.
La couleur intervient aussi ; l'état de la surfbce restant le même, on a :
blanc, 35; bleu, i3; vert, 8,6; orangé, 7,3; rouge, 5,8; noir, 4,6. La
peau humaine renvoie les rayons ultra -violets; la peau noire d'un arabe, 7,1 ;
la peau blanche, 1 1 .
Le médecin devra se préserver des rayons diffusés en employant, pour
recouvrir les parties non malades, du papier noir et en portant des verres
teintés ou non. Il évitera ainsi les coi^oncll vîtes observées.
MM. BORDIER, MOREL et NOGIEh. — Action des radiations
uUra-yiolettes sur le sang et sur l'oxyhémoglobine.
£n plaçant du sang dilué dans une cuve à fond de quartz, les auteurs ont
reconnu que les deux bandes caractéristiques de l'oxyhémoglobine dispa-
raissent peu à peu et tendent à être remplacées par la bande de Stokes :
mais, en outre, ils ont découvert que la bande de la méthémoglobine appa-
raissait dans ces conditions.
Pour savoir si la formation de ce corps était due à des réactions secon-
daires ou à l'action des rayons sur l'hémoglobine, ils ont préparé de l'oxyhé-
moglobine cristallisée, puis diluée : la bande de la méthémoglobine se
montre encore.
Les auteurs ont noté enfin que la bande de la méthémoglobine apparaît
au spectroscope au moment même où la coloration du liquide, éclairé par
la lampe à mercure, passe du rose au vert.
M. Th. NOGIER. — Action biologique de la lampe en quarts
de Kromayer. (Résumé.)
L'auteur a étudié : i*" L'action sur les végétaui des rayons directs de la
lampe de Kroma^er;
a* L'action sur les végétaux et les animaux élémentaires de l'eau i^adiée
par cette lampe.
Il est arrivé aux conclusions suivantes :
I* L'action directe de la lumière de la lampe de Kromayer est néfaste
pour les végétaux. Elle se fait sentir après un stade de latence de quarante-
huit heures environ. Certains végétaux sont plus sensibles que d'autres,
toutes choses égales d'ailleurs. Les organes floraux semblent particulière-
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6o6 ARGHXYBS D'éLBGTRIGITÉ HÉDIGALB.
ment souffrir de l'irradiation qui exerce sur eux une action inhibitrice
manifeste, bientôt suivie de mort.
2<> L'eau irradiée par la lampe et qui a circulé directement et lentement
autour du tube de quartz ne possède aucune influence délétère sur des
graines de ray-grass, aucune action retardatrice sur leur développement.
Elle n'entrave ni ne ralentit la croissance des géraniums adultes, enfin elle
semble n'influencer en rien la vitalité des algues et des infusoires^ du moins
cbez les espèces qui ont servi aux recherches.
MM. NOGIER et THÉVENOT (de Lyon). — Action bactéricide
de la lampe en quartz de Kromayer.
Les auteurs, à la suite d'une série d'expériences qu'ils ont l'intention de
continuer, arrivent à cette conclusion que la lampe de Kromayer, malgré
son énorme puissance éclairante et la qualité de sa lumière (riche en rayons
ultra-violets) est incapable de stériliser des ensemencements dans des
bouillons placés dans des tubes de verre, La mince couche de verre empêche
l'action bactéricide, même après des séances de 20 minutes.
Par contre, une irradiation de 6 minutes suffit pour stériliser presque
complètement un ensemencement de staphylocoque sur agor en botte de
Pétri, et une irradiation de 10 minutes pour opérer la stérilisation
complète.
niscussiON
M. Broca. — M. Ghatin a obtenu, au moyen de la lampe à électrode de
fer, des résultats à peu près semblables, et, d'autre part, les expériences de
M. Paul Becquerel sur la graine sont antérieures à celles de M. Nogier.
M. IMBERT (de Montpellier). — Rôle des recherches radiogra-
phiques dans un récent procès en Cour d'assises.
11 s'agit d*un matelot blessé à Saigon qui, après un séjour à l'hôpital
de Marseille, fut renvoyé et déclaré guéri. Il soufiRrait cependant toujours
du gros orteil droit. Des rapports médico-légaux successifs ayant conclu à
la guérison complète, le blessé tira cinq coups de revolver sur le médecin
en chef de l'hôpital, qui ne voulait plus écouter ses doléances. A la suite
de son incarcération, la radiographie fut faite et l'on put constater que
le blessé avait raison et qu'il avait une blessure comminutive de la
phalangette.
La séance est levée à six heures et demie.
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GOIfGRiS DE GLBRMONT-FBRRAND. 607
Séance du mercredi 5 août, 2 heures de taprès-midi.
Président : M. Barjon, président.
M. BORDET. — Les courants ondulés en électrothérapie.
(Rapport voir Arckiv, d'éleclr, méd,, lo juillet 1908.)
DISCUSSION
M. Laquerrièrb. — Ceux des congressistes qui ont assisté à nos réunions
de 1906 et 1907 se rappellent peut-être que j'y ai présenté, soit seul, soit avec
M. Delherm, des appareils onduleurs divers; je tiens à dire que l'appareil
présenté par M. Bordet offre des progrès considérables; en théorie, il se prête
par sa souplesse à toutes sortes de combinaisons, et, de plus, il permet
d*onduler /ous les courants; en pratique (car je m'en sers depuis plusieurs
mois), il répond absolument aux espérances théoriques. Enfin, il est robuste
et d'un maniement facile .
M. LAQUERRIËRE(de Paris). — La gymnastique musculaire au
moyen des courants ondulés.
D'une façon générale, l'auteur est absolument d'accord avec le D' Bordet,
mais il signale un usage particulièrement heureux des courants ondulés :
les chocs brusques (galvaniques ou faradiques) donnent une contraction
instantanée, en éclair, incapable de vaincre l'inertie d'une 'résistance (poids
du membre, résistance artificielle) ; les courants ondulés, au contraire, par
la contraction lente, progressive et analogue à la contraction physiologique
qu'ils déterminent, permettent de faire réaliser un travail et l'auteur a
montré dans une communication (Congrès de Reims, 1907) la différence
considérable entre les contractions musculaires par choc isolé, et celles
par courants ondulés lorsque le muscle a un obstacle à vaincre ; il insiste sur
le parti que l'on peut tirer de l'électromécanothérapie, soit comme procédé
de rééducation, soit comme agent de gymnastique (en particulier pour
remplacer la mécanothérapie active chez les sujets indociles).
MM. DELHERM et LAQUERRIËRE. — A propos des courant^
sinusoïdaux ondulés.
L'appareil transportable à courants sinusoïdaux ondulés que nous avons
présenté l'an dernier à Reims est un excellent appareil de viUe qu'on doit
utiliser surtout quand les malades, relevant à peine de fracture, ne peuvent
venir dans notre cabinet où nous utilisons l'onduleur Bordet. (Les remar-
ques qui suivent s'appliquent d'ailleurs à l'ondulation de tous les courants
qui présentent une certaine quantité, quel que soit l'ondulaieur employé.)
Nous estimons néanmoins qu'il est préférable, dans les atrophies réflexes.
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^09 AHCWYBI D'iLBOTBIGiri MfolOALB
de commencer le traitement par des chocs d*induction pour les raisons
suivantes ;
X** Existence d'une sensibilité douloureuse de la peau qui fait mal tolérer
les ondes ;
2" Présence d'un oedème pseudoéléphantiasique qui diffuse le courant
et nécessite, pour avoir une contraction, une intensité que la sensibilité
ne tolère que fort mal;
3* La rééducation musculaire doit commencer par être légère, et il ne faut
imposer au muscle qu'un effort en rapport avec son état. Ce n'est qu'après
l'avoir dégourdi par les chocs espacés qu'on obtiendra en certains cas des
Gouroots oQdulés tout ce qu'ils peuvent donner.
MM. LAQUERRIËRE et DELHERM. — Quelques remarques
sur l'usage de rondulation.
Nous approuvons pleinement le rapport de M. Bordet, mais nous désira
rions préciser quelques points de l'emploi des courants ondulés.
lo Quand on ne veut pas produire de déplaceonent du segment du
membre (fracture non consolidée, plaie, etc.), les chocs brusques qui pro-
voquent une contraction trop rapide pour vaincre l'inertie d'une résistance,
nous paraissent devoir être employés (avec les précautions convenables) si
Ton désire exercer le muscle;
30 Dans certains cas rares, nous avons vu pour la dose tolérable le courant
ondulé donner de moins bonnes contractions que par le choc isolé ;
30 Dans d'autres cas, sur des muscles qui, depuis longtemps, n'avaient
pris aucun exercice, le courant ondulé, parce qu'il donnait une contraction
meilleure, provoquait une. fatigue plus rapide que les chocs isolés ;
4^ Enfin, chez les sujets à peau fine (enfants) et dans certaines condi-
tions, chez des traumatisés dont nous parions dans une autre communica-
tion, il peut arriver que le courant ondulé (surtout s'il présente de la
quantité galvanique, galvano-faradique, sinusoïdal) ne provoque de contrac»
tion qu'au prix d'une certaine douleur, alors que le choc isolé donne
des contractions suffisantes sans être désagréable.
Pour toutes ces raisons, nous croyons qu'il y a souvent intérêt à faire au
début un petit nombre de séances par choc isolé et de ne passer aux
courants ondulés qu'après s'être assuré qu'ils sont bien tolérés.
M. GUILLEMINOT. — Oomparalsou des eSetsdes rayons X et
des rayous du Radium sur la cellule végétale.
Mes fôcpériences, depuis k dernier Ck>Dgrès, ont porté sur ûtMOi poiats :
i<^ Y Q't-H chez la graine à ¥éiat de vie htenU un dèoiage de Vaetion biatàir
mique produit, une <c reêtituUo in inU^mm » avec le temps oomme «ela a
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ÛCmORàs UfE •OlitniMOffT-FBliRAND. 6o^
lieu par exemple pour la réaction Vttlard ; ou bien une continuation de V effet
biochimique après chaque séance comme cela a lieu avec les sels de Golds-
tein P Pour résoudre cette question, j*ai soumis des graines de courge à des
doses de rayons X fractionnées et e^acées de semaine en semaine dans les
dnq iDois qui ont précédé les semailles, et d'autres graines à des doses mas-
sives, immédiatement avant les semailles de manière que chaque lot att
55o, 1,000 20,000, a5,ooo M.
Les effets ont été absolument les mômes^ comme le montrent les planches
que je soumets à la Section. Les séries ao,ooo M et a5,ooo seules ont eu un
retard net de eioîmanee, et ce retard a été le même dans les deux cas, avec
nanisme et anomalies telle que la séparation de la nervure centrale des
feuilles détachée du Umbe. Je présente une plante naine de la série 9o,ooo.
L'action biochimique parait donc stable et durable,
a® Quel est le rapport des doses de rayons X et de rayons du radium nêces'^
saire pour produire les mêmes effets biochimiques sur la graine à Vêtat de vie
latente?
J'ai soumb des graines de giroflée de Mahon avant semailles à des
doses de 10 à ao,ooo M de rayons X et de rayons du radium : à partir de
4,0Qo M-radium hiddents le retard de croiesance a été manifeste. Ge n'est
qu'à partir de i5,ooo M-rayoos X n** 5-6 que le même retard a été observé.
Mais cette comparaison des doses incidentes est sans valeur pour déterminer
les rapports entre fénergie radiante vraiment absorbée et les effets biochi-
miques produits. Ge qu'il faut mesurer c'est la dose de rayonnement
retenue par l^ cotylédon et les cellules de la plantule. Les mesures radio-
graphiques et fluoroscopiques que j'ai opérées tendent à prouver que le
cotylédon, dans les conditions où j*ai opéré, absorbait environ quatre à six
fais plus de rayonnement du radium que de rayonnement X. De sorte que
si la quanUtométrie du faisceau incident créait de profondes différences
entre ces deux rayonnements, la quantîtométrie des doses vraiment absor-
bées tendait à les effacer. Les planches de radiumgraphie que je présente à
la Section montrent clairement ces faits.
Bl. JAUUN (d'Orléans). — Radiosoopie ponr corps étrangers
de l'CBSophage*
J'ai eu à faire, ces temps-ci, deux examens radioscopiques pour corps
étrangers de l'oesophage. Dans les deux cas une tentative d'extraction aous
le contrôle de l'écran radioscoplque fut fSEiite. Le premier enfant avait avalé
ujne clef de réveil. Le D' Greffirier essaya de la saisir. On vit la pièce arriver
au contact du corps étranger, celui-ci se décrocha et on le vit descendre dans
FiBsophage jusque dans l'eatomac. Il fut rendu le surlendemain.
Le deuidème enfent avait avalé un sou depuis quinxe jours. Avec un
clamp servant à pincer l'utérine dans les hysterectomfes je le pris sous le
oentséld de l'écran et je le sortis fàctfemeni.
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6lÔ ARGHIYB8 D'iLECTRIGITÉ MÉDIGALB.
DISCUSSION
M. Laquerriëre confirme ce que vient dé dire M. Jaulin, et cite à l'appui
ses propres observations.
M. Argelin (de Lyon) cite l'observation d'une malade examinée par
M. Barjon et lui-même, laquelle porte une épingle à tête de verre dans une
bronche du côté droit au niveau de la huitième côte. Des examens radiosco-
piques successifs ont montré qu'elle s'était déplacée et avait passé du côté
gauche en remontant de trois doigts, puis était retombée au même point.
L'aiguille est toujours à la même place et sans inconvénient depuis deux
mois et demi.
L'auteur demande s'il y a un moyen d'extraction simple et facile, et
lequel ?
M. Jaulin pense qu'au lieu d'attendre l'expulsion des corps étrangers de
l'œsophage par les voies naturelles, il vaut mieux les extraire le plus vite
possible, si l'on peut.
M. Desplat cite un cas où l'on n'a pu enlever un corps étranger (dentier)
à la suite de radioscopies répétées, et où il a été enlevé après une oesopha*
goscopie ; il y a donc ici une question d'espèce.
M. Barjon cite deux observations : chez l'une, il s'agissait d'une jeune
fille ayant avalé une épingle à tête de verre qui est venue se loger dans une
bronche droite, au même niveau que dans le cas de M. Arcelin ; c'est là le
point d'élection. M. Garel essaie vainement l'ablation par la bouche, fait une
trachéotomie, d'où raccourcissement de la distance, et, après quelques essais,
retire l'épingle. Dans l'autre cas, une vieille trachéotomisée avale la partie
interne de sa canule; arrêt au même point d'élection, ablation cinq jours
après par M. Garel ; malgré cela, broncho-pneumonie consécutive et mort.
M. Roques (de Bordeaux), à propos du raccourcissement de la distance
par la trachéotomie, rappelle un cas où cette opération, pratiquée par
les D" Bégouin et Glaoué, a favorisé l'extraction très rapide d'un sifflet
siégeant dans une bronche gauche chez un enfant de trois ans. Le sifflet
avait été aspiré plus d'un mois auparavant, et n'avait encore provoqué
aucun accident grave apparent, il était cependant enrobé d'une légère
couche de muco-pus. Pas d'accidents consécutifs.
M. Laquerrièrb cite le cas d'une embouchure de trompette aspirée par
un enfant et retiré sans trachéotomie par M. Guissez. Les médecins s'occu-
pant de rayons X ont la possibilité d'enlever le plus souvent les corps étran-
gers sans trachéotomie. D'ailleurs, M. Henrard, de Bruxelles, a publié,
comme l'on sait, une série de cas de corps étrangers extraits avec une pince
spéciale sans trachéotomie ('). D'autre part, il ne croit pas que l'cBSopha-
goscopie soit un procédé aussi exceptionnel; pour sa part, il a vu le
D' Cauzard, de Paris, pratiquer maintes fois cet examen. Il préconise la
radiographie des bronches.
M. Spéder (de Bordeaux). — Les radiographies de bronches s'obtiennent
très facilement par des poses très courtes, des rayons mous et de hautes
intensités dans les tubes.
M. Barjon résume la discussion en disant qu'à chaque cas particulier,
suivant le volume, la forme et la distance du corps étranger doit corres-
pondre des manœuvres et des procédés différents.
(*) Voir Archives d'éleclricité médicale» articles Henrard, igoB, p. 637» et 1907^ p. 800,
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CONGRis DE GLBRMOlfT-FBRRAND. 6il
M. Paul BLUM (de Reims). — Application du courant inter-
mittent de basse tension au traitement des soiatiques. (Résumé.)
L*auteur a eu Toccasion d'appliquer avec d'excellents résultats dans des
cas de sciatique douloureuse les courants de Leduc. Il présente un appareil
dont il s'est servi pour appliquer ce traitement.
U se compose essentiellement d'un rouleau de bois sur lequel sont fixés,
à des intervaUes inégaux, des plaques de cuivre de largeur inégale. Ces
plaques viennent frotter par intermittence sur deux lames de cuivre réunies
l'une à un pôle de l'appareil producteur de courant, l'autre à la plaque en
contact avec le malade.
La sensation donnée par le courant est analogue à celle produite par les
courants faradiques mais elle est beaucoup moins désagréable.
U donne des détails sur la technique opératoire et fournit les résultats par
lui observés sur plusieurs malades qui, après un petit nombre de séances,
ont été, suivant la gravité de la lésion soit guéris, soit très améliorés.
11 termine sa communication en insistant sur ce fait que le métronome
peut très bien être igouté au circuit et, qu'en ce cas, on aurait des contrac-
tions énergiques et non douloureuses.
En somme, d'après M. Blum, le courant intermittent de basse tension
possède une action anesthésique très énergique qui se manifeste mieux et
plus vite qu'avec le courant galvanique.
Séance du vendredi 7 août.
Présidence de M. Babjon, président, Garibi. et Imbbiit.
La séance est ouverte à huit heures et demie.
M. LEDUC. — Démonstration de l'existence de centres
régionaux de synergie dans les centres nerveux.
Par l'excitation de certaines régions des centres nerveux chez des sujets
intacts, c'est-à-dire à travers la peau et le crâne, à l'aide des courants inter-
mittents, on produit des contractions de certains groupes musculaires, dont
le groupement est déterminé par le fait qu'ils concourent à une même
fonction. C'est ainsi que l'on peut faire contracter à volonté tous les
fléchisseurs ou tous les extenseurs, ou les fléchisseurs des pattes postérieures
et les extenseurs des pattes antérieures, ou les muscles préposés à
l'évacuation de la vessie, ou de l'intestin, etc.
M. LEDUC. — Études d'électropsycho physiologie à raide des
courants intermittents.
Les courants intermittents en agissant sur les centres nerveux, les
modifient d'une façon persistante, ces modifications se traduisent par des
manifestations fonctionnelles physiologiques et psychiques.
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6i9 ARGHtnïs D'iLBciiikGiTé mÛDiCAhn,
On peut ainsi, chez le chien, produire de l'adtaàie, de l'aftimnalisme
ambulatoire avec cédté psychique, du phototropisme positif ou négatif, le
ralentissement persistant ou Taccélération de la respiration, l'iiitermitteiice
du cœur des états léthargiformes ou cataleptiformes avec insensibilité
générale, etc.
M. LEDUC. — Sloctrocution.
L'électricité est le moyen le plus parfeit de donner la mort instanta-
nément; sans le moindre signe de douleur tous les phénomènes de la vie
peuvent être arrêtés. Pour obtenir ces résultats la position des électrodes et
les caractères des coiirants sont les conditions capitales ; les lignes de flux
doivent être concentrées dans l'axe cérébro spinale, une grande cathode est
{^acée sur le front, l'anode sur le dos dans la région lombaire.
Il faut employer les courants intermittents qui suffisent dans tous les cas
même i>our un bœuf de 800 kilogrammes, il faut de faibles intensités de
5o à 100 m A., enfin le courant doit être maintenu jusqu'à la résolution
musculaire.
M. GROS. — Hyperhydrose localisée d'origine traumatiqne^
guérie par la radiothérapie.
Un ouvrier, qui avait été atteint de brûlure du deuxième degré de tout le
membre supérieur droit, eut, après la guérîson, une hyperhydrose telle de
la main blessée, que la sueur s*écoulait goutte à goutte sur le sol lorsque
le membre était pendant.
La galvanisation, la faradisation au pinceau avec bobine à fil fin et inter-
rupteur rapide furent inefficaces. Les efifiuves d'un résonateur de haute
fréquence produisirent une amélioration sensible, mais la sueur revint après
quelques jours de suspension dxr traitement.
Trois irradiations légères suffiteût à la guérison définitive. Les rayons
employés marquaient 6 au radiochromomètre Benoist. Leur quantité, qui
ne fdt pas mesurée, peut être grossièrement appréciée par la description du
mode opératoire.
L'ampoule Ghabaud-Villard, ayant son anticathode placée pendant
1-2 minutes à 20 centimètres de la paume de la main du sujet, était excitée
par une machine statique de Roycourt à plateau de 55 centimètresr, tournant
à 900 tours à la minute, dans une pièce maintenue aussi sèche que possible,
par un poêle qui y brûlait nuit et jour.
DISCUSSION
M. MiGHAUD a traité l'hyperhydrose plantaire et a obtenu de bons effets; il
demande si la radiothérapie a une aciioii sur les glandes sûdoripares ou sur
les nerfs sécréteurs.
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tiOfHUlàs D« Gl4BilHOCrr*FËRllAND. 6i3
M. Bblot. — Des travaux américains assez nombreux ont été publiés sur
l'hyperhydpose axillaire, plantaire, etc. Lorsqu'on traite un sein néoplaslque,
la sueur disparaît de ce côté. MM. Prahler et Forsell (de Stockholm) ont
donné des chifiCres sur les doses appliquées.
M. BERGomé a d^ui» loogtetnpi Démarque sur lui-mtoe cette action
destructive des glandes de la peau par les rayons X ; chez lui, la radiodermite
chronique des mains est surtout pénible à cause de la sécheresse extrême
qui raccompagne.
M. BARJON. — De la iUtration ea radiotàérapie. (Sera publié
in extenso.)
La radiodermite devant être évitée, Fauteur s'est adressé à des feuilles
d'aluminium allant de i/io de millimètre d'épaisseur jusqu'à i milli-
Hièlgo pour faire la Ûltration de ces rayons, et tandis que la imstilie de
Sabouraud et Noire virait nue en 25 à 3o minutes, elle ne virait qu'en
I heure 20 lorsqu'elle était recouverte d'une feuille d'aluminium de
i/io. Chez l'homme, avec des feuilles d'aluminium de i millimètre, en
allant jusqu'à quatre séances de suite, une par jour, d'une durée de
25 à So minutes^ il n'a jamais vu de réaction sur la peau saine, il s'est arrêté
au choix des lames d'aluminium de 5/ 10 ou de i millimètre. Pour se
mettre k l'abri de toute réaction, l'auteur cite des cas dans lesquels la
filtration lui a permis d'éviter tout accident, et il espère que cette simple
précaution de technique est appelée à rendre de grands services dans les
traitements prolongés.
DISCUSSION
M. Bblot. — L'action de la Altcation est complexe ; si elle absorbe les
rayons les moins pénétrants, elle diminue la quantité des rayons du faisceau
et en modifie la qualité, les mesures par le radiochromomètre de Benoist
sont illusoires, de même les mesures de quantités par la pastille Sabouraud
ne présentent plus la même exactitude que sans filtration.
M. AacBLiN a employé en radiothérapie le ballon de caoutchouc qui lui
sert en radiographie; c*est un filtre reconnu utile expérimentalement.
M. BERGOifié. — Nous savons que les divers réactifs qui servent à mesurer
la quantité des rayons d'un faisceau donné, d'abord, ne sont pas compa-
rables entre eux, d'autre part, ne peuvent être étalonnés pour des variations
importantes de la nature du faisceau incident. C'est donc jusqu'à nouvel
ordre à rassembler des faits d'expériences qu'il nous faut viser. Il cite à ce
sujet la pratique de Kienbôck, qui se met à l'abri de toute radiodermite en
filtrant ses rayons à travers une lame épaisse de cuir tanné de 5 à 8 milli'*
mètres d'épaisseur.
M. Garuel. — Lea^ diÇcuUés de mesure des constantes du faisceau des
rayons X sont (es mêmes que, celles des faisceaux lumineux complexes; il
faudrait, comme pour ces demiersi pe s'adresser qu'à des faisceaux
homogènes.
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St4 AUQHivtt t%*ÈUÊaraMtri MÈDïcjoA^
M. MRJON. — ÉtadiotkéÀpie dans les polyadtaites inflam-
nutoirea.
On neconnAlt ptsiasez les ïiê^ndtets ^vraitiient merveilleux qu'on obtient
par la radiolbéi^pie dans le titatement des polyadénites inflân^matoires.
Ce traitement n'est appliqué qœ de^iii^ peu de temps. Les plumiers essais
ont été publiés en France par If. le Prof. Bèrgonié, en igoS, et les résultats
obtenus ont été contrôlés ensuite par d'autres en France et à l'étranger, il
était très rationnel d'essayer ce traitement en rafoon de l'actton des rajonlX
sur le tissu lymphoîde démontré par Heincke. Cet essai était d'autaat plus
indiqué que nous n'avons actuellement aucun moyen effionce de traiteihent
contre cette affection si fréquente, si tenace, si ennuyeuse (tar les doa*
trices qu'elle laisse, si dangereuse par compUcations viscérales qu'elle peut
entraîner.
J'ai beaucoup étudié ce traitement et je possède actuellemeat plus de
80 observations personnelles. Je suis extrêmement satisfait des résultats.
J'ai pu faire disparaître, cbez des adultes, des masses ganglionnaires qui
dataient de quinze et dix-sept ans, contre lesquelles tous les traitements
avaient écboué. J'ai vu des jeunes filles, complètement défigurées par
d'énormes ganglions qui leur distendaient le cou, reprendre en quelques
mois leur aspect normal avec disparition des masses ganglionnaires* J'ai vu
des fistules qui, à la suite de suppurations, suintaient depuis dix-buit mois
et deux ans, se tarir et se fermer sous l'influence de quelques séances.
J'estime à 7a 0/0 le cbiffï'e des guérisons définitives et complètes; ceux
qui ne sont pas guéris ont toujours bénéficié d'une importante amélioration.
On obtient toujours quelque cbose à condition de donner des doses
suffisantes.
Le nombre des séances est ordinairement proportionnel à l'ancienneté et
à la dureté des ganglions. Je n'ai jamais observé aucun accident sérieux ^
et j'estime qu'en employant des rayons filtrés sur i millimètre d'aluminium
on se met d'une façon complète à l'abri de toute réaction cutanée. En ne
filtrant pas, on s'expose à de légers érythèmes suivis parfois de pigmen-
tations très persistantes.
Je crois que par ce traitement bien appliqué on dispose d'une arme très
active et très précieuse contre les adénites inflammatoires chroniques et
qu'on doit arriver à éviter à coup sur la production de ces horribles cica-
trices si fréquentes et si apparentes qui défigurent bon nombre d'adolescents.
DISCUSSION
M. MiGHAUD. — J'ai vu apparaître de la pigmentation à la suite du trai*
tement des adénites. La prévient-on en filtrant les rayons P
M. Desplats pense que les cas d'adénites fistuleuses non fermées sont
parmi les cas les plus favorables bien que la technique et les résultats soient
différents dans la lymphadénie, il pense cependant avoir des résultats
encourageants.
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CONGRÈS DB GLBRMONT-FÉRRAND. 6f5
M. Bbrgonié croit que les ganglions. badllaires déjà^n période dé ramollis-
sement ne donnent pas de bons résultats lorsqu'ils sont traités par la radio-
thérapie et les indications qu'il a formulées jadis lui paraissent encore
devoir être conservées.
M. GuiLLoz cite un certain nombre de cas dont un de lymphosarcome
avec amélioration notable.
M. Roques a traité un malade dont les ganglions ramollis avaient été
ponctionnés sur sa demande par le chirurgien ; l'effet a été excellent.
M. Leduc pense que même s'il y a inflammation de la peau et ramollis-
sement, le traitement radiothérapique doit être appliqué; il cite à l'appui
de cette discussion le cas d'une adénite gonococcique inflammatoire dont
les douleurs et la tuméfaction ont disparu dès la première application des
rayons X. Il signale, de plus, un cas de guérison chez une malade atteinte de
la maladie de Stokes-Adams, dont le pouls faisait 36 pulsations à la minute,
dont la fin prochaine était pronostiquée, chez laquelle un examen clinique
et radioscopique montrait une adénite du cou plongeant dans le thorax et
qui, après trois séances, vit son pouls remonter à 80 pulsations, n'eut plus
d'accès syncopaux et vit ses ganglions décroître très vite.
M. BBR6ON16. — La plupart de nous n'ont entendu parler que d'adénites
bacillaires lorsqu'ils ont formulé la contre-indication du traitement radio-
thérapique dans les adénites à la période de ramollissement.
M. Barjon a essayé récemment le traitement des adénites suppurées
après avoir fait la ponction capillaire de cette adénite et il pense qu'on
pourra, par cette technique, avoir de meilleurs résultats sans cicatrice
qu'avec le traitement chirurgical. Il répond à M. Michaud que par la
filtration il n'a eu aucune pigmentation.
M. LABEAU. — De la radiothérapie dans quelques alfeotions
de la moelle.
Après avoir rappelé les résultats que nous avons obtenus à la suite de
séances de radiothérapie chez des syringomyéliques, nous étudions les
améliorations apportées par les rayons X chez des sujets atteints de para^
plégie spasmodique, d'hématomyéiie, d'hydromyélie.
Un résumé des observations de ces différents malades et le manuel opéra-^
toire employé complètent cette communication.
Enfin, chez un tabétique atteint depuis longtemps d'incontinence noc-
turne d'urine et de polyurie, à la suite d'un petit nombre de séances de
radiothérapie, on a vu disparaître son incontinence et diminuer la polyurie.
MM. GUILLOZ et ETIENNE. - Résultats du traitement radio^
thérapique dans la ssrringomyélie.
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6l6 ARCHIVES D^^LBCTaiCUTâ uàoiCAXA.
M. DELHERM. — Radiotlièrapie «ans les alléolioiis rnédui*
laires.
La radiothérapie nous semble appelée à donner souvent de bons résultats
dans les maladies de Taxe cérébro-spinal.
Nous ne pouvons pas encore fixer les limites de son action, mais nous pou*
vons dire que, dans bien des cas, nous avons obtenu des résultats excellents.
Avec M. Babinski, nous avons soigné des myélites, des paraplégies suite de
compression, de mal de Pott, de traumatisme, etc., nous avons eu des
guérisons complètes, des améliorations énormes, et aussi dans certains cas
des échecs.
Ce que nous pouvons conclure des cas observés» c'est que, en présence
d'une des affections ci-dessus, on peut toujours tenter av«c diance d'amé-
lioration parfob petite, parfois considérable, la radiothérapie.
nous avons, il y a déjà longtemps, en igoS, publié un cas qui est le pre-
mier, de syringomyélie,. traité et considérablement amélioré par la radiothé-
rapie. Un certain nombre d'observations favorables ont été publiées depuis.
DISCUSSION
M. Bblot.-- Ya-t-il par la radiothérapie une action vraiment elBcMe
dans la sclérose en plaquesi^ Pour sa part, il n'en a pas cdDservée. L'action a
été absolument négative dans un cas qu'il a eu à suivre pendant longtemps.
M. Dbsplats rapporte trois cas de syringomyélie dana lesquels les mèmei
résultats négatifs ont été observés.
M. BBaoQNit. ^ Dans certaines maladies dans lesquelles la névroglie pro-
lifère et tend à étoufiferou à phagocyter les cellules nerveuses nobles, peut-
être pourra-t-on arrêter cette prolifération cellulaire nuisible conformément
à une loi que M. Tribondeau et lui-même ont établi et qu'ils essaient de
confirmer chaque jour.
M. GuiLLOz. — Si la sclérose en plaques n'est pas améliorée par la radio-
thérapie, elle ressemble en cela à pas mal de médications qui n'ont pas
beaucoup plus d'efifet.
M. Barjon. — U y a beaucoup de réserves à faire sur ces régressions ou
améliorations entrevues ; pour sa part, il a traité et traite encore une sclérose
en plaques par la radiothérapie avec résultats entièrement négatifs, l'amé-
lioration, si amélioration il y a, n'est que subjective ou même suggérée.
M. Mallt pense que dans la syringomyélie et le tabès on peut avoir une
amélioration par des traitements autres que la radiothérapie, traitements
appliqués depuis longtemps.
M. Laqubrrièrb. — D'après les observations de M. Delherm et surtout
celle de la malade suivie par le Prof. Raymond, il n'y a pas de doute que
des améliorations se sont produites par le traitement radiothérapique.
M. NOGIER. — Nouveaux résultats éloignés de la radio^
thérapie.
L'auteur apporte six observations de radiothérapie post^opératoire» une
relative à un cas de lupus de la main et cinq autres relatives à des néopUsaMi
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ÇONGRàs DE CLBRMONT-PERRAND. 617
du sein. Les trois premières malades avaient déjà fait l*objet d'uiie comnlu-
nication au Congrès de Lyon, en 1906.
Voici brièvement les résultats actuels :
Observation I. — Lupus de Tindex gauche. Opération, récidive. Radio-
thérapie. Guérison qui se maintient depuis trois ans et demi.
Obs. II. — Néoplasme du sein gauche. Opération, récidive. Radiothé-
rapie. Guérison pendant plus de trois ans.
Actuellement métastases nombreuses : sarcome du fémur gauche, de
r humérus droit, etc.
Obs. III. — Néoplasme du sein gauche. Opération, début de récidive.
Radiothérapie. Guérison qui se maintient depuis trois ans et neuf mois.
Obs. IV . — Néoplasme du sein droit. Opération. Radiothérapie post-opéra-
toire immédiate. Guérison depuis dix-huit mois.
Obs. V. — Néoplasme du sein gauche. Opération. Radiothérapie post-
opératoire immédiate. Guérison depuis dix-sept mois.
Obs. VI. — Néoplasme du sein droit. Opération, début de récidive.
Radiothérapie. Guérison depuis vingt mois.
MM. IMBERT et TEDENAT. — Fracture du col du fémur sans
signes cliniques reconnue par la radiographie. (Résumé.)
Il s*agit d*un ouvrier de soixante ans environ, victime d*un accident du
travail, qui affirmait ne pouvoir reprendre, plusieurs mois après Taccident,
ses occupations antérieures de docker.
L*expIoration clinique la plus attentive et la plus minutieuse ne permit
de découvrir aucun signe caractéristique de lésion osseuse, aucun indice
certain d'incapacité de travail. La radiographie révéla Texistence d'une
fracture du col du fémur, et les circonstances de l'accident expliquent
pourquoi cette fracture ne s'accompagnait d'aucun des signes classiques
d'une telle lésion. L'ouvrier avait été serré entre deux bateaux et la fracture
du col s'était accompagnée d'engrainement des fragments, si bien qu'il
n'existait ni crépitation, ni raccourcissement, ni rotation du membre.
Sans la radiographie le blessé eut été presque infailliblement privé
de toute indemnité à laquelle il avait cependant droit d'après la loi du
9 avril 1898.
L'un de nous (D' Tedenat) avait déjà observé un cas analogue de fracture
du col du fémur, qui ne put être reconnue que sur le cliché radiographique.
DISCUSSION
MM. GuiLLOz, BoucHAGOURT et Mâllt apportent des observations ana-
logues et la discussion reprend sur les rapports entre médecins radiographes
et chirurgiens.
M. Imbert. — Il faudrait que les médecins électriciens, ceux qui s'occu-
pent de radiographie et de physiothérapie, aillent plus souvent dans les
milieux médicaux pour y faire connaître leurs travaux et les progrès de
la technique.
kncu. o'blbctb. mbd ~ 1908. 46
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6l8 ARCHIVES D^ÉLECTRICITÉ M^DICALfi.
M. Gariel. — Tous les médecins ne sont pas au courant des progrès
de rélectricité médicale et de la physiotliérapie en général, quelques-uns
parmi eux veulent -ils même les connaître? LHgnorance de la plupart des
médecins au point de vue électricité est la cause quelquefois de malentendus.
M. Arcelin. — Les médecins électriciens doivent agir individuellement
et Ton doit prévenir toujours le médecin traitant quand leur malade se
présente pour une radiographie.
M. Imbert. — Il est certain que nous devons avoir un tact infini vis-à-vis
de no» confrères, mais d'une section à une autre ne pourrait-on dire plus
nettement ces malentendus et ce déni de justice dont nous souffrons
quelquefois.
M. MicHAUD. — Quelques-uns de nous ont remarqué que les radiogra-
phies de fractures se faisaient de plus en plus rares; cela lient à ce que
certains chefs de service, au lieu de préconiser ce moyen si simple d*éclairer
leur diagnostic et de le préciser, tournent en ridicule les résultats de la
radiographie, d'où un effet déplorable sur la jeune génération d'étudiants.
M. Jaulin. — On devrait publier dans les journaux médicaux plus d'ar-
ticles concernant la radiographie et l'électricité médicale de façon à en
apprendre au moins les principes aux lecteurs de ces journaux.
M. Laquerrière. — Peut-être M. Imbert pourrait-il rédiger un article
dans ce sens.
M. MARQUES. — Encore un nouveau cas de luxation de la
symphyse pubienne décelée uniquement par la radiographie.
Cette observation démontre, une fois de plus, que seule la radiographie
permet de faire le diagnostic de luxation de la symphyse pubienne.
Ce fait explique que cette lésion ait été jusqu'ici considérée comme une
rareté.
DISCUSSION
M. Roques. — La liste des erreurs de diagnostic redressées par la radio-
graphie est bien longue, la discussion précédente l'a montré. Je citerai
cependant encore les très nombreuses arthrites de la hanche qui sont
diagnostiquées névralgies sciatiques et pour lesquelles la radiographie
démontre des lésions osseuses et articulaires importantes.
M. Mallt. — Les lésions du poignet si bien étudiées par M. Destot ne
sont bien connues que depuis la radiographie.
M. Speder cite le cas d'une fracture de l'humérus au col chirurgical
méconnue à tel point, cliniquement, qu'on avait pensé que la radiographie
faite sur ce malade provenait d'une autre par confusion.
M. Bblot. — Les chirurgiens sont parfois excusables car souvent ils n'ont
en mains que de mauvaises radiographies, leur éducation radiographique
est évidemment à faire, mais il faudrait rejeter tout cliché insuffisant.
M. Arcelin préconise l'action individuelle pour que l'éducation radio-
graphique du chirurgien fasse des progrès. Pour sa part, il donne lui-même
de vive voix au chirurgien qui doit en profiter, l'interprétation de ses
clichés.
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CONGRÈS DE CLSKAlONT-FËRBAflt). 6lQ
M. GuiLLoz inscrit ou donne par écril l'interprétation des clichés et
estime que dans tout accident du travail d'origine trauma tique la radio-
graphie s'impose.
M. Laquerrièbe. — n y a des radiographies insufiOsantes à cause des
conditions qu'il n'est pas possible au médecin radiographe de changer ainsi,
par exemple, la recherche de calculs du rein de petit volume peut être
impossible chez un obèse très épais.
M. IiiBERT. — Quelques chirurgiens resteront, je crois, rebelles à toute
éducation radiographique ; nous l'avons vu par un récent article dans lequel
le parti-pris est évident et où Ton peut signaler l'absence de toute docu-
mentation sérieuse provenant de source autorisée. Nous n'en sommes pas
moins d'avis tous ici que dans les accidents du travail comportant un trau-
matisme, il est nécessaire pour ne pas s'exposer aux erreurs de diagnostic
dont on vient de citer tant d'exemples, de procéder toigours et quand
même à la radiographie.
M. BELOT. — Lupus vulgaire et radiothérapie.
Le lupus vulgaire est une aflection polymorphe d'où la nécessité d'em-
ployer des traitements quelquefois fort difTérents suivant les cas. 11 élimine
tout d'abord le lupus érythémateux qui n'est pas du ressort de la radiothé-
rapie. Pour le lupus non excedens, il n'a rien obtenu non plus par la radio-
thérapie, et, d'après lui, le meilleur traitement c'est l'ablation suivie de
radiothérapie. Pour le lupus ulcéré, même 1res étendu, on obtient de très
bons résultats par la radiothérapie, une très bonne cicatrisation, mais
rarement une guérison complète, à cause des tuberculomes profonds qu'une
cautérisation par le thermo ou le galvanocautère doit atteindre. Four le
lupus- des extrémités: nez, lèvres, etc., l'auteur emploie l'escharification
suivie de la radiothérapie ; l'hémorragie est arrêtée par l'application des
rayons X, la réfection des tissus marche rapidement et la partie redevient
très présentable. On a accusé les rayons X de transformer en épilhélioma
les lupus traités ; mais s'il y a des cas indiscutables de transformation en
épithélioma, on peut dire que le fait arrive avec toutes les méthodes et
l'auteur cite le cas d'un lupus transformé en épithélioma, mais sur un
point autre que celui qui avait été traité.
DISCUSSION
M. GuiLLoz a observé un cas de lupus érythémateux qui a guéri par la
radiothérapie, il voudrait voir rédiger un rapport pour le prochain congrès
dans lequel on comparerait les deux moyens physiques du traitement du
lupus.
M. DE Rbatuig-Hàrt a appliqué le courant de haute fréquence avec
curetage sous chloroforaie et il a vu des guérisons se produire en \me seule
séance.
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6aO ARCHIVES d'ÂLECTRICITÉ fifÉDIGALB.
Séance du' vendredi 7 août, 2 heures de t après-midi.
Présidence de M. Baiuon, président.
La section se transporte à l'Exposition d'électricité médicale organisée par
les soins de M. le D' Mally et fait une visite détaillée avec présentation des
instruments par les auteurs, et fonctionnement de ces instruments. Grâce
à M. Mally, la salle de l'Exposition est alimentée par du courant continu et
par du courant alternatif si bien que tous les appareils quels qu'ils soient
peuvent être mis en fonction; on retire ainsi de cette exposition tout le
bénéfice instructif possible. En effet, les appareils sont présentés par les
auteurs, les constructeurs donnent ensuite toutes les explications techniques,
le fonctionnement de l'appareil se fait dans les conditions ordinaires de son
emploi, enfin chacun peut expérimenter à sa guise l'appareil présenté,
(Voir pour la description des appareils exposés la c Revue de l'Exposition », par
M.Urr Mally.)
Après cette visite, la section d'électricité médicale reprend le cours de ses
travaux.
M. MARQUES. — Influence de Pion zinc sur la pousse des
poils dans un cas de pelade.
J'ai essayé sur une plaque peladique datant de trois ans, totalement
dépourvue de poils, l'introduction électrolytique de l'ion zinc, au moyen
d'une solution de chlorure de zinc à i o/o.
Douze jours après l'application, une multitude de petits poils commen-
cèrent à se montrer sur cette plaque.
MM. MARQUES et CHAV AS. — Résultats obtenus par le trai-
tement électrique dans la névralgie faciale. (Résumé.)
Nous avons réuni 5o observations de névralgie faciale grave traitée par
l'électricité.
Ce sont les courants continus seuls ou avec introduction d'ions qui ont
donné les meilleurs résultats ; nous avons trouvé en effet :
2 échecs;
2/| améliorations très nettes;
a 4 guérisons;
La principale condition du succès est d'employer le courant galvanique
avec une intensité élevée^ pendant un temps suffisamment long.
DISCUSSION
M. Leduc. — Il ne peut y avoir courant sans transport des ions; l'ion
salicylique donne des résultats immédiats dans le traitement de la névralgie
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CONGRÈS DE GLEKMONT-PBHRAND. 62 I
faciale comme l'auteur en apporte un exemple probant, mais est-ce sur les
filets nerveux qu'agit l'ion salicylique et n'est-ce pas sur la circulation
locale?
MM. ARGENSON et BORDËT. — Sur quelques modifications de
l'excrétion urinaire constatées après la galvanisation localisée.
Les auteurs, après avoir signalé (<) les faits cliniques et expérimentaux
qu'ils avaient observés en soumettant des malades à la galvanisation à
l'hyposulfite de soude, ont recherché quelles pouvaient être, dans les
conditions de l'expérience, la quantité de soufre mise en liberté par l'élec-
trolyse et la valeur du rapport de cette quantité à celle de l'excédent de
soufre excrété. Ils ont soumis deux sujets sains à la galvanisation loca-
lisée : deux plaques de 100 centimètres carrés de chaque côté de l'articulation,
bien imbibées d'eau normale. Intensité du courant: ao mA. ; durée de la
séance : ao minutes. Les analyses d'urines pratiquées avant et aprâ les
séances ont montré aux auteurs l'augmentation de l'urée et du soufre total
sous l'influence de la galvanisation localisée. Dans un cas, le soufre total des
vingtKiuatre heures a augmenté de 1/6 de la valeur initiale.
DISCUSSION
M. GuiLLOZ. — Les résultats annoncés par M. Bordet sont en contradiction
avec ceux que j'ai montrés au si^et de l'action du courant continu sur un
obèse soumis à un régime alimentaire et dynamique constant, il n'y a eu
chez ce malade aucune variation dans l'élimination azotée (dosage d'acide
urique et d'azote totale) malgré les variations de poids observées.
M. BOUCHACOURT. — Action atrophiante des rayons X sur
la glande mammaire en dehors de la lactation.
C'est l'observation d'un cas dans lequel à la suite de trois expositions à
huit jours d'intervalle, avec une intensité de courant de Leduc de a à
3/10 de m A., une étincelle équivalente de 18 centimètres et une distance
de âo centimètres de la région traitée, l'on a vu régresser le volume des seins
hypertrophiés. Cette hypertrophie était glandulaire et non graisseuse.
DISCUSSION
M. Lbduc. — A l'appui de ce que vient de dire M. Bouchacourt, il rappelle
que l'atrophie du sein dans les expositions tenait aux néoplasies limitées
à cet organe; est-ce la règle?
M. Bbrgonié. — L'observation de M. Bouchacourt n'arrive pas à me
convaincre; en e£fet, la dose de rayons X, autant qu'on en puisse juger,
parait extrêmement faible, l'atrophie s'est produite bien rapidement après
(*) Archives (Fèleetricitè médicale, n' du 10 juin 1908.
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02 3 ARCHIVES D'ÉLBGTRICITé mAdICALB.
rapplication de cette dose; enfin, au point de vue théorique, la glande
mammaire au repos doit être très peu sensible aux rayons X d'après la loi
que lui-même et M. Tribondeau ont établie.
M. BoucHACOURT. — La personne traitée était la femme d'un confrère et
s'il y a eu illusion sur le résultat, cette illusion était partagée par ce confrère
et surtout par la malade.
M. GUILLOZ. — Traitement des angiomes par l'ôlectrolirse et
la compression.
L'auteur utilise la méthode bipolaire préconisée par le Prof. Bergonié,
mais lorsque les angiomes peuvent être plus ou moins réductibles par
pression et, en particulier, lorsqu'ils le sont presque complètement, Fauteur
efifectue l'électrolyse en comprimant la tumeur pendant cette opération et
aussi consécutivement pendant a4 à 48 heures.
On évite ainsi, surtout dans les angiomes caverneux, la lenteur de
résorption des caillots qui sont inutilement formés dans les poches dont il
faut seulement obtenir l'adhérence des parob. La manière de faire doit
évidemment un peu varier suivant les cas et, si la peau est intéressée, il
convient, afin d'éviter le sphacèle, de surveiller la compression qui doit être
parfaite. M. Guilloz emploie ce procédé même dans des cas où il semble en
apparence difficile à appliquer, par exemple pour des angiomes de la pau-
pière supérieure. Celle-ci est attirée vers le rebord orbitaire pour y être
comprimé et l'œil ouvert est garanti par un pansement humide
DISCUSSION
M. Leduc. — Pourquoi ne pas se servir, dans l'électrolyse des angiomes,
d'aiguilles de zinc de façon à introduire l'ion zinc qui a une action coagu-
lante des plus énergiques? L'ion fer, au contraire, n'a aucune action
coagulante et l'auteur en rapporte des exemples imagés.
M. Bergonié pense que l'action de la compression à la technique si
parfaite déjà de l'électrolyse des angiomes est des plus intéressantes,
si M. Guilloz veut bien clairement indiquer les détails de cette technique, il
se propose d'utiliser la compression dans l'électrolyse des angiomes épais et
turgescents. Certainement, l'emploi de l'ion zinc préconisé par M. Leduc
serait intéressant et lui-même n'a pas manqué de l'essayer; mais il faut
songer qu'aujourd'hui les aiguilles les meilleures sont en platine iridié,
qu'elles ont 3/io de millimètre et qu'il est fort difficile d'obtenir des
aiguilles de zinc ayant assez de rigidité et pas plus grosses. D'autre part, il
faudrait, avec ces aiguilles de zinc, se servir du pôle positif seul, c'est-à-dire
employer la méthode monopolaire qui a été rejetée, comme l'on sait, depuis
longtemps à cause des douleurs qu'elle provoque, de sa moindre efficacité
à égale intensité de courant et de sa technique beaucoup moins parfaite.
M. Barjon n'a jamais vu que des angiomes traités par des gens incompé-
tents utilisant l'électrolyse; ce sont ordinairement des oculistes qui font de
l'électrolyse comme nous ferions nous-mêmes l'extraction d'une cataracte.
11 est très frappé des résultats que l'on signale et, en particulier, de la
modincation de technique que vient de faire connaître M. Guilloz.
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CONGRÈS DB GLRRMONT-FERRAND. 6a3
M. BËCLËRE. — Substitution d'un diélectrique gazeux aux
divers diélectriques liquides dans les interrupteurs à mercure.
(Sera publié in extenso,)
Tous ceux qui ont utilisé les interrupteurs à mercure savent à quel
nettoyage fréquent il faut se livrer pour que l'appareil continue à marcher
convenablement; en substituant un diélectrique gazeux ou plus simple-
ment le gaz d'éclairage, la rupture se fait plus nettement, aucun nettoyage
ou de très rares nettoyages sont nécessaires et Ton obtient un rendement
bien supérieur de l'appareil. Cet appareil construit par la maison Drault
est exporté à de très nombreux exemplaires en Angleterre.
DISCUSSION
M. Argblin est très satisfait de l'interrupteur Béclère-Drault qu'il utilise,
bien qu'à de très hautes intensités le fonctionnement de l'appareil soit
moins bon* Au gaz d'éclairage, M. Arcelin a substitué l'hydrogène pur qui
lui donne de bien meilleurs résultats.
M. Jaulin apporte aussi son expérience sur le fonctionnement des inter-
rupteurs à diélectrique gazeux, il possède un interrupteur Ducretet fonc-
tionnant avec le gaz d'éclairage comme diélectrique qui lui donne la plus
entière satisfaction.
M. BfcRGONiÉ. — L'interrupteur Béclère-Drault dont je me sers depuis un
an me donne toute satisfaction.
MM. CLUZET et BASSAL. ^ Action des rayons X sur l'évolu-
tion de la mamelle pendant la gestation.
C'est sur des lapines que les auteurs ont fait leurs expériences. Ils arrivent
à confirmer la loi que les rayons X ont une action d'autant plus grande que
la reproduction kariokinétique des cellules est plus intense. Voici leurs
conclusions :
L'évolution de la mamelle peut être entravée à tous les stades par l'appli-
cation des rayons X, mais celle-ci produit des efifets qui varient suivant le
mode d'irradiation et suivant l'état de la glande.
En ce qui concerne le mode d'irradiation, le maximum d'efifet est produit,
sans dermite apparente, par une seule exposition de 3o minutes à des
rayons de pénétration moyenne (n* 7 ou 8 du radiochromomètre).
Sur une mamelle de lapine vierge, l'irradiation provoque des modifica-
tions peu apparentes (hypertrophie des noyaux dans l'épithélium des
canaux), maïs cependant très importantes puisque, si l'animal vient à
être fécondé, la glande ne se développe pas.
Si la mamelle de primipare est irradiée pendant la première moitié de la
gestation, on obtient, non seulement un arrêt complet dans le développe-
ment du parenchyme sécréteur, mais encore une régression des acini déjà
formés, si bien qu'il ne reste que les canaux collecteurs ; on provoque donc
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62 i ARCHIVES D*éLUGTRIGITé MÉDICALE.
une atrophie complète de la glande. Lorsqu*on irradie pendant la seconde
moitié de la grossesse, les modifications sont moins importantes ; les lobules
sont plus petits que dans la glande normale, plus distincts et séparés par
une plus grande quantité de tissu conjonctif, dans les lobules eux-mêmes,
la trame conjonctive propre est plus abondante, les culs-de-sac plus petits et
plus écartés les uns des autres.
Chez les multipares, les effets de la rôntgenisation sont presque toujours
moins marqués que chez les primipares, sans doute parce que la régression
de la mamelle n'est pas complète, en général, au moment de la nouvelle
fécondation.
M. YILLARD. — Substitution de la méthode ôleotromôtrique
aux autres méthodes de mesures (scléromètre et quantito-
mètre) en radiologie. (Sera publié in extenso.)
M. DE KEATING-HART. — Emploi des courants de haute fré-
quence dans le traitement du lupus.
L*année dernière au Congrès de Reims, et auparavant dans diverses com-
munications au comité médical des Bouches - du - Rhône, j'ai signalé les
résultats thérapeutiques dus dans la cure des tuberculoses locales à Isl fulgu-
ration, c'est-à-dire à la combinaison d'une action chirurgicale (du curetage,
en Toccurence) et de la puissante étincelle de haute fréquence sous anes-
thésie. Je soumets ici à mes collègues quelques photographies de cas traités
par ma méthode : un lupus du nez, un autre de la région périauriculaire
datant de vingt- trois ans, un troisième très vaste de la fesse, des gommes
tuberculeuses de la peau, enfin une lésion tuberculeuse intéressant la peau
et la surface antéro-supérîeure du tibia, et tous soumis antérieurement et
sans succès à divers traitements médicaux, chirurgicaux et radiothéra-
piques. Or, comme vous pouvez le voir, ils présentent tous en ce moment
et depuis des temps variant de quelques mois à un an et demi, toutes les
apparences de la guérison.
MM. ZIMMERN et LOUSTE. — Un procédé mixte (scarifi-
cation et haute fréquence) dans le traitement du lupus.
M. BROCA.— Fonctionnement irrégulier du tube de Crookes.
M. GARRAUD-CHOTARD. — Deux cas de furonculose loca-
Jisôe traité» P" l^» ~y^" ^
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CONGRÈS DE CLEUMONT-FBRRAND. 625
M. GUILLOZ. — Appareil pour la reconstitution de la forme
d'un corps par l'examen, son image double donnée sur la
môme plaque par le tube radiostérôoscopiqae.
Séance du samedi malin, 9 heures.
Réunion de la section d'Éleclricité Médicale avec la section de Physique.
Présidence de M. Barjon, président.
MM. BERGONIË etlUHPAlN. — Sur les mesures des courants
de haute fréquence en électricité médicale. (Sera publié in
extenso.)
DISCUSSION
M. Bbrgonié. — Gomme conclusions de ce double rapport, on peut dire
que l'instrument le plus pratique pour les mesures des courants de haute
fréquence dans les applications médicales est le milliampèremètre thermique.
Les milliampèremètres thermiques dont on se servira devront être choisis
do telle manière que leur graduation puisse correspondre aux intensités
probables et possibles dans les diverses applications médicales; ainsi, par
exemple, dans Tapplication du «wave current de J. Morton », en plus de la
distance explosible variable dont la mesure peut être faite, comme l'indique
M. Turpain, il y aura lieu d'établir un milliampèremètre, aussi sensible que
possible, gradué par exemple de o à loo pour toute l'échelle, qui rendra de
réels services dans cette application si intéressante des courants de haute
fréquence. Pour l'emploi de la cage, les intensités que pourra mesurer le
thermique devront être cinq à six fois plus grandes; enfin, dans TappUcation
du lit condensateur ou de la chaise-longue, les intensités pourront s'élever
jusqu'à i ooo ou i 5oo m A.. Il est important de donner à cette méthode
d'application du courant une efficacité plus grande encore en augmentant si
possible l'énergie mise en jeu dans cette application. Comme l'on y arrivera
facilement, il faut songer à l'introduction du courant dans le corps du
patient par le procédé actuel, les mains serrant un gros tube métallique
relié à l'un des pôles de l'appareil, il semble qu'on ne puisse pas dépasser
800 à I 000 m A., sans provoquer des sensations désagréables, il y aurait lieu
de trouver un autre mode d'introduction du courant.
M. Gaiffe. « Les thermiques pour intensités dépassant a5o m A., sont
aufourd'hui courants, mais la difficulté de construire un bon appareil
devient très grande lorsqu'on lui demande une déviation de toute l'échelle
pour 5o m A. Quant à augmenter l'intensité efficace dans l'application de la
chaise-longue, ceci ne présentera aucune difficulté et dans le meuble intensif
que nous avons éprouvé, l'intensité limite pourra atteindre 1 5oo m A., et
même les dépasser.
M. BoRDET. — Au sujet de l'introduction du courant dans le corps avec la
chaise longue, je me sers, depuis un certain temps, d'une large lame d'étain
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626 ARCHIVES D'ÉLECTHICITé MEDICALE.
non recouverte que je place sur la paroi antérieure du thorax et de rabdomen
et cette technique me donne les meilleurs résultats.
M. Bergomé. — Le rapport de M. Turpain préconise remploi des onde-
mètres et en particulier Tondemètre à capacité variable de M. Tissot. Gomme
le dit M. Turpain, l'excellent rapport de Tan dernier de M. Gaiffe, sur le
même sujet, nous a déjà fait connaître les ondemètres et leur emploi; si cet
emploi ne se généralise pas en électricité médicale, peut-être faut-il en
accuser le peu de variation de la longueur d*onde, lorsqu'un appareil de haute
fréquence pour l'emploi médical est réglé. D'autre part on trouve quelquefois,
avec le thermique des ondemètres, des longueurs d'ondes plus ou moins
voisines et leur notation rend la mesure plus compliquée sans quon
aperçoive l'utilité de cette mesure.
M. Gaiffb. — On pourrait, en eCTet, avec chaque instrument sortant de
chez le constructeur, indiquer au médecin quel est ou quelles sont les lon-
gueurs d'ondes que l'Instrument fournit dans telle ou telle condition.
M. Bergomé. — Quant à la mesure de l'amortissement qui fait la dernière
partie de l'intéressant rapport de M. Turpain, elle pourrait se réaliser par la
construction d'un décrémèlre dont l'utilisation devra d'abord être étudiée
dans la pratique médicale avant d'être généralisée.
M. GAitFE. — J'ai déjà eu avec M. Turpain un entretien à ce sujet et
l'appareil est à l'étude dans nos ateliers.
M. Bergonié. — En terminant l'exposé de ces rapports et tout en
regrettant l'absence de M. Turpain et surtout la cause indépendante de sa
volonté qui le retient loin du Congrès, je demande à la section d'Électricité
médicale de lui voter des remerciements pour avoir bien voulu distraire un
temps assez long de ses travaux et nous le consacrer. (Par acclamations, la
section vote des remerciements à M. Turpain.)
Il est ensuite procédé aux élections. La section a à élire : un Président pour
le Congrès de 1909 qui se tiendra à Lille à la même époque, un délégué de
la section, un membre de la commission des subventions, ces tix>is membre'
faisant partie du Conseil de l'Association dont fait d^à partie M. Bergonié
comme délégué de l'Association.
Pendant que le scrutin est ouvert, M. Mallt demande à faire une motion
sur l'utilité qu'il y aurait à avoir, dans la section d'électricité médicale, un
appareil à projections lequel servirait à illustrer un certain nombre de
communications qui perdent, sans cet utile adjuvant, une partie de leur
intérêt.
M. Leduc appuie la proposition de M. Mally et cite à ce propos ce qui
s'est passé à Exeter, au Congrès de la British Association, congrès daiis
lequel la section d'Électricité médicale, créée sous la vive impulsion de
notre confrère, le D' Lewis Jones, avait à sa disposition un appareil à
projections et tout le personnel nécessaire pour le mettre en marche.
M. Bergonié. — Puisque la maison Radiguet et Massiot n'est que la suite
de la maison Molteni,dont le nom est synonyme de «projections parfaites»,
ne pourrait-on demander à l'un des chefs de cette maison d'apporter Tan
prochain, en plus des appareils d'électricité médicale à exposer, un appareil
à projections complet utilisable dans la salle des séances même de la section?
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CONGRÈS DE GLERMONT-FERRAND. 627
Il n'y aurait qu'à demander au Conseil pour obtenir une subvention de
faible importance pour couvrir les frais.
La section vote, à la suite de cette discussion, le vœu suivant de
M. Mally : ^
c La i3' section émet le vœu qu'à l'avenir un appareil à projections soit
installé à demeure dans la salle des séances pendant la durée du Congrès. *
Résultats du scrutin. Sont élus pour l'année 1909 :
Président de la 13* section ; M. le D' Zimmern, professeur agrégé de
physique médicale à la Faculté de médecine de Paris.
Délégué à la 13* section: M. le Prof. Ledoc, de la Faculté de médecine
de Nantes.
Membre de la Commission des subventions: M. le D' Broca, professeur
agrégé à la Faculté de Paris.
Secrétaire local de la section à Lille pour le Congrès de 1909 : M. le D' Des-
PLATS.
Secrétaire des séances pendant la durée du Congrès : M. le D' Roques.
Après la proclamation du résultat du scrutin par le Président, celui-ci
remercie les membres de la section de l'assuidité qu'ils ont montré
aux séances, de l'intérêt et du très grand nombre des travaux qui ont été
apportés et déclare clos les travaux de la section d'Électricité médicale du
Congrès de Clermont-Ferrand,de l'Association Française pour l'Avancement
des Sciences.
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EXPOSITION D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
DU CONGRÈS DE CLERMONT-FERRAND
REVUE DES PRINCIPAUX APPAREILS EXPOSÉS
Par le D' BfAIiliY,
Professeur de physique médicale à l'École de médecine de Clcrmont.
Chargé par mon excellent collègue le D' Barjon, président de la i3* sec-
tion, d'organiser l'exposition d'Electricité médicale, il est de mon devoir
d'indiquer en peu de mots, pour mes successeurs, quelques détails de
technique.
INous avons invité le plus grand nombre possible de constructeurs à
prendre part à l'exposition, leur assurant le concours de commerçants ou
de correspondants de la ville même qui pouvaient se charger de recevoir les
objets et de les exposer à leur place en cas où eux-mêmes ne pourraient se
déranger.
Nous avons obtenu du Comité local une salle vaste, le réfectoire du Lycée,
disposée à proximité immédiate de la salle de la Section ; les circonstances
nous ayant amené à assurer en même temps le service des projections, nous
ferons remarquer, en passant, que ce service très important devrait être
organisé par l'Association elle-même. 11 n'y a aucun inconvénient à charger
le section de Physique de ce service, mais le matériel devrait appartenir
soit en propriété, soit en location, à l'Association. Nous avions à notre dispo-
sition les appareils des Facultés; les circonstances ont voulu que ces
appareils fussent transportés au loin et plusieurs fois dans des salles de
conférence situées en dehors du Lycée. Ils sont revenus momentanément
hors d'usage et, de ce fait, nous n'avons pu donner satisfaction, pendant la
journée de vendredi, à de nombreux congressistes qui n'ont pu, à notre
grand regret, disposer de ce procédé de démonstration indispensable.
A Clermont, nous avons trouvé auprès des diverses personnalités le
concours le plus dévoué ; l'administration du Lycée nous a facilité notre
tâche dans toute la mesure de ses moyens; le directeur de la Compagnie du
gaz, M. Audrieux, et M. l'Ingénieur du service électrique, M. Creuzet, ont
mis gracieusement à notre disposition le réseau de force motrice et d'éclai-
rage et exécuté le branchement destiné à nous alimenter pendant la durée
du Congrès. 11 convient de leur en témoigner ici nos remerciements et nos
félicitations.
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EXPOSITION D'ÉLECTRIGITé MéoiGALE. 6a p
M. Maissiat, électricien à Glermont, a installé très correctement le
groupe transformateur à courant continu ainsi que la canalisation inté-
rieurCf le fonctionnement de cette distribution ainsi que Téclairage élec-
trique de la salle ont été parfaits.
La maison Oaiflé exposait :
Le meuble pour radiographie intensive fonctionnant directement, sur
courant alternatif. Ce meuble permet de réaliser toutes les applications du
courant de haute fréquence et de la radiologie. Des radiographies faites avec
ce dispositif, par M. le Prof. Bergonié et Speder, étaient exposées et visibles
dans le radiophoioscope (négaioscopej de Belot. Tous ces clichés, thorax,
crânes, avaient été obtenus dans des temps variant entre i et lo secondes.
Une installation complète de radiologie avec la bobine i^ochefort-Gaiffe et
Vinterruptear autonome mte/i«£/*fonctionnant sur courant continu à iio volts.
Le mesureur de courant faradique se composant d'un milliampèremètre
à périodique extra-sensible i/io de m A. pour toute Féchelle et d*une sou-
pape électrolytique. Ces deux appareils sont branchés dans le circuit induit
de la bobine. La soupape arrêtant une des ondes, le courant périodique qui
circule dans le galvanomètre, circule toujours de même sens et la déviation
fixe indique l'intensité moyenne.
V onduleur universel du D' Bordet rythmant tous les courants, continu,
alternatif, faradique, s'emploie pour toutes les applications d*électro-méca-
nothérapie.
Le thermo -pulvérisateur du D' Guyemot servant à toutes les inhalations
médicamenteuses intégrales, le liquide n'étant pas chaufifé directement est
entraîné par de l'air sous pression à 5o degrés.
Une sonde à air chaud donnant un jet d'air chauffé électriquement de
o à 600 degrés permettant de réaliser la révulsion cutanée (o à aoo degrés) et
une cautérisation spéciale, 4oo degrés et plus, pour le traitement de
certaines affections cutanées (gangrènes, cancers, plaies atoniques). Une
pompe spéciale donne au jet les qualités de percussion nécessaires.
Une étuve à air chaud pour les extrémités inférieures; la température
pouvant se régler de o à i3o degrés.
Enfin, la magnifique table radiologique du D' Belot qui permet de dis-
poser l'ampoule soit au-dessus, soit au-dessous du plan de la table et se
déplaçant dans tous les sens. Cette table est munie de localisateurs et d'un
lit de sangles pour les examens radioscopiques où le sujet doit être couché.
Un compresseur du même auteur s'adapte à cette table et réalise rapi-
dement l'immobilisation et la compression de la région à explorer.
M. Laquebrière présente à la section, chez le même constructeur, le bain
local d'air surchauffé ^ de MM. Delherm et Laquerrière.
Les appareils à bain d'air chaud présentent souvent des inconvénients :
quand on établit un courant d'air au moyen d'une flamme, ou la circula-
tion d'air est faible et alors on se trouve en face d'une partie des objections
faites aux appareils sous circulations, ou bien le courant d'air est assez
rapide et alors il y a entraînement des gaz de combustions, parfois de pous-
sières incandescentes, etc . Quand on n'a pas de circulation d'air, l'évapora-
tion de la sueur transforme, au bout de quelques instants, le bain d'air en
un bain de vapeur d'eau.
Dans ces conditions nous avons pensé qu'il était préférable d'envoyer
dans la boîte d'air le courant d'air produit par l'appareil à douche d'air
chaud de Gaifiie. On a ainsi un bain d'air sec, pur, sans cesse renouvelé et
dans lequel on fait varier à volonté le débit d'air d'une part, et la tempé-
rature d'autre part.
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63o ARCHIVES D'ÉLBCTRIGITé MÉDIGALB.
M. le Prof. S. Lbdug a donné les renseignements complémentaires suivants
sur son nouveau modèle d'interrupteur pour la production des courut^
intermittents.
Ces courants sont déterminés par la considération physiolog:ique
suivante : produire le maximum d'excitation avec le minimum d*énergie.
Cette considération conduit à choisir des courants intermittents, de direc-
tion constante, ayant une fréquence de loo par seconde, avec fermeture du
circuit pendant le dixième de la période.
L'interrupteur présenté permet, par une lecture directe, de connaître : la
fréquence, les rapports des durées aux interruptions, l'intensité et le
voltage entre les deux électrodes.
M. Drissler expose :
Le tube du D' Guilloz à double émission avec clichés démonstratifs.
Tubes Sabouraud'Noiré pour machines statiques.
Tube à double ampoule pour haute intensité avec tige en fer renforcé.
Tube renforcé, modèle créé en 1899 et modifié depuis.
Tuhéê ordinaires bianodiques, soupapes, tous les tubes auto-réglables par
le passage de l'étincelle, etc.
De plus, pendant la visite à l'exposition, M. le Prof. Guilloz a donné les
renseignements suivants sur son Procédé rapide de localisation de corps
étrangers par Vampoule à double centre d'émission.
L'auteur montre des épreuves où sur la mince plaque on voit les doubles
images de corps étrangers et des os, comme sur une photographie ayant
bougé pendant la pose. De la parallaxe du corps étranger par rapport à
celle d'un os voisin on juge si ce corps étranger est sur un plan antérieur
ou postérieur et en déduire la distance.
Chez le même constructeur, M. Guilloz, présente encore son Dispositif
pour la radiostéréoscopie et la radioscométrie par la méthode des éclipses,
11 consiste dans l'emploi du tube radiostéréoscopique et d'un trieur
d'images. Sur un axe, faisant de 3 à 5 tours par seconde, se trouvent montés
les commutateurs pour le trieur d'images et le courant de la bobine envoyé
au tube stéréoscopique.
Le commutateur du tube peut se décaler pendant la marche pour obtenir
le synchronisme avec les électro-aimants du tireur d'images.
On peut aborder ainsi l'examen radioscoplque, stéréoscopique et effectuer
des mesures sur l'image stéréoscopique qui apparaît entre l'écran et l'obser-
vateur dans certaines conditions de réglage.
M. Maury (de Lyon) a exposé un Pied-support pour ampoules à rayons X
de M. le D' Th. Nogier. Ce pied -support présente plusieurs particularités
ingénieuses et intéressantes.
Il est d'abord très lourd et il repose sur le sol par trois branches assez
écartées pour s'opposer aux vibrations de l'appareil.
Le bras qui porte l'ampoule, porte une bille d'acier de fort diamètre
qui vient se loger dans une boîte où elle peut tourner à frottement doux.
On peut donc imprimer à l'ampoule tous les mouvements possibles et dans
toutes les directions. Quand la position désirée est obtenue, le simple dépla-
cement d'un levier à droite ou à gauche suffit à bloquer énergiquement
l'appareil Aucun mouvement n'est alors possible
La classique pince porte-ampoule a été supprimée et remplacée par un
collier en cuir qui permet, par un dispositif original, de serrer par un
simple déclic fampoule la plus petite comme l*ampoule la plus gros:«e.
Du nièuie constructeur, nous avons vu une Électrode dynamométrique de
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EXPOSITION D*ÉLECTRIGlTé MEDICALE. 63 1
M. le D' Th. Nogier. Cette électrode est une électrode ordinaire dont le
manche, brisé en son milieu, a été muni d'un dynamomètre sensible. Le
dynamomètre commande une aiguille qui se déplace sur un cadran gradué
de G à 5oo grammes.
L'instrument permet de mesurer rapidement, d'une façon toute clinique,
la valeur en grammes de la contraction musculaire sous l'influence de
l'excitation électrique et par conséquent d'apprécier la différence qui existe
à ce point de vue entre un muscle sain et un muscle malade
Il permet, de plus, de se placer dans des conditions expérimentales bien
déterminées puisque la pression de l'instrument sur le muscle, avant toute
secousse électrique, est immédiatement donnée par la graduation.
Chez le même exposant, le D' C. M. Roques présente un nouveau modèle
de son miroir radiométrique dont il avait donné le principe et la description
au Congrès de Lyon. Il rappelle que cet appareil a pour but de permettre la
radiochromométrie pendant les poses radiographiques basses en évitant à
l'opérateur les positions incommodes ou dangereuses. L'on sait, en efiGst,
que l'école de M. le Prof. Bergonié couche les sigets à radiographier le plus
près possible du sol et met le tube de Crookes aussi bas que possible.
M. Bergonié et ses élèves trouvent là le moyen de protection contre les
dangers des rayons X le plus simple, le plus économique et certainement
l'un des plus efficaces. L'appareil que le D' Roques a imaginé dans le service
du Prof. Bergonié et a fait construire sur ses conseils, fournit, au-dessous
du plan de l'anticathode, une image radiochromométrique qu'un miroir
réfléchit vers l'œil de l'observateur.
Le radiochromomètre est construit de façon à donner une image four-
nissant des renseignements radiométriques exacts, nette et grande, c'est-
à-dire lisible de loin. Radiochromomètre et miroir sont montés sur des
supports qui leur permettent de prendre dans l'espace les diverses
positions utiles. M. Maury, de Lyon, a bien voulu apporter tous ses soins
à la construction de cet appareil.
Encore chez M. Maury. Le D' C. M. Roques présente un appareil qui
n'est que le radiochromomètre que M. Maury, sur les conseils de M. le
Prof, agrégé Bordier, a détaché du miroir radiométrique et adapté à un
usage spécial. Il peut être, en effet, tenu à la main, les lectures se font par
radioscopie directe et non plus avec réflexion, tandis qu'un tissu imper-
méable aux rayons X forme un écran protecteur devant la main de
l'observateur.
La maison Radiguet et Massiot (de Paris), expose un certain nombre
d'appareils et d'installations.
Installation complète de radiologie comprenant : i"* Tableau de commande
avec interrupteur, coupe-circuit, rupteur hermétique d'un modèle nouveau
à marche rapide, contacts cuivre sur cuivre dans le pétrole, dispositif de
commande à distance des chalumeaux d'osmo-régulateur de l'ainpoule de
Crookes et de la soupape de Villard ;
a* Bobine d'induction avec distributeur à haute tension portant le spin-
termètre d'ampoule, la soupape à osmorégulateur et son chalumeau, le
spintermètre de soupape, le miUianipèremètre pour tube ;
3** Support avec compas mobile à hauteur et inclinaison variables, muni
d'une pince universelle permettant de serrer, à l'aide d'une lanière, les
ampoules de dimensions diverses et de placer l'anticathode dans une
position quelconque.
M, fluorométre du D' Guilleminot, — Cet appareil permet à chaque instant
de déterminer la quantité de rayonnement émis par une ampoule, non
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63 a ARCHIVES D'éLBCTRlGiré MEDICALE .
seulement nue, mais encore derrière un filtre d'aluminium d'épaisseur
variable. Il est possible, grâce à lui, de déterminer exactement la durée des
séances d'applications dans tous les cas qui se présentent.
Onduleur-rythmeur-alternear universel. — Cet appareil s'applique à tous
les tableaux existants. Il donne la faculté, partant d'une source électrique
médicale (galvanique, faradique, galvanofaradique sinusoïdale ou ondula-
toire), de donner à cette source les modalités suivantes :
!<" Direct, ondulé;
2"* Rythmé, non rythmé, alterné et toutes les combinaisons possibles de
ces deux divisions d'emploi. Le montage de l'appareil est fait sur plaques de
marbre, évitant toute détérioration, soit par court circuit, soit par influence
des appareils à haute fréquence voisins et les connexions sont obtenues
automatiquement, ce qui ne nécessite que deux bornes d'emploi.
Pupitre éleciroihérapique du ly GuilUminot. — Ce pupitre donne les
courants:
i" Galvanique, faradique, galvanofaradique avec les divers emplois;
3** Direct, ondulé, rythmé ou alterné, soit au total douze sources diverses
de courant. Un dispositif simple donne en plus, par simple lecture, la
mesure de la résistance du malade.
Grâce à l'adaptation de connecteurs instantanés, les manœuvres sont
automatiques et le pupitre ne comporte que deux bornes d'emploi uniques.
L'onduleur décrit précédemment est contenu dans le pupitre.
L'appareil faradique à deux induits et de grandes dimensions est conçu de
telle sorte que l'on peut passer instantanément des interruptions rapides
aux interruptions lentes.
Pupitre d*ionisation. Ensemble comportant tous les instruments utilisés
dans les applications du courant galvanique : réducteur de potentiel bobiné
sur marbre et à curseur circulaire, clef de Courtade servant d'inverseur,
milliampèremètre shunté. Un commutateur permet d'obtenir instantané-
ment par lecture directe la mesure des résistances du malade en traitement
sans adjonction d'aucun appareil.
Manche d' électrodiagnostic évitant la présence d'un aide pour la mesure
des intensités donnant les secousses d'ouverture et de fermeture.
Stéréoscope Pigeon à miroir bisecleur donnant la stéréoscopie par réflexion
ou par transparence jusqu'à la dimension ko X 5o.
Trichinoscope de projection de M. Martel. Cet appareil est utilisé dans les
services sanitaires vétérinaires municipaux pour l'examen microscopique
rapide des porcs d'importation. Vu dispositif particulier permet de l'utiliser
à l'examen d'une série de préparations ordinaires par projection.
L'exposition a été des plus fréquentées, grâce probablement à sa situation
tout à côté de la salle des séances de la section d'Électricité médicale, et
aussi parce qu'elle était très intéressante et instructive.
Si l'on peut inianifester un desideratum, c'est que l'an prochain la séance
de présentation des instruments par leurs auteurs et constructeurs se fasse
dès le deuxième jour du Congrès, au moment où il y a le plus de congres-
sistes et où les sections sont le plus fréquentées. On y inviterait les sections
de Physique et des Sciences médicales.
U Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, me Guiraude, 9-11.
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1G> ANNÉE. N* 244 25 août 1906. !
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Quelques vœux émis par le II« Congrès des praticiens, -r Voici
quelques-uns de ces vœux.
!<* Obligation des études médicales complètes pour l'exercice de Tari
dentaire, de la stomatologie ;
a"* Enseignement de la stomatologie dans toutes les Facultés, au même
titre que les autres spécialités;
3** Réorganisation des services hospitaliers de stomatologie sous la direc-
tion de médecins spécialistes et enseignement pratique de la stomatologie
à récole des hôpitaux.
I* PrcUiquement, les vues du Congrès des praticiens, tenu à Paris en
avril 1907, sont réalisables, c'est-à-dire qu'il est possible de faire de
l't hôpital » un centre d'enseignement technique et pratique;
2** Cette réforme nécessite la transformation des services actuels des
hôpitaux, transformation qui permettra à chaque élève de prendre une
part active au service, de faire un apprentissage sous la direction du maître;
3* Cette transformation est d'autant plus facile que la collaboration plus
intime de chaque élève au service hospitalier aura pour résultat d'être plus
utile encore au malade qu'à l'enseignement ;
4* Les élèves seront répartis suivant les besoins des services hospitaliers ;
5* Le stage, tel qu'il est fait actuellement en médecine et en chirurgie,
sera supprimé. Chaque élève remplira le rôle de l'externe actuel;
6* Dans chaque service, l'enseignement technique sera donné sous la
direction du chef de service, par des moniteurs, des assistants;
7* Dans chaque hôpital sera créé un service d'anatomie pathologique.
Le Congrès des praticiens réuni à Lille, faisant siennes les conclusions de
ce rapport, émet le vœu que tout hôpital public ou privé, toute clinique
importante devienne un centre d'enseignement.
ARCB. D'iLICTB. MÉD. — I908. 4^
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654 ARGttlYBS D^ELEGTRIGiré MéoiGAtË.
« Les chefs de service, médecins et chirurgiens des hôpitaux devraient
être recrutés, avec un concours uniquement sur titres et sur travaux, par
des commissions administratives propres à chaque hôpital, sur une liste de
plusieurs candidats établie par une réunion de médecins choisis de façon
à offrir toutes les garanties de compétence et d'impartialité :
» i*" Autonomie budgétaire complète; a** nomination des professeurs par
les Facultés, leur paiement par les Facultés et les élèves ; S"" âargissement du
corps enseignant et institution du privat-docentisme ; 4"* développement de
l'enseignement médical libre, des cours complémentaires et de perfection-
nement, de l'enseignement des spécialités; b*' encouragement donné aux
travaux originaux, et, par là même, relèvement de la science médicale
française; 6* interscolarité et circulation des professeurs et des élèves dans les
différentes Facultés françaises et même étrangères; 7** orientation du stage
et des examens dans un sens pratique ; introduction de l'élément praticien
dans les jurys d'examen, sévérité plus grande dans les examens et, par là
diminution de la pléthore médicale; S'* création d'un Conseil médical
supérieur par le groupement spontané des représentants du Corps ensei-
gnant des praticiens et des élèves. Conseil où seraient discutées toutes les
questions concernant l'enseignement médical (programmes, organisation
des examens, du stage, etc.); la création de ce Conseil médical supérieur
entraînant la suppression du Conseil supérieur de l'Instruction publique,
organisme centralisateur et incompétent.
» Enfin, le dernier avantage du régime de l'autonomie, qui ne serait pas
le moins apprécié, est qu'il permet de réaliser toutes les réformes que nous
venons d'indiquer, réclamées par le corps médical tout entier, et de
combler toutes les lacunes de notre enseignement médical, satis qu'il en
coûte un sou à l'État.
» Le Congrès des praticiens de Lille :
» Se rallie au principe de l'autonomie, sous les garanties du contrôle de
l'État et du corps médical indiquées dans le rapport qui lui a été soumis ;
» Approuve le projet de loi présenté aux Chambres;
» Fait appel aux organismes professionnels, aux syndicats médicaux, à la
presse médicale, et aux maîtres de nos écoles pour appuyer ce profet et en
assurer le succès prochain, dans l'intérêt des étudiants en médecine et de
l'enseignement médical en France. »
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SUR LES MESURES DES GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
EN ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
Par J. BERQONIâ et A. TUBPAIN.
Description et schémas des circuits dans les
applications actuelles des courants de haute
fréquence sur le sujet vivant, pour servir à
rindication des mesures à faire dans chaque cas,
afin de rendre ces applications correctes et
comparables chacune à chacune (>)•
Par J. BBBaONlâ,
Professeur de Physique biologique et Électricité médicale
à l'Université de Bordeaux.
Ce que voudraient les médecins lorsqu'ils se servent des courants
de haute fréquence, c'est pouvoir indiquer les conditions dans les-
quelles ils sont placés et définir les divers facteurs du courant employé
pour obtenir tel effet afin qu'on puisse répéter après eux leurs essais
et confirmer ou infirmer leurs résultats d'une manière valable. Il y a
trop d'autres facteurs d'ordre physiologique, pathologique ou psy-
chique, sur lesquels ils n'ont le plus souvent aucune action, qu'ils ne
peuvent faire varier à leur gré, pour qu'ils essaient de mettre le plus
de précision possible dans la partie de technique électrique de leurs
applications.
(') Rapport présenté au Congrès de Glermont-Perrand de l'A. F. A. S., Section
d'Électricité médicale et de Physique réunies.
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636
ARCHIVES D'ÉLBGTRIGiré IffolGALB.
Ot, tandis que les électriciens industriels ont tiré de l'électricité
physique des méthodes et des appareils de mesure qui semblent leur
donner toute satisfaction» les médecins, au contraire, ont été moins
heureux sous ce rapport. En particulier pour les courants de haute
fréquence qui, depuis les travaux de d'Arsonval, sont de plus en plus
utilisés avec succès en thérapeutique et avec des puissances croissantes,
il n'y a rien ou à peu près ni comme méthodes de mesure, ni comme
instruments pouvant être utilisés dans ces applications (').
Dispositif n** i.
E
Fio. I.
Courant statique induit de W. J. Morton.
P, rhéophores et patient; — E. machine d'infloence génératrice; — S G, éclateur;
iMutellles de Leyde de faible capacité.
^ Cela provient peut-être, d'abord de la simplicité très grande de
l'instrumentation cherchée, si l'on veut qu'elle puisse être couramment
employée par les médecins, et d'autre part, des dispositifs de circuit
un peu particuliers et inconnus la plupart du temps des physiciens
que les médecins emploient. Ce sont ces dispositifs de circuits que je
(') Je crois qu'il est inutile de faire l'éloge ici du très substantiel rapport de
M. G. Gaiffe, présenté Tan dernier à la Section d'Électricité médicale pendant le
Gongrès de Reims de TA. F. A. S., Sur les méthodes et instruments de mesure dans Cajh
plication et la production des courants de haute fréquence. L'auteur et le rapport n'ont
que faire de cet éloge. Mais je le signale à nouveau ici pour qu'on puisse s'y reporter,
ainsi qu'à la discussion qui a suivi (Arch. d^éleetr. méd., 1907, pp. 5a.^ et 584).
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SUR LES MESURES DES GOURANTS DE HAUTE PRiSqUENGE. ÔSy
voudrais faire connaître ici, pour les applications les plus importantes
des courants de haute fréquence à la thérapeutique. Le problème à
résoudre, celui des mesures électriques possibles et pratiques dans
chaque cas, serait au moins posé nettement et peut-être la solution
en serait-elle plus prochaine.
Disons, tout d'abord, un mot des générateurs utilisés, c'est-à-dire
des appareils destinés à charger les condensateurs dont la décharge
oscillatoire donnera naissance aux courants de haute fréi^ence. Nous
trouverons là une classification provisoire et pourrons aller du simple (?)
au compliqué.
^
g=
^
^
■^
K
"y
B*
Fl6. 3.
Oscillateur de Hertz.
I, bobine d*indaction ; — A B, plateaux de l'exeiUteor, A' B', fils et plateaux
conducteurs seryant i concentrer le champ bertxien.
En télégraphie sans fil, ces générateurs sont de deux sortes, les
bobines et les transformateurs à circuit magnétique fermé. En thé-
rapeutique électrique, il faut y ajouter la machine à influence dite
machine statique. En Amérique, bien plus encore que chez nous, ce
générateur est employé; il l'est même presque à l'exclusion des deux
autres, et l'on voit là-bas des machines à influence du type Holtz
de 20 à 40 plateaux de 30 à 34 pouces (70 à 80 cm.) de diamètre,
tournant sur billes à 600 tours par minute, pourvues d'une petite
machine d'excitation de Wimshurst, donner entre 3 et 10 mA. d'in-
tensité sous un voltage qui varie entre 60,000 et 120,000 volts.
Ces machines servent à faire du courant statique induit que Wil-
liam-J. Morton a décrit et utilisé dès 1881 et dont la figure 1 repré-
sente le dispositif.
C'est peut-être le dispositif le plus simple que nous ayons en méde-
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638 ARCHIVES D'JLBGTRIGrrâ MÉDICALE.
cine pour l'emploi des courants de haute fréquence; W.-J. Morton
l'a rapproché de Toscillateur de Hertz (flg, 2), mais il y a tout de même
quelque différence.
Malgré cela, la mesure des divers facteurs électriques dans ce dis-
positif ne serait peut-être pas très difficile.
Voici (flg. 3), en prenant toujours la machine statique comme géné-
rateur, un autre dispositif. C'est celui de d'Arsonval, lequel ne diffère
du précédent que par la mise en dérivation d'un petit solénolde en
Dispositif n* a.
FiG. 3.
Gourant de haute fréquence avec sujet en dérivation sur le solénolde
(indiqué par d'Arsonval).
E, Machine à influence; ~ S G, éclateur; — S, petit solénoide sar les iph^s
duquel le sujet vivant P est placé en dérivation.
très gros fil (8 millimètres de diamètre) de cuivre d'à peu près 20 spires
et de 10 centimètres de diamètre environ.
Au moyen d'électrodes ordinaires formées de lames métalliques
recouvertes de feutre ou d'un autre tissu humecté d'eau, on applique
CCS courants sur le corps du sujet et l'on varie l'intensité des effets
produits en prenant en dérivation un nombre variable de spires sur
le solénoïde S. Dans le cas de la figure, c'est le maximum d'intensité
que l'on a voulu obtenir puisque c'est sur les spires extrêmes du
solénoïde que sont prises les dérivations.
On fait aussi varier pendant l'application la longueur de l'étincelle
de décharge en SG.
Le dispositif n® 3 est celui du « wave current » de W. J. Morton.
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SUR LES MESURES DBS GOURANTS DE HAUTE FREQUENCE. 689
Ici les conditions sont un peu plus complexes. L'application est uni-
polaire. Le sujet P est isolé sur un tabouret à pieds de verre et réuni
de préférence au pôle positif, le pôle négatif est à la terre. On varie la
longueur de Tétincelle en S G pour obtenir des secousses musculaires
plus ou moins fortes, mais toujours indolores au niveau du point du
corps recouvert par l'électrode. Ces secousses musculaires peuvent
même augmenter et diminuer périodiquement, si l'on fait varier de
la même manière la distance explosive en S G conmie avec l'appareil
ci-dessous, d'où des effets très utilisés en Amérique, commençant à
l'être chez nous et appelés à l'être davantage, surtout si Ton peut, par
des mesures, définir les conditions électriques d'une application.
Dispositif n* 3.
Fio. h.
a Wave current » de W. J. Morton.
P, patient iiolé sar le tabouret ; — I, relié par l'électrode ; « E, aa pôle positif
de la machinée inflaence; le pèle négatif est an sol ; SG, éclateur dont on
fait yarier la distance explosive.
n y a encore quelques autres dispositifs utilisés pour produire des
coui'ants de haute fréquence en se servant de la machine statique
comme générateur, mais ceux-ci sont les plus fréquemment employés.
Passons maintenant aux applications qui partent d'un transfor-
mateur à circuit magnétique fermé comme générateur.
En France, les installations de ce type les plus répandues sont celles
venant de la maison Gaiffe, dues à la collaboration de M. d'Arsonval
(voir le schéma fig. 6).
Elles sont caractérisées par ce fait que le soufflage de l'étincelle
a lieu par le moyen très efficace d'une cascade de condensateurs en
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64o
ARCHIVES D'iSLEGTRIGmi MEDICALE.
dérivation sur l'éclateur, cascade qui protège en même temps le trans-
formateur contre les ondes de retour dont l'intensité est amoindrie
par des résistances d'eau interposées sur leur trajet.
Sur le circuit primaire, un voltmètre et un ampèremètre mesurent
la différence de potentiel efficace aux bornes du transformateur et
FiG. 5.
Application du « Wave current » avec variations périodiques
de la distance explosive.
S, conducteur allant à la machine pôle -f ; — P» conducteur allant au patient
isolé; — B B', dis ance explosive variant périodiquement; ~ M C M, dispo-
sitif produisant celte variation périodique; — S', condensateur allant à
l'autre pôle de la machine et au sol.
l'intensité efficace. Ce sont là les seules données utilisées d'ordinaire
par le médecin pour se rendre compte des effets thérapeutiques obte-
nus. Quelquefois, un milli ampèremètre thermique est branché sur le
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SUR LB8 MESURES DES' GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 64 1
courant dérivé de rappareil qui traverse ou non le corps du patient ;
nous allons voir dans quelles circonstances.
Les constantes connues de cette installation sont les suivantes : le
Ùiù
THAMSFOMM
y
r-^Hh ^
I
[ 41- 4H-
^ itstsrurc£
UtWÙ
Hl-
\V
I
I
I
r
I
f
— w
Fio. 6.
Constantes connues de Ao ooo à 6o ooo volts au secondaire. Capacité de
chaque condensateur O M F, oo4. Distance explosive entre a et
13 centimètres.
coefficient de transformation du transformateur est de 110-60 000;
le primaire du transformateur est alimenté soit par un courant
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643
ARCHIVES d'£lBGTRIGITÉ IffolGALB.
d'éclairage de 110 à 112 volts et de frécruence variable suivant les
usines, soit par une commutatricc branchée sur courant continu
d'usine du voltage ordinaire et donnant du courant alternatif dont le
voltage est dans le rapport connu avec celui du courant continu.
Un rhéostat à plots sur le primaire permet de graduer l'intensité ;
^^^m^^^^^
FiG. 7.
AppUcation des courants de haute fréquence par autoconduction (cage).
W W, bornes du meuble d'Arsonval-Gaifle; — G,mllliampèremètre thermique;
— G, S, grand solénoide dans l'axe duquel est placé le sujet.
les capacités des condensateurs sont pour chacun d'eux de 0 MF, 002;
par 'conséquent, les condensateurs dits de garde représentent une
capacité de 0 MF, 005. Cette capacité de 0 MF, 005 est la même pour
les quatre condensateurs en série de la haute fréquence, étage supérieiu*
du meuble. Chaque résistance liquide est d'environ 60,000 ohms et la
distance explosive entre pointes d'aluminium à l'éclateur peut varier
de 2 à 12 centimètres.
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SUR LES MESURES DBS GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 643
Voilà le dispositif des circuits pour la production du courant de
haute fréquence du meuble d'Arsonval-GaifTe; rien n'y est cliangé
pendant les diverses applications, si ce n'est la résistance du rhéostat
placé dans le primaire et la distance des pointes de l'éclateur. C'est
aux bornes W W que vont être maintenant branchés les divers appa-
reils d'application.
Ces appareils sont : Le grand solénolde (!& cage) qui sert à appli-
quer les courants de haute fréquence par autoconduclion (d'Arsonval).
Le diamètre de ce solénolde varie entre 75 et 85 centimètres; sa
hauteur est de 1»80 envu'on, et le nombre de spires est ordinairement
de 20. Un milliampèremètre thermique est dans le circuit du solénoïde
gradué de 0 à 500» et les intensités mesurées avec cet appareil, lorsque
Fio. 8.
Application des courants de haute firéquence par la chaise longue.
W W, bornes da meable d'ArsonTsl-Gaifle; — S, peUt solénoïde; —
G» milliampèremètre Uiermiqae ; — Gh L, chaise longue eondeo-
satear dont le sujet est l'une des armatures; — AL, lame d'alu-
minium formant l'autre armature.
Je sujet vivant est placé debout dans la cage, oscillent entre 100 et
400 mA. A la place du solénoïde à axe vertical, dans lequel le malade
est placé debout, quelques médecins utilisent un solénolde à axe hori-
zontal enroulé autour d'un lit sur lequel est couché le patient. Ce solé-
nolde ne diffère guère du précédent, si ce n'est par le conducteur dont
il est formé, ordinairement plus gros.
Le dispositif pour l'autoconduction qui vient d'être décrit est rela-
tivement assez simple, ceux qui suivent sont plus complexes. Voici,
par exemple, celui qui sert à appliquer les courants de haute fréquence
par le lit condensateur ou chaise longue. Nous partons toujours des
bornes W W du meuble d'Arsonval-Gaifîe; entre ces bornes, nous pla-
çons le petit solénolde décrit plus haut (voir page 4) et en dérivation
sur cette self un condensateur formé comme annatures par une lame
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644
ARCHIVES D'ÉLBCTRIGiré IféDIGALB.
métallique appliquée en dessous d'une chaise longue rotinée et du
malade. Le malade tient à deux mains un gros conducteur métal-
lique qui le relie à l'une des bornes W W étendue sur cette chaise. Le
diélectrique consiste en une lame d'ébonite souple et en un matelas
mince. Voir, figure 8, le schéma de ce dispositif.
FiG. 9.
Courants de haute fréquence appliqués par résonance.
Comme appareil de mesure, la plupart des médecins utilisent un
milliampèremètre thermique branché sur le conducteur qui va au
malade de l'une des bornes WW'. Ce milliampèremètre est gradué de
0 à 1000 et les intensités ordinairement appliquées vont de 200 à 800 mA.
Voici enfin le dispositif avec résonateur, l'un des plus fréquemment
utilisés. Des bornes W W 'partent deux conducteurs allant à un solé-
noïde à gros fil continué par un solénoïde à fil plus fin et à spirales
serrées. Tandis que l'un des conducteurs est fixe, l'autre, B, peut se
déplacer de manière à obtenir l'accord. L'accord est réputé obtenu
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SUR LB8 HBSURBS DES GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 645
lorsque les ef fluves» étincelles ou aigrettes sont au maximum à Textré-
mité supérieure C du solénolde à fil fin ou sur une électrode D qui porte
les effluves, étincelles ou aigrettes sur la partie du corps à traiter. Le
patient n'est pas isolé du sol, mais on évite, comme par exemple dans
la méthode de Kaeting-Hart, dite fulguration,. de le mettre en contact
ou au voisinage immédiat de parties métalliques.
Avec ce dispositif, il n'est fait ordinairement aucune espèce de
mesure, sauf celle de l'énergie dépensée au primaire, énergie qui peut
aller à 100 volts et 20 ampères dans certains cas (fulguration), et
cependant il serait de plus en plus utile d'en faire, car en particulier
les effets du courant fulgurant semblent bien être proportionnels à la
dépense d'énergie dans le primaire.
On peut, à la placée d'un transformateur à circuit magnétique fermé,
se servir d'une bobine asspciée à un interrupteur. Les dispositifs des
circuits restent identiques et les effets peuvent ne pas être très diffé-
rents si la bobine est jpuissante et l'interrupteur convenable. Reste à
savoir si les quelques mesures signalées, déjà si peu nombreuses et si
indirectes, ne présentent pas avec ce générateur un degré de plus
d'incertitude.
n y a bien d'autres applications des courants de haute fréquence
en médecine et aussi quelques autres formes d'appareils pour les
produire; je signalerai entre autres le dispositif de Tesla à bobine
induite plongée dans l'huile, le grand appareil d'induction pour haute
fréquence de d'Arsonval à bobines induites mobiles, les spirales de
Guilleminot, le dispositif récent du D' Gautier et de Ducretet, etc.
Le besoin de mesures se fait sentir aussi bien avec ces appareils qu'avec
ceux plus répandus signalés plus haut. Comme pour les premiers, le
médecin qui les utilise gradue les courants qui en proviennent, mais
il ne les mesure pas. D s'agit de savoir si les mesures sont pratique-
ment et cliniquement possibles et quelles mesures le sont. C'est la
réponse à cette question que nous attendons, ce simple exposé n'a
pour but que de la poser plus clairement et plus utilement.
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646 AAGHtYBS D^éLBCTRIGiré idDICALB.
Indications des mesures et Instruments de mesures
préconisés dans Tappllcation médicale des
courants de haute fréquence.
Par Albert TURPAIN,
Professeur de Physique à la Faculté des sciences
de rUnivenité de Poitiers.
Sans reprendre les diverses questions que l'intéressant rapport
de M. GaifTe a soulevées, reprise que les progrès plutôt lents réalisés
cette année en ce qui concerne la mesure des. courants de haute fré-
quence ne légitimeraient en rien, nous nous contenterons de suivre
pas à pas les indications que notre collègue, M. le D' Bergonié, a
si clairement résumés dans la première partie de cet exposé et de
marquer les procédés pratiques de mesure qui, à notre sens, pour-
raient être utilisés par les électrothérapeuthes pour rendre compa-
rables leurs observations et permettre aisément la répétition de
leurs expériences en ce qui concerne les applications médicales des
courants de haute fréquence.
I. Emploi des machines statiques. — En ce qui concerne l'emploi
des machines statiques pour la production des courants de haute
fréquence, la manière la plus aisée d'obtenir des mesures ayant
quelque valeur et gardant le caractère de simplicité de nature à les
rendre pratiques, nous paraît être :
lo La mesure du voltage obtenu par la seule détermination de la
longueur de l'étincelle explosive à l'excitateur du dispositif employé;
2o La mesure de V intensité du courant au moyen d'un miiliampère-
mètre thermique disposé en série sur le circuit même comprenant
le patient.
Nous rappellerons brièvement les critiques très justes que fait
d'une manière générale le rapport de M. GaifTe touchant ce procédé
un peu simpliste. En ce qui concerne le potentiel d'éclatement, sa
valeur dépend de la forme des électrodes (boules, cylindres, plans),
de l'état et de réchauffement des surfaces, de l'ionisation de l'air qui
sépare les électrodes. En ce qui concerne l'intensité déterminée de
cette manière, elle semble ne permettre que la comparaison d'expé-
riences faites avec un même dispositif, mais non pas de celles effec-
tuées avec deux installations différentes.
Malgré ces réserves très justifiées, nous pensons que ces deux mesu-
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dtJR LBd MEâURBS DBS GOURANTS DB HAUTE FR^QUENGB. 6^7
res, pour peu qu'on entoure leur détermination de quelques précau-
tions indispensables, permettraient encore quelques comparaisons
profitables. Hâtons-nous de dire que nous posons, en les préconisant,
le postulat que les effets thérapeutiques des courants de haute fré-
quence utilisés en médecine avec le mode de production par les
machines statiques, dépend uniquement, ou à peu près uniquement,
de la puissance mise en jeu. C'est d'ailleurs un moyen de mesure
évidemment très pratique, mais dont la valeur de comparabilité
nous échappe absolument, étant donné le peu de pratique que nous
avons de l'emploi de ces appareils médicaux. (Il ne faut pas oublier
que c'est un électricien expérimentateur qui rapporte ici, mais un
électricien qui ferait sans doute un très piètre éleetrothérapeute.)
D'une manière générale :
lo La mesure du voltage à l'exploseur devra toujours être faite
entre boules à surfaces neuves ou polies au début de l'expérience.
A cet effet, les éclateurs doivent être constitués par des mâchoires
à porte-boules amovibles. Au cours d'essais successifs la rotation
des boules permettra de se mettre, au début de chaque expérience,
dans les conditions imposées de surfaces neuves ou polies. Les boules
usagées seront restaurées par un nettoyage et polissage soignés,
n y aurait peut-être lieu, dans le cas d'expériences de longue durée,
de changer, au cours de l'électrisation et au bout d'un temps à déter-
miner, les surfaces des boules, ce qui pourrait se faire sans arrêter
le courant, au moyen d'une pince convenable, permettant de tourner
légèrement les boules mobiles dans leurs mâchoires.
2® La mesure de l'intensité au thermique donnerait l'intensité
efficace l'". Il y aurait lieu dans le cas de dispositifs symétriques
(appareils de W. J. Morton, pour courant statique induit, dispositif
n9 1 du rapport de M. Bergonié; dispositif n9 2 (d'Arsonval) du même
rapport), de placer, non pas un seul mais deux thermiques identiques
sur le circuit du patient, cela afin de ne pas détruire la symétrie du
dispositif. Dans le dispositif n^ 1, un thermique serait placé en série
entre C 1 et P, un second thermique identique disposé en série entre
C2 et P. Les expériences devraient toujours être faites avec ces
thermiques en circuit, alors même qu'on ne les consulterait pas,
l'absence de ces thermiques modifiant en quelque chose la capacité,
la self et surtout la résistance du circuit d'utilisation.
Si les deux thermiques ne marquaient pas identiquement la même
indication, ce qui proviendrait d'un petit défaut d'identité, on pren-
drait pour valeur de V" la moyenne arithmétique des lectures.
Dans le cas de dispositifs dissymétriques (n® 3 et n^ 4 du rapport
de M. Bergonié, « wave current »), un seul thermique disposé en série
entre le pôle -+- et le patient suffira.
Ajoutons à ces indications générales concernant la manière de
prendre les mesures, quelques remarques particulières aux dispo-
sitifs statiques n^ 2 et n^ 4.
Dispositif n® 2. — Machine statique avec solénoïde (d'Arsonval). —
11 y aurait lieu d'indiquer, pour permettre de répéter exactement
l'expérience: la longueur, le diamètre et Técartement des spires
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as AacHiTBe D'éLBCTRicrrâ médicale.
du solénoïde employé; le rapport du nombre des spires comprises
entre ]es conducteurs reliés au patient au nombre des spires totales :
20/20 dans le cas de la figure du dispositif n» 2.
Dispositif n® 4. — Waue current de W, J, Morton, avec variations
périodiques de la distance explosive. — D y aurait lieu de noter les
deux distances explosives maxima et minima existant entre les deux
boules B et B' et la valeur de la période d'oscillation périodique
des boules. H serait d'ailleurs peut-être aisé, en relevant graphique-
ment la forme de cette variation de potentiel donnée par la varia-
tion de la distance explosive, d'en déduire, par la construction gra-
phique simple classique, la valeur de la différence de potentiel
efiflcace équivalente.
II. Emploi des dispositifs à transformateur, — Toutes ces mesures
sont très simples et très aisées à faire; avec les quelques précau-
tions indiquées, elles conserveraient peut-être un certain caractère
de comparabilité.
Dans le cas toutefois ou leur seule connaissance ne satisferait pas
le praticien, il y aurait lieu d'y joindre d'autres mesures, moins
simples mais plus précises, qui nous semblent d'ailleurs nécessaires
pour le cas de l'emploi des dispositifs avec transformateur (Jig. 6
et suivantes du rapport de M. Bergonlé).
Fréquences f longueur d'onde; emploi des ondemêtres. — En premier
lieu, les ondemêtres permettront la détermination de la longueur
d'onde des oscillations électriques utilisées en haute fréquence. A la
connaissance de la longueur d'onde est liée Immédiatement celle de
^ V cm
la fréquence F = — , V étant la vitesse 3,10»o en — de la propagation
des ébranlements de l'éther, comme aussi la connaissance de la
période T = — = - de ces oscillations.
En renvoyant à ce sujet au rapport de M. Gaiffe, nous signalerons
comme nouvel ondemètre d'un emploi extrêmement commode l'on-
demètre à capacité variable de M. Tlssot. Il suffit de disposer l'un
des bords du cadre de l'appareil au voisinage et parallèlement à l'un
des conducteurs parcourus par les courants de haute fréquence
(C 1 P dans les fig. i et 2 du rapport de M. Bergonlé; A E, dans la
fig. 3; a W, dans les fig. 6 et suivantes) et de faire varier la capacité
réglable de l'ondemètre, pour voir l'aiguille du thermique, disposé
sur le socle même de l'appareil, varier d'indication. On règle la capa-
cité de manière à ce que l'aiguille de ce thermique ait une Indication
maximum. Comme l'appareil est gradué en longueurs d'ondes on a,
par simple lecture, la valeur de X. Il serait aisé, pour les usages médi-
caux, de graduer l'appareil en valeur de la fréquence F.
Amortissement, usage de la courbe de résonance. — On peut joindre
à la mesure de la fréquence celle de l'amortissement des oscillations
électriques produites. Jusqu'à ces derniers temps, la mesure de cet
amortissement constituait une des opérations délicates de l'étude
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âUtl LES MBSimBS DES GOt^lANTS DE HAUTE FRl^QUENCB. 6^9
expérimentale des ondes électriques. L'étude de plus en plus com-
plète des phénomènes utilisés en télégraphie sans fil et en particulier
celle de la résonance a permis de tirer de la théorie Àllfiée par
M. Bjerkness un procédé de mesure qu'on peut arriver à rendre assez
simple pour le préconiser dans la pratique même des mesures des
courants de haute fréquence utilisés en électrothérapie.
La valeur de l'amortissement est marquée par la valeur du décré-
ment logarithmique y.
Ce décrément v, qui mesure en quelque sorte l'amortissement,
peut se déduire du tracé de la courbe de résonance effectué dans deux
conditions différentes.
Sans entrer dans des considérations théoriques qui seraient peu
A.tk
c . V
FiG I.
Schéma de rondemètre à capacité variable et à coupure de M. Tissot.
utiles ici, nous nous contenterons d'indiquer nettement l'ordre et
la nature des mesures à effectuer comme aussi la manière de les effec-
tuer. Nous prendrons un exemple concret, celui du dispositif à trans-
formateur de la figure 6 du rapport de M. Bergonié.
Les déterminations à effectuer sont les suivantes :
lo On trace la courbe de résonance en se servant d'un ondemètre,
de l'ondemètre à capacité variable et à milliampèremétre thermique
de M. Tissot, par exemple, ou de l'ondemètre à capacité et self variable
que nous avons combiné et que nous décrivons plus loin. Cette pre-
mière courbe de résonance est tracée alors que l'ondemètre, qui porte
une coupure en une région de son circuit, a b (fig. 1) , a cette coupure
mise en court circuit par un fil de cuivre.
2« On trace une seconde courbe de résonance au moyen du même
ondemètre dans la coupure a b duquel on a intercalé une résistance
non inductive (fil fin de platine de œ^S à 1 centimètre de longueur
et de 25 pi de diamètre).
30 On déduit de la lecture des courbes de résonance les ordonnées
Y 1 et Y 2 correspondant à la résonance dans les deux cas !<> et 2^.
uua. D'ÉLiorm. méd. — 1908. /^g
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66o
ARGHIYBS D'éLBCTRICrré liéDIGALB.
40 Dans le cas assez général où la courbe de résonance est pointue,
on peut aisément déduire de la courbe de résonance (fig. 2) la valeur
d'une grandeur u). On a w = ■==. . On tire également
2 \^0K
de la seconde courbe de résonance tracée la valeur de o)'.
az
Fio. 9.
A S
Ck>urbe de résonance pointue ou à A A' = AA'; A' «' = A' a* = .
Cela fait, on connaît tout ce qu'il faut pour calculer y. La théorie
de M. Bjerkness indique en effet que :
Y = 2
(Y 0)» — y 0)^a)
Y 0) — Y' 0)'
Si Ton suit bien les quatre indications précédentes, l'opération est
plus longue que difficile. En réalité, on se fait rapidement à son appa-
rente complication. Le calcul est plus long, en effet, à exposer qu'à
faire. Au bout de quelques essais, on se rend facilement compte que
la mesure, qui ne nécessite que deux séries d'expériences, est relati-
vement aisée à mettre en pratique.
Pour achever toutes les indications permettant d'effectuer les mesu-
res, il nous suffit d'indiquer comment dans la pratique on s'y prendra
pour effectuer le tracé de la courbe de résonance.
Tracé de la courbe de résonance. — On trace deux axes rectangu-
laires de coordonnées ox.oy. Sur ox on portera les ^C, racines carrées
des capacités successives que l'on donne à l'ondemètre. Siu* oy on
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SUR LES MESURES DBS GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 66 1
portera les carrés des indications des intensités correspondantes rele-
vées au thermique.
On remarquera : !<> que T = 2 ^ I^LC, les abscisses sont donc pro-
portionnelles aux périodes, et 2^ que, d'après la loi de Joule, les ordon-
nées sont proportionnelles aux énergies reçues.
Il faut avoir bien soin de ne rien changer pendant toutes les mesures
Peft'oDej M
FiG. 3.
Courbe de résonanoe de BJerkness.
au dispositif de production des courants de haute fréquence qui doit
garder une émission bien constante.
Exemple : L'ondemètre placé avec la coupure en court-circuit
(position de la fig. i), on débouche une capacité égale à 0,0004 (unités
arbitraires), oxi = 1^0,0004. On constate que le thermique marque
une intensité de 0 mA. 2. oyi = 0,2^ = 0,04. Le point M est ainsi obtenu
parTabscisse oxi et l'ordonnée ot/i. On continue, en faisant varier gra-
duellement C et lisant à Tampèremètre les valeurs correspondantes
de I, à tracer par points la courbe de la figure 3. On devra tracer la
seconde courbe (2o) en opérant à nouveau identiquement de même,
après avoir disposé dans la coupure de l'ondemètre une résistance non
inductive.
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65^
AàCËIYES D^^ECTRIGIT^ MIÉdICALË.
Amortissement sans le tracé de la courbe de résonance; usage d*un
décrémètre, — On peut enfin, toujours en utilisant l'ondemètre à
ampèremètre thermique, obtenir la valeur du décrément y> qui carac-
térise l'amortissement des ondes, sans s'astreindre à tracer la courbe
de résonance. Si nous avons indiqué le procédé de mesure de y par la
courbe de résonance, c'est que nous supposons que le tracé de cette
courbe, dans le cas de l'étude des dispositifs de courants de haute
fréquence pour usages médicaux, peut dévoiler au praticien d'intéres-
sants rapports et l'inciter à d'utiles comparaisons.
Voici le mode suivant lequel on peut utiliser un ondemètre en décré-
mètre sans s'astreindre au tracé de la courbe de résonance. Ici encore
nous nous bornerons à donner les seules indications pratiques, laissant
FlG. h»
Détermination graphique de y par le décrémètre.
de côté leur raison théorique, d'un exposé un peu trop abstrait. Ceux
que le langage précis et fécond de la mathématique ne rebute pas
trouveront dans les Wiedemann*s Annalen, t. 55, page 121, 1895,
« Ueber electrische Resonanz » de M. Bjerkness, le développement
théorique de cette étude. Cette importante théorie a été résumée par
notre excellent ami M. Tissot dans VÉtude de la résonance des systèmes
d'antenne, qui forme la thèse remarquable de ce distingué physicien.
Nous avons nous-même résumé toute cette étude de la résonance et
son application aux mesures d'ordre pratique dans la seconde édition
de notre ouvrage : La télégraphie sans fil et les applications pratiques
des ondes électriques^ qui vient de paraître chez MM. Gauthier- Villars.
On se sert d'un ondemètre à capacité variable et à coupure dont le
cadran du thermique est gradué en inverse de V intensité -r= y,
lo La coupure étant en court-circuit, on fait varier la capacité de
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SUR LES HBSURBS DBS GOURANTS DB HAUTE Fr£qUBNGE. 653
manière à obtenir la résonance, c'est-à-dire la plus grande déviation
possible au thermique. On a ainsi la période T :
T = 2 X KlC = K |/c
tout comme lors du tracé de la courbe de résonance, mais sans avoir
à la tracer.
2«> L'ondemètre restant avec sa capacité d'accord, on intercale
dans la coupure une, deux ou mieux trois résistances non inductives
pli p3* ?zj connues en ohms et on détermine pour chacune les indica-
tions du thermique qu'on évalue en inverse —.= y de l'intensité.
Soient Ui* «/j, ys ces trois lectures.
Sur un papier d'ingénieur (papier millimétré) on porte en abscisses
(ftg, 4) les valeurs des résistances en ohms, et en ordonnées les
valeurs de y. On obtient ainsi une droite LL'. L'intérêt de prendre
trois mesures pour pi, 1:2, pj, au lieu de deux, qui seraient suffisantes,
réside en ce que le fait que les trois points M, N et P sont bien
en ligne droite, constitue un contrôle de la constance du*dispositif
d'émission des courants de haute fréquence.
30 On détermine le point L où la droite L U coupe l'axe des.x. O L
donne en valeur absolue une résistance po en ohms telle que
-^ = 84-1
2L 2
T, période déterminée par la mesiu-e l*»; L, self induction, et î, décré-
ment du circuit de l'ondemètre qu'un étalonnage préalable donne et
qui constituent des constantes de l'ondemètre employé; y, décrément
des oscillations de haute fréquence cherché.
Ces méthodes de mesure sont déduites de la théorie de la résonance
de M. Bjerkness. Elles ont été mises en œu\Te par M. Tissot au cours
de ses remarquables études de télégraphie sans fil qui l'ont amené à
doter les postes de télégraphie sans fil d'appareils (ondemétres et
décrémétres) d'un usage trè^ pratique; elles ont été également mises
en œuvre par moi-même vers la même époque pour l'étude des dispo-
sitifs d'observation des orages dont je poursuis depuis quelques
années le perfectionnement. Elles m'ont paru de nature à intéresser
l 'électrothérapeute, et j'ai même songé à combiner à son usage un
dispositif commode qui lui permette d'effectuer dans des conditions
pratiques les mesures nécessaires à la détermination de y. C'est ainsi
que j'ai réalisé un ondemétre à coupure et à capacité et self variable,
du genre de celui de M. Tissot, qui comporte les perfectionnements
suivants utiles pour effectuer rapidement les mesures. En même temps
qu'un condensateur à capacité variable par degré au moj'en de fiches,
on a disposé une bande hélicoïdale de clinquant, mue par une vis à
graduation qui permet de faire varier par degré la self et la capacité
(voir ondemétre à nappe hélicoïdale de M. Turpain, dans la seconde
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654 ARGHITES D'éLEGTRIGiri IffolGALB.
édition de La télégraphie sans fil et les applications pratiques des ondes
électriques, p. 170). On peut effectuer un réglage parfait de la self et
de la capacité et obtenir par suite une parfaite mise en résonance. De
plus, l'appareil comporte un revolver isolant permettant aisément la
substitution dans la coupure au court-circuit, de deux ou trois résis-
tances non inductives étalonnées. Enfin, le cadran du thermique et les
plots du condensateur portent les graduations et indications en
intensité î, inverse de l'intensité - = y, racines carrées des capacités
k^, périodes T, fréquences / et longueur d'ondes X. Les graduations
e^ indications multiples augmentent la rapidité des mesures.
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mmmmtwm0mmmmtmm0*imtfm0tmmtmfmm0mm0mmmmmtt0m0mmimmrm9
L ACTION THERAPEUTIQUE DU RADIUM
SUR LES NÉOPLASIESC)
Par les D'* H. DOMINIOI et BAROAT.
L*an dernier, à Reims, où se tenait le Congrès pour l' Avancement des
Sciences, les D" Wickham et Degrais, le 5 août, ont apporté sur le traite-
ment de répithélioma superficiel, par le radium, des résultats particu-
lièrement favorables basés sur Tétude de 4i cas. Ce travail donnait pour la
première fois des indications pratiques de dosage.
Le présent rapport s*étendra aux tumeurs considérées de façon plus
générale, celles auxquelles on a le plus fréquemment appliqué le traitement
radiumthérapique.
Les résultats de ces applications dépendent de la nature et du siège des
tumeurs ainsi que de la technique thérapeutique.
En ce qui concerne leur nature, les néoplasmes qui ont été Fobjet de la
radiumthérapie sont des tumeurs épithéliales ou conjonctives, les unes
bénignes, les autres malignes, parmi lesquelles il faut citer essentiellement
en tant que tumeurs bénignes, les nœvi vasculaires; et, en tant que tumeurs
malignes, les épithéliomes cutanés, les lymphosarcomes cutanés et les
sarcomes.
Quant à leur siège, ces tumeurs se divisent en tumeurs de la peau et des
muqueuses et en tumeurs sous-cutanées et sous-muqueuses.
Les tumeurs de la peau ont été en grand nombre soignées et guéries par
le traitement radiumthérapique.
11 n*en est plus de même en ce qui concerne les tumeurs des muqueuses,
en raison de la susceptibilité de celles-ci à Tégard du rayonnement.
Le traitement des tumeurs sous-cutanées et sous- muqueuses ofi^e une
double difficulté, car les tissus qui les recouvrent amortissent le rayon-
nement et courent le risque d*ètre altérés par celui-ci avant qu*il ait exercé
son action curative sur le néoplasme.
Pour parer à cet inconvénient, certains praticiens ont introduit direc-
tement des appareils radifères dans Tépaisseur des tissus néoplastques.
Dans certains cas, la difficulté peut être tournée en utilisant le filtrage
(') Rapport présenté aux sections réunies des Sciences médicales et d*Ëlectricité
médicale au Congrès de l'A. F. A. S. de Clermont-Feirand.
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656 ARCHIVES D'éLBGTRlGITÉ IfiDIGilLB.
suivant un procédé qui s'applique également au traitement des tumeurs des
muqueuses et aux tumeurs des régions cutanéo-muqueuses.
En résui^, dans l'exposé qui va suivre, nous allons envisager le trai-
tement des tumeurs par le rayonnement du radium suivant deux procédés
principaux qui sont :
I** L'application à la surface ou dans l'épaisseur des tumeurs d'appareils
produisant des rayons a, p et y, ou au moins des rayons p et y ;
a<* L'application d'appareils à rayonnement filtré par le plomb, de manière
à ne laisser passer que des rayons y extrêmement durs.
L'avantage de cette méthode consiste à obtenir un rayonnement h la fois
très pénétrant et peu altérant pour les tissus normaux.
I. Traitement des tumeurs par les rayons a, ^ et y.
TUMEUES MALIGNES.
Épithélioma cutané. — L'cpithélioma de la peau, en raison de sa situation
superficielle et de sa bénignité relative, fournit le plus grand nombre
d'observations. Depuis les premiers succès obtenus par M. Danlos à partir
de 1902, les essais thérapeupiques se sont multipliés, ils furent publiés
successivement par :
Williams {Med. New., 6 fév. 1904), i4 ulcus rodens, aS épithéliomas dont
i4 guéris et 9 améliorés.
Lassar (Soc. de méd. de Berlin, mai 1904)) plusieurs cancroïdes.
Macxenzie Davidson (British med. Journ,. 1908), 3 cas.
Myrou Matzentsaum (Med. Record, nov. 1904), plusieurs cas.
Robert Abbb {Le Radium, 1905), a cas.
Rehns et Salmon (Le Radium, 1905), a cas.
ExîiEK (Deuls. Zeits. fur. Chir., 1906), i cas.
BoiKOFF {Roussky Journ., mai 1906), i cas.
MouBY (British med. Journ., juill. 1906), 3 cas.
DlEFFENBACH Ct LlEBER (N.-Y., I9o5), I CaS.
Heynantse (Roussky Vratch Saint-Pétersbourg, sept. 1905), i3 cas.
Abbe (Soc. Prat. N.-Y., déc. 1906), 3 cas.
Blaschxo (Soc. de méd. de Berlin, janv. 1906), plusieurs cas.
ScHiFF (Congrès de méd. et nat. ail., 1906;, plusieurs cas.
ExNER (Congrès de Lisbonne, avril 1906), plusieurs cas.
WicxHAM (Ann. de dermatol, oct. 1906), 11 cas.
WicKHAM et Degrais (Congrès pour l'Avancement des Sciences, Reims,
5 août 1907), 4i cas.
R. Abbe (Med. Record, N.-Y., oct. 1907), 77 cas.
MoRTON (N.-Y., nov. 1907), 6 cas.
WicKUAM et Degrais (La Clinique, mars 1908), 53 cas (au i" juin le
nombre de leurs observations dépasse 80; les plus anciennes régressions
sans récidive remontent à plus de trois ans). Note particulière.
La plupart de ces observations ont trait à de petites cancroïdes. Certaines
présentent un intérêt particulier en raison de la dimension des lésions, de
leur siège ou de leur résistance aux traitements usuels. C'est ainsi que
plusieurs siégeaient aux lèvres. Plusieurs s'accompagnaient d'adénite ou
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l'action th£rapbutiqub du radium sur les n^oplasies. 657
étaient de grandes dimensions (DifTenbach: cancer inopérable du pied;
Abl)e : plusieurs cas étendus ayant résisté au traitement chirurgical ou aux
rayons X ; Morton : plusieurs cas analogues ; Wickham et Degrais : fonte
rapide d'énormes choux-fleurs et cicatrisation d'ulcérations de grandes
dimensions).
Les appareils contenant les sels de radium consistèrent, à l'étranger, soit en
ampoules de verre, soit en récipients à couvercle d^aluminium ou de mica.
En France, on se sert principalement de supports de métal ou de toile à la
surface desquels du sulfate de radium pulvérisé est étalé et maintenu au
moyen d'un vernis spécial (vernis de Danne).
La puissance des appareils a varié considérablement, l'activité du sel allant
du chiffre 19,000 au chiffre i ,800,000; sa quantité, de quelques milligrammes
à quelques centigrammes.
La durée des applications a varié avec la force des appareils, avec l'étendue
et la profondeur des lésions.
Elle fut au total de i heure avec des appareils forts (6 centigrammes pur)
et de 7 à 12 heures avec des appareils moyens (4 centigrammes d'activité
5oo,ooo pour une surface circulaire de 2 centimètres de diamètre). Certains
n'ont appliqué que pendant i heure un appareil de i centigramme pur et
obtenu la guérison. De trop faibles doses prédisposent aux récidives (a cas
de Wickham dans lesquels le traitement avait été interrompu trop tôt du
fait des malades).
Les applications furent prolongées et rares ou courtes et répétées dans
le but d'éviter la radiumdermite. Les appareils ont été simplement appliqués
à la surface des lésions. Cependant DiefTenbach et Lieber ont eu l'idée,
dans un cas de volumineux épithélioma du pied qui guérit, d'insérer, à
I centimètre de profondeur dans la masse de la tumeur, des tiges à la
surface desquelles était collée la substance active.
En somme, on peut dire avec Danlos, que la radiumthérapie est une
méthode de choix pour les petits cancroïdes et, avec Wickham et Degrais,
qu'elle est le plus souvent efiicace dans les épithéliomas cutanés d'allure
plus grave, et qu'elle a pu procurer des succès dans des cas très sévères.
Même dans les cas rebelles, on a pu obtenir tout au moins l'amélioration
des signes objectifs et le soulagement des symptômes douloureux.
Tout à fait exceptionnellement on a vu le radium agir comme un excitant
de l'évolution néopiasique. Dans un cas de BoikofT, un épithélioma ulcéreux
de la joue régressa, mais les ganglions concomittants prirent en même
temps un développement notable.
Épithéliomas cutanéo-muqueux. — Les cas de ce genre traités par le radium
sont:
i*" Épithéliomas de l'angle interne de l'œil qui guérirent, ils furent
publiés par :
Krtlow {Vrai. Gaz., mai 1904), ulcus rodens de l'angle interne de l'œil,
guéri par trois séances de i heure à trois jours d'intervalle.
Rbpman (Oborrienie Psychiatrie, nov. 1904), guérison d'un épithélioma
ulcéreux de l'angle interne de l'œil.
Da«ibr (Soc. d'ophtalmol., juill. i9o5), un épithélioma de l'angle interne
de l'œil qui, traité plusieurs fois par les moyens chirurgicaux, avait
toujours récidivé.
a* Des cas d'épithéliomas cutanéo-muqueux de la lèvre.
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658 ARGHIYBS D'ÉLBGTRIGlTé MÉDICALE.
A leur sujet, Wkkhftoi et Degrais font des réserves (Soc. méd. des hôpit.,
mars 1 908).
Cependant, Ëxner a publié, en 1908, un cas heureux d^épithélioma de la
commissure labiale. Gaucher et Dominici ont obtenu des succès dans
plusieurs cas dont il sera parlé plus loin.
Épithéliûma muqueux, — Nous n'avons pu en relever que quelques ob»r-
valions dans la littérature) ce sont :
I* Cancer de la cavité buccale, — i cas de Gussenbauer (Vienne, i9o3),
cancer de la lèvre et du palais traité sans succès par la chirurgie et guéri
par le Ra, au bout de huit mois il n'y avait pas eu de récidives, a cas
d'épithélioma de la langue dus à Foveau de Courmellcs, mais il n'obtint
que l'amélioration et la sédation de la douleur. ^ !<* Cas de cancer de la
langue dans lequel la guérison fut obtenue (Abbe, mars 1906). — a"" i cas
d'épithélioma de la muqueuse gingivale étendue et presque inopérable qui
fut traité par le curetage suivi d'application de radium. Au bout d'un an,
aucune menace de récidive ne s'était produite (Exner).
En somme, nous ne relevons ici que 3 cas de giiérison.
2* Cancer de Vœsophage, — Exner, d'une part, et Max Einhorn, d'autre
part, ont porté le radium enfermé dans une capsule de caoutchouc fixée
à l'extrémité d'une sonde œsophagienne jusqu'au siège de la tumeur. Us
déterminèrent ainsi la dilatation durable de la sténose néoplasique sans
avoir à craindre les déchirures qui se produisent parfois lorsqu'on a recours
à l'électrolyse.
3* Cancer de Vesiomac. — Foveau de Courmelles à amené l'analgésie en
faisant agir le radium à travers la paroi abdominale.
4* Cancer du rectum, — La sédation de la douleur, la perméabilité du
rectum ont été réalisés par Foveau de Courmelles après l'action d'un tube
de radium introduit dans le rectum.
5* Cancer du vagin et du col de l'utérus, — Des résultats palliatifs ont été
obtenus de même par Foveau de Courmelles.
6» Cancer du col utérin, — Abbe a signalé la guérison d'épithéliomas dans
a cas.
Cancer du sein. — Abbe a noté dans un cas la régression, incomplète il est
vrai, de trois nodules, de récidive par l'application d'un tube de i5 centi-
grammes d'activité 5oo,ooo. Loissan vit dans plusieurs cas le radium pro-
duire la cicatrisation d'ulcérations néoplasiqucs. Hartigan, de même.
Morton (novembre 1907) a publié la guérison complète, au moins en
apparence, d'un squirre du sein. 11 appliqua pendant S heures, en difTérenls
points, un tube de 10 milligrammes pur, ce qui provoqua une forte radium-
dermite et la disparition de la tumeur (?).
Sarcome de la peau. — Abbe a pu guérir un sarcome de la paupière
inférieure qui avait résisté au bistouri et aux rayons X.
Dominici et A. Gy, sans obtenir la guérison d'un vaste sarcome du cuir
chevelu, purent procurer au malade la sédation d'une céphalée intense.
Dans un autre cas de sarcome de la jambe et du pied, Dominici a obtenu la
régression complète de certains nodules et d'épidermisation partielle d'une
vaste exulcéralion. (Service de M. Balzer.)
Sarcomes sous-cutanés. — Abbe, en 1906, guérit un sarcome du maxillaire
inférieur qu'il traita par l'inclusion dans la tumeur d'un tube contenant
la centigrammes d'activité 3oo,ooo. Ce tube était appliqué 3 heures tous les
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l'action THéRAPEUTIQUB DU RADIUM SUR LB8 NéOPLA9IB6. 659
deux jours, au total 4^ heures. A la surface, on appliqua la face du côté
interne et du côté externe (8 heures au total) ; après une forte radium-
dermite la tumeur disparut.
Dans un autre cas analogue, chez une femme âgée, il provoqua après une
séance unique de 6 heures, par insertion dans la masse d'un tube de lo cen-
tigrammes, la transformation fibreuse de la tumeur
11 eut encore un succès dans un cas de sarcome de la mâchoire inférieure.
Blaschko considère comme rebelles les sarcomes profonds, cependant il
signale un bon résultat dans un cas d*angiosarcome.
Morto'n a obtenu un succès complet et remarquable dans un cas de
sarcome volumineux du bras qui, malgré deux opérations, s*était étendu,
avait provoqué la fracture de Thumérus et entraînait une cachexie rapide.
Un tube de lo centigrammes de chlorure de radium français d'activité
30,ooo resta inséré dans k masse pendant dix semaines. Peu à peu la tumeur
régressa, la fracture fut consolidée en quatre semaines et trois mois après le
début du traitement la malade put quitter Thôpital. Pas de récidive depuis
deux ans. Pendant la durée du traitement, Morton fit prendre à la malade
une solution de fluorescine et de quinine dans le but de mettre à profit la
fluorescence de ces corps sous l'influence du radium.
Mycosis Jongoïde, — MM. de Beurmann, Dominici et Rubens Duval ont
rapporté au Congrès de médecine, octobre 1907, un cas dans lequel une
volumineuse tumeur mycosique de la fesse disparut par l'application d'un
appareil circulaire de 6 centimètres de diamètre, contenant 10 centi-
grammes de sulfate de radium d'activité 100,000. L'appareil fut appliqué
successivement sur toute l'étendue de la tumeur à raison de la heures par
place en moyenne. La régression se maintenait huit mois après le trai-
tement.
MM. Wickham et Degrais ont également obtenu la régression de tumeurs
mycosiques.
TUMBUES BENIGNES.
Tamears cutanées, — Parmi celles-ci se placent en première ligne les
mevi nœvi vascalaires, « taches de vin ».
M. Danlos, le premier, appliqua la radiumthérapie à ces cas et obtint la
décoloration de petites surfaces prises au milieu des nœvi.
Rehns puis Hartigan, 1904, décolorèrent, l'un d'une petite tache de vin
grande comme une pièce de 5 francs, l'autre une vaste tache couleur lie de
vin de la joue.
MM. Wickham et Degrais ont depuis multiplié les observations, traité des
formes morbides vierges jusqu'alors de tout essai et véritablement consacré
la méthode. Ils ont déposé un mémoire à l'Académie de médecine, le
8 octobre 1907, et leur mémoire a été l'objet d'un rapport élogieux de
M. le Prof. Fournier. Actuellement, l'excellence de sa inéthode est établie par
plus de 116 cas (La ClinUfae, mars 1908). Ils se servent d'appareils constitués
par des plaques métalliques sur lesquelles une plus ou moins grande
quantité de sulfate de radium d'activité 5oo,ooo est fixée par un vernis qui
l'englobe. Les applications sont poussées suffisamment pour l'obtention
d'une réaction exulcéfAtive plus ou moins accusée suivant les cas; et parfois
par filtrage, des modifications s'obtiennent sans réaction visible
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66o ARCHIVES D'iLBGTRIGiri IfADIGALB.
Nous citerons également un cas de Zimmem, publié récemment, traité il
y a cinq ans et dans lequel le radium s*est montré supérieur aux rayons X
employés concurremment. Enfin la surface blanchie de ce nsevus s*est
maintenue parfaitement nette.
MM. Balzer et Barcat ont également obtenu d'excellents résultats dans
plusieurs cas traités récemment ; de même M. Mazotti.
Angiomes tubéreux. — MM. Wickham et Degrais ont produit leur affais-
sement total et leur décoloration par des applications faibles et répétées de
façon à éviter Texulcération. Ces derniers auteurs insistent tout particuliè-
rement sur l'excelience des résultats obtenus sur les tumeurs vasculaires,
spécialement chez les enfants et siégeant à la peau ou aux muqueuses.
Nœvi pigmentaires, — Hartigan (Br. Journ. oj dermatology, 1906), publia
l'observation d'un naevus pigmentaire décoloré par des applications
nombreuses et courtes de i centigramme de Ra (tube) .
MM. Wickham et Degrais (Soc. méd. des hôpit., mars 1908) qui en ont
traité une quinzaine de cas, ont eu des succès complets, mais aussi des
récidives. D'après eux, le radium a une utilité très nette dans les formes
saillantes, très colorées et pilaires.
Abbe, Rehns et Saimon, Blaschko, BoikofiT, Vickham et Degrais ont traité
avec succès des verrues dont plusieurs rebelles.
Selon Wickham et Degrais les papillomes du cuir chevelu, de la langue,
les végétations des organes génitaux disparaissent très rapidement.
Cheloides, — Elles sont améliorées ou guéries (Werner et Hirschel,
BoikofiT, Williams) : Wickham et Degrais viennent de communiquer à ce
siget à l'Académie de médecine, le a6 mai, des résultats très favorables.
Tumeurs bénignes souS'Cutanées, — Tumeurs bénignes du sein : Wickham
et Degrais purent, disent-ils^ intervenir utilement dans 2 cas de tumeurs
bénignes du sein {La CUniquCy mars 1908).
Tubercule sous-cutané douloureux. — Barcat a obtenu récemment la dispa-
rition d'un nodule rougeâtre sous-unguéal du gros orteil qui était depuis
un an le siège de douleurs lancinantes extrêmement vives, ce nodule avait
été auparavant limité mais sans résultat.
Fibromes de Vutérus. — Oudin et Verchère, introduisant dans la cavité
utérine un tube de verre qui contenait le radium, obtinrent dans plusieurs
cas la sédation des douleurs, la diminution ou l'arrêt des sécrétions et des
hémorragies et même la diminution de volume de la tumeur. (Poids du Ra:
37 milligrammes; activité: 1,800,000; durée : 10 à ao minutes.)
II. Traitement des tumeurs par le rayonnement y pur filtré.
La filtration du rayonnement du radium est un procédé qui a été prévu
par tous les médecins, dès le début de l'application de la découverte de
M. et M"*" Curie à la thérapeutique. Bien plus, une certaine filtration est
réalisée d'emblée dans les appareils à sels collés par un vernis ; elle se produit
aussi quand l'appareil radifère est une ampoule de verre sqellée contenant
du sulfate ou du bromure de radium.
D'autre part, divers praticiens ont atténué l'intensité du rayonnement de
leurs appareils, soit en les plaçant à distance de la peau (Bongioviani), soit
en les recouvrant de feuilles d'aluminium (Wickham et Degrais).
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L* ACTION THERAPEUTIQUE DU AADIUM 8UK LES NÉOPLASIES. 66 1
Or, dans toutes ces circonstances, une fraction au moins des ^ agit sur les
tissus concurremment avec les v, de sorte qu'il est impossible d'établir la
part qui revient aux deux sortes de rayons dans les résultats thérapeutiques
obtenus.
C'est pourquoi le D' Dominici s*est attaché à expérimenter d'une façon
méthodique Faction du rayonnement des sels de radium. A cet effet, il a
cherché à utiliser les rayons y à l'exclusion des a et des 3 (')•
Le dispositif employé pour obtenir ce résultat consiste essentiellement
dans la superposition, aux appareils radifères, de lames de plomb de 5/iO
de millimètre à plusieurs millimètres d'épaisseur et d'une série de rondelles
de papier et de gaines de caoutchouc. Les lames de plomb sont l'écran où
les rayons oc et ^ s'amortissent complètement et que les rayons y traversent
en diminuant d'intensité à leur sortie de l'écran.
Les rondelles de papier servent à arrêter un rayonnement secondaire
émis par la lame de plomb, par suite du passage des rayons y (Sagnac). Ce
rayonnement secondaire étant peu pénétrant se trouve intercepté par le
papier et le caoutchouc que les rayons y traversent, en ne diminuant d'in-
tensité que dans des proportions insignifiantes.
Cette méthode de traitement a été appliquée à des tumeurs de la peau,
des régions cutanéo- muqueuses, de la muqueuse buccale et enfin à des
tumeurs sous-cutanées.
La plupart de ces essais ont été pratiqués dans le service du Prof. Gau-
cher, à l'hôpital Saint- Louis, et les résultats dont il va être fait mention
difF&rent, à un triple point de vue, de la technique habituellement suivie.
Celle-ci comporte :
I* L'usage des rayons a, p et v ;
3* Une intensité effective de rayonnements très élevée, variant de 8o,ooo à
aoo,ooo ou 3oo,ooo (^);
3* Une durée d'application relativement courte, ne dépassant guère
la heures.
Dans le traitement que nous envisageons, les tumeurs sont influencées
exclusivement par les rayons y et encore ceux-ci sont-ils atténués par leur
passage à travers le plomb.
L'intensité effective du rayonnement est faible, car elle ne dépasse pas
4,5oo à i3,ooo unités, la durée d'application est très longue, car les appareils
sont placés de quarante huit heures à six jours sur les tumeurs.
Tumears de la peau, — Les tumeurs de la peau soumises au rayonnement
furent essentiellement des épithéliomes.
Trois de ces épithéliomes étaient de la forme papillaire ou bourgeonnante ;
deux d'entre eux siégeaient à la face dorsale de la main, l'autre s'était déve-
loppé à la région de la pommette du côté gauche. Ce dernier cas était inté-
ressant en raison de l'âge de la malade (quatre-vingt-six ans) ;
Deux autres cancroîdes de la forme ulcéreuse et rongeante siégeaient à
l'aile du nez ;
(') D'après les mesures faites sur la demande du D' Dominici, au laboratoire
biologique du radium, par M. Beaudoin, ingénieur de TÉcole de physique et de
chimie, les rayons a et les rayons p sont complètement arrêtes par une lame de
plomb de b/io de millimètre d'épaisseur, exception faite peut-être de quelques ^
particulièrement durs qui se confondent avec les y au point de vue de la thérapeu-
tique médicale.
(') L*inteDtité du rayonnement de l'urtnium étant prise comme unité.
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662 ARCHIVES D'ÉLBCTRICITé MÉDICALE.
La sixième tumeur se présentait sous la forme d*un ulcère régulier à
surface lisse reposant sur une base légèrement saillante et indurée
Ces tumeurs furent traitées par des appareils à sels collés sur des disques
de métal ou des rondelles de toile de a à 3 centimètres de diamètre. Le poids
du radiiim variait de 4 à 6 centigrammes ; l'intensité en était de 5oo,ooo.
Ces appareils étaient recouverts d'écrans de plomb dont l'épaisseur variait
de 5/IO de millimètre à i milUfnètre et auxquelles étaient surajoutées des
rondelles de papier, au nombre de lo à ao ; le tout ae trouvaii entouré de
plusieurs épaisseurs de caoutchouc et de taffetas.
L'intensité du rayonnement y que filtraient ces écrans variait de 3,5oo
à 4)^oo unités.
La durée des applications furent de 34 heures, au minimum et de lao heures
au maximum.
La guérison, temporaire au moins, semble avoir été obtenue dans un hips
de temps variant de cinq à six semaines après le début des applications pour
les deux épîthéliomes siégeant à la face dorsale de la main et pour l'épithé-
liome papillaire de la région vygomatique.
