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MEMOIRES

SOCIÉTÉ DÉMULATION

DU DOUBS

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MÉMOIRES

Dl LA

SOCIÉTÉ D'ÉMULATION

DU DOUBS

CINQUIÈME VOLUME

1900

IMPRIMERCE DODIVERS ET C- Grande-Rue, 87

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MÉMOIRES

DE

LA SOCIÉTÉ DÉMULiVTlOIN

DU DOUBS

PROCES- VERBAUX DES SEANCES

Séance du 13 janvier 1900. Présidence de HH. Jules Gauthier et Charles Bonnet.

Sont présenti :

Bureau : HM. /ul«i Gauthier et Charte» Bonnet, présidents ; Meynier, secrétaire décennal; VaUiitr, vice-président j Kirek- ngr et Matdiney, archivistes.

Membres : MH. Bouvard, P. Drouard, L, Gauthier, A. Gai- ehard, P. Guichard, A. Girardot, M. Lambert, Uagnin, Mon- tenoise, Prinet, Vautherin, Yaraigne.

La pRFole est donnée & H. Girardot pour une communication, sur ce qu'il appelle fort à propos, la légende du ehAtaignier. Les vieux bisontins racontent volontiers que jadis la montagne de Rosemont ou de Rognon, comme ils l'appellent, était couverte de cti&laigniers, et ils affirment, à l'appui de cette assertion, que les charpentes des plus anciennes miûsons de notre ville ont été construites avec du bois de ch&taignier.

Fait singulier, sur plusieurs points de la Franche-Comté et dans diflérentes parties de la France, à Paris, en Bourgogne, en Champagne, lùlleurs encore, on prétend aussi que les vieilles

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cliarpentes sont en cb&taignier. Daubenton, il y a bien long- temps déjà, afait justice de cette légende pour Paris, ea mon- trant que celles de la Sainle-Chapelle et de Notre-Dame sont bien réellement en chêne. M. des Etangs a restitué aussi au chêne celles des monuments de Reims, de Chartres, de Sens, de Troyes, el M. Matliiea, professeur à l'Ecole forestière de Nancy, considère les charpentes en châtaignier comme aussi chimériques que les forêts d'où elles auraient été tirées.

Dès lors, il semble bien douteux que les vieilles charpentes de Besançon et d'Omans soient réellement en châtaignier; quant â celles de Pesmes, elles sont certainement en chêne, à en juger par un échantillon emprunté à une des plus anciennes maisons de la localité, le Chàteau-Rouitlol. Cet échantillon, fragment détaché d'une grosse poutre, a été étudié au labora- toire de botanique de notre université par MM. Magnin et Par- mentier. D'après un rapport du premier de ces professeurs, cet échantillon n'appartient pas au châtaignier, mais bien certaine- ment au chêne pédoncule, quercus robur peduncuialtu. A la différence de celui du châtaignier, le bois de ce chêne présente, sur des sections histologiques suflisammen! étendues, de larges rayons médullaires qui manquent au premier, et ce caractère se retrouve très nellemenlsur l'échantillon de Pesmes. Déplus, la disposition fasciculée des vaisseaux du bois d'automne et leur épanouissement en éventail dans cette partie de la couche an- nuelle du chêne en question, se chercheraient vainement dans le châtaignier. Pour conclure de celte charpente de Pesmes, â celles que l'on a signalées ailleurs, il faudrait étendre & ces dernières le même genre d'examen. C'est pourquoi M. Girardot iemande en terminant, à ceux des membres de la société qui pourraient s'en procurer, l'envoi d'autres échantillons à M. le professeur Magnin.

Les châtaigniers, étant â la fois silicicoles et calcifuges, ne sauraient se développer sur nos formations calcaires. M. le doc- ;eur Meynier fait remarquera ce propos que la nomenclature ;erriioriaIc de notre région en fournil de bonnes preuves. On chercherait vainement dans le Jura Franc-omtois le nom de [^hâtenay ou de Chàtenoy qui signifie bois de châtaigniers {Cas- '.anetuntj.

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Il ne se trouve que dans la partie vosgîenne de ta Franche- Comlê, les arrondissements de Betfort et de Lure, et dans le poiotement primitif de la Serre, arrondissement de Dole. Chftte- nois, canton de Belfort, Chàtenay et Chàtenois, canton de Saulx, Qi&lenbis, cantoa de Rocherori, au total quatre localités, rap- pellent par leur nom, la présence du châtaignier sur leur terri- toire. C'est peu quand on sait qu'il y u en France près de deux cents localités qui sont dans ce cas.

H. Léon Gauthier lit un intéressant traviûl sur le r61e des finanexen lombard* à la cour d'Othon IV, comle palatin de Bour- gogne. Ce prince, toujours à court d'argent, devait forcément devenir, à un moment donné, la proie des usuriers. Après avoir livré son pays au roi de France Philîppe-Ie-Bel, son principal créancier, le malheureux prit, comme lui, pour conseillers in- times, des financiers plus ou moins louches, particulièrement des banquiers lombards. Cinq de ces derniers dirigëreht sur- tout ses finances -, c'étaient : Jacques Scaglia, de Florence ; Lau- duche Moreti aussi de Florence; Ardeçon, d'Ivrée ; Reynon et Dimanche Aainier, d'Asti. Comme tous les gens de leur espèce, ces personnages, de minime valeur morale, s'enrichirent plus par le prêt sur gage à grosse usure, que par le négoce honnête, ce qui ne les empêcha pas d'arri\er & la noblesse et d'ouvrir à leur descendance la porte de la puissance et des honneurs.

Sont présentés pour faire partie de la société :

Comme membre résidant :

H. le vicomte Henri de Truchi» de Varennet, par HU. J. Gaii- ttaier et A. Ueffroy ;

Comme membre correspondant :

U. Léon Nardin, pharmacien à Belfort, par HH. Charles Bonnet et Paul ûuichard.

Le prindent. Le teerétaire.

Bonnet. Dr J. Heynier.

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Séance du 10 févriei- 1900. Présidence de H. Jules Gauthier.

Sont présants :

Bureau : HM. JuUt Gauthier, vice-président ; Jlfeytiter, secré- taire décennal ; Vaiuier, deuxième vice-président; FauquigniM, trésorier ; Kirehner, archiviste.

Membres: MM. if. Bruehon, Girardot, A. Guiehard, P. Gui- chard, Ledoux, Lieffrojf, abbé Louvot, Em. Louvot, Magnin, Pingaud.

M. l'abbé Louvot a lu une intéressante étude sur le peintre Wirteh d'apri» ton dernier biographe, H. l'abbé Jean Amberg, curé de Lucerne.

Dans sa séance du 10 décembre 1860, la Société entendait la lecture d'une belle élude de M. Francis Wey, sur Melchior Wirfchet le» peintre» hi»onlin». Notre éminent compatriote la terminait par ces mots : « Aucune notice n'a paru en France, et rien d'étudié n'a paru en Allemagne sur ce peintre, qui a laissé tant d'excellents ouvrages, dirigé deux écoles, formé des élèves connus et que deux patries pouvaient revendiquer, puisqu'il fut nommé, par lettres patentes, citoyen de la ville de Besancon. On n'a pas gravé un seul de ses tableaux qui ne sont classés nulle part. Les pages que je viens lui consacrer ici deviennent une sorte d'exhumation. Cependant, les rechercties que j'ai fait faire à Lucerne depuis 2 ou 3 ans ont ému le Comité historique de cette ville, et l'on m'a écrit que le président, H. Sneller, pré- pare une biographie do Melchior Wirsch. s

Sneller fit bien, en effet, le plan d'une étude sur Wirsch, mais il ne l'acheva pas. Dans le courant de l'année 1863. Hess publia une biographie de notre peintre dans la nouvelle feuille de ta Société des artistes à Zurich. Il en est aussi très briève- ment parlé dans le premier volume de la Galerie des Suisses cé- lèbres. Enfin en 1898 paraissait h Lucerne une nouvelle étude

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lur Wineh par H l'abbé Aniberg, curé de Lucerne. L'occasion de cetle publication fuL le centenaire du combat du 9 sep- tembre 1798, et on la trouve dans le volume de souvenirs inti- tulé : « Le Nidteatden U y a cent ant. Il a paru A H. l'abbé Louvot qu'il y avait un certain intérêt à la signaler au moment la Société se prépare it célébrer le centenaire de Luc Breton, l'ami et le collaborateur de Wirsch à notre ancienne école de peinture et de sculpture.

La société a entendu ensuite la lecture d'une Notice biogra- phique sur letnycolague franc-eotntoit docteur Qailet par H. Ant. Magnin. Lucien Quélel, à Montécheroux le Hjuillet 1832, avait été destiné par ses parents, protestants zélés comme tous les gens de ce village, à la carrière ecclésiastique et envoyé par eux, ses premières études faites, à la Faculté de théologie de Strasbourg. Hais notre futur naturaliste lui préféra la Faculté de médecine, qui lui conférait, en 1856, le diplOme de docteur. Il vint s'établir, la même année, à Hérimoncourt, il a passé toute son existence partagée entre la pratique de la médecine et des recherches d'histoire naturelle. Doué d'un remarquable esprit d'observation, auquel il joignait un coup d'oeil sûr, Quélet les a appliqués à l'étude de presque toutes les branches de la botanique. Mais les groupes les plus diHIciles et les plus ordi- nairement délaissés, eurent bientôt ses préférences, et les cham- pignons ne tardèrent pas à être l'objet de ses investigations favorites. Les résultats des travaux qu'il leur a consacrés depuis 1870, sont consignés dans de nombreuses publications dont M. Hagnin donne une liste complète. Quélet a pris une part ac- tive, avec le docteur Antoine Mougeot de Bruyères, et le doc- teur René Ferry de Saint-Dié, à la fondation et à l'organisation de la Société mycologique de France, d'abord constituée à Epinal en 1884, puis transférée à Paris, société actuellement très pros- père. Il est mort le 'i5 août 1899.

Après un vote d'admission en faveur des candidatures pro- noncées à la dernière séance, M. le président proclame :

Membre Téald&nt i H. Henri de Truchis de Varennes :

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Membre oorreapondant : M. Léon Nardin, pharmacien à Belfort.

La Préfident, Le Secrétaire,

i. Gauthier. D' J. Meynier.

Séance du i7 mars 1900.

pRhISIDENCE DE M. CHARLES BONNET.

Sont présents ;

Bureau : HH. Bomiel, présldenl; Meynier. secrétaire décen- nal ; J Gauthier, premier vice-président; Vaiisier, deuxième vice-président ; Kirchner et Maldiney. arciûvistes;

Membres : MM. A. Boytton d'Ecole, Bruchem père, A. Girar- dot, A. Guichard, MontenoUe, Magnin.

La Société a entendu d'atiord de 1res intéressanles considé- rations de M. le docleur Anl. Magnin sur l'influence de la composition du sol sur la vigitation. M. Magnin a rappelé l'im- portance de celte (|uestion au point de vue tliéorique, comme au point de vue pratique, en ce qui concerne les agriculteurs, les silviculleurs , tes viticulteurs. Puis il est entré dans cer- tains détails généraux, uu sujet du rûlc des diiïérenls facteurs: facteurs climatiques, facteurs édafiques (<Safi><, soll engejques ou encore biotiques (pioTi;, vie) sur la formation des associa- tions végétales, générales ou locales. L'étude particulière des substances édaphiques chimiques comprend, en premier lieu, celle de Tinlluence des substances contenues dans le sol, sur la plante et, en second lieu, l'influence de ces substances sur le tapis végétal. Au point de vue de la première, ces substances se divisent : en substances alimentaires, en substances toxiques, et en substances indifférentes. Leur action varie avec leur solubilité, avec leur degré de concentration, avec l'électi-

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vite des racines poar elles, ëleclivUé dont l'action peut se produire même à l'égard des substances nuisihles. En effet, les substunces alimentaires, il en est en cela pour tes plantes comme pour lee animaux, peuvent devenir nuisibles à une certaine dose, à un certain degré de concentration, pour cer- taines plantes non adaptées au eol. Le^ individus, les races d'une même espèce peuvent s'adapter à certaines substances nuisibles pour d'autres. La même plante peut présenter des variétés selon qu'elle croit sur un sol ou domine telle ou telle substance. Celte influence sur la plante isolée peut s'étendre à l'ensembli? des plantes qui constitue ce qu'on appelle le tapis végétal. H. Hagnin termine par l'étude particulière de l'induence du calcaire sur la plante el sur la constitution du tapis végétal. 11 fait ressortir ce que l'appétence ou t'udaptation peut être sui- vant la région, et. expose la lliéorie de la compensation ou suppléance des facteurs écologiques (oaot, maison), ceux qui déterminent l'haliilat. Enfin, il conclut à la prépondérance des induences chimiques sur les influences ptiysiques en ce qui concerne le sol.

H. le docteur Hey nier a lu ensuite une note sur/semore muni- cipe, puis vicut, qui a de l'intérêt pour tous les Séquanais. On a cherché, dans celte localité de l'Ain, l'Alètia de César, et VOtinda ou Oùndentis urb» de la légende de Saint-Amant. Le seul document écrit que l'on possède sur l'histoire d'isernore est la légende de Saint-Oyend. D'après elle, le premier abbé de Condat, disciple de Saint-Romain el de Saint-LupicJn, était leur compatriote el citoyen comme eux. de noire bourgade. Cette légende en explique le nom gallo-romain Itarnodurum, porte de fer, par les forlifications puissantes qui entouraient son temple païen dédié à Mars. Ses ruines ont été fouillées, mais aucun plan n'en a été dressé.

La question de l'identification d'Iiarnodurum avec Alésia, ne peut plus se poser, après les travaux auxquels ont donné lieu les prétentions des différentes localités qui se disputent l'hon- neur d'avoir été la forteresse gauloise. La période romaine ne s'y révèle que par les restes du temple et des bains, par un grand nombre de puits funéraires, par de nombreux antiques

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mais tout cela n'a pas grande signiflcation au point de vue local. Il en est de même des Inscriptions, parce qu'elles sont muettes au sujet du lieu.

L'identification avec Oiinda ou Otindenêû urb» n'est pas plus possible. Il n'est parlé de cette petite ville épiscopale que par Baudemont, l'auteur de la légende de Saint-Amant, qui écrivait entre 671 et 099. Mabillon admet qa'Ozindensi» est l'équivalent d'Ucetientit; mais cette solution, dit Quicherat (1), est loin d'être satisfaisante sur tous les points, et les auteurs de la Galtia Chrûtiana l'ont rejetée. H. Meynier, inclinerait plutôt à penser qu'Ozinden$ii est la même localité qu'EugendenâU. Condat a pris le nom de son premier abbé Eugendui ou Sainl- Oyend, et l'a conservé pendant six siècles.

Dans l'ouvrage qu'il vient de ciler, Quicherat dit qu'il * parait y avoir eu un moment les attributions de l'épiscopat appar- tenaient de droit aux supérieurs d'un certain nombre d'ab- bayes <2). > Laissant de côté <• les preuves de ce fait qui ont élé relevées dans Grégoire de Tours >, II se i borne à signaler diverses menlions d'évëchës inconnus qui se trouvent dans des écrits du septième et du tiultiëme siècle, Parmi elles, se trouvent précisément celle d'Oïtndensû; le légendaire parle d'un « Jtfummului Oiindenaii urbit arttule». Et comme pour appuyer le dire de M. Meynier, Quicherat trouve, dans la nomenclature des prélats assistent au concile d'Attigny, en 765, < Uipotytua épitetipui de monasteria Eogcndt. i C'est notre saint llippolyte qui mourut sur le siège de Belley, après 776. Quicherat le cite immédiatement après Vuilllers, évoque du mona.itère de Salnt- Haurlce. Or, aujourd'hui encore, l'abtjé de Sainl-Maurice-en- Valais ou d'Agaune est toujours un évéque.

La disparition des monnaies romaines sous le règne de Valentinien 111, donne évidemment à penser qu'lsernore hit occupé dès le début des invasions, pendant la première moitié du v<! siècle. Il devint atelier monétaire sous les Mérovin- giens. On connaît actuellement neuf triens d'or portant son nom. Les légendes portent Itarn, hamodero, laemodûro, her- Hodro. Les maîtres monnayeurs qui les ont produits s'appelaient

(l( Formation ft^nfaue dti Nomt de lieu, p. 115.

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xm Drw^^aldHM ou DroeUhtUm, Vinualdm el Vumitrîv. Du rang de municipe qui, sous les Romains, lui donnait le droit de pos- séder un temple et des bains, Isemore était descendu, bous les Mérovingiens, au rang de simple bourgade (Ficus).

Bnfln, H. J. Gauthier a fait une très intéressante communica- tion sur VEglite Saint-Etimne, de Betançon, qu'il a essayé de restituer d'après les textes écrits ou imprimés el les rares représentations graphiques que nous en ayons.

Le Pritident, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D' J. Hevnikr.

Séance du 7 avril 1900. Présidence de M. Charles Bonnet.

Sont présente :

Bureau: MH. Bonnet, président; Fatuier, vice-président ; Meyttier. secrétaire décennal ; Fauquignon, trésorier ; Kirchner et Ualdiney, arclitvistes.

Membres: iliil.BriuihonpèTe,Drouhard,A.Girardot, A. Gui- ehard, Ledoux, Mairot, Parizot.

Après la lecture de la correspondance, M. Girardot a Tait à propos des stations des Celtes en GaïUe, une communication qui a évoqué de nouveau le souvenir d'Alaise Cette communication lui a été inspirée par un article de la Revue scienliflque (10 fé- vrier 1900), intitulé : LapréMsloireàChUtelCensoir; lesgalgals de Chdtel'Cenaoir, de M. Pallier. En dehors des faits intéressant spécialement cette station, le travail indique que les Celtes en- sevelissaient leurs morts sous des amas de terre ou de pierraille, tumulus ou galgals et que ces sépultures se rencontrent sur le tracé d'une ligne, très étendue, partant de la Germanie pour

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aboutir aa versant de la Manche, en passant par l'Alsace, la Franche-Comté et la Bourgogne. Il y a quelque temps déjà qu'un archéologue salinois, Toubin, a signale de nombreux tumulns sur le premier plateau du Jura; el, plus anciennement, n'est-ce pas la rencontre aux environs d'Alaise, d'une agglomération de ces sépultures qui a induit Alphonse Delacroix, en une erreur célèbre? Félix culpa. Elle fut Féconde en résultats heureux : si Alphonse Delacroix eut, en Franche- Comté, et même ailleurs, de nombreux adeptes, il trouva aussi, un peu partout, dans les milieux officiels surtout, des contradicteurs et des adversaires résolus. Aux fouilles d'Alaise, on répondit par celles d'Atise- Sainte-Reine ; la lutte fut des plus ardentes et, si l'opinion pu- blique se prononça en définitive pour l'Alisia de Bourgogne, l'hypothèse franc-comtoise réveilla, dans notre pays el dans la France entière, le goût des études archéologiques et provoqua la création de l'incomparable musée de Saint-Germain.

M. le docteur Ledoux lit ensuite une étude sur Ut œuvrei de Melchior Wyrseh en Suisse et au musée du Louvre. Un guide des touristes en Suisse a longtemps signalé à Stanz une curiosité unique au monde: un Christ en croix peint par un aveugle ! Dans une récente édition de son livre, Baedeker a supprimé la cécité du maître, qui n'avait d'ailleurs, nul besoin d'une réclame aussi extravagante. Un tableau peint par un aveugle I Pour un peu le Joanne allemand nous l'aurait présenté comme l'ouvrage d'un mort I Ce qu'il y a de vrai dans cet accouplement malheu- reux de ta couleur et du sens qui en donne la perception, c'est que Wyrseh fut privé de ce dernier dans ses dernières années.

Quoiqu'il en soit, notre peintre était bien en possession de la vue lorsqu'il peignit le Christ en croix de la salle du Conseil au Ralhaus de Stanz. On ne peut en douter lorsqu'on voit cette toile qui a droit aux mêmes éloges que le crucldé de l'hôpital de Salins, dont Francis Wey a dit avec justice qu' t il occuperait

un rang honorable dans la splendide collection du Louvre >

Le même édifice cantonal et municipal possède trois portraits de Wyrseh, des portraits de landammannsqoi ne dépareraient pas les galeries les plus fameuses. Au Rathaus de Lucerne, une JjègisUition de Moise, signée Melchior Wyrseh 1785, décore tout

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le panneau sud de ta cbambre des assemblées. Lorsqu'on com- pare cette grande page au Jugemej^ de Salomon, par Joseph Reinhardt (1787), qui couvre une autre parui, le parallèle est tout à l'honneur de Wyrsch, On ne trouve au musée de cette ville que des œuvres secondaires : les portraits de deux abbés de Saint-Urban, Benoît miTei- (1778| et Martin Balthazar (1783) ; un saint Jean Népomucène (1767); un saint Louis de Gonzague (i761). On trouve à Sarnen, dans la vieille maison de l'Obwald, un saint Nicolas de Fhie, qui est supérieur comme composition, comme dessin et comme couleur, aux meilleurs portraits de l'auteur. De nombreuses églises des Waldstetten possèdent de bonnes toiles de Meich or. Pour ne citer que les plus impor- tants, rappelons le saint Benoit. le saint Eugène et le saint An- toine de l'abbaye d'Engelberg ; la Pieta (1775) et la Présentation (1776) de l'église de Sachseln.

Le docteur Jacob Wyrsch, ancien landammann de Nidwalden, montre avec fierté, dans sa maison de Buochs. les reliques de l'œuvre de son grand-oncle, échappées à l'incendie de Stanz en 1798. Ce sont : trois médaillons, d'une exécution très fine, re- présentant, l'un, notre peintre, un autre, sa femme, et le troi- sième, un prêtre de KieAtten, le révérend docteur Joseph Her- mann (1765) ; et deux excellents dessins : un Christ en croix et une Assomption. Comme en Franche- Comté, on Irouve des por- traits peints par Wyrsch dans les villes et cantons de la Suisse centrale, d'anciennes familles les conservent comme une précieuse partie de leur patrimoine.

Les œuvres de Wyrsch témoignent que leur auteur méritait mieux qu'une gloire locale, et quelques unes d'entre ^les étaient vraiment dignes de figurer dans une grande galerie. Le maître a enfin obtenu cet honneur, lorsqu'un legs de Francis Wey a fait entrer au Louvre les portraits de son grand'përe et de sa grand'mëre, Frangois-AnLoine Wey et Hathilde Gamel.

Le Prétident, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D' J. Meynier.

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Séance du 9 mai 1900. Présidence de M. Charles Bonnet.

Sont priteota :

BURBAU: MM. Sonnet, président ; Vai»$ier, vice-président; Ueynier, secrétaire ûétxnnai ; FauquigtMn, trésorier; Kirchner, archiviste.

Hkmbres : MU. BerdelU, Brtiehon père. A. Girardot, V. Guit- lenUn, Ledoux, Mairot, Paràol, Pingaud, Yemier.

Après la lecture du procès-verbal de la séance précédente, la Société a entendu celle d'un rapport de H. Pingaud sur un ou- vrage dont H. Henri Wallon, un de ses membres correspon- dants, vient de lui faire hommage. U. Wallon, dont bien peu de Bisontins peuvent aujourd'hui se souvenir, était, il y a trente ans, professeur au Lycée et l'un des membres les plus actifs de la Société. Le livre de H. Wallon a pour titre : Le» Phare» éta- bli* <ur le» côte» maritime» de la Normandie par la Chambre de commerce de Rouen et adminittri» par elle de 1773 à 1791 et leur» traniformationi au XIX* tièele. Entré depuis longtemps déjà dans la carrière industrielle et devenu secrétaire de la Chambre de commerce de Rouen, l'auleur n'a pas oublié ses antécédents littéraires et la grande notoriété de son père comme historien. Il a trouvé sous sa main les éléments d'un travail qui lui a permis de mettre à profil le style et la méthode acquis autrefois, dans une œuvre en rapport avec ses préoccu- pations actuelles. Au milieu du siècle dernier, un phare était encore une rareté en France : les feux qui éclairaient l'embou- chure de l'Adour, celle de la Gironde, les Iles de etd'Oléron, celle d'Ouessant, le cap Fréhel et les Casqueis étaient les seuls qui permissent aux marins d'éviter les écueils et les naufrages. La Normandie n'en possédait pas un seul sur son lilloral. Des démarches commencées dès 1739, interrompues, puis reprises en 1705, aboutirent, après trente-cinq ans d'efforts, à la cons- truction de quatre tours : deux au cap de la Hâve, une & celui

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d'Ailly, elune à la pointe de Galteville près de Barfleur. Les feux de CBS tours turent allumés le 1" novembre 1775, et l'admi- nistration en fut confiée, en suite d'un arrât du conseil, il la Chambre de commerce de Normandie qui faisait prélever, à cet effet, un droit sur la navigation dans tous les ports de la pro- vince. L'ouvrage de H. Wallon est illustré de quatre planchas lilhographiées d'après des dessins conservés aux archives de cette Chambre et d'une cinquième planche qui reproduit l'acte de fondation de ces phares. Ces phares ont subi, depuis leur établissement, des phases par lesquelles l'auteur nous fait suc- cessivement passer.

U. Pingaud présente à ^a Société, au nom de H»' Castan. une collection de cahiers reliés en H volumes, contenant l'analyse des délibérations de la commune de Besancon de 1381 à l'année 1740. Ces précieux manuscrits sont destinés à prendre place parmi ceux dont la bibliothèque de la ville est déjà si riche. Déjà bibliothécaire adjoint, Castan fui appelé en 1858, à adminisli-er les archives municipales il avait déjà puisé abon- damment pour sa thèse sur les Origine* de la commune de Besançon. Ils représentent le travail préliminaire d'un inven- taire général dressé selon le mode de classement proposé par la circulaire du 25 août 1857. Après avoirétubli ce plan, Castan inventoria la série AA [actes constitutifs el politiques de la Commune) qui fut terminée en 1874 et approuvée pur le -Mi- nistre de l'Instruction publique l'année suivante. Puis, il s'atla- qua à la série BB (Délibérations municipales), beaucoup plus considérable, puisqu'elle comprenait 200 registres et en pour- suivit le dépouillement détaillé. Les résultats de ce grand travail sont donnés plus brièvement dans un inventaire som- maire déposé en triple expédition, aux archives départe- mentales, à celles de l'HAtel-de-Ville et au Hinislère de l'instruc- tion publique. C'est cet inventaire sommaire qu'une main pieuse a publié naguère sous le litre de NoIbb sur l'hiitoire municipale de Besançon. En même temps qu'il accomplissait cet énorme travail, Castan s'attaquait aux Comptes municipaux, série ce, et pensait en tirer un résultat analogue Malheureuse- ment il n'a pu achever. Les travailleurs trouveronl désormais k

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la bibliothèque, avec les pièces originales del'histoire bisontine, tout un ensemble de notes et de renseignements propres à en faciliter l'étude. Puissent ces commodités engatfer un jour quelque bonne plume à entreprendre cette histoire complète de Besançon, puisée aux sources, rêve d'ambition suprême que Costan a caressé toute sa vie et qu'il n'a pas pu réaliser.

Le Préaident, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D'-J. HEVNieB.

Séance du 9 juin 1909. Présidence de M. Bavoux, doi

Sont présents ; Bureau: MM. Bavoux, doyea; Faiafter, faisant fonctions de secrétaire; Kirchner, archiviste.

Membres : MM. Bruchon père, Berdelli, A. Guiehard,

M. VaisBier, deuxifîme vice-président, qui doit remplacer le secrétaire décennal absent, prie M. Bavoux, doyen d'âge de la Société et l'un de ses tinciens secrétaires décennaux de vouloir bien le remplacer au fauteuil de la présidence.

La Société a reçu, trop tard pour pouvoir y répondre, une invitation de la Sodété Neucbàteloise d'utilité publique à se rendre à son assemblée générale qui a eu lieu le 9 juin même, aui Brenets. Il sera répondu par une lettre d'excuses.

H. Magnin transmet à la Société de la part de H. Piroutet,

étudiant en sciences, un de ses membres correspondants, le

tirage à part de trois études préhistoriques très intéressantes,

~""1 vient de publier dans la Feuille des jeunes Naturalistes,

joint avec le n' 4 des archives de la Flore Jurassienne un

des observations météorologiques de la station du Jardin

inique pendant le mois de mai.

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XIX

H. le secrétaire lit un travail de M. Heynier, absent, sur les premiers aérostat» à Besançon {i78S tt 84). L'enthousiasme des Parisiens pour la découverte des Mont^olilers a trouvé de l'écho dans la plupart des villes de province et parmi elles, on peut citer Besancon, où, dès la fin de 1783, on vil s'élever des bal- lons. Le 22 décembre de cette année, en etTet, on y lançait sur la place des Casernes, un ballon i qui a bien réussi ■. lit-on dans les Mémoires manuscrits de Grimont. Le 9 janvier suivant, un marchand de bois, nommé Sabordet, taisait dans le jardin de Granvelle une tentative moins heureuse, qui décida l'autorité à intervenir dans les essais futurs. Une nou- velle ascension eut lieu le 20 de ce mois de la place des Casernes. Le ballon lancé en cette circonstance fut construit par t Messieurs Vieille, Pochel, Clerc, Sauvaijeul et Jucoulet, écoliers de Besançon. Le 2ti mars 1784, le sieur Didier, hor- loger à Uesancun, lançait un ballon au petit jardin de Granvelle, et était, pour ce fait, condamné & une amende de 50 livres. Ce ballon resta, paralt-il, vingt-quatre lieures en l'air, et fol vu à Baume, à Vesoul et 6 Gray. Un en rapporta les débris & l'In- tendance de Franche-Comté. L'amende de Didier fut annulée. La plus mémorable de ces ascensions fut cell^quieut lieu, en juilleH784, sous les auspices du marquis de Saint-Simon, lieu- tenant-général et commandant en second. La marquise de Saint-Simon avait travaillé à la construction du ballon, assistée par le chirurgien -major et l'aumônier de Dragons Cuiiilé, ainsi que par le libraire Lêpagnei cadet, qui avait reçu les souscrip- tions destinées à couvrir les frais de l'expérience.

M. Kirchner lit une note intéressante sur lu disparilion de certaines plantes locales par le fait de la destruction des haies. C'est sur le territoire de Mamirolle qu'il l'a observé. Les avis sont partagés relativement & l'inlluence de cette opération ; M. Kîrchner fait valoir les raisons qui militent en faveur de la conservation. H. Bavoux fait observer que le travail de l'homme ne doit pas être la seule cause de modification de la flore locale. A l'appui de son dire, il cite le cas d'un murger de FoDtaine-Kcu sur lequel certaines piaules ont disparu, faisant place b. des espèces nouvelles.

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^ XX ~

Il est'Certdn qu'il y a & faire de nouvelles observations dans ce sens.

Le Préiident, Le Secrétaire,

Bavoux. Vaissier.

Séance dw Si juillet 1900. Phësidbnce de m. Charles Bonnet.

Sont présents :

BCREAU : MM. Bonnet, président ; Vaistier et Jule» Gauthier, vice-présidents ; Faitquignon, trésorier.

Membres : MM. Bavoux, Bruchon père, Drùt, GmlUmin, Le- doux, Roland.

Apres la lecture du procès-verbal de la séance précèdenle, -H. J. Gauthier remet & la Société difTérenles pièces concernant le tombeau de Pierre Perrenot dans l'église paroissiale d'Or- nans. Une demi satisfaction a été donnée aux vœux qu'elle a émis l'an dernier, et le tombeau en question a été installé dans la chapelle dite de Granvelle qui termine te collatéral droit de cette intéressante église. Reste le classement de ce tombeau comme monument historique.

M. Vaissier présente une très belle feuille d'ucanthe en bronze ciselé, ainsi qu'un petit socle, également en bronze, orné de moulures, provenant, l'une et l'autre, de fouilles faiies récem- 'ment à Mandeure et acquis par le musée d'archéologie.

M. Gauthier signale également deux monnaies antiques, une romaine, l'autre mérovingienne Cette dernière est un trient en or frappé & Burdigalla (Bordeaux), pnr un monétaire du nom de Tuaido, qui a été trouvé a Evillers (Doubsj (1).

(1) Cette pière représente : au droit une <£le caiironncc avec In légende ^ Burdiale Twaldo fil, et au revci-s une croix passée, accoslée de deui personiiagos debout.

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XXI

La parole est donnée à M. Gauthier pour une communication sur Végliteâe Sainl-Mauriet-let-Jougne, qui appartient au style roRian-lKiui^uignon du xii* siècle. Celte petite église bfttie sur le cimetière de Jougne, a été, du xir au xvii« siècle, le centre religieux du bourg et de ses dépendances. Construite par les religieux d'Agaunc (Saint-Maurice-en-Valais), auxquels le roi de Bourgogne, Sigismond, avait donné, au vi" siècle, les mon- tagnes du Jura, de Ponlarlier à Salins, elle comprenait et com- prend encore, car elle est demeurée presque intacte, une nef uniquedequatre travées, à chevet droit,éclairée par trois étroites renètres & plein cintre, et une crypte à laquelle conduisent deux escaliers placés ii droite et à gauche de l'autel. Des arcades sont profilées sur les flancs de la nef, dont la voûte en berceau est soutenue par des doubleaux reposant sur des colonnes en- gagées, aux chapiteaux ornés de moulures, l'un d'eux même de feuillages et de figures. La crypte se compose de trois travées voûtées d'arête, cantonnées de trois absidioles semi-circulaires voûtées en cul de four et percées chacune de deux feneatrelles. En outre, et faisant face à l'absidiole centrale, on trouve un lo- cultta pratiqué sous l'autel de l'église supérieure, se trouvait autrefois un autel contenant des reliques des martyrs de la Lé- gion Thébëenne, sur lesquelles on célébrait la messe comme en une sorte de eon^ejsian. Avec ses chapiteaux à entrelacs, ses lignes très simples mais très correctes, la crypte de Saint-Mau- rice de Jougne est un des plus anciens et des plus curieux sanc- tuaires que possède le diocèse actuel de Besancon. La Société partage l'avis de H. Bavoux qui pense qu'une planche devrait accompagner la publication de celte intéressante notice.

H. le Président annonce que H. Paul Girod, professeur à l'U- niversilé de Clermonl-Ferrand, membre correspondant de la Société, se proposait de donner, sous les auspices de la compa- gnie, une conférence d'archéologie préhistorique à Besançon. En raison des nombreuses absences qu'amène la saison des vacances, M. Girod a reconnaître qu'il convenait d'ajourner cette séance et de la reporter à plus tard, au mois de décembre, par exemple.

H. Vaissier lit une notice sur d'importants fragments en

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bronze, représentant un dauphin et un enfant, de la décoration de l'ancienne fontaine de la place Dauphine, aujourd'hui place de l'Etat-Hajor, que l'on croyait avoir été fondus à la Monnaie, en 1792. S. Droit dans ses Recherchei hittoriqtie» «ur la aille de Betançon, fontaines publiques (p. 289) nous apprend que le groupe auxquels ils appartenaient était l'teuvre d'Herpin, et qu'il comprenait des dauphins, des enfants avec rochers, ro- seaux et culs de lampe. Ces intéressants spécimens de la sculp- ture du xviii" siècle, sousiraits vraisemblablement par quelque plombier, gisaient oubliés dans un dépôt de la ville, lorsque H. Jeannot les en a tirés. Ils sont aujourd'hui, et fort à propoSi exposés au musée d'archéologie, après avoir été débarrassés de la double couche de peinture qui faisait grand tort à leur carac- tère artistique.

M Edouard Uroz, informé des divers projets relatifs aux bâti- ments de l'hâlel-de-ville, ému surtout de ceux qui menaçaient d'une destruction complète un des monuments historiques de la cité bisontine, a rédigé une protestation, dans laquelle il ré- sume excellemment toutes les raisons qui militent en faveur de sa conservation la plus scrupuleuse. Notre savant confrère émet le vœu, qu'il demande à la Société de vouloir bien appuyer de son concours, qu'il soit conservé et restauré. La réunion ne peut qu'être sympathique à un vœu si légitime et si éloquemment exposé ; elle ne fait de résen'es qu'au sujet des détails de la restauration. Plusieurs des membres présents de la compagnie ne pensent pas que le motif décoratif représentant Charles- Quint à cheval sur l'aigle impériale puisse être rétabli. Ces ré- serves faites, ils s'associent comme les autres, au vœu de H. Droz, qui est ainsi formulé : ' La Société d'Ëmulation exprime le vœu que dans les travaux d'édilité à entreprendre, il ne soit touché & ta façade de l'Hôtel-de-Ville que pour la réparer et la parfaire, en donnant aux mansardes un cadre de pierre dans le style de l'édifice, et en rétablissnnt dans la niche de la fontaine le motif de sculpture qui y figurait avant 1793, soit Charles- Quint sur l'aigle impériale.

Le JVéïident, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D' J. MErNiEH.

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Séance du 9 novembre idOO. Présidence de H. Charles Bomnvt.

Sont présents :

Bureau :HM.Bonnef, président;/. Gauthier ei VaiuMr, vice- présidents ; Meynier, secrétaire décennal ; Kirehner et Maldi- ney, archivistes.

Membres : MM. Bavoux, BertUUé, Bruchûn père, Albert Gui- chard, Ledoux, Uagnin, Maldiney, Parîwt, Prinet, Vauiherin, Vemier.

Après la lecture de la correspondance, M. le secrétaire décen- nal lit le procès-verbal de la séance du 21 juillet, et H. le Pré- sident prend la parole pour rendre compte de sa présence au cinquantenaire de la Société d'Emulation de Hontbélîard, oA il a représenté la compagnie.

Celle fête a eu lieu le jeudi 25 octobre dernier. Elle compor- lait : le matin, une séance publique de la société; à une heure, un banquet ; et, le soir une deuxième séance publique, au théâtre. A la séance du matin U. John Viénot, président annuel, a qualifié cette Tète de fête du souvenir et de ta reconnaissance el adressé quelques paroles émues à la mémoire des fondateurs de la Société et de ses principaux collaboraleurs dans le passé. Puis, ont suivi plusieurs iecLures fort intéressantes qui ont re- tenu l'assistance jusqu'à midi et demi. Au banquet, très bien ordonné, qui a suivi, se trouvaient les notabilités du pays, et parmi elles, un certain nombre de dames. Divers toasts ont été portés, au dessert, par MM. Viénot, président, Philippe Berger, de l'Institut, délégué du ministère de l'instruction publique, par M. Roux, trésorier, et d'autres. M. le Président a tenu à remer- cier les membres de la société amie de l'aimable accueil qu'ils avaient fait au délégué de la compagnie el a cru devoir rappeler que si la Société d'Emulation du Doubs était, de dix années, l'aînée de celle de Hontbélîard, les deux sœurs animées d'un même et excellent esprit, ont porté très honorablement depuis

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IXIV

plus d'un demi-siècle, le drapeau de ta science dans noire pro- vince; qu'avec le concours de savants distingués, elles ont pieusement et doctement fouillé son sol antique, et exhumé les précieux débris qu'il recèle, elles ont scruté ses archives et pénétré les secrets de notre passé, elles ont réveillé ses vieux souvenirs et écrit son histoire, monlrant ainsi qu'on peut avoir le culte de la petite patrie en même temps que l'ardent amour de la grande. A la séance du soir, les lectures alternaienl avec des chœurs d'enfants du pays. M. Viénot a refait l'histo- rique de la société qu'il préside, en a marqué les étapes, et rappelé ce que l'on doit de reconnaissance à ceux qui l'ont créée et à ceux qui l'ont fait vivre ; et M. Philippe Berger a trouvé des accents émus pour célébrer l'amour de ce pays de Montbé- liard, qui est le sien et qui a conservé sa physionomie particu- lière au milieu de nos provinces unifiées et privées de leur ori- ginalité par une centralisation excessive.

H. Jules Gauthier, sous le litre de D«ux épaves frano- eomtoiiet en Itali», a lu deux notices très intéressantes. h& première concerne l'ancienne croix d'autel de Saint-Just d'Ar- bois, reliquaire de ta vraie croix offert vers 1360, à cette église, par Philippe, évèque de Tournay de 1350 à 1370. Après avoir restitué & ce prêtai, originaire d'Arbois, son nom de famille, de Montaigu, on l'avait appelé à tort, jusqu'à présent, Philippe d'Arbois. M. Gauthier décrit le précieux reliquaire qui est en argent doré avec figurines et émaux. En 1S70, la fabrique d'Ar- bois, obérée, a vendu cet objet à un collectionneur lyonnais M. Carran, pour une somme de six à sept mille francs, fort inférieure à sa valeur réelle. En mourant M. Carran a légué sa succession au musée du fiargello, à Florence, le lecteur a récemment découvert cette épave de notre art national et a pu en relever la description.

La seconde notice est relative k un manuscrit d'une chro- nique de Savoie qui fit partie jusqu'au début du XVI' siècle de la librairie du château de Nozeroy. Offert vers 1424 par Amédée VIII de Savoie à Louis de Chalon, prince d'Orange, dont il porte, en première page, les armoiries, ce manuscrit écrit dans les premières années du XV° siècle, a passé, après la

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XXV

mort de Philibert de Ch&lon, entre les mains du receveur de Jougne, Qaude Feriin, qui le possédait en 1556 et y consigna, le 3 janvier 1566, le récit du passage à Jougne, du cardinal de Granvelle, se rendant à Rome pour l'éleclion du pape Pie V. De laTamille Ferlin, cette chronique a. passé à Gérard de Walte- vijle, seigneur de Châleauvillain, dont la descendance en fit hommage & la maison de Savoie. Elle fait partie aujourd'hui des collections superbes des archives royales de Turin.

M. Hagnin fait une communication sur lei teicheg du lac de Saint-Point. Le nom de seiches a a été donné par les rive- rains du Léman, à des phénomènes d'oscillalion, élévation et abaissement de la surface du lac, qu'on peut comparer auxma- rées. Ces phénomènes se produisent surtout dans le sens de ta longueur de la plaine liquide, et leur durée est proportionnelle en général à la longueur des lacs. On a pu le constater sur ceux de Genève, de Neuch6tel, de Horat, de Brienz, de Joux. D'aprèi; les expériences de H. Forel, cette durée est la même dans les mêmes conditions de longueur de l'étendue d'eau et de la pro- fondeur de la masse liquide; dans les mêmes conditions de profondeur, cette durée augmente avec la longueur de l'étendue d'eau, dans les mêmes conditions de longueur de l'étendue d'eau, celte durée diminue avec la profondeur de la masse liquide. En résumé, les seiches sont en fonction directe de la longueur de l'étendue d'eau et en fonction inverse de la pro- fondeur. H. Magnin a voulu vérifier cette loi sur le lac de Saint- t>oint. 11 a trouvé déjà que la durée des seiches y est de 10 à 12', ce qui est bien en rapport avec sa longueur. En atten- dant les résultalsde nouvelles recherches, ilcroitpouvoirafflrmer: 1' que le lac de Saint-Point manifeste, en temps favorable, des « seiches » longitudinales assez nettes, 2* que ces seiches i sont uninodales, que leur durée totale parait être de 14 à 15 sec, que leur amplitude, observée jusqu'à présent, n'a pas dépassé 4 à 5 mm., enfm, qu'il parait y avoir aussi de petites seiches » transversales d'une durée de 1 sec. environ.

Le Priridenl, le Secrétaire,

Ch. Bonnct. D'J, Meynier.

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XXVI

Séance du iS déeemhre iOOO. Prébidehcb de m. Charles Bonnet.

Sont préieots :

Bureau : MM. Bonnet, président^ JuU» Gauthier et VaitaUr, vice- présidents; ISei/nier, secrétaire décennal; Fauq^ignon, trésorier; Kiyehner, archiviste.

Membres : HH. Berdelli. Bruchon, Chapoy, Girardot, A. Guichard, Henry, Ledottx, Lieffroy, Nargaud, Parizot, Vemierel M. Gaicon, de Fontaine Française, membre corres- pondant.

Après la lecture du procès-verbal de la dernière séance, dépouillement de la correspondance. H. le Président annonce que l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besan- çon sera représentée à la séance publique et au banquet du 13 par son vice-président M. de Lurion, La Société d'Emulation de Monlbéliard n'a pu déléguer aucun de ses membres pour nous rendre la visite que H. Bonnet lui a faite si aimablement lors des fêles de son cinquantenaire, son président, H. Albert Roux, nous en témoigne tous ses regrets. H.dievassu, président de la société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Haute-Sa6ne, informe de ses démarches infructueuses auprès de ceux de ses collègues qui, en temps ordinaire, auraient pu s'absenter pour répondre à notre invitation; aucun ne peut le faire malheu- reusement. Nous attendons encore, et sans grand espoir, des réponses de la Suisse et du Jura. Seule la Société Grayloise d'Emulation nous envoie un délégué, M. Victor Maire, professeur au collège de Gray, son pi-ésident. Pour comble d'infortune, M. le docteur et professeur Marc Dufour, de Lausanne, qui nous avait promis d'abord sa présence, est retenu au dernier moment par une opération très sérieuse que doit subir un de ses flis et à laquelle il désire assister.

M. le général commandant le 7<"« Corps d'armée, dans une lettre partiouliëre au secrétaire de la Société, lui mande qu'il

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regrette vivement que ses occupations ne lui permettent pas d'accepter son aimable invitation et le prie de transmettre à ses confrères l'expression de ses regrets avec tous ses remercie- ments. H. le premier Président souhaite que l'i^tat de sa santé lui permetle d'assister k la séance publique; mais il lui sera, à son grand regret, impossible de prendre part au banquet. M. le Procureur général s'excuse comme précédemment, par le fâcheux état de sa santé. M. le Général gouverneur de la place sera h la séance mais ne pourra être au banquet. H. le Recteur de l'Université, absent, a prié M. l'inspecteur d'Académie d'ex- primer tous ses regrets aux membres de la compagnie. H. le Secrétaire général du Doubs représentera M. le Préfet à la séance publique eiau banquet. H. le Maire ne pourra se rendre ni à l'un, ni à l'autre, en raison de l'état précaire de sa santé.

Enfin, H. Edouard Grenier, que H. le Président avait vivement pressé de répondre à notre invitation, lui a répondu que cette invitation l'avait bien touché, et que la manière dont il la lui avait transmise y avait ajouté un prix et une grâce de plus. Croyez bien tous, ajoute-il à ma sincère gratitude, comme à mes sincères regrets.. Ma santé m'interdit dorénavant toute infraction, môme heureuse, k mes habitudes de reclus, et je vous prie de croire que jamais je n'ai ressenti plus vivement le joug de cette règle inflexible. »

M . le Président donne la parole au trésorier pour exposer un projet de budget pour 19(H.

On procède ensuite à l'élection d'un deuxième vice-président qui sera président en 1902. H. le docteur Nargaud est élu. Par vole à mains levées, les pouvoirs du trésorier, du vice- trésorier et des archivistes actuels sont continués pour une nouvelle année. Le bureau sera donc ainsi composé : Prétident pour l'année iOOi : M. Alfred Vaissier. Premier mee-prétident : M. Charles Bonnet. Diuxième ttice-prétident : H. Arthur Kargadd. Secrétaire décennal : M. Joseph Meynier. Trégorier : M. Chartes Fauquignon. Vxce-trétorier : M- Marcel Poète. Arehiviale» : HM. Haldiney et Kirchneh.

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Projet de budget pour l'annAe 1901. Recettes. i. Subvention du département du Douhs

2. de la ville de Elesangon. .

3. Cotisations des membres résidants.

4. correspondants

5. Droits de diplômes, recettes accidentelles .

6. Intérêts du capital en caisse et renies

Total.

DÉPENSES.

1. Impressions 2.450 fr.

'2. Frais de bureau, chaulTage, éclairage et aménage- ments 150

3. Frais divers de la séance publigue et banquet. . 400

4. Trîiitement et indemnité de recouvrements de

l'agent de la Société 300

5. Crédit pour recherches scientifiques 300

Total 3.500 tr.

M. Heynicr lit un travail intitulé : L'Invasion allemande de 1544, et la pari qu'y ont prite le prince d'Orange et tr» deux Granvelle. Le lecteur a trouvé dernièrement dans un recueil assez obscur et dont la Société ne possède pas ta callection, un travail aussi intéressant que compétent sur l'invasion alle- mande de 1544. 11 a trait à des fragments d'une hisloire mili- taire et diplomatique de l'expédition de Cliarles-Quint en France, écrite sur des documents originaux inédits des ar- chives de Bruxelles, de Vienne et de Venise, ceuvi-e posthume de M. Paillard, lauréat (prix Gotiert^de l'Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres. Ces fragments ont été mis en ordre et publiés par M. F. Hérelle, (;orrespondant du Ministère de l'Instruction publique, sous les auspices de la Société des Sciences et Aris de Vitry-le-François. t L'auteur, dit M. Hérelle, en recourant aux documents étrangers à la correspondance de Charles -Quint, de Henri VIII et de leurs ambassadeurs, a jeté

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une vive lumière sur cette période obscure. * Deux événements intéressent plus particulièrement les Francs-Comlois dans cette histoire : la mort du prince d'Orange au siège de Sainl-DIzieret la Paix de Cripy, à laquelle les deux Granvelle ont eu une si grande part.

H. l'archiviste Kirchner lit un intéressant rapport sur les dépôts de volumes faits par la Société dans les principaux établissement d'utilité publique de la Ville, en suite d'une déci- sion du Conseil d'administration en date du 14 novembre 1900. Ces établissements sont : l'Institut botanique de l'Univenilé; la Bibliothèque de l'Dnivertité; 3* la Bibliothèque de la Ville.

Le Pritidtnt, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D'J. Meynier

Notice sur le général Alphonse de Jonffroy d'Abb&ns.

(1623-1399)

La Société d'Emulation du Doubs vient de pei'dre un de ses membres les plus distingués, Monsieur le général comte de JouITroy d'Abbans, mort à Besançon, le 28 juin 1899, dans sa 76* année.

L'Armée, qu'il honora par de brillantes et solides qualités, et qu'il réconforta par un des rares succès d'une époque néfaste, Besançon auquel le nom des JouITroy est cher depuis plus de quatre cents ans, ont rendu pleine justice au soldat et au bon citoyen. Je voudrais ofTrir à l'homme utile et considéré qui dis- paraît l'hommage d'une société qui lui fut chère et il entra, encore plein dévie et d'activité au lendemain du jour de sa re- traite.

Alpbonse-Charies-Joseph de JouITroy d'Abbans était à Besancon le 7 novembre 1823, dans la rue de la Vieille-Monnaie. Son père, M. Asiolphe de JoufTroy, conseiller de préfecture du Doubs de 1815 h 1830, avait fait le coup de feu en 1814 dans l'é- chaufTourée des corps francs, dont le souvenir se perpétue dans les montagnes du Doubs ; sa mère, mademoiselle Boutechoux de

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Chav8nnes,appartenait&une vieille famille Krayloisecocnuedès le XVI* siècle. Ils élevèrent leurs nombreux enfants avec autanL de rermeté que de tendresse et leur transmirent, à défaut de for- tune, un patrimoine intact d'Iionnegr, de patriotisme et de loyauté. L'aîné des fils, Silvestre, dont la bonhomie et l'esprit resteront légendaires, entra dans l'adminisration ; les trois plus jeunes furent soldats. L'exemple paternel et ia modicité de leur avoir les délivrèrent heureusement de ces utopies dangereuses qui ont écarté de la vie active en les berçant d'espérances chi- mériques tantde bons esprits appartenant à l'élite delà société française, au grand détriment et de leur race et de leur pays ; les quatre Hls d'Astolphe de JoulTroy plies & la loi du travail furent tous des hommes de conscience et de devoir.

Suivant l'exemple de son frère aine Gustave, Alphonse entra à Saint-Cyr à vingt ans; à vingt-neuf il était capitaine de chas- seurs à pied, et fit ses premiëces armes à la tète d'une compa- gnie du 16» bataillon, sur les champs de bataille de Crimée. En 1860, il fut choisi, pour ses mérites, et sans l'avoir solli- cité, comme ofllcler d'ordonnance de l'Empereur, et porta aux Tuileries, avec le charme d'une éducation accomplie, d'une iDStruclion aussi variée que solide, une grande indépendance de parole, et la franchise d'un vrai soldat. En 1861, il était clief de bataillon ; eu 1870, Il eu tenant- colonel au 33° de ligne, à Cous- tan tin e.

C'est i& que le Gouvernement de Tours le fit appeler pour com- mander une brigade du 15< corps d'armée concentrée sur la Loire ; le 11 Octobre 1870 il prit k la défense de la retraite d'Or- léans une part glorieuse qui lui valut le 21 Octobre le grade de colonel et le commandement de la 1" brigade de la 3* division du corps de Sonis qui se formait k Vendôme.

On a raconté {!) l'énergie prodigieuse, la brillante conduite, la

(1) M. le général Duval-Laguierce, directeur du génie du 7* corps, dont réloquente parole a ta\> revivre, aux obsèques du général de Jouffroy. les actions (l'éclat île notre regretté confrère. Voir le leile de ce discours et celui des adieux adressés au général par M. le docteur Maynier, président de l'Académie de Deïatifan, et M. Ii: colonel Montigoault, président de la Sociélâ des ancieas ofllciers, dans le n" du 1" juillet 1%H) de la Fraitche- GmnU.

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XXXI sûreté de coup d'œit el la solidité de conception du colonel de Joufiroy dans les combats incessants que les troupes de Chanzy livrent sans repos el sans trêve aux alentours du Mans, vers le- quel, le SU Décembre, se replie l'armée de la Loire. C'est sur un champ dn bataille son cheval fut tué sous lui, et où, éleclrisée par son courage, son inTunterie vient d'enlever à la baïonnette trois villages occupés par l'ennemi, qu'il reçoit les étoiles de gé- néral. De Décembre 1870 & l'armistice de janvier 1871, toujours & l'avant-garde quand on marchait à l'ennemi, toujours à l'ar* rière-gardequand,devant des forces d'une supériorité écrasante, il fallait se replier, le général de JoulTroy fut le digne lieutenant de Chanzy et mérita plus d'une fois, par son intrépidité, son sang froid et le succds de ses opérations, les félicitations du général en chef.

Maintenu dai« son grade, ^pelé successivement à corn- mander à Verdun, ft Troyes, h Bourges, il n'obtint point, après l'avoir méritée, la triple étoile de divisionnaire ; la liberté de sa parole, l'absence de souplesse et de courtisanerie cliez un homme qui, cependant, avait vécu longtemps à la cour, furent le réel motif de cet oubli.

Il s'en consola pendant les quinze ans de retraite passés, au milieu de l'estime générale, dans son pays, entouré de pa- rents et d'amis qui l'accueillaient avec une profonde déférence, dans un foyer tout se réunissait pour l'entourer de soins et d'afTection.

La Société d'Emulation du Doubs, aux travaux de laquelle il s'intéressait d'une fagon particulière, en prenant lui-même une part active à. ses publications et à ses séances, gardera respec- tueux souvenirà l'homme de guerre qui a courageusement dé- fendu la patrie envahie, honoré hautement sa ville natale par S'il» caractère et renouvelé glorieusement l'éclat d'un vieux nom.

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Séance publique du 13 décembre 1900, Présidence db H. Charles Bonnet.

La séance s'ouvre à deux heures de raprès-midi, dans la grande salle de l'hAiel de Ville.

Ordre des loctnr«s :

i" La Société d'EmtUatuM du Doubê m 1900, par M. Cbarles Bonnet, présidant annuel.

'20 italienne, Sienne, Florence, par H. Jules Gauthier.

La part de Beiançon dant la dépopulation françaite, par M. le docteur Baudin.

LaJaequemardade.pohne enpatoit huoniin{il53), ^ $on auteur le consexUer Biiot, par H. Alfred Vaissikh.

La séance est levée & quatre heures.

Le Prétident, Le Secrétaire,

Ch. Bonnet. D'' J. Mevniër.

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BANQUET DE 1900

Le soir de la séance publique, à 7 lieures, a eu lieu, dans la grande salle du Palais Granvelle, le banquet traditionnel. La vaste pièce et la table avaient reçu leur décoration habituelle par les soins de HM. Colomat, Calame el Dubois-Ctie- vajdel.

Lacarte du menu illustrée, comme à l'ordinaire, par le talent de M. Vaissier, était en Terme de triplique et représentait les traits du conseiller Bizot, auteur de la Jacquemardade, d'après un portrait de Helchior Wyrsch appartenant à M. Georges Sire.

Des santés ont été portées parHH. Charles Bonnet, président annuel, Vaissier, président pour l'année 1901, par M. Guyon, Inspecteur d'Académie, el par M. Trigant-Geneste, seci-étaire général de la PréTecture du Doubs.

Toatt de H. Charles Bonnet, pritident annuel

Messieurs,

On a dit qu'en France tout finissait par des chansons : n'est- it pas aussi juste de dire que tout finit par des banquets.

On l'a vu A tous les congrès, aux heures critiques de notre histoire I Et, sans remonter aux rois Chevelus, n'avons-nous pas vu le banquet des gardes du corps (où, entre parenthèses, on ne s'ennuyait pas au dessert) marquer, provoquer la fin d'un régime ; et, au temps ia Gironde nous envoyait des Vergniaud, des Barnave et non des Trarieux, n'avons-nous pas vu le ban- quet des Girondins couper court au rAle historique de ces répu- blicains progressistes de l'époque 1

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On dinait rue Chanterdne cbez Bonaparte la veille du 18 Bru- maire, chez Laffltte la veille des glorieuses I

Et le gouvernement de Juillet, la meilleure des républiques 1 comme disait ce vieux farceur de Lafayette, u'est-il pas tombé sous le coup de ces banquets, dpnt l'idée était ainsi traduite par l'auteur des Guêpes : t Citoyens, la patrie est en danger, rêunis- soas-nous ei mangeons du veau I > Et, enfin, sous le régime du 16 mai, les plus combatirs d'entre nos dirigeants ne s'êcriaient- ils pas, dans un moment qu'ils croyaient psychologique, l'beure des résolutions viriles a sonné... et cela se terminait tout bon- nement par une imposante levée de fourchettes I

Eh, mon Dieu ! pourquoi en serait-il autrement dans ce pays béni, dans cette terre promise, dans cette douce France sont réunies à profusion toutes [es bonnes choses de la terre I

Donc, par ces motifs, comme on dit au tribunal, nous nous trouvons réunis en cette fin d'année, ainsi du reste qu'à la fin de toutes les autres, dans ce vénérable palais Granvelle hanté par les souvenirs des grands Francs-Ckimtois qui l'ont éditlé ; témoin muet des luttes, des gestes de nos ancêtres, toujours amoureux d'indépendance, toujours jaloux des franchises de notre vieille république bisontine ; dans ce palais la ville nous offre une traditionnelle hospitalité.

C'est un grand honneur pour moi. Messieurs, de présider à cette fête avec l'agréable mission de vous remercier d'avoir bien voulu répondre à notre invitation et 6 notre appel. Soyez les bienvenus chez nous.

Je croirais ne pas m'acquitter de mon devoir, si je n'adres- sais, tout d'abord, un mot de gratitude à Monseigneur, h Mes- sieurs les hauts fonctionnaires et à M. le président de l'Acadé- mie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon et à nos amis du dehors et de l'étranger que des raisons de santé, des nécessités de service et des deuils empêchent d'être des nétres ce soir, ce que nous regrettons sincèrement, mais nous connais- sons leur constante sympathie pour notre Société et leur en sommes reconnaissants.

Monsieur le Secrétaire général,

H. le préfet nous a un peu gfttés, au début, en assistant & dos

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fêtes, mais si, depuis deux ans, il ne vient dîner avec nous que par procuration, il atténue, ce soir, nos regrets en se Taisant re- présenter par vous qui nous êtes arrivé précédé par une réputa- tion d'administrateur distingué ayant Tait ses preuves dans des circonstances difficiles.

En vous voyant à cette place, je ne puis m'empécher d'adres- ser un souvenir ému à votre prédécesseur, H. des Pomeys, homme excellent à tous égards, qui était un ami pour beaucoup d'entre nous.

Monsieur l'Inspecteur d'Académie,

Nous vous considérons comme un ami de la maison, et con- naissant votre prédilection pourles éludes archéologiques nous espérons que vous deviendrez un de nos Hdël es collaborateurs, car, en vieux franc-comlois que vous êtes, vous avez fait mieux que planter votre tente en notre ville, vous y avez acquis droit de cité.

Honsieur Vaissier,

Personne, plus que vous, n'était digne de présider aux desti- nées de la Société d'Emulation du Doubs, vous le dévoué, le pieux disciple de Castan, dont l'ombre doit planer sur nos réu- nions, sur toutes nos fêtes; vous qui continuez avec tant de mo- destie l'œuvre artistique de Vuilleret et de Ducat et qui présidez & la conservation de nos richesses arcliéologiques avec un dé- vouement et une compétence qui n'ont d'égal que votre désin- téressement. Aussi, suis-je l'interprète de tous, en vous appor- tant l'expression de nos sentiments.

Puisqu'il m'est donné de vous parlerune dernière fois, laissez- moi vous dire. Messieurs, que vous faites bien de venir, chaque année, parmi nous, vous reposer un instant du souci des affaires ou de l'odieuse politique qui, dans notre Société, n'a Jamais franchi le seuil.

C'est ici un refuge des savants, des gens d'études, et de simples dilettantes, soucieux de leur mission, toute d'action pa- dfique et conciliatrice, travaillent imperturbables dans une atmosphère sévissent trop fréquemment, hélas ! la mau- vaise foi et la basse délation ; dans un temps où, si l'on n'est pas sectaire, si l'on ne suit pas l&diement à la remorque ceux

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XXXVI qui excitent k la haine des classes et préparent la ruine de la patrie, on n'a pas même le droit d'être ce que l'on a toujours été, bon repu 1)1 icain, libéral et tolérant, sans être traité de sus- pect par une tourbe de politiciens qui passent leur temps à défendre, à sauver la République, mais qui surtout en vivent I Je fats des vœux pour que cesse ce vent de folie qui court sur notre pauvre pays, et pour que tous les syndicats, ligues et autres fédérations, s' inspirant de nos idées larges et élevées, se contentent de travailler, chacun dans sa sphère, comuie on l'a toujours ffùt à la Société d'Emulation du Doubs, pour le bien du pays et de notre cher Besançon.

Utinam !

Toagt de M. Alfred Vaissier, prétident élu pour- i90î Mes cbers Confrères,

A cette table, je me trouve étrange d'occuper une place aussi distinguée, je dois vous exprimer d'humbles remercie- ments pour le grand honneur que vous m'avez décerné en me nommant votre futur président. Je le fais avec un abandon d'au- tant plus sincère que je sais à quels sentiments de trop bienveil- lante reconnaissance je dois une pareille faveur.

Je vous arrive avec des mains pleines de bonne volonté, mais autrement presque vides : c'est bien modeste après les trésors de savoir et les ressources de précieuse influence dans notre ville que vous ont apportés tous vos anciens présidents.

Pour me tranquilliser dans mes craintes de me surfaire dans l'appréciation de mes forces ou de vous amoindrir par mon ac- ceptation, Je me rappelle les paroles que prononçait ici même, il y a trente ans, une voix amie, mais depuis fatalement éteinte.

t Chez nous on apprend S exercer le pouvoir sans aucune pensée d'ambition, et à le quitter sans l'ombre d'un regret ; et, chez nous e- core, le revers de la médaille c'est le sacriflce des convenances personnelles à l'intérêt de tous. >

Le maître a si bien parlé, qu'entendre c'est obéir.

Mon cher Président, on dit que la vérité est quelquefois cruelle

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à entendre, mais d'aulres Tois elle est bien douce & exprimer. Voulez-vous me permetire aujourd'hui, car c'est le moment, de vous révéler ce qui a le plus pesé dans la balance pour déter- miner le choix du président de 1900 ; ce n'est pas seulemeni une équitable appréciation de votre lèle à inciter nuire ville à se metlreau niveau de celles qui recherchent le progrès bien compris, mais c'est surtout une cbaude parole que vous avez jetée, au milieu de froides discussions, à la mémoire du pilote qui avait si longtemps et si heureusement conduit noire barque, parole de justice et de reconnaissance à Auguste Castan.

Après cet hommage particulier, il fiiudrait ajouter de pareils témoignages de reconnaissance pour tous vos prédécesseurs ainsi que pour ceux qui les ont secondés et les secondent en- core.

A vous, Monsieur le président elTeclif du conseil, Monsieur le secrétaire décennal, qui ne vous contentez pas d'accomplir en conscience la besogne mensuelle, mais enrichissez encore nos Hémoires de vos patientes recherches si appréciées, nous le sa- vons, ici et dans les provinces.

A vous, notre cher trésorier, qui mettez au service de l'admi- nistration de nos flnances votre activité e( votre droiture.

Nos éloges à H. Kirchner qui prélude dans ses fonctions d'ar- chiviste en opérant, avec le plus grand soin, celte belle distri- bution d'une part de nos richesses scienliOques et littéraires, au profit des établissements d'instruction publique delà cité.

A vous le grand travailleur. Monsieur Gauthier, ainsi que MM. Poète et Prinel qui, par vos veilles, ranimez le Toyer de la science historique franc-comloise et préparez, par vos cours, la génération nouvelle à profiter de votre héritage.

A vous aussi, mes chère confrères qui ^ous montrez toujours fidèles à ce banquet de décembre, si nombreux jadis et si es- sentiel à maintenir ; permettez-moi de faire encore un appel à votre concours.

Si vous envisagez les satisractions du présent, veuillez avec nous regarder du côté de l'avenir. Nous grisonnons tous sous le harnais. Aidez-nous à susciter, par vos démarches, des ouvriers pour notre chantier franc-comtois et vraiment patriotique.

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Que ne puie-je, en empruntant le langage du bon bisontin dont vous avez l'image sous les yeux vous annoncer un jour

Qu'il) troupe fringant dejueaesse S'en vin, ranrouchie lai veillesae, Si bin donc que cas doues aigmenne En s'aipandaut n'en tint pu qu'enne Et nous beille lai mainme vigueu Que quand nouete Ige éla en Heu!

C'est alors que nous pourrons inaugurer, pour le xx' siècle qui s'ouvre, une période de succès aussi longue que celle vous avei brillé au xix».

C'est ce que je souhaite de tout mon cœur en buvant avec vous, mes chers confrères,

A la prospérité de la Société d'Emulation du Doubs !

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MEMOIRES

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SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS

Disoonrs d'ouTerian de U séuee pabliqne dn jendi 13 d^ibs Par M. Charles BOHNET

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Meisdahes, Messieurs,

Quand un compositeur écrit un opéra et le soumet au pu- blic, il le fait généralement précéder d'une ouverture sont réunis les ensembles harmoniques et les plus belles phrases musicales, sont soupires les traits mélodiques qui vont à rame, enfin, il offre une réduction de son œuvre, régal sou- vent exquis pour nos sens charmés.

Nous donnons, nous aussi, cliaque année, par tradition, un résumé de notre œuvre, mais à rebours de ce qui se fait en musique, nous le présentons à la fin. Et c'est, je vous as- sure, un rôle épineux que celui qui, au cas particulier, est dévolu à votre président, de faire l'ouverture de l'opéra dont il n'a pas composé les actes et de diriger un orchestre 0(1 il lient à peine les seconds pupitres.

Il est vrai que si l'énoncé, forcément aride de nos travaux, ne peut prendre place ce qui fait leur valeur et leur inté- rêt, est périlleux pour celui qui parle, il est peut-être en- nuyeux pour ceux qui écoutent ; mais je me refuse à trouver

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une RompensatioD, et cette uidîté même fera d'autant mieux ressortir le mérite des lectures qui suivront.

Je n'aurais garde d'oublier, du reste, h. quel auditoire d'é- lite i'ai l'honneur de m'adres^er, et, espérant en son indul- gence, je me plais à redire, après mes éminents devanciei-s, que la meilleure récompense, le plus précieux encourage- ment sont, pour nous, dans la présence à cette solennité des hauts représentants de ces institutions nationales que nous aimons et respectons, et de vous tous, Mesdames, Messieurs, qui prouvez ainsi l'intérêt éclairé que vous prenez aux travaux de la Société d'Emulation du Doubs.

Vous savez qu'au milieu des fortunés diverses de notre patrie et des chaos de la politique elle n'a jamais dévié de sa voie libérale et n'a jamais eu qu'un objectif : travailler, sans sortir de sa sphère, au bien du pays et, dans la mesure de ses moyens, aider à sa grandeur.

L'année qui s'achève n'a pas été stérile ; elle nous offre une ample moisson d'études remarquables.

Ne pouvant citer tous les tra\'aux de M. le docteur Magnin, notre très distingué et laborieux confrère, je rappellerai de lui une note biographique sur le docteur Quélet, d'Hérimon- court, l'un des tondateurs de la Société mycologique de France ; puis de très intéressantes considérations ayant trait à l'inlluence de la composition du sol sur la végétation.

Il faudrait citer en entier celte savante étude dans laquelle il conclut à la prépondérance des influences chimiques sur les influences physiques en ce qui concerne le sol.

Il nous a communiqué également les résultats de ses pa- tientes observations sur les teichea du lac de Saint- Point ; on donne ce nom de seiches aux variations du niveau des lacs produites par les vents; elles se manifestent par des oscilla- tions de la masse liquide, oscillations dont l'amplitude est en raison directe de la longueur des lacs, en raison inverse de leur profondeur.

Une note sur la flore de Mamirolle, communiquée par

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M. Kirchner, l'archiviste dévoué de notre société, mérite aussi une mention.

D'autre part, notre excellent confrère, M. le docteur Girar- dot, dont toute une vie de labeur srientiflque pourrait servir d'exemple à nombre d'oisifs opulents, a lait justice, dans une intéressante lecture, d'une légende qui avait cours jadig et qu'il intitule )a Légende du Châtaignier. Nos pères croyaient que le mont Rognon avait été couvert de châtaigniers, et que les charpentes des ancii-nnes maisons de notre ville étaient construites avec ce bois ; citant h l'appui de sa thèse les as- sertions de divers savants et les indications précises de M. le docteur Hagnin, il a démontré que le chône et non le châtai- gnier était le bois employé, et je trouve même, à l'appui de cette opinion, un article des comptes de la commune de Be- sançon en date du 24 mat 1536, oii il est dit ce qui suit : ( Permission au garde des sceaux de Granvelle de prendre dans le bois communal d'Aglans six pieds de chêne néces- saires h la construction de son palais >.

A propos des Stntiont dei Cetteê en Gaule, M. Girardot a évoqué le souvenir d'A.laise et les luttes ardentes entre sa- vants, provoquées par l'erreur d'Alph. Delacroix, Erreur fé- conde puisqu'elle a été le point de départ d'une renaissance des études archéologiques en France qui ont eu comme con- séquence la création de l'admirable musée de Saint-Germain.

De M. le docteur Meynier, t'érudit secrétaire décennal de notre Société, qui occupe à des travaux de Bénédictin les loisirs d'une honorable retraite, nous avons eu de savantes recherches sur l'antique Isernore, pleines d'intérêt pour tous les Séquanais.

Il nous a donné aussi, sur les Premier» A èroslati à Besan- çon, des renseignements inédits, agrémentés d'anecdotes qui nous font voir sous un jour particulier certaines personnali- tés de l'époque ; puis une page d'histoire sur Besançon npréi la liéunian, qui figure dans nos mémoires de cette année à câté de cette œuvre de science et de patientes recherches

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sur let Noma de lieux romana en France et à l'àtranger^ œuvre importante, véritable monument de philologie.

De M. Emile Roy qui, l'an passé, nous a fait un piquant tableau de la cour de Philippe le Bon, nous avons une étude savante et très documentée sur un mystère français au XIV* siècle que possède notre bibliothèque.

La petite église de Saint-Haurice-les-Jougne a été décrite, nous pourrions dire découverte, parH. Jules Gauthier, le sa- vant archéologue, le chercheur, qui en a précisé le style ro- man-bourguignon du xn* siècle; il a de même, h l'aide de ce qui nous reste en textes ou gravures, déterminé l'emplace- ment et tenté la restitution de l'église de Saint-Etienne de Besancon.

Puis, sous le titre de Deux épaves franc-comtoia«a en Italie, nous avons eu de lui une notice sur une précieuse croix d'autel de Saint-Just d'Arbois, avec laquelle la fabrique, mal inspirée, a cru devoir battre monnaie, et une étude, pleine d'heureuses déductions, oii est relatée la curieuse odyssée d'un manuscrit d'une Chronique de Savoye.

].e même auteur a fait paraître également un catalogue, avec planches, de sceaux ayant appartenu à d'anciennes fa- milles et à des corporations ; il a été guidé, dans celte publi- cation, par le souci d'apporter des documents iconographi- ques à ceux qui s'intéressent à l'histoire archéologique franc- comtoise.

Dans une intéressante relation, M. le docteur Ledoux, l'un de nos anciens présidents, nous indique ce qui reste de l'œuvre de Melchior Wyrsch à Stantz et dans le Waldstelten ; il prouve ainsi que le touriste éclairé, tout en admirant les splendides beautés naturelles des bords du lac des Quatre- Cantons, n'oublie pas celles de l'art, qui, pour lui, ne perd jamais ses droits.

La môme préoccupation de mettre à la place qu'il mérite, ce peintre, devenu Bisontin d'adoption, a guidé M. l'abbé Louvot, qui rappelle les œuvres remarquables de cet artiste

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fécond, ami et collaborateur de Luc Breton à notre ancienne école de peinture et de sculpture.

M. Léon Gauthier, fils de notre ^minent confi*ère, est venu faire parmi nous setî premières armes, et, comme bon sang ne peut mentir, il a débuté par une très intéressante étude sur le rôle des financiers lombards à la cour d'Othon IV, comte palatin de Bourgogne. 11 appert de ce récit, qu'à cette époque lointaine, certains grands seigneurs étaient, comme aujourd'hui, à la merci des usuriers les plus véreux, et que les choses n'ont pas beaucoup changé depuis ce pauvre comte Othon IV.

M. Vaissier, que la recherche de nos curiosités archéolo- giques ne laisse jamais indifférent, nous a donné la descrip- tion de divers bronzes anciens et modernes qui, grâce à ses soins, ont pris place dans notre musée.

M. Pingaud, membre correspondant de l'Institut, a pré- senté à la Société, au nom de M<°* Castan, onze volumes de cahiers renfermant Vanalyse des dêlibéntliont de la com- mune de Besançon, de l'an d281 à 1 740. Ce précieux manus- crit est allé augmenter les richesses de notre bibliothèque municipale. Cette œuvre immense, représentant vingt années de recherches et de labeur, a été résumée dans un inventaire qu'une main pieuse a fait paraître sous le titre de notes sur l'Histoire municipale de Besançon. Castan continuait cet énorme travail pour les époques suivantes, comptant cou- ronner sa vie de savant et de patriote franc-comtois par une histoire de Besancon, complète et documentée; mais, fou- droyé sur la brèche, frappé en pleine vie, il n'a pu réaliser ce rêve toujours caressé.

Puisse ce rêve devenir une réalité 1 Espérons que, parmi nos confrères, il s'en trouvera un pour utiliser ces trésors de nos annales et donner une sorte de satisfaction posthume à ce savant qui sacrifia i sa ville et la fortune et les hautes ambitions. ^ous revendiquons aussi l'initiative des cours créés par

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HU. Poète et Prinet, et celui d'histoire de la Francbe-Comlé, brillamment inauguré à la Faculté des lettres, par M. Jules Gau- thier, qui répand libéralement, pour le plus grand bien des Fraocs-GoiDlois curieux de leurs origines, les trésors de son érudition.

Si notre Société a toujours reçu les encouragements du département et de la commune, elle sait reconnaltie ces libé- ralités. Elle vient encore de témoigner la part qu'elle prend à l'extension, aux progrès de notre enseignement universi- taire, en créant dans les bibliothèques de la Ville, de l'Univer- sité et de l'Institut botanique des dépôts d'importants ou- vrages d'histoire naturelle et de publications diverses dont la valeurn'est pas inTérieure à six mille francs.

En terminant cette revue de l'année, je dois une mention toute spéciale à nos amis du pays de Montbéliard, qui célé- iH^ient dernièrement le cinquantenaire de la fondation de leur Société d'Emulation.

Je me suis rendu à leur invitation pour représenter notre Ck>mpagnie à cette fête, se trouvaient réunies les notabi- lités de la contrée et le Ministre de l'instruction publique s'était bit représenter par M. Philippe Berger, de l'Académie des inscriptions, professeur au Collège de France, qui, enfant du pays, et l'un des plus distingués, a su trouver des termes émus, des expressions partant du cceur, pour parler à ses concitoyens de l'amour du pays natal et des devoirs de tous envers lui. On le sentait en communion d'Ame avec cette po- pulation qui l'écoutait, recueillie, avec celle ville qui a su conserver une physionomie si originale et résister à la cen- tralisation niveleuse et banale et sait allier le loyalisme ti l'esprit d'indépendance.

C'était un spectacle sain et réconfortant, dans ce pays oii, naguère, des fauteurs de désordre soufflaient la haine des classes et voulaient entraîner à la révolte et même au crime toute une population ouvrière.

Je n'ai eu qu'& me louer, au surplus, de l'accueil aimable

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que j'ai reçu de tous ceux qui parlaient au nom de la Société, présidée par M. le pasteur Viënot et le général Schnéegans, et, k l'occasion de ce cinquantenaire, j'ai cru devoir rappeler l'incontestable utilité de ces Sociétés d'Emulation, créées vers le milieu du siècle, & câté des académies de province qui avaient pris pour modèle celle de Richelieu ; j'ai cru devoir Caire ressortir leur action libérale et féconde pendant celle période demi-séculaire, l'œuvre de tous ces savants, de ces érudits qui ont fouillé et exhumé pieusement et doctement les trésors àe notre sol si riche en souvenirs, ont vulgarisé les plus belles pages de notre histoire locale et ont fait de ces foyers d'études une sorte de sanctuaire de l'étroite patrie.

C'est dans cette même ville de Montbéliard que se réunira, l'an prochain, le congrès des sociétés savantes de la province dont la ville de Dole a eu les honneurs en 1899.

Telle est l'œuvre de l'année, à vous de nous dire si elle n'a pas été vaine. En en terminant l'exposé, je dois un souve- nir à ceux des nôtres qui ne sont plus ; à ceux qui ont ap- porté leur pierre à l'édifice, ont brillé dans les arts ou, dans une sphère plus modeste , ont été utiles à leur pays. A H. Milliard, poète délicat; à Jules Valfrey, notre collabora- teur, qui occupait une place distinguée dans le journalisme parisien, il apportait aux questions de politique étrangère ses connaissances acquises dans les milieux diplomatiques; à Machard, ce peintre de haut talent, dont on se souvient en- core à l'Ecole française de Rome, et qui a foit tant et de si remarquables portraits ; enfm, à un homme que ses senti- ments de vrai Français avaient ûiit expulser d'Alsace, à H. Trincano, qui, placé à la tâte de notre belle industrie de la soie de Chardonnet, mit à son service activité, intelligence et dévouement. Nous leur devions ce pieux hommage.

Avant de quitter cette place, me sera-t-il permis de dire un dernier mot à titre personnel, d'émettre un vœu pour l'avenir de notre Société.

Ne vous semble-t-il pas qu'eu ce temps oh la lutte pour la

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vie est de plus en plus âpre; l'on parle toujours de ses droits et rarement de ses devoir;; à ce peuple foncièrement bon qui est la proie des rhéteurs et des politiciens, ne vous semble-t-il pas, dis-je, que cette situation sociale et écono- mique impose d'autres devoirs à tout groupement, à toute compagnie de gens de bien, et qu'il y aurait lieu d'élargir le champ d'action de la Société d'Emulation en y créant une section d'études sociales et économiques?

Faisons appel aux jeunes, aux hommes de toutes les opi- nions, pourvu qu'ils soient de bonne foi ; qu'ils viennent, par la parole et par leurs écrits, lutter contre ceux qui n'ont que le souci de flatter ce peuple en faisant appel à ses passions et à ses appétits ; qu'ils viennent combattre pour lui le bon combat, en lâchant d'améliorer sa situation cl de le mettre en garde contre ce qui peut le dégrader physiquement et mo- ralement.

Sans sortir de notre ville, il y a Tort à faire, dans certains milieux, pour la moralisation de l'individu, pour la restaura- tion des vertus familiales.

Il taut que ceux qui sont éclairés, que ceux qui possèdent fassent tout leur devoir, vis-^-vis des déshérités qui alors pourront fermer l'oreille aux idées malsaines et se tTOUve- ront armés pour résister aux entraînements de ceux qui se font un marche-pied de leurs misères et exploitent odieuse- ment leurs soulTrances.

Prenons comme exemple un seul côté du mal à combattre, du mal à réparer, parlons du plus grand danger qui nous lenace, de l'alcoolisme avec son corlége de vices, de tuber- ilose, d'aliénation mentale, de suicides, de crimes, de dé- ïnérescence de race. Tout en rendant pleinement justice à ;ux qui, avec dévouement et non sans talent, ont commencé ne campagne contre ce péril national, croyez-vous que pour arer à ce péril il suffise de créer un enseignement antial- jolique? Non ; une circulaire minislérielle ne suffit pas ; il lUt des réformes moins platoniques et plus radicales.

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Que penser, en effet, d'un Etat qui répand le poison, en favorise la vente, laisse pulluler ces débits, ces assommoirs, appetons-les par leur nom; d'un Etat qui expose ainsi aux tentations de l'alcool des ouvriers, souvent mal nourris, et vient leur dire ensuite : « Mes amis, vous avez tort de boire, cela pourrait vous faire mal •.

Non, il y a mieux à faire, il faut que celte Chambre à la- quelle un Ministre disait, ces jours derniers, à prnpo> de la loi sur les dégrèvements : Vous sacrifiez nos liniinces sur l'autel des marchands de boissons! il faut que les pouvoirs publics cèdent à une poussée de l'opinion; il faut oblenir d'eux la réglemenlation rigoureuse de la fabrication et de la vente de l'alcool et des boissons alcooliques, caries avan- tages de l'amendement Vaillant, voté lundi dernier, seront annihilés parles fraudeurs, puis une meilleure loi sur les habitations insalubres ; il faut demander h l'initiative privée une large diffusion de l'œuvre de protection des enfants mo- ralement abandonnés et ta construction d'habitations ou- vrifres saines et à l)on marché.

En elTet, lorsque l'ouvrier ne sera plus attiré par ces dé- bits qu'il trouve à chaque pas, dans la rue; lorsqu'il sera in- terdit de le loger dans des habitations sans lumière et sans nir, aux murs noirs et sordides, aux escaliers branlants, il pourra prendre goût à la vie de famille dans un intérieur que la ménagère saura rendre propre et attrayant, et boire, en compagnie de sa femme et de ses enfants, quelques bouteilles de notre vin de France, au lieu d'aller s'abrutir dans un bouge avec de l'alcool allemand.

Car, vous avez vu, comme moi, dans notre ville ou ailleurs, ce lamentable tableau : une pauvre femme, suivie de ses pe- tits enfants, transie de froid, cherchant le soir, de débit en débit, son mari qui, quelquefois, gaspille en une nuit l'argent péniblement gagné qui aurait fuit vivre sa famille pendant plusieurs jours ; elle est là, anxieuse, la face collée à la vitre du cabaret, guettant, à travers les rideaux louches, cet homme

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qui, en ruinant sa santé, prive de pain ce qu'il devrait avoir de plus cher au monde.

Et celle femme de l'ouvrier, celle sainte gardienne du foyer, qui soutient, console et encourage, qui soigne les pe- tits, qui, par des merveilles d'économie et d'ordre, répare pour eux les désordres du mari, il faut la préserver, elle aussi, contre celte provocalioii autorisée par une licence imbécile, criminelle même, que l'Etat a déchaînée sur nous, sous couleur de liberté!

t Suivez cette femme du peuple lorsqu'elle va dans une boutique pour acheter ce qui est nécessaire à la confection des repas ; elle entre avec des intentions saines, des soucis d'épargne, mais, au fond de cet antre, il y a le recoin 0(1 l'on boit, presque clandeslînement, l'alcool malsain; cette mal- heureuse résiste d'abord ; puis, entraînée par l'exemple, at- tirée, elle finit par goûter, elle aussi, au poison ; c'est le pre- mier pas dans l'abîme, et celle femme jusque-là honnête et mère dévouée, néglige son mari, ses enfants quand elle ne les maltraite pas et fait un enfer du foyer où, jusque-là, tout était paix et bonheur relatif. Puis la misère est à la maison, les enfants héritent de la tare des parenls, ils sont morale- ment abandonnés, et il y a des recrues toutes proies pour l'armée du vice.

Eh bien, croyez-vous que nous assisterions aussi fré- quemment a ces attristants spectacles, si les bouges atti- rants étaient rares, si le nombre en était limité, si des logis propres et salubres donnant par le fait même à leurs habitants du goût pour la propreté, qui est le premier respect de soi- même, et l'habitude de la vie d'intérieur venaient remplacer les taudis oit le père ne rentre que pour manger et dormir, la mère elles enfants s'anémient et arrivcntsouvenlà cet état de misère physiologique, terrain tout prépaie pour l'é- closion de la tuberculose, »

Veuillez m'excuser si je vous dis longuement ces choses ; mais, c'est triste à noter, je ne connais pas d'exemple d'un

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corps électoral qui ait eu l'idée de demander ces rérormes à un candidat; on n'a pas l'air de se douter du danger; on se laisse aller à la dérive, et il est bon de ne pas dissimuler les plaies si l'on veut guérir; il est nécessaire de dire fi-anche- ment toute la vérité plutôt que d'être compté parmi les en- dormeurs et les flagorneurs du peuple.

Il y a donc I& une noble mission h remplir pour la Société d'Emulation et son intervention serait d'une linule utilité dans la direction & donner aux réformes éconnmiijues et so- ciales.

Puisque, depuis soixante ans, elle a loujours^ été au premier rang dans la marche vers le beau et le bien, ne peut-elle pas, tout en continuant son œuvre qui s'adresse souvent au passé, prendre part aux batailles de l'avenir? Et si je ne me refusais à sortir, par une courte digression, du cadre que je me suis imposé, je lui dirais de faire comprendre à cette bourgeoisie, insouciante des legons du passé, endormie dans son égoîsme, qu'elle doit prendre la tête des réformes, qu'elle doit déve- lopper, encourager les œuvres de mutualité et de pensions de retraite pour la vieillesse; qu'elle doit provoquer, je le répète, la fondation de l'œuvre de protection des enfants mo- ralement abandonnés, car s'il est louable de s'intéresser aux détenus libérés, il est beaucoup plus urgent de préserver du vice tous ces enfants qui, souvent, hélas ! livrés au danger de la rue, sont des victimes désignées pour les maisons de détention.

Je lui dirais de faire comprendre à cette bourgeoisie que, dussent ses coffres- forts en saigner un peu, si, par des sa- crifices raisonnes, elle ne donne pas, de plein gré, à ce monde de déshérités, la part à laquelle il a droit, qu'enfm, si elle n'arrive pas à canaliser les revendications socialistes, elle sei-a, encore une fois, emportée dans la tourmente.

Je termine, Mesdames, Messieurs, en soumettant ces vœux à vos méditations, et, revenant à ce danger pi écis que je vous ai signalé tout à l'heui'e, je vous demande s'il n'est pas

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grand temps de pousser partout le cri d'alarme et de com- battre elficaceiiienl contre cette principale cause de l'al- coolisme que personne n'ose attaquer de front, et de lutter, par le fait même, contre la tuberculose, qui déiruit chaque année, en France, 150,1)00 individus, c'est-à-dire autant de vies humaines que plusieurs grandes batailles.

Vous nous direz si, après trente années de régime parle- mentaire, il n'est pas temps de rappeler à leurs devoirs les élus de la nation; s'il n'est pas temps de prier ces manda- taii'es de faire trêve à leurs soucis d'ambition, de réélection, de s'occuper un peu de la santé de la pairie, et d'amender des lois qui, ai l'on n'y prend garde, tariront à bref délai les sources de noire vitalité, de notre moralité nationale et amè- neront la déchéance de celte race noble et généreuse qui a toujours défendu les faibles contre les lâches attaques des forts.

Oui, il est grand temps de prêcher cette croisade à la lîn du siècle qui s'éteint, h l'aurore de celui qui va nattre, et, avec une variante à l'apostrophe célèbre, de s'écrier : « l'al- coolisme, voilà l'ennemi ! »

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LÉGENDE DU CHÂTAIGNIER

Par le D^ GIRARDOT Siancs du 15 janvier 1900

Les vieux bisontins racontent volontiers que jadis la mon- tagne de Rognon était couverte de châtaigniers, et ils affir- ment, à l'appui de cette assertion, que les cliarpentes des plus anciennes maisons de notre ville ont été fabriquées avec ce bois. Fait singulier, sur plusieurs points de la Franche-Comté et dans ditTérentes parties de la France, à Paris, en Bourgogne, en Champagne et ailleurs encore, on prétend aussi que les vieilles charpentes sont en châtaignier. DaubenLon, il y a bien longtemps déjà, a fait justice de cette légende pour Paris, en montrant que celles de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame sont bien réellement en chêne ; M. des Etangs a restitué aussi au chêne celles des monuments de Reims, de Chartres, de Sens et de Troyes, et M. Mathieu, professeur à l'Ecole fores- tière de Nancy, considère toutes les charpentes en châtai- gnier comme aussi chimériques_que les forêts d'où elleà au- raient été tirées, et qu'un hiver extrêmement rigoureux au- rait anéanties. Dès lors, il semble bien douteux que les vieilles charpentes de Besançon et d'Ornans soient réellement en -châtaignier i quant à celles de Pesmes, elles sont certaine- ment en chêne, à en juger par un échantillon qui a été étudié au laboratoire de botanique de notre université, par M. Ma-

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14 - gnin et par M. Parmeotier. C'est un fragment détaché d'une grosse poutre, k seciion carrée, d'environ 0", 60 de côté, pro- venant d'une ancienne maison, appelée le château Ilouillot, qui a certainement au moins deux ou trois siècles d'exis- tence, et même plus, très probablement. Cet échantillon, en raison de sa légèreté et de sa couleur, peut être pris au pre- mier aspect pour du châtaignier, et si toutes les charpentes rapportées induemeut à ce bois, présentaient les mômes apparences, Terreur dont elles ont été l'objet s'expliquerait facilement. Si, au premier coup d'oeil, la confusion entre le bois du chêne et celui du châtaignier est possible, elle'ne l'est plus après un examen quelque peu attentif, et surtout après une étude microscopique, ainsi que l'a établi M. le professeur Magnin, dansunrapport dont je vais citer textuel- lement les conclusions.

a Cet échantillon n'appartient pas au châtaignier ; il se rap- porte au chêne, et certainement au chêne pédoncule (Quer- cua robur peJunailalw).

Les caractères extérieurs qui peuvent faire songer au bois de châtaignier, aspect, faible densité, etc., ainsi que quelques dispositions anatomiques, constatées dans un examen rapide, sont dus à la dessiccation intense el aux altérations que le bois a subies depuis sa mise en œuvre, en un mot à son état de vétusté.

H Mais il a des caractères anatomiques absolument distinc- tifs: ce sont notamment :

> a) La présence sur des sections hislologiques suffisam- ment étendues, de larges bayous MÉouLLAiitES qui man- quent dans le bois de châtaignier, el qui se retiouvent très nettement dans l'échantillon qui nous a été soumis ;

b) La disposition des vaisseaux du boia d'automne, grou- pés en faisceaux, s'épanouissant plus ou moins en éventail, dans cette partie de la couche annuelle, »

Si la question est ainsi tranchée pour les charpentes de Pesmes, par l'étude de MM. Magnin et Parmentier,* elle pa-

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ralt l'être tout aussi bien pour celles d'Omans, comme M. le Docteur Ueyaier l'exposera tout k l'heure. Quant ix celles de Besancon, il est probable qu'elles sont tout aussi fantastiques que les précédentes, mais faute de documents, il est impos- sible de l'afrinner.

RognoD a-t-il été jamais recouvert d'une forât de châtai- gniers? Cela n'est pas absolument impossible. Ces arbres sont à lafoissilicicoles et calcifuges, ils ne sauraient se déve- lopper sur D03 formations calcaires, mais ils prospèrent sur le Lias et sur l'argile rouge quaternaire, dans les environs immédiats de notre ville. Ils ont donc pu croître dans la combe liasique, entre les deux pitons oolithiques de Rognon, comme ils ont pu croître aussi, dans le vallon des Chaprais. Il n'y a donc pas incompatibilité absolue entre le châtaignier et notre sol et ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher la solution du problème. Le seul moyen de le résoudre serait de faire l'examen microscopique de quelques échantillons, détachés des pièces que l'on attribue à ce bois.

C'est pourquoi en terminant, je demanderai à tous ceux de nos confrères qui seraient dans la possibilité de s'en procurer quelques fragments, de vouloir bien les adresser à M. Magnin. Il étudierait minutieusement ces échantillons, et jugerait dé- Tmitivemenl une question qui n'est pas dénuée d'intérêt (t).

(1) Depuis le mois de janvier 1900. époque de celte communicalion, M. Hagtiin a eu roccaaion d'éiudier trois échéintilInnH de bois prélevés sur des chariieotes que l'on crojail en châtaignier : l'un |jravcnait du palais Granvelle, â Besançon; un autre, adressé par M. d'Aligny, du château de Brans, et la troisième, remis par il, de Chevroi, du château de Chevroi. Aprts examea, ces trois échantillons ont être rapportés au chéae.

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UN MYSTÈRE FRANÇAIS AU XIV SIÈCLE LE JOUR DU JUGEMENT

DE U BIBLIOTHEQUE DE Lil VILLE DE BEUNÇOII

(lUITB BTFIN)

Par H. EmUe ROT Séance du S juillet 1R90

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La première idée qui se présente k l'esprit, c'est naturelle- ment de chercher dans celle période une année les idées essentielles de ce mystère, l'annonce de l'Antéchrist et du Jugement dernier, se sont particulièrement imposées k l'at- tention publique. Maisquelle année? Depuis le grand schisme, pour ne pas remonter plus haut(l), et même longtemps plus tard, ces idées ont véritablement obsédé toutes les imagina- tions. Aux révélations des Sibylles et de sainte Hildegarde et de sainte Brigitte, aux anciennes prophéties de Merlin, du pseu- do-Methodius, de Joachim de Flore et de son copiste Théo- losphore de Cosenza, et de bien d'autres, toujours populaires, maintes fois citées même pardes romanciers comme Thomas de Saluces(2} et des poètes comme Eustache Deschamps (3), est venue s'ajouter une foule de visions et de pronostics as- trologiques (4), vainement combattus par Henri de Langens-

(1) Pour la période antériejre. voir Mai.vekda et le D' Ernst Waiistein, Die etchatologiaehe Ideengruppe (Antichritt, WeUtahbat, Weltande, Weilgerieht}, Leipsig, 1896, in-8'.

(2) Dans son roman du Cheoalier errant, composii en lïiSô {RM. Nil., ms. Fr. 13, 55», p. 12S à 131), l'Anlechmt envoie une .imbassad.- à Ikime Kortone pour lui reprocher la inunière dont elle truite ses ministre», et Fortune raconte l'histoire du monde, divisée en cinq ige^l jusqu'au Juge-

Lora Is mer toute arderi Et ptuya de âau); tombera

(3)E. Deschamps, t. l, p. U2;II, 106; Ifl, 103, l-il, 1K> ; V, 151, 169, 191,339; Vm, 120 elc.

(4) Heaucoupde ces préiiictionssont inJiquéesdaiijl'ifigloira deaPapes depuis la fin du Moyen âge, par le D' L.ouis Pastoii, traduite de l'ulle- raand par Furcy-Rayiiaiid, Pji'is, E. Pion, 1888 |l. I, p. 1G3, 1G7). On pourrait en ajouter de manuscrites et <J'imprimées, comme la poésie ïul- unecomètedel403(n. s.)(I!,N., ms. Fr. Lârû). signalée par M. 11. I'aiijs (La Vie de Saint Alexit, \»;% p. 3J1), et (U. N , ms, Vr. tU9t, p. 2ik;, %IB) une prédiction de la Tin du monde se terminant ainsi : « Sy suppli il toui ceulz qui liront cesle escriplure qu'il» ne la veuUent Uasiner ne tenir

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20 - tein, par Gerson el par Pierre d'Ailly dans leurs traités spé- ciaux sur « la distinction des vraies et des fausses visions >, et sur aies faux prophètes», l^s plus hauts dignitaires de l'Eglise, les conseillers des papes comme Jacques de Anca- rano, prophétisaient eux-mêmes, et ne laissaient pas d'être gênés quelquefois par la précision et les applications impré- vues de leur prophéties (l).

a Imaginations, dit Gerson, vaines rêveries d'un monde si vieux qu'il radote i3]! Mais ces rêveries fmi s sent par affoler les esprits les plus cultivés, témoin ce docteur qui, en i:t98, tente de mettre lin à ses jours, parce que, nous dit Gerson lui-même, il s'est persuadé, si grande est sa science, qu'il est l'Antéchrist et qu'il veut prévenir par sa mort les malheurs de l'Eglise >^). Les mêmes idées allaient d'ailleurs trouver un puissant interprète durant les dix-neuf premières années du XV» siècle, el déji» saint Vincent Ferrer, surnommé * l'Ange du Jugement ■, parcourait la France en annonçant partout que l'Antéchrist était depuis 1 403. Besancon l'a entendue, cette voix terrible. Le 4 juillet de l'an 1417, le célèbre dominicain entra dans la ville par la porte des Minimes, escorté, poussé

en dérision, jusques à ce que les ans qu'il {l'auteur) y met soient passeï,

c'est assavoir 1400 », etc. (I) Dans le neuvième des articles proposés contre Jean Hiiss au concile

de Constance, on lui fait un crime d'avoir attribué la propliétie de J. de

Ancarano (au Teiainoj. qui siégeait dans ce concile, au pape Alexandre V.

Voici la propliétie de J, de Aiicanino. tirée de Proeasaai Belial, qu'il a »mposâeeii 1-^ (c^ip- i-iv, p. 23), 310 de l'édition ïn.8): Anna Domini Ii09, ipsa potdslBs Infernalis ponet in Chrïsti <:cc1es]am potcstatem Anlî- :hrisli qui persequelur Uct^lesiam Chriali et ejus verum Vicarium per .emporales reges infra novem annos. quilius completis, regnaturus est in Scclesia Clirïsli, quani possiilere débet contra Christi verum vicarium ail- lis tribus et dimi>lio, Cf. l'rusper Marchand, />ic(i<i/inaire kUtariqu», 11, 125,

1,3) UtiRSON, éd. Ulies Uupin, I, ii : <i Kl eliam in lioc senio saeculi mun- lus. tanqiiam senex delirus, plianlasias plures et illusïones samniis similes )ati liabet, et multi dicent : Ego sum ChrJstus >, el recedenles a veriUle. M>nversi ad fabulas, seducent multos, (3) mdem, 1. 41.

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21 - par une foule immense W. On avait dressé un autel sur la place Saint- Pierre et, près de l'autel, une chaire mobile, comme celles que nous avons vu figurer dans la décoration de notre mystère. Saint Vincent y prêcha le soir même de son arrivée, et il continua, les jours suivants, durant trots semaines, au milieu de ses Flagellants et de ses disciples, transportés d'enthousiasme et d'épouvante.

Les mômes scènes se répétèrent dans presque toute la France, l'Antéchrist défrayait naturellement tous les li- vres et toutes les conversations. Pierre Fruitier, dit Salmon, ne manquait pas d'instruire le roi Cliarles VI à ce sujet, et dans le livre qu'il offrit au roi en 1409, il a inséré tout un chapitre sur l'Antéchrist tiré du Lucidaire d'Honorius d'Autun (2). C'est encore en prévision de l'Antéchrist et du , jugement dernier que l'archevêque Guy de Roye convoque Gerson au concile de Reims (1408), et ce nom maudit revint plus d'une fois dans les délibérations du concile de Cons- tance (3). Gerson et surtout Pierre d'Ailly, qui combattaient pourtant la doctrine de saint Vincent Ferrer comme trop précise, prêchèrent plus d'une fois comme lui (*), Vers le

(i) Sur le Btijour de saint Vincent Ferrer à Besançon el sur les souvenirs qu'il j a laissés, «oirle P. Fages, Bitt.de S. Vincent Ftrrier (Pana, Maison de la Bonne Presse, rue François 1, 18&4), t. II p. 188, et p. i.x, Appendice G.

(3) Bib. Nat., ras Fr. S3 279, fol. 42 : « Et de Anteuhrisl, je te prye que nous en parlons un pou, la manière comme il vendra et ou i] naislra et comme il régnera et decllnern, etc. n Tout ce chapitre, ainai que la deacrip- tion des neur peines d'enfer, en l'honneur des neuT ot^res d'anges, qui a paru si bizarre ii l^ùvesqiie (^tX. el Exlr. dei Man.,\, 42) est tiré du Lu- àdaire ^lib. [(I, cap. x et cap. iv, cnl 1163 el 1159 .

|3) Canon des Réformes proposées au concile de Constance (Von der Hardi, part. VIII, p. 402.: < Etecessit lex a sacerdotibni, juslilia a princi- pilius. GODcitium a senioribus. ildes a populo... Et iiuiic quid, fralres. nisi veuire Aiitichrislum .. »

(4) Gerson, II, 664. LeHre à saint Vinceut Ferrer : Proinde si praedi- candum fuerit de ftnali judicis vel Antichristo liai hoc in generali... o -~ Sur les variations de Gerson, el surtout de Pierre d'Ailly, au sujet de l'An- téchrist, voir la thèse déjà citée de M. l'abbé Salehsier, Paru* de Al- liaco, p. 188, 189, etc.

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même temps un traité attribué & Nicolas de Clemenges (1) dénonçait l'Antéchrist imminent dans un prince mahométan, orné sans doute d'un turban, ainsi qu'il est représenté dans plusieurs Apocalypses figurées. Cette opinion, d'ailleurs très ancienne, fut encore plus d'une fois prëchée avant la fln du sv» siècle (2), et l'une des premières impressions des Révé- lations de Afethodiua servit même de prétexte à un projet de croisade contre les Turcs (3), Au reste, la terreur de l'Anle- christ, turc ou autre, gagna plusieurs fois encore des popula- tions entières. Saint Vincent Ferrer, à peine mort à Vannes (5 avril 1419), était déjà remplacé par un autre dominicain, Mainfroi ou Manfred de Verceil, contre lequel luttèrent éner- giquement saint Bernardin de Sienne et saint Jean Capis- tran (*). Au mois d'avril 1429, un Cordelier, le fameux frère Richard venait encore annoncer aux Parisiens qu'il avait vu, en Palestine, les Juifs courir en foule vers Babylone, pour y adorer le nouveau Messie ou l'Antéchrist, dont la naissance ne faisait plus aucun doute(5). Ceci n'empêchait pas, une

(1) N. DE Clehiekgiis , Opara, elc, p. 357-359, De AatîchrUlo, etc. : * Credo inconcussa cerliludine tempora magni juiiicii in januis esse... Tan- dem (Aolichrislus) ad imperium perveniel, infldeliumque Mahumelicorum minislerio chrislianam relîgionem inrredibililer conculiet. "Sur t'ADte- chrisl mahomélan, voir les noies d'Ed. du Mëful {Poé$i«» latine* du moijtnége, 18*7, p. 37i, et la curieuse scène du Jugement Demi«rde Lucerne, 1519, analysé dans la Bibliographie. UM. L. Deliste et P. Heyer préparent une importante publication sur une série de manuscrits conte- nant des figures deTApocalypse.

(2) Notamment par le Tameui Annius de Viterbe, oublié ainsi que pres- que tous les rails prëcédenls, dans le gros livre de Malvenda, mais cité dans l'Hittoire littéraire de la France, XXV (AH. Jean de Paris), p. 258.

(3} Voir l'édition de Methadius publiée par Sébastien Brant en 1497, avec nn long eommentaire de WoltTgang Aytinger, docteur en droit eivil et ca- nonique il'Augsbourg, et longnement analysée dans le Bull, du fiiblio- phUe,i8i9, p. 182 et sq.

[4t Waddino, Annaleê Minorum,^, 130; —Annales Placenlini, àans Muratori, XX, 878, 905; B. Joannis aCapisIrano, Tractalua de judieio unioenali, 1573, in-IS (B. N., D. ^8il, et Le Prediehe votgari di «an BemardiM, éd, Luciana Blanchi, I, 68 ; 11. 37^, etc.

(5) Journal d'un Bourgeoi* de Paru, éd. Tuetey, p. 335, Cette tradi-

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qaÏDzaiDe d'années plus Urd, en 1446, la Sorbonne d'a^u- menter gravement un jeuno Espagnol, doué d'une habileté prodigieuse dans tous les arts (^ >, Maître Feroand de Cordoue, qui devait être évidemment l'Antéchrist puisqu'il réduisait a quia les docteurs de Sorbonne, et qu'il résolvait en se jouant toutes leurs propositions sur l'Ecriture, « intelligens propo- sitiones ■, suivant le texte du prophète Daniel déjà cité par Guillaume de Saint-Amour (S|. La Sorbonne n'eut pas la con- solation de faire brûler l'impudent . L'Antéchrist donna une nouvelle preuve de sa perspicacité en se réfugiant à Rome, à la cour du Pape, il atteignit une heureuse vieillesse. Il y eut tout le loisir de converser avec un des plus grands hommes du xv* siècle, le pieui, le docte cardinal Nicolas de Cuse, lequel, en même temps qu'il cherchait à remettre en faveur l'ancienne hypothèse du mouvement de la terre, cal- culait lui aussi la venue de l'Antéchrist et de la fin du monde, mais la reportait au xviii' siècle. C^tte ridicule hi»-

tion réparait au xvii' siècle dans VAitettaiimt de» ehmalieri da MaUa lur la naJManctf de l'Aniechrùt, ISH, déjà citée.

(1) Journal d'un Bourgeois de Paris, p. 381-383: Vraienient se ung homme povoit vivre .C. ans sans boire, sans menger et sans dormir, il ne •uroit pas les sciences qu'il scet tout par cueur aprinses, el pour certain U nous fist très grant freour... Comparer le iMeïdaire d'Honorius d'An- tun, 111, cap, I, col. 11C3: t Tertio modo (Antichrislus) Mpienlia et incre- dibili eloqueiitia clenim obtinebit, quia omnes artes et omnem Scripturam memoriter sciel ■, texte reprodoit presque li Itérai sment dans les livrets gothiques, le Spéculum dtrittianorutn et le Compendium vita A»- tiehritlL

(8) G. DE Saikt-Ahour, De AntiehrUto, III* part., cap. III, col. 1373 : [Inde sicut idem Daniel dicit {VIII, 23) L'um creverinl iniquitate», con- turget rete impudent fade, id est, roente eiterius pudîcitiam simulabit, cum suromus hypocrilarum futurus si(, el inteiligen» propositionet, doc- tus in orani mundana sapientia, ut divinam sibi arroget, quia, ut glossa praemissa dicit, utriusque Testament! primitug ducem se flnget, iti quibus omiiis hypocrisis consummatur, ul ad manum Scrjpluras habeat, elc. » Ces textes expliquent seuls la curieuse disposition du Bourgeois de Paris, et ils sont à ajouter à tous les témoignages historiques sur Maître Far- nand de Cordoue, réunis par J. Havel (Bul, de la Soc. de l'Bitf. de Pari* et de l'IU de France, 1683, p. 1^ et sq.).

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toire de maître Fernand de Cordoue, rendit d'aillenrs, pour un temps, les théologiens pjus spepliques, et lorsqu'un Char- treux s'avisa d'annoncer encore une fois l'avènement de l'An- téchrist pour 1505, l'évëque Thomas Basin, averti, conseilla doucement de retenir sous clef le prophète et son livre (H. II y a bien longtemps évidemment que nous avons dépas- sé la date possible du manuscrit de Besancon, et cependant les livrets à images, les traités scientifiques et théologiques, les poèmes sur « le décès ou la fin du monde » ou sur « le grand tombeau du monde », tes mystères ou les drames, et aussi, malgré la défense du concile de Latran (1516) (^, les prophéties trop précises sur l'Antéchrist et le jugement, con- tinueront à se multiplier? Qu'est-ce à dire, sinon que ces idées ne sont pas seulement un objet de spéculation ou de curio- sité, un thème ordinaire de sermons, et par suite de mystères, mais qu'à chaque instant les météores imprévus, les épidé- mies, les guerres politiques et religieuses, leur rendent l'ac- tualité et qu'elles conservent tout leur prestige, en dépit des proverbes, des plaisanteries ou même des farces populaires qu'elles inspirent quelquefois çi)? La Réforme, notamment, va

(1) Thomas Basin, éd. Qiiieherat. IV, 103. 101, etc.

(2) Ce concile (Ses. II, Supsi-nœ majeilali pratidio] inlenlit aux pré- dlualeurs de déterminer le t<!mps préi:is de la venue de l'Anlpchrisl et de la On du monde, et leur rappela le Terset des Actes il, 7 ; Non est ves- trum nosse tempora vel momenla quie Pater posuit Jn sua polestale. »

(3) B 11 accomplira sa promesse plus tard que l'on du Ivgement » (Joach. du Bellay, cité pir Henri Estiennc). Voir la langue pièce d'Adrien Charpentier, Le* Merueilte* du Mûnde tekm le temp* qui court, avec son refrain ironique :

L'Antectirlst vient, U fln du moude spproclio. et VEpiIre du Coq à l'Atne, de Jahet, cilpe, dnns l'édition de Clément Marol. par Guitfrey, t. Il, p. T,t9. Dans la Farce de l'Antet^riit et da trois Femme$, analysé dans le Dict. Jet Mystères et te Répertoire du Théâtre comique, de M. Pi^lit du Jullcvillc, le tiom d'AiilocInist donné au sergent semble simplement synonyme de di^ible, démon, comme dans Vil- lon (Ballade de Villon et de la g. Mar^ol) :

Par les costés ee prent; cest Antecrist

Crte et Jure

Voir encore plus loin i la Bibliographie.

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ramener les érodils des deux camps à l'élude de l'Apocalypse, et le livre prophétique reiieviendra pour les protestants ce qu'il était pour les clirétiens du grand schisme, un sujet de consolations, d'invectives et d'espérances. Si l'on di^pouillait tous ces livres (1), on y trouverait, nous en avons relevé plu- Çiieurs, des ressemblances ou des différences curieuses avec la doctrine de noire mystère, mais on n'en serait pas plus avancé, semble-t-il, pour sa date. L'Antechiist est partout, donc il n'est nulle part. Tout au plus pourrait-on conclure qu'il a particulièrement inquiété les (idéles à la fin du xiv» et au commencement du xv» siècle. Et cela, on le savait d'avance.

Cette récapitulation de prophéties, la révision détaillée qui a été faite précédemment des commentaires de l'Apoca- lypse, et la révision rapide qui suivra des drames analogues sur le jugement dernier ne sont pourtant pas inutiles, elles sont au contraire indispensables, c;ir seules elles permettent de dégager par comparaison dans le Jour du Jugement un certain nombre de trails qui ne se retrouvent pas ailleurs el qui sont par conséquent caractéristiques.

Et d'abord, malgré l'extrême complication des détails, il est plus facile d'indiquer le temps, la journée et la partie de la journée ce mystère a été représenté que l'année. Sans doule les pièces de théâtre renferment quelquefois des al- lusions inexactes ou plulôt contradictoires aux olfîces (2), la représentation d'un mystère ne coïncide pas néces^aircment avec la fête du jour, et les fêles religieuses ou autres qui rup-

:i| La seule nornenclalure de ces livres remplirait, sans piont, des ptics enlièies. J'ai cité dans les noies ceux qui m'onl été iililes. nuiKinnient le (joëme du chanoine Serrller, Inlilulé : Le grand tombeau du Monde, Lyon. 1606, lii-fl" tBîbl. de la Sorbonnc).

(2i Voir dii.is les Mijilèreê, II, aS. l'analyse du Itiracla de la femme que A'.-D. garda d'être brûlée. La piéee est censée s'ouvi ir au moment de la moiason, at elle linil par une allusion â la Ule de ta Piéscnlation, 2 février.

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pellent le jugement dernier sont très nombreuses. Sans compter les Entrées des princes à des dates quelconques et des processions de la Fête-Dieu ce Jugement a souvent figuré comme mystère mimé ('!), sans parler des dates que nous ignorons il Tut réellement représenté dans le Rouergue, à Orléans et à Modane, le Jugement dernier peut encore se placer à Noël comme le Mystère de l'Epoux, le premier dimanche de l'Avent, marqué par un mystère ita- lien traditionnel sur l'Antéchrist W et par les prédications ordinaires des sermonnaires sur l'Evangile du jour : Emnl signa in sole et luna et êtelHs (Luu., xxi), pendant la grande semaine de Pâques et tes jours avoisinants, puis le XSII* et le XXIV dimanche après la Pentecôte pour diverses raisons hturgiques et symboliques longuement déduites par Honorius d'Autun (3), et enfin le Jour des Morts (2 novembre] il a été longtemps représenté, en Belgique, et dans la Flandre française (*).

Mais de toutes ces périodes la plus intéressante pour notre objet est celle de Pâques, a été représenté, nous le sa- vons, leLudus de ^nIic/ii-ts(o allemand ;de tous ces jours, le plus significatif est le Vendredi Saint. On y représentait volontiers dans la journée la Passion qui avait figuré à l'of- fice du matin (5), et la substitution à cette Passion du sujet développé dans le Jour du Jugement, est, comme on le verra plus loin, des plus naturelles. Les citations de l'hymne

(1) Lei Myitéres, 11, 187, 19B, elc. LuJui Coventrite. ediled by J. O. HalliweH, London, 18*1, p. vj.

(2j Voir la ( lauda dntmmatîca » citée par M. A. J'Ancona {Origini del Teatro italiano, 'i. edii., I, 141-153) ; In Dominica de Adventu iiicipiunt Duo ttegcs qui ïeiiiunt ciim Aiilichrislo. n

(3j Gemma anims (Patr, Migne, CLXXII, lib IV, cap. iciii, col. 7S6) : « Hoc officium ad tetnpora Antiohrisli refeiiur. Ibidem, cap. icvii, col. 727 : « Per hoc ofTicium Ecclesia tribulationem Christiani populi reco- lit quam sub Antichristo, sicut Machabei sub Anliocho, passurus eral.

{4) Voir plus loin, â la Bibliographie.

(5) Lei Mytlères, II, p. 45, 107, 143, 303, 307, etc.

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Pange lingva gïorioti et (Je la Préface Pitaeale dans le ser- mon initial du Jour d\tJvgement,\e verset AUollite poHaa, de la liturgie du Samedi Saint à Ténèbres, traduit dans le vers 2382:

Prince d'enrer, ouvre tes portCE,

toutes ces allusions éparses nous ont déjà amené h la grande semaine de Piques. Or, le Pape qui figure dans ce mys- tère déclare qu'il a lu

Xui au malin Passion (v. 1319).

Cette citation de la Passion, laborieusement amenée par de méchantes rimes dans un texte bien rimé, nous parait voulue, décisive, et détermine à notre sens le jour et l'heure de la représentation. En effet, bien qu'on lise les quatre Passions dans les offices de la grande semaine «), il ne peut s'agir que de la Passion (cliap. xviii), écrite par saint Jean, qui est l'Evangile de l'Office du Vendredi saint. Que si on voulait contester cette indication qui nous parait aussi pré- cise que celle du fableau Du prestre qui dit la Patsion (S) le « Vendredi aouré », et si l'on pensait à reculer la repré- sentation du Jour du Jugement de quelques jours ou de quelques semaines, si l'on développait même des arguments précis en écartant par exemple l'f^xplicalion que nous avons proposée ailleurs du rôlede Judas Macchabée, comme témoin de la nésurreclion et du culte des morts dans l'ancien Tes- tament, et si l'on disait que la fête des Macciiabées est céle- ri) DuHitND, Ratiortale diuinoi'um officiorum, elc, rap. i.xxtii : > Feria êectinda Dominita in Ramiê. . . Non esl muttum atlendeudiim utrum in secunda vel in terlia Ferla legalnr Passio. Quïa enim quatuor Evangelistse Pas^tionem Domini tlescripseruTil. idcîrco secundum qiicmlilict eoruin Passio legilur ex institulione Aleiandrt Pap», eo ordîne quo scripscrunl. Nam die dominic.i legilur Passio secundum Malheum qui prinius scripsit. Secunda tel lerlia Teria secundum Mareum qui secundus smpïit. Quarta secundum Lucam qui terlius scripsit. Scila ferla secundum joannem qui

<3) Recueil général des Fabliaux, éd. A. de Hontaiglon et G. Rayiiaud, V. p.80.

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brée le!" août et rappelée le XXIV» et dernier dimanche après la Pentecôte, nous n'y contredirions pas. Mais ce n'est pas la peine de contester l'assertion formelle du texte au sujet de la Passion, parce que des raisons historiques, cette fois, et non plus seulement liturgiques vont nous obliger & rester à la date précitée du Vendredi saint.

Et, en effet, le temps ou l'année de la représentation offre lui aussi des particularités très bien marquées. Si communes que soient les attaques contre les Juifs dans les mystères français et surtout allemands, tous ceux qui ont lu le manus- crit du Jour du Jugement ont déjà pu constater que les juifs y jouaient un rôle particulièrement odieux (l). D'où vient donc cet esprit de haine et n'a-t-il pas une explication dans l'histoire? Les Juifs ont prospéré sous le règne de Charles V, qui les a protégés et qui leur a même fait rendre les livres de leur loi, confisqués par ses prédécesseurs 9). Mais la réaction a commencé dès l'avènement de Charles VI, la colère publique grandit, l'expulsion va suivre. A peine sera-t-elle promulguée, les hommes d'Eglise la regretteront par esprit de justice et de charité, et les hommes d'affaires par intérêt, en constatant qu'il n'y a rien à gagner, au con- traire, avec les banquiers lombards restés sans concurrents. Sur ce point le prieur de Salon, Honoré Bonet ne parlera pas autrement en septembre 1398, après l'expulsion des Juifs par Charles VI que Geffroi de Paris n'a fait en 1300 (3:, après

(t) Kn particulier M. Ulysse Robert, qui a insisté sur cette particularité, en imprimant deux courts fragments Je ce mystère, comme oti l'a vu pré- cédemment.

(3) S. LucK, La France pendant la guerre de Cent ant, Paris, Hachette, 1890, in-8*. p. IfiO, 165 et s(|,

{^1 GentTroi DR l'AniS, CAi-oni'jiie mef H<;iii!, ÙA. [tudion (v. 3G02 et Hq.) : Je di9, seigaors. coinmenl qu'il aille,

' Car Juifs furent débonnètes Trop plus, eu feuu t tels tIRkIres,

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l'expulsion ordonnée par Philippe le Bel, et GelTroi de Paria lui-même répète les plaintes analogues de saint Bernard <'<). Quoiqu'il en soit, la haine des Juifs que respire ce drame si court est significative. Et ce n'est pas assez de dire que cette haine est violente, elle est réfléchie, calculée puisqu'elle a fait oublier à l'auteur non seulement, on l'a déjà vu, le texte d'Adson et tous les commentaires de l'Apocalypse sur la conversion d'Israël dans les derniers jours du monde, mais les prières mêmes de l'office du jour, du Vendredi saint, pour la conversion de la Synagogue. Ce mystère a certainement été composé la veille uu le lendemain d'un arrêté royal d'ex- pulàion.

De plus, il a été joué dans une période de calme relatif, de paix et de prospérité, i^inon pour le pays, du moins pour la province oîi s'est faite la représentation ; la mise en scène, si Hmple qu'on la suppose, demande du temps et de l'argent. Le texte fait bien allusion aux grandes guerres qui doivent bouleverser l'univers avant la lin du monde, mais au futur :

Mais ains que -cils [resgrans jours veigne,

Si com l'Escripture l'anseigne,

Venront et en ciel et en terre

Hains signes laiz en mouvent guerre (v. 150).

Creslica moult grant aiilsiice BusBeat eu que ils n'onl pus, eIc, etc. Cr. Honoré Bonet, ['Apparition de Jean de Ueun (13U))), éd. baron J. Pichon, Paris, Sllveslre, lBi5, iii-4-, p. 17 : Pires usures onoques ne tjt Qu'ils fout Kujourd'bui, je TOUS dy.

Sni plilrolt KU Rora et auï Dus D'en ce piys retourasr nous.

De prendre plus petite usure, Cgr celle qui queurl est trop iiae. <1) Saint Bernard, LaUret, n* 79, dans le ilec (i«s Uiii. de France,

XV, ewtt.

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Ces guerres sont donc simplement annoncées, elles se itré- parent, elles n'ont pas encore éclaté.

Il en est de même d'une autre circonstance aussi simple qu'importante à reraai-quer. Dans la pensée de l'auteur, l'An- téchrist va apparaître réellement sur la terre et non pas seu- lement sur le thé&tre. Soyons aussi lai^ qu'on le voudra pour la chronologie : les rapports logiques de succession sub' sistent. A cet Antéchrist dont le règne durera trois ans et demi, il Taut le temps matériel pour établir sa puissance soumettre à sa domination les dix rois, maîtres de l'univei 'Ce n'est qu'après avoir soumis ces dix rois et après le sup' plice des prophètes Enoch et Elie que l'Antéchrist songe it f»re arrêter le pape qui se voit abandonné par presque tous <i ses frères y ou cardinaux. Il s'agit donc bien d'une véri- table ppédiclion qui anticipe sur l'avenir, et non d'une pro- phétie faite après coup qui se bornerait & reproduire des faits déjà accomplis.

Rappelons-nous, d'autre part, l'interprétation ancienne, déjà signalée, des versets de Daniel ^vu, 7, S, 23j, de l'Apo- calypse (xvii, 12) et de l'Epitre de saint Paul aux Thessaloni- ciens(li, 2,3), qui tous étaient censés présager, peu avant la venue de l'Antéchrist, la division de l'Ein^iire romain, cet em- pire pour la conservation duquel l'Eglise priait tous les ans le Vendredi saint, et le Sainedi saint, en la bénédiction du cierge pascal. Il eût été bien naturel que, durant le grand schisme, les théologiens aient préféré pour ces versets une autre interprétation fort ancienne elle aussi W, et qu'au lieu de voir dans \'upoat<uia ou la discessio de saint Paul l'an-

(1) S. Thomas dAquin. éd. Krelté, X.Vr, p. 4H (Com. iur VBpitre II aux TlmsaaloniciantJ : t Qdia jamdiu génies rvcesserunt a Romana iin)>e- rio et tamcn necdum venil Antidirtsliis. diuenJum est quod iionduin ces- savit, aeà est commuWlum de lemporali in spiritiialc, ut dicit l*o papa in Sermons de ap<nitolii. Et iileo diueiiduin est quod Uiscessio a Rotnutio im- perio débet inielligi iioji solum a temporali, sed a apirituali, scUicel a Kde catholics Romaiiœ EcclesiEe. n

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_31 - nonce d'une révolotion politique ou du morcellement de l'Empire romain, ils y aient vu surtout la division de l'empire spirituel de l'Eglise et la révolte des chrétiens contre la pa- pauté par l'hérésie ou le schisme. Quelques théologiens sont en effet entrés dans cette voie ou bien ont essayé de conci- lier les deux explications, mais la majorité préféra la première comme plus simple, et persista à insister sur la division ma- térielle de l'Empire romain entra dix rois qui devaient se soumettre & l'Antéchrist et sen-ir ses projets [l). C'est cette explication qui dominera jusqu'aux xvii* (S) et xviii* siècles.

(1) Il raiil nous borner à ciler deux commenlairea, l'un ment et l'autre de la Un de celle période. RappaloDs donc la prophétie de r«'mite Jean de la Hoche Taillade, d^à citée précédemment d'après Ba- luie : Cum deeem partes chrjstianitatis sequantur Antipapain, etc. > L'autre témoignage se trouve dans saint Antonin , archevêque de Flo- rence, auteur d'une Somme de Théologie bien connue (part. IV, til. XIII, cap, IV : * Et jam duravit (Rooianuui imperium) ab ipsa Domini nativilate per annos mccccl. Sed circa finem mundi dividitur in decem partes. No- vem enin régna recèdent a christiano imperio el miyor pars horam etiam ab obedientÏB Ecclesîx ul regnuni Indorum, regnum Turchorum, regnum Sarracenorum, regnum Tarlarorura, regnuni Armenianim, regnum Geor- giBnorum,regnjniGrecorum. Licetenim imperatarGrecoriim cumpatHarca suo redierit ad Sdem Romans ecclesix, tamen non recognoscît imperato- rem roman um sibi superiorem. Regnum Qœmorum qui jam. XXKV. annis elapsis recesseninl a sinceritate Hdei necdum reducitur ad uiiilatem ec- clesixj Regnuro Francoram, etsi fldelîsaimum ail, non lamen recognoscit superiorem imperatorem romanum, Decimum regnum, seu décima pars imperii divisi, est Romanum imperium quod flguratum est per decem soles Kcundom taticinium Sibillac. Inter isla decem cornua vidit Daniel orïri cornu parvulum et tria evulsa sunl de prioribus cornibus a facie ejus. Hoc cornu est Aniichrislus de tribu Dan, ignobilis cum Dan natus sil de ancilla ; tria cornua evulsa de prioribus ut dicitur in UUIoria leholtuliea aant très reges, scilicet Afrlce, Egypti et Ethfopix quos interllciel. Alii sep- tem colla ei subjicientor ul victori, etc. »

(2) IVaiiie de l'Anto-Chriit, par M. André PoiniEn, prestre, Paris, Henry Sai'n et Anthoine Mérieui, MDCLV, in-12 (R. de l'Arsenal, théologie, n* S119j : Dominique a Soto sur le IV- livre des Sentences en la dis- tinction 46, question 1, article 1, est d'advis que cette révolte dont parle Saint Paul doit eslre prise en deui façons scavoir pour l'Empire temporel, et l'autre pour la puissance spirituelle, laquelle est entre les mains du PontiTe Romain. I.a pT«niiëre révolte paroisl, l'Empire temporel ajant déjà

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soit que le chlITre de dix soit pris au sens littéral, soit qu'il désigne un nombre indéterminé suivant saint Augustin (Cité de Dieu, livre XX, chap. xxiii) ; c'est elle qui a déjà figuré dans le Liidui de Antichristo allemand et qui repayait dans le Jour du Jugement.

L'auteur de ce mystère a donné aux dix rois qui se par- tagent l'univers des noms bizarres plus ou moins conven- tionnels; mais, parmi ces noms, nous avons cru pouvoir re- connaître le roi de France sous le nom de Dagobcrt, le roi d'Angleterre sous celui d'Audouart ou d'Edouard, le roi des Romains ou l'empereur d'Allemagne sous celui de Loricart. Un exemple analogue donné par saint Vincent Ferrer 0) nous autorise à Caire un pas de plus dans cette voie, et à chercher sous ces pseudonymes les princes qui régnaient réellement en Europe au moment de la composition du Mystère, de

cessé. La seconde est encore en altenle par l'abandonnement de tout le moiiile du siège de Rome, en la puissance dnquel i'Kmpire temporel a esté changé. C'eut pourquoi l'une et l'autre révolte est uécessaire alin que l'Anle^Christ vienne. Il n'csl pas besoin que nous ayons recours à culte dia- tinclion, parce que l'I^mpire romain dure encore en Allemagne et le nom et la succession des empereurs romains. Car quand l'Empire romain a manquii en Occident, il est demeuré en Orient. Et de recher quand l'Em- pire a esté détruit en Orient par les Turcs, il a esté remis en Oi:<:ident par Charlemagtie, Roy de France, lequel, par une grande providence de Dieu, Tut éleu par Léon 111, souverain pontife de Rome, empereur des Romains, auquel ont succédé les Empereurs en Allemagne n. Pour le iviii" sièule, voici doin Calmet ICommenlairea sur la II' Epilre de saint Paul aux TheasaloniciensJ. qui répète les mêmes idées, etc., etc.

(1] Saint Vincent Ferrer donne à la Tois les pseudonymes el leur expli- cation. H compare, en 1412, le pape AleMndre V a l'idole que lit litbri- quer Nabuchodonosor et s'eiprime ainsi : « lllud omnes gentes christiani- tatis adoraverunt, exceptis, juxta inlerprelaliones, Sydracli, id est regnum Castellie, quia decori homines. Mysack, id est regnum Scolise. quia isli sunt laeli facie, Abilenago, id est regnum Arngonum, quia lacenles sunt, id est non hilares facie, îmmo gentes irai» ut illi qui retinent iniquitates in corde, el non audent eas manilestarc, sed pressî triscilia lacent. Quic quî- dem régna non adoiaverunt idolum Pisis factum, etc. Ms. in iiibliolh. Casanalensi, 1[. Vil, p. 30, cité par H. l'abbé SalembJer dans aa Ihése, l'a- trui (U Atliaeo, p. HO.

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même d'ailleurs que le Ludui de Antiehritto désignait, lui aussi, sans les nommer, l'empereur Frédéric Barberousse et les autres [irinces contemporains. Malgré leur variété appa- rente, ces procédés reviennent au mûrae, et l'auteur du Jour du Jugement est d'ailleurs plus précis lorsque, par une heu- reuse inconséquence, oubliant ces noms de convention, il nous montre les chevaliers de l'Antéchrist s'cxhortant entre eux à poursuivre et arrêter le pape au nom de l'Empergur :

< L'Empereur » tout court désigne, sons équivoque possible, l'empereur d'Allemagne, lequel s'est mis d'accord avec les rois (l'Angleterre et le roi de France pour persécuter le pape, et lemotaja» indique que cet accord ou cette coali- tion de princes, qui est la condition essentielle de la pièce, est toute récente.

Mais il a été établi d'autre part que ce mystère était cer- tainement composé avant la Semaine sainte, en admettant m6me qu'il n'ait pas été représenté le vendredi saint, comme nous l'avons conjecturé. Dès lors le champ dos hy- pothèses est singulièrement restreint. En sacrillant même l'une ou l'autre des conditions accessoires énumérées plus liaul, le problème ne comporte ou ne semble plus comporter que quatre solutions, le mystère ne peut se placer que dans le temps pascal des années 1^91, 13!)6, i;i98, 1415, nouveau style. Et les deux premières solutions ne méritent même pas d'être discutées, et ne sont signalées que pour éviter toute contestation.

( La nuit de Noël 1390, dit le Religieux de Saint-Dunys, les vents se déchaînèrent des quatre points cardinaux avec une violence jusqu'alors sans exemple. Itcaucoup de gens en furent effrayés et crurent que l'arrivée dernière du Fils de l'Homme était proche et que le monde allait s'anéantir (l\i>

[i) Le ReligUux de Saint-Denyt, (otne I, p. G99.

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-34-

D'autre part, tes alliance» entre le roi des Romains Wen- ceslas, d le roi de France Charles VI ont été renouvelées à Heidelberg le 29 octobre 1390(1). Qu'importe pour la date de notre mystère si ce traité, ignoré ou oublié par le Reli- gieux de Saint-Denys, secret des cours et des archives, re- trouvé seulement de nos jours par les historiens modernes, ne contient que des stipulations politiques, si la questioD religieuse, qui est l'essentiel, reste entière, et si les deux princes, qui continuent de soutenir chacun leur pape, manquent d'entrer en guen-e en 1391, lorsque Charles VI veut ramener avec ses troupes le pape d'Avignon, Clé- ment VII, à Rome? La même raison suffit pour écarter le temps pascal de 1396, même après la célèbre ambassade des ducs à Avignon, qui sera rappelée plus loin, même après la conclusion à Paris d'un nouveau traité de Charles VI avec Wenceslas, le 28 août 1395(2), En réalité, si la condition essentielle de ce mystère, c'est l'accord absolu et tout récent de l'Allemagne et de la France sur la question de la pa- pauté, il ne peut s'agir que du pape Benoit XIII pendant la semaine de 1 au 7 avril 1398 (nouveau style) ou du pape Jean XXIII pendant la semaine du 24 au 31 mars 1415 (nou- veau style). Il ne s'agit plus que de choisir et d'exposer les faits le plus minutieusement possible, afm de supprimer tous les doutes, et d'écarter l'idée de nouvelles recherches, sans qu'on soit cbligé pour cela de relater les moindres in- cidents du grand schisme, tes allées et venues des ambas- sadeurs, les démarches des princes, les conseils ou les as- semblées des cours, des évéques et des Universités de France, d'Angleterre et d'Allemagne.

Allons d'abord à la solution extrême, soit au temps pas- cal de 1415(3) (nouveau style). Dès le début, nous consta-

l'I) E. Jahuï, La Vie politique de Louis de France, due d'Orléans (Paris, Picard, 188U, p. 102).

(2) ID , Ibid., p. 194.

(3) Pâques est le 3t mars.

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tons que ni le temps ni l'année ne remplissent la plupart des conditions spécifiées. Depuis des années, les météores notés de loin en loin par le Religieux de Saint-Denys ne peuvent plus présager les grandes guerres, par la bonne raison que la guerre est partout et qu'elle ne cesse pas, guerre des Français avec l'Angleterre, guerre atroce des Ar- magnacs et des Bourguignons. Dans la Saintonge, la Nor- mandie, l'Ile-de-France, la Champagne, la Picardie, dans la région même de noire mystère, les sièges se succèdent, les villes ou villages flambent l'un après l'autre, et même après la conclusion des trêves avec l'Angleterre et plus tard de la paix d'Arras (4 sep. 1414}, les routiers bretons, gas- cons et bourguignons continuent à dévaster ces provinces ravagées (t). Mais, d'autre part, les présages ou prédictions sinistres ne chôment past3]. Le Religieux de Saint-Denys consacre tout un chapitre à noter les tempêtes et inondations de l'hiver de 1414-14150). A peine a-t-on célébré, dans les fêtes et les tournois, la venue des ambassadeurs anglais (fé- vrier 1415) 1*), que, dès le mois d'avril, i la renommée plus rapide que le vent > (5) rapporte déjà que Henri V d'Angle- terre réunit partout des soldats et des vaisseaux hollandais, flamands, gallois et portugais Cj. Pendant trois mois, jus- qu'en août 14150, il va amuser la France par de vaines négociations et préparer la grande invasion d'Azincourt. Dans ce désastre même, le Religieux de Saint-Denys voit

(1) Le Reliijieux de Saint-Denyï, t. V. p. 449. iSj Ibid., p. 445. ^ Ibid., p. 470. (4)7bid.,p. 409. (5j Ibid., p. 499.

(6) RvitER, tome IV, part. I, p. 109. (Le Irailé pour l'achat des vj de Hollande est du 18 mars HIS.) Les préparatifs se suwèdent jusqu'il la pa lie 146.

(7) Sa dernière lettre» Charles VI est du 5 août 1415. (Chronique d'Eii- gugrran dtf M«natrelet, éd. DooSt d'Arcq, I. III, p. 81). Il débarque en France le 1* août entre Harlleur et HonHeur.

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-36- une punition du ciel ; il déplore, il flétrit la corruption gé- nérale de toutes les classer de i'Etat, et pour caractériser cette corruption, il emploie la citation même du Psaume de David qui sert de conclusion au sermon de notre mys- tère ()). Il est vrai que ce réquisitoire et cetle citation ont déjà pu et pourront encore souvent servir.

D'autre part, au commencement de l'année 1415, les rela- tions de la France avec l'Allemagne sont bonnes ou au moins passables. Le 9 octobre 1413, Charles VI a reçu les ambassadeurs de l'empereur d'Allemagne Sigismond et il a accepté, avec des réticences, il est vrai, et des restrictions polies, mais enfin il a accepté son invitation au concile de Constance (2), et c'est un prince allemand, Louis le Barbu de Bavière, le frère d'Ysai)eau, qui sera le représentant duroi de France à ce concile. A la fm de juin 1414, des messagers so- lennels du roi de France sont encore venus trouver l'empe- reur Sigismond à Tnno, dans le Tyrol(3)| pour lui deman- der assurance au nom de leur maître contre le duc de Bourgogne, inféodé à l'Angleterre. On connaît d'ailleurs les discussions violentes, tragi comiques du concile de Cons- tance qui, dès les premiers jours, se montra fort hostile au pope Jean XXIIL L'opposition redoubla d'efforts après l'arri- vée de l'empereur Sigismond, la veille de la Noël 1414, et obligea le pape à liresolennelleriient au pied des autels une formule d'abdication conditionnelle. On exigea même da- vantage, on voulut le contraindre h nommer des procureurs qui auraient pleins pouvoirs d'abdiquer à sa place, à leur

(1) Le Raligieux de SainC-Denyt. I. V, p. 578. Que vicia atlente con- sidérantes, cum ipsis nichil mncti vel eqiii, nihil peiisi, nihii hoocsli cure sit, possunt dicere cum elhereo cytharisia : « QmiirïS vere declinavimus si- mul, inutiles facti sumus; non est qui Taciat bnnum, Don est usqiie ad

(2) Ibidem, V, 205 et sq.

(i) Alfred Lehoux, Nouvelles recherehet critiquas tiir Ua Relaliont polUiquei de la France avec l'Allemagne de iSlSà i46l (Paris, Bouil- lon. 160S), p. 143.

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heure, et» sur son refus, il fiit étroitement gardé de jour et de nuit ; il était pris. Le 19 mars 1415 (nouveau style), il s'é- chappa sous un di-^uiseraent et se réfugia d'abord à Schaf- fouse, sous prétexte de changer d'air » ; puis, devant les rappels pressants du concile, plus loin à Laufenberg, à Fri- bourg, h Brisach, à Neuenbourg. Mais en vain il annule devant notaires sa promesse d'abdication arrachée par la force ; en vain il écrit à tous les princes chrétiens, et il at- tend les troupes que le duc de Bourgogne Jean sans Peur, doit lui envoyer pour le tirer d'Allemagne et l'installer à Avignon. Après quelques semaines de courses errantes, il est enfin trahi par son hôle, le duc Frédéric d'Autriche, abandonné par ses cardinaux, arrêté le 10 mai & Fribourg par les chevaliers du burgrave de Nuremberg, à la solde de l'empereur, interrogé par l'archevêque de Riga et celui de Besançon, Thibaud de Rougemont, ramené de force au con- cile, déposé solennellement le 29 mai, et étroitement empri- sonné (1). Peut-être n'élait-il pas difficile de prédire une partie de ces événements avant le mois de mars 1415, puis- que le pape les avait prévus lui-même, et qu'il ne s'était rendu au concile que malgré lui, avec les plus graves ap- préhensions, qui n'étaitnt pas diminuées, au contraire, par les lettres menaçantes qu'il recevait de Pierre d'Ailly W. Lorsque, après avoir versé dans la neige, sa voiture arriva sur le plateau des Alpes et qu'il vit briller dans la vallée le lac et la vil le de Constance : Voilà, se serait-il écrié, le piège l'on prend les renards I >

D'autre part, si décrié qu'il fût dans l'Université de Paris et dans le clergé français, le malheureux pape avait bien en- core des partisans en France. Les conseillers du roi Charles VI ne pensaient pas que le concile irait si loin ; ils

[D Von dec Hardt, lome IV. p. IKJ et sq.

[t] Voir ces leUreu recueillie» dans les Œuvres de Genon, éd. Ellie» [lupin, II, 877 et sq.

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accueillirent fort mal les dépotas qui vinrent annoncer la dé- position violente du pape et les firent jeter en prison '1). De son côté, le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui comp- tait sur Jean XXIII pour faire casser la condamnation des doctrines de Jean Petit, conspira ouvertement avec Fré- déric d'Autriche pour ménager l'évasion du pape et son retour en France, et il ne l'abandonna que lorsqu'il le vit définitivenient perdu W. On pouvait donc prédire en partie, répétons-le, au mois de mars i4i5, le triste sort réservé k Jean XXIII. Mais si l'auteur de notre mystère y avait songé, il aurait procédé tout autrement. L'empereur, qui a imposé sa volonté au pape, qui lui a arraché la convocation du con- cile, et qui n'a cessé de le poursuivre de son hostilité, cet empereur aurait reçu ici un rôle plus marqué. Il est l'artisan et l'auteur responsable de la déposition du pape : on ne l'au- rait pas représenté comme un simple complice, inespéré, el tout récent, t En cest an avoit esté pris et mené en prison en la duchié de Bavière le cardinal de Etoulogne, nommé le pape Jean. Et le print le roy des Roumains, empereur en Alemaigne, pour plusieui's crimes et articles qu'on lui mec- toit sur (3). » Voilà comment parlaient les contemporains, et comment aurait parlé, le cas échéant, l'auteur de ce mystère. Mais toutes ces fausses analogies se dissipent, toutes les dif- cultes s'expliquent, toutes les conditions spécifiées précé- demment sont réunies et remplies si l'on admet, et il faut bien l'admettre, que le Jour du Jtigemetit est antérieur de dix-sept ans, qu'il ne convient qu'au seul Benoît Xlll, et qu'il

(t) Le Religieux de Saini-Denyê, V, G99.

[3) II rut accusé Jans le concile mi^me d'avoir conspiré avec ledac d'Au- triche, le Dauphin de France et le comte de Savoie imur faire arrêter ou assassiner l'empereur à son passage par ta Bourgogne ou la Savoie, el il s'en déreiidil asseï mal dans ses lettres lues à la session du 4 juin 1415 (Gerson, éd. Ellies IJupin, t. V, p. 3^7, Si8|.

(3) Chronique d'Enguerran de Monitrelet, éd. Douèt d'Arq, t. III, cbap. CIXXi,p. 50. Le passage de Monstrelet se retrouve copié daDS la Chron. de Jean le Féore, éd. Morand, 1, 50.

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a été représenté dans la joaraée da vendredi saint, le 5 avr'A 1397 (1398, nouveau style), après l'oOlce du matin.

Tout d'alMrd, pendant les dernières années du xiv* siècle, la France jouit en paix d'une grande prospérité, Elle avait ra- pidement réparé les dommages subis pendant la longue lutte avec l'Angleteire, et malgré les impôts excessifs et les aides extraordinaires, levés à l'occasion du mariage de Madame Ysabeau, fille du Roy, avec Richard II, le roi d'Angleterre, le luxe était général. Ecoutons plutét Juvénat des Ursins l^): Or estoieot les tresves fermées entre les deux pays de France et d'Angleterre et alloit-on de l'un à l'autre qui vou- loit. Et pour lors faisolt-on grandes chères et esbatemens comme joustes, disners et soupers, et estoit toute abon- dance d'or et d'argent. Et regnoient en France merveil- leuses pompes tant en vestures et habillemens, que cbaisnes d'or et d'argent. * Les mystères ont profiter de c ces mer- veilleuses > pompes aussi bien que les tournois et autres

La date proposée s'explique de même fort bien par la situa- tion qui était faite aux Juifs français. Le roi Charles VI les avait bien bannis de son royaume par lettres patentes du 17 sep- tembre 1394, mais il leur avait laissé quelque répit pour régler leurs afTaiies, et la rentrée de leurs créances avait traîné en longueurC^J. C'est le 30 janvier 1397(3) seulement que le roi renouvelle la sentence d'expulsion et ordonne que toutes les obligations passées par des chrétiens au profit des Juifs soient retirées, déchirées et brûlées. C'est alors que les Juifs pren- nent défmitivement le chemin de l'exil et se réfugient pour la plupart à Avignon, « dessous les clés du pape «, comme dit Froissart. La violence avec laquelle le Religieux de Saint-De-

(1) Edition Michaud et Poujoulat, p. 402, année 1395 el

(3) Sur la situalion des Juifs plauës dans cet intervalle sous une sorte de

séquestre, voir Bédarride, L»i Juifs ta France, ta Italie et en Etpagae,

p. 2%. (3) Ordonaance», ViU, 181.

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nys(il, d'ordinaire plus discret, justifie toutes ces mesures, explique les termes de ce mystère qui a suivi de près l'arrêt définitif d'expulsion, et l'explosion de la colère populaire. Et les mômes faits nous expliquent encore une singularité bien curieuse dans l'iiistoire d'un mystère contemporain qui aété précédemment signalé, delà Passion qui fut représentée avec la Résurreclion à Vienne, pendant les fêtes de la Pentecôte le 6 juin 14()0. La dépense totale de la représentation qui s'éleva à près de 125 florins fut couverte en patlie par des dons volontaires de Viennois, au milieu desquels on renccailre deux Juifs », Savarin et Peyret Levy W. Leur souscription était évidemment destinée soit h payer In tolérance plus ou moins précaire dont ils jouissaient, malgré l'édil royal, soit h inspirer au poète qui devait nécessairement introduire des rôles de Juifs dans cette Pastion, une modération de langage que l'auteur du Jour du Jwgemetit n'a pas gardée.

Mais représentons-nous surtout quels furent les sentiments de la France à l'égard de la papaulé, durant les années du grand schisme qui précédèrent immédiatement la soustrac- tion d'obédience du 28 juillet 1398, Après de longues tergi- versations, le gouvernement français a fini par se rallier au projet de l'Université de Paris; il veut obtenir t la cession > ou la démission simultanée des deux papes de Rome et d'Avi- gnon, de Boniface IX et de Benoit XIH, et il commence par agir auprès de Benoît XIII, le pape d'Avignon, le seul qu'il tient pour légitime. Les cardinaux qui avaient élu Benoit XIII, et Benoit XIII lui-même, avaient signé avant le conclave une déclaration aux termes de laquelle le pape élu , quel qu'il fftt, devait abdiquer dès que le bien de l'Eglise l'exigerait. Be- noit XIII élu sous celle condition s'était d'at>ord montré tout disposé k la remplir. Il dépouillerait sa dignité «aussi facile-

(1j Le Reti'jie\ix de Sam/-Derty«,U,118, Ml).

{'i) Le Myilère des trois Domis, écl.i'. H. Giranl et N. Chevalier (tnirod., p. cvj et 879) ; l'e'jrelas Lei'ij Judeus et Savarinus jitileus. »

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ment que celle chape > avait-il dit en recevant les envoyés français dans sa sacristie. Mais depuis, sa conscience s'élnit sincèrement alarmée, il était pris de scrupules, il demandait îi réfléchir Ses cardinaux avaient déjà réfléchi pour lui. Lors- qu'en maH395, lesducs de Berry, de Bourgogne et d'Orléans 'vinrent solennellement à Avignon exiger la cession du pape, ils n'obtinrent rien de lui, rien, ni par prières, ni par menaces, mais la majorité du Sacré Collège s'engagea de nou- veau par écrit à accepter cette cession, si elle se faisait, et re- mit aux ducs une belle cédule. Sauf quelques lldèle.'i irréduc- tibles, commelescardinauxdePampeluneet deTarazona, les autres avaient pris leur parti, ils préféraient, pour répéter une malice de Froissart, être confesseurs que martyrs ■, c'est- à-dire privés par Cliarles Vf de leurs revenus et bénéfices en France (1). Dès le moisdemail395 on pouvait donc prévoira coup sûr la défection du Sacré Collège d'Avignon, telle qu'elle devait se réaliser exactement en septembre 1398 (2). Par suite, les cardinaux qui, dans le mystère du Jour du Jugement se soumettent à l'Antéchrist ne sont pas ces cardinaux quelcon- ques qui figurent dans tous les commentaires de l'Apoca- lypse (3), ces lumières de l'Eglise ou cc-s étoiles que le dra-

(1) Froissarl, 6d. Kcrv^n de Uttenhove, l. IX, p. 50 avril 1378), el \\l, p. 133 (sept. inuS): « Bi>aiis seigneurs, dit le cunliiiiil il'Ainicns, vmilluiis ou non, il nous conviendra ohévr un roy île t'i'niice. .. : il nciiis m»Mi1c que nous obéirons oii il nous clorra le huis de nos l>éu(''lii.'es, sans li'MqiioU

(3) Le Religieux de Saial-Denijs, II, (ut.

{3) Apocalypte, xil, 1 : o El cauila ejus trahMiat p:irli'm sU-llanim ra-li et misit eas in IciTsin. L'explicalinii 1res nncleiino île i-e luissagi^ est donnéeparU. DK%Mti-!-hvoiti,de Antiekrinlo, Il parl.K. ciip.vit, p. l:i.'il, \VSâ : II... Cauda sua drai.'o stellaruin ceofesia; niiiJliludinein ail se hviliel, inteiTainquemiUel...>« $lellaseiilni,iiiquit GregoriiiH;jlbivIiii»i,XXMI, cap XIV, Pair. Mi;;nc,LXXVI, col. 732j,iii terratn cixlero eut. dorcliela non nttllos spo ciielosliurn ad ambilum elorisc scciilaris inhi.irc, eti-. On retrouve le ini)me coiiimen taire dans les sermons de siiint Yinri>nt Fcner, dans saint Anionin de rioreui'C [Summa Iheolog., IV' jiart., tît. xiri, cap. tv), dans Vicgasel pnjsquetous les commentateurs de r.\pocaJy|>sc.

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gon doit balayer de sa queue et précipiter du ciel daasla fange ou dans la passion des biens matériels. C'est le Sacré Collège réel de 1397, dont chacun escompte la rébellion, et dont les serments et les déclarations signées ont été immédiatement répandues et reproduites k tant d'exemplaires, qu'on eu re- trouve encore aujourd'hui des copies contemporaines dans' bien des bibliothèques, surtout du Nord-Est de la France i^).

D'autre part, dès 1395, les adversaires du Pape sont déci- dés à tout. Si la vote de cession ne sufTit pas, on emploiera * la voie de iait , on emprisonnera ou déposera par la force ce i>ape obstiné, les docteurs de l'Université de Paris le ré- pètent sur tous les tons, c'est un droit et un devoir, et ils ont assez de crédit pour faire emprisonner à Avignon même « un infôme Jacobin (2) > qui soutient le contraire. Pendant deux ans, malgré l'opposition de Gerson (3), l'Université de Paris va répondre aux bulles de Benoit XKl par des protestations de plus en plus violentes (*\ o(i il n'est plus question que de papes déposés au temps jadis : Benoit V, au concile de Rome, en 964, à la poursuite de l'empereur Otton I, Benoit VI intro- nisé en 972 et peu après emprisonné et étranglé, Benoit IX chassé par les Romains en 1044. Us s'appellent tous Benoit.

La lutte n'est pas moins vive hors de Paris, dans la région même à laquelle appartient notre mystère, c'est-à-dire dans la province ecdènaslique de Reims. A quelques pas de Reims même, sur la montagne de Saint-Lyé, un ermite fanatique que nous avons déjà rencontré, Jean de Varennes i^) soulève

(1) Eiemiile à Bibl. de Cambrai {Cal. des tnan. de» Départ,, XVll, p. 385, n'Oifl): Juramentutn qiiod fuceruiit canliiialeï uurie Avinioiiensis ante electîonem Dcn«clicti Xllt. Ces serments se retrouvent ailleurs avec d'autres pièces analogues.

(2; Le Religieux de Sainl-Denya, l. Il-, p. 208, 305- - Cf. C/irono- graphia Regum, éd. Moranvillé, I. IM, p. 127.

(ij Gehson, t. Il, p. 13 et sq. Voir ses discours.

(1) iJui.AEUs (Eg. du lioulay), Biuoria VniveniiatK ParinentU, t. IV, p. 80Q, 809 et surtout 831.

(5) Sur ce Jean de Varennes, auquel j'espère consacrer prochainement

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les populations et prêche la rébellion contre le pape Be* nolt XIII avec tant de violence que l'archevêque de Reims, Guy de Roye, est obligé de le faire arrêter et emprisonner, malgré ses hautes relalions, et d'instruire son procès.

Ces violences ne laissaient pas que d'effrayer les défen- seurs de la papauté, et l'on trouve un curieux témoignage de leurs sentiments et pressentiments dans la Chronique du Religieux de Saint-Denys. Il s'agit d'un météore curieux, maintes fois observé et décrit soua le nom d' « arni > par Grégoire le Grand W, par Guillaume d'Auvergne, Etienne de Bourbon, Guillaume de Nangis et sans doute par bien d'au- tres, mais qui excite toujours la terreur. Le passage de la Chronique de Saint-Denys, confirmé par lu Chronique ma-

une étude spéciale, voir ses lettre» elson procès recueillis dans les Œuvres de GerMi), t. 11. 8i2 et sq. et t. I, 005 et sq. : en piirticulier p. 9\i. s Pu- bliée praeilicarit quad Domino noslro Genedicfa Pap^non est obedieadum, etc.

(il Voici le texte de Guillaume de Saint-Amour, citanl saint Grégoire le Grand, qui a été annoncé au début de cette étude {De Anticbriitu, etc., 1 part-, cap. Il, col, 1381): De lignit remotif advenliie AntirliHêti et eoniummatione saeculi .'i Qiiaedam (signa) et beatus Uregoiius suis tcrn- poribus post quingentos Donagintaelparum amplius nnnosab Incarnat ione Domini (iiitiie tMIalur impleta in libro Dialogorum III, ubi dicil quia bea- tus Martyr Inditus Redempto Ferentino episcopo apparens, tiina repeti- lione dixil, finis venit univers^ carnia. Mox, inquït Greeoi'iiis, illa teiiibilia in cœlo signa secilla sunt, ut hasts'alque acies ignex »b Aquilonis parl« viderenlur, mon elTera I.ongobardorum gens de vagina sme, habilalîonis educta, in nosiram, iiiquil, cervicem grassala est. atque humanum geiius qiiod in bac terra prx inultiludiiie nimia, quasi spica*, segelis more, sur- reierant, succisiim aruit. Et quid, inquit, in aliis mundi partibus agatur, ignora. Nam hac in terra, in qua vivimus, finem suum mundus non jain niintiat sed oslendit. » On peut voir encore, aujourd'hui, un monument inspiré par un phénoménG analogue. Dans les miracles de saint Aile, re- cueillis par des auteurs contemporains, nous apprenons que l'an mil, on vit des armées en feu dans les airs, et que, pour détourner les malheurs que cette vision pi ésageail, Renard, abbé de Rebais, et Ermengarde, abbesse de Jouarre, l'onviureiil de faire une procession avec leurs commun -lut es et avec les reliques de leurs églises. On a érigé une croix qui subsiste encore sous le nom de la Croii Saint-Aile à l'endroit les deui processions se rencontrèrent.

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nuscrite de Perceval de CagnyC', dite Chronique de» dw» d'Alençon^ est trop curieux pour ne pas être transcrit en en- tier.

Le Roi et les principaux seigneurs de )a cour apprirent par des personnes dignes de foi que le dix juillet (1396) vers la quatrième heure de la nuit, on avait va dans l'évëché de Maguelonne apparaître dans le ciel certains prodiges jusqu'a- lors inotiïâ qui excitèrent un juste tftonnement. J'étais pré- sent quand ces personnes racontèrent qu'elles avaient vu briller dans l'air une comète d'une grosseur considérable, qui jetait un éclat extraordinaire, et que cinq autres petits astres qui s'agitaient autour d'elle avec un mouvement ra- pide et continu étaient venus la heurter à plusieurs re- prises. Elles ajoutaient qu'après cette espèce de comt>at dans lequel ces météores s'étaient entrechoqués, puis séparés tour à tour pendant plus d'une demi-heure, elles avaient aperçu tout à coup un homme de feu, qui, monté sur un cheval de bronze et armé d'une lance d'où jaillissaient des flammes, avait frappé la comète, puis avait immédiatenient disparu.

» Un prodige non moins menaçant vint épouvanter les gens de guerre qui étaient en garnison dans les plaines de la Guicnne. Ils furent réveilles plusieurs fois en sursaut, au milieu de la nuit, par un grand bruit d'armes. Des fantômes, sous la forme de cavaliers armés, se livraient bataille dans le ciel. Les gens de guerre craignant avec raison quelque sur- prise couraient chaque fois aux armes. Us s'aperçurent enfin de ce qui causait leur frayeur; et comme ils ne savaient ce que pouvait présuger un prodige dont il n'y avait poini en- core eu d'exemples, ils envoyèrent le tils du grand maître des arbalétriers de France pour en informer le Roi et les grands du royaume.

On connut bientôt ces prodiges au Palais et à l'Univer-

(I) Copiiï dans le loiiic XLVIII de la CoUevtion Du Chesne, à la suite de la Fie de Jean I, duc d'Alençon.

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site de Paris. Quelques personnages d'un mérite reconnu et d'un savoir éininenl annoncèrent que le premier prodige priJtiageait la liépoailioti du pape par te Roi et le clergé, le second, des guerres et des massacres. Pour moi, je laisse le secret de tous ces événements surnaturels a celui qui sait tout, qui commande nu ciel, à la terre elà la mer. J'avoue pourtant que si l'on consulte l'histoire du passé, on ne peut nier que de pareils prodiges n'aient été presque toujours les avant-coureurs de quelque grand événement (0. >

Juvénal des Ursiiis (3), qui a copié et abrégé longtemps plus tard le récit du Religieux de Saint-Denys, supprime après coup la déposition du pape, et ne voit plus dans ces phéno- mènes que la prédiction du désastre de Nicupolis. Mais les contemporains ne pensaient pas de mémo, et les malheurs de lapapautése confondaient pour eux avec les grandes guerres qui avaient éclaté au loin et la croisade qui se préparait sous leurs yeux. La nouvelle du désastre de Nicopolis, ari'ivée à Paris dans la nuit de Noël 1396, avait répandu la désolation dans tout le royaume. Une aide nouvelle fut aussitôt imposée pour les frais d'une nouvelle expédition. Vers le milieu d'oc- tobrel397, le roi Charles VI reçoit une ambassade de Manuel Palcologue, l'empereur des Grecs, qui presse l'arrivée des secours ; le 2 janvier 1308, il reçoit le message et les présents ironiques de Bajazct lui-même (^1. Unsouffleg erricr traverse toute rturope, il laut marcher et venger Mcopolis. C'est à ces fitits et aux présages notés par le Religieux de Suint-Denys, et à d'autres soigneusement relevés vers le même temps, dans la région même de notre mystère, et propagés par l'ermite populaire, Jeap de Varennes, à la pluie de sang de Craon, au crucifix sanglant apparu à Laon i*), c'est à tous ces signes

(1) Le Religieux de Saint-Deniji, II, 481 et sq.

(2) Juvénal des UraiiiB, éd. Michaud el PoujouUt, p, 402. {3) Le miigieux de Saiat-Deny«, 11, SSJ.

(4) Gerson, I, 926 iprocéa de Jean de Vareone) : Cur aiarmaverit it

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et encore aux inondations et aux tempêtes de l'hiver -tSDfr- 1397, au déchaînement des vents qui accotnpagnent les dis- cussions orageuses de l'Université de Paris (*i, que doit pen- ser l'auteur de notre mystère quand il dit qu'avant la fin du monde :

Venront et en ciel el en terre

Mains signes laiz en mouveut guerre (v. 150).

Pour que ces menaces se réalisent, pour que l'inOesible Benoit XIII cède, que faut-il ? L'accord des princes de l'Eu- rope si longtemps divisés d'intérêts, d'opinions et de sym- pathies, comme le constate encore, en octobre 1394, Honoré Bonetdans son curieux Songe allégorique 12'. u [aut surtout que les grands Elats, l'Angleterre et 1'A.ilemagne secondent la politique française et qu'elles exigent la cession de leur pape, du pape de Rome, Boniface IX, comme la France exige la cession de DenoitXllI, le pape d'Avignon. L'accord fut long à se réaliser. Le roi d'Angleterre, Richard II, céda le premier. Avant même qu'il fût devenu le gendre du roi de France, il unissait déjà définitivement se,s efforts aux siens, malgré l'opposition de l'Université d'Oxford, et dès les pre- miers mois de 1307, il envoyait des députés agir de concert avec la France et la Caslille, auprès de Boniface IX et de Benoit Xlll •?). Quant à l'empcreurd'Allemagne, Wenceslas, il avait bien renouvelé en août -1395 son alliance avec Charles VI, il recevait poliment ses messages et ses députés, il négociait lui-même activement avec le duc d'Orléans, de- puis el peut être avant le mois de novembre 1397 (*) ; mais

suis sermonibus CruciDium visum Tuisse in t.aiiiIuno»|iluisEe sanguinem

|1) Le Religieux de Saint-Deny», II, Ô3T (dêbals Je Janvier i'£n_.

(!) Sotnnium tiiper matma HchmalU retrouvé et commenlé par i U. Noël VMoialAnnuaire-BuUalinde la Satiélé de VHittoire de France, 1800, p. 110 à 228). '

{3j Le Heligieux da Saint-Denyï, 11, 4f<l, i'J3,

(4) E. J^RHV, La via politique de loitis de France, duc d'Orléant (Pa- ris, Picard, 1889, in-S', p. 1W. |

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47- on avait beau multiplier les présents et les ambassades, il ne pouvait se décider b. rompre avec ce pape de Rome dont il était le champion depuis sa jeunesse (1) : il craignait k bon droit l'opposition de ses sujets, il appréhendait la colère et les menaces de son vieux conseiller, Robert II, l'alatin du Rhin, A ta fin de décembre 1397, celui-ci le suppliait une dernière fois dans une longue lettre d'éluder h tout prix une entrevue avec Charles V!, et s'il ne pouvait absolument l'élu- der, d'emmener avec lui ses clercs, les plus éloquents, ses juristes les plus subtils pour maintenir les droits du pape de Rome (S). Mais enfin Robert meurt, le 14 février 1398, et Wenceslas n'a même pas attendu cette morl pour prendre son parti. Dès le milieu de février, ses envoyés, Hubert d'Au- tels et Jean d'Esconniflet, sont déjà à Paris pour annoncer la prochaine arrivée de leur souverain ^3). Le pape Benoit XIII averti essaie de détourner le coup qui le menace et se iiAte d'écrire à Charles VI pour lui annoncer de son côté l'arrivée de son ambassadeur le plus dévoué, le cardinal de Pampe- lune(^). Mais le roi mécontent consulte de clergé et les principaux seigneurs de France », refuse de rer^voir l'am- bassadeur annoncé, désigne officiellement le duc d'Orléans pour aller à la rencontre de l'empereur, et ordonne « d'im- menses préparatifs * à Reims pour recevoir dignement son hôte {^). Cependant par Mayence, Cologne, Luxembourg et Vvoy-Carignan, l'antique voie romaine de Trêves h Reims, Wenceslas s'avançait lentement, au milieu des populations

(1) Cr. Noet Valois. Une ambauade allemande à ParU en 138i (B. de l'Et^oie des Charles, 1893, p. 4K). BaJuie , VitK Paparum Avenio- neniium, t. I, pp. U9, 491, 13IM, etc.

(3j Lettre rcprodaile par D. D. Marténe et Durand [Tlietaurai notui aneedatorum, l. Il, cl. 1172 et 1177) et souvent citée.

(3) La Vie politique de Louii de France, due d'Orléani, p. 30î.

i4) Le Religieux de Sainl-Deniji, II, p. 573 : L'urrivée de ce prélat STait déjà été annoncée à ta cour avant la fêle de Pâques (qui est le 7 nril 1338.J

(h) Ibidem, 11,565.

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curieuses, qui se doutaient bien que l'empereur d'Allemagnâ ne voyageait pas en si grand appareil uniquement pour aller marier sa nièce, comme il en faisait courir le bruit ! Parti de Paris le 19 février, le duc d'Orléans rejoint l'empereur le 5 mars, au pont de Mouzon, et le ramène en grande pompe à Reims, le ix)i de France, arrivé le 22 mars, le regoit solennellement le 23 mars t'j, avec le roi de Navarre, le duc de Berry, le duc de Bourbon, le fils du duc de Bour- gogne, Jean sans Peur, toute la cour et tout le clergé de la province. On peut lire dans le Religieux de Saint-Denys et

(1) Le Religieux de Sainl-Danyt, L II, p. 51» à 571. - La dale a été conXeatie récemnieiit. il. Jan y {La Vie paUtirjue de Louis da France, duc d'Orléan», p. 2(X)). suivi par M. Moranvillé, ëJitcur de la Chronogrit- phia Regum, 1. 111, p. 167, n. 4) recule cette entrée au 31 mars Us docu- ments alloués par M. Jarry seront discutés plus loin, mais, jusqu'à plus ample in formé, il esl permis <lc maintenirladaledu 23, telle qu'elle ressort du récil circonstancié et logique du lleligieui, qui parle de ce qu'il a vu et entendu, t me audienle ».

Charles VI arrive à Reims le 32 mars, un vendredi, couche au Palais ar- chiëjNiicopal, part le lendemain jusqu'à deux lieues de Reims à la rencontre de Weni'cslas et le ramène le même jour. L'enircc a donc lieu le samedi S3. Le lendemain, dit le Rcligieui, pendant qu'on célébrait la messe du dimanche de l'Annonciation (fêle qui, tombant le lundi 95, a être célé- brée le dimanche U, », le» ducs de Burry et de Uourbon vont chercher par déférenue Wenccslaspour le grand banquet royal, mnb ils revieniient scandalisés annoncer que l'empereur est di'jà ivre-moi'l. Lu roi Cliarli:^ VI remet le banquet au joursuivani, donc le hiudi 25, va encore Iro u ver l' Em- pereur après ce biinquet, et part le lendemain, soit le 3<>, laissant le duc d'Orléans continuer les négociations.

M. Jarry constate d'après une pièce de comptesquele^mars, Wenceslas visite à Epernay la duchesse d'Orléans et que, le 31 n<ars, il scelle à Reims un projet de mariage entre sa nièce et le iils aine du duc d'Orléans (Douèt d'Arcq, l'iùces inédUt». t. I, p. 140 à li3(. Il en conclut que Wenceslas n'a réellement Tait son entrée à iteims que le 31 mai'S Mais : Charles Yl aurait-il allcndu à Reims, du 22 au 31 mars, Wenceslas qui dès le 5 maris était à Uoiizan, à quelques lieues? 2- Le projet de maciage, rédigé par un scril>c ad Mandalum Regia pi'ouve-t-il sculeni<!iit que Wenceslas était â Reims le 31, et, s'il y était, n'a-l-il pu s'absenter de la ville, ou aller le 30 mars à Epernay, aprét le départ de Oiarlea VI , puis revenir à Reims avant son dépail déiiniiïr pour l'Alletnagne! Aucune de ces pièces ne per- met de fréter les dales données par le Religieux de Saint-Denys.

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dans Froissart le récit de cette réception qui frappa si vive- ment l'esprit des contemporains : le détail des processions, des fêtes et des tournois, c le grand banquet de quarante plats « par une exception significative Simon de Cramaud, patriarcite d'Alexandrie, le défenseur le plus zélé de la double cession, s'assit h la table d'honneur, à côté des rois, tandis que le maître du logis, l'archevêque de Iteiins, Guy de Roye, partisan dévoué de Benoit XIII, était relégué à la petite avec les moindres seigneurs : puis les ripailles, le ca- rême pantagruélique des Allemands auxquels convenoient bien pour leur délivrance tous les jours qu'ils séjournèrent en la cité de Rains dix tonneaulx de harengs,... et huit cents carpe:^ sans les autres poissons 11) ■, et approvisionnements dont l'achat et le transport durent mettre en révolution toute la contrée. Les princes allemands, comblés de présents, et l'empereur, presque toujours ivre, n'en discutaient (2) pas moins avec opiniâtreté. Mais enfin le roi de France, forcé, par un accès subit de son mal, de regagner Paris, obtint avant son départ une promesse formelle de Wenceslas; le duc d'Or- léans poursuivit avec lui les conférences et leva ses derniers scrupules. Quand les deux princes se séparèrent, au com- mencement de la semaine sainte, tous les détails, voies et moyens, de la double cession étaient réglés, la coalition contre le pape Benoit XIII était complète [^), et le dénoû- ment allait se précipiter.

(1) F)vUiart, éd Kervfn de Lellenhovs, t. XVI, p. 8i.

(3j Un écho de ces discussions, oublié par M. iarty, nous 3 été conservé par du Boulay et son abrévia leur Crevier, UUloireilet'UniveriiUéUel'a- ri>, t. III, p. 351. A l'assemblée de ParU à la Suint-Martin IWli, Pieue Plaoul cita un mot du duc d'Urléans à Wenceslas, qui, pressé d'ubun donner le pape de Rome, s'en défeiidait par la raison du seiment qu'il lui avait prêté. Uansieur d'Ortiens ly dit: Ne estes vous pas obligié premier et de plus grande obligation i l'Eglise et au Siège apostolique que vous ne estes à celuy qui y siège I Vous ne pouvei garder le serinent que vous avet foit i l'Eglise qu'en j conservant l'unilé. Uoncques il ne faut point révo- quer eo doute que vous estes plus obligié à J.-C. qu'à son vicaire, a

0) Fnitaan, éJ. Kenya, etc., XVt, p. SG.

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C'est cet événement capital, et depuis si longtemps es- compté par les deux partis, c'est l'accession de l'empereur d'Allemagne à la ligue que l'auteur du Jour du Jugement a voulu désigner et qu'il a relaté sous l'impression toute fraîche des faits accomplis. Ainsi seulement s'expliquent les deux petits vers d'actualité, qu'il a peut-être ajoutés après coup, dans son œuvre déjà faite :

Vous savei tous que l'empereres Esl ja de la noslre pirlie (v. 1341).

Ainsi au moment même Wenceslas quittait la France (t), on déplorait sor le théâtre, dans quelque ville de la province ecclésiastique de Reims, les conséquences de sa fatale vi- site. El si la pièce était représentée le vendredi saint, celle coïncidence n'était nullement fortuite, au contraire, l^ France avait abandonné le vieux pape d'Avignon à ses enne- mis, la trahison était consommée, les 4mes chrétiennes étaient saisies de douleur, mais dans le ciel déjà se préparait la vengeance. Tels étaient bien les sentiments qui ont inspiré ce Jour du Jugement, telles étaient les tristesses et les es- pérances que les fidèles avaient rapporter de l'office célé- bré, le matin, k l'église, et que la représentation dramatique qui suivit vint ranimer avec une nouvelle force. Ne rappe- lait-il pas, en effet, le Christ lui-même, ce Pape de notre mys- tère, ■ contre lequel les Princes ont conspiré , suivant les paroles liturgiques t^', que l'on vient, lui aussi, chercher avec des épées et des butons comme un voleur i, qui est

(1) Wenceslas a quiltcr Reims au commencemeiil de la semaine sainte, »>it dans les premiers jours d'avril 139S (n. s.)i puisque le duc d'Or- léans, qui ne s'était séparé de lui qu'au dernier moment, a passé les Jours «ninis à Saint-Pierre eu Chai'tres (Oise, canton de Compi^ne), au monns- lèrede ses bien-aimés Céleslins, comme l'a dit U. Jarry, {La Viepoti- tique etc., p. 2M).

(3) Miaale Romanum, etc. (Le Vendredi saint, à Ténèbres,, an premier nocturne, A.ii(ienne) : Asiileruiit reges lerrae, et principes c in unum adversua Uominuin< et adversus Cbrislutn ejxs *

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traîné, lui aussi, devant le tribunal de son ennemi, et comme lui abandonné, livré par les rois et par les cardinaux, ses frères > et ses disciples? N'était-il pas d'ailleurs, on l'avait dit depuis bien longtemps, avec ses chants et ses rites lugu- bres, la figure même des terreurs dernières, du régne de l'AntGchrist et de la fin du monde, cet oQice du vendredi saint (I), l'Eglise catholique pleure la mort de l'Homme Dieu, mais non pas sans espérance, car te Sauveur, le Juge va réapparaître c comme une lumière > i^), cette Eglise prie pour la conversion de tous ses ennemis, les cho- reutes chantent les « impropéres >, les reproches que le Christ adresse à son peuple du haut de la croix, l'on adore, l'on porte processionnel lement celle croix qui aura, elle aussi, sa résurrection (^), et que le Chrisl fera por- ter devant lui, par ses anges, quand il reviendra avec gloire juger les vivante et les morts :

Veiilla Régis prodeuni, Fulget cmcis mj^terium.

Si tel était et si tel est bien encore le symbolisme litur-

(1) HOHORIDS d'Autuk (Patrol. MJene, [. C[.XXII,col.67U, Gemma Ani- nu>,lib. m, cap. xsxiV): * IloiccuDcla qiixiii capile Chrislu (aiC; pncces- serunt, in corpore quoqiie ejiia, scilicet Ecclesia, fuliira emnl... Tics liics anle Pascha sunt très dmii quibus AnliciirUhis rcgimbit... Uiniiim curilu- gantiir et lune omniu si|{n.i ab ecclesin (ollunlur. Campaiiie non «iiinnt, et doctores tune nan prgcUicanL Tnbuln pcrCDtiliir et magiius lemir ililuli- bu« incutitur. Le<:tiotii>s iBineiiUinlur, quia lune oiniie g:<uiliiiin Kcclitsia^ in luctam convertitur, ullarindcnuilaiitiir, et tniiu oinnia Eiimrtapruculuanlur, Allus tigni sonttus, qui lit ad Benedictut, esl maximus ténor, qui invadct adrersario*, quando interOcietur Antînliriatus, e!c. b Cf. ibidem Spécu- lum Kecleiiee, col. 9fô: Pamsceve autem dies bcili alqiiâ victoi'iii eilitit cum Dominiis fortiset polens in prxiio prinui|>em inundî diaboluin ciiin !>ui3 satellitibus dericit, etc. >

t3) Mùtale Romanum etc. (le Vendredi sa'inl, 1' leoliire d'Oai'c, vi. n roflks du inatin); « Quasi diluculurn prxparalus esl egressus ejus... Et jndicia lua quasi lux egredienlur. »

(3) HoNORius dWutun. Lacidaire. lib. 11[, cap. xir, col. ttG5 et IK», d Jac. oe.VOHAOlNE, L«genda Aurea, cap. 1.

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gique de l'office qui a reparu et qui s'est précisé dans le Jour- dit Jugement, si telle était la foi qui animait l'auteur et l'au- ditoire, on se reprochera peut-être d'avoir quelquefois jugé trop sévèrement ce vieux mystère au seul point de vue lit- téraire A déliuit de la poésie des beaux vers, il avait celle de l'histoire, d'une histoire vraiment tragique, et les faits, sinon la faible voix du poète, parlaient assez haut d'eux- mêmes.

Si l'on réfléchit que la science théologique de notre au- teur était une science acquise qui n'avait plus qu'à être mise en œuvre, que la rédaction rapide dénote un versificateur exercé, et que ce mystère ne compte guère après tout plus de trois mille petits vers, on admettra facilement qu'il a pu être improvisé en quelques semaines, qu'il a été prêt k re- présenter, et représenté efrectivement, le vendredi saint, ■5 avril, 1398 (n. s ), comme l'indique la mention de l'Evan- gile de la Passion, et comme nous croyons l'avoir démontré. Au contraire le texte s'oppose à ce que cette représentation soit reculée. Si, en effet, le mystère a bien été prêt et joué k cette date du 5 avril, ilestclair qu'àce moment l'auteur pou- vait bien, comme il l'a lait, constater les événements déjà accomplis, et y mêler des prophéties telles que le meurtre d'Enoch etd'Ehe précédant l'arrestation du pape. Mais, ré- ciproquement, il ne pouvait encore connaître, ni par consé- quent décrire, et il ne l'a pas fait, le détail précis des événe- ments réels si importants qui allaient suivre: les négocia- tions de Pierre d'Ailly à Rome et à Avignon, la réunion du concile de Paris, le 22 mai 1398, la soustraction totale d'obé- dience à Benoit XHI, obtenue par la falsification des votes et proclamée ^ Paris le 27 juillet, la mission du prévost Tristan du Bois et du Cordelier Robert qui, le 1" septembre, publient cette soustraction à Villeneuve aux portes d'Avignon, et la lettre du Sacré Collège qui l'accepta presque à l'unanimité le 17 septembre, le long siège d'Avignon Benoit XMI va se défendre comme un vieux capitaine contre les troupes Erao-

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çaises conduites par le frère du maréchal Boacicaut, et contre ses propres cardinaux, & plus forte raison les révolutions d'Angleterre et d'Allemagne, l'abdication forcée de Richard II et la déposition de Wencestas, et l'amusante volte-face des Allemands qui gardent définitivement le bon argent de France et leur pape de Home. Et si celte raison très suffi- sante ne suffît pas encore à expliquer le mélange de vague et de précision que nous avons constaté dans les pn)phô- ties de l'auteur du Jour du Jxtgement et les pseudonymes dont it a erralifié les rois, ses personnages, en voici une autre.

J)n a souvent cité (t) un arrêté de police qui fut rendu après le retour des ducs à Avignon. Le 14 septembre 1395, le pré- vôt de Paris défendit à tous les i dicteurs, faiseurs de dits ou de chansons et tous autres ménestrels de bouche et recor- deursde dits > de faire mention dans leurs chants du pape, ni du roi, ni des seigneurs au regard de ce qui touche le fait de l'union de l'Eglise. * L'ambassade récente des ducs & Avi- gnon, mai 1395, avait échoué comme noua l'avons vu, du moins auprès du pape Benoît XIII, et l'on avait tout lieu de craindre les mauvaises plaisanteries sur le pont d'Avi- gnon (^), qui avait été incendié pendant leur séjour.

Le i2 septembre 1397 le roi Charles VI lui-même promul- guait à Paris une ordonnance (3) analogue, adressée nommé- ment au Sénéchal de Rouergue, mais dont copie dut être en-

11] De La Mark, Traita de In Foliea, 1. 1, 1. 111, til. m, chap. it, p. 437 MâGHiH, Journal <U* Sai'anl*, p. i5. M. Pbtit de Julleville, Le^ Mi/itèret. I, HH : Magnin explique lon);iiemei<t les circonstances qui mo- tivèrenl cet arrêt. Uais il l'applique sans preuve au théâtre. C'est peut-tire se montrer trop eiigeanl. Le mot dit, difCte'est souvent associé à comédieM, et le théâtre est ici sous entendu a fortiori.

(2) Le Religieux de Saint-Denyï, I. [|, !99.

(3) Ces lettres, rappelées dans le Raeueit de* Ordonnance, Vlll, p 153, M trouvent en original aui Arcliives Nalionales ;K. 1482 : 1<>), el sont im- primées dans le Themurua novut anecdotorum de DD. Marlène et Durand (t. H, coL 1151 à liSS), dont j'ai suivi U lectare.

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voyée dans taules les provinces et qui interdisait toute pro- testation orale ou écrite contre la voie de cession si laborieu- sement délibérée dans le conseil royal, et déji adoptée par tous les Cardinaux d'Avignon, sauf < une ou deux excep- tions », ainsi que par le roi d'Angleterre, le roi de Castille, le roi de Navarre et plusieurs autres Roys, princes et peu- - pies crestiens. i Celle oi'donnnnce parait viser surtout les prédicateurs. Mais quelle chaire ou quelle tribune y-a-l-il plus retentissante que le théâtre? Au surplus voici le texte :

Nous vous mandons et commandons el enjoignons expres- sément que incontinent ces lettres vnes es citez, villes et lieux notables de votre sénéchaussée el ailleurs oi^ besoin sera et vous verrez esire expédient vous ferez publier, crier et dé- fendre de par nous solennellement el sur grandes et grosses peines à appliquer à nous, que nulle personne de quelque es- tai ou condition qu'elle soit ne soit si ausée ni si hardie occul- lement, ne en appert, directement ne indirectement, de fait ne de dit, de prêcher, dogmalizer, faire ne escrire espitres, ne au- tres quelconques écritures ou choses qui puissent donner, faire ou porter aucun préjudice ou empeschement & la dite voye de cession ne à la manière, moyens de procéder ou pratiquer icclle, el nous envoyez feablement en clauses (sic) saas vostre scel toutes manières décriptures que vous pourrez trouver estre faites au contraire de la dite voyc de cession et sa pratique. Mandons et commandons h tous nos justiciers orTicicrset sujets que à vous, et îi vos commis el depulez es ctioses dessus dites circonstances et dépendances d'icelles obéissent el entendent diligemment.

A bon entendeur, salut. L'auteur de notre mystère, qui at- taquait ouvertement la voie de cession, était bien averti, et nous savons maintenant pourquoi sos allusions et ses pro- pbéties étaient si vagues. Il avait deux raisons à sa sagesse : la crainte du prévôt et son ignorance réelle de l'avenir. Le mystère iia Jour du Jugement est donc bien, comme on l'avait dit, du 5 avril 1397 (1398, n. s.). Par suite, et sans qu'il soit

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besoin de rerenîr sar la question déjà réglée de l'imitatiOD, certainement ta Pataion du manuscrit de Sainte-Geneviève, et probablementplusieurs, sinon toutes les pièces quil'acconi- pagnent, sont antérieures au moins d'une année, ce qu'il fallait démontrer.

Après avoir précisé à quelles date» et dans quelles inteo- tions le mystère du Jour du Jugement a été écrit et repré- senté, noua pouvons même essayer d'expliquer, avec vrai- semblance, pourquoi celle pièce de circonstance, composée en vue d'une représentation immédiate, a été recopiée avec tant de soin et de luxe quelques années plus lard. Sans doute elle contient l'histoire d'une partie du grand schisme, il ne s'agit que de l'en tirer. Mais si les allusions hifitoriques du manuscrit avaient été plus nombreuses et plus claires, il y a longtemps qu'elles auraient été débrouillées ; elles n'auraient pas exigé un aussi long commentaire. Il est donc possible que le sens en ait été rapidement perdu, même pour les contemporains, et, comme nous l'a fait observer un bon juge, qu'on n'ait pins vu dans ces vers qu'un Jugement dernier qui pouvait reservir. Admettons cependant qu'on ait con- tinué à voir dans la pièce ce qu'elle est, une apologie du pape Benoit XIII, raison de plus pour qu'on ait pris soin de la re- produire, car BenolLXIIl conserva pendant de longues années en France des partisans dévoués. Assiégé dans Bon palais d'Avignon par ses cardinaux et par les troupes françaises, le pontife se défendit avec ia demiËrc énergie, et regagna par son courage une partie des sympathies qu'il avait perdues par son obstination. L'Universitéde Paris (1> elle-même admira et plai- gnit ce pape maudit a, ce Pierre de Lune dont naguère tous souhaitaient d'éclipsé M. Le senlimenlreligieux s' ali<rma quand on vit retenir dans une dure captivité le chef suprême de la chrétienté, réclusion qui semblait d'ailleurs condamnée par la colère du ciel, par les tempêtes, les pestes, les comètes,

<1) BuL.ei, Hittoria Univenitalia Paritieniii, IV, SIS.

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soigneusement notées par le Religieux de Saint- Denys (1>. Le roi d'Aragon, le roi de Sicile, l'Université de Toulouse, l'évê- que de Saint-Pons, tous les partisans de Benoit, excités et sou- tenus par le duc d'Orléans, ne cessèrent de protester en sa faveur, j usqu'au jour (12 mars 1403) il réussit à s'échapper de sa prison et vit bientôt la France entière rentrer sous son obédience. Ces sympathies lui restèrent fidèles pendant los longs débats des années 1406 à 1409, oh l'on prévoyait de nou- velles calamités; elles ne l'abandonnèrent pas même quand il eut fulminé contre Charles VI une bulle d'excommunication et qu'une seconde fois, poursuivi par l'année française du ma- réchal Boucicaul, il réussit à s'enfuir sur ses galères. Enfin le connétable d'Armagnac (2) et bien d'autres restaient toujours attachés h sa cause en 1416, lorsque « l'avocat et le défenseur de l'Eglise >, l'empereur Sigismond, vint à Perpignan essayer de lui arracher une formule de cession toujours éludée ou re- fusée. Cerné de toutes parts, abandonné par ses sujets, ses compatriotes, ses amis, son confesseur, saint Vincent Ferrer, le vieux pontife s'enfuit une fois de plus, et du haut de soa rocher de Peniscola il s'était retranché, pendant sept an- nées encore, il brava les menaces de l'empereur, des rois et des conciles avec la même énergie qu'il défiait la pauvreté, la vieillesse, la mort.

Rien d'étonnant à ce qu'une œuvre consacrée à ce pontife ait pu être recopiée au commencement du quinzième siècle: L'examen de la langue qui a, naturellement, précédé toutes ces recherches historiques, mais que nous avons reporté à la Un de celte étude pour plus de clarté et desécurité, confirmera tous ces résultats acquis.

(1) U Religieux de Sainl-Denyt, II, 6tS à 899. Comèle, pesle, inonda- tions. ■ Celle année (YSmi mérilait d'être appelée raiiiice des prodiges.

(2, Voir à ce sujet l'3cou»ation du duo Bourgogne, datée du aS- jour d'août Ui7, et lue au concile de Constance (Gerson, tome V, p. 072).

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VI

L'examen seul de la langue aurait suffi pour écarter l'hy- pothèse de la date de 14-15, discutée plus haut, mais ne nous aurait donné qu'une date incertaine, probablement trop an- cienne. Les rimes prouvent que la distinction du cas bujet et du cas régime était relativement encore assez bien obser- vée par l'auteur. Le fait que le scribe a le plus souvent res- pecté celle distinction, ainsi que la diérèse presque constante dans les participes en eu, les temps et les mots, ce fait suffit pour établir que la copie n'est guère postérieure à l'original. On se bornera à relever ici les exemples qui ont paru les plus utiles pour confirmer cette assertion, sans énumérer ni tous les faits, ni toutes les preuves des faits allégués. Ci; qu'on se propose c'est de faire rEssortir dans ce texte la confusion des règles qui caractérise la fin du xiv* et le commencement du XV' siècle; ensuite, on essaiera de dititinguer parles traits linguistiques les plus importants la patrie de l'auteur et celle du copiste ou renouveleur.

Et d'abord le manuscrit n'est pas un original, u.ais une copie très fautive. Sauf pour les feuillets perdus, ce ma- nuscrit ne présente aucune interruption du sens,, ni au- cune rature, et seulement deux corrections insignifiantes d'une main moderne. Pour expliquer les fautes très nom- breuses qu'il contient, ne pourrait-on admettre qu'il a été dicté, tantôt vers par vers, tantôt mot par mot ? De cette fa- çon le scribe ne pouvait distinguer le singulier du pluriel, ni deviner le sens et la suite du texte dans des vers comme ceux-ci, oii les corrections proposées sont imprimées en ita- liques, entre crochets :

Tri se départ d'Agrapparl (Agrapparl). v. 287-8

Vins [vint) faireau Aoy il iniquité. 60

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n ne met (m'eti) or ne bel ne gent

En eatre en la erestîenté.

En terre est joie descendje.

Quant il entre nous veniiz est ;

N'I ait celli qui refusel (refus ait)

O'aler voir ea vertu divine.

Tule ses biens (I^ i^ Ai«n) es lieui «mbattre

Et Taire faire a eranl planté

El devant noz msistres (no maiitre) menei. Oou linaige d'Adam {de Dan) (1) sera. Qui dou linaige Adam [a Dan) soit, Dau linaige .\dam (a Dan) suis sani double. Quart (çuar) tu l'as justement gaangnié. Qu'an tel point avons mis le monde Quar (quej il n'f a nulle riens monde.

ci pour eil, v. 224; ni#ncton pour matuion, 506; eter pour eU, 1506; nuli poarnus (nudus), 23C3; vite pour vilti, i9i3\ reverrez pour ne verrez, 2417 ; esluet pour csiott, 2297, etc., etc.

D'autre part un certain nombre de fautes grossières contre le sens, la rime ou la mesure peuvent se corriger en resti- -tuant les formes anciennes rajeunies ou confondues par le scribe :

Qui dit que dou parfont abisce

tloiislrern (montera) la crueuse Beste (3). v. 173

fin : Ny avra parent ne ami fafpnj. lU

Ja vous ayme (aimj Uni comme mon cner. 1tU3

(1) L'AnlechrisI doit sortir de la tribu de Dan, comme le rappelle le traité d'Adson (Pair, Migne, t. Ci. col. 1292) : « Aulichrislus ex populo Judxorum nascetur de tribu Dan, secnndum prophetiam dicenlem : <• Fiat Dancoluberinviattceraileninsemila, élu. Gen., ilix, 17 >.— l^ Taule : d'Agrappart pour Agrapparl, et la faute répétée à trois l'epriscs sur les noms d'Adam et Datt, ne sont «Iles pas le fait d'un homme qui écrit sous la diclée, sans consulter le telle à copier!

(3) C'est la traduclion du vereelde V Apocalypie, ivii,g: Besliaquam vidisU fuit et non est ; et ascensura est de abysso. *

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- D DM larde qae (tl m'ecl larl} nous sol«i» ntchn {ntoli}. Wt Maille (fimaiUe'i pour Nostre SeiBnetiT, SOOl

El si nons soiët eo aye (aiiM) Eovers casie geiii eorrompue. 138)

Ce n'est pas tout. Entre la langue de l'auteur et celle du copiste il y a des dilTérences, légères si l'on veut, mais pour- tant sensibles. La divergence se marque d'ut>ord dans des particularités d'orthographe comme dans les rimes : seigneur, grigneur, 81^, et inversement, possim; inerci, nerci, 963, exemple unique, partout ailleurs, noirci ; chief, fié 0), 1847. Elle s'accuse dans des rimes inexactes ou fausses, comme dans : qtieurent, acourent (accareitt du verbe acorer, 2292) et dans ces vers :

Coinpaina seront de mes riehetaet,

El pour ce que plus cler veîsses (probablement ve-estet) (3)

Que j'ay tout le pouoir dou inonde 95t

Elle amène de véritables non-sens :

En enfer \a Irabuchera

V^aul la genl qui leur sera (au lieu de loi' [alors] sern) (3,>. 590 Ua langue en est ja maigre et arse. Ma flole sera esperte (au lieu de eiparte ou eiparie, répandue). 1580

Admettons qu'il n'y ait I<i que des exceptions {veessea est unique) ou des confusions possibles dans certains dialectes ((or alterne avec leur dans le dialecte de Reims) ; voici pour- tant des différences qu'on peut suivre dans tout le cours du texte.

'11 Comparer au vers 2100 lu graphie singulière : d'une eveachief, eves- chié.

(2) Je dois celle remarque el plusieurs ,-iulr«s à M. P. Mejer, auquel j'ei- prime ici ma ri'speclneuse gratitude.

(3) Ce vers prouoiicc par le prophclc Elle est la Iraducliou d'un versirt du liïre de JoL : <■ Videntibut cttnclit pracipitabitiir ■, qui a été alIribuiS à l'AntechrisI par saint Grégoire le Grand et divers commentateurs, comme on l'a vu précédemment.

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L'auteur emploie concurremment les termintùsons âge et aige, le scribe écrit partout aige à la rime :

raige, fvray ga, 409; oultratge, couchay ge, 383; voiage, îi- natge, 251; mariage, raige, 1993.

Pour l'auteur, ie se confond le plus souvent avec e : recouvrer, l'ouvrier, 649; père, lumière, 1023; deviiii, mis

(misay), 653; pfez, Mfaic/it«z,S188; effaciez, Mathez, t875. atMtie, lavi$iie, 367; appellée. trabuchiie, 181; deviaié«, /inéa,

1717, et aeraoentie, obUée, 1139-

Toutefois, par exception, la triphtongue tée se réduit k ie aussi bien à la rime que hors de la rime :

lie et joiauÊ, ii03; maimw, $eignorie, 575; descouteillie, appa- reillie, 1845; accomplie, cneommancie, 1493.

Le scribe n'a fait qu'une seule fois cette réduction, on dirait par surprise ; il a laissé passer desconteillie (1845) au pre- mier vers, puis il a écrit appareilliée, en dépit de la rime. Mais ces différences ne sont rien en comparaison des traits communs, comme il est facile de s'en rendre compte en examinant les rimes communes de l'auteur et du scribe. Dans cette énumération sommaire on suivra, à quelques ex- ceptions près, l'ordre des sons français.

PHONÉTIQUE

A. Les adje(!tifs en able ne riment qu'entre eux ou avec diable, 753, Î421 , et fnble, 1911 ; jamaiH de rimes en aule.

Les adjectifs latins en alem et les noms en aie donnent al et el:

cilz denloiaux (singulier), ereitiena loyaux. 1333; au pluriel, total, U deiloial, ô09; deêton foriez, mortez, 1357; eottei, vostre hoetez, 2412-

On trouve également : lieua, quieux, tesquieux (corps des vers 449,447,50). An et en sont confondus par la rime :

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Matam (nom propre), atan (atent), 43t ; jtreaenee, petanee. 1295; eontnant, amment, 3266; folement, dtmanl, 1637; Vivant (nom propre écrit Viveni), 11 vena, 1063.

Un trait dialectal plus notable, c'est la rime ians, iena :

Jttpiani. eresKeni, 1663; j'oiafM, goien»,iC3; voyant, voien*, 851.

Ai final rime avec é et s'écrit le plus souvent de même :

iri (lalin »r«) , dire, 17; rejr«n«i-#, »eri, 357.

jli, ci, ot riment devant les pasales :

huntaingne, plainne.Kl ; fontainnes, plainrtei, 1539 ; praingne, (OHveroinne, 987, 1673; certainne, moinne (tnénei, 397 ; poinne, demuiingne, 1151 ; poirme, teimaingne, 1019.

Les trois ai (de (iî, dt et ei) se confondent à la rime :

ôi, ei: voii (vucem), roiâ. 2180.

di, ei.-naiM, poùe, 3; gloire, voire, 27; ijloire, croire, 5S7; joie, moie, 1^5 ; joye, doie, 355 ; deproie, j'oye, 1737 ; monnoïe, oie, 651 ; ot««, depmies, 1795.

Er. L'innnitif en er rime avec les participes pluriels en é et en éa. Le scribe écrit:

IrouMf, participe pluriel; ouvrer, indnilif, 1715; eilimez, infi- nitif; envelimez, participe pluriel, 2201.

L'inltnitif en er rime même avec la 2* personne du singu- lier de l'indicatir présent d'eitre :

Que je ne l'ose rt^rder.

Bien est gardei cui tu garde es (écrit gardés), v. 1826

0.^0 tonique provenant d'un an latin ou d'un o entravé se prononce ou ;

je n'(»,ttou>, 1747; (oui, par correction tout (lo(um), toi((toust, tout ytoMit), 1359).

Vi. Vi sonne u ;

ceUui, leû, 1317 ; heûe, pluie, 1253 ; deitruire, cure, 511. . Les rimes suivantes sont plus rares :

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ÂHe ^par correction aine), corrompue, v. 1281.

Qui nuit et Jour m'art et m'^nuM

Et me pourrit ma char chetîue. 710

Ces exemples sont uniques.

Les consonnes paraissent prêter à peu de remarques, d'a- bord parce que la date relativement récente du texte rend beaucoup d'observations superflues, ensuite parce que l'au- teur, nous le verrons, se contente souvent de rimes impar- faites.

Notons seulement que S s'éteint devant une consonne, même dans le mot savant triste :

acquitte, tritte, iOiS; recouvri$le», tristes, 2326. PourjuslM, fuite»i 2288, rien de déci<ié.

L est vocalisée régulièrement.

Au futur et au conditionnel de doner, mener etc., IV ne s'assimile pas l'n précédente, après la chute de IV, et l'on trouve à peu près constamment les formes non assimilées du Nord et de l'Est :

donray, menray, etc.

MOBPHOLOaiE

Les traces de la déclinaison sont très nombreuses, mais confuses, on l'a déjfi dit, et on ne craindra pas de le redire encore, car c'est un de nos principaux arguments. Celte dé- clinaison s'observe même dans certains noms propres : (ex. : Eteahiéi, 96 ; Mahon», 316, à côté de Ualwmmet,il'^,elc-.],k plus forte raison dans les autres mots.

Le cas sujet singulier du mot soleil est aoulaux (hors de la rime, 107,1024); de mesel, mmiaux, v. 701, etc.

Les mots se terminant en onr. ont, à côté de cette forme, une autre forme en eur. Mais our domine sensiblement par- tout :

oreatour, d'atour. 2117; doufour, plour, 1812; folour, dow

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lottr, 1377; paour, août, 1771; aourer, demourar, 785; aauret, tUmouret. 973; deineure, aeure, 1379; tequeufe$, heure$, 1191.

L'adjectif lalia vivjt» donne vit : (faoM, reui», 1461.

Caplivut, féminin-va, donne cJietts et chelive (hoi's de la rime. 1\\% 2008, 2105), à c6té de chaittus, féminin chailiue, cfieliiie, d'après l'exemple unique déjà cité :

mute, cftetiue, 709.

Lesadjcctifsde la 3" déclinaison latine n'ont presque jamais la terminaison féminine, sauf Mie moins fréquent que te(, crweuae^ dolente.

L'article a les formes françaises, li, le, la, li, Uê. On trouve cependant deux exemples assurés de le, article et pronom féminin picard, pour la :

Mon pouoir et le ma maigniée (par corr. le ma maiinie). Qui par trestoutoiit seignorie. 570

La foi Jhcsdcmt annuncier Et te bieo dire et prononcier. v. 474

Deux autres exemples sont douteux. Dans le vers 2178 : Uonsirer vueil qae cha^cuns te voie,

/e est très probablement pronom neutre. Ailleurs, au vers tt(£iet i4uiv,, le manuscrit porto liés lisiblement, sans confu- sion de lettres possibles, ces paroles significatives du diable Engingnart à la courtisane de Babylone, qui deviendra la mère de l'Antechriat :

Ma douce suer d'estrange terre,

Vien cy pour aventure querre.

Et si vieil pouruhaacier le mien. v. b05

Si vous pri, par (frant courtoisie,

Que vous m'amie eslre veilliez

El pour voslre am; m'acuei liiez;

A. amy me veilliés saisir

Pour faire de vous mon phisir;

C'est ce que d'amours doit venir.

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Il n'y aurait rien de plus simple que de corriger, d'après le contexte, le mien en l'amie. Mats pour quelle raison le scribe aurait-il évité ce mot si simple de l'amie et substitué le mien ? Comme dans l'exemple précité « le ma maisnie •, il a peut-être écrit ce le picard, sous la dictée, sans trop de- viner la suite, et il aura fiiodifîé le second mol. Une cor- rection possible serait : pourchascier le mie (courir la gueuse], mais on n'oserait l'assurer.

On trouve à ia rime le pronom mi pour moi, me :

ami, a my. 193; vi, de mi, 1831, et hors de la rime, 398 :

mi (?} moinne pour me mène.

De même, en H, de H pour elle, dans le corps des vers 216, 286, 2128.

Les pronoms possessifs mei, lei, tes, sujets singuliers, ne sont pas rares : mes pères (v, 1350), te» empires (1502), aes noms (1575), etc. Ti, sujet pluriel, est unique : ti juge- ment (v. 1553); mi, sujet pluriel, plus commun (v. 193, 250).

On rencontre encore souvent les formes masculines vo, no, Â côté de vostre, noêtre.

Au féminin, les formes mi (ma) : Mi suer (v, 330) et voz '. A vous apparra voz pitrtez. (2283), sont rares. Ma et vo sont plus fréquents.

L'emploi de la forme oblique cui n'est pas inconnue, ni de l'auteur ni du scribe, qui l'écrit tantôt cui tantôt qui (V. 328, 1368, 1418, 1609, 1826, etc).

Lai'-- personne du singulier du présent de l'indicatif n'a très souvent ni « ni e non étymologiques :

Rimes : tent (écrit *en), san, 381 ; Uatam (nom propre), atan, 431 ; bonnement, demant, 875 ; midi, di, 1803.

Corps des vers : acort, 228 ; aporl, 42Î ; jur, 861 ; conjur, 1092; doubt. G63; eonmant. 6f2; pris, 106C ; laie, 1604; conteil, 1649 ; regar, 702 ; aim, 1843 ; doing, 736, à i;ûté de donne; etc.

A cette même personne, Ve adventice de la 1"> conjugaison

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domine aux rimes, mais même alterae avec l'ancienne forme :

n'os, noua, ilil ; oae, mcIom, iSOl ; aoar, paour, 1771 ; de- meure, aeure, 1379.

Quelques futurs ont de môme deux formes diverses, qui alternent eutre elles, quelquefois d'un vers à l'autre :

Et Enlracrist a'aorera.

Ainçais ahorra sainte EsglUe. U3S

On trouve de même :

baro», aron, 1237 ; arez, hors de la rime, 2^0; partout ailleurs, la forme avrat, etc.

A la 3* personne du singulier du subjonctif présent, on rencontre encore 1res souvent l'ancienne terminaison :

laut, haut, 443; eaeript, erist, 655; Antreeritt, brait ne crUt, 1261 ; mort, s'amorl, 689; haut, aut, 683.

poit, 374 ; aourt, 645; doint, 316 ; lait, laiat, 1765, garantis par

Lai" personne du pluriel du présent se termine en on et en ans :

baron, aron, 1237; df^arliron, sont, 2429.

prooisiona, deprlon», 1337; alon», lalont,iGcÔ; jamais en ornes, excepté dans tommet.

Pour la 2* personne du pluriel du futur présent, l'auteur, ou du moins le scribe, hésite entre les formes oiz et cz ; mais la forme étymologique oiz domine partout :

direz, atirez, 1441 ; teroti, êaitveroiz, 90à, etc.

La l*"' p. sg. imparfait et conditionnel se termine en oie :

qaeroit, proie, :U3 ; voie, pourroie, S178, etc.

La 1" p- pluriel (subjonctif, imparlait et conditionnel) se termine en iens, qui est partout monosyllabe, à la rime et dans le corps des vers, comme l'indique la mesure :

Joian», aoien», 403; voyattê, votena, 851 ; puisiiens, là, 189,236; aliène, 395 ; faden», IffijO; pouieni, 762 ; aviena, 819 ; ooùrîen», 74a, etc.

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La 2* p. pluriel est en iez, qui est tantôt de deux syllabes

(faisi-és,3 ; pourri-èi,^!ifJO],ei\e plussouvent d'une syllabe :

Subjonctif : «n(rté(, 536; faeié*. 1193; trayez, enaueiet, 593.

Imparfait: aii««.2232;;ii3i«ï,ertté*,2230eti007{hor8del»riine).

On trouve une fois hors de la rime : avoi-és, 2365, et teroi-ét, 765,

L'auteur emploie indifTéremment. à tous les temps, proter ou prier, et les verbes analogues, suivant les besoins de la rime ; mais il parait préférer les formes en ai A celles en t .-

pri, 306, 325, 430, 706, hors de la rime.

Bimes : proie, queroie, 349 ; proie, proie, 2087 ; otroy, 868, 875 ; renoy, 980 et 1382 ; prioni, 10, 1685 ; prooùiont. deprionë, 1337 ; trtbulaeûin, deprion, 1499; depniie, joj/e, 1737; deproye, octroyé, 1783 ; otee, rifproiea, 1795; deprîer, octroyer, 1767 et 1725; renoier, proier, 1285, 1620 ; renoier, oclroicr, 549.

Le verbe entre conserve son imparfait t^re (393), à côté de estait, et son futur monosyllabe : yert, iert (v. 101, 181, 182, 390, 578, 604, 679), ert (v, 636) à côté de sera, plus commun (sera, fera, 263).

Il y a divergence pour les formes du verbe avoir : krélerit :j"oy (hors de la rime) 623, 1789,2324, 2325, 2326,2344. ol (hors de la rime) 19. 23, 'i7, 50. oretit, 44 ; et orent, tarent, 39. eux, repeûi, 2338 ; eOx, 2343. eûatet, fuates, 2344; eù$tes, 134.

La syntaxe et le vocabulaire appellent peu de remarques.

La rime a obligé l'auteur à donner au mot ftuvet le genre inusité du féminin :

/reiie .- Geste grani Duves s'est reiraile. 1614

Si l'on trouve ailleurs :

Hoi et rnon eveacWié vous donne, 817

à côté de ;

D'une eneedUe^et conduisierres, UOD

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67- c'est que le mot eveackis osçiUa encore entre le genre féminin et le masculin. Les pronoms possessif tno, ta, sa s'élident régulièrement, et il n'y a pas d'exemple de mon devant un nom féminin. Ce fait n'est pas commun àlaftn du xiv* siècle, et il pourrait donner à penser (mais à tort) que le texte est plus ancien qu'on ne l'a afHrmé.

Dans le style, en général facile et d'autant plus rapide que celte pièce a être improvisée, on trouve quelques cons- tructions embarrassées le relatif est trop séparé de l'anté- cédent ; quelques passages du pronom singulier au pronom pluriel de la seconde personne (v. 2143, 1743, etc.). A. noter aussi un ou deux emplois intéressants de en explétif (v. 317); de l'infinitif pris substantivement (le garder,^[^), la surveil- lance, les précautions, nostre vouloirs), et surtout l'emploi du complément direct ou indirect d'une phrase qui devient su- jet de la phrase suivante, sans être remplacé par un pronom.

A l'omme de deables tampté.

L'ot si lost qua toute la glaire

Perdi .. y. S8

Contre les dix commandemens ;

Par vous De seront plus quassé. 15(H

Quant au vocabulaire, il contient quelijues expressions qui paraissent avoir échappé à la diligence de Godefroy et qui seront relevées dans le glossaire. Deux ou trois mots : etmaier (v. 266}, route (troupe, 360), aler en proie (v. 1223), de ce manuscrit conservé à Besancon attirent aussi l'atten- tion parce qu'ils sont encore usités aujourd'hui dans le lan- gage populaire en Franche-Comté (t), et qu'ils pourraient tromper sur l'origine du texte ; mais en déQnitive ces mots sont simplement fiançais et n'ont rien de bien particulier.

(t) Ces roots mal iignalés comme tels dans la savante introduction de Li Abrejanc» tU l'ordre de Chevalerie de Jean PniORj^t, éd Ulysje ttOBERT [Soc. de» anc, taxiei fronçai», Paris, hdcccxcvii), 1. 1, p. i.ii i Liv.

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VERSIFICATION

La versification est peu compliquée.

Le mystère est écrit en vers octosyllabes à rimes plates, sauf le couplet final [v. 2430-2438), et de rares exceptions (Ex. V. 1815 et suivants). L'auteur reciierche visiblement les rimes léonines, et il est rare que dans les rimes ordinaires, il néglige la consonne ou la voyelle d'appui ; cependant :

rasurreeei^n, environ, 1919; returrecd-on, vition, 91 ; pott- ai-on, m'oriion, 1815.

Il se plaît à &iire rimer des formes diverses ou des composés d'un même mot; rarement il fait ri mer ce mot avec lui-même. A côté des rimes équivoquées et brisées assez nombreuses, il convient de signaler quelques rimes imparfaites :

hanche, lanee, 2186 ; représente, doutanee, 675; lettre, tnetle, 651 ; perU. quérir, 799; getir, re$pil, 1929; estait, toif. 2192; tune, plume, 1065.

A noter aussi une assonance aussi facile qu'inutile à cor- riger :

Tous lea boni je mettrai en gloire (1),

Hais les mauvais je ne pourrote. v. 185i

La valeur syllablque d'un assez grand nombre de mots (en particulier: guen-cdon, guerdon, veraii, oraU, de juyve, juiae, tantôt de trois, tantôt de deux syllabes, et surtout des formes verbales fe-itt, fist, ve-oir, veoir ou voir, etc ) varie souvent à de courts intervalles, quelquefois d'un vers à

l'autre :

Eales-vous urestienne (3) ou juyvaf 391

Juy-De suî et si sui née. 293

Je ne cuide jamais voir l'eure. Que cel enfant puisse ve-oir, v. 439

(Ij Coinpar. ' pas ^te dans

mploie de même gloire et n'

(3) Cretlien paraît «Ire partout de trois sjllabes.

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De là' une cause d'erreurs fréquentes pour le scribe, et qu'il suflit de signaler une fois pour toutes. ' En général, Aa de la langue écrite se réduit dans la pro- nonciation à un simple a. Exemple: aaiiea (v. 2280). Une seule exception : ma-aille (v. 2001).

E le plus souvent n'est pas absorbé par la voyelle ou la diphtongue suivante, et continue d'ordinaire à se prononcer séparément :

ere-anee, 524; cre-ani, me$ehe-ans, 635; cre-m, 497; ve-w, cre-u, 595.

ve-ant, 520; ee-ùt, de-iit, H37 ; ve-oir, ae-qir, 439; t>e-oimt, IGJ.

deve-ez,2i9i; de-u, «-it,*2079; e-uue, ge-uue, 2127.

Exceptez :

veezci,vezei, 1res ancien; créance, 887 ; et les mots analogues nueteheanee, 1157 ; It meMheant, 16*20;- deabiea, commun, etc.

Dans le corps des verâ, \'e atone formant hiatus avec la tonique se prononce le plus souvent en syllabe :

Tant m'ont en ina vi-t tamptei. v. 2116

De leur compaigni^ me boulent. 703

Que m'avez ma veu^ reodue. 6B1

Les Utu-ea de sainte Esglise. Sllt

Di-enl que cUz joara ; ert jours d'ire. 101

Or pue-*nl bien veoîr li mescheant. 1S20

De tous Mlûi-« moût doubtés. 3101

Quant DOoi-M un mehaignié. 3034

Si voua eroiroi-tnt fermemenL 766

etc., etc. Mais les exemples contraires sont déjà nombreux, surtout pour les monosyllabes :

De celle yaue clere de fontainne, v. 728

Jamais jour de ma vie n'avré. 978

' Que tu facea'qu'i[l] «oient servi, etc. S089

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70-

nsemUe même que l'auteur ait pris la licence de corapteroQ de ne pas compter, suivant sa commodité, dans la mesure, l'e final atone suivi d'un mot commençant par une consonne. L'inversion, la suppression de pat, ne suffiraient point k corriger tous les exemples suivants que l'on a laissés tels quels ;

Contre nous est donnée sautauce. t. £)88

Encor n'est pas moût pauie l'eure. 838

Douce amU, B'i[l] vous devoit plaire. 980

Seront en compaignis des inges. 1081

Irions sainte Marie la belle. 1685.

n parait également inutile de substituer les désinences mo- dernes ois, oia dans des vers comme ceux-ci, d'ailleurs assez rares:

Pour foie me ievroye tenir

Se refutoye tel corapaignie. v. 313

Ed enfer le* feroie descendre. 3068

ICorir les laiMotM comme beeles. S066

Quant aux négligences comme celle-ci :

Les issues de sainte Esglise

Quant je les ay mal tUteroh (pour deserviei) ;

l'aj trop les ennemis tervit, v. 2114

on en trouverait d'analogues jusque dans les auteurs du XYii" siècle.

Les monosyllabes que [pronom et conjonction), je, ne, ee, Êe,ti, qui, etc., sont le plus souvent en hiatus avec la voyelle initiale du mot suivant. A côté des élisions féminines régu- lières et inutiles à noter, les hiatus sont également fréquents après une muette plus liquide :

J'ay fait faire à mon devis. v. 1461

Uu'elb et son III et son père. v. 17S4

En eharlr» ou en prison ferme. 631

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7t-

Mais en dehors même de ces conditions, l'hiatus paraît fo-

cultatif surtout devant un monosyllabe W :

Que il gite a une femme, t. Stl

A MoyM et a nous (oui. S95

D«puwance et haut et bas. 1399

Uns chascuna vous treuv» aimable. 1010

Geste tvb4 emporteras. 996

En résumé, la versification présente la m^me incertitude, la même confusion que la langue, et cette double confusion correspond bien à la date qui avait été assignée au texte, c'est- à-dire au plus tôt l'extrême fin du xiv* siècle. D autre paii, pour que les règles de la déclinaison soient encore assez bien observées par l'auteur et le copiste, il faut admettre qu'ils étaient tous les deux d'un certain flge et qu'ils conservaient les habitudes de leur jeunesse. Bien plus, cette condition né- cessaire ne parait môme pas sufllsante. A. cette date les traces de la déclinaison ne se conservent plus guère, même en poé- sie, que dans le Nord et le Nord-Est de la France, c'est-à-dire dans une région assez restreinte, il convient de chercher la patrie de l'auteur et celle du copiste. Si le cardinal de Granvelle, propriétaire possible, mais nullemest démontrél?), du manuscrit, a pu le rapporter de l'Artois, le texte n'est cer- tainement pas de cette province. Tous les faits linguistiques relevés précédemment dénotaient le français commun de l'Ile- de-France avec un mélange très faible de traits champenois et picards. Il ne reste plus qu'à distinguer, dans la mesure qui nous est possible, lesquels de ces traits sont les plus im- portants et à examiner avec attention les détails.

(1) Sur « non #lidë, suivi d'un monosylUbe, voir une note de M. P. Ueyer. dans la préface du roman de L'Eacoufle (Soc. des aiic. leilcs fr., p. lu). (S) Voir plus haut, p. 13.

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: Yoyons d'abord les graphies du scribe. Dans cette ortho- graphe archaïque qui, le plus souvent, conserve toutes les lettres, mênae celles qui ne se prononcent pas {erance pour créance {v. 1340) et meschance (v. 888, 2387) sont des ex- ceptions), on peut noter :

1" L'emploi de Vh pour marquer la diérèse : mahu, 249 ; eo- gnehue, 922; ahorra, 1433 ;

La suppression fréquente de Vh aspirée ; ttû a huit, 970; umain, 1131 ; oneur, 1341 ; d'ut, 1034, etc. ; par contre : habonde, 546 ; heû, 2193; pour ai, 1644, commun, etc ;

3^ La suppression fréquente de l'I après l'i devant une con- sonne : ('t, qu'i, pour l'il, qu'il;

La notation irrégulière de l'I mouillée :t*ouiIIié(roulé,batu), 1165; piUi. eMiHei,1970; piler, millinr, 1973;

5' La notation de l'n presque invariablement doublée ou mouillée; loutiero inné, 987; ccrtainne, 397; poinne, 678; moingna, poingne, 1603;

Le doublement fréquent de l'i : vauuiit, 1440; vomnat, voiu$i»lei, 2264,2266;

L'addition très commune de Vs non étymologique: ^«s(, 85, ■poette, 100; enuelismera, 531 : trabuteheront, 1119; Jiuque (nom propre», 1801-1802; reêgne, 1473; haust, 1153; £«?!««, 557 et passim; vau«t, 1251; faust, 1252, 1342, 1414, etc.;

8o La confusion fréquente de n et m, > et c ; con pour corn, fa et ce, u, et, «t, et, etc.; ceigneun pour »eigneura, 1042;

9* X a l'articulation douce de l's ; eux, repeût, 2338; - 10" iT est mis souvent indifféremment à la fin des mots pour » ■■ voz omet reprentT, 1931 ; et l'y n'a le plus souveut qu'une valeur calligraphique.

Ces graphies n'ont rien de bien significatif.

Si l'on examine le manuscrit dans l'ensemble, on y trouvera sans doute des traits isolés de diverses régions, comme dans la plupart des copies. Ainsi :

croira (lorrain) pour croirai, v. 609; la tout garde (normand), V. 1828.

Mais on est surtout frappé par les picardismcs. Tels les mots ou les graphies :

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73 -

~ proehtennement, 287, b cùlé de proehainnentent,3Sï3\ abbausse, 1953-1954, & câté de a66eene, abbesie, liste des acteurs et rimé abbette, tnetae, 2123', venehera. 179; vanche, laidange, 1667; oet- ront,oeirront pour venront, 1142; Plito pour Pluto, 661-662, etc.

D'autre part, certains traits semblent plus particuliers au Beauvaisis (1), comme Vo prenant la place de l'e. Ainsi :

voei pour veez, 674; tonon» pour t«nons, 1294; na très dislinc- leraent écrit pournée, 1838; forçonnerie, 385.

Le scribe s'éloigne encore plus des habituilpH du dialecte picard en hésitant, comme il le fait, dans l'emploi de l'article féminin le et des pronoms possessils analogues (v. 576 et '305); en n'admettant pas le mélange des finales en ic,Jee; en écrivant ja^tina (par un j, v. 1663) un mut aussi connu que ^a>/ans. Il écrit encore : tin ceste saison (v. 486), l'an les crisl pour Yen (l'on) les crist (656) ; il substitue très fréquemment an h en, cc qui semble bien un trait champenois qu'on peut suivre dans tout le manuscrit.

Ce soDt également des traits champenois, semble-t-il, que la préférence marquée de l'auteur pour les terminaisons en our, ainsi que les rimes tans, iens. Le mélange des suffixes âge et aige, des terminaisons en iée et en ie, l'emploi in- termittent du féminin le pour la, ces traits plus familiers au picard ne sont pas étrangers au nord-ouest de la Champagne et ils ont été constatés par Natalis de Wailly dans la langue de Reims (S). De ces remarques détachées on est amené à conclure ceci :

Le dialecte de l'auteur et celui du copiste sont le plus sou- vent confondus, sans que l'on puisse toujours déterminer la part de chacun, d'aJttord parce qu'ils semblent originaires de pays voisins, ensuite parce que le texte lui-même est

(1} L'abbé J. Cobblet, Gtostairedu Patoii pieard, etc., 1851 : eiporer pour ttperar (Coût, du BeauuoUU], p. 396.

(2) MAb. da l'Acad. dw Imcript.. t. XXVill, p. 290. Notons pour- tant que le féminin leesl très rare daas las chartes de Reims au xJir siècle.

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d'une âate assez récente, enfin surtout k cause de l'instruc- tion insuffisante de celui qui écrit ces lignes. En tous cas, les particularités du texte ne peuvent guère s'expliquer que par le fait qu'il a été écrit sur les confins de l'Ile-de-France, de la Picardie et de la Champagne. Ce mystère est vraisembla- blement du Vermandois ou du Valois, sinon du Rémois lui- même. Il ne nous appartient pas de discerner des nuances aussi délicates, et nous craignons bien d'avoir été trop pré- cis, malgré toutes nos réserves. En disant cependant que l'original et la copie ont été écrits à un certain intervalle de temps et de distance, entre l'Oise et l'Aisne, l'erreur d'ap- préciation possible ne parait pas devoir dépasser une cin- quantaine de lieues.

Sous le bénéfice de ces observations, et notamment de celles qui concernent les graphies du scribe, on a reproduit le manuscrit unique tel qu'il est, moins les abréviations ré- solues dans le texte. On n'a corrigé que les fautes déjà assez nombreuses contre le sens et la mesure, et l'harmonie des rimes n'a été rétablie qu'à de très rares exceptions dans les disparates trop choquantes. Dans ces cas, la leçon textuelle est rejetée dans les notes et la coirection proposée est mise entre crochets ( ). L.es lettres ou les mots sautés par le co- piste sont toujours imprimés entre [ ].

Pour faciliter la lecture du texte, on a distingué u voyelle de u consonne (v), i voyelle de i consonne ij), et ajouté la ponctuation, l'apostrophe, la cédille sous le c doux, les majuscules. On a employé l'accent aigu pour marquer l'ac- cent tonique dans les polysyllabes se terminant en e, ee, e», ère, accentués ; bonté, journée, savét, père, lumière. On n'a pas mis d'accent quand z final indiquait qu'e n'était pas muet : aavés mais alez. Les articles, pronoms et adverbes monosyl- labes ont été laissés sans accent, exemple : nés, (mdme) ; es, (en les); mais on a distingué par l'accent les autres mono- syllabes équivoques, par exemple : «es possessif et tés (sais). L'accent grave a été employé pour marquer la prononciation

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ouverte de : aprèê. Quaat aux trémas, il aurait Ëilla les multiplier pour marquer toutes les variations de la quantité syllabique, telles qu'on les a indiquées dans ces notes. Mais on acraint d'en surcharger un texte qui devait être imprimé en caractères menus et de rendre ce texte encore plus dif- ficile à lire. Il a donc paru préférable de n' employer en gé- oénd les trônas que pour les cas îrancbement douteux, ou pour distinguer les équivoques pats, paiz et paU. On n'a mar- qué régulièrement que les diérèses les plus usitées, cû, «I: teÛMiem, teuaneni (sussiens), feiat, feùt (fisl), quand il y avait lieu.

A ces détails matériels près, t'orthographe bigarrée du raa- Duscritde Besançon a été reproduite scrupuleusement. Les savants pourront, avec une précision & laquelle on est très loin de prétendre, déterminer te dialecte, le canton, la ville de ce mystère dont la région n'a été indiquée qu'approxi- mativemeot, et la date seule avec certitude.

VU

Après avoir déterminé la date et la région du Jtmr du Ju- gement, il nous reste à énumérer les diverses pièces fran- çaises et étrangères dont la réunion et la collation étaient indispensables pour discerner par comparaison les traits caractéristiques de ce mystère. Dans cette récapitulation, on se bornera à mentionner les pièces déjà souvent signalées et connues; on n'insistera que sur celles qui ont paru prêter à des remarques nouvelles, comme le Ludus Paachaiia de An- lichriito, quoiqu'il ait été souvent étudié, et sur celles qui se rapprochent le plus du Jour du Jugement. Toutes ces pièces peuvent se diviser en trois groupes, les mystères mimés, les drames proprement dits le jugement dernier est repré- senté isolément, et ceux il est précédé de la légende de l'Antéchrist. On suivra donc cet ordre pour les difTérents paya, et l'on réservera une dernière division très courte aux

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-7tf- pièces sur le jugement et sur l'Antéchrist de la polémique protestante du xvi' siècle.

Le jugement dernier a souvent et très longtemps été re- présenté dans les mystères mimés, soit aux entrées des princes, soit aux processions do la Fête-Dieu. Les représen- tations de ce genre que l'on connaît (Paris, 1313, 1438 ; Ab- beville, 1466 ; Béthune, 1549) sont depuis longtemps décrites en détail dans le Diclionnaire de» Mystères du comie de Douhét et dans les Mystères (t/ de M. Petit de Jullevitle. On ne peut y ajouter qu'un nom et une date :

Nantes, Archives Municipiile» (t. I, p. 25], AA W, liasse : « Quittance de 40 s., donnés à G. Galopin, pour jouer le ju- gement au carrefort des Changes (Nantes) à la venue et en- trée du duc de Bretagne (Pierre II), 8 octobre 1450 ».

Le jugement dernier a également servi de spectacle méca- nique. Magnin possédait et a décrit dans son Histoire det Afarionnettes, etc. (Paris, 1852, in-8, p. 1-21) un Jugement daté de Reims, 15 avril 1775, et ainsi intitulé : Explication du Jvgement univertel par le sieur Ardax du mont Liban. La pièce en cinq actes comprenait * trois mille cinq cents figures en bas-relief mobiles. Un orateur était chargé de fciter les passages de l'Ecriture sainte et de prévenir l'assem- blée respectable des différents sujets qui rempliront les actes. » La Bibliothèque de l'Arsenal conserve un programme à gravures quelque peu difTérent et probablement unique, qui sera cité en note (2). Il nous parait très vraisemblable

(1) Lit Myêlèret, II, 187,192, 1U6, 213.

(2) B. de l'Arsenal, 8. et A. 51111 bi», in-f. Repréientation du /u- gêment aniogriel. L'inventioa de cette pièce est due au S' Ardaxe. La singularité du sujet, dont l'eiéculion a é\é approuvée de MM . de la Sor- bonne, mérilera I attention du public. Les décorations sont pciutes par le S' Piètre Algieri, peintre' de l'Opéra, qui est parniiiement entré dans ]e

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•■H que ce spectacle a été inspiré par uoe de ces i^i'andes paniques que nous avons si souvent rencontrées. Un mé- moire de l'illustre astronome Lalande, faussement interprété par les Douvellistes, avait fait croire aux Parisiens que la terre était sur le point d'être broyée par une comète, La Gazette de France du 8 mai 1773, les Mémoires de Dachaumont, une lettre de Voltaire datée de Grenoble. 17 mai 1773, font allusion h ces terreurs et aux plaisanteries folles qui les suivirent.. Le sieur Ardaxe aura profité des circonstances pour organiser son spectacle avec le concours du sieur Algieri iqui avait presque le nom du Dante), et, après avoir exploité Paris il aura continué par la province.

Pour les Ju{>ements derniers dramatiques, le plus ancien est le drame allégorique de l'Epoux ou des Vierges folles, qui

plan de l'.iuteur pour les elTels merveilleux que font les dilTérents n: de perspective nécessaires pour remplir l'objet qu'on s'est proposé.

Première représenta lion. L'avant-scène offre au:i yeux un portique d'ordre corinthien, avec les colonnes torses garnies de feuillages d'or. Pour attributs, dans lescôtéa et wus le péristyle, les vertus théologales, I^ lune parait dans la nuit, teintée de sang. Le soleil se lève et fait son cours der- rière tes vapeors qui sortent de la lerre; peu à peu il devient brun et perd sa lumière. Ls bruit du tonnerre se fait entendre, un ébranlement se fait dans toute la nature. Des astronomes viennent observer ces phénomènes. Une pluie de feu tombe du ciel sur Jérusalem et la détruit.

Deuiiéme représentation, Un nombre infini de tombeaux paraissent dans Ifl vallée de Josaphal. Des squelelles en sortent et reprennent leur chair. Le prophète Ezéchiel arrive dans cette vallée et marque par ses gestes son élonnemeat. La mer mugit et rejette les corps de ceui qui ont péri sur cet élément. Des anges sonnent de la li'ompette et annoncent aux quatre parties du monde le Jugement universel.

, Troisième représentation Une gloire immense descend des cieui. Dans le milieu et sur l'arc en ciel apparaît le Divin Juge accompagné des . doute apdtres. Toutes les nations arrivent, chacune dans les habits qui mar- quent les différents états et religions, pour entendre deux sentences Irrévo- cabies : l'uiio : Veniifl benedicti, et l'autre : lie in ignem. Après quoi les anges font la séparation.

Quatrième représentation. L'enfer sort de dessous terre : un bruil profond se fait entendre dans ses antres prolonds qui vomissent feu et flammes. Les démons s'emparent des damnés, et ces ministres odieux de la justice divine les plongent dans les tourments qui leur son! préparés.

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78 est tout k fait en dehors du cadre de cette étude. Le premier des mystères français actuellement connus est un Jugement général ID rouergat qui termine une suite de pièces allant de la création à la fin du monde. Viennent ensuite deux drames breton» inédits que l'on jouait encore au commencement du XIX* siècle 9). Jusque vers 1834, on représentait également le même sujet dans la Flandre Française, i à Bailleul, le mystère du Jugement dernier survécut à tous les autres (3) ». Les plus importantes de ces pièces sont celtes qui repré- sentent, comme le manuscrit de Besançon, en une, deux ou trois journées, l'histoire de l'Antéchrist associée à celle du jugement. La plus ancienne connue est une représentation, en deux journées, qui fut organisée par rarchevëque de Lyon k Orléans, en 1550, et sur laquelle on ne sait à peu près rien W. Vient ensuite un Jugement de Dieu inédit, plusieurs fois représenté à Hodane (Savoie), qui expose en trois jour- nées le règne de l'Antéchrist, la fin du monde, le jugement, et qui sera imprimé ou au moins analysé en détail très pro- chainement (^1. Le même cadre fut encore suivi dans une pièce jouée le 7, 8 et 9 aoOt 1607 par les élèves des Pères Jésuites du collège de la Trinité à Lyon. On y voyait le Dragon pour- suivant l'Eglise couronnée de douze étoiles, comme la femme de l'Apocalypse (xii). Les quinze signes suivaient, et enfin le jugement. La représentation ayant coïncidé avec un vio-

(1) Mtftlèrea provençaux du qtiintièm» liéclt, éd. A leanray ri H. Teulié (Toulouse, Privai, 1893), in-fl-, I93-S8».

(S) Collection des mystères bretons, formée par M. Luztl en 1863 (Bibl. Nat-, catal. du rond» celtique, n" 38 et 57, indiqués par li Bévue cel- tique, V, 318).— Emile Morice (Histoire de ta mite en icène, Paris, 1^, in-8) donne l'analyse d'un mystère en 37 tnbleaux. sur le commen- cement et la En du monde, qu'on jouait en Bretagne en 1833, et qui devait probablement dire tîrédes manuscrits précités.

(3) Noêli dramatiguei de* Flamande de France, publiés par l'abbé D. Carnsl, Dunkerque, Typ. de Vanderest, in-8, 1855, p. 3.

(4) Lei Mystère», II, 157. Cf. Cui9sahd, Mytèretjoué» à Fleary et à Orléane, 1879.

(5) Le» Mv^èrae, II, «H.

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lent orage, certain tenébrion de Genève * vit dans ce fait une marque de la désapprobation divine, et il attaqua violemment la pièce dans un Récit W, qui fut à son tour réfuté, et en- traîna une polémique interminable, même au delà de nos frontières. On peut voir réunies dans la Bibliothèque de la Compagnie de Jénu (S) les nombreuses pièces de ce débat, qui n'est cui'ieux que par sa date.

ALLEMAGNE

En Allemagne la pièce la plus importante sur l'Antéchrist est le Litdut Paaekalia de Antichriato, drame liturgique du XII* siècle, en vers latins rythmiques, qui rappelle les projets de croisade de Fréd»^ric Barberousse et qui célèbre la supré- matie du Saint-Empire romain. Imprimé pour la première fois en 1721, par Bernard Pez, il a été traduit dans le Diction- naire de» Myalèrea du comte de Douhet (col. 144 à 147) avec une longue bibliographie, à laquelle il sufQt d'ajouter les deux éditions données par G. v. Zezschwitz (Leipzig., 1877 et 1878,

(1) Coavielion «iiHlable du récit fabultuas, divulgué touchant Itt re- préâentation exhibée en face de toute la vitlo de Lyon, au cotUge de la compagnie de Jénu, le 7 d'aoutt de la preeente année 1607. A HM . le [VéTost des marchands el échevins de la dite ville. A Lyon par Abraham CLOQUifHin, 1607, in-8*, - signé « André de Gaule ». (Bibl. Nat., HUI. de France. L4*», *9); réimprimé en 1B37 à Lyon, par Borlel U récit dî- Mtt que ( plusieurs des Joueurs fort elTrayéa depuis sont moiis, el qu'on tient compte de neuf ou dix des principaux pour [e moins ; qu'en Ir'autres Mini qui conirefaisoit Dieu et celui qui conti'efaisoit le personnage de Lucifer ont esté emportés de maladie : bref que les esclaîrs estoienl si fré- quents que plusieurs pensoyent que ce fust la fin du monde t. On pense bien que les jésuites répliquèrent (et, ce semble, avec raison], que ces morts ■e portaient bien, et que malgré l'orage, la représentation avait été la plus belle dn monde.

(9) Nouvelle édilion par le P. Carlos Somhertogel, S. L Slrasbourgeois, V, p. SS9. Aucune de ces pièces n'est citée par Brouchoud {Lei OH- ginee du Théitre de Lyon, Lyon, Scheuring, mdcccliv, S' éditiDn,p. 28), lequel, en revanche, cite une déclaration offîcielle du consulat de Lyon, auquel les P. Jésuites avaient offert leur Coaaiclion ou Hérutatlon pour U fiure approuver (ArcA. munieip, de Lyon, BB 143 et GG 58).

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in-^, et surtout l'étude du D' Wilhem Meyer, qui a corrigé le texte et fixé sa date am environs de 1160 ('). Au lieu d'a- nalyser une fois de plus dans les moindres détails une pièce qui a déjà été analysée une dizaine de foi» en allemand (<!) ou en italien, et au moins trois Fois en français (3), il vaut mieux essayer de déterminer sa date avec plus de précision et rap - peler par de nouveaux textes l'intérêt qu'elle ofTre pour l'his- toire de France.

liB drame allemand s'inspire, comme le mystère de Be- sançon, du traité de l'Antéchrist écrit par Adson (*) vers 9&4,

(1) Luduê de Antiehriito uitd ûber dit tateinUchtn Rythmen, ton D' Wilhelm Meyer.,., Munich, Straub, 1882, in-S', I9i p.

(S] Voir la dernière nnalyse Taile par M. Wilhelm Cheizemach (GeêehMle dM Neueran Drama», Halle, Nîemeyer, 1893, I, 60-86).

(3) Par les PP. Uiirtin et CAHirR ( VUraux peints Saint-Etitan» de Bourges, p, 7 et sq.], pnr G. Brunet [Lea EvangiUi apocryphe*. 18G), p. i7{, et surtout par M. Marius StJ>ET, daiiâ un très intéressant article du journal rUtiÛin, 17 avril 1881. Le teite latin est également reproduit dans h Patrologie Uigne. t. CCXIII, 947-060.

(4) Sur l'histoire et les variantes du traité d' Adson, voir El>ert et surtout B. Hauréau, (iVot. et Extr. de qnelq\i»s M: lattix etc., t. [. mi et VI, 86-88). Sur l'origine et les transformations de la prophétie byiautine dans le traité d' Adson, le Panthéon de G. de Vitehbk, et les apocryphes de BËDE 'Patr, Higne, t. XC, col. IISI et sq., Sib\flUnorum verbomm interprelalio] la dernière élude consultée est Dtn" ArUiehrûl in dtr Ûber- lieferung dst Judenthumi e\c., von Lie. theol. Wilhelm BoussET [Goltin- gen, Vandenhœck und Ruprecht, I8!lj, in-8-) qui parait d'ailleurs incom- plète. Elle ne rappelle pns nettement ce qui a été depuis longtemps établi par l'historien des vers sibyllins, Alexandre, que la Sibifllinoram ttrbor ruin inlerpretaîio attribuée à Bède ne peut avoir été rédigée, dans sa forme actuelle, qu'à la fin du m" siècle, sous l'empereur Henri VI ; «... Et tune eisurget rei nomiiie H, aiiimo constans. H ille idem i;onstans erit rei Romanorum et Greecomin. Ilic statiira grandis, aspcctu décoras, vultu sptendidus, atque per siiigula membroi'um lioeamenta decenter coinpositus... 1 Elle ne rappelle pas davantage les variantes ou Tersions françaises de cette prédiction, en particulier la Prophétie de la Sibylle Tiburniea (Bibl. Nat., ms. fr. 375 et sq.) l'empereur légendaire est dé- signé (p. 27 recto, col. 1), non par l'initiale H, mais par le nom de Cons- tans : ... li rois des liriei qui sera apelés Constans... Il sera rois dei Griei et des Roumraaias, il sera de grant estât et de bel regart, respieu-

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si- en particulier d'une vieille prophétie byzantine qu'Aiison avait empruntée lui-même aux Réoëlationa du pseudo-Mélhodius et dont les rois de France et les empereurs d'Allemagne s'ap- pliquèrent plus tard le bénéflce. Ad&on vient de commenter le verset connu de la II" Epitre de saint Paul aux Thessaloni- ciena (II, 3) en expliquant, comme on l'a déjà vu, que l'Anté- christ ne peut apparaître avant la division et la ruine défini- tive de l'Empire romain. Certes, ajoute-t-il, cet empire est déjh détruit en majeure partie, mais si longtemps que subsisteront les rois des Francs, la dignité de l'Empire romain ne périra pas complètement et se maintiendra (atabit) en eux. Le der- nier et le plus grand de ces lois possédera encore une fois l'empire romain tout entier, comme l'assurent nos docteurs. Après avoir fidèlement administré l'Empire, il ira à Jérusa- lem et Ut, sur le mont des Oliviers, il déposera la couronne et le sceptre, et ce sera la fin de l'Empire des Romains et des chrétiens. Ensuite l'Antéchrist se manifestera (') ».

Toute la première partie du drame allemand n'est que la mise en scène de cette prophétie. C'est d'abord la montre ou le dédié solennel des acteurs. Les Rois de l'univers, l'Em- pereur ou le Roi des Romains et le Pape mêlés à des person- nages symboliques, l'Idol&trie (Geiililîta»), la Synagogue, l'Eglise, la Justice et ta Miséricorde vont occuper en bel ordre les sièges ou les trônes qui leur sont destinés. Aussitôt après, l'Empereur envoie ses messagers aux différents rois, qui re- connaissent de bonne grâce sa suprématie, sauf le roi de

dtssans par viaire et bien fais en lou» ses membres. » Ce si^jet, très confus, demanderait une nouvelle ëtude a pari.

(1) Adson (Pair. Migne, t. Ct, col, 13S>j : « Tiaduiil namque doctores rioslrî quod unus ex regibus Francorum, elc. Plus loin, dans le même teitc, col. 1396, la mâme prophétie réparait plus développée et attribuée cette fois à uneSybille : aSicul insibjllitiisveriiibushibeinus lemporepra- dicli régis cujus nomeu eril C. rex Romanorum lotius imperii, elc, a On retrouve, comme on l'a déjà vu, la pi'opbétie dans les apocryphes de Elède (Pair. Migne, t. XC, col. llffî) avec cette différence que l'initiale C est rem- placée par une H. : Et tune eisurget rei nomine H. anima constaus, elc.

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France, qui De cède qu'à la force des armes, et le roi de Ba- bylone qui assiège Jérusalem. Encouragé par un ange, l'Em- pereur va délivrer la ville sainte ; il dépose sa couronne sur l'autel, comme il a été dit. et rcgugne son trône. Sur le champ, l'Anteclirist fait son entrée, escorté des Hypocrites et de l'Hé- résie. Les Hypocrites vont en son nom réclamer l'hommage des rois, parmi lesquels le roi de France se distingue par sa lâcheté, et le roi des Teutons par sa bravoure, car il bat les troupes envoyées contre lui et ne cède qu'au prestige des miracles, mais enfin il cède comme les autres, et & lui aussi l'Antéchrist peint sur le front la première lettre A de son nom. Le roi de Babylone et la Synagogue reçoivent le même signe. Les prophètes Enoch et Elie qui viennent convertir la Synagogue sont massacrés avec elie. Mais au moment oii l'Antéchrist célèbre son triomphe au milieu des rois, le ton- nerre retentit, il est foudroyé, ses partisans efTurés s'enfuient, et sont tous recueillis et ramenés la foi par l'Eglise.

La pièce fmit brusquement, comme on le voit, par le chA- timent de l'Antéchrist, et le retour de ses partisans à la foi est très brièvement indiqué. Il n'y est fait allusion ni à la Résurrection du Christ qui, dès le xi" siècle, était exposée dans un drame liturgique et représentée dans l'Eglise dès « la nuit de Piques en Allemagne comme en France (t); ni au jugement dernier. Ceci posé, qu'on veuille bien examiner les longues explications d'Honorius d'Autun, qui a vécu en Alle- magne au commencement du xii' siècle, et qui connaissait parfaitement la vieille liturgie. La première partie de son texte (^i sut' les offices de la semaine sainte rappelle précisé- ment la prophétie sybilline ou la prophétie d'Adson exposée

[i] Bernard Pei, Theaauru» anecdotoram , etc., Il, p. lui ; c Nocle Dominiez Resurrectionis, etc. i> Mone, Schauêpiêle lût Milletalter», ],9. Lei Myntérea, 1,61.

{•i) Patr. Migne, CLXX1I,67'J, Gemma Anima! cap. csxxiy -.iiDemagno mytlerio diei Patmarutn, et totiai hebdomadae. Hsc cuacta, qum in capite Chrisli prxcesserunt, in corpoi-e quoque ejus, scilicet Ecclesia,

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plus haut, et l'entrée triomphale du dernier Empereur romain & Jérusalem; la seconde la déMte de l'Antéchrist et la conver- sion des Infidèles rappelées dans les oftices du Vendredi et du Samedi saint au matin. De ce symbolisme liturgique il semble bien résulter que le drame i pascal > de l'Antéchrist a être joué au plus tard le Samedi saint, c'est-à-dire avant Pâques, aussi bien que le mystère de Besancon.

Les deux pièces offrent d'ailleurs dans le fond et d&ns la forme de notables difTérences qu'on a déjà relevées. Le Lu- dtu de Antichriato, mêlé de chants et d'hymnes, est un drame liturgique sans la moindre trace de comique ni de diableries. Cest aussi un drame militaire à grand spectacle, et cette miâe en scène luxueuse déplaisait fort aux prélats rigoristes du temps que l'auteur a charitablement dépeints sous les traits des Hypocrites. Le beau réle y appartient à l'Empe- reur. Bien qu'on y voie figurer côte à c6te, assis sous le même dais (1),

Ces deux moitiés de Dieu, le Pape et l'Empereur,

fbtura erant. Dies utique Palmarum, quando Dominas ad Hiercsoljmam veiiil, el ei lurbi cum palmis occurrit, eit Hlud tempuK cnjut utltmiM Bomanorum imperalor Hieroiolijmam ibit, regnum Deo et Patri da- bU, ut Sihylla icribit. Très dies anle Pascha aunt 1res anni quibus Anti- christus regnabit. Per omnia régna hia diebus pffinitentes ab episcopl* In ecclesiam introducuntur. Chrisma canltcitur, per quod Chrisllanî vonsi- gnaiitur, et lune Judci regno Dei assignai! tiir. Pedes, qui sunt ullima mEMbra, lavantur el uUimo tempore maiima perrecllo in Ecclesia conci- tatur ) lumina uontegunlur, et (une omnia signa ab ecclesia tolluntur. Cam- pans non sonant et doctorea tune non prfedicant. Tabula percutitur, et magnus terrar Hdelibus incutltur. Lectiones lainentanlur quia tune omne gaudium Ecolesigeinluctum uonverlitur; altaria denudantur et tuiic omnia uncta proculcanlur. Altua ligni sonitua, qui Ht ad Benedietui est maiîmus terrorqiii iaïadet advei'sarios, quando itilerflcietur Antichristus. Hb die- bus novus ignis benedicitur, et illo (empare ignis Spiritus sancli in eccle- sia reaccenditur, catechumeni baptiiantur, et tune post interfectionem A.ntichristi maiima muKiludo baptiiabitur. Cereus reaccensus est CliiisU adventus. Oeinde agitur Chdsti rosurreclio quia tune sequitur Ecclesîs resurreclio, etc. i

[i) Si par une fantaisie archéologique on voulait représenter le Ludua de

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84 le. pape n'y ouvre pas la bouche, BOit parce qu'il n'est pas question du pape dans les sources de l'uuteur, c'est-à-dire dans les Révélations de Méthodius et le traité d'Àdson d), soil encore parce que dans la réalité les relations étaient très tendues entre Frédéric Barberousse et le pape de Rome. A.U contraire, c'est l'histoire du pape Benoit XIII qui lait le principal intérêt du mystère français du Jour du Jugement. Le rapport le plus curieux entre ces deux pièces si dilTé- rentes, c'est donc l'union intime et insolite de la politique et de la liturgie.

Le drame liturgique allemand repose, comme on l'a vu, sur une prophétie byzantine qui, des empereurs byzantins, fut d'abord reportée sur les rois de France, héritiers de Charle- magne, puis fut confisquée par les princes allemands de la dynastie saxonne, en même temps que l'Empire, comme le texte le déclare lui-mênie (2). Mais si les rois France ont toujours réâisté aux prétentions des nouveaux empereurs, leurs sujets partageaient ce sentiment, et les F(;ançais conti- nuèrent, sauf de rares exceptions, à appliquer la prophétie en (juestion à un prince Français. Ce n'est qu'au xviii' siècle que les rédacteur^ de VHisloire littéraire de la France (t. VI, p 480) se décident à appeler cette prophétie < fameuse mais insipide *, sans entrer dans le moindre détail. Ce sont préci; sèment ces détails qu'il nouâ importerait de connaître et qui nous expliqueraient pourquoi l'on a si longtemps prédit et promis aux rois de France la conquête des Lieux saints. Es- sayons de glaner quelques textes à ce sujet.

Antichriâto, le dëcoraleur n'aurait qu'à copier une gravure <lu Liber ehro- nieanim ou Chrottica mundi il'Hai-tmaiin Sciiedel qui nous montre ainsi souii le même dais, l'empereur Krédëriu III et le pape Pie 11 [.Eneas Picco- lomïiii , avec celte devise: Sum piui Aenean, fama vuper Klhera no- lu» ■, et qui contient une longue disserlatioti sur la suprémalie du Saiiil-

(1) l;a remarque est du D' W. Meveh, op. laudal., p. 13. (2} Pair. Higne, CCXIII, coi. %0: Hiiioriographh ri qiia fide» ha- hatar, etc. »,

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La prophétie mentionnée dans le traité d'Âdson reparaît avec de nouvelles particularités dans la Prophétie de la Reine Sibylle (1), qui est probablement, comme on l'a vu, un fragment d'un poème d'Herman sur les Sibylles. Elle est en- core indiquée, par allusions, dans la lettre déjà citée de saint Vincent Ferrer sur l'Antéchrist (*). et son rôle devient surtout important au xv* siècle. Le pape Pie II &) la rappelle au roi Louis XI, qui décline le grand honneur qu'on lui propose; mais Charles VIII fut plus sensible aux llatteries des Italiens, et crut de bonne foi qu'il était le grand empereur de la lé- gende, celui dont le nom commençait par un C, comme disait le texte d'Adson, qui devait expulser lefi Turcs ou les infi- dèles et reconquérir Jérusalem. Ainsi, et ainsi seulement s'expliquent les poésies françaises, visions et pronostications du temps, cellesd'Aodré de laVigne, du médecin Jean Michel, l'auteur de la Passion, et de Guilloche sur l'expédition d'Ita- lie, qui devait être le prélude de la reconquête de Constanti-

(1> Jncipii Prologut Régine SibilleiJ&saiteiti Tourttoiem«nt d'An- teehrUt, éd. Tarbé, p. 110 et ïq. Dans la cité de Magot est ua cerf mer- veilleni « de cuivre surorë dont le chef est tounié vers l'OHeat:

Uès 11 cerr drcKen,

S& t«6ta tournera

Yen le i^ae mtjur

CuDlte l'Empereur

Ki conquerra Uagot. CDmiarer uniiilt hUlorique bien connu. En 978, quand Lothaire s'empara d'JVii-la-Chapclle, les Français se donnèrent la satisfaction de retouraer vers l'Est l'aigle de bronze qui se dressait au sommet du palais impérial, et qui avail la létetournéeducâlë de l'Ouest, en signe de possession de la France, l2) P. 9? : <■ Quarta est opinio diceiitium futuram esse conquaestam Hiernsaleni et totius lerrs sanctae per Chrislianos ante adventum Anti- chriïli.Qui ad hocinducunl multa verba, lam Ezechîelis prophetx Irigesimo nono capile quain eliam UethodU martyrU, qus videntur prima tac'te innuere quod in advfntu AntichrisU terra sancla a Chrislianis passidebi-

(31 II lui écrivait: « Nam pugnare cum Tiircia et vincere, et Teiram Saiictam recuperare Fraiicorum regum proprium est ». Voir Vignier, de la Noblesse de la troiijéme lignée de France, p. 139, cilé par E. DE FON- ŒMAùKB, Mém. de VAtad. de» Imcription* etc., LXVII, p. 5i6, notes.

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nople et de rUnive,rs : lou!tes ces prophéties dériveiit du texte d'Adson ou de ses diverses transformations. C'est ainsi que la vieille prophétie byzantine ou sibylline est clairement désignée par André de la Vigne qui, d^ins le Vergier d'ffon- neur, &it parler Chrestienté :

D'une Sibylle de haulte eitractioD Jadis à Rome preDostication, Cinq cens [ans] a, fut es Rommains donnée, Disant qu'un Jour vien droit sans fiction Ung jeune Charle,.qui coronation Prendroît en France, sur la treizième année, Par qui aeroye ai très hault couronnée De TTaje gloire et louange immortelle Qu'on n'en lit point Éa Chroniques de telle.

Les allusions & la même l^ende sont encore plus claires dans ; La Prophétie du roi Charte» hiiitième de ce nom; ensemble l'exercice (ou l'explication) d'icelle par Maislre Guilloche de Bourdeaux i^i :

Il Tera de si grant batailles Qu'il subjuguera les Ytailles: Ce Ait, d'ilec il s'en ira

Et pauera dolâ la mer

Entrera puis dedaat la Grèce Ou, par sa vaillants proesae.

Sera nommé le Boy des Grecs

En Jérusalem entrera Et moni Olivet montera.

(1) Ces deux textes, ainsi que \ea Nouveaux Mémoireidt Sully, \l,f.7i, et la prédiction du Coq Trançais: iDum gallut cantabit, Tttrea perÙiitt, sont encore cités par E. de Fonceraagne. qui s'est demandé vainement, p. 549, d'où pouvaient venir (ouïes ces prophéties sibyllines et autres, les- quelles sont encore rappelées dans VEcepidition de Charles VlIItn Italie, par M, F. Delaborde (Paris, Didot, 1888, p. ait317). Il est clair mainle- nant qu'elles dérivent du leile d'Adson, qui reparait dans l'apocryphe de Bëde. Et la prophétie devait être tout particulièrement agréable a Charles VIII ; CS, Adson (Par. Higne, Cl, col. 1296> : > Sicut in sibyllinis *ersibus habemus, lempore praulicti régis, cujus nomen erit G-, rei Bo- manonim totiua imperii, statura grandis, aspectu decorus, vuUu ^lendi- dus, elCv e(c. »

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- 87 - En attendant, Charles Vin se contenta d'acheter à beaux deniers comptants tes droits ia la succession de l'empire de Constanlinople ; il flt son entrée dans Naples en tenant en main le globe impérial, puis revint en France comme on sait. Mais la prophétie lui survécut et fut reportée à d'autres princes; elle finit même par inquiéter les Turcs, s'il est vrai, comme le disent les Nouveaux Mémoires de Sully, qu'en 1601 le grand Seigneur pria le roi Henri fV de rappeler le duc de Mercoeur qui combattait en Hongrie et qui pouvait servir d'avant- coureur h nne armée de nouveaux croisés. La même tradition est relatée avec de nouvelles références par les histo- riensfrançais, Palma-Cayet (<) et Favyn<2); puis c'est Louis XllI qui devient le Coq francois dont le chant fera périr les Turcs (3). Au milieu du xvn' siècle, le traité d'Àdson était encore si populaire que le début en fut parodié dans une Mazarinade <*), et la fin très probablement commentée avec

H) De la venue de PAnlichH$t etc., i Rouen, chez Thomas d'Arc, ■DCii, in-8* (B. Uazarine, 41,776), par Pierre-Victor Cavet, docteur en la Sacrée Facolté de Théologie. A la fin de la dédicace à M. de Béthune (oD Snllyl, frand-mallre de rarlillerie, on lit : Sainct-Augustin cotte ea son traiclé que l'Anlirhrist tie viendra qu'après que le dernier Roy da France sera faict moniirque de l'Univers, el déposera son sceptre et cou- tonne sur le mont des Oliviers, pour recognoisire Jésns-Chrîst, Roy Eter- nel. Autant endici sainct Sevére escrivant ù saint Ambroiseet le Scholiaste de Saint Denys sur les noms divins. - Le traité d'Adson est souvent attribué a saint Augustin ou à Raban-Maur , mais quel eet ce saint Sévère T et ce scholiaste de saint Denys l'AréopagileTT

{!) Patyn, Théâtre d'honneur et de chevalerie. Paris, hdcxx, in-|-, t. I, p. 476 1 « Le vénérable Beda escril qu'auparavant que l'Antéchrist vienne et paraisse au monde, il doit sortir un roy de France qui réduira toutes les Nations infidèles à la Foy catholique el les rangera toutes sous son obéissance. Cette opinion est suivie deRabanus Maurus, comme, nous l'avons dit el de Volaterranus sur le mot d'Antichrist.

(3) Claude ViLt.Kte. Extrait de* prophétie» et révélatiom dei lainta Père), elc, Paris, lftl7, in-8« (Bibl. Nal., Lb»«, 1062;. - Jacques Basset, Le chant du eoq frantaii, Aa roi, sont rapportêei lei prophétiei, Paris, 1631, in-8 (Lb" 1033;. Voir encore les livrets de l'^ivocat tullois C, d'Acreigne el le catalogue des tfaiarinades de Moreau.

ii)LaM0HifMtatio»de l'AtUeehrist entaperionni deUatarinet de

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l'Apocalypse, dans de véritables confârences d'exégèse men- tionnées par 0. Lefévre d'Ormesson ('), l'oQ prédisait toujours la reprise de Jérusalem.

Si telle a été la durée et l'influence de cette légende, il n'y aurait rien eu d'étonnant à ce qu'elle inspirât un mystère analogue au drame liturgique allemand, et oti le beau rôle de l'empereur conquérant aurait appartenu au roi de France. Mais ce mystère n'a pas encore été retrouvé, si jamais il a été fait. Il y a bien eu quelques mystères b. la fois politiques et religieux, comme le mystère de saint Charlemagne (^, qui fut représenté devant le roi Charles VU, mais les pièces de ce genre aussi bien que le Jour du Jugement paraissent

itt adhérant, avee déê figuras authentiquet de l'Eterilure Saindé, Paris, chei la Vefve Jean Remy, 1640 <Bib. de Besancon. Cal. d'Histoire, p. SU) parait reproduire ironiquemeut le début du traité d'Adson : * Ce ne sera pas un paradoxe que j'advanceraf si jemomilre dans ce narré quel -•eralelieD, la naissance et l'empire de l'Antéchrist, etc. »

(i) Journal d'Olivier Leftvre d'Ot-meaton, «d. Chéniel, I, 341 (jan- vier 10i6): Le samedi, 6 janvier, jour des Roj's, l'après disnée, an ser- mon du Père Georges, capucin, qui nous dit que les roys de France de- vaient subjuguer tout le monde et la religion catholique estre establie par> tout avant le Jugement, et cela dans la pensée d'une certaine compagnie qui (aisoit tous les jours des assemblées pour l'explication de l'Apocalypse. Y avoit un soldat qui avoit des rëvélatioi», et un avocat qui les eipiiquoit. A quoi iiréussissoilsi admirablement, l'expliquant à la lettre, qu'ayant esté ouy en deux ou trois assemblées de prélats, il les avoit ravys, et il concluait que cette année ISWi, le Turc devoit estre dépossédé et chassé de Cons- lantinople. * Quant aux livrets du mâme siècle de Varin, de des Pai^ rières et d'autres pour ou contre la venue prochaine de l'Antéchrist et la Un du monde (Bib. Nat. Théologie), ils n'offrent aucun intérêt. Les seuls traités un peu curieux sont le Traité de i'AnUehri»t par H. André Pai- RiEH, prestre, i655, in-12 [B. de l'Arsenal, Ihéol. 5119) qui a Aécitépr^ cédemment, et le Théâtre de t'Antechritt * auquel est respondu au car- dinal Bellarmin, au s' Remond, à Pererius, Hibera, Viegas. Sanderus et autres qui par leurs escrits condamnent la doctrine des Eglises Réformées sur ce sujet,) par iVic. Vignier. S. I., 1610, pet. ïn-rolio. (Résumé commode de toute la polcmique protestante du ivi' siècle.)

(2) Sur ce mystère, on ne connaît absolument que la nienlian de la re- présentation retrouvée dans les Comptes, par M. le marquis du Fresne de Beaucourt (HUtoire (te Ckartee VU. L VI, p. UOJ.

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avoir été très rares, aussi rares que les moralités histo- riques (1) étaient communes. Le Lud^a Puëchaliê de Anii- ehritto lui-mtoie est resté une conception isolée en Alle- magne. On y a bieD représenté à Xanten (Prusse Rhénane), en 1473 et en i481 t un ancien jeu de l'élévation et de la chute de l'Antéchrist (3); l'Antcchrist a figuré également dans un myslère en quatre journées, joué à Francfort-sur-le- Mein en 1469 (3), et dans un autre mystère à Dortniund (Westphalie), en 1M3(*); mais ces pièces perdues se bor- naient très probablement à exposer la légende tragique du nouveau Messie, de même que deux farces allemandes de Carnaval conservées rappellent ironiquement l'abondance de biens que ce Messie devait apporter à ses partisans i^). On s'en raillait de même en France.

Quant au jugement dernier lui-même, il a inspiré plus de livrets ou de descriptions (6/, il a été encore plus populaire

[1) Inutile de rappeler, dans ce genre, la plaie rooralilé de G. Chastelain ■ur le CoDdle de Bile et bien d'autre». (S) ( DûMaltegrOÊteSpielvomAuf-undUntervang' deiAntiehriat;

nach einer lateinisL'hen Vorlage. > Indiqué par Janssen, Getehichu de* deutâtAen Voiktê etc. (I, 233), et cité par W. Cheiibnack, op. laudal. 0,233i.

(3, Vont jâng*Un Toge und Aniichriato, (1K8, a. s.) mentionné par Gœdeke, d'après Fidiard* Archiv 3, 133.

(i) W. Cheizenack, I, S46.

Ibj Fatlnathtpiele, beiausg. von Keller n" 30 et 68. - Cf. Henri Es- tieniie, Apologie pour Hérodote {iâ. P. Risleihuber), cap. xtxsm, I. Il, p. 297: * Le sermon d'un moine gascon, auquel il preschuit que quand l'antechrist viendroit, il userait d'une Inrgesse incroyable..... bref qu1l sèmeroit J'or et l'argent partout. Par lesquels mots il Ht si bien venir l'eau â la bouche d'un certain gascon qui estoil l'un de ses auditeurs, qu'il cria tout haut, E dîu quan biara ed aguet bon Segtio d'aateckritlT

(G) I..a plus curieuse de ces desciiplions n'eat inenliannée et résumée à ma connaissance que dans le Bulletin du Bibliophile, 1662, p. ItOï :

Peil (Jean). Tabula prot.'esstium >eu ordinem ultimi judieii divini et eriininaJU exhibent , cam bivvi demonitratione, quitus figura tabulam iUuttrante* luo gusque loco {n«erun(ur (ClivïK, 1625, petit in-4', fig.}, Le conseiller protestant, Jean Peil, a dédié son livre à George-Ouillaume, marquis et électeur de Brandebourg, Les gravures ou

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to-

en Allema^e qu'en France, si l'on en juge par )es nom< breuses mentions de pièces ou de représentations sur oe sujet reoueillies par Goedelce (D. Longtemps après la Ré- forme, il continna de figurer dans les mystères mimés de la Fête-Dieu.

Parmi ces pièces, la plus ancienne connue a été signalée dans un manuscrit du xiv* siècle, & Donaueschingen et est encwe inédite, ainsi qu'un Jugement dernier, enrichi de miniatures du xV siècle, conservé à la Bibliothèque de Co- penhague (3). Un autre Jugement conservé dans un manus- crit de Rhinau, daté de 14ti7, est également, suivant son édi- teur, Hone, le remaniement d'un original du xiV siècle &). Le plan très simple (au début, discours du prophète Sopho- nias et de saint Grégoire le Grand, énumération des qinnze signes, réveil des morts par les quatre anges, jugement, in- tercession de la Vierge et de l'apfitre saint Jean, lamentations des damnés et chant des élus] est reproduit avec plus de dé- veloppements dans un livret populaire du xvi* siècle W qui a inspirer d'autres drames. Il convient de mentionner encore une tragédie de Hans Sachs, 1558, . tirée des saintes

illustrai ioiis, au nombre de on^e, reprâsenlent d'abord In prédication 4e l'Evangile dans les quatre parties du monde, puis rinéritable deslmdwn de l'empire romain ou du Saint-Empire. Les sept électeurs déchirent la Bulle d'Or et jonchent le sol dos insignes de l'Empire. Home eit incendiée, le pape et les cardinaux s'enfuient, etc., etc.

ii)GrundrUz zur Geichichte dTdeulichea OicAfung elc. (ie8M886) I, 433, 900; II, 333, Dai jûngiU Gerichl, 1513 (vg. Uorgsnbiall, 1808, n-STtt); 348, XHTrag'ûdit det jmngtten Gerichl» in Sclimallialden dar- geslelU 1580) ; 380, Dai Jângite GeriefU (96 l'er^onen), 1570, Angsburg ; 393 : Ein gar Schmii« ChrUltiehe und lieblich* Comedia von dëm LetzUa luge de* Jûngilan gericht», etc., von Pliilipp. Agricota. 1573, ,in-8. .

(3j Signalés .par Jellinuh&vs, ZbÎMcA. /'. deuliche Philologie, mit, 4ïG. et cités piir W. CnEiZBNACii (I.SH).

(3>MoNE, Schauipi*U de* UUUlalUri, Karlu-iihe, 184fi,l, Sfô etsq.

<4) Wahrhaftige B«*ehrmhung de* jungriMt Gericlit, longuement ré- sume par Gorres (DU Teutietut* VoUubùeliêr.iXn, ç. S67 et eq.).

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{écritures >, dit l'auteur (i), mais qui pourrait bien avoir ea- pruntë quelques traits au Procès de Bélial de Jacques de Teramo, si populaire en Allemagne et ailleurs.

En 1549, fut joué à Lucerne un Jugement dernier (Daa jAngêt Gericht) en deux journées, dont le texte est conservé à la Bibliothèque de la ville de Lucerne dans quatre manus- crits (M. 167 II, M. 169 I, II, III) depuis longtemps signalés par Mone. Ces manuscrits, qui offrent d'assez gi-andes diffé- rences entre eux, n'ont pas encore trouvé d'éditeur, mais grftce à l'obligeance de M. le bibliothécaire de Lucerne, Franz Heinemann, on peut donner ici une analyse de la pièce (?) qui se rapproche très sensiblement du Jour du Juge ment de Besancon- La pièce de Lucerne décrit le règne de l'Antéchrist, la fin du monde et le jugement dernier. Il est facile de voir que l'auteur s'est surtout inspiré non seulement de la légende populaire, mais des Révélationa de Méthodius et du Spécu- lum Morale (H dist., i pars, ii.) de Vincent de Beauvais La première journée est précédée de deux prologues prononcés par un héraut et un messager, puis d'un prélude oii deux personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament récitent des prophéties. Au début de la pièce, on voit arrivera Baby- lone la courtisane Cléopfttre, escortée du diable ou de « l'es- prit d'erreur >. Cléopfltre raconte à sa parente Uaggar^le qu'un beau jeune homme lui est apparu pour lui prédire qu'elle donnerait le jour au Messie. Au même int>tant le

(1) Tragedia de* jitagtten Geriehts, ami der Sehriftûb«raH sutam- mengeiogen, herauig. von Keller, xi. 400, tSO. CeUe reraarijue sera dis- cutée ailleurs.

(2) Pour plus de détails sur les manuscrits et la représentation du jeu à Lucerne, il convient de se reporter à l'étude qui m'a élé signalée par H. Heinemann [Die Technik d4r Lutemer Hêiligenipiele, 11, DaiSpiel von i54U, von Henward Brandsletter), tirage à part de VArehiv. f. d. St.

n Sprachen, lxxv.

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92 diable Astaroth prévient Satan que Qéopfllre est « tombée dans ses pièges >, et il est chargé pour elle d'une nouvelle mission. Cléopâtre cependant se dispose à aller rejoindre ses amants. Sur son chemin elle rencontre Astaroth qui lui pres- crit de creuser le sol elle trouvera un trésor. Elle le prend, remercie le diable à deux genoux, rejoint ses amants qui partagent sa joie, puis rentre dans sa maison où, assistée de sa servante, elle met au monde l'Antéchrist. Les diables dansent autour du lit de l'accouchée qui tient »on enfant dans ses bras; le tonnerre gronde au milieu des éclairs, les bour- geois effrayés se précipitent vers (a maison, et apprennent de la servante Rachel la naissance du Messie. Cependant, dit le texte, « Cléopâtre doit se préparer avec un nouvel Anté- christ âgé de douze ans (1)». Elle invite son fils à se rendre au temple les Juifs l'appellent. Il s'y rend et, sur la route, son angegardien l'abandonne ; maisgrâce à l'opération des diables, il guérit instantanément un aveugle-né et un paralytique. Arrivé au temple, il se fait circoncire, monte sur un trftne, se choisit douze apdtres auxquels il communique son esprit (ici un diable se met aux trousses de chacun d'eux), et tes envoie porter sa parole dans le monde. Les apôtres vonl d'abord invi- ter le féroce roi Gog &) b. se rendre à Jérusalem, Gog se met en

(1) Dans la version plus courte du ms (M. 199, III], toutes ces scènes sont supprimées et la pièce commence plus lât. Sur l'ordre de Satan, trois diables commandés par AMaroth vont trouver l'AntechrisI, d^â âgé de ISans etquia pour père lejuif Abraham. Astaroth annonce à l'Antéchrist su mission divine, et celui-ci la révèle à son lour à son père Abraham, au milieu des grondements du tonnerre La suite de celte vi'rsion oITre peu de dilTérences.

(S) La liescriplion de Gog el de ses peuples est encore plus horrible dans la Coêmographia Aelhiei Jilriei etc. : ...gens igtiomitiiosa el incognils,

monsiruosa idolatria Comedunt enim universa abominalja el aborlivi

hominum.juveniim carnes jumentornmqueel ursorum, vullorui radrium ac milvonim. bubonum alque visontium, canui Habenl enim staturam fuliginc lelcrrimam, crincs corvini simililudjne, dentés stertisslmos, i Cilé par M. A. Graf., R-}ma nella memoria etc. Il, p. 537, note 46.

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route avec son cortège de tromt^ettes, de soldats, de femme» et d'enfants qui dévorent à lielles dents des crapauds et des serpents en pain d'épices (us brott ^emachL). Quand Us arrivent sur la place, l'Antéchrist a déjà fait reb&tir de fond en comble le temple de Jérusalem et fait déterrer un trésor de pièces d'or et d'argent qu'il lance au peuple en dé- lire. Les barbares se prosternent et sont témoins d'un nou- veau miracle : le filsd'Abimélech ressuscite devant eux,sou-< levé par les diables. Gog et Hiéroboam repartent pour aller cbercher Darius, roi des Perses, et les divers rois barbares, qui viennent avec leurs armées adorer l'Antéchrist, tandis que, sur l'ordre du Seigneur, l'archange saint Michel va chercher au Paradis terrestre les prophètes Enoch et Elie et les envoie sur la terre. Cependant l'Antéchrist fait descendre la lune du ciel et en distribue les quatre quartiers ou crois- sants aux rois ses vassaux, qui les suspendent précieuse- ment à leurs couronnes. Leurs sujets reçoivent de même son signe, une demi-lune, qu'un héraut leur imprime en Doir sur le front à l'aide d'un pinceau W. Mais les prédica- tions d'Enoch et d'EJie amènent diverses défections. L'Ante^ christ irrité fait mettre les prophètes à mort, et ofTre un grand banquet à ses partisans (3). Tout à coup les prophètes ressuscitent au bruit du tonnerre et remontent au Paradis. Les infidèles se troublent. Pour les rassurer, l'Antéchrist monte lui-même sur un char diabolique et déjà il s'élève vers le ciel, mais, frappé par saint Michel, il retombe sur le sol. Les diables emportent joyeusement son cadavre sur une brouette ; les rois effrayés se convertissent au christianisme,

(1j Cr. Vincent de Beautais, Spéculum Moral», II disl, i pars. De p«i*-

Éneatione A iitiehriati, t. lll, col. 761 : i Et facienl omnes habere cha-

racterem besliie, id est aliquod signum Anlichristî reprsisenlatïvum, vel ad litteram insertionem sui nominis in deitera manu, aut in froiilibus suis eridenEer et mater! aliter. >

(2) Ibidem, col 7GS : Antichmius euim et sui gaudebunt et jucunda- b)inlur et epulabunlur..... pro luorte isla. n

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excepté Balthazar, le roi des Mores, et la première journée se termine par une invitation à l'assistance à revenir le len- demain.

La deuxième journée s'ouvre comme la précédente par un prologue du héraut et de longs discours des prophètes et des apôtres. Un épilogue rappelle la parabole du banquet [Matth., XXII, 5), et la pièce elle-même s'ouvre par un coup de ton- nerre qui annonce la fin du monde. Malgré cet avertisse- ment, le roi Darius continue à mener joyeuse vie Le Père Eternel ordonne le jugement dernier, et le Fils envoie Raphaël délivrer Satan qui accourt de l'enfer avec ses démons. Sur un nouvel ordre, les sept Anges de l'Apocalypse versent leurs floles, et quand toute l'humanité est morte au milieu des pleurs et des gémissements, soulignés par les entrechats des diables, Raphaël met le feu à l'Univers et le jugement se prépare. Après un longdiscoursde l'apdtre saint Paul, le Christ apparaît sur un arc-en-ciel assisté des douze Apôtres. Les trompettes des anges réveillent les morts, et en premier lieu ressuscitent les papes et les empereurs. Raphaël célèbre les verttisdu «bon Pape «.Un autre «Pape damné i fait lui-même sa confession publique qu'un diable complète, et il en est de même pour toutes les conditions, cardinaux, évâques, bour- geois, marchands, mendiants ; tous les rôles sont doublés si bien que ces seuls acteurs sont plus de soixante. L'Antéchrist ferme la marche avec les mauvais juges et les « hôtelières de Satan >. Cependant les anges montrent les instruments de la Passion, et le Christ ordonne de séparer les boucs des brebis. La Vierge et saint Jean-Baptiste intercèdent vainement au- près de lui et remontent au ciel. Api-ès que les quatre Ar- changes ont sonné de la trompette aux quatre coins du inonde, les élus se rangent il droite, les damnés & gauche. Le Christ prononce d'abord la sentence des élus qui vont au Pa- radis, puis celle des réprouvés que les diables entourent d'une longue corde et entraînent en enfer, le « mauvais Pape en tête. La pièce se termine par un sermon du « Pape sauvé >

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et deux proclamations du héraut et du messager. Il' existe de- uelte seconde jouroée une autre version encore plus longue et plus compliquée qui ne paraît pas avoir servi k la repeésentation. Le Jugement dernier de Luceme ressenobte, comme onle voit, au Jour du Jugement de Besançon, mais il a environ 14,000 (l) vers dans la version de beaucoup la plus courte.

ANGLETEnRE

Les quatre giTuides collections de Mystères ou « plays angloùf, oet chacune un Jugement dernier, mais l'Antéchrist ne figure que dans les Cheatcr Plays. Le XXIII' Play de cette coUaetion [Ezfchiet) est rempli par les prophéties et l'énuroé- ration dfis Qainze Signes. Dans le XXIV* {Antichrist (')), l'Aaiechrist pai-ait en proclamant lui-même sa puissance. Il se donna pour le Christ annoncé par les prophètes, dont il cHeles versets en latin. Les rois, au nombre de quatre, lui d^oiADdent des miracles avant de reconnaître sa divinité, et l'AntâChrist lait sortir les morts de leurs sépulcres. Deux de ce^.ces0tt$cités le remercient, et pour conHrmer sa mission divine, l'Antéchrist annonce qu'il va lui-même mourir, des- c«Bdee dans un tombeau creusé devant le temple et ressus- ctl«rL 11 fait comme il l'a dit, meurt, ressuscite, et remonte surson'trône; puis il envoie son Esprit pour renouveler le ctBun des rois et il partage entre eux l'univers. A l'un il deau» la Lombardie, à l'autre le Danemaick et la Hongrie, & l'autre ie Pont [Ponthaui) et l'Italie, au quatrième Rome, puis il se retire au milieu des acclamations. Aussitôt entrent en scène Enoch et Elle, qui essaient vainement de convertir les rois séduits et vont ensuite trouver l'Antéchrist lui-même. Une longue discussion s'engage. Les prophètes nient les mi-

(1) Eiaclemenl 4,736-1-9,000.

&f Tha Chater Pkty», edited by. Thomas Wrigbt, London, 1848, in-fl, t. Il, p. 150-177.

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racles de l'Antéchrist, qu'ils attribuent an diable. En vain l'Antéchrist ûilt avancer les morts ressuscites. Elie leur présente du pain qu'il a béni du signe de la croix et ceux-ci le repoussent avec terreur. Les rois reconnaissent alors leur aveuglement et implorent leur pardon du Christ. L'Antéchrist irrité les tue avec les prophètes et remonte sur son trâne. Mais déjà l'archange saint Michel brandit son glaive. Il frappe l'Antéchrist qui crie piteusement au secours. Deux démons viennent emporter son cadavre. Aussitôt après Enoch et Elie ressuscitent pour adresser aux assistants une dernière exhortation, puis saint Michel les rappelle en Paradis.

Suit un XXV* Play >, le Jour du Jugement, très simple, dont les personnages sont Dieu, deux anges munis de trom- pettes, le pape, l'empereur, le roi et !a reine sauvés, le pape, l'empereur, le roi, la reine, le juge et le marchand damnés, Jésus, les anges de la Passion, deux diables, et les quatre Evangélistes qui terminent la pièce en rappelant qu'ils avaient annoncé tous eus événements. Les autres Jugements anglais sont encore plus simples, et il suffira d'en mention- ner les personnages W.

VAnlechritt de Chester est court, mais l'historien du théâtre Anglais , Adolphus Ward {%, a tort de le trouver < extrêmement remarquable et de croire qu'il est le seul de son espèce avec le Ludui PatchatU de Antichritto, Il n'en est rien, malheureusement, comme on l'a déjà vu. On n'a pas encore relevé de pièces analogues pour la Russie, les pays

(1) York Playa, eJ, hy Lucy Toulmiu Smilh, Oiford 1885, in-V.p. XLVi: « XLviii Plaj- : TheJudgineat day; Jésus, Maria, m Apostoli, nu angali cam tubis et nu cum corooii. lancea, et ic cnm flagellis, un Spiritas boni et un Spiritus inali etVKliaboli >. Touineley l'iays ; XXX Judilium : Deus;1, 2, 3, Angélus; 1, 3 Anima bona;t,3 Anima ma la ; 13 ApMloli ; I, S, 3, Diabolus. n Le Jugement de Coventry manque.

(2j Ward, HUtory of Eagliêh Uramatic IMenuura, LoodoD, 187S, t. I, p. 51.

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'97 iscaadiâaves (1), la Bohême et la HoRgrie, mais elles ^>on<lënt partout ailleurs.

En Italie, les pièces sur l'Antéchrist et le jugement dernier sont extrêmement nombreuses, et les deux légendes presque toujours étroitement liées dans les mystères mimés ou dra- matiques. Mais ici les n^oindros détails ont été recueillis par un des maîtres de l'érudition, M. Alessandro d'Ancona, et il suffit de renvoyer à son ouvrage classique sur les origines du théâtre italien (S). On y trouvera rappelées les représenta- tions, en 1298 et en 1303, dans le Frioul, de pièces qui for- maient un cycle complet d'histoire sacrée depuis la création jusqu'à la venue de l'Antéchrist et à ta fin du monde. On y lira également la réimpression d'une courte c lauda dram- matica » sur l'Antéchrist et le jugement que les confréries ombriennes représentaient au xiv* siècle, le I" Dimanche de l'Avent, ainsi que la mention d'un autre Jtigement plus court et du même temps. Le même livre mentionne encore la Rappresentatione del di del Giudizio du xv siècle de Feo

(1] Pour la Russie, aucune pièce de ce genre n'est mentionnée ni dans les recueils spéciaux, ni clans une élude de M. Wesselorsky sur lé^'ende de l'Antechi-isl (Journal du MinUlért del'Irmt publique rustt. Fascicule IK, p. ITJ et sq ), Pour le Daueraarck, nen a qu'un speclacte d'éoule danois de l'un 1600 envii-on, dont le acie, scène 3* rappelle le Jugement dernier, n Celte pièce, Comœdia de mundo et paupere, a é\<^ ûdilAe, en 1888, à Copenhague, par M. le biblii>théi:aire S, Ijiritel Smith, à qui je dois cette indication. Pour la Suède, rien qu'un drame moderne : Au- Ukriêl , SKKtiESPEL al Chrisler Swahn {pseud. pour Victor Hugu Wiks- Irom), Luiid, Fr. Berling, 1X85, in.8- (com. due à l'obligeance de U. le tibliothécaire L. Bygdenj. Entln, l'on m'assure qu'il n'y a rien pour la Bohême, et très probablement rien pour la Hongrie.

[2} Origini d«l Tealro Italiano, seconda edizione (Torino. Ermanno Lœscher, 1891, in^S-). tome 1, 91, 141-153, 153, note 3 (lauda de judteh tratta dal coll. parig. Bîi21, imprimée parMazzalini (Jft. ilol. delteBib.di Francia. Ul, XDj.

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Belcari (1), et la tragédie de Paolo Bozzi {Rappresentazione del Giudizio Vniversale, Venezia, 1605, in-8' et 1606, in-12|; il analyse longuement une pièce populaire toscane, attribuée au xvii' siècle (Maggio sulla venuCa dell Anticritto ovvero Il Giudizio univcraale), ainsi qu'un drame analogue joué en- core il y a quelques années dans la province de Novare (2). A ces indications si nombreuses, on ne peut ajouter qu'un détail. Deux contemporains nous ont laissé deux curieux comptes rendus d'un drame latin sur l'Antéchrist et l6 juge- ment représenté en 1574 par les Pères Jésuites de Rome (3), et qui obtint un grand succès. En reiitiant le premier de ces comptes rendus très détaillés, reproduits par M. d'Ancona, il est facile de voir que cette pièce, qui n'est pas nommée, existe encore. La Bibliothèque de l'Arsenal en possède un exemplaire (B.L. 5,351, in-8*).

Il Crato Giudice Tragedia sacra dedioala aH'Eminenlissimo, e Révérend issimo Principe il Signor Caidinale Ottobono Vice- Cancelliere di Santa Chiesa, opéra del P. Stefako Tucci delta Compagniadi GiesudaMonforle, Terra délia Diocesidi Messina, Tradotta dal Verso Lalino neU'Italiano da Anionlo Cutrona, Siracusano, arciprete detla Basilica, Collegiata, e Parochîale Chiesa de'SS. Celso, e Giulano di Homa. Con l'aggiunta detl'tn- troduitione all'opera. tatta dal medesimo Tradduttore, in Roma per Domeiiico Ant. Ehcole, 1698, 12* pp. 154, sll.

Il s'agit de la pièce la plus célèbre du théâtre des Jésuites, le Cfti-Mtits Judex, que son auteur, le P. Etienne Tucci, fit jouer dès 1569 au collège de Messine, puis en 1574 à Rome, et qui fut représentée, traduite ou imitée, dans presque toutes les grandes villes de l'Europe, avant d'être imprimée pour la première Tois une centaine d'années plus tard, en latin, à

(1) Réimprimée dans les Sacre Rappreaentationi dex letoU XIV, XV et Xr/, rac. di A. d'Ancona, III, 499,523.

(2) Origini, atc II, 30iW16.326. - Depuis il a encore puni : Il giuditio univaraaU tn Canaveie, pub. tla Nigra e Orsi, Torino, 1%I6, in-S*.

(3) Origini, II, ISi el 185, note 1.

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Rome, en 1673. L'excellente Bibliothèque de la Compagnie de JétxM mentionne douze de ces représentations et éditions diverses qu'il est inutile de reproduire (1). Au xviii* siècle on la traduisait encore en polonais et en illyrien, et la pièce mé- rite cette vogue prolongée par sa brièveté et l'ingéniosité de la mise en scène.

ESPAGNE ET POBTUGAL

' Il y a certainement eu pour ces deux pay^ un plus grand nombre de drame» sur l'Antéchrist et le Jugement que ceux qui seront ci-desfous mentionnés. Ainsi, pour le Portugal, l'on ne peut citer qu'une pièce :

Auto do Dia do Juizo, feito por Bahhesar Dias (Lisboa, Antonio Alvarez, 1625, in-4% Cat. Soleinne, IV, n" 4868).

Une légende du jugement universel est populaire en Es- pagne depuis le commencement de l'imprimerie {Hittoria del juicio univei'taldel mundo. Madrid, réimpression 1780, in-4'), ainsi qu'un trailé Ihéoiogique (El Uhro del Antichriilo compuesto [>or MarlJn-Martincz Dampiis, Saragoza 1496, in-folio) (2), Pour le théâtre, on ne peut citer qu' El Anti- crÎBto 1, drame en vers en trois actes, d'Alarcon, imprimé pour la première fois en 1634, à Barcelone, et réimprimé dans la Biblioteca de aulores eapanolei (Madrid, M. Rivade- neyra,1866, p.359à374).

(1) l£: P. AcL'iLERA, HUt. prov. Sicula Soc. Jem, 1, 178: « Vix iilla est pra^i:liira EuraprE dvilas in qui non Tuil eihibita •. citd dans ceUe Bibliothèque, avec les divei'ses représenta lions, éditions, traJuctions con- nues : lomes V|[, p. 69 n" t. et p. 98 n" 4 (Rome, Sémiiialre Romain et Collée germanique); VIU, 263, n* 1 (le P. Slefano Tncci); VIII, 17i, n- 178 et «i (Tournay) , VIII, 1370, n* 123, Ypres ; I, 270, n' 7 (Amberg , Autriehe); III, p. 1«B9, n- 11 ,Giatz); V, p. 19(6, il' VA [Olmulti)

(J) Cités Jans TEncyclop. Mîgne, Diet. dei légendes du Chrùt., p. 727 cl 1234. Lelrailé postérieurdeFrayLucas FernancJezdeAVALA, flinloria de la puyveysa vida y horrenda mtwi'fe del A ntichrvilo. Uadrid, ltil9, in-i*,que possède la Bib, Nnlionale (U. 3,77D) n'est qu'un mauvais résumé de l'énorme traité de Malvenda.

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Par une a^ravation de la vieiUe légende deLolh, que nous avons déjà signalée dans YRUloirtt teholastique (chap. \J\, col. Il03j, de Pierre le Mangeur, et qui a passé de dans les livrets populaires it), l'Anlet^rist d'Alarcon est le fruit d'un adultère et d'un inceste redoublé, et son premier ex- ploit est de tuer sa mère, qui pourrait g^ner son ambition. Reconnu comme roi par les Juifs, il lutte contre le prophète Elieàgrand renfort de textes Ihéologiques, et il persécute les chrétiens qui se réconfortent en lisant le*Trata(to del juieio final, porel maestn fray Nicolas DtAZ, de la orden de predicatores *. Sa cruauté n'a d'égale que sa galanterie, inspirée sans doute par un verset du prophète Daniel, qui lui est sauvent appliqué par les commentateurs 9'-. Mais s'il fait souITt'ir tout l'univers, il souffre lui-même des rigueurs de sa belle ennemie, « fiera ingrula », la chrétienne Sofia. Après divei-s incidents, il finit comme ses prédécesseurs, frappé en plein triomphe par l'épée d'un Ange, et les Juifs se convertissent au christianisme. Cette pièce est très curieuse, surtout de la part d'un poète comique tel qu'Al- arcon. Elle est l'œuvre d'une imagination mystique, somp- tueuse, cruelle.

Un historien belge nous dit : Les ecclésiastiques de nos églises chapitrales du xii' siècle instituèrent les soi-disant Miatenempelen, lesquels, aux grandes fêtes de l'année, furent joués dans l'église ou au cimetière. A la Toussaint ils représentaient ordinairement le Jugement dernier ». Ces représentations se maintinrent jusqu'au xV siècle '.S-, mais il ne semble pas qu'aucun texte en ait subsisté. La Belgique

(1) Tels que l' Ymogo, elc, le De TurpUsima coneeptiont Antiehrvti, la Viedu mauvais AttleehritI et autres déjà cités.

(2) Dan., il, 37 : « Eri( in concupisoenliis feminarum. »

(3, Edm. Van cler STR:f:TEN, Lethédtre vitlageoU en Flandre, Bruxelles, Classen, 187*. in-8* (I, p, 14.)

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lot

possède d'autre part un grand nombre de livrets ou traités anciens sur l'Antéchrist et le jugement ft) ; mais pour les pièces de théâtre, on ne voit à citer que les suivantes, en dehors des imitations, déjà signalées, du Chnatua judex du P. Tucci, à Tournay et à Yprcs, en 1647, \G&i, 1730 .

L'Antéchrist, tragédie représentée par les Escoliers du Col- lège de la Compagnie de Jésus, à Luxembourg, eii la sale dudit Collège, le 18 septembre 1648 (A Namur, chez Jean Van Hîist, imp. juré, rue du Président), 1648, 4= pp. 4 (parle P. Beroe- nOT). [Bibl. de la Comp. de Jétut, 1. 1, p. 1330).

Antiehriatui Tragœdia. Namurci, 9 sept. 1602 (par le P. Au- gustin de Breda). Ibidem. II, 108, et V, 1559 n" 29.

Antiehristus in scenamdabitura classis humanitalis studiosis in gymnasio. Soc. Jesu Ipris. die 2âet 25 Kebruarii 1729 (Ipris, apud Petrum Jacobum de Rave) tT. 2.

AntichHit sal vertoont worden door de studenten van de vierde schole inhet gymnasie derSocieteyt Jesu binnen Ipre. Den23et 25 Februarii 1729. Tôt Ipre, by Petrus Jacobus de Rave, 4- ff. 2 (Ibidem. VIII, pp, 1369, 1370, n"' 109 et 110).

PIÈCES PROTESTANTES DU XVI* SIÈCLE

Il faudrait enQn énumérer les diverses pièces de tous les pays (Angleterre, Allemagne, Italie, etc.), suscitées par la polémique protestante du xvi* siècle, et la légende du jugement dernier et de l'Antéchrist sert de prétexte aux at-

[1) DialagW! de nativilate et moribui Antiehrittl, Deventrise, 1491, in-4*. Vie du trea inique et pervers ÂntechrUt et de iti horribles et hideux trafiques leiquela il accomplira, Anvers, Cornille Je Cimelière, lôGO, iii-8» de 16 f. Histoire véritable de ce qui s'est passé en l'eior' ïi^me (le trois jeunes filles possédées es pays de Flandre, il est aassi \nAi A%\' Antochrulet delà fin du montre, par Lekorkantde CtnHEIIONT, Paris, ieî3, pcl, in-8', irité par le Dirt. des Ugendes, etc., p. 727. J.T I.UUMEN, De viâaiiate extremi judii-ti Dei et consuminationit sicculi libri duo, Arilwerpiae, 1504, iii-4*. Alex. Van den Busche dîl le Sylvain, ta description da dernier Jour avec le Jugement de Dieuielon l'Evan- gile ei les prophète», i Paris, Nie. lionfciis, 1578, in-« (Draudius, ll,109|. On n'a pu consulter aucun de ces cinq ouvrages qui sont fort. rares.

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taques contre la religion catholique et contre l'Antéchrist ou le Pape de Rome. Ces pièces ont été inspirées, comme le Jour du Jttgement, parles passions et les persécutions religieuses, mais elles en diffèrent naturellement sur tous les autres points. On trouvera dans le Catalogue Soleinne l'indication des principales : Chrislut triumphans, comœdia apocalyptica (1K6), de l'Anglais J. Fox ; Mercator «eit Judicium (1540), de l'Allemand Thomas Naegeorgus (Kirchmaier) ; Tragedia intitolata Libero Arbitrio (1546), de Francesco Negro Bassa- nese, avec la mention de leurs très nombreuses éditions et traductions françaises ou autres (D. Presque toutes ces ra- retés sont d'ailleurs très consciencieusement analysées, on s'en est assuré sur les originaux, dans un ouvrage aussi bon qu'il est commun, la Bibliothèque du théâtre français (attribuée au duc de la Vallière), Dresde, 1768, in-S" (t. III, 236-239, 263-267). On peut y ajouter, si l'on veut, la plus curieuse et la plus rare de toutes ces pièces, une sorte de Jugement de toutes les religions en italien (3), et un drame

(1) Bib. dramatiqu« de M. de Soleinne : Chrittus triump.. édi- tions de 1556, 1i362, 1 5GB, 1372. lame I, n»- 460-73: aupp.dutome 1, 93.

Idercatoy, édil. de 15K), 1558, 15fB, 15Hi, lomï I. n" *6, Mi; iupp. du tome 1. n- 40. Libero Arbilrio, édit. de 1546, 1550, 1558, 155!) 158S. tome IV, n" 4698, 4699, 4700, 4701.

\'i) Comedia piactvole délia vera antica romana catàlica et aposto- lica chieia {5 acites prose) Nella quale dag l'interlouulori vengono dispiitale e spedile tutte le cnntroversie, che hoggidi sono fra i calolici romani, lute- rani, zingliani, calvinisli, aiiabalUli, suenfeldiani el alltrï, par conto délia religione, opeia all'huomo veramente catolico dl gran contenio et utile. Romanopoli, s. a. et s. a. (1537?) p. iii-12 de 175 p., non comprte lelîlre.

Je ne connais cette pièce que d'après le Catalogue Soleinne, [V, p. 133, n' 4702, qui la réaume ainsi : « Parmi lea personnages de celle piËce sin- gulière, on distingue Jèîus-Chrisl, saint Paul et saint Pierre, Luther, Zwingle et Carlosladl, Satan, le pape Pie IV et le cardinal Campège. Les adversaires delaRérormc, les partisans de Rome, tes anabaptistes sont tous condamnés au feu éternel, et Jésus-Christ se rendant à la vallée de Josaphat pour juger le genre humain, prescrit à saint Pierre de Taire attendre Luther el Brontius à la porte du paradis : Je reviendrai bientôt, et Je les intro- duirai auprès de mon père.

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allemand « depuis le commencement jusqu'à la fin du inonde >, de Barth. Krueger (1580), dont il y a au moins une analyse el une réimpression moderne dans la collecUoa J. Tittmann. Tels sont les renseignements bibliographiques que l'on a pu recueillir, soit en s'adressant à l'obligeante érudition de divers bibliothécaires français et étrangers, soit en dépouillant, pour les recherches de ce genre, les cata- logues de bibliographie dramatique, signalés une fois pour toutes, par les éditeurâ du Mystère du Viel Testament.

De cette longue récapituiatiun, oil les redites étaient for- cées, on peut conclure que la légende de l'Antéchrist était sensiblement la même dans toute l'Europe chrétienne, et que tous les auteurs dramatiques ont mis en œuvre une ma- tière commune. Dans cette collection, la pièce conservée à la Bibliothèque de Besançon se dislingue par sa louable briè- veté; elle est la seule, jusqu'ici, avec le Ludus Paschalia da Antichrialo, qui soit une manifestation politique autant que religieuse. Dira-t-on que, malgré la faiblesse du style et la grossièreté de certains épisodes, elle parait supérieure au drame hturgique allemand, plus ingénieuse, plus intéres- sante, plus complète? A quoi bon, puisque cette supériorité (qui n'aurait, après tout, rien de bien méritoire) pourra tou- jours être contestée *? Il suffit donc de marquer la place du Jour du Jugement dans l'histoire du théâtre français.

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CONCLUSION

Dans )a vieille langue, Apocalypse > était synonyme d'étude interminable. C'est ainsi que les conseillers de la cour d'Angers, chargés d'apurer les comptes trfts embrouiK lés d'un trésorier, écrivaient au roi René : « Sire, le cas de Grignon est ung A}>ocalice en quoy à paine jamais se pourra trouver fîn (l). » Le Jour du Jugeme)\t de la Bibliothèque de Besançon a pu paraître, lui aussi, < ung » de ces « Apoca- lices >. La méthode employée pour l'étudier a été longue, parce que tous les points de repère manquaient ou bien étaient mal assurés. Par suite, on a été obligé de multiplier les notes justificatives qui peuvent maintenant disparaître. D'autre part, pour ne pas accumuler sur certains points des hypothèses inextricables, on n'a pu reproduire rigoureuse- ment dans l'exposition l'ordre même suivi dans les recher- ches. Mais cet ordre était très simple, puisqu'il est facile k résumer et, longue ou non, peut-être n'y avait-il pas d'autre méthode possible pour éclaircir l'histoire de cet ancien drame.

Etant donné un manuscrit sans aucune indication d'ori- gine, et simplement attribué, soit ii la période moyenne du XIV* siècle », soit, ce qui revient à peu près au même, à la seconde moitié du xiv° siècle », on a d'abord cherché à ren- fermer ce manuscrit dans des limites plus précises de temps et de lieu, en étudiant minutieusement la mise en scène et le costume des miniatures. Ce costume, de l'extrême lîn du XIV* siècle, ou plutdt du commencement du xv* siècle, a paru, par certains détails, antérieur à 1417. Puis on a cher- ché à déterminer approximativement, par les caractères lin- guistiques, la patrie de l'auteur et celle du copiste, et il a

(i) Archives Nalionales, P 1^4'. fol. 135 verso, 31 aobl 1460.

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semblé qu'ils avaient vivre fous deux sur les confins de rne-de-France, de la Champagne et de la Picardie.

Ces trois points à peu près acquis, il s'agissait de retrouver les sources de l'auteur en étudiant, d'une part la littérature de l'Antéchrist et du jugement dernier, et de l'autre les nombreuses pièces de théâtre françaises et surtout étran- gères, composées sur l'un ou l'autre ou sur l'un et l'autre de ces deux thèmes si souvent associés. Les commentaires de l'Apocalypse et les drames nous ont offert, avec des va- riantes, un fond commun de légendes que nous avons re- trouvé dans le Jour du Jugement aussi bien que dans le Ju~ gemenl dernier de Lucerne, dans VAntechritl allemand ou anglais. Mais cette double étude faite, il a semblé que le Jour du Jugement offrait encore certains détails précis qui n'étaient pas ailleurs, ne s'expliquaient pas par ses sources, ne pouvaient être non plus de simple fantaisie, mais de- vaient être caractéristiques.

Débarrassés de toutes les circonstances accessoires qui ont pourtant leur importance, ces détails se réduisent & quatre, disséminés dansunedizainede vers. Ce sont quelques allusions aux hymnes du temps pascal ; c'est la mention de la lecture faite, le matin même, d'un Evangile de la Passion (vers 1319) qui parait indiquer que la représentation du mys- tère a avoir lieu, après un oflice, aux environs de Pâques ;■ c'est une coalition de princes aux pseudonymes bizarres, tous feudataires de l'Antéchrist, contre un pape, et l'entrée de « l'empereur » dans cette coalition, marquée comme un (ait tout récent (v. 1241).

L'explication de ces faits précis a été cherchée dans la li- turgie du temps pascal et dans l'histoire générale de la période à laquelle appartient le manuscrit. C'est la période du grand schismequi troubla filongtemps l'Europe et la France entière?, on le savait, mais il importait de suivre en particulier lemouve- ment des esprits dans la Champagne et la Picardie, c'est-à-dire dans la province ecclésiastique de Reims. Nulle part, à iin

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certain moment, on l*a constaté, l'agitation n*a été plus vive, les présages, les prophètes et les illuminés plus communs, la prédication plus ardente ; nulle part le schisme n'a excité plus de tristesses, de terreurs, d'angoisses. Dès lors, le pro- blême était nettement circonscrit et les difEicultés n'ont pas tardé à s'éclaircir. Le Jour du Jugement a été inspiré et n'a pu être inspiré que par l'alliance conclue k Reims entre le roi de France, Charles VI, et l'empereur d'Allemagne, Wen- ceslas, contre le pape Benoit XIII, dans des circonstances longuement relatées par Proissart. Cette pièce apocalyptique est en quelque sorte le pendant du Lvdus Ptiachalia dt An- tichrialo représenté plus de deux siècles auparavant en Alle- magne. C'est, comme lui, un drame à la fois religieux et politique, comme lui, un drame pascal de l'Antéchrist : le Ludus Paschalis a dû, suivant toute vraisemblance, être re- présenté la veille de Piques, l'an liGO, et le Jour du Jugement le Vendredi saint de l'an 1397, ancien style (1!^, n. s.).

Mais la date du Jour du Jugement une fois fixée a entraîné diverses conséquences et facilité la solution d'autres pro- blèmes. Ce drame français du xiv" siècle, bien qu'étroitement lié à la hturgie, ne rappelait plus guère la gravité simple des anciens drames religieux, telle qu'elle apparaissait même dans des spectacles exceptionnels, comme le Ludut Pat- chalit de Antichristo, k plus forte raison dans les vrais drames liturgiques, joués, célébrés jadis aux grandes fêtes de l'année par les prêtres, sur les degrés même de l'autel étincelant de lumières. C'étaient des dialogues, des chants, des prières qui s'élevaient, avec la fumée de l'encens, dans la pénombre des cathédrales ; puis, quand la vaste nef ne suf- fit plus pour contenir les spectateurs, !a scène se transporta de l'éghse sur le parvis, le drame se fit peuple et adopta la langue populaire, rude et naWe, non pas grossière, et, sous cette nouvelle forme, il resta longtemps encore ce qu'il de- vait être, simple et religieux. Il n'ajoutait rien & la beauté

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des textes sacrés, i) ne la gâtait pas non plus par de mala- droits développements, et c'est bieo rarement qu'il paraissait susceptible « d'ornements égayés >, comme disait Boileau. Le Jour du Jugement dilTérait encore de ces premiers mys- tères français tels qu'on a essayé de les suivre jusque dans la première moitié du xiV siècle, et dont la Pusiion du manus- crit Didot nous a peut-être conservé une image assez fidèle. Il se rapprochait au contraire, visiblement, textuellement, des mystères de la Bibliothèque Sainte-Geneviève publiés par Jubinal et communément attribués au xv* siècle, mais à quelle date, à quelle ville, à quels acteurs appartenaient ils, ces questions étaient restées très embrouillées, et n'étaient résolues que par des vraisemblances, par des hypothèses ou par le silence. De quelques faîls isolés il était difllcile de for- mer une histoire suivie, et de la courte Nalivilé insérée parmi \es Miracles de Noslre Dame n'\ >, on pouvait « passer brusquement aux grands mystères d'Eustache Mercadé et des Greban W . Le mystère provincial du Jour du Jugement est venu faciliter cette transition, un peu brusque en effet, et préciser les dates. Il a suffi pour cela de rapprocher ce texte inédit d'un document depuis longtemps signalé et qui n'avait que le tort de rester isolé à sa date. Une ordonnance du Prévôtde Paris, du Sjuin 1398, interdit les représentations qu'une association d'acteurs donnait au village de Saint-Maur- des-Fossés. Depuis combien de temps, on l'ignorait ; mais, sans chercher à le savoir, on était en droit de supposer que la Passion représentée par cette troupe était déjà composée, écrite, au moins pour les fêtes de Pâques de cette même année. Ce n'était certainement pas en vue du mois de Juin qu'on avait préparer cette pièce, car < les jeux de la Pas- sion • avaient toujours coïncidé avec la fête religieuse de Pâques, et cette coïncidence persistait encore en 1380, sui-

(1] jRatKunia , 1896, Fragment <f un and«n mystère, p. M, dëji citée

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Tant une lettre de rémission de Charles V, qui était notre dernier document immédiatement antérieur. Or, non seule- ment la Passion qui fut jouée à Saint-Maur s'est trouvée prête aux fêtes de PAques d398, mais elle a l'être bien avant, puisqu'on l'a retrouvée dans le manui^crit Sainte-Geneviève et qu'elle était déjà imitée, copiée textuellement, malgré la différence des sujets, dans le Jour du Jugement joué en pro- vince, 1e Vendredi saint 1398.

Ainsi l'on a pu démontrer tout à la fois que la Passion contenue dans le manuscrit Sainte-Geneviève faisait bien partie du répertoire des confrères de la Passion et qu'elle était antérieure de cinq ans au moins aux fameuses lettres patentes de décembre 1402, qui, après la Patsion, men- tionnent expressément la Résurrection Sainte-Geneviève.

Rigoureusement parlant, la démonstration matérielle n'a été faite que pour cette seule Passion; mais si le poète de province n'a imité que ce seul drame à notre su, cela prouve toiit simplement qu'il était le plus connu, rien de plus. Cette Passion est devenue rapidement une « Somme » dramatique. La Nativité, les Trois Rois, la Résurrection Sainte-Gene- viève, composés dans le même esprit, sinon dans le même rythme, supposent cette PnsaioH déjà faite et sont venus se grouper autour d'elle. Ainsi tous les actes de la vie du Christ n*ont plus formé qu'un drame collectif qui pouvait, dans un ou plusieurs Jours, s'allonger ou se raccourcir au gré du pu- blic, et fournir à la représentation tel ou tel épisode détaché, sans plus compter avec les fêtes de l'année liturgique. Cette compilation ou ce groupement de pièces détachées, qui an- nonce et prépare la Passion unique, d'un seul jet, telle que l'écriront Eustache Mercadé et Arnoul Greban, ctait-il déjà opéré en 1398(n. s.)? C'est possible, probable même, puisque nous avons vu la Passion jouée à Saint-Maur en juin 1398. Mais ceci, on n'avait pas à le démontrer. On n'avait pas da- vantage à rechercher si les Miracles des Apôtres, de sainte Geneviève et de saint Fiacre, qui accompagnent cette Pat'.

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•ion, étaient déjà composés à la même date, si ces pièces étaient précisément les miracles, < vies de sains, farces » et autres esbattements ■, interdits, en même temps que la Passion, parle même arrêt du Prévôt de Paris du 3 juin 1308, ou si elles sont entrées plus tard seulement dans le réper- toire des Confrères de la Passion. Il a suffi de prouver que toutes ces pièces, renfermées dans le même manuscrit, ont bien fait partie du même répertoire parisien.

Ce qu'il était plus important de constater, c'était le chan- gement notable dans l'esprit des mystères, qui coïncide avec les conditions nouvelles de la représentation et l'établisse- ment d'un théâtre habituel, permanent, bientôt quotidien. Sans doute, le drame n'est pas sorti tout entier des mains de l'Eglise, et les membres du clergé lui resteront attachés comme auteurs et parfois même comme acteurs. Ce drame n'a pas perdu son caractère d'édification, et c'est avec raison qu'Eustache Mercadé le comparera aux verrières et aux fresques des églises qui formaient v les livres des illettrés «, selon le mot d'Albert le Grand et de bien d'autres :

A plusieurs gens ont moult valu, Oui n'enlendenl tes escriptures, Eiemplea, histoires, peintures Faicles es moustiers et palais; Ce sont les livres des geits lais. En espeuial l'exemplaire Des personnages teur doit plaire Qui sont des Tuis de Jhesucris Selonc que mettent les escrips El les livres de saincte Eglise.

Mais si le théâtre est toujours un enseignement, c'est un enseignement bien mêlé; si n'est un sermon, ce sermon est souvent bien joyeux et confié à d'étranges interprètes. Ou plutôt, c'est avant tout un spectacle qui se suffit à lui-même, et un divertissement public. N'est-ce pas ce qu'indiquent les scènes réalistes, les diableries, les facéties vulgaires ou fé- .roces et les fanfaronnades ridicules des tyrans », et toutes les

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HO nouveautés que l'on attribuait communément au xv* siècle, mais qui existaient déjà, nous l'avons constaté, dès la fin du xiv"î Dès ce moment le mystère français était consti- tué; il n'avait rien à oublier et, sauf les exceptions connues, les scènes vingt fois citées, peu nombreuses et toujours les même?, d'Amoul Greban et de Jean Michel, il n'avait plus rien à apprendre que la prolixité fastidieuse et l'ignoble tri- vialité. Encore ces éléments étaient-ils déjà très suffisam- ment représentés, on l'a vu, dans les pièces de Paris et celles de la province, le Jour du Jugement en est la preuve.

Près de cinquante ans avant que les bourgeois d'Abbeville vinssent acheter, à beaux deniers comptants, une copie de laPoMton d'Amoul Greban, la Pattion Sainte-Geneviève, ou celle des premiers Confrères, avait déjà excité la même cu- riosité, et, sinon créé une tradition, du moins imposé un mo- dèle. C'est un fait remarquable que l'auteur provincial, le théologien ou le prêtre qui a écrit ce Jour du Jugement avec une entière sincérité, à une heure tragique, ait cru devoir imiter les pièces parisiennes et solliciter l'attention de son public par les mêmes moyens, curieux mais vulgaires. Cette imitation est même ce qui rend son œuvre si intéressante. Sans doute la pièce vaut par elle-même; c'est un document nouveau sur le grand schisme et un curieux spécimen des mystères français entre l'époque des origines et celle du déve- loppement exubérant; mais elle a surtout le mérite de se rat- tacher à une collection de pièces depuis longtemps connues, et de nous donner ainsi une indication qu'il serait peut-être difBcile de retrouver ailleurs. Les mentions de représenta- tions ignorées, antérieures au xv' siècle, que l'on peut re lever dans les testes imprimés ou manuscrits, commencent à devenir rares et seront toujours appréciées ; mais qui ne devine les lacunes de la plupart des documents de cette sorte, qui pourrait affirmer ou nier à priori que ces annonces pro- vinciales ou parisiennes se rapportent aux mystères Sainte- Geneviève ou à des mystères antérieurs, surtout lorsqu'elles

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concenieat des < jeux de la Passion aux environs de PA- quesl Toutes ou du mo'ns presque toutes les mentions nou- velles que j'ai pu recueillir rappellent ce début d'une lettre inédite de Charles VI, datée de Paris, may 13E6. ;

Chaeujs, etc.

t Savoir faisons à tous presens et a venir Nous avoir receue l'umble supplicacion de Jehan Martin, Prévost de Ctiielle, povre laboureur chargië de femme et de cinq petie enfang, contenant ipie comme n'agaires, a un jour de samedi, ledit suppliant fusi de la ville de Courtray ou il est demourant, alez en la dilte ville deChiellepour le fait de son dit ofAce et mesmement parce que l'endetnain dévoient estre faiz en la ditte ville les jeux de la passion nostre Seigneur Jésus Christ, et a cause de ce y devoit avoir grant assemblée de gens. El lui estant en icelle ville de Chielle, y survindrent ung jeune homme

Rien ne dit que cette Passion soit la môme que celle qui fut jouée ^ Saint-Maur en d39S. Les documents de ce genre ne nous apprennent guère que des iacidents ou des acci- dents de représentations ; ils nous donnent des titres Le manuscrit de Besanç^jn nous a donné un texte, et il a renoué véritablement la cbalne brisée.

Le problème général posé au début de cette étude a donc reçu une première solution, incomplète, mai» exacte, puisque les mystères Sainte-Geneviève, ob apparaît la transforma- tion du théâtre français, ont été reportés du xv* au xiv* siècle. Pour compléter cette solution, il reste à publier d'autres textes, soit analogues à ce Jour du Jugement, soit d'un genre diltérent, mais qui tendront au même but. Etu- dier le développement de la Passion, même dans un seul pays, et chercher dans le détail comment le cycle de Noèl a rejoint celui de Pâques, serait peut-être une entreprise trop vaste et trop vaine, puisque tous les termes de transition nous échapperont toujours et que, serions-nous assurés de les tous retrouver, leur lecture serait prubablemeat aussi

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lûonotone que celle des tragédies xviii* siècle. Il semble pourtant que l'on puisse répondre en partie à la question, k condition de la restreindrt! à une période déterminée, soit toujours à ta plus récente, et de suivre une indication don- née depuis longtemps par M Gaston Paris dans son intro- duction au mystère de la Passion d'Arnoul Greban. Les mystères antérieurs à cette Puiiion font aux apocryphes et aux légendes étrangères au récit évangélîque une part très large, qu'Arnou! Greban leur retire et que Jean Michel leur rend. Mais de quels textes ces légendes ont-elles passé dans les mystères Sainte-Geneviève^ Est-ce des traductions de la Bible en vers si souvent étudiées ou d'autres compila- tions plus modernes? Si l'on pouvait déterminer exacte* ment et dater quelques-unes des sources de ces mystères Sainte-Geneviève, l'histoire obscure de ces origines ne re- cevrait-elle pas un nouvel éclaircissement et ne serait-il pas plus facile- de passer des pièces relativement simples des premiers Confrères aux amples drames d'Arnoul Greban et de Jean Michel ? C'est par celte enquête déj& commencée, et même poussée assez loin (le texte qui est ou me paraît le principal est recopié), que je me propose de conclure prochainement la série d'études annoncée sur le théâtre français au xiv* siècle.

En terminant ce premier essai, je renouvelle l'expression de ma sincère gratitude k tous ceux qui m'ont facilité le tra- vail des recherches et des lectures, en particulier à M. Poète, bibliothécaire de la ville, et à mon ami Vernier, professeur à la Faculté des lettres de Besançon, à mon ancien maître, M. Petit de JuUeville, qui ne lira plus ces pages avec sa bienveillance coutumière.

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LES

NOMS DE LIEU ROMANS

BN FRANCE BT A L'ÉTRANGER

OiiiTj I, m) Par M. le D' J. HITNIBK

Séante du iS nooembre tS97

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InstltDtlonB

L'élablissement de la féodalité, qui a modifié si profondé- ment les institutions antérieures n'a pas fait disparaître en- tièrement leurs noms. Il est même deux institutions gauloises, Vigoranda et le mediolanum, qui se rappellent à la mémoire par une douzaine de noms de heu chacune.

Le mot icoranda, igoranda, parait avoir signifié frontière, limite, comme la linia latine et la marca germanique. Les igorandae, dont les noms subsistent, sont toutes à la cir- conférence de l'ancien territoire des Biturigea Ci^i; et l'une d'elles, Aigurandes, de l'Indre, a porté le nom significatif d'Igormida Bitwigum.

Aigurandes (Indre, Rh.), Eygurandes (Cor., Dord,), Igue- randes (S.-et-L.), Igrandes (Al.) , Ingrandes (Indre, I.-et-L., M. et-L-, May., Vien. (t>), Ingrannea (Loiret (2)).

Od est mieux renseigné au sujet du mediolanum, littérale- ment champ du milieu, qu'on sait avoir été le lieu d'assem- blée des Gaulois, le champ du feu, qui a ihit place au champ de mai ou plaid général, placitum générale. Le mediolanum, en gaulois milan ou mylan, était généralement en rase cam- pagne. Un certain nombre de ces milan sont devenus des centres de population. Un milan de la Cisalpine est devenu la capitale des Insubres ou Insubriens, en attendant qu'il fût celle des Lombards.

On compte encore douze milan dans l'ancienne Tran- salpine. Ce sont :

Château mei liant (Cher), Mediolanum, de la Table Théodo- sienoe ; Mediolanense castrnm, vers la fin du vi" siècle, dans Grégoire de Tours; Ma]ain(Cùte-d'Or), Medtolunum,en 1075; Meillant (Cher), Jtfedioiaiium sur un triens mérovin-

(1) Vicaria tgorandinais. en 913; Vicaria tgaranda, en OJl, (3) Il faut sans doute ajouter à cette liste la Oélivranile (Calvados), qui est Yvranda, en liaO.

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«6 gieu (IMuvn* siècle; Meulin (S.-et-L.) Ifedtofaneiisû ager, Mediolani vers 881 ; Meyian (Is.), Medùtlanum ifeioln- num vers 1 lOi ; Miolan (Sav.), Meiolanum en 1015, Me- dtofatium en1083: le Mioland (Rh.>, A/edio/niium de la Table Théodosienne : Mioland (S,-et-L.). *'ïo''"»«m au si' siècle; Moelain (Hle-M.), Mediolamenie castrum en d063 lO ; Moislains (Som.) Jlft^dtâlnnas dans un diplôme apocryphe de Thierry III, Meulanum en 1080 ; Molain (Jura), Villa Mediolamim en 1029, Villa Mediolani» en A06Q, Villa Mediolani en iOtO, Villa Mediolanum en 1120 ; Mo- liens (Oise>. Mediolanas en 8G7 et en 890.

D'autres Mediolanum sont : Evreux, le Mediolanum Ebu- rovicumÇ^ , et Saintes, le Mediolanum Santonum (4). qui n'ont conservé de leur nom primitif que le déterminalif (5),

S'il est légitime de supposer que Moëlan (Fin.), Molain (Aisne), Molhain (Arden.), Molien (Vos.), sont des Mediola- num dont les parchemins se sont perdus, il est fort douteux qu'on puisse établir jamais la généalogie des Meilhan (Gers, Lan-, L.-et-G ] et Meillan (Gir.), appelés Milhan dans des titres anciens, qui sont trop évidemment des jEmilianu* fnndtis. Ije Meilhens du Gard est un jEmiliensis vitta.

De toutes les divisions territoriales gallo-romaines, les pagi, les vienriae. les cenlenae, les conditae, les vieariae seules ont laissé des traces dans l'onomastique locale parce qu'elles sont entrées dans la nouvelle nomenclature poli- tique, tandis que les pagi devenaient des comitatus, les cen- tenae des cnHcUaniae, et les conditae des viltae.

Vicaria a donné en provençal et en vieux français viguerie

(1} L'inscriptinn de celle pièce est MedMaiu) mon. < L'abrévialion. dit Quiclicr»!, iloit-clle être remplie pnr Moitaaterio ou par Moiitef Daps le dernier cas, ce nom serait celui d'un des Monlmeiliaiil on Montniclianl ac- lueU. n Nous ferons remarquer que les Montinéliant soûl des tfoni ^mi- Hanui. ;2) Cariulaire de l'Âbl/aye de Moniier-etv-Der. (3} Plot. (t) Id. -- (5) Ces deux Mediolanum sont d^jà nommés, mais sans lear «Mlerminalir, parmi les soiianle cités d'AugusIe.

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117 et vîgerîe. Primitivement les vîguiera ou vigicrs, vîcani avaient les mêmes attributions que les vicomtes ; en dernier lieu, ils n'étaient plus que des juges inférieurs, châtelains ou prévàts. Les vigueries ou vigeriea avaient augmenté de nombre en même temps qu'elles diminuaient d'impor- tance.

La Viguerie (Can.) ; Viguières (B.-A.) ; la Viguière (Hér.); la Vigerie(Can., Char., Ch.-Inf , Dord., Indre, Loz., P.-de- D., Vien.) ; la Vigière (A.-M.) ; la Vigarie (Tar.).

Vicariua remplaçait souvent vicaria ; c'était le titulaire au lieu de la fonction.

Vigiers (Dord., Gir.,Man., P.-de-D.); le Vigier (Cor.) ; Vi- gers (Dord., Htes-P.).

Comme dérivés ontroufe Vigarous (Gir., L.-el-G.), etVi- gayrals (Lot).

Les cenaus, les coloniae et colonicae, les ctmdatnina, les cortia ou çurtia, \esdiatriclua, les /lotpt'tta, les juga oajtt~ géra, les manaione» ou mansi, les manaionilia, les modia, les parlea, les unciae, les vitlae sont des souvenirs du ré- gime gallo-romain de la propriété, bien que le sens de la plupart de ces termes ait changé.

CensMs, après avoir signifié, dans le principe, l'état des personnes et des biens, le rùle des contributions, la fortune authentique des citoyens (Tite-Live, Cicéron, Suétone, Ul- pien), puis la fortune en général (Cicéron, Pline], devintun bien tributaire et le loyer de ce bien. Le bas-latin censtt, qui n'est que censua féminisé, a désigné, sous le régime féodal, une teire donné à ccna, c'est-à-dire dont le tenancier payait au seigneur une redevance fixe, et cette redevance elle- même. Cenaa était souvent remplacé par deux termes bas- latins cenaiaa et censaria 0), de même origine.

Cenaa a été rendu : en provençal par cenaa, aenaa ; en es- pagnol et en italien par cenaa ; en vieux français par ceiwc.

(1) s. ent. terra.

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118 -

La Censé (Aisne, Arden., Mar,, Nd, Oise, Vos.); les Censés (Arden., Hte-L., Mar.) ; la Sensé (Sav.) ;

Censeaux (Jura) ; les Censeaux (Vos.) ; les Censiers (Eure); les Censiers <Var); la Censive (E,-et-L.); la Sensive (L.-Inf.); la CensurJère (Eure, Man,}.

La Censé et les Censés sont généralement pourvus d'un déterminatif.

A l'origine ïacolonia était un labour (Calon, Virgile), une ferme, une métairie, (Columelle) et la colonica, la maison du colonus ou laboureur (Ausonne). Plus tard, la coloniea est devenue une terre tributaire.

Colonia n'a pas changé en provençal, en espagnol et en italien et a donné au vieux français colongue et cologne. Il y a quelques traductions irrégulières : colognie, colagnie, cou- logne, coulagne, coulaine, quelaine.

Colmnca est devenu colonge, coulonge, coîange, coulange; mais on trouve encore coulonee, coulonche, coulorgne. L'I est souvent doublé.

Il est probable que les colongers (eolonicarii) ont succédé aux colons romains dans les Gaules et même qu'ils en étaient les descendants ; car ils ont conservé, vis-à-vis du seigneur châtelain, les mêmes obligations que les soldats romains au regard de leur centurion. Ils étaient, en etTet, gens de poBte {homines poteslatii); ils ne pouvaient, sans la permission de ce seigneur, s'assembler, ni donner mandat ou procuration. La coloniea {terra ou villa) a donc été d'abord une colonia qui, sous l'influence des idées féodales, a perdu peu à peu son indépendance politique et sociale.

Colognes (Aisne, Cher, Gers, Prov., Rhin) ; Coulogaes (P.-de-C); Coulagnes (Loz.); Coulaines (Gir., I.-et-L , Sar. (D) ; Quelaines (May. <3)) ; Cologny, puis Colognies (Hte- Savoie, Suis.).

Il y a, dans le Doubs et la Haute-Saône, des Recolognes

(1) Colonia, en 615. ~ (2) Colonia, en 615.

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«9-

et, dans le Puy-de-Dôme, un Recolaine qui sont des recolo- nia, colonie renouvelée, lieu recolonisé.

Colonges(Rh.tl), Sav.); laColonge(Rh.); laCoHonge (Ht- Rh., Rh ,S.-et-L.); Collonges(Ain, C.-d'Or, Cor, Cr., Hte- S,, Hte-Sav., Is. (2). Loire, Rh., S.-el-L., Sav., T.-et-G.); CoUongres <Gaid) ; Collongues (A.-M., B.-du-Rh., Htes-P., Vau.); Collorgues{Gard); Coulonces (Cal., Orne); la Cou- lonche (Orne); Coulonges (Aisne, Char., Ch.-Inf., D.-S., Eure, L.-et-Ch., May., Nié., Orne, Sar., Ven., Vien.);

Collanges (Can., P.-de-D.); la Collange (Can., P.-de-D.); les Collanges (Ardèche, P.-de-D.); Goulanges (Al., Cher, Jura, L.-et Ch-, Nié-, Yon. (3)) ;

Collongetles (Hte-Sav., S.-el-L.); la Coulongette (Nièv.) ; laCoilancelle(Niè.)(*);

La coiidamina était une terre exempte de charges féo- dales. On fait venir condamina, soit de campus domini, terre de maître, terre de seigneur, soit de cum domino, avec une idée d'association au seigneur. Le fait est, quant à la dernière étymologie, que la condamina était souvent un ter- rain vaguedonnéparunseigneur à titrede partage des fruits de sa mise en culture. Condamina a été traduit par conda- mine. condemine, condomine, condamne, coiidom, conta- mine.

Condamines (Ain, B.-A., Jura), la Condaniine (A.-M., Dro., Hte-V., Loire, Lot, Man., Rh., Sav., Tarn, Var), les Condamines (Av., Dord., Hte-G., Hér.), Ondemines (S.-et- L.), la Condemine (Al., Nié., S.-et-L.), les Condemines (Rh.), Condomines (Tarn), Condoms (Av., Tarn [5)), Condons (Ain, Lan.), Contamines (Ain, Is , Loire, Sav,).

C^ademènes (6) et Casainënes (Doubs) sont des condamina par l'intermédiaire de la forme irrégulière candemène.

|1) Colonica en S(Ï5. (2) Colonica, en 885. (3> Coiilanees-la-Vincent est Colonica daus un texte de 861. (4) Cotoneella, 112». (5) Le Con- dom du Gers est un Condomagui. [6) Candemène, 1190.

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Corti*, evrtit, est an synonyme de monnu qui s'est ap- pliqué d'abOTd anx résidences bâties par les colons romains dans les provinces de l'empire. Lors de l'établissement do régime Téodal, les curtù se divisèrent, comme les manaut, en seigneuriales et en tributaires. Ces dernières sont, en gé- néral, devenues les noyaux de xillages et de nlles, tandis que les autres, s'entourant de murailles devenaient des cM- teaux-forts et souvent des palais fortifiés.

CortU, curliâ est dérivée de la cohon latine. « Ce fut, dit Marc Muller, sur les collines du I^tium que le mot cokort ou cors fut employé d'abord dans le sens de claies, parc, enclos pour les bestiaux. > Les cohortes ou bataillons de l'ar- mée romaine portèrent ensuite le même nom. On suppose généralement que le mot cors est borné en latin au sens de a cours de ferme > et que cohon s'emploie toujours en par- lant de l'armée. C'est 14 une erreur. Dans ce vers d'Ovide ; Abstulerat multos illa cohortïs aves (I),

nous voyons que cohora Fignifie < basse-cour >, et, dans des inscriptions, on a trouvé cors avec le sens de c cohorte ». Le sens primitif de cohors, chors, cor$, était donc « cour de ferme, enclos pour les tio^liaux ». On le trouve avec ce sens dans Varron, dans Columelle. Le mot exprime, d'ailleurs, l'idée de réunion, et s'applique aussi bien à une bande, à une foule, k une suite de gens quelconque qu'à un corps, à un parti militaire, à une troupe.

On fait venir cors du grec cUortos, parc, pâturage, qui a la même racine que le latin hortus et le germanique gart. Cors, ou plutôt son génitif singulier corlis, a donné le bas-latin cortis, curlit ; le provençal cors, corl ; l'espagnol et l'italien /•nrtp.; le l'ieux français cari, court, cor, cour, cou, con, curt. . que présente le mot dans tous les anciens textes et toutes les langues romanes, montre bien qu'il vient de

-ast. IV, 70*.

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tortir, et non de cwria, fausse étymologie qui commence "h se montrer au xiv* siècle et qui est basée sur la forme cour,

Courts <Ain, Hte-G., Hte-Sav., Mar., Var); Cours (Ain, Dord., Doubs, Gers, Gir., Hér, Lot, I -et-L., L.-et-G., Nié. (t), P.-de-D., Rh., Sav., Vien); la Cour (Aisne, A. -M., Ardèche, Arden., Aube, Cal., Char., Gh.-Inf., Cher, C.-d'Or, C.-du-N., E -et-L., Hte-G., Hte-Sav., L-et-L., Is., L.-et-Ch., Loiret, M.-et-L., Man., Mar., May., Meuse, Mor., Oise, S.-et-L., Sar., Sav., Var, Vien.) ; les Cours (Aube, Char., Dord,, Gers, Gir., Htcs-A., Hér., I -et-L., l.-et-V., Is., Loiret, Lot, L.-et- G-, Man., Orne, P.-de-D., Sav.. S.-et-O., Vos.. Yon.) ; Curts (Lan.);laCurt (L.-et-G.); Corle (Corse) ; Courtes (Cal.); la Courte (Nd) m.

Les suffixes latins el gaulois ont donné les dérivés sui- vants :

La Courtade ^Can., Dord-, Gers, P.-de-D., Tarn) ; la Cour- lais (L.-rnf.) ; le Courtal (Ariège) ; la Ctourtas (Al., Ardèche) ; Courleaux (Aisne, L.-el-G.) ; Courtée (Sar.) ; Courtei!s(Char,, D.-S.); leCourleil (Vien.); Courteilles (Cal., Eure, Man,, May., Orne, Sar ,) ; les Courteilles (Orne) ; Courteries (L.-et- Ch ); la Courterie (Aisne); Courtenges (Gant.); Courteuils (Oise); Courtiade (Dord., Gir.) ; !e Courtial (Loire, P.-de-D.); Courtiat (S.-et-M); Courtiaux (Hte-V.); Courties (Gers); Courtieux (Oise, Som.) ; Courtils (Aisne, S.-et-O.) ; le Cour- til (Htes-A., S.-et-L.) ; les Courtils (L-el-L., Man.) ; Courlil- les (Av., Can.); laCourtille (P.-de-D., S.-et-M.); Courtines Al-, Can.) ; la Courtine (C-d'Or, Cr-, Loire, l^t, P.-de-D., Var., Vau.); les Courtines (P.-de-D.) ; la Courtiole (Lot) ; Courlioux (3) (Al., Vien.) ; le Courtioux (AI., Cr., Indre) ; les Courtioux(Hte-V., Indre); la Oiurtrie (I.-et-L.,May ); Cour- ty (Nié., P. de-D.) ; le Courty (Sar.) ; Curtils (C.-d'Or, S.-et-

(1) Curie, iW, est C«irs-les-Cosne, Carf, t!67, l'aulre Cours. (3) Les autres curlii ont tous un délerroi natif. <.3) Celui de l'Aube est CurfM Âgoldi. 980.

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L.) ; le Curtil (Dro., Hte-Sav., Is ) ; les Curtils (Ain) ; Curtys (Hte Sav); les Curtys (Sav,);Corce]les (Ain, C.-d'Or, Doubs, Hte-L., Jura, Nié., Rh-, S.et-L., Suis.) ; Courceaux (C.-d'Or, S.-et-M., Yon); Courcelles (Aube, Ch.-!nf., Cr., Doubs, Eure, Hte-M., Hte-S., Hl-Rhin, I.-et-L., Loiret, Mar., May., Meur., Meuse, Mos., Nié., Oise, P.-de-C-, Sar., S.-et-M., S.-el-O-, Som., Yon.).

Les composés directs ou par inversion sont si nombreux qu'on ne peut citer que les plus saillants :

Courtablon (S.-et-M.); Courtabœur(S.-et-0.) ;Courtalain(ï) (E -et-L., S.-et-M.); Courtangis(Sar.); Courtaoultl2i(Aube); Courtaumont (3) (Mar.) ; Courtédoux <*) (Suis.) ; Courtelevant (Ht-Rh.) ; Courténault (Marn., S.-et-M.) ;Courtesou]t(Hte- S.); Courtetain (Doubs) ; Courtigis (Aisne, Loiret),- Courtî- sols (S) (Mar.) ; Courtivron (C.-d'Or) ; Courtomer (Orne, S.- et-M.) ;Courtoufle (Ain); Courtoulin ;S) (Orne); Cortamblin (S.-et-L.); Cortambert{S.-et-L.); Corbelin(rs.) ; Corfélix (7) (Marn.) ; Corgengoux (C.-d'Or) ; Corgoioin (8) (C-d'Or) ; Cor- marin (Yon.); Cormontreuil (QJ (Mar.); Corribert W (Mar.); Corricard (Eure); Corrobert (H) (Mar.); Courcerault (12) (Orne); Courcùme (Char.) ; Courdemanges (*3) (Mar.) ; Cour- gaudray (**) (Orne); Courgiraud (Nié.); Courlaoux (Jura); Courraangoux (Ain); Courmnreau (L.-et-Ch.); Coubert (15) (S.-et-M.) ; Coulandon (Al.) ; Couvignon (Aube) ; Combertault (C.-d'Or) ; Comblaiichien (16) (C.-d'Or); Compertrix (") (Mar.); Concevreux (18) (Aisne) ; Confavreux C") (Aisne] ; Confè- vron (20) (Hte-M.) ; Coclois (21) (Aube) ;

Aboncourts (Nd, Oise. L.-Inf.), Abbécourts (Aisne, Oise),

(1) C. illiîmii. (2) C. Adol/i. (3) G- Onnundi. (4) C. Vdiitfi, 815. i5) C. Auaorun,, 987. ((3) C. Dodeni, 815. 0) C. Felicù, 1124. (8) C. Godelani. (9) C. MnnaiterioU, vers 8"j0. ~ (101 C. Riberli, 1150. - (H) C. BiAerli. 1085. (12) C. Setoldi, 815. (13) C. Domi- nica. 1135. jli) 6'. Watdradane, 815. (15j C. Behardi. (10) C. Blancanae. (17) Bertrici cortU, 1028. (18) C. auperior, en 876. (19) C. fabrorum, en 855. (20) C. fabrorum, en 855. (21) C. CIou- dta, av. Vâi.

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Ablancourts (1) (Mar), Aboncoui-ts (Hte-Loire, Meur. (9)^, Achicourt (P.-de-C), AffracourtB(3) (Meur,), Agencourt (C- d'Op), Agnicourts (Aisne), Alaincourt (Aisne, Eure, Hle-L ), . Ambricourts (P.-de-C.)) Aménoncourts (Meur.), Ancheoon- courts (Hte-Loire), Angicourts (Oise), Arerobécourts (*) (Aube), AmiancourtH (Oise, Som.), Arracourts l^) (Meur ), Auberchicourts (Nd), Audincourts (Doubs), Augicourts (Hte- S.), Auménancourts W (Mar,), Aulremoncourts (V) (Aisne), Avricourts (Meur., Oise), Azincourts (Nd, P.-de-C.) ;

Bacquancourts (Som.), BassoncourU (Ht&-M.)i Baudon- courU (Hte-S.), Baudricourts (P;-de-C.,Vos.),Bazancourts(8) (Marn.), BazincourU (Eure, Meuse), Bécourts (P.-de-C., Som.), Béhéricourts (Oise), Bermérieourt (Marn.), Bertri- courU &) (Aisne) , Bcssoncourts (Ht-Rh.) , Blaincourts (Aube 00), Oise), Blercourts (il) (Meuse), Boncourts (Aisne, C.-d'Or, Eure, E.-et-L. (iS), Meuse ("}, Moa., P.-de-C, Suis. {14)), Bouchacburts (Mar.), Brancourts [Aisne), Brian- court (Hle-M.), Brucourts (Cal.), Bullecourta (P.-de-C);

Caulaincourts (Aisne), Cendrecourts (Hte-S), Chasseri- courts (15) (Aube) , Chauvoncourts (Meuse) , Olignancourts (Seine), Contescourts (16, (Aisnej, Craincourts cn) (Meur );

Daillecourts(Hte-M.), Damerancourts (Oise), Dancourts (18) L.-Inf., Som.), Daucourts (19) (Mar.), Demicourts (Nd., P.- de-C), Doncourts (Hte-M., Meur., Meuse (M), Mos ), Dou- laincourts (21) (Hte-M.) , Driencourts (Sonn.) , Drucourts (Eure);

Ecqueinicourts (P.-de-C), Eglancourts (E.-et-L.), Elin-

(1) Atnbtoniê c, 850. {%) Abonia c. 800 : A.-sur-Seilla; B22 : A.-en- Vosge*.— (3) Fratboidi, c, x' siècle. (4) Aremberti precaiia, en S5*; A. curlU, en 1076. (5) Alradi c, 096. (G) Alamanorum cûrlU, en 9*8. (7) Oitromundi e., en 1132. (8] Baàtiem c, 9i8. - (9) Bsr- triei c, lOtO. ~ (10) Belini e.. 1148. [11 1 Berulei, c. 1161 , (12) Boiei eorlii, 70*. (13) Bonanii c, 763. |14) BononU c, 1140. (15] Car- «ri», c, 1076. (16) Gundeieorl, 1133. ~ {17] Sieramni c, 777. (18) Danorum e. ~ |19) Datcaurt. 1092. ^20) Dodonii, e, 886. (2J) Dolaneort. xif siècle.

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124- .courts (Nd, Oise, Sont:), Ellecourls (L.~Inf.), Eiiterchicourts (Nd), Ennecourts (Nd, L.-Inf,), Eramecourta (Som.), Eram- baucourts (!) (P.-de-C.)> Exincourts (2) (Doubs);

FarincourU (Hte-Marne) , Fauconcourts (Som , Vos., Meus, Som.), Flammérecourts (3) (Hle-M), Fouchécourts (Hte-S., Vos.), Francourls (Hle-S.), Frémicourts (P.-de-C), Friancourts (Som.) ;

Gélacourts (*) (Meur.), Gerbécourts (Meur.), Gercourls (*) (Meuse), Gernicourts (Aisne), Gésincouils (Hte-S.), Giber- courts (Aisne), Gizancourts W (Mar.), Godoncourts (Vos,), Goncourts C?) (Mar.), Gondrecourls (Meuse C), Mos.), Gou- raincourts W (Meuse) , Graincourts (P.-de-C.) , Grimau- courts(lO) (Meuse), Grincourls (P.-de-C.), Guendecourt(Som.), Guignecourt (Oise), Guignemicourts (Som.), Guignicourts (Aisne (H), Ard.). Guyancourts (S.-et-O.) ; . Hagécourts (Vos ), Hallignicourts (<3) (Hte-M.), Hamelin- courls (P.-de-C), Haraucourts (Arden., Meur. ('3), Har- courts(Gal., Eure), Hautecourts (Ain, Arden., Jura, Mcuse(l*), Nié., Sav.), HébécouLis(Eure, P.-de-C, Som.), Herbécourts (Som.), Héricourts ('5) (Hte-S.), Hérinioncourts ('G) (Doubs), Hocquincourts (Som.), Hoéricourt ('') (Hte-M.), Honne- courts (18) (Nd), Huillécourts {19) (Hte-M.), Hurecourts (Hte- S.);

Imbrecourts (Vos.), Imécourts (Arden.), !ncourls(P.-de-C), Ippécourts (20) (Meuse), Issoncourts (31) (Meuse) ;

Jaucourts(Aube), Jeoirrecourts(22) [Aisnel,Jumencourtal23) (Aisne), Juvincourts (2*) (Aisne), Juzennecourts (Hte-M.) ;

(t) Herentbaldi e. (2) Aisineort, 1130. (3) Hamerex c, R76. (4) Ghlaeun, 1137, (51 Gericl. c, 1093. - (6) GhclU c, 1000. {7} Godaiti» c, 900. (8| Gondriei, c , 107R. <!l) Gautini c, tlW. {10)Gr,moWic..lO*a.— (ll)Gi(inic., 1062; IVinic, 1150.— (12) ,4H- nidca c. au ix* siècle. ;i:il Haratdi c. {!*) Haldi c. lOiH. (15) Herici e. (10) Arijmoncourt, en 1181. <17) Ohericic, ix' siècle,

(18) Uonulfi e. (l'J) Willi c, au su- siècle.— (20) Epponis e., 709.

(21) Vxioni» c, lOW. (22) Joffridi e , 1141 ; Jouffrmjeourt, 1146. (23) Injamarcourt, 1132. (24) Juvini c, 1082.

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-- i25 -

Lambepcourts (Som), Landricourts (Aisne), Lanfpoy- courts t*} (Meur), Lassicourts (2) (Aube), Lehaucourts i^) (Aisne), LénoncQurts (Meur.), Levoncourls (Meuse), Liati- courts (*) (Oise, Som.), Lieucourls (Hte-S.) ;

Mâchecourts (Aisne), Madecourls (Vos.), MarTi-écourts (Mar.). Màgnoncourts (Ille-S.), Malaucourts (•>} (Meuse), Ma- noncourts (&) (Meur,), Mattaincourls (Vos), Maucourts (Meuse l'i, Oise, Som), Maurecourts (S.-et-O.), Mélicourts (Eure), Menoncourts(Ht-Rh.), Méraucourts (8) (Meuse), Mé- ricourta (Aisne (9), P.-de-C, S-et-0., Som.), Meurcourts Hte-S), Minaucourts (10) (Mar.i, Mirecourts (Vos.), Monl- courts (Meur. (H), S. et- M.), Mondicourts (P.-de-C), Monlré- courts (Nd.), Morcourls (Aisne ('21, Oise, Som.), Morizécourts (Vos,), Morlaincourts C^) (Meuse);

Neucourts (S.-et-O.), Noireourts (Aisne, Hle-S.), Nonan- courts (Eure), Nubécoorts (Meuse) ;

Ochancourts (Som.), Offroycourts (Vos.). Omécourt (Oise), Oricourls W (Hte-S.), Oslricourts (Nd), Oulremécourls (Hte-M.);

Passoncourts [Vos.), Pecquancourts (Nd), Pierrecourts (Hte-S.), Plichoncourts (Ij) (Mar ), Poncourts (Loiret);

Racbecourts ou Ragecourts (16) (Hie-M ), Ramecourts (Aisne, Oise, P.tle-C, Som., Vos.), Harécourts (M.-et-L., Meuse (11)), Raucourls (Arden , Meur., Meus. (18), Nd), Re- froicourls (is*) (Meuse), Reinaucourts (Aisne t^O), Arden., Hle-S.), Rembercourts (21) (Meur., Meuse), Ribeaucourts (Meuse, Nd, Som), Rtcliecourls (Aisne. Arden., Hte-S., Meuse), Robécourts (Vos.), Rogécourts (Aisne), Rollancourts

(1) Lanfridi c. - {%) Laderciaca c, 1027. (3] Luelolfl c, M21. H) Udoniê e. (5) Malodi c, 828- - (li) Uanonis c, 770. (7) Ifar- culfi c, 'JIO. - (8j Meraldi c, 1047. ^ i9, Merutli c, «77. (10) C. Uagnaldi. Ui8. - (11) Mononii c. (12) Mori c, liW. - (13) Morleni c. 1043. —(141 Aurea carte, 1170. (ir>| PtoUtionU c. UDO et !«4. llO] nadegin c, au ix* siècle. (17) Radheri c, OUI. - (18] Raaldi c, 11U5. - (19) Rotfridi c, 846. (30) Rumaldi c, 11^. - (21) Ragin- berti c, 848.

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126- (P.-de-C), Roocourts ou Rôcourts (Aisne (1), Hte-M. (?), P.- de-C), Ruilecourts (P.-de-C.} ;

Sandricourts (Oise) , Seboncourts {3j (Aisne) , Selain- courUW (Meur.), Senoncourts (Hte-S., Meuse), Sevricourts (Arden,), Soinbacourts (Doubs) Spincourts (Meuse) ;

Valfroicourts (Vos.), Vannecourts i5] (Meur.), Vambe- courts (S) (Meuse), Vaudoncourts (Doubs, Meuse ('), Vos.), Vernancourts (8] (Marne), Vîllecourts (Nié., S.-et-L., Som.), Vougeaucourts (Doubs), Vroncourts (9) (Hte-M., Meur.);

Warmecourts (Arden. ], Xirocourts (Meur.), Yancourts (Som.)i Zincourts (Vos.).

L'hoêpitium était une sorte de tenure d'importance beau- coup moindre que le manant. La terre de l'hospititim n'a- vait pas, comme celle du tnajwua, une contenance inva- riable. Enfin, Vboapitium n'était, au moins dans l'origine, qu'une tenure temporaire et révocable, comme la precaria, tandis que le mamus parait avoir été toujours héréditaire. Dans la règle, r/(05jjtlt((in était un petit fond de terre, d'une étendue très variable, sur lequel était construite l'habitation du tenancier ou hospes. Vhospea ou hôte pouvait apparte- nir à une condition personnelle quelconque, être libre aussi bien que serf, lide ou colon ; il pouvait être du pays, indi- gena, ou étranger, advena, exlraneus. L'ItospUium était dominic\im, c'est-à-dire domanial, ou abaum, c'est-à-dire sans tenancier.

Nous avons vu ailleurs qu'hoapitium avait, comme hoapi- laie, deux formes dans l'ancien français, honpicc et hostc.

L'Hostc(Ardéche, Var). les Hostes (Hte-L.), l'Hôle (B.-A., Hle-G., Is , T.-et-G., Vos.), les Hôlcs (Eure, Hte-Sav., Sav.), Ost (Htes-P.), Ousts (Ariège, Hte-P., Som.), i'Hoste (L.-et- G.), rOûte(C.-du-N.,Sar);

(1) Rodulfi c, xi> siécl. (2) Radvlfi c, xii< siècle. (3) Senindi c, 10»3 (i) Siglini c. S». - (.1) Vuai-nugi c, 177- (6} iuarboldi c, 1006. - (7) Vualiionia e., Uôtt. - {S) luacnincttrl, ii]< siècle -~ (9j AvrOHCourI, xu* siècle.

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-127-

Hoatiaz (IJ (Ain), Oustaous (Htes-P.).

Le jocut, en droit romain, était un bien ou un bénéfice concédé par le patron à un client pauvre en retour ou pour prix de ses services. Sous le régime féodal, il devint un Jlef aliéné sous la réserve de la foi et avec l'imposition d'un de- voir domanial ou seigneurial. /ocua est devenu en proven- çal joc, juoc, juec, le catalan jog, l'espagnol jvego, le portu- gais j'o^o, l'italien ptuoco, le vieux français/eux.

Jeux (AK, Cor-, Cre., Eure, Indre), Le Jeux (M.-et-L-, S,- et-L.);

Beaujeux (Ain, B.-A., Cher, Htes-A-, Hte-S., Rh., Seine);

MoDtjeux (Jura, S.-et-L.)-

Un composé, le Grandjocus (Sav.) a conservé la forme latine du mot.

Ou trouve jugum pour jugerum dans Pline. Le jugam, comme le jugerum, était l'étendue de terre qu'une paire de bœufs Qi'?"*" dans Cicéron, Ovide, Virgile) peut labou- rer en un jnur. Sous l'Empire, le jugum ou caput était l'u- nité territoriale imposable, ce que le manse devait être plus tard. Jugum, en ce sens, a été rendu par le provençal .70, le catalan jou, l'espagnol et le portugais j«go, l'italien giogo, l'allemand joeh, le vieux français joux. Les formes bas-la- tines joclium, juchum ont donné le roman joche, juche, joqueqai appartient au nord comme au midi.

Joux (B.-du-Rh., G.-d'Or, Can., Is., Rh., S.-et-L., Sav., Yon.), La Joux (Indre), Joch (P.-O.), Joch (Mar.), le Juch (Fin.), lesJuches(Dord.), les Jos (Cor., Tarn), Jos 'Ariège).

Montjoux (Ardèciie. Doubs, Drô., Is., Nié.).

Manaio, de manere, demeurer, rester, terme d'antiquilé romaine, signifiait station, étape. Il a été supplanté de bonne heure par mansus, adjectif verbal, de même origine, puis substantivement. On trouve aussi mansum.

(1) Hospitalu (villa), « Ville oeuve *, fondée en 13fô par Sainl-Sulpice^n-liugey.

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^ 128

Mantio a pris les formes : provençale matso, mayun, maiû, ancienne espagnole mdt/ion, it^iennenia^ton^, vieille française maison, moeson, moson. Le bas-latia ntantut, mamum, a été traduit : en provençal par maa, mata^ mat, maz, et en vieux français par mnis, mets, meix, inetz, me:, mè:e, mée. Le terme juridique est mante, que Littré a in- troduit dans son dictionnaire, et qu'il ne faut pas confondre avec mante au féminin, traduction fautive de mensa.

Maisons (Aube, Aude, Gai., E.-et-L,, Mar. (0, Nié-, Seine, S.-et-O), la Maison (C.-d'Or), lesMaisons (AI., Aube, Can., Cher, Cor., Cr, Dord., E.-el-L., Hles-A.,Hte-S., M.-el-L., Meur., Vos.).

On trouve Maison avec un grand nombre de détermina- tifs dont les principaux sont : Blanche, Bleue, Brûlée, Dieu, Neuve, Rouge. Il y a deus Maison-du-Bois, deux Maison- des-bois, une Maison-du-Vau, une Maison-de-Terre, une Maison-de-Ville. Nous savons ce qu'étaient les Maison- Dieu.

Les dérivés sont : Bonnemaisons (Cal., Gers, Hie-G., Htes-P.), Bonnemazon (Htes-P.), la Bonnemaison (Aisne, Mar., la Grand'maison (Ain, A.-M., Loiret. M.-et-L., Sar., Sav., Vien ), les Grand'maisons (Char., I.-et-L., Loiret), la Grandemaison (Aisne, l.-et-L., Jura, Loiret, M.-et-L., Sar-, Vien.), les Grandes-Maisons (Ch.-Inf., L-et-L., M.- et-L.). la Hautemaison (Aisne, Ard., L-et-V., Mar., S.-et-M.), Longemaison (Doubs), les Petites-Maisons (Aisne, L-et-L., Loiret, Yon ), Uougemaisons (Aisne, Mar., Oise, S.-et-O.), la Roujîemaison (Ndl, Vieuinaisons (S.-et-M.).

Il est douteux que beaucoup de ces localités soient d'an- ciennes, ou aient succédé h d'anciennes mansioncs gallo- romaines La chose est plus probable pour Manson (Av., P.-de-D.) et Mansonviiles (T.-et-G.).

Le termv d'ancienne coutume mansiu, manse, s'appli-

(IJ MaiMionei. 1U1.

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12D - quait à l'habitation d'un cultivateur à laquelle était jointe, à perpétuité, autant de terre qu'il en fallait pour l'occuper et le nourrir. Celte quantité, de terre, d'abord indéterminée, de- vint plus tard invariable. Le mot désignait , d'ordinaire, l'ha- bitation seule, quelquefois, avec l'habitation, les terres qui en dépendaient, et, dans certains cas, les terres seulement . li y avait plusieurs espèces de manses. On les divisait en manses seigneuriaux, mansi domicali ou indomicali. mariai fucale», et en mandes tributaires, mi'ui Iribularii, selon qu'ils étaient attachés aux domaines ou qu'ils faisaient partie des tenures Les manses tributaires se subdivisaient en manses libres, mansi ingenailei, manses lidites, mami li- diici, et manses serviles, maiiai sei-uiiej, selon la condition à laquelle appartenaient les tenanciers. Ces trois dernières sortes de manses pouvaient être h cens, mann censiles. Le manse était dit vêtu, mansus ve^titus, ou nu, mansit» abiiia, selon qu'il était pourvu ou non de tenancier. 11 était entier ou plein, inleger, plenaa, s'il n'était pas divisé , mi ou de- mi, meditta ou dimidiuj, s'il n'avait que la moitié ou envi- ron de la contenance voulue. Enfin, il y avait des manses héréditaires qui avaient succédé auK colonies ou possessions coloniales des anciens temps. Les manses tenus par les of- ficiers du lise étaient appelés mnnsi miniftenulc3. Ces offi- ciers, ou ministéi'iaux, ministraux, mcstraux, étaient : le maire ou vt/licu^, le doyen ou dei;ci)iu5, le junior son ad- joint, le cellerier, le forestier, le fèvre et autres (l).

Mans (Hle-L., Sav.J, le Mans (y,et-L.), Manses (Ar., Htes-A.), Manso (Corse), le Vieux-Manse (Htes-A.), Mansais (Mar. (3)), Mansois .aj (Yon.), Manslcs <i/ (Char.), le Munsle(5) (Char.). Mansempuy (Ger?), Mansancôme (Gers).

Ilj En .\)siirp, ces ollkiers élaioiit le sclml: ou ma ler. le dekan. le jùnger, le ktiller. le furitr, etc. - (2j l/a/iw(iia. - (3^ Id, (t JJort- (uliw. (5j lu.

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- 130-

Ccs noms sont les seuls aujourd'hui qui présentent le tliôme littéral marne, mana. Peut-être peut-on y ajouter : la Manse (Gers), pour las Manses, Mens (Ain, Is.), la Mcn- secque (P.-de-C).

Le Mas (AI.,A.-M., Ardèclie, Ariège, Av.,B.-(lu-Rh.,C;an , Char., Cor., Cr,, Dord, Hte-G.,Hte L., Hte-Sav,, !s., Loire, Lot, Loz, M.-et-L., P.-de-D., P.-O., Rh., Sav., T.-et-G.), leMatz (C.-du-N., Gers, Oise, S.-et-O.), le Mât (Char., Dord-, Hte-L., Loire, Sav.), les Mats (Hte-L. Hte-V , Loire, Vien ), Mays (Drô,, Rh.), le May (Ht-Rh., M.-et-L), le Meix (B.-P., Doubs, C.-d'Or, Hte-V., L.-Inf., Mar., Nié., Yon.), Metz (Ain, G.-d'Or, Ilte-Sav.), le Metz (Aisne, Nd, Oise), le Mez (Fin., Nié., S.-et-M.), la Mée (E.-el-L., Gir., Indre, I.-et-L., L.-Inf., Loiret, Mau., May., S.-el-M.. Yon), les Mées (B.-A., I.-et-L., L.-et-Ch , Lan., Sar., S.-et-O., Vien.).

Le Masade (P.-O.), Mazades (Hte-G ), les Mazades (Dord., Gard', le Mazage (A. -M.), Mazaires (L.-Inf., Vien.), Mazait (Vien), Mazals (P.-de-D ), le Mazean (Al., Cr , Dord-, Ven), les Mazeaux (Dord., Hte-L., Hte-Vien., Loz., P.-de-D.), Mazels (Ard., Gard, Gir,), le Mazel (Ardéche, Gard, Hte-L., Loz., P.-de-D), Mazès (Av., Gard), Mazets (Al., Ardèche, Hte-V., Lot, P.-de D), le Mazet (Aude, Av., Can., Cor., Gard, Hle-L., Hte-V , Loz , Sav.), Maziès (.Av.), Mazicux (Can), Mazins (D.-S.), le Mazin (Ctor.), le Mazis (S.-Inf., Soni.),les Mazis(S.-lnf.), Mazottes(Char.), le Mazy (Ardeu.), Messages (Nié.), Mcssangcs (C.-d'Or, Lan., Nd', Messas (Loiret), Messeries (Hle-Sav.), Messcux (Char.), Mézeans (') (Vien.), les Mézeaux (Sar.), Mézels (H.-M., Loi, Oise, P.-de- D.), Mézys (.Aisne, S.-et-O.), Mèzilles (Yon.);

Mashlancs (D.-du Ith.), Masclats (Av., Lot), Masclaux (Hle-L), Mascortels (P.-de-D ), Mascouets (li.-P.), Mascour- lers (Av.(, Mascourlcts (Hte-L,), Hascroisiers (Hle-V.), Mas- degals (Cor ), Masfraniis (Uord.), Mashucs (Loz.), le Masiin-

(1) MateltU. 1008.

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- 131 - bert (Loz.), Masiacqs (B.-P.), Maslats (Lan,), Masléon (Hte-V.), Maslives (L.-et-Ch.), Masmayoux (Char.), Masiné- jans (Ardèche, Loz ), Masmichels (Cor ), Masmigés (Gard), Masmolènes{Gard), Masmoûtiers(lior.). Masnaguinea(Hér.), le Masnan (Av., Tarn), Masparraates (B.-P,), Maspies<ll (B.-P.), Masrortimes (Hle-V.), Masroubys (Cor.). Masroudiers (Cr.), Massalgues (Tarn), Massais (Tarn), Massalves (Cor.), le Masgr (Loz.), Masseguin (Loz.), Masselêbros (P.-de D.), Massepas (Gard), Massevaques (Loz.), Massibrands (Hte-L.), Mastenlats(Lotl, Masvieils (Lot);

Beaumais (CaL, S.-Inf), Beaumilts (Lot), Beauméâ (Aisne, A. -M., L -et-Gh.), Beaumelz (P.-de-C, Som.), Chaumaix /P.-de-G ), Ghazemais (AI.), Drumez (Nd), le Brumetz (Nd ), le Frametz (Nd), Gibeaumeix (2) (Meur.). Grandmas (Av.), le Grandmas (B -du-Rh , Lot, P.-do-D.), Grandmays (D.-S ), Maulmés (Arden ), Jamays (Dor.), Miramas (B.-du-Rh.), Nommays (•') (Doubs), NormOes (Mar.), Odomez(Nd), Primays (L -Inf.), Roumas (B.-A.). Royaumeix (Meur.);

Le mansionile était un diminutif du m tniui, une petite tenure avec maison. Les formes françaises sont : maùnil, meanil,magnil,magnij,magni. Le pluriel, manaioiiilia, a donné magneux.

Maisnils (P.-dft-C). le Maisnils (Nd., P.-de-C), le Mesnil (Aisne, Arden., Aube, Gai., l':ure,E,-el-L.,I.-et-V. L.-et-Cli., Loiret, M.-et-L., Man., May., Mar., Meuse, Nd, Oise, P.-de-C., San, S.-et-M., S.-et-O , S. -Inf., Som.), le Ménil (Char . Dord., May-, Meur., Oise, Orne, S.-et-M., T.-et-G , Vos.), Magnils (Ven.), les Mngnils (Ven.), Magnys (Ain, C.-d'Or, Doubs, ille-S., Hte-Sav., Loire, S.-et-L . Yun), le Magny (Aube, Hte-M., Ilte-S., Indre, S -et-L., Vos.), Magni (Ch.-Inf ), Magneux (Hte-M,, Mar.), le Mesnieux (Char.), les Mesnuls (S.-et-O.).

(1* UMaiii-h.'>rd,.VnrtJusJJirardi en lïil.esl devenu le Marfi^hal {SU:\ -(2) Gibbonia mannu. 982, 10Ô0.-13) Noi'omOi,11t7;A'ue/"mei.c, 13i7.

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132 -

Les Magny de l'Aisne (1), du Cal., de l'Eure, de l'Eure-et- Loir, de la Nièvre (2), de Scine-et-Oise„ et les Nfagnieu de l'Ain, Magnieux et Magneux de la Loire, Maigneux de la Haiile-Vienne, ne sont pas des mansionile, mais des ma- gniacum, comme les Magnac, les Magnat, les Magné et Mai- gné, les Magney.

Un grand nombre de memil et de magnij ont des détermi- natifs; mais il n'y a pas, à proprement parier, de composés directs ces noms soient entrés. Il n'en est pas de môme pour les composés inverses :

Aubermesnils (S.-lnf,), Bcaumcsnils (Arden., Cal., Eure), la Croixmesnils (Eure), Eprémesnils (S.-Inf.), Grandmesnils (Cal , Meur.), le Grandmesnil (Eure, Oise, S.-et-O.) Grosraa- gnys (Hl-Rh.), Giromagnys (■'! (Ht-Rh.), Grumesnils [Oise, S.-Inf), Hautmesnils [Cil., Orne), le Hautmesnil (Man), Naumesnils (Man.), Orniesnils (S.-Inf.) Rumaisnils (Som.), Rumesnils(Cal.),Sermamagnys([U-Rh.),Tourmesnils(Eure), Vieuxmesnils (Nd).