Les deux épithéliomes rongeants occupant l'aile du nez furent extrê-
mement améliorés, mais nécessitèrent, à la sixième semaine, une seconde
application du radium.
Quant à la sixième tumeur, l'épi théliome de la joue, elle continua de
croître comme si aucune application n'avait été pratiquée.
Tumeurs de la région cutànéo- muqueuse, — Trois épithéliomes de la lèvre
inférieure empiétant sur la muqueuse furent traités avec les appareils
précités.
L'un de ces épithéliomes était de la forme érosive et superficielle, et
résistait, depuis trois ans, à des cautérisations au nitrate d'argent et au
thermocautère.
La lésion fut soumise à l'action du rayohnement pendant une durée totale
de a4 heures. Le i4 mai 1908, la guéri»on semblait complète.
Deux autres épithéliomes bourgeonnants, intéressant à la fois la peau et
la muqueuse de la lèvre inférieure, furent exposés au rayonnement y Pen-
dant une durée de lao heures environ (du 9 au i5 janvier 1908). Après six
ou huit semaines, la guérison de ces tumeurs parut complète, et l'on a pu
constater la persistance du résultat quatre mois et demi après la fin du
traitement, chez un de ces malades qui revient d'une façon régulière à
Thâpital Saiot-Louis.
Tumeurs des muqueuses, — f ^e rayonnement y fut également utilisé dans
le service du Prof. Gaucher, à regard de tumeurs de la muqueuse buccale.
L'une de ces tumeurs était un papillome ordinaire végétant sur la
muqueuse du palais, et dont le début remontait à trois ans. Quinze jours
aprèfi yne application de a 4 heures, le volume de la tumeur était réduit de
celui d'une noisette à celui d'une tête d'épingle ordinaire. Elle disparut
complètement après une deuxième application de radium de même durée.
Une seconde tumeur, traitée par le même procédé, était un papillome
angiomateux de la partie antéro-latérale gauche de la langue, ayant réci-
divé après une opération et que l'on considéra tout d'abord comme un
épithéliome.
Trois semaines après le début du traitement, la tumeur était réduite
des deux tiers.
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L* ACTION THERAPEUTIQUE DU RADIUM SUR LES NÉOPLASIES. 663
La troisième tumeur était une sorte d'infiltration papiilomateuse de la
partie antérieure et latérale droite du palais de la bouche.
Cette tumeur fut soumise au rayonnement ^ pendant a4 heures; trois
semaines après, elle était manifestement en régression.
Ce qu*il faut retenir de ces quelques résultats, c'est la possibilité d'obtenir
la régression de tumeurs de la muqueuse buccale sans déterminer de réac-
tion irritative de celle-ci; mais la méthode est également applicable aux
tumeurs sous-cutanées, en raison de la puissance de la pénétration des
rayons y.
A ce sujet, nous citerons la régression progressive de trois squirres du
sein et de nodules cancéreux sous-cutanés consécutifs à l'ablation de la
mamelle du côté droit.
Ces tumeurs sont soumises au rayonnement d'appareils d'activité 5oo,ooo
fournissant un rayonnement y de i3,ooo environ à travers a ou 3 milli-
mètres de plomb.
CSonolusions.
De l'ensemble des faits consignés dans ce rapport, on peut tirer plusieurs
conclusions qui sont :
1* L'action curative durable du rayonnement du radium à l'égard de
tumeurs difiTérentes par leur nature et leur siège, parmi lesquelles il faut
citer au premier chef les nsevi et les^chéloîdes, d'une part, les épithéliomes,
les carcinomes et les lymphosarcomes, de l'autre ;
2*" La diversité des combinaisons auxquelles se prête l'utilisation du
rayonnement Becquerel. En effet, le pratricien peut, à volonté, faire usage,
soit de la totalité de ce rayonnement, c'est-à-dire des rayons a, ^ et y ; soit
des ^ et des y à l'exclusion des a ; soit des y à l'exclusion des a et des ^ (');
enfin il peut atténuer le rayonnement y lui-même.
Ce qui résulte de la confrontation de ces diverses méthodes, c'est la possi-
bilité de les approprier à des cas particuliers. Ainsi la manière de faire qui
consiste à employer les rayons y à l'exclusion de a et des ?, à atténuer
méthodiquement l'intensité des y, à en prolonger longtemps l'action sur les
tissus morbides, semble convenir d'une façon particulière au traitement des
tumeurs des muqueuses et des régions profondes.
Le rayonnement y ainsi atténué est à la fois très pénétrant, peu altérant
et capable d'enrayer les processus néoplasiques anormaux. Sa puissante
action curative sur les tumeurs se rehausse d'une innocuité, au moins
relative, à l'égard des tissus réguliers.
L'utilisation méthodique du rayonnement y permet d'obtenir la régres-
sion de certaines tumeurs des muqueuses sans provoquer la radiumdermite
qui, suivant la remarque de M. Gaucher, est capable d'accélérer le dévelop-
pement des néoplasmes au lieu de l'enrayer. Elle permet aussi d'atteindre
les tumeurs profondes à travers les téguments sans provoquer une altération
grave de ceux-ci.
(•) Exception faite peut-être de quelques p particulièrement durs qui se confon-
dent avec les y au point de vue de la thérapeutique médicale.
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■ ■■■■ ■■.■■-..»»■. --.-..»^»»»---. — ^ ^ri-TrrTTTnnnnnnnnfinnnfi*jtiL utfUL uuiJiiuuuLi
LÀ ÏELERONTGENOGRA.PHIE DU CŒUK
Par A. EOLiHER (de Wiesbaden).
^ On sait que peu de temps après la découverte de Rôntgen, les
premiers expérimentateurs qui s'appliquèrent à radiographier les
Fia. I.
Jeune femme de vinf^t-quatre ans. Grandeur 1*70. Situation ventrale.
Pose pendant l'inspiration. Dislance focale : a mètres. Le sujet n*a pas
de douleurs.
viscères thoraciques, s'eflorcèrentjà se rendre compte de la grandeur
réelle du cœur par un procédé spécial, capable de supprimer les erreur»
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LA TÉLÉRÔNTGÉNOGRAPHIE DU GOËUH. 665
de projection dues au rayonnement focal du tube de Grookes. Leurs
efforts aboutirent à créer l'orthodiagraphie, qui a donné de mer-
veilleux résultats.
A côté de Torthodiagraphie, qui demande des appareils compli-
qués et une technique perfectionnée, il est une manière plus simple
d'obtenir les mesures exactes du cœur : c'est la télérôntgénographie,
inventée et pratiquée par Koehler.
FlG. 2.
Jeune homme de vin^l-quatre ans. Grandeur l'G^. Le malade se tient
det)out pendantla pose. Inspiration. Distance focale : i"5o. Rhumatismes
articulaires. Insuffisance mitrale.
|La télérôntgénographie est la radiographie" à très grandejdistance»
de 1™50 à 2Jmètres. A cause de la distance considérable qui sépare
Tanticathode du sujet, les rayons qui forment les tangentes avec la
ligne de circonférence du cœur, la rasent sous des angles à peu près
pareils, c'est-à-dire qu'ils sont presque parallèles. Par conséquent,
les erreurs de projection sont minimes; en tout cas, elles ne dépassent
pas celles de Torthodiagraphie.
La télérôntgénographie donne l'ombre exacte du cœur avec toutes
ses coiurbes et tous ses angles; elle permet donc de reconnaître sa
AMCSL D'éUCTB. Mio. — 1908. AQ
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666 ARCHIVES D*ÉLEGTRIGITé MÉDICALE.
vraie forme, tandis que l'orthodiagraphie ne donne que des courbes
forcées, tracées à la main, au lieu de l'image nette de l'organe.
Voici comment on procède à la télérôntgénographie :
Le malade est fixé dans la position naturelle, soit debout, soit
couché sur le ventre. Après avoir respiré profondément deux ou trois
fois, le sujet arrête la respiration pendant la pose. La pose elle-même
demande 20-30 secondes environ. Les rayons sont de pénétration
FiG. 3.
Homme de vingt-neuf ans. Grandeur i"79. Le malade se tient debout
pendant la pose. Distance focale : i"5o. Le malade se plaint de douleurs
dans la région du cœur.
élevée, c'est-à-dire que Tétincelle équivalente doit être de 13-14 cen-
timètres, l'ampoule n'ayant plus de lumière anodique, mais donnant
des décharges en forme d'aigrettes. Pour obtenir des radiographies
expressives, on peut se servir de deux plaques que Ton applique
Tune contre l'autre par le coté de l'émulsion. Ce procédé est surtout
recommandable lorsqu'il s'agit de sujets corpulents. Les plaques
sont développées ensuite dans un révélateur ayant environ 20^ de
température. — {Deutsch, med. Wochensch,, n® 5, 1908.)
Dr Wetterer, de Mannheim (Bade).
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******^^*^***^*********^****f^^*^**??^f^fw*"»***Jg^W'»ggww>M»<i<><iiiiiwwii««i ^nrnn.rm|
MESURE PRATIQUE DES COURANTS FARADIQUES
EN ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
La mesure des courants induits est fort compliquée et presque
impossible en dehors des laboratoires. Pour se rendre compte réelle-
ment du phénomène, il faudrait connaître la forme de la courbe en
fonction du temps, la valeur absolue en unités électriques de la
différence de potentiel maxima et Tintcnsitc maxima du courant
traversant le patient.
Comme ces mesures ne peuvent s'effectuer facilement, on a cherché
à obtenir au moins une idée approchée de Tintensité traversant le
malade.
Deux méthodes peuvent être appliquées :
La première, utilisant un électromètre (appareil de Gillay(«), par
exemple), devrait donner Tintensité efïicace; malheureusement le
manque de sensibilité de ces appareils nécessitait l'emploi du fer
dans le mobile effectuant la mesure. Dès lors, la mesure se trouvait
dépendre de la fréquence du courant (le mot fréquence pris dans
le sens qu'il a quand on parle de courants alternatifs) et l'appareil
indiquant d'autant moins, pour une même intensité efficace, que la
fréquence était plus élevée.
La deuxième supprimait par un moyen quelconque (mécanique
jusqu'ici) l'onde de fermeture (appareil de Broca(a), par exemple), en
ne laissant passer dans un milliampèrcmètre à courant continu que
l'onde d'ouverture, mesurant ainsi Tintensité moyenne.
Ces deux méthodes ne pouvaient donner une idée de l'intensité
de chaque onde que si Ton connaissait le nombre d'interruptions par
seconde.
C'est à la deuxième méthode que nou^ nous sommes arrêtés, mais
(■) \oÏTArehiv, d'électr, méd., 1896, p. 36o.
(') Voir Arehiv. d^électr. méd., 1906, p. ao.
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668
ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
pour simplifier les appareils et la manœuvre, nous arrêtons Fonde de
fermeture au moyen d'une soupape électrolytique appropriée.
L'étude de celte soupape a été la seule partie un peu délicate de la
réalisation de l'appareil.
Nous pouvons dire aujourd'hui que l'intensité moyenne des courants
induits traversant les patients peut être mesurée à une exactitude
atteignant a à 3 o/o. C'est donc un résultat très appréciable.
FiG. I.
Dispositif du circuit pour la mesure des courants faradiques.
T, interropteur; — S, soopape électrolytique.
Le milliampèremètre à utiliser est un appareil très sensible, car
nous avons pu voir que l'intensité moyenne atteinte excède rare-
ment o"^ 01 et est généralement très inférieure.
Lorsque la soupape est restée un certain temps sans fonctionner,
elle a besoin de subir une formation. Ceci s'obtient très facilement
soit à l'aide du courant continu , soit plus simplement encore en
fermant directement quelques secondes, sur la soupape, la bobine
induite dont on va se servir, recouvrant complètement l'inducteur.
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tlWWW>IWWW»W
REVUE DE LA PRESSE
Applications indirectes de I*filectriclté
RADIUMTHABAPIB
A. BROCHET. — La radioaotiTité des eaux de Plombières.
L'auteur a entrepris de rechercher quelle est la radioactivité des
sources de Plombières au moment même de leur utilisation, n a, à cet
effet, employé comme instrument de mesure Télectroscope Curie à
feuilles d'aluminium et micromètre adapté soit à un condensateur à
plateau, soit à un condensateur cylindrique.
Des mesures successives effectuées par l'auteur ont montré que
l'émanation extraite de l'eau de la source des Capucins subit, de
même que l'émanation du radium, la perte de l'activité de moitié
en quatre jours. De plus, l'auteur a encore vérifié ce fait que, contrai-
rement à l'opinion souvent émise, il n'y a aucune relation entre la
radioactivité des eaux et leur température. — (Presse méd., 5 fé-
vrier 1908.)
DOMESICI. ^ Épithélioma de la lèvre traité par le radium.
Voici un homme qui est syphilitique depuis trente-cinq ans; depuis
déjà quelque temps, il était atteint de leucoplasie buccale, lorsqu'il
y a sept mois survint un épithélioma qui débuta en partie par la zone
leucoplasique. Il y avait en même temps sur le cuir chevelu des syphi-
lides croûteuses qui furent rapidement améliorées par le traitement
mercuriel, sous forme d'injections, institué alors. Mais à mesure que
cette amélioration se produisait, Tépithélioma s'aggravait notable-
ment. Le traitement par le radium fut alors conmiencé, et sous son
influence on vit d'abord les lésions épithéliomateuses régresser rapi-
dement. Au bout de trente-cinq jours, enfin, on pouvait constater
toutes les apparences de la guérison. — (Soc. franc, de Dermatol. et
de.Syphil.; Méd. moderne, 22 avril 1908.)
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670 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MEDICALE.
GAUCHER. — Traitement des épithéliomas malpighiens par !•
rayonnement y du radium.
L'auteur relate» en son nom et au nom de M. Dominici» les observa-
tions de plusieurs malades, atteints d' épithéliomas de la lèvre infé-
rieure» de Taile du nez, de la face dorsale de la main, etc., qui ont été
traités par le rayonnement du radium filtré à travers des lames de
plomb de 5/10 de millimètre d'épaisseur au minimum (procédé de
M. Dominici).
Ce procédé fournit un rayonnement Y pur, de faible intensité» dont
l'application peut être longtemps prolongée (jusqu'à cinq ou six jours),
sur des tumeurs bourgeonnantes ou ulcéreuses.
Sous l'influence de ce traitement, les cancroïdes ont régressé avec
une grande rapidité, sans qu'il se produisît d'eschares, mal^éla longue
durée des applications radiques. — (Sem. méd., n^ 15, 8 avril 1908.)
MARX. ^ Effet des radiations du radium sur le labyrinthe.
Marx a soumis aux radiations du radium le labyrinthe de plusieurs
pigeons pendant 30 à 60 minutes. Cinq mois et demi après,
apparut le toumement de tête caractéristique (Kopfverdrehung),
comme on l'observe après l'extirpation unilatérale du labyrinthe.
L'examen microscopique a démontré une dégénérescence de l'épithé-
lium du sinus de la crista acusticae.
Schreiber rappelle à ce sujet que des irradiations analogues de l'œil
ne modifient pas les épithéliums, mais les éléments nerveux. —
(Deuts. med. Wochens., p. 86. 9 janv. 1908.)
Lassueur.
Faiifz NAGELSCHMIDT. — Sur le traitement des nssvi par le
radium.
Nagelschmidt emploie le bromure de radium; il a vu guérir les
simples nœvi capillaires après l'application durant 5 à 6 minutes;
pour le deuxième degré, les n»vi cyanotiques, suffisaient 10 minutes;
pour les n»vi hypertrophiques, enfin, on a dû appliquer la radiation
pendant 15 à 20 minutes.
Huit à dix jours après le traitement on voit les naevi se décolorer
d'un ton brunâtre, en même temps apparaît une exsudation légère
suivie de formation d'une èschare qui sèche lentement; la desqua-
mation dure plusieurs semaines; après quatre à six semaines la résorp-
tion est achevée et les naevi ont disparu.
D'après l'auteur, aucune autre des méthodes connues pour la
destruction des n^evi ne serait égale à la radiumthérapie. — (Die
Thérapie der Gegenwart, Heft 3, 1908.) H. Boruttau.
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mmmmmmmwm^mmmmmmwmmmimmmmmmmmummmmmwiimmtmmmmfmmmmmmmmmmm^mmmmmmmfmm
BIBLIOGRAPHIE
D' MÉNÉTRIER, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris,
médecin des hôpitaux. ^ Le Gancer, i vol. grand in-S"" de 673 pages,
avec ii4 figures. Broché : la ft>ancs; cartonné : i3 fr. 5o (Librairie
J.-B. Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19, à Paris).
Notre connaissance actuelle du cancer est basée à la fois sur la clinique,
l'anatomie pathologique à Toeil nu, la chimie, Texpérimentation physiolo-
gique et l'histologie.
Mais c*est en dernière analyse Thistologie seule qui peut présentement
nous guider dans Tétude du cancer. C'est elle qui, en nous apprenant la
nature cellulaire du néoplasme, et en nous montrant avec certitude le
moment où il devient infectant, c'est-à-dire cancéreux, nous en permet une
reconnaissance assurée et nous fournit les caractères dont nous pourrons
tirer une définition du mal.
De ces données entièrement positives, et sans y faire entrer aucune hypo-
thèse pathogénique, M. Ménétrier tire sa définition.
Caractérisé cliniquement par une tumeur locale, apparente ou cachée,
selon l'organe dans lequel il se développe, et qui progressivement envahit et
empoisonne l'organisme entier, le cancer n'est pas une maladie, mais un
processus morbide. C'est un processus d'auto-infection de l'organisme par
des cellules de l'organisme ; cellules proliférées, envahissantes et destruc-
trices des éléments normaux avec lequels elles entrent en conflit. Tous les
éléments cellulaires de l'organisme sont éventueUement capables de cette
activité pathogène, exactement dans la mesure où ils sont capables de proli-
fération et d'hyperplasie régénératrices, Irritatives ou compensatrices,
fonctions normales dont le processus cancéreux représente la déviation
pathologique.
Voici un aperçu des matières traitées par le D' Ménétrier, dans le remar-
quable volume illustré de nombreuses figures entièrement nouvelles, qu'il
vient de publier dans le Nouveau Traité de Médecine.
I. Le cancer. Son histoire. Ses caractéristiques, — U. Le processus cancé-
reux. — La cellule cancéreuse. Modes de multiplication. Chimie des can-
cers. Biologie expérimentale. Les états des processus cancéreux. Les états
morbides préparatoires au développement du cancer. Le début des cancers.
Croissance et extension du cancer primitif Envahissement et généralisation.
Métastases. Évolution discontinue. Récidives. La réaction des tissus en
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672 ARCHIVES D^ÉLECTRIGITÉ MéoiGALB.
présence du cancer. L'action locale du cancer. Retentissement sur Torga-
nisme. Évolution clinique et diagnostic.
m. Formes et variétés des cancers. Cancers épithéliaux. — Cancers de la
peau. Cancers des glandes annexes des revêtements cutanés. Glandes sudo-
ripares et sébacées. Glandes mammaires. — Cancers développés aux dépens
des revêtements épithéliaux à épithéliums cylindriques et des glandes y
annexées. Cancers des bronches et du poumon, de l'estomac, de l'intestin,
de la muqueuse utérine. — Cancers des glandes annexes du tube digestif.
Glandes salivaires et buccales. Foie et voies biliaires. Pancréas. — Glandes
viscérales et parenchymes épithéliaux. Cancers du rein et des voies urinaires.
Épithéliomes du testicule et de l'ovaire. Cancers épithéliaux des glandes
vasculaires sanguines et des organes des sens. — Cancers du tissu nerveux.
Cancers des tissus conjonctivovasculaires. Sarcomes. — Tumeurs à tissus mul-
tiples. Tératomes et embryomes. Leur évolution cancéreuse.
IV. Étiologie. — V. Pathogénie. Théories parasitaires. Théories cellulaires.
— VI. Traitement. Traitement chirurgical. Traitement par les agents phy-
siques. Radiothérapie. Sérothérapie. Bactério thérapie. Toxinothérapie.
Traitements palliatifs et symptomatiques.
C'est un livre intéressant de la première page jusqu'à la dernière que le
livre de M. Ménétrier sur le cancer, intéressant pour tous, mais en parti-
culier pour le médecin électricien et le radio thérapeute.
Évidemment le chapitre contenant le traitement du cancer par les
rayons X est un peu écourté. A cela, M. Ménétrier pourrait répondre qu'il
ne faisait pas un traité de radiothérapie, mais qu'il cherchait à apprendre à
tous ce que l'on sait de plus exact sur le cancer. Le chapitre est donc suffi-
sant pour apprendre à ceux, hélas! trop nombreux encore, qui [ignorent
même l'existence de la radiothérapie, les principes de ce mode de traite-
ment. Quant au médecin électricien, il y trouvera tout un ensemble de
connaissances sans lesquelles il n'est guère possible de faire une bonne
prescription radiothérapique, de poser un diagnostic ou de formuler un
pronostic ayant quelques chances de probabilités.
J. B.
L' Imprimeur-Gérant : G. Gounouilhou.
BordMÙx. — Impr. G. GotmouiLaou, rue Gairaude, 9-1 1.
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16* ANNÉE. N* 245 10 septembre 1906.
ARCHIVES
DiLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
FoHDATEUR : J. BERGONIÊ.
INFORMATIONS
Nécrologie. — Henri BECQUEREL. — G*est avec un sentiment de très
sincère et de très profond regret que nous faisons part à nos lecteurs de la
mort tout À fdt inattendue de notre éminent collaborateur Henri Becquerel.
Né d'une famille remarquable par la longue lignée de grands savants
qu'elle a fournis, Henri Becquerel était fils d'Edmond Becquerel, dont les
travaux sur la photographie des couleurs, la fluorescence, les radiations
ultra- violettes sont bien connus, et petit-fils d'Antoine-Gésar Becquerel,
auquel on doit l'initiation à l'électrochimie, les pinces thermoélectriques,
la balance électromagnétique, etc.
C'est en continuant les recherches sur la fluorescence et Fa phospho-
rescence, poursuivies sans arrêt de père en fils depuis trois générations,
que Henri Becquerel, après la mémorable découverte deRôntgen, trouva que
les rayons émis par l'uranium traversent le papier noir pour aller impres-
sionner une plaque photographique, ne sont pas arrêtés par des lames
minces d'aluminium ou de cuivre, enfin qu'ils ne se réfléchissent ni ne se
réfractent et déchargent les corps électrisés. Cette découverte mettait sur la
voie de recherches d'un ordre tout à fait nouveau. M. et M"' Curie s'y
engagèrent et le radium fut découvert par eux. Le Prix Nobel, en igoS,
associa les deux noms et consacra ces deux gloires françaises.
Henri Becquerel, à l'aide du champ magnétique, distingua dans le faisceau
complexe de radiations émis par le radium trois catégories de rayons, et
le travail publié ici même (Archiv, d'éleetr. méd,^ lo novembre iqoô),
intitulé : Analyse aa rayonnement des corps radUhocti/s, montra l'importance
de cette découverte pour les applications futures et la confirmation des
hypothèses sur les transformations successives de la matière. Ce sont surtout
ces derniers travaux qui sont intéressants pour nous puisqu'ils ont ouvert
une voie nouvelle à la thérapeutique. Nous avons perdu en Henri Becquerel
l'un de ceux qui pouvaient le mieux nous y guider(*). J.-B.
(') Heori Becquerel, né en iSSs, professeur de physique à l'École Polytechnique
et au Muséum d'histoire naturelle, membre de l'Institut, secrétaire perpétuel de
l'Académie des sciences.
ABOa. D'ÉLaCTB. MÉD. — 1908. 5o
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67À AÙGHiVËS D^LECTRIGITÉ MEDICALE.
Premier Congrès du Froid. — Le premier Congrès international du
Froid sera certainement un des plus importants parlements scientifiques
tenus jusqu'ici en France. Les réunions auront lieu du 5 au 10 octobre
prochain à la Sorbonne, dont les amphithéâtres et autres locaux ont été
mis à la dispo>ition des organisateurs. L'intérêt exceptionnel que présente
ce Congrès pour l'agriculture, l'industrie et le commerce, a engagé le gou-
vernement à voter une loi spéciale le dotant d'une subvention de 4o,ooo fr.
Dans tous les pays du monde, des comités nationaux ont été créés sous le
patronage et avec l'appui moral des gouvernements. Parmi les délégués
officiels des nations étrangères, on remarque plusieurs ministres qui se
rendront en personne à Paris pour assister aux travaux des réunions. Les
documents remis aux congressistes seront nombreux, chacun d'eux aura
une grande valeur technique et économique. Des réceptions spéciales seront
offertes aux membres du Congrès par les pouvoirs publics et la ville
de Paris.
Pour tous renseignements, s'adresser au Secrétariat général du Congrès,
10, rue Denis- Poisson, Paris (XVI1«) ou au Secrétariat général du Comité de
Marseille, M. J.-B. Rubaudo, 71, rue de la République.
Programme des travaux.
Lundi 5 octobre, à 9 heures du matin : Rendez-vous général des Congres-
sistes à la Sorbonne : présentations, distribution des insignes, des médailles
commémoratives, des guides de Paris, etc. ; à 3 heures de Vaprès-midi :
Ouverture officielle du Congrès, conférence de M. le professeur von Linde
sur la « Réfrigération des locaux habités •».
Mardi 6 octobre, à 9 heures du matin : Travaux de section ; à 2 heures de
Vaprès-midi : Travaux de section. — Soirée : Soirée théâtrale ofiferte aux
Congressistes.
Mercredi 7 octobre, à 9 heures du matin : Travaux de section ; à 2 heures
de Vaprès-midi : Visite dans Paris d'établissements frigorifiques industriels
et scientifiques. — Soirée : Réception des membres de l'Enseignement supé-
rieur par le recteur de l'Université de Paris, et des autres membres du
Congrès par diverses administrations.
Jeudi 8 octobre y à 9 heures du matin : Travaux de section. — Après-midi :
Réception spéciale, dont on fera connaître ultérieurement les détails. —
Soirée : Grand banquet.
Vendredi 9 octobre j à 9 heures du matin : Travaux de section ; à 2 heures de
Vaprès-midi : Visites dans Paris d'établissements frigorifiques industriels et
scientifiques. — Soirée : Soirée de gala.
Samedi 10 octobre, à 9 heures du matin : Assemblée générale ; à 3 heures de
Vaprès-midi : Séance de clôture, conférence de M. d'Arsonval sur l'o Air
liquide et les très basses températures ».
Dimanche ii octobre : Excursion générale de clôture dans la forêt de
Fontainebleau.
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LES EFFETS THERMIQUES
DES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE
PAR MM.
A. ZIMMERN, S. TURCHINI,
Professeur agrégé à la Faculté Préparateur à la Faculté
de médecine de Paris. de médecine de Paris.
L*un de nous a eu, il y a quelques années, ratteniion attirée sur
certaines modifications thermiques que les courants de haute fré-
quence (le lit condensateur) avaient déterminées chez des malades
en traitement.
Observation I. — L'un de ces malades était un artério-scléreux de soixante-
cinq ans, dont le traitement dura deux mois. Il prenait régulièrement sa
température tous les soirs à sept heures, et, trois fois par semaine, à cinq
heures, subissait une séance de haute fréquence de ao minutes. Or à quelques
exceptions près, ces jours-là la température vespérale dépassait de i , a ou
3 dixièmes de degré celle des jours intercalaires.
Obs. II. — C'est celle d'une femme de cinquante ans, albuminurique
avec légère artério-sdérose et hypertension. Sa température fût prise régu-
lièrement matin et soir par son fils, externe des hôpitaux.
Au début du traitement par la haute fréquence elle accusa une tempé-
rature de I à 3 dixièmes plus élevée les soirs de séance que les jours de
repos.
Après un certain nombre de séances, on remarque que la température du
soir et du matin ne diffère plus que de i ou a dixièmes de degré. Les oscil-
lations de la courbe thermométrique tendent à s'aplanir. Cet état persiste
quinze jours après la cessation du traitement, puis les oscillations reprennent
leur amplitude primitive.
Obs. m. — Dans cette observation, la modification thermique est diffé-
rente. Le sujet, un homme de trente-trois ans, rhumatisant chronique, a
une température qui oscille entre 35°8 et 36*^8, l'écart moyen entre les tempé-
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676
ARCHIVES D'éLEGtRtGiré M^DIGALB.
ratures du matin et du soir étant d'environ 6 dixièmes de degré. Après trai-
tement par le lit condensateur fait à intensités progressives, la température
oscille entre 36«5 et 87*5, avec un écart de 5 dixièmes environ entre la
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Obs. 111. — Courbe thermométrique du sujet soumis une première fois
en janvier à une série de 13 séances de haute fréquence, une seconde
fois en mars -avril à une nouvelle série de la séances.
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Fio. a.
Obs. m. — Courbe donnant la moyenne des températures matinale et
vespérale, chez le malade qui fait l'objet de cette observation.
température du matin et celle du soir. Le nouveau niveau des oscillations
s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui et une nouvelle série de haute fréquence,
faite il y a plusieurs mois, n'a plus modifié la valeur moyenne de la tempé-
rature rectale (fij^, i et 2).
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EFFETS THERMIQUES DES GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 677
Chez ce malade, nous avons pris à diverses reprises la température (sous
la langue), avant, pendant et après la séance, et nous avons assez régulière-
ment noté une élévation de 2 dixièmes de degré, quelques minutes après
l'établissement du courant.
Frappés de ces résultats(i), auxquels nous avons fait allusion dans
une discussion à la Société d*électrothérapie(a), nous nous sommes
proposé d'entreprendre une série de recherches sur les effets ther-
miques des courants de haute fréquence.
En même temps nous avons été appelés par une question d'actualité
à rechercher les effets de la haute fréquence sur la tension artérielle
et la circulation capillaire et, au cours de nos expériences, nous avons
été conduits à rapporter à la même cause les modifications thermiques
et circulatoires observées.
Tandis que nous poursuivions ces recherches, nous avons vu avec
plaisir M. Wertheim-Salomonson présenter brièvement des conclu-
sions assez voisines des nôtres (3). Les vues du professeur d'Amster-
dam trouveront de ce fait, dans notre travail, leur confirmation et
quelque développement.
* *
I. Recherches coifCERiiAifT la pression artérielle.
On a encore présente à la mémoire Témotion causée dans le public
médical et le grand public par des communications retentissantes sur
l'abaissement de la tension artérielle par les courants de haute fré-
quence. Les résultats annoncés par Moutier et Ghallamel furent,
on le sait, confirmés par Ugo 6ay(^), Gidon(&) pour l'autoconduction,
Boimefoy(6), pour le lit condensateur.
La liste de ceux qui ne rencontrèrent aucune modification est plus
longue. De ses recherches faites avec le grand solénoïde, et ses expé-
(') La priorité de cette constatation appartient cependant à M. Sommerville.
SoMMBBViLLB, Medic. EUcirology and Radiology, may 1906.
O Société d'Électrothérapie, Juillet 1906, in Bulletin officiel de la Société française
d'électrothérapie, août-septembre, p. aoS.
(3) W. Salomobsok, Le mo4e d*âollia des courants de haute fh^uenoe (Archiv,
(4) Uoo Gat, Le traitement des neurasthéniques à hypertension artérielle par les
courants de haute fréquence (Archiv. d'êlectr. méd., igoS).
(5) GiDOR, Résultats thermométriques et symptoma tiques de la d'Arsonvalisation
chez les hypertendus non soumis au régime (Ann. d^éleetrobiol. et de radioU, igoS).
(6) BoiiRBPOT, Ëtudes cliniques sur Taction thérapeutique des courants de haute
fréquence dans les troubles trophiques et vaso-moteurs (i4nn. d*électrobiol., 190 A).
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678 ARCHIVES D'^LECTRIGITi M^DIGALB.
riences sur le lapin, Bœdeker(i), ne peut tirer aucune conclusion en
faveur d'une modification de la tension. Ensuite Garvallo(3) confirme
ces conclusions expérimentales. Au Congrès de TA. F. A. S. de 1904,
Widal et Challamel(3), puis Vaquez (4), affirment n'avoir pu retrouver
aucune des brillantes modifications annoncées par Moutier. Enfin,
Walter Fromme(5) déclare préférer invoquer la suggestion pour
expliquer ces discordances. Il est k remarquer qu*à l'exception de
Bonnefoy, tous les auteurs précédents n'utilisèrent que le dispositif
d'autoconduction. Seuls, également, Carvallo et Bœdeker se livrèrent
à des recherches expérimentales.
En août 1907, Bergonié, Broca et Ferrie (6) mettent à profit un
générateur de haute fréquence destiné à la télégraphie sans fils,
extrêmement puissant par conséquent. Expérimentant avec le
dispositif d'autoconduction, ces auteurs n'ont pu observer aucune
modification de la tension artérielle.
Leurs constatations négatives paraissent donc avoir ruiné définitive-
ment la légende d'une influence de l'autoconduction sur la tension
artérielle.
Cette absence de résultat de la cage d'autoconduction ne nous
surprit pas. Mais nous avons fait immédiatement des réserves quant
à l'action du lit condensateur. Plusieurs fois, dans nos recherches
cliniques, nous avions pu constater un abaissement de la tension
mesurée au Potain, de i ou a centimètres de mercure, après vingt
minutes de lit condensateur et le passage de 5oo m A. efficaces
environ. Presque toujours, en outre, nous avions noté des modifications
importantes du pouls volumétrique. Souvent, chez nos malades en
traitement, une série de séances de lit condensateur étaient suivies
d'une amélioration notable et indiscutable (diminution des douleurs
chez les rhumatisants, diminution de certaines céphalées, suppression
des accès chez des individus sujets à des accès de goutte à répé-
tition, etc.). De plus, nous notâmes les modifications thermiques
dont nous avons parlé au début de ce travail.
Aussi, avant d'étendre les conclusions de Bergonié, Broca et Ferrie
(') BoEDEKER, Die Arsonvalisation (Wiener Klinik, 1901, p. agS).
(') Carvallo, Compte rendu du XlIP Congrh international de médecine^ 1900:
Section de physiologie, p. 1 20. •
(3) Widal et Challambl, Action des courants de haute fréquence sur le diabète et
l'hypertension (Congrès de Lyon, 190^).
(i) Vaqubz, Hypertension artérielle et haute fréquence (Congrès de Lyon, 1906).
(5) W. FnoMMB, Inaugural Dissertation, Berlin, 1904 : Ueber Strôme Hoher Fte-
quenz.
(6) BERGomé, Broca et Ferrie, C. i?. Acad, des 5e., oct. 1907.
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EFFETS THERMIQUES DES GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 67g
aux applications faites avec le lit condensateur, avons-nous tenu à
étudier minutieusement sur l'animal l'action de la haute fréquence
soit sous forme de lit condensateur, soit en application directe.
Nous résumerons brièvement les expériences que nous avons faites
dans ce but.
Nous avons expérimenté sur une série de chiens, immobilisés sur
un lit condensateur de fortune constitué par une armature de plomb
et un diélectrique en gutta-percha. Le courant arrivait au chien par
des manchettes de gaze mouillée, enveloppées de papier d*étain. Les
intensités dont nous avons fait usage ont varié de loo à 5oo m A.
Pio. 3.
Segment de tracé de pression artérielle obtenu chez un chien pendant
le passage du courant (4oo m A.) et exactement superposable à un
segment de tracé pris avant le passage du courant.
D'autres fois, nous avons soumis le chien à l'application directe,
c'est-à-dire que nous l'avons mis en dérivation sur le solénoïde. Pour
l'obtention des tracés, nous nous sommes servis du manomètre à
mercure de François Franck, relié à la fémorale par une canule de
Verdin.
Chaque fois nous avons fait inscrire les oscillations de la pression :
cinq minutes avant le passage du courant, pendant le passage, et
après rélectrisation.
Nous avons opéré sur des chiens non anesthésiés, sur des chiens
chloralisés, sur des chiens auxquels nous avions tenté d'élever la
pression sanguine par la strychnine ou l'adrénaline. Or, aucun de
nos tracés ffig, 3) ne montre la moindre modification en plus ou
en moins de la pression moyenne.
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68o ARCHIVES D'iLBGTRIGlT< MiDIGAIA.
Nous avons donc été amenés à conclure que sur l'animal sain la
haute fréquence, sous forme de lit condensateur ou en application
directe, ne fait pas varier la pression artérielle.
II. EXPÉRIBIIGBS DE TBEllMOMéTRIB.
Dans le Traité de pathologie générale de Bouchard (art. Fièvre) (^\
M. Guinon, parlant des courants de haute fréquence s'exprime ainsi :
« On n'a pas trouvé d'élévation de température, mais comme les
vaisseaux cutanés se dilatent et saignent abondamment quand on les
incise, comme la sudation est active et que malgré cela la température
ne s'abaisse pas, on doit admettre l'existence d'une légère fièvre. »
11 était naturel de penser, d'après cela, qu'en supprimant chez
l'animal les moyens de régulation, on pouvait produire des élévations
de température. Aussi, guidés par cette hypothèse, avons-nous ins-
titué une série d'expériences de thermométrie. Les chiens sur lesquels
nous avons expérimenté peuvent être groupés en trois catégories.
I* CUens non anesthésiés. — Chez les chiens non anesthésiés, la
haute fréquence en lit condensateur, à des intensités inférieures à
aSo m A., ne produit aucune modification thermique, aucune varia-
tion dans le rythme respiratoire. Vers 35o mA. la température du
chien s'élève de i ou a dixièmes de degré, et le nombre des mouvements
respiratoires s'accroît. C'est l'ébauche de ce qu'on observe d'une ma-
nière beaucoup plus nette, aux mêmes intensités, mais en application
directe. Dans ce cas, en effet, la température crott nettement d'un
dixième par cinq minutes, et la fréquence des mouvements respira-
toires passe de la en moyenne par minute à 4o ou 5o (fig. U),
a* Chien ayant reçu une injection d'adrénaline, — Profondément
intoxiqué par une assez forte injection d'adrénaline, ce chien nous
montre une température régulièrement décroissante. L'application de
la haute fréquence ralentit cette décroissance qui reprend sa vitesse
après cessation du courant (fig, 5).
3* Chiens chloralisés ou morphinisés, — Nous avons soumis plu-
sieurs chiens à l'anesthésie par le chloral - morphine ou à l'action
de la morphine seule. Les doses de chloral ont été de 4 à 5 centi-
grammes par kilogramme d*animal. En général, la première fois
qu'on chloraKse l'animal, le sommeil apparaît assez rapidement. Les
variations de la température sont notées depuis le début de l'expérience.
C) BoDCBARO, Traité de pathologie générale i t. 111, p. 58.
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EFFETS THERMIQUES DES GOURANTS DE HAUTE FRÉQUEMCE. 68 1
On retrouve dans les courbes ci-dessous l'action bien connue du
cbloral sur la température. Celle-ci baisse en raison de l'action du
chloral sur les centres thermiques. Sur la plupart de nos courbes, la
chute de température a été assez régulière (fig. 6 et 7).
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Courbe thermomélrique prise chez un chien non anesthésié et soumis
à la haute fréquence pendant i5 minutes.
Sur les chiens qui avaient été soumis à une chloralisation antérieure,
l'injection de chloral, probablement du fait de l'accumulation, a dû
être réduite à 3 centigramipes de chloral ou moins par kilogramme.
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Ces doses suffirent, en effet, dans la suite à produire l'abaissement
thermique dans les proportions désirées.
Dans chacune de nos expériences, après avoir suivi la descente de
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68a
ARCHIVES D'iLEGTRICmS MEDICALE.
température pendant un temps suffisant pour en connaître exactement
le régime, nous avons débité le courant de haute fréquence, soit en
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Chien chloralisé.
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Chien chloralisé.
La température remonte légèrement sous l'action de la haute fréquence.
Dans la période de retour à la température normale (élimination du
toxique) le relèvement de la courbe thermométrique est plus rapide
au moment de l'application du courant.
«lit condensateur», soit en application directe aux intensités ci-
dessus indî(}uées.
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BFPBTS THERMIQUES DES GOURANTS DE HAUTE FREQUENCE. 683
Le résultat de l'application sur la marche de la température est le
suivant : quelques minutes, cinq à dix minutes en moyenne, après le
commencement de l'application (i), la chute de température due au
chloral est arrêtée ou ralentie. Le thermomètre descend moins vite,
ou même reste fixe pendant tout le temps que passe le courant, les
cinq ou dix premières minutes exceptées. Le régime ralenti ou
stationnaire, correspondant à la haute fréquence, se poursuit encore
quelques minutes après la cessation du courant, puis Tintoxication
chloralique paraît reprendre le dessus et la décroissance thermique
reprend son allure initiale.
En redonnant ensuite, après quelques minutes, le courant, on
observe à nouveau le même ralentissement de la courbe thermique.
Toutefois, au bout de deux, trois ou cinq heures, l'élimination de
l'anesthésique est suffisante pour que le chien se réveille sous l'in-
fluence du courant et dès lors la courbe thermométrique prend une
marche graduellement ascendante, pour revenir au bout d'un certain
temps à la normale.
Et même dans cette période de retour à la température normale,
l'application de la haute fréquence accélère l'accroissement thermique,
c'est-à-dire que si le chien, pour revenir à la température normale
gagne 3 dixièmes de degré en vingt minutes, il en gagnera 6 dans le
même temps si on le soumet à l'action du courant. Cette modification
de la courbe thermométrique est très nette sur le tracé n^ 7.
Le fait en lui-même d'un échauffement de l'organisme par les cou-
rants de haute fréquence n'a rien qui puisse surprendre, étant donnée
la sensation bien connue de chaleur dans les poignets et les avant-bras
qu'on éprouve quand on tient entre les mains un conducteur parcouru
par une intensité suffisante de ces courants. Cette sensation est due à
la chaleur de Joule qu'ils développent.
Ce qui est physiologiquement moins bien connu, c'est le mode de
réaction de l'organisme à l'apport de chaleur interne, la manière dont
l'organisme se défend contre la chaleur de Joule qui vient menacer la
constance de la température.
Chez rhomme normal, le premier effet d'un accroissement ther-
mique quelconque venu de l'extérieur ou de l'excès de ses combustions
propres est un réflexe thermo-régulateur : la vaso-dilatation péri-
(') Ce retard se retrouve dans toutes les courbes où l^abaissement thermométrique
a été préalablement provoqué. 11 représente évidemment la période de lutte entre
réchauffement produit par les courants de haute fréquence et le refroidissement dA
à Tanesthésie.
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684 ARCHIVES d'électrigité médicale.
phérique pour des accroissements faibles, à laquelle s'ajoute la trans-
piration si la lutte doit être plus active.
La quantité de chaleur développée chaque seconde dans un con-
ducteur est donnée, on le sait, par la formule :
^ 4,17
où R est la résistance du conducteur et I Fintensité du courant. Cette
formule est applicable au corps humain.
Si l'on admet que la résistance du corps humain est voisine de
5oo ohms, chiffre pratiquement assez faible, on a pour une intensité
efficace de o,5oo ampère, sensiblement 3o calories.
En dix minutes la quantité de chaleur produite sera de 3o X 600
= 18 calories, chiffre assez voisin de celui (17) auquel arrive
M. Wertheim-Salomonson(i) par un dispositif expérimental de
comparaison.
En une heure, la haute fréquence, i l'intensité ci-dessus, ajoute
donc 108 calories. Or l'organisme normal produit environ 100 calories
à l'heure. On voit donc que la haute fréquence, aux intensités habi-
tuellement employées, double approximativement la thermogenèse.
Pour produire la sudation, il faudrait que la thermogenèse fût qut-
druplée ou quintuplée (3). Le mode de régulation de l'organisme sain
doit donc être recherché dans une modification de la circulation
périphérique.
Si l'on prend chez l'homme sain, avant, pendant et après l'appli-
cation des courants de haute fréquence, un tracé de pouls volumétrique,
on trouve assez souvent (non pas toujours cependant) que le pouls
volumétrique se modifie dans son allure (3).
Le plus souvent, ainsi qu'on peut le voir sur le tracé ci -dessous
(') Wbrthbim-Salomonson, Archives d'électricité médicale, 1908, p. 63.
(') Voir Addendum.
(3) Les expériences de ce genre doivent être faites avec le plus grand soin, et en
s'aiTranchissant d'un très grand nombre de causes d'erreur. Les tracés que nous
avons recueillis l'ont été avec Tappareil de Uallion et Comte. Toujours nous avons
pris ces tracés dans la position horizontale, le malade étant préalablement étendu
depuis vingt minutes sur le lit condensateur, pour éviter les variations causées par
le décubitus. Les tracés ont été pris avant le passage du courant, pendant le passage,
et après sa cessation. Le courant entre par un seul bras, g^ce à une électrode métal-
lique en forme de bracelet qui entoure l'avant-bras au-dessus du poignet De la
sorte, on laisse libre la main opposée coiffée du manchon de caoutchouc, ce qui
élimine les causes d'erreur qu'entraîneraient les efforts de pression sur la barre et
l'augmentation de la température locale au point d'entrée du courant.
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BFFBTS THERMIQUES DBS GOURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE. 685
(fig. S), la courbe change: le pouls capillaire devient plus ample; la
t)ortion ascendante de la courbe est plus redressée, le dicrotispie plus
marqué. Ces modifications ont été, du reste, notées par plusieurs
auteurs (Delherm et Laquerrière). Elles correspondent à celles bien
connues que détermine Taugmentation de température extérieure sur
le pouls digital.
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Fio. 8.
Pouls volumétrique digital pris chez un sujet soumis à la haute fréquence.
(Lit condensateur. ^ 8oo m A. eff. environ.)
A et B, pris respectivement 40 et 20 minutes ayaot le passage da courant; —
C» D, E et F, pris pendant le passage du courant ; — G et H» pris respecll-
vement 15 et 9) minutes après la fin de la séance. — Pendant tout ce iaps
de temps, le sujet reste immobile sur le lit condensateur en décobilos
horizontal. Température de la salle : 16* environ.
On remarque parfois aussi que pendant le passage de la haute fré-
quence, le style inscripteur s'écarte progressivement de Thorizontale.
Après le passage du courant, il tend au contraire à s'abaisser. Gela
tient évidemment à la dilatation de l'air dans l'intérieur du système
de transmission et à la rétraction consécutive. L'instrument de Hallion
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686 AHGUIYES D'éLECTRICmi MIÎDIGALIS.
et Comte constitue ainsi un petit appareil de calorimétrie locale qui
témoigne de l'augmentation de chaleur dégagée pendant le passage
du courant.
Ainsi, chez Thomme sain, TefTet Joule produit par les courants de
haute fréquence appelle la défense par vaso-diiatation périphérique (■).
11 résulte toutefois des expériences de Sommerville sur la tempé-
rature buccale, de Wertheim-Salomonson et de nous-mêmes sur la
température rectale, que, malgré Tintervention de la circulation péri-
phérique, il subsiste un léger excès de chaleur dont la rétention fait
monter la température de quelques dixièmes pendant la séance. Quant
à rélévation de température qui parfois succède à la séance elle-
même, nous ne savons si elle est due à l'accroissement des combustions,
à une diminution de la radiation périphérique ou à une modification
passagère du niveau de la régulation thermique.
Les effets régulateurs observés chez l'homme se retrouvent identi-
quement chez le chien. L'échauiTement produit par les courants de
haute fréquence (35o m A.) sur un chien de lo kilogrammes corres-
pond environ à i,aoo calories par vingt-quatre heures. La thermoge-
nèse normale est aux environs de 760 calories ; la haute fréquence fait
donc presque doubler la thermogenèse.
Or, chez le chien, le mode essentiel de défense contre le chaud est
t accélération du rythme respiratoire.
Chez les chiens normaux, c'est-à-dire non intoxiqués, et auxquels
on applique des intensités relativement élevées (plus de 3oo m A.), la
respiration passe de la fréquence io-i4 avant courant, à 4o-5o pendant
le passage. Mais, comme chez l'homme, il se produit pendant l'appli-
cation un accroissement thermique assez marqué, atteignant 3 dixièmes
de degré en vingt minutes.
A des intensités inférieures, l'apport de chaleur n'est sans doute
pas suffisant pour solliciter le réflexe polypnéique (>), et il est possible
(') Il est possible, ainsi que ravaiice Wertheim - SalomoQson, que co soit là la
raison de rabaissement de la tension artérielle que Ton observe parfois après une
séance de lit condensateur. Toutefois, les variations pléthysmographiques nous oot
paru bien plus constantes que les abaissements de la tension, que du reste nous
n'avons Jamais vu dépasser i ou a centimètres. chiiTre très légèrement supérieur
aux limites des erreurs d'expérience. 11 est môme plus que probable, étant donné le
genre d'affection où on les observe plus communément (artério-scléreux) que cet
abaissement est dû au mauvais fonctionnement du système régulateur de la tension.
O Nous considérons cette polypnée comme une polypnée réflexe, et non comme une
polypnée centrale qui exige, pour se produire, un échauffement bien supérieur. 11
faut admettre toutefois, ici, que le réflexe polypnéique suit une voie centripète
différente de celle qu'empruntent les excitations thermiques externes, les nerf»
cutanés.
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Ëfi'i^ETS TilBRMlQUES 1>ËS GOUtlANTd 1>E HAUTE FREQUENCE. 687
que la défense se fasse par radiation cutanée ou par diminution de Vin-
tensUé des combustions.
L'animal soumis à la morphine se comporte sensiblement de la
même manière que l'animal sain. Sous l'influence de la morphine, la
température décroît, mais aussitôt que l'on fait passer la haute fré-
quence, la température cesse de décroître, et la fréquence de la respi-
ration passe de la à 5o environ. Mais il n'en est pas de même des
chiens dont on a profondément altéré le système régulateur par le
chloral.
Chez le chien chloralisé, la défense contre l'apport de chaleur ne
parait plus pouvoir se faire. A noter cependant une légère accélération
du rythme respiratoire, variant avec la profondeur de l'intoxication
chloralique.
11 semblerait donc a priori que puisque le chien chloralisé ne peut
se défendre de l'apport de chaleur, sa température devrait s'élever,
tendre vers la normale, et cela assez rapidement.
Or, l'expérience, l'examen des courbes nous montrent que l'animal
chloralisé s'échauffe sensiblement de la même manière que l'animal
morphinisé. Le régime d'accroissement thermique, dans des condi-
tions expérimentales identiques, est sensiblement le même, à a ou
3 dixièmes de degré près. Et cependant, l'animal morphinisé se
défend, tandis que l'animal chloralisé a cessé de pouvoir se défendre.
Il nous parait donc légitime d'admettre que l'animal chloralisé
utilise un autre procédé de réaction à la chaleur interne : sans doute
modère-t-il ses combustions.
Peut-être cette diminution des combustions propres entre-t-elle
aussi enjeu, comme facteur de la régulation chez l'homme sain et le
chien sain, et participe-t-elle de la sorte au maintien de la tempéra-
ture. Nous n'avons pas cherché pratiquement à vérifier cette hypo-
thèse, étant données les difficultés expérimentales qu'aurait entraînées
la mesure comparative de la quantité de vapeur d'eau exhalée par le
chien avant et pendant la haute fréquence.
Par exclusion, nous sommes amenés à invoquer également ce méca-
nisme chez les artério-scléreux, dont le système vaso-moteur a en
partie perdu le pouvoir de répondre aux besoins de la régulation
thermique.
Quelques tracés pris chez les artério-scléreux un peu avancés ne
nous ont montré, en effet, que des modifications insignifiantes du
pouls volumétrique. Sous l'influence de la haute fréquence, son
amplitude varie à peine, et l'on ne voit pas apparaître le dicrotisme.
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688 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé nfolGALB.
Les conditions sont donc analogues à celles de Tanimal chloralisé qui
ne peut régler qu'imparfaitement par l'élimination de vapeur d'eau.
HI. Modification du niveau de la régulation thermique.
Il nous paraît utile, à l'occasion de cette étude sur les effets ther-
miques des courants de haute fréquence, d'attirer l'attention sur notre
observation III, bien que le mécanisme par lequel s'est produite cette
modification, soit assez difficile à expliquer.
Notre observation III montre que, sous l'influence de la haute
fréquence, le régime de régulation peut s'élever d'une façon durable.
Il semble qu'après une série d'applications, l'organisme atteint pro-
gressivement un nouveau mode de régulation. Mais cela ne peut
se vérifier, sans doute, que chez des sujets réglant d'habitude au-
dessous de la moyenne, tant il est vrai que la régulation autour de
87,4 est un optimum que tend à atteindre la fonction thermique de
l'organisme.
Dans ce cas particulier, l'action de la haute fréquence fait penser
immédiatement à celle des bains froids thérapeutiques qui n'abaissent
pas la température d'un sujet sain, mais modifient profondément celle
du fébricitant.
On peut donc admettre que, dans certains cas, les courants de haute
fréquence peuvent être des régulateurs du niveau de la régulation
thermique.
IV. Conclusions.
En résumé, il résulte de nos expériences que l'organisme se défend
contre l'effet Joule des courants de haute fréquence, comme contre
toute action calorifique rapide. Il met en jeu ses moyens de défense
proportionnellement au nombre de calories qui lui sont apportées
chaque seconde.
Chez le chien, comme chez l'homme, aux intensités habituellement
utilisées, les courants de haute fréquence tendent k doubler la ther-
mogenèse. Or, bien que la température centrale s'élève un peu, la
vaso-dilatation périphérique et la polypnée assurent le maintien de la
température normale, et il est possible, enfin, que durant le passage du
courant les actes chimiques intérieurs subissent un ralentissement
momentané. Sous l'influence dé la haute fréquence, l'organisme éco-
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EFFETS THERMIQUES DES COURANTS DE llAUTE FRÉQUENCE. 689
nomiserait donc les produits nécessaires au maintien de sa propre
température.
U y aurait peut-être là une intéressante tentative à faire chez les
anémiques, chlorotiques, cachectiques, etc., mais il faudrait évidain^
ment, dans ce cas, des séances prolongées pendant plusieurs heures
pour obtenir un effet utile.
Mais cela n*est vrai que pendant le passage du courant. On peut se
demander si, après lui, les actes chimiques ne sont pas soumis à une
réaction et n'augmentent pas d'intensité. L'augmentation de la
quantité d'oxygène absorbé est de CO' rejeté (d'Arsonval), et l'élévation
thermique que l'on observe une heure après la séance serait en
faveur de cette manière de voir. Dans ce cas, la haute fréquence
jouerait un rôle analogue aux moyens thermiques externes (bains
chauds, bains de chaleur radiante, bains de soleil) qui excitent
l'activité cellulaire, et dont on connaît les bons effets, particulièrement
les effets sédatifs, dans le rhumatisme, les douleurs des arthritiques,
les congestions locales.
Elle nous permet donc de résoudre un problème qui, jusqu'à pré-
sent, n'a pas encore reçu de solution : l'apport de chaleur par la voie
interne, sans dépense pour l'organisme (i)-
Elle constitue ainsi un procédé nouveau de thermothérapie, différant
des moyens usuels par sa moindre violence et en ce qu'il agit sans
excitation des nerfs cutanés.
Indirectement, par les moyens de défense qu'elle sollicite chez
l'homme, la haute fréquence semble devoir être utile, toutes les fois
qu'il y a lieu, d'une façon soutenue et modérée, de décongestionner
les organes internes ou d'activer la circulation périphérique. Elle parait
donc, à ce point de vue, un adjuvant utile dans le traitement des
congestions rénales, des névralgies viscérales, etc.
Enfin, il y a lieu de l'essayer systématiquement dans ces états de
mauvaise circulation périphérique tels que Y asphyxie des extrémités,
Vangio-spasme cutané, contre la cryesthésie^ contre cette sensation de
froid dont les brightiques et les artério-scléreux ont tant de peine à
se défendre.
Une observation de Legendre confirme^ d'ailleurs parfaitement, les
conclusions pratiques déduites de notre étude des actions thermiques
des courants de haute fréquence.
(^). Par opposiUon à la chaleur d^loppée par le travail musculaire qui constitue
enraiement de la chaleur d'origine interne, mais avec dépense de combustible.
▲RCH. D'ÉLBcrm. Min. — 1908. 5i
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égO ARCttlVES D^l^LECTRlCiré MÉDlCAtfe.
il s'agit d'un artério-sdéreux en proie, depuis quelques années, à
une sensation insupportable de froid :
c II arrivait chez le spécialiste grelottant sous ses fourrures et conti-
nuait à frissonner dans un salon d'attente bien chauffé; mais, à Vissue
de la séance, il se sentait dans un état agréable de douce chaleur, qui
persistait de plus en plus longtemps dans la journée.
» La modification de la sensibilité au froid était si nette que l'en-
tourage du malade la constata unanimement; or, ces cryesthétiques,
qui ne trouvent jamais les appartements assez chauffés, qui s'impa-
tientent sans cesse contre les parents et les serviteurs au sujet des
portes et des fenêtres, qui réclament continuellement des paravents et
des couvertures, qui ont pendant sept ou huit mois de l'année besoin
d'une boule d'eau chaude dans leur lit, sont aussi malheureux que
malcommodes dans la vie en commun. On remarquait aussi que le
teint, habituellement d'une pâleur un peu jaunâtre, s'éclaircissait
graduellement et revenait vers la coloration normale.
» J'engageai mon client à continuer la cure, et le mieux-étre alla en
s'accentuant; l'état demeure bon après deux séries de séances embras-
sant un intervalle de trois mois.
» Ce succès m'a paru intéressant à enregistrer parce qu'il a justifié
l'opinion que je m'étais faite sur la pathogénie du symptôme cryes-
thésie chez les artério-scléreux à hypertension, en les voyant habituel-
lement pâles par spasme des artérioles cutanées. La haute fréquence,
outre l'action hypotensive qui m'était connue, se trouvait avoir, entre
autres effets avantageux, celui de diminuer Vangiospasme cutané et,
en permettant une plus large irrigation de la surface tégumentaire, de
rendre moins frileux les malades (>). »
ADDENDUM
Depuis la rédaction de ce travail, nous avons continué nos recherches sur
les actions thermiques de la haute fréquence chez l'homme, et notamment
sur les variations du pouls volumétrique. Plusieurs fois ce dernier, ample
et dicrote avant le passage du courant, ne se modifia nullement pendant
Tapplication. Les courbes tendaient au contraire à révéler une légère
diminution d'amplitude de la courbe. Cette constatation, quelque peu
(') Lbobndrb, Les courants de haute fréquence contre la cryesthésie dea artério-
scléreux hypertendus (Soe. de thêrap., a4 janvier 1906).
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È^^ETS THBkMIQÙES DÈS COUÉlAi^tS bfi HAUTE FRiÉqUENCB. égt
déconcertante de prime abord, eût été de nature à porter atteinte à nos
conclusions si nous n'avions pas observé en même temps l'apparition d'une
transpiration d'ordinaire légère, mais néanmoins variable avec les individus.
Ajoutons immédiatement que ce n'est qu'en été, pendant de chaudes
journées, que nous avons constaté ce fait qui ne s'était jamais produit en
hiver. On peut faire ainsi l'hypothèse qu'en été le mode de réaction de
l'organisme contre l'action thermique des courants de haute fréquence se
fait par transpiration lorsque la vaso- dilatation périphérique, déjà maxima
du fait de la température extérieure, est insuffisante à assurer la réfrigé-
ration convenable.
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INSTRUMENTS DE MESURE A LECTURE DIRECTE
POUR LES RAYONS X
Par M. P. VIUiARD.
I. Mesure du pouvoir pénétrant.
La disposition générale du Radioscléromètre ayant été décrite dans
un précédent article(i), je me l>ornerai à indiquer ici le principe et la
théorie de l'appareil.
Réduit à sa partie essentielle, l'instrument se compose d'un électro-
mètre à quadrants dont l'aiguille E (flg. i) est reliée à une lame de
métal radiochrotque A A (aluminii^m par exemple), d'épaisseur conve-
nable, placée entre deux plateaux B et G maintenus à des potentiels
invariables. L'un de ces plateaux, B, est assez mince pour pouvoir
être considéré comme parfaitement transparent aux rayons X (alumi-
nium battu); l'autre, G, peut être quelconque; nous le supposerons
également en aluminium afin de supprimer la complication qui résul-
terait d'une émission de rayons secondaires.
Admettons maintenant sur le système des trois lames un faisceau
de rayons X entrant dans l'appareil par une ouverture D D' pratiquée
dans l'enveloppe protectrice générale : ce faisceau traversera sans
absorption appréciable le plateau B et arrivera ainsi non modifié dans
l'espace A B où il produira une ionisation qui donnera à l'air compris
entre A et B une certaine conductibilité. Dans l'espace A G il n'arrivera
au contraire que des rayons filtrés par la lame A A et d'autant plus
affaiblis que leur pouvoir pénétrant sera moindre, ou qu'ils consti-
tueront un, mélange moins riche en rayons durs. L'ionisation et la
conductibilité de l'air entre A et G seront par suite moindres qu'entre
(■) Voir P. ViLLAKD, Radioscléromètre {Archiv. d'élecir. mid., jtnv. 1908, p. j36}.
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INSTRUMENTS DE MESURE A LECTURE DIRECTE. 698
A et B, et la différence dépendra du pouvoir pénétrant du faisceau
incident, ou de sa composition.
Elle en dépendra même exclusivement : en effet, et c'est là un point
essentiel, le rapport des ionisations en AB et A G est rigoureuse-
ment indépendant des valeurs absolues de ces ionisations, c'est-à-dire
Fio. I.
Schéma du Radiotcléromètre.
A A, Filtre en métal radiochroïque commanlquant avee l'aigaille E de Pélec-
tromètre; — B, feuille d'alamlniam battu reliée à une dea paires de
quadrants de réiejtromètre; — C, lame métallique reliée i la seconde
paire de quadrants ; — D D, ouverture d'admission des rayons.
(Un quadrant seulement de chaque paire figuré.)
de l'intensité des rayons incidents ; quelle que soit cette intensité,
la lame A A affaiblit dans un rapport invariable chacune des espèces de
rayons dont se compose le faisceau étudié, et les intensités en AB
et A G conservent leurs valeurs relatives quand on modifie l'intensité
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6g4 ARCHIVES D^IÉLEGTRICITJ ll^DICALfi.
absolue du faisceau incident. C'est d'ailleurs là un fait général en
matière d'absorption : un verre bleu» par exemple, de teinte détermi-
née, absorbe dans une proportion constante les rayons jaunes qu'il
reçoit, que ces rayons proviennent d'une simple bougie ou d'une source
aussi puissante que le soleil.
Le rapport des ionisations entre A B et A G ne dépendra donc pas
de l'intensité des rayons incidents, mais seulement de leur pouvoir
pénétrant et pourra par suite servir de mesure à ce pouvoir.
C'est ici qu'intervient le rôle de Télectromëtre : le potentiel de la
Fio. a.
Schéma de comparaison montrant le mode de fonctionnement
du Radioscléromètre.
R R' Résistanoes représentant les commonlcations établies dans l'appareil
proprement dit, par Tair ionisé.
lame A A variera, en effet, suivant le rapport des conductibilités
acquises par l'air en A B et en A G, c'est-à-dire suivant le rapport des
ionisations et la qualité correspondante du faisceau de rayons X.
L'aiguille E se déplacera en suivant exactement les variations de ce
potentiel et il suffira de munir cette aiguille d'un index pour pouvoir
lire directement sur un cadran divisé le rapport des ionisations en
A B et A G, c'est-à-dire le pouvoir pénétrant cherché (').
Supposons par exemple que les rayons incidents soient infiniment
(') Tout se passe comme si Taiguille E était reliée par deux résistances R.
et R' (fîg. 2) à deux points B et G maintenus à des potentiels fixes. Le potentiel
de E dépendrait du rapport de R et R' et non des valeurs absolues de ces résistaqce^
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Instruments de mesure a lecture directe. 6g5
mous : ils seront complètement arrêtés par la lame A A et il n'y aura
ionisation qu'entre A et B : la lame A A et l'aiguille E prendront exac-
tement le potentiel de B : ce sera le zéro de l'instrument. Si, au
contraire, les rayons sont infiniment durs, ils traverseront A A sans
absorption, l'ionisation sera la même en A G qu'en A B, et le
potentiel de E sera la moyenne exacte des potentiels de B et de G.
Entre ces points extrêmes se placeront les degrés correspondant aux
rayons de dureté intermédiaire. Si les plateaux B et G sont maintenus,
ainsi que les quadrants, à o et no volts par exemple, toute l'échelle
des duretés sera comprise entre o et 55 volts.
L'expérience prouve que tout se passe conformément à ce qui
vient d'être dit. Les indications de l'instrument dépendent unique-
ment du pouvoir pénétrant des rayons et non de leur intensité.
Gelle-ci n'influe que sur la vitesse plus ou moins grande avec laquelle
s'établit le potentiel d'équilibre de la lame A A, c'est-à-dire sur le
temps nécessaire pour charger à ce potentiel, par l'intermédiaire des
ions, la capacité constituée par la lame, l'aiguille électrométrique et le
fil de connexion.
On peut vérifier, par exemple, que l'indication de l'index ne varie
pas quand on éloigne ou rapproche la source (<). Il en est encore de
même si on interpose sur le trajet des rayons une lame d'argent pur,
métal aradiochrolque, suivant l'heureuse expression de M. Benoist,
c'est-à-dire absorbant dans la même proportion tous les rayons.
L'interposition d'une lame d'aluminium, ou la manœuvre de l'osmo-
régulateur font au contraire immédiatement dévier l'aiguille.
Dans tout ce qui précède j'ai supposé les iames A B G en alumi-
nium, métal qui ne d6nne pas de rayons secondaires. Pratiquement,
il y a avantage à employer des métaux donnant beaucoup de rayons
secondaires qui, s'ajoutant aux rayons incidents, accroissent l'ionisa-
tion et permettent au potentiel d'équilibre de s'établir plus rapide-
ment. Par exemple, le filtre A A sera constitué par une mince lame de
cuivre, métal très radiochroïque et très apte à donner des rayons
secondaires. Sous ce dernier rapport l'argent serait encore plus avan-
tageux, mais il est aradiochroïque et, pour cette raison, il est réservé
pour la lame G. La lame B reste formée d'aluminium battu.
Dans ces conditions, il y a émission de rayons secondaires par la
paroi A de la chambre AB, et par les deux parois A et G de la
(') H faut cependant éviter de trop rapprocher cette source parce que le faisceau
incident deviendrait très divergent et ioniserait une masse d*air plus grande entre
A et G (qu'entre A et B*
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696 ARCHIVES D'éLEGTRICrré MéoiGALE.
chambre AC. L'ionisation est ainsi multipliée dans un certain rapport
en A B et dans un rapport plus considérable entre A et G, ce qui
compense, et au delà, l'absorption par la lame A A, en sorte que le
potentiel de cette lame peut varier depuis le potentiel de B (rayons de
pouvoir pénétrant nul) Jusqu'à celui de G ou à peu près, ce qui
permet d'employer un électromètre moins sensible. L'emploi des
rayons secondaires est d'autant plus avantageux que leur émission
croit avec le pouvoir pénétrant des rayons incidents et le résultat est
le même que si le radiochroïsme du filtre était exagéré.
La propriété fondamentale de l'appareil n'est d'ailleurs pas atteinte
par cette modification, attendu que l'émission des rayons secondaires
est toujours, dans chaque compartiment, proportionnelle à l'intensité
des rayons primaires et ne fait qu'augmenter dans un certain rapport
leur pouvoir ionisant. Si par exemple les rayons incidents sont infini-
ment mous^ ils n'arriveront pas dans la chambre A G et l'ionisation y
sera nulle, que la lame G soit en argent ou en aluminium.
On pourrait graduer l'instrument en pouvoirs pénébants vrais
(coefficient caractéristique de l'exponentielle d'absorption). Mais ces
indications se rapporteraient nécessairement à un métal type choisi
arbitrairement; cela équivaudrait à étalonner un spectre d'après
l'absorption exercée par un certain verre coloré, et une pareille gra-
duation serait sans intérêt scientifique. En attendant que l'on possède
un caractère intrinsèque permettant de définir une espèce de rayons X
comme on définit une couleur par sa longueur d'onde, j'ai adopté la
graduation très pratique du radiochromomètre Benoist.
II. Compteur de quantité.
Le principe sur lequel repose le compteur est très simple : une
électrode A (fig. 3)y reliée à l'aiguille d'un électromètre, est placée
dans une boîte B, maintenue à un potentiel constant, et pourvue d'une
ouverture pour l'admission des rayons ; cette ouverture est, bien
entendu, recouverte d'une très mince feuille conductrice.
Sous l'action ionisante des rayons le potentiel commun de la lame
et de l'aiguille se rapproche de celui de la boîte. L'aiguille dévie,
s'éloigne de la paire de quadrants i et vient toucher, au moyen d'une
tige T, un contact G relié à la paire de quadrants a. La charge de
l'aiguille est inversée, ce qui la ramène aussitôt à sa première posi-
tion, d'où elle repartira quand une nouvelle dose de rayons aura
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INSTRUMENTS DE MESURE A LECTURE DIRECTE. 697
rétabli le potentiel nécessaire à un nouveau départ. Cette aiguille
exécute ainsi, dans des conditions toujours identiques, une série
d'oscillations • dont chacune correspond à une dose constante de
rayons, dose qui dépend uniquement de la capacité électrique du
système et des dimensions de la botte.
û
Fio. S.
Schéma du Quantitomètre.
A, Lame métalliqae très opaque, oa aa contraire très mince poar agir sur set
deox faces, servant à rapter les ions; — B, l>otle réeeptrice pourvue
d'une ouverture d'admission garnie d'aluminium battu ; — E, aiguille de
l'èlectromèlre, manie d'ane tige T qui fient frapper le contact C quand
l'aiguille dévie.
Dans la position de la figure, l'aiguille est supposée au potentiel de la paire
de quadrants 2 (un seul quadrant figuré) et demeure, par suite, enfonoée
dans la paire n* i. L'ionisation produite par les rayons X amène A et E au
potentiel de 1, d'où attraction par 2, et déviation qui amène la tige T au
contact de C. L'aiguille reprend par suite le potentiel de 2 et revient à la
position de la figure.
(Pour ne pas compliquer la figure, le compteur à secondes servant d'enregis-
treur, l'aimant, etc., n'ont pas été figurés.)
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6g8 ARCHIVES d'<LEGTBIGIT]£ MéDfCALfi.
Ce mouvement de va-et-vient est utilisé pour manœuvrer le cylindre.
d*échappement d*un rouage d'horlogerie (compteur à secondes).
L'aiguille de ce rouage totalise par suite sur son cadran le nombre
d'oscillations de Télectromëtre, nombre exactement proportionnel à
la quantité de rayons X reçus par la boite.
La réalisation d'un appareil construit sur ce principe présentait
toutefois de grosses difficultés en raison de l'extrême petitesse des
forces dont on dispose avec un électromëtre devant fonctionner
à I lo volts seulement. Ces difficultés ont été résolues de la manière
suivante :
L'électromëtre est à faux zéro, afin de ne démarrer que pour une
charge bien définie, représentant une quantité déterminée de
rayons X : au repos, l'aiguille demeure appliquée contre un butoir
par l'attraction d'un petit aimant. Cette position de repos est celle de
la figure 3.
Quand l'aiguille a reçu une charge électrique suffisante, elle quitte
le butoir et, l'attraction de l'aimant diminuant rapidement quand
l'écart augmente, le mouvement s'accélère : au lieu de la déviation
progressive ordinaire constamment limitée par une force antagoniste
croissante (tension d'un ressort) il y a emballage, et l'aiguille, une
fois mise en marche, accomplit spontanément toute sa course avec
une vitesse croissante. Cette accélération est encore accrue par l'addi-
tion d'un condensateur à air qui sert en même temps au tarage de
l'appareil et maintient presque constant le potentiel de l'aiguille
malgré l'accroissement de capacité résultant de sa déviation ; le couple
moteur demeure ainsi presque invariable pendant toute la course.
D'autre part le contact inverseur de charge doit être parfait afin de
rétablir exactement les conditions initiales après chaque oscillation ;
il doit en outre être disposé de manière k rendre toute adhérence
impossible. Ce double résultat a été obtenu en produisant le contact
au moyen d'un ressort très flexible venant frapper une tige maintenue
en rotation par un mouvement d'horlogerie. Le collage est ainsi
évité, et la flexion du ressort prolonge le contact tout en faisant
rebondir l'aiguille dont la force vive est en grande partie conservée.
Le signe de la charge étant inversé, il en est de même du couple
moteur et, l'attraction de l'aimant aidant, l'aiguille revient avec force
au point de départ.
(') La présence inévitable d'un fil de suspension introduit, il est vrai, une force
antagoniste qui croît avec l'écart, mais il est facile de rendre cette force presque
négligeable : elle sert alors à parachever le réglage.
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INSTRUMENTS DE 1IE8URE A LECTURE DIRECTE.
Ce mouvement énergique permet d'aborder en vitesse, tant i l'aller
qu'au retour, l'obstacle, très appréciable et surtout variable, opposé
par l'échappement du compteur d'horlogerie. Tout ce qui détermine
la marche de l'électromëtre est donc indépendant de l'enregistrement
de cette marche, et il devient facile d'obtenir que l'aiguille démah*e
pour une quantité de rayons X définie d'une manière purement
électrique, c^est-à-dire invariable. Les indications lues sur le cadran
du compteur sont d'ailleurs bien proportionnelles à la quantité totale
des rayons reçus, car les oscillations successives de l'électromëtre
s'effectuent dans des conditions toujours identiques, l'état initial
étant, après chacune d'elles, rétabli par le contact inverseur de
charge.
La disposition générale de l'appareil est à peu près celle du radio-
scléromètre : l'électromëtre est contenu dans une botte opaque aux
rayons X et électriquement étanche ; la boîte réceptrice est portée par
un bras mobile. La capacité des fils de communication n'étant pas
ici un inconvénient, il sera certainement possible de disposer de cette
botte à l'extrémité d'un conducteur souple.
Provisoirement, l'appareil est gradué en unités H, mais il y aura
lieu de saisir cette occasion pour définir une unité plus rationnelle.
Il parait tout à fait logique d'adopter l'unité fondamentale suivante,
ou ses multiples :
L'unité de quantité de rayons X est celte qui libère par ionisation
une unité électrostatique par centimètre cube d'air dans les conditions
normales de température et dépression.
Une telle unité est, en effet, extrêmement simple et facile à réaliser
dans l'état actuel de nos connaissances.
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«WW««W«IMMMf«Wlf
SOUPAPE CATHODIQUE A FLAMME
SERVANT DE RHÉOSTAT
Par M. le D' Tb. NOGIBB»
Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Lyon.
Dans deux communications du début de cette année 1 908, M. Gathiard
a fait connaître à l'Académie des sciences le moyen qu'il emploie pour
sélectionner les ondes de même sens d'un courant alternatif à haute
tension.
Si deux électrodes, Tune de surface très petite par rapport à l'autre,
sont placées dans une flamme, le courant passe dans la flamme de la
grande électrode à la petite. Si les deux électrodes sont disposées dans
Taxe l'une de l'autre et perpendiculairement à la flamme, l'électrode
immergée dans la flamme est toujours cathode.
M. Gathiard emploie comme électrodes des cylindres de charbon
très homogènes et à grain serré et lait remarquer que la caractéris-
tique du phénomène est une désagrégation de la cathode. Cette
désagrégation semble être une condition nécessaire de l'établissement
du courant.
Nous avons eu l'idée 4'utiliser le principe signalé par M. Gathiard
pour arrêter l'onde inverse dans le circuit secondaire d'une bobine de
RuhmkorfT. Mais nous l'avons appliqué de la façon suivante.
Vanode est constituée par un petit brûleur Bunsen dont la flamme
non brillante a de 5o à 70 millimètres de hauteur et 7 à 10 millimètres
de diamètre dans sa partie la plus renflée. Le chalumeau de l'osmo-
régulateur de Villard peut parfaitement servir. La cathode est un
charbon à mèche de 5 millimètres de diamètre placé au-dessus du
brûleur et dans le prolongement de son axe. Gette cathode est sup-
portée par une pince que l'on peut soulever ou abaisser de façon
à faire varier la distance du brûleur au charbon.
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SOUPAPE CATHODIQUE A PLAMMB SERVANT DE RHEOSTAT. 70I
Si l'on intercale un pareil dispositif dans un circuit comprenant une
ampoule de Grookes très molle et un milliampèremètre, on constate
que l'ampoule oscille toutes les fois qu'il y a contact entre le charbon
et le brûleur. Vient-on à écarter la cathode de charbon du brûleur,
la décharge se produit dans la flamme, l'ampoule cesse d'osciller et
l'aiguille du milliampèremètre dévie fortement vers la droite. L'onde
inverse (courant induit de fermeture) est généralement supprimée
dès qu'il y a un écart de lo millimètres entre le charbon et le
rwr
FlG. 1
Dispositif schématique de la soupape cathodique à flamme.
(L'appareil se monte en tension dans lo circuit comprenant Tampoule radiogène.)
brûleur. Si l'ampoule est très molle, il est nécessaire d'augmenter cet
intervalle.
Ce dispositif permet de remplacer la soupape à vide de Villard et
ne nécessite aucune autre précaution que de changer de temps en
temps la cathode en charbon. Elle est, en effet, désagrégée lentement
pendant le passage du courant. Nos recherches nous ont conduit à
préférer les charbons à mèche aux charbons homogènes préconisés
par M. Cathiard. La désagrégation se produit alors aux dépens de la
mèche et la décharge devient remarquablement régulière. On remarque
un point très brillant à l'extrémité de la cathode de charbon.
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^02 AÈCUIVBS D^éLECTlilCIT^ MÉDICAtfe
Nous avons étudié à l'aide de Foscillographe de Rûhmer et du
miroir tournant la forme du courant. Nous avons constaté que Tonde
inverse pouvait être arrêtée à volonté en faisant varier la distance du
charbon au brûleur. Cette distance doit être plus grande lorsque le
courant est plus intense dans le circuit secondaire, et Tampoule plus
riche en gaz.
En faisant varier la distance entre la cathode et le brûleur, on
augmente la résistance du circuit et on réduit par conséquent
l'intensité du courant qui traverse Fampoule. Notre dispositif peut
donc servir de rhéostat pour le courant à haute tension et dans
d'assez larges limites. Nous avons pu, de cette manière, réduire
de a^-^-a à i^^a l'intensité du courant qui traversait l'ampoule, soit
de moitié.
Lorsqu'on intercale un détonateur à boules dans le circuit secon-
daire d'une bobine, on modifie également la résistance de ce circuit
et on peut, dans une certaine mesure, mais très minime, réduire
le courant qui traverse l'ampoule. Mais plus on augmente la longueur
de l'étincelle au détonateur, plus on augmente le degré de pénétration
des rayons, et Ton sait que ce dispositif a été utilisé pour modifier
à volonté la nature des rayons sortant de l'ampoule lorsqu'on se sert
d'une machine statique.
Or, la soupape à flamme ne se comporte pas de la même manière;
on peut augmenter la longueur de la décharge à travers la flamme,
réduire de moitié l'intensité du courant traversant Tampoule sans
modifier pour cela le degré radiochromométrique des rayons.
Voici, par exemple, une série de déterminations faites dans les
conditions suivantes :
Interrupteur : autonome de GaifTe.
Bobine de a 5 centimètres d'étincelle, de Ducretet.
Au primaire : loo volts et 4 ampères.
Ampoule Millier à anticathode renforcée. Plaques photographiques.
Lumière.
Milliampères au lecondaire
jmA. ^
I a
a
I 5
I 5
Tempi de
POM
Decrt BMioUt
3o'
a,5
3o'
a.5
3o'
a,6
3o'
a,6
i5'
a,5
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8ÔUi>At>Ë CATllODIQtJË A t^LAJklMË SERVaNT DE RHl^OStAt. 70^
Milliampères an secondaire Temps de pose
a a
a
" 7
a a
a a
a a
i5'
20
ao
20'
10
ao'
3o'
Degré Rcnoist
2,5
a,5
2,5
2,5
A ce double titre, soupape cathodique et rhéostat du courant
secondaire d'une bobine de Ruhmkorff, nous pensons que notre
dispositif pourra rendre des services. Il est, en tout cas, extrêmement
simple et peu dispendieux.
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REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de l'Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
BASLmi. — L'extraction des éclats de fer de PœU à Faide de
rélectro-aimant géant de Haab.
De Tétude de 10 cas personnels et de la comparaison avec les résul-
tats d'autres auteurs, Tauteur conclut que le sidéroscope (appareil
magnétique de diagnostic) est souvent infidèle; que Télectro-aimant
géant de Haab est le meilleur pour diagnostiquer la présence du corps
étranger et l'extraire (l'électro-aimant de Volkmann a cependant de
chauds partisans). Pour l'extraction, il faut souvent mettre en contact
direct la pointe de l'aimant avec la plaie produite par le corps vulné-
rant. L'éclat sort en général par la plaie ; dans quelques cas, cependant,
il faut pratiquer une opération (iridectomie, paracentèse de la chambre
antérieure). Le pronostic doit toujours être réservé, même lorsqu'on
arrive à extraire le corps vulnérant. Les cas les plus sérieux sont ceux
dans lesquels la plaie siège dans la sclérotique et surtout dans la région
ciliaire. Ces conclusions, en particulier pour le pronostic, s'accordent
avec celles des statistiques produites par Béai (Les corps étrangers
magnétiques intra-oculaires) dont on a donné l'analyse. — (Presse
méd., 10 juin 1908.)
DAWSON TURNER. - Le traitement électrique des anéTrysmetC).
L'auteur démontre les résultats du passage du courant électrique
à travers le sérum sanguin hors du corps. L'intensité employée fut
la même dans toutes les expériences, mais on emplo3ra comme élec-
trodes différents métaux. Avec des aiguilles de platine, un abondant
(') Edinburgh Medico Chirurgical Society. D' James Richtié, Président in the
chair, vendredi 3 juin 1908.
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REVUE DE LA PRESSE. 7o5
dégagement d'hydrogène est produit au pôle négatif, une petite quan-
tité d'oxygène se dégage au pôle positif, autour duquel il y a une
absence presque complète de coagulation. Les aiguilles d'argent, de
nickel et d'or donnent les mêmes résultats. En employant du plomb
ou du cuivre, il se produit un coagulum qui n'adhère pas à la tige
métallique. Lorsqu'on emploie des électrodes de zinc, il se forme
autour de l'anode un coagulum ferme, adhérent, compact et per-
sistant, formé d'albuminate de zinc. D'après l'auteur, l'action favo-
rable exercée sur les anévrysmes résulterait de l'irritation produite
par l'introduction d'un corps étranger et non de la coagulation
produite. Le meilleur résultat serait obtenu par l'introduction dans
la poche d'un fil de zinc et par le passage du courant.
M. Caird dit que les avantages tirés du traitement électrique des
anévrysmes sont dus à l'irritation des parois de la poche; le D' Good-
hall craint la production d'un caillot qui peut être entraîné et produire
des embolies. — (British med, Journ,, 13 juin 1908.) S. Leduc.
DELHERM. — Spasme de l'œsophage et haute fréquence.
n y a quelques mois, Ronneaux a dgnalé les bons effets qu'on
peut obtenir avec la haute fréquence locale sur les spasmes œso-
phagiens et il a fait construire une sonde spéciale par Gaiffe pour
porter le courant sur la région malade.
J'ai eu l'occasion de voir un malade atteint de spasmes du cardia,
qui avait été examiné et dilaté par Guinez. Ce sujet avait déjà été
amélioré quand il me fut confié pour parfaire les résultats. A l'aide
de la sonde, j'opérai sur le spasme œsophagien comme on a l'habitude
de le faire pour le spasme anal, en séances trihebdomadaires de
5 minutes. Le résultat a été en tous points parfait. Le malade n'a
plu$ eu de spasmes au bout de trois séances et son état s'est main-
tenu depuis la cessation de mon intervention, il y a maintenant
quatre mois.
J'ai un autre cas tout aussi concluant qui va bien depuis trois
mois.
Ce procédé mérite donc d'être diffusé; il peut, dans certains cas,
reivtre de très grands services. — (Congrès de l'A. F. A. S. de Qer-
mont-Ferrand, section d'Électricité médicale.)
L. BIZARD, DB KEÀTING-HART et FLËIG. — Lupus tuberculeux de
la face traité par la fulguration.
L'auteur a traité par la < fulguration » une malade atteinte de lupus
tuberculeux de la face datant de sept ans et ayant envahi le nez et
les joues. Bien que l'intervention soit encore de date récente, la cica-
auch. D'BLiCTa. uÈB. — 1908. 5a
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7f»6 AUciiivES d'électricité médicale.
irisation semble se faire avec rapidité et permet même d'espérer
bientôt une guérison complète, une biopsie pratiquée par Dominici
un mois après la première intervention ayant, en effet, révélé très net-
tement la transformation de la peau en tissu de boturgeon charnu.
La fulguration (méthode de Keating-Hart) comprend une partie
chirurgicale et une partie électrique. Elle se pratique sous le chloro-
forme. Après un premier étincelage, on curette énergiquement et avec
soin toute la partie malade, puis sur la siu^ace curetée on projette à
nouveau des étincelles de haute fréquence à l'aide d'un manche spécial
qu'a fait construire de Keating.
Cette méthode, encore peu employée en dermatologie, a du reste
donné déjà, dans la thérapeutique du cancer, les résultats les plus
encourageants. — (Soc. franc, de dermatol. et de syphiligr.; la Méd.
moderne, 22 avril 1908.)
J. THIROLOIX et R. RENSAUDE. — Dilatation dite idiopathique de
l'œsophage (sans sténose organique). Radioscopie, œsophago-
scopie. Traitement par les courants de haute fréquence.
Ces dilatations sont considérées, peut-être à tort, comme extrême-
ment rares. Jl serait aisé de réunir au moins une centaine de cas dans
la littérature, dont plusieurs avec autopsie minutieuse. L'un d'eux a
observé trois cas.
Le malade qu'ils présentent à la Société, âgée de trente-neuf ans,
souffre depuis trois ans et demi. Elle avait presque quotidiennement
des vomissements et rendait souvent des aliments ingérés plusieurs
jours auparavant.
Les premiers médecins qui l'ont vue à Paris avaient pensé à un
obstacle pylorique, et ont fait subir à la malade une gastro-entérosto-
mie qui ne donna aucun résultat. En réalité, on ne pouvait hésiter
qu'entre trois affections de l'œsophage : une sténose organique, un
diverticule ou une dilatation idiopathique. Le diagnostic de dilatation
idiopathique a été fait par le cathétérisme, la gastrodiaphanie, la
radioscopie, l'examen chimique des liquides stomacal et œsophagien
et l'œsophagoscopie, complétés par des expériences faites avec deux
sondes : l'une introduite dans l'œsophage et l'autre dans l'estomac
(expérience de Zweig et de Rumpel).
La poche œsophagienne contenait environ 350 centimètres cubes
d'eau.
On a attribué ces dilatations à un spasme du cardia, à une atonie
de la paroi de l'œsophage ou à une lésion du pneumo-gastrique. C'est
la théorie du spasme du cardia qui semble le mieux s'appliquer à la
malade présentée, mais le spasme ne paraît pouvoir expliquer à lui
seul toute la maladie. En tout cas, il s'agit d'un spasme persistant très
particulier, qui trouve peut-être son explication dans une disposition
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REVUE DE LA PRESSE. 707
de âbres musculaires du cardia qui, chez certains sujets, pourraient
atteindre la tonicité et la force qu'elles présentent chez le cheval.
M. Guisez a essayé en vain de placer une canule à demeure au niveau
du cardia. Par contre, il a réussi à dilater cet orifice après y avoir fait
des incisions sous le contrôle de Tœsophagoscope.
Les auteurs se sont surtout préoccupés de diminuer le spasme et de
protéger la muqueuse irritée. Dans ce but, ils ont introduit tous les
jours dans l'œsophage de petites quantités d'huile d'olive; ils ont
fait la dilatation avec des sondes molles et des sondes insufflables,
enfin ils ont eu recours à l'application au niveau du cardia, à l'aide
d'une sonde spéciale, de courants de haute fréquence.
Le grand avantage des courants consiste dans leur puissante action
antispasmodique et dans la façon efficace dont ils combattent l'inflam-
mation delà muqueuse œsophagienne. — (Soc. méd. des hôpit.; anal-
in Bullet. méd,, 22 janvier 1908.)
Applications Indirectes de l*Êlectriclté
RAYONS X
CHANOZ. — Action des rayons X sur la plaque photographique.
L'auteur irradie pendant des temps croissants une plaque photo-
graphique recouverte de papier noir et portant sur une partie de sa
surface une lame mince d'acier de 12/100 de millimètre.
Il est arrivé aux conclusions suivantes :
1° L'opacité du cliché radiographique ne croît pas continuellement
avec la durée de l'irradiation. Elle subit des variations, des oscilla-
tions.
2<> La comparaison des zones du cliché : zone 1 (recevant l'irradia-
tion totale) et zone 2 (correspondant aux rayons filtrés par la lamelle
d'acier) est particulièrement curieuse :
a) Pour une pose courte (moins de deux minutes), la zone 1 est plus
claire que la zone 2; i ' j^ -^ i. * :^
b) Pour une pose plus longue, la zone 2 est aussi opaque que 1 ;
c) Pour une pose plus longue, la zone 2, qui reçoit le rayonnement
minimum, est plus opaque que la zone 1;
d) Si la pose augmente encore, la teinte de la zone 2 diminue,
se rapproche de celle de 1 et finalement l'égale;
e) Enfin pour des poses de une heure et demie à deux heures,
)a zone 2 redevient plus claire que la zone 1.
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708 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITiE Bf^DIGALB.
Ces faits peuvent être rapprochés de ceux que M. Janssen a
signalés dès 1880 : le renversement des photographies solaires sur la
plaque au gélatino-bromure.
Le D' Le Bon, dans son livre récent V Évolution des Forces, p. 213,
signale également des variations d'images analog.ues obtenues en
lumière blanche sur une plaque sensible recouverte d'une croix mé-
tallique.
Dans une intéresssante discussion qui suit sa communication,
M. Chanoz adopte pour les rayons X Topinion que M. Bonasse avait
formulée à propos de la lumière. Ces deux agents physiques produisent
au moins deux transformations du sel d'argent de la plaque sensible :
Tune très opaque (après développement), l'autre très transparente.
Ce que nous observons est une résultante, une somme algébrique. —
{Lyon méd,, 15 mars 1908, p. 616.) Th. Nooier.
VINCENT (de Lyon). — Les erreurs de la radiographie et les
dangers de la radiothérapie.
L'auteur, ancien chirurgien-major de l'hôpital de la Charité, fait
une critique sévère de la radiographie et fait le procès de la radio-
thérapie qui n'a pas à son actif de succès bien nombreux ni bien
durables. Il nie son efficacité dans les cas de ganglions tuberculeux
et dans les cas de fibromes. Il conclut :
lo Qu'il y a des erreurs possibles en radiographie dont un spécialiste
doit se souvenir pour n'égarer ni les malades, ni le chirurgien, ni la
justice;
2° Qu'il est urgent de sélectionner les rayons de Rôntgen, de pré-
server les parties saines au moyen d'écrans;
3° Qu'il est absolument nécessaire d'inviter les radiologues à se
protéger contre l'action néfaste des rayons X;
40 Qu'il est préférable de recourir à la méthode des doses massives.
— {Rev, prat. des connaiss, méd,, 20 fév. 1908, p. 97.)
Th. Nooier.
Th. NOGIER. — Les erreurs de la radiographie et les dangers de
la radiothérapie.
L'auteur répond longuement à l'attaque précédente du D' Vincent
et discute point par point ses objections et ses critiques. Il estime qu'un
observateur impartial arrive aux conclusions suivantes :
lo Que si des erreurs sont possibles en radiographie, elles peuvent
et elles doivent être évitées par des radiographes habiles et cons-
ciencieux ;
2^ Qu'en réglant soigneusement les ampoules et en adoptant une
technique précise, la radiographie n'égarera les malades, le chirurgien
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RBYUB DE LA PRB88E. 709
et la justice que d'une façon tout à fait exceptionnelle. Les erreurs de
ce procédé seront, en tout cas, bien inférieures à celles des autres
moyens d'investigation;
30 Que plusieurs clichés sont, la plupart du temps, nécessaires
pour qu'on soit fixé d'une façon précise, mais que les honoraires pour
plusieurs épreuves sont assurément plus élevés que pour une;
40 Que le radiothérapeuie est le plus à même de régler les doses
au cours d'un traitement. Il connaît son ampoule et les rayons» qu'elle
émet comme le chirurgien son bistouri et ce qu'il peut en tirer;
50 Que la protection des malades se fait depuis longtemps déjà à
l'aide d'écrans opaques (plomb, étain, caoutchouc baryte). Que
l'emploi des rayons filtrés permet de débarrasser un faisceau de
rayons X des rayons les plus nocifs pour la peau;
6° Que les radiologues savent se protéger (ampoules cuirassées,
écrans au verre plombeux, lunettes, gants au bismuth, etc.) Cette
protection est décrite tout au long dans les traités spéciaux;
70 Que les rayons X, quoique affaiblis par leur passage à travers
la peau, n'en restent pas moins actifs;
80 Que l'on ne peut pas plus, a priori, recommander les doses
massives (facteur fréquent de radiodermite) que les doses faibles.
Chaque cas aura ses indications particulières. Des doses très faibles
peuvent même avoir une action favorable sur la nutrition cellulaire
et une action excitante sur le protoplasma. — (Rev. prat. des connaiss.
méd,, 20 fév. 1908, p. 102.)
S. JONAS. — Sur la petitesse physiologique et pathologique de
l'estomac et sur le diagnostic radioscopique du rétrécissement
stomacal.
Aucune des méthodes usitées jusqu'à présent en clinique ne four-
nissait de données sur la grandeur réelle de l'estomac; si, par Tin-
sufnation d'air ou la production d'acide carbonique dans l'organe,
il était possible de juger s'il existait ou non une augmentation de
volume, on ne dispo<*ait par contre d'aucun moyen pour reconnaître
la petitesse de ce viscère. L'exploration radioscopique après le repas
d'épreuve au bismuth permet de combler cette lacune. Après avoir
pratiqué de nombreux examens, l'auteur a pu se convaincre qu'il
existe une petitesse physiologique de l'estomac, mais qu'elle dispa-
raît petit à petit : c'est à peine si chez un cinquième des adultes
l'estomac a conservé son volume normal.
A côté de cette petitesse physiologique de l'estomac on constate
des diminutions de volume d'ordre pathologique. Ce sont surtout les
cancers squirrheux qui provoquent un rétrécissement de tout l'organe.
En tenant compte des antécédents et des données de l'exploration
gastrique, il est possible dans certains cas d'arriver par l'examen
radioscopique à poser ce diagnostic in vivo. Quelquefois le cancer
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710 ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MÉDICALE.
du pylore ne donne pas lieu à une dilatation de Testomac mais occa-
sionne également une diminution de volume par infiltration cancé-
reuse des parois de Tôrgane; l'exploration radioscopique permet alors
de reconnaître cette infiltration des parois et les ulcérations de la
muqueuse.
Entre ces deux catégories de petitesse de T estomac on peut ranger
les cas de diminution de volume survenant au cours et à la suite
de rinanition. C'est ainsi que chez cinquante malades atteints de
cancer de Toesophage et soumis à Texamen radioscopique, Pestomac
présentait un très faible volume. — (Semaine méd., 29 avril 1908.)
Gh. vaillant. — Nouvelle méthode permettant de constater,
par la radiographie, si un enfant déclaré né mort a vécu ou n'a
réellement pas vécu. (Conclusions.)
Enfants n'ayant pas vécu : aucun organe de visible sur la radio-
graphie.
Enfants ayant eu quelques inspirations : Veslomac est le premier
organe perceptible.
Enfants dont la vie a progressé normalement : Veslomac el la masse
inleslinale, second organe visible.
Enfants ayant vécu quelque temps sans alimentation : estomac,
intestins y poumons, foie et cœur visibles.
Enfants ayant vécu et ayant été alimentés : tous les organes sont
plus visibles que précédemment.
Il résulte donc de cet exposé qu'on peut, au moyen de la radio-
graphie, dire si un enfant décédé naturellement a vécu ou non.
Chaque fois qu'un enfant aura vécu, ses organes abdominaux
seront visibles sur le cliché radiographique: quand il n'aura pas vécu,
aucun organe ne sera visible.
Le méconium reste totalement étranger à tous ces phénomènes. —
(C H. des séances de V Académie des sciences, 4 mai 1908.)
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CONGRÈS DE LV BRITISH MEDICAL ASSOCL\TION
(28'3i juillet)
SECTION D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
Les travaux de la section débutent par une communication du
D' Reginald Morton (London Hospital) sur la valeur diagnostique
de la téléradiographie; celle-ci exige une source de courant continu
n'ayant pas moins de 100 volts, des moyens convenables d'établir
et d'interrompre le courant, un interrupteur électrolytique à anodes
multiples pouvant être mises en parallèle les unes après les autres,
un tube Rôntgen dont l'anode est faite d'un gros bloc de métal, et
un écran renforçateur (il n'est pas fait mention des plaques employées).
On doit adopter une distance invariable, deux mètres, entre l'anode
et la plaque. Le temps d'exposition nécessaire pour un sujet normal
n'est que d'une seconde. Le D^ Morton complète sa communication
par la projection de ses résultats.
Le D*" Lester Léonard, de Philadelphie, traite de l'emploi des
rayons Rôntgen dans le diagnostic de la tuberculose pulmonaire;
ils servent à compléter les autres moyens d'investigation, ils ne révè-
lent que des différences de densité des tissus et laissent aux autres
méthodes d'examen la recherche du facteur étiologique. Il insiste
sur l'importance de la radiographie instantanée, à l'aide de laquelle
on peut découvrir des glandes bronchiques et des infiltrations que
ne révèlent ni la percussion ni l'auscultation.
Il fait une exposition étendue de la technique par laquelle il a
réalisé la radiographie instantanée. Cette communication est sidvie
d'une discussion animée. Le D*" Orton (Sainte-Mary 's Hospital) fait
remarquer que le cœur des tuberculeux est plus petit et plus vertical
que le cœur normal, et moins le cœur est petit et plus grandes sont
les chances de guérison. Le D*^ Halls Daily, London, reconnaît que la
tél^T^idiographie est la meilleure méthode de mesurer le diaphragme
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7ia ARCHIVES D'éLEGTRIGiré MEDICALE.
dans Texamen des tuberculeux, mais rarthodiagraphie a également
des avantages appréciables. Le D^ Squire (Mount Vernon Mospital),
parle du rôle des rayons Rôntgen dans le diagnostic. Le D^ Thurstan-
Holland, Liverpool, conteste que la limitation des mouvements du
diaphragme soit une présomption de tuberculose pulmonaire. M. Stan-
ley Green, Lincoln, dit. que la valeur de Texamen du diaphragme
dépend de la perfection avec laquelle cet examen est fait. Une autre
discussion animée est soulevée par une communication du D*^ Orton
sur les erreurs dans la recherche radiographique des calculs luinaires;
le D' Orton s'étend longuement sur la technique propre à éviter les
erreurs.
A la section de dermatologie, le D' Lewis Jones fait une commu-
nication sur la dermatothérapie électroionique et démontre la péné-
tration de riodion et du cuivrion; cette conununication excite un
très vif intérêt et provoque les remarques des D" Sequeiro, Gardiner,
d'E«ymbourg; Thomkinson, 'de Glasgow; Leslie Robert, de Liverpool;
Pemet, Sa vile, prof. Gilelnist et D' Pringle. Le D' Lewis Jones
répond à cette Intéressante discussion sur le traitement ionique.
S. Leduc.
U Imprimeur-Gérant : G. Gouwodilhgu.
Bordeaux. — Impr. G. Goumouilhou, me Gairaude, 9-1 1.
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16> ANNâE. N« 24G 25 septembre 1908.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
CONGRÈS D'AMSTERDAM
Autour du Congrès. — Le quatrième Congrès international d'clectro-
logie et de radiologie médicale, s*est tenu du i*' au 5 septembre à TUniversité
d'Amsterdam. Son intérêt et son importance ont été des plus grands, tant
par le nombre des travaux qui y furent présentés que par la valeur des
j^avanLs qui les lurent et discutèrent. On y a, suivant un mot de M. Béclère,
« comme dans les petits congrès, énormément travaillé et appris. »
Malgré le refus du gouvernement d'accorder son appui moral et pécuniaire,
les organisateurs hollandais se sont acquittés pour le mieux de leur tâche.
L'Université, ancien hospice des vieillards, est un des jolis monuments
d'Amsterdam ; son vaste amphithéâtre faisait une salle de séance superbe,
où chaque orateur pouvait illustrer ses communications par des projections
nombreuses. Un bureau était réservé pour la correspondance, un autre
pour la presse. L'exposition, très réussie, annexée au Congrès avait peine à
se loger dans six grandes salles où les exposants avaient du courant continu
et alternatif à leur disposition : un catalogue bien compris guidait le
visiteur au milieu de la foule des appareils et des radiographies. Beaucoup
de médecins ont regretté de n'y voir le nom d'aucun constructeur français;
Ils auraient pu cependant y exposer avec avantage leurs appareils de haute
fréquence et d'électrothérapie et même leurs transformateurs.
Quelques divertissements ont agréablement distrait les congressistes de
leurs travaux.
Le musée historique médico- pharmaceutique reçut la visite de nombreux
membres du Congrès, accompagnés par M. le D' C. Daniels, d'Amsterdam,
pendant que d'autres suivaient avec attention les savantes explications du
lieutenant Van Iterson à la station de télégraphie sans ûl de la Marine
Royale. Après une réception intime à la Maison Couturier, l'Association des
Étudiants d'Amsterdam nous ménagea une charmante soirée. Le Président
ABCH. D'ÉLICTA. MED. — IQoS. 53
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71^ ARCHIVES D^éLECTRICIT^ MEDICALE.
de TAssociation et le Recteur des Étudiants souhaitent la bienvenue aux
Congressistes, puis un orateur très spirituel fit une « Causerie populaire sur
rélectrologie et la radiologie médicale et leurs applications sociales », tandis
que dos ombres chinoises, à Tinstar du Chat Noir, lui fournissaient des
exemples amusants. M. Steph. Leduc remercie les Étudiants de leur
aimable et gaie réception, et la soirée se termina sur les chansonnettes
françaises de M. Kampf, journaliste à La Haye. La dernière journée a
surtout été consacrée à la partie attraction. A midi un train spécial attendait
les Congressistes pour les conduire à Harlem : une des plus belles villes de
Hollande, qui eut son époque de splendeur et est actuellement renommée
pour la culture des plantes bulbeuses. Une visite à THôtel de Ville permit
d*admirer la superbe collection des tableaux des maîtres Hollandais, princi-
palement de Franz Hais, puis la réception à la cathédrale fournit l'occasion
d'écouter les splendides orgues qui ornent ce temple, les plus belles
d'Europe, parait-il. L*« Ave maria » de Gounod, exécuté par l'habile orga-
niste de la cathédrale, a profondément impressionné l'auditoire. A signaler
pour ceux que l'iconographie médicale intéresse, les stalles et la balustrade
qui entourent le chœur, où l'on peut voir des sculptures représentant des
sujets tératologiques intéressants, notamment des monstres poilus sur tout
le corps. L'excursion à Harlem s'est terminée par la visite du Musée Teyler :
il présente une réunion de curiosités historiques, scientifiques et artistiques
des plus remarquables. Mais ce qui a ofTert un intérêt tout particulier pour
les membres du Congrès d'électrologie, c'est la collection historique d'appa-
reils de physique. La grande machine que Van Marum construisit en 1786
y attire surtout l'attention. Cette machine, de proportions colossales, est à
quatre plateaux de verre et présentait pour l'époque un progrès important
sur l'ancienne machine de Ramsden. A côté de cet appareil figure une
batterie gigantesque de bouteilles de Lcyde. Dans la collection de paléon-
tologie, le moulage du crâne du fameux pithécanthrope, découvert à Java
par le D' Dubois Bentot. Le train continuant sa route amenait les Congres-
sistes à Scheveningue, station de bains de mer la plus sélect de Hollande, où
devait se donner dans les salons du Kurhaus le dîner de clôture. Dîner
charmant, plein d'entrain, agrémenté par de nombreux toasts et discours et
animé par la présence d'un groupe d'étudiants et étudiantes, qui, d'une façon
très pittoresque, soulignait chaque discours par des chants patriotiques ou
nationaux répétés en chœur par tous les convives.
Cette réception laissera à tous ceux qui y ont assisté le plus agréable
souvenir et l'on se demande ce qu'il faut admirer le plus chez nos hôtes
hollandais, ou leurs incomparables richesses artistiques ou leur profonde
science digne d'un passé glorieux, ou leur amabilité, leur affabilité doublée
d'un polyglottisme qui a frappé tout le monde.
E. Spéder.
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:l
LES MESURES EN RADIOLOGIE^')
Par le D' HARET,
Assistant de radiologie à l'hôpital Saint-Antoine (de Paris).
Avant d'aborder Tétude du sujet, il est nécessaire, à notre avis,
de préciser certains points et de fixer quelques limites. Nous allons
donc exposer la façon dont nous comptons traiter la question. Le
sujet proposé était : • Des mesures en radiologie. » Bien que le terme
« radiologie » soit très vast^ et comprenne toutes les radiations, il
nous semble que la Commission d'organisation n'a eu en vue que
les rayons émis par le tube de Crookes, sans même s'occuper des rayons
émis par le radium. D'autre part, en ce qui concerne les mesures, on
peut se placer au point de vue physique et traiter la question sous
son aspect purement théorique en l'étudiant dans tous ses détails,
ou se placer au point de vue médical et pratique, ce qui réduira consi-
dérablement le sujet. Considéré sous la première forme, le rapport
donnerait lieu à un travail volumineux qui ne répondrait pas tout
à fait à l'esprit du Congrès, attendu que sa lecture dépasserait de
beaucoup le temps réservé à chaque rapporteur. Il nous a paru plus
intéressant de considérer la question sous son aspect essentiellement
médical et pralique, en mentionnant les différentes méthodes actuel-
lement connues, mais en s'appliquant surtout à discuter les procédés
qui ont été expérimentés pratiquement, pour en tirer les résultats
que comporte cette expérience.
n y a en radiologie deux ordres de mesures : on peut, soit mesurer
les radiations elles-mêmes, soit mesurer les constances du courant
électrique qui leur donne naissance. Nous appellerons les premières :
mesures directes, et les secondes : mesures indirectes.
I. Nous traiterons d'abord la question des mesures indirectes puis-
que, chronologiquement, les appareils ou le principe de ces appareils
sont antérieurs à ceux appliqués aux mesures directes. Mais, quels
que soient les appareils de mesures et quel que soit l'endroit où on
les fasse, en deçà ou au delà de l'anticathode, le but poursuivi sera
toujours le même, à savoir : la connaissance de l'un ou l'autre des
deux facteurs suivants : la qualité (longueur d'ondes des radiations)
ou la quantité des rayons émis (intensité de la source lumineuse);
(') Rapport présenté au Congrès International d'ÉlectroIogie et de Radiologie
médicales d'Amsterdam.
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7l6 ARCHIVES D^éLEGTRIGIT^ MI^DIGALfi.
cette dernière valeur étant la plus importante pour nous, médecins,
puisque (ainsi que Ta démontré le D' Kienbôck) le degré de réaction
en radiothérapie dépend de la quantité absorbée par les tissus.
A. Nous savons que la qualité des rayons fournis par une ampoule
est liée à la différence de potentiel entre ces deux électrodes, celles-ci
dépendant de deux facteurs :
1° La différence de potentiel entre les deux bornes de la bobine;
20 La résistance de l'ampoule; cette résistance dépend à son tour
de deux facteurs également, Tun fixe, la fabrication de Tampoule;
l'autre variable, le degré du vide intérieur.
C'est en vue de la connaissance de cette différence de potentiel
qu'on a fait les premiers appareils de mesures.
Sur le circuit d'une ampoule, si nous plaçons un détonateur en
dérivation et que nous fermions le courant, le tube s'illumine jusqu'au
moment où les deux pointes ou boules de cet éclateur soient si pro-
ches l'une de l'autre que l'étincelle éclate entre elles. Mesurant alors
la distance maximum qui sépare les deux extrémités du détonateur,
on peut dire que la longueur de cette étincelle est équivalente à la
résistance du tube. Dès 1900, le D' Béclère (^) introduisait dans la
pratique radiologique cet appareil qu'ii dénommait a spintermètre »
la tige du détonateur ayant été graduée pour permettre la lecture
immédiate de la distance des pointes. Pour une même installation,
et avec un spintermètre à extrémités semblables, la même longueur
d'étincelle correspond à un même degré de dureté de l'ampoule, à
une même qualité de rayons. Si ce procédé manque un peu de préci-
sion, il est néanmoins d'une utilité incontestable et son emploi s'est
vulgarisé à tel point que bien rares sont les installations où l'on ne
trouve pas le a spintermètre ».
La différence de potentiel entre les deux électrodes de l'ampoule
peut se mesurer en volts dans certaines installations où l'on sait qu'à
tel voltage du circuit primaire correspond tel voltagp du secondaire.
Dans ces conditions, on mesure utilement le voltage au primaire, mais
les seuls appareillages où l'on peut se permettre d'effectuer cette
mesure sont ceux qui comprennent un transformateur à circuit
magnétique fermé, appareil fonctionnant sans interrupteur, ceux-ci
introduisant dans le problème de nouveaux facteurs impossibles à
connaître.
On peut toutefois utiliser le voltmètre avec les bobines, mais il
faut employer le voltmètre thermique et le brancher en dérivation
aux bornes du primaire; dans ces conditions, comme l'a démontré
le Prof. Bergonié(*), on peut se rendre compte de l'énergie dépensée
dans le circuit secondaire; les indications obtenues sont alors pré-
cieuses à cause de leur continuité et de l'absence de toute manœuvre
spéciale. « Gradué par comparaison avec le radiochromomètre de
Benoist, » ajoute le Prof. Bergonié, • nous pouvons, pendant toute
l'opération radiologique, nous rendre compte de l'état du tube et
des rayons qu'il émet. »
(') A. BccLèRE, La mesure indirecte du pouvoir de pi^nétration des rayons de
Kôntgen à i'ftide du spintermèlre {Arckiv. d'électr, méd., i5 mars 1900. p. i53).
{*) J. Bergonié, De l'indication permanente du degré radiochromométrique du
Taisceau émanant d'un tube de Crookes par le voltmètre électrostatique (Arehio.
d'électr, méd., 2.') février 1907, p. laS). N. I). L. R.
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LES MESURES EN RADIOLOGIE. 'Jt'J
Plus récemment, le même auteur présentait un voltmètre branché
en dérivation sur Tanode et la cathode du tube de Crookes; cet appa-
reil, modifié par MM. Hartmann et Braun et dénommé •< voltmètre
électrostatique », permet des mesures sur courant alternatif jusqu'à
quarante mille volts. Des nombreuses expériences faites par son auteur
avec rinstrument, il a tiré les conclusions suivantes :
1° Quelle que soit l'intensité traversant le tube de Crookes, si le
voltage mesuré par le voltmètre est maintenu constant, les rayons
émis par le tube sont toujours d'un même degré de pénétration;
2° Pour des voltages de plus en plus élevés, des rayons émis par
le tube sont d'un degré de pénétration de plus en plus haut.
Toutes ces considérations étant faites avec une même installation
(le meuble Gaiflfe-d'Arsonval), il suffît de déterminer la pénétration
des rayons correspondant à tel voltage pour obtenir toujours, en
ramenant l'aiguille à ce voltage, la même qualité de rayons. Mais si
le voltmètre électrostatique donne des indications précises lorsqu'on
s'en sert dans ces conditions, il n'est guère possible de l'utiliser avec
certaines installations, bobines avec interrupteurs par exemple; dans
ce cas, en effet, les déductions que l'on pourra tirer des lectures à
l'électromètre seront facilement entachées d'erreurs puisque la courbe
du courant d'alimentation du tube dépend du réglage de la bobine
(rhéostat, self-induction de l'inducteur, etc.) et du réglage de l'inter-
rupteur et que, par suite, la différence du potentiel maxima corres-
pondant à une lecture de l'électromètre se trouve en quelque sorte
masquée par ces deux données très variables.
B. Quant au facteur quantité, nous l'aborderons dans ce chapitre
des mesures indirectes par la mesure de l'intensité dans le circuit
secondaire. La maison Gaiffe a réalisé un modèle de milliampèremè-
tre très sensible, grâce auquel on peut connaître la valeur de cette
intensité. La lecture de l'appareil permet de se rendre compte des
modifications les plus faibles qui se produisent dans le tube en cours
de marche, si l'on fonctionne, en effet, dans des conditions telles que
le voltage soit constant au primaire, la variation au milliampère-
mètre ne pourra tenir qu'à une variation dans la résistance du tube.
Mais, si d'autre part les constances électriques ne restent plus les
mêmes, si leur valeur augmente ou diminue, la qualité des rayons
émis étant maintenue constante au moyen d'un osmo par exemple
ou tout autre régulateur du vide, la variation de l'aiguille du inil-
liampèremètre indiquera alors une augmentation ou une diminution
de la quantité. L'usage de cet appareil est donc précieux pour le
radiologiste, car il lui permet de se rendre compte à tout moment
de ce qui se passe dans son tube et d'en suivre toutes les modifica-
tions.
Mais, comme le faisait remarquer le D^ Belot, dans un travail paru
dans le journal le Radium, toutes ces données ne nous renseignent
que sur ce qui se passe avant le tube, leur importance n'est pas dis-
cutable, mais ils sont insuffîsants. Pris en eux-mêmes, ils ne peuvent
servir de terme de comparaison entre plusieurs observateurs posses-
seurs de générateurs et d'appareillages différents. La seule façon
d'éviter les causes d'erreurs est de s'adresser aux radiations elles-
mêmes en faisant des mesures directes.
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7l8 ARCHIVES D'iLEGTRIGirâ MiSdIGAXB.
IL Si, jusqu'ici, tous les radiologistes sont d'accord pour recon-
naître une certaine valeur à ces procédés de mesures, il n'en est pas
tout à fait de même lorsque nous sommes en présence du second
procédé, celui des mesures directes, principalement en ce qui concerne
le facteur quantité. Là, en effet, un certain nombre de radiothéra-
peutes nient toute valeur aux quelques procédés totalisateurs sous
prétexte qu'ils ne sont pas assez précis; mais, comme l'a si juste-
ment fait observ^er le D^ Béclère, ce n'est pas une raison, parce que
nous ne possédons pas la balance sensible au milligramme, pour
rejeter l'emploi d'une balance sensible seulement au gramme. Nous
discuterons d'ailleurs, avec chacun de ces procédés, les causes d'er-
reurs qu'on peut leur reprocher, mais nous allons tout d'abord nous
occuper de deux appareils destinés à la notion de la « qualité » mesurée
directement.
A. Ce facteur qualité a fait l'objet de nombreux travaux de la
part d'un physicien français, M. Benoist (*), qui a donné le nom de
radiochroïsme à la propriété qu'ont les rayons X de présenter un degré
de pénétration variable. Le résultat de ses recherches a été de per-
mettre à leur auteur d'établir un appareil donnant des indications
exactes et précises sur la qualité des rayons fournis par une ampoule
et, ceci, en dehors de toute question d'appareillage. Le radiochro-
momètre (ainsi l'a dénommé M. Benoist), est fondé sur ce principe
qu'étant donnés deux corps de poids atomiques différents, le rapport
de transparence de ces deux corps varie avec le pouvoir de pénétra-
tion des rayons émis par l'ampoule. Ayant choisi l'argent et l'alu-
minium, parce que la transparence de l'un varie peu alors que celle
de l'autre varie beaucoup, M. Benoist a fait construire un disque
formé de douze secteurs d'aluminium allant de 1 à 12 millimètres
d'épaisseur, et il a placé, au centre, un disque d'argent d'un milli-
mètre 1/10 d'épaisseur. Placé au devant d'un tube en activité, on
note alors, par l'image obtenue sur l'écran, à quel secteur correspond
l'opacité donnée par le disque du centre, on a ainsi déterminé le
numéro radiochromométrique des rayons émis. Mais il faut bien savoir
que l'indication donnée par l'appareil est un degré moyen, toute
ampoule donne, en effet, non pas une seule qualité de rayons à tel
moment considéré, mais un faisceau de rayons de pénétrations diffé-
rentes.
Uéchelle de Walther, postérieure au radiochromomètre de Benoist
et basée sur le même principe, ne diffère de celui-ci que par la dispo-
sition et le choix d'un autre métal que l'argent : le platine. Nous
nous contenterons donc de la description du premier. Quant au
crijpto-radiomètre de WehnelU il s'en rapproche encore plus, puisque
la seule différence consiste en une autre disposition des secteurs
d'aluminium qui sont remplacés par un bloc d'épaisseur croissante
se déplaçant par rapport à une lame d'argent d'épaisseur uniforme.
Tout récemment, M. Villard a présenté un appareil, qu'il appelle
radioscléromètre, et qui est destiné à indiquer à chaque instant par
une lecture directe sur un cadran la valeur du pouvoir pénétrant des
(*) L. Benoist, Le radiochromomètre et la définition expérimentale des diverses
sortes de rayons X et radiations similaires {Archiv. d'électr, méd.^ mars 190a).
L. Bbnoist, Lois f?énérale% de transparence de la matière aux rayons \ {Archiv.
d'électr. méd,, i5 mai, p. 267, et i5 août 1902, p. 46^). N. D. L. R,
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LES MESURES EN RADIOLOGIE. 719
rayons X. Nous ne connaissons cet appareil que par la description
qu'en a donnée Fauteur dans le journal les Archives (T électricité médi-
cale^ mars 1908, aucun modèle n'ayant, à notre connaissance, été
mis en expérimentation pratique. L'auteur présente l'appareil en
ces termes :
K En principe, il est constitué par un condensateur double à arma-
ture centrale qui sert de filtre aux rayons X, communique avec l'ai-
guille d'un électromètre dont les quadrants communiquent avec les
deux armatures d'un condensateur et avec une source à potentiel fixe.
Si on envoie normalement dans le condensateur, du côté de la pre-
mière armature, un faisceau de rayons X, l'aiguille prendra une
position d'équilibre exactement déterminée par le rapport des inten-
sités d'ionisation produite de chaque côté de l'armature centrale,
autrement dit par le rapport de la quantité des rayons qui a passé
au travers du filtre, et la quantité totale de rayons admise. Ce rapport
ne dépend que du degré de pénétration du rayonnement étudié.
Pour mettre l'appareil en fonctionnement, il suffit de relier la fiche
qu'il porte à un secteur continu à 110 volts, d'orienter la boîte sclé-
rométrique normalement à la direction moyenne des rayons et de
se placer à une distance de 30 à 50 centimètres : l'aiguille se met en
marche pour s'arrêter au degré de l'ampoule. La lecture ainsi faite est
tout à fait indépendante de la nature de l'appareil actionnant le tube
de Crookes (bobines avec interrupteur, transformateur à haut vol-
tage, machine statique) (*). »
B. Le facteur quantité en radiologie peut être connu en se servant
des propriétés électriques, photométriques ou colorimétriques des
rayons^.
On sait que les rayons de Rôntgen ont le pouvoir de ioniser l'air;
en mesurant la conductibilité de l'air sous l'effet du rayonnement,
on peut donc acquérir une certaine notion concernant l'intensité de
ce rayonnement, mais cette méthode appliquée vis-à-vis des corps
radio-actifs est une méthode réservée aux laboratoires tant par la
complexité des appareils nécessaires que par leur maniement délicat.
Toutefois, c'est sur ce principe que M. Villard a établi récemment
un appareil qu'il appelle quanti tomêtre électrique pour rayons X.
Nous n'avons pu voir en fonctionnement cet appareil, mais voici la
note que nous devons à l'obligeance de l'auteur sur le principe et Je
fonctionnement de son quantitomètre (*) : les rayons X, admis par
une ouverture invariable dans une boîte métallique, maintenus à un
potentiel constant, ionisent l'air entre les parois de cette boîte et
une électrode reliée à l'aiguille d'un électromètre à quadrants. Quand
cette aiguille a reçu une certaine charge apportée à l'électrode par
les ions et correspondant à une quantité évidemment bien déter-
minée de rayons X, elle dévie et va toucher un contact qui change le
signe de sa charge, ce qui la ramène à son point de départ. Une nou-
velle dose de rayons X identique à la première provoque une seconde
oscillation pareille k la précédente et ainsi de suite indéfiniment.
Ces mouvements d'aller et retour, effectués dans des conditions
identiques et dont chacun correspond à une même quantité de
(') Voir pour de plus amples détails, P. Villard, Instruments de mesure à
lecture directe pour les rayons X (Arehiv. (Vélecir. méd.y lo sept. 1908, p. 692).
O Voir Archiv. d'éUcir, méd., 10 sept. 1908. N. D. L. U.
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720 ARCHIVES D'ÂLEGTRIGITi MÂDIGAIA.
rayons X sont utilisés pour manœuvrer le cylindre d'échappement
d'un rouage d'horlogerie, Taiguille de ce rouage totalise par suite sur
son cadran la quantité totale ne rayons X reçus par l'appareil.
L'application de ce principe présentait de nombreuses difficultés
de détail qui ont été résolues de la manière suivante : la première
paire de quadrants de l 'électromètre communique avec la boîte
réceptrice, la seconde paire porte le contact, lequel \iendra frapper
l'aiguille quand elle déviera. Au repos, cette aiguille est enfoncée
dans la première paire de quadrants et maintenue contre un butoir
par l'attraction d'un petit aimant. Lorsque par l'effet des rayons X
le potentiel de l'aiguille est devenu suffisamment voisin de celui de
la boîte (et de la première paire de quadrants), l'attraction de la
seconde paire surmonte celle de l'aimant et l'aiguille part ainsi pour
lin champ bien défini. La force antagoniste produite par l'aimant
diminuant très vite dès que l'écart augmente, l'aiguille, au lieu de
dévier lentement comme à l'ordinaire, prend un mouvement accéléré,
exécute rapidement toute sa course, même si, à ce moment, l'appa-
reil cesse de recevoir des rayons. Le contact fixé à la seconde paire
de quadrants est alors atteint et frappé avec une certaine force,
l'aiguille prend le potentiel de la seconde paire, ce qui la renvoie
dans la première et l'attraction de l'aimant aidant, ce retour a lieu,
comme l'aller, avec une vitesse croissante. Ce mouvement énergique
permet d'aborder en vitesse l'obstacle opposé par la commande de
l'échappement, obstacle très appréciable pour des forces électromo-
trices et surtout irrégulier.
Le contact inverseur de charge présente une disposition toute par-
ticulière : l'aiguille vient frapper, par un ressort très souple, une tige
maintenue en rotation continuelle par un mouvement d'horlogerie.
Toute adhérence est ainsi rendue impossible et la flexion du ressort
présente le double avantage de prolonger le contact et de faire rebondir
raiguille, ce qui accélère son retour au point de départ. Enfin une
capacité (condensateur à air) est jointe à l'aiguille pour maintenir
constants son potentiel et son couple moteur, malgré la variation de
capacité que cette aiguille subit du fait de sa déviation. L'appareil
construit sur ces données par M. Thurneyssen se présente sous l'as-
pect ordinaire des électromètres h quadrants, l'enveloppe protec-
trice est toutefois doublée de plomb afin d'être opaque aux rayons X.
La boîte destinée à recevoir les rayons est portée par un bras articulé
permettant de l'orienter en tous sens. Les quadrants de l'électro-
mètre sont chargés par une source à 110 volts, voltage ordinaire
des secteurs. Un dispositif auxiliaire actuefiement en préparation
permettra d'utiliser l'instrument avec les secteurs alternatifs sans
qu'il soit nécessaire de recourir à une batterie d'accumulateurs de
charge.
La graduation est faite en unité et fractions de cette unité.
Bien qu'il soit peut-être téméraire d'affirmer encore que nous pos-
sédons l'appareil rêvé avant que des essais pratiques n'aient été faits,
la haute compétence de l'auteur auquel nous sommes redevables de
l'osmo -régulateur permet de faire les plus grandes espérances sur la
valeur de ce quantitomètre.
Une autre propriété qu'ont les rayons X (et en cela, ils ressem-
blent à tous les autres rayonnements) c'est de diminuer la résistance
électrique du sélénium. Cette constatation ressort des recherches de
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LES MESURES EN RADIOLOGIE. 73 1
Perrau, de Levy-Dorn et de Bloch. Mettant à profit ces expériences,
le D' Lurasclii (de Milan) établissait en 1907 un appareil qu'il appe-
lait radio-inlensimètre. Dans un circuit il place une pile aussi constante
que possible, une cellule de sélénium et un galvanomètre très sen-
sible divisé en centièmes de milliampère; lorsqu'on expose la cellule
de sélénium au rayonnement d'un tube de Crookes, on volt la dévia-
tion de l'aiguille augmentée. Cette déviation paraît, dans une certaine
mesure, proportionnelle à la quantité de rayons X qui tombe sur
elle; une montre jointe à l'appareil permet de mesurer le temps
d'exposition et le produit de cette valeur X par l'intensité marquée
au milliampèremètre donne la quantité. Cet appareil serait très
précieux pour la radiologie étant données ses indications continues,
s'il n'était sujet à quelques critiques dont la plus importante est
l'amoindrissement, par le temps, de la propriété spéciale du sélénium.
Les résultats n'offrent donc pas un caractère de constance désiré
pour qu'on puisse leur accorder toute confiance.
Tels sont les deux appareils parus jusqu'ici et basés sur les pro-
priétés électriques des rayons X. Les propriétés photométriques ont
été mises également à contribution pour résoudre le problème et
l'on a cherché à comparer à une source étalon cette source lumineuse
pour en connaître l'intensité.
Deux médecins français, le D"" Courtade et le D»" Guilleminot ont
cherché dans cette voie à réaliser un appareil de mesure quantitative.
Le D"" Guilleminot (■) a fait un appareil pratique qui peut se résumer
ainsi : sur un écran au platino-cyanure de baryum, on compare l'éclat
lumineux obtenu par le rayonnement d'une ampoule et d'une certaine
quantité d'un sel de radium d'activité bien définie. L'auteur s'est
livré à de longues et patientes recherches avec cet appareil et a
proposé une unité : l'unité M qui est la dose de rayons moyens néces-
saire et suffisante pour donner en une seconde 1 gr. X10-* d'iode
libre lorsqu'elle tombe normalement sur un centimètre cube de solu-
tion chloroformique d'iodoforme de Freund-Bordier, et qui équivaut
à environ 1/125 d'H. Mais cet appareil a quelques inconvénients. Il
est d'un prix très élevé à cause du sel de radium, et chaque modèle
a besoin d'être étalonné sur le modèle primitif afin que les résultats
soient comparables.
Enfin, le reproche général qu'on puisse faire à ces deux derniers
procédés, c'est qu'ils ne sont pas totalisateurs, ils indiquent une valeur
à un moment donné, et pour en déduire la notion de quantité, il faut
supposer qu'il y a eu constance absolue de tous les facteurs pen-
dant toute la durée de l'expérience, condition bien difïicile à remplir.
Dans les procédés suivants, nous aurons cet avantage de n'avoir
à tenir compte que du résultat, sans nous occuper de la constance
des phénomènes, c'est en utilisant les propriétés colorimétriques et
physico-chimiques des rayons X que nous réaliserons ce problème.
Le D' Holzknecht (") fut le premier qui établit un chromo -radiomètre
(') LuRASCHi, I^ radio-intensi mètre, nouvel appareil de mesure de Fintensité etde
la quantité des rayons X émis par le tube de Crookes {Archiv. d*éUctr. méd.,
lo janvier 1908, p. i4).
0 GuiLLFMiifOT, Nouveau qliantitomètre à rayons X (Archiv. d*éleeti\ méd.,
a5 février 1908, p. i36).
(3) Holzknecht, La Rôntgenthcrapie (Archiv. d'électr. méd., 10 janvier 1908,
p. 17 et suiv.). N. D. L. R.
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723 ARCHIVES d'iSlEGTHIGITiS BI^DIGALB.
construit sur l'un de ces principes : la coloration de certains corps
sous Teffet du rayonnement de Rôntgen. Son appareil se compose de
godets contenant une substance saline qui prend une coloration
d'autant plus prononcée que la quantité de rayons X absorbée par
elle est plus grande, et qui conservent momentanément cette colo-
ration à la lumière du jour. Une échelle de teintes sert d'étalon et
se compose de douze godets de coloration de plus en plus élevée.
A chaque godet correspond un chiffre qui indique la quantité de rayons
absorbés d'après une unité choisie par l'auteur et désignée pour la
lettre H, et qui correspond au 1/3 de la dose compatible avec l'inté-
grité des tissus. On place le godet à la surface de la région traitée et au
cours de l'irradiation on compare de temps en temps ce godet avec
l'échelle étalon pour cesser la pose lorsque la dose désirée est obtenue.
Nous devons à l'auteur de cet appareil une profonde reconnaissance,
car c'est grâce à lui que la radiothérapie a pris l'essor qu'elle a aujour-
d'hui, en ce sens qu'elle a cessé d'être empirique et qu'il est permis
d'éviter dans une certaine mesure les accidents. Toutefois, la compo-
sition du godet est tenue secrète et la fabrication ayant été suspendue
il est actuellement impossible de se procurer des réactifs.
Le D«^ Freund avait lui aussi, de son côté, mis à profit la même pro-
priété du rayonnement de Rôntgen, son réactif est basé sur la pré-
cipitation de l'iode d'une solution à 2 0/0 d'iodoforme pure dans du
chloroforme, on compare la solution exposée à une solution étalon,
mais le grand inconvénient de ce réactif, c'est que la solution ne peut
se conserv^er que quarante-huit heures sous peine de changer de colo-
ration.
Le Dr Schwartz préconise une autre réaction : la précipitation du
calomel dans une solution de sublimé corrosif et d'oxalate d'ammo-
niaque. Le mélange, limpide, à l'abri de la lumière, se conservée indé-
finiment. Après l'exposition aux rayons X qui est faite à travers
une mince feuille de caoutchouc, on compare avec l'un des tubes
témoins, mais la comparaison est très délicate, car la différence entre
les divers degrés de l'échelle est très faible. Cette réaction est utilisée
dans quelques laboratoires en Allemagne; en France on lui préfère
le procédé de Sabouraud-Noiré.
Ces auteurs mettant directement à profit les expériences que
M. Villard avait faites le premier sur le changement de coloration du
platino-cyanure de baryum sous l'effet du rayonnement du tube de
Crookes, ont établi un radiomètre composé de petits fragments de
papiers au platino-cyanure de baryum et d'une teinte témoin. Il suffit
de placer le petit fragment de réactif devant une ampoule en fonc-
tionnement pour le voir prendre une teinte jaune de plus en plus
accentuée. Mais ce réactif étant beaucoup moins sensible que celui
d'Holzknecht doit être placé à moitié distance entre l'anticathode
et la surface traitée, de telle sorte que la dose reçue par lui est quatre
fois supérieure h celle reçue par la peau, de cette façon le changement
de coloration est plus apparent. Toutefois, ce radiomètre a plusieurs
inconvénients, mais il suffit de les connaître pour les éviter : le papier
au platino-cyanure dévire rapidement à la lumière du jour, on doit
donc masquer la pastifie avec une mince feuille de papier noir, qui,
n'absorbant qu'une dose infime de rayons X, la protégera contre
l'action de la lumière; la comparaison avec la teinte témoin devra
donc se faire rapidement et à l'abri d'une trop grande clarté; il faut
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LES MESURES EN RADIOLOGIE. 733
toujours faire cette comparaison à la lumière du jour, car à la lumière
artificielle la teinte obtenue semble bien au-dessous de celle qu'elle
est en réalité, si bien qu'on serait tenté de prolonger l'exposition
jusqu'à concordance parfaite des teintes et, en fait, la teinte du
réactif serait plus foncée et la dose reçue par le patient exagérée;
enfin, il convient de ne jamais placer le fragment en deçà d'un centi-
mètre de la paroi de l'ampoule, car les effets caloriques, se manifes-
tant sur la pastille par une coloration, troubleraient les résultats.
Le Df Bordier(0, de Lyon, a élevé d'autres objections; d'après ses
expériences, le platino-cyanure de baryum est très influencé dans son
changement de coloration par la présence ou l'absence de vapeur
d'eau dans l'air ambiant, ce qui donnerait lieu à une grande source
d'erreurs. Pour les éviter, le D' Bordier a fait un réactif au platino-
cyanure de baryum inclus dans le collodion. En outre, l'auteur place
son dispositif directement sur la peau du sujet et compare à une
échelle de quatre teintes :
Le no 1 est la teinte prise par l'exposition correspondant à l'inté-
grité de la peau;
Le no 2 correspond à la dose amenant un léger érythème ou un peu
de desquamation, c'est le début de la réaction deuxième degré de
Kienbôck;
Le no 3 est la teinte correspondant à la réaction du deuxième degré
c'est-à-dire une véritable dermite, véhication,'érosion avec exsudation:
Le no 4 est la réaction du troisième degré : nécrose et ulcération de
la peau, c'est la dose qui ne doit pas être appliquée sur la peau saine.
A notre avis, cette échelle n'a que deux échelons praticables
(les deux premiers) dont les teintes sont si peu accusées qu'une com-
paraison est fort difficile avec les réactifs. La troisième teinte doit
être soigneusement évitée, et la quatrième ne doit jamais être obtenue
sous peine d'amener des accidents d'une gra\ité exceptionnelle.
Les inconvénients que présente ce procédé sont donc plus grands
que ceux du procédé Sabouraud-Noiré, qui, s'il n'est pas très précis,
permet au moins d'é\iter des accidents graves et est d'une compa-
raison infiniment plus facile. En outre, le D' Bordier a proposé une
unité : l'unité I qui est la quantité capable de mettre en liberté un
dizième de milligramme d'iode de la solution de Freund quand les
rayons tombent normalement sur l'unité de section, I centimètre
carré, et sous l'unité d'épaisseur, 1 centimètre. La nécessité de cette
nouvelle unité ne se faisait pas sentir.
En 1904, le D' Kienbôck indiqua une méthode basée sur l'action
des rayons X sur la couche sensible photographique. Il montra, en
effet, que les changements notés sur la plaque pouvaient être un
moyen de mesure des doses thérapeutiques. Son quantitomètre est
formé de deux parties : une pochette de papier sensible, placée sur
la peau, et une échelle de teintes avec laquelle on fait la comparaison.
Le papier est enduit d'une couche sensible au bromure d'argent.
Après l'exposHion, on peut développer dans la chambre noire, ou
dans une petite chambre noire portative. Le développement peut aussi
se faire le soir dans le cabinet de consultations. I.e papier est com-
paré humide à l'échelle. La solution du révélateur est de composition
(') H. Bordier, Du dosage des rayons \ en radiothérapie, nouveau chromoradio-
mkirè (Arehip. d'Heclr, méd,, aS mai 1906, p. 363.) N. D. L. R.
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7^4 ARCHIVES D'éLBGTHIClTé MéDIGAXE .
constante, elle doit être à 18» centigrades, et durer exactement une
minute. L'unité que Kienbôck appelle X est équivalente à une
demi-unité de Holzknecht et au 1/10 de la teinte B de Sabouraud-
Noire. Ce procédé est d'une grande précision puisqu'il enregistre des
doses très faibles (1/8 d'H) et puisqu'il permet de mesurer la quantité
reçue au sein même de tissus. Les seuls reproches qu'on puisse lui
faire sont : la complication amenée par le développement et l'impos-
sibilité de le consulter au cours de la séance. Mais si ces considérations
retiennent un peu le clinicien, il n'en reste pas moins un des meilleurs
procédés de mesure et il faut souhaiter qu'il se répande surtout pour
le traitement des affections cutanées rentrant dans la classe des
affections inflammatoires (acné, eczéma, etc.) où un faible excès de
dose peut être si nuisible.
Conclusions. — Cette courte étude des mesures en radiologie nous
montre combien nous sommes loin de Vépoque où Von ne s'occupait
que du hruit de V interrupteur ou de la rougeur de V anticathode pour
prétendre que Von savait ainsi ce que donnait V ampoule. Nous avons,
en effet, à notre disposition un grand nombre de procédés qui nous
permettent de faire rentrer moins de fantaisie dans la connaissance
des facteurs qualité et quantité. Nous avons deux méthodes de mesure :
la mesure directe et la mesure indirecte qui, chacune, ont leur utilité.
Au point de vue des progrés de la radiothérapie et afin de pouvoir
généraliser dans tous les pays et avec toutes les installations une théra-
peutique si puissante et si merveilleuse, il est essentiel que tous les radio-
logistes communiquent entre eux au moyen d'un langage que chacun
pourra traduire, qu'en un mot ils se servent dans leurs communications
de termes empruntés à des procédés faisant abstraction de l'appareil-
lage, ne tenant compte que de la question radiation, la seule intéres-
sante en l'occasion. Les procédés à préconiser pour cela sont les procédés
faciles à se procurer et faciles à appliquer, les seuls qui réunissent actuel-
lement ces deux conditions sont les réactifs de Schwartz, de Kienbôck
et de Sabouraud-Noiré.
Cette considération générale mise à part, le radiologiste aura tout
avantage à se servir pour son usage journalier des méthodes de mesures
indirectes : les mesures électriques, l'appareillage restant constant
et l'opérateur connaissant une fois pour Joutes, par un ou plusieurs
essais de mesure directe ce que lui donne son tube.
Le radiologiste qui, à notre époque, écarte systématiquement tout
moyen de mesure sous prétexte que ceux que nous possédons aujourd'hui
manquent de précision est donc inexcusable, car, si la précision absolue
fait défaut, nous devons chercher à nous en approcher le plus possible
et à la faveur des procédés que nous possédons, nous pouvons éviter
des accidents graves chez des malades qui se confient à nous.
Enfin, qu'il nous soit permis, en terminant, de rendre hommage aux
deux savants français qui, les premiers, ont puissamment contribué
par leurs travaux à la réalisation des mesures en radiologie. MM. Villard
et Bcnoist, le premier, par ses recherches sur l'action colorante des
rayons X sur certains sels, a montré le chemin à tous ceux qui ont établi
des appareils de mesure colorimétriques; le second, par ses travaux sur
le radiochroïsme des radiations de Rôntgen, a doté la radiologie d'un
appareil universellement employé, soit tel qu'il est sorti des mains de
son inventeur, soit avec dés modifications sans importance.
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IV CONGRÈS INTERNATIONAL
D'ÉLECTROLOGIE ET DE RADIOLOGIE
AMSTERDAM
(d'5 septembre i908.)
Séance du mardi /" septembre matin.
Ouverture du Congrès par M. J. Werthbim Salomonson (d'Âinsterdam),
Président.
L*auteur rappelle, dans 5on discours d*ouverture, les droits que la
Hollande et Amsterdam en particulier ont d*ètre le siège du Congrès. Il ftrit
l'historique scientifique des découvertes ayant trait à l'électricité médicale
nées à Amsterdam, à Leyde, etc.
Electrophy siologie .
M. W. EINTHOVEN (de Leyde). — Neue Untersuchungen mit dem
Saitengalvanometer (Nouvelles recherches avec le galTanomètre
à corde).
L'auteur expose ses nouvelles recherches avec son galvanomètre à corde :
cet appareil consiste en un fil fin en quartz argenté, tendu entre les pôles
d'un électro-aimant. Aussitôt qu'un courant passe par le ûl un, il dévie, et
on peut observer les déviations au microscope. On peut atteindre des sensi-
bilités qui surpassent de beaucoup la sensibilité des meilleurs galvanomètres
connus. L'auteur a étudié avec cet instrument les diverses formes d'éieclro-
cardiogramme. (Voir sur ce sujet : Cluzet, Sur l'excitation par courants
allernalifs, Archiv. délectr. méd,, lo déc. 1907, p. 919).
M. BORUTTAU (de Berlin). — Sur le courant d'action.
L'auteur parle du courant d'action (explique les modifications qu'il
apporte à l'activité des tissus vivants) :
I* Au point de vue théorique, il donne son explication physique toute
moderne, puis son action chimique et enfin sa signification pour l'explica-
tion des phénomènes vitaux.
3** Au point de vue pratique, il dit toute son importance pour le diagnostic
médical des muscles et des nerfs.
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726 ARCUIVB8 D'ELECTRlGiré nioiGALIS.
M. S. LEDUC (de Nantes). — Sur la résistance électrique du corps
humain.
Après ayoir cité quelques auteurs qui se sont occupés de cette étude,
Fauteur dit que la cause des différences dans les résultats est l'extrême
variabilité de Tétat de la peau ; on a cherché quelles étaient ces variations
et à quoi elles étaient dues : tour à tour on a accusé la polarisation, le plus
ou moins grand degré d*humidité, Tétat de plus ou moins grande vascu-
larîsation.
On a attribué beaucoup d'influence à l'imprégnation liquide de la peau :
c'est à tort, dit-il. Ses expériences le prouvent. En effet, soit un courant
absolument constant de a volts, deux électrodes imprégnées de solution saline
conductrice et bien fixées sur le membre d'un sujet, un milliampèremètre
très sensible permettant une lecture facile. En lisant l'intensité toutes les
i5 secondes, on trouve toujours l'intensité identique. Le temps d'appli-
cation des électrodes ne fait rien modifier : seul, un voltage plus élevé,
amenant des effets ctituiiques ou électrolytiques, diminue la résistance.
De même, la vascularisalion a une influence nulle. En effet, si l'on prend
deux cristallisoirs : l'un contenant de l'eau distillée à o*, l'autre à 50*", en
portant rapidement la main de o"" à bo**, aucun changement de la résistance
ne se produit, quoique la vascularisation intense de la peau soit parfaitement
manifeste.
La circulation musculaire aurait une plus forte action, cependant; en
effet, en faisant passer le courant d'un bras à l'autre, si l'on fait contracter
les muscles de ces bras, on a une variation de i/a m A. parfois.
Une deuxième expérience prouve le peu d'action de la vascularisation : si,
par une anode imprégnée d'adrénaline, on fait pénétrer ce produit sous
la peau, on obtient une anémie intense, et, fait curieux, la résistance au
lieu d'augmenter diminue (6,000 U, puis 1,000 il).
Quelle est donc l'influence qui agit ?
Par le passage du courant, la résistance diminue beaucoup : c'est par les
modifications chimiques et les réactions secondaires que la résbtance varie.
En effet, avec un courant de 6 volts et un circuit de réstalance négligeable,
en lisant l'intensité de i5 en i5 secondes, on voit quand I est devenu
constant, c'est que la peau est saturée.
Cette résistance varie avec la nature des ions et passe de 1,000 à 8,000 là si
l'on introduit de l'ion Ga (expérience très élégante avec Ca CI», si Ton ren-
verse le courant).
La résistance varie pour un ion donné suivant le voltage sous lequel il est
introduit.
Avec une peau saturée d'ion phosphore, en passant de a à la volts, on a
10,000, puis i,aoo U.
La résistance, enfin, varie avec la concentration des ions et l'action que
leur opposent les liquides organiques.
Une question pratique de haute importance est l'étude de la résistance
des électrodes; elle n'est pas en raison inverse de leur surface, comme on
l'admet depuis longtemps. Les Archives d'électricité médicale ont publié,
en effet, un article à ce sujet, alors que l'auteur s'occupait de mesures de
résistance. Actuellement, il a obtenu les mêmes résultats par d'autres
méthodes, ce qui lui permet d'expliquer les premiers. La résistance des
électrodes est proportionnelle à l'inverse de leur longueur périphérique.
En équation, on a G = C -h p c; la conductibilité est égale à une cons-
tante G', plus une variable proportionnelle à la périphérie. Donc, la résis-
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(CONGRÈS d'bLEGTROLOGIE fit DE àADiOLOGIE D^ AMSTERDAM. 72^
tance du corps humain mise en équation serait R = R' -h pr, c*est-à-dire
égale à une constante plus la résistance due à Télectrode (inverse de la
pépiphérie).
En etîet, plus la solution imbibant Télectrode est conductrice, plus le
courant tendra à passer à la périphérie. (Voir à ce sujet les expériences
décrites au Congrès de Clermont, Arch. d'éleclr, méd., 10 août 1908.)
M. WERTHEIM SALOMONSON (d'Amsterdam). — Les courants d'ac-
tion des contractions volontaires et réflexes des muscles humains.
En enregistrant Télectrocardiogramme de Thomme on peut généralement
observer que Timage de la corde du galvanomètre otTre des oscillations
continues. Einthoven qui, le premier, a vu et décrit ces oscillations qui
n*ont rien à faire avec l'électrocardiogramme proprement dit, savait déjà
qu'elles provenaient des courants d'action de muscles volontaires. Il pouvait
les faire disparaître entièrement en narcotisant légèrement le malade.
Chez les personnes non narcotisées, je les retrouve toujours, du moins
quand j*ai une fibre de quartz de résistance assez réduite, tendue pour une
action aussi rapide que possible. Si Ton diminue la tension et que Ton
augmente la résistance du circuit, jusqu'à avoir une même sensibilité pour
une même différence de potentiel, — généralement de i centimètre de
déviation pour un millivoit, — on voit également diminuer ou même
disparaître complètement ces oscillations.
Il va sans dire que le procédé physique indiqué ici n'élimine pas réelle-
ment les courants d'action de.s muscles volontaires, mais qu'il réduit la
sensibilité du galvanomètre pour des oscillations rapides de manière à
améliorer l'apparence de l'électrocardiogramme, quoi qu'il en résulte une
légère réduction du sommet principal R.
Pour étudier les oscillations causées par les contractions musculaires, nous
inscrivons un électrocardiogramme avec une grande vitesse sur la plaque
photographique, on voit alors chaque oscillation qui a duré de o,oa seconde
environ.
Mieux vaut encore suivre l'exemple de M. Piper qui enregistre les oscilla-
tions immédiatement, sans enregistrer un électrocardiogramme. A cet effet,
il suffit de dériver les courants d'action des muscles de Tavant-bras avec
deux électrodes impolarisables. Aussitôt qu'on serre le poing on voit
apparaître des oscillations, qui disparaissent lorsqu'on relâche les muscles
de l'avant-bras.
Les courants d'action des divers muscles ont des fréquences d'oscillations
un peu différentes. M. Piper trouve généralement de 45 à 5o oscillations
par seconde ; seulement pour les muscles masticateurs la fréquence est un
peu plus élevée.
Il dit aussi que la force des contractions n'a pas d'influence sur la
fréquence de ces oscillations. Par contre, j'ai eu l'impression que la force
des contractions a une influence assez marquée : plus la force est grande,
plus l'amplitude augmente, tandis que la fréquence diminue.
Ceci peut être facilement démontré avec le muscle extenseur de la jambe.
En mettant une électrode sous le pli inguinal et l'autre au-dessus du genou
on peut dériver les courants d'action du quadriceps. En étendant la jambe
on voit aussitôt apparaître des oscillations ayant une fréquence d'environ
45 par seconde. Mais quand on répète l'expérience, après avoir préalablement
fixé un poids de 10 kilogrammes au pied, la fréquence diminue jusqu'à
4o oscillations par seconde, et l'amplitude augmente notablement.
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7^8 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
Dans son travail M. Piper a répété aussi la célèbre expérience de Hermann,
décrite dans le Manuel de Physiologie (i3 Aufl., S. i6i, 1905).
Cette expérience consiste en la dérivation d*un courant d'action des
muscles de Favant-bras, quand ils sont excités par une seule secousse élec-
trique appliquée au plexus brachial.
Je puis vous montrer quelques électrogrammes de ces courants d*action.
iVfalheureusement ils sont toi:gours légèrement déformés par Faction directe
du courant excitateur : il est facile de démontrer que c'est réellement le
cas. Le courant d'action est alors un courant diphasé, qui est précédé d'une
déviation dont la direction dépend de la direction du courant excitateur.
Les électrogrammes de M. Piper présentent le même défaut.
J'ai donc tâché de provoquer une secousse musculaire isolée sans recourir
à l'excitation électrique.
La contraction réflexe du quadriceps me semblait convenir en tout
point pour cette expérience. En effet j'ai pu obtenir plusieurs électro-
grammes des courants d'action d'une simple secousse musculaire du
quadriceps, causée par une percussion du tendon pateliaire.
Le courant d'action est diphasé et dure presque un trentième de
seconde.
La période latente a pu être mesurée en inscrivant en même temps le
moment de la percussion. A cet effet, le moyen le plus simple était d'enre-
gistrer la contraction musculaire. La courbe de la contraction est toujours
précédée d'une petite inflexion qui est causée par l'ébranlement mécanique
du muscle par suite de la percussion du tendon. Le choc du marteau se
propage le long du muscle avec une vitesse assez grande, mais facilement
mesurable. Et quand on connaît aussi la période latente de l'appareil
inscripteur, il n'y a aucune difQculté à mesurer exactement la période
latente du courant d'action. On arrive à un chiffre de 0,01 seconde.
Pour finir, j'ai tâché d'inscrire les courants d'action dans le clonus
pateliaire provoqué. Dans un cas de sclérose en plaques, dans lequel on
pourrait facilement provoquer un clonus du quadriceps, j'ai pu obtenir
une courbe montrant un petit courant d'action diphasé au commencement
de chaque contraction musculaire du clonus. Quelquefois le courant diphasé
était légèrement déformé sans pourtant avoir perdu le caractère générai
d'un semblable courant d'action. En outre, il se montrait généralement
en Ire les petits courants successifs une variation de potentiel lente, de forme
arrondie. J'ai cru d'abord qu'il s'agissait d'une déformation artificielle
causée par une variation de la résistance du circuit à l'endroit des électrodes.
Mais comme, par hasard, la courbe qui montre le mieux cette variation
lente, s'obtient sans qu'il y ait à compenser aucun potentiel de contact,
cette explication ne saurait donc être acceptée. Je crois pouvoir en conclure
que cette variation lente est produite par le corps humain, sans qu'il me
soit possible d'en expliquer l'origine.
Séance du mardi /" septembre ^ soir.
M. GLUZET. — De runification des mesures et des méthodes en
électrodiagnostic .
Les réactions électriques sont de plus en plus employées à cause de leurs
résultats absolument objectifs; elles sont impossibles a simuler. Elles sont
employées sous forme de recherche de la résistance, courant galvanique^
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CONGRÈS d'ÉLECTROLOGIB ET OE RADIOLOGIE D*AM8TERDAM. 739
faradique et autres modes nouveaux de courants à qui l'on attribue des
qualités plus complètes.
Mais aucun des résultats n'est réellement scientifique et comparable aux
autres.
Les électrodes, pour donner des résultats comparables, devraient être
unifiées, avoir une surface donnée, être imbibées de solutions données,
leur position devrait être également définie.
Pour les courants continus on peut employer la méthode de Kohlrausch
ou du téléphone différentiel de Bergonié. Maisi comme, pour interrompre les
courants, on se sert d'une clef de Morse, à main, on introduit, par la vitesse
de rupture ou fermeture, une variation ; on ne peut définir ces courants ni
par le milliampèremètre, ni par le voltmètre, ni par les deux réunis;
Le courant faradique a été étudié au point de vue unification de source ;
on a proposé des « faradimètres étalonnée» ; mais on n'est pas arrivé, par
suite des variations d'un instrument à l'autre, à obtenir, des résultats
concordants.
Reste la méthode des condensateurs.
C'est la meilleure et la plus sûre.
Avec une capacité, la plus grande possible, telle qu'un microfarad, on
obtient tous les résultats acquis avec le courant continu. Une petite capa-
cité permettrait d'avoir. des ondes moins longues, et les résultats du courant
faradique.
L'auteur propose :
1* L'unification des surfaces des électrodes, i centimètre carré i)Ourractivei
100 centimètres carrés pour l'indifférente;
2** Le courant continu, bon pour des recherches qualitatives, ne donne
pas de mesures précises: à éliminer. Le courant faradique pourrait être
utilisé avec des faradimètres ; ^ .
3** Deux condensateurs, un petit et un grand, pour les ondes courtes et
longues, permettraient de mesurer avec ces deux modes, rexcitabilité ner-
veuse ou musculaire et tous ses troubles;
4* Les condensateurs seuls donnent des résultats comparables entre eux.
DISCUSSION
En l'absence de l'auteur, M. Doumer demande s'il n'y a pas lieu d'adopter
quelque conclusion, quitte à laisser les autres à l'étude jusqu'au prochain
Congrès, l'électrodiagnostic par les courants faradique et galvanique
n'ayant aucune valeur documentaire scientifique.
M. Salomonson propose d'étudier le travail de M. Cluzet qui résume
l'opinion de tous, pour pouvoir faire un vole conscient au prochain Congrès.
M. HOORWEG. — Sur la loi d'excitation électrique des nerfs et
des muscles.
L'auteur s'attache à démontrer que la loi de du Bois-Rcymond doit être
rejetée par tous et pour toi:gours.
M. W. SALOMONSON. — Le coefficient de la contraction muscu-
laire et le coefficient de la polarité. Contribution à l'étude de la
réaction de dégénérescence.
L'examen électrique joue un rôle prépondérant dans les cas de paralysie
périphérique. Semblable exploration ne doit se faire qu'avec la plus grande
▲RCH. O'éLBCTR. MBD — 1908. SA
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7^0 AtlCâtVBS D^^LECTRIGlTé M^IGALfi.
exactitude possible; alors seulement on peut observer quelque régularité
dans la marche de certains phénomènes. C'est sur un de ces phénomènes
que je désire attirer votre attention.
Parmi les symptômes qui constituent les syndromes de dégénérescence,
il faut d'abord noter la contraction lente avec Texcitation galvanique directe
et puis le changement de la formule de contraction.
Ce dernier symptôme n*'est pas une entité symptomatique, mais il com-
prend entre autres deux symptômes distincts : i" l'augmentation relative
et absolue de l'action excitatrice du courant sous l'anode; a* raugmentation
relative et absolue de l'action du courant pendant le régime permanent.
Qu'il me soit permis de faire d'abord quelques remarques à propos de ce
dernier symptôme.
Le muscle, dont le nerf est dégénéré, se comporte autrement qu'un muscle
sain. Les contractions n'en sont plus si rapides ni si promptes, mais il se
produit une contraction lente, paresseuse et traînante au moment de la
fermeture du circuit. En outre, la secousse tend à se transformer en tétanos
réel et persiste aussi longtemps que le courant passe. A cet effet, il suffit
d'augmenter légèrement l'intensité du courant.
Ce fait est assez connu et on peut le trouver dans quelques traités d'élec-
tricité médicale, quoique la plupart le passent sous silence.
Avec Iqs muscles sains il est encore facile de provoquer une contraction
tonique — une K D T — pourvu que le courant soit assez fort. La différence
entre les muscles sains et les muscles dont les nerfs sont dégénérés n'est que
quantitative; la contraction tonique, le tétanos, s'obtient beaucoup plus
facilement avec ceux-ci qu'avec ceux-là.
Pour apprécier ces faits nous devons considérer d'abord le mécanisme de
l'excitation électrique.
Depuis du Bois-Reymond on sait que l'électricité constitue une cause
d'excitation pour les muscles et les nerfs, surtout pendant le régime variable
d'un courant. Il était d'avis que le courant continu, pendant le régime
permanent, n'est un excitant que par l'action chimique des substances
formées par l'électrolyse des nerfs et des muscles. Il acceptait déjà une genèse
différente pour l'action excitatrice du courant au régime variable et au
régime permanent. Nemst, l'auteur de la dernière théorie sur l'excitation
électrique, a également été forcé de séparer ces deux conditions. Jusqu'ici
il n'existe pas de théorie qui les considère à un même point de vue.
On est donc porté à croire qu'il y a réellement une différence fondamen-
tale entre le mécanisme de l'excitation produite par le courant continu
pendant le régime variable et le régime permanent.
Ceci posé, et en considérant que la contraction de clôture et le tétanos
dépendent de l'intensité du courant, nous devons admettre que les inten-
sités nécessaires pour produire une contraction de clôture et un telanos
dépendent de certaines qualités du muscle. Aussitôt que le rapport entre
ces deux intensités change, nous sommes absolument certains qu'il y a une
modification dans le chimisme du muscle. Par contre, une variation des
deux intensités ensemble, sans changement de leur rapport, n'est pas for-
cément causée par une modification chimique du muscle, mais peut encore
être produite par des causes purement physiques et absolument étrangères
au chimisme du muscle.
Nous en arrivons donc à la conclusion que le rapport qui existe entre
l'intensité minima d'un courant continu, capable de provoquer une contrac-
tion cathodique de fermeture, et l'intensité justement capable de causer une
contraction cathodique tonique, a une certaine signification pour caracté-
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coNGnès d'électuologie et de radiologie d^amsterdam. 73 1
riser la réaction musculaire. Je propose d*appeler coej/icient de la contraôtion
musculaire le nombre qui indique ce rapport.
Avec les muscles sains de l'homme et des animaux le courant qui
commence à produire un tétanos est généralement de 3,9 à ^,3 fois plus
grand que le courant minima pour une simple secousse de fermeture. Donc
le coefficient des muscles sains est à peu près égal à 4' Il est curieux de noter
la constance de ce coefficient, quel que soit le muscle strié qu on examine ;
avec les muscles longs de la jambe ou des bras on trouve le même coefficient
qu*avec les muscles courts du visage ou de la main. Avec les muscles de la
grenouille on a encore le même nombre, du moins avec les températures
ordinaires.
Dans la réaction de dégénérescence le coefficient est toujours diminué.
On trouve sans exception des coefficients compris entre 3,7 et 1,1, du moins
dans les cas que j*ai observés ou qui ont été examinés par mes assistants.
Dans les cas légers de névrite périphérique avec dégénérescence partielle,
le coefficient de la contraction musculaire tombe après le dixième jour assez
brusquement à 3,8 environ, quelquefois un peu plus bas, pour remonter
ensuite très lentement.
Dans les cas graves, avec dégénérescence complète, le coefficient peut
tomber à i,5 ou même à 1,1. La diminution du coefficient ne s*arrète pas
à 3,8, mais continue à baisser assez lentement à partir du dixième jour et
atteint un minimum quinze jours après.
Aussitôt que le coefficient commence à remonter, on peut considérer le
cas comme étant en voie de guérison.
La variation du coefficient se comporte d'une manière extrêmement
régulière; si Ton trouve des irrégularités, il faut presque toujours les
attribuer à une technique insuffisante.
Le coefficient nous montre immédiatement s'il y a de la dégénérescence
ou non. Et même quant au degré de la dégénérescence, d'après ce que j'ai
observé dans les différents cas de névrite, je crois même être en droit
d'affirmer que le coefficient de la contraction musculaire nous renseigne
le plus complètement sur l'intensité des changements musculaires dans la
réaction de dégénérescence.
Disons encore deux mots sur l'action prépondérante de l'anode dans
la RD. Nous pouvons exprimer également par un nombre ce changement
de la formule de contraction. Le rapport entre les intensités minimas, pour
une KFS et une AnFS, pourrait être appelé le coefficienl de polarilé. Avec
les muscles normaux, ce coefficient est généralement compris entre i,5
et a, 5. Dans la réaction de dégénérescence le coefficient baisse jusqu'à i
(KFS = AnFS) et même jusqu'à o,5 (AnFS > KFS).
La valeur théorique de ce coefficient est tout autre que celle du coefficient
de la contraction musculaire. La valeur pratique me semble beaucoup
moindre, surtout parce qu'on trouve quelquefois des coefficients ne diffé-
rant que peu de l'unité sans aucun changement pathologique appréciable.
Le coefficient de polarité peut cependant avoir une valeur pratique réelle,
si Ton peut constater un changement, soit en le comparant à celui d'un
muscle symétrique sain, soit en le comparant au résultat d'un examen
antérieur. En tout cas, il me semble que l'emploi de ce coefficient constitue
encore la meilleure manière d'utiliser les résultats d'une exploration
électrique.
DISCUSSION
M. Zanietowsxi a trouvé, dans des cas de névrite périphérique légère, un
amoindrissement du coefficiedt de la contraction musculaire pour les
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73a ARCHIVES d'électricité médicaxe.
décharges du condensateur, après une semaine, ainsi que M. Salomonson
Ta trouvé pour le courant continu.
M. OTTO VERAGUTH (de Zurich). — Das psycho - galvanische
Reflex-Phaenômen.
M. H. KURELLA. — Ueber den menschlichen Kôrper besonden
die Himmassa als Dielectricum.
Séance du mercredi 2 septembre, matin.
Radiodiagnostic.
M. Charles LESTER LEONARD (de Philadelphie). — Radiographies
instantanées pour le diagnostic des affections thoraciques et abdo-
minales.
L'auteur fait défiler une série de projections superbes représentant des
radiographies du thorax et de Tabdomen. Le diaphragme est naturellement
représenté par une ombre absolument limitée; dans les clichés du thorax
apparaissent très souvent jusqu'aux plus petites bronches, les ganglions y
sont nettement marqués et se détachent souvent très bien au milieu des
masses sombres dues à de Tinfiltration péri-bronchique. Mais les clichés les
plus beaux sont ceux de la cavité abdominale ; à côté des différentes formes
et positions de Festomac, l'auteur montre l'ombre décelant des mouvements
péristaltiques du pylore, du duodénum.
Dans deux clichés on peut suivre, sur une très grande longueur, l'intestiD
grêle. De nombreuses radiographies donnent l'image complète du gros
intestin. En somme, clichés superbes, reproduisant toutes les parties de
l'abdomen, comme elles ne l'ont sans doute encore jamais été, ou tout au
moins comme elles n'ont encore été publiées.
M. WENGKEBAGH (de Groningue). — Die Bedeutung des Rôntgen-
▼erfahrens, insbesondere der stereoskopischen Rôntgenographie
ftir die Diagnostik innerer Krankheiten (Utilisation de la ROntgé-
nographie et particulièrement de la radiographie stéréoscopique
pour le diagnostic des maladies internes).
Dans tout hôpital, et à plus forte raison dans toute clinique de Faculté,
il est à souhaiter qu'au moins un interne soit tout à fait au courant de
la méthode radiographique pour qu'il puisse diagnostiquer les cas les plus
courants : encore faut-il que le médecin ait une grande habitude clinique
pour se servir avec succès des rayons Rôntgen et en interpréter les résultats
avec intelligence.
Mais c'est surtout la radiographie stéréoscopique, qui présente le plus
d'avantages. En effet : i" elle montre comme la plaque simple s'il y a quelque
chose d'anormal et où cela se trouve ; a** de plus, elle permet au médecin,
même le moins expérimenté, de s'orienter rapidement; naturellement
la position de tous les organes se reconnaît facilement. M. Béclère avait fait
à la stéréoscopie l'objection que sur dix personnes, cinq n'avaient pas la vue
stéréoscopique ; l'auteur répond que pour l'avoir, il suffit de posséder deux
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CONGRÈS d'ÉLECTROLOGIE ET DE RADIOLOGIE d'aMSTERDAM. 733
yeux égaux ou rendus égaux, et que, malgré ces défectuosités, il n*y a
pas lieu de négliger une méthode aussi riche en renseignements. Par la
stéréoscopie, lestléfauts de la plaque simple sont éliminés, le champ de vue
est plus large, les expositions obliques ne peuvent plus donner lieu à des
erreurs comme pour les radiographies ordinaires.
La radiographie rapide permet d'employer cette méthode pour le thorax
et en particulier dans le cas de tuberculose : par elle on localise les cavernes,
infiltrations pleurales, etc. Si la tuberculose est à son début, elle peut être
dépistée beaucoup plus facilement et localisée très sûrement. De même la
localisation des tumeurs, anévrysmes, noyaux pneumoniques, exsudations,
est rendue facile. Les pneumothorax ouverts et fermés sont mis en lumière
de façon merveilleuse. Le cœur, cependant, est moins facile à mettre en relief
à cause de sa courbure trop grande et de son peu d'aspérités; son contour n'en
devient cependant que plus net. Les autres organes intra-thoraciques, par
contre (ganglions, œsophage insufiQé, aorte, etc.), sont vus en leurs rapports
et place. Enfin, les déformations osseuses naturelles ou consécutives à une
maladie sont étudiées avec la plus grande netteté.
Mais la radiographie stéréoscopique et la radiographie en général ne
doivent pas rester une spécialité fermée, il faut que les chirurgiens et
médecins s'y intéressent et en connaissent les résultats, de façon que l'entente
s'établisse toujours entre eux et le radiographe, à propos de l'interprétation
des clichés : les étudiants doivent y être initiés.
DISCUSSION
M. KiENBôcK appuie cette conclusion.
M. GROEDEL (Nauheim). — La stéréo-radiographie du thorax.
M. HULST (Amérique). —La radiographie des tissus mous.
Nombreuses projections et radiographies exposées, impeccables, donnant
tous les détails du tissu pulmonaire et de l'abdomen. Pour cette dernière
région cependant il est inférieur à M. Léonard Lester (Philadelphie;. 11 pose
au plus 3 secondes et utilise entre autres une machine statique de
loo plateaux à axe vertical qui, dit-il, débite au plus i5 m A., mais fait plus
de travail que 3o m A. de ses bobines. En effet, la courbe de l'intensité est
parallèle à la ligne du zéro, tandis qu'avec les bobines il y a des ondes
élevées, mais retombant de suite au zéro.
M. HALLS DALLY. — Étude de la respiration et des mouvements
du diaphragme par l'orthodiagraphe.
M. GOGHT (Halle). — Radiographie et spondylitis tuberculeuse.
M. GONRAD (d'Anvers). — Les traumatismes du segment lombo-
sacré du rachis.
La Société internationale de chirurgie a donné comme sujet de rapport :
t Les traumatismes du segment lombo-sacré du rachis. » L'article d'intro-
duction ne parle pas de la radiographie C'est un grave oubli .
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7^4 'ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MÉDICALE.
Un cliché donne en effet toutes les lésions, leur nature, la forme de la
fracture et même son écartement. 11 est à regretter qtjM^' les chirurgiens
décident parfois des interventions sans l'aide de la radiogiàphie.
L'hystéro-traumatisme, la coxalgie hystérique, la simulation, ont dans la
radiographie un grand moyen de diagnostic. Une fracture parcellaire des
vertèbres peut se faire :
i"" A la suite d'une extension exagérée de la colonne;
a' Par la flexion exagérée extra-physiologique.
Les symptômes pathologiques nerveux dépendent plus de la localisation
que de l'étendue de la lésion osseuse; ils sont très variables cependant. On
peut ainsi pressentir une fracture parcellaire par les signes cliniques et la
démontrer par le cliché radiographique.
Pour les examens dans les accidents du travail, en méconnaissant les
lésions dès le début, on arrive à de profondes erreurs : La colonne lombo-
sacro, mal explorée, et sans radiographie, est sujette à ces lésions mécon-
nues; les fractures parcellaires d'une lame,. d'une apophyse transverse ou
articulaire étant assez fréquentes
Par la localisation précise on peut agir sur la partie blessée, l'enlever,
empêcher un cal comprimant la queue de cheval. D'où, non seulement dans
les accidents du travail, juste réparation pécuniaire, mais, de plus, guérison
et bon jeu de tous les muscles. Ceci est un point vers lequel la chirurgie
doit porter ses efforts.
M. BERTOLOTTI (de Turin). — Étude radiographique sur le mal de
Pott cerrical.
Les processus tuberculeux des vertèbres sont de deux sortes :
i** L'ostéite tuberculeuse profonde, d'où souvent gibbosité classique;
2* L'ostéite tuberculeuse superficielle, d'où rarement de grands signes
cliniques.
Pour étudier à ce point de vue la colonne cervicale, il faut faire deux radio-
graphies, antéro-postérieure et sagittale ; cette dernière est la plus riche en
renseignements, c'est la position de choix pour le diagnostic.
Si l'ostéite est profonde, on voit les caries et l'effbndrement des vertèbres;
mais si elle est superficielle, on doit chercher des signes plus précis, ce
sont : en première ligne, l'atrophie osseuse qui donne un aspect caracté-
ristique à la colonne cervicale : diminution du profil, apparition des trous
de conjugaison normalement cachés par les lames vertébrales, les apophyses
articulaires et les tubercules vertébraux non atrophiés. De plus, la courbure
normale de la chaîne osseuse ne tarde pas à se modifier dès que des petits
foyers sont décelables.
L'atrophie est bien due à l'infection et non à l'immobilité, puisque dès le
début on la trouve, avant que les malades aient été immobilisés.
Séance du mercredi 2 septembre, soir,
Radiodiagnostic.
M. BEGLÈRE. — L'exploration radiologique du foie(').
D'abord limitée à l'étude des fractures, luxations et corps étrangers, la radio-
logie servit à l'étude des trois cavités splanchniques : thorax, crâne, abdomen.
(') Voir à ce sujet Béclkre, Sur Taide apportée au diagnostic et à la localisation
des abcès dysentériques du foie par l'exploration radiologique (Arckiv. d'éleclr. mèd.^
a5 avril iyo8, p. a83).
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CONGRÈS D'ÉLEGTaOLOGIE ET DE RADIOLOGIE o'AMSrERDAM. 735
Dans cette dernière cavité, le foie n'a pas retenu assez l'attention des
radiologues. A. TAcadémie de médecine ont été communiqués quelques cas
d'abcès dysentériques du foie. La face supérieure et la face inférieure peuvent
être étudiées.
La face supérieure comprend deux parties : la zone périphérique est
accessible à la percussion, un peu à la palpation, mais il est une autre zone
centrale qui échappait aux moyens ordinaires d'investigation, ainsi que la
face inférieure.
Cette face supérieure, mobile pendant les mouvements respiratoires, est
représentée sur une radiographie par une ligne courbe à convexité supé-
rieure, légèrement plus élevée que la partie gauche du diaphragme.
Quand le foie est augmenté de volume dans toute son étendue, il se
développe surtout en bas, la convexité supérieure reste la même; mais s'il
y a un kyste hydatique, abcès ou tumeur solide, le dôme hépatique peut se
soulever.
L'auteur cite l'histoire d'un malade opéré d'un abcès, puis ayant subi
une laparotomie sans résultats : grâce à deux radiographies, une sagittale et
une antéro- postérieure, l'abcès étant repéré, on l'opère avec succès. Un
autre malade a été opéré de même d'un abcès dysentérique.
Une dame a été opérée d'un abcès d'origine obscure, que l'on n'avait
pas dépisté pendant cinq mois de maladie : l'auteur montre un calque
d'écran, la radiographie n'ayant pu être faite.
On avait diagnostiqué un cancer du foie chez un malade : l'examen à
récran montra une tumeur en brioche du dôme hépatique; le diagnostic
a été changé en celui de kyste hydatique du foie qu'on opéra à la suite de
cet examen.
Les lésions de la face inférieure du foie peuvent être étudiées. U faut
pour cela que l'estomac soit rempli naturellement ou artificiellement de
gaz : au lieu d'une ligne droite normale, le bord inférieur donne dans les
cas pathologiques une ombre très irrégulière, souvent courbe.
Un kyste hydatique a été ainsi dépisté D'où les conclusions suivantes :
L'exploration physique du foie n'est pas complète, s'il n'a été soumis à
l'examen radiologique portant sur les faces supérieure puis inférieure,
après insufiOation de l'estomac. L'examen radioscopique doit toujours pré-
céder la radiographie.
Pour le diagnostic de la nature de la lésion, il faut rapprocher tous les
autres signes cliniques ou physiques.
M. Alban KOHLËR (Wiesbaden). — Rôntgenogramme total du foie.
L'orateur expose sa méthode permettant de faire une radiographie du foie
en donnant à la fois l'ombre de la face supérieure et de la face inférieure. En
effet la face inférieure a une inclinaison de haut en bas et d'arrière en avant.
Si donc on met une ampoule de telle façon que son foyer émette des
rayons tangents à cette surface dans la plus grande partie de son étendue,
la face supérieure se trouvant g^râce à sa courbure toujours projetée suivant
une courbe convexe en haut, on aura la « radiographie totale du foie ».
if. KIENBÔCK (de Vienne). — Sur la diminution transitoire du
volume du cœur (Résumé, sera publié in extenso).
L'auteur cite quelques cas de diminution de volume du cœur trouvée
et prouvée par la radioscopie, et en étudie le mécanisme et la signification.
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736 ARCHIVES D'éLECTRICiré MiDIGALB.
Un premier cas est dû à la sténocardie hystérique. Pendant les crises, Taire
cardiaque diminue considérablement et le diamètre transversal de lo centi-
mètres tombe à 6°" 5. Les mouvements cardiaques semblent complètement
abolis durant quelques secondes. Le mécanisme en est, non un tétanos ou
une crampe du myocarde, mais une augmentation considérable de la
pression intra-thoracique. La malade n'a pas d'arythmie ni d*asystolie
quoique la maladie remonte à quatre ans.
Dans un autre cas d*asthme bronchique, la diminution du cœur se produit
par le même mécanisme : augmentation de la pression intra-thoracique.
L'auteur montre l'orthodiagramme de cette malade pendant et après la
crise ; la différence de projection du cœur dans les deux cas est énorme.
Enfin, lorsque le corps a subi une grande fatigue, le cœur subit aussi une
diminution ; c'est surtout avec la nage entre deux eaux que ces variations
sont fortes. L'auteur a examiné des jeunes gens bien portants avant et
après la gymnastique ou la natation et a toujours trouvé la même dimi-
nution.
Mais de ces trois ordres de faits pathologiques et physiologiques, ressort
cet enseignement beaucoup plus important : à la suite d'efforts exagérés
chez des sujets sains, et à plus forte raison chez des malades, il peut se
produire un phénomène inverse consécutif auquel on n'avait jamais pensé,
c'est la « dilatation aiguë du cœur ».
M. PERGY BROWN (de Boston). — La nécessité et la valeur de Texa-
men radiologique chez les vieillards.
M. GUILLEMINOT (de Paris).— Sur l'emploi des réactifs lumines-
cents comme instruments radiométriques.
L'action des rayons X sur le platino-cyanure de baryum peut servir de
mesure pour la radiothérapie et la radiographie. Mais c'est l'action de
fluorescence, c'est-à-dire physique, et non l'action chimique ou brunisse-
ment, que Ton doit employer, car la seconde varie avec la dureté des rayons.
L'auteur explique sa méthode, les longues et savantes recherches auxquelles
il s'est adonné, et propose une nouvelle unité : Tunité M, absolument déter-
minée par ses effets chimiques sur le liquide de Freund et utilisable très
facilement grâce à l'emploi d'un échantillon de radium étalonné donnant
une fluorescence donnée (').
M. KAISIN (de Belgique). — Orthodiagraphe.
L'auteur montre un orthodiagraphe très simple et très peu coûteux,
dit-il. Cet appareil peut rendre d'aussi bons services que ceux beaucoup
plus compliqués.
M. WERTHEIM SALOMONSON. — Courants de Duddel. (Démons-
tration faite au laboratoire de l'hôpital municipal.)
Ces courants sont produits comme il suit: des deux pôles d'un arc
électrique, en dérivation, partent deux fils, l'un va fermer le circuit sur un
résonateur Oudin dont on peut faire varier la self. De l'enroulement
(') Voir du même auteur: Principe de quantitométne rationnelle en radio-
thérapie (Archiv. dCélecir. méd.^ Congrès de Clermont, lo août 1908, p. 569 et«uiv.).
Voir aussi plus loin, Congrès de Marseille.
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CONGRÈS d'^LECTROLOGIG ET DE RADIOLOGIE D* AMSTERDAM. 787
supérieur du résonateur, après avoir passé dans un certain nombre de
spires, le courant arrive au primaire d'une bobine d'induction sans fer.
Le second pôle du primaire de cette bobine communique avec le deuxième
pôle de l'arc électrique par l'intermédiaire de condensateurs à capacité
variable. Par le réglage de la self et la variation des capacités on fait
« chanter » l'arc plus ou moins haut suivant les applications que l'on veut
faire. On utilise sur le malade le courant secondaire de la bobine d'in-
duction : ce courant a pour caractéristique de ne causer aucune douleur;
appliqué sur la main, on la voit se contracter sans ressentir aucune
douleur ni sensation; appliqué sur la langue, celle-ci se contracte sans
aucune douleur. L'auteur dit obtenir de bons résultats avec cette forme de
courant.
Electrothérapie.
M. BAUDET (de la Haye). — Sur le traitement électrique des né-
vrites.
Communication très intéressante et détaillée avec la description de
quelques cas de guérison de névrites par la haute fréquence. L'intérêt
principal est dans la description de ces cas.
Ce traitement des névrites, dit l'auteur, est peu communément employé,
c'est à tort. En effet, les névrites sont souvent dues en grande partie au
terrain sur lequel elles évoluent; le terrain moins résistant par suite de
diathèse rhumatismale, arthritique, peut être amélioré localement par ces
courants, appliqués à la périphérie du corps, l'action générale contribue
également beaucoup à la guérison. L'auteur cite des cas de paralysie totale,
d'eczéma du visage, de névrites des membres supérieurs rapidement guéris
par ce procédé.
DISCUSSION
Une longue discussion suit cette communication :
M. Stepanof (Saint-Pétersbourg) voudrait savoir si l'auteur a trouvé une
différence d'action des différentes formes d'application de ce courant. Pour
lui, en faisant varier la capacité, la self, la longueur d'étincelle, il a eu des
effets tout à fait variables. 11 faut varier les applications avec les cas et les
malades.
M. Zametowsri ne croit pas nouveau le procédé de M. Baudet : il cite
plusieurs observations qu'il a publiées et dit que seuls se servent de la haute
fréquence de façon courante, ceux qui savent s'en servir : il donne les
résultats publiés en France. Au point de vue mesure, il dit les derniers
travaux qui ont été suscités et parle du ft'équencemètre de la maison
Gaiffe.
M. LiBOTTE utilise la haute fréquence, mais en varie l'application suivant
les cas ; il utilise surtout l'effluve ou l'électrode condensatrice, et aussi le
lit condensateur.
M. ZAMETOWSKI (Gracovie). — Sur l'état actuel de Putilisation de
la décharge des condensateurs.
Il rappelle tout ce qu'il avait dit au Congrès de Milan sur les décharges
unipolaires et bipolaires, les décharges alternatives et en cascade. Outre
le système qu'il a proposé depuis nombre d'années, et les résultats
de ses expériences cliniques, bien accueillies par beaucoup d'auteurs,
M. Zanietowski souligne que le temps de la décharge, produite par un
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738 ARGHITB8 D'^RCTRICiré MéDIGALfc.
minimum d'énergie, égale d'après lui «une résistance spécifique! du
circuit excité, c'est-à-dire un produit de la résistance générale par la circon-
férence des électrodes, divisée par la distance des électrodeis. Cette résistance
spécifique varie en pathologie avec les variations de la latence. Elle égale
probablement le produit de la latence par la distance des électrodes, et nous
donne des renseignements sur les variations de la « conductibilité > qui
sont de grande valeur pour la pratique.
Après sa communication, M. Zanietowski ofl're au Congrès son livre U
Condensateur (Barth, à Leipzig) et son cinquantième ouvrage : le Manuel
d* Électromédecine moderne.
M. ZANIETOWSKI. - Sur les bains électriques.
L'auteur énumère les formes uni-bi-multipolaires sous lesquelles il les
emploie. Il dit sa préférence pour la méthode française contre la méthode
allemande. Il s'élève contre la pratique de « bains d'eau » électriques que
l'on ne devrait pas appeler « bains » sans qualificatifs.
DISCUSSION
M. Leduc rappelle que quand un membre est plongé dans un liquide
servant d'électrode, le courant ne passe pas par toute la surface immergée
du membre, mais seulement au point où ce membre sort du liquide, c'est
d'ailleurs ce qui ressort de sa communication de la veille.
M. BELLEMANIÈRE. — Électrolyseur à olive extensible.
Le diamètre de l'olive est indiqué par un cadran. L'instrument est utilisé
pour le traitement des rétrécissements de l'urètre. Cet électrolyseur,
montré déjà à Milan, a été, depuis, employé dans mainte clinique avec
succès : sa pratique porte sur 112 cas ainsi traités.
M. BELLEMAiNIÈRE. — Le traitement de la pyorrhée alvéolo-
dentaire par les effluves de haute fréquence.
Le traitement de la pyorrhée alvéolo-dentaire par les effluves de haute
fréquence est intéressant en ce sens que cette maladie réputée incurable
par les dentistes pourrait ainsi être guérie. Pour appliquer les effluves, il se
sert d'une électrode condensa trice spéciale permettant de localiser l'effluve.
Cette maladie étant une manifestation d'un état arthritique très avancé, doit
être également traitée par un régime hygiénique sévère et un traitement
général de haute fréquence en plus des applications locales : l'effluve agit
pour exciter la vitalité des cellules en état de moindre résistance.
M. DE NOBELE. — Le traitement des algies du pied jMir les cou-
rants de haute fréquence.
L'auteur a utilisé les effets analgésiants des courants de haute fréquence,
pour le traitement du symptôme taialgie commun à de nombreuses aflec-
tions. Il a ensuite étendu sa méthode, et l'a appliquée aux autres affections
douloureuses du pied (tarsalgie, métatarsalgie, achyllodynie, névralgie de
Morton, etc.) dues à des modifications de la statique du pied, à desténosiles,
arthrites, ou à d'anciens traumatismes (entorse, fracture). Le terme «algies
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CONGRÈS d'ÉLECTROLOGIB BT DE RADIOLOGIE d' AMSTERDAM. 789
du pied « désigne cet ensemble un peu disparate. Naturellement le traite-
ment particulier de chaque affection a été continué, en même temps que
les effluves de haute fréquence luttaient contre l'élément « douleur ».
L'effluve a été obtenue soit : i* par un résonateur bipolaire D'Arsonval,
dont une extrémité était en communication avec le malade, et l'autre avec
rélectrode condensatrice de Oudin, dont on avait enlevé le manchon de
verre. Effluvation à i5 ou 30 centimètres de dislance, dirigée sur le point
douloureux pendant dix minutes, puis une minute de petites étincelles en
monopolaire; 2** par le résonateur Oudin et le meuble de Gaiffe, 100 V et
10 A au primaire. Application par la brosse métallique en monopolaire, à
une distance où l'étincelle est près de jaillir, pendant dix minutes. Étincelles
pendant une minute. De nombreuses observations montrent la réelle effica-
cité de cette méthode.
Jeadi 3 septembre ^ matin,
Électrodiagrnostic et Électrothérapie.
M. OUDIN. — De l'effluve de résonance dans les atrophies mus-
culaires.
Après avoir rapporté les expériences de Tesla et de D'Arsonvai, ainsi
que les résultats obtenus par ce dernier savant, l'auteur dit avoir eu de
bons succès dans nombre d'atrophies musculaires où d'autres traitements
avaient échoué, entre autres une amyotrophie progressive type Aran
Duchenne, une type Marie Gharcot, une atrophie consécutive à une
arthropathie hémophilique, une névrite traumatique et surtout des para-
lysies infantiles, quand la forme est encore curable. L'effluve de haute
fréquence lui a donné de meilleurs résultats que la galvanisation et la
faradisation.
11 est vrai que l'on n'a aucune mesure des courants de haute fréquence ;
mais, d'autre part, on ne mesure ni le courant statique, ni la lumière dans
la photothérapie, ni même l'opium qui est « absorbé » par les malades.
Mais comme on peut partir d'un zéro pour arriver à un maximum, il ne
faut pas croire que ce courant ne puisse être approximativement dosé.
Duchenne, de Boulogne, n'a pas attendu les instruments de mesure pour
faire des cures merveilleuses. Si l'on n'a pas de chiffre, il y a le sens
clinique de l'opérateur, sa connaissance de ses appareils, de ses malades.
Une cause de mauvais résultats est la mauvaise qualité des instruments. A
Milan, on a présenté un résonateur donnant une étincelle minuscule; d'un
autre côté on a opéré, en un sens contraire, avec les appareils de télégraphie
sans fil. 11 faut se mettre dans des conditions moyennes et, par Tintensité du
primaire, et par le réglage de l'appareil, on arrive ainsi à de bons résultats.
DiscussioN
M. DouiiER demande si les cas d'amyotrophie progressive étaient bien
nets cliniquement. Gela est intéressant, car le traitement local agirait sur les
centres ainsi que le dit M. Guillot, de Gaen, lorsqu'il traite les tabétiques
par l'effluve sur le rachis. Si les fibres musculaires seules sont atteintes, on
a d'excellents résultats dans tous les cas.
M. GUILLOZ. — Sur l'action des rayons X sur la plaque photo-
^aphique. (Voir Congrès de Glermont, Archiv, d'élecir. méd., 10 août 1908.)
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7^0 ARCHIVES d'ÉLBCTRIGITÉ MÉDICALE.
M. DE NOBELE et TYTGAT (Gand).— Action de fulguration dans
les tissus normaux. (Résumé, sora publié in extenso.)
On s*est trop occupé, dit Tauteur, de la technique de la fulguration, et
pas assez du point de vue expérimental. Comme pour les médicaments, il
faut expérimenter sur les animaux, il choisit le chien, dont Thypogastre et
la région interne de la cuisse ont la peau fine, presque dépourvue de poils.
L'appareil utilisé est de GaifTe; il mesure l'intensité du primaire et la
longueur d'étincelle. Toujours application monopolaire ; Tétincelle fut tantôt
froide, tantôt chaude. L'auteur étudie l'évolution, les suites, l'action ma-
croscopique, l'action microscopique, la profondeur d'action.
M. DYVENSZ (d'Amsterdam). — Électrodiagnostic dans les maladies
des dents.
L'auteur peut ainsi s'assurer si seule la dent est malade ou s'il n'existe
pas de lésion nerveuse plus proche des centres ou dans les centres eux-
mêmes. Gela évite nombre d'opérations (résections nerveuses, ablation de
plusieurs dents) complètement inutiles, puisque les douleurs recommencent
un mois à peine après l'opération. Il commence par une très petite dose de
courant et s'arrête dès que le malade accuse la moindre douleur.
M. LIBOTTE (de Bruxelles). ~ Thérapeutique physique dans Far-
tério-sdérose et ses déterminations.
Après une brillante étude des signes de l'artério-sclérose, de ses différentes
manifestations, de sa pathogénie, des symptômes, l'auteur envisage deux
modalités de cette maladie : l'hypertension primitive et l'hypertension
secondaire. Primitive avec peu ou pas de lésions, elle est la cause de
troubles cellulaires par moindre résistance des cellules. Secondaire, au
contraire, elle est due à l'artérite, suite d'intoxications diathésiques ou
alimentaires.
Gomme thérapeutique, l'auteur supprime d'abord toute médication et,
à part une hygiène rigoureuse et un régime approprié, emploie deux pro-
cédés agissant également sur la physiologie :
1*» La haute fréquence par effluve ou par condensation;
3° La faradisation.
Par son action cellulaire trophique et son action vasomotrice, la haute
fréquence suffit si le malade n'est qu'un candidat à l'artério-sclérose ; dans
le cas de lésions confirmées, au contraire, quoique utile, ce procédé est
insuffisant; on ne peut, en effet, en localiser l'action sur le poumon, l'aorte
ou le rein
M. Huchard prétendait ne guérir que l'hypertension, qui, à son avis,
précédait toujours les lésions. L'auteur ne croit pas que ce soit toujours
exact: quant à lui, il veut dans le cas de maladie pas trop avancée:
1° Prévenir, arrêter, supprimer les lésions;
a" Rétablir le fonctionnement menacé; prévenir, combattre les compli-
cations.
Il agit d'abord contre l'arthritisme ou les autres infections.
Dans ce cas, l'action de la haute fréquence est double, cellulaire et vaso-
dilatatrice. Les millions de vibrations n'impressionnent nullement la
sensibilité, mais vont donner un supplément d'excitation aux cellules qui
souffrent et ne réagissent plus à leurs excitants normaux.
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GONGUÈ8 D^éLBGTROLOGIB ET DE RADIOLOGIE d'aMSTBRDAM. jl^ï
Cette action cellulaire a été démontrée depuis vingt ans, par mille travaux :
analyse du sang, des gaz de la respiration, des déchets, etc. On a obtenu des
résultats parfaits: des attaques de goutte ont été apaisées en quelques
heures, des nodosités articulaires se sont résorbées, etc. C'est une action
indéniable qui est ainsi exercée. L*auteur rapporte des cas où, après ce
traitement, des sables ont été évacués en grande quantité; des coliques
hépatiques sont survenues chez des hépatiques, preuve de l'élimination de
calculs-, des eczémas et asthmes, traités durant de longues années par
d'autres méthodes, ont été guéris en trois mois; les guérisons sont toutes
durables. De même des rhinites chroniques, catarrhes de la trompe, etc.
Ces résultats, vus par nombre de cliniciens de haute valeur, prouvent :
que par la haute fréquence on obtient des modifications puissantes de l'état
général, avec un résultat durable ; que cette action générale est égalée par
l'action locale; enfin, que la nutrition intime augmentée, modifiée rend le
terrain plus fort et résistant.
Pour combattre la vaso-constriction il faut agir sur les vaso-moteurs.
L'auteur y arrive en employant du courant faradique de tension, c'est-
à-dire provenant d'un secondaire à fil fin. Ce courant est appliqué avec une
brosse à fils de soie et d'acier mêlés. On peut ainsi agir de façon plus locale
sur tel ou tel organe. Pour le poumon, badigeonnage des membres supé-
rieurs et de la poitrine, a minutes sur la région précordiale vaso-dilatation
superficielle, le cœur gauche reçoit moins de sang, les pneumogastriques
et nerfs splanchniques réagissent, d'où diminution de la tension artérielle.
Si l'on agit sur le foie, on aura moins de sang dans le cœur droit d'où
même réflexe : diminution du volume des ondées sanguines et de la tension.
La faradisation sus-ombilicale durant a à 3 minutes double la sécrétion
urinaire et diminue rapidement le volume du ventre.
L'action principale sur les gros vaisseaux est la dilatation des vasa
vasorum, d'où renforcement de la nutrition des tuniques et arrêt des
lésions. Dans le cas de lésions confirmées, on a de l'amélioration de l'état
général.
L'auteur conclut : la haute fréquence bonne pour l'hypertension sans
lésion et à son début ne combat pas les déterminations de l'artério* sclérose.
Celles-ci sont justiciables du courant faradique de tension. Les deux pro-
cédés doivent être employés.
M. Luis CIRERAl S\LSE (Rarcelone). — A quel moment l'électro-
thérapie doit-elle intervenir dans le traitement du traumatisme ?
M. Luis CIRERA SALSE (Rarcelone). — Un cas d'angiome congénital
progressif des paupières et du nez guéri par l'électrolyse avec
Pion âne.
Séance du jeudi 3 septembre, soir.
Radiodiagnostio.
M. P. EYKMAfiN (Scheweningûe). — Sur la cinématographie avec les
rayons X. Démonstration.
L'auteur explique le fonctionnement de son appareil permettant d'enre-
gistrer sur neuf plaques les mouvements du pharynx, par exemple, pendant
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743 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDIGALB.
une déglutition ou l'émission d'une voyelle (voir la description dans la
Revue de l'Exposition).
L'auteur expose neuf clichés reproduisant la déglutition ; pour TexplicatiOD
et l'interprétation, neuf positifs sont soulignés et notés. (Entre autres choses
intéressantes à remarquer sur ces radiographies, c'est que l'œsophage ne
donne une image nette que dans TefTort, il semble insufflé : d'où utilité
pratique pour l'examen de ce conduit; on doit faire «pousser» le malade
au moment de la radioscopie, l'œsophage s'insuffle naturellement et ses
lésions ou ses modifications se verront beaucoup plus facilement.)
L'auteur montre trois clichés qui expliquent bien l'action des écrans
renforçateurs en dehors de celle bien connue du renforcement. Le premier
a été pris sans écran, le second avec écran, le troisième a été placé quelque
temps sur l'écran qui venait de servir à l'exposition de la seconde plaque.
L'image du troisième cliché est naturellement beaucoup plus faible que
celle des deux premiers, mais montre très nettement que les limites des
ombres ne sont pas trop effacées. L'image avec l'écran renforçateur offre
plusieurs particula;rités : il saute aux yeux que les limites du fragment
osseux sont effacées et qu'il parait beaucoup plus étroit. Le fil de cuivre
fin a une image entourée d'une bande noire (siihouettage) et, au contraire,
au milieu de son ombre existe une zone blanche très étroite. Le fil de
cuivre épais, par contre, montre un bord noir avec, à son côté
interne, une bande blanche, et enfin, tout au milieu, une raie noire.
M. Trivelli a expliqué ces divers aspects par l'effet Herschel, c'est-à-dire
par l'action mutuelle des rayons X et de la fluorescence de l'écran.
Pour étudier les rayons secondaires, l'auteur met sous une pellicule
épaisse divers métaux (zinc, argent, fer, plomb, cuivre, acier, etc.), il irradie
par-dessus, et néanmoins les métaux se distinguent très bien en leur place,
par les ombres qu'ils ont causées.
L'auteur, enfin, montre une nouvelle plaque de son invention, qui tout
en permettant Timpression ordinaire de positifs, peut être examinée sans
avoir recours à la transparence. Tous les détails sont visibles, même en la
plaçant sur du papier noir ; elle présente ainsi de grands avantages : plus
besoin de verres dépolis, de négatoscopes.
DISCUSSION
Une discussion suit, où M. Dessauer montre un cliché de M. Rosenthal,
obtenu en i/ioo de seconde, c'est réellement un instantané de thorax; la
cinéma tographie du cœur est proche. Le temps, i/ioo de seconde, a été
déduit de calculs sur les constantes de l'appareil.
M. L. EYKMANN. ~ Radiographies du larynx au moment de
l'émission de certaines lettres en différentes tonalités.
L'auteur lui-même a été le patient pour la prise de ces clichés, il a pu
ainsi obtenir, en moins de a5 minutes, vingt-quatre images différentes, ce
qui, dit-il, est un record en radiographie.
Tous ces clichés sont mathématiquement comparables et peuvent être
mesurés. A une fraction de millimètre près, il n'y a pas de différence.
M. SHELTËMA (Groningue). — Des services que peuvent rendre
les rayons X pour l'étude des maladies de l'estomac.
Le procédé qu'il préconise est celui-ci. On fait pénétrer une sonde en
gomme par l'œsophage; dans cette sonde est un fin mandrin métallique
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GONGBÈS D*éLBGTR(H/>GIE ET DE RADIOLOGIE D* AMSTERDAM. 7^3
que Ton peut très facilement déceler par la radiographie; la sonde peut
pénétrer jusque dans l'intestin.
M. BELA AlLEWNDëR (Budapest). ~ Méthode de radiogrammes
plastiques.
M. Bêla Alcxander est l*auteur d'une méthode de radiogrammes plas-
tiques très connue en Allemagne. Par cette méthode, il peut, dit-il,
parcourir toute l'échelle des radiogrammes en partant de la plaque vierge,
pour arriver au cliché le plus fouillé. Il y arrive par sa combinaison de
plusieurs tubes et plusieurs plaques. Il peut ainsi déceler les détails de
tissus mous et vaisseaux normaux chez le vivant, qu'il n'était pas possible
de révéler par d'autres méthodes.
M. MEIJEBS. — L'examen radiographique des cadavres de nou-
veau-nés pour déterminer si l'enfant a ou n'a pas vécu.
Cette méthode est basée sur ce fait que, quand un enfant respire, il fait
pénétrer à l'intérieur de son estomac et de son tube digestif une certaine
quantité d'air, la respiration s'accompagne d'une déglutition.
Si l'enfant n'a pas vécu, aucun organe thoracique ou abdominal n'est
visible en radiographie. S'il a vécu de quelques secondes à une semaine, on
voit distinctement les organes abdominaux surtout et les organes thora-
ciques. En effet, il semble que la déglutition de l'air précède la première
inspiration. L'auteur a fait maintes expériences; même chez les cadavres
putréfiés depuis peu, il a pu prouver que c'est aux points où l'air a pénétré
que se font les premières fermentations. Ce procédé permettrait d'afBrmer
une respiration au moins, même chez un sujet abandonné quatre semaines à
la putréfaction.
M. HENRARD(de Bruxelles). — Vingt et un cas d'extraction de corps
étrangers métalliques de l'œsophage sous l'écran radioscopique.
Après avoir rapporté divers accidents (emphysème sous-cutané du cou,
pneumonie, abcès du médiastin) arrivés à la suite de manœuvres d'ex-
traction de corps étrangers de l'œsophage, l'auteur dit que la règle de
conduite, dans ces cas, est de recourir à la radioscopie.
L'œsophagoscopie est une méthode difficile, à la portée des seuls spécia-
listes, et ne détermine pas la présence du corps étranger s'il est dans
l'estomac.
La méthode pratiquée par l'auteur, dans les vingt et un cas qu'il rapporte,
est la suivante : l'enfant est maintenu assis par deux aides; un ouvre»
bouche écarte les mâchoires. Le rayon normal en incidence latérale tombe
sur le corps étranger. L'opérateur introduit sa pince dans l'œsophage et
s'aidant de l'image de l'écran saisit l'objet.
Le cas le plus intéressant est celui de l'extraction d'une pièce de 5 francs
logée au niveau de la quatrième vertèbre dorsale.
Il faut donc recourir, dans le cas de corps étranger, à la radioscopie pour
diagnostiquer le siège exact, puis sous l'écran l'extraire avec une pince
à branche glissante ou avec la pince OBsophagienne de Thiemann. L'œso*
phagotomie ne sera employée que pour les corps étrangers (dentiers) figés
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']l\k ARCHIVES D'éLBGTRICrré MéoiGALB.
dans Tœsophage, l'œsopbagoscopie si les corps pe sont pas métalliques el
dans le cas d'épingles, fragments d*os insaisissables par la pince. Cette
méthode sûre et rapide, n'exigeant pas Tanesthésie, évite les dangers de
rœsophagotomie externe et est à la portée de tous les praticiens (').
Vendredi U septembre, matin.
Radiothérapie.
M. DEANE BUTCHER (de Londres;. — La radiumthérapie.
Après avoir donné quelques résultats, l'auteur fait une démonstration
très élégante de l'action ionisante du radium; une houppe de soie est
éiectrisée par le frottement de l'index et du médius recouverts de doigtiers
en caoutchouc; les brindilles de soie s'écartent immédiatement; l'auteur
découvrant son échantillon de radium à i mètre de distance, les fils retom-
bent lentement.
Cette petite expérience soulève, par sa simplicité et son élégance, les
applaudissements des spectateurs.
M. HARET (de Paris). — Les mesures en radiologie. (Voir plus haut
le rapport in extenso.)
DISCUSSION
M. W. Salomonson, rappelant qu'il a été rapporteur de diverses commissions
pour l'unification des mesures en radiologie, et qu'il a ainsi quelque compé-
tence, préconise surtout la méthode de Kienbôck. Le procédé de mesure de
M. Dean Butcher est le plus simple et le plus scientifique après celui de
M. Benoisl. Quant aux pastilles Sabouraud-Noiré, elles ne valent rien, ici du
moins, dit-il; avec une heure d'exposition aux rayons X, dans notre athmo-
sphère saturée d'humidité, on n'observe aucun virage des pastilles; il faut
de l'air sec pour ce réactif. De même le réactif Freund ne lui a jamais
donné de précipitation d'iode ; pourtant il a été composé de produits chi-
miques absolument purs, et il a été exposé des mois entiers dans un tube
de verre scellé (^). Pour mesurer les radiations elles-mêmes, il n'y a aucun
procédé, on ne peut que mesurer leurs effets électriques ou chimiques, leur
transformation, en un mot: il faut donc considérer le cœfflcient de trans-
formation des rayons X en cet autre phénomène qu'on calcule. Mais si Ton
mesure ce qui se transforme en rayons X on arrive au même résultat;
l'auteur n'est, par conséquent, pas d'accord avec M. Haret. La mesure
du courant qui passe dans le tube suffit, pourvu que l'on soit dans des
conditions telles que l'on puisse reproduire plusieurs fois la même expé-
rience avec une fidélité absolue. L'écartement du spintermètre, l'intensité
et le voltage du primaire, la distance, la durée étant les mêmes, on reproduit
exactement la même dose; c'est ce qui suffit.
M. LuRAScui pense qu'il est dangereux de faire la différence entre la
quantité et la pénétrabilité des rayons au point de vue mesure. Si l'on étudie
(') Voir sur le même sujet : Her rard. Quinze cas d'extraction de corps étrangers de
IVesophage chez Tenfant au moyeu d'une pince à branches glissantes sous récrte
radioscopique dans l'examen latéral {Archiv. (Tilectr. méd., a5 oct. 1907).
C) Voir, sur la même question. Congrès de Cherbourg de TA. F. A. S., ao août igoS
(Archio. a*élecir. méd., p. 691. Discussion sur ce sujet des Sections de Physique et
d'Électricité médicale réunies, et passim depuis).
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CONGRÈS D^éLBGTROLOGIE ET DE RADIOLOGIE d\M8TERDAM. 74&
l'effet physique on voit que dans l'émission il y a deux facteurs : la vitesse
en rapport avec la pénétration, et la masse en rapport avec l'action photo-
graphique et thérapeutique. Si l'on veut mesurer l'action des rayons, il faut
avoir celle des deux facteurs. La plaque photographique est le meilleur
réactif; mais, au point de vue pratique, le sélénium la supplée le mieux. Un
tube dur n'amène presque aucun changement de la résistance électrique
du sélénium ; on a par ce corps le moyen de mesurer l'action des rayons,
car elle est le résultat de deux coefficients : quantité ou masse et vitesse ou
pénétration, et non d'un seul, la quantité.
L'objection, faite par M. Haret à son procédé, a été formulée par l'auteur
lui-même ; pourtant depuis deux ans que sert sa « cellule » elle est toujours
très sensible et donne instantanément la mesure avec les fortes sources
f Moment Aufnahnie) ; le radium agit également, mais plus lentement.
M. Salomonson a dit qu'on peut mesurer l'énergie avant la formation des
rayons, il ne le croit pas, car si le miliiampérage et le voltage secondaires
varient dans un rapport inverse, on a la même énergie dépensée; mais le
résultat est totalement différent, la pénétrabilité des rayons variant avec le
voltage secondaire (').
M. Klingelfuss dit qu'il exposera sa méthode de mesure en présentant
son instrument.
M. OuDiN est heureux de voir M. Salomonson faire le procès énergique de
la mesure par la coloration du platino-cyanure. Cette mesure est incons-
tante : on ne doit mesurer que des longueurs et des temps ; c'est ce que
l'on peut faire sur le courant avant l'ampoule. Pour le reste, le sens clinique
et l'appréciation personnelle suffisent, la peur des accidents est le début de
la sagesse.
M. MoBEaG (Stockholm), dermatologue plus que radiologue, a employé
avec les appareils de GaifTe la méthode Sabouraud-Noiré et n'a jamais eu
aucun accident. Il est étonné de n'avoir pas eu, dans un climat aussi
humide que celui de Hollande, les mécomptes du D' Salomonson.
M. Bbclebe résume la discussion : tous les orateurs ont vu un côté de la
question, côté physique, clinique ou physiologique; nous sommes bien
près d'être d'accord. Il faut faire des mesures et les plus précises possible.
On ne peut mesurer directement les radiations, dit M. Salomonson, mais
pourtant on peut mesurer la pénétrabilité; ce que l'on mesure indirecte-
ment, c'est la quantité.
En pratique, l'intensité du milliampèremètre et le temps suffisent ; mais
pour que les résultats que l'on obtient puissent être reproduits par les
autres, nous devons avoir d'autres mesures. Il cite l'exemple du traitement
de la teigne, qui n'a pu se généraliser que lorsque Holzknecht a publié les
résultats en citant le nombre d'unités employées. Les critiques sont
peut-être sévères pour la pastille Sabouraud-Noiré, car en Allemagne
l'orateur l'a vu employée par M. Holzknecht et M. Kienbock eux-mêmes.
M. DESSAUER (d'Aschaffenburg). — Traitement des tumeurs pro-
fondes avec les rayons X.
M. RUSSEL BOGGS (Pittsburg). -- ROntgenthérapie en dermato-
logie.
(') Voir sur le même sujet: Lurasghi, Nouvelle méthode de mesure de la quantité
de rayons émise par un tube de Crookes {Archiv. (TéUct. méd., 35 oct. 1907 et
10 janvier 1908, p. ih).
AKCH. D'RLBCm. MÉD- — I908. 55
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^46
AkCHIVES D'ÉLBCtRIGlT^ fif^ICALÈ.
M. PFAHLER (Philadelphie). — Traitement des tumeurs malignes
profondes par les rayons X.
1* Les cas qui sont opérables doivent être opérés et les applications de
rayons X post-opératoires doivent suivre le plus tôt possible l'opération ;
2** Le traitement par les rayons est plus efficace sur les sarcomes que sur
les carcinomes. Dans les sarcomes il semble qu'on puisse compter sur 5oo/o
de guérisons. Dans les récidives, 65 o/o ont été guéries.
3* Dans les carcinomes récidives et localisés, le mal cède souvent au
traitement par les rayons de Rôntgen, excepté si une membrane muqueuse
est atteinte.
4° Quelquefois de bons résultats sont obtenus même dans des cas très
avancés de carcinomes; mais, d*une manière générale, on ne doit espérer
qu'un effet palliatif ou une prolongation de vie.
5<* Les bons résultats dépendent surtout d'une bonne technique.
M. BAUDET. — Sur la radiothérapie.
L'auteur dit que le discrédit où est tombée, chez beaucoup de médecins,
la radiothérapie est dû à quelques cas malheureux, aux dégénérescences
malignes de quelques lupus, et à la radiodermite qui accompagne parfois
ce traitement. Pour éviter ce dernier accident, Fauteur préconise l'emploi de
l'effluve de haute fréquence après l'application de rayons X : les œdèmes et
engorgement disparaissent rapidement par l'emploi de l'électrode conden-
satrice; les fissures guérissent beaucoup plus vile; l'auteur cite un cas de
leucémie myélogène qu'il a pu guérir ou tout au moins considérablement
améliorer par l'emploi combiné de la radiothérapie (20 minutes) à travers un
filtre d'argent et de l'effluve.
Il conclut que: i** la radiothérapie est un puissant moyen qu'on doit
essayer pour toutes les tumeurs, lupus, etc.; 3<* les doses massives sont
d'effet incertain, parfois dangereux; 3<* ce traitement associé à la haute
fréquence ne cause pas de radiodermites.
M. HAUGHAMPS (de Bruxelles). — Ëpithélioma perlé de la paupière
supérieure.
La tumeur, traitée avec succès par la radiothérapie, récidive par propa-
gation de la lésion de la muqueuse à la paupière inférieure ; cette nouvelle
lésion ne cède pas aux rayons X. Le traitement par le radium (i5 000 unités,
échantillon filtrant) est entrepris : guérison de toutes les lésions en quelques
heures d'application. L'auteur présente les photographies du sujet.
M. H. VAN DER GOOT (La Haye). — De raction thérapeutique des
rayons X.
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CONGRÈS D^ÉLEGTROLOÔlB Bt DE tlAblOLQGlB D^AMSTEtiDAM. 7^7
Séance du vendredi U septembre, soir,
Radiotechnique.
M. GROËDËL (de Nauheim). — Instrument fournissant du courant
pulsatile (à onde redressée) pour ampoules à rayons X : abolition
de l'onde inverse et éclairement continu de l'ampoule. (Présentation
de rapparcil.)
Deux plateaux de mica portent chacun un demi-cercle de métal placé
aux extrémités opposées des diamètres correspondants. Les pôles du secon-
daire y aboutissent, le flux secondslTe passe ainsi tantôt par un des plateaux,
tantôt par Fatrtt'è, et est ainsi redressé. A chaque tour, l'axe des deux
plateaux, mû par un moteur, commande un autre commutateur qui inverse
le courant primaire. L'éciairement du tube est très régulier, et, fait appré-
ciable, Tappareil est très peu volumineux. (Voir Revue de V Exposition.)
M. GOCHT (Halle). — Fonctionnement d'un nouveau localisateur.
M. MYLIUS (ingénieur). — Cadre de Bédère modifié.
L'ampoule est complètement enfermée dans une caisse opaque, un volet
permet de regarder Tarn poule en marche à travers un verre au plomb. Un
diaphragme iris, très maniable, concentre les rayons.
Les mouvements de Tampoule sont plus nombreux que dans le cadre
ordinaire, et notamment on peut lui donner la position horizontale et
latérale oblique, ce qui permet de se servir de cet appareil pour la radio-
graphie d'un sujet couché ou assis. Un jeu de localisuteurs pour la thérapie
et de radiolimitateurs pour la radiographie, complète l'instrument. Le
centrage de l'ampoule se fait très facilement par l'adaptation d'un support
qui, une fois réglé, reste fixé à l'ampoule : un support pour chaque
ampoule permet de se servir alternativement de l'une ou de l'autre
sans nécessiter un nouveau réglage.
M. GRISSON. — Appareil c le Orissonateur ».
Un moteur à vitesse réglable inverse, par un commutateur, les pôles de
deux fib communiquant avec les deux armatures d'un condensateur; les
deux armatures de ces condensateurs communiquent, d'autre part, avec le
primaire d'une bobine.
On peut faire varier la vitesse du moteur, c'est-à-dire la vitesse de
décharge des condensateurs, et on peut augmenter le nombre des conden-
sateurs, d'où augmentation de l'intensité' du courant primaire. L'orateur
dit avoir pu obtenir jusqu'à i5o m A. et pouvoir faire les cinématogrammes
des mouvements articulaires.
DISCUSSION
La description de cet appareil soulève quelques critiques.
M. Dbssauer dit ne pas comprendre qu'un barreau aimanté puisse exister
près d'une bobine.
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^^è ARCHIVES D'éLÈCTRKJiré UioiCkhÉ,
On demande à Tauteur comment il a pu mesurer l'intensité énorme
de i5o m A. Il répond avoir donné ce chiffre au jugé, ne voulant passe
servir de milliampèremètres qui, dit-il, font commettre des erreurs.
M. SNOOKS (Philadelphie). — Description technique et démonstra-
tion d'un nouveau générateur pour rayons X.
Ce nouveau générateur de Rônlgen est le résultat final obtenu par une
étude systématique de la bobine d'induction que l'auteur a commencée
dès 1903.
Deux résultats principaux ont été recherchés par ceux qui ont voulu
adapter la bobine de RuhmkLortT à la production des rayons de Rônlgen.
Le premier de ces résultats est la complète suppression et la disparition
de la décharge inverse; le second est la possibilité d'augmenter, sans
limites, l'intensité du courant secondaire sans introduire dans le fonc-
tionnement de la bobine aucun défaut. La nouvelle machine donne ces deux
résultats, elle n'a absolument pas de décharges inverses, et il n'y a pas de
limites à l'énergie électrique pour laquelle on veut la construire.
Au moyen de cette machine, il est facile, relativement, d'appliquer à un
tube de Rôntgen quelques kilo- watts, et le courant qui traverse le tube est
toujours dans une direction unique. Un travail, que l'auteur a donné à
l'Institut de Franklin, en octobre 1907, décrit un appareil qui, joint à
un interrupteur à jet de mercure, est utilisé pour ouvrir le circuit secon-
daire de la bobine d'induction au moment de la fermeture et le fermer
au contraire au moment de la rupture. Le fonctionnement de cet appareil
permet donc au secondaire de passer dans le tube dans le sens direct, mais
il en est empêché dans le sens inverse.
Cette combinaison cependant n'a pas donné satisfaction à cause des
oscillations qui se produisent dans le condensateur employé pour sup-
primer l'arc qui se produit dans l'interrupteur à mercure.
Après plusieurs essais des tubes, voici la solution définitive qui a été
adoptée.
Un transformateur à circuit magnétique fermé reçoit du courant primaire
de bas voltage d'une dynamo à courant alternatif ou d'un convertisseur
rotatif. Ce transformateur envoie le courant secondaire de haute tension
à un commutateur redresseur maintenu mécaniquement en synchronisme,
et âxé à la dynamo ou au convertisseur rotatif qui produit le courant
primaire. Cette connexion mécanique entre la dynamo génératrice et le
commutateur redresseur est un point essentiel du dispositif. Si d'autres
ont échoué dans la recherche d'une solution analogue, c'est qu'ils em-
ployaient des moteurs synchrones pour entraîner leur commutateur
redresseur.
Lorsque la machine tire son énergie d'une distribution à courant continu,
une commutatrice rotative est employée et le courant alternatif qu'elle
donne va au circuit primaire du transformateur, en passant à travers un
rhéostat et un coupe-circuit.
Lorsque la machine tire au contraire son énergie d*une distribution à
courant alternatif, on utilise un moteur d'induction branché sur la canali-
sation, lequel entraine mécaniquement un alternateur, qui produit le
courant utilise par le transformateur et est relié mécaniquement au com-
mutateur redresseur. Encore là, un rhéostat ajustable permet de faire varier
le voltage et aussi le coefTicient de transformation de telle manière que,
dans les deux cas, le voltage du secondaire peut passer d'un maximum
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CONGRES d'ÉLEGTROLOGIE ET DE RADIOLOGIE d'aMSTERDAM. 74g
de 120 ooo volts à un minimum de 70000; le transformateur est plongé
dans l'huile et est à circuit magnétique fermé.
Cette machine a été construite en plusieurs modèles donnant de i à
5 kilo-watts, et la machine que présente Tauteur est d'une capacité de
4 kilo- watts qu'elle est capable de faire passer dans un tube de Rôntgen;
cela permet des expositions extrêmement courtes, que déjà les Américains
ont employées depuis l'année dernière.
En résumé, les avantages de ce nouveau type de générateur Rôntgen
sont les suivants :
i" Il n*y a pas de décharges inverses;
2'* 11 peut être construit pour de grandes capacités, et il peut fournir une
puissance plus grande que les tubes de Rôntgen construits jusqu'à présent
ne peuvent en absorber ;
3*» Il ne comprend pas d'interrupteur ;
4"* Il ne comporte aucun organe susceptible d'usure ou réclamant un
ajustage exact;
5* L'appareil n'a pas de champ magnétique extérieur comme en a une
bobine d'induction.
6° Il fonctionne avec toutes espèces de courants et est supérieur à toutes
les bobines d'induction;
7"* Le courant qu'il fournit peut, selon les cas, être réglé à une fraction
de milliampère et aller à toute la puissance de la machine.
M. ROSENTHAL (de Munich). — Sur les radiogrammes fouillés.
(Un article sera publié sur ce sujet.)
Il montre des clichés d'une finesse jamais encore obtenue jusqu'ici.
Ses clichés de cœur chez le vivant, pris en moins de i/ao de seconde, ont
autant de détails que s'ils avaient été pris sur des cadavres. L'obtention
de telles images riches en détails est assurément nécessaire pour le diag-
nostic précoce de beaucoup de maladies. Rosenthal les a obtenues avec sa
nouvelle « ampoule-précision ». Pour obtenir, avec cette ampoule, des clichés
en des temps très réduits, il faut l'alimenter avec une source très puissante;
cela n'est possible, d'après l'auteur, sans abîmer l'ampoule, que si l'on n'y
fait passer qu'un courant de forme déterminée. Les poses • normales, par
contre, ne nécessitent avec cette < ampoule-précision « qu'un bon instrument
ordinaire. Rosenthal explique encore par quels procédés il ajpu mesurer le
temps de pose aussi court et aussi précis; une longue suite de calculs vient
éclairer ses explications. (Voir Revue de rExposilion.)
M. BA.UER présente en quelques mots les ampoules qu'il a envoyées
à l'Exposition du Congrès.
Samedi 5 septembre, matin,
Photothérapie et Radiotechnique.
M. TRIVELLI. — Action de la lumière et des rayons X sur la
plaque photographique.
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760 ARCHIVES D'éLEGTRICrré MÉDICALE.
M. KLINGELFUSS (Bàle). - Mesure et dosage des rayons X en
unités absolues. (Résumé.)
Le dosage des rayons a toujours été fait jusqu'à présent par des méthodes
de comparaison, et le nombre des procédés prouve qu'aucun n*est arrivé
à la perfection. La mesure en unités absolues a écboué toujours, car une des
grandeurs n'avait pas été envisagée : c'est la tension du courant d'induction
dont dépend la chute de potentiel des rayons cathodiques ; ni la tension du
courant primaire ni la tension explosive n'en dépendent; cela provient de
ce que la tension du potentiel explosif tombe à l'instant où l'étincelle
a vaincu la résistance (écartement des pointes, vide de l'ampoule). C'est la
tension à ce moment, que l'on doit mesurer, et non celle avant que la
résistance soit vaincue; on ne l'a jamais fait, d'où l'absence de mesure
électrique comparable à l'énergie des rayons X.
L'auteur a pu construire un inducteur dans le circuit secondaire duquel
il a intercalé un voltmètre qui mesure, non le potentiel explosif, mais la
tension réelle du courant; il a pu ainsi remarquer que cette tension est
huit à dix fois plus faible que le potentiel explosif. Si maintenant l'on
mesure l'intensité qui traverse le tube, on a, dit il, sur la plaque photo-
graphique une réaction exactement proportionnelle à l'énergie électrique,
c'est-à-dire que l'intensité des rayons X est absolument proportionnelle
à l'énergie électrique et au temps. Soit E l'énergie des rayons X; I l'intensité
lue au milliampèremètre ; V la tension lue au voltmètre statique; t le
temps ; on a la formule : E = 1 V /.
L'auteur trouvant que cette formule ressemble à celle qui correspond au
travail dans l'électrolyse, appelle son procédé la « Rônigenolyse».
L'auteur donne de nombreuses expériences de contrôle. Son procédé,
dit-il, permet d'appliquer mathématiquement la dose voulue à un malade :
la lecture du voltmètre, du milliampèremètre et de la montre suffisent
seuls. Le voltmètre qu'il emploie possède une deuxième graduation correspon-
dant à un certain vide de l'ampoule, ce qui permet de lire immédiatement en
unités Benoist le numéro des rayons.
Le voltmètre et le milliampèremètre peuvent être placés loin de l'in-
ducteur, dans un lieu abrité des rayons, et, pour que l'on puisse les mani-
puler sans danger, sont réunis au sol. Malgré cette terre les deux pôles de
l'inducteur ne sont pas à la terre et ses qualités sont parfaitement intactes.
L'auteur montre son instrumentation et dit pou voir installer ces appareils de
mesure sur n'importe quel inducteur, il lui suffit de chercher le point où
ce qu'il appelle «courbe supérieure ou potentiel explosif» est nul, c'est-
à-dire au potentiel de la terre. Ce point varie avec la longueur et la cons-
truction de l'inducteur. En ce point il intercale son milliampèremètre. 11
prend alors quelques spires et, en dérivation sur elles à partir du point
neutre, met le voltmètre.
La démonstration et la marche de l'appareil, vérifiée par d'autres instru-
ments, montrent que l'auteur a trouvé un procédé d'une réelle valeur.
Les communications étant terminées, M. Wertheim Salomonson remercie
les Congressistes de leurs nombreux et utiles travaux et souhaite que le
prochain Congrès, à Barcelone, ait autant de succès.
£. Spéd^ii.
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REVUE DE L'EXPOSITION
DU IV- CONGRÈS INTERNATIONAL
DÉLECTROLOGIE ET DE RADIOLOGIE MÉDICALE
M. Eykmann expose ses cinématoradiogrammes et les instruments qui
lui ont servi à les faire.
Pour la cinématographie de la déglutition, la fermeture du courant pri-
maire est faite par un contact en rapport avec la pomme d'Adam. Dès qu'elle
s'élève, le circuit se ferme, et comme il ne comprend pas d'interrupteur,
l'ampoule s'illumine pendant une seule onde d'ouverture. Pour provoquer
la déglutition, un petit réservoir plein d'eau gommée communique avec la
bouche du patient, qui en avale une gorgée au moment voulu.
Neuf positifs reproduisent les diverses phases de la déglutition, neuf autres
positifs, dont les lignes principales sont soulignées, expliquent les premiers,
neuf schémas anatomiques donnent enfin les derniers renseignements.
Le pendule de retard déphasé permet de prendre successivement des radio-
grammes d'un mouvement (déglutition) a une partie de seconde plus ou
moins éloignée du début de ce mouvement. Ce n'est donc pas delà véritable
cinématographie, mais plutôt des radiographies des différentes phases d'un
mouvement, prises toutes séparément et en plusieurs fois.
11 a répété devant nous l'expérience de la solarisation : un cliché impres-
sionné par les rayons X, abandonné quelques secondes à la lumière du
jour, devient un positif. Ce phénomène était déjà connu par des expériences
de M. ViUard.
L'Association des Instituts électrotechniques de Frankfort-
Aschaffenbourg expose une collection d'ouvrages scientifiques, de livres
d'études et d'articles publiés par ses professeurs. Ces instituts font des cours
médicaux sur la radiologie et la physique médicale; pendant six à sept jours,
des professeurs de haute compétence, tels que MM. Dessauer, Wiesner, Franz
et Wetterer, sous la direction du conseiller le D' Ludwig Roth, s'occupent
des auditeurs, leur faisant des conférences et des démonstrations pratiques
sur tout ce qui a trait à la physique médicale et surtout à la radiologie. Le
nombre des médecins qui y ont reçu cette instruction spéciale, s'élève
actuellement à cinq cents, dont un grand nombre fait partie du corps ensei-
gnant des Facultés. Ces cours ont lieu quinze fois par an ; malgré leur
courte durée, la méthode intensive, quasi lacédémoniennc, du travail qui
s'y fait, permet aux assistants d'en tirer le plus grand bénéflce. De ces insti-
tuts dépend une usine où se fabriquent des instruments d'électricité médi-
cale, dont le produit permet d'assurer l'existence des cours.
C'est un inducteur de cette origine qui a, comme nous le verrons plus
loin, permis à M. VVinkebach, de faire ses beaux clichés stéréoscopiques en
moins de tro|s à huit secondes. Une série de radiographies exposées par ces
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702 ARCHIVES D'éLBGTRICrnS MÉDICALE.
instituts est très intéressante, tant au point de vue médical qu*au point de
vue teclinique : nous avons pu, en effet, admirer des clich& où le temps
de pose avait été si court, que les contours du cœur étaient à peine bouges.
Parmi les appareils médicaux, les électrodes pour fulguration nous ont semblé
être les plus parfaites : une série d*embouts en porcelaine biscuitée de formes
diverses peut s'adapter à l'extrémité d'un manche en ébonite ; une garde de
même matière empêche la fulguration de l'opérateur lui-même, enfin un
pas de vis permet de régler pendant la marche la longueur de l'étincelle.
M. Rosenthal nous fait admirer quelques clichés d'une finesse extrême,
entre autres celui du thorax pris en i/ioo de seconde. Malgré l'absence
d'écran renforçateur, les contours du cœur «ont aussi nets que s'il n'était
animé d'aucun mouvement. Une colonne lombaire splendide est tout à fait
propice à l'examen de toutes les apophyses et saillies osseuses des vertèbres,
jusque dans leurs plus petites travées osseuses.
La Société néerlandaise d'Électrologie et de Rœntgenologie
expose toute une collection de radiographies de lésions osseuses traumatiques
ou infectieuses et de corps étrangers des membres ou du tronc.
M. Meijers (d'Amsterdam) donne à admirer, à côté de dia positifs
d'anomalies congénitales du squelette, une petite série de clichés photo-
graphiques curieux ; ils représentent, en effet, sous leurs différents aspects,
des ampoules Rôntgen en marche : on distingue très nettement le faisceau
cathodique normal ou dévié par un aimant.
M. Béclére expose la série de positifs déjà présentée au Congrès : on
peut y voir, par quelle méthode il est arrivé à déceler des tumeurs des
faces supérieure ou inférieure du foie. Un article des Archives (Télectricité
médicale * explique le procédé et donne l'histoire de quelques - uns des
malades dont on voit les radiographies.
M. Van der Goot présente ii4 radiographies de maladies chirurgicales
de l'enfance, et 82 clichés de calculs du rein et de la vessie.
M. Gohl donne également tout un ensemble de négatifs de maladies
chirurgicales de l'enfance et de malformations osseuses.
M. Hulst a exposé une trentaine de radiographies des tissus mous.
Cette partie de l'exposition serait la plus intéressante et celle où l'on
s'arrêterait le plus volontiers et avec le plus d'intérêt, si la foule même des
trésors qui y sont amassés ne mettait obstacle à une étude forcément très
courte. Nous ne pouvons cependant passer sous silence la perfection
à laquelle est arrive M. Hulst. Ses clichés du thorax permettent de suivre
les bronches jusqu'à leurs plus petites ramifications, les moindres infil-
trations ou ganglions sont nettement visibles. Ses clichés de l'abdomen sont
également des plus fouillés. M. Ilulst se sert d'une machine statique de
100 plateaux à axe vertical : la tension nécessaire pour exciter une
ampoule, dit-il, étant assez peu élevée, moins de 4o,ooo volts comme Ta
montré le prof. Bergonié, le diamètre des plateaux peut être assez
petit, le nombre seul importe. Celte machine débile environ i5 m A. de
courant absolument constant : deux téléradiogrammes pris, malgré
l'intensité relativement faible, en 2 secondes, prouvent l'excellence de cette
forme de courant.
Les radiogrammes stéréoscopiques de MM. Deelen (de Tilburg) cl
Dtimler (de Wien) sont très nets; la reproduction en petit format dos
(') BécLèRB, Sur l'aide apportée au diagnostic et à la localisation des abcès dysen-
tériques du foie par l'exploration radiologique (Archiv. d'électr. méd,, aS avril 190S,
p. 383).
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REVUE DE l'exposition DU IV* CONGRÈS INTERNATIONAL. 7^3
grands clichés est si bonne que tous les détails sont visibles. En faisant
changer de place les deux photographies dans Tappareil, M. Deelen fait voir
de derrière, Tobjet que Ton vient de voir de face. Au point de vue didac-
tique la méthode stéréoscopique tend à prendre une importance toujours
plus grande, aussi M. Dûmler a-t-il reproduit sous cette forme non seu-
lement des radiogrammes, mais aussi des photographies de pièces anato-
miques (embryologie, anatomie pathologique) et de préparations Imcté-
riologiques.
La maison Louis et S* Lowenstein a fait fonctionner un nouvel
appareil de fulgaralion système Heinz Bauer. Ayant la forme d*une colonne
de 1*80 de hauteur, cet instrument est monté sur roulettes, est très
mobile, et, laqué de blanc, peut être lavé. 11 comprend dans son inté-
rieur à la fois l'inducteur, l'éclateur et les solénoîdes de résonance et
de réglage. Il utilise du courant alternatif de secteur ou fourni par une
commutatrice. C'est, à notre avis, l'appareil le plus pratique pour la fulgu-
ration : il peut se mettre près de l'opérateur qui ferme ou ouvre le courant
primaire par un contact manœuvi^ au pied; il peut se désinfecter faci-
lement et avoir ainsi sa place dans toute salie de chirurgie ; il peut s'ins-
taller partout où Ton a une prise de courant alternatif. D'autre part, son
réglage est des plus simples : il n'a pas d'interrupteur, partant pas d'irré-
gularité dans sa marche, soit par échaufTement du liquide du Wehneit,
soit par formation de boue dans la turbine à mercure; la résistance de
l'éclateur est toujours la même : un radiateur empêche la trop grande
élévation de température de cette partie et la division de l'étincelle unique
et bruyante en plusieurs petites moins fortes, en évitant l'échaufifement
d'un seul point, atténue beaucoup le crépitement habituel insupportable.
De plus, les circuits primaires et secondaires ayant des facteurs absolument
constants, la résonance peut être établie une fois pour toutes et la force de
l'étincelle ne dépend plus que de l'énergie dépensée dans le primaire;
à chaque ampère correspond une longueur d'étinceMe déterminée. Nous
avons fait manœuvrer cet appareil et croyons qu'il répond aux besoins de
la chirurgie moderne par son exiguïté, sa commodité et sa puissance.
De la même maison, signalons un radio-Umitateur- tambour à fente du
D' Lepper. spécialement destiné à la radiographie de parties épaisses et
étendues du corps. Un tambour de 60 centimètres de diamètre environ est
percé, suivant quatorze génératrices, de fentes de i""5de largeur; ces fentes
correspondent a autant de radio-limitateurs fixés à la surface extérieure, de
section rectangulaire comme les fentes, et de 10 centimètres environ
de hauteur Ce tambour, monté sur un bâti mobile sur le lit de radio-
graphie, peut être animé d'un mouvement de rotation plus ou moins
rapide, par un moteur ou par une manivelle. Le bâti peut s'éloigner plus
ou moins du plan du lit. Une ampoule se place à l'intérieur du cylindre,
sur des pinces indépendantes et fixes. Le malade étant couché sur la table,
entre la plaque et le tambour, on fait tourner ce dernier et on ferme
le circuit de l'ampoule. Tous les points à radiographier reçoivent toujours
les mêmes rayons et donnent par conséquent toujours les mêmes ombres
sur la plaque. On n'utilise que les rayons focaux et on élimine ainsi
les rayons aberrants. Pour l'abdomen ou la cuisse, par exemple, on obtient
une plus grande finesse de détails en les radiographiant ainsi dans leur
ensemble, que par les procédés habituels, en faisant plusieurs radiographies
partielles même avec des radio-limitateurs. Le temps de pose est un peu
plus long que pour chaque radiographie partielle, mais est beaucoup plus
court que pour leur ensemble ; en effet, on n'a à préparer et à installer le
malade qu'une seule fois, or, ce sont les préparatifs qui demandent le plus de
temps dans une radiographie. L'utilité de ce tambour radio -limitateur est
surtout marquée pour la recherche de calculs des voies urinaires supérieures.
Un seul cliché suffit pour l'exploration du rein, de l'uretère et de la vessie.
Une table radioaraphique de Levy Dorn ne présente pas de grands avan-
tages sur les modèles ordinaires.
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754 ARCHIVES D*éLEGTRICITé MÉDICALE.
Le support du D' Immelmann est assez pratique, le poids de l'ampoule
et du radip-limitateur est contrebalancé par une masse de fonte déplaçable,
d*où plus grande stabilité de Tappareil. L*ampoule est fixée sur le radio.
Tout le système est mobile dans le sens vertical parTaction d'une manivelle.
La cassette de Levy Dorn pour plaques de diverses grandeurs présente une
amélioration : les châssis, au lieu d'être concentriques, sont dans un coin
de la cassette, on arrive ainsi plus facilement à placer sur la plaque la partie
à radiographier.
Un négatoscope à châssis concentriques est moins pratique que le modèle
Belot.
De Vappareii Rônigen nous ne noterons que le système de deux poulies
avec contre-pbids permettant une tension continue des fils conducteurs.
L'exposition de M. Wertheim Salomonson, très importante, comprend
une grande quantité d'instruments de laboratoire ou de clinique utilisés
par le savant professeur. Dans la foule des objets, nous relevons :
aj Le calorimètre à résistance basé sur la liquéfaction de la paraffine par
la chaleur dégagée par une résistance en ardoise. Cet appareil permet la
mesure exacte du nombre de wattsecondes développées dans un circuit.
bj Vappareii pour la mesure des courants alternatifs , permettant la lecture,
à o,oa m A. près, d'un courant développant une force électromotrice ther-
moélectrique dans deux séries de 20 éléments en fer-constantan arrangés
parallèlement.
cj Vinstallation pour la production de courants de Duddel comprenant un
arc électrique shunté par un circuit contenant une self- induction et une
capacité. L'arc émet un son produit par des oscillations électriques non
amorties dans le circuit du condensateur. La self-induction du circuit conte-
nant la capacité est constituée par le primaire d'un appareil d'induction
sans fer; du secondaire, on tire des courants alternatifs de haute fréquence
non amortis. Le condensateur est à fiches de 0,01-1, 5 microfarad. Un grand
solénoïde permet d'obtenir la résonance complète; la variation de capacité
permet d'obtenir le même résultat.
dj Un appareil photographique enregistreur pour l'inscription photogra-
phique de courbes, dans le sens vertical ou horizontal.
ej Un petit appareil pour enregistrer Vendroit du foyer des rayons X sur
un négatif, très ingénieux; il consiste en une plaque carrée de cuivre de
2 millimètres d'épaisseur, placée sur le châssis pendant Firradiation. Sur le
négatif se montre alors une ombre en forme de trapèze. En prolongeant les
côtés non parallèles, on obtient la projection normale du foyer. En mesurant
la hauteur du trapèze et la distance de la base jusqu'à la projection du
foyer, on peut facilement calculer la hauteur exacte de ce dernier.
fj Une collection de diapositifs et de négatifs de rôntgénogrammes, électro-
cardiogrammes, oscillogrammes, prouve le grand nombre et la perfection
des travaux du laboratoire de M. Salomonson.
Une grande quantité de radiogrammes stéréoscopiques permet d'utiliser
le stéréoscope portatif du Prof, wenckebach (de Groningue). Les clichés
ordinaires ont été pris en i5 à 120 secondes; les instantanés f Moment Auf-
nahmen) en 3 à 8 secondes, sans écran renforçateur, avec l'inducteur intensif
prêté avec son obligeance habituelle par M. Dessauer. Ces clichés sont d'une
très grande pureté de lignes et l'on est étonné de voir se détacher dans une
cage thoracique très nette une grande quantité de bronches, de petit calibre
même, qui sur la plaque simple n'arrêtaient pas l'attention. Pour l'examen
de la cavité thoracique, la stéréoscopie semble apporter de grandes facilités.
De nombreux petits diapositifs, placés dans des stéréoscopes- revolvers, repro-
duisent des clichés radiographiques avec tous leui-s détails; ils peuvent être
utilement employés pour l'enseignement. Quant au stéréoscope portatif, il
n'est que la reproduction simplifiée de celui de Gazes; il est composé de
deux paires de miroirs mis en opposition et réunissant les images des
deux plaques photographiques. Trois arrêts permettent de fixer les miroir?
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REVUE DE L*EXP08ITI0N DU IV* CONGRÈS INTERNATIONAL. 755
à trois distances différentes, pour I*examen des plaques des formats courants.
Parmi les clichés, les plus intéressants sont ceux de tuberculose pulmo-
naire de divers degrés, et d'anomalies ou déviations du squelette.
La maison Reini|?er, Gebbert et Schall (de Berlin;, représentée par la
succursale de Bruxelles, expose un assez grand nombre d'appareils électro-
médicaux nouveaux. L'appareil pour rayons X dit Record, simple, pratique
et de grande puissance, est destiné aux praticiens qui ne s'adonnent pas
exclusivement à la radiologie. Ce meuble comprend une bobine de type
spécial à noyau de fer renforcé ; les antennes ont a5 centimètres d'écarte-
ment; un dispositif de câbles très ingénieux permet aux conducteurs de
toujours rester tendus; un spintermètre, devant la bobine, protège
l'ampoule. L'interrupteur Record est placé sur une étagère avec les plombs
fusibles et un rhéostat à curseur pour le réglage du condensateur.
Les appareils de réglage sont montés sur une petite table à roulettes, tout
à fait séparée, afin que l'opérateur qui veut faire une radioscopie puisse
placer la petite table à sa portée, et n'ait pas besoin de se déplacer pour
régler, éteindre ou allumer l'ampoule. La consommation est très faible
(4-5 A.); la puissance serait assez grande pour permettre des poses très
courtes, et la marche rapide de l'interrupteur permettrait un éclairage
radioscopique parfait, avec ménagement de l'ampoule, aucun courant de
fermeture ne se formant. L'émulsion de mercure ne se produirait pas à
cause de la centrifugation du mercure sur laquelle est basée la construction.
Le châssis Bèclère modifié a été présenté à une des séances, il peut, comme
^ on le verra dans le compte rendu, servir à la radioscopie, la radiographie et
' la radiothérapie : ses mouvements sont d'une très grande souplesse et plus
nombreux que dans le type primitif.
Vorthodiagraphe du D* Groedel est un véritable chef-d'œuvre de méca-
nique de précision ; utilisable verticalement et horizon talement« cet appareil
permet, par la pression d'une poire en caoutchouc, l'inscription simple ou
simultanée sur un papier, sur la peau ou sur l'écran. Les mouvements se
font avec une extrême facilité : l'appareil inscripteur et l'ampoule sont
complètement indépendants du siège ou support du patient. Un dispositif
spécial permet de comprimer et radioscoper l'estomac et les intestins. C'est
un des meilleurs instruments de ce genre que nous connaissions. Le
dispositif de haute fréquence et fulguration est bon, leseflluveset les aigrettes
sont très bien nourries et d'une grande puissance.
En ce qui concerne l'électrisation générale, la maison a exposé une série
complète d'appareils. Entre autres : un bain à quatre cellules système Schnée ;
un appareil universel dit Pantostat qui sert pour la galvanisation, faradisation
(sinusoïdale), courant combiné» etc. L'appareil peut utiliser un courant
galvanique de o à 5oo mA..
Enfin, un tout nouvel appareil de Rôntgen, présenté pour la première
fois par M. Groedel, a attiré notre attention, autant par sa petitesse que par
sa force et sa construction. Si la machine statique fournit un courant
toujours de même sens et excellent pour l'existence des ampoules, l'intensité
qu'elle peut débiter est insuffisante pour les usages actuels de la radiologie.
D'autre part, la bobine d'induction donne une intensité très grande, mais
son onde de fermeture détruit rapidement les ampoules, et donne un voile
aux radiographies : pour avoir les qualités de ces deux sortes de générateurs,
c'est-à-dire une intensité suffisante et un courant de même sens, la maison
Reiniger, Gebbert et Schall a construit un appareil sans interrupteur don-
nant du courant pulsatile, c'est-à-dire à ondes de même sens. Le principe est
celui-ci : changer de sens le courant de haute tension du secondaire d'une
façon synchrone avec la commutation du primaire. Le courant continu
d'une source alimente un moteur qui le transforme en courant alternatif.
Ce courant alternatif est lui-même, par un transformateur, changé en
courant de haute tension. Ce courant de haute tension alternatif est redressé
par un système de commutateurs (montés sur des cercles de mica) tournant
sur le même axe que les commutateurs primaires, c'est-à-dire de façon
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756 ARCHIVES D'éLBCTRIGITlS MEDICALE.
synchrone. L'onde de fermeture est ainsi complètement éliminée. L'appareil
pourrait débiter jusqu'à loo mA. et utiliserait i5-4o ampères. Ayant toute
ces qualités, on a donné à l'appareil le nom d*ldéaL
M.Muller (de Hambourg) présente comme nouveautés une Ampoule-Central
et une soupape à triple tubulure. L'ampoule -central a son anticathode dans
l'axe de la cathode et non à ^5 degrés comme elle l'est d'ordinaire; les
rayons X s'en échappent avec une égale intensité, de tous côtés: d'où
possibilité de traiter plusieurs malades en même temps. Mais elle présente
surtout des avantages pour les radiographies instantanées ou les teléradio-
grammes. Dans les ampoules ordinaires, lorsqu'elles sont traversées par une
onde inverso, les rayons cathodiques issus de l'anticathode, échauffent la
paroi du verre, en diminuent la résistance, et une étincelle transperce le
tube. Ici rien de semblable. Le courant s'inverse-t-il, les rayons cathodiques
issus de l'anticathode retombent sur la cathode : le percement de l'ampoule
est rendu impossible. L'ampoule-centrale supporte 4o à 5o m A. L'anode, le
régulateur et l'embouchure sont groupés autour de l'anticathode. La
cathode est ainsi complètement libre, d'où impossibilité d'étincelles, même
avec une srande dureté de l'ampoule. Pour la radiographie on incline le
tube de ao a 45 degrés sur le plan de la plaque.
La soupape à triple tubulure est destinée aux courants intenses, tels que
ceux employés pour faire la radiographie instantanée : elle est composée
de trois soupapes Villard ordinaires, mais réunies par deux tubes de verre,
de sorte que le vide est le même dans l'ensemble : la spirale d'aluminium
est beaucoup plus volumineuse, et les tours plus nombreux que dans le
modèle simple. D'autre part, fait curieux, l'anode, au lieu d'être de petite '
surface et dans un étranglement de la paroi, est libre et a environ 1**5 de
diamètre; ceci, parait -il, pour empêcher l'ampoule de se décapiter par
l'emploi de courants intenses. Les pôles des trois soupapes sont réunis et
l'ensemble se comporte comme une seule.
Une série de tubes de modèles connus accompagne ces nouveautés : nous
y remarquons les tubes à refroidissement par eau pour lesquels cette maison
s'est attiré une si grande renommée.
La maison Burger (de Berlin) nous permet également d'étudier une
toute nouvelle ampoule, terminée depuis quelques jours seulement. Spécia-
lement créée pour les courants intenses, l'anticathode en est convexe;
le rayon central n'est aucunement influencé, tandis que les rayons latéraux,
si nuisibles, sont éliminés. De plus, l'anticathode est reliée à un pavillon
métallique qui, par la grande surface de ses plis, permet une très rapide
dispersion de la chaleur : ce pavillon relie l'anticathode à l'anode. Une
gaine de verre ne laisse libre que l'extrémité sphérique de l'anticathode.
Ce tube peut supporter de très fortes intensités et fonctionner assez
longtemps avec des intensités moyennes (lo m A.). Malgré son jeune âge,
l'unique exemplaire de ce tube a très bien fonctionné pendant les démons-
trations fréquentes du Gnssonateur avec de fortes intensités. A côté de cette
ampoule - centrale nous trouvons les ampoules - énergie ; une de celles-ci, à
refroidissement par circulation d'air, supporte aussi de très fortes intensités
grâce à la massive doublure métallique de son miroir anticathodique, et à
la circulation d'air qui se fait à l'intérieur de cette masse métallique creuse.
L'autre modèle de cette marque n'est intéressant que par le système
de régulation permettant pendant la marche le mollissement du tube ;
un système de ressort empêche que, par suite d'un oubli, le réservoir de
gaz soit laissé en circuit. Enfin, ce réservoir n'abandonne que peu à peu son
gaz, et l'on n'a pas à craindre, comme avec certains autres, un mollissement
exagéré de l'ampoule : la quantité de gaz qu'il peut débiter est très grande,
l'ampoule est usée avant qu'il ne soit épuisé. 11 serait à souhaiter que ce
régulateur fût posé sur V ampoule-centrale,
M. Orisson a démontré son appareil, le Grissonateur^ qui, malgré les
critiques soulevées en séances du Congrès (voir le compte rendu), semble
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REVUE DE L*EXP08ITI0N DU IV* CONGRÈS INTERNATIONAL. 767
avoir un très grand débit et être de manipulation facile : l'absence de
milliampèremètre ne permet pas de donner de chiffres exacts. Le cons-
tructeur dit qull débite jusqu'à 100 m.\.
M. Klingelfuss (de Bâle), en plus de son inducteur et de ses appareils
de mesure très intéressants décrits en dernière séance du Congrès, expose
un interrupteur à mercure dont une graduation permet à tout instant la
lecture du nombre de tours. Un tube de verre, fermé à sa partie supérieure,
fait corps avec Taxe de Tinterrupteur; il est rempli jusqu'à 2 centi-
mètres de l'extrémité supérieure par de la glycérine. Lorsque l'axe tourne,
le liquide, par la force centrifuge, se creuse de plus en plus, et il suffit
de lire la graduation au point ou se trouve le fond du godet liquide pour
connaître le nombre de tours et d'interruptions par seconde.
M. Bauer (de Berlin) présente ses tubes à refroidissement par l'air, armés
de leur petite spire anodique ou de leur éclateur anticathodique, contre
l'onde inverse. Son tube à double anticathode pour radiographie stéréo-
scopique et localisation de corps étrangers a beaucoup d*analogie avec celui
de M. Guilloz (de Nancy). Un compas de profondeur de Fûrstenau permet
une localisation absolument précise du corps étranger d'après un seul
radiogramme.
La maison Siemens et Halske (de Berlin) présente un grand nombre
d'appareils. Nous ne noterons que les principaux. V Interrupteur Wehnell
pour courant continu se compose de trois paires d'anodes en platine, mobiles
dans des bougies de porcelaine; trois anodes sont à grosse extrémité libre,
les trois autres sont à pointe fine. La mise en circuit d'une ou plusieurs
électrodes, de l'une ou l'autre dimension, permet l'utilisation de cet inter-
rupteur pour les tensions les plus basses employées en radiologie. Le Wehnelt
pour courant alternatif & pour électrode active une pointe de nickel dont la
longueur est maintenue toujours constante, malgré l'usure du métal. Cet
interrupteur ne laisse passer que l'onde positive ; un éclateur est cependant
nécessaire dans le circuit secondaire, pour éliminer les derniers effets de
l'onde négative inverse. L'emploi de ce Wehnelt se restreint de plus en plus
depuis qu'a été créé V appareil à courant alternatif avec soupape électroly tique.
L'inducteur en est à trois primaires distincts, utilisables seuls ou en série.
L'interrupteur est le Wehnelt pour courant continu décrit plus haut. Une
bobine de réaction à deux enroulements séparés aide le primaire de l'induc-
teur à garder la plus grande régularité possible, augmente la longueur
d'étincelle et empêche le passage de l'on'de inverse. Une soupape électroly tique
change le courant alternatif en courant pulsatile ; l'interrupteur Wehnelt
peut servir comme si l'on utilisait du courant continu. Cette soupape est
formée par deux électrodes, une d'aluminium et l'autre de fer; elles baignent
dans une solution de bicarbonate de soude. Cet appareil ne nécessite aucune
surveillance pendant des mois entiers. Afin que le renouvellement de la
soupape, rapide et très peu coûteux d'ailleurs, puisse se faireen temps voulu,
une aiguille indique par sa déviation l'état de l'appareil à redressement. Les
diverses combinaisons possibles avec cette installation s'adaptent aux divers
usages que l'on veut en faire, pour tubes mous, très mous, assez durs et
très durs. Cet appareil peut servir pour la D'Arsonvalisation et même pour
la charge d'accumulateurs ou l'excitation de lampes à vapeur de mercure.
Un spintermètre avec éclateur additionnel réglable, sert a éviter l'étincelle
de fermeture dans l'ampoule. V ampoule au tantale, sans circulation d'eau,
doit, d'après les constructeurs, sa grande résistance à la haute température
de fusion du tantale dont est formée l'anticathode et au peu d'action sur
lui de la chaleur, au point de vue libération de gaz; portée au rouge blanc,
l'ampoule ne perdrait aucune de ses qualités. N'ayant eu l'occasion d'essayer
ce tube, nous ne pouvons le juger. Nous croyons cependant que dès qu'une
électrode est, dans un tube à gaz raréfié, portée au rouge blanc, et quel que
soit le métal dont elle est composée (platine, iridium), le passage du courant
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7^8 ARCHIVES d'eLBCTRIOIT^ MiDIGALË.
subit de grandes modifications, même si, de suite après l'expérience, le vide
est absolument identique à ce qu'il était auparavant. D'autre part, nous
avons pu faire supporter d'assez fortes intensités (i5 k 20 mA..) à des tubes
dont l'anticathode était en métal ayant une température de fusion relati-
vement assez basse, sans que le poli du miroir ait subi la moindre altération :
la forte masse métallique anticathodique permettait une diffusion rapide de
la chaleur.
Vappareil de haute fréquence monté sur deux tables, facilement dépla-
çabics peut être branché sur tout inducteur. Vappareil localUaleur du
D' GiUet sert à repérer la situation de corps étrangers à l'intérieur des tissus.
11 nécessite la prise d'un cliché spécial : on doit faire deux poses sur la même
plaque ou sur deux plaques que Ton superpose ensuite. De nombreuses
règles régissent la situation du rayon normal, le déplacement de l'ampoule*
sa distance de la plaque, etc.
On obtient ainsi un négatif semblable à ceux obtenus très facilement avec
les tubes bianticathodiques de Guilloz ou Furstenau. Le point d'incidence
du rayon normal dans les deux poses n été repéré ; on cherche le milieu de
la ligne qui les réunit, et on le met en face d'une tige portant des divisions
en millimètres. Les oculaires de Tappareil sont à égale distance de la plaque,
que ne l'était l'anticathode. Avec beaucoup d'attention, on fixe (fixierl man
festj la tige graduée, et l'on doit alors avoir une vue stéréoscopique du
cliché. On fait trois lectures sur trois graduations et on a la situation du
corps étranger par rapport à un point de repère anatomique(M*
Un appareil Rôntgen transpor table, recommandé pour les médecins de
campagne ou les maisons de santé qui ne sont pas reliées à une usine
d'électricité, reçoit son courant primaire d'une dynamo à manège. Ce cou-
rant a une tension de 3o volts et une intensité de 10 ampères pour une
vitesse fixe de 1,000 tours par minute. 11 peut servir également a charger
une petite batterie d'accumulateurs, qui peut être transportée chez le
malade pour y actionner une petite installation Rôntgen transportable. Ce
modèle d'appareil portatif est employé dans l'armée allemande : la chambre
noire, le manège moteur et l'appareil Rôntgen sont installés dans un four-
gon tiré par deux chevaux, qui, le cas échéant, servent de force motrice
pour faire tourner la dynamo. La bobine de réaction nous a semblé présenter
des avantages pour régler la longueur d'étincelle de façon exacte et éviter le
courant de retour dans l'ampoule; elle remplace à moins de frais l'interrup-
teur à mercure employé au lieu du Wehnelt pour les longs travaux, puis-
qu'elle empêche la détérioration des tubes par Tonde inverse. Un coHunuta-
teur-compieur de temps, très pratique, permet la mesure en .secondes et divi-
sions de seconde du temps de pose dans les radiographies instantanées.
La Compagnie Électrique Sanitas (de Berlin) a terminé derniè-
rement un radio-limitateur-compresseur, pratique et très robuste. Il est, à
notre avis, sinon préférable, tout au moins aussi pratique que les modèles si
compliqués, imaginés dans ces derniers temps.
L'avantage que présente cet appareil nous semble résider surtout dans ce
fait qu'un seul operateur peut très facilement et rapidement l'installer et le
fixer. Une poignée s'adapte, pour la mise en place, sur la partie supérieure
de l'anneau compresseur et permet de le manier et le diriger sans aucun
effort. Une unique manette commande les mouvements de l'anneau lui-
même, et tous ceux du bras à l'extrémité duquel il est situé. Si l'opérateur
d'une main place le radio en position voulue, il n'a qu'un léger mouvement
(45**) à faire subir à la manette, pour fixer le bras horizontal d'abord, et un
autre aussi court pour fixer le compresseur lui-même encore mobile après
lA fixation du bras. Une série d'embouts de différents calibres peuvent
s'adapter à la partie inférieure de l'anneau compresseur, suivant les régions
(') Voir sur le même sujet: Gillet, Nouvelle méthode stéréoscopique servant
à la localisation des corps au moyen de la radiographie (Archiv. d'éUctr. mé<L,
10 février 1908, p. loa).
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HÉVUB DE L*EXP08ltlON DU IV* CONGRES INTERNATIONAL. 769
que l'on désire ou traiter ou radiographier. La fixation obtenue, on retire
la poignée de Tanneau, et on la remplace par le support d'ampoule : une
vis micrométrique permet de le déplacer pour la radiographie stéréosco-
pique; une étoffe au plomb entoure le tube complètement; sa marche peut
néanmoins être surveillée par la partie supérieure de cette gaine; là aussi
un verre au plomb protège l'opérateur.
De la même maison un interrupteur Rotax à mercure, donnant 8,000 inter-
ruptions par minute et ne présentant pas le principal inconvénient des
interrupteurs à turbine, c'est-à-dire la formation de bouc par l'émulsion du
mercure. Une petite quantité (28 centimètres cubes) de ce métal est, par la
force centrifuge, mise en rotation et lancée autour d'un bassin à bords pro-
fondément concaves tournant à une très grande vitesse. Le mercure se
dispose en anneau et par son seul frottement sur les bords d'un disque
isolant, excentrique, ù segments métalliques reliés à un pôle, le met en
rotation. Les segments traversent ainsi le mercure relié à l'autre pôle, d'où
fermeture du courant : la durée de cette fermeture dépend du contact plus
ou moins grand, c'est-à-dire du rapprochement ou de l'éloignement du
disque de l'anneau du mercure. Le nombre des interruptions dépend de la
vitesse du moteur. On peut ainsi en régler et le nombre et le mode. La boue
qui pourrait se former, étant de densité inférieure à celle du mercure est
extraite par la force centrifuge et vient se déposer sous la cuvette. Le diélec-
trique est du pétrole. La douche à air chaud pour l'application de l'air chaud
sur le corps, est basée sur le même principe que la sonde à air chaud de
Gaifle (échauffement de résistance électrique élevant la température d'un
courant d'air qui passe à leur contact). La force de propulsion de l'air
chaud et sa température sont moins grandes que dans le modèle Gaiffe;
d'autre part, la turbine faisant partie de l'appareil lui-même, augmente son
poids et nécessite la proximité immédiate d'un moteur qui en commande
le mouvement par un axe souple. Cet instrument ne peut servir qu'à pro-
voquer l'hyperhémie de la peau (méthode Bier) ; il est insuffisant pour la
cautérisation et pour certains traitements chirurgicaux. Le rnultostat est
un tableau de distribution et de transformation de courant pour les divers
usages thérapeutiques; branché sur courant d'usine, il permet de faire la
galvanisation et la faradisation sous leur différents modes; l'endoscopie, la
galvanocaustie, etc.
La maison Rich. Seifert êc C" (d'Hambourg) expose une installation
complète pour rayons X. L'ampoule n'est pas enfermée dans une caisse
opaque, elle est fixée par des pinces à Tun des côtés d'une cloison dou-
blée de plomb. Cette cloison, mobile, porte du côté opposé à l'ampoule
tous les instruments de réglage et de mesure : une large baie garnie de
verre au plomb, permet à l'opérateur de surveiller la marche du tube à
l'abri des rayons. L'inducteur est à self-induction variable et se prête à six
combinaisons différentes. Le négatoscope du D' Forsell est un des meilleurs
instruments de ce genre; il donne d'abord un éclairage parfaitement régulier
du négatif dans toutes ses parties. Ce résultat est obtenu par l'emploi d'un
miroir à coupe parabolique répartissant également la lumière de deux
lampes à incandescence sur une plage blanche. Un autre avantage est ensuite
dans la facilité avec laquelle cet appareil peut se mettre dans toutes les posi-
tions, se prêtant aussi bien dans le sens vertical à un examen et à une
démonstration qu'au calque des clichés dans le sens horizontal. La rotation
plus ou moins grande du miroir fait varier l'intensité de l'éclairement. Le
cadre du même auteur présente beaucoup d'analogie a.ec celui de Béclère,
mais est disposé de telle sorte qu'il puisse servir à la radiographie en même
temps qu'à la radioscopie et à l'orthodiagraphie. Il est surtout utile pour
l'étude du thorax et de l'abdomen. Un sgustage assez ingénieux permet de
comprimer et de fixer le malade et de prendre ainsi un cliché d'un point
du corps repéré préalablement sur l'écran. Le dispositif du D' Forsell pour-
rait d'ailleurs très bien s'adapter sur le cadre de Béclère, ce qui en augmen-
terait beaucoup l'utilité. La table de radiographie du Jy Hœnish peut servir
pour l'orthophotographie. Le patient, l'ampoule et le compresseur peuvent
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760 ARCHIVES D*éLECTRlGlTé Bf^DIGALE.
être déplacés séparément; une seule personne suffit à foire toute la manœu-
vre. Les radiographies peuvent se prendre à volonté de haut en bas ou de
bas en haut. Un compresseur système Albert Schônberg peut s'adapter à
la table.
L'Exposition a été de très grande importance, comme on peut le voir
d*après cette rapide revue; de nombreux appareils nouveaux marquent un
réel procès dans Tinstrumentation (nous le décrirons in extenso), et la
beauté des clichés prouve que Tinvestigation par les rayons \ accroît
toujours ses limites; nous regretterions de ne les avoir pu étudier plus
complètement si les séances du Congrès n'avaient présenté autant d'intérêt.
11 eût été à souhaiter cependant que le temps réservé à la présentation des
appareils fût moins restreint : il était très difficile à quiconque suivait
assidûment les séances de visiter l'Exposition sérieusement et avec profit.
Un autre désir, formulé avec nous par quelques confrères, est que la tâche
du service de la Presse soit dorénavant un peu plus facilitée par le secrétariat.
Nous ne voulons terminer sans remercier nos confrères, MM. De Nobele
et Dessauer, qui nous ont parfois prêté leur concours aussi aimable
qu'éclairé.
E. SPÉDER.
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^a
CONGRÈS DE MARSEILLE
Le Congrès international des Électriciens (Marseille, 1 4 au 30 sep-
tembre 1908). -r L'Exposition Internationale d'Électricité de Marseille, si
admirablement organisée et si instructive, ne pouvait se terminer sans qu'un
Congrès international des applications de Télectricité vint la couronner. Si
l'on se reporte au premier et célèbre Congrès d'électricité de 1881, qui a été
l'origine de tous les autres, on trouve que ce Congrès et ceux qui ont suivi,
se juxtaposaient à une grandiose Exposition, soit universelle, soit spéciale,
et toujours internationale d'électricité.
En présence de l'immense développement des applications de l'électricité
depuis vingt ans, il a paru utile aux deux distingués commissaires généraux
de l'Exposition d'électricité de Marseille, MM. Cordier et Dubs, de réunir, à
cette occasion, aussi bien ceux qui s'occupent d'électricité, que ceux qui, au
point de vue pratique, la produisent, la transportent, Tutilisent.
Le champ était vaste et pour comprendre dans ce Congrès toutes les
applications de l'électricité on a dû diviser en neuf sections, les questions si
nombreuses à traiter.
Dans la première section, présidée par M. Maurice Lévy (de l'Institut),
président du Congrès, étaient traitées toutes les questions relatives à la
Réglementation ; les rapports y ont été au nombre de quatre, portant sur la
comparaison des législations, les impôts, la disposition des lignes élec-
triques, etc.
La deuxième section, présidée par M. l'Ingénieur Grosselin, avait à
s'occuper de la construction et de la protection des reseaux électriques; elle
avait sept rapports à son ordre du jour, portant sur : La comparaison des
isolants, des isolateurs et des supports des lignes aériennes, sur la construc-
tion des constructeurs aériens et des câbles souterrains, etc.
La troisième section, présidée par M. l'Ingénieur de Boissonnas, était
intitulée : Exploitation technique et commerciale; elle avait à son ordre du
jour, huit rapports inscrits, dont quelques-uns, tels que le rapport sur les
compteurs d'énergie électrique et sur les différents systèmes de vente de
cette énergie, ont donné lieu à de très intéressantes discussions.
La quatrième section, présidée par M. le Prof. Fabry, de la Faculté des
Sciences de Marseille, avait à s'occuper de Véclairage et des applications
domestiques; elle avait à son ordre du jour trois rapports sur les procédés
d'éclairage et de chauffage par Télectricité et sur la photométrie des lampes
électriques, si importante à l'heure actuelle.
La cinquième section, présidée par M. l'Ingénieur Boucherot, était
intitulée : Applications à l'industrie^ aux mines, à la traction et à Vagriculture,
et onze rapports y ont été présentés dont les plus importants relatifs à la
traction électrique, aujourd'hui si utilisée.
4HCH. d'bligtr. mbd. ^ 1908. 56
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762 ARCHIVES D^lÎLBCTRIGITé BftolGALB.
La sixième section, présidée par M. l'Ingénieur Gall, était intitulée :
Électrochimie et Électrométallurgie ; elle avait à son ordre du jour quatre rap
ports, parmi lesquels un des plus importants avait trait à la fixation de
l'azote atmosphérique.
La septième section, intitulée : Télégraphie et Téléphoniey était présidée
par M. Devai;i-Charbon>bl, et avait à son ordre du jour six rapports, dont
nous signalerons celui ayant trait à la télégraphie sans fil.
La huitième section, présidée par M. le Prof. Janbt, était intitulée : Ensei-
gnement et Mesures; elle avait quatre rapports à son ordre du jour, ayant
trait pour la plupart à renseignement et aux compteurs électriques, ce
dernier discuté avec la troisième section.
Enfin, la neuvième section, celle d* Électricité médicale comprenant les
applications à l'hygiène et à la médecine, présidée par M. le Prof. Bergomé,
avait à son ordre du jour quatre rapports: celui de M. Abraham, sur M
stérilisation des eaux et de Vair par les procédés électriques; celui de M. (luil-
ieminot, sur les quantitomètres en radiographie et en radiothérapie ; celui de
M. de Keating - Hart, sur Vaction destructive de Vétincelle électrique sur les
tissas f et celui de M. Bergonié, sur les tubes de Croockes de grande puissance^
Terminons ce simple coup d'œil sur le Congrès, en disant toute la satis-
faction qu'ont eue. les congressistes de ne tenir séance que le matin, l'après-
midi étant consacrée à des visites industrielles, à la visite de rExposition
d'électricité, à quelques bonnes conférences (celles de M. Fabry et de
M. Abraham entre autres), et même à de simples réunions plus instructives
souvent et plus intéressantes que de longs et savants discours.
En résumé, Congrès admirablement organisé, d*un intérêt exceptionnel
pour tous et surtout pour un médecin-électricien auquel les progrès de
l'électricité industrielle, si prodigieux, ne peuvent ni ne doivent rester
étrangers. J. B.
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WlMXXWyWlAtX^o^OO^KIftOO»— iMyhlMUXXIWlWWMMMMMMMK
LES QIAMITONKTRES E^ RADIOCKAPHIE ET m RADIOTHERAPIE ^>>
Par M. Hyao. GUIUjBMINOT,
Attaché au Laboratoire des travaux pratiques de Physique médicale
de la Faculté de Paris.
Deux groupes de procédés permettent de se rendre compte de Tintensité
du rayonnement X émis par un tube ou de la quantité d*énergie fournie
par ce faisceau dans un temps donné :
i** Les procédés électriques, qui mesurent le courant débité à travers le
tube, la différence de potentiel aux électrodes, etc.;
2" Les procédés directs, qui ont pour but de doser le faisceau hors du
tube, tel qu'il se présente et quel que soit son mode de production.
Les mesures électriques sont relatives à une installation donnée et ne
sauraient nous fixer sur le rendement absolu d'un tube quel que soit son
mode d'excitation, quels que soient son modèle et son âge. Elles sont
surtout précieuses pour nous permettre de maintenir à un degré constant
la qualité et la quantité des rayons produits. Elles sont étudiées dans un
autre rapport.
Les procédés directs feront l'objet du présent rapport. Ils ont pour but de
doser le rayonnement X comme les actinomètres, les photomètres, les
thermomètres dosent le rayonnement d'une bougie.
Parmi eux, on emploie surtout ceux de Holzknecht, de Sabouraud et
Noire, de Bordier, de Kienbôck. On utilise assez généralement une unité de
rayonnement qui est l'unité H de Holzknecht. Pour me conformer aux
vœux émis par la Commission d'organisation du Congrès, je décrirai dans
un premier chapitre ces procédés qui sont du domaine public.
Dans un deuxième chapitre, j'exposerai deux procédés qui me paraissent
de beaucoup supérieurs aux précédents, mais qui ne sont pas encore dans
la pratique actuelle ; le procédé de dosage fluoroscopique, le procédé de
dosage ionométrique.
Enfin, dans un troisième chapitre, je dirai ce que doit être la quantito-
métrie des rayons X, c'est-à-dire ce que nous sommes en droit de demander
à un procédé quanti tométrique pour les besoins de la radiographie, de la
radiobiologic et de la radiothérapie.
Chapitre premier
Procédés quanti tométriques employés jusqu'à présent.
L Chromoradiomètre de Holzknecht, igoa. — Holzknecht a eu le grand
mérite, à une époque où nous ne mesurions rien en X-radiobiologie, de
(') Rapport présenté au Contres International d'Électricité de MarMïille. Section
d'Électricité Médicale.
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764 AROHIYBS D*éLBGTRlGITé MEDICALE.
nous permettre de faire la posologie sinon exacte, du moins approximative,
de la radiation employée. Son procédé consistait à placer, à côté de la
région des téguments traités, une pastille dont la coloration variait suivant
la dose de rayonnement à laquelle elle était soumise ; ces ciiangements de
coloration servaient à apprécier la quantité de rayonnement absorbée par les
tissus et à prévoir par conséquent les effets physiologiques produits.
Les pastilles de Holzknecht sont constituées par des godets renfermant
une solution de sels spéciaux. On sait que certains sels, tels que le NaCl et le
KGl, se colorent sous l'action des rayons cathodiques et des rayons ultra-
violets (Goldstein). Villard et Holzknecht, chacun de leur côté, consta-
tèrent que les rayons X produisent des effets analogues. Les recherches de
Holzknecht ont eu surtout pour but de déterminer une solution saline
capable de virer assez rapidement sous l'action des rayons X, de présenter
un degré de virage variable suivant la dose absorbée et appréciable par
comparaison avec une échelle, et enfin de conserver sa teinte après que les
rayons ont cessé d'agir.
L'auteur a tenu secrète la composition du sel à laquelle il s'est définiti-
vement arrêté. Son échelle de comparaison est formée de douze godets
semblables à celui qu'on place sur la peau du patient pendant l'opération.
Chacun de ces godets a une teinte bleu verdàtre qui va en s'accentuant d'un
bout de l'échelle à l'autre. Ils portent respectivement un chiffï^ qui indique
la dose d'unités de rayonnement nécessaire pour produire le degré de virage
correspondant. L'unité H proposée par l'auteur n'a pas de définition phy-
sique, mais elle correspond environ au tiers de la dose nécessaire pour pro-
duire les premiers effets phifsiologîques sur les téguments humains.
Le godet qui a servi pour une séance peut être conservé à l'obscurité et
employé pour une application suivante, et l'on peut ainsi, avec des séances
plus ou moins espacées, gravir les degrés de l'échelle jusqu'au nombre
d'unités H qu'on désire employer.
La difficulté de rapporter la teinte obtenue à la teinte étalon correspon-
dante, des erreurs d'appréciation dépassant la moitié de la dose employée,
la continuation du virage après l'irradiation (ou non -instantanéité de l'effet
total), l'impossibilité d'obtenir le réactif d'après une formule connue, ont
fait rapidement abandonner en France le chromoradiomètre de Holzknecht.
H. Réactif de Sabouraud et Noire, Réactif de Bordier. — Sabouraud et
Noire ont utilisé une réaction découverte par Villard {Comptes rendus de
V Académie des sciences, 1900) et bien connue aujourd'hui : le virage au
brun du platinocyanure de baryum exposé aux rayons X. On sait que si
l'on expose aux rayons X un écran de platinocyanure, c'est-à-dire une
feuille de bristol recouverte d'une émulsion au collodion et à l'acétate
d'amyle de cristaux de ce sel, cet écran passe lentement du jaune verdàtre
au jaune brun. H reprend ensuite sa couleur primitive dans une atmo-
sphère renfermant de la vapeur d'eau (Bordier et Galimard), surtout s'il est
exposé à la lumière ordinaire (Villard).
Sabouraud et Noire placent dans un support métallique (') une pastille
découpée dans un écran au platinocyanure à 8 centimètres du centre de
l'anticathode et traitent leurs sujets à i5 centimètres. Dans ces conditions
bien déterminées, lorsque le degré de virage a atteint une teinte B figurée à
l'aquarelle sur une échelle de comparaison, on sait que la peau a été
soumise à 5 H environ.
Bordier a apporté quelques modifications au procédé; il place les pastilles
sur les téguments traités et non à 8 centimètres; il enveloppe ses pastilles de
collodion pour éviter les influences hygrométriques extérieures; il a, en
outre, établi son échelle à l'aide d'une nouvelle unité chimiquement définie
sur laquelle nous aurons à revenir.
Le dosage des rayons X par l'appréciation du virage du platinocyanure
présente de graves défauts. Tout d'abord, il faut savoir que le platino
(') Ce support produit des rayous secondaires qui ont eux-mêmes leur influence.
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QUANTITOMèTRES EN RADIOGRAPHIE ET EN RADIOTHÉRAPIE. 765
cyanure bruni, subit très rapidement le dévirage, que ce dévirage se produit,
même au cours de la séance (surtout d'après Chanoz), avec les ampoules
donnant une belle fluorescence, si la pastille est nue, et que, suivant la
la durée qui aura été nécessaire à l'ampoule pour produire la teinte cher-
chée, la dose de rayonnement incident aura été plus ou moins considérable ;
en outre, il faut se hâter de comparer la pastille à l'échelle et se garder
d'interrompre la séance en cours avant d'être arrivé à la teinte cherchée, le
temps d'arrêt donnant lieu à un certain dévirage même dans l'obscurité.
On a attaché beaucoup d'importance au dévirage, à juste raison, il faut le
dire, mais le dévirage n'est qu'une petite cause d'erreur si on le compare à
une autre plus grande : c'est la qualité de Téclairement de la salle ou l'on
fait la comparaison. Les jours À ciel bleu, à nuages blancs, à brumc^ grises,
à ciel d'orage, l'éclairage artificiel des lampes à arcs, des lampes à incan-
descence, etc., donnent des écarts considérables dans l'appréciation des
teintes comparées à celles de l'échelle.
En outre, comme l'a montré Bordier, les rayons caloriques émis par
l'anticathode influent sur la rapidité du virage et quand, suivant le procédé
Sabouraud et Noire, on place la pastille à 8 centimètres, quel que soit le
modèle d'ampoule, cette influence des rayons caloriques peut être très
appréciable Bordier a voulu se mettre à l'abri de cette cause d'erreur en
plaçant la pastille à la distance même où se trouvent les tissus traités, mais
ce qu'il gagne d'un côté, il le perd de l'autre : le virage est plus lent, la
teinte correspondant aux doses thérapeutiques est plus difficile à apprécier.
Et c'est la le grand reproche à faire à tous les radiomètres dont j'ai parlé
jusqu'ici : il est difficile pour les doses faibles, 3 à 6 H, de bien apprécier la
teinte du réactif. Quand vous dites que vous avez la teinte correspondant
à 3 H, retranchez ou ajoutez un tiers de la dose, vous hésiterez encore à
affirmer l'égalité des teintes.
Aussi qu'avons-nous constaté chez la plupart des radiologues qui mesu-
rent leur rayonnement? c'est qu'ils étudient de temps en temps leur
ampoule à Taide d'un réactif, voient combien il leur faut de temps, à telle
distance, avec telle intensité, telle étincelle équivalente ou telle tension
pour obtenir tel virage, et ils se basent ainsi sur les mesures électriques
pour exprimer en H les doses employées.
111. Réactif de KUnhôcki^). — Le réactif de Kienbôck est un papier
photographique au chlorogélatinobromure qu'on soumet au rayonnement
et qu'on développe dans un bain déterminé pendant 3 minutes.
On sait que l'impression produite sur un sel photographique, tout au
moins pour les doses faibles, est à peu près proportionnelle à la quantité de
lumière incidente.
Ce dispositif est surtout précis pour les faibles doses. Pour les doses plus
fortes, il y a quelques difficultés à comparer les teintes avec celles de
l'échelle, puis on sait qu'à partir d'un certain point il n'y a plus propor-
tionnalité entre la radiation et la teinte obtenue. Le grand reproche à faire
à ce procédé est la difficulté d'obtenir des réactifs toujours comparables à
eux-mêmes et l'ennui d'avoir à se livrer à des opérations chimiques en
chambre noire.
Durand (^), dont les travaux furent à peu près contemporains de ceux
de Kienbôck, évitait dans une certaine mesure les erreurs dues à l'incons-
tance des réactifs en comparant les impressions produites par les rayons X
aux impressions données par un faisceau lumineux connu et appliqué
pendant des temps croissants.
Plus simplement, Courtade a, depuis, modifié ce dernier procédé en
prenant comme étalon de comparaison un sel de radium agissant à travers
des lames d'argent d'épaisseurs déterminées. 11 obtient ainsi extemporané-
(*) Fortschr Ute auf dem Gebiete der RuntgenstraMen. B^nd IX, '1 mars 1906; Wiener
Min. Woehens., 5 avril 1006.
(') DvRAifD, Archiv. aéUcir. méd., a5 mai 1906.
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766 ARCHIVES D'ÉLBCTRIGlTé MÉDICALE.
ment sur une feuille sensible, qui sera développée en même temps que la
feuille exposée aux rayons \, l'impression correspondant À i, 2, 3 H (M.
Tous les réactifs décrits jusqu'ici sont donc des réactifs chimiques. La
liste n'en est pas complète certainement. En décrivant les proœdés de
Holzknecht, de Sabouraud, Noire et Bordier, de Kienbôck, j*ai voulu
seulement rendre hommage à la faveur (qu'ils ont rencontrée. 11 faudrait
notamment placer à côté d'eux le procède Schwarz qui consiste À mesurer
le précipité de calomel formé dans une solution de sublimé et d'oxalate
d'ammoniaque, le procédé de Freûnd qui consiste à déterminer l'iode
libérée dans une solution chloroformique d'iodoforme à 2 p 100.
Quelle que soit la valeur des procédés chimiques, il ne faut pas oublier
qu'ils ne pourront avoir de succès en radiométrie médicale que s'ils sont
simples.
Le médecin qui traite un malade consentira à consulter sa montre,
à suivre l'aiguille d'un compteur, à regarder les changements de teintes
d'un réactif qui vire sous ses yeux, ou à examiner de temps en temps
la fluorescence d'un écran ; il répugnera à toucher à la chimie de labo-
ratoire.
Chapitre II
Procédés nouTeaux non encore entrés dans la pratique.
Dosages ionométriques et fluorométriques.
Dans ce deuxième chapitre, je vais décrire un procédé nouveau récemment
mis au point par Villard : le dosage ionométrique ; et un autre procédé, non
complètement nouveau, parce qu'il a été déjà employé sous diverses formes,
mais que je crois avoir mis au point d'une façon satisfaisante : le dosage
fluor oscopique.
Ces deux procédés, contrairement aux précédents, jouissent de la précision,
aussi bien pour les petites doses que pour les hautes doses.
1. QuanlUomètre de Villard (dosage ionoméiriauej (^). — Le principe de
l'appareil est le suivant : l'aiguille d'un électrometre à quadrants est chargée
(ou déchargée) par les rayons X qui viennent ioniser l'air autour d'une
bande métallique reliée à cette aiguille, et entourée par un conducteur à
potentiel constant. Cette aiguille dévie en conséquence et, pour une certaine
charge reçue, correspondant à une quantité définie de rayons X, la déviation
fait atteindre un contact qui inverse la charge et rétablit les conditions
électriques initiales. L'aiguille revient par suite à son point de départ, prête
à recommencer le même mouvement, dans des conditions identiques, quand
elle aura reçu une nouvelle charge égale à la première, et ainsi de suite.
Ce mouvement aller et retour est utilisé pour manœuvrer le cylindre
d'échappement d'un compteur à secondes dont l'aiguille totalise sur un
cadran, non plus des secondes, mais le nombre de mouvements de l'élec-
mètre, c'est-à-dire les quantités de rayons X reçues.
Ces quantités sont ainsi enregistrées par doses toutes rigoureusement iden-
tiques, puisqu'après chaque mouvement Télectromètre est ramené à l'état
initial. Les indications de l'aiguille du compteur sont, en conséquence et par
définition, exactement proportionnelles à la quantité de rayons X reçue
par l'instrument.
Toute la difficulté consistait à réaliser ce principe. 11 était, en efiet,
nécessaire:
1° Que le mouvement de l 'électromètre soit non pas progressif et hésitant,
mais franc et rapide, afin d'aborder en vitesse l'obstacle de l'échappement,
obstacle important pour des forces telles qu'en peut donner un électro-
mètre si Ton s'impose de le charger à iio volts seulement;
(') C. R. Soc. biol., i5 février 1908.
Ç*) La description qui va suivre m'a été aimablement communiquée par M. Villard,
en vue du prùsent rapiwrt. Voir aussi Àrchiv,d'élecir. méd., 10 sept. 1908. N. D. L. R.
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QUAlfTITOMÈTRBS EN RADIOGRAPHIE ET EN RADIOTHI^HAPIE. 767
9* Que réleciromètre ne démarre que pour une charge bien définie, et
reste fixe tant que cette charge n*est pas atteinte;
3* Que le contact électrique rétablissant Tétat initial soit parfait et à l*abri
de tout coUage.
Ces conditions sont réalisées comme il suit :
L*aiguille de l'électromètre est à faux zéro et maintenue contre un butoir
par l'attraction d'un petit aimant; pour une charge définie, elle démarre
et Faction de Taimant diminuant quand la distance augmente, Taiguille
s'emballe, franchit en vitesse l'obstacle de l'échappement et aborde avec
force le contact de décharure. Ce contact se fait par un ressort très flexible
frappant une tige en perpétuelle rotation. Il en résulte une pression pro-
longée accompagnée de frottement, ce qui assure une bonne communication,
et le collage est impossible; d'autre part, le rebondissement dû au ressort
ajoute son effet à l'inversion de charge produite par le contact et aide
notablement l'aiguille À revenir au point de départ.
Une capacité fixe, reliée à l'aiguille, maintient le potentiel constant
malgré la variation de capacité de cette aiguille pendant sa déviation et
le couple moteur ne faiblit pas. Le tarage de l'appareil est en même temps
facilite.
Le récepteur de rayons X est une petite boîte plate pourvue d'une
ouverture convenable et reliée à l'une des paires de quadrants (') de
l'électromètre (c'est-à-dire à un des pôles de la source décharge); à l'in-
térieur de cette botte se trouve une lame isolée communiquant avec l'aiguille
de l'électromètre. Ce récepteur est porté par un bras articulé permettant de
l'orienter en tous sens.
L'électromètre et les tiges de communication sont protégés non seule-
ment au point de vue électrique, mais aussi contre l'action des rayons X.
Les quadrants de l'électromètre doivent être chargés par une source
continue à 1 10 volts (secteur) ; un voltage plus élevé ne serait qu'avantageux,
mais se rencontre rarement Un dispositif, actuellement à l'étude, permettra
bientôt de charger l'appareil avec une source alternative quelconque sans
qu'on soit obligé de recourir à des accumulateurs.
La sensibilité de l'appareil est très grande et, à chaque saut de l'aiguille
du compteur, peut aisément correspondre à i/5 d'unité H, ce qui est
suffisant pour les besoins de la pratique.
II. QaantUomètre Jluorométrique. — L'action fluoroscopique des radiations
de courte longueur d'onde sur dilTérents sels ou solutions solides, et notam-
ment sur les cristaux de platinocyanure de baryum, a donné à beaucoup
d'expérimentateurs l'idée de mesurer l'intensité du rayonnement par la
fluorescence produite. Il est impossible de mesurer cette fluorescence d'une
façon absolue; on ne peut le faire que par comparaison avec une plage
luminescente prise comme étalon. Pour obtenir cette plage étalon, quelques
auteurs ont pensé pouvoir employer une lumière artificielle filtrée par des
verres colorés, mais le procédé implique que tous les écrans sont semblables
et restent semblables à eux-mêmes, ce qui n'est pas; il vaut mieux choisir,
non pas une plage lumineuse, mais une plage luminescente.
Les sels de radium enfermés sous un vernis non hygrométrique ou mieux
sous une lame de mica, quand ils sont arrivés à leur période de constance,
conviennent parfaitement pour obtenir une plage étalon. Je me suis servi
au début d'un sel d'activité faible mis presque au contact d'un écran
à monture mince, mais il était difficile de placer ce sel toujours exactement
à la même distance de l'écran en l'éloignant dans l'intervalle des mesures
pour éviter l'elTet Villard ; puis la faible intensité de luminescence obtenue
rendait les mesures délicates, surtout aux heures de la journée où les yeux
sont impressionnés par une lumière vive.