Le latin modiiim (C-iton, Pline) ou modius (Cicéron) dé- signait non seulement le muid, mesure de capacité pour les denrées sèches ou liquides, mais encore l'étendue déterre que l'on pouvait ensemencer avec, un muid de grain. Suivant Palladius, le muid de terre était le tiers du JHjrefum ou ar- pent. Le muid ou la mwjée de terre est restée en usage jusqu'à nos jours.

Modium et modius ont été rendus: en provençal par m wc;/, mueg, mug, muog ,en espagnol et en portugais par modio; en italien parmoggio ; en vieux français par mcu, mou, mu, muy, moy.

Muides (L.-et-Ch.); les Muides (Loiret) ; les Mudes(Var) ; Muids(Kure); le Muid(N.); les Muids (Loiret); Meux (Ch.- Inf.jOise); te Meux ;Oise); Hoys (Aisne); le Moy (S.-et-L.);

Il 1227. (2) Magniacum viciiin, en STa, et Magnta-

l ici de Masny-Coura. 'li) Girardmaigny, 1126,

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133 Moyes (Hte-Sav., L.-Inf.); Muges (L.-el-G.); Muys (Var); le Muy (Jura, Var).

Moydieux (Is.) ; Moydorges (Oise) ; Moyembrie (Aisne) ; Moyemont (Vos.); Moyvillers (Oise),

La pan était primitivement comme l'wjicîa, un douzième du mausua ; en dernier lieu c'était une petite tenure compo- sée d'une portion de terre de contenance variable. On di^it aussi la partie, ^larlilti.

Pars (l)(Aube) ; les Parts (Ardèche, Doubs) ; Perts '2) (Nié.);

La Partie (Char., Doubs, P.-de-D.).

Para est devenu : en provençal, part ; en espagnol et en italien, parle; en vieux français port, pa«r(, pei-f; etpnr- ttta; en provençal, partira, partiel ; en espagnol, parti Ja; en italien ■pariii.a ; en vieux français î>arlt,*er, pcvtéc, powtée.

Les mots prcjs et precaria ou precario désignaient un bien prêté, obtenu par prière [prex) et le contrat de bail qui réglait les conditions de ce prêt. Tels étaient, à l'époque gallo-romaine, les concessions de patrons à clients, et, au moyen âge, l'emphytéose des biens d'église à des laïques. Le caractère spécial du ou de la précaire était d'être toujours révocable.

Prex est devenu : en provençal, pi-ège, preye, masculin ou féminin; en italien, pnega etprieffo;en vieux français, praij, prey, et pfaye, prcye; precaria etprecario sont devenus : en provençal, preguiera, pregaira, et preguiero, pregairo ; en catalan, pregaria et pregario ; en italien, preg- hiera et preghiero ; en vieux français, prayère et praycr, pregère etpreyer, pryère etpryez.

Les Prèges (Hte-L.); Prays (B.-A., L.-et-Ch.) ; le Pray (L.-Inf.); Prayes (Meur.); la Praye (Hte-L., S.-et-L.);le Prayer (Is.); Prières (Mos.); les Prières [Hte-Sav.) ; Priez (Aisne, Nié.) ; le Priez (Som,).

L'«ncîa était d'abord la douzième partie du jugerum (Co-

(1) Partes. - (2) Pars, en 1316.

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lumelle); elle devint plus lard, comme la pan, nous l'avûns vu, la douzième partie du manaus.

Quelques noms de lieu paraissent encore s'y rattacher.

Uncia a donné : le provençal orna ; le catalan unsa ; l'es- pagnol onza ; l'italien oncia ; le vieux français once, onche, onge, onze.

0ns (Oise); les Onges (Hte-Sav.);

Les Oncheries (Sar.) ; Onchys (Cal.) ; Oncieux (Ain, Sav.) ; Oncins(Sav.); Oncys (S.-el-O.); Oozain (L.-et-Cli.) ; Onzays (Indre) ; Unoeys (C -d'Or) ; Unzès (P.-O.).

La villa a d'abord été une maison de campagne, une mai- son des champs, une ferme, une métairie (Calon, Cicéron). On distinguait la vttia ruxlica, habitation du fermier (Colu- melle), la villa wbana (Columelle) ou la villa proprement dite (Pline), maison du maître, et la villa fructuaria (Colu- melle), qui était l'ensemble des granges et greniers. Villa avait encore le sens de basse-cour fVarron), ainsi que celui de jardin (Pline) et de campagne en général (Pline-Je-Jeune).

A l'époque gallo-romaine, la villa devint l'équivalent du. fnndtis. Dans une de ses épitres, Ausonne nous apprend qne son père Jules possède une terre qu'on appelle indifTérem- ment Villa Julii ou Juliacua [fundua), et il donne au do- maine de son disciple saint Pauhn le nom de Villa Paulini ou de PauliacuB. Dans les noms de domaine, la terminaison a sous-entend toujours villa.

Les invasions des barbares contraignirent les villa à se grouper dans un intérêt de défense. C'est pour cela que nous voyons, dans la loi salique, le mot de villa prendre le sens de domaine collectif. De vient sans doute aussi que les noms de beaucoup de ces groupements sont au féminia pluriel, soit à l'ablatif, sous-entendu villis, soit à l'accusatif, sous-entendu ad villa», dans les documents du moyen Age.

Sous les Carolingiens, la villu est très souvent un village, villaticum, et déjà môme une paroisse. Les localités impor- tantes commencent à se diviser en bourgs, lieux fortifiés, et

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135 en villes qui sont ouvertes. Les bourgs servent de résidence au seigneur et ii ses vassaux ; les paysans sont réunis dans les villes sous la tutelle du curé. Souvent un bourg ou un cliAtel et la ville portant le même nom ont donné naissance à deux communes distinctes.

Il est une catégorie de villes, dans le sens médiévique du mot, qui mérite une mention particulière. Les premières de ces villes font leur apparition à répo(]ue de l'airranchis- sement des communes. Des seigneurs, dans l'intention de faii'e défricher et d'enrichir leurs domaines, sans bourse dé- lier, y ouvraient, sous les titres alléchants de « bonne-ville, franche-ville, neuville ou neuve-viile, ville- D'anche, ville- nave, ville-neuve (') >, des espèces d'asiles, ils olTraient à quiconque voulait s'y fixer, des terres, des maisons et une part plus ou moins étendue de privilèges, de droits et de li- bertés. Ces agglomérations nouvelles de feux ou de familles ne lardaient pas à former de nouvelles bourgeoisies, qui vin- rent s'ajouter à celles des communes et des terres royales -ou domaniales (3).

On peut rapprocher, de ces « villes », les Villedieu (3i, qui étaient généralement des fiefs de l'ordre du Temple. Ces fiefs, qui furent donnés aux Hospitaliers par le concile de Vienne (1312), étaient, dans l'origine, des lieux de refuge pour les serfs échappés des terres de mainmorte.

Villa a été traduit : en provençal, par vHa, viala, vielltt ; en espagnol et en italien par villa ; en vieux français, par ville, velle. Pour Littré, vilUi serait un diminutif de vicita, village.

(1) 1] ]f a en France près de six cents localités dont le nom rappelle celle origine: on y trouve vingt llonneville, dii Kranchcville, un Franchevelle, neuf t'ranqueville, un t'ranquevielle, huit Ncuvcville, cenluiiiquaiitc Neu- ville, neuf Neuvelles, vingl-six VilleTranclie, Jeux VilleD'anque, trois cent vingt-neuf Villeneuve, quatre Vil le nouvelle, trois Villenouvelle, etc. (3) V. Piul LACROri, Meurs, uiage» et cottamts ou moyen âge, elc., p. 2i. 0) On en compte Irentc-sii.

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136

Villes (Ain, B.-A., Ardèche, Cr„ I.-et-V. , Indre, Is., Loire, Kiè., Oise, Bh., S.-el-M-, S.-etO., Vau,), la Ville (Aisne, B -A., Char., Cii -Inf., Cr , Htes-A., Hte-Sav., I -et-V., Is., Lan-, Loire, L.-et-C, Nd, S.-el-L., Sar., Sav., S.-et-M., S.-et-O., Ven., Vos.), Velles (Hte-M., Hte-S., Indre, Meur.), Vialas (Av., Loz.), Viellas (Gers, Htes-P.), Vielles (B.-P., Htes-P., Lan.);

Villatles (Cher, D.-S., Dord., Hte-G., Sar.),laVilIatte(Al., Ardèche, Cr., Char., I.-et-V., l.-et-L,, L.-et-Ch., L.-Inf , May., Nié., P.-de-D), Villettes (Ain, Ard,, Aube, Eure, Jura. Mar., May-, Mos., Nié., Nd, Oise, Orne,Bh., Sar.. S.-et-M., S.-et-O.). la Villetle (Aisne, AI., A.-M , B.-A., B.-du-Rh., Cal., Cr., Eure, E.-et-L.. Fin., Gard, Indre, Is., Jura, Loire, L-Inf., Loiret, M,-et-L., Man., May., Mor., Nié , P.-de-C, P.-de-D,, Sav., Seine, S.-Inf. , Som., Ven.), Villoltes (Cher, C.-d'Or, Mar., Meuse, Vos.), la Villotte (C.-d'Or, Cr., Dord., I.-et-V., Loiret, Yon.), Velottes (Doubs; Hte-S., Vos.), la Velotle (S.-et-L.), les Velottes (Nd);

Villabé (S.-et-O.), Villabon (D (Cher), Villadin (Aube) Vil- lalier (t) (Aude), Villamblain (Loiret), Villamblard (Dord.), Villandrault (Gir.), Villandry (I.-el-L.), Villapourron 9) (Nié.), Villargcnt {Îlle-L.), Villasavary (Aude), Villaudrie (Hte-G.), Villebadin (Orne), Villebaudon (Man.), Villebazy (Aude), Villeberny (C.-d'Or), Villeblevin (*) (Yon.), Villebon (E.-et-L., S.-et-O ), Villebret (5) (Allier), Villechenéve (Bh), Villecbé- tif (Aube), Villecloyes (6) (Meuse), Villecomtale (Av., Gers), Villecroze (Var), Villedomain (I.-et-L.), Villedomange Cl, Viîledon (8) (Vien.), Villefargeau (f) (Yon,), Villefavreuse (10) (Seine), Viileferry (C.-d'Or), Villenoures (Aude), Villefran- cœur 01) (L.-et-Ch.), Villefrancon (12) (Hte-S.), Villegailhenc

(1) Villa Abonis. il) Villa Alderii, en t*28. i3) Villa Porcionig, en am. (4) Villa poputina, au i!C s. (5) Villa Brilli <lî) Villa tledarum. (7) Villa dotniuiea, v. 9i8. - (8) Villa Dadonii, en 1078.

&) mia Fernidi. (10) Villa fabrorum. (H) Villa Fra

- (12) Id.

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-137- (Aude), VillegardinfYonO.VilIegaudinCS.-et-L ), Villegongis (Indre), Villegonges (Gir.), Villegonin (Indre), Villegusien, (Hte-M.), Villehordouin (Aube), Villejuif(i) (Seine), Ville- main (D.-S.), Villemaur (2) (Aube), Villembray (Oise), Vilie- mcr (S.-et-M., Von.), Villemorein (3) (Aube), Villemontoire W (Aisne), Villemus (B.-A.), Viltepail (May,), Villeparisis (S.-et-M.), Villeparois (S) (Hte-S.), Villepûtours (S.-el-M.), Vil!eperrol(fi)(lr'on.), Villepinte (' (S.-et-O.), Villepreux ^«1 (S.-et-O.), Villcpreux (f>) (E.-et-L.), Villetiuier (Aisne, Cher, S.-Inf.), Vil!erable(L.-et-Ch.), Villeréole (L.-elG), Villeroy (Meuse, S.-et-M., Yon.), Villeromains (L.-et-Ch.) Viîle- rouge HO) (Aude) Villeselves (Oise), Villesèques (Aude, Lot), Viilesiscles (Aude), Villespassans (li>(Hér.), Villespy (Aude), Villetanneuse (12) (Seine), Vîllclerlre (Oise), Villethierry (Yon.),VilIetoureix(Dord.).Villelritou)(i3)(Aude),Villetrune (L.-et-Ch.), Villeurbanne (!*] (Rh). Villevaires(i5) (Av.), Vil- levalier (Yon.), Villevaudé (S.-et-M.). Villcveyrac (<*>) (Hép.l, Villevenard (Mai- ), Villevéque (") [M.-et-L.), Villevieux («) (Jura), Vil!evocance(Ai'déche), Villevogues (Loiret), Villexan- ton (L.-el-Ch.), Villexavier (Ch.-Inf), Villegnon (Char.), Villorceau (Loiret), Villossnnge (P. de-D.), Villotranl (Oise), Villours (19, (Nié.), Villoussel (Vos.), Villuis (S -et-M.), Vil- losnes (Meuse), Villory (Hte-S.);

Vellechevreux (20) ;Hle-S.), Velleclair (Hle-S.), Vellefaux (Hte-S), Vellefrey (Hte S.), Vellefrie (Hte-S.), Velleguin- dry (îl) (Hte-S.), Vellemenfroy (22) (Hte-S.), Veltemoz (Hte-

0) Villa Judaeorum. ~ (2) Vitla Mauri, lit* siècle. (3) Pilla Mau- riana, en 7Î1. - (i) Villa nioniiiirerji. 1,5) Villa peirosa. - (G] Villa Patrieii, en 83(1, 0) yUta P'eta. (8) ViJfo pirorum; Villa peror, jii- siècle. (9) Villa petrosa. (lOj Villa riibea, 84y. (11) Villa Bpalient. (M} Villa tanoia. (VJi Villa fri.'oini.— (14) Vifta urbana.

<15) Vilio varia. [Itij VaHai-itni, au ïii- siècle. - (17) Villa epU- copi. - liS) Villa velua. ~ (10) l'itla iirsomm. (20) Villa caprosa.

(21) FiJla Gunderici, en 11«. - l22) Villa lianfredi. au

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- i38 ^ S.), Velleperrot (Hte-S.), Vellevans (Doubs), Vellexon (Ht&- S), Vellescot (*) (Ht-Rh.), Vellorcey (Hte-Sav.) ;

Abainvilie (Meuse), Abbeville (2i (Mos., Oise, S.-et-O., Som,), Ablainzevelle (P.-de-C), Acqueville (Cal., Man.), Adainville (S.-el-O.), Adervielie (B.-P.), Afllovilie (3) (Mos.), Agenvillc (Soin.), Agnerville (Cal.), Aigleville (Eure), Aigne- ville (Som), Ailleville (*) (Aube), Allaiiiville (E.*et-L., Loi- ret, S.-et-0,)( AnseaumevilIel^)(S.-Iiir.), Ancienville (Aisne, Arden., Soin.), Ancerviile (Meuse (C), Mos.), Ansauville ffl (Meur.), ArnavJlle (8. (Meur.), Aubréville (!•) (Meuse), Autre- ville (Aisne (•"), Hte-M., Meur., Meuse, Oise, Vos.), Avrain- vilie (Hle-M., Meur., S.-el-O., Vos.) ;

Bainville 1") (Meur., Vos.), liannainville (12) (E.-el-L.), Bayonville (Arden., Meus, (13.), lîazainvilie (S.-et-O.), Bazen- ville (Cal.), Belleville (Cher, D.-S., Meur., Meuse, Rh., Seine, S.-Inf-, Veu.), Benouville (l*) (Cal.), Beuville (Cal. (15), S.-Inf.), Béville(l6i (E.-et-L ), Biêville (Cal 117>, Man.), Blain- ville [Cal., E.-et-L., Man , Meur. (l«), S.-Inf.), Boinville (E.- el-L., Meuse (W), S.-el-O., Vos.), Boisville-la-Saint-Père (ÎO) (E.-el-L.), Boscherville (Eure), Boudreville (C.-d'Or), Bou- ville (E.-et-L., S.-et-O., S.-Inf.), Bou/anvilie (2l) (Meur.), Bouzonville (Loiret, Meur., Mos.), Brainviile (lUe-M., Man,, Mos.), Brandevilie (Meuse), Branville (22) (Cal., Man), Brelte- ville (Cal., Man., S.-Inf.l, Buignéville (23) (Meuse) ;

(Zaitleviile (Eure, S.-Inf.), Carapeneuseville (S.-Inf.), Canap- peville (Cal., Eure, Orne), Cheffrevitle (,2i) (Cai.), Cheptain-

(1) Vitta Scoiorum. (3) AbbaiU v. - (3) Aifae v. (4) AqviUv., 1150.— (I)) Anaelmi v. (C) Antelmit.— (7) Antoidi v,, en 107B. (8) ATMldi V., en 851, - ('Jj Alberis i»., en 9». (lO) AUeri v,, en 806, (H) Dabani tr., en 836 est li.-aui-Mimirs, en ICCI, B-^nr-Madon. - (13, Bernerii v.. en -IIKC. - (l:t) Baionis v.. en 1*0. - (U) Bernot/i v.. en lOGU, - (Ibl Boetilla. en 1118. - (IGj lle^iii v., vers OTit. - (17) Boe- villa, en Hm. (18) V. Bladini, en 923. (19j Bodulpki v., en SCK!.— [2(X Uoilaai v., vers OSi. (21) Bornai v.. en 10U4. (33) Branda v., 1030. ~ (23j BUliiii v., en 915. - ;2li Siffrodi v., 1135.

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ville (S.-et-O.). ChichebovUle (i) (Cal.), Chonville (8) (Meuse), nienville (S.-Inf), Cossesseville (Cal.), Croissanviile (3), Cu- vervillc (Cal., Eure, S.-Inf.);

Dagonville (*l (Meuse), Dainville(P,-de-C., Meuse), Deau- viile (5) (Cal.), Demangevelle ■fi) (Hte-S.), Denonville (7) (Cal.), Dienville (8) (Aube), Doudeauville (Eure, P.-de-C. S.-Inf.), Douville (Cal., Dord , Eure lO), Man.), Drouville (Meur,) ;

Ecramville (10) (Cal.), Englesqueville (Cal.),Epréville (Eure, S. Inf.), Ermenonville (Oise l"). E.-et-L). Eterville (iS) (Cal.), EtouUeville (S.-Inf.), Eurvilie (Hte-M), Ezanville (S.- el'O.) ;

Fauville (Eure, S.-Inf.), Fléville (Ardcn., Mos., Meur. ("j), Frainville I") (E.-el-L.), Franconvillc (Meur-, S.-et-O. {«)), Fi-ancourville (18) (E.et-L.),Fréville (Loiret, S.-Inf., Vos.), FroviUe (") (Meur.) ;

Caudreville (Eure, E.-et-L.), Gellainville (E.-et-L.), Germi- gnonville i^»i (E -et-L.), Goinville (E.-et-L.), Gendrevilte (Loi- ret, Meur. (19), Oise), Coussainville (E.-et-L., S -et-0. (30)), Greuville (S.-Inf.), Cuigneville (Loiret, S.-et-O. }, Guyonville iHte-M.);

Hadonville (Meuse), H3gévilie(Mos.), Hamonville (Meur.), Harville (21) (Meuse), Ilaudainville (22) (Meuse), Herbeu- ville(2a) (Meuse), Herméville (S*) (Meuse), Hermonville (25) (Mar.), Hérouville (Cal. (20), S.-et-O), Heutrégiville (2V) (Mar.),

(1) SigebaUi v. (21 Sechanit «.. m- siècle. (3) Crescenti v., en 10R3.— (4) Dogimii t>.,eii iOOO. (â) Aoe v., ûniOfÛ.— {G} Dominici v.

(7) Danitn u.. en 1080. - (8) Diun t:, en H04. - (9) DolonU «. (10) Sieramni v. (il) Ermenulfii v. major, vers OPC; Ermentil v., en il23. - (12) Starv.. en 1082. - (13) Flaboldi v.. m- tiède. (U) fi'o- dem r., Fratnviila, en 1031; Fredenvilla, en 1192. - (15) Franeorum V. - (16) H. (17) FrodonU v.. ISTH. - (18) Ctrmmiom» v.. vers iW. - (19) GunduJ/i u., en 727. <S0: Cxtmonae v. (21| Hogitict v., lOW.

0^2) Uoldonit V., 1041. {23) Harboldi v.. 902. (24| f/ei-n'ini e., 707 (25) Herimundi v.. eu lan 1000, - (26) Herulfi v., en 108O. (27) Uuldericiaca v., an vi< siéde.

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d40 - Houdreville (Meur., E.-el-L. [V), Housséville (2) (Meur.), Honville (Eure, E.-et-L., Vos.);

Igoville (Eure), Incarville (Eure), Infreville (Eure), In- gouville (S.-Inf.), Intreville (3J (E.-el-L.) ;

Janville (Cal., E.-et-L., Oise), Joudreville (*1 (Mos.);

Latlaiiiville (Oise), Landouville (5) (E.-et L.), Lebeuville (6) (Meur.), Lemainville (1) (Meur.), Leudeviile (S.-et-O.), Lion- ville (Meuse), Louville .«) (E.-el-L.), Lunéville W (Meur.) ;

M.iimbeville (Oise), Maireville (Aude), Mandeville (Cal., Eure), Mangonville (Meur.), Manneville (Cal., Eure, S.-lnf.}, Mantarville (10) (E.-et-L.), Marville (E.-et-L. ("), Meuse), Menneville (12) (Aisne), Méréville (Meur. '«), S.-el-O.). Moye- ville (I*) (Meuse), Moinville (15) (E.-cl-L), Morville (Loiret, Man., Meur., Meuse (IC)), Motleville (S.-Inf.), Murville (Mos.);

Nangeville (Loiret), Nêgreville (Man.), Néville (Man., S.- Inf.), Nottonville {") (E.-et-L.);

Octeville (Man., S.-Inf.), Oinville (E.-et-L., S.-et-O.), Oniervitle (S.-el-O.), Orville, (C.-d'Or, Indre, Loiret, Orne), OUonviUe (Mos ), Ouarville (1S| (E.-et-L.) ;

Parville (Eure), Plainvîlle (Eure, Oise), Pravilie (19) (E.-et- L.), Proverville i20) (Aube);

Querqueville (Man.), Quèvreville (S.-lnf.) ;

Rainfreville (S.-Inf.), Raville (Meur. (21), Mes), Réméré- ville (22) (Meur), Roinville (E.-et-L, S.-et-O.), Rucqueville (23) (Cal.) ;

Sancheville (E.-et-L.), Sasseville (S.-Inf.), Sebouville (Loi- ret), Senneville (S.-Inf.), Signéville (Hte.-M.), SoUeville

(1) Hidulphi V., en 1028. (2) UulHoH v., en lODi. - (3) JiHravitta. 1130. (t) Jtidaeorum v. (5) Landulphi v., SIC. (6) Leutboldi v., £67. - (7) HonuMiv,. H27. - (8) /jjoI v., vers 1120. (!)) lunalûv., 1034. (10) Ermentardi «., xw siècle, (11) Manulphi v., 810. (12) Mediana v., 10t7. (13) Amerelti v,, 816. - (It) Amogeêi v.. 1017. - (15) Uodini v., 816. - (IC) Waiiri w., !Mi2. - (17) Nanlorientia V., en 1080. Nanionville, au xu» bictle. (18) Lendardi v., 816. (19) Pratsvma,-).w f,\èà^.— CHi] Pretb\jteri 11,1150.— (21) Radaldiv., 922. ^22) fletiierogo u , en 775. (23) Rusebi «., en 1082.

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Ui - (Man.), Stainville (Meuse), Surville (Cal, Eure, Man.) ; Tailleville il) (Cal), Tancarville (S.-Inf.), Thôroulde ville !S.-[nf.), Theuville (E -et-I.. (2), S.et-O , S.-Inf.), Tiiia- ville ;:<) (Meur.), Thiberville (Eure), Thionville (Mos (*), S.- el-0.), Tocqueviîle (Eure, Man., S.-Inf.), TouffréviJle (Cal. (■'', Eure, S.-Inf.), Triqueville (R) (Eure);

Vacherauville fl) (Meuse), Vandelainville 8 (Meur.), Va- rangeville (9) (Meur.), Varnéville (Meuse W, S.-Inf.), Valle- ville(EuT-e, S.-Inf.), Vaudeville (Meur. Hl), Meuse (12), Vos ), Vêqueville (13) (Hle-M.), Vergavillc ('*) (Meur.), Videcosville 'Man.), Vierville (Cal., E.-et-L. (lô), Man.), Viéville (Ilte-M-, Meur , Meuse, Som.),Vittonville (Meur.), Yolscreviile (Eure), Vuarmeriville (l*») (Meuse), Vuoiriville (!') (Meuse); Xonville (Mos.).

D'autres souvenirs de l'époque gallo-romaine sont les noms de certaines institulions administralives cl judiciaires, les carccr, les communia et commuiialin, les consueludinet ou cottaiietamina, le dominium, \efestum, la /icfn, le ftscuni, le fornm, la furca, le glandaticum, Vimpcrium, la jiisticia, ];i paMo, \e pedaticum , \a potctilia, la potettas, la pruepo- testaj, la recvperantia, la rccusiio, la redeniptin,\a rcquûi- tio, la reveslitio, le scqiiestruvi, la lasca, Vajuticum, la ven- dila, le vindicium.

lAcnrcer est la prison, la ge6!eoii l'on enfermait les gens poursuivis ou condamnés pour crimes ou délits. C'est le sons que le mot a dans Cicéron. Plante lui donre, par plaisanterie, celui de gibier de priton ; nous disons i/tèicr de potence. C'trcer a donné cnreer à l'espagnol, carccre à l'italien, carce

0) TatluvUla, 1068.- (2) Teodulfi u., 810 - (3; Thiadi »., Uli2. - (Ij Theod.>tiania t: - (5) Tlteaffredi v. (0) StricoviltiU e., un 810. - Oi Vaeheratfi v., IWJ. (8, iuandelini v., OfiO. - ('Jj ruarengeni v.. en 770. (10) Vuarneri v., 1100 (11) Vuaidini v.. aii \i' si(c1n, (1!; Vuoldetinge* v., tXû. —(1^) Epitcopi u.. vii< siècle. (tij Viadir- 9oWt V., 'Md. (15) Yen v., ver» HOU. - (Iti) Vuorwwrii r., lOOU. (17) Vuodtni et VuûHni ti., 70U.

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-d42- et charce au provençal, chavire et charle au vieux français. La Fontaine se sert encore de la forme charlre, et l'on dit toujoui-s : tenir en chartre privée.

C:arces(T.-et-G.), la Charce (l)(Dro.), Chartres (Ch.-Inf., I.-et V , Loire, M,-et-L.), la Chartre (Sar., S.-et-O.), les Chartres (P.-de-D.j. la Charle (Sav.), les Chartes (Sar.) ;

Carcelles (S.-et-L.), Carcès (T.-et-G., Var.), Cliarlrettes (S.-et-M.), lesCharteltesCAr.), la Chartrie (Indre, I.-et-L.), Chartricrs [Cor.), la Cliarlcrie (Eure), les Chartiers (Cal,, Ch,-Inf.), Charlrage(Orne), laChartroule (Cor.);

Chartèves (Aisne), Chartraines (Loiret), Chartrené (M.-et- L.), Charlreuvest2J (Aisne).

La commune était le bien commun, la terre dont l'usage était commun aux habitants d'une ou de plusieurs localités, ce que nous appelons encore le communal.

Commune est le neutre du latin communia, dont les formes néo-latines sont : le provençal comiiii, como, t'omit, l'espagnol comiiii, l'italien commune, le français rontmtoi. On donne pour orij^ine à communù, l'ancien lalîti comoinin, de cum, avec, et de moene ou mm'iius, miimis, nuir, devoir.

Le mot féminin commune, surtout au pluriel, était fré- quemment usité autrefois avec lo sens de biens communaux. On disait : mener pattre les Iroupeau.v dans les communes.

Le Commun (E. -et- L-, L.-ct-C), la Commune [Ain, Aisne, Ai-den., Cal., Ille-Sav., L-et-L., Man., M.-et-L, Nord, P.- de-C, S.-ct-L-, Sar., Vau.), les Communes (Ain, Al., Cher, E.-et-L.L-el-V., P.-de C, S.-lnf , Yon );

La Communetlc (Eure, P.-de-C ).

Communale nia même sens (juc raiiDiiiiiic. On trouve : en provençal, cominal, comumil, cumuiuil ; en espaj(nol, eo}numtl; en italien comunalc ; en vieux français, outre communal, communaux, le pluriel communaillc, comme- naillc, traduction directe de communalia.

(1] Cailrum Sanclae Mariae de Carcere. i15i. (2; Carcerie lioba.

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Le Communal (Ain, Doubs, Ilte-G., Sav.), les Communals (T.-et-G.), les Communaux (Ain, Hte-Sav., Hte-L., Loire, Sav.], Communailles (Jura), les Communailles ([Ite-Sav., Jura), Commennilles Cl (Jura).

On trouve encore, avec le même sens, le mot commiinauli!, qui v'icnl lie communale par le bas latin comm uitaltlns, au- quel le provençal doit cominallat, communautat, et l'italien comunaltà :

Les Communautés (S.-et-L.).

Coutume vient de consuetudinem, comme amertume pro- cède d'u/puriliit/iHcm. Le bas latin a di'jà comtuma, i|ui a donné : au provençal un substantif masculin, cojlum, et un féminin, coiluma, coidvma ; à l'espagnol un substantif ïém\- Tiia,ca»lumbre ; au portugais un substantif masculin, coslumc; à l'italien un substantif masculin, cosIuihc, et un féminin, costuma. En espagnol et en Français, le masculin a pris le sens d'habillement spécial, de vêtement d'usage, de coutume ^costumbre et coitiime).

Diez fait remarquer que les masculins ne peuvent venir directement de consuetxidincm et qu'il faut supposer une forme intermédiaire contuetumen, dont le pluiiel comuclu' mina auiait donné les formes féminines en a.

Coutume, en droit, est synonyme d'usage :

Les Coùlomes (Eure, S.-et-O.) ;

Coâtumellcs (Eure, L.-Iiif.).

Dans Valère Maxime et Ulpien dominium a le sens abs- trait de droit de propriété. Il a pris plus tard le sens concret de propriété, de bien, de domaine. En jurisprudence féodale, le domaine a été distingué en domaine ciiitiicnl, donnant droit à Dioniniage ou à une redevance, et en domaine ulile comprenant la perception des fruits.

Dominium est devenu le bas ]alindomriiiium,\e provençal domaine ; l'espagnol et l'italien dominia ; le vieux français

il} Communatia, llll.

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-iU- :

domènc, domine. InalUe de dire que domimum vient J<> doniinus :

Domènes (Is.), Dominer (Vien.), Domaines (Clier), le Iw- inaine(Htes-A., May., Nie.), les Domaines (Cal.) ;

Doinainvilies (E.-el L.)-

Le fcitiim était originairement le jour de fête {Ovide, ou la rûtceile-niôme. Au moyen âge, il est devenu le plaiJ gé- néral, le lieu il se tenait. Les plaids généraux ont pri^ le nom de fêle '/calitin) ou de foire (/"ccio), parce qu'ils se te- naient oi'diaairemcnl à l'occasion ou à la faveur dus assem- blées que ces solennités provoquaient

Le neutre fatum est devenu, selon la règle, le irasculin fcsle; mais son pluriel /'eila, devenu féminin singulier, il donné : au provençal et à l'italien fusta, à l'espagnol (iesUr, et au vieux français fcsle.

Testes (Aude), te Feste ou Fêle (C.-d'Or, Mar., Sav , Vien.l, Feslel ou Fétel (Som.), la Féterie (NJ), la Féliére (L-et-I.,), F'eslieux(l) (Aisne), Félin (Cher] ;

Feslalemps(Dord.),Festuberl(P.-do-C.),Feslugii!re(Dord.i, Félemes (ille-Sav.), Feotives ou Fètives (Loire), Fêlciur* (Sav.), le Félray (Al.), Fètrogne (Ard.). les Fétus (Loiret).

La ficla (pour /ixa) était une terre à reiieviince fixe, une terre donnée ht cens. Ficln (sous-entendu terruj a dunné au provençal fiitc, fUe, et hitlc, hitc; et au vieux français faile. fuie.

Files (Ar ), la File ou laFitte (Hte-G. (2), L-el-C, T -et-G.), la Hitle (Gers, Iltes-P. <3), Lan.), la Faile[Cr.], Fales(Ci-.), .'a Fale (Vien.) ;

La Fitan (Hte-G., Htes-P), la Filole (B.-P., Hlos-P), la HiUan (Hles-P.), la Uilou (Lan.), la Hilère (Hle-G.), la Fui- lerie (Cul ).

Fiiciié, qui signifiait coi-beille, panier, (Columelle), élail

(i) Feilulium, en 1131; Fftiol:, en llïiô; FentuU, en 1145. - {i)L> r,-Toupiére el la f.-Visorilanne. ;3j La ll.-è4-.\nelea et la ll.-Toupière.

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145 - employé déjà, au grand siècle de la littérature latine, dans le sens particulier de panier à argent, de panier de collec- teur d'impât (Cicéron, Phèdre), De à nommer l'ensemble des impôts fiscus, il n'y avait qu'un pas. Aussi voyons-nous, dès cette époque, Sénèque et Juvénal, ainsi que Cicéron et Suétone, lui donner la stgiHfication de trésor du prince, qu'il conserva longtemps, puisqu'il l'a encore dans Cassiodore et Eutrope, par opposition à aerarium, trésor public. Plus tard, /iacui et aerat'tum se confondent. Enfm, au moyen âge, fiicui devient synonyme de feodum.

Fiicua, en bas latin fiacum, a fléchi en fUc,fix, et fe»q dans le pi'ovençal, en fuca dans l'espagnol et dans l'italien, en fesc, feache, fesquf, (Uque dans le vieux français.

fesqs (Gard), le Fesq (Gard), Fesques (S.-Inf.), Fesches (Doubs, Ht-Rh.l, Fiches (Ar.). Fis (Hte-L.) ;

Fescals jMor ), Fescheux (S.-el-M.), les Fischières (Sar-). Flcheux (P.-de-C.), Flcliin(Ain), Fixey (C.-d'Or), Fixin (C- d'Or), Fixous ou Flchous (B.-P.), la Fîchère (Char.);

Fescamps (Som ), Fiquefleurs (Euro), Flquemont (Mos.), Fiquinville (S.-lnf.).

Foi'um signifiait, en général, place publique (Vitruve, Té- rence, Ovide); marché [Varron, Salluste, Térence); place publique de Rome et des villes municipales, lieu des assem- blées, tribunal, chef-lieu judiciaire, juridiction, ressort, ad- ministration de la justice (Horace, Tite-Live, Cicéron, Cor- nélius Nepos, Suétone, Sénèque, Ovide, Tacite, Martial, Piaule, Virgile, Festus); banque, lieu de change (Cicéron, Sénèque, Plaute). Luciiius, Salluste et Isidore orthographient forua (proprement table de jeu, échiquier). Le mot avait con- servé ses différents sens à l'époque gallo-romaine; la cou- tume était restée de tenir les assises et audiences de justice aux lieux et jours de foire ou de marché, ou, du moins, sur la même place.

Forum et forua ont donné le provençal for, l'italien foro^ l'espagnol fuero, et le vieux français /"eur ;

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- 146 -

Feurs (Anièohe H), Hle-S,, Loire (3)), Fors (D.-S.) ;

Foras (Is.), Foraz (Hte-Sav., Sav.) ;

Forcalquier(3)(B.-A.), Fréjus(*)(Var.), Forli i5) (It.l, For- novo ou Foraoue (G) (U.), Forlimpopoli C^) (It), Fossom- brone (8) (IL).

Fwca, fourche patibulaire, dntis Horace, Suétone, Pline, Paulus Ulpien, est devenu le provençal et l'italien f&rta, l'espa^ol harca, le vieux îrançais forche, faufche, fourque, le béarnais hourque.

Fourches (Ardèche, Cal., C.-dOr, Hte-L., Indre, P.-de-D., Sar., S.-et-M.|, les Fourches [Cor., Cr., Doubs, Vau.), Four- ques (Dord., Gard, L.-et-G., Loz., P,-0., Som,), les Four- ques (S.-Inf.), Hourques (B.-P., Gir , Lan.) ;

La Fourcade ou Hourcade (B.-P., Gir.), la Hourqute '9) (B.-P.), Hourquet(Lan.).

Glant, gland de cliéne, a signiQé aussi glandée, récolte du gland :

... Venil de olande Mcnalcas (10).

(Virgile,)

Glands et glandée, à l'époque féodale, ont servi de base à une imposition, & un droit d'usage, qu'on a aussi appelé glandage.

GUtns a donné : au provençal, glan, glant, aglan ; au ca- talan, ««/'(i; à l'italien ghianda ; nu vieux fi-ançaiï^, {{nul, Hom, aillant. On doit au bas latin glandaticittn, glnnda- gium : le provençal et le vieux français glandage; l'italien ghiandajo. Les formes patoises de glandée sont : lantée. Hantée :

Glands (Aisne, Loire, Yon.), le Gland (E.-et-L.), I^ Gian- dier (Cor.), Glandieux (Ain), Glandages (Dro.).

(1) Forum Uelviorum. (2) Forum ou Foruê Segui donné son nom au Foreitiis pogua on Foré!, dont il fut la première cafii- tale. [V, Plin,, IV.) 0) Forum calcarium. (4) Forum Julii. (V. Min-, m et V, V.) (5) Forum Livii. (6) Forum novum. (Tj Forum Po- pilii. (8j Forvm Sempronii. (9) Furcai, 1096. (W) EglOf/,, X, ix.

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147 -

Le mot imperium a signillc successivement commande- ment, urdre, autorité, pouvoir, magistrature, domination, suprématie, souveraineté. On le trouve, avec ces divers sens, dans Cicérou, (^^sar, Cornélius Nepos, Horace, Plaute, Térence, Tibulle, Virgile. Déjà dans Horace et Tacite, ii prend celui d'étal souverain. Plus tard Valère Maxime l'emploie, au pluriel, pour désigner les hommes en charge, les autori- tés. Au moyen âge Vimperium est la justice d'épée : le jut gladii se confond avec lui Cet imperium est d'abord entier, et il restera tel pour le châtelain, mais déjà il est souvent mitigé ou diminué, par lui délégué à un subalterne. De là, lii di:itinction de Vimperium en merum, absolu, et en mix- tum, mixte, qu'on trouve déjà dans Ulpien. U deviendra le mire et le mixte empare de notre vieux français, qu'on trouve assimilé dans les actes publics, à la haute et & la moyenne justice.

Les formes néo-latines sont : emperi dans le provençal, imperio dans l'espagnol et dans l'italien, empeire, empire, dans le vieux français.

Empire, comme nom de lieu, est synonyme de (lef :

L'Empire (P.-de-C), Lempire (Aisne, Meuse).

Au sens propre du mot, justilia est la jUNtice, Cé'juité (Cicéron, Virgile) etaussi le devoir (Cicéron), Juatilia a déjà dans Florus le sens de droit écrit, de loi. Il devait devenir synonyme de peine. Enfin, on appela justice le Heu cette peine était subie, et le gibet lui-même. La justice ou les justices étaient le signe patibulaire.

Jualitia a passé, dans le provençal et dans l'espagnol jus- ticia à peu prés tel quel ; la prononciation italienne en a fait givslizia :

La Justice (Ain, Al., Ardèche, Aube, D,-S., Nord, Sar., S.-et-M , S.-et-O., S.-lnf., Von) ; les Justices (AI., M.-et-L.).

La paslio 00 droit de paisson, appelée aussi i>a»tionali- cum, en bas latin piuinalicum, pànagc, est d'origine gallo-i'o- maine comme le droit de glandée, dr(Ht identique d'ailleurs :

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paissons (Yon ) ; les Paissons (Sav.) ;

La Passonniëre (Sar.), la Pasnière (Eure).

Le Pedalicum, pedagiam, était un droit de passage qui, d'après l'élymologie, ne concernait ordinairement que les piétons.

Pedagium est devenu péatge en provençal et en catalan ; peaje en espagnol ; pedaggio en italien ; et péage en fran- çais :

Péatges (Gers), le Péage (Ain, Ail-, Ardèche (1), Dro. (2), (Is. (3). S.-et-L.. Yon.).

Potenlia a donné puissance et potence ; la seconde est devenue, au moyen âge, l'insigne de la première. La po- tence était à deux, trois, quatre ou six piliers, selon l'im- portance du fief en justice.

La Potence (Sar.). les Potences (Dord-, P.-de-D.).

Le mot polettas, après avoir signifié pouvoir, puissance, autorité, dignité, magistrature (Cicéron, Virgile), s'est res- treint à la condition des hommes qui étaient à la disposition (t>t poteatate) du seigneur, des hommes dits de poète ou de poate fjiominea potestatU), qui, comme les colons militaires, ne pouvaient ni s'assembler, ni donner procuration, sans li- cence du chef, centenier ou dizenier :

La Pooté (May.), la Posté (Hte-S.), la Poûté (E.-et-L).

La prœpoleslas a d'abord été le pouvoir du chef militairo des colons gallo-romains ouprœpotitus.

Lorsque ce chef fut devenu le seigneur féodal, il conserva le titre et, à peu de chose près, la fonction, réunissant au commandement le pouvoir judiciaire et l'administration. On l'appelait prxpositua.

Prapoiitus a été rendu par prévôt et praipotettaa par pré' voté.

Les formes modernes de prœpoté$tat sont : le provençal

(1) I^ P.-dArras. (S) Le l'.-de-la-Roche ; le P.-de-Piiançon ou Bourg- jk-P. (3) Le P.-de-Rau3sUlun; le P.-de-Viiille.

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proboatat, l'espagna) prebostad, l'italien preeostà et te vieux français provoité, prevosté, prcvâtë, prévôtaii, provôlais :

La Provôlais {I.-et-V., L.-Inf., Mor.), la Prévôtaia (G.-du- N-, I.-et-V., M.-et-L.), la Prévôté (Char., Eure, Nord, Orne, P.-de-C.).-

Le mot prévôt a été souvent employé comme nom de lieu à la place de prévôté : Prévôt (Char-, L.-el-G.), le Prévost (Loiret). Il a donné difTérents dérivés :

La ProvÔterie (L.-Inf.), ia Provôtière (C:al., L.-Inf., Man., May.), la Prévoterie (Cal., Char., Man.), la Prévotière (Eure, ll-et-V., Man.), ]aPrévôtie(Char.).

La recuperantia, recouvrance, était un bien, une terre qui pouvait être rachetée, recouvrée :

Recouvrance (Arden-, C.-du-Nd., D.-S-, Fin-, HtrRh., L.- Inf,, M.-et-L.).

La recoutte {reeutsut fundui, recussu terra, reca$tum praedium), en provençal reacosia, eicona; en italien riieoi- »a ; en vieux français retcouue, avait de l'analogie avec la recuperantia : c'était un bien sujet à la reprise, plus tard au retrait féo^lal. Le mot est le participe du verbe bas-latin re- eutere, enlever, reprendre :

La Recousse (P.-de-C), le Recous (Loz.), les Recous (Hte- Sav.), ies Rescos (Loz.), Escos (B.-P.), Escosse (Ar.), l'Es- cousse(Ar.), Escox (Ar.). Les Escoussols (Aude).

Redemptia a, dans Cicéron, le sens de priseà bail ; dans CiceroD et Pline, celui de rachat C'était une condition des terres assez semblable à larecoiiorancc et à la reeouue.

Employé comme nom de lieu, redemptio, auquel nous de- vons le mot rançon, a été rendu : en provençal, par reemeos, rezetnpto ; en espagnol par redencion ; en italien par re- denzione; en vieux français par raençon, rançon, ranson : Rancenay (Doubs), les Bancenières (Douhs), la Rançon- nière (Cal., Yon.), Rançonnières (Hte-M.) ;

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Rançons <Hte-V., Bh., S.-Inf.>.

Rancennes (Arden.) et Rançannes (Char., Cb.-Inf.), sont d'autres formes franchises de redemplio.

On a donné le nom de renda, renie, à un bien rural alTeclé de servitude pécuniaire ou de cens [pracdium Rmticum ex quû rendae p«-cîjituii(Mr,' ; ici encore bien et revenu ont porté le même nom.

On fait dériver renda du verbe bas latin renilere qui a remplacé reddere, rendre, au moyen ilge. C'est une des formes abrégées du participe passé rendita ; l'autre est renia. Ces deux formes sont dans le provençal renda, renta et dans le vieux français rende, rente. Le portugais renda procode de la première et l'espagnol renta de la seconde. Rendita a survécu dans l'italien et donné rendtc et rendue au vieux fi'ançais. Nous disons enfin que rendue a donné à la dernière latinité les formes rendua et rendoa, et rendic, rendia et rendea.

La Rendie (Char.), la Renie (Hte-M-, Hte-S.), les Renies (Ain, Char.), Randes (Lan, L.-et-G.), Rentières (P.-de-D., Tarn), Rentoy (Ar.), Renly (P.-de-C.), la Randerie (I.-et-L.), Randey (Gir.), Randiers (Lot), le Randier (P.-de-D.), la Ran- dière (M.-et-L.), Randols (P.-de-D.), Randy (Tarn).

Reqwtila (sous-entendu terra) parait avoir désigné un bien sujet à des contributions forcées, dans la suite un fief taillable. Du lalin reqiiirere, rechercher, le participe passé féminin requisita, devenu nom commun, a donné au pro- vençal reqnUta, requeata, i l'espagnol recuesta, au portu- gais requeata, à l'italien richieala, au vieux français requeste :

Reqiiista (Av., Can.).

Le reveslilum était un fonds revêtu, c'est-à-dire repourvu de tenancier, par opposition ii l'abstim ou fonds nu. Les deux expressions ont passé dans la langue féodale :

Revest (A.-M., B.-A., Var), le Revest (Var) ;

Le Reveslel (B.-du-Rh.), Revèly (Gard), le Revèty (Sav.), le Rêves tidon(Vau.).

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On trouve aussi revmtitioavec lu m£me sens :

LaRevetison (Ch.-Inf., D.-S.).

Le Sequeitrum était un bien en litige, en surséance :

Le Séquestre iTarn).

Le bas latin laaca, prestation rurale, vient, d'après Diez, du bas latin taxa, taxe, ce qui est imposé. Dans la haute la- tinité, il y avait taxalio, qui signifiait appréciation, estima- tion. Tous trois procèdent de taxare, auquel Suétone donne déjà le sens de taxer, qu'il n'avait pas primitivement. La tâche a fini par se confondre avec la corvée, et le mot par désigner un bien soumis à cette obligation.

Le provençal a tasca, tatcha et le vieux français tnscite, taïque, tusse. On trouve ta»g dans le kymri et dans le gaé- lique. Le mot anglais tatk peut venir du celtique ou du vieux français. L'espatjnol est tasa et l'italien taua :

Tasques (Gers), Tâches (Nié.), laTiche (Char., Ch.-Inf., D.-S., Dord,, Nord, Hh.), les Tâches (S.-et-L.). la Tasse (Eure, Orne, S.-et-O), les Tasses (8,-et-O., Yon.), laTàche- rie 'Ch.-Inf.), Ticliet (Char.), Tachoires (Gers, Lan.), Tâchy (S.-et-M.) ;

Tâchely <Niè.).

Dérivé du latin uaiis, usage, dont il a le sens, maltcum, en provençal uaatge, en espagnol usaje, en italien utaggio, et en vieux français uiaige, tuège, a signidé terre banale, terre soumise àVun ou à l'autre des droits d'usage (affouage, mai'onage, pacage ou pAturage, paisson, etc.) :

L'Usage (l.-et-L., Loiret, Nié.), les Usages (Aisne, Aube, Cher, E.-et-L., I.-et-L., Nié., Yon.).

La Vende ou Vendue, du participe passé do vendere, vendre, était une forêt au régime des coupes réglées. Ven- dila (sous-enlendu sifua) a donné à la basse latinité venda, venta, dont les formes néo-Iatioes sont : le provençal venda ; l'espagnol venta; le portugais vendu ; et le vieux français vende, vendée, vendue, veille. 1/italicn est resté vendita. Deux formes d'inûme latinité, vendua et vendoa, sont visi-

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blement calquées sur le thème vendue. II y a encore vendia, vendea, qui viennent directement de vendita, par syncope de la dentale t placée entre deux voyelles :

Vendes(Cal , Can.], la Vende (M.-et-L,), les Vendes (Vien.), la Vendée (AI., Jura, P.-de-D.), la Vendue (Hte-S., S -et-L., Vos.), les Vendues (Aube), la Vente (AI., Ardèche, Ol., E.-et-L , Indre, Orne), Vaijdes, pour Vendes (Orne) ;

Vendages (Hte-L.j, la Venderie (S.-et-M.), Vendet (P.-de-D.), Vendeuil (Aisne, Dord., Mar., Oise) ; Vend'huil, pour Venduile (Aisne), le Vendier (P.-de-D.l, Vendières (Aisne), Vendoires (Dord.), la Vendrie (Ven.), Ventejouls (Cor.,Lot},Venleuges(Hte-L.),Venteuil(AI.,Mar., P.-de-D., S.-et-M.), Venlugeol (Can.), Ventures (Tarn).

On peut joindre à ces dérivés :

Vandières (Mar., Meur.), la Vandoire (S.-et-O.) ; Vanteaux (Hte-V,), Vantoux (C.-d'Or, Hie-S.), qui sont des vendaria et dos venàariola mal orthographiés ;

Ventadour (Cor.), Ventavon (Htes-A,)> Ventayon (P,-de-D.), Venterols (B.-A., Drô.).

Le vindicium était, comme \e sequestrum, une propriété contestée (revendiquée). Vindicivm a donné le provençal et le vieux français vence, vince :

Vences (Al.-M., Arden.., Is.), Vencières (Hte-Sav.), Vin- ceuil (I.-et-L.), Vincy (Aisne, S.-et M.).

Vindecy (S.-et-LJ, parait un produit direct de venditiiim.

Les termes Téodaux les plus répandus dans la toponomas- tiquesont: alfa,allodium, baccalaria, bandvm, bannum, baronia, bordum, canlvt, caatetlania, cavgia ou gaudia, comitatus, corrogata, cota, dominio, ducatua et ducaria, feudum, garenna, herbergti, hoba, litigium, marcn et mar- camentum, marcheaùi, mota, odtum, pagaria et pagetia, ienioria, villama. Il faut y joindre, pour être complet, les titres bénéficiaires de canonica, capellania, cura, episcopa- tui, preabyteria.

L'alfa, du germanique elf, était un domaine d'origine bar-

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bare ; le mot a ^gniflé aussi territoire, district. Les formes françaises sont : atfe, afle, aufte^ tmfte, evfle, efle. On ne le trouve plus qu'en composition,

Alfetun (S.-Inf.), Auffargis, anc Alfargis(S.-et-0.), Auf- frique (Aisne), Auflance (Arden.). Boafles (^HEure), Bouafles <S.-el-0.), Bomes(P.-(îe-C,), Boyefles(P.-de-C.), Boudoufles (S.-et-0,>, Meaunfs(Man.),NeaLfles{Eure),Neauphes(Orne), Neauphles (2) (S.-et-O.), Nialles (May), Toeufles (Som.), Ve- nènes (I.-el-V.).

Saint-Sauveur (C.-d'Or) s'appelait encore Alfa en 870.

Vallodium, alleu, du germanique ail, entier, et od, pro- priété, était un bien personnel et héréditaire. Il semble, d'a- près l'élymologie, que l'alleu a être, à l'origine, ce que fut, plus tard, le franc-alleu, un bien exempt de tout droit seigneurial et que l'on était censé tenir de Dieu seulement. Ce bien pouvait être, d'ailleurs, soit noble, soit roturier.

AUodium a donné : alloc, alluc, aloc, au provençal ; alo- dia, à l'espagnol ; nllodio, à l'italien ; allod, allevd, alleu, nlloz, alleux, arlod, arleud, arleu, nlod, aîevd, aleu, alue, ato, alos, aloz, allavd, aîloud, alloue, allou, etc , au vieux français. Celui-ci a encore lod, par aphérèse d'aï, ai-, ourt, et alleuf, arleuf, aleufpa.T addition populaire d'un f.

Les formes bas-latines alhdanim, allodinum, alodeg, alodia, alaudia, alaudum, alocium, aluetum, ont été cal- quées sur les formes françaises allouard, allouin, alods, alaudi, alaud, sur la forme provençale aloc, et sur le dimi- nutif aluet.

Les Allauds(Htes-A.), l'Alleu (I.-et-V.),les Alleuds (D -S., M.-et-L.,S.-Inf.,Vien.), les Alleux (Arden., C.-du.N., I -et- V , May , Orne, Yon ), Allos (B -A,), les Allots (Loiret), les Alloz (Doubs), Allou (Loiret), les A]louds(Is.), Allou (Hte- Sav.), Alloue (Char.), les Allues (Sav.j, Aïeux (Ar), l'Aleu (AI, Ch.-Inf., Cor., L-et-V , L.-et-Ch., Loiret, M.-et-L.,

(1) Bodalfa. (S) Nidalfa in Pago Uadriacenti, 816.

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Orne, S.-et-O., Som., Ven., Vien.). l'Aleuf (AI., Indre, I.-6t- L., L.-Inf.), l'AloeuI (Cher, Meur., Vien.), AIos (Ar., Tarn), l'Alo (Av., Can., Cor.), les Alos(Tarn), l'AIoz (Drôm.), l'Alue (Dord.),Arleuf(Niè.). Arleux (Nd, P.-de-C ), l'Ario (L -Inf.), Arlods (Ain), Ados (Hle-G-, Loire), les Arlots (Loiret), Arloz (Juraj ;

Lodes (Al., Hte-G), Lods (D (Doubs), Loudes (Hle-L.), le Lou(L-et-V.);

Allouets (Gir.), Alluets (Hte-Sav.), les Alluets (S.-et-O.).

La bachellerie en provençal bachelaire, en espagnol bacci- leria, iief de bachelier, était une sorte de domaine rural tenu 'a cens par un vassal d'ordre inférieur et qui parait avoir été formé par une dizaine de manses.

Bachelier était donc synonyme de dizenier. Littré fait ve- nir le mot du radical felliquo bacal, bacel, bnchel, vassal. Nous le tirerions plus volontiers du latin badllut, baguette, verge, et les formes néo-latines nous y convient. La baguette ou verge aurait été l'insigne de ce vassal, comme elle le fut plus tard de certains petits officiers, les sergents et huissiers à verge :

La Bachellerie (Cor., Dord-, D.-S-, E.-et-L., Hte-V., Nd), la Baclerie (May.).

Bachelier a remplacé souvent bacheleric dans la nomen- clature Incale:

Baclaire ^S.-Inf.), Bachelar (Loire), Bachellar (Ilte-Sav.).

Le bas-latin bacalariua n'apparaît qu'assez tard dans les textes (ix* s.); il a pu être fait d'après le provençal bacalar.

L'espagnol bachiller et le français bachelier semblent se rapporter à un primitif baciliffriiM. Dans cette hypothèse bacalaria, baccalar ta aurait élé d'abord badUaria, bacilaria. lîacillariua et bacUlarta n'ont rien fourni à la région ita- lienne.

Leriûfde bande ou de bannière, appelé aussi fief banneret,

(1) En 1189.

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obligeaïtle possesseur à se rendre en armes à l'appel de s6a suzerain avec sa bannièie et suffisamment accompagné.

Le germanique banii, qui signifiait h la fois la bannière et la troupe qui la suivait, a donné au bas-latin bcmdum, banda ; au provençal banda; k l'espagnol et h l'italien bandn; au français tonde. Les dérivés : provençal bandiera, baneira, espagnol bandera, italien bimdiera, portugais bandiera, et français bandière, bannil:re, ont la même double significa- tion :

La Banda (Sav.), Bandes (Sav.), la Bande (Aube) ;

Le Bandeau (Sav., Vien.). les Bandets (Sav.), Bandols (Var);

Banières (Tarn), Banderolles (Hle-Sav.).

Le bas-latin bannum, i^su du haut-allemand fcaniiaii, s'ap- plique à toute propriété commune, bois ou forêt, four, mou- lin, pâturage. Sous te régime féodal, tes biens à ban ou ba- naux étaient h ta disposition de tous, moyennant redevance au seigneur du fief. L'usage n'en était pas toujours libre, et très souvent forcé.

Les formes néo-Ialines de bannum sont; le provençal et le français ban, l'espagnol et l'italien bando. Souvent ban est écrit par erreur avec un c ; banc.

Les Espagnols et les Italiens semblent avoir confondu bandum et bannum :

Bans [Ardèche, Av., Jura, Loire, Rh., Vos.), te Ban (Hte- S), Banc (Av.), les Bancs (Ai., Ardèche), Bannes (Ardèche, Hte-M., Lot, Mar., May.J;

Baneuil (Dord.), Bannay (Cher, Mar.),Bannost (S.-et-M.);

Bannalec (Fin.), Bannans (Boubs), Bannégon (Cher), Ban- neviile (Cal.).

La baronnie était une seigneurie qui donnait ft son pos- ses.seur le titre de baron. On fait dériver aujourd'hui baron de l'ancien kymri bar, héros, qui a Iburni : au provençal, le no- minatif bar et l'accusatif baron, k l'espagnol, varon, à l'ita- lien, barone, au vieux français, le sujet ber ou bera et le ré-

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156- glme haron. Le sens du mot, dans les langues romanes, est homme fort, mari, guerrier, noble, seigneur. On trouve en- core baron avec le sens de mari dans le wallon :

La Baronnie (Ar., Cal., Char., Dord., Eure, Hle-Sav., L.- et-G., Mor., Tam, T.-el-G.), la Baroine (Sav.).

Baron supplée baronnie comme nom de lieu :

Baron (Ar., B.-P,,Cal., Gard, Gir., Lan., Loire, Oise, S,- et-C); le Baron (L -et-G.) ;

La Baronnerie (Eure, Loiret, M.-et-L.,Man,, S.-et-L.) ; la Baronnière (Eure, L-et-L., M.-et-L., Man.) ;

Baromcsnil (Seine), Baronval (E.-et-L.), Baronvîlle(E.-et- L.).

La borde était une métairie, une ferme à condition de par- tage des fruits avec le seigneur. Ce terme est encore em- ployé dans certaines provinces, oii le régime de la propriété a peu changé : le maître a succédé au seigneur dans ses droits utiles.

Borde est d'origine celtique : on trouve bord dans le cor- nique, dans le gaélique, avec le sens de planche. L'étymolo- gie permet de saisir la signification première : construction ou clôture en planches. Borda signifie encore cabane en provençal, en catalan et en italien. C'est une des formes de bord en basse latinité, l'autre est bardum, qui a donné le vieux français bord, bor>, bort :

Bord (Char., Ch.-Inf., Cr., Dord., Gir., Hte-V., P.-de-D., Sar., Vien.); Bors (Char ), Bort (Cor., Cr., Dord., Hle-V., P.- de-D.) ;

Bordes (Ar, B.-P., Can., Ch.-Inf., Gers, Hte-G., Htes-P., L-et-L.. Lot, L.-et-G., P.-O.), la Borde (Aisne, AL, Aube, Char., Ch.-Inf., Cor., C.-d'Or, Dord., E.-et-L., Gir., Hte-G., Hte-M.,Htes-P.,I.-et-L., Jura, Lan., L.-et-Ch., Loiret, Lot, L.-et-G . Mar., Meur., Mos.,Oife, Orne, P.-de-D., S.-et-L., Sar., S.-et-M-, S.-et-O-, T.-et-G., Yon.), la Bourde (L-et-L ), les Bordes (Ain, Ar-, Aube, B.-P., Char., Cher, Cor., C.-d'Or, Cr., Dord., E.-et-L., Fin., Gers, Hte-G., Hte-L., Htes-P., L-

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i57- et-V., Indre, I.-et-L., Jura, Lan., L-et-Ch., Loiret, Lot, L.- et-G., Mar., Meur., Nié,, Oroe, P -0., S.-et-L., S.-et-M., S.- et-0., Tarn, T.-et-G., Vien.. Yen.) ;

Le Bordage(L-et-V., L-et-L., M.-et-L., Sar-, Ven.), les Bordages (Cal-, M.-et-L., Sar.), Bordas (1) (Char., Cor., Dord., P.-de-D.), le Bordaz (Ain), Bordeaux (Cal., Char., Ch.-lnf., Eure, Loiret, S.-et-M., S.-Inf.), le Bordeau (Orne, Sar., S- et-0., Ven.), les Bordeaux (Aisne, Eure, L.-et-Ch., May., Orne), le Bordel (S.-et-M.), le Bordelet (Ardèche), la Borde- liére (M.-et-L., Orne), Bordères (B.-P., Hles-P., Lan.), la Borderie(Can., Cor, Dord., Eure, Gir., Hte-V., Lot, L.-et- G., Man.), ies Borderies (Char., Cor., P.-de-D., Sar.), la Bordiére (Loiret), Bordiers (Sav.), Bourdoiseau (3j (Nié.).

Uordebure (3) (I.-et-L-, L.-et-Ch., Loiret, Sar.), Borde- nave i*)(Lan.), Bordeneuve (Aude, (Jers, Hle-G., L.-et-G., T.-et-G.), Bordenobe tô)(P.-0.), Bordepaille (Gir.), Bordepli- gade («J (Htes-P.), Bordesoule 0) (Cr., Dord., Gir., Hte-V., P.-de-D-, Vien.), Bordevielle (Hte-G.), Bordeville (Char ); Salleborde (Hte-S.)-

Le canlus était un coin de terre, un champ d'étendue va- riable, et le cantû une portion de pays plus ou moins consi- dérable. Ces deux mots viennent d'un radical cant, d'origine inconnu, qu'on retrouve dans l'ancien français cant, coin ; dans l'espagnol et le portugais eanto, coin, pointe ; dans l'an- glais cant, pan coupé ; dans le kymri cant, rebord ; et qui parait avoir eu le sens de limites.

Le eantus aurait été, à l'époque féodale, la centenie ; en ce

sens, on pourrait le tirer du bas-breton cant, qui veut dire

cent. Le eanto avait déjà le sens de pays et se substituait au

pagus et au gau.

CantuB a donné: au provençal cant, cante; à l'espagnol,

'M BoidatU. (3) BordottUum , 1145. (3) Bur» ou baire, brun foncé, lOEDbre. («> Borda nova. ^5) Id. (li) BorJe engagée, ('j Borda Ma,

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k l'italien et au portugais canto ; au vieux trançais coïKe, chante, citant. Canto est resté tel dans l'espagnol et le por- tugais; il est devenu canloii dans le provençal l'ancien ca- talan et le français, et caatone dans l'italien. On trouve, dans l'allemand, kant et kanlon ; il les tient probablement du kymri.

Gantes (A.-M.), les Gantes (Al.), Chantes (Hte-S.),leGhante (Aisne, Seine) ;

Cantel (Fin.). Chanteau (G.-d'Or, Cr.), Chanlel (Al., Hte- L.), le Chantel (Sav.), Chantelot (Aube), Gantin (Gir., Nd, Sav.), le Gantin (Rh.), Ghanteuges (l) (P.-de-D.), Ghantein W (P.-de-D), Chanteils (May.), Chantouillet (Vien.), Gantois (Gir.), Cantuels (Av., Can.) ;

Cantabel (Av ), Gantagrel (Av.), Gantaioube (Av., B.-P., Hte-G.), Cantamerle(A.-M., Av.), Canlaoua (Htes-P., Lan.), Gantaousel (Hér.), Caotarel (Lot, Vau.), Gaataron (A.-M.), Gantebonne(Meur.), Gaatecoq(S.-Inf.),Cantecorps(T.-et-G.), (iintefage (Lot), Gantegaline |Tarn.), Cantegrei (3) (Dord., Lot), GantegriK*) (Hte-G., Gir.), Gantegrit (Lan.), Clante- lin(W(Nd., P.-de-G., S.-InL), Gantelose (Hte-G.), Gante- loube (G) (Can., Dord.,Lot),Canteloup(Cal., Eure, Gir., Man.), Carilemerle(Dord., L.-et-G., Tam, T.-et-G.', Ganteperdrix (B.-du-Rh.), Gantepie(Gal., L.-et-G., Man., S.-Inf.), Gante- rai ne (') (Ar., Nd, Soin.), Canlerane (L.-et-G., P.-de-C , P.-O.), Gantereine (Cal., P.-de-G., Tarn), Ganterugue (Ar.), Gantessière (Is.), GanLreigne (P.-de-C.) ;

Ghanlabot (Is.), Chantabry (Gh.-Inf.), Ghantafrey (Cher), Chantagrêle (P.-de-D.), Gbantagret (Loire), Ghantalaude (8) (Lan.), Ghantaloiip (Loiret, S.-et-M.), Gbanlambre (S.-et-O.), Chantarel (Gor.), Chantaussel (Htes-A.), Ghantecoucou (M.- et-L.), Ghantalouette (Al.. Is., Loire), Ghantebîlle (Sav.),

(1) Cantaialum, m' aiéclo. (,2) Canioanum, des mon. mârov. Çàj Cantui graculi. (ij Ca/ilw gvyUi. (5/ t'antut tapi, (G) Id, (7) Ca'Uus raam. (8) Cantut alaudœ.

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- 159 Chantecaille (l3.,L.-et-Ch.), Chantecoq (Loiret, Mar,, Seine), Chantecorps(Gor.,D.-S.),Ghantefoin(Ven.), Ghaiilep-aiHe (1) (Hte-L.), Clianlegreau(Dord.), Chantegi-êle(P.-de-D.), Ghan- tegrelie (Hie-V.), Chantegril (3) (Cor.), Chantegros (Dord., Hte-V.),Chantegrue(3) {Cr , Doubs), Ghanteheux'.*) (Meur ), Chantelauze (P-de-D), Ghaiilelay^j (Manc), Chante!oube (6) (Ardèche, Can., Gor.. Gr., Dord., Iltes-A., Hte-L , Hle-V., P.-cle-D., Vîen.), Chanteioup, Ghanteloup (Aube, Ch.-Inf., Cher, D.-S., Eure, E -et-L., I.-et-V, Indre, l-el-L, L.-et- Ch , L.-Inf., M.-et-L-,Man., May-, Nié-, Orne, P.-de-D.,Sar., S.-et-M , S.-et-O.), Ghantelouve (Can., Is, Sar.), Ctiaiile- manche ffl (S -et-M.),Chantemèle (8j (E.-et-L., Miiy.jiChan- temelle (9) (S.-et-O.), Chantemerle (10) (Ain, Aisne, Aube, Char., Ch.-Inf., G.-du-Nd.), D-S-, Dord., Dro., IIles-A., nie Sav., Jura, M.-el-L., Mar., Nié,, Nd., Oise, P.-de-C, S. -et-L., Sav., S.-el-M , S.-el-C, Vien.), Chanlemouche (Sav.),Chantepenirix (Ardèche), Chantepie(I.-el-V.,I.-et-L., Man., May., Orne, Sar., S.-et-M., S.-et-0.), Ghanteraines (H) (IIte-M.),Cliaateranes!l2)(Hle-V.,P.-de-D.),Ghantereiiies(i3) (Aisne, Arden., Dro., Hte-Sav., Loire, Mar., Meur., Meuse, S.-et-M-, S.-et-C, Var, Yon.), Chanterennes (l*) (Mos.), Chanlerenard (Cher), Ghanloiseaux (Ghar., Ht.-Rh., Ivoire, Sar., S.-et-M ), Ghantors (15) (Man.), Chantossel (P.-de-D ], Chantoubet (Dord,), Ghanlourierelle (Seine), Ghantouzel (16) fHle-L.) Chantrans (Doubs, Jura).

Cachan (17), pour Cachant (Selno), Brcchant(lR) lE.-et-L.). Saint-Malhurin-de-Larchant (Loiret) s'est appelé Liri cantut.

Caêtcllania, chatelleoie, est un dérivé de crtsieltvm, dimi- nutif de 4.'a«(ft(m, chdteau, par l'intermédiaire de caitellanvs,

(1) Canlui graeuîi. (2) Canlui gryUi. (3) Cantux gmia. (i\ Canlu» ululs. (5) Canluê lae. ~ (6) Cùntus tupt. (7) Cantut monachi. (8| Cantui meêpili. (9i Canlut merula;. (lOl Id. [II; Canlui ranœ. (12) Id. (13) H. {lH M. (l-l) Canlus uni. (16) Canfus avieellm. (17) CtUi eaniw, 815. (18^ Uroleantu» 815.

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160 - châtelain. Le provençal, l'espagnol et l'italien ont conservé le motintact; le vieux français enafait d'abord ebastelaine, châtelaine.

La châtellenie était une seigneurie avec droit de haute justice, de même que le châtelain était un seigneur ou un juge haut-justicier .

La Châtelaine (Jura (1), Suis.).

Caitellanut a été employé aussi comme nom de lieu :

ChÂtelans (Is,), Châtelains (May.).

Cavgia est la traduction bas-latine du germanique ^au, qui était l'équivalent du paguêUtin et du comitatu$. Gau a été rendu aussi par gaudia, gauditim.

Le mot est devenu cauge, coge, coye, en vieux français :

Coges W (Jura), Coyes (3) (Oise).

Le comtralug, comté, qui a succédé aupagua, a été d'abord un territoire possédé par un comte ; mais, dans la suite des temps et le morcellement féodal aidant, il est devenu une simple seigneurie dont le possesseur avait le titre ou la qua- lité de comte.

Nous devons k comitatui le provençal eamtat, contât, niasc. et fém., l'espagnol condado, l'italien contado, et le vieux français comté, conté, d'abord plutôt féminin :

Contaz (Sav.), le Comtaz (Hte-Sav.), Comté (Gers, Hte-G., Lan., L.-et-G., T.-et-G.), la Comté (Char., I -et-L., Man., Nd,S.-et-0., S.-lnf.), le Comté (Gers).

La forme provençale eomtat et comté au féminin se sont conservés dans les noms de deux de nos provinces : le Comtat Vénaissin et la Franche-Comté.

Corne» remplace souvent comilatui dans l'onomastique locale.

Comtes (Hte-Sav., Lan., P.-O-, Sav.), Contes (A.-M., P.-de C. (*)), le Comte (Mar.), Le Conte (Lan., L.-et-G.) ;

(1) CMeUania, 1053. - (2) Caugia, 1190. - ..3) Id., TUS, (*) U Conte* du Jura est un Condatis,

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La Comtiêre (E.-et-L,), la Conterie (Cal., Dord., Eure, I.-el-L., L.-!nf., Man., May., Orne), la Conlie (Av., Dord.) ;

Conleville (Cal., Eure, Oise, P.-de-C, S.-Inf , Som.).

Corne* a fléchi en coms, comte, dans le provençal ; conde, dans l'espagnol ; conte dans l'italien ; cuena, cous, comte dans le vieux français Cuena, cous dans l'ancien français, et coma dans le provençal, sont au sujet et viennent de comea , comte est le régime pour l'un et l'autre et vient de comitetn.

La cot-vée était le travail gratuit au seigneur par les vassaux ; elle a élé remplacée par les prestations en nature, et le fisc s'est purement et simplement substitué au seigneur, qu'il a fait souvent regretter.

Corvée vient du bas-latin coi-roffata (sous-entendu opéra), U'avail commandé, qu'on trouve déjà dans des textes du ViU* siècle. Dans le Capitulairedc Villia de Charlemagne, qui est de la même époque, on trouve la forme romane corvada, qui s'est maintenue en espagnol cl en italien, et a donné corvade aw provençal ; et coroioec, coniivèe, couriée, crou- wee, courovëe, etc., au vieux français. Sur cor uwée, on infime latinité, on a brodé coi'uwca, conta, coruata, croata.

Corrogata, issu de ciim, avec, et de rogurc, prescrire, donne une idée de coljectivilé comme d'ubligation dans le travail. La corvée militaire actuelle représente bien la chose : un certain nombre d'iiommes commandés pour exécuter la môme besogne.

La Corvée (Nie.), les Corvées (Doubs, E.-et-L., Meur.).

Cotaria ou colarium, coterie, association de paysans pour tenir les terres ou quelque héritage d'un seigneur.

Cotaria, qui a donné coterie, et cotai-ium, qui a donné cotier, proviennent l'un et l'autre de cota, cabane, mot d'ori- gine celtique: kymri cwU, gaélique, coile, cot, chaumière. Le t est souvent redoublé dans les formes françaises :

La Cotterie (Cr.), Cotliéres (Sav.), la Coulerie (C.-du-N.), Cowtières (D.-S,, Htes-A.), la Coutière (Char., L.-et-Ch.,

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. _ 162 - May., Orne, P.-de-D., S.-et-L.), les Coutières iS.et-0.); . GoUiers (Char., Doubs, Sav.), Cotters (Is.), Coulers, (Rh., Sav.) ;

Villers-Cotterets (Aisne).

I^ donjon était la tour maîtresse du cliàtaau féodal, la tour qui le dominait. On trouve avec ce sens, dans le bas-iatin : dominio, domnio, domjio, donjo; dans te provençal, dome- joH, donjon, et aussi dompiihon {dompnion) ; dans le vieux français, doînion, donion, donjon, danjon.

Dominio est l'abbtif de dominium, domaine, devenu nomi- natif d'une autre déclinaison. Il est l'expression de la pro- priété personnelle comme oa gentilice en io. Ce mol a con- servé, dans l'espagnol et dans l'italien dominio, la significa- tion de dominium.

Le Donjon [Al., Hles-A., Hte-M., Sav.), les Donjons (S.-et- L., S.-et-O.), DoniatgDO (Sav.), Domino (Gh.-Inf.), Djminon (Nié.).

Ducati», duché, est déjà dans la basse latinité. Il a donné : au provençal, ducal, dugat; à l'espagnol, à l'italien et au portugais, ducado; au vieux français, «iudiëft;, duckèe, d'où la duché.

Il n'est représenté, dans la nomenclature locale, que par des formes particulièi'es :

Ducède (Hte-G.), le Uucel (Gir.), Uuccy(Man.), Ducy (Gd., Oise),

Un autre mot, fait sur le même radical, Fa supplanté en Savoie, c'est ducnria:

Duchéres (Sav.), la Uuchore (Htc-Sav,), Ducherie (Sav,).

On trouve enfin dux pour ducalua dans :

LeDuc [L.-et-G., Loz,, Man.).

Le mot fief, désignant un domaine noble concédé sous condition de foi et hommage et assujetti h des services et à des redevances, est dorigine germanique comme la chose. Il dérive de l'ancien haut-allemand féhu et de l'anglo-saxon féoh, qui signifiaient troupeau, bien, et auxquels on a ajouté

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d63 -• un d euphonique avant de les latiniser. Le premier est devenu feud, et le second féod. Ils ont donné : le bas-latin ^eudum et /'codum; le provençal feu, /ieu; l'espagnol, l'ita- lien et le portugais feudo ; l'italien /îo ; le vieux français fied, fiez, fié, fief.

Ficux (Dord., Gers, L.-et-G.), le Fieu (Av., Gir.), les Fieux iCr.. Hle-Sav.), le Fied (Jura), Fiefs (l>.-de-G.,Som.), le Fief (,Vrden., Char., Ch.-lnf , Cher, D -S., l.-ct-L., L.-Inf., M.-et-L-, Ven.), les Fiefs (Cal , Eure, Man., Orne, S.-Inf.>, les Fiés (Vos.); I^ Feudrie (Orne) ;

Fieugérund (Hte-Sav.), Fieulaisne (Aisne), Garenne et varenne sont issus du haut-allemand wuren, prendre garde, par le bas-latin vuarenna, bois, étang, lieu rt'servé au seigneur du fief, parc à gibier, à lapins en parti- culier. Vuarenna a été traduit : en provençal, par garuna, varena ; en vieux français, par garenne, varenne.

Garennes (Eure, Rh.), Varennes(A]., Dord., Hte-G , Hte- M., Indre, I.-el-L., Loiret, L.-ct-Ch , Mar., Meuse, Oise, Nié. ti;, P.-de-D-, S.-et-L , S.-etM., S.-et-O., Som., T.-ct- G.,Vien., Yon. (2), les Varennes |Hle-G.).

Cinquante hameaux de France portent le nom de Garennes; quarante-deux celui de Varennes, et quarante celui de la Varenne.

Herberga, de l'ancien haut-allemand heri, armée, et berga, logement, a signifié camp, puis, par extension du sens pri- mitif, logis en général et hôtellerie en particulier. Vherherga était une institution féodale à rapprocher de l'/ios/iilt i(ni , tenure temporaire et révocable, dont nous avons déjà parlé. Nous devons à hcrberga: le bas-latin herberga, haberga, alberga ; le provençal aiberc, alberga, alberja ; l'espagnol albergue ; l'italien albergo ; le vieux français /lerberi/c, hé- berge, haherge, aberge, alberge, auberge.

(1) Yarennae, \r siècle, ii' siècle, U03. - ('2) Yarenna, 9U3.

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Herhsrga a produit en outre le verbe herbergare, le subs- tantif herbergamentum, et les deux dérivés albergarîa et albergaticum^ albergagium.

Aubères (Hles-P.), les Aberges {Hte-L.), les Alberges (Is., L.-Inf., Sav.), les Auberges (Doubs, Loiret) ;

L'Hébergeria (S.-et-O.), les Albergeries(ls.), l'Aubergerie (Drô.), les Aubergeries (Htes-A.);

Herbergamentum avait le môme sensquVicberjfti ;

L'Herbergcmenl (Ven), l'Hébergement (L.-Inf., S.-et-O.), l'Abergement (Ain, C.-d'Or, Doubs, Hte-Sav., Jura, S.- et-L).

L'hoba ou hovn, assez analogue à la cwtis, était, comme elle, d'origine colonique. C'était essentiellement un lot de terre arable donné en jouissance à un colon, liobarius, qui participait aussi aux avantages de l'exploitation de terrains communs ou mavcx, marches, forets et pâturages. La con- cession d'une hoba s'accompagnait d'ordinaire de celle d'une habitation. Vhoba est devenue, de nos jours, une ferme, une métairie, une propriété rurale.

Hobn ou hova a été rendu : en allemand, par hof ; en flamand, par hove, ove, ouve; en vieux français, par euve, ouve. On ne le trouve guère qu'en composition:

Oves (Nd), Cuves (P.-de-C);

Argoeuves (Som.), Bavinchoves (Nd), Contreuves il) (Arden.), Ecrouves (Meur.), Ostoves (P.-de-C), Ostrehoves (P.-de-C), Polincoves (P.-de-C), Rcbreuves (P.-de-C), Templeoves (Nd), Volkerinchoves (Nd), Warcoves (P.-de- C.),Westoves (P.-de-C), Wioves (P.-de-C).

Les hoba d'Alsace élaient généralement groupées :

Bitschoffcn (B.-Rh), BrinighofTen (IIl-Rh.), EichhofTen (B.-Rh.), Gondershoiïen (B.-Rh.), Gumbrectliyffen (B.-Rh,), Hannhoffen (B.-Rli.)) Koenigshoiren (B.-Rli.j, Memelshoffen (B.-Rh.), McnchofTen (B.-Rh.), NeunhofTen (B.-Rh.), Oberhof-

(1) GutUheri hova.

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-165 -

fen (B.-Rh.), OethofTen (B.-Rh.), Pfaffenhoffen (B.-Ilh.), Rilterhoffen (B.-Rh.), ReichshofTen (B.-Rh.) Schirhoffen (B.-Rh.), Sandhoffen (1) (Ht-Rh.), Ultenhoffen (B-Bh), VoegtlJnhofTen (Ht-Rh,), WattighofTen (Ht-Rh.) (2).

Le litigium ou ft^tiim éLtil Ig fief lige, l'héritage lige, la terre lige, le bien possédé sous lii condition de l'hommage lige, de la fidélité envers et cuntre tous et des oMigalions qu'elle comportait.

Liligium vient du germanique lid, qui a donné l'allemand ledig, libre {ledigmann, homme libre de tout engagement avec un tiers) et le bas-latin lilifjiui, ligiui. Les formes néo- latines sont : le provençal, lUge, lige, lit ; l'ancien catalan, lUge, lige ; l'italien, Ugio ; l'anglais, liège ; et le vieux fran- çais, liège, Hègeon, lige. Elles sont les mêmes pour litigiua.

A litigium reviennent :

Lièges (Belg., Char.), le Liège (Doubs, Hte-Sav , L-el- L.) Lis (Htes-P-, L,-el-G.) ;

Conliègea (Jura), Lisbonnel^} (Gard) ;

Et à iitigius :

Les Litges (Gers) ;

La Ligerie (Dord.), les Ligers (Nié.).

Mayca, borne, limite, a signifié aussi territoire com- munal. Le mot est d'origine germanique ; on le trouve dans le haut allemand, marcha ; dans le gothique, maïka, et dans l'anglo-saxon, maei-c. Il a donné: te bas-latin, wardiia; le provençal, marcha, marca, marqua; l'espagnol et le portu- gais, marqua; l'italien, mat-c/ia ; l'allemand, mnrcfc,- le vieux français, marque, marche. R répond au latin margo, qui a un sens analogue. Enfin, il y a dans le kymri, marc, et dans le bas-breton, marz, qui, comme le français marque, ont pris la signification de signe.

(1) Sundhova, 896, (2) Une réunion d'hoba élait un liobetum. Burnhaupt (Haut-Rhin) est dit BHritobetum en 823 et Sruane liobetum en 1271. -> (3) Liligium bonum.

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- 166

Marcha a donné, en français, les verbes marcher et mar- quer, et, au vieux français, ie substantifverbal marchemcnt, qui a le mèine sens que marche, limite ou territoire.

Marches (C.-du-Nd, Drô.), la Marche (Belg. (M, C.-d'Or, C.-du-Nd, Meuse, Nié., Yen., Vos.), les Marches (Sav.), la March' (Fin.) ;

Marcq (Arden., Nd, P.-de C. (2j, S.-el-O.), la Marque (Aude, Gers, Gir., Htes-P., Lan , L.-el-G.), Marques (B.-P., S.-Inf.) ;

Marchebault (Loiret), Marchefroy (E.-et-L.), Marchelong (S.-et-M.), Marchemaisons (Orne), Marchemoret (S.-et-M ), Marchcnoir iL.-et-C,), Marcheponl (Nd;, Marcheroux (Oise), Marclieseuil (G -d'Or), Marclievair (Sar.), Mardieval (L,-et- C), Marchevillé (E.-et-L., Som. W), Marquefaves (Hte-G.), Marquéglise (Oise), Marqucmont (Oise);

La Marchère (L-et-L.), Marcliùres (Eui-o), la Marchcrie (Vien.), la Marquerais (L-et-L.), la Marquerie (Mar., Yen.), Marqueries (Hles-P., Yen);

Guilligomarch' [Fin.).

Marchement et transmarchement ne se troment que comme lieux-dils. Le second de ces mots est très répandu en Franche-Comté.

Les marches étaient gardées, à l'origine, par des seigneurs qui prenaient le titre de marquis, marchionei ou marchenses (sous-enlendu, comités). Gharlemaghe établit de ces grands- officiers sur les frontières de ses immenses états. Les mar- quis ne tardèrent pas îi devenir propriétaires des terres dont on leur avait confié la défense ; quelques-uns, comme le marquis de Brandebourg, les conservèrent en entier et les étendirent même au dehors. Mais ces terres furent généra- lement atteintes par le morceDoment féodal el s'émieltèrent. On en vint à ériger en marquisats les seigneuries de la plus

. (2) Ou Mark. (3) Ou Marchcs-en-Vi-

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-167 - minime importance ; les duchés et les comlés ont, du reste, eu le même sort.

Dans In topon ornas tique, le marquisat est souvent repré- senté par le titre de son seigneur, forme moderne de mar- cliio ou de marchensîs. Pour marchio, cette forme est mar- quion en vieux français.

MarquJon )P.-de-C-).

Le féminin de marquis, maycliioiia, a donné marchienne, marquicnne :

Marcliiennes (Nd).

Le bas latin mnrclteiisii a été rendu : en provençal et en espagnol, par marqué» ; en portugais, par marquez ; en ita- lien, parwinrc/iese; en français ancien, par maechis, mar- quit.

Marquis (Char), Marquivillers (Som.).

Le mot marqitiiat provient directement du français mar- quis.

Il y a eu un marchesia, issu de marchensit et féminin d'une de ses formes bas latines, marcheaius, qui avait la même signillcatiun que marquisat {marehensis, marchesia terra) :

Marquises (P.-de-C), la Marquise (S.-et-L.).

La moUt était l'assiette d'un clidtoau féodal. On a étendu le sens du mot au cbàteau lui-môine et au clief-lieu de la seigneurie.

On a fait venir tnofo du celtique et on l'a, de ce chef, tra- duit par mont. Le fait est qu'on trouve mola avec ce sens dans le gaélique et que le hollandais moei, mol, petite éléva- tion parait en venir. Mais la molle était souvent un monticule factice, une éminence faite de main d'homme. Aussi a-t-on voulu tirer le mot du lalin movcre, remueri mouvoir, etyvoir l'abréviation de mota terra.

Quoiqu'il en soit, mola a donné : à l'espagnol et au portu- gais, mota ; à l'italien, molta ; au provençal et au vieux fran- çais, mothe et mottu, mouthe et moufle .■

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168

La Motte (Aube, B.-A., C. d'Or, C.-du-N., D.-S-, Drô., Htes-A-, I.-el-V., Indre, Is., Loiret, L.-et-Ch., May., Orne, S.-et-L-, L.-Inf,, Som., Sav., Var, Vau.}, les Mottes [Cher, Lan., Mar., May., Nié., Nd, Ven.), la Molhe (Dord., D.-S., Gers, Hle-M., Hle-L., Lan., Loi, T.-et-G., Yon.), la Mou- the (Dord., Jura, L.-et-G., Vau.) ;

MoLteux (Eure, Loiret, S.-et-M.) ;

Motteville(S.-Inf,).

Odium, odiim, forme bas latine du germanique od, a signifié, comme lui, un bien, une propriété d'origine bar- bare ou féodale. Odium, odum est devenu : le provençal, oc, ne ; l'espagnol et l'italien, odio ; le vieux français, od, ode, oud, old, ol, ou, on, eud, ity. Deux formes d'inflme latinité odet, odit, ont été refaites sur le vieux français. On ne trouve guère le mot qu'en composition.

Odes (Loire) ;

Oudeuil (Oise) ;

Baaion (*) (Meuse), Baesrode [Belg.). Bréderode (Belg.). Blénod (2) (Heur.), le Dévoluy (3) (Htes-A.), Genthod (Suis.), Gontrode (Belg.), Gruyterode (Belg.), lUoud (*} (Hte-M.), Liffol (5) (Hte-M., Vos), Mathod m (Suis.}, Mérode (Belg), Narlou (') (Nié.), Ostérode (Allom.), Seigneud (8) (Suis.), Thélod (Meur.), Tréloud (9) (Aisne), Wernigerode (Allem ).

Le page, pagensis, pagesitit, parait avoir été primitivement un vassal d'assez basse condition ; comme celui du pnganu», paysan, son nom venait du mot pctgtis, pays, pris dans le sens de territoire rural d'un canton, d'un comté. Plus tard, il prit rang parmi les nobles inférieurs, à la suite des cheva- liers et des écuyers :

(1) BtUlodiuM, xii* siècle. (2) Belenoditim, xi' siècle. (.i) Diabo- lodium. ;*) hlodium ipour //isuiodium), eii 1122; Inselod, hloud. [5) Liphodium, ïiL* siècle. (G) Mastad, 1U1 . (7) Narlodum, il51. (8J Ane. Signad. (9) Trelodium, 1151.

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Hëtent à mort es hébergages Chevaliers, escuiers et pages.

(Court.) (i) Avec ses pages qui nobles hommes estoient.

(LCPËVRE DE Saint-Rehv, Charles VI.) (S)

Il y a eu des Ûefs de page, qui ont pris les noms de pagerie ou de pagéaie. Pagésie procède de pagenaia comme pages, forme provençale de page : la pagéaie était ta pagenaia ou pagena vilUt, comme le pages était le pagensis ou pagetius homo. Pâgerie vieot d'une forme paguua, qu'on retrouve dans le vieux français pague et dans son diminutif paguet (3).

La Pagère (Sar.), la Pagerie (D.-S., I.-et-L., L.-Inf-, M.-et-L., Man.), la Pagégie (*) (Cor), la Pazégie (5) (Char., Dord),

On peut voir pagenaù vtlla dans :

Pages (Aude, Gard, P.-O., Tarn, T.-et-G.)-

Cependant, il ne faut pas oublier que dans la nomencla- ture territoriale, le titre du propriétaire remplace souvent celui de sa terre : Pages peut aussi provenir de pagesius.

Enfin, les trois noms suivants paraissent se rapporter à pagajia ou & paganut :

Payans (B.-du-Rh.), Payens (A.-M.), Payns (Aube).

Un seul nom de lieu en France rappelle la forme française primitive de senior, seigneur, sire, qui est sendra ou sen- dre, encore y est-elle mal orthographiée :

Le Cendre (P.-de-D.).

On la trouve dans le serment de Strasbourg : a Et karlus tneos tendra... >

L'étymologie de aire et de seigneur est restée longtemps obscure. On tient pour établi aujourd'hui que aire, atténua-

Il) Dîna DD Cakcb, Pafliut. (T, Dans Lacurke de Saint-Pai.liIVB. W EHe a donné pagaria. (4) Forme chuintée. Ç>) MéUlhèse

pogitie.

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176 - tïon de sendre, est. le sujet, et seigneur, primitivement limeur, le régime. Le provençal a sire, senhor, senher, tenkdre ; le catalan, ienyor ; l'espagnol, aenar ; le portugais aenhor ; l'italien, sii-e, sere, aignore ; le français, tire, sieur leigneur. On trouve souvent cire pour sire .■ comment s'é- tonner de lire cendre pour sendre f

, La villania était un groupe de villa ou de viUani, c'était donc un village. Il y avait aussi le villanugium.

Villania et viUanagium avaient aussi le sens de tenure de vilain ou serf affranchi, de fief tenu à cens et à rente. Vtilttma a donn(i : le provençal, v(iifm?i(t,viil«</iia, villayna; le catalan, vitlanya ; l'espagnol, villona ; l'italien, villagna ; le vieux français, villanie, villaiiie, vellainc, vclaine.

Villaniea (L-et-L., S.-et-O.), Villaines (C.-d'Or, May., Sar.), la Villaine (Al., Gr., I.-et-L., Nié), Villennes (S.-et-O.), Vilaines (Arden., Eure, P.-de-D., Sar., S.-et-O.), la Vilaine (M.-et-L.), Velaines (Meur. (1), Meuse), Velanes (S.-et-O.), Velènes (Oise, Som.), Viélaines (Aube).

Vingt hameaux, en outre, portent le nom de Villaines, et quatre celui de La Villaine.

ViUanus a donné aussi :

Villanières (Aude), la Villanière (M.-et-L., Man ), Villa- niers (Char., Vien.), Villanicux (Al ).

Ce sont des Villanaria, des Villanarium et un Villa- noialus.

La cananica &} était une prébende, un bénéfice de cha- noine, sorte de seigneurie ecclésiastique.

On trouve ; dans le provençal, canonge, canorgu», canourgue ; dans le catalan, canonge ; dans l'espagnol, cano- niga ; dans l'italien, canonica ; dans le vieux français, cha- noinie, chenonie.

(1) Villania. 88* (Vêlai nes^n-Haie); ViUania, 875 (Velaines-soua- Amance). Duns le même départe ment, Velaiiie-saus-VauJemaiit est déjf VUUnia en 1105. - (3) Saus-entendu villa.

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- 171

La Canonge (Loz.), la Canourgue (Hér-, Loty Loz. (1)), Chenonceaux (2) (l.-et-L.).

Un synonyme, eanonicatua, a été rendu par :

Chanonats (P.-de-D.)-

Le mot capellania, chapellenie, a été traduit d'abord par châpelaine. La chapellenie était un bénéfice de chapelain :

La Châpelaine (Mar.)-

Cura, bénéfice de curé, a été traduit : en espagnol, en ita- lien et en provençal, par cura; en vieux français par cœre, cœur, cure :

Cœres (S.-et-L.), Cœurs (Nié., P.-de-D., Cures (Sar., Yen.), !a Cure (Cher, Jura) ;

Curières [Av., Is., Loz.);

Curelandes (Av.), Guremontes (Cor.).

On trouve le titre du bénéficiaire dans :

Curé (Ch.-Inf.).

Les fiefs épiscopaux avaient souvent pour nom ou pour surnom le titre du titulaire.

Epiicopwt, évéque, â été rendu : en provençal, par évesque, aveaque, vegqtie, bitbe; en catalan, par bisbe; en espagnol, par obiapo; en portugais, par hûpo ; en italien, par vescovo; en vieus français,, par évesque, veaque, évecque, vecque. On voit que beaucoup de ces formes ont été pro- duites par divers accidents, parmi lesquels l'aphérèse do- mine :

L'Evêque (A.-M., Aude, Hte-G.), les Evoques (Hle-Sav.), Biscop (Nd), Piscop (S.-et-O.), Piscou (L.-et-G.), le Vesque (Orne), les Vesques (Eure) ;

Evesquemont (S.-et-O.), Evesqueville (Ca\.), Vecquemont (Som.j, Vecqueville (Hte-M, (3), Meur.), Vesqueville (Cal.)j

La Ville-l'Evèque (E.-et-L.).

On trouve episcopatui dans :

(1) Canontea, 1060. (3) Canonici ou eanoniea eetla. (3) Epi*- eopi villa, vu* siècle.

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-472-

Vescorato (Corse).

Pre^tyteria, bien de prêtre, a été reodu généralement par proverie ou prûuveriB, preverie, previère, qui procèdent du régime singulier provoire, preooire, preveire, de la pre- mière forme française de pi*e3E>!/(er, prêtre. Une autre forme, prestière, provient de son sujet ou nominatif prertre, prette.

La Prouverie (I.-et-V.), la Preverio (I.-et-V., May., Sar.), Premières (Cher, Hte-Sav.), la Previère (M.-et-L.), la Pre- tîère (Doubs) ;

Preabytet a donné : preire, preveire, prestre au proven- çal ; preste, prebere au catalan ; preste à l'espagnol ; prête & l'italien ; provoire, pruvoire, proveire, preveire, preitre, preste.

Le composé Proverville (Aube|;*5, Loiret) vient dte pro~ veire ; le composé Prëlreville (Cal.) deprestre.

Défense

Des anciens lieux de défense, dont les noms ont persisté sous une forme néo-latine, quelques-uns remontent aux Gaulois ; d'autres, en plus grand nombre, sont de fondation romaine ou gallo-romaine ; d'autres enfin sont d'origine féodale ou barbare.

Parmi les premiers, nous comptons : l'arca ou arcian, le bùrrum, la hrigit, le duntim, le dwvm oudurus, le ratum,

Area, areum est une métattièse d'acra, aerum, château- fort, citadelle, littéralement extrémité, sommet. Le mot, â*ongine grecque (aéra, acron), a probablement donné nais- sance au latin arx. Il a été rendu en vieux français, soit par arc, arque, soit par arg, erg, org.

Arc (Doubs, C.-d'Or, Hte-M., Hte-S.), Arques (Aude, Av., P.-de-G., L.-Inf.|, l'Arche (B.-A.) ;

(1) Pretbyteri villa, 1159.

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- 1Ï3-

A^tol (FiB.\ Argeule (Soti).). Axguel (Doubs, Son).)> ËT- guel (Suis.), Orgueil (T.-et-G., L.-Inf.), Orgelet (Jura), Orgon (B.-du<Rh.), Argoeuve UJ (Som.), Arquève (Som.).

Le barrutn gaulois était une enceinte de barres, de bois ou de poutres.

Barrum vient du kymrï bar, branche, qui a donné le bas latin barrum; le provengal, l'espagnol et l'italien, barre; l'angkis, bar ; l'allemand, barr : le vieux français, bar, baré, barre.

Bar (Aube (2), Arden., Cor., C.-d'Or, MeasetS)), Barr (B.- Rh.),Barron(Gardj;

Barrouse (I.-et-L.), le Barrouse (Vau.) ;

Barrécourt (Arden.), Barrine W (Meur.j.

Brica ou briga est un mot d'origine gauloise qui signi- fiait forteresse et d'où proviennent : le bas laUo, le pro- vençal, l'espagnol et l'italien, briga ; l'alleioand, ^>^t 9t le vieux français, brigy brigue.

La Briche (I.-et-L. (5), Seine], Brigue (Suis.), Brigel (Suis.), Brigueil (Char., Vien. &)).

Généralement fond» avec un déterminatif, briga a disparu ou a été rendu de diverses façons. Dans les composés fraa- çais, tous inversi&, i) est représenté par la finale bre dass le Midi et vre dans le Nord.

Amage l') (Hte-S.), Beneuvre (8) (C^'Or), Bonnœuvre (») (L.-Inf.),Boppart<lO) (Prov. rh.), Camhridgel"! (Angl), Coo- iobres (12) (Hér.), Couleuvres (AI.), Couloubres (Jura), Coû- touvres (Loire), Deoèvres(i3) (Hte-S.),Denœuvres(l*)(Meur.), Escaudœuvres (15) (Nd), Lagos (1^1 (Port.), Mœuvres (Nd),

(1) ArccB hova. (S) Barrum, 1061 ; Casirvm Barri monti*. 1065, Bar-sur-Aube; £am< m, 889 et lOOÏ, Bar-surfine. (3) Barruw%, in Greg. Tur.; Barri villa ad Ornant, 932, Bar-aur-Ornain ou Bar-le-Duc. {4] Barricinium, 870. (5) Brica, in Greg. Tur. (6) Brigolium, 1185. (7) Amagelobriga, dans César. (8) Bonnobriga. (9} Id. (10) Bodobriga, dans VIlin. Anton. (11) Canlebriga. (13) CaMiri- ee», 881. - (13) Oanobriga. - (14) Id. - (15) Seaid«bnga. - [16) La- gobriga.

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174 -

Moyeuvres (Mos.), Sœuvres (^) (Yon.), Suèvres (*) (L.-et-Ch.X Soulièvres (D.-S.)> Ségorbes &) (Esp.), Saubrigues (Lan.), Vallabrègues (Hér.), Vandœuvres (Indre, Meur-, Suis), Vendeuvres (Aube (*), Cal.,VJen. (5), Vérobres («) (S.-et-L.i, Vèzenobres (Gard), Vinsobres (Drô.), Volèbres (S,-et-L.)-

Duna, dunum, forteresse assise sur une hauteur, hauteur propice à la défense ; vient peut-être du grec dune, force. Il a été donné longtemps pour un mot d'origine celtique, el, de fait, on trouve dvn avec le sens de colline ou de tertre dans le kymri, le gaélique et le bas breton ; mais oTunum est déjà dans le latin. Les Espagnols et les Italiens ont duna, colline, et les Français dune, monticule de sable au bord de la mer. Dunum s'est conservé dans le nom topique dun, dan.

Dun (Ar., Cher, Cr-, E.-et-L, Indre, Meuse, Nié., S.-el- L., T.-et-G.), Dunes (T.-et-G.) ;

Duneau (Sar.), Dunet (Indre), Dunière (Hte-L.).

En composition, dunum a subi fréquemment la syn- cope.

Ahun (7) (Cr.), Aiglun (») (B.-A., Var), Ardin t9j (U.-S.), Ardon llO) (Jura, Loiret), Arthun (H) (Loire), Arthon (iî) (I.-et-L-, L.-Inf.), Averdon (L.-et-Ch.), Beaudun (i3) |B.- A.), Bezalu' (t*) (Esp,), Bezaudun (15) (Drô., Var), Bran- cion 06) (S.-et-L.), Bredon (Can.), Brion ttVj (Yon.), Ca- douin (Bord.), Caden (Prov. rh.), Cervon {m (Nié.), Cha- lon (19) (S.-et-L.), Chambion (») (Hte-G.), Chiteldon («. (P.-de-D.), Châteuudun (î2) (E.-et-L.), Collondon (Jura), Con- dun (Oise), Courcot (Char.), Courson (Cal., S.-et-M.,

(t) Sodobrûja. (S) Id. (3) Sogobriga. (4) Vindobriga, 66t.

(5) Id., 988.— (6) Verobriga, au IX* siétle.— (7) Acitodunum; Agi- dunum, 997. (8) Aquitodunutn. (9) Aredunum. (iO) Id. lll) Artodunum. - (12) Id. - (13) lle-aldunum, en TJ9. - (lij iii.,en 10U*-5. llbl Id., tn 739. - (IG) Brancidunum 9U0. (17) flrWon, au IX' siéale. - ^18) Cervidunuin, SSa, (19) Cabillodunam, in Nol. dign-

- (20) Cambidunum. (2ij Coatellodunum, 573. {2Î) Id.

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175 - Ton. (1)), Craon (May. (2), Vien.), Craonne (3) [Aisne), Créon [Gir., Lan.), Chandon (B.-A., E.-et.L.I, Chaudun (Aisne, Htes-A.), Dunkerque (Nd), Embrun 1*1 (Htes-A.), Epron (Cal.), Essoudun (5) [D.-S.), Evran (C.-du-Nd), Evron (May.), Evrune (Ven.), Gavaudun |6) (L.-et-G.), Hostun 0) (Drô.), Issoudun (S) ([ndre), Jandun (Arden.), Kampten l9) (Prov. rh.], Laudun liO) (Gard), Liverdunt») (Meur.),Livron (Drô.), Uon (12) (Aisne), Lyon (Rh.), Leyden («| (HoL), Loudun (") Vien.), Marçon (15) (Mar.), Heiiun (lOj (Cher), Melun ("t (S.- et-M.), Moironi«) (Jura), Moudon (19) (Suis.), MussidantaO) (Dord.), Nyon (21) (Suis.], Oron (23) (Suis.), Quevillon (23) (S.- Inf.), Rabon (Illes-A.)- Hion [Gir.), Roquedun (2t) (Gard), Saverdun (25) (Ar.), Sion CWj (Suis.), Soudun (Vien.), Suin (37) (S.-et-L), Tourdan (28) (Is.), Tourdun (Gers), Ussolud (29) (Lot), Usson (30) (Vien.), Verdon (M) (Dord., Mar), Verdun (m (Ar., Aude, Meuse, S.-et-L., T.-et-G.), Vivonne (33) (Vion.), Vesdun (Cher), Yverdon .3i)(SQis.).

Quelques noms en dunum ont entièrement disparu de la nomenclature. Ainsi Andomatodunum, qui est devenu Lan- gres (Hte-M.) ; Coeaarodunum, Tours (L-et-L.) ; Lugdunum Convenayum, St-Berlrand-de-Comminges \Hte-G.) ; Veilau- nodunum, qu'on croit être Château-Landon (S,-et-M.).

(1) Cureedonut, vi< siècle. |3j Cregadunenia condild, 8(H. (3) Cregailona, 806. (i) Eburodunum. Itinéraires et la Table tkéo- doa. (5) E-ioïdunwn. (6) Gabalodunum. (7j Atiguslodunwn, 1338. (8) Exolditnum. (D) Campidunum. 732. [W, Laudunum, 1G68. (11) Liberodunum, 81)1. - (12) Lugdunum Clavattim. (13) Lugdnnum Batavorum. (14| Vicaria Lugdunen:,ia, Uai. (15) itareedonum, en m\. (IC) Magdwnum, in Greg. Tur. - (17) Mel- ladunum, dans Cvsar. -~ (18) Ueiodunum. (lUj Minnùdunum, dans rilin. AnI. (20j liulctdonum , K». (31) Noriodunttm , àana Céeat. [^)Àurodunum; Auronmn, 52*2 (2:t) Cabelliodunum. (li) ito- eodunum, ilSS. ;'2r>) Severodunum. i2(i) Sedunum. (27} Id. (2«) Turedunum, dans ritiri. Aat, iSOj UTellodanutn. f*) Iciodu- num; Vicaria Icionenaii, <Ji;i. (^tl) VJroi/uniltn. |32) Id. (,13) Vicavadonum , Vicavedoiiense [condUà), 8D7; Vicaria Vicavedo' nemis, 888 et K>^. (3i) Ebutvdunum.

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476 ^

Juaqu'k ces deroiar» temps, dwrum, dwui, coDfooihr avec dubritK», dfivrum, qui signifie eau, cours d'eau, était traduit par rivière, par vallée, tandis qu'il a désigné, en réa- lité, une variété de forteresse gauloise, oli l'eau n'était qu'un des éléments de la défense.

Les durum, duru», dorum sont assez répandus en France et dans les pays gallo-romains voisins.

Dore (P.-de-D.) ;

Duran (Gers), Duras (L.-et-G.), Dureil (Sar.), Dreuil (Ar., Som.), Durette <Rh.). Durol iNiè.) ;

Duravel (Lot), Durban (Ar., Aude, Gers, Lot), Durcet (Orne), Durdat (AL), Durfort (Gard, Tarn, T.-et-G.f, Dur- magenW(Prov. rh.), Durmignat (P.-de-D), Dursthal (B.- Bh.), Durtal (M.-et-L.), Durtol (P.-de-D.), Droménil (Som.), Dnicat (2) (Som.), Duclair (3) (S.-Inf.).

Dans les composés par inversion durum, durus a géné- ralement subi la syncope du d, et urum, urus s'est trans- formé en er, oir, or, eur, ur, uir et même ar.

Anglure (4) (Mar.), Auxerre (6) (Yen.), Avaleur (B) (Aube), Ballore 0) (S.-et-L.), Beure (Doubs), Briare (8) (Loiret), Bri- doire (Dord.), Brieulles (9) (Meuse), C^mbieure (Aude), C^- loire (Loire), Caluire (Rh.), Eurre (Drô.), Issoire ('0) (P.-de- D.), Iseure («) (I.-et-L.), Izemore (12) (Ain), Izeure (13) (Al), Jeurre (Jura), JouarreC*) (S.-et-M.), Mandeuret'S) (Doubs), Mineure (C.-d'Or), Morre («î) (Doubs), Nanterre (") (S.-et-O.), Pleure (Jura), Pleurs (Mar.), Simorre ((ïers), Soleure (18) (Suis.), Talloires (Hte-Sav.), Taloires (B.-A.), Tannerre {Yon.),Thodure(Is.), Tonnerre (l9)(Yon.),Vaussor (90) (Belg.).

(1) Duromaguê. (S) Dnrotaplum. (3) Duroelarvm.— (4) Angb>- dura, 1117. - <5) ÂutUiodurum, 634. {6) AbaHodurui. (7) Bala- Murum. (8) Brivodurum. (9) Briûdumm, m 9U et 1M9. ~ (10) Jciodurum, in Greg. Tur. (1 1) Id , id. (13] Isernodurum, ix' s. (13) leiodurum, in Greg. Tur. (141 Jotrvm, (SB. (15) Epo- manduodtirum, daos IliD. Ant. (16) ilajodurum, 1049. (17) Nemê- todurum, in Greg. Tnr. (18) Sohdurum, in Tab. ITUod. (19) Tor- nodtmun, in Greg. Tur. (90) Tateùidorum.

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m -

AuguBtodurum W a été le nom de Bayeux (Cal.) ; Batavo- durum (*), celui de Bois-le-Duc (Hol.) ; Boiodurum i^), celui de Saint Oswatd (Bav.) ; Divodurum W, celui de Metz (Mos.) ; Marcodurvm^^), celui de Diîrea (Prov. rh.} , Octodurum (8), celui de Zamora<E5p.) ; Oclodurusf?), celui de Saint-Uau- rice (Suis.). Enfin Chàlons (Mar.) s'est appelé Durocatalau- Tiiim, et Reims Durocortorum (8),

On trouve encore durum, durus: dans Zhiregum, Zurich (Suis.) ; dans Ihtrobrivis (9), Rochester (Angl.) ; dans Duro- caatrtim (lû), Dorchester (Angl ) ; dans Duroroitorwn ii^> ou DortntenfTy Silistrie (Bulg.) ; dans Durovernum W, Canter- bury(AngI.).

1^ ratum des Gaulois était une place fortiflce par une levée de terre, un grand camp retranché. Tel était Argent»- ratum (13), l'ancienne Strasbourg. D'autres Ârgentoratum sont les deux Argentré, celui de l'Ille-et- Vilaine et celui de la Mayenne.

Les lieux de défense de fondation romaine ou gallo- romaine étaient : l'tenlivalis ou teativale, Vazylui, le caa- trum, la cuatodia, la firmitaa, la forlia, le forte, la fortalilia, la foua et le fo3s»m, la legio, le murui, l'oppidum, les pâli, le palitium, le «ecurum, la tutela, le vallum, la vigiliu.

L'aetlivatis (laltva) ou aealivitle (castrum) était le camp d'été d'une ou de plusieurs légions romaines. On disait aussi aeitiva eagtra par opposition aux ttativa castra, camps per- manents.

Aeativalis, aettivale est devenu eitival en provençal, en espagnol et en français ; estivale en italien. Le vieux fran- çais est allé jusqu'à étival.

Etival (Jura, Sar., Vos.), Estival (Cor.), Estivaux (iv (Cor.), Estibaux (Lan.), Etivaull 'IW (Vien.).

(!■ Cœs. (2) Tac. - (3; Ingtr. - (♦) Tac. - (6) W. (6) Cœs. - - 0) Id. - (8j 1.1. {S, Itin. Anl. (10) Id. - (11) Not. proT. (13) Itin. Anl. {iSi Id. (1*1 Mttivali». (K) Eëtwaie, ix' Nèck.

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-178-

Vaaile OU asyle, du grec azyloa, bien qu'on ne viole pas, était un refuge pourvu de moyens de défense.

Azile (1) (Aude), le Mas-d'Azil (2) (Ar.).

Ce dernier a joué un grand rôle pendant les guerres de religion ; son asile était une caverne fortifiée à double issue.

Caatrnm, après avoir signifié camp, lorsqu'on l'employait au pluriel (cattra), a pris, au singulier, le sens de fort, de place forte. On le trouve déjà avec cette acception dans Cor- nélius Nepos. Son diminutif caitellum est déjà employé au temps de Cicèron : on le trouve dans Sisenna, dans Tite Live, dans César, dans Vitruve, et, plus tard, dans Virgile, Pline, Quinte Curcc, Végèce. Castellio, cattellare et castel- larium, castelluacutn appartiennent à la moyenne latinité. Castellare et casletluscum sont devenus caalare et coalu- cum dans le midi de la Gaule.

Castrum a été traduit : en provençal, par castre ; en espagnol et en italien, par casiro ; en vieux français, par cailre, c/iaitre. Le pluriel castra, devenu un nominatif sin- gulierde la première déclinaison latine, adonné le proven- çal caslera, et le vieux français chaetre au féminin.

Caestres (Ndj, Castres (Aisne, Gir., Tarn), Châtres (Aube, Dord., Indre, L.-et-Gh., May., S.-et-M.), la Châtre (Indre), Castries (3) (Hér.) W.

Castera (B.-P., Gers, Htes-P., Hte-Gar., T.-et-G.), Cas- teras (Ar.), Casterel (Htes-P.).

Il y a dans le Gers un Casteron qui vient directement de castrum.

Caslellum est devenu: le provençal, casfeift, ctwicii ; le catalan, caaleli, l'espagnol, castiito ; le vieux français, cas-

(1) Asilianum, K78. i2) Aailiensui {villa), v. 817 (3, Ct 822. (il 11 ï avait dans rile-de- France iin Châtres, qui es! devc pajon (S.-et-O.) depuis son érection en mnrquisut, eu 1730, |iour miJI« originaire d*Arpiijon dans la Haule-Auvcrgne.

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- 179 - teaxt, ehtttteau, caatel, chastel ; l'allemand et le flamand, eassel.

Cassel (Belg., Nd, Prov. rh.), Casteilh (P.-O.), Castel (Dord.Gers, Som), le Cftleau (Ndl. Chasteau (Cor.), Chas- tel (Can., Hle-L.), Château (S.-et-L ), Chatel (Arden), Chas- teaux (Cor.), Chastel (Can., Dro., Hte-L.), Le Câtelet (Aisne), le Châtelet (Arden., Cher, C.-d'Or, Doubs, S.-et-M.), les Chaielets (E.-et-L), le Châletey (Jura) ;

Castelhajac (Htes-P.), Caslelbia(;ue (Hte-G.), Caslelbon (B.-P.), Castelculier (L.-et-C). Caslelferrus (T.-ot-G), Cas- telfranc (Lot), Castelpaillard (L.-et-G.), Cistelginesl (L -et- G.), Caaleljaloux (l) (L.-et-G.), CasteJjauU (Ardèche), Cas- tclmairan |T.-et-G.), Castelinary (Av.), Castelmoron (Gir., L.-et-G ), Casteinau &i (Ar., Aude. Av., B.-P., Dord., Gard, Gers, Gir., Hle-G., Htes-P., Hér., Lot, L.-et G., Tarn), Cas- telnaudary (3) (Aude), Casteinavet I*) (Gers), Castelner (5) (B.-P., Lan.) Castelnnu (6) (P.-O.), Clastelreng (Aude), Os- telsagrat 0> (T.-et-G.), Castelsarrazin (8) (Lan., T.-et-G.), Castelvieil ou vieille ;Gir., Htes-P.) ;

Châ'.eauarnoux (B.-A,), Châleaubernard (Is I, Château- bréhain (Meur.), Chateaubriand (L.-Inf.), Ch-lleauchalon (9) (Jura), Cliûieauchervix (Hle-V.), Chateauchinon (Nié.), Châ- teaudun (lO) (E.-et-L.), Châleaugaillard (Ain, E.-et-L.), Châ- teaugarnier (ii) (Vien.), Châteaugay (P.-de-D.), Châteaugon- tier (May.), Chàteauguibert (Ven ), Chûleaulambert (Hte-S.), Châteaularcher (12) (Vien.), Châteaulin (Fin), Chdleaumeil- lani (13) (Cher), Châteauporcien (Arden.), Châteauredon (B.-A.), Chdteauregnaiilt (Arden), Chûteaurenai-d (B.-du- Bh., Loiret), Chdleaurenaud (S.-et-L.), Châteaurouge (Mos.),

(1) Cailelliim Vatuialorum; Caalello Wandelon, su i* siècle.— (3) CastvHum noriiin. (3, CaHeUiim noeum Arianorum. (t] Pelit Cisleluaii. l'-n Castellum ittgnon. ((îj Castellum nouMm. |7) CanleUum nucratum. (8j L'um'it-n Soslomogus. iHi Ca^lellum Camoni», t^. -~ (10) Caulrodwnxim, 587. ~ (11} Caatuliain Garneni, lOUG. (13) CaiteUum Acardi, 077. - [13) UedioUmum, in Tab. Th.

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480- Gbâteauroux li) (Indre), Châteutsalins (Meur.X Cbàteauthié- baud (L.-Inf.), Châteauthierry C*) (Aisne), Chateauverdun (3) (Arden ), Ch&teauvUlaia (Ute-M., U., Jura), Châteauvert (Var), Châteauvieux (Doute, Hles-A.., L.-et-Ch., Var), Chft- teauvoué (Meur.) ;

Chateauneuf (B.-A., B.-du-Rh., Char., Cher, C.-d'Or, E.- et-L., Fin., Htes-A-, Hte-V., I.-et-V., Loire, L.-et-Ch., Loz., Loiret, M.-et-L., Nié. (*), P.-de-D., S.-et-L., Var, Vau., Ven.);

Oh&telaillon (Ch.-Inf.), Châtelarnaud (Dro.), Châtelandren (C.-du-Nd), Châteiblanc [Doubs), Châlelcensoir (5) (Yon.), Cbâtelchéhéry (Ard.), Châteldeneuvre (Al.), Châteldon (AI.), Châtelguyon (P.-de-D.), Cbitelgérard (Yon.), Châtelle- rautt (6)(Vien.), Châtelmontagne (Al.), ChÂLelnioroa (S.-el- L.), ChÂtelneuf (Jura, Loire), Cbâtelperroa (Al.), Cb&tel- raould (Mar.) ;

Beaucbastel <Ardècbe), Belcastel (Aude, Av., Tarn), En- tracasleaui (Var), Francaste) (Oise), Grandchâtel (Jura), Marchastel (Can., Loz.). Neuchâlei (Doubs Cl, Suis.), Neuf- château (Vos.), Neufcbâtel (Aisne, P.-de-C., Sar., S.-Inf.}, Pierrechétel (Is.), Pléchâtel (L-et-V.), Pontchâleau (L.-inf.), THohaiel (C.-d'Or>, Virechâtel (Ain, Jura).

Le cattellio était, comme le cattellum, uo diminutif du cattrum. Cattellio est devenu cattillott en provençal ; cas- teîlon en eîtpagnol ; caitillone en italien, et cattillan, câtil- lon, choBtilton, Chàtillon en vieux français.

Castillon (A.-M-, Ar., B.-A., B.-P., Cal., Gard, Gers, Hte- G., Htes-P.), Câtillon (Nd, Oise), Chàtillon (Ain, Al., Aisne, Arden , G.-d'Or, D.-S , Doubs, Drû., E.-et-L., Htes-A., Hte-

(1) C. BiodutplU, 1154, Ci) Cattrum et caitellum Tluodoriei, 933.

(3) Virodunum.— (4| Sariacua, vers 600 : Chât«auneur-Val-de-Barg(s.

(5) CoMlrum cennwîum, vu* siècle.— (6) CailMltim Araldi, vers 10S3. (7] Par opposition à Châlel, Sanela Maria tn Castro, lOtO et 1143; Castrum Sanela Marite, 1136. La plus anùenneroenlioii de Mwum Catlrum est de 1140.

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18i -

S., I.-et-V., Indre, Jura, Loiret, L.-et-Ch., Mar., Meuse, May., Nié., Rh , Vien., Vos.) ;

Castillonës (1; [L.-et-G.), Châtoillenot [Hte-M.).

Le nom de cattellio & été souvent donné à des lieux qui n'ont jamais présenté de constructions militaires, mais dont la position paraissait favorable à la défense. Tout au con- traire, on a attribué ceux de ctutellare, casteltorium ou de eaateîluieum à des endroits qui présentaient des vestiges d'anciennes habitations ou de travaux de défense.

Caatellare, caslellarium se retrouve dans le provençal cattellar, l'espagnol caatelar, l'italien catlellare, et le vieux français chaitelar, chaitellier, chàtelier, eaBtelier.

Une syncope de caitelîare, cailare a donné caj/lor dans le midi de la France, et chaylar, chalar dans le nord.

Castellar (A.-M.), le Castellard (B.-A.), Castellare (Corse), Châtelard (B.-A., Cr., Suis.); le Chitelard (Hte-S.), le Caylar (Gard (2), Bér. (3)), le Giialard (Hte-V.), le Chàtelier (Mar.), Châtellier (E.-et-L., L-et-V., Yen.), le Ghâtellier (Mar., Orne);

Le Cfltelier (S.-Inf.).

Cattelluscum est devenu casteltui dans le midi de la France, et chaitellux, chasteltita dans le nord. L'espagnol a eattelluz et l'italien castellu$eio.

Ca$telluieum a été syncopé comme castellare et a donné caylut et chalu$.

Chastellux (♦) (Yon.), Châlelus (Al., Cr., Is., Loire), Cay- lus (Tarn), Chalns (Hte-Y., P.-de-D.).

On attribue à custodia, garde, sentinelle, les deux noms suivants :

Coustouges (Aude, P.-O. (S)),

lAfirmitaa était une petite forteresse destinée à défendre

(1) CttttellioMnii» villa. (S) Cttilellare, 1«8. (3) Caular, lODS.

{*) (hi a refail, sur )a français Caëlrum Lvàum, iju'on trouve en 1180.

(S) Ou Caiioja.

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- 18ï - un passage importaDt, celui d'une rivière ou d'un col de montagne.

La Fermeté (') (Nié.) est la seule firmitm dont le nom n'ait pas été syncopé &) ; les noms de toutes les autres sont devenus ferlé.

La Ferté des Ardennes et celle du Jura n'ont pas de sur- noms \ toutes les autres sont pourvues de déterminatifs.

La Ferté-Alais ou Aleps, petite ville sur l'Essonne, dans Seine-et-Oise, est une localité très ancienne. La Ferté- Beauharnais, dans le Loir-et-Cher, est sur le Beuvron ; la Ferté-Bernard, dans la Sarthe, sur l'Huisne, qui coule encore dans ses fossés, au pied de murs encore respectables ; la Ferté-Fresnel, dans l'Orne, sur la rive gauche de la Cha- rentonne ; la Ferté-Gaucher, dans Seine-et-Marne, sur le Grand-Morin ; la Ferté-IIauterive, dans l'Allier, sur l'Allier ; la Ferté-Imbaud, dite aussi la Selle-Saint-Denis, dans Loir- et-Cher; la Ferté- Langeron, dans la Nièvre, autrefois la Ferté-Chauldron. du nom de ses premiers seigneurs {^), sur l'Allier; la Ferté-Loupière ;*!, dans l'Yonne, sur la Lou- pière ; la Ferté-Macé, dans l'Orne, sur l'Aisne ; la Ferlé- Milon, dans l'Aisne, sur l'Ourcq ; la Ferté sous-Jouarre, dans Seine-et-Marne, sur la Marne ; ta Ferté-sur Amaoce et la Fe r té-su r-.\ Il be, dans la Haute-Martse ; la Ferté-sur- Grosne, dans Saùne-et-Loire ; la Ferté-sur- Pérou, dans l'Aisne, anciennement la Ferté Belliait v'I ; la Fortê-Saint- Aubin, dans le Loiret, autrefois la Ferté-Nabert, puis la Ferté-Sen ne terre ou Saint-Nectaire, sur le Cosson : la Ferté- Saînt-Cyr ou Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, également sur le Cojson ; la Ferté -Saint- Siunson, dans la Loire-Infé- rieure, sur la Saaune ; la Ferté - V idame l'J.*, dans l'Eure-et-

(1) Firmilaa. lliT); Firmilas monalium, iHM. 'i Du moins ne l'a- t-il pas été d'ane manière dérmiUve, car ou trouve la yerié-aujc-Nottaint dans un titre de 1i3U, •,3) Caldero dominas Firinitaliii, IIUJ; Ariiul- pAiM Cliaulderon domïnui Firinilatit, iiSï. ,t, Firmiltu Loparia, Vers liao— lÔy/ïrmidM filiAariJj, 1158 (0,> i'/miita* cotlruin, v. 1158:

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-•183

Loîre,-sur l'Eure, et la Ferlé- VilleneuiUt), dans le raêrne département, sur le Long.

La fortia, forcia, était un château -fort, une Forteresse. Le bas latin forcia, dérivé de foriia, a produit le provençal /orM, forza ; l'espagnol fuerza ; le portugais, força ; l'italien fo,-.a. La Force (Aude, Dord.) ; Forcelles (Meur.) ; Foroeville (Soin.).

Forte, /orlium, fort, ouvrage de terre ou de maçonnerie, capable de résister aux attaques de l'ennemi ; en provençal et en français, fort; en espagnol, fwerte ; en italien et en portugais, forte,

Fort-Louis (Ht-Rh.), Fort-Mardick (Nd), Fort-MoviUe (Eure) ; Fortelle (P.-de-C);

Astaffort (L.-el-G.], Beaufort (Drô., Hte-G , Hér., Is., Jura, M.-et-L., Meuse, Nd, P.-de-C, Soni., Ven.), Belfort (Ht-Rh.), Blancafort (Cher), Blanquefort (Gers, Gir., L.-et-G.), Dur- fort (Gard, Tarn, T.-et-G.), Hautefort (Dord,), Hardifort (NO), Monfort (Gers), Pierrefort (Can.), Touruefort (A.-M.), TrelTord (Ain, Is.), Villefort (Aude, Loz.),

Le mot forteresse parait venir de /'orl, racine de/'orlt», à l'aide du suffixe alia, aie, qui exprime une qualité. De for- talU, fortaie, qui est fort, on aurait lire fortalitas ou forla- Htia (3), bien fort. On trouve fortaleiia, foriarewa dans le provençal ; fortaleta dans le catalan, et fortaleza dans l'es- pagnol. Ia Forteresse (Is.). Le mot foasa, fouum, a signifié fossé, tranchée, retran-

(1) Villanolium, vers VM; ViUanolii, vers 1180. (2) Forlalicia se trouvg dans les lexles latins du moyen-lge. Il y a niissi forialiliet et for- laftlium au forlaticium, dont le pluriel a donné nxi^sance à ^orfalUia en devenant féminin singulier.

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-184-

it, et aussi limite, borne, parce que les grandes ter- res en étaient souvent entourées.

foMa est le pluriel do fouum, devenu nominatif féminin singulier, et fossum, le supin de fùdere, employé substanli- Tement. Le provençal et l'italien ont fona; l'espagnol foaa; le provençal a encore fo».

Fos (B.-du-Rh. ('), Hte-G.), Fosses (Gir., M.-et-L., P.-O., S.-el-O.), la Fosse (Aube, Gir.), les Fosses (D.-S.) ;

Fosseux (P.-de-C), Fosseux (Oise), Fossieux (Meur.), FoBSOy (Aisne), Poussais (Ven.) ;

Fossemagne {Dord.|, Fossemanant (Som.), Foussemagne (Ht-Rh,) ;

Buirenfosses (Aisne), GelTosses (Cal., Man.), la Grand- fosse (Vos.), Jeufossus (S,-et-0.).

Nous avons vu que le Fos, de l'Hérault, est un fanum.

Fotêatum, qui a produit le provençal foaiat, l'espagnol fostado, l'italien fotsaio, et le français foiaé, est un dérivé de fosia, dont il a la valeur.

Le Fossat (Ar.), Fossés (Arden., L.-el-Ch.), le Fossé (S. Inf.], les Fossés (Gir).

On sait que Saint-Maur-lès-Fossé ou le Fossé, près de Paris, doit son nom à des retranchements construits par les Bagaudes à la fin du m* siècle.

Quelques localités doivent leur fondation aux légions can- tonnées en Gaule. On connaît l'intluence exercée dans le sud-est de ce grand pays par les vétérans de la Septième Légion ou Septimani. Ils créèrent à Béziers une colonie dont le territoire s'étendit bientdt à toute la partie de ce pays se trouvent les villes d'Elne,de Narbonne,de Carcassonne, d'Agde, de Magaelonne, de Nîmes et d'Uzès, qui en a retenu

(1) Doit son ntHn â la Fona Uariana, can»l aujourd'hui obstrué, que MMios ftt construire à ses troupes entre le Rhâne et la mer, et qu'on KOimne aciuellement le Brat-Unrt. A son embouchure était le Portuê FonK Mariana, ruiné par les Sarrasins.

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longtemps le nom de Septimanie. [>eux localités situées, l'une daos les environs d'Ais-en-Provence, et l'autre près de Vienne, doivent leur nom de Septima, Septëmes, & des colonies secondaires de cette légion. Une autre légion, la dixième, a colonisé Narbonne, qui a porté, pendant un cer- tain temps, le nom de Colonia Decumanorum. Une petite ville du Jura, qui s'appelle actuellemeat Saint-Julien, a poi-té les noms de Legio et de Leyon, Loyoït, parce qu'une légion romaine a longtemps campé au lieu qu'elle occupe. Bien que démantelé depuis longtemps, Saint-Juiien a conservé la phy- sionomie de la place forte féodale, et son assiette présente tes caractères bien connus de celle des camps permanents des Romains.

Le murua des Romains était un rempart, couronné ou non de créneaux. Telle est la signification que donnent au mot les auteurs du grand siècle. César et Cicéron en particulier. Cependant ce dernier, ainsi que Tacite, l'emploie avec l'ac- ception de clôture en général. Enfin, Varron et Serviuslui donnent aussi le sens de levée de terre, de chaussée. En topographie, le tnuruê est le rempart, la défense, l'abri, de quelque nature qu'il soit.

Murut a été rendu : en provençal, par mour, mor, mur ; en espagnol et en italien, pai' muro ; en vieun français, par mor, tnur.

Moras (1) (Drô., Is.), Mours W (Drô.), Mureaux (S.-et-O.), Mureils (Drô.), Muriauï (Suis.), Mûries (^^l (Hér.), Muro (Corse), Murols (P.-de-D ), Muron (Ch.-Inf.), Murs (Ain, Av., C.-du-Nd, Nd, Indre, L.-«t-Ch., M.-et-L., Suis., Vau.J;

Aumur (*) (Jura), Brémur (C.-d'Or), Réaumur (Ven.), Sau- mur (M.-et-L.), Semur (5) (C.-d'Or, S.-et-L , Sar.), Sermur (Cr.|, Villemur(Hte-G.,Htes-P.);

(1) Murati». (S) Vur*, 1097. (3) MurtHu*. (4) Altu* murui. (5) Sint muro.

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- W6 -

HcHMeni (Lan.)i Horchaîns (Som.), Monaains (Aisne (1), Uar.), Morsoms (Eure). Morsang (2) (S.-et-O.), Mulcent (3) (S.-et-0.)i Mulsan (L.-et-Ch.), Murching (Dord.), Mursens (Lot) (*), Murviei (Hér.) (5), Murville (Mos.)-

MurattUy clos de mur, a donné le provençal tnorat, murât, Ympagaol murado, l'itAlien muralo, et le vieux français nuiret, moret.

Morat^) (Suis.), Murât (Al., Can., Ck>r., P.-de-D., Tarn), Moret (S.-et-M.)> Muret (7) (Aisne), Murato (Ck>rse).

L'oppidum était une ^lle forte, une place de guerre, ou Uk Dhâteau-fort, un simple fort. Le mot a ces différents sens dans, (^ésar, dans Varron, dans Virgile ; Cicéron et Virgile y ajoutent celui de ville en général. Tite Live et Varron s'en servent pour désigner Rome, la ville par excellence, tandii^ qoe pour Cicéron et Tacite l'oppidum est toute ville autre que Rome. En Gaule, il est la ville municipale ; Pline donne comme oppida: Aquae Sextm, Aix-en-Provence ; Avenio, Avignon; Apta, Apt ; Alebece Retorum, Riez; Cabellio, Cavailloa ; Careeuum, Carcassonne ; Carpentoracte, Carpen- Ubs,; Luteva, Lodève; Nematuus, Nîmes; Toloaa, Tou- louse ; TricMtinum, Saint- Paul -Trois- Châteaux ; Vatio et Z.ufitM, Vaison et Luc-en-Diois ; Vienna, Vienne, qui furent plu^ lard des coioniae at des chefs-lieux de cmlute*.

Oppède (Vau.) et Oppedette (B.-A.) sont les seules loca- lités françaises qui aient eu oppidum pour nom propre. On De sait quel lieu représente de nos jours VOppidHtn novum dfi l'Aquitaine. L'Italie n'est guère plus riche que nous : on a'y trou,ve que deux Oppido, un dans la province de Reggio

(1) Uuro cinctui, 869. (S) Marsan g-sur-Orge et Morsaag-sur-Seîoe. Le second ni Muricinctum, dans la Polypt. d'Irmlii. (3) Murcinctum, 815, 830. (4) Ces localités sont des ilwo cinctus ou cinclum. (5} Murviels, prés Béliers, est Vurui vetului. en 1053, et Muro veteri, en 1129; Murviel, près Montpellier : Muro velulo, en 1D31, et liurum vMwWB, eo 1151. (6) JbFotum CMlrum, en 516. (7) MurolKm, en

lira.

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-im ~

de Calabre, l'autre dans celle de PoteQza:, et un ô^pîdâlo, qui est le chef-lieu de l'Ile de Pantellaria, province de Tra- pani.

Le pluriel de palus, pieu ou palis, loQffue piè(ïe Boiâ aiguisée par un bout et pouvant âtre fichée en terre, et les mats palitium et palitia, pdlativm (1) et palatia, réunion de palis, désignaient une clôture formée de pieux en ofdre plus ou moins serré.

Palui a. été fendu : en provençal, par pal ; en espagnol et en italien, par palo ; en portugais, par pao ; en vieux fran- çais, par poi, pau.

Palos (Esp.), Pals (Esp.), Paulx (L.-Inf.), Pau (B.-P'.l, Pels 31 (Aabe), Espanx <3J (Aisne), Gerbépals (Vos.), Rehau- pals (Vos.), Sépanx (*) (Von.) ;

Epaubourg (Oise), Epauménif (Som.), Epauvillers [Suis., Vien.), Ranipieuit(Dord.)

Palitiunt, palttia, eti bas latin paltctum, palicia, a donné le provençal et l'italieti paliza, l'espagnol palicia, et le vieux français palia, paliae, palisse, palice.

PaKs (Aisne, Aube), la Palisse (AI., Cor.), la P'alice (Ch.- Inf.;, Palise (Doubs), Espalis (Hte-L,).

fialatium, paUtiia, est devenu en bas latin palacium, palacia ; en provençal, palait, palai ; en catalan, paîaH ; eh espagnol, palacio ; en italien, palazo ; en vieux français, palet, paiaig.

Le Palais (Gir., Hte-V. , Wor.), Palas (5) (Hér.), Palaiseau («> (S.-et-O.), Palaiseul(Hte-M.), Palézieux C) (Suis.) ;

(i) Selon la reniffrqtM d'Ampère, ce mol, qui fut (Tabon) Itf nom d'un lieu quelques pâtres campèrent, est resté, dans presque toutes les langues modernes, pour désigner la demeure des rois e( des princes. Sin- gulière fortune d'un mot I Tel fut, en elTel, l'humble commencement du paktlium d'Auguste, dont le développement finit par couvrir toute entière unedes »ept collines : une suite de pieui formant un parc i bestianx. - |S] Poli, en 8ôl. (3) Ad Palo». (4) Seplem Pâli, 869. i5i Pa- latium, 506; Palaii, 1013. ,(i) Palatiolum, 815. - {!) Id., 1141; Pa- lexuett, 1397.

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Plainpalais (Suîs.)-

Securu», seeura, iecurum, lieux de sûreté, ont été rendus par êégur dans le midi de la France, et par aeur, $ur dans le nord. L'espagnol a $egura.

Ségur (Av.. Can., Cor), le Ségur (Tarn), Seur (L.-et- Ch ), le Seur (Ch.-Inf.), Ségus (Htes-P.) ;

Le Seguret (Vau.), S^ura (Ar.) ;

Montségur(Ar..Dnl.), Puységur (Gers, Hte-G.).

Lemot tutela, de tueri, défendre, s'appliquait à tout ce qui défend ou protège, aussi bien au propre qu'au figuré ; les quelques lieux qui le portent, dans ses formes néo-la- lines, ont être des lieux de refuge. Tutela a d'ailleurs signillé clôture : < Earum tutelarum gênera quatuor, il y a quatre sortes de ces clôtures *, dit Varron. Montaigne emploie encore tutelle dans le sens de défense, de protec- tion (1).

Les formes néo-latines de tutela sont : le provençal, l'es- pagnol et l'italien tulela, tudela, et le vieux français tulète, tutelle.

Tudela ou Tudèle (Esp.), Tudelle (C;ers), Tulle (Cor.) ;

Tulelte(2)(Drô,).

Dans Tulle, la deuxième syllabe n'est plus représentée que par le redoublement de n (lufla, tulla) 0).

Tulette est un bourg situé au pied d'un coteau, sur un grand bras de l'Eygues, encore entouré de murs flanqués de tours et feimé par trois portes bien conservées (*) .

Le vallum ou vallua était une palissade défendue par un fossé. On trouve vatlus, pieu, palis, dans Virgile : Exacuunt alii vallos furcasque bicornes,

(1) Et*ait. 111, 325. - (3) Tadelela in Prooinciâ. USH (3) Sur une des collines qui enlourciit la ville, on voit une haute tour carrée aHribuée aDi Romains. On trouve Tutelen4e monaateriam, vers 690. (i) On trouve encore, avec le méine sens, lula, lutbi. Lalude, dans l'Hérault, est TUda, TVdela, «n 806.

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ainsi que dans César et dans Cicéron ; après avoir signifié palissade (César, Salluste, TibuUe, Virgile W), il a pris le sens général de retranchement (Tite-Live, Lucain, Florus) et s'est dit surtout de retranchement en terre. C'est bien certainement de ce mot plutôt que de valtit que viennent les mots vallon- nement et vallonner, termes de génie militaire, par l'inter- médiaire de l'ablatif vallo employé nominativement (vallo, oni$). Aussi peut-on lui attribuer hardiment l'origine du nom de Vallon, ancienne place forte des Cévennes, et des Vallon de l'Allier et de la Sarlhe.

Non arces, non valliis erat, somnum que petebat Securus varias dux gregis inter oves,

dit Tibulle, dans sa gracieuse élégie sur la paix (3).

On doit à vigilia, garde nocturne, les mots veille et vigie, dont les deux sens se confondent dans les autres formes néo-latines du mot : le provençal, velha ; le catalan, veilla ; l'espagnol, vélia ; le portugais, vigin, et l'italien, veglia.

Veilhes (Tarn), Vizilles (Is.) ;

Vèzelise(3) (Meur.), Vézelois (Ht-Rh.)-

Les lieux de défense d'origine féodale sont : le balcui, le balliumy la barra, la haHriiCa, la baliata, le berfridui, le burgus, la cadafaldut, la elida, la vuacta, la vuarda.

Le bas latin balctu provient de l'ancien haut allemand balcho ou palcJu), poutre, auquel on doit le mot balcon, et que l'on retrouve, avec son sens primitif, dans le vieux français banque, bartche. Il y a aussi baldum, qui a donné baux.

Le balcuB ou balàum était une défense en bois, en forme de galerie couverte ou découverte, qui faisait saillie sur les murs de pierre d'une forteresse. C'était ce qui le distinguait du cadafaldut, chafTaud, qui était une fortification toute en

(1) Enéide. (2) Ub. I, il, 9. - (31 EeeUtia VigUimtia, 965.

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-w-

bois. L'italien haîco ou palcp, qui ^î^goiûe aussi âcb^faud, confond ces deux genres d'ouvrage.

Baux (Eure), les Baux (B.-du-Rh. (1), Vau.).

Le ballium était un lieu défendu par des pieux en palis, ceint de branches d'arbre ou de bois grossièrement équarris et appointés.

Bâillon (L.-et-Ch.), le Beillon (L.-Inf.).

La barro était une barrière isolée ou un enclos défendu par des barrières.

Barra a la môme élymologie que barrum. Il vient du kymri bar, branche, quia donné au provençal, à l'espagnol et à l'italien barra, et au français barre.

Barres (Loz.), la Barre (Eure, Hte-S., Hte-V., Jura, Man ., Yen.), les Barres (Vien.) ;

Barrais (Al,), Barran (Gers), Barras (B.-A.), Barrante (B.- P.), Barraux (Is.), Bairet (Char,, Drô., Htes-A.), la Barrère (Gers), Barry (Htes-P., T.-et-G.).

Bastita, château-fort, torteresse ; du bas latin baatire, bâtir, mot d'origine inconnue, dont le radical baat, qui nous a donné aussi bâton et 6dl, semble exprimer l'idée de sou- tien, de support <^). Le sens du mot a peu à peu dévié depuis l'époque féodale : il en est venu à signifier une simple pro- priété d'agrément.

Bastita est devenu bastida, baitide en provençal; baa- tida en espagnol ; battie en vieux français ; il est resté baa- titaen italien, 0(1 l'on trouve aussi baatia.

LaBastide(Ard.,Ar., Aude, Av., B.-A., B.-P., Gard, Gers, Hte-G-, Htes-P., Lan., Lot, L.-et-G., Tarn, T.-et-G., Var, Vau.), la Bâtie (Ardèche, Drô. 1(3, Htes-A., Is., Sav.), les Bâ- ties (Hte-S ), Bastia ou la Bastia (Corse) ;

La Bastidetle (Vau.), la Bastidonne (Vau.).

(1) Baleiâ, Baleium. (3) Od trouve déjà ce radical dans le grec bat- latein, porter, supporter. (3) La Bllie-des-Fands est Battida, en 1210 ; la Bàtie-Bqland, çp l%Ti.

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- m-

Le Bastit (Lot) est un basftfttm.

La bartriaca, bretèfihe, était une tour en b<m pour l'at- taque et la défeose des places. On appelait aussi de te nom Ja partie crénelée des anciennes murailles. L'origine du mot est inconnue, mais il est représenté par des formes nom>- breuses dans les idiomes modernes : le provençal b^rtretta ; l'italien bei'toiea, baltreica ; le vieux fj-uicais berteiche, hrè^ tesche, breteaque, bertoche, breloaie, bretêue. Le bas latiQ bretachia, qu'on trouve dans Du Cange, parait iavoif été refait sur le vieux français.

La Bretèche (Eure. L-et-L., Loire-Inf., Loiret, S.-et-0.>.

Dans l'art militaire du moyen âge, le beffrày était une tour de bois mobile qui servait dans lessi^s. 11 est devenu phlB tard la charpente indépendante de la tour de guet ou du clo- cher, puie la cloche d'alarme de ville ou de bôung, qui y était suspendue. On a dit aussi le befTroy d'un mouUn.

Le mot vient du moyen haut allemand : herc, tout\ bAV- teur, et vrit, conserver, qui a donné le bas latin htftfr^Mé, betfredut ; l'allemand berfreit ; l'anglais beffi'^, et h) vieUk français belfroy, herfroy, beffroy. L'italien a bttHifndo. On a donné une autre étymologie que bérù6riX : ob a fint dérl>- ver la forme b&s latine belfredna dek«t, cloche, ^u^an trouvé dans l'anglais et le flamand, et de fred, con8erver| ; mtis ellto est en contradiction avec les textes les plUfi anctods^ Bef- froi a conservé son sens primitif de machine de guerre jusqu'au XV* siècle : on le trouve encore avec cette acb^- tion dans Froissard ; ce qui ne l'empêche pas de parler ausal de cloches de betTroi sonnant à toute volée^

Le Beaufroy et Beaufremont (i) (Vos.), anciennement Beaufroymont, sont les seuls noms de lieu oCi nous ayons trouvé le mot qui nous occupe.

Bwgut vient du grec pwgot, par l'intermédiaire du latin, ob il apparaît dès le iv* siècle. Il y a burg dans l'ancien haut

(1) Betfredi mon*.

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allemand, et borg dans le gaélique. Les foimes néo-latines sont : le provençal bore ; l'espagnol burgo ; l'italien borgo, et le vieux franchis bwc, bore, bourc, et aussi bur, bor. b&ur, qui explique bien pourquoi, actuellement encore, on ne pro- nonce pas la consonne finale.

Bore 11) (B.-P.), Borcq (D.-S.l, Hors (Char.), Bort (Cor., P.-de-D.), Bourcq (Arden.), Borgo (Corse), Boui^ (Ain, Ar- dèctie, Arden., Char., Cr., Dord., Dro., Eure, Fin,, Gîr., Hte-G., Hte-M., Hles-P., Ht-Rh., I-ot-V., Is., Jura, Loire, Lot, M.-et-L., P.-de-D., P.-O., Rh., S.-et-L., Sar., S.-Inf.), Burg(HteB-P.);

Le Bourget (Jura, Sav., Seine), Bourgueil i3) (L-et-L.}, le Bourguet (Var), la Bui^ate (Lot), Bougarber (B.-P.), Bour- ganeuf (3) (Cr.), Bourgbarré (L-et-V,), Bourgneuf (Ch -Inf., L.-Inf-, M.-et-L-, May,, S.-et-L., Sav.), Bourgthéroulde (Eure), Bourguébus (Cal.), Bourg\'ilain (S.-et-L.), Borga- lais (Hte-G.), Burgaltrof(Meur.), Burgaronne (B.-P), Bur- gaud (Hte-G), Burgfelden (Ht-Rh.), Burgheim (B.-Rh.), Bourbourg |Nd), Cabourg (*) (Cal.). Charabourg (L-et-L.), Châteaubourg (Ardèche, L-et-V.), Cherbourg <5) (Man ), Combourg (L-et-V.), Dabo ou Dagsbourg (Meur.), Esch- bourg (B.-R.), Espaubourg (Oise), le Frambourg (Doubs), Garrebourg (Mes.), Grandbourg (Cr.), Hazelbourg (Meur.), Hazemboorg (Mos.), Hombourg (Ht-Rh., Mos.), Horbourg (6) (Ht-Rh.), Lauterbourg (B.-Rh.), Limbourg (Belg.), Lisbourg P.-de-C), Lutzelbourg (Meur.), Luxembourg (Lux.), le Neu- bourg (Eure), le Neufbourg (Man.), Petitbourg (S.-et-O., Ven.), Pfaalsbourg (Meur.), Reutenbourg (B.-Rh.), Riche- bourg (Hte-M., P.-de-C, S.-et-O.), Riquebourg (Oise),

(1) Bougarber est flore Garbtr, en 1385. V. plus loin, (2) Curli... Burgulienii, 991 ; Borgoialo, des mon. mér. ; Bourgudl^n-Vallée (M.-et- L.) est BurguUum. en 990. (3) Burgut Àmulphi. (4) Cathburgut, 1077. (5) Le Coraltium de l'Itinâraire d'Anlonin. Il est probable que la nom primitif est représenté par cher dans le nom moderne, qui a dil être d'abord CherUbourg. (fi) Ane. Woiitrg.

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Sourtwurg (B.-Rh ), Strasbourg (*) (B.-Rh.), Taillebourg (Ch.-Inf , L.-et-G.), Villebourg (I.-et-L.)- Walboui^ (B.-Rh.), Wasserbourg (Ht-Rh.), Wissembourg (B.-Rh.);

Haubourgueî (Htes-P.)-

(ladafaldua, chaEEiud, tour de bots, blockhaus, a été tra- duit: en provençal, par cadafale; en ancien catalan, par cadafal; en espagnol, par cadafaUo, cadalao ; en portu- gais, par cadafalso; en italien, par cadafalco ; en vieux français, par chafattd, chaufaud, chanfaux, chavfuii, clia- fas, chefoa. Certaines de ces formes appartiennent, par leur origine, à des variantes cadafalcus, cadafalltia, eadnfaUus, qu'on trouve, d'ailleurs, dans les glossaires. Le mot a fourni au français, avec chaiâud, catafalque et échafaud.

Le Chaffal (Drô,), le ChafTal (Is., Loire), le Chaffaud (Char., Vien.), Chaffault (D.-S.), le ChaPfaut (B.-A.), Chaffois (3) (Doubs), Chauffailles (S.-et-L.), Chaufîaud (Is., Ven.), le Chauffaud (Doubs), Cheffois (Ven.).

Vuacta,gaeUi, ou quacla, guet, garde, a été fourni à la basse latinité par l'ancien haut allemand qui avait wahla, veille, garde. Le mot a donné : en provençal, le masculin guach, gach, gag, gayt, et le féminin gâcha, gaita ; à l'ita- lien, guala; à l'allemand moderne, wacht; au vieux fran- çais, watt, ouaH, ount, viaia, gniz, gait, guet, quet, et aussi vayte, vaile, ouaitle, ouatte, guette, guette. Les formes bas latines vacla, vagta, vayla ont été refaites.

Vailes [Doubs, Hte-S.), les Ouattes (3> (Suis.), Guettes (Is.), Gueytes (Aude), Quettes (Is.);

Vétheui (S.-et-O), le Guétin (Cher) ;

Vattelot (S.-Inf.), Vatteville (Eure, S.-Inf.), Gatteville (Man-l, Goetteville (S.-Inf.), Guethary (Htes-P.), Quettehoux (Man.), Quettetot (Man.), Quelteville (Cal.) ;

Bonneguette (Hle-Sav.).

(1) StralK burgiu, dans Grégoire de Tours. (S) Chadfoit, i\VA. - (3j On Plan-di».Oiia[tes.

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Vuardo, garda, garde, de l'ancieD haut aUenand idotIoa, prendre garde, surveiller, a donné : le provençal f/tmiria, garda; l'espagnol et le portugais guarda : l'italien guar- dia, et le vieux français warde, garde.

LaWarde (Som.), la Garde (Ar., B.-A., Char., Ch.-Inf., Cor., Dr6., Gers, Hle-G., Hles-P., Is., Meur., Var, Vau.);

La Gardelle (Hte-G., Lot), Gardères (Hles-1'.}, la Gardère (Gers), la Gardie (Aude), la Gardiolle (Tarn) ;

Gardefort (Cher), Ganlegan (Gir.) ;

Bellegarde (Ain, Aude, Cr-, Drô., Gard, Gers, Hle-G.. Is., Loire, Loiret, Tarn), Bonaej;arde (Lan.).

La ville de Garda, sur le lac du même nom, appartient à la haute Italie, région le provençal a. lon^mps prévalu contre l'italien.

Habitation

Abri vient du bas latin abrica, abriga, dont l'origine est contestée. Abrica a donné : au provençal, abric; à l'espa- gnol et au provençal, abrigo; au vieux français, abrit, aui]uel nous devons le verbe abriter, couvrir. Le sens le plus étendu d'abri est donc couverture.

L'Abrit (Lan.), l'Abri (Mos.), Abret (AL), les Abrets (Is.) ;

Abriès (Htes-A.).

Atlegia, qu'on trouve dans les inscriptions, et atlegir, que donne Juvénal, était la tente des peuples nomades. Le mot a été rendu par attée, altie, attit, altichc.

Athée (Cal,, C -d'Or (l), !.-et-L., May., Nié., S.-et-L-, Yon.), Athies (Aisne, C.-d'Or, P.-de-C, Som., Yon. (2.). Athis (Cal., Mar., Orne, S.-et-O. &)), Atliches (Nd), Attichy (Oise).

Baraca, baracha, hutte, maison de chétive apparence, vient du kymri bar, branche, parce que primitivement elle

(1) AtUgia, 877. - (2) Attmm, 1106. - (3) Attegiti, 690, 1455.

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était faite de branebes d'atitres. Bâraca est resté tel eo {iro- vencal ; l'espagnol a barraca, l'italien baracca, et le vieux français barraque. L'anglais barraks, caserne, atteste que les premières baraques ont été construites par les soldat! pour suppléer aux tentes. De fait, on appelle encore bara- ques les constructions légères destinées à remplacer les casernes, quand on veut établir les soldats quelque temps sur un point.

Baraque ou barraque est très répandu coroine nom de lieu.

Le mot berne, qui vient du kymri bwn, batrn, a le seiM d'aggJopiération populaire : « muUitudo, acervui », disent les glossaires. Le provençal, l'espagnol et l'italien, bertia; le vieux français, borne, bgme.

Bernes (Doubs, S,-et-0., Som., Suis.};

Bemède (Gers); Bernouil (Char., Ch.-lnf., Oise, Sum., Vien., Yon.), Bemin (Is.), Bernis (Gard), Bemoo W (Aube), Bernos (Gir.).

Le bas latin bodivm, habitation, a donné, par syncope, toye, bouge, sur lequel on a refait bogtum, bugium, et bogia, bugia, qui ont le sens de petite chamlH^, petit logis. Le mot primitif doit venir d'un radical celtique que l'on re- trouve dans le bas breton bod, botul.

Boudes (P.-D.), Bouges (Indre) ;

Boudoux (T.-et-G.}, Boudy (L.-et-G.) ;

Le Bodéo (C.-du-Nd), Bodilis (Fin.).

Bona est l'habillement latin du celtique bon, qui signifiait habitation et aussi ville.

Bona (Nié,), Bonn (Prov. rh.), Bonnes (Aisne, Char., Hte- Sav., Vien.), Bonas (Gers), Bonneil [2i (Aisne), Bonneull (Char., Indre, Oise, S.-el-C, Vien. CT), Bonnet (Meuse), Bonnières (Oise, P.-de-C, S.-et-O,), Bonnieux (Vau.), Bon- nœiI(C:al.);

Il) Btmo, 1097. - (3) Botioytlum, 834. - (3} Bonolium, v. 960, 1077.

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Bonnœuvres(l) (L.-Inf.), Cadabona (Ital.).

On trouve hona dans Augustobona d), Troyes (Aube; /uHobona (3), Lillebonne {L,-!nf.), Ratisbonn, Ratisbonneou Rcgensbourg (Allein.), Vindobona '.*}, Vienne (Autr.).

Le bas lalin bovium, demeure, manoir, est un mot d'ori- gine Scandinave. On retrouve le primitif &oe ou bo dans un grand nombre de noms danois ou nonégiens, comme Aalboe, Faaboe, Hotboe, Kirkeboe, Mariboe, N>boe, prod- boe, Qualqoe, Ulfboe, etc. Ce sont les Normands qui l'ont introduit dans la Neustrie. Bovium a été rendu par bo, bmi, bUf et surtout par boruf; on trouve exceptionnellement bit.

Le Bo (Cal), Bon (Loiret), Bu (E.-el-L.), ie Bu (Cal), Bueil (Eure, I.-et-L.) ;

Babœuf (Oise), Belbœuf (S.-Inf.), Bourguebus (5) (Cal.). Carquebu (Man.), Coulibœuf (^f (Cal.), Courceboeuf (Sar.^, Cricquebœuf C) (Cal.), Criquebœuf (Eure, L.-Inf.l, Ban- bœuf (Eure, S.-Inf,), Etbœuf (S.-Inf.), Etrebœuf (Som ), Farabœuf (Eure), Ilambie (Man.), Houguebie (Man.), Lim- bœuf, autrefois Lindebue (Eure), Lindebœuf (S.-Inf), Mar- bœuf (Eure), Paimbœuf (L.-Inf.), Quibou (Man,), Quillebœuf (Eure), Quittebœuf (Eure), Toumebu (Cal.), Trebœuf (I.-et- V.), Tubœuf (Orne), Vibœuf (S.-Inf.), Vittebœuf ;S.-Inf..l, Yquebœuf (S.-Inf.) (8).

Burum, petite cabane, provient de l'ancien haut allemand bùr, maison, qui s'est conservé dans le vieux français bure.

Bures (Aube, Cal., C.-d'Or, May., Meur., Meuse, Orne, S.-et-O., S.-Inf.) ;

Buré (Orne), Burcl (Bh.), Burelles (9) (Aisne), la Burelle, pour les Burelles [S.-et-M.), Buret (May., Meur.), les Burets (Loiret).

(i) Bonobriga. (2) Ptol. (3) Ibid. (4) Itin. Anton. (5) Borge» bu, 1178. (C) Corliboe, 1196, i7j Crickboe, «• siècle, (8) Ces nom; n'ont été latinisés qu'au x' siècle. [9) BurolU, 1160.

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On appelle buront les chalets de l'Auvergne. Buron est la traduction directe de burum, et on le trouve dans le vieux français.

« Lors se trouvèrent les deux chevaliers gisans en la forest soubz un arbre, ne ilz ne virent entour d'eulx maison, ne buron . . (Perceforest, t. III, P* (1;).

Cabana, capana, cavana, cabane, provient du kyrari et du gaélique cnban, dérivé de cab, hutte Caban a donné cabaiia au provençal ; cabanya au catalan ; cabàiia à l'espa* gnol ; cabanna au portugais ; capanna il l'italien ; cabanne, chithanne, chabéne, chavanne, clievanne, au vieux français. On trouve déjà le bas latin capanna, dans Isidore de Séville.

Cabanes (B.-du-Rh., Tarn), les Cabanea (Ar., Tarn), Cha- bannes (Loz.), la Chabanne {AL). Chavannes (Ain (3), Cher, Dr., Ht-Rh., Ilte-S., S.-etO. (3)), Chevannes(C.-d'Or, Loiret, Niè..S.-et-L,, Yon.);

Echavannes, anc. Eschavannes (Hte-S.), Ëchevannes, anc. Erichevannes (C.-d'Or, Doubs, Hte-S. (*)) ;

Cabanes (^) (Av ), Chabanais (Char.), Chabenet [Indre), Chavannattes (Ht-Rh.).

Gabanac (Gir., Hte-C, Htes-P.), Chavanac (Cor.) et Cha- vanat (Al.) sont des topiques comme les précédents et non desgentiliques.

Cabans (Dord.) et Chabans (D.-S.) viennent directement du celtique caban, h moins qu'il n'y ait eu un cabanum que nous ne trouvons pas.

Cama et caméra, son dérivé, ont signiflé domaine, mai- son. Le premier a été rendu, en provençal, par cama, came; en espagnol et en italien, par cama ; en vieux français, par cambe ; le deuxième, en provençal, par camfera;en espa- gnol, par camara ; en italien, par caméra ; en allemand, par kammer ; en vieux français, par cambre, chambre.

(1) lu Ucuhnb. (3) CaoannU, 4184. (3) Cavannœ, til5. (4) £ eletia de CAavannù, llGl. (5] Cabaii^niù {villaj, zt< siècle.

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-f98-

Camesf*) (&.-P.), Cambes (Cal., Gir., Lot, L.-et-G.), la Cambe (Cal., Orne), la Chamba (Loire) ;

Camier (P.-de-C), Camoil (Mor.), Camon (Ar,), Camoas B.-P., Htes-P.) ;

Cambres (Eure), les Cambres (S.-Inf.), la Chambre (Mos.), les Chambres (Man.) ;

Camarade (Ar.)^ Camarës (2) (Av.), Camaret (Fin., Van.), Cambray (B) (Nd), Chambrois (Eure).

Dans la hante latinité, cancelli signifiait barrières, treillis, et aussi bornes, limites (Cicéron). Le mot a été rendu en ft^nçais par chancels, chanceaux.

Chanceaux (C.-d'Or; I.-et-L.), Chancey pour Chancels (Hte-S.) ;

Chancelades (*) (Dord.).

La eappa était la remise des chars et des charrues. Cappa a donné le provençal, l'espagnol et l'italien cappa, et le vieux français chappe, cheppe.

Chappes (AI., Arden., Aube (5), M.-et-L., P.-de-D,), Chep- pes (Mar.), la Cheppe (Har.) ;

Chappel (S.-et-O.), Chappois (6) (Jura), Cheppoix (Oise).

CaBa a d'abord en le sens de chaumière, de maisonnette (Cicéron). Elle était souvent une baraque, une cabane, une hutte de branchages.

Sunt quJbus e ramis Trondea facla casa est.

(Ovide.)

Au moyen &ge, elle devient une maison et même un manseseigaeurial ; c'est une maison en pleins champs, une hï^itation en général, le plus souvent avec appropriation religieuse 0).

Le» formes néo-latines de casa sont : le provençal, l'espa-

(IJ Cam*r, tl93, (1) Cambarinii, des inon mér.; Victoria Cam- barente, a». ;3) Camaracum urbs, in Greg. Tur. (*] Caneellata, 1«8. (5, Cappa. 75t; Cojjpes, 1061. (6) Cappeij, 10«t; Cappoit, 1087. - (7) V. QuiCBEHAT, loc. cit., p. 51.

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199 - gnoi at fitalien aaa, et le vieux fiançais eate, case, ehaize, ckèse, chaze.

Casa (Corse), Cases (Hér., P.-O.), Cazes (T.-et-G.), la Gaze (Tarn), la Chaise (Aube, Char., Eure, Ven.), les Chai- ses (l)(E.-el-L.), la Chaize (Ven.), la Chaze (Loz.;, les Cha- ses («) (Can.), Chèzes (Htes-A^, la Chèze (C.-du-Nd) ;

Cazeaux (Hte-G., Htes-P.), Cazères (Hte-G., Lan.), Cazoals (Hér.), Chazay (Rh,), Chaze (M.-et L.), Chazeaux (Ardèche, Loire), Chazelles (Can , Char., Hte-L., Jura (3), Loire, Meur.), Chazeuil (C.-d'Or, Nié.), Chazet (Ain), Chazol (Doubs), Cha- zoy (+1 (Doubs), Chazelet (Indre), Chazeiot (Doubs), Ché- zeaux rHle-M., Hle-V.), Chézelles (AI , Indre, I.-el-L.), Chézy(Al,), Cazaril (Hte G-, Htes-P ), Cazoulès (Dord ) ;

Casabianca (Corse), C^asalta (Corse), Casanova (Corse), Case-Dieu (3) (Gers), Caseneuve (Vau ), Cazeneuve (Gers, Hte-G.), Cazenave (Ar ), (iizevieille (Hér.), la Chaise-Dieu (6) ou Saint-Roberl (P.-de-D.), Chasepierre ffl (Beig,), Chèze- neuve (Is.;. ;

Deuxchaises (8) (Ai.), Outrechaise (Sav.) ; Vieillescazes.

Cax'iti», camle, maison de chélive apparence, quelquefois substmction de maison en ruine détruite, a donné le pro- vençal casatia, casai, casau ; l'espagnol ciisal; l'italien caKile ; le vieux français chaaal, chaiat, chceal.

Cazalis (Gir., Lan.), Casais (T.-et-G), Gazais (Ar., Lot), Cazaux (Ar,, Gers, Hte-G), Chazals (Rii.), Chezals (9) (Cher), Chezaux (Doubs, Suis.).

Le catabulum ou caloboiwn était une écurie ou uneéta- ble, d'après les Gloasat Papise et les Notx Tironii. Les Glotsœ donnent la deuxième orthographe, qui fait penser au néo-grec catabolos, débarcadère, quai. Catabutum a été tra- duit par chabte, chabre, en provençal et en vieux français.

(1) Caiee, MO, 11X1.— (2) Id.. v. 800 [3) Ctueltx, %3.— (t) Cha»ey, 1170. (5j Caia Dti, ItXi. (G) Id., 10i3. - (7j Caia pelrea, 888. (8) VUta de duabu$ nuts, 030; - ^} CataU Senodiotum, 109S.

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200

Cbables (Suis.l, la Ghable (Eure, Suis.), Chabres (Htes- Alpes) ;

Chabrat (Char.), laChabliëre.

Le bas lalîn cayum a été traduit par quai et par chai. Cette double signification s'explique par l'étymologie. Cayum, quai, que l'on trouvg dans une charte de Phihppe- Auguste, et cayum, chai, cellier, remise champêtre, pro- viennent, l'un et l'autre, du kymrï kae, haie, barrière, qui subsiste dans le bas breton kaé, haie et quai. Une glose d'Isidore assimile le primitif kai à cancelU. Le quai et le chai ont été tous deux, à l'origine, un clayonnage servant dans le premier, à retenir les terres du rivage, dans le second à abriter des produits agricoles ou du matériel d'exploitation rurale. Dîez, qui se demande, en présence de ces formes, pourquoi le français n'a pas été chai dans les deux, se répond à lui-même que, sans doute, quai est dans la r^ion picarde, l'on ne chiait pas.

Cayum, quai, se retrouve dans le hollandais kaai, l'an- glais kay, le flamand kae, quac, le wallon kai, et le vieux français quay ; cayum, chai ; on trouve aussi caya dans le vieux français chay, sur lequel a été refait l'înQme latin chayum.

Cay(Som.), Quaem(Nd);

Cayeux (Som.) ;

Chay (Ven.) (2), le Chay (Ch.-Inf.).

La ceila était une remise champêtre, un cellier, une petite propriété rurale. La cella des Romains était la chambre de l'esclave ; Cicéron, dans sa deuxième philippique, emploie ce terme à propos des esclaves d'Antoine qui faisaient leurs lits avec les tapis de pourpre de Pompée. Cella signifie, dans Ckilumelle, la demeure des bergers et des bouviers, qui sou- vent étaient de condition scrvile. La cella, avec ses écuries, ses granges et ses autres dépendances, devint, sous les Ca-

(1) On Quaedypres. (2) Ou Caiaise.

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201 rolingieas, l'habitation du manse tributaire, par opposition à la ea$a, qui était celle du manse seigneurial.

Cella a aussi retenu la signification de chapelle ou de sanctuaire d'un temple, que lui donne Vitruve, et de temple, qu'il a dans Cicéron. Beaucoup de cella doivent leur origine à un prieuré, un lieu de pèlerinage, un ermitage.

Ceîla est devenu : en provençal et en italien, cella ; en espagnc'l, celda ; ea vieux français, celle, gelle, quelquefois ehelle ; enlin zelle ou zeelle dans les provinces qui ont subi l'influence germanique.

Cellas (Drô.), Celles (Aisne (t). Al., Ar., Aube (2), Can., Char., Ch.-Iof., Cher, Cor., Gr., D.-S., Dord., Hte-M., Hér., L.-et-Ch., Mar., Nié. &', P.-de-D., Var, Vos,, Yoo.), Cellettes(Char., L.-et-Ch.), la Cellette {Cher, Cr., P -de-D.), Cellules (P.-de-D.), Chelles (Oiso), la Chelle (Htes-P., Oise, P.-de-C), Selles (Eure, Hte-S., I.-et-V., Indre, Loiret, L.- et-Ch., Mar., P.-de-C), la Selle (L-et-V., I.-et-L., Loiret, Orne, S.-et-O. W) ;

Brancelles (5) (Hér.), Bissezeelle (Nd), BoUezeelle (Nd), Broezeelle |Nâ],Champcella (Htes-A.), Herzeclle (Nd);Jon- cellcs (Hér.), Lederzeelle (Nd), Navacelles (^) (Gard), Neu- vecelies (Hte-Sav,), Oclhezeelle (Nd), Oudezeelle (Nd), Slra- zeelle (Nd), Vincelles (Jura (1), Mar., S.-et-L., Yon.), Vin- zeilea (P.-de-D., S -et-L.), Winnezeelle (Nd), Zennezeelle (Nd).

Le cellarium, cellier, lieu de rez-de-chaussée oit l'on serre les provisions, a conservé tous les sens primitifs de cella : il peut être la cella farinana, ta cella penaria, la cella po- maria, la cella vinaria de Caton, aussi bien que la cella ligtiaria; il peut être la cella olearia de Cicéron, etc. Il n'a

(1) Ctlla, Celles-sur-Aisne, en 1-1Î9. (2) Cella, 1065; Cella Damini Bobini, fâ9, esl Hootier-la-Celle (3) Cella Sancti Remigii, 8i9, Celles ou la Celle-sur-[«ire ; Cella Sancti Dyonitii, 9UR, Celles-siur-Nièvre. (4j U Selle ou la Celle-SaJat-Cloud. (5) Bella Cella, HiO. (0} Nova Cella. - (7) Yineelta, 1130.

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abandonne que ceux de celUi columbarvm (Cotlumelle el ii4e- sMWdpiim Ati npiini célla (Ptine)i qui sont, fl est vrai,

un peu détournés'. ' ' '

Cellatium est devenu : le provençal cclier, le catalan

MtlAi', l'espagriol celeiro, rUalîen celliere et celtaiOf le vieux - fhmçais eeli^% ehelier. Le français moderne a été re^t, au

XV* siècle, sur ceHarium. On le trouve déjà dans Froissard. Odilers (Sav.), le Cellier (Ardéche.ls., L.-Inf.), Cellières

(«.-et-L.). - ' ~

'' Ge dernier est un eellaria.

On appelle cerne un abattis d'arbres, une aire , de déln-

cHement tnitourd'uh terrain à cultiver. ■' 9}n oettain nombre de'Iocalités en ont pris leur nom. CerN^, qui est enéore (Tusage en d'autres acceptions, vient

dB'-riretnik«, dérivé de eircua, cet^le, dont il a sens gêné-

ni. -CfreMus a produit : l'espagnol cercen et l'italien cii-cinv.

GernXDord.).

Gemay (Doiibs), Cernoy (Loiret, Oise), Cerneox (S,-et-M-, Suis.), le Ceraeux (Uoubs (^}, Suis. (3)), Cernon (Jura, Mar.). Cerniaz (Suis.), Cerniér (Suis,), Cernion (Ârden,), Cemj (Aiaae P)),- le Ceniy'(Suis.) ;

' 'Cerniébaud (Jdi^], Cèrniéviilers (Suis.], Cernusson (M.- el.t.>.' '

' Giatema, citerne dans Varron et Martial, parait avoir eu au»sî"le'flene de cellier oïl 'de cave;un lextede Pétrone, oii il est question d'un cisterna frigidaria, porte du moins à le creire,

' Le mot latin, qui vient de data, cofTre et terrena, de terre, est devenu : le provençal, l'espagnol et Titalien cùtema, et -le" vieux français eUtei-ne.'

GiSternea (P-. de D.), Citernes (Soni.).

Clatuum, cloiUm, clututn, enclos; de claudtsre, clodert. ou elvdere, fermer, clore. Les formes dérivées sont : le

(1) U C-Momml. (2) Le C.-Péquignol. (3) Cirànieum, 530.

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- provençal clauf^clowi, «Im, cliu/l'italien c/iiiuo, et le vieux français cioj, clcu«, ciiw, clowa, '"'''

LeCIau3(Av., Gant., Gor.,Dord., GerS.,HéP.,T:-èt-Gar.), Ck» (S.^-M.)> Cluis (Indre), Glus (S.-et-l..), Escloses ([s.), EaclenK.fjniti). ■' -

Le Claxttab (ArdÈcbe/Sord:, Lot), Glauzures (Dord.), les Clouzeaux (Yen.), laGlouzareÈ((HteS-P'.). '' '■'''"■

Le coopertorium^ de e&opet^r't, couvrir, était un abri. On trQave<tw nu)t dans les doms'suiVatits : ■" . .Gauvrair(N4l}, Gouvroir, anc. nom de Chevreaux (Yon.), GouYrOB!(Aiaoe)', La iiiiiTertoir»de(Av.),-CouVrot(Mar.)' ' ' " ' "^■

' -LesiDâamorphoses'de {>}operloWuTn, dans \h cas "de Che- vreaiHv sont assez hMére^stantes & suivre. On'le trouve 'abus la forme Qaoopertorium> dani un texte du %• siècle,' puis .6e«oïit : Couvroir, Chouvroir et GheTroy. Tout te' mal est venu.de lojprononoiation adoucie dti ehdeCtioùVrdl^. '''

Le mol fara vient de/a*, étranger, tfu'on reiifouVe dans l'altoœwid moderne f«)>n, et' désigne nhe'localité cré'ée ou habitée par des étrangers. Il a donné fara, fare, au proven- çal, et- '^a ire, fère';a.]i vieux français. ' '

I Lorsque. les Francs s'établirent dans le rtôril ét'l'èâfdèla . GAule* ii» oouvrirent le^ys conquis de leiJfs hdm,'hemoa i?iMin, si répandus-dans la-FIaAdre, le Hainattl" et'la'Thié- 'rachs, la-'Lorraine et l'Atsaee. Ils cïotistriTi^rent, en rnême temps, dans le pays gallo-romain, des postô^' avancés que .leurs bàterappelârentfïifo. Ctt-tarnes Villes eilrèntdès'/'ar« ou quartiers d'étrangers, qu'on appelait quëlqU'ôrois fai-a- .mandii Un faubourg d'Arbois (JUra) et deuXTlHageS, riin de l'Ain, il'aatre de l'Isère, portent encore le nom de Faramànd.

La Tare <B.^u-Rb., Drô. (1), Gard, Htes-A., Loz., Vau.), ta Fera (Aisne &), Mar. (3)) ;

II) Fara. au xir* liécle. (S) La Fêre-eii-Thiérache, Fara. SGS, et la Fère-en-TanJenoia. (3) La Fère-Charapenoise.

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FeroHes (Loiret, S.-et-M.) ;

FaremoDt (1) (Mar.), Fèrebriange (Mar.), Ferfaye (P. de C), Femoël (P. de D.) ;

Hautetàre (Is.)-

Foenarium, grenier à foin, a laissé le bas-latin fenarium ou fenaria, le provençal et le vieux français fenier et fe- nière. Le provençal a eu aussi /'eimire, fenayre.

Feniers (Cr.), la Fenière (Suis.) ;

Fenayrols (T.-et-G.), Fenéry (D. S.).

Granictt, grange, en basse latinité, de granum, grain, a donné : le provençal granga, granja ; l'italien grania ; l'es- pagnol et le portugais granja; le vieux français granche, grangue, grainge, grange. On trouve aussi, dans l'ancien français gragne, mais il vient de granea. Graniea est dans la loi des Bavarois, granea dans d'autres lois barbares.

Granges (Ain, Doubs, Dro., Hte S-, Jura, L.-et-G., Mar., S.-et-L., S.-et-M., Suis., Vos.), la Grange (Doubs, Htes-P , Ht-Rh., Lan.), les Granges (Aube, Dord., Doubs, S.-et-O-, Sais.), Grangues (Cal.), Craignes (Man.) ;

Grangettes (Suis.), les Grangettes (Doubs), Grangioles (Suis.).

La grange est actuellement le bâtiment de ferme destiné au logement des gerbes et au battage des grains. Elle a eu de bonne heure cette signification dans la France du Nord ; dans le Midi, elle était une ferme, dont le tenancier ou granger partageait, comme le métayer, les produits du sol avec le propriétaire.

L'ancien haut allemand, halla, temple, semble être le père de l'allemand moderne halle, salle ; de l'anglais hall, salle, palais, galerie, et du français halle, marché couvert, maga- sin public, hangar (halle au blé, aux légumes, à la viande, aux vins ; halle aux cuirs, aux draps ; halle de forge, de verrerie, d'arsenal). Passé dans le bas latin, halla a été l'ha-

<1] Faramunt, zii* siècle.

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205 bitatioD d'apparat du propriétaire barbare. H a donné à l'ita- lien alla, et au vieux français aie, aule, haie, halle. Il semble y avoir eu dans celui-ci confusion entre halla et aula.

Aies ou Ailes (Dord.), Halles (Meuse, Som.), les Halles (Rb.), Hallay (Mar.), Halluin (Nd), Haliu (Som.).

Hamua, village paroissial, provient d'un radical ham, qui est daub le flamand ham, hem; dans l'anglo-saxon ham; dans l'anglais hom; dans l'aliemand moderne heim; dans le Scandinave hamm, et dans le vieux français ham, han. Son diminutif hamellui est resté dans le français moderne hamel, hameau, petit village, groupe de maisons écartées.

Dans la Lorraine allemande, heim est devenu hom; dans les Flandres, hem est souvent remplacé par hien, Vh a sou- vent disparu dans les composés.

Ham (Mos., P.-de-C. W, Som. (3)), le Ham (Arden., Cal., Man., May., Mos.), Hames (P.-de-C), le Hame (Cal.), Han (Arden., Belg., Mar., Meuse), Hem (Nd, Som.) ;

Hamars (Cal.), Hamel (Nd), le Hamel (Oise, Som.), le Hamelet (Som.), Hamelin (Mar.), les Hameaux (D.-S.) ;

Hambers (May.), Hamblain (P.-de-C), Hambie (Man.), Heim3prung(Ht-Rh.) ;

Baiham (Arden.), Bouquenom (B.-Rh.), Cattenom (Hos.)- Canchan (S.-Inf.), Domnom C^ (Meur.), Drincham (Nd), Etreham (Cal,), Flœrsheim (*) (Prov. rhén.), Grandham (Arden.), Kiilem (Nd), Manom (Mos.), Millam (Nd), Ouis- treham (Cal.), Pitgam(Nd), Uxem (Nd), Wanneham (Nd).

Comme exemples de noms en hien, citons : Frelinghien (Nd), Mazinghiea (Nd), etc.

On trouve hem dans les noms de cinquante-deux localités du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme ; hen dans seize du Pas-de-Calais, et heim dans deux cent sept des Haut et Bas-Bhin, de la Meurthe et de la Moselle.

(1) Bamnm, 1106. - (2) Id., 103i. (3) Domenheim, 1217. - (*) Flo- ridithami fviUaj, 9U4.

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La hau»a était, comme le manius, une ferme ou une habi- tation {;^r9lç„à,]^qi]^l$.^[ait,Attaiitiàe<UQeiCârtaiflai<éten{liK ' de teçr^,. ,9n,trouv^ Iftniotjisveo'ia fopoie germanique haw <' >en ou la forfne înDQaiiie .hauae, heme, 'mi,-d8ns les pro- ' vincQ^ d,u noi;d jbL d^ l'Ëgt de la France, exceptionnellement^ ailleurs, et toujours en conipctaiUon, L'/t se perd «tans' le« '> compqs^é^ile.fctripation française. '

Adelouse.lU iMôur,), Andslus.(S.-et-0.), Anglus (Mar.), Ardelvis.,.(£.-et-'U), Barguen^u&e, ano. BerguinbouBe {P.-- de-C,)^. .Bosselshausen (B.-Rh.), .Coolust^) (MBr.),'Gn)pus- (S.-Ipi;), Dçius.CCh.-Inf., I.-et-L.), EteiiAus (S.-'Inf.), Ey- narhou^. (Meur.)» Futzelhauseu (D.-Rh.), Geishausen (Ht-' Rh.)r., Hildehofipp <3) (Meur.), IJurlus (Mar.), Issendolus (Lot),,Kathau9eQ (Uos.), KaUenhauaen (B.'tRh.), Kurts- ' hausen (B.-Rh.), Kutzenhausen . (B.-ithv), Lathus' (Vien.), ' Lîxhai^sap (Ij-rfU).)- tut^elhauçen (B.-Rb.), MUhlhausen' (B.-lÙi.), ,M>jlhousei (Ht-Bh.)» ..Munchhausen (Ht-Bb. et B.-Rh.), Mutzenl>ause|i (fi.rRh.), Mordbausen (B.*Rh.), Osthaijs^n, (B.-Bh.),, Pf^erhausea (Mt-Rh.), ' Reissouse (Ain), Réthovae XJura), la Bixquae -(Jura);! Rbggenhàuapn" (B.-Bh-l, Sçh^fhfvsen (B,-Rb.), .Sdiweàîhausen (Ht-Rh. et B.'-Rli.), Sorrus (P.-de-C), Toussus (S.«et-0;>, -Wald- 1 bausen,,(Mo^.), Varlqs > <Oifie, li.-de'C..^ Som.), 'West'- r hausea,(^.~Rh.), Wilshau^n (B.-<Bh.)>' 'Wiotershaosen (&.•' Rh.).,.. ..„, . ■■ ;■ ■■ ■'. . '■■■; ■■'

L'ancien haut allemand hutta, cabane, a donné hutte à ralleman^i^no^QTQe, ftut f^ l'angUia, hutte aufranfaisi^' ' ' '

Laflui4,(Sa?-,Vos,); . ■■

Huttendorf (B.-Rh.), Huttenbeim (B.-Rh.) ;

Eyza^utte.tDiv).),. . ,, , •,.■■.. iI-hf.

Le h^^la^i^^ifibia, lobium, hutte, dérive de l'ancien haut allemand ;iaub(), lafija, qui a donné rallemend moderne'

lellmue, Edethouw. (3) Est dqi Pilla Coêlvê, iitftouMn. „,

D,g,t7cdb;/GOOglC

207 , ,

lauhe, feuillée, cabane de feuiUagâ,.et auquel noua devoM : . le provençal lotja ; le catalan llotjà ; Vespagaol- et le porta- "^ gais /oja .l'italien lo^^ria;. le romanche laupîa ; le lombard " lobia ; l'anglais lodge, et la vieux frangais J(>ue, io|/«. Dans )a ' suite des temps, loge a eu le sens de raaiadrerie et de petite maison, de cellule d'aliéné. .. . i

La Loge (Aube, P.-de-C, Ven.), les Logea (A»be, ■Cal., ' Hte-M-, Man., S.-et-O,, S.-lnl.), Loyea (Ain, Cher, Jura), ta Loye (1) (Jura);

Loyères (S.-et-L.), layettes (Ain) ;

La Vieilie-Loye (Jura).

Il y a, en outre, six Logeâtes. . , .1 .■■,■■

ha Lobie (T.-et-G.) et la Lobe(Arden.) sont des dérivés plus directs de loMa. -. . , . . , > ... 1

Quarante-deux hameaux ou écarts de France ont pour nom : la Loge. . 1 'i

Maeeria, maison construite eo, , pierres 8èoii9p,.iparalt i' venir de macer, inaigre,.eta àonifé le vieux fripigaîa mat* - stères, maizière, méziére^mazièt^e, ma^et mizàre, q^iinla aucun rapport avec mazure, qui provient de manaua, par Tnansura, matura. ,. , - 1 . ■.

Haisières (Doubs, Hte-S.), Maizi^rea (Aube (S),- C«l-> Ht»- M. ^3), Meur-, Mos-, . P.-de-C.),. Méz^ères (Anfen,, Ohar.; •• Eure, E.-et-L., Hte-Y-,. L-ût-y.,,lDdre,Xoiret, aar.,.S.-et- i 0. (*), Som.), la Mézière(l.-et-V.), Maxières, (D.-S.iCr.,I.- et-L., M.-et-L.], la Mazière (Cor,), Mazèiwa (Ar-, B-P., ' Gers, Gir., Htes-P.), Mézërea (Hte-L.), MaaQiree (P.KlerD.^

Maizeray (Meuse), Maizeroy |Mos.),,Maizery (Mos.),.>Méze- ray (Sàr.), Mazerolles [Aude, B.-P-, Char., Ch.-Inf., Doubs, H.-P.,Lan., Vien. (5);

(1) Logia nova, MU, par opposition i, la Vieilie-Loye, qui est Logia en 10S9. <2} Macerim, 1143; Haizières-lu-Grande-Paroisse est dit MatrrU en 1147. (3) Id., auxr «Jécle. (4) Id., 815, Héziires-siir-Seine, (5) Maceriolm, 961.

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MazeruUes (Heur.), MaZirat (Al.), Hazirot (Vos.)-

L'inQnitif du verbe maneo, manere, rester, demeurer, a donné régulièrement le provençal maner, et le vieux fran- çais manoir, qui ont été employés substantivement.

Manere (P.-O.), Manoirs (Eure), le Manoir [Cal.), Manoir (Hte-M), Manoux (E.-et-L.). Ménoirs (Cor.).

Le mot a passé en Angleterre avec ies Normands et yest devenu manor.

Materia, bots de construction (Cicéron, Virgile, Columelle) a donné le provençal materia, madeira, et le vieux fran- çais madiére, médière, maison de bois. I^ mot madrier a la même origine.

Madières (Âriège), Maidiëres (Meur.), Médières (Doubs) ;

Madré (May.), Madriat (P.-de-D.), MarollesCl) (S.-et-H.), MédayroUes (P.-de-D.).

Le hameau de Madrid, dans le bois de Boulogne, s'appe- lait autrefois Madry.

Muette, rendez-vous de chasse, est une forme ancienne du mot meute. L'une et l'autre proviennent de mata, fémi- nin du participe passé de movere, employé comme subs- tantif- ifola a d'abord donné muete, qui se prononçait meute. La Muette, près Paris, était encore appelé la Meute, et la Meuthe au siècle dernier. On lit dans la Corretpon- dance de Louis XV et du duc de Noaillca !%) . t Au bois de Boulogne, à la Heutte, ce 23décembre1743... > Il a donné aussi moute dans le domaine provençal.

Mouthes, anc. Mouttes (Doubs).

Le redoublement du t dans muette et mouthe est une faute d'orthographe consacrée par l'usage, « arbitrium, jus et norma loquendi ».

Navis, abreuvoir, en vieux français nave, nau, se retrouve dans les noms suivants :

Naves (Al., Ardèche, Cor., Hte-Sav., Nd, Sav., Tarn) ;

(1) MadjioUe, 786 et 829. ~ (S] Til. H, p. 69. Ctt. de littré.

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Le Navois (Doubs (l), Jura <%)).

Palearium, pailler, grenier, hangar à paille, a donné : le provençal palhier, pnillier ; le catalan palter ; l'espagnol palïeira ; le portugais palheiro ; l'italien pagliaio ; le vieux français pailHer, pailHe, pailly.

Pailly (Yon.), le Pailly [Hte-M.), Paillé (Ch.-Inf.) ;

Pailharès (Ardèche), Pailherol (Can.), Paiihès (Hër.), Paillés (Ar.), Pailloles (L.-et-G.), Pailhers (Lo?..\ Palières (P.-de-D.)-

Le plexitium était une enceinte formée de plexus ou branches entrelacées, un parc clos de haies sèches, et, par extension, la maison de plaisance qu'il entourait. On l'appe- lait aussi plexarium. Ce dernier est devenu pleseief, en pas- sant au vieux français, et plexitium, ple$sii, pletaix.

Plessis (Cal., L.-et-Ch., Oise, S,-et-0., Yon.), le Plessis (Aube, Eure, L.-et-Ch.. Man., M.-e'-L., Oise, Seine, S.-et- M., S.-et-O.), Plessix (G.-du-Nd) ;

Plessiers (Oise), le Plessier (Aisne, Oise, Som.), Plessé (L.-Inf.).

Querrum est l 'habillement latin d'un mot d'origine celti- que, qui signifie habitation rurale, manoir, et aussi hameau, village, et qui abonde dans la loponomastique de la Basse- Bretagne et du Pays de Galles (^1.

Les formes bas-bretonnes sont, outre quer, caer ou car, ffuer, ker.

Guer (Mor.);

Querré (M.-et-L.), Querrien (Fin.), Carantec(Fin.), Carbay (M.-et-L.), Cardroc (l.-et-V.), Carhaire (Fin.), Caro (Mor.), Guerlesquin (Fin.), Kerfots (C.-du-Nd), Kerfeunteun (Fin.), Kerfot (C.-du-Nd), Kerfoum (Mor.), Kergloff (Fin.), Ker-

(1) Abergemenl-tlu -Navois. (2) Pont.du-Navois. (3) La forme gal- loise du mot est cof r, car, que nous trouvons dans Cardir, Cardîgnan, Carhaii, Carleon, Carlisle, Carmarlhen, Carnarven, Carphilly, Carwis. Carlisie ou Carluile est l'anc. Luguvatlum, el Canaarthen l'anc. Varidu-

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aïo'-^

grist (C.-du-Nd, Mor.). Kerrien (C-du-Nti), Xerity ^C -du-' ' Nd), Kerlouan <Fin.), Kermaria (C.-du-Nd), Kennoroch (C- du-Nd>, Kernouès (Fin.), Kerperl (C.-du-Nd), KersaSnt (Fin.), Kervignac(Mor,).

Reitiim, resta, pause, repos, a donné resta au provençal et à l'italien, et rest à l'anglais et au vieux français. On le trouve dans Jes dérivés et dans les composés suivants :'

Gerderest (B.-P.), Vendrest (S.-et-M.) ;

Rethel (Arden., Mos.). Rétheui! (<) (Aisne), Ristolas (Htes-A.).

La sala était, comme la halla, le manoir d'un propriétaire d'origine barbare ; mais ce genre de bien avait cela de' par- ticulier qu'il te transmettait de mâle en mâle, par ordre de pdmogéniture, comme la terre salique.

Le mot vient de l'ancien haut allemand mt, maison, de- meure, qu'on retrouve dans le suédois sal, dans l'allemand' moderne sala, et qui nous a donné te provençal laieS,' l'es- pagnol et l'italien lala, le vieux français saile, aaullè.

Saaies (Vos.), Sales (Hte-G-, Hte-Sav.), Salles (Aude (2), Av.. B.-P., Char., Ch.-Inf., Dord., D.-S., Gard, Gers, Gir,, Hte-G., Hles-P., L.-et-Gar., Loz-, Tarn, Vien), la Salle ' (Gard, Htes-A-, Htes-P., Is., M.-et-L., S.-et-L., Vos.); les Salles (Gard, Gir., Hte-V., Loire, Rh-, Var)",

Sallède (P.-de-D.)> Salleilles (I.oz.), les Sallelles (Ardëchèj, Sallèles (Aude, P.-O. W). la Sallette (Is.);

Salaberry (B.-P.), Salbert (Hte-S.), Salbris (L.-«t-Ch., Salecban (Htes-P.), Salesches (Nd), Saleich (Hte-G.). Saleix (Ar.), Saienthal (B.-Rb.), Salherm (HIe-G.), Salléon (Htes- A.), Salindres (Gard), Salives (♦) (C.-d'Or); SalagrifTon (Var), Sallaux(P.-de-C.), Salmagne (Meuse), Salmiech (Av.), Sal- lenaves (B.-P.), Sallenoves (Hte-Sav.);

Hénansal (C.-du-N.).

(1) BeêteuUi, 1130. - (S) Sala, 782. - &) SalUUe, 8t4. (4j Sala».

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-

Septum est une clôlure de bois, une barrière, dans Cîcé- ron, enclos, une enceinte, un mur dans VarroUj un parc .. detroui^ëau, une bergerie dans Virgile; et, par extension^, , un vivier, dansColumelle.

SeplS(Hïe-G.);

Septeuilsd) (S.-et-O.);

Septsarges (*) (Meuse), Septfonds (Yon.)- Septfoifts iT.-et- ^ G.), Septrorges (Orne), Septmeules (L.-lnf.^ Septmqnts, (Aisne), Septmoncels (Jura), Septvaux (Aisne), Sfpivents. (Cal.),' Sëptvigny (Meuse).

Sera, cellier, remise, du latin sera, barre (pour clore une porte, serrure), a donné le provençal el l'italien serra, et le^ vieux m^ncats serre. Le redoublement de l'r est une véritable faute d'borthoçrapbe.

Sèrès (Htes-P.), Serra (Corse), Serres (Ar., Aude, B.-P., , Cr., DDrd'.,'DoubB,'Gèrs, Jura (3), Lan., Meur.), la Serre (Çr.) ;,

Serrières (Ain, Ardèche, Meur., S.-et-L.), Serragio (Corse) ;

Serralongues'(*l {P.-O.)';; ' '

BellÉserres {Htes-G., Tarn).

Stabulùm a le sens de domicile, gite, séjour, retraite, dans Pline et Spartien ; de chaumière dans Justin ; d'éta^le, d'écurie, de bergerie dans Tite Lite) Virgile, Columelle, Le pluriel ' ilafiulum, stubula, devenu substantif féminin de la première déclinaison latine, a donné les formes bas-latines , itabta, stapla, staula, ilavit, et vieille s- français es eslable, e9taple,e»tûule, eatave, staple. Sfabultin» a produis directe- ment lÈ provençal estnble et l'espagnol estabh, qui sont restés raasculih.

Estables (Loz.),*lés Estables (Hte-L.), Etables (/lin, Aplè- che, G.-du-N., Sav,), l'Etape (Aube), Etapies (P.-de-C.), EtauI^''(Ch-1nf., C.-d'Or, Yon.), Ètaves (5) (Aisne), Staples (Nd).

(1) Seploilum, 815. (2) Sepium Cyriaei. (3) Serra, 967; Serres- lef-Honlières. (4] Serrolonga, 866. (5) Stabuix, 1015. .

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Establets (Dro.), Etabliaux (I.-et-L.), Etauliers (Gir.), Bonnétables (Sar.), Malélables (Orne), Noirétables (Loire).

Slaticum, tlagium, fréquentatif de itcittim, a signifié ré- sidence, demeure, et a été rendu : en provençal, par eatatge, étage; en italien, par staggio ; en vieux français, par es- aitge, ettage. Il n'est plus guère représenté. Eslagel (P.-O.);

Bonnétage (<) (Doubs).

Sedei, demeure, habitation, séjour, résidence, domicile, logement (des hommes et quelquefois des animaux), dans Cicéron, Tite Live, Virgile; assiette, place, lieu occupé par quelque chose, dans Ovide, Virgile, Horace, Cicéron, Pline. Sedes, a donné : au provençal tetge, sège ; à l'itahen tedio, teggio ; au vieux français sied, siet, et siège. Ces difl'érentes formes néo-latines supposent un tedium ou sidium attesté par obaidium.

Sedzes (B.-P.j, Sièges (Jura), les Sièges (Yon.), Sedzères (B.-P.), Sêderon (Drù), Sidiailles (Cher), Balsièges (Loz.).

Stativa, (castra), atata, camp permanent, garnison, d'après Tite Live, Tacite, César, Salluste, Cicéron. Les camps de ce genre, nombreux dans les deux Germanie, ont donné nais- sance à un certain nombre de localités. Stata a été rendu parstadt, «lad, stett.

Steten (Ht-Rhin) ;

AltensUdt (B.-Rh.), Berstetl (B.-Rh.), Brun.statt (Ht-Rh.), Gunstett (B.-Rh.), HattsUtt (Ht-Bh.), Hochstatt (Ht-B,), Hochstett (B.-Rh,), Irmstett (B.-Bh.), Kilstett (B.-Rh.), Magstadt (Ht-Rh.), Pfalstatt (Ht-Rh.), Richstett (B.-Rh ), Schlestadt W (B.-Rh.).

On retrouve aubmoenium, faubourg (Martial), dans deux de nos noms de lieu ;

Sumènes (Gard), Sommaines (Meuse).

Tabule el tabellae, taveltae, dérivés de iaba, planche, ont

(1) Bonettaige, 1354. (3) SeaUU» stata.

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signifié cabane, baraque, construction de bois. On trouve aussi tabana.

Tabailles (1) (B.-P.), Tavaux (Aisne, Jura), Tavels ou Ta- vey !2) (Hle-S.), Tavels (3) (Gard), Tavannes (Suis.) (*).

La taberna ou taverna était aussi originairement une ba- raque en plancbes, une cabane, une chaumière (Horace). C'est aussi une boutique, une échoppe, un magasin dans Cicéron, Horace : une auberge dans Plante ; une taverne un cabaret dans Horace.

Taberna a donné le français taverne et l'allemand zabern ; l'espagnol et l'italien l'ont conservé sans modification.

Tavernes (Var), Saverne ou Zabern (B.-Rh.) ;

Tavernay (S.-et-L,), Taverny (S.-el-O.).

Tabernue a eu le sens de baraquement militaire. Indépen- damment de Saverne, qui était le Tabernx Tribocorum, nous trouvons, dans les provinces rhénanes. Bergzabern, les Très TiibernuB d'Ammien Marcellin ; Rheinzabern, les Ta- bernœ Rhenanœ ; el Berncastel, anc. Zabernca-slel, les Ta- bernse Mosellanicœ ou Rigux, le Tabernarum caitellum, qui n'ont, dans le principe, été que cela.

Tegula, tuile, a eu d'abord le sens plus étendu de toiture, d'abri (Plaute, Cicéron). On a rendu le mot, en vieux fran- çais, par tevle, tieiile, liute, tuile, et l'on a ajouté au ( un /i parasite.

Thuiies (B.-A.), La Thuile (Hte-Sav., Sav.), Thuilières (Vos.).

Tenda, baraque, tente, de tendere, tendre, a signiflé aussi abri, refuge, auberge. Le provençal et l'italien ont conservé tenda ; l'espagnol a tienda ; le français a lente qui est plus conforme à l'origine tendita, tenta, que les autres formes bas ou néo-latines,

Tendes (A. M.).

{1) Tabatia. (3) Tavalles, 970. ~ &) Villa de Tavellii, x (4) Un dea faubourgs d'Orbe (Suisse) est appelé Loeiu TavetlU si

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M* -

Tofta est UD mot d'orJgÎDe Scandinave, qui a signifié, bos- quet, enclo3 (Reynier), et aussi cour, masure, habitation (Corvell). Il a été rendu par tôt et par tuit. Tôt est d«venu quelquefois tott, toste, et tuit, (/tuit, par l'addition de lettres parasites. Il est probable, comme Le Prévost le pensa, que l'importation de ce mot est antérieure à l'invasion normqnde ; mais il n'en est pas moins qu'il a fait fortune sur les deux bords de la Manche, en Angleterre comme en Normandie, on le rencontre particulièrement dans le pays de Caux.

Tôt (Cal., S.-Inf.), Toste (Eure), Thuit (Eure), le Thuit (Eure) ;

Appetot (liure), Aulretot (S.-Inf.), Beautot |S.-Inf.), Ben- netot (S.-Inf.), Bouquetot (Eure), I(racquetuit(S.-InfL), Bran- netot (S,-Inf.), Brestot (Eure), Butot (S.-lnf.) Coiletot(Eure). Crestot (Eure), Cnquetot (S.-Inf.), Cristot (1) (Cal.). Crltot (S.-Inf.), Ecquetot (Eure), Ectot (S.-Inf.), Eletot (3,-lDf.), Epretot [S.-Inf.), Fourmetol (Eure), Fultot (S.-Inf.), Garnetot (Cal ), Gonnetol (S.-Inf.), Gratot (Man.). Haulot (S. Inf.), Hébertot (Cal.), Hottot (Cal ), Houdetot (S.-Inf), Houquetot |S.-Inf), Ivetot (Man , S.-Inf.), Lanquetot (S.-Inf.). Lintot (S.-Inf), Louvetot {S.Inf.}, Maltot (Cal.), Martot (Eure), Noinlot (S.-Inf), Pleurtuit (I.-et-V.j, Plumetot (Cal.), Prôtot (Man., S.-Inf.), Pûtot (Cal.), Quettelot (Man.), Raffetot (S.-Inf.), Robertot (S -Inf ), Routot (Eure), Saesetot (S.-Inf) Scnnenlot(C:al,), Tontuit (Cal ), Turretot (S.Inf ), Valletot (Eure, S.-Int.) Vattetot (S.-Inf.), Vergetot |S.-Inf.), Victot (Cal.), Vitot (Eure), le Vretot fMan.).

Le latin irabe ou ti-abs, poutre, qui nous a donné trabetu, portique, couvert, tente, origine du mot travi'o, a prpcuré aussi, au provençal et au vieux français Irabe et Irèbe, trove, maisonnette de troncs d'arbres ou de poutres.

Trèbes (Aude), Traves (Hte-S), Gard, M. et L., Rh.);

Le Travet (Tarn).

(t) Cretietot, 10B2.

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Tehunum, thunum^ dizËni^ àaas la Loi «olîque, provient d'un radical gernianique, que l'on retrouve dans l^anglo- saxon thun, lun et dans l'anglais town, ton. Il correspond k villa et réunit, comme lui,, au sens restreint de f^^me ou dq métairie, la signification plus étendue de terra, ds maison, de village et même de bourg. Les thun appartiennent sur- tout au Boulonnais. , Thun (Nd, Suis.), Thon (Suis., Vos.), le Thain (E.-et-L.), Thone? (Meii.se, Sav,);

Alincthun (l\-de-G.),,AdincUiun (P.-d«-G,), Bainothun W .(P.yde-C), Bétbune (P.-dfl-C.),, CottunlCal.),. Frétiuin P) P,:de-C.), Gadincthun (P.-4e -G.), Hardincthun (P.-de-C), Landrethun (P.-de-G.), Otfrethun (P.-de-C.}, Verlincthun (a) (P.-de-GO, Wadenthgn (*) (P.-de-C.).

Le vicus est le groupe d'h^J^ilations le plus anciennement connu dans les Gaules ; il y était presque le seul avant l'occu- pation romaine. En bonne latinité, le mot a d'abord eu ie sens de quartier (Horace), de rue (Tite-Live). César, Cicéron et Horace lui donnent ceixii de bourg, de village. Enfln, dans Gicéron et dans Horace, on le trouve avec celui de terre, do propriété rurale, de ferme. Au moyen Age, le utcu« est de- venu je grand village, le village distribué en rues comme le bourg et la ville. Vicus a donné : au provençal vie, vicq; à l'espagnol vigo; à l'italien vico; au catalan vtch; k l'anglais wick; au vieux français vie, vicq, vyl, v//, wy, vieux, viques, wick.

Vie (Aisne (5), Ar., Can.,C.-d'Or, Gard, Gers.Htea-P., Hér., Meur., (6| p.-de-D.), Vicq (AI., Dord., Hte-M., Hte-V., Indre, Un., Nd, S.-et^O.), Vyt (Doubs), Vy (Hte-S., S.-et-O.), Vieux P) (Ain, Arden., I.-et-V., S.-et-M., S.-Inf.), Vicquesou Viques (Cal.), Vico (Corse) ;

(1| fogingaïun, 611. - (3) Frailun, 10B4. (3) Diornualdingatun, 65. lï) Vuadingatun, si* a. (5) En 8911 ~ (d) Bodeiiuê Vûm». - (7) Vieux, du Calvados, est l'antique Piducatm.

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Le Vicel |Man.), Vichei (P.-de-D.) ;

Vicnau (D (Gers), Vinneuf (ï) (Wïn.) ;

âulruy (Loiret), Aveluy (Som.), Bévy (C.-d'Or), Charvieux (Is.), Craiwick (Nd), Haveluy (Nd), Huy (3) (Fin.), Iwuy (4) (Nd), Longvic (C.-d'Or), Longwy (Jura (5), Mos.), Monvicq (Al.), Neuvic (Ch.-Inf.), Neuvy (Char., D.-S., L.-et-Ch., M.-et- L., Nié. {6), Oise, Orne, Sar. P)), Pommevic (T.-fit-G.), Salper- wick (P. de-C), Salzuil (Hte-L.), Sauvic (S.-Inf.), Theuvy (8) (E.-et-L.), Vieuvicq W (E. et-L.), Vieuxvy (Let-V.), Vié\-y (C.-d'Or, L.-el-Ch.), Volvic (P.-de-D.), Vuerkwic (Nd).

Les principaux vicus de l'étranger sont : en Italie, Vico- del-Gargano; Vico-di-Mondovi ou Vicoforte, l'ancienne Aw- gusta Vagiennorum ; Vico-di-Sorrente ou Vico-Equense ; en Espagne, Vich ou Vic-d'Osona, l'ancienne Auta ou Vima 4uîoneiMiï;Vigo, l'ancien VicusSpacorum ; en Angleterre, Wick ; Berwick-sur-Troed, l'ancien Barcovicus; North- Berwick; Warwick; en Allemagne, Brunswick, Brunonù vicm.

Un dérivé de vtciM, vicinium, bourgade, quartier, est de- venu: en provençal vezin ; en espagnol, veciiio ; en portu- gais, vicinho; en italien, meiiiio ; en vieux français vesin, viain, voisin, veaain. Les formes féminines, provençales ou françaises, vezinne, voisine, vetaine, vetane, vetaigne, pro- viennent de vicinia, pluriel de vicinium, employé comme substantif féminin singulier de la première déclinaison.

Vezins (Av., I.-et-V., M.-et-L., Man.), Vezines (Ain, Yon.), Voisins (10) (E.-et-L.), Voisines (Hte-H., Yon.), Vesai- gnes (Hte-M.), Vezanes (Yon.), Visan (Vau.);

Vèzenay (Doubs), Vèzenex (Ain), Vèzenoux [Ilte-L.j> Voi-

un. (2) Id. (3) Huio vico, îles mon. mér, ; Heuvic. 'i3 mon. mér. (5| Longui uicui, TBâ, (ti) Novu» vi- (7) Ilenucoup de Neiiyy sonl lies Noviacua. (8) r«Jiii'- '«ftii vicut, lOU. - (W) En S\b. 11 y a un autre Voisins

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aenon (S.-et-tC.), Vesîgneuls <Har.), Vesigneux W (Doubs), le Vésinet (S.-el-O.), le Viseney (Jura);

Beauvoisins (Dro-, Gard, Jura), Beuvezios (Meur.), Giraa- voisins (Meuse), Languevoisins (Som.)i Mauvaizins (Ar.), Mauvezins (Ar., Gers, Hte-G.,Htes-P., Lan., L.-et-G.), Mé- voisiDS (E.-et-L.), Nervezains (Hte-S.);

Voisiolieux (S.-et-O.).

Villare, villarium, villaris, grand village, est un augmen- tatir de villa, qui a été rendu : en provençal, par vilUtire vUlar ; en espagnol et en italien, par villario ; en allemand, par weiller, toiller, wihr; en vieux français, par villar, vil- 1er, villier, vellar, veller, ville.

Villard (Aude, Ch.-Inf., Cr., Dord., Htes-A., Is., Jura, Loz., Sav.), Villare (Ain, B.-A-, Char., Ch., G.-d'Or, Doubs, E.-el-L., Hte-M., Ht-Rh-, Jura, Loire, S.-et-L., Suis., Vau.), Villers (Aisne, Arden., Cal , C.-d'Or, Doubs, Eure, Hte-S., Indre, Jura, Loire, Loiret, L.-et-Ch., Mar., Meur., Meuse, Mos., Nd, Oise, Orne, P.-de-C., S.-et-O., S.-Inf., Som-, Vos.), Villiers (Aube, Cal., Char., Ch.-Inf., C.-d'Or, D.-S.> Euie, E.-et-L., Ilte -M., I.-et-L., L.-et-Ch., Man., Mar., Nié, Orne, S.-et-M., S.-et-C, Yon.), Willer [B.-Bh. (2), Ht-Rh. (3)), Wihr {*) (Ht-Rh.);

Villarzel (Aude), Villereau (Loiret, Nd.), Villeret (Aisne, Aube, Loire) ;

Abbévillers (Doubs), Abreschwiller (S) (Meur.), Agenvillers (Som.), Aillevillers (Hte-S.). AmanviUers (Mos.), Ammers- chwihr (6) (Ht-Rh.), Ancervillers (^1 (Meur.), Angivillers (Oise), Appenwihr (8) (Ht-Rh.), Argenvilliers (E.-et-L.), At- manswiller (9) (Ht-Rh.), Aubervilliers (Seine) ;

(1) KirimoJum. - (2) Ou Ville. - (3) Wilier, du canton d'Altblrch, est appelé ViUarê, en 1195 (4) Wlhr-en-Plaine s'est appelé Sigitfridi vUlare. et Wihr-au-Val Bunifacii villare, en 896. (5) Eib»n vytre, en 1050.— (6) Amelricheawilre eu 977; AmalricluloiUà, ea 1138. (7) Amatmi aiilare. (S) Abbunvuileri, en 8Si. ~ (9) HadmantvUre, en 1187.

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^218 ' itedonrillers'.l) (Meur.), Balschviller 9) (Ht-Rh.), Beau- villiers (E.-et-L-, L.-et-Ch., Yon.>, Benwihp (3) (Hl-Rh.), BemwiUer W (Hl-Rh ), Bethon vil liera (E.-et-L-, Ht-Rh.), •Beuvillers (Cal., Hoa.), Bischwihr <5) (Ht-Rh.), Bonvtllera (Meur., Mos., Oise), Bouxwiller [B,-Rh., Ht-Rh.), Brévil- 1ers (Hte.-S-, P.-de-ï:,), Buraevillers (Doubs), Buschwiller (Ht-Rh.);

Charmauvillers (6) (Doubs), Chartainvilliers (') (E.-et-L.), Clévilliers {») (E.-et-L.), Coivillers, anc. EscoviHei*s (Meur.), €oraviller3, anc. Corvilar (Hte-S.), Cosswiller (B.-Bh,), Crainvilliers (9, (Vos.), Cuvillers (Nd) ;

DamvîUers (Meuse), Dietviller (Ht-Rhin), Déservillers (W) (Doubs) ;

Eberswilter (Hos.), Engwiller (B.-Rh.), Epauviller8(Suis., Vien,), Ervillers (P.-de-C);

Falckwiller (Ht-Rh.), Folschwiller (Mos.), Fortschwihr fH) (Ht-Rh.), Frévillers (P.-de C);

Garganvillars (T.-et-G.), Géi-auvilliers (Meuse), Gerbévil- 1ers (12) (Meur.), Gildwiller (13) (Ht-Rh.), Gonvillars (Hte-S.), Grimonvitlers vl*) (Meur.), Guebwiller (15) (Ht-Rh.), Gung- "vilter (B.-Rh.), GunUwiller (Meur.) ;

Hainvtlliers (Oise), Hanwiller (Mos.), Hardyvillers (Oise), flartzwiller (Meur.), Helienvilhers (Eure), Herbévillers (Meur.), Heywiller (16) iHl-Rh.), Holtzwihr (") Ht-Rh.);

Indevillers (18) [Doubs], Ingwiller (B.-Rh.), Inswiller (Meur.), Iviliiers (19) E.-et-L.) ;

(1) BaudenviUr, 99G. (2) Anu. BaUUtvihr. (3) BebonU tiillore, 777; Bebtnwiler, STd. ~ (t) Barunvuilare. Tfti. (5) Bàehovmvilrt, xii' siècle. (6) CA«rmoi/uiIOf, 1177. (7) CarnotenM i-iilare, 1207.— (8) Cluâumviltara, 1185. (9) Siframni viltare. (10) Anc. Ewervil- leri. (11) Fulrado villare, 7Ti; Fulradi villare, H5i. 11 s'agit ici de Fulrade, ahl.É de Sainl-Denis. (12) Giilêberli villari, 1092. (13) Gyl- dulfi vÙlare, 728; en Tram.-ais Haute-Eglise. Summa ecctfHa, dans un poDillë du XIV siècle ;lt) GnmaltU villa, 1027. (15) Gebunwilare. 774; GeboniBitare, 792. (16) Heipnonwiter, 7-28, (17) Oetoldo vil- Uire, 7G0 - (IB) AyaJimtar, 1177. (1») IdonU willori», 816.

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M9

JanvUUers (Uarn.) ;

Kindwiller (B.-Rh.), KirrwiHer (B.-Rh., Mos.) ;

Landonvillers (Mos.), Léalvillers (Som.), LiébviUars (Doubs), LouviUiers (') (E.-et-L.) ;

Hackwiller (B.-Rb.), Mainvilliers (E.-et-L. 9), Loiret, Mo3.)( Mandrevillars (Hte-S.)) MarsainTilliers (Loiret), Mi- gnovillars (Jura), Horscbwiller &) (Ut-Rh.), Morvillars (4) (Ht-Rti.), Mon-iliers^} (Oise, Som.), HorviUiws (6) (Aube, E.-et-L.) ;

Neuvillers (Meur., Vos.), NeuwiUer (B.-Rh., Ht-Rh.), Ni- villers (Oise), Nonvilliers (E.-et-L.), Novillars (Doubs, Ht- Rh.), Novillers (Oise) ;

Ogévillers H) (Meur.), Orvillers (Oise), Orvîlliers (Aube, S.-et-O.), Ottwiller(8) (B.-Rh.), OviUers (Som.) ;

Parvillers (Som.), PierreviUers (Mos.), Prévillers (Oise) ;

Quevauvil]era (9) (Som.) ;

Radonvillers (10) (Aube), Rambervillers (Vos.), Randevil- lers(»)(Doubs),Ranwiller(B.-Rh.),Rebainvilliers(«)(Meur.. Retzwilter [13) (Ht-Rh.), Ribeauvillé («) (Ht-Rh.), Richwiller (B.-Rh.), Riquewihr (Ht-Rh.), Roinviliiers (S.-et-O.), Ro- manswiller (B.-Rh ), Ropperviller (Mos.), Rosenwiller (B.- Rh.), Ronvillers (Oise) ;

Sauvillers (Som.), Scherwiller (15) (B.-Rh.), Sch\V8bwiller (B.-Rh.), Séranvillers (Nd), Sionvillers (Meur.), Stosswi*ir (16) (Ht-Rh.), Surviiiiers (S.-et-O.) ;

TorvilUers (l') (Aube), Trévillers (18) (Doubs) ; . Uhiwiller (B.-Rh.), Uhrwiller (B.-Rh.), Urvillers (Aisne), Uttwilier (B.-Rh.) ; -

(1) Ludotphi vMare. (2) Uornane villare, 815. (3) Mauromitti; en 728. - (4} MoHvUtarit. (&)■ M. (6) K. (7J Oigeri villare. (8) Othrmù vitiare— [9) Caballivitlaria. {WjVtllareRadonlt. 1(^0. (11) Radonit vitlarii. ~ (12) Rohaniitler, xi>- siéde. (13) Rada'di ■vOlare, 11U. (U) Ralbaldo viilara, Tt»; ftaipoldea wUarê, 898. (15) Snddi viUaiv (Ul}ficalfsniviJra, 817. —(17) Ane. TourvUUrt.— (18) Tirvilar, 1177.

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Vaspervillers (Meur.), Vaudrivillers (Doubs), Vauvillers (Hte-S., Sont.), VermaDdovillers (Som.), Vernoavilliers (i) (Aube), Vibepsviller (Meur), ViefviUers (Oise) ;

Warvillers (Som.), Wattwiller (2) (Ht-Rh.), Weiterswiller (B-Rh.), Wicherswihr (3) (Ht-Rh.), Wolschwiller (Ht-Rh.) ; : Zellwilldr(4)<B.-Rh.);

Voluta, participe passé réminiu de volvere, rouler, pris substantivement a donné le bas-latin volta, le provençal vol~ ta, voûta, vota, l'italien voHa, et le vieux français voiilte, qui tous signilient caveau, voiite.

La Voulte (Ardèche, Hte-L.), Voulton (S.-et-M.).

50 Cultare

Le mot abiu», dont nous avons vu, plus haut, la valeur politique, ne s'appliquait pas seulement au territoire aban- donné ou sans propriétaire, mais aussi au sol inculte, stérile de sa nature, ou propre seulement à la p&ture. Pour Du- cange, un terrain abgua est un terrain inculte, comme un terrain vestitus est un terrain cultivé.

On trouve son dérivé absica (tei-ra), abiia, dans :

L'Absic (D.-S., Ch.-Inf. (&)) ;

Agnarium, agnaria, parc pour l'élevage des agneaux a été traduit : en provençal, par agnaire, ankaire ; en italien, par agnaio ; en vieux français, par aigmère, agnière, agnére. Ces dérivés procèdent directement d'agnui comme le thème latin, et non d'a^nel^ua, qui a prévalu contre lui.

Agnières (Htes-A., P.-de-C, Som.)-,

Arboretum, terrain comptante d'arbres fruitiers, a donné : le provençal arbrède, albrède, aybrède; l'italien atbereto ; le vieux français arbret, arbroit.

(1) VuartuttiiUare , GuamoviUare, m* uècle. (S) WaltoiuvUUr, 738. —(3) Wid\er«twUre, 738; Wickario mUa, 1138. (4) CalUe M- larù. - (5) Abiia, 1190.

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-221-

L'Arbret (P.-de-C), l'AAroit (Oise).

Arboùum, qui avait le même seos en' basse latinitô, se retrouve dans :

Arbois W (Jura).

L'arda était un pAturage de montagne. Le mot ne vient pas, comme on l'a cru, d'arduu*, élevé. Le fait, c'est que arda et arduu» ont la même origine, un radical celtique ard, haut, que l'on retrouve encore dans l'adverbe grec ardèn.

Ardes (P.-de-D.) ;

Ardelles (E.-et-L), Ardeuil (Arden.), Ardoy (Ardèche).

La forêt des Ardennes doit son nom, Ardwenn, £i sa situa- lion élevée, sur un plateau de diRîcile accès.

Varea était un territoire non cultivé, non labouré, et aussi une mesure agraire. Ce mot se rapprochait déjà de ce sens dans la haute latinité : Collumelle appeUe areu, un carreau de jardin (3); Vitruve, un marais salant; Tei^ulien, im cime- tière.

Aires (Arden.,P.-d(!-C. (3)), les Aires (Hér.);

Airelles (Man.), Arelles (Aube), Arettes (B.-P.), Arouiltes (Lan.), Airouse (Aude).

Saint-Laurent des Eols et les Préaux (Indre^t-Loire) sont des areoUe. Ce dernier est appelé Areolse dans un texte .de l'an 862.

L'Armentum était un troupeau de gros bétail (Cicérgn), ou une troupe d'animaux quelconques (Virgile, Pline). Pline et Columelte emploient ce mot dans le sens de pièce de bétail, d'animal domestique. Cheval, bœuf ou âne. L'agronome Hy- gin, parlant d'un sacrifice, dit : « Centum armenta oceiden- tur : on immole cent bœufs ii.

Le mot est représenté, dans notre nomenclature territo- jiale, par deux coUectits, un armentoiaium et un armenta' rium, armeniaria.

(1) jtr&oriui, IIM et 1069.- (3)ifumu« Jniira«ifivliiltur.— (3) ^i" sor-l'Ailour s'appelle en latin Atwra, du nom de VA^VTi^m^i l'airose. .

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Armenteules (Htes-P,), Annentiéux (Gère);

Armenttères (Aisne, Aube, Eure, Nd, S.-et-M.). Arium, défrichement par le feu, territoire défriché par ie feu, a doané :

Ars(Ain, Char., Cr., P.-de-D.).

Araara, arsure, alaméme signification.

Arsures (Jura), les Arsures (Jura).

Arvum, qui s'employait le plus souvent au pluriel, se trouve, avec le sens de tene labourée, dans Varron. Pour Ciceron et pour Virgile, arvum a le sens plus étendu de soi, de terroir. Virgile va jusqu'à lui donner celui de rivage et de mer : arva Neptunia. Dans les auteurs du moyen Age, urvo est un terrain inculte : ager $eu locui incullvi.

Arvum, arva, a été rendu, en provençal et en vieux fran- çais, par arve, arue.

Arues (Lan.) ;

Arveyres (Gir.), Arvieui (Av., Htes-A.).

Aànaria, parc à Anes, a donné : le provençal asnitre, atiére ; l'espagnol asner ; l'italien asinario ; le catalan oser ; le vieux français asnière. Le catalan, l'espagnol et l'italien procèdent directement d'aiinarium.

Asnières (Ain, Cal., Char., Ch.-Inf., C.-d'Or, D.-S., Eure, Is., L.-et-Ch,, Loire, M.-et-L., Sar., Seine, S.-et-O., Vien., Yon.)-

Berbicarium, berbicarin, berearia, bergerie, de berbex ou mieux vervex, mouton, bélier, a été rendu, en proven- çal par bergeire, bergiire, et, en vieux français, par ber- chère, bergère, bereherie, bergerie, berbiére, berviire, bre-

Berbiguiëres (Dord.), Berchères (E.-et-L. (D), Bergères (Aube (S), Mar.), Brebières (P.-de-C), les Brevières (Cal., S,-et-0.).

(f ) 0 r en a trois : B.-U-HaÎBgot; B -l'EvAqu* et E (ij Bergerif, 1170.

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Bovarium, bovaria, bouveric, a été traduit ; en provençal par boveira, boaria; en catalan, par bovère; en espagnol, par bayera; ea portugais, par boieira; en vieux français par boyère, boubère, boubière, bouvière. Le provençal et le vieux français ont aussi les formes masculines baveir, bovier, et boubiery bouber, bouvier, bayer.

Boubers (P.-de-C), Boubiers (Oise), Bouvières (Drô.), la Bouvière (la,). Bouviers (Ardèche), Bouveries (Mar.).

Le provençal boaria, boria, devenu borte, a fait fortune dans le Midi.

La Borie (Cor-, Dord., Drô., Gard, Hér-, Lot).

Cepium, jardin, parc, enclos, verger, champ, se retrouve dans:

Cépie (Aude) ;

Cépet (Hle-G.), Cépoy (Loiret).

Cera, cire, nous a donné :

Cères(Lan.);

Céret (1) IP.-O.), Céran (Gers), Cérans (Sar.), Géré (D (L-et-L.), Cirières (D.-S.).

Codercum est un mot bas-latin, d'origine inconnue, qui signifie pâturage. Il est représenté par le provençal coudere, coudert, couder.

Couderc (Av.), le Gouderc [Dord., Lot), le Coudert (Hte- V.), le Couder (Cor., Lot).

Concisa et ciia, participes passés des verbes concidere et cidere, se sont appliqués à des terres déboisées pour être mises en cultures /conciia terra).

Concise (Aube, Suis. \^), Concize (Ven.), Concëze (Cor.), Conchez (*! (B.-P.), la Concie (Oise) ;

Gis (Aisne), Cize (Jura), Chis (Htes-P).

Le mot compascuum, pâturage commun, banal, se retrou- ve dans :

(1) Ceretum, 866. (2) Ceraie, in Greg, Tur. (3) Coneita, «• i (4) COT»ei«,«* siècle.

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Le Compas (Cr.), Compeix (Cr.], et dans de nombreux lieax dits.

' CtUtus et cultura, culture, labour, ont été rendus par eult, coult, coût et culture, eoulture, couture, dans l'ancien fran- çais. Le mot couture est encore en usage, dans plusieurs provinces de France pour désigner une pièce de terre culti- vée. Un ancien petit pays de l'Artois s'appelait la Couture; il est rappelé par le nom de Metz-en-Couture. Le Mans pos- sédait une célèbre abbaye du nom de la Coulure. La pré- fecture de la Sarthe et les musées de son chef-lieu sont ins- tallés dans ses vastes bâtiments ; sa curieuse église, devenue paroissiale, a pris le nom de Notre-Dame de la Couture.

Le provençal et l'espagnol ont cultura, et l'italien col- tvra.

Cuit (Hle-S.);

Cultures (Loz.), Coutures (Char., D.-S., Dord., Gir., L.-et- Ch., L.-et-G., M.-et-L., Meur., T.-et-G.), la Couture (Eure, P.-de-C, Yen.), Cuttura, anc. Cultura (Jura).

Couturelles (P.-de-C.)-

Hxartum et aartum, des verbes extarrire et sarrtre, sar- cler (on trouve déjà ce dernier dans Varron), ont signiHé un terrain défriché et prêt à être mis en culture. Le premier de ces mots se trouve dans les lois barbares, lis ont donné : au provençal enart, sari, à l'italien (arto, au vieux français etsart, easert, exerl, tara, sari, sers, sert.

Dans l'ancienne langue, par une extension Eacile à com- prendre, etsart, avait le sens de lieu désert, et, par suite, de lieu dévasté. L'opération qui a produit Tessart, et qui s'appelle l'essartage, consiste à arracher toutes les plan- tes qui couvrent le sol et à les brûler sur place. Littré a réin- troduit dans le dictionnaire ces deux mots tombés en dé- suétude ou plulAt abandonnés par l'Académie qui; par une «ingulière contradiction, avait maintenu le verbe euarter qui vient d'«a«art en droite ligne.

Essards (Char.), l'Essard (Cal.), les Essards (Ch.-Iof.,

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I.-et-L., Jura), Essarte (P.-de-C), l'Easart (S.-et-L.), les Ea- sarts(Doubs, Eure, L.-et-Ch., Mar., S.-Inf., Ven.l, Esserts (Ht-Rh., Hte-Sav., Sav,, Suis., Yod.), Essertes (Suis.), As- sars W (Nié.), les Issards (Ar.) ;

Elssarteaux (Cr.), Esserteaus (Som.), Esserteanes (Hte- S., S.-et-L.), Essertines (Loire, Suis ), les Essartons (S.-«U 0.), Essartiers (Cal.) ;

Sars (Nd, P.-de-C), le Sars (P.-de-C), le Sart (Aisne), Sartes (Vos ), Sers (Chap.|, Serts (Htee-P.);

Sarton (P.-de-C), Sartoux (Var), Orteaux, pour Serteaux (Aisûe), Certines pour Sertines (Ain), Isserteaux (P.-de-D.) ;

Exermonls (Arden.), Essen'als (Jura), Septfontaine 9) (Doubs) ;

Bethonsarts (P.-de-C), Brissarts (M.-etrL.), &)upesarts (Cal.), Gespunsarts (Arden.), Grandsars (Som.), Hérissarts (Som.j, Lambersarts (Nd), Linexert (Hte-S.), Rainsarts (Nd), Recelaxert (Hte-L.), Renattssarts <3) (Aisne), Roberssarts (Nd).

(^rteméry et Safloz (Jura) ont été Essertméry (4) et Es- sartfloz.

Feldum, champ, est l'habilleinent latin du germanique feld, qui a donné feld h l'allemand et au vieux français, field à l'anglais, loelde au flamand.

Asfeltt (Arden.), Benfeld (B.-Rh.|, Bourgfeld (Hl-Rh.), Forstfeld (B.-Kh.), Ghywelde (Nd). Godewaerswelde (Nd), Hirtzfeld (Ht-Rh.), Hochfeld (B.-Rh.), Laumesfeld (Mos.), RoBsfeld (B.-Rh.), Staffdfeld (Ht-Rh.);

Feldbach (Ht-Rh.), Feldkîrch (Ht-Rh.).

Dana les premiers siècles du moyen âge, on donnait le nom de fineg aux subdivisions des pagi ou comtés. Plus tard, le sens du mot descendit au territoire d'une paroisse ou d'une commune. Il a été rendu : en provençal, par fin.

(1) E$*ana, 1387. (2j Sar/bntaiiM, iS48. (3) Emandiart, xn> i (4) Xartemérry, «5*-«. -

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/t/ enesptgDolfpar^n; en italien, par ^c ; en vieux fran- çais, par fein, fin.

Feins (I.-et-V., Loiret), Fins (Som.]* les Fins (Ooubs) W ;

Valfins (Jura).

Granum, grain (Caton, CicéroH: Horace, Virgile), a fourni à la nomenclature territoriale quelques dérivés, dont les principaux sont: granalui, granetvm el granoaut Au fé- minin du premier, nous devons les Grenade, de l'Espagne, de la Haute-Garonne et des Landes. Grenois, dans la Niè- vre, est un granetum, et Grenoux, dans la Mayenne, un granoeutn.

Gardum, parc, grand jardin, vient de l'ancien haut-alle- mand garto, qui a donné l'allemand moderne garten, l'espa- gnol et le pOTtugais jare ; le provençal gare, jard, l'italien giardo ; le vieux français gard, gart, guerd,jard.

Le Gard (Som.), Jards (Ven.), le Jard (Ch.-Inf.) ;

Jardins (Is.), le Jardin (Cor.) ;

Auppegard (L.-Inf.), Epegard (Eure), Hangard (Son).), Hargarten (Mos.), Vingart (Man.).

On attribue au latin hortus, jardin, la même racine qu'au germanique karto ou garto et au grec clwrto». Les formes oéo-latines sont : le provençal hort, orth ; l'espagnol et Tita- lien orto; le vieux français liorle, orte, or,

Hortes (2) (Hte-M.), les Horts (Hér.), Sainte-Marie-des- Horts(3) (Hér.). l'Or (♦) (Aisne), Urt IB.-P.) ;

Hortolès iHér.), l'Hortoy (Som.), Hortus (Hér.). l'Ortet (Htes-P.), Orthez (B.-P.), Ortillon (Aube), Ortoux ou Hor- toux (Gard) ;

Orthevieille (Lan.).

On trouve en Corse : Orto, Ortale et Ortiporio.

Inor, dans la Meuse, est appelé In orto, dans un texte du

(1) Fismes (Marne] serait U Fine» de ntin. Anton. (2) Bortu*, 886. (3] Soncta Varia de Ortulit, en 1146.— [4> Ortui, eo 1184; Orthut, en 1186.

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XII* sièclei et Jardina, dans l'Isère, est encore Oribit, dsns un acte de 910.

La novaie, pour Pline et pour Qiùnte-Curce, était une terre nouvellement défrichée ; pour Pline et pour Varron, c'était une jachère, une terre qu'on laissait reposer un an. Virgile emploie le pluriel novalia dans le sens de champs cultivés :

Impius hœc tam culta novalia miles habebil (1).

Novalit (sous-entendu ager ou terra) était aussi une ja- chère (Varron, Festus, Virgile, Palladius, Claudien). On ap' pelait novaie, sous l'ancien régime, la dime perçue par les curés sur les terres navale» ou nouvellement mises en culture.

Les terres novales ont porté d'abord le nom de noaillei ou notiaillea (novalia).

Noailles {Cor., Loire, Oise, Tam), Nouailles (Cr.).

L'italien a gardé le singulier novaie.

Novaie (Corse).

Pareu» était un pÂtis entouré de fossés ou clos de haies. Bien qu'on trouve pare dans le gaélique, dans le kimri et dans le bas-breton, on ne peut guère donner au mot une ori- gine celtique, parce qu'il est isolé dans les trois langues et qu'il n'est pas certain, par conséquent, qu'il leur appartienne. Biez y voit l'adjectif latin parcus, économe, ménager, pris substantivement.

ParcuÈ est devenu parc, en provençal ; parque, en espa- gnol ; pareo, en italien ; parc, perc, en vieux français.

Le Parc (P. de C, S.-Inf.) ;

Parcouls (Dord.).

Planta, plante (Cicéron, Piaule, Virgile, Ovide, Juvénal), a pris, en agriculture, le sens particulier de jeune vigne. Le provençal et l'espagnol out conservé })lan(a; I'italiena|ii(in((i et le vieux français plante,

La Plante, lieu-dit très répandu ;

(1) Egl., l, 71.

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PlaoUères (Mo8.)> le PlanUt (Ain), le Plantis (Orne).'

Porcaria, porcherie, parc k pourceaux, en provençal et en espagnol porcaria, en italien porcaria, et en vieux fhmçaiE porquère, porchère, pourchère, porquerie, 98t devenue nom de lieu dans : . Porchère3(Gir.), Pourchères(Ardè.). la Porcherie (Hte-V.).

Un dérivé, porcaritium ou porcaritia, a donné :

Porcheresses (Char.), Pourcharesses (Loz.).

Ulpien donne le nom de tolarium à une rente foncière as- signée sur un fonds de terre, lolum . A la longue, fonds et rentes se sont confondus dans le langage usuel. Solarium a donné le provençal soliire, le catalan et l'espagnol soler, l'i- talien tolario, le vieux français ioulaire, souliére, loulier, tô- lier, toler.

Solers (S.-et-M:), le Soler (P.-O.), Soliers (D (Cal.), Sollières (Sav.), Soll!e8(2)(Var.}, Soulaires (E.-et-L., M.-etrL.), Sou- lières (Mar.), le Souliès (Hër.).

Solatium, réserve de grain, secours en blé, dans Cicéron et Valère Maxime, a pris le sens de grenier, de lieu d'appro- visionnement. Il a été traduit : en provençal, par aolatz, lou- latz, et en vieux français par aoulai. Exceptionnellement So- latium, station romaine, indiquée par une colonne milliaire encore debout et dont l'inscription est très lisible, est4evenu Solaize (Isère).

Soulaz (Aude, P;-0.).

Un dérivé de $olatium, le fréquentatif lolaficum, qui nous a donné le provençal tolatge, toulatge, l'espagnol solaje, l'i- talien tolaggio, et le vieux français wuUiige, aoiUage, avait la même signification.

Soulages (Av., Can., Hér. (3)), Soulatges (Aude).

Le mot apitaum, neutre de l'adjectif spiutis, épais, dru, serré (Virgile, Oïlumelle), employé substantivement, a pris le sens de fourré, de halliér.

(1} Solarium, 1083. - (S) Id., 1C88. (3) Sotatieum, M6.

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Spissum est devenu : le provençal espeij l'espagnol otpBso, l'italien ap«s«o, et le vieux français espeâte, eapoitae,

Espès (B.-P), Espoisse (l) (G.-d'Or).

ZVunca, troDche, arbre de futaie dont on coupe les bran- ches & des époques périodiques. On a aussi dit troncque, tronque.

La Tronche (Is.);

Tronchoy{Som., Yon.), le Tronchoy (Hte-M.), le Tron- cbet (Sar.). Trondiy (S.-et-L.), le Tronquay (Cal., Eure).

La vache, vacca, qui a une si grande importance dans la culture, particulièrement en pays de montagne, devait cer- tainement marquer dans l'onomastique locale. Son nom la- tin a donné : au provençal et & l'espagnol vaea, à l'italien vacca, et au vieux français vacque, vache.

Bramevaques (Htes-P.), Fervaches (Man.), Fervacques (Cal.j, Millevaches (Cor.), Pisnavaches (3) (Doubs).

Vaecaria, qui n'appartient pas à la bonne latinité, a été traduit : en provençal, par vaqueira, vaquiere, et en vieux français par vacquiere, vachère, vaequerie, vacherie.

Vachères (B,-A., Drfl.), Vacheries (Suis.), la Vacherie (Eure), Vacqueries ou Vaquerie (Som ), Vaquerie (P.-de-C), la Vaquerie (Cal., Hér., Oise), Vacquières ou Vaquières (Hér.).

Vaquiers(Hte-G.) est un vaccarium.

Un dérivé de vacearia, le fréquentatif vaccaricia a produit :

Vacberesses (E.-et-L. (3), Hte-S.), la Vacheresse (Vos.), la Vaqueresse (Aisne).

Vindemia, vendange [Virgile, Ovide, Lucain) est devenu : le provençal vindemia, vendemia, l'espagnol vendimia, l'i- talien vindemmia, et le vieux français, vendange, vendenge, vendège.

Les noms de lieux qui s'y rattachent sont :

Vendemies (Aude), Vendegies (Ndj ;

(1) Spi»*ia. (3) Piieina vaeeorum^ xir siècle. ^) Vaeh*ria, 964.

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Vendémian (Hér.).

Le verbe latin vervagere, remuer la terre, lui donner un labour, une première façon, que l'on trouve dans Golumelle, a, par une suite de transformations curieuses, donné à la basse lalînité les mots gueractum, guéret, et gacheria, ja- chère.

Gveractum procède de son participe pas^é neutre, vertae- tutn, dans lequel, par un accident fréquent dans le passage des mots de la haute k la moyenne latinité, le v initial est de- venu UD g dur, ce qui a donné d'abord guervactum, puis gueractimi par diute du v intermédiaire, accident banal. - Les formes néo-latines de vervaetvm soal : le provençal garag, garah, garât; l'espagnol barbeeho ; le portugais bsr- beito ; le vieux français guéret, gwiret, garet, garait, varet. Vervactum apparaît plus visiblement dans l'espagnol et le portug^s que dans le provençal et le vieux français, surtout si l'on prononce le & à l'ibérique.

Guéret (Cr. (1), Gir., Rh), Garât (Char.), Varet (Cor.).

La chute du ( de gueractum a produit guerachum dont le pluriel 9u«rac/ia, devenu un nominatif singulier de la pre- mière déclinaison, a eu le sens particulier de novale. Guera- cha a été rendu, en provençal par garaû et en vieux fran- çais par guerche, guarche, garche, guerge, garge.

Garac (Hte-G.), la Guerche (Cher, L-et-V,, I.-et-L., Sar.), Garches(îi, (S.-et-O.), Guerges (I.-et-V.).

La genèse de gacheria est plus difficile & expliquer. Elle suppose un vervageria, qu'on ne trouve pas dans les textes et dont une apocope aurait fait d'abord vageria. Le v inter- médiaire, devenu initial, changé en g. aurait donné gageria, puis gacheria, qui a donné le vieux français gaguière, ga- ehiére, jachière. L'introduction accidentelle d'une a a donné gaicheria, gasraria, qu'on trouve dans un texte du xti* siècle et qui a produit gaaqaière, gaachère eljaschère.

(i) Fiiartutum, au viii* siècle, au 737. (2) Bigarjiium.

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On ne trouve gachère et jachère qu'en lieu dit.

Viridarium, verger dan» Pline, aétérendaienprorençal, par verdier ; en italien, par verziere ; en vieux tVancais, par vergier, verguier, verchier. Le mot est un dérivé de viride, verduru, dont lo pluriel vii-idia signifiait arbres et (gazons (Sénèque), ou jardins (Phèdre).

Vergers (Vien.), le Verger (I.-et-V.), le Verguier (Aiane), les Verchers (M.-et-L.), ie Verdier (Tarn).

Un viridaria a donné :

La Verdière(Var).

Vergeroux (Ch.-Inf.) est un irirtdottifiM; Vergies (Son.) et Vergy (C.-d'Or) sont des viridia ; Verdes (L -et-Ch.), est un w>rid« ; enfin Verdet (B.-P.) et Verdey(Mar.) sont des wirt- detum.

Verderet (Oise) est un diminutif de verdier.

6^ Industrie et commerce

Les noms de lieu qui ont en leur origine dans l'industrie ou le commerce sont peu nombreux. Ce sont les formes néo- latines des mots calcifumum, can^a, eambium, cantarium, carbonai'ium, fabrana, fabricoy factura, ferraria, figulina, filaria, foderiu, formaria, fullonium, furnum ou furnus, huUaria, metallum, mininria, malaria, molendinum, olea- ria, piscatoria, piedita, quadraria, retia, stupa, thertnBS, vttr aria, vivariMm.

Le bas-latin catàfurnus ou ealcifurnum^ a été traduit, en provençal, par cuufour, et, en vieux français, p&rchanffovr, chaufour, four & chaux.

Cbauflbors (Cor., Hte-M.), ChauSours (Aube, Doubs, E.- et-L.,Sar , S.-et-O).

La cnmbs était une brasserie de bîére.

Cambes (Cal.), la Combe (Cal.. Eure, Orne).

Cambium, change, est une expression de -basse latinité, qui procède du latin cambire, qu'on trouve dans Apulée.

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Cambium a donné le provençal camje; camge ; l'espa^ol et l'italiea cambio ; le vieux français change, change.

Cambio (Cor,), le Change (Dord.).

Cantarium, chantier, est un dérivé de canttu, dont nous avons vu ailleurs la signiUcation. Le chantier est un terrain sur lequel on dépose et on met en œuvre les matériaux de construction.

Cantarium a été rendu : en provençal, par canteire ; en ita- lien, par eantiere ; en portugais, . par canteiro ; en vieux français par cantier, chantier.

Gantiers (Eure).

Le mot carhonaria, charbonnière, s'est toujours appliqué aux lieux de fabrication du charbon de bois. On lui doit le provençal carboneire, l'ilalien carbonera, l'espagnol car6o- nera, et le vieux français carbonière, charbonnière.

Charbonnières (Doubs, E.-et-L., P.-de-D., Rh., S.-et-L.), la Charbonnière (Hte.-S.).

Charbonniers (P.-de-D,) est un carbonarivm.

Fahraria, atelier de forgeron, du latin faber, ouvrier en général (César, Cicéron) mais particulièrement ouvrier en fer ou autres métaux, adonné au provençal fabrcrie, favrerie, faurie, et en vieux français febvrerie, fèvrerie, fivrie, fau- vrerie, feuvrerie.

La Fabrerie (Hér.), la Faurie (Ardèche, Char., Ch.-Inf., Is., Hte-L., P.-de-D.), la Fauvrerie (Man.), la Feuvrerie (Sar.), la Fèvrerie (Eure, Man., Orne), la Fèvrie (L-et-V,, Orne, S.-et-O.) ;

Faureilles (Dord.), Faunlles (Dord.).

Faber et ses formes provençales fabre, favre, faure, et vieilles françaises febvre, fèvre, remplacent souvent fabra- ria et ses formes néo-latines.

Les Fabres (Ardèche, Gard), Faures (Ar., D.-S.,Dord., Gir., Lot), te Faure (Cor., Dord.), les Faures (Dord., Drô., Is., Loire, L.-et-G., Tar.), Febvres (Eure), Fèvres (Jura), le Fèvre (Cal.), tes Fèvres (Doubs) ;

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Fabras (Ardëche, Drd.), le Faurat (Dord.) ;

Confavreux (1) (Aisoe), Coofèvron (2) (Hte-M.), Courfèvres (SuiB.)-

Le moi fabrica, qui vient égalemeat de /"aber, s'est dit d'a- bord de tout travail d'une matière, métallurgie, fabrication, confection, façon, main-d'œuvre, construction, structure. On trouve le mot, en ces diCTérents sens, dans Cicéron, dans Pline, comme dans Saint-Jérôme, dans Isidore, dans Arnobe, dans Prudence- Lucrèce et Vitruve l'appliquent aussi fi l'art de bâtir, et Cicéron à la peinture et à l'architecture. Enfin, il prend la sigaiQcation d'atelier, de fabrique, de forge, de ma- nufacture, avec Térence, Pline, Végëce, Sidoine Apollinaire, Cassiodore, Isidore donnent le nom de fabriea à tout b&ti- ment et édifice ; mais il est devenu spécial, dans la suite, aux usines l'on transforme la fonte de fer en métal, c'est-à- dire aux forges.

En passant du latin au roman, fabriea a .pris bien des formes. Ilest devenu fabrig a, fabrèguei, fabrique, et farga, fargue, (argue, en provençal ; fnrga, en catalan ; fra^a et forja, en espagnol ; forgia en italien ; fraga, en portugais ; faverge, farge, forge, en vieux français (3),

Fabrèges i*) (Hér,), Fabrèques (Var), Fargues (Gir,, Lan-, Lot, L.-et-G.), Forgues (Hte-G.), Faverges (Hte-Suv. Is.), Farges (Ain, Cher, S.-et-L.), les Farges (Dord), Foi ^cs (Ch.- Inf.,Cor., I.-et-V-, M.-el-L., Meuse, Orne (5), S.-et-M-, S.- et-C, S.-Inf.), la Forge (Vos.), les Forges (Cr., D.-S., M.-et- L., Vos.)[6).

Forgevieille (Cr.).

Factura, fabrique, qui a produit le provençal /"attura, l'es- pagnol/tecAura, l'italien /uttura, le portugais /uctura, et le

(1) Curlvifiarorum. ffiS. - (2) Id. (3) On lira avec intérêt Ihistoire de ce» Irans fa rma Lions dans la Formation française de» Noms de Lieu, de QuiciiKHXT, et les Entretitn» >ur ta Plumétique. de Coi:;[Eni3, (\) Fabricas, 1057. {bj Fabriex, 1280. - (ti; Par eiletisiua, la Faurie (Corréiej vient de Fabriea, 993.

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vieax français faiture, n'est représenté en France que par :

Factures (Gir.).

Le latin ferraria, mine de fer (César) est devenu : le pro- vençal ferreire, ferrère ; l'espagnol et l'italien ferrera ; le portugais ferreira ,- le vieux français /ertnére.

Ferrères iHles-P.), Ferrières (Al., Ar., Oi.-lnf-, Doubs, Eure, Hte-U., Hte-S., Hle-Sav., Hér., l.-et-L., Loiret, Man. Meur., Nd, Oise, Orne, S.-et-M., S.-lnf., Soin., Tarn, Von. M)), la Ferrière (Cal., C.-du-N., D.-S., Uoubs (îJ, Hte- S., L-et-L., Is., M.-et-L., Orne, Ven., Vien.).

Figulina ou figlina, poterie de terre, atelier de poterie de terre (Pline , et ^Hnum (Vitnive), qui a le même sens, pro- viennent d'un radical fig qu'on trouve dans fingere, fonner, foconner, mouler (Clcéron). Ils ont été rendus, en proven- çal, en espagnol et en italien, par figuHna ; en vieux fran- çais, par /«line.

Félines (Ardèche, Aude, Drô., Hte-L., Hér. (3)), la Féline (A!.).

Filaria, filature de chanvre ou de lin, est resté dans le vieux français fiUière.

Fillières(Mos.), Felleries (Nd).

Foderia, mine, minière, a remplacé fodina dans la basse latinité ; l'un et l'autre viennent de /tii/ei-e, creuser (C^sar, Cicéron), extraire de la terre [Tite Live). Foderia a donné au provençal foziére.

Fozièreâ (*) (Hér.).

Le bas-latin formaria, qui signilîalt atelier monétaire, du lalin /orma, figure, image (Cicéron), empreinte (Sénèque), se retrouve dans :

Forme ri es (Oise).

FuUonium et fuUo, foulerie, atelier de foulon (Plaute,

(t) Ftrrarim, en 630. (2) Ferraria. 793, la Ferrière-sou»Jougn«. - (3) figlina vUla, 89». - (4) Fnderia*. 967.

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Pline, Ammien Uarcellin), ont été rendus par fouloin et fou- lon en vieux français. Foulon abonde comme heu dit.

Foulain, anc. Fouloin \i) (Hte-M.)-

Il y a aussi foutequi vient du bas-latin /utto qu'on retrouve dans l'espagnol falla, l'italien folla, fola, le portugais fula, Fulln et fuUo viennent d'un radical latin full, qui a le sens de soutien, d'appui.

Furnuê, four (Pline), est devenu le provençal font, l'espa- gnol forno, homo, l'italien forno, et le vieux français fome, fume, fourne, four, for.

Tournes (Aude, Nd.), Fumes (Belg.), Fours (B.-A., Eure, Gir., Is., Nié. (2*), Fors (D.-S.), Fourgs (Doubs), les Fourg8(3) (Doubs) ;

Fourneaux (Cal., Loire, Man., Yon.), Fournels (Loz.), Four- nets (Doubs), le Fournet(Cal.), Fournois(P.-de-D.>. Foumols (Can., P.-de-D.), Forcalquier (*) (B.-A.), Fourbanne (Doubs), Fourcalier (5) (Doubs), Fourchambault (Nié.), Fourmandin (6) {Yon.), Fourneville (Cal.), Fournival (Oise);

Fornex [Ar.) est un fornax, Tournaise (Cicéroo).

Fort-du-Plasne (Jura) s'est appelé Four-du-Plasne.

HuUai-ia, houillère, mine de houille ou charbon de terre, vient du bas-latin huila, qu'on trouve dans des textes de la Qn du xji* siècle. Huila a pour origine le gothique huit ou hoU, qui signifie creux, noir.

La Houillère et les Houillères, noms de hameaux assez ré- pandus.

Afetallum, mine, minière de métaux (Virgile, Pline, Ho- race}, métal (Horace), minéral (Apulée), a donné au bas- latin medalea, monnaie, atelier monétaire, qui a été rendu: en provençal, par m(;alhe,7n^ai{le,- en espagnol, par medalla ; en italien, parmetfa^Iia ; en portugais, par mealha; en vieux finançais par méalle, mette et maille.

(1) FitUonUim, au xii' .siècle. - (2) FumU, 1361. (3) Fitrtut pice «26. - (4) Purnu* caleariua. - (5) W. (6) Four-Nauidin, ISSO.

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Méailles (B.-A.), Melles (D.-S. (D, Hte-G., I.-et-V ), Uéalet (Cao.) (S).

Miniaria, mine de minium, de vermillon, dans Pline, s'est généralisé à tous les minéraux. Le mot est devenu : mènera, ,meniera, en provençal; mineira, en portugais; ménière, menière, en vieux français.

La Minière (S.-et-O.), les Minières (Eure).

Mola, meule de moulin (Cicéron), moulin (Pline) a con- -sen'é cette dernière acception au moyen-Age. Le latin mola, comme le^grec muié, provient d'un radical sanscrit mal, .broyer. Il est devenu mola, en provençal et en italien ■,mola, muela, en espagnol ; mole, moule, muele, meule, en vieux français.

La Mole [3) [Var), Moules (Héi-.). Moules (Cal.) ;

Molas (Hte.-G.), Molay (Hte-S. W, JuraO)), le Molay (Cal.), . Moloy (G -d'Or), Moulay (May.), Melay(Cal., E.-et-L., Hte- M.. L.-et-Ch., M.-et-L., May., S.-et-L.). Molèdes (Can. («)).

Trois mots latins, moiendt7ium, molinvm {aaxum), et mo- Hna (petra), peuvent rendre compte de moulin ; les auteurs de la basse latinité y ont ajouté molinus, qui est le véritable . père du mot. Molinu» a donné : le provençal molin, moli; le catalan malt; l'espagnol et l'italien molino ; le portugais moinho ; le vieux français molin, melin, meulin.

MelinsC?. (Hte-S.), Moulins (S.-et-L.), Moulins (Aisne, AI., Cher, D.-S., Eure, I.-et-V , Indre, Jura, Meuse, Mos., Niô.tS), Nd., Oise, Orne, Sar., Yon.), Molines(9) (Htes-A.), Moulines (CaL.Man.);

Moulineaux (S.-Inf.), les Moulineaux (Seine), Moulinets (A.-M., L.-et-G.), le Moulinet (Loiret), le Molinet (Al.), Mo- linons (Yon.), Molinots (G. -d'Or.);

(1) Métalta. in I[iii. Ant. !%) MédnilW ou Madailles (Aude) est un MetaUanum; il est liedatlaninn en 7S2. |3) Vola, au xii* siècle. (4) Id., 1138. (5) Malar, 115* et 1165; i/oolers, 11P1. (0) Molay, Je l'Yonne, b$L ^odelagiwi, en 359. (7) En 1197. - (8) ifolendtnw, 1161, Uoulina-Engilbert. (9J MoiiiMrium, 739, Uoliiies-en-Qiieyras.

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Melincourts (Hte-S.), Molinchart (Aisne), Molîrieufe (L.- et-Ch.).

Matines et JlfouIi)te> ne sont pas des formes féminiDes, mais bien des traductions plus directes de molinu». Il en est de même du détemiinatif d'Echenoz-las-Melines W (Hte-S.)-

Olearia, huilerie, est représenté par :

Ollières (Meuse)

On retrouve piacatorium, réservoir, vivierà poissons, dans :

Pescadoires (Lot), Peschadoires (P.-de-D.).

Piicina, vivier, réservoir à poissons (Cicéron), ^reuvoir (Columelle, grande baignoire (Pline), piscine (Sénëque, saint Jérôme), est dans Pézènea (Hér. (3)), Pezens (AudeJ.

Pisnavaches (Doubs) est appelé Piecina vaccse ou vacca- rum, dans des titres très anciens.

Le bas-latin quadraria, carrière, a donné: le provençal carreire, earrère, et qtteyreire, queyrère, queyrière;lB ca- talan quadrere ; l'espagnol cuadrera ; l'italien quadreria ; le vieux français qvarrière, charrière, carrière.

(krrères (B.-P.), Carrières (S.-el-O.). la C:arrière (Av., Lot), les Carrières (Oise), la Charrière (Is.), les Charrieras (Cr.), Queyrières (Htes-A., Hte-L.).

Queyras (Htes-A.), qui est un quadratit, a, à peu de chose près, la signification de carrière : lieu oti l'on trouve de la pierre de taille.

Le mot étuve, thermes, bains, vient de l'ancien haut-alle- mand atupûy qui a donné le bas-latin ituba, le provençal ei- ti^a, eïtuua, l'espagnol estu/'a, l'italien sEu/à, le moyen hAut- allemand atobe, l'allemand moderne ttube, l'anglais stove, le vieux français eatuve, ettuf, ettupe.

Etupes, anc. Estupes (Doubs), Etuis, anc. Estufs (Hte-M.), Etuz, anc- Estuz (Hte-S.);

Etobon, anc. Estobon &) (Hte-S.), Etouvans, anc. Estou-

(1) On troute ausii Ë.-tas-Meutini. -~ li)-Pi$citue, dans I^iae.

1^) Stuben. . .■

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vaas(Doubs), EtoDvelIes, anc. Estouve)Ies(l) (Aisne), EtOuvy, anc. Estouvy (Cal.), Etouy, anc- Estouy (Oise), Estouy (Loi- ret) ;

Etoupefours, anc. Estoupefours (Cal.), EtuefTonts, ano, EstuefTonts (Ht-Rh.)-

Thermie, thermes, étuves, bains (Martial, Saint-Paulin de Noie), n'a été retenu, comme nom de lieu, que par une seule localité de France :

Les Thermes (Htes-P.).

Vivarium, parc à gibier, garenne (Pline, Aulu Celle), vi- vier (Javénal, Horace, Sénëque)a été rendu : en provençal ; par viureire, vieuretre ; en catalan, par viurere ; en espa- gnol, par vivero ; en italien, par viverio; en allemand, par weiger, weyer; en vieux français par vtvier, vttite.

Viviers (Aisne, Ardëche, Arden., Aube, L-et-V., May., Meur., Mo8.,P.-0., Tarn, Vos., Yon.), le Vivier (Sav.), Vi- vières (Aisne), Viviès (Ar.), Viviez (Av.), Weyer (B.-Rh., Ht-Rh.) (S) ;

Weyersheim (B.-Rh ), Wigersheim (B.-Rh.).

Vitraria, verrerie, est de basse latinité, bien qu'on trouve vitrariug, verrier, dans Sénëque. On peut admettre que le mot est le féminin, pris substantivement, de vttrartus, ou qn'il sous-entend offictna. Vitraria a produit : le provençal veireire, veirère ; l'espagnol vidriera ; l'italien vitraria, et le vieUK français vairrière, voirrière, vei-riére.

Verrières (Arden., Aube, Av., Char., Doubs, Mar., Orne, S.-el-L., S.-et-O. (3l, Vien.) ; la Verrière (Doubs, Oise, S.-et- 0.) ; les Verrières (Doubs, Suis.).

7* Commiiiiififttloliti

Les communications ont été facilitées, dans l'antiquité et

(i) StaveIIa,1131.— (S) Vivariua per«gHnorum, 7S8, Wei§»r, Wif/tr, Weyer, près de Uurbach.— [3) Vtdrtxrim,Bi5.

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au moyen-âge, pv un cerlain nombre de voies et moyens, qui ont laissé des souvenirs dans l'onamastique locale, d'au- tant plus que nombre d'entre eux existent encore. C'étaient : les iid<{trectunt, les arcut et nrchia, les barca, tes briva, te» caldata, les caminua, les eampendiutn, les divexia, les en- tum, les /urtum, les millarium, \eamutatio, lesnavis, les paiim, les pertuiua, les pila, les pUmca, les pona, les por- tu8, les quftdrivium, lesriCum, les roda, tes ma, les aculs, les êemita, les «trata, tes tractua. les tranca, les traniua, les trivium, les vaduin, les via.

L'addirectum était la traverse, le chemin direct, le chemin qui mène ou l'on veut, comme dit Littré. 1^ mot, fait du participe passé de dirigera, précédé de la préposition ad, a donné naissance : au provençal adreit, adreg, adrech, adrêt ; au catalan adret ; à l'espagnol aderecho ; au portugais ade- reito; k l'italien oÂdÀretto, addritto ; au vieux français adroit, adroit, adret.

Les Adrets (Is.).

Addirectum a donné surtout des lieux dits; dans le beul département des Hautes-Alpes, onze écarts s'appellent l'A- drecb, dix-sept l'Adroit, cinq tes Adrets ; te Doubs possède une ferme des Adrets, une ferme des Adroits, et trois fermes de l'Adroit.

Arcui, qui appartient à ta haute latinité, et archa, qui est de la basse, ont signifié arche de pont et, par extension, pont, quelquefois aqueduc, un aqueduc de maçonnerie sup- porté par des arches.

Arcui a été traduit : en provençal, par arc ; en espagnol et en italien, par arco ; en vieux français par ar, are.

Quelques-uns de nos Arc viennent bien certainement d'ar- cua. Arceaux (Côte-d'Or), Arcier (Doubs) et Arcueil (Seine) en sont des dérivés. Ces deux derniers lieux ont pris leurs noms d'aqueducs romains, ainsi que les Arcs (Var).

Archa, archia, a donné : le provençal archa, arqua ; l'es- pagQol et l'italien arca ; le vieux firançais arche.

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SMP- Arches (Can;, VoB.), l'Arche (B.-A.), Arques (Aude, Av.)> les Arques (Lot), Archail (B.-A.).

Barca, bateau plat, bac, qui se trouve déjà dans Isidore, est devenu le bas-latin barga, le provençal barca, barja, l'i- talien bargia, l'espagnol et l'italien barca, le vieux français barge. Le mot vient du celtique : il y a bark dans )e bas-bre- ton, barc dans le gaélique et bark dans l'anglais. Barcqs (Eure), Barges (C.-d'Or (*)), Hte-S-, Loire). Briva, pont, est d'origine celtique. Il est devenu bridge, en anglais, bruckeu allemand, et broucq ou broeitcq en fla- mand (2), par l'intermédiaire du fréquentatif brirt(ic«, qui a existé, puisqu'il a servi à nommer Beuvrages (Nd). Briva a été rendu en vieux français par brive, brève. Brèves (Nié.), Brivea (Ch.-Inf., Cor., Hle-L., Indre), Brives-la-Gaillarde (Cor.) est le Briva Curetia, pont de la Corrèze, Gondebaud fut proclamé roi d'Aquitaine (3). Bri- ves, de l'Indre, est le Briva vicus des monnaies mérovin- giennes. Une viguerie, la Yicaria Brivenais, en a tiré son nom à l'époque carolingienne (*)..

Amiens s'est appelé <Samam>6Hva, pont de la Somme, et Pontoise, harobriva, pont de l'Oise. On trouve encore briva dans Brivodurum, aujourd'hui Brisre (Loiret), et dans les brivale, brivati», ou brivatei.

Le brivatfi, brivalia ou brivales, était le lieu se trouvait un pont ou briva. Brioudes (Hte-L.) était le Brivate qui a donné son nom au Brivadois, VAger Brivatensis (5). Brest (Fin.) et Brivain, près de Nantes (L.-Inf.), ont été, l'un et l'&utre, Brivates portu». Brives-la-Gaillarde est appelé quel- quefois firivoR ou Brivatis.

CalHata (sous-entendu via) a été traduit : en provençal, p&v cautsada, catusade,chauasade; en espagnol, par calza-

(1) Barga», 775. (S) Broukerque et Haiebrouck (Nord), Dennebroeucq (PaaMle^laist. (3) lu Greg. Tur. - (4) Voy, D. Bouquet, t. IX, p. 713. (5j Brioudes est Briva* dans Grég. de Tours, el Brivale en 935.

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da ; en portugais, par càlcada ; en vieux Français, par cati- ehie, chauchie, ébauchée, chauaiée. Diez le tire de calx, chaux : chemin fait à la chaux ; mais la chaussée est surtout une levée de terre, calcaire ou non. Aussi vaut il mieux prendre comme étymoiogie le féminin de calciatui, foulé, participe passé de calciare, fréquentatif de ealcare, qu'on trouve dans le bas-latin (1) : la chaussée serait la terre foulée,

Caussades(Hte-P.,T.-et-G.),laChaus8ade (Cp.). la Chaus- sée (E.-et-L,, L.-et-Ch., Mar., Meuse, Oise, S.-Inf.,Soro,, Vien.), Gauchies (P.-de-C), ia Gauchie (P.-de-C ), Chau- chées (Ven.).

Le mot caminv», qui a signifié foyer (Cicéron, Horace, Suétone) dans ia haute latinité, a pris de bonne heure le sens de chemin, parce que le chemin, comme le foyer, a été pri mitivement la terre battue. On trouve déjà caminata, avec le sens de cheminée, marche, route, dans un texte de 584. D'autre part, le bas-latin caminui a servi plus particulière- ment à désigner les voies romaines, prototypes de nos voies modernes. « Au delà de Pontoux, dit d'Anville, qui est le PonsDuinsde la Table (théodosienne), la trace de la voie (de Lu^dunum au Ithin) est bien connue et passe par des lieux qui en tirent le nom qu'ils portent. Chemin et Beau- chemin (S). >. Liltré préfère voir dans caminvs, chemin, l'ha- billement latin du kymri camen, de cam, pas, qui a la même signification. C'est très séduisant ; mais il reste à savoir si camen ne serait pas lui-même la traduction de camintu. Quoi qu'il en soit, nous devons à camintu .■ le provençal ca- min, cfimt; l'espagnol camtno ; le portugais cantin/io;rilalien cammino ; le vieux français quemin, chemin.

Chemin {Ardèche, Jura), le Chemin (G. -d'Or, Mar.), Che- mine (Nd.) ;

Cheminas (Ardèche), Cheminel (Meuse) ;

(■1) Voy. DccAHGE.— (2) Notice tUê GouIm, p. Ï55.

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ChemiDoo (Mar.), Cheminot (Mos.), Cbemenot (Jura) ;

BeaucbemiD (Hte.-H., Jura).

Ob trouve compandium viae, abrégé de route, dans Pline, et compefidium tout court dans Ovide, dans Tacite et dan» PKue lui-même (1), avec le sens de chemin le plu» court. Jus- tin lut donne celui de chemin de traverse.

C(HDpiëgne (Oise) s'est appelé Compejtdium tS<.

Divexia, carrefour, croisement de route, est une eipression de basse latinité de date assez ancienne, puisque divexiu, croisé, se lit déjà dans Saint-Augustin. Nous lui devons les noms suivants :

Devèzes (Htes-P.), la Devèze (Gters) ;

Devezet (Ardëche).

Le mot entum, que l'on retrouve dans le nom d'un grand nombre de localités, parait avoir signifié chemin. Il est d'o- rigine celtique : on trouve sa forme primitive, hent, dans le bas-bretoQ. Les lieux dits, comme Hentahës, Hentconan, Henterbé, le Hento, sont très répandus dans la Basse-Bre- tagne. Par extension de son sens premier, entum a pris celui de pays, de territoire.

Entum a été rendu par ent, ant, an, quelquefois, mais ex- ceptionnellement, par aiis et on.

Lent, pour l'Eot (Ain, Jura), Lento, pour l'Ento (Corse) ;

Arbent(Ain),AureDt(B.-A.), Bavent,(Cal.),Behent(Som.}, Beussent (P.-de-O.) Chamanl (Oise), Corent (P.-de-D.), Gra- vant {Ch.-Inf., L-et-L., Loiret), Gravent (S.-el-O.), Crevant (Indre, P.-de-D.), Crozant (Cr.), Dia]:it(S.-et-M.), Drevant (3> (Cher), Herment (P.-de-D), Hubersent (P. de-C.), Inxent (P.-de-G.), Luant (Indre), Marant (P.-de-C), Mervent (Ven.), Heulan (4) (S.-et-O.), Mormant (Loiret, S.-et-M.), Nepvant (Meuse), Nohament (P.-de-D.), Noidant (&) (C.-d'Or, Hte-M.),

(1) Compendium ad honortt, voie plus courle pour arriver aux hon- neurs. — (2) Compendium vUta, dans Grég. de Tours.— {i] DerverUum pour Dervo entum, chemin de la torét. ~- (4] Melttntum. (S) lioden-

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Noidans (Hle-S.), Nogent W (AianeW, Aube, C.-d'Or, Eure, E.-et-L., Hte-M., Loiret, Mar,, Oise, Sar., Seine), Nohant[3) (Cher, Indre), Nouant (Cher, L.-et-C), Nouhant (Creuse), Novéani [Mes.), Noviant (Meur.), Noyant [Aisne, AI., I.-et-L., M.-et-L.), Nouvion i*) (Aisne), Parent IP.-de-D.) Riment (P.-de-C.)- Sommant (S.et-L.), Talant (C.-d'Or), Tûllent (P.-de-C), Vallant (D.-S.j, Volvent (Drfi.), Vouvent (Ven.).

Les Novientum paraissent avoir été très nombreux. Outre les vingt-^inq que nous venons de citer, nous pouvons en citer deux qui ont perdu leur nom; ce sont Ebermûoster (B.-Rh.) et Saint-Cloud (S.-et-O.).

Fûrtum, furtum, gué, est d'origine germanique. Il a été rendu : en allemand, par furt; en flamand, par woord, et en vieux-français par fort, four t.

Francfort (5) (Allem.), Hlfurt (Ht-Bh.), Steenwoorde (Nd).

11 y a quelques localités de France qui ont emprunté leur nom à des milliarium, colonnes ou bornes miliaires, qni marquaient, sur les voies romaines, les milles ou distances de mille pas géométriques (Cicéron). On disait aussi mtt- liare.

Le deux mots sont devenus : en provençal, miliari; en vieux franchis, milliaire, millière, millier.

Minières (Hte-M., Man.), le Millier (Doubs), le Millarié (Tarn), Millery (C.-d'Or, Meur., Rh.).

Des mutatio ou relais de poste romains ont donné leur nom & Mudaisons (6) (Hér.), à Muisons 0) (Mar.) et à Mous- lajoo (8) (Hte-G.j.

Nains a eu le sens de bac. Il a subi, en passant aux langues romanes, les transformations suivantes : nau, en provençal ;

(1) Soitigntum, Itovigentum. (S) JV., en 829. - &) Novienlum. ~- (4) N.-l'Abbesw est Novigenivm iu m* siècle; N.-le-Comie, Noviant *n Çm. Novigentum Comitit en 1139; N.-le-Vineui, Novihant au x* siècls. (5) Franeorumforlum, 794. (6) Loeua de UMationibuê, en 1004.

(7) Mutatione». v. BSO, dans le Polyptlqut da saint Remy de Reims.

(8) UtUaeionê*, WO.

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nave, eo espagnol et en italien; nao, en portugais; nave^ naïve, naîfve, naïf, nef, en vieux français.

Nao (B.-P.), Naves (AI., Ardèche, Cor., Hte-Sav,, Nd, Sav.), Naïves (Meuse);

Naucelles (Av., Can.), Naveils (L.-et-Ch.), le Navois (Jura), Nevoy (Loiret).

Entre les difTérentes acceptions du latin paitut, il en est une qu'ont conservé le provençal pas, l'espagnol pato, l'ita- lien Tpatso, l'anglais path, le vieux français et le français mo- derne pua, c'est celle de défilé, de passage étroit et difficile dans une vallée, dans une montagne, de < détroit de mon- tagne >, comme dit Vaugelas. On dit : te pas des Thermo- pyles, le pas de Suse. Passage, dont nous avons nous ser- vir pour définir pua en est un fréquentatif, pastaticu».

Pas (B.-du-Rh., D.-S., P.-de-C), le Pas (Aisne, May., Nd, Orne), les Pas (Man.) ;

Le Passage (Is., L.-et-G.}, Passais (Orne), Passels (Oise), Passins (Ain, Is.);

Passavant (Doubs, Hte-S., M.-et-L., Mar.), Passeyriers (Hte-Sav,), Passenans (Jura);

Bompas (Ar.), Espas (Gers), Frampas (Hte-M.), Malpas (Doubs), Maupas (Aube, Gers), Maurepas (S-et-0., Som.).

Pertuauê, participe passé de pertundere, percer, a été pris substantivement dans un sens analogue à celui de pawua. Un pertuis, en géographie, est un détroit resserré entre une Ile et la terre' ferme, ou entre deux îles; dans le Jura, c'est un passage d'un versant à un autre, ce qu'on appelle ailleurs un col. Le mot a donné : au provençai, pertua, perttiii; à l'italien, pertuao, pertugio; au vieux français, pcrtiw, pcr- tuia, portuii, pot-lua, partttt, partui».

Pertuis (Vau.), le Pertuis (Hte-L.), le Pertus (P.-O.) ;

Bompertuis (Is.), Maupertuis (Man., S.-et-M.), Maupertus (Man.), Pierrepertuis (Suis.).

La pila, pile, était une assise de pierre, môle, digue, Jetée, ou culée de pont (Virgile, Vitruve), un pilier, un pilastre, une

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- 245- pile (Columelle). Pila est devenu pile, en provençal et en vieux- français, estresté pila, en espagnol et en italien.

Pila (Corse), la Pile (Eure, Jura).

Planca, planche, ais, qu'on trouve dans Palladius, est le féminin de l'adjectif plancus, plat, employé comme substantif. Pline donne kplancus le sens de pied plat. Planca a donné : au provençal, planca, plancha, planqua ; au catalan planxa, palanca; à l'espagnol, plancha ; à l'italien ptanca; au vieux français planque, planche. En topographie, planche signifie pont de bois.

Planches (Orne), la Planche (L.-Inf.), les Planches (Eure, Jura), Planques (Nd., P.-de-C), la Planque (Av.) ;

Planchers (Hte-S., Nié.).

Pons, pont, est devenu : en provençal, pona, pont, pon ; en espagnol, puente; en italien, pottte; en vieux français, pans, pont.

Pons (Ch.-Inf.), Ponts (C.-d'Or, Man., S.-Inf.), Ponceaux (E.-et-L.), le Ponchaux (') (Aisne), le Ponchel (P.-de-C), Ponteils (Gard), le Pontet (Sav.), les Pontets (Doubs), Pontis (B.-A.}, Ponloiles (Som.), Pontoux (S.-etL.), Pontoy (Mos.) Poncey (Hle-S.) (2);

Pontacqs (B.-P), PonUillers (3) (C.-d'Or), Ponlaise (Drô.), Pontarliers t*l (Doubs), Pontarmé (Oise), Ponlault (5) (S.-et- Marne), Pontécoulant (Cal), Pontevès (Var), le Ponthoux (Fin.), Pontivy 'C)(Mor.), Pontoise ('](0ise,S.-et-O.), Pontoux (Lan.i, Pontorson (8) (Man,), Pontours (Dord.), Pontpoint (Oise), Pontrieux (9) (C.-du-Nord), Pontru (Aisne), Pom- paires (D.-S.), Pompertuzat (Hte-G.), Pompidoux (Loz.), Pompierre (Doubs, Vos.), Pompon (Dord.), Ponsampère (IC) (Gers), Pondourat (Gir.), Ponchapt (Dord.), Poptgouim i"> (E.-et-L.) ;

(l) Poneeili, 11*5. - (2) PontieeUuê. - (3| Ponliliaau. (4) Paru ArliK, en ^93. - (5) Ponë attui, en 1115. - |6| Ponx Ju'i, vu* siicle. (7) PonM iJarœ, anc. Iiarobriva. (8) Poni Vrtionia, au IX* siècle. (9) Pont-du-Trieuï.— (10) Pout-Sainl-I'ierre. ~ (11) Pont Godonii, lOBB.

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Annepont (Ch.-Inf.), Beaupont (Ain), Breuilpont (Eore), Carlepont(Oise), Cbarpont (i) (E.-et-L.), Etréaupont (Aisne), Herpont (Mar.), Longpont (Aisne, S.-et-Oise), MoDponl (Dord.), MontpoDt (S.-et-L.), Nampont (Som.). Nouillonpoot (Meuse), Outrepont (Mar.) Paimpont (I,-«t-V.) Pierrepoot (Aisne, Cal., Mos., Som,, Vos. (2;), Radepont (Eure), Ro- lampont (3) |Hte.-M.), Rompont (Ard.), Vieuxpont (Cal., Orne).

Portus, H port sur la côte de mer ou sup une rivière, ou en- core passage d'un pays h un autre (*) », a été rendu : en pro- vençal et en vieux français, par port; en espagnol, par puerte; en italien, par porto.

Fort (Ain, I.-et-L.), le Port (Ar.), Porto (Corse) ; ~\

Portail (Man.), Portel (Aude), le Portel (P.-de-C), ïortet (B.-P.,Gir., Hte-G.), PorUeuxW (Vos.).

Porf ut, dans le sens de passage d'un pays à un autre, souvent remplacé par porta, porte.

re, q^*

Gard), les Portes (Ch.-Inf., Doubs).

Qaadrivium, carrefour ob aboutissent quatre chemins ou croisement de deux chemina, carrefour en général ; de quadri , qui a le même radical que quatuor, quatre, et de via, che- min, se trouve dans Catulle et dans Juvénal. Ce mot s'est dé- figuré de ai singulière façon, dans la suite des temps, qu'il a fini par aboutir à carrubium.guai'rubtum, et même karru- bium, en basse latinité. Carrubium a été traduit, en vieux français, par carrauge, quarouge, carouge.

CaiTouges (Orne, Suis. W), le (^rouge (Ain, Eure, Jura, Loiret, Man, Orne, S.-et-L., S.-Inf., S.-et-O.), Carruges (S.-et-L.)(7).

(1) Sonteri pont, en 915. (2) Peirmu pont, dans Grég. de Tours. (3j Radeîonti pong,ea S34. (1) QutCKERAT, {oc. cii.~ (5) Porliciolo, en 1178. (6) Quadruvium villa, in Greg. Tur.j Carrougei, près de C*aèn. {Ij Lea deui Caronge de SuisH. celui de la Haut»&voé et

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QtMTOBbles (Nd), qu'on devrait écrire Quaimibes, est «o carrubium.

Ritum, gné, est un mot d'origise oeltiqoe, qu'on ne trouve plus que sous son hatHlIemeut latin et h l'état de composé.

Les ritum de France sont deux : Andei-îtum, celui de la Notice de l'Empire, qui serait ud des deux Antérieux, celui du Cantal ou celui du Puy-de-Dôme, et Javols ou Javoulx (i) (Loz.), emplacement de l'antique GiAaUi ; Auguatoritum (2), qui est Limoges (Hte-V,), et DarioritHm (3), qui est Vannes (Mor.).

Walckenaer et Desjardios ne venleat qu'un And»ritnm qu'ils placent à Antérieux (Can.), ota les vestiges «neieiM abondent autant qn'à Javoulx. Adhuc nàtjudice.

Cambridge (Angl.) s'est appelé Cumbontum.

Le bas-latin ruga, qui est déjà rtta dans un texte du ix* siècle, a donné rua, au provençal, k l'espagnol et au portu- gais, et rue, au vieux français. L'ancien italien avait conservé ruga. Pour certains étymologistes, le mot ne serait pas autre ■que le latin ruga, ride, avec le sens de sillon ou de rang. En topographie, la rue est, comme le viciu, une longue vme "bordée de maisons.

Rues W (Som. etc.), la Rue (Oise, S.-Inf.);

Ruelles (Char.);

Longerues (S.-Inf. ),Pierrerues{B.-A.,Hér.),Rua«din(-S»r.>.

Rogues (Gard] paraît venir de ruga.

Ruta, route, chemin, voie, en basse latinité vient, ainsi que roda, ruda, rota, du celtique rut, rot, rod, rud, qu'on trouve dans Rotomagna (^), Rouen (S.-Inf.), dont la signi&ca- tion est champ de la route. Rodemack (Ifos.), Rodomes

'tons les le Carmge (celui de l'Orne eioepté) î'ëcrivsnt avec nn tMnl r; c'est un tort au point de vue ët|niologique.

(1) ànderitum, dans Grég de Tours.— (S) llin, Anton. —(3) Plol.— (4] Il f B une soiiantaine de communes qui portent ce nom en France. (5) Itin. Anton.

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(Aude).Ruan(i) (I.-et-L.} et Rom (D.-S.), sont d'autres Roto- magu». Routes (S.-Inf.), Rotes (Cal.), la Rode (P.-de-D., S.-et-L.) ; Routelles (Doubs), Routiers (Aude), Rotiers (Drô.), la Ro- tière (Aube), Rodelles (Av.), Rouelles(Hle-M., Orne, S.-Iaf.), Rudetles (Lot) ; Rodalbes (Meur.).

Il est impossible d'admettre pour route l'étymologie rnpla via acceptée encore par Littré. Les rares exemples de route écrits roupie ne prouvent rien ; n'écrit-on pas ru (rivua) rupt, dans tout le nord-est de la France?

La «cala, échelle, est un passage dangereux, un cot franchi à l'aide d'une ou plusieurs échelles appliquées aux rochers ou de marches taillées dans lepr pierre. Scala a été traduit : en provençal et en espagnol, par etcala ; en vieux français, par eiehiele, eichelle, esquelle, et est resté scala, ea italien. Escala (Htes-P.), Escales (Aude, P.-de-C, S.-Inf,), l'Es- oale (B.-A ), l'Echelle (Arden., Mar., S.-et-M., Som.), les Echelles (Doubs, Is.)-

Echalas (Rh.), Echallat (Char.), Echallon (Ain), Echalot (C.-d'Or), Echaloux (Orne).

Lastriita était un chemin pavé, une grande route. Primi- tivement, on disait siralu via, comme Ti te Live, ou ttrata Tutn. comme Lucrèce et Virgile. On ne commence à trou- strato, atralx, qu'assez tard, dans des auteurs comme trope et le poète chrétien Juvencus ; encore peut-on sup- ier que le mot n'est que le pluriel neutre atrat», pavés, reaux, que l'on a féminisé et singularisé. Dans Suétone, un ■ivéïlï-afwrasiynifie à la fois action dépaver, soin de paver, endance du pavé, des chaussées, et entreprise du pavé. itrata est devenu estrada, estrade, en provençal; ea- da, en espagnol el en portugais ; airada, en italien ; atrasy allemand; estraie, ettrée, ealra, en vieux fi'ançais.

) lu Gieg. Tur.

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Estrades (Lot-et-G.), l'Estrade (Hte-V.), Etray, anc. Estray (Doubs), Etrayes, anc. Estrayes (Meuse), l'Elra, anc. l'Estra (Rli.), Estrées (Aisne, Cal., Nord, Oise, P.-de-C, Som.);

Estréelles (P.-de-C), Elrelles, anc. Estrelles (Aube, Hte-S., I.-et-V.), Elreux, anc, Eslreux (Aisne, Jura), Etrez, anc. Estrez (Ain) ;

Estrabelin (Is.), Elrabonnc, anc. Estrabonne W (Doubs), Etrëaupont (Aisne), Elréliam (Cal.), Etréillers (Aisne), Etré- justs (Som ), Elrun (2) (Nd, P.-de-C), Strasbourg (3) (B.-Rh.), Sti-azeele (*) (Nd) ;

Cinquétral, anc. Cinquestrats (Jura), Froîdestrées (Aisne).

Trajeclvm, passage, gué, a été rendu : en provençal, par tragl; en italien, par tialto; en flamand, par treclit, tricht ; en vieux françjiis, par Iraicl.

Le Trait (Seine-lnf.);

Maestricht (5) (Hol.), Utrecht W (Hol.).

Le nom d'Ulrecht en latin moderne, UUrnjectum, est de pure fantaisie; il faut chercher Utrechl dans Velits^ trajec- tum (1).

L'adverbe latin traiis au delà, par del.\ (Gicéron, Quinti- lien) semble avoir été employé substantivement dans les noms suivants :

Trans (Let-V., L.-Inf., May., Var).

Tru7iea (ailva), tranche, cliemin pratique au travi?r.* li'une forêt, litti';ralement forêt tranchée, coupée. Le mot a donné ; le provençal, treiica, Irencha, Irentfua, Iriiiqu'i : le CJitalan, Ireitca; l'espagnol et le portugais, trinca ; l'italien, li-inria; le vieux français, Iroiche, h-enque, trainchc, tmingitey li-ingue.

La Tranche (Ven.);

41| Straia ou Stral/e bona; Slrabona, en iUB3 et 1tl5. (2) Slraio- dunum.— (3) Slratœ burgu», vi* siècle. {i) StraUe eella. (5) Moiœ Irajeetiim ou Trajectiim ad 3io*am. (G) UUrajeclum ou Trajeetuiit mi RfieHiim, Trnjectum vetiia. |7) TraJeL-tum Moim ou Trajectum infariiu est dans Grégoire de Tours.

i7

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350

TraDcauIts (Aube), Tranquevilles (Vos.l,

Le tWvtum était un carrefour, aboutissaient trois voies (Cicéron, Tibulle, Virgile, Horace). La déesse Diane, qui présidait aux carretours et dont la statue les ornait souvent, était surnommée Trivia.

Trevé (O.-du-Nd), Trevey (Hte-L.), Tréviers, pour Trévies W (Hér.J, Trivy (L.-et-G.) ;

TrevoIs(AI.), Trévoux (Ain, C.-du-Nd), le Trévoux (Fin.).

Vadxim, gué, basse, bas-fond, barre, banc de sable, déjà employé par Salluste, Tite Live, César, Cicéron, Virgile, Ovide, Lucain, a pris, sous l'influence des idiomes germa- niques et celtiques, les formes bas- latines vuadum et gua- dum, auxquelles nous devons le vieux franç-iis vnid, void, vay, voy, vey, vez, vou, voué, d'une part, et, gtiaid, gued, gué, gûe, d'autre part; le provençal gua,ga; et l'italien guado. 1,'espagnol vado et le portugais aâo sont plus lidèles à la Tomie latine et classique.

Void (2) (Meus.), le Void ou Voide (M.-et-L.), Vay (L.-Inf.), le Vey (Cal.), Vez (Mar., Oise), le Vez (Aisne), le Wez (Nd), Vou (I.-et-L.), Voué m (Aube), Vouhé (Ch.-Inf., D.-S.), le Gué (Arden., Ch.-Inf., E.-et-L., M.-et-L.), Gûe (Meuse), le Gua (Ch.-Inf., Dord.,Is.);

VadimonU (Arden.), Voipreux(*i (Marn.), Vouarce (Aube), Vouécourts (Hte-M.), Gudmont (Hte-M ), Guébriant (L.- Inf.), Guégon (Mor.), Cuhébert (Man,), Guéhenno (Mor.), Guémené (L.-Inf.), Guérande (L.-Inf.);

Auboué(Mos.), Boue (Aisne), Benivay (Drô.), Consenvoye, anc. Consenvé (51 (Meuse), Doué W (M.-et-L.], Hémevez (Man.), Landunvez (Fin.), Longuey C?) (Hte-M ), Longvé (Arden.) Manhoué, anc. Manvey (Meur.), Maranvez (Arden.), Mersuay (Hte-S.), Michaugiie (Nié.), Regnovez (Arden.),

(1) ÎVw tiœ, 1280. (2) Vadum, 1011. (3) Gued, au (4) Vadum petroëum, 118G. (5| Contanvitadum , 973. - dum, 835. (1) Longum vadum, 1102.

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Renauvoid (Vos.)i Renvez (Arden.), Ternuay (Hte-S.), Thervay (Jura), Vironvay (Eure),

Vadum joue le raie de détenninatif dans Autrey-le-Vay (Hle-S.), dans Poiit-le-Voy (L.-et-Gh.), et dans Vendin-le- ■Vieil,anc. Vendin-le-Vez (P.-de-C.),

La prononciation a fait de Voy-le-Comte (Hte-M.) et de Voy-le-Mont (Mar.), VoiHecomte et Voillemont.

La fonne primitive de via, voie, chemin, route, rue, a été veha, qu'on trouve dans Varron et qui était resté en usage parmi les gens de la campagne. Veha vient, en droite ligne, du sanscrit vah, porter, auquel le latin doit encore le verbe vehere, porter, traîner, voiturer, velteg, charretée, charge d'une charrette, voie (Columelle), et vehirulum, char, cha- riot, charrette (Cicéron, Suétone, Tite Live, Ulpien).

Via est devenu : en provençal via, vie ; en espagnol, et en italien via ; en vieux français, voie, veie, vie, voie.

La Voye (Meuse), les Vies (Doubs), le Vie (Corse), Aube- voies (Eure), Belvoyes (Jura), Biviers, pour Bivies (Is.), Courbevoies (Seine), Cortevaies (S.-et-L.)t Louvois 0} pour Louvoie (Mar.), Malvies (Aude), Millevoyes (Som.), Prouvais pour Prouvaies (2) (Aisne), Survies (Orne), Tréviers, pour Trévies(3j (Hér.).

CONCLUSION

Arrivé au terme d'une étude, qui nous a coûte plusieurs années de travail et des recherches considérables, nous nous demandons si nous avons bien atteint le but que nous nous étions proposé, el si nous avons fait une œuvre utile à l'ono- mastique locale. Peut-être bien n'est-ce point à nous de ré- pondre à celte question, ou devons-nous attendre, pour le faire, l'impression que ce travail aura fait sur les personnes compétentes.

(1) Lupi via, teo. - (2) Petrosa via. - (3) Trei vim. 1280.

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Quel que puisse être le jugement qui sera porté sur notre œuvre, nous pouvons aSirmer qu'il ne saurait enlever rien à la satis^ction que nous avons eue de l'accomplir. Notre meil- leure récompense sera de voir celte satisfaction partagée par les ërudits dont nous désirons les suiTrages, et nous en avons l'espérance. Comment ne s'intéresseraientils pas à ces noms de lieu qui forment, dit Quicherat W, la plus riche des nomenclatures qui se rattachent h ta langue usuelle *, à ces innombrables dénominations qui sont réunies dans les dic- tionnaires des postes des états romans, et auxquelles on peut joindre une grande partie de celles que fournirait le dépouil- lement des cadastres? On ne peut le croire, surtout lorsqu'on pense â l'intérêt historique que présente cet immense voca- bulaire, qui est l'œuvre de tous, qui * s'est formé à la longue et au hasard des circonstances W >, depuis le jour l'ouest et le sud de l'Europe ont commencé à être habités, et qui est l'œuvre de tous les peuples qui les ont successivement oc- cupés]

Mais on ne peut savoir à l'avance le sort qui est réservé k un livre :

habent sua fala libelli.

(1) Loe. cit.. p. 7 - (2} Id., ibid.

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TABLE DES MATIÈRES

AlUl4« 1897, t. n

Inthoductioh 339

I. Nomi d'origine naturelle 339

!• GénërsIiWs 339

2" Topographie 3W

Anne» IBSa, t. Xn

Faune 108

Rore 130

Hiaéralogie el géologie 168

Ann4« 1890, t. IV

II. Notnt d'origine religieuie 15

Paganisme 15

3" Chrislianisine 17

3' Noms de la divinilé el des saints 18

Lieux conïiacrés et édifices religieux 38

III. Nom» d'origine ethnique 54

1' Suffixes ethniques 51

Innueiice romaine 57

Réaction gauloise tS

Migrations intérieures 67

Influence des barbares 71

IV. Nom* d'origine lodale 84

Influence de la propriété foncière 84

AnaA« 1900, t. V

2" Institutions. . . 115

» Défense 173

Habitation IM

Cnllura 220

Industrie et commerce 331

Communications S31

(Conclusion 25

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PROTESTATION

DE

CLAUDE-ÉTIENNE BIGEOT

LA CONQUÊTE DE LA FRANCHE-COHTÉ

( 1676)

Par M. S. L0N6IN Séance du 13 mat 1899

' ''^ans te rapport qu'il a bien voulu consacrer k mon dernier e (1), M, Antonio Rodriguez Villa a lu plusieurs passages ie brochure franc-comtoise du xvii* siècle dont aucun iophile français ne soupçonnait l'existence (2). C'est une ne fortune pour l'histoire littéraire de notre province que évélalion de cet ouvrage : personne ne le connaissait de ;ôté des monts, et il aurait vraisemblablement continué à ! ignoré sans les événements qui ont inspiré au savant jémtcien la pensée d'opposer aux critiques formulées tre la domination espagnole dans l'ancien et le nouveau ide les regrets sincères que celle-ci éveilla longtemps en nche-Comté (3). La Inoccncia y Fidelidad del Franco

t La dernière campagne du marquis de Confiant ii636-i63'7}. iifon, 1898, iii-8 de IX-219 p., avec fac-similé.

Celle brochure avait pourtaill été mentionnée par doin Payen, Biblio- ue de la Bourgogne téguanoise, p. 'iSi. (Ms. de la IjLbliotliéque de ■ul.)

I A. Rodriguez Villa, El Franco Condado y la tiltima campatfa nargués de Conftana, dans le Bolelin de la <t Real Academia de la »ria, » t. XXXIU, p. 492.

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Condado de Borgona 6 los pies de «u Mageslad : tel est le titre de la brochure en question (1). Avec une obligeance dont je lui suis iniiniment reconnaissant, M. Rodriguez Villa m'en a adressé une copie et c'est ainsi que j'ai pu la traduire.

Lorsque cet écrit vit le jour à Madrid, il y avait près de deux ans que les troupes de Louis XIV occupaient le comté de Bourgogne. La conquête de 1674 avait été moins rapide que celle de i668 (3); les * croquants f3) avaient causé des pertes sensibles aux envahisseurs; mais, sans liaison entre eux, les coups de main de hardis partisans ne feront jamais que retarder de quelques semaines le dénouement d'une campagne. Immobilisé sur les bords du Rhin par les savantes manœuvres de Turenne, le vieux duc de Lorraine (*) s'était vu dans l'impossibilité de porter secourâ à la province qUi avait jadis nourri sa petite armée ; le génie de Vauban avait eu raison de la défense de Besancon; Dole s'était contenté de tenir du 27 mai au 6 juin ; k Gray, à Baume, & Vesou), à Salins, k Arbois, & Poligny et dans les autres villes, les lys de France remplaçaient les lions et les tours de Castille sur

(11 La Inocencia y Fidetidad del Franco Condado de Borgaiia A Im pUt de «u Magetiad, par Do» Claudio Estevan Bigeol, cons«jero de su Magestad en su Parlamenio Soberano de BorgoAa. En Madrid, Ado èe 1676 (in-t de 9S feuilleta].

(2) Pour la conqa#le de 1B68, cf. Gazette de France des M février, 1" et 8 mars 18H8 ; Jbid., eilraardiiiaire du i" mars 1868 : La prise de ta in'te de Dole par l'armée du Ray; Œuur«8 de Louis XIV, \. III, p. 88; MotiTGLAT, Mémoiret, t. IV, p. 'àOS ; Sai\t-Hilaire, Uémoiret, t. I, p. 48; Pellissob, HUtoire de Louis XIV, t. II, p. 253, et l. III, p. 1 ; i. CitlFFLET, Mémoires, dans les Mémoires et documents inédit* pour servir à l'histoire de la Franehe-Comlé, t. V, p. 105 ; Dusod dl Criir- NAOE, Uèmcnres pour servira l'histoire du comté de Bourgogne, p. B85 ; Duc D'AVHALE, Histoire des princes de Condé pendant les XPP et XVII' siècles, t. VII, p. 254.

(3) C'est le nom que tes généraux français donnaient aui miliciens Atuiu-comtoîs.

(4) Charles IV, duc de Lorraine et de Bar, flls de François de Lorraine, comte de Vaudémonl, et de Christine de Salm. Eu 1(136, ce prince avait fait lever aux Français le siège de Dole.

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les édifices publics ; c'était au nom du roi très chrétien qu'où ' rendaitlajusticeettout annonçait que les Français ne comp- taient pas céJer une seconde fois la place d'armes dont ils s'étaient saisis.

Nombreux étaient cependant les Franc-Comtois qui ne dé- sespéraient pas de replacer leur pays sous le sceptre des princes de la maison d'Autriche. L'arclievôque de Besançon W avait salué avec empressement le soleil levant i'i), mais son exemple n'entraînait pas l'adhésion unanime de son clergé, habitué à regarder le roi catholique comme le véritable dé- fenseur de la foi (•)); les ordres religieux échappaient d'ail- leurs à l'influence d'Antoine- Pierre de Grammont ; entre tous, tes capucins se distinguaient par l'ardeur de leurs senti- ments patriotiques et la popularité dont ils jouissaient les rendait justement suspects au nouveau pouvoir W. Si la no-

(i) A niai ne- Pierre de Grammotit, archevêque île Besançon et prince du Saint- Empire, fils d'Anlide de Granimonl, baron de Melisey, seigneur de Courbessaint, le Saulcy. Scrvance, etc., gaavcrneur de Dole, et de Reine Felletet.

(2) On connaît le compliment que l'archevêque de Besancon adressa à Louis XIV au seuil de l'église métropoli laine ; il est d'un courtisan con- sommé, mais je ne puis comprendre qu'on le loue, lorsqu'on sait qu'au moment il Tut prononça, tout le terrain de la citadelle ëtoit ensan- glanté et semé de bras et de jambes. »

Dèsl66t4, AnIoiue-l'ieL're de Grammant > regardoit... fortement devers la France; i uprèsla soumission de la province, il avait été « des premiers â députer à Paris el à faire gloire dans lu gazette des présents qu'il envoyoît ' à la reine de France. » J. CiiitTLiiT, Mémoiret, t. V, p. 225 et ^6. C'est ce prélat, surnommé de son vivant le Borroraèe de la Franche-Comlé, qui est Monsieur le nouveau Saint Cliarle » du pclit poème satirique intitulé : Entretien burlesque- entre la Bourgongne el Besançon. V. Gaielte de FYance du 12 avril 1668.

(3) Trente-quatre ans après la conquête, on ne regardait pas encore comme invraisemblable la nouvelle u que Ions les paysans des montagnes de la Franche -Comté ne cherchoient que l'occasion do se révolter, el qu'ils y estoient animée par presque tous les curés et autres ecclésiastiques des mesmes montagnes, s Sainte- Colombe à Torcy, Soleure, 5 décembre 1708. E. Bourgeois. NeuchâCel et la poliligue prussienne en Franclte- Comlé (i703-ni3J, p. 233.

(4) Lou vois écrit au duc de Duras, le 20 juillet lliTi, que t les religieux

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257 blesse et les parlementaires se tournaient vers la France, le peuple, lui, demeurait attaché à l'Espagne; il ne fallait rien moins que les rigueurs de l'occupation militaire pour l'em- pêcher de manifester tout haut cet attachement, car le sou- venir de deux siècles de luttes ne s'efface pas en un jour; aux sourds frémissements qui se faisaient entendre quand on obligeait les habitants à fêter les victoires du grand roi, on devinait que la race n'était pas encore domptée.

C'était surtout dans les campagnes qu'était vive la haine de l'étranger : ou avait pu enlever aux < croquants » leurs mousquets et leurs piques; on n'avait pas changé leurs cœurs. M Opiniâtres à demeurer sous la domination espa- gnole (1) >, les paysans dont les pères avaient pris part à la guerre de Dix ans racontaient à leurs enfants les rudes com- bats livrés aux Français h cette époque; ils disaient Dote inutilement assiégée pendant deux mois et demi par une ar- mée royale, Besançon défiant le duc de Weimar (^, Salins miraculeusemenl préservé d'une surprise (3); à ces récits, les imaginations s'exaltaient; on oubliait les maux soufferts

delà province oiit toujours p^ini fort ronlraîres au service du roi, et le surlendemnin, il lui iii;iiii1o que « Sa Majesté uynnt considéré qu'il n'y avait point de gens plus etnporlûs qu'eux vuiitre son service, clic a rt^soiu de joiiiilre les coiiveiils de ce payu à ceux des provinces de France des ini^mes ordres, > Ce Tut pour )iunir les capucins de la province de Bourgogne de leur Hdùlité ù l'Espagne qu'en KT3 Louis XIV obtint du pape Innocent XI un bref permettant d'unir leurs vingt maisons à lu province de Lyon et â la custodie de Champagne; cette mesure rigonrcuse [ie Tul pas mise à exé- cution, Di.iis jusqu'aux <1 cm ièi'cs aimées du siècle les religieux franc-com- lais se virent en butte à de nombreuses vexations. En 1705, Chamillard dérendait encore aux carmes de Clairvaux d'élii« des Franc-Comtois pour supérieurs. V. Annales manuscrites des capucins du comté de Dourgi^nc, p. 215. Arch. de Saïnte-Claire dePoligny.

(1) Lettres de montieur Perreneij, conseiller du roy, et maisire en la chambre des comptes de Bourgongne et Bresse, p. 12.

(2) Bernard, duc de Saie-Weimar, fils Je Jean, duc de Saxc-Weimar, et de Dorothée-Marie d'Anlialt.

(3) Sur l'cvênemcnt auquel je Tais allusion, cf. GlRARDOT de Nozehoy, Histoire de dix atu de la Franche-Comté de Bourgongne, p. 206.

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pour ne se rappeler que les laits d'armes ; les récentes dé- faites étaient attribuées à la trahison, et il était peu de dé- meures où, entre amis sûrs, on ne portât à la fm des repas la santé de Charles 11 |t). Il semblait, en effet, impossible que l'arrière- petit- fils de Marie de Bourgogne se résign&t à la perte de son patrimoine héréditaire. N'était-ce pas à des Bourguignons qu'était confiée la garde de sa personne? Pou- vait-il ignorer les marques de fidélité que ia Franche-Comté lui donnait? Et n'était-ce pas son père qui avait autrefois déclaré les Franc-Comtois les premiers vassaux de la cou- ronne 1^)1

Dans les villes, l'opinion était plus divisée ; un certain nombre de bourgeois trouvaient leur compte au nouvel ordre de choses ; quelques-uns s'étaient compromis par l'accepta- tion de fonctions publiques et n'envisageaient pas sans ap- préhension la fin de la domination française ; la plupart ob- servaient néanmoins une réserve oii l'on ne savait ce qui do- minait, des regrets sincères du passé ou de la crainte d'être dans la suite en butte au ressentiment du populaire. Par le traité d'Aix-la-Chapelle la Franche-Comté avait fait retour à l'Espagne : n'était-on pas en droit d'attendre le même résul- tat des négociations entaméesà Nimègue? Les circonstances, au surplus, semblaient, à la fin de i675, défavorables aux Français : après la mort de Turenne, l'armée qu'il comman-

(1) En 1677, plusieurs jeunes gens d'ArtralE Ajrent accusés d'avoir bu à la sanlé du roi d'Espagne ; l'un d'eux mail, disAit-on, brûlé le portnil du roi de France après avoir craché dessus. E, BoL'ssott DK Mmret. Annalei hittoriquet et ehronologiquea de la vitle d'Arbois, p. 422.

(2) « Voua esles les premiers vaasaui que j'aye el que j'aime le plus el désire de conserver, cognoissant voire fidélité el valeor, el aio» vous debvez croire que je ne vous mancqueray en .lukiiuc occasion, quand bien il faudroit hasarder pour vous ce qui est le plus estimable en ma couronne, n Pbilippe IV au parlement de Dole, Madrid, 31 octobre 1633. A. Dubois de Jancicny, Eeeueil de charte» et avlrea documenU pour tervir à l'hitloire de la Franche-Comté soui le» princes de la maiM>n d'Autrieht, p. S13.

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dait avait repasser le Btiin ; Créqui battu à Consarbruc^, Trêves avait ouvert ses portes aux Impériaux ; le prince d'O- range s'était enjparé de Binch ; la Suède venait de payer de la perte de la Poméranie son alliance tardive avec Louis XIV, et, malgré les victoires navales de Duquesne, les choses tour- naient mal pour les troupes débarquées sous les ordres de Vivonne en Sicile,

Ceci explique les illusions d'hommes qui, supérieurs au vulgaire par leur connaissance des principaux ressorts de la politique, ne voulaient cependant pas croire à l'épuisement des ressources de la monarchie espagnole. Nulle part ces il- lusions n'étaient plus tenaces que dans le petit groupe des Franc-Comtois réfugiés aux Pays-Bas ou à Madrid. En refu- sant de pactiser avec les conquérants, ils avaient obéi à un généreux mouvement, mais leur loyalisme n'était pas exempt de calculs personnels, et c'était précisément ces calculs qui troublaient leur clairvoyance ,- ils ne pouvaient admettre que l'avenir appai-tlnt aux transfuges, et plus la guerre se pro- longeait, plus, en joueurs obstinés, ils persistaient & vouloir édiner leur fortune sur un tour de roue que la marche des événements rendait de jour en jour moins probable.

Au premier rang de ces émigrés était l'ancien lieutenant du bailliage de Pontarlier, Ctaude-Ëtienne Bigeot W. Fils d'un avocat générât au parlement de Dole (2), son rêve avait été d'appartenir, lui aussi, à 1' (( auguste Sénat *, mais, au rapport d'un contemporain, f la cour ne lui avoit jamais fait l'honneur de le nommer pour conseiller ; > bien plus, elle l'avoit déclaré non recevable à se maintenir en sa lieutenance, contre le mar-

(1) CUude-£tienne Bigeot, docteur es droits, fils de FraDçois Bigeot, avocat général au parlement de Dole, el d'Ëtteiinette Clerc. De sas mn- riage avec Jean ne- Françoise Tisaot il eut un fils, Antoine, à Dole, le 13 juin \S3S, el deui filles. Anne-Hélène et Jeanne-Françoise, nées à Be- sancon, la première, le 8 juillet 16i2, et la iieconde, le S juin 164i.

(2) l'rançois Bigeot n'avait pas rempli longtemps les Tonctions d'avocat général, car, nommé le 9 mars 1618, ou le voit remplacé par Claude To;- tot le 6 avril 1619.

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quisde Listenojs ()), alors nouveau bailli d'Aval(3).> Après la paix d'Aix-Ia-ChapeUe, il avait publié un livre, il démontrait que la facilité avec laquelle Louis XIV avait conquis la province devait être imputée à la mésinlelligence du gouverneur et du parlement (3). Le Bourguignon intéressé continuait la série des pamphlets politiques sortis de la plume des Brun (*),

(1] Claude-Paul de BaiilTrcmonl. marquU àe Lislenoîs, lilï de Charles- LoLiU lie Itauiïremonl, marquis de Meiimieux, chevalier de la Toison d'or, sergent général de balailte dans les armées do S. M. Catholique et bailli d'Aval, et de Louise- Françoise de llauffremoiil. En 1673, le marquis de Llslenois tenta de soulever la Frnnche^Iomld contre son gou- verneur espagnol, m.nis, désavoue par la noblesse et surpris avec un certain nombre de ses pnttlsans <iaiis le village de Sainl-Lothaîn, il dut se réfugier en France, il leva un régiment de Jragons aous son nom. La seconde conquête le trouva dans les langs des ennemis de sa patrie et Louis XIV le nomma premier clievalier d'honneur au parlement de Dole. Durut peu de temps après dune blessure reçue au combat d'Entzheim ;lobre 167t.)

) J. Chifflet, Mémoires, 1. V, p. 516.

) Le Bourguignon inléresaé. Coneordià ren parvie cre*cunt. DU- lia tnagna: dilabuntur. A Cologne, chei Pierre ab Egmonl. S. d., ! de 157 p., avec G fcuitlels liminaires et 3 pages non chifTrées pour la s. a Sphère, lèle de buffle et caractères, tout prouve que le volume a été rimé à Itruiellcs, par Ph. Vleugart.» .4. Willems. Let ElKvier,p âS). ) Antoine Brun, procureur général au parlement de Dolci puis ain- adeur de S. M. Catholique auprès des Provinces-Unies, lîls de Claude n, conseiller au parlement de Dole, et de Marie Dard, tx râle considé- e que l'ailroit diplomate a joué au congrès de Munsler est connu de lu monde. On lui allrihue les pamphlets suivants : Amieo critica tnonitio ad Galliœ Legatoi. Monaiteriiim Waipha- m pacia traclands lilulo miiêoi, aive obêervalionea NN. GermanO' nci ad epiilolas, quais iidem Gallia: Legali ad tingulos S. R. Im- i Principes el Uiielatn Franco-furWnaein tcripsere, die vi aprilit :.iLiv, auclore Adolphe Sprengero, Ubioi'um contule. Francoftirtï, iicrpia!, Mcdiolani, Viennae, Genovn^, 1644, in-4.

Spongia Franco-Gallicte Litarm, in duas partes divisa, auetore 'helmo Bodulpho Gemberlachia, apud Triboces consule. Œoo- ti, 1616, in-4.

l'oliticiamui Gatlievs, seu fœdui triplex Gallo-Turcicum el eo-Galiicurn, Gatlo-Hollandicum cl Holtando-Gallicum, Gallo- cieum et Sueeo-Gallicum , lum el patrocinium Geneva" , Regum Ulianiisimorum Chrittianûmum pempieue demonelrani. Cos- loli, 1616, in-4.

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des Cliifflet (H et des Lisola (3) ; il D'est pas indigne d'eux et l'humeur rancunière et dénigrante de l'abbé de Balerne P) a

Oratio libéra Wolfgangi Erneati à Papenhauêtn, liberi Gertnani Baroniê. S. ]., 1616, in-4.

Pierre de touche des véritable» intérette de* Prooincei-Untei du Pali-Bat ! et de» intention! de* deum Couronnes lur le» traitiez de paix. Dordrecht, 16i7, in-4.

G* Etcrit, ou Mémoire contenant i9 article» présentés le SS. de tnaij 1047, par U' Servient, à Mess" les Estai» généraux de» Pro- vinces- Unies des PaU-bas : avec les remarques qui y ont esté faite» le i. de juin de ta mesme année, ainsi qu'elles sont mise» immédiate- ment après chacun article, pour en faciliter l'intelligence. S. I., II. d. (ItiiT), in-4.

Pelitionis Gallicte de circula Burgundico a pace Imperii exclu- dendo, deque ope ex Imperio ei non fereada, refatalio. S.\.. 1648, in-4.

8* Proleslalio Burgundica adversiis conditiones pacis Imperii ciitn Gallia, Begi CathoUco damnosa».— S. t., 16t8, in-4.

Lettre» sur l'innocence de Meisieurt leePrinces, du 19 août 1650. - S. 1.. in-4.

(t) Jean-Jacques Chifflet. mëdecin dn l'archiduchesse Isnbelle-C lai re- Eugénie, puis de S. M. Catholique, dis de Jean Chifllel. docteur en mé- decine, et de Marguerite Pouthier. L'i liïle des ouvrages de cet infaligable érudit remplirait à elle seule plusieurs pages; quelques-uns son! consa- crés à combattre les prétentions de Franco sur la Loiraine et sur l'Alsace. Cf. GinOD DENoviLtARS, £««01 hiilorique sur quelques gêna de lettre» ni!» dans le comté de Bourgogne, p. 5G.

(3j Trançois de Li^ala, résident de l'Empereur à Londres, à Varsovie, à Madrid et à La Haye, fils de Jérôme de Lisola et de Suzanne Recy. Peu de polémistes ont égalé la vigueur de cet écrivain qui, comme diplomate, travailla pendant plus de trente ans à la formation d'une coalition euro- péenne contre la France. Aux vingt-deux pamphlets énumérés par M. A.-F. PniBRAii, Fram Paul Freiherr von Lisola (lG13-i6'J4} und die Politik seiner Zeit, p. 3KJ. il faut ajouler les ouvrages suivants :

Ditcours funèbre sur la mort de la Sérénitsime Princesse Isabelle- Clère-Eugénie, infante d'Espagne, fait par le sieur t'ratiçois de Lisola. advoeat, et récité devant Messieurs Us liouverneurs de la citi impériale de Beeançon en l'église des BB. Pères Cordelière, le 4 de janvier t63i. Kesanfon, 1634, in-i.

ï^ Haranij ai funèbre sur la mort de la Sérinissime Princesse Isa- belle-Clère-Eugénie, infante d'Espagne, faite par le sieur Françoi» de Lisola, advoeat au souverain parlement de Dole, et récitée devant Me»»ieur» de ta Chambre des comptes du Boij, en la grande ëgliee de Dole, le septième de mars 1634. - liesan^an, 1634, in-12.

(3) Jules ChilHet, chanoine de l'église métropolitaine et abbé de Ba-

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262 seule pu le porter & dire que < cet ouvrage parut pour l'en- fant d'un pauvre esprit et pour un bouquet du mois de mai , auquel il sortit (1), présenté par quelque servante d'une au- berge peu considérable &). > L'auteur (■ublisi^aii au moyen des lettres du grand Condé à Louis XIV et à Louvois P) que tout était disposé de longue main pour envahir la Franche- Comté ; des préparatifs de la France il rapprochait l'aveugle sécurité du parlement (*), « ne sçachant ni obéir, ni com- mander <^), et concluait que le moyen d'éviter le retour d'une invasion était de former une alliance défensive avec le duc de Lorraine et les Suisses '.<>). Deux ans plus tard avait

lerne, conseiller clerc au parlement de Dole, 61s de lean-Jacques ChiRlet, dacleur en médecine, et de Jeanne-Baplisle Malbouhnns. Four des motifs qu'il serait trop long d'ênumcrer, l'abbé de Bulcme était hostile au prince d'Arent«rg. au baron de Saye et à l'abbé de Bellevaui, que Claude-Ëlienne Bigeot dérendait, au contrxire, avec le baron de Lisola,

11) Le Bourguignon inUressé parut en 1670, comme le prouve l'allu- sioD faile à l'allianne conclue u l'an pasaé 1(Ki9 >< entre l'Anglelerre. la Hollande et U Suède (p. <Jl).

(2) J. CiiiFFLET, Uémoirtf, l. V, p. 5i7.

(3) Ces lettres avaient àlé remises à Pellisson pour écrire l'hisloire de

fuéte de la Franche- Comté et un de ses secrétaires en luissa prendre Elles ont été publiées par Labbev DE Billï, HUloira de l'univertiU nié de Bourgogne, t. [, p. 3T2.

ligeot ne se dissimulait pas que ses critiques allaient lui attirer bien ^aineui. Après avoir montré que la perte de la Franche-Comté mit des empiétements du parlement sur l'autorité du gouverneur, de obéissance aui ordres du roi et de son peu d'cipérierice à gouverner it. il joutait : <t Ce chapitre choquera ceux du parlement ; que veut- > je bsse f Sur qui tombe la perte d'une province, perdue par fkute, eiiceet division, que sur ceux qui lu gouvernent (p. 09)? > La pos- au surplus, a ratilié son jugement: quelque faiblesse qu'ait montrée "quis d'Yenne, ce sont surtout les membres de la cour de Dole qui it devant l'histoire la responsabilité de la f^i le conquête de IGflS. Cf, RRAUD, Les Étala, le parUmerU de Franehe-Comié et la am- >U i6Û8. p. 340.

Pellisson, HUtoire de Louiâ XIV, t. Il, p. 301. Tétait la pensée qui avait inspiré en 1G67 les négociations du fameui le Baume, dom Jean de Walteville. V., pour tout ce qui concerne les ches faites après la première conquête dans le but d'assurer au comté iirgogne l'appui elTeclif des Treiie Cantons, R. Maao, Cm Freigraf-

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263 paru Le bon Bourguignon (l), destiné à venger les Franc- Comtois des attaques dirigées contre eux par un écrivain du duché dans son Bellum Scquanicutn Secundum (2) : l'ex- trârae rareté de ce petit livre fait aujourd'hui son seul mérite et on ne le lit guère plus que l'écrit qu'il se proposait de réfuter, bien qu'il constitue une nouvelle preuve de < la fidélité d'une province dont Philippe II, de glorieuse mé- moire, a porté ce beau témoignage, qu'elle ne luy avoit ja- mais donné aucune mauvaise nuit ; l'auteur confessait lui- même dans sa préface que l'obligation de suivre pas k pas le sieur Morelet ferait paraître son discours rude, > ses périodes « mal suivies, > et que son style n'aurait pas la < gentillesse d'un écrivain de ce temps. »

Désigné par ces libelles à l'attention des ministres français, Claude-Etienne Bigeot fut sommé de se prononcer en faveur des vainqueurs après la soumission de la province. Est-il vrai, comme il le rapporte, que la charge de conseiller au parlement de Dole lui ait été ofTerle plusieurs fois? Le fait, en

«cAo/t Burgand uad ihreBezitkungeniuderiehweiteritehen Eidgenci- atntehaft wm Tode KarU de» Kùhaen bis lum FHeden von Nj/mvngen

(u^^-i6^8l, p. 283.

(t) Le bon Bourguignon, ou R^nte à un livre injurieux à t'auguUe maUon d'à ustricKa a àla Frandie-Comti de Bourgongne intitulé Bal- lutn Sequanieum Sec\ind»m composé parte S' Jean Morelel de Dijon. Avec un court et succinct résumé de la surprise de la Franche-Comté de Bourgongne en l'an i068. Suivant l'imprimé à WerEuUtailt, chez ClionasStiEnilick. marcliand libraire. - 1672, in-1'2 de 90 p., avec 7 TeuU- le(3 liminaires.

Le P. Lelong [Bibliothèque historique de la France, t. M, p. 577) et H. HuGON D'AuoicoiiHT {ta Franehe-ComU ancienne et moderne, t. Il, p. 30!)) atlribuent ce livre, l'un au conseiller Bayvin, l'aulre au baron de Lisola, sans prendre garde que l'ëpitre liminaire à la reine régente est si- gnée : C. E. 6 La question de paternité est d'ailleurs tranchée par l'abbé de Italerne, qui, parlant de la répanse de Claude- Etienne Digeot à Jean Uorelet, dit que, * s'il n'en réussit pas bien, au moins ne fut-il pas blâ- mable de prendre en ce sien ouvrage la qualité et le titre de bon Bour- guignon. • J. Chifflet, Mémoires, t. V. p,3l7.

(3) Bellum Sequanicum Secundum Joanae Uoreleto viro nobiti gê- nera Domino Coucheii, OioianenH, authore. Dijon, 1668, in-4.

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soi. n'a rien d'inadmissible, car, en rétablissant la compagnie judiciaire suspendue de ses fonctions par te gouverneur des Pays-Bas, Louis XIV n'avait pas hésité ii comprendre parmi ses membres des hommes dont il n'ignorait point les senti- ments ; le magistrat placé à la tête du parlement par l'ordon- nance royale du 17 juin 1674 était ce Claude Boyvin (') qui, digne héritier des vertus de son pijre, avait traité d'eunuque le pelit-fils de l'historien Gollut (2) opinant pour qu'on rendit Dole dans la délibération qui avait précède la capitulation du 14 février 1GG8 <3) ; la mort épargna à l'ardent patriote la douleur do servir de nouveaux maîtres, mais deux autres conseillers. Jean Borrey (*; et Nicolas Bourrelier (3), déclinè- rent 1 honneur de rendre la justice au nom du roi de France, 1 voulant, disoit-on, se garder les bonnes grâces de l'Es-

(1) Claude Boyvin, conseiller au parlement de Dole. 111s de Jean Doyvîn, président du môme parlement, et de Jeanne-Sc^lvisltenne Camus. Nommé prcsiileiil du parlement de Dole par patentes du 23 juin, il mourul le 35.

(2j Claude Gollut, conseiller au parlement de Dole, (ils de Jean-Itapti&te Gollut, conseiller an même piirlemeiit, et de Claude- F raiivoise Le Ciergier.

(3) J. CH1FFI.ET, Mémoires, t. V, p. 160.

(4) Jean Borrey, grand-jnge de la terre cle Sainl-Claudc, fils d'Anlatne Dorrey. secrétaire do lu cité de Besançon, et de Magdeleine Clerc.

(5) Nicolas Bourrelier, dit Je Malpas. lieutenant du bailliage de Salins, fils de Nicolas Bourrelier, dit de Malpas, seigneur de Mantry, et lie Clau- dine Fratichet, A la suite de son refus, M. de Malpas reçut l'ordre de sortir de la province et se retira à Poriiinlruy. Il a laissé les ouvi'age^ suivants :

1" Triiitnphut liberatilalii, Sereniasimte Prineipi IsabelliE Clara Eitgenve Hhpaniarwn Infanti oblalus a Nicolao de Malpai Burgiin- dione Dolano Jn gratiarum aclionem pro aureo numismate accepta.

Louvain, 1627, in-l.

2" Le bon detlin de ta Franche-Comté de Uourgougne, conservé par la prudence et la valeur de messire Cteriadui, par la miUncorde de Dieu, graad seigneur de Vergy, comte de Champelite.. . Eloge funèbre prononcé par ordre de MesMieurs du Parlement de Dole au temps que de leur part on y célébroit set obsèques au nom de toute la province.

- Lyon. 1032, in-4.

Cf. Umi.LAunE, Histoire de la ville de Salins, t. II. p. 43 : Ginon De NoviLi.AiiS, h'ssai hittorique sur quelques gens de leilres ncs dans te comté de Bourgogne, p. 118 ; A. VAVSSiiînE, Huit ont de l'histoire de Salin» et de la Franche-Comté (1668-1675), p. 137.

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pagne f^\ >et il est fort possible qu'à leur déraut on ait songé à l'ancien lieutenant du bailliage de Pontarlier, Ce qui est certain, c'est que celui-ci refusa son adhésion au régime im- posé par la conquête. Prévenu que le commandant militaire de la province songeait k l'arrêter, il se réfugia en Suisse ; de il gagna Gènes et s'embarqua pour l'Espagne, il arriva dans un état voisin du dénûment.

Ce que fut l'existence de l'infortuné vieillard à Madrid, il est aisé de l'imaginer. Logé dans quelque méchante chambre d'auberge, il dut, à soixante-dix ans passés, commencer l'ap- prentissage du métier de solliciteur: les ministres espagnols avaient bien d'autres soucis en lèle que d'écouter les do- léances d'un obscur Franc-Comtois, et le pauvre esilé mau- dit sans doute plus d'un-î fois leurs continuels atermoie- ments. Ses démarches finirent néanmoins par attirer sur lui les regards de Charles II, qui, faisant acte de comte sou- verain de Bourgogne, le nomma conseiller au parlement de Dole (2) Son ambition était salisEaile, mais il ûiiluit vivre ; ses ressources s'épuisaient et, tout fier qu'i! était de la dignité qui lui avait été conférée, il ne pouvait s'empêcher de penser que la moindre pension, la moindre mercède eût mieux fait son alfaire. Au bout de quelques mois, lanécessitélui mit de nou- veau la plume h. la main et ce fut pour se rappeler au souve- nir du roi qu'il composa la brochure dont je vais donner quelques extraits.

Cette brochure s'ouvre par une courte préface, dans la- quelle, suivant le goût du temps (^l, l'auteur fait parler la

(1) DuKOD DE CuARNAGE, Uémoirei pour *ervir à l'hûtoire da comté de Bourgogne, p. 73t.

(3) Cefutàln méirie <>|ioqiie que le conseiller Clnude-Amliroiael'hilippe i-eçuE ilu gauvcrnemenl eijpjgnol les pMentes de pri'Mdent du purlemeiit. C.r. E. BessoN. Le prétideitt l'hitippe, négociateur franc comtoia au XVU' nècle, dans les Mémoires de lu Socii^lé d'cinulation du Doubs, nn- iiéel88t,p.;«»,

(:t; V. la pièce iiuitulée: Dole dolente à cléimnee rojaU (iamj, 18

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Franche-Comté : El Franco Condado de Borg<ma al Hey nuestro ténor Don Carlos Segundo. La calomnie a cruelle- ment persécuté ses filles chéries, l'inaocence et la fîdéhté ; elle se hasarde à les présenter au roi, car seule sa main puis- sante peut leur donner quelque repos; leur vie sera misé- rable, tant qu'elles seront soustraites à sa douce domination. Leurs charmes étrangers (peregrina hermoaura) ne doivent pas impressionner d'une manière fâcheuse la pureté du jeune monarque (M purexa de la juvenlud de V. M.), mais bien obliger celui-ci à les regarder comme des objets dignes de compassion et de miséricorde, et elle ne doute pas qu'il ne verse des larmes de sang, quand elles l'auront infonué des extrémités auxquelles tes ennemis de sa couronne les ont ré- duites.

Sire, poursuit-elle, je suis trop accablée de maux et de misères pour pouvoir représenter à V, M. mon état lamen- table; à peine puis-je respirer. Que V. M. permette donc que pour mieux m'expitquer je me serve de l'or^ne d'un de mes plus fidèles fîls ; je l'ai fait venir ici (d etta Corte) pour le ti- rer de l'oppression qui aurait mis fin à ses jours, s'il était resté plus longtemps chez les ennemis de V. M. Il révélera avec plus d'efRcacité les malheurs et les miseras qui me con- sument ; ce sera mon orateur. Je supplie avec une profonde soumission V. M. de lui donner créance et d'écouter ce qu'il dira de ma part,

L'orateur prend alors la parole : El Oi-ador al Rey nuettro aenor. Après un préambule où, remontant plus haut que le déluge, il montre nos premiers parents déçus par l'infernal serpent, Bigeot s'attache à défendre la Franche-Comté des I horribles aboiements - de la calomnie, qu'il nomme la c fille aînée de l'enfer. 11 rappelle qu'une première fois le roi n'a pas voulu condamner sa fidèle province sans l'en-

publi<^ par M. B. Prost, Doeumentt inédits relatif* à l'hitloir» da la Frantlie-Comlé, t. Il, p. 1^.

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267 tendre, car c'est par son ordre que des commissaires des Pays-Bas (* ont passé à Besançon ; ils y sont restés près de cinq ans ; ils ont parcouru la plupart des villes du comté de Bourgogne et leur enquête n'a amené la découverte d'au- cun délit, puisque personne n'a été poursuivi (3) ; si quel- ques individusont quitté le pays, ils l'ont fait pour se dérober h la fureur aveugle du peuple, qui, les émeutes de Dole et de Gray l'ont démontré (^J, np. distingue pas les innocents des coupables. A présent que Charles I! est majeur (*), que ne peut-on pas attendre de sa justice ?

On devine qu'à l'égard du débile représentant de la mo- narchie espagnole, l'auteur ne se fait pas faute d'épuiser toutes les formes de l'adutalion. C'est ainsi que, non content d'annoncer qu'on va voir revivre en lui la générosité de Charles-Quint, la politique de Philippe II, la piété de Phi- lippe III et la prudence de Philippe IV, il s'avise de lui (aire un mérite d'être dans les mêmes conditions que la plupart des mortels, t La nature, dit-il, a voulu également contribuer

(1) Ces commissaires étaient Ignace Simon, présiJent du conseil d'Ar- lois, Albert de Coiic, maitre aux requêtes de riiotel du roi et conseiller nii grand conseil de Maliiics, et Jean-Libert Vaes, avocat fiscal an conseil de Flandre; ils arrivèrent à Besançon le 4 novembre 16Gtt. I.e piéziident Simon Tut plus lard remplacé par Jean-Atitoine Locquet, prêsidi'iil du grand conseil cle Malines.

{2} Cette assertion n'est pas exacte, atlendu que le marquis d'ïenrie et l'abbé de Baume furent cités à (Iruxelles, Ie3 avril 1671, et leuis bi<-ns mis lous séquestre. Des lettres de cachet, eu date du 10 juin 16TI. Turent également envoyées au marquis de Sa lut-Martin, gouvrrneur de Uole, nu marquis de Lullîns. Kouvemeur de Gray, an sieur de Paller<ins, l'apitiiiiie de Saint-Anne, et aiii conseillera Jacquol et Gollut, mais le goiiVËrneur, D. Hieronimo Bonavente Quitloiies. en arrêta relTel. Cf. J. CiiitTi.tT, Mé- moirei. t. V, p. 2SI. et t. VI, p. 14.

{^) Les troubles de Uole uni élé racontés p^r l'abbé de li.ilerne. qui coii- i»urut à les apaiser. Sur lus émeutes de Gray, cf. Histoire clu-onologique du raonastèrc de la Visitatiun Suitite-Mane de Gray, depuis l'année IIEtt Jusquesà l'année 171)11, p. 135. Ms. de l'hôpital de Gray.

;4) Charles II avait eu quutorie ans, Age lixé pour la majorité des rois, le 6 novembre 1674.

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à c«tte auguste naissance et, pour avoir le temps de polir et deTormer un prince parfait, elle a tenu V. M. comme prison nière l'espace de neuf mois dans le sein de son incomparable mère, à seule fin d'avoir le loisir de parfaire un ouvrage si beau et si choisi ijue les siècles passés n'en ont pas vu de semblable et que les siècles ù venir n'en verront pas d'égal (fol. 4 y). La remarque est au moins étrange, et je doute qu'on ait jamais rencontré un trait de flatterie aussi inat- tendu.

Mieux inspiré est Bigeot, lorsque, s'adressant au jeune monarque, il lui dit : « Sire, l'auguste père de V. M. eut tou- jours une singulière tendresse et un singulier amour pour la Franclie-Comlè de Bourgogne. V. M. est le très digne fils et successeur de ce grand roi ; elle est l'iiéritiére de ses États ; qu'elle le soit aussi de son affection (fol. 5 V). On sait, en elTet, que Philippe IV témoigna toujours aux Franc-Comtois l'intérôt le plus sincère ; il se plaisait £i louer leur fidélité (D ; il admirait leur bravoure ; à la nouvelle de la délivrance de Dole, il s'était empressé d'aller rendre grâces de cet événe- ment à Notre-Dame d'Atocha (2 et l'on avait vu l'impassible

'erain s'attendrir à l'aspect martial des régiments levés

'ranche-Comté .3).

Ce fut vraisemblablement pnr ordre du roi (|u'en 1636, la réponse de levéque do Uesançon et du parlement de Dole au prince de Condé fut

iteen espagnol. V. Eycriverue lai progreiaan y entrada SuAUaia ierior Infante Cardenai en Francia par l'icardia, en nriene de

dette aiio ; y la retirada del exei'cito de Francia, y sui coligadoi îilddo de Milan, y la valeroaa y fuerie reiiêleneia que hito ta id de Dota en Borgoila al principe de Condé générât de las ar- de Francia en su atiedio, con la retpueela de una caria que aquel imenlo y carte cacriuio al refeiido principe. Cou licencia. En Ma-

por Marin de Quiilonea. \ilo HDCXixvi. VenUese en la Galle mayor isa de Pedro Coello, en fi-enle de San Felipe.

BovviN, Le liêgi! de la ville de Dole, capitale de la Franche. de Boargongne, el «on heiireute délivrance, p. 304.

Philippe IV « estant en la ville de Saragose, loi-s que son armëe lit pour aller asaiéi^r Oarcelonne. voyant les régimens Uourgui-

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Partant de la réflexion que, si les sujets sont le corps d'un État, le bon prince en est l'âme, l'auteur proclame ensuite que rien ne doit altérer leur étroite union. C'est pourquoi il invite Charles II h. ne pas rendre responsable des fautes de quelques individus la nation tout entière.

Ce serait, déclare-t-il, faire affront à la bonté et à la jus- tice de V. M- que de croire qu'elle veuille châtier des inno- cents. Dans le sacré collège des Apôtres, il se trouva un traître qui vendit pour une somme d'argent, non un roi de la terre, mais le Roi des rois et le maître absolu du ciel et de l'univers, et néanmoins N.-S. ne châtia pas ce saint collège, parce qu'il était innocent. A présent que nous connaissons partie de ces malheureux qui ont vilainement tourné le dos à V. M., c'estànousd'en tirer vengeance. Si nous pouvons les saisir. V. M. connaîtra l'aiTection de sou bon peuple, animé au service de son bon roi ; on ne les laissera vivre que pour souffrir, à seule lin que, reconnaissant par l'excès de leurs tourments l'énormité de leurs erreurs, ils servent d'exemple à la postérité et confessent leur crime sur un inTâme écha&ud. Que si les personnes de ces malheureux ne peuvent être at- teintes, qu'on conPisque leurs biens et qu'on les mette entre les mains de V. M (fol. 6 v"). d

Cette confiscation de la fortune des traîtres est un des points sur lesquels Bigeot insiste d'autantplus que ses propres biens avaient été confisqués par les Français apri'S son dé- part, et il la justifie à grand renfort de citations du Digeste : Leg. aiib condit., ff. aoiat. matrim., Leg. obligationum, § Circa, ff. de obligal., L. Quisquis, ff. Ad leg. Juliam Majett., etc. L'ancien lieutenant du bailliage de Pontarlier se retrouve là, avec une ample provision de textes puisés dans

gnons lûr rendre leurs respects avec \it bien-sëance qui leur est ordinaire, connoisMnt par leur viiiage leurs généreuses résolutions d'attaquer ses ennemis, ne se put empescher de jetler quelques larmes, et se crier hautement, en témoignage d'aOection, mi* Borgononea. > Le Bourgui- gnon intireiié, p. 140.

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270 l'arsenal du droit romain. On ne doit même pas, suivant lui, respecter les obligations souscrites au profit de tiers, en vertu de l'axiome juridique ; Prior tempare palior e»t jure.

Cette part faite à la justice du souverain, l'orateur implore la clémence de celui-ci pour ceux qui n'ont pas participé à la trahison, invoquant tour à tour Claudien, Sénèque, Valère Maxime et Juste I.ipse. « Nos souverains Pontifes, s'écrie-t-il, n'ont-ils pas tenu à singulier honneur de prendre le nom de Clément? Celui qui occupe à présent le siège de saint Pierre (l) ne se juge-t-il pas heureux de porter ce nom pour montrer que, vicaire de Jôsus-Christ, il est bon et clément h l'égard du fidèle troupeau confié à ses soins et à sa vigilance et qu'à l'exemple du bon Pasteur il va chercher les brebis perdues, non pour les ch&tier, mais pour les protéger et les défendre ?

Sire, poursuit Bigeot, c'est une sorte de délit de parle- menter avec son souverain, mais non d'implorer sa clémence. Au nom de ma bien aiméeBourgogne, j'implore celle de V. M. Les grands monarques ne refusent jamais la première chose qu'on leur demande, si elle est juste et raisonnable. Je sup- plie V.M.,nondelui pardonner (parce que le pardon suppose une faute), mais de la protéger et de lui conserver l'affection que ses augustes prédécesseurs ont toujours eue pour elle et pour tous ses Hls chéris (fol. 8). »

Il représente alors au jeune roi que la Franche-Comté est un des plus beaux fleurons de sa couronne ; c'est d'elle qu'est venu k l'Espagne l'ordre de la Toison d'or (2) ; depuis qu'elle aie bonheur d'appartenir aux princes de la maison d'Autriche, elle s'est montrée jalouse de les servir avec une incomparable

(1) Clémenl X (Jean-Bap lis lu- Emile AUieri] était inonlé sur le si^e de saint Pierre le 19 avril IC70.

[3) ( Il est constant, et tous les historiens en demeurent d'uccord, que l'ordre de la Toison d'or a esté porté dans la maison d'Austriche par le mariage (»elon que l'on a dit d'ailleurs) de Maiimiliain avec Marie de Bourgoigne. Le Bourguignon iniiretaé, p. 138.

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Qdéiité. Catholiques sans mélange d'hérésie (finos caMiooê), les Franc-Comtois ne connaissent Dieu que par la foi, qui leur révèle en lui le créateur du ciel et de la terre. De même, si l'on peut parler ainsi, ils ne connaissent leurs rois que par l'assurance qu'ils sont leurs souverains (^1 ; si quelques-uns les veulent voir, il leur laut affronter les fatigues d'un long voyage ; cette perspective ne les arrête cependant pas ; à leur retour, ils racontent des merveilles de la bonté de leurs au- gustes maîtres, et les bienfaits qu'ils en reçoivent conrirraent la vérité de leurs discours.

c Sire, scoute Bigeot, V. H. n'a aucun État contigu à la Franche-Comté de Bourgogne ; la France, la Lorraine, l'Alle- magne et les Cantons Suisses lui servent de confins. C'est comme une petite lie (3) ; si un de ces États vient & rompre avec V. M., on clierche à s'en emparer. Elle ne peut attendre de prompt secours. Que fera-t-elle donc? De quel bouclier se couvrïra-t-elle 1 Sa fidélité l'a longtemps maintenue, mais & la fin il a tallu céder à la force et & l'astuce et deux fois, en moins de sept ans, elle s'est vue au pouvoir d'étrangers... Pauvre Franche-Comté, qu'es-tu devenue? Il ne t'est resté que ton nom. sont tes franchises, tes privilèges et tes immunités ? Tu es tombée du plus haut sommet du bonheur dans un abîme de misères... Les théologiens affirment que la plus grande peine des damnés consiste dans la privation de la

(1) La méms pensée avait ^lé eiprimëe en i6i3 par an poète franc- coiotois, qui, a'adrcas.-inl à Philippe IV, prélait la plainte suivante à sa

Otand Roy, dlsois-jc en mol, toi pour qui l'oa megene

Kt que je na coonois Que comme on connoit Dieu dias l'Église chrealleane, îj«ulein6iilp»rl«toy. J, Gauthier, La Franche-Comté au roy d'Etpagne, p. 6.

(2j « La Franche-Comti! est comme une petite isle entre le Duché de Bourgoigna et l'Alsace. » /^ Bourguignon intéressé, p. Iffi. « L'.\l- sace, la Ferrelte et la Lorraine sont séparées de la France par son moyen ; elle est comme une petite isle enceinte de ses ennemis, s Le bon Bour- guignon, p. 65.

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^ 272 - vue de Dieu, et moi, je puis dire à V. H. que la plus grande peine que souffrent mes pauvres frères sous l'oppression et la tyrannie des Français est de se voir hors de la douce et lé- gitime domination de V. M. (fol. 9 v°),

Telles sont les plaintes portées au pied du tr6ne de Charles II par l'émigré qui s'était donné mission d'exprimer les sentiments de ses compatriotes. Nous sommes tentés de les trouver exagérées ; il nous faut, à l'heure qu'il est, faire effort pour les comprendre et ce n'est pas sans un certain malaise que nous entendons traiter les Français d'oppres- seurs. Même à l'époque ces pages furent écrites, tous ne ressentaient pas le changement de maîtres aussi vivement que l'ancien lieutenant du bailliage de Pontarlier. Toutefois, pour le plus grand nombre, la cause de l'Espagne se confon- dait avec celle des franchises de la province ; le corps de la nation comprenait que c'en était fait de l'indépendance dont le comté de Bourgogne avait joui sous la lointaine tutelle des rois catholiques et les avantages futurs de la conquête, coni- imment énumérés par les historiens du siècle suivant (*), laient peu des hommes qui ne voyaient pour le moment es chaires qu'elle faisait peser sur eux, 'on en juge plutôt par les traits que rapporte l'orateur la suite de sa harangue: quelques-uns sont déjà connus, il en est que nous ignorerions sans la communication de odriguez Vill^, et c'est justice de les publier à la gloire is aïeux.

>ui n'admire, dit Bigeot, la fldéiité de Jacques Godey 0 Godeij) de Villars-sous-Montrond ? Accusé d'avoir é la mort à des officiers français, il fut pendu dans la place e de Besançon, l'an mi! six cent soixante-quatorze (2). Il ut avec une telle constance que cela parait incroyable :

:r. Di'NOD DE CiiAnNAdE, Mémoire» pour u de Bourgogne, p. jH. jt 9 juin 1674.

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il demanda du vin ; on lui en présenta, et, le verre en main, il dit le plus haut qu'il put : A la santé de S. M. Charles se- cond, mon bon roi, que Dieu conserve ! puis, sans attendre que le bourreau le poussât, il s'élança lui-même avec un vi- sage plein d'allégresse W. Beaucoup d'autres dont les noms seront immortels au temple de la fidélité, eurent toujours à la bouche, sur la roue et h ta potence, l'aimable et beau nom de Charles second.

( Les enfants, à qui la nature a profondément gravé cette vertu dans le cœur, en donnent des preuves tous les jours, malgré les menaces et les mauvais traitements dont ils sont l'objet, eux et leurs parents (qui éprouvent les effets de ces blessures, tout innocentes qu'elles sont). Le dix juilletdel'an passé roii six cent soixante-quinze, les Français ayant ordonné qu'on fit des feux de joie dans tout le Comté de Bourgogne pour ia prise de Limbourgen Flandre (2>, des enfants de neuf à dix ans de ia cité de Besançon, au nombre d'environ cin- quante ou soixante, parcoururent toute la cité k dix heures du soir avec des torches de poix allumées, et, arrivés à la maison du duc de Duras i^), actuellement gouverneur de la

(i) Six autres payMns furent pendus le même Jour cr à Charmant, sur le chemin qui conduit à Ecole. Auparavant que de mourir ils voulurent traire à la sanlé du roy d'Espn^ne. Ou les condamna comme des loups des bois, quoy qu'ils TusseiU soldats de milice. « Eii représailles, leurs compagnons X pi'irent quelques soldats fi-ancois el en pendirent doute, parmy lesquels il ï avoit des officiers, avec des billets pendus à leurs cols, descendans sur la poitrine. > Histoira des guerres intentées dans les duclié et comté de Bourgi^ne par Trembleujur, Lorrains, Fraa^:ois et autres, avec ce qui s'est passé de plus remarquable depuis l'an Ib&ï jusqu'i l'an 1609, fol. ^ V*. Us. de la bibliothèque de Vesoul.

En 1706 et en 1709, on pendit encore sur la place Labourey plusieurs Kranc-Comtois convaincus d'avoir conspiré contre la domination fran- çaise. V. Extraits lie pliMieuru chroniques de £esan^'on,dans les il4- moiret et doeumênti inédite pour Mrvir à t'hiêtoire de la Franche- Comté, t. VU, p. 3ii et 3H.

(2) La ville de Limbourg se rendit au duc d'Enghlen Ie21 juin 1675.

(3) Jacques-Henri de Durforl, duc de Duras, chevalier des ordres du roi, gouverneur el lieutsnaiit Kënéral. du comté de Bourgogne, fiU de Cnf-

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274 Tranche-Comté pour Sa Majesté Ti-ès Chrétienne, s'arrêtèrent devant elle plus d'un demi-quart d'heure en criant: Vive Charles Second I

< Ces exemples ne sont pas indignes de ceux qu'admirè- rent les temps passés. Une pauvre femme du lieu de Cour- viëres, situé dans les montagnes de mon pays, se trouvant réduite à une extrême nécessité, résolut d'aller chercher sa vie à Rome <t>. Elle avait un petit enfant qu'elle portait sur ses épaules. Elle eut le bonheur d'arriver au lieu qu'elle avait désiré, où, demandant l'aumône, cet enfant se dirigea vers le palais de l'ambassadeur de France. Les serviteurs l'entendant parler leur langue lui demandèrent d'oti il était. Il avait déjà assez de connaissance pour savoir qu'il était Bourguignon de la Franche-Comté. Ils lui dirent de manger, cequ'il accepta de très bonne grAce, et ensuite de boire, mais à condition de porter la santé de Sa Majesté Très Chrétienne : il ne voulut pas le faire. Ils le menacèrent, mais en vain. Aux menaces succédèrent les effets ; ils lui mirent lesdoigts sous les rouets d'une arquebuse et les serrèrent jusqu'au sang. Il se moqua d'eux. Enfin, voyant que ni les mauvais traitements ni les menaces ne pouvaient vaincre la constance de cet enfant, ils lui dirent de boire à la santé de Sa Majesté Catholique. Il prit le verre et dit àhaute voix : «A la santé du roi d'Espagne) » L'ambassadeur de l'auguste père de V. M. se plaignit très vi-

Udonce de Durfort, marquis Duras, comte de [lo2ati,et d'Elisabeth de a Tour d'Auvergne.

[1) En 1638, la Tamiiie conlraigoit une Foule de Franc-Coinlois i émîgrer •n Savoie, en Suisse el à Milan : Grand nombre néantmoins passèrent usques à Rome (pairie commune de lous les chrerliens) ; un curé s'y trouva 'annëe suivante avec cinq cens de ses paroissiens, auquel le pape donna me église pour leur y administrer les sacremens : on comptait qu'ils es- oienl à Rome dix au douze mille Bourguignons de tout sexe. ° GiHAnnOT )E NozEnoY, Hiiloira de dix ant de la Franche-Comté de Bourgoagat, 1. 3(2. Cr. A. Ckstan, La confrérie, Véyliae et l'hàpilal de Sainl-Ctaude têa Boui-guignonê de ta Franrhe-Cotnté à Rome, dans les Mémoim de a Société d'émulation du Doubi, année 1880, p. 175.

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275 vemeDt à Sa Sainteté (1) et prit cet enEaat pour l'élever. Dieu ne voulut pas lui faire attendre sa récompense ; il le retira de ce monde pour lui donner une vie éternelle |3).

Il me semble, Sire, qu'il n'y a rien & ajouter à une toi si généreuse et à un zèle si alTectucux, et que, comme le grand prophète le dit de Dieu, leur louange et leur beauté se dé- couvrent grands chez les auties, mais ne i<ont partaits que <d)ez les enfants (3). L'héroïsme de cette loyauté et de cette constance est encore bien plus rehaussé par la faiblesse même du sexe de filles jeunes et tendres. Je ne m'attarderai pas à rapporter ce que les historiens content de ma chère Bourgogne. Je tais également, ijuoique digne d'immortels éloges, ce qui se passa en l'année mil six cent soixante et quatorze, comment nous vîmes à Arbois, à Faucogney et en d'autres parties de la Franche-Comté les femmes et les flltes, non seulement combattre sur les murailles en rivalisant de valeur, de bravoure et d'adresse avec les meilleurs soldats, mais aussi faire des sorties, dans lesquelles elles repoussèrent les ennemis et enclouèi-ent leur artillerie U). Je tais le trait, digne k la fuis de pitié et d'admiration, qui arriva alors à Dole, o(i une toute jeune Tille, après avoir tué avec un mous- quet plusieurs Français, fut à son tour blessée d'une mous- quetade et tomba morte entre les bras de sa malheureuse

(1) Urbain VIU.

(3) Bigeot avait pricddenimeiit rapporté dans son Bourguégnon intéresté (p. 144) le trait de courage de cet enfant, qui arriva < en l'an ISS. » Il y est ^Eaiement fait alluiian dans le Diicottr» et relation vérilablatur U êueMt dea armei de la France daiu le comlé de Bourgogne m i668, ouvrage néeettaire à ton» ceux ^ui écrivent l'hiitoire de ee tempe, pour ne point faillir dant récit de cet éoènement, que publia après la première conquête le mailre des requêtes Auguslin Nicolas |p. 3i].

(S\ Eïore infanlium perfecisli laudem. Pi.. 8. v, 3. n

(4) il est exact qu'à Arbois, «jusqu'aux femmes, tout esloit sons ies armes,» et qu'à Faucogney,'. l'on vit chacun,... jusqu'à ui femmes et filles, aiec des fourches Terrées et des faux emmanchées, u se porter sur la brèche, mais aucune relation contemporaine ne parle de canons endoués dans une sortie ,

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mère ; celle-ci, au lieu de s'évanouir ou de pleurer sa fille, la porta comme en triomphe, publiant tout haut qu'elle s'esti- mait heureuse de voir couler son sang et de perdre une vie qu'elle aimait plus que la sienne pour le service de son roi et le bien de la patrie (^l.

f Mais je n'omettrai pas ce qui vient d'arriver dans la ville de Salins. Cent filles de toute condition de cette ville, pleines d'une tendre afTection pour |eur auguste souverain, se réuni- rent ail mois de novembre de l'an passé 1675, bien qu'elles se vissent opprimées et en danger évident d'être maltraitées, et formèrent une confrérie qu'elles appelèrent du Lion, parce qu'elles portaient toutes une médaille suspendue à un ruban incarnat, sur laquelle était gravée la figure du lion. Tous les jours, dans leurs assemblées, elles priaient Dieu pour V. M., et, afin de fortifier leui-s supplications par le très saint sacci- flce de la messe, elles contribuèrent toutes de leurs deniers à l'entretien d'un chapelain, qui tous les jours disait la messe pour la conservation de la santé de V. M. et le bon succès de ses armes (2). Ces assemblées ne furent pas si secrètes qu'elles ne vinssent à la connaissance des Français, qui ont fait prendre soixante de ces généreuses filles et, en particulier, la prieure ou directrice de cette assemblée, au pouvoir de la- quelle ils trouvèrent deux de ces médailles. Ensuite l'inten-

(1) Pour exalter une action semblable, je ne trouve pas d autres expres- sions que celles de la marquise de Scvignë rapportant à sa fille le mot de Sainl-Hilaire à Sallibach ; n It me semble que je lis l'histoire romaine. H— DE SÉTICNÉ, Leiti-e» [édU. Régnier), i. IV, p. 33.

(H Un chroniqueur contemporain confirme ce fait en rapportant que, le 13 octobre 1ti75, l'intentlant vint à Salins, « pour le sujet d'une confrérie de certaines llllesdu bas peuple, lesquelles portoienl chacune la figure d'un lion de cuivre ; quelques-unes desquelles ayant été arrêtées et interrogées auroient indiqué l'ouvrier qui leur aurait t^il et vendu ces ligures, el dé- claré qu'un certain prélrc chapelain de celte société avoit Tait la bénédic- tion desdites figures, ei avoil reçu d'elles de l'argent pour dire des messes à I intention de S. M. C. > A. Vi^VSSiëre, Huit an$ dt l'hutoire de Salitu et de la Franche-Camti (i668-i615j, p. I4U.

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277 dant de France I*), qui était en Bourgogne, passa en lïdite ville de Salins pour instruire le procès de ces illustres pri- sonnières. 11 n'est pas douteux qu'on traitera avec rigueur un sexe qui ne mérite qu'amour et tendresse et qui n'est cou- pable que par excès de fidélité (fol. 11-43 v*).

Ces preuves de l'attachement des Franc-Comtois à la mai- son d'Autriche ne sont pas les seules que donne Bigeot ; il cite encore le soulèvement de Dole et de Gray contre leurs garnisons françaises en 1477, la courageuse défense de la dame d'Oiselny en 1481 et la surprise d'Arras par Claude de Vaudrcy en 1489 (2) ; puis il rappelle l'hommage rendu à ses compatriotes par l'illustre 3aavedra(3), qui, témoin oculaire de leur résistance, ne fiùt pas diOlculté de l'égaler aux plus beaux exemples de l'antiquité i*), A quoi bon d'ailleurs chercher d'autres témoignages de l'estime en laquelle les rois catholiques ont toujours tenu les Franc-Comtois que la garde bourguignonne qui veille aux portes de leurs palais?

(1) Jein Le Camils de Beaulieu, inlendant de juslice, police et flnances au i-omté de Bourgogne, ttta de Nicolas I.e Camus, secrétaire d'État, et de Uarie Calbei t. Peul-dtre ne fut-ce pas lui qui se rendît à Salins, mais son délégué au bnitliage d'Aval, Louis Chauveliu, fils de Louis ChauveJin, sei- gneur de Criseiioy, maître des requêtes au parlement de Paris, et de Claudine Bonneau.

(2i GoLLUT, Lei minuÀrtê Mttoriqu»» de la républiijue séquanoise M de* princei de la Franche Comté de Bourgongne, p. 914, 921 et 9St>.

Arras fut surpris par la faction d'un serrurier Bourgougnon, qui en «voit les fausses clets, et qui havoîl envoie le mot à Vauldré de doner ré- solument dedans, quand 11 rpiilendroit chanter sur la muraille celte chan* son : Marchéê la duron duraine : nuirchés la duron duriau. » lo., op. eU., p. 9tl.

(3) Saavedra avait passé des i>ay»-Bas en Franche-Comté au mois de juin iS3& pour rendre compte au roi de l'étal de la province.

(4) < Que guerras, que calamidadei, que incendios no ha (olerado cons* lante el caiiiI;ido de DorgoAa por conservar su obediencia y iealtad a su Itey 1 Ni !a tirania y barljara crueldad de los enemigos, ni la ïnfeccion de los etementos c(U(jurados todos conlra ella. han podidi derribar su cons- lancia. Pudieron qultar a aquellos fieies vasallos las haciendas, las palrias y las vidas, pero no su generosa fee y amos eiitraiiable a su Seûor natu- ral. Saavedr*, Idea de un Principe polilico, Empresa58.

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278 Voilà quarante ans qoe la province vît dans des alarmes per- pétuelles. La paix des PjTénées venait à peine d'être signée, quand la querelle survenue dans les mes de Londres entre l'ambassadeur français et l'ambassadeur espagnol Bt présager une rupture 0) Le traité d'Aix-la-Chapelle n'a été qu'une courte trêve; on s'attendait tellement à la guerre que les pauvres communautés ont été chargées d'impositions pour l'entretieD des troupes soldées à leurs frais, mais la Fntnche- Comlé ne songerait pas à s'en plaindre, si elle appartenait en- core à l'Espagne. « Quelques maux qu'elle souOï^, dit Bigeot, son cœur sera toujours plus rouge que son sang (2), et les lys (3) ne pousseront jamais de racines dans son âme {etlara nempre au corafon mas rojo que tu sangre, y laê tyte» nunca echaran raieet en nu animoa) *. Cest ce qu'on a bien vu en 1637, lorsque ses Ris furent réduits à se nourrir de chair hu- maine (*) et que la plupart d'entre eux durent s'expatrier pour ne pas vivre plus longtemps dans la compagnie des bëtes

Arrivant h la conquête de 1674, Bigeot en énumère rapide-

(1) Dans le Bourguignon intéi-eué (p. 3i), Bigeot anit déjà rappelé r horrible tempesie qui lil quasi échouer les vaisseaux au havre de la paii ; je veux dire cette diFIiculté qui itrriva à Londres entre les ambassa- deurs d'Espagne et de France, au sujet de la prëémiiience.

Cr M** BK HoTTEvir.LB, ÈléiKMre*, t. VI, p. 94 ; Montrât, Mémoim, t. IV. p. 360 ; A. Morel-Fatio, Reeaeil dei irutruelioru <iaanéet aux ambaiMtdgun tt minitlrei de France depuis let Irailés de Wetlphaiie jusqu'à la Bivolutian françaûe, I. XI (Espagne), p. \€ô.

<1) Le rauge était la coubur nationale de nos ancêtres.

(3j On lit dans l'épitre liminaire an roi du Bourguignon inléreiti^: Si par malheur il s'est trouvé dans In Franche-Comté de Bourgogne quelque nnal intentionné, et qu'ils n'ajrenl pas eu tous les sentimens de bons el fldels sujets, il n'en (îiut point accuser le corps, qui s'est tousjours conservé dans l'inviotaMe obéissance qu'il doit à V. i\. el quoy qu'il se soit vea sous la domination des lys, jamais ils n'ont pris racine dans son

(4) a. Vn épiaode de la famine de 1688 » Bulletin de la Société d'agriculture, sciences i année 18K), p. 172.

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27» ment les iocideots les plus saillants. Son récit ne fîHimit pas de détails nouveaux ; il me semble néanmoins & propos de le traduire, ne serait-ce que pour tirer de Toubli les noms de quelques capitaines qui firent bravement leur devoir dans les postes qui leur avaient été nonflës.

c La douleur que les Franc-Comtois conçurent d'avoir été injustement calomniés en l'an mil six cent soixante-huit leur imprima un si vifdésirde restaurer l'honneur que les langues médisantes leur avaient voulu enlever, qu'ils résolurent en l'an mil six cent soixante et quatorze de le recouvrer &. n'im- porte quel ^x, au moyen des actions insignes et héroïques qu'ils accomplir^t. Sa Majesté Très Chrétienne ayant entre- pris la conquête de la Franche-Comté de Bourgogne y vint en personne au mois de mars de 1674 avec une nombreuse armée pour subjuguer cette province W. Sa venue fut précé- dée de quelques gens guerre , qu i s'emparèrent i ncon tinent des petites villes d'Aval (2i, mais non sans perdre beaucoup de monde. Lons-le-Saonier, Poligny, Saiat-A.mour, Orgelet, préférant à leurs propres intérêts l'obéissance qu'elles doivent à leur souverain, mirent le feu à leurs maisons et par cet in- cendie universel obligèrent à sortir les garnisons qui s'y trouvaient l?i. Celles-ci ayant rencontré en chemin quelques

11) Ce ne Tut pas au mois da mars, mais au moia d'avril, que Louis XIV vint en Fnmcbe-Coralé : parti de Dijon le 30 avril 1674, il arriva ilans l'a- près-midi du luéme jour â Gray.

(2) Dès le 28 uoTemlu'e 1S73, le ncomte d'Apremont s'était saisi de Saint- Amour. Gtuatu de France du 90 dëcembi-e 1673 ; Corkeille 5*int-Marc, Tablelle» hulorique^, biographigutê et «latiilùfusi de la ville Sainl- Amour, dans les Mémoirea de la Société d'émulation dn Jura, année 1R68,

p.mo.

{3) Ni Saint-Ainonr, nj PoUgnf, ni Lons-le- Saunier n'incendièrent leurs feubonrgs pour obliger les Français à les évacuer. Seuls, les habilanls d'Orgriet tentèrent de s'affranchir de l'occupation étrangère en introdui- sant dans lenrs murs, le 'M mars 1674, cinq à aii cents hommes de la terre de Saint-Claude, qui se retirèrent le lendemain, après avoir inutilement sommé de se rendre les ennemis réTugiéB dans l'église. Cf. Le vicomte d'Apremont à Louvoia, Orgelet. 3 avril 1674, L. ORPlNKias, Deux ipo-

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troupes de la province, qui les chargèrent, furent entiêremeat muses en déroute et tous furent tués, laissant pour butin à nos troupes leurs chevaux, leurs bagages et tout ce qu'ils avaient de plus précieux (t).

« Le gros des Français avançant dans le pays et croyant rencontrer dans la ville d'Arbois la même focilité quedans les autres, l'assiégea quand il vit la résolution des habitants ù se défendre; elle fut attaquée avec vigueur et ^'énéreusement défendue. Le capitaine de Mérona (S), qui commandait la place (tt des merveilles ; son courage et son bon gouverne- ment secondèrent glorieusement la bravoure des bourgeois, qui, méprisant les risques évidents de leur vie, se défen- dirent avec une telle résolution qu'ils obligèrent les ennemis & se retirer honteusement (3). Nous avons déjà dit que les

que* militaire» à Betanfon et en Franehe-Comté, t. 1, p. 345 ; Gaxttt» de France, extraordinaire du 16 mai 1874 : L'entrée du Bon àant la Comté, le nège de Beiançon par l'armée de Sa Uajetlé, et ce qvi t'eit pané à Orgelet entre les troupe' du Boy et celle* de» Comtoi» ; Mer- cure hollandoit, xiinée 1(i74, p, 2Si ; Relalioii de ce ijui t'e»l pataé en la ville d'Orgelet, entre le» troupes de Sa Majesté, commandées par te sieur de Maiioz, gentilhomme Bourguignon, el celles des ennemis, le Si du mois de mare 1674 (Res»nron,1G74, in-i).

(1) J'ignore â quelle rciiconlre Bigeol fait allusion, À moins que ce ne soil celle dont parle le Mercure hollandois, lorsqu'il dil : Quelques gentil- hommes el paîsans du païa d'Aval s'étani assemblés pour aller au secours de ceux d'Arbois, se mirent en embuscade en un lieu 4 cornp. caTal. ennemie devoieni passer, lesquelles ils delHrenl entièrement fp. S831. >

(3) Philippe de Merceret, seigneur de Mérona, lieutenant-colonel du r^i- menl de milice du bailliage d'Aval, ivatt été nommé commandant d'Arbois le 14 mors 1674 ; il prit pari, Irois mois plus tard, à la déFense des forts de Salins.

|3) Le 31 mars 1C74. Les Français avaient mis le siège devant Arbois le 24. Cf. GaTettede France, extraordinaire du 16 mai 1G74 ; Mercure hottan- dot», année 1674, p. 283 ; Belatïen de ce 9111 *'e»t pati^ ou tiege de la ville d'Arbois allaquée par les Iroupei de Frartce. sur la fia du moi* de mars 1674 |I!esan(on, 1674, in-4) ; Ê. Boisson ns MAjnGT, Annale* hit- toriques et chronologiques d«la viile d'Arbois, p. VU; A. Vavssiëri:, Huit an» de VhUloire de Salins et delà Fi-ancke-Comlè (166S-iffl5). p. 111 : CiRARD, Le siège d'Arboii en 1674, dans \>;s Mémoires de la So- ciété d'émulation du Jura, année 1S78, p. 467.