(') La seconde paire de quadrants porte le contact de décharge ou, plus exacte-
ment, inverseur de charge.
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768 ARCHIVES D'éLBGTRICrré Bf^DIGALE.
Néanmoins, j'obtins des résultats pratiques tellement encourageants que
je me décidai à publier la méthode. A ce moment Gourtade, dont j'ignorais
les travaux sur la même méthode de mesure, publiait aussi les siens.
Le procédé en est resté là à ce moment à cause de ses défauts; Gourtade
Ta même abandonné.
Cependant l'emploi d'une unité rationnelle, des perfectionnements
successifs apportés a la technique m'ont montré depuis, que le procédé
fluorométrique présentait une précision et une commodité d'application
supérieures à tous les procédés chimiques. Aujourd'hui, après trois ans
d'applications continuelles en expérimentation biologique et physique,
et en thérapeutique, je suis en mesure de le présenter comme tout à fait
au point.
Voici de quoi se compose l'appareillage : une chambre noire à vision
binoculaire présente, au fond, deux orifices pratiqués dans la paroi doublée
de plomb. Devant ces orifices se trouve un petit écran de platinocyanure.
En arrière de l'un est l'étalon de radium. L'autre est exposé à l'irradiation X.
L'écran a une monture mince. Le modèle le plus pratique est le suivant :
nous fixons les cristaux directement sur une plaquette de verre, nous
recouvrons ces cristaux de deux feuilles de papier aiguille, nous tournons
la face verre du côté de l'oculaire de la boite, c'est-à-dire du côté de l'obser-
vateur. L'écran est amovible, la plage rayon X et la plage radium sont
interchangeables.
L'étalon de radium sera de préférence un sel d'activité 5oo 000 étalé sur
une surface de l'^'^^'^b environ, d'un poids de i à a^^ô environ, et placé
à une distance de i à 3 centimètres. Celui que j'emploie pèse a centi-
grammes et se place à 2 centimètres avec un filtre de bristol mince. J'insiste
sur ce point que le choix de l'échantillon est arbitraire: on prend ce
qu'on a. Il suffît qu'on ait un sel assez puissant et préparé de manière
à atteindre et conserver une intensité constante et voisine de celle que je
viens d'indiquer. Quand on a ce sel à sa disposition, on obtient la plage
fluorescente rigoureusement étalonnée en choisissant convenablement la
distance ou au besoin le filtre.
Cette Question du filtre est très importante. L'écran fluorescent peut être
considéré comme composé d'un réactif qui est le sel fluorescent et d'un
filtre qui est sa monture. Le filtre ne diminue pas d'une façon appréciable
le rayonnement X; il diminue considérablement le rayonnement du radium
à cause de l'absorption des rayons a en particulier, et aussi d'une fraction
très absorbable de la gamme des rayons jâ. Aussi, avec les sels peu actifs,
doit-on réduire le filtre au minimum: une seule feuille de papier aiguille
par exemple. 11 est imprudent d'employer l'écran nu, les cristaux sont trop
exposés aux chocs mécaniques.
Le choix de la pla^e étalon sera expliqué plus loin en étudiant l'unité de
rayonnement adoptée.
Ayant cet appareil devant les yeux, on vise le tube à rayons X et l'on s'en
éloigne jusqu'à ce qu'il y ait égalité de fluorescence entre les deux plages.
Un ruban métrique à ressort fixé au pied-support du fluoromètre en un
point voisin de son extrémité, de manière que le zéro corresponde à l'anti-
cathode, indique la dislance à laquelle on se trouve lorsqu'on a obtenu
cette égalité de fluorescence : c'est ce que nous appelons la distance d'équi-
valence du tube. L'intensité nécessaire pour la produire est le quart de
l'unité d'intensité adoptée, unité que je désignerai par la lettre gothique ûl.
Une table barème que j'ai établie donne, à simple lecture (l'équivalence £
du tube étant connue), l'intensité du champ à la distance ^ à laqueUe on
opère (*).
I s>
(') Cette table est dressée par simple application de la formule I =. ~ r^, dans
laquelle I est l'intensité cherchée, e la distance d'équivalence et 5 la distance opéra-
toire. J'ai d'ailleurs vérifié que l'absorption des rayons X par Tair ne met pas en
défaut la loi du carré de la distance.
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QUANTITOMÈTRE8 BN RADI06IU.PHIE ET EN RADIOTHÉRAPIE. 76g
Un rayonnement qui a Tunilé ût d'intensité produit en i minute l*unité
de quantité de rayonnement que j*ai adoptée et que je désignerai par la
lettre romaine M.
Pour éviter à l'opérateur d'avoir la montre en main pendant toute
la durée de la séance, j'ai construit un totaliseur électrique. C'est un
compteur électrique actionné par un courant à iio volts qui traverse deux
appareils de résistance convenablement placés soit en série, soit en shunt, et
qui graduent le courant, l'un proportionnellement à £*, l'autre d'une façon
inversement proportionnelle à 5*. Ce compteur est gradué directement en
unités M. Deux manettes permettent de régler le courant: l'une se place
à la division portant le chiffre de s en centimètres, l'autre à la division
portant le chiffre B.
Chapitre III.
Discussion sur l'application de ces procédés à la radiographie,
à la biologie et à la thérapeutique.
Deux questions se posent lorsqu'il s'agit de choisir un procédé quantito-
métrique en biologie et en médecine :
!• Une question pratique : c'est celle de mesurer la dose de rayonnement
incident nécessaire pour produire un effet donné ;
a** Une question théorique : c'est celle de déterminer le rapport entre
l'énergie radiante absorbée et l'effet produit.
La première, c'est celle dont tous les radiologues poursuivent la solution :
on pourrait l'appeler la question de la qaantitométrie da faisceau incident.
La seconde, c'est le terrain vague, le champ inexploré dans lequel les
recherches ne sont encore qu'ébauchée. Nous devons chercher quel procédé
quantitométrique est le plus apte à les résoudre.
I. QuaniHométrieduJaisceau incident, — A. Un faisceau d'intensité I produit
sur un tissu organique des effets e; sur un réactif chimique, des effets ^ ;
sur un réactif fluoroscopique, des effets e"; sur un réactif ionisable (gazeux),
des effets e*^. Un autre faisceau de même intensité I, mais de qualité diffé-
rente, pourra produire des effets e, e\ e", e*" différents. Si donc nous nous
servons des effets e', e'', é^, dosables pour mesurer les effets biologiques
attendus e, il faudra en principe utiliser toujours la même qualité de
rayonnement.
Pratiquement, on regarde comme sufiQsant le parallélisme des effets
chimiques et des effets biochimiques avec les différentes qualités de rayons X.
Un rayonnement n^" 4f capable de faire virer, à la teinte B du radiomètre de
Sabouraud et Noire, une pastille de platinocyanure placé à 8 centimètres,
produit à peu près les mêmes effets sur les tissus placés à i5 centimètres
qu'un faisceau n*^ 6 ou 8 donnant la même teinte et agissant dans les mêmes
conditions.
Lorsqu'on veut faire le choix d'un système quantitométrique, il ne faut
pas pendre de vue ce point important : nos ampoules donnent un rayon-
nement de qualité moyenne variable d'instants en instants; un réactif n'est
bon que s'il subit des changements proportionnels à ceux subis par les
tissus lorsqu'on passe d'un rayonnement au rayonnement voisin.
J'ai vérifié le parallélisme des effets chimiques et des effets fluorosco-
piques, il est très suffisant. Des épreuves radiographiques de i, s, 3 M fluo-
roscopiques, de quelque qualité que soit le rayonnement, sont à peu près
les mêmes. Le pouvoir fluoroscopique croît seulement un peu par rapport
au pouvoir chimique à mesure que les rayons sont plus pénétrants. La
comparaison des courbes fluoroscopiques et radiographiques de pénétration
des rayons X dans les substances radiochroîques conduit au même résultat.
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77^ AHCHIVES D*£lBCTRICITÉ MÉDICALE.
Ces courbes permettent d'établir un module pour passer d*une série
à l'autre d'après le durcissement du faisceau (Cf. Congrès de l'A. F. A. S.
Clermont, août 1908)
11 sera facile de faire la même vérification pour le système ionoméirique.
B. La quanti tométrie du faisceau incident demande une seconde con-
dition. C'est la détermination d'une unité. L'unité H n'a pas de définition
physique. Bordier, le premier, a établi une unité sur des bases chimiques
rationnelles : son unité I est la quantité de rayonnement capable de
libérer o™»'' i d'iode dans la solution chloroformique d'iodoforme de Freund
à 2 0/0 quand les rayons tombent normalement sur l'unité de section
i centimètre carré, sous 1 centimMro d'épaisseur et à l'abri de la lumière.
Le degré de pénétration des ra>Oiis étant variable, nous prenons comme
type un rayonnement moyen n** 5 à 6.
Le système fluoroscopique de mesure que j'ai présenté ne pouvait
s'accommoder de cette unité, parce que l'unité d'intensité correspondante
aurait été beaucoup trop forte; je l'ai rejeté aussi parce que celte unité 1
qui convient à la radiothérapie, représente une dose de rayonnement
environ i5o fois trop forte pour obtenir la radiographie d'une région de
I centimètre d'épaisseur.
L'unité d'intensité fSl que j'ai adoptée peut être rattachée à l'unité I de
Bordier par la définition suivante : C'est le rayonnement qui, en n* 6,
lorsqu'il tombe normalement sur la solution chloroformique d'iodoforme
Freund-Bordier à 2 0/0 suivant une surface de i centimètre carré et une
profondeur de i centimètre pendant i seconde libère i» X 10-* d'iode.
L'unité de quantité de rayonnement M correspond à l'application de
I itl pendant une minute (la minute étant l'unité médicale pratique).
I M de quantité de rayonnement correspond à la quantité incidente qu'il
faut à peu près employer par centimètre de tissu humain traversé pour
avoir une bonne radiographie, avec des variantes suivant les régions.
ia5 M de n** 6 représentent environ 1 H de Holzknecht et 166 M représen-
sentant 1 1 de Bordier.
II faudrait probablement 20 M environ pour produire un saut de l'aiguille
du compteur de Villard. Il serait facile de graduer en unités M ce compteur
et de s'assurer si cette graduation reste exacte pour toute la gamme des
rayons X, ce qui aura lieu s'il y a parallélisme entre le pouvoir ionisant et
le pouvoir fluoroscopique.
C. Voici, à titre d'indication, la posologie en unités M d'un faisceau X
incident pour les usages courants :
I* Radiographie. — La quantité incidente étant calculée pour la distance à
laquelle se trouve la plaque (comme s'il n'y avait pas de corps interposé),
voici les doses convenant à quelques cas particuliers :
Pour la radiojrraphie d*un doigt 1 M
Pour la radiographie d'une main 3M à 4 M
Pour la radiographie d'un poignet en position frontale et articu-
lation tibiolarsienne en position sagittale 4Mà6M
Membres en général 1 M par centimètre d'épaisseur
Thorax i M
Bassin de ao à 40 M suivant l'épaisseur
(environ i M i/4 par centimètre).
Je dois indiquer, en outre, ici la facilité avec laquelle ce procédé permet
de déterminer la dose absorbée par la peau lorsqu'on fait une radiographie.
Je prendrai pour cela un exemple .
Supposons que nous ayons un thorax de 22 centimètres d'épaisseur
moyenne à radiographier en position frontale et que, disposant d'une
installation défectucMise comme nous en avons parfois lorsque nous opérons
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QUANTITOMÈTRBS EN RADIOGRAPHIE ET EN RADIOTHERAPIE. 77 1
au domicile des malades, nous ayons un tube donnant au maximum une
équivalence de 70 centimètres avec des rayons n** 5-6. Si nous plaçons notre
tube à 35 centimètres, il nous faudra 22 minutes pour avoir notre dose
de aa M.
En raison de la longueur de la pose nécessaire, nous pourrions être tenté
de placer notre tube encore plus près, par exemple à 3o centimètres (8 cen-
timètres de la peau).
Dans ces conditions très défavorables, nous trouverons en consultant la
Table qu'il nous faudra 16 minutes pour obtenir la radiographie et que,
pendant ce temps, la peau a été soumise à 3o6 M environ, c'est-à-dire près
de 3 H. On voit combien ces indications sont précieuses pour éviter les
radiodermites au cours de plusieurs poses successives.
a<* Radiothérapie. — La posologie formulée en unités H s'exprime facile-
ment en unités M, sachant que i H vaut ia5 M. Pour prendre quelques
exemples, je citerai l'eczéma sec qui cède ordinairement à trois ou cinq
séances de 80 à 100 M, espacées de huit jours; l'épilation du cuir chevelu
qui se fait avec une ou deux séances de 5oo M au total, etc.
n. Rapport entre l'énergie radiante absorbée (mesurée par différents procé-
dés quantitométriques) et tes effets biochimiques produits, — Prenons un
exemple pour fixer les idées. Supposons que nous voulions établir le rapport
entre le rayonnement absorbé et l'action produite sur l'ovaire in vivo,.
Considérons un rayonnement de 100 M n"* 5 incident sur la peau, nous'
devons calculer ce qu'il en restera lorsque ce rayonnement arrivera sur
l'ovaire après la traversée de la peau, du tissu sous-cutané, des couches
musculaires, etc. Nous devons calculer ensuite ce qu'absorbe l'ovaire du
rayonnement restant.
Il faut pour cela disposer d'un procédé quantitométrique qui permette
d'établir le coefficient d'absorption de tous les tissus. Le procédé fluorométri-
que s'y prête facilement. Devant la plage rayons X du fluoromètre se déplace
un écran opaque percé d'orifices dans lesquels prennent place i, a, 3, 4 cen-
timètres du tissu étudié. On mesure l'équivalence à vide, puis derrière
chaque filtre. On sait ainsi qu'un rayonnement de 0,960 Al d'intensité n'a
plus que 0,5 18 itl derrière 1 centimètre de muscle, 0,270 SU derrière a cen-
timètres, etc. Notre quantité de rayonnement de 100 M de n»* 6-6 sera
ainsi derrière 2*"5 de tissu divers, réduite à environ a6 M de rayons n' 7. Si
l'ovaire absorbe 4/10 par centimètre en moyenne d'un rayonnement n*" 7
qui le traverse, c'est sur ces chiffres a6 M et o,4 qu'il faudra établir la
relation.
Ce sont là des questions d'applications dont l'étude dépasserait les limites
de ce rapport, mais comme elles constituent l'un des pointa les plus impor-
tants de la radiobiologie, j'ai cru utile de les signaler pour montrer ce que
nous sommes en droit d'exiger d'un procédé quantitométrique.
Le procédé fluoroscopique et le procédé ionométrique conviennent l'un et
l'autre à ces déterminations : le premier a pour lui la rapidité, le second la
suppression du coefficient d'appréciation personnelle. Les procédés chi-
miques ne donnent qu'à grand'peine des résultats ; ils ont contre eux deux
vices capitaux : la grande lenteur des mesures, le défaut de précision.
CONCLUSIONS
De l'avis unanime de tous les radiologues, les procédés chimiques de
dosage employés jusqu'ici sont insuffisants.
Le procédé fluoroscopique et le procédé ionométrique ont une précision
bien supérieure.
Le procédé fluoroscopique a, sur les procédés chimiques, l'avantage de
permettre l'emploi d'une unité convenant à la radiographie, à la radiothé-
rapeutique et à la radiobiologie. Il a, en outre, pour lui l'instantanéité de la
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77 3 ARCHIVES d'Électricité médicale.
mesufe qu'il opère. Grâce à cette instantanéité, on peut rapidement dresser
les courbes d'absorption des tissus observés en radiobiologie, connaître à
tout moment Tétat quantitatif d'un tube en radiothérapie, opérer à coup
sûr la radiographie avec les tubes à grand rendement.
Il a, mais bien moins que les procédés chimiques, le défaut de faire inter-
venir le jugement personnel de l'observateur Quelques praticiens pourront
peut-être aussi lui reprocher de nécessiter la surveillance du tube pendant
les séances de radiothérapie Ce reproche ne sera certainement pas fait par
ceux qui estiment que, au cours d'une séance, le tube doit être maintenu à
l'état qualitatif et quantitatif constant, autant du moins que le permet le
système des mesures électriques. En effet, il suffit de regarder le tube avec
le fluoromètre chaque fois qu'un changement voulu ou accidentel survient.
Le procédé ionométrique de Villard a l'immense avantage de supprimer
le coefficient d'appréciation personnelle. Si les effets biochimiques et le
pouvoir ionisant marchent parallèlement, ce procédé est plein de pro-
messes. S'il y a lieu de regretter qu'il ne permette d'apprécier les doses que
de a5 M en a5 M, ce qui empêche son emploi en radiographie, ce petit
inconvénient n'est peut-être pas irréductible (M ; et nous sommes en droit
d'espérer 'que son usage nous réserve d'heureuses surprises comme déjà en
ont offert a la pratique radiologique les appareils dus à l'ingéniosité de son
auteur.
(') Au moment de mettre ce rapport sous presse, je reçois de M. Dannk la descrip-
tion sommaire d'un intensimètre et d'un quantitometre ionométriques. Nous devons
nous réjouir de toutes les tentatives faites dans cette voie et je regrette de ne pouvoir
donner une étude expérimentale de ces procédés.
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SUR FACTION DE L^NGELLE SUR LES TISSUS (*)
Par le D' de EBATmO-HART (de Marseille).
Le titre primitif de ce rapport était : Vaction destructive de Vétincette sur
les tissus.
J*ai dû le modifier, d'accord avec la Commission, par la suppression du
mot destructive :
1** Parce que les effets destructeurs proprement dits dus à l'étincelle sont
très limités;
2" Parce que, comme on le verra plus loin, c'est le côté le moins intéres-
sant et le moins important de son action thérapeutique.
Mais, après avoir étendu ainsi en un sens le champ de mes recherches,
j'ai dû le restreindre dans un autre, à cause de son immensité même, du
peu de temps dont je disposais pour l'explorer et de la multiplicité des
questions qu'un tel titre soulèverait : il est donc entendu que je n'aurai
à m'occuper ni des effets de la formidable étincelle qui a nom la foudre y ni
de ceux de l'étincelle jaillie entre les bornes d'un appareil industriel. C'est
donc uniquement l'étincelle actuellement employée en thérapeutique,
c'est-à-dire de haute tension et de basse intensité, dont l'action sur les tissus
fera l'objet de ce rapport.
Divers appareils peuvent servir à la production de telles étincelles :
machines statiques, transformateurs divers, appareils de haute fréquence.
Il va sans dire que les étincelles produites par des appareils aussi diffé-
rents sont loin de présenter les mêmes aspects et que sous le choc de l'étin-
celle fournie par une bobine puissante, par une machine statique à grand
débit et par le résonateur d'Oudin, Torganisme ne réagit pas d'une façon
identique. Cependant les effets dus à ces diverses formes de l'énergie élec-
trique ne sont point foncièrement dissemblables, et diffèrent plus par leur
degré de violence, leur profondeur et par leurs réactions lointaines que par
leur essence même.
Marquons tout d'abord ces différences, afin de pouvoir étudier ensuite
toutes les similitudes (^; à la fois. A longueur égale les effets sur l'organisme
de rétincelle statique et de l'étincelle issue de la bobine sont sensiblement
semblables. Ils sont de deux sortes : locaux et généraux. Les effets locaux,
étant analogues à ceux de l'étincelle de haute fréquence, seront étudiés -en
même temps que celle-ci.
Les effets généraux sont sensiblement d'une puissance proportionnelle à la
longueur de l'étincelle employée et à sa fréquence, et inversement propor-
(') Rapport présenté au Congrès International d'Électricité de Marseille. Section
d'Electricité médicale.
(^) Les appareils qui ont servi à mes expériences sont :
i' Une machine stalique à six plateaux de 45 centimètres de diamètre;
a* Un transformateur Wydtz-Rochefort de 5o centimètres d'étincelle muni d'un
interrupteur type Foucault;
3' Une bobine Gaiffe 4o centimètres d'étincelle, avec interrupteur à turbine^
condensateur Gaiffe à pétrole, résonateur d'Oudin (type Rochefort).
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774 AUGUIVBS D^éLBGTRIGiré MÉDICALB.
tionnelie à la masse de Tanimal firappé. Ils varient depuis la simple contrao
tion d'une masse musculaire, jusqu'à Tétai tétanique de tout Tindividu,
avec suspension de la fonction respiratoire, et jusqu'à la mort consécutive.
Lorsque le choc électrique dépasse une certaine violence par rapport à la
masse du sujet, la mort brusque survient, sans apparence de lésions,
analogue à celle que donne le choc en retour dans le foudroiement (expé-
riences sur des animaux de petite taille i.
L'étincelle statique, très inégale, ne donne de tels résultats qu'à la condi-
tion de relier les i^Iesà des condensateurs, pour en augmenter la capacité.
Or la même étincelle issue d'une bobine, ou d'une machine à plateaux, et
transformée en étincelle de résonance à haute fréquence, ne produit plus de
réaction violente sur l'organisme d'un animal qu'elle tuait naguère. Il n'en
est pas de même cependant si, au lieu de l'étincelle de haute fréquence
unipolaire, on l'emploie en bipolaire ; le choc qu'en reçoit alors l'organisme
mis dans le circuit est des plus violents; mais en réalité, là, le résonateur
n'est plus qu'un conducteur plus ou moins résistant réunissant les deux
armatures externes des condensateurs, et il ne s'agit plus, à proprement
parler, d'étincelle de résonance.
Ces différences indiquées, l'étincelle de haute tension et de basse intensité,
de quelque origine qu'elle soit, produit, à longueur, à densité, à tempéra-
ture et à fréquence égales, des effets analogues sur un même tissu vivant.
Quels sont ces effets?
Nous les étudierons successivement sur les tissus normaux et anormaux
en tant qu'immédiats ou que tardifs, et dans leurs rapports avec la durée
et la force des applications.
Si l'on projette sur une peau vivante saine de longues étincelles de haute
tension et de basse intensité pendant quelques secondes, on remarque
d'abord une ischémie intense de la peau, limitée aux seuls points touchés,
formant des îlots au milieu du tissu circon voisin normal. Laissés à eux-
mêmes, ces points reprennent lentement leur couleur pour devenir ensuite
d'un rose vif. Prolongé, l'étincelage maintient un certain temps la pâleur
des points frappés; peu à peu ceux-ci s'épaississent, s'oedéma tient. Puis une
phlyctène apparaît. Enfin une eschare se produit, molle ou sèche suivant
le mode opératoire.
En effet, deux éléments principaux paraissent dans l'étincelage produire
les réactions indiquées plus haut : le choc et la chaleur.
Le choc est naturellement d'autant plus violent que la tension est plus
élevée, mais cela à la condition que l'étincelle soit projetée à son maximum
de longueur; plus, pour un même dispositif donne, l'électrode sera éloignée
du sujet, plus le choc sera fort.
Mais si, au contraire, on rapproche l'électrode de la surface traitée, les
décharges se feront plus rapides et par conséquent les effets calorifiques
seront augmentés.
En outre, plus immobile sera l'électrode, plus la colonne d'air traversée
par elle sera surchauffée, ainsi que la surface vivante sous-iacente.
Par conséquent, en tenant haut l'excitateur et en le déplaçant constam-
ment, on réduira au minimum l'action calorique et l'on augmentera au
maximum les effets du choc. Or, cliniquement, on peut dire que : i"* la
vaso-constriction, a*" l'oBdème sont d'autant plus marqués que le choc a été
plus violent, et l'élincelle plus longue.
La phlyctène apparaît aussi bien avec l'étincelle dépourvue de calorifica-
tion apparente que sous la double action de la chaleur et du choc. Elle est
plus précoce cependant dans ce dernier cas, tout de suite desséchée du reste
et remplacée par une eschare dure et fortement rétractile, alors que
l'eschare due a l'étincelle longue et promenée est molle et peu rétractile.
Si, au lieu du tissu indemne, on étincelle une plaie saignante, void les
effets qu'on remarque :
L'hémorragie diminue, et s'arrête toujours complètement si elle est simple-
ment d'origine capillaire. Par contre, elle se modifie peu û l'écoulement
sanguin est d'origine veineuse ou artérielle. L'hémostase ne parait donc due
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SUR L*ACTJON DE L*ÉTINCELLE SUR LH8 TISSUS. 776
qu*en partie à la vaso-constriction. Il est probable que le phénomène suivant
dont nous allons parler a une action importante dans TefTet hémostatique
constaté : sous Tétincelage, la plaie change peu à peu de couleur ; les tissus
blancs jaunissent, tes jaunes brunissent» les rouges noircissent.
S'agit-il d'un effet caustique? Non, car il suffit, pour rendre sa couleur
primitive à la surface traitée, de l'essuyer avec un tampon de coton ou de
gaze. Or, ce tampon est retiré couvert d'une mince couche de sang coagulé.
C'est donc un dépôt de multiples et fins caillots sanguins qui colorait la
plaie, et l'on peut attribuer à de nombreuses petites thromboses la fermeture
des vaisseaux capillaires et l'hémostase consécutive.
Nous avons dit qu'un tissu non étincelé s'œdématiait, et cet œdème est
constaté par le microscope. A la surface d'une plaie le phénomène se double
d'un écoulement séreux qui n'est pas toujours immédiat, mais qui se mani-
feste cependant très vite en général : je veux parler de ce que j'ai nommé,
dans mes travaux sur la fulguration des cancers, la lymphorrhée.
La composition chimique du liquide ainsi épanché est celle du sérum
sanguin, tenant en suspension quelques hématies plus ou moins altérées et
un grand nombre de leucocytes, parmi lesquels beaucoup de polynucléaires.
L'abondance, variable avec les tissus étincelés, parait d autant plus grande
que la région est plus riche en vaisseaux lymphatiques. Les tissus cellulo-
graisseux en fournissent de grandes quantités, les os beaucoup moins.
L'écoulement en peut être tellement important qu'on soit obligé d'en
renouveler les pansements deux fois par jour, et qu'on peut le recueillir par
gouttes assez rapides dans des éprouvettes. Sa durée à l'état de sérosité pure
est de deux à quatre jours; puis elle s'épaissit, se trouble, devient puriforme
pendant la période d'élimination des eschares, s'il y en a. Elle tarit pendant
la période de cicatrisation.
Sa suppression, brusquement survenue en quelques cas, a déterminé des
élévations extrêmes de la température, qui revenait d'ailleurs k la normale,
en même temps que l'écoulement se rétablissait.
L'eschare ne se forme, nous l'avons dit, que si l'on prolonge la projec-
tion d'étincelles, ou si l'on n'emploie pas les moyens nécessaires li écarter les
phénomènes calorifiques. Dans le premier cas, elle est gris-jaune, molle, et
rappelle les eschares dues aux caustiques alcalins. Dans le second, elle prend
l'aspect des tissus touchés par le thermocautère.
Elle est en général et volontairement superficielle (i ou a millimètres);
mais, quelque longue et puissante que soit l'application de l'étincelle, la
mortification qui s'ensuit n'est jamais profonde, et ne dépasse pas une
épaisseur de 2 centimètres dans les tissus mous. Si, cependant, on prend la
masse à détruire entre les deux pôles, à l'aide d'une électrode trocart pion
géant dans la profondeur, on peut à la longue doubler les effets destruc-
teurs. Mais il est presque impossible en ce cas d'isoler l'action calorifique
de l'action purement électrique.
L'eschare est assez longue à se détacher, d'autant plus que sa formation
n'est pas immédiate et que la nécrobiose due à l'étincelage ne se manifeste
souvent qu'au bout de trois ou quatre jours. Elle laisse, en tombant un
beau bourgeonnement d'une coloration particulièrement vive, d'un grain
plus serré que d'habitude, d'un toucher velouté spécial, à tendance cicatri-
cielle centripète rapide.
La puissance réparatrice de la cicatrisation est si marquée, qu'elle cons-
titue souvent une véritable autoplastie spontanée. Son processus est double ;
pour réparer une vaste cavité ouverte par l'opération, elle commence par la
niveler en la remplissant d'un tissu fibreux de plusieurs centimètres d'épais-
seur quelquefois, et la recouvre ensuite d'un tissu cicatriciel remarqua-
blement esthétique. Ce second temps ne commençant que quand le
premier est terminé, le processus de réparation peut en paraître lent tout
d'abord; mais, le nivellement achevé, on peut assister presque heure par
heure au rétrécissement du liséré cicatriciel.
En outre de ces constatations portant sur tous les tissus en général, je dois
i^outer quelques remarques spéciales à quelques-uns.
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776 AKGHIVB8 D'éLBCTKIGITé MÉDICALE.
Le choc électrique produit des contractions violentes en frappant soit les
muscles, soit les nerfs moteurs. Un muscle ou un groupe de muscles vigou-
reusement étincelé à une tendance marquée à la rétraction, et cette rétrac-
tion, selon le degré, est durable ou s'atténue avec le temps.
D'une façon générale, tous les tissus comme tous les organes subissent
sans dommage le choc de l'étincelle de haute tension et de haute fréquence,
jusqu'à la limite, naturellement, de leur destruction : cerveau, moelle,
nerfs, méninges, tube digestif, péritoine, etc. Les expériences que j'ai faites
sur le cœur me permettent la même conclusion, du moins pour les consé-
quences immédiates, le sacrifice consécutif forcé de l'animal en observation
ne m'ayant pas laissé le loisir de constater les suites lointaines.
La douleur produite par la projection d'une étincelle isolée sur la peau
n'est nullement insupportable. L'étincelle de quelques millimètres de
longueur, plus chaude que violente, est rapidement anesthésique. A partir
de a ou 3 centimètres, l'application prolongée d'un faisceau est très pénible.
Au-dessus de cette limite l'aneslhesie, locale ou générale suivant le cas,
devient absolument nécessaire.
Sur les tissus anormaux Tétincelle produit des effets intéressants. Mais
pour les bien observer il est nécessaire, avant Tétinceiage, et étant donnée
la rapide diffusion de l'électricité et son action peu profonde, de supprimer
de la surface traitée toutes les croûtes, eschares, caillots, amas purulents
qui peuvent Tencombrer, et cela par lavages, curetages ou autres moyens.
Gela dit, nous diviserons l'étude des effets obtenus en cinq catégories :
I** effets obtenus sur les plaies et les ulcères torpides; a** sur les états infiam-
matoires chroniques; S*" sur les états inflammatoires aigus; 4*" sur les tuber-
culoses; 5*" sur les néoplasies.
!• Plaies et ulcères torpides. — Mes expériences ont porté principalement :
aj sur des radiodermites anciennes et profondes à tendance aggravante et
chargées d'eschares molles ou osseuses ; bj des ulcères variqueux anciens,
tous antérieurement et inutilement traités par les moyens en usage.
Sous Vinjluence d'un seul êtincelage d'une durée et d'une puissance propor-
tionnées à rétendue et à la profondeur des lésions, mais arrêté en deçà de ta
dose de mortification, ces plaies ont présenté les réactions suivantes : autour
des radiodermites les tissus sains ont réagi énergiquement avec coloration
vive et chaleur locales, les eschares, soulevées par un liquide séro-purulent,
se sont détachées et la cicatrisation s'est établie avec rapidité au bout de
trois semaines dans un cas, de quinze jours dans l'autre. Autour des plaies
variqueuses, mêmes réactions que plus haut, œdème disparu, formation à
la surface de la plaie d'un exsudât grisâtre ou noirâtre, puis bourgeonne-
ment de nivellement, et enfin cicatrisation complète en un temps variant
entre trois et six semaines. Je parlerai plus loin des effets obtenus sur les
zones eczémateuses et péri ulcéreuses.
a" Parmi les états inflammatoires chroniques traités par l'étincelle, je
citerai : des maladies de la peau, telles qu'eczémas ou psoriasis, et des
fistules anales déjà opérées une ou plusieurs fois au thermocautère, mais
sans tendances à la guérison.
Les eczémas, mêmes humides, étendus, tels que ceux qui entourent les
ulcères variqueux, ont réagi, sous l'étincelage, de la façon suivante : sous les
croûtes ou squames détachées, le derme a suinté un liquide séreux, la
coloration rouge lie de vin a pâli, les surfaces épidermiques se sont
détachées sous forme de pellicules de plusieurs centimètres carrés d'étendue
laissant voir, au-dessous, un épiderme nouveau, encore un peu violet, mais
sain d'aspect et qui peu à peu a perdu presque toute coloration anormale.
En quinze jours, trois semaines, un mois, j'ai vu d'anciens et vastes eczémas
guéris complètement, après une seule application d'étincelle précéda d'un
léger grattage.
Les plaques psoriasiques réagissent d'une façon analogue, aux modifi-
cations colorées près.
Les fistules anales non tuberculeuses excrètent après fulguration un
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SUR l'action de L'^VINCELLE sur tJES TISSUS. 77'^
«écoulenvent 4é#ô<purBlenl aâse2 abonckinl, suivi en qoekfues semaines (Ttioe
parfaite cicatdBalion.
3"* J*ai eu j^u d^occasions de traiter, jus^'ii ce jour, des alTectionb
locales aiguës par l*étinceile et je n'en ai tmuvé auctrn cas rddté dans la
littérature médicale. Les résultats obtenus en sont encore insnfllsammiént
précis et quelque peu contradictoires; il sérail donc encore prématuré â*en
parler.
40 Les tuberculoses locales donnent aussi à la f^^ration d'intéresiRin^
résultats, mais là, plus qu'ailleurs, i*teitervention; de lacurêtté est essentielle.
Les fongosités souvent épaisses doivent être soigneusement éliminées et la
fulguration doit être particulièrement longue, énérgi^fue et dépasser lar-
gement les régions malades.
Les lupus hypertropfatques et érjthémateux subissent tous deux des
modifications analogues : après une réaction locale et parfois générale ttès
violente, obaleur, rubéfaction et écoulement séro^purutent trâ abondant,
fièvre souvent asser élevée, apparitioit quelquefois d'ér^^pèle ou de lym-
phangite [que le microscope a rele\'é dans certains (') cas aseptiques], tout
rentre dan^rordre et une cicatrisation au moins aussi esthétique que celle
qu'obtiennent les rayons X s'établit, laissant d'ordinaire quelques nodules
isolés non encore guéris et qu'une seconde intervention devra faire dispa-
raître à leur tour.
La tuberculose osseuse ainsi traitée semble donner des résultats encore
blus rapides et plus complets. Dans les cas traités par moi, par curetage et
etincelage unique (aucune observation n'en ayant été publiée ]>ar d'autres
•expérimentateurs), les lésions n'étaient pas très profondes, mais avaient été
rebelles à tous autres traitements : elles ont pourtant cicatrisé dans uti
eapace de temps dé trois à six semaines*. Dahs un seul cas une articulation
(la costo-sterno-claviculaire) était envahie. Sans apparence de récidive, la
deatrisalion n'était pas encore obtenue complètement deux mois après
ropératton. Depuis^ j'ai perdu le malade de vue. Il nous faut donc faii*e
encore bien des réserves sur l'action de l'étincelle sur la tuberculose arti-
culai PO;
5" Depuis une dizaine d'années, on a essayé l'action de l'étincelle sur les
nœvi, les verrues, les cancroïdes, etc. Les résultats obtenus, très beauji sur les
deux premiers genres de tumeurs, n'étaient qu'irrégulièrement heureuj<
sur les cancrofdes et encore à la condition qu'ils fussent très petits. C'ei^
qu'on demandait alors à rélincèlle la destruction de la tumeur, non là
réaction de défense des tiissus sous-jacénts. Or, comme je l'ai dit plus haut',
l'étincelle n'a qu'uile puissance destructive très limitée et les indurations
pkt>fbndes lui échappent plus où moins complètement. D'autre pa#t, ainsi
qu'ont tenté de le démiontrer mes travaux sur cette question, l'étincelage
des régions sousjacentes après exérèse des masses macroscopiques donne
des cicatrisations rapides et durables, là où l'exérèse seule, même largement
pratiquée, eût été insuiïlsante. Et cependant ces résultats sont obtenus par
l'étincelle sans destruction apparente. C'est donc bien par un effet reac-
tionnel sur les tissus sains plus que par une action destructive sur les néo-
plasmes que l'étincelle traite les cancers profonds avec quelque succès.
Cependant cela ne veut point dire que l'étincelle soit sans efficacité sur la
tumeur proprement dite. Elle semble même produire sur elle certains
effets électifs intéressants à connaître.
Les végétations épithéliomateuses fulgurées se ramollissent sensiblement,
et souvent, de non curetablcs qu'elles étaient, deviennent aisément enle-
vables à la cuillère tranchante. Leurs assises indurées perdent aussi de leur
résistance, mais à un degré moindre, et demeurent malgré tout justiciables
du bistouri. Mais encore faut-il ajouter avec Czerny citant Wasielewski que,
« si l'on fulgure des cancers de souris, on détruit, il est vrai, les cellules et les
alvéolfis et on les infiltre de sang, mais elles sont encore aptes à la transplan-
tation si l'on ne pousse pas la fulguration jusqu'à l'entier dessèchement. ».
(1) Dbbplats (Lille), voir Congrès de Clermont, Archiv. d^élecir. mêd. 10 août 1908.
ABCa. D'iJLECTB. UÉD. — I908. 67
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^Jy8 ARCVIVES D^ÉLECTRICITé MÉDICALE.'
Les réactions présentées par les sarcomes sont plus singulières. Chez eux,
les effets destructifs sont souvent, mais non toujours, beaucoup plus
profonds que dans i'épithélioma. J'ai vu la fonte purulente de toute la
masse d'un lymphosarcome du volume du poing se faire dans les quelques
jours qui suivaient une fulguration intense pratiquée à sa surface. De
même, Desplats, de Lille, a vu de la plaie fulgurée, d*où l'on avait extrait
un gros sarcome de la cuisse, sortir pendant assez longtemps un écoulement
abondant de pus, fait sans doute de la destruction à distance par le choc
électrique des éléments sarcomateux demeurés dans la région circon-
voisine. •
Les examens histoloffiques faits par les D^* Alezaîs, de Marseille, et Domi-
nici, de Paris, ont révélé, dans des prélèvements de sarcomes récidives après
fulguration, des tendances marquées à la iiécrobiose.
Que ce soit par voie de destruction des éléments anormaux ou de réaction
sur les tissus normaux, l'étincelle agit-elle comme un modificateur physique
ou chimique ordinaire, ou possède- t-elle une qualité propre à elle-même,
une action nouvelle inconnue jusqulci sur Ja cellule vivante?
Beaucoup ont pensé tout d'abord qu'elle agissait par cautérisation à la
façon du thermocautère : la suppression de tout effet calorifique apparent
obtenu par divers moyens (déplacement continuel, soufifierie, etc.) enlève
tout appui à cette hypothèse.
On a parlé d'ondes hertziennes, de rayons ultra- violets, etc. ; s'il en était
ainsi, les rayons et les ondes agissant en dehors de l'étincelle auraient
donné des résultats analogues aux siens, ce qui n'est pas.
Les caustiques chimiques, la chaleur sans cautérisation n'ont point non
plus d'effets comparables.
Il semble donc bien que rétincelle soit un agent physique uyant un
caractère personnel et une action propre.
Est-ce à çlire que les réactions qu'elle obtient de l'organisme soient diffé-
rentes essentiellement des réactions déterminées par les autres agents? Je ne
le crois pas. L'organisme n'a pas plusieurs façons de réagir; excitation,
stupeur, mort, reactions de défense, réaction vitale, cicatrisation, rien de
tout cela n'est nouveau ni unique. C'est par l'intensité de ses réactions, non
par leur qualité, qu'un tissu fulguré diffère d'un autre tissu soumis à un
quelconque des irritants. caustiques physiques ou chimiques connus. Cette
intensité provient-elle, comme le pense Guilloz, de Nancy, de la diffusion
plus parfaite et plus profonde dans l'intimité des tissus de l'agent électrique
cous haute tension que de tout, autre agent? Cette hypothèse est très
rationnelle et je suis tout disposé à l'admettre en attendant mieux.
Terminons cependant en signalant aussi l'action microbicide de l'étincelle
qui aurait une valeur explicative de ses effets, au moins en certains cas.
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TUBES À RA^YONS X À GRANDE PUISSANCE ('>
Par J. BBRGONIÊ.
Effets des intensités élevées sur les tubes de Crookes. — Lorsqu^on augmente
peu à peu Tintensité du courant qui actionne un tube de Crookes stable, on
observe ordinairement la série des phénomènes suivants :
I* Le numéro radiochromométrique des rayons de Rôntgen émis par ce
tube s*élève en même temps que le voltage aux bornes du tube ;
a* La quantité de ces mêmes rayons s'accroit;
3* La chaleur qui se développe au niveau de i'anticathode augmente.
On constate au moyen du radiochromomèlre, du voltmètre et de Tétincelle
équivalente qu'il en est bien ainsi pour le premier phénomène.
On sait aussi que la quantité des rayons X émis par le tube s'accroit en
observant, par exemple, la diminution du temps de pose pour obtenir un
même cliché.
Enfin, on est assuré que la quantité de chaleur développée au niveau de
Tanticathode augmente, en voyant le métal de celle-ci passer au rouge, au
rouge blanc et même fondre si Ton n'a pris aucune précaution contre cette
éventualité.
Qualités d^un bon cliché radiographique. — De ces trois phénomènes prin-
cipaux causés par l'élévation de l'intensitt'* du courant qui traverse le tube
et par l'augmentation de la quantité d'énergie qu'il transforme, l'un, le
deuxième, est particulièrement recherché par le médecin-électricien. La
plupart des applications médicales des rayons X, en effet, et surtout la radio-
graphie et la radioscopie, sont d'autant plus utiles au diagnostic et au
pronostic que les images sont plus nettes, et présentent plus d'opposition.
Or, si le défaut d'opposition peut être indépendant de la quantité des
rayons émis par le tube, la netteté des clichés radiographiques pris sur le
vivant dépend surtout de l'immobilité absolue des régions à radiographier.
Aussi, pour assurer cette immobilité pendant la pose, l'arsenal radio-
graphique s'est-il enrichi d'une quantité très considérable de dispositifs
ingénieux mais encombrants.
Mouvements du sujet, — C'est qu'en efifet toutes les autres conditions de
netteté des clichés, telles que : réduction à un point de la surface d'émission
des rayons sur i'anticathode, écartement des rayons secondaires, limilation
par un diaphragme du cône des rayons utilisés, éioignement du tube de la
plaque, etc., tout cela devient illusoire, ou à peu près, si pendant la pose
le sujet remue.
De ces mouvements du sujet vivant pendant la pose radiographique, les
uns ne sont pas sous la dépendance de la volonté, ce sont les mouvements
d'expansion du cœur et des gros vaisseaux, et les mouvements complexes
du tube digestif ; d'autres peuvent être arrêtés un temps par la volonté, ce
(*) Rapport présenté au Congrès Intornalional d'Électricité de Marseille. Section
d'Électricité Médicale.
57.
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780 ARCHIVES D^^LECTRIGITé MéDlGALB.
sont les mouvements respiratoires; les derniers, enfin, sous la dépendance
de la volonté, peuvent cependant être involontaires, ce sont les mouvements
des membres, du tronc, de la tète, etc.
Pour les premiers mouvements, ceux du cœur et des gros vaisseaux qui,
en I seconde à peu près, accomplissent toutes leurs phases, il faudrait,
pour les rendre Inefficaces à troubler la netteté d'un cliché, que le temps de
pose de ce cliché fût négligeable par rapport à i seconde ; c'est au plus un
centième de seconde qu'il faudrait poser probablement, pour avoir des
clichés nets Un tel résultat est encore loin de nous; lorsque nous Faurons
obtenu, la cinémato-radiographie sera possible, et elle se fera, si elle est
utile, comme c'est probable, au diagnostic médical.
Pour les mouvements de la respiration, un temps de pose beaucoup
plus long ne peut troubler la netteté des clichés pris dans certaines
conditions. La durée de la période de ce mouvement est d'environ 3 à
4 secondes à l'état physiologique. Mais par la volonté, ces mouvements
peuvent être arrêtés pendant un temps qui varie avec les sujets et qui peut
aller jusqu'à i minute et plus. Lorsqu'on fait faire à un sujet quelques
inspirations d'oxygène pur, avant de lui demander d'arrêter les mou-
vements de sa respiration, on prolonge considérablement (quelquefois plus
de a minutes) la durée de l'arrêt qu'il peut fournir. Nous avons souvent
utilisé ce procédé avec un plein succès.
Pour les mouvements du tube digestif, leur vitesse est certainement
moindre que celle des mouvements respiratoires et le temps de pose
maximum pour obtenir des clichés nets est au-dessus de celui qui convient
pour les premiers. Si nous fixons donc entre i et 5 secondes maximum,
les temps de pose pour clichés d'étude des organes de la respiration ou de
la digestion, nous serons dans des limites acceptables et surtout réalisables
aMJourd'hui, comme nous le verrons plus loin.
Restent les mouvements volontaires-involontaires {^) ; ceux que fait
le sujet sans le vouloir et sans s'en douter, lorsque l'un de ses membres
repose sur la plaque radiographique. Ce sont ces mouvements qui font que
de deux radiographies également bien venues, avec des temps de pose exacts,
avec une opposition égale, celle qui donnera le plus de détails sera celle
dont le temps de pose sera minimum. C'est là un fait d'observation
courante. Or, ces mouvements, à rencontre de ceux du cœur et de la respi-
ration, n'ont aucune période fixe, ils ne suivent aucune règle ; ils sont
quelquefois d'une rapidité inouïe. Je me souviens d'un maniaque (^)
présentant des déformations fort rares des os, dont il fut impossible d'avoir
des clichés nets malgré des temps de pose de i seconde environ. C'e^t un cas
extrême, c'est entendu, mais combien n'avons- nous pas chaque jour
de nerveux, d'impressionnables, de pusillanimes, etc., pour lesquels
le repos musculaire, la détente nerveuse sont impossibles, et qui remuent
sans le vouloir, parce qu'ils font souvent les plus louables et les plus grands
efforts pour rester immobiles. Quel temps de pose maximum fixerons-nous
pour rendre ces mouvements inefficaces contre la netteté de nos clichés?
Le cas cité plus haut indique que c'est le minimum des minima qui
conviendra ou plutôt que le nombre des cas hors de notre pouvoir
(') Les mouvements que j'appelle volontaires involontaires sont ceux qui, dépendant
ordinairement de la volonté, s'effectuent cependant sous forme réflexe ou autrement
en dehors d'elle. Ils sont certainement non intentionnés chez la plupart des sujets
à tare névropathique plus ou moins décelable. Par contre, il est d'autres mouve-
ments, tels que ceux de certains accidentés ayant intérêt à rendre impossible le bon
cliché nettement révélateur; ceux-là on pourrait les appeler au contraire invoU»-
taires-yo lontaires .
(^) 11 ne faut pas en vouloir à quelques confrères, aussi peu au courant des
ressources que des limites de la radiographie, de nous adresser quelquefois les cas
les plus invraisemblables. Inutile de citer de ces cas, mais la liste en est longue. Notre
embarras momentané, gaiement prévu par eux quelquefois, ne saurait nous décou-
rager et c'est à résoudre ces cas embarrassants que se fait le progràs de notre
technique personnelle, et souvent le pas en avant de la méthode.
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TUBË8 A llAYONâ X A GRANDE PUISSANCE. 78 1
diminuera d^autant plus que nous pourrons raccourcir davantage notre
temps de pose. .
Évaluation du temps de pose optimum. — D'où il ressort cette vérité prévue,
dont tout ceci rend seulement mieux compte, que le temps de pose pour
l'obtention d'un cliché déterminé doit être aussi réduit que possible, pour que
l'on puisse mieux compter sur l'immobilité du sujet, condition nécessaire à la
netteté de ce cliché.
Or, toutes choses égales d'ailleurs, la diminution du temps de pose dépend
de rintensité du flux de rayons de Rôntgen qui tombe sur la région à
radiographier et celui-ci est lié, par une relation que nous ne connaissons
guère exactement mais dont le sens est évident, à Tintensité du courant qui
traverse Tampoule de Crookes. D*où Tindication très nette d'augmenter
AOTANT QUE POSSIBLE, saus qu*on puisse prévoir actuellement aucune limite
théorique à cette augmentation, l'intensité du gourant qui traverse
L*AMPOULE DR GROoxEs dans Ics appllcatlons à la radiographie médicale.
Module de mérite d'un tube pour hautes intensités, — Ce qui limite cette
intensité dans Tappareillage actuel des applications médicales des rayons' de
Rôntgen, c'est, d'une part, la faible puissance relative des générateurs
électriques dont nous nous servons : transformateurs, bobines, machines à
influence, etc., et, d'autre part, rinsuiHsance du récepteur, c'est-à-dire du
tube de Crookes. Celui-ci ne peut recevoir et transformer, sans se détériorer,
qu'une quantité d'énergie d'autant plus limitée que le temps pendant
lequel il la reçoit est plus long. En un mot, sa puissance comme transfor-
mateur immédiat d'énergie électrique en énergie sous forme de rayons de
Rôntgen — je passe sous silence la forme intermédiaire des rayons catho-
diques — est d'autant plus petite que cette puissance lui est demandée
penchant un temps plus long. Si bien que si l'on voulait établir un module
de mérite pour les tubes de Crookes, on devrait igouter à toutes leurs autres
qualités de construction représentées par des facteurs convenables, le pro-
duit de la puissance limite qu'ils peuvent supporter par le temps pendant
lequel ils peuvent la supporter sans être rais hors d'usage.
Mais la puissance qu'absorbe un tube de Oookes a pour l'un de ses
facteurs le voltage eflicace aux électrodes du tube. Ce voltage est, sinon mal
connu, au moins difficile à connaître, variable avec les rayons que le tube
émet ('), avec l'intensité qui le traverse, etc. C'est un facteur en un mot
qui, actuellement au moins, n'est pas mesurable pratiquement, si ce n'est
par quelques rares privilégiés. Donc, bien qu'il soit rationnel de faire état
de la puissance maxima pouvant être absorbée par le tube, pour établir son
module de mérite, il est préférable, pour rester pratique, de s'en tenir à l'un
seulement des facteurs de cette puissance toujours et partout facilement
mesurable, l'intensité efficace maxima qui peut le traverser.
Évidemment il faut un correctif, car nous savons tous qu'il n'est rien de
plus facile que de faire passer de grandes intensités dans un tube lorsque
son degré de vide n'est pas très avancé. Dans ces conditions, plus le module
de mérite du tube serait grand, moins celui-ci serait utilisable dans la
pratique médicale, ce qui serait absurde.
Ce correctif, on pourrait le trouver en fixant l'étincelle équivalente du
tube au moment où l'intensité limite sera mesurée. Mais nous savons
combien l'étincelle équivalente varie avec la forme du courant donné par la
source, avec l'appareil qui la détermine, les conditions du milieu, la nature
des anticathodes, etc. ; c'est une mesure commode mais peu précise. 11 vaut
(") Voir à ce sujet : J. Bergohié, De ^indication permanente da degré radiochromo-
métrique du faisceau émanant d'un tube de Crookes par le voltmètre électrostatique {Archiv.
d'éUctr. méd., février 1906, p. ia3).
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782 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
mieux, puisque nous avons pour but ici la pratique radiographique, nous
adresser au numéro radiochromométrique des rayons émis par le tube au
moment où l'on mesure l'intensité maxima qui le traverse. Ce numéro
radiochromométrique, défini par Tappareil de Benoist et fixé une fois pour
toutes, sera le n" 6 avec lequel les radiographies sont faites le plus cou-
ramment.
Le module de mérile M d'un tube de Crookes de grande puissance devant
servir à la radiographie médicale, sera donc le produit de Vintensilé maxima
qu*il peut supporter exprimée en milliampêres, par le temps exprimé en
secondes pendant lequel il la supporte sans détérioration.
Ainsi, par exemple, le tube modèle K, du constructeur Y..., qui supporte
au maximum 10 mA., et cela pendant i5 secondes lorsqu'il émet des rayons
n° 6, aurait pour module de mérite :
M = 10 mA. X i5'' = i5o
Bien entendu chacun se tiendrait plus ou moins loin de cette zone limite
de sécurité, ainsi marquée par le constructeur, suivant qu'il y aurait pour
le résultat cherché un moindre ou plus grand intérêt (').
Intensités moyennes et hautes intensités. — On peut remarquer que le module
M ::^ 1 mA. XT*®^- dont la valeur, dans l'exemple choisi, est égale à i5o,
retrouverait la même valeur avec les deux facteurs 3o mA., pour l'intensité,
et 5 secondes pour le temps. Cette considération n'est pas un simple jeu
de bascule mathématique, car l'expérience a confirmé, au moins pour des
valeurs moindres de I (et aurait conformé probablement, si les générateurs
à ma disposition m'avaient permis de réaliser le cas), la constance de ce
produit, dans les limites de la pratique. L'un des tubes sur lesquels j'ai
expérimenté supporte en effet aux environs de ai m A. pendant 7 secondes,
mais il a supporté également 5 mA. pendant 3o secondes et 3 m A. pendant
5o secondes, sans montrer trop de fatigue. Il est à peu près certain qu'à
partir de l'intensité de a m A. le tube aurait supporté plus longtemps, peut-
être indéfiniment, le passage de ces courants relativement faibles, que ne
l'indique la valeur de M ; mais cette partie asymptotique de la courbe qui
lie entre eUe les deux facteurs de M, lorsque l'intensité du courant descend
au-dessous de a m A., cesse d'être intéressante ici, où nous n'avons à nous
occuper que des tubes de grande puissance (^).
Au contraire pour des intensités au-dessus de a5 m A., je dis qu'il est
probable, bien que n'ayant pas pu expérimenter directement, que le tube
ayant supporté 10 m A. pendant i5 secondes aurait pu supporter 3o mA. pen-
dant 5 secondes; probablement encore, 60 m A. pendant a, 5 secondes; peut-
être encore, laomA. pendant i,a5 seconde. Au delà de lao m A. la prévision
expérimentale ainsi extrapolée parait audacieuse I Savons*nous, entre autres
choses, ce qui se passerait au niveau de la cathode, et si la chute cathodique
énorme que nécessiteraient ces hautes intensités pourrait être réalisée sans
détruire la cohésion de la cathode en aluminium employée jusqu'ici? Les
(M Dans l'enquête sur les tubes de Crookes de grande puissance que j'ai ouverte
auprès des constructeurs et essayé de rendre aussi complète que possible, on me
donne le plus souvent et sans le savoir le module de mérite des tubes construits ou
en projet, preuve que cette nouvelle constante est utile et peut servir à apprécier li
valeur d'un tube de grande puissance.
Ainsi Ton m*a donné pour un certain tube les deux facteurs :
Ho»»A. et 20" ce qui donne M = 1,200 !
Pour un autre : 5o — 10" — M = 5oo
_ 3o — 5" - M= i5o
— 20 — 5" — M =: 100
5 — 10" - M= 5o
et ainsi de suite avec des valeurs encore plus faibles de M.
(^) Dans la valeur de M, ne peut entrer qu'un temps inférieur ou égal au plus à
60 Hecondes; c'est ainsi qu'il faut comprendre les mots «exprimé on secondes», de
la définition de M.
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TUBES A RAYON8 X A GRANDE PUISSANCE. 78^
phénomènes vers cette limite de 100 m A., que jamais encore personne n*a
pu parvenir à faire passer dans un tube de Grookes, ne peuvent être prévus.
Ils peuvent être d*un tout autre ordre et les données matérielles pour
construire un tel tube sont à trouver.
Température et effet mécanique au niveau du point d'impact, — Pourquoi
la puissance d'un tube de Crooltes ne peut-elle augmenter indéflniment et
pourquoi pour les fortes intensités le fonctionnement est-il réduit à
quelques secondes? Il y a à cela quelques raisons dont la plus évidente est
la chaleur produite au niveau de Tanticathode par le faisceau cathodique.
Cette chaleur peut porter Tanticathode qu'elle frappe à des températures
élevées. M. Grookes, en se servant autrefois d'un tube identique absolument
à ceux qui servent aujourd'hui à produire les rayons de Rôntgen avec
anode, cathode concave et anticathode en platine, a montré, dit
M. Villard(*) que «par l'effet des rayons cathodiques une lame de
platine est non seulement échauffée mais emboutie peu à peu, comme
par une série de chocs, et ne tarde pas à être percée. ...» Dans des recherches
récentes, « M. Grookes a observé qu'un diamant, soumis à l'action de
ces rayons, noircit à sa surface; or, M. Moissan a montré qu'il y a, dans
ce cas, production de graphite et que la température a dû s'élever à
3,600 degrés environ. »
Quantité de chaleur développée. — Ceci est fort intéressant, puisque cela
nous indique le niveau que peut atteindre dans certaines conditions la
chaleur développée par les rayons cathodiques au niveau de leur point
d'impact, mais plus intéressantes seraient encore les mesures deiaquantité de
chaleur produite sous tel ou tel régime, eu même temps que l'émission de
tel ou tel numéro de rayons. Ge qui est bien certain, c'est que cette chaleur
doit être dissipée si l'on ne veut assister à la destruction rapide du tube par
le fait de la fusion de son anticathode.
Méthodes employées pour la dissiper. — Les méthodes pour dissiper cette
chaleur si génar\te me paraissent avoir été au nombre de trois : i** fabri-
cation d'anticathodes si difficilement fusibles que, leur température s'éle-
vant, la chaleur rayonnée finit, à un certain degré de température, par
équilibrer la chaleur produite ; 3** utilisation d'anticathodes creuses conte-
nant de l'eau avec ou sans circulation; 3^ emploi d'anticathodes massives
absorbant toute la chaleur produite pendant un temps limité.
De ces trois solutions, les deux premières semblent n'avoir pas donné
satisfaction, puisqu'elles sont à peu près abandonnées par la plupart des
constructeurs de tubes destinés à supporter de très haut^ intensités.
Anticathodes réfractaires ; particularités de leur fonctionnement. — La pre-
mière, qui a été surtout étudiée par M. Thurneyssen, n'est possible qu'en
se servant d'anticathodes réfractaires, c'est-à-dire aussi difficilement fusibles
que possible. Sur un tube de ce constructeur sur lequel j'ai pu expéri-
menter, grâce à son obligeance, l'anticathode était en iridium pur non
platiné, supportée par une tige plate en iridium peu platiné. Le tube étant
réglé, au moyen de cet accessoire parfait qu'est l'osmo- régulateur de Villard,
pour émettre des rayons n° 6 au radiochi'omomètre de Benoist, l'intensité
a pu être portée à 10 m A. pendaut 10 secondes (module M = looj sans
détérioration du tube et surtout sans modification du vide, si ce n'est plutôt
une tendance à durcir.
Le tube, pendant les dernières secondes, éclairait comme la lumière de
Drummond ; mais, chose curieuse, la quantité de rayons de Hôntgen émis
(*) P. V1LLA.RD, f.es rayons cathodiques, a* éd., p. 25.
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784 ARCHIVES D*éLBGTRfGITÉ M^DIGALB.
par ranticathode portée à cette haute température n*était plus en rapport
avec l'intensité du courant absorbé par le tube. 11 y a là un point probable-
ment de haute théorie à éclaircir sur la pauvreté en rayons de Rôntgen du
rayonnement complexe émis par les anticathodes portées à des températures
très élevées. Quoi qu'il en soit, il semble bien de par l'expérience qu'une
anticathode doive être froide, relativement, pour émettre avec grande inten-
sité les rayons de Rôntgen; sans compter, d'autre part, qu'on risque
d'autant moins de lui voir cracher des gaz, ce qui est la grosse difficulté
dans la construction des tubes à grande puissance.
Anticathodes à eaa; leur insuffisance à de hautes intensités, — Les antica-
thodes creuses contenant de l'eau avec ou sans circulation donnent une
solution élégante, semble- 1- il, de la dissipation ou de l'absorption de la
chaleur dégagée au point frappé par le faisceau cathodique.
En effet, étant données la grande capacité calorifique de l'eau, la facilité de
renouveler cette eau par intervalles ou d'une façon continue, il semble que
toute chance de destruction du tube par de très hautes intensités soit
écartée. Il n'en est rien, car, dans l'une de nos expériences, un excellent tube
à anticathode de platine refroidie par l'eau a été mis hors de service en
moins de i5 secondes et avec seulement 10 m A. d'intensité. La lame de
l'anticathode, ayant rougi comme s'il n'y avait pas eu d'eau, avait été percée
d'un tout petit trou et un bourrelet de platine fondu s'élevait autour. Cela
tient probablement d'une part à la mauvaise conductibilité de l'eau, dont
la couche adhérente à la surface postérieure de l'anticathode, avait été vapo-
risée ou avait passé à l'état sphéroïdal. Gela peut tenir encore à ce que,
comme le dit M. Yillard que j'ai cité plus haut, les rayons cathodiques
tendent non seulement à échauffer l'anticathode, mais à Vemboutir sous
leurs chocs répétés. Si l'épaisseur et la dureté du métal dont elle est formée
sont suffisantes à la température où est portée l'anticathode, le choc est
bien absorbé et transformé en chaleur ; mais si la matière peut céder, c'est
un eiïet mécanique qui se produit au point, toujours très limité aux basses
pressions, où viennent frapper les rayons cathodiques. D'où la conclusion
qu'il y a pour les tubes à anticathode refroidie une limite de puissance ou
mieux un module de mérite (voir plus haut) qu'ils ne peuvent dépasser
dans l'état actuel de leur construction, ce module limite peut, d'après mon
expérience, être représenté par le chiffre 100. 11 est insuffisant pour la
radiographie intensive, aussi ces tubes semblent-ils devoir être réservés à la
radioscopie.
Anticathodes massives. — Reste la troisième solution, celle qui consiste
à employer des anticathodes massives, en métal, absorbant toute la chaleur
produite pendant un temps relativement court. C'est cette solution qui
semble avoir donné actuellement les meilleurs résultats et avec laquelle on
arrive à trouver, par l'expérience avec certains tubes, des modules de mérite
allant jusqu'à a5o (' ). Avec de telles anticathodes la chaleur produite pendant
le fonctionnement du tube passe par les phases suivantes : elle se développe
en un point très limité de la surface du miroir anticathodique qui doit
résister, sans fondre ni s'emboutir; la chaleur doit ensuite passer par conduc-
tibilité et aussi rapidement que possible à la masse métallique de l'antica-
thode placée derrière le miroir; enfin se dissiper, surtout pendant le repos
du tube, soit par rayonnement, si l'anticathode est renfermée entièrement
dans le vide du tube, soit par rayonnement et conductibilité si l'anticathode
prolongée au dehors vient en contact avec l'air extérieur, comme dans le
tube avec radiateur à ailettes extérieures de Gundelach.
(') Je dois remercier ici, et je le fais avec plaisir, ceux des constructeurs de tubes
qui ont bien voulu me confier aimablement et gratuitement des tubes pour mes
expériences. Ces tubes, destinés h être poussés jusqu'à leur destruction, étaient
d'avance sacrifiés. Que MM. Gundelach, pour deux tubes; Drissler, pour deux tubes;
Thurneysson, pour un tube, et Bauer, pour un tube, veuillent bien agréer mes
remerciements bien sincères. Ils recevront chacun ou ont reçu déjà le procès-verbal
des expériences faites avec le ou les tubes qu'ils m'ont confiés.
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TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE. 786
n suit de là que la petite surface d'impact des ravons cathodiques doit
être formée d'un métal à point de fusion très élevé (tubes à iridium de
Thumeyssen-Viliard, Polyphos; tubes au tantale de Siemens et Halske; au
chrome de Guilloz, etc.). Mais ni le platine, ni l'iridium ne sont de bien
bons conducteurs de la chaleur. Les tables de conductibilité le disent et
Texpérience le prouve, car l'on voit, pendant le fonctionnement du tube sur
des anticathodes ordinaires en platine, le point d'impact devenir rouge blanc
tandis que le reste du métal reste rouge beaucoup plus foncé. Le miroir
«nticathodique ne doit donc pas être trop épais pour passer immédiatement
sa chaleur à l'autre masse métallique aussi conductrice que possible qui le
suit. C'est dans la liaison intime, la soudure, de ces deux métaux et le
choix du deuxième que résident les différences et les tours de main les plus
délicats de la construction des tubes.
Dissipation de la chaleur, — Cette masse métallique bonne conductrice
n'est qu*un volant de chaleur ; elle doit donc avoir une capacité calorifique
aussi grande que possible, tout en ayant une bonne conductibilité, d'où la
nécessité de lui donner un certain volume. C'est ce que font aujourd'hui la
plupart des constructeurs pour leurs derniers modèles de tubes intensifs.
Knfin, la chaleur emmagasinée rapidement pendant la pose doit être
rayonnée ou dissipée au dehors, d'où la nécessité de donner à la masse
anticathodique le plus de surface possible et le plus grand pouvoir émissif,
c'est ce que font certains constructeurs en ondulant, en noircissant la
surface du métal.
11 est difficile de faire sortir hors du tube la chaleur produite ; en effet, le
seul métal qui puisse être employé pour la soudure de sortie à travers la
paroi, est le platine à cause de son coefficient de dilatation égal à celui du
verre. Or, ce métal est cher, d'une part, ce qui limite la masse à employer,
et, d'autre part, il est peu conducteur.
La chaleur qui a traversé l'enveloppe du tube par cet isthme étroit qu'est
la soudure, est facile à dissiper ensuite, nous avons déjà parlé de la solution
de Gundelach, le radiateur à ailettes; il en est d'autres, celle de Burger par
exemple, avec lame d'aluminium triangulaire, sorte de fanion, allant de
l'anticathode à la cathode; d'autres dispositifs sont faciles à imaginer. Tous
pour être efficaces doivent être alimentés de chaleur aussi rapidement et
aussi largement que possible à travers la soudure de sortie, pour empêcher
l'anticathode intérieure de s'échauffer par trop et la vider de sa chaleur
pendant le repos du tube qui doit suivre toute radiographie intensive.
Invariabilité du degré da vide. — Bien que la chaleur développée au niveau
de l'anticathode soit le plus gros obstacle à l'élévation de 1 intensité qui
passe dans un tube de Crookes, il en est d'autres qu'il faut signaler. De ce
nombre est l'invariabilité du degré de vide et son réglage exact. Inutile de
dire ici l'importance que présente le degré du vide dans les tubes à rayons
de Rôntgen ; si nous avions un indicateur permanent et sensible de ce degré
de vide sur chaque tube, combien de tâtonnements seraient évités et
combien de nos appareils de mesure actuels cela supprimerait-il I 11 n'est
pas, en effet, une seule condition de fonctionnement du tube qui ne soit
liée au degré de son vide intérieur : diamètre et forme du faisceau catho-
dique, générateur des rayons de Rôntgen; étendue du point d'impact siu*
l'anticathode; énergie spécifique des rayons cathodiques; résistance du tube;
pouvoir pénétrant des rayons, etc., tout cela se lie et dépend du degré de
vide du tube.
Il faudrait donc, comme élément indispensable de progrès :
r Que ce vide fût connu à chaque instant;
2» Qu'il fût invariable en dehors de la volonté de l'opérateur;
â** Qu'il fût réglable au gré de celui-ci.
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786 ARCHIVES D'éliBCTHIGiré BléDIGALE.
Un perfectionnement rêvé, — Nous n'avons encore rien pour remplir le
premier desideratum. Pour connaître actuellement l'état de fonctionnement
d'un tube, par conséquent son degré de vide, nous n'avons qu'un iftoyen :
le mettre en action ou chercher son étincelle équivalente, ce qui revient à
peu près au même. Et comme nous avons à nous préoccuper de cet état de
fonctionnement au moment même où la prise radiographique va se faire,
force nous est, pour nous en assurer, d'écarter la plaque sensible, de ne pas
faire prendre au sujet la position de pose et de perdre quelquefois un temps
précieux pour nous et douloureux pour le malade ou le blessé à radio-
graphier. Nous voudrions que le tuto, cito etjucunde des chirurgiens d'autre-
fois pûl s'appliquer aux opérations radiographiques ; le jucunde s'adressanl
au radiographe aussi bien qu'au médecin. Ceci sera possible quand, sur
chaque tube, nous aurons l'indicateur de pression rêvé plus haut, semblable
au manomètre des réservoirs à gaz comprimés.
Stabilité du degré du vide pendant le fonctionnement. — Le degré de vide
d'un tube devrait rester invariable en dehors de la volonté de celui qui s'en
sert. Ceci, nous sommes encore loin d'y être arrivés, surtout avec les tubes
intensifs. Ce qui nous a frappé en effet, pendant les expériences auxquelles
ce rapport a donné lieu, c'est la variabilité rapide du degré de vide (évalué
par sa dureté ou sa mollesse) du tube intensif utilisé. Une pose de
Lo secondes, avec i5""^- d'intensité suffisait, presque toujours, à dérégler le
tube dans les deux sens. Il finissait la pose en mollissant rapidement;
pour la pose suivante, après une dizaine de minutes de repos, on le
retrouvait fortement durci, si bien qu'une nouvelle mise au point, souvent
laborieuse et délicate, était nécessaire. 11 est certain que l'absorption des gaz
intérieurs par les solides en est la cause, et parmi ces solides les masses
métalliques doivent surtout être incriminées. On a beau les enchemiser de
verre, l'inconvénient ne disparaît pas, m'a-t-il semblé, il s'atténue seule-
ment, et avec les masses anticathodiques volumineuses et à grande surface
des tubes intensifs il est de première importance. Certains métaux absorbent,
retiennent ou dissolvent (comme on voudra) plus facilement ces gaz du
tube que d'autres; les constructeurs les connaissent bien, à eux de les sélec-
tionner encore plus sévèrement et de les monter avec encore plus de soin
pour le tube intensif irréprochable dans sa fixité que nous attendons d'eux.
Volume de V ampoule. — Le volume de l'ampoule est, théoriquement du
moins, un palliatif à ces variations du degré du vide. Je ne vois à l'aug-
menter raisonnablement aucun de ses inconvénients que l'on a signalés
touchant la diminution du faisceau de rayons X émis. Pratiquement, ce
sont les rayons mous, dont on n'a nul besoin en radiographie, qui restent
sur cette sorte de flllre. Parmi les tubes que j'ai expérimentés, l'un d'eux,
de 67 centimètres de circonférence (environ 22 centimètres de diamètre et
8o5 grammes de poids total), m'a donné d'excellentes radiographies de
crâne à 80 centimètres et avec 5 secondes de pose. J'en ai eu un autre,
encore très maniable, de 78 centimètres de circonférence. Avec ces tubes, le
faisceau de rayons X émis serait-il réduit à un cône de 90 degrés, comme
dans un certain tube de Dessauer, au lieu du cône ordinaire de 180 degrés,
qu'il n'y aurait, à mon avis, que des avantages.
Réglage du vide. — - Supériorité de Vosmo régulateur de Villard, — Reste la
facilité de réglage du vide au gré de l'opérateur. Eh bien I sans crainte de
paraître chauvin, je dois dire après expérience longuement poursuivie et
cent fois répétée, que rien n'est plus pratique, plus fidèle, plus durable et
plus simple que l'osmo-régulateur de Villard, tel qu'on le construit en
France.
Avec les hautes intensités qui provoquent ces variations si grandes
de la pression intérieure, les autres systèmes de régulation sont ou très
vite épuisés ou si délicats à mettre en usage, qu'on a tôt fait de mollir
le tube tellement, qu'il est devenu inutilisable et qu'il doit être versé dans
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TUBES A. RAYONS \ A GRANDE PUISSANCE. 787
la réserve pour plusieurs mois^ ou quelquefois réformé définitivement. La
préparation du tube à recevoir de très hautes intensités avec de tels régu-
lateurs, préparation qui demande une précision assez ^irandef nous a souvent
été pénible à mes aides et à moi. Il faut éviter à tout prix les degrés de vide
trop avancés et la moindre dureté du tube est à corriger ; mais la zone
optima est de petite étendue et nous Tavons dépassée souvent en dessous
(tube Irop mou) à la suite de nombreux essais infructueux pour Tatteindre.
Que dire aussi des régulateurs qui font long feu, qui ne partent que long-
temps après avoir été actionnés et dont le type est l'ancien régulateur
à potasse. On chauffe doucement, rien ne change; on chauffe encore,
toujours rien, le tube reste dur; on le reprend, sans toucher au régulateur,
après quelques minutes, le tube est beaucoup trop mou. Inutile d'insister
car il y aurait beaucoup à dire; ce qui ressort de nos expériences, c'est qu'il
faut que la mise au point précise du tube pour de très hautes intensités
soit facile et indéfiniment possible; que, d'autre part, de tous les dispositifs
pour rendre des. gaz au tube essayés par nous, le plus maniable prati-
quement a été Tosmo- régulateur de Villard.
Influence de la cathode. — Il faudrait parler de la cathode du tube, mais
au point de vue pratique qui nous occupe seulement ici, et pour les hautes
inlensilcs, nous n'avons tiré de nos expériences aucun fait nouveiiu.
Les tubes que nous avons eu à notre disposition avaient des anticathodes
à peu près identiques, concaves de 3 à 3,5 centimètres de diamètre, toutes
en aluminium, quelques-unes renforcées; toutes centrées sur l'axe de
symétrie du tube et à une distance de l'anticathode variant de 7 à 1 1 cen-
timètres. Elles noircissaient toutes après l'usage à leur pôle (point sur l'axe
du tube) ou à son voisinage, et sur une étendue assez faible; tout cela est
d'accord avec ce que l'on sait déjà(* ).
Tube à plusieurs cathodes. — Pourrait-on construire des tubes à plusieurs
cathodes et de tels tuk>es permettraient-ils de plus hautes intensités ? C'est
à l'expérience de décider, si déjà ce n'est fait. Mais il semble que la résistance
du tube provenant du filet d'afilux cathodique, très réduit aux basses
pressions, on aurait, par l'utilisation de plusieurs cathodes, comme plusieurs
afflux groupés en quantité, et que, de ce fait, la résistance intérieure du
tube diminuant, on obtiendrait des intensités plus élevées avec la même
différence de potentiel aux bornes du tube. Bien entendu, ces divers
faisceaux cathodiques devraient avoir le même point d'impact sur Tanti-
calhode, pour conserver au tube un seul foyer, et très limité, d'émission
des rayons de Rôntgen. Ce n'est là qu'un problème; il met en jeu bien
des questions théoriques ; il est formulé ici afin qu'on ne laisse de côté
aucune solution pouvant nous donner le tube intensif idéal que nous
n'avons pas encore.
Innocuité des tubes à hautes intensités en radiographie. — L'emploi de
ces tubes à grande puissance est-il dangereux ? A priori, et si l'on s'en tient
au raisonnement théorique, on doit répondre non, du moins pour ce qui
a trait à la radiographie. Car, si pour impressionner la plaque sensible
il faut une quantité déterminée de rayons, il semble évident que le temps
importe peu pendant lequel cette quantité sera émise. Lorsque les quanti-
lomètres seront assez sensibles pour nous permettre de vérifier en radio-
graphie ce qui est couramment reconnu vrai en radiothérapie, la vérité
d'apparente deviendra réelle. Mais Texpérience directe parle dans le même
sens, c'est-à-dire que jamais nous n'avons vu, après de très nombreuses
radiographies à pose très courte, aucun accident survenu, ni immédiatement
ni éloigné, aucune trace de radiodermite ou d'erythème précoce, rien en
un mot pouvant différencier cette pratique, pour nous récente, de notre
(*) Voir pour de plus amples détails théoriques et expérimentaux à ce sujet,
Villard, loe^ cit.
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7^8 ARCHIVES D*éLRGTRIGITé MÉDIGALB.
pratique antérieure, d'une innocuité si parfaite. Peut-être n'était-il pas
inutile de le dire.
Conclusions. — Et maintenant, quelques conclusions à tirer de ces
considérations. Elles nous paraissent être les suivantes :
i"" Il y a tout intérêt à diminuer de plus en plus les temps de pose en
radiographie et pour cela à se servir de tube pouvant absorber de grandes
puissances.
s^* La valeur d'un tel tube peut se définir par son modale de mérite M,
égal au produit de Tintensité maxima en m A. supportée par le tube, par
le temps maximum en secondes (') pendant lequel il peut supporter cetie
intensité sans détérioration et en émettant des rayons n*^ 6.
S"* La dissipation de la chaleur produite au niveau de Tanticathode n'a pas
encore trouvé de solution définitive.
Il'' Les desiderata du tube idéal de grande puissance à construire sont les
suivants :
a) Avoir sur le tube même un indicateur du vide du tube;
bj Vide invariable en dehors de la volonté de l'opérateur et quelle que
soit la puissance absorbée ;
cj Réglage exact, précis et indéfini de celui-ci avant et pendant son
fonctionnement.
50 Le dernier seul de ces desiderata est comblé grâce à l'osmo-régulateur
de VUlard.
6"* L'innocuité des radiographies faites avec les hautes intensités est
démontrée par l'expérience.
(*) Au-dessous ou égal à 60 secondes.
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CONGRÈS INTERNATIONAL
DES APPLICATIONS DE L'ÉLECTRICITÉ
MARSEILLE
(il$'20 septembre 1908)
9* Section. - ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
Séance da mardi 15 septembre matin.
Présidence de M. Bergonié, Président.
Le bureau de la Section est constitué de la manière suivante :
Président d^honneur, M. Gariel.
Vice-Président, M. A. Bmku.
Secrétaire^ M. Darcourt.
La Section fixe son ordre du jour et décide dans quel ordre et à quelles
heures seront discutés les divers rapports.
MM. RADIGUET ET MASSIOT. — Présentation d'un certain nombre
d*appareils tel que : Pupitre éleetrothérapique du D' Guillbmimot;
commutateur inTerseur mû par moteur électrique ; clef pour élec-
trodiagnostiCy ohmmètre pour la résistance du corps humain, du
D' GuiLLEMiNOT. (Volf pour tous ces appareils Archiv, d'électr, méd., passim.)
DISCUSSION
MM. Garibl, Broca.
M. A. BROCA. — Sur la régénération de certains tubes de Crookes.
On sait que certains tubes présentent le grave inconvénient d'avoir un
régime très instable, présentant tantôt une étincelle équivalente très
courte, puis, un instant après, une étincelle très longue ou inversement et
cela sans aucune règle. Une première observation, publiée Tannée dernière
à l'Association française pour Tavancement des sciences, en commun par
Turchini avait montré deux points importants :
I* Q land un tube dans cet état présente un osmo-régulateur, il existe une
différence de potentiel notable entre son anticathode et cet osmo-régulateur;
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790 ARGHIVB8 d'ÉLBGTRIGITÉ BfÉDICALB.
a"* Quand on réunit ranticathode et Tosmo-régulateur par un conducteur,
le régime du tube est absolument changé ; il mollit considérablement en
devenant très maniable. Ceci m'avait semblé devoir s'expliquer par la régu-
larisation de Tafflux cathodique.
Je n'avais pas été plus loin à ce moment et je n'avais pas attribué un rôle
dans ce phénomène à la métallisation du tube, car il y a des tubes qui ne
semblent aucunement métallisés et qui présentent ce phénomène, et d'autres
qui sont complètement noircis et qui ne le présentent pas.
Un accident arrivé à un très bon tube m'a mis sur la voie de l'explication
rationnelle du phénomène et de la manière de réparer pratiquement les
tubes ainsi détériorés. Le tube dont je parle avait été mis par erreur en
connexion inverse avec une soupape de Villard et le courant avait été lancé,
dans le mauvais sens, pendant environ une quinzaine de secondes. Ce tube,
qui fonctionnait admirablement auparavant, sous un régime de deux mil-
liampères, présentait, après cet accident, le régime instable que nous avons
décrit ci-dessus, avec un courant de un milliampère à peine. Le tube sem-
blait à peine métallisé, mais une couche extrêmement ténue de métal
semblait déposée sur le verre, autour de la cathode.
J'ai alors pensé que cette couche extrêmement ténue pouvait présenter,
pour certains voltages, des phénomènes analogues à ceux du cohéreur et
troubler alors profondément le régime de derliage. En effet, on sait que le
régime normal d'un tube de Crookes est caractérisé par une chute de poten-
tiel très rapide en avant de la cathode, région dans laquelle les électrons
prennent la vitesse énorme dont ils sont doués, le reste du tube étant à un
potentiel sensiblement constant. 11 m'a semblé que le fait de la différence de
potentiel considérable observée entre l'osmo-régulateur et l'anticathode et
celui d'une conductibilité analogue à celle du cohéreur, dans la région carac-
téristique du tube située autour de la cathode, pouvaient être corrélatifs.
Il fallait alors rechercher si, en supprimant la couche dangereuse de métal
autour de la cathode seulement, le tube ne reprendrait pas son régime
normal.
J'ai alors enveloppé la région indiquée du tube avec du coton hydrophile
mouillé et j'en ai fait une cathode, une deuxième électrode extérieure étant
placée en un autre point du tube. La décharge d'une bobine d'induction
modérée à lo ou 12 d'étincelle traversait alors le tube pendant deux heures
environ. Dans ces conditions, l'évaporation de Crookes devait se produire
autour de la cathode. L'expérience vérifie cette prévision et le tube ainsi
traité redevint excellent et dure encore depuis plusieurs mois.
En somme, la métallisation d'un tube n'est dangereuse que quand elle se
produit autour de la cathode ; cette métallisation dangereuse peut être invi-
sible à l'œil; elle peut être détruite au moyen d'une cathode extérieure au
tube.
DISCUSSION
M. Arcelin.
Sécuice du mercredi 16 septembre matin,
M. ABRAHAM. — Rapport sur la stérilisation de l'eau et de l'air
par les procédés électriques. (Résumé.)
L'eau contient infiniment plus de germes pathogènes que l'air; mais non
seulement ces deux milieux diffèrent par la quantité des germes qu'ils
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CONGRÈS DBS APPUCATIONS DE L'éLEGTRlGITé DE MARSEILLE. 7g I
contiennent, mais encore par la qualité de ces germes. Dans Tair, ce sont le
plus souvent de simples moisissures et Ton pourrait dire que la stérilisation
de Tair, au point de vue de l'hygiène, ne se pose pas. Il y a surtout dans
Tair des poussières et quelques germes qui, desséchés, sont très réfractaires.
Si l'on veut stériliser l'air, comme on pourrait le faire dans les hôpitaux, par
exemple, ou les salles d'opération, il faudrait le faire par la chaleur et, à ce
point de vue, les poêles électriques donneront toute satisfaction. Un tel
appareil est déjà étudié.
Reste la stérilisation des eaux. Pour les eaux usées ou eaux d'égout, la
question se pose, mais avec beaucoup moins d'importance que pour l'eau
potable. On a reconnu, en effet (Calmettes), que la meilleure manière
d'épurer l'eau d'égout c'était le Ut bactérien; au lieu de la stériliser, l'ense-
mencer de bons microbes destructeurs de la matière organique.
Pour l'eau potable, la stérilisation s'impose. Une eau destinée à l'alimen-
tation de l'homme ne doit contenir aucun germe, si possible. Les procédés
de stérilisation possibles sont : i** la chaleur qui serait certainement le plus
efficace, car rien n'est plus stérile qu'une eau qui a récemment et suffisam-
ment bouilli, mais on ne voit pas comment on pourrait faire bouillir ou
stériliser à l'autoclave aoo,ooo mètres cubes d'eau par jour, quantité néces-
saire à une ville de moyenne importance.
La stérilisation par les poisons peut aussi être très efficace; la liqueur de
van Swieteii ne contient pas de germes. Mais il reste, pour que l'eau rede-
vienne potable, fi on extraire ces poisons, et ce n'est pas toujours facile.
L'ozone a un avantage, c'est que ce gaz disparait très peu de temps après
avoir exercé son action germicide. C'est, d'ailleurs, un procédé très ancien
déjà. Le rapporteur donne un historique complet de la stérilisation par
l'ozone. Aiyourd'hui, plusieurs procédés restent en présence dont nous
donnerons les principaux caractères.
Tout d'abord, un ozoneur se compose de deux électrodes réunies à un
courant de haute tension entre lesquelles jaillit un flux d'aigrettes ou
d'effluves. L'air s'ozonise, il est mis en présence de l'eau et la stérilise. Le
type de l'ozoneur est celui de Berthelot que tout le monde connait. Tous les
ozoneurs industriels dérivent de celui-ci. Ainsi l'ozoneur Andreoli,qui est un
ozoneur Berthelot à forme plane; l'ozoneur Tyndall, qui ne comprend pas
de diélectrique, mais qui évite la formation de l'arc par des rhéostats; l'ozo-
neur Otto, dans lequel les électrodes rompent l'arc par leur rotation;
l'ozoneur Marmier et Abraham enfin, qui est à glaces planes à rftfroidisse-
ment par circulation d'eau. On peut ajouter à ceux-ci, qui ont été expéri-
mentés, un ozoneur qui ne l'a pas encore été, en grand du moins, celui de
MM. Malaquin et Charbonneau, qui utilisent les courants de Tcsla.
La différence de potentiel employé dans les ozoneurs varie de 10,000 à
3o,ooo volts, suivant qu'il y a ou qu'il n'y a pas de diélectrique utilisé.
Les résultats sont pour lui délicats à indiquer, mais l'auteur prend ceux
provenant d'un rapport des ingénieurs de la ville de Paris, laquelle avait
récemment institué un concours très sévère entre les divers procédés de
stérilisation des eaux potables.
Il y a tout d'abord à tenir compte du rendement. Voici quelques chifl'res :
L'appareil de TyndaU, lorsque la concentration est de i »' i par mètre cube
d'air, donne i a grammes d'ozone par kilowatt-heure dépensé. Avec l'appareil
de MM. Marmier et Abraham, avec une concentration de 6 grammes par
par mètre cube, on peut produire 87 grammes d'ozone par kilowatt- heure.
L'auteur du rapport indique aussi les prix de revient sur lesquels nous
n'avons pas à nous étendre ici.
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79^ AtlGHlVBS D^ËLBGTRIGITÉ MÉDIGALB.
Au point de vue de la stérilisation, voici ce que constate le rapport des
ingénieurs de la ville de Paris.
Le coli-bacille passe avec à peu près tous les appareils, mais c*est avec
Tappareil de Marmier et Abraham qu'il passe le moins. 11 ne passe même plus
du tout avec des eaux normales non infectées anormalement par le
déversement voulu de cultures.
DISCUSSION
MM. DE MONTRICHBR et BkOCA.
M. BEHGONIÉ. — Rapport sur les tubes à rayons X à grande
puissance. (Voir plus haut.)
DISCUSSION
M. Arceun. — Il est évidemment nécessaire pour exprimer le module de
mérite d'un tube, tel que Ta défini le rapporteur, de ne parler que des
intensités inaxima. Quant aux régulateurs de vide, il pense que le régulateur
à palladium, beaucoup plus sensible que Tosmo- régulateur de Villard,
simplifie la technique puisqu'il supprime le chauffage intensif au gaz.
M. GuiLLEMiNOT. — Le procès du régulateur par le tube à palladium a été
fait de telle sorte, à Amsterdam, que celui-ci ne s'en relèvera pas.
On reproche à ce régulateur d'être par trop sensible et d'être perméable
au gaz, même quand on ne le chauffe pas. L'osmo-régulateur de Villard
est bien le régulateur de vide le meilleur que nous ayons, suivant l'avis du
rapporteur. '
M. Abraham. — Peut-on durcir les tubes facilement avec Tosmo-régulateur
de VUlard?
M. Broca. — En plus de la possibilité de durcir les tubes par le repos,
comme l'a dit le rapporteur, on peut encore les durcir en les faisant marcher
à de très faibles intensités, mais pendant un temps assez long.
M. DELON (de la Société française des câbles électriques Berthoud-Borel).
— Contact tournant donnant 800 000 volts avec courant dans
un seul sens. (Résumé.)
C'est un appareil destiné primitivement à faire l'essai des cÀbles destinés à
transmettre les tensions énormes dont l'industrie se sert aujourd'hui pour
le transport électrique de l'énergie à de grandes distances. Mais, bien entendu,
il peut alimenter de courant dans une seule direction tout appareil
susceptible d'utiliser une très haute tension, un tube de Crookes, par
exemple, et cela avec une intensité qui n'a de limite que la résistance de
l'appareil récepteur. Voici le principe sur lequel il est basé. Si l'on prend du
courant alternatif ordinaire à 120 ou a^o volts et qu'au moyen d'un
transformateur plongé dans l'huile on élève sa tension à 100 000 volts, ce
que l'industrie peut faire couramment aujourd'hui, on a toujours du
courant alternatif. Pour avoir du courant dans une seule direction, M. Deloo
commence par mettre à la terre l'un des pôles du secondaire du transfor-
mateur, ce qui élève la tension à l'autre pôle et la porte à E l^a . E étant la
différence de potentiel efficace entre les deux pôles. Ce pôle unique
passe donc à chaque maximum de l'onde du courant alternatif de
— E l^a à 4- E Vi. Il s'agit de ne prendre que le sommet de chaque onde et
de charger les deux armatures d'un condensateur toujours dans le même
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CONGRÈS DK8 APPLICATIONS DE L^éLBCTRICITÉ DE BiAKSElLLB. 798
sens avec rélectriciié à très haut potentiel ainsi fournie ; c*est à cela que sert
le contact tournant, la partie originale de Tappareil.
Sur un long et gros cylindre d'ébonite entraîné par un moteur synchrone
branché sur le courant primaire, sont fixés deux bras métalliques à angle
droit. Ces deux bras viennent chacun, d'une part, en contact avec le pôle
unique du transformateur, et avec Tune des armatures du condensateur.
Mais à cause de la rotation synchrone, chaque contact joint à la même
armature le sommet de Tonde de même sens et finalement le condensateur
se trouve chargé à une très haute tension très rapidement. Un flot
d'étincelles jaillit alors à l'éclateur pouvant avoir plus de 4^ centimètres de
longueuravec un bruit de coup de pistolet et un éclat qui fait mal aux yeux.
Les premiers essais pour alimenter un tube de Crookes ont donné les
meilleurs résultats. Reste à savoir si l'on en trouvera d'assez résistants pour
absorber une notable partie de l'intensité que peut fournir l'appareil ; reste
à savoir encore si l'on pourra écarter tout danger dans son maniement.
Les essais continuent.
DISCUSSION
M. Bergonië. — La solution présentée par M. Delon pour l'excitation des
tubes à grande puissance est neuve et originale; il est à désirer que des
essais prochains confirment son efficacité. Le seul défaut qu'on puisse lui
reprocher, si tant est qu'on puisse accuser d'un défaut une solution si jeune
encore, c'est de ne pas être tout à fait inoffénsive si un contact imprévu
venait à se produire entre malade ou médecin et t contact tournant ».
Séance du jeudi i? septembre.
Présidence de M. Bergonié, Président.
M. GUILLEMINOT. — Rapport sur les quantitomètres. (Vohr plus
haut.)
DISCUSSION
M. Massiot. — L'appareil de M. Guilleminot peut être construit en
y igoutant des épaisseurs d'aluminium et donner la quantité de rayons
ayant traversé des épaisseurs de ce métal, par conséquent servir aussi à la
mesure des rayons filtrés.
M. Bergonié. — L'emploi des filtres est aujourd'hui une nécessité de la
radiothérapie et l'appareil de M. Guilleminot permet le plus simplement
l'étalonnage de ces filtres; pourquoi les constructeurs ne nous donne-
raient-ils pas des filtres étalonnés à la place des filtres quelquefois peu
scientifiques dont se servent quelques confrères? J'utilise, pour ma part,
des lames de verre que j'étalonne tant bien que mal.
M. Argelin. — J'utilise des lames de caoutchouc qui sont bien isolantes,
et qui peuvent se monter sur la partie traitée. Je vais perfectionner ce
procédé.
M. Guilleminot. — La première condition que doit remplir un filtre, c'est
d'être radiochroîque, tel l'aluminium, et non aradiochroiqae comme
l'argent.
M. ZAGON. — Sur les formes des accidents électriques pour servir
à leur prévention.
L'auteur passe en revue les différentes formes des accidents électriques et
recherche une mesure de leur gravité. Tout d'abord on a pensé que cette
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79^1 ARCHIVES d'ÉLBGTRICITÉ MÉDICALE.
mesure pourrait être trouvée dans l'évaluation de l'intensité ayant traversé
le corps de laccidenté. De o à 5o m A , Taccident serait bénin ou plutôt il
n'y aurait pas d'accident; de aoo à 5oo m A., l'accident serait sérieux ou
grave, et au-dessus de 5oo, l'accident serait très grave ou mortel. Cette règle
d'évaluation est passible de nombreuses objections tenant à la i^ésistance
très variable que peuvent présenter les victimes. L'on a alors essayé de
classer le danger des canalisations électriques en le rapportant au voltage
de ces canalisations. Mais, là encore l'expérience montre de si nombreuses
exceptions qu'on est bien forcé de rejeter cette classification. Des canalisa-
tions à très basses tensions ont en effet occasionné des accidents mortels.
On cite, à ce sujet, le cas, survenu en Allemagne, d'un ouvrier de sucrerie
mis en excellent contact avec une canalisation à 96 volts, et ayant succombé
à la suite de ce contact. Récemment, à Paris, un ouvrier touche la douille
d'une lampe alimentée par du courant alternatif de lao volts et est frappé
de mort. Le docteur Ogier, après autopsie, confirme cette cause de la mort.
On connaît encore ces cas de mort survenus dans un établissement de bains
alimentés par du courant continu à 200 volts.
Réciproquement, l'on sait que certains ouvriers peuvent toucher du
courant continu à 5 ou 600 volts, sans inconvénients pour eux; l'auteur
cite le cas d'un contremaître, manœuvrant, derrière un tableau, des fils de
a,5oo volts, sans inconvénients.
Il y a donc des conditions de résistance individuelles, qui font varier
dans de larges limites la gravité du danger.
A cela, il faut ajouter le danger particulier du courant alternatif provo-
quant la crispation des doigts sur le conducteur touché, la sudation de la
peau, et par suite le meilleur contact provenant de ces deux conditions.
M. Jellineck a fait récemment entrer en ligne de compte, dans l'évaluation
de la gravité des accidents électriques, ce qu'il a appelé *^Vètat soniatique»
de la victime. Ainsi, par exemple, il n'est pas douteux qu'un cardiaque
succombera plus vite à un même contact qu'un individu à cœur exempt
de toute lésion. En sens inverse on a remarqué qu'un individu frappé
pendant son sommeil résistait au choc beaucoup plus efficacement qu'un
individu éveillé.
11 résulte de ces considérations qu'aucune règle ne peut être posée pour
déterminer à l'avance la gravité d'un accident par choc électrique. Aussi
l'auteur demande-t-il que la section et le Congrès émettent le vœu suivant:
La 9* section du Congrès, considérant que l'étude des accidents causés
par les courants électriques est de nature à en faciliter la prévention, émet
le vœu que les pouvoirs publics établissent et publient chaque année la
relation et la statistique des accidents survenus en France.
DISCUSSION
M. Massiot parle des soins à donner aux accidentés. Si, suivant la formule
de M. d'Arsonval, « les accidentés par choc électriques doivent être traités
comme des noyés, » il faut ajouter que les soins doivent être très longtemps
continués avant de les déclarer inefficaces. Il cite l'exemple d'un ouvrier qui
fut rappelé à la vie après des tractions rythmées de la langue ayant duré
deux heures et demie.
M. Bhoga. — A propos d'un accident dont il a été lui-même victime, avec
600 volts et 4a périodes, dit les effets irréguliers des courants électriques sur
Thomme et les animaux. Il rapporte le résultat d'expériences faites avec
M. Bergonié, sur l'action des courants des haute fréquence et de grande
intensité sur les animaux. Un chien pouvait supporter Ooo m A. traversant
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CONGRÈS DES APPLIG^iTIONS DE l'ÉLECTRICITB DE MARSEILLE. 798
son corps sans inconvénients, à 1,200 m A. il manifestait de la douleur, et
à 2,000 la .mort survint.
M. <jariel témoigne des difficultés qu'il a eues pour rechercher par Tex-
périence les conditions de gravité des accidents électriques. C'est en vain
qu'il demanda dans plusieurs usines à expérimenter sur des animaux^
il espère que ceux qui veulent essayer aujourd'hui les mêmes expériences,
trouveront de meilleures volontés.
M. Bergonié. — Les tractions rythmées de la langue qui sont préconisées
dans les instructions affichées dans les usines pour secourir les victimes de
chocs électriques, ne doivent pas être . seules préconisées. Il faut leur
adjoindre les manœuvres bien faites de la respiration artificielle qui sont,
tout au moins, aussi efficaces.
Dans la relation qui sera faite de tout accident, suivant le vœu de
M. Zacon, on doit, au lieu de s'en tenir aux relations habituelles qui ne sont
que des constatations faites par des personnes notoirement incompétentes,
substituer un rapport signé d'un ingénieur compétent conjointement avec
un médecin-électricien.
De ces rapports, dans lesquels on ne citerait ni le nom de la victime, ni
le lieu de l'accident, on pourrait tirer des déductions sérieuses pour la
prévention des accidents. M. Bergonié est persuadé que les chefs d'usines,
loin de s'opposer à de tels rapports faits pour le compte du ministère du
Travail, les favoriseraient au contraire de tout leur pouvoir.
A l'appui de ce qui vient d'être dit, les vœux suivants sont formulés.
DEUXIÈME VOEU
La 9' Section émet le vœu que dans les instructions prévues par le décret
du II juillet 1907 et par l'arrêté technique du ai mars 1908 concernant les
secours à donner aux victimes des accidents par l'électricité, on prescrive
d'avoir recours, autant que possible, en même temps qu'aux tractions
rythmées de la langue, aux manœuvres de la respiration artificielle ;
2" Que ces manœuvres soient prolongées pendant longtemps et au moins
jusqu'à l'arrivée du médecin.
TROISIÈME VŒU
La 9' Section du Congrès transmet à la 8* Section son désir de voir les
directeurs des écoles d'ingénieurs électriciens faire apprendre à leurs élèves
les manœuvres de la respiration artificielle et de la traction rythmée de la
langue.
Ces vœux sont votés à l'unanimité par la Section.
Séance du vendredi 18 septembre
Présidence de M. Bergonié, Président.
M. DE KEATING-HART.^ Rapport sur Faction de rétincelle sur les
tissus. (Voir plus haut ce rapport in extenso,)
DISCUSSION
M. Darcourt demande à M. de Keating-Hart quelques renseignements
complémentaires sur l'action de l'étincelle sur les tissus. ,
M. Bbrgo:<ié. — L'une des choses les plus difficiles à foi^muler aujourd'hui
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79^ AR€lIirEB H'ÉLBCTRIGTTÉ Mât>lCA41r«
au sujet de ia méthode de M. de Keating-Hart, €*est d^n arrêter )ed i»#-
cations et d'en faire connaître les contre-indications. It faal se ten(r aussi
éloigné d*appliquer cette méttiode à des cas tout à fait désespérés, qu'à
d'autres cas dans lesquels la chirurgie, sans ùilguration, peut donner
d'excellents résultats. Ce sont là les contre-indications de la méthode.
Quant aux indications, lorsqu'il n'est pas possible dans un cas de faife
de bonne chirurgie, lorsque lé siijet est juge inopérable, si la folguratioB
peut, comme les cas observés jusqu'ici le démontrent, donner un gaia
de survie ou une guérisoa temporaire pins ou moins k^figoe, alors
la fulguration est indiquée.
M. DE Kbatuig-Hart donne à M. Darcourt les explications que celui-ci
lirî a dctoafïdéés, au sujet des indications et contre-indications que vient
de formuler M. Bergonié. L'orateur estime que, même lorsque la bonne
chirurgie est possible, il' n*y a pbs d^inconvénient à agir par fulguration,
laqueHe donne au malade une chance de plus de guérison et une cicatri-
sation plus rapide.
La 9* Section du Congrès se transporte alors dans la clinique du D' de Keating-
Hart pour y examiner de très nombreux malades traités par la falgimUoii, et
y voir pratiquer cette méthode par son auteur lui-même» le IX' de KeftUn|^Hart>
et par le D' Juge, chimrgien des hèpitaux.
La Section, ayant épuisé son ordre du jour, elôt ses travaux.
Ulmprimevur-'Gérjani : G. Gouhouilhou,
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-it.
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16« ANNÉE. N« 247 10 octobre 1908.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Correspondance. — A propos de la résistance du corps et des électrodes.
Notre distingué collaborateur S. Leduc nous écrit :
Monsieur le Rédacteur des Archives d'électricité médicale,
En raison de la curiosité et de Tintérêt manifestés pour les notions nouvelles sur
la résistance électrique du corps humain sous les électrodes, Je crois utile de vous
signaler une légère inexactitude dans le compte rendu, d'ailleurs très bien fait, du
Congrès d'Amsterdam; à la page 727 des Archives du aS septembre, Texpression de
la résistance en fonction de la périphérie des électrodes ne doit pas être R=R' -|-pr,
mais bien RaaR'-| — , comme d'ailleurs l'exprime le texte. Dans cette formule,
P
R représente la résistance totale du circuit, R' une constante correspondant à la
résistance du circuit on dehors des électrodes et [ — ] la résistance sous les électrodes,
résistance variant en raison inverse de la périphérie.
La notion nouvelle et les faits dont elle découle se résument comme suit : toutes
les autres circonstances restant les mêmes, on ferme un circuit sur le corps humain
avec des électrodes dont on fait varier d'une façon indépendante, c'est-à-dire non
proportionnelle, la surface et la périphérie, on mesure la résistance du circuit pour
chaque valeur de la surface et de la périphérie des deux électrodes, on trace le
graphique des conductibilités (inverses des résistances), d'abord en fonction des
surfaces (surfaces en abscisses, conductibilités en ordonnées), puis en fonction des
périphéries (périphéries en abscisses, conductibilités en ordonnées) ; le graphique en
fonction des surfaces est une ligne brisée impossible à interpréter ; le graphique en
fonction des périphéries est toujours une ligne parfaitement droite, mais le prolon-
gement de cette droite ne coupe nullement l'axe des abscisses au point de périphérie
zéro; en ce point, le graphique donne, pour la conductibilité, une valeur notable, de
sorte que l'équation de la courbe qui exprime la conductibilité en fonction de la
périphérie est C=C' +pe; G représente la conductibilité totale, C une constante
correspondant à la conductibilité du circuit en dehors des électrodes, p c est une
variable proportionnelle à la périphérie et correspondant à la conductibilité sous les
électrodes. Représentons par R la résistance totale du circuit, par R' la résistance du
4RCa. D'iLBCTII. MÉD. — I908. 5g
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79^ ARCHIVES D^éLECTRIGITÉ Bf^DIGALB.
circuit en deliors des électrodes, par — une variable en raison inverse de la périphérie
P r
correspondant à la résistance sous les électrodes ; les résistances R' et -> étant en
P
série dans le circuit s'ajoutent pour former la résistance totale et Ton a :
r
R ss R' .j — ; c'est réquation d'une droite inclinée en sens inverse de celle de la
conductibilité; c'est d'ailleurs la droite que l'on obtient en portant les périphéries en
abscisses et les résistances en ordonnées.
Les ions colorés ou colorants nous révèlent le pourquoi de ces résultats; par
leur pénétration, ils montrent que le courant a son maximum de densité à la péri-
phérie des électrodes, cette répartition est d'autant plus marquée que la conducti-
bilité de l'électrode est plus grande par rapport à celle du milieu sous-jacent; pour
des électrodes très conductrices, le courant est uniquement réparti à la périphérie,
Il y a absence complète de courant sous la surface de l'électrode. 11 doit être tenu
compte de ces faits pour toutes les applications médicales.
Veuillez agréer...
La radiothérapie en Suède. — Un Institut complet de radiologie vient
d'être installé à l'hôpital Serafimerlazarett, de Stockholm, dû à la générosité
des Prof. Henschen et Berg; il est actuellement dirigé par le D' Gôsta
Forsell, qui, dès iQoô, avait été chargé de la partie chirurgicale. Cet Institut
n'a rien à envier aux meilleurs qui existent, grâce à son directeur, spécia-
liste éminent, qui a présidé à son installation moderne et y a contribué
lui-même, pour une large part, par ses inventions et travaux (radioscopie,
étude des plaques photographiques, etc.).
On s*y occupe de radiodiagnostic, de radio et radiumthérapie, et aussi,
depuis quelque temps, de fulguration. Les meilleurs résultats y ont été
obtenus dans le traitement du lupus, des épithéliomes, des adénites tuber-
culeuses, des eczémas et des maladies du cuir chevelu.
L'enseignement de la radiologie est d'ailleurs maintenant pratiqué
couramment à Stockholm et à Upsal, et beaucoup d'hôpitaux de Suède sont
et seront bientôt pourvus d'installations Rôntgen modernes.
E. S.
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[«WMMMMt >A«AMMMMt«MMMMMM«M
JWOOOWO'
A QUOI FAUT-IL ATTRIBUER L^ODEUR PRISE PAR L'AIR
sous L'INFLUENCE DES RADIATIONS ULTRA-VIOLETTES
Par BfM. H. BORDIBR et NOGIESt (de Lyon).
Dans un précédent mémoire(i) nous avons signalé Todeur que
prend Tair illuminé par la lampe à vapeur de mercure et quartz
(lampe de Kromayer), odeur que nous avions cherché à expliquer par
des analyses faites sur Teau de lavage de cet air. Nous avons dit que
malgré la sensibilité des réactifs employés, il avait été impossible de
trouver la moindre trace d'ozone ou de produits nitreux.
D'autre part, on a attribué cette odeur, en Allemagne(2), à de Tozone
formé sous l'influence des radiations ultra-violettes émises en grande
quantité par la lampe à mercure.
Étant de plus en plus certains que ce n'est pas l'odeur d'ozone que
prend l'air irradié, nous avons poursuivi nos recherches dans cette
direction. Pour démontrer que l'ozone n'est pour rien dans l'odeur
spéciale constatée, nous avons remplacé l'air par des gaz ne renfer-
mant pas d'oxygène et dans lesquels l'ozone ne peut absolument pas
prendre naissance, comme l'anhydride carbonique, l'azote.
Nous avons pour cela pris un flacon F (fig. i) dont le fond a été
enlevé ei s'appliquant exactement contre la fenêtre en quartz q q' de la
lampe ; un joint hermétique fermait l'interstice compris entre les bords
du flacon et la circonférence de la fenêtre. Un bouchon fermant ce
flacon laissait passer deux tubes en verre, l'un t destiné à amener le
gaz en expérience tout près de la fenêtre de la lampe, l'autre l' servant
au dégagement de ce même gaz et ne dépassant guère le bouchon,
sans pénétrer dans le flacon.
(') H. BoRDiBR et T. NoGiBR, Recherches sur la lampe à vapeur de mercure (Àrchiv,
dfUeetr. méd., avril 1908.)
(') F1SGH8R et BRA.H&iBR, Ueber die Bildung des Ozons durch ultra- violettes Ucht
{Physik. ZtiU., 1905.)
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8oo
ARCHIVES d'^LBCTRIGITÉ MÉDIGALB.
Le gaz étudié était comprimé dans un tube en fonte et l'on réglait
le dégagement du gaz de manière à ce que sa circulation fût très
lente devant la fenêtre d'où partaient les radiations ultra-violettes.
Or, en plaçant le nez en face du tube à dégagement T, de façon à
aspirer, à renifler pour ainsi dire le gaz venant de subir l'irradiation,
Fodeur spéciale, phosphorée, constatée avec l'air, se retrouve nette-
ment. 11 résulte de là que cette odeur n*est pas due, ne peut pas être
due à l'ozone.
A quoi donc attribuer cette odeur P Dans la communication que
nous avons faite à la Société médicale des hôpitaux de Lyon (mars
FlQ. I.
F, flacon sans fond appliqué devant la fenêtre de quartz qq' de la lampe de
Kromayer ; — V f. tube en verre par lequel arrive le giz (azote, co*) ; —
V'Cftube de dégagement du gaz;— T, tube (en verre ou en métal) à
l'extrémité duquel on applique le nez.
1908) nous avions émis l'hypothèse que celte odeur pouvait résulter
d'une excitation des filets nerveux olfactifs par les charges électriques
dues à l'ionisation par les radiations ultra -violettes. Nous sommes
convaincus aujourd'hui que cette explication est la vraie. Lenard a
découvert en 1900 la propriété que possède l'air de devenir conducteur
de l'électricité sous l'action de la lumière ultra-violette : les ions
positifs obtenus ayant une mobilité très faible, alors que les ions
négatifs seraient très mobiles. Depuis lors, plusieurs physiciens,
J. J. Thomson, Langevin et plus récemment E. Bloch ont attribué la
conductibilité observée dans ces conditions aux poussières {^oto-
électriques en suspension dans les gaz; ces poussières se chargeant
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A QUOI FAUT-IL ATTRIBUER l'oDBUR PRISE PAR l'aIR. 8oI
positivement et abandonnant au gaz des corpuscules négatifs, origine
des ions de même nom.
E. Bloch(i) a pu vérifier expérimentalement Texactitude de ces faits
d'ionisation en se servant de l'arc au mercure de quartz de Hereus.
Les expériences ont consisté à entraîner l'air irradié sous forme de
courant gazeux dans un condensateur cylindrique en relation avec un
électromètre de Curie dont les déviations permettaient l'étude du
phénomène.
II n'est donc pas douteux que des charges électriques prennent
naissance sous l'influence des radiations ultra-violettes; d'après nous,
ce sont ces charges entraînées avec le gaz aspiré qui, en arrivant au
contact des terminaisons olfactives, suffisent à en produire l'excitation.
Or l'excitation d'un nerf de sensibilité spéciale ne peut se traduire que
d'une seule façon, c'est-à-dire que lenerf excité répond en procurant
la sensation à la perception de laquelle il est destiné; dans le cas
du nerf olfactif, l'excitation se traduit par une sensation olfactive
particulière, de même que Fexcitation des filets gustatifs par un
courant de quelques centièmes de milliampère nous procure la
sensation d'un goût particulier que l'un de nous a appelé le goâl
électrique (^).
L'excitation de ces terminaisons nerveuses a lieu avec une dose
presque infinitésimale de l'agent excitant et l'on peut très bien
admettre que si les charges électriques développées par les radiations
ultra- violettes sont capables d'amener une déviation de l'électromètre,
elles sont suffisantes aussi pour produire l'excitation des terminaisons
olfactives, d'où production d'une odeur.
Il y avait un moyen pour faire la vérification expérimentale de
l'explication que nous venons de donner : il consistait à débarrasser
le gaz venant de subir l'irradiation, et doué d'odeur, de ses charges
électriques. Si notre explication est la bonne, dès que les charges
auront disparu, toute odeur devra cesser. C'est en effet ce que nous
avons pu démontrer : pour cela, nous avons fait circuler le gaz venant
du flacon à irradiation dans un tube en métal relié au sol soit par un
fil, soit avec la main. Or, dans ces conditions, le gaz n'a plus la
moindre odeur : si l'on remplace le tube métallique par un tube de
verre, aussitôt l'odeur réparait. Le tube de métal n'a pas besoin d'être
bien long; un tube de 4 centimètres laisse passer l'odeur; mais si on
le coude de façon à ce que les charges viennent frapper la paroi
moins tangentiellement, l'odeur cesse. Avec un tube rectiligne de
8 centimètres le gaz perd son odeur. Nous avons pris des tubes en
(') Société française de physique, i5 mai 1908.
(') M. H. BoRDiBH, Phénomènes gustalirs et salivaircs produits par le courant
électrique.
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8o2 ARCHIVES d'ÉLECTRICITÉ MEDICALE.
métaux diiîérents, cuivre, étain, fer, plomb, platine, la même consta-
tation a été faite chaque fois.
L'odeur d'un gaz irradié par la lampe à vapeur de mercure est donc
purement subjective, physiologique, pour ainsi dire, puisqu'elle
résulte de l'excitation des filets olfactifs par les charges électriques
dues aux phénomènes d'ionisation ayant primitivement pour siège les
particules photo-électriques contenues dans les gaz.
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mmtmttmmâtatmmatmt»t»tmmmmmmmmmmmmmmtn
LE RÉGLAGE A DISTANCE ET LE RÉGLAGE AUTOMATIQUE
DES AMPOULES A OSMORÉGULATEUR DE VlLLARD(i)
Par MM. Georges BiAINGOT et Henri BÈCLÈFE,
AssisUnU libres de radiologie médicale.
Depuis déjà dix ans le médecin radiologiste dispose des ampoules à
osmo-régulateur de Yillard. En elles, il possède une source de rayons X
vraiment pratique encore qu'un peu délicate. Il reste à faire preuve
d'un certain doigté pour employer ces appareils.
En effet, l'art de régler les ampoules importe pour une large mesure
dans la perfection des résultats obtenus.
Dans les conditions ordinaires et normales d'utilisation, les
ampoules un peu usagées n'ont tendance qu'à émettre des rayons de
pénétration croissante : elles durcissent. Pour adapter le rayonnement
au but envisagé, il est nécessaire d'introduire de l'hydrogène entre les
électrodes. C'est donc la question de la diminution du degré de vide
qui constitue le point capital dans le réglage de ces appareils.
En chauffant directement et d'une façon diffuse la paroi opposée à
l'anticathode, la pression gazeuse augmente momentanément à l'in-
térieur du tube de Rôntgen. Ce procédé, parfois avantageux, ne
donne qu'un réglage éphémère. Il faut le plus souvent s'adresser à
l'osmo-régulateur : à chaque instant la main s'apprête à présenter la
flamme hydrocarburée qui porte au rouge l'insatiable tube de platine.
C'est une occupation fastidieuse; quelles que soient, en outre, les
précautions prises, l'opérateur reçoit de petites doses de rayons X, leur
somme produit sur la peau des effets déplorables.
Le D' Barret a rendu un signalé service en imaginant de maintenir
constamment un chalumeau en veilleuse sous l'osmo-régulateur (>). 11
intercale dans le trajet de la canalisation du gaz un robinet spécial
fonctionnant par la pression du doigt sur un bouton qui surmonte
(') Travail du laboratoire du D' A. Béclère, médecin de Thôpital Saint-Antoine.
(*) D' Barbet, Archives dC électricité médicale, n* i68, aS juin igoS (chalumeau à
veilleuse).
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8o4 ARCHIVES d'ÉLEGTRIGIHÊ MEDICALE.
son boisseau. A une distance sufiBsante de l'ampoule, on fait donc
jaillir sur Tosmo-régulateur une flamme qui le chauffe convena-
blement.
Au point de vue de la radioscopie, ce dispositif manque de souplesse,
car le robinet Barret est unique et placé en un endroit déterminé; il
ne peut accompagner la main de Topérateur dans toutes les positions
nécessitées par la manœuvre de Técran, du malade, du châssis porte-
ampoule. En conséquence, le robinet pendrait avec avantage au bout
des deux tubes de caoutchouc qui s*y attachent. 11 acquerrait de la
sorte une mobiUté précieuse. Le double tube de caoutchouc serait
malheureusement bien encombrant, il ne tarderait pas à se couder, le
brûleur s'éteindrait, des fuîtes se produiraient! Au point de vue radio-
thérapique, le dispositif du D' Barret demande la surveillance des
mesures radiométriques, ainsi que l'intervention du doigt.
Pour l'examen radioscopique, le problème à résoudre consiste donc
à imaginer un système de régulation du gaz toujours à portée de
l'opérateur dans ses multiples positions. En radiothérapie l'idéal serait
un dispositif automatique modifiant lui-même et avec une grande
sensibilité le passage du gaz dans le ubunsen» adapté à l'osmo-régu-
lateur.
Nous avons trouvé la solution simple de la première question, nous
entrevoyons la réalisation parfaite de la seconde. Déjà nous sommes
en possession d'un appareil automatique applicable et suffisamment
fidèle pour qu'il puisse être utile au médecin radiologiste de le
connaître.
Dispositif applicable a la radioscopie : commande électrique
du bruleur.
Nous avions pensé actionner à distance le bouton du robinet
Barret : une simple commande mécanique comme celle des sonnettes,
un système à air comprimé, voire même un électro-aimant auraient,
les uns comme les autres, suffi. Ces différentes combinaisons sont
archaïques en ce qui concerne les renvois des mouvements de
sonnettes; fragiles et rapidement usées quand on s'adresse aux
soufflets de caoutchouc indispensables avec l'air comprimé. La
commande électrique est assurément plus parfaite. Elle se prête à
toutes les exigences de la pratique. Les fils souples, si peu encom-
brants, mettent les postes de commande toujours dans la main de
l'opérateur, postes qu'il est facile de multiplier svUvant les cas.
C'est donc à l'électricité que nous nous sommes adressés. Dans le
dispositif de Barret nous avons remplacé le robinet par un appareil
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LE RÉGLAGE A DISTANCE ET LE RlÎGLAGE AUTOMATIQUE. 8o5
électrique très robuste, sans organes mécaniques, sans joints mobiles.
Il fonctionne sur le secteur, indifféremment sur courant continu on
sur courant alternatif. 11 est inusable parce que M. Drault, qui le
construit, en a proscrit les pièces qui se détériorent telles que les
ressorts et le caoutchouc.
Les commandes électriques des robinets à gaz sont du reste déjà
connues. Dans le traité de physique biologique de d'Arsonval, Chau-
veau, Marey, Gariel (*), il est question des deux dispositifs suivants:
Tun écrase un tube de caoutchouc quand le courant parcourt un
électro-aimant, l'autre déplace une bille de fer qui, sollicitée par un
champ magnétique, vient fermer le tube d*arrivée du gaz.
Le premier n'est pas d*une application pratique à cause des alté-
rations du caoutchouc qui ne manqueraient pas d'ouvrir une voie
dangereuse à l'issue du gaz, du reste, il n'est pas à Tabri du reproche
que nous allons faire au second. Le deuxième, en effet, comme le
premier, va à rencontre du but que nous nous proposons : il arrête le
débit du gaz quand le courant passe, nous cherchons au contraire
le phénomène inverse. De plus, il ne permet pas de régler la longueur
de la flamme mise en veilleuse, ce qui est d'une très grande impor-
tance.
Notre appareil est un simple tube en fibre de bois. L'extrémité
supérieure reçoit un tuyau qui conduit le gaz au brûleur, l'extrémité
inférieure est reliée à la canalisation du gaz. Ce tube est placé vertica-
lement ; à la partie inférieure il présente un diaphragme sur lequel
tombe un pointeau composé de lames de fer doux dont la tête s'arrête
à la partie moyenne du tube de fibre. On conçoit immédiatement que
le pointeau obture l'orifice inférieur et empêche l'arrivée du gaz dans
le brûleur. En réalité, il repose par sa pointe sur une vis réglable à
volonté, grâce à laquelle l'oblitération est rendue imparfaite : le brûleur
est en veilleuse.
A la partie supérieure du tube en fibre est fait un bobinage en fil de
cuivre isolé de 2/10. 11 est mis dans le circuit du secteur, en série avec
quelques appareils de sûreté et un simple bouton de sonnette jouant
le rôle d'interrupteur, c'est-à-dire de poste de commande.
En faisant passer dans ce bobinage un courant électrique, dérivé
sur le secteur, on produit un champ magnétique. Le pointeau qui
plonge seulement dans le tiers inférieur de la bobine est alors sollicité
par le champ magnétique. Il s'élève pour prendre une position
d'équilibre entre les deux forces qui le dirigent : la pesanteur en bas
et les lignes de forces magnétiques en haut. Le diaphragme, obturé
par le pointeau avant le passage du courant, est dégagé, le gaz
(') D'AiiioiiTAL, Chal VBAU, Maret, Gariel, Traité de physique biologique, tome I,
pages 870-871 (article de Ségalas).
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8o6 ARCHIVES d'Électricité médicale.
passe librement tant que le circuit électrique du petit bobinage est
fermé.
Les conditions de réalisation pratique nécessitent :
1* Un rhéostat qui limite l'intensité du courant dans le bobinage,
par lui-même trop peu résistant pour ne pas brûler sous la tension du
secteur. Ce rhéostat devant avoir une résistance invariable, nous nous
sommes servis d*une simple lampe en verre opaque : elle coûte très
bon marché, remplit parfaitement son but et ne laisse pas passer de
rayons lumineux, condition essentielle pour ne pas troubler les
examens radioscopiques.
a* Des appareils de sûreté, c'est-à-dire le coupe-circuit bipolaire
réglementaire.
3* Enfin des prises de courant et un ou plusieurs postes de
commande. C'est ce dernier dont la description est le plus simple.
Rappelons-nous qu'il est réduit à une simple poire de sonnette fleo-
trique reliée à l'extrémité d'un long fil souple. C'est elle que le
médecin radiologiste prend en main, c'est avec elle qu'il règle son
chalumeau, par conséquent qu'il modifie la qualité des rayons émis
par son ampoule.
L'appareil ci-dessus décrit fonctionne depuis quelques semaines au
laboratoire de radioscopie à l'hôpital Saint-Antoine. C'est parce qu'il
a donné satisfaction que nous avons pensé utile de le signaler.
Ici, il n'y a pas lieu de s'adresser à un appareil réglant automati-
quement les ampoules : l'examen radioscopique nécessite la mise en
œuvre de toute une gamme de rayons. L'œil du médecin sait apprécier
s'ils sont convenablement choisis et rien mieux que sa main ne
pourrait, suivant son jugement, modifier l'état de l'ampoule de
Rôntgen.
En radiothérapie, au contraire, et en radiographie souvent, pour un
malade donné, on a besoin pendant toute la durée d'une séance d'agir
avec des rayons d'un radiochroïsme déterminé. Ici, Tidéal serait
d'avoir un appareil automatique, le précédent est capable de tendre à
ce but, nous allons voir pourquoi.
Appareil automatique pour le réglage des ampoules
a osmo-régulateur de villard.
Toutes choses égales (Tailleurs, sur un transformateur alimentant
un tube de Rôntgen on observe aux bornes du primaire des variations
de différence de potentiel. Elles sont en relation avec les changements
de résistance de l'ampoule utilisant le circuit secondaire.
Sur certains des appareils qui portent un voltmètre aux bornes du
primaire, on vérifie nettement l'augmentation de différence de potentiel
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LE RÉGLAGE A DISTANCE ET LE RÉGLAGE AUTOMATIQUE. 807
qui marche de pair avec l'émission de rayons d'un pouvoir de péné-
tration croissant.
A notre robinet par commande électrique, précédemment décrit,
mettons en court-circuit le bouton de sonnette, poste de commande;
plaçons le petit bobinage qui meut le pointeau en dérivation aux
bornés de l'inducteur. Le transformateur fonctionnant, le pointeau
serait ainsi constamment soulevé, ouvrant au gaz une libre issue.
Mais un rhéostat shunte les bornes de la bobine du robinet ; c'est
AAAyAvy
FiG. 1.
A, inducteur du transformateur; B, interrupteur; C, rhf^'ostat de ligne;
D, bobinafi^e du robinet; E, pointeau; F, diaphragme sur lequel
tombe le pointeau; G, vis réglant le passage di^ gaz, l'appareil au
repos; H, tube de fibre; I, tuyau d'arrivée du gaz; 1', tuyau con-
duisant le gaz au brûleur; J, brûleur; K, osmo-régulateur ; L, pièce
fixant le brûleur à la partie de l'ampoule où se soude Tosmo-régula-
teur; M, petit rhéostat de réglage de Tappareil ; S, secteur; bb', bornes
du primaire du transformateur; ce', plots d'entrée dans le robinet
automatique du courant dérivé aux bornes du primaire ; d d', prises
du courant dérivé sur la bobine D et dont l'intensité est réglée par le
rhéostat M; Pb, coupe circuit; 1, lampe servant de résistance.
l'artifice qui rend le dispositif automatique. Dans sa course, en effet,
le curseur du rhéostat passe par une position telle que l'intensité élec-
trique qui happe le pointeau soit au seuil de l'intensité nécessaire
pour le soulever : position hmite ! Que l'intensité du champ magné-
tique grandisse, l'équilibre est rompu, le pointeau remonte^ le gaz
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8o8 ARCHIVES d'Électricité médicale.
jaillit au brûleur. Or précisément, l'ampoule qui durcit rompt cet
équilibre en augmentanX, nous le savons, la différence de potentiel aux
bornes du primaire.
L'osmo- régulateur, alors incandescent, ramène peu à peu les
choses à leur point de départ ; le pointeau retombe sur son diaphragme,
le gaz reste en veilleuse jusqu'à ce qu'une nouvelle exigence de
l'ampoule l'oblige à jaillir de nouveau.
En pratique, le mouvement qui se produit est un peu plus compli-
qué, le pointeau vibre synchroniquement avec les ruptures de Tinter-
rupteur ou les phases du courant alternatif; il exécute des sauts dont
l'amplitude augmente avec l'intensité du courant qui les régit. On
pourrait presque, par la mesure de la flamme du gaz ayant traversé le
robinet automatique (toutes choses égales d'ailleurs) calculer quelle
est la différence de potentiel aux bornes du primaire du transfor-
mateur.
Les avantages de ce dispositif ne sont pas discutables. L'économie
du temps passé à régler soi-même une ampoule n'est pas le principal
facteur à considérer. Aujourd'hui, l'opérateur peut se tenir complè-
tement à l'abri du rayonnement avec la certitude que l'appareil
automatique veille fidèlement pour maintenir constant le radio-
chroïsme choisi. D'ailleurs, quand on chauffe soi-même l'osmo-régu-
lateur, on résiste difficilement à la tentation de prolonger un peu,
l'opération pour avoir ensuite quelques instants de loisir : courts
instants, l'ampoule durcit à nouveau, le spintermètre déclanche sa
pétarade, le malade s'effraye et bouge au bruit des étincelles; en toute
hâte il faut encore courir appuyer le doigt sur le robinet du brûleur. 11
est fastidieux d'être absorbé par une besogne aussi simple et aussi
enchaînante.
Ajoutons qu'avec le dispositif automatique la qualité des rayons est
choisie comme on le désire. Supposons, par exemple, que nous ayons
affaire à une ampoule dure (donnant du lo au radiochromomètre de
Benoist) et que nous veuillions opérer avec des rayons moins péné-
trants. Agissons sur le rhéostat de façon que la flamme du brûleur
chauffe Tosmo-régulateur. Au moment où le tube de Rôntgen émet
le rayonnement désiré, on manœuvre le curseur du rhéostat jusqu'à
ce que la flamme du gaz lèche à peine l'osmo-régulateur : le réglage
est fait.
Si Ton veut des rayons plus pénétrants, on réduit la longueur de la
flamme, toujours à l'aide du rhéostat ; puis quand l'ampoule atteint
le degré de dureté désiré, il suffit de manœuvrer la manette du
rhéostat comme tout à l'heure.
Nous avons installé un de nos appareils automatiques sur un poste
de radiothérapie du laboratoire de Saint-Antoine. Il s'agit d'une
bobine de Rochefort de o m. 5o d'étincelle, avec interrupteur auto-
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LE REGLAGE A DISTANCE ET LE REGLAGE AUTOMATIQUE. 809
nome de GailTe. Le courant électrique est .fourni sous forme continue
avec une force électro-motrice de iio volts. Dans les conditions ordi-
naires de réglage des appareils, la différence de potentiel aux bornes
du primaire de ce transformateur oscille entre 80 et 95 volts suivant
que Ton opère avec une étincelle équivalente de 5 à i5 centimètres
et une intensité au secondaire de 4 à i3 dixièmes de m A.
Or, on peut régler Tappareil de telle façon qu'il n'y ait pas une
variation de i/io demA. Dès que l'ampoule a la moindre tendance à
augmenter de résistance, on voit la flamme du gaz grandir, lécher
davantage l'osmo-régulateur, puis se retirer un peu pour revenir à
nouveau si besoin est.
On connaissait déjà des ampoules automatiquement réglables.
Mûller, par exemple, adapte à son tube un système qui, frappé par une
étincelle électrique, met de l'hydrogène en liberté. Une sorte de spin-
termètre, dont on peut faire varier la distance entre les pointes,
commande précisément le passage de la décharge dans le système
gazogène. Il n'est pas possible de voir fonctionner les tubes Mûller
dont nous parlons sans apprécier l'importance et l'avantage du
réglage automatique. Rapidement il faut en rabattre de l'admiration
justifiée au premier moment: avec ces appareils l'automatisme est
éphémère.
L'ampoule Chabaud-Yillard a réalisé sur toutes les autres le progrès
d'être indéfiniment réglable. L'osmo-régulateur est aussi longtemps
fidèle à son rôle que dure l'ampoule elle-même. Les ampoules
Ghabaud-Yillard nous ont donc présenté l'avantage de pouvoir leur
appliquer un dispositif de réglage automatique toujours prêt à fonc-
tionner et capable de remplir indéfiniment son rôle.
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mmr*0mmmfmm0*0mwtmi% tmt*0mm*i*rmwmfWtmf*n
^B
APPAREIL NOUVEAU
NOUVELLE POMPE ROTATIVE A AIR
On n*a pas seulement besoin en électricité médicale d'appareils
électriques ; souvent des appareils accessoires, dans lesquels rélectricité
est réduite au rôle de force motrice, sont nécessaires; c'est un de
PiG. 1.
Vue de la pompe en perspective.
L, axe de la pompe; — B, vis de serrage la fixant sur le nez du moteur;
T, tube d'aspiration ; — T', tube de compcssion; — G, graisseur.
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NOUVELLE POMPE ROTATIVE À AIR.
8ll
ceux-ci, construits par la maison Gaiffe, que nous présentons à nos
lecteurs.
On sait aujourd'hui combien il est utile souvent en physiothérapie
d'avoir de Tair sous pression positive ou négative, c'est-à-dire d*aspirer
ou de comprimer de Tair. Récemment, par exemple, voulant appliquer
la fulguration suivant la méthode du D' de Keating-Hart, nous avons
Vue de la pompe démon iéc.
T, tube d'aspiration ; — T ', tube de compression ; — A A' A", palettes
métalliques entraînées par le disque excentré; — G, orifice de la sortie
de Tair ; — L, axe de la pompe ; — B, vis de serrage.
été obligés de chercher un appareil simple, pratique et peu volu-
mineux pour avoir le courant d'air nécessaire. C'est k cette pompe que
nous avons eu recours, et c'est parce que nous en avons eu pleine
satisfaction que nous nous sonmies décidés à la faire connaître à nos
lecteurs.
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8l2 ARCHIVES D'ÉLEGTRIGiré MéDIGALB.
La pompe Gaiffe est d'un volume extrêmement réduit ; elle a la
forme extérieure d'un disque mesurant une douzaine de œntimètres
de diamètre sur 3 centimètres environ d'épaisseur.
C'est en somme une pompe rotative aspirante et foulante suscep-
tible de faire de la compression ou de l'aspiration de Tair.
L'air comprimé est fourni sous pression de 760 grammes environ
d'une façon continue, et tout réservoir intermédiaire se trouve ainsi
supprimé. D'autre part, le vide jusqu'à 4o centimètres, vu le ^rand
débit de la pompe, est rapidement obtenu.
L'axe L de cette pompe se monte directement sur le nez des moteurs
de petite chirurgie ou de vibration, au lieu et place des flexibles, au
moyen d'une vis de serrage B.
La construction est robuste et des plus simples; il n'existe aucun
joint en cuir susceptible d'usure ou de se détériorer par la chaleur.
Ce sont, en effet, des palettes métalliques A, A', A', entraînées par
un disque qui, poussées par la force centrifuge, frottent sur la
périphérie de la boite qui les contient et aspirent l'air par un des
orifices 0 pour le repousser par l'autre.
En .dehors de l'aérothermothérapie cet appareil peut être employé :
r Gomme compresseur d'air pour actionner les atomiseurs et
nébuliseurs, lance-poudre et lance-ponmiade; pour le séchage rapide,
dans le massage vibratoire, etc.
2" Gomme aspirateur dans la méthode de Bier, pour l'aspiration de
tous les produits liquides et semi-liquides au cours d'une opération,
pour le filtrage, et<5.
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REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de r Électricité
ÉLECTROPHYSIOLOGIE
W. NERNST. — Théorie de Texcitation électrique.
Le Prof. Nemst admet que l'excitation électrique résulte de la pro-
duction de différences de concentration au niveau des membranes
qui séparent les milieux liquides de Torganisme; de ce fait, il déduit
mathématiquement les lois de Texcitation, et il résume lui-même son
travail de la façon suivante :
I. — Lorsqu'on s'en tient au fait établi par moi en 1899, que
l'excitation produite par un courant électrique résulte des différences
de concentration, produites par le courant aux surfaces de séparation
entre le protoplasma et le liquide où baignent les cellules, on en peut
déduire une théorie physico-mathématique exacte de l'excitation, à
l'aide de laquelle le seuil de l'excitation se laisse calculer d'après la
nature du courant.
Ce calcul a été effectué pour des excitations par des courants
périodiques d'un genre quelconque et pour de simples secousses de
courant d'intensité constante.
IL — La théorie doit être limitée aux excitations instantanées,
c'est-à-dire aux variations de courant suflisamment rapides, ou aux
ondes suffisamment courtes. Pour les excitations de plus longue
durée, il semble se produire une diminution de l'excitabilité, une sorte
d'accommodation, pour laquelle de simples considérations physico-
chimiques doivent être invoquées. Cette région d'accommodation,
pour laquelle la théorie I donne toujours des intensités plus faibles
que celles qui correspondent à la réalité, varie avec les différentes
préparations, et est, par exemple, plus étendue avec les nerfs de gre-
nouilles chauffés qu'avec les préparations refroidies.
III. — En dehors de cette région d'accommodation, la théorie I
s'applique avec une parfaite exactitude, comme peuvent le démon-
trer les observations faites avec les sujets d'expérience les plus divers,
4IICU. D'iLBGTR. Méo. — 1908. 69
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Si 4 AnCHlVES D^BLBGTRICITé MéoiGALfi.
Pour les courants alternatifs, la loi démontre que Tintensité néces-
saire à l'excitation augmente proportionnellement à la racine carrée
de la fréquence. Cette loi se trouve vérifiée pour les nerfs sensibte»
entre 10 et 5,000 alternances environ (Zeynek, Reiss), pour les nerfs
de grenouilles entre 100 et 4,000 (V. Kries, Nernst et Barott, Reiss),
sur des muscles curarisés, entre 760 et 3,700 alternances (Reiss).
Les expériences faites jusqu'ici ne permettent pas de savoir si la
loi n'est plus applicable aux hautes fréquences, 100,000, par exemple,
par seconde. Il n'est pas invraisemblable d'admettre qu'à mesure
que diminue le temps dans lequel doit s'effeetuer une différence de
concentration, la production de celle-ci s'altère. Il est certain cepen-
dant que pour tous les sujets d'expérience il existe une certaine étendue
à laquelle la loi de la racine carrée de la fréquence est applicable.
Pour les secousses de courant on trouve, d'une façon analogue* que
le produit de l'intensité par la racine carrée du temps doit être cons-
tant. En dehors du champ de l'accommodation qui, là encore, est plus
étendue pour les nerfs de grenouilles chauffés que pour ceux refroidis,
la loi se vérifie avec une grande exactitude à l'aide des résultats de
Weiss et surtout avec ceux de Lapicque.
IV. — Par la combinaison des considérations I et II, les faits
principaux des excitations électriques dans les observations rapportées
s'expliquent simplement. La théorie Ij c'est-à-dire celle de l'excitation
instantanée, est seule développée quantitativement. Mais, en principe,
il est possible de calculer l'action d'une secousse de courant d'un genre
quelconque après que la préparation a été une fois étalonnée avec
une onde bien définie. — [Archw fur die ges, PhysioL, Bd. 122.)
ÉLECTROTHÉRAPIE
GAUCHER et ÀBRAMI. — Sarcome mélanique cutané du pied.
Les auteurs présentent une femme encore jeune et qui est atteinte
d'un sarcome mélanique du pied; cette lésion, un peu plus large qat
Tongle du pouce, siège, ainsi que vous pouvez le constater, à la peau,
et y reste absolument limitée. Elle a débuté ily a trois ans et Texamen,
des plus minutieux, ne leur a pas permis d'en découvrir d'autres sem-
blables sur aucun point du corps. Par ailleurs, la santé générale de
cette malade ne paraît nullement altérée : l'examen du sang a été pra-
tiqué et n'a pas révélé d'altérations leucocytaires. On peut donc
considérer cette lésion comme absolument limitée et pour cette raison
on se propose d'en pratiquer l'ablation et ensuite de faire la fulgiura-
tion électrique.
M. G. Baudouin. — Ce cas me rappelle un fait que j'ai observé en
ville, il y a bien longtemps, chez une femme encore jeune, qui présenta
d'abord des douleurs névralgiques désespérantes avec un amaigrisse-
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tlEVUfi t>& LA fRES8fi. 8l5
ment extraordinaire ; un jour, dans son lit, sans cause apparente, elle
se brise le fémur; bientôt apparurent des noyaux de sarcome méla-
niques disséminés en différents points du corps, et la malade ne tarda
pas à succomber.
M. Gaston. — Chez ces malades, la radiothérapie a donné entre
nos mains des résultats pitoyables. Presque toujours nous avons cons-
taté une amélioration rapide au début, on croit les malades guéris, et
bientôt survient une généralisation qui ne tarde pas à les emporter.
M. Gaucher. — La radiothérapie est déplorable parce qu'en faisant
disparaître ces tumeurs localement, elle fait résulter leiurs éléments
qui, dans la suite, sont transportés en différents points de l'organisme.
M. Gaston. — Nous avons pu suivre ainsi trois cas d'épithéliomas
traités en ville par la radiothérapie. Ds avaient été d'abord guéris
localement, mais dans la suite ils sont morts du cancer du foie.
M- Lenglbt. — Dans un cas de tumeur mélanique absolument loca-
lisé^ sur un naevus, j'ai pu examiner différents tissus et j'ai trouvé les
muscles absolument infiltrés de mélanose.
M. BiZARD. — Je suis convaincu qu'on en arrivera à considérer la
radiothérapie comme un mauvais traitement du cancer. — (Soc. franc,
de dermatol. et de syphiligr.; Méd, moderne^ 13 mai 1908.)
GHUGET. — La fracture de Dupuytren.
n convient de définir de la façon suivante la fracture de Dupuytren :
fracture de l'extrémité inférieure du péroné, à 6 ou 7 centimètres
(et plus) du sommet de la malléole externe avec arrachement de la
malléole interne. La radiographie a permis d'étudier avec plus de
précision certains aspects de la question. Aussi l'auteur a-t-il été bien
inspiré en nous donnant une revue générale, mise au point, des travaux
les plus récents et où sont étudiés tout particulièrement le mécanisme
et l'anatomie pathologique. La question des fractures mérite d'être
attentivement envisagée au double point de vue du diagnostic et du
traitement d'une part, et d'autre part, au point de vue de l'appré-
ciation du degré d'invalidité chez les blessés du travail. — (Gaz, des
hôpit, no 73 et 76.)
GUISEZ (de Paris). — De rélectrolyse circulaire ; ses applications
à la cure des rétrécissements cicatriciels du larynx et de l'œso-
pliage.
L'auteur a appliqué l'électrolyse circulaire au rétrécissement de
l'œsophage. Il introduit par la lumière de l'œsophage et par le pertuis
resté libre des boules électrolytiques de plus en plus grosses. L'eschare
de l'électrolyse ainsi formée donne une cicatrice peu rétractile et les
séances de dilatation ultérieures peuvent être plus espacées que par
la simple œsophagotomie. — {Progrès méd., 6 juin 1908.)
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8l6 ARCHIVES D^^LECTRICITé MÂDIGALE.
JëSIONEK. ~ Emploi de rélectricité statique en dermatologie.