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femmes eurent part à cette gloire ; postées sur les murailles, elles s'y conduisirent en véritables Amazones. Elles vou* lurent imiter et elles surpassèrent même de beaucoup l'exemple des femmes d'Aquilée, dont parle Coeffeteau (l), disant que, lors du siège de cette place par l'empereur Maxi- min, les cordes des arcs des soldats s'étant rompues à force de tirer et le chanvre manquant pour en faire d'autres, elles y suppléèrent en coupant leurs cheveuic. La petite ville de Pesmes sentit les effets des attaques des enn^^mis vS). Après la prise de ce lieu, ils marchèrent contre le chflteau d'Oi- gney (3), qui n'est fort d'aucune sorte. Ils lui signifièrent de se rendre. BusenotW, qui y commandait, méprisa leurs me- naces, et, bien qu'il n'eût avec lui que quelques paysans pour défendre la place, les ennemis n'osèrent pas l'attaquer cette fois. Ils se retirèrent pour faire venir l'artillerie, qui, après avoir tiré un grand nombre de coups, fit à la fm brèche dans la partie la plus faible que découvrit un déloyal Savoyard. Ils pénétrèrent par cette brèche, prirent et saccagèrent tout ce qu'il y avait dans la place, se saisirent de la personne de Bnsenotet le conduisirent au château de Dijon, il demeura prisonnier plusieurs mois (^). » Ce ne furent pas seulement les places qui paraissaient

(l; Lib. 6 àe lltst. Rom. >

(2) Sur la reddition de Pesmes [14 février iSli), et. Gazette de F-'anre des !•' e[ 7 mnrs 167i ; Ibid., eilraord inaire du 15 mars 1(^4 : L'entrée de» livupea du Roy dam la Franche-Comté, aaui le commandement du duc de Navaille», et la prîie de la ville de Graij, ensiiile de celle du chaaieau de Peime, de la ville et chasteau de Itarnay el du seite avires petits chafleaux par les meimet troupe»; Mercure koUandolt, année 167*, p. 160; Navailliis, Mémoires, p. 297; Pelussok, Lettre» hi»torique», t. H, p. 117 ; J. Cmifflet, Mémoires l. VI, p. Kît.

(3) Ougney.

(4) L'abbé de Ba)crne ne donne pas dans ses mémoires le nom de cet or- licier, qu'il dit seulement jeune homme bien intentionné el courageux, a

(:>) L'intendant Tanielle à Louïois, Pesmes, 21 férrier 1671. L. Ordi- KAiMi, Deux époques mUitairet à Besanfoa et en Franche-Comlé, 1. 1,

p.aM.

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capables de se défendre qui donnèrent des preuves de leur valeur et de leur fidélité; les bourjjs voulurent aussi y avoir part. Les habitants d'Arcey laissent à la postérité un exemple de fidélité sans égal. Attaqués à l'improviste par une grosse troupe d'ennemis, ils se retirèrent au clocher de leur église, ils se défendirent avec une telle vigueur qu'ils tuèrent la plupart des ennemi.^ et, bien que les balles et la poudre leur fissent défaut, ils aimèrent mieux mourir et être brûlés vifs ans leur clocher que de se rendre. Leur village fut ensuite éduit en cendres W. » Que ne fit pas la ville de Faucogney, qui n'avait ni for- ifications ni défenses? Ses généreux bourgeois firent des etranchemcnts de leurs corps; ils ne voulurent entendre à ucune com(iosilion, bien que le marquis de Resnel (2), ma- Ëclial de camp, leur en offrit une très avantageuse. N'ayant as voulu l'accepter, un assaut général fut donné, dans le- uel moururent la plupart de ces braves bourgeois, et, après t prise de la ville, les Français (sacrilège horrible!) rédui- irent en poudre la maison de Dieu et toute la ville, pillèrent :s sanctuaires, profanèrent les reliques, violèrent les filles t les femmes (^) en présence du très auguste Sacrement de

11 ) L'incendie Ju village d'\rcey eut un prodigieux relenli»semenl dans iule la provînc.;. Cf. lleccure lioUandoU, année 1674, p. 4C; BelalUm e t'embratement et du tac du village d'Arcey en la Franehe-Comié » Bourgoagne, failt par let FrançoU le 8 janvier de Van 4674 {Be- inçon, I67t, ii)-i) ; Relalioa fidèle da aiige de la lanlermi, ou de ee ui ('«>! passé deoant le clocher de Véglite d'Arceij, pMil village du mile de Bourgogne, le VIII de l'an i674. A,iitiuaire du Douba de (60, p. 88 ; J. CiiiFFLET, Mémoire», t. VI, p. Ô03.

(2) Louis de Clermont d'Ainboise, marquis deHesnel, maréchal de camp }S armées du roi. HIs de Louis de Clerinoiil d'Amboise, marquis de Res- »l, gouverneur de Chaumont, ei de Diane de l\intailler. l.e marquis de esnei fui lue d'un coup de canon au siège de Cambrai, le 11 avril 1677. ELLISS01, Lettres hiatoriquer, t. III. p. 'US.

(3) RéUiblissons la vérité sur ce point à la louange de nos aïeules : Las mmes el lilles, attaquées par les âines possédées du démon d'impureté, ji s'esloienl montrées généreuses comme des amazones i défendre la ■éche, firent bien paroistre que, si elles avoient esté fidèles à leur ray,

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l'autel, qu'ils foulèrent aux pieds en mettant à mort le prêtre qui le portait (t), et enfin mirent cette pauvre place désolée au point de ne pouvoir jamais se relever 1*).

> Mais les villes principales montrèrent bien que, si les calamités de l'année mil six cent soixante-huit les avaient dépouillées de leurs murs et de leurs fortifications, le courage de leurs bourgeois demeurait insurmontable. La ville de Gray fut attaquée la première et, bien que ses murailles fussent entièrement rasées et les ouvrages extérieurs ruinés, n'ayant pour toute défense que quelques palissades plantées à la hftte dans une terre fraîchement remuée \Si, elle soutint néanmoins une violente attaque de plusieurs jours et des as- sauts continuels avant que de se rendre, ce qu'elle ne fit que lorsque les moyens d'une vigoureuse défense lui firent défaut et qu'elle se vit réduite à la dernière extrémité (*). Les villes

elles vouloient l'estre aussi à leur Dieu, à leura maris et à leur honneur, en se défendant de telle sorte que les inrdmes, rayant qu'ils ne pouvoient triompher de leur vartu el pudicité, assouvirent leur brutale concupiscence à l'endroit de deui pauvres vieilles, dont la plus jeune passait quatre- viiiKts ans, ce qui leur devoit causer plus d'Iiorreur de ce crime que d'en- vie de le coinmetlre. Lettre écrite par un notable de Faveogneij, con- tenant U récit dit tiègt et de la prUe d'aisaut de Faucogney parle* Françait te 4 juillet 1674, dans la Revue de la Franche-Comté, année 18i3. (^. L. Ordinairb, Deuji époque* mililaire* à Beeanfon et en Franche-Comté. I. I. p. 509.

(1) Aucun prêtre ne fut lue H Faucogney, mais plusieurs religieux se virent cruellement maltraités et le P. Cliiirles-Eugèna Schmidl, capucin, qui avait dirigù la déTcnse, fut envoyé i hi Bastille, il Jemeui'a plus de quatre uns. J. MonKv, Le* eapucimen Franche-Comté, p itl.

(3j Gaiette de France du 11^ juillet 1G74; Ibid., extraordinaire au l" août 1674 , La prise par asaaul de la ville de Faucogneij, avec la ré- duction de Luxeuil el de Lure, dan* la ComEù, par lei troupe* du Roy *ou» le commandement du marijuii Je Rénet.

(3) Unerelation contemporaine dit de la ville de Gray: Elle n'avoit pour fort irOcation que des contrescarpes el pallissndes, c'est pourquoy on l'appelloit un Jardin pnllissadé. a V. Histoire des guerres intentées dam leà duché etcomté de liourgogiie par Tremblecour. Lorrains, François et autres, avec ce qui s'est passé de plus remarquable depuis l'an IDOt jusqu'à l'an 1609, fol. 263. Ms. de la bibliothèque de VmouI.

(4} Sur le siège de Gray [23-28 février 1674j, cf. Gatetle de France d«s

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- 284 - fortes sont parfois préjudiciables à une province et les villes faibles toujours malheureuses pour n'être pas défendues.

La cité de Besançuo, que les Français pensaient prendre sans résistance pour n'avoir ni ouvrages extérieurs, ni bou- levards, ai murailles, donna k connaître que la force ne con- siste pas seulement dans les fortifications et que le courage et les généreuses résolutions sont les véritables forteresses des villes. Ces braves citoyens, animés par l'etemple et la pré- sence du prince de Vaudémont U), déposèrent toute crainte. Ce prince se trouvait dans toutes les occasions les plus ris- quées; il montrait bien qu'il était le très digne fils de cet in- vincible Charles, qui mourut il y a peu de temps au lit d'hon- neur W, après avoir donné des montres de sa valeur en une infinité de rencontres et de batailles rangées. Je dis donc que

7 et ij mars 1074 ; Ibid., eilraonlinaire du 15 mar^ 1671; Mareure hol- landoù, année IGTi, p, 161 ; Œuunu de Louir XIV. t. III, p. ISH ; N*- VA1I.1.ES, Uimoiret, p. 297 ; J. Ciiiffi.et, Mémoirei, 1. VI, p. 39H ; Cres- TiH, Reelierdut hutoriqueê lur la ville de Gray, p. 381 ; Gatin et Bks- SOf, HitUire de la ville de Gray, p. ijô; L. OnoiUMns, Deux ipoqu«$ nilUaireià Besançon et en Fi-andie-Comlé, t 1, p. 325.

il) Charles-Henri de Vaudiimant, lîU de Charles iV, duc de Larraine et le Bar, et Je Béaliix de Cusani;e, princesse de Cantecruix. ï.n l(j68, le irince de Vaudùmunt avait pria part, oomme volontaire, au siège de Itole lar lea Kraiigaiu. Son but, en s'en fermant à Besançon, était de donner à iOn père le ttimps de secourir la Franche^ktmté : après b reddition de la liladelle, il passa aux Pajrs-Bas, U servit dans les armées du prince rOrauge en qualité de général de la cavalerie impériale. L'ouverture de la iuccession de Charles II le lit une troisième fois changer de parti : gou* rerneur du Milanais et chevalier de la Toison d'or. ce Protée, coinn>e 'appelle Saint-Simon, embrassa la cause de Philippe V. tandis que son iropre lils combattait dans les rangs des Impériaux, et obtint de Louis XIV 'érection en principauté de sa terre de Commercj. Sa première femme. Inne-Êlisabelh de Lorraine, fui l'amie de M-* de Sévigné et de U^' de irignan. Cf. Saim-Simon, Ifemotras (édit. Renier), t. IV, p 337 ; M" de iËviONË, Lallre», t. X, p. 21 ; L. Pinoaud, /.e prince ClittrlêfHenri de Vaudémont il649-1'7S3), dans Uémoirm de la Société d'émublion du }aubs, année 1878, p. 3S3.

(i) Chai'Ies IV était mort le 18 septembre 1075, après avoir eu la satis- ^lion de voir ses Iraupes battre à plates coulures le maréchal de Crèqui 11 août 1675).

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ce prince animait les citoyens, les traitant comme s'ils étaient ses égaux. Le dégât que les ennemis faisaient dans leurs champs et dans leurs vergers et dans leurs vignes, qu'ils arrachaient, n'abattit pas néanmoins leur zèle et leur ar- deur, tenant k bon augure la [aiblesse de leurs ennemis, qui faisaient la guerre aux choses insensibles, contre le précepte de la Sainte Écriture, en termes exprès: a Quando obiederia civitalem mvlto tempore et munilionibut cireumdederia, ut expugnet eam, twn tuccidea arborei de quibua ve$ci poteat, nec aeeuribua per ctfcuitum débet vastare regionem, quo- niam lignum eat, et non homo, nec poteat contra te bellan- tium augere numerum » (1). Ces pertes et dégâts, qui ne fai- saient aucune impression sur les esprits des citoyens, obli- gèrent les ennemis à jouer de leur reste. Ils donnèrent as- sauts sur assauts ; ils firent un feu continuel de leurs batte- ries. Tout cela n'eut pas d'autre effet que la perte de leurs plus vaillants caporaux et soldats, dont la plupart furent dé- pouillés par les habitants de la cité.

Victorieuse fût demeurée la cité de Besançon, si Sa Ma- jesté Très Chrétienne ne fût venue en personne animer ses soldats (2). Dès son arrivée au camp, tous se mirent avec in- trépidité à donner assaut sur assaut, en sorte qu'après beau- coup de combats signalés, dans lesquels l'ennemi perdit ses soldats et ses officiers les plus vaillants, après un siège de vingt et un jours, pendant lequel il avait tiré plus de vingt mille coups de canon, et après une attaque à la porte d'Arènes qui dura de dix heures du soir à quatre heures du matin et les Français perdirent plus de deux mille hommes (3), les postes du dehors étant déjà prix, force fut d'entrer en composition, contre l'avis cependant des citoyens; ceux-ci voulaient qu'on

(1) Deuteron., cap. xx, v

(2) Louis XIV arriva au camp de Besançon le 2 mai.

(3) Le Va mai i67t. I.,es Français avouèrent qua cel atsaul leur avait coûté an millier d'hoinmes. L. Oruinaike, Deux époquea militaim à Btançon »t en f)raneho-Cotnté, t. I, p. 488.

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coupât une arche du pont qui est dans la ville, sous lequel passe la rivière du Doubs, pour se défendre quelques jours de plus ; mais la sagesse du prince de Vaudémont et du ba- ron de Saint-Mauris W, qui commandait les bourgeois, leur fil entendre que la rupture de leur pont n'empêcherait pas la prise de la ville, qu'elle n'aurait d'autre conséquence que de retenir l'ennemi deux ou trois jours de plus, qu'ensuite ils n'obtiendraient pas une composition aussi avantageuse que celle qu'on leur offrait à présent. Quelques gentilshommes de la province, qui s'étaient volontairement retirés dans cette cité, manifestèrent leur zèle en gardant les fortifications ex- térieures &), et le mestre de camp comte Fobio Viscontî (3),

(1) Ferdinand-Mathieu <1e Sain l-Moris, baron de Choyé, meslre de camp d'nn régiment d'inranterîe, fils de Mathieu de Saint-Moris. seigneur de Saint-Cyr, et de Catherine Lescol. Le baron de Choyé avaîl élé nomoié. le 13 février 1674, commandant d'armes à Besançon : le magistrat de cette ville reconnut sa belle conduite pendant le siège par le don d'une chaîne d'or et d'une médaille de la valeur de WO plstoles. Après avoir Tailli être pendu en Italie pour s'être trop obstiné dans ane place non lenable, il avait vu pâlir sa réputation militaire en lfi68, ayant été contraint par le marquis d'Venne de rendre le château de Joui à la première sommation.

(2) Parmi ces gentilshommes il n'est que juste de citer Claude-Louis d'Andelot, seigneur de Tromarey, Velleion, etc., fils d'Élion d'Andelol, seigneur de Tromarey, Motey, Chancey, etc , gouverneur de Cray, et de Magdeleine de Grammont, qui fut blessé à mort en défendant h demi-lune d'Arènes. Ses parents le destinaient primitivement à l'Église, mais le saint curé de Mattaincourt, Pierre Fourier, leur avait prédit qu'il embras- serait la carrière des armes. Cf. E. Longin, Saint Pierre Fourier »l ta Franehe-Comté, p. 36.

(3] Fabio Visconti Borromeo, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, de Pyrrhus VisL-onti Borromeo et d'Hîppolyle Annona. Suivant la ■elle de France, le comte Fabio Visconti aurait été tué au début de laut donné à la citadelle, le 20 mai 1674; mais il est permis d'en douter, le manuscrit de la bibliothèque de Vesoul dit qu'il prit part, avec son e Alexandre, à la délibération qui précéda la capitulation, et on voit, Iques mois plus tard, son régiment envoyé de Milan en Sicile. Mercure andoU, année 1674, p. 558.

1 belle-sœur du comte Kabio Visconti, Caroline de Saint-Amour, fut comp- narmi les beaux esprits du temps ; elle 6t notamment admirer la vivacité on imagination dans une réponse ingénieuse à M' Claude de la Fond,

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287 de la très illustre et ancienne maison des comtes Vis- conti Borromée de Milan, montra sa grande valeur et sa grande affection. On vint à traiter de la capitulation; celle-ci conclue et signée (1), les Français entrèrent et, s'étant em- parés des portes et des principaux postes, passèrent au siège de la citadelle, s'était retiré le prince de Vaudémont et commandait )e baron de Soye(3), qui, encore qu'il s'acquittât très bien de son devoir d'excellent soldat et de vaillant chef, ne put résister, car la place était dominée par deux monta- gnes (3). Ce n'est pas qu'avec sa longue expérience il eût omis de reconnaître ces défauts et de faire de grandes ins- tances pour y remédier, construisant des épaulcments (comme firent depuis les Français) pour être à couvert des deux montagnes qui dominent cette citadelle. Les ennemis avaient établi sur celles-ci des batteries, qui ne cessèrent de

inteadant de Franche-ComU, lequel )uy avoîl ^crît en stile buricsqne une lettre de condoléance sur la perte d'un de ses chiens, s Dom Payen, Bi- bliothèque de la Sourgogna aéquanoUe, p. 299.

(1) Le 15 mai 1674. Cf. Relation du siège de Besançon (BJbl. de Be- sancon, Mis. I{â5 et 1(^6} ; Gazette Ot Franc* de« 9, 16 , 33 et 30 otai 1S74; Ibid,, eitraordinaire du 16 mai 1674 : L'entrée du Roy dam la Comté, le tiège de Beaanfon par l'armée de Sa Majeité, M ce gui l'eet' paué à Orgelet entre ieë troupei du Rog et eelle$ de» Camloû; Ibid,, eilraordinaire >lu 33 mai 1674 : Le Journal du tïige de Besancon, avec l'miverture de ta tranchée et le» aulrei particvlaritet de ce êiège, Ibid., extraordinaife du mai 1674 : La priie de la ville de Beeançon, par l'armée du Roy. avec la tuile du Journal de ce liège; Mercure hottandoi», année 1674, p 33<J ; Œuvres de LouU XIV, t. 111, p. 46»; Journal manuierit du kiège de Besançon en i074. dans le Bulletin de l'Académie des science.f, balles-lettres el arts de Besançon, année IfBt, p. 131.

(3) Prospei^Ambroise Precipiano, baron de Soye, bailli d'Aval et gou- verneur de la citadelle de Besançon, Hl» d'Achille Precipiano, baron de Soye, seigneur de Romain, Mésandans, Bonnal, etc., gouverneur de Fau- cagney el sergent de bataille dans les armées impériales , et de Jeanne de ' Honlrichard. On accusait le baron de Soyc de suivre aveuglément les con- seils de sa femme. Uarie de Serinchamp.

(3) Bregille el Chaudanne. Un boulet 'parti d'une de ces hauteurs em- porta la léle d'une femme de chambre qui allait puiser de l'eau à une ci- terne ; la baronne de Soye flil elle-même blessée par un éclat.

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jouer tout le temps que dura l'attaque, sans qu'aucun soldat osât se découvrir (t). Les grandes actions ne manquent ja- mais d'être enviées et c'est avec raison qu'un ancien a dit que l'envie est une herbe qui pousse seulement dans les jardins des hommes insignes; jamais on ne porte envie à l'état d'un misérable, mais bien à une personne constituée en dignité et toujours exposée à la langue médisante des envieux ; c'est pour cette raison que ceux qui ne pouvaient souffrir les fa- meuses qualités du baron de Soye ont publié qu'il s'était rendu très vite et qu'il pouvait résister plus longtemps aux efforts des ennemis; il est facile de reprendre, mais très difficile de faire mieux. Le conseil de guerre se tint dans la maison du prince de Vaudémont, en l'absence du baron de Soye (3), qui avait ordre du gouverneur de la province de se conformer aux opinions dudit prince ; voyant cette place courageusement attaquée et jugeant qu'on ne pouvait plus résister, il résolut de la rendre, de quoi ledit baron de Soye fut avisé: il ne s'y résigna que lorsqu'il eut reconnu que la résistance était im- possible, vu le grand carnage que faisait la batterie des en- nemis. Les capitaines d'Amandre {3} et Georget (*) furent

(1) Cr. Beauvau, Mémoira, p. 383.

(2) C'est une erreur : le baron de Soye prit pari à la délibération dans laquelle on reconnut l'impossibilité de tenir davantage, tandis que le prince de Vaudémont, qui ne voulait pas élre compris dans la capitulation, assista au conseil de guerre comme simple témoin. Gazette de France de« 30 mai el 5 Juin 1674; Ibid., extraordinaire du 5 juin IliTi : La prise de la cita- delle de Besançon, la$ article* de la capitulation accordée par le Roij à la gamiion, aux habitant det deux rillei el au baron de Soye, gou- verneur de la citadelle, avec toul ce qui t'y est patte de plut remar- quable; Yera relations dell' auedio délia cilla e ciladella di Sisaruon (Rome, 1674, in-4) ; La réduction de la ville et dladetle de Setançon à Vobéitsance du Rùy (AJ>, 1674, in4).

(3; Hardouin d'Amandre, capitaine au terce du baron de Soye, nis de François d'Amandre, seigneur d'Ëcheiioi-le-Sec, el d'Anne de la Toor- Saint-Qucntin. V. A. Guëmrd, Besançon et sel environs, p. 111.

(4) Louis Guyc, dit Georget, capitaine au terce du baron de Soje, fils de Renobert Guje, dit Georget, el de Uagdeleine VaudensepL Capitaine

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lues en se portant au secours d'un endroit que les ennemis attaquaient. C'est faire un affront notoire audit baron de Soye et à toute son illustre maison que de douter de son bon gouvernement et de la générosité qu'il a montrée, imitant celle de ses ancêtres aux batailles de Leipzig et deHhetel (t). Cette province étant retournée en l'an 1668 sous la domina- tion de V. M., il fut nommé, en récompense de ses services, gouverneur de la cité et citadelle de Besançon (3) et, tout le temps de son gouvernement, il veilla à l'achèvement de cette citadelle, découvrit les conspirations des mal intentionnés contre la province et ce qu'ils tramaient contre sa per- sonne r^).

a C'est faire injure aux illustres et généreuses actions que de tes laisser ensevelies dans l'oubli; il convient de les pu- blier pour qu'elles servent d'émulation à la postérité. Le ca- pitaine Bétis, Aragonais de nation, gardait avec sa compagnie . les postes extérieurs de cette citadelle ; il résista longtemps

aa terce de la Verne, son père s'ëUit distingué, en 1636, à \a défense de Dote.

(1) Le pare du baron de Soye ivail péri glorieusement i la Journée de Leipiig (3 novembi-e 1(ii3). Cr. Oralio furubrit in ConstanlienH gym- iKtnd ixiv januarii dicta aeetiUntitriini domini D. Aehillit a Preei- piano, baroniide Soy», tupremi vigUiarum apvd exereitum emtaraam prœfeeli (Marsbour^, 1G43. in-i).

Je crois que Bigeot canFond ici la bataille de Rhelel (15 décembre 1650) avec la bataille de Thionville (T juin 16%)J. après laquelle Piccolomini écri- vit au marquis de Sainl-Hartin, en parlant d'Achille Precipiano : i Voslre Bourguignon nous a donné la victoire, car il a recogneu le passage et passé le premier et forcé le camp ennemy, Giraudot de Nozkrov, Hisloir» dix ant de la Franche-Comté de BoMrgongne, p. 211.

(3) Les patentes nommant Prosper-Ambroise Precipiano gouverneur et commandant de la province et des forts qui sont et seront établis pour la garde et défense da la cilé de Besanj^n sont du 6 août 166B.

(3) Ce fut le baron de Soye qui avertit le comtu de Manlerey, goufer- neur des Pays-Bas, du complot ourdi par le marquis de Listeuoîs, à l'au- berge du ChapeoM rouge, pour se saisir de la clladelle de Besanfon. E. Cleiic, Hitimrv dm Étatn généraux et de* Ubertéë publiqmt en Franehe-Comti, t. U, p. 309.

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aux efforts des ennemis, les repoussa plusieurs fois, et ses gens, se voyant sans forces pour arrêter les attaques conli- nuelles qu'ils recevaient, pb retirèrent, pendant que ce capi- taine, se laissant emporter par l'ardeur du combat, ^saitdes merveilles à se défendre; averti que les siens l'avaient aban- donné, il courut à eux et les Ht retourner au combat, il acquit beaucoup d'honneur et de gloire.

< La ville de Salins ne fut pas exempte d'un siège et il s'y fit aussi une généreuse résistance. Comme cette place ne subsiste pas sans les forts qui l'environnent, attendu qu'elle n'a que de simples murailles que peut raser un fauconneau, elle fut réduite à l'obéissance des ennemis W. Ceux-ci n'omi- rent pas d'atlaquer les forts qui lui servent de défense, prin- cipalement celui de Saint-André, commandait le capitaine Maistre (3), qui donna des preuves de sa valeur et ne l'aban- donna qu'après avoir fait un grand carnage des ennemis.

> La ville de Dole inspirait par son seul nom de la terreur aux ennemis, par le souvenir de la généreuse résistance qu'elle avait faite en l'an 1636. Elle soutint trois mois un siège royal, commandé par le prince de Condé (3); elle mé-

(1) U 23 juin ICTi. Gazelle de France des 77 juin et 4 juillet 1674 ; Mercure hotlandoU, année 1671, p. 3J7 ; Pellisson, Lettre* hittorv/utt, t. Il, p. lïi; I.-B IIËCHET, Recherehet tur Salins, t. II, p. 471; A. VAïSSiËnE, Huit dm de l'kittoire de Salin* et de ta Francht-Comié

(tees-iffjs), p. us.

(S) Je*n-Fran^ls Uaistre, seigneur de Sornay, fils de Jean-Louis Hiisire,

eeiEneiir d'Aresvhea, et de Jeanne Pourlier d'Alglepierre. Son frère,

Alexandre Maistre, seigneur de La^r. que Saint-Simon dit lils d'un caba-

retier, devint premier lieutenant des gardes du corps de Philippe V, roi

d'Espagne, et fut créé par ce prince marquis de Bay le 33 juillet 170t ;

"— '~iant général des armées esp-ignoles, il enleva Alcanlani aux PoHu-

n 17(6, Dit ballu i Saragosse en 1710, mais prit la même ann^ sa

:he à Villa-Viciosa, e( mourut, le 14 novembre 1715, cheralier de la

I d'or et Tice-roi d'Eslrémadure.

lenri II de Bourlwn, prince de Condé, premier prince du sang et er pair de France, lieutenant général des armées du roi et gouver- le Berry, de Bourgogne et de Bresse, Hls de Louis I" de Boulin»), : de Condé, el de Charlotte de U Trémouille

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prisa ses efforts et, après avoir fait une généreuse résistance, elle obligea ce prince à une retraite honteuse (^1, bien que dans son enceinte elle souffrit cruellement de la peste, qui la priva de ses meilleurs et de ses plus généreux soldats (S). Dans cette dernière occasion, on s'assurait du crédit et de la réputation de la France et de son Roi, qui se trouvait en per- sonne ; néanmoins cette royale présence ne troubla en rien la valeur de ces généreux bourgeois, qui montrèrent toute l'atfection et tout le zèle qu'on peut attendre de gens d'hon- neur. Le marquis de Saint-Martin (31 fil des prodiges, mais l'espoir et même l'apparence d'être secouru faisant défaut, force fut de rendre la place à des conditions avantageuses, qui n'ont pas été gardées, non plus qu'aux autres places. Le marquis de Bourguemené W, que V. M. avait honoré du gou-

{i) Sur le Mège ite Dole par le père du grind Condé. cf. Gmttlle de France de» 7, St et S8 juin, 5. 12, lOet 36 juillet, 2,9. 16 et S3 aoatt63H; Ibid., extraordinaires des 5, H et U juin, 3 juillet et 7 août 1636; ^«r- eurefranfoin aimées 1635, 163G et 16JT, p. 131 ; Déelaralion des atm- mis au gouvernement de la Franche- Comté de Bourgtrngne, eur l'en- trée hoitil€ de l'armée française audict paye (Dole, 1636, in-4) ; GiRAit- DOT DE NozEnoY. La Franche-Comté protégée de la main Dteu contre te» afforta des FrançoU en lan iOS6ino\e, 1636, in-4) ; Id., Hie- loire de dix ane de la Franehe-Comté de Bourgongrie, p. 81 ; Bovvin, Le liège de la vUle de Dole, capitale de la Franchc-Comti de Bour- goagne, et non heureuse dèlinranca {Uolc, 1637, in-4 et Anvers, 1638, in-4); P£TREV-CHAHI'VA^s, Lettre... à Jean-Baptiste Petrey, sieur de Che- min (Dole, 1637, in4) ; E. Lohoin. Éphémérirlee du siège de Dole (Dole, 1896, in-12); Id., Documents inédite aur le siège de Dole (Besançon, 1896, in-S) ; J. Gauthieh, Poésie» françaises et latine* inédile* mr le siège de Dole de 1636, dans I Annuaire du Doubs de 1899, p. 43.

(2) Sur la lin du siège 1636, la peile emportait à Dole cinquaate à soixante personnes par jour. B. PnoST, Document» inédits relatifs à l'histoire de ta Franche-Comté, I, IV, p. 57,

(3) Charles de la Baume, marquis de Sninl-Marlin. colonel du régiment de Bourgogne et gouverneui' de Dole, fils de Claude-François de la Baume, comte de Montrevel, maréchal de camp des années du roi, et de Jeanne d'Agoult.

(4) Charles-Emmanuel d'Esté, marquis de Borgo-Hanero, chevalier de la Toison d'or, Qlsde Sigismond lit dEsIe, marquis de Saiiil-Marlin, de

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sèment de la Bourgogne (*}, étant venu prendre possession de la province, la trouva au point de son entière ruine, at- tendu que toutes les villes étaient déjà réduites sous la doiDi- nation française, hormis celle de Dole, il voulut s'enfer- mer, tant q"e dura le siège formé devant elle par les Fran- çais ; il y montra sa valeur et son expérience de l'art militaire et aurait soufTert les dernières nécessités, s'il n'eât préféré le salut de ces valeureux citoyens, qui secondaient avec une ardeur admirable sa généreuse résolution i%. Cet illustre marquis, qui tire son origine de la très ancienne maison d'Esté, qui possède aujourd'hui en souveraineté te duché de Hodène, prouva en toutes les occasions qu'il est le véritable héritier des héroïques vertus de ses prédécesseurs. < Les paysans retirés dans les bois ont fait mourir plus de

Borgo-Uanera et de Palciu, lieutenant général des armées du duc de Savoie, et de Françoise d'Hostel. Ambawadeur de S. M. Catholique à Londres et à Vienne en 1^79, rice-roi de Galice en 1686, conseiller d'État en ItKH, il moarut i Vienne le U octobre \G3ô.

(Ij Le marquis de Borgo-Uanero avuit reçu l'ordre de se rendre en Franche-Comté à Lyon, comme il venait de conduire en Flandre la conné- table Colonna, Sur son rôle à l'i-gard de l'inrorLutiée nièce de Uazarin, cf. L. PÉREV, Une prineeiae romain» au ivïi- àècU .■ ttarit Mancini Colonna, p. 274.

(3) Gazelle France des 5, 13 et 30 juin 1G71 ; Ibid., eiLraordinaire du 13 juin 1674 : Le liège de Dole par l'armée du Boij, commandée en pernmiM par Sa Majetté, avec Im partiailarilei de la prite de la conlreicarpe et det autres action* qui Ji'y lonl paeaée» ; Ibid., eitraor- dinaire du 30 juin 1674 : La prite de Dole par l'année du Roy el Im article* da la capitulation qui a etté aecortiée par Sa Majetté aux habitant et à la garniton, avec la tuite du Journal de ee qui *'e*l poêlé au tiège da celte ville4à; Mercure hollandoii, année 1G74, p. 336; Œuvre* de Loui* XIV, t. III, p. 471 ; Pelusson. Lettre* hitterique*, t. Il, p. 133 ; DuNOD DE Ckiwnagk, Uémoire* pour ternir à l'hUtoire du comté de Bourgogne, p. 733j A. Harquiset, StatittUjue hittoriqujt et adminielrative del'arrotiditiement de Dole, t. I, p. 183 ; 1. Finot, Le* capitulation* de Dole en 1668 et en iôlA, iPaprè* les regittre* du ma- gistrat de celte ville, dans l'Annuaire du Jura de 1870, p. 117 ; A. Vavs- aiËne, Le dernier eiège de Dale par les Français en i67i, dans les Mé- moires de la Société d'émulation du Jara, année 1885, p. 411.

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quinze mille Français W, les obligeant à marcher en troupes de crainte d'être surpris. la même chof^e se pratiqua dans cette province en l'an 1364, quand les paysans tuaient grande quantité d'Anglais qui y disaient des courses, dès qu'ils s'écartaient tant soit peu du gros de leurs troupes. Avec cela la Franche-Comté de Bourgogne reste au pouvoir de ses en- nemis; elle est tombée de lu plus haute cime de la félicité dans l'abîme de la misère; elle a perdu ses privilèges et ses anciennes immunités; on oancelle la justice établie par V. M. ; on érige un nouveau Parlement; les hommes honnêtes ont été opprimés et ceux dont le zèle et rafTection donnaient des inquiétudes sont sortis exilés (fol. i6-23J .

Dans les pages qui suivent, Bigeot accumule les preuves de ce qu'il nomme le joug tyrannique des Français. On a dé- sarmé tous les habitants de la province : si quelques-uns sont pris, les armes à la main, ils n'ont à attendre que la mort. Les paysans succombent sous le poids d'impôts écrasants ; cha- que journal de terre labourable paie jusqu'à huit réaux de contributions; chevaux et voitures sont journellement mis en réquisition pour conduire des vivres et des munitions de guerre dans les places que la France occupe en Allemagne. Les soldats répandus dans les campagnes se montrent d'une exigence insatiable : il leur faut les viandes tes plus délicates ; quand leurs hâtes ne peuvent satisraire leur gloutonnerie, ils

(t) L'eugéi'alion est maaireste, mais il n'en esl pas moins vrai que ks miliciens fn ne-comtois harcelèrent jusqu'à la fin les troupes de LouisXIV ; embusqués dans les bois, ils massacrèrent impitoyablement les soida^ isolés ou marchant par petites troupes ; pendaul le siège de Besanjoii, le duc d'Enghien écrivait qu'un cavalier ne pouvait faire un pas hors des gardes sans être tué et plus tard le futur maréchal de Luxembourg con- fessait que les paysans étaient * fort méchants. V. Le duc d'Enghien à Louvois, du camp devant Besançon, 27, S9 et X avril 1671 ; le sieur de Boie à Louvoia, Langres, 18 mai 1674; Luxembourg à Louvois, Lanaiis, 18 et mai 1G74 ; l'intendant Taruelle a Louvois, Gray.SO mai 1674. L. Ohui- KAIRE, Deux époque* militaifei à B^anfoa et en Frauche-ConUà, p. 438,4», 436, 5tU, 5&5 et 506.

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les maltraitent sans pitié. Dans les villes, les bourgeois sont accablés de logements militaires : personne n'est plus maî- tre chez soi. On n'ose plus converser en public, car toute réunion est sévèrement interdite. Déreiise, sous peine de mort, de recevoir des nouvelles de l'extérieur ; défense, sous peine de confiscation et d'emprisonnement, do sortir de la province; ceux qui enfreignent les ordres des Français sont envoyés au fond de la France, oit ils périssent de misère. Actuellement il y a en quartiers d'hiver dans le pays cinq mille chevaux, qui se font payer dix mille rations quotidiennes d'un demi-réal à huit réaux. Enfin Louis XIV se propose d'en- lever de Dole le parlement et de le transférer ii Besançon W, et ses ministres demandent quatre cent mille francs & cette dernière ville pour un honneur auquel elle voudrait bien se soustraire {2'.

a Voilà, Sire, continue Bigeot, l'état présent de votre pau- vre Bourgogne : j'en parle avec une pleine conscience et avec une vérité irréfragable, puisqu'il y a peu de mois que je me suis vu obligé de l'abandonner pour éviter les persécutions "* les misères auxquelles me voulaient réduire les ministres

1) Le parlement tut transféra de Dole à Besançon par lettres patentes du août 1676. enragistrAea le 7 septembre suivant, Recueil dea éditt et ■laralions rai,,., publiés et enregUtrét au parlement leanl à Be- içon, t. 1, p. 96.

lUNoD DE Charnaqe {Uémoiret pour lervir à l'hUloire du comté dt urgogne. p. 7t3J rlit que la translation du parlement eut lieu le 22 août '4. Il est fâcheux qu'en écrivant l'Iiistoire de celte compagnie on ail emment reproduit celte erreur. V. A. Eshonaru, Le parlement de irtehe-Comlé de ton imlalUition à Betançon l'i ta tuppreision {1674- W). 1. I, p. 56.

2) Besançon ne montrait pns la répugnance que dit Itigeot à recevoir le lement, c^r, pour l'obtenir, les quatre compagnies assemblées avaient >rt, le 26 janvier 1069, la somme de 200/100 franis ; une vieille rivalité stait entre cette ville et Dole, et on en eut une nouvelle preuve dans démarches auxquelles donna lieu, en 1691, le transfert de runiversité.

Un Frane-Comtoia à Paria aoua Louia XI V 1169 i- 169% àam le Heltn de la Société d'agriculture, scien^^es et arts de In Haute-Saône, lée I8»t,p. 1.

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._295 français. Après que le Roi Très Chrétien eut conquis par la force des armes la Bourgogne, il me ût trois fois oiïre du poste de conseiller dans le parlement qu'il établit ensuite. Je m'excusai avec toule sorte de respect et de soumission due à une pei'sonne royale; ses menaces et ses ordres ne firent au- cune impression sur mon esprit; dès lors ses ministres ne perdirent aucune occasion de me molester, me chargeant de logemenls et d'impositions au delà de ce que permettaient mes moyens, et moi, à l'exemple du palmier, je me suis raidi contre la charge qui semblait vouloir m'écraser. Toutes ces adversités, je les ai souffertes avec patience, et à la fin, lassé de ma constance et de ma Qdélité au royal service de V. H., le duc de Duras, présentement gouverneur de la Bourgogne, prit la résolution de me constituer prisonnier et de m'envoyer en Normandie. Dès que je le sus, je me déterminai à venir me jeter aux pieds de V. M.; je laissai ma maison à la dispo- sition de Dieu, et, avec le peu d'argent qui me restait, je me mis en chemin sans domestiques et sans armes. Je m'éloi- gnai du chemin royal, de crainte de tomber entre les mains ôe mes ennemis, s'ils me suivaient; j'arrivai heureusement en Suisse, de en Italie, et ensuite à Gènes, je m'embar- quai sur des navires qui débarquérentàCarthagène. Dans ce voyage j'ai souffert beaucoup de maux, sur mer comme sur terre, eu égard notamment à ma condition et à mon Age, qui dépasse soixante-dix ans; et néanmoins ces fatigues, ces per- sécutions et ces maux ne me sont pas' grand'chose, puisque j'ai le bonheur d'être aux pieds de V. M. ; je suis prêt à souf- frir encore plus et m'estimerai très heureux de verser mon sang et de perdre la vie pour le service de mon auguste sou- verain. Après mon départ, les Français ont confisqué tous mes biens, de sorte que je puis dire àV. M., comme les apôtres ' à Notre-Seigneur : Ecce reliquimut omnta et sequuli tu- mu$ te. Quid ei-go erit nobi» W Je n'attends de sa royale

(1) Math., nap. ,m.

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bouche d'autre réponse que celle que donna à ses chers disciples notre bon Dieu : Amen dico vobia, quod vos qui Bequuti eatit me, tedebiti» jadicantes duodecim tribus Jarael. Et omni$f qui reliquil domum, etc., propler nomen meum centuplum aecipiet. >

Sire, la récompense que Notre-Seigneor promit à ses disciples est déjà à demi-remplie à mon égard, puisque V. M. m'a fait la grflce de me donner la charge de conseiller en son Parlement de Bourgogne pour juger les peuples qui sont sous son obéissance (t) ; reste seulement l'autre partie de sa pro- messe, qui est la récompense de ceux qui ont abandonné leurs biens, leurs familles et le reste, laquelle consiste dans le centuple de leur perte.

» Sire, je ne suis pas insatiable et je ne veux pas être im- portun à V. M. ; je ne demande que ce qu'il plaira à la bonté de V. M. de me donner pour vivre, non selon ma condition, mais à l'abri du besoin, me trouvant loin de ma patrie, de mes parents et de mes amis et privé de ma fortune ; je serai content de ce que V. H. voudra bien me donner ; je ne de- mande pas le centuple de ce que j'ai perdu; cette perte ne m'effraie pas, puisque je jouis de l'aimable présence de mon bon Roi. Je pourrais ici déduire les raisons qui peuvent obli- .ger V. M. à ne jamais consentir & l'aliénation de la Franche- Comté de Boui^ogne, attendu que c'est une de ses plus im- portantes provinces, qu'elle est son premier patrimoine et que par elle seule on peut plus facilement porter dommage ii la France que par n'importe quel autre État de V. M., et de plus la manière de la conserver après son retour h son légi-

(1) La plupart de oos liislorieos onl lu, si même ils ne l'onl ignorée, cette reconstitution Ju parlement par le fiiible souverain à qui la Franche- Comté ne Jevait jamais revenir ; le chef tni$ à la tête de la compagnie par Charles II râlait l'ancien cJêpulê du cercle de Bourgogne à la diète de Ra- lisbonne, Claude-Ambivise Philippe. V. t-. Besson, Le président Phi- lippe. nÉgoeialeur fraac-aimtoit an X VU' nèeie, dans les Mémoires de la Soûétéd'éniulaUon du Donbs, anuée 188t, p. 389.

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297 Unie maître, si je ne savais qu'un très savant et très éloquent prélat bourguignon, ministre de V. M. en cette cour (tj, a écrit longuement sur cette matière, et il n'appartient pas à la faiblesse de ma plume de vouloir entreprendre une tâche si ardue à vue de ses idées si rares et si élevées.

I J'espère de la bonté divine qu'elle nous enverra la paix tant désirée et qu'elle rétablira en la suave et légitime obéis- sance de V. M. la pauvre et désolée Bourgogne ; je publierai alors l'histoire que j'ai composée des princes souverains qui ont régné sur la Fninche-Comté de Bourgogne, commençant à son premier roi pour aboutir à V. M. (que Dieu garde !) ; on y connaîtra tout ce qui arriva en Bourgogne du temps de chacun et l'histoire de ce malheureux siècle se verra fidèle- ment écrite; le traité de paix couronnera cette œuvre, en la- quelle on verra que par une juste et légitime succession ia Franche-Comté de Bourgogne est passée sous la douce domi- nation de la très auguste maison d'Autriche, et j'aurai le bonheur d'avoir manifesté à V. M. le zèle de ma plus grande ambition, qui est de vivre et de mourir le très humble, obéis- sant et très fidèle sujet de V, M., que Dieu garde (fol, 24 v*- 26 V).

Don Claude-Étienne BIGEOT,

(I) Le prélat dont parla Biglât est probablement Humbert-Guillaume Precipiano, abbé de Bellevaux, chanoine de l'église métropolitaine cl con- seiller clerc au parlement de Dole, fils d'Achille Precipiano, tiaron de Soye, seigneur de Romain, Mésandans, Bonnal, etc., gouverneur de Fau- cogney et sergent de bataille des armées impéi'iales, et de Jeanne de Mon- tricliard, Ëlj haut doyen du chapitre de Besançon, le 23 août 1661, parles chanoines qui refusaient au pape le droit de disposer du haut doyenné, l'abbé de Kellevaui devint dans la suite membre du conseil snpréme de Flandre & Madrid, évéque de Bruges, puis archevêque de Matines, et mou- rut le «juin 1711. Snr ses démêlés avec l'arehcvéque de Besançon, cf. l'abbé F11.SJE1IN. Anloitxe'Pierre I" de Grammonl. archav^qne de Be- sançon (16ii-i0VSJ, ta vie et son ëpiteopat, p. 32.

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La harangue de Claude-Etienne Bigeot se termine, comme on le voit, par une humble requête, et c'est à solliciter un se- cours qu'aboutit la peinture des maux de la Franche-Comté. J'ignore si la tentative du malheureux exilé eut le succès qu'il S'en promettait. Pas davantage, faute de renseigne- ments, Je ne puis dire h quelle époque il termma ses jours ; il est probable qu'il survécut peu à l'impression de son der- nier écrit; c'est du moins ta conclusion qu'il semble naturel de tirer de l'assertion erronée de l'historien qui le fait mourir aux Pays-Bas en 1f}75 {*'. S'il en f\it ainsi, l'ancien lieutenant du bailliage de Pontarlier dut garder jusqu'à la fin l'espoir de reparaître dans son pays sous la robe d'écarlate; beaucoup, parmi les contemporains, virent peut-être dans cette illusion persistante la confirmation de ce que l'un d'eux avait avancé le « son peu de jugement t^) ■, mais ceux qui le connais- aient mieux saluèrent certainement son cercueil au passage vec le respect qu'inspire le dévouement aux causes trahies lar la fortune. J'aime à croire qu'on me saura gré d'avoir fait connaître e qu'on pourrait appeler le testament d'un vaincu. Moins nstructif que le Bo'irguignon intéreiaé, mais très supérieur u bon Bourguignon est assurément cet ouvrage : les plaintes [ue l'orateur prête à l'innocence et à la fidélité de sa bien- imée pairie ne sont pas sans éloquence et le fait d'un Franc- ^mtois écrivant avec une certaine pureté la langue espa- ;nole méritait d'être signalé. Il est une autre remarque qu'il mporte de faire : c'est que, tandis que de t668 à 1674 on voit laraltre un assez grand nombre d'apologies destinées à laver 3urs auteurs du reproche de trahison &), ces pages sont à

(Il DuHOD DB Charnaoe, Uitmire* pour termr à l'hUtoire au comté « Bourgogne, p. 6G3.

I,S) 1. CuiPPLGT, Uémoire), t. V, p. 540.

<3) Immédiatement après le retour de la Franche-Comté à l'Espagne, le Miverneur de U province publia pour se juslîiler un maniresle qoe je 'ai pu reirouver. Un peu plus lard, on vil paraître \' Apologie du mar-

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peu près les seules que la politique ait inspirées après la se- conde conquête <0; elles représentent en quelque sorte les

quis d'Yenneii (m4 de 75 p.] suivie Je Lettre* du niarguit d'Tentiet au parlement de Dole et ripantes dudit parlement, deputt le 90 féurier i661 jatga'à la fin de féorier 166S (in-l de 171 p.). Une brocliure in-4 de 2i p. eal consacrée à la justifLcalion du baron de Saint-Uoria, coroman- dant du château de Joui. L'abbë de Baume mit uu Jour la Copie d'une lettre d'un Franc-Comtois eterile à un tien amy de BruxcUet, par laquelle U fait voir les eautet de la perle de la Franehe-Coiulé (in-4 de 3t p.)- Augustin Nicolas, qui n'avait pas rougi d'imprimer dans une épitre aa prince de Condé que « la province laiiguissoit depnîs soiianle ans entre les faibles espëratices de protection d une couronne aussi im- puissante â sa dëfense, qu'ëloignée de mmii-s. de lois et de climat de son dite et de ses habitude, et la crainte' perpétuelle d'un |{rand roi voisin, > et que sa lidâlite s prenoit forue de quelques privilèges dont ou l'avait nattée pour lui adoucir le joug qu'elle soulTroit sous une souveraineté étrangère, ne fut pas le moins embarrasse, lorsque le traité d'Aix-la- Chapelle lui vint faire sentir le danger de ses adulations ; il publia, sans f mettre son nom : La vérité randue à ton jour contre les déguiaeman» de ta panion et da mantonge, par un etpril sincère et tant flalerie (in-i de 58 p.) ; en 1613, il revint encore à la charge dans le ûiscoura el relation véritable sur le tucrer det arme» de la France dant le eomti de Bourgogne en i068 (in-t de 6C p.), que j'ai uité plus haut. La justili- cation du parlement demeura manuscrite. Celle de la ville de Besançon est intitulée : Apologie de la cité de Betançon sur les ehaitgemen* qui y tant turvenu» commencement de l'an 1G6S (in-4 de 35 p.). Il y aurait toute une bibliographie à dicsser des libelles franc-comtois parus i cette époque ; le plus considérable est le Factum pour Ifonneur le comte de l'Aubépin. colonel de cavalerie dant les armées du Roij, «o» tjruyer général, grand maislre det eaux et fureitt au comté de Bourgogne, et chevalier ordinaire au parlement de Dole. Contenant la relation envoyée à Madrid, à Braxellet et d Besançon des services qu'il a rendus à Sa Majesté dans les derniers iroubet (sic) de ce pays ^in-ï de 392 p.).

(1) Le comte de Laubespin publia, en 1081, la Lettre d'un gentilhomme Bourguignon ierite de Venise à l'un de tet amis à Besançon (in-13 de t6 p.], qu'il fit suivre la même année d'une seconde lettre (in-12 de 51 p.). Comme contre-partie de l'opuscule de Bigeot, on peut aussi citer la pièce intitulée : Le eomti de Bourgongne affranchi par le Roy, dans laquelle un anonyme s'efforce de démontrer que la Franche-Comté « a trouvé au- tant d'advanlage dans le sort de vaincue qu'elle en debvoit appréhender de disgrâces, si elle eust eu le malheur d'estre victorieuse, Elle a été publiée par M. E. Bousson de Maihet, Le* soirées jurassiennes , p. 179,

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300 dernières cartouches brûlées sur UQ champ de bataille qu'obscurcissent déjà les ombres de la nuit. Pendant deux siècles, la FraDce avait disputé la souveraineté du comté de Bourgogne à la maison d'Autriche ; celle-ci devait fatalement succomber; lant;ue, mœurs, origine, intérêts mêmes, tout conspirait à faire rentrer la Franche-Comté dans le sein de la grande famille française; mai» ce n'est pas manquer aux devoirs du patriotisme que de rappeler, à l'honneur de l'Es- pagne, les regrets que son gouvernement laissa i ses an- ciens sujets, et l'écrivain qui les a exprimés avec une sin- cérité louable a droit qu'on lui applique la réflexion de Shakespeare : Qui a la force de garder allégeance à son seigneur déchu est le vainqueur du vainqueur de son maître W > .

(1) Yet he Ihat eut eoilure

To tollow wilh >l1i!|[lance bileo lord Uoiis canquct bim IbiL ilid bis misLcr conquer.

Shakespear, Aniorty and Cleopalra. act Ul.

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LE PEINTRE

MELCHIOR WYRSCH

D'APRÈS UM LIVRE RÉCENT (1) Pur H. l'Abbé LODVOT

CVnÈ Dl UIMT-CUDllk

Séance du 10 février 1900

Messieurs,

Dans la séance du 10 décembre iSttO, )a Société d'Emula- tion du Doubs entendait la lecture d'une étude très intéres- sante de M. Francis Wey sur Itfelehior Wyrsch et les peintres biiontina. Notre éminent compatriote terminait de la manière suivante ce remarquable travail :

Aucune notice n'a paru en France et rien d'étudié n'a paru en Allemagne sur ce peintre qui a laissé tant d'excel- lents ouvrages, dirigé deux écoles, formé des élèves connus, et que deux patries pourraient revendiquer puisqu'il fut nommé, par lettres patentes, citoyen de la ville de Besançon. On n'a pas gravé un seul de ses tableaux qui ne sont classés nulle part; les pages que nous lui consacrons ici deviennent une sorte d'exhumation. Cependant les recherches que j'ai (ait faire à Lucerne, depuis deux ou trois ans, ont ému le Comité Historique de cette ville, et l'on m'écrit que le prési- dent, M. Soeller, prépare une deuxième biographie de Mel-

(l) UalerMelchior tVi/rfcAiVonJohannesAmberg.SladtpbrrerïnLuiem. Stans, 1886. Haos Ton Malt Verlagsbuchandiung.

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chior Wyrsch >. Depuis quarante ans le souvenir de Wyrsch a été évoqué plusieurs fois dans son pays natal.

Sneller fit bien, en effet, le plan d'une étude sur Wyrsch, mais elle ne fut pas achevée. Dans le courant de l'année 1863, Hess publie une courte biographie de Wyrsch dans la nou- velle feuille de la Société des artistes à Zurich ; il en est parlé aussi très brièvement dans le premier volume de la Galerie des Suisses célèbres.

A la fin de 1898, paraissait à Lucerne une nouvelle étude sur Wyrsch : elle était écrite en langue allemande et due à la plume alerte du très distingué curé de Lucerne, l'abbé Jean Amberg. Voici quelle fut l'occasion de cette publica- tion.

Les habitants de Nidwalden avaient désiré faire paraître, !e 9 septembre 1898, un Livre de Souvenirs à l'occasion du centenaire de la défaite des Suisses par les Français et de la mort de Wyrsch. Le docteur Jacques Wyrsch, conseiller d'Etat, de la famillu du peintre, sachant que M. le curé de Lucerne faisait depuis longtemps des études sur son grand- oncle et préparait un catalogue complet de ses œuvres, lui demanda d'écrire, pour le Livre des Souvenirs, une biogra- phie du célèbre peintre, M. le Curé de Lucerne accéda à ce désir et publia, en effet, dans le volume intitulé : Le Nidwal- den il y a cent an»..., Souvenirs du 9 septembre il98, la notice demandée, qui fut ensuite tirée à part en une brochure in-8» d'une trentaine de pages.

J'ai traduit de l'allemand cette notice et j'ai pensé vous in- téresser, pendant quelques instants, en vous en donnant un résumé succinct.

Parmi les artistes suisses du xviil* siècle, il en est deux célèbres entre tous, Hedlinger et Wyrsch. Comme ce der- nier fut l'une des victimes les plus marquantes de l'invasion française dans le Nidwalden, il mérite une place d'honneur dans les annales de ces tristes journées.

Jean-Melchior-Joseph Wyrsch naquit, le 21 aoat 1732, à

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Buochs ; ses parents étaient des cultivateurs qui jouissaient d'une grande estime dans le canton d'Unlerwalden. Buochs est aujourd'hui encore un gracieux village : la simplicité, l'esprit religieux, la bonne humeur et l'amour de la liberté, tel était le caractère du petit peuple au milieu duquel était placé le berceau de Melchior. A coup sur, la tranquille beauté de ce paysage contribua beaucoup à imprimer profondément dans son esprit la valeur et la grandeur de son pays et h rein> plir ce jeune cœur d'enthousiasme pour ee qui est beau et élevé.

Dès son jeune âge, Melchior montra un attrait irrésistible pour la peinture et quand il eut atteint l'âge de treize ans, ses parents l'envoyèrent étudier chez le peintre Jean Suter, à Luceme.

De cette époque il n'est resté de Wyrseh qu'un petit depsin k la plume, mais qui est d'un intérêt particulier en ca sens qu'il montre la tendance du futur artiste. Le petit dessin re- présente, aveo beaucoup de naturel, les traits grossiers mais intelligents du sectaire bien connu, Jacques Schmidhli, qui était alors sous le coup d'une enquête judiciaire, suivie peu après d'une condamnation à mort.

Ce portrait offi^ encore une autre intérêt. Entouré d'une ligne ovale, il porte, en forme de médaillon, l'inscription sui- vante : Vera effigies J'ieobi Schmidhli ; elle est écrite de la main du médailliste Hedlinger; de là, on peut conclure qu'Hedlinger était en relation avec Wyrseh et comme Hedlin- ger était arrivé de Stockolm pour 6iire un séjour en Suisse, il profite de cette occasion pour recommander comme élève le jeune Wyrseh & son ami le célèbre peintre Kraus d'Ein- siedeln.

Après avoir fait un apprentissage de trois ans chez le peintre Suter, Wyrseh se rendit, en 174â, à Einsiedeln, chez Kraus, qui était alors occupé à orner l'église de Notre Dame- des-Ermites.Alafln de l'année 1753, Wyrseh vit enfin se réa- liser le voeu qu'il formait depuis longtemps et partit pour

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Borne. Là, il prit pour guide un peintre instruit, mais doux et défiant de lui-même, Gaétano Lapi, qui venait de se révé- ler comme un artiste éminent au palais Borghèse, il avait peJDt au plafond la Naitsance de Vénus, ouvi'age d'un dessin très pur et d'un ensemble harmonieux.

Wyrsch complète ses études en se faisant admettre à l'Ecole française de la Villa Médicis. dirigée alors par Charles- Joseph Natoire ; cette fréquentation explique la parenté loin- taine qu'on lui trouve, dans ses tableaux, avec le sentiment français.

C'est k Rome qu'il apprit à connaître le sculpteur Luc Bre- ton, de Besançon, avec lequel il se lia d'une amitié durable, qui, plus tard, les réunit dans cette ville par la fondation d'une école de peinture.

Après avoir fait un court séjour à Naples, Wyrsch revint en Suisse ; persuadé qu'il ne Terait rien ni à Buochs ni à Stanz, il s'établit, en 1754, à Zurich, oii il a laissé de nom- breux portraits. Deux années de travail, ayant épuisé les res- sources que présentait Zurich, Melchior revint dans son pays et mena quelques années une vie errante, cherchant des commandes, car il a dispersé des toiles nombreuses soit dans les monuments publics, soit chez les particuliers, à Luceme, Buochs, Wiesenberg, Beckenried, Sachseln et Sarnen. De cette époque datent ; l'excellent portrait de François Acker- mann, en possession de cette tamille à Ennersberg près de Buochs; le portrait d'un ecclésiastique au musée de Stanz; Le bon Paateur, dans la sacristie de l'église deWolfenschies- sen; de ce temps on peut encore citer i Le Chrût en croix, peint en 1759, pour le curé Hœder, à Stanz, ainsi que la Fuite en Egypte, tableau portant la date de 1760 et actuelle- ment en la possession du docteur Wyrsch.

En 1762, Wyrsch se maria avec Barbe Keiser, qui était la proche parente du landammann Keiser de Stanz. Presque aus- sitôt le jeune ménuge vint s'établir à Soleure, oii Melchior laissa ses meilleurs ouvrages. Presque tous les membres de

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la haute noblesse qui résidaient alors dans cette ville vou- lurent avoir leur portrait peint par lui. Il convient de citer parmi eux le portrait de Pisoni, architecte du dôme de la ca- thédrale et un charmant portrait de Saint Joteph avec l'En- Ëint Jésus portant un fruit dans sa main ; ce tableau est ac> tuellement entre les mains de l'évéque de Soleure.

En 1768, ainsi que l'indiquent les notes de la famille Wyrsch à Buochs, Melchior quitta Soleure pour se fixer dé- finitivement dans notre ville de Besançon, il habita, pen- dant vingt ans, sur la place Saint-Quentin : il l'avait choisie pour retrouver le sculpteur Luc Breton, qu'il avait beaucoup connu autrefois à Rome; ce qui le fixa k Besançon, ce fut surtout l'Ecole de peinture et de sculpture qu'il y fonda avec son ami. .

La commune de Besancon, & la date du 17 février 1773, a inscrit, dans le Recueil de ses Dilibérationê, l'arrêté qui ins- titue une Académie de peinture et de sculpture, conformé- ment aux conclusions d'un Mémoire présenté par les sieurs Luc-François Breton, statuaire, et Wyrsch, maître peintre.

C'est donc à l'initiative de Breton et de Wyrsch et à l'au- torité de M. de Lacoré, intendant de la province, que l'on fut surtout redevable de la fondation de cette école dans des conditions modestes d'ailleurs, et qui rappellent la parcimo- monieuse simplicité du moyen âge. L'institution s'abrita sur les remparts derrière l'église du Saint-Esprit, dans un bâti- ment délabré appartenant à la ville, et les professeurs furent agréés aux conditions suivantes : 300 livres pour leur loge- ment, 140 pour frais de peinture et de luminaire, 4 cordes de bois de chauffage et l'exemption du devoir de loger les gens de guerre.

L'auteur de la Notice a consacré une dizaine de pages à l'œuvre de Wyrsch dans notre province et à la description des tableaux qu'il y a peints, mais tous les détails qu'il donne à ce sujet n'ont rien d'original, ils ont été tous empruntés au remarquable ouvrage de M. Castan, publié en 1S89 dans les.

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Mémoires de la Société d'Emulation, et ayant pour titre : L'Ancienne Ecole de peinture et de sculpture de Besançon; aussi DOus n*insisteronâ pas davantage sur cette partie du travail de M. l'abbé Amberg

Wyrsch professa pendant neuf ans à l'Ecole de peinture de Besançon Le ^ juin 1764, il exposait àla muniRipalité qu'il était rappelé dans sa patrie par la ville de Lucerne pour y prendre la direction d'une Académie de peinture. A la suite de celte déclaration, Wyrsch reçut des marques unanimes de regrets et, le 7 juillet, la municipalité prenait l'arrêté sui- vant :

( Le sieur Jean-Helchior Wyrsch, peintre, natif de Buochs, canton d'Unterwalden, ayant avec succès exercé ses talents k Besancon pendant plus de vingt années .... se trouvaat au moment de quitter cette ville, pour s'établir &Luceraa; la compagnie pour marquer l'estiroe et )a considération qu'dle porte h cet artiste, qui d'ailleurs a tenu la conduite la plus sage et la plus régulière, a délibéré de lui donner des lettres de citoyen, qui lui seront expédiées gratuitement par le se- crétaire. •

On complète ces civilités municipales, en le nommant pro- fesseur honoraire avec force éloges de son rare et beau ta- lent.

Pendant les vingt années qu'il a passées en FVance, Wyrsch a peint la plupart des familles fortunées de sa pro- vince d'adoption. Parmi ses nombreux tal>|eaux de cette époque, il convient de citer : VApMhéoêe de saints Coletts dans (a chapelle des Clarisses de Poligny etleChrùt en croix qu'on admire dans le réfectoire des Sœurs Hospitalières de Salins. Cette toile de deux mètres et demi de hauteur paraît être le chef-d'œuvre de notre peintre : couleur, harmonie, expression, élégance des formes, vigueur de l'effet, tous les genres da mérite y sont réunis.

On trouve dans plusieurs caiiUins de la Suisse un grand nombre de U:deaux religieux qui datent da ma sdiiour à Be-

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sancon : un Saint Joseph h l'église de Busserach (1768); dans l'église de Samen, le Bienheureux Nicoku de Flue (1771); la Présentation de Marie ou Temple à l'église de Sachseln ; le Christ en croix à la chapelle de GralTenort et un semblable h l'église paroissiale de Gersau, tous deux de l'année 1779. Ces tableaux et bien d'autres encore ont été, selon toute apparence, peints par Wyrsch , à Besancon mente. Aussitât achevés, ils étaient enroulés et empaquetés dans des boites de fer blanc et de la sorte expédiés au pays natal. Une lettre de Wyrsch à la famille Hedlinger de Schwytz parle expressément d'un tel mode d'expédition d'un tableau d'autel pour Gersau.

Wyrsch demeura peu de temps à la tète de I école de pein- ture de Luceme;.malheureasement, deux ans après son éta- blissement dans cette ville, apparurent les indices du terrible mal d'yeux qui condamna à l'inaction le vaillant maître au moment il décorait la salle d'audience de l'Hôtel de Villa de Luceme. En octobre 1786, il exprimait, dans une lettre au peintre Freidenvilier, l'espoir d'être guéri de son mal; ce qui ne se réalisa point, h la grande désolation de ses élèves et au regret de lous ceux qui appréciaient son talent. Au bout de peu de temps il devint complètement aveugle. A la cécité venaient s'ajouter pour Wyrsch d'autres amertume.^. A l'oc- casion de la mort de son beau-père Keiser, bailli du pays, il y eut dans la famille de longues discussions concernant l'hé- ritage. Wyrsch en souffrit beaucoup ainsi que du tempéra- ment de sa femme, qui ne devait pas avoir < un caractère des plut doux ». En 1707, Wyrsch alla s'établir auprès de son frère François-Joseph, à Buochs, afin d'y passer tran- quillement les derniers jours de sa vie.

La Révolution française dispersa tant à Besançon qu'à Lu- cerne l'école que Wyrsch avait créée dans la première de ces villes et dirigée dans la seconde : mais au milieu de ses parents, de ses derniers élèves, de ses nombreux ouvrages, entouré d'une population amie, le vieil artiste, dans la re-

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308 traite qu'il s'était choisie, ne fut point oublié. Il sui-vivait in- souciant à une renommée dont les derniers échos venaient encore charmer son oreille et tandis que le monde était trou- blé par la guerre, Wyrsch errait à travers les pelouses, les bois et les futaies des Alpes.

Le curé de Lucerne raconte de la manière suivante la mort tragique de Wyrsch ; il en emprunte les détails à M. Wey ; c'est une page de douloureux souvenirs que nous allons re- lire ensemble :

C'était l'époque l'on voulut imposer à la Suisse la constitution française. Cette guerre aboutit & des victoires, moins humiliantes à retracer pour les vaincus que pour les vainqueurs; c'est pourquoi nos historiens se sont, à ce sujet, montrés fort concis. L'incendie du Nidwalden, les massacres de Stanz, l'on tuu dans l'église soixante-trois personnes et le prêtre à l'autel, ont arraché des pleurs au malheureux général resté impuissant à contenir ce jour-là l'aveugle furie du soldat.

» Ce général était Schawenbourg, qui, sous l'ancien ré- gmie, avait commandé le régiment de Nassau et tenu long- temps garnison à Besançon, les gens du pays l'appelaient Chaubourg. Il y avait laissé le renom d'un homme de belles manières, dans la haute société de la ville, il avait connu la plupart des modèles que Wyrsch y peignit, et, probable- ment, Wyrsch lui-même. Cette circonstance, et la prédilec- tion que le vieil artiste avait conservée pour la France ex- pliquent la sécurité obstinée avec laquelle il attendit nos compatriotes te 9 septembre 1798, lorqu'à la suite d'une série de combats de géants qui les retinrent pendant neuf heures au sommet des montagnes, ils descendirent, exaspérés d'une victoire si disputée, dans les vallées de Stanz, de Buochs et de Kersitten.

* C'est vers deux heures après midi que la nouvelle de la défaite des Suisses engagea une partie des habitants du bourg à chercher une prompte retraite sur les roches escarpées

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qui dominent Buochs. François-Joseph Wyrsch était prêt à fuir avec ses sei-vantes et un prêtre nommé Ackermann, lorsque Melchior les en dissuada. Quel mal pourrait-on £tire, leur dit-il, k un vieux peintre aveugle et à un septua- génaire inofTensir! Je connais les Français, j'ai vécu au mi- lieu d'eux, ils sont humains et courtois, je parle leur langue ; apprêtons-nous à les bien recevoir.

* Ces observations retinrent les servantes près des deux frères, dans cette maison de Buochs, que Melchior avait or- née de ses peintures. Seul, le prêtre Ackermann persista dans son dessein de fuir : il ilt mettre à genoux toute la fa- mille, lui donna l'absolution, et gagna la montagne.

» Alors on ferma la maison, et, presque aussitôt, on vit au loin des troupes qui s'approchaient du village. Dès qu'on frappa à la porte, Melchior Wyrsch ordonna d'ouvrir. Les soldats qui se précipitèrent dans la maison trouvèrent, dans la chambre principale, François-Joseph et le vieux peintre aveugle qui, se soulevant de son siège, s'empressa de les accueillir en leur parlant français.

Comme ce logis se remplissait de pillards, les servantes, refoulées k coups de sabre, se replièrent sur leurs maîtres, et tandis que François-Joseph tombait, étourdi par cinq bles- sures légères, un soldat, s'avançant sur Melchior, abaissa son arme et l'ajusta presque à bout portant. La balle traversa la poitrine du vieux peintre, qui tomba en arrière en s'é- criant : < Jéaut. Maria ! »

» Quand ces furieux eurent achevé de dévaster la maison, ils l'incendièrent et y abandonnèrent leurs victimes, qui, ayant, à l'exception de Melchior, repris leurs sens, par- vinrent, jusqu'à trois fois, à maîtriser le feu. Mais, vers le soir, les flammes ranimées otërent tout espoir à ces malheu- reux qui, réunissant le peu de force qui leur restait, se traî- nèrent jusqu'à la sortie du village et gagnèrent les montagnes d'Oberschwanden , François-Joseph , à demi-mort , re- trouva, trois heures après minuit, ses fils et ceux de son

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310 troisième frère, qui avaient pris part au combat d'AIlveg. Lorsqu'il fut permis à ces fugitifs de redescendre dans la vallée, Buochs n'était plus qu'un amas de ruines. On ne retrouva, en remuant les cendi-es de la maison du peintre Wyrsch, aucune trace de son corps, qui fut consumé par les flammes. >

Ainsi finit cet homme remarquable Ae Nidwalden en un jour qui est écrit en lettres de sang dans les annales de ce bon peuple.

En regard de cet horrible récit, il est nécessaire de faire remarquer que les Français avaient été provoqués. Nous en trouvons la preuve dans un ouvrage récent, intitulé : Le gé- néral Curély. Itinéraire d'un cavalier léger à la grande armée, publié d'après un manuscrit authentique, par le gé- néral Thoumas. Dans un des chapitres de ce très intéressant ouvrage, intitulé : la Suisse, nous lisons, en effet les lignes suivantes : Arrivés enfin dans la plaine, nous employâmes les journées du 1" et du 2 septembre à reconnaître la posi- ion de l'ennemi : il y eut quelques tirailleries de part et l'autre et les Suisses nous prirent trois soldats, qu'ils nous ■envoyèrent après les avoir horriblement mutilés. Deux l'entre eux avaient la langue et les oreilles coupées, le troi- ;ième, les yeux crevés et une main coupée. Ces barbares itrocités indignèrent tellement l'infanlerie et en particulier a légion noire, à laquelle appartenaient les trois soldats raités de la sorte, que nos troupes à pied dépassèrent les suisses en férocité après le combat ».

Ainsi parle le général Curély, dans son livre; les historiens le font généralement pas mention de ce fait, qui atténue lingu Hère ment, s'il ne l'excuse pas tout à fait, l'horreur du nassacre de Buochs.

Les flammes qui réduisirent en cendre le corps de Wyrsch létruisirent aussi sa succession artistique, ses peintures, ses lessins, ainsi que sa correspondance, à l'aide de laquelle le >iographe aurait pu pénétrer dans la vie intellectuelle de

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l'artiste. La mémoire de leur célèbre concitoyen ne s'est ja- mais coroplétement efTacëe dans le cœur des habitants de Buochs ; aussi nnt-ils voulu marquer l'année 1898, avec la- quelle s'acbevait le premier centenaire de sa mort, en rem- plaçant par un tableau comméinoratir le monument par trop modeste de l'ossuaire de Buochs.

Les dernières pages de notre notice sont consacrées au caractère, ù la manière et h l'influence du talent de Wyrsch.

Telle est, rapidement esquissée, la biographie de Wyrsch, d'après l'élude que vient de publier M. le curé de Lucerne.

Messieurs,

Au moment la Société d'Elmulation, sur l'intelligente initiative de M. Jules Gauthier, archiviste du département, se prépare à célébrer le centenaire de Luc Breton, l'ami et le collaborateur de Wyrsch à l'Ecole de peinture de Besan- çon, il m'a été agréable de vous signaler le travail, modeste sans doute, mais intéressant, dans lequel le savant curé de Lucerae a remis en lumi^« celui qui fut, suivant l'expression de Francis Wey, <: l'un de> pltta fidélet, «t le plvt oriffinal des peintres de portraiU qui aieitt vécu pendant la vceonde m<yUié du xvm* aièele >.

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LES ŒUVRES

PEINTRE WYRSCH

AU MUSEE DU LOUVRE ET EN SUISSE t Par le IK UDOOX

Siatiee du 9 mai 1900

Un guide des touristes en Suisse a pendant longtemps signalé à Stanz une curiosité merveilleuse : Un Christ en ceoiic peint par un aveugle. Dans les dernières éditions de son livre, Bsdeker a supprimé la cécité de Wûrsch, l'auteur de cette œuvre ; elle n'avait pas besoin d'une réclame aussi extravagante pour attirer et fixer l'attention.

Ce Wûrsch des Allemands n'est autre que notre Melchior Wyrsch (2;, le directeur avec Luc Breton de la première école de peinture et de sculpture de Besançon dont, avec sa compétence artistique et son érudition, Auguste Castan a écrit l'histoire &).

Qui a vu le Chriat en Croix, daté de 1782, dans la salle du Conseil au Ralhaus de Stanz, ne peut douter qu'il ait été exé-

(1; Dans les cantons Lucerne et d'Unterwalden. Cette élude ne men- liantie que les tableaui publiquement eipo^, et ceux qui sont conservés dan» sa rimille.

' (2j C'est â l'exemple de Melchior qui a commencé à signer Wyrsch qua b ramille Wùi-sch a adopté et conservé cette transformation.

(3; Auguste Castan, L'ancienne école de peinture et de aeulpiure de Besançon, il5Q-il9t, dans les itétnoirea de la Soc. d'Emulation du i)oub>, 1888.

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cuté avant les premiers troubles de )a vue dont la perte complète devait cruellement affliger la vieillesse de l'artiste, mort en 1798. Les beautés harmonieuses dn dessin et des couleurs, la juste expression des souffrances du Dieu martyr, et sauveur, en témoignent avec évidence. La science de l'a- natomie et le talent pictural aa service de la foi chrétienne, ont encouragé Wyrsch à se complaire dans de multiples re- productions du même sujet. Le crucifié de Stanz a-t-il droit aux mêmes éloges que celui de l'hfipital de Salins, dont Francis Wey a dit ('), et son jugement ne semble pouvoir êire controversé : « Il occuperait un rang honorable dans la splendide collection du Louvre »? Si le souvenir d'impres- sions ressenties h l'examen de l'un et de l'autre à une année d'intervalle attribue une supériorité au Christ de Salins, la qualité de celui de Stanz n'en reste pas moins éminente.

même édifice possède en trois autres tableaux les figures des landammanns-landshauptmans Kasp. Keiser, Franz Ackermann et Franz Ant. Wùrsch, dont le premier et aussi le second ne serait point déplacé dans les galeries les plus fameuses h côté de portraits signés de noms plus cé- lèbres. Jamais Wyrsch n'a modelé avec plus de vigueur, n'a tenu son pinceau avec plus de fermeté et de délicatesse; jamais il n'a mieux animé des reflets de la vie que ces t^tes intelligentes de robusies magistrats. Tous les détail» sont soignés à la perfection, les mains avec une exquise flnesse. Sur les murs de cette salle, couverts des portraits des conseil- lers du Nidwald, < des croûtes a, a noté Francis Wey, et dont on n'est guère curieux de connaître les méchants bar- bouilleurs, il n'y a vraiment que Keiser, Ackermann et

(1) Francis Wey. Melchior Wijrich et le» peinirea biiontina dans les Mém. da la Soe. d'Emulation du Douba, IgGl. Celte élaàt, celle précé- demmenl citée de Castan et le Catalogue des Musées de Besançon, par le même, donnent une liste des principaui tableaux laisses par Wyrsch en Franche-Comté, liste Tort incomplète puisqu'elle n'énumère pas les por- traits conservés dans les Tamilles comtoises.

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314 Wûrsch ; ils écrasent leurs collègues du rayonnant éclat qu'ils ont reçu de leur compatriote et parent Melchior.

Au Rathaus de I.uceme, lu Légi»lation de Moite, signée Melc. Wyrsch, 1785, décore tout le panneau sud de la chambre des assemblées, sur plus de deux mètres de hau- teur, six de largeur. Au centre, dominant la scène, Moïse, sur un roclier, lient les tables de ses lois. La tête, à liatbe blancbc. exprime dignité, autorité. Vingt-cinq personnages, par groupes, occupent le.s premiers plans, en avant de la ma.sse du peuple hébreu. A droite, en bas, une femme au type de la Vierge, tient un enfant : le peintre a voulu repré- senter, dans cette scène capitale de l'ancien Te.stament, la prophétie du Christianisme. Près de cette promesse du Mes- sie est agenouillé un homme vigoureux, pas joli, aux traits presque durs, aux proportions plus fortes que celles de ses voisins et qui détonne dans l'ensemble des autres figures de caractère plus académique. Nous le reconnaissons malgré l'absence du strabisme dont était atteint l'auteur de la Légis- lation de Mo'ise : Wyrich seipaum pinxtt.

C'est le dernier enfant d'un père qui demain sera un vieil- lard, un infirme. Des études ont préparé un dessin générale- ment correct; la froideur de l'ensemble, par insuffisance de mouvement chez les acteurs, se retrouve dans des composi- tions précédentes. Mais sur sa plus vaste toile, destinée à la consécration de sa réputation dans son pays, Wyrsch n'a plus su étaler le coloris qui a illuminé ses œuvres anté- rieures et même récentes. La comparaison avec le Juge- ment de Suliimoii par Joseph Reinhardt, 1787, sur une autre face de cette salle, est cependant tout à l'homieur du Wyrsch.

Ne quittons pas Lucerne sans entrer au Musé,e. Nous n'y trouvons que des œuvres secondaires de notre peintre; les portraits des abbés du Monastère de Saint-Urban, R. D. Benoit Ffifier (1778) et H. D Martin Dalthaz-tr {MSX), te se- cond préférable au premier, à la face presque monochrome-

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ment roufte&tre et sans animation ; un Saint Jean Népomu' cène (1767), à belle tète; un Saint Louis de Gomague (1761). Ce dernier morceau avait-il été assez soigné par l'artiste pour marquer le degré de son talent après son retour de Rome, avant son arrivée en France? 11 faudrait alors constater avec quels progrès l'art de Wyrsch s'est développé pendant son séjour à Besançon.

Saint Nicolaê de Flûe est exposé à Samen, dans la vieille maison du gouvernement de l'Obwald. Sur ce fond : les montagnes, le lac, la ville en flammes de Sarnen, s'avance le Saint, vêtu d'une robe de bure brune, assez ouverte pour dégager la base du cou, s'arrëtant au-dessus des attaches des pieds nus. Cou et pieds méritent déjà, avec les mains, k ce tableau, la note d'une valeur supérieure. La main droite, dont le poignet est enlacé d'un chapelet, appuie éloquem- ment d'un noble geste, la parole sortant des lèvres entr'ou- vertes. La gauche tient le bftton de voyage.

De l'ermite amaigri, mais robuste, la tête légèrement au- réolée, plus rude que belle, mais au regard miséricordieux, aux cheveux et à la barbe noirs presque incultes, exprime la tristesse et la prière. C'est l'apôtre de la paix qui accourt pour calmer la tempête des passions humaines, pour imposer aux frères ennemis, dans la foreur de leurs combats, la trêve de Dieu.

Dans la symphonie des couleurs les tons sombi-es de la robe, des cheveux, de la barbe, assurent le jaillissement des clartés des chairs. Est-ce, comme plusieurs l'ont avancé, le chef-d'œuvre de Wyrsch? Le Christ en croix n'est guère pro- pice à invention nouvelle et ceux de notre peintre sont con- çus suivant le mode classique. Le Suint Nicolas de FIQe, vraiment imprégné d'inspiration, est supérieur aux meilleurs portraits de Wyrsch : mieux que dans la copie artistique d'un modèle, l'auteur a su ici mettre en action, animer un person- nage, pour lui faire représenter toute une scène historique. Ceci dit, si on met en question l'habileté manuelle dans la

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316 lutte contre la difficulté, le Christ de Salins, d'expression non moins émouvante, nous parait encore mieux attester le talent de Wyrsch.

Plusieurs églises de l'Unterwalden possèdent des toiles de Meichior. Pour ne citer que les plus importantes parmi celles-ci, rappelous que la vieille abbaye bénédictine d'En- gelberg, qu'encadre la splendeur grandiose de glaciers al- pestres, fait vénérer, devant trois bons tableaux, saint Benoit, saint Eugène et saint Antoine.

Wyrscli a contribué A la décoration de l'église de Sachseln, aux piliers, galerie, chaire, autels, mausolée en marbre noir, de ce sanctuaire national les Suisses catholiques viennent prier devant le squelette, couvert de pierres précieuses, de Nicolas de Fliîe. Le Cruci(iè sur les genoux de »a Mère (1775) et la Présentation de Marie au Temple (1776) méritent de nous arrêter. Dans la Piéta, le corps du Christ est tel qu'on pouvait l'attendre de la science anatomique et de la dextérité de notre peintre : le bras droit, seul apparent, et le t')rse peuvent èLre signalés comme des modèles d'étude du nu. La Présentation est l'un des meilleurs spécimens de la peinture religieuse de Wyrsch, qui a su bien ordonner cette composi- tion. Sur les degrés du Temple, devant le grand prêtre, sont agenouillés la Vierge, couronnée de roses, vêtue de blanc, et ses parents. Quatre autres personnages complètent la scène sur laquelle planent des anges. Tous se présentent en noble attitude, principalement le prêtre appelant l'enfant, et sainte Anne dont la tète est d'une suave distinction.

M. le Docteur Jacob Wyrsch, ancien landammann, est, à Juste titre, Tier de posî^éder dans sa maison de lluochs les reliques sauvées de l'incendie de Stanz. en 1798, et qui forment l'héritage de son grand-oncle ; qu'il agrée nos re- merciements de nous avoir permis de contempler trois mé- daillons d'une exécution très One : Meichior, en habit Louis XV; la femme du peintre, laide, mais au teint très trais, aux cheveux poudrés ; /{. D. Joseph Hcrmann, prêtre

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317 à Kirâtten, très bonne peinture de 1765; deux excellents des- sins, un Christ en Croix et une Assomption (t).

Les ouvrages de Wyrsch exposés en Suisse bénéficient d'une circonstance favorable à leur appréciation : ils se trouvent en fréquent voisinage avec les tableaux religieux de Paul Deschwanden, de Stanz (^j. Dans les images, par ce dernier, du Christ, de la Vierge, des Saints, qui ornent de nombreuses églises autour du lac de Luceme, les lignes sont parfaitement régulières, le coloris s'épand en une douce tonalité, mais le sentiment expressil est défaillant ou absent. Ces saintetés trop calmes semblent mieux desti- nées au rôle d'apparitions dans la pénombre mystique des chapelles fermées aux prières populaires. En un cloître, refuge de la méditation passive, ces images de la divinité béatement placide peuvent exciter l'extase de religieuses en adoration devant Jésus ou la Vierge au type du Sacré-Cœur. Dans l'église ouverte à tous, Dieu ne doit pas être repré- senté immobile, sans pensée, sans autorité. Nous le voulons avec les attributs de ce qu'il y a de plus beau, de plus noble, de plus idéal , c'est-à-dire rayonnant d'intelligence ; on aime, on prie un Dieu qui appelle, instruit, commande, dont l'âme apparaît vivante pour faire espérer un peu de sa vie. Ce n'est pas Deschwanden qui a réalisé cette concep- tion.

(1) Nous avons encore vu chei le D' 1. Wyrsch un des 1res rare» paysages de Mekhior, la maison qu'il avait Tait cousiruire à Ituochs, près de l'église, avec, au tond, les moiils de Buochs, de SUni et le l'ilule : une esquisse de la Fuite en Egypte, élude médiocre de17<». pour le riirc de lleckenricd, cousin de l'auteur; un Saint FrançoU Xavier, sur bois, de valeur secon- daire ; les portrailB d'un landainmaim el de sa Temme, exécutés à Sachseln en 177-2; un Saint Nicolas de Flùe se présenlant devant (a Ûiètt!, daté de 176i: ces trois derniers tableaux sont mal couservés; ,-iu milieu de l'e musée Tamilial, une très bonne reproducliou du portrait de Wyrsch, que possède, Besançon, occupe la place d'honneur.

(3j Mort en 1882, Voir Kt critique de l'œuvre de Deschwanden, dans Hans Holbein <ur la route d'Italie, par Pierie Gaulhiez (_Gatttte des beaux Art; février 1896),

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Wyrsch , dont il faut , dans cette partie de son œuvre, mettre hors classe ies Christ en Croix et le Saint Nicolas de Fliie, a-t-il su projeter sur unescène de la Bible ou de l'Evan- gile une vraie flamme religieuse? Généralement la pose des acteurs est juste, sans, il est vrai, suffisamment concourir k un mouvement d'ensemble ; tout y est peint avec une expé- rience consommée du métier. Mais il y manque ce qui est la qualité essentielle en ce genre : si Deschwanden reste trop miiforme en son idéalisme personnel, Wyrsch ne s'élève pas assez au dessus du niveau humain. En une phrase, Auguste Castan a très justement formulé la critique des compositions religieuses de Wyrsch : Wyrsch faisait aussi de la peinture d'histoire, surtout pour les Eglises •. Non, il n'a pas connu les superbes envolées de l'art chrétien; et cependant beau- coup SUIS doute se sentent encore plus en sympathie avec l'esprit de ce naturaliste qu'avec celui de son successeur en ces cantons. Apparemment notre peintre avait fait trop de portraits pour que ses tableaux religieux ne s'en ressentent pas. Les deux genres ne sauraient s'inspirer dans la même mesure de positivisme et de spiritualisme, et réclament plu- tôt, en un heureux accord, leur inverse proportion. La na- ture de notre Suisse, développée par l'entraînement profes- sionnel, a toujours été plus réaliste qu'idéaliste.

Wyrsch n'a jamais été lyrique; il a essayé, il n'a jamais bien su parler le langage poétique de l'art. Mais il s'exprime bien en prose, en une prose souple, concrète, solide, pure, harmonieuse. Aussi le portraitiste, autant que l'auteur du Christ en Croix et du Saint Nicolas, qui ne sont après tout que des portraits d'après un modèle d'étude, mort ou vivant, a droit à ces justes éloges de Francis Wey et d'Auguste Cas- tan. Le premier lui reconnaît > une touche ferme, une cou- leur vigoureuse, une lumière hardiment distribuée, un dessin assez habile n. D'après le second, « la peinture de Wyrsch est ferme de touche, chaude de couleur et précise d'expres- sion : elle relève beaucoup plus de l'observation pénétrante

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que de la vivacité primesautière Tout ce qu'a produit cet

érudit pinceau présente un intérêt saisissant, car il n'en est rien sorti de banal, encore moins de conventionnel : c'est toujours profondément vrai et vigoureusement sincère iV. »

En Franche-Comlé et dans les cantons de Soleure et de la Suisse Centrale, nombreuses encore sont les anciennes fa- milles qui conservent précieusement les portraits de leurs aïeux par ce peintre qui méritait mieux qu'une notoriété pro- vinciale, dont quelques-unes des œuvres étaient dignes de figurer dans une grande galerie. Wyrsch a enfin obtenu cet honneur quand, grâce à un legs de Francis Wey, il est entré dans notre Musée national. Le catalogue du Louvre inscrit sous les n" 2751 et 2752 les portraits (S du grand-père et de la grand'mëre du donateur.

François- Antoine Wey, d'une famille, d'origine alsacienne, de négociants bisontins, dont quelques-uns avaient siégé au tribunal de la juridiction consulaire sous l'ancienne monar- chie, était en 1750 et mourut en 1815, à Besancon. Après avoir été menacé d'un désastre par la crise commerciale au début de la Révolution, il fit partie du conseil du district, puis, sous l'Empire, il fut conseiller municipal et président du tribunal de commerce : il était fort estimé, et non seule-

(1} On JDge un peintre par ses tableaux, un peu aussi sur ses élèves. En Suisse, pour ne pas sortir des limites de cette étude, Wyi-sch fut le profes- smr d'ObersIeg et de Murren. Tous deux ont acquis de leur maître les principes du desaiu, de la disposition des couleurs, du la composition, comme le prouvent nous ne citerons qu'une œuvre de chacun d'eux un portrait par Obersteg, chez le D' Wyrsch, et t'Àt-xaiion, de Mûrren, à rëglïse de Beckenried. Cette Ascension ust parfaitement ordonnée. Der- rière les soldats romains, couchés, un ange soulève la pierre du sépulcre ; le Christ, beau, lumineux, bénissant de la droite, tenant de la gauche le labarum s'élève dans le ciel. C'est classique, mais distingué. Le maître autel réclamait le tableau de Mnrren tandis que les chB|ie1les latérales n'avaient iroil qu'à l'Adoration dei bet^eri et à Jénvê a\i jardin dt» Otivieri. tous deux de Deschwanden.

(2) Hauteur, 0 m,&l; largeur, 0 m. 54; avales. Dans une salle des Ecoles allemandes et suisses.

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ment dans le monde des affaires. Wyrsch a fait ressortir l'in- telligence et le caractère de son modèle dans une tète dont surtout les yeux et la bouche sont excellemment traités. Wey, aux traits musculeux, grisonnant, est vôtu d'un habit de Eoie grise, avec jabot. Notons qu'il parait plus Agé de presque dix années qu'il ne l'était, puisqu'il n'a pu poser devant son peintre qu'avant sa trente-cinquième année. Wyrsch, toujours véridique, ne flattait pas ses clients en les rajeunissant.

Madame Wey, née Mathilde Gamel, ne parait guère plus jeune que son mari. Son visage est un peu lourd, il ne plai- rait guère, s'il n'était embelli par une belle carnation et un vif regard. La robe est en soie grise, avec rubans bleus; les cheveux sont poudrés.

Au Louvre, comme on peut le constater habituellement dans l'œuvre de Wyrsch, le jiortrait d'homme est le meil- leur. Il ne lui est arrivé qu'exceptionnellement de donner une meilleure image de l'épouse que du mari, comme quand il eut pour modèles les Blanchard de Villers; Wyrsch a at- teint cette fois la supériorité dans la reproduction du coloris de la femme : ici, ses variations sur la gamme de la carna- tion féminine se fondent dans un ensemble du plus gracieux eiTet. Mais la virtuosité de son pinceau s'exerçait mieux dans la difRcullé imposée par des formes plus saillantes, la main est plus habile quand le relief est plus accentué.

Le talent de Wyrsch est ainsi honorablement représenté à Paris par ces deux portraits très estimables, mais qui ne dé- passent pas une très bonne moyenne dans la série des ta- bleaux de notre peintre, tandis que quelques-uns, notam- ment en Franche-Comté, vraiment supérieurs, consacrent mimiv l*> i-Hnnni de Wyrsch.

réateurs sont rares. La place de Wyrsch n'est de ceux-ci. Du moins, il restera au rang des et interprètes de la figure humaine pendant itié du XVIII* siècle.

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Wyrsch s'était intimement lié, à Rome, avec Luc Breton (i), dont l'ambition était de rapporter ses talents au service de ses concitoyens. Parmi les créations de l'éminent sculpteur, on remarque, au Musée de Besancon, le buste de notre peintre, un petit chef-d'œuvre de modelage solide autant que délicat. L'attraction de cette amitié influença certainement le Suisse quand, après avoir épuisé la clientèle à Lucerne, à Zurich, àSoleure, il résolut de transporter son atelier dans une autre ville. A Besançon, de nombreuses familles nobles, les chefs des gouvernements civil et militaire, le haut clet^é, les membres du Parlement et de TUniversité constituaient une société riche, éclairée, amie des arts. Breton l'avait dit à Wyrsch ; un autre bisontin, l'architecte Nicole, dut le lui répéter quand ils se rencontrèrent à Soleure. Les bonnes re- lations de voisinage des deux côtés du Jura permettaient aux réputations de franchir facilement la frontière. Nicole, qui venait d'édifier nos remarquables églises du Refuge (3) et de

(1} iculpleur Luc-Françoii Breton, par Ch. Baille, dans la Bevut littéraire de la Franche- Comté, 1861. « Breton, qu'aucune uoii si dération n'avait |iu amener h suivre Naloire à Paris, eul, lui, assez d'empire sur un de ses amis pour ubLeiiirqu'iUe suivit à Besancon. Cet ami était Wirsch... CeTul proprement au point de vue du talent que Breton eut sur son ami une influence décisive. Wirsch manquait de l'inspiration qui élève aux grandes compositions ; notre sculpteur te comprit, et. avec la sagacité et l'autorité d'un maître, il lui indiqua sa véritable vocation qui était le por-

Trèsheureusement doue comme peintre, avec les principes qu'il Bilait trouver à Rome, Wirsch aurait Tait un artiste habile, supérieur même, grâce à la vigoureuse trempe deson talent, à la plupart de ses contempo- rains. Mais, sans la direction de son ami. il n'aurait jamais atteint à cette franchise, à cette vérité d'expression, à ce dessin si facile et si sûr, a celte originalité si puissante, mérites particuliers de Bi'elon .. Nous n'aurions pus de donnée certaine sur l'influence à ce dernier point de vue, du sculp- teur sur le peintre, qu'il nous suflirait pour la considérer comme évidente de comparer un buste de l'un uvoc un portrait de l'autre : ce sont deux cBuvres de la même famille, avec un trait de gr^nie de plus chez le sculp-

(S) Hôpital Bai Qt- Jacques.

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Sainte-Madeieioe, avait été appelé à Soleare pour dresser les plans et diriger la construclicHO de la cathédrale de Saint- Ours à partir de 1762. Ain:?! Wyrsch, aux difTérentes étapes de sa carrière, entendait faire l'éloge de leur ville natale par des artistesd'un puissant mérite, épris du beau: il partit donc pour Besançon, y demeura de 1763 à 1784; ses services sont résumés dans une délibération municipale du 7 juillet 1784 qui, avec les considérants les plus natteurs, lui donna le titre de citoyen.

Comme il était arrivé avec Luc Breton, la sympathie unit Nicole et Wjrsch : de nombreux portraits en témoignent. Peintre, sculpteur, aichitecte fondèrent alors une alliance dont Besançon doit toujours s'enorgueillir, l'épreuve du temps n'ayant servi qu'à mieux faire estimer la valeur des ouvrages que lui a légués cette renaissance de l'art. Wyrsch a bien droit k nos hommages réitérés de gratitude puisque, non par piété filiale, comme ses amis, il n'a travaillé que comme bisontin par choix d'élection pour l'honneur de sa patrie d'adoption .

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L'OISEAU MORT

Par H. Bdonard 6RSNIBII Sianea publique du 14 dieeïïnbre ift99

Hier matin, soua la buvette Au fond du jardin, j'ai trouvé Un nid désert, la fauvette Dans les beaux ]ours avait couvé.

Chëi'e fauvette ! ta famille Est-elle à l'abri des hivers ? Vois ! les rameaux de la charmille De blancs flocons sont tout couverts.

Ah ! c'est déjà le froid, la neige. 1! faut émigrer ou mourir Chers compagnons ailés, que n'ai-je La main de Dieu pour vous nourrir.

Je rêvais ainsi dans l'allée. Quant au bord du sentier étroit. Je vis sur la neige étoilée Un petit oiseau mort de froid ;

Mort de froid et de faim sans doute... Ilélas ! hélas ! combien d'humains Aux jours affreux de la déroute Sont morts ainsi par les chemins !

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Ah ! cet hiver que rien n'efbce, Oft, malgré nos pleurs et nos cris, La guerre nous a pris l'Alsace Et la mort nos pauvres conscrits!

Le temps use tout ; mais mon àme Est d'un métal plus résistant ; Le souvenir en traits de flamme Rouvre la plaie à chaque instant.

Et je revis ces heures sombres. Ces jours d'horreur inexpiés dans le sang el les décombres L'étranger nous foulait aux pieds.

Ainsi ton image, A patrie !

Malgré l'oubli toujours vainqueur.

S'imposait à ma rêverie,

Et des pleurs me montaient du cœur.

Alors d'une main tendre el douce J'ai ramassé le pauvre oiseau; Et. couché dans le nid de mousse, 11 eut pour tombe son berceau.

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LE MÉNAGE

O'U»

AMBASSADEUR DESPAGNE

A.U MIIilBU DU XVII* SIÈCLE

Par M. Joies GAUTHIER Séance du 1S décembre 1899

Dans la Galerie Nationale de Londres, parmi cent chefs- d'œuvre de vingt écoles, on s'arrête volontiers devant uno toile de petite dimension, oii le pinceau de Terburch a ma- gistralement lixé les traits de tous les négociateurs de la Paix de Munster. Ils sont là, une soixantaine, aux profils nets et précis comme ceux des médailles ou des intailles antiques, tous ces ambassadeurs français ou allemands, espagnols, suédois ou hollandais, qui mirent un terme à la guerre de Trente Ans, en signant ce traité fameux qui, d'après Schiller, fut le chef-d'œuvre de la sagesse humaine. Au centre deux figures énergiques : Servien qui représente la France, Pegnai'anda le plénipotentiaire d'Espagne ; à gauche de Pegnaranda, au second rang, une tête singuliè- rement expressive, celle d'Antoine Brun, l'un des trois envoyés de Philippe IV, l'ancien procureur général du parle- ment de Dole, dont le rôle a été considérable dans la conclu- sion du traité.

Ce Franc-Comtois, dont les hasards de la politique ont mis le nom longtemps obscur au même rang, ou peu s'en faut, que les maîtres de la diplomatie européenne, dans un temps les Mazarin, les Servien, les de Haro, les Oxena-

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tiem, en ont fait mouvoir tous les ressorts, est d'ailleurs d'un rare mérite. à Dole, en 1599, d'un père qui avait fière- ment porté la parole devant Henri IV, au nom de son pays injustement ravagé, élevé dans de-"^ universités Eameuses avec les futurs fondateurs de l'AcadàiBie française, Antoine Brun y fût entré comme eux s'il n'eût été Comtois et sujet d'Espagne. C'est peu d'être un lettré si l'on n'est un homme, si le caractère n'est à la hauteur de l'esprit, si le cœur n'égale l'intelligence; Antoine Brun eut tout cela. Avocat, il brilla dans un barreau la science du droit était légen- daire, procureur général, il prouva dans mainte circons- tance la souplesse de son talent, l'habileté de sa dialectique, les ressources infinies de son âme. Bichelieu déchaîne ia guerre sur une nation pacifique, coupable de gêner ses des- seins, Dole est assiégée ; Brun s'y conduit comme un héros, tout en parlant et en écrivant comme un Démosthène, pour enflammer ceux qui combattent avec lui ou entraîner le secours qui vient lentement. Dole est sauvée, mais la guerre reprend et s'envenime, la Franche-Comté est dépeuplée ; cinq ans se passent dans la lutte, le découragement et le . désespoir universels; mais le cœur bat toujours, à Dole, la capitale, et le génie de la défense s'incarne dans quelques hommes : Boyvin, Saint-Martin et Brun. Dans cette guerre terrible il faut lutter à la fois contre la mort du champ de bataille, la peste qui fauche sans pitié, la famine qui détruit les moissons, un philosophe doublé d'un homme d'Etat, Diego Siiavedra, a remarqué la supériorité de Brun et l'a signalé au gouverneur des Pays-Bas. Il mérite une récom- pense que le Parlement, les Etats, la noblesse, le peu qui survit d'une nation six fuis décimée, demandent pour le procureur général.

Le 13 septembre 1641, l'Infant Ferdinand qui gouverne k la fois les Pays-Bas et le comté de Bourgogne, l'adjoint à Saavedra et au président de Luxembourg pour représenter l'Espagne à la diète de Ratisbonne; la carrière diploma-

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tique de Brun commence et sa réussite dans sa première mission le succès de ses ambussades lui vaudront de deve- nir plénipotentiaire t Munster, ambassadeur à la Haye auprès des Provinces-Unies, etd'y mourir, chef des linances des Pays-Bas et baron, à la veille d'obtenir de plus hauts em- plois et d'entrer aux Con-eils de Madrid.

Toutes les étapes de cette carrière, tous les protecteurs qui l'appuient, les jaloux qui la traversent, les ècueils qu'il faut franchir et contourner dans un métier toujours péril- leux, souvent fatal, sont faciles et instructives à reconslituer et k peindre, mais ce que je voudrais ébaucher, c'nst quel- que chose de moins vulgaire, de plus intime, le foyer, le ménage d'Antoine Brun devenu ambassadeur et plénipoten- tiaire d'Espagne.

A 23 ans, jeune avocat, Brun s'était {lancé à une jeune fille de Dole, Marguerite Tissot, morte 13 ans plus tard de la peste, après lui avoir donné deux enfants, un fils, Laurent, qui lui survécut et devint prêtre, une fille, Alix, morte quel- ques jours avant sa mère.

En 1638, à Salins, il contracte une seconde union qui lui apporta quatorze ans de bonheur en épousant Made- leine d'Accosta, fille d'un Espagnol venu des Flandrets, Jean d'Accosta, dont les entreprises financières et commer- ciales, contrariées par lea événements, proni,ettaieni à sa fille une grande fortune qu'elle ne lui donna point. I.'épou- sée était charmante, et un portrait fait plus tard h Bruxelles, a conservé ses traits délicats et fins, de beaux yeux, des cheveux blonds, des lèvres animées d'un pâle sourire, un teint mat, une expression générale fuite de douceur, de bonté et de mélancolie. Le mari approchant de la quaran- taine, de taille moyenne, de teint peu coloré, le front large, l'œil profond, la moustache accompagnée d'une royale, parait d'humeur plutôt triste et réfléchie. Plusieurs peintres, nombre de graveurs ont essuyé de tlxer son image, et c'est peut-être Hannemann, le Flamand qui peignit Jules Ghif-

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flel, qui en a le mieux saisi l'expression. A Dole, Marguerite d'Àccosta eut un premier enfant, une Slle, qu'elle nomma Thérèse, car la fondatrice du Carmel était sa dévotion pré- férée. Après les premières joies, mêlées de toules les inquiétudes que donnent au ménage les périls de la s-iison, périls de guerre, dangers de pe-ste, constamment suspendus sur la tète des Dolois, Madeleine d'Accosta, avec sa Rlle, et l'espérance d'une seconde maternité, dut quitter son époux, et, conduite par son père, gagner Morat, puis Fribourg, naîtra sa seconde fille, Marguerite-Marie, tandis qu'Antoine Brun, appelé par Saavedra, siège à la diète de Ratisbonne. a Mon cher cœur, autant vous avez de générosité pour t faire passer votre contentement après ma fortune, autant » ai-je d'amour pour l'y préférer, étant résolu dès long-

> temps h vous emmener quelque part que j'aille ou de vous

* faire venir ici si la diète continue... Je voudrais bien, si u vous êtes en état de voyager, lorsque M. de Saavedra B repassera de Suisse en ce pays que vous le suivissiez... » en litière... jusqu'à un lieu d'où vous pourriez gagner

> Inspruc.k, marchant à l'aise de 5 heures du matin à 9 et de » 4 heures du soir à 8, et reposant avec nos poupons le » reste du jour pour éviter et la fatigue et la chaleur... En

> cas que M Saavedra aille îi Fribourg, il faut apprendre à

> nos enfants à le saluer, avant qu'il leur tende la main. » Encore qu'il ne parle pas français, il l'entend néanmoins; » témoignez-lui de grands ressentiments des obligations

que je lui ai. H m'aime tant qu'on ne saurait dire plus et » naturellement, en sorte qu'il me semble être encore en » tutelle, car il censure et contredit tout ce qui concerne » ma dépense et ma santé, et, à toute heure du jour, il est » chez moi ou moi chez lui; nous sommes impatients tous

deux, et cependant, après nos contestations, nous de-

meurons toujours bons amis...

» Adieu, chère Madeloo, montre-toi aussi vaillante à

> mettre au monde ton enfant que Thérèse à enfanter sea

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» dents, je la baise bien fort la petite donzelle avec son * polisson de frère et mille fois la dame Ninon, de qui je » suis parfaitement le très affectionné mari >. Voilà sur quel ton s'échangent entre Madeleine d'Accostta retenue & Fri- bourg et Antoine Brun, enfermé à Ralisbonne, des mes- sages oii l'affection la plus tendre fait oublier le charme et la vivacité du style.

En octobre 1641, la séparation cesse, Madeleine d'Xc- costa, avec ses deux aines, gagne Augsbourg, puis par euu Ratisbonne, d'où le proi^ureur général vient à su rencontre ; elle a laissé à Fribourg, confiée aux soins d'une noun-ice, nommée Barbe, la petite Marie-Marguerite, son dernier né, dont la séparation lui parait cruelle.

Brun l'a envoyé chercher c en toute sûreté, comme il avait déjà fait jusque dans la Suisse, et pour l'y mieux invi- ter, lui adressait des vers il lui donnait des avantages qui ne pouvaient être excusés que par l'excès de sa passion •. « Je vous laisse k juger avec quels transports de joye de part et d'autre se fit cette réunion nos enfants jouèrent fort bien leur personnage •, écrivait un mois plus tard Madame Brun,

Peu de jours après. Brun quittait Ratisbonne pour Vienne, avec tout son ménage et s'en réjouissait, tout en gémissant d'ignorer l'allemand et d'y trouver < un étrange obstacle im toutes choses ». « Chacun s'y porie bien, jamais ils ne furent mieux ni plus gaillards ; Laurent boit quelquefois it la santé de dame Louise [sa vieille bonne), puis dit qu'elle serait bien flère si elle le savait. Thérèse l'imite en tout, soir et matin ils ne manqutnt de venir coucher auprès de leur père, et me convient observer une grande égalité entre eux, crainte de jalousie ». Auprès de l'empereur Ferdinand, Brun est considéré et en grande faveur; un jour il lui passe au col une chaîne d'or avec une médaille est frappée son effigie, bientôt il acceptera que Timpératrice soit mar- raioe de son fils, Phîiippe-Félicien, dont Philippe IV voudra 22

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330 bien être le parrain. De Vienne, Brun et les siens passent à la dièle de Francfort en octobre 1642: tout leur souci est le relourde cette enfant laissée à Fribourg avec sa nourrice et dont le portrait ne parvient pas à contenter leur désir, « il nous tarde bien d'en voir l'original, l'envie m'en est aug- mentée par les bons rapports que chacun m'en foit! > Qu'on la loge, elle et sa nourrice, dans telle maison qu'on trouvera plus commode sans regarder à la dépense, car j'entends que tout aille bien >.

( Dites à dame Barbe qu'elle aie toujours bien soin de noire chère enfant que j'embrasse de toute l'âme et qu'elle me mande si elle aura percé d'autres dents et si elle com- mence & parler et si elle continue à bien caresser sa poupée. Je lut rapporterai une Allemande qui, j'en suis sûr, lui plaira et lui en ferai taire une Espagnole, c'est un habit bien seigneurial, mais bien étrange.

De Francfort, Brun s'est transporté à Cologne, puis & Munster dès novembre 1613. Madeleine d'AccosIa a retrouvé sa fillette ramenée de Moral h Francfort et donné tour à tour à son époux une troisième fille, Antoine-Emmanuelle, qui ne vécut que quelques semaines, et ce gros garçon que le roi d'Espagne fit tenir sur les fonts. Ces deuils et ces joies sont accueillis par l'ambassadeur et sa femme avec des senti- ments d'une grande piété, et chaque fois leur main discrète fait parvenir à Dole, à la chapelle du Miracle, à Gray, au sanctuaire de Notre-Dame, des largesses el des demandes de prières reconnaissantes ou suppliantes.

En dehors des travaux diplomatiques, dont la mort du comte Zapata ou l'absence <le Saavedra font peser davantage le poids sur ses larges épaules, Brun ne manque pas de soucis s'il goûte de grandes joies dans son ménage. C'est le président Roose, dont l'opposition constante l'empêche de prendre possession d'un siège au Conseil privé des Pays- Bas ou d'être appelé en Espagne; c'est la jalousie de Pétrey de Champvans et les rancunes de Girardot de Nozeroy qui

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lui suscitent des (^uereUes et vomissent contre lui des calomnies dont il a peine à triompher. * J'estimais que mon silence et le mépris que je faisais de leur rage les remet- trait à leur devoir. Je me suis tu tant qu'on n'en a voulu qu'à ma fortune, mais lorsqu'on s'attache & mon honneur, c'est autre chose! * Et l'indignalien le rend éloquent et finalement victorieux. C'est sa santé dont il se plaint dès longtemps et qui donne des inquiétudes constantes à sa femme, à ses amis, à lui-même, mais il n'est point de ceux qui fléchissent devant la tempête ou qui reculent devant le travail ; sa devise semble celle-ci : juttum et tenacem pro- posili viriim; elle ne variera |>as jusqu'à sa mort. En 1645, un berceau de plus, trop tôt visité par ta mort, apparaît, celui d'une grosse et belle fdie qui se nomme Eugène- Yolande, ayant pour parrain le duc de Pont-de-Vaux, pour marraine la comtesse de Fulais ». En 1(>47, tandis que les négociations de Munster s'avancent, Madeleine d'Accosla, agitée de pressentiments inquiets, veut revoir son père, la Franche-Comté, Dole, Satins, où, enrant, elle a vécu si loin de la vie tourmentée <)ui lui est faite. C'est à Dole que n:il- tra son second fils, Jeun-Michel, filleul de Joan d'Accisla, son grand père, mis aussitôt en nourrice à Besan^'on. Arri- vée le 30 octobre à Champlitte, le 3 novembre à Dole, elle quitte la Franche-Comté au mois de mai et séjourne à Spa jusqu'au milieu d'août, tandis que les négociations de Munster s'achèvent et que Brun, radieux, va porter à Bruxelles, à l'Infant qui l'accueille avec joie, la nouvelle de la convention passée entre l'Espagne et les Hollandais. Il en revient portant au cou le portrait de l'archiduc entouré de gros diamants taillés à facetter «qu'on estimait plu:iieurs milliers de florins) et la promesse d'un avancement pro- chain, comme mevcède de ses services.

Ce fut au mois de mars que cette récompense, dès long- temps pressentie, fut accordée à l'iieureux négociateur de Munster : l'ambassade de Hollande lui fut donnée : il alla de

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suite en remercier l'archiduc, pour lors à Cambrai, rentra par Bruxelles où, le 26 avril 1649, un troisième fiU, Claude- Ferdinand, vint au monde, et se rendit les premiers jours de mai à La Haye pour y prendre possession de son poste. A Rurenionde, il ne voulut accepter que les moindres hon- neurs que put réclamer un ambassadeur et se concilia habi- lement les sympathies d'un peuple de puritains dont les chets, tels que Paw par exemple, lui étaient acquis dès Munster. A peine établi & La Haye, l'archiduc le rappelle eo toute hâte; Mazarin désire échanger avec l'ambassadeur, par son secrétaire de Lionne qu'il lui envoie, puis dans un rendez-vous qu'il lui demande fi la frontière de Picardie, ses idées sur la paix générale. « Mandez-moi ce que vous espérez de la conférence que vous ferez avec M. Mazarin, j'appréhende que ce ne soit un amusement pour vous i, lui écrit Madeleine d'Accosta. La nomination d'Antoine Brun en Hollande fut accueillie au comté de Bourgogne avec grand enthousiasme, car, malgré cet esprit de jalousie qu'on reproche à tort aux Bourguignons de la rive gauche de la Saàne (quand il fut toujours plus fréquent chez ceux de la rive droite), les Francs-Comtois savent Juger le vrai mérile et y applaudir. Le gouverneur, le Parlement, tous les amis de Brun lui firent parvenir des félicitations; de Besancon, oii étaient élevés deux de ses llls, Laurent, j'atné, Jean- Michel, l'un des plus jeunes, l'archevêque Claude d'Achey lui écrivit une lettre dont je ne retiendrai que ces mots : Le Roi a fait un choix digne de sa prudence en vous envoyant pour ambassadeur en Hollande, l'emploi est pénible en celte saison, mais je sais bien aussi que ce qui est presque impossible aux autres ne vous est pas seulement malaisé, a Madeleine d'Accosta est toujours aux bains de Spa, se presse la foule élégunle des Flandres et des Etats de Hol- lande, la princesse d'Orange, la princesse de Phalsbourg, le gouverneur de Maëstncht M. de Saint-Ybal, le prélat de Bois-le-Duc et bien d'autres, qui l'assiègent de politesses et

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augmentent ses embarras. Elle s'etîraie du séjour de La Haye et de tout ce qu'on lui raconte des fâcheuses maladies qui y régnent. « Cela me donne bien de l'appréhension pour Philippe qui est sitendre et délicat, et vous et moi qui nous ressentons déjà de cette incommodité de grande mélancolie dont on ne se défait jamais. La petite vérole rëgneàSpa, mais il n'en meurt personne, il n'y a point d'entants en cette maison qui la veuille donner aux nôtres. IL faut espérer que Dieu les en garantira; de mon côté, je ferai tout ce que je pourrai pour éviter ce malheur, car de les envoyer en d'au- tres lieux, je ne serais pas en repos, et s'ils tombaient ma- lades, qui les servirait I »

Jusqu'alors simple conseiller d'ambassade, h Ratîsbonne, à Francfort, à Munster, Brun n'a vécu que d'une façon large, mais non princière, du moment que Pegnaranda, Saavedrai Zapata passaient avant lui dans l'ordre des préséances et étaient seuls appelés à représenter directement le roi d'Es- pagne, leur maître. Les honneurs sont venus et avec eux les responsabilités, mais aussi les traitements opulents, et la nécessité d'un luxe dont va s'accommoder davantage Brun, qui ne répugne point à l'apparat, tandis que sa chère Madelon n'est heureuse qu'auprès de son mari et de ses enfants dans la douce intimité du foyer.

A Dole, procureur général, Antoine Brun habite un mo- deste logis, voisin du Parlement; quelques sièges de tapis- serie, quelques bahuts, des lits fort simples et de la vais- selle d'étain constituent tout son mobilier. A Munster, il a des équipages d'emprunt, loués à la semaine; à Ia Haye, c'est tout autre chose. Ouvrez avec moi cet inventaire de 'l'hôtel de l'ambassadeur sa main a tracé ces quatre vers caractéristiques dédiés k la femme aimable dont l'ordre et l'économie régissent le logis :

Lecteur, lu peux, sans déAance,

Lire ce livre lout bu long,

Dedans lequel est la science

De la très docte Haedelont

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Parcourons l'hdtel : partout de luxueuses tapisseries, tentures en cuir doré avec feuillages sur fond rouge ; l'His- toire de SalomoQ en six pièces, une tapisserie d'A.udC' narde en cinq pièces représentant la Vie de Fabianus ; une autre en huit pièces, celle d'Alexandre ; une tapisserie d'An- vers en sept pièces, se voit l'Histoire d'Assuérus et dfl la reine Esther ; une série de six tableaux tissés à Bruxelles reproduisant la Sapience divine. De nombreuses peintures sont appendues dans tout riidtel, œuvres k plupart de pin- ceaux flamands ou hollandais : Annonciation, Mariage de la Vierge, Sainte Madeleine, Saint Augustin, Vierge à l'Enfant entre saintes Dorothée el Marguerite, Tentation et Flagella- tion de Notre-Seigneut' ; puis des portraits : Le floi, la Reine Tille de France, l'Empereur, l'Impératrice Qlle d'Es- pagne, des princes, des Infants, le plénipotentiaire Paw, de Hollande, Antoine Brun peint par Hannemann ; l'ambassa- drice vêtue de blanc peinte & La Haye, tous leurs enfants, des paysages, des gravures au burin, et au milieu de toutes ces toiles des souvenirs du pays chers au cœur des exilés : la Vierge des Jacobins et le Saint Suaire de Besan- çon. Je passe une foule de meubles incrustés d'ivoire, d'écaillé, d'argent ou de lapis, les lits à colonnes, les bahuts somptueux, l'argenterie massive qui remplit et surcharge de hauts dressoirs, avec les armes de l'ambassadeur et de sa femme gravées partout par les orfèvres de La Haye. Les écrins sont remplis de joyaux : chaîne d'or offerte au nom du roi d'Espagne par don Francisco de Mello, à la diète de Ratis- bonne; collier d'Alcantara passé au cou de la petite Thé- rèse, sa préférée, par le comte de Pegnaranda; présents de l'électeur de Mayence, du comte d'Oldenbourg, de la duchesse de Pont-de-Vaux, ou de ce vaillant capitaine Beau- regard, qui tomba glorieusement à Rocroy. Voici une bague de diamants, présent du prince Thomas de Savoie, et une paire de boucles d'oreilles en brillants achetées 6.000 flo- rins, à La Haye, pour l'ambassadrice.

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Les costumes de Brun et de sa femnrte sont d'une magnifi- cence à faire rêver, comme lea poupées que Madeleine d'Ac- costa envoyait naguère à Fribourg k la petite Marguerite- Marie.

Habits de lin drap de Hollande doublé, de moire d'argent, couleur feuille morte, de musc, gris, maure, velouté noir ou de poux de soie, drap d'Angleterre, satin velouté chamarré de cordons et de parements d'argent ou d'or, de rubans et de nœuds; gants de Grenoble et de Rome, ambrés; cha- peaux de castor ou de vigogne; bottes de cuir d'Angleterre ou de maroquin du Levant, dentelles et fme toile, voilà pour Monsieur.

Robes de moire d'argent, de satin bleu mourant, de panne couleur de feu, de satin ou de tabis noir; bottines couleur Isabelle; coiffes de taffetas; masques de ville et de campa- gne; manchons de martre, bas de soie, mantelets de toute couleur rehaussés d'argent et d'or, mules de velours, fmes dentelles, évoquant les élégances de Van Dyck ou de Rubens, voilà pour Madame.

Et tout le reste est à l'avenant, sans oublier la chapelle meublée d'une riche argenterie 0(1 officient chaque jour plu- sieurs chapelains, ni les écuries piaffent de nombreux chevaux, palefrois ou genêts d'Espagne, ni les remises des carosses somptueux dignes d'une Cour, étalent leurs coussins et leurs tentures de velours et de soie d'une richesse inouïe en attendant leurs attelages de six chevaux.

Un nombreux domestique, plusieurs secrétaires assurent le service et de l'ambassade et de la maison. Quand les salons de réception sont ouverts, quand des festins sont servis à quelque hôte illustre, la table est mise avec un luxe vraiment royal.

Du {4 au 19 septembre 1652, Antoine Brun reçoit la duchesse de Lorraine, cette infortunée Béatrix de Cusance dont on a trop facilement insulté la mémoire, la dépense de table fut de 800 florins; et ainsi de suite, soit qu'on traite

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des Bour((tiignons, des officiers d'Empire, des jésuites, des évéques ou des officiers de cavalerie.

Cette grande dépense, ce luxe auquel on n'est guère accoutumé dans la pauvre et désolée Bourgogne, Antoine Brun y est comme dans son naturel, bien qu'il soit habitué à la frugalité native des vieux logis comtois. Pour lui, dans cette situation nouvelle, c'est un devoir de représenter dignement l'honneur de son maître, le roi, sur les terres duquel le soleil ne se couche pas et dont les galions chargés d'or essaient de lutter, mais en vain, contre les gros batail- lons du Nord et de l'Ouest de l'iiiurope Hais sa femme, toujours prèle à seconder ses désirs et à l'aider de son mieux dans les nécessités d'une carrière oRlcielle. préfére- rait h toutes ces splendeurs les joies tranquilles du foyer et voudrait réunir sous son aile tous ses enfants qui grandissent et dont il faut se séparer. Ce sont deux filles élevées à Berlay- mont, deux fils nourris à Besançon, dont un très aimable enfant que la duchesse de Pont de Vaux va voir et caresser. Plût à Dieu que vous fussiez en liberté de venir ici pour le voir, vous et madame votre femme ! La santé de Brun, plus que sa propre santé toujours chancelante, la préoccupe vivement, et ce ne sont que consultations et correspon- dances auprès les médecins de Spa, de La Haye, de Bruxelles et de Besançon, que formules pharmaceutiques avec lesquelles elle essaie de conjurer l'orage et de renfor- cer une précieuse existence qu'elle tremble de voir s'étein- dre, alors qu'elle s'épuise en un labeur incessant. Ce secret qui la ronge, tandis que des continuelles grossesses usent sa vie comme les fatigues et les préoccupations de tons les instants usent celle d'Antoine Brun, apparaissent dans toutes ses lettres. « Je suis en une peine mortelle de voir M. le procureur général incommodé... ne dites rien de cela à personne », * je serais en parfaite joye. si je ne trouvais dans vos lettres la fâcheuse nouvelle de vos maux de jambes >. Brun, de son càté, très courageux à supporter des

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maux, qui datent de loin, s'inquiète, non sans raison, pour la tendre compagne de sa vie. En 1650, au mois de juillet, et en 1651, elle lui a donn^ deux derniers enfants, Léopold- Guillaume et Isabelle-Madeleine, et son désir de ne point la quitter le fait renoncer à la saison des eaux de Spa. Ses pro- pres souffrances augmentent, et sans se relâcher en rien d'une activité prodigieuse, quelques plaintes s'échappent, mais c'est de sa Femme qu'il se préoccupe davantage. « Ma femme pense changer d'air et se retirer d'ici pour une bonne partie de l'hiver, mais partout il y a beaucoup de maladies. » Sur l'avis des médecins, elle a été contrainte de passer à Malines elle emmène les deux plus âgés de mes fils; j'espère la revoir aux fêtes de Noël > ; un an se passe et la pauvre malade languit toujours sans recouvrer, sous un climat meilleur, cette santé définitivement perdue. Au mois d'octobre 1653, les médecins désespèrent, Antoine lii-un accourt à Matines pour recevoir le dernier soupir de celle qu'il a tant aimée et recueillir le douloureux et lourd héri- tage de sept enfants, dont t'alné n'a pas douze anst Le 30 octobre 1ftô3, Madeleine d'Accosla meurt à Malines et son deuil est conduit dans l'église Saint-Jean ; son corps est déposé dans le caveau des Carmélites de cette ville, mais son creur sera rapporté dans la chapelle des Carmélites de Be.sançon.

C'en est fait du foyer de l'ambassadeur ; quant à lui, ses jours sont comptés. Il ne quitte la maison mortuaire que pour courir à Bruxelles, les devoirs de sa charge l'appel- lent, sans tenir compte de son deuil. Ses deux filles retour- nent chez la prévôté de Berlaymont, ses deux fils restent à Malines, les trois plus jeunes sont encore à T,a Haye. Quand, en décembre, Antoine Brun s'arrête dans la mnison désolée oii Madeleine d'Accosta s'est éteinte, c'est, d'une part, pour s'agenouiller longuement sur sa tombe dans l'église des Carmélites, de l'autre, pour dicter un testament tout rempli du souvenir de celle qu'il a perdue.

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Je rpnds de très humbles actions de gi'&ces à Dieu de lant de bienfaits que j'ai reçus de sa main toute puissante et principalement de m'avoir fait naître en pays et de parents catholiques, d'avoir béni mon premier et mon second ma- riage par des enfants qui, jusqu'à présent, se sont témoignés de bon naturel et en me donnant des femmes vertueuses.

« Je désire que mon corps soit déposé à Malines auprès de celui de feu dame Madeleine d' Accosta, ma bien aymée femme, que mon cœur, mis en une caisse d'élain, soit enterré à Besançon près de celui de ma chère femme, afin qu'ayant été les deux si unis pendant la vie, ils le soient encore après la mort.

Je ne déslp-e point de cérémonies à mes obsèques, que le tout se passe sans bruit ni pompe.

« Je recommande à mes enfants !a crainte de Dieu, un grand zèle au service du Roi, une grande confiance en la protection de la sainte Vierge Marie, une grande union entre eux, un grand respect pour M. d'Accosta leur grand père, h quoi mon fîls atné l^urent-Jean, quoique du pre- mier mariage, n'est pas moins tenu que les autres, pour avoir feu ma femme eu autant de soin et d'alTcction pour lui que pour ses propres enfants. >

Le testament d'Antoine Brun fut signé le 6 décembre et l'ambassadeur rentra seul et triste dans son hôtel de La Haye les caresses de ses {letits enfants le laissèrent insensible ; une fièvre continue et terrible s'empare de lui, extraordi- nairement affaibli, < il se remet aux mains de Dieu, atten- dant avec grande résignation ce qu'il lui plaira ordonner de sa vie s. A l'un de ses secrétaires qui les écrit en pleurant, il dicte pour son meilleur ami ses dernières recommanda- tions • pour ses pauvres enfants qu'il le supplie de vouloir aimer, et auxquels ii y aura plus de compassion que l'on ne croit tant leur fortune est éparse >, et il envoie ses der- niers adieux à ses parents de Bourgogne auxquels il répon- dra ■ si sa divine Majesté lui rend la santé *. La fièvre aug-

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mente, l'agonie commence, et Antoine Brun auquel, par une dérision amère, le roi d'Espagne vient d'accorder le titre de baron et la charge de chef des finances aux Pays-Bas qu'il n'aura jamais exercée, muurt le 2 janvier 1654 & La Haye et va rejoindre dans le caveau des Carmélites de Malinus cette douce et bonne Madeleine d'Accosta à laquelle il n'a pu survivre, et dont la physionomie gracieuse, douce et triste, reste inséparable dans l'histoire de la glorieuse figure du diplomate franc-comtois Cj.

(1) Tous les détails de celle élude sonl lires de la correspondance com- plètement inédite d' Antoine Brun, communiquée par la bonne amitié de H. le Marquis de Scejr de Brun.

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DÉCOUVERTES SPÉLÉO LOGIQUES

EiT FI^.J^.2^^CIa:E-aoJsd:TÉ(l)

F&r M. E. FOURNIER Séance publique du 14 décembre 1899

Les plateuux culcuiresdii Jura franc-comtois sont littérale- ment criblés <le gouffres verticaux très profonds conduisant le plus souvent à de vastes cavités souterraines dans les- quelles circulent parfois d'importants cours d'eau.

Avec la collalraration dévouée d'un certain nombre d'étu- diants de l'Université nous avons entrepris d'explorer ces goufTres et les cavités auxquelles ils conduisent afin d'étudier en détail le régime des eaux souterraines qui a une impor- tance considérable au point de vue de l'hygiène publique et de l'agriculture.

Pour mener k bonne fin ces études, il nous était indispen- sable d'avoir à notre disposition un matériel important com- posé de cordes, échelles de cordes, téléphones, bateaux dé- montables, lits de campement et tentes.

Notre excellent ami M. Martel, le savant explorateur des Causses a bien voulu mettre à notre disposition une grande partie du matériel qu'il utilise lui-même pour des recherehes analogues.

Les eaux qui tombent à la surface des plateaux du Jura, ne trouvant pas d'écoulement superficiel s'engloutissent dans les

(1) Conférence accompagnée de projections.

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goulTres qui leur assurent un écoulement souterrain ou bien s'accumulent dans des bassins fermas d'où elles s'éliminent lentement par des entonnoirs en partie obstrués ou par des fissures qui les amènent en dernière analyse dans des gale- ries souterraines. Après un long parcours, elles vont res- sortir sou.« forme de sources dans les vallées.

Pour suivre dans nos recherches un ordre logique, il était donc rationnel de commencer notre étude par les points d'absorption d'eau des plateaux qui peuvent être considérés comme l'origine de tous les cours d'eau souterrains.

Ils sont tellement nombreux: dans notre région qu'il faudra certainement de longues années pour les étudier tous, aussi avons-nous limité jusqu'ici nos recherches au plateau com- pris entre le Duubs et la l^ue et spécialement aux environs de Saône, MamiroUe, Trepot, L'Hùpitai-du-Gros-Bois, Gon- sans, Montrond et Bonnevaux Comme nous venons de le dire déjà, les points d'absorption des eaux superficielles peuvent se diviser en deux groupes : les gouffres, les bassins fermés et les entonnoirs.

L'exploration des goufires n'est pas sans offrir des diffi- cultés sérieuses et même des dangers; il est quelquefois nécessaire de descendre des escarpements verticaux de 80 à 100 mètres, parfois mSme davantage ; on s'attache solidement au moyen de deux cordes, l'une passant sous les épaules, l'autre autour de la ceinture et l'on descend lentement le long de l'échelle ft barreaux de bois, tandis que les personnes placées ii la surface vous laissent doucement Oler la corde. Bientôt l'échelle oscille dans le vide; souvent elle est em- brouillée ou accumulée sur une plateforme, l'explorateur commande halte et le voilfi suspendu pendant plusieurs mi- nutes dans le vide au-dessus du gouffre. Enfin l'échelle est dégagée et la des-ente continue, mais la secousse qu'elle a produite a détaché de l'orifice du gouffre des milliers de cail- loux qui sifllent aux oreilles du spéléologue comme une grêle déballes, et, àla profondeur à laque Ile on se trouve il suffirait

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parfois d'un caillou de la grosseur d'une noix pour luer un homme ; on commande halle et on essaye de se mettre à l'abri tant que la mitraille de cailloux tombe ; elle a cessé enfin et l'on descend encore : cette fois c'est une petite cascade pro- duite par le suintement des eaux qui vous tombe sur la tète, la bougie s'éteint et l'on se trouve dans l'obscurité à environ 100 mètres sous terre; enfin encore un peu de courage et l'explorateur est nu bas du premier escarpement. Le plus souvent il a atterri au milieu d'un amas de cadavres de t>es- liaux dans un état de décomposition avancée, bien heureux s'il ne s'y est i^as enroncé jusqu'à la ceinture. Mais, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur, il rallume sa bougie, se met à l'abri de la chute de pierres, étitblit les contacts avec le ni de téléphone qu'il a déroulé avec lui et commande de remonter les cordes pour faire dcseefldre un second explo- rateur ; la même manœuvre recommence cinq ou six fois de suite, enfin nous voici tout un groupe réuni au pied du pre- mier escarpement.

Si l'on rencontre plusieurs escarpements successifs, la manœuvre se complique car il faut descendre, au pied du pre- mier, un nombre de personnes suffisant pour tenir la corde ii ceux qui vont s'aventurer dan-: le second et ainsi de suite. A la grotte du Paradis, par exemple, oji nous avons atteint une profondeur verticale de près de S!50 mètres, nous n'avons pas eu à descendre moins de sept escari^ements, sans arriver, d'ailleurs, à atteindre le fond.

Quand le gouffre aboutit à une galerie, deux cas peuvent se présenter : ou bien la galerie est à sec, ou bien elle est par- courue par un cours d'eau. Si elle est à sec on peut s'y en- gager sans autre matériel, parfoiseile se rétrécit et s'abaisse; il faut alors ramper à plat ventre et souvent se tordre comme un serpent pour suivre ses sinuosités. S'il y a un cours d'eau on fait descendre le bateau Osgood; on le monte, et deux spéiculogues, aimés de pagaies, s'y embarquent. Si la voûte s'abaisse il faut se coucher dans le bateau pour pouvoir passer ;

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souvent elle se relève ensuite et l'on accède dans des couloirs immenses. I^ plus grande prudence est indispensable dans ces navigations souterraines, la moindre négligence, le moin- dre faux mouvement peuvent amener une catastrophe ; si l'on entend au loin un liruil J'une cascade vers laquelle le courant vous entraîne, il faut stopper immédiatement si l'on ne veut s'exposer Ji une chute d'une cinquantaine de mètres dans l'eau et dans l'obscurité.

Voici quelques détails sur les principaux goufTres que nou» avons explorés dans la région ;

Le goufTre de Laclifriau présente un orifice large et dan- gereux s'ouvranl au ras du sot, tout près du bord d'un che- min. Le premier;'! pic n'a que 35 mètres, mais aboutit sur un talus d'éboulis en pente très abrupte au pied duquel s'ou- vrentdeux nouveaux gouffres, descendant 50 mètres plus bas. L'un de ces gouffres est inexplorable, car lorsqu'on essaye d'y descendre on fait ébouler des quantités de blocs rocheux dont le moindre sufllraità écraser un homme. Dans le second, en prenant quelques précautions on n'a guère à craindre la chute de pierres plus grosses que le poing. Ce second gouffre aboutit h une galerie inférieure en spirale qui conduit elle- même, à 135 mètres environ au-ilessous du sol à un nouveau gouffre encore inexploré et qui parait aboutir*^ une galerie renfermant un lac ou une rivière souterraine car on entend au loin se répercuter le bruit cristallin, des gouttes de suin- tement qui tombent dans l'eau.

La grotte du Paradis, succession de sept étages de couloii'S étroits et étranges, sépart^s par des escarpements verticaux dont la hauteur varie de 10 à 50 mètres nous a menés à près de 250 métrés de profondeur. Nous y avons tn>uvé un ruis- selet souterrain dont le débit est aujourd'hui très faible mais qui, aux époques géologiques, a été certainement le princi- pal agent de creusement de ces galeries. L'étroilesse et la si- nuosité des couloirs, le grand nombre d'escarpements succes- siCs, la dilflcuUé de traîner avec soi le matériel dans les pas-

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sages étroits font de cette grotte une des plus pénibles et des plus dangereuses à explorer. Entrés à 8 heures du matin dans ce gouffre, nous n'en sommes remontés qu'à 8 h. 1/4 du soir, exténués de fatigue, n'ayant pas mené à liout l'explora- tion et ayant même été obligés d'abandonner une partie du matériel qu'il nous a fallu aller rechercher dans une excur- sion ultérieure.

Le Puits de la Belle-Louise, près Montrond, avec son pre- mier à pic de 85 mètres, nous a menés à 135 mètres de pro- fondeur verticale à un lac alimenté par un ruisseau souter- niin et dont le trop plein se perd par infiltration sous un ta- lu.-* il'éboulis.

I* Puits de lii Vieille herbe près de l 'Hôpital -du-Grosbois présente un premier à pic de 70 mètres suivi d'un second goufriede40 m. environ, l'exploration n'a pu être achevée.

Le Puits de Poudrey, dans la mémo région est un exemple de goulTre d'accès facile, on peut y descendre sans être at- taché, en s'aidant d'une simple corde d'une dizaine de mètres que l'on attache au tronc d'un arbre. A 35 mètres de profon- deur on arrive dans une salle grandiose ne mesurant pas moins de 1U0 mètre!^ de diamètre et 50 mètres de hauteur. C'est une des plus grandes salies signalées dans les cavernes de l'Europe ^ il est regretuiblc que malgré son accès relati- vement facile elle ne soit pas plus connue de^ touristes bi- sontins.

Je ne m'arrêterai pas ici à vous décrire les nombreux gouffres que nous avons encore explorés. Pour goûter plei- nement le charme de ces sites étranges, il faut les voir soi- même, toute desci'iption est impuissante h rendre l'impres- sion ressentie.

Pour les entonnoirs l'eau s'infiltre dans desfissures im- pénétrables et pour les bassins fermés, nous employons d'autres procédés d'étude. On colore leurs eaux !i la fluores- céine, substance qui leur donne une belle coloration verte et l'un note les points uti les eaux colorées vont ressortir ; on a

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ainsi des données précieuses sur la direction de certains cours d'eaux souterrains inaccessibles par les bassins et les entonnoirs, mais que l'on peut rejoindre parfois par les gouflres. It faut citer comme exemple de bassins fermés Saône, Arc-sous-Cicon, le Locle(Col des Roches).

Les eaux des gouRï^s, entonnoirs et bassins fermés, après un long parcours souterrain, vont ressortir dans les vaHécs sous forme de sources puissantes, auxquelles on a donné le nom de sources jurassiennes et de sources vauclusiennes. Telles sont les sources d'Arcier, du Lizon, de La Loue, de Plaisir-Fontaine, etc.

Quelquefois, ces sources se présentent sous forme de véri- tables gouffres (Puits jurassiens météoriques), qui rejettent de l'eau la plus grande partie de l'année mais sont à sec dans une partie de la saison estivale (exemple. Puits de la Brème).

Au sortir de ces sources, les eaux, revenues au jour, s'en- gagent dans des vallées étroites et profondes auxquelles on a donné le nom de cagnons (la Loue, le Saut du Doubs, etc.),

Nos études nous ont montré que certains de ces cagnons étaient autrefois des galeries souterraines dont la voûte s'é- tait peu à peu éboulée et qui s'étaient élargies ensuite par érosion.

Un grand nombre de grottes, aujourd'hui à sec, sont d'anciennes galeries d'eiu desséchées depuis le Quaternaire.

Enfin les glacières, si répandues dans la chaîne du Jura, sont des excavations dans lesquelles l'air froid de l'hiver s'accumule; la difficulté de l'échange avec l'air extérieur maintient constamment dans ces excavations une tempéra- ture assez basse pour y amener l'accumulation d'une épaisse couche de glace.

Nous venons de suivre très rapidement l'évolution des eaux depuis le moment oii elles sont absorbées sur le plateau jus- qu'à celui elles reviennent à l'air libre dans les vallées. Il est de notre devoir de faire remarquer en terminant com- bien l'étude de cette évolution des eaux offre d'importance au 23

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point de vue de l'hygiène. Nous ne saurions nous lasser de le répéter, les goulTres sont d'infectes charniers les paysans jettealloutes leurs bêtes mortes ; c'est sur ces charniers que filtrent les eaux qui ressortent limpides en apparence dans certaines sources, comme celles d'Arcier, du Lizon, de^ la Loue, de Cléron, etc. Toutes ces eaux sont donc contami- nées et susceptibles d'amener les épidémies et les empoi- sonnements les plus graves, tant qu'une loi très sévère n'aura pas proscrit l'abominable coutume que nous signa- lons (i}.

(1) Depuu que en lignes ont écrites, an projet de loi ei été prëMotë au Sénat et va aboutir incessamment.

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LA PART DE BESANÇON

DANS LE MOUVEMENT

DÉPOPULATION FRANÇAISE

Par H. le H' BAUDIN

Séance publique du tS décembre i900

Mesdames, Messieurs, Ce n'est pas une question neuve que cette question de la dépopulation française : dès l'année 1867, le professeur Léon Lefort poussait, à l'Académie de Médecine, le premier cri d'à- larme. Depuis, mais surtout au cours de ces quinze à vingt dernières années, économistes, statisticiens, hygiénistes, dé- mographes et moralistes ont accumulé chiffres sur faits, notes sur documents, chroniques sur articles et brochures sur volumes, explorant la question sous toules ses faces, la tournant et la retournant dans tous les sens, la disséquant dans ses moindres parties, l'envisageant et en elle même et dans ses causes, dans ses résultats ou conséquences actuels, proches ou éloignés ; cherchant enfin le remède ou les re- mèdes au fléau avec une ingéniosité et une patience dignes de tous les éloges, mais avec un insuccès d'ailleurs à peu près constant et radical. Les préoccupations légitimes de l'o- pinion publique, ainsi saisie violemment et de tous les cdtés à la fois, ont eu leur contre-coup dans les sphères politi- ques; à la Chambre comme au Sénat, l'initiative parlemen- taire s'est donné largement carrière ; hier encore, Monsieur le sénateur Bernard, du Doubs, ancien sous-secrétaire d'Etat,

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au nom de 133 de ses collègues déposait sur le bureau de la Haute-Assemblée un projet de résolution tendant à la nomi- nation d'une grande commisaiOD extra parlementaire chargée de rechercher les causes de la dépopulation en France et les moyens les plus pratiques de la combattre, proposition à la- i|uelle le gouveriiemeut se ralliait aussitdl.

Si donc la question n'est pas neuv», elle n'en est pas moins d'acluuftl^ ; on peut même dire qu'elle devient d'année en année plus actuelle, au fur et k mesure que le péril de la dé- population, qu'on a pu, sans exagérer, appeler un t péril na- tional >, devient plus grave et plus proche, plus immédiate- ment redoutable, plus actuelle en ce moment môme oii le tableau oITiciel des variations démographiques pour 1899, constate encore celte fois un déficit de 10.000 naissances par rapport au chiffre moyen annuel de la période décennale pré- cédente.

Je ne puis ni ne désire reprendre et parfaire devant vous l'étude de la dépopulation française : ce n'en est ni le temps ni le lieu ; à peine eflleurerai-je au préalable cette question pour me renfermer strictement et bien vite dans celte de la dépopulation bisontine, moins connue, et, d'ailleurs, pour vous plus directement intéressante. Je m'attacherai donc surtout à rechercher quelle part, plus ou moins considérable, prend Besançon au mouvement général de la dépopulation française ; à quels jeux combinés de la mortalité, de la nup- tialité et de la natalité se rattache cette dépopulation locale ; quels dangers enfin elle peut, à un moment donné, faire cou- rir à notre ville.

Ce sera la meilleure façon de me faire pardonner le choix d'un sujet déjii bien rebattu, aride au fond, comme la plu- part des sujets de statistique et d'économie politique, et peu ou point susceptible, dans la forme, de cette parure lit- téraire que vous avez accoutumé de rencontrer dans nos séances solennelles. Pour celte fois,— et pour une fois, je fais appel k votre indulgence... et j'y compte, ta sachant

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d'avance acquise à qui vient vous parler des intérêts sacrés de notre grande patrie, la France, et de notre plus petite et deuxième patrie, la Comté, Besancon.

Lorqu'on parie de la dépopulation de la France >, il faut tout d'abord se bien entendre : la France ne se c dépeuple » pas encore, au sens littéral du mot. Bien qu'en ces derniers temps il soit arrivé, au cours de plusieurs années, notam- ment en 1890, en 1891, en 1892, en 1895, que le chiffre des décès l'ait emporté sur celui des naissances de l'année, en somme, à chaque recensement quinquennal, jusques et y compris le dernier recensement de 1896, le prochain de- vant avoir lieu en 1901, le chifH'e total de la population française s'est trouvé supérieur à celui du recensement pré- cédent. La France, jusqu'ici, continue donc en réalité à s'ac- croître ; seulement, cet accroissement devient de plus en plus faible de plus en plus insignifiant; il tend à devenir nul ou même négatif ; il est, dans tous les cas, très inférieur à ce qu'il est dans tous les autres Etats civilisés. Il y a trente ans. au lendemain de la guerre, nous avions 36 millions d'habi- tants environ, et l'Allemagne en avait 40 millions ; aujour- d'hui, nous avons 38 millions et demi d'habitants, et l'Alle- magne en a près de 53 millions. De même, le Royaume-Uni d'Angleterre, Ecosse et Irlande avait 30 millions d'habitants il en a près de 39 et nous dépasse comme chiffre de popula- tion ; l'Autriche-Hongrie avait 34 millions d'habitants ; elle en a 42 millions et nous dépasse également et de beaucoup ; l'Italie progresse de 25 à 31 millions ; la Russie, enHn, de 72 à 103 millions ! Parmi les six grandes puissances de l'Eu- rope, nous occupons maintenant l'avant dernier rang comme chitTre de population : seule l'Italie marche encore après nous, gagnant du terrain à vue d'œil, puisqu'elle s'accroît de 6 millions d'habitants tandis que nous en conquérons à peine '2 millions et demi.

Sidoncil n'y a pas dépopulation absolue en France, jus-

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qu'à présent du moins, il y a cependant dépopulation re- lative : tandis que nous restons à peu de chose près station- naires, gagnant péniblement 800,000 habitants durant les quinze dernières années, nos voisins, dans le inéme temps, s'accroissent de quatre, cinq, six, huit et dix fois plus : l'Alle- magne, de 8 militons ; l'Angleterre, de ^ millions et demi ; l'Italie, de prèsde ^millions. En un mot, taudis que tous les peuples qui nous entourent continuent d'obéir à cette loi qui fait, de l'accroissement normal et régulier de leur population, l'une des conditions primordiales de l'existence des nations civilisées et le signe infaillible de leur prospérité, la France seule tend k s'y soustruirc, et c e.st là, je le démontrerai tout à l'heure, l'un des plus grands dangers qu'elle puisse

La dépopulation, au surplus, dans certaines piirties de la France n'est pas seulement relative, mais bien réelle, ab~ tolue : nous avons des provinces entières, la Normandie, la Gascogne, la Bourgogne, chaque recensement, depuis 15 ans, constate une diminution eHective de la population ; à chaque recensement, également, on voit augmenter le nombre des départements en voie de décroissance, de dépo- pulation réelle : sur nos 89 départements, 29 étaient, dès l'année 1886, en voie de dépopulation ; en 1891, il y en avait 55, et enfin 64 en 1896 ; c'est-à-dire qu'au dernier recense- ment 23 départements seulement maintenaient leur chiffre d'habitants. Dans 12 départements, dans l'Orne, l'Eure, l'Aube, ia Côte-d'Or, le Lot, le l^t-et-Garonne en particulier, on enregistre couramment 3 décès pour 2 naissances ; dans certains cantons, le mal est plus grand encore : on n'y compte plus qu'une naissance pour deux décès ! On commence à en- trevoir l'image de notre pays tout entier dans ce qui se passe sur certains points du Cotentin oii M. Arsène Dumonta suivi, génération par génération, l'histoire de chaque famille : au- jourd'hui, il n'en reste presque plus une seule, les rares sur- vivants ayant émigré à Paris pour y devenir fonctionnaires,

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concierges, garçons de salle, etc. Des villages entiers ne sont plus que des amas de maisons ruinées.

Comment se comporte Besançon au milieu du mouvement de dépopulation relative de la France, au milieu du mouve- ment, de plus en plus général, de dépopulation réelle, abso- lue, qui, l'une après l'autre, atteint nos provinces et qui, après avoir gagné d'abord la Haute-Saône, a fini par gagner, au dernier recensement, le Jura et le Doubs?

Besançon avait 28 à 29 mille habitants en 1836, époque ob, pour la première fois, le dénombrement s'est fait dans des conditions sérieuses, permettant d'accepter ces chiffres comme point de départ et base solide d'appréciation. Aujour- d'hui, Besançon possède 58.000 habitants: sa population a donc un peu plus que doublé, et le dernier recense- ment, celui de 1896, accuse une augmentation de 1500 habi- tants par rapport aux chiffres du recensement quinquennal précédent, de 1891. On ne saurait dire, par conséquent, que Besançon se dépeuple : voilà ce que l'on voit toutd'abord.

Mais selon la formule chère à Bastiat, à côté de ce que l'on voit il y a, malheureusement dans l'espèce, ce que l'on ne voit pas, ce qui est pourtant, et ce qu'il faut bien voir.

Pour une ville, comme pour toute collectivité humaine, il n'est qu'un seul mode d'accroissement qui soit normal, légi- time, physiologique, peut-on dire : c'est celui qui n'est dCl qu'à des causes naturelles, intrinsèques, c'est-à-dire à un excédent, s'ajoutant année par année, des naissances sur les décès. Est-ce selon ce mode, est-ce grâce à ses seules res- sources démographiques que Besançon a vu doubler, en 60 ans, le chiffre de sa population f Nullement, et il s'en faut de tout, au contraire. J'ai pu, remontant de nos jours jusqu'en 1848, noter, année par année, en face les uns des autres, les chiffres des décès et ceux des naissances à Besançon : de la comparaison de ces chiffres il résulte que, au cours de cette période de 52 ans, il est arrivé 6 fois seulement (1 année

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sur 9), que le chiffre des naissances l'ait emporté sur celui des décès, et de si peu 1 avec un gain total de 370 naissances pour ces 6 ans ; tandis que 46 fois il y a eu excédent de décès, occasionnant un déchet total de 8500 existences. De sorte que, notre population étant, en 1848, de 30,700 habitants, chiiTres ronds, elle se trouverait aujourd'hui réduite, si elle n'avait vivre que de ses propres ressources, au chiflre de 2^,500 habilants en lieu et place de 58,000 qu'elle possède en réalité.

Ainsi Besançon, s'il s'est accru effectivement, ne s'est point accru d'une manière normale, physiologique, de lui- même, de son propre fonds: de ce seul chef il se serait au contraire appauvri, et son apparente richesse en citoyens, il la doit h des ressources extrinsèques, extraordinaires, il la doit à d'incessants emprunts à l'immigration tant étrangère qu'intérieure, la première représentée par les immigrés de toutes nationalités, lielges, Italiens, Allemands, Alsa- ciens-Lorrains, Suisses surtout, formant un total de près de 3500 étrangers : la seconde, représentée par les immigrés français venus, soit du reste du département du Doubs, soit des autres départements plus ou moins proches.

Et en effet, le mouvement d'accroissement de Besançon, étudié dans ses détails, par périodes quinquennales succes- sives, n'accuse point une marche uniformément retardée, mais enfin uniforme, comme celle de la population française, comme celle de toute collectivité soumise exclusivement ou à peu près au jeu physiologique de ses éléments démogra- phiques propres, mais bien une marche irrégulière, inter- mittente, se faisant comme par à-coups, au gré d'influences momentanées, de cause diverse, d'ordre surtout économique et social.

C'est ainsi que notre marche en avant s'accentue d'abord it à coup de 1846 à 1856, au moment les premiers che- ns de fer viennent sillonner notre région et décupler Tac- ite des centres favorisés : en moins de iO ans, la popula-

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tion s'accroît de près de moitié, passant de 30,700 & 43,700. Or, pendant ce temps, les arrondissements de Montbéliard, de Baume-les- Dames etdePontarlierperdontdeSàlO p. ICI) de leur population, et la partie rurale de l'arrondissement de Besançon sud perd 27 p. 100 (plus du quart !) de la sienne ; enfin, les arrondissements de Dole et do Poligiiy, ceux de Vesoul et de Gray, sont éprouvés aussi, bien qu'à un moindre degré, par cette sorte d' u aspiration i) exercée par le grand centre provincial sur les habitants des bourgs et campagnes plus ou moins proches. C'est bien là, pri» sur le fait, le pro- cédé de dépopulation de la campagne au profit de la grande ville.

Une seconde phase d'accélération bien marquée se place de 1872 à 1880 : d'une part, à ce moment, la constitution de notre ville en siège d'un des plus grands commandements militaires et en vaste camp retranché entraîne un renforce- ment considérable de sa garnison ; d'autre part, les rigueurs de l'annexion provoquent l'immigration à Besançon de nombre de patriotes alsaciens ; en mëtne temps l'épanouis- semenl (hélas 7 passager] de notre industrie horlogère appelle à nouveau, dans nos ateliers, des colonies d'ouvriers suisses. Cette fois, en raison des caractères particuliers à ces diverses sortes d'immigrations, on ne voit pas s'établir, dans la partie rurale de notre arrondissement et dans les arrondissements proches le courant de dépopulation compensatrice que je vous montrais tout à l'heure.

On sait trop la désastreuse influence des vicissitudes éprouvées depuis 1881-1882 par notre industrie horlogère pourqu'ilsoitbesoin de signaler leur intime rapport, de cause à effet, avec le ralentissement d'abord (de 1881 à 188G), puis avec le recul (de 1891 àl896), éprouvés dans le mou\'enient, jusque irrégulièrement mais constamment ascensionnel, de notre population. II s'agit bien ici de causes toutes locales, puisque, aux mêmes époques, la population rurale de notre arrondissement et de l'arrondissement de Baume-les-Dames

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reiite statinnnaire, et que les arrondissements de Pontarlier et de Monlbéliard bénéficient au contraire d'une augmenta- tion de population.

Enfin, de 1891 à 1896, la création à Besançon de nouvelles industries (soieries, papeteries, fabrique d'horlogerie, de chaussures, établissement thermal des bains salins, etc.), entraine une reprise du mouvement en avant : notre popula- tion conquiert 1500 habitants ; mais en même temps la por- tion rurale de notre arrondissement en perd un millier, presque tous absorbés par la ville.

En résumé, Besançon vitsurtoutde la population des cam- pagnes, population qu'elle aspire et qu'elle consomme, au sens littéral du mot. Besançon fuit, en somme, ce que font, du plus au moins, presque toutes les villes, véritables « man- geuses d'hommes >, organismes et causes, non pas uniques mais puissants entre tous, de la dépopulation.

Et maintenant, quelles sont les causes de notre dépopula- tion bisontine? Pourquoi ce constant ou presque constant excédent de nos décès sur nos naissances? Est-c« qu'on meurt trop à Besançon, ou bien est-ce qu'on n'y naît pas as- sez, ou encore e;^t-ce l'un et l'autre Èi la fois ? C'est ce que va nous apprendre une étude rapide et sommaire de notre mor- talité, ou fréquence des décès, de notre nalatilé ou fréquence des naissances, et, préjudiciel lement à celle-ci, de notre nuptialité, ou fréquence des mariages.

Voyons d'abord la mortalité: est-ce que l'on meurt beau- coup à Besançon? est-ce que l'on y meurt trop? A cet égard, Besançon a joui longtemps d'une réputation plutôt mauvaise, au moins médiocre, et il faut reconnaître que cette réputa- tion, durant un temps, a été jusqu'à un certain point méritée. Comment en eût-il été autrement ?

11 n'est pas douteux que des préoccupations tout autres (|ue celles relatives à l'hygiène et à la salubrité de la future ville ont présidé au choix de l'emplacement de Besançon : le

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besoin de sécurité et la pensée de la défense ont prévalu, ce semble d'une manière à peu près exclusive. Ses habitants sont donc venus se grouper au pied des lochers qui consti- tuent l'isthme de la presqu'île enclose dans une sinuosité de la rivière : sur le rocher, ils ont campé leur citadelle, et, sur ta rive gauche du Doubs, en dedans de sa boucle, aux bords mal endigués et couverts de marais, ils ont élevé leurs pri- mitives demeures.

Peu à peu, au cours des siècles, ils ont conquis ce sol va- seux et rejeté la rivière dans son lit actuel, grâce à l'exhaus- sement lent et progre^isiT résultant de l'accumulation des ma- tériaux de toute nature et des débris, des déchets organiques et autres que les besoins de la vie individuelle et collective fabriquent et rejettent incessamment. Or, cette couche d' humus humain », si j'ose ainsi dire, superposée à un sol de marécage, ne saurait sans doute être considérée comme un élémenl de salubrité.

Plus tard, en raison des progrès de la science guerrière, les défenses naturelles des rochers de la citadelle et des eaux courantes et dormantes du Doubs ne suffisant plus, la ville s'entoura de remparts : la sécurité, ainsi augmentée, accrut son importance et attira une population plus nom- breuse On n'eut plus alors qu'un souci : ne plus perdre un pouce de ce terrain désormais délimité pour des siècles par sa ceinture de pierre. Pour occuper le moins de place pos- sible, on réduisit au strict minimum le nombre et la largeur des rues et des places ; on accola les maisons par leur plus large surface, ne leur laissant sur la rue qu'un étroit pignon : peu d'air et peu de lumière ; par suite, pas du tout de pro- preté.

Dans les cours, qui se succédaient en forme de |iuils, dans les longs et étroits corridors des maisons s'accumulaient, ar- rosés par les eanx ménagères, les déchets, les fumiers, et les déiritus de toute sorte, en attendant qu'une pluie abon- dante vint transformer les ruelles en ruisseaux, et permit d'y

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pousser toute celte fange. On utilisa surtout dans la suite les progrès de l'architecture pour faire croître la ville en hau- teur, et la densité de la population ne cessant d'augmenter, la proportion des souillures du sol et des eaux par les déchets organiques s'éleva parallèlement d'autant.

Sans doute, ces conditions d'existence passée ne sont pas absolument particulières à Besançon; ce sont un peu celles de toutes les vieilles villes et surtout des vieilles villes fortifiées; il n'en est pas moins vrai, que notre cité, l'une des plus an- ciennes des Gaules, et l'une de celles au^si 0(1 tout a toujours élé sacrifié aux intérêts de la défense, devait être également l'une de celles ces conditions défavorables s'accuseraient avec le plus de suite et d intensité. On a dit des villes qu'elles étaient toutes, par rapport aux campagnes, sinon des malades, au moins des valétudinaires : ceci nous explique comment Besançon a été longtemps une malade parmi les \nlles ma- lades, et comment, jusque vers le milieu de ce siècle, elle est restée une débile parmi les valétudinaires ; comment s'est établie sa réputation de ville insalubre, et comment cette réputation a survécu après [Uôme que la lutte instituée contre le mal eitt fini par replacer la ville à un rang à peu prè^ normal en tant que salubrité.

Et en effet, combien il y a loin du Besançon d'il y a un siècle, ou même seulement un demi-siècle, au Besançon d'aujourd'hui ! Tout d'abord, l'amenée et la distribution à la ville des eaux d'Arcier ont suffi pour faire tomber la morta- lité générale bisontine de 35 par 1000 habitants à 26 et demi p. 1000 c'est-à-dire à la réduire d'un coup de plus du quart : jamais opération ne lut aussi fructueuse ; jamais dépense communale affectée à de grands travaux d'utilité publique ne constitua une économie mieux entendue, puisque, moyen- nant 1 .750. (XX) francs, prix de revient des travaux de captage, d'amenée et de distribution de cette source, capital dont les intérêts annuels sont dès longtemps couverts par les recettes de l'abonnement aux eaux de la ville, on a sauvé chaque

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357 année, depuis 45 ans, une moyenne de 300 vies humaines, soit un total de 13.500 existences !

Jusque vers l'année 1873, la mortalité se maintient, ou à très peu près, au taux encore relativement élevé de 26 et demi par 1000 habilants ; c'esl alors qu'au lendemain des dé- sastres de « l'Année terrible » , au milieu du mouvemeni gé- néral de reprise de la vie nationale, les grands travaux d'as- sainissement reçoivent une nouvelle impulsion; les fossés- égouls (te Chatnars sont comblés ; le quai Veil-Picard s'élève et les abattoirs sont éloignés ; les excellentes eaux d'Aglans sont amenées ; l'élurglssemciil de certaines rues, de la rue Battant entre autres, apporte un peu d'air et delumière dans les quartiers les plus déshérités ; enfin, ia vieille ville com- mence ù déverser dans le vaste faubourg des Chaprais le trop plein de sa population : de 26 et demi à 27 pour 1000, notre mortalité tombe & 25 et demi environ, année moyenne, chiffre à peine supérieur encore à celui moyen de la morta- lité des grandes villes l'rançaises.

Enfin, vers 1880-85, l'hygiène publique prenait partout, k l'élranger et en France, un merveilleux élan par suite de l'ap- plication,ù la prévention des maladies, des merveilleuses dé- couvertes de noire illustre Pasteur. La création, en 1890, après quelques années de tâtonnements, d'un bureau muni- cipal d'hygiène solidement organisé el fort du concours mo- ral de la Société de Médecine de Besançon el de la Franche- Comté, ainsi que de l'appui effectif de la municipalité et des pouvoirs publics, vint donner h ce mouvement, & Besançon, une vigueur particulière. Rappelons, ne fut-ce que pour mé- moire ; l'achëvement et la coordination de notre réseau d'é- goûts, avec création d'un important tronçon de l'égoûl collec- teur;— la substitution, dans une grande partie desChaprais, de l'excellente eau d'Aglans à l'eau de Fontaine-Argent, jus- tement disqualifiée ; l'organisation d'un service municipal de désinfection ; la réorganisation du service de vaccina- tion et de revaccination et l'introduction du vaccin animal :

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358 la régie me nlntion de l'isolement des contagieux dans les écoles, et de l'hygiène scolaire en général . l'organisation de la police sanitaire des garnis, du transport des malades contagieux, de l'enlèvement des ordures ménagères; - la réorganisation de la commission des logements insalubres et (le son fonctionnement; la création d'un laboratoire d'ana- lyses chimiques et micrographiques; d'un service d'informa- tions et de surveillance des épidémies, etc. Grâce à cet en- semble de mesures et de travaux, en moins de 10 ans, de 1889 à 1899, la mortalité bisontme s'abaissait de 30 p. 100, de 1/5, tombant de ^ et demi à 20 et demi par 1000 habitants.

En résumé, et en somme: depuis 10 ans notre mortalité bisontine est à peine égale, plutôt inférieure à celle de l'en- semble de la France, campagnes comprises ; elle est infé- rieure, de 1 à 1 et demi par 1000 habitants à celle moyenne des villes françaises de 30 à 100 mille habitants ; elle est inférieure à celle de toutes les villes comtoises (Vesuul exceplé) ; ^- elle est inférieure à celle des départements com- tois, villes et campagnes réunies ; elle est enfin inférieure, avec celle de Dijon, ii la mortalité de toutes les grandes villes du Centre-Est, Est etNord-Est de laFrance.

Puisque, notre mortalité n'étant pas trop forte, étant même relativement minime nous continuons à nous trouver en face d'un excédent de décès, il faut bien que ce soit noire natalité qui soit beaucoup trop faible. Et c'est bien, en elTet, ce que nous allons voir ; mais disons d'abord deux mots en passant de notre nuptialité, la fréquence des mariages étant évidem- ment une condition de la fréquence des naissances.

Se marie-t-on beaucoup à Besançon? Au cours des 20 der- nières années, on y a célébré, année moyenne, 378 à 380 ma- "■ages, correspondant à une nuptinlitc de un peu moins de par 1000 habitants, alors que ce chiffre est de 7 et 1/2 jur l'ensemble de la France, et de prés de 8 pour les villes, £t non seulement on se marie moins k Besançon qu'on ne

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le fait moyennemenl en France, et surtout dans les villes, mais encore on s'y marie plus tard, chose regrettable à tous points de vue : les garçons, à 30 ans au lieu de 2ti ans el demi, les filles à 2tians au lieu de 24 ans et demi... L'écart ne semble pas énorme, diia-t-un ; mais il faut remarquer qu'il s'agit ici de moyennes, de moyennes établies sur des groupes nombreux et suivis pendant une série d'années, el les diffé- rences qu'elles accusent sont, en réalité, considérables.

Pour s'en convaincre, il suffit de constater quel profond retentissement ces écarts, en apparence minimes, ont, en fin de compte, sur la composilion de notre population en mariés et non mariés des deux sexes : en France, sur 1000 personnes du sexe masculin âgées de plus de 18 ans, on compte 550 mariés environ; à Besançon (Eibstraction faite de la garnison), on n'en compte que 480 ; sur 1000 personnes du sexe fémi- nin âgées de plus de 15 ans, on compte : en France, 544, à Besançon 407 mariées seulement.

En résumé, peu, relativement, de mariages, peu de ma- riés et, par surcroît des mariés plutôt âgés, voilà des condi- tions bien faites pour abaisser le chiffre de notre natalité.

Et, de fait, je ne dis pas a de ce seul fait ■-, - notre iia- talilé est d'une insuffisance extrême, et elle ne cesse de s'a- baisser: en 1856-60, avec une population de 43.500 habitants, nous enregistrions, année moyenne, 1175 naissances ; de nos jours, de 1896 à 1899, avec une population de 58.000 habi- tants nous n'en enregistrons plus que 1064 ; il y a 60 ans, pour 1000 habitants de notre ville, on comptait 31 nais- sances: aujourd'hui, on n'en compte plus que 18 ; la fré- quence relative de nos naissances s'est abaissée dans la pro- portion de 31 à 1 8, soit de 2/5. En France, pendant la même période, la natalité a passé de 26 à 22 et demi par 1000 ha- bitants, et ce chifTre de 22 et demi est déjà bien misérable lorsqu'on le trouve de 31 en Italie, de 34 en Angleterre, de 38 en Allemagne, de 50 en Russie !

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Au taux de la natalité françaisp, déjà si faible ! c'est 1300 naissances que nous devrions compter au lieu et place de 1U64,- au taux de la natalité, plus forte, des villes fran- çaises, au taux de la natalité du département du Doubs tout entier, c'est 1350 naissances, et, au taux de la natalité alle- mande, c'est 2200 naissances que noua devrions compter an- nuellement, au lieu de 1064 !

C'est donc bien à notre natalité déplorablement faible, et en partie h notre nuptialité un peu laible aussi qu'est due notre dépopulation bisontine, image en réalité aggravée, en dépit des apparences, de la dépopulation française; dans ce mouvement de dépopulation qui, pour tous les esprits sérieux et clairvoyants, devient un véritable ii péril na- tional », mouvement les villes tiennent la tête, nous avons une part trop grande, même en tant que ville: si nous ne tenons pas absolument le premier rang, il ne s'rh faut pas de beaucoup.

Le temps me manque pour vous faire entrevoir dans un résumé même très résumé, les conséquences redoutables qu'entraîne pour un pays une dépopulation, même simple- ment relative, comme l'est jusqu'ici celle de la France: amoindrissement de sa puissance et de son influence poli- tique, de la sphère d'action de sa langue, et. par suite, de son rayonnement intellectuel et moral ; amoindrissement aussi de sa vie économique et de sa richesse, amoindrissement de sa cohésion et de son unité nationales par suite d'une immi- gration étrangère excessive... en attendant que la dépopula- tion réelle et absolue survenant, etelleestà nosportes. - ce soit la nation, la population elle-même qui s'amoindrisse et peu à peu disparaisse, par une sorte de suicide, suicide lent, non douloureux, suicide par le chloroforme, comme on l'adit, mais suicide enfin

A moins que, d'ici là, quelque tragique accident ne vienne brusquer le dénouement fatal. Nous sommes bien Hers de

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notre civilisation, à cette aube du xx.* siècle, et pourtant, au milieu de notre Europe en armes, nerveuse, inquiète, pou- vons-nous oublier qu'aujourd'hui plus que jamais la force prime le droit, et que la force ne va pas sans le nombre? Pou- vons-nous oublier lu spoliation du Danemark, Sadowa, l'An- née terrible, l'Alsace et la Lorraine amputées, les massacres d'Arménie et l'écrasement de la Grèce, Cuba et les Philip- pines en sang, et l'agonie glorieuse mais atroce du Transvaal, etlamarcheauCalvairedesongr.ind patrlute? Ehbieni Son- geons-y : en 1870-71, l'Allemagne et la France avaient à peu près le même nombre de conscrits, 296,000 conscrits français contre 330,000 conscrits allemands; aujourd'hui, l'Allem^ne en a presque moitié en plus : 448,000 contre 300,000.

Gomme l'Allemagne, depuis 1801 a deux fois plua de nais- sances que la France (1,903,000 contre 909,000), il est fatal que, vers 1911, elle aura deux fois plus aussi de conscrits... et alors.... On dit ; c II est inutile de crier tout cela si haut.,. C'est enfantin ! Les Allemands le savent et le pro- clament les premiers. Ecoutez !e D' Rommel : « La politique s des races est impitoyable, déclare-t-il avec su brutalité teu-

> tonne : le moment approche les cinq lils de la famille

allemande, alléchés par le.-i ressources et la fécondité de

> la France, viendront facilement à bout du fils unique de

la famille française. Quand une nation grossissante en cou-

> doie une plus clairsemée, qui, par suite, forme centre de

dépression, il se produit un courant d'air vulgairement ap- « pelé invasion, phénomène pendant lequel la loi et la mo- n raie sojit mises provisoirement de côté. »

Ne fût-ce que par patriotisme, et au point de vue général, nous devons déplorer le rôle trop considérable que joue notre ville dans l'extension de ce fléau qu'est la dépopulation. Notre patriotisme local ne doit pas s'en munlrer moins ému : Besan- çon n'est pas encore en décadence de population; il n'en est pas moins vrai qu'il ne vit que d'emprunts de citoyens, que des ressources de l'immigration, et que ces emprunts se font

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de plus en plus difficiles et n'arrivent plus qu'avec peine k comblerlesvidescausésparl'excédentdes décès sur les nais- sances : depuis 20 ans, nous avons cessé ou presque de nous accroître comme continuent à le faire les autres villes, et à chaque dénombrement nous perdons un ou deux rangs dans le classement des villes françaises par ordre d'importance. De un amoindrissement au moins relatif.

ES qu'on ne dise pas : que nous importe? Au nombre de ses habitants ne se mesurent ni la véritable grandeur d'une ville, ni sa richesse, ni surtout le bonheur de ses citoyens ; il est des villes moyennes, petites même, oii la vie s'écoule heu- reuse et facile, avec un développement régulier, mais non intensif de la population. Non, de telles villes ne sauraient exister qu'à la condition d'avoir été toujours ce qu'elles sont, ou moindres qu'elles ne sont ; qu'à condition de n'être pas des villes en décroissance ; sinon, de l'amoindrissement même de la population découle une atteinte forcée portée à tous les intérêts engagés, à toutes les situations acquises à coup d'argent et de temps : dépréciation des propriétés, ruine progressive du commerce et de l'industrie. Et d'autre part, pour demeurer un centre administratif, judiciaire, universi- taire, ecclésiastique, militaire même, encore faut-il qu'une ville ne tombe pas au-dessous d'un certain niveau, au-des- sous d'un certain chiffre de population, à côté de villes voisines grandissantes. Sinon, un jour arrive od l'Etat cesse de défendre une ville qui ne se défend plus elle-même, dont la voix n'est plus capable de se ùiire entendre, moins encore de se Êàire écouter

Mesdames et Messieurs, les choses n'en sont là, Diea merci I ni pour Besancon, ni pour la France : il y a loin des dangers prévoyables à la catastrophe réalisée. Une grande ville, une grande nation ne disparaissent pas si facilement, et, comme le dit éloquemment M. Levasseur : « C'est vraiment > trop d'humilité que de penser qu'une nation de 38 millions

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k d'Âmes, qui, par son agriculture, son commerce, son indus-

> trie est une des plus riches du globe terrestre, et par son n activité intellectuelle dans les lettres, les arts, les sciences,

une des plus autorisées à éclairer le monde, qui, sous le

> gouvernement républicain, a depuis un quart de siècle re- couvre dans le concert Européen sa place de grande puis- » sance, est une nation finie, que les cliilTres de la statistique

acculent invinciblement k disparaître ! * Ayons confiance, soiti mais avisons, ilesttemps. Les remèdes vus et entrevus sont légion : souhaitons seulement qu'on les applique vite et qu'on les applique tous, alin, comme disait Jules Simon, d'être sûr d'appliquer le bon.

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RAVEIE, SIENNE, FLORENCE

Par H. Jules GAUTHISK

Séance publique du iS décembre 1900

S'il est un payî^ dont le charme s'impose à tous ceux qui le parcourent ou te visitent, c'est l'Italie, la terre des grands souvenirs, des innombrables monuments, oa le pèlerin comme le poète, l'artiste comme l'antiquaire peuvent vivre de longs mois, de longues années dans un véritable éblouis- sèment. Du pied des Alpes, la nature fait seule les frais du décor, aux rivages mouvementés de la Sicile, des colonnades de marbre «loré, profilées sur un ciel et sur des flots toujours blmiK, évoquent et annoncent l'Orient, tous les enllinusinsmes peuvent se renouveler sans cesse. Cinquante villes Tameuscs, échelonnées tantôt au bord des grands fleuves, lantAt sur des sommets ailiers, tantôt endormies au fond de quelque goITe, se disputent et cap- tivent un inlérM toujours grandissant. El de cette vision superbe et grandiose jaillit dans l'âme, chez nous surtout habitants des Troides régions , une émotion vibrante qui s'éveille et s'échauffe au contact de toutes ces merveîUes, un amour passionné pour toutes les glorieuses manifesta- tions de l'art, en même temps qu'un orgueil légitime du fils qui, sur la terre d'Italie, reli'ouve le berceau de ses croyances et le tombeau de ses aïeux.

Et tous ces sentiments aussi complexes qu'intraduisibles, qui ont saisi avec une vivacité poignante nos devanciers de tous les âges, survivent encore aujourd'hui au mibeu du

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365 fracas, du mélange de races et de la banalité internationale qui viennent battre les murailles des cités italiotes comme l'eau grisâtre de la laguue heurte sans les salir les degrés de marbre des églises et des palais vénitiens.

C'est à Rome, cette ville dont, par héritage, nous sommes tous les citoyens, que ce triomphe de l'Italie sur toutes les nations s'affirme le plus écrasant Chefs-d'œuvre de la Grèce rapportés par les légions victorieuses, monuments de la République et de l'Empire, temples des dieux, catacom- bes d'où sortirent ceux qui transformèrent en églises chré- tiennes tous les sanctuaires du paganisme, basiliques éle- vées par Constantin, cloîtres, édifices de toute sorte élevés au cours des âges, tout cet ensemble unique, dominé par la masse noirftlre du Colysée et la coupole étincelante de Saint-Pierre, n'a rien de comparable en aucun pays ni en aucun temps.

Mais si l'on veut à Rome suivre anneau par anneau, comme on égrène un rosaire, cette chaîne de monuments qui des héritiers de Constantin à Léon X caractérisent l'art de tous les siècles, on s'aperçoit avec tristesse que le Moyen-Age s'est effondré presqu'entier dans la Ville Eter- nelle, sous le marteau brutal des précurseurs ou des héri- tiers du Bernin. La Renaissance elle-même, dont les fres- ques du Vatican et de la Sixtine, dont quelques douzaines de tableaux hors de pair, disséminés çà et là, dont quelques marbres merveilleux, tels que le Moï^fe, marquent les immortelles étapes, n'y a laissé que peu d'empreintes.

Comment combler cette lacune dans l'histoire de l'art, comment compléter la chaîne qui nous en montrerait l'har- monieuse unité?

Ravenne, Sienne, Florence y suffiront.

Sur une plage que les flots de l'Adriatique ont désertée, ou naguère le port de Classis abritait des flottes nom- breuses, se dresse Ravenne, entre Chioggia et Rimini, k égale distance de Venise et d'Ancône. Avec la mer la for-

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tune s'est retirée (comme à Aigues-Mortes) et la pauvreté a sauvé d'embellissements qui eussent été sa ruine, la ville ob se réfugièrent au V siècle les derniers empereurs romains. Et tout un ensemble étonnant d'architecture quasi romaine: basiliques, rotondes, baptistères, bâtis par les Césars, du au VI* siècle, sur le tombeau des martyrs ou sur leur pro- pre sépulture, enrictiis de mosaïques, couverts de ce symbo- lisme cbrétien qui vient de sortir des catacombes et que traduisent des ouvriers habiles à perpétuer les formes et les procédés de l'art antique, ofTre à l'œil stupéfié une véritable résurrection.

Entrez dans ce baptistère de San Giovanni Battitta dont la construction octogonale est surmontée d'une coupole ; deux rangs d'arcatures cintrées, huit fenêtres, voilà toute l'architecture, mais les flancs de l'édifice sont couverts de niches pareilles à des stèles funéraires antiques, où, sous des fï-ontons triangulaires ou cintrés, se dressent de hautes et maigres silhouettes d'évangélistes et de prophètes, vêtus de toges. La haute frise dont le bandeau les sépare de la voûte est couverte de portiques et de colonnades aériennes sem- blables aux peintures que l'on exhume à Pompéi. Levez les yeux : autour d'un tableau central formant le fond de la coupole (le Christ recevant le baptême dans les eaux du Jourdain), apparaissent, majestueuses et terrifiantes sous leurs nimbes, douze grandes fi^^ures d'apôtres, drapées dans de larges vêtements à plis rigides et séparées par des ar- bustes verdoyants qui se détachent sur un fond d'or. Le caractère de cette scène est prodigieux, grandiose, émou- vant. J'en dirai autant du second baptistère de Santa Maria in Coamedin, les mômes personnages se retrouvent, traités avec la même ampleur, séparés cette fois par des pal- miers plantés dans des cornes d'or ; cette impression ne fera que grandir et s'accroître encore k San Vitale, rotonde bfltie sous le règne de Justinien, à l'imitation de Sainte- Sophie de Constantinople. Si la coupole est gitée par des

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fresques modernes, le chœur tourné à l'Orient est couvert de mosaïques splendides. Dans l'abside c'est le Christ assis dans sa gloire, entouré d'anges et d'évéques ; sur les flancs de l'arc triomphal, c'est Justinien en banleus de Byzance avec sa cour ; c'est, en face, l'impératrice Théodora, aveu ses dames d'honneur, portant l'un et l'autre, comme les Mages peints sur la bordure de la robe de l'impératrice, des vases d'or qu'ils apportent au Christ, pour ses autels.

A Sont' Apollinare Nuovo, que le roi des Goths, Théodoric, bâtit au VI* siècle, après avoir chassé tes derniers empe- reurs, la nef de la basilique soutenue de vingt-quatrecolonnes de marbre oriental est couverte sur ses deux flancs d'une haute frise en mosaïque. D'un côté, c'est Qassis, représentée avec son port et ses vaisseaux, puis une longue procession de vierges pâles vêtues de blanc, tendant des couronnes, qui suivent le cortège des Trois Rois, venant adorer l'Enfant-Dieu; de l'autre, c'est Ravenne avec ses coupoles et vingt-cinq martyrs nimbés, portant des couronnes de lauriers, que le Christ vient bénir. Ces théories majestueuses ont le caractère solennel des panathénées antiques et le feuillagedes palmiers qui abritent vierges et martyrs, semble frissonner ft leur passage. A Sant' Apoltinare in doue, les mosaïques de la tribune ei l'arc triomphal ont une splendeur singulière ; c'est le triomphe de la Croix, les empereurs romains s'y mêlent aux prophètes et aux évêques de Ravenne pour entourer le Christ triomphant, tandis que des brebis sorties de Beth- léem et de Ravenne viennent renforcer son troupeau, A San Nazario e Celao, voici d'autres tableaux qui mélangent les scènes de l'Ancien Testament et du Nouveau : Abraham à côté du Bon Pasteur, des cerfs buvant aux claires fontai- nés et des brebis paissant sous ta houlette du divin Berger. Et toutes ces mosaïques des v*, vi' et vu' siècles, dont quel- ques retouches modernes n'ont point supprimé le caractère ni dénaturé l'expression, chantent dans ces vieux édifices de Ra- venne, la louange de cette aurore du Moyen-Age, qui n'a

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laissé dans nos régions appauvries que de vagues traditions.