L'emploi de Télectricité statique se rapproche ici de celui des étin-
celles de haute fréquence du procédé de Keating-Hart. L'électricité
est fournie par une machine statique à influence de six plateaux.
Les décharges sont fournies par le pôle positif, tandis que le malade
isolé tient le pôle négatif à la main.
L'électrode positive se trouve assez rapprochée de la peau pour
fournir des étincelles très serrées, de 3 à 4 millimètres de long.
L'auteur a traité par ce procédé des cas de lupus et de cancer de
la peau. Avant de soumettre la lésion à l'action des étincelles, il est
recommandé d'enlever avec la curette le plus de tissu malade possible.
Cette opération préliminaire se fait sous l'anesthésie locale ou géné-
rale. L'hémorragie s'arrête par compression. On fait immédiatement
ensuite l'application du courant électrique. La durée de la séance
varie avec la dimension de tissu malade à traiter : elle est d'une
demi-heure pour la dimension d'une pièce d'un franc. Sous l'influence
des étincelles, il se produit une eschare noire qu'on laisse sans pan-
sement. A l'eschare succède une réaction inflammatoire qui élimine
le tissu nécrosé. Des foyers mettent une huitaine de jours à guérir
et l'épiderme régénéré se reforme en dessous.
Lorsque la lésion est assez étendue, l'auteur emploie alors les deux
électrodes pour produire les étincelles ; toutefois celles du pôle négatif
ont une action plus faible. — (Rev, de thérapeute 15 juillet 1908.)
LION. — Le sous-nitrate de bismuth contre les vomissements
des tuberculeux.
L'auteur conseille de combattre la toux émétisante des tuberculeux
par l'ingestion de sous-nitrate de bismuth à la dose quotidienne de
20 grammes, pris en une seule ou plusieurs fois, pendant dix à douze
jours consécutifs. La tolérance des malades pour ce médicament est
parfaite, ils n'en éprouvent aucun inconvénient et voient le plus sou-
vent disparaître, dès le premier jour du traitement, les vomissements
qui accompagnent la toux. Les bons effets du sous-nitrate de bismuth
sur les nausées et les vomissements des tuberculeux se manifestent à
toutes les phases de la maladie et sont dus vraisemblablement à l'ac-
tion topique de ce sel sur la muqueuse gastrique.
Par contre, le sous-nitrate de bismuth semble dépourvu de toute
action sur la toux, laquelle persiste habituellement sans modiflcation
après l'administration du médicament. — (Sem, méd.y 24 juin 1908.)
TIIILLIEZ (de LiUe). ~ Traitement des kystes de l'iris par l'élec-
trolyse.
La thérapeutique des kystes de l'iris comprend la ponction simple,
l'ablation avec iridectomie et l'extirpation de la poche ou, le plus
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REVUE DE LA PRESSE. 817
souvent, de la paroi antérieure. La ponction simple expose aux réci-
dives, on n'y recourt plus guère; Tablation avec iridectomie n'est
employée que pour les kystes de petites dimensions; l'extirpation de
tumeurs volumineuses est difficile, toujours incomplète, et expose aux
récidives. L'auteur, ayant eu à traiter un kyste irien occupant les
deux tiers de la chambre antérieure, a essayé l'électrolyse. Il a ponc-
tionné la poche avec une aiguille en platine reliée au pôle positif, et
a fait passer un courant de 4 mA. pendant deux minutes, puis de
2 mA., pendant le même temps. Le kyste n'a pas récidivé depuis cinq
mois. L'auteur engage ses confrères à expérimenter ce procédé facile
et inoffensif, puisque l'électrolyse a été employée par de nombreux
praticiens pour le décollement de la rétine et même le trouble du
corps vitré. — (Presse méd., 23 mai 1908.)
Applications indirectes de l*Ëlectricit6
RAYONS X
F. BORDA.S. — La radiographie en médecine légale.
Le procédé de la docimasie pulmonaire hydrostatique est le seul qui
permette actuellement à un expert d'affirmer qu'un nouveau-né a
respiré; les procédés du D' Breslau (docimasie gastro-intestinale), de
Wieden et Wend (docimasie auriculaire) sont moins précis et sont
sujets à un certain nombre de causes d'erreurs.
Les expériences que l'auteur avait entreprises dans le but de recher-
cher à différencier par la radiographie les poumons d'un nouveau-né
n'ayant pas respiré de ceux d'un nouveau-né ayant respiré, m'ont
amené à conclure que la radiographie confirmait entièrement les
résultats obtenus par la méthode de la docimasie pulmonaire hydro-
statique, 3t qu'en outre, ce procédé avait l'avantage de permettre à
l'expert de joindre à son rapport une épreuve qui pouvait être consi-
dérée comme une véritable pièce à conviction.
Dans la communication de M. Charles Vaillant sur une nouvelle
méthode permettant de constater par la radiographie si un nouveau-
né mort a vécu ou n'a réellement pas vécu, M. Ch. Vaillant considère
que le procédé qu'il indique comme étant nouveau sera un auxiliaire
précieux pour MM, les Médecins légistes, dont les moyens d'investiga-
tion sont restreints.
Enfin, dans une note plus récente, M. Bouchacourt fait savoir que
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8l8 ARCHIVES D'ÉLECTRIGiré MEDICALE.
le procédé de M. Ch. Vaillant a déjà été mentionné par lui dans les
cours faits à la clinique Tarnier de 1898 à 1907.
M. Bouchacourt lait remarquer même qu'il a toujours insisté vis-à-
vis de ses élèves sur la valeur de ce procédé de docimasie pulmonaire
radiographique.
Sans s'appesantir sur l'antériorité de leiurs recherches sur le sujet,
puisqu'elles datent de 1896 et qu'elles se trouvent mentionnées avec
planches à l'appui dans le traité de M. Brouardel : Sur F Infanticide
(1897), l'auteur se borne à faire remarquer que l'air pénètre d'abord
dans les poumons du nouveau-né, puis dans l'estomac, et enfin dans
l'intestin; et, comme l'a montré Hofmann, la quantité de gaz con-
tenue dans l'estomac est en rapport direct avec la durée de la respi-
ration.
Dans ces conditions on conçoit, et l'expérience le démontre, que
l'épreuve du D' Breslau et, par conséquent, la radiographie intestinale
soient moins sensibles que la docimasie pulmonaire.
MM. Ch. Vaillant et Bouchacourt auraient certainement constaté
le fait s'ils avaient opéré, non pas sur le cadavre, mais sur les organes
séparés. Le modus operandi conseillé par ces auteurs présente, en
outre, un grand inconvénient : c'est qu'il incite les médecins experts
à conclure à un infanticide sans pratiquer l'autopsie du nouveau-né.
Cette raison suffirait à elle seule, à mon avis, à faire écarter cette
façon d'opérer au point de vue médico-légal.
Pour ces raisons et pour d'autres qu'il ne peut développer plus lon-
guement dans cette note, l'auteur conclut, comme l'a fait M. Brouar-
del, en disant que la radiographie ne saurait être substituée à la doci-
masie pulmonaire hydrostatique; sa seule utilité, on le répète, est de
fournir à l'expert un document photographique, document qui peut
être considéré comme une véritable pièce à conviction. — (C. /?. de
l'Acad, des sciences, séance du 1«' juin 1908.)
DESTOT. — Radiographie des maladies de Pestomac.
L'auteur estime que les rayons X sont appelés à rendre de très
grands services dans le traitement des maladies de l'estomac. On
doit donner la préférence à l'orthodioscopie sur la radiographie.
Le seul inconvénient de la méthode, c'est qu'elle exige du temps
et coûte fort cher.
A l'aide de quelques exemples personnels l'auteur montre que la
photographie donne des résultats bien différents de l'examen à l'écran.
Les estomacs qui ne se vident pas de leur bismuth et qui sont très
dilatés par leur pôle inférieur peuvent affecter la forme clinique de
rhyperchlorhydrie.
Pour mesurer l'acidité gastrique on peut se servir du procédé de
Schwartz qui fait déglutir un cachet de bismuth enrobé de baudruche
dont la digestibililé pennet de renseigner sur les sécrétions gastriques.
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REVUE DB LA PRR88E. 819
Au bout d'une heure et demie, si le cachet est dissous, Il y a hypera-
cidité; s'il faut deux heures et rfe/nie, l'acidité est normale; s'il faut
trois à quatre heures, il y a anacidité.
La radioscopie gastrique permet encore de faire le diagnostic des
ectasies gastriques, de les distinguer des ptôses, des dyspepsies ner-
veuses, de 'ulcus, etc. L'examen méthodique de l'estomac par les
rayons X constitue donc un des progrès les plus remarquables qu'on
ait accomplis dans l'étude des lésions de cet organe. — (Lyon méd„
1®' mars 1908, p. 483.) Th. Nogier.
GAREL et ORGELIN. — Radiographies d'œsophage.
Les auteurs présentent de belles radiographies d'œsophage. Pour
l'une il s'agit d'une fillette qui, il y a deux ans, avala de l'acide sulfu-
rique : sténose consécutive et gastronomie; depuis, l'enfant, par gour-
mandise, prend des aliments par la bouche, les mâche, les avale pour
les vomir quelques instants après. Après avoir injecté de la bouillie
bismuthée sur la portion supérieure de l'œsophage, on peut voir sur
récran que l'œsophage s'est dilaté et forme une vraie poche dont
l'extrémité inférieure est au niveau de la 6® côte. — (Presse méd.,
1" juiUet 1908.)
E. MARTINI. — Deux cas de paraplégie consécutive à l'emploi
des rayons de Rôntgen dans le traitement des tumeurs malignes.
Malgré les nombreux services qu'ont rendus déjà les rayons de
Rôntgen, leur emploi n'en expose pas moins à quelques incidents
fâcheux, si l'on en juge par les deux cas suivants :
Le premier de ces faits concernait un homme de vingt-trois ans qui,
depuis trois mois, offrait une tumeur thoracique gauche ayant pris
les dimensions d'une tête d'adulte. En raison de ses caractères clini-
ques et de son évolution, on porta le diagnostic de sarcome, diagnostic
qui fut confirmé par une biopsie : il s'agissait de la forme globo-cdlu-
laire. On soumit aussitôt le malade à la radiothérapie : les séances se
répétèrent tous les deux joiu*s pendant un mois; elles duraient de huit
à dix minutes. Pendant le traitement, il se produisit quelques accès
fébriles avec céphalalgies ou nausées; par contre, vers la onzième ou
douzième séance, l'énorme tumeur avait presque complètement dis-
paru; toutefois, si au palper superficiel on ne découvrait plus rien,
par le palper profond on percevait une induration vague, semblant
indiquer que la néoplasie avait diffusé vers la paroi interne du thorax.
Dans l'espoir d'influencer les couches profondes de la poitrine, on
continua cependant les séances, dont lés dernières s'accompagnèrent
de dermite et d'un peu d'oppression. Le malade n'en était pas moins
très satisfait et se préparait à quitter l'hôpital quand apparurent des
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820 AtlGHIVBS D*éLEGTRIClTé M^DIGALB.
fourmillements, de la pesanteur, de la lourdeur dans les membres
inférieurs, puis de la parésie de la rétention urinaire et fécale. Dans
la crainte d'une métastase rachidienne on reconnut aussitôt Tirra-
diation de la colonne vertébrale; mais, en cinq jours, il s'établit une
paraplégie complète qui, rapidement, menaça d'être fatale. Sur le
conseil d'im neurologiste, on tenta une laminectomie au niveau des
neuvième, dixième et onzième arcs vertébraux; cette brèche paraissant
insuffisante, on l'agrandit même au cours de l'opération par la résec-
tion des douzième, huitième et septième arcs : on ne découvrit rien
d'anormal et le malade succomba trente jours après le début de l'afifec-
tion médullaire. A l'autopsie, on trouva un sarcome gros conmie les
deux poings à la face interne des côtes; la tumeur était assez limitée
et semblait respecter les poumons. Quant à la moelle, elle n'offrait pas
de trace macroscopique de tumeur et son examen microscopique fut
tout aussi négatif à cet égard, mais il démontra, par contre, l'existence
d'une dégénérescence diffuse de toute la substance blanche; les alté-
rations de la substance grise étaient un peu moins marquées.
Dans le second cas, il s'agissait d'un homme de trente-trois ans
atteint de sarcome de la partie gauche du cou. Opéré une première
fois, il eut bientôt une récidive. Celle-ci fut soumise à la radiothérapie
pendant trente séances, tous les deux jours. Cette cure s'accompagna
des petites complications usuelles (poussées fébriles, troubles nerveux,
dermites) et les nodosités se fondirent rapidement; mais, à la fin du
traitement, survinrent également les symptômes d'une paraplégie qui
se compléta en six jours et emporta le patient quarante-quatre jours
après le début de cette complication. A l'autopsie, il n'existait plus
de lymphomes cervicaux, mais quelques ganglions médiastinaux, péri-
bronchiques et mésentériques. L'examen microscopique de la moelle
donna des résultats analogues à ceux du cas précédent.
Chez les animaux, les rayons de Rôntgen provoquent des altérations
médullaires, mais le faible volume de leur corps permet de supposer
qu'il s'agit d'une action directe; cette explication n'est donc guère
valable pour l'homme dont la moelle est recouverte de téguments
épais. Chez les deux malades en question, on pouvait alors songer à
une infection médullaire occasionnée par la dermite; mais si l'on
réfléchit combien les dermites sont communes et combien sont rares
les myélites, force est de penser que là n'est pas la cause des accidents
susmentionnés. Quant aux thromboses et aux embolies, on n'en vit
pas plus de trace que de tumeur métastatique ; d'ailleurs, on admet
généralement que la radiothérapie retarde plutôt qu'elle ne favorise
les métastases. La seule hypothèse possible est donc celle d'une
toxémie engendrée par la résorption des énormes masses néoplasiques.
Il se passa ici quelque chose d'analogue à ce qu'on a vu pour les tuber-
culeux, chez lesquels la radiothérapie fut suivie quelquefois d'infec-
tion miliaire. En somme, la myélite fut probablement due à des toxines
nées de la destruction rapide du néoplasme; naturellement, les organes
les plus fins et les plus sensibles de l'économie furent ceux qui en
pâtirent le plus. Il se peut néanmoins que l'alcool ou la syphilis favo-
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REVUE DE LA PRESSE. 8a I
lise pareille localisation, bien qu'en l'espèce ces deux facteurs parussent
être hors de cause. — (Sem, méd., n® 9, 26 fév. 1908.)
MÉNàRD. — Sur l'impossibilité de diagnostiquer la mort réelle
par la radiographie des organes abdominaux.
D'après M. Vaillant, le diagnostic de « la mort réelle peut être fait,
quant à présent, par l'examen radiographique des organes abdomi-
naux ».
Cette opinion a été contestée, mais dans une certaine mesure seule-
ment, par M. Béclère, qui ne pouvait se prononcer en raison de sa
documentation insuffisante.
J'ai fait, à mon tour, des recherches qui ont porté, d'une part, sur
un enfant de huit ans mort à la suite d'une fracture de la base du
crâne, d'autre part, sur un intestin isolé extrait de la cavité abdomi-
nale.
10 Sur Venfant de huit ans. — J'ai procédé de façon à obtenir 9 épreu-
ves en série, faites à intervalles différents à partir de la mort jusqu'au
lendemain, la technique étant la même.
Si nous considérons la radiographie n® 1, exécutée 5 minutes après
l'arrêt apparent des mouvements respiratoires, nou'î apercevons au-
dessus de la crête iliaque gauche une zone claire représentant une
portion d'intestin rempli de gaz. D'autres espaces clairs se voient
sur la radiographie, mais sans délimitation bien nette.
La radiographie n® 3, faite 1 h. 20 minutes après la mort, nous
montre les mêmes détails que précédemment, tout en permettant, en
certains points, d'entrevoir quelques anses intestinales. Ces dernières
deviennent de plus en plus visibles à mesure que nous considérons les
radiographies exécutées à une heure plus éloignée de celle de la mort.
Si nous comparons, en effet, les radiographies 1 à 7 avec les radio-
graphies 8 et 9 exécutées, la première 20 heures, la seconde 22 heures
après la mort, nous remarquons sur ces dernières que les anses intes-
tinales sont généralement visibles.
Doit-on considérer cette particularité comme étant un signe certain
de la mort réelle? Tel n'est pas mon avis, car si je compare la radio-
graphie n® 1 (cadavre d'enfant) avec celle (n® 10) d'une fenune adulte
vivante, je vois, sur la radiographie de cette dernière, plusieurs zones
claires, dont une plus apparente que les autres zones, qui représentent
des anses intestinales distendues par des gaz. Pour être visibles sur la
radiographie d'un sujet vivant, l'anse intestinale et les gaz qui la dis-
tendent ne doivent pas changer de place. Or. cette condition se trouve
souvent réalisée sur le vivant et ne devient complète sur le cadavre
qu'à une époque où les signes médicaux d3 la mort réelle existent et
donnent des résultats moins discutables, bien plus certains que ceux
fournis par la radiographie.
A la fin de la radiographie n® 4, tous les signes de mort réelle exis-
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832 AnCHIirR9 D*iLRCTRIGITA M^DI€ALF..
talent et il m'est impossible de poser ce même diagnostic en exa-
minant cette radiographie et en la comparant avec des radiographies
de sr]et8 encore vivants.
La radiographie permet, je le répète donc, de voir nettement F intestin,
mais à un moment où le diagnostic de mort réelle n'est même plus à
poser.
2® Recherches sur un intestin séparé du cadavre, — J'ai radiographié
le même intestin débarrassé par un lavage prolongé de tous les gaz
qu'il pouvaitf contenir :
10 Sans être distendu, les parois étant accolées;
2o Distendu par insufflation d'air.
En comparant les épreuves obtenues dans ces deux cas, il est facile
de se rendre compte :
lo Que l'intestin est bien plus perméable aux rayons de Rôntgen
quand il est distendu par l'air que s'il ne l'est pas, cela parce que les
parois sont amincies;
2® Quant à la transparence de l'intestin, on ne peut l'expliquer, à
mon avis, en supposant que les gaz de l'intestin, par suite de leur
rencontre avec les rayons X, deviennent phosphorescents. Cette par-
ticularité se produirait-elle que la plaque sensible ne saurait être pour
cela plus vigoureusement impressionnée. Cette phosphorescence n'en-
gendrerait pas des rayons capables de traverser les téguments et le
châssis séparant l'anse intestinale de la plaque sensible.
La conclusion qui me semble se dégager de mes expériences est la
suivante :
7/ est impossible, dans l'état actuel de la science, de faire par la radio-
graphie des organes abdominaux le diagnostic de la mort réelle. — (C iL
de VAcad, des sciences, séance du 25 mai 1908.)
G. MOURIQUAND. — Volumineuse adénopathie trachéo-bron-
chique tuberculeuse sans image radioscopique.
L*auteur présente les pièces d'autopsie d'un enfant de quatre ans,
atteint successivement de coqueluche, puis de scarlatine, qui fut
emporté pendant la convalescence de cette maladie par une granulie.
Au cours de celle-ci, il fut minutieusement passé à Técran radio-
scopique et la recherche des adénopathies trachéo-bronchiques fut
faite sans résultat. A l'autopsie, on trouva, outre les lésions de gra-
nulie pulmonaire, hépatique, splénique, une volumineuse adénopa-
thie tuberculeuse à ganglions caséeux, crus, de 5 centimètres de haut
sur 6 de large; les ganglions sus-bronchiques étaient surtout en cause.
L'auteur rappelle qu'il a présenté en 1906 un cas identique à la
Société. Se demandant comment on peut expliquer l'absence d'image
radioscopique dans les cas d'adénopathie aussi volumineux, il rap-
pelle les recherches de MM. Barjon et Nogier sur la transparence
ganglionnaire, dans lesquelles ces auteurs ont constaté que les gan-
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REVUE DE LA PRESSE. 8a3
glions sont d'autant plus transparents qu'ils sont caséeux. De plus,
les ganglions bronchitiques sont généralement couverts par Tombre
du manubrium et des articulations stemo-claviculaires, ce qui peut
expliquer également» en tenant compte de la transparence, l'absence
d'image radioscopique dans ce cas. — {Presse méd., 29 fév. 1908.)
PAGES (de Lyon). ^ Énorme calcul rénal diagnostiqué par la
radiographie.
L'auteur présente au nom du D' f^afln un énorme calcul du poids
de 54 grammes. Malgré un prolongement urétéral du calcul, le rein
fonctionnait encore.
L'opération faite fut la néphrolithotomie.
Elle fut d'autant plus délicate que la radiographie avait montré
dans le rein opposé (le gauche) la présence de deux petits calculs,
ce qui indiquait une lithiase bilatérale.
Contrairement à l'opinion d'Albarran et de Legueu qui conseillent
dans ces cas d'opérer « le rein le meilleur »> d'abord, c'est au « rein le
plus malade » que s'est attaqué M. Rafln, parce qu'il était le siège de
phénomènes très douloureux. Après des suites opératoires menaçantes,
Tétat du malade est devenu très satisfaisant. — (Lyon méd., 8 mars
1908, p. 548.) Th. Nogier.
PORTER et WHITE. — Carcinomes multiples consécutifs à une
radiodermite chronique.
Porter a trouvé dans la littérature dix cas de carcinome développé
sur une radiodermite chronique.
Le onzième est une observation personnelle. Jeune homme chez
lequel une radiodermite chronique des mains avait succédé à un
traitement par les rayons X. Apparition de tumeurs multiples sur
les mains. Excision. Examen microscopique : carcinome. Le traite-
ment a duré dix ans et a consisté dans l'excision des tumeurs et
greffes de Thicrsch.
Le même auteur a encore observé un cas de sarcome développé
sur un annulaire, après un traitement par les rayons X.
On trouve dans ce travail la description et des dessins de coupes
microscopiques de trente cas de radiodermite rassemblés par White.
— (Armais of surgery, 1907.) Lassueur.
RIEDEL et G. K.ESTLE. ^ Notes sur une nouvelle extension du
diagnostic radiographique.
L'inducteur utilisé par les auteurs sort de la maison Polyphos de
Munich; il a l'avantage de permettre avec une grande facilité diverses
combinaisons du primaire et du secondaire, suivant les besoins.
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8ai ARCHIVES D'ÉLECTRICiré MÉDICALE.
Grâce à cet appareil et à une ampoule en iridium extrêmement puis-
sante, on peut obtenir une intensité de rayons très grande. Une sou-
pape et un éclateur permettent de supprimer Tonde de fermeture et
de ménager ainsi Tampoule. L'appareil marche aussi bien avec 220
qu'avec 110 volts.
Dans le but d'éliminer toute faute de projection et de perspective
des organes, du cœur en particulier, Moritz et Levy-Dom entre
autres, ont employé Torthodiagraphie; Immelmann, Albert-Schôn-
berg, Hânisch et Rieder T orthoradiographie (orthophotographie);
enfin, Kôliler et Albert-Schônberg la téléradiographie (radiographie
de loin).
La téléradiographie, grâce aux appareils qui la rendent actuelle-
ment facile et rapide, tend à prendre une importance toujours plus
grande : on peut faire, chez un adulte, en quelques secondes (5 à 15
suivant l'épaisseur du sujet) des téléradiogrammes très satisfaisants
du cœur et de l'estomac. L'anticathode est à deux mètres de la plaque;
on utilise un diaphragme de 2 ou 3 centimètres d'ouverture; le rayon
central doit tomber au centre de la projection de l'organe à étudier.
Les rayons secondaires prenant naissance dans l'air et non dans la
masse du corps, nécessitent l'emploi d'un cône ou d'un tube métal-
lique pour drainer les rayons.
Un téléradiogramme ainsi obtenu est un exact équivalent d'un
orthodiagramme, surtout lorsqu'on a eu soin de marquer la ligne
médiane du corps.
Pour étudier l'exactitude de la téléradiographie, les auteurs ont
découpé des lames de plomb, en leur donnant les différentes formes
qu'ont les projections du cœur chez le vivant; cet organe étant, chez
un sujet de corpulence moyenne, à environ 3 cent. 1/2 de la paroi
thoracique, la silhouette de plomb a été placée à cette distance de
la plaque, avec Tinclinaison que le cœur a normalement sur le plan
frontal.
L'erreur due à la projection est naturellement d'autant plus grande
que l'organe étudié est lui-même plus grand. De toute une série d'expé-
riences faites avec ces silhouettes du cœur et d'autres organes de
dimensions variées, il ressort que Terreur est au plus de deux milli-
mètres pour la largeur du cœur, elle est beaucoup moindre pour les
organes plus petits. On peut en conclure qu'avec la téléradiographie
on ne peut avoir que des erreurs très réduites, et en aucun cas plus
grandes qu'avec Torthodiagraphie; naturellement, son exactitude a
aussi des limites, et, lorsque le rayon normal tombe au milieu de la
plaque, les dimensions d'un organe éloigné de ce point sont un peu
moins exactes que si ce rayon tombait au milieu de l'organe lui-même.
La comparaison d'orthodiagrammes et de téléradiogrammes d'un
même sujet montre que les résultats sont identiques, et que les deux
images peuvent se superposer. Le téléradiogramme a cependant une
supériorité sur Torthodiagramme, il est par lui-même une preuve
objective absolument rigoureuse, ne dépendant aucunement de l'opé-
rateur. De plus, s'il est parfois de grandes difficultés par la méthode
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REVUE DB LA PRESSE. 8^5
graphique, à déterminer la pointe du cœur (hypertrophie la rejetant
à gauche) ou le hile du poumon, il n'en est point par la technique des
auteurs : la plaque photographique, avec l'aide d'écrans renforçateurs,
perçoit les détails beaucoup mieux que les yeux humains. Enfin, dans
le cas de pulsations exagérées du cœur et des gros vaisseaux (insuf-
fisance aortique, maladie de Basedow, etc., etc.) la téléradiographie
donne des images de qualité infiniment supérieure à celle des calques
de l'autre méthode.
Si l'on a eu la précaution d'impressionner pendant le même état
respiratoire deux clichés du thorax, l'un en incidence antérieure,
l'autre en incidence postérieure, les rayons presque parallèles du cône
lumineux utilisé permettent de superposer exactement les contours
du cœur des deux épreuves; c'est beaucoup plus difficile avec l'ortho-
diagraphie : en incidence antérieure, en effet, les rayons parasites du
normal ne peuvent être tous éliminés malgré l'emploi d'un dia-
phragme, et cela, à cause de la proximité de Tanticathode, d'où
agrandissement de la projection cardiaque. Enfin, le rayon normal
n'étant pas matérialisé par un index de plomb, ne peut être ramené
très exactement tangentiellement au cœur.
Les temps de pose exagérés que l'on reprochait à cette méthode'
étant devenus actuellement très suffisants tout en donnant des
contours beaucoup plus nets de tous les organes, la pratique de
la téléradiographie ou orthoradiographie ou encore orthophotographie
ne pourra que se répandre de plus en plus.
Les conclusions de cette étude sont :
L'exécution facile de téléradiogrammes dû cœur, de l'estomac, etc.,
permet une exactitude si grande, que les images en incidence anté-
rieure et en incidence postérieure se recouvrent parfaitement; avec
une distance focale de deux mètres, on peut négliger les variations
de l'éloignement des organes à la plaque dans l'une et l'autre
position; cette distance focale réduit les erreurs de projection dans
une telle proportion qu'elles sont pratiquement abolies. La téléra-
diographie peut donc, dès maintenant, être considérée comme au
moins l'équivalent de l'orthodiagraphie. — {Miïnch, med, Wochens.y
1898, no 11.) E. Spéder.
BADIOTHËRAPIB
BARJON. — Deux oas d'angiome de la face guéris par la radio-
thérapie.
L'auteur a traité avec succès deux cas :
lo Angiome de la joue et du lobule de l'oreille, enflammé par
traitement antérieur. Guérison en onze séances de dix minutes. Rayons
no» 4-5. Irradiation de la cicatrice, laquelle a disparu.
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8'i6 ARCHIVES D'ÉLCGTRICl'Hi lliDlCAJ.B.
2® Angiome de l'angle interne de rœil,îtraité par Télectrolyse sans
résultat. Rayons X. Guérison complète.
(Dosage quantitatif des rayons X exprimé en heure et minutes. —
(Lyon méd,, 1907, p. 1066.)
Radiodermite chronique dés msina, disparition des yerrnes
par des doses mesurées de rayons X.
Le malade, opérateur au London Hospital pendant huit ans et
demi, souffre d'une radiodermite des mains depuis six ans.
Pendant les quatre premières années, il s*est occupé de radiogra-
phie et a fait de nombreux examens à Técran. Il a également développé
des clichés. Pendant les quatre dernières années, Il s^est occupé exclu-
sivement de radiothérapie.
La radiodermite est plus intense en hiver. Les ongles soat fortement
atteints. La peau du dos des mains et des doigts est atrophiée, pré-
sente de nombreuses télangie tasies et de multiples verrues sèches,
foncées. La main gauche est plus malade que la droite. La face p^il-
maire est indemne, mais récemment est apparue sur la main gauche
une tache noire, ainsi que sur les bras.
Le D' Sequeira présente le malade pour deux raisons.
La première. c*est que le dos de la main gauche a été guéri des
verrues par les rayons X. Considérant les heureux effets obtenus par
les rayons X dans le traitement de la xérodermie pigmentai re et
Tanalogie qu'il y a entre certaines formes de radiodermite chronique
et la maladie de Kaposi, il était logique d*attendre un résultat favo-
rable de remploi des rayons X dans la radiodermite.
Les régions verruqueuses furent exposées une fois (dose absorbée
5 H.). Cinq semaines après, les verrues avaient disparu: la peau était
lisse. La main gauche seule a été traitée, la main droite le sera ulté-
rieurement; le malade est présenté pour démontrer le contraste entre
les deux mains.
Le second point intéressant est la présence d'une tache pigmen-
taire d'im centimètre de diamètre sur la face palmaire de la main
gauche. Chez les radiologues, c'est la face dorsale des mains seule qui
souffre. Il est donc possible que cette tache soit sans relations avec
la radiodermite. Le fait que la partie supérieure des bras, toujours
protégée contre les rayons X, présente également des taches pig-
mentaires, vient à l'appui de cette supposition.
Sir Malcom Moris trouve risqué de traiter les radiodernfites par
l'agent qui les a produites.
Le D' Radcuff Crockbr fait remarquer l'énorme différence entre
les régions traitées et celles qui ne l'ont pas été, et suggère l'idée
de traiter aussi les tache<? pigmeniaires.
Le D' Whitfield rappelle l'opinion du D' Reid, qui prétend que
seuls les radiologues qui développent des clichés présentent des verrues
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HEVUB DB LA PRES8K. 827
aux mains. Le malade présenté n*a plus développé de clichés depuis
cinq ansy mais il a des verrues depuis dix ans.
Le D' .1. M. H. Mac Leod est d*avis que les rayons X sont à eux
seuls capables de produire des verrues. Il cite un cas de radiodermite
avec productions verruqueuses chez un fabricant d'ampoules, qui n*a
jamais exposé ses mains à des agents chimiques. Il conseille la des-
truction des taches pigmentaires, dont la nature sarcomateuse est
possible. (Royal Society of médecine, dermatological section, in Bri-
tish Journ. of dermaioL, avril 1908.) Lassubur.
FRANKEL (de Berlin). — La radiothérapie des métrorragies et de
la dysménorrhée.
Après avoir constaté, chez une série de femmes soumises à la
radiothérapie pour des affections non gynécologiques, que les rayons
de Rôntgen appliqués le plus souvent sur des régions fort éloignées
de la sphère génitale amenaient parfois des retards des règles et une
diminution de l'abondance du flux cataménial, Tauteur a eu Tidée
d'employer la radiothérapie contre les méno ou métrorragies et
contre la dysménorrhée. Il a traité de la sorte quatorze patientes
de cette catégorie : après 10 à 12 séances, et même cinq ou six seule-
ment, il a obtenu une amélioration manifeste : les douleurs ont dis-
paru, les hémorragies ont notablement diminué, et ces bons résul-
tats ont persisté quelquefois jusqu'à la troisième époque après la
cessation du traitement. Chez cinq de ces malades, qui étaient atteintes
en même temps de leucorrhée, les pertes blanches ont complètement
cessé.
C'est au cours de la première moitié du mois menstruel qu'il con-
vient de commencer la radiothérapie et il suffit de deux ou trois
séances dans la seconde moitié du mois pour obtenir refifet qu'on se
propose d'atteindre. En cas de résultat favorable, on peut dans la
suite se borner à deux, trois ou quatre séances par mois. Il faut
seulement avoir soin d'espacer les applications, pour éviter l'action
stérilisante des rayons de Rôntgen sur les ovaires.
A part un peu de ténesme médical, dont se plaignirent la plupart
des malades, et des céphalées ou des nausées qu'accusèrent deux
des patientes, ce mode de traitement fut exempt d'inconvénients. —
(Semaine méd., 26 fév. 1908.)
KUHN-FABËR. — Traitement du goitre, de la maladie de Basedow
et des névralgies par les rayons X.
L'auteur a traité par les rayons X quatre malades atteints de
goitre simple. L'un d'eux a guéri, les trois autres ont été notable-
ment améliorés.
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82.8 AKGUIVKb D ÉLUCTiilCITfi MBDIGALB.
L'auteur n'a pas obtenu de résultats aussi favorables en traitant
la maladie de Basedow par la radiothérapie. Les rayons Rôntgen
exercent une action très favorable contre les névralgies faciales ou
sciatiques ou contre les migraines. ■ — (Reu. de thérapeut. méd.-chirurg,
iwfév. 1908.)
T. Y. MARSCHALKO. — Contribution à l'histologie des tumeurs
malignes de la peau soumises aux rayons X.
Marschalko croit que Faction des rayons X est assez superficielle,
et ne diffère pas suivant la structure des épithéliomas (baso ou spino-
cellulaire).
Les rayons X provoquent une réaction inflammatoire caractéris-
tique en même temps qu'une action dévitalisante sur les éléments
néoplasiques.
(Ce travail ne jette pas une lueur bien nouvelle sur cette capti-
vante question.) — (Archiu. /. DermatoL und Syphilis, 1907, p. 41.)
MÉNÉTRIER et GLUINET. — Étude de la radiothérapie des cancers
épithéliaux.
Les auteurs relatent l'observation d'une malade qui, opérée en
1892 d'un néoplasme du sein, lequel récidiva en 1899, fut atteinte
quelques années plus tard d'un cancer nodulaire du cuir chevelu.
Ces noyaux, soumis à la radiothérapie (une séance par semaine,
quantité de rayons égale à 3 H, pouvoir de pénétration correspon-
dant au no 8 du radiochromomètre de Benoist) pendant neuf mois
et demi, disparurent par fonte sans phénomènes inflammatoires. La
patiente mourut ensuite de cachexie due à l'apparition de nouveaux
nodules cutanés et viscéraux. La comparaison des nodules soumis
à l'action des rayons X et des nodules non traités permet les consta-
tations suivantes :
D^ns les nodules traités l'épiderme est aminci, la diminution
d'épaisseur portant avant tout sur la couche de Malpighi et la ligne
de séparation du derme et de l'épiderme est rectiligne au lieu d'être
ondulée. Le stroma du derme est tout au plus un peu plus ferme
qu'à l'état normal, mais il n'existe pas d'hypertrophie conjonctive
ou élastique, ni de congestion, ni de diapédèse. Dans sa partie pro-
fonde on trouve quelques petits boyaux épithéliaux. Les glandes
sudoripares et sébacées, ainsi que les poils, ont disparu. Au contraire,
dans un nodule récent non traité on note l'aspect habituel de l'épi-
théliome secondaire de la peau avec ses boyaux pleins ou glanduli-
formes, des glandes sudoripares et sébacées plus ou moins conservées
et des papilles normales.
A un fort grossissement on voit que sous l'influence des rayons
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RBVUB DB LA PRB88B.
les cellules malpighiennes ont un noyau très chromophile non pycno-
tique et un protoplasma vacuolaire. Les prolongements épineux
intercellulaires ont disparu. Ce sont là des lésions de radiodermite
au début. Dans les couches superficielles du derme on rencontre des
cellules à noyau prenant fortement les couleurs, non pycnotique, à
protoplasma réduit et très basophile. Entre ces cellules et celles
des boyaux cancéreux subsistant dans les couches profondes tous les
intermédiaires se rencontrent. Ces cellules doivent être considérées
comme étant en état de vie ralentie. Par comparaison avec les nodules
non traités, il est certain que de nombreux boyaux épithéliaux ont
dû disparaître, probablement par nécrose, suivie de liquéfaction ou
de macrophagie. En tout cas le traitement n*a pas donné naissance
à une réaction inflammatoire.
En se basant sur ces constatations, les auteurs estiment quMl faut
continuer la radiothérapie après guérison apparente. — (Semaine
méd., 13 mai 1908.)
MERET. — Syoosis de la barbe datant de quinze ans g^éri par la
radiothérapie.
L*auteur publie une observation qui montre refllcacité de la
radiothérapie dans la foUiculite invétérée de la barbe. Il a suffi de
six séances de radiothérapie pour amener une guérison définitive.
Si les lésions sont légères ou de moyenne intensité, l'infiltration peu
prononcée, on peut appliquer d'emblée et sans crainte la radiothé-
rapie. Dans les cas avec abcès sous-cutanés, on ouvrira d'abord les
poches purulentes, puis on fera des irradiations modérées pour éviter
la radiodermite.
Le traitement réussit souvent, dans le sycosis de la moustache
entretenu par une rhinite chronique.
La dose à employer est la dose dépilante : trois à quatre heures
suivant l'état des téguments, sur chaque point malade, en une seule
séance. On se gardera des réactions trop vives, afln d'éviter une
alopécie définitive, en plaques, par atrophie des bulbes pileux. La
peau généralement enflammée et infiltrée est plus sensible à l'action
des rayons X qui produisent aussi facilement des radiodermites.
Après la dépilation, lorsque les douleurs et les démangeaisons
ont disparu, on a conseillé des applications de pommade soufrée ou
ichthyolée.
Dès le début du traitement, suspendre l'usage du rasoir, pour le
reprendre seulement au bout de six semaines à deux mois lorsque
les poils repoussent.
Les rayons X paraissent agir à la fois par leur action dépilante
qui supprime le poil, agent d'irritation, et en apportant dans les tissus
malades certaines modifications entraînant la résorption des infil-
trations nodulaires. — {Rev. de thérapeui., !•' mars 1908.)
4IICH. d'électr. UÈD. — IQoS. 6o
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83o ARCHIVES D'ÉLBCnUGITÉ MÉDICALE.
G. PINI. ^ La radiothérapie des adénites yénériennes (La radio,
terapia nelle adeniti yeneree).
PlDi rapporte huit cas de bubons au début, traités par la radiothé-
rapie. Cette méthode supprime rapidement la douleur, évite au malade
les pansements. Elle est utile surtout quand le ganglion n'est pas
encore adhérent à la peau et ne présente pas de fluctuation. C'est,
d'après l'auteur, une méthode abortive ou préventive. — (Extrait
des Ann, de dermaioL, juin 1908.)
ZIMMËRN. — Traitement de l'épithéliome.
La variété des méthodes préconisées contre les épithéliomes :
radiothérapie, électrolyse négative, étincelles à haute fréquence, etc.
prouve que le néoplasme peut guérir par l'une ou par l'autre.
Le traitement par l'électrolyse négative préconisé par Brocq est
une méthode précieuse contre les petits épithéliomes, surtout pour le
médecin de campagne, qui peut facilement l'appliquer et enrayer ainsi
la progression de ces néoplasmes.
On a trop insisté sur la radiothérapie et je ne vois pas pourquoi
on éliminerait pour elle d'autres méthodes, comme celle de la haute
fréquence, préconisée par Oudin entre autres, et qui réussit très bien
dans les épithéliomes de petite dimension, la radiothérapie étant
réservée pour les néoplasies très étendues.
Oudin. — Le petit épithélioma saillant, non térébrant, comme on
le voit dans l'angle de l'œil, est, en effet, très bien amélioré par les
étincelles de haute fréquence; au bout de deux ou trois séances, la
saillie tombe, la cicatrice est belle et rapide. La douleur provoquée
par le assage des premières étincelles peut être atténuée par l'anes-
thésie préalable.
Delherm. — On a, dans ces derniers temps, beaucoup parlé de
l'action de l'étinceUe de haute fréquence sur les tumeurs malignes :
cancer du sein, de l'utérus. Je rappellerai que les électriciens utilisent
depuis longtemps la « fulguration » pour les épithéliomes de la peau,
(t avec un plein succès; le résultat est même souvent très rapide.
(M. Delherm cite à l'appui le cas d'un de ses malades âgé de soi-
xante-deux ans, atteint depuis trois années d'un épithélioma de
l'angle de l'œil et qui, soigné ainsi, est et demeure guéri depuis l'année
1905. n a été revu il y a quelques jours.)
A propos du traitement comparatif de l'épithéliome de la face par
la radiothérapie, les interventions chirurgicales et la cautérisation
ignée, M. Delherm relate, en outre, un cas d'épithéliome du sourcfl
qui tire sa seule importance du brillant résultat obtenu par la radio-
thérapie là où d'autres méthodes, deux ablations au bistouri, des-
truction au thermo-cautère, avaient échoué.
Les modifications ne se produisirent qu'après les six ou sept pre-
mières séances de rayons X. A partir de ce moment, la régression fut
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REVUE DE LA PRESSE. 83 1
rapide. La guérison date maintenant de trois ans. Les récidives qui
s'étaient produites entre les autres traitements s'étaient toujours
manifestées à de très brefs intervalles. (Trois récidives en quatre mois.)
Dubois. — Je pense qu'il ne faut pas toucher à certains épithé-
liomes, chez lesquels l'intervention provoque une poussée aiguë avec
aggravation rapide. J'ai ainsi observé un cas d'épithéliome mélani-
que où le traitement par l'électrolyse a été l'occasion d'un engorge-
ment volumineux des ganglions sous-maxillaires et où la mort survint
un an après. A mon avis, de tous les procédés l'électrolyse négative
est celui qui peut le plus facilement donner le coup de fouet à l'épi-
thélioma. U faut bien spécifier à quelles formes on peut l'appliquer.
Leredde. — n serait peut-être intéressant de donner une sanction
à cette discussion et d'adopter des conclusions qui pourraient guider
l'opinion médicale.
Bardet. — n me paraît difficile et même dangereux d'établir une
sorte de codification des traitements et des méthodes thérapeutiques,
n est très humain de s'enthousiasmer, mais trop souvent les meilleurs
esprits sont obligés de revenir sur des convictions et des espoirs qui
avaient d'abord paru légitimes. Pour l'instant, dans le traitement
des épithéliomes cutanés, nos collègues spécialistes se montrent
d'accord sur l'utilité du curetage suivi de radiothérapie, dans le plus
grand nombre des cas, sur les avantages de la haute fréquence dans
les petites tumeurs indurées et, au contraire, de la radiothérapie pour
celles dont le bourrelet est mou et la surface ulcérée; mais sommes-
nous assurés qu'une plus longue étude des procédés ne puisse amener
d'autres conclusions? Assurément non; par conséquent, nous risque-
rions de prendre solennellement une décision sans valeur. Une société
médicale représente pour moi un exceUent appareil enregistreur de
faits, et il serait fâcheux de la détourner de sa véritable destination.
Leredde. — Ma proposition* ne vise, bien entendu, que des médi-
cations bien connues et longuement expérimentées, sur lesquelles
nous serions en grande majorité d'accord. Je suis persuadé que les
conclusions adoptées en séance auraient le grand avantage de pou-
voir guider le médecin avec une grande autorité.
Gréquy. — Je me rallie complètement à la manière de voir de notre
secrétaire général ; je crois que nous aurions grand tort de prétendre
imposer notre manière de voir par un vote collectif, qui n'aurait pas
plus d'autorité que l'opinion personnelle des argumentateurs. Laissons
les Parlements voter successivement des lois contradictoires. Il serait
déplorable qu'au bout d'une ou deux années, la Société de thérapeu-
tique fût amenée à émettre successivement plusieurs opinions sur
un même sujet.
Leredde. — Il me semble qu'il y aurait toujours intérêt à exposer,
de manière très nette, par un vote, les conclusions qu'il est possible
de tirer à un moment donné. Il est évident que nous ne pouvons avoir
la prétention de fixer la science, mais cependant il est possible de
consacrer les manières de voir d'une époque.
Patein. — Je mets aux voix la proposition de M. Leredde. La
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832 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Société est-elle d'avis qu'il y a lieu de voter des conclusions expri-
mant son opinion générale à la suite du rapport?
A runaninûté, moins une voix, la Société refuse de voter les conclu-
sions. — (Soc. de thérapeut., séance du 18 janv., anal, in Bulletin
méd., 1^' fév. 1908.)
RADIUBITHâRAPIB
Gh. AUBERTIN et André DELAMARRE. — Action du radium sur le
Sang.
On sait que les rayons X, en irradiation totale, produisent chez
l'animal une leucocytose immédiate et passagère, suivie d'une leuco-
pénie relativement persistante. Etant donné que les rayons de Bec-
querel contiennent certaines radiations (rayons y)» dont la pénétra-
bilité est supérieure à celle des rayons X, il était indiqué de rechercher
l'action du radium sur les organes profonds et particulièrement les
centres hématopoTétiques.
Les altérations spléniques ont déjà été étudiées par Heincke (1904);
quant aux modifications sanguines, elles n'ont pas encore été décrites :
toutefois. Curie, Bouchard et Balthazard (1904) ont noté chez des
animaux morts après avoir respiré l'émanation du radium « une dimi-
nution des leucocytes du sang sans modification du pourcentage, les
débris leucocytaires se retrouvaient dans les macrophages de la rate ».
L'étude de l'action biologique des rayons X nous ayant appris que
pour obtenir des modifications sanguines nettes, il était nécessaire
d'employer des irradiations totales ou* presque totales, nous avons eu
recours aux souris blanches; notre appareil (de 3 cent, de diamètre) (>)
était posé contre la face ventrale des animaux, irradiant ainsi les trois
quarts de l'abdomen et les deux tiers du thorax, c'est-à-dire la rate
et une grande partie de la moelle osseuse, et laissant l'encéphale en
dehors de la zone d'irradiations. Avec ce dispositif une séance ininter-
rompue de quatorze heures ne tue pas l'animal.
Irradiation unique. — Le premier effet appréciable est une
élévation du chiffre leucocytaire très nette après une heure d'irradia-
tion et portant, par exemple, le chiflh'e leucocytaire de 10 800, chiffre
initial, à 18 000, 21 000, 26 000. Cette leucocytose immédiate est cons-
tante, mais elle demande à être recherchée assez tôt.
(') Appareils à sels collés sur toile portant 4 centigrammes d'un sel mixte
de sulfate de radium et de baryum., d'une activité initiale de 500 000 par
centigramme. Rayonnement de Tappareil nu : 690 000 environ. Une feuille
d'aluminium épaisse de l/lOO» de millimètre jointe à une mince feuille de
caoutchouc et à une feuille de papier ordinaire éliminait tous les rayons c et
fj mous. Nous utilisions un rayonnement effectif équivalent à 36 000 (32 000
p durs et 4 000 y); soit environ 4 570 p et 570 t par centimètre carré, l'ap-
pareil ayant environ 7 centimètres carrés de surface.
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REVUE DE LA PRESSE. 833
Très rapidement la leucocytose fait place à une diminution notable
des leucocytes : au bout de deux heures nous avons trouvé, chez les
animaux indiqués plus haut, les chiffres de 6 000, 4 800 et 4 800.
Cette leucopénie se prolonge assez longtemps après la fin de l'irra-
diation; une souris irradiée pendant deux heures et demie présentait
encore le lendemain une leucopénie de 1 800; le surlendemain elle
était remontée à 8 400.
La leucocytose immédiate est une polynucléose : les polynucléaires
peuvent monter de 32 0/0 à 60 0/0, c'est-à-dire 3 500 à 14 700. En
même temps apparaissent dans le sang des leucocytes en histolyse.
De plus, fait intéressant et d'ailleurs identique à ce qui se passe
avec les rayons X, au moment où les leucocytes baissent, la formule
reste à prédominance de polynucléaires. Exemple : avant, 10 800
avec 32 0/0 de polynucléaires; après une heure, 18 000 avec 60 0/0;
après trois heures, 6 000 avec 83 0/0; après cinq heures, 5 400 avec
71 0/0. Dans ce cas, le chiffre absolu des polynucléaires n'avait donc
pas encore baissé à la cinquième heure; plus souvent ce chiffre a déjà
baissé après deux heures, malgré un pourcentage élevé (69 0/0, au lieu
de 48 0/0 dans un cas, chiffres absolus, 3 300, au lieu de 5 100); la
leucopénie est donc due surtout mais non exclusivement, à la destruc-
tion précoce des mononucléaires.
Ainsi une ^éance de deux heures et demie suffit à produire une leu-
copénie persistante: après des séances plus longues (neuf, douze,
quatorze heures), la leucopénie ne nous a pas semblé beaucoup plus
marquée.
Chez les animaux sacrifiés à la fin d'une séance de deux, trois, cinq
heures et présentant de la leucopénie, les altérations destructives des
follicules de la rate ne sont pas encore appréciables. Il n'en est pas de
même chez les souris sacrifiées après les séances de neuf, douze, qua-
torze heures : la fragmentation des noyaux et la macrophagie sont
très nettes. La moelle ne présente pas de signes appréciables de dégé-
nérescence.
Irradiations répétées. — (Deux heures par Jour ou deux heures
tous les deux jours). Elles produisent une leucopénie persistante et
plus marquée encore (2 400, 1 800, 1 200), avec polynucléose extrê-
mement marquée (71 0/0 au lieu de 18 0/0, taux initial). De plus, on
note une diminution parfois considérable des globules rouges (de 8 à
4 millions dans un cas, après huit jours d'irradiations presque quoti-
diennes = douze heures en tout). La rate présente des lésions très
intéressantes et sur lesquelles nous reviendrons.
En somme, le radium produit des modifications sanguines presque
identiques à celles que produisent les rayons X : même modification
immédiate, leucocytose passagère; même modification essentielle, leu-
copénie relativement persistante; et nous ajouterons, mêmes alté-
rations destructives de la rate.
Nous insisterons sur la précocité de ces modifications sanguines qui
sont déjà nettes au bout de deux heures et même d'une heure : elles
sont par conséquent antérieures aux modifications spléniques puisque.
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sa ARGHIVK8 D'ÉLECTlUGITli MÉDICALE.
comme nous l'avons dit, ces dernières n'existent pas encore à nn
moment où la leucopénie est déjà constituée.
Il y a donc une certaine indépendance entre la diminution des leu-
cocytes du sang et la destruction du tissu lymphoïde : on ne saurait
par conséquent expliquer l'une par l'autre; l'un de nous, avec
M. Beaujard, a déjà insisté sur ce point à propos des rayons X.
Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'une leucopénie par
hyperdestruction et non par insuffisance médullaire, comme le prou-
vent, et la polynucléose et la macrophagie au niveau de la pulpe
splénique ; il ne semble pas que (dans les expériences dont nous parlons
aujourd'hui), il y ait eu des lésions dégénératives de la moelle, autant
qu'on en peut juger d'après l'étude des frottis. — {Soc. de biologie,
14 mars 1908.)
WIGKHAM et DEGRAIS. — Décoloration de certains tissas angio-
mateux par le radium sans réaction inflammatoire.
n se produit une véritable action élective sur le tissu morbide et
cette action se retrouve même quand il y a ulcération de surface,
car les tissus sont décolorés bien au delà des régions enflammées et
les décolorations se produisent même au delà des bords des appareils
appliqués sans intervention de révulsion inflammatoire.
Ces résultats s'obtiennent par divers procédés:
10 Applications très courtes mais fréquemment répétées; tel le
procédé du feu croisé qui consiste à appliquer à la fois plusieurs
appareils un temps inférieur à celui qui déterminerait une irritation
de surface. Pendant ce temps, les rayons très pénétrants se croisent
dans la profondeur et y multiplient leur action selon le nombre des
appareils appliqués;
2<> Application de très longues durées en interposant des écrans
plus ou moins épais afin de filtrer les rayons et de n'agir qu'avec
des doses globales très faibles.
Ces diverses applications peuvent se faire soit avec des appareils
à vernis, soit avec des toiles, radifères qui ont l'avantage de se mouler
sur les régions. — (Presse méd.^ 11 juillet 1908.)
LUMIÈRE
RIEDEL. — Contribution thérapeutique au traitement des
maladies de la peau par la lumière de l'aro voltalque.
La lumière de Tare voltalque a été très peu utilisée en dermato-
logie, par suite de la concurrence que lui ont faite la radiothérapie,
la lumière ultra-violette et les diverses lampes électriques. L*auteur
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REVUB DE LA PRESSE. 835
a utilisé l'arc voltaïque sous un courant de 1 10 volts et de 15 ampères,
placé à 10 ou 15 centimètres de distance de la région à impressionner.
Si Tapplication doit être faite sur la face, le malade doit avoir les
yeux garnis de lunettes foncées ou d'un bandeau. Le dégagement
de chaleur est assez considérable. L'auteur a cherché à produire
une dermatite aiguë légère, passagère. L'érythème artificiel dure
en général quelques heures, puis la peau prend un aspect marbré
avant de revenir à la normale. Avec des radiations répétées Tépiderme
devient cassant et la peau légèrement sensible à la pression, parfois
elle se pigmente un peu.
Les affections soumises à ce traitement consistaient en eczémas
de la tête, de la face, du cou, des mains et des bras, des pieds et des
jambes, en intertrigo, lichen ruber, prurit anal ou généralisé, herpès
zoster, acné rosacée, acné vulgaire, sycosis, tuberculose cutanée,
syphilis tertiaire.
De ses observations, Fauteur tire cette conclusion que l'arc vol-
taïque dans beaucoup de cas de dermatoses est aussi efficace que le
traitement ordinaire par les pommades et lui est même parfois supé-
rieur. Il s'agit alors de dermatites superficielles, accompagnées sur-
tout de desquamation, dans lesquelles l'irritation inflammatoire
superficielle joue le rôle d'agent curatif. Par contre, dans les affections
qui siègent dans les couches profondes de la peau ou celles qui résis-
tent aux traitements ordinaires, on peut essayer l'arc voltaïque,
mais sans en attendre des effets particuliers. L'actinothérapie, d'après
l'auteur, ne doit pas supplanter les anciennes méthodes qui ont fait
leurs preuves, mais être employée lorsque ces dernières échouent.
L'auteur donne une statistique de 105 cas comprenant 39 guérisons,
19 améliorations, 10 améliorations de malades encore en voie de
traitement, 18 insuccès et 19 cas dans lesquels le résultat éloigné
est inconnu. — {Rev. de thérapeui., !•' mai 1908.)
Arthur SCHUGHT. — Sur le traitement du lupus Tulgaire et
d'autres dermatoses avec la lampe quartz de Kromayér.
Compte rendu d'assez bons succès du traitement par la lampe
quartz dans certains cas de lupus vulgaire, de lupus érythémateux,
d'acné rosacée et de naevi vasculaires. — {Zeitschrift fur Elektrologie
und Rôntgenkunde, Heft 10, 1908.) H. Boruttau.
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BIBLIOGRAPHIE
D' L. DUMONT, chef de service de radiologie à l'hôpital international de
Paris. — Conseils pratiques sur l'électricité et les rayons X à
l'usage des médecins. Dépôt, chez Tauteur, rue Etienne-Marcel, a3,
Paris, 1907, I vol. in-ia, 270 p., 85 fig.
Ce petit volume est sans prétention et l'auteur a surtout voulu rester
pratique : on le voit à chaque page où il laisse de côté tout historique, tout
nom d'auteur, pour ne développer que les données de la pratique.
Bien des choses manquent évidemment, car la pratique de l'électricité
médicale, avec ses difficultés de technique et de clinique qu'aucune autre
spécialité ne connaît aussi grandes, est Tune des plus difficiles sinon la plus
difficile des spécialités médicales. Nous avons déjà beaucoup de traités d'^ec-
tricité médicale, il parait qu'ils se vendent tous très bien, un de plus n'est
donc pas de trop et nous ne pouvons que lui souhaiter le succès de ses
aînés.
J. B.
L'Imprimeur-Gérant : G. Gouhouilhoc.
Bordeaux. — Impr. .G. GouirouiLHOu, rue Guiraude, 9-11.
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16* ANNÉE. N« 248 25 octobre 1906.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
FoNDATEim : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Deuxième Congrès physiothérapique des médecins de langue
française (Pâques, 1909). — La Commission d*organisation du deuxième
Congrès de physiothérapie des médecins de langue française a demandé de
mettre les questions suivantes à l'ordre du jour pour le prochain Congrès :
i*" Des agents physiques dans le diagnostic de la paralysie infantile;
2^ Des agents physiques dans le traitement des varices et ulcères variqueux ;
3*" Des inconvénients de Texercice de la physiothérapie par les empiriques.
De plus, la Commission a décidé, sur la proposition de MM. Béclèee,
Delherm et LAQUBRRiàRB, qu'une séance hors série sera consacrée à Fétude
des « effets physiologiques des diverses radiations (rayons caloriques, rayons
lumineux, rayons ultra- violets, rayons X, rayons du radium) ».
Lorsqu'un nouveau programme plus complet aura été élaboré, nous en
préviendrons nos lecteurs.
Physiothérapie. — Le cours de physiothérapie, organisé du i5 octobre
au 8 novembre prochain à V École des Hautes Études sociales, 16, rue de la
Sorbonne, est divisé en trois séries de vingt leçons.
Les cours de la série A auront lieu à six heures. Ils comprennent : Télec-
trothérapie (onze leçons, du i5 au 27 octobre inclus: M. Albert Weil); la
radiumthérapie (trois leçons, les a8, 39 et 3o octobre: M. Dominici); la
photothérapie (une leçon, le 3i octobre : M. de Beurmann); la radiothérapie
(trois leçons, les 3, 4 et 5 novembre : M. Albert Weil); la méthode de Hier
(deux leçons, les 6 et 7 novembre : M. Durey).
Les cours de la série B auront lieu à cinq heures. Ils comprennent :
le massage général (sept leçons, du i5 au aa octobre inclus: M. Durey);
le massage viscéral (cinq leçons, du a3 au aS octobre inclus : M. Cautru) ; le
massage gynécologique (une leçon, le 2g octobre : M. Wetterwald); la gym-
nastique (deux leçons, le 3o et le 3i octobre: M. Desfosses); la mécano-
ARCH. D*liLBCTR. MBD. — I908. 61
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838 ARCHIVES D^ÉLECTRlCITé MEDICALE.
thérapie (cinq leçons, du 3 au 7 novembre inclus : MM. Lagrange et
Kniger).
Les cours de la série C auront lieu à quatre heures. Ils comprennent :
la diététique (six leçons, du 1 5 au ai octobre inclus : M. Gaston Lyon); la
climatothérapie (deux leçons, le 2a et le a3 octobre : M. Lalesque); les cures
naturistes (une leçon, le a4 octobre: M. Sandoz); Thydrologie générale
(trois leçons, les a6, 37 et a8 octobre : M. Bardet); Thydro-thermothérapie
(quatre leçons, les ag, 3o, 3i octobre et le 3 novembre : M. Pariset), l'hydro-
logie clinique (quatre leçons, les 4, 5, 6 et 7 novembre : MM. Bouloomié
et Mougeot).
Certaines leçons, en raison des démonstrations pratiques nécessaires,
seront reportées le matin dans divers instituts ou hôpitaux; Tindication
en sera toujours donnée par les conférenciers plusieurs jours à l'avance.
Le prix de chacune des séries de vingt leçons est de 4o francs. On peut
s'inscrire, pour une des séries ou pour les trois, chez MM. Vigot frères, a3,
place de l'École-de- Médecine, ou chez le D' Durey, 16, rue de Logelbach.
Distinctions honorifiques. — Lors de la dernière réunion de la Britisb
médical Association, à Sheffield, le titre de docteur of Science, honoris causa,
a été conféré par la dite Association à six étrangers qui sont : MM. Bouchard
et Lucas- Championnière, de Paris; Tillmanns, de Leipzig; Fuchs, de
Vienne; Depage, de Bruxelles, et Murphy, de Chicago.
L'espéranto au service des membres de la Croix-Rouge. — Lors
du récent Congrès d'espéranto, qui s'est tenu à Dresde, la section saxonne
de la Croix-Rouge a présenté une formation sanitaire de secouristes aux-
quels on avait enseigné la langue universelle susdite. Après dix séances de
deux heures chacune, toutes les unités de cette colonne étaient en mesure
de s'exprimer très couramment en espéranto. Le résultat obtenu a fait
l'admiration des congressistes qui ont assisté à cette présentation.
Le massage des nerfs, érigé en spécialité officielle. — Le Ministre
de rinstruction publique et des Cultes, de Berlin, vient de décréter la
création, dans une annexe de l'hôpital de la Charité, de cette ville, d'un
service spécialement consacré au massage des nerfs. Ce service est placé sous
la direction du D' Cornélius, de l'Académie Empereur - Guillaume. Ses
attributions ont été spécifiées ainsi, dans le rescrit officiel : traitement des
affections nerveuses périphériques, névralgies de toutes sortes, telles que
sciatique, céphalalgie, troubles nerveux de l'estomac, de l'intestin, du cœur,
affections gy néologiques nerveuses, névroses traumatiques, par le massage
des nerfs.
Un enseignement spécial sera dispensé aux élèves attachés à ce service.
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f^f
DÉMONSTRATION PAR LES GOURANTS ÉLECTRIQUES
DE LTXISTENCE DE CENTRES DE SYNER&IE
DANS LES CENTRES NERVEUXC)
Par le D' Stéphane IiEDUC»
Professeur à TÉcole de médecine de Nantes.
On emploie, pour ces études, les courants intermittents, que nous
avons décrits au Congrès d'Angers en 1908; courants de sens cons-
tant, ayant une fréquence de cent par seconde, passant chaque fois
pendant un dixième de la période, soit un millième de seconde. On se
sert d'électrodes de deux centimètres de diamètre, formées de coton
hydrophile imprégné d'eau filtrée, recouvert d'une petite plaque
d'étain à laquelle est soudé le cordon conducteur. Les électrodes sont
fixées avec des bandes sur ia peau humectée dont on a bien coupé les
poils. La force électromotrice, l'interrupteur, un milliampèremètre,
l'animal et une clé de Morse sont mis en série dans le circuit. Tout
étant disposé pour l'expérience, on ferme brusquement le circuit pen-
dant une dizaine de secondes, avec une force [électromotrice de 1 10
à aao volts.
Lorsque, dans les conditions définies ci-dessus, on fait passer le
courant intermittent, du sommet de la tête d'un chien au front, entre
les deux yeux, on provoque la contraction de tous les muscles fléchis-
seurs du corps, toutes les articulations des pattes antérieures et des
pattes postérieures sont mises en flexion complète (fig. i), à l'ouver-
ture du circuit, ou si l'on prolonge le courant, les muscles extenseurs
se contractent, leur action prédomine sur celle des fléchisseurs, et
toutes les articulations se mettent en extension.
Lorsqu'on fait passer le courant de la nuque d'un chien au sommet
de la tête, on provoque, simultanément, l'extension de toutes les
articulations des pattes antérieures, la flexion de toutes les articulations
(*) Communication au Confirrès de l'A. F. A. S. de Clermont-Ferrand. Section
d'Électricité médicale. Août 1908.
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84o
ARCHIVES D*éLEGTRIClTé MEDICALE.
des pattes postérieures (fig. 2). La prolongation ou la cessation du
courant provoquent toujours l'extension générale.
Lorsqu'on fait passer le courant de la partie inférieure à la partie
supérieure de la colonne cervicale, on provoque l'extension de toutes
les articulations excepté celles des cuisses qui sont complètement
fléchies sur le bassin.
Fig. 1.
FlG.
Fig. 3.
Aspect d'un chien traversé par les courants intermittents.
Fig. I : Le courant passe du sommet de la tête au front. — Fig. a : Le courant
passe de la nuque au sommet de la tôte. — Fig. 3 : Le courant passe des
premières vertèbres dorsales aux dernières lombaires.
Le courant passant des premières vertèbres dorsales aux dernières
lombaires provoque Tex tension immédiate de toutes les articulations
(fig- S).
L'excitation nuque sommet de la tète est celle qui provoque les
évacuations intestinales les plus régulières et les plus abondantes ;
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DB l'existence DE CENTRES DE SYNERGIE. 8^1
l'excitation de bas en haut de la colonne cervicale est celle qui déter-
mine le plus régulièrement les émissions d'urine.
Ces faits établissent Texistence, dans les centres nerveux, de centres
régionaux dont l'excitation provoque la contraction simultanée de
groupe de muscles qui ne sont déterminés ni par la topographie, ni
par l'innervation périphérique, mais par le fait qu'ils sont préposés
à une même fonction : flexion, extension, évacuation de l'intestin ou
de la vessie. Ces centres régionaux commandent et coordonnent
l'action de tous les muscles préposés à une fonction, et président à la
synergie de leur action.
Les méthodes employées jusqu'ici ne pouvaient révéler l'existence
de ces centres de synergie. L'excitation des régions mises à nu, la
méthode anatomo-clinique, la méthode de l'ablation ou de la destruc-
tion de certaines parties du système nerveux, ne peuvent guère faire
connaître que des centres fonctionnels circonscrits, tandis que la
méthode d'excitation électrique à travers la peau et le crâne est
particulièrement adaptée à révéler les localisations fonctionnelles
régionales.
Si l'on applique le courant intermittent sur l'un des côtés seulement
du crâne, une électrode sur une tempe, l'autre derrière l'oreille du
même côté, un courant d'intensité suffisante produit des contractions
musculaires des deux côtés du corps, parfaitement symétriques; le
côté où ne sont pas les électrodes est pourtant hors des lignes de
flux, il est inadmissible qu'il soit excité directement par le courant,
l'action synergique des deux hémisphères est beaucoup plus probable,
la synergie serait réalisée par les fibres commissurales. L'existence de
cette synergie est d'accord avec certains faits pathologiques qu'elle
explique; tel, par exemple, la suppression complète des fonctions
cérébrales, l'apoplexie, à la suite de lésions d'un seul hémisphère.
L'existence de centres régionaux de synergie fait ressortir la fonc-
tion des fibres d'association unissant entre elles les différentes parties
de l'écorce cérébrale, ce n'est évidemment que par l'intermédiaire de
ces fibres d'association que peuvent être constitués les centres de
synergie.
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RÉSULTATS OBTENUS PAR LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE
DANS LA NÉVRALGIE FACIALE
Par H. MARQUES et H. CHAVAS.
Nous avons réuni 5o observations de névralgie faciale traitée
par rélectricité et analysé les résultats obtenus, nous attachant
surtout à l'étude des résultats éloignés. Les cas traités sont, pour
la plupart, du type grave : 7 avec tic douloureux, 7 ont motivé une
ou deux résections de nerfs, presque tous ont motivé l'extraction
d'une partie ou de toutes les dents, tous ayant résisté aux médications
les plus variées et les mieux comprises.
Ce sont les courants continus (méthode de Bergonié) qui ont été
employés dans tous ces cas, trois fois concurremment avec le souffle
statique et dix fois avec introduction d'ions médicamenteux (salicylate
de Na, quinine).
A Tanalyse des résultats nous constatons :
a échecs (dont i discutable) ;
24 améliorations très nettes ;
a 4 gucrisons.
Des 2 cas d'échec, l'un est discutable, la malade ayant abandonné
le traitement après trois séances ; l'autre est très net, 56 applications
n'ayant amené aucun changement.
Nous avons 24 cas d'amélioration, rarement légère, le plus souvent
très nette, et surtout importante en ce que les crises ont diminué en
intensité et en fréquence. Il y a des semaines ou des mois de répit
pendant lesquels persiste de temps à autre une douleur sourde très
supportable, entrecoupée assez rarement de paroxysmes douloureux.
Des 24 guérisons,
3 datent d'au moins 3 années.
2 — — 2 —
3 — — 3 —
10 — — 4 à 10 mois.
6 dont les résultats éloignés sont inconnus.
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TRMTEMBNT ÉLECTRIQUE DE LA NÉVRALGIE FACIALE. 843
L'analyse de ces a4 cas excessivement favorables nous montre : que
la principale condition du succès est d*employer le courant galvanique
avec une intensité élevée (3o à 80 m A.) pendant un temps suffisam-
ment long (3o à 60 minutes) en répétant les séances tous les deux
jours.
L'intensité nécessaire doit être employée dès le premier jour du
traitement si cela est possible, et les séances, autant que possible très
rapprochées, seront continuées pendant un certain temps, alors même
qu'une amélioration notable se serait produite dès le début du
traitement.
Le pôle actif doit être le pôle -+- ; mais en cas d'insuccès avec ce
pôle, après un certain nombre de séances, on ne doit pas hésiter
à employer le pôle négatif surtout s'il existe des troubles trophiques.
En ce qui concerne le courant continu avec introduction d*ions
(salicylate de Na ou quinine suivant les cas), on peut affirmer que son
action sédative est particulièrement nette et rapide; un nombre très
restreint de séances (i à 7) suffit ordinairement pour faire disparaître
complètement les crises, mais il semble que pour obtenir des résultats
très éloignés, il soit bon, après quelques séances, de continuer le
traitement par les courants continus seuls.
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**"''*'*******■■****■■*■■■■"••——" nnnrnnnnna
UNE NOUVELLE APPLICATION DES RAYONS X
L'IRRADIATION HOMOGÈNE DES TISSUS PROFONDS
(HOMOGENSTRAHLUNG-DESSAUER)
Par le D' VTETTBBBB (de Mannheim),
Médecin spécialiste pour les maladies de la peau et des voies urinaires,
médecin radiologiste.
L'époque n'est pas encore bien loin de nous où Ton croyait Taction
biochimique des rayons X limitée aux cellules épithéliales de la peau,
que Ton voyait frappées d'une manière presque élective, tandis que
les autres éléments de la peau, surtout le tissu conjonctif, ne sem-
blaient pas modifiés sensiblement.
Ces observations furent faites par un grand nombre de chercheurs
sous le contrôle du microscope. En l'année 1902, Scholtz, dans son
travail sur l'influence des rayons X sur la peau normale et sur la peau
malade, confirma à nouveau cette hypothèse, qu'il soutint par une
série d'examens histologiques. Ces faits devaient logiquement conduire
à une restriction du domaine de la radiothérapie, réservée dorénavant
à la seule dermatologie. Les espoirs que quelques expérimentateurs
français, parmi eux Despeignes (cancer, 1896), Lortet et Genoud
(tuberculose, 1896), Ausset et Bédard (tuberculose, 1898) avaient
fondés sur l'action curative des rayons X capables de pénétrer dans
les profondeurs de l'organisme, espoirs qui s'étendaient au traitement
radiothérapique des processus pathologiques internes, s'étaient éva-
nouis, les résultats de leurs tentatives n'ayant eu que peu de succès
(action analgésiante constatée par Despeignes). Tandis que l'applica-
tion des rayons X en dermatothérapie gagnait toujours du terrain et
donnait des résultats merveilleux, on n'osait plus songer à l'étendre
aux affections internes.
Pourtant on constatait quelques signes d'action en profondeur.
Oudin, Barthélémy et Darier avaient observé des troubles viscéraux
après l'irradiation de l'abdomen; Albers-Schônberg remarqua que les
animaux dont il irradia les testicules devinrent stériles, sans que les
téguments en subissent une altération visible, un fait qui fut confirmé
par les recherches expérimentales de Bergonié et Tribondeau et trouva
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IRRADIATION HOMOGÈNE DBS TISSUS PROFONDS. 8^5
son explication par leurs travaux histologiques; Heineke reconnut
l'action très puissante des rayons X sur les tissus lymphatiques ;
Perthes, enfin, put obtenir la réduction de ganglions cancéreux sans
lésion de la peau normale.
Ces faits démontrèrent que l'énergie biochimique des rayons de
Rôntgen n'est pas absorbée entièrement par les téguments superfi-
ciels, mais que bien au contraire une partie de cette énergie est trans-
portée dans les tissus profonds de l'organisme et y agit sur les cellules
sensibles comme elle agit sur les cellules épithéliales de la peau.
Théoriquement, le problème de la radiothérapie des processus pro-
fonds ne devait plus paraître une utopie, mais les tentatives prati-
ques essuyaient bien des revers.
C'est à Perthes que revient le mérite d'avoir examiné le premier la
question de l'action en profondeur des rayons X et les circonstances
particulières sur lesquelles elle est fondée. Il constata que la densité
spécifique des différents téguments (peau, muscle, pannicule adipeux)»
dont dépend leur faculté d'absorption pour les rayons X est voisine de
la densité de l'eau. Il fit des mesures comparatives entre des couches
d'eau d'épaisseur croissante et des couches de tissus d'épaisseur crois-
sante, et il reconnut que l'absorption de rayons X est la même
pour une couche d'eau et une couche de tissu organique de même
épaisseur, n mesura les quantités de rayons X à la surface d'tme
couche donnée, et de centimètre en centimètre en profondeur, et de
ces mesures il conclut : L'intensité du rayonnement décroît rapide-
ment de la surface à l'intérieur du corps. Lorsque les rayons sont de
pénétration moyenne (6o-7o Benoist), nous avons, si nous admettons
une intensité de 100 pour le rayonnement qui vient frapper la surface.
Au !«' centimètre 50-60 0/0
Au 2« — 35-45 0/0
Au 3« — 20-30 0/0
de l'intensité incidente, mesurée à la surface.
Le décroissement de l'intensité du rayonnement est un peu moins
rapide lorsqu'il s'agit de rayons plus pénétrants. Mais alors même
nous voyons baisser au quatrième centimètre l'intensité au-dessous
de 40 0/0, au cinquième centimètre au-dessous de 25 0/0 de sa valeur
initiale.
Les résultats des recherches de Perthes n'étaient point faits pour
encourager les tentatives de l'irradiation des tissus profonds. L'inten-
sité du rayonnement décroissant si rapidement vers la profondeur
du corps, il ne semblait pas possible d'appliquer une quantité suffi-
sante d'énergie radiante à un foyer profond, sans en appliquer en
même temps une dose énorme à la peau, dose incompatible avec l'inté-
grité des téguments normaux. Car le coefficient d'absorption des
téguments étant le même, quelle que soit la quantité incidente, nous
ne pouvons augmenter la quantité totale sans augmenter la fraction
du rayonnement absorbé par les téguments superficiels.
Les choses en étaient là lorsque, vers le commencement de l'année
1905, un physicien, Frédéric Dessauer (Aschaffenbourg en Bavière),
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846 ARCHIVES d'élkctbicité m^icalb.
indiqua pour la première fois une route nouvelle» qui devait aboutir
à la solution du problème de l'irradiation des tissus profonds. Voici les
points principaux du problème, qui du reste est un problème très
complexe, tel que Dessauer les exposa : Aux rayons X, agent phy-
sique, il revient comme on sait une action biochimique; ils agissent
sur la cellule vivante. Le degré de leur action biochimique est variable
selon la nature de la cellule. La variation du degré de leur action,
autrement dit la variation du degré de réaction des différentes cellules
de l'organisme sur une même quantité de rayons, est appelée « l'effet
électif» des rayons X.
Nous savons que les cellules jeunes, riches en protoplasme, ayant
une prolifération vive, succombent plus rapidement à l'action de la
radiation rôntgénienne que les cellules mûres, stables, peu enclines à
se multiplier.
C'est sur la différence du degré de réaction des différentes formes
de cellules que se base la radiothérapie des dermatoses et des néo-
plasmes cutanés. Les néoplasmes, qui se constituent d'un amas de
cellules instables, riches en protoplasme, peuvent être détruits par
une quantité de rayonnement qui ne suffit pas à altérer l'intégrité de
la peau normale. Lorsqu'on applique une dose compatible avec Tinté-
grité de la peau normale à un néoplasme superficiel et à la zone de
peau normale qui l'entoure, on voit disparaître le néoplasme sans que
la peau normale offre des traces de réaction.
Si, au contraire, on irradiait inégalement le même foyer, de manière
à faire absorber à la peau saine une dose beaucoup plus élevée que
celle qui est compatible avec son intégrité, tandis que le néoplasme
n'absorberait qu'une quantité moyenne, on ne pourrait en attendre
raisonnablement un effet thérapeutique, car la destruction du néo-
plasme serait suivie de près de la mortification des tissus normaux
ambiants.
La première condition d'une radiothérapie sage, basée sur l'effet
électif des rayons X, est donc la répartition égale de la quantité de
rayonnement appliqué sur les foyers pathologiques et les tissus nor-
maux ambiants, c'est-à-dire l'irradiation homogène du champ théra-
peutique. Cette condition n'est pas difficile à réaliser lorsqu'il s'agit
d'un processus superficiel. Mais combien de difficultés ne surgissent
pas lorsque nous devons la remplir pour des foyers pathologiques
situés à l'intérieur du corps humW?
L'obstacle constant contre lequel échouent toutes les tentatives
est, nous l'avons dit plus haut, l'inégalité d'absorption considérable
entre les couches superficielles et les couches profondes. La cause de
cette inégalité d'absorption est fondée dans la nature des rayons X,
ainsi que dans l'instrumentation actuelle. Les rayons X partant d'un
foyer d'émission presque punctiforme, leur intensité décrott selon
la loi du carré de la distance. Plus un corps se trouve rapproché du
foyer d'émission, plus les intensités des rayons incidents diffèrent
entre elles pour les couches successives du corps irradié de la surface
du corps à sa profondeur.
En outre, l'énergie biologique des rayons X décrott en raison de la
pénétration croissante des rayons, c'est-à-dire les rayons mous ont
une action biochimique beaucoup plus grande que les rayons durs.
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IRRADIATION HOMOGÈNE DES TISSUS PROPONDS. 8^7
Comme le tube de Crookes émet tm rayonnement très complexe»
la peau d'un corps irradié est frappée également par des rayons mous
et par des rayons plus durs. Les rayons mous sont absorbés par les
tissus superficiels et y déploient un effet biochimique beaucoup plus
intense que les rayons plus pénétrants qui traversent les couches super-
ficielles et atteignent les couches plus profondes. Sans compter le
décroissement de l'intensité du rayonnement, ce fait explique par lui
seul l'effet superficiel considérable et l'effet faible dans la profondeur.
Ces deux facteurs : action biochimique très grande des rayons mous»
faible action biochimique des rayons pénétrants, décroissement de
l'intensité des rayons X, selon la loi du carré de la distance, forment
ensemble la cause de l'action biochimique presque élective que les
rayons X produisent sur la peau irradiée, tandis que leur effet est
presque nul pour les couches profondes : la pénétration de l'organisme
par la radiation complexe est inégale, par conséquent les effets thé-
rapeutiques sont inégaux à leur tour.
La conclusion théorique que nous tirons de ces faits peut se résumer
en ces termes : Pour influencer rationnellement un processus patholo-
gique situé dans la profondeur de l'organisme au moyen de la radio-
thérapie, il nous faut, au lieu d'tme radiation complexe, différenciée,
une radiation homogène. L'homogénéité de la pénétration de l'organisme
entier est la loi fondamentale de la radiothérapie des processus patholo-
giques internes. Établir l'homogénéité de la pénétration d'un orga-
nisme, c'est exiger la réalisation du problème physique d'opérer sur
les organes internes absolument de la même manière comme nous opé-
rons sur la surface du corps, autrement dit d'appliquer à tous les
tissus du champ d'action, indépendamment de leur situation, de leur
profondeur, de leur densité (dont dépend leur faculté d'absorption)»
une même quantité d'énergie biologique transportée par les rayons X.
Ce n'est qu'à cette condition que nous verrons l'effet électif des
rayons X sur les cellules pathologiques se produire nettement, que
nous obtiendrons la destruction des foyers pathologiques profonds
sans altération des tissus normaux ambiants et de la peau.
Comment et de quelle manière peut-on réaliser pratiquement la
pénétration homogène de l'organisme ? Dessauer y parvint en consé-
quence des réflexions suivantes : Si l'on observe sur l'écran fluorescent
(rayons uP 5-6 Benoist) deux corps de densité différente, par exemple
les os et les chairs de la main, on remarque que l'ombre projetée
par les os est beaucoup plus forte que celle projetée par les parties
musculaires, c'est-à-dire les os absorbent beaucoup plus de radia-
tion que les chairs. Mais la différence des ombres projetées n'est pas
une valeur constante; elle est, au contraire, variable en raison de la
pénétration des rayons. Plus s'élève le degré de pénétration, plus
diminue la différence des ombres, c'est-à-dire la différence d'absorp-
tion. Pour un rayonnement très pénétrant, la différence devient très
petite, on n'aperçoit plus qu'une image faible, peu différenciée, les os
et les chairs étant presque également traversés par les rayons. En
augmentant toujours la pénétration, on parviendrait à faire dispa-
raître complètement les derniers détails, la main ne projetant alors
plus qu'une ombre à peine visible, d'un gris pâle absolument uni-
forme.
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848 ARCHIVES d'Électricité biédicale.
En réalité, il n'est pas facile d'en arriver là. Nous savons que le tube
de Crookes émet un rayonnement complexe, les rayons durs se trou-
vant toujours mélangés de rayons moins pénétrants. Pour obtenir un
rayonnement bomogéne, il faut recourir à la ftltration, procédé recom-
mandé d'abord par Perthes, Bergonié et Benoist. Dessauer se servit
du verre de plomb qui possède une faculté d'absorption considérable.
Le filtre absorbant tous les rayons mous et ne laissant passer que ceux
de très baute pénétration, permet enfin de voir apparaître sur l'écran
pour la première fois l'image décrite plus haut, os et chairs pénétrés
d'une façon absolument identique. L'absorption du rayonnement par
les tissus irradiés n'est alors que faible. Les rayons traversent le corps
avec une vitesse très grande et les tissus n'en retiennent qu'une petite
quantité. Mais les impulsions explosives de rayons X émises par le
tube de Crookes se succédant à l'infini, les petites quantités absorbées
s'additionnent et finissent par former enfin une quantité suffisante,
capable de produire l'effet thérapeutique désiré.
En repassant les données exposées plus haut, on arrive à la con-
clusion suivante :
La pénétration homogène d'un corps composé dépend en principe
de deux facteurs qui sont :
1» L'homogénéité géométrique (par rapport à l'espace) du rayonne-
ment;
2<> L'homogénéité quantitative (par rapport à la répartition égale
de la quantité des rayons absorbés sur tous les tissus irradiés.
La zone traversée par un rayonnement ayant les qualités de l'homo-
généité géométrique et quantitative est appelée « champ homogène •
(Dessauer). C'est dans un champ homogène que doivent être placés
les sujets lorsqu'il s'agit du traitement radiothérapîque d'un processus
profond.
Technique.
Le problème de l'irradiation des tissus profonds a trouvé sa solution
pratique dans le bain de rayons X, selon la méthode de Dessauer. La
disposition en est la suivante :
Dans une chambre ayant environ 20 mètres carrés de superficie
sur 4 à 5 mètres de hauteur, sont placés, à peu de distance du pla-
fond, plusieurs tubes de Crookes très endurants, d'une construction
spéciale. Les tubes qui se trouvent dans des supports isolants, reçoi-
vent les décharges d'un voltage très élevé d'un transformateur à
courant alternatif. Quant aux ampoules, elles sont disposées de
manière à être traversées toujours par des décharges de même direc-
tion, c'est-à-dire qu'elles sont réunies en groupes indépendants, dont
chacun reçoit de la période partagée par des soupapes électriques,
la phase qui lui convient. La courbe de la décharge étant peu accen-
tuée, la décharge relativement lente, sinusoïdale, mais de voltage
très élevée, le rayonnement émis sera peu différencié, d'une péné-
tration si élevée que le radiochromomètre de Benoist ne suffit plus
à en marquer le degré. Il pénètre facilement le verre de plomb de
3 millimètres d'épaisseur, plusieurs couches superposées d'étoffes
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IRRADIATION HOMOGÈNE DES TISSUS PROFONDS.
protectrices, des plaques de tôle que l'on a
intercalées sur son passage. Le corps humain,
traversé par ce rayonnement, projette à
peine la trace d'une ombre sur récran
fluorescent.
Lorsqu'on mesure Tintensité du rayon-
nement au moyen de la méthode photomé-
trique (Courtades, Guilleminot), on remarque
que rintensité est la même à tous les points
d'une zone (champ homogène) qui s'étend
du sol jusqu'à 1 mètre de hauteur environ
au-dessus du sol. Des pastilles réactives du
chromoradiomètre de Holzknecht, disposées
çà et là dans la zone homogène, se colorent
également lentement. Pour atteindre la
quantité de 1 H, il faut environ 100 heures.
A quelques centimètres du sol, dans le
(1).
849
champ homogène, sont disposés des cou-
chettes basses, sur lesquelles reposent les
malades. Ils y demeurent pendant plusieurs
jours, même pendant des semaines. La pièce
est claire, bien aérée, les couchettes sont
confortables et les malades s'y reposent à
l'aise en lisant, en s'entretenant ou bien se
livrant au dolce far ni ente. Le traitement
étant sans inconvénient pour les malades,
sa longue durée n'a rien d'elïrayant.
L'irradiation homogène du corps entier,
selon la méthode inventée par Dessauer qui
vient d'être décrite, n'est pas encore acces-
sible aux praticiens et peut-être restera-t-elle
toujours une méthode réservée aux labora-
toires radiologiques des grands hôpitaux.
Cependant l'expérience clinique (Ehrlich,
Holzknecht, Krûger) a démontré combien
sont justes les principes théoriques de
Dessauer : l'action en profondeur des
rayons X augmente à mesure que l'homo-
généité du rayonnement devient de plus en Irridialioi d'un corps au moyen de
plus parfaite. Ces observations nous impo- !,?,ii;c7df "i.K^d'TExtSt
sent le devoir de nous approcher autant Handbuchder nôntgentherapif
, X if. ^ ^ r. j ^ <*« 1 auteur. Ed. Otto Nemnicb.
que le permet l'mstrumentation dont nous Leipzig, i908.)
Ûbjekt
JL^ Blende
^Focus
FlG.
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85o
ARCHIVES d'Électricité médicale.
disposons, de rhomogénéité idéale. En suivant les prim^pes de
Dessauer, Holzknecht, de "Sienne, a donné une improvisation assez
heureuse du bain de Rôntgen. Il se sert d'une ou de plusieurs
bobines avec interrupteur à mercure et il obtient rhomogénéité
géométrique du rayonnement par des distances focales très grandes
(environ 2 mètres), par plusieurs positions de Tampoule (irradiation
de plusieurs côtés, soit successives, soit par plusieurs ampoules mar*
FiG. a.
Sur une plaque sensible sont placés deux radiochromomètres de Benoist.
L*un d'eux (à droite) est à découvert, l'autre (à gauche) est recouvert
d*un carreau de verre épais de 3 millimètres. La plaque est exposée
ensuite pendant quelques secondes. Nous voyons que le numéro
radlochromométrique du rayonnement s*est élevé de a degrés par son
passage à travers le filtre, car le radiochromomètre de droite marque
n* 7 tandis que celui de gauche, sans le filtre, marque n* g. (Extrait
du Handbuch der RônigentherapW de Tauteur. Ed. Otto Nemnich,
Leipzig.)
chant simultanément). Quant à l'homogénéité quantitative, il s'en
approche en choisissant des ampoules très dures et surtout en se
servant de filtres. Comme matière filtrante, Dessauer et Holzknecht
ont recommandé le veiTe qui constitue un filtre absolument sûr. Son
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IRHADIATION HOMOGENE DBS TISSUS PROFONDS.
85 1
poids spécifique est de 2,6; il possède donc le même poids que Talu-
minium, recommandé autrefois par Perthes. Le verre d'une épaisseur
de 3 millimètres absorbe tous les rayons X de pénétration moyenne.
Le degré radiochromométrique de la radiation ayant passé le filtre
s'élève de deux nimiéros au-dessus du degré radiochromométrique de
la radiation primitive (voir fig. 2),
Cependant le filtre absorbe une fraction considérable de la quan-
tité totale; pour atteindre la quantité de 5 H sous le filtre, il faut
Fl6. 3.
Boite-fiUre, dont les parois en verre ont 3 milUmètres d'épaisseur.
Dispositif de l*auleur. (Extrait du Handbuch der Rôntgentherapie de
i*auteur. Ed. Otto Nemnich, Leipzig, 1908.)
appliquer environ 20-30 H sur le filtre. La pose thérapeutique
demande alors beaucoup plus de temps qu'à l'ordinaire. Lorsqu'on
se sert d'un bon filtre, on emploie de préférence les doses fraction-
nées, c'est-à-dire que l'on traite le malade tous les jours pendant
quelques heures en lui appliquant chaque fois à peu près une dose
de 1 H 1/2, jusqu'à ce que la dose totale soit atteinte au bout d'une
ou de deux semaines environ, selon le nombre d'H et le nombre
de positions de l'ampoule dont on a besoin. La dose se mesure sous
le filtre. Lorsqu'on a soin de placer le filtre exactement à moitié
distance de l'anticathode à la peau, on peut se servir de la pastille
réactive Sabouraud-Noiré, enveloppée dans du papier noir, collée
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852
ARCHIVES D'ÉLECTRlGITé MÉDICALE.
en dessous du filtre et conservée ensuite dans l'obscurité. Pourtant,
il faut rapprocher alors les séances autant que possible, car le baryum
cyanure de platine se décolore même dans l'obscurité absolue, bien
que beaucoup plus lentement que dans le demi-jour. Un procédé
dosimétrique plus sûr par rapport à la définition des petites doses,
est le quantimétre de Kienbôck, qui permet de mesurer exactement
les quantités minuscules (1/2 H), et le radiomètre à précipitation
(Fâllungsradiometer) de Schwarz (1 kalom = 11/2 H).
Fi6. 4.
Chàssis-fiUre en verre. Dispositif de l*auteur. (Extrait du Uandbuch der
RôntgentherapU de Tauteur. Ed. Otto Nemnich, Leipzig, 1908.)
Le degré radiochromométrique des rayons ne doit pas être au-
dessous du n9 9.
Comment et de quelle manière se sert-on du filtre?
La première condition à remplir est celle que le corps ne soit
frappé que par des rayons filtrés. Lorsque la flltration est pratiquée
imparfaitement, lorsque le corps reçoit à côté des rayons transformés,
filtrés, des rayons n'ayant pas traversé le filtre, on verra se produire
à la région frappée par les rayons non filtrés une radiodermite grave,
conduisant à l'ulcération, tandis que la peau sous le filtre n'ofErira
qu'une réaction du premier degré. La raison du phénomène est
facile d'entrevoir : la quantité totale non filtrée étant par exemple
6 à 10 fois plus grande que la quantité ayant passé le filtre, la peau
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IRRADIATION HOMOGENE DES TISSUS PROFONDS.
853
frappée par le rayonnement non filtré absorbe 30, 40 H, pendant
que la peau protégée par le filtre n'en absorbe que 4 à 5.
n faut donc que le filtre soit construit de manière à protéger le
corps entier. On y arrive soit en entourant l'ampoule du filtre, soit
en couvrant du filtre le malade; que ce soit l'un ou l'autre procédé
que nous choisissions, le corps ne sera frappé que par des rayons
transformés par la matière filtrante.
Au premier abord, il semble préférable de placer le filtre tout autour
de l'ampoule; c'est simple et peu encombrant. C'est le procédé
choisi autrefois par l'auteur, qui se fit construire une botte en verre
Fio. 5.
Cabine à flltration. Dispositif de Frédéric Dessauer. (Extrait du Handbach
der Rôntgentherapie de Tauteur. Ed. Otto Nemnich, Leipzig, 1908.)
(voir flg. 3) dont les parois avaient 3 millimètres d'épaisseur, et qui
renfermait complètement le tube. Mais bientôt on s'aperçoit que ce
dispositif a bien des défauts ; le tube se couvre très vite d'une épaisse
couche noire, durcit rapidement et, au bout de quelques heures,
son rendement se montre très petit. Il fallait abandonner ce procédé
et recourir au deuxième dispositif mentionné plus haut, qui consiste
à couvrir le malade entièrement de la matière filtrante. L'auteur
s'était servi d'un simple cadre de fer, supportant des carrés de vitres
(voir fig. 4), lorsque parut un dispositif bien plus avantageux et
plus sûr : la cabine à filtration de Frédéric Dessauer (voir fig, 6).
La cabine à filtration (brevetée) consiste en une espèce de cage
assez spacieuse pour renfermer un lit sur lequel est couché le malade.
▲HCH. D'bLBGTR. MBD. — 1908.
Ga
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854 ARCHIVES D*ÉLECTHICITE MÉDICALE.
Les parois de la cage sont formées d'un matériel propre à la âltra-
tion (verre, charbon, porcelaine). Trois tubes, nourris d'un transfor-
mateur à courant alternatif, sont placés à très grande distance et
projettent leur rayonnement sur les parois de la cage, qui est remplie
d'une radiation diffuse très pénétrante, homogène.
RÉSULTATS ET PERSPECTIVES.
Le nombre de cas traités jusqu'à présent selon la nouvelle méthode
de Dessauer n'est que bien petit, les observations cliniques et patho-
logiques sont peu nombreuses. Krtiger, de la clinique gynécologique
de l'Université de Halle, vient de publier les résultats d'une série
de bains de rayons X auxquels furent assujettis des malades atteintes
de cancer de l'utérus, soit des cas inopérables, soit des cas soumis
d'abord à l'hystérectomie et dont on espérait prévenir la récidive
par l'irradiation prophylactique de l'organisme entier. Krflger, très
réservé encore par rapport au jugement définitif sur la valeur de la
méthode, croit cependant pouvoir affirmer que l'action en profon-
deur est considérable. Le protocole de section d'un cas inopérable,
mort pendant le traitement, par suite de cachexie, montra les gan-
glions lymphatiques carcinomateux (généralisation) du bassinet, tout
le long de l'épine dorsale, du péritoine pariétal, du foie, de la région
inguinale et du cou, pour la majeure part en pleine dissolution
nécrotique.
Holzknecht a traité, selon la méthode Dessauer, un cas de sarco-
matose généralisée avec succès.
Le résultat du traitement auquel Holzknecht fit allusion au dernier
Ck)ngrès de Rôntgen, est remarquable; la description détaillée que
nous attendons sera sûre d'avance de l'intérêt le plus vif de tous ceux
qui s'occupent de radiothérapie.
L'auteur a pratiqué l'irradiation homogène en quelques cas. Dans
Tun d'eux, il s'agissait d'un carcinome de la mamelle. Après l'abla-
tion du sein atteint de cancer, les ganglions régionnaires se montrè-
rent bientôt tuméfiés, durs, suspects. Après une série d'irradiations,
les ganglions se ramollissaient pour disparaître enfin complètement.
Une récidive ne s'est pas encore produite (observation de 5 mois).
Malgré l'absorption totale de 35 H, appliqués de trois positions
focales pendant le courant de trois mois, la réaction de la peau ne
dépassa jamais le premier degré (pigmentation légère par l'hémo-
sidérine).
Pourtant, on ne saurait tirer des conclusions définitives de ces
observations éparses. Le jugement sur la valeur réelle de la méthode
ne pourra être porté qu'après plusieurs années, lorsqu'un grand nom-
bre d'observations aura été publié. A présent, la méthode n'est qu'à
son début. S'il est incontestable d'une part que l'action en pro-
fondeur est considérable, que nous ne craignons plus la radiodermitc
que nous pouvons éviter avec sécurité absolue, il se déclare d'autre
part un nouveau danger : c'est Vanémie rôntgénienne, qui peut se
produire en conséquence de la lésion des organes hématopolétlques.
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mHADlATlON HOMOGÈNE DES TISSUS PROFONDS. 855
n faudra nous appliquer à éviter ce danger de l'irradiation des tissus
profonds, comme nous avons appris à éviter la radiodermite, ce
danger de l'irradiation superficielle, en nous efforçant de trouver le
moyen de détruire les cellules pathologiques, sans léser les organes
hématopoïétiques jusqu'à l'atrophie.
Le moyen sera probablement le dosage exact de la quantité absor-
bée par les tissus profonds. Il faut que nous apprenions quelles
quantités de rayons X sont tolérées par les organes servant à la
formation des érythrocytes. Il faut que nous apprenions à manier
l'agent puissant qui pénètre l'organisme entier, de manière à pouvoir
nous arrêter avant que la mesure curative soit dépassée.
Ce n'est qu'alors que les perspectives que nous fait entrevoir
rirradiation homogène pourront se réaliser. En premier lieu, les
tumeurs malignes bénéficieront de la méthode. Grâce à la pénétra-
tion égale de l'organisme entier, l'action du rayonnement s'étend
non seulement aux tumeurs primaires, mais aussi aux germes patho-
logiques charriés par les vaisseaux sanguins et lymphatiques.
Le domaine de prédilection de la nouvelle méthode sera peut-être
l'irradiat&on prophylactique, après élimination chirurgicale du foyer
pathologique. Dorénavant tous les cas opérés de cancer ou de sar-
come devraient être soumis aux bains de rayons X. Au bout de
quelques années, 1r statistique prouverait, en offrant une réduction
du chiffre des récidives, ainsi que nous Tespérons, le triomphe du
nouveau procédé.
A cdfté des tumeurs mahgnes, il y a le mycosis fungolde (enclin
à former des métastases dans les organes internes) qui, selon l'avis
de Holsdcnecht, formerait une indication de rirradiation homogène.
Mais les plus beaux succès donneront peut-être les leucémies et les
lymphomatoses aleucémiques.
Tout cela n'est encore qu'un espoir. Au travail commun des expé-
rimentateurs de tous les pays, il appartiendra d'examiner si cet
espoir est fondé et quelle en est la part réalisable. Le temps seul nous
l'apprendra.
La radiothérapie est née en Autriche, mais elle a pris son plus
bel essor en France. L'irradiation homogène, selon la méthode de
Frédéric Dessauer, a vu le jour en Allemagne. Mais peut-être appar-
tiendra-t-il à la France, à ce pays qui s'est acquis tant de mérite pour
le développement de la nouvelle science de Télectricité médicale et de
la physiothérapie en général, d'édaircir la question médicale du
problème de l'irradiation homogène des tissus profonds...
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******^*"*****^***^^^~*~^^*^~*""—"--— ^-*— — 'Tini — itrtn — rnn~nnmi-tnrnnnnrn-n--innrnj
DE LA SUBSTITUTION DES GAZ AUX LIQUIDES ISOLANTS
DANS LES
INTERRUPTEURS ROTATIFS A JET DE MERCURE
ET
DE LA VALEUR COMPARÉE DES DIVERS GAZ
COMME DIÉLECTRIQUES
Par le D' BÉCIiÈBES,
Médecin de Thùpital Saint-Antoine, membre de TAcadémie de médecine.
On ne trouve, dit-on, que ce qu'on cherche. Sans doute, cela est
vrai, d'une manière générale, mais il arrive aussi qu'on trouve tout
autre chose et parfois beaucoup mieux que ce qu'on cherchait.
C'est ainsi qu'en cherchant, sur mon conseil, à éviter la boue si
incommode que forme le mercure des interrupteurs et spécialement
des interrupteurs rotatifs à jet centrifuge, M. Drault est arrivé à
augmenter d'une manière extraordinaire le rendement des bobines
d'induction. En ce moment où, de toutes parts, les médecins radio-
logistes s'efforcent à l'envi d'accroître l'intensité du courant qui
traverse les ampoules de Rôntgen pour abréger la durée des poses
et parvenir à la radiographie instantanée ou presque instantanée,
il n'est pas nécessaire d'insister sur l'importance d'un tel résultat
La boue que forme le mercure des interrupteurs est due à son
émulsion par l'alcool ou le pétrole qui le recouvre. Aussi ai-Je conseillé
à M. Drault, il y a plus de deux ans, de substituer à ces liquides
isolants, dans l'intérieur des interrupteurs, un milieu gazeux dépourvu
d'oxygène et incapable de se combiner chimiquement avec le mercure,
mais j'étais loin de m'attendre aux résultats si différents qu'il a obtenus
avec les divers gaz qui remplissent ces conditions.
L'azote semblait, a priori^ devoir être le gaz inerte par excellence.
Cependant il n'a pas donné tout ce qu'on en attendait. D'autres gaz,
l'acide carbonique, l'acétylène, l'anunoniaque, le gaz d'éclairage,
l'hydrogène ont alors été successivement essayés et finalement on
a supprimé tout gaz en faisant le vide dans le récipient où éclataient
les étincelles de rupture.
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DE LA SUBSTITUTION DES GAZ AUX UQUIDBS ISOLANTS. 867
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858 AHGHIVES d'ÉLEGTRIGITI^ MÉDICALE.
Au cours de cette série d'essais, c'est dans Tliydrogène et dans le
vide qu'ont été obtenus les meilleurs résultats. Sans entrer dans tous
les détails des recherches de M. Drault, la forme la plus brève et la
plus démonstrative sous laquelle je puisse résumer la progression
des résultats acquis avec les divers gaz me paraît le tableau
ci-contre.
Ce tableau montre avec évidence le rôle du milieu gazeux dans
lequel se font les interruptions et la progression, depuis Tazote
jusqu'à rhydrogène, de l'amélioration atteinte, puisque avec un cou-
rant primaire de 4 ampères, interrompu dans l'azote, on obtient
seulement une étincelle grêle de 22 centimètres, tandis qu'avec un
courant primaire quatre fois moins intense, mais dont les intermp-
tions ont lieu dans l'hydrogène, on obtient une étincelle chenillée
de 30 centimètres.
Si les interruptions ont lieu dans l'air atmosphérique, sans liquide
isolant, M. Drault a constaté qu'avec la même bobine de 30 centi-
mètres d'étincelle employée aux essais précédents, l'intensité du
courant primaire peut dépasser 15 ampères sans que l'étincelle
secondaire atteigne plus de 2 à 3 millimètres de longueur. En aug-
mentant jusqu'à 2 microfarads la capacité du condensateur, on amé-
liore les résultats obtenus qui deviennent comparables à ceux que
donne l'emploi de l'azote, mais à ce moment, on découvre que le
mercure est recouvert d'une couche grisâtre pulvérulente, due vrai-
semblablement à la formation d'un oxyde de mercure; l'atmosphère
intérieure de l'interrupteur, dépouillée de son oxygène, ne contien-
drait plus guère alors que de l'azote.
Ce même tableau montre avec non moins d'évidence le rôle du
degré de capacité du condensateur qui doit varier suivant la nature
du diélectrique employé. Tandis que l'emploi de l'acide carbonique
ou celui des liquides isolants usuels (pétrole ou alcool) exige du con-
densateur des capacités à peu près semblables, l'emploi de l'azote
demande une capacité deux fois plus grande et, inversement, l'emploi
de l'hydrogène ou du .vide donne des résultats incomparablement
plus satisfaisants avec une capacité cinq fois moindre.
Le rendement d'une bobine d'induction employée à la production
des rayons de Rôntgen est d'autant meilleur que pour une même
intensité du courant primaire on obtient une intensité plus grande
du courant secondaire qui traverse l'ampoiile ou, inversement, que,
pour une même intensité de ce dernier, il suffit d'une intensité plus
petite du courant primaire.
A ce point de vue, l'amélioration du rendement des bobines d'in
duction par la substitution aux liquides isolants d'un gaz approprié,
dans les interrupteurs à jet de mercure, a été mise hors de doute
par M. Drault, de la manière suivante :
Une de ses bobines, du modèle dit de 30 centimètres d'étincelle,
alimentée par une source de courant continu à 110 volts, est munie
d'un interrupteur à jet de mercure, rempli d'hydrogène.
Dans ces conditions, pour faire passer un courant d'un milliampèrc
dans une ampoule assez résistante, puisque le pouvoir de pénétration
des rayons émis correspond au n® 6 du radiochromomètre de Benoist,
il suffit d'un courant primaire d'un ampère et demi. Dans les mêmes
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DE LA SUBSTITUTION DKS GAZ AUX LIQUIDES ISOLANTS. SSq
conditions, si on remplace l'hydrogène qui remplit l'intemipteur
par un des liquides isolants habituels, pétrole ou alcool, c'est un
courant primaire de trois ampères et demi à quatre ampères qui
devient nécessaire pour obtenir le même fonctionnement de l'am-
poule.
D'autre part, il est démontré que les interrupteurs électrolytiques
et spécialement l'interrupteur Wehnelt, d'un emploi si généralisé
en Allemagne, ne se comportent pas mieux que les interrupteurs
mécaniques usuels au point de vue du rapport entre l'intensité du
courant primaire et celle du courant secondaire.
Je ne sache pas qu'avant les recherches de M. Drault la produc-
tion, dans une ampoule de Rôntgen assez résistante, d'un courant
Fio. I. FiG. a.
Interrupteur à moteur indépendant et tableau correspondant
pour courant continu.
d'un milliampère à l'aide d'un courant primaire d'une intensité
relativement aussi faible qu'un ampère et demi, ait jamais été
obtenue.
Toutes ces expériences démontrent surabondamment qu'en raison
de la difficulté de maintenir le vide en permanence dans les inter-
rupteurs rotatifs à jet de mercure, le diélectrique le plus favorable
pour la constitution du milieu où se produisent les étincelles de rup-
ture est un diélectrique gazeux et que de tous les gaz inertes vis-à-^âs
du merciu-e l'hydrogène est, en principe, le meilleur.
Mais, en fait, le gaz d'éclairage qu'on a beaucoup plus facilement
sous la main, donne, avec une légère augmentation de la capacité
du condensateur, de tout aussi bons résultats que l'hydrogène. C'est
donc le gaz d'éclairage qu'il convient pratiquement de préférer.
A défaut du gaz d'éclairage, on peut d'ailleurs en^)loyer aussi
les vapeurs des hydro-carbures. M. Drault a constaté que l'alcool
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86o
ARCHIVES D'éLECTRIGITÉ MEDICALE.
absolu et, mieux encore, la bonne essence de pétrole pour automo-
biles, déposés à la dose d'une dizaine de gouttes au-dessus du mer-
cure, émettent des vapeurs qui constituent pour la rupture du cou-
rant primaire un diélectrique aussi favorable que le gaz d'éclairage.
Dans un interrupteur à mercure, avec liquide isolant, il est impos-
sible de donner au courant primaire une intensité supérieure à 7 ou
8 ampères sans risquer de voir le mercure se transformer presque
aussitôt en une émulsion boueuse qui arrête la marche de l'appareil.
Par contre, la substitution du gaz d'éclairage au liquide isolant
permet de donner, sans inconvénient, au courant primaire, une
|Fia. 3.
Interrupteur moto-magnétique démonté.
intensité supérieure à 15 ampères et, dans ces conditions, rinterrap-
teur fonctionne sans à-coup, sans arrêt, alors même que la quantité
de mercure qu'il contient est réduite à 400 grammes.
Avec les interruptions dans le gaz d'éclairage, on fait traverser
l'ampoule par un courant de 7, 8 et 9 milliampères, sans que l'inten-
sité du courant primaire dépasse 6, 8 et 10 ampères. Par comparaison
avec l'emploi des interrupteurs habituels, mécaniques ou électroly-
tiques, l'économie réalisée dans la consommation d'énergie est d'au
moins 60 0/0. Ce n'est pas seulement la dépense journalière qui est
ainsi diminuée, mais encore la dépense de premier établissement,
puisqu'à des exigences moindres correspond une installation moins
onéreuse sur les circuits urbains et que dans ces nouvelles conditions,
toutes les bobines et même les bobines de faibles dimensions parvien-
nent à donner au courant secondaire des intensités jusqu'alors
inconnues.
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DE LA SUBSTITUTION DES GAZ AUX LIQUIDES ISOLANTS. 86 1
C'est ainsi que, pour une série de bobines de Drault, alimentées par
une source de courant continu à 110 volts, une ampoule assez résis-
tante, puisqu'elle donne des rayons correspondant aux rayons 6 du
radiochromomètre de Benoist, est traversée par un courant dont
l'intensité atteint successivement :
Pour une bobine de 25 centimètres, 3 milliampères.
— 30 — 5 —
— 40 — 8 —
— 50 — 10 —
FiG. h.
Bobine fixe à interrupteur moto-magnétique.
Avec de telles intensités du courant secondaire, on comprend qu'il
devienne facile de faire de la radiographie très rapide et même, en
certains cas. véritablement instantanée, à la condition, toutefois, que
les fabricants d'ampoules suivent dans leurs progrès les constructeurs
de bobines et d'interrupteurs, en modifiant les ampoules de telle sorte
que leur anticathode puisse supporter sans dommage des intensités
aussi fortes.
Les recherches que je viens d'exposer et dont tout le mérite revient
à M. Drault, puisque je n'ai fait que lui suggérer l'idée première, l'ont
amené à construire, sur le principe de la substitution du gaz d'éclairage
aux liquides isolants, trois modèles d'interrupteurs rotatifs à jet de
mercure qui répondent à des besoins différents.
Pour toutes les bobines alimentées par le courant continu, quelles
qu'en soient d'ailleurs la construction et les dimensions, il a établi un
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86q
ARCHIVES d'ÉLIîCTRICITÉ MÉDICALE.
interrupteur à moteur indépendant, capable de s'adapter à tons les
voltages (fig. 1).
Pour permettre T alimentation de ces mêmes bobines avec le cou-
rant alternatif, il a construit un second interrupteur analogue au pré-
cédent par l'aspect extérieur (voir la fig. 1), mais qui en diffère parle
moteur, de construction spéciale, dont la description sera prochaine-
FiG. 5.
Bobine Iransportable à interrupteur molo-niagnétique.
ment publiée. Cet appareil permet de saisir, pour l'interruption de
l'une des phases du courant alternatif, le moment précis où il a atteint
sa plus grande intensité et, par suite, d'obtenir dans le circuit secon-
daire le maximum d'effet.
L'interrupteur pour courant continu fonctionne avec le tableau
que possède déjà le praticien ou avec le tableau représenté ci-
dessous (fig. 2).
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DE LA SUBSTITUTION DF8 GAZ AUX LIQUIDES ISOLANTS. 863
L'interrupteur pour courant alternatif demande un tableau spécial
dont la description paraîtra prochainement.
Dans la constructioh de ces interrupteurs, M. Drault s'est appliqué
à supprimer les organes sujets à des perturbations et à éviter l'emploi
des courroies. Dans ce but, l'axe de l'interrupteur est relié à celui du
moteur par un manchon élastique. Le démontage se fait très rapide-
ment et permet la facile inspection du mercure, sans qu'il soit néces-
saire de détacher aucun des fils conducteurs (fig. 3),
Enfin, ce qui constitue un très important progrès sur tous les inter-
rupteurs à jet de mercure existant jusqu'alors et qui, je crois, n'avaient
jamais pu fonctionner sans un moteur spécial, c'est l'utilisation faite
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Tableau pour bobines à interrupteur moto -magnétique.
par M. Drault de l'attraction magnétique du noyau de fer doux de la
bobine, successivement aimanté et désaimanté, pour remplacer ce
moteur. Les figures ci-jointes représentent une bobine fixe et une
bobine transportable de 30 et 25 centimètres d'étincelle, munies de
ce troisième modèle d'interrupteur rotatif à jet de mercure, l'inter-
rupteur moto-magnétique ; on en voit les dimensions très réduites
(ftg. 4 et 5).
Ces bobines peuvent être reliées au moyen de deux fils à un tableau
{flg, 6) qui lui-même est branché sur le courant continu du secteur
urbain; elles constituent ainsi l'installation la plus simple qu'il soit
possible de désirer.
Avec cet interrupteur, la bobine transportable de 25 centimètres
d'étincelle, malgré son poids et ses dimensions relativement si faibles,
donne d'excellents résultats. Alimentée par une batterie d'accumula-
teurs de 20 volts, elle laisse passer dans une ampoule qui émet des
rayons 6 du radiochromomètre de Benoist un courant d'un milli am-
père et deux dixièmes, ce qui m'a permis, au domicile même des
malades intransportables, de pratiquer de très bons examens radio-
scopiques, au besoin suivis de très bonnes radiographies, et de faire des
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864 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MéDIGALE.
applications radiothérapiques, sans aucun des arrêts et des à-coups
qui surviennent généralement avec les autres interrupteurs mécani-
ques, sous rinfluence de la détérioration des contacts métalliques.
Ces trois modèles d'interrupteurs à jet de mercure, rinterrupteur à
moteur et l'interrupteur moto-magnétique pour courant continu,
aussi bien que l'interrupteur à moteur pour courant alternatif, sont
remarquablranent silencieux et donnent le maximum de rendement
avec le minimum de dépense.
Depuis plus de vingt mois que M. Drault a mis à ma disposition,
dans mon service de l'hôpital Saint-Antoine, une de ses bobines du
modèle de 30 centimètres d'étincelle» munie d'un interrupteur à milieu
gazeux, ces appareils ont fourni au moins 1,200 heures de marche sans
aucun arrêt ni aucune irrégularité dans leur fonctionnement. Cette
longue période d'épreuve est le meilleur garant de leur endurance.
L'intégrité du mercure pendant de longs mois, malgré son agrément
très appréciable, n'est que le moindre des avantages acquis par
M. Drault, avec ses nouveaux interrupteurs à milieu gazeux. Le très
grand, l'incomparable avantage dont les médecins radiologistes doi-
vent lui être reconnaissants, c'est l'augmentation du rendement des
bobines d'induction.
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APPAREILS NOUVEAUX
RÉGLAGE DES DÊTONATEIM, SCLATEURS, OSCILLATEURS fiLEGTRIQlES
PAR COMPRESSION D'UN MILIEU GAZEUX(i)
Le réglage de ce genre d'appareils consiste généralement à faire
varier la distance explosive qui sépare les pièces polaires.
Lorsque cette distance explosive atteint une assez grande lon-
gueur, les décharges deviennent irrégulières, les étincelles disruptives
ne jaillissent plus du même point de chaque conducteiu*, affectent
des formes sinueuses qui allongent considérablement leur parcours.
Après un certain temps de fonctionnement, les décharges se produisent
parfois le long des parois internes des récipients enveloppant les écla-
teurs. Ces irrégularités dans la succession des décharges oscillantes se
traduisent par un mauvais rendement des appareils.
Ces inconvénients se présentent fréquemment avec les appareUs
de haute fréquence actionnés au moyen des machines électrostatiques
dont le potentiel est très élevé.
n a été reconnu que lorsque les décharges se produisent dans un
milieu gazeux, il est possible d'en modifier le régime en comprimant
la masse gazeuse à une pression supérieure à celle de l'atmosphère
ambiante. Sous l'influence de cette compression et pour un écart déter-
miné des pièces polaires entre lesquelles se produisent ces décharges,
les étincelles nécessitent pour leur jaillissement des potentiels de plus
en plus élevés, et étant donné le très grand rapprochement qui peut,
dans ces conditions, être donné aux pièces polaires, les étincelles
deviennent plus rectilignes et leur jaillissement plus régulier.
Le dispositif, objet de la présente description, met à profit ce phé-
nomène, ainsi que les avantages qui résultent de son application
L'éclateur spécial pour appareils fonctionnant au moyen de la
machine statique se compose d'un récipient hermétique R à travers
les parois duquel pénètrent les conducteurs A. B. parfaitement isolés.
(') Appareil breveté s. g. d. g., construit par Roycourt, à Paris.
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866
ARCHIVES D ELECTKICITE MEDICALE.
Les extrémités de ces conducteurv situées à l'intérieur du récipient
sont terminées par les pièces polaires a, b, ^entre lesquelles existe une
FlG. I.
Éclateur spécial pour machine statique.
distance explosive de quelques millimètres qui demeure invariable. Une
valve V terminant un ajutage en caoutchouc fixé d'autre part au
,5
Fia. a.
Coupe de l'appareil précédent.
récipient, permet l'introduction ou l'évacuation de la masse gazeuse
comprimée (fig. 2,),
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RÉGLAGE DES DÉTONATEUIIS, ÉCLATEURS, OSCILLATEURS. 867
Si l'on augmente la pression du milieu gazeux au moyen d'un appa-
reil de compression, les décharges qui se produisent sous forme d'étin-
celles ayant toujours la même longueur, quel que soit le degré de
compression, se succèdent avec une rapidité d'autant moins grande
que la compression va en augmentant.
Si, au contraire, on diminue la compression en laissant échapper
par la valve V un certain volume de la masse gazeuse, les décharges se
succèdent d'autant plus rapidement que la pression diminue.
Ces deux opérations constituent le réglage; en raison de la très faible
FiG. 3.
Appareil eo fonction.
distance explosive, les décharges oscillantes se produisent dans les
meilleures conditions de régularité et de rendement.
Le fonctionnement de l'appareil sera meilleur 9i l'on comprime on
gaz ou un mélange de gaz ne donnant pas lieu à une production de
vapeurs acides, mais on peut se contenter d'employer l'air atmo-
sphérique qu'on peut injecter dans le récipient au moyen d'une simple
pompe de bicyclette par exemple ; quelques coups de pompe suffisent
pour amener la pression à 2 et 3 kilos, pressioi\ à laquelle l'appareil
fonctionne très bien.
Un manomètre M peut être adapté au récipient, afin qu'il soit pos-
sible de constater et régler selon les besoins le degré de compression
de la masse gazeuse.
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868 ARCHIVES D'ÉLBCTRICITé BtÉDIGALB.
Les précautions apportées à l'isolement parfait des conducteurs
permettent d'effectuer le réglage pendant le fonctionnement de
l'appareil (fig, 3).
Absolument silencieux et ne laissant passer aucune lueur de l'étin-
celle, il peut aisément s'adapter à toutes les machines électrostatiques
actionnant des appareils de haute fréquence dont il augmente consi-
dérablement le rendement.
Le constructeur étudie un éclateur basé sur le même principe, appli-
cable également aux installations de haute fréquence employant des
transformateurs à haute tension, bobines d'induction, transforma-
teurs à circuit magnétique fermé.
Ce même appareil constitue un excellent système de détonateur, ce
qui sera apprécié des praticiens employant la machine statique pour
la production des rayons X,
n n'est alors besoin que d'un seul appareU placé dans le circuit
entre l'un des pôles de la machine et l'ampoule, dont l'Ulumination
acquiert une fixité absolue, chose importante pour les examens radio-
scopiques.
De plus, l'absence de tout bruit et de tout éclat lumineux supprime
pour l'opérateur la gêne et l'énervement que produisent, dans les
appareils jusqu'alors employés, le crépitement continuel et la lueur des
étincelles.
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■■*■ Miw iwiriMiiiiiiwiiiiMiiiMwi mutmmiiammmmmmmÊÊmÊmmmmmmtmm^HÊmmmmmmm
REVUE DE LA PRESSE
Applications indirectes de l*Êlectricit6
RADIOTHÉRAPIE
F. BA.RJON. — Résultats obtenus par la radiothérapie dans les
polyadénites inflammatoires^ d'après cinquante observations.
L'auteur a patiemment poursuivi le traitement des polyadénites
inflammatoires par les rayons X. Il avait signalé, il y a un an et demi,
les avantages de la radiothérapie, arme qui semblait efficace contre
une affection bénigne à la vérité, mais fort ennuyeuse et très tenace,
compliquée souvent de suppuration et de cicatrices indélébiles.
Après avoir traité cinquante petits malades, il est arrivé aux résul-
tats suivants :
11 ont cessé le traitement après unç à trois séances avant d'avoir
obtenu un résultat;
9 ont cessé après avoir obtenu une grosse amélioration;
20 sont définitivement guéris;
10 sont encore en traitement et déjà très améliorés.
La radiothérapie est donc une méthode de choix pour le traitement
des polyadénites inflammatoires. Elle est vraiment active et spéci-
fique, non douloureuse, provoque la guérison sans laisser de cicatrices
ou les atténue en cas de suppuration.
Elle ne provoque pas la suppuration des ganglions irradiés. Les gan-
glions vieux, durs et fibreux, sont ceux qui résistent le plus longtemps
au traitement, car l'action des rayons X porte surtout sur les follicules
clos.
Au cours du traitement, on ne note ni accident, ni complication,
en opérant avec prudence et en filtrant sur une lame d'aluminium
de 1 millimètre, le faisceau de rayons qui atteint la peau.
La radiothérapie constitue la seule arme vraiment efficace dont nous
disposions à l'heure actuelle contre une affection tenace, rebelle à la
thérapeutique, peu encourageante à la chirurgie. — (Lyon méd.^
12 avril 1908, p. 825.) Th. Nogier.
AKOB. D'iLICTA. Mil). — IÇoS. 63
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870 ARGHIVB0 D'JLBGTRIGITi MioiGALB.
A. BAUMANN. ^ Dtt ti!»it«i»e]|t du cancer de l'estomac par la
radiothérapie.
L'auteur rappelle les premiers résultats connus obtenus à Taide
des rayons X par les docteurs Doumer et Lemoine, de Lille, sur
des malades atteints de cancer de Testémac : amélioration et non-
guérison.
ns n'ont pu, en effet» ol)tenir de guérison à cause de l'impossibilité
où ils étaient de n'employer que des rayons très durs, la peau absor-
bant les rayons mous et obligeant le praticien à suspendre ou à éloi-
gner les séances de radiothérapie.
Pour obvier à cet inconvénient, l'auteur a employé une technique
toute particulière. Il a fait absorber 20 grammes de sous-nitrate de
bismuth aux patients, qui prirent différentes positions, afin de faire
adhérer cette substance aux diverses parties de la poche stomacale.
Le bismuth ayant la propriété d'arrêter les rayons X, sert de
condensateur et augmente l'intensité des rayons. Pour faire croître
la luminosité de ceux-ci, l'auteur plaçait un miroir concave sur la
face postérieure de Tampoule.
Faisant des séances courtes, il le$ espaçait de façon à permettre
aux toxines mises en liberté d'être éfvacuées par l'organisme.
A l'appui de ses affirmations, M. Baumann cite sept observations
très intéressantes de malades chez lesquels lès tumeurs de volume et
de positions différentes ont disparu à la suite d'un nombre de séances
de radiothérapie variant entre 20 et 34. Il a également constaté la
disparition des douleurs dès les premières séances.
L'auteur ne nous parle pas malheureusement de la quantité et de
la qualité des rayons employés.
En résumé, résultat appréciable chez des sujets assez longtemps
suivis bien que très gravement atteints. On peut admettre avec
M. Baumann que si ce traitement était appliqué dès que l'affection
est soupçonnée, les résultats seraient encore plus favorables et surtout
plus rapides et que le pronostic de cette affection serait heureusement
modifié. — (Courrier méd., 21 juin 1908.)
Df Roger Labeau.
A. BIENFAIT. — Le traitement de la ayringomyélie par la radio-
thérapie.
Rappelant Tanatomie pathologique de la syringomyélie, M. Bienfait
pense que la radiothérapie ne peut donner de bons résultats dans cette
affection que si Ton s'adresse à des malades atteints depuis peu et
chez lesquels la cavité médullaire est entourée de cellules de nouvelle
formation (gliome-gliosarcome). Il passe ensuite en revue diverses
affections de la moelle qu'il étudie au point de vue diagnostic diffé-
rentiel et donne quelques observations recueillies par MM. Beaujard
et Lhermitte, dans le service du professeur Raymond.
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REVUE DE LA PRESSE. 87 1
Les résultats par eux obtenus sont d'ailleurs identiques à ceux
signalés déjà par M« Grtanegfta et à ceux que nous avons nous-même
obteni^s dans le laboratoire du professeur Bergonié et communiqués
en nuurs 1908 ûtaA notre thèse Inaugurale et en juin. 1908. dans les
Aittdues^ d*ëe€iricité midieéte.
Ces résultats variables suivant les sujets et le nombre des séances
d^ radiothérapie ont été observés d'abord sur la sensibilité; dés les
premières séances, en effet, ks troubles sensitUs ont disparu, ensuite
sm la moblKié qui a été favorablement influencée. Quant à l'atrophie
miifwiilalre, eHe n'a malheureusement pas disparu et, seuls, quelques
muscles qui présentaient seulement une légère diminution de Texci-
tabilité faradique ont repris leur force et leur volume. — (Journal
de neurologicy 20 juin 1908. D' Roger Labeau.
II. HIRSCHFELD. — De la leucémie myéloXde aiguë.
L'auteur rappelle un cas personnel antérieur de cette forme rare
de leucémie et en relat-e deux nouveaux avec autopsie et examen
histologique. Le premier a évolué en trois semaines chez un garçon
de six ans, tuberculeux et syphilitique héréditaire. Sang : 800 000 hé-
maties, 59 000 leucocytes; polynucléaires neutrophiles, 52 0/0; éosi-
nophiles, 1 0/0; myélocytes, 12 0/0; petits lymphocytes, 24 0/0; grands
lymphocytes, 16 0/0. Lésions typiques de la leucémie myéloïde.
Le deuxième, chez une femme de soixante-six ans, a amené la mort
six semaines après le début des accidents. Sang : 2 000 000 hématies,
108 000 leucocytes; polynucléaires, 68 0/0; éosinophiles, 0,3 0/0; myé-
locytes, 16 0/0; grands et petits lymphocytes, 15 0/0. Dans ces deux
cas, comme dans tous les cas antérieurs, sauf celui de Grawitz, grande
rareté des éosinophiles et absence complète de mastzellen dans le sang
et la moelle osseuse.
L'auteur discute et admet la possibilité de formes de transition entre
les forihés aiguës des leucémies lymphoïde, mixte et myéloïde, et les
explique par l'origine commune des diverses variétés leucocytaires
d'une cellule souche mononucléaire, le myéloblaste, qui se retrouve
dans certains cas de leucémie lymphatique aiguë. Ses trois cas person-
hels et celui de Grawitz réaliseraient différents échelons intermédiaires
entre les formes extrêmes, lymphoïde et myéloïde. — (Archiv. des
maladies du cœur, des vaisseaux et du sang, mars 1908.)
H. G. JAGOBAEUS. — Adénite tuberculeuse à type lymphadénique.
Honune de vingt ans, présentant depuis trois ans de volumineux
ganglions cervicaux avec légère augmentation de la matité splénique,
sans fièvre ni amaigrissement, sans modifications sanguines numéri-
ques ni histologiques. On fait le diagnostic de lymphadénie sans pou-
voir en préciser la nature. Après échec de l'arsenic, on traite le malade
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87a AltCHIVBS D'ÉLECTRICITé BfÉDlCALB.
par les rayons X, et les ganglions diminuent de volume; peu après»
la rate ayant augmenté de volume et descendant jusqu'à l'ombilic,
on la soumet également à la radiothérapie, et en un mois elle diminue
au point de ne plus être sentie à la palpation; mais, peu après, le
malade présentait des signes de granulie et de méningite tuber-
culeuse.
L'autopsie montra, en plus de ces dernières lésions, des gansions
trachéo-bronchiques caséeux et des lésions spéciales des autres gan-
glions, n n'y avait pas de follicules lymphatiques typiques, mais une
prolifération considérable de cellules endothéliales, ainsi que de la
dilatation vasculaire. Il existait, de plus, des tubercules caséeux avec
cellules géantes et bacilles. La rate contenait également des tubercules,
et le reste du parenchyme était constitué par de grands sinus distendus
par le sang et contenant des cellules endothéliales ; le pigment f errique
était abondant.
L'auteur insiste sur les résultats de la radiothérapie dans ce cas.
Les auteurs sont partagés au sujet de l'action des rayons X sur la
lymphadénie tuberculeuse et, d'après l'auteur, les différences de résul-
tats s'expliqueraient par les différences de structure. Les ganglions
formés de tissu lymphoïde hyperplasié sont très sensibles à l'action
des rayons qui les atrophient et les sclérosent; les ganglions propre-
ment tuberculeux sont moins influencés. Dans le cas présent, l'auteur
attribue à l'action des rayons X la disparition complète du tissu folli-
culaire de la rate, remplacé par du tissu palpaire scléreux. — (Arch,
des malad, du cœur, des vaisseaux et du sang, mars 1908.)
M. NENGIONI et A. PAOLl. — La radiothérapie dans les adénites
consécutives au chancre simple (La radioterapia nelle varie
forme di adeniti che sussegnone ail' ulcéra veneria).
Les résultats obtenus par la radiothérapie dans le traitement
des adénites chroniques ont engagé Nencioni et Paoli à appliquer
cette méthode à la cure des adénites consécutives aux chancres
mous.
Nencioni et Paoli ont traité par des applications de 15 à 20 minutes,
de 3 1/2 à 4 unités H., 16 adénites à type strumeux, 14 adénites
subaiguës, 7 adénites aiguës. Dans quelques cas, les chancres étaient
encore virulents; dans d'autres, cicatrisés ou en voie de cicatrisation.
Nencioni et Paoli ont observé les résultats suivants : la douleur
diminue ou même disparaît vingt-quatre ou quarante-huit heures
après l'irradiation pour les adénites aiguës et à type strumeux, un peu
plus tardivement pour les subaiguës.
Diminution de l'œdème, du troisième au quatrième jour. Une seule
application suffit, en général, pour obtenir la guérison. La coexistence
de chancres encore virulents rend moins prompte l'action des rayons;
dans ce cas on peut être obligé de faire une deuxième séance huit
ou dix jours après la première.
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REVUE DE LA PRESSE. 878
Les adénites incisées après la radiothérapie guérissent plus rapi-i
dément que celles qui n*bnt pas été traitées par les rayons X.
La durée du séjour à l'hôpital est, grâce à ce traitement, nota-
blement réduite. (Résumé du résumé des Annales,) — (Giornale
iialiano délie maladie veneree e délia pelle, 1907, fasc. II, p. 265.)
S. REINES. — Ld traitement de certaines formes de bubons Téné-
riens par l'action immédiate des rayons X (Rôntgenbehandlung
gei^isser Formen Tenerischer Bubonen durch unmittelbare Drû-
senbestrahlung).
L'auteur excite la peau, après anesthésie à la cocaïne, au niveau
des glandes enflammées, et fait immédiatement après une irradiation
Rôntgen. Tube de MûUer mou, distance de Tanticathode à la glande,
20-30 centimètres; durée de la séance, 20 à 30 minutes. Nouvelle irra-
diation, le deuxième, troisième, quatrième et cinquième jour après.
Le traitement de\ient rapidement ambulatoire et dure en moyenne
tr9i!^ semaines.
L'auteur s'étend en longues considérations sur les avantages d'une
irradiation directe des glandes, qui nous paraît justifiée en théorie
seulement. — (Wiener klin, Wochens,^ n® 50, 1907.)
^ Lassueur.
ZIMMERM. ~ Les agents physiques dans les tumeurs malignes
de la glande mammaire.
Pratiquement, l'auteur considère deux catégories de cas : les
néoplasies mammaires inopérables, les néoplasies mammaires opé-
rables.
1^ Cancers inopérables. — Le seul agent physique qui paraisse
avoir donné des résultats encourageants est la radiothérapie. Dans
un assez grand nombre de cas, vu le volume, la profondeur, l'étendue
de la néoplasie, les effets sont nuls, mais il y a quelques chances
cependant d'obtenir une amélioration temporaire. C'est ainsi que les
ulcérations peuvent se cicatriser ou tout au moins se limiter, les
sécrétions se tarir, ou leur fétidité diminuer. L'action la plus remar-
quable est l'influence sur les phénomènes douloureux. C'est un béné-
fice assez général de la radiothérapie, qui s'observe même quand la
tumeur est assez profonde et les douleurs très intenses, mais il faut
être prévenu que l'effet premier de l'irradiation peut être une exas-
pération des douleurs, parfois accompagnée d'une tuméfaction de la
région.
Parmi les tiuneurs noli me tangere le squirrhe de la femme âgée est
également justiciable de là radiothérapie palliative. Enfin, il résulte
de quelques faits bien étudiés que les rayons X peuvent mettre pour
longtemps à l'abri de toute douleur, de toute ulcération, de tout pro-
grès du mal (Bergonié).
2® Cancers opérables. — Ablation large et radiothérapie bien
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874 ARCHIVES d'£lEGTRIGIt£ MÉDICALE.
maniée, tel est, actuellement, le précepte thérapeutique qui doit pré-
valoir dans le traitement de ces cas de cancer mammaire. Il est dan-
gereux de parler autrement. Laisser croire que la radiothérapie peut
guérir le cancer du sein, c'est laisser une porte ouverte à tous les abus
de Texpectation.
L'anastomose entre le radiothérapeute et le chirurgien peut s'effec-
tuer de deux façons : l'irradiation rôntgénique peut précéder de
quelques semaines l'acte opératoire ou bien lui succéder.
Quelques auteurs paraissent avoir obtenu quelques résultats favo-
rables du premier modus faciendi; je crains cependant que cette con-
duite ne fasse perdre un temps précieux.
L'irradiation consécutive est depuis 'plusieurs années réclamée par
les radiothérapeutes. Elle vient d'être réclamée, et pour la prenûére
fois, par un chirurgien, Maunoury (de Chartres).
On sait que la peau et les couches superficielles opposent aux
effets destructeurs des rayons X un obstacle qui va croissant avec
la profondeur. Aussi M. Maunoury, complétant sur ce point la propo-
sition de Williams, c'est-à-dire l'irradiation avant la suture, vaMt
de l'irradiation de la cicatrice, a-t-il proposé une ligne de conMte
qui peut tenir dans la formule suivante : l'ablation cbirurgieale
effectuée, deux cas se présentent. Ou bien le chirurgie a conscience
d'avoir tout enlevé; il n'y a alors qu'à irradier la plaie, ce qui inro-
longe l'opération de quelques minutes seulement. Ou bien il craint de
n'avoir pas assez largement dépassé les limites du mal; il la«t se
résoudre alors à renoncer à la. réunion. p»-prenffére intention et,
laissant la plaie béante, mais bourrée de gaze, faire pendant un cer-
tain temps de la radiothérapie à vif.
L'anastomose du chirurgien avec le médecin électricien peut aussi
se faire d'une autre manière, à savoir par la sidération des tissus
néoplasiques par l'étincelle de haute fréquence (Keating-Hart Pozzi)
Elle permet de compléter l'intervention chirurgicale en frappant de
mort la cdlule néoplasique et en mettant les tissus sains dans un état
physiolDgique meilleur.
A côté de ces avantages, la méthode a cependant quelques incon-
vénients : la réunion primitive est moins facUe et l'issue <le sécrétions
abondantes rend nécessaire un large drainage de telle sorte que la
réparation est plus lente et la cicatrisation moins rapide. Cette
méthode, toutefois, ne pourra être valablement jugée que lorsqu'elle
sera assez vieille pour permettre de déterminer dans quelle mesure
elle atténue les chances de récidives. En tout cas, l'irradiation post-
opératoire reste indispensable. On commence déjà de-ci de-là à la
pratiquer.
» Dans la récidive profonde (propagation aux côtes, aux ganglions
du médiastin), stade avant-coureur fréquent de la généralisation, la
chirurgie est impuissante. La radiothérapie constitue alors un traite-
ment palliatif, à action physique et iTio|ral^ qu'il ne faut pas négliger.
S'il est mis en pratique suffisamment (ôt après l'intervention chirur-
gicale, il peut éviter aux malades le pénible spectacle d'un cancer
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RBYUB DE LA PRB88B. S'jb
ulcéré, et leur rendre la vie supportable jusqu'à la terminaison fatale.
Quand la récidive post-opératoire se fait immédiatement sous la
peau» donnant lieu à des amas néoplasiques sous-cutanés mobiles
ou dans la peau, au voisinage de la cicatrice, ou dans la cicatrice
elle-même, ou encore dans les points de suture, la radiothérapie est
indiquée. — (Bull méd., 1" fév. 1908.)
BADIUBfTHARAPIB
Henri DOMUSIQ et BARGAT. ^ Note sur le processus histologique
de la régression des tumeurs malignes sous Tinflaence du rayon-
nement y du radium.
' n résulte des très intéressants travaux de Scholtz, SchôHberg, Hei-
necke, Darier, Pautrier, Ménétrier et Clunet, que la régression des
tumeurs sous Tinfluence des rayons X consiste essentiellement en la
destruction des éléments néoformés, suivie d'une cicatrisation com-
pensatrice.
Les recherches que les auteurs ont faites sur la guérison des néo-
plasies conjonctives sous Tinfluence du radium, leur ont permis de
constater que celle-ci ne doit pas être attribuée exclusivement à une
nécrose des cellules néoplasiques, suivie d'une cicatrisation banale.
Si le rayonnement que la célèbre découverte de M. et M™« Curie a mis à
la disposition des biologistes et des médecins, détermine la résolution
des tumeurs conjonctives, ce n'est pas seulement en détruisant les
cellules néoplasiques, mais encore en régularisant l'évolution d'une partie
des cellules tarées par le processus de tumeur (").
Des recherches ultérieures nous ont démontré que les mêmes conclu-
sions s'appliquaient aux tumeurs épithéliomateuses et carcinomaieuses.
Quand on suit cliniquement les modifications déterminées par les
rayons y du radium sur certains épithéliomas malpighiens, on voit
la régression de ces tumeurs s'effectuer en deux périodes. Dcms une
première période, les bourgeons épithéliomateux s'affaissent et les
Mcérations se comblent. La bordure saillante qui limite le néoplasme
s*fttrophie et l'aire qu'elle circonscrit se rétrécit, en sorte qu'au bout
de Hx semaines en moyenne, il n'y aurait plus trace de la tumeur
s'il n% persistait ^n bourrelet villeux, reliquat de la saillie épithélio-
mateus% bordière primitive; toutefois, ce bourrelet est à peine saillant
et la zone qu'il circonscrit est à la fois cicatrisée et très diminuée
d'étendue. Dans une deuxième période, le bourrelet villeux résiduel
s'efface et, cliniquement, la disparition du néoplasme est complète.
Or, si l'on étudie le processus histologique de la régression, on cons-
tate que le bourrelet villeux qui correspond topographiquement à la
bordure épithéliomateuse primitive n'en a plus en réalité la structure :
sa conformation est devenue celle du papiUon bénin. Sous l'influence du
(i) Congrès de Médccioe, Péris, octobre 1907 (Archives des maladies du cœur, des
vaisseaux et du sang, mars 1908).
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876 ARCHIVES d'Électricité médicale.
rayonnement y du radium, la tumeur subit une sorte de réversion
évolutive qui, jointe au processus cytolytique, aboutit à sa disparition-
Cette réversion évolutive comprend deux phases correspondant aux
deux périodes cliniques et qui sont celles où Tépithélioma se transforme
en papUlome et celle où le papiUome entre à son tour en régression.
Ainsi deux phénomènes principaux caractérisent le processus his-
tologique de la régression: 1^ la cytolyse; 2® la régulation de l'évolution
cellulaire.
La cytolyse atteint les cellules arrivées au dernier degré de la trans-
formation cancéreuse; la régulation évolutive s'exerce à la fois sur des
cellules en voie de transformation épithéliomateuse et sur des cellules
qui, bien que normales en apparence, étaient appelées à subir cette
transformation.
La régulation évolutive est à la fois topographique, morphologique
et harmonique.
Topographique, elle soustrait les cellules à la désorientation de
Fabre-Domergue, Tépithélium cesse de végéter en profondeur, « sup-
pression de Tendotropisme pathologique, rétablissement de l'exotro-
pisme normal (Dominici) ».
Morphologique, elle rétablit la maturation cornée de deux façons,
suivant le cas où Tépithélioma est embryonnaire pur ou atypique:
dans le premier cas, les cellules, au lieu de persister à Tétat indiffé-
rencié, parcourent les différentes phases évolutives qui aboutissent à
la transformation cornée régulière; dans le deuxième cas, les cellules
atypiques récupèrent la conformation embryonnaire pour évoluer
comme les précédentes.
Harmonique, enfin, elle fait marcher de pair la transformation cor-
née régulière des cellules et leur migration vers la sm*f ace du corps, en
sorte qu'il existe une correspondance parfaite entre le degré d'évolu-
tion morphologique des éléments cellulaires et la place qu'ils occupent
dans l'épithélium stratifié.