Si Ravenne est la ville des mosaïques, c'est aus^î celle des tombeaux. A San Nazario, celui de Galla Placidia, la mère de Valentinien III, la fille de Théodose, est intact entre celuid'Honorius, son frère et celuidel'empei'eur Constance III son époux. Et sur ces sarcophages, massifs coffres de marbre, les palmes se mêlent aux chrismas et aux colombes buvant dans un calice, de même que sur les voûtes de l'édi- fice construit pour les recevoir et les abriter.

Du tombeau de Gallia Placidia â celui de Théodoric, vide et désert, à celui de -l'exarque Isaac, auquel son épouse Suzanne, a chaste tourterelle ■, a consacré une épitaphe attendrie, et aux sarcopho^'cs de^ évêqucs de Ravenne semés çà et dans les nefs, les parvis ou tes cryptes, tous gar- dent, à travers les siècles du Moyen-Age, les mêmes con- tours, les mêmes emblèmes, le même aspect. La tradition continue pour eux presque immuable, comme elle continuera pour les mosaïques restauréesou renouveléesçaetlà. Ambons de marbre semés de longues séries d'oiseaux et de quadru- pèdes, comme on en voit sur les manuscrits mérovingiens, sièges d'ivoire ou de pierre oti se sont assis les contempo- rains de Théodoric. d'Astaulphe, de Charlemagne, icdnes venues de Byzance, la Vierge oraote et voilée, perdue dans les plis raides de draperies hiératiques semble une sibylle chrétienne prédisant l'avenir, autels d'albâtre, taillés comme les tombeaux, ciboriums à quadruple arcade encore debout sur la confession des martyrs, tout cela escorté et souligné de centaines d'inscriptions, chronologie ininter- rompue à travers les âges, forme un trésor sans rival que Ravenne, plus favorisée que Rome, conserve pour les annales de l'humanité.

Pourquoi s'étonner que Dante soit venu chanter et mou- rir dans cette ville morte palpitaient tant de nobles et vibrants souvenirs, et que Byron y ait passé ses derniers ans et écrit ses derniers vers?. Endormie pendant la glo-

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369 rieuse Renaissance des art-s et des lettres, qui dès le xm^ siècle, bouillonne et enfante en Italie tant de chefs d'œuvre. Buvenne laisse passer en d'autres mains ie sceptre de l'art comme elle a laissé emporter, sous d'autres cieux, l'empire qui fut un instant son orgueil.

Nous sommes en Toscane, h Sienne, dans la ville aux trois collines, qui doit à son site escarpé, aux lauriers roses, aux vignes, aux oliviers et aux cyprès qui couvrent ses lianes, une partie de sa Tierté sauvage et de ses âpres senteurs. Au milieu de son enceinte, jadis Tormidable, le xiii" siècle a planté, parmi les tours et les demeures patriciennes, le dôme su- perbe d'une cathédrale et le campanile, haut de trois cents pieds, d'un palais municipal.

Dédiée à la Vierge, bâtie, comme son campanile, en assises alternées de marbre blanc et noir, la cathédrale s'élève ma- jestueuse. Le vigoureux relief de sa façade, percée de trois grandes portes et dune rosace énorme, décorée de six frontons triangulaires, épaulée de groupes vigoureux de clochetons d'une rare élégance, la hauteur du campanile ajouré de six étages de fenestrelles, dont le nombre croit en se rapprochant du ï^omlne[, sont dignes de 1 ediTice, dont ils annoncent les splendeurs. Quand on a franchi le seuil et discerné à grand peine les lignes de l'architecture, dont les arceaux, les piliers, les fenêtres, la coupole et les longs bras du transept disparaissent sous un amoncelle- ment de bas-reliefs, de statues, de marbres ou de pein- tures, on s'arrête, ébloui. Des deux côtés de la grande nef saillissent, au-dessous des fenêtres, les bustes gigan- tesques de cent quatre-vingts papes, de quarante empe- reurs, les bas-côtés sont surchargés d'autels et de chapelles comme le transept, le bronze ou le marbre précieux s'y est assoupli sous l'ébauchoir de Donatello, de Giacomo délia Quercia, de Michel-Ange. A l'entrée du chœur, une chaire hexagonale est portée par des colonnes qui reposent sur le dos de lions nerveux : c'est Nicolas de Pise, l'auteur du fameux

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baptistère de sa ville natale, qui, en 1264, a taillé les bas-reliefe en marbre de Carrare, les figures d'angle, les lions, avec la perfection d'un ciseleur antique. Impossible de détailler ou de décrire ces splendides créations de l'art chrétien, non plus que les stalles admirables et les tableaux en marqueterie dont Raffaello de Brescia et Hiccio Neroni ont entouré le chœur, ou ces reliefs de bronze que Délia Quercia, Donatello, Ghiberti, Giovanni et Turino di 8ano ont modelés pour le baptistère voisin de la cathédrale, ou ces peintures, fresques ou tableaux qui suHlraient à l'histoire de l'école siennoise. Baissez les yeux vers le sol et vous demeurerez stupéfaits. Traduites en marbre blanc découpé sur un fond de marbre noir, striées de traits gravés et de mastic sobrement coloré, qui Hxent le détail des costumes et l'expression des physionomies, se déroulent sur le pavé, les grandes scènes de la Bible et de l'Evangile, interprétées par de grands artistes : Domenico del Coro, Fe- derighi, et surtout Beccafumi, du xiv* au xvi* siècle. Evoca- tions du Paganisme ou de l'Hermétique, sibylles etallégories, prophètes el empereurs sortent de ces incrustations avec une fierté d'allure, une splendeur de costumes et de décor archi- tectural dont la richesse et la beauté retiennent le pas, au mo- ment de fouler ces chefs-d'œuvre sans pareils. Et cependant il faut gagner sur le flanc gauche du Dôme cette I.ibrerîa Pie- colomini qu'on devrait plutôt appeler l'Apothéose d'Aeneas Sylvius, ce Siennois qui devint pape sous le nom de Pie II. Dans une suite de dix fresques très hautes, qui se font face aux deux flancs de la Libreria, la lumière pénètre par de clairs vitraux armoriés, le Pinturicchio a retracé toute la carrière du grand pontife. On le voit tour à tour partir pour le concile de Bâie et haranguer le roi Jacques d'Ecosse, recevoir de l'empereur Frédéric la couronne de poète ou lui présenter, aux portes de Sienne, sa fiancée, Eléonore de Portugal, deve- nir légat, cardinal, pape, canoniser sainte Catherine de Sienne et mourir saintement à Ancône. Et devant ces pages ex- quises qui ont conservé toute leur gr&ce native et leur coloris,

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brillant comme au premierjour, apparaît le groupe célèbre et lumineux des Trois Grâces, un antique grec, que le pape Pie II donna k sa ville natale et que le crayon puis le pinceau de Raphaël ont immortalisé.

Tel est ce dAme de Sienne, < dont l'impression, au dire de Taine, est incomparable, la richesse et la sincérité d'in- vention sont étonnantes, qui est à nos cathédrales ce que les poèmes de Dante et de Pétrarque sont aux chansons de nos trouvères n . Pétri de marbre, de bronze et d'or, avec une saveur et une originalité charmantes, il donne au Moyen-Âge italien, sa plus triomphante incarnation.

Descendons sans nous arrêter, ni aux palais, niaux loggias, ni aux églises, ni même à ce Palazzo pubblico, oQ tant de fresques nous convient, car les tableaux du Sodoma, de Duccio, de Beccafumi pourraient trop longtemps nous rete- nir; oublions tout pour Florence, si longtemps l'ennemie et la rivale de Sienne, qu'elle finit par conquérir.

Sur les bords de l'Arno aux eaux tourmentées et profon- des, le Moyen-Age a lancé dans les airs comme à Sienne et le campanile délié d'une Sijiioria et le dôme d'une cathé- drale : Sauta Maria délia Fiore. Cimabue, le Giottu, Orcagna, Fra Angelico de Fiesoie ont couvert de fresques les cloîtres ou les chapelles de ses monastères, l'art y déborde par- toutaussi bien dans les musées officiels du Pitti, des Offices ou du Bargello, que dans ces musées efTectifs de Santa Maria Novella, d'Or' San Michiele, de Santa Croce. Sur les places, dans les rues, le bronze et le marbre ont été pro- digués par la Renaissance qui y a multiplié les palais, les statues, eu donnant à l'art un éclat qui ne fut jamais dépassé; c'est à Florence, glorîlléeà l'aube du xv* siècle, par unepro- digieuse pléiade d'artistes, que la Rome de Léon \ fût réduite k emprunter ses architectes, ses peintres et ses sculpteurs.

Au-dessus des plus célèbres et les dominant tous de son génie écrasant et de son universalité triomphante, comme le

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372 dôme de Santa Maria del Fiore domine Florence elle-même, plane le nom di! Micliel-Aiigc, tandis que sa gloire sans rivale couronne d'un triple rayon d'or la ville dont il fut le plus illustre citoyen.

Et lu merveille de toutes les merveilles entassées dans une enceinte trop ctroile reâtc, sans qu'aucun le contredise, le tombeau des deu^i Môdici^, que Duonui'otli, ù la voix do Léon \ et de Clément Vil, a créé dans la sacristie de San Lorento.

Sur un revêtement de marbre :?ombre. décoré de pilastres et de corniches d'un faible n?liof, d'une ai-cliileclure savante et froide , calculée pour nuancer les eCTets de lumière que laisse tomber une coupole haute de quatre-vingts pieds, deux niches rectangulaires, se faisant vis-ù-vis, à dix ou douze pieds du rsol, contiennent les deux statues de Laurent et de Julien de Médicis. Tous deux sont assis en costume guerrier, renouvelé de l'antique : l'un, casqué, perdu dans une contemplation vague, qui lui a valu le nom de Pentie- roso; l'autre, tète nue, tenant dos doux mains son bâton de commandement. De ces statues, pas plusde celle du Pensie- roso, qui reste sibylline et voilée, que de celle de Julien, donl la physionomie respire l'orgueil satisfait d'un César, il ne se dégage aucun sentiment sublime, héroïque ou religieux. Dans ces tombeaux qui semblent vides, toute l'inspiration du maître s'est concentrée dans quatre ligures accessoires, adossées deux par deux sur le couvercle curviligne de deux sarcophaiies identiques, mis en rci^ard aux pieds des Médi- cis.

Deux hommes, deux femmes, à demi cuuchés et complè- tement nus, symbolisent dans un harmonieux ensemble, merveilleusement équilibré, le mystère des destinées humai- nes, du j)rintemps de lajeunes>eau douloureux hiver delà vieillei^sc et de la mort.

Sous la statue de [curent, l'Aurore et le Jour, sous celle de Julien, le Crépuscule et la Nuit, taillés dans le marbre.

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- 378 en proportions plus fortes que nature, traduisent d'une façon poignante les saisons de la vie et ce qui les ennoblit davantage : la souffrance et le dur labeur.

Voyez plutôt l'Aurore, cette jeune fille dont les nobles traits, les formes délicates et souples révèlent la pureté et la candeur, elle s éveille k peine, et cependant déjà ses lèvres sont effleurées par l'amertume des douleurs.

A côté, le regard afrirmant une volonté robuste et calme, le Jouraccoudé, médite; on devine sa pensée profonde et sa cou- rageuse résignation. Les membres vigoureux du travailleur sont prêts b. vaincre de nouvelles fatigues et son repos momentané lui rendra des forces pour achever la moisson.

Le Crépuscule, au contraire, tout voisin delà Nuit, est représenté par un vieillard aux contours épaissis, dont le naturalisme accentué évoque le souvenir du Torse antique du Belvédèm romain. Ses bras sont ployés, l'un derrière le dos, l'autre sur la poitrine; ses épaules sont légèrement voûtées; îia lèle (inaclievée d'ailleurs) s'efface, couverte de cheveux longs et épais comme celle des fleuves antiques. Tout indique la veille ou le moment d'une décadence ; le vieux lutteur, vaincu par l'âge, a droit de reposer h jamais.

La Nuit est représentée sous les traits d'une femme, belle et encorejeune, qui s'endort, coiffée dune étoile. Sa lassitude semble extrême ; .son bras droit soutient sa tête, dont le noble front, sans la moindre ride, est empreint d'une tris- leai-e résignée. Son corps, à demi flétri, est encore d'une splendeur exquise: ses membres, une jambe ployée, l'autre pendante, sont modelés avec une grÂce presque Juvénile, mais tout dans son attitude révèle l'accablement et la soif du repos,

A la couronne tressée de cyprès et de roses que son pied foule, à l'oiseau funèbre, la chouette, qui frôle sa jambe, au masque de théâtre dont l'odieux rictus bâille cuntre son épaule délicieusement contournée, on voit bien que tout est Qui et qu'elle ne s'éveillera plus de son dernier sommeil.

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Et sous l'impression philosophique quelque peu païenne et décourageante que produisent ces grandes figures de Carrare, ciselées, avec une sorte de fièvre et de passion, par l'iinmortal sculpteur florentin, le regard se toumaul vers l'autel de la chapelle funéraire, s'y repose avec soulage- ment sur une Madone allaitant l'Enfant-Dieu, dont la beauté calme et radieuse domine toute cette scène titanesque et tour- mentée, laissant tomber réconfortante la douce espérance au cœur.

Nous en avons fini cette fois avec Florence, mais nous croyons avoir prouvé que sur les rives de l'Arno, comme à Sienne l'opulente ou à Ravenne la délaissée, le Hoyen-Age et la Renaissance ont créé des œuvres prodigieuses et sur- huniiûnes, dont Rome la superbe n'a jamais eu l'équivalent.

Et maintenant une dernière question se pose : que sont devenues en Italie ces glorieuses traditions artistiques, ces vocations étonnantes qui avaient porté sa gloire et si haut et si loin? Les peintres, les sculpteurs, les architectes ont disparu, ou sont remplacés par des ouvriers, des praticiens, et l'on se demande avec tristesse, devant une effroyable décadence, si, dans la terre classique qui vit les triomphes inouïs de l'art et atteignit presque l'idéal, les lauriers De fleuriront plus désormais que sur des tombeaux.

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JACQUEMARDADE

FOEliE Eisr F ATOia BISOlSTanïT

Jean-Louis BIZOT

CONSEILLER-DOYEN AU BAILLIAGE DE

RÉÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS AVEC COMMENTAIRE ET NOTICE

Par M. Alfred VAISSIER

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JACQUEMARDADE

poËME ëpi-comique:

{1753)

ET SON AUTEUR LE CONSEILLER BIZOT

Séance publique du 13 décembre 1900

Il y a quelque dix ans, un jeune étudiant, paroissien de l'église de Sainte Madeleine, écrivait d'une plume élégante l'histoire de son voisin d'en face, un vieux personnage qui occupa jadis une place importante dans les annales de ce quartier de la Cité 1). L'teuvre, également très nourrie d'éru- dition, nous apprenait qu'il y avait encore à glaner dans un champ déjà exploré par un éminenl conteur. Dès son début le narrateur citait de Charles Nodier cette phrase un peu paradoxale mais que l'on acceptera quand même :

< Lorsque arriva lu liévulutiun, un tyran bien plus iropé- t rieux que Louis \IV et devant qui disparurent toutes les > libertés au nom de la Libcrié, il nu restait à Besançon que deux traditions vivantes de sa première jeunesse : Jacque- » mard et Barbitier (2).

Loin de moi la pensée de courir sur les brisées des histo- riens de Jacquemard et de Barbisier, puisque j'estimerais, au contraire, que la recherche de l'état civil de ces deux per-

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3oanage3 est ausni vaine que pourrait dtre iutéressanta celle de leur parenté spirituelle.

Une marionnette ou un automate, tant légendaires soient- ils, n'ont de valeur que par le talent de ceux qui les ont bit parler. Je me demande alors aujourd'hui si le jeune étudiant du quartier de Sainte -Madeleine, devenu le brillant et tou- jours jeune avocat, maintenant notre confrère à l'Emulation, n'aurait pas, pour ainsi dire, l&ché la proie pour l'ombre, quand il travaillait de si bon cœur à l'illustration de son voi- sin Jacquemard, et abandonné, sans s'en douter, à quelque biographe mieux avisé un véritable morceau de choix.

Certes, nous reconnaissons que, par une fantaisie de nos pères, on a vu à Besançon un Jacquemard issu de Bourgogne ou des contrées du Nord jouer le rôle de la statue mutilée de Pasquin à Rome, c'eRt-à-^ire endosser, au gré des amateurs, des vérités satiriques et anonymes pour les voir aussitôt se répandre par dessus les toits.

D'autre part, nous voyons, à l'extrême fin du xviii' siècle, une modeste marionnette hériter de cette mission spéciale par l'entremise d'un citoyen Landryot, sapeur de la milice nationale, sculpteur et mécanicien. Cet ingénieux rénovateur des anciens mystères de Ut Crèche de Noël est obligé, dès l'ouverture de son théâtre, à se restreindre dans ses mali- cieuses visées ; la main qui tenait les ficelles eût été trop facile !x saisir. Landryot emprunte bien, pour son principal personnage, le nom (l'une famille quelconque de vignerons bisontins, et, pour son langage, le patois vulgaire de nos vieux Noëls dont il rajeunit et égayé les prédications par trop natves et monotones; mais, je le demande, à qui Barbiaier- nutrionnetle, très supérieur à l'impersonnel Jacquemard, doit-il, dès sa naissance, le secret de cette action dramatique si pleine de vie palpitante, ce caractère franc d'un bon homme content de lui-même, narquois, parlant en maître, assez gros- sier parfois, bien qu'au fond doué d'un cœur excellent et sur- tout d'une intarissable galté?

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Eh bien! Quaraote années avant que parût la marionnette, de Barbisier, il s'était révélé à Besançon un esprit assez dé- lié pour donner au personnage de Jacquemard plus qu'un regain de popularité, non seulement par des écrits satiriques ou malins, mais smtout par des manifestations publiques et joyeuses il créait de toutes pièces un type pris sur nature chez lequel la langue, la tournure des idées, les travers et les qualités réalisaient un Jacquemard idéal, le seul, en somme, qui ait jamais été digne d'intérêt.

Quand on entend Charles Nodier exposer sa ferme croyance à quelque lointaine existence, origine naturelle d'un mythe très humain, noyé dans les ombres du passé, on comprend que, séduit par cette illusion, le subtil mais irritable enjô- leur ait pu, sinon méconnaître, du moins laisser de côté une incarnation qu'une banale modernité avait compromise ()).

Au sein d'une des plus estimables familles de notre ville on conserve religieusement le portrait d'un vieillard aux traits fermes et éveillés. La dignité du costume traditionnel que

(1) Quand il énumère les phases successives de l'eiislence mythique de Jacquemard, a joie d'uji peuple enfant •, si Nodier, comme ua autre enf^l ne brise pas sa marionnette pour avoir trop servi, il lui ménage du moins un enterrement en règle. Après l'avoir montre sotdoyer et fei'railleur. ou n'importe sous quel habit défenseur du peuple, il lui reproche d'être devenu bourgeois : * Dii mille témoins attesteront qu'ils l'ont vu s'élever jusqu'au

luie du rabat et des manchettes. La vanité le perdit. Comme tous les

hommes placés trop haut par le caprice de leur fortune, il se laissa

étourdir du vertige des grandeurs, non pas à ce degré d'enivrement qui

rend insolent, muis à cdui qui rend servile. On le vit i:ourlisiin de tous

les pouvoirs et saluant tous les avènements, de manière à fatiguer ce > Kii'ii V a de plus infatigable au monde, l'orgueil si ridicule et si béte des

rvenus. Les serments et les (laiteries de Jacquemard paraîtraient lais aussi frustes et aussi rouilles que son épée de bataille. é sur ses adulations banales, le bon sens municipal le relégua, et je serais fùché qu'il en fut autrement, dans une des cryptes nairie, à câté du bison endormi de l'ancienne république, de i deui lâles de Charles-Quint etc.. Ce n'est pas moi qui le tirerai * (Cu. Nodier, les MarionnettM, 3< partie.}

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379 porte le personnage serait bien capable d'offusquer quelque maniaque de noire temps ; mais qu'importe, puisqu'il ne s'agit ici que de ia respectable tenue d'un magistrat du \\m* siècle. C'est celui que nous avons la satisfaction de pouvoir placer en tète de ces pages.

Au dos de cette peinture, due à un éminent portraitiste très apprécié à Besançon et beaucoup au delà, on lit ces quelques mots tracés par la main du nudtre, suivant son invariable habitude :

Jean-Louis Bitot, conseillerdoyen du Préiidial de Besan- çon, âgé de 77 ans. Peint pur Wyrêch. 1779.

Comment, va-t-on dire, Jacquemard. . . un magistrat! Et quoi donc encore? gauche) Peut-être un fabricien de Sainte-Madeleine? droite) Quelque révolutionnaire? (au centre) Un académicien plutôt? Rien de tout ceia> Messieurs, un bon bisontin qu'on oublie.

Jean-Louis BizoT naquit à Besançon en 1702 et passa la plus grande partie de sa vie, à quelques pas du clocher de Jacquemard, en son hôtel(l), rue de la Madeleine, 3. et rue de l'Ecole, 6.

Son pBre, dixième et dernier entant d'une famille de mar- chands, rue du Pont de Battant, était devenu procureur du roi en la maîtrise des Eaux et Forêts.

Jean-Louis, après avoir reçu une éducation complète, figure de bonne heure, en même temps que son père, au la- bleau des avociits du parlement ; puis il achète une charge de conseiller au bailliage a dont il remplit les fonctions avec beaucoup de zèle et d'intégrité >.

» Respecté de tous, aimé de ses voisins pour son obli- geance, il l'était aussi pour son intarissable galté; à ce titre, on peut le considérer comme un des plus distingués repré- sentants de l'esprit gaulois dans notre cité (3) t.

{i) C'est l'express LOI] danl se servit UUot dans sou lestameiit. (2) AleisDilre Guenard, Betançoa, tieseription hiat., 1S60, p. 264. t- Ch. Weiss, dans une notice tnanuscrile resiée inédiLe.

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Ces témoignages eiprimés par des hommes aujourd'hui disparus, mais des mieux placés pour recueillir les derniers échos de la tradition orale, sont conlîrmés dans un article nécrologique, publié une semaine après la mort de Bizut, et qu'il convient de reproduire ici presque en entier (t).

Toute la province sait avec combien d'exactitude et d'é- quité ce magistrat a rempli ses fonctions. En le considérant comme citoyen, on peut dire que toute son Ame était à sa pa- trie. L'amour du bien, qui dirigeait son zèle, causait en lui une effervescence, dont les effets au dehors ont peut-être paru quelquefois tenir trop à l'ingénuité de son caractère, mais marquait le plus souvent l'étendue et les ressources de son génie. Ce caractère naïf, qui annonce toujours la probité et lui donne plus d'énergie dans ses manifestations réfléchies, se montrait spécialement en de petits ouvrages de poésie composés en patois, c'est-à-dire dans le langage qui lui con- venait le plus.

> M. Bizot, tel que nous le représentons ici, était sans pré- tention, ne cherchait qu'à employer utilement ses connais- sances et n'ambitionnait point de les placer sous un titre fas- tueux. Il a rectiné, dans l'Almanach de Besançon, des calculs qui ne se rapportaient pas au méridien de cette ville et pu- blié, dans le Mercure et le Journal encyclopédique, un mé- moire sur les mesures de Franche-Comté, ainsi que des ob- servations de physique et de météorologie dont il n'a jamais voulu s'en faire connaître pour l'auteur. Il s'était particulîê- ment attaché à l'élude de la gnomonique. On lui est rede- vable d'un cadran solaire à l'entrée du faubourg de Tarra- gnoz &). M. de Latande en trouvait la disposition assez in- génieuse pour qu'il en donnAt la théorie dans le Journal des

(1) Affichas et aniuincM <U la Franche-Comté, 7 teptemhre flSI.

(S) n y a plus de trente ans, nous avons vu rafraichir la peinture de l'inge gardien devant le doigt duquel se succédaient les chiUt^s des heures qui apparaïasaient en tumiËre sous une plaque de fer inclinée et ajourée. Depuis, une main inconsciente a 4^truit cet ouvrage.

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Savants (juin 4758). C'est pareiDement ft M. Bizot qu'on doit la méridienne tracée en 1771 dans la cour de l'HAtet de

Ville et celle des fonds baptismaux dans l'église de Saiote-

Madeleine »

On voit que, dans ses loisirs, i ce magistrat, si exact à remplir ses fonctions, cultivait les sciences assez négligées alors dans la province (Ch. Weiss). Il s'occupait aus» de pyrotechnie et essayait de tirer de ses expériences des appli- cations plus sérieuses que de simples feux d'artifices. En 1753, il imaginait une espèce de bombe h fusée, dont il Tai- sait l'épreuve en présence du marquis de Valliëre, lieutenant du Roi. Il désigne plaisamment quelque part cet engin comme « in tounare sans ailude pou lai gare > (un tonnerre sans éclair pour la guerre). Voir la Jacquemardadey v. 1070.

Naturellement caustique, dit le délicat lettré qu'était

> Charles Weiss, Bizot a composé dans le patois de Besancon 1 des chansons et des vers pleins de sel et de gaieté, mais

qui ne sont pas exempts de mauvais goût. De toutes les

> poésies si nombreuses qu'il a composées, les seules bonnes

> sont : L'Arrivée dan» l'autre monde d'une dame habillée en

> panier (Besançon, 1735, in-8*del6pages)etla Jacgunnar-

> dade (Dole, 1753, in-12, de 58 pages), poème épi comique

> en patois bisontin i^). Plusieurs traits contre les princi- * paui membres de notre Académie naissante et la critique

de quelques actes de l'autorité municipale lui firent refïiser » la permission d'imprimer ce badinage. Il consentit k sup-

> primer les passages indiqués par son censeur, mais en les

> rétablissant à la plume, dans un petit nombre d'exem-

plaires, il y joignit des explications beaucoup plus malignes

> que le texte. Ces opuscules sont très rares » (i).

(1) Cf. NoDiM, n* 640 duis son Catalogue d'une petite Bibliothèque : L'Arrivée..., citée comme la plus rare des produclions franc-comtoises.

(3) Les corrections ou variantes de l'ouvrage ne paraissent point avoir laissé d'autres traces que celles que nous trouvons dans un exemplaire conservé i la bibliothèque de Besanf^. Ce sont des notes minuscritss.

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Exactement renseigné par les notes consciencieuses qui précèdent, avant de considérer Bizot dans les circonstances de sa vie, le citoyen magistrat paye de sa personne d'une façon très excentrique, il est essentiel de s'arrêter à ses productions littéraires d'un caractère absolument local le bisontin pur sang revit du reste tout entier.

Nous avons la preuve que les passages les plus piquants de la meilleure des compositions de Bizot étaient transformés en chansons et qu'il devait en pratiquer lui-même ta récita- tion en société. Le texte de l'Arrivée d'une dame en panier porte la marque certaine de la présence d'un auditoire qu'il s'agit de divertir par de folles descriptions.

Les dames du beau monde dépassaient alors toutes les bornes dans le luxe et le développement de leurs atours. En outre d'une amusante éaumération des heures qu'elles passaient à leur toilette quotidienne, le malin conseiller les suppose conspirant entre elles, pour aller prier le roj (c'était Louis XV) de changer une loi que leur impose la nou- velle reine,

« Dont les (p-andes vertus les tiennent bien en peine. >

Le poète intervient pour leur faire la leçon :

La matière en est belle et ce qui t vous vd dire Ferai pleura las enoe ai peu las autres rire.

Une de ces mondaines meurt subitement ; elle croit pouvoir hardiment franchir la porte étroite du Paradis; mais l'am- pleur de sa robe à panier s'y oppose ; en dépit de la longani- mité de saint Pierre, elle est précipitée en Enfer, les dé-

eiplications ou clù, j comprises des appropriation a de plusit des airs populaires, avec la musique, le tout d'une mince valeur littéraire, mais altribuables à un guwtatn qui devait être dans les secrets de l'auteur. A dérani du daiftë original de Bizot et de l'eipressîon de sa belle hu- meur, aiguisée par la censure pourde discrètes malices, il convenait, dans une nouvelle publication de la Jacquemarde, de joindre, sous le sigle con- ventionitd (X), la meilleure partie de cette chronique ûnprttvisèe.

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mons, mis eD liesse et très bavards, lui font subir tés t6ur- meuts les plus épouvantables. C'est uae critique des sermons ridicules sur ce sujet.

La scène terrifiante de la coquette punie, dans la Crèche bisontine, a, de toute évidence, été retenue par Landryot pour l'édillcation d'un public que le lermon macaronique mr la pénitence devait achever de convertir.

Dix-huit ans après, moins emballé et plus expérimenté, l'auteur de La Jacqnemardade obtient un succès populaire avec cette œuvre de meilleur aloi. En homme d'esprit, même après révision, il y a laissé subsister des négligences fociles à éviter ; la fraîcheur de l'iuspiratioo première nous est ainsi heureusement conservée.

Le sujet consiste dans le récit d'une cavalcade organisée par Bizot lui-même, en 1752, à l'occasion du rétablissement du Jacquemard de l'église de Sainte-Madeleine, alors en pleine reconstruction.

Le plan du poème est curieusement conçu et dramatisé sous la fbrme d'un dialogue en vers patois de huit pieds, entre Jacquemard et son voisin des Halles, le savetiur Abram, La conversation se tient dans un réduit obscur avait été remisée la carcasse désarticulée du mannequin lé- gendaire.

Propos tristes ou gais, réparties et pasquinades, peinture réaliste d'une marche triomphale & travers la ville, multi- ples émotions de Jacquemard, toujours très content de lui- même, création complète et vivante d'un type jovial jusque- vague et sans caractère, le tout assaisonné d'un langage pittoresque et imagé, constitue une sorte de bijou litté- raire, digne d'être conservé dans notre écrin franc-comtois.

Ce serait prendre une peine inutile que d'analyser cette composition originale, dont le principal mérite réside dans l'épanchement sans prétention et avecun naturel exquis d'une verve qui part en fusées inattendues en pleine couleur locale. Il faut entendre ou Ure coiiramment le Jacquemardade dans

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fion texte cbmplet, avec Taccentuatioa du cru, pour en goû- ter le véritable charme.

Onze ans après la chevauchée burlesque décrite dans le poème de 1753, Besancon était tout en joie ; on fêtait le re- tour des membres du Parlement, exilés pour leur refus opiniâtre d'enregistrement d'édits contraires aux intérêts de la province (i761).

L'ancien intendant, M. de Boyneo, « détesté et méprisé par la magistrature », avait parié que les pariementaires ne reviendraient que quand Jacquemard irait à la Comédie. Le conaeiller Bizot se coiffe d'un chapeau galonné, portant sur sa grande aile relevée, ces mots : Non nobù, et, prenant son flls aine comme lieutenant, se met à la tète d'une nouvelle troupe de citoyens costumés comme pour la première caval- cade. On descend Jacquemard, on le campe sur un cheval et l'on arrive à Granvelle ; un instant après, l'homme de fer trônait sur un Ëiuteutl, dans la salle de la Comédie, avec une g^de de six vignerons armés chacun d'une pertuisone.

Au cours de la pièce, un des acteurs se permet de Iflcher un propos piquant k l'adresse de l'initiateur; Bizot ftirieux riposte aussitôt : < Si la joie nous rend bouffon aujour- d'hui, apprends que ton métier veut que tu le sois toujours ». I) eût mis la main à son épée si on ne l'eût empêché.

Après la représentation eut lieu une solennelle reconduite de l'automate jusqu'au logis du conseiller, il y avait grand souper. Pour couronner la fête, t'amphytrion donna une de ses filles,! Marie-Louise, dite Louison (1), en mariage

(1) M. Jules Giulhier nous a communiqué le calque d'une afflche ou transparent qui a figiirer, encadré de bois, â l'occasion du retour des etilés, devant une maison dont il est facile de deviner le propriétaire. Jacquemard à un vigneron de la me d* Battant.

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& Jacquemard et Ht distribuer jusqu'à deux muids de vin de sa récolte, à ceux qui venaient crier devant sa maison: Vive le Roi 1 Vive le Parlement (*) ! (V. note Jacquem., v. 516.) A l'occasion de ces équipées d'une apparence folle, rap- pelons-nous la judicieuse appréciation du journaliste de 1781 : f L'amour du bien qui dirigeait le zèle de Bizot, cau- sait en lut une effervescence dont les effets au dehors, marquaient l'étendue et les ressources de son génie. * Celui qui savait si bien allier l'étude des sciences à l'exercice de ses fonctions judiciaires, ne faisait rien sans y avoir beau- coup réfléchi. Au milieu de son quartier, peuplé, en général, de gens simples mais sans autorité, il avait, comme Jac- quemard, — du haut de sa situation une vue plus claire et plus étendue des changements qui s'opéraient sous ses yeux, et, quand il se décidait à agir, il recourait k ses armes de prédUection :

... libéra verb) «nimi profeire et viUm impeadere vero.

(JuvtHAL). N'ol ce ran du mola de maigie? dirait maître Ahram, et Jacquemard de répondre :

Qui pou loD noy «t lu P*tile

Ad aoulTrl foecbe otloumnle ;

Et crainte que Ui poustjrllé

Nouele PcouTinvi et Ui Cité

Jngeau dl moiuipl l'bilbi

Prenln lou loup pou lit brebl

Volqul lieu nom, lou Jou, )'via«

De Ueut eill et boutne leotr* ;

Piiint Due de lu coneem

Pu longtempi que UïltbueBolK Vive le Ru;. Puis le* noms des trente exilés, et celui du lianlenant général des ar- mées, avec les dates.

(1) ApNe qu'il eut marié plus sérieusement sa lllle, Bizot disait : J'ai deux gendres : Jacquetuard et Normand n, ou Le Normand, lequel âlaît, à U mort de son beau-pére, ingénieur des turcies et levées dans la Hante- Loire, demeurant à Nevers. C'est le même personnage qui remportait, en 1763, le prii des ArU à l'Académie de Besancon, avec un ouvrage intérei- sanl l'agriculture, que fit imprimer l'Intendant de Lacoré.

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Voiqv* loDt c'qvi scet de UStin, Mïiu lu moins 7 l'ippUquel bin.

(La Ja£çwenutrdade.,

Vers le milieu du xviii* siècle, le travail d'assimilation auquel la vieille cilé était contrainte depuis soixante-dix ans ae s'accomplissait pas sans difncultés. Le culte pour la per- sonne royale n'efTaçait pas le souvenir de rancienoe indé- pendance et du désintéressement des vieux co-gouver- oeurs.

Oa considérait souvent, sans tenir compte des nécessités du temps, les représentants du roi comme des agents d'un Etat besogneux, plus préoccupés de pressurer la Comté que la soulager dans sa misère.

De sourdes protestations se manireslaient par des chan- sons et par des écrits clandestins, colportés sous le manteau et les intrigants et les parvenus du Jour n'étaient pas épargnés.

C'est alors que paraissent en manuscrits des Epitrea de notre Jacquemard, la plume du Juvenal Bousbot flagelle en particulier les conseillers de l'Hôtel de Ville, notoirement à la merci de l'Intendance.

Un peu avant circulait cette lettre d'un intendant (M, de Sé- rilly), quittant ses fonctions et adressant à son successseur t une IJiBtruclion politique pour lui servir, dilun chroniqueur, à empocher les dernières ressources de la province 'M.

Que cet écrit soit authentique, arrangé ou (aux de toutes pièces, sa divulgation faisait l'oriice d'un véritable pamphlet. C'est comme tel, du reste, qu'il fut brûlé, €n i75S, au bas des marches du grand escalier du Palais, par l'exécu- teur des hautes œuvres, d'aprè.s les ordres du Parlement.

On lit djns cette instruction ce curieux passage :

J'ai beaucoup humilié, en général, tes corps des Hotels

(1) GnlMDNT.t. II, inuiiiEcrit de la bibliothèque de Besançon, n* 10W.

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* de Ville. Lorsque BeBançon était ville libre, chaque ofli-

cier de ce corps respectable était élu par les citoyens qui c choisissaient des gens d'un mérite distingué et justifiaient « leur entière confiance. Dans ces temps les peuples t vivaient heureux ; il n'en est pas de môme depuis la con- ( quête. Des pères de la patrie qu'ils étaient, ils n'en sont aujourd'hui que de simples oQlciers municipaux, bornés c à percevoir les revenus de la ville sans pouvoir en disposer

sans notre exprès commandement et consentement....

< Aujourd'hui on n'a plus d'égard au mérite pour remplacer « ces oRiciers, nous y nommons qui bon noua semble. Ces f charges sont ordinairement recherchées par des person- « nés qui veulent s'exempter des logements des gens de c guerre et leurs enfants du tirage de la milice. Nous choi-

< sissons indilTéremment des gens sans talent et d'une con-

naissance obscure ; il est même d'un homme politique de

ne choisir que des gens d'une basse extraction...., parce « que à la livrée près ce sont nos honnêtes valets et commi»- « sionnaires >

Que l'on rapproche de ce texte révélateur cette sortie de Bizot, prenant le rôle d'une Némésis vengeresse et l'on aura en même temps un échantillon de son talent comme versifi- teur:

J'ai vu, dit Jacquemard, élevé sur ma lour, Ces projets concerEés et de nuit et de jour Contre des malheureux pnur les rendre la proie

De CCS gens alTamés.

Objets de nos mépris, tous, dont la politique Affecte dans ces murs un pouvoir despotique, Souverains de police et singes de tyrans. Que le peuple déleste et que siftlent les grands, Paraisse!; dans l'ardeur du zèle qui m'inspire Je veux vous abreuver du flel de la satire, Venger mes citoyens et servir leur courroux ; J'écris, M'en douiez pas, et parle au nom de tous.

Je sais qu'il est encore parmi ces Marius Des cceurs vertueux, des &mes inUeiibles, Au milieu des pervers toujours incoiruptibles.

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Oui, de Mt vrais Romaini, li je sais bien compter, It en est jusqu'à deux que je paurraïs ciler ; Mai» que peut la vertu dans l'empire du crime. Sans pouvoir contre lui, souvent dupe et victime, Trop ^ble elle s'est contentée de gémir Dei lâches attentats qu'elle ne pevt punir.

Ce cri de colère poussé par un homme chez leque) l'imagi- nation n'excluait ni le bon sens, ni la réflexion s'expliquera d'autant mieux que l'on connaîtra les incidents d'une grave allaireoii Bizot fut personnellement en cause.

Notre conseiller appartenait à ce corps de magistrats, sa- gement établi par le gouvernement de Louis XIV, pour rendre la justice et gérer les intérêts de la ville, supplantant ainsi le corps municipal dans ses anciennes attributions ju- diciaires. Entre le bailliage et la municipalité les dissenti- ments dégénéraient en de fréquents appels au Parlement.

Choisi par ses collègues comme rapporteur pour la rentrée du Parlement en 1764, Bizot ne peut résister à la déman- geaison qui le tient de pousser les choses au vif; sous pré- texte de remontrances sur l'administration de la justice, il va inculper le corps municipal.

Satisfait de la rédaction de son mémoire, il ne craint pas d'en donner lecture, à l'avance, à ses amis et connaissances. Le 12 novembre, le discours, portant le visa d'Antoine Des- potot, lieutenant généra) du bailliage, est prononcé à la séance solennelle.

Grand émoi au Conseil de ville ! On s'y reconnaît comme outragé de la façon la plus sanglante et la plus publique, li est dit que le sieur Bizot, après avoir beaucoup plaisanté sur quelques distributions qui ont été Ëtites dans tous les temps aux magistrats, d'autorité de M l'Intendant, poussant les choses plus loin, avait dénoncé les membres du Conseil comme capables de partager entre eux les deniers publics, coupables de concussion, du crime de péculat et autres hor- reurs semblables. Ce mémoire, qui devait être déposé au greffe de la Cour, serait à jamais un titre flétrissant; il deve-

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nait nécessaire de prendre les mesures les plus expéditives pour en requérir la suppression, et que, pour obtenir une justice éclatante, il fallait, sans accommodement, porter la plainte aux tribunaux supérieurs, jusqu'au pied du tr6ne, s'il y avait lieu ».

Le Conseil, délibérant jour après jour, les vétérans convo- qués (il n'en vient que deux et une seule fois), ajoute qu'on exigera la radiation du discours aux frais de Bizot et des oflt- ciers de son s]ège, pour être condamnés solidairement à 20,000 francs de dommages-intérêts. En outre, le sieur Bizot devait rétracter à haute voix ses accusations téméraires et calomnieuses, en demander pardon à Dieu, au Uoi et à la Justice. De plus, on demanderait l'afTichage de la sentence dans la Ville et dans toutes celles de la province.

Le lendemain, le sieur Despotol, le sieur Bizot et deux des plus anciens députés du bailliage sont mandés au Parlement, toutes chambres assemblées.

Ils y reçoivent tout simplement une forte réprimande.

La sentence était signée par le premier président Perrenney de Grosbois, « juge intègre et impartial, digne du respect de toute la province » (i). Il y est dit que la Cour avait vu avec mécontentement les écarts et les irrégularités auxquels les inculpés s'étaient livrés dans leurs remontrances, en s'occupant de toute autre chose que de ce qui en devait faire l'objet, et en laissant échapper des termes et des faits peu dignes de la majesté de la Cour et de la dignité de la séance à laquelle ils avaient eu l'honneur d'assister. Il leur était or- donné en conséquence d'être plus circonspects à l'avenir à peine d'y être sévèrement punis leur ordonnant pareille- ment de représenter la minute de ces remontrances pour y demeurer, ainsi que la copie d'icelle, supprimée, avec dé- fense d'en laisser paraître aucune copie ou extraits dans le public >.

{i) A. ESTiaHARD, Hiêioira du Parlement de FrantAe-Comté.

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Sur cela, le lieutenant général du bailliage déclara qu'il o'é- tail pas fait mention du mémoire dans les registres du corps, et Bizot attesta, par serment, qu'il en avait brûlé la minute.

La déception fut grande à l'Hdtel de Ville. On trouvait que le Parlement s'était bien vengé lui-même, mais que le Magis- trat n'avait pas reçu de satisfaction. En attendant qu'on fit droit à une nouvelle requête, des députés se rendirent au- près de l'Intendant pour lui demander son appui et son in- tervention pour faire cesser cette brouille regrettable avec le bailliage.

D'une part, la Cour maintint que « les Magistrats avaient reçu une satisfaction suffisante, et, de l'autre. l'Intendant déclara < qu'il était très disposé en faveur de la Compagnie; mais, comme il était sur le point de partir, il se réservait, lors de son séjour à Paris, de rendre un compte exact de ce qui pourrait intéresser le Magistrat ».

Comme le bailliage avait pris les devants auprès du con- . trôlëur général à Paris, la nf.unicipalité s'était empressée d'écrire à ce haut pesonnage aQn de prévenir de fâcheuses impressions, et également au ministre, M. de Choiseul, pour obtenir une réparation plus convenable ».

La poursuite traîne si bien en longueur que les docu- ments clairsemés ne témoignent plus que d'un malaise per- sistant, ou de difficultés relatives b. l'homologation de cer- tains comptes et règlements d'honoraires de MM. ou autres.

En 176*» et 1707, arrivent d'importantes modiiications dans le mode d'élection et dans la composition du corps municipal. La nomination du maire demeure en suspens. Le corps des notables, représentant ; lu noblesse, le clergé, les magistrats, les métiers et les commerçants, nommés au Çjini degré, est fréquemment réuni ; un registre spécial est consacré h. ses assemblées.

Cette fois, l'intransigeant Bizot figure en première ligne, comme député du bailliage; pendant deux ans, il ne se con- tentera pas d'assister régulièrement aux séances, mais il

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3&1 - BCftndali^ra, il n'en faut pas douter, ses pacifiques coltëgues, par de courageuses résistances.

Un jour, au sujet des comptes arriérés de 1765, il élève des protestations, refuse sa signature et se retire. On l'envoyé quérir par un sergent pour qu'il s'explique nettement. Il revient et déclare qu'il persiste dans son refus, étant d'avis contraire sur plusieurs chefs *. L'assemblée passa outre.

L'autorité prenait son temps. En 1772, l'Intendant, M. de Lacoré, établit un règlement si précis, pour les honoraires de MM. de la Municipalité, que prirent fin ces attributions arbitraires, qui éveillaient les susceptibilités du conseiller du bailliage.

Ce n'était donc pas sans motif que le Parlement avait ménagé Bizot dans le rude assaut qu'il avait subi.

A partir de ce moment les renseignements nous manquent sur la participation de Bizot aux affaires publiques. La bouillant conseiller rentre dans sa tente. II peut se livrera ses études favorites et s'occuper de ses affaires personnelles.

Ses cinq enfants sont établis, il ne conserve de ses biens que le nécessaire. Possesseur de trente-cinq ouvrées de vigne, il entretient de bonnes relations avec la population vigneronne de son quartier qu'il assiste eu usant charitable- ment de son superflu.

Serait-ce lui qui fonda en 1769 une Confrérie dite la Petite Sainl- Ver nier, sorte de Société de secours mutuels dont le but est exposé en quelques pages imprimées, plei- nes d'excellents sentiments? Le Nucl patois qui accompa- gne celte publication est si médiocre qu'il est bien permis de douter de l'attribution indiquée au catalogue de la biblio- thèque de Besançon.

Malgré les infirmités qui l'accablèrent dans sa vieillesse, Bizot conserva toujours son enjouement avec son goût pour l'étude. Dans ses derniers jours, il se proposait de publier un traité, fruit d'une longue expérience, sur les feux d'arti- fices sur reau(Ch. Weiss).

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392

Agé de 79 ans, il tombe malade, il rédige au^tdt son tes- tament, commençant par ces mots : c A.u nom de Dieu, ainsi solt-il >. Cette pièce, conservée dans la bniille, té- moigne de la remarquable conservation des fkcultés du digne vieillard.

Une semaine après, il mourait, le 14 novembre i781.

Puisque la mode est aux centenaires, n'était-il pas juste que le bon citoyen Bousbot, le ferme Comtois, l'auteur de la Jacquemardade eut aussi le sien?

C'est fait I

Un mois après cette lecture, en ^ieidant une réimpt^tsian de la Jacqueuardade, la Société d'Emulation du Douba a complété dignement l'hommage léeulaire à l'auteur du poQere p'te livrot tombé de lai paulenére du p'te noireau Jean Louis, au iiatifna^e de «on moulie nouvé (Jacqueu., Epitre aux Syndics).

Nous ne possédon» aucune donnée tur l'importance de» pre- mier! tirages ; les quatre exemplaires, que nous avons eus sou» le» yeux, eontervéspar de» maint soigneuses, sont idenliquea.

Il est certain qu'une édition d'un ti humble format ne paupait échapper aux chances de destruction dont sont menacées toute» les publications populaires analogues.

Répandus parmi le» plut humbles ménage», lei exemplaire» fatigués par l'usage, morcelés, puis perdus sur des rayon» pou»- liéreux, n'attendaient plus que le» tévice» de la période révolu- tionnaire pour l'achèvement de leur naufrage.

Une réapparition con»âencieu»ement fidèle ne peut que »atii- faire austi bien les simples curieux de notre passé que le* adepte» de la linguistique.

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Jean ^ouii Joizot a^t de 7/ ans /77J.

D,g,t7cdb;/GOOgIC

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LA

JAQUEMARDADE,

POËME ÉPI-COMIQUE EN DIALOGUE

AU PATOIS DE BESANÇON,

Qui a pour fujei la defcente de Jaquemard, du 2;. Janvier 1746. Se h réinftalation de l'avant-veille de Noël de 1752.

Atvc dis noies & explications en Fr,mçois.

Ou m'aipiloûechcrei s'on Main qu me reprin fe^e n

DOLE ,

T Imprlmw-Llbriirt d> I dH CainpM , dt II ViU4 & d

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AFERTISSEMENT.

ON observera que les a qui sont i U fin dn syllabes, se prononcent très brefs, lors- qu'ils ne sont pas accentués, comme dans fa quand il signifie la préposition par : au contraire ils se prononcent trëslongs, lorsqu'il y a uo ac- cent, comtne dans pd, quand il signitîe^iix, ou la négation pas.

On prononce VI comme mouillée, toutes les fois qu'elle est suivie d'un f/ ou d'un i et d'une autre voyelle, comtne dans ces mots, lUule leur, litu eux ou leur, Vy/I il y a ', excepté le mot compiitman, et ceux qui sont François, comme lyon qu'on prononce naturellement.

Il y a des mots encore plus difficiles i pronon- cer, comme àiaëdhi sorte de jurement, haidhl sourd, qu'oD prononceroit mal comme chitdi et huit : mais 11 n'est pas possible d'en peindre ni enseigner h prononciaiion ; il n'est gueres don- d'y atteindre qu'aux anciens Citoyens.

Au reste les Hialm sont si fréquents dans ce langage, qu'il n'a jamais été poftîble k aucun Versificateur en ce Palois, de les tous éviter.

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KOTB SUR GST ATERTISSEHBNT

It esl regretlubte que Bizol n'ait pas donné plus de dévelop- pemenl à cet uveilisserneril. Il ii mis lous ses soins Jk flgurer dans le icxle de son poème laprononcialion du palois bisontin ; mais ici n'exat,'èie-t-il pas nn peu lu diffîuulté de peindre et d'en- teigner celle firotiniicialion pour des mois tels que ekaidhé el touédhi ; on y satisfera trAs suffisamment si l'on dit : chaidià et loudii, en donnant au d lu son dur.

N'abuse-(-il pas aussi du tréma qui K'^néralemenl ne servirait qu'A indiquer une accentuation longue; ainsi Due (Dieu), Jeûe!

On ne saurait rien objecter & cet It, si incommodeà la Inclure, lequel indique la mouillure du d el du t pour des mots tels que regaidha (regarder) el poéthù (porte), qu'on promince re-gai-dia et pau-tieu, mais & la condition pour ce dernier mol de n'en faire qu'une syllabe.

Il n'y aurait rien de mieux pour le» lettres qui ne se pro- noncvnl pas que <lr les mettre en italique; ainsi : lien, Ueute (leur), lieu, lieule.

Bizot a oublié enftn d'insister sur l'importance de la |ironon- ciation curaclùristique de Vi suivi d'un n. Ainsi : le mol ui'n, ne se dit ni vain ni tiine;l'i, bien accentué, doit conserver sa na- salité, sans que la iMjnsonne n soit détachée par la pression de la langue contre le palais.

A. V.

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AI ME'SSIEU. ME'SSIEU LA SYNDIC

DE LAI

MAUDELEINE.

Me'Ssieu,

Voicy n'Orfenot, peu qu'on ne ly cougnet ne Père ne Mère, y ne sçâ laî- vou beillîe de lai tète, âgie de pu de chè z'an etdemé, l'ot mazeutrou grand (iuM«u).mej>hur

pou loU bouta au Saint-Espri, et peu (Saial-EBprit),IiospiceiIes

1 ot tnn temps qu y se montre : main

l'ouzere-t'u, s'y n'etâ coum'aissoigi (*)

de ne pussante proutection ; prante lou

don, ce poùere pete livrot, dezou lai

voiietre, qu'airin vou poiie, Messieu se

vou lou raimaigin C"! que noue Choloine

n'an brondenin ? oh ! que nian, eh I (broadeDia). murmurpoi.

ne ra ye trouva su Heute Paroisse ? °" '* '"''° '" ""* ***"

ce fu voireman de lai pautenére f') d'în

pcte noirau gambi et boussu C) qu'y

lou voyé chère dans lai prèce gens,

que regaëdhin poiieza lai prcmère piere

de noûete Eglise: bon ! dîzè yc an inoy

mainme, voicy de l'sicri ni lai main

pou fare ai raicouëdhâ noïiete pcte cou- (niconMba) . raccoHar.

H: main quant y vou z'eu champâ lA ^'."jj'.'"^ peier «uire pan

(•) (Aissoigi) afiririni.

|b) (Raimaigînl donner asile.

(') (Pautenére) poche. (paulen^ré), tiiDlenird ,

(djOneoDJeclurequec'éloillediableboiteux. '"?■'""' !""'""■*• (D»'-

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z'oeuille dessu, tou m'an samblà bin

anboûélâ, '•) et y airoûe jurie que lou

poûe qu'y z'y compregnoûe airivere

coum'y ploUe di boudin : main quozi-

man tou se daichairboutet C") an voyan

sarimounie qu'on fezet pou reboutâ

Jaiqucmà tou couman l'aive prédi

ce t'aicrit ; se d'hasâ on y trouva in

pouë de sau, déjet ce n'ot moy que (stu), gel.

l'y à mi ; y n'an â pou ce qui ai rai-

voûille Mairion, main putoiie ai loiche- > ibcbe-dotgL

doi, peu qu'on m'an ai douera cinq pain (fioaeti). OnaTUtoi

pou st'annâcy; et y s

qu'on crayeusse de çâ rinme cy, que

ç'ot divin de mon bareille, in Monsieu

ne dire tu ran çâ mou si réche, Mfs-

sieurs, on vous a exposé Us choses comme

elles tu sont pas C^), Al peu ai cause di nom

qu'y pouëthet, gens se chechîUe-

rin C) l'un l'autre ; eh ! cretle, cretle ce

qu'yvûu di, et floûele Fckbà que Id mouche etEimeUDi,pbiiibi

Wi < les moucbCB en dani

z autre y trouverm ce que

n'y ot pâ, et peu dirin, pourquoy coume

n'Arrviroa vtl tu creûillie dan lou temps

passa, et daivire t'u lou mante que Voublt-

ana aîve champâ su bin da :(histmre 1

main qu ouzerec palâ daînquin, quant

on voëret ne douzaine de gens tou

prot ai lai raicousse di Livrot ? main

(■) (Aoboûéll) embrouillé.

(b) (se daichaicboutet) se démèU. s'éclaircit.

(°) Ce fut dans ces termes que dans une as- semblée de Paroisse, un Syndic commença de CesyndicéUitM.A répliquer i honnête Philibert Lanviron. da Htgletrat (X),

(dj (Chechillie) dire lout bas.

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398 -

gens ! que sont ûvû si bon que de fâre uivai é(« , moDtrfs ei

aicoiieilhi pa Choloines pu que ne *""'^'

vourre laî Paroisse, y veu cy dire, pou

çâ ban dit Quaicaicombe ; et qu'on ne bues des cxUcombes.

craye pâ, Méssieu, qu'y vou dizet cecy

pa flaîterie, chaicun sçiperrë bin que

quant y s'agire de gaingnie in mourgie

de pistoûele, y ne m'antandroue rneu

ai nun cautenâ, quai raimâ choùe,

et que quant y disetdibin de quéquun,

ce n'ot jaimi qu'au pu pré de mai cons-

ciance ; vou pourri don bin me craire,

quant y vou dira qu'y seu.

ME'ssmu,

[ciutea«r). Ven 73». (rKlml di cbofle), nmer

Voùete bin humble et oubéssan

Vaulot pELEBà Lanviron,

de lai rue de Reviremanté. iReviremtDU], Tin-wtum

ou TlkIémtaU, petlM rae du quanlec de BittaDL

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JAQ.UEMARDADE. SOMMAIRE.

f END A NT une soirée du mois d'Avril 1746. Jaquemakd se plaint dans une Chambre obscure à l'entrée du treige de Saint-Pierre Von l'avait mis; il y est visité par Maître A B R A M savetier, qui avait occupé la bou- tique des petites Halles, la plus voisine du Pilory; après s'être entretenu des affaires de ce temps-là, Jaquemardm sent tout- à-coup animé de tout ce qu'il y a d'esprits dans la ^ille : il succombe d'abord à un accès aussi extraordinaire, & tombe en de-

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faillanee; se ranimant bientôt après, la réunion de tant & de si grandes amnots- sances, lui fait pinitrer jusques dans l'ave- nir la gloire de sa rBnslalation future; il en récite jusqu'aux moindres circonstances; déjà il croit les voir; plus éclairé que jamais, il apperçoit que le tout ne doit arriver qu'après un événement mémorable, que Von a vu se réaliser au mois d'Août I7S2. Jaquemard de lassitude tombe endormi; Mattre Abram qui l'a pris depuis son inspiration pour un homme en délire, ou insensé, pense, à raison du som- meilde Jaquemard, qu'il pourrait bien avoir recouvré le bon sens; il le réveille pour prendre congé de /ui : J a au e M a R D confirme la vérité de ses prédictions, & Us deux terminent leur entretien, en souhai- tant toute prospérité à cette pieuse Dame, à qui le Chapitre & la Paroisse de Sainte Marie-Magddeine ont une obligation que Dieu seul peut acquiter.

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(Gloire), ili-ns Ici s>cht souvent glivi prou an ce jnfgm-t.

jAauEUARD seul.

JEijel C) que l'ot bïn vrâ qu'an lou lue oma im mou : jeoe, lae -r ,, . I r... llieu), Due |Weul . poùe

lou betretou change liormi Due; (peur>. ietr«màiadiiiiiBUDe Coum'y me seu vu l'y et z'an. "«■""»"'"' ■«•■'8"«-

Coum'y me voyet maintenan. 5 Fie d'être su ne groîiesse Eglize, Y atroue daitià lai bize. Lai pleuge, lai grole et lou vent De me fàre poiie in mouement : Tant lai gloire sçh bin chaissie 10 Lai poiie d'in coeiie qu'ot bin plaicîe Main lassenioi ! qu'ot devenu

Ce granthouneu qu'y aivotie? l'ot chu. En nw.âioaiemBnidei» ,, , ... ,, ... , ,., pirtiissupérieureduclocber

Ah ! pilie, molerOU plhe ! C) do Suinte-HideRinc. Unlra

Feiiiâ t'u flre lai foûciie, r;,rr"'.;',r,s'.',l:

15 Vou qu'^tin devan Saint Simon,

Devou bouta ai genouillon?

Sans pansa que ne bêtise

Ollâ tirie aivau l'Eglise,

Lai voiqui ai cet'heure an bâ, 20 Oh vet ! (•) on lai railluë, l'ot vrâ:

Main sçâ t'on bin se ma garguaisse ('')

Su l'Eglise noueve airan plaisse ?

S' on vouret d'in varmeceli (')

Qu'y faure tou raipécelà : 25 Main par iquy qu'osque greville?

C'ot mai poëthe, y cret, qu'on daivrille ;

OaeûOjMus, exclamation.

(b) C'est la ruine d'un pilier proche la Cha- pelle Saiat-SimoD, qui entraîna celle de toute l'Eglise.

(c) Exclamatioa de douleur. C) (Ga^aiïse) culotte. (>) (Varmeceli) vermoulu.

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402 -

Qg vint cy, quant y n'ot pu jou ? Oss'ancoiiot quéque lou varou Q.ue varre troubla mon repoQe ? MaSthe Abrau soNenni, nenni, n'eussîn pas poûe, N'eloûe ye pA voùeie voisin ?

Jaquemard.

Oh perrézc ! y lou santet bin ;

Vou z'éte un flouete lunotte p

Que traivcillin dan z'aulotte g

«En veille ouvraige couëd'hannie, J

MaItre Abram. ^

Y recarrelet soulie, ^ Y vou z'an raillûera pou ran

Ne pare, y m'aipeiet Abram. Jaquemard.

Y crayet, pa lai téie chouque, <") « Que voijete menicle se mouque.

Lâmoi ! y ne seu gâre proi D'usâ ne soulie ne saibot ; L'y et pu de dou mois que ma fesse Sont toujou dan lai niainmeplaisse ;

« Ancoûot ne fois vou vou mouquà, Vou me voite tou dislouequâ, Et vou vourin coûot qu'y chemenne : Main vou, que bon vent vou z'aimenne ? MaItre Abram. Mon compare, lou voicy,

M Lou joiiot, qu'on vouz'aimenet cy. Dan mon tou mon coë moUaîde Etâ pu rouge que ne baide, "^

Mon sangbelissà tout an feu,

(■) Sorte de juiement.

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403

Et quant y me repoûthé meu ss Vous n'etin pu su voûete selle ;

Y demnndë de voue nouvelle. Et coume l'y an et quem'an di, Qjie U gens vou fine ai chanti '•> Dan lou temps de voiiece daissante,

60 Que d'autre m'an di, ç'otm tminle, Caon Fyet bicoûtd'houmu,

Y venet cy sçaivoi lou Sieu.

jAdUEMARD.

C'etâ lou jouot de lai Saint PoUe, Jaimâ de mai vte n'eiie si poiie, 65 pousse eu de noiie Méssieu Antréte me champéne aileu, C*! Me ganguillan d'aivou coëdhe,

Y daîrecbè de mai caiboëdhe Tout ai noue crevie de blan,

Topubiy reviré dedan

Pa ne fenêtre di clechie :

Main on m'an ti couot dairechie.

Si bin qu'y ne fu daivaulâ

Qjie lou coë tou daibretelà. C) w Grands et pete pa mouquerie

Me disin mille launerie ;

Non, lai gueule de lai Tourna

N'an ai daigobeillie jaimik

De pu linne, de pu maline, 80 Su sa voisin, su si voisine,

Mainme quan le veu dainipâ

Pou ollâ lougie autrepâ. Lm voiie vou bin ce peu diâle ?

(*) (Fâre ai chanti) contrarier. <>>) (Aileu) dehors. (oXDaibretelA) fracassé.

(Ui Toumfi). temmc d'un contiOleui imbu lin t Irèa runnue pour ces irapos roal«eniinls d»as le quar- tier de CbitmoDt |X).

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y w'o( tu grhie ne midie, 8S Fezâ l'un : main Vot ailourê

De voè déjtl lou tumberi

Pou l'antnmâ dan lai beloui^e ;

Counit on mtnère dt lai bouzf ',

Dan sai gargaisse lai pu cbau, *> Que s'on lou mena dan Belvau .

N'autre disà n'autre guingaine ;

On dire ô pa ! que lai grangraine

Ol dan iou sa inanbre ptri,

Y chf^an coume dd clxvri ; ssY chezin voireman bîn Jru,

Y n'aivoiie gare que lou eu ; On raitaichet d'aivoûe in clloue Mai pouëre téie su mon coue ; z'aicoûelie que sont maichan,

tooMereconduzéne an huchan ; Deu lou piloûerî ai Saint Piere,

Y m'airin, crei, champâ ''' piere, San lou réspei pou nolie Méssieu,

Y voyîn bin qu'y étoûe ai lieu ; lœPeu qu'y iisu lou coeûe lieute aille, ''•>

Ce qui raitin bin lai marmaille ; Et peu on me ranfamiet cy Lou coë frachïe, lou coeùe transsy. MaItke Abram. Entr'aimi pou se caurigie, 110 On ne derre se ran caichie.

Et peu quy n'y et nun cy de trou. Sire jAiauEMA, sçàtevou De quoi voQete runne ot venue ? Lai raison m'an ot prou cougniJe,

(•) (Champi) ietté.

(b) (aille) Aigle, les Armes de la VUle,.

■I ^ ^ enfui

i|ipclaieut une s«dilior e laquelle on arail c

. nw. a

•W bouixeoiies iX).

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- 405

us C'ot pou l'aimoûot que vou z'étîn

Bin pu hzu qu'ai vou n'aipaëthin ;

N'ai t'en cougnu voûte père

Sculteu (') dan lai rue de Gliëre ?

Et pouëthan jouchie su totts laoVou coumandin ai noue Bourgeois

De se leva, de traivaillie,

De maingie, prie Due, se couchie ;

Ceu qui que vou z'iamiteran,

Chérao tou.

Jaquemard. L'ot vrâ, Mâtre Abram, 12S Témoin in veille aimi, qu'y aivoûc, ici jcc^uemard pirie d'un

,-, y n -■ i_ J ■- Clerc l'Etilise qui s'élait

Que s Ot fa in paethu au doue ^jev^ l un nag ll sem-

En pottant pu hau que lou eu, ^^^^J^^'^^ q^ï^'p^rrl"

Y vet chère COum'y à chu. P»» longtempa soulenir (XI.

Pou reveni ai mai misère, 130 Ce que me lai rendu couot père, C'ot que, quan l'ot venu ai moy,

Y étoile bin pu coman qu'in Roy, Et qu'y n'an aivoiie an mai vie Aicâ seuleman menaicîe.

MAfTRE Abram, 135 Et bin lou voiqui, pu de temps L'y aivâ que vou z'étin contan, Pu.Jaiquema, vou devin crainre Que vou serin dan poiie ai plainre, Tou det s'aitaudre au changement. wN'èce vou pi vu voirement {Vew lu) : (coueiw),

' clos de l'abbaye Saint- Vin-

cent (nîl). -■

Ci darére annâ dan lai Velle Airiv.^ cent choûese nouvelle,

(■I Jaquemard csi de bois, revêtu de fer blanc, Lsen couleur.

|]irdin dest Jésuite», 174Î). Tiiyiui (buunél lie route pour la

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«6

Fâre ne rue dan dh coaëthî, I*)

bouné de boue convaëthi i«BAn bouné de îà deu Braille,

In grand chemin boëdhâ de guille,

Au fond d'in Palais ancien

Raimaîgîe Coumédien

Veigne Grette bai:ue >so Pa di quennon que nun ne tue ;

Main que frachede son boulet

Ne tenouere, quant y vet dret,

lantâne de noûete Ville

Changie lieu su contre de l'huile. lâsLou coë de gaëdhe aa Piloiieri

Tou la lovon couri.

Lai fontaine qu'an etâ grie <^)

De coûete lu se retirie,

Trezi <'^) tou paëthou Bedau, ««Ce que ne fi ne bin ne mau ;

Lou chaipitre de noue Choloine

Chue Carme et chue d'autre Moine ;

Ceux cy non contan d'in chalpé

Panre et peu quitta lou manié ; iK El San souëthi de voiiete Eglise, !■<

N'ai t'on vu d'aivoûe surprise

Lou navenigri de poussot, (^>

Et peulougri veniroussot. "

Tou ce qui deva sounaigie (') 1™ mau dont vou z'éte alHigie ;

(•) (Couethî) jardin.

(Il) (Grie) fàcbé de l'absence.

{"} (Treii). sortir et paroitre.

i^) Difléreates couleurs des fourures pour les habits de Chceur des Chapclaios, et Semi- prébendés.

(e) (Sounaigie) prisager.

(nimtigiG) dans une salle à reiliémité des Jardina Gnn- veile, l'on se lendall par UD ebemiD bordé de quilles. Le polygone mUitain ll7ie (Ne tODoneieJ. ton. neau. but pour le tir du ca- Uiia. (iu), suif pour Té- clalrage (l 737 1. (la loroa), planebas. locaux rue de l'E- cole, couierls en plaochea el appelés ; Sur Ut Lnaai.

le CDuCle lu), d'i caté di

il gris de pous-

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407 Opa ? (*) quant tou change icy bas, Que VOL seul ne changcrin pas ? Main y feillâ bin piguessic fondation coumancie 175 Pou bail lou Mouiie ('') nouvé Que setet bin fin pu bé. Jaquemahd. Et bin peu qu'y fau tou changie,

Y feillâ me beillie congie : Main hounétementy feillâ

180 Me beillie ne place à veilla, l') Et m'y fare conilure an chère. Non pas dan in châ de misère ; N'y met t'on lA veigneron ? N'y boute t'on que Baron ?

185 Fau t'u pou y 6tre lougîe Etre d in Puyis aitrangie ? Onm'an banni, ot tu moyen? Moy, lou pu veille Citoyen ; Et vou voite coume on me goëne,

190 On me boute dan n'andret boënc. y ne scet quan lou chuu lu : Main, Abram, dite m'in poûe qu Poûeseret lai premére piere ? MaIthe Abram. C'ot Monseigneu Antoone Piere,

1% Allante., inpouchot.. l'autrenoin.. Jaquemard. Ne serin vou dire GRAMMONT ? Pau qu'y ne vou vaingne ai lai bouche,

Y fau aivoi l'aispri bin louche ;

(») (Opa) se pourroit-il.

(ii)(Moutie) Eglise.

{') Hôpiul des Vidtlards.

L'hospice de BelTkUi o'a- ai( élé éUbll que pour le» itoyeiig, et nfinmoins on

'archevSi|ue de Be^a

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408

Tan su lou Trône de Saint Jean 3DD On ait vu deu pré de cent an

De Seigneu de saï noQeble raïce

Tou si digne de ne plaice :

Ca y n'y eue jaimâ sou son nom

Ran que de gran, ran que de bon, »5 Cet bon signe pou noûete Eglise ;

Que l'an bénisse l'entreprise. Ce n'ot ce qui, Mâtre Abram,

Voicy n'autre poûe que me pran :

Quan l'Eglise seret bâtie, 21D Qu'on paleret de mai soëthie,

Petétre qu'on aimeneret

Di Velaige in Jaquemacdhet,

In bet jaune, in maasque san crâne,

Y varet de la Velle à z'âne, La Titie xax inei

2IS De Ruréy, d'Uzie ou Moiran : m^ret^^slVo''""

Ce qu'on trouve cy, ne vau ran, imiécani que ion eoi

^ -^ ' ' icy de HolraDS , pire

Et pou bin régliii noiiete Fille, luu des conMiiiers di

Besançon n'ai nun prou hôbilc : e^î"'!"»). le sieurVè

Poudà z'Aivouca l'y en et prou ; *i"»<ie<;eïiii»ge(xi. 220 Main y sont bin si glioriou, <*)

Qpe z'un de lieu su mai clioueche

Ne vouret jue de lai meilloueche;

Chaëdhé ! couman lou vourin t'u ?

Lieu que n'an mainme voulu 225 Se montra dezou l'olebaedhe ep niaoù du retn:

De lai Vaëdhote ('') au coë de gaëdbe ; vX^esi

obligée de [aura

Y voëra donc quèque naiquâ ^ hommeB par |out pour i>

1 "J" 1 gsrde. Linlendïoty oblige

les iTocatH, procureuts. uo-

lalres, avec hic u lié de rein-

(■) Peudetetnpsavamcetentrelien, Messieurs placement; 10 bous pjr

les Avocats avoient été commandés pour mon- g"*!"- Le o-di.' Juillet, les

■" ;* «,"'*v"!:r ""'p'"/"''—;- . i;r " "^..tr '"sa:

{••} (Lai Vaëdliote) Dom àc guerre d un Ser- grise, avec la vuteuoire.lt mt des Soldais Bourgeois. cbipeau bordé d'or, avec le

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Vent dan mon rang se ploquâ ;

Qu'y fâre ? quant y me plainroue

2wComre ce Jaiquemâ trou noîie ;

On diret qu'on m'ai condamna

Pou chan qu'y seu chargie d'annâ.

MaItre Abham.

L'ot vrâ que vou z'éte prou béte

Pou montra l'âge que vou z'éte

23sEn pouëthan devan l'aistoumet (*)

L'annâ qu'ïn Sculteu vou fourmei.

Que de fanne fan joQelie, Que serin bin foë aîboUebie, Se l'aivia devan lieu teti stoCoume voulieute âge an aicrï. Main ne fau que lai véitlesse Vou feze ai pâdre voiiete plaice ; Eh ! ne feri vou veillet Su lou clcchie voue veille dret ? 245 Vou z'éte bin que dairechie "ti'hipouUque su lou dechie. Jaquemard. En hypoulique, poûere Abram, Vou vou z'antante nioin que ran, Voicy bin de quoy me confondre ; 250 Ca on airet qu'ai me raipondre Posterhra Juribus C") Derogante pHoribus

(■) Jaqucmard avoii effeciivenient le miliaire 1694, au devant de la poitrine.

(k) Certain juge devant qui un Procureur pUi- doit que sa Partie devoit aVoir certaine priifé- rence, i raison d'une hypothèque de date an- térieure, l'inlerrompit de ciitte sorte (Procureur, vous vous trompez, puisqu'en tnatiere d'hypo- théqué, posteriora jura derogant prioribus).

Dombre de quatre. ~ Le mflDie jour, li communkuté des avocats 1 retuséde mon- ter la garde bous les ordres drs magielrala qui leur avaient envoyé des billets, i ( Jsarv. if Vaihi Flnr^. Bibl. de Brsaiiisan, ma. 71(.)

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-410- MAfTRE Abrau.

Y cret que c'ot di Laitin, daige ! (') Vou z'antantedon ce langaige. Jaqueuard. =55 Voiqui tout ce qui sçet de Laitin : Main au moin y l'aipliquet bin : Y â ailongi derogante. Et bin ! an airive que plante : On m'aipiloùecherets'on veut, «oMain qu me repran, feze meu. MAtTRE Abram.

Cetu qu'ai voûeva vourremoedre Vou beillere autre fi ai loêdre, In bon cougnessou de Patois Pourre vou beillie su doigts, Pou Vtlie vou z'éte di Vilh. Et vou z'éte in Bousbot hôbîle D'antremé Oléine et Chormon. Poûis ! on dire antandre * C») Jaûue

I rulMf j »>> neanta. On Vt carrieé. piree qa.\l «Qt lait Irop <le peine un aulre conseiller qui, répou- dsnl à une requeie pif ■MM«.aï«ilécrilinÉ«(«(X).

^-. cam meu Client

esmots^rii'ii^Jloj/fX).

d'entre Arènea et Chir-

Le Dommé ttamou, loui-

j neur. fli, m sujet de Jic-

Mon pouere ABRAM.vouz'étedroÛele. V-T"--^'"- "" """" "" a^iY n'iera pa ai vouete aicoùele, "'"■ '

Vôu veni de dire Patois, C) Ai toi, Bousbot, gare doigts.

On n'ot si lontemps su tare Pou segennâ, palan, compare, KsCoume nou pourran san faiçon ; Lou Peuple de Besançon

(") ExcUmatioD d'admiration.

(1") On auroit ton de termineT ce vers par le nom de celui qui composa un si beau Vive le Roi au sujet du triomphe de Jaquemard. _ (=) Ce mot (Patois) n'est pas patois, Il faut dire(Bousbot) on nomme aussi (Bousbot) ceux qui parlent ce même langage.

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Devé decet de lai révère, Ai gâta mai langue premére, z'antandan palâ Francet, Dan lou Bousbot y an maulet.

Od Kl <1ing la préfict du Rtetiii iti Nuli it F'anfaii OaïUkier (l'sl). ce ptiuge : I II d'j > pis M ani qu'i Besançon le» personnes l«S

Mainblnpoue;voûeteoutau,(*)béSire, p'"» distinguée», de même N'eussin pâlionte de lou dire Ot aitou a

n decet di pon, Ce qu'ai gâta voûete jai^on ; 285 Se lontemps y z'y deinouroue,

Y m'y daibousseboteroue, Ou paleroue bousbot maulâ Tou couman Myon palâ. (■■)

Maître Abram. L'ot vrâ qu'au fond de lai rue basse

2BoY demouret

Jaquehard. .... Qu'os que se passe ?

Y santet quy . . . dan l'aistoumet In feu caichie, . . que flamberet ; . . Main que l'airet goumâ i'i in poùe ?

Y n'an peu pu, ... ,

MaItbe Abram.

Ï95 Ah ! qu'y i poûe,

Vou ranquoillie, , . (■■' été vol niaui Au moin que ne peu ye vou vau 1 Main d'où vint que vou vou debaite ?

s petit Peuple, voirai point ilans la co ration taniliîAre.d'iutn BMf» que le Paloia. t

iiulitri, plutôt i|ue par d»i vignerons. (Naêl niS tt Fr. OwlMw II7SI), p.tBI.)

(•) (Outau) logis, maison.

(•>) Myon, riche Vigneron, qui vivoii il y a 3} aiii : il disoit, p:ir exemple, pou guerri la coulique, il n'y a qu'A prendre des nobillcs & les bien pauter avec les creuches Sic.

(■)(Go(iml)sedii d'un feu qui parait éteint ; mais qui se prépare sourdement i éclater.

(d) (Rjnquoillie) sangloter, ou respiier avec brait.

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412

Couraige t . . ah ! in poae d'yau clîairette

*»Y vou tara, sargoulerâ, (■) Yvou rerrâ ou ne pourra; Que mollaidîe ossou qu'y couve ? Lou voiqui que ctié tou pa douve : Ah ! son coe que ne rauge C*)

31» Ne sueu bin fraide ai champâ, On dire tant l'an ot baingnie, Que ç'ot l'on coë moë d'in noyie : Eh ! que n'aye ici lou souffloi ('t D'in Monsieu dont y étoue vaulot,

3to Engin aigriâble & coumoude Pou fare in remède ai lai moûede, Pou raicourre au moin Jaiquemâ ; Que n'a ye mai pipe ailemà. Y l'y an soufleroue lai femére

315 Pa pou larmie C) di mézantére, Quaitreou cinq goulà dan lou eu Lou ferin re.veni ai lu. Faute d'in remède si droiJele, Couvran lou de mai caimizoûele, (")

Se ç'ot lou mau de Saint-Deni, Main non, ç'ot stu de Saint-Pari ; Son coë que fa lai tirebouille Se maille coume ne renouille, Et lou voiquy qu'y r'ot pu fau

(») (Sargouia) secouer.

(I>) (Raugie) remuer,

(•) Mattre Abram avoit été domestique en Suisse, un remède semblable à celui dont il va parler, éinit déjà connu en I7î4. voycï les mercurcs de. Neuf-Chiiel de cette année-lâ

{^) (Larmie) soupirail.

(■) Les Vignerons & autres appellent a: leur veste.

unie icc&démle de Besau- ;on. le S' Vacber, rhirugien lie), réjouit Fort les autres icKdâmïclens en Taisant voir

enté. Voyei-vDUB.leurdi-

omme on aauFQe agréable-' neot et commorlëment (X). Luadt 18 décembre 17bl, !■ Le Vacher a lu une dis- ertaLion sur la manibre de ecourir les noyés et de le^ aiipeleràUvie. Cet ouvrage

sli'M

Il plus si [oDdé sur des expé- riences qui lui sont propres. 11 a accouipaitné celte icC' luredc l'eiplicilion des ina- truineuts qu'il croit que Ton peut utileinenl employer en pareille occaslou. Et la Gom-

legislremenlde celte dlsBcr- lallaa, si M. Le Vacber ne l'aTail pas prléedc ladllTérer ]usqu*â ce qu'il ait consulté l'Académie du Cbiruripe de P»ris su r son système et sur ruBSitedcsiDBlnltaenlaqu'il pTOpuso. > [Délibératioïki it BiMiifflii, I7SI,

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iQtriit alon, bien en-

«3

sas Q^e ne lou sont dan noue raipau (»ip>u). ra^pm^. Las do-

PousrfJâ qu'on tin a, qu.itre : rr^r.r.'"a:.'ïSÏ

Ailarme ! y vint de me raibaitre coruiues iociiiié«. eipu-

-' quept le 9en» détoanié de

De sai metainne pa lou ; c«ite eipieaaion encore

T>' I ^ I > j.i comprise duie les cainp*-

Tiens, quan te derroue t aissannâ, <■) goas. atoai pour eiempie ..ytelteetcoum.Anrùgie. ï„'„':.£,"°'£;:: ÏÏ

IaQUEMARD. gros raffsri de Citty-ltOr-

ODue ! que ce lue Ot Changie : Au versm.iIentbiemM

Main y crayet qu'où mai pouëthi ^|'r^irux''r"««?CÏ

Dan Granvelle, ah ! qu'il y fa cliâ, roccwion des OKmii

Lou gran joUot me fa mau a z ϞiUe.

MaItre Abram.

aî5Qjiedit'u?Granvelle:ouosqu'ybeûUleî l^»^^^ "3"^'" po»,

Déiet deu lontempS l'ot roë neU, C") leurWre toucher llnelgne -. . . , relique et obtenir slnsllettr

On ne voit cy ne leu, ne leu. délivrance.

Jaquemard. Main seu-yeyvre, ou seu-ye Prouféte? Que boige (*") d'aisprit dans mai tfite? 310 de laniâne ai mai raison ; Oss'in songe ou ne vision ? Tou s'que l'y et d'aispri dans lai Velle S' an vin aicliairie mai çarvelle, (') Pou me fare voë, me montra 345 Ce qu'on feret, coum'y sera.

Qu'os que m'ai mi tou pou in coùe z'haibi tou freguillan noue ? Jaimà de si belle couleu

(■) (Assanni) assommer.

(h) (Roë neu) noire nuit.

(•) (l^oige) mélange,

(à) Que l'oQQes'élonnepoiDt.Nrinspiratîoa de tant de si beaux csprils n'a produit que des choses tout auplus médiocres, il faut en attribuer lacausei la mauvaise disposition des vilsorgancs qu'ils aDÏmoient.

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414

Ne m' an beillie tant de lueu ; so L'oë n'y ot pas aivû aipargnie, On n'y an et mi, cret, ne pougnie. L'y et voireman bécoûc de gri, C'ot lai moûede cet'annâ cy : On m'ai mis troë belle plemâche, 65 On ai renachy ma moustache. Semblable ai noOebie Nicoulà, (■) Aipluan tou coum'in quelà; On voit, y seu sieu, su mai trougne. Lou rouge di vin de Bourgougne ; eoYsantetlaî mainme vigueu, Que quan mon âge éta en ileu ; Lai foëche ai chaissîe mai véillesse.

MaItre Abram.

Oh vet ! lou poûere houme raivesse.

Jaqueuard.

Combin d'haubois, de tobourin

as Dan ce porche ?('').. on dansere bin,

Voicy pou lou coùe lou courtage

Que vin m'anmenâ dan mon sége. . .

Dessu cinq veille chevau blans Cinq VéilIà antran cians ; jo Quaitre au moitan de lieu metainne Branlan de longe paidrizenne, {') N'autre dire dk z'aispontoa : Main paidrizenne, ç'ot lieu nom, Auun que lieu béte y sont mette ;

Il paraissait à biCD dea gens que Jacquemard re*- eembUità un cerlaio avocat

qui était Ig*. CD nn, de yiéa de 80 ina, et qui o'est déaigDé Ici que par m qua- lité de noble et sou nam da baptême Nicolas (X).

VereMÏ; (Aipluan). Voir tUfluï au vers 9U; quant au

échappe, nous slgnaleTona aux cbeicbours cette eiclK- malion d'effroi au do sur- prlaenotiiB d Pm-l'Emagoy :

(ou M).

V. 371 :... D'autres dirai eut des espontooB : Haia... Le Barblaier de la Ciictae se montrera aussi i*l»*i» en comme le tait

ici Jac

Dsrd.

(•) Ce Monsieur Nicolas vivoit il y a plus de 7} ans.

<b) (Porche) vestibule, allée, galerie.

(=) (Paidrizenne) pemiisane, sorte de pique 3u hallebarde i l'antique.

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_ 415 _

SIS Au coûe l'an de longe gntîvette Loyte au quechot d'in riban ; An voiquy d'autre que pendan Su lieu grand chaipé daibraicie, (*) C'otdainquin, qu'on ère aijeancie, C*)

380 Au veille temps di Roy Chalot, (')

C'ot lu que z'anvîe, ce l'ot ;

Voiquy voireman ai lieu tête

Dom Juan (*) su ne belle béte,

C'ot in chevau d'estramadou ,

385 L'ai ne gran paidrizenne aiton. Vêtu de na, qu'y fa voë Ton chaipé anvoutoîllie d'oë 1 Q.uan te te tin bin saîgeman, i

On te panre pu azieman

300 Pou in gran Seigneu de l'Espaigne, Qu'on ne panre in cbin pou ne caigne : Main voi t'on ta cro, que branlan, Qiian te ri antremé ta dao,

Y me sanble déjet qu'on cric, 395 Ah ! ç'ot Richà lou lantanie :

Y aimet meu voë çâ veille hou hou. Que tenan quy lieu sériou I Coume di z'âne qu'on aitrille ; i An aitandan qu'on daiguenille,

«oDaissantein moûeman de chevau, Et peu nou monteran lai hau ; Se voue tamboûot an main sûre, Fàte lieu gadhà voue monture.

(tu quschol], ftu-deB«ui.

C'est lui qui les Bnfok«.

inné d'oi, Il grinde la chapeau taisant. B uoe uctde.

(■) (Daibrake) détroussé. (>>) (Q^'oD ère aijeancie) qu'on étoil mis. (c) Charles 11. Roi d'Espagne. (■■) 11 appelle Dom Juan, celui qui, habillé de ooir, ùisoit le rolje de Srignenr Espagnol.

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4i6

loa qoechot de ça degrâ «6 N'y et que coëne ai vou montra,

Combin de gens s'y sont paingnle !

An voiqui pou ne compaignîe ;

AncoQot dou & vou voëri

Quéque choûeze de pu joûeli. 410 Y vou recevet dan ne sale

géte ne Daime qu'ot pâle,

Sa gens aitou ; au moin l'ot râ.

Qu'y sayin meu coulourâ,

Toujou le lé, l'aicri, le muse, (') AuvettjM.MuireAimm

Cil 'II II ■'âmeuldBspropoaqaetiaDt

Ot lOU traiveille que 1 aimuse. IciJacquemtMil'endroltde

Airaâ diMATRE DE l'outau, ;;îr?*"i:vî"r,"''ïrVo':i;:r:

L'an ai t'aîvû ce rétrau, (■*) c'esn-dire du gouvimcur

,-, , . , r^ I . deli.praviuce, 11. le duc de

Qii on aipele ne Caidemie : T&iurd.

Main y san vet doue z'heure Bc demie, ^L^l^'^^^i'^M^t.^^

120 Pou banquet n'y et-tu ran de prot ? t"^ "■ imtendini le »ou-

Y n'y et poin cy de meterot, (*) u**» mm cIi««i. ■nirn u

Ami, tiillit liât ti UUkiê

(■) (Le mus«) elle médi*.e. !•»» («i* (>'<■ **>— « pin-

(") (Meterot) rayons OU bouu de plaoche qm frnhtrfn n'eut m cJUhh

servent de garde-manger. CerUlnB rneBsiaun alliot

Il s'agit ici des escaliers du palais Granvelle. Les cornes (coèna) doat parle Jacquemard soDt des ramures de cerf^ suspendues dans les couloirs du palais, trophées de chasse sans valeur, seuls restes d'uD riche mobilier disparu depuis longtemps.

Après ce ver» :

AuToIqui pou ne compalgsle , Bizot, Taisant allusion â quelque histoire scandaleuse, avait écril :

Notre commentateur X regrette la suppression de ces vers et ^oute que ( l'aulheur «e repentit de les avoir corrigés pour éviter quelque action fa- meuse que le maire de Besanton lui ruisait craindre, sans rendement, pour un pareil badinage sans conséquence, car comme dit un de H" CwneiUe Un al reud tout possible et ne conduit à riea I

D,g,t7cdb;/GOOgIC

aeui mt que les AoiMml- Ct«na ivoieul Tait un pique- nique et qn'&pparenmuDt c'élolent le* reslea du rcpiu (X).

«7 -

Poi) y trouva de quoy ntaingie : C'ot z'Aispri qu'y sont lougîe, «pirâ sor le pun

Et z'Aispri ne uiaîngean ntn. MaItrb Abram. 435 Y veut pâdre mon nom d'ABRAM, Ou pou lou coûe y n'ot saige,

Y fau qu'on lou retaingne en caige. Son aispri ot tou raiveunâ, <') Aifantoumâ, anfasenâ. I**)

IxaUEUARD.

430 Voîquydâ ban, van nouz'y mettre, . . Main y me samble icy cougnettre Voue, ç 'ot lu, eh ! ç "et vou Baume, (')

Y fau y beuillie de bin pré

Se pou n'autre on ne vou panre ; *3S L'ot de n'aicie, que n'ot ran tanre (Unte), tend».

Voâete sabre qu'ot large, aipot, (Opoti. «ptis-

N'ossou ran stuquî, . . voué, ce lot, QuerouenetC)] oureilleaiMarJum^»? D»ns les mcieDon iigu

-,.,''. . ' r&tiaasdesicènesdeUPH

Qu été vou mi, OSSOU n aumeUSSe sion, sHot pierre se sert di

En bandoulière autoûot de vou ?

Ou bin deçà baudriegoillou,

Que Prête ai lai Maudeleine

Vetin dan lai sainte Semaine ?

Vou z'an airin tu fa caJau Ms Coum'au Doyen de lieu Bedau ?

Ossou ce chaipë Jancéniste,

Qjie vou fa lai minne si triste ?

Ou se lai fairenne & lou pain

I») (Baiveuni) ruiné comme par ravine. (■>) (Anfli«Dl) ensorcelé, <c) Ancien Bedau de la Magdeleine, qui fer- moit la marche du Corttge. (^) (Rougnct) coupa.

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418

Vou manqnan pou aipré demain : «* Main lai Prouvidance oi bin grande,

Le beiile, quant on ly demande.

Ou bin se ç'ot l'impoiie nouvé

Qu'on réglieret daipré Noué

Pou achevice Moutie *5sQu'ot déjei fa préqu 'ai moitié ?

Pou bécoûe vou n'an serî pâ,

Voûeteouiau samble aida retrâ, (retri),»bri misinbi*.

Vou payeriquéque groiie soûe,

Ce t'impoûe lasseret in poùe ; «0 Oh soit ! çot pou l'Offan JESU

Qy'ot dezou lovon (" tou nu,

Gare meu, qu'y n'éreai laiCraiche,

Vûùete Curie laidi ...('') qu'on saiche,

Qu'y vire COeÙe, COUm'y veu, Quivirelee cœurs comme

«5 Jeûe ! qu'y di bin ; main qu'y fa meu; " ""'"''

Se z'onze autre (") an pouvin fare

Autan, sere ne boune aifare,

Lai belle oufrandc, qu'y fezet 1

Main on presante ancouot lou plet : 47oSemi, C) ouzercton vou prie

D'an oufri chaîcun lai moitié ?

Dan ché z'an s'y fezin toûot

On boutte ai JOU nOU dou poulot. Iboulle i Jou . jucher).

On s'aitandâ pou lai bâtisse

cl

(») Petite Chapelle proche les niinn de la vieille Eglise, appelée en patois (dezou lovon).

(b) M' Ffere de VilleFrancon, Chanoine et Curé partit Orateur, a donné pour la bâtiise de l'Eglise la pension de ;oo livres que le Roi lui a accordée sur l'Abbaye rie Cherlieu.

(«) Les onie autres Chanoines.

(■■) (Semi) Scmi-prébendés,

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419 475 Qiic ne fontaine d'ai^ent pisse Bin z'ecu dedan lou tron, Coume lai fontaine eusse nom, N'an cliau, Tôt lai Nourmandie, L'ai tairi pou nou, que pidie ! «0 Y faure aivoûe in boorgerot, (') Tan freguenâ C") dan lou goulot. Que petétre quéque pistouele An coulerin . . . qu'y sere droiJele ! Se l'an oUà daibondenâ «5 bouté C) tou raiquichenâ Cl Pou noùete poiiere Maudeleine,

Y crieroûe ai pâdre l'oléine. Vive ai jaimâ stu que beillet Ne riche fontaine dainlet C)

*Bo Ai Monsieu . . . main chaicun se levé, San qu'on aitande qu'y aicheve,

Y voyet ma veille penâ. Que s'aiprotan ai chemenâ ; Que veu dire ! osque dans ce lue '

495 Y se peu fâre qu'on s'anniie ?

Jaimâ cequi n'airiveret.

Tant quesciance y paleret:

Main y n'a ce privilège,

Peu qu'y annuet mon courtége, 500 Ou bin pie lieu fremillan

Pou s' an oUâ devé Baitan ;

Au melin y targe de moùere, (')

(») (Boorgerot) brin d'osier, (h) (Fregueni) agiter en tout sens. {') (Di bouté) dei cruches, (d) (Raiquichenâ) comblés. (0) (Dainlet) de cette sorte. (') (Y urge de moûerÉ) il tarde de moudre, proverbe.

Il [sut «nteodre par It tanUinfl dont od parle Icy le prieuré de FoDlalae-Gé- birt dans le Mids. U. de Maltière, ancien cbunolae et curé de la Uagdeleine, qui a ce béndSce, avait pio- mls au mol ai 1000 liv. i prendre annuellement eut lea reienuB de ce prlenré pour la bilia^e de r<igllse.i laquelle promeese il ne don- na Jamais le maiudre elTet (X).

vant, avec uue ei pression

pleine de sutflsance, le c«- raclèredu personnage Frais- si dans son amour' propre.

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Vou z'éte de boune aivïzoûere, Offan de chue pichemaëdhet, (') so&Van don tou panre noue bidet. Maître Abbam Jaiqiuema, lou diâle s' an pande, S'y n'y et nun cy que vou z'antande Autre que raoy.

Jaquemard.

Te n'y antan ran, Ne stttor ultra creptdam.

MaItre Abrau. 510 N'ossou ran mou de magie ? Pou ne lou fâre enraigie Y me Quoizet pou l'aicoutù, Pafithare y m' an m'aissetâ, Jeûe ! que l'ai rinmâ de toûelie, 515 L'an di que son coûotprou joûelie, Se l'étâ courounâ de boùis. On dire, ç'ot lou foûe Louis. Jaqueuard. Monta, ma véîUe camarade, Ai chevau, tamboijot, qu'on z'âde, 530 Dom Juan ot je C*) su lou sien, Icy fôte aivanci lou mien, Oh ! que l'ot ! stu d'EIlexanre N'aire mainmo ouzâ s'y panre ; Chaêdhé ! couman l'aire t'u pu ? SX Y n'aire sanblâ devan lu

IPaeiliare), par terre.

pAssagt qu'il coDTlenlde Iriduim. Allusion pereon- Delle a Jean-L"!!! Biiot ; Jeuel que de folles il Sri- tnéea. il en dil qui sont eo- core plus Jolies ; si elles étale ni courounéea de buis ondlrsit: e'ul ItfnLuaii Le bulB, l'arbrisseau tou- jours vert, abondant sur nos côtes, était très affectionné

vigncr.

t du

buis qui encadrait l'entrée du tbéltre de la Gr«cbe, les transparents des joura de rate. etc. Voir note, p. 3U, Huroaiui it »sii.

Vers SIB: Magnifique mise en mar^be du cof t^: I Uon.

marades... CeTranlts n'eut pas mieux trouvé.

(') (Oflan de chue pichemaëdliet) se dil pro- verbialemenl de gens qui avUent ks autres de

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Q}ie lou chevau de lai Guinguette, (*) Ou coume de lai ripouepette Devan di vin de Chormairin. Cet montai) m'y tarril ye bin ? âsoTeni me lenne & autre queiisse, Ai celle fin qu'y ne clieseusse, Bin qu'y n'eusse trou dinà,

Y pourroue chère & m'aissannâ. Dejet la poëthe aiboknchie C")

skNou signe qu'y fau marchie,

Voiqui qu on 1 ouvre ai dou baitan,

Aivançan nou, tatnbotiot, baitan. Que Dom Juan nou mené in poûe,

Qpe Baume se taingne ai lai coûe. Que Baui

Veilla, veni cy tou t'auioûot. «queue.

Aubois flouëiâ, baitâ tamboQoi.

Jeûe ! que de gens dan lai gran rue 1

On an voi ai paëthe de vue

Ûà moncé pou meregaëdhâ, S45 Pou fandre y fau souda ;

Aîmi souda, fïite lieu poûe,

Pou qu'y s'ouvrin : main poîn de coûe,

Poin de sang ne det cy couiâ,

Si fait de vin bin goulâ. [gauche 550 Lou monde ai dret, lou monde

Se trcuillc, ("Js aicôffle, se chauche (chauche),

Pou an chemin me veni vau, ,^"^1

Y airoue poue qu'y n'an eussin mau; Main tant de gens si bin brayie,

(>) (Lai Guinguette) autrefois voiiurier lel- lement accoutumé d'avoir de mauvais chevaux, que pour en désigner un tel, on disoit, c'est un cheval de la Guinguette.

(b) (Aibolanchie) eotr' ouverte.

(<) Se presse & s'écrase.

(rlpouepelte) . bolssop de hitile valiur.

RbarntarlD. boane cSle du vignoble bitonlia,

(Cet montant), mêms lar- me, sans apostrophe aptèe le e (vers Mï>. 11 s'a^ll d* monter à cbeval : MonloM, ou c'e:^t hiut; me Uendtal-

(menc). prononcer

presse avec

|cb- Dartois).

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- 423 Que ne me voite vou, mai fanne 1 580 Main lâmoi ! mai fanne ot gessan (') Poum'aivoibeiilie dou bossan. C*)

O Roussel, Gautie, Père Proûe (') Que vou z'éte bin moë trou louë ! Nun ne pourret si bin conta SK Cecy, que vou ne l'airin chanta : Non, qu'y n'y eussedan lai Prouvince Pu de n'aisprt que n'ot ran mince.

In premé Chrétien lâcheret Dou va Bousbot ai mon sujet, «00 Main y ne panret lai poune D'aîprinre in pouchignot sai voune. L'ot vrâ que l'y et d'autre sçaivan» Autan qu'autrefoi nou z'an an, C'ot ai dire fremeillie : Main chue Baume ai lai voillie '

Y n'antandrin ce qu'on di, Couman boutrîn tu paraicri En Boussebot in poue hounéte Lai pu grand, lai pu belle fête,

BioQ'on eusse dan Besançon ?

Y â don di d'atvoue raison :

O Roussel, Gautie, Père Proiie, Que vou z'éte bin moë trou toûe. Main ç'ot lai foire d'Aivoudré, C) BIS Le ranfouche ; voici Châbré, (*)

(■) (Gessin) en couche.

(1") (Boïiao) gemeaui ; on dit que Jaquemard > présent cm cTit deux enfants qui seront em- ployés  fraper les quarts d'iieures.

(<^)Le5troisAuteursqm aient le mieux réussi A versifier en Patois.

i^) Proverbe.

(•) Jureraeni.

(mti ninne), md temme.

Gaaibler, Pire Prost.

remâ Cbrclleo) . Un de de Ue^ufrutnonl, qui t pour deviic : Uleu

chev£que, son oncle, parc qut'celui-cyvouloitquesoi pïUfs rat Fermé bien plu tCl que il' lie BeaurremoD songeil a

: ippnrLei

a Tille ui

paifnie l'on lizait lea v. de Kaumonl dont an a pi (v.KS), et remarquant qi ydtait parlé de tous las pi clp&ul seigneurs ûc U tII Hors M' son oncle, dit qi Tallait y ajouter ces de

Y M hu fa Uaitifut»

ParujturMltkai '

Vers 605 : (toIHIb), veillée oii l'an ciacanalt.

ATOudré.villageduDoub» it tieel UDe grosse foire au bétail.

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«4

In troupe âingin de juËnesse Que vÎD ranfoucbie lai véillesse Su ai cbevau : mata di moilku Que son aussi fringaos que Ueu.

OD Y venan pou s'aiboloyie. <•' Lieu panse trou airesoyie Se sont tantgonfU chue Graipé, l^) Qu'on tuere in pouille su lieu pé. Chaicun pou se iire pu brîve

QsAi bin angrâssie sai grave; (') Et s'ot sâssie d'in bon doï De fairenne dessu lou poi.

Timbale et trompette ai lieu tète Fan crotre lou bru de lai fête,

30 Y se sont pou me fire houneu Vêtu de toute couleu. (')

Baume redrosse taï pamique, Ca nou voicy nouete DUCQUE, L'èpée au poing, jûene gueillâ,

3sAivancite, etvou, mâvëillâ, Rangourgie vou bin ai ce t'heure Pou aîvoî ne pu belle teure (') Nou z'an tretou bin dt bouneu D'aivoi un si pussan Seigneu

(*)(S'aiboloyie) prendre de reiercice après repas,

(>>) (Graip£) cabaretier cher qui ils avoient d\tté.

(') (Grave) l'endroit des cheveux ils se séparent pour tomber du dessus de la t£te éga- lement des deux côtés.

(■■) Ils D'avoieni point d'unitomie.

(•) On appeloit (leure) un pli de la peau pen- dante sous le menton, que nos Ancêtres ima- ginoient donner un air plus majestueux i leurs Vidllards.

(uîsie), lanisé.

de farine dcMD* le poiU

Le duc de BandaD.lieute-

DiDtgéD^ral delà l>rovinoe

1 Besaoçou.

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du p»ye de P<}ilien.

«5

uoPou coumindâ dan noûete plùce.

Peu que l'ai pri (■) ne gran Comtesse

Lai pu finnefleudi Payis,

Pourquoi serin nou aibayis.

Se nou z'an an tant d'ùvantaige, M5 S'y nou z'aime, s'y nou soulaige,

Y nou z'aipue autan qu'y peu, Et que autre lou pourre meu ? Nun u'ot si bîn venu â z'ceûille De stu qu'ot lou Mâtre di treûîlle. ('')

6fio Noue doue troupe ki sailuan,

Et peu san d'autre complieman

Se jougnan dezou sa ^auspict. Main, que lou me regrenisse,

Se lou mou à'auspice ot Bousbot, 65S Oh soit ! peu que l'oi cy, l'y ot,

Y tenet ce qui de Pilâte, (•) Ne daifan pas n'aifôre 0te : Si bin donc que noue doue aitmenne C*) «'

An s aipondan n an fan pu qu enne. n gu rm lui 660 Aivançan don, se nou pouvan, ~ '

r II Vers G5S: {i

Vou z été prou repn voue van ; jp,(*nieuï em

Juou d'hauboîs & de trompette, Tamboûot, reprante voue baîguette. Et que nouete Timbaleroi 66S De son mcu se demene ancoûot : Trompette, Aubois, Tamboûot, Tim- Fâie tretou in bru de diâle, [baie,

Y diset . . . etlâ z'instruman

Deux 11 mltoe râdtctlon :

(PIlUcj... Ou iiia {lad Kriii

bol de canlrebiade)

(■) (L'ai pris) il a épousé. ()>) (Mitre di ireûille) maître du pressoir si dit figurément du Souverain. (°) (Qfiod scripsi, scripsi. (*) (Aigtncnne) Troupe.

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Baitan, soufflan, topan, souaan,

btdPou f^ houneu au grand couraige De scu que vet braivâ tai raige De lai grole & de tou van, Ets'an vet paëchaigie lou temps Pou Citoyen de lai Velle :

c^Main voiqui qtie dessu lai selle En me quarran y me brecet, En me breçan y aivancet ; Marchan de ne faiçon si âere, Dejer nou voici ai Saint Piere.

œo Ici d'Eglise doulouepln. Ai l'œuille ne van pA trou bin, L'un ot veille & l'autre tou noue On dire que lou veille ai pouë Que cetu qu'ot noue ne set vu,

cas Et qu'y s'ot plantû devan lu Pou Ion caichie ai tant d'espaisse De gens que sont dessu lai plaice ; Qu'y lou caiclie bin, l'ai raison. Qu'an ai joëblâ {') lai faiçon ?

69oNicoûele, (^1 voue, ce l'otNicoûele: Main cetie que vand faizioiiele On lou dire. . . vou groùeMonsieu, Marchand aussi riche que lieu, Que demeura dan ce quaëthie, ji

aœN'airi vou jaimâ Mouiie ? Champâ m'en ce peu nouvè ; " "âte z'an iâre in pu : 1 lâssie mezi dS pistouele

I (Joèbtl lai faiçon) sedît figurément pour

I Le sieur Nicole Architecte de l'Eglise de :e MagdeUine.

; très r.

ipUc

décrit l'aspect des démoli- lionB et reconslmclionï; un pan de vieille inuraille de J'ancieDoe église est encore

lire jusqu'en I7R1.

Nicole..., oui, c'est Nicole, nsls celui qui vend des lil- jcots, ou le dirait... Vos ou vous) gros messieurs, uirchauds aussi ilctiea [d'eui, qui dcmeurei dans

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- 427 -

Bin pu que ma Bot (') n'an d'obouele, ™>Airi vou lai misse de vau,

Qp'y fezan de si rude aifau

San ran tare qu'aipreche in poue ....

. .Qp'on me lieu champe inbon Impoâe

Peu qu'y voyet, pa lai chaëdhé, ™s Qu'y ne prôchet qu'ai louëdhé. Combin l'y et par quy d'aicouelîe !

droùelet an Ùi laî foûelîe

De fripa lai cliasse aujedeu,

San pansa que souvan l'an queu : ïio Main s'y crian vivat ai foëche,

Que point de Régent ne se foëche.

Pou fciierà aiiou tant d'hâret

Cristoûefle aire t'u bin prou bret . , .

. . Main y venet cy de songie 715 Qu'y pourrin bin aivoi congie

Ai mai considération,

Pou que i'eussin ne pourtîon

De ne si gran réjouissance :

Au moin se pa recougnessance 720 Un de çà pete t'ainimau

M'oufrâ in Nobilissimo. Pachy lai jeustïce ai son PRINCE,

Qu'ot aivù de n'autre Prouvince

Daigliapi ('') tout exprès pou nous, 725 L'Izére i") an lai grougne au Doux,

Et lou Doux gesse C) ai l'Izére :

<•) (Bot) syiionime de Bousboi.

(b) iDaigliapi) déuché,

(") (L'Izere) rivière toujours limoneuse qui ^ passe par Grenoble, e

C) On entend par ces mots (ftre U gesse) ' «citer malicieusement dans un autre le dépit d'être privé de ce que nous possédons.

IQ bon ImpSt. IlDuMhé), Eourds.

Chrislopbesuraïa-tunawz bras pour fouetter tant d'kàreU Ce mot avec le sens d'n/snti se trouve quatre fois dans la Jacguinofda^ ; 1] est très rarement employé dans les NaëU ;

Y omît fi a ftifit

Niiitibinslivartnliietiecuti Tial ton lin ditl.

(.Vi

(NtHUiiime). Alluaion àun

1114. aiaque année les Con- eelllers de ville se filsolent présenter à chacun d'eux, par les écoliers au Collège desJésultes,quolquQSTeraâ It'Urlouangc, ce qu'on appe- lait < ifigrttHmi, > Coa vers que l'écotler n'citolt étoient

t ïndistinctomciil et d

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Eh ! ly t'u, ai moi lou Pire, (')

Pou aivoi n'houme ttunlleu, <

Tan jounu, I'') Bourbou^, y seu sieu.

ra» Qji nou l'ai choisi ? noûete SIRE

Ai qu Themis, on peu lou dire,

Beilletsai main, beillet sonlé,

Meu que lu l'airln nou daîlé ? i')

Tou couine de noige ne boûeie

Tss Devin pu groûesse pu le roûele Pu noûete troupe s'avanci, Pu lai préce autoûot s'aipossï ; On ai bin raison de lou dire, Lou monde aime, Cautenne C) aidmire

fwCeux qu'an in rang, ceux qu'an dîbin. ', Que gens pour moi an changie ! ' Seu ye banni, seu ye lougie

Au fond d'in poûere caiboulot i

Dezou in bon doigt de poussot, '

715 Couvri de toile d'airegnie ? Hormi Abran chaicuu m'oublie.

Mai seu ye ai chevau bin dourâ, Bin reluzan, bincoulourâ, Et meu para que n'ot ne poupe ? (')

750 gens venan ai groûesse troupe Decoùete nioy pou me voë meu, Chaicun m'anvirenne 8i me seu.

su pirlemcDt de Gie-

Vers omi9 dans rimprca- ion de I7U (v. 7(0} : Se* Vu ftiitrtt aa !■ f tutti»

(*) (Ai moi lou Père pou aivoi, &c.) il roc convient mieux qu'à personne d'avoir, Sic.

(>>) (Tan joume) lu en écumes de Hépic.

(') (Dailél tfié, élu, Â l'infinitif (dallére) qui assemble tant au moi Latin (deligere) qu'on oit bien que les Bousbois & les Latins les ont uisés dans la même source.

('} (Cauleni) user d'adulation,

(■) (Poupe) poupée.

D,g,t7cdb;/GOOgIC

Dùnquin lai chenille (*) lougïe Dan lai toile que l'ai borgie

TS5 Pou ly sarvi de meilloulot, N'ot ran belle, on dire que l'ot Mau noue & nun n'y veu touchie Se quéqu'un vint ai l'aiprechie Lai regaëdhe t'u ? ç'ot o'hâzâ,

MoAncoOot vourre t'u aicrazâ Ce poiiere va que sanble moê Et Jeanne quinquin que doë : C") Main quan lou va veu s'an sauva. Qu'y À lou voë s'allevâ

76S Su z'aule toute joQelie t Voite vou combiti d'aïcoûelte, De gachotte & de gacheoot Couran d'aipré lou panpoillot ? Mai joye ranfoucbe, on me prou- [menne

770 Maintenan su lai Maudelenne, Et coiun'on di, oitan, venan, Lai chambelére son an : Ai foëche, an palan, de marchie, Nou voicy au poQî di marchie . . .

775 Tamboûot, Counot, Timbale, Auboîs, Rambruete vou (') tout ai lai fois ; C'ot cy que nou voëran petétre . . . Voué, lou voiqui ai sai fenêtre . . .

(borgie), aipreulonvign s- lODDe : liar ktsc des oslen du perche* &ai «cbala» j Uu«t, Itbrlqaer, de far§t. forger (DartoU).

LaMrT*Dl«raltsoD«na<«.

u PultE du Uarcbé.

(■) Comparaison de Jaquemard à la chemlle en chrysalide convertie en papillon.

<>>) Termes empruQiés d'uD Jeu d'enfaots, (jui tournent autour de l'un d'eux couché par terre, en disant : )eannequinquin ot moé, neony, neony, qu'y doë.

(c) (Ranbrûete vou) remettez - vous en train.

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que l'on appelle i LUJDUnl'Iiul li. Vlaille-In- tsndince}.

Noir UntarDier....

Et qu ? lou BESAUGEOU (') DIROY. U. Uor»u «« Beiumont,

ïsobe mon doue n éta si roi,

jAiauEMA, aire aivû lai chance

De ly fâre Ui reverance :

Chaëdhé, qu'an chau t'u aipré tou ?

Dom luan C") laï feret pou nou : 786 Ma lantanie ai nouete tète,

Fa l'y z'iiouneu de lai fête ;

Combin de poune été pou lu

De tai pique fàre in salu !

Lou cœûe Citoyen s'aibàsse

îM Ai sa pie de bin moillou grâce.

Ai n'autre fenêtre y voyeC

Lai gran Daime Daniet, i")

Qu'ai beillte vingt cens mille soûe

Pou nou fàre in Moutie tou noiie. 795 Ûâe, ai qu veu, beille di bin.

Fenêtre de l'hStel de Cbe- par Jean Clieviouey, dit

Dieu donne à (|ui il ti

MAIN L'Y AN BEILLAN, OH !

aU'Y H BIN! Aijoutâ cequi su sai poëthe, Bousbot, lai cause an ot prou foëthe. Dan voue cœùe Tôt aicri aitou ; 900 Main voiie cœiie durerin t'u prou ?

(") (Besaugeou) au patois de Besançon, si- ftnitie, Ttiomme de confiance pour giret toute affaire.

(it) L'ouvrier en fer blanc qui faîsoit le rolle C'est-ii-dire U (Thlatitr. de Seigneur Espagnol , fui ajjez embarrassé dans cette marche à cheval de laire ici le salut avec unu trËe-lourde pertuisane.

(c) Madame de Mongenel qui a donné cent Caroline de Cbevenpej, mille livres pour la bâtisse de l'Eglise de Sainte <••■"« ^^ Mongenel. Magdeleine; On lit sur la porte de la maison de cette Dame, ceue inscription ; (Deus dat quibus volt).

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431

Sa gens dejet feztn mede De fàre ai bâti Moutie, z'Oursule de lai Cicè An dirin bin lai vérité.

«05 O Doux ! nou van te traivauchie, Et nou z'aiprcchan mon clechie : Qu os<]ue ce noueble bru ? Ah ! camarade, ç'ot cetu Que potce pou Caëdhînoë,

810 Que potte pou Generoë,

Lou quennon potte pou lou ROY, Voiquy qu'y potte aitou pou moy.

Osque unt de bru vou z'aiponte ? Dite me coumare de fonte,

815 Qjie vou ne traizelâ pu ran : (') L'ot vrâ que prou le m'annueran. Et peu l'an poue d'assouroillie O Monsieu qu'on voi qu'y beiiillie. Icy pa moncé ma BousbotC')

saoM'aiundan, ah! ç'ot ma mignot, Chaicun de lieu di cœûe me bâze. Et tout an rizan pleure d'àze : Que joye ! on an poutre merî ; Main nou voicy au piloueri.

sas Qu'on ai bin Ù. quy pou mai gaëdhe De reboutâ lou coê-de-gaëdhe ! Souda, qu'on aicaêthe chaicun. Main coûot ne tois ne baittâ nun.

(•) (Qjie vou ne tmizelâ pu rao) que vous De carillonaez plus.

Nota. Trois Messieurs éloient alors i la fe- nêtre du clocher, & avoient tait cesser le caril- lon pour n'en être pas incommodés,

(fc) Jaquemard appelle ainsi les Paroissiens de Samte Magdelaine. -

(triJie1«fl, «oQDer i trola clocbea , et carillooDcr, i

quatre clmbee (chanoine DïttolsJ.

(le Pilori), devint l'i

De replacer Ici le co:

garde, (alcaCtbe), âcarte.

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Jeûe ! que devé lai rue d'Oleioe 830 Grandi lai noueve Maudeleiae!

On ly voi déjei n'ccûille ron.

Ah! lou bel oëdre, abl ton fron!

Due bénisse Ik lotterie,

Due bénisse li z'uzurie, 835 Due bénisse ancoûot raeu gens

Qu'an mi qui bon grâ lieute argent.

Que pou voë n'Eglise aussi belle,

Y faure ollâ loin de lai Velle ! An lai voyan paèthou trezi,

B^'iMon caûe baingne dans lou plaisi, L'ypinge,.. Ah! ç'ot trou I n'y etpâ pie,

Y s'y noyeret . . L'y ot noyîe. Main l'ot temps, lou eu me & mau,

Q.u'on me boute an di chevau, *^Antran, viran tou pa l'%lise; Voyan, s'on laï Ù mai guise. Que doumaige, s'on l'antraipâ sége, qu'érin autrepâ I (')

Y vouroue que point y n'y an eusse ; *wSe peu t'u qu'on recougnesseusse

Lai plaice que chaicun tenâ? Qiie ne m'anvie t'on proumenâ gens que charchan trou lieu z'âze Et que point de raison n'aipâze ; 8S5 Bécoue pu d'autre an brondenan, Main on di, boni Tan convenan. Chaëdhé ! . . Main y fau me quazie, Chouze diàleman maulâzie

[■) Il a raison de dire (autrepi) les bancs, dont il parle, étoient dans l'Eglise souterraine, & la nouvelle a changé de situation, de rei de chaussée & en partie d'emplacement.

tt la me d'AitaM.

(uiurie). Ponr toumir une partie des fnii déjà bits pour la coD&tractitm, on avoit rut bien des loteries et l'on avott reçu quelques anmSnos auiquell es avolent él4 condamnés plusieurs usuriers (Z|.

Dans les assemblées de la paroisse ponr prendre lea masures conrenablee pour la construction, on prenait quelquefois les murmures des contredisants ponr dea acclamations de consente- ment (X>,

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|gDUD«). Vide commn an

gérttloD est mauirote, le vide est pratiqué dmng un mar de s4p&ntioo de» cha- pellci: l'ouverture rtl ao- iourdliul cacbée pir un confeMlonal.

Voite vou, main trou graittâ (]ueu 880 Et quéquefois trou palâ neu. Voiqui in pilie qu'ot, perréze,

Veu coum'in gouné de celéze (■'

Qpe n'aire point de mioulot :

Main ot t'u soueUde? Oh s'y 1 ot, ses Demanda l'in poue ai Nicoûelc,

Et vou n'airi poue qu'y crouele ;

Deu qu'y di ne choueze, on lai cret; i>*»qu'i

Quan ce pilie veu dan n'andret

Sere pu mince, que ne coufle S7D de raisin regonâà de soude

S'y dizâ, y se laret bin.

gens aibayis lou crairin ;

L'ai je de si belle choûese, h <i*Ii

Q^e su son dire on se repoûese. S75 L'ot prou joueli ce pete coëu

In poue pu large y sere meu.

Coum'y bouta vingt ché niche ?

(On lou foiiot sinon miche)

Main s'on y ot in poue ai l'aitret, 880 Oh foit ! on n'y airet si fret ;

Pourquoi pouëthan, dis me Nicouele,

Ot tu si coûot? .. main qu'y seu droûele ! e«hi si tount

C'ot ne faute d'impression

De ne premère édition, 8SS Dan n'autre on peu lai corrigie,

Y fauret, NicoUele, y songie :

Main qu'y cratgnet, ouvrie sçaîvan.

Le chCBur de Sainle-Ua- eine, Irts él#Kaiit du reste, rst ea effet plus étroit que le le comporle l'ampleur du

(*) Ce pilier comparé i un noyau de cerise, qui n'auroil que le bois, a été comme vuidé dans le bas pour y pratiquer un escalier qui ne sert qu'l dcKendre les morts qu'on inhume dans les souterrains.

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Q^'aivan ctqu'î la pie devin

Tai téie si pleine ne chéze ■0 Pa ton gouné veu de ccléze :

Que doumaige! l'ai tan d'aispri.

Qu'y ne derrejaimà meri. derrei quii dernii

Guy â maimie! <*t lai belle couloune,

Ceté que sont ai Saint Antoune, «e Que saoblerin telle devan ?

Ce que çâ guille qu'an juan

gachenot tâchan d'aibaitre,

Pourrin sanblâ, pourrin paraitre

ci bautenot fringoulâ, (b»uien«t inngoaiii, u-

«oQue paranlou breçottJoura |.o,.f le iii> .lu D.niiiiiD.

Di jûene Ducque de Bourgougne,

Q^e teilleret de lai besougne,

Main qu'y setgran, â z'ennemis

De lai France & fleu de lis : stiG Jaimâ de peureuse voulâille

Ke se trouvéne â ni z'âille. m di iniiej.iui nids

Qu'os qu on veu fàreancontr'aimon? 'i*=="'ï''^-

C'ot n'autre toûoi devé Chormon,

Ne touot ai lai mien tou pareille ; swSeret telle coum'in bareille

Aigralî 0*) ne maichanie annà,

Toujouveu, si poue anvinnâ,

Qu'on n'y peu jaimâ ran tossie?

Que boutret t'on dans ce técie,

915 Y veu dire, dans l'autre toOot ?

Cetie que causet mon aimoQot ; Etut-te p»r«e que ■■

_ , ^ . . coQdB tour àevf'' *'"

Cette que cause mai tristesse, ^^ csiéneUiu.

Qu'aivancisset tant mai véillcsse Biîô* *iMueiVw

(") Exclamation d'admiraiion . (b) (Harcille aigralî) baFil, qui fait e: qu'il est desscichi.

Jicquemard.

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Et que fere deveni gris

Dans n'an ma pois si raijeunis ; Dma on an mes poiu

Voué, voué, qu'on y boutte mai fanne,

Oii'y dremeusse, quant y à sanne ; Que j< pui8*e dormir

.,, . , 1 ■>■ quind j'ni sommeil.

N y airet tant de carillon,

Le seret loin de mai moëzon i£ii« mu ioId

Bs De lai largeu froniiipice.

(Ce mou n'ot pas moilleu, aa'ampia) '"" «louf sur u iUbcué-

, , . , ' . . B ■*""■ 1"' ' précédé.

L y airet chue nou pa jou & neu. Je r&uraii cuei nou* jour

Et mon reloOege an iret meu. en inîmi'uV.' ™"" """ï"

S'y songet ai sai molaîdie, 930 Y an ù poûetKan quéque pidie ;

Et coum'y l'a je di devan, Ei cemme je r»i dit ci-

Lai pouere diâtosse ot gessan. Jaimâ lou sciançou Nîcoûele De Ûre di ne se soiiele : 935 (') Tou coum'on vocre n'aichaimé (^1 iMciwiiré, itktwiiit). Trèi

, , ,„, «ppropriÉB aux goÛlH el »

De teni tou dret San paisse; <") réducatlondelapopulatloa

Su lai gran pocihe ou voëret pandre i,on''''ti^rlmr^"upé«ea^

Ne tribune an l'air, sans se fandre, meoi udmiriiioQ pubuque

Et peu se boussà an devan, ivchiiecie, éievedo biod-

woTou coum'au bou d'în demé an

Lou devantie de ne gachotte,

Qu'in gachon ai randu bin sutte :

tribune san tintebin

Seret belle se le se tin. 9i5 Qu'on feze voueie de piere

De tufie blanchie & loigiere,

(■) La Tiibune sur la grande porte sera en arcs pendants & bombi's en saillie.

(bj (Aichaimé) quaDlité de «ps de ïignc voir une dcscripUon des attachés au même treillis qui est appuyé sur itkfoit de BeuDi;on : Mi des échalas. """ ** '■•«•'*"■' *• Bt-

(c) (Paisse) échalas. .«f....»», p. M.

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San rejannâ **) lou gran Saint Jean ('') Peu ()ue lou tnabre ot trou pesan. C'ot prou, cet montan au clechie, «oy me targe d être annarchie. (•) L'aiscalie ot tu ai piot C) Tou t'an l'air d'in bou ? voué l'y ot. L'y manque iquy n'aicri de cuivre bin crampounâ pou fïkre ai vivre 9U Aiprè lieu moë, tant que se peu, Ceu qui qu'airan de lieu meu Pou fàre ai bâtie ce Moutîe. Pu hau raitraissi l'aiscalie Et s'an vet tout virin virot, 960 Coume l'outeau de n'escargot

(•) Salut, lai Groûsse & Saint Vante, Quant on voit z'ailude (') au Cie Que sçâte si bin aibouâ Loin de nou lâpeute nuâ, 965 Et deu qu'on voit dessu ne rue Ne Sâme ou bin lai moinre aipluë, vite aipelâ Royal Soillot.

Salut, Dindin & Daimangtot Que sounà Vépre, Tierce & Loûede ; 97oVouete Vaulot, Daime Prewûede

((l|>lue). étiacelle; éblaïuV (chanoine n»rtolsl,— On »p- pcliit fiscal StUltt le corps de» soldats bourgeois desli-

(■) (Rejanoi) cootrefaire. (>>) <Lou gran Saint Jean) l'Eglise Cathé- drale, ou la Chapelle du Saint Suaire est en- tlÉrement de marbre feint. (*) (Annarchie) mis en place. <| (Ai piot) se dit dans le sens propre le personne qui se tient debout sur un seul i.

>) Jaquemard salue les cloches en les ap- ini par leurs ooms, & désignant leurs prin- iles fonctions.

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437

Qpe chaisse Prête dret Et banqueta 2'hâret

Bon vépre petete cliechotte Saint Nicoulas, Daime Hugiunolte, *n Vou souneri : main pu fâu

pou poûere que seran mau. a

Qgoy don ! ossou cy mai lantâne ? Lamoyl ce n'ot que ne lucane. Cet qu'an chau tu, boutan nou z'y, MO Jaiquemâ n'y veu mezy. In joQot vin qu'y le feret voê Soixante & onze pie pu hoë; Lot vrâ, que pu y s liausseret. Pu pequignot y paraitret. «sY ne faure jusqu'ai Roume Ollà pou trouva de houme. Ah ! te revoiqui mon poulot, Lou veille aimi Maëtlielot; (') Ton jûene Traire dan lou liioùele 9M N'ai tout au pu que lai pichoiiele. (^) Enfin te voicy, pandu Timbre qu ot si bin antandu Deu que mai meilloûeche lou touche; Aipré lou y fau qu'y m'aijouche Su mon tobourot saunan

Ah î m y voiqui, grâce ai groiJe Jean . C)

Timbale, aubois, tambouot, trom-

[pette.

(•) (Maâthelot) r qui âioieni eu graoïl nombre auioiir du vieux clocher.

(■>) (PicboQele) la première plume qui croisse au poulet dans l'œuf.

(') Nom du Charpentier qui le mit en pUce.

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Qu'on floûete, qu'on sonne, qu*OD ^baîtte, Qpe lou bru toanan di quennon iw" Aînoûeblisse encoûot mon nom, . . Main pourquoi cyosqu'on rae boute? Oh! pour moi y n y voyet goûte, Ai ne ran fàre, on s'antemi ; Que ne seu ye in pete Courai, 1005 An aitandan que dan mai loûege On eusse bouta in reloûege, Petétre in Monsteu Turcaret Dans son bureau m'emplayeret. Y sçet prou lai rustemétique, loio Qij y bouté toujou an praitique, |

Comptan la z'heure tou di Ion Et peu y airoue in eu de pion, Ma toloR pa la gran fraidure Ne risquerin point d'anjeolure, 1015 Et coume l'airive ai çâ gens, Bin toùe mon devarre argent.

Main voicy ce que me fil poùe, Petétre qu'y dairougeroiie Et ma z'ofTan ne pourrin pu, loao Coume Choloîne être reçu Dan lou pu qu'insigne Chaipitre, Que n'aitan pu ran que lai mitre.

V vau donc meu an aitandan t

Regaëdhâ ce que gens fan, 10» Et quant y ne seran pas saige,

controuelâ, ç'ot prou d ouvraigc, Et mainme trou, se dans Baitan ne âme ne me pretan ;oi qu'an je tant durie miotc être aibrechignie.

Vuiaale : ' faal f w HmiH Dirruftim

Le » lodt I

1», le ch»- pilre de Sainle-MadeleinB ïtnoil d'ohleuir dee lallres p alun tes de nobles te qiij lurent ™nflrini!esmnl|{rf les

Ju nonce |X|.

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Vou que m'éte aimenâ pa cby,

O ma Chevalie, granmachy

On payere: pou récompaiice

Ne moiua de voiiete daipance ; loss On payeret bin l'autre aitou ;

Main ç'ot que l'an coutere trou. Me voiquy soûe de voue fanfare,

Vou n'été mazeu ran ai fâre.

Qu'ai vou zau rolljk chue Graipé*') iMoPou vou z'aopti jeusqu'au }aédhé.

Voûete jûene ot aibrechignie i"*)

S'y n'ot rompu l'ot tant playie,

Q,u*y ne pourre de ran snrvi ;

Autant vau donc vou z'aichevi ; lOcQjie moë yvre chaicun se couche,

Vou jueneri demain Duemouche

Ne vigile de Noué

Ne ferec gronda voue boue ;

Peu que grillot da.is lai tête lœoVou vou santiri de mai fête. Ollâ soupâ : ca lou chaudot

Devé Saint Farjùe (') ot ton prot

Ai daitelA sai cairtoute,

Y vet caichie lou feu qu'y roiiele lOSS Pou vo6 clairie voue lainpiron

Su fenêtre de Chormon.

Main qu'os ce que ç'ot?seuye ne buze?

(»> Les fenêtres de ce cabaat qui est i la rue de Cliurniont, furent illumitides de lampions le soir du jo'.ir triomphal de Jaquemard pen- dant le souper des gens de son coriège.

(h) (Aibrechignie) ébrechi!.

(=) (Saint Farjûc) Saint- Fa rj eux, Vill.ige vers l'horison Si au coucbant d'hyver, par rapport à l'Eglise Sainte Magdelaine.

Les otAclerg l'bStel de

bftTCt,

Bétoiect rigalFS

iMje.

mes gens i

[ul avaient

accom

ipignéJaqu

ieniard,qu.

^^ ma

■itié de leu

r dépense.

Ne devoleot-lls

pas fuira

payer

le tout ou

rleD?{X)

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440 C'ot in songe, y cret que m'aubuze, Nian. . . ce qui Q'ai jaimâ aitâ, iwo L'airiveret ; main in poue : Aivan ce qui (■) fau que lai tenne

(lennel, lune. On retroaTe Quaitre vingt troe fois se proumenne ^'.^«"U'dïl^""""' *"'

Jeusque son fraire lou Roi z'aitoile ; f ti'auunc de foi

loBB Le lou quitte pou aiclairie

Lai bouele ou nou seune lougie, Qu heu fois cetècie antremé Machure lai lenne au mezé ; Et q'un de ma Bot pou lai gâre

imoSan z'ailude invaute in tounâre, Secret que paëdtieret tou son pré Se Felipe lou trouve aipré ;

d. S' «utbeur, laveatï en ifil et dont il nt l'épreuTe 1 présence de M. de Vil-

DevantquemonbéioQotnevaingne, ^,

Barbouillou que lou loup vou praingne, *'

lOTsY fau, qu'on feze in rude aifron e

Ai n'Ampereu d'in gran renom, [J

Cl) (Aivan ce qui, 8tc.) avant cela il faut que la LuQc se renouvelle 8} fois & s'éclipse

(Vers 1073). Le cortège de Jacqiieniard ne s'est-il pas arrêté, en traver- santia place Saint-Pierre, devant la statue de Charlea-Quint? Si Tail, il y a eu même des discours, assez plala du resle, échanges entre les deui personnages, à ce que dit Grimant. Mais l 'imprésario- poète , très artiste en son genre, a voulu réserver pour le couronnement de aon poème, le plus solide morceau. La donnée légère de son sujet étant acceptée, un très mince incident de la vie municipale a siifTl pour lui Tournir une belle occa- sion d'aiprinre, suivant son eipression, in poachignol aai voune (v. SOI).

On appréciera d'autant mieux s'il :i réussi quand on connaitra, par le menu, d'après notre annotateur X, les faits qui ont donné lieu à la sortie virulente et hautement comique du vei-siricateur Bousbot.

« C'éUit, le même 33 août 1752, l'avaiit-veille de la Saint-Louis, la Télé de Noire SIHE, le ro; de t'rance. n Le barbouillenr Ulinchet, en {«"ésence

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44i

Tant que jeusqu'aî Francet premie,

Si Viquà an aire pîdie.

Que samblert vou, Chalequin, 1080 De lâre mâne in peu mounin :

L'ot vrâ qu'on vou feret lai barbe :

Main d'aivouë quoi, ô Sainte Barbe!

Ne lanssoulA de quoue de chet,

Que jaimâ n'Ampereu loichet. ç^

icœ Seret vouete pouere sarviotte, ^]

Et lou sovon ? plein ne tenotte <!'

De bin puante huile d'aispî.

Qu'on panret pou vous daicrampi. ("t**

Ah ! y voyct déjet l'ailàre loBoCoume n'étan mazeu ai fâre.

(■■) O Pôrrenot, grand Caêdhinau, (Cseabinsu), c«rdiiiai.

(*) (Daicrampi) dans le sens propre signitie âter l'enduit d'un mur.

i^) Antoine Perrenot de Cranvelle, Cardinal, natif de Besaciçoii , Ministre de Charles Qiiiiit, mourut i Madrid en i5«6. & fut inhumé A Besançon dans l'Eglise des Carmes et dans sa Chapelle, à la voûte de laquelle on voit encore pendre son chapeau d'un louge terni.

d'oniciera de ville, était occupé à un ouvrage que X qualille comme « la plus élranRe bélise ilont oji ait jamais oiiï pailer. s II s'agissait de f^ire la loilelte de la foiitaiiie de Cliarlea-Quiot, dont la eoloratjon, iialurellemeot llorcntiuée, n'avait pns l'heur de plaire, en parliuulier au sieur Longin, eontrdieur de la ville, « liomme de grande connaissance, dit Grimont. et très esiperl en son métier, mats perpétuel toiseur, qui allait donner una preuve de son génie capricieux » en matière de goùl. L'ouvrier d'olllce enduisait donu « d'une belle couleur grise à l'huile le graud empereur, el son aigle, d'un nair parfuit, également à l'huile.

Le nommé Léonard Jranneney, dit Baume, que nous connaissons (vers iSi). passe par hasard sur lu Place. El ne peut se retenir d'exprimer son sentiment sur ue travail l'iilicule qu'approuvaient Imutemenl les deux con- seillers D.... et L orifiinaires de Baune ou d'Arbois {v. 1102). « Laisse-

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442 -

Pou l'ilîmoliot de Due, veni vau, venez voir.

Coume l'an goënâ vouete Mâtre,

Tou soo coë n'ot pu que n'amplâtre, icp» Bret, queusse, main, visaige, haibits,

L'an tou baudrillie d'ongan gris. Tirie, belitre, CI que vous z'éte,

On ne chôbrcille tôte,

Qjie tai nioë ii'au lire raison, 1100 Vou n'été de Besançon,

Y voyet bin, s'y ne seu boëne, iboenoi, bo^ne.

Que vou z'éte d'Arbois ou Baune :

(Ancoûot ceux de Baune Se d'Arbois

N'an fine tan autrefois). N'en tireui.....

iiœ L'an pris pou pôgrenà son aille (}) Uiiie). «igie.

N'ongan pu na que lou craimâtlle; UnonKueni plus noir que

Ne dire t'on qu'y l'an pri '™"

Dedan re boûete de camboui.

Grand Caëdhinau, encoElot in coûe 1110 Veiii puni : main de poue

(■) G; mot souvent se dit sans injurier, & ce n'est qu'en badinant qu'on doit le prendre ici vis-A-vis de gens, qui ne firent rien par malice.

(*>) (l'ôgrenî) mal acconinioiler.

nous et va.l.«n uhu toi ! b lui dit M. D « C'est litcile, riposle l'avisé

vigueroN, el poui- i^ Taii'e je ne quillerai p.-is la vilk Vous m'entendez, M, le Conseiller. La slatue resta ainsi peinturlurée, les deux jours de fêle des 24 el aoill, la Saint-Louis, fêle du Roi . exposée aux l:<uis de tous les gens de bon ïens; mais le surlendemain, avec force hui e d'aspic Charles Quint fut frotté, raulë, lavé el torché pour le rétablir presque au même étal qu'il avoit avant cette folie (X).

Quelques Jours avant on s'était essayé sur le dauphin et les deiix génie* de bronm de ta Place Ûnuphine, œuvre de Herpin, achetée à Paris, il ; avait douze ans, pur riiilendaul de Vanuole, au prix de 3000 fr, > Le corps du poisson était mis en brun, à l'huile, la gueule en rouge et les dents en blanc. Le tout est resté pour s'élre entièrement séché, avant que l'on songeât à l'enlever (X) n.

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D'in malheu pouvouete chaipë, coum'y ne sçan ce qu'ot ; Lossie lou dans vouete Chaîpelle ; Les chBpMui rouges des

., I- I I > Il urdlDiui soDt Euapsndas

L an couot m gn dedan n ai()uiene, queiquetois lui voùira des lus Et peu dan lou fond d'in poutot, *«i"«s.

Y griserin ce colot.

Main lâssan qui son Eminance ; Voiqui que dan lai repentance

Y lou radian, pannan, froutan, ii»Tan frouteran, qu'y lou raîran;

Main qu'y n'oUin ai lai chA vive, "«i» i"'"* "'«mem p««

-,',:., , I . jusqu» la eh&lr ïivo.

Ciu y s airatin don lat rive ;

Ancoûot jaimâ ne seret t'u

Si qu'autrefois l'ot aivù : imC'ot dainquin que lou pourpiroùe (*)

Lou pu souvan bin grandoûe C")

Ai lai manman d'in poupenot :

Peu que jaimâ si y n'ot ;

Deu quan mainme lai mollaidie 1130 Ne l'aire bin rezeillïe (•) MaItre Abram

Que randenâ ''') main l'ot ai coy,

Y baaille, y det cliaussi (') de soi, Jeûe, l'an ai di de toute soëthe,

L'ai maintenan lai gueule niocthe, (moeui*), morta.

Jaqukmard. ita&Daivoûe n'ongan lou tant froutâ

(•) (Pourpiroùe) petite vérole. (Il) (Grandoûe) regrel, («) (Rezftllic) troué, gravé, en parlant des effets de lit petite vérole, (d) (Randenl) longue suite de paroles, Sec. («) (ClUusû de soi) mourir de soif.

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Dirio gens, s'oi l'u bouû In poDcboi trou pré de ne goûine ; Tint pc, ne mourgeùre de fouine, N'ai ran, que set si andaignou, <'> 1140 Q^e ne grive de guilledou. Qti'y à sanne !

MAiTRE ABRAH.

Y pale de guinche.

grive ne vau ne chinche. Jaquemard.

Qpan lai brousse couloureret

Su bronze in Daufin, dou bâre'; titiX'y airet mazeu ran ai lai guise

z'âne que lieu couleu grise.

Caichie, o gens de Besançon,

Bronze, oë, argent, cuî\Te & louton.

Mon piloûeri, voue toubaquére, iisoAndie, Aigné,'"') crois, Cliachelère, '') àom.

Et vou. Père Bénédictin,

Pou l'aimouoi de Due sarrâ bin

La médâle & la péce antique ;

Tranbtâ, que lieu gri de bounque iiSjQue n"aipargne ran de curîou,

Ne raivoûillene C) su tretou. Maître Abram. Q.uan airet t'u prou daigoizie ?

L'ai sanne & ne peu se coizie.

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i^iDcnU impor-

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eUouv^j lécem-

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pil el onl

él* déposé» lu

Uu?^ aurcbéolugie. apr^s

lloulop).

IlilOD.

(piloûrril

.LebroniearOs-

méJulles el les piè- cn aiiliquea de li collec- (iao des Bété^tlit it Suit

(>)(Andaignou) envenimé.

O'i (Aigiié) bagues.

|c) (Cliachelère) so des clefs au\ câiés d'i

{•■) (Ne raivouillcn gorgeam.

de crochet à p

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~ 445 -

Jaquemard. Poëihe noire diret di bouneu l

iiBo S'y ne l'y flanquan ne couleu,

Ran di cou n'an sarei lou mare. l

Tilli

MArTRE AbKAM. '■'■'

At qu don ùl tu tant lai gare ? V'

Jaquemard. „„j

Y fauret mettre en prison : ]°^,

Main noue Méssieu (•) seran trou bon. T'

MaÎtbk Abbam. °^„

iiK Deu lontemps son cϞe se daigonfle, 5^,;

Y bâilla tout ai st heure, y ronfle, Lou voiqui qae doê maintenant

Et ne s'aivoillere de n'an : e

Tant y l'antandet qu'y ranquoilte ; 1170 Y faut d'aiprè tou qu'y l'aivoille,

Ai celle fin de ly sottâ

Bonsoî, dcvan que lou quitta ;

L'ot vri qu'y me samblâ bin foiie,

préqu'anraigie : main ce repoûe, iiTsLaivou tou pou in coue l'ot chu,

Me craire, qu'y ne l'ot pu ;

Haizaëdhan, s'y n'ot pu saige

Y lou lassera dans sai caige Et m' an ïera . . oh! jAiauEMA?. .

iiaoY ne s'aivoilleret jaimâ,

Se fau t'u pouëtlian qu'y m'an olle. On dire qu'y souffle \h molle, Son van fere ollâ in melin,

is lauis pour l'eng*- i-etle humllUote coir-

{HilzaCdhaa}, blïirtIonB.

(molle), nulia mali, gttnd

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Tout in jue d'ouegre an ire bin, lUsY doë pu foëque ne marmotte. Dan sai main fezan lai raitone. Et rein gotoillaa lou ; {*) Main nian, y n'ot ran gotoillou ; Tirvongnan lou (**) pa sai metainne is» Q.uy sçet bin, que n'ot de lainne Y l'a prou santu, . . oh 1 l'aimi ?

Jaquehard. Qpe ne me làssin vou dremt. Mon de Due ! belle aitire, Qfi'on feret pour moi ! nun su tare lies Ne seret jaiml hounourâ, N'aîsdamâ tant qu'y lou sera; Se vou sçaivin deu peu Granvelle, Coum'y marchera dan lai Velle. . .

MaItre Abram. Y N'aivaulet d3 poi grî, I*» C'ot ne bouëdbe di moi d'Aivri Que vou veute cy mebeiUie.

Iaquemard. Nian, le seras toute aicomplie choueze qu'y vou z*! prédi,

HaItrb Abkau. Lai semaine troë Jaedi. Jaqueuasd. laos Nian, tétebue ! on peu s'y aitandre,

■. peraoanc «ur It tant.

LocuUon prmarblale. (boaêdbe), bourda.

(■) (Gotoillan lou) Chatouillons-le. (h) (Tîrvougnin lou) tiraillons-le.

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447

MaItre Abram. N'ou z*an don bin grâce ai randre Ai lai Daime Dâniet, Vou lai nomma dainquin, (diinquin). cest ùm

*ou* l'ipp«let (>- 7>3>. Jaquemard.

L'élise Ne sere san lie antreprtse ; 1210 Main nou n'aa seran ingret. In sége on l'y pouseret (■) Tou au quechot de lai chère, MaItre Abrah. Nenni, nennï, le pourre chère. it. >■ pauira chbn di

Jaquemard. Qpe ne pent-elle subsista tas Tant de temps qu'in Sindic soitâ, MaItre Abkah. Due au moins ly feze lat grâce De vivre tan que l'an set lasse. Et que quand le s'an soueleret, Que de pa lie le s'an iret. Que de p>t «ue (d«

,_.-v -Il . I . . bon vouloir) clla s'ea I

1320 Y veuille vite lai plaicie

Dans lou pu bel andretdi Cie ; C'ot de quoi chaicun lou prieret. Et feret prie pa sa z'hâret, Iaquemard. Prie Due pou lie ! vou veute rire, I3SS Sans vous beîllie lou temps de dire

{*) Un Syndic dans un Mémoire avoît dit qu'il falloit poser le banc de la Bienfaictrice dans partie supérieure de la chaire, & que les Syndics nonimis subsistassent i perpétuité.

,.GoogIc

«8 Lai moitan d'in De profundis. Y let boutret an Paîraidis ; Tant l'airet couëthe d'y jouchie (■) Cetie que l'airet aivrechie C") 1290 Dessu lai tare

Maître Abram. Eh ! voireman C'ot lougeman pou lougeman.

Jaquemard. Abran, ç'an ot prou, prante gaedhe Que pu ta coëdcgaëdhe San feu ne passe pas qu'veu. MaItre Abram. 1235 Aidûe don, bonsoi.

jAaUEMARD.

Boune neu.

(') (D'y jouchie) d'y placer bien haut. <b) (Aivrechie) mis d couvert.

Permis d'imprinur. A Dole et ij. Février i7i5. NELATON.

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BO»S FAITS 1 Ll SOCIÉTÉ (I9D0-IS0I)

Par le Département du Doubs 300 f.

Par la Ville de Besancon fiOO f.

Par H. le Ministre de l'Instruction publique :

Comilé des Sociétés savantes : Bulletin arehéologique, 1900, 2 ;

1901, i. Histoire et philologie, teiences économiques et 80-

cialet. 1901 ; Travaux scient i/ique$, 1901. Bibliothèque de l'Ecole des Charte», t. LXI, 1900, et LXII, 1901. Annales du Musée G-iimet, t IX, 1901. Revue dt l'Histoire des

religions, t. XLIII, 12, 1901. Journal de l'Ecole polytechnique, 5' et 6* cah., 2* série. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France :

Avignon, vol.

Par MM.

Edouard Gascon, membre correspondant, sa brochure : En tramway de Dijon à Fontaine-Française et à Champlitle

Chanoine Suchet, membre résidant, sa brochure sur la Cathé- drale de Saint-Jean pendant la Révolution (1790-^800), et celle sur les Chatelnies de Vuillafans.

Le Préfet du Doubs : Inventaire sommaire des Archives dé- partementales antérieures à 1790, rédigé par M. Jules Gau- thier, archiviste ; Archives ecclésiastiques, série G, 1-1039, t. I.

Le Préfet de la Haute-Saone : Inventaire sommaire des Ar- chives départementales antérieures à 1790, série G, H, [. V.

Le Recteur de l'Académie: Rentrée solennelle des Facultés, Université de Besançon, 8 novembre 1900.

Philippe Berger, membre honoraire de la Société : son mé- moire sur la Grande inscription dédicatolre du temple d'Ha- thor-Uiskar à Matkar.

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450

Docteur G. Ledoux, membre résidant : sa note intitulée : Le lieutenant Bonaparte à Betanfoa en 179i

Chanoine Rossignot, curé de Sainte-Madeleine : un exemplaire de l'Autobiographie de Joteph- Marcelin Boillot, ancien curé de cette paroisse, 2 volumes, et Uétangei tur quelque» guet- tiont agitée* de mon tempi, par le même auteur, 1 volume.

EtiNE6T Chantbe : l'Homme qwUemaire dana le baiain du RMne.

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Emis DES mitm comesrowAniTES (liMO-itoi)

BuUatin du Comité omilhologique international (Omis), t. IX,

i900-180I. Bulletin et Mémoiret (1898) de la SocUti dei Antiquaire» de

France, 1896-1899. ~ Melteniia (fondation A. Prost), 3-4,

1900-1901. Revue de» Etude» grecque», l. XIII, 1900, t. XIV, 56, 1901. Bulletin de la Soeiili de botanique de France, série, t. IV,

10, 1899. Journal de» Savant», année 1900, l'r trim. 1901. Auoeiation françai»e pour l'avancement de» Science», 29* session

à Paris, 1900. Revue ipigraphique (M. Espérandieu, à Saint-Haixenl), 1900;

19(H. 1*'trim. Aeadimie des Intcriptioni et Bellet-Lettrei, Comples rendus,

1900, et janv.-avril 1901 Bulletin de la Sociiti d'anlkropoloffie de Pari», 1900; - Tables

générales, 1860-1899; 5> série, t. I, 1900; 1901, 1. Bulletin de la Société de botanique de France, 1900 ; Table,

1854-1893. Revue de» Etude* hi»torique», 66* année, 1900. Mémoire» et Bulletin de la Société d'anthropologie de Pari»,

t. I, 19O0. 3-4. Séance» de la Société française de physique, 1000, 3. Spelunca, 6* année, 1900.

Sutlettn de la Société phitom. de Pari», 9* série, t. II, 1900. Mém. et Bull, de la Société de l'Hitt. de Parit, t. XXVII, 1900. Mémoiret de la Société zoologique de France, t. XIII, 1900 ; Bult.,

t. XXV. Bulletin de ta Société Belfortaine d'Emulation, 20, 1901. Académie des Sciencee, Belle»- Lettre» et Art» de Besançon : Mé- moires et documents inédils pour servir à l'tiistoire de la

Franche-Comlé, l. IX, 1900.

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- 452

Revue vitieote de Franche-Comté, 1900 et 1" sem. 1901. Bulletin de ta Société d'agriculture, teiences et arti de la Haute- Saône, no31. Bulletin de la Société Grayloiae d'Emulation, 1899-1900, 1?01. Uémoirei de la Société d'Emulation de Montbéliard, t. 7CXVII et

XXVIII. Mémoires de la Société d'archéologie Lorraine, semeslre,

l. XVIII, 1900. Mémoireê de la SocUté Editenne, t. XXVIII, 1900. Société d'histoire nalHrelle d'Autun, 12° Btillelin, n" 2, 1899;

13* Bulletin, 1900. Revue scientifique du Dourbonnais, 1900, 1'^ ti'ini. 1901. Société d'Emulation et des Beaux-ArU du liourlionnais, 1900. Société d'histoire et d'archéologie de Ueaune, i898-IJflK>. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de ilàcon, 1900, 17. Bulletin de la Société de» sciences naturelles de Saâne-et-Loire,

1900, l. VII, 1-4, 1901. Journal des Naturalistes [Société d'histoire naturelle de Màcûn),

2" vol.,!!" 3, 1901, Bulletin de la Société d'archéologie de l'Ain, 1900, 1901, 1 et 2. ^nnalei de la Société d'Emulation de l'Ain, 1" trimestre 1901. Société philomathique Vosgienne,W année, 1900-1901. Bulletin desiéances de la Société des Sciences de Nancy, 1900;

janv.-fév. 1901. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Yonne, 1899. lievue Bourguignonne de l'enseignement supérieur, t. X. 3-4 ;

l. XI, 1, 1901. Bulletin de la Société historique de Langret, t. IV ; Mémoires,

in-4", n-ll, 1900. Bulletin d'histo'ire ecclésiastique du diocèse de Valence, etc., 1900. de la Société des sciences de l'Yonne, 4* série, t. IV,

s de l'Académie de Dijon. 1899-1900.

s de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Sa-

' série, t. Vlll, 1900.

t de la Société des sciences naturelles et mathématiques

rbourg. t. XXXI, 1900.

de la Société polymathique du Morbihan, 1898-1899.

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453 Société des antiquairei de Picardie, bulletin 1899 et igOU. La

Picardie hislorique el moniimuiitale (fonduLlon Soyez), 6.

del'Album, t. I : arrondi s semé ni d'Aniions, 1893-1899. Mémoireê de l'Académie ualionale de Caen, 1900. Société académique de Brest, 2' série, l. XXV, 1900. Société d'Emulation de Roubaix, série, t. IV, 1898-1899. Revue de Saintonge el d'/lunû, t. XXI, 1901. Bulletin de lu Commitaioa de» antiquité* de la Seine -Inférieure,

t XIII, 1. Bulletin de la Société libre d'Emulation, du commerce et de

Vind'istrie île la Seine- Inférieure, à Rouen, 18it9-1900. Préei» analytique de» travitujc de l'Académie des bellet-lettret et

arts de Rouen, 1899-1900. Congrès archéologique Ue France, LXV» session à Boui^es en.

1898. Reeue historique et archéologique du Haine, l. 47, 1900 Bulletin de la Société historique el archéologique de l'Orléanais,

t. XII, 1900. Bulletin de la Société des sciences naturelle» de l'Ouest de la

France, t, X, 1900. Bulletin de la Société d'agr. de la Sarthe, 1900, t. XXX; 1901, 1. Revue de Saintonge etd'Aunis,'2\' vol., 1901, n" 2. Mémoires <le la Société académ. de Saint-Quentin, l. XIII, 1898. Bulletin de la Société archéolo-jiqae du Vendômois, l. XXXIX,

1900. Bulletin de la Société Dunoite, 1900-1901, n" l!£i-137 Annales de la Société hislorique ei archéologique de Château- Thierry, 1899. Revue de l'histoire de Versailles ft de Seine-et-Oise, 1899 el 1900. Société agricole et industrielle d'Angers, \82fd. Bulletin de ta Société historique et archéologique du Limousin,

t. LXIX. 2, l'.IOl. Revue savoisienne, 1900 et l" lrimeplrel90l. Mémoires ri documents de la Société tavoiiienae d'histoire et

d'archéologie, t. XXXIX, -i" sériel. XIV, 1900. Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de

Bordeaux, ô' sùrie, l. V, 3> Commission méléorologique,

1899-1900.

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454

Actea de la Soeiiti Unnétnne de Bordeaux, 6* série, t. V, 1900.

Catalogue de la bibliothèque de taSoeiéli, fasc. 11.

Société archéologique de Bordeaux, t. XXIt, 1697.

Répertoire de la SocUti de ttatUtique de Marteitte, 1899-1000.

Mémoirci de l'Académie de MareeUle, 1899-1901.

La Diana (Montbrison), l. XI, 1900-1901.

Soeiiti des lettrée, sciencea et arts de l'Avei/ron, procès-verbaux, t. XVIII, 1900; Essai de la Flore du Sud-Ouest de la France, 2* partie, 1900.

Bulletin de la Société archéologique du tnidi de la France, 2* sé- rie in-8», n' 27, 1901.

Bulletin de la Société dauphinoiêe d'ethnographie et d'anthropo- logie, t. VII, 1, 1901.

SocUti d'étudet dee Hautee-Alpei, t. IV, 1900, t«r irim. 1901.

Bulletin archéologique du Midi de la France, 1900.

Bulletin de la Société archéologique de Montpellier, 2* série,

1. Xli, 2. Cariulaire des abbayes d'Aniane el de Clellone, 1900. - Mémoires, l. III, 2. [. IV, 1, 1900.

Annales de l'Univertité de Lyon, nouvelle série, t'. II, droit et

leltres, fasc. 4-6 ; se. médic, i. I., fasc. 4, 1900-1901- Annales de la Société d'agriculture de Saint- Etienne, 1900-1901 . Bulletin de la Société de statietîque du département de l'Itère,

t. IV, 1900. Bulletin de la Société d'études de» sciences naturelles de Bétiers,

1899. Revue africaine, 237-239, 1900.

Sociité géologique de Belgique, null.. l. XXVI-XXVII, 1900 1901. Acadimie royale d'archéologie de Belijique, Anvers, 5* série,

t. [[, no 4, l. m, 1. Bull., IX ; 1901 ;- Annales, série, 1. III.

2, 1901.

Annales de ta Société d'archéologie de Bruxelles, t. XIV, 2, 1900,

annuaire, 1901. Annaleeto hollendiana, t. XIX, 1900, t. XX, 1, 1901.

téraire de Manchester (mem. et proceedings), 1900-

tches Landesmuseutn m ZuricA, Jaliresberichie, 1898-

des antiquités suisses (Anzeiger), 1900, 2-4; 1901.

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455

Antiquairea de Zurich. B. XXV, H. % 1901.

Société oaudoite det acieneei naturelleê, n* 138-139, 1900 et 1901.

Société neuehàtetoise det ëcienee* nafureltea, Bull. 18B7-189B;

Tables. 1832-1897. Soc(^l£dej«cience*na(uiWl<MdeZuWch(Vienelsjahrschrim,100n. Société de» teiencet .natarêltet de Bâle : L, Rutlimeyer, 2 vol.,

1901. Berifkte der naturfonUclienden geielUchaft in Freiburg in B.,

1901. Académie royale de géologie de l'Empire d'Autriche, G-16, 1900;

1-8, 1901. Académie de» tciertee* de ilunieh (Sitzungsbericlile), philo.,

1900; mathém., n" III. Inhallsverzeiohniss, 1886-1899. Société phyUco-éeonomique de Kœnigaberg {Scliriften), 1900. Société de» science* naturelle» de Brème (abhandenlungen ,

t. XVI, l'jOO. Académie det tcience» de Berlin (Sitzungeberichte), XXXIX-

LUI, 1900; I-X1I,1901. Société botanique de la prouinee de Brandebourg (verhandlun-

gen), 1900). Académie royale de» ecienecade Stockholm : Bihang(Uénioires),

t. XXV ; «fversigt (bulletin , l. LVII, 1900. Direction de» service» géologique» du Portugal : monographie .sur

te système crétacé du Portugal, par M. Puul CholTat, II. Société littéraire et philotophique de Mancheeter, 1900-1901. Mémoires de la Société d'hi»toire naturelle de Boeton, proced,

t. V. C-7; l. XXIX, 10-U. Occasionals papers, t. IV, 1900. Académie de Saint- Loui»{T emsuctions), t. VIII el IX, 1899-1900. Annales du Musée national de Monteuideo, t. II, 14 et 15. Annual report of tlie Smiltsonian Institution. 1898. Bull, of the geonraphicat Society of Philadetphia, t. Xl\ , i-%

1901. Memorie Mla reggia Aceademia di leienie «d artt in Modena,

3' série. I. II, 1900. Vnited State» Geological Siiroey, ao^ rappod, 1898-99, t. II-VII;

Sloiiographa, XXXIX-XL ; - Bull., 1C3-17U Société d'Histoire naturelle du Doubs : Notes et Bulletins de la fi météorologique, 1901.

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456 -

Bulletin de la Société hMortque de Compié0ne, t. IX, 1899. Excursions archéologiques (1875-1900). Fouilles archéolo- giques sur la forêt de Compiëgne.

Bulletin et ilémairei de la Société archéologigue et hiitorique de la Charente, 6' série, 1900.

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457

MEMBRES DE L4 SOUtTfi

Au 1" Juillet 1901.

Le millésime placé en regard du nom chaque membre indique l'année de sa réceplLon dans la Société.

Les membres de la Société qui ont racheté leurs cotisations annuelles sont désignés par un astérisque (') placé devant leur nom, conrormément â l'article SI du règlement.

Conseil d'adminiatration pour 1000.

Pritident HH. Airred Vaissier ;

Premier Vice-Pritident . . Charles Bonnet;

Deuxième Vice-Prétident . Naroaud (le docteur);

Secrétaire décennal Heynier (le docletir) ;

Tréiorier FauQUIONON ;

Vice-Trésorier Poete ;

Archioisieê Kirchner el Maldiney.

Secrétaire honoraire M. Bavoux (Vital),

Membres bonoraires |3SI. MM. Le Général commandant le 7> corps d'armée (M. le K^nëral

Dkssirier). Le Premier Président de la Cour d'appel de Besançon,

(M. GOUGEON).

L'Archevêque de Besançon (S. G. M»' Petit).

Le Préfet du département du Doubs (.M. Roger).

Le Gouverneur de la place de Besançon (H. le colonel

CORBIN).

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HH.

Le Recteur de rAcadémie de Besançon (M. Laronze).

Lk Procureur général près la Cour d'appel de Besançon (M. MOLINES).

Le Maire de la ville de Besançon (M. Gondv).

L'Inspecteur d'Académie à Besançon (M. Guyon), rue Mon- cey, 4.

Blanchard, Em., membre de l'Inslilut (Académie des sciences), professeur au Muséum d'histoire naturelle; Paris. 1867.

Delisle, Léopold, membre de l'tnslitut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), administrateur général de la Biblio- thèque nationale. 1881.

Grenier, Edouard, lauréat de l'Académie française-, ancien se- crétaire d'ambassade ; Paris, boulevard Saint-Germain, 174, el Baume-les-Dames (Doubs). 1870.

Weil, Henri, membre de l'Inslilut (Académie des inscriptions el bel le s- lettres), doyen honoraire de la Faculté des leltres de Besançon; Paris, rue Adolphe Yvon, 16. 1890.

* Dufour, Mure, docteur en médecine, {Élu membre honoraire de la Société en 1896), k Lausanne, rue du Midi. 1886.

Petit, Jean, statuaire, rue Denfert-Rochereau, 89, Paris (ilu membre honoraire de la fioeiitê en i896). 1866.

Robert, Ulysse, inspecteur Kénérul des bibliothèques et des aithives, 30, avenue Quihou, à Saint-Mandé (Seine). 1896.

Sire, Georges, correspondant de l'Institut, essayeur de la Ga- rantie {élu membre honoraire de la Société en Î896), Besan- çon, rue de la Houillère, aux Chaprais. 1847.

' PiNGAUD, Léonce, correspondant de l'Institut, prof, d'hist. moderne k la Faculté des leltres de Besançon (élu membre honoraire de la Société en iS!)6),rueSaint-Vincent,17. 1874.

Choffat, Paul, attaché à la direction des services géologiques du Portugal ; k Bordeaux el k Lisbonne, rua do Arco a Jeaus, 113. 1869.

Metzinger (le général), commandant le 15< corps d'armée, à Marseille. ~ 1899.

Rolland, Henrl-Harius, capitaine de vaisseau, ancien général "le division du cadre auxiliaire en 1870-71, en retraite à Mar- eiBe, rue des Dominicaines, 39. 1899,

D,g,t7cdb/GOOgIC

HM.

iJERaER, Philippe, membre de l'Inslîtut (Académie des inscrip- tions et belles- lettres), pror. au collège de France. 1899.

Bertrand, Marcel, membre de l'Académie des sciences, inspec- teur général des mines. 1899.

Membres résidAiita (1) (136).

AuBERT, Louis, ancien maître tailleur au 5* d'artillerie. Grande- Rue, 121. 1896.

Bader, bijoutier, rue des Granges, 21. 1870.

Baioue (le docteur), professeur suppléant à l'école de méde- cine, rue Morand, 5. 1897.

Baudin, Léon, docteur en médecine, directeur du bureau d'Hy- giène de Besancon, GrandeHue, 86 bU. ~ 1885.

' Bavoux, Vital, receveur principal des douanes en retraite; Fontaine-Ecu, banlieue de tiesancon. 1853.

Beauquieb, Charles, archiviste-paléographe, député du Doubs ; Honijoux, banlieue de Besançon. 1879.

DE Beausëjour, Gaston, ancien capitaine d'artillerie, place Saint-Jean, 6 —1897.

BëJanin, Léon, propriétaire, Grande-Hue, 39. 1885.

' Berdkllé, ancien garde général des Toréts, Grande-Kue, 112. 1880.

' BE330N (Paul), lieutenant-colonel au 40^ d'artillerie, à Verdun (Meuse). ~ 1894.

BoNAME, Alfred, photographe, rue de la Prérecture, 10. 1874.

Blondbau, substitut du Procureur de la République, à Besan- çon. ~ 1895.

Bonnet, Charles , pharmacien , ancien conseiller municipal , Grande-Rue, 35. 1882.

BosQ, notaire à Besançon, Grande-Rue, 70. 1899.

Bossv, Léon, Tabricant d'horlogerie, rue de Lorraine, 9. 1896.

(1) Dans cette catégorie Agurent plusieurs membres dont le domicile habituel est hors de Besancon, mais qui ont demandé le titre de résidant alln de payer le maximum de la cotisation et de contribuer ainsi d'une manière plus large aui travaux de la Société.

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460'— HH.

" BoussEY, prof, agrégé d'histoire au Lycée, secrétaire perpé- tuel de l'Académie de Besançon, Grande-Rue, H6. 1883.

BOUTTERIN, Fiariçois-Marcel , architecte, professeur à l'Ecole municipale des Beaux-Arts, rue Saint-Antoine, 4. IS?*.

Bouvard, Louis, avocat, ancien b&tonnier de l'ordre, ancien conseiller municipal, rue Morand, 16. 1868.

BOYSSON d'Ecole, Alfred, rue de la Préfecture, 24. 1891,

Bretenet, chef d'escadron d'artillerie, rueSl-Pierre, 15.— 1885.

Bretillot, Maurice, banquier, memtire de la Chambre de com- merce, rue Charles Nodier, 9. 1857.

Bretillot, Paul, propriétaire, rue de la Préfecture, 21. 1857,

Bruchon (le docteur), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine, médecin des hospices, Grande-Rue, 84. 1860.

Bruchon, Henri (le docteur), professeur suppléant à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 117. 1895.

BuBLET (l'abbé), chanoine-archiprétre, curé de Saint-Jean. 1881.

CÉNAY, pharmacien, avenue Carnot, 26. 1897.

Chapov, Léon (le docteur), ancien directeur de l'Ecole de mé- decine, Grande-Rue.ll. 1875.

DE Chardonnett (le comte), ancien élève de l'Ecole polytech- nique, & Besancon, rue du Perron, 20, et k Paris, rue Cam* bon, 43. 1856.

Charlet, Alcide, avocat, rue des Granges, 74. 1872.

Chipon, Maurice, avocat, ancien magistrat, rue de la Préfec- ture, 25. 1878.

* Chotard, Henri, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, rue de Vaugirard, 61, à Paris. 1866.

Clerc, Edouard- Léon, représentant de commerce, rue du Cbas- not, 12. -- 1897.

CoiLiXtT, pliarmacien, rue Battant, 2, et quai de Stra!~])Ourg, 1. - 1884.

CoLSENET, Edmond, professeur de philosophie et doyen de la Faculté des lettres, ancien conseiller municipal, me Gran- velle, 4. 1882.

CoRDiER, Palmyr, agent principal d'assurances, conseiller mu- nicipal, rue des Granges, 37. -- 1885.

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MM.

Cornet, Joseph, docteur en médecine, aux Chaprais, rue des Chaprais, 5. i887.

CossoN, Maurice, ancien trësorier-payeur général du Doubs, rue. du Chaleur, 20. 1886.

CouLON, Henri, avocat, ancien bâtonnier de l'ordre, rue de la Lue, 7. 1856.

CouRGËV, avoué, rue des Granges, 16. 1873.

COURTOT, Théodule, commis- greflier à la Cour d'appel; à ta Croix -d'Are nés (banlieue). 1866.

DcLACHOrx, Emile, essayeur au bureau de la Garantie de Be- sançon, place de l'Elat-major, 18.— (1877)-1895.

DiFTRiCH, Bernard, ancien négociant, Grande-Rue, 71 et Beau- regard (banlieue). 1859.

DiETRiCH (le docteur», rue Saint-Pierre, 20, - 1892.

DoDivERS, Joseph, imprimeur, Grande-Rue, 87. 1875.

' Dreyfus, Victor-Marcel, docteur en médecine, rue de la Houillère (aux Chaprais). 1889.

Drouhard, Paul, conservateur des hypothèques en retraite, rue Saint-Vincent, 18. 1879.

Drouhard (l'abbé), chanoine, rue Saint-Jean. 1883.

Droz, Edouard, professeur à la Faculté des lettres, rue Mon- cey, 7. 1877.

DuBOURO, Paul, ancien président de la Chambre de commerce, ancien membre du Conseil général du Doubs, rue Charles Nodier, 28. 1891.

EvDOUX, Henri-Ernest, administrateur des magasins du Bon- Marché, Grande-Hue, 73. 1899

Ethis, Edmond, propriétaire, Grande-Rue, 91. —1860.

Fauquionon, Charles, ancien receveur des postes et télé- graphes, me des Chaprais, 5, 1885.

FouRNiER, professeur de géologie à l'Université de Besancon. - 1899.

Flusin, Georges, agent d'assurances, Grande-Rue, 23. 1898.

Fbancev, Edmond, avocat, membre du Conseil général du Doubs, ancien adjoint au maire, rue Moncey, 1. 1884.

Gauderon (le docteur), Eugène, professeur de clinique à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 123. 1886.

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MH.

•Gauthier, Jules, *, archiviste du département du Doubs, membre non résidant du Comité des Travaux historiques et archéologiques et du Comité des Reaiix-Arts, au Ministère de l'Instruction publique, rue Charles -Nodier, 8. 1866.

GiRARDOT, Albert, géologue, docteur en médecine, rue Saint- Vincent, 15. 1876.

Grosjean, Alexandre, jt, avocat, conseiller municipal, adjoint au maire,' membre du Conseil général du Doubs, quai Veil- Picard, 39. 1876.

Grosrichard, pharmacien, place du Marché, 17. 1870.

Gruev, proresseur d'astronomie à la Faculté des sciences, direc- teur de l'Observatoire de Besançon. 1882.

* GflUTER, médecin-dentisie, square Saint-Amour, 7. 1880.

GuiLLEHiN, Victor, artiste peintre, rue des Granges, 21. 1884.

Haldy, Léon-Emile, rue Saint-Jean, 3. 1879.

Hkitz (le docteur), proresseur à l'Ecole de médecine, Grande- Rue, 45. 1888.

Henry, Jean, docteur es sciences, Grande-Rue, 129. 1857.

Métier, François, botaniste; à Mesnay-Arbois (Jura). 1895.

d'Hotelans, Octave, rue Charles Nodier, 12. 1890.

Jacot, Adolphe, employé à la préfecture, rue Charles Nodier, 6. - 1896.

JouBiN, doyen de la Faculté des sciences, conseiller munidpal, à Beauregard. 1894.

KincHNEB, ancien négociant, quai Veil-Picard, 55 6m. 1895.

' KoLLEH, propriétaire, ancien conseiller municipal, ancien membre du Consoil d'arrondissem. de Besançon; au Perron- Chaprais. 1856.

Lambert, Maurice, avocat, ancien magistrat, quai de Stras- bourg, 13. 1879.

Lahmet, Jules, médecin-vétérinaire, conseille!' municipal, ad- joint au maire, avenue de Fontaine-Argent, 8. 1884. DOUX, Emile (le docteur), quai de Strasbourg, 13. 1875. îFFROY, Aimé, propriétaire, conseiller général du Jura, rue :;harles Nodier, 11. 1864.

ME, Cl au de- François, négociani, aux Chaprals. i883. uvoT, Emmanuel, notaire, Grande-Rue, 14. 1885.

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HH.

LouvoT (l'abbé Fernand), chanoine honoraire de Ntmes, curé

de Gray. 1876. HAifie, Alfred, président à la Cour d'appel, rue du Chateur, 12.

i870.

Haes, Alexandre, serrurier- mécan icien , rue du Mont-Sainte- Marie, 10. 1879.

Magnin (le docteur Ant.), profes.seur à la Faculté des sciences, directeur de l'Ecole de médecine, conseiller municipal^ ancien adjoinl au maire, rue Proudhon, 8. 1885.

Mairot, Henri, banquier, ancien conseiller municipal, ancien président du tribunal de commerce, rue de la Préfecture, 17.

1881.

Maldinev, Jules, chef des travaux de physique à la Faculté des sciences. 1889.

Mandbillon, avocat, Grande-Rue, 19. 1894.

Handereau (le docteur), professeur à l'Ecole de médecine, Ins- pecteur de l'Abattoir, rue Saint- An toi ne, 6. 1883.

Marchand, Albert, ingénieur, administrateur délégué des Sa- lines de Miserey. 1888.

Mabquiset, Alfred (comte), rue Gounod, 1, à Paris. 1897.

* Martin, Jules, manufacturier, rue Sainte-Anne, 8. 1870.

Masson, Valéry, avocat, rue de la Préfecture, 10, 1878.

Matile, fabricant d'horlogerie, rue Saint-Pierre, 7. 1884.

Mauviluer, Pierre-Emile, photographe, rue de la Préfectui-e, 3.

1897.

MÉTiN, Georges, agent-voyer d'arrondissement; à Canot. 1868.

Mevnier (le docteur), Joseph, médecin principal de l'armée ter- ritoriale, rue Ronchaux, 3. 1876.

HicuKL, Henri, architecte-paysagiste, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts; Fontaine-Ecu (banlieue). 1886.

HioT, Camille, négociant, membre de la Chambre de commerce, Grande-Rue, 104. 1872.

HiOT, Louis, avocat, Grande-Rue, 104, 1897.

Mo^4TENOlSE, avocat, rue de la Madeleine, 2. 1894.

MOBLET, Jean-Baptisle, ancien conseiller municipal, membre de la Chambre de commerce, rue Proudhon, 6. 1890.-

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MM. Nahgaud, Arthur, docteur en médecine, quai Veil-Picard, 17.

1875.

NiCKLÈs, pharmacien de 1'» classe, Grande-Rue, 128. 1887. * Ordinaire, Olivier, consul de France; à Maiziëres <Doubs).

1876.

OuTHEN IN- Chaland RE, Joseph, membre de la Chambre de com- merce, rue de la Préfeclure, 18. 1858.

Pabizot, inspecteur honoraire des Enfants assistés, rue du Clos, 10. 1892.

Pateu, entrepreneur, ancien conseiller municipal, avenue Carnet. 1894.

Pebbuche de Velna , conseiller à la Cour d'appel , rue Saint- Vincent, «. 1870.

" PINGÀVD, Léonce, correspondant de l'Institut, professeur d'histoire moderne à la Faculté des lettres (élu membre ho- noraire en 1896), rue Saint-Vincent, 17. 1874.

Poète, Marcel, conservateur de la Bibliothèque de la Ville, avenue Garnot, 10. 1894.

Pbinet, Max, conservateur adjoint de la Bibliothèque de ta Ville, rue du Clos, 16. 1895,

RÉMOND, Jules, notaire, Grande-Rue, 31. 1881.

' Renaud, Alphonse, docteur en droit, sous-chef à la direc- tion générale de l 'En régi sir.; Paris, rue Scheffer, 25. 18CT.

IticKLiN, notaire, rue des Granges, 38, étude : Grande-Rue, 121.

1879.

Riqny (l'abbé), chanoine honoraire, Grande-Rue, 52. —1886.

ItOBEHT, Edmond, fabricant d'aiguilles de montres, faubourg Tarragnoz. 1886.

Roland (le docteur), professeur à l'Ecole de médecine, rue de l'Orme-de-Chamars, 10. 1899.

Saillabd, Albin (le docteur), sénateur, membre du conseil gé- néral du Doubs, place Victor Hugo, et à Paris, rue N.-D. -dos- Champs, 75. 1866.

Saillard, Eugène, ancien directeur des postes du déparlement du Doubs-, Beauregard (banlieue de Besancon). 1879.

de Sainte-Agathe (le comte Joseph), avocat, archiviste-paléo- graphe, rue d'Anvers, 3. 1880.

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HH.

Sancev, AJfred, négociant, Grande-Rue, 11. 1899.

Serres, Achille, pharmacien, place Saint-Pierre, 6. 1883.

Simonin, archilecle, rue du Lycée, 13. 1892.

SIRE, Georges, correspondiinl de l'Institut, essayeur de la Ga- rantie, félu membre honoraire de la SocîiU en 1896), rue de la Houillère, auï Chaprais. 1847.

SoucuoN, Gaston, capitaine au 4<> cuirassiers; Villa.s bison- tines, 3. 1901.

SucHïT (le chanoine) rue Casenat, 1. 1894.

Thouvenin, Frantois-Maiirice, pharmacien supérieur, profes* seur à l'Ecole de médecine et de pharmacie, Grande-Bue, 136.

1890.

TiSsoT, H., président du tribunal de commerce, rue SaJnt-Vin-

cenl, 7. 1899. Trucris de Vabennes (viconile Alhéric de), rue de la Lue, 9.

1900

Vaissier, Alfred, conservateur du Musée archéologiijue, Grande- Rue, 109. 1876.

Vaissier, Georges (le docteur), chef de clinique médicale de l'hôpilal Saint-Jac()ues, Grande-Rue, 109. 1398.

Vandel, Maurice, ingénieur des aria et manufactures, à la Rochelaillée, par Siiînt-Uze (Urrtme). 1890.

' Vauthebin, Raymond, ancien capitaine du génie, villa Sainte- Colombe, rue des V ieil les -Perri ères. 1897.

Vernier, Léon, professeur â la Faculté des lettres, rue Sainte- Anne, 10. 1883.

DE Vezet (le comte Edouard), ancien lieutenant-colonel de l'armée territoriale, rue Charles Nodier, 17 ter. 1870.

VÉziAN, Alexandre, doyen honoraire de la Faculté des sciences; Villas bisontines. 1860.

Vieille, Gustave, architecte, inspecteur déparlemenlat des sapeurs-pompiers, rue des Foulenottes, sous Beauregard. 1889.

Wehrlé, négociant, rue Battant, 11. 1894.

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Membres correapond&iitB (103),

MM.

* Almand, Victor, capitaine du génie, officier d'ordonnance du général Carelte; à Marseille.

André, Ernesl, notaire; me des Promenades, 17, Gray (Haute-

SaAne). 1877. Arnal, Amédée, t soriei- payeur; à Libreville (Congo).

1872. ' Bardet, juge de paix; & Brienne (Aube). 1886, Barbiisr, Charles, agriculteur; à la Tour-de-Sçay. 1899. DE BeausëJOUr, Eugène, ancien magistrat; Lons-le-Saunier.

1897. Bërtin, Jules, médecin honoraire des hospices de Gray{Haute-

Sadne), quai du Sainl-Espril, 1. 1897. ' Besson, ingénieur de la Compagnie des Torges de Franche- Comté; Courchapon (DoubsJ. 1859. Bettend, Abel, imprimeur-lithugiaphe; Lure (Haute-Saône).

1862. Bey-Rozet, Charles, propriétaire et pépiniériste; à Harnay

(Hle-Saône). 1890, BlXlO, Maurice, agronome, membre du conseil municipal de

Paris; Paris, quai Voltaire, 17. 1866. BizoB, Gaston, recteur de l'Académie de Bordeaux. 1874. BoissELET, Joseph, avocat; Vesoul (Haute-Saône). 1866.

BnEDiN, professeur honoraire; à Conllandey, par Porl-sur- Saône (Haute-Saône). 1857.

Briot, docteur en médecine, membre du conseil général du Jura; Chaussin IJura). 1869.

DE Broissia (le vicomte Edouard Froissard); à Blandans, par Domblans (Jura). IK92.

Bruand, Léon, iuspucleiir dfs forêts; Paris, rue de la Planche,

11 bit. 1B81. Burin du Buisson, préfet honoraire; à Besançon, rue Honcey,

9, et à Cramans (Jura). 1878. Castan, Francis, général d'artillerie en retraite; à Versailles et

à Besançon, Grande-Rue, 105. 1860.

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467 HH. Chapoy, Henri, avocat à la Cour d'appel de Paris; rue des Saints-Pères, 13. 1875.

* C/rOKF^ 7*, Paul, attaché k ladireetion rteR travaux géologiques

du Portugal ; Lisbonne, rua do Arco a Jesuî<, 113. ~ 1868, ' Cloz, Louis, professeur de dessin ; k Siilins. 1863. CoNTET, Charles, professeur agrégé de mathématiques en re- traite i aux Arsures (Jura). 1884.

CONTEJEAN, Charles, géologue, professeur de Faculté hono- raire et conservateur du musée d'histoire naturelle; A Paris, rue de Monlessuis, 9. 185t.

COHDIEH, JulesJoseph, receveur principal des domaines; à

Blamont. 1862. CoRDiKR, Palmyr, médecin des colonies, et à Besancon rue des

Granges, 3. 1896. CosTE, Louis, docteur en médecine et pharmacien de l'a classe,

consenateur de la bilttiothëque de la ville de Salins (Jura).

1866.

Courbet, Ernest, bibliophile, trésorier de la ville de Paris, rue de Lille, 1 -1874.

Daubian-Delisli:, Henri, ancien directeur des contributions directes, ancien président de la Société d'Emulation du Doubs; Paris, avenue de Wagram, 86. 1874.

* Derosne, Charles, maître de forges ; à OUans, par Cendrey.

1880.

* DEtiLLiN, Eugène, banquier; Epernay <Harne). 1800.

' Devaux, ancien pharmacien, juge de paix; Gy i Haute -Sadne).

1860.

DUFAV, Jules, notaire; Salins (Jura) 1875.

Feuvrier il'abbé), chanoine honoraire, curé de Montbéliard (Doubs). 1856.

Feuvrier, Julien, professeur au collège de Dole, faubourg d'Azans. 1893.

FlLSJEAN (l'abbé), licencié en lettres, anc. professeur au sémi- naire d'Ornans ; Paris, rue du Cherche-Hidi, 88. 1896.

Gascon, Edouard, conducteur des ponts et chaussées en re- traite, président du comice agricole du canton de Fontaine- Française (Côte-d'Or). ~ 1868.

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MM.

Gascon, I>jii<<, profes?. au Ijrcée \mpère ; LfOD-SuDl-Rambert.

CaL'ksis, (>H<^(in, secrétaire honoraire des Facultés, à Paris,

nie UeHfert-Kocbereau, 41. 1891. Galthier, Lûin, areluvîsle paléographe; Paris, boulevard Saint-

Uemiain, HU. 1896. Gal'thikh, do<:leiir en iné<lei.*ine, séDaleur de la Haute-Sa6ne;

Liixeiiîl (Uaute-Sa6nej. ~ 1886. GevREV, Alfred, ix>nseiller à la Citiir d'appel de Grenoble; rue

des Mfien, 9. 1860, GlRAHOiEH, notaire; à lH>le Jura). 1897. tiiROb, Paiit, pmfe<i--ifur » la Faculté des scienu^s et à l'Ecole

niédei:ine de Cteniiorilferrand; rue Blatin,S6. ~ 1882.

* Guillemot, Antoine, ardiiviste de la ville de Tliiers (Puy-de- Dôme). 1854.

llUART, 4rtliur, ancien avocat-général; rue Picot, 9, Paris.

1870. Jeannolle, Charles, pharmacien ; Fonlenay-le-Chàteau (Vo^es).

187C. JoLlEH-, Ga.<<ton, préfet de la Vienne; Poitiers. 1877. Laforest (Marcel Pécon dk>, liculenant d'infanterie; à Brest

et â Besancon, rue du Mont-Sain te- Marie, 8. 1895.

* Laurent, Ch., ineénieur civil; Paris, rue de Chabrol, 35. 1860.

Lebault, Armand, docl- en médec. ; Saint-Vil (Doubsi - 1876, Lechevalieh , Emile, libruire-éditeur; Paris, quai des Grtmds-

AiiRustins, 39, à la librairie des provinces. 1888. Le Mire, Paul-Noëi, avocat; Mirevent, près Ponl-de-Poitte

(Jura] et rue de la Préfecture, à Dijon. 1876. Lhommk, botanisie, secrétaire de ia mairie de Vcsoul iHaute-

Saône), rue de la Muiriii. 1875.

* LiaiER, Arthur, pharmacien, membre du Conseil général du Jtira; Salins (Jura). 186:1.

LONGiN, Emile, ancien magistrat; rue du Collège, 12, à Dole

(Jura). 1890. Madiot, Victor-Erancoi.s, pharmacien ; Jussey |Ilaute-Sadne|.

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Mit.

' Hassinq, Camille, manuEaclurier à Putlelange-lez-Sarralbe (Lorraine allemande). 1891.

OK Uarmier lie duc), membre du Conseil général de lu Haute- Saône; au cUàLeau de Ray-sur- Saône (Haute-Saône).— 1867.

' Mathkv, Charles, pharmacien ; Urnaus (Doubs). 1856.

DE Henthon (le coiiiie Ituiié); Menthon-Sai ni- Bernard (Haute- Savoie), et cliille;i<i de Sainl-Loup-lez-Gray , par Gray. -1854.

DE HoNTET, Albert ; Chardon ne-sur-Vevey (Suisse). 1882.

MouHEV (l'iibbé), curé à Borey, par Noroy-le- Bourg (Haule- Saùiief. 1880.

Mourût (l'ahbé), curi- de [loulans (Doubs). 1899.

DE MousTiER (le marquis), dépuié et membre du Conseil géné- ral du Doubs; château Bournel, par Kougemont (Doubs), et Paris, avenue de l'Aima, 15. 1874.

* Nardin, Léon, pharmacien; Bellort. 1900.

Paris, docleur en médecine, médecin des bains de Luxeuil (Haute-Saône). 1866.

DE Perpigna , Charles- Antoine, propriétaire; Paris, rue de Berne, il. 1888.

Petitclerg, Paul, géologue; Vesoul, rue de l'Aigle-Noir, 17. 1881.

' PiAOET, Arthur, archivi.'tte cantonal et professeur à l'Académie de Neucliatel (Suisse). 1899.

PiDOUX, André, archiviste paléographe; à Foucherans, près Dole (Jura). - liKH.

PiROUTïT, Maurice, t^éulogue; à Salins. 1898.

PiQUABD, Léon, docleur en médecine; à Chalèze (Doubs). 1890.

Piquerez, Charles, explorateur; k Besancon, rue du Chasnot. 1898.

Prost, Bernard, inspecteur des archives et des bibliothâ<|ue9 au ministère de l'Instruclion publique et des Beaux-Arts; Paris, avenue Rapp, 7. 1857,

Hambaud, Alfred, sénateur, membre du Conseil général du Doubs, ancien ministre de l'instruction publique et des Beaux- Arts: Paris, rue d'Assas, 7G. 1881.

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HH.

Kenauld, Ferdinand, botaniste, ancien commandant du palais de Monaco; rue des Templiers, à Vence (Alpes-Maritimes). 1875.

Richard, Auguste, phannacien; Nice, rue Hiron, 27, et Autel (Haute-Saône). 1876.

* Richard, Louis, médecin-major de i" classe au 27* régiment d'infanterie; ft Dijon, ii, rue des Rose!;. 1878.

RippsO'abbé), curé d'Arc-lez-Gray IHaule-Sadnel. —1882. Robert aîné; au château de Conflan?, Charenton fSeitie).

1898. Robinet (l'abbé), Hélitin, curé de Revigny, par Conliège (Jura).

1889.

RouTHiER, Joseph-Prosper. atlnchë à la Préfecture de la Seine;

Paris, rue Flatters, 10. 188C. RouzET, Charles-François , architecte; k Michelet, province

d'Alger (Algérie). 1898. Roy, Emile, professeur k la faculté des lettres de Dijon, rue

de Mirande, 9. 18!W. Roy, Jules, professeur à l'Ecole des Charles ; Paris, rue Spon-

lini, 9. 1867. ' RossiGNOT U'abbé), Auguste, curé de Mamirolle (Doubs).

1885. Saguo, Camille, directeur des forges d'Audincourt (Doubs).

1896.

* Saillard, Armand, négociant; Villai-s-lez-Blamont (Doubs).

1877.

DE SCEy(le comte Gaotan); à Souvans, par Honl-sous-Vaudrey

(Jura). - 1897. Stourme, docl. en médecine; à Lyon, cours Morand. 25. —1896. SURLEAU, directeur de la succursale de la banque de France; à

Rouen. 1886.

* DE Saussueœ, Henri, naturaliste ; à Genève, Cité 34, et à Yvoirc (Haute-Savoie). 1854.

Travelet, Nicolas, propriétaire, maii-e de Boui^ignon-lez-

Morey (Haute-Saône). 1857. ' Travers, Emile, ancien archiviste du Doubs, ancien conseiller

de préfecture ; Caen (Calvados),, rue des Chanoines, 18. ~ 1869.

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- 471 MH.

'Tripplin, Julien, représenlanl de l'horlogerie bisontine et vice-président de l'Institut des horlogers; Londres : Bartiett's Buildings, 5 (Uolbom Circus), E. C, el Belle-Vue (Heathflelâ Gardens, Chiswick, W), 1868.

Tui^EV, Alexandre, sous-chef de la section législative et judi- ciaire aux Archives nationales; Paris, rue de Poissy 31. 1863.

Vaissieh, Jules, Tabi'iiMJil de papiers; Paris, rue Edouard-De- taille, 5, 1877.

Varaionk, dii-ecteur des conlrihulions indirectes en retraite; Paris, rue Lauiiï^loii, 80. 1856.

Vendrely, pharmai^ieii ; Chainpagney flluule-SaAne). 18S3.

Vebnerev, noiuire; Aniancey (DouliS). 1880.

VtELLARD, Léon, propriétaire et maître de forges; Morvillars (territoire de Belfort). 1872.

* Wallon, Henri, agrégé de l'Université, manufacturier; Rouen, Val d'Eauplet, 48. 1868.

,.GoogIc

MEHBRtS DE LA SOCitTi DÉCADES EN 1900-1901

MM.

CouTENOT (le docteur), Francis, médecin honorMre des

hospices. Dhapeyron, professeur d'histoire au lycée Charlemagne,

à Paris. Maibot, Félix, banquier, ancien président de la chambre

de commerce. GuicHARD, Albert, ancien président du tribunal de com-

Lebeau, administrateur de la Compagnie des Forges de

Franche-Ck)mté. Hachard, Jules, peintre d'histoire. Parandikr, ancien inspecteur général des ponts et

chaussées. DE Prinsac (le baron). ROBABDRT, ancien commissaire-priseur. Valfrey, Jules, publiciste à Paris. WoLFF (le général), ancien couimandani supérieur du

1* corps d'armée, membre honoraire. DE BuvER, Jutes, Grande-Rue, i23.

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sociEtCs correspondantis (m)

Le millésime indique l'année dans laquelle ont commencé les relations.

FRANCE.

Comité des travaux historiques et scientiriques près le Ministère de l'Inslruclion publique feinq exemplaires des Mémoires)

Société d'Emiitalion de l'Ain ; Bourg

Société des sciences naturelles de l'Ain

Société académique des sciences, arts, belles-lettres, agri- culture et industrie de Saint-Quentin

Société historique et archéologique de Château-Thierry.

Allier.

Société des sciences médicales de l'arrondissement de Gannal

Société d'Emulation ot des Beaux-arts du Bourbonnais ; Moulins

Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France ; Moulins

Alpes-Maritime s . Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes ; Nice

Alpes (Hantes-).

Société d'éludé des Hautes- Alpes; Gap

3t

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474 -

Ardèche.

Société d'agriculture, iiidusirie, sciences, arls et lettres de TArdOche ; Privas iSfi.'!

Société académique de l'Aube; Ti-oyes 1807

ATeyroii.

Sociélé des lellres, sciences et arls de l'Aveyron; Rodez. 1876

Belfort (Territoire de).

Sociélé Uelforlaine d'Emulation 1872

Bouche8-du-RhAn« .

Société de slaiislique de Marseille 1807

Académie des sciences, helles-leltres et arls de Marseille. 18C7

Cftlvados.

Société Linnéenne du Normandie; Caen 1857

Académie de Caen 1868

Charente. Société historique et archéologique de la Charenic; Angoulëme 1877

Charente-Inférieure . Société des archives hisioriques de la Saintonge et de l'Aunis; Saintes 1883

Cher.

Société des antiquaires du Centre; Bourges 1876

Côt&-d'Or. Académie des sciences, arts el belles-lettres de Dijon . . 1856 Commission des antiquités du département de la Côlc-

d'Or; Dijon 1809

Sociélé d'archéologie, d'histoire et de littérature de

Beaune 1877

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Société de» Rciences historiques et naturelles de Semur . 1880

Société bourRUiRnonne de géot^raphie et d'histoire ; Dijon. 1888 Heviic l)otir;;ni tenon ne de l'ensei^^nement supérieur publiée

pur les professeurs des Facultés de Dijon 1891

Doubs.

Aiïidêmie des scieiioes, bel les- lettres et arts lie Besan- çon.' . 18M

Société d'émulation de Montliéliard 1851

Société de médecine de Besancon 1861

Sociétûde lecture de Besancon 18^

L'Union artislique de Besançon 1894

Société d'histoire natureUe du Doubs 1901)

Drôme. BuHetIn d'histoire ecciésiaRtique et d'archéologie reli- gieuse des dioci>seB de Valence, Gap, Grenoble et Vi- viers; Romans (Drôme) 1880

Eure-et-Iioir.

Société Dunoisc ; Chàteaudun 1867

Finistère.

Société acniiémiqiie de Brest 1875

Gard.

Académie de Ntmcs 1806

Société d'études des sciences naturelles de Nimes. . . , 1883

Garoane (Haute). Société archéolosiqiie du Midi de la Franco; Toulouse. . 1872 Société des sciences physiques et uutureBes de Tou- louse 1875

GÎTOoàe.

Société des sciences physiques et naturelles de Bor- deaux 1867

Société d'archéologie de Bordeaux 1878

Société Unnéeuue de Bordeaux 1878

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470 Hérault.

Académie de Montpellier 1869

Société archéologique de Montpellier 186Q

Société d'étude des sciences naturelles de Béziers . . . 4878

nie-et- Vilaine Société archéologique du département d'I Ile-et-Vilaine ; Rennes 1894

Isère. Société de statistique et d'histoire naturelle du départe- ment de l'Isère ; Grenoble 1857

Société Dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie. . . 1898

Jnra. Société d'Emulation du département du Jura; Lons-le-

Saunier 1844

Revue viticole de Franche-Comté, Poligny 1895

Iioir-et-Gher. Société historique et archéologique du Vendomois. - . . 1898

Loire. Société d'agriculture, industrie, sciences, ai-ls et belles- lettres du département de la Loire; Saint-Etienne. . . 1866 Société de la Diana, à Montbrlson 1895

Loire-Inféiienre . Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France ;

Nantes ISOl

Iioiret.

Société archéologique de l'Orléanais ; Orléans 1851

llalne^t-Iioire . Société industrielle d'Angers etdu département de Maine- et-Loire; Angers 1855

Société académique de Maine-et-Loire ; Angers 1857

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477 Société des sciences naturelles de Cherbourg 1854

Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du dé- partement de la Marne; Clifilons 1856

Société d'agriculture, sciences et arts du département de la Marne ; Reims 1878

Uarae (Haut»-).

Société archéologique de Langres 1874

Menrtbe-et-Hoselle. Société des sciences de Nancy (ancienne Société des

sciences naturelles de Strasbourg) 1866

Société d'archéologie Lorraine, à Nancy 1886

Meuse.

Société polymathique de Verdun 1851

Morbihan. Société polymathique du Morbihan; Vannes 1864

Société d'émulation de Roubaix 1895

OiH.

Socié(é historique de Ck>mpiëgne 1886

PTrénées (Baises-).

Société des sciences, arts et lettres de Pau 1873

Société des sciences et arts de Bayonne 1884

Pyrénées Orlootales. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées- Orientales; Perpignan 1856

Rhône. Société d'agriculture et d'histoire naturelle de Lyon . . . 1850

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SoviC-ié littéraire, liistorique ei areliOolutriqiie de Lyon. . 1856

Aviidémie def sciences, belles-lettres et arts de Lyon . , 1860

Annales de IX'niversîté de Lyon, quai Claude- Bernard. . 1896

Ssdne-et-IiCHre .

&»ciété Eduenne; Aulun 1846

Société d'hisloirc et d'anrliéolo^'ie ife Cliiilon-sur-Saône. . 1857 S<jciélé des sciences naturelles de Sa6iie-et-Loiro ; Cha-

lon-sur-Saôiie 1877

ïjociélé d'histoire naturelle d'Aiitun 1868

Société d'histoire naturelle de Mâcon 1896

Sa&ae iBante-).

Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Satine. 8861

Société d'encouragement à layriculture ; Vesoul 1881

Société des sciences naturelles ; Vesoul 1896

Sartbe.

^ciété d'agricult., sciences et arts de la Sarthe ; Le Mans, I86&

Société historique cl archéologique du Maine ; Le Mans . 1879 Sftvoie.

Académie de Savoie ; Chambéry 18()9

Société Savoisiennc d'histoire et d'archéologie ; Chambéry. 1898

Savoie (B&ute->.

Sotûëlé Florimontane ; Annecy 1871

Institut de France 1872

Société des antiquaires de France; Paris 1867

Association française pour l'avancement des sciences . . 1879

Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France 1881

Association pour l'encouragement dos études grecques

en France; rue Souniol, 22, Paris 1878

Société de botanique de France ; rue de Grenelle, 24,

Paris 1883

Société <l'anlhropologie de Paris, rue de l'Ecole de Méde- cine, 15 1883

Société française de physique, rue de Rennes, 44. . , , 1887

Musée.Guimel; avenue du Trocadéro, 30 1880

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.479

Sociélë de secours des amis des sciences

Société de biologie

Spelunca, Sociélë de spéléologie

Société philomatliique de Paris, me des Grands- Augus- tins, 7

Société pliilotechniiiue de Paris, me d'Orléans; Neuilly- sur-Seiiie

La direction de l'Annuuire géologique universel, rue de Tournon, 1

Mélusine , revue Tollilorisle , librairie Roland , rue des Chantiers ; Paris

Le Polybiblion, Paris, rue Sainl-Simon, 4et 5

Sein«-lDférienre .

Commission départ emen laie des antiquités do la Seine- Inférieure; RouEn

Académie des sciences, belles-letlres et arts de Rouen .

Société libre d'Emulation de la Seine-Inférieure; Rouen.

Société hàvraise d'éludés diverses

Seine-et-OUe.

Société des sciencos naturelles et médicales de Seiiie-et- Oise ; Versailles ' . ,

Société des sciences morales, belles-lettres et arts, à Versailles

SociétÈdes antiquaires de Picardie; Amiens

Société d'Emulation d'Abbeville

Tara-et-Garonne . Société d'iiistoire et d'archéologie de Tarn-el-Garonne ; Monlauban

Vienne (Haute-). Société historique el archéologique du Limousin ....

Société d'Emulation du département des Vosges ; Epinal. Société pli ilo math i que vosgienne ; Saint-Dié

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480.—

Tonne.

Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. 1853

AI.SAGB-LORRAINE

Société d'bistoire naturelle de Colmar i860

Société des sciences, agriculture et arts de la Basse- Alsace ; Strasbourg 1880

Société d'histoire naturelle de Metz 1S95

Commission de la carte géologique de l'Alsace-Lorraine ;

Strasbourg 1897

AIiGÉRIE.

Société historique algérienne; Alger 1870

ALLEUAONE.

Académie impériale et royale des sciences de Berlin (Sitzungsberichte) 1879

Société botanique de la province de Brandebourg;

Beriin 1877

Académie royale des sciences de Bavière, & Munich (Kœnigl. Bayer, Akademie der Wissenschaflen zu Munchen). 1865

Société des sciences naturelles de Brème (Naturwissens- chaftlicher Verein zu Bremen) _. 1866

Société des sciences naturelles et médicales de la Haute- Hesse (Oberhessische Gesellschatt fOr Natur und Heil- kunde) ; Giessen 1853

Société des sciences naturelles de Fribourg en Brisgau (Bade) 1892

Sociéré royale physico-économique de Kœnigsberg (Koa- nigliche physikalich-œkonomische GeselIscliaTt zu Kue- nigsberg) ; Prusse 1861

Société philosophique et littéraire de Heidelberg (ùi la bi- bliothèque de l'Université) 1898

Bibliothèque de l'Université de Tubiogue 1901

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48 1 - AUTRICHE.

Institut impérial et royal de géologie de l'empire d'Au- triche (Kaiserlich-kœniglich-geologische ReichsansUlt) ; Vienne 1855

Muséum impérial et royal d'histoire naturelle de Vienne. 1889

AMÉSUQUS.

Société d'histoire naturelle de Boston 1865

Institut Smilhsonien de Wasliington 1860

United stales geological Survey 1883

Geographical club of Philadelphia 1896

ANaLETERRE. Société littéraire et philosophique de Manchester (Litte- rary and philosophical Society of Manchester) 1859

BELGIQUE.

Académie royale de Belgique; Bruxelles 1868

Société géologique de Belgique; Liège 1876

Académie d'archéologie de Belgique ; Anvers, rue Lozane

22 1885

Société des Bollandistes ; Bruxelles, rue des Ursulines, 14. 1888

Société d'archéologie de Bruxelles, rue Itavenstein n- 11. 1891

Revue bénédictine de l'abbaye de Maredesous 1892

PORTUGAL.

Direction des services géologiques du Portugal; Lis- bonne, nia do Arco a Jésus, 113 1885

Transactions ofAcademy of St'Louis 1397

ITALIE. Académie des sciences, lettres et arts de Modène . . . . 1879 R. Deputazionc sovra gli Studi di Storia Patria; Torino. . 1884

LUXEMBOURG. Société des sciences naturelles du grand duché de Luxem- bourg; Luxembourg 1854

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SUEŒtE ET NORVEGE.

Amidémie royale siiûiioise des sciences, Stockholm . . . i869

Université loyale de Clirisliiinla 1877

Tlicgeologicul iiistiluUoii of iheUniversity of Upsala, . . 1895 Kiingl. Vcllerhels historié ocli iinliquitels Akademian,

Stockholm 1898

SUISSE.

Si><.-iét<MlL's Pcienci-;; rialui-ellfs .le Bikle 1872

Socii^ti! lies sciences Driliirellcs de llenjc 1855

Sdciélé jurussiejinc irEuiiilaliuii ; Porrentniy . ... . . . 18G1

Sueiélê d'hisluire et d'arehéulogie de Genève ; rue de

l'Evik-liii 1863

liislimt national de Genève 1806

Société vaiuloise des sciences iialiirelles ; Lausanne . . . 1847

Société d'iiisloii-e de la Suisse, rumande; Lausanne . . . 1878

Société nencliàlf.Ouisc des sciences iialurelles; NeuehilleL 1862

Société d'histoire et d'urchéolo};io de Neiichàlel 18^

Société des sciences naturelles de Ziiricli 1857

Sociélé des antiquaires de Zuricli la Blbl. de Zurich). 1864 Société générale d'hisloire suisse (A la hibliolhëque de

Berne) 1880

Indicateur d'Antiquités suisses (Anzeigcr fur Schweize-

rische Aliertuinskunde), Neue folge I, Zurich 1899

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eTABlISSEIEiVTS flBLICS (33)

iliijliullièiiiie li*' Invillt: du Itesaiiijuii.

1<I. |>up(il<iiri> <iu Hi;s;im,-ori.

Id. (le l'Ecole irartillt'rie du Ui's;iiJ.,ori.

Id. des l-'ucidli'-s de lit-^iim.-oii.

Id, <\t: l'Kuule de iiiêdei:liiu du Bu.saui.'oii.

Id. dti Lliaiiiti'c iiiûtnipultluiii de Uusuik.mju.

Id. du Sétiiiiiiiii'e de lle^iaiiijoii.

Id. de ri-k'uie iiurmale des insti lu leurs de Besiiinjon,

Id. du Cercle luililuii-e.

Id. <le lu vJllude Moulhéiiiird.

Id. do lu ville de l'uidurlit-r.

Id. de la ville de I!au nie-les- Dames.

Id. de la ville de Vesmd.

Id. de la ville de Gruy.

Id. de la ville de Lure.

Id. de la ville de I.iixeiiil.

Id. de la ville de LoTis-le-Sauiiier.

Id. de la ville de Dule.

id, de la ville de Poligny.

Id. de lu ville de Salins.

Id. de la ville d'Arbois.

Id. de la ville de SalnUClaude.

Id. du Musée national de Sainl-Gormain-en-Laye.

Id. Mazarine, k Paris.

Id. de la Sorbonne, h Paris.

Id. de l'Ecole d'application de rurlillerie el du j;énie,

a Fontainebleau.

Id. du Musée ethnographique du Trocadéro, Ji Paris.

td. du Brilisli Mui^cuni, fi Londres. (Librairie Dulaii et

C'«, Londres, Soho Square, 37.)

Id. de l'Univeisité du Tubingue.

Archives parle m en taies de la Côtc-d'Or. Id. du Uoubs.

Id. de lu Iluute-Saône.

Id. du Jura.

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TABLE DES MATIERES DU VOLUME

PROCÉB-VBRBAUX.

La Légende du Chdliignier. par M. Girarddt p. v

Le* Finaneûtrê lombai^sà la cour d'Othon IV, par M.Léon Gauthier p. vu

Le peintre Wyrach d'aprèt tùn dernier biographe, par M. l'abbé Louvot p. viii

Notice biographiqve aur le tnycotogiie frane-comîoiê doc- teur Quélei. p»r M. Anl. MAamN p. ii

Jnftaenee de la eompotitioa du toi tur la végélalîon, par M. Anl, Magmk p. X

Note sur Iternore, par M. le docteur Ueinier p. xi

L'église Saini-Eiieana de Besançon, coromunicalion de M. Jules Oauthieh p. im

A propoi de» stations des Celles en Gaule, communication de M A. GiHAHDOT p. xm

Etude sur lei Œuvre» de Melchior Wyrseh en Suisse et au muaée du Louvre, par M. le docteur Ledoux p. xiv

Lej Pharei établit sur let côtes marilimei de la Norman- die.... par M. Henri VAi.LON, compte-rendu de M. Léonce Pingaud p lïi

Uaniiscrits de Casian présentés, au nom de M-* Caslan, par

M. L. PlMCAUD p. IVIt

Présentation, par M. Anl. Magnin, de (rois éludes préhisto- riques de M. Piroulel. membre L'orrespondaiil p. iviii

Les premiers Aéro*tau à Besançon (1783 et 84}, par U. le docteur Meyijiefi p. m

Note de M. KincHNER sur la disparition de certaines plantes locales par le Tait de la destruclion des haies p. xii

ComrouniiMlion de M. J. Gauthier iarl'église de Saini-Uau- riee-let-Jougne p. iii

Notice de M. Vais9IEH sur des Tragmetils de la décoration de l'ancienne fontaine de ta place Rauphine p. xxii

Vieu de M. Ed. Dnoi pour la conservation de la façade de rilôlel-de-Ville actuel de Besançon p. ziii

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- 4ï<fi Deux Epaves franc-eomioiies en Italie, notices par M. J.

Gauthier p. ixv

Les seiches du lac de Saint-Poinl, communication de

M. Anl. Magkin p. XXV

Election du bureau pour 1901 p. ixvii

Projet de budget pour 1901 p. ixiriir

L'Invasion allemande de iM4 et la part qu'y ont prise le prince d'Orange et le* deux Gi-anoMa, par M. le doc- leur MeYKIEH p. XXVIII

Notice sur le général Aljihoiise de Jou/Troy-d'Abbans (If^Z}-

IKB) p. XXIX.

Sénnce publique du 1^ déccmbi'e ISHIO p. ixill

lliiuquel niinuel de l'JOO: lonsls àf. M. Charles nomiet, pr^.si- dent annuel, et de M. Alfred ViiisRÎer, président pour

MÉMOIRES.

La Société d'Emulation dit Doub» en iOOO : dis- coui-s d'ouverture de la séance publique du jeudi 13 décembre 1900, par M. Charles Bonnet, pré- sident annuel p. 1

La Légende du Châtaignier, |>ar M. le docteur

GlRARDOT |). 13

Un mystère français «hxiv nicclc : Le Jour du Ju- gement, de \n bibliollicque de la ville de Itesan- çon (suite), par M, Emile Roy p. 17

Les nom» de lieu romans en Franee et à l'étranger (suite), par M. le docteur J. NfEVNiER p. 113

Protestation de Claude-Etienne Digeol contre la conquête de la Franche-Corn {AQlii), par M Emile Longin p. 254

Le peintre hielchior Wijrsch, d'après un livre ré- cent, par M. l'abbé Louvot p. 301

Les Œuvres du peintre Wifr.ich, au imuée dit

Louvre et en Suisse, par M le docteur LedOUX. p. 312

L'Oiseau mort, poésie, par M. Edouard GitENiEii . . p. 323

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- 4«7 - Le Ménage d'un Amhnssadeuy d'Eipagne au mi- lieu du XVII" siècle, par M. Jules Gautiiieh. ... p. 325

Dècouverlea sp-jléologiquai en Franche-Comië, par

M. E. FouRNlER p, 340

La jiiD'l de Brunfçon dans le mouvement de In Dépopiitnlion frniiriiije , par M. le docleur Baudin p. 347

navenne, Sienne, Florence, |iar M. Jules Gau-

THIEIl p. 304

L<iJjir.fjHe)i>nrditi!e.\irii-meen patois bisonlin [17531, et son auteur le cuiisciller Bizot (1702-1781), par M. Alfrert Vaissier (1 portrait) ... p. 245

Texte (ie la Jacqiiemardade, avec notes et coinmen- taires p, 393

Dons mils » la Société en 1900-1901 p. 449

Envois des Sociales correspotiJanlas p. 451

yembres Je la Société au 1" juillet 1901 p. 457

Membres de la Sociëté ilëcédés en 1900-ltlOI p. 473

Sociétés correspon lia nies p. 473

Etablissements publics recevant les Mémoires p. 483

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MEMOIRES

SOCIÉTÉ UÉMULATION

DU DOUBS

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MEMOIRES

DI LA

SOCIÉTÉ D'ÉMULATION

DU DO UBS

SEPTIÈMi: SÉRIE

SIXIÈME VOLUME

1901

BESANÇON

IMPItlMERIE DODIVERS ET C"

Grande-Rue, 87

1902

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MÉMOIRES

DE

LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION

DU DOUBS 1901

PROCES- VERBAUX DES SÉANCES

Séance du 13 janvier i90i. Présidence db HM. Chahles Bonnet kit Vaissieh.

SoDt préBonti :

Bureau : MM. Ch. Bonnet el A. Vaitaier, présidents; Ifeyni'er, secrétaire décennal; Faaquignon, trésorier; Kirchner, archi- viste.

Membres : HM. Braehon père, Julet Gauthier, A. Girar<U>t, Ledoux, Lieffroy, MontenoUe, Vernier.

Les procès-verbaux des deux séances de décembre sont lus et adoptés, puis M. Ch. Bonnet cède le fauieuil de la présidence à M. Alfred Vaissier, président élu pour l'année 1901.

M. Vaissier prononce l'allocution suivante : 1 Messieurs,

I Après m'avoir confié diverses fonctions dans votre bureau, vous avez bien voulu, sur la proposition de votre conseil, m'al- tacher d'une manière plus complète au service de votre œuvre en m'appelanl à la présidence de la Société. Je dois aujourd'hui vous exprimer mes remerciements pour une distinction si

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flatteuse que je n'ai acceplée qu'avec la certitude de voire appui bienveillant et de voire indulgence; dans le cours de vingt-cinq années passées au milieu de vous, j'ai pu en appré- cier les efTels tout en partageant vos travaux si désintéressés. Je ne puis me donner d'autre ligne de conduite que celle que m'inspirent vos traditions d'union intelligente el de liberté dans l'étude, qui sont bien celles de noire province de Frauclie- Comlé. Avec le souci de leur fidèle transmission, el, suivant en cela l'escmple de plusieurs de mes honorables prédéces- seurs, je faisais remarquer, à notre lianquel de décembre, combien il importait ù l'avenir de notre Société de faire appel k lu jeunesse studieuse pour combler les vides qui se sont produits dans la II Site de ses membres. Je me permeltrai d'ajouter ici qu'il corivieiidriiil d'encoiiraper :iussitôl ces nouvelles recrues à participera l'ueuvre commune, en produisanl, avec le concours de vos conseils, des communications, comme le seraient par exemple des rapports sur les publications que nous recevons de toutes parts. Bientùt, comme conséquence du bon accueil qu'ils recevraient ici, les essais de vos Jeunes membres feraient place fc des travaux inléressants, difines d'ôtre encadrés par les œuvre» de longue haleine de nos collaborateurs les plus expé- rimentés. Au moment je prends la direction de vos séances, charge bifn au-dessus de mes forces, mais que je veux vous remercier encore une fois de m'avoir imposée, je crois, Mes- sieurs, que je ne saurais exprimer dans l'intérêt de notre So' clëlé un meilleur désir. *

M. le président dépouille la correspondance el litune lettre de M. CholTat, géologue émineiit, ingénieur en Portugal, récem- ment élu membre honoraire de la Société, remerciant de son élection; une seconde lettre de H. le commandant Espëran- dieu demandant l'échange des Mémoires avec la Revue ipi- graphique qu'il dirige el qui parait tous les trois mois ; cet échange est accepté, enfin une lettre de H. Henri Corot, membre correspondant ôns Antiquaires de France, accompa- gn>'>e de l'envoi de trois brochures sur des fouilles et trou- vailles failes dans la Côte-d'Or, de tumulus de l'époque celtique. M. Corel annonce la publication prochaine d'un Ira-

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vu

vail sur Quentin Hénard, archevêque de Besancon, dont il se propose de mettre en lumiëre le portrait conservé dans un vitrail de l'église de Flavigny, et le sceau dont il communique une empreinte, en promettant l'envoi de sa brochure aussitôt qu'elle paraîtra.

M. le président propose la réimpression de la Jaequemar- dadh, poème patois de Bizot, fi la suite de sa lecture sur cet écrivain bisontin, faite à la séance dedécenil)re. Les exemplaires de ce léger Ijndiiiage sont devenus si rares et il est lui-même si peu connu de nos jours, que sa réapparition dans les Hé- moires de la Société pourrait passer pour une primeur. M. Vaissier avait pensé d'abord qu'il serait Tacile et avanta- geux de simpliTier la prononciation ligni'cc ipii varie dans le cours de l'opuscule &i ne contribue pas à en rendre la lecture commode. Tout en respectant les petites notes de llizol on pourrait, pense-t-il, multiplier les renvois qui permettraient de comprendre certaines allusions de l'écrivain dont le sens échapperait certainement aux lecteurs de nos jours. M. Gau- thier pense que celte méthode ne serait pas suffisante, et qu'il vaudrait mieux reproduire absolument dans la réimpression le texte original, en traitant ce petit ouvrage patois comme on ferait pour un classique ou un texte de haute portée. M. Vais- Bier et la compagnie tout entière se rangent à cet avis.

H. Jules Gauthier fait une communication sur les Bibliothè- ques des abbayes cisterciennes de l'ancien Comté de Hour- Rogne. Les Bénédictins ont, par tradition, une réputation de savanis que leurs nombreux monastères francs-comtois n'ont juslidëe que d'une façon très imparfaite, sauf en ce qui con- cerne les abbayes de Luxeuil et de Saint-Claude dont les ma- nuscrits, justement célèbres aux temps mérovingiens et caro- lingiens ont laissé dans nos dépôts publics, et particulière- ment à la Bibliothèque Nationale et aux Archives du Jura, de très pi-écieuses épaves. Les Cisterciens, quoique livrés do pré- férence aux occupations agricoles ont fait cependant tout au- tant que les Bénédictins pour les lettres et la diffusion des textes classiques, du xii' au xiv siècles, dans les treize abbayes bâties sur le sol comtois. Nous connaissons les cata-

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1 ogues des manuscrits de trois principales d'^ilre elles ; Ba- lerne, La Charité et Mont-Sainte-Harie, et par eux nous pou- vons juger de la composition des bibliothèques des dix autres monastères du même ordre : Acey, Bellevaux, Bithaine, Buillon, Cheriieu, Cl aire (on laine, La Grâce-Dieu, Lieucroissanl, Ro- sières et Theuley. L'étude détaillée des trois catalogues révèle une composition à peu près identique & celle de la fameuse bibliothèque de Clairvaux, qu'a fait connaître naguère M. d'Ar- bois de Jubainville. La part la plus large était faite naturelle- ment aux textes de l 'Écriture-Sain le el aux commentaires ou gloses des Pères de l'Eglise ; aux ouvrages de ces derniers : Saint Ambroise, saint Augustin, saint Bernard, saint Jérâme, Origène, Cassien, Raban-Maur, etc.., puis aux sermonnaires, aux théologiens, aux suolastiqucs : Pierre Lombard et sescom- menlateurs; & l'histoire ecclésiastique et profane ; aux vies de saints, sans oublier la médecine dont la sclenoe était fort pra- tiquée dans nos monastères bernardins, ni le groupe des connaissances humaines qui composaient le Irttttum ni de nombreux classiques de la haule antiquité latine. Des copistes mullipliaienl les manuscrits par des transcriptions exécutées dans mainte abbaye, particulièrement à La Charité, à Balerne, à Mont-Sainte-Marie, il la Gràce-Dieu durant les xiii", xiv el XV' siècles, on en achetait fréquemment à Paris, ft Dijon, à Dole, à Besançon, Bref, le mouvement littéraire fut aussi intense chez les Cisterciens du diocèse de Besançon que cliez les Bé- nédictins, leurs devanciers et leurs rivaux, et les débris de leurs collections de livres trouvent une place d'honneur dans les dépôts publics de Besançon, Gray, Pontarlier el Vesoul.

Esl présenté, comme membre correspondant; par MM. A. Vaissier elJ. Gauthier : M. André Pidoux, ancien élève de l'Ecole des Chartes.

Le Président, Le Secrétaire,

Vaissier. Df J. Mevnier.

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Séance du 16 févrief I90i. Présidence dk M. Alfrkd Vaissii;

Sont pré8«Dt« :

BOBKAU : MM. Vaisaier, président ; iie]inier, secrétaire dé- cennal; Fauquignon, trésorier.

Ue.ubrks ; MM. Bretenel, Chapoij, Gauderon, A. Guichard, Girardot, Lieffroy, Nargaud.

Après le dépouillement de la correspondance et la lecture du procès -verbal, M. le président rend compte de sa présence comme délégué de la Société à la séance publique et au ban- quet de l'Académie de Besançon , Nous avons, dit-il, entendu deux lecteurs dont vous connaissez tout le mérite, puisqu'ils ont été l'un et l'autre présidents de notre Société, puis un troi- sième nouvellement arrivé parmi nous et qui nous fera sans doute quelque jour une part dan.s ses travaux. C'est d'abord M. Pingaud qui a déroulé devant l'auditoire, comme dans une charmante causerie, le centenaire littéraire franc-comtois qui vient de finir et a fait défiler, sous des couleurs et avec un relief merveilleux, les personnalités le.t plus remarquables de noire région au dix-neuvième siècle depuis Nodier, Cliarles Weiss, Pierre-Joseph Proudhon, et d'autres encore, jusqu'à Auguste Castan, puis a terminé par un salut aux enfants de la France qui emportent partout avec eux l'amour de la petite patrie et partout fondent des sociétés, dont les membres aiment à se réunir pour mettre en commun les souvenii's et jusqu'aux vestiges de l'accent du pays natal. Du siècle dernier, M. de Beauséjour nous a ramenés au dix-huitième pour exhumer des ruines du château de Pesmes les nobles figures de ses derniers seigneurs, dignes représentants des splendeurs et des élé- gances de l'ancien régime, qui ont disparu dans la tourmente révolutionnaire, non sans avoir lionné de sublimes exemples de dignité et de courage dans l'exil, dans les prisons et sur l'écbafaud.

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X

« M. Henri Mairot a mis à profit le récit du récent voyage à travers l'Asie d'un de nos compatriotes, H. Marcel Monnier, pour nous initier à la vie populaire en Chine, !i l'aide de curieu- ses scènes prises sur le vif par un observaleiir sagace et fin.

Au banquet du soir, nous avions le devoir de remercier le président d'aimables paroles à l'adresse de la Société d'Emu- lation du Doiibfi, et d'exprimer au nom de ses membres, des vœux pour l'union et la commune prospérité des deux compa- gnies. A l'appui de ces désirs de concorde, faciles ù réaliser, nous avons Tuil remarquer que la moilié des membres rési- danls de l'Académie apparlenaient Jt notre Société,

Il n'y a que tguelques lieiu-es, plusieurs d'enlre nous assis- laieni aux obsèques du chef considéié d'une des familles les plus honorables de Itesançon. M. Félix Mitirot n'était pas un de nos collaborateurs dans le sens slrîct du mot ; mais il était ndéle depuis quuranie-lrois ans k nous témoiRner ses sympa- Itiies. Ce matin on a rendu justice on termes excellenisà son expérience des afTaires, utilisée souvent pour le bien de la cité, il la fermeté de son caractère et à sa persévérance dans le travail jusqn'^ la (In de !:on existence. Le souvenir de ses grandes qualités se perpétuera parmi nous par la présence de son (Ils aîné que nous avons d'jù appelé h la présidence de notre compagnie.

« Il y a deux semaines disparaissait, aux regrets de tous, une des figures les plus sympathiques de notre ville, celle de Mon- sieur le dot^teur Coutenot, qui, pendant cinquante ans, est resté fidèle h la Société d'Émulation du Doubs. Par respect pour les dernières volontés du vénérable docteur, humble jusque dans la mort, aucun discours n'a été prononcé & ses obsèques. Aujourd'hui, après cette interdiction passagère, il est permis et tout nous convie à le faire, de rendre un complet hommage à un homme île bien, aussi distingué par sa lalio- rieuse et utile carrière qu'il restera vivant parmi nous par le souvenir de son exquise tionté. Nous sommes certains que cet hommage, partant de cette salle, répondra an désir de tous, d'autant plus que nous nous sommes assurés pour prononcer l'éloge Hu regretté iliictenr, du concours d'im de ses meilleurs et plus laborieux élèves. »

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H. ]e docteur Chapoy a la parole pour lire cet éloge qui pa- raîtra in extento dans les Mémoires.

M. ie docteur Girardol iil une com m uni cal ion sur Julet Slarcouet le nom de l'Amérique. 1! y a déjà plus d'un an, on lisait dans un journal parisien la noie suivante : C'esl l'opi- nion commune qu'Amengo Vespucci donna son nom au nou- veau monde au détriment de Cliristoplie Colomh, qui l'avait réellement découvert ». Une vérité si répandue a quelque cliance d'élre une erreur. M. Jules M;trco« vient de le démon- trer dans le Bulletin de la Soeiili Géographique. Le nom d'A.- méri(|ue est celui que les indigènes donnaient à ta contrée mon- tagneuse qui s'élenit dnns le Nicaragua, entre Inigalba et Li- tiertad. Ci)loml> le trouva en usage el s'en servit lui-même dans le dernier rapport qu'il adressa à Ferdinand d'Aragon. Bieiitàt le bruil de la i!écouvei1e qu'avaient faite les Espagnols se rppandit en Europe. C'est alors qu'un libraire rie Saint-Dié, Hylucomylui<, qui ne pouvait connaître les nouveaux voyages que par le récit publié en 1505 par Alberigo Vespucci, imagina que le mot America était une forme corrompue du prénom dudit Vespucci. Celle opinion qu'il soutint dans un ouvrage de 1,t09, se répandit el s'accrédita dans toute l'Allemagne. La première carte d'Amérique, qui parut à B&le, en 1521, porte en suscription : America provincia. Quand elle arriva en Espa- gne, les compagnons de Colomb étaient morts ou repartis vers de nouvelles aventures. Personne ne se trouva pour redresser l'erreur d'Hylacomylus. Elle devint universelle et dura jusqu'à nous. Mais, enfin (l'ombre de Monroe peut être heureuse !) le nom même de l'Amérique est rendu aux Américains; les Es- pagnols pei'dent le dernier privilège qu'ils auront possédé au Nouveau Monde, celui de l'avoir baptisé. Quant à l'origine alle- mande de la méprise, elle n'est pas douteuse. Le nom d'Ame- rigo élaii inconnu en Italie (Vespucci s'appelait en réalllé Albe- rigol Almerich, au contraire était un prénom fort répandu en Allemagne; il a une forme française qui est Amaury {Débatt, 15 décembre 1899) «. Eu lisant ces quelques lignes, M. Girar- dol s'est souvenu que Jules Marcou avait fait le 16 avril 1887, une communication identique à la Société, démontrant : Que

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le nom d'Amérique avaU été donné à la région antérieurement a Colomb, par les indigènes eux-mêmes, et que Colomb le te- nait d'eux ; Que Vespucci s'appelait Alberigo et non Ame- rigo; 3* Que c'est à Snint-Dié, dans les Vosges, que fut com- mise la transformation erronée d'Alherigo en Amerigo. En rai- son de celte quasi idenlilé de !a noie des Débats (et de l'article du Bulletin de la Société Géographique) ne serait-ce pas Jules Harcou lui-même dont une erreur typographique aurait fait Jules Horeati, nom du signataire ? Cependant à cdlé de la simi- liiude d'une partie des renseignements, les deux notes en renferment de difTérenls. Ainsi, pour Marco u, l'auteur de Terreur de prénom de Vespucci est un chanoine de Sainl-Dié, pour Moreau, c'est te libraire Hylacomylus, D'autre pari, l'article de H. Moreau a paru douze ans après celui de Marcou, et plus d'un an après la mort de ce dernier (le 17 avril 1898). Il semble donc assez probable que M. Moreau a puisé douze ans après Marcou, une partie de ses renseignements aux mêmes sources. Quoiqu'il en soit, c'est bien h notre compatriote Jules Marcou que revient l'honneur d'avoir fait connaître, le premier, la vé- ritable origine du nom d'Amérique.

Est élu :

Membre correspondant : M. André Pidoux, ancien élève de l'Ecole des Chartes. Le président. Le secrétaire,

A. Vaissier. D' J. Meïnieb.

Séance du i6 mnn lOOI. Présidence db M. Alfred Vaissier.

Sont présents :

DuRiùvL': MM. A. Vaissier. président; UeyHÎer, secrétaire décennal; Kirchner, archiviste.

Membres : MM. Bonnet, Brachon père, A. Girardot, Ledoux, Nargaud, Vautherin. Vemier.

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XIII

Après ta lecture du procès-verbal et le déponillemenl de la correspondance, H. le secrétaire fait une cumniuuication sur iet Patoi» de Franche-Comté. Il rappelle qu'en 1850, le chanoine Danois prunonçailA l'Académie de Besançon, un- discours de réception sur l'Importance lUa Patoit en général. A cette dis- sertation, le récipiendaire aviiit juint, sous le titre de Coup d'œtl tpécial »ur le» patnis de Franche-Comté, une étude pliilu- logique que n'ont pas assez consultée nos compatriotes qui se sont occupés ou s'occupent encore de ces patois. Sans cela, ils auraient renoncé depuis longtemps ii élucubrer comme ils le font encore, des tnunoKi'upliicsde langages régionaux et locaux, dont ils exagèrent certaines particularités pour en faire autant de langues spéciales k tel cuntun, ou à tel village.

L'érudit vjcaire général aeu le grand mérite de reconnaître et d'établir que les patois de Kranche-Comlé rentraient, selon la région, dans l'un ou l'autre des deux dialectes principaux, qu'a parlés la France du Moyen-Age ;*que cette province se divise au point de vue du langage en deux zones bien distinctes, fi peu près égales en superficie ; que l'une, au nord, tient à la langue d'oil, et l'autre, au midi, à la langue d'oc. Il a cberclié à fixer les limites de ces deux Kones. Selon lui, elles sont sépa- rëes par une ligne qui, partant de la frontière Est, au Nord du Kussey, passerait au Luliier, ^Guyans-Durnes, &Flangeliouclie, au Valdaliun, ù l'IlApilal, ft Trepot, Villers, Mérey, Monlrond, Clicnecey, t^uiiigey, lungcrail la forât de Chaux et aboutirait au département de Saùne-et- Loire. M. Meynier fait remarquer que cette ligne est exactement celle qui a séparé, de l'an 1303 à l'an 1422, les deux grands bailliages d'Amunt et d'Aval. Celte ligne qui coupait obliquement la province de l'Est fi l'Ouest, était en réalité une frontière linguistique, et telle a été, sans doute, la raison de son choix par le rui Pbilippe-le-Bel, alors le véritable souverain de la Franche-Comté.

Il ne faudrait pas prendre, d'une manière trop absolue, cette ligne de di;inarcalion que le cbanoine Uartois a tracée entre les deux idiomes franc-comtois ; il y a des transitions insensi- bles de l'un k l'autre. De plus, on trouve dans la zone méridio- nale, des groupes particuliers parlant des patois d'importation ; ce sont surtout les groupes du Sauget et du Vol de Morteau.

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XIV Le premier parle un palois savoyard, et le second un patois helvétique. Ce dernier remonte à l'époque de la Réforme, el a été Introduit par les réfugiés calJioliques des comtés de Neu- chàtel el de Valengin, celui-là esl. le fait d'une colonie qui a repeuplé le vallon du Doubs, d'Arçon à Gîlley, après la Guerre de Trente Ans.

Président, Le Secrétaire,

A. Vaissieh. D' J. Heynier.

Séance du 20 avril i90i. Prësidicncb: de M. Alfred Vaissier.

Sont prenants :

BCREAU : HH. A. Vaiisier, président; Meynier, secrétaire décennal ; Fauquignon, trésorier ; Kirekner, archiviste.

Membres : MH. Beauquier, Boname, Bonnet, Bruehon père, A. Girardol,J. Gauthier, d'Hotelans. Ledoitx, Magnin,Nargaud, Vaissier fils.

Après l'adoption du procès- verbal, M. Meynier lit une notice sur le comte d'Udressier, docteur en médecine, un des fonda- teurs de la Société d'Ëmulutlon du Doubs, qu'il n présidée de 1840 à 1845. Il Tait remarquer l'oubli dans leguel l'ont laissé les Mémoires, ainsi que la presse locale, sauf la Reeue médicale de Betançon et de Franche-Comté (5 Téviier et 15 mars 1847). Il est vrai que dans cette Revue (15 murs), on trouve un article né- crologique très littéraire, que lui a consacré le docteur Labrune ; mais, malgré son étendue, cette notice n'apprend pas grand'- chose sur la vie de d'Udressier, que l'auteur paraît supposer connu de tous. Cet oubli est d'aulant plus inexplicable que les connaissances étendues de l'homme n'étaient pas son seul titre au souvenir de ses concitoyens. Il a semblé qu'on devait un tardir hommatte à ce savant et !i l'homme de bien, en réparant l'omission commise à son égard par la Société d'Émulation.

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XV

M. le président communique à ta Sociélë, une série d'inter- prétations toutà fait inédites el sinRUliëremetit probantes surles bas-reliefs dont sont décorés les janiba{(es et oertaiiies colon- nes de l'arc antique de Porte-Noire. M rappelle qu'il a établi précédemment que les flgures des pieds-droits de l'arc consti- tuaient un zodiaque humain représenté par douze tableaux, et il s'est demandé si le dessein du constructeur n'aurait pas été d'apposer à ces tableaux un zodiaque diein, les person- nages seraient des héros ou des demi-dieux, introduits par leur apothéose au nombre des constellations. Au sommet d'une des colonnes qui font l'objet de cette communication, se passe une scène étrange, bien faite pour exercer la sagacité des archéo- logues. 1 Un génie ailé, nu et debout, étend son bras protec- teur sur un personnage assis, qui tend ses deux mainti en signe de reconnaissance *. C'est ainsi que M. Vaissier en avait d'abord jugé ; mais il n'avait osé aller plus loin, quand un ar- chéologue étranger, visitant nos musées, est venu lui fournir la solution. Il se demanda si le sujet traité n'était point Dédale occupé à fixer des ailes aux épaules de son Hls Icare, pour lui permettre de s'échapper du palais de Minos. Cette bypothëse de M. Hettner, conservateur du musée de.t antiques de Trêves, est d'une justesse absolue, M. Vaissier adopte tout k fait sa manière de voir.

La légende de Minos se ratlacbe fi Hercule, par l'intermé- diaire de Thésée, protecteur de Dédale. Le massacre du tau- reau de Crète, ou celui du Minolaure. est figuré dans les deuxième et troisième tableaux ui'i t'Hei'cule romain s'appro- prie les exploits du héros grec Tliésée. Le quatrième tableau représente la dôitlcation du héros. Mercule debout sur le mont Oeta, la tëie religieusement inclinée, porte encore sur le bras gauche, la peau du Lion de Némée, tandis que, de la main droite, il fait le sacrifice d'un dernier javelot sur le feu d'un autel. Sa massue, ainsi que son glaive et son carquois, sont suspendus aux branches d'un chêne sacré. Du côté opposé, le serpent (symbole ds la mort glorieuse) s'enroule autour d'un autre arbre, et regaide avec sympalliie celui qui va passer au rang des astres. Le cinquième et dernier tableau, occupant le tambour inférieur de la colonne, représente une jeune femme,

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XVI à demi nue, les bran en croix, qui ne peut être qu'Andromède sur le rocher, au pieil duquel est le monstre gui va lu dévorer. Le llbërateurn'est pas figuré.

On peut être certain que la uulunne symétrique restait dans le même ordre de représentations des temps héroïques. Celle qui lui correspond sur l'autre face du monument est assez bien conservée. On y trouve, à partir du sommet, Hercule poursuivant le cejitaure Nessus enlevant Déjaniro; Bacclius jeune et ses com- pagnons de plaisir, le gros Silène et les siens ; puis, de nou- veau Hercule, dans une scène seruieni amalgamés trois de ses travaux. Le héros vient d'égorger un taureau, des moutons s'eiiruicnt ; l'un d'eux, un bélier, esL l'cnversé devan t un rocher, sur lequel une femme nue apparaît â mi-corps, présentant au héros un objet iiu'uiie cassure ne permet pas de déterminer tout d'abord. M. Vaissier pense que cette femme mystérieuse est Mélanippe, reine des Amazones, qui livre h son vainqueur la fameuse ceinture, dile d'Auili'umède, classée, elle aussi, parmi les constellations. C'est après la défaite des Amazones que les mythologues ont placé la conquête de la Toison d'Or. Le cinquième bas-relief nous montre Minerve en face d'un homme de forte corpulence, qui brandit un rocher. C'est la déesse prenant part à la lui te de Jupiter contre les Titans.

La Société remercie vivement son président d'une communi- cation des plus intéressanliss; elle a déjà témoigné naguère l'intérêt qu'elle portail à l'arc antique érigé par Marc-Aurèle, en faisant exécuter les moulages de ses sculptures qui, sous tes injures du temps, s'elTac<;j'out mallicureusenient peu à peu.

M. Jules Gauthier lit une Notice tur deux manuaeritê franet- eomtoi» (Je5 xvii* et xviii' tiéelex, entrés récemment dant ttoi dépôts publics. Le premier, acquis par les Archives du Doubs, est une histoire anonyme des Archevêques de Besançon, de S. Lin a Claude d'Achey, rédigée eu 1615, et continuée pendant trente ans. Elle a servi de base à Juau-Jacques Chiftlet, pour rédiger en 1618, la seconde partie de son Veaontio. Par cer- tains rapprochements, l'auteur de la notice est parvenu à dé- montrer, sans errour possible, que l'auteur de cette Histoire est l'archidiacre de Luxeuil, François d'Orival, murl en 1620.

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Dans ce volume llgurent des parlicularités historiques ou ar- chéologiques Titiles à mettre en lumière, et ia véracité du cha- noine d'Orival, quand sa crédulité ne se heurte pas contre des légendes fabuleuses, mérite toute créance.

Le second manuscrit que la Bibliothèque publique a acquis sur la proposition de M, Gauthier, est le Recueil des essais lit- téraires d'une académie privée qui a existé à Ttesani^n en 1776. Ces essais sont de futiles et agréables l>adinages en vers ou en prose qui ne dépareraient pas les recueils imprimés, si nombreux, que le xviii' siècle a produits avec une fécondilé la- mentable. Malgré sou ton léger, ce manuscrit de 1776 est curieux pour écrire quelque jour un demi chapitre de l'histoire littéraire franc-comtoise, sous te l'ègue de Louis XV.

Le Préaident, Le Secrétaire,

A. VAISSIER. DrJ.HEVNIER.

Séance du 18 mai i90i. Présidence de H. Alfred Vaissibr.

Sont présents :

Bureau : MM. Vaiuier, président '; Meynicr, secrétaire ; Kirchner, arcliiviste.

Membres : MM. Ledoux, Nargaud, PoQte, le chanoine Sitehet, Yemier.

Après l'adoption du procès -ver bal, M. Meynier commence la lecture d'une étude historique : Besançon pendant la guerre de Dix QfM. Le récit commence à l'arriviic de Gaston d'Orléans en Franche-Comté et à Besancon, au mois de mars 1631 ; à peine entré dans la ville impériale, Gaston, oubliant qu'il va compro- " mettre ses hôtes, prétend faire de la cité le centre de ses agis- sements contre le roi, son frère. Le parlement de Dole s'émeut et interdit au prince tous armements et assemblées de gens de guerre. Celte sage conduite du conseil souverain, mé-

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contente le duc, qui se retire en Lorraine et essaie d'armer dans les teri-ea de surséance qui séparent de ce pays le comté de Bourgogne. La guerre ne tarde pas à s'allumer dans le bail- liage d'Amont, que l'on veut rançonner; des délégués du gouver- nement de Dole, s'y rendent, et ont grand'peine & calmer la co- lère des paysans. L'année 1632 commence dans l'inquiétude. Le Hhingrave Oltion-Louis, un des lieutenants de Gustave- Adolphe, menace d'envahir le pays par le ban de Champagney, et cherche & s'emparer de Lure. Il est repoussé, mais, au mois de mai, les troupes du roi de France entrent en Lorraine, pour la deuxième fois depuis un an, et il ne reste bienlAl plus au duc Charles IV qu'une place Torte dans tous ses états: le château de La Holhe. Les événements se précipitent, et bientôt te péril devient imminent pour Besancon qui sollicite le secours mili- taire des gouverneurs de Franche-Comté et hâte ses prépara- tifs de défense. La résistance du château de Montjoie, clef de la Franche-Montagne, arrête un instant les progrès du Bhin- grave, mais bientôt il est pris par le maréchal de la Force, et les plateaux qui dominent la cité sont envahis. Richelieu pré- parait autre chose que le siège de la ville Impériale et l'on de- vait le voir k bref délai. (.4 continuer.) Après diverses communications verbales, ta séance est levée.

Le Pritident, Le Secrétaire,

A. Vaissieh. D' J. Meyniëh.

rS^aitce du juin i90i . Présidence de M. Alfred Vai&sigr.

Sont présents ;

Bureau : MM. Vaiuier, président ; Meynier, secrétaire dé- cennal ; Fauquignon, trésorier, Kirchner, archiviste.

Hkmbres ; MM. /. Gauthier, A. Girardot, V, QuiUemin, doetetir Ledoux, Prinet.

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XIX

Après l'adoption du procès- verbal. M. le président rappelle en quelques phrases émues, la perte que la Société vient de faire en la personne de M. All>ert Guicliard, un de ses mem- bres tes plus anciens (1853) et les plus assidus Ses nom- breuses occupations comme chef d'une importante maison de cx)mmerce, comme pharmacien en chef de l'hâpital Saint-Jac- ques, comme juge ou président du Tribunal consulaire, comme membre de la Chambre de Commerce de Besançon, ne lui ont jamais permis de prendre, ainsi iju'il l'aurait désiré, une part active aux travaux de la Compagnie, mais il n'a jamais cessé de témoigner du vif intérêt qu'il y prenait. La mort a empêché notre vénérable confrère d'achever les recherches historiques qu'il avait entreprises, trop lard hélas ! sur les anciennes juri- dictions commerciales de notre cité, et ce sera un grand re- gret pour tous, car personne n'était mieux à même de donner t cette émde son véritable caractère. Ce n'est pas seulement parmi ceux qui ont eu l'avantage de le fréquenter, que la dis- parition de M. Guichard produira un grand vide, elle sera, pour les malheureux qu'il secourait en grand nombre, une perte irré- parable.

M. Kirchner lit une communication sur le Tamu» communig. M. l'abbé Rossignot, curé de Mumirolle, a porté l'altentloii de notre -confrère sur cette plante, dont ses paroissiens se servent pour combattre les douleurs rhumaiismales. Cette jolie plante, est assez commune dans notre régioii, on l'appelle com- munément ' l'Herbe aux femmes battues. U. Kirchner ta signale dans les haies qui bordent le chemin de Mamirolle à Trepot. D'après la flore de Gh. Grenier, ou la trouve ça et là, dans les haies et les bois (calcaires) de la région des vignes, d'où elle monte dans celle des sapins. H. Buvoux l'a signalée à Saint- Gorgonet à Goux-Iez-Usters.C'est la rairiue, fraîchement cueillie, qui est employée comme i-évulsif antirinimalismal ; on eu fric- tionne la partie malade qui ne tarde pas b. rougir et k se cou- vrir de phlj-ctènes. La douleur disparaît avec celle éruption médicamenteuse. Le Tamut communia mériterait d'être étu- dié au point de vue pliarmacologique.

H. le docteur Girardot rend compte d'un ouvrage de M. Er-

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XX

nest Chantre, paru en 1901, qui a pour titre : L'homme qua- ternaire dont le bowtn ilu Rhône, étude géologique et anthropo- logique. L'auteur est un des premiers géologues français qui se soient occupés d'archéologie préliistorique, et qui aient in- troduit, dans celle science toute nouvelle alors, les méthodes et les procédés de la géologie. Le début de ses recherches re- monte à trente-sept ans ; c'est en eflet, en 1865, qu'il découvrit avant tout autre, dans le bassin du RhOne, des débris de l'indus- trie humaine associés auK ossements de grands animaux, au- jourd'hui disparus de la surface du globe et dont aucun monu- ment, ni aucune tradition ne nous avaient transmis le souve- nir. Depuis cette époque, déjà lointaine, M. Chantre ne néglige aucune occasion de se livrer ii de nouvelles observations el de recueillir de nouveaux documenls. Ses découvertes ont siimulé le zèle de ceux assez nombreux qui s'intéressaient & un passé à peine entrevu de l'humanité. Les résultats de leurs investi- gations ont été consignés dans de nombreuses publications dont H. Chantre donne la liste entière. Parmi les noms des auteurs, M. Girardot signale ceux de nos compatriotes MH. Be- noit, Kilian, Perron (de Gray), Travelet el L. A. Girardot (de LonS'Ie-Saunier).

M. le secrétaire continue el achève la lecture de son Étude sur Besançon pendant la guerre de Dix ani. KIctielieu a fini par démasquer ses batteries, et vise la capitale de la Franche* Comté. Après Girardot de Nozeroy, après Jean Boyvin, après Duuod, après le duc d'Aumale, M. Heynier n'a pas l'intention de laire encore l'histoire du siège de Dole qui ne rentre pas dans son plan. Il se borne à narrer les alternatives de crainte et d'espérance par lesquelles la ville impériale a passé, au cours des années qui suivirent ce fait d'armes unique, les vaines me- naces de Weimar, en 1637 et 1639, les émotions populaires de 1638, tes expéditions extra murog des années 1640, 1C41 et (642. Il Tait voir que si Besançon est entré, fort malgré lui d'a- bord, dans la défense générale du pays, il a Uni, pressé par les circonstances, par comprendre que des liens d'étroite solida- rité l'unissaient à lui et par Joindre ses efforts à ceux de l'hé- roïque Dole et de nos autres forteresses. En s'élevanl à des

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sentiments plu!) généreux il se préparait, sans le savoir, & se réunir à la couronne comtoise, et au rôle de capitale qu'un avenir prochain lui réservait.

H. le présidant lit une note sur la mort de M, Parandîer : « Quelques jours après notre dernière séance, s'éteignait à l'Age de 98 ans, dans son pays natal d'Arbois, une notabilité franc-comloise qui se ratiacbait h la Société par de très loin- tains souvenirs.

M. Parandier, ancien inspecteur général des Ponts-et-Chaus- sées a été non seulement, depuis 1852, un de nos membres correspondants les plus lidëles. mais, tout récemment encore, il exprimait le vœu de voir publier, dans nos Mémoires, et d'é- tablir ses droits de priorilé compromis, au sujet de ses études géologiques sur les environs de Besançon, qui datent de soixante-dix ans. M. le docteur Girardol, ainsi qu'en témoigne notre dernier volume, a donné pleine satisfaction ft un des der- niers désirs du vénérable savanl.

La carrière de M. Parandier a élé si belle, en même temps que si prolongée, et les sympathies qui entourent sa mémoire sont si touchantes par leur accord, qu'il serait intéressant, dans un exposé Hdéle, d'en suivre pas à pas les succès rapides et constants. La génération actuelle, qui n'a pas connu cet homme distingué, dans la période brillante de son exis- tence, pourrait y trouver un noble exemple et de précieuses leçons.

Peu favorisé de la fortune, mais des mieux doués sous les rapports physique et intellectuel. Parandier doit tout à son travail persévérant, et à son infatigable activité. Dès sa jeu- nesse, il sait trouver les ressources qui lui permettent d'arri- ver à l'École Polytechnique, d'où il sortira le second pour atteindre ensuite ie premier rang de sa promotion à l'École des Ponts-et-CImussées. Envoyé en mission dans le département du Doubs, en 1829, pour y suivre les travaux du canal du Rhône au Rhin, il étudie à fond la région, au point de vue géologique. Alors, véritable initiateur, il contribue fi la formation d'une so- ciété géologique qui sera le germe d'oïl sorlira la Société d'É- mulation du Doubs, dont le premier, président, te comte

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d'Udressier, l'initiera à la connaissance des fossiles de l'élage jurassique.

La nominalion de Parandier comme ingénieur en chef, ji Dijon, ne lui permet pas de figurer parmi les fondateurs de noire Société. A son retour, dix ans plus lard, il se tait inscrire, mais il ne lui esl pas possible de prendre, à ses Iravans, la part qui lui revient. Son temps et son zèle sont entièrement consacrés aux grands travaux d'uii- litë publique : construction des routes et des chemins de fer, entretien des canaux, aménagement des eaux, etc. Mais il sali y joindre des applications à l'agriculture et des études so- ciales ; il esl un des précurseurs des idées syndicales. Député de l'arrondissement de Montbéliard à la Cliambre. on le voit, comme toujours, armé pour défendre les meilleurs projets d'amélioration.

Atteint par la limite d'âge, en 1874, il continue, dans sa re- traite des Tourillons, celle vie active du corps et de l'inlelli- gence qui le maintient jeune et alerte, et le conduira jusqu'à un âge des plus avancés. Ses concitoyens d'Arbois, agricul- teurs et viticulteurs, profilent de ses conseils et de ses bien- faits. D'un abord gracieux et enjoué, il s'attire toutes les affec- tions -, il se mêle avec complaisance aux vignerons de sa ville natale, prend part à leur fêle annuelle, et, comme Pasteur, assiste à ta procession traditionnelle du Biou. Membre de plus de vingt sociétés scientifiques et httéraires. il en fonde une nouvelle pour exciter l'émulation dans le groupe modeste qui l'entoure ; il préside des jurys et des expositions locales.

Aussi, à ses obsèques, se manifeste l'universelle sympathie pour l'homme qui n'a qu'à son mérite et à son travail la haute situation k laquelle il esl parvenu. M. Plngaud, prési- dent de l'Académie de Besançon, dans son allocution sur sa tombe, résume sa vie en disant « qu'entre i830, Parandier traçait le premier travail d'ensemble sur l'orographie et la stratigraphie du Jura et sa publication en 1899, dans les Hé- moires de la Société d'Émulation du Doubs, d'une Description géolo0iqite des enotront de Be$ançon, s'encadrait une vie labo- rieuse, dont le caractère, comme la durée, commandent la gratitude et le respect.

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Ont été présentés pour faire partie de la Soisiété :

En qualité de membre résidant, H. Gaston Souchon, capitaine

au 4* cuirassiers, par MU. V. Guillemin elJ. Gaulhier; Et comme membre correspondant, M. l'abbé Paul Druot,

curé de Voillans, par MM. A. Vaissier et J. Gauthier.

Le Priiident, Le Secrélaire,

A. Vaissieb. D' J. Uevnieb.

Séance du 20 juillet 1901. Présidenck de m. Alfred Vaissier.

Sont présenta :

Bureau : MM. Vaissier, président ; J. Gauthier, faisant fonctions de secrétaire, en l'absence de M. Meynier; Maldiney, archiviste.

Membres : MM, Ch. Bonnet, Blondeau, Y. Guillemin, D' Nar- gaud, chanoine Suehet, Georges Vaistier.

L& bibliottiëque d'Angers ayant hérité d'une belle série des Hémoires de la Société d'Émulation, par suite de la dissolution de l'Académie d'Angers, demande la continuation de l'envol de nos Mémoires, depuis 1898. L'envoi est accordé provisoirement, sans engagement indérmi, afin de ne pas créer de précédent.

M. Jules Gauthier fait une communication archéologique sur l'église de Saint-Ursanne (canton de Berne), sur l'extrême frontière Nord-Est de la Franche-Comté. Cette église romane b&lie entre 1160 et t180 est particulièrement intéressante pour nous, parce que, comme l'église de Saint-Maurice, de Jougne, et celle de Romain-Môtier, au canton de Vaud, elle nous four- nit un type très caraclëristique du style d'architecture des deux versants du Jura à celle époque. Grâce à l'église de Saint-Ur- sanne, on peut reslituer ta crypte de l'église caltiédrale de Besancon, qui fut détruite vers 1680, par i'archevéque Antoine-

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xnT

Pierre I" de Grammonl. Outre la crypte supportée par quatre piliers, éclairée de trois Tenestrelles, munie (le deux escaliers et portes d'accès latérales, il faut citer un 1res ancien portail latéral, situé à l'ouest, avec tympan décoré d'un bas relier, et statues assises dans deux niches. La Société décide que la mo- nographie de Saint-Ursanne prendra place dans les Hémoires, et que des plans et planches en accompagneront utilement le texte.

M. le président communique un article du commandant Espé- randieu dans la Revue Epigrapkique, contenant le texte de la borne milliaire de Mathay, entrée au musée archéologique de Besançon en 1898. Ce texte est accompagné d'un commentaire sur le tracé de la route romaine conduisant de Vcaontio k Epa- manduodui-um. Ce commentaire propose divers itinéraires peu admissibles, il faut les écarter pour rester fidèle au tracé re- connu au XVIII* siècle, par dom Jourdain, au xix' siècle, par le président Clerc, sauf k concilier les variantes entre la Carte Thiodoiienne et l'Itiyiéraire d'Antonin par le déplacement de deux stations : Lopotagium (Luxiol), et Velaladurum (Voil- lans et Viéthorey).

Sont élus :

HembrA résidsot :

H. le capitaine Souchon.

Membre correapondant :

M. l'abbé Paul Druot, curé de VoJtlans.

Le Pritident, Le Seerilaire,

A. Vaissieh. D'J. MeyniëH.

Séance du 9 novembre 190i. Présidence de M. Alfred Vaissier.

Soot préBents .* Bureau; MM. Faisiter, président ; /. Gauthier, secrétaire par intérim ; Kirckner. archiviste.

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XXV

Membres : MM. Aubert, BerAellé, Ch. BonnH, Bruehon pire, Bruehon jeune, Ckapoij, Guiltemin, P. Droubard. Kirchner, Ledoux. Nargaud, Parinot, Simonin, Souchon Georges Vaitiier.

H. Boudot, peintre, président de ta Section franc-comtoise de la Société pour la protection des Paysages français, assiste à la séance.

Après la lecture el l'adopUon du procès- verbal, M. le prési- denl lit tes notices sommaires sur deux membres de la Société, récemment disparus.

e Au mois de septembre dernier, décédait à Versailles, M. Cliarles-Frangois Varaigne, A Vitry-le-Français, le H août 1827. attaché & la direction des douanes et contributions indi- rectes, à Besançon, de 1856 à 1872, et depuis, directeur dans cette administration à Poitiers, puis à Limoges, jusqu'en 1890. M. Varaigne n'avait pus cessé, pendant les dix-sept années de son séjour fi nesançoti, de mettre au service de la Société d'É- mulation du Dunbif nt des collections publiques de la ville, son activité, son intelligence, ses talents remarquables dans l'exé- cution des travaux d'art les plus délicats. Secrétaire ou archi- viste dans notre Société, il se chargea en même temps, de di- riger l'opération des moulages des principales sculptures de Porle-Noire, transportées depuis au Musée ; puis il exécuta en galvanoplastie, la collection importante des anciens sceaux de souverains, féodaux ou ecclésiasiiques de la province. An- lêrieuremont, il avait dessiné, en homme de goi'it et préparé pour le pralicien les carions, les vitraux armoriés qui consti- tuent ponr le musée arcliéologiqne, une décoration d'un fort bel efTel. 11 y a deux ans, il vous faisait hommage des clichés des sculptures de Porte-Noii-e, pris sous un bon éclairage. La fidélité de ce confrâre des plus aimables, mérite l'expression de notre reconnaissance, du plus sympathique souvenir.

I Le général de brigade d'artillerie, Francis Casran, décédé à Versailles, Iu23oclobre dernier, débuta comme sous-lieutenant, au sortir de l'Ecole polytechnique, dans une carrière loute spé- ciale, à laquelle il consacr-a sa vie entière. C'était à la Rochelle, il participait à des expériences de tir, organisées pour com- parer les effets des diverses poudres de guerre. Lieutenant,

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XXVI

puis capitaine, à Grenoble, puis à Strasbourg, il montra des aptitudes si remarquables pour les manipulations chimiques, qu'il fut détaché de sa batterie pour le service des poudres, à la poudrerie du Bouchel. Pendant vingt ans, sauf durant la guerre de 1870, où, fait prisonnier à Sedan, il fut interné à Sleltin, il conquit tous ses grades à la poudrerie. Nommé géné- ral en 1894, commandeur de la Légion d'honneur, il appartint au Comité technique supérieur de l'artillerie. Il publia diverses brochures sur l'artillerie de marine ou de forteresse. Parmi ses améliorations dans la fabrication des poudres de guerre, on peut citer l'invention de la poudre C qui porte l'initiale de son nom.

« Eloigné de nous, Francis Caslan n'est signalé dans nos pu- blications que par la décoiiverle en 1898, aux environs du Bouchet, de plusieurs monuments mégalithiques dont Henri Martin et Jules Quicherat voulurent bien se charger de faire la description dans nos Mémoires, En compensation, le général Castan nous laisse la satisfaction de pouvoir associer à la mé- moire de son frère aîné le souvenir d'un compatriote au carac- tère élevé et tout de franchise, conservant au milieu des hommes la simple et aimable allure d'une ûme loyale, n'ayant en vue que le devoir. »

M. Boudol. président du comité régional de la Société pour la protection des Paysages français, fondée à Paris, fait l'ex- posé du but de cette association que M. Beauquier, député du Doubs, est venu récemment organiser 6 Besançon.

M. le président propose à l'assemblée d'inscrire la So- ciété d'Emulation parmi les adhérent::, moyennant la cotisa- tion annuelle de ffi francs. Celte proposition est votée à l'una- nimité.

M. Vaissier lit une notice très complète, accompagnée de cro- quis et plans autographié.^, sur la trouvaille d'un dallage gallo- romain, à Chambornay-lez-Bellevaux, signalé il y a deux ans à la Société.

Eclairé par une découverte similaire, faite S Besançon, dans des creusages efTectnés rue d'Anvers, en 1885, M. Vaissier estime que le vestige trouvé à Chambornay ne peut être que

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]ft fondation et la base d'un réservoir, lavoir ou bassin de fon- taine, soit publique, soit dépendant d'une villa de Camburnia- cum, devenu le moderne Chambornay-I es-Belle vaux.

M. Kirchner, archiviste de la Société, lit un rapport très étudié sur la distribution du volume des incunables de la Bi- bliothèque de Betançon aux principales bibliothèques fran- çaises. Les conclusions de ce rapport et des remerciements à l'auleur du rapport sont votés k l'unanimité.

Le PrÉnident, Le Secrétaire,

A. Vaissier. î, Gautthieb.

Séance du 12 décembre i900. Présidence de M. Alfred Vaissier.

Sont préaenta :

Bureau : MM. Vainier, président ; Bonnet et Nargaud, vice- présidents ; Gauthier, secrétaire (par intérim); Fauquignou, trésorier ; Kirchner, archiviste.

Membres : MM. Bruehon père, Bruchon jeune, CkapO'j, A. Girardot, Ledoux, Paritot, Souchon, de Truoki, Vautherin. Vemier,

Après l'adoption du procès- verbal, M. le président annonce la mort de M. Edouard Grenier, l'un de ses membres honorai- res, qui s'est éteint à Baume-les-Dames, le 5 décembre, et dont la dernière pensée s'est traduite en une libéralité considé- rable au proflt de la Société d'Émulation du Doubs qu'il charge de créer, sous le nom de Fondation des frères Grenier, une pension triennale, pour aider dans sa carrière un jeune franc-comtois pauvre se destinante la carrière des lettres, des scienceset des arts. A ses obsèques qui ont eu lieu le 7 décem- bre, une délégation de la Société, conduite par le président, as- sistait avec des représentants de l'Académie de Besancon el

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XXVIU d'autres sociétés titléraires. It conviendra qu'un hommage so- lennel soit rendu k la mémoire du poi^le distingué, dans la per- sonne duquel la Société d'Émulation du Doubs perd à ia fois un collaborateur et un bienfaiteur.

M. Jules Gauthier, neveu et l'un des exécuteurs testamen- taires d'Edouard Grenier, donne, à la demande de M. le prési- dent, quelques explications sommaires sur le legs fait & la Société, legs dont la qualité absolue ne pourra être déterminée que dans quelques mois, au plus tard, et accepte la mission qui lui est conlléede préparer, pour les Mémoires, une notice étendue sur la vie et les œuvres de Jules et Edouard Grenier, dont le portrait, dessin précieux du peintre Lehmann, prendra incessamment place dans la salle des séances de la Société d'Émulation.

M. le ]i' Girardot lit une notice très documentée et fort intéres- sante sur M, Alfred Milliard, de Fédry (Haute-Saône), poète et érudit consciencieux, mort en 1900, et dont les collections pré- historiques (âge de pierre et âge de bronze) viennent d'être olferles au Musée archéologique de Besançon par la veuve de notre regretlé confrère. Il fait ressortir la haute importance des objets réunis dans plusieurs stations des bords de la Saéne, et, après en avoir dressé un catalogue scientillquemeni détaillé, conclut à son insertion dans les Hémoires, aussi bien comme un honunagc k la mémoire d'un homme consciencieux et dé- voué que comme une prouve de l'uction féctuide de notre So- ciété et de ses meml)res pour le développement de nos Musées.

M. Jules Gauthier fait connaître, par une description accom- pagnée lii) plans ol croquis tracés au tableau, l'église romane de Itomain-MiUicr, tiàiie au canton de Vaud, tout prCs de la frontière française de Jougiie-Vallorbe. Ce spécimen de l'archi- lècture monastique de la première moitié du xii* siècle est ad- miralilement conservé, sauf l'abside et les absidioles recons- truites au xv« siècle ; ses nefs, son narihex ft double étage (conforme à celui de Tournus), son porche voûté des premières années du xiv* siècle, comblent tn'is heureusement une lacune dans la série des monuments contemporains, si clairsemés au diocèse (le ilesancun. Itomain-M&tier. Saint-Maurice de Jougne

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XXIX

et Saint- Ursan ne, groupés sous le tilre de Troia igliie» du Haut-Jura, pourront fournir un chapitre curieux à nos Mé- moires et à l'arcliéologie de la région.

Sont admis dans la Soctëlé d'Émulation : Membres résidoDts :

M. Clavey, conseiller & la Cour d'appel de Besançon, pré- senté par MM. Maire, président et de Veina, conseiller à la Cour;

M. Maurice Thurict, avocat général à la Cour d'appel de Be- sancon, présenté par les mêmes ;

M. le chanoine Rossignot, curé de Sainte-Madeleine de Be- sançon, présenté par MM. Jules Gauthier et A. Vaissier;

M. Henri Savoye, artiste peintre, présenté par MM. Sire et Jules Gauthier;

M. le docteur Bodrdin, médecin-major au 7' bataillon de forteresse, présenté pur MM. J. Gauthier et Baudin ;

M. DavéTT, receveur de l'Enregistrement, présenté par MM. les docteurs Ledoux et Chapoy ;

Membres oorrespondanta :

M. l'abbé ilermann Dduot, professeur à la Maîtrise, présenté par H. le chanoine Burlet, archîprètre et M. le chanoine Drouhard ;

M. Paul Laphet, peintre, conservateur du Musée Gigoux, à Paris, présenté par MM. V. Guillemin et J. Gauthier ;

M. ScHLAGDENHAUFFEN, directeur honoraire de l'Ecole de pharmacie de Strasbourg, présenté par MM. Nickiès et Achille Serrés.

M. Reeb, pharmacien honoraire à Strasbourg, présenié par les mêmes.

Procédant ensuite au renouvellement de son bureau, la So- ciété nomme (par 16 voix sur 17 votants) :

Prétident pour l'ann^ 1902 : M. le docteur Naboaud.

Premier vice-priiident : M. Alfred Vaissier.

Deuxième vice-prétident : M. Edmond Francëy, avocat, vice- président du Conseil général du Doubs.

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XXX

Seerilaire dieennat (en remplacement de H. Meynier, nommé secrélaire honoraire) : H. Jules Gauthier, archiviste du département.

TrèaorUr : H. Charles Fauquignon.

Archivittei : iSii. KlRCHSER et Maldinev sont élus à l'una- nimité.

(.a séance publique annuelle aura lieu le jeudi 19 décembre et sera suivie le soir, à 7 heures, d'un banquet intime par sous- cription, chez M. Colomal (cour des Grands-Carmes).

Le Président, Le Seerilaire,

A. Vaissier. J. Gauthier

Séance publique du 19 décembre 1901. Présidence de M. Alfred Vaissier.

I.^ séance publique annuelle s'est ouvci-le k 2 heures de l'a- près-midi dans la (grande salle de l'Hâlei de Ville, en présence d'une nombreuse el sympathique assislance. Aux c6tës de M. Vaissier, président, siégeaient au buieau Mgr l'archevêque de Besançon el M. le colonel Corbin, gouverneur de la place, H. le docteur Dufour, de Lausanne, M. le docteur Baudin, pré- sident de l'Académie de Uesanconi le docteur Girardol, le doc- teur Cliapuy, ancien président de la Société, M. Jules Gauthier, secrétaire décennal.

Etaient présents les membres résidants dont les noms suivent : MM. te docteur Bruchon përc, Burin du Buisson, pi-éfet honoraire, le chanoine Burlet, doyen du chapitre métropolitain el archi- prétre. le chanoine Suchet, Ch. Bonnet, Ledoux, Mairot, ancien président, Coulon, avocat, M. Bretillot, Belin, /. Dodivers, les doclenrs Gaiideroii, II. Bruchon, Dietricli, Georges Vaissier, Vautheria, Souchon, A. .lacot, outre une foule d'invités des plus distingués.

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Ordre des lectures :

Les lectures suivantes ont élé faites:

Par H. A Vaissier, président: La Société d'Emulation du Doubê en 1901 ;

Par M. le docteur Chapoy : Le docteur Coutenol ;

Par M Joies Gautliier : Le Cardinal de Granvelte et Ira artistes de ton temps.

La séance est levée à quatre heures.

Le Prétident, Le Secrétaire,

A. VAissiKn. Jules Gauthieh.

Le soir du 19 décembre, à 7 heures, un banquet intime, (mo- mentanément substitué au banquet solennel ofTerl traditionnel- lement dans la grande salle du Palais Granvelle aux autorités et aux Sociétés savantes de la région) réunissait une trentaine de membres de la Société d'EmuIution du Doubs ; membres du bureau, anciens présidents, membres tiluiaires, qui relaient avec les nouveaux élus la présence de M. le docteur DuFour, de Lau- sanne, l'aimable hatiilué de nos grandes réunions. Au dessert plusieurs toasts sont portés l'un par M. Vaissier, président sor- tant, qui boit à son successeur, M. Narttaud, à M. Francey, nommé vice- président, au nouveau secrétaire décennal. Pour acquitter la dette de reconnaissance contractée envers la Société et pour exprimer d'une façon cordiale et familière ses sentiments Ji tons ses confrères, il demande la permission de faire servir à son dessein une pièce cliarmante due à la verve poétique d'un homme d'esprit de la région dijonnaise (I).

Mais auparavant il invite tous les confrères devançant la date désignée du festin des Rois & boire aux (rois rois mages très

(1) M Lucien PatË, chef de bureau du lu coinmi^ian des monumenls historiques, à Paris : Le Sol sacré, loa$t atu: Bourguignoiu salét, fêle annuelle, Paris 1896.

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libéraux, que la Société d'Emulation vient rie mettre à MM. Nargaud, Francuy cl Jules Gauthier.

Messieurs, merci d'abord à vous tous qui sans luttes, Sans bulletins, sans urne avant diner m'élûtes ! Vous ne m'avez pas dit : i Quel programme avet-vous? » Sachant que mon programme est le vôtre à vous tous; A la porte laisser tnut ce qui nous divise Et n'avoir tous au cœur qu'une même devise ; Amour du sol nalal ! lîroupcr en un faisceau Tous les cliers souvenirs flottant sur le berceau ; Apporter l'humeur boune et franche à la besogne Qui consiste A dîner comme on dîne en Bourgogne : Avoir le plus d'esprit possible, et du meilleur - Pour niëchsiil. s'il se peut, el tel que dans sa Heur Bizol nous l'a tah voir, ainsi que La Monnojre,

Ou Fiiure de cet or, en avoir.. .. la moniloie; Kaire tenir ici les (t^oi» départements

Qui du sol séguanait ne sont que les Tragmenls ;

Les unir cœur à cœur et les fondre de sorte

Que l'âme frane-eomloiie encore vivante en sorte 1

Tel est noire programme, en tout cas c'est le mien. El les choses ainsi marchent, ma Coi, fort bien.

Nous pourrions, plua compUu, nous asseoir cent à table, Vingt, cela suffit, ce nombre ett acceptable. On pourra quelque jour en llëchir la rigueur

Ni le cœur ni Tespril ne veulent que l'on l'encombre. Pour les dîners, Messieurs, l'ennemi, c'est le nombre! Peu nombreux, aussi bien nous nous connaissons tous. Que de choses déjà découvertes par nous '. C'etl la Comté, d'abord ! et cela n'est pas mince Morte depuis cent ans au moins comme province. Grâce à noire concour», Besanfon dam m mur* Et dant lei enuironj, n'a plus de coins obscurs Noue ammi célébré, dans le court de not luttrei Ceux qui de nos enfanta sont devenus illustres 1

A M. le docteur Maru Duroiir, de Lausar

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Vous, qui nous apporlei vos talents pour nous plaire,

Puissiei-vous emporter d'ici ce souvenir - Le meilleur ! qui consiste i vouloir revenir. Que nos T«res, à voui et au pays natal. Entrechoquent galtnenl leurs lèvres de cristal.

Ces vers et le toast de M. Vuissier soni accueillis par de cha- leureux applaudissements.

H. le docteur NargiuicJ, pi'ésident nouvellement élu, remercie son prédécesseur des paroles almahles qu'il vient de lui adres- sée. Dans tous les membres de la Société d'Emulation, il est heureux de retrouver et de vieux amis et d'excellents confrères, avec l'aide desquels il est sûr d'être el de rester en commu- nauté de sentiments. Son dévouement & la Société d'Emulation et h son ueuvre éminemment patriotique et sociale lui tiendra lieu d'autre titre pour accepter le fardeau de la présidence ; ce fardeau lui sera rendu léger par l'union et l'entente d'une société dont le but unique est de servir la science, les iniéréls de la cité et de garder le bon renom des Comtois.

M. le docteur Dufour, M. Baudin, président de l'Académie de Besançon, M. Gascon, membre correspondant à Fontaine- Fran- çaise, prennent lour & tour ta parole.et leurs discours pleins de sentiments aimables pour la Société et ses membres, sont, comme celui de M. le docteur Narguud, salués d'applaudisse- ments répétés.

M. Jules (iaulliier. secrétaire décennal, termine la série des

toasts par quelques mots adressés, selon l'usage, aux Sociétés

savantes tranc-com toises que des liens de vieille confraternité

et d'aiïeclion unissent dés longtemps à lu Société d'Emulation.

Messieurs,

Nos aïeux, qui n'étaient point des sols, buvaient sec et par- laient peu, surtout à table. Un proverbe, un propos gaulois, une devise française ou latine suftisait à égayer leurs banquets, ils n'en vidaient pas moins d'un trait, de très grands verres.

Utinam, criaient nos bousbols; En Dieu mon a ppu y, cla- maient les gens de MonLbétiard, et la glose était suffisante.

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IXXIV

Quand Besançon fètail les Granvelle, le chancelier répon- dait: Sic visoM suPERis, et le cardinal se bornail k dire : Du- BATE, c'élait leur adage.

t Si votre secrélaire doit, pour i=e conformer  la tradilion, boire à la prospérité des Sociétés franc -coin toises qui, dans un but aussi désintéressé que patriotique, groupent tous tes hommes de caractère, de bon vouloir, de labeur et de talent, permettez- moi de résumer nos souhaits et nos vœux en leur criant de tout cœur la vieille devise d'un Granvelle : Dubate, Continuez ! »

Comme souvenir d'une réunion pleine de cordialité et d'aban- don, les cqnvives emportent un joli menu, composé par M. Vais- sier, tiré sous les presses de la maison Dodivers et dont voici la description :

A côté du dessin d'une tWe d'enfant (antique), en vergenne, trouvée auprès de Porte-Noire, recueillie au Musée ardiéolo- logique et dessinée par M. le président, les vers suivants d'Edouard Grenier i

Quand an est jeune, on rit souvent de toute chose ;

Age heureux I seul heureux! quand au bord du sillon Il suflit d'une lleur, 'l'un nid, d'un papillon;

l'esprit, dépliant ses tleurs originales. S'entrouvre avec délice aui brises matinales, Et comme l'alouelte ou le chevreau des monts Respire le bonheur, dans l'air, à pleins poumons I

{Le Voyage, Ed. Grenier.)

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MEMOIRES

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SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS

Discours d'ouvertare de la, séance |iii!jliqiie ilu jeudi 19 décenbre Par H. Alfred VAISSIER

Monseigneur W,

Mesdames,

Messieurs,

La Société d'Emulation du Doub^, après un quirt de siècle employé à justifier ie titre qu'elle s'était donut>, décidait, il y a trente-cinq ans, de tenir une séance publique où, jiar l'or- gane de son pré-iidcnt, elle donnerait, en fin d'année, le comptn rendu des travaux de ses membres.

L'usage s'établit aussitôt que le rapporteur, chargé de cette mission de confiance, pouvait ac.;i)-npagner une énumération nécessairement sommaire de considérations accessoires lais- sées à son libre choix.

Après les excellents modèles présentés par nos anciens directeurs, letrës humble président de 1901 se demandait avec anxiété comment il pourrait satisfaire un auditoire, ^môme des plus bienveillants, lorsque di3i circonstances imprévues vinrent lui indiquer son devoir et m3Ltre lin à ses hésita- tions.

(1) M'' Petit, archevâque de Bdaançan.

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2

Il y a quelques jours, plusieurs d'entre nous se tendaient h Baume-les-Dames pour accompagner à sa dernière demeure un membre d'honneur de la Société, le poète Edouard Gre- nier, et, en même temps, ils apprenaient que ce vénérable compatriote n'avait pas voulu terminer ^^ bienfaisante carrière sans laisser entre des mains fidèles un magnifique souvenir.

Avant de inoui'ir. le peintre Jules Grenier avait exprimé k son frère Edouard le désir qu'une partie des biens qu'il lui laissait fût un jour consacrée A fonder une pension triennale en faveur d'un jeune compatriote sans fortune, qui aurait ma- nifesté des aptitudes sérieuses pour l'étude des sciences, des lettres ou des beaux-arts. Telle est l'origine de l'une des dis- positions testamentaires de l'homme de bien qui vient de quitter ce monde.

La libéralité d'Edouard Grenier, associée !i la mémoirede son frère bien-aimé, signifie qu'il tenait à accorder à une Société coutumière de bons exemples de désintéressement la noble faculté d'exercer h son tour la bienfaisance pour l'émulation.

Ne convient-il pas de remonter jusqu'à su source le courant des pensées généreuses issues des origines de la Société d'Emulation et d'appliquer à celle-ci, presque littéralement, d'éloquentes paroles, prononcées par un de ses anciens pré- sidents :

< Il y a un intérêt sérieux à recueillir dans une vue d'en- semble, Bcs titres à notre souvenir, non pas pour ses amis qui les connaissent, mais pour les indifférents trop enclins à di- minuer la vertu féconde des hautes spéculations de l'esprit et des recheichcs désintéressées.

Si les hommes passent, les institutions restent pour perpé- tuer leur action cl pour confonilre, dans un même hommage, les premiers l'ondateurs avec ceux qui viennent consolider leur œuvre.

Le 25 mai dernier s'éteignait à Arbois, h l'ftge de 98 ans, Au^usle-Nupoléon Parandii:r, ancien député du Doubs et ins- pecteur général des ponis et chaussées.

Au jour de ses obsèques, on résumait ainsi la brillante car-

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riëre de ce franc-comtois distingué : Entre 1830, oA il traçait > le premier travail d'eii^ernlile sur l'orographie et la slati- » graphie du Jura et sa publication dans les Mémoires de la » Société d'Emulation du Doiibs, s'encadrait une vie laborieuse dont le caractère comme la durée commandent la gratitude 1 et le respect. (H. Pingaud.)

Sorti le premier de l'Ecole des p<)rilsi et cliunssées, Parandier, en 1826, était envoyé en mission, comme élève in[,'ôtiieur, pour suivre les travaux du canal du fihénc au Ithiu dans lu vallée du Doubs.

Après une élude sérieuse des ressources de la région, en ce qui concerne les matériaux de consiruciiou, il entreprenait, les années suivantes, son travail d'ensemble sur la Géologie du Jura,

Comme nous l'apprend notre confrère, M. le D' Girardot, jeune conlident du nonagénaire inspecteur général, il étudie fi fond les environs de Besancon, en s'enlouranl, dans ses excur- sions, de tous les naturalistes du pays, ce qui l'amène à réaliser l'embryon d'une Soeiilé Géologique et d'itialoire naturelle.

Le savant Girod de Chanlrans, ù qui le groupe en formation offrait la présidence, leur conseillait de s'affilier k la Société d'Agriculture officiellement rétablie. Cette fusion ne put abou- tir, et quelques années après, au départ de son organisateur, t'ussociallon de nus géologues se dispersait sans laisser ni pro- cès-verbaux ni mémoires.

A ce moment même se manifestait spiintanénient, avec un programme plus vasie, une reprise de la tentative avorlOe de Parandier,

Le 1'^ juillet 1840, huit persorines étaieni réunies clieit »\\ homme aussi modeste que bienveillant, le docteur Martin, sa- vant et habile clinicien. C'était d'abord son intime camarade d'étude, le botaniste et docteur Charles Grenier, que Girod de Chantrans avait en grande affection, puis un homme du mondu au tempérament d'artiste, 'riiéopblte Uruaud. dont les talents et les aptitudes très diverses allaient bientôt se révéler dans l'En- tomologie ; les frères Delacroix, l'un professeur k l'Ecole de mé- decine, l'autre architecte; puis l'ingénieur Iloudsot, futur cons- tructeur des établissements métallurgiques de Fraisans; enlln, le pharmacien lleaulhias et l'attaché au service des forêts de la ville, Vivier, curieux de botanique el de géologie. L'ingénieur Boudsot, résumant la pensée commune, expri-

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mait le regret de ce qu'il n'esislât pas à Besancon, l'on cul- livait l'étude des sciences physiques et naturelles, les applica- tions industrielles et les investi gai ion s archéologiques, un lieu de réunion pour les hommes laborieux et de tionnc volonté afin de s'instruire muluellemenl et d'entretenir, dans noire pays, l'émulation toujours languissante loin des grands foyers de ci- vilisation. 1

Séaniïe tcnanti*. on rédige le plan d'une association dite So- eiili libre d'Emulation du département du I)oub:

Au sortir de ce conciliabule, le docteur Emile Delacroix se met en campagne et recueille, ii domicile, la signature de vingt- deux adhérents, ce qui complétait une liste de trente membres dits fandateura, qui auront seuls voix délibéralive. Ils se par- tagent en trois sections :

Science* naturelle», letencei industriellÉs et beaux-art».

La littérature pure restait du domaine académique; un ciiamp sunisammenl vaste était ouvert à l'activité iirovinciale.

Sur le registre conservé des procès- verbaux, en tète de la seclion des sciences naturelles, on lit le nom d'un personnage qui n'a laissé aucun écrit permettant d'apprécier sa valeur scientifique; c'était un homme d'un monde qui semblerait étran- ger au groupe très libéral en formation si l'on ne connaissait pas les titres qui le recommandaient à la considération pu- blique : H. le comie d'Udressier. Dépouillé momentanément de ses biens, en IKi, puis revenu de rémJKratJon avec le litre de docteur, le noble comte pratiquait la médecine uniquement pour le service des indigents.

Botaniste et géologue, il aimait à suivre les progrès de la science sans chercher k se produire autrement que par la plus gracieuse bienveillance pour tous, et en particulier pour les na- turalistes avec le concours desquels il formait de belles collée- tions géologiques. C'est aifisi que Parandier avait trouvé auprès de lui des éléments d'étude tout préparés. Timide dans sa science, puisée à des sources diftéreutes, le comte d'Udrossicr n'en était pas moins ti'ès tolérant pour les tendances positivistes et indépendantes des savants modernes; en choisissant pour son président cette estimable personnalité, la Société d'Emula- tion donnait, dès le principe^ l'exemple de la largeur de l'esprit qui devait toujours régner dans son sein.

Celia présidence ne fut, en réalité, qu'honoraire, M. d'Udres- sier n'assista 6 aucune des séances.

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A sa mort, six ans après, il léguait h la ville de Besançon sa colleciion remarquable de fossiJes et de minéraux.

Il ne fui pas donné suite à la décision expresse, prise en séance, de publier une notice nécrologique sur H. d'Odressier, comme Emile Uelacroix l'avait Tait pour celui qui tint un instant lu place du président, le malhémalicien Delly.

Aiiii de réparer cet injuste oubli, notre secrétaire décennal, M. le docteur Meynier, a recueilli, celte année, les rares docu- ments qui concernenl le bon docteur.

S'il y avait un contraste entre la situation du noble comte et celle de son vice-président, trop facile peut-être dans ses rela- tions, ils élaieiil égaux cependant en loyauté et en bienveillance.

Delly, professeur de maihémaliques spéciales au Lycée, de- puis vingt-cinq ans, était très apprécié pour la clarté merveil- leuse de son enseignement. Une haute intelligence se dissimu- lait sons les dehors les plus modestes. La générosité de son cœur se manifestait, en particulier, à l'égard des élèves peu fortunés qu'il assistait de toute façon, en dehors de son cours et même à sa table. Vénéré de toute la jeunesse franc-comtoise, il mourut subitement l'année même de sa nomination.

César Convers, ingénieur ei futur maire de llesançon, lui succéda dans U vice-présidence, pour devenir, après la mort de M. d'Udressier, le deuxième président de la Société.

Aux noms qui viennent d'être cités, joignons ceux des assis- tants aux premières séances. Jules Crestin, E. Demesmay, le 0' Corltet, Alph. Marquiset, l'architecte Vieille, le peintre Ar- mand de Kragiiier, Eug. Rretillot.

Après l'envoi d'un manifeste faisant appel aux liommes de bonne volonté de la province, le groupe s'accrut d'abord d'un nombre de correspondants égal à celui des fondateurs, et une première livraison parut, contenant des travaux de Grenier, pour la botanique, de Boudsot, pour les sciences appliquées et d'Alphonse Delacroix, pour l'arcbéologie.

Aussi parfait que puisse être l'accord dans une pensée com- mune, il n'y a rien de fait tant qu'il ne se rencontre pas un homme de dévouem>;iiL en qui s'incarne la Société, qui veille h lout'etqui, on pari iculier, puisse lutter contre les difllcultés sans céder au découragement. Le groupe de nos fondateurs eut la fortune île posséder celui dont les qualités aimables et les ap- titudes très divei-ses devaient se prêter à ce service désinté- ressé : Théophile Bruaiid.

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Théophile Bruand succède donc bu secrétaire provisoire E. Delacroix et. pendant douze années, les plus pénibles, il de- meure la cheville ouvrière de la Société. Hais, comme le dit si bien Alphonse Delacroix : . l'entreprise parui bientôt devoir 1 dépasser les Torces et la constance des travailleurs, il Tul un

> moment de crise Bruand ne perdant pas courage finit par

> remplir réellement toutes les fonctions administrait vos de la B Société et sut la maintenir debout. Jusqu'à ce qu'elle eût ac- quis une viUtlilë assurée ».

Cetle (ouclianle mention des tribulations d'un homme de cœur dans son désir de faire vivre et prospérer l'œuvre libérale et d'union dont il avait compris l'intérêt et la porlée, suffirait k elle seule pour encourager les efforts de si-s successeurs à perpétuer, et les sympathies de leurs concitoyens à en assurer la conservation.

Dès la seconde année de sa fondation, la sollicitude de l'ad' minislrHlion vient en aide i"» ta Société, lu Ville lui accorde une subvention annuelle de -HiO francs, puiK c'est le concours du Conseil général, les félicitalions et l'appui de la Commission des monuments historiques.

En retour, et aussitôt, les colleclions municijiales d'histoire naturelle s'enrichissent des dons et des acquisitions de la So- ciété. A la suite de fouilles que ses membres surveillent et dé- crivent, soit ù Amancey, soit à l'Arsenal, se prépare le noyau autour duquel se grouperont, en 1848, les richesses futures du Musée archéologique, fondée l'instigation d'Alphonse Delacroix. L'achat des colleclions Lafosse, Biduet et de Vezet précède le produit des importantes fouilles d'Alaise.

Lorsque, après une longue attente, la Facullé des sciences fut rétablie à Besani;on, en 1845, la Société choisit avec empres- sement, parmi ses professeurs distingués, toute une série de présidenis et bientôt, avec les Delesse, Sainte-Claire Deville, Grenier et Coquand, sa noioriété scientifique franchit les limites de la province.

En 18^. à l'inauguration de nos séances publiques, dans celte salle (que la municipalité nous a toujours octroyée) e( en pré- sence du Préfet et du Maire, le professeur Grenier, président pour la troisième fois, signalait « les services de tous genres que la Société d'Emulation avait rendus tant dans l'ordre des sciences spéculatives que dans celui des questions qui louchent à la vitalité du pays i.

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A la suite de l'heureuse entente avec la Faculté, une absorp- tion peut-être excessive du terrain commun, au profit des sciences physiques et naturelles, parut indisposer un instant les partisans des ôtudes historiques el archéologiques. Cette phase critique fut du courte durée; les géologues el les botanistes eurent conscience de la nécessité d'un sacrifice partiel de leurs préférences; ils comprirent, les premiers, que si la Société avait l'ambition de produti-e des œuvres originales et non des travaux de simple vulKarisation, elle aurait salisraction plutôt avec l'é- lude de l'histoire provinciale qu'avec celle de lu science pure et exclusive.

Iteconnue d'utilité publique des 1803, ta Sociélé allait bientôt pouvoir étendre son action sous l'habile direction du plus émi- nenl de ses propagateurs, Auguste Caslan, qui s'était déjà si- gnalé par de nombreux travaux et son actif concours lors de l'Exposition universelle de Bosen^on, en 18130. Nommé secrétaire décennal, après la retraite de notre laborieux et vénérable doyen M. ViUl Bavuux, Auguste Caslan, pendant vingt-cinq ans, c'est-à-dire jusqu'à sa Un, se vit à la tête d'une Société de plus de cinq cents membres. Il lui obtient toutes les récompenses qu'elle peut ambitionner et en fait un centre intellectuel pour 'oute la province.

Dans celle revue rétrospective el devant des souvenirs trop récents, il convient de s'arrêter à celte date fatale de la dispa- rition du maître, avant-coureur de pertes cruelles et de répétés écueils notre nef semblait devoir sombrer. Mais, pas plus à bord que sur la rive, l'équipage ne l'a point abandonnée : Flae- tuat née mergitiir, et chaque année elle a réparé ses pertes et s'est maintenue dans le sillage tracé.

C'est bieo ici quo pour acquitter un devoir malheureuse- ment annuel, il faut placer l'hommage de nos derniers re- grets à la mémoire de ceux que la mort nous a ravis.

Après Purandier, qui vient d'être replacé à la tête de nos inilialeurs, et avaut Edouard Grenier, l'insigne bienfaiteur de l.i Socii'ti-, nous perdions cette année MM. de Prinsac el Vai-aigne, Dans nos Mémoima, M. de Prinsac nous a dé- crit, comme acteur et témoin oculaire, la courageuse résis- tance de Belfort, soutenue par l'énergie patriotique du colo-

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mais en même temps intelligent coDectionneur des vestiges de l'industrie humaine aux iges préhistoriques. D'après les dernières volontés de son mari. M"' Milliard a fait gracieu- sement le don au Muîiée d'archéologie d'une quantité con- sidérable de silex travaillés, tous recueillis par M. Milliard dans une même station de la Haute-Saône. L'analyse de cette collection, ti'ës intéressante à ce litre, nous a été exposée par un appréciateur compétent, M. le ])' Girai^ot, à qui nous devions déjfi le compte-rendu d'une Etude »ur l'homme quaternaire dans le baiiin du Rhône, par M. Chantre, un des premiers archéologues français qui aient introduit, dans une science tonte nouvelle, les procédés de la f^éologic. Dans notre région, sont venus à la suite de cet uuleur, MM. Be- noit Kilian, l'erron (de Gray), Travelet et Abbl Girardot (de Lo ns- 1 e-Sau n i er) .

Passons aux élude» sur les monuments historiques de l'époque gallo-romaine.

Au Congrès des Sociétét franc-comloiset tenu à Dole, il y a deux ans, puis celte année à Montbéliard, leur infatigable organisateur, notre nouveau secrétaire décennal, M. Jules Gauthier, a proposé le projet d'une révision de la carte des voies romaines en Franche-Comté.

A la suite de la publication, dans une revue spéciale, du texte de la borne milliaire de Mathay, conservée au Musée, M. Gauthier estime que divers tracés, récemment proposés entre Besançon et Mandeure, sont peu admissibles el qu'une détermination plus précise de la station qui .suit celle de Luxiol {Lopotagium), h savoir celle de Velalodurum, per- mettra de [rester lidèles aux itinéraires antérieurement in- diqués.

A l'appui de ces prévisions, nous citerons la constatation faite dernièrement â Voillans, par notre confrère M. l'abbé Paul Druot, de nombreuses exploitations rurales de la levée romaine, d'une richesse d'empierrage extraordinaire el sur on long parcours, autourde la dépression circulaire qu'oc- cupe ce village, tandis que l'on ne connaît rien de semblable au voisinage de Viéthorey.

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Les miettes de l'histoire que sont les petits problèmes archéologiques donnent lieu parfois à des surprises qui ne manquent pas d'intérêt.

Voici un petit dallage quadrangulaire d'un caractère assez singulier et de construction fort soignée On y a vu, au premier moment, la place d'un oratoire, puis une base pour y asseoir une table d'autel chrétien.

En présence d'un vestige archéologique, ne nous avisons jamais de dire avec le sculpteur du fabuliste devant un bloc de marbre :

Sera-t-il Dieu, lable ou cuvelte?

Le dallage de Chambornay-les-Bellevaux ne fut ni cha- pelle, ni table d'autel, mais cuvette, c'est ii-dire le fond d'un ré.5ervoir, lavoir ou bassin de fontaine bien certainement gallo-romain et sans aucune indice de christianisme.

A l'actif de cette année, on me permettra de compter la solution de plusieurs de ces énigmes que nous proposaient depuis si longtemps les colonnes de notre Arc de triomphe. C'est encore à l'exposition, au Musée, des moulages de la Société d'Emulation, qu'il faut en attribuer l'occasion.

Sur le tambour supérieur de la colonne qui fait face à la ville, on entrevoit cette scène : Une sorte de génie nu et ailé étendant le bras au-dessus d'un personnage qui élève vers lui ses deux mains jointes.

Un intelligent visiteur de passage, après un examen mi- nutieux, pi-opose celte hypothèse : Ne serait-ce pas Dé- dale occupé à attacher des ailes aux épaules de son fils Icare ? »

C'était le trait de lumière qui devait suffire pour nous gui- der dans l'interprétalion de la figuration de loute la colonne.

Après Dédale, voici Thé.séo tuant le minotaure dans son palais ; en quatrième lieu, c'e.-it Hercule, sur le mont Oeta, faisant, sur un autel allumé, le sacrifice pieux d'une der- nière flèche ; à ses côtés, le serpent, symbole hellénistique de la mort glorieuse; le glaive et la massue, devenus inu- tiles, sont suspendus en trophée à un arbre sacré ; enfin,

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cette jeune femme, aux bras étendus, ne peut être qu'An- dromède attachée au rocher, attendant Persée, son libéra- teur ; le Monstre marin est S ses pieds.

Rendons hommage au flair archéologique de M. Hettner, conservateur du musée de Trêves, qui, par l'heureuse mention de Dédale, noua a engagés dans la bonne vote pour une interprétation définitive de l'ensemble..

Il appartenait bien k l'ai-chilecte ou au sculpteur de Porte- Noire, de placer à la tête de cette série de héros, écho loin- tain des plus anciennes légendes, la figure du Père des arts de la Grèce, de l'ingénieur par excellence, du constructeur du Labyrinthe

Pour accompagner la figure de Jupiter, vainqueur des Titans, maintenant restituée sur la clé de l'archivolte, ce ne sont pas des dieux qui interviennent, mais bien des hommes glorifiés pour leurs exploits : Dédale, héros par le labeur et le génie artistique, complète le triomphe de la force et de la beauté qu'exprimait le monument paien. Dix siècles après, aux places d'honneur de ses monuments, le Christianisme célébrera, à son tour, les héros de la foi, ses Saints et ses Martyrs.

Des souvenirs de l'art romain, nous passerons, avec M. Jules Gauthier, aux éludes arrhitecturales du Moyen-Age. D'après ce judicieux observateur, trois églises, sur les deux versants du Jura, nous donneraient le type caractéristique des constructions religieuses du xii' siècle, très rares dans notre région ; ce sont celles de Saint-Maui'ice de Jougne, de Saiiit- Ursanne, au canton de Berne, si curieuse par son portail et surtout par une crypte qui permettrait la restitution théo- rique de celle de la cathédrale de Besancon, détruite en 1680; enfin l'église de Romain-Motier, au canton de Vaud, dont la construction entière mérite une monographie dé- taillée que M. Gauthier publiera prochainement dans nos Mémoires.

Pour faire la part à l'histoire de la province, M. Meynier, utilisant les documents de nos archives municipales, a résu- mé avec conscience et clairement commenté sous le titre de

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Besançon pendant la guerre de dix ans (1636-1647) «: les alternatives de craintes et d'espérances par lesquelles la cité dite libre, si longtemps confinée dans sa situation de Ville impériale, se vit obligée, pressée par les circonstances, à sortir de sa réserve peu généreuse et à joindre ses elTorts, moins égoïstes cette fois, à ceux de ses voisins de Franche- Comté, se préparant ainsi, sans le savoir, au rôle de capitale de la province, n

Groupons au chapitre des recherches bibliographiques une note de M. Gaulhier sur lu composition des bibliothèques des religieux Oistertiens, d'après les catalogues de leurs manuscrits, dans les principales abbayes de Balerne, de la Charité et de Mont Sainte-Marie. Ces ordres, qui se livraient surtout à l'agriculture, possédaient des collections aussi va- riées que celles des Bénédictins leurs devanciers, et la méde- cine, très pratiquée dans les monastères, n'y était pas oubliée.

Une seconde communication de notre savant secrétaire nous renseigne sur l'intérêt que présentent deux manuscrits entrés dernièrement à la bibliothèque de la ville, l'un attribué à François d'Orival, mort en 1620, parait avoir servi de base pour l'histoire des archevêques de Besançon dans le Vetontio de J.-J. Chiflet; l'autre, de peu d'importance toutefois, con- tient des poésies présentées è une sorte d'académie privée qui existait à Besancon en 1776.

N'oublions pas de citer la juste réclamation de priorité faite par M le docteur Girardot, en faveur de notre savant et re- gretté compatriote Marcou, à qui la Revue géographique sem- blait retirer, inconsciemment peut-être, le bénéfice d'avoir, le premier, énoncé l'origine du nom A' Amérique.

Dans une note, insérée dans nos Mémoires, en 1887, M^ir- cou a établi que ce nom est celui que Ips indigènes donnaient à une c<mtrée montagneuse du Nicaragua, et que, par une confusion étrange, le prénom à'Albérico Vespucci a été trans- formé, pour la légende, en celui à'Amérigo. * Le nom d'A- mérique étant rendu aux Américains, on voit que l'Espagne perd avec ses possessions dans le Nouveau Monde le privi-' lège de l'avoir baptisé ».

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La question de Vétitde des paloiê de F^anche-Comté, au point de vue de leur filiation ou de leurs rapports avec la langue nationale, a été plusieurs fois soulevée dans le cours de nos séances. Comme une conséquence de celte préoc- cupation, la Société a fait un bon accueil à la proposition d'une nouvelle édition du joyeux poème patois La Jacque- mardade (la première devenue très rare), pour accoin|»agner la notice sur son auteur, lue à notre séance publique de l'an- née dernière.

Bizol a été un des derniers Bisontins à se servir avec goût de la langue populaire de Besançon, et mieux que personne, il était, il y a cenl cinquante ans, à même d'en posséder le vocabulaire, les tours et la prononciation. 11 est facile de se rendre compte de son mérite sous ce rapport, dans le texte de La Jacquemardade si agréablement typographie par notre dévoué confrère, M. Dodivers, auquel nous sommes heureux d'adresser, à cette occasion, de publiques félicitations.

Les dernières pages de plusieurs travaux qu'il a fallu sec- tionner, en raison de leur importance, tiennent une place considérable, mais très distinguée, dans notre publication annuelle.

C'est d'abord le texte complet d'un très curieux manuscrit, échoué par hasanl et depuis longtemps, a la Bil)liot1j<'que de Besançon. C'est un myalère ou drame évangélique, du XIV* siècle, au langage picard, M. iïoy, avec une éru- dition profonde et un grand talent d'analyse, a trouvé la matière d'une étude scientillquc tout à la fois littéraire et historique.

A travers les gloses des théologiens et des scholiastes, et les rapprochements des ouvrages similaires de France et de l'étranger, on peut se faire une idée de cette obsession ter- rible de la venue de l'Antechrùl qui a pesé sur tout le moyen âge. Le but que M. Roy se proposait était surtout de fixer la date de cette composition. Gr&ce 'd des allusions éparses dans le texte, il est parvenu à déterminer cette date d'une manière précise et k combler ainsi une lacune dans l'his- toire du 'Théâtre français. On reconnaîtra, dans le cadre du

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Jugement dernier, une tragédie historique très ré<>Ue, ins- pirée par la cri?e morale et religieuse de la fin du xiv" siècle, pendant laquelle toute la Chrétienté était pai-tagée entre les deux papes de Rome et d'Avignon se renvoyant l'un l'autre l'exconimunicalion. « L'abomination de la désolation > ré- gnait dans le Heu saint, le grand schisme et la fin du monde, escomptés à jour fixe par des prophètes trop pres- sés, purent alors Tournir à la scène un aliment des plus substantiels.

[^ second travail, arrivé à sa fin, est celui de M, le doc- teur Meynier sur Les noms de lieu romans qu'une table de 36 pages va compléter pour faciliter les recherches. Ce re- cueil, fruit dune préoccupation constante de plus de vingt années, n'est pas seulement remarquable par la réunion d un amas aussi énorme de matériaux, mais il est surtout pré- Cieux par le résultat que donne le ^Toupement méthodique des vocables suivant leur origine : naturelle, religieuse, eth- nique et sociale. Plus d'un lettré, en quête d'étymologies étranges, y reconnaîtra, à première vue, qu'il y a plus de lo- gique que de fantaisie dans ces appellations en apparence si diverses, par suite de déformations soumises à des règles que la science moderne est parvenue à établir.

La connaissance de la forme latine qui, comme l'a ditQui- cherat t est l'habillement sous lequel se rencontrent les noms de lieu * peut seule nous faire retrouver, à travers de nom- breux accidents, les anciens noms gaulois ou germaniques. La patiente étude de M. Meynier ne (wut que favoriser l'exploitation d'une mine au^Ki féconde pour les érudits.

Une courte note de M. Kirchnersurle Tammus communis, vulgairement appelé l'herbe aux femmes battues, serait notre unique contribution à la Uotanique si les dernières pages de l'ouvrage sur les Lichens de Franche-Comté, parM. Camille Flagey, ne devaient pas être insérées dans notre volume de 4901.

Ce savant travail, commencé il y a 20 ans, avec les élé- ments rassemblés par nos confrères feu Justin Paillol et Fer- dinand ftenauld, puis poursuivi en àfrique par l'auteur, a

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4S - dépassé à ce point les prévisions que l'impatience bien na- turelle des spécialistes n'a pu être satisfaite que deux ans après la mort de Flagey.

Lorsque l'on considère que parmi les plantes d'un ordre inférieur auxquelles se rattachent les mousses et les crypto- games, étudiés par d'autres botanistes, les Lichens consti- tuent une classe très nombreuse et moins explorée, la Société est heureuse d'avoir pu amener à son terme un travail aussi considérable qui figure avec honneur parmi ses publications.

Pour achever l'exposition de notre bilan annuel, il ne nous reste plus qu'à mentionner nos rapports amicaux soit avec l'Académie de Besançon, lors de sa séance de janvier nous avons constaté que cette compagnie, sœur de la nôtre, compte, pour la moitié de ses membres, nos plus actifs col- laborateurs, soit'âvec la Société d'Emulation de Monlbéliard, au Congrès des sociétés de Franche-Comlé , présidé par H- Jules Gauthier.

Parmi de nombreuses communications, on a particulière- ment fait bon accueil à Montbéliard à celle de M. le docteur Magnin sur le jardin botanique d'Elupes établi au xvii* siè- cle pour le prince de Wurtemberg, par l'illustre butaniste Bauhin.

Espérons que la troisième session de nos Congrès, qui se tiendra cette année avec le concours de la jeune Société d'Emulation grayloise, consacrera d'une manière dénnitive l'union des associations franc-comtoises.

Maintenant, Messieurs, d'après le résumé que vous venez d'entendre, c'est À vous d'apprécier si la Société d'E- mulation du Duubs a atteint le but que se proposaient ses fondateurs en conservant leurs saines et libérales traditions.

N'est-elle pas toujours cet asile pacifique l'on ne s'oc- cupe que de maintenir le bon renom de la Franche-Comlé dans l'étude de sa nature physique, de son histoire, de ses monuments et des hommes qui l'ont illustrée I

A c&té de l'instruction mutuelle qu'elle favorise entre tous les hommes de bonne volonté, ses ressources toujours re-

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-re- nouvelées lui permettent de laisser une trace durable de ses annales. La certitude de la conservation de travaux de tous genres assure à ses productions les soins et la consciencieuse probité qu'inspire toujours le sentiment de la durée.

L'œuvre issue de ce travail en commun, n'est-elle pas, ainsi que dirait Montaigne, un terrain généreux lea façons de penser et de parler s'amendent et fortifient, comme les herbes, en les transplantant.

Permettez-moi, en terminant, de vous feire part d'une ancienne confidence de notre bon génie, d'Augusle Castan.

Un jour, dans une de ces charmantes réunions qui accom- pagnent notre séance annuelle, et se trouvaient grou- pés des magistrats et des officiers, des prêtres et des profes- seurs, des artistes, des industriels et des. commerçants, le chef de l'Administration départementale, touché du spectacle qu'il avait sous les yeux, en félicitait notre ami et lui disait :

Conservez bien ce que vous avez le bonheur de posséder, vous essaieriez aujourd'hui d'organiser une pareille associa- tion que vous n'y arriveriez jamais. »

En vous laissant, Mesdames et Messieurs, sous l'impres- sion de ce propos qui date de dix-sept ans, nous sommes assurés de réveiller dans vos cœurs des sentiments de reconnaissance pour le passé de la Société d'Emulation du Doubs et de bienveillance pour son présent comme pour son avenir. /

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LES

NOMS DE LIEU ROMANS

EN FRANGE ET A L'iTEANSER

(Fin)

Par M. le D' ]. nTNIIR

SiancÊ du iS novimbrt tSdl

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Tmi AirHAliTItUE DES FOUtS UTINES

Les chiffres renvoieot *ux pages, les lettres qui les prâcèdenl désignent les volumes dans lesquels a paru le mémoire, savoir :

a le volume de l'année 1897 fr _ _ 1898

c ~ - 189»

d 1900

Aballodurus, d 176. Aballoialum, a 34t. Abbas, c 43. Abbatia, e 43. Abbatis, e 43. Abbatis vitia, d 138. Abbonis villare, e 44. Abonis curtis, d 123. Absia, d 220. Absus, d 220. Abrica, Abriga, d 194. Accini curtis, e 100. Accotatus, a 340. Acer, b 120. Acerarbor, b 120. Aciniacus, c lOD. Acitodunum, Agidunum,f( 174. Acquus, 6 138. Acusio, c62. Addirectutn, d239. Adjotum, b 120. Ad palos, d 187. iËstivale, iGslivalis, d 177, Agassa, Agacia, 6 117. Agedincum, c 60, e 63.

Agonensis, a 345. e 55. Ager brivatensis, d 240. Agnarium, Agnaria, d 220.

onetisis, a 345, a 349. Agonesium, a 346. Aginnum, e 59. Airatdi curtis, d 123. Aisiacus, e 96. Atainanorumeorti3,c75,dlS AI an a, c 74. Alanicus, e 74. Alani villa, c 74. Alba, b 121. Alba Helviorum, c 58. Albarus, bl21. Albatis, a 340, a 350. A]bensis pagus, a 346. Alberli villa, d 138. Albiacum, c 89. Albiacus, c 88, c 89. Albigi, e 54. Albiniacus, e 87. Albucensis, a 346. Alabece Reiorum, e 58. Atemanica, e 75. Alemanisca, e 75. Alentio, c 99. Alfa, d 152.

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Alte villa, d 138.

Alingavensis (vicus), e 74.

Alinlaca curtis, d 124.

AliseJo, c 100.

AlJsia. e 98.

Alisiacus, e 92.

Allatiica, e 74.

Allium, 6 108, b 121.

Allocium, d 153.

Allodes, Allodis, Allodun

dl53. ADodinum, «1153. Aliodium, d 1&3. Alluetum, d 153. Alnata, a 344. Alnaus, e 55. Alnetum, Alnidum. b 121. Alnus, b m. Alpatis, a 350. Alpes, Alpis, a 349. Alpicum, d 390. Alpiniacus, e 97. Altare, e 34. Altare de Scotis, e 81. Attaria, e 34. Altarium, e 34. Alteri villa, d 138. Altetum, a 350. Altogilum, a 341, s 350. Altolio, a 342. Altum, a 350. Altus mons, a 335. Altug munis,' d 185. Amagetobriga, d 173. Amalricho villa, d 217. Ambacia, e 98. Ambariacum, e 94. Ambariacus, e 94. Ambiant, e 54. e 64. Amblonis curtis, d 123. Amerelli villa, d 120.

Amigtavus. d 140. Amnis, b 59. Amc^esf villa, d 140. Ana^a, a 344. Anapium, b 122. Andegavi, e57. ARdematodunum, d 175. Andematunum, c 59. Anderitum, e 59, d 247. Andusia, e 98. Angeriacum, e 23. Anginia, e 104. Angledura, e 75. Angloduro, d 176. Anglorum insula, e 75. Aniciatis, a 340. Aniscus, c 56. Annevasca, c 86. Anselmi villa, d 138. Anselmi villare, d 217. Ansoldi villa d 138. Antimonasterium, e A5. Antipolis, c 62. Antoialum, s 341. Antoniacus, e 90, e 9i. Antnim, a 306. An tus, b 59. Aper, b 113. Appia, c 98. Apralum, b 113. Apta lulta, c 65. Apta Julia Vulgentium, e 58. Aqua, b 59. Aquie, b 168. Aquse Borbonis, e 16. Aquœ Borvovis, c 16. Aqu« ConvenaniiD, e 56. Aquse Sextis Salluviorum, c58. Aqusa Tarbellicœ, c 50. Aquila, b 10S. Aquilarium, b 106.

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Aquile villa, d 138.

Aqiiilodunuin, d IH.

Arublelns, a 343.

Ai'Le Kenua;, c 59.

Ara Ubiorum, eOi.

Ara Jovis. e 16.

Arausio Securidunorum, c 58.

Arbor, î> 92.

Arboraiis, a 3*0, b92.

Arborelum, d 220.

Arborosa, a 347,

Arbosium, Arbosiiis, d221.

Arca, Arcum, a 334, d 172.

Arca: liova, d 173.

Archa, d 23B.

Archia, d 339.

Arcoilus, a 341.

Arcola, (1221.

Arcus, li 239.

Arda, d22t.

Ardesia, Ardesius, b 160.

Ardosia, 6 169.

Area, d 221.

Aredunum, d 174.

Arelate, a 339, C 55.

Arclale Sextanorum, e 58.

Arembeni precaria, d 123.

Arena, b 160.

Argentum, & 169.

Argila, 6 170.

Argentogilum, a 341.

Argent oratum, c 61, c Tî.

Art'onluratum Vangionum ,

c61. Artingus, e 102. Armentaria, a 345, d 221. Armentarium, d 221. Armenloialum, d 2^1. Arnacus, c 101. Arniacus, e 89. Arnold! villa, d 138.

Arsum, d 222. Arsiira, d 222. Artemisia, b 122. Artodunum, d 174! Arverniacus, c 68, c 71. Anerniis, e 68. Arvum, d 222. Ascus, Esnus, lecus, b 122. Asilianum, d 178. Asiliensis, d 178. Asinarla, d 222. Asinianiim, c 86. Asiniuiii, c 103. Aspeivlla, b 123. Asprelum, E>S3. Atrebates, c 54. Atrium, e 33. Atlegia, d 194.

AUegiae,AUejiie,.\Ueis, d194. Attolalis, a 340. Atuatuca, e 60. Alura, d221. Audiniacas, e95. Audinnincum, e {02. Auduniaca, c 93. . Augia, b 76.

Augiarium, Aiigiariu, b 76. Augioialura, b 76. Augusta, c 17, e 65. Augusta Auscoruni. c 59. Augusta Prielohci, c 91. Augusta rrevirnium, e 61. Augusla Viromanduoriim,<; 60. Auguslobona, c 17, c 60, d 196. Augustodunum , c 17, c 64',

dl75. Auguslodiirum, d 177. Augusiomagu?, e 17. Augustonemelum, c 17, e 30. Augusioritum, c 17, « 59, d 247. Aurea corte, d 125.

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Aurdiacum, e 88. Aurelianum, e 65. Aunxtunum, Auronum, d175. Ausa, Osa, b 150. Ausariutn, Ausaria, b 151. Ausci, e 54. Atissidingus, e 108. Austria Conseranorum, c 62. Autricum, o 59. Aulusioduruin, d 176. Ava, 6 60.

Avaricum, e 59, e 63. Avellana, b l'23. Avena, b 123. Avenio, c 57. Avenio Cavarum, c 58. Avenlicum, c 56, c 60. Aventio, c 99. Avesiacum, c 88. Ave villa, e 54. Aviatie, a 340. Avicellarium, b 109. AvicelluE, Aucellus, ô 109. Axia, c 98. AxJma, c 61. Azylos, Azylus, d 178.

Baaiisma, c 29. Babani villa, d 138. Bacalaria, Bacilaria, d 154. Bacalariu§, Kacilarlus, d 154. Bacterris, c 58. Bacidus, & 61.

Bacius, Becius, Bezius, 6 6t. Bacus, Baccus, b 61 . Bagac'jm, c 59, c 64. Bailodium, d 168. Baiocasses, c 54. Baionis villa, d 138.

Balatodurum, d 176.

Balcis. d 190.

Balcium, e 98.

Balous, Balcium, d 180.

Batium, Balius, b 93.

Baliolutn, b 92.

BalJolus, 6 93.

Ballium, d 190.

Balma, a 367.

Balnœ, b 170.

Bhineolutn. b 170.

Bandum, Banda, d 155.

Bannum, d 155.

Baraca, Baraclia, d 194.

Barbaralicum, a 344.

Barbariacum. c92.

Barua, Barga, d 240.

Barcisma, e 29.

BurcovicLis, d 216.

RargB.1, d 240.

Bariucus. d 180.

Bariglucum, c95.

BarJsiiicus, c 95.

barisiu?, c 98.

Barlîngus, e 102.

baronla d 156.

Baro, d 155.

Barr.i, d 190.

Barriciniuni. d 173.

Barri sm a, c 129.

Barii villa ad Ornam, d 173.

Barruni, d 173.

Bai-li-isca, d 191.

Itasilica, e 35.

Itasîlica SancU Desideriî, c 3S

Basilicie, c 34.

Basilicie curlis,dl23.

Bassa, Bessa, b 77.

Bastila, Basttda, d 190.

Bastitum, d191.

Batavodurum, c 61, d 177.

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Baudrina, e 56. Bebonis villare, d 21S. Becus, Belus, b 61. Dédale, Bidale, b 61. Bedexanicus, e 56. Bedum, Bedus, b 6t. Belciaco, c 90. Belclacus, e 90, e 94. Belenodium, d 168. Belfredi mons, d 181 Beliniacus. c M. Betini cuilis, d 123. Betiiium, c46. Bella cella, c 49, rf 301. BellihMius, c31. Bellirinus, c 56. Bellisma. cl», c29. Bellilium. c 56, c 9K. Bellovaci, c54 Bellus locus, c 31. Belvacense, a 345. Betieharnum, c 63. Berbicarium.BerbJcariii, d 222. Bercaria, d 222. Berfredus, BerTridus, d 181. Berga, a 350. Bergoiate, c 55. Berna, d 105. Benierii villa, d 138. Beniiacus, c 94. Bernolfl villa, d 138. Berraus, e 55. Bertholdingus, c 103. Bertrici curlis, d 123. Berulei ciirLis, d 123. Besaldunum, d 174. Besingus, c 105. Besis villa, d 138. Bessaria, b 77. Bessata, 6 77. Bessatica, b 77.

Bessatis, fr 77. Besselum, 6 77. Bessoialum, b 77, Beterrœ Septimanorum, c 58. Betlileem, e 28. Belphage, c 28. Betula, b 12.1. Betulelum, b 124. Bâtulaticum, a 344. Belulidum. Bedolidum, a 343 Betulnsa, a 347. Beveriacum, c97. Biber. b 10». Itibracte, 6 109, c 59. Bibrax, b 109. ttlgarpiura, d 230. Jlillio. e 99. BJIIisma, c 29. Bisinga, c 103. Bisonlii, e 54. Billini villa, d 138. Biluriges, c 54, c 63. Blaca, Blacha, b 124. Bladelacensis, a 346. Blandlacus, c 89. Blanoilus. a 342. Blasio, û 99. Boaria, Boria, d223. Bociacus, eSâ. Bodaira, d 153. Bodasii villa, d 138. Bodesius Vicus, d 215. Bodium , Bogium , Bugium ,

dl95. Bodobriga, d 173. Bodulphi villa, d 138. Bœvilla, d 138. Bogia, Bugia, d Ifô. Boiodumim, d 177. Bona, d 195. Boniacus, c89.

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Bonifacii villare, d 317. Boniagas, e 105. Bonna, c 61. Bonnobriga, d 196. Bonobriga. d 173. Bonogiluin , Bonolium , a i

dl95. fiononis curtis, d 1^. Bonus locus, c 31. Borbitomagus, c 61. Borbonia, e 16. Borbonium Anselmium, e i Borda, Bordum, d 156. Borda nova, d 157. Borda sola, à 157. Bordalis, d 157. Bordosellum, d 157. Borgoialo, a 311, d 192. Bornum, Burnum, b 62. Bosani villa, d 138. Bosci cortis, d 123. BoscuE, Buscus, b 93. Bosonis mons, a 336. Botfilium, c 98. Bovarium, Bo varia, d 2S3. Boveriacus, e 96. Bovium, d (96. Boviacus, c 96. Boviniacas, c96. Bracensis, a 346. Braconatus, a 340. Braioialum, b 77. firancidunum, d 174, Branda villa, d 138. Brayum, b 77. Brennacum, elOl. Briarium, b 77. Brica, Briga, d 173. Brigantinense, a 346. Brigantium, e 61.. Br^gia, Bria, b 77.

Brigolium, d 173. Brioga, e 105. Briodurum, d 176. BriODensis, a 346. BritaRDiacum, e 92. Britanniaciis, e 71. Briva, a 334, d 240. Brivas,Brivatis,Brivate. a 339,

d240. Brivates porlus d 240. Brivitica, d 240. Brivodurum, d 176, d 340. Brixia, e 67. Broagium, a 342. Broca, Broga Bruga, b 94. Brocoialus, Broialus, b 95. Brocomagus, e61. Brogaria, a 335, a 345. Broilus, Brogilus, Brolius, b 96. Brossa, Brussa, b 94. Brotcantus, d 150. Brotta, Bruita, b 94. Bruciacus, c 92. Brucinga, e 102. Brunonis vicus, d 316. Bruscence, a 345. Bruscensis, e 55. Bi'iiscum, Brustum, b 96. Biuscus, b 158. Brutiaimm Brucianum, c 86. Bubinga, e104. BucJaciis, c 88. Bulciiiius. c 104. Burdigala, e 58. Burdoniaco. c90. Burgulium, d 193. Burgiindiu, e 73. Burgundiaous, c 89. Bui-gundio. e 72, c 99. Burgus. d 191. Burgus Aniulphi, d 192.

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Uurnobetum, Brunnhobetum ,

d165. Burolis. d 196. Burum, d 196. Busonacum, e10l. Buxeria, b 125. Buxelum, Buxidtim , a 343 ,

fc125. Buxoialum, a 342. Buxulium.'i125. Buxus, 6 124.

Cabana. Capana, Cavana.d 107. Caballi villaris, d 219, Caballus, Cavallus, c 109. Cabanensis (villa) d 197. Cabellio, c 57, c 58. c 99. Cabillo, Cabilio, e C3. Cabilladunnm, d 174. Cabillonum. c62. Cabelliodunum, d 175, Cablionalis, a 340. Cabraracum, e 10t. Cadafutcus. Cailafalsus, d 193. CadaTaltius. CadafulNis, d 193. CadorcenslR (Ecclesia), e 69. Ceduft'uis, c 50. c 98. Caduliacum, c 94. Cadurca, Cadiircoi, e 60. Cadurci, c 54. Cadoinus, Cudinus. ft 120. Cadus, Cado, 6 120. Cadusia, c 98. Cala, b 96. Calaun. c 55.

Calcirurnas.Calcirurnim d231. Calciata, d 240. Calcium, Caucium, a 350. Calensis, a 345, b 96.

Calesium. a 346. Calessianum,c87. Calia.Calium. b 96. Calicidium, 6 127. Calinum, c 56. Caliscum, c 56. Calisma, e 29. Calma, Calmi». b 83. Calmalu. 6 84. Catmelu. b 84. Calmetum, b 84. Calmiliense monastehum. c 18. CalmiliusiQuenobium), c 18. Calmoialum, b 84. Calviac'im, c 88. Calx. 6 171. Cama, Caméra, d 197. Camaracum, c 63. Camarica, c 50. Cambarinsl (villa), d 198. Cambarensis, c 55. Cambarense (vicaria), d 196. Camha, Cambium, a 345,d 231 . Cambidunum, d 174. Cumborituni, d 247. Cameracum, c 101. Camiliacum, e 90. Carailiacensjs:, a 340. Caminala, d 242. Caminus, d 241. Camizingus, c 102. Campanaster, a 347. Campanusinmi, a 335. Campania, a 335, a 347, b 88. Campaniacum, c71. Campaniacus, e 71. CamparJum, 6 88. Campelliis, b 88. Campidunum, dl75. Qimpo Voi^ladense. c 77. Campus, 6 88.

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Campus Allemanus, c 7^. Campus Dei, c 19. Campus Pagani, a 336. Campus spinosus, a 347. Canalis. b 65. Cancellala, d 198. Cancelli, d 198. CaïKia. b 126. Cannabis, f> 127. Canonicalus, d 171. Canonica, d 170. Caiilarium, d 232. Cantiacas, c 95. Caiitoannum, d 158. Canloialum, d 158. Cantolgium, «342. Cantobrit^a, d 157. Canins, d 157. Canlus alauda;, d 158. Canlus avicellae, d 159. Canlus graculi, d 158. Cantus gruis, d 159 Cantus Krylli, d 158. d 159. Canlus l(un, d 159. CaiiUis lupi, d 158, d 159. Cantu» mertilœ, d 159. Canlus me^pili, d 159. Catitus nionadii, dl59. Cantus raT]U\ d 158, d 159, Cantus ululit!. dl59. Cantus ursi, dl59. Capellania, dl71. Caper, Capra, 6 110. Capleia. c 100. Gappa, d 198.

Captarium, Capraria, b HO, Capriciacas, c 95. Caproiliis, a 342. Caprosu, a 347. Caprosum. a 347. Caraiiacus, c96.

Carbo, b 171, Carbonacum, c tOl . Carbonaria, Carbonarium, d

232. Carcer, d 141.

Carcere (Castrum de), d U2. Carceris curtis, d 123. Carceris lioba, d 142. Cafduus, Carduo, b 127. Cai-enlomagus, e 60, Carlincus, c 102. Carnacum, a 351. Carnatis, ffl351- Carnidum. a .343. Carnonensis, a 346, Carnotense, d 218. Carnum, a 350. Carpella. c 35. Carpenctorate, c 58. Carpentorate, o 340. Carpcntoralis, c 58. Carpinus, Camus, b 127. Carus locus, «31. Casa, c 47, d 198. Casa Dei. d 199. Casœ, d 198.

Casale Benediclum, d 199. Casa petrea d 199. Casella. a 335. Casellaa, d 199, Casiare, d 180. Casnariola, b 130. Casnus, Cassus, b 128. Cassanalicum, b 130. Cassania, a 347, b 130. Cassaniola,' b 130. Cassanilicitm, a 344. Cassanogilum, a 341. Cassaniim, b 130. Cassiacum, Cassiagum, c 92. Castanarium, b 131.

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Castaneda, a 343, b 131. Castanitum. a 31â, b 132. Caslanus. b 113. Casteltania, d 159. Castellanus, d 160. Casletlare, d 179, dlSI. CasLellarium . a335, a 345, rf 178. Ca&tellio, d 178. Casiellionensis villa, d 180. Castellodunum, d 174. Castellum, d 178. Castellum Acardi, d 179. CasteUiim Araldi, d 180. Castellum Carnonis, d 17d. Castellum Garnerii, d 179. Castellum Liicium, d 181. Castellum Menapiorum, c 60. Castellum nigrum, d 179. Castellum novum, d 179, Castellum novum Arianorum,

d 179. Castellum saoratum, d 179. Castellum Theodorici, d 180. Castellum Vandalorum, c 82,

dl79. Castelluscum, d 178. Castoriacus, c 89. Castoris fanum, e 17. Castrica, d 178. Casirodunum, d 179. Castrum, d 178. Castrum Barri Montis, d 173. Castrum censorium, d 180. Castrum Engli, Englense, c75. Castrum Malasti, c 19. Castrum Rodulpht, d 180. Castrum Sanctœ Mariœ, d 180. Caslus, 6 131.

Catabulum, Catabolum, d 208. Catalaunl, c 54. Cathburgus, d 192.

Cati cantus, d 159. Catuliacus, c 94. Caturigae, e 54. Caugia, d 100. Cauliacum, e 06. Caunus, 6 132. Cava, a 367. Cavanns, d 197. (^vanniacum, c 98. Cavannis, d 197. Cavannus. 6 110. Cava rupee, a 335. Caviliacum, e97. Cayum, Chayum, d200. Cella, a 334. d 200, d 20t. Cella Domni Bobim.c48,d201. Cellae villaris, d 220. Cella monachorum, c 48. Cellariuro, Cellaria. d201, d202. Cella sancti Dyonîsii, d 201. Cella sancti Leobardi, e 48. Cella sancti Ftemigii, d 201. Cella sancli SJgîsmundl, c 48. Cella villa, e 49. Celsiacum, «96. Celsinanicas, e 56. Cemenelum, c61. Censaria, Censiva, e 90. Cetisus, Censa, e 90. Centra, c24. Cepium, d 223. Cerate, a 340, d 223. Cerasetum, 6 133. Cerasus, b 132. Ceretum, d 223. (^rsiacum, e 89. Cervaria, bl12. Cervianus, c 87. Cerviduiium, b 111, d 174. Cervus, 6 111. Cessera, e 62.

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Chavannis (EccLesia de), d 197. CheuUacum, c 100. Chilicha. Cliirica, c 35. Chidulfi villa, c 100. Clariacum, c 92. Claudiomagus, c 17. Clausum, Ctosum, Clusum,

d202. Clodoacus, c 89. Clusa, a 362. Ctusum villare, d 218. Ciconia, 6111, c 88. Qiconiacum, c 98.

Ciconi Ciroini

lum, c 8C, <

nicum, d 203. Circinus, d 202. Cisa, d 223. Cissiacum, c 89. Cislema, d 202. Co, Conis, Cône, a 351. Coadus, Coatus, c 9C. Coconiaciim, c 98. Codercum, <i223. Codistim, c 29. Cœsarianus, c 87. Cœsarodunum, ol7, e 60, d 175. Cœsaromagus. c 17, c 60, d 175. Colincus, c 102. Collis, a 351.

Colobralis, Colovrntis, a 340. Colonia, d 1)8. Colonia Agrippinensis, e 61. Colovracia, dllS. Colonicella. Coloncella, c 92. Colonica, a 340. Coiridus, b 134. Coluber, Colitbra, 6 ill. Coluberosa, «347. Colitmbare, Columbarium, b

112. Columbaria, b 112.

Columbarium, a 345. Columbus, Columba, b 111. Comilatus, d 160. Commandaria, o 52. Communale, Communalia, d

142. Commune, d 142. Compascuum. d 223. Compendlum villa, d 242. Conanum, a 351. Conatis, Conate, a 351. Coucha, a 362. Concisa, d 223. Condamina, c 114. Condale, o 339, a 340, c 60. c 91. Condate vicus, e 62. Condatisco, a 351. Coiidavicinum, c 62. Condevincum, c 60. Confredi curtis, c 73. Conniacas, c95. Consanvuadum, d 250. Conscranis, c 23. Constantia, c 65. Consuctudo , Consuetumen ,

dl43. Conlorus, a %1. Cooperlorium, c98. Copia Lugdunum, c 58. Corallium, d 192. Corentiacum, c 95. Corbilo, c 60. Corboilum, a 341. Corbolium, Corvolium, h 113. Cormus, b 133. Cornalis, Cornacium, a 351. GornelJanum, c 86. Cornelianus, c 87. Cornelio, c 86, c 99. Cornile, a 351. Cornum, a 350.

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Cornus, b 133. Cortis, Curlis, c H5. Corrogata, d 161. Corvarium, Corvaria, b 112. Corvus, Corbus, 6 112. Corylala, a 344. Corjletum, b 134. Con'lus,Corlus. Coirus, b 132. Cossium, c 59. Costa, a 351. CosuSj Cusus. b 97, Cotaria, Cotarium, d 161. Colia, c 98. Coliacum, c 89. Cotiacus, c 89. Crachura, o 351. Crassiacus, c 96. Credinga, c 102. Cregadona. d 175. Cregadonense, a 34C. Cregadonensis, c 55. Ciegadunense condita, d 175. Crescenlis villa, d 139. Cricca, 6 82. Crispiacum. e 90. Crispianus, e 87. Crista, Cristum, a 352. Crisloialum, Crisloialo, a341,

ffl352. Crociatonum, c60. Cropta, Crupla, a 367. Crasa, Crosum, a 367. Crola, Crotum, a 367. Cruciniauum. e97. Crucium, b 116. Crudacium, a 340. Crudatus, a 340. Culnien, a 352. Cultura, d 224. Cultus, d 224. Cumba, a 363,

Cunibatium, a 340. Cumulus, a 352. Cupa,a363. Cura, d 171. Curcedoiiiis, d 175. Curciacus, c 92, c 94. Curcionale, Curcionatis, a 340. Curcionalîs, c K3. CurliacuE, a 94. Curti Bui^uliensi, d 192. Curtio, c 99. Cunis Adolfl, c 117. Cui'lis Agoldi c 116. Curtis Alemii, c 117. Curlis Ausorum. c 117. Gurlis Behardi, c117. CurtiB Blancanie, c 116. Curtis Claudia, c 117. Curtis Ooleni, c 117. Curtis Dominica, c 117. Curlis fabrorum, e 117, d 233. Curtis Felicis, e 117. Curtis Francorum, c 73, Curtis Godelani, e 117. Curlis monaslerioli, c 117. Curtis Osmundi, c 117. Curtis Riberti, cil?. Curtis Roberti, c 117. Curtis Seroldi, c 117. Gurlis Uduin, c 117. Curlis Waldradane, c117. Curtogilus, a 342. Cussiacus, e 00. Cussiniacum. c 97. Custodia, rf 181.

Dagninus, c 23, c 56, Dagonis villa, c 134. Data, a 363.

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Danclacum, e 92. Daniacus, c 94. Danobriga, d i73. Danorum curlis, d 123. Danun-villa, d 139. Darantasia, e 60. Dariori'gun), d 247. Darioritum, d347. Dea Augusta, e 18. Decelia, c 98. Deciacum, c 90. Deciacus, c 90, c 04. Dei locus, c 21. Delphianus, c 87. Denegonium, c 56, c 98. Derventum, d 242. Dervus, 6 135. Devilliacum, c97. Diabolodium, d 168, Diisma, c 19. Dinia, c 63, c 98. Diogilum, a 341. Dîonantus, c 21. Diun. villa, d 139. Diva, c 18. Divexia, d 242. Divio, c 18, c99. Divisma, c 19, c 29. Divodurum, c 21, e 6J, (1177. Divona, c21,c5U. Dodolatus, a 340. Dodonis curtis, d 123. Doga, Doha, Dova, 6 64. Dola, Dolum, Dolus, a 353. Dolobriga, a 352. Domiciacius, c92. Dominiacas, e 95. Dominici villa, d 139. Dominjo, Domnio, d 162. DominJum, dl43. Domîtiacus, « 88.

Domjo, Donjo, d 162. Dommariacum, c 97. Domna Libaria, e 25. Domna Maria, c 25. Doinni Abdo et Sennes, c 26. Domnus Adam, e 25. Domnus Alanus, c 25. Domnus Aper, a 334, c ffî. Domnus Basolus, c 25. Domnus Benedictus, c 25. Domnus Renignus, c 25. Domnus Briacius, e 25. Domnus Briïius, e 25. Domnus Cyriacus, e 25. Domnus Ferreolus, e 25. Domnus Georgius, c ffî. Domnus Germanus, c 25. Domnus Joannes, e 25. Domnus Leodgarius, e ïfô. Domnus Lupentius, e 25. Domnus Lupus, e 25. Domnus Mamertius, c 25. Domnus Marinus, c 25. Domnus Marius, c 25. Domnus Hartinus, c 25. Domnus Medardus, c25. Domnus Memmius, e 25. Domnus Nonnius, c 25. Domnus Petrus, c 25. Domnus Quintinus, c 26. Domnus Remigius, e 26. Domnus Severinus, c 26. Domnus Severus, e 26. Doninus SIephanus, e 26. Domnus Trajanusou Trojanus,

c26. Domnus Valerius, c 26. Domnus Vuastus, r 26. Dononium, c 104. Dordincum, c 105. Dorna, Durna, b îfJ.

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Domacus, clOt. Dorniacum, c 97. Dornum, Dumum, b 97. Dortincum, c 102. Dotonis villa, a 336, d 139. Dructeringa, c 104. Drusiacus, e 92. Duabus casis (Villa de), d 199. Ducatus, Ducaria, i 162. Dudelinga, e 103. Dulciacus, c 96. Dulcomense, a 346. Dumsatis, c 55. Duna, Dunum, d 174. Du rate, a 340. Duregum, <( 177. Durobrivis, d 177. Durocaptum, d 176. Durocasses, c 54. Durocaslrum, d 177. Durocatalauniim, d 177. Durocortor, e 59. Durocortorum, d 177, Duromagus, d 176. Durorostorum , Diirostena d

177. Durovernum, d 177. Suriim, Ûurus, d 175.

Eber, Eper, b 113. Ebrile, b 113. Ebrodunen^is, a 346. Ebrolium, b 113. Ebulus, b 135. Eburodunum, c 61, d 175. Eburovices, c 54. Ecclesia, c37. Ecclesia Vigiliensis, d 196.

Ëcclesiola, a 335, e 37. Ecclesiolœ, c37. Ecideio, c 100. Egelinga, c 105. Egidiacus, a 334 Ëleemosina, c 52, c 53. Ellimberis, c 59. Elusa, c 103. Emeningas, c 103. Engla, c 75. Engoniacum, e97. Entum, d 247. Episcopatus, d 171. Episcopi villa, a 335, d 141. Episcopus, d 171. Epo, b 113.

Epomaiiduodurum, dl76. Epona, b 113, c 16. Eporedia, c91. Eposium, c 98 Epponiacus, e 92. Epponis curtis, d 124. Ermentardi villa, d 140. Eremila, e 38. Eremilagium, c37. Ereinilorium, e 37. Eremus, c 47.

Ermenuin villa major, d 139. Ermolîum, a 343. ErmoniacuB, e 71. Ernaginuin, c 56, e 62. Escheringa, 0 103. Esia, e 16, c 98. Esiacus, c 89. Esi mons, c 16. Esisma, e 16, c 29. Espaningium , Espaninium ,

cl03. Eugendiacus, c 98. Exoldunum, d 175. Exsarlum, d 224.

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Faba, b 135. Fabaria, b 13i. Fabarîola. b 136. Fabalis, a 340. Faber, d 232. Fabraria, d 232. Fahrica, a 334. d 233. Factura, d 233. Fagariii.«, 6 138. Fagilellus, * 137. Fagus, Fahus, b 136. FalasJa, a :fô2. Falconis mons, a 3:<G. Fania, Fangia, b 78. Fanium, Fangium. b 78. Faniarium, 6 78. Fanolalum, b 78. Kanum Fortune, e il. Fanum Laconum, c 17. Fanum Hartis e 17- Fanum Pollucis, e 17. Fara. d 903.

Farœ Monasterium, c 45. Fasciuulus, b 97. Fascis, 6 97. Feldum, d 225. Fellincus, e 102. Feodum, Feudum, d t(!3. Feriniacus, e 94. Ferraria, d 23*. Ferrarîie, d 234. Ferraitt, e 81. Ferrum, 6 172. Ferrunciilum, a 335. Festiilium, d 144. Festum, Festa, c 99. Ficarius. Ficuria, b 139. Ficta, d 144.

Ficus, b 138.

Fkleniacas, e 95.

Ft^lina, Fîglina, Fi^ioum,

dlM. Ftlaria, d 234. Fines, d 9â5. FiniR<;a. c lOf. Finnita5, d181. Finnitas castnim, d 182. Finnilas BUhanli, d 182. Firmilas Loparium, d 1S3. Finnitas Monaliutn, d 182. Fiscus, Fiscum, Fischum, d (44. Flaboldi villa, d 139. nachia, b 78. Flacius, c 100. Flajacus, e 96- Flamanîa, e 76. Flamerei curtis, d 124. Flamingeria, e 76. Flamingia, e 76. Flaviacum. e23. Flaviaciis, c 89, c 98. Flevum. Fleverium, 6 82. Flodobi mons, n 336. Floriacum, c 88. c90, c94. Floriaciis, c 96. Floridis hami villa, d ^05. Flos, 6 98. Foderia, d 234. Fo4ieria.s, a 345. Fœiiariiim, Feriarium.Fenaria,

rf20i. Folcherincus, e 102.

Folio

a 347.

Folium, c 98. Fonlana, 6 65. Funlanensiis, a 3i5. Fontaniaciim, « 9C.

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Forensis pagus, ri 146.

Forestum, Foresta, b 98.

Formaria (1234.

Formica, b 113.

For[nicariun],Foniiicaria,frll4.

Fornax, d 235.

Forlalilas, Fortalitîes, Forta-

litia, Forialitium, d 183. Forte, Forlium, d 183, Fortia, Forcia, d (83. Fortianus e 87. Forlum, Furtum,d2t3. Forum, Forus. d 145. Forum Calcarium, d 146. Fomm Claudii, c 17. Forum Claudii Cenironum ,

e61. Forum Helviorum, d 146. Forum Julii. c 17, c 65, d 146. Forum Julii Octavanorum ,

c58. Forum Lîvil, d 146. Forum Lucium, c 33. Forum Neronis, c 17, c 58. Forum Neronis lileminorum,

c58. Forum novum, tl 146, Forum Popilii, il 146. Forum ou Forus Segusiavo-

rum, d 146. Forum Sempronii, d 146.

POJ

cSO.

Fossa, Fossum, d 184. Fossa Mariana, d 194. Fossae HarianiB, c 65. Fossatum, d 184. Fossatus, c 23. Fradeni villa, d139. Fraga. Fraya, 6 139. Francisoa (villa) , Franoisoa (baslidal, c 73.

Francorum campus, à 73. Francorum furtum, d ^43. Francorum villa, c 73, <l 139. Frasninus, 6 141. Frastinus, b 140. i Fratboldi curlis, a 336, d 123. Fraxanica. b 140. FruxeUis, Fraslus, b 139. Fraxinata, a 344. Fraxinelo, o 343. Fraxinetum, b 140. Fruxinosa, a 347. Fraxinuf, Fi-asnus, 6 139. Fraxus, Frassus, b 139. Freganicls, e 56. Fresinium, c 10*. FrisingB. o 103. Frodonls villa, d 139. Frontiniucum (caslruml. c 8G. Fullonium, Folio, d 234. Fulradi vlilare, Fulradu vil- lare, d 218. Fui-ca. d 140. Furcas, d 146. Fuma pioea, d 235. Furnis, d 2ffi. Furnus, Furnum, d 235. Furnus calcurius, d 933. Fusciacum, c92. Fusciacus, c 94.

Gaballi, d 247. Gabalodunum, d 175. Gabiaaa (villa), e 86, Gacheria. d 230. Gaciacum. c94. Gacla, Guacla, Quacta, Vuac-

ta, d 193. Gadaria, 6 141.

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Gadelaria, bUi. Gadetum, b 141. Gadiniacus, c 89. Gadus, Gadellus, (141. Gaja, Gajum, Gaya, Gayum,

«99. Galdum, 6 106. Galia, c 96. Galliacum, c9Q,e9î. Gallina, b 114. Gallinus. b 114. Gallio, e97. GalluB, b Mi. Gamapium. a 334, 6 141. Gandavum, i:55, Gandoinnga, c 104. Garanliu. b 141. Garantiaria, b 141. Gardum, d 22C. Garenna, Vuaienna, Varenna,

dlG3. Garinio, c99. Garrus, b 144. Gascheria, d 230. Gasconia, c 71. Gastellum, b 8G. Gaudia, Gaudium, d lUi. Gaudiacum, c97. Gaudjacus, c 90. Gaudiniacas, c 95. Gaugiacua, c 98. Gaulini cuitis, d 124. Gauriacum, c 9(i. Gebunwilare, d 218. Geginna, Ginna, b 114. Gelonacus, c 101. Gemmelicus, c56.

nabuin, c tî2.

niciacum, c94.

nista, b 141.

rici curtis, d l'24.

Genniniacum, e92. Germimonis villa, i 139. Geroldtacas, c %. Gesocribate, e 60. Gibbonis mansus, d 131. Ginestolio. a 341. Giselis curtis, d 134. Uisiacus, rSO, c96. GiRiniacus, e96. Gisleberti vlllare, d 218. Glans, d 146. Glanum i.ivii, c 58. Glarea, b 82. Godonis curtis. d 134. Goncincus, c 102. Gondhci curtis, c 119. Gordonicus, c56. Gordonicus, Gordonicœ, e 0 Gosselminga, e 104. Goteneis villa, c77. Golhi lofla. c. 77. Graciacus. c 94. Graculus, b 114. Granatus, d 226. Grandis lucus, c32. Gntnetum, d 226. Granica, d 204. Granatus, d 226. Granolheriis, a 345. Granum, b14'2, b 226. Graliacus, c 88. Gralianopolis, c65. Graliasca, Graciasca, c 80. GraulJdum, a 'Mi. Grava, b 172- Graveningas. c 104. Gresius, Gresum, 6 173. Grillio, c99. Grtmaldi curlis, d 124. Gi-imaldi villa, d 318. Gronna, Gruuna, b 7g.

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Grossulus, b 143. Grossus, b 143. Grua, Grueria, b 90. Grussius, c 56, c 98. Guapincensis, a 347. Guasuonia, c 71. Guastina, GasUna, c 85. Guastinum, Gastinum. c 85. Guastum, Gaslum, c 85. Gueractum, d 230. Guenninga e 103. GueriiUE, 6 143. Guerum, Guezum, b 67. Guinicurlis, rf 124. Gunduin viila, d 139. Guntheri hova, d 164. Gunzanœ villa, d 139, Gurges, b 68. Gutta, 6 68. Guttula, Gutia, b 68. Gyidulfl villare, d 218.

H

Haga, Hays, b 99. Haginga, e 103. Haginum. 6 99. Ilagirici villa, d 139. Haldi Gurtis, d 124. Halla, d 204. Hallarium, b 100. Halletum, Hallotum, b 100. Hamus, Hamum, d 205. Ilaraldi curtis, d 124. Harboldi villa, d 139. Harambaldi curtis, d 124. Uasarium, b 100. Hasbanium, c 104. Hasellum, blOO. Hasetum, b 100. Haslum, Hallum, b 100.

Hasum, b 100. Hausa, a aotJ. Hauvoldingas, c 103. Havera, b 83. Hecbinga, c 104. Hegelinga,c 104, c 106. Hellinga, c 103. Hellisma, 0 16, <:29. Heloldo villare, d 218. Herba, 6 101. Herbarium, 6101. Herberga, liaberga, Albei^a,

(1163. Herbergamenlum, Alberga-

menliim, d 164. Herici curtis, d 124. Herimundl villa, d 139. Heriniacas, e 93. Hermincum, a 105. Hermini villa, d 139. Hermoritum, c 17. Heruin\illa.(1139. Hiccium, c 56, d 139. Hidulphi villa, d 139. Hilariacus, e 92. Hoatus, c97. Hoba, Ilova, d 164. Hobetum, d lti5. Hoga, Hoba, a 352. Holdonis villa, d 130. Hollum, a 368. Holmus, 6 78. Holtus, 6 101. Honuin curtis, d 124. Uordinium, c 104. HorniDium, c 104. Horlus, Ortus, d 226, Uospilale, c 49. Hospitatis (villa), d 127. Ilospitium, c 50, d 125. Hovinga, e 103.

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Huio vico, d 216. Hulcioli villa, il 139. Huldericiaca villa, d 139. Huila, Hullia, b 174. Hullaria, d 2fô. Hulaus, Hussus, b 143. Huma, a 364. Hun), c 78. Huninga, c 105. Hunnincus. c 102. Huntelinga, o 105. Hutta, d 206.

I

Iberiacum, c02. Iberlacus, c71. Iciodunum, d 175. Iciodorensis, a 346. Iciodurum, d 176. Iccionensis. a 340, e 56. Icanium, c98. It^randa, Igoranda, c 88. Idonis villare, a 336. Idonis villaris, (1218. Igoranda (vicarla), d 115 Igoranda Biluiigum, e 88. Igorandineis (vicarla), e 88. llciacum, e07. llex, b 143. Ilio, c 99. Illiacas, c 95. Illiberis, c6Z. Illinga. c 103. Imperium, d 147. In gêna, c60. Ingollnga, c 103. Ingolinus, c 56. Ingolisma, c IH, e 39. Insula 6 69. Insula monachomra, c 32.

Interamnis, b 69. iQleraquas, b 69. Interavas, b 69. Intravilla d 140. Ippus, Ivus, b 143. Isarobriva, d 240. Isernodurum, d 176. Isiadus. e 16. Islodium. d 168. Itiscoana. a 351. Ivegio vico, d 216. Iveriacum, c 71 . Ivraium, c 100. Ivranda, e 88.

Jadingus, <; 103. JalleringuB, c 103. Jarrus, Jarros, h 144. Jalinum, c 60. Jelleringis, c103. Jérusalem, c 28. Jocus, d 127. JofTridi curtis, d 124. Jolrum. d 176. Jovis durum.clO. Jovis raons, c 16. Jovium, c 16. Judseorum villa, d 140. Jugatis, a 352. Jugum, a 352, d 127. Jugolium. a 353. Julia, c 17. Juliabonensî, a 346. Julia Carcaso, c 61. Juliacum, c 92. Julia Equeslris, e 58. Juliobona, c17, c 60, c 65,d 196. Juliodunum, cI7. Juliomagus, c 17, e 60.

D,g,t7cdb/GOOgIC

iincariœ, a 345. uncarius, b |45. luncus, b 144. liiDiperus. b 145.

icas, c 94. ustiacus, Jusciacus, c [usiilia, d 147. uvenlio, c 99. miacum,c 88.

e90. uvini curtis, d 124.

Lacus, b 69.

Laderciaca curlis, e 120. Ladraria, c 51. Lœviacus, d 141. Lagobrica, «1173. Lambiscum, c 56. Landaticum. a 344. Latidericiacum, c 100. [.andulphi villa, c 140. I.anrri curtis. d 125. Lannum, Lanna, 6 86. Laniim, Latiium, 6 86. Larrium, Larricium, b87. Lastrinco, c 105. Latiniacus, c 92, c 94, c 100. LatiscensiR, a 345. Lalona. c 2J. Laiidurium. d 175. Launalis, e 55. Laurano, c 87. Laurenliacum, c 95. LauL-iacas, c 95. Laui'iacum, c 97.

Laurus, b 146. Lectora, e 59. Ledonis ciirlis, d 125. Legedia, c 23. Legio, c 99, d 185. Lemausus, a 334. Lemincum, c 105. Lemo vices, c 54. Lentio. c 99. Leodringas, c 104. I^prosum, c 51. Lepus, Lepoiem, 114. Le rate, c 23. Lesca, b 146. Lescaria, 6 146 Leuconaus, c 55. Leudardi villa, d 140. Leutboldi villa, d 140. Lexovinus, c 56. Liberodunum, d 175. Liciniacensis (vicaria), e 98. Liciiiiacus, c 98, Lilium, Lirium, b 146. I.imahum, Limarla, b 146. Limatis, b 79.

T,iir

c56.

Limitium, «98. Limoialum, LimoJalus, b 79. LimoDum, cS9. Limosus, 6 79. Limiis. b 146, e 79. Linaria, a 345. Linarium, Linaria, b 147. Linarolia, b 147. Linaticum, a 344. Lindus, b 147. Lingones, c 54. Linum, b 147. Liphodium, d 168. Liriacum, c 89. Liricantus, c 23.

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Uligium, LJgium, d 165. Litigium bonuiD, d 165. Litigius, d 1G5. Livus, 6 147. Lobia, Lobium, da06. LoGUS Chrisli, e32. Locus Crescans, e 31. Locus Dei, c 19. Locus Donini Pontii, « 31. Locus de Hutaiiombue,(i243. Locus Monaclii, e 32. Locus âancti Gildasii, c 32. Locus Sancli Guitali, e 32 Locus Sancli Maclovi, e 32. Locus Sancti Tudeni, c 32. Locus Tavellis, d 213 Lœliacum, eii. Logia, Logiuin, c51. Logia nova, d 307. Loiscus, e 56. Longum vadum, (i250. Longus vicus. d 216. Lonicus c 56. Lool. villa, d 140. Lopinum, e 56. Lovadingus, c 103. Lovincum, c 29. Lovisma, c 29. Lucaniacum, c 92, c 100. Lucerna, b 148. Lucbium, Lschium, b 79. Luciacum, eSS. Luciacus, c 88, c 04. Luciliacus, c 90. Lucingus, eiOi. Luciago, c 88 Lucio, e 99. tucotelia. b 124. "Lucus, c 59. _Fl..ucus Asturum, c33. •^ÉLucus Augustl, c 17, e 33.

Luctis Dianse, e 33. Ludolfi curlis, d 135. Ludolpbi villare, dS19. Lugduniacus, c 96. [jigdunum Balavorum, d 175. Lugdunum Clavatum. d 175. LugdUDum Convenaruoi, e 33.

e 59, d 175. Luguvallum, d 309. I.uliacum c 92. Lunatis, a 340. Lunalis villa, dl40. Luneracus, c 1OT. Lu paru s, b 115. Lupetus, b 115. Lupiacus, e 90. Lupianum, e 86. Lupi via, d251. Lupus, b 115. Lusarica, c 56. Luletia, c 60. Luteva, e 58. Lutica, Lucca, c 79. Luttlnga, c 103.

Maceria. n 345. d 207. Maceria3.dï07. Maceriolee, d 207. Maciacus, o 91. Madernatis, a 340, c 54. MadiiacensiB, a 346. MadriolK.d208. Magalate, a 340. Magernatis, a 340. Magdunum, d 175. Magnaldi curlis, d 125. Magniacum, c90, dl32. Magniacus, c90. Magus, Maus, Mus, b 89.

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Majodumio, d 176.

Haioris monasterium, c 46.

Haladaria, e 50.

Halarius, h 148.

Halingus. d 108.

Mallesius, a 346.

Malliacus, e 91 .

Malodi curtis, d 125.

.Malits. b i48.

Mal va, 6 148.

Malvagia. a344.

Mamacus, c ICI.

Hamertium, c 23,

Mandra, c 47.

Manere, d 208.

Mangonis locus. e 31.

Manousca, c86.

Manonis ctirtis, li 125.

Hanseius. d 129.

Mansio. dl27.

Hansiones, d 128.

Hansionile, d 131.

HansiiluB, A 129,

Hansus, d 128.

Munsus Kicardi, d 131 .

Manuldi villa, d 140.

Maniilptii villa, d 140.

Maia, Maritm h 70.

Marbovium, e 56.

Marca. Marcha , Marchia, d

165. Marcaiiicus, c 56. Marcasium, Marchesiiim, b 79. Marcedonum, d 175. Harcellanicus, c 50. Marcellio. c 99. Marchesia, d 167. Marctiîo, Harchcnsis, d 167. .\[ari:iacensis (domus), c 90. Harciacus, e 90, e 94. Mai'ciolalis, c 55.

Marcodurum, d 177. Marcomania, e 78. Harconacum, e 101. Marconensis (villa), c 101 . Marculfi curtis, d 125. Harescum, Marestum, 6 79. Harga, Maria, Marna, 6 174. Mariacensis, a 325. Maridunum, d 209. Maringa, c 103. Mariniacas, e 95 HariBoatiouni , Mariscagium,

6 79. Mariscus, 6 79. Hai4ida, a 343. Maroialicœ Iherms, a 342. Maroialum, a 342, c71. Maroilum, a 342. Maroilus, «342. MarolgiuTD, a 342. Marsiaciis, e88. Hartianus, c 87. Marticus, c 16 Hartiliacum, c97. Martiniacas, c 95. Hartra, Martura, b 116. Marturetum,6 1IO. Marlïretum,c27. Hasellis, d 130. Hasinga. c 104. Mas!:ava,a334. Hassilia, e 62, c 98. Massilia Grgecorum, c59. Masus, dlSO. Hateria, d 208. Mulerniacus, c 89. HaUriacum, c 94. Haliriacus, c 91. Matisca, a 351, e 63. Matriniacum. c 92. Malriniacus, o 99.

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Maurelianum, c 86. Mauri curtis e 79. Mauri monaslerium, c46. MHuri mons, c 79. Mauri villa, el9, d HO. Haurjlana villa, e 79. Uauritania, c 79. Hauritanorum villa, e 79. Haximiacus, e 94. Hedalea, d 235. Hediana villa, d 140. Médian um monasterium , e

46. Mediolanas (villas), c 89. Hedionalense (castrum), e 88.

c89. Hediolanensis (ager), e 88. Medioliini (villa), c 89. Hediolanis (villa), c 89. Hediolanum , c 59, «60, e 63,

c 67, È 88, c 89, d il5, <H79. Mediolanum, Afeiolanutn, d

Hediolanum (villa), d 89. Meiolanum, d H6. Meldi, c 54. Hellentum. d 242. Helladunum, d 175. Mentha, b 148. Menthosa, a 347. Heraldi curtis, d 125, Mercorius, e 98. Mercuriacum, c 92. Mercurjus, Mercorius, c 16.

c85 Merentium, c 98. Herlaus, e 55. Merodunum. dl75. Henila, Merulus, b 116. Meruin curttR, d 125. Mesaticum. a 344.

Hespilidum, a 343. Hespllus, Heslus, b 148. Hettœ, c 54. Metalla, d 236. Hetallanum, d 236. Hetatlum, b 175, d 235. Meulanum, d 116. MJliacus, C88, c89. HiliDm, b 149. Millarium,d243 Mimatensis, c5â. Miniaria, d238. Minium, b 175. Hinnodunum d 185. Mlolanum, d 115 Miseriacus, e 90. Modelagius, d 238. Moderniacum, c 94. Modini villa, d 140. Modium, Modius, d 132 Mogunliacum, c 61, e 97. Mola, d 238 Hotaria, b 176. Molendinis, d 238. Molendinitm, d 238. Molinarium. d 23S. Molinum, Hollnus, d 238. Molisma, c 29. Honaulii fons, c 48. Monachi locus, e 48. Monachi nanlus, c 39. Honachus, c 36. Monisma, e 16, c 29. Hanasteriolum, e 46. Monasterium, c 44. Monasterium Sancli Theofredi,

el8. Monasterium Vallis Sigarii ,

ç20. ' MonistroHum, c 47. Mononis curtis, d 125.

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Monœci aras, c 62. Mons, a 353. Mons Bosonis, a 336. Hons Dei, c 21. Mons Falconis, a 336. Mons MagdiUanensis, a 345. Mons Olivus, e 18. Mons petrosus, a 347. Mons Saxonicus, cSl. Mons spinosus, a 347. Montania, a 347, a 353. Monlaniacum, c 97. Montaniacus, c 96, Honticellus, a 335. Montile. a 354. Hontilium. a 354. Hontio, a 354, e 99. Monlolium, a 354. Morasias, a 346. Moratium, Huracium. a 340. Morcelas, c 100. Horentiacas, e 95. Morentiacum , Horenciacuni ,

cffi. Mori curtis, e VjO. Morincum, e 102. Mori ni, c 56. Moriniacus. c71, c 98. Mori villaris, d 219. Morleni ciirlis, e 120. Mornane vitlare, d 219. Moms, b 149. Mosœ Trajectum, d '249. Mota, d 167. Hulcedonum, d 175. Muraiis, d 185. Muratum, dl86. Huralum caslrum, d 186. Murcinctiim, d 186. Murellus, d 185. Muricinctum, d 186.

Murocinctus, à 186.

Muro veteri, d 186.

Muro vetulo. d 186.

Murum veterem, d 186.

Murus, à 185.

Hurus vetulus, d 186.

Husciacum, c 92, e 97.

Musciacus, c 97.

MuBcIo, bllC.

Hutaliones, Hulaciones, d 243.

Mutta, d 208.

N

Naioialum, a 342. Nanc«ium, e 100. NaDcellus, e 72. Nanciacum, «07. Nancus, Nanlus, b 71. Nantellus, 6 71. Nantiacaa, c %. Nantiniacus, c92. Nanloacum, e 101. Nantoiatum, a 342, Ei7l. Nantogilum, a 342. Nanloilum, a 342. Nantolium, a 342. Nanlonensis villa, d 140. Nantuacus, e 101- Narbo Martins Atacinorum,

c58. Narbo Martîus Decumanorum,

e57. Narlodum, d 168. Nasium, c62. Nassonacum, c 101. Nastogilus, a 342. Navis, d 208, d 244. Nemausus Aremicorum, e 58. Nemelacum, c 30, c GO. Nemetes, c 30.

,.GoogIc

J^amiUAiti^nt, e 30.

JkxKtAilunim, c 30, d 176. S^xtai-iam. c50.

5(««|>il'j>, b IW.

>'i4aUa. « SH, d 153. XiSanum, f ^.

-Nigfclla, b iW. .Si((riactini, e 88. Siini't, e 57, r 99. SiftU, Nolia, Nova, 6 80,

Nogar«diiin, a 344. NogariuH, Novarius, 6 JM. Nwriiacus, e 90. Nova cella, e ig, d aoi. .Vovalia,Novaris,Novale,d227. Sovul'iaccnsis (cella;, e 90. NovaliacuK, c 00. NovelliacuB, e 92. Noviacus, d 216. Novienlum, 6 80, d 2i3. Novigenlum, d 243. Noviodunum, fc 80. c 59, c 00,

d 175. Nuviomagus. 6 80, c 60, c 01,

<:62. Novîum, Novia, Noja, 6 80. Novum Castrum, d 180. Novus Vicus, d 216. Nucaria, a 3fô. Nucarius, Nucariiis, b 150. Niivilliacus, e 03. Nux, b 150.

Ociaviants, c80. Octodiirum, e 02, d 177. Oulodurus, d 177.

Odjom, Odom, é IGBl Odiniacas, «%. Olea,OUva,* 151. OlliDCUS, e 101 Odorniacum, e 94. UtTetiniras, e fCS. Olierici curlis, d 124. Olearia, d 237. OlivebuD, b 151. Oppidum, d ISS. Oppidum no%-uin, d 186. Oppidum L'biornm, c61. Opulus, b 152. Oratorium, e 39. Ofbacense, a :Uô. Ordeum, 6 158. Orgasoialum, a 343. Osarium, Osaria, A 151 . Osinco, e 102. Ostromundi curlis, d 123. Olgeri villare, d 219. Olhonis villare, d StO. Oiubii, c 58. Ozindensis, a 346.

Paifulus, b8l. Paganus, Pagana, d 109. Pagensts, Pagesia, d 109. Pageria, d 169. Pago Madriacensi, d 153. Palatiolum, d 187. Palalium, Palatia, d 187. Palearium, d 209. Pall, d 187.

Palitium, Palilia, d 187. Palma, a 307. Palus, a 334, d 187. Pampiiius, b 152. Paaicum, b 152.

nigiUrrlbyGOOglC

Parcus, d 227.

Parentiacas, c 95.

Parisii, c 57.

Pariaius, c 98.

Parlaticum, b 74.

Parochia, c 40.

Pars, <i 133.

Partes, d 133.

Passaticus, Passai îcu m, d 244.

Passincus, c 102.

Passus, (1244.

Paslio,(J147.

Paterniacum, « 9i, c 97.

Patiiciacum, c 88, c 93.

Patriciacus, e 94.

Pavileus, c 100.

Pedaticum, Pedagiuin, d 148.

Pedinatis, a 340, c 55.

Pembeciacutti, c 97.

Penna, Pinna, a 355.

Perdicellus, b 118.

Pei-dix, b 116.

Peregrinus, c 39.

Perlingus, e 102.

Persica, 6 152.

Pertica, 6 152.

Perlicus, c 56.

Pertusus. d 244.

Pervinca, b 153.

Pelra, a 355.

Petra flcta, e 28.

Petra fixa, c 28.

Petra levata, c 28.

Pelra mal», c29.

Petraria, b 176.

Petreus pons, d 246.

PetiiJicus, e 102.

Petriniacus, c 87.