Enfin, à son action curative, le rayonnement du radium joint xme
action préventive, car il soustrait à l'évolution cancéreuse : !<> les
cellules cancéreuses qu'il a reformées; 2^ les cellules épithéliales qui,
normales en apparence, étaient appelées à subir la métaplasie épi-
théliomateuse C). — (C. R. de la Soc. de bioL, 19 juin 1908.)
(') Les cas cliniques sur lesquels est basée cette note ont été traités par des
appareils du type suivant : toile à sec collé de forme circulaire (a à 3 centimètres de
diamètre), contenant 4 à 6 centigrammes de sulfate de radiunf d'activité 5oo 000, à
laquelle est superposé un écran de plans de 5/io de millimètre à a millimètres d'épais-
seur (pour arrêter les a et les p), puis 10 à ao rondelles de papier, de i/ioo df
millimètre d'épaisseur, destinées à arrêter le rayonnement secondaire, puis, enfin,
deux enveloppes de caoutchouc qui protègent l'appareil contre les liquides patho-
logiques. Le rayonnement de ces appareils munis de leurs écrans était le type y el
variait de 3 5oo à 4 5oo unités. La durée des applications a été de vingt -quatre à
cent vingt heures en moyenne.
U Imprimeur-Gérant: G. Gouhouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, g-ii.
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1t>* ANNÉE. N* 249 iO novembre 19d8.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Ile Congrès de physiothérapie des médecins de lanctue française
(Paris, 1909). — Commission d*organisation. Séance du Jeudi 22 octobre. —
Après une longue discussion, la Commission, considérant que rétablisse-
ment d'une sâince spéciale n'intéressant qu'une partie des physiothéra-
peu tes est contraire à l'esprit général du Congrès et à la lettre du rèfl:lement,
décide que : i** il n'y aura pas de rapport officiel sur la question des radia-
tions diverses; a» que les confrères compétents sont instamment priés de
faire des communications sur ce sujet dans la séance réservée aux commu-
nications diverses.
On ajoute une nouvelle question à celle précédemment mise à l'ordre du
jour, et la Commission s'occupe de la désignation des rapporteur : voici
la liste de ceux qui ont fait connaître leur acceptation :
I. Diagnostic et traitement de la paralysie infantile.
ÉUctricilé: M. Marques (de Montpellier).
Massage et rééducation : MM. Hirschbbrg et Kouindjt.
Mécanothérapie : M. Gunzburg (d'Anvers).
II. Traitement des varices et ulcères variqueux.
Kinésithérapie : M. Bourcort (de Genève).
III. Inconvénients cliniques et scientifiques de l'exercice de la
physiothérapie par des empiriques.
Hydrothérapie : M. Dbrecq (de Paris).
Massage: M. René Mesnard (de Paris).
IV. Traitement de l'acné.
Électrothêrapie : M. OvDin.
Massage : M. Wetterwald.
Diététique : M. Louis Viel.
Une exposition de radiographies (ainsi que de photographies ou de dessins
se rapportant à la physiothérapie) aura lieu durant le Congrès.
AHCU. d'élbctr. uéd. — iQoS. 64
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878 AUCHIVËS d'électricité MÉDIGALB.
Le Bureau de la Commission d'organisation pour le II* Congrès est ainsi
composé :
Président : M. Stapfer, ancien président de la Société de kinésithérapie;
Vice-présidents: MM. Albert We il f Société d' électrothérapie) ; Kouindjt
(Société de kinésithérapie) ; Lagrange (Société de kinésithérapie) ; Ziuhekh
(Société d'électrothérapie).
Secrétaire général : M. Laquerrière (Société d'électrothérapie), rue de la
Bienfaisance, a, Paris.
Secrétaire général adjoint : M. Bloch (Société de kinésithérapie).
Trésorier : M. Delherm (Société d'électrothérapie).
Cours de thérapeutique. — Voici l'entrée officielle dans l'Enseigne-
ment de la thérapeutique physique! C'est au Prof. Gilbert qu'est due celte
initiative, nous nous plaisons à le constater et à l'en féliciter.
M. le Prof. Gilbert commencera ce cours le samedi 7 novembre 1908, à
cinq heures (petit amphithéâtre de la Faculté) et le continuera les mardis,
jeudis et samedis suivants à la même heure.
Programme du cours.
Les médicaments minéraux et les eaux minérales. L'art de rédiger une
ordonnance.
Le cours du Prof. Gilbert sera complété, d'une part, par les conférences
que M. Garnot, agrégé, fera pendant le semestre d'hiver, au petit amphi-
théâtre, les lundis, mercredis et vendredis à cinq heures, sur les médica-
ments organiques et les régimes alimentaires; d'autre part, par les leçons
de PHYSIOTHÉRAPIE (électricilé, massage, gymnastique, hydrothérapie, radio
thérapie, photo thérapie, etc.), qui auront lieu au petit amphithéâtre les
jeudis à cinq heures.
Ainsi, le cours de thérapeutique sera complet en quatre mois, les trois
premiers étant consacrés à l'enseignement théorique et le dernier à l'ensei-
gnement pratique (exercices de rédaction d'ordonnances, exercices de
physiothérapie).
Leçons de physiothérapie.
Elles auront lieu au petit amphithéâtre de la Faculté, le jeudi à cinq
heures, à partir du la novembre.
Elles seront faites avec le concours de :
M. Béclère, médecin de l'hôpital Saint- Antoine, pour la radiothérapie
(une leçon).
M. Béni -Barde, pour l'hydrothérapie (une leçon).
M. de Beurmann, médecin de l'hôpital Saint -Louis, pour la photothé-
rapie (une leçon).
M. Lagrange (de Vichy), pour la kinésithérapie : gymnastique médicale
et mécanothérapie (deux leçons).
MM. Cautru et Dagron, pour la massothérapic : massage des membres et
massage viscéral (deux leçons).
M. Constensoux, pour la rééducation motrice (une leçon).
MM. Zimmern, agrégé, et Albert Wcil, pour l'éiectrothérapie : électricilé
slalique, galvanique et faradique; courants de haute fréquence (trois leçons).
M. Heitz (de Royat), pour les pratiques physiques aux eaux aiinérales
(une leçon).
A la suite des leçons théoriques, des visites seront faites aux établissements
appropriés de physiothérapie (pour l'hydrothérapie, la mécanothérapie, la
photothérapie, la radiothérapie) et auront lieu des exercices pratiques de
physiothérapie (pour l'éiectrothérapie, la gymnastique, le massage et la
rééducation).
Une leçon de psychothérapie sera faite, en outre, par M. SoUler.
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CONTRIBUTION A UÉTUDE DE LA FULGURATION
DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS (0
Par 16 D' René DBSPIjATS (de Lille).
M. de Keating-Hart a apporté Tan dernier, devant la section d*Êlectri*
cité médicale au Congrès de Reims (3), une intéressante communication
sur une nouvelle méthode thérapeutique destinée à perfectionner et
à étendre la chirurgie du cancer; cette méthode, il Texpérimentait
depuis trois ans et il nous présentait en même temps qu'une technique
bien mise au point quelques intéressants spécimens des résultats
obtenus.
Depuis lors, plusieurs autres communications ou mémoires de
l'auteur ont complété Texposé de son manuel opératoire, en spécifiant
quelques points de détail fort importants, sur lesquels il n'avait peut-
pas insisté suffisamment dès sa première communication.
Quoi qu'il en soit, c'est auprès de M. de Keating-Hart lui-même que
j'ai puisé les enseignements nécessaires à la bonne pratique d'une
méthode que je n'ai voulu appliquer qu'après avoir vu person-
nellement un certain nombre de malades guéris et avoir assisté à des
opérations variées. Je n'ai, d'ailleurs, rien modifié à sa technique et la
méthode employée par moi à Lille est exactement la même que j'ai vu
pratiquer à Marseille, ce qui me dispense d'entrer à mon tour dans
des développements, qui me paraîtraient pour le moins inutiles, sur
le procédé lui-même.
Il me semble, au contraire, beaucoup plus important de vous
apporter ici des faits expérimentaux, de nature à vous édifier sur la
(') Communication au Congrès pour l'Avancement des Sciences, tenu à Clermoot
du 3 au 10 août 1908. Sections de Médecine et d'Électricité médicale réunies. C'est
un devoir bien agréable pour moi de remercier ici tous mes maîtres, qui m'ont
facilité mes recherches, et particulièrement M. le Prof. Duret, qui a bien voulu
mettre à ma disposition son beau service de l'hApital de la Charité et m'aider de ses
conseils éclairés.
(') Voir aussi de Reating-Hart, La fulguration dans le traitement du cancer
(Arehiv. d'électr, méd., 26 mai 1908).
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88o ARGUIVfid D'ÉLECTRICrré MÉDICALE.
valeur de la fulguration, car c'est uniquement sur des faits bien
étudiés, que peut se fonder Topinion des médecins en matière théra-
peutique, plus peut-être qu*en toute autre.
C'est depuis neuf mois seulement que j'expérimente la fulguration
et il pourrait vous paraître hasardeux d'apporter, après neuf mois, des
observations de cancers traités par une nouvelle méthode, alors que
la chirurgie donne souvent des guérisons apparentes beaucoup plus
prolongées que ce laps de temps; aussi n'ai-je pas la prétention de
vous présenter ici une statistique d'ensemble sur les cinquante cas,
qui sont passés depuis ce temps par mes mains; ma statistique
risquerait en voulant trop prouver de ne prouver rien, car j'y ferais
entrer des cas de cancers opérables et opérés dans de bonnes con-
ditions chirurgicales, qui ne pourront apporter un argument sérieux
en faveur de la méthode que dans un avenir plus éloigné.
De la totalité de ces cas opérés, un seul enseignement me parait
devoir êlre tiré dès aujourd'hui : La fulguration est bien tolérée par
tous les malades quelle que soit la localisation de la tumeur, (J'ajoute,
cependant, que je n'ai pas abordé les tumeurs intra-péritonéales.)
Que, si je veux tirer de ma pratique d'autres conclusions plus posi-
tives; il me faut vous citer uniquement les cancers considérés comme
inopérables et ceux qui ont été opérés dans des conditions chirur
gicales notoirement insuffisantes, par exemple ceux pour lesquels on
s'est contenté d'un simple grattage à la curette. J'y ajouterai tous
les cas récidives malgré la fulguration à quelque catégorie qu'ils
appartiennent (pourvu toutefois que la récidive nous ait laissés désar-
més), car j'estime que les insuccès comportent ou peuvent comporter
dans l'avenir un enseignement.
Mon étude comprendra dix-huit cas parmi lesquels sept insuccès,
que j'étudierai brièvement, et onze succès.
Prbiiière Catégorie. ^ Insuccès francs de la méthode.
Observation I. — Branchioine de la région parotidienne opéré quinze Jours
avant par les méthodes ordinaires, récidivé avec trois métastases. — Récidive
six semaines après la fulguration,
M"' V. C..., quarante-deux ans, a été opérée par M. le Prof. Duret,
le a 4 octobre 1907, d'une tumeur de la région parotidienne gauche, qui
a été reconnue branchiome à Texamen histologique.
Le 11 novembre, elle présente une masse dure dans la région latéro-
cervicaie gauche, une autre masse ganglionnaire dans Taisselle gauche,
un noyau du volume d'une noix dans le sein gauche, un ganglion
épitrochléen droit. Nouvelle intervention suivie de fulguration sur toutes les
localisations cancéreuses. Malgré la fulguration, la maladie récidive le
25 décembre dans l'aisselle et dans la région cervicale.
Obs. 11. — Épithélioma pavimenteux à globes épidermiques greffé sur une
cicatrice de lupus s' étendant depuis Varcade zygomatique jusque sous le menton
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LA FULGURATION DANS LB TRAITEMENT DU CANCER. 88l
et depuis la commisêure labiale jusque derrière l'oreille, qui est en partie
détruite. Neuf interventions suivies de fulguration, la dernière portant sur la
table externe du maxillaire inférieur. Échec,
M"« B..., quarante-deux ans, a été traitée par moi pendant deux ans et
demi pour un lupus de toute la partie droite de la face datant de trente-
cinq ans; six mois après sa complète guérison elle présenta, en mars' 1906,
un noyau que je ne tardai pas à considérer comme cancéreux. Je la confiai
à M. le Prof. Derville, qui pratiqua une large excision en juin; mais la
tumeur prit bientôt un rapide développement, et, au mois de novembre,
quand il fut question de fulguration, la joue tout entière était envahie par
le tissu cancéreux, depuis Tarcade zygomatique jusque sous le menton et
depuis la commissure labiale jusque derrière Toreille. L'oreille, elle-même,
était en partie détruite. Après chacune des neuf fulgurations, qui se succé-
dèrent toutes les trois semaines, la tumeur se localisait et nous semblions
gagner du terrain, mais elle récidivait toujours au même point sur la
branche horizontale du maxillaire inférieur. En dernier lieu, M. le
Prof. Duret me proposa d'enlever par copeaux la table externe de l'os. Un
mois après, la récidive se montrait et il ne restait comme dernière ressource
qu'à réséquer le maxillaire. La malade s'y opposa.
Obs. 111. — Cancer du rectum jugé inopérable depuis neuf mois, porteur
d'un anus iliaque. Amaigrissement, cachexie, morphinomanie. Diffusion du
cancer jusque dans les creux ischiorectaux. Amélioration pendant trois mois,
puis récidive.
M. C. A..., quarante-deux ans, porte un cancer du rectum qui a été jugé
inopérable en février 1907. En juin on a voulu tenter une opération, mais
le chirurgien a reculé en trouvant le rectum adhérent à la prostate et à la
vessie. Déjà, à ce moment, le malade urinait difficilement et avait des
douleurs horribles.
Aujourd'hui, â décembre, le malade est absolument cachectique, jaune
paille, souffre terriblement et est morphinomane. Localement, le rectum
est plein de végétations cancéreuses, qui font largement saillie à l'anus;
il y a des hémorragies.
L'opération, pratiquée par M. le D' Dominique Augier, consiste à exciser
la paroi postérieure du rectum, aussi haut que possible à gratter à la
curette la paroi antérieure. On cure aussi largement que possible les creux
ischiorectaux qui sont envahis, et on fulgure longuement toute la plaie
opératoire.
Cette opération a lieu le 5 décembre 1907.
A notre grande surprise, notre malade s'améliore très sensiblement, son
état général est meilleur, il engraisse de 6 kilogrammes en deux mois;
localement la plaie opératoire a très bon aspect et se comble à tel point que
nous renvoyons le malade chez lui.
Le 3 mars, il vient nous revoir et nous constatons la récidive. Une nouvelle
intervention nous montre que le cancer fusait plus haut encore que nous ne
le pensions dans les creux ischiorectaux et que nous étions restés en deçà
du mal. Nous estimons qu'il n'y a rien à tenter et nous contentons de faire
un curage sommaire.
Obs. IV. — Cancer ganglionnaire de Vangle de la mâchoire volumineux,
sans localisation primitive appréciable. Exérèse et fulguration. Récidive sur
place un mois après.
M. G..., soixante ans, porte un volumineux paquet ganglionnaire au
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882 ARGHIYBS d'ÉLBGTRICITÉ MÉDIGALB.
niveau de Tangle de la mâchoire. On ne trouve, d'ailleurs, nulle part, de
point de départ primitif en rapport avec cette localisation. Cette tumeur
évolue depuis le mois de septembre 1907. L'opération, pratiquée le
ii février 1908, est très laborieuse, à cause du voisinage des gros vaisseaux
du cop ; on trouve de nombreux ganglions gros comme des haricots sur U
chaîne ganglionnaire du cou, le tissu cellulaire parait, d'ailleurs, infiltré.
Après l'exérèse qui a duré i heure, et qui a été pratiquée par M. le Prof.
Delassus, je fulgure pendant un quart d'heure.
La récidive se produit un mois après.
Obs. V. — Cancer de la lèvre, récidivé dans les ganglions du cou. Exérèse et
fulguration. Récidive trois mois après sous forme d'abcès.
M. F..., quarante ans, a été opéré pour la première fois par M. le Prof.
Delassus, en novembre 1906, d'un cancer de la commissure labiale, pour
lequel on fit une large exérèse. Depuis décembre 1907, on s'est aperçu de
récidive dans les ganglions du cou. 11 porte, en effet, une masse ganglion-
naire grosse comme un œuf de poule dans la région sous- maxillaire gauche.
Exérèse et fulguration le 12 février 1908. Ilécidive sur place au mois de juin
suivant.
Obs. VI. — Végétations cancéreuses de la verge. Bubon très volumineux.
Grattage de la verge. Excision des ganglions. Fulguration. Récidive.
M. Y.. , qviarante-deux ans, est porteur, depuis cinq ou six meis, d'un
épithélioma de la verge pour lequel il me demande d'essayer les rayons \.
Je propose d'essayer de conserver la verge en procédant par grattage et
fulguration. L'opération pratiquée sur l'aine nous montre une infiltration
de tout le tissu cellulaire du voisinage, elle est suivie de fulguration. Pour
la verge, M. le Prof. Delassus enlève le tissu cancéreux par rondelles, mais
il est évident pour nous, que nous n'avons pas dépassé le mal. Fulguration.
Récidive immédiate sur la verge. Amputation. Récidive dans les deux
aines.
Obs. VII. — Cancer du sein récidivé sur place et dans le creux de Vaisselle.
Large intervention, fulguration. Petites nodules apparaissent sur la plaie
opératoire deux mois après; la malade rejuse nouvelle fulguration.
Tels sont les insuccès, j*ai tenu à en faire mention et j'en tire
immédiatement ces conclusions :
l' Il n*y a aucun intérêt à poursuivre les métastases cancéreuses au
loin (obs. I), puisque le procédé que nous avons entre les mains est,
somme toute, un procédé local ;
a" Lorsqu'on laisse des foyers profonds derrière l'étincelle, comme
derrière le bistouri, la récidive est obligatoire, malgré des amélio-
rations parfois encourageantes (obs. Il, 111 et peut-être IV et V) ;
3** Il ne faut pas vouloir être conservateur à outrance (obs. VI) ;
4" U ne faut pas hésiter à fulgurer une seconde ou même une troi-
sième fois, si l'on trouve quelques nodules dans les jours qui suivent
la première intervention.
De ce fait, je vous montrerai, d'ailleurs, des exemples encou-
rageants dans la seconde catégorie.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 883
Deuxième Catégorie. — Cancers inopérables ou opérés par un
procédé d'exérèse insuffisant. Guéris grâce à la fulguration.
Obs. VIII. — Épithélioma térébrant de Vorbite ayant détruit complètement la
paupière inférieure, tous les muscles de Vœil, une partie de la paroi de Vorbite.
Inopérable. Évidement de l'orbite. Curage du canal nasal et de la fosse nasale.
Guérison depuis huit mois ffig. f, 2, 3J,
R. E..., cinquante-six, m*a été envoyée le 27 juillet 1906, par M. le Prof.
Camelot, porteur d*un épithélioma de Taile droite du nez et de l'angle
interne de Tœil correspondant, pour essayer chez lui la radiothérapie, qui
fut commencée le jour même et poursuivie pendant cinq ou six mois, sans
autre résultat que la cicatrisation de la partie nasale de l'épithélioma
obtenue à vrai dire rapidement; mais rien ne put empêcher le cancer de se
propager, détruisant petit à petit la paupière inférieure, les muscles de
rœii, etc.
Au moment où il fut question d'intervention, le 22 novembre i907, la
paupière inférieure était complètement détruite et le cancer était limité en
bas par le rebord inférieur de l'orbite ; le globe oculaire, réduit à l'état de
petit moignon, était adhérent à la paupière supérieure et la région interne
de l'orbite était visiblement envahie dans sa totalité par le cancer. Le malade
se plaignait, d'ailleurs, depuis quelque temps de souffrir beaucoup et de ne
plus dormir.
L'intervention pratiquée par M. le Prof. Duret et par M. Dominique
Augier, a consisté à vider l'orbite du tissu cancéreux qui le remplissait
jusque dans l'épaisseur du tissu graisseux et qui avait détruit tous les
muscles de l'œil ; comme la paroi osseuse interne de l'orbite était en partie
détruite tout autour du canal nasal, qui lui-même était envahi par le tissu
cancéreux jusque dans la fosse nasale correspondante, on fit pénétrer
la curette dans ce trajet et à plusieurs reprises on étincela toute la plaie
opératoire, pour éliminer à la curette les débris mortifiés, terminant l'inter-
vention par un dernier étincelage soigneux. En tout, l'opération dura
I heure, dont ao minutes de fulguration. Les suites opératoires furent des
plus simples ; nous avons constaté, comme presque toujours en pareil cas,
un écoulement très abondant de sérosité d'abord rosée, puis jaune et plus
épaisse, dans les quinze jours qui ont suivi l'opération, puis la cicatrisation
a commencé à s'opérer normalement, sans que jamais le malade ait ressenti
de douleurs, ni présenté d'élévation de température. Il a pu sortir de
l'hôpital le /6 décembre, et, depuis lors, il est revenu me voir fréquemment
pour me faire constater son état. 11 est depuis longtemps complètement
cicatrisé. J'ajoute, pour être complet, que l'examen histologique a démontré
qu'il s'agissait d'un épithélioma pavimenteux à globes épidermiques.
Obs. IX. — Sarcome à myéloplaxes du maxillaire supérieur ayant nécessité
résection du maxillaire, récidive six mois après sur le rebord alvéolaire du
maxillaire inférieur. Le chirurgien déclare résection du maxillaire inférieur
nécessaire. On se contente de réséquer le rebord alvéolaire et on Julgure,
Guérison depuis sept mois.
M"' V. B..., trente-neuf ans, opérée par M. le Prof. Delassus, au com-
mencement de 1907, d'un sarcome du maxillaire supérieur. L'examen
histologique a démontré qu'il s'agissait d'un sarcome à myéloplaxes. En
juillet, on s'est aperçu qu'il se formait sur le rebord alvéolaire de la
mâchoire inférieure du même côté des bourrelets durs, qu'on crut devoir
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ARCHIVES D'étGCTRIClTé MéoiCALR.
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 885
attribuer à la contusion provoquée par l'appareil de prothèse; mais ces
végétations grossirent assez rapidement et une biopsie fut pratiquée par
M. le Prof. Redier qui constata qu'il s'agissait de sarcome à m^éloplaxes. La
radiothérapie fut essayée sans succès et il ne restait plus qu'une ressource,
la résection de la mâchoire inférieure, quand je proposai la fulguration avec
une intervention chirurgicale limitée; on se contenta, en effet, de réséquer
le rebord alvéolaire jusqu'au niveau de la branche montante et on fulgura
largement. L'opération eut lieu le 13 décembre.
J'ai revu depuis lors la malade tous les deux mois et tout dernièrement
encore. Elle reste complètement cicatrisée depuis le 7 Janvier 1908,
Obs. X. — Branchiome très volumineux de la parotide ulcéré suintant.
Absolument inopérable. Opération laborieuse par morcellement. Fulguration.
Guérison depuis six mois malgré qu'on ait laissé une plaie opératoire large
comme la main.
Cette observation a déjà été présentée in extenso à la Société des Sciences
médicales de Lille (mai 1908), je la résumerai seulement ici.
M^^* D. A..., trente-six ans, porte depuis quelques années une tumeur de
la région parotidienne, qui a considérablement augmenté de volume dans
ces derniers temps et est, au moment de l'intervention, grosse comme deux
poings ulcérée, suintante, partout adhérente. Plusieurs chirurgiens de Paris
et de Lille consultés ont refusé d'intervenir. M. le Prof. Duret, à qui je
montre la malade, accepte de tenter une intervention qui a lieu le 3 février
et qui consiste à extirper la tumeur par morcellement. Les gros vaisseaux
du cou sont englobés dans la masse néoplasique et il est impossible de les
reconnaître; on s'arrête à la carotide interne et à la jugulaire interne, et on
fulgure la plaie opératoire pendant un quart d'heure (pas plus, à cause de
l'état précaire de la malade). On laisse ouverte la loge parotidienne évidée,
ce qui permettra de refulgurer. Nouvelle fulguration le 25 février, parce
qu'on a remarqué sur la plaie quelques petits bourgeons cancéreux. La
plaie, qui était plus grande que la paume de la main, s'est cicatrisée comme
une plaie saine dans Tespace de deux mois et reste bien cicatrisée (nature de
la tumeur, branchiome;.
Obs. XI. — Récidive de ccutcer du rectum, tumeur du volume d^une orange.
Exérèse, fulguration. Guérison datant de six mois.
M"« M G..., trente-quatre ans, a été opérée il y a un an, par M. le Prof.
Duret, pour cancer du rectum. Elle rentre dans le service au début de
janvier pour récidive sur la paroi antérieure du volume d'une orange.
M. le Prof. Duret enlève cette masse néoplasique au bistouri, aussi large-
ment qu'il le peut, puis on fulgure. La malade reste guérie depuis cette
époque.
Obs. XII. — Myxosarcome des parties molles de la cuisse opéré en mars 1906,
récidivé six mois après. Radiothérapie sans résultat. Atteint le volume de trois
poings. Opération conservatrice et fulguration le 6 février 1908. Guérison.
M"* H. P..., vingt-huit ans, a été opérée au mois de mars 1907, par M. le
Prof. Delassus, d'une tumeur de la région interne de la cuisse, qui avait,
à cette époque le volume de deux poings. Six mois après, cette tumeur qui
avait été reconnue à l'examen histologique myxosarcome, récidivait sur
place et il ne restait plus qu*une intervention possible avec quelque chance
de succès, la désarticulation de la hanche. Avant de se résoudre à cette
alternative, on me conOa la malade pour essayer la radipthérapie, qui resta
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886 ARCHIVES D'ÉLBCTRICITé MÉDICALE.
sans effet. La masse augitienta de volume considérablement jusqu'au début
de février, époque à laquelle je proposai à M. le Prof. Delassus de tenler
une opération conservatrice avec fulguration, ce qui fut fait.
Sous le vaste interne, nous trouvâmes une tumeur multilobée blan-
châtre adhérente au muscle depuis ses insertions supérieures, jusqu'aux
insertions inférieures, on ne trouva d'adhérences au périoste que sur un
point. On excisa donc cette tumeur, qui avait le volume de trois poings, avec
le vaste interne et je fulgurai largement, pendant une demi-heure, la plaie
opératoire et la couche graisseuse sous-cutanée, puis on draina largement
après avoir suturé sur une hauteur de plus de ko centimètres. Je signale
ici, parmi les suites opératoires, un écoulement extraordinairement abon-
dant, franchement purulent, d'odeur infecte, qui dura trois semaines et
s'accompagna d'élévations notables de la température vespérale jusqu'à
Sg'^d avec chute matinale (véritable fièvre de suppuration). Il fallut
changer les pansements plusieurs fois par jour, et le drainage ne suffisant
plus, il fallut même faire sauter plusieurs crins pour faire des injections
d'eau oxygénée. Aussi la cicatrisation fut-elle très longue. J'ai revu la
malade ces jours-ci, elle ne présente pas trace de récidive.
Obs. XIII. — Cancer de la partie posléro-supérieure de la cuisse, sessiU,
largement ulcéré, suintant un liquide roussâtre adhérant aux muscles de la
région postérieure de la cuisse. Exérèse en dépassant la tumeur de i centimètre,
tout autour. Fulguration, Cicatrisation parfaite de la plaie opératoire large
comme la main.
M"' H..., cinquante ans, porte cette tumeur dont le point de départ a été
à la peau, sous forme de bouton depuis dix ans. La tumeur a acquis
actuellement un volume, qui rend l'intervention très difficile sans fulgu-
ration. L'opération, qui eut lieu le 7 avril, consiste à faire une incision
circulaire autour de la tumeur, à un travers de doigt, au delà de ses
limites; on la^.trouve adhérente aux muscles de la région postérieure de la
cuisse et au rebord inférieur du grand fessier. La plaie opératoire est
fulgurée, pendant un quart d'heure, puis on rapproche les lèvres de la plaie
et on place deux gros drains. Il reste une plaie large comme 10 centimètres
dans ses deux diamètres, qu'on panse à plat. Mais ici, comme dans le cas
précédent, la suppuration est si abondante que les crins sautent au bout de
quelques jours et on se trouve alors en présence d'une plaie large conunc
la main. Il n'y a pas eu, d'ailleurs, d'élévation de température considérable
(37»8 au maximum le soir).
A partir du 22 avril, la suppuration est moins abondante, la plate s'épi-
dermise par ses bords.
J'ai revu la malade, ces jours-ci, complètement cicatrisée depuis plus d'un
mois.
Obs. XIV. — Troisième récidive de cancer du sein. Dernière intervention en
novembre 1907. Exérèse et fulguration le 20 février 1908,
M~* L..., a été opérée pour la première fois en novembre 1906, d'un
cancer du sein gauche, une seconde fois dans le courant de 1907, pour une
première récidive; et, une troisième fois, en novembre 1907, pour une réci-
dive le long de la veine humérale. Deux mois après cette troisième inter-
vention, deux noyaux de récidive réapparaissaient, un premier dur, adhérent
à Tomoplate, sous l'omoplate gauche; un autre, également dur, sur la
paroi externe du creux de l'aisselle, derrière le biceps.
L'opération, pratiquée par M. le Prof. Voituriez, eut lieu le 20 février 1908
et consista à faire une large incision dans la région de l'omoplate, au point
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 887
correspondant à la tumeur; on y trouva une masse néoplasique du volume
d*un œuf de poule, adhérente à l'os, qui fut enlevée largement au bistouri,
puis fulguration pendant 6 minutes, grattage et nouvelle fulguration
pendant 6 minutes.
Sur la paroi externe du creux de l'aisselle on excisa, aussi complètement
que possible une autre tumeur, adhérente en profondeur à un tissu de
cicatrice très dur, qu'on étincela pendant 6 minutes et qu'on gratta à la
curette, on en détacha un tissu ramolli et on fulgura de nouveau. Suture
et large drainage.
L'exsudation fut très abondante dans ce cas, avec température vespé-
rale de 37*8. La malade a pu quitter la maison de santé le /4 mars, presque
entièrement cicatrisée. .
Les nouvelles que j'en ai eu ces derniers temps, sont bonnes. L'état
général est excellent, l'on sent bien sur la paroi externe de l'aisselle dans la
profondeur, d'après ce que m'écrit son médecin, une induration, mais cela
n'a rien à voir avec la tumeur rouge&tre et presque excoriée de la dernière
récidive.
Obs. XV. — Cancer du col de rutérus opéré en mai 1907 (hystérectomie
abdominale toicdej. Récidive neuf mois après sous forme de végétation sur le
le dôme vaginal. Fulguration et grattage le 5 février 1908. Guérison.
M"* M... a été opérée, en mai 1907, par M. le Prof. Camelot, pour un
cancer du col en chou-fleur, qui n'avait pas envahi la paroi vaginale; il n'y
avait pas non plus d'adhérences du côté du péritoine. On a fait une hysté-
rectomie atxiominale totale. Au milieu de janvier, la malade est revenue
trouver son chirurgien, se plaignant de perdre en blanc. 11 constata sur le
dôme vaginal la présence d'une végétation grosse comme une noix.
Le 5 février, je fulgure la petite tumeur que M. Camelot extirpe à la
curette, puis nouvelle fulguration pendant un quart d'heure sur la plaie
opératoire et sur la région vaginale avoisinante.
Les jours suivants et jusqu'au /O février, nous constatons une exsu-
dation très abondante de sérosité, sans élévation de température.
Le 15 février, la malade sort de la maison de santé, la plaie a un bon
aspect granuleux.
Elle reste guérie depuis cette époque.
Obs. XVI. — Cancer végétant de la paroi postérieure du rectum. Extirpation
par le thermocautère, puis fulguration le 31 mars 1908, Guérison,
M. H..., soixante-deux ans, est porteur d'une végétation cancéreuse du
rectum, du volume d'une noix largement implantée sur la paroi postérieure
et les parois latérales du rectum Le cancer parait assez facilement accessible
et assez limité pour que M. le Prof. Delassus se décide à en pratiquer
l'exérèse au thermocautère et à faire fulgurer la plaie opératoire.
L'opération eut lieu le 3i mars. Dans les jours suivants il y eut un écou-
lement séreux assez abondant qui se modéra au bout de trois ou quatre
jours. Un incident opératoire, sans aucun rapport, d'ailleurs, avec la fulgu-
ration, obligea le chirurgien, à faire dès le lendemain un anus iliaque. Le
malade se cicatrisa bien; son rectum ne présente aujourd'hui au niveau de
la tumeur qu'une cicatrice un peu saillante ; mais quand on lui proposa de
réanastomoser le bout supérieur avec le bout inférieur, il s'y refusa, dans
la crainte des risques d'une nouvelle intervention.
Obs. XVII. — Végétations sarcomateuses de la muqueuse nasale. Grattage et
fulguration le 23 avril 1908, Guérison depuis cette époque,
M. B..., soixante-cinq ans, de Tourcoing, se présente à la consultation de
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888 ARCHIVES D*^LEGTRICITé MÉDICALE.
mon ami le D' Delobel, pour une obstruction de la fosse nasale droite datant
de plusieui*s mois.
M. Dclobet trouve la fosse nasale comblée par une tumeur myxomateuse
irrégulièrement lobée, de couleur grisâtre et rouge vineuse, qui diffère
totalement du polype muqueux ordinaire, tant par son aspect que par ses
tendances hémorragiques et son point d'implantation. En effet, tout le
méat inférieur est envahi par une masse fongueuse implantée sur ses
diverses parois (plancher de la fosse nasale, cloison et cornet inférieur,
celui-ci complètement englobé dans la tumeur). La région supérieure de la
fosse nasale à partir du méat moyen parait libre.
L'examen histologique d'un fragment de cette tumeur, pratiqué par
M. le D' D. Augier, démontra qu'il s'agissait d'une tumeur maligne com-
posée en majeure partie de petites cellules conjonctives sans qu'il soit
possible de définir la variété de sarcome à laquelle on a affaire.
Ce malade m'est confié pour le fulgurer après un curetage soigneux
de tout le méat inférieur fait par les voies naturelles, sans rhinotomie
préalable.
Cette intervention eut lieu le 23 avril; deux jours après, le malade quittait
la maison de santé. Il ne présenta d'élévation de température à aucun
moment et, le quinzième jour, on put extraire de sa fosse nasale une
énorme eschare noire, fétide, représentant tout le revêtement fulguré.
Au-dessous, le méat inférieur apparaissait complètement net, permettant
de voir avec la plus grande facilité tous \ei détails du naso-pharynx, de la
trompe et du dos du voile.
Le malade, examiné ces jours derniers, ne présentait pas trace de récidive.
Obs. XVIll. — Épithèlioma de l'orbite absolument inopérable traité préala-
blement par plusieurs modes thérapeutiques dont aucun n'a pu empêcher
l'évolution du cancer, en bonne voie de cicatrisation grâce à la fulguration.
Ce dernier malade, bien qu'il ne soit pas encore complètement cicatrisé,
mérite que je présente brièvement son observation, laquelle me parait très
probante en faveur de la méthode.
Dès novembre 1904, M. B..., qui a actuellement cinquante-cinq ans, vint
me consulter pour un épithèlioma térébrant de l'angle interne de l'œil,
dont les bords furent cicatrisés par les rayons X, mais qui continua à se
propager en profondeur. Après l'échec des rayons X et depuis le début
de 1906, jusqu'à la fin de 1907, M. B... a été traité par les injections de
sérum de Doyen dont il a reçu plus de 120. Le 25 octobre, le chirurgien
parisien à qui il s'était confié et qui le considérait comme inopérable
se décida à intervenir électriquement et, si mes renseignements sont exacts,
il n'y eut pas à proprement parler d'intervention chirurgicale, mais une
simple escharification des tissus cancéreux au moyen de l'étincelle.
Ce nouveau mode de traitement n'eut pas un résultat plus heureux que
les précédents, car je vis M. B..., en février 1908, dans l'état suivant:
L'orbite du côté droit est en partie vidée de son contenu, elle ne contient
plus que les enveloppes de l'œil qui occupent la région externe de l'orbite.
Les deux paupières sont détruites, en haut et en dedans on voit une
muqueuse faisant hernie et qui provient des cellules ethmoîdales, la paroi
interne de l'orbite est en partie détruite et laisse voir la cloison du nei,
le plancher de l'orbite est détruit dans sa partie interne et l'orbite commu-
nique largement avec le sinus maxillaire. Partout on voit des végétations
cancéreuses dures, qui sont particulièrement nombreuses dans la région
interne.
Le 27 février, j'intervins à nouveau avec M. le Prof. Camelot qui évida
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LA FULGURATION DANS LE TRAITEMENT DU CANCER. 889
l*orbite, excisa largement la peau qui recouvrait la partie supérieure
des os propres du nez et le pourtour de Torbite et je fulgurai large-
ment toute la plaie opératoire pendant une dizaine de minutes. Cette
première fulguration fut suivie d*un curetage soigneux, puis d'une seconde
fulguration de même durée.
Nous étions en présence d'une perte de substance énorme, car la cavité
orbitaire, complètement vide, communiquait largement avec le sinus
maxillaire.
Cette perte de substance se combla, d'ailleurs, très bien et était en grande
partie ( omblée au milieu de mai; mais nous dûmes pratiquer à cette époque
une seconde fulguration avec curage, parce que quelques végétations
suspectes réapparaissaient vers l'angle interne et Inférieur.
Quoi qu'il en soit, l'état actuel est le suivant : M. B... a engraissé de
6 kilos depuh l'intervention, il n'a plus aucune douleur, la perle de
substance orbi taire est comblée, celle du sinus maxillaire l'est en partie, et
répidermisation est opérée sur plus de la moitié de la plaie, qui ne présente,
d'ailleurs nulle part, de nodules suspects.
Ainsi que je vous le disais nu début de cette trop longue commu-
nication, je n'ai retenu pour vous les citer ici que les cas les plus
graves, ceux pour lesquels Tîntervention chirurgicale, pratiquée dans
les conditions où elle le fut, apparaissait disproportionnée avec le mal
des cancers très variés comme nature et comme localisation, dans
lesquels cette intervention insùfBsante a provoqué la cicatrisation (i).
Je crois pouvoir en tirer celte conclusion que la fulguration
ÉLARGIT CONSloéRABLEMENT LE CHAMP DE LA CHIRURGIE, EN LUI DOxNNANT
DES CHANCES SÉRIEUSES DE SUCCÈS, LA OU ELLE N*OSAIT PLUS INTERVENIR(a),
laissant au temps le soin de répondre à cette autre question :
Donne-l-elle au malade des chances de non-récidive, ou du moins
prolonge-i-elle la dorée de la guérison apparente?
(') Parmi les malades considérés comme guéris, j'apprends, au moment où je
corrige les épreuves (5 octobre 1908), que celui de l'observation XVII est récidivé, les
autres restent d*ailleurs en parfait état.
(') Je crois devoir insister sur ce point que la fulguration telle que je la com-
prends et telle que la comprend de Keatiiig-Hart, no doit en aucune façon être
opposée à la chirurgie qu'elle complète et perfectionne.
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ACTION DE LA FULGURATION SUR LES TISSUS NORM.VUX
Par les D" De NOBEUjB et TYTGAT (de Gand).
Le traitement du cancer par la fulguration, récemment introduit dans la
pratique médicale par de Keating-Hart, est aujourd'hui tout à fait à Tordre
du jour.
Rarement une méthode nouvelle a excité un pareil intérêt; de tous côtés
on rétudie, on Texpérimenle et, malgré les brillants résultats obtenus par
Tau leur de la méthode, son optimisme ne semble pas toujours avoir été
partagé par tout le monde.
' Alors que la plupart des expérimentateurs se sont surtout attachés au
côté pratique de la question, il nous a semblé qu'il n'était pas sans intérêt
de rétudier au point de vue purement expérimental pour voir comment la
peau saine ou modifiée par certains agents réagissait vis-à-vis de celle
modalité électrique.
Dans ce but, nous avens soumis une série d'animaux à l'action des étin-
celles de haute fréquence et recherché quelles éGaient les modifications
macro et microscopiques produites immédiatement après la fulguration,
quelle en a été l'évolution et enfin quelles en ont été les suites éloignées.
Nous avons également recherché quelle était la profondeur à laquelle
l'action des étincelles pouvait encore se faire sentir.
Mais au préalable, il nous semble important de bien préciser les conditions
électriques' suivant lesquelles nous avons opéré.
L'étincelle de haute fréquence était obtenue au moyen d'un meuble de
Gaiffe, appareil que nous pouvons considérer comme l'un des plus puissants
actuellement en us^ge dans la pratique électrothérapique. Autre avantage,
les appareils de n^ïsure intercalés dans le primaire du transformateur per-
mettent de se rendre compte, jusqu'à un certain point, de l'intensité et de la
force de l'étincelle, les effets du courant fulgurant semblant bien être pro-
pprtionnels, toutes autres conditions égales, à la dépense d'énergie dans le
primaire.
Les applications ont toujours été faites en monopolaire et les étincelles ont
été appliquées tantôt sans refroidissement au moyen de l'électrode de
Bissérié munie d'une tige métallique simple, tantôt avec refroidissement
par l'acide carbonique au moyen des électrodes spéciales proposées par
de Keating-Hart lui-même.
La durée d'application et les constantes électriques ont été très soigneuse-
ment relevées à chaque expérience, ces données figureront à côté du proto-
cole de chacune d'elles.
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ACTION DE LA FULGURATION SUR LES TISSUS NORMAUX. 89 1
L'animal d'expérience auquel nous nous sommes adressés est le chien ;
comme régions d expérimentation, nous avons choisi la face interne de la
cuisse et la région hypogastrique parce que la peau y est fine et mince, et,
chez certains chiens, presque totalement dépourvue de poils:
Chien k* 1. — Fulguration pendant a minutes. Volts, 5o-6o. Ampères, 4-5
au primaire. Étincelles, a,5 à 3 centimètres, sans refroidisiement avec
rélectrode Bissérié et tige métallique unique.
Résultats immédiats, — Les quelques poils follets qui couvrent la région
sont presque immédiatement roussis ; au centre de la région d'expérience la
fulguration détermine une zone blanche, d*aspect sec, vaso-constrictive.
Vers la fin de la fulguration et aussitôt après, se forme tout autour de
cette partie centrale blanche, une zone rouge allant de la périphérie vers le
centre ; au bout de xjuelques minutes, celte zone hyperhémique devient le
siège de véritables extravasations sanguines. La peau prend un aspect légère-
ment villeux et même un peu vésiculeux. Le centre reste blanc et acquiert
les caractères d'une eschare sèche. L'hyperhémie périphérique commence k
diminuer après une vingtaine de minutes; les extravasations sanguines
restent.
Après /2 /i^ar^s, la partie centrale, principalement atteinte par les étincelles
électriques, forme une eschare jaune sèche. Un jour plus tard, Teschare
comprenant presque toute l'épaisseur de la peau se détache; à la partie envi-
ronnante les suffusions sanguines tendent à disparaître ; l'épiderme par
places se détache et la région rappelle ainsi l'aspect d'une excoriation.
Au bout de six à sept jours, on ne voit plus de diflerence entre la partie
périphérique ; l'épidermisation marche rapidement de la périphérie vers le'
centre et au bout d'une huitaine de jours le tout est réparé par une cicatri
sation régulière et assez belle.
Après deux mois, à la partie fulgurée on trouve une cicatrice régulière,
blanche, dépourvue de poils.
CuiBN N* IL— Mêmes constantes électriques que précédemment; durée
réduite de moitié (x minute).
On observe les mêmes phénomènes que précédemment, mais moins
intenses.
Ici également la partie centrale devient pâle et blanche; tout autour se
forme une zone hyperhémique et d'extravasations sanguines moins pro-
noncée que dans le premier cas.
Pour le reste, tout se passe comme dans la première expérience, c'est-à-dire
que l'eschare tombe; que la lésion se répare en une huitaine de jours lais-
sant après elle une cicatrice régulière, lisse, peu apparente. Au bout de deux
mois, la cicatrisation est blanche, brillante, presque plus visible.
Chien n* III. — Volts, ao-aS. Ampères, i,5. Étincelle, o,5 centimètres.
Durée de fulguration, i/a minute. La partie centrale pendant la fulguration
devient pâle et blanche ; tout aussitôt après, il se forme à la périphérie une
hyperhémie très intense qui progresse vers le centre et envahit celui-ci au
bout de deux à trois minutes.
Une dizaine de minutes après la fulguration, le centre est transformé en
une petite papule rougeâtre, d'apparence un peu escharotique, tandis que
la zone périphérique présente un piqueté rouge de sufi'usions sanguines.
Deux jours après, toute petite eschare centrale ; les extravasations san^
guines périphériques ont disparu. En cinq jours le processus est réparé par
une cicatrice à peine visible et totalement invisible après deux mois.
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8g2 ARCH1VB8 d'ÉLBCTHICITÉ MKDICALB.
Chiens r** IV et V. — Mêmes constaQtes électriques et durée d'application
que dans Texpérience n* I.
Fulguration au moyen de Télectrode de de Keating-Hart avec courant d'air
d*acide carbonique pour refroidir l'étincelle.
On a fait comparativement chez le même animal une application avec
refroidissement et une autre sans refroidissement. Pas de différence dans
l'aspect macroscopique des lésions produites ainsi que dans leur évolution.
En résumé : i* la fulguration faite avec une certaine intensité et attei-
gnant une place bien limitée de la peau, ménie pendant un temps assez
limité, donne lieu à un effet escharotique incontestable.
L*eschare ainsi produite a une profondeur plus ou moins grande d'après
la durée d'application et l'intensité; elle est blanche, sèche, bien délimitée
et s'élimine assez rapidement comparativement aux eschares résultant de
l'application d'autres agents à pouvoir nécrotisant. Elle a des ressemblances
assez frappantes avec l'eschare déterminée par l'application de la chaleur
vive et brusque comme, par exemple, celle résultant du thermocautère
irouge sombre. Elle semble être une eschare par coagulation brusque de
l'albumine.
a** La fulguration produit dans les parties voisines du point d'application
une hyperhémie forte pouvant aller jusqu'à l'extra vasation sanguine et la
sufifuslon par rupture vasculaire.
Cette hyperhémie peut durer assez longtemps.
3** Le refroidissement ne change nullement l'aspect ou l'évolution des
lésions.
^<* Nous n'avons pas constaté, dans nos expériences sur la peau saine, la
production de la lymphorrhée décrite par de Keating-Hart après la fulgu-
ration des tumeui-s.
Altérations microscopiques. — A. Fragmenldepeaufulgurèe sans refroi-
dissement par l'acide carbonique.
Les altérations ont leur maximum d'intensité au niveau du centre de la
zone fulgurée ; elles vont en diminuant à mesure qu'on s'éloigne de ce
niveau pour disparaître complètement à une distance assez rapprochée du
point central.
A un faible grossissement, on retrouve sensiblement les modifications
décrites par de Keating-Hart et Czerny dans la structure des néoplasmes
fulgurés; elles sont cependant plus intenses à la région centrale et ce n'est
que vers la périphérie qu'elles présentent les caractères de tremblement de
terre cellulaire.
Dans la zone d'intensité maxima, la couche de cellules de revêtement
plates desquamantes a totalement disparu ; à peine en retrouvc-t-on de-ci
de-là une trace sous forme d'un magma amorphe très peu coloré.
La zone de cellules épithéliales sous-jacentes se retrouve et se reconnaît
grâce à sa coloration plus intense; mais par places elle se soulève, formant
des espèces de vésicules; à d'autres endroits elle est rompue, fragmentée
et déchirée.
Les tissus sous-épidermiques ont subi des modifications de structure pro-
fondes; on n'y retrouve plus du tout l'agencement normal des éléments;
les cellules sont détruites; dans les tissus existent de larges cavités vacuo-
laires remplies par quelques débris cellulaires; des travées d'éléments
amorphes s'entrecroisent, se confondent, formant ainsi une espèce de réti-
culum très irrégulier.
Plus bas vers la couche sous-dermique les altérations décroissent rapide*
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AC'liON DB LA PULGUtiATlON SUti LES TtSSCS NOti&IAUX. 8§3
ment et elles ont dbparu dans la couche graisseuse et dans les parties super,
licieltes des tiâsus musculaires fixés avec le fragment de peau.
11 est à noter qu'on ne retrouve plus de parois vasculaires intactes. On ne
trouve à aucun endroit des amas de globules blancs .
.\ un grossissement plus fort, on constate dans la couche épîthéliale,
reconnaissable par une coloration plus forte, que toutes les cellules sont
frappées de destruction; elles sont transformées en un magma amorphe
uniformément coloré, composé de blocs sans structure : c'est le type de la
nécrose par coagulation.
Il en est de même pour les éléments du derme et de la couche superfi-
cielle du sous-derme. Mais, chose remarquable, les gaines des poils ne sont
presque pas atteintes, leurs cellules ont leur contour encore assez bien
marqué; leur noyau se distingue bien; elles sont bien en contact Tune avec
Tautre et ne présentent pas de troubles d'agencement; quelques glandes
sébacées semblent avoir échappé également à la destruction.
Dans la région d'intensité décroissante, les modifications qu'on observe à
un grossissement faible sont quasi analogues à celle de la région maxima,
mais on retrouve en nombre assez considérable dans les tissus atteints des
éléments cellulaires qui ont conservé leur noyau, leur protoplasme et leur
membrane et qui sont peu frappés dans leur structure intime. Quelques
lumières vasculaires indemnes.
B. Fragment de peau refroidi pendant la fulguration. — Les modifications •
sont identiques à celles décrites dans le S A. A peine pourrait-on admettre
que les lésions sont un peu moins intenses et up peu plus superficielles.
C. Fragment d^une cicatrice de deux mois résultant de fulguration, — Le
lissu de cicatrice consécutif à la fulguration examiné deux mois après*
pi*ësente des particularités assez intéressantes. Il est recouvert d'un épithé-
iium absolument analogue à celui qui recouvre la peau normale.
Le derme est coniposé de tissu fibreux, à noyaux très abondants, jeunes,
à fibrilles épaisses et serrées les unes contre les autres.
Quelques travées fibrillaires plus denses constituent un réseau large dans
lequel on retrouve le tissu décrit précédemment. Les poils ont presque tous
disparu et ceux qu'on retrouve ont des caractères d'atrophie manifeste et
évidente; ils sont minces; leur gaine est tenue; ils ne sont pas entourés de
phagocytes et ne peuvent par conséquent pas être considérés comme des cor-
pora mortua dans l'épaisseur des tissus; les glandes sont devenues très rares.
Ce qui nous a frappé dans le résultat de cet examen microscopique de la
peau, c'est la manière de se comporter des poils et des follicules pileux
vis-à-vis de l'étincelle fulgurante. Alors que dans les tissus examinés immé-
diatement après la fulguration, les follicules pileux sont conservés presque
intacts et en grand nombre; dans le tissu de cicatrice examiné deux mois
plus tard on ne retrouve presque plus de follicules pileux ou de poils et ceux
qui persistent présentent des caractères atrophiques et régressifs nettement
accusés.
Cette discordance n'est elle pas la conséquence d'une véritable sidéra lion
du poil, lequel a été frappé dans sa vitalité sans être cependant le siège d'une
altération microscopique? Ce fait n'est-il pas h rapprocher des constatations
de de KeatingHart qui a vu régresser des amas néoplasiques non frappés
directement par l'étincelle? D'après lui, il faudrait supposer qu'il y a eu
non une destruction, mais une sorte de stupéfaction qui atteindrait ces
éléments par contre-coup.
Profondeur d'action de la fulguration. — Dans une autre série d'expé-
riences, nous avons cherché à déterminer la profondeur à laquelle se fait
4KCI1. u'iLSCTH. UBI*. — I908. 65
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Siji AliClUVES OBLKCTIUGITK MKDIGALB.
sentir Taction de la Tulguration. On peut déjà s'en rendre compte par rétudt
des coupes microscopiques.
Dans la peau du ventre d*un chien soigneusement rasée. lavée à ralcool
et à réthcr, nous avons disséqué un large lambeau auquel nous avons fail
subir une rotation de go** autour de son pédicule; ce lambeau est étalé sur
la peau voisine et ûxé par quelques points de suture ; on a ainsi à un endroil
donné une épaisseur de téguments double, et il est facile, en détachant
après l'expérience les points de suture, d'étudier Tétat de la peau
sous-jacente.
A) Fulguration de 2 minutes. 6o-65 volts. Étincelle de 2 centimètres.
Dans le lambeau superposé on observe une ulcération et une destruction
profondes; à la peau du ventre située sous le lambeau se trouve une papule
plus ou moins semblable à une papule d*urticaire, anémique au centre,
ayant augmenté le lendemain et présentant le surlendemain une ulcération
escharotique.
B) Fulguration de 2 minutes. 80 volts. Étincelle de 4 centimètres.
A. l'endroit d'application, le lambeau superposé est détruit, transformé
en une masse dure, noire et sèche.
A la peau du ventre on trouve une légère nécrose au centre d'une papule
volumineuse; le lendemain nécrose plus étendue avec, dans la suite, chule
de Teschare et réparation de la lésion produite comme dans nos premières
expériences.
D'autre part, nous avons appliqué sur une plaque photographique
emballée dans du papier noir, un morceau de viande de bœuf, composé
uniquement de tissu musculaire, que nous avons taillé en biseau de manière
à avoir une extrémité épaisse de 1 centimètre, tandis que l'autre n'avait plus
qu'une fraction de millimètre d'épaisseur.
Au moyen de l'électrode de de Keating-Hart, nous avons fail agir pendant
une minute en différents endroits de ce tissu, en allant de la partie la plus
mince vers la partie la plus épaisse, des étincelles longues de 4 centimètres,
avec 100 volts et 10 ampères au primaire. Nous avons ensuite développé
celte plaque cl recherché jusqu'à quel endroit l'étincelle Tavait impressionnée.
Nous avons pu déterminer de cette façon, malgré les effluves qui se dé|ia-
gcaienl des parties latérales des morceaux de viande et qui venaient troubler
l'image, que ce dernier était encore traversé par l'étincelle sous une épais-
seur de 5 millimètres.
Influence de l\ FtLCURiTioN sur la peau modifiée. — Ccqui nousafrappi-
dans nos premières expériences, c'est la rapidité avec laquelle les lésions
produites ont été réparées.
H nous a semblé que, si la fulguration atteint certains éléments cellulaircî.
dans leur vitalité, elle stimule ceux qui restent à réparer plus rapidement
la perte de substance produite
Partant de cette idée, nous avons déterminé chez une série de chiens, en
double et, dans la mesure du possible, symétriques, des lésions cutanées par
les agents chimiques, acides et alcalins, par la chaleur, par les scarilica lions
et par l'injection de substances irritantes. Sur l'une d'elles nous avons
appliqué l'électricité sous forme de fulguration laissant suivre à l'autre son
évolution naturelle.
Chien n* VI. — De chaque côté de la ligne médiane on a provoqué par
l'acide nitrique fumant une eschare, l'une aussi semblable que possible ù
raiilro; quand les escliares furent bien foniiécs, l'une d'elle fui soumiic à
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ACTION DE LA FtJL€^URATiON StJH LES TISSUS NOABfAUX. 895
la fulguration pendant une minute. Volts, ao-aô. Ampères, i,5. Étincelle,
0,5 centimètres avec Télectrode Bissérié.
Immédiatement après la fulguration on voit se former autour de rescharc
une zone hyperhémique, bien limitée et très prononcée qui persiste pendant^
une quinzaine de minutes. ^
C'est la seule différence observée dans l'évolution des lésions. L'eschare
fulgurée ne s'est pas détachée plus tôt que l'autre; la cicatrisation n'a pas
été plus rapide et la cicatrice résultant des lésions vue à un mois de distance
n'est ni plus régulière ni plus belle du c6té fulguré que de l'autre.
Chien n" VIL — Dans une expérience analogue à la précédente, on a
fulguré l'eschare pendant le même temps, mais avec une étincelle de
3 centimètres.
En dehors de l'hyperhémie mentionnée plus haut, l'eschare fulgurée
semble plus profonde que l'autre. Aucune autre différence, d'ailleurs, dans
le processus de réparation.
Chien n<> YIII. — Dans une autre expérience, des eschares [doubles ont été
produites par la potasse caustique. Sur l'une d'elle, application de la fulgu-
ration comme plus haut. Volts, 2o-a5. Ampères, i, 5. Étincelle équivalente,
0,5 centimètres.
Outre la réaction hyperhémique périescharotique, on constate que
l'eschare, sous l'influence de la fulguration, semble devenir plus dure et
plus sèche.
Elle s'est éliminée un jour avant l'autre^ mais aucune différence n'a été
observée dans la rapidité de la cicatrisation.
La différence datt» réUmination peut, d'ailleurs, résulter d'une inégalité
de profondeur de la lésion produite par la potasse.
Chien n^ IX. — Seconde expérience analogue à la |>récédente. Étincelle
fulgurante, 3 centimètres. Durée, i minute.
Du côté fulguré, l'eschare est devenue plus profonde et la réparation en
est, par le fait même, retardée.
Dans les deux expériences suivantes nous avons cherché quelle était
l'action de la fulguration sur les lésions provoquées par la chaleur.
Chien n* X. — Des eschares symétriques assez profondes ont été provo-
quées par le thermocautère au rouge sombre. Le lendemain, un côté a été
soumis à la fulguration dans les conditions déterminées dans l'expérience
signalée plus haut (chien VIII).
Dans ce cas, comme dans les précédents, la fulguration n'a pas d'action
sur l'eschare proprement dite, n'en hàle pas l'élimination ni la guérison,
mais détermine autour du centre atteint une région de suggilations
sanguines.
Chien v? XI. — Des brûlures superficielles n'atteignant guère que Tépi-
derme ont été provoquées par l'appareil de Hollânder à courant d'air
surchauffé à 4oo". Aucune différence ni immédiate ni éloignée dans l'évo-
lution du processus sous l'influence de la fulguration.
Chien n"* XII. — On a fait en deux endroits sur la peau du ventre des
scarifications, suivant la méthode instituée par Zimmern et Louste dans le
traitement du lupus. Ces surfaces ont été baignées par une solution de
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896 AHGHIVES d'iSlEGTRICIT^ MÉDICALE.
citrate de soude à a 0/0 : Tune d'elles été soumise à la fulguration avec
électrode de Mac Ipthyre. Volts 4o. Électrode éloignée d'un demi-centimèlre.
Durée, 5 minutes.
Comme effet immédiat la fulguration produit une légère cautérisation
superficielle et une hémostase rapide.
I/évolution des deux lésions s'est opérée de la même façon.
Pour étudier l'action de la fulguration sur la peau modifiée par l'injection
de substances irritantes, trois cobayes ont été injectés sous la peau de Tabdo-
men au moyen de quelques gouttes d'essence de térébenthine.
A la suite de cette application, on note les premiers jours une indu ration mal
limitée, diffuse et douloureuse. Au bout de quelques jours les phénomènes
se localisent à l'endroit de l'injection et il se forme à ce niveau un abcès
aseptique bien collecté, renfermant un pus épais, lardacé, à allures légè-
rement nécrotiques.
Chez l'un de ces animaux l'abcès a été incisé, les masses bourbillonneuses
ont été enlevées à la curette et le fond de cet abcès a été fulguré en
l'étalant au moyen de fil de Florence passé dans les lèvres de la plaie.
Fulguration de a minutes avec une étincelle de 2 centimètres.
Chez un second animal, même opération sans fulguration. Chez un troi-
sième, on abandonne l'évolution de l'abcès à lui-même.
Tandis que chez le cobaye fulguré le fond de l'abcès prend, après quelques
heures, un aspect bien vif, rouge et sain, chez les animaux témoins l'élinû*
mrtion de petites parties de tissu nécrosé se poursuit pendant plusieurs
jours et le fond de l'abcès reste plus torpide. Aussi la cicatrisation de la
plaie était-elle complète chez l'animal fulguré plusieurs jours avant celle
des deux autres animaux. Cette expérience répétée chez plusieurs autres
cobayes(') a toujours donné lieu au même résultat.
Nous croyons pouvoir conclure de nos recherches que l'étincelle de
haute fréquence, appliquée sous forme de fulguration favorise le processus
de cicatrisation, produisant, comme le dit de Keating-Hart, une véritable
vitalisation de la cellule. Que les tissus réagissent différemment vis-à-vis de
la fulguration; tandis que les uns sont directement détruits par nécrose de
coagulation, d'autres, ne présentant aucune altération organique macro ou
microscopique, sont néanmoins frappés de mort et disparaissent dans
l'évolution ultérieure du processus, par exemple les follicules pileux.
Enfin l'action de l'étincelle se fait sentir à une certaine profondeur que Ton
peut évaluer au moins à 4 à 5 millimètres.
(*) Nous nous sommes adressés de préréronce au cobaye parce que des injcctioos
sous-cutanées de doses élevées de térébenthine chez le chien n*ont donné lieu à aucun
phénomène de suppuration.
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TRAITEMENT RADIOTHÉRAPIQUE
DE LA. NÉVRALGIE DU CORDON
Par le D' Francis BIRAUD,
Médecin - électricien,
Président de la Société des Sciences médicales de Poitiers.
La radiothérapie m'a donné les plus brillants résultats dans deux
cas de névralgie du cordon rebelles à tous les modes de traitement
employés. J'estime que, maniée avec la plus grande prudence, comme
je l'ai fait, étant donnée la susceptibilité particulière du testicule à
l'égard des rayons X, elle ne crée pour le sujet aucun danger et mérite
d'entrer dès maintenant dans la pratique usuelle; il semble, en effet,
ressortir des observations cliniques ci-dessous succinctement relatées
que la dose thérapeutique efficace est extrêmement minime par compa-
raison avec les doses ordinairement employées, et l'on doit noter,
d'autre part, comme un fait extrêmement remarquable la quasi-instan-
tanéité de l'action de ce merveilleux agent qu'est la radiation de
Rôntgen.
Je n'ai pas besoin d'ajouter, — cela pour couper court à toute
discussion à ce sujet, — que j'ai pris dans les deux cas mes précau-
tions pour éliminer complètement toute hypothèse de suggestion. Mes
deux malades ne présentaient, par ailleurs, nulle trace d'hystérie
mâle, nul stigmate de névropathie.
Observation I. — X..., quatorze ans, élève au collège de P., m'est envoyé
par le D' Maurice Pierre, de Ghâtellerault, pour traitement d'une algie
abdominale du côté gauche qui a été l'objet de la part d'un certain nombre
de confrères de diagnostics variés et de médications inefficaces. Je confirme
l'opinion du D' Pierre qui a pensé à une névralgie du cordon gauche.
L'afTection dure depuis deux ans avec des exacerbations de plus en plus fré-
quentes ; pendant les crises, l'enfant est obligé de se coucher sur le flanc, en
cbien de fusil, et ne peut bouger; les douleurs sont extrêmement violentes;
la fréquence des crises a nécessité l'interruption des études et l'état général
se ressent sensiblement de cette névralgie. Aucune lésion objective à l'exa-
men. Aucune explication clinique.
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SgS ARCHIVES D'sLEGTaiGrrâ MlioiGALB.
Le traitement radiothérapique est aussitôt appliqué pendant que le
malade souffre d*une douleur dMntensité moyenne; l'abdomen est recouvert
d'une feuille de plomb avec un diaphragme en forme de fente exposant
simplement à l'irradiation le testicule gauche et son cordon.
Alors que je lui avais annoncé qu'il ne serait probablement soulagé
qu'après une série de traitements, et que la fluorescence de l'ampoule
lui est masquée, l'enfant relaie avec étonnement aa boul de quelques secondes
d'irradiation que toute douleur a disparu. Je cesse la séance après avoir Tait
absorber un quart d'H, rayons 5 Benoist.
Par mesure de prudence et pour éviter toute rechute, deux autres séances
de même valeur sont faites à une semaine d'intervalle, sans que la névralgie
ait reparu. Mon malade est maintenant guéri depuis plusieurs mois, et cela
avec la dose minuscule de trois quarts d'H.
La seconde observation est encore plus démonstrative.
Obs. il — Le malade, B..., de Ghasseneuil (Vienne), est un très robuste
cultivateur de vingt ans qui souffre depuis quatre mois d'une névralgie
testiculaire du côté gauche dont je ne puis découvrir la cause. Il a essayé
sans succès divers traitements et reste sceptique quand je lui propose la
radiothérapie.
Cependant, exposé aux rayons Rôntgen, alors qu'il souffre assez doulou-
reusement, il répond nettement à une question que je lui pose une seconde
ou deux après avoir fermé le courant, que la douleur s'atténue sensiblement.
Vers la quinzième seconde, il dit ne souffrir presque plus, et enûn plus du
tout vers la trentième.
J'interromps la séance après avoir fait absorber un quart d'H, rayons S
Benoist. Mon malade, enchanté, m'assure qu'il se trouve aussi bien qu'avant
sa maladie. Aucune autre séance n'a été faite et la guérison se maintient
parfaite depuis deux mois.
Je me propose d'appliquer le même traitement dans l'orchite trauma-
tique et blennorragique.
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■ IWWWHWWWIWIII
B
INSTRUMENT NOUVEAU
ÉLECTRO- AIMANTS POUR OCULISTES (>
Nous avons souvent décrit ici même (a) des électro- aimants destinés
à extraire des morceaux de métal magnétique de Tceil, en particulier
Fio. I.
Schéma des connexions pour l'embranchement de Taimant oculaire
sur un réseau.
rélectro- aimant gigantesque du Prof. Haab. En voici un dernier
modèle dont la construction est irréprochable.
(') Des ateliers de construction Oerlikon, système du Prof. O. Haab.
(') Archives d* électricité médicale, 1S97, p. 3i4, et 1900, p. 608.
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900 AnCHIVBS D*BLECTniGITé MEDICALK.
C'est encore d'après les indications du Prof. 0. Haabde TUniversité,
directeur de la clinique ophtalmologique cantonale de Zurich, que
les ateliers de construction Oerlikon ont exécuté leurs aimants
oculaires.
FiG. 3.
Grand électro-aimant pour oculistes.
Dispositif des ateliers de construction d'Oerlikon.
Les petits aimants ordinaires dont disposent les oculistes présentent
souvent par leur trop faible aimantation le danger de ne plus
fonctionner au moment propice, ce qui, dans beaucoup de cas,
peut compromettre la réussite de Topération.
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ÉLECTRO- AIMANTS POUR OCULISTES. 9OI
D'après le Prof. Haab, un appareil susceptible d'atteindre le but
prescrit doit remplir les conditions suivantes :
1* Effet magnétique puissant au moment opportun ;
a* Interruption immédiate du courant au moyen d*un léger coup
de pédale donné par l'opérateur;
3* Forme conforme et commode de l'appareil; mobilité de l'appareil
dans tous les sens.
La construction des aimants oculaires de la Compagnie d'Oerlikon,
basée sur des expériences faites durant plusieurs années, répond
complètement aux exigences mentionnées ci-dessus. L'appareil com-
prend une colonne- support, un aimant et les prises de courant. La
colonne en fonte est creuse; son pied est muni de galets facilitant son
FiG. 3.
Pointes diverses pouvant se visser sur le tuyau de l*électro-aimant.
transport. Un peu en dessus du milieu se trouve un pupitre sur
lequel le patient peut s'appuyer afin de maintenir sa tête aussi
immobile que possible.
L'aimant se compose d'un noyau en fer et d'un enroulement
magnétisant. Une des extrémités du fer est conique ; elle est surmontée
d'une pointe dévissable d'un poli très fin. Chaque appareil est muni
de quatre pointes de formes différentes.
L'aimant est rendu très mobile au moyen de billes en acier. Les
connexions sont établies au moyen d'un câble flexible isolé. La
colonne est munie d'une fiche de contact; au pied de la colonne se
trouve un interrupteur-inverseur, relié à la prise de courant. Cet
interrupteur est actionné par l'opérateur au moyen d'une pédale.
Suivant les besoins, on peut soit engendrer, soit anéantir le
magnétisme, ou enfin changer la polarité de l'aimant.
Avant de fermer le courant, on place l'œil du patient en face et
à une distance convenable de la pointe de l'appareil.
L'aimant oculaire du Prof. Haab rend depuis longtemps des services
en ophtalmologie, et il a été expérimenté dans plusieurs cliniques
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go'à
ARGHiviiis d'Électricité médicale.
d'Europe et d'Amérique. Uappareil est particulièrement apte à rendre
des services dans les infirmeries des grands établissements miniers
et métallurgiques.
L'aimant oculaire est enroulé pour du courant continu de 60 à
3oo volts.
C
FiG. 4.
Vue de Tappareil en fonctionnement.
Dans le cas où Ton ne dispose que de courant triphasé ou alternatif,
il est nécessaire, bien entendu, d'utiliser un convertisseur spécial
donnant du courant continu.
On peut se demander quelle est la quantité d'énergie absorbée par
cet électro- aimant; on trouve par les mesures qui ont été faites que
cette quantité d'énergie peut aller jusqu'à i kilowatt sur courant
continu k no volts.
L'intensité qui traverse le circuit enroulé sur le noyau de fer est
donc de 10 ampères, à peu près, et le poids total approximatif de
l'appareil est de i3o kilos.
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REVUE DE LA PRESSE
Applications directes de 1* Électricité
ÉLECTROTHÉRAPIE
U. M ASUGCI. — Traitement du goitre exophtalmique par la fara-
disation du corps thyroïde.
M. U. Masucci cite Tobservation d'une femme de trente ans qui
entra à l'hôpital avec tous les symptômes d'un goitre exophtalmique.
La malade fut d'abord placée dans l'obscurité. Ce traitement diminua
l 'exophtalmie, mais exaspéra les phénomènes nerveux.
L'auteur ordonna la faradisation. On appliqua une électrode sur la
nuque et l'autre sur la glande thyroïde. Cette thérapeutique, continuée
cinquante-trois jours, abaissa le nombre des pulsations de 140 à 82,
fit diminuer le volume du cou, l 'exophtalmie et le tremblement,
ramena à la normale la tonicité des muscles, etc.
La force musculaire fut de même sensiblement accrue. Le dyna-
momètre démontra, en effet, une augmentation de 15 kilos à droite
et 17 kilos à gauche pour les membres supérieurs, et de 2 kil. 700 à
droite et de 3 kilos à gauche pour les membres inférieurs. Le travail,
mesuré à l'ergographe, fut également élevé de 2 kil. 31 à droite, de
1 kil. 5 à gauche.
L'électrisation avait déjà été commandée, en France, par MM. Jof-
froy, Vigouroux, Wicart, Laquerrière et Jolly. Elle constitue un des
meilleurs traitements de la maladie de Basedow. — (Reo. de thérapeute
1*' oct. 1908, p. 666.)
LAQUERRIÈRE.— Les traitements électriques dans les consti
pations et la colite muco-membraneuse.
L'auteur conseille avant tout de ne pas considérer l'emploi de
l'électricité comme un succédané de la purgation. Les lavements élec-
triques ne sont, en effet, que des expédients momentanés et leur
emploi ne saurait être prolongé sans inconvénient.
En outre, il n'y a pas une, mais des méthodes électriques, de même
qu'il n'y a pas une mais des constipations. On a longtemps cru que
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9o1 AiicuiVES d'Électricité médicale.
Tatonie seule était la cause de ce trouble de fonctionnement, et l'on se
bornait alors à réveiller par des chocs électriques le péristaltisme.
L'auteur, avec Delherm, s'est efforcé de combattre cette concep-
tion, et admet plusieurs types de constipation.
Constipations primitives légères. — L'intestin obéit facilement aux
petits moyens d'exonération. Dans ce cas, on cherchera à modifier
l'état général et l'on recourra à la haute fréquence, au bain statique, au
bain hydro-électrique.
Constipations primitives graves. — Les procédés habituels ne suffi-
sent pas. Il faut distinguer entre la forme atonique et la forme spas-
modique. Dans le premier cas, on emploiera les procédés anciens,
destinés à réveiller la motricité : étincelles statiques, renversements
et interruptions du courant continu, etc. Dans le second cas, on utili-
sera le courant continu seul, sans secousses, sans renversement, à
haute intensité, avec de très larges électrodes, ou encore le courant
galvano-faradique, employé avec précaution.
Entérite muco-membraneuse. — Le traitement de la forme spasmo-
dique convient ici.
Constipations symptomatiques. — En cas d'affections anales, appli-
cations intra-rectales de courants fréquence, applications électriques,
gynécologiques, etc. — (Rev. de thérapeut, !«' oct. 1908, p. 672.)
ZIMMERN et LOUSTE. -- Scarification et haute fréquence com-
binées en thérapeutique dermatologique.
Les auteurs présentent deux malades atteintes l'une de lupus
érythémateux du nez, et l'autre de lupus tuberculeux de la joue
gauche, qui ont été très rapidement améliorés par les scarifications
suivies immédiatement d'applications d'effluves de haute fréquence
pendant trois ou quatre minutes; les scadff cations ont pour but de
permettre la pénétration, dans les tissus malades, des effluves élec-
triques. Après une réaction locale qui dure environ deux jours, la
cicatrisation s'opère rapidement et sans cicatrice appréciable.
Devant ces résultats, ils ont étendu la méthode à toutes les affec-
tions de la peau où la méthode des scariffcations était seule employée
et à toutes les ulcérations torpides phagédéniques, voire même aux
ulcérations spécifiques rebelles au traitement et aux ulcérations chan-
crelleuses.
Ils rapporteront ultérieurement les résultats des recherches histo-
logiques touchant à ces faits. — (Presse méd., 1«' juillet 1908.)
R. ROYO VILLA.NOVA. — Électrothérapie de l'appareil circula-
toire. Les courants de haute fréquence et l'artériosclérose.
L'auteur, après avoir rapporté les études antérieures sur la ques-
tion, détaille les résultats obtenus chez lui par 20 malades hyper-
tendus. Les applications avaient toujours été faites de 3 à B heures
du soir, pendant une durée de 10 à 40 minutes, la tension étant prise
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REVUB DE LA PHE88B. 9a5
avec Tappareil Potain. Simultanément, les malades étaient soumis au
régime et à la médication hypotensive.
Dans 5 cas, pas de modification de l'hypertension.
Dans 1 cas, après une baisse transitoire, la tension se releva ensuite.
Dans les 14 autres cas, la baisse a été sensible.
L'auteur en conclut que les courants de haute fréquence abaissent
en général la tension artérielle; que cette action hypotensive est
rapide, mais peu durable; que ses effets ne sont pas supérieurs à ceux
d'une hygiène et d'une médication bien prescrite et continuée.
D'autre part, les malades arthritiques bénéficient de l'action de
ces courants qui régularisent les échanges respiratoires, nutritifs,
thermiques, ainsi que l'élimination urinaire. Étant donné qu'ils sont
toujours inoffensifs et qu'ils paraissent susceptibles de donner un sou-
lagement plus ou moins passager, on est autorisé à les employer dans
tous les cas d'hypertension avec ou sans artériosclérose et même dans
l'artériosclérose sans hypertension, mais toujours en y associant
l'hygiène et les ressources de la pharmacologie. — (Archiv. des malad.
du cœuFy des vaisseaux et du sang, sept. 1908.)
DUBOIS et LÉPINE. — Pathogénie des états neurasthéniques.
(Rapports).
Les états neurasthéniques constituent un tableau clinique bien
caractérisé, une psychonévrose aussi circonscrite que peut l'être un
état où intervient la mentalité du sujet.
Considérée à l'état de crise, la maladie offre des syptômes qui sont
ceux de la fatigue, de l'épuisement créant l'impuissance dans le
domaine physique, intellectuel et moral. Il s'y joint une infinité de
sensations pénibles, de troubles des fonctions physiologiques relevant
de la fatigue et de l'émotion ou de toutes les deux à la fois, l'émotion
engendrant la fatigue et celle-ci déclenchant l'émotion.
Ces crises, de durée indéterminée, reconnaianent pour causes occa-
sionnelles tous les agents, physiques et moraux, qui peuvent exercer
une influence débilitante tant sur le corps que sur l'esprit. Ces causes
sont absolument les mêmes que celles qui créent chez d'autres sujets
les états psychasténiques et les psychoses proprement dites.
L'observation exacte et prolongée fait constater la continuelle inter-
vention des auto-suggestions dans la naissance, le développement
et la guérison de la crise. Les maux de ces malades ne sont pas ima-
ginaires, mais l'attention qu'ils leur prêtent, les idées hypocondriaques
qu'ils se forment à leur sujet, amplifient la souffrance, les précipitent
dans cette « spirale » où le trouble organique succède à l'émotion et
vice versa.
Pendant la crise et en dehors d'elle, il est généralement facile de
surprendre chez ces sujets des tares mentales innées ou acquises dès
les premières années de l'existence et qui se traduisent par la pusilla-
nimité, l'émotivité, l'aboulie, l'indécision, etc., tous symptômes qui
dénotent une faiblesse de la synthèse mentale, particulièrement dans
les opérations les plus délicates, celles qui concernent notre vie morale.
Dans la période de crise, le traitement doit viser à combattre l'état
d'épuisement à l'aide du repos plus ou moins complet et de toutes les
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906 ARGUITB8 D'iLBCTRIGITÂ MioiGALB.
mesures destinées à relever Ténergie vitale; il importe de ne pas
oublier, parmi ces dernières, l'influence morale.
Mais, aussi bien dans le cours de ce traitement que dans les périodes
d'euphorie, il est urgent de combattre les états mentaux primaires qui
ont permis à des causes, le plus souvent banales, de provoquer Tétat
de crise neurasthénique. C'est ici qu'intervient l'éducation de l'esprit,
l'orthopédie morale, par la voie de la persuasion loyale. Elle seule
permet de diminuer la psychasthénie primitive et d'éviter les rechutes
qu'entraînerait presque nécessairement le retour des causes occasion-
nelles.
Linûtée comme tableau clinique, la neurasthénie confine à l'état
normal, car il est avéré que la fatigue exagérée peut amener des états
neurasthéniques chez l'individu le mieux équilibré.
Dans les formes plus graves, les défauts mentaux s'accentuent et
la neurasthénie passe h la psychasthénie et par celle-ci aux vésanies.
Si, sur ce dégradé, il est impossible de tracer des Ibsites précises,
il est perlnis de distinguer des formes morbides diverses, de les dénom-
mer diaprés les symptômes prédominants et d'asseoir sur ces consta-
tations le diagnostic, le pronostic ot le traitement d'un cas concret.
La nomenclature pourra varier bien souvent encore, réunir ces
tableaux cliniques ou établir, au contraire, de nouvelles divisions.
Ces classifications, nécessaires en pratique, ne supprimeront pas deux
faits certains : 1» la parenté étroite qui relie'îes psychonévroses entre
elles et ceDes-ci avec les psychose; 2® l'importance de la mentalité du
sujet comme cause primaire des troubles que font naître les agents
provocateurs variables et contingents.
En résumé, M. Dubois réserve le terme « d'état neurasthénique ^
qui présente avant tout les symptômes de la fatigue, de l'épuisement,
de l'incapacité; une analyse délicate permet seule d'établir dans
quelle mesure cette impuissance est physique ou psychique. D y a déjà
de la psychasténîe chez ces malades; il y a déjà de la dégénérescence :
ce ne sont pas des forts.
L'appellation de «. psychasthénie » s'applique aux malades chez les-
quels prédominent les obsessions phobiques, les tics ou les manies, etc.
Ici, l'état psychopathique saute aux yeux ; la synthèse mentale est par-
ticulièrement défectueuse.
Les t états hystériques » se caractérisent par une auto-suggestibilité
exagérée, ce qui a permis de dire que ces phénomènes peuvent être
créés et dissipés par les procédés suggestifs ou persuasifs. Ce n'est
nullement un critérium certain, puisque les mêmes moyens peuvent
réussir dans les autres psychonévroses, mais il est évident que l'imagi-
nation joue dans l'hystérie un rôle prédominant. Il y a aussi une fai-
blesse de la synthèse mentale, se trahissant par une tendance à subir
le joug de l'imagination.
M. Dubois rapproche enfin les « états hypocondriaques » des « états
mélancoliques ». Ils ont en commun un fond de tristesse, de désespé-
rance, mais les préoccupations sont différentes, l'hypocondriaque
s' apitoyant sur son état de santé, tandis que le mélancolique envisage
avec tristesse les événements extérieurs, ou critique sa conduite dans
une disposition auto-accusatrice.
Sous ces formes si différentes de « psychonévroses », on reconnaît
toujours une tare mentale primitive une psychasthénie. Il y a chez
tous ces malades une infériorité fondamentale; appelons-la dégéné-
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IIEVUE DE LA PHE88fi. 907
rescence ou imperfection, cela n'a pas grande importance. Il suffit de
savoir que c'est là le mal primaire et que la forme de la psychonévrose
dépendra de la mentalité spéciale au sujet et des circonstances occa*
sionnelles qui provoquent les accidents. Il ne faut pas oublier que tous
ces désordres mentaux, ces émotions, provoquent la fatigue et créent
ainsi des symptômes « neurasthéniques > qui viennent se mélanger à
ceux de la psychonévrose primitive.
La neurasthénie a été considérée d'abord comme une entité morbide
bien définie, et sa pathogénie, variable suivant les théories, a long-
temps participé de cette tendance synthétique. Aujourd'hui, l'orien-
tation générale des esprits est différente. On décrit des états neuras-
théniques, que l'on rapporte tantôt à des troubles organiques, tantôt
à des phénomènes purement psychiques. C'est à la physiologie qu'il
appartient de trancher le différend. L'étude pathogénique des états
neurasthéniques doit commencer par celle de la fatigue normale, et
celle-ci par un exposé de l'énergétique nerveuse.
L'énergie est produite, non par le système nerveux, mais par la
nutrition de l'organisme tout entier, dont les troubles ont pour con-
séquence des modifications variées de la fonction de l'énergie. Cette
fonction est normalement périodique, le repos répare la fatigue.
L'énergie doit donc être produite en quantité suffisante accumulée et
consommée périodiquement. A l'état pathologique, sa production
peut être diminuée, sa dépense exagérée, et la périodicité régulière
disparaît. Le neurasthénique, moins actif que l'homme sain, se repose
moins complètement. Les rapports réciproques du système nerveux
et de l'organisme tout entier forment à l'état normal une série de
cycles énergétiques réguliers. Lorsque les causes de perturbation sont
plus fortes que la tendance de l'organisme à maintenir la loi prééta-
blie, des cercles vicieux prennent naissance. Eux aussi, par le jeu de
ces actions réciproques, ont une certaine tendance à la pérenmté. Ce
sont ces cercles vicieux qui constituent l'état pathologique.
Tous les intermédiaires existent entre l'état normal et l'état patho-
logique, aussi bien en ce qui concerne les manifestations psychiques
de l'état de fatigue que ses symptômes psychiques. Les physiolo-
gistes (Mosso, Féré) ont signalé que, même chez les sujets normaux,
la fatigue accroît Témotivité, la suggestibilité, les tendances à l'auto-
matisme, la dépression et l'atonie mentale. Le fait que les neurasthé-
niques présentent à un haut degré ces diverses manifestations n'auto-
rise pas à considérer leur état comme ayant une origine purement
psychique. Il y a identité de nature entre l'énergie psychique et l'éner-
gie physique; il n'y a pas de différence fondamentale entre la fatigue
musculaire et la fatigue cérébrale. Entre la fatigue morale et la fatigue
pathologique, il n'y a qu'une différence d'intensité et de durée.
L'étiologie des états neurasthéniques présente conune facteurs
éventuels, outre le surmenage et le neuro-arthritisme, une foule de
causes accessoires. Mais aucune n'a, pour un sujet quelconque, une
valeur pathogénique absolue. La pathogénie comprend des éléments
divers plus ou moins combinés.
Le surmenage n'agit pas seulement en consommant les réserves,
mais aussi en modifiant le chimisme des cellules et en rendant celles-ci
moins aptes à produire des énergies nouvelles. Il laisse en outre des
déchets, dont la présence entrave les réactions énergétiques. Les
infections agissent de même, leurs séquelles cellulaires peuvent se
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908 ARCHIVES D*ÉLteGTRlGITB IlÉDIGALB. *
retrouver à la fois dans le système nerveux et dans les paren-
chymes.
Les intoxications, surtout auto-intoxications, ont une large part de
responsabilité dans un grand nombre d'états neurasthéniques. Leur
mode d'action est également complexe; ce n'est ni Tétude de la pres-
sion artérielle, ni celle des éliminations urinaires qui permettent à
l'heure actuelle de l'éluder; on constate seulement en clinique que la
suractivité, spontanée eu par action thérapeutique des émonctoires,
atténue parfois dans une très large mesure les symptômes neurasthé-
niques. Assez souvent des insuffisances organiques interviennent dans
la production ou la persistance d'un état neurasthénique, certaines
ne sont que des asthénies localisées, elles sont plutôt des effets que
des causes. Surtout lorsqu'il s'agit de l'insuffisance d'un organe à
sécrétion interne, il faut se garder de lui attribuer un rôle pathogé-
nique exclusif. Les vices de telles sécrétions, comme de toutes les
insuffisances organiques du reste, agissent surtout par leur retentisse-
ment général et les lésions réciproques qu'elles engendrent. Les
troubles organiques susceptibles de provoquer un état neurasthénique
sont presque toujours polyglandul aires et polyviscéraux. Ce sont
avant tout des modificateurs de la nutrition générale.
La pathogénie des états neurasthéniques ne se réduit pas à des phé-
nomènes toxiques et auto-toxiques, vis-à-vis desquels, au point de
vue de la diminution de l'énergie, chaque sujet réagit à sa manière.
Il faut aussi tenir compte des tares et des faiblesses du système ner-
veux, les unes acquises, les autres constitutionnelles, ces dernières les
plus fréquentes. Cependant, lorsqu'il existe originellement une débi-
lité nerveuse, elle porte en même temps sur les autres grandes fonctions
organiques; de plus, les tares nerveuses héréditaires sont ^les-mêmes
issues des infections et des intoxications des générateurs.
L'éducation joue un grand rôle dans les aptitudes ultérieures d'un
enfant à devenir neurasthénique. Par une éducation rationnelle, on
peut restreindre beaucoup le danger des tares nerveuses antérieures, on
accentue au contraire celles-ci par une éducation mal dirigée. Mais
l'éducation rationnelle n'est pas seulement psychique, l'hygiène de la
nutrition et le développement physique y ont une large place. Ici encore
le fonctionnement cérébral est inséparable du métabolisme organique.
E>e quelque côté que l'on envisage le problème, que l'on étudie les
divers types cliniques ou étiologiques ou bien les divers symptômes
des -états neurasthéniques, ceux-ci apparaissent toujours en dernière
analyse comme des viciations de la fonction de l'énergie, en rapport
nécessaire avec un élément organique. Tout proche des. états neuras-
tliéniques, d'autres syndromes (psychasthénie, mélancolie) présentent
aussi des exemples de dépression nerveuse, pour lesquels l'élément
psychique prédomine, alors que les troubles moteurs s'y montrent insi-
gnifiants. L'état neurasthénique peut y conduire, non point qu'il soit
d'origine mentale, mais parce que ces troubles de l'esprit ont, comme
l'état neurasthénique, un élément organique.
La psychothérapie, si utile chez les malades à forte suggestibilité,
n'est pas un spécifique des états neurasthéniques. Elle ne s'adresse
qu'à un de leurs éléments. Elle doit le meilleur de ses succès, chez les
neurasthéniques, à ce que les médecins qui les mettent en pratique lui
adjoignent très sagement des prescriptions d'hygiène alimentaire et
le repos. . ,. _ .
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tlttVUfe Dfe U PàBSSft. 90$
Les états neurasthéniques ne sont que des troubles fonctionnels.
11 n'y a pas une maladie que Ton puisse appeler la neurasthénie, il y
a une pathologie de Ténergie, infiniment variable et complexe, comme
les réactions physico-chimiques des protoplasmas cellulaires dont elle
traduit la viciation.
Les tares nerveuses anciennes et les troubles acquis de la nutrition
entretiennent cette pathologie. — (Congrès français de médecine,
3-5 septembre 1908; Gaz. des hôpit, 1«' sept. 1908.)
Applications indirectes de l*Ëlectriclté
RAYONS X
De NOBELE et PONS. — La luxation de Vos semi-lunaire.
Le diagnostic de luxation de Tos semi-lunaire ne peut être ordinai-
rement porté qu'après la radiographie. Les rares cas diagnostiqués
avant l'emploi de ce moyen d'investigation ne l'ont été le plus sou-
vent que lorsqu'ils s'accompagnaient de plaies mettant l'os à nu.
A la suite d'une forte hyperextension de la main» le blessé a l'im-
pression d'une rupture au poignet, impotence fonctionnelle, demi-
flexion des doigts et signes de compressions nerveuses. A la radio-
graphie, on voit que le semi-lunaire a perdu ses rapports avec le grand
os, et, projeté en avant, subit un mouvement de rotation, dirigeant sa
lace concave en avant et en bas vers la face palmaire : d'où agrandisse-
ment de son image même dans les radiographies en incidence dorsale,
où l'os est sur la plaque.
Ici encore, l'image du côté sain est de grande utilité. Le déplace-
ment peut parfois être plus grand : des clichés montrent un semi-
lunaire en face de l'articulation radio-cubitale inférieure.
Les auteurs énumèrent les théories sur la pathogénie de cette affec-
tion. Seule, celle de Destot et Gallois, basée sur les données radiologi-
ques, est suffisante : normalement, il existe dans l'extension appuyée
une tendance naturelle à la dislocation entre le scaphoïde et le semi-
lunaire, correspondants au radius. Si l'angle entre la main et le radius
est de 45<>, la cavité du radius emboîte le semi-lunaire, tend à l'enfoncer
sur la tête du grand os, et la pression fait éclater l'épiphyse inférieure
du radius moins résistante.
Mais si l'angle est de 90^ la surface articulaire du radius passe sur
le dos du semi-lunaire et pousse ce dernier à faire saillie sous le liga-
ment antérieur du carpe. Si un choc survient, le semi-lunaire est chassé
en avant : la luxation est constituée.
Le pronostic dépend de la précocité du diagnostic; la réduction sim-
ple ou sanglante, mais précoce, diminue de beaucoup la sévérité du
pronostic; une intervention tardive amènerait l'ankylose du poignet
4IICH. D*iL8GTm. UÈD, ^ 1908. 66
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QlO AHCtttTBS D^tkBGTiaCITé HfolGALS.
avec de violentes douleurs et de la parésie» dues aux compressions
nerveuses (médian).
Cette étude intéressante prouve l'utilité incontestable de la radio-
graphie pour le diagnostic précoce des lésions osseuses ou articulaires,
d'où la moindre gravité du pronostic. — (Ann. de la Soc. de méd, de
Gond, 1908, fasc. IL) E. Spéder.
MADëR (de Munich). -^ Dei rayons X comme moyen de diagnostic
#t df trailament det affections des voles respiratoires supérieures.
Les ulcérations superficielles sont nettement améliorées, mais il
n'en est pas de même des tumeurs malignes. En tout cas, ils calment
la douleur et on doit toujours les employer lorsqu'une opération radi-
cale n'est plus possible. Leur indication s'impose après récidive opé-
ratoire ou si le malade refuse l'intervention du chirurgien. Dans le
goitre parenchymateux, les rayons X donnent de bons résultats, il n'est
pas toujours possible de diagnostiquer une sinusite. Le médiastin est
le meilleur champ de découverte. L'auteur a pu, grâce à leur emploi,
découvrir des ganglions bronchiques, cause d'une épistaxis rebelle. —
{Rev. hebdom. de laryngoL, d'otol. et de rhinol., 29 août 1908.)
RIEDER et ROSENTH\L (de Munich). — Radiogramme total ou
partiel du poumon.
L'importance de la radiographie pour dépister la tuberculose dès
son début ne fait actuellement aucun doute. On a utilisé et la radio-
scopie et la radiographie. La nouvelle technique a amené une révolu-
tion complète dans les notions que l'on avait sur les premières locali-
sations de la tuberculose pulmonaire. Il était admis que ce processus
infectieux débutait toujours par les sommets : c'est là seulement que
la percussion, la palpation, l'auscultation et même les rayons X pou-
vaient le révéler; c'est pourquoi l'on se contentait souvent de faire la
radiographie des sommets.
La radiographie rapide nous permet actuellement de déceler les
détails les plus petits du parenchyme pulmonaire (ganglions, infiltra-
tions, etc., jusqu'aux bronches de troisième ordre). Grâce à elle, il est
maintenant établi que les premières lésions tuberculeuses se font le
plus souvent vers les biles et que, de là, elles gagnent ensuite les
sommets, d'où l'utilité très grande de l'exploration radiologique de ces
premières régions.
Les radiographies totales sont, d'ailleurs, beaucoup supérieures aux
partielles, car, faites sans écran renforçateur, elles donnent par leur
extrême finesse non seulement le siège, mais aussi l'étendue des lésions :
très souvent, au début, on peut voir, partant de ganglions péribron-
chiques hilaires tuméfiés et parfois entourés d'une zone d'infiltration,
deux bandes sombres plus ou moins parallèles, se dirigeant vers l'apex.
Sturtz a étudié l'importance de ce signe.
La technique à employer pour obtenir des radiogrammes compara-
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REVUE DE LA PRESSE. 91 I
bles et donnant le plus de renseignem^its, consiste à placer le sujet
debout, à l'irradier à 0«»50 ou 0"»60 de distance, en incidence posté-
rieure, le rayon normal tombant au niveau de la sixième côte; Tam-
poule doit, de plu., avoir son axe parallèle à celui du corps, pour que
les deux poumons soient également traversés par les rayons.
Dans cette position, on a les hiles, les sommets et les bases avec le
maximum de netteté. Si Ton veut faire des radiogrammes partiels
il faut tâcher de prendre à la U is le hile et le sonmiet.
Les auteurs sont parvenus, par cette méthode, à révéler Tiixvaslou
tuberculeuse, bien avant que les bacilles aient fait leur apparition dans
les crachats. — (Zeiis. /. mediz. ElektroL Rôntgenk., Bd X, 1908.)
KUTTNËR (de Berlin). — De la ▼aleur de la radiographie pour le
diagnostic et le traitement des affections sinusales.
Les conclurions de cette intéressante conununication, accompagnée
de nombreuses démonstrations, sont toutes en faveur de l'emploi des
rayons X. Pour les affections sinusiennes — mais ce moyen ne saurait
être substitué à Texamen clinique — pour avoir une valeur absolue,
les deux examens clinique et radiographique doivent concorder plei-
nement; dans le cas contraire, on doit donner la préférence au signe
fourni par Texamen clinique. — {Reu, hebdom. de laryngoL, d*ofoL et
de rhinoLy 29 août 1908.)
Alb\n KÔHLER (Wiesbadcn). — Radiographie instantanée avec une
instrumentation toute simple.
Ixs publications de ces derniers temps, sur la radiographie instan-
tanée, ont fait regretter à beaucoup de médecins de ressources modes-
tes, de ne pouvoir disposer d'instruments compliqués pour obtenir
cette rapidité. C'est bien à tort car il n'est pas besoin ni d'interrup-
teur électrolytique, à plus forte raison d'interrupteurs électrolyti-
ques à plusieurs électrodes, ni de primaires segmentés, ni de secon-
daires à enroulements compliqués, etc. — D'abord le Wehnelt, imaginé
d'ailleurs pour un tout autre but, est, comme on l'a dit déjà depuis
longtemps, le moins approprié à la production de rayons X; il ne
donne ni, des fermetures fréquentes, ni des ouvertures rapides du
courant. Il est presque inutilisable pour la radiothérapie, et détruit
en peu de temps les ampoules. Permet-il d'abréger les temps de poses
autant que ne le feraient supposer les éloges qu'on en fait, non, assu-
rément; seuls les forts inducteurs qu'on utilise en même temps,
abrègent les poses.
L'auteur avec un interrupteur à contact cuivre sur cuivre, une
bobine RuhmkorfT de 45 centimètres d'étincelle, construite il y a
six ans, a pu faire à 60 centimètres, sans écran renforçateur, une
radiographie du thorax en 2 secondes. (Ampoule monopole, 32 volts
et 7 ampères au primaire, 1 à 1,2 milliampère au secondaire, rayons
n® 7 Benoist, 20 interruptions par seconde. Plaque Schleussner.)
Le nombre des interruptions a été, à dessein, le plus petit possible,
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912 AtlcmVEd D*ÉLBGTRlCtTé BtlSOlGALE.
en vue de cette marche intensive (?). L'auteur préconise l'emploi
des interrupteurs mécaniques, qui ne présentent pas tous les défauts
des interrupteurs à mercure (boue, encrassement, etc.); c'est dans
l'amélioration de ce genre d'interrupteurs que Ton trouvera le plus
de bénéfice pour la radiographie rapide.
La seule modification que l'auteur ait apportée au sien, c'est de
remplacer le diélectrique alcool par de l'eau, pour éviter des explo-
sions qui, paraît-il, pourraient se produire à l'intérieur. — Si l'on
employait une tension primaire double et des écrans renforçateurs,
on pourrait dans les mêmes conditions faire un cliché de thorax en
un quart de seconde.
L'auteur, à l'appui de ses dires, qui, en vérité, nous étonnent,
montre une très jolie radiographie du thorax, avec autant de détails
que dans les plus belles publiées jusqu'ici. — {Deuts. med, Wochens,,
no 34, 1908.) E. Spéder.
RADIOTHËRAPIfi
PRO VINCI ALI. — Radiothérapie de la maladie de Banti et de la
leucémie.
L'auteur a soumis à la radiothérapie deux malades : l'une, atteinte
de maladie de Banti; l'autre, de leucémie myéloïde. Chez la première
malade, âgée de dix-sept ans, la rate était très volumineuse, l'anémie
était d'intensité notable, et il existait une diminution des globules
blancs (2 000 par millimètre cube) avec formule leucocytaire sensi-
blement normale; l'autre, âgé de vingt-huit ans, présentait également
une splénomégalie considérable avec anémie légère, 150 000 globules
blancs, dont 10 0/0 de myélocytes et 10 0/0 d'éosinophiles.
Les deux malades subirent vingt séances de radiothérapie au niveau
de la rate. Il faut noter que chez la malade atteinte de maladie de
Banti, les quatre premières applications produisirent une augmenta-
tion considérable des leucocytes, dont le nombre se maintint ensuite
aux environs de 3 400 ; il n'y eut pas de modifications notables de la
formule leucocytaire, l'anémie s'améliora, la rate diminua de consis-
tance et le foie diminua légèrement de volume. Chez le leucémique, on
ne nota aucune amélioration de l'état général, de la splénomégalie,
ni de l'état du sang : les leucocytes augmentèrent de nonîbreT^lTl 000)
et les myélocytes augmentèrent également. — (Archiu, des malad, du
cœur, des vaisseaux et du sang, sept. 1908.)
FABIAN, NAEGELl, et SCHATILOFF. — Contribution à Pétude de la
leucémie*
Les auteurs font l'étude détaillée, clinique, hématologique et ana-
tomo-pathologique de dix cas de leucémies. Pour eux, la leucémie lym-
phatique se distingue de la leucémie myéloïde autant par l'état des
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RBTUE DE LA. PRESSE. gi3
organes hématopoïétiques que par la formule sanguine. Au point de
vue histologique, la leucémie myéloïde aiguë ne diffère pas sensible-
ment de la leucémie myéloïde chronique ; mais, au point de vue héma-
tologique, la forme aiguë est caractérisée par la richesse plus grande en.
éléments non granulés de la moelle des os (myéloblastes de Nae.aeli).
Les cas de leucémie lymphatique peuvent présenter une pullulation
de tissu leucémique s'étendant bien au delà des ganglions lymphati-
ques, du thymus et des amygdales, et cela principalement au niveau
des séreuses (lymphome malin de Orth). Il n'est donc pas possible de
séparer d'une façon absolue la leucémie lymphatique de la leucosar-
matose. On ignore actuellement aussi pour quelle raison dans tel cas
le sang reste indemne, tandis que dans d'autres sa composition cel-
lulaire est complètement modifiée.
L'apparition, dans le sang et les tissus, de cellules atypiques (gros
mononucléaires non granuleux), ne peut caractériser une affection
déterminée.
Les auteurs repoussent l'opinion d'apès laquelle la leucémie devrait
être assimilée à une tumeur.
Ce travail, qui contient une discussion serrée des opinions actuelles
sur l'étiologie de la leucémie, intéressera tout particulièrement ceux
qui désirent se rendre compte des caractères parlesquelsNaegeli définit
ses a myéloblastes ». — (Archiv. des malad, du cœur, des vaisseaux et
du sang, mars 1908.)
RADIUMTHÊRAPIE
REPIN. — Radioactivité de certaines sources goitrigènes.
En résumé, les trois sources goitrigènes (source de Villard-Clément
no 1, source de Villard-Clément n® 2, source de Saint-Pancrace) sont
radioactives au même degré que des eaux minérales bien caractéri-
sées. Si l'on se rappelle que la propriété goitrigène s'évanouit dans un
laps de temps qui ne dépasse pas quelques jours, il est permis de se
demander si cette propriété n'est pas, directement ou indirectement,
sous la dépendance de la radioactivité. Nous nous proposons d'étudier
la question de plus près par de nouvelles recherches sur place et aussi
en nous aidant de l'expérimentation sur les animaux qui sont, comme
on le sait, sujets au goitre endémique. — (C. R, des séances de V Aca-
démie des sciences, 17 août 1908.)
S. SERENI. — Action du radium sur la nymphe vaccinale.
L'auteur a employé une lymphe vaccinale fraîche et très active,
capable de donner 90 0/0 de succès chez des individus revaccinés.
Cette lymphe, étalée sur une lame porte-objet, en couche ne dépassant
pas quelques millimètres, a été soumise à l'action d'échantillons de
bromure de radium (de 5 milligrammes) placés à là distance de 5 milli-
mètres environ. La durée d'exposition a varié de 18 à 142 heures.
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9l4 ARCHIVES D^ÉLBCTRIGiré MÉDICALE.
La lymphe vaccinale ainsi soumise au radium fut ensuite employée
en vaccinations, comparativement à la même lymphe non irradiée;
chaque sujet était inoculé à un bras avec la lymphe irradiée, à Tautre
avec la lymphe témoin.
Dans tous les cas et quelle qu'ait été la durée d'exposition au radium,
la lymphe avait conservé son activité, et son inoculation a donné lieu
à la production de très belles pustules. Un premier point donc semble
acquis, c'est que le radium ne peut inactiver la lymphe vaccinale.
Peut-être y en a-t-il un autre? En effet, il a paru as.sez net qu'avec
la lymphe longtemps irradiée, on obtenait une réaction idéale, c'est-à-
dire des pustules sans réaction inflammatoire intense ni douloureuse,
et sans fièvre. Ceci s'explique facilement si l'on se rappelle que le
radium est capable de détruire les microbes. L'exposition aux radia-
tions de la lymphe vaccinale débarrasserait celle-ci de tous les microbes
qu'elle contient et la purifierait, d'où l'absence de réaction inflamma-
toire exagérée après son inoculation. — (Presse méd., 30 sept. 1908,
page 632.)
W. A. D. RUDGE. — Action du radium et de certains autres sais
sur la gélatine.
L'auteur conclut de ses expériences que le radium n'a pas d'action
spécifique sur la gélatine de nature à provoquer la formation de cel-
lules. Les effets qui ont été observés par Burke et d'autre» physiciens
sont probablement dus au baryum, qui agit sur les composés sulfurés
présents dans la gélatine. — (Journ, de phys, théor, et appliq,^ sept.
1908.)
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VARIETE
DU PRAGMATISME EN MÉDECINE^')
LU THÉRAPEUTIQUE PRAGMATIQUE
Le D' Rénon émet sur le pragmatisme en médecine et sur la thé-
rapeutique pragmatique des idées aussi curieuses que pleines de bon
sens. Tout serait à citer dans ce travail présenté à la Société de Théra-
peutique; nous ne donnons ici à nos lecteurs que la partie dans laquelle
l'auteur parle de la thérapeutique pragmatique, et surtout de physio-
thérapie.
< Si le pragmatisme est désirable partout en médecine, il doit sur-
tout s'appliquer à la thérapeutique, cette conclusion logique pratique
et active de la clinique.
La thérapeutique pragmatique utilise toutes les médications qui
soulagent les malades, quelles que soient leurs origines. Elle n'a aucun
amour-propre et juge seulement d'après les résultats obtenus.
Elle a recours à la thérapeutique du passé où, à côté du repos au lit
et de la diète, qui datent des premiers âges de la médecine, elle puise
des médications excellentes, comme l'émission sanguine locale et le
cautère si utile dans les cardiopathies. Elle y trouve quelques merveil-
leuses drogues, comme le colchique, ce remède de la goutte qui date
de plusieurs centaines d'années, comme le mercure, comme la digi-
tale, etc.
Elle a recours aux diverses pharmacopées, pharmacopée suisse,
anglaise et américaine, etc., riches en substances précieuses, voire
même à la pharmacopée homéopathique, où se trouvent quelques bons
médicaments.
Elle a recours aux sciences chimiques, physiques, naturelles et bio-
logiques. Elle utilise les progrès synthétiques de la chimie organique,
les progrès de la physique, les progrès de la chimie physique, les éma-
C) La Médecine moderne, 7 octobre 1908.
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9l6 AllCttlVfiS D^l^LECtRICrté M^DtCALB.
nations de la matière, les rayons X, le radium, les colloïdes, rionisation
médicamenteuse, les plantes indigènes et exotiques, ainsi que toutes
les découvertes de Técole pastorienne.
Elle a recours à la physiologie et traite les troubles du fonctionne-
ment des glande» par Topothérapie physiologique.
Elle a recours à la cinésithérapie, à la physiothérapie, à la climato-
logie et aux cures hydrominérales.
Elle a recours aux très petits moyens, s'il le faut, petits moyens qui
produisent souvent de si grands effets sur les malades, et, convaincue
de l'importance des détails, elle ne néglige jamais de les indiquer.
Elle a recours à la diététique, mais à une diététique basée sur l'ex-
périence, ennemie des régimes draconiens, tenant toujours compte
de la physiologie digestive et de la physique alimentaire.
Elle individualise le traitement pour chaque cas particulier, et se
garde bien de toute systématisation impossible à comprendre avec la
diversité que l'hérédité et les acquisitions pathologiques impriment
à chaque cas morbide. Loin de partager l'avis de ceux qui prétendent
qu'il est criminel de parler de terrain en médecine, elle tient le plus
grand compte du terrain naturel et du terrain pathologique.
Elle est enfin convaincue de l'influence énorme du moral sur le phy-
sique, et elle joint la psychothérapie aux diverses médications. Elle
ne traite pas l'honmie souffrant comme un lapin ou un cobaye et elle
agit bien plus sur son sentiment que sur sa raison. Elle est la vendeuse
d'espoir, pleine de promesses, n'arrivant jamais les mains vides devant
la détresse humaine, disant toujours oui et jamais non. Elle exerce
« le sacerdoce humanitaire » dont parle le prof. Albert Robin dans sa
belle leçon d'ouverture du cours de clinique thérapeutique. Le malade
qui s'adresse à elle voit s'élargir «le lambeau d'espérance » qui l'attache
encore à la vie.
La thérapeutique pragmatique n'est pas un recul dans la recherche
de la vérité médicale. En attendant l'heure encore lointaine de la solu-
tion scientifique de tous les problèmes médicaux, elle est une force en
évolution agissante, toujours à l'avant-garde du progrès. Elle ne cesse
de chercher le nouveau s'il lui est utile, acceptant même les théories,
si elles sont un instrument d'action et de résultats quitte à les délaisser
ensuite. En un mot, la thérapeutique pragmatique, sur laquelle je me
propose de revenir plus longuement par la suite, est la thérapeutique
du sens pratique de l'action. »
L'Imprimeur-Gérant : G. Gouhouildoi;.
Bordeaux. — Impr. G. Gounooilhou, me Gairaude, 9-11.
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1Ô- ANNÉE. N» 260 25 novembre IfldR.
ARCHIVES
D'ELECTRICITE MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
Syndicat général des Médecins français, électrologistes et radio-
logistes. — Compte rendu résumé de la séance du 30 octobre. — La séance
est ouverte à huit heures et demie du soir, à la Faculté de médecine, sous
la présidence de M. Béclère.
I. Adhésions. — D' Blomme (Dunkerque) ; D' Bdffon (de Nice).
H. Référendum. — Notre collègue Laquerrière avait, en juillet, recom-
mandé au bureau trois questions qui avaient été discutées à la dernière
séance.
Le bureau décide de demander à chaque syndiqué son avis sur les trois
points suivants :
i** Concurrence faite par les hôpitaux, en province et à Paris, aux médecins
radiographes de la ville ;
2** Propriété des clichés radiographîques ;
d*" Désignation de la personne qui a qualité pour demander qu'une radio-
graphie soit faite.
Le bureau insiste pour que chaque collègue veuille bien transcrire ses
opinions sur ces trois questions et renvoyer, avant le i*' décembre courant,
la feuille ci-jointe au Secrétariat général, de façon que M. Laquerrière puisse
faire sur ce siiyet un rapport qui sera adressé à chaque membre en même
temps que la convocation pour la séance de janvier, où le rapport pourra
être discuté.
111. Règlement d'une note d* honoraires, — Un de nos collègues avait
demandé Ta vis du bureau pour un règlement d'honoraires, dans la clientèle
privée. D'un commun accord, le médecin et le client avaient choisi comme
arbitre un syndicat médical local, dont la décision fut ratifiée par un règle-
ment à l'amiable.
Le bureau estime que notre syndicat n'a pas à intervenir dans une
ARCH. D*éLBCTH. UÈD. — I908. 67
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9i8 ARCHIVES d'Électricité médicale.
contestation où l'arbitrage a été choisi d*un commun accord, et dont la
décision a été ratifiée par une acceptation de règlement à Famiable.
Mais pour prévenir le retour de faits semblables, le bureau décide d'en
voyer à tous les syndicats médicaux de France notre tarif minimum, avec
un résumé des jugements de justice de paix qui, depuis quelques mois.
Font justifié par des considérants où Tavis de notre syndicat est nettement
formulé.
IV. Concurrence faite par une municipalité aux médecins radiologistes de
la ville. — Un de nos collègues signale ce fait d'une grande munici-
palité qui, pour i franc, fait des radiographies dans toute la région, et
demande au syndicat un conseil.
Le bureau estime que notre syndicat n'a pas qualité pour intervenir
auprès d'une municipalité, mais conseille à notre collègue de porter au
syndicat médical de la ville cette réclamation de concurrence locale.
V, Union des Syndicats médicaux de France. — Le bureau charge nos
délégués, MM. Laquerrière, Guillemonat et Leuillieux, d'exposer les idées
du syndicat, à l'Assemblée du i4 novembre, sur la question : « Lutte du
corps médical contre les Compagnies d'assurances et moyens pratiques pour
y triompher. »
Le Secrétaire général,
D' Au BOURG,
Rue de Monceau, 9.
Une nouvelle Société médicale. — Aux médecins que la question de
l'Espéranto intéresse, on nous prie de faire savoir qu'il vient de se créer
une Association internationale, la Tutmonda Esperantista Kuracisla Asocio,
qui facilitera dans une grande mesuœ les relations entre les médecins du
monde entier, qu'il s agisse de recherches scientifiques, enquêtes inter-
nationales sur tel ou tel sujet, voyages d'études, etc. Président : Prof. Dor, de
Lyon; vice-présidents: D" Mybs, d'Altona, et Whitaker, de Liverpool;
secrétaire : D' Robin, de Varsovie. La cotisation est de 5 francs par an
(trésorier pour la France : D' Artigues, 5* régiment du génie, à Versailles);
elle donne droit, outre les avantages de l'Association, au journal mensuel :
La Vocho de Kuracistoj. (Demander numéro spi'îcimen au D' Stefan
Mikolajski, rue Sniadeckich, 6, à Lwow, Autriche-Galicie.)
D' B. d'A...
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SUR LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE
DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES MUSCULAIRES
PAR LES COURANTS INTERMITTENTS
Par le D^* Stéphane LEDUC,
Professeur à l'École de médecine de \antes.
La paralysie est un symptôme consistant dans l'impuissance de la
volonté à faire contracter un muscle ou un groupe de muscles.
La paralysie est la conséquence d'une lésion anatomique des éléments
nerveux, lésion dont le siège peut varier depuis les cellules de l'écorce
cérébrale, en suivant les conducteurs nerveux, jusqu'aux organes
terminaux dans la fibre musculaire. Toutes les paralysies ont pour
conséquence une altération du muscle qui constitue l'atrophie.
Lorsque la lésion a son siège sur le dernier neurone, de la cellule au
muscle, Tatrophie affecte une forme spéciale, désignée par le terme
dégénérescence, c'est l'atrophie avec altération des caractères
histologiques. Lorsque la lésion siège au-dessus de la cellule du
neurone inférieur, elle produit l'atrophie simple ou atrophie avec
conservation des caractères histologiques. Dans les paralysies avec
atrophie simple, les nerfs moteurs et les muscles restent excitables
par les courants induits et continus ; dans les paralysies avec dégéné-
rescence, les nerfs moteurs perdent rapidement leur excitabilité
électrique par les courants induits et continus, les muscles perdent
leur excitabilité par les courants induits, tandis que leur excitabilité
par les courants continus augmente d'abord pour diminuer lentement.
Le traitement des paralysies doit comprendre le traitement de la
lésion causale, et celui de la lésion consécutive, l'atrophie.
La plupart des lésions qui produisent les paralysies sont de
nature traumatique, inflammatoire, toxiques ou infectieuses : hémor-
ragie, section mécanique, compression, inflammations chro-
niques, alcoolisme, syphilis, etc.; il peut y avoir lieu d'intervenir
chirurgicalement, soit pour enlever la cause de la compression, soit
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9^0 AtlCHlYBS D^éLBGTRIGITÉ MEDICALE.
pour suturer un nerf sectionné ; mais, dans presque tous les cas,
comme nous récrivions en 1898 (Traitement électrique des paralysies
périphériques ; Congrès de Nantes), on a, dans le courant continu,
en raison de son action résolutive marquée sur les inflammations
chroniques, un agent très efficace pour obtenir, dans la mesure où
elle est possible, la guérison des lésions cause de paralysie. Nous
limitions alors son action au traitement des paralysies périphériques,
depuis nous l'avons étendu au traitement des paralysies cérébrales
(Traitement électrique de Thémiplégie, Soc. franc. d*électrothérap.,
1908). Le cerveau et la moelle sont parfaitement accessibles aux cou-
rants électriques qui peuvent les atteindre avec une intensité suffisante
pour y exercer une action efficace. Ce résultat est subordonné toutefois
à une bonne application. Le succès dépend surtout des électrodes.
Les électrodes classiques, formées d*une plaque de métal plus ou
moins rigide, recouverte d'une peau de chamois, transportées sans
lavage ou après un lavage sommaire, d'un malade à l'autre, doivent
être complètement bannies, non seulement leur emploi exclut toute
application utile, mais ces électrodes sont susceptibles de produire de
nombreux accidents : de la plaque positive se détachent les ions du
métal, ou, par suite de réactions secondaires, Thydrogénion si la
plaque est inattaquable; ces ions, très caustiques, pénètrent rapide-
ment dans la peau, produisent de la douleur et des lésions et rendent
impossible l'élévation de l'intensité. Au contact de la plaque négative
naît, par réaction secondaire, l'hydroxilion, sa pression osmotique
s'élève rapidement avec le temps et l'intensité du courant; il
a bientôt traversé la peau de chamois pour attaquer les tissus du
sujet. Ces migrations ioniques sont faciles à mettre en évidence,
comme je l'ai montré dans Vopening address de la section d'électricité
médicale de la British médical Association, Exeter 1907. Pour
pouvoir élever suffisamment l'intensité, il faut, sous chaque plaque
métallique, une grande épaisseur de tissu hydrophile très propre,
imprégné d'une solution pure d'eau salée, qui introduira, sous la
cathode le chlorion, sous l'anode le sodion, lesquels ne sont ni très
caustiques ni très douloureux. Une autre qualité indispensable des
électrodes c'est d'être constituées par des solutions faibles, peu
conductrices ; V électrode doit avoir une résistance au moins égale à
celle de la peau, sans cela, le courant traverse la peau suivant la ligne
formée par le bord de l'électrode, la densité du courant est alors
énorme, elle cause de la douleur et empêche de pouvoir élever effica-
cement l'intensité. C'est pour cette raison que les bains constituent,
en général, de très mauvaises électrodes, le courant ne traverse la peau
que suivant la ligne tracée autour du membre par la surface du
liquide, de sorte qu'en réalité le bain constitue une électrode de
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TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES. 9a I
très petite surface, à moins que l'on ait soin d'employer des solutions
très faibles dont, à la surface du corps, la résistance soit au moins
égale à celle de la peau. Les tissus hydrophiles permettent d'utiliser
des solutions plus concentrées, C imprégnation du tissu est une
dilution de l*électrolyte, et, par expression du tissu, on peut, pour une
môme distance des électrodes, doubler la résistance d'une solution.
j
Fio. I.
Secousses musculaires produites sous la cathode par la fermeture du circuit
d*un courant continu.
En concentrant un courant suffisant dans le foyer d'une lésion,
on détermine entre les milieux chimiques différents des échanges
ioniques qui stimulent la nutrition et accélèrent manifestement la
réparation dans la mesure où celle-ci est possible.
Pour agir sur les lésions cérébrales le courant doit, pour éviter
le vertige, être bien symétriquement réparti dans les hémisphères : une
large cathode doit être bien appliquée sur le front, une large anode
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92 2 ARCHIVES d'ÉLECTHICITÉ MéDlCAXB.
sur la nuque, et Tintensité ne doit varier que très lentement, très
graduellement.
Lorsqu'il est possible, tout en concentrant le courant dans le foyer
de la lésion, d'appliquer la cathode sur les points moteurs des nerfs
paralysés, on augmente l'excitabilité; c'est ainsi que la polarisatioD
cathodique du nerf facial à la sortie du rocher fait souvent reparaître,
dès la première séance, l'excitabilité éteinte.
L'atrophie consécutive à la paralysie se traite efficacement en faisant
contracter les muscles au moyen d'excitations électriques; ce trai-
tement a une importance bien plus grande que celle qui lui est attri-
buée ; dans de vieilles paralysies, même d'origine cérébrale, l'étendue
des mouvements et la force musculaire augmentent toujours par la
contraction électrique des muscles, à la condition toutefois que le
traitement soit bien institué. Dans des cas très fréquents de paralysie,
en dehors du traitement électrique, l'abdication de la médecine est
complète, quelque masquée qu'elle soit par des interventions inu-
tiles; mais si, dans ces cas, l'électricité est très efficace, elle peut
également être très nuisible; le traitement électrique mal appliqué
augmente rapidement la déchéance musculaire ; il n'est pas un agent
qui, plus que le courant électrique dans le traitement des paralysies,
permette d'être bienfaisant ou malfaisant suivant l'usage qu'on en
fait ; il n'est pas un traitement qui soit employé d'une façon plu»
inconsidérée, pas un qui sbit plus facilement confié h des mains
ignorantes ou inexpérimentées. Il importe essentiellement de bien
connaître les courants employés et leur mode d'application.
Pour exciter la contraction musculaire, la médecine emploie actuel-
lement deux formes de courant, le courant continu et le courant
induit. Le courant continu donne des secousses musculaires aux
moments de la fermeture et de l'ouverture du circuit et, avec les
intensités thérapeutiques, aucune contraction pendant son passage.
Le courant induit produit une contraction dite tétanique qui persiste
pendant toute la durée de son passage. La secousse musculaire,
produite au moment où s'établit et cesse le courant continu, se
présente avec le caractère des réactions qu'ont, en physique, les forces
d'inertie ; ce caractère ressort de la considération de la figure i
représentant le graphique de secousses musculaires produites sous
la cathode aux moments de la fermeture du circuit d'un courant continu
sur un muscle tendu par un poids de 5oo grammes ; le tracé
au-dessous de la ligne des abscisses est dû à l'inertie du poids, or,
à part les dimensions, il est semblable à celui de la secousse mus-
culaire. Les secousses de ce tracé se succèdent au nombre de 60 par
minute, les distances qui séparent les points homologues des courbes
successives représentent donc des intervalles de i seconde. La durée
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TRAITEMENT ^LECTRlOUE DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES. 928
d'une secousse varie suivant son amplitude, c'est-à-dire suivant
l'intensité du courant, entre 0,08 et o,5o de seconde; l'ascension
comprend les 4/5 de la durée totale, la descente i/5, les durées des
ascensions sont donc comprises entre 0,06 et o,4o de seconde ; si les
fermetures se succédaient à des intervalles moindres, c'est-à-dire
au nombre de a à i5 par seconde, les muscles ne pourraient se
relâcher et resteraient contractés pendant tout le temps de passage
du courant, comme cela a lieu pour le courant induit.
Lorsqu'il s'agit d'atrophies simples, on emploie, pour exciter
FiG. a.
Le tracé inférieur représente les contractions avant la fatigue;
le tracé supérieur, les contractions du muscle fatigué.
les contractions musculaires, les courants induits; lorsqu'il s'agit
d'atrophies avec dégénérescence, on emploie, jusqu'ici, uniquement
les courants constants. On doit employer, sans la dépasser, l'intensité
nécessaire pour produire la contraction maxima, l'intensité supérieure
serait inutile et nuisible ; le courant doit être interrompu aussitôt
la contraction produite, une tétanisation prolongée serait nuisible ;
enfin, et c'est là un des points les plus importants du traitement des
myoatrophies, les contractions doivent être séparées par des temps
suffisants pour permettre au muscle un repos complet ; c'est surtout
en fatiguant le muscle que l'on devient malfaisant, car au lieu
d'améliorer sa nutrition on accélère l'atrophie. Les appareils pour
rythmer automatiquement les contractions ont presque tous un rythme
trop rapide, surtout lorsqu'on oppose une résistance à la contraction
ce qui augmente beaucoup la fatigue ; la fatigue dans un muscle
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gai
ARCHIVES D'iLBCTRIGITÉ BféDIGALB.
s'accumule et devient rapidement très nuisible. Les réactions élec-
triques des muscles fatigués s altèrent; un muscle fatigué présente
les mêmes réactions qu'un muscle en dégénérescence : diminution
de l'excitation par la cathode, augmentation de l'excitation par l'anode,
retard des réponses, paresse, augmentation de la durée des contrac-
tions, tendance aux contractions tétaniques. La figure a montre la
courbe de contraction d'un muscle avant la fatigue, et la courbe
donnée par le même excitant après a minutes, lao contractions,
en soulevant un poids de 5oo grammes; les contractions sont
tellement prolongées qu'elles empiètent les unes sur les autres, les
lignes de descentes sont très inclinées^ le muscle ne se raccourcit pas
entièrement et présente un certain degré de tétanos.
FiG. 3.
Superposition des tracés des contractions du muscle non fatigué, et du même
muscle fatigué, montrant sous Tinfluence de la fatigue l'augmentation
de la durée de la contraction et le relâchement incomplet du muscle.
L'intervalle nécessaire pour le repos d'un muscle entre chaque
contraction dépend de son état d'atrophie et de dégénérescence, et du
travail qu'on lui fait accomplir; on ne devrait pas provoquer plus
de la contractions par minute, et, dans les états de dégénérescence,
pas plus de 6 ; on laisserait ainsi 5 à lo secondes pour le repos entre
chaque contraction.
L'action favorable des contractions provoquées résulte sans doute
de ce qu'elles combattent la stase sanguine, de ce qu'elles activent
la circulation musculaire et expulsent les déchets de la nutrition;
quelques contractions suffisent à ce nettoyage de muscle ; les séances
doivent être courtes et répétées ; lo à ao contractions au plus'
pour chaque muscle, une ou deux fois par jour.
P^n faisant travailler un muscle qui se contracte on accélère beau-
coup la' production de la fatigue, il semble donc qu'on ne doit pas
opposer de résistance aux contractions provoquées dans un but théra-
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TRAITEMENT ELECTRIQUE DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES. 926
peutique ; cependant, la gymnastique emploie, comme tonique
musculaire, la contraction avec production de travail, de sorte que
la question reste ouverte.
Pour l'étude des contractions à Tétat normal, il est nécessaire
d'opposer une force à la contraction, afin, après l'excitation, de donner
au muscle son maximum d'allongement, sans cela, par suite de la
tonicité musculaire, il ne se relâche qu'incomplètement. La prédomi-
nance de la tonicité des antagonistes suffit souvent pour étendre
complètement les muscles paralysés, il est cependant possible qu'une
FiG. 4.
Graphique inférieur : secousses produites par les fermetures du circuit
d*un courant continu.
Graphique supérieur : contractions produites par le même courant
rendu intermittent.
légère résistance à la contraction, comme Ta préconisée récemment
M. le D' Laquerrière, soit favorable ; il faudrait alors déterminer la
valeur de cette résistance qui, trop grande, est évidemment nuisible.
On a recommandé, pour le traitement des atrophies, des courants
ondulés; après MM. les D" Ewing, Bergonié et Truchot, j'ai étudié
cette méthode et décrit, en 1900, un procédé simple d'une grande
souplesse et d'une grande perfection, pour obtenir toutes sortes
de courants ondulés : Rhéostat pour la production des courants
ondulés (Archiv, (Télectr, méd.), et Emploi du métronome dans les
applications médicales de l'électricité (Association Française pour
l'Avancement des Sciences, Paris, 1900). Depuis, j'ai trouvé que les
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926 ARCHIVES d'Électricité médicale.
courants ondulés ne convenaient pas au traitement des myoatrophies;
les courants tétanisants, brusquement établis et interrompus, donnent
des contractions (fig, U) semblables aux contractions volontaires nor-
males [fig, 5j, tandis que les contractions prolongées des courants
ondulés sont celles des muscles en dégénérescence ou fatigués. Si
Ton veut éviter de prolonger l'onde musculaire d'une façon excessive,
il faut adopter un rythme trop rapide, nuisible aux muscles, car il
provoque la fatigue.
Le courant ondulé est une forme de courant qui me semble devoir
être abandonnée. C'est au courant continu que l'ondulation donne
les propriétés physiologiques les plus intéressantes, la variation
Fig. 5.
Contractions volontaires.
constante de l'intensité lui donnant les propriétés d'un courant
tétanisant, mais, comme je le montrerai plus loin, le courant inlor-
mittent est un excitant bien supérieur au courant continu ondulé.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le rapport de M. le D' Bordet sur les
courants ondulés ; c'est le travail d'un bon expérimentateur et d'un
chercheur consciencieux et pénétrant, c'est pourquoi il importe de
préciser les points d'accord et de désaccord, les expériences et les
observations ultérieures devant amener M. le D"^ Bordel à adopter
mes conclusions ou à m'imposer les siennes.
La phrase suivante de M. Bordet exprime l'un de mes principaux
points de vue : u 11 faut éviter de fatiguer le muscle, et un grand
nombre de contractions successives dans un temps trop court
provoque rapidement la réaction d'épuisement du muscle. Il peut en
résulter de l'atrophie. »
L'accord existe également pour la phrase suivante : « Il faut avoir
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TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES. 9^7
soin de ne pas multiplier les excitations. Pour une paralysie faciale,
je ne dépasse pas lo à i5 par muscle. »
Je ne puis reconnaître comme démontrée Timportance attribuée
à la forme des contractions provoquées dans un but thérapeutique.
L'excitation électrique qui donne la contraction la plus semblable
aux contractions volontaires est rétablissement et la cessation
brusque d*un courant tétanisant.
L'onde de contraction allongée des courants ondulés est, au
contraire, semblable à celle des muscles en dégénérescence ou
fatigués.
Pour comparer les ondes de contraction musculaire il faut renoncer
aux myographes à tambour avec transmission à air et stylet inscrip-
teur tournant autour d'un axe, l'élasticité des membranes, du milieu
transmetteur, l'inscription en arcs de circonférence de mouvements
rectilignes déforment les graphiques de façons différentes suivant
leurs caractères et leur enlèvent toute comparabiHté. Tous les
graphiques insérés dans ce travail ont été obtenus à l'aide de trans-
missions rigides et d'un stylet animé d'un mouvement rectiligne.
La chose la plus importante dans le traitement des myoatrophies
est le choix du courant ; jusqu'ici on emploie, pour les excitations,
les courants induits ou les fermetures de circuit d'un courant continu.
Les courants induits ne comportent aucune mesure utile étant
donnée la variabilité de la forme de Tonde, forme de laquelle dépend
essentiellement l'excitation, l'intensité donnée par un milliampère-
mètre thermique serait un renseignement inutilisable; on ne peut
pas comparer, au point de vue de leurs actions excitatrices, les
différents courants induits ; on ne peut pas comparer les actions des
courants induits à celles des courants continus.
C'est la considération des atrophies avec dégénérescence qui
permet le mieux de déterminer ce que doit être le courant à employer
pour le traitement des myoatrophies. Dans les paralysies avec
dégénérescence les courants induits, en raison des durées trop courtes
de leurs ondes, cessent bientôt de pouvoir exciter la contraction
musculaire et l'on est réduit à l'emploi exclusif des fermetures d'un
circuit de courant continu ; par suite de l'absence d'addition, l'action
excitatrice est relativement faible, il faut élever l'intensité jusqu'à
provoquer de la douleur. C'est alors que les courants intermittents,
décrits par nous au Congrès d'Angers, en 1908 (Études sur les
courants intermittents de basse tension), montrent toute leur
supériorité; ils permettent de prolonger suffisamment chaque passage
de façon à conserver toute l'action excitatrice des courants continus
et de rapprocher les fermetures de façon à additionner les secousses,
ce qui donne reffet tétanisant des courants induits. En d'autres
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928 ARCHIVES D'éLBGTRIGiré BiéDIGALE.
termes, les courants intermittents n*ont ni le défaut (durées trop
courtes) des ondes des courants induits, ni celui (intensités trop
fortes) des courants continus ; tandis qu'ils ont les qualités de ces
deux courants; ils additionnent les excitations comme les courants
induits^ ils passent pendant un temps suffisant à l'excitation des
nerfs et des muscles en dégénérescence, comme les courants continus.
Les qualités excitatrices des courants intermittents sont mesu-
rables, non seulement on peut comparer les uns aux autres tous les
courants intermittents, mais on peut également, au point de vue
des actions excitatrices, les comparer aux courants continus. Tout est
parfaitement déterminé et mesurable dans les courants intermittents,
la forme de Tonde, la fréquence, les rapports des durées de passage
à celles d'interruption, l'intensité du courant intermittent, intensité
moyenne, l'intensité pendant les fermetures, c'est-à-dire l'intensité
qu'aurait le courant s'il était continu dans les mêmes conditions de
force électromotrice et de résistance.
Nous avons choisi comme le plus favorable à l'excitation dans les
conditions normales un courant intermittent h ascension et à chute
instantanée de l'intensité, ayant une fréquence de loo par seconde,
passant pendant i/io de la période, c'est-à-dire pendant 1/1,000
de seconde j interrompu pendant 9/10 de la période, c'est-à-dire pen-
dant 9/1,000 de seconde. Chacune de ces conditions peut être modifiée
suivant les circonstances, c'est ainsi qu'il y a lieu de prolonger les
durées de passage d'autant plus que la dégénérescence est plus
avancée.
Pour exciter les contractions musculaires les courants intermittents
sont très supérieurs à tous les moyens dont a disposé jusqu'ici
la médecine; cette supériorité est surtout mise en évidence par les
myoatrophies avec dégénérescence; alors que les courants induits
ne produisent plus aucun effet, que les courants continus exigent
de très fortes intensités, les courants intermittents ont conservé toute
leur efficacité; non seulement ils excitent beaucoup mieux que les
courants continus, mais si la dégénérescence n'est pas trop avancée,
ils excitent les muscles comme si la dégénérescence n'existait pas;
des muscles absolument inexcitables par la fermeture de circuit d'un
courant continu supportable, se contractent très bien par un courant
intermittent. 11 est d'ailleurs facile de démontrer expérimentalement
la grande supériorité des courants intermittents sur les fermetures
de circuit d'un courant continu. La figure 4 donne en bas le graphique
de secousses musculaires produites par les fermetures du circuit d'un
courant continu de 4 mA.; le graphique au-dessus est obtenu exac-
tement dans les mêmes conditions après avoir mis en route un inter-
rupteur placé dans le circuit, produisant 100 interruptions par seconde.
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TRAITEMENT ELECTRIQUE DES PARALYSIES ET DES ATROPHIES. 929
avec passage pendant le i/io de la période, le milliampèremètre
indique o mA. 4, la quantité cT énergie employée est dix fois moindre
et le rapport des actions excitatrices, donné par le rapport des sur/aces
déterminées par les lignes d'ascension et de descente, montre que
faction excitatrice est considérablement accrue. En d'autres termes,
avec les courants intermittents le seuil de l'excitation s'obtient avec
des intensités bien plus faibles que celles qu'exige le courant continu
et, avec des intensités égales, les courants intermitents excitent
beaucoup plus fortement que les courants continus.
Le courant intermittent est l'excitant de choix pour provoquer
les contractions musculaires, il permet d'effectuer les mesures
nécessaires pour comparer les excitations, il doit remplacer tous
les autres excitants, il doit être adopté pour le traitement des
myoatrophies.
Ce sont encore les myoatrophies avec dégénérescence qui mettent
en évidence la grande supériorité du courant intermittent comme
agent thérapeutique; des muscles qui ne répondent plus aux exci-
tations du courant continu se contractent sous l'influence du courant
intermittent ; dans les vieilles paralysies infantiles, dans les vieilles
myoatrophies consécutives à des polyomyélites antérieures aiguës,
dans des cas qui ont été longtemps traités par les courants continus,
et qui ne montrent plus aucune amélioration, celle-ci parait dès
qu'on emploie les courants intermittents; tel enfant qui ne pouvait
se tenir sur ses jambes, commence à marcher dix à quinze jours
après des séances quotidiennes d'excitation par les courants inter-
mittents ; tel autre qui, depuis des années, n'avait pu éloigner son
bras du corps, le soutient horizontalement après trois semaines
d'applications quotidiennes des courants intermittents au deltoïde.
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INTERRUPTEUR
POUR LA PRODUCTION DES GOURANTS INTERMITTENTS
Par le D' Stéphane IjEDUC,
Professeur à l'École de médecine de Nantes.
Au Congrès de l'Association Française pour l'Avancement des
Sciences, Angers, 1908, j*ai décrit une forme de courant uniquement
déterminée par des considérations physiologiques. L*idée directrice
pour rétablissement de ces courants était : produire une excitation
donnée avec un minimum d'énergie. Les courants intermittents
excitent les nerfs beaucoup plus que les courants continus, le courant
doit donc être intermittent; l'action excitatrice d'un courant est
augmentée par Taddition des excitations qui exige une certaine
fréquence, mais lorsque celle-ci est trop élevée, haute fréquence,
l'excitation disparaît; il existe donc une fréquence optima pour l'exci-
tation, nos recherches nous l'ont montré entre 80 et i5o par seconde,
nous avons choisi 100. Le temps qui s'écoule entre deux fermetures
consécutives du circuit d'un courant intermittent s'appelle une période
et comprend le temps d'un passage et celui d'une interruption ; avec
une fréquence de 100 par seconde, la durée d'une période est un
centième de seconde ; si la durée de chaque passage est trop courte, il
n'y a pas d'excitation; si elle est trop longue le courant prend les
caractères d'un courant continu; il y a une durée de passage pour
laquelle l'excitation produite est maxima, je l'ai trouvée pour les
muscles normaux d'un millième de seconde, ce qui, avec une fré-
quence de 100, représente un dixième de la période, neuf dixièmes
étant consacrés à l'interruption; l'électrode négative est bien plus
excitante que la positive, l'électrode active doit donc être négative et
le courant doit toujours avoir la même direction et n'être pas alter-
natif; pour une intensité donnée, l'excitation produite est d'autant
plus forte que la variation d'intensité est plus rapide ; les variations
d'intensité doivent donc être aussi instantanées que possible. En
résumé, pour produire le maximum d'excitation avec le minimum
d'énergie, il faut : un courant intermittent, de direction constante,
ayant une fréquence de 100 par seconde, passant pendant un millième
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tNTfeRRUPTEUtl POUtl LA PHODUCTION DES COUKANTS. 9^1
de seconde (dixième de la période), avec des variations brusques de
rintensité.
Comme l'indique le mémoire d'Angers, ce courant permet la mesure
de toutes les grandeurs qui s'y rapportent : voltage, intensité, fré-
quence, période, durée de chaque passage. Ce courant permet en outre
de régler à volonté les durées de passage, faculté capitale pour les
applications médicales; cette faculté ofTre une ressource de premier
ordre pour Télectrodiagnostic; lorsqu'un muscle dégénère, toutes
les autres circonstances étant semblables, il faut, pour l'exciter, des
f
FiG. I.
Interrupteur pour la production des courants intermittents.
B. froUeur lixe: — D, frolteur mobile;— R, rhéostat de réfdaRe de vitesse du
moteur: — M. dynamo mesurant la vitesse; - T. galvanomètre thermique
gradue en tours par seconde ; ~ A, index du balai mobile; — C, cadran gradue; —
F, bornes d'entrée de l'excitateur; — E, bornes d'entrée du moteur; — I. inter-
rupteur du moteur.
durées de passage d'autant plus longues que la dégénérescence est
plus avancée et Ton a, dans la mesure des durées de passage néces-
saires à l'excitation, la mesure même de la dégénérescence; de là l'im-
portance de pouvoir régler à volonté, et connaître à tout instant par
une simple lecture la durée de chacun des passages du courant ; pour
cela il suffit de connaître à tout instant la fréciuencc et la fraction
de période pendant laquelle passe le courant, c'est ce que permet le
nouvel interrupteur décrit dans cette note.
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932 ARCHIVES D'éLECTRICITE MÉDICALE.
Linterrupteur (fig, i) consiste en disque rotatif formé d'une croix
métallique dont les branches sont isolées Tune de Tautre, les inter-
valles entre les branches sont remplis par des secteurs isolants. Deux
Trotteurs, l'un fixe B, l'autre mobile D, sont mis chacun en rapport avec
un des pôles de la source; lorsque les deux Trotteurs sont simultané-
ment en contact avec une même branche conductrice de la croix, le
circuit est fermé et le courant passe; dès que les deux frotteurs ne
sont plus simultanément en contact avec la même branche, le courant
est interrompu. La mobilité de Tun des frotteurs permet de régler à
volonté la fraction de période pendant laquelle passe le courant.
Chacune des branches de la croix ferme et ouvre le circuit deux fois
par tour, ce qui fait pour chaque tour quatre fermetures et quatre
ouvertures du circuit; le nombre des interruptions est donc quatre fois
plus grand que le nombre des tours. I.a vitesse de rotation du disque
et par conséquent le nombre des interruptions se règle par la vitesse
du moteur à Taide d*un rhéostat R.
Le moteur de Tinterrupteur fait tourner en même temps une petite
dynamo M produisant un courant alternatif qui passe dans un milliam-
pèremètre thermique T dont Taiguille se dévie proportionnellement à
la vitesse de rotation et par conséquent au nombre des interrup-
tions produites, nous avons fait diviser le cadrant en nombre d'inter-
ruptions par seconde, de sorte que l'aiguille indique à tout instant la
fréquence que l'on règle à volonté par le rhéostat du moteur.
Pour connaître la fraction de période pendant laquelle passe le
courant, le balai mobile se déplace, à l'aide d'une manette, sur un
arc divisé. Pour régler l'appareil, on commence par mettre sur le zéro
de la division Tindex A du balai mobile, puis, Tinterrupteur étant en
marche, et une force électromotrice dans le circuit, on déplace le
balai B destiné à rester fixe jusqu'à la position exacte où le courant
cesse de passer, on fixe le balai en ce point, si alors on porte le balai
mobile sur la division lo du cadrant G, le courant passe pendant dix
centièmes de la période, sur la division ao pendant vingt centièmes, et
d'une façon générale le chiffre de la division de l'arc sur lequel se
trouve rindex du frotteur mobile indique, en centièmes de période,
la fraction pendant laquelle passe le courant.
Ainsi se trouve réalisée cette condition essentielle pour les applica-
tions médicales : régler et connaître à tout instant la fréquence et la
durée de chacun des passages; un milliampèremètre apériodique
donne l'intensité, un voltmètre en dérivation fait connaître la diffé-
rence de potentiel entre les deux électrodes, la forme des variations de
l'intensité est toujours la même et parfaitement déterminée, et, dans
chaque application, on connaît, par de simples lectures, toutes les
grandeurs de l'excitant électrique employé.
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ROLE DE Lk RADIOGRAPHIE
DANS UNE RÉCENTE AFFAIRE DE COUR D'ASSISES (')
Par le D' A. IMBBRT
Professeur à la Faculté de médecine de Montpellier.
Le nommé 0. A..., matelot au service de la Compagnie des Messa-
geries maritimes est blessé à Saïgon, le 9 septembre 1907, par la chute
d'une très lourde pièce de bois qui l'atteint au niveau du gros orteil
gauche. Ramené à Marseille par le plus prochain paquebot, il entre
à rhôtel des marins le 9 novembre pour y recevoir les soins que
nécessite son état.
Après trois mois environ, le D' X..., chef du service médical de
rhôtel des marins, juge que la consolidation de la blessure est réalisée,
ainsi qu'il résulte de sa déposition, faite dans les termes suivants,
devant la justice, à la suite du drame émouvant qui va bientôt se
dérouler : u Ces jours derniers la blessure, cicatrisée totalement, ne
laissait qu'un peu d'arthrite avec déformation insignifiante de l'orteil.
Ce blessé m'a demandé de le faire opérer ; je n'ai vu aucune utilité
aune intervention chirurgicale... J'estimais qu'avec un repos d'une
vingtaine de jours, qui aurait complété ses quatre mois de séjour à
l'hôtel des marins, cet homme pouvait reprendre son service, quitte
à se faire reporter malade si, après un essai de travail, il n'avait pu le
continuer. »
Le 30 février 1908, 0. A... se présente dans le cabinet du D' Y...,
attaché au Bureau de la Marine, accompagné du D*^ Z..., la malheu-
reuse victime du drame prochain, médecin en chef de la Compagnie
des Messageries maritimes, u Après examen du blessé, déclare le
(') Le court récit suivant a été rédigé d'après l'ensemble des copies des pièces
onicielles, qu*a bien voulu me communiquer M. Tavocat Grisoli, auquel j'adresse
mes bien sincères remerciements.
4RCB. d'élbgtr. mkd. — 1908. 68
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934 AKCHIVES DÉLECTRICITÉ MEDICALE.
D"^ Y... dans sa déposition, je conclus qu'aucune opération n était
nécessaire et que, moyennant quelques précautions, le blessé pou-
vait travailler. Il est exact que le nommé 0. A... a offert de me
montrer un certificat d'un autre médecin qu*il était allé voir en parti-
culier; mais, après mon examen, je me regardai comme suffisamment
édifié et ne crus pas utile d'en prendre connaissance. »
Ajoutons que le médecin en chef de la Compagnie, le D' Z...,
partageait l'opinion de ses confrères les D" X... et Y..., quant à l'inu-
tilité d'une opération et à la possibilité de la reprise du travail pro-
fessionnel par le blessé 0. A...
C'est dans ces conditions que 0. A... se présente une dernière fois
dans le cabinet du D' Z..., le ao février 1908, à quatre heures et demie
du soir, et lui reproche « de ne pas vouloir lui faire une opération
et d'avoir circonvenu son collègue le D' X... » Sans insister sur l'étal
d'esprit du blessé, on devine que la scène fut vive ; le D' Z..., pour en
finir, accompagna 0. A... dans la cour, et celui-ci, arrivé près de la
porte, le fusilla de cinq coups de revolver qui tous portèrent. Je me
hâte d'ajouter que, malgré la gravité des blessures, notre confrère, le
D"^ Z..., est aujourd'hui à peu près complètement rétabli.
0. A... a été traduit en cours d'assises. Son procès vient d'être jugé
et je puis ainsi donner le dénouement de cette tragique histoire où se
mêlent la vie médicale et la vie ouvrière, en même temps que signaler
le rôle joué, tout à son honneur, par un jeune avocat de Marseille,
M. Grisoli, défenseur de l'accusé, qui s'est souvenu, alors que les
divers médecins ayant eu à examiner 0. A... n'y avaient pas songé
ou en avaient méconnu l'importance, qu'un mode d'exploration
existe aujourd'hui pouvant fournir, en l'espèce, des renseignements
certains, objectifs, inaccessibles à la simulation et susceptibles, grâce
à ces caractères, d'adjoindre une certitude aux probabilités de l'examen
cHnique externe.
C'est, en effet, au moment où l'instruction allait être clôturée que
M. Grisoli, ainsi qu'il me l'a écrit lui-même, se demandant, lui défen-
seur d'O. A..., si son client «n'allait pas payer de sa vie un crime
qui devait être sans excuse puisqu'il était sans cause aux dires des
médecins », c'est à ce moment, que M. l'avocat Grisoli demanda un
examen radiographique que n'avait réclamé aucun des médecins ayant
examiné le blessé.
Voici, reproduit ci-contre, le résultat de cette exploration par les
rayons X. L'interprétation est évidente, même pour ceux qui qualifient
de rébus les clichés radiographiques, parce qu'ils ont négligé
d'acquérir l'habitude de les interpréter : fracture longitudinale de la
seconde phalange du gros orteil gauche et débris osseux -dans l'arti-
c«jlation phalango-plialangienne, toutes constatations qui avaient
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La radiographie dans une affaire dé cour d'assises. 935
complètement échappé aux médecins ayant eu à se prononcer sur les
conséquences de l'aa ident dont 0. A... avait été victime.
Les D" Houx, de Brignoies et Acquaviva, désignés alors, en qualité
d'experts, pour examiner une dernière fois le blessé, à la prison où
il était détenu, concluent ainsi, dans leur rapport du 28 avril 1908 :
€ Par suite des corps étrangers sus-indiqués (débris osseux dans
l'articulation), il y a dans la marche une gdne qui s'accentue considé-
rablement avec le port d'un soulier.
« Une intervention chirurgicale nous paraît indiquée pour mettre
fin à cet état de douleurs permanentes. »
FiG. I.
Fracture longitudinale de la deuxième phalange du gros orteil gauche
avec débris osseux dans TarUculation phalango-phalanginienne.
La vérité est enfin connue et affirmée, trop tardivement hélas,
puisque le D' Z... a failli payer de sa vie rinsulTisance des examens
médicaux successivement pratiques et que le blessé, dont les antécé-
dents étaient parfaits, qui avait été chaudement félicité par ses chefs
pour le courage avec lequel il avait exposé son existence lors d'un
naufrage antérieur du navire sur lequel il était embarqué, qui avait,
sur son salaire, prélevé les frais dUnstruction d'un jeune frère, et qui
était, d'autre part, le soutien de ses vieux parents, tous faits établis
par l'enquête judiciaire, paye de cinq ans de réclusion l'acte de
violence meurtrière auquel il s'est laissé entraîner.
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g36 ARCHIVES d'électricité médicale.
Quelles que soient les raisons pour lesquelles compagnies et méde-
cins hésitent à avoir recours à l'exploration par les rayons X, ou
croient inutile d'utiliser cette exploration, l'histoire de ce a drame
social », suivant l'appréciation parfaitement exacte de M. l'avocat
Grisoli, mérite d'être méditée. Que chacun en déduise les conséquences
qui l'intéressent plus particulièrement, et que soit sincèrement félicité
le jeune défenseur de l'accusé, M. Grisoli, qui a dû et qui a su
prendre, lui avocat, l'initiative de combler une lacune, capitale en
l'espèce, de l'examen médical de son malheureux client.
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■ finnnnii<in«nnnn<i«>nfuuinfutnnnnnnnnnnnAnnftAAn<tAnnnnnnnnn~ni"i~~~~'^'^~~i~'"'"'~^^~*"*^^^^'~-'*-'"^^'^^^^""'^^^>
NOUVEAUX RÉSULTATS ÉLOIGNÉS DE LA MDIOTHÉMPIE
Par le D' Th. NOGIBB,
Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon.
Lors du Congrès de Lyon, en 1906, nous avions présenté trois
malades traitées par la radiotiiérapie.
Nous les avons suivies et venons apporter aujourd'hui la suite de
leur histoire. C*est par des cas soigneusement observés pendant
longtemps qu'on pourra d'ici quelques années apprécier la radio-
thérapie à sa juste valeur. Nous rapporterons à la suite trois cas
nouveaux encore inédits.
Observation I. — M"* Adriennc T..., atteinte d'un lupus de l'index
gauche remontant à dix ans. Le mal ayant envahi tout le doigt et résistant
à tous les traitements, on procéda à l'amputation de l'index. Mais, sur la
cicatrice, la lésion réapparut et alla en se développant sur le dos de la main.
Au début de février 1904^ cinq ans après l'amputation de l'index, la malade
entre à l'Hôtel- Dieu, service de M. le prof. Bondet. Ulcération de a5 centi-
mètres carrés, à surface saignant au moindre contact, anfractueuse, recou-
verte de croûtes épaisses, atteignant en profondeur un demi -centimètre
environ; le traitement radiothérapique est institué le 6 février 1904.
Sous l'influence de la radiothérapie, amélioration rapide. Trente séances
d'une durée totale de a^o minutes, représentant un total approximatif
de 4o unités H, amènent la guérison complète.
Le 27 juin 1904, M. le prof. Bondet présentait cette malade à la Société
nationale de médecine de Lyon et disait à son sujet : « Actuellement, comme
vous pouvez le voir, la cicatrice est parfaite, souple, sans saillies, sans
adhérences profondes, avec une teinte légèrement rosée qui va sans cesse en
diminuant; au point de vue esthétique, elle ne laisse rien à désirer. •
Un an après, le 28 Juin OHJby M. le 1)' Barjon, revenant sur le cas de cette
malade, disait devant la Société des sciences médicales de Lyon :
a La caractéristique de la cicatrisation dans la radiothérapie, c'est de
donner des cicatrices souples avec une peau saine, normale et douée de
toutes ses fonctions physiologiques.
> Un des plus beaux exemples que j'en ai vu est celui d'une malade de
M. le prof. Bondet, soignée par le D' Nogier, pour un lupus ulcéré de la
main datant de cinq ans. La guérison obtenue, on a constaté la formation
d'une peau souple, tout à fait normale. M. le D' Àuberta bien voulu étudier
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qSS archives D'éLECTRIClTÉ MBDIGALB.
son fonclionnement glandulaire au moyen de son ingénieuse méthode des
empreintes et il a constaté que les glandes sudoripares étaient revenues
partout, sauf sur un très petit espace linéaire qui, moins riche en glandes,
n'en était cependant pas complètement privé. Ce résultat est tout à fait
remarquable et aucune méthode de cicatrisation ne pourrait donner
mieux. »
Nous avons revu la malade au mois de mai 1906. La cicatrice est toujours
parfaite et aucun signe ni objectif ni subjectif ne permet de prévoir une
récidive. La malade a été suivie jusqu'en août 1907. La guérison subsistait
intégrale trois ans et demi après sa guérison. Depuis, nous avons perdu de
vue la malade.
Obs. il — M"* R..., soixante-dix ans. La malade a toujours joui d'une
bonne santé. En mai igoS elle remarqua, un peu au-dessus du mamelon du
sein gauche une petite nodosité profonde. Le mamelon ne tarda pas à se
rétracter et à rentrer à l'intérieur du sein. A ce moment aucune douleur,
mais grande lassitude du côté gauche.
Après avoir employé sans succès l'iodure de sodium, puis essayé la
radiothérapie chez un confrère (cinq séances de lo minutes), la malade entra
à l'hôpital de la Croix-Rousse et fut opérée très habilement le 13 mai 190^,
par M. le D' Villard, qui ne se contenta point d'enlever le sein gauche, mais
fit un curetage du creux axillaire pour le débarrasser de ses ganglions dont
un assez volumineux, nettement perceptible à la palpation avant l'opération.
Au bout de douze jours, la malade quittait l'hôpital en bon état. La plaie
avait très bon aspect; il n'y eut aucune suppuration.
Treize mois après, M. le D' Branche, qui suivait l'état de la malade,
constata un commencement de récidive et la renvoya à M. le D' Villard, qui
jugea la radiothérapie nécessaire et nous confia la malade.
Soignée à l'Hôtel-Dieu, dans le service électrothérapique du prof. Bondet,
la malade commença un traitement le 19 Juin 1905. Elle a eu, depuis cette
époque, quarante séances de radiothérapie réparties sur dix-neuf mois,
correspondant à une durée de 495 minutes (environ 4o à 4a unités H).
Le 22 décembre 1905, M. le D' Branche revoyait la malade et se déclarait
absolument satisfait du traitement. Toute trace de récidive avait disparu.
Le 15 Janvier 1906, M. le D' Villard, à qui nous avions envoyé la malade,
nous écrivait : « .le vous remercie de m'avoir envoyé M"* R..., chez laquelle
le résultat opératoire s'est maintenu excellent et cela, j'en suis persuadé
grâce aux séances radiolhérapiques que vous lui avez fait subir. Ce résultat
m'encourage beaucoup à persévérer dans cette voie. ^
Fin Juillet 1906, la malade allait aussi bien que possible et était toujours
vaillante malgré ses soixante-dix ans. Aucune trace de récidive visible ni à
la vue ni au toucher, pas plus au niveau de la cicatrice que dans l'aisselle.
Les mouvements du bras étaient faciles et sans douleur; la malade pouvait
se oiffer et s'habiller facilement, ce qu'elle ne pouvait faire même plusieurs
mois après l'opération.
Le /i février 1907, M. le D' Villard examinait à nouveau la malade et
trouvait son état des plus satisfaisants.
En Juillet 1907, une petite croûte épithéliomateuse se montrait sur l'aile
droite du nez et était traitée avec succès par la radiothérapie.
En août 1907, rougeur, tuméfaction et douleur au niveau de la poignée
du sternum. La radiothérapie instituée à ce niveau enraya les phénomènes.
En novembre 1907, la malade se plaignait de douleurs dans les jambes
surtout à gauche; elle boitait.
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Nouveaux résultats éloignés de la radiothérapie. g3g
En décembre 1907 y les douleurs augmentaient, la croûte épithéliomateuse
précédemment traitée se reformait au nez.
Depuis ja/iyiVr 1908, la malade impotente a dû cesser la radiothérapie. Le
fémur gauche atteint par une affection très probablement sarcoiiuiieuse s'est
fracturé. Douleurs très vives à Thumérus droit; toux pénible et fréquente.
Récidive et extension de la croûte épithéliomateuse du nez. En résumé,
métastases multiples en évolution.
Obs. IlL — M"* Philomène C..., quarante -six ans. Mère morte à
quarante^inq ans, d*un cancer du sein gauche.
Rien d'anormal du côté des seins jusqu'en 190a. Au printemps de cette
année-là, elle éprouva un traumatisme violent sur le côté gauche du thorax
suivi bientôt d'une tuméfaction dure dans la profondeur.
Le 30 octottre 1902, la malade, inquiète d'une nodosité grosse comme une
noisette alla consulter M. le l)*^ Jamain, qui déclara une opération nécessaire,
mais non urgente. La malade employa alors une pommade, puis des sirops
qui lui firent, dit-elle, plus de mal que de bien.
Pendant ce temps la dureté devenait de plus en plus grosse et les
ganglions axillaires se prenaient à leur tour.
Devant l'insuccès des différentes médications, la malade se décida à se
faire examiner à l'hôpital de la Croix-Rousse. M. le D' Villard déclara une
opération urgente et procéda le 7 octobre 190^4 à l'ablation du sein malade
et au curetage de l'aisselle.
La plaie opératoire se cicatrisa assez vite, puis se rouvrit pour suppurer
un peu, enfin se ferma définitivement.
Quatre mois plus tard, M. le 1)*^ Villard nous adressa sa malade pour la
soumettre à la radiothérapie de peur d'une récidive qui semblait se dessiner.
Le traitement fiit commencé à l'Hôlel-Dieu le 17 février 1905, A ce moment
la malade se plaignait beaucoup de son côté et ne pouvait élever le bras
sans éprouver de vives douleurs.
Sous l'influence du traitement, les douleurs diminuèrent de plus en plus
pour disparaître presque complètement. Les mouvements devinrent faciles
et la malade put vaquer aux diverses occupations de son ménage tout en
reprenant son métier de dévideuse.
En juillet 190^), la malade allait aussi bien que possible. Elle avait subi
à cette date cinquante- trois séances de radiothérapie formant un total de
6io minutes. La dose totale absorbée par les tissus était d'environ
.')5 unités H.
Enjamner 1907, la malade revue par M. le D' Villard était en parfait état.
La radiothérapie était, du reste, continuée à titre de précaution à raison
d'une application par mois.
En janvier 1908, la malade était en parfait état général et local.
Le 28 juillet 1908, nous avons procédé à un nouvel examen minutieux de
notre malade. Cicatrice souple et parfaite, aucune adhérence; aucun gan-
glion ni axillaire ni sus-claviculaire, pas plus à gauche qu'à droite. Aucun
ganglion dans les aines. En résumé, guérison qui se maintient entière
tnds ans et neuf mois après l'opération.
Obs. IV. — M"* Joséphine B..., quarante six ans. Aucune hérédité
néoplasique ni maternelle ni paternelle. Mariée, une GUe bien portante.
En juin 1906, ressentit une douleur en se couchant sur le côté droit et
remarqua qu'elle correspondait à une nodosité dans le sein droit.
Attendit plusieurs mois avant de se décider à l'opération qui fut faite ii
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9^0 ARCHIVES D'ÉLECTRIGITé MÉDICALE.
r Hôtel-Dieu de Lyon par M. le D' Villard, le 5 février 1907. Ablation totale
du sein droit et curetage de Faisselle.
La radiothérapie fut instituée dès le 9 mars 1907 à travers le pansement.
En décembre 1907, la malade avait eu déjà vingt et une séances de
radiothérapie formant un total de a35 minutes et représentant une dose
approximative de a5 unités H. La cicatrice était en excellent état.
En fin Juillet 1908 y la malade avait subi sept nouvelles séances (une par
mois). Cicatrice souple; aucun ganglion axillaire ni sus-claviculaire ni à
droite, ni à gauche. Très bon état général. En résumé, guérison qui se
maintient dix-huit mois après l'opération, sans trace de récidive ni de
généralisation.
Obs. V. — M"' Thérèse B..., soixante-six ans. Pas d'hérédité néoplasique.
Paysanne robuste, bonne santé habituelle.
Remarqua en 1906 une petite nodosité douloureuse du sein gauche.
Consulta son médecin qui conseilla l'opération.
La malade ne se décida qu'en avril 1907 à venir de son pays (la Drôme) à
l'Hôtel- Dieu. Opérée le 11 avril 1907 par M. le D' Villard. Ablation large du
sein malade avec extirpation des ganglions axillaires.
La radiothérapie fut commencée le 28 avril à travers le pansement.
Du 28 avril 1907 au 5 mars 1908 la malade a eu huit séances de radio-
thérapie formant un total de io5 minutes et représentant une dose
approximative de i5 à 18 unités H.
En juillet 1908 la malade allait aussi bien que possible tant au point de
vue général qu'au point de vue local. Un peu d'cedème persistant du bras
gauche. Avait repris ses occupations pénibles de fermière.
En résumé, guérison qui se maintient dix-sept mois après l'opération.
Obs. VI. — M"** Elisa R..., quarante-deux ans. Pas d'hérédité néoplasique,
ni du côté maternel ni du côté paternel. Douleurs dans le sein droit depuis
le milieu de 1905. Tuméfaction du sein remarquée dès le mois de mai 1906.
Opérée le aa novembre 1906 par M. le D' Villard. Ablation totale du sein
droit et des ganglions dans l'aisselle.
Quelques mois après l'opération la malade fut soumise à la radiothérapie,
car la plaie tardait à se fermer et on remarquait quelques noyaux durs sur
les bords.
Sous l'influence des rayons X la cicatrisation devint rapide et les noyaux
durs disparurent.
En 1907, eut quinze séances de radiothérapie d'une durée totale de
160 minutes. Dose approximative : ao unités H.
Actuellement (juillet 1908) état local et général très satisfaisant. Un peu
d'œdèmc du bras droit quand la malade se fatigue. En résumé, guérison qui
se maintient vingt mois après l'opération.
Faut-il, de ces six observations, dont cinq sont favorables à la
radiothérapie post-opératoire tirer dès aujourd'hui une conclusion
ferme? Je ne le crois pas encore. L'observation 11 où l'on voit des
métastases s'affirmer trois ans et trois mois après Topération est à ce
sujet éminemment instructive. Continuons à observer nos malades, à
les suivre; j'estime que dix années de patience ne sont pas de trop
pour se former une opinion.
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RECHERCHES TECHNIQUES
AU MOYEN DU MEUBLE D'ARSONVAL-GAIFFE
POIR DimiER LE TEMPS DE POSE M RADIOGRAPHIE
J. BERGONIÊ, E. SPâDBR,
Professeur de physique biologique Assistant de radiologie
et d'électricité médicale à la Faculté de médecine de Bordeaux,
à la Faculté de médecine de Bordeaux.
Utilisant habituellement pour faire nos radiographies, au Service
d'Électricité Médicale de l'Université de Bordeaux et des Hôpitaux,
un Meuble d'Arsonval-Gaifle branché sur courant alternatif de 120
volts, nous avons recherché depuis quelques mois dans quelles
limites et par quels procédés nous pouvions, avec cet excellent appa-
reil, abréger les temps de pose sans nuire à la finesse, à la netteté et
à la \igueur des clichés.
Si en effet nous relevons, dans la littérature radiologique de ces der-
niers mois seulement, les temps de pose les plus courts employés par
les radiographes, nous notons que les expositions varient de 1 à
45 secondes, suivant les opérateurs et les régions radiographiées, avec
une moyenne de 10 à 20 secondes pour les sujets de corpulence
normale.
Le D' Adam (') (de Berlin) pose 10 à 15 secondes pour les sommets
pulmonaires dont il a fait une étude radiographique spéciale.
Le D' Call (*) (de New- York) fait toutes ses radiographies en 15 à
20 secondes, et ne pose, pour quoi que ce soit, plus de 30 à 45 secondes.
Le ly Caldwell ('Xde New- York), 10 à 20 secondes en moyenne.
Le D^ Franz Grœdel (*) pour le poumon, expose le patient 15 à
20 secondes s'il ne veut pas de mouvements respiratoires, 20 à 40 en
respiration légère et extraordinairement 1/2 et 1 seconde.
M. Rosenthal (*) (de Munich), donnant les résultats Qbtenus avec
(•) Communication présentée à la Section d'Électricité Médicale du Congrès
de TA. F. A. S. à Clermont-Ferrand (août 1908).
(*) Adam, Fortschritte ouf dem Gebiete der ROiilg, 1907, p. 282.
(») Oallot, lettres de New- York {Archlv. d'électr, mêd., déc. 1907, p. 898.
(M Forischritle auf dem Csebieie der Rôntg., Bd. XII, 1908, n*» 3.
(*) Miinchener medizinische Wochenschrift., oct. 1907, n® 42.
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9^2 AKGHIYBS D^ÉLECTRIGITé Bf^IGALtt.
son appareil si connu, indique 6 secondes pour la base du crâne,
6 secondes pour une hanche, 2 secondes pour un thorax.
Il aurait pu, dit-il, dans certaines conditions, obtenir de bons clichés
de thorax en un dixième de seconde.
M. Grisson (») (de Berlin), également au sujet d'un de ses appareils,
indique avec d'excellents résultats : 2 à 5 secondes pour le poumon,
5 à 7 pour le genou, 8 à 10 pour une colonne vertébrale, 10 à 15 pour
un bassin, 15 à 20 pour un crâne.
Les D" Rieder et Kaestle (■), « quelques secondes » pour un cliché
de thorax.
Enfin, les D" Groedel et Horn (*), une seconde pour le thorax.
Nous ne citons dans ce relevé, court, mais aussi complet que possible,
que les temps de radiographies prises aux distances usuelles (dis-
tances que nous trouvons à la vérité un peu courtes chez quelques-uns
des auteurs cités, puisqu'elles s'abaissent à 0"»40 pour des poses de
thorax) et sans l'aide d'écrans renforçateurs.
Nous n'avons pas recherché si tous les clichés donnés à l'appui de
certaines affirmations étaient ceux de sujets justement favorables aux
démonstrations; les discussions de quelques auteurs allemands (^) sur
ce point, montrent la part qu'il faut laisser au choix du sujet, dans
l'acceptation de temps de pose exceptionnels, et, en tout cas, pas encore
entrés dans la pratique courante; on sait, de plus, toutes les facilités
que peut offrir la clientèle de cliniques fréquentées, pour le tri de sujets
appropriés à des démonstrations brillantes.
Les clichés n**" 6152, 6194, 6139, 6196 que nous avons exposés,
(Congrès de Clermont de l'A. F. A. S.) en donnent une preuve très
nette. Ces clichés ont été obtenus en 10 et 12 secondes avec le
Meuble normal, c'est-à-dire avec 4 mA. au plus. Ce résultat pourrait
paraître extraordinaire si, comme certains opérateurs, nous donnions
seulement l'âge (trente-cinq ans), et non l'épaisseur du sujet qui, dans
les diverses régions radiographiées (thorax, diaphragme, bassin),
varie de 13 à 16 centimètres seulement.
Nous nous permettons, en passant, de déplorer l'absence presque
constante d'indications de mesure, ni milliampérage, ni voltage du
secondaire (*), ni f degré radio chromométrique, ni même souvent de
longueur d'étincelle.
Comme le disait en décembre 1907 M. Gallot, dans ses Lettres de
NewYork(% relation de ses visites chez les médecins électriciens
d'Amérique, la majorité des radiographes s'étonne de ces poses. Nous-
(') Fortschritle auf dem Gebiete der Rônfg., Bd. XII, 1908, n« 2.
(') Miinchener medizinische Wochenschrift., fév. 1908, n® 8.
(») Ibid., 1908, no 11.
(*) Kaestle, Rieder, Rosexthal, Miinchener medizinische WochensehrifU
1908, no 13. et Franz Grôdel et Horn, Miinchener medizinische Wochfn-
schrifL, 1908, n^ 8.
(') Bergonié, Mesure du déféré radiométUque par le voltmètre électrosta-
Ihiuc (Archiv. d'éleclr. méd., 1907, p. 123).
(•) Gallot, Ibid,, déc. 1907, p. 898.
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LE TEMPS DE POSE EN RADIOGRAPHIE. 9^3
mêmes, avions été aussi frappés de la différence entre les résultats de
notre technique et ceux des étrangers, que les Américains, lorsqu'ils
ne croyaient pas qu*il fût nécessaire de poser quelques minutes poui»
un thorax ou un bassin.
Le savant directeur-adjoint de la maison GaifTe, dans le même article,
indique les seules bobines comme appareils permettant d'obtenir les
mêmes résultats de rapidité, si elles remplissent certaines conditions
que nous sommes en train d'étudier.
Nous estimons pour notre part que le Meuble d'Arsonval-Gaifle
peut, avec quelques modifications, donner des intensités suffisantes
pour des poses voisines et même plus courtes que celles de la moyenne
des auteurs cités.
Cet appareil peut débiter, dans un tube Rôntgen moyennement
dur (7 à 8 centimètres d'étincelle) une intensité de 4 m A. environ.
Cette intensité permet de faire en 2 à 4 secondes d'excellentes radio-
graphies de main, poignet, coude, chevUle ou pied, et cela même
avec des tubes Chabaud ordinaires, qui supportent cette intensité
sans aucun dommage pendant 5 secondes.
Mais, dès qu'il s'agit de radiographies de parties plus épaisses, tho-
rax, épaule, genou, colonne vertébrale, cuisse, hanche ou abdomen,
des poses beaucoup plus longues s'imposent, atteignant, du moins
d'après notre expérience, jusqu'à 1 minute et 1 minute et quart chez
les sujets assez corpulents.
Ces temps présentant beaucoup d'inconvénients, surtout pour les
radiographies du poumon, nous avons cherché les moyens de les abré-
ger, en augmentant l'intensité débitée sur le tube.
On sait que l'appareil d'Arsonval-Gaifle (0 envisagé comme source
de courant pour tubes à rayons X (dispositif Villard) (■), se compose
schématiquement :
lo D'un transformateur ayant un coefficient de transformation
égal à 110/60,000, c'est-à-dire fournissant une tension beaucoup
plus élevée qu'il n'est nécessaire en radiographie où, comme l'a montré
l'un de nous (•), l'on ne dépasse guère 35 à 38,000 volts, correspondant
à des rayons n^ 7 Benoist.
En radiographie rapide, d'ailleurs, grâce à l'emploi d'intensités
beaucoup plus grandes, le voltage aux pôles du tube oscille le plus
souvent entre 25 et 35,000 volts, c'est-à-dire que les rayons utilisés
sont de degré radiomé trique 4 1/2 à 6.
Une des caractéristiques de ce transformateur est d'être un « trans-
formateur à fuite»; le noyau de fer doux est disposé de telle sorte
que le débit ne puisse dépasser une certaine limite (nous avons trouvé
cette limite vers 25 à 30 mA.), et la mise en court-circuit des extrémités
(») Archives d'électricité médicale, 1904, p. 534.
(') Villard, Courant alternalif et Radiographie (Archiv. d'électr. méd., 1900,
p. ÔO-Z).
(•) Beroonié, C. R. a. s., 7 janv. 1907; Archives d'électricité médicale,
1907, p. 132.
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g44 AUGUIYES D'ÉLBCTRIGITé MEDICALE.
du secondaire n'expose pas à un « emballage » toujours à craindre avec
les transformateurs industriels ordinaires; en ce cas, en effet, l'inten-
sité du courant inducteur monterait à 60 ou 70 ampères et plus, d'où
destruction immédiate de l'enroulement primaire;
2° De condensateurs limitant le débit;
3<> Enfin, de soupapes en dérivation sur le tube.
Ces soupapes doivent toujours, et surtout en marche intensive»
être réglées avec grande exactitude (>). H ne faut pas, en effet,
qu'elles soient trop «molles» et laissent ainsi passer une onde inverse,
la petite électrode n'étant plus anode, donne naissance à des rayons
cathodiques qui chauffant suivant un cercle très limité la gaine de
verre retrécie à ce niveau, en amènent aussitôt la fêlure : la soupape
se « décapite ».
Si, au contraire, les soupapes sont trop «dures», les rayons catho-
diques intenses, issus de la cathode, dessinent sur le ventre de l'am-
poule une spirale fluorescente, et, à cause de l'intensité du courant,
fondent le verre au point où ils sont les plus nombreux, c'est-à-dire
à l'extrémité libre de la spirale.
Le circuit étant coupé par les condensateurs, la quantité d'électri-
cité mise en jeu à chaque alternance du courant, ne peut dépasser un
maximum défini par la capacité des condensateurs (■).
Si donc nous augmentons la capacité, nous augmentons également
la quantité d'électricité parcourant le circuit du tube, et, théorique-
ment, dans les mêmes proportions.
Comment pouvons-nous augmenter cette capacité? Deux moyens
s'offrent à nous :
lo Mettre en surface les deux condensateurs en cascade du Meuble;
2o Augmenter le nombre des condensateurs.
Voyons très brièvement ces deux moyens au point de vue théorique :
La capacité de la cascade formée par les deux condensateurs du
Meuble est deux fois plus faible que la capacité de chacun d'eux. Si
nous les plaçons en surface, la capacité du système est égale à la somme
de la capacité des deux condensateurs, c'est-à-dire quatre fois plus
forte que celle de la cascade.
La quantité d'électricité disponible devient également quatre fois
plus grande.
Si nous augmentons maintenant le nombre des condensateurs en les
mettant naturellement en surface, la capacité du système ou la quan-
tité d'électricité augmentera également.
Nous avons donc comme première variable la capacité des conden-
sateurs. Deux autres variables se trouvent dans le Meuble : la résis-
tance liquide intercalée à la sortie du transformateur et le rhéostat
du primaire.
Nous avons supprimé ce dernier coefficient en poussant à bloc la
(') NoGiKR, Ce qu'il faut savoir pour faire une bonne radiographie des voies
urinaires (Archiv. d'électr. méd., 25 mars 1908).
(*) ViLLARD, Archives d'éleclricité médicale^ 1900, p. 502.
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LE TEMPS DE POSE EN RADIOGRAPHIE. 9^5
manette, c'est-à-dire en supprimant toute résistance sur le courant
primaire; nous désirions, en effet, le maximum d'intensité et, par con-
séquent, nous avons utilisé le maximum de voltage au primaire.
Nous avons fait varier la résistance liquide intercalée à la sortie du
transformateur et qui est de 60000 ohms dans le Meuble: nous n'avons
trouvé aucune différence appréciable d'intensité, en donnant à la
distance des extrémités des électrodes plongées dans le liquide,
toutes les valeurs comprises entre 1 et 15 centimètres.
Restait enfin à étudier les capacités diverses à donner aux conden-
sateurs placés dans le circuit secondaire : nous avons pour cela utilisé
les condensateurs montés en cascade du Meuble ordinaire etleur avons
ajouté deux autres condensateurs par pôle : ces derniers nous ont été
obligeamment prêtés par la maison Gaiffe.
Les condensateurs auxiliaires sont de capacité plus grande
(0,003 microfarad) que celle des condensateurs du Meuble normal,
(0,002 microfarad). Ils possèdent 4 lames pour chaque armature,
c'est-à-dire 8 par condensateur, au lieu de 6 pour les autres; de plus,
les glaces ont une épaisseur de 7™°»5 au lieu de 5™™5, ce qui accroît
dans de fortes proportions la résistance à la rupture par des décharges
entre les lames à travers le diélectrique. D'autre part, pour éviter
ces décharges désastreuses nous avons pris la précaution de remplir
d'huile lourde et épaisse les bacs contenant les condensateurs, de
placer le tout sur un grand tabouret isolant, et de toujours nous
servir du spintermètre comme de paratonnerre, ne laissant jamais
entre les pointes une distance supérieure à 12 centimètres (ceci sur
les conseils de M. Gallot). Enfin, lorsque nous abaissions le com-
mutateur bipolaire primaire, le rhéostat n'était pas poussé à bloc, et
nous ne supprimions toutes les résistances que de suite après la
fermeture du circuit : nous évitions ainsi les ondes de très haute
tension qui prennent naissance lorsque Ton ferme immédiatement le
circuit sur 110 volts.
Nous avons toujours, au début, craint une rupture possible, surtout
avec les combinaisons où les condensateurs étaient placés en surface,
la différence de potentiel étant supportée entière par chaque conden-
sateur et non par échelons, comme dans la disposition en cascade.
Grâce à ces précautions, nous n'avons eu aucun ennui, et l'appareil
a pu être utilisé par les différents aides du service pour le travail habi-
tuel, sans aucun accident. L'emploi de voltages relativement faibles,
25 à 35,000 volts (rayons n» 4 1/2 à 6) diminue d'ailleurs, dans une
très large part, ces chances d'accident.
Pour permettre des connexions faciles et des variations rapides,
nous avons retiré les 4 condensateurs du Meuble normal et les avons
placés avec les 4 auxiliaires, sur le tabouret isolant, en formant deux
groupes de quatre, correspondant aux deux bornes du transformateur.
Naturellement, nous les avons toujours mis en circuit entre les résis-
tances liquides et les deux bornes d'utilisation.
C'est sur le couplage de ces condensateurs qu'ont porté nos essais.
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9^6 ARCHIVES D^I^LECTRIGITli MEDIGALfe.
Évidemment, le calcul aurait peut-être pu nous indiquer quelle était
la meilleure combinaison à choisir; mais à cause de la batterie des
condensateurs de garde du meuble, en dérivation comme Ton sait sur
les bornes du transformateur, nous avons préféré nous fier plutôt à
r expérience en disposant le tout comme pour une radiographie réelle,
mettant en circuit un milliampéremètre gradué jusqu'à 50 mA., et un
tube capable de supporter cette intensité, au moins pendant le temps
nécessaire à la lecture de nos divers appareils de mesure. C'est le
résultat de ces recherches empiriques que nous donnons ci-dessous,
telles que les porte notre cahier d'expérience.
On pouira remarquer que quelques mesures ne concordent pas, cela
tient à des causes que nous ne connaissons pas : à des décharges par
effluves dans l'intérieur du meuble, à la variation presque instantanée
quelquefois de la résistance du tube (surtout s'il n'a pas d'osmo-régu-
lateur et s'il n'a pas été préalablement « mûri » en vue de cette utili-
sation intensive). Mais nous croyons que, malgré ces irrégularités dans
les facteurs d'expériences, semble-t-il identiques, ce tableau montrera,
aidé de quelques clichés (0, choisis non parmi les plus beaux, mais
parmi ceux qui présentent des temps de pose différents et qui ont été
faits avec des montages variés du meuble, montrera, disons-nous les
beaux résultats que l'on peut obtenir avec cet instrument si pratique :
le Meuble d'Arsonval-Gaiffe.
Nous n'avons, pour aucune de ces radiographies, utilisé d'écrans
renforçateurs; nous rejetons, en général, leur emploi, et toujours. pour
les radiographies du poumon. Par eux, en effet, la rapidité ne s'obtient
qu'aux dépens de la netteté, ce qu'il faut à tout prix éviter, la finesse
du cliché étant le premier but de la radiographie en général, et la
radiographie rapide ne devant être qu'un moyen d'atteindre ce but.
Les combinaisons étudiées sont au nombre de six.
I. Deux condensateurs en cascade à chaque pôle, c'est-à-dire
le Meuble normal.
II. Deux condensateurs en surface.
III. Trois condensateurs en surface.
IV. Quatre condensateurs en surface.
V. Deux groupes en surface de deux condensateurs en cascade.
VI. Deux groupes en surface : l'un de deux condensateurs en cas-
cade, l'autre de deux condensateurs en surface.
Les résultats de nos recherches, sont notés dans le tableau ci-contre.
Dans le cours de toutes ces expériences et de l'usage courant que nous
faisons actuellement du Meuble en marche intensive, nous avons remar-
qué que la résistance du tube influe beaucoup sur le rendement, et que
ce dernier est meilleur avec certaines combinaisons qu'avec d'autres.
Aussi, nous appuyant sur notre expérience croyons-nous qu'au
point de vue pratique, le dispositif le meilleur à donner au Meuble
pour en tirer, tel que nous l'avons étudié, le rendement maximum,
(0 Clichés exposés au Conjurés.
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Le temps de pose en i\ADIOGRAt>HIE.
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FiG. I.
Schéma des combinaisons des condensateurs.
S, S', bornes du transformateur; — R, R', résistances liquides; — Ci, C|, condensa-
teurs ordinaires du meuble, de capacité o,ooa raicrofarad; — C2. Ci, condensateurs
auxiliaires, de capacité OfOo3 microfarad. — W, W, bornes d'utilisation; — 1, II,
111, IV, V, VI, diverses combinaisons étudiées; — Les capacités C|. Cu. , C\i
des systèmes de condensateurs, reliés, dans les diverses combinaisons, à chaque
Cl
borne du transformateur sont, en microfarads, théoriquement» Ci= 0,001;
C„ = 2 Cl = 0,00/i ; Ci, = 2 Cl -f 1 C2 = 0,007; Civ = 2 Cl + 2 Cl ^ 0.010;
^* I ^- - n ^'» L o ^^
Cv= 1 ^=o,ooa.>; tiM= \- lL.i = 0,007.
a a a
Digitized by VjOOQIC
LE TEMPS DE POSE EN RADIOGBAPHIE. Q^IJ
serait non pas celui qui permettrait seulement l'augmentation graduée
de la capacité, mais celui qui donnerait le plus de facilité pour con-
necter de diverses façons les condensateurs : on aurait ainsi le plus
d'intensité possible suivant l'usage qu'on désirerait en faire, c'est-à-
dire suivant l'état mou, moyen ou dur du tube que l'on veut uti-
liser. Nous appelons mou un tube donnant des rayons de degré
radiométrique inférieur à 4^ Benoist, et dur, un tube donnant des rayons
supérieurs à 6<> Benoist.
Pour ces trois différentes résistances ou valeurs du vide, nous con-
seillons d'utiliser :
Les combinaisons n» III pour les tubes mou; IV pour les tubes
m' yens, et V pour les tubes durs.
L'intensité est toujours, avec ces trois combinaisons, comprise entre
14 et 20 mA., ce qui permet de faire en moins de 15 secondes la plupart
des radiographies (crâne en 5 secondes, cliché n» 6316), et en 25 secondes
au pluSy toutes celles que l'on peut désirer.
Nous n'avons jusqu'ici étudié le Meuble qu'au seul point de vue
radiologique. Il ne faut cependant pas oublier qu'il a une double desti-
nation : producteur de courant pour ampoules à rayons X, il l'est
également de courants de haute fréquence.
Les condensateurs limitant le débit du courant pour ampoules
Rôntgen, servent, dans le Meuble normal, de condensateurs de haute
fréquence. Pour cet usage il faut, si l'on veut que la distance explosive
ne diminue pas, que la capacité soit assez faible (^) et que les conden-
sateurs soient en état de supporter une grande différence de potentiel.
Par conséquent, il faut que l'on puisse facilement rétablir par des
connexions les deux condensateurs en cascade, existant normalement
dans le meuble. (Le dispositif que nous proposions pour les diverses
combinaisons à utiliser, trouverait, ici encore, son utilité ou plutôt sa
nécessité).
Ainsi cet instrument garderait toutes ses qualités d'excellente source
de courants de haute fréquence.
Une objection que l'on pourrait faire aux dispositif s que nous propo-
sons, est que le Meuble ne possède plus la qualité principale des
transformateurs à circuit magnétique fermé qui, d'après M. Belot (»),
est d'être toujours semblables ou comparables à eux-mêmes; en
d'autres termes, l'on n'aurait plus la certitude qu'au même nombre
de volts efficaces du primaire correspondra toujours au secondaire la
même différence de potentiel. En effet, les capacités intercalées étant
variables, le courant utilisé dans le tube sera variable, toutes choses
étant égales, lorsqu'on prendra tel ou tel dispositif.
A cette objection, nous répondrons qu'il sera d'abord facile, par la
lecture du milliampèremètre, la recherche de la longueur de l'étincelle
et surtout la pratique de l'installation utilisée, de connaître approxi-
(») Cazin, C. R. a. s., t. LVI, p. 307.
(•) Bei.ot, Progrès accomplis par la Radiologie (Congrès iateraational de
Physiothérapie, Rome 1907; Archiu. d'éleetr. méd., oct. 1907, p. 796).
4IICB. D'ÉLICm. MÉD. — I908. Oq
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gSc
AHGHIYES D KLEGTlilCITE MEDlCALli:.
mativement les qualités des rayons fournis par le tube. Mais c'est ici
que le voltmètre électrostatique, dont remploi a été étudié par Tun
de nous (*), aura son indication la plus formelle, permettant, par une
simple lecture, de connaître le voltage du courant secondaire, c'est-à-
dire l'état exact du tube ou le degré radiochromométrique exact des
rayons émis, permettant avec la plus grande précision d'amener et de
maintenir l'ampoule au degré de vide voulu.
Ainsi, par les indications du milliampèremètre et du voltmètre
électrostatique, a-t-on immédiatement, et avec toutes les combinaisons
possibles de condensateurs, la mesure exacte de l'intensité du courant
utilisé et celle des rayons émis, c'est-à-dire des deux facteurs les plus
importants, pour la radiographie.
Nous croyons devoir conclure, en nous basant sur notre pratique du
Meuble en marche normale, sur l'usage que nous en avons fait en
marche intensive (*), que :
1° L'api)areil d'Arsonval-Gaiffe, grâce aux condensateurs qui limi-
tent le débit, imaginés par M. Villard, se prête plus qu'aucun autre
générateur pour rayons X, à des combinaisons nombreuses, dont
chacune peut s'adapter à un usage spécial;
2° En particulier pour la radiographie rapide, on peut avoir des
combinaisons pour les tubes mous, moyens et durs, de 4® à 6® 1/2
Benoist;
3° Les intensités efficaces que l'on peut avoir sur les tubes peuvent,
avec le transformateur actuel du meuble, atteindre 25 mA., permettant
de faire la plupart des radiographies en moins de 15 secondes et toutes
en 30 secondes au plus.
Cette intensité pourrait être beaucoup dépassée soit avec un trans-
formateur de puissance plus élevée, soit avec des combinaisons qui sont
encore à rechercher et ayant toutes d'ailleurs pour fin l'obtention de
la capacité optima correspondante au débit du transformateur avec la
résistance à la ruptm*e maxima pour l'emploi des tensions élevées.
(1) Bergonié, C. R. a. s., 7 janv. 1907; Archiv. d'élccir. méd., 1907, p. 132.
(■) Au momeol où nous corrigeons les épreuves (i3 novembre), nous n'avons eu,
malgré les fâcheux pronostics du constructeur, aucun accident d'aucune sorte, ni
aux condensateurs, ni aux soupapes, ni aux tubes : nous avons cependant exigé de
notre Meuble un service réellement intensif par nos nombreuses radiographies,
démonstrations et expériences. Nous utilisons couramment la combinaison 111 qui
régulièrement maintenant, débite de là à ao mA. dans le tube, sans onde inverse.
Nous avons manipulé des tubes très durs, d'étincelle équivalente supérieure à la
distance entre les deux bornes du Meuble, sans avoir la moindre alerte : dans ce cas
nous mettions un petit éclateur (disque et pointe) dans le circuit des soupapes pour
augmenter la résistance au passage de l'onde directe. Nous croyons utile de donner
ces derniers renseignements, car nous sommes persuadé que tout possesseur d'un
Meuble de Gaiffe peut, sans crainte, employer cette modification peu coûteuse en
utilisant le montage des condensateurs pour augmenter l'intensité du courant secon-
daire. Les condensateurs supplémentaires tiennent très facilement à l'étage supérieur
du Meuble. En plus des précautions indiquées ci-dessus, il faudra naturellement
faire les connexions intérieures de façon à éviter toute étincelle entre les lib; ce»
étincelles n'ont, d'ailleurs, d'autre inconvénient que de dériver le courant.
Dans le prochain numéro des Archives, nous donnerons la description des trois
nouveaux appareils à rayons X basés sur un principe tout à fait différent de ceux de»
appareils employés jusqu'ici.
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NOTES ET IMPRESSIONS D'EUROPE
Par le D^ Jaime R. COSTA,
Professeur do physique médicale à l'Université de Buenos-A\res.
De retour à Buenos-Ayrcs, après sept mois de séjour en Europe, j*ai mon
portefeuille bourré de notes, prises un peu partout, mais de préférence là où,
par mes voyages antérieurs, je savais devoir faire une bonne récolte de radio-
logie. J'ai parcouru ainsi Londres, Paris, Vienne, Berlin, Hambourg, Lyon,
Bordeaux, pour ne citer que les principaux centres de travail. Je crois qu'il
y aura quelque utilité pour mes confrères de jeter un coup d'oeil sur ces impres-
sions, rédigées dans l'ordre où elles étaient reçues, avec la hâte inévitable due
à des séjours trop courts. Elles ont été écrites sans aucun préjugé et avec la
plus grande sincérité : c'est sans doute en cette qualité que réside leur unique
valeur. Je crois aussi qu'elles présentent une vue d'ensemble sur la façon dont
travaillent les spécialistes les plus distingués que j'ai visités. J'ai pu ainsi
comparer les méthodes et procédés, souvent très différents, employés dans une
spécialité dont les progrès incessants exigent des renseignements continuels,
si l'on veut profiter des efforts individuels souvent assez épars.
Je dois dire, tout d'abord, quels sont les points vers lesquels, actuellement,
m'ont semblé dirigés avec un plus grand intérêt les efforts des radiologues.
Ils sont au nombre de trois : l'instantané en radiographie, l'examen du tube
digestif en radioscopie, et la flltration pour irradier les tissus profonds en
radiothérapie. En parcourant ces notes, on verra comment on les emploie; je
me borne seulement à les citer, sans développer d'autres considérations qui
sortiraient du cadre de mon sujet. Ceci dit, je commence.
Londres.
Je commence par le D»" Ironcide Bruce, que j'ai visité à sa consultation
au Charing-Cross Hospital. Il est l'auteur d'un atlas de radiographie très recom-
mandable, qui vient de paraître. Il y a réuni, pour en faire l'examen comparatif,
les radiographies de sujets normaux aux trois âges de la vie où les progrès du
développement osseux établissent les différences les plus accentuées, à cinq,
quinze et vingt-cinq ans. Toutes ces radiographies sont faites avec la même
technique, dans la même position, en ayant le tube sous la table, comme c'est
d'ailleurs presque exclusivement la technique anglaise. Jamais on ne voit, h
Londres, prendre une radiographie avec le tube dessus, comme en France ou
pn Allemagne. Le radiographe anglais aime d'abord regarder à l'écran ce' qu'il
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952 ARCHIVES d'ÉLECTRIGIT^ M^DIGALB.
va faire, et procède avec l'écran comme le photographe avec le verre dépoli :
il regarde tout d'abord, rectifie la position, cherche celle qui lui semble la
meilleure, et alors remplaçant l'écran par une plaque, soutenue simplement
par le même écran, soit par un poids quelconque, il fait sa radiographie. Le
sujet ne bouge pas parce qu'il est toujours couché. Les tables employées,
recouvertes d'une toile transparente aux rayons X, sont d'un modèle très
simple et ressemblent aux tables françaises ou aux trochoscopes (c'est ainsi
que les Allemands désignent les tables horizontales.) Le tube se déplace faci-
lement sous la table; il est enveloppé dans une botte opaque portant des dia-
phragmes.
La table employée par Bruce possède de plus, à sa partie supérieure, une potence
graduée qui porte un fil à plomb. Quand il choisit ce procédé, il fait tomber
le fil à plomb juste sur la partie moyenne de la région à radiographier, et il
sait alors où tombera le rayon normal, la graduation supérieure correspondant
à une autre, portée par la boîte du tube, sous la table. L'installation dont
dispose Bruce est actionnée par un interrupteur à gaz Drault, très répandu
en Angleterre : il arrive, avec 10 ampères et 100 volts au primaire, à faire passer
à travers son tube Bauer une intensité moyenne de 1 mA. 5, n'employant
jamais une étincelle équivalente supérieure à 4 pouces (10 cent. 8).
Il pose alors 15 à 20 secondes pour un thorax (en inspiration), jamais plus
de 2 minutes pour le rein. Sa technique en radiographie rénale est basée sur
r immobilisation respiratoire, unie à la compression, mais mise en pratique
d'une façon particulière. Le sujet est couché sur son ventre, appuyant la partie
inférieure du thorax sur un t pillow », c'est-à-dire un coussin cylindrique en
caoutchouc plein d'air qui s'enfonce dans la partie supérieure du ventre, poussé
par le poids du sujet, et immobilise la respiration thoracique inférieure, tout
en faisant une compression suflisante. Le rayon normal, venant, comme je le dis,
de dessous, tombe habituellement sur la deuxième lombaire. On maintient la
plaque avec un simple sac de sable. 11 emploie des plaques Ilford, spéciales
pour rayons X, qu'il croit capables de donner plus de contrastes que certaines
plaques françaises; il m'a montré en effet deux radiographies faites dans les
mêmes conditions avec ces plaques françaises et Ilford, et j'ai pu constater
moi-même plus d'opposition et plus d'accentuation dans les noirs avec ces
dernières. Si le sujet à radiographier est trop épais, il le fait coucher sur une
espèce de coupole en aluminium, analogue à une calotte de chapeau rond,
qui immobilise et diminue encore l'épaisseur du tronc. 11 développe au métolhy-
droquinone, et, par exception, seulement pour les radiographies très rapides
avec la glycine. Il donne au patient un purgatif la veille de la radiographie
mais il n'insuffle jamais l'intestin. Ses tubes sont de Bauer à anticathode ren-
forcée. Les plaques ont 10 x 12 pouces. 11 me semble qu'il fait peu de radio-
scopie, et seulement pour le thorax avec Torthodiagraphe ; on voit de suite
ses préférences pour la radiographie.
Quoi qu'elle soit sans bien grand intérêt, je veux dire deux mots à propos
de sa technique radiothérapique, où il emploie la filtration avec une certaine
insouciance. Bruce se croit à couvert de toute radiodermite, et il ne prend
même pas la peine de doser les rayons, interposant, pour les irradiations destinées
à agir profondément, quatre épaisseurs de feutre de 1 centimètre. Il me dit
que, tout en étant transparent à l'écran, ce feutre lui permet de continuer
pendant très longtemps (six mois et plus) les applications de rayons X dans la
leucémie, par séances de 10 minutes trois fois par semaine, à une distance de
12 à 15 pouces. C'est tout ce que je peux tirer de lui comme mesure des radia-
tions employées; il rit quand je lui demande les doses, et il me répond qu'en
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NOTES ET IMPRESSIONS d'eUROPE. ()53
procédant comme il le fait, il n'en a pas besoin. Peut-être quelquefois, si la
peau est un peu rouge, fait-il une interruption de quelques semaines, mais
ensuite il peut continuer sans voir la peau présenter des altérations plus avancées.
Je passe à présent à Shenton, parce que le reste des installations d'électri-
cité et de rayons X du Charing-Gross Hospital n'offre rien de spécialement
intéressant.
Shenton travaille dans le Guy's Hospital, assurément l'un des mieux outillés
de Londres au point de vue pliysicothérapique. Je trouve que cet hôpital et
le London Hospital, où travaille Reginald Morton, sont les mieux dotés de la
capitale.
Dans le Guy's Hospital, la section de radiographie chirurgicale est dirigée
par Shenton; celle de radioscopie clinique, par Jatliam et Morton; celle de
physiothérapie par Heurtley. Shenton travaille avec une technique semblable
à celle de Bruce : tube dessous et table horizontale où le malade est couché.
Il regarde à l'écran la région à radiographier, choisit le point et la position
la plus favorable et remplace alors l'écran par la plaque, que le même écran
sert à maintenir. Il emploie, lui, les plaques Lumière, qu'il développe à l'acide
pyrogallique. Son exposition est plus courte que celle de Bruce, ne dépassant
pas 30 secondes pour les calculs du rein. Il se sert d'un interrupteur Wodal
à gaz d'éclairage, ^vcc 8 ampères et 110 volts au primaire. Shenton me dit
que toujours, en radiographiant les calculs rénaux, il commence par tâcher de les
observer radioscopiquement, et il arrive à les voir assez fréquemment, sauf
peut-être chez les sujets trop forts ou avec de très petits calculs. Quand il les
voit, on comprend qu'il se mette alors dans les meilleures conditions pour les
radiographier. 11 n'emploie même pas le coussin à air de Bruce comme compres-
seur, trouvant assez sufllsante la position couchée sur le ventre pour obtenir
de bonnes images.
Dans la radioscopie, que je vis aussi faire par Shenton, remplaçant Morton
dans la section de médecine, je ne le trouvais pas aussi habile. On voit tout
de suite que ses préférences et sa pratique le portent toujours du côté de la
radiographie. Et pourtant l'installation destinée à ce genre de recherches était
tout ce qu'il y a de plus moderne et complet. Le trochoscope, le support
vertical, la chaise à examen, bref tous les accessoires pour la radioscopie étaient
du plus récent modèle de Schônberg, d'Hambourg, analogues aux appareils qui
viennent d'être installés aux hôpitaux Hppendorff et Saint-George de cette
ville; il y avait jusqu'au maniement par pédale de la lumière bleue pour la
chambre et du courant primaire. Je crois qu'avec cet outillage, et la patience
anglaise, nos confrères anglais arriveront à faire des bonnes radioscopies, se
mettant à ce point de vue au niveau où ils sont arrivés déjà en radiographie,
{^'ailleurs ils l'atteindront vite, parce qu'on soumet déjà régulièrement à ce
moyen d'examen tous les malades du service de clinique.
La section de physiothérapie au Guy's Hospital est richement fournie. On
compte — dans une vaste salle — séparés par des paravents, au moins une
douzaine de postes divers de traitement. Trois postes de rayons X, deux de
Finsen, deux de courant continu, grande machine statique, haute fréquence,
bains hydro-électriques, bains de lumière, massage, etc. Ils sont surveillés par
des nurses, sans une dire<;tion médicale immédiate et visible, au moins pendant
que je les visitais, ce qui n'empêchait pas de les voir tous en activité, le nombre
des malades étant considérable.
Je dois m'occupcr à présent d'une des personnalités que j'estime la mieux
préparée en Angleterre en ce qui touche l'électricité et la radiologie médicale,
le D' Lewis Jones, directeur de ces services à l'hôpital St-Bartholomews
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9^4 ARCHIVES d'Électricité médicale.
et l'auteur bien connu du Précis anglais tTéUctricité médicale^ aujourd'hui à
sa cinquième édition. J'ai causé longuement avec lui, et je tâcherai de résumer
le résultat de mes entretiens. Son service à l'hôpital a été complètement réor-
ganisé dans ces dernières années et occupe à présent le troisième étage d'im
pavillon nouveau qui remplace celui où il a travaillé seize ans au même hôpitaL
Le nouveau pavillon sert à la section des consultations externes, et il y a aussi
un service des maladies de la peau, un autre de la gorge, en plus de l'electrical
departmenU dirigé par Lewis Jones (électricité et rayons X seulement).
Lewis Jones est très partisan du bain hydro-électrique et on voit dans sa
section des modèles divers : grands bains, bains pour enfants, bains locaux pour
membres, bains de Schnée, etc., tous actionnés par le secteur alternatif, mais
employant chaque fois une petite bobine transformatrice pour éviter des
circuits à la terre. Je lui ai demandé s'il se trouvait bien de les employer sous
la forme de bains de membres dans tous les cas de paralysie, surtout de para-
lysie infantile, et s'il ne craignait pas que l'action stimulante de la contraction
musculaire, appliquée indistinctement aux muscles sains et malades du même
membre, ne puisse, en développant encore plus les muscles sains, qui répondent
mieux, exagérer les attitudes vicieuses du membre paralysé au lieu de les
corriger. Il trouve, dit-il, à mon objection un caractère purement théorique;
dans la pratique, cela ne se produit pas — l'amélioration es^constante. — En
tout cas, les muscles les plus exposés dans les membres inférieurs, les gastro-
cnémiens, sont susceptibles de se corriger à leur tour par la ténotomie, qui est
en général employée par les chirurgiens anglais, combinée au traitement.
Il emploie aussi le bain hydro-électrique dans les hémiplégies où il trouve
une action réflexe utile, et, en dehors des paralysies, dans le rhumatisme chro-
nique, dans les anémies, cherchant à produire un accroissement du mouvement
nutritif, mais sans le combiner au bain de lumière. Trois petits bains de bras
fonctionnent aussi pour les paralysies brachiales; ils sont réunis en tension
dans le circuit d'une bobine r>'thmante de GaifTe.
Il est de plus, étroitement lié comme il l'est avec le Prof. Leduc, grand partisan
de la médication ionique ; mais il convient avec moi que son action est surtout
superficielle, et par cette raison applicable surtout à des lésions superficielles
A quelques millimètres de profondeur, les ions ont formé déjà soit des combi-
naisons insolubles, ou bien ont été transportés par la circulation. Il s'agit
avant tout de les faire servir comme médication antiseptique ou cautérisante;
le transport et la combinaison superficielle de l'ion zinc ou magnésium en étant
la source principale d'indications (verrues, épithéliomes, endométrites, trajets
flstuleux, etc.). Lewis Jones vient d'écrire à ce sujet une petite brochure où
j'ai trouvé, très bien exposées, la technique et les bases de cette médication.
Durant ma visite à l'hôpital, je le vis occupé surtout d'électrodiagnostic,
qu'il aime à faire lui-même. A ce sujet, il n'attribue aucune valeur à la distinc-
tion des pôles; il s'attache surtout aux caractères de la secousse, à sa lenteur;
et même, pour savoir s'il y a réellement de la lenteur, il cherche la réaction
longitudinale, moyen d'exciter directement le muscle et de lui faire recevoir
une plus grande quantité d'excitant. Il pense toujours qu'il y a dégénérescence
quand la lenteur de la secousse est réellement plus accentuée par l'excitation
longitudinale que par l'excitation du point moteur. Il n'emploie presque jamais
le courant Induit, mais le continu, interrompu par l'appareil Leduc, qu'il peut
graduer beaucoup mieux. Seulement, me dit-il, c'est une forme de courant
qui se diffuse moins et qu'il faut employer plus près du point moteur que le
courant de la bobine.
Il n'emploie pas, ne les aimant pas, les décharges du condensateur comme
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NOTES ET IMPRESSIONS D*EUROPE. 955
moyen de diagnostic; il croit que l'onde de décharge est plus ou moins étalée
et alors variable selon la résistance de chaque organisme, ce qui leur enlève
une grande partie de sa valeur parce que les résultats n'en sont pas comparables.
Les installations de rayons X sont dirigées par Walsham; elles sont disposées
deux pour le radio-diagnostic, et deux pour la radiothérapie. Elles sont du
fabricant anglais Leslie Miller, mais avec l'interrupteur à gaz Drault, qui fonc-
tionne solidairement avec la bobine, quoique à une certaine distance de celle-ci,
grâce à une prolongation du circuit primaire qui s'enroule autour d'un noyau
de fer doux, à deux mètres de distance et plus de la bobine.
Les tubes employés pour la radioscopie sont de MuUer; pour la radiothérapie,
le besoin de maintenir constantes les conditions d'un tube pendant 15 ou 20
minutes font avec justice préférer le modèle Chabaud à osmo-régulateur. Ils
ne dosent avec le radiomètre Sabouraud que quand ils tiennent à être très
exacts (teignes); en dehors de ce cas, ils se contentent, comme c'est l'ordinaire
en Angleterre, du milliampèremètre au secondaire et du temps.
Je trouve toujours, ici comme ailleurs, mieux faite la radiographie que la
radioscopie; cette dernière, me dit-on, est plus rarement demandée. J'ai vu
d'autre part, comme dépendance du service, une bonne installation de radio-
graphie portative, avec laquelle ils font le tour des salles pour les malades qui
ne peuvent pas être transportés.
La radioscopie, comme la radiographie, est faite au laboratoire dans une
espèce de trochoscope ou table horizontale (le tube dessous) dont je trouve
pourtant les mouvements un peu lourds. Lewis Jones croit qu'il y a grand
avantage dans la réductioa de la pose pour obtenir rimmoblllsation respira-
toire, surtout pour les calculs du rein. 11 me raconte et affirme qu'il lui est arrivé
de faire deux radiographies du rein, bonnes toutes les deux mais faites l'une
avec deux minutes de pose (interrupteur à mercure) et l'autre avec 10 secondes
(Wehnelt) : deux petits calculs étaient seuls visibles dans la dernière par suite
de rimmobilité respiratoire.
A propos de la haute fréquence, quoique M. Jones soit de mon avis et qu'il
pense que ses indications se sont beaucoup limitées, avec le développement de
la radiothérapie, — qui donne des résultats plus prompts et plus sûrs, — il ne
peut pourtant nier les bons effets généraux, surtout l'action hypotensive du
lit condensateur. Son expérience la lui démontre. Il emploie le vonomètre
Riva Kocci, qu'il trouve très exact et d'un maniement bien plus facile que les
appareils similaires. Il a vu ainsi des diminutions de tension artérielle presque
constantes qui ont été pour lui la source d'indications thérapeutiques.
Mettant de côté une question si controversée, je vais dire deux mots sur une
forme d'application de la haute fréquence aux maladies de la peau dont Jones
est aussi très satisfait, son expérience remontant à quelques années. Je veux
parler de l'étincelle de l'éclateur de haute fréquence, si riche en rayons ultra-
violets, et qu'il emploie avec succès dans le lupus vrai disséminé. 11 la fait jaillir
dans une électrode portative, entre deux pointes en fer, que le malade lui-même
applique contre la peau, en interposant un morceau de glace. Avec un miroir
qui lui sert de guide, on confie l'appareil au malade, qui le maintient avec
patience 10 ou 15 minutes, l'appuyant sur un bloc de glace qu'il a coupé lui-
même en lui donnant un centimètre d'épaisseur. On évite ainsi d'employer du
quartz; les particules d'oxyde de fer qui se déi>osent très vite sur lui le ren-
draient rapidement imperméable aux rayons, (l'est un procédé qui, eu égard
aux bons résultats que j'ai vus, vaudrait la peine d'être essayé.
J'ai visité aussi l'installation du D' Reid au King's Collège Hospital, mais
après les indications que je viens de donner, sur d'autres bien plus importantes,
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956 ARCHIVES D'éLEGTRlGITB MÉDICALE.
la décrire m'exposerait à des répétitions sans objet. Je finirai alors ces notes
sur Londres par quelques lignes sur la bibliographie anglaise, et je dis quelques
lignes parce qu'il y a eu peu, trop peu de publications en radiologie dans ces
deux dernières années. Je Tavais entendu déjà de M. Jones, qui ne pouvait
me citer rien d'intéressant en dehors de l'atlas de Bruce et qui me disait que
je trouverais tout ce qu'il y avait de publié dans les Annales de la Société royale
de médecine (section électricité) et dans les Archives des rayons X et agents
physiques. J'ai voulu me renseigner plus encore et je suis allé à la librairie
médicale de Lewis-Gower Street. Je n'ai trouvé qu'un petit livre très élémentaire
de Morris, une compilation, et le livre de Walsham, Technique radiologiquty
écrit en collaboration avec Jones, bon, mais ancien; en eiTet, quoique à sa
quatrième édition (1907), les données qu'il renferme ne sont pas postérieures
à 1904. Il y a aussi un livre de Walsham, la Radiographie du thorax^ mais en le
feuilletant je n'ai trouvé, non plus, rien de vraiment nouveau.
(A suivre.)
L'Imprimeur-Gérant: G. Gounouilhoc.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-1 1.
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1()« ANNÉE. N« 251 10 décembre 1908.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÈ.
INFORMATIONS
Congrès de « l'Amerioan Electro-therapeutic Assocdation ». —
L« dix-huitième réunion du Congrès de « i'American Electro-therapeutic
Association •''s'est tenue à New York les mardi a2, mercredi 28 et jeudi
a4 septembre 1908, sous la présidence de M. le D' Herbert F. Pitcuer,
d'Haverhill Mass.
Voici les principales communications qui ont été faites :
Décharges électriques disruptives comme agents thérapeutiques ^ par Morris
W. BauiiiMANN (New-Yorlt).
La décharge du bafai statique concentrée en un point de faisceau bleu et
quelques-uns de ses usages, par Fredericlc de Kraft (N.-Y.).
Diagnostic au moyen des rayons X des maladies des os et articulations (avec
projections), par M. K. Kassabian (Philadelphie).
Les rayons X dans Us examens dentaires (avec projections), par Sinclair
ToNSET M. D. (New- York).
Traitement de l'hypertrophie de la prostate, par M. M. Johnston (Hartfort,
Conn.).
Le traitement de la maladie de Reynaad par la thérapeutique physique.
Traitement des varices des veines et des ulcères variqueux par l'effluve du
courant statique, par M. H. Finkelpearl (Pittsburg, Pa.).
Le traitement de l'artériosclérose et de V hypertension, par M. William
Bbnham Snow m. D. (New- York.).
Hypertension artérielle traitée par les courants de haute fréquence, par
M. H. H. Roberts m. D. (Lexington, Ky).
La physiothérapie dans la pratique de la médecine^ par M. \Vm. D. Mofeb
(HaverhiU, Mass.).
ARGU. D^KLECTH. MÉD. — IQod. 7O
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gOS AllGttlTfiS d'bLEGTRIGITE Bf^DIGALK.
L^éledricUe dans les anomalies de réjraction, par M. Samuel 1. Harkis
(Boston. Mass.).
La goutte : son traitement par la haute fréquence, par M. Frank A. Davis
(Boston; Mass.).
Le traitement de la surdité catarrhale avec démonstration de techmque,
par M. Albert C. Geyser, M. D. (îMew-York).
Traitement physique de la tuberculose, par le D' Chas. O. Files (Port-
land, Me.).
De la tuberculose et de son traitement, par M. J. D. Gibson M. D. (Denver,
Colo.).
Possibilité d'une lumière radiante, par M. T. D. Grothers (Hartford, Gonn.).
La lampe incandescente. Un cas dans la pratique, par S. T. Birdsall.
Glenns Falls (New-York).
L'association du métabolistne altéré avec les transformations circulatoires d
de leur traitement, par Byron S. Price, M. D. (New- York).
Arthritisme infectieux du au rétrécissement chronique de Vurètre. Des
diverses sortes d'infection, par le D"^ J. Walter Torbett (Marlin, Texas).
Observations sur l'emploi des tubes de Caldwell comme électrode de sur-
face, par le D' G. R. Dickson ('Toronto, Ganada).
Le praticien général. Sa propre radiographie, par E. Gard (Edwards la
Junta, Golo.).
Applications de la décharge du tube de Vacuum, par I. H. Burgb M. D.
(Syracuse, New- York).
Traitement de Vantéro-poliomy élite, par Henry W. Fralenthal (New-York).
Arthritismes déformants, poly articulaires, progressifs, avec quelques rap-
ports, par S. St. I. Wright (Akron, Ohio).
Correction du pied plat, par Herbert Me Intosb M. D. (Boston).
L'électricité comme soulagement de la douleur, par F. Howard Humphris-
M. D. (Honolulu, Awaï, Ter).
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ACTION DES RAYONS X
su H
LtVOLUTION DE LA iMAMELLE PENDANT LA GESTATION
Par MM. OLUZBT et BASSAIj (de Toulouse).
Les effets déjà connus des rayons X sur lorganisme paraissent
être dus à une action sur la reproduction karyokinétique des
cellules ; de plus, ces effets semblent d'autant plus marqués que la
production cellulaire est plus importante (i). 11 était donc facile de
prévoir une action très nette de la rôntgenisation sur la glande mam-
maire^ qui présente pendant la grossesse un développement consi-
dérable et relativement rapide.
Les premières rechcirches sur ce sujet (Cluzet et Soulié, Soc. de
biol., I" fév. 1907) ont été faites sur le cobaye, et ont montré que les
rayons X produisent un retard vers la sécrétion lactée.
Nous avons expérimenté sur la lapine, qui nous a paru être l'animal
de choix pour plusieurs raisons. Tout d'abord la durée de la gestation
est relativement courte, de trente à trente-cinq jours, et beaucoup plus
courte en particulier que chez le cobaye; par suite, la mamelle a une
évolution très rapide, et présente ainsi une activité cellulaire qui la rend
très sensible à l'action des rayons. En outre, le moment exact de la
fécondation est facile à saisir, on peut donc savoir exactement à quel
moment de la gestation se font l'irradiation et Texamen des glandes.
Enfin, la situation des mamelles les rend facilement accessibles pour
l'irradiation et pour les biopsies, leur nombre considérable facilite le
prélèvement des témoins et permet l'expérimentation simultanée ou
successive de plusieurs glandes sur le même animal, les résultats sont
alors comparables autant que possible.
Nous avons surtout employé des primipares parce que, dans ce cas,
la glande présente, au moment de la fécondation, une structure à peu
(') Voir à ce sujet la loi formulée par MM. Berconié et Tribondea-u, Archives
d'électricité médicalef 1908, p. Sga.
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960 ARCHIVES D*éLEGTRIGITé MÉDICALE.
près semblable chez tous les individus; le développement se fait
ensuite d'une manière à peu près identique. Chez les multipares, au
contraire, le problème est complexe et les résultats difficilement
comparables, car, suivant que la grossesse précédente remonte à une
date plus ou moins éloignée, la régression de la glande, au moment
de la nouvelle fécondation, est plus ou moins complète, et le
développement ne se poursuit plus dans les mêmes conditions chez
tous les animaux.
Les examens (i) ont été pratiqués de deux façons. Tantôt nous avons
sacrifié Tanimal à la période de la gestation choisie pour l'examen ;
dans ce cas, nous avons pu nous rendre compte, après enlèvement de
la peau, de l'aspect macroscopique des glandes; tantôt, nous avons
prélevé des fragments de mamelle sur l'animal vivant, à travers une
petite incision cutanée. Mais dans tous les cas, en pratiquant les
biopsies ou les autopsies, nous avons prélevé des témoins sur des
glandes ou parties de glandes non irradiées. Le plus souvent, le
témoin était pris sur la glande correspondante du côté opposé à la
glande irradiée. Lorsque les mamelles étaient exposées aux rayons
sur une moitié seulement, le témoin était prélevé sur la portion
intacte de l'organe, parfois même, le fragment enlevé portait à la fois
sur les deux moitiés et présentait, sur les coupes, d'un côté la glande
normale, de l'autre la glande rôntgenisée.
Nos pièces ont été fixées et colorées par divers réactifs. Quelques-
unes de nos préparations les plus démonstratives ont été reproduites
par la microphotographie.
Les rayons X étaient donnés par une bobine Garpentier de 35 centi-
mètres d'étincelle avec rupteur atonique; le courant primaire avait
30 volts et 3,5 ampères, le courant secondaire o,4 mÂ. L'étincelle
équivalente au tube radiogène (à osmorégulateur) avait une longueur
de 6 centimètres dans nos premières expériences (rayons n" 5) et une
longueur de 10 à la centimètres dans nos expériences définitives
(rayons n" 7 ou 8). Dans ces conditions, le virage d'une pastille de
platocyanure de baryum placée à 8 centimètres de l'anode se produisait
après 20 minutes d'exposition.
L'anode était placée à i5 centimètres du mamelon de la glande
soumise à l'expérience; la durée d'exposition était uniformément de
3o minutes. Dans les premières expériences, nous avons soumis la
même mamelle à des expositions multiples; celles-ci étaient alors
effectuées à huit jours d'intervalle pour éviter autant que possible les
troubles cutanés.
0 Tous les exameDs ont élé effectués dans le laboratoire et sous la direction de
M. le Prof. Herrmann, à qui nous sommes heureux d'adresser nos plus vifs remer-
ciements.
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l'évolution db l\ mamelle pendant la gestation. 961
On délimitait la zone d*irradiation au moyen d'une ouverture pra-
tiquée sur une plaque de plomb recouvrant Tanimal. Dans certains
cas, la presque totalité de la glande était irradiée, le mamelon
occupait alors le centre de l'ouverture pratiquée dans la lame de
plomb ; dans d'autres cas, une moitié seulement de la glande était
irradiée, le mamelon se trouvait alors sous l'un des bords de l'ouver-
ture. Avant l'irradiation, les poils étaient enlevés aux ciseaux sur toute
la région en expérience.
Nos recherches ont porté sur 9 lapines, dont 5 primipares, 3 multi-
pares et I vierge.
Nous nous bornons à donner ici les résultats obtenus sans entrer
dans le détail des expériences; la relation complète de celles-ci sera
faite ailleurs (Journ. de Vanai. et de la physioL, nov. 1908).
D'une manière générale, l'effet produit par les rayons dépend du
mode d'irradiation et de l'état de la glande :
Qualité et quantité des rayons X. — Une seule exposition de
3o minutes à des rayons n** 5 n'a pas empêché une mamelle de se
développer, tandis qu'une application de la même durée, avec des
rayons n* 7 ou 8, a toujours provoqué l'atrophie complète de la
glande ; il a fallu deux applications avec des rayons n' 5 pour produire
cet effet maximum. Les rayons de pénétration moyenne sont donc
plus actifs que ceux de pénétration moindre.
La quantité de rayons mise en jeu pendant deux expositions h des
n* 5 parait approximativement nécessaire et suffisante pour produire
le maximum d'effet. Elle est nécessaire, car, comme nous l'avons
déjà indiqué, une seule séance s'est montrée insuffisante, et, de plus,
une mamelle qui a reçu des rayons obliques pendant deux séances,
s'est développée complètement, tandis que sa voisine, qui était irradiée
normalement, s'est atrophiée. La dose définie plus haut pour les
rayons n* 5 est en outre suffisante, puisque des mamelles ayant reçu
5 ou 6 séances ont été trouvées identiques à celles qui n'avaient éiéi
irradiées que deux fois : à terme, toutes présentent uniquement des
canaux galactophores entourés de tissu conjonctif et sont ainsi
complètement atrophiées.
La dose suffisante pour produire le maximum d'effet est plus faible,
ainsi qu'on l'a déjà vu, avec des rayons n" 7 ou 8 : une seule expo-
sition de 3o minutes sutRl dans ce cas. Des recherches en cours
d'exécution nous indiqueront si cette dose est approximativement
nécessaire ou si elle peut encore être réduite.
Quoi qu'il en soit, nous avons employé des rayons n' 7 ou 8 dans
presque toutes nos expériences, à l'exclusion des rayons de péné-
tration moindre. Ce mode d'irradiation est préférable à tous les
points de vue, notamment parce que, une seule exposition étant suffi-
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962 ARCHIVES D'ÉLEGTRIGiré MfolGALB.
santé, le moment de Faction des rayons est mieux défini, et parce que,
en opérant ainsi, on ne provoque pas de dermite apparente.
Mamelle de vusrge. — Deux mamelles virginales ont été irradiées ;
elles ont été examinées, Tune trois jours après Tirradiation, l'autre,
10 jours après. Ces mamelles ne présentent pas de différences macro-
scopiques avec les témoins. Au microscope, Forgane est uniquement
constitué par des canaux; il n'existe aucune différence entre les
glandes normales et les glandes irradiées, à part la présence, dans
répithélium des canaux de celles-ci, de noyaux hypertrophiés.
Mamelle de primipare. — L'action sur la mamelle de primipare
varie suivant le moment de Tirradiation. On peut distinguer trois
cas :
I" Irradiation avant la fécondation, — Trois mamelles ont été
rôntgenisées respectivememt i, 7 et 21 jours avant la fécondation.
Pour toutes les trois le résultat est le même, la glande ne s'est pas
développée. L'examen pratiqué au quinzième jour de la gestation
nous montre la glande normale en plein développement avec de
nombreux acini déjà groupés en lobules; la glande irradiée, au
contraire, n'offre que des canaux galactophores et quelques rares
culs-de-sac isolés.
a* Irradiation pendant la première moitié de la gestation, — Le
résultat est le même que précédemment. Trois mamelles ont été
irradiées respectivement au troisième, au septième et au huitième jour
de la gestation ; trois autres au quinzième jour. La glande irradiée au
troisième jour a été examinée au huitième, celle irradiée au septième
jour a été examinée au quinzième (planche II, fig. 2); toutes les deux
ne montrent que des canaux collecteurs avec quelques culs-de-sac à
peine ébauchés, tandis que les témoins sont en plein développement,
surtout celui qui a été prélevé au quinzième jour (planche II, fig. i).
Examinées à terme, ces deux mêmes mamelles irradiées ne présentent
pas d'acini, mais seulement de gros canaux anfractueux et dilatés.
Leur aspect macroscopique est caractéristique, comme le montre la
figure ci-dessous (fig, i). Autour du mamelon existe une surface,
correspondant exactement à la zone d'irradiation, où le tissu glan-
dulaire n'existe pas ; on n'y voit en effet que les canaux galactophores
venus de la périphérie et rampant dans une couche conjonctive à
travers laquelle apparaissent l'aponévrose et le muscle. Sur les bords
de cette véritable perte de substance, la glande s'arrête brusquement
en formant un relief très accusé.
Le résultat est le même pour la mamelle irradiée au huitième jour
qui a été examinée dix jours après la parturition (planche /, fig, 2),
Les trois glandes irradiées au quinzième jour ont été examinées à
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l'évolution de la mamelle pendant la gestation. 963
diverses époques. L'une, examinée cinq jours après l'irradiation,
ne montre comme anomalie qu'une légère sclérose interlobulaire .
La seconde, examinée au vingt- cinquième jour de la grossesse,
dix jours après la rontgénisation, présente au contraire une diflférence
FiG. I.
Aspect macroscopique de trois mamelles à terme dont les parties centrales
ont été irradiées pendant la première moitié de la gestation.
Représentation schématique.
très marquée avec le témoin ; tandis que celui-ci oflfre presque l'aspect
d'une glande à terme, la mamelle irradiée n'est formée que par de
petits lobules espacés, composés eux-mêmes de rares culs -de -sac
écartés les uns des autres. Examinées à terme, les trois mamelles
irradiées le quinzième jour n'offrent plus que des canaux galacto-
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9^4 ARCHIVES D'iLEGTllIGITé Ifl&DIGALB.
phores (planche III, fig. 2), comme les glandes irradiées avant on
quelques jours après la fécondation. Or, il est à remarquer que, dans
le cas de la glande irradiée au quinzième jour, la mamelle était en
plein développement au moment de la rôntgenisatîon, comme le
prouve Texamen des glandes normales fait à ce stade (planche II,
fig. i). L'action des rayons X a donc provoqué non seulement un
arrêt de développement, mais encore l'atrophie des acini déjà formés
ou en voie de formation. Nous n'avons pas pu surprendre encore le
processus de cette régression.
3" Irradiation pendant la seconde moitié de la gestation, — Une
glande irradiée le vingt et unième jour de la grossesse et examinée à
terme n'est pas absolument atrophiée ^planche III, fig. i), cependant,
les vésicules sont revenues sur elles-mêmes et le tissu conjonctif,
beaucoup plus abondant qu'à l'état normal, simule une sorte de
sclérose péri et intra-lobulaire.
Deux autres glandes, irradiées respectivement le vingt-septième et
le trente et unième jour, présentent à terme un résultat analogue au
précédent, mais les altérations sont encore moins importantes; la
glande est plus développée que précédemment, Tatrophie des acini et
la sclérose sont moins marquées.
Mamelle de multipare. — Les résultats sont presque toujours
moins nets que chez les primipares, parce que la régression de la
mamelle n'est pas complète en général au moment de la nouvelle
fécondation.
Cependant, les glandes irradiées le deuxième, le troisième ou le qua-
trième jour montrent à l'examen des lobules moins volumineux, des
acini plus rares et plus distants, du tissu conjonctif intra et périlobu-
laire plus abondant que chez les témoins.
Les irradiations faites après le dix -huitième jour ont produit
beaucoup moins d'effet.
Les lésions élémentaires que nous avons pu constater ont été à peu
près semblables dans toutes nos expériences, aussi bien chez les
primipares que chez les multipares, c'est pourquoi nous les signalons
seulement ici. Les noyaux des cellules épithéliales irradiées présentent
une affinité moindre pour les substances colorantes, surtout pour
rhématoxyline. Aussi bien dans le revêtement des culs -de -sac que
dans celui des canaux on trouve çà et là, isolés ou groupés, des
noyaux très gros, pauvres en chromatine et mesurant jusqu'à
a3 \x.
Conclusions. — L'évolution de la mamelle peut être entravée à tous
les stades par l'application des rayons X, mais celle-ci produit des
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l'évolution db la mamelle pendant la gestation. 965
elTels qui varient suivant le mode d'irradiation et suivant Tétat de la
glande.
En ce qui concerne le mode d'irradiation, le maximum d'effet est
produit, sans dermite apparente, par une seule exposition de
3o minutes à des rayons de pénétration moyenne (n* 7 ou 8 du radio-
chromomètre).
Sur une mamelle de lapine vierge, l'irradiation provoque des modifi-
cations peu apparentes (hypertrophie des noyaux dans l'épithélium
des canauxj, mais cependant très importantes puisque, si l'animal
vient à être fécondé, la glande ne se développe pas.
Si la mamelle de primipare est irradiée pendant la première moitié
de la gestation, on obtient non seulement un arrêt complet dans le
développement du parenchyme sécréteur, mais encore une régression
des acini déjà formés, si bien qu'il ne reste que les canaux collecteurs:
on provoque donc une atrophie complète de la glande. Lorsqu'on
irradie pendant la seconde moitié de la grossesse, les modifications
sont moins importantes; les lobules sont plus petits que dans la glande
normale, plus distincts et séparés par une plus grande quantité de
tissu conjonctif; dans les lobules eux-mêmes, la trame conjonctive
propre est plus abondante, les culs-de-sac plus petits et plus écartés
les uns des autres.
Chez les multipares, les effets de la rôntgenisation sont presque
toujours moins marqués que chez les primipares, sans doute parce
que la régression de la mamelle n'est pas complète, en général, au
moment de la nouvelle fécondation.
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966
ARCHIVES D*ÉLECTRICIT6 MÉDICALE.
Planche I.
Fici. I.
Grossisiement : 75 diamitres.
Mamelle non imidiée à terme.
Les acini sont complètement développés
et en pleine aclivilé; il existe très peu
de tissu conjonctif.
FiG. a.
Grossissement: 75 diamètres.
Mamelle irradiée le huitième jour de
la gestation et examinée dix jours
après la mise bas.
Les acini n'eiistent pas ; il ne reste qae
des canaux anfraciueui et dilatés,
entourés d'un tissu conjonctif très
abondant.
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l'évolution de la mamelle pendant la gestation. 967
Planche II.
FiG. I.
Grossissement: 75 diamètres.
Mamelle non irradiée
au quinzième jour de la gestation.
Les acini sont en voie de développement
et se Kroupent en lobules.
r-y^9^
¥ui. 2.
Grossissement: 75 diamètres.
Mamelle irradiée le septième jour de
la gestation et examinée le quin-
zième, comme la précédente.
La glande est uniquement cnnsllluée par
des canaux el quelques rares culs-de-
sac isolés et dl la lés.
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968
AnCHIVEB d'ÉLECTRICTTÉ Ml^DTCALG.
Planche III.
Fio. I.
Grossissement: 75 diamètres.
Mamelle irradiée le vingt et unième
jour de la gestation et examinée
à terme.
La glande est atrophiée en partie; les
aciiii sont revenus sur eox-mèmes, le
tissu conlonctif apparaît p as abondant
que sur la mamelle normale à terme
(voir planche /, fig. 4).
Fl6. 3.
Grossissement: 16 diamètres.
Mamelle irradiée sur uno moitié le
quinzième jour et examinée à terme.
A gauche, partie non irradiée avec ses
acini en pleine activité; à droite,
moitié irradiée où les acini sont absents
et où il n'existe que des canaux col-
lecteurs entourés de tissu eonjonctif.
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DE LÀ FILTRATION EN RADIOTHERAPIE
Par le D^ BARJON,
Médecin des hôpitaux de Lyon.
Tous les radîothérapeutes admettent actuellement qu1l faut éviter
la radiodermite. Elle n'est jamais utile, elle est souvent nuisible.
C'est pour l'éviter qu'on a recours aux différents procédés de dosage.
Malgré tout, dans un traitement prolongé, on n'arrive pas toujours
à se mettre h l'abri des accidents. On a songé alors à filtrer les rayons,
à arrêter les plus mous qui se perdent dans la peau et à utiliser les
plus pénétrants qui vont au delà. On a employé le coton comprimé,
divers emplâtres, le diachylon en particulier, enfin, de minces feuilles
de métaux : étain, argent, aluminium.
C'est ce dernier métal que j'ai étudié spécialement sous diverses
épaisseurs allant de 1/200, i/ioo. i/io, 5/ioà i millimètre d'épaisseur.
J'ai fait une double série d'expériences. L'une en étudiant les
modifications apportées au virage des pastilles réactif de Saboureau-
Noiré; l'autre, en examinant les effets produits sur la peau saine de
l'homme.
Dans mes expériences sur les pastilles réactif, j'ai procédé des
lames les plus minces aux plus épaisses.
Mes pastilles étaient placées dans le poste-pastille de Haret, un
papier noir épais était interposé entre la pastille et la lame d'alu-
minium. En les exposant aux rayons dans des conditions déterminées :
meuble de GaifTe, interrupteur autonome, bobine de 35 centimètres
sur courant continu no volts et 3 ampères à 3^* 5o pour le primaire.
Ampoule donnant 7 ou 8 centimètres d'étincelle et laissant passer
0,7 à 0,8 m A. pour le secondaire. J'ai observé ce qui suit. Le virage
de la pastille Saboureau-Noiré à la teinte B était obtenu en :
25 à 3o' pastille recouverte d'un simple papier noir;
4o à 5o' papier noir et aluminium i/soo;
4o à 5o' papier noir et aluminium i/ioo;
I h. 3o' papier noir et aluminium i/io.
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970 ARCHIVES D ELECTRICITE MEDICALE.
Je n'ai pas employé pour ces expériences de plus fortes épaisseurs
d'aluminium.
Chez rhomme, au contraire, pour évitertout accident, j'ai expérimenté
des plus épaisses aux plus minces. Des écrans construits spécialement
étaient intercalés dans les embouts du localisateur de Belot à mi-
distance de la peau et de Tanticathode. En irradiant la peau saine
dans les mêmes conditions que précédemment, voici ce que j'ai
observé.
Avec récran d'aluminium de i millimètre je n'ai jamais obtenu de
réaction cutanée. J'ai fait jusqu'à quatre séances de suite en quatre
jours au même point, d'une durée de 26 à 3o minutes, c'est-à-dire le
temps nécessaire à faire virer une pastille Saboureau-Noiré et ces quatre
séances correspondant à une dose totale de 20 H n'ont amené aucune
réaction.
Dans les mêmes conditions une seule séance de 35 minutes faite
sans filtration m'a donné sur la peau saine une réaction érythémateuse
de moyenne intensité qui a été suivie d'une pigmentation très visible
qui persiste encore après plus d'un an.
Avec l'écran de 5/io de millimètre, j'ai pu faire trois séances de
suite en trois jours au même point, d'une durée de 3o minutes
chacune sans obtenir de réaction.
Avec l'écran de i/io de millimètre, une seule séance de 20 minutes
m'a donné une réaction légère teinte rosée qui a persisté huit jours;
et une séance de i5 minutes une réaction légère qui a duré quatre à
cinq jours seulement.
Je n'ai pas essayé chez l'homme les lames de i/ioo et i/aoo qui
avaient à peine retardé le virage des pastilles Saboureau-Noiré.
En somme, en utilisant les lames de 5/io ou mieux encore de
1 millimètre d'aluminium, on se met sûrement à l'abri de toute
réaction.
Quand faul-il filtrer P On peut énoncer en règle générale qu'il faut
filtrer toutes les fois qu'on irradie une peau saine, au contraire il
faut employer des ampoules nues toutes les fois que la peau est
altérée.
On ne filtrera pas pour les lupus, les angiomes, les épithéliomas,
les herpès tonsurans, etc.
On filtrera au contraire quand on voudra traiter des lésions plus
profondes situées sous la peau saine, comme les ganglions inflamma-
toires, la rate des leucémiques. J'ai à ce propos un exemple frappant.
Un leucémique que j'ai traité depuis trois ans et qui du reste va très
bien, puisque dans le dernier examen de son sang je n'ai pas trouvé
de myélocytes, présente toute une série de télangiectasies au niveau
de la peau qui recouvre sa rate. Si j'avais filtré mes rayons, je n'aurais
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DE LA FILTRATION EN RADIOTHEBAPIE. 97 1
pas eu cet inconvénient. Un autre que je traite en ce moment en
filtrant avec un millimètre d'aluminium est passé en huit séances
de 190,000 globules blancs à 78,000. La filtra tion n'empêche donc
pas l'action. Tous les ganglions inflammatoires que j'ai traités ces
dernières années l'ont été avec fillration, j'ai eu d'excellents résultats
et jamais* de réaction.
Dans certains cas, on aura avantage à employer une méthode mixte,
par exemple pour les cancers et tumeurs malignes diverses, surtout
si elles sont ulcérées.
On commencera à faire quelques séances d'abord avec une am-
poule nue, puis on pourra continuer en emplovant la filtration de
façon à éviter la réaction radiodermique qui suspendrait le traite-
ment. La filtration sera, je crois, appelée h rendre de grands services
dans les traitements prolongés.
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wwiwwwmiww»
TUBERCULOSE PÉRITONÉALE A FORME ASCJTIUUE
TRAITÉE ET GUÉRIE PAR LES RAYONS X
Par le D' Georges BBLLEY,
Médecin do a* classe de la mariue.
Nous avons eu Toccasion, pendant notre stage dans le service de
clinique médicale, de rencontrer un malade atteint de péritonite
tuberculeuse à forme ascitique. Nous avons traité ce malade par la
radiothérapie. L'attention du lecteur ne méritait-elle pas d'être
attirée sur ce mode de traitement peu répandu encore, bien qu'inau-
guré, il y a déjà quelques années, par Bircher d'Aarau. Ce traite-
ment nous a donné en effet dans ce cas de très bons résultats.
G. M..., vingt-deux ans, né à Avignon, soldat au 111® de ligne,
entre le 10 juin 1908 dans le service de M. le médecin en chef de
2« classe Trabaud, à l'hôpital principal de la marine, à Toulon. Son
billet d'entrée mentionnait : congestion pulmonaire, base droite, et
ascite. Se présente à la visite ce matin pour la première fois depuis
son retour des manœuvres. D' X...
Le 11 juin. — Rien dans les antécédents héréditaires ni collaté-
raux. Quelques fièvres dans son enfance. Une entrée à l'hôpital pour
incontinence nocturne d'urine.
La maladie aurait débuté, il y a quatre ou cinq jours, par une
douleur au moment de la miction; mais le malade n'aurait pas noté
d'augmentation du volume de son ventre.
Examen du malade.
Abdomen. — Ventre ballonné, flancs distendus. Matité dans les
flancs et la région hypogastrique. Sensation de flot très nette. Choc
en retour très douloureux. Rate non percutable. Foie remonté, mais
non hypertrophié. Pression au niveau du bas -ventre douloureuse;
aucun trouble du côté de la vessie.
Appareil respiratoire. — En arrière: à gauche, aucun signe
stéthoscopique; à droite, à la base, abolition des vibrations et du
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TUBERCULOSE PÉRirONÉALB A FORME ASGITIQUE. 978
murmure vésiculaire sur une hauteur de 15 centimètres. Trois ponc-
tions blanches dans les 8® et 9« espaces intercostaux sur la ligne
axillaire.
En avant : à gauche, sous la clavicule, le murmure respiratoire est
diminué; à droite, rien d'anormal.
Système cardio-vasculaire. — Néant.
Organes oénito-urinaires. — Analyse des urines : ni sucre, ni
albumine. Le toucher rectal fait apprécier une prostate douloureuse
présentant des granulations et des bosselures.
Rien à noter du côté du système nerveux^ ni des organes des sens.
État général. — Amaigrissement notable. Quelques sueurs noc-
turnes. Poids, 59 kilos. N'indique pas de changement dans son carac-
tère qui paraît être celui d'un homme morose et peu communicatif.
Étant donné le jeune âge du malade, la concomitance de lésions
pleurales et péritonéales et des altérations prostatiques, le diagnostic
porté est celui de tuberculose pleuro-péritonéale. La lésion, surtout
prédominante du côté du péritoine, est de la péritonite tuberculeuse
à forme ascitique.
Le malade prend de Tarrhénal et Ton commence une série de
20 injections de lécithine composée.
Le 15 juin^ première exposition aux rayons X, durée, 5 minutes.
Distance de l'anticathode aux téguments, 25 centimètres. — Rayons,
6 à 7. Gourant au primaire, intensité, 3 à 4 ampères; courant au secon-
daire, intensité, 6 à 7 dixièmes de mA.
Le 18 /um, deuxième exposition, durée, 10 minutes; les autres
données sont identiques à celles de la première exposition.
19 juin, — Examen de l'appareil respiratoire. — Les signes stétho-
scopiques du début ont augmenté d'intensité en arrière, à la base
droite. La matité remonte jusqu'au milieu de la fosse sous-scapulaire.
Dans la même région, les vibrations sont diminuées. La respiration
est obscurcie et l'on perçoit quelques frottements.
22 juin, — Troisième séance de radiothérapie d'une durée de
10 minutes; mêmes données. — Poids, 59 kilos.
23 juin. — Les mêmes signes stéthoscopiques persistent au niveau
de la plèvre. Une ponction dans le neuvième espace sur la ligne
axillaire ramène un liquide citrin.
Le liquide ascitique a augmenté d'une façon notable.
L'analyse du liquide pleural indique :
Polynucléaires 51 0/0
Lymphocytes 27,50 0/0
Cellules endothéliales 21,50 0/0
Assez nombreux globules rouges.
Indication de suivre l'évolution * de cette formule leucocytaire.
D' Gastinel.
29 juin. — Quatrième radiothérapie de 10 minutes, mêmes données.
Poids, 59 kilos.
30 juin. — Le soir, le malade a un léger mouvement fébrile, 37^9.
Le l^*" juillet, vers quatre heures du soir, la température est de
3809.
ARGB. d'ÉLIGTR. MÉD. — I908. 71
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97^ AKCHIVËS D^ÉLECTUIGITE MEDICALE.
Le 2 juilleU à la même heure, on note 38<>9.
Le 3 juillet, le thermomètre indique la température maxima de
380?, vers trois heures de l'après-midi.
Lé 4 juillet — On extrait par ponction dans le sixième espace,
sur la ligne mamelonnaire, 850 grammes de liquide citrin. Matité
absolue en avant et à droite sous la clavicule. Soufle en e, expira-
toire, à ce niveau après la ponction. L'examen du liquide indique
la prédominance des lymphocytes, 61,31 0/0. La température, qui
était de 38° le matin, descend à 37^7 vers quatre heures.
Le 5 juillet, à huit heures du matin, 38o.
L'examen de l'appareil respiratoire révèle : en avant, sous la cla-
vicule droite, submatité, quelques frottements. A trois travers de
doigt au-dessous de la clavicule, la matité absolue reparaît.
En arrière, à droite, la matité est absolue et remonte jusqu'à
l'épine de l'omoplate, et les vibrations sont abolies dans la région
correspondante. Souffle doux, expiratoire, dans l'espace omo-verté-
bral. — Dans la fosse sus-épineuse, respiration soufflante.
La pointe du cœur bat à un travers de doigt en dehors de la ligne
mamelonnaire.
On pratique en arrière, dans le dixième espace, une ponction qui
permet d'aspirer 250 grammes de liquide. Cependant les mêmes symp-
tômes persistent. Température du soir, 37^9.
Le 5 juillet, au matin, 37^4. On fait, dans le sixième espace inter-
costal, sur la ligne mamelonnaire, une ponction qui donne issue à
1,300 grammes de liquide d'apparence hématique sous grande épais-
seur. Température du soir, 37o8. Poids, 55 kil. 500.
7 juillet, — Le malade se sent mieux ce matin. Toux légère, pas
d'expectoration. La sonorité est revenue en avant, sous la clavicule,
et en arrière, jusqu'à deux travers de doigt au-dessous de l'épine
de l'omoplate. Les vibrations sont revenues à ce niveau. A l'auscul-
tation, se surajoutent, au murmure vésiculaire, quelques frottements
au sommet. Température du matin, 37®; du soir, 37^1.
9 juillet, — Cinquième séance de rayons Rôntgen d'une durée de
10 minutes, les autres données étant toujours les mêmes.
15 juillet, — Les signes de pleurésie ont presque totalement dis-
paru. Il reste un peu d'obscurité et de rudesse respiratoires. L'ascite
se cloisonne et diminue d'abondance.
16 c/ 18 juillet, — Sixième et septième séances de rayons Rôntgen,
mêmes données.
20 juillet. — Le liquide a notablement diminué dans la cavité
abdominale. Poids, 55 kil. 500.
22 juillet, — Huitième exposition.
25 juillet, — Neuvième radiothérapie. Poids, 56 kilos.
28 juillet, — Du côté de l'appareU respiratoire, on constate en
arrière de la sonorité jusqu'à la moitié supérieure du poumon. Les
vibratioi^^ sont transmises dans la même zone. Le murmure vési-
culaire s'entend, mais il est très diminué à la base. Pas de pectori-
loquie aphone. Le cœur bat normalement à deux travers de doigt
en dedans du mamelon.
Du côté de l'abdomen, le ventre n'est pas sensible à la pression.
Pas de liquide appréciable dans les flancs
11 août, — Le malade est mis exeat.
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ttJBEliClJLOâE péniTONéALB A POttME ASCÎTIQUË. 976
État local, abdominal. — Le liquide a totalement disparu. Le
ventre est encore légèrement ballonné. Le choc en retour n'est pas
douloureux, non plus que la palpation abdominale.
Pleural. — Plus de liquide; la respiration s'entend bien dans
toute rétendue du poumon.
État général. — Le malade engraisse, bon appétit, se sent bien,
est a enchanté de son mode de traitement ». Poids 56 kil. 500.
Certains points de cette observation demandent à être mis en
relief.
Et d'abord, le malade a-t-il été réellement amélioré et guéri par
les rayons X? Nous le croyons. Pendant toute la durée de son séjour
à l'hôpital, cet homme n'a, en effet, pris qu'un peu d'arsenic à l'inté-
rieur et de la lécithine composée en injections. Je crois que la pra-
tique de ces médicaments a nettement démontré que s'ils ont une
action réelle sur le relèvement de l'état général, ils ne sont pas capa-
bles à eux seuls de guérir une tuberculose. La multitude de ces médi-
caments prétendus spécifiques n'est-elle pas un critérium de leur
inefficacité?
Nous avons en outre signalé dans l'observation clinique, à la date
du 23 juin, que le liquide ascitique avait augmenté d'une façon notable.
Or, l'action des rayons X ne se fait sentir qu'après une période de
latence variable d'ailleurs selon les individus, mais oscillant entre
sept à seize jours d'ordinaire. Or, notre première exposition date
du 15 juin. Cette augmentation de l'ascite traduit donc la réaction
du péritoine à notre agent physique.
Nous croyons utile d'ouvrir à ce sujet une petit paragraphe et
d'établir un rapprochement entre l'augmentation de l'ascite à la suite
de la première exposition aux rayons X et la production d'un exsudât
après laparotomies pour péritonites tuberculeuses. Gelpke constata
cette ascite post-opératoire dans un nombre considérable de cas.
Cet auteur, dans un article de la Deutsche Zeitschrift fiir Chirurgie
(1906, Bd. 84), en voit la cause dans l'hyperémie consécutive à l'opé-
ration.
Ce liquide serait, d'après Gatti (Langenbeck ArchiVy Bd. 53), du
sérum sanguin; Gelpke (l. c.) et Sick (Jahrbericht der Hamburger
Staatsanstalten, 1890) lui reconnaissent des propriétés fortement bac-
téricides.
Nous émettrons ici l'hypothèse, sous toutes réserves d'ailleurs,
que le liquide traduisant la réaction péritonéale aux rayons X et
provoquant au début l'augmentation d'ascite est peut-être égale-
ment un liquide très bactéricide. Son action s'ajouterait à l'action
de même sens, mais plus faible de l'ascite préexistante; elle détermi-
nerait la mort des colonies, la réaction flbroformative de l'organisme.
Cette réaction ftbreùse s'est produite en effet dans notre cas et a
amené le cloisonnement de l'ascite, cloisonnement que nous avons
relevé dès le 15 juillet.
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976 ARCHIVES D^ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
Notre malade, pendant tout le cours de sa maladie, a été pesé
le lundi de chaque semaine. Le poids fut de 59 kilos pendant tout le
mois de juin. Il tombe à 55 kilos le 6 juillet. Or le 4 juillet, Ton avait
extrait par ponction 850 grammes de liquide, le 5 juillet, 250 grammes;
le 6 juillet, 1,300 grammes, ce qui, en fait, ne fait qu'une diminution
de 2 kil. 500, peu exagérée chez un fébricitant. A partir de cette date,
augmentation régulière du poids, passant successivement à 55 kil. 500,
56 kOos, puis 56 kil. 500, malgré la résorption de l'ascite et du liquide
pleural liée à une diurèse très abondante.
Le traitement qu'a subi notre malade s'est donc accompagné
d'une augmentation effective de son poids.
Technique radiohgique. — Nous avons employé un tube moyen.
L'intensité au courant primaire oscillait entre 3 à 4 ampères; au cou-
rant secondaire, elle était de 6 à 7 dizièmes de mA. Les rayons mar-
quaient 5 à 7 au radiochromomètre de Benoist.
Nos expositions ont été faites à des intervalles assez irréguliers,
par suite de la pleurésie et de la fièvre de notre patient qui nous ont
immobilisés toute une semaine.
En dehors de cette période, nous avons fait deux expositions par
semaine. L'anticathode était exactement distante de 25 centimètres
de la cicatrice ombilicale. La durée de l'exposition était de 10 minutes,
sauf lors de la première séance, où nous n'avons fait qu'une irradia-
tion de cinq minutes pour tâter la susceptibilité de notre malade
et calmer ses craintes.
n va sans dire que la protection des testicules fut effectuée avec
«oin au moyen de lames de plomb.
Les résultats du traitement ne se sont pas fait attendre. Nous avons
signalé plus haut l'augmentation d'ascite d'ailleurs passagère et qui
fut immédiatement suivie de la cessation des douleurs abdominales.
En neuf séances de radiothérapie, notre malade a été guéri. Nous
ne pouvons prévoir l'avenir, ni affirmer que notre malade est hors de
danger; mais les méthodes actuelles de traitement sont si peu sûres
(témoin le malade de d'Urso, quatre fois laparotomisé. — X« Congrese
délia Società di chir. in Roma, oct. 1895), que la radiothérapie doit
être considérée comme une arme de très grande ressource.
Ce mode de traitement a en outre l'avantage d'être absolument
indolore et n'aboutit que très rarement à des radiodermites ulcé-
reuses, lorsque les séances ont été trop longues, trop rapprochées
et les rayons trop mous. Notre malade n'a présenté qu'une légère
rougeur érythémateuse suivie d'une forte pigmentation brune, tout
à la fin du traitement.
La question de la radiothérapie dans la tuberculose péritonéale
est loin d'être tranchée. En Suisse, Eugène Bircher (de Aarau) a
obtenu de bons résultats de cette méthode, qu'il a même combinée
à la méthode opératoire.
Jusqu'à présent, il semble que deux grandes catégories de cas
doivent êtrelsoumises au traitement rôntgenien :
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TUBERCULOSE péRITOiNKALB A FORME A8CITIQUE. 977
Les cas bénins, pour lesquels l'opération semble d'une gravité
disproportionnée ;
Les cas graves, pour lesquels l'intervention n'offre que peu de
chances de réussite. Disons de suite que ce serait dans ces cas que,
d'après Blrcher, la radiothérapie compterait ses plus beaux succès.
Pourraient enfin bénéficier de la radiothérapie tous les cas dans
lesquels l'opération serait refusée.
Je prierai le lecteur d'excuser ces longues digressions, mais j'aurai
peut-être ainsi fixé l'attention sur ce nouveau mode de traitement
plein de promesses d'une maladie malheureusement trop fréquente
dans l'élément civil, ainsi que chez nos jeunes matelots et soldats.
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LES TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE
Par E. SPËDER»
Assistant de radiologie à la Faculté de médecine de Bordeaux.
Nous nous sommes proposé de donner, dans les Archives d'élec-
tricité médicale^ la description de divers appareils et instruments
employés en radiographie intensive ; nous ferons aujourd'hui celle des
tubes à grande puissance.
Comme on le sait, un des principaux obstacles à l'emploi des fortes
intensités en radiographie est le peu de résistance des tubes, transfor-
mateurs de rénergie électrique en énergie Rôntgen ; la puissance de la
décharge qu'ils peuvent supporter, dépend essentiellement de leur
construction. Les rayons cathodiques donnent surtout naissance, par
leur choc sur l'anticathode, à des rayons X et à de la chaleur. Nous
n'aborderons pas ici Fétude des rapports qui relient ces différents
facteurs : intensité du courant, intensité des rayons et quantité de
chaleur ; mais, quoi qu'il en soit, on peut considérer que la quantité
de rayons X et de chaleur augmente dans un temps donné avec l'in-
tensité du courant envoyé dans le tube ; d'où l'emploi, pour abréger
les temps de pose, des plus fortes intensités possible.
Depuis quelque temps, beaucoup de constructeurs ont porté leurs
efforts vers l'amélioration de la puissance des tubes et les modèles les
plus divers ont été créés.
Actuellement, le même procédé est presque unanimement employé :
c'est celui qui consiste à faire des anticathodes massives, absorbant
toute la chalfeur produite pendant un temps déterminé (i).
M. le Prof. Bergonié a dernièrement (i) proposé de déterminer la
valeur pratique des tubes à Rayons X, en fixant leur Module de
Mérite.
En expérimentant avec un courant dont la courbe est appropriée à
l'excitation de l'ampoule, c'est-à-dire avec des ondes toujours de même
0) J. BERGONié, Tubes à Rayons X à grande puissance (Rapport au Ck>ngrès Inter-
national d'Electricité de Marseille. i4rcWy. d'élecir. méd., a5 sept. 1908),
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LES TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE.
979
sens, le Module de Mérite d'un tube de Crookes est le produit de t intensité
maxima, exprimée en milliampères, par le temps, exprimé en secondes
{et injérieur à 60 secondes) pendant lequel il la supporte sans détériora-
tion, les rayons émis étant au degré radiochromométrique 6^ Ben.
Bien enlendu, dit M. Bergonié, chacun se tiendrait plus ou moins
loin de celle zone limite de sécurité, ainsi marquée par le constructeur,
suivant qu'il y aurait pour le résultat cherché un moindre ou plus
grand intérêt.
Nous allons passer en revue la plupart des modèles d'ampoules
(quelques-uns tout nouveaux) appropriés aux courants de forte puis-
sance, en en donnant les principales caractéristiques et qualités.
FiG. I.
Tube Giindelach, type « Dauer-Pateni».
Nous décrirons aussi quelques types de soupapes électriques à vide,
pour hautes intensités, types spéciaux, dont le besoin se fait « chère-
rement » sentir, quand on veut utiliser des modèles établis depuis près
do dix années, et par conséquent très en retard sur l'état actuel du
reste de l'instrumentation.
La maison Emil Gundelach (de Gehlberg) qui, la première, s'est
occupée d'ampoules pour usage intense, a déjà, depuis plusieurs
années, construit le type Dauer-Patent (fîg. i), L'anticathode en est
formée d'une lame de platine intimement soudée à une masse de fer
très volumineuse. (]e bloc de fer se continue jusqu'à la paroi de verre
par un cylindre métallique assez gros. Le bloc absorbe la chaleur, le
cylindre noirci la rayonne. Un manteau de verre entoure le cylindre
et la masse de l'anticathode pour lutter contre l'onde inverse. Cette
particularité se retrouve dans beaucoup d'autres modèles; en effet,
avec l'augmentation du volume de l'anticathode et de son support,
augmente, s'ils sont reliés au pôle positif de la source, la surface où
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98o
ARCHIVES D'éLEGTRIGITé MÂDIGALE.
peut se faire Tafllux cathodique, lorsque Tonde de fermeture va
changer la polarité des électrodes du tube. En vertu du principe sur
lequel est basée la soupape de Villard, l'onde inverse aurait donc
moins de résistance au passage que Tonde directe, si l'on ne dimi-
nuait cette surface active de l*anticathode-anode par un corps isolant.
A la suite des expériences de M. Dessauer, avec son « Inducteur
Intensif», M. Gundelach a créé un nouveau modèle, Vlntensivslrom
Rôntgenrôhre (fig. 2). L'anticathode, assez massive, est supportée par
une forte tige de cuivre qui, à travers la paroi, communique avec
un autre noyau de cuivre long de lo centimètres, et portant un radia-
FiG. a.
Tube Gundelach, type « Intensivatrom ».
teur à ailette de même métal. Ce radiateur, présentant une grande
surface, dissipe très vite dans Tair la chaleur amenée de Tanticathode
par la tige métallique; au bout de quelques instants de fonction-
nement, il s'établit un équilibre entre la chaleur dégagée dans Tair et
la chaleur due au choc des rayons cathodiques : Tanticathode ne peut
jamais être portée au rouge. Nous avons, dans maintes expériences,
pu apprécier Texcellence de ce dispositif; nous n'avons jamais eu de
mollissement subit de Tampoule à la suite d'une surcharge, même
lorsque le radiateur ne pouvait plus être pris en main à cause de sa
température élevée.
Ces deux ampoules ont aoo millimètres de diamètre. Les modules
de mérite (i) des tubes que nous avons manipulés sont pour le « Dauer-
patent », aao; pour Tw Intensivstrom », 3oo (le plus élevé que nous
ayons pu trouver).
(') J. BCRGOMÉ, lOC. cit.
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LES TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE. g8l
Le régulateur de vide est, soit un osmo Yillard en Palladium, soit
un régénérateur dhimique d'un type nouveau. Ce dernier se compose)
d'un petit condensateur (voir les^^. i et 2) formé par un cylindre de
verre garni sur ses surfaces interne et externe d'une couche d'un
corps riche en gaz. Ce cylindre est dans un tube annexe raccordé
avec l'ampoule : un fil se rend h la couche interne, un autre à l'ex-
terne. Pour diminuer le vide, on rapproche les fils du régulateur de
l'anode et de la cathode de l'ampoule, le courant passe dans le régéné-
rateur même lorsque l'ampoule trop dure ne laisse plus passer le
courant. La disposition en condensateur permet d'utiliser tout le gaz
Pio. 3.
Tube Bauer à bobine de réaction anodique.
inclus dans la matière active, en le faisant se dégager uniformément
sur toute la surface : La vie de Fampoule est ainsi beaucoup accrue!
M. Heinz Bauer (Berlin) a créé une ampoule dont l'anticathode
massive, en cuivre, est garnie d'une lame de platine et présente des
ailettes qui en augmentent la surface. Ces ailettes n'ont pas pour but
de faire dissiper la chaleur, ce qui, dans un vide aussi élevé que celui
d'un tube de Rôntgen, ne peut se faire, du moins à ce que dit le cons-
tructeur (quoique nous sachions que la chaleur émise par des corps,
même non lumineux, peut traverser le vide complet), mais servent à
retirer le plus de gaz possible de la masse métallique pendant qu'on
fait le vide dans Fampoule, lors de sa fabrication ; elle ne peut ainsi
devenir dans la suite subitement molle, par un emploi trop intense, le
métal ne contenant plus que très peu de gaz inclus.
Le support de l'anticathode est creux, et ouvert à son extrémité
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g8a ARCHIVES D*éLBCTlUCITé MéoiCALR.
externe, de sorte que l'air atmosphérique vient refroidir le bloc de
cuivre échauffé par la chute des rayons cathodiques.
Dans le premier type (fig. 3), Tanlicathode et l'anode sont reliées
par une petite bobine de réaction, qui, par sa self-induction, possède
une résistance apparente assez grande et fait un décalage de phase : à
cause de ces deux facteurs, il semble que, seules, l'anode et la cathode
servent à la décharge, sans cependant que le foyer soit mobile sur
Tanticathode, ce qui se produit quand elle est isolée. L'avantage de ce
dispositif est d'opposer une plus grande résistance au passage de l'onde
inverse (l'anode étant de petite surface) et d'empêcher ainsi l'évapora-
tion électrique cathodique du métal de Tanticathode.
Pio. k.
Tube Bauer à écUteur et diaphragme anodique.
bans le second type (fig, U)^ le constructeur est arrivé à faire une
véritable ampoule Rontgen soupape, en interposant un diaphragme
entre l'anode et la cathode. L'anode et l'anticathode ne sont pas réu-
nies; un petit éclateur permet seulement aux effluves positives de
venir neutraliser la charge négative de l'anticathode, due aux rayons
cathodiques ; le foyer est alors fixe, et le tube ne se métallisé pas. Ces
modèles, établis déjà depuis quelques années, ont été renforcés ces
temps derniers pour l'emploi de courants intenses.
Nous avons utilisé plusieurs ampoules du premier type (Jig. 3),
qui ont toutes fonctionné sans la moindre onde inverse (vérifié à
l'ondoscope Rtthmer), le champ fluorescent est très nettement limité.
Enfin le foyer exactement punctiforme nous a permis d'obtenir des
clichés extrêmement fouillés.
Le module de mérite de ce tube est 3 a 5.
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LF8 TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE. 988
Le régulateur est Tosmo en palladium ou un régulateur chimique
par passage du courant ; très sensible, ce dernier doit être utilisé avec
le minimum d'intensité. Enfm, le robinet à air (Luft Hahn), présenté
au Congrès d'Amsterdam, permet le réglage par l'introduction d'air
atmosphérique dans l'ampoule. Nous le décrirons prochainement
avec figure.
La Central Rôhre (fîg, 5) de la maison Burger (de Berlin) créée en
septembre dernier, et dont le premier exemplaire a été présenté au
Congrès d'Amsterdam, a pour caractéristique d'avoir une anticathode
en forme de demi-sphère : le foyer utile serait ainsi beaucoup plus
limité, et, lorsque l'onde inverse traverse le tube, les rayons catho-
FiG. 5.
Tube Burger, type c Central-Rôhre ».
diques normaux à la surface d'émission ne peuvent rencontrer la paroi
de verre en un même point; dans les tubes à anticathode ordinaire
plane, l'onde inverse passant, la paroi chauffée en une seule plage par
le choc des rayons cathodiques devient moins résistante (ce qui se
produit très vite lorsqu'on emploie de forts courants. Tonde inverse
étant alors d'intensité élevée) et une étincelle la traverse, rendant le
tube Geisslcr, partant, inutilisable.
L'anticathode fixée à l'extrémité d'une masse métallique bonne
conductrice de la chaleur communique, à travers la paroi de verre,
avec un radiateur d'un genre spécial. Ce dernier est formé d'une lame
de métal reliant l'anode à l'anticathode; plissée, cette lame présente
une grande surface de refroidissement. Nous avons vu fonctionner
cette ampoule avec le Grissonateur, et nous avons pu remarquer la
haute température de ce «c fanion » métallique après une marche
intense de quelques secondes ; malgré des excitations répétées, l'anti-
cathode n'a jamais été portée au rouge.
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984 ARCHIVES d'Électricité médicale.
Gomme la masse métallique reliée au pôle positif est très impor-
tante, Tonde inverse aurait tendance à passer, si une gaine de verre ne
l'entourait complètement jusqu'à la demi-sphère anticathodique.
Le régulateur chimique est à éclateur; un dispositif (fin fil de pla-
tine) permet exceptionnellement de durcir l'ampoule. Son diamètre
est de 30 centimètres.
M. MuLLER (d'Hambourg), a également, en septembre dernier,
terminé une Central Rôhre dont le dispositif est assez particulier
et n'a, que nous sachions, jamais encore été employé. Toutes les
ampoules ont un miroir anticathodique incliné à 45" sur l'axe du tube,
de façon à augmenter le champ d'utilisation des rayons X; l'ampoule
Fio. 6.
Tube Polyphos, type «Spezial Rôhre.
centrale, au contraire, a une anticathode parallèle à la base de la
cathode. Les rayons cathodiques tombent directement sur l'antica-
thodc, et, du point d'impact, partent des rayons X en quantité égale
de tous côtés : en effet, la paroi du verre interposée devant les
rayons a la même épaisseur en tous points.
Cette disposition présente de grands avantages pour la radio-
graphie rapide; en effet, avec des courants intenses il est bien
difficile d'éliminer complètement l'onde inverse des inducteurs
(surtout s'ils ont une grande longueur d'étincelle maxima et s'ils
sont à self primaire variable). Cette onde, nous l'avons vu plus
haut, peut faciliter la perforation de la paroi. Comme ici, l'an-
ticathode est parallèle à la cathode, les rayons cathodiques issus de la
première ne peuvent frapper que la cathode, la paroi de verre est
ainsi complètement protégée. D'autre part, l'anode, le régulateur et
le petit appendice par où l'on fait le vide, sont ramenés autour de
l'anticathode : les abords de la cathode sont tout à fait dégagés, et,
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LES TUBB8 A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE. 986
même si le tube est très dur, aucune étincelle ne peut jaillir à
Textérieur entre les électrodes positives et négatives.
Pour faire la radiographie, il suffît d'incliner Taxe du tube
d'environ qo" sur le plan de la plaque photographique. Ce tube aurait
pu supporter de 3o à 4o m A. (nous ne savons pendant quelle durée).
Le diamètre en est de ao centimètres.
M. RosENTHAL, dout la compétence en instrumentation radiologique
ne peut être niée, a créé plusieurs modèles d'ampoules fabriqués par
la maison Polyphos (Munich).
La Spezial Rôhre (fig. 6) est à anticathode légèrement renforcée,
avec miroir en platine ou iridium. La paroi de verre est amincie à
"\i
Fig. 7.
Tube Polyphos, lype « Platio-Eisen » du D' Rosenthal.
l'endroit où passent les rayons X à utiliser, d'où une absorption
beaucoup moindre des rayons mous, et une plus grande richesse de
contraste des clichés.
La Platin Eisen Rôhre (ampoule fer-platine) (fig. 1) est à anticathode
très massive. Une tige de métal fixée par des supports de verre la
maintient presque isolée au milieu de l'ampoule.
Elle ne présente de particulier, comme la suivante, que le régulateur
dont l'anode et la cathode sont dans des tubes annexes séparés. Ce
dispositif, excellent pour empêcher la résorption des gaz de l'ampoule
par le régulateur, ou l'abaissement du vide par un fonctionnement
intempestif de ce dernier à la suite d'étincelles ou même d effluves,
complique singulièrement la structure de l'ensemble, et en accroît
la fragilité. Pour augmenter la capacité du tube sans lui donner un
trop grand diamètre, une ampoule annexe est soufQée dernière
l'anticathode.
Ce modèle est pour intensités moyennes.
VAmpoule Iridium (fig, 8) est le dernier modèle construit à la
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9^6 ARCHIVES d'électricité MÉDICALE.
suite des études de M. Rosenlhal avec son « Inducteur Universel »
sur les formes de courbe du courant : le foyer en est aussi réduit que
possible. L'auteur a choisi l'iridium pour faire le miroir anticathodique,
à cause de sou point de fusion beaucoup plus élevé que celui du
platine, et de son poids atomique qui, se rapprochant beaucoup de
celui de ce dernier corps, donne naissance à des rayons X de qualité
presque identique, toutes choses étant égales.
L'aspect extérieur de l'IridiumRôhre est à peu près le même que
celui de la n Platin Eisen Rôhre ». Ce modèle a été établi en trois
grosseurs, de diamètre égal à i5, i8 ou ao centimètres, suivant la
puissance des décharges que l'on veut utiliser.
Deux autres modèles de ce type existent : la Priizisions Rôhre,
FiG. 8.
Tube PolyphoB, type « Iridium j», du D' Rosenthal.
dont la finesse de foyer a été très soignée, et ïlntensUàts Rôhre
pour courtes expositions, dont la puissance est très grande et
permet l'emploi des plus hautes intensités lorsque l'on ne désire pas
une extrême finesse du cliché.
V Ampoule Bicalhodiquê (fig. 9) de MM. Kocu et Sterzel (de Dresde)
est de disposition toute spéciale. La théorie sur laquelle est basée
cette disposition étant assez obscure, nous nous contenterons de
dire que ce tube offre une très grande résistance au passage de l'onde
inverse, l'anode étant de petite surface et assez enfoncée dans
la gaine de verre qui la supporte. La cathode, au contraire, est
exactement à l'entrée de sa gaine de verre. L'anticathode est isolée et
ne doit être reliée ni à l'un ni à l'autre pôle ; elle porte un entonnoir
métallique à concavité tournée vers l'anode : lorsque l'onde inverse
a tendance à passer, l'anode, devenue cathode, émet des rayons catho.
diques, qui se réunissent au sommet de l'entonnoir; u Tafflux catho.
dique, dit l'auteur, se faisant très difficilement à cause des parois de
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LES TUBES A RAYONS X A GtiANDE PUISSANCE. 987
rentoDnoir, le courant éprouve une très grande résistance dans ce
sens : même avec le vide le moins élevé, Tonde inverse ne peut passer ».
Une autre qualité de cette ampoule est sa grande constance de vide;
en effet, par suite de sa disposition intérieure, il s'établirait un
équilibre entre la quantité de gaz occlus dans le métal de Tantica-
thode mis eh liberté par le passage du courant, et la quantité de gaz
absorbée par le métal déposé sur les parois à la suite de l'évaporation
cathodique.
Cet équilibre ne s'établissant qu'après quelque temps de marche, il
faut se garder, au début, de surcharger Tampoule par un courant
FiG. 9.
Ampoule bicatliodique Koch-Sterzel.
trop intense. Le refroidissement se fait par Tair extérieur, le support
de l'aiiticathode étant long, volumineux et noirci.
M. Drissler (de Paris) est le seul constructeur français qui, jusqu'ici,
ait fabriqué des tubes à grande puissance.
Nous ne ferons que citer le u tube n bien connu « du D' Guilloz », à
anticathode en chrome platiné et régénérateur en hydrurede calcium.
Une ampoule de ce modèle, d'un type très puissant, a pu supporter un
courant d*infensité supérieure à loo m A. lors des expériences de
M. le Prof. Bergonié au Congrès de Marseille, avec le « contact
tournant » de M. Delon (de Lyon). Nous avons pu expérimenter avec
une ampoule Guilloz du type ordinaire, et lui avons trouvé un
module de mérite égal à lao.
De la même maison, des « tubes à anticathode renforcée » excellents
pour les intensités même assez élevées (jusqu'à ao m A.).
Enfin, un dernier tube très puissant vient d'être construit par
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988 ARCHIVES d'Électricité médicale.
M. Drissler sur les indications du Prof. Bergonié et les nôtres. L'anli-
cathode renforcée est supportée par une tige de métal autour de laquelle
sont enroulés plusieurs tours de forte tôle : la capacité calorifique
énorme. Le support de Tanticathode et la masse métallique sont
enfermés complètement dans une gaine de verre qui ne laisse libre que
le miroir de platine. L'ampoule a un diamètre de a 5 centimètres.
Malgré sa dimension elle est très maniable. Nous avons pu, pendant
près de 3o minutes, faire passer a m A. 5 à 3 mA. dans ce tube sans
que le vide ait changé sensiblement. A fortes intensités, sa puissance
n'est pas moindre et son module de mérite est 340. Le régulateur est à
passage d'étincelles.
Tels sont les principaux tubes à forte puissance qui existent actuel-
FiG. 10.
Soupape Koch-Stenel dite Vakuum-Hochspannungs-Gieichrichter.
lement. Mais, malgré leur robustesse, ils ne résisteraient pas
longtemps aux marches intensives, s'ils n'étaient protégés contre
l'onde inverse par les soupapes électriques. En effet, quiconque a
utilisé de grandes intensités de courant pour la radiographie a pu
remarquer qu'il est très difficile, avec un inducteur, de n'avoir pas
d'onde inverse pendant la marche, et que les soupapes ordinaires
supportent rarement de hautes intensités. Avec les transformateurs
de courant alternatif d'autre part, le réglage des soupapes doit se
faire avec une extrême minutie, si l'on ne veut pas en amener la
destruction rapide : Bien que Ton ait essayé de donner un effet
soupape à quelques tubes (cfTet bien faible parfois), la nécessité de
modèles plus puissants de soupapes se fait sentir au même titre que
pour les ampoules; nous croyons utile de décrire ceux qui ont été
spécialement créés pour courants intenses. Le principe en est
d'ailleurs toujours celui indiqué par M. Yillard.
MM. KocH et Sterzel construisent un modèle qui, tout d'abord,
était destiné à éliminer une des ondes d'un transformateur de courant
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LES TUBES A RAYONS X A GRANDE PUISSANCE. 989
alternatif, d*où son nom : Vakuum Hochspannungs-Gleichrichter
(redresseur de courant de haute tension) (fig, iO). La cathode
de grande surface est formée par une longue électrode d'aluminium
s'avançant jusqu'à quelques centimètres du miroir concave anodiqué
placé en retrait dans sa gaine de verre. Les constructeurs expliquent
le fonctionnement de cette soupape par la théorie que nous avons
donnée brièvement à propos du tube bicathodique. L'entonnoir se
trouve ici à l'extrémité de la grande cathode d'aluminium.
Le régulateur de vide est l'osmo en palladium. Nous avons utilisé
cette soupape sur le meuble d'Arsonval-Gaiffe transformé, avec des
courants atteignant a5 m A., et n'avons eu qu'à nous louer de son
fonctionnement.
Fig. II.
Soupape Polyphos, type « koch ».
La soupape de la maison Pol\phos (fig. iij est du même sys-
tème, le régulateur est à passage d'étincelles comme pour les tubes
Hosenthal.
La maison Mûller (de Hambourg), a, comme nous l'avons noté
dans notre compte rendu de l'Exposition d'Amsterdam (>), fait une
soupape à trois corps (Dreileilige Ventil Rôhre). Nous avons dit plus
haut que les soupapes oMinaires, c'est-à-dire à très petite anode et
paroi très étroite, ne peuvent résister aux fortes intensités ; d'autre
part, la mise en parallèle de plusieurs de ces soupapes ne donne pas
de bons résultats, parce que l'on ne peut donner exactement le même
degré de vide aux diverses ampoules^ et tout le courant passe à
travers celle qui offre le moins de résistance, c'est-à-dire celle dont le
vide est le moins élevé. Pour remédier à cet inconvénient, M. Mûller a
eu ridée de faire communiquer trois soupapes de façon que le vide
soit exactement le même dans Tensemble. On peut arriver ainsi à faire
(i) E. Spédbr, Compte rendu des Séances et de l'Exposition du Congrès d'Ams-
terdam (Arckiv. électr, méd,, a5 sept. 1908).
AltClI. D'BLRCTR. MBD. — lf)oH '•A
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ggo ARCHIVES d'élbgtrigitb mAdigalb.
passer de grandes intensités, sans avoir les inconvénients que nous
avons signalés dans un précédent article (<).
D'ailleurs, il est à remarquer, et nous avons pu pour plusieurs
d'entre elles nous assurer de leur bon fonctionnement, que les diverses
soupapes que nous venons de décrire ont une anode beaucoup plus
large et beaucoup moins engainée dans une étroite paroi de verre,
que Ton ne croit généralement nécessaire. L'effet soupape semble
tenir beaucoup moins dans les dimensions réelles des électrodes, que
dans le rapport de leurs dimensions ; la maison MûUer a en effet un
modèle de soupape à un seul corps dont l'anode est relativement très
large (r'"5 environ de diamètre), mais dont la spirale cathodique est à
spires nombreuses et serrées. Elle fonctionne parfaitement et sans
aucun dommage avec des intensités moyennes (jusqu'à i5 mA.).
(*) J. Bergomé et E. Spkder. — Recherches techniques avec le meuble d'Arsonvt I-
GailTe pour diminuer U temps de pose en radiographie. Gotutnunication au Congrès de
Clermont, août 1908 {Archiv. d*électr. méd.^ a5 novembre 1908).
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1:
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1
APPAREIL NOUVEAU
NOUVEAU SUPPORT D'AMPOULE
DE M. MAURY
Sur un grand pied vertical {fig, i, P) lourd et à large base en
trépied, est adapté, au moyen d'une solide virole {fig, i, V) à deux
directions, le porte-ampoule horizontal {fig, i , H).
Ce porte-ampoule présente deux organes très intéressants et très
originaux : l'articulation destinée à placer le tube de Crookes à une
hauteur et dans une direction convenables et la pince porte-ampoule.
L'articulation {fig. i et a, A), placée à peu près au milieu du support
horizontal, est constituée par une genouillère formée d'une bille tour-
nant sur elle-même dans une coquille qui en recouvre environ les
quatre cinquièmes. C'est en somme ce que nous appelons en anatomie
une énarthrose. Comme avec ces sortes d'articulations, nous possé-
dons là des mouvements de rotation sur l'axe, horizontaux, verticaux,
obliques, dans tous les sens, jusqu'à un angle minimum voisin de
90 degrés, enfin mouvements de circumduction. Une vis {fig, 2, B) à
excentrique bloque solidement la partie mobile du support dès que
la situation désirée est obtenue.
Tandis que ce dernier est fait de pièces en cuivre nickelé creuses, la
pince proprement dite est en bois noirci. Elle forme une colonnette
{fig. 1 et a, C) présentant à son extrémité libre une encoche ou plutôt
une mortaise {fig, 2, K) où vient se loger la partie du tube de Crookes
sur laquelle on désire faire la prise.
Cette partie d'ampoule, quel que soit son volume, est serrée forte-
ment contre la mortaise garnie de liège par une courroie {fig. 2, S)
présentant des œillets qui viennent accrocher, sur les côtés de la pince,
des pitons à ressort. Ceux-ci ne permettent pas de décrocher la courroie
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992
ARCHIVES d'iSlECTRICITÉ BlioiCALE.
accidentellement, mais seulement à bon escient. La courroie est en
outre soutenue à la partie inférieure et antérieure de la pince par des
FiG. I.
Vue d'ensemble du pied porte-ampoule de M. Maury,
muni du tube de Crookes et des conducteurs.
Fio. 9.
Vue de la pince séparée du pied, pour mieux montrer ses différents organes.
Au-dessous de la pince est la courroie qui sert à fixer Tampoule dans la mortaise K.
chevilles. Les pitons d'accrochage sont manœuvres au moyen d'un
levier (/(^. 2, L) à excentrique, se déplaçant vers l'ampoule pour la
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NOUVEAU SUPPORT d'aMPOULE DE M. MAURY. QQS
libérer, et en sens contraire pour la bloquer. Cest ce moyen de serrer
et de desserrer les attaches qui constitue essentiellement la partie
originale de la pince.
Ce nouveau support nous présente donc toute3 les conditions dési-
rables et qu'on trouve assez rarement réunies : facilité des manœu-
vres, amplitude et nombre des mouvements, solidité et fixité des
attaches, grâce à des organes solides, simples^ très maniables, avec
réduction au minimum des oscillations qui accompagnent souvent les
manipulations faites avec les différents modèles de porte-ampoules.
Ajoutons que le pied vertical est terminé à son extrémité supérieure
par des supports horizontaux {fig. i, E) destinés à soutenir les
cordons conducteurs, à supprimer ainsi les effets du poids de ces
derniers et à les maintenir dans une position et un écartement
convenables.
D^ G.-M. Roques.
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M^mm i^»mttmt»0»mmt^tmmmt
REVUE DE LA PRESSE
Applications indirectes de l*Ëlectricité
RAYONS X
GIUFFRÉ. — Le mécanisme de l'action des rayons X dans la
leucémie.
L'auteur cite l'observation d'un leucémique soumis à plusieurs séan-
ces de radiothérapie. Ce traitement lit diminuer le volume de la rate,
abaissa le chiffre des leucocytes de 240 000 à 10 000 et améliora l'état
général.
L'action des rayons de Rôntgen dépendrait, d'après l'auteur, de
quatre mécanismes :
a) Les rayons produiraient dans les organes leucopoiétiques des
lésions qui diminueraient leur activité fonctionnelle. Cette action des-
tructive des rayons sur le tissu lymphoïde a été démontrée expérimen-
talement par Heinecke, Milchner, etc. Elle a été niée par Rosenbach,
qui croit que la radiothérapie agit surtout par inhibition.
b) Les lésions exciteraient les fonctions leucolytiques. En effet,
après quelques séances de rôntgenthérapie, on trouverait dans le sang
de nombreux leucocytes dégénérés et l'acide urique de l'urine aug-
menterait dans de notables proportions.
c) Les radiations détruiraient directement les leucocytes circulant
dans le sang. Beaujard et Linser font remarquer que lorsque les leuco-
cytes ont complètement disparu de la circulation sanguine, ils existent
encore en grand nombre dans la moelle osseuse et dans la rate. Les
rayons X peuvent d'ailleurs exercer même in vitro une action destruc-
tive sur les globules blancs. Elle s'explique, d'après Barjonet Czerny,
par l'influence dissolvante que possèdent les rayons à l'égard de la
lécithine. L'auteur prouve la réalité de cette action par l'expérience
suivante : il compte les globules blancs d'une quantité donnée de
sérum qu'il soumet ensuite aux radiations. Un nouvel examen lui
démontre alors une notable diminution des leucocytes.
d) Les rayons détermineraient la formation dans l'organisme d'une
leucotoxine ou d'une lysine spéciale qui agirait sur les leucocytes et
les organes leucopoiétiques.
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REVUE DE LA PRESSE. 9gO
L'existence de cette leuco toxine serait prouvée parles expériences
de Giuffré et Pirrone qui ont reconnu les faits suivants :
1° Lorsqu'on mélange du sérum, préalablement exposé aux
rayons X avec du sérum non irradié, il se produit une diminution du
nombre des leucocytes.
2® Si on répète la même expérience avec du sérum irradié et du
sérum d'un leucémique, on obtient un abaissement du chiffre des glo-
bules blancs qui peut aller jusqu'à la moitié du nombre primitif.
3^ En mélangeant le sérum provenant d'un homme sain avec une
quantité de sérum prélevé sur un leucémique traité par les rayons X
(20 séances) le nombre des leucocytes du sérum normal diminue envi-
ron d'un tiers.
40 a> On injecte 2 centimètres cubes de sérum provenant du même
leucémique traité par les rayons X à un lapin chez lequel on a provo-
qué une leucocytose artificielle au moyen d'une injection d'huile.
On constate alors, pendant trois jours, de la fièvre, de l'anorexie, de
la diarrhée. Le nombre de ses leucocytes cependant ne s'abaisse pas.
b) Un autre lapin, soumis également à la leucocytose artificielle,
reçoit une injection de sérum qui a été directement exposé aux rayons.
Le nombre des leucocytes de l'animal ne subit aucune diminution.
c) On obtient les mêmes résultats en répétant les expériences
chez un leucémique qui n'a pas été traité par l'irradiation.
L'auteur conclut de ces expériences que la radiothérapie exerce une
action très complexe, elle a une action spécifique directe sur les leu-
cocytes circulants et les organes leucopoiétiques. Elle exerce égale-
ment une action indirecte grâce à la production secondaire d'une leu-
cotoxine. Ces explications cadreraient bien, d'ailleurs, avec les idées
de MetchinofI sur les leucolysines. — (Rev, de ihérapeuL, 15 avril 1908.
RIEDËH. — Sur remploi de petites doses de rayons X en théra-
peutique.
L'auteur insiste sur ce fait que ce sont surtout les doses minimes
qui doivent être employées dans la thérapeutique des affections san-
guines; les hautes doses devant être exclusivement réservées aux
tumeurs malignes. Dans la leucémie, on doit cesser le traitement dès
qu'il se produit une forte diminution leucocytaire : l'application des
rayons doit se faire avec un tube de dureté moyenne, en contrôlant
constamment le chiffre des leucocytes et l'état général. — (Archiv,
des malad. du cœur, des vaisseaux et du sang, sept. 1908.)
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~!
BIBLIOGRAPHIE
La chirurgie du cancer et fulguration. — Étude critique de 4o cas de
cancer grave traités par la méthode électro-chirurgicale dite fulguration
(méthode de Keating-Hart), en collaboration avec Fauteur de la méthode.
1 brochure, in-S*", 84 pages, avec nombreuses figures tirées des Archives
provinciales de chirurgie, la, place des Jacobins, Le Mans.
C'est le fascicule le plus complet que nous ayons sur la fulguration ou
méthode de Keating-Hart. Ce volume comprend toutes les observations
classées par régions : crâne, langue, lèvres, maxillaires, sein, etc. Presque
toutes les observations sont données avec photographies avant le traitement
et après le traitement. L'auteur fait suivre les observations d'une dizaine de
pages de commentaires et conclusions; il y définit la méthode, indique
les phénomènes immédiats, les phénomènes consécutifs et les phénomènes
éloignés. Il établit ensuite une statistique dans laquelle il montre les cas
opérables actuellement en vie et cicatrisés, les cas inopérables soulagés, les
échecs et les cas de mort par infection intercurrente. Il donne surtout à la
fin des principes opératoires que nous recomms^ndons à tous les chirurgiens
qui veulent bien nous aider, nous électriciens, dans l'étude et la pratique
de cette si intéressante méthode.
J. B.
L'imprimeur-Gérant : G. Gounouilhoc.
Bordeaux. — Impr. G. Gouhouilhou, rue Guiraude, 9-11.
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10> ANNÉE. N« 252 25 décembre 1906.
ARCHIVES
D'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
Fondateur : J. BERGONIÉ.
INFORMATIONS
La nouvelle Société de radiologie médicale. — On vient de fonder
à Paris une Société de radiologie dont le but est Tétude scientifique des
applications à la médecine des radiations en général. Ce but est donc plus
étendu que celui de la Société Rôntgen de Berlin, puisque les applications
des rayons X ou rayons de Rôntgen, au diagnostic et à la thérapeutique,
ne sont qu'une partie de son champ d'action; les rayons de Becquerel, les
rayons ultra-violets et enfin les rayons lumineux ou non de toule longueur
d*onde considérés dans leurs applications médicales sont aussi de son
domaine.
Les médecins seuls seront membres actifs de la Société future; mais les
physiciens qui par leurs travaux auront contribué au développement de
ces applications médicales seront membres d'honneur. Nous ferons connaî-
tre les statuts de la nouvelle Société, ainsi que son Bureau dès que celui-ci
sera constitué. En attendant, nous ne pouvons que souhaiter à la nouvelle
Société une longue vie, beaucoup et de bons adhérents, enfin d'intéressants
travaux sur les sujets si pleins de promesses qui constituent son domaine,
aujourd'hui la plus belle partie de l'électricité médicale.
Un nouveau traitement de la radiodermite chronique des méde-
cins-électriciens. — C'est la fulguration qui constitue ce nouveau trai-
tement 1 L'on sait s'il était attendu et désiré I! Pour le moment, un seul essai
a été fait à notre connaissance, mais il est des plus probants. Il s'agissait
d'une radiodermite des mains très ancienne chez l'un des opérateurs de la
première heure. La plupart des doigts étaient couverts de cette mousse
épithéliale qu'un long repos loin des tubes de Crookes flétrit et fait tomber,
mais qu'une exposition ou le voisinage du tube fait repulluler et s'étendre.
▲RCH. D'éLBCTR. MÉD. — 1908. 7$
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99^ AilCillVES D^ÉLECTRICITË MEDICALE.
Comme une demi-impotence était à craindre, Tintéressé s'est soumis au
traitement qu'on lui a proposé. Ce traitement a consisté à enlever toutes
les croules, à cureter superficiellement les excoriations et les crevasses et à
fulgurer par-dessus. Vu bout de quinze jours Tépidermisation était par-
faite; plus tard une peau complètement saine, exempte de toute télangiec*
tasie, d'une coloration normale, avait remplacé la surface croùteuse et
ulcérée qui existait auparavant. Qu'on se le dise entre radiologistes!
La réforme des études médicales. — La réforme des études médi-
cales figure parmi les questions qui seront discutées au Conseil supérieur
de l'Instruction publique dont la session s'est ouverte il y a huit jours.
Le projet de décret, adopté par la section permanente du Conseil
supérieur, fixe à cinq années la durée des études en vue du doctorat en
médecine, non compris l'année préparatoire au certificat d'études physiques,
chimiques et naturelles. Ces études peuvent être faites : pendant les trob
premières années, dans une école préparatoire de médecine et de pharmacie;
pendant les cinq années, dans une faculté de médecine, dans une faculté
mixte ou une école de plein exercice de médecine et de pharmacie.
Les aspirants au doctorat en médecine prennent vingt inscriptions; le
cours de celles-ci est suspendu pendant la présence de l'étudiant sous les
drapeaux.
Il est étabfi un livret scolaire au nom de chaque étudiant, et ce livi-ct, sur
lequel sont inscrites les notes d'assiduité et d'interrogations obtenues aux
travaux pratiques et aux stages, sera obligatoirement communiqué aux
juges d tous les examens, sous peine de nullité de l'examen.
L'enseignement en vue du grade de docteur en médecine comprend un
enseignement théorique (portant sur les sciences zoologiqucs et sur les
enseignements annexes à la médecine, à la chirurgie et à l'obstétrique), un
enseignement technique donné dans les laboratoires (travaux pratiques
obligatoires et répartis entre les cinq années de scolarité), un enseignement
clinique donné dans les hôpitaux.
Le stage est obligatoire pendant les cinq années d'études; il a chaque
année une durée de neuf mois. Au cours et à la fin de chaque stage,
l'étudiant est interrogé par le chef du service auquel il est attaché.
Les examens sont de deux sortes : examens de travaux pratiques pour
chaque enseignement; examens de fin d'année. La thèse ne peut èti-e
soutenue qu'après réception aux examens de clinique.
Un arrêté ministériel déterminera la date d'application du nouveau
décret. Les étudiants qui auront pris inscription avant cette date subiront
les examens d'après le régime prévu par le décret du a 4 juillet 1899.
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imÀmÀmÀ0m»mJmÀÀ0»mmÀ^À^Âtimm4éttttitU^»tk$immmmmmmM'tà^km4MÂm^^mmÂ*0*0td*k
DE L'EMPLOI DES RAYONS X DANS U RÉGION OCULAIRE
Par MM. L. TRIBONDEAU et P. LAFARGUB.
Les cas de guérison des tumeurs des paupières, de la conjonctive,
de la cornée, par la radiothérapie, ne se comptent plus aujourd'hui
(nous en avons nous-mêmes observé plusieurs dans le service de
M. le Prof. Bergonîé); on lui doit même la disparition de tumeurs
intra-oculaires : gliome (Hilgartner, Joarn, of Amer, med, Assoc.
1906, p. 999), sarcome de l'iris (Ring, Ibid.y p. ioo3); elle est encore
venue à bout de conjonctivites très tenaces telles que la conjonctivite
prinlanière (Exemple : Pusey, Ibid,y p. 999), le trachome (Exemples :
Mayou, Soc, ophtal. du R,-U,, 1903; Bettremieux, Rec. dophUiL,
1903, etc.). L'activité curatrice des rayons est donc bien démontrée.
Ils ont de plus, sur les autres méthodes, la supériorité des résultats
esthétiques : ils peuvent éviter des cicatrices vicieuses, des délabre-
ments importants, voire même Ténucléation du globe oculaire.
Pourtant, malgré ses succès et ses avantages, beaucoup de médecins
refusent d'utiliser la rontgenisation pour le traitement des tumeurs de
l'œil ou de son voisinage, et ceux qui s'en servent laissent deviner
dans leurs publications une cert^tine hésitation. C'est que, chez tous,
existe la même crainte plus ou moins avouée : risquer la fonction
visuelle. Or, si pareil sacrifice peut être consenti de parti pris quand
il s'agit de néoplasmes intra-oculaires, puisque aucun traitement ne
peut l'empêcher, on ne saurait courir un tel danger pour éviter une
cicatrice vicieuse ou pour abréger une inflammation guérissable par
d'autres moyens.
La question doit donc être posée : « Les rayons X peuvent-ils provO'
qaer la cécité ou, tout au moins, compromettre plus ou moins grave-
ment la fonction visuelle? »
Les altérations rôntgeniennes susceptibles d'être considérées comme
pouvant amener ce résultat sont, par ordre de gravité :
r Les altérations nerveuses : lésions des cellules rétiniennes, entraî-
nant la dégénérescence du nerf optique.
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lOOO ARCHIVES D'éLEGTRIGITi MÉDIGALB.
a"* Les altérations des milieux de Vœil : en particulier du cristallin,
entraînant la cataracte.
3' Les altérations des membranes da globe : cornée et iris, entraînant
des taies, des synéchies, la panophtalmite.
4* Les altérations de la conjonctive et de la peau, pouvant entraîner
l'occlusion de la fente palpébrale.
Voyons, pour chacune d'elles, ce que nous apprend l'expérimen*
tation sur les animaux et l'observation chez le malade.
S I. Altérations nerveuses.
Expériences sur les anima^ux. — Les premières recherches furent
faites par Birch-Hirschfeld sur cinq lapins (Archiv. /Or OphtaL,
1904^. Sauf dans un cas, ou la dosejut trop faible (moins de 12 H),
il déclare avoir observé d'une façon constante (doses de is H à 30 H)
des lésions de la rétine, lesquelles entraîneraient la dégénérescence du
nerf optique, histologiquement constatable vers le quarantième jour
(coloration de la myéline par la méthode de Marchi).
Nous n'avons pas voulu accepter sans contrôle un résultat d'une
telle importance, et nous avons irradié un des yeux de quatre lapins,
en dépassant très largement, pour deux d'entre eux, les doses
employées par notre prédécesseur (jusqu'à quatre fois autant de rayons
environ). Grâce à l'examen comparatif des yeux sains et irradiés, et i
des recherches de technique histologique sur des yeux normaux, nous
avons acquis la conviction que les rayons X sont sans action appré-
ciable sur la rétine et sur le nerf optique (Tribondeau et Lafargne,
R, biol. de Bordeaux, 7 juillet 1908) et que les altérations décrites par
Birch-Hirschteld sont, ou bien des artifices de préparation, ou bien
des erreurs d'interprétation.
D'après lui, les lésions rétiniennes principales consisteraient en la
dégénérescence des cellules ganglionnaires par destruction poussié-
reuse de la substance chromatophile, vacuolisation du protoplasme et
ratatinement du noyau. Or, jamais, dans nos globes irradiés, plongés
immédiatement dans le bichromate acétique de Tellyesniczky, et
fendus dans ce fixateur, nous ne les avons trouvées, — même chez un
lapin irradié pendant deux heures, qui aurait dû être frappé très forte-
ment. Par contre, nous les avons vues très nettement dans des rétines
non irradiées, quand le globe avait été ouvert et laissé à l'air pendant
quelque temps (même quelques minutes), ou bien avait été fixé dans
des liquides à base de formol ou de sublimé. Nous avons, en outre,
observé dans l'œil sain des variations morphologiques et des irrégula-
rités de distribution des cellules ganglionnaires qui peuvent en
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DE l'bMPLOI DBS RAYONS X DAMS LA REGION OCULAIRE. lOOI
imposer pour des transformations pathologiques à divers stades,
aboutissant, par places, à une disparition complète des éléments.
Parmi les lésions rétiniennes secondaires indiquées par Birch-
Hirschfeld, le relâchement du réseau des plexiformes doit être mis
sur le compte d'une mauvaise fixation ; Taspect homogène des grains
externes s'explique par leur grande colorabilité ; les masses réfrin-
genteS) entourées d'une auréole claire et situées dans la couche des
fibres nerveuses, sont des tronçons de fibres de MûUer; Taspect
granuleux de la partie externe de la membrane de Jacob est dû à la
coupe oblique des bâtonnets.
D'autre part, Birch-Hirschfeld a eu tort, selon nous, de conclure
à la dégénérescence du nerf optique, simplement d'après quelques
Marchi positifs. Nous avons trouvé ce procédé très inconstant, appliqué
au nerf optique. Un seul de nos nerfs irradiés s'est imprégné, et ce
n'était précisément pas le plus exposé.
Admettons un moment l'existence des altérations de la rétine et du
nerf optique signalées par Birch-Hirschfeld; elles seraient les pre-
mières manifestations d'une destruction très étendue, puisque l'auteur
note deux fois sur cinq des signes de dégénérescence totale du nerf
optique. Donc, en conservant les animaux rôntgenisés pendant long-
temps, ils devraient devenir aveugles et, à l'autopsie, les cellules gan-
glionnaires devraient avoir disparu complètement ou presque, en
même temps que le nerf optique se serait atrophié, et que les diverses
couches de la rétine manifesteraient nettement le contre-coup subi par
elles. Nous avons irradié les deux yeux d'un lapin pendant une heure
(lo centimètres; omA.8; R. 6); nous l'avons conservé pendant cinq
mois, sans qu'il ait présenté un trouble manifeste de la vue; l'examen
histologique avec colorations diverses, mensurations, etc..., n'a décelé
ni destruction des cellules ganglionnaires, ni modifications des
diverses couches de la rétine, ni atrophie du nerf optique.
D'ailleurs, Tribondeau et Bellay (voir Thèse de Bellay. Bordeaux,
1907-8), expérimentant sur l'œil des chats nouveau-nés, avaient
remarqué l'intégrité des cellules ganglionnaires et du nerf optique
après une exposition bien plus intense et une période d'attente beau-
coup plus longue que pour les lapins de Birch-Hirschfeld. 11 y avait
là une contradiction d'autant plus remarquable que les tissus des
animaux très jeunes sont, en général, plus sensibles aux radiations
que ceux des animaux adultes.
Nous avons depuis, dans un autre but, pratiqué, sur des chats
d'âges divers, de nombreuses rôntgenisations d'yeux, avec des doses
parfois énormes, sans jamais constater d'altérations de la rétine ou du
nerf optique, ni de diminution de la vue (en dehors des cas de cata-
racte et de kératite).
Aussi, nous concluons, contrairement à Birch-Hirscf^eld, que les
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lOOQ ARCHIVES D'éLECTRICiré MÉDICALE.
rayons X n'enlrainenl pas, chez les animaux, de troubles de la vue par
alléralions nerveuses, même avec des doses bien supérieures à celles
de la radiothérapie.
Constatations faites chez l'homme. — Un seul auteur, à notre
connaissance, ajjirme la production de lésions nerveuses de Vœil avec
preuves à l'appui : c'est Birch-Hirschfeld. Quelques rares médecins
admettent la possibilité de ces lésions, mais semblent plutôt influencés
par les affirmations du précédent que poussés par une conviction basée
sur des observations personnelles. Examinons les « preuves » de
Birch-Hirschfeld.
Premier Mémoire {Archiv fur Ophthal., 1904). Observation IV. — A trait à
un ulcus rodens du tiers externe de la paupière, d*abord guéri par les
rayons X,puis r^idivé, avec invasion des deux tiers externes de la cornée.
Malgré la radiothérapie (successivennent : 6 H, 16 H, 34 H) on dut pratiquer
rénucléation à cause des douleurs, l'œil étant d'ailleurs devenu progressi-
vement aveugle. La rétine montre des altérations semblables à celles des
lapins : vacuoiisation, dissolution de la substance chroma tophile, ratali-
nement du noyau, destruction des cellules ganglionnaires; ajourement des
fibres nerveuses. Toutefois « on ne peut dire si le tronc du nerf optique est
dégénéré ; son point d'entrée offre son aspect normal ». La macula est creusée
de petits kystes dus aux altérations vasculaires, imputables elles-mêmes aux
rayons X.
Les aveux de Birch - Hirschfeld, dans son deuxième mémoire, enlèvent
à cette observation toute valeur. Il reconnaît que l'examen de la vue n*avait
pas été pratiqué, qu'on s'en était rapporté aux dires du malade, et qu'il
y avait des signes de fflaucome.Si nous ajoutons à ces déclarations que les
deux tiers de la cornée étaient envahis par la tumeur et que le dernier tiers fut
atteint de kératite rôntgenienne, la perte de la vue s'explique sans invoquer
des altérations nerveuses qui, pour nous, n'existent même pas dans les expé-
riences. Enfin, nous croyons la dégénérescence cystoïde de la macula tout à
fait indépendante de l'irradiation.
Deuxième Mémoire {Archiv fur Ophthal, 1907). Observation I (Cas de
Ammann, réétudié par Birch-Hirschfeld). — II s'agissait d*un petit
sarcome de la choroïde, irradié pendant ai minutes, en trois séances. La
vue tomba, en cinq semaines et demie, de o,5 à o,o5. Mais il faut remarquer
que la tumeur s'accrut rapidement et détermina un décollement rétinien
de plus en plus accentué et de la névrite optique. Comme il n'est pas rare
de voir un sarcome entraîner le décollement précoce de la rétine, on ne peut
attribuer ce dernier à la rôntgenisation; l'auteur lui-même en convienL
L'action des rayons X dans rafTaiblissement de la vue parait donc avoir été
nulle.
L'examen histologique montra, dans ce cas comme dans le précédent, une
dégénérescence vacuolaire de la rétine. Mais Birch-Hirschfeld est moins
nflirmatif sur son origine rôntgenienne qu'il donne seulement comme pos-
sible. Fait plus curieux, il n'ose pas non plus attribuer, cette fois, aux
radiations les altérations des cellules ganglionnaires, niées par Ammann,
mais très nettes pour lui, quoique h leur début, et toujours Identiques
cependant à celles des lapins.
Même Mémoire. Observation II. — Ulcus rodens voisin de l'œil. V = 6 la
avant le traitement radiothérapique (120 minutes en six séances). La tumeur
guérit, mais V tombe à 6/24, en même temps qu'apparaît une kératite
interstitielle. V étant encore descendue jusqu'à 6/80, alors que la cornée
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DE l'emploi DBS RAYONS X DANS LA REGION OCULAIRE. IOo3
s'éclaircissait, l'auteur « vint à penser que l'appareil nerveux de Toeil devait
aussi avoir été lésé en quelque chose par les rayons Hôntgen, par analogie
avec les expositions expérimentales». Quand le malade fut revu, assez long-
temps après, il y avait eu récidive s*étendant jusqu'à la cornée, envahie par-
tiellement par un tissu de pannus, et présentant encore de petits troubles
interstitiels, reliquats de la kératite rôntgenienne antérieure. « V n'avait pas
varié depuis les dernières recherches.» Une exposition intensive fut alors
faite, et l'œil énucléé douze heures après.
La rétine aurait présenté les caractères de dégénérescence du troisième
neurone déjà décrits chez les animaux et l'homme, tandis que les premiers
neurones étaient normaux. « Une dégénérescence nette du nerf optique ne
put être trouvée. » Il n'y avait pas de dégénérescence cystoïde de la macula.
On saisira toute l'invraisemblance de ces signes de dégénérescence des
cellules ganglionnaires qui, si on les attribue aux premières irradiations,
sont demeurés tels quels, sans évoluer, pendant près d'un an. ou qui, si on
les croit provoqués par la rôntgenisalion in extremis de l'œil, sont apparus
en douze heures; alors que les cellules tuées par les rayons disparaissent
d'ordinaire après une à trois semaines, et que les éléments les plus sensibles
aux radiations, comme les cellules séminales, ne présentent d'altérations
manifestes qu'au bout de plusieurs jours I Comment expliquer, d'autre part,
le maintien de l'acuité visuelle et l'intégrité du nerf optique?
La persistance des troubles cornéens suffît, pensons nous, à expliquer la
faiblesse de l'acuité visuelle. Quant aux lésions nerveuses, ce cas ne les
démontre pas plus que les autres, au contraire.
En résumé, les observations de Birch-lUrschJeld ne prouvent pas
Texistence chez Vhommc de troubles de la vue dus à des altérations
rôntgeniennes de la rétine et du nerf optique.
Le fait qu* aucun autre radiolhérapeuie ne mentionne la production de
pareils troubles, alors que, dans mainte observation, on se rend compte,
bien que V auteur évite de le signaler explicitement, que la protection de
Vœiljut très incomplète ou nulle, est déjà assez suggestif.
Mais il existe, de plus, un nombre déjà respectable d'observations
dans lesquelles l'absence ou l* insuffisance de protection du globe est
nettement spécifiée, oh Virradiation Jut parfois très forte, et où,
néanmoins, la vision resta intacte. En voici quelques exemples :
Valude (Ann. d'ocul., igoS) Kpithélionia palpébro-conjonctival récidi-
vant. 'ioo minutes d'irradiation; en ao séances; à i5 centimètres; 3 à 4 H
pnr séance; pas de protection de l'œil. Gnérison partielle. Vision conservée.
•• Les applications de rayons \ ne semblent pas oflrir de danger réel pour la
vision, contrairement ù ce qu'on a avancé. »
Dupeyrac (Marseille mêd., ic)o5j. Kpilhélioma de l'angle interne de l'œil
12 séances de la H 5; R.5; pas de protection de l'œil. Guérison complète.
Rien du côlé de l'œil.
Bouissiôre {Thèse Bordeaux, 1905-1906). Épithélioma des deux pau-
pières. Radiothérapie pendant deux mois. Protection du globe impossible.
Guérison. Vision non troublée.
Van Duyse et de Nobele (/Irc/iiy.dV/^c/r.m^d., 1906). Prolifération lym-
phomateuse hyaline de la conjonctive bulbaire. <»o minutes; R.5; r5 centi-
mètres; intensité totale = teinte B Sabouraud ; pas de protection de l'œil.
Guérison; mais kératite abaissant Va i/io; retour ultérieur de V à i/'|.
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1004 ARCHIVES D'éLEGTRlGITÉ MÉDICALE.
Guglianetti (Archiv, di ottamol., 1906). Épithélioma du limbe coméen.
Pas de protection du glot>e. Phénomènes dUnÂltration passagers dans le seg-
ment antérieur, sans troubles de la Tonction visuelle.
Weeks (Journ. of Amer, med, As^oc,^ 1906, p. 996). Épithélioma delà con-
jonctive bulbaire. 700 minutes d'irradiation en 100 séances; 10 pouces; pro-
tection presque nulle à travers un tube d*un pouce et quart. Guérison.
V = 1/2.
Ayres {Ibid., p. 998). Aucune lésion de Toeil après radiothérapie du
trachome.
Ring {Ihid.j p. ioo3). Sarcome de Tiris; guérison par les rayons X, sans
aucun résultat fôcheux du côté de la rétine,
Lafargue (observation inédite). Œil droit aveugle à la suite d*un trau-
matisme. Épithélioma de la paupière gauche. a5o minutes d*irradiation en
35 séances; 10 centimètres; R. 5; omA. 5; protection du globe très mauvaise.
V de Toeil gauche ne baisse pas (8/10).
Bien mieux, dans certains cas oà le globe ne fui pas protégé, la
vision s'améliora, après radiothérapie, grâce à la disparition de certains
phénomènes morbides. Exemples :
Kienbôck {Journ, of Amer, med.Assoc.^ 1906, p. 996). Sarcome des orbites
avec exophtalmie et névrite optique bilatérales. 3o séances de rayons X.
Guérison. Les yeux reprennent leur aspect normal, et V retourne en partie.
Ruggero Pardo (Ibid.j p. 997). Trachome rebelle. 6 séances de 4 ^
10 minutes. Guérison. Éclaircissement du pannus avec retour marqué de
l'acuité.
La résistance offerte par la rétine aux rayons X, alors que cette
membrane est si facilement altérée par d'autres causes, étonnera sans
doute beaucoup de médecins; personnellement elle ne nous surprend
pas ; elle confirme une fois de plus la loi de corrélation entre la fragilité
rontgenienne des cellules et leur activité reproductrice, formulée par
J. Bergonié et L. Tribondeau (C. R, de VAcad, des Se, 10 déc.
1906, et Congrès de VA, F. A. S., août 1908); les cellules nerveuses ne
S3 multiplient pas: elles sont réfractaires aux radiations.
S II. Altérations des milieux de Tœil.
Expériences sur les animaux. — Nous laisserons de côlé les modi-
fications exclusivement microscopiques, sans intérêt actuel, signalées
par Birch-Hirscbfeld, Tribondeau et Belley dans les humeurs
aqueuse et vitrée.
Tribondeau et Récamier constatèrent, en 1905 (R. bioL de Bordeaux,
17 juin), que l'œil d'un chat nouveau-né^ irradié avant l'ouverture des
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Photographie I.
Tête de chat à l'Age de cinq mois et demi ; grandeur nature.
O. Cl.— Irradia 1c neuvième jour, dès l'ouverluro de«« pnupi^res (30 minuIeH, en deux Késncen; inleniiilé ^ 0 mA. i;
dittanrc -^ 10 centlmi^trcs : rajoii» n» 6). Le* poil». tuinb^« apré«» radiodermite nun ulrërcu!»e, ont partout re|»ou*!»i",
KanI daifi l'angle interne ti)per|>i(;nienté. iMcmhranc rli^rnotante nao» pigment. Fente palpébrale r^ti^rie.
O. D. — Irradie le trent<*-nou«iVnie jour, un mois aprén l'ouverture de<t |uiupierc8 (8U minutei*. en deux tK^ancen: intenaiir
-— o m A. 5: distance — 10 centimètre»: ra)on<« n» 6 A 7). Le* puiU, tomltén âpre» radiudermito non ulcéreuse, n'ont
encore ivpouxHi- lyi'à la périphérie; la ïone glabre «-Ht hlanclio; reniée de tacher d'Iijpcrfiigmentation. Memlirane
clignotante ^^an!* pigment. Fente pal|M'l)ral« rétn-rie.
m^^'
Photocraphie IÎ.
Globes oculaires du chat de la photographie I; grandeur nature.
î. — Cataracte complète début le vingt-neurième jour). Microphtalnîc très accuaée. Pupille rélrécie. irrégulière (a eu
de l'iritl^ i l'occasion d'une kérato- conjonctivite «eptiqne ultérieure h lu kérato-conjooc(iTito rôntgénienne).
O. G.
de l'iritls i l'occasion d'une kérato- conjonctivite «e'ptiq'ne ultérieure i ,...-_ ,.
O. D. — Cataracte incomplète (début le quarantc-«lc'j\irmc joufy. Microphtalmie moins accusée. Pupille régulière ^mais iria
décoloré : même poussée Infectieuse qu'ïk gauche).
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PlIOTOGRAPIIIK III.
Tète de chat à l'Age de~qiialre mois; grandeur nature.
O, («. — Irrfflflj*^ \e tronle-nouvii-me jour, un mol» aprft» l'ouvertupo de» paupière» (60 minul*^. en H*»ux *<"anr#>« ; «lf««it«-
■^0 inA. %: di^lanro = 10 rontiinrtrc!»: rayonn n» 6). Le» poiU. tombée apré* radiodrmiite ulcr^wu** quia proT.-Ti.
l'orrIu4l«iii intermittente de la Tente palpebrale. n'ont repou»>i{^. blancK. qn'à )a pi'nph^rie. La zone irlabre e«t «lr|M:
inentée. Membrane elÎKnntante «ans pigniei t. Atré^ie ron^idérable de la Tente |talp(^brale.
O. D. — Irradi»' le Huixante-neuviéme jour, deux mol» apré» l'ouverture de* paupirre» |60 minnte-». en deux mIjim-p».
intensit*^ — 1 niA. ï à 1 mA. 3; dintanee = 10 eenlinièlre»: teinte n» 3 Bordier k ehanue «eanre). Le» poil», toait»-'
aiirè» radlodermile non ulcéreuse, ont reiiou»»* partout, blanc», sur un tégument nyperpijfinenl»*. La membnip
elifrnotnnle po»»i-de sa pi<;meniation normale. Pa» a'alré»ie palpebrale.
Photographie IV.
Globes oculaires du chat de la photographie 111; grandeur nature.
o. G. — Catnrarte roinplrlo 'd»'-lint le In'nle-hiiilinne jour*. Mirrupbtalmie intermédiaire entre eelle de» slol»» i*
photoirrapliie III. Pupille le^'i-renient rélivi-i.'. l'a» d'Irlli».
O. D. — Pas de eatararti'. Pa» de luirruplilaliuir. Pupille et irl» normaux.
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DK L*EMPLOI DES RAYONS X DANS LA RiSgION OCULAIRE. ÎOO7
paupières^ avait été atteint de cataracte et de microphtalmie s'accom-
pagnant de modifications architecturales de la rétine.
Fallait-il généraliser ce fait et considérer la cataracte et la mi-
crophtalmie rôntgeniennes comme toujours possibles? Tribondeau
et Belley {R- bioL de Bordeaux, a juillet 1907) établirent d'abord
que chez le chat nouveau-né, on les obtient constamment et avec de
très faibles doses (la cataracte apparaît du trentième au quarantième
jour environ, et entraine l'atrophie du cristallin). Chez le chat adulte,
nous avons trouvé, au contraire, qu'on ne peut les provoquer, môme
avec des expositions très fortes. Cherchant alors à quelle époque le
cristallin perdait sa sensibilité aux rayons X, nous l'avons vue
(Tribondeau et Laf argue, R. bioL de Bordeaux, 10 nov. 1908)
décroître très rapidement le premier mois (des doses sufûsantes, le
jour de l'ouverture des paupières, pour provoquer la cataracte, n'ont
plus d'effet un mois après), pour disparaître, pratiquement, au bout
du deuxième mois (des quantités énormes de rayons X ne produisant
plus la cataracte). Voir, à l'appui, les photographies jointes à cet
article et leurs légendes.
11 est impossible d'expérimenter sur le lapin nouvoau-né. Si le
cristallin est fragile chez lui, il le reste très peu de temps dans la
suite, car un animal exposé par nous le quinzième jour n'a pas eu
de cataracte. Quant au lapin adulte, il est absolument réfractaire
(Tribondeau et Lafargue, /?. biol. de Bordeaux y 3 déc. 1907).
Chez le cobaye, Chalupack/ (in Premier }fémoire de Birch-
Hirschfeld) cite un cas de cataracte polaire antérieure, mais déclare
qu'elle ne doit pas être mise sur le compte des rayons.
En résumé, nous concluons que la rôntgenisaiion n'entraîne des
troubles de la vue par cataracte que chez les tout jeunes animaux,
pendant les premières semaines de la vie, encore le cristallin parati-il
posséder une susceptibilité très variable suivant les espèces,
CoNSTATATïo?is FAITES CHEZ l'homme. — Tous Ics uutcurs recon-
naissent fintégrité complète et constante du cristallin, aprèfi irradia-
tion de Vœil humain non protégé,
Touterois, Birch-Hirschfeld relate {Klin, Monatsblaelter fur Angenheil-
kunde^ 1908) le cas suivant d*activation d'une cataracte sentie par les rayons X;
il serait même tenté d*attribuer la cataracte aux radiations. Un homme de
soixante quatre ans, déjà atteint d'un début de cataracte dans un œil, fut
irradié 3o minutes du côté opposé, pour cancroîde. en 1908. Il guérit sans
liions de l'œil, ni du cristallin exposé. De 1906 à 1908 la cataracte se
développa du côté rôntgenisé et arriva plus rite à maturité que dans
l'autre œil, atteint pourtant bien avant.
Le laps de temps écoulé entre l'irradiation et le développement de la
cataracte a été si long qu'il est difilciie d'établir entre les deux phénomènes
une relation de cause à effet. Cependant nous ne nions pas, en principe, la
possibilité d'une poussée imprimée par les rayons \ a une cataracte en
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r008 ARCHIVES D'iLBCTRIGITé BtioiGALE.
évolution; les expériences de Bergonié et Tribondeau sur le testktile
du rat, et les radiothérapies ovariennes de Fcveau de Courmelles ont,
en effet, montré que les radiations ont une influence nocive particulière
sur les éléments tissulaires entacha de sénilité.
S III. Altérations des membranes du globe.
ExpÉRiEifCBS SUR LES ANIMAUX. — La kératite rôntgenienne est un
accident signalé par tous les observateurs, Birch-Hirschfeld le
constate chez tous ses lapins ; Tribondeau et Belley le retrouvent
chez leurs chats nouveau -nés. Nous Ta vons observé chez nos lapins
et nos chats adultes; certains animaux ont été épargnés grâce à
l'emploi de rayons durs. Nous avons noté une fois chez le lapin, après
une très forte exposition, une ulcération cornéenne. Le trouble coméen
disparaît vite, soit complètement, soit en ne laissant que très peu de
traces.
Bien qu'il ne fait pas reconnue chez le vivant, Firitis serait, pour
Birch'Hirschfeld, une complication très Jréquente puisque chez ses
lapins il trouve toujours, au microscope, de la congestion et des alté-
rations (gonflement, vacuolisation) de l'endothélium des vaisseaux
iriens.
Uiritis est y au contraire y pour nous^ un phénomène rare et indirect.
Nous l'avons trouvée macroscopiquement (décoloration, synéchies,
pigment sur la cristalloïde) et microscopiquement (endartérite) chez
deux chats qui, après guérison d'une kérato-conjonctivite rôntge-
nienne, avalent été atteints d*une deuxième poussée franchement
purulente. Il est possible que les rayons X aient favorisé Tiritis en
ouvrant la porte à une infection oculaire. Mais nous n'avons jamais
vu d'accidents septiques plus graves, pouvant compromettre la
vision.
Constatations faites chez l'homme. — La kératite est une compli-
cation assez Jréquente de la radiothérapie oculaire. Elle s'est
produite dans les cas de Birch-Hirschfeld, Duyse et de Nobele,
Guglianetti, Weeks, pour ne citer que ceux dont nous avons déjà
donné l'indication bibliographique. Le trouble cornéen, passager le
plus souvent, peut parfois persister en partie pendant des mois (de
Nobele), et même des années (Birch-Hirschfeld).
// n'existe aucun cas d'iritis rôntgenienne humaine, du moins a
notre connaissance. Birch-Hirschfeld, dans ses six observations
humaines, trouve l'iris normal à l'examen ophtalmoscx>pique; mais
dans les deux bulbes qu'il examine histologiquement il décrit les
mêmes lésions vasculaires que chez ses lapins. Yerra-t-on là de l'iritis?
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DE l'emploi DBS RAYONS X DANS LA RÉGION OCULAIRE. IOO9
Un cas unique de panophtalmite a été attribué aux rayons X par
Wild (Journ. of the Amer. med. Assoc, 1906, p. 1000) et a nécessité
rénucléation . Peut-être n'est-ce qu'une coïncidence; peut-être les
radiations ont-elles, en effet, aidé l'infection.
S IV. Altérations de la oonjonctive et de la peau.
Expériences sur les animaux. — Nous avons vu, chez le chat, la
conjonctive enflammée masquer la cornée et la couvrir de pus qui, en
se desséchant sur les rebords palpébraux, les agglutine passagèrement.
Du côté de la peau, quand les stades de la radiodermite, ordinai-
rement constatés par les divers auteurs (chute des poils, hyperké-
ratose, hyperpigmentation), sont dépassés, la surjace s'ulcère et se
couvre de croûtes melliformes entraînant Tocclusion intermittente des
paupières infiltrées et tangentes par leurs rebords. Une fois, chez
le chat, nous avons obtenu une ulcération cutanée plus profonde,
avec sphacèle des bords palpébraux et occlusion prolongée de la fente
palpébrale.
Constatations faites chez l'homme. — On ne cite que des radio-
der mites et des conjonctivites bénignes n'ayant pas amené l'occlusion
des paupières ni la diminution de l'acuité visuelle.
Conclusions pratiques.
Une fois jeté bas l'épou vantail de la cécité par lésions nerveuses
dressé par Birsch-Hirschfeld, une fois restreinte à l'extrême jeunesse
la possibilité d'une cataracte rôntgenienne, nous pouvons (même en
admettant l'hypothèse encore à démontrer qu'une cataracte sénile
puisse être hâtée par la radiothérapie) répondre à la question posée
au début de cet article :
« Non; pratiquement (c'est-à-dire avec les doses employées actuel-
lement) la cécité rôntgenienne n'existe pas. »
Que l'acuité visuelle puisse diminuer après irradiation de l'œil,
c'est au contraire chose certaine, mais c'est uniquement par suite de
troubles cornéens. Des complications septiques intra-oculaires ne sont
pas le fait même des rayons; elles peuvent être évitées par l'emploi de
doses raisonnables et Inobservation des principes d'asepsie ; au besoin
une thérapeutique appropriée les arrêtera.
Donc : si Von veut conserver intacte la fonction visuelle, qu'on ail
soin de la cornée.
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tOlO AltCiilVKS DELBCTIUCITK M1£DICALB.
Pour cela, comme toujours mieux vaut le plus que le moins, on
protégera Tœil complètement toutes les fois qu'on le pourra. Si c'est
impossible, on s'attachera à soustraire la cornée à rinfluence des
radiations par l'immobilisation du globe dans telle ou telle position
favorable, et en recourant aux artifices divers suggérés par l'étude
de chaque cas particulier. Enfin, si une portion de la cornée est elle-
même envahie par la tumeur traitée, on s'ingéniera à n'exposer que
cette partie. Ainsi la kératite, seul acccident rontgenien oculaire véri-
tablement à craindre — accident qui le plus souvent d'ailleurs n'a
été pour le malade qu'un inconvénient passager et non un mal irrépa-
rable — pourra être évitée.
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»WWWWWWWW»IWWWHWWW»tWWW>W<WW»IWWWmMMMMIIIW»IWWWWWWWWilW»W»
ETUDES DELECTRO-PSYCHO-PHYSIOLOGIK
Par le D' Stéphane LiEDUC,
Professeur à TÉcole de médecine de Nantes.
AsTASiE. — En faisant passer, de la nuque au sommet de la lète d*un
chien, pendant cinq à quinze secondes, sous iio à lao volts avec une
intensité de 40 à 80 m A. suivant la taille de Tanimal, un courant
intermittent ayant une fréquence de 100 par seconde, i/iooo de
seconde étant la durée de chaque passage, on produit un état d*astasie
complète. Le chien contracte tous ses muscles et se met sur ses pattes,
mais il est comme ivre, il tombe soit en avant, soit en arrière, soit
sur un côté, il se rclèNo, retombe et roule; cet état persiste pendant
plusieurs minutes; Tastasie s'atténue peu à peu et fait place à Tauto-
matisme ambulatoire avec cécité psychique.
L'automatisme ambulatoire avec cécité psychique. — Le chien se
met à courir incessamment dans toutes les directions, il n'hésite
nullement comme un chien aveugle, il se lance avec assurance comme
s'il voyait parfaitement, cependant il va heurter tous les obstacles,
il frappe les murs à pleine vitesse et rebondit douloureusement pour
aller se lancer dans les charbons rouges d'un fo>er; il s'en éloigne en
hurlant, rencontre un siège entre les barreaux duquel il s'engage ; il
n'aperçoit point un escaher et, courant comme sur un plan, il dégrin-
gole et roule de haut au bas.
Le courant allant du front, entre les deux yeux, au sommet de la
tête, ne produit ni astasie, ni cécité psychique; il produit un état
ambulatoire, mais dans sa course accélérée le chien aperçoit tous
les obstacles et les évite en se détournant. L'état ambulatoire dure
plusieurs heures, pendant lesquelles l'animal refuse toute nourriture
Phototropisme. — Lorsque, chez le chien soumis au courant de la
nuque au sommet de la tète, cesse la cécité psychique, il se manifeste
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I0I3 ARCHIVES d'ÉLECTRIGITÉ MÉDICALE.
un phototropisme intense : Tanimal court aux fenêtres par lesquelles il
s*élance; pour les atteindre, il monte sur les tables et sur les sièges,
il s'élance à travers les vitres qu'il brise; il ne cherche nullement à
s'échapper par les orifices ouverts sur des pièces obscures.
Accélération de la respiration. — Le passage du courant de la
nuque au front accélère considérablement la respiration, qui passe de
5o à 200 par minute; le chien paraît essoufllé comme s'il venait de
faire une course longue et accélérée.
Fia. 1.
Chien cd étal calalepliforme reposant par trois pattes sur trots pieds
d*uD tabouret renversé; la patte pendante est rendue floue par les
mouvements de la respiration.
États léthargiforme et cataleptiforme. — Si l'on fait passer le
courant intermittent trois à six fois, pendant cinq à quinze secondes
chaque lois, de la partie inférieure à la partie supérieure de la colonne
cervicale, l'animal est mis dans un état léthargiforme, qui diffère du
coma en ce que l'animal peut soutenir sa tête ou conserver un instant
la position qu'on lui donne, mais peu à peu ses muscles se lâchent
progressivement, il s'affaisse de nouveau dans son état de somnolence ;
il arrive à conserver de plus en plus longtemps les positions qu'on lui
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ÉTUDES d'électro-psycho-physiologie. ioi3
donne, et dans cet état cataleptiforme, conserve rimmobilité d'une
statue, il semble alors complètement insensible. A mon cours de
rËcole de médecine de Nantes, ayant ainsi mis un chien en état
cataleptiforme par un courant électrique, je mis sur la table d'expé-
rience un tabouret renversé, puis sur les quatre pieds de ce tabouret
les quatre pattes du chien ; il porta une des pattes de devant à côté
d'une des pattes de derrière, sur un seul pied du tabouret, et resta
ainsi avec une immobilité de statue pendant presque toute la leçon ; les
élèves par des appels ou des signes cherchaient à lui faire détourner
la tête, mais ils ne purent provoquer un mouvement; j'enfonçai un
scalpel dans les muscles du dos sans que l'animal parût s'en apercevoir,
restant immuable dans son étrange équilibre.
Asthénie, recherche ur i/obscurité. — Le chien sortant de l'état
cataleptiforme va se blottir dans le coin le plus obscur, il est aussi
affaissé, immobile, qu'est agité l'animal impressionné de la nuque au
sommet de la tête.
Hale?«tissement de la respiration. — Le courant de bas en haut de
la colonne cervicale a pour effet consécutif un ralentissement extrême
de la respiration, qui de 60 peut tomber jusqu'à 6 par minuh*.
Arythmie cardiaque. — Après l'action du courant sur lo Unjet de
la colonne cervicale il se produit toujours de l'arythmie cardiaque,
deux ou trois battements séparés par un intervalle de repos.
11 y a un contraste frappant entre les effets consécutifs au passage
(lu courant dans la ti^te et dans la colonne cervicale.
Après le passage dans la tète :
État ambulatoire incoercible;
Sensibilité excessive;
Accélération de la respiration ;
Attraction par la lumière.
Après le passage dans la colonne cervicale :
Immobilité et affaissement;
Insensibilité et indifférence;
Ralentissement dans la respiration;
Recherche de l'obscurité.
Le passage dans la tète produit des symptômes observés surtout
après les attaques d'épilepsie; le passage dans la colonne cervicale
produit des symptômes observés surtout dans l'hystérie.
4HCB. d'klbctb. MBD. — iyu8. 7^
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loi 4 .vUcuivEs d'Électricité médicale.
Douleur. — Tandis que les applications du courant intermittenl à
la tète et sur le trajet de la colonne cervicale ne donnent lieu à la mani-
festation d'aucun signe de douleur, d'aucun souvenir désagréable,
appliqué sur la colonne dorso-lombaire ce même courant cause des
douleurs si vives qu'elles nous ont fait renoncer à l'étude électro-
physiologique de cette région. Aussitôt la fermeture sur un circuit de
I lo volts donnant un courant intermittent de 3o à lio m A., le chien
tombe dans un état de tétanos généralisé, tous les membres sont en
extension, la tête en opisthotonos, Tanimal ne peut crier; le circuit est
ouvert après cinq secondes, le tétanos persiste une seconde ou deux et
l'animal passe à un état d'agitation extrême, il saute, tombe sur le
dos, roule en hurlant et en aboyant comme en proie à la plus grande
douleur; celte agitation se calme après une minute ou deux et le chien
reste très déprimé.
Action sur la mémoire. — Les chiens auxquels les applications
électriques ne sont faites qu'à la tête n'en témoignent aucun souvenir;
pourvu qu'on les traite bien, qu'on les caresse, ils reviennent sans
hésitation, volontiers, aux expériences, quelque répétées qu'elles
soient, ils se laissent mettre les électrodes sans protestation, ils ne
témoignent du souvenir d'aucune douleur, ils se conduisent comme
si les séances antérieures ne leur avaient laissé aucun souvenir,
comme si les fonctions cérébrales, étant instantanément suspendues
par la fermeture du circuit, l'animal n'en avait eu absolument
aucune conscience, pas plus qu'un épileptique n'a conscience du
souvenir de son accès.
Le chien ne montre également guère de souvenir de l'application
du courant sur la colonne cervicale, toutefois il vient moins volontiers
aux expériences que celui qui n'a reçu d'applications qu'à la tête.
Lorsqu'un chien a reçu une application sur la colonne dorso-lom-
baire, dès qu'on entre dans la niche il se met à hurler, se sauve, est
extrêmement difficile à prendre, il se défend et cherche à mordre, il
faut le traîner ou le porter au laboratoire, il résiste à l'application de<
électrodes et se débat violemment, puis, lorsqu'elles sont placées,
comme s'il avait une conscience parfaite de ce qui allait se passer,
l'animal s'affaisse, se met sur le dos et pousse des hurlements
douloureux bien que le courant ne soit pas établi.
En résumé, le chien ne conserve aucun souvenir du courant
appliqué à la tête; un souvenir vague et seulement désagréable du
courant appliqué au cou ; enfin un souvenir extrêmement douloureux
et parfaitement précis du courant appliqué au dos.
Nous avons consacré de nombreuses études à l'inhibition des
fonctions cérébrales par les courants intermittents, qui produisent un
état analogue au sommeil cliloroformique, état dans lequel MM. les
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ETUDES d'ÉLECTRO-PSYCUO PHYSIOLOGIE. 10l5
D'* Tuilier et Jardy ont accompli, sur de nombreux animaux, des
opérations longues et compliquées. Le sommeil électrique a été étudié
par les D'' Zimmern et Dixmier (Soc. de biol., i9o3), et par le D' Miss
Louise Robinowith (Thèse de Paris, 1906).
ËpiLEPSiE. — En plaçant la cathode sur le front d'un animal, lapin
ou chien, l'anode sur les reins, fermant le circuit du courant inter-
mittent pendant cinq secondes, sur 55 volts pour le lapin, 110 volts
pour le chien, après l'ouverture du circuit se déroule un accès
typique d'épilepsie : convulsions toniques, cloniques, grincement de
dents, morsures de la langue, production d'écume sanglante, et coma
consécutif. J'ai fait une étude expérimentale étendue de ce phénomène,
avec la collaboration du D' Gustave Gouin, qui a consigné nos
résultats dans sa thèse {Èiade sur l'épilepsie par les courants inter-
mittents ^ thèse de Bordeaux, 1904). Dans les notes présentées à la
Société de biologie, en 1908, M. Batelli de Genève a étudié la pro-
duction d'accès épileptiques par les courants industriels. Les notes à
la Société de biologie, présentées sur ce sujet par MM. Zimmern et
Dixmier, puis par M. Batelli, sont insérées in extenso dans la thèse de
M. Gouin.
Veutige. — Le vertige électrique résulte de la répartition dyssymé-
trique du courant dans la tête par rapport au plan antéro-postcrieur,
et des variations d^ntensité. Le courant d'intensité constante, bien
symétriquement réparti dans les deux hémisphères, ne produit pas de
vertige. Si Ton place une électrode sur chacune des tempes d'un
lapin, et si l'on établit brusquement un courant transversal, continu
ou intermittent, Tanimal tombe du coté de l'anode; si une grande
électrode est placée sur le corps de l'animal, une petite sur une tempe,
au moment de l'établissement du courant l'animal tombe toujours du
côté où il n'y a pas d'électrode, que l'électrode de la tempe soit cathode
ou anode. En résumé, l'animal tombe toujours du c<Mé opposé à celui
le plus fortement excité par le courant.
Pkodlgtion du îsystagmls. — Si l'on fait passer un courant continu
d'une oreille de lapin à laulre, entre 10 et ao mA., il se produit un
nystagmus très marqué, les globes oculaires vont de droite à gauche
avec des mouvements dont TampUtude augmente avec l'intensité du
courant, pour une certaine intensité la tête elle-même participe à ce
mouvement latéral. Dans cette expérience, le nystagmus résulte de la
diflerence d'action de chacun des deux pôles sur chacun dos deux
hémisphères.
L'électrophysiologie des rentres nerveux, qui existait à peine
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10l6 AUCIlIVl!:» D'ÊLECTJIICITË MÉDICALE.
avant les courants intermittents, se trouve déjà riche de résultats;
elle est beaucoup plus compliquée que Télectrophysiologie des nerfs
périphériques, les réactions sont non seulement contemporaines, mais
consécutives au passage du courant, elles se déroulent pendant un
temps très long, sous des formes variées en même temps que succes-
sives : motrices, psychiques, organiques ; les caractères des réactions
varient avec l'intensité et la durée du passage des courants. Pour
étudier la physiologie et la pathologie expérimentale des centres
nerveux, nous sommes en possession d'un agent nouveau et d*une
méthode nouvelle.
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V<WWW»IWWWt»WWWWW»lWWWW»V<WWWWWWWW»<WWitWWWMWWiW»
INSTRUMENTS NOUVEAUX
ÉLECTRODE DYNAMOMETRIQUE
Par le D' Th« NOOIER,
Professeur abrégé à la Faculté de médecine de Lyon.
Mesurer autrement qu'à l'œil la réponse du muscle à l'excitation
électrique soit par le courant faradique, soit par le courant galvanique,
est un problème qui a préoccupé certainement bon nombre de méde-
cins-électriciens. On a bien la ressource d'enregistrer graphiquement
la contraction musculaire, mais ce procédé est long, délicat et nécessite
des instruments dont la place est dans un laboratoire plus que chei
un praticien.
Nous avons cherché longtemps quelque chose de plus simple et
nous avons réalisé, grâce à l'habileté de M. Maur\', de Lyon, l'ingé-
nieux instrument que nous présentons au Congrès.
Il se compose d'une électrode supportée par un manche isolant
brisé en son milieu. Les deux parties sont réunies par un dynamo-
mètre à ressort très sensible actionnant une aiguille qui se déplace sur
un cadran gradué de o à 5oo grammes.
Pour se servir de l'instrument, on imbibe le feutre qui entoure la
partie métallique de l'électrode et le membre a examiner étant placé
sur un plan résistant, on excite le muscle à l'aide d'un courant rythmé.
Le muscle répond à l'excitation par une contraction et l'on voit l'ai-
guille du dynamomètre indiquer un certain chiffre. On passe au muscle
symétrique malade et on procède de même à son excitation. L'aiguille
du dynamomètre indique un autre chiffre. La différence des nombres
obtenus permet d'évaluer le degré de maladie du muscle. Un muscle
sain donnera par exemple pour un courant déterminé une réaction
sur l'électrode égale h qoo grammes et un muscle malade une réaction
égale à 5o grammes.
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ioï8
ARCHIVES d'Électricité méixicalë.
Deux objections peuvent être faites :
r L'électrode peut n'être pas appliquée de la même manièni sur le
muscle. — A ceci nous répondrons qu*aacune électrode ne permet de
se placer dans des conditions expérimentales aussi semblables que
rélectrode dynamométrique. La pression initiale de réleclrode sur le
muscle étant mesurée en grammes, on pourra toujours se placer dans
des conditions telles que la pression soit rigoureusement la mrnie
avant toute excitation électrique.
FiG. I.
Rirrtrodc dynamométriqiio du D' Th. Nogier.
il" La pression variable exercée par la main de l'opérateur sur le
manche de l'électrode vient fausser les lectures faites sur l'instrument.
— 11 faut certainement un peu d'habitude pour se servir de l'électrode
dynamométrique, mais on n'a qu'à se souvenir des lois de l'inertie
pour comprendre que l'aiguille du dynamomètre se déplacera avant
que la contraction du muscle se soit transmise à la main de l'opérateur.
A l'usage, nous verrons s'il y a lieu de faire faire quelques retouches
à Tinstrunient. Tel qu'il est, nous le croyons propre à apporter une
modeste contribution à l'important chapitre de rélectrodiagnostic.
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|AMMki
TABLE DES MATIERES DE I/ANNËE 1908
TABLE ALPHABÉTIQUE
PAU NOMS D AUTEURS C)
Abraham, 790.
Abrami et Gaucher, 8i^.
Alexander, 'io8.
Al lard et (iaiivv, 276.
Arcelin, 1 53, 581, 582.
Arf^eDson ci Bordol, 419,
621.
Aubcrtin et Beaujard, 343.
AiibertinotDelaraarre,83a
Aiibincaii et Chuiton, 48.
Habinski, 77.
Barcat et Delamarre, 243.
Barcat et Dorainici, 655,
875.
Barjon, i54, 584, 603, 613,
614, 875, 8G9, 969.
Barrct et Leven, i5o.
Baslini, 70^.
Bassal et Cluzct, 633, 950.
Baudet, 737, 746.
Baiier, 749.
Baiimann, 870.
Beaujard et Anberlin, 343-
B/rlère, 123, 283, V',7,
623, 734.
Béclère et Maingot, 803.
Bêla Alexander, 743.
Bcllemanière, 738.
Bellrv, no, 972.
Belot, 61,250,318,619.
BcnsaudeetThiroloix, 70C.
Berdez, 199.
Bergonié, 303, 017, 762,
779, 792, 836, 996.
Zim-
Bergonié et Spéder, 598,
941.
Bergonié et Tribondeau,
7.'), 500, 597.
Bcrgoiiié et Tnrnain, 625,
635.
BertolottI, 734-
Beurmann (de), 157.
Benrmann (de) et
mern, 7^.
Bienfait, 5 16, 870.
Biraud, 897.
Bircher, i.'>0, 187.
Bizard, de Keating-Hart et
Fleig, 705.
Blois (de), 316, 320.
Blum, 611.
Bonncfoiis, 79.
Bordas, 817.
Bordet, 180, 320, 491,509,
607.
Bordet et Argenson, 410,
621.
Ik)rdier. 133, 299, 316,
555, 604.
Bordier, Morel et \ogler,
605.
Bordier et Xogier, 316,
323, 604, 799.
Boniltau, 364, 725, 835.
Bosquier et DesplaUt, 601.
Boucbacourt, 5 18, 521.
Bralant, 316.
Broca, 624, 789.
Brochet, 669.
Bruoeau de Laborie, 319.
Bulkey, 275.
Can'', 503.
Cathiard, 52-*.
Cauvy et AUard, 276,
Chanoz, 707.
Chavas et Marquas, 680,
842.
Chuiton et Aubineau, 4S.
Cirera Salse, 741.
Clunet et Ménétrier, 828.
Cluzet, 71, 728.
Cluzet et Bassal, 623, 959.
Conrad, 733.
Constensoux, 527.
CosU, 176, 295, 951.
Ck)urtade, 278, 314.
Craene (de), 239.
Czemy, 52 4.
Dagron, 318.
Dausset, 313.
Dawson Turner, 506, 70^.
Dean, 484.
Deane Butcher, 744.
Debray, 523.
Degrais etWickham, 195,
583, 83.'i.
Delagénière, 527.
Delamarre et Aubertin,
832
Delamarre et Barcat, 243.
Delherm, 191, 395, 551,
616, 705.
(^) Les chi (Tires en caractères gras se rapportent aux travaux originaux parus dan»
les Archiver d^électricité médicale; les chiflfres ordimiir«, aux analyses.
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1020
AHCHIVBS D*éLKCTUIClTÛ MKDICALE.
D«lherm et Laquerrière,
128,432,607,608.
Delherm etZimmern, 261,
309.
Delon, 792.
Deschampd, 315.
Desplats, 98, 586, 879.
Desplats et Bosquier, 601.
Dessauer, 745.
Destot, 103, 8i8.
Domenici, i58.
Dominlci, 583, 6^9.
Dominici et Barcat, 655,
875.
Dreyfus et Piquand, 117.
Dubois et Lépine, 905.
Dubreuil et Regaud, 7^,
5C4, 596.
Duhain, 317.
Diimont, 836.
Dupeyrac, 191.
Dupuy de Frenelle, 199.
Durey, 318.
IHvensz, 740.
Ëckstein, 567.
Eiiithoven, 725.
Estanave, 428.
Etienne et Guilloz, 615.
Eykmann, 741, 742.
Fabian, Nœgeli et Scha-
tiloff, 91a.
Fleig,Bizard et de Keating-
Hart, 705.
Foveau de Courmelles, 78,
193.
Fraikin, 627.
Frankel, 827.
Gallemaërts, 536.
Gallot, 27.
Garcl et Orcelin, 819
Garraud-Chotard, 624.
Gastou, 314, 320.
Gaucher, 670.
Gaucher et Abrami, 81 'i.
Ghilarducci, 397.
GiUet. 102.
Gôbel, 667.
Gochl, 733, 747.
God/evilchetOuskolT, '107.
Graffigny (do), 5(»7.
Grashey, /147.
Grenier de Carderial, 027.
Grisson, 747.
Groedel,733, 747.
Gros, 612.
Gniget, 81 5.
GuilTré, 994.
Guilleniinol,136,4ll,60i,
608, 736, 763, 793,
Guilloz, 535, 598,600, 622,
625, 739.
Guilloz et Etienne, 615.
Guisez, 81 5.
Halls Daily, 733.
Haret, 189, 256, 311, 715,
744.
Hauchamps, 746.
Henrard, 743.
Hetimann, 83.
Heymann, 7.
Hirschfeld. 871.
Hoorweg, 729.
Hulst, 733.
Imbert, 606, 933.
Imbert et Tédenat, 617.
Iramelraann, 289.
Jacobaens, 871.
Jaugeas, ttfi'j.
Jaulin, 92, 609.
Jesionek, 816.
Joguikës. !t$S.
Jonas, 709,
Juge, 585,
Kaestle et Riedel, 8a3.
Raisin, 736.
Keating-Hart (de), 371,
586, 624, 773, 795.
Keating-Hart (de), Bizard
et Fleig, 705.
Kienbôck, 459, 7.5,911.
Klingelfuss, 750.
Kôhler, 664, 735.
Kouindjy, 311,
Kroraayer, 378.
Kuhn-Faber, 837.
Kurella, 732.
Kuttner, 911.
Labeau, 77, 473, 615.
Lafarguo et Tribondeau,
597, 599.
La grange, 313.
Unari, 176, 295,
Landouzy, 563.
laquerrière, 53, 177, 315,
317, 607, 608, 9»^
Laquerrièrc et Delherm,
128, 432, 607.
Lassueur, 827.
Leduc, 579,611, 612, 711,
726,839,919,930
Legros, 183.
Lcpine et Dut)ois. 900.
l.eroux, 71.
Lester Léonard, 732.
Leven et Barret, 1 5o.
Li botte, 309, 740.
Lion, 816.
Loumeau, 190,
Louste, 584.
Louite et Zimmem, 614,
904.
Luraschi, 14, 346.
Machado, 111.
Mader, 910.
Maingotet Béclère, So3.
Mally, 315, 318, 574, 62)
Malméjac, 316.
Maltzoff, i55.
Marques, 320, 618, 620.
Marques et Chavas, 620.
842.
Marschalko, 8a8.
Martini, 819.
Marx, 670.
Massiot, 351.
Masucci, 9o3.
Maur>, 991.
Meljers, 743.
Ménard, 831.
Ménétrier, 671.
Ménétrier et Glu net, 838.
MénélrierctTouraînc^oô.
Morel, Bordier cl Nogier,
605.
Moret, 839.
Morton, 157, 163.
Mouriquand, 832.
Munter (de), 318.
Myliu«,747.
Nsegeli, Fabian et Schati-
lofT, 913.
Nencioni et Paoli, 873.
Nernsl, 81 3.
Nobele(de),738.
Nobelo (de) et Poqs, 909.
Nobele(de) et Tytgrat, 749.
890.
Nogier, i53, i5^, 218.451,
602, 605, 616, 700, 708,
937, 1017.
Nogier et Bordier, 816,
581,604,799.
Nogier, Bordier et Morel,
605.
Nogier et Thévenol, 606.
Nugelschmidt, 670.
Orcelin et Garel, 81 y.
Otto Veraguth, 732.
Oudin, 739.
OuskofT et Godzc^itch,
407.
Pages, 833.
Paoli et Nencioni, 87a.
Pariset, 537.
Passicr, 210.
Pauchet, 563.
Porcy Brown, 716,
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TABIJ-: DES NOMS D AUTEUBS.
I03I
Petit, 319.
Pfahler, 746.
Philippson, ^88.
Pini, 83o.
Piquand et Dreyfus, 117.
Pons et de Nobele, 909.
Porter et VVhile, SaS.
Pozzi Escol, iSg.
Provinciali, 91a.
Rafin, i5^i.
Ravaud, i/î8.
Regaud, 587.
Renaud et Dubrouil, 7^1,
564.
Reines, 873.
Renault, 141.
Rénon, 916.
Repin, 913.
Riedcl, 834.
Riedel et Kœstle, Hi3.
Rieder, 99J.
Rioder et Rosenthal, 910.
Robin, 19a,
Rochard, 189.
Roques, 79, 119, 531, 991.
Rosenthal, 749.
Rosenthal et Riedel, 910.
Roycourt,479,865.
Royo Villanova, 904,
Ruault, 379.
Rudge, 914.
Russel Boggs, 745.
Salomonson, 43, 727, 729,
736.
Schatiloff, Naoïtreli et Fa-
bian, 91a,
Schônberg, 566.
Schucht, 83.Î.
Schwarz, i«)o.
Sereni, 9i3.
Sheitema, 742.
Snooks, 748.
Spéder, 713,780,760,978.
Spéder et Borgonié, 598,
941.
Suquet, 77.
Tédenatet Imbert, 617.
Tcissier, a77.
Thévenot et Nogier, 606.
Thillioz, 816.
Thiroloix et Bensaude,
706.
Tissié, 637.
TouraineetMénétrier,4o6.
Tribondeau et Bergonié,
75, 590, 597.
Tribondeau et I.afargue,
597, 999.
Trivelli, 749.
Turchini et Zimmern, /iVi,
675.
TurnerDawson, 506.
Turpain et Bergonié, 625,
635.
Tytgat et de Nobele, 740,
890.
Vaillant, 7O, 710.
Van der Goot. 746.
Vigouroux, 233.
V illard, 236, 624, 692.
Vincent, 708.
Wedensky, 1/17.
Weil, 3o8.
W'enckebach, 732.
Wetteror, 844.
WetlerAvald, 3i/i.
White et Porter, 823.
Wichmann, 118.
Wickbaiu et Degrais. mj.'»,
583.834.
Zacon, 793.
Zanietowski, 737.
Zimmern, 305, 604, 83o,
873.
Zimmern et de Beiirmano,
78.
Ziramen et Delhcrm, 261,
309.
Zimmern et Loustc, 624,
904.
Zimmern et Turchini, 'l'i'i,
675.
Zipp, 56 a.
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tnu^^*mt^tmmi^»mtutm
<»IWWWWWWW»IW»
i»wwwwwww»'wwwit»<»<»<m
IW»MIWW»IW»<W»
'«*<^W»<ilWW>*WWW»
TABLE IDKOLOGIOITE
DES MMIRRESC)
APPLICATIONS DIRECTES DE L'ÉLECTRICITÉ
ÉLECTROPHYSIOLOGIE
Sur les courants de polarisation
Icclriqucs dans le corps humain. 83
Téta ni sation saccadée l'i;
Démonstration do Texistence do
centres régionaux de synergie
dans les centres nerveux. . 6tl, 839
l^tndesd'électro-psycho-physiologie
à l'aide des courants intermittents 611
Nene Untersuchungen mit dem
Saitengalvanometer (Nouvelles
recherches avec le galvanomètre
à corde) 725
Sur le courant d*action 723
Sur la résistance électrique du corps
humain 726
I^s courants d'action des contrac-
tions volontaires et réflexes dos
muscles humains 727
Sur la loi d'excitation électrique
des nerf« et des muscles .... 729
I/?s coelïlcicnts de la contraction
musculaire et le coefficient de la
polarité. Contribution à l'ctudo
de la réaction de dégénérescence. 729
Ueber den menschlichen Kôrper
besonders die Hirnmassa als Die-
lectricum 732
Théorie de l'excitation électrique. 8i3
Études d'électro-psvclit»- physiolo-
gie 1011
KLECTRODIAGNOSTIC
Sur la formule d'excitation dos
nerfs et des muscles à l'état pa-
thologique 71
La faradisation localisée dans rétude
médico-légale des troubles sen-
sitifs 377
A propos de la réaction de dégéné-
rescence 5i6
Atrophie musculaire progressive. . oaS
État actuel de Télectrodiagnoslic
dans les otopathies 531
l>o l'uniflcalion des mesures et dos
méthodes en électrodiagnostic. 728
Sur la loi d'excitation électrique
des nerfs et des muscles 7S9
I^ coefficient de la contraction mus-
culaire et le coefficient de la
polarité. Contribution à Pétude
do la réaction de dégénéres-
cence 729
Êlectrodiagnostic dans les maladies
des dents 740
0 Los chiffres en caracthres gras se rapportent aux travaux originaux parus dans
les Archives n'FiLECTRicixK médicale; les chiflVcs ordinaire aux analyses.
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TABLE DES MATIÈRES.
loaS
ÉLECTROTHÉRAPIE
OénéraUtés.
L'électrothérapie dans lo traitement
des pyosalpinx et des périmc-
tritcs 316
A quel moment réleclrothérapie
doit-elle intervenir dans le traite-
ment du traumatisme 741
Du pragmatisme en miklocinc. . , 915
Technique
Instruments et Appareils.
Exposition internationale d'électri-
cité de Marseille 5, /| 1
\ propos de Tinstrumentation amé-
ricaine. Lettre de Lisbonne ... lii
Technique électrothérapiquc, com-
plexité des formes de courants
utilisées actuellement par les
médecins électriciens, exemple
de simplîiication par remploi du
pupitre électrothérapique . . . 35i
Appareil de haute fréqnoiico in-
tensif ^ôH
Résonateur Oudin 359
L'appareil à (grande puissance pour
la production des courants de
haute fréquence
Milliampèremètres, cadres mobiles,
accumulateur hermétique. . . .
Appareil électromécanolhérapiquo
utilisant le wnvecurrent ....
Appareil élcctromécanotliérapiqnc
universel du D' Bordet
Milliampèremètre pour courant
faradique ...........
Appareil transportablc du I)"" Nico-
létis « Fnallax-Ohm »
Tableau d'é?eclrothérapie
(irand pupitre électrothérapique du
D'Guilleminot .V.^
Nouxelle machine statique pour ra-
diographie et électrothérapie. . 397
Présentation d*un appareil portatif
donnant une contraction pro-
gressive 432
Nouvel appareil simple et pratique
pour la production des courants
de haute fréquence dit l'Eflluvo-
gène 479
Ondulateur universel 509
Exposition d'électricité médicale
du Congrès de (Uermont-Ferrand.
Revue des principaux appareils
exposés 638
359
3r,o
3r»o
3Go
360
3Gi
301
Mesure pratique des courants fara-
diques en électricité médicale. .
Neue Untersiichungen mitdem Sai-
tengalvanometer (Nouvelles re-
cherches sur le galvanomètre à
corde) 727
Sur rétat actuel de l'utilisation de
la décharge des condensateurs. .
Réglage des détonateurs, éclateurs,
oscillateurs électriques par com-
pression d'un milieu gazeux . .
Interrupteur pour la production
des courants intermittents . , .
Kleclrode dvnamoméiriquo . . .
667
737
865
930
1017
Circulatoire (Appareil). Sang.
ll>pcrtensions partielles, leur va-
leur séméiotique dans l'évolution
de l'artério-sclérose 377
Traitement par l'électrolysc des
tumeurs vasculaires /|8S
Traitement des angiomes par l'élec-
trolysc et la compression. . . . 622
Traitement électrique des anévrys-
mes 70^
Thérapeutique physique dans l'ar-
tério-sclérose et ses détermina-
tions 740
Tn c^s d'angiome congénital pro-
gressif des paupières et du nez
guéri par Télectrolyse avec l'ion
J-inc 741
Irilectrothérapie do l'appareil circu-
latoire. Les courants de haute
fréquence et Ta r ter io- sclérose. . 904
Digestion (Organes de la).
Les pansements au bismuth dans
les maladies de l'estomac . . . . 378
Traitement des flstules anales par
la médication ionique 5f3
Spasme de l'œsophage et haute fré-
quence 70.'»
Dilatation dite idiopathique de l'œ-
sophage (sans sténose organique),
radioscopie, cesophagoscopie.
Traitement par les courants de
haute fréquence 70G
De réiectrolyse circulaire; ses ap-
plications à la cure des rétré-cisse-
ments cicatriciels du larynx et de
Tœsophage Sif»
Le sous-nitrate de bismuth contre
les vomissements des tuberculeux 810
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ioa4
AHCHivisB d'Électricité médicale.
Les traitemenU électriques dans les
constipations et la colite muco-
membraneuse
Respiratoire (Appareil).
De réiectrolyse circulaire; ses ap-
plications à la cure des rétrécisse-
ments cicatriciels du larynx et de
rœsophaf?e
9o3
8i5
7»
276
909
311
Nerrenx et mnsonlaire
iSysthmes),
Sur la formule d'excitation des nerfs
et des muscles à l'état pathologi-
que
Tétanisation saccadée ,4-
U névralgie faciale syphilitique! . i/,8
Sur le traitement des névrites et né-
vralgies par rélectricité 261
Les agents physiques dan» le traite-
nient de l'hémiplégie organique.
Traitement des névralgies et des
névrites par l'éleclrisation. . .
Le massage méthodique et la réé-
ducation dans le traitement des
névralgies et des névrites. . . .
Rapport sur le traitement des né-
vralgies et des névrites par l'air
chaud et en particulier jMir la
méthode de Bier 3j3
Rapport sur le traitement mécano-
thérapique dans le traitement des
névralgies et des névrites. . . .
Rapport sur le massage dans les né-
vralgies et les névralgies celluli-
tiques
Les courants ondulés dans les trai-
tements des atrophies musculaires
Troubles trophiques osseux consé-
cutifs à une névrite trauma tique
diagnostiqués par la radiogra-
phie. Intéressante présentation de
radiographie 320
L'électrolyse dans le traitement du
tic douloureux et de la sclérose
spinale 50$
A propos de la réaction de dégéné-
rescence 5,6
Atrophie musculaire progressive. . 628
Sç^l^ulopexie pour myopathie juvé-
nile d'Erb . , 563
Les amyotrophies réflexes d'origine
arl}culairc 574
Traiteq[^pnt des paralysies et des
ati>ophies musculaires par les cou-
rants intermittents B79, 917
313
314
320
607
039
030
La gymnastique musculaire au
moyen des courants ondulés. . .
Application du courant intermittent
de basse tension au traitement des
sciatiques 541
Démonstration de l'existence des
centres régionaux de synergie
dans les centres nerveux . , 611,
Résultats obtenus par le traitement
électrique dans la névralgie fa-
ciale.
Les courants d'action des contrac-
tions volontaires et réflexes des
muscles humains 727
Sur la loi d'excitation électrique
des nerfs et des muscles 729
Le coefficient de la contraction
musculaire et le coefficient de la
polarité. Contribution à l'étude
de la réaction de dégénérescence. 729
Das psycho-galvanische Reflex-
Phaenômen 732
Ueber den menschlichen Kôrper be-
sonders die Hirnmassaais Dielec-
tricum
Sur le traitement électrique des
névrites
Le traitement des algies du pied
par les courants de haute fré-
quence
De l'effluve de résonance dans les
atrophies musculaires 7^9
Résultats obtenus par le traitement
électrique dans la névralgie fa-
ciale 312
Traitement du gottre exophtalmi-
que par la faradisation du corps
thyroïde ^3
Pathogénie des états neurasthéniques 905
Études d'électro-psycho-physiologie 1011
Osseux {Systhme)
et Artionlations.
Le traitement de quelques affec-
tions articulaires, périarticulaires
cutanées, par Télectrolyse de lliy-
posulOte de soude 4|9
Les amyotrophies réflexes d'origine
articulaire 574
L'électrodiagnoslic dans les mala-
dies des dents 74^
Génitaux nrinaires (Organes),
Les œdèmes, les annexites, les in-
filtrations cellulitiques et leur
traitement par la kinésithérapie
et le massage 31^
732
737
738
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TABLE DBS MATIERES.
I025
L'électrothérapie dans le traitement
des pyosalpinx et des périmétrites 316
Sur quelques modifications de l'ex-
crétion urinaire constatée après
la galvanisation localisée 621
Sens (Organes des) et Peaa.
Deux observations de verrues pla-
nes rapidement guéries par l'ion
magnésium 180
État actuel de Télectrodiagnostic
dans les otopathies 531
A quoi faut-il attribuer Todeur prise
par Tair soumis aux radiations
ultra-violettes de la lampe k va-
peur de mercure 604. 799
Influence de Tion zinc sur la pousse
des poils dans un cas de pelade. . 620
Emploi des courants de haute fré-
quence dans le traitement du
lupus 624
Un procédé mixte (scarification et
haute fréquence) dans le traite-
ment du lupus 624
Emploi de l'électricité statique en
dermatologie 8i6
Traitement des kystes de l'iris par
réiectrolyse 8i6
Scarification et haute fréquence
combinées en thérapeutique der-
matologique 90^
Ifialadies toziqaes infeotieases
néoplasiqaes et par
ralentistement de la natrition.
La névralgie faciale syphilitique. • U8
Le régime végétarien dans le pso-
riasis .... 375
Application du courant continu au
traitement du lupus 488
La camptodactylie stigmate de l'ar-
thritisme 563
Un procédé mixte (scarification ot
haute fréquence) dans le traite-
ment du lupus 624
Ije cancer 671
Lupus tuberculeux de la face traité
par la fulguration 706
Le sous-nitrate de bismuth contre
les vomissements des tuberculeux 816
Courants galvaniques (continus).
La thérapeutique par la galvanisa-
tion simple et l'électrolyse mé-
dicamenteuse 316
Des intensités en galvanisation. . . 319
Application du courant continu au
traitement du lupus 488
Sur quelques modifications de l'ex-
crétion urinaire constatées après
la galvanisation localisée .... 621
Das psycho-galvanische Reflex-Phae-
nômen 732
Résultats obtenus par le traitement
électriquedansla névralgie faciale 842
(Intermittents. Courants de Leduc.)
Traitement des paralysies et des
atrophies musculaires par les cou-
rants intermittents 579, 917
Application du courant intermittent
de basse tension au traitement des
scialiques 8||
Démonstration de l'existence de
centres régionaux de synergie
dans les centres nerveux . . 611, 839
Études d'électro-psycho-physiologie
à l'aide des courants intermittents 611
Courants faradiques.
Lafaradisation localisée dans l'étude
médico-légale des troubles sen-
sitifs 277
Milliampèremètre pour courant fa-
radique 36o
Appareil transportable du D'Nico-
létis « Enallax-Ohm » ',01
Mesure pratique des courants fara-
diques en électricité médicale.. . 667
Traitement du goitre exophtalmi-
que par la faradisation du corps
thyroïde goS
Courants alternatifs
et ondulatoires.
Les courants ondulés dans le traite-
ment des atrophies musculaires. 320
Onduleur universel 509
Les courants ondulés en électrothé-
rapie 607
La gymnastique musculaire au
moyen des courants ondulés . . 607
Quelques remarques sur l'usage de
l'ondulation 608
Courants frankliniques.
Nouvelle machine statique pour ra-
diographie et radiothérapie . . . 397
Emploi de l'électricité statique en
dermatologie 816
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1026
ARCHIVES d'^BGTRIGITÉ MEDICALE.
Courants de hante fréquence.
Le mode d'acUoii des courants de
haute fréqueoce 43
Application du « wave cuireot » du
D' W. Morton à rélectromécano-
Ihérapie 128
A propos du u wave current» . . . 133
Le « wave curreut » et les courants
de haute fréquence 163
L^action analgésique des courants
de haute fréquence 314
L*aclion des courants de Morton (ou
statiques induits) en médecine. . 316
Appareil de haute fréquence intensif 358
Résonateur Oudin SSg
Appareil électromécanothérapique
utilisant le « wavo current». . . 36o
Eclateur à bain d*huile du D' Guille-
minot 3Cj
Effets thermiques des courants de
haute fréquence sur Torganisnie. ^^4
Nouvel appareil simple et pratique
pour la production des courants
de haute fréquence dit TEflluvo-
gène 470
«Action thermique des courants de
haute fréquence 604
Emploi des courants de haute fré-
quence dans le traitement du
lupus 624
Un procédé miitc (scariiication et
haute fréquence) dans le traite-
ment du lupus • . . . 624
Sur les mesures du courant de
haute fréquence en électricité
médicale 625, 635
Les elTets thermiques dos courants
do haute fréquence 675
Spasme de Tœsophage et haute fré-
quence 7o5
Dilatation dite idiopathique de Tœ-
sophagc (sans sténose organique).
Uadioscopie, œsophagoscopie .
Traitement par les courants de
haute fréquence 70G
(Courants de Duddel 736
Le traitement de la Pyorrhée alvéolo-
den taire par les eflluvcs de haute
fréquence 738
Lo traitement des algies du pied
par les courants de haute fré-
quence 738
De Tellluve de résonance dans les
atrophies musculaires 730
Sur Faction de Tétincelle sur les
tissus 773
Rapport sur Tactiou de Tétincelle
sur les tissus 705
Nouvelle pompe rotative à air . • . 810
Réglage des détonateurs, éclateurs,
oscillateurs électriques par com-
pression d*un milieu gazeux. . . 865
Scariflcation et haute fréquence
combinées en thérapeutique der-
matologique f)o4
Ëlectrothérapie de Tappareil circu-
latoire. Les courants de haute
fréquence et rartério-sclérosc . . «joH
Congrès de T'f American Electro-
tlierapeulic Association » . . . . 907
Fulguration.
La fulguration dans le traitement
du cancer , . 371
La fulguration dans un épithéliuma
cutané, résultats deux ans après. 305
Traitement du cancer par la fulgu-
ration associée à Texérèse chirur-
gicale J3.^
Statistique de quarante cas clini-
ques traités par fulguration ; pré-
senta tion de quelques malades. . 585
Contribution à Tétudo de la fulgu-
ration dans la chirurgie du cancer 586
Exposé de la technique de la mé-
thode dite t Fulguration » pour
le traitement du cancer 58<)
Lupus tuberculeux de la face traité
par la fulguration 70 j
Action de la fulgui*ation dans les
tissus normaux 740
Contribution à Tétudu de la fulgu-
ration dans le traitement des
cancers 870
Action de la fulguration sur les
tissus normaux 800
La chirurgie du cancer et la ful-
guration 99G
Un nouveau traitement de la radio-
dermile chronique des médecins-
électriciens 007
âleotrolyse, Cataphorése
et Ionisation.
Deux observations de verrues planes
rapidement guéries par Tion ma-
gnésium 180
La thérapeutique par galvanisation
simple et Télectrolyse médica-
menteuse .... 315
L'ionolhérapie électrique 3M
Le traitement de quelques affections
articulaires, périarticulaires cuta-
nées par rélectrolyse de Thypo-
sulfite de soude 410
Traitement par Télectrolyse de»
tumeurs vasculaires i88
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TABLE DES MATIERES.
102-
Traitcuieiil dos iistules anales par la
médication ionique 503
1/électroiyâc dans le traitement du
tic douloureux et de la sclérose
spinale 506
De la répartition des ions au niveau
ou au voisinage des électrodes
employées en électrothérapie. . . 579
InlUienco de Vioii zinc sur la pousse
des poils dans un cas de pelade. . 620
Traitement des angiomes par Télec-
tix>l> se et la compression 622
l*<lectrolyseur ;i olive extensible . . 738
Un cas d*angiome congénital pro-
gressif des paupières et du nez
guéri par Téloctrolysc a>ec Tion
zinc 741
hcréieclrolysc circulaire; ses appli-
cations à la cure des rétrécisse-
ments cicatriciels du Iar\nx et de
rœsophage 8i5
Traitement des kystes de Tiris par
rélectrolyse 8i6
Antres formes de courants.
l/électromécanothérapie 53
Application du « wave currcnt » du
D' W . Morton à rélcclromécano-
Ihérapie 128
A propos du «wave current». . . 133
Les courants ondulés en électrothé-
rapio 491
Onduleur universel 509
Les courants ondulés en électrotlié-
rapie 607
La gymnastique musculaire au
moyen des courants ondulés . . 607
\ propos des cuurants sinusoïdaux
ondulés 607
Quelques remarques sur Tusage de
Tondulation 608
Courants de Duddel 736
Résistance, Capacité.
Hytirotliérapie dans les né> rites et
les névralgies 309
Sur la résistance électrique du corps
humain 726
L'ebcr den meuschlichen Korper be-
sonders die Hirnmassa als Dielec-
tricum 732
Sur l'état actuel de Tutilisalion de
la décharge des condensateurs. . 737
Bains hydro-électriques.
Sur les bains électriques 718
DANGEKS DES COUKANÏS ÉLECTRIQUES
Les dangers du contact avec le cou-
rant électrique 5Ca
Klectroculion 612
Sur les formes des accidents élec-
triques |>our servir k leur préven-
tion. . 793
APPLICATIONS INDIRECTES DE L'ÉLECTRICITÉ
HAYONS X
OénéraUtés.
Théories modernes sur la matière . i âg
llapport sur la radiographie . . . 318
\tlas de radiographie de l'homme
normal V17
Des erreurs de la radiographie,
moyens de les éviter 451
Des erreurs imputées à la radiogra-
phie 581
Présentation de deux appareils pour
radiographit^ 5S1
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I028
AHCIIIVeS DÉLKCTRICIÏÉ MEDICALE.
Notes sur une nouvelle extension
du diagnostic radibgraphique. . 8j3
Rayons Z an point de vne
physiqne.
Étude photographique sur la trans-
mission des rayons X par les
substances suivant leur épaisseur 598
Action des rayons X sur la plaque
photographique 707
Sur l'action des rayons X sur la pla-
que photographique 739
Action de la lumière et des rayons X
sur la plaque photographique. . 749
Sur la régénération de certains
tubes de Crookes 789
Instrumentation .
Technique radiographiqne,
radiosoopiqae
et radiothérapentiqne.
Exposition internationale d'Électri-
cité de Marseille 5, Ai
Le radio-intensimètre, nouvel appa-
reil de mesure de l'intensité et de
la quantité des rayons X émis par
le tube de Crookes 14
Sur une nouvelle méthode de radio-
graphie dentaire, appareils pour
son application 61
Nouvelle méthode stéréoscopique
servant à la localisation des
corps au moyen de la radiogra-
phie 102
A propos de rinslrumcntatit;n anié-
ricainOf lettre de Lisbonne . . . 111
Nouveau quantitomètre à rayons X 136
Les rayons X à la Compagnie des
Chemins de fer du Nord .... 141
Empoisonnement mortel de deux
enfants ayant ingéré du bismuth
aux fins de l*examen radiosco-
pique i5j
Orthodiascopie de l'estomac . ... lôa
La limitation du rayonnement et la
compression en radiographie . . 210
Ce qu'il faut avoir et ce qu'il faut
savoir pour faire une bonne radio-
graphie des voies urinaires . . . 218
Dans quelles conditions est possible
la radiothérapie de la moelle épi-
nière 346
Nouvel interrupteur à mercure tur-
bine 359
Interrupteur du D' Bosquain . . . SSg
Une bobine de grande dimension . SSg
Nouveaux modèles de rupteurs J. C. 35g
Nouvel interrupteur à mercure . . 359
I^ nouveau tube à rayons X du
D' Guilloz 36o
MilliampèremètreSyCadrans mobiles,
accumulateur hermétique. . . . 36o
Transformateur GaifTe-Rochefort . 36i
Compresseur pour radiographie. . 36 1
Nouvel appareil de compression et
de localisation 56 1
Transformateur à haute tension. . 36 1
Un poste radiologique 363
Nouveau cadre orthodiagraphique . 36a
Matériel radiographique transpor-
tablo 36a
Condensateurs étalonnés increvables
de M. Moscicki 36a
Tubes à anticathode infùsible . . . 363
Nouvelle machine statique pour
radiographie et électrolhérapie . 397
Écran stéréoradioscope 428
L'Institut photothérapique de Flo-
rence 436
Emploi des flammes comme sou-
pape des courants alternatifs . . 5a a
A propos de la radiographie stéréo-
scopique, méthode des réseaux . 5a5
Détermination de l'aire cardiaque
au moyen d'une méthode parti-
culière de photographie orthogo-
nale (télérôotgénographie) . . . 566
Construction pratique et applica-
tions des bobines d'induction,
dites de Ruhmkorff 568
Sur laradiographie dite instantanée 598
Pour avoir le plus de différentiation
possible, faut-il, en radiographie,
examiner par transparence les
positifs ou les négatifs? 600
Soupape cathodique à flamme ser-
vant de rhéostat 602, 700
De la filtration en radiothérapie .61 3, 969
Substitution d'un diélectrique ga-
zeux aux divers diélectriques
liquides dans les interrupteurs à
mercure 623, 856
Fonctionnement irrégulier du tube
de Crookes 624
Appareil pour la reconstitution de
la forme d'un corps par l'examen
son image double donnée sur la
même plaque par le tube radio-
stéréoscopique 625
Exposition d'électricité médicale du
Congrès de Clermont-Ferrand.
Revue des principaux appareils
exposés 628
Instruments de mesure à lecture
directe pour les rayons X . . . . 6i2
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TABLE DES MATIERES
Nouvelle méthode permettant de
constater par ta radiographie si
un enfant déclaré né mort a vécu
ou n'a réellement pas vécu ... 710
Orthodiagraphc 736
Sur la cinéma tographie avec les
rayons X. Démonstration .... 741
Méthode de radiogrammes plas-
tiques 743
Instrument foijfnissant du courant
pulsatile (à onde redressée) pour
ampoules à rayons X : abolition
de l'onde inverse et éclairement
continu de Fampoule 747
Fonctionnement d'un nouveau loca-
lisateur 747
Cadre de Béclère modifié 747
Appareil « le Grissonaleur ». . . . 747
Description technique et démons-
tration d'un nouveau générateur
pour rayons X 748
Sur les radiogrammes fouillés. . . 749
Les quantitomètres en radiographie
et en radiothérapie 763
Tubes à rayons X à grande puis-
sance 779, 792
Contact tournant donnant 3oo,oou
volts avec courant dans un seul
sens 792
Rapport sur les quantitomètres . . 793
Le réglage à distance et le réglage
automatique des ampoules à
osmo-régulateur do Villard . . . 803
Radiographie instantanée avec une
instrumentation toute simple . . 911
Recherches techniques sur le meuble
d'Arsonval-GaifTe pour diminuer
le temps de pose en radiographie 941
Les tubes à rayons X à grande puis-
>ance 978
Nouveau support d'ampoule . . . 99!
Mesure des rayons Z.
Le radio-intensi mètre, nouvel ap-
pareil de mesure de l'intensité et
de la quantité des rayons X émis
par le tube de Crookes 14
Nouveau quanti tomètre à rayons X. 136
Uadioscléromètre 136
Contribution à l'étude de la mesure
quantitative des rayons X . ... 278
Lois de la répartition des quantités
de rayons X émises par une am-
poule dans les différentes direc-
tions 299
Milliampèremètres pour tubes de
Crookes 359
L'appareil du D' Guillemiiiot ou
fluoromètre • • . . • 362
AHCH. O'ÉLICTB. MÉO. — I908.
1029
Compteur d'intensité pou r rayons X. 363
Mesures de coefficients de muscula-
ture et d'adiposité par les mesures
radiographiques d'absorption . . Ooo
Principes de la quantitométrie ra-
tionnelle en radiothérapie. . . . 601
Substitution de la méthode électro-
métrique aux autres méthodes du
mesures (scléromètre et quantito-
mètre) en radiologie 624
La télérôntgénographie du cœur . 664
Instruments de mesure à lecture
directe pour les rayons X. . . . 602
Les mesures en radiologie . . 715, 744
Mesure et dosage des rayons X en
unités absolues 760
Les quantitomètres en radiographie
et en radiothérapie 763
Rapport sur les quantitomètres . . 703
Sur l'emploi de petites doses de
rayons X en thérapeutique . . . 005
Action physiologique des
rayons X.
stérilisation ovarique chez la femme
par les rayons X 73
Action des rayons X sur le testicule
du lapin. • 74
Etude expérimentale de l'action des
rayons \ sur l'œil en voie de dé-
veloppement IKJ
Action des rayons \ sur la prostate. 176
Sur le mécanisme do la leucopénie
pnxiuitc expcriinentalement par
les rayons \ , 343
Etude de Taclion histologique des
rayons de Rôntgeu dans la leucé-
mie lymphoide 4o6
InQuence des rayons X sur le méta-
bolisme aioté dans la leucémie . 607
Absorption des rayons X et des
rayons du radium par les tissus,
actions biochimiques correspon-
dantes 411
Sur la très grande malléabilité de
la glande mammaire. Étude cri-
tique des différents procédés et
substances galactagoguos . ... 5i8
Influence de la runtgénisation des
testicules sur la structure de l'êpi-
thélium séminal et des épidi-
dymes, sur la fécondité et sur la
puissance virile du lapin .... 564
Lésions déterminées par les rayons
de Rontgen et de Becquerel-Curie
dans les glandes germinalus et
dans les cellules sexuelles chez
les animaux et les hommes . . . 587
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io3o
ARCHIVES D^ÉLBCTRICITÉ MÉDICALE.
Conséquences théoriques et pra-
tiques de l'action des rayons X
sur les glandes génitales .... 590
Action des rayons X sur le testicule
des animaux impubères 596
Action des rayons X sur les glo-
bules rouges du lapin 597
Les troubles provoqués dans Tappa-
reil visuel adulte par les rayons X. 598
Comparaison des effets des rayons X
et des rayons du radium sur la
cellule végétale 608
Action atrophiante des rayons X sur
la glande mammaire en dehors de
la lactation 621
Action des rayons X sur l'évolution
de la mamelle pendant la ges-
tation 623, 959
Le mécanisme de Taction des
rayons X dans la leucémie . . . 996
RADIODIAGNOSTIG
AfEections thoraoiqnes.
L*adénopathie trachéo- bronchique
dans ses rapports avec la tuber-
culose pul monaire chronique chez
les enfants 71
Disparition d'une tumeur du mé-
diastin sous l'action des rayons
de Rôntgen 190
Détermination de l'aire cardiaque
au moyen d'une méthode parti-
culière de photographie orthogo-
nale (télérôntgénographie) . . . 56G
Radioscopie pour corps étrangers
de l'œsophage 609
La télérôntgénographie du cœur. . 664
Radiographies instantanées pour le
diagnostic des affections thora-
ciques et abdominales 732
La stéréo-radiographie du thorax . 733
Élude de la respiration et des mou-
vements du diaphragme par l'or-
thodiagraphe 733
Sur la diminution transitoire du
volume du cœur 735
Radiographies du larynx au moment
de l'émission de certaines lettres
en différentes tonalités 742
Radiographies d'œsophage .... 819
Volumineuse adénopathie trachéo-
bronchique tuberculeuse sans ima-
ge radioscopique 82a
Les rayons X comme moyen do
diagnostic et do traitement des
alTections des voies respiratoires
siH)érioures 910
Radiogramme total ou partiel du
poumon
910
AfEections abdominales.
La radiographie des organes abdo-
minaux permet-elle le diagnostic
de la mort réelle? 123
Empoisonnement mortel de deux
enfants ayant ingéré du bismuth
au X uns de l'examen rad iologique 1 5 a
Orthodiascopie de l'estomac. ... i5a
Radiographie de l'estomac i5/î
Action des rayons X sur la prostate 176
Les pansements au bismuth dans
les maladies de l'estomac. ... 379
Sur l'aide apportée au diagnostic et
à la localisation des abcès dysen-
tériques du foie par l'exploration
radiologique 283
Radiographie des voies urinaires. . 582
Étude radioscopique de Testomac
au point de vue clinique. Valeur
séméiologique des divers procé-
dés 601
Dilatation dite idiopathiquo de l'œ-
sophage (sans sténose organique).
Radioscopie, œsophagoscopie.
Traitement par les courants de
haute fréquence 7o(»
Sur la petitesse physiologique et
pathologique de l'estomac et sur
le diagnostic radioscopique du
rétrécissement stomacal 709
Radiographies instantanées pour le
diagnostic des afi'cctions thoraci-
ques et abdominales 732
L'exploration radiologique du foie. 735
Rôntgénogramme total du foie.. . 735
Des services que peuvent rendre
les rayons X pour l'étude des ma-
ladies de l'estomac 742
Radiographie des maladies do l'es-
tomac 818
Sur l'impossibilité de diagnostiquer
la mort réelle par la radiographie
des organes abdominaux 8ii
Affections des os
et des articulations.
Sur une nouvelle méthode de radio-
graphie dentaire, appareils pour
son application 61
Examen radiologique des fractures 183
Rôn tgénograph ie et rôntgénoscopie;
les agents physiques dans le diag-
nostic et le traitement des trau-
matismcs articulaires et osseux. 250
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TABLE DES MATIÈRES.
îo3i
Simple présentation de radiogra-
phies d'un cas de brachy et ectro-
dactytie congénitale 317
Rapport sur les agents physiques
dans le diagnostic et le traitement
des traumatismcs articulaires et
osseux 317
Fracture du Hcaplioïde, luxation
médio-carpionne, atrophie réflexe
des muscles de Tavant-bras, atro-
phie osseuse 318
Radiologie des fractures 319
Promenade physiothérapique à Toc-
casion des fractures 319
Troubles trophiques osseux cons*'*-
cutifs à une névrite trau ma tique
diagnostiqués par la radiographie.
Intéressante présentation de ra-
diographies 320
La camptodactylie, stigmate de
Tarthrilisme 563
Fracture du col du fémur sans si-
gnes cliniques reconnue par la
radiographie. 617
Kncore un nouveau cas de luxation
do la symphyse pubienne décelée
uniquement par la radiogra-
phie 618
Radiographie et spondylitis tuber-
culeuse 733
Les traumatismes du segment
lombo-sacré du rachis 733
La fracture de Du puytren 8i5
La luxation de l'os semi-lunaire . . 909
Corps étrangers, Calonls.
Calculs du rein et radiographie. . . i53
Néphrectomie pour énorme calcul
du rein droit tb!^
Diagnostic erroné de calcul de Ture-
tère porté d'après une photogra-
phie 189
Ce qu'il faut avoir et ce qu'il faut
savoir pour faire une bonne radio-
graphie des voies urinai res . . . 218
6^ esquisses radiographiques de la
région rénale, urotérale et vési-
cale 459
Radiographies pour lithiase rénale,
un cas de pseudo-calcul 603
Radioscopie pour corps étrangers
de l'œsophage 609
Vingt et un cas de corps étrangers
métalliques de l'œsophage sous
récran radioscopique 743
l*)norme calcul rénal diagnostiqué
par la radiographie Sa 3
Divers.
De la possibilité d'établir le dia-
gnostic de la mort réelle par la
radiographie -jG
La radiographie en médecine lé-
gale 81, 817
La radiographie des organes abdo-
minaux permet-elle le diagnostic
de la mort réelle ? 123
Du diagnostic des traumatismes
par les ra>ons X 320
Atlas de radiographie do Thonimc
normal V17
Des erreurs de la radiographie,
moyens de les éviter .... 451
Mesures de coefficients de muscula-
ture et d'adiposité parles mesures
radiographiques d'absorption . . 60O
Nouvelle méthode permettant de
constater par la radiographie si
un enfant déclaré né mort a vécu
ou n'a réellement pas vécu ... 710
Die Bedeutung des Rôntgenverfah-
rens, insbesondere der stercosko-
pischen Rôntgenographie fur die
Diagnostik innerer Krankheiten
(Utilisation delà rôntgenographie
et particulièrement de la radio-
graphie stéréoscopique pour le
diagnostic des maladies internes). 732
La radiographie des tissus mous. . 733
La nécessité et la valeur de l'examen
radiologique chez les vieillards. 736
L'examen radiographique des cada-
vres des nouveau-nés pour déter-
miner si l'enfanta ou n'a pas vécu . 743
Sur l'impossibilité de diagnostiquer
la mort réelle par la radiographie
des organes abdominaux .... 8a i
Notes sur une nouvelle extension
du diagnostic radiographique . . 8^3
De la valeur de la radiographie pour
le diagnostic et le traitement des
afTcclions si n usâtes 911
RADIOTHÉRAPIE
Radiothérapie en général.
Les indications de la radiothérapie. 19a
De la filtration en radiothérapie, 613, 969
Nouveaux résultats éloignés de la
radiothérapie 616
Sur la radiothérapie 746
De l'action thérapeutique des
ravons X 746
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I032
ARCHIVES D'éLECTRIGiré MÉDICALE.
Une nouvelle application des
rayoDs X, Tirradiation homogène
des tissus profonds 844
De remploi des rayons X dans la
région oculaire 999
ICaladies du sang.
Leucémie myélogène traitée par la
radiothérapie 339
Sur le mécanisme de la leucopénie
produite expérimentalement par
les rayons X 343
Étude de l'action histologique de
Rôntgen dans la leucémie lym-
phoïde 4o6
Influence des rayons X sur le méta-
bolisme azoté dans la leucémie, /ioy
Radiothérapie des angiomes .... 584
Doux cas d*angiome de la face guéris
par la radiothérapie 836
La radiothérapie des mélrorragies
et la dysménorrhée 827
De la leucémie myéloïde aiguë. . . 871
Radiothérapie delà maladie deBanti
et de la leucémie • . . 913
Le mécanisme de Faction des
rayons X dans la leucémie. . . . 994
Maladies cancéreuses.
Mélanomes et radiothérapie .... 77
Résultats éloignés des opérations
pour cancer du sein. i55
Les rayons X font-ils naitre le cancer ? 1 89
Disparition d*une tumeur du mé-
diastin sous Taction des rayons
de Rôntgen 190
De la radiothérapie appliquée aux
cancers et aux hypertrophies de
la prostate non justiciables de la
prostatectomie 190
Radiothérapie des tumeurs malignes
du sein 191
Traitement du cancer 293
Sarcome congénital traité par les
rayons de Rôntgen 5r>7
Sur un cas de guérison d'épithé-
lioma de la langue 584
Le cancer 671
Épithélioma perlé de la paupière
supérieure 746
Sarcome mélanique cutané du pied Si h
Carcinomes multiples consécutifs
à une radiodermite chronique. . 8a3
Étude de la radiothérapie des can-
cers épithcliaux 828
Traitement de l'ôpilhéliomc. . . . 83o
Du traitement du cancer de Testo-
mac par la radiothérapie .... 870
Les agents physiques dans les tu-
meurs malignes de la glande
mammaire. .......... 873
Tuberculose.
Lupus de la conjonctive et de la
cornée guéri par la radiothérapie 48
L*adénopathie trachéo - bronchique
dans ses rapports avec la tuber-
culose pulmonaire chronique
chez les enfants 71
Contribution à Fétude de la radio-
thérapie dans les adénopathies
tuberculeuses superficielles. . . 79
Radiothérapie delà tuberculose ré-
nale i56
Congés international de la tuber-
culose .... 162
La tuberculose péritonéale chro-
nique du péritoine; son traite-
ment par les rayons X 187
Traitement local des adénites tuber-
culeuses 192
Le lupus circonscrit des membres
on radiothérapie 315
Radiothérapie dans les polyadénites
inflammatoires 614
Lupus vulgaire et radiothérapie . . 619
Étude radiographique sur le mal
de Pott cervical 734
Résultats obtenus par la radiothé-
rapie dans les polyadénites inflam-
matoires d'après cinquante obser-
vations 869
Adénite tuberculeuse à type lympha-
dénique «... 871
Tuberculose péritonéale à forme
ascitique traitée et guérie par les
rayons X 972
Antres maladies.
Traitement de Totite scléreuse par
les rayons X 92
De la radiothérapie appliquée aux
cancers et aux hypertrophies de
la prostate non justiciables de la
prostatectomie. 190
Traitement de la bronchite -chro-
nique et de l'asthme bronchique
par les rayons de Rôntgen . . . 239
La radiothérapie dans le traitement
des névralgies 256» 311
Un cas de sclérose en plaques ami'^-
lioré par la radiothérapie. . . * 317
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TABLE DES MATIÈRE».
I033
Rapport sur les a^nts physiques
dans le diagnostic et le traitement
des traumatismcs auriculaires et
osseux 317
Dans quelles conditions est possible
la radiothérapie de la moelle
épinière 346
Contribution à la radiothérapie de
la syringomyélie 473, 870
La radiothérapie dans les affections
médullaires 551, 616
Le trailement de Tasthme bron-
chique par les rayons \ 5O7
Conséquences théoriques et pra-
tiques de Taction des rayons \
sur les glandes génitales .... 590
De la radiothérapie dans quelques
affections de la moelle 615
Résultats du traitement radiothé-
rapique de la syringomyélie . . 615
Traitement des tumeurs profondes
par les rayons \ 745, 746
Traitement du goitre, de la maladie
de Basedow et des névralgies par
les rayons 827
La radiothérapie des adénites véné-
riennes 83o
La radiothérapie dans les adénites
consécutives au chancre simple . 873
Le traitement de certaines formes
de bul)ons vénériens par Faction
immédiate des rayons \ . . . . 878
Traitement radiothérapique de la
névralgie du cordon 897
Des rayons X comme moyen de
diagnostic et de traitement des
affections des voies respiratoires
supérieures 910
De la valeur de la radiographie
pour le diagnostic et le traite-
ment des affections sinusales . . 911
Maladies de la peau.
Contribution à l'étude du traite-
ment de l'acné inflammatoire par
les rayons X . . 08
Traitement du mycosis fongoïde
par le radium et par les rayons X 167
Traitement de l'hyperhidrose des
mains par les rayons X 278
Traitement de l'hyperhidrose pal-
maire par les rayons X 295
Hyperhidrose localisée d'origine
traumatique guérie par la radio-
thérapie 612
Deux cas de furonculose localisée
traités par les rayons X 624
Rôntgénographie en dermatologie. 745
Radiodermite chronique des mains,
disparition des verrues par des
doses mesurées de rayons X . . . Sa 6
Contribution à l'histologie des tu-
meurs malignes de la peau sou-
mises aux rayons X 898
Sycosis de la barbe datant de quinze
ans guéri par la radiothérapie. . 829
MÉFAITS DES RAYONS X
Des précautions à prendre dans la
manipulation des ampoules de
R5ntgen 27
Stérilisation ovarique chez la femme
par les rayons X 78
Les rayons V font-ils naître le
cancer? 189
Lésions déterminées par les rayons
de Rôntgen et de Becquerel-Curie
dans les glandes gcrminales et
dans les cellules sexuelles chez
les animaux et les hommes . . . 587
l^s troubles provoqués dans l'appa-
reil visuel adulte par les rayons X 598
Les erreurs de la radiographie et les
dangers de la radiothérapie. . . 708
Deux cas de paraplégie consécutive
à l'emploi des rayons de ROntgcn
dans le traitement des tumeurs
malignes 819
Carcinomes multiples consécutifs à
une radiodermite chronique. . . 8a3
Radiodermite chronique des mains,
disparition des verrues par des
doses mesurées de rayons V. . . 8aG
Un nouveau traitement de la radio-
dermite chronique dos médecins-
électriciens 997
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io34
ARCHIVES D*ELEGTRIGITé MÉDICALE .
RADIUM
Rayons de Becquerel,
Radioactivité, Radinmthérapie.
Le radium au Sénat 5
HésullaLs éloignés du traitement du
riîpvus par le radium 78
Traitement du mycosis fon^oïdc
par le radium et par les rayons \ iS;
Le radium employé comme traite-
ment du cancer et du lupus. . . 167
La radioactivité do la matière. . . 169
Ixi radium en médecine igS
Traitement des nœvi vasculaircs
par le radium 193
Le radium dans le traitement des
névralgies et des névrites .... 243
Absorption des rayons X et des
rayons du radium par les tissus,
actions biochimiques correspon-
dantes ..... 411
Action thérapeutique du radium
sur les néoplasies 58S
Tumeur angiomateuse érectile trai-
tée par le radium sans action
inflammatoire 583
Lésions déterminées par les rayons
de Rôntgen et de Becquerel-Curie
dans les glandes germinales et
dans les cellules sexuelles chez
les animaux et les hommes. . . 587
Comparaison des effets des rayons \
et des rayons du radium sur la
cellule végétale 008
I /action hérapeutique sur les néo-
plasies 655
La radioactivité des eaux de Plom-
bières TiCfi
Ëpithélioma de la lèvre traité par
le radium ùf\g
Traitement des épitbéliomas malpi-
ghiens par le rayonnement y du
radium 670
EfTels des radiations du radium sur
le labyrinthe 670
Sur le traitement des nœvi par le
radium 670
Action du radium sur le sang . . . 83a
Décoloration de certains tissus an-
giomateux par lé radium sans
réaction inflammatoire 83/i
Note sur le processus histologique
de la régression des tumeurs
malignes sous l'influence du
rayonnement y du radium . . . 876
Radioactivité de certaines sources
goilrigènes 913
Action du radium sur la lymphe
vaccinale 91 3
Action du i^dium et de certains
autres sels sur la génitale .... 91^1
LUMIÈRE
Photothérapie.
Recherches expérimentales sur l'ac-
tion profonde de la lumière de la
lampe médicale de quartz et de
Tappareil Finsen 118
Psoriasis guéri complètement par
Taction directe des rayons solaires 1 58
Traitement des brûlures par la
chaleur et la lumière électri-
ques 199
Photo et thermo-luminolhérapie
des névralgies 308
Recherches expérimentales sur la
lampe à vapeur de mercure
(lampe de Kromayer) . . . 316, 323
Chromo-actinomèlre pour la lampe
de Kromayer (présentation de
Tappareil) 316, 555
La lampe à arc à main, la lampe
Osram 36i
Nouvelle lampe Tantale 36a
L'équivalent mécanique de la lu-
mière 370
A quoi faut-il attribuer l'odeur prise
par l'air soumis aux radiations
ultra-violettes de la lampe à
vapeur de mercure?. . . . 604, 799
Détermination du pouvoir difTùsif
par réflexion de différents corps
et de la peau en particulier pour
les rayons ultra-violets. Consé-
quences pratiques 604
Action des radiations ultra-violettes
sur le sang et sur l'oxyhémo-
globine 605
Action biologique de la lampe en
quartz de Kromayer 605
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tABtE Dbs Matières.
io35
Action bactéricide do ia lampe en
quartz de Kromayer 606
Action de la lumière et des rayons X
sur la plaque photographique. . 749
Contribution thérapeutique au trai-
tement des maladies de la peau
par la lumière de l'arc voltaïque. SS'i
Sur le traitement du lupus vulgaire
et d'autres dermatoses avec la
lampe de Kromayer 835
CHALEUR
Thermothérapie.
Différence quotidienne de 8*i chez
une malade atteinte de fièvre
puerpérale 117
Traitement des brûlures par la cha-
leur et la lumière électriques . . 199
L'éloctrocautère froid de Forest . . 305
Photo et thermo-luminothérapie des
névralgies 308
Hydrothérapie dans les névrites et
les névralgies 909
Rapport sur le traitement des né-
vralgies et des névrites par l'air
chaud et, en particulier, par la
méthode de Bier 313
Appareil pour les applications d'air
chaud 314
La méthode de Bier 318
La douche à air chaud 36 1
Effets thermiques des courants de
haute fréquence sur l'organisme
44/1, 675
Action thermique des courants de
haute fréquence 604
Nouvelle pompe rotative à air. . . 810
MAGNÉTISME
Emploi de l'élcctro-aimant pour
l'extraction d'un corps étranger
du conduit auditif externe. . . . ^08
Du diagnostic et de l'extraction des
corps étrangers magnétiques de
l'œil 526
L'extraction des éclats de fer de l'œil
à l'aide de l'électro-aimant géant
de Haab 706
Électro-aimants pour oculistes. . . 809
TRAVAIL MÉCANIQUE
Mécanothérapie.
Le massage méthodique et la réé-
ducation dans le traitement des
névralgies et des névrites. . . . 311
Rapport sur le traitement mécano-
thérapique dans le traitement des
névralgies et des névrites. . . . 313
Rapport sur le massage dans les
névralgies celluli tiques 314
La gymnastique électrique souvent
supérieure à la gymnastique
volontaire 316
Les œdèmes, les annexites, les infll-
trations cellulitiques et leur trai-
tement par la kinésithérapie et le
massage 316
Rapport sur la mécanothérapie . . 318
Rapport sur la massothérapie . . . 318
Le massage de» nerfs érigé en spé-
cialité omcielle 838
ACTIONS CHIMIQUES, OZONE, etc.
Présentation d'un ozoneur métal-
lique portatif 320
Ozoniseurs 363
La stérilisation de l'eau et de l'air
par les procédés électriques . . . 790
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io36
ARCHIVES D ELECTRICITE MEDICALE.
QUESTIONS PROFESSIONNELLES, DÉONTOLOGIE
La radiographie en médecioe légale
8i, 8.7
Rôle des recherches radiographi-
ques dans un récent procès en
Cour d^assises 606, 833
La réforme des études médicales . . 998
VARIA
Institut de France, Académie des
Sciences ^3
IV' Congrès international d'électro-
logie et de radiologie médicales A 3, 725
Nomination à TAcadémie 81
Mort de lord Kelvin 8a
Congrès français de médecine in-
terne en 1908 8a
La branche la plus élevée de la thé-
rapeutique physique 8a
Premier Congrès des médecins de
langue française s*occupant de
physiothérapie . . 161, aoi, a4i, 807
Congrès international de la tuber-
culose 163, 409
La pléthore médicale et les radio-
graphies aoa
Exposition rétrospective des appli-
cations de l'électricité à Marseille. 3 /i i
II* Congrès des Praticiens a8i
Congrès français de médecine (10* ses-
sion) 331
Le comble du confort par Télectri-
cité Saa
Congrès de la Deutsche-Rôntgen-
Gesellschaft 364
Association Britannique pour TA-
vancement des Sciences 369
Congrès de l'Association Française
pour l'Avancement des Sciences
369, 409, 489
Congrès international des industries
frigorifiques 369
Les bibliothèques médicales les plus
complètes 449
Association Française pour l'Avan-
cement des Sciences . . 4^9, 5afj, 571
Physiothérapie $37, 83?
Autour du Congrès 669
Quelques vœux émis par le II* Con-
grès des Praticiens 633
Nécrologie, Henri Becquerel .... 673
Premier Congrès du froid 676
Congrès de la British médical Asso-
ciation, à Sheflield 711
Congrès d'Amsterdam, autour du
Congrès 713
Revue de l'exposition du IV* Con-
grès international d'électrologie
et de radiologie médicale .... 751
Le Congrès international des élec-
triciens 761
Correspondance 797
La radiothérapie en Suède .... 798
II* Congrès physiothérapique des
médecins de langue française.837, 877
Distinctions honorifiques 838
L'espéranto au service des membres
de la Croix-Rouge 838
Cours de thérapeutique 878
Du pragmatisme en médecine . . . 916
Syndicat général des médecins fran-
çais, électrologistes et radiolo-
gistes 917
Une nouvelle société médicale . . . 918
Notes et impressions d'Europe. . • 951
Congrès de I* American electro-the-
rapeutic Association 967
La nouvelle Société de radiologie
médicale 997
L'Imprimeur-Gérant: G. Gounouilhou.
Bordeaux. — Impr. G. Gounouilhou, rue Guiraude, 9-
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16e ANNEE
X" 202.
ARCHIVES
il.» *
l'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE
EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES
UECUEIL BIMENSUEL FONDÉ ET PUBLIÉ
PAR J. BERGONIE
PHOtESSELH DE PHYSIQUE BIOLOGIQUE ET D'éLBCTRICITB MÉDICALE
A L'UKIVEUSIïÉ de BORDEAUX
CHEF DU SERVICE ÉLECTROTBÉRAPIQUE DES UÔPITAtX
CORRESPONDANT KATIOKAL DE l'aCADÉMIE DE MÉDECINE
LAURÉAT DE L*ïîfSTITUT
PlilNClFAUX COLLABOKATEUliS. - MM.
cl*nrsonval (df l'Instltul), membre de l'Académie
fle médecine, professeur au Cuilège de France, direc-
Bor du iaboraloire de Physique biologique des iiaules
Eludes.
eh. Bouchard (de t'iostitul), membre de l'Académio
de médecine, professeur a la l-acullé de médecine de
Paris, président de la Société de biologie.
Béclèr«» membre de TAcadcmie de médecine, médecin des hôpitaux de Paris. — J. Belot, assistant de
radiolo^îiea l'hôpital Saint-Anioine. — L,. Benoist, professeur de physique au Lycée Heori-IV.— H. Bertin-
Sans, professeur d'Hygiène a l'Université de Montpellier. — R. Blondel, ingénieur, professeur du
COUPS d'électricité à l'Ecole des Ponts et Chaussées. — B. Bordet, mcdein ékclricien a Paris. —
H. Bordier, aïjrégé de Physique, chef dei Travaux de physique à la Faculté de médecine de Lyon. —
H> Boruttau, professeur à l'Université de Gnltingen. — R. Broca, professeur agrégé de Physique médicale à
\ la Faculté de médecine de Paris, répétiteur a l'Kcole Polytechnique. — Y. iSapriati, assistant à la Clinique
' psychiatrique de l'Université de Napies. - a. Gharpentier, professeur de Physique médicale a ta Faculté de
médecine de Nancy.™ H. ebevaller. docteur fs sciences, sous-directeur du Laboratoire d'électricité industrielle
i. à la Faculté des sciences de liordeaux. — Dubois, professeur extraordinaire de .Neuropathologie de l'Université
Me Berne. - e.'iH. Gariel. membre de r.\cademie de médecine, professeur de Physique médicale a la FacullC
i de médecine de Paris. - ©h. Bd« Guillaume, directeur adjoint du Bureau Inlernaiional des Poids et .Mesures^
H. Guillemliiot, mt>decin électricien à Paris. — Th. GulUoz, professeur agrégé à la Faculté de médecine ^
de Nancy. B- Huet, clief du Service d'électrothérapie de la Clinique des maladies nerveuses (Salpèlrière). —
a, Imbert, professeur de l'hyslque médicale a ta Faculté de Montpellier, chef du Service d'électrothérapie et
de radiographie des hôpitaux. — P. Jolyet, professeur de Physiologie à la Faculté de médecine de Bordeaux.
\ — S. Leduc, professeur de Physique médicale à l'Ecole de médecine de Nantes. — H. Lewis «Jones*^
[M. A., .M. D., membre de la Société royale de médecine de Londres, chef du service d'électricité m(.dicale a^
Barlholomew's Hospltal. — T, Marie, professeur de IMiysique biologique a l'Université de Toulouse. —
M. Mendelssohn, professeur agrégé à l'Université de Saint-Pétersbourg. — R. Pansier. d'Avignon,
médecin oculiste. — H, Pitres, professeur de Clinique médicale, doyen de la Faculté de médecine de Bordeaux.
— G« Sagnac^ chargé de cours a la Faculté des Sciences de Paris. — 6, Slgalas, professeur de Physique
[{jharraaceulifjue à la Faculté de médecine de Bordeaux. — a. Tripier, médecin -électricien, Paris. —
P. Villard, agrégé de l'Uni versilé, attaché au laboratoire de Physique de l'Ecole normale supérieure. —
[ G. Weiss. agrégé de Physique médicale à la Faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie de médecine.
H, Zimmern, agrégé de Physique à la Faculté de médecine de Paris.
BORDEAUX
J. IIAMEL, Administrateur
AUX BUREAUX DU JOURNAL, rue du Temple, e^i»
1908
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Bnvol sur demande.
B. M. 1. - 1909.
Poursuivant le programme qu'elle a adopté en igoS, VOEuvre (renseignement
médical complémentaire par la visite des Universités étrangères, fera en 1909 son
voyage d*études à travers TAnglelerre, l'Kcosse et l'Irlande.
I.e programme est en préparation et paraîtra dans le numéro de janvier de
1/ Enseignement médico-mutuel International, l'intéressante revue professionnelle,
qui publie en ce moment une enquête toute d'actualité sur le privatdocentisme.
L'Impôt sur le revenu et les médecins.
La (^liambre des députés a adopté, dans sa séance du i4 décembre, les articles
suivants :
Septième catégorie. — Revenj s dp:s professions libérales.
Art. ^-j (ancien art. 4^) • « L'impôt sur le reveim des professions libérales est
établi annuellement à raison du revenu réalisé pendant l'année précédente.
A l'égard des contribuables exerçant leur profession depuis moins d'un an, le
revenu net est calculé en tenant compte des résultats obtenus depuis la date à
laquelle la profession a été entreprise.
» Sur le revenu déterminé comme il est dit au paragraphe ci dessus, il est fait,
pour chaque contribuable, déduction d'une somme de :
» i,5oo francs si le contribuable a son domicile réel dans une commune de
10,000 habitants et au-dessous ;
{Voir suite p. 373.)
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STATIONS HIVERNALES
(Nice, Cannes, Menton, etc.).
Billets d'aller et retour collectifs de /''«, 2« et 5« classes.
Valables 33 jours.
Du i5 octobre au i5 mai la Compagnie délivre,
dans toutes les gares de son réseau, sous condition
d^cCfectuer un minimum de parcours simple de
i5o kilomètres, aux familles d'au moins trois per-
sonnes voyapreant ensL-mble, des billets d'aller et
retour collectifs d<* i", a* et 3* classes pour les sta-
tions hivernales suivantes : Cassis, La CiotHt. Saint-
Cyr-ld -Cadière, Bandol, Ollioules-Sanary , 1^
Seyne-Tamaris-sur-Mcr, Toulon, Hxcreset toutes
les gares situées entre Saint- Raphaël -Valescure,
Grasse, Nice et Menton inclusivement.
Le prix s'obtient en ajoutant au prix de quatre
billets simples ordinaires (pour les deux premières
personnes) le prix d'un billet simple pour la troi-
sième personne, la moitié de ce prix pour la qua-
trième et chacune des suivantes.
La durée de validité des billets peut être pro-
longée une ou plusieurs fois de quinze jours
moyennant le paiement, pour chaque prolongation,
d'un supplément de lo o/o.
Arrêts facultatifs.
Faire la demande de billets quatre jours au moins
à Tavance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe, composés de confor-
tables voitures à bogies, desservent pendant l'hiver
les stations du littoral. Paris-la Côte d'Azur en
i3 heures par train extra-rapide de nuit ou par le
train « Côte d'Azur rapide ».
li'Hiver h la 06te d'Azur.
Billets d'aller et retour collectifs de 2« et 5« classes.
Valables jusqu'au iô mai 1909.
Du i" octobre au i5 novembre 1908, les gares
P.-L.-M. délivrent, aux familles d'au moins trois
personnes voyageant ensemble, des billets d'aller et
retour collectifs de a' et 3* classes pour Cassis et
toutes les gares P.-L.-M. situées au delà vers Men-
ton. Le parcours simple doit être d'au moins
4oo kilomètres.
(Le coupon d'aller de ces billets n'est valable que
du i" octobre au i5 novembre 1908).
Le prix s'obtient en ajoutant au prix de 4 billets
simples ordinaires (pour les deux premières per-
sonnes) le prix d'un billet simple pour la troisième
personne, la moitié de ce prix pour la quatrième et
chacune des suivantes.
Arrêts facultatifs.
Faire la demande de billets quatre jours au
moins à l'avance à la gare de départ.
Des trains rapides et de luxe composés de belles
voitures à bogies, desservent, pendant l'hiver, les
stations du Littoral. Paris-La Côte d'Azur en
i3 heures par train extra-rapide de nuit et parle
Côte-d'Azur-Rapide.
Voyages a itinéraires facultatifs
de France en Algérie, en Tunisie
et aux Échelles du Levant ou vice-versa.
La Compagnie délivre, toute l'année, des carnets
individuels ou collectifs, de i", a', 3* classes,
pour elTectuer, à prix réduits, des voyages pouvant
comporter des parcours sur les réseaux suivants:
r Paris -Lyon -Méditerranée, Est, Etat, Midi,
Nord, Orléans, Ouest, P.-L.-M. Algérien, Est Algérien,
Etat (lignes algériennes), Ouest-Algérien, Bône-
Guelma, Sfax-Gafsa ; 2" sur les lignes maritimes
desservies par la Compagnie générale Transatlan-
tique, par la Compagnie de Navigation mixte
(Compagnie Toiiachc), ou par la Société Générale
des Transports maritimes à vapeur; 3" sur les lignes
maritimes desservies par la Compagnie des Messa-
geries Maritimes. — Ces voyages, dont les itinéraire»
sont établis à l'avance par les voyageurs eux-mêmes,
doivent comporter, en même temps que des parcours
français, soit des parcours maritimes, soit des par-
cours maritimes et algériens ou tunisiens; les par-
cours sur les réseaux français doivent être de 3oo
kilomètres au moins ou comptés pour 3oo kilo-
mètres.
Les parcours maritimes doivent être effectués par
les paquebots de l'une seulement des 6 Compagnie^
de navigation participantes; ils peuvent cependant
être elTectués à la fois par les paquetK>ts de la Com-
pagnie des Messageries maritimes et par ceux de
l'une quelconque des trois autres Compagnies de
navigniion.
Validité. — Les carnets sont valables pendant yo
jours, à compter du jour du départ, ce jour non
compris; mais ils sont valables 130 jours lorsqu'ils
comportent des parcours sur les lignes desservies
par la (Compagnie des Messageries Maritime?».
Faculté de prolongation moyennant paiement d'un
supplément.
Arrêts facultatifs dans toutes les gares du parcoure.
Demande de carnets. — Les demandes de carnet»
peuvent être adressées aux chefs de toutes les gare?»
des réseaux participants; elles doivent leur par>cnîr
cinq jours au moins avant la date du départ.
Pendant la saison d'hiver, Paris et Marseille sont
reliés par de nombreux trains rapides et de luxe
composés de confortables voitures à bogies.
CHEMIN DE FER D'ORLËANS
Fêtes de Noël 1908
et du Premier de l'An 1 909.
Validité exceptionnelle des billets aller et retour.
A l'occasion des Fêtes de Noël i908 et du Premier
de l'An 1909, la Compagnie d'Orléans rendra valable»
du mercredi a3 décembre au dernier train du mer-
credi 6 janvier, les billets aller et retour ordinaires
à prix réduits, délivrés aux prix et conditions des
Tarifs spéciaux G. V. n- 2 et 102.
Ces billets conserveront leur durée normale de
validité lorsqu'elle expirera après le 6 janvier.
Le réseau du chemin de tev de Paris
a Orléans de 1838 a 1908.
Voici un petit livre très luxueusement édite,
admirablement illustré et pourvu d'un texte de*
plus intéressants et des plus instructifs.
C'est toute l'histoire des chemins de fer que l'on
y apprend en suivant comme exemple celui de la
Compagnie de Paris a Orléaîis.
La description des régions traversées, la compa-
raison des voyages d'hier et d'aujourd'hui d'une
opposition si pittoresque, les diagrammes des
vitesses réalisées, la statistique du nombre des voya-
geurs et des recettes, la comparaison du matériel
roulant qui peut faire revenir à de meilleurs senti
ments quelques voyageurs trop grincheux ; enfin,
pour terminer, la description de la voie et des appa-
reils de sécurité, tout cela est exposé avec clarté
grâce au texte, avec intérêt grâce aux belles figures
et pour l'instruction de tous, car nous sommes tous
des voyageurs et désirons l'être davantage de la
CoMP\GS E d'Orléans après avoir lu .son petit livre.
M. Henri Haguet, l'auteur, y a ajouté un chapitre
sur rélectrification des voies aux abords de Paris
dont la Compagnie d'Orllans a pris l'initiative. Cette
Compagnie est, en efTet, très en avance à ce point
de Nue; c'est peut-être le commencement de rélec-
triticalion générale des réseaux français.
Donnons donc un nouveau et gros bon point à la
Compagnie d'Orlkabs, car le livre que nous signalons
à nos lecteurs prouve le besoin de progrès et le désir
d'amélioration dont cette Compagnie fait preuve et
dont nous devons tous éprouver les bienfaits.
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- 373 -
>' a,oo(> francs si le contribuable a son domicile réel dans une commune de
10,001 à 100,000 habitants;
^ 3,5oo francs si le contribuable a son domicile réel dans une commune de plus
de 100,000 habitants;
> 3,000 francs si le contribuable a son domicile réel dans le département do la
Seine.
3 En outre, sur son revenu taxé, chaque imposable a droit aux déductions
suivantes :
:> Cinq sixièmes sur la fraction de son revenu ne dépassant pas 5,ooo francs;
» Quatre sixièmes sur la fraction de son revenu comprise entre iJ.ooi et
3,5oo francs ;
» Trois sixièmes sur la fraction de son revenu comprise entre 3,5oi et
'1,000 francs ;
» Deux sixièmes sur la fraction de son revenu comprise entre ^,001 et
'i,5oo francs;
» Un sixième sur la fraction de son revenu comprise entre4,5oi et 5, 000 fr. (*).
> Art. 48 (ancien ig) : L'impôt est dii dans la commune où le titulaire du
revenu imposable a son domicile réel à la date du i" janvier de Tannée de
l'imposition.
» Art. 49 (ancien art. 5o) : Toute personne jouissant de revenus imposables au
(*) Notons que le taux de rimpôt n'est pas encore fixé. La Commission a proposé 3 o/o.
La Chambre a réservé Tarticle! Quelle surprise nous prépare-t-elle?
{Voir suite p. 38i)
A. D'ARLOZi boutovard N«tr«-DaiM, 88, MARSEILLE ||
y^ ÉLECTRODES A SOUFFLERIE ^
\| Ces ÉLECTRODES A SOUFFLERIE pour la fulguration des l#
^ Tumeurs Cancéreuses, Tuberculoses locales, Êpithéliomas, eic, V
î| sont construites par moi sur les indications du D' de Keating-Hart et |J
r. suivant sa mélhcKie de traitement par rÉlincellage de Haute-Fréquence. ^
A Le jeu complet de ces ÉLECIRODE^ se compose de cinq pièces, |\
ftl savoir: ;• Électrode droite; a' Électrode quart courbée; 3" Électrode demi- IB
VL courbée; 4" Électrode à angle droit (coarie) et 5" Électrode à angle droit (efOI<^> JJ
V^ Ces ELECTRODE!^ permettent à Topérateur de connaître la Ion- ^iJ
tt gueur d'Elineelle employée et de la faire varier aisément grâce au tube ^*
Il intérieur gradué sur lequel glisse le tube extérieur en ébonite. ||
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SOMMAIRE DIT 25 nli:CEMBRE «908
Nouvelle.
l. M. 1. — 1909 571
/impôt sur le reveau et les médecins. 87 1 , 378, 384
Inforiiatiors.
.a nouvelle Sociolé de radiologie médicale. — Un
nouveau traitement de la radiodermite chronique
des médecins- électriciens. — La réforme des
études médicales De 997 à 998
Articles originaux.
L. Tribondean et P. Lafargne. — De remploi des
rayons X dans la région oculaire. De 999 à loio
Stéphane Leduc. — Études d'électro-psycho-phy-
siologie De loii à 1017
Th. Nogier. Électrode dynamométrique.
De 1017 à ioi8
TABLE DES MATIÈRES.
(reproduction interdite.)
Les Blannsorlts Insérés on non Insérés ne seront pas rendus.
A reprodnetlon des flgnres des « Arcniyes d'électriolté médicale » est Interdite a moins d'entente
spéciale ayeo r Administrateur du journal; la reprodnetlon des articles non Illustrés est
soumise a TobUgatlon de l'Indication d'origine.
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- 377 -
Avis aux Constructeurs
Les Jîrchives cC'électricité médicale publient depuis long-
temps sous la rubrique "Appareils nouveaux** des notices
étendues avec figures concernant les instruments ou appareils
récemment parus pouvant intéresser leurs lecteurs.
Quelques constructeurs de ces appareils nous ont demandé
s'il ne nous serait pas possible d'utiliser pour eux la composition
du journal et d'en tirer une notice distincte en un grand nombre
d'exemplaires qui feraient ensuite retour a leur Maison.
Ces notices détaillées avec figures sont, en effet, plus prisées
aujourd'hui de l'acheteur que le catalogue toujours en prépa-
ration et jamais au courant dans son ancienne forme. D'ailleurs,
une collection plus ou moins complète de ces notices constitue
le meilleur catalogue et permet de varier la collection de notices
en quantité et en qualité, suivant l'acheteur possible auquel elle
est destinée. Enfin, les constructeurs pourront peut-être éviter
ainsi ces éditions coûteuses de catalogues, car il n'y aurait qu'à
ajouter au tirage k part des Jîrchives une page de prix ou
toute autre notation utile aux constructeurs, mais non parue
dans le corps du journal.
Convaincus qu'en agréant leur demande nous pouvons leur
être utiles, nous avons établi pour ces tirages à part le règlement
suivant :
1** La composition parue dans les Jîrchives d''élecfricité
médicale sous la rubrique "Appareils nouveaux** est mise
gratuitement k la disposition de la Maison ayant construit ou
faisant connaître l'appareil, il suffit pour cela : a) que la
Maison en question ait un contrat d'annonces avec le journal;
b) qu'aucune autre publication détaillée, notice, article de
journal, prix-courant, etc., n'ait encore paru, au moins en
France, concernant l'appareil en question; c) que la Maison ait
l'assentiment de l'auteur si la composition porte une signature.
2** Il ne pourra être rien ajouté au texte même paru dans les
Jîrchives d''électricité médicale dont la provenance sera indi-
quée en petites lettres au commencement et à la fin du texte.
3** Toute composition surajoutée en dehors du texte, telle
que page de prix, titre, couverture, gardes, verso de couverture,
reste a la charge de la Maison demandant le tirage, ainsi que
les frais de papier, tirage et brochage de la notice.
S entendre y pour plus amples détails^ avec l'Administrateur
du journal, J. Hamël, rue du Temple, 6 bis, à Bordeaux.
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Ce
G
- 378 —
ÉLÉMENT DE PIl^E^
du Professeur BERGONIÉ
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rÉlectrothérapie
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L.oais DESCOSSYS
au laboratoire
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= Dans la botte aux lettres, —
^ la Rédaction publie des reaselgaemeats généraux qui
lui août demandés par les Abonnés ; elle répond aux
demandes d'avis à propos de questions de déontologie
^_ ou professionnelles. Toute demande ^.^
doit être accompagnée d'une bande
d'abonnement f étiquette verte). \^ ^
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D** L.. . (Etesançon). — Le tube renforcé fabriqué par Drisslera une anticathode très forte.
A cause du régulateur chimique et de la grande masse métallique, il est à recommander de
ne jamais laisser le tube longtemps sans usage, car il devient alors trop dur.
Pour faire des radiographies rapides, il faut avoir à i m A. au plus 7 centimètres d*éUn-
celle.
II est préférable d'employer des soupapes doubles ou triples genre Millier pour la marciie
intensive avec le meuble de Gaiffe.
— D' A... (Tunis). — Avec le meuble de Gaiffe et le résonateur de Oudin vous pouves
faire d'admirables fulgurations.
L'appareil transportable avec a/i volts, un interrupteur à mercure et de» condensateur» en
boite étanche ne m*a pas donné satisfaction, Tintensité étant insufllsante.
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marché et la plus commode
pour la thérapeutique
d'après les principes de
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même temps les appareils
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Gancroid, Lupus, N»vas,
Taléaogiectasies, Acné,
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roncle, Ulcères.
Ne demande' ni entretien,
ni remplacement de matériel
combustible. S'emploie pen-
dant les consultations — sans
assistant. ■- Fonctionne en
moyenne à 3 i/2 ampères.
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Pharmacien de f'* classe
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Lauréat de l'École supérieure de pharmacie de Paris
Anciens préparateurs de chimie à la "Faculté des sciences
Lauréat de la Pharmacie centrale de France
"Ex-chimiste à la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris
Ex-chimiste au Laboratoire municipal de Paris
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— 882 —
Propoié par la Société Fnntaiie dmwtntiiérapie tt <o BaAoligie létitala
POUR LES AeeiDBNTS DU TRAVAIL
N, B. — Ce tarif est un tarif minimam établi par analogie avec les tarifs pour les autres branches
de la médecine dans ces mêmes accidents^ c'est-à-dire se rapprochant sensiblement des honoraires
demandés habituellement dans la clienthle ouvrière,
ÊLBeTRO-DIAGNOSTie
Examen électrique sommaire et note le résumant lO»
Examen électro-diagnostic complet avec rapport sur cet examen seul StS »
Ce prix doit s'entendre pour un membre (avec vérification sur le membre du côté
sain), ou pour les deux membres semblables, ou pour la face. 11 serait doublé s'il
était nécessaire d'examiner un bras (ou les deux bras) et la face; une jambe (ou
les deux jambes) et la face ; un bras (ou les deux bras) et une jambe (ou les deux
jambes) ; et enfin triplé s'il fallait examiner le sujet tout entier.
Un rapport complet sur l'état du sujet accompagné de l'électro diagnostic serait tarifé
au prix habituel du rapport ou de l'expertise, suivant les cas, majoré du prix
prévu ci-dessus pour l'électro-diagnostic.
Traitement
Traitement électrique par un spécialiste ('), quel que soit le nombre des séances,
à son cabinet, chaque tS *»
Traitement électrique par un spécialiste, quel que soit le nombre des séances, au
domicile du malade, chaque 1 0 >»
Traitement électrique plus particulier (gynécologie, acupuncture électrolytique
simple, etc.), au cabinet du médecin, chaque 10»
Ponction, ii^ection et électrolyse de solution médicamenteuse (adénite, hydro-
cèle, etc.), au cabinet du médecin, chaque 10»
Êlectrolyse de l'urètre, du rectum, de l'œsophage lOO »
Lavement électrique au domicile du malade 1 00 •
RADIOLOGIE
Radiothérapie(au domicile du médecin), quel que soit le nombre des séances, chaque 1 £ n
Badioscopie 16»
Radiographies :
Main , . . SdO »
Poignet £0 »
Pied £6 »
Avant-bras £6 »
Cheville 30 »
Coude ' 30 »
Genou 40 »
Bras 40 »
Jambe • • : 40 »
Cuisse 46 »
Epaule 50 »
Dents ou maxillaire inférieur 60 »
Hanche 60 »
Tête 76 »
Thorax 76 »
Colonne vertébrale 100 »
Bassin 100 »
Chaque radiog^raphie doit être accompagnée d'une note explicative, technique et clinique.
Ces prix s'entendent pour un seul cliché de la région, toutes autres radiographies de la
même région prises le même jour, dans une autre position, seraient comptées chacune
seulement 6o % de ces prix. De môme, la radiographie de la même région du côté sain, si
elle était nécessaire pour comparaison, serait comptée seulement à 6o *^/q.
La localisation de corps étrangers ou de calculs (rein, foie, etc.) sera comptée le prix de
deux clichés, mais sans diminution pour le deuxième, afin de compenser la perte de temps
résultant des mensurations à prendre et des calculs à faire.
RADieLOGlB (an domicile du blessé)
Toute application radiologique au domicile du blessé sera tarifée, en plus du tarij
ci-dessus (pour transport, montage et démontage des appareils, déplacement du
médecin), quel que soit le nombre de clichés lOO »
Au cas où cette application aurait lieu en dehors de la ville habitée par le médecin, il
y aurait lieu d'établir un supplément d'indemnité basé sur la distance et sur la difficulté
plus ou moins grande de transport.
(<) Le tarif mlnlslériel actuel ne prévoit pas de traitement par le spécialiste, mais en certaias
eas celui-ci aurait intérêt à se réclamer de ce tarif officiel qui prévoit pour le médecin traitant: « Lm
soins médicaux et opérations de pt'tlte chirursie donnent droit, eo sus du prix de la consollation ou
de la visite, aux allocati'^no olanrPK... R^ Allocation correspondant an prix de deux visites on eoasol-
lations 11* Séance complète d'électnsaiion par le médecin traitant au moyen d'apparei a porlaiifs.»
Dans les localités où le prix de la consultation est fixé à 2 francs, la séance d'eleetridlé sérail aiata
de G francs.
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Avis aux Lecteurs
^^oAdminiôtration informe leâ abonnéâ deô Archives
^électricité médicale quelle tient à lent diôpoâition,
danô ôeô bureaujf, leô tableaux deô pointa moteurô^
gzandeur natutelle, du ©'" ^chatzôki.
(La collection complète de ceô tableaux^ comptenant :
Les points moteurs de la face (deux tableaux);
Du membre supérieur (deux tableaux);
Du membre inférieur (un tableau en deux feuilles),
e^i expédiée contre SI f i^an^os^ franco de pott et
cf emballage.
â 11 dose de on
soir en
Les grains de YALS ^A^
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se coucbtnt ou avant le dîner réduisent rapidement les
CopAtlpations les pins rebelles, d ir. 50 («ciaMi u so
Bout. Port' Royal, 96 et toutes Pharmae.
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— 384 —
titre de la septième catégorie est tenue de remettre chaque année, dans le courant
du mois de janvier, au contrôleur des contributions directes, une déclaration de
ses revenus.
> Un règlement d'administration publique, prévu à Tart. 94, énuinérera
limitativement, en tenant compte des conditions d'exercice spéciales à chaque
profession et notamment de Tobligation du secret professionnel, les indications
que devra contenir la déclaration précitée. »
LISTE DES TIRAGES A PART DISPONIBLES
Arloirg et Troudb. — Action de Tozone sur le bacille de la diphtérie et sur
sa toxine, la pages » 76
R. Arnoux. — Nouveaux galvanomètres apériodiques, 7 pages »> 5o
F. Barjoh. — Influence des rayons de Rôntgen sur le sang et les organes
hématopoîétiques, traitement de la leucémie, 1 5 pages » 75
Belot. — Les rayons de Rôntgen et les affections des organes hématopoiéti-
ques, leucémies et pseudo-leucémies » 76
Benoist. — Lois générales de transparence de la matière aux rayons X . . . » 5o
BERGomé. — La bobine d'induction, grand in-8*, 7a pages, 58 figures dans le
texte 4 »
Bergoniis — Technique de l'application du traitement électrique dans les
scolioses de l'enfance ou de l'adolescence, 7 pages » So
J. Bergonié. — Éloge de de Romas, 18 pages i ao
J. BBROONié. — Phénomènes physiques de la phonation, 1 40 pages S 5o
J. Bergonié. — Les rayons X et leurs applications médicales, ao pages. ... i a5
J. Bergorié. — Du vêtement, 3o pages i a5
J. BERGOifié. — Pour n'avoir pas troid, 16 pages » 76
J. BERGONié. — Traitement électrique palliatif de la névralgie du trijumeau
(tic douloureux de la face), 7 pages » 5o
J. Bergorié. — L'électricité médicale et le médecin électricien, 7 pages ... » 5o
J. BERGOifié. — Sur un cas de lymphosarcomatose rapidement amélioré par
les rayons X, 8 pages » 5o
J. Bergonié. — Des mesures électriques dans les applications des rayons X à
la médecine, la pages » 75
J. Bergonié. — Nouvel interrupteur liquide à trou de construction très simple,
4 pages » a5
J. Bergonié. — De l'excitation intra-rachidienne chez l'homme dans un but
thérapeutique, ii pages » 75
J. Bergonié. — Rapports du jury international, Exposition universelle inter-
nationale de 1900, Paris, Électricité médicale, Sg pages Su
J. Bergonié. — Sur l'état actuel de la radiothérapie, 8 pages > 5o
J. Bergonié. — Le radium au point de vue médical i aS
J. Bergonié. — Traitement électrolytique des angiomes graves, 7 pages ... »> 5o
AVIS AUX ABONNÉS
X'Jîdminisfrafion des ArohIwM d'élMlrMté MédlMto a l'Itonn^ur èe poHwr
à la connaissance de ses lecteurs que les prix des collections de ce journal sont
portés Jusqu'à nouvel ordre aux cffi/fres suivants :
Années 1898, épuisée , f50 francs.
-— 1894, 1895, 1896 (chaque année) 30 —
— 1897 30 —
— 1898, presque épuisées -*0 —
— 1899, complètement épuisée » —
— 1900 ÔO —
— 1901, 190a, 1903, 1904 (chaque année) l^O —
— 1906, presque épuisiée OO —
1906 30 —
1907, presque épuisée f50 —
Port en sus, soit 85 centimes pour une ou deux années.
Chaque ancien numéro vendu séparément : 8 tnncs de 1898 à 1904 indus et 2 francs
pour toutes les autres années; année courante, 1 fr. 25 le numéro.
Pour toutes réclamations ayant trait au service du journal, s'adresser directement à Vadministrateur,
M. J. Hambl, rue du Temple y 6 bis, Bordeaux.
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. adresser la Correspondance : T{ue J)^échain, 9, Paris
liordoaiix. — Impr. G. Gonvoîii.iiou, nn» Guiraudc, ç)-if
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DATE DUE "^
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