Pelriscum, c 56.

Petrocorii, c 54.

Petroialum, a 356.

Petroilum, a 342.

Petrosa a 347, a 356.

Petrosa via, <1251.

Petrosum, a 335.

Pica, b 117.

Pictavi, e 57.

Pictavi pinus, e 70.

Piciaviim, « 55.

Piclensis lEcclesia), c 70.

Picli fagus, e 70.

Picum, a 357.

Pila, d 244.

PinciacensJs, c 56.

Pincio, c 99.

Pinus, 6 153.

Pi rus, b 153.

Pisancianum, <;S7.

Pisanum, c 87.

Piscatorium, d 237.

Piscina, d 237.

Piscina vaccarum, d 229,d237.

Piscitiae, d237.

Pissa, b 72.

Plana, cOI.

Planca, d 245.

Plandanum, c86.

Planta, d 227.

Planum, o357.

Plalanus. b 154

Platea, 6 91.

Plalus, a 358.

Plçbeium, Plebegium, e 50.

Plebs, c 50.

Plebs Arthenael, c 41.

Plebs condita Cadoc, c 41.

Plebs episcopî, c 41,

Plebs Hidinnec, c 41.

Plebs tluiernim, c 41.

Plebs Sancti Laitdi, c 41.

Plebs Talmedovia, c 41.

Plexitium, Plexarium, d209.

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Plolhlonis curtis,'c 120. Plumbaria, b 176. Podium, a 358. Podoialuin, a 358. Pogetum, Pugetum, a 358. Pogium, Pugium, a 35S. Pollaria, PoDarium, b 72. Pollum, b 73. Potnarata, a 344. Pomarlolum. b 154. Pomarium, b 154. Pomum, Pomus, b 154. PonceUi, d 2fô. Ponciacus, e 90, c 94. Pons, Ponle, d 245. Pons allus, d 245. Pons Arlicœ, Arliae, d 245. Pons Dubis, d 241. Pons Ckidonis, d 245. Pons Isarse, d 245. Pons Ivii, d 245. Pons Ursionis, d245. Ponticelius, d 245. Ponliliacus, d 245. Ponlio, r 57, c 99. Pontivus, c 56. Popelinga, e 105. Popianum (castrum), o 86. Poplniagas, c 95. Populus, b 155. Porcarle, a 345, d 228. Porcaritium, Porcaritia, d22f Porcianus (mansus), c 86. Porticiolo, d 240. Portus, Porta, d 246. Posetlum. Pusellum, a 35S. Poselum, Puselum, a 358. Posium, Pusium, a 358. Potentia, dl48. Potentiacas, c 95. Potestas, d 148.

PrspOBilus, d 148. Prœpotestas, d 148. Prœsvifla, d 140. Pratarium, Prataria, b 101. Prateltum, Pratellu, b 101. Pralt mooasierium, c46. Pratinum, Pratina, b 10t. Praloialum. blOl. PralLim, blOI. Precaria, Precario, d 133. Presiagutn, d 103. Presbj-leriit, d 172. Presbyteri villa, d 140, d 172. Prex, d 133. Primiacus, c93. Prior, e. 44 Prisca, c 23, Prisciacum, c 89. Phscîacus, e 90, c 94. Prisciniacus, o 93. Prisperiaca, c 88. Priviacum, c 07. Provasium, a 346. Prulianum, c87. Prunetum, b 155. Prunidum, a 344, b 155. Prunus, b 155. Pulliniacum, e 96. Puncla, 6 72.

Quadraria, d237. Quadratis, d 237. Quadratium, a 340. Quadrivium, d 246. Quadruvium villa, d 246. Quarmbium,Carrubium,d246, Quartianum, e 87. Quelinus, b 155. Quercetum, b 155.

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Quercus, Quescus, b 155. Quernum, a %0. Quenius, Quesnus, 6 155. Querrum, d 209. QuilHo, c 36. Quimperium, b 72. Quinctacum, c 88. c 93. Quinciaciis, c 91. Quintiacum, c 88, c 93. Quintiacus, c 88, c 90, c 93. c 94. Quinlio, c 99.

Raaldi cui-tis, d 125. Radadi villare, d 219. Radaldi villa, d 140. Radegisi cnrlis, d 125. Radelonis pons, d 146. Radheri curtis, d 126. Radix, b 102. Radolium, a 341. Radonis villaris, d 2t9. Raduin curtis, d 126. Raginbertiaca, e 100. Raginberti curlis, c 100, d 125. Raginincus, e 102, Rana, h 117. Ratbaido villare, d 219. Ratiatum, c 62. Ratisbona, d 196. Ralomagus,'c 61. Ralum, d 1T7. Ratus, bll7. Raurica, e 58. Reclosa, e49. Recolum, b 73. Reculata, d 364. Recuperantia, d 149. Recussiis,ReciJSsa,Recu5Sum, 11149.

Redemptio, d 149. Redones, e 54. Régula, e 49 Remerago villa, d 140. Rémi. e54, Remigianum, e 86. Renda, Rendita, d 150. Rendia, Rendeti, d 150. Rendua, Rendoa, d 150. Requisita. d 150. Resluin, Resta, d 210. Reveslilio, d 151- Reveslilum, d ISO. Ridus. Ridiim. b 81. Rigoialum, a 342. Rigua. Riga, 6 73. Rigulus, Rigula, b 73. Riguus, Rigus, b 73. Rininga, c i05. Rilum, d 247. Rivaria, a 345. Rivarium, Rivaria, b 73. Rivalis. a 340. Rivicellus, b 73. Rtvoialum, Rivogilum, b 73. RivultiP, Rivellus, 6 73. Rivus, Rius, b 73. Roboretus, a 344. Robur, Rovur, b 156. Roca, a 360. Rocodunum, d 175. Roda. Roha, b 87. Rodanensis, c 70. Rodeniacas, c 71. Rodentacum, c 93. Rodeniacus, c 71. Rodeni villa, c 70. Rodaialum, Rodolium, E> 89. RodolOngus, Roonngus, d 207. Rodulfl curlis, c 121. Rofflacum, e 89.

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Bumaldi curtis, d 135. Bumiliaco, c 93. Rumiliacum, c93. Runcarium, Kiincaria, b 157. Runcinum, b 157. Runcus, Rimcliiis, b 157. Runingis, c 102. Rupianus, c87. Rusclii villu. d 140. Riiscino, c61. Ruscinum, b 11)8.

Sikllela;, d 210. SalniutiKis c 103. - Snlmingus, c 103. Salodiirum, c 02. ShIsus, Saisu, Solsa, 6 177. Saillis, 6 102. Salvamentum, e iS. Salvalorium, c49. Salvatoi'ium Beiilie Har4aB,cl SaWiacum, <:90, Salviacus, e 90.

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Salviias, .

"amarohi

mbuci

■phfc ' ;

.1 -Vlaria, t .meta Maria (Je t Sanota Mario Ca, Sancta Marvia, e 22. Sancta Natalîa de Fano, . Sancla Sativiios, o 22. Sancliaoum. c93, c 99. Sancti BasoVi Mons, c 23, SancU Camoni vlUare, c 23. SancU Germaiii mons, c 23. S&ncli Peiri mons, c 23. Sancti Remigi' mons, c23. Sanctum Sepu'ehrtiin, c 21. Sanctus Adjutor,e20. Saiicius Agrippanus, e 20. Sanctus Anianiius, c 22. Sanctus AnaniuB. c 22. Sanctus Andeotus, e 20. Sanctus Andréas, c 21. Sanctus Annemundus, c 22. Sanctus Aper, c 20. Sanctus Aquiliniisc 20. Sanctus Baldomerus, c 21. Sanctus Baudilius, c 21. Sanctus Benedictus, c 20, e 21. Sanctus Ifenignus, c W . e 22. Sanctus Brixius.c 21. Sanctus CarilefU8,c M. Sanctus ClodOaldus, e 20. Sanctus ChrislopJiorus, c 21.

Spaningum, c 103. Sparnacus, e 10t. Spartiacus, e 89.

Spelœum, a Spelunca, a Spernum, h Spica, Spici 6161.

, Spicus, b 104,

Spicari

Spicari 'icari

, blOl. a 345.

b 1o4,

lachium, Splnacia, b 162. - . Spinus, 6 104, b 161. - m, a 341, a 344. ■m, 6 93. 1, a 341. '■ M% b 93. Ka. ■'. a 347.

Sanciu, '.

Sanctus Ma Sanctus Muni,., Sanctus Mamin., '*■

Sanctus Many.* Vï,' SanctusMariiaiis ,;"■ Sanctus MttHriti.i« , '^ïi Sanctus MauniH, c aa " ^ Sanctus Majtimus, e s, Sanctus Medardus, e^, Sanctus Medericus' e 2ï' * * Sanctus Memniius, c 41 « *, Sanctus Moises, e 22. ' Sanctus Nectarius, c 22 Sanctus Paganus, c22. Sanctus Pancratius, c 21 , e % Sanctus Paulus, e 22. ' Sanctus Petrus, c 20, c 21 . Sanctus Pelrus de villa, c 2;i. Sanctus Pelnis in via c 23, Sanctus Petrusius, c 22, Sanctus Piatus, c21. ,

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Rofflngus, c 103. Roliacus, c 89. Roltingum, e 105. Romani, e 65. Romania, c 65. Romanianus, e &7. Romanica, c 66. Bomani luoixastenuin, c 46. Romanis, c 65. Romanoiulum, c 66. Romuriuna, e 66. Romigaria, c 66. Romiliacas, o 95. Romiliacus, o 93. Romingus. e 10(j. Rosa, b 156. Rosariola, b 157. Rosarium, Rosaria, 6 157. Boselum. 6 157. Rossilio, b 99. Rotrridi curtis, (1126. Rotomagus, « 60, d 247. Rovoretum, b 156. Rubiacum, c8l, c 97. Rudentacuw, c 71, c â3. Rufilaco, c 93. Rurnacum, c 88, c 89,« 90,« 93,

Ruga, Ruba. Rua d 247. Ruiliacus, c 90. Rumatdi curtm, d 125. Rumiltaco. c 03. Rumiliacum, e 03. Runcarium, Kuncaria, b 157. Runcinum, b 157. Runcus, Runclius, b 1Ô7. Runingis, c 102. Rupiantis, e 87. Ruschi villa, d 140. Ruscino, c61. Ruscinum, b 158.

Ruscus, Ruschus^ b 158. RuU, Rota, Rucla, Roda, A 247.

i, e54. lacum, I

Ruteni Ruteni Ruteni Ruleni Ruleni

Sabioidum, a 343.

Sabulo, b 177.

Sabulum, b 176.

Sa'ium, Sabo, bl74.

Saciacus, c 93.

Sacius, c 100.

Sacrum Cœsaris, c 65.

Sal, b 177.

Sala, d 210.

Salas, d 210.

Salicarium, Salicaria, b 159-

Salicetum, Salicidum, b 159.

Saliciata, a 344.

Salicinium, b 159.

Saltciolum, b 150.

Salinœ SuelrioDum, c 61.

Salinarium, Sftlinaria, b 177.

Saliiium, 6 177.

Salingus, Salincus, c 103-

Salix, e 94.

Sallelœ, d 210.

Salrnangis c 103.

Salmingus, c 103.

Satodurum, c 62.

Salsiis, Salsa, Solea, h 177.

Saltus, b 102.

Salvamenium, c 49.

Salvalorium, e49.

Salvatoi'ium Beats Mariae, c1&

Salviacum, c90.

Salviacus, e 90.

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Salvilas, 'c %0. Samarobriva, e 52. Sambucus, Sabucus, c 60, c S^.

((240. Samesium, b 159. Sanciacum, a 346. Sancio, <: 93, c 04. Sancta Agnes, c 21. Sancta Anastasia, e 20, e {M, Sancta Eutalia, e22. Sancta Euphemia, c 20, c S3. Sancta Maria, c 24. Sancla Marin de Ortulis, d 296 Sancta Maria in Castro, d 180. Sancta Marvia, e 22. Sancta Natalia de Fano, c il. Sancta Nativllns, o 22. Sanctiacuni. c 93, c 99. Sanoti Basoli Mons, c 23. Sancti Caraimi vlllare, c 23, Sancti Germani mons, e 23. Sancti Peirt mons, c 23. Sancti Remigii mons, c23. Sanctum Sepulchrum, c 21. Sanctus Adjutor, c 20. Saiictus Agrippanus, e 20. Sanctus Amantius, e 22. Sanctus Ananius, c 22, Sanctus Andeolits, e 20. Sanctus Andréas, e 21. Sanctus Annemundus, e 22. Sanctus Aper, c 20. Sanctus Aquilinus e 20. Sanctus Baldomerus, c 21. Sanctus Baudilius, e 21. Sanctus Benediotus, c 20, c 21 . Sanctus Uonignus, e 21, e 22. Sanctus Brixius, e 21. Sanctus CarDefus, e 21. Sanctus ClodBaldus, c 20. Sanctus Ghrislopliorus, e 21.

Sanctus%)*ricu8, e20, c 9l ,t Sanctus <I>esiâe)^us, o 20, SanotDs Egidins, c 21 , Saneftus Electns, c 22. Sanctus Eplaâius, c 21, SanctQs Tïrrealdus, e 23. Sanctus Eugendua, e 21. Sanctus Eumachius, c 22, Sanctus Euparclitus, c 23. Sanctus Eusebius, e 23. Sanctus Félix. c21. Sanctus Ferreolus, e 20, c

Sanctus

Sancti

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

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Sanctus

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Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Sanctus

Fruetuosus, c 21. Georgius. c 21. Habundus, c21, Hilarius,e20, c22 lUidius, c21,c22. Leodegarius. e 22, e Leonardus, c 22. Haciovius, c 20, c Mamers, e 23. Mammes, c 23. Marcus, c 21, e 22 Martialts. c 30, e 2 Mauritius, e 21, c Maurus, c 22. Maximus, c 20. Medardus, c 20, c Mederictis, e 22. MemmiuSj c 21, c Moïses, c 22. Neclarius, c 22. Paganus, c22. Pancratius, c2I, e Paul us, e 92. Peirus, c20, c21. Petnisdevilla, c2 Petrus in via, cZ l'etrusius, c 22. PiatUB, c21. ,

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Sanclus Ponlius, e 32. Sanctus Priscus, c 21 . SaDCtus Pnejectus, c 20, c 21. Sanctus Prothasius, c2i. Sanctus Quiritus, c 21. Sanctus Romanus, e 22. Sanclus Salvius, e 23. Sanctus Satuminus, e21,c22. Sanctus Severinus, e 32. Sanclus Sidoiiius, e 21. Sanctus Siephanus, c 22. Sanctus Sulpitius. c 20. c 21. Sanctus Taurinus, c 21. Sanctus Theofrîdus. e 23. Sanctus Trsnquillus, e 22. Sanclus Veranus, c 20. Sanctus Vulmarus, c 32. Sanilium, e61. Sannum, b iW. Sanliniacum, c 24. Santinium, c 24, e98 Santonacus, c 101. Saniones, c 5*, c 63. SantonicuR, c 56. Sapinus, ( 160. Sapium, Sappium, b 160. Sarmasia, a 346. c 83. Sarmalia, Sarmasia, c 83, c 98. Sarluin, li 224 Sasiacum, c93. Sasiriacum, c 94. Sassigniacas, c 96. Satiacum, e 93. Saturalis, a 340, e 55. Savacia, a 340. Savadatis, a 340, c 55. Saviniacensis (vicaria), c 89. 8aviniacum,c93, c 94. Saviniuciis, c 96. Saxiacum, c 82. Saxoniacas, c 95.

Saxonis Tontana, e 81. Sasuœ, a 361. Scadiacus, c 89 Scala, d 248. Scalalis, a341. Scaldis sUU. d 212. Scaldi viUare, d 219. S^-iildobriga, d 173. Scatalingis c 105. Scliola, c 49. SclepindîDgus, c 102. Scoilus, a 342. Scubiliacum, c97. Scubilingis, e 102. Scutinga, e 103. Secale, b 160. Sechanis villa, d 139. Secundi curtis, <1 126. Seciindiniaca (cors), e 90. Securus, Secura, SecuniiD,

o188. S«des. Sedium, Sidium, d 212. Sedunum, d 175. Segjsma, c 29. Segodunum, c 59. Segusio, e 62, e91. Seguslero, e 63. Sendra, d 169. Seniliacus, c 89. Senones, e 54, c 63, e 70. Senonia, a334,c70, c98. Seiionica, e 70. Senomagus, c 70. Senonis anlus, c 70. Sentiaca (villa), e 97. Sentiacum (palalium), e 97. Sentiacus, c 97. Sentiniacus, e 24. Sentolatus, a 341. Seplem Pâli, d 187. Septima, dlffi.

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Septoilum, aSfO, d311. Septum Cyriaci, dSH. Sequestrum,di51. Serra, a. 361, d Ml. Serra longa, d 311. Severiacum, e 88. Severodunum, d175. Siuramni curtis, a 336, d 123. Sicramni villa, dl39. Sicramni villare, d 318. Sidolocus, e 3t Sido.ntacas, c 05. Sidremomagus , SidremDin ,

SifTredi villa, d 138. Sigebaldi villa, d 139. Sigiacease, a 346. Sigisfridi villare, d 217. Siglini curlJs, d 126. Siliacus, a 344. Sllvagium. «90. Silvastrum, a 347. gilexuid via, c 24. Sinciacus, c 97. Sine muro, d 185. Sylva, Silva. h 103. Soca, b 104. Sodobriga, d 173. Solarium, a 345, d 228. Solaticum, a 344, 6 228. Solatium, d 228. Solemniacus, c 88, c 90, Soliacus, c 93. Solisma, c 46, c 29. Sotnatis, a 340. Soinatium, a 340. Solodurum, d 176. Sonteri pons, d 246. Sorbus, 6 161, Sorex, & 118. Sostomogus, d 179.

Spaningum, c 103.

Sparnacus, e 10t.

Spartiacus, e 89.

Specus, a 368.

SpelGeum, a 368.

Spelunua, a 368.

Spernum, h 162.

Spica, Spicum, Spicus, b 104,

6161. Spicaria, b 161. Spicariœ, a 345. Spicarium. b MA. Spinachium, Spinacia, b 162. Spina, Spinus, h 104, 6 161. Spinelum, a 341, a 344. Spinoialum. b 93. Spinogjlum, a 341, Spinoliiim, a 34'2, b 93. Splnosa, a 335, a 347. Spinosum, a 347. Spissia, d 229. Spissosum, a 347. Sptssum, b 1(6, d 228. Spondelianum, c 86. Slabulœ, d211. Stabulum, Stabula, d 211. Stagnum, b81. Star, villa, d 139. Staticum, SLagium, d 21'i. Slativa, Slata, d 212. Slernacum, c 101. Stovella, d 238. Strata. Slralae, d 348. Sirala bona, d 249. Stralse bona, d 249. Strat» bui'gus, d 193, d 249. Slrals celta, d 249. Stratodunum. d249. Stricovildis villa. d14l, Stuba, Stupa, d 237. Suber, b 162.

,,GoogIc

Submœnium, d 212. Sabmonasterio. c 46. Sudnga, c i03. . Sudes. SudU, b 162. Suessiones, c57. Suiiidinum, c GO Summa, a 362. Summa (aqital.b 75. Summa ecclesia. d 218. Sundhova, d iCô. Surrugium, c 57. Sulzolingas, c 1(6.

Tabale, d 21-2.

Tabalia, d213.

Tabana. d 213.

Tabella, Tavella. d 212.

Taberna. Taverna, d 213.

Tabernœ, d 213.

Tabernœ Mose1laiiins,d 213.

Tabernae Rhenana^, d 213.

Tabernœ Kiguie, d2l3.

Tabernœ Tribocorum, d 213.

Tabernarum Casiellum, d 213.

Tala, a 363.

Talinga, e 103.

Tallievilla, dUl.

Tannacum, c 101 ,

Tanaio, c 100.

Tanum. 6 162.

Tarasco, a351,c58 e 62,

Tarbelli, c5*.

Tarvenna, c 60.

Tasca, Tascha, d 151 .

Tasco, Tascus, 6 118.

Tatinga, c 104.

Tauriniacus, c 90.

Tauriacus. c8S, eOl.

Taxo Taxus, b 118.

Taxonaria,- b 118 Tegula, d 213. Tehunum. Thunum, d 215. Tellaus, c 55. Telo, a 364. Telvicus, d 216. Templiacus, c 98. Templum, c51. Templum Hartis, e17. Tenda, Tenla, d 213. Tendila, d 213, Tenurctum, c 99. Teoduia villa, dl41. Terenliano, e 86. Terminiacas, c 95. Teimiiiiticum, c97. Terminium, e 33. Terminus, c 33. Terra, 6 91. Territorium, 6 91. Tertiacus, c 96. Tertrum, a 362. Testa, 6 83. Testa Bororum,c56. Theodaxium, c 99. Theodulionis villa, d 141. Theodomerense, a 347. TheofTredi villa, d 141. Theolvadum, d 250. Thermœ, d 238. Tbcuvasjum, a 34C. Thiadi villa, dl4l. Tboarcius, c 57, c 98. Tigniim. Tignua, 6 105. Tilia, Tilium, 6 163. Tilidum, a 344, b 163. Tiliola. 6 164. Tinca, b 118. Tofta, d 214.

Tolosani Tectosagum, c 58. Tornodurum, d 176.

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Torpa, Tropa, Trova, ^41. Torreio, c 100.

Tosca, Toscha, Toschia, b 105. Trabs, Trabe, d 214. Trajectum ad Hosam, d 249. Trajectuni ad Rhenum, d 249. Trajectum inferius, d 249' Trajectum Mosœ, d 249. Trans, d 249. Trecœ, e 54. Trelodium, d 168. Tremula. b 164. Très Taberns, d 213. Très Vi», d aàO, (1251. Trevidus, a 334. Treviri, c 54. Tricaslini, e 58. Tricaslinis, c 24, e 56. Trivium, d 250. Trunca, d 228, d 249. Tuda. Tudela, Tudeleta, d 188. Tulliacas. c99. Tullio, e 99. Tullum, a 364, c 59. Tuiigri, e 54, e 63. Turba, Turpa, Turva, e 41. Turedunum, ri 175. Turniacus, c 93. Turnincus, e 102. Turones, c 54. Turtur, 6 120. Tusciacus, c90, c94. Tulelu, Tudela, d 188. Tutclense monaslerium, d 188.

U

Ucetia, e 63. Ulfrasiagas, e 95. Ulmiis, 6 164. Uncia, ri 133.

Unda, b 75. Uniacus, c 88, c 94. Uriacum, c91,o98. Uriaticum, a 344. Ursaria, OrsarJa, b 119. Urseria, a 345. Ursiaco, e 93. Ursiacum. c 93. Ursianum, e 86. Ursingts, e 103. Ursingus, e 103. Ursus, 01*8113, b 119. Usalicum, Usagium, d 151. Usclatium, a 341. Uticus, c 50. Uxellodunum, ri 175. Uxionis curlis, ri 124.

Vacca, d 228.

Vaccaria, Vaccarium, ri 229. Vaccaritia, Vaccai'icia, ri 22( Vacheruin villa, d 141. Vadecia, c 98. Vadum, ri 250. Vadum pelrosum, ri 250. Vagoritum, e 60. Valciodorum, ri 176. Valentia, c 62, c 85, c 98. Valent inga-s, c 103. Valliacum, e 89. Vallianum, e 86. Vallis, a 364. Vallls cella, c 39. Vallis Quadrensis. a 345. Vallum, Vallus, dl88. Vandalincus, c 83. Vandincus, e 83. Vapincum, Vupirtgiim , c (

c 105.

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Vapîngensis, a 347. Vapingensis ecclesia, e 105. Variacum, d 137. Varingus, e 103. Varmundincus, c 102. Vascensia, c7I. Vasconis curlis, e 71. Vasia, 6 83. Vasio, a 351.

Vaura, Vara, Variii, 6 1(Kj. Vedranica, c 56, Vedrariœ, <1238. Velcacinus, c 56. Vellaunodunuin. d 175. Vellavi, c 57. Vellavum, c 55. Vena, 6 75.

Venarium, Venaria, 6 75. Vcndaha, Veiiriariola, H 152. Venderniacas, c 95. Venderninnuni, c 80. Vendis, Vendea, d 152. Vendita, Venda, VoFita, d 151. Vendoa, VenUiia, d 151. Vendocinuin, e 5ti. Vendogilo a ;W2. Veneris, c 16. Ven«lianum,<; 87 Veneluin, Veiieia, (»75. Venosum, Venosa, 6 78. Venula, Venellu. a 335, 6 75. VergilJacuin, c 97. Veriacus, c 90. Veriniacus, c 94. Veri villa, dUl. Vermtringu, clOJ. Vermeria, Vunnaria, b 120. Vermis, b 120. Veniemeies. c 29. Vernemeto villa, e 30. Vernenietum, c30.

Vernidum, a 343. Vernidus. b 166. Vernolgium, a 342. Vernus. Verna, 6 ifô. Verobriga, d 174. Vertedum, a 344. Verludensis, «347. VeruE, Verum, b 106. Vesontio, c CO. Veslilus, Veslila, Veslilum,

dsao.

Vesuna, c 59.

Vêtus Trajectum, d 249.

Velus Vicus, d 216.

Via, d 251 .

Vicaria, c 111.

Vicaria Brivensis, d 240.

Vicaria Lugdunensis. d 175.

Vicaria Vicavedoneiisîs, d175.

Vicarius, o 90.

Vicavedonense condita. d175.

Vicavedonum, d 175.

Viciniuni, Vlciiiia, d 210.

Vieitiiolum, d 217.

Victoriaciis, e 90.

Vicus, d 215.

Vicus Ausoncnsis, d 210.

Vicus iiovus, d 216.

Vicus Spacorum. d 216.

Vidubia. c 24.

Vidiicasses, Viducassis, e 54,

d215. Vienna, c 58. Vigjlia, d188. Villa, d 134 Villa Abonis, d 136. Villa Alderii, d 130. Villa Bladini, d 138. Villa Britannorum, c 68. Villa Brilli. d 136. Villa caprosa, d 137.

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Villa cledanim, d 1S6. Villa Dei, e 52. Villa de Tavellis, d 213. Villa Dodonis, d 136. Villa dominica, d 136. Villa episcopi, il 137. Villa rabrorum, d 136. Villa Ferreoli. d 136. Villa Francorum, c 73. d 136. Villa Gunderici. d 137. Villa Judœorum, d 137. Villa Manfredi, d 137. Villa Mauriana, e 79, d 137. Villa Mauri, c79, d 137. Villa monasterii, d 137. Villa Palricii,d137. Villa pelrosa, o 347, d 137. Villa picta, d 137. Villa pirorum, d 137. Villa populina. d 136. Villa PorcioniB, d 136. Villa rubea,dl37. Villa Saxonis, d 136. Villa Scolomin, d 138. Villa spaliens, d 137. Villa tanosa, d 137. Villa trilorii, d 137. Villa urbana, d 137. Villa iirsorum, d 137. Villa varia, d 137. Villa vêtus, d 137. Villanaria, Villanarium, d 170. Villania, a 334, d 170. Villanoialus, d 170. Villanolium, d 183 Villare, Villaris, Villarium ,

a 335, d 217. Villare Radonis, d 219. Villeta, a 335. Villisma, e 29. Vimen, b 167.

Vimenaus, e 55. Viminisma, c 29. Vinca, 6 167. Vincella, d201. Vinciacus, e 94. Vindalium, e 82. Vindemia, d 229. Vindicium, Vincium, d 152. Vindirgoldi villa, d 141. Vindobona, d 196. Vindobriga, d 174. Vindomagus, c 62. Vindonissa, c 63. Vinea, 6 167. Vineania, a 347. Vineotis. b 167. Vinisma, c 29. Vinlium, c 61. Viola, b 166. Vipplesiacum, c 98. Virga, b 106. Virgarium, b 106. Virgenna,&177. Virgelum, Virgela, 6 106. Viriaco, c 94. Viriaco (vico), e 93, Viriacuin, e93, è94. Viriacus, c93. Viridarium, VIridaria, 6 107,

d231. Viride. Viridia. b 106, d231. Viridetum, d231. Virisio, c 57, c99. Viriziaciim, c 100. Virodumim, d 175, d 180. Vitellus. m9. Vilraium. c 100. Vitraria, b 178, d 238. Vitrina, b 178. Vilroialum, b 178. Vilrum, b 177.

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Vivarium, Vivarius, d 238. Vivarius peregrinorum, d 238. Viviscum, Vibiscum. c 56, c 71 . Volisma, c 29. Votmeringa, e lOS, Volonacus, clOi. Voluta, Volta, d 220. Vorganium, c 60. Vorgium. c 60. Vuabra, Vuavra, Vabra, Va-

vra, b 107. Vuacta, Vacta, Vagta, Vayta,

(f 193. Vuadum, Guadum, d 250. Vualdum, Valdum, b 106. Vualdini villa, d 141, Vualdonis curtis, d 126. Vuandelini villa, d 141. Vuaractum, d 230. Vuarboldi curtis, d 126. Vuarda, Garda, d 193. Vuardericiacus, e 96. Vuardiniacuin, o 96. Vuarenceria, a 345. Vtiarengesi villa, d 141.

Vuarmerii villa, d 141. Vuamesi villa, d 141. Vuarnugi curtis, d 126. Vuastina, VasUna, b 85. Viiastinum, Vastinum, 6 85. Vuastum, Vastum, b 85. Vuemovillare, Guarnovillare.

d220. Vuicario villare, d 230. Vuillt ourtis, d 234. Vuini curlis, d 324. Vuippericuin. c 56. Vulpaslum, a 346. Vulpes. 6 119. Vulpillacus, e 89. Vulpillago, c 89. Vutpilla, Gulpilla, b 119. Vuodani mons, c 16. Vuodeni villa, d 141. Vuoinngus, e 102. Vurringus, e 103.

Zezinoialum, a 340.

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FLORE

DES

LICHENS DE FRANCHE-COMTÉ

ET DE

QUELQUES LOCALITES ENVIRONNANTES

1^. a. FLA.a-s-y

CINQUIÈME PARTIE < Suite et fin)

Séance du ii novembre 188S

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SECTION II

LICBHS A TBAIXe MKI STRATint OU BOIAOUMCS

PHYCOLICUENS OU UCHENS SE RAPPROCHANT PLUS 00 MOINS DES ALGUES CVANOPHYCÉES.

Tli&lle noir, brun, ou olivfltre, ordinairement membra- Deux.coriace à l'état sec, pulpeux, gélatineux à l'état humide, très variable de forme, ou fruticuleux à lobes ascendants, filiformes, cylindriques ou élargis, ou bien foliacé à lobes, tantôt aplatis, tantôt ascendants, sinués, crénelés ou laci- niés, parfois submonophyle, rarement cortiqué, assez bien cortiqué dans les Leptogium, beaucoup moins dans les Phyama et les CaUemodium ; parfois pelté et ombiliqué au centre, tantôt enrm granuleux et entièrement crustacé.fVrutni ganidiaux très variables.

Apotbécles quelquefois endocarpées, plus souvent lécano- rinés ou biatorinés, ordinairement d'un rouge plus ou moins foncé, ou d'un brun noirâtre, presque jamais entière- rement noires. Sporet incolores, simples, diversement sep- tées ou murales. Paraphyiea flexueuses, simples, ou très rarement articulées, incolores, peu ou pas renflées au som- met, souvent indistinctes.

Spermogonles immergées, incolores. Slérigmalea simples, ou articulées. Spermatiea, droites, courtes, ordinairement obtuses.

La potasse et l'hypochlorite de chaux ne donnent pas de réactions certaines; seul l'iode est utile tant sur une coupe du thalle que sur l'intérieur de l'apothécie.

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1. Thalle dont les gonidîes te rapprochent des

Noslichin^ 2

Thalle dont les gonidies se rapprochent des

Chroococcacëes 5

Thalle dont les gonidîes se rapprochent des

Stigonémacées 9

2. Thalle ou très bien, ou un peu moins cortiqué 3

Thalle non cortiqué 4

3. Thalle toujours très distinctement ^orliqué.

Spores ordinairement pluri-septées, plus

ou moins murales Leptogiutn Njl.

Tliallc moins distinctement coriiquê. Spores

3-!>eptées, non murales. Collemodium Nyl.

Thalle moins dislinclemeut conique, spores

simples Lempholemnta Kœrb.

4. Spores 10-15 seplées et plus, fusiformes li-ès

étroites SyneehobUutUë Tnv.

Spores 3-septëes, atténuées à une extrémité, ou plus ou moins Tusllormes mais toujours beaucoup plus larges Lethagrium Masa.

Spores oblongues, larges, ordinairement 3- seplées avec quelques cloisons perpendicu- laires CoUema Hotfin.

5. Thalle dans lequel lesgonidies se rapprochent

des algues du genre Glaecocapsa G

Thalledans lequel les gonidies se rapprochent des algues du genre Xanthocapsa ... 7

6. Thalle plus ou moins fruticuleux dans lequel

la couleur rouge donnée par la gtaecocap^

sine â l'enveloj'pe des gonidies manque

souvent Synali^ia Dr.

Thalle non rniticuleux, crusiacé, â gonidies

dont l'enveloppe est toujours bien colorée

en rouge par la gtaecocapsjne Pyrenoptit Nyl.

T. Thalle peu ou pas ombiliquc, pas de fila'

mcnts anastomosés 8

Thalle ombiliqué, orbicutaire. pas de filaments

anastomosés Anema Nyl.

Thalle ombiliqué, lllaments anastomosés bien

visibles Omphalaria Dr. et Mut.

8. Thalle 1res lâchement ombiliqué, microphyt-

linique, Itnemenl lobule au bord, crustacd

au centre Tkyrea Hass.

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50

Thallri nulIemeAlomhiliqud, entièreineni cms- lacé à grains souvent corolloïdes Coilemùpât Nyl.

9. Gonimies associées à S ou plus dans un thalle

fruticuleui 10

Gonimies su bmonilif ormes répandues dans un

thalle à filaments tubulaîres creui Gonianema N)'l.

Thalle cylindrique, rameui, enchevêtré,

grains gonidiaui grands par séries S. 3, 4.

en place et disposés tout le long de l'aie. . . Sirosiphon Kutl.

10. Thalle cyliridriquc, rameux, grains gonidiaux

rassemblés par 3-4, apothécîes lécidéines,

leiitirormes SpUonema Dorn.

Thalle cylindrique, enchevêtré, ratneui, grains gonidiaux. grands, rassemblés par 3-t sous la couche corticale. Apolhécies enfoncées dans les parties épaissies du thalle Epliebe Fr.

TRIBU XXI. OOLlLiÉMiAOÉES Nyl.

* GRAINS OONIDIAUX SE RAPPROCHANT DES NOSTOCUINËES.

Genre LEPTOGIUM Nyl.

Tliallfl très variable, ou aplati et foliacé, plus rarement crustacé it lobes, quelquefois monophylle ou polyphylle, de dimensions atteignant souvent 8 ou lOcentimëtres, beaucoup plus réduit dans d'autres, devenant dans les petites espèces presque invisible et simplement granuleux verruqueux ; ou bien à divisions très étroites, fruticuleux à rameaux plus ou moins cylindriques. La couche corticale est toujours for- mée de cellules plus ou moins grandes, anguleuses, ordi- nairement d'un beau jaune un peu brun (excepté L. Tremel- laidca). L'intérieur est rempli d'une matière gélatineuse, dans laquelle se trouvent des cellules anguleuses, irrégulières ou des filaments creux, presque parallèles, ou se ramifiant et s'anastomosant. Dans ces cellules, ou entre ces filaments, se trouvent des graios gonidiaux, ou isolés, ou plus souvent

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80

groupés par 3 ou 4, ou plue souvent en grains de chapelets, coutenant 10, iS, 15 articles et plus; les grains sont alors dits moniliformes.

Apothécles lécanorines ou biatorines, souvent sessiles ou aânées. Spore$ moyennes ou grandes [L. quadratutn excepté), incolores, ellipsoïdes, souvent atténuées aux extré- mités, 3-5 septées et devenant ordinairement oléagineuses et murales. Gélatine hyméniale teinte en bleu par l'iode et passant souvent au violet et même au rouge. Paraphyes ordinairement agglutinées, simples et non renflées au som- met.

Spermogonles immergées. Stérigmatea articulés à 4-6-8 articles. Spermatie» droites, courtes.

1. Thalle roliacé, membraneux â lobes grands ou petits, presque entiers ou crénelés,

Incisés ou prorondément disséqués 2

Thalle rruticuleox i rameaux filiformes ou

presque cylindriques G

S. Tball* lobé i lobes moyens ou petits, di- versement crénelés o j laciniés 3

Thalle à grands lobes monophyllcs ou po- lyphylles peu découpés 4

3. Thalle à lobes moyens laciniés ou Trangés. L. lacerum Pr. Thalle à lobes moyens arrondis, crénelés.. L. imualum Nyl. Thalle i lobes tr^ petit» à latiniures ar- rondies, dentelées L. minuIlMitturim Kterb.

Thalle à lobei* peu visibles. Spores plus petites ijue dans toutes les autres es- pèces L. quadratum Stàit.

4. Th«11e4lobesd'unbleugris.oupeu plombé, h. tmmtUoide» Fr. Thalle i lobes d'un brun roux verditre,

plombé parfois mais par places ^uiemeiit. 5

5. Thalle polyphylle à grands lobes, siiiué,

tomenteui en dessous L. taluminum Nyl.

Tltalle monophylle ou i peu prés, garni de rhitines en dessous L. Hildenbrandi Nyl.

6. Thalisbruo à rameaaxcourtSjdicbotoines,

peu nombreux L. Sctmderi Jijl.

lliBlte fmticuleux, a rameaux plus longs, nombtwa, intriq«4i... l~ mtueioeia Fr.

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-6t -

1. LEPTOOIDV LACBRim Fr., Scand., 29S ; D. R., Atg., p. 299; Nyl-, Syn,, p. 122, Scand., p. 33; Kœrb., Syat., p,M7.

Ltplogiutn airoeoeruleum Arn., Jur., p. 288 et Jfuneft., p. 137. CoOwta laearum Ach., L. V., p. EJ57 ; Syn., p. 337. Callema atroeamieum Schaer., Enum., p. 948. iicA«n loMi-u* Sw., ticft. Prodr., p. 133.

Ë». Sch^r., iU; Maugeot, S. vog., 1239 : Hepp, 92B ; Rabh., 590; Ami, 11 ) Oliv., 30; Rouroeg., 190, 380.

Tballe membraneux polyphylie, lacéré, lacinié, réticulé, à bords ciliés-dentés, d'un gris plombé ou d'un brun rou- geAtre.

Apothèctes médiocres, ou même petites, urcéolées, sessiles, d'un rouge p&le. Sporea ovoïdes ou un peu aiguës, incolo- res, murales, de 0""",3a à 0°",42 de long, environ 2 à 2 1/2 fois p. I. q. I., renfernFiées au nombre de 8 et unisériées, ou plus souvent 2 unisériées, 2 bisériées au milieu et 2 unisé- riées à la partie inférieure dans des thèque» cylindriques, renflées au sommet, de 0°'",170 à O-n^.lSO de long, sur 0"",28 à 0"'",32 de large. Paraphytea grêles, flexueuses, ennhevëtrées, incolores, non articulées et non renflées au sommet. Epithédum mince, peu cohérent, un peu jaunâtre. Tkécium incolore. Hypolhécium d'un jaune or pâle.

SperiDOgollles immergées, Sttfrî^mates articulées.

Var. 1 flmbriatnm HfTm,, FI. G., p. 104. Exs. Flag., L. F. C, 98. Thalle plus développé à marges flmbrlées. Apotkiciei du type.

Var. 2pnlviiiAtiim Hofrni.,Fl. G., p, 104. Exs. Schser., 406; Hepp., 929; Malbr., 102; Oliv., 21; Flag., I. F. C, 100; Roumeg.. 401. Thalle beaucoup moindre, à lobes pressés, denticulés, à laclniures petites, incisées d'un brun obscur, toujours stérile.

I. Colore en bleu la gélatine hyméniale, surtout la partie supérieure de l'hyméniura.

HmUt. Le type est asseï répandu sur la terre, dans tai terétt, sar-

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62 -

tout dans la moyenne montagne; la var. pmbriatum dans les bois de ilonlferrand; la var. piilvinatum sur les vieux murs elle est com- mune; couvenl de Mont, Avanne, environs de Bataaçon, etc.; Genève (J. Mull.).

2. LEPrOSIDH SIHOATDM Nyl. ia Lamy Cat., p. 7; Kœrb., Syet., p. 418; Stilz., L.H., p. 14; Am., Jur., p. 287.

Leptogium gcotinum Fr. Scan ,p.9!Xi; Nvl., S<jn..p 123; Scond.. p. 3i elL. P., 101, Collema sinualum Scha^r., £num., p. 2riO. Collema teotinum Ach., L. U., p. 651 et Syit , p. ;!a3.

Thalle membraneux, polypliylle, siniié, lobé à lobes arrondis, denticuléB, d'un brun châtaigne, plus rarement plombé.

Apothécies petites bialorine.s, un peu urcéolées, sessiles, d'un roux clair. Sporeê ovoïdes, ou souvent atténuées aux extrémités, incolores, très murales, de 0"'™,28 à 0i""',41 de long, environ 2-2 1/2 fois p. I. q. ]., renfermées au nombre de 8 et unisériées, ou plus souvent les deux spores supé- rieures et les deux inférieures unisériées, lea 4 du milieu bisériées, dans des tlièquc^ oblongues de 0»"",150i0"'"',l(j0 de long sur 0""|',2C à 0'""',30 de brge. Pnraphyaea grêles, llexueuses, enchevêtrées, incolores, non articulées et non renflées au sommet. Epilliécium mince, jaunâtre. Thécium incolore. Hypolkécium d'un jaune très pâle.

Spermogonles non étudiées.

a) Type. Exs. Malbr.,352; Hepp.GTiS; Roumeg., 179; Oliv.,329; Flag., L F. C , 298. Thalle ;i lobes asst^x grands, brun mar- ron, ou plombé, denticulés.

Pi Var. acotinum. Exs. Anzi, 538; Roumeg-, 203; Oliv., 330 rhalle brun, à lobes beaucoup plus petits, pulviiiés, et hypo- héeium incolores.

I. Teint en bleu la gélatine hyméniale.

Habit. £apèce naaet vulgaire en francs ; m:iii très rare dans nos 4giona; le type bien développé et bien Truclilië sur ua mur de la banlieue

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de Btiançon près Sainl-CIaude ; la var. scotinum dans les Totget (Hougeotl.

3. LEPTOGIUM ffiBUTISSUJUJI Kœrb., Par., p. 223; Mass., Mém., p. 86; Nyl. in Lamy, Cal., p. 6; Stitz , L. H., p. 13.

E»s. Schaer., L. H., 498; Ami. Long., «1 ; Flag., L. F. C, n. 99.

Tballe membraneux, polyphylle, microphyllinique, lobé, à lobes imbriqués, arrondis, inciso-crénelés aux bords, d'un brun roux, parfois un peu plombé.

Apothécies petites, biatorines, un peu urcéolées, sessiles, d'un roux très pâle, presque carné. Spore» ovotdes, ordi- nairement atténuées à une extrémité, plus rarement aux deux, incolores, 5 septées et souvent un peu murales de 6""»,27 à 0"°,Zi de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. I. q. l., incolores, renfermées au nombre de 8 et bisériées, au moins au milieu, dans des thèques allongées un peu renflées au sommet, de O-^.ÔO à 0'""'60 de long, sur 0""",-2fj à 0""",30 de large. Pitraphijtes gi'ôles, (lexuGuses, enchevêtrées, incolo- res, ni articulées, ni renflées au sommet. EpUkécium mince, jaunâtre. Hgménium incolore, d'environ 0"™,075 d'épais- seur. Hypotkéeium d'un jaune p&le.

Spennogonles non observées.

1. Teint en bleu la gélatine hyméiiiale.

Habit. Assez commune hors de nos limites, en Suisse : Zurich, Saint-Maurice, etc (Hepp). Je ne l'ai rencontrée en Frandie-Comié.qae sur des alluvions au bord du Doub» à Monlferrand.

4. LKPTOGIUM SDBl'ILE Nyl ,L.P .SetSi/n., p.l21; Kœrb.,

Par.,p.424;Stitz.,L. H..p. 13; Arn.,/ur., p. 290.

Cûllema nibtiie Ach., L. V., p. fô9 ; Syn , p. :^. CoUema minufùiimum FIJi., D. L,, 99. ColUma lenuitaimum Acli., L. U., p. 328, Exs. Schaer., L.H,iy&; Hepp, 413.

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Thalle membraneux, polyphylle, très tenu, à lobes par- fois arrondis, dentelés, plus souvent laciniés, à taciniures plus ou moins profondes, d'un brun roux ou un peu ver- dâlre. Hyphes du Thalle beaucoup plus soudées et formant de grosses cellules, tandis que dans les espèces précéden- tes, elles sont plus ou moins lâchement anastomosées ; grains gonidiaux en courts chapelets ^i, tandis qu'on en compte &-8 et plus dans les précédents.

Âpothécles très petites, biatorines,adnées, d'un roux assez vif. Spores ovoïdes peu atténuées aux extrémités, incolores, 5-seplées et souvent murales, de O^^jOSO à 0"'",23 de lonfe', environ de 2 à2 1/4 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 et unisériëes, dans des thèquei cylindriques étroites de O-'-.IIO a 0""",i20 de long sur O""",!» à 0n"°,20 de large. Paraphytes grêles, flexueuses agglutinées, ni renflées ni agglutinées au sommet. Epilhécium jaunâtre, assez épais. Thécium etHypothécium presque incolores.

Spennogonles non observées.

I. Teint en bleu, puis en raugeâlre la gélatine hyméniale.

Sablt. Rare dans nos limites ; sur des mouises prés de Genève {i.

Mull.J, Celte espèce est beaucoup plus répandue dans le Centre et l'Ouest de la France, M. l'abbé Hy l'indique tomme très répandue et poly- morphe. Au premier aspect le Lept. «ubtile peut-éire confondu avec le L. minutUMimum ; la structure inlerne du thalle que nous avoi» signalée permettra toujours de l'en sépai'er bellement.

5. LBPTOGIDMQDADRATDKSlitz.,L.ff., p. 12. ColXému quadratum Lahm in lilt. ad Kœrb. ; Kœrb., Par., p. 411.

Tlialle cartilagineux, verruqueux, granuleux, pulviné, compliqué, très obscurément lobé, les lobes étant souvent invisibles, d'un brun olivâtre, se gonflant à l'humidité ; oorti- que assez fortement à la partie supérieure, beaucoup moins en dessous. Hyphes du thalle moyennement soudés; grains gonidiaux en courte chaîne de 3-4, plus souvent en umts de 4-5.

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Ipothécles des plus tenues, très nombreuses, d'abord in- nées et presque angiocarpes, puis scutelliformes et bordées par une mai^e thalline, mince, le disque étant d'un jaune verdâtre, ou olivâtre, plus clair que le thalle. Spores petites, incolores, ellipsoïdes ou assez visiblement quadrangulaires, obtuses aux extrémités, 3-septées ; mais h cloisons peu visi- bles, obscurément murales, de 0"'",13 à 0""",15 de long, environ 1 1/2 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des tbèquea obovales de 0""",58à O^^.ÔO de long, sur 0""",(H5 â O'"™,!? de large. Paraphyses flexueuses peu cohé- rentes, moins grêles que dans les espèces précédentes, incolores, un peu renflées au sommet, non articulées. Epi- Ihéàum, Tliécium et Hypothécium, h peu près incolores.

Spermogonles non observées.

1. TeJDt l'épilhécium en bleu violet, passant au pourpre, puis au vineux.

Habit. Espèce des plus rares dans nos régions ; n'est indiquée avec certitude que sur des peupliers prés de Genève, elle a été récollée par M. J, Muller, Je ne la connais pas provenant de cette localité. La descrip- tion ci-dessus a été faite d'après un très bel échantillon provenant de M. la D' Hedinng, et recueilli en Suède sur le même support.

6. LKPT06IDM TRÏMELIOIDES Fr., Scand., p. 293; Nyl.. Si/n., p.ia4;Slitz.,L. i/., p. 14; Kœib., Pa.-., p. 425.

Colletno Iremeltoides Ach., L. U., p. (K>r> ; Syn., p. 325 ; Schxr., fnum., p 3S0. Collema cyanescena Schsr,, Enum., p. 250.

Thalle d'un bleu glauque ou plombé, membraneux, à lobes laides, crispée ou rarement imbriqués, souvent par- semé d'isidies concolores ; couche corticale d'un bleu glau- que et non d'un jaune brun, comme dans la plupart des espèces du genre, composée de grandes cellules anguleuses. L'intérieur est formé d'hyphes robustes peu anastomosés, presque parallèles, au milieu desquels sont des grains goni- diaux clairs, peu nombreux, disséminés ou réunis au nom- bre de 2-3, rarement 4.

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Apothécles très rares, inconnues dans nos limites. Spores, ellipsoïdes, ntlônuées aux Jeux extrémités, ordinairement 3-septées, un peu murales, incolores, de 0"'" ,022 à 0""',026 de long, environ 2 i/2 à 2 3/4 fois p. I. q. 1. ; renlermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renHées au milieu, de 0"'",080 à O^'-jOGÛ de long sur 0"'"',020 à 0"'",0-22 de large. Varaplnjse» grêles, flexueuses, enchevêtrées, incolo- res, non articulées ni renflées au sommet. Èpiihédum, Thécium et Hijpolhécium h peu près incolores,

Spermogonies non obser\'ées.

: l't'pi thécium en bleu passant au

sTjpe. Exs.Mo[igeol,S.Vog.,iOG8.— Lobes du tlialle oblongs, arrondis aux bords, d'un gris plombé, lisses uu rarement ru- gueux.

Var. cyanescens. Exs. Schaer., 4(i9. Lobes plus arrondis, plus lisses, d'un bleu glauque, souvent parsemés de granules con colores.

Hkblt. Espèce toujours très rare dans nos règiniis. Le type, parmi les mousses <laiis les inoiita|;iies des Voagc* (.Mougeot} ; la variété eyanencent, également paniii Ion mousses eu un seul eiulroit du Mont-d'Or, au-dessus de Uelabief |Kl.ig.)-

7. LEPTOGIUM SATDRNIMDM Nyl., Prodr., p. 26; Syii,, p. 127.

Leptogium myovhravm Njl. in Lamy i Stitz., L. H-, p. liî. CûUema tatumiaum .\ch., /. V., p. RU ; Sya., p. 320. CoUdma loinealotum HiTin., FI. Gerni., p. Ut). Uatlotiutn loinenloaum K<erb., Si/vf. p. illi.

Ex*. Mougeol, SI. i'og., KA Ipr. p.] ; Scliœr , /.. H., ÔOII ; llepp, «M ; Rabli.,2il; Anïi, /ji.ig..»; Klag., L F. C. 150 ; iloumcg., 7.

Thalle coriace ou presque monophjlle, ou compliqué polypliyllc, lobé, h lobes incisés, lisse en dessus, d'un brun noirâtie ou verdâtre, parfois un peu plombé, cendré et briè- vement toinenleux en dessous. Couche corticale d"un jaune brun, plus épaisse en dessus qu'en dessous, fortnée de cel-

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67 iules moyennes, disposées sans ordre. L'intérieur est formé d'hyphes anastomosés au milieu de la gélatine ; dans les intervalles sont rangés les grains gonidiauK en assez longs chapelets, 10, 12, 15 et plus.

Âpothicies très rares, inconnues dans nos limites, d'un brun roux, moyennes, adnées, a. disque plan, bordé par une marge entière, saillant, puis devenant convexe, dif- forme et immarginée. Spi>reg ellipsoïdes, 3-septées, deve- nant promptement murales, incolores, de ©""".OSO àOi"",023 de long, environ 2 fois p. 1. q. 1 , renfermées au nombre de 8 dans des thèqites cylindriques, un peu ventrues de 0"'",078 à 0™",082 de long sur 0™",021 de large. Paraphyses incolo- res, assez épaisses, flexueuses, agglutinées, non renflées et non articulées au sommet. Êpilhécium d'un jaune brun. Tlié- cium incolore. Hypolhécium ou incolore ou uti peu jaunftlre.

Spermogonles immergées. Stérigmatea non rameux à 4-6 articulations. Spermaties droites, petites, d'environ 0™™,004 de long (Nyl.).

I. Colore en bleu, puis en violet, la gélatine hyménîale et surtout l'épi- thécium.

Ebkbit. -~ C'est un des Li-plogium les plus communs dans nos i-égions : sur les arables dans les Vosges i sur lus noyers dans tous les environs de flctsanfun, parli<:iilièi'ejneiil de UouaMièix-a à, Abbaiu; eicessivernciit abon- dant sur divers arbres prés de ûex ; niuis toujours stérile, {t'hig ]. Dans tous les environs île Genèee (J. Mull.),

8. LEPTOGIDM HILDÏHBRANDII Nyl., Prod>:, p. 26; Syn., p, 127.

LeptMftum «alurninum Nyl., in FloralSEO ; SliU,, L. H., p. 15. Malloliiitn Hildenbraniiii Kœrb., Sytl., p. 417, Maliolium lalurniaum Mass., Idem., p. !fô. CoUema myoehrouin et talurainum Schxr., Enum,, p. 25G. Eis. SchiEr., L. M., 413 ; Jlepp, F. £., «5 ; Ami, Ital.mp, 2 ; Flag . L.F.C, 200,

Thalle membraneux, coriace, ordinairement monophylle et orbiculaire, opaque, ondulé, d'un brun rou\ ou un peu ver-

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dfltre et rugueux en dessus, cendré en dessous et parsemé de rhizines blanchâtres. Couche corticale d'un brun jaunâ- tre à cellules moyennes, disposées sans ordre, intérieur rempli de gélatine dans laquelle sont des hyphes anastomo- sés. Grains gonidiaux en longs chapelets, 10, 12, 15 et plus.

Apotllécles nombreuses et fréquentes, moyennes, envi- ron 1,5 h 1 miliim. de diamètre, à disque d'un brun roux, plan et marginé, puis devenant assez promptement con- vexe et immarginé. Sporea ellipsoïdes, 3-septées, devenant promptement murales, incolores de O"",020 à O^^.oas de long, environ 2 fois p. 1. q. I., renfermées au nombre de 8 dans des ihèques cylindriques, un peu ventrues, de O^^iOTS à 0°"",082 de long, sur0'"'",19 à 0"",021 de large. Paraphy- aes incolores, assez épaisses, flexueuses, agglutinées, non articulées au sommet. Epithécium d'un jaune brun. Hypo- thècixim incolore ou un peu jaunâlre-

Spermogonles immergées. Stérigmatea articulés à 4*6 articulations, Spcrmatiea droites, petites, de 0"'",005 de long (Nyl.),

I. Culore en bleu, [iiiis en violet, la gélnline h}méiiiale, el surtout l'épi- Ihécium.

EEabit. Pciil-*ti-e un moins alonilanl que le /,. satui-ninum el s'ële- vnnt surtoul à de moindres altiluilt^s, cependant assez peu rare. Dans les environs de Beunçon sur divers arl>res ; mais principalement à in base des nojerîi; dans cos randitions à Bmis^èret, Abban$-Det*ou'i et en mon- tant du côté de Qaimjey (H'iig); n'est pus sigiialù dans les Vonge* par Mougeot. Environs de Genève (i. Mull.}

9. LEPTOGITIM SCHRADKRl Nyl-, Alg., p. 318; Kœrb., Par., p. 42;ï;Stitz., L.li., p. 16; Arn., Jwr.,p, 291; abbé Hy, Lich. Anjou, p. 32.

Mixopunda Algerienais D. H., Alg., p. 212.

Collema Sc'iraderi Ach., L. U., p. C58 ; Syn., p. ai8.

CoUema Sendtneri Schair., Enum., p. 249.

Exs. Hepp, 055 ;secuiidum cet. Arn. ; sed non in mca coll.).

Thalle membraneux, coriace, peu développé, iacinié.

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d ichotome on peu rameux, dressé ou infléchi en rond sur ie support, à laciniures subcytindriques, rugueuses, parfois étoilées, un peu furfuracées. Couche corticale assez épaisse, filaments anastomosés.dans la gélatine interne, grains goni- diaux moniliformes. Presque toujours stérile. Kœrber dit l'avoir vu fertile et décrit ainsi les organes de fructification : ( apothécies très rares, petites, sessiles, d'un brun roux h marge Uialline pins obscure. Spores?

Habit. Signalé seulement par U. Muller sur la terre au milieu des mousses près Genève. Il a été recollé dans les mêmes conditions par M. te D* NylaixJer sur les Dieraauna dans la forél de Fontainebleau. On te trouve plus fréquemment sur les roches calcaires.

J'ai reçu aulrefois de M. A. Taii» une plante des environs de Marfeilte nommée : Leptogium Mctasitienie Nyl., qui me parait Lien voisine, si ce n'est la môme. Dans celui-ci les spores ont environ 0°"<,0!I0 sur 0",010.

10. LKPTOeinM MDSCHMLA Fr., Seand., p 293; D. R. Alg., p. i20; Stitz., L. H., p. 13; abbé Hy, Lich. Anjou, p. 34.

Collema muteicola Ach., L. U., p. 6G0 -. Syn., p. 338iSc)i3er., £iium., p. 218. Polijckidium muicicolum Kœrb., Syil., p. 421. Eus. Hong., 5t. Vog., ; Schxr., L. H., «)3, Ami. Lang., 1S.

Thalle coriace, fruticuleux, intriqué, très rameux, à rameaux liliformcs ou un peu comprimés, dressés, puis retombant au sommet, subdichotoraes ou plus ramifiés, d'un brun nn peu noir. Cellules corticales d'un brun assez foncé, petites, serrées, arrondies, peu anguleuses; grains gonidiaux, peu nombreux, réunis au nombre de 3-4-5 entre les cellules qui sont allongées, perpendiculaires à l'axe et peu ou pas anastomosées.

Apothécies petites ou moyennes, environ 0,5 millim. de diamëti'G, élevées, sessiles, cupuli former, à disque concave (l'un brun roux, bordé par une marge un peu plus pâle. SiMres hyalines, oblongues ou subfusiformes, simplement 1- septées, de 0'"',(!ai à 0-<»",026 de long, environ 3 à 3 1/2

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70 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèque$ un peu renflées au ventre, de 0"",048 à 0"",052 de long, sur 0"",CH4 à O^^.OiS de large. Parapkyses assez épaisses, peu agrégées, ni épaissies ni articulées au sommet, incolo- res. fpttAmum jaunâtre. Théâum incolore. Hypothécium jaun&tre. Spermogonies inconnues.

I. Teint en bleu l'épithécium et le sonunel des Ihéques, le restant de

l'hyménium n'étant pas modinë.

Habit. Espèce se trouvant presque laujours au milieu des Fliacomï- tritim et des Grimmto, par conséquent nulle sur Je* calcaires jurassii;ues; en divers endroits des tuige» (Mougeot) ; au somme! du Hohneck IPlageyJ;

au petit SalévB ïur les blocs erratiques (J. MuU.].

Genre LEUPHOLEHHA Kœrb., Syst., p. 100 (D.

Thalle cartilagineu^f à l'état sec, gélatineux à l'état humide, lobé ou lacinié, parfois pelté, distinctement cortiqué, quoi- que bien moins que dans les Leplogitim, composé inté- rieurement de filaments très minces ou de simples cellules. Grains gonidiaux nombreux en chapelets de 15-20. Apothé- cies petites ou moyennes, saillantes ou innées. Spores ovoï- des, simples, ordinairement unisériées dans des Oièquei étroites et nombreuses. Parapkyses grêles peu cohérentes, peu ou pas articulées. Spermogonles immergées. Stérig- matei simples. Spermalies petites, droites, obtuses.

Apolhécies très petites, sesailes, spores arrondies

aux exlrémitds L. MùUeri llepp.

Apolliécies moyennes apprimées. Spores aigu&s aux

deux extrémités L. franamicumUass.

(1) Genus Phytma Mass., Nag., p, 6 a cl. D' Kœrber in Parerg. p. 406 Inransle dissimili Lemphotcmmali siibstilulum fuit a quo prteter alia, structura tlialli seii epidennide seriebus pluribus minute cellulosa dilTert, Mull., Arg. i-icft., flrilr-, 371.

Ce genre Physma ainsi entendu ne comprend que des espèces exotiques.

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1. LEHPHOLEKHi HCLLEfiJ.

PAy»ma J/uIJmHeppiJ. Mull-, Genév., p.W; Arn., Jttr., p. 'm. Collema MuHeH StiU., L. H., p. 7. Eis. Hepp, F. E„ 933; Rabh., 701.

Thalle coriace à l'état sec, gélatineux humecté, à petits lobes redressés, plissés, crénelés et verruqueux au bord, d'un vert bouteille. Couche corticale épaisse en dessus, d'en- viron Û'i^iOSO, un peu moins en dessous, d'un Jaune d'or; intérieur du tijulle gélatineux à filaments très petits, presque nuls. Grains gonidiaux en assez longs chapelets, de 15 à 20 grains.

Apothéciessessiles, très petites, très nombreuses, urcéo- lées, d'un roux trè,^ paie, piesque carné. Spores oblonguei<, très arrondies aux extrémités, hyalines, simples, de 0"'",012 îi 0'"'",0I3 de long, environ 1 1/2 fois p. I. q. I., renfermées au nombre de 8 et unisériées dans des thèques allongées, étroites de 0""",078 à Oi"",080 de long, sur 0"™,0I4 à 0"",015 de large. Pai-ai^hyseÈ grêles, flexueuses, peu cohérentes, incolores, non épaissies ni articulées au sommet. Epithé- ciam et Ilijpoihécium très peu colorés, ou un peu jaunâtres. niéciiim incolore.

Spermogonies immergées. î^tert^matei simples. Spermult^a droites, courtes, obtuses.

1. Tchit eti bJeu Icpilhéciiim et le sommet des tliéques ; la lejiite passe tréi vile au jaune, parfoia un peu vineux.

Habit, Espccc recueillie sur les Fonlinatii dans VArve en amont de Genève par M. J. Muller.

2. LEHPHOLGHHÂ FRANCONICaH.

Phijttna franconicum Mass., Mi>c. Lich., p. 2t. l'hijsma chataianam Arn,, /iir,. p. 292.

Coiletna ebalazanum Acii , L. U., p. 630;Si;n., p. 309; Njl,, Sj/rt , p, 105;SliU,, L. IL, p. C. Eu. Hepp, K£,, 603-

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7S

Thalle cartilagineux à l'état sec, gélatineux quand il est humecté, adhérent fortement au support par le centre, les bords seulement libres, irrégulièrement lobé, crénelé ou lacinié, à lobes souvent granuleux, d'un vert sale. Couche corticale visible, formée de cellules arrondies ou anguleuses assez lAches, d'un jaune verdâtre ou entièrement vertes. Grains gonidiaux petits, environ 0"",0017 à O^^jOCa de dia- mètre, en assez longs chapelets de 20 à 25 grains.

Apothécies moyennes, enfoncées dans les verrues du thalle, à disque concave d'un roux vif, bordé par une marge gonflée concolore au thalle. Spores oblongues, très atténuées aux extrémités, presque aiguës, simples, incolores mais très oléagineuses, de 0"'",020 à 0™",024 de long, envi- ron 2 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 et ordinai- rement uniscriées ou bisériées seulement au milieu dans des théquet allongées, étroites de 0'"™,090à0"'',095delong, sur 0°"",015 à OmnjOie de large. Paraphytea grêles, flexueu- ses, incolores, peu cohérentes, non épaissies et non arti- culées au sommet. Épilhécium, Théctum et Hypothécium incolores.

Spennogonles immergées. Sténgmatea simples, cylindri- ques, d'environ «""lOlS de long, sur O""" ,001 d'épaisseur. Spermatiei grêles, obtuses aux extrémités, d'environ O"" ,0025 de long sur 0™",001 de large (Nyl., Syn.).

I, Teinl l'épi thécium el le «onimet des ihéques eo bleu passant rapide- ment au jaune et vineux.

Var. compactnm. Lobes moins formés et se présentant sou- vent sous l'aspect d'une masse pulpo-gélatineuse. ressemblant à un Noitoe.

Httblt. Doit se retrouver çà el sur la lerre bu milieu des mousses dans les Voiges; n'y est ci^pendanl pas encore signalé. La seule localité bien certama est à Genéut, il a été recueilli pr H. le D* J. Uullw. La var. encore plus rare, seulement à Moitelier sur un vieux mur.

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Genre COLLEMODroM Nyl.

Thalle oITrantune vraie Iransilion entre le^ Leptogium cl les Coltema. La couche corlicale n'est plus épaisse, serrée et aussi constituée que dans les premiers ; on y voit cepen- dant des cellules diflerenles de celles qui sont répandues dans les Collemas; elles sont plus petites, plus agrégées et placées dans un sens pcr|>endiculaire à une ligne passant par le milieu du Thalle. Apotllécles de la famille, éparses, rougeàtres, bordéet" par un rebord Ihallin. Spores rarement ellipsoïdes, plus souvent fusiformes à l'extrémilé inférieure ou aux deux.

Spermogontes immergées. Slérigmates articulés. Sperma- ties droites, oblongues, obtuses aux extrémiiôs.

Cellules corliciles plus visibles. Thalle brun,

pas de cils Coll. ptU-atUe Nyl.

Thalle moins développé, plus verdâtre. apo-

thécies plus grandes et moins murginées. . . Coll. targidum Nyl. Cellules moins visibles, Ihalle à lobes dressés,

verddtres, compliqués, crénelés, bordés par

de* cils blanchitres Coll. alboeiliatum Desmai.

1. COLLEMODI0M PUCATILB Nyl., in Flora 1883, p. 104, et in Hue, Jdd-, p. 20; Lamy, Cal., p.5; Slitz., L. H., p. U; Arn., Jur.,p. 287.

CoUema plicatile Schser., Enum., p. Ï58. Lichen pticatilit Act\., in Àct. Hotm., XIV. Eis. Moug., S(. Vos . 4M;Hepp,86;Flag., L. F. C.,147el 2119.

Thalle très cartilaijineux et membraneux & l'état sec, gélatineux étant humecté, lobé, h lobes plans ou plus sou- vent ascendants et alors plisséset à marge crispée onduleuse, d'un brun marron un peu p&le, non verdAtre dans nos régions. Cellules corticales moyennement épaisses, assez serrées, bien visibles, d'un jaune brun, cellules intérieures

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-74- plus diffuses, noyées dans la gélatine; filaments anastomo- sés, nombreux ; gonidies on courts chapelets de 4-&€ articles.

ApotbËcles moyennes,éparses ou assez rapprochées, très sessiles, élevées, à disque plan ou un peu concave, bordé par une marge nnince, très entière et très persistante. Spo- res largement ellipsoïdes, ordinairement fusiformes à l'extré- mité inférieure, ordinal rement 3- septées, peu ou pas murales, incolores, de l>"'',027 à 0""",029 de long, environ 2 1/4 à 2 1/2 p. 1. q. 1. renfermées au nombre de 8 dans des tJié- ques oblongues, de O'"'",056 à 0""",05S de long, sur 0'""',019 à 0""",r21 de large. Paraphijaes flexueuses, moyennes, peu cohérentes, hyalines, ni renflées ni articulées au sommet. Épilhécium jaunilre, Thécium incolore et Bypothécium incolore ou peu coloré.

Spermogonles incolores immergées. Stérigmates art\ca\és. Spermaiies obtuses et i]uetquefoi3 môme un peu épaissies aux deux extrémités, de 0"'",005 sur On-",0CH (Nyl., Syn.).

I. Teint en bleu assez persistant répilhécium et le sommet des Ihèques.

Habit. Espèce peu rare à l'élut slérite dans loua les environs de Be- tançon : la Violle el les Quai r^ l'en (s, Avanne etc., etc.; bien lertïle contre les murs de voûte <le la pcrcce de Thoraiae '.côté de Monferrand). Environs de Neuchdlel |Chaillc() et GerUve (J. Mtill.].

2. COLLEMODIDM TDRGIDDM Nyl., in Flora 1867, et in Hue, Add , p. 20 ; Stitz., L. H., p. 12.

Collema lui-gidum \cii.. L. I/..63*; Schasr., Enum.,p.268;Nïl,,Sïn., p. 109. Eis, Schair., L. H., W3 (pr. p.) ; Hepp. F. E.. 115.

Thalle coriace membraneux, d'un brun vcrdâtre à l'état sec, gélatineux, pulpeux et d'un vert bouteille humecté, lobé, à lobes laciniés, onduleux, plissés, imbriqués au centre. Cellules corticales peu épaisî^es, d'un jaune verdfl- tre; filaments anastomosés au milieu du thalle, noyés dans la gélatine avec d'autres cellules plus ou moins arrondies,

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75 conruses. Grains gonidiaux en assez courts chapelets 5-6-8 articles.

Apotllécles assez gT'anilc;^. npprimi'cs ou adnées, à disque plan d'un brun roux, d'abord hoidées par une marge entière assez élevée, puis devenant promptement convexes, immarginées et très difformes, Spoce* incolores, oléagineu- ses, avec quelques gouttelettes, ou oblongues, ou plus sou- vent obtuses il l'extrémité supérieure, fortement atténuées en bas, sansélre cependant fusifonnes, 3-septêes, de 0"" ,022 ù Oin^jCii de long, environ '2 à '2 1/2 fois p. !. q. I. renfer- mées au nombre de 8 i);ins des Ihèqnc» an peu veniruesdo 0'""'.053 à 0"'",t65 de long, sur 0"|",018 à 0""-,020 de large. Purapliijio» très llexueuses, moyennement robustes, peu cohérentes, hyalines, ni renflées ni articulées au sommet. Épilltécittm jaunâtre. TItécium et HypoUiècitim incolores.

Spermogonies inobservées mais bien probablement conte- nant des •irthroalérigmatci et des apermaliet comme dans l'espèce précédente.

I. Teint rêpilhotiura et le sommet de» Ihèqucs en bleu eii pasMiit iisseï promptement un j.iune rougeàlre.

Habit. Espèce sinon 1res rare, du moins pen observée dans nos li- miles : à la base des roches calcaires, en montant de Sainl-Imier au Chaaieral (Flagey) ', environs de Genève (J. Mull.). Elle est parail-ïl abon- dante duns la Suùue seplenlrionale et orientale : Se/iaffoute, Zurich, Al- torf. Chaire, etc., etc. (Stitï.;.

3. GOLLEMODIUH ALBOCaiATCH Stitz., L. IL, p. 12.

Uomodium alboeittatum Nyl. in Hue. Add., p. 17. Leplogium albocUiatum Desmas,, in Anii, se. nal., 4, IV, p. 132; abbi^ Hy, Lich. Anjou, p. 30. Exs. Anzj, Long., 13.

Thalle mince, cartilagineux, d'un vert olivjitre, lobé, pul- viné, à lobes petits très nombreu.t, ascendants, ondulés plis- sés, crénelés aux bords, ou plus souvent dentelé.^, laciniés et pourvus de poils simples, Ustuleux blanchâtres. Couche

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corticale assez peu épaisse, visible cependant dans pres- que tous les cas; cellules internes ou lâchement arrondies ou tubuleuses; mais ne présentant que rarement des fila- ments longitudinaux bien anastomosés. Grains gonidiaux généralement en amas assez nombreux, d'où rayonnent quelques courts chapelets peu soudés, de 4-5 ou 6 arti- cles.

Apothécies très rares presque inconnues ; la plante est cependant fertile près de St-Etienne et les aporei sont fusi- formes, 1-septées, de 0"™,0i8 à 0"'",022 de long, environ 'i 3/4 à 3 fois p. I. q. I. (Nyl. in Hue, Add., p. 17.)- Je ne connais que la plante stérile.

Habit p. R. sur les rochers siliceux humides entre St-ItaurieteL le ballon d'Alsace.

thalle ressemble beaucoup à certaines formes du Leplogium «inuo- (urn, ou même du Cottema cheileam ; mais Jl est plus ileulelé ; les dents sont souvent assez longues et de plusles bords du thalle sont ciliés par des filaments blanchâtres qui se distinguent à la simple loupe, et ne se retrou- vent que dans le Coltema metiBnum var. marginale; mais ici l'aspect oiléi'ieur du thalle est (oui autre.

Genre SYNECHOBLASTUS Trev.

Thalle non cortiiiué, rayonnant, plus ou moins plissé, à filaments tubuleux lâchement anastomosés au centre, plus courts et colorés en jaune ou en jaune verdâtre sur les bords, noyés dans une abondante gélatine.

Apothécies petites, d'un brun roux, ordinairement bor- dées par une marge assez élevée, entière. Spores longues, minces, fusii'ormes, rarement droites, à double ou simple courbure, 10-d5 septées. Thèques ordinairement resserrées en dessus et largement ventrues.

SpermogODles immergées, ordinairement pi-esque inco- lores, AyUiroilérigmates. Sperma (tes droites, courtes.

Thalle très développé, presque monophylie orbi- culaire Syn. nigretetnt Trev.

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Thalle pliué , i margea souvent granulensea.

spores 3a-«0 Syn. aggregatut Keerb.

Thalle à lobes ascendants, plisads ; spores 32-10. Syn, Laurei Kœrb.

1. STKKHOBLASTDS NIGHBSCENS Trev.; Kœrb , Si/A., p. 144 ; Arn., Jur., p. 424.

S'jnechoblastai vesperlîtio (Leighl,) ; Kœrb., Syit., p. 41i.

Coltema nigresrenë Ach , L. U , p. 6*6 ; Syn, p. 361 ; Nvl , Syn., p. 115; D.R,Alg., p. 207; Sliii., /.. H., p. 11.

Lichen nigretcem Lînn.. Supp. Pi . p. 151.

Eis. Moug., Si. log. ICt ; Schar., L. H.. 410 ; Hepp, 216; Ami, liai, sup, l ; Malb.. 101 ; Oliv., 121 ; Boumeg , 6; Flag., /.. F. C, li9.

Tballe membraneux, coriace, apluti, orbiculaire, presque raonophylle. à lobes arrondis, apprîmes, de grande dimen- sion, plissé en rayons, d'un brun vert foncé. Cellules supé- rieures lAches, plus ou moins allongées, noyées dans une gélatine abondante, )anne verdâtre aux bords. Hyphes plus longues, lâchement anastomosées au centre. Grains gonidiaux nombreux en masse compacte, ou rayonnant en longs chapelets de 15-20-25 articles.

Apotliicies nombreuses, moyennes, & disque plan, d'un roux pille, bordé par une marge élevée, entière. Hpares étroites, allongées, fusiformes, incolores, H-15 septécs, sou- vent à double courbure de 0"",(XÏ5 à O^n-.Oia de long, envi- ron ti-8 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 et pla- cées au milieu des tkéquea, quelques-unes dépassant en dessus et en dessous. Les lliéquea sont ventrues, atténuées aux deux extrémités et ont de O^^jOiS à 0'""" ,055 de long, sur 0"'"',OI9 à On"n,021 de large. Parapbyseï robustes, très flexueuses, facilement libres, ni renflées au sommet, ni articulées. Épithècium d'un beau jaune d'or. Tliécium et Hypothéciam à peu près incolores.

Spermogonles immergées, claires. Siéngmale» articulés. Sp«'mfl(ies droites, courtes, deO" "',0045 sur 0""" ,0005 (Tul.).

1. Teint la gélatine hyméniale en rouge vineux.

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Var. farfaraceniii Schœr. Exs. Oliv,.H2; Roumeg, 334; Fîag., L.F.C, 297. Thalle couvert de Kraîtis rurfuracés d'un brun noir à lobes beaucoup phis larges que dans le Type. Plante sté- rile.

Hftbit. Espèce atmndiinlc dans nos trois départements, à la basede ililTéreiils arbres, nolammenl des Noyers, en compagnie de Lept. HiUUit' braiidii. La var. se trouve sur lesmêmes^'iipporlset souienlsiir les Saules.

2. STNÏCaOBLASTCS A6GRE6ATDS Kœrb., Par,, p. 419; Arn., Afwncft., p. 125.

Syneehoblasfut labijrinlhiui Ami, Cat.. p. 5.

Callema aggrer/atum Nj'l., Alg., p. 31S ; Desmai., Cr. Fr.. 230 ; NvL Syii., p. ilh; Siiii., L. H., p. 10. ColUma faaciculare var. aggregatum Ach.. L. U.,p. 64it;Svn.,p. 817. CoUema ihi/ganaum I). R., Alg., p. SOS. Exs, Hcpp, 932; Moug., Si. l'ojj.. 4i3.

Thalle coriace, rigide, plissé, difTorme, lobé, à lobes un peu crénelés, souvent crispés et granuleux aux bords, non plissés, rayonnant comme dans le S. nigretceng. Couche corticale non visible ; intérieur du thalle gélatineux avec cel- lules hyphoïdules peu ou l&chement anastomosées. Grains gonidiaux en atnas, souvent dissociés on en très courte chaîne.

Apothécies moyennes, d'un rouge assez vif à disque d'abord plan, et bordé par une marge entière, puis devenant convexe, immarginé et souvent très diflbriiie. Spores k sim- ple courbure ou presque droites, incolores, très allongées, fusiformes. 14-15-10 septées, de 0™"',040 à O^'-'iCKSO de long, environ 10 à 12 fois p. I. q. 1., renfeniiêes au nombre de 8 dans des Ihéque» ventrues au milieu, de O-^jOGO à 0"»,070 de long, sur 0™"" ,018 à0'""',019 de large. Kllesy sont ras- semblées au milieu, quelques-unes dépassant soit en des- sus, soit en dessous. Paraphyaci hyalines, assez robustes, peu agglutinées, flexueuses, ni épaissies ni articulées au somiiiel. Épitliêciiim jaune verdâtre, Thécium et Hijpolhé- cium presque incolores.

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Spermogonles, »térigmatei et tpermatie» au genre,

I. Teint en bleu passant promplemenl au jaune et au vineii) l'épilhé- cium, le sommet des thèigues, l)eaLii:oiip inoins la gélatine hyméniale.

Habit. A. R. dans nos régions parmi les mousses, au pied des Chênes dans les Vosges (Mougeol), M. S'ilzenberger dit : « ad truncos ailrorum a planitie usque ad lerminum arborum », ce qui veut dire que la plante est commune en Suuie. Il en sérail alors certainemenl de même en Franche- Comté ; mais elle serait méconnue jusqu'à présent et coiirondue avec quelques formes du Syn. nigreicenê.

3. STNECHOBLASTnS LAURERI Kœrh.,SijBt., p. 414.

Collema LaiireriSltlz., L. //., p. 10.

Exs. Schsr., L- H., 410; llepp, F. E., SOI; Anii, Lang., 5; MaKey. L. F. C.,350.

Thalle membraneux, coriace d'un bnin noirâtre ou olivâ- tre, lobé à lobes ondulés, plissés, très ascendants, granu- leux aux bords. Couche corticale nulle ; les cellulus de la gélatine y prennent une belle teinte jaune; peu de longs Hla- ments dans le milieu; grains gonidiauxouéparsou en courts chapelets.

Âpothâcles médiocres, sessiles, presque stipitées, h dis- que plan ou un peu concave, bordé par une marge ('levée épaisse, concolore au thalle et très persistante. Sporei incolores, à simple courbure, rusilormes, étroites, 1 l-14-sep- tées, de (>"'",0;i2 à 0""',042 de long, environ 10 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des Ikèquea resserrées au sommet et très élargies au milieu, de O""",066 à 0™",070 de long, sur 0""%020 à 0""",0'22 de large. Paraphtjie» grêles, flexueuse:*, ugglutinécs, incolores, ni renflées au sommet ni articulées. £pi(/idcttim jaune. Thécium incolore. Hypothé- cium un peu jaun^Mre.

Spermogonles non étudiées.

I, Teint l'épithécium et le somme! des thèques en bleu assez persistant.

Bnbit. N'est pas rare dans les montagnes du Jura, sur les petits blocs calcaires éboiil^h. notamment en descendant de ta Dôle sur la loute allant à laFaueUle (KlagO.au Salcii« (J. Mull.).

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Geinre LETHAGRITTH Mass.

Thalle non cortiqué nedilTérent pas de celui àes Synechù- blastus et des Collema.

Apethécies d'un rouj^e brun, à disque ordinairement bordé par une marge thalline. Spora non plus très étroites et multiseptées, mais fusiformes, assez, larges, rarement 1, ordinairement 3-5 septées, non murales. Thèques un peu ventrues.

Spermogonies pâles, immergées. Arthrotlérigmalea. Sper- tnalies droites, courtes.

1. Thalle Irèsdéveloppjàgrands lobes étalés 2 Thalle beaucoup moins développé à lobes

étalés a

Thalle peu développé, cespiteux. rormniit

de petites toulTes

3. Lame du thalle non teinte par I ; plante

ordinairement lertile Leth. rupettre Arn.

Laine du thalle coloré en rouge par I ; plante toujours stérile Leth aariculalum [HolTm.).

3. Thalleorbîculaîro à laciuiures courtes rap-

prochées. Spores droites relativement

larges 25-% sur 10 Lelh. polyearpon Arn.

Thalle à lobes courts, épais, imbriqués, plissés. Apothëcies relativement gran- des. Spores étroites 25.^ sur 7 Uth. atygium (Nyl.).

Thalle lacinié, à laciniures multiAdes, di- visées aui bords. Spores courbes, étroites, 28-^ sur 7 LelA. muUiparlUum Arn.

4. Thalle très peu développé, presque lisse. LeIA. eonglomeralum Arn. Thalle plus développé quoique toujours

de petites dimensions, très verruqueu» t<iA. vsrruculoïum [J, Mull ),

1 LÎTHAGRIDM RDPÏSTRE Arn., Jur., p. 299, et Muiich., p 12D.

Cotlemariipeiti-eSctuer., £Rum., p. S52.

Collema flaccidum Aeh-, Syn., p. 322; Njl., Syn., p. ICTf ; Hepp. L. H., p. 7.

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SynecKoblaatu* flaeeidwi Harb., Par., p. 419,el Si/tt., p. 413. Eis. Uoiig., SI. Vog., iœ»; Hepp, 651; Schier., 413; Ualbr., I&t; Oliv.. 214; Raumee., 3, 377, 530.

Thalle membraDeux, opaque, d'un vert noirâtre à l'état sec, vert olive et flasque humecté, lobé étalé, à grands lobes entiers ou légèrement crénelés. Intérieur du thalle d'un beau jaune sur les bords, incolore au milieu, fila- ments courts assez gros, articu1é.s. Grains gonidiaux moni- liformes, ovales en assez courts cliapelets.

Apottiécies moyennes, sessiles, éparses, à disque plan, rougefttre, bordé par une marge ttiallîne peu élevée Spores oblongo-fusiformes . incolores, 3septées, de 0°>",025 à 0"",028 de long, environ 3 à 3 1/2 fois p. 1. q 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèqiiei renflées au ventre, de 0"»,060 à 0"",068 de long, sur 0n"»,020 à O^^.OïïS de lai-ge. Paraphyteê grêles, flexueuses, cohérentes, incolores, ni renflées ni articulées au sommet. Épithécium d'un beau jaune d'or. Thèctum el Hypothédum incolores.

Spennogonies et Spermatlesdu genre.

I. Sana action sur une lame mince ilu thalle. Teint ea bleu l'épithécium et le sommet de thèques.

Habit. Espace lerrlcole préréranl \en terrains liiicieux; a. c. dans les Vaaga. Sur la terre du terrain de Brette dans les bois de Uoatfefrand (Flag.); plus commun en Sui«M (Slitt.).

2. LETEA6RIÏÏM ÂURICDUTUM.

CoUema aurjeulatum HolTm., FI. Germ., 2. p. 90; Nyl., Syix.. p. 107; Stiti., L. if., p. 17.

Colltma granoaum Schser,, Enum., p. 233; Kœrb., Syt(., p. 407; Am.,

Jur., p.aso.

Eis. Schnr, 4ȕ ; Hepp, 618) Ami, liai, lap., 7; Flag., L. F. C, US; Raumeg., S31 .

Tlialle membraneux, opaque, d'un vert olivâtre à l'état sec, un peu plus clair et gélatineux humecté, étalé, à lobes parfois un peu imbriqués, irréguliers, largement crénelés, 6

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ordinairement granuleux. Intérieur du Thalle semblable à celui de l'espèce précédente.

Apothécies inconnues, ou du moins peu certaines. Ce n'est donc que par analogie que nous avons pu le placer à côté du L. rupeèlre, auquel il ressemble beaucoup. M. Arnold aurait cependant trouvé cette plante fertile en Bavière. Les spores seraient de O'-n'.OSe à 0"'"', 027, 2 à 2 1/2 p. 1, q. 1., 3-5eptées avec cloisons peipendiculaires ; ce seraient alors les spores des CùUema et non àesLethagrium,

I, Teint en rouge de stuig une lame mince du thdie.

Habit. Sur la terre et les rochers calcaires, au milieu des mousses, dans toutes les montagnes du Jura ; mais parliciilièremenl an nord de la chaîne : le Mt»t d'Or, le Suchet. le Chaueron et surtout le Chatueral. AbsoliiBient nul dans la plaine et les VoageM. D'après H. Stïizen berger, il aurait été recollé Poutarlier (8(X>~; ; ce sertit une de ses plus basses altitudes.

3. LETHA6RIUM POLTCARPON Arn., Jur., p. 280.

ColUma poiyearpon Nyl^ Syn., p. 1(W; Kœrb., Par., p. 417; Schvr., Spic, p. SSi; Slili., L. II., p. 8. Eïs. .Scha!r.,42l ; llepp, 919; Magey, /,. F. C.,349.

Thtile coriace, cartilagineux, apprimé, orbiculaire, d'un brun roux ou peu verdfltre, à lobes rayonnant!', compliqués, étroits et pressés les uns contre les autres. Intérieur d'un beau jaune d'or sur les bords, incolore au milieu avec de petits filaments anastomosés. Grains gonidiaux, petits, ar- rondis, moniliCormes.

Apotbécles confluenles, très nombreuses, allant jusqu'à l'extrémité des dernières lanières thallines, assez petites, sessiles, b. disque d'ijn roux noirAtre, plan et bordé par une marge mince, peu élevée, plus foncée, piiis devenant promp- lemenl d'un noir brillant, convexe et immarginé. Sporer in- colores, subfusiformes ou quelquefois arrondies à une ex- trémité, rarement aux 2, 3-seplées, non murales, de O""",©^ ft 0"",035 de long,| environ 2 3/4à 3 fois p. 1. q. 1-, renfer-

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niées au nombre de 8 dans des thèquca élargies au ventre, de 0"",048 à O»» 053 de long, sur 0""»,(>18 k O-^jOig de large. Pampliyies incolores, grêles, tlexueuses, cohérentes, non renflées au sommet, ni articulées. Epithécinm d'un jaune brun assez foncé. Thêcium et HypoUiéâum incolores. Sperroogonles non étudiées.

Hsblt. Sur les pierres calcaires des pâturages du Jura, mélangé au Syn. Laureri el presque toujours plus abondant.

4. LETHAGEinH STTGmM.

Synechablaalua ttygiua KcGrb., Par., p. 218,

Collenui stygium Nyl., in Flora, 1872, p. 551 ; Stitz., L. H., p. U.

CoUema Hygium et oi-bieulare Svhmc-,, Enum., p. 226.

Eis. Schcer., L. H., 43i.

Thalle membraneux coriace à l'état sec, très pulpeux hu- mecté, d'un brun olivâtre, suborbiculaire, à lobea compli- qués, ascendants, plus laciniés, assez épais. Intérieur Jaune sur les bords, incolore en dedans sont disposées des cellules en filaments serrés, peu allongés. Grains gonidiaux, petits, épars ou plus rarement en courts chapelets.

ÂpothâcidS moyennes, sessilesou m6me presque stipltées au sommet d'excroissances thallines, à disque un peu con- vexes d'un brun roux, bordé par une marge mince, entière, disparaissant promptement. L'apotliécie devient alors fran- chement convexe, à bords révolulés en long et dilTorme. Spore» incolores fusiformes, 3- rarement 5-septées, de O^^OSS i O'^iOSô de long, environ 3 1/2 à4i/4 fois p. 1 q. 1., ren- fermées au nombre de S dans des Ihèqiiea courtes, renflées au milieu de 0™,045 à 0'""',OôO de long sur O"",!? k 0"'-',O19 de large. Parapliyiea incolores, moyennes, flexueuses, peu cohérentes, non articulées et très peu épaissies au sommet. Epithéciam d'un jaune sale. Thécium incolore. Hypothécium, d'an jaune clair,

Spenaogonles inobservées.

L Teint en bleu i'dpiihécium el le sopimet des thèques.

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Hkblt. Espèce Irè» rare dans nos régions : sur des calcaires autour du lac de Bienne (Schser.}. Je l'ai retrouvée mais peu abondante, en mon- tant de cette vilJe au Chatseral, Elle n'est pas rare contre les f^-ands ro- chers calcaires tréa humides de Constanline en Algérie.

5. LKTHÂ&BIUH MULTIPARTITUM Arn., Jur., 280.

Letliagiiuin lurgû/um Mass., Sehed. erit., p. 180. Synechoblattu» lurgidua Kœi-b., Sy$t., p. 415. Collema niul/iparfumNyl,, Syn., p. tIG ; Slilz., L. II., p. 11. Kis. Schser., L. H., 133 ipr. p.) ; Hepp, 633 ; Anii, Lanç., 7 ; Flag., L. F. C, 400.

Thalle coriace membraneux à l'état sec, d'un brun oîî- v&tre ou noirâtre, se gonflant peu par l'humidité, étroite- ment lobé, laciné, h laciniui-es gonflées convexiuscules, divergentes et divisées au sommet. Intérieur jaune d'oraux bords> garni au milieu de filaments allongés, parallèles assez lâchement anastomosés. Grains gonidiaux, petits, arrondis de 0o">,0035 à 4 ou épars, ou en courts chapelets de 'i ou 4 grains.

Apothédes moyennes, ou même un peu grandes, à disque plan ou un peu convexe, d'un brun foncé devenant presque noir, bordé par une niiirge concolore au thalle, entière, mince et persistante. Spora incolores, ordinairement cour- bées, minces, 3-sepLée3, oléagineuses, de O^^jOSô à 0"'"038 de long, environ 5 1/2 à 6 1/2 fois p. 1. q' I., renfermées au nombre de 8 dans des Ihèquea renflées, assez courtes, de 0"*,U45 à 0-"'",{KiO de long sur 0"|",(H7 à 0"»,018 de large ; elles y sont rangées toutes c6le à côte, sans se dépasser. Pavaphxfie» incolores, assez robustes, flexueuses, peu co- hérentes, non renflées au sommet, elles sont parfois très légèrement articulées, EpHhécium d'un jaune d'or. Thécium incolore. Hifpoihècium peu coloré.

Spermogonies inobservées.

I. Teint en bleu l'épithécium et le sommet des thèques.

Var. BubtomloBum Nyl. in litt. ad StiU. CoUema «ubtorùlo-

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Êum Stilz., L- H.,p. ii. ~ Thalle pulvlné, d'un brun olivâlre, à laciniiires Bubloruleuses, granuleuses à la base, diversement divisées, & tobes divergents. Plante spermogonifère, stérile.

Habit. Espèce ou très rare ou inobserrée dans nos limites : sur le loil d'une maisonnette recouverte en dalles calcaires dans les vignes de Salins (Jura) (Flagey) ; au Saléve(l. Mull.). La vur. sur des rochers aux bords de l'Arve près nUette (Rome).

6. LETflA6BinM C0N6L0ME31ATDM Arn., Munch., p. 125.

Sijnechoblatlut cortgtomeraituKcBrb., Syit., p. 413.

Collema eonylomeralum tlITin,, FI. Germ., p. 102) Nyl., Alg., p. 319, et Syn., p. 115; Stiti,, L. H., p. 9.

Coitema fascieulare var. eonglomeralum Ach., L. U., p. 640 ; Syn., p. ai7.

Em. Schœr., 415 ; Hepp, 650 ; Malb-, 53 ; Flaf., t. F. C, 50.

Thalle membraneux, d'un vert obscur ou brunAtre, très peu développé, à petits lobes crénelés, formant de petites touffes ascendantes. Intérieur d'un jaune clair sur les bords, garni au milieu de longs filaments grêles, assez bien anasto> mosés. Grains gonidiaux petits en courts chapelets de 4-5-6.

ApotbécleB petites ou moyennes, très nombreuses, cou- vrant presque entièrement le thalte d'un brun roux, d'abord marginées, puis devenant promptement entièrement con- vexes, la marge disparaissant. Sporea incolores, fusiformes, l-septées, ou avec deux autres cloisons, moins visibles et alors obscurément tri-septéeSj un peu naviculatres, de 0--018 à 0""',025, environ 5 à 5 1/2 fois p. I. q. I., renfer- mées au nombre de S dans des thèquet courtes, ventrues, de O""! ,040 à 0«'"',045 de long, sur 0"",018 à 0""»,020 de lai^e. Paraph'jset moyennes, flexueuses, assez agglutinées, non renflées ni articulées au sommet. Epithédum d'un beau jaune d'or. Thécium et Hypothécium incolores.

Spermogonles immergées. Stérigmates articulés. Sperma- tiej droites, très courtes. (Linds. Sperm., p. 272).

1. Teint en bleu t'épithécium et le sommet des thèques.

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Habit. -- Espèce très r^andoe sur les troncs de diflërents arbres dtns la plaine et la moyenne montagne, surtout snr les Tieai nojers, qui bordent la route de Beaançon à St- VU.

6. LKTHAQRIDM VERRacULOSUH.

Coltema verrucuUattm i. Uuli., Genève., p. 86 ; Stitz., L. H., p. 9. Cotlema UiUanbrandi el conglomeralum Hepp, Coll. Myoehroum conglomeratum SchBr., Enum., p. SS6. Eis. Hepp, F. B., 416-, Anzi, Itat. sup.. 5.

Tballe menribraneux, d'un vert obscur ou brunâtre, peu développé, à petits lobes granuleux verruqueux ascendants, plissés. Intérieur d'un jaune d'or sur les bords, incolore à l'intérieur, filaments anastomosés peu développés. Grains moniliformes en courts chapelets.

Apothécies plus grandes que dans l'espèce précédente et beaucoup moins nombreuses, d'un brun roux, à disque asses promptement convexe, bordé par une marge entière abaissée et persistante. Sporei incolores, (usiformes, un peu arron- dies, obscurément septées de ©""(OIô à 0°"°,018 de long en- viron 2 fois p. 1. q. 1 , renfermées au nombre de 8 dans des thèquei cylindriques non ventrues de O^^jOeO à 0°"°,062 de long, surO^^iOlS à 0"",019de large. Paraphysea incolores, moyennes, peu agglutinées, non renHées ni articulées au sommet. Epilhécium, Thécium et Hypotliécium très peu co- lorés.

I. Teint en bleu l'épithécium et le sommet des thèques.

Habit. N'est pas signala en Franche-Comli il aura probablement été confondu avec le Leth. eonglOTneratam ; sur les taules près de fisniiw (J. Mull.). Hepp le dit commun sur les noyers près de Coirt.

Genre COLLEMA Uoffm.

Thalles à lobes plus ou moins développés, quelquefois mi- cro phy 11 iniques, non cortiqué, membraneux, coriace à l'état sec, souvent très pulpeux à l'état bumide.

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ApoUiéclfls d'un rouge brun, ordinairementbordées parune marge thalline entière ou crénelée, Sporei oblongues ou ovoïdes, nonfusiformes, tri-seplées, ordinairement divisées par des cloisons perpendiculaires, transversales.

Spermogonies pflles, immergées. Arthrostérigmates. Sper- matiea droites, courtes.

1 . Thalle à lobes plus ou moins dévelop[>és. ... S

Thalle à lobes microphylliniques 6

2 Apolhëcies grandes de a~ffi&40 Coll. cheileiim Ach.

Apothécies ne dépassant pas 0-027-38. 3

3. Thalle à lobes diversement dëcuupés. Mai^e des apoihécies erénelée ou gratiuleuBe.... 4 Thalle à lobes simplement crénelés. Marge

àea apolhécies très entière 5

'4. Thallelacinié.àlacmiuresallongées, relevées,

ondulées. Marge des apothécies crénelée, , Coll. insUcnum. Ach. Thalle IflCÏnié, àlubes courts crïstato-incisés, crispés. Marge des apothécies très granu- leuse Coll. frif fatum llffm.

Thalle à lobes plus petits sim[dement arron- dis, crénelés. Marge des apothécies granu- leuse Coll. eHtptim Ach.

5. Thalle à lobes moyens, simplement crénelés,

très gonflés à l'état humide. Marge des

apothécies entière Coll. pulpoêvm Ach.

Thalle à lobes plus grands, arrondis, moins pulpeux à l'étal humide, granuleux, furfu- racés. Marge très entière Coil- furvum Ach,

6, Thalle d'un brun obscur. Apolhëcies très

nombreuses Coll. microphyllum Aeb,

Thalle plus noir. Apothécies beaucoup plus

rares CoH. cnlJopiwnttm Nyl.

1. COLLEMA CHKILUM Ach., /. U., p. 630 ; Syn., p. 310; Nyl., t. P., U et Syn., p. 111 ; Koerb , Syjt., p. 403 ; J. Mull-, CUia»., ç. 86; Arn., Jur., p. 282 et Munch., p. 126; Stitz,, L. H., p. 9.

CoUema granoium D, C, FI. Fr., 2, p. 382.

CoU4ma crispum et furfuraeeum Schaer., Enum., p. 257.

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ColUma ptietriUeMoat: Si. Fdç.

Eit.HiNif.4S6; SchKT.. 496; Hepp, 923; Malbr., ISS; Doumeg.,»»; OUt., H6 ; Flag., L. F. C, 296.

Thalle raembraaeux, coriace, d'un vert oliv&tre on bru- nâtre, imbriqué, lobule, à lobules asceodanls, arrondis, un peu crénelés. Intérieur à couches externes, jaune verdâtre, ftlaments rares peu anastonaosés. Grains goaîdîaux épars, plas rarement en courts chapelets de 2-3-4 grains.

Apotbécltt moyennes ou un peu grandes, planes peu sail- lantes, à disque d'un roux (Ascur, bordé par une mai^ granulée, crénelée. Sporea les plus grandes du genre, inco- lores, oblongo-eilipsolde^, ordinairement 3-septées, recou- pées par d'assez nombreuses cloisons perpendiculaires, de 0"",035 à 0",040 de long, environ 2 i/2 à 3 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèqut» allongées, ventrues, de 0",070à 0"-,075 de long sur 0"",023 à 0",025 de large. Paraphytet incolores, peu Oexueuses, assez ro- bustes, très renOées et articulées au sommet. Epiihéâum jaune clair. Thécium incolore Hypathécium jaun&tre.

Spemugoni» immergées. Sténgmate* articulés. Sperma- tiea droites, courtes, deO"" ,0028-32 de long, sur 0" ,0013 de large (Linds., Sperm.).

I. TeÎDt en bleu l'épithéciuro et an liolel la gélatine hjménîale des

H*blt.— Assez pea rare sur les murs des villes : fortiOcalions de Bs- tanfon prés du moulin Sl-Paul, etc., elc-i de beaucoup plus rare sur les rochen ; parfois sur les vieux murs ; mais alors i thalle plus gnnuleni et stérile. Environs de Genive (J. Unll.].

2. COLLEHi HBLiSNOH Ach., L. U., p. 636 ; Syn., p. 315; Nyl., Scand., p. 29 et Syn., p. 108 ; Stitz., L. H., p. 8.

CotUma muUifidam Scli»r., Enwm , p. 354; Kœrb., 5y«l., p. 409 ; Am., Jur., p. 381 cl Muneh., p. 136. CoUema iaeotmfotium D. C, Fi. Fr.,3, p. Kl; D.R., FI. o^.. p. 305. Lichen metcnui Ach. in Act. Uotm., 22, p. It». £is. Hepp, 9t8 ; Halbr., ^\ ; Hag., l. F. C, 95 ; Roumeg., 4.

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Thalle coriace, membraneux, appliqué, orbiculaire ou su- borbiciilaire, d'un vert noirâtre foncé, iucéro-lacinié, à laci- niures allongée»:, à bords relevés, incisés, crénelés, ou sub- enliers, parfois recourbés en dessous. Intérieur à couches externes d'un beau jaune. Filaments anastomosés nombreux atteignant les bords du thuUe. Grains gonidiaux en longs chapelets vermiformes de 25-30 griûns

Apothécles moyennes, sessiles ou substipitées, il disque d'un brun roux plan ou un peu concave, bordé par une marge thalline crénelée, ordinairement persistante. Spore» ovoïdes, incolores, 2-3-seplées, recoupées par des cloisons perpen- diculaires de 0°"",fti2à0""",0'i6 de long, environ 2 à 21/4 fois p. I q. I., renfermées au nombre de Sdans des l/iè^ufis al- longées, un peu élargies au sommet et au ventre, de 0°"",078 à O™ ,082 de long, sur 0""" ,025 à 0°"»,027 de large. Pava- phyaes incolores, peu flexueuses, moyennement robustes, agglutinées au sommet elles sont un peu plus épaissies et inarticulées. £pil/tcicîuni jaune. Thécium el Hypolhécium peu colorés.

Spermogootes semi-immergées. Stérigmatet articulés. Spermatiei droites, oblongues, très petites de 0™»,004 sur 0"'°,001.

]. Sans action sur le thalle , ou la rougit dans certains échanlillons. Teint en bleu l'épi Ihéciam el en violet la gélatine hyméniale autour des thèques.

Var. -i complicatnm Exs, Schter., 418-419. Thalle plus com- pliqué, à lobes beaucoup moins allongés, plus révolulés, nus ou papuleux, assez larges.

Var. 2 mu-ginftle Huds^ Exs. Schser., 420. Laciniures étroites, canaliculées, lobulées, crispées aux bords.

Var. 3 jaoobœfoUTun Schrank. Exs. Sctiaer., 422. Laciniures étroites, pinnalifldes, canaliculées.

HKbll. C, C. sur les rochers el les mousses depuis la pliiiie jusqu'aiii sommités du yui-a,et sous ses diverses variétés, l'arail beaucoup plus rare dans les Votgu, sans cependant y faire absolument déraui.

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3. GOLLBMA CRISTATUM Hotfm., L. FI., II, p. 101 ; Nyl. in Lamy Cat., p. 3 ; Koerb., Syit., p. 408; Stitz., L. H , p. 8 ; Arn., Jur., p. 282.

Exs. Schœr., U7; Hepp. 213; Aniî, Ual. sup., 6; Flag., L. F. C, tf.

Thalle coriace, membraneux, d'un vert noirâtre, humecté vert-olive, à laciniures courtes, intriquées, aggrégées, dres- sées, à bords ondulés, cristato-crénelés. Intérieur à couches exlerneti d'un beau jaune ; filaments anastomosés nombreux atteignant les bords du thalle. Grains gonidiaux à longs chapelets vermiformes de 35 à 50 grains et plus.

Apothécles supeificielles, un peu grandes, sessiles, à disque d'un brun rouJt, plan ou un peu concave, bordé par une marge thalline granuleuse, cristée par les excroissances du thalle, persiatanle. Spores ovoides, incolores, 3-septées, à séparations peu visibles, ordinairement nébuleuses, de 0"",023 h 0"-,028 de long, environ 2 fois p. 1. q. 1., renfer- mées au nombre de 8 dans des théques oblongues, renflées au sommet et au ventre, de 0"'"',078 à 0°"°,08Û de long, gjjj. Oainx 025 i 0"'"',027 de large. Paraphyses incolores, peu flexueuses, moyennement robustes, agglutinées au sommet elles sont très peu épaissies, et inarticulées. Epithécium jaunâtre. Thécium et Hypothécium incolores.

Spermogonles rougeâtres étant humectées, situées surtout à l'extrémité des rameaux.. Stérigmatea articulés. Sperma- ties droites, oblongues, petites de 0""',0W sur O^^iOOi.

I. Sans action sur le thaJIe. Teînl en bleu l'épilbécium, et en rioletla gélatine hymen iale.

H«lilt. Beaucoup plus rare que l'espèce précédente el seulement snr les petits rochers calcaires à Qeur de terre parmi les mousses : Uontfer' rand, Bomsiéres, Laiaiey.etc. Parait mouler beaucoup moins haut dans le Jura que le Coll.fnetœnutn, auquel il ressi?mUe beaucoup. Les organes intérieurs ne présentent aucune différence ; seul le thalle a un Tacies dif- férent, provenant probable meiil de son habitat parmi les n pourrait-on n'en faire qu'une variété de l'espèce précédente.

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i. COLLEHi PDLPOSHH Ach., Sijn., p. 311 ,- Desmaz., Cr. Fr., p, 585 ; D R-, Alg., p. 205; Schœr., Enum., p. 259 ; Nyl., Scand., p. 30 et Syn., p 109 ; Kœrb , Syst., p. 404 ; Slitz., L. H., p. 8 ; J. Mull-, Clata., p. 87 ; Arn., Jur., p. 284 et Munch., p. 126.

ColUma erigpum D. R.. Alg., p, W5 (pr. p.).

CoUema miiUiflorum Hepp.

Lichen pulpo'Ui Sernh.

Eis. Schœr., 428 ; Hepp, 417 ; Malkr., 5t ; Oliv., 19 ; Roumeg., !279

Thalle d'un vert obscur, suborbirulaire, coriace membra- neux à l'étal sec, très pulpeux et gonflé par l'humidité, im- briqué lobé, à lobes tapais crénelés, déprimés aux bords. Intérieur d'un jaune clair aux bords. Filaments nombreux bien anastomosés ; grains gonidiaux petits k longs chape- lets de 20-25 grains. Epithécium, Thécmm étant tous deux , sans modifications presque jusqu'aux bords du thalle.

Apothécles moyennes ou un peu grandes, sessiles, à disque plan d'un brun roux, bordé par une marge thalline entière. Spore» incolores, ovoïdes, ou atténuées à une extrémité, ordinairement 3-septées, plus rarement recou- pées par des cloisons transversales, de 0"'°,02l à 0""",023 de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des i/tègwes cylindriques, allongées, peu renflées au sommet. Epithécium incolore ou un peu jau- n&tre. Thiiâum et Hypathécium incolores.

SpermogOttl» nombreuses, surtout aux extrémités des lobes. Stérigmates articulés. Spermaties droites oblongues, petites, de O'-'jOOSS à 0"'",004 de long; sur O'—.OOOe de large.

I. A peu près sans action sur la gélatine, ou la rougit un peu. surtout dnnslavar. lenor ;leinten bleu l'épithécium et le thécium en violet, puis en jaune rougeâtre.

Var. granulatam Schaer.,Sptc.,p. 538. Exs. Scheer.,429; Hepp,

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418; Anzi, Lanj?., 497 b; Flag., L.F. C, 49.295.- Thalle orbic*i- laire, à lobes rayonnants, bulleux, granuleux au centra, con- vexes, crénelés aux bords, devenant très pulpeux par rbumi- dilé.

Var. toiuuc Ach , L. V., p. 635. Coll. lunoêum Leight. Exs. Hepp, 87. Thalle membraneux, un peu plus petit que dans le type. Imbriqué, A lobes sinués. Apotfiieiet plus grandes et plus enfoncées dans le thalle.

Var. ceraaoidBB Borr. in E. B., Suppl. ; Nyl. in Flora 1878, p .t42;Stitz., L. /f.,p. 7.Exs.Flag.,L. olfr-, n'288 —Thalle d'an brun verdAtre arrondi, pulviné, ascendants, à petits lobes gon- flés, granuleux, imbriqués. Apothicies el Spores de l'espèce, mais toujours très rares.

H«bit. Le lype est assez rare dans lu» limites, sur la terre parmi tes laousses dans les Voigêt (Mongeotj ; la variélé granuUitam est des plus communes sur tous les murs de Besançon, la plaine et la montagne moyenne ; environs de GenéM ;J. Muii ) : la var. tenax eat beaucoup plus rare ; sur la t^re, prés du pont de LaUiey, dans les bois d'Arnei, près des sources (Flagey}. La var. eeranoidu seulement près de Genève.

5. COLLBMA CRISPlfH Ach., Syn., p. 312 ; Nyl., Syn., p. 110 ; Ajn., Jur., p. 283.

Thaile coriace, membraneux, d'un brun olivâtre, pulpeux étant iiumecté, lobé à lobes rayonnants, divisés crénelés, à marge quelquefois granuleuse. Intérieur d'un jaune brun peu foncé aux bords ; filaments nombreux anastomosés ; grains gonidiaux en longs chapelets.

Apothécies plus grandes que dans le Coll. pulposum, ses- siles, à disque plan d'un brun roux, bordé par une marge assez élevée et toujours granuleuse. Spores incolores, ovo'idcs ou un peu atténuées à une extrémité, 3-septées, recoupées par quelques cloisons transversales, de 0"",022 i. 0""" ,025 de long, environ 2 1/4 fois p. 1. q. I., renfermées au nombre de 8 dans des thèquei cylindriques, allongées, peu rennées, de 0""",072 à 0""",078 de long, sur 0™,018 à 0'"*,M9 de large. Paraphyaet médiocres, moyencetneitt

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(lexueuses, agglutinées, non épaissies ni renflées au som- met. Epilhècium, Tfiécium et Hypothécitim incolores. Spennogonies non étudiées.

I. Teint l'épithécium en bleu et le Ihécium en violet ou en jaane rou* geitre.

Hktait. Sur la terre aui mâmea localités que lea Cottenta mebenum et palpogum ; mais toujours beaucoup plus rare. It ressemble beaucoup à ce dernier, dont ce n'est peut-être qu'une variété à apolhécies un peu plus grandes et à marge non plus entière, mais toujours bien dislinclement granuleuse.

6. COLLEHA FDRVUM Ach., L. U., %«., p. 323; Nyl-, Si/n., p. 107; Kœrb., Pnr.. p. 417; Arn., Jar., p. 281 et Munch., p. 126.

Exs. Sch»r.,4H ; Hepp, 9Z> ; Oliv. 215 ; Flag., L. F. C, 148.

Thalle coriace, membraneux, d'un brun vert ou d'un vert noirâtre, presque monophylle, ou à lobes compliqués, ru- gueux, ondulés, entiers et presque toujours recouverts en dessus et même en dessous de gros grains arrondis furfura- cés. Intérieur d'un jaune brunâtre clair; filaments nom- breux, anastomosés, grains gonidiaux petits en longs cha- pelets atteignant presque les bords du thalle.

Âpothécles petites ou moyennes, éparses, sessiles ù disque plan d'un brun roux, boi'dé par une marge thalline, élevée, entière et assez persistante. Spores incolores ellipsoïdes, tri-septées, recoupées par des cloisons verticales, de 0°"°,(H9 à 0°"',024 de long, environ 2 fois p. 1. q I., renfermées au nombre de 8 dans des ihéques allongées, peu ventrues, de 0""°,074 à 0'""',076 de long, sur O^-.OIS à 0°"»,020 de large. Paraphyses incolores, assez robustes, moyennement flexu- euses, agglutinées surtout au sommet oii elles ne sont ni renflées ni articulées. EpiOiécium àpcinejaua&tre. Thécium et Hypothéciam incolores.

Spermogonlen peu colorées. Stérigmates articulées. Sper- maties droites, oblongues, petites, de 0"".00lfô à 0"",005.

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lame du thalle à l'aat sec. Colore en bien 1'^-

n violet el en jaune rougeâlre.

Habit. Espèce commune partout sur les vieux murs el les mcben;

mais presque toujours stérile; était bien fertile sur un bastion aujourd'hui

démoli qui se trouvait devant la gare de Beiançon~ l'iolfe. On le renconlrs

parfois à la base de vieux arbres ; mais cette station est beaucoup plus rare.

7. COLLBMA MICROPHTLLUM Ach., L. U., p. 630; Syn., p. 310; D. R., Aig., p. 208; Kœrfo., Syat.. p. 406; Ny]., L. P., p. 5 et Syn., p. 113; J. Mult., CIom.. p. 86 ; Arn., Jur., p. 281.

Leptogiiim mierophj/ttwn StiU., £. H., p. U, Collema Higretatfi var. mieivphytlvm Scbzr., Emtm., p. 951. Cotlema flagtvn:! Sm., E. Hot., 1912

Exs. Moug., St. Fog.,948;Schs>r..411; Ilepp, 31t ; Ualbr, 153 ; Wr., 13; Roumeg., ^8.

Tbolle de très petites dimensions, submembraneux, d'un vert obscur ou brunâtre , k lobules aplanis aux bords et crénelés, granuleux, verruqueuxau centre. Intérieur jaune d'or sur les bords ; filaments anastomosés au milieu et rem- placés sur les bords par des cellules beaucoup plus couiles et amorphes, grains gonidiaux petits ou en courts chapelets de 5-6-7, ou épars, ou en groupes orbiculaîres de 6-8-10.

Apothécles petites, nombreuses, presque confluentes, con- caves urcéolées, àdisque d'un brun roux pâle, bordé par une marge entière, élevée, de même teinte. Spores incolores, ovoïdes, peu ou pas resserrées aux extrémités, 3-septées ; quelquefois recoupées par 3 ou 4 cloisons verticales, de de Omo.oao à 0"-,024 de long. 2 fois seulement p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des Ihéques cylindriques, allongées, peu ou pas renflées, de O^^OSO àO-%082 de long, sur 0""",016 ù 0""",O17 de large. Paraphysej incolores, moyennes, flexueuses, agglutinées, ni articulées, ni épais- sies au soinuiet. £/»il/it!«um, Tltécium ei Hypolhecium in- colores.

Spermogonies non étudiées.

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95 -

I. Teinl en bien l'épithécium et une partie du thécjum.

Habit. Espèce rare dans nos limites ; sur les troncs d'arbres, aimant le voisinage des lieux hal>ilé» : dans les Voagei (Uougeol) ; dans les envi- rons de Genève nulle ou non signalée, mais cerlaînement très rare dans toute la FrancAe-Co»i[^,oûelleestremplscéeparle L«tk. conglomeratum.

8. COLLBMA CALLOPISMUM Nyl., Syn., p. 113; Am., Jur., p. 286.

; StiU.,i.. H-, p. 10.

Thalle très petit, atteignant à peine 1 mil), de haut, d'un noir opaque, en grains agglomérés rugueux, Intrâ-ieur d'un jaune d'or sur les bords ; filaments tubuleus au milieu et remplacés aux bords par des cellules beaucoup plus courtes ; grains gonidiaux épars ou en petits amas, mais non en cha- pelets.

Âpothécles très rares, petites, k disque concave d'un roux obscur, d'abord bordé par une marge entière thalline, qui disparaît promptement. Scores grandes, incolores, ovoïdes, 3-ïieplées, recoupées par quelques rares cloisons verticales, de 0"*,025 à 0",027 de long, environ 1 :i/4 à 2 fois p. l. q. I., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, non ventrues, de O'""',080à0-'",082 de long, sur0""-,018ji0""",020 de large. ParaphyacB incolores, moyennes, flexueuses, agglutinées, non épaissies au sommet ni articulées. Epilhé- ctum, Théàiim et Hypolhécium presque incolores.

Spermogonies inobservées.

I. Teint eu bleu l'IiYpothëcium et une partie du tliecium.

Habit, Espèce des plus rares partout, tandis que la précédente est très répaniliie. sinon dans nos limites, au moins dans beaucoup de parties de la France et de la Suiwe Elle n'est connue avec certitude que sur des rochers calcaires au pied du Satèee {1. Mutl,). Elle ressemble beaucoup â la précédente ; mais s'en distingue par son habitat 'oujours saxicole, par son thalle plus noir, par ses apotliécies beaucoup plus rares et ses spores uu peu plus grandes.

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¥ GRAINS QONIDIAUX SE RAPPROCHANT DES CHROOCOCCACËES (GL^OUCHËNS).

Genre OMPHALARIA D. R. et Mnl.

Thalle fixé au support par une partie centrale, les bords restant libres (llialle ornbiliqué), souvent pelté, orbiculaire, aplati en petite pièce de monnaie, mais surtout dans des ré- gions plus méridionales ; chez nous plus souvent cœspiteux, k laciniures aplaties, pulvinées, ou presque cylindriques. Grains gonidiaux toujours dispersés ou réunis par 2-4, mais jamais monili formes. Filaments anastomosés dans le milieu du thalle, ce qui est caractéristique pour ce genre de Glaso- lichens. Apothécles ou endorcarpées et immergées, ou bien adnées et biatorines. Spores simples. Spermogonies immer- gées. Stérigmalet simples, Spermaties ellipsoïdes. Gélatine hyméniale bleuie par l'iode.

i. Thalle ascendant cœspiteui 3

Thalle apprimé Omph. botri/o$a Nyt.

S' Thallelobé, à lobes pu Ivinés, découpés. Apothë- cies petites tuberculirormes, nu sominet des

rameaux lliallins Omph. pulvinala îiy\.

Thalle lobé à lobes slipjlirarmes, crénelës au sommet. Apothécles planes, biatorines, rela- litement grandes Omph. eoraliadB» Nyt.

i. OMPHALARIA PDLVINATA Ny!., L. P., p. 103; Prod., p. 19 ; Syn., p. 99; Stitz., L. H., p. 5.

Thyrea puhinata Uass . in Ftoi-a 1856, p. 310; Kœrb., Par., p. 430; Arn..Jur. p. îSi et Munth., p. 129.

Collema tlygium p pultiinalum Schacr., Enum., p. 260.

EiB. Schœr., *35 ; Hepp, 658 ; Arn., 320 ; Flng., L. F. C, 960.

Thalle coriace, cartilagineux à l'état sec; gélatineux s'il est humecté; d'un brun noir, très souvent saupoudré d'une

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pruine bleuAtre, à lobes agrégés, pulvinés, plus ou moios in- cisés, crénelés, ascendants. Inléi-ieur à bords d'un jaune oli- vâtre formé d'une substance gélatineuse dans laquelle on dislingue au centre des filaments rameux et s'anastomosant assez souvent; grains gonidiaux au nombre de 2-4, conte- nus dans une cellule gélatineuse et rangés surtout contre les bords.

Apothécies pAles, petites, situées ordinairement à l'extré- mité des lobes thallins, tu berculi formes et peu proéminentes. Spofci petites, légèrement ellipsoïdes ou subglobuleuses, incolores, simples, de 0°"",010 à 0""",0H de long, environ 1 à i i/i fois p. 1. q 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèijuBi cylindriques, de 0""", 045 à O™™ ,050 de long sur O^^jOIS àO^^jOlG de large. Puraphyie» moyennes, médio- crement flexueuses, très agglutinées, non renflées au som- met, parfois assez faiblement arliculées sur la longueur. Epithecium, Thecium et Ilypothecium peu colorés dans une couche mince.

Spermogonles immergées. Stérigmatea simples. Sperma- ties oblongues, droites de 0™",(XÏ3 de long sur 0™",001 de large (Nyl. Syn.).

i. Teïnl en bleu gélaline hyméniale et l'ëpilhéciiim ; la (Couleur passe ensuite au vineui, elle persiste dans l'Iiypoth^cium.

Var. H«ppuJ. Mull., C(aM., p. 82;Stilz.,L. IL, p. 5. - Thalle noir pruineux, monophylle, unpeulauinié, àlaciniures incisées,

agrégé, piilvinë ; gonidles éparses, 2-4 par groupes. Apothé- ciea complètement incluses. Thèqueg cylindriques, d'environ 0<n»,050 de long. Spores petites, nombreuses, ellipsoïdes, d'envi- ron 0«" ,005-6 de long, t 1/2 ù 1 3/4 fuis p. I q. I., au nombre de 20-40 par thëque, ce qui la distingue immédiatement du type.

Habit, Espèce rai'e etorilinairemciil stérile Jans nos régions, à thalle ordinairemeni large et peu épais, var. taiiiir Nyl ; sur les rocliers humides dans les boJs de Uonti«rrancl, de Laitfe-j, au bas du Ckaatron, elc , etc.; □u à tlialle plus épais, var. packyphylla Mull. ; mais danii la vallée du Rhône supérieur hors de nos limites. En Atgériv, se trouve une forme à thalle plus cylindrique, moins pruineuse 1res fertile (Flag., Col. L. Atg.,

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2. OHPHALARU RORALLOIDES Nyl., Syn., p. 1(M ; StiU-, L. H., p. 5.

Peecania coiaUoidet Mass., in Floiv 1858, p. 93; Kœrb., Par., p *99; Arn-, Jur.. p. 2Ut,

Cori/nEpAorui coraltuidei Mass., in floro 1856. Eis. Ilepp, Ki6; Anii, Penel., 1 ; Roumeg., 341.

Thalle noir, très souvent couvert d'une pruine bleuâtre, coriace à l'état sec, pulpeux humecté; pulviné, formé de lobes ascendants, stipitiformes, crénelés au sommet. Inté- rieur d'un jaune bleuâtre sur les bords, formé de queJques filaments et de globules gélatineux irréguliers £n appro- chant du centre, les filaments s'allongent, deviennent plus ou moins parallèles et anastomosés ; grains gonidiaux épnrs, 1-2-4 dans des globules gélatineux, beaucoup plus nombreux que dans VOmph. pulvinatn, et s'étendant pres- que jusqu'au centre ils sont groupés dans l'intervalle des filaments.

ApotbËcies d abord 1res concaves, puis devenant planes, assez grandes relativement, à disque d'un brun noirâtre, bordé par une marge Ihalline persistante, mais très mince. Spores hyalines, simples, globuleuses ou un peu ellipsoïdes, dfi 0""",0i2 à 0""',04« de long, sur 0"'"',013 h 0-"",(>16 de large; elles y sont unisériées. Pti(rt;)/i!/aeï incolores, moyen- nes, enchevêtrées et très agglutinées, non renflées au sora- rneL, peu ou pas articulées. Intérieur de l'apolhécie d'un brun sale sous une couche un peu épaisse. Epilhécium un peu jaunâtre, Thêcium incolore, Hypolhécium d'un jaune très clair sousune couche mince.

Spermogonles très immergées. Stérigmaleé simples. Sper- matiea ellipsoïdes, d'environ 0""'',003 de long sur 0'""',001 de

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I. Teint rhypolhécium en bleu persistant, l'ëpithécium et la gélatine

hyniëniale en bleu passant promptomeni au rouge vineux.

3. OHPHALARIA BOT&YOSA Nyl , Syn., p. 101 ; J. Mull., Clasa., p. 422.

Pleclotpora boiryosa Mass., Mite. 1856, p. 20 ; Kœrb., Par., p. 432 ; Arn.,/ur., p. 9^. Arnoldia botryota Krniph., Lich.. Bayr. Eis. Arn., 31 ; llepp, 930 ; Anzi, 309 ; Rubli., 510.

Thalle orbiculaire, petit, ne dépassant pas 3 à 4 mîtl., membraneux à l'état sec el d'un brun noir, se gonflant beau- coup par l'humidité et devenant verdâlre, peu lobé, presque pelté, granuleux, rugueux noduleux, très ombiliqué au centre. Intérieur du thalle d'un jaune verdûtre sur les bords, inco- lore au centre se trouvent des filaments plus ou moins allongés et un peu anastomosés. Grains gonidiaux peu nom- breux, 1-2-3 dans des globules gélatineux.

Apothécles petites, presques invisibles, noyées dans les nodosités du thalle, ou immergées, punctiformes. Spores hyalines, simples, globuleuses ou un peu ellipsoïdeii!, de 0""»,008 à 0"'«,010 de long, environ 1/2 à 1 3/4 fois p. 1. q. I., renfermées au nombre de K dans des Ihèqua cylindriques, L peine élargies au sommet, de 0""",042 à 0""",047 de long sur 0""°,013 à 0°"",015 de large Pdi-aphi/aei incolores, grêles, très agglutinées, non renflées au sommet, peu ou pas arti- culées, fipil/teciiim, Thécium, Hypolhécium d'un brun sale sous une couche un peu épaisse, presque incolores sous une tranche tnince.

SpermogODles inobservées.

I. Teint l'ëpithécium et la gëhilinehyméniale eu bleu passant parendroîls

Hftbït. Espèce découverte pnr H. Arnold sur des roches calcaires et dolomitiques de la Fraaconie el du Wurtemberg, K. R. dans nos limites elle n'est signalée que par U. J. Muller sous Moraex prés de l'Arue,

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sur un gros bloc en compagnie du Leâd. aaxaiilU. Elle est remplacée en Algérie par VArnoldta eyalhodea Mass. qui lui ressemble beaucoup.

Ce:le-ci a le Tlialle un peu plus grand, non rugueux, les apolhëcies plus nombreuses, rougcàlres, innées, mais bien visibles quand la plante esl bien gonllée par l'humidité.

Genre THYREA Mass. (pr. p.).

Thalle très largement ombiliqu^, presque entièrement 6xé au supporl.ù l'exception du bord des lobes, subtarlreux, peu gélatineux, à très petits lobes, souvent coralIoMes en dessus, d'un brun noir, souvent saupoudré d'une pruine bleuâtre. Pas de filaments longitudinaux. Grains gonidiaux épars. ou par2-3-4, petits, ari-ondis ou anguleux. AfioUiéctei d'abord innées, puis saillantes et bordées par une mince marge léca- norine. Spoi-ea simples. Spermogonies immergées. Stérig- malci simples. Gélatine hyméniale bleuie et rougie par l'iode.

THTREA BKCIPIENS Mass., Syn., p. 61 ; Koerb., Par., p. 430; Arn.. Jur., p. 294.

Omphataria liteipUnttiasa., Framm.. p. 13.

Cûtlema decipieni Nyl., Syn., p. 102.

Ex». Hepp, G57 ; Arn., 158; FlHgey, L. *'. C,,300.

Thalle très largement ombiliqué, microphyllinique, sub- tartreux il l'état sec; spongieux, peu gélatineux à l'état hu- mide, d'un brun noir souvent bleui par la pruine, rougeâtre humecté, se transformant souvent en une masse crustacée, coralloiJde. Intérieur du thalle non corliqué, d'un assez beau jaune sur les iiords, cellules internes gélatineuses, angu- leuses, sans filaments longitudinaux ; grains gonidiaux pe- tits, rassemblés par 2-3 4, et enfermés dans des cellules gélatineuses, ou plus souvent anguleuses, difformes.

Apothécies d'abord petites, puis inoyenties, innées et urcéo- lées au début, puis adnées et patelliformes, i disque d'un roux noirâtre bordé par une marge thallinc mince, entière et

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- 101 déprimée. Spores incolores, simples, ellipsoïdes, de 0""",010 à0""',013delong, environ! 1/2 fois p, 1. q. I., renfermées presque toujours au nombre de 8 dans des thèquet cylin- driques, peu renflées ou plus souvent bi-sériées ou à peu près, de 0"-,068 à ir~,<yjO de long, sur 0'"-,018 à O'-'-jOaO de large. Piu-a/i/ij/jcj incolores, moyennes ou un peu plus ro- bustes, très agglutinées, un peu épaisses au sommet et légè- rement articulées, £}iil/tect um jaunâtre. fîi/m(tniumincolore. Spermagonies inobservées.

I. Teint en bleu répiihécium, riiypolhéciinn el U gélatine hjinéiuale ; l'intérieur des llièques prenant une coloration rouge vineux.

Habit. Espèce des plus rares dans nos régions ; M. le D' Stitzenbereer ne l'indique pns prés de Genève, ni dans les parties de la Siiia^e qui nous touche. Je l'ai récollée dans une c-spèro de petite grotte, à Heaançon, au- dessus du petit sentier qui monte de la fontaine de Bregitle i la route du niùnl de Brggillg.

Genre ANEMA Nyl.

Tballe petit, orbiculaire, granuleux ou pelté, ombiliqué, souvent très étroitement, non coi-tiqué, formé au centre d'al- véoles ou cellules de diverses dimensions sans filaments lon- gitudinaux. Grains gonidiaux assez gros. ApDtbécles ou léca- norines ou innées et peu visibles. Spore» simples. Spermogo- nles immergées. Slérigmttles simples. Spermatiea courtes, oblongues. L'iode teint en bleu la gélatine hyméniale.

ANBHA MODULOSDM Nyl. in Hue, Add., p. 20.

Collama nodulotum Nyl., Prodr., p. 30 et Sijn,, p. 10t. Eis. Flag , Lieh. atg., n. 293 el L. F. C n. 318 (sub nomine Syna- titM Aeharii, non itouineg., exs. 351).

Thalle noir, ordinairement saupoudré d'une pruine bleuâ- tre, formant des gloinérules noduleux, semi-convexes, à lobes presque invisibles. Intérieur du thalle non cortiqué, jaune verdâtresur les bords, entièrement formé d'alvéoles grandes,

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ou petites, arroodies ou anguleuses difTormes ; grains gonî- diaux groupés par 2-3-4 et rangés dans certaines de ces al- véoles ; ils sont toujours sensiblement plus gros que ceux de l'espèce précédente, el atteignent jusqu'à 0"",010 en dia- mètre.

Apothécles petites, ordinairement très nombi'euses, quoi- que peu visibles, à disque d'un brun roux, devenant plus vif quand elles sont humectées, à marge presque nulle, le disque ne dépassant pas presque le thalle. Spores incolores, simples, oblungues, de {>"",010 àO»'",01l de long, environ 1 1/2 à 1 3/4 fois p.'l. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des tkèque$ cylindriques, à peine élargies au sommet, de 0-'",045 à 0",047 de long, sur 0— ,015 & 0<"',0n de large. Paraphysea incolores, moyennes, ou un peu grêles, très agglutinées, faiblement articulées, peu épaissies au sommet. Epitheeium, Thecium et Hypolhecium presque incolores sous une tranche mince.

I. Teint en bien t'épithéciumet l'hypothécium. Lagëlalinehjtninialepasse souvent au mains pur placeaa violet rougeélre, l'intérjear desthèques éliul coloré en jaune rom.

Habit Espèce des plus rares en France et en Suitte. Elle a été re- cueillie prés de Mande par l'rosl. Elle existe en Franche-Comtè au pied de la roche calcaire du Mont présOrnoa» au-dessus des vignes; également à la base des grands rochers à lu source du Lison. Il faut la rechercher sur les calcaires à pic dans les endroits il y a des indltrationsd'eau, à Cotutantine dans ces conditions.

Genre OOLLEMOPSIS Nyl.

Thalle crustacé, rarement iinement squamuleux, plus sou- vent aréole granuleux, coralloïde ou furfuracé. Hyphes courtes, enchevêtrées, sans longs niaments longitudinaux. Grains gonidiaux d'un bleu glauque au centre, beaucoup plus jaunes aux bords, mais non louges. Apothécles souvent très petites, urcéolées, innées, d'autres fois adnées et léca- norines ou biatorines. Spores incolores, simples, au nombre

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lOO

de 8 dans nos espèces. Spermogonles immergées. Stérig- mates simples. Spermaties oblongues.

1 . Thécium à peine Jeux Tois plus large que haut.

Apothëciet (l'un l'ouge carné. Paraphyses

libi'es 2

Tliéciuin plusieurs fuis plus large que haut. Apolhëcies d'un brun obscur. Puraphyses ag- glutinées 3

2. Thulle minix grunuleiii d'un brun olivâtre. . . Coll. Arnoldiana Nyl. Thalle mince, gninuleui, bleuâtre Coll. cxaia Nyl.

'i. Apothécies à la lin lécanorjnea, relatiremeni

grandes Coll. Schtereri Nyl.

Apolhccies toujours petites, ui-céolëes Coll. murorum NyJ.

\. COILEHOPSIS ARNOLDIANA Nyl. in Flora 1874, p. 305; et in Hue, Add., p. 18 ; Stilz., L. H., p. 16.

Paorotichia Arnoldiana Kcerb,, Par., p. iSi ; Arn., Uuneh., p. 1S9 ; Forssell, GUeol., p. 79. Ph'jnma Arnotctianum Ilepp, in Flora 1858. Leptogium Ârnoldianum Nyl,, Sj/n., p. 118. Eis. Arn., 32.

Thalle mince, crustacé, granuleux, indéterminé, d'un brun noirâtre k l'état sec, plus noir humecté, formant une tache obscure. Intérieur d'un jaune un peu brunâtre sur les bords, incolore au milieu, formé de cellules lâches, irrégulières, peu distinctes. Grains gonidiaux ressemblant parfaitement aux algues dites Croococcacées, d'un jaune verdâtre.

ApothAcles bialorines, très petites, su bgyalecti formes, con- caves, à disque d'un rouge carné, bordé par une légère marge biatorine. Spores incolores, ellipso'ides, simples, très oléagineuses, de 0""",ul7 h l}""°',QQ2 de long, environ 2 fois p I. q. 1-, renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, très étroites, de 0""",070 à 0""",075 de long, sur 0*",(li;t à 0'"'",01'i de large; elles y sont généralement unisé- riées. Paraphijses grêles, peu cohérentes, non renflées au sommet, ordinairement un peu ariiculées (Nyl.) ou simples

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104 (Am.). Epilhecium d'un jaune brunâtre. Thecium incolore. Hypotkecium très peu coloré. Spermogonies inobservées.

I. Teint tu bleu l'épilhecium et la gélatine hymen iale qui passe ensnjle

H*bit. Espèce des plus rares dans nos régions, recoeillte seuiemenl au Salève sur les calcaires par U. JfuIIer.

2. COLLBMOPSIS CAKIA Nyl., l. c. et in Hue, Add , p. 18; Slitz.. L. H., p. 16.

Piorvtiehia emiia Forss-, GUeol., p. 71.

Thalle mince, cnistacé granuleux, indéterminé, d'un gris bleuâtre. Intérieur jaune bleuâtre sur les bords, hyalin au centre formé de cellules irrégulières plus longues et tubuleuses au centre, plus arrondies, anguleuses aux bords. Grains gonidiaux d'abord libres et isolés, puis au nombre de 2 et ensuite de 4 après une division dichotome, d'un jaune bleuâtre ou olivâtre dans des alvéoles arron- dies ou oblongues.

Apotbécies biatorines, très petites, subgyalectiformes, à disque d'un roux carné, bordé par une légère marge biato- rine Sporet un peu plus petites que dans l'espèce précé- dente, incolores, simples, ellipsoïdes, de O^^jOlSà 0'"",(M9 de long, renfermées au nombre de 8 dans des ihèques allon- gées, étroites de ()°"",0fi6 à 0"'"',070 de long sur 0™"',(H2 à 0"",tM4de large. Pamphyses grêles, hyalines, peu cohéren- tes, non renflées au sommet et peu ou pas articulées. Epi- thecium, Thecium et Hypolltecittm incolores.

Spermogonies inobservées.

I. Teint en bteu l'ëpithecium et la gëlaline bïméniale, et l'inlérisur des thcques en jaune.

H*blt. Eicessivemenl rare ; signalée seulement sur les calcaires du SaUve près Moriux par M. Rome.

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3. GOLLBMOPSIS SGHAKRERl Nyl. in Flora iSlG, p. 571 ; et in Hue, Add., p. il ; Cati., L. Alg., p. 108.

l'iorotirhia Schareri Arn , Jur , p. 2$) : Kons., Glmolich., p. 82. Pannaria Scluereri Mass.. Rie , p. lit ; Kœrb.. Par., p. 46 ItîMora ScluEreri Hepp. Eia. Schœr., 2Ï8; Hepp, 1%; Ami, *;«; ni.g., i,, alg., ii. 300.

Tballfl squamuleux, aréol(5, à ai-éoles parfois bien dilTrac- tées et séparées, noitAtre. spongieux humecté, squainuJes très petites, se résolvant en grains corallins. Intérieur du thalle d'un jaune oliv&tre sur les bords, ii cellules confuses, irrcguliéres devenant plus tubuleuscs au centre, ii filaments plus gros et beaucoup plus courts que dans tes Collema ou les Omphalaria auxquels ils ne ressemblent nullement. Grains gonidiaux plus foncés sur les bords, assez rare^ au centre ils sont d'un bleu vert, et épars ou bien rassem- blés d'abord au nombre dc'i dans des alvéoles gélatineuses plus ou moins arrondies, puis au nombre de 4 par suite d'une division dichjtome et très longtemps soudés SA 2. L'en- veloppe prend alors une forme ovale, resserrée au milieu et ayant environ 0^'",(y20 long, sur 0"'",Oltî de large.

Apotbâcies moyennes, situées au milieu des aréoles du thalle, d'un brun noirâtre à l'état sec, de couleur plus vive humectées, à disque plan ne dépassant pas le thalle, immar- ginées. Spores incolores, ellipsoïdes, simples, deO^^Oil à0"n'°,013de long, environ 1 1/2 fois p. l. q. I., renfermées au nombre de 8 dans des thèquea un peu ventrues, de 0"'"',055 à O^-'iOeO de long, sur 0«"",0I4 à 0"™,016 de large ; elles y sont ordinairement bisériées, au moins au milieu. Paraphijses incolores moyennes, un peu flexueuses, très ag- glutinées, non renflées au sommet ni articulées. Epitbecium jaunâtre. Tliecium incolore. Hijpolhecium assez distincte- ment jaune.

Spermogooles inobservées.

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I, Tuint l'épithécium et la gélatine lijmcniale en bleu passant par endroits aa verdâlre ; l'inléi'ieur des Ihéques devient jaunâtre ou peu niodîQé.

M. Forsaell prétend que les gonidiea appartiennent pluldt aux Noatoea- cée» qu'au 1 Chroococcacéea et qu'on devrait placer celte espèce plutôt à côté des Pannaria, que dans les Ptorotichia. Dans mes échantillons les goni- dies, surtout au rentre, sont lilen celles des Collemopnii, comme on a pu le voir par la description. Cette plante est très rare dans nos limites ; je l'ai cependant rencontrée près du sommet du ballon de Semonce sur des gra- nits très secs. Elle est très commune en Algérie sur des calcaires et sur- tout sur les giés du terrain lacustre.

4, COLLEHOFSIS HaRORUM Stilz , L. H., p. 16.

Fiorotichia tmiromm Mass , Framm., 1855, 15; Kœrb., Par., 436; Arn-, Jur., p. 296. Eis. Mass., 31».

Thalle indt'letminé, aérolé, diffraclé, aréoles formées de squamules coralloïdes, furfuracées el souvent pruineuses. Inlérieur du thalle d'un jaune olivâtre sur les bords, à cel- lules confuses irrégtilières, gélatineuses, un peu plus tubu- leuses, allongées au centre. Grains gonidiatix rarement épars, plus souvent 2-4 dans des alvéoles arrondies ou ova- les.

Apothécles très petites, d'abord closes, puis aréolées, ne devenant planes qu'à la fin, à disque d'un brun roux, bordé par une marge mince concolore. Spore» incolores, simples, ellipsoïdes, de 0">™,010 à 0"'",0I1 de long, environ 2 fois p. 1. q 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu élargies au sommet, de 0°"",050 à 0'"",055 de long sur Qmm QJ3 à 0""",01 i de large. Paraphyaes incolores, flexueti- ses, grêles, bien agglutinées, non renflées au sommet, ni articulées. Epithccium jaunâtre, Thecium et HypotlteiHum incolores.

Sterigmates rameux, d'après Massalongo, tandis qu'ils se- raient simples dans la Coilemopsii Schxreri.

I. Tciut la gélatine hyinëniale en bleu, l'intérieur des jeunes thèques en jaune.

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Habit. ~ Espèce très rare el signalée wulement au mont Salent par tl. le D' Millier. Il faut avouer que celle espèce ressemble énormément à la précédente : même Ihalle nrêolé, dîtTrnclé. métnes cellules intérieures. La difTérencc n'existerait n'ellsmuiil que iliiiis les aginiliécies qui sont plus petites. l)cuuroup mn'wn urcéolées; les ïpnres sont aussi reliiti- vemetit un peu plus étroites (Juanl à lu diiréreiice îles sléi- limâtes, elle est bien problému tique.

Gknbe PYRENOPSIS Nyl. (pr. p.). EUPYRENOPSIS (iNyt.).

Tb&lle toujours 1res mince, faililement aréole (;ranu1eiix ; à l'iDlérieurst! trouvent des cellules confuses à hyphes très rares, peu visibles entre les colonies de gonidies. Celles-ci se rappi'ochent des algues dites Glœocapaa; la gélatine qui entoure les gonidies est teinte en rouge par la Glœoctipsine ; cette coloration presque toujours très visible dans les cel- lules du bord, l'est beaucoup moins dans le milieu <]ui est souvent entièrement décoloré.

Apotbécles toujours très petites, innées, urcéolées. Spores simples, au nombre do 8 dans les thèquea (de 3'i dans une seule espèce de nus régions), toujours très petites. EpUkC' L'tiim incolore ou brun jaunâtre.

Spemiogonies très peu visibles. Stérigmales simples. Spei'iHfiliea oblongues cylindriques.

I. N"a que peu U'aclion sur la gélaline hyméniale.

1. Spores au nombre de 8 dans les thèques 2

Spores au nombre de 32 dans les thèques. . . , Pyr. picina Forssell.

2. Apolhédes noires. Tbnlle rinemenl granuleux,

conservant à peu prés sa couleur étant hu-

roeclé Pijr.cleiitocarpaVorss.

Thalle un peu plus verruqueui, devenant d'un

brun rouge de sang étant humecté l'yr. fuicalula Nyl.

i. PYRENOPSIS CLKISTOCAEPA Forssell. Glœolich., p. U.

Paorolichia cleùlocarpa i. Mutt., in Flora 1872, p. 500. ColUmopsit cleiilocarpa Slilï., L. U., p. 17.

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Thalle crustacé, floement granuleux, vemiqueux, d'un brun noir&tre.

Âpottaécles petites, noires, punctiformes, non ombiliquées au centre. Spores simples, incolores, de 0"",007 àO"",009 de long, environ 2 fois p. 1. q. I., renfennées au nombre de 8 dans des thèifiiea blongo-obovoîdes, largement obtuses, de O""',!^) à 0""',2:t de long et un peu épaissies au sommet. Parapht/set très peu distinctes. Epithecium d'un jaune un peu brunâtre, Thecium et Hypothecium incolores.

Spermogontes petites, punctiformes. Slérigmalea simples. Spermatiea droites, oblongues, de 0"-,0023 à 0-"',0028 sur 0"",001.

HftUt. Espèce exuessivernent rare, découverte par U. le D'J. Uuller ïur des piurres au boni de la Drouse prés Bmiernier.

2. PTRSNOPSIS FDSCATDLA Nyl., Syn., l. p. 97. PyrenopHi tanguinea Anii, Neotymb., n. 3 ; Stili., L. H,, p. 3.

Thalle crustacé, granuleux, à granules noduleux, con- fluents, assez fortement adhérents au rocher, cellules corti- cales d'un rouge de sang plus claires et presque blanches à l'intérieur. Gonidies de 0""" ,006-10 de diamètre. L'extérieur du thalle est d'un brun noirâtre.

Apothécles urcéolées, petites. Sporef simples incolores, oblonguos, de 0""",008 à 0'"",011 de long, environ 2 fois p. I. q. 1. renfermées au nombre de 8 dans des Ihèques cylin* driqucs de 0""°.O35 à 0'"",038 de long, sur O—.Od? à 0™,018 de large. Ptiyiiphijaes visibles, grêles, légèrement articulées. Epilhecinm j.iunâtre. Tliccium et Hypotheciiim incolores.

Spermogonies innées, très petites, noires au sommet, inco- lores pour le restant. Stêfigmates simples. Spermaties droi- tes, oblongues, de 0""" ,002 sur 0-',00a^ (NyL).

I. TeinI la gélatine hyrnc!niale en bleu passant au rouge vineu».

ans nos régions : sur un bloc granitiqua int de St-Ûaurice au ballon i'Altae«.

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3. PTRBNOPSIS PICINA ForsseU. Glsoiich.. p. 45

Synalina pieina Nyl., Enum. el Syn., p. 96; Oliv., L. O., p 1)9. SynalitMpni picina Nyl. in litl. ad SliU. ; Stilz-, L. H ,p. 5. Cotlema putpoaum var. diffraclo-areolalum Schœr., Envm., \i. J59, pr. p.

Thalle noir opaque, assez mince à l'extérieur. Intérieur brunâtre à cellules gélatineuses, contenant chacune 2-4 gonimies d'une couleur rougeâtre contre la couche corti- cale, simplement brunâtre au milieu.

Apothécies innées peu colorées. Sparea simples, incolores, ellipsoïdes, de 0""",006 à 0""°,007 de long, environ 1 1/4 & 1 1/2 fois p. !• q. 1 , renfermées au nombre de 30-3fi dans des lhèqiie3 obovées de 0""",045 i O^^.OSS de long, sur (("".OSy à O^^.O^S de large. Paraphysei grêles assez dis- tinctement visibles. Thecium, Epiihecium. et Hitpoihecium à peu près incolores.

Spei-mogODies inobservées.

1. Teinl la gélatine hyméniale en jaune rougeàlre.

Habit. Encore une espèce 1res r.ire dons nos régions, recueillie par M, le D' Uuller au liois de ia Balie prés Genève sur quelqui'a mousses, probablement des Barbuta ; dans tes mêmes conditions hors de nos limites à Melun (Nyl.), à Vire' (Lenonnandj. Elle devra se rencouln^r plus ^é- quemmenl, en Franclie-Comté, après des recherches plus atlenliies.

Genre 3YNALI3SA D. R.

Thalle fruticuleux, divisé en rameaux cylindriques, ar- rondis, noduleu.K ou renflés en massue au sommet dans les espèces de nos régions. Grains gonidiaux à enveloppe d'un brun rougeâtre aux bords, (coloré par la glœocapsine) près-. que incolores au centre, arrondis ou oblongs, solitaires dans des cellules noyées au milieu d'hyphes lâcliement ra- meuses, Apothâcles terminales, d'abord closes, puis dila- tées, lécanorines. rSjaorcs simples, incolores, globuleuses ou

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410 oblonguesau iioinbre de 8 ou 16-24 dans les lltiques. Sper- mogonies peu saillantes. Slérigmales simples. Sperntatiea droites, oblongues.

Sporea m nombre de 1K-St ordinairement. Spores oblongues Syn. êymphorea lij\.

Spores au nombre deSdanslesthèques. Spores glo- buleuses Si/n. talmwuU Xa\i.

1. STNaUSSA STMPHOREA Nyl., Syn., |>. 94; Am., Jur., p. 294; Stitz., L. H., p. 4.

SifnalUm A cbarîi Trev. ; Hepp, F. E.

SijnaUtta lielienophiUt D. R , .41g.. p. 2tl

CoUema fynatiMutn Ach., L V., p. 6tO.

CtÂtema *lygiutn var. incixutn.. Rchirr., £fium., p. 300.

Eïs. Hepp.80;Anii. /i.Sup. 1; Flagey, L. F. C. 2*9.

Thalle noir, opaque, fruticuleux, divisé en rameaux cylin- driques, parfois un peu noduleux, renflés au sommet. Grains gonidiaux se rapprochant de l'algue nommée GUeo- capiu mat/ma NîPg., à enveloppes plus ou moins rougies par lu glîROcapsîne sur ici? bords du thalle, presque inco- lores au centre, arrondis ou oblongues, solitaires dans des cellules entre lesquelles sont disposées des hyphes lâche- ment ramillées, tantôt assez rares, tantôt plus nombreuses.

Apothécles noirâtres, terminales, d'abord innées, punctiror- mes, puis à disque se dilatant, devenant lécanorines et bor- dées par une marge épaisse entière. Spore» simples, incolo- res, ellipsoïdes, de 0""",009 à 0""",0I2 de long, environ 1 i/ih 1 1/2 fois p I. q. I., renfermées au nombre de 12- 16-24 et même plus, dans des Ihéques allongées, de 0"'",080 . à 0'"°',085 de long, sur 0""°,018 à 0""",020 de large. Pnra- phytet peu visibles presque indistinctes. HifmcniMtn incolore.

Spermogonies petites, peu saillantes. StéHgmatea simples. Spermalies droites oblongues.

I. Sans action sur la gélatine hymëniale.

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Habit, Espèce assez peu abondnnie ; mais très largement dispersée sur les rochera calcaires ou peu ombragés ou humides, se développant le plus souvent sur le thalle de la Piora iurida.

2. STHALISSA SALEVENSIS J. MaU. Princip. Claat.. p. 81 ; Stitz., L. H., p. 5.

Peeeania Salenamit Forss., Gdeol-, p. 90.

Thalle noir olivâtre, fruticuleux, divisé en rameaux cylin- driques de 2 à 3 mill. de haut, renllés et épaissis au sommet. Grains gonidiaux grands, d'un brun rouï à la partie exté- rieure du thalle, incolores ou un peu bleuâtres au centre, aiTondis, solitaires ou plus rarement 2-4 dans des cellules à zùnes concentriques entre lesqut^ls se ramifient des hyphes linéaires en petit nombre.

Âpothécies terminales, noirâtres, d'abord immergées, et punctiformes, puis se dilatant et devenant sculelliformes sans devenir émergées, bordées par une marge thatliiie gra- nuleuse assez épaisse. Spores incolores, simples, globuleu* ses, de 0""",0i2 ù 0'""',015 de diamètre, renfermées toujours au nombre de S dans des thèqiies étroites, cylindriques, ou un peu élargies à la base, de O^^jOO.j à 0""",070 de long, sury'"",OI6 il 0""' ,018 de large. Parajthijses peu distinctes.

Symenium incolore.

I. Sans action sur la gélatine hyméiiiale.

Habtt Eices.sivemeiil rare sur Jes parois de rochers du Saiève au dessus du Veyri«i; sur lesquelles coule presque loujours un peu d'eau. Elle y a ëté découverte et recueillie par M. le D' J. Muller.

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TKIBU XXII.— KF^HÉBAOÉES Nyl.

' DES ALGUES DU

Genre EPHEBE Fr., Born.

Thalle noir, brillant, riliforme. plus ou moins imbriqué, en (oufTes très mineuses. Grains gonidiaux disposés sous la couche exli^ricure du thatle, ou solitaires ou plus souvent groupés par 2-!i-'i et devenant anguleux par une mutuelle pression, d'un bleu vcnUtre. Apothécies immergées dans des proéminences thallines. Spores incolores, oblongues, simples, ou rarement 1 septées. Paraphyscs nulles. Spermo- gonles immergées. Spermaties droites cylindriques. Sté- rigmatet simples, allongées.

BPHEB8 PnBBSCENS Fr.; D. R., Alg., p. 214; Nyl., L. P., l, et Syn., p. 90 ; Stitz., £. //., p. 3.

Cornjcularia piibeteens Ach,, /.. fl., p. 610 et Syn., p. 302. Coltema pubetcens Sch»r,, £num., p. 3iS. Utnea intricala HolTin., D. FL, p. iliTi, aiûionema atrovireitn Ag,, SytI. Alg.. p. 42. Exu. Uuugeol, Si. Vog., SU; llepp, 712.

Thalle d'un brun noirâtre, fruliculeux, Tiliforme, très ra- raeux, un peu imbrique, à rameaux étroits. Intérieur cellu- leu)[, les cellules disposées près de la couche extérieure, ar- rondies, difformes, devenant de plus en plus petites en approchant du bord, s'allongeant nu contraire en allant au centre, oii elles siml très longuement oblongues, la plus graniic longueur parallèle à Taxe. Gonidiea d'un bleu verdà- tre ou un peu brun&tres, réunies en gtomérules de 2-3-4,

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- 113 rarement 5, disposées contre la couche corticale et man- quant à rinlifneur.

Apotbécies petites, endocarpées, ou tout au moins innées, situées dans do pelites excroissances pyriformes des ra- meaux thaltins. S^torei incolores, oblongues, simples ou bien rarement! septées, de 0'"",0H à 0"" ,016 de long, environ 2 à 2 1/2 fois p. 1. q. !.. renfermées au nombre de 8 dans des thkques allongées de (T^OSS à 0""°,062 de long, sur 0'"'",016 a 0'"™,OI8 de large. Pttniplnjfps absolument indis- tinctes, Uijmcnium incolore.

Spermogonles innées dans de petites proéminences thal- lînes. Sléi'igitiates allongés, minces, cylindriques, simples. Spermatie» droites cylindriques, tenues, île 0""n,0(tô sur (P'-Wl (Nyl.}.

Var. intricata. Ephebe inlrieata hamy . Cat.,p,,2;Exs.Flagey, L. F. C, n- 94 (leste Lamy). Planle a rameaux plus tenus et surtout beaucoup plus imbriqués; ne dilTérant pas du type au surplus.

I. Sans action sur la gélatine )iyrnëiii;ile, leinl quelque Tnis en brun violet le protoplasina des thoqucs,

Hkbit E'<p(-ce silit^icole nb^iolument nulle iluns (oui le Jara : le type sur lies rochers hutniile^ en montunt île St Maurice ani biillniiti il'Maaee et de Sercanee (Klag ) ; sur les rouhei-ii itiratiquts Ju Salèi-e i.tlornetl. Ln vnr. iniricata n'eal pas rare sur des ioi;lieis ti-éi liumi-Jes et uinbr:>gés en montant au calvaire présdi! Bemireiiwnt (Klag.i.

Genre SPiLONEMA Born.

Thalle mince filiforme, cylindrique, rameux. Grains goni- diau'x grands et ressemblant ainsi, du reste, que tout l'inté- rieur du thalle i ceux des Ephebc. Apothécles noires, lenti- formes. Si>orc» incolores, oblcngues, simples. Pai-aiihyaei bien visibles, articulées. Spermatiea cylindriques, courtes. Stèrigmatea relativement gros, articulés à 4-5-6 articles. 8

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SPILONEHA PARABOXnM Born. in Uém. Cherbourg, 4, p. 226; Nyl., Prod., p. il, et Syn., p. 89; ?titz., L. H., p. 2.

Thalle d'un brun noirâlre, filifornie, rameux, imbriqué. Intérieur celluleu;; à cellules arrondies aux bords, allongées au centre dans le sens de l'axe ; grains Ronidiaux assez sem- blables à ceux de VEphebe pubescens, peut-être un peu plus gros.

Apothécles noires, immarginées, lentiTormes et non innées. Spores incolores, toujours simples, oblongues, de 0™",008 à O^^jOlO de long, environ 2 fois p. l. q. L, renfermées au nombre de 8 et ordinairement unisériées dans des thèquea cylindriques de 0""",048 b. 0""»,052 de long, sur0""",013à 0"",014 de large. Paraphyaea bien visibles, nettement arti- culées, à 5-6 articles d'un brun noir au sommet, ob elles sont peu ou pas renflées. Epithecium et Thedum presque inco- lores. Hypoihecium brunâtre.

Spermogonles tuberculeuses noyées dans de petites proé- minences thallines. Spcrmaiies droites courtes de 0"'",002 à 2,5, sur 0n.">,0005 à O»",»! (Nyl.).

I. Teinl la giïl.itine hymen iale en bleu intense, passant ensuite au violet.

Habit. - Espèce 1res rare dans nos limil*» : sur des blocs siliceux, datiH les s.tpins, un peu en dessous du col de la Sehliichl; égaleinent sur leK rochers siddrolilhiques du Grand-Saliae.

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UN MYSTÈRE FRANÇAIS AU W SIÈCLE

LE JOUR DU JUGEMENT

DE Ll BtSLIOTHËOUE DE Ll VILLE DE BESIHÇOH

f SDITB KT FIN )

Par H. Emile ROT

Séance du 8 juiUrt tS99

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[CE EST DOU JOUR DOU JUGEMENT]

[LISTl! DES PSRSOmTAaXS]

Li dcKble

La Dorrice a raaurlet

Judas UacbabeuB

S>Ud

L'enfant a l' usurier

y luales nom

Baucibui

L'ousurier

Anges première

Pluto

Sa femme

Anges aecond

Angingnarl

L'MOCSl

Tiers aoEes

Beli»!

L'ivaricleax

Quars anges

Foulo

Le bailllf

f Anges

Le Piavoht

bj- Anges

HazRtt

L'ibbease

bij. Anges

LeUaUa

La prïeuM

bllj. Augee

RiplIlkK

L'evesque

Saint Pierre

Anl«:fi.l

Le corps reHDBlté

SaiDt Pol

Mère Anlecriat

La Raynne

Polio i tbrho.

Premier chevilier Secunt cheviller liera cheTklIer Quart ctiBïiller UalaqulD Moesé

Ses damoisellcs Dagobert roy Malabfum roy Yeout roy

Accopart roy

Saint Andreaa Saint Jasque Saint Pbelippe Saint Tbomaa Saint Jebaa Saint Barlhol[emlau]

Aodoart roy

Saint MatM

CailTâs

Lorlijuete roy Aroflarl roy

Saint Uarc

Marquiû Corbudas HaqulD

Ualllefei roy Premier cardinal

Saint Luc

Saint Simon

Saint Jehan Bapt[<ste]

Second cardinal

Chérubin

L'ivsugle

Lepappe

geraptaln

U iDciel

U bons creatlena

Uére de Dieu

Fcmier povre

Le ricbe clerc

Anges de la croit

Seconl potre

Edoc

Anges de la lance

Tiers poTre

Eliea

Dieu

Quirl pCTie

UPMSCheai

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LE PRESCHEUR

» (1).

1 Faites paiz, belle douce gctit, Pas no seruit ne bel ne genl Se vous fiiisiùs ycl nuise, Quar d'une chose qui moût polso

S A chascun et est véritable, Et a retenir proffitable Au corps et a l'anic Ce est dou jour duu jitgemcni Vous vueil yci un sarmon faire

10 Si prions tuit la débonnaire Dame, ti'esoriére lie grâce. Que par sa proieie nous face Mettre a euvre et retenir Ce que diray, si que venir

15 Puissions in eeti patria ; S'en dirons Ave Maria.

Dietilla, diea irê... Entendez bien ce que dire. Quant Dieux ot premiers fait le [monde 20 El l'omme de tout pechié inonde, Et mis en paradis terrestre. En cel biau lieu, en uel bel estre, Et ot créé par sa devise

(1) Dki>,.

r , 1 : El

Toute créature a sa guise,

El donné franctie voulenlé 25

l'omme [de] deables tampté, l.'ot si toslque toute la gloire Perdi si qu'uncor, c'est la voire, Tnit en souffrons la pénitence Par pechié d'inoliediance,

De ce que ou fruit delTendu Hordi, furent lui! descendu En enfer nostrc ansien père. La première doulente mère, Eve, par cui fu cilz péchiez 35

Fttiz, de quoy est touz entachiez Li humains linaigessanz double, Et Adams qui lors avoit toute Joye, si tosl com pechié orent. Ou estaient dire ne sorenl ; ^ Ains que cogncussenl leur ville, Furent de paradis gité, En la Dieu malediclon. Si orent generacîon 'Puis telle qui tant se meflist *^ Que Dieux par leur pechié les flsl Touz par le detuve noyer. Hors Noël ouqucl octroier, A ses enffans et a sa femme Lesquieux il ol trouvé sanz 5(

[blasme, Fisl grâce telle qu'il vesquissenl El que il la terre ramplissent, Qu'i[l] les trouva et preux et [saiges ; Desquieux louz li humains li- [aaiges ■Pouo 3 vmBO.

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55 Est yssiiz, qui encor compére Le pechié dou dit premier père, Et plus le comparoit, sanz fuille. Ou tempsque Jhesus la bataille, Vestuz de nostre humanité,

60 (Vint) faire au Roy d'iniquité, Lequel il vainqui en niorant En la croiz, et d'inqui courant L'ame en enfer desœndi, Et a tous Hes amis rendy

115 L'erilaige de paradis Qu'il avoient p«rdu jadis. Parluifuen croiz la Hors morte; A tous les bons ouvry la (lorte De paradis, qui est ouverte

7D Aux justes selon leur desserte. Mais li mondesest empirez Puis ce temps, et si atirez Qu[e] il n'est un seul qui bien (face; Chascunsieut de pechiéla trace,

ib Si corn David le nous tesmu[i]n-

[gne,

Qui bien proroisl ceste besoiti-

Dieent : t Omnea declinaverunt, Sitnul inutile» facti sunt, Non est qui facial bonum. Non est usque ad unum i (1).

Et pour ce que chascun reçoive Ceste parole, et apparçoive Que il fait bon le mal lai^sier BD Et soy humblement abaissier, Et faire tresLoute bonne euvre, Est m'en tante que vous dcscueu- Aucun petit de l'Esoripture [vre

<l) Pdi1.,xiU,3:<0iiHi<il<clii>an tiwml fimlil*) fatti lusl : Mu (il )u ftiat tmim, Ht* «il uf M ad mmiit. >

TcnM

Qui de telle journée dure Nous fesl mention toute aperte, & Que chascuns selond sa desserte Sera jugiez au jugement Par le doux fils Dieu qui ne Qui les mors resuscitera (ment. Et de cjjrps et d'ame fera 9a

Par vraye resurreccion Une insoperable vision. C'est la journée trestriieuse, Tresamére, ti-esdoulereuse, Plainne de tribulacîon K

Dont Ezechiës fait mention. Et li Apostrescn s'espilre, "Et tuit li quatre Euvangelistre, Daniel et autre prophète Et li saint Père et li (poète) lo

Dienl que cilz jours yert jours [d'ire Plusque bouche ne pourroit dire, De ténèbres et d'ocurté, Jours de pleur, de maie etirté, Jours ténébreux et tresorribles, los Jours de misère, jours pénibles, Jours Duquel soulaux (et) lalune Et les estoiles une a une Perdront trestoute leurlum[i]é- El ardra devant et darriére [re, iio Toute laterre ettouzii mondes. Nuisn'estja de pechié si mondes Qu'il ne tramble a celle journée. Et adont sera demonstiée La conscience de chascun. lis

Se uns homs de pechié n'ac'un, Si sera il tout descouverl, Quar li livre seront ouvert De trestoute[s] leur coiiscten- [cets].

100 Ma. r"'**-

107 Ml. al.

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120 Tresluil attendront leursanlen- Bon el mauvais en yce jniir. [ce, Li vrais Jupes en celi jour Seoir au jiigeinetil venra ; Con (Icrs t't onioiix se tanra,

125 Cuniiiivn qu'il soit paiz et ac- [«>rde, Et loiiz plains de miséricorde, Si jugera il droilcnu'tit ; Les mauvais fiîloiinessenicnl Iteîtardent el leur dira

130 : Mauvais, jamais jour ite Tauni Li ftfux ou seroiz avalez ; Aiei y luit lautost, ulez ■. Aux tjons dira par amitié : * Vous edslesde [iiui pilii-,

13S Avec mon pure esperilalile Venez en joye parduruble, Nulz ne vous pourroit pas des- (Ci-ire, Ne cuers panser ne hoiiciie dire La poinne i|u'avronl li dampné

110 El diront que mar d'Adam n<> Feussent il ouqucs de mère Quant seiilTrent tel douleur a- [mère Qui a nul jour mais n'avra Un. Ni avra parent ne (alïln)

lis Qui puisse en rien a l'autre ai- [dier, Ne par proier ne par plaidier. Mais ains que diz trcsgrans [jours veigue. Si corn l'Escripture l'anscigne, Venront el en ciel et en terre

150 Maint signes faiz en mouvenl Enoc venra avec Elic, (guerre; Si con le dit la profecie, Qui sont en paradis terrestre,

tu Us. uni.

TcnlM

■prescbierlufoyaitRoycdestre. Et dcITeudre qu'on EntrecriRt 155

Nu croie nulz, mais Jhesucrisl, Quar qui en Entrecrîst croira En enfer le puant cherra. Par le monde yronl sarmonnant, Et mains lions examples don- 160

Jusque Anlrecrisl IfiS trouvera Qui aoccire les fera; Troisjoursct demy mort gerronl, Et a chascun mort apparroni, En la place do la ciié

Ou Dieux fu mis, a tiruni vijté, En oroiz, puis resuscilororit, Et en vie retourneront. Et seront de la mort délivre, Siconlelesmoingnecnson livre i^ Saint Jehans, en l'ApocaJice, Qui dit que dou parfont abisce [Montera) la crueuse Besle Qui ou mont fera grant moleste, Quarpresque luit en lui croiront iî& Cil dou mont, quant il la verront, Tant par force , par dons , par [signes, Jusqu'à tant que li Rois begnines Venchera tout l'umain lignaigo De celle orde Besle sauvaige i8o Qui Entrecrist vert appellëe, Qui yert en enfer trabuchîée, Avec trcstouz ceux de sa sorte. Prions Dieu qui touz biens con- [forie Qu'i[!j nous vielle touz conforter 185 Et en cest sii^gle comporter, Si qu'Enirecrist ne autre diable Nu nous déçoivent par leur fable, Mais puissiens tuii seflremcnt

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190 Venir au jour dou jugement, Sanz nul pechié, par la Dieu [grâce; Dites Amen, que Dieu le face.

Hi compaignon el my ami. Or cnteiiilcz Irestuil ii my.

1K> Chasciin» Je iiou.s si duil suvuir Que naangtiié avons gran L avoir. Qu'an Ici jioinl avons mis te (inonde (Que) il n'yn nulle lii'ii!; monde, Mais luil sont nosire, liuninies [et femme,

Trop po en vit sanz graiis dif- [fame. •A nous les ferons tons venir, Dieux fora le monde fcnir, Se sai gc. bien pi-odiainiiement. Pas ne puet durer lungiiemenl,

20Ï Mais Dieu Ireslouz riuusjiigei'a El nostie contraire fera. Muisainsqiielijugcmensveigne, Qiieliunsdcnoushomsdeveignc Et qn'i[l| voist droiletiOabiloine,

210 El qu'il faec sanz point daloigne Que il gise a une femme Qui soil plainne de tout diffame, Et qui au bourdcl ait este Tous jours, el yver el esté.

215 Dou linaigr (de Dan) sera. En 11 un til engendrera, Anlrei'rist se fera clamer, Dou peuple se fera amer Par dons cl par faux presclie- Iraens,

19* Ma. fuar.

'Folio S begto. 3IS Mb. tAiai».

El par les resuscilemens 390

Des mors que il fera revivre; Nés luit li trésor a délivre Seront, pour voir, en sa puis- [sance. lUUClBUZ, secont deable Ci[l] avra monl bonne naissance, Qnar je say bien de vérité 2K

Qu'il convient par iiecessilè Que Enireuriz naisse de famé.

l'I.UTO, linr:! ilaible Seigneur, je m'acort bien par

Qu'Engingnars face cest onice.

ANGINdN.AItS, iiiinrl ih-alile Je vueil c'om me liegnepour nice, Se je conmance ces le emprise. Se ne le fais en telle guise Que de vous loez en serai. IIEMAL, qiiîDt itcuhlu .Uoul voidenliers vous ayderai, Aussin devront li autre faire, 3^ Pur quoy nous puUsiens cest [alTaire Assouvir bien nrocliiennemenl

roum, l<j- deable Seigneur, saiciiiâs certuinne- [menl, Grans mestiors est de ceci faire, Xe nuls ne s'en doit at-rier iraire. ï» Angjgnars bien faire savra Ceci ja, nul n'en doublera. Se sai ge bien pour vérité. Af.R.Xl'AHS l.ij- (iiable Hiaux cumpains, plains d'iniqui- [té, Engiiignarl, vous seroiz mon 2*

Avec vous [je] vueil tous jours [es Ire

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Pour mieux parfaire la besoin-

[gne. Or en alons sanz faire esloiiigne, n (m'est 'art) nous soiensmehu. HAZART. biij' lioabla 250 Mi compaignon, qui eslell Estes a faire se voiage De destruire l'umain linaige Soit très toule<voslre)Gspei'ance!

ANGINGNART Vous savez tuit (|ue des m'eu' [faiioe Ï55 De mai faire ay eslé prés; Je (voi) parluiiLel loiiig etprùs, Je cogiiois irestoule la geiil, Nés ceux qui vont par mer nei- Itîent, En terre faiz louz maux vçnîr. SATAM 2G0 Angingiiart, je te vueil heneir De par touz ceux qui Dieu' ne [croient. Fay tuit cresllcn nosti'e soyent; Agrappare avec toy sera Qui dou pis qu'il pourra fera. %5 Faites ceci sanz delaier. ANGINGNARS De ce ne vous faut esmaier Bien ne le face, et pis encores. Compains, alons nous en de- [sores. Pensons conment nous ouvre- [rons.

AGRAPPAR8 2TU Compains, savez que nous (n- [rons? Droit en Babiloine la grant

149 Ub. II nu larit jm.

En alons, ou planté a grant De famés de mauvais renon.

ANGINGNAItS Alons, que qu'en poit nequinon, Su famé truis qui belle soit, Qui dou liniàge (a Dan) soit. Forme de deuble osteray Et un jouvensel samLlcray; Tant feray par dons, par parole, Que je la trairay a m'eseole, 2* Pas ne la iaisseruy pucelle.

AGRAPPARS Compains, jecroy moût iiieu que [celle Est telle comme tu dc^mandcs.

ANGINGNABS "Il convient don que cy m'alen- [des. Je affubleré forme d'omnie, ^

De li savray loule la somme De sa vie, et dont elle est née. I(;l SB DEPART AGRAPPART(I)

Belle suer tresbien efirée, Douce amie, s'i[l] vous devoil (plaire, Savoir vourroievostre affaire: 2 Estes vouscrcslïenne ou juyve?

HÈRE ANTRECRIST Biuu sire, comment que je vive, Juive sui, et si sui née En la loy que Dieux a donnée A Moyse et a nous touz; 2

Mais lescrestîens huy je tous Qui en Jhesucrit sont crolant, Quarde leur Dieu cen'eslnoiant,

i. Ici u éiptrt d'igra^forl.

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Je ne le prise riens ne (iotible.

300 Dou litiaiije a Uun suis sans

[douhie ;

El vous, que quereu ce me diles.

ANGINliNARS Motit (bonne parole avez dite), Ma douce suer d'estrange (erre. Vieri cy pour aventure querre 30S El si vien pourchascier le (mie): Si vous prî par grant courtoisie Oue vous m'amie estre veilliez, Kt |ioiir vostre amy m'acueiliiez, A amy me veiUîés saisir 310 pyiir faire de vous mon plaisir, C'est co qui! d'amours (luit venir,

MÉIII'; ANTtlECniST Pour foie me devroye tenir Se rcfusoye tel eompuii^iiie; Bien me plaistesirevostreamie, 315 'Faites de nioy vo votdenté. ANiîlNG\AnS Eletle, Malions vousdoinl santé! Tout maintenant je l'en feray, A vous un ni ensendreray Qui avra niuut tresi^rant puis- [sanco, 3X1 Car saiuhiés de voir, dûs s'i [fen Saiges sera sur touz clamez.

miïhk ANTHEcnisr Bien devez de moy estre amez, Quar j'ai pour vérité sceii, De vous ay eufaiit eonsceli, ss Je vous pri, plus ne me selex, Comment vous este/, appeliez Me dites, qui demandera De mon enfunt cul fil sera,

301 M9. btnati farolti . , . iiUi.

Que vérité puisse respondre-

ANGIVGNARS Mi suer, mon non vous vueil es- 33

(pondre, Angingnars suis, ce n'esl pas (fable, D'enfer suis un des maistres (deable[s]. L'enfanl que vous ay engeoré, Quanl nez sera, veoir revenré; Anlreuriz appeliez sera, 33

Par trestont douLiter se fera, Il deslruira crestrenté Et la mettra en orfentë. Nourrisse/- le quant sera nez. Bien et doucement le menez. î* Je m'en vois, de vous pren con- [gié.

Agrappart, liien avons songié, J'ai tout fait quanque je queroie.

AGRAPPART Hepren ton abil, je le proie, Se râlons a nos compaignons, 3C Et tuit grant joie démenons, 'Bien on devons faire grant Teste.

ANGINGNART Seigneur, j'ai tant esté en queste Que je n'ai piis failli a proie : J'ay trouvé eu que je queroie. s En Babiloine ay esté. Ou une amie ay conqueslé, D'.>ntj'ai fait trestout mon plaisir.

I.E MATAM, lieubla Nous ne devons pas ce taisir, Ains en devons luit mener joye. S5

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FUULK, deable Il n'est nulz qui tenir s'en doie, Que luit sommes régénéré Desormès plus gohes seré Quejenefuionquessanzdoubte. BAUCIBUZ 3C0 Dançons trestuit en une rouie I Angingnart,moinnecestedance, Quar lu as emplie la panse, Par quoy seigneur dou monde [sommes ; Nous sommes seigneur de louz [hommes 365 Et de toutes les âmes morles.

MÈRE A,NTflECRIST Ha ! eimemis, que ne m'emportes. Qui ainssinques m'a assutée (Que) grosse d'enfant m'a lais- [siéc ! Or ne say je que devenir ; 370 Bien vourroie ma vie fenîr, Que je say que puisse faire.

■LA DAMOrSELLK Mi douce dame dcbon.iaire, Par amours ne vous esmaiez, En vous bon reconlTort ayez 373 Et voslre duel laissiez aler Vous n'yponez riens conquester. Aiez en vous bonne espérance, Qunr Mutions a telle puissance, Bien de ceci vous puel aidier. MÉHE ANTIiECRIST 380 Douce amye, lanL ne pluidier! Tu ne san?. pas le mai que sen, Par po que je n'is bors dou san. Quant j'osay faire tel oiiitraige Qu'avec le deable nie couchai ge.

3SS MS. fMT.

Ce fu moût grant forçonnerie, a Maispourtantnem'enrepenmie, Quar bien say que mes (ils doit |esl re Pins puissans que hon^ ne/, n'a [nesire ; C'est tout ce qui me recurifurle. Par li yert cresllenlé morte a Et Juif seront relevé.

LA DAMOISELLT^ Ha dame, plus vous est levé Le ventre qu'il n'iere avant bier. Jelo que parmy se sanlier En aliens en celle maison ; 3i

De vous gisir sera saison Parlans, g'en suis toute certain- [ne. MÈRE ANTRECRIST Ma tresdouce suer, or m'y

Il nie tarde moût que g'i soye. De repos bon mestier avroie. « Or en alons, ma douce amie.

LA DAMOISELLE Dame, de vostre compui|;Nie Suis je moût |lie)etmoiit joians; Il me tarde nous y soieus, Pour vous aidier et uonfurlci'. «

MÉHE ANTRECRIST Masuer, plus ne me puis porter; Lasse doutante, lasse moy ! 'Ma suer, pren te garde de moy; Jesanescoslez trop grant rai^e; Lasse doulenle, que feray je ? t Dien croi que g'en perilrai la vie.

LA DAMOHELt.l^ Daine, ne vous esmaiez mie, Quar Mahomet vous aydera Et l)ien tost vous délivrera ;

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VM«4U

115 Certes bienlost acoucherez El d'enfant délivre serez. Dame, un tiiau fil avez sans (doubte. MfiRE ASTHECRIST Je met m'esperance toute En Mahon et en sa puissance. 420 Fol sont trestuit cil sans doub- [tance Qui ne croient ces vertus belles '.

AGRAPPAIIT, deable Seigneur, je vousaporlnouvelles, Quar Eritrecriz est nez en terre, Nous pourrons desormès con- iquerre tss Treslouz les crcsllens doit mon- |de. PLUTO. Jeable LimauxTeuxd'enrerles confonde Si vrayenient uonme ii me tarde Que eti enfer trestouz les arde! Du riens ne seroie plus aise. SATAM, (lenblo 430 'Hasart, je le pri qu'il te plaise Que entre toy et le Matani, En vous deux bons sergens atan, En Babiloine droit yrez, A la mère Antrecrisl direz 435 Qu'elle de noz urs H apretngne Et ja de Dieu ne Ii souvaingno. Alez y sans nulle demeui'e.

ARSART, deablo Je ne cuide jamais voir l'eure Que cel enfant puisse veoir, 440 Le matin ne (|uier mais seoir Jusque en Babiloinne vcnré. 'Folio b tkhho.

Tcn4e

LE UATAM, .teable Ilasart compains, je te tanré Compaignie, seMalionsmesdut;

le double ne bas ne haut Que bien nesaiche[s)lepassai}re. Mi

LA DAMOISELLB Dame, regardez quel visaige Et quieux mambres vo^tresfilza. Certes, des ans plus de mil a Tieux enfes ne fu nez de mère.

ARSART Dame, je vien de par le père < A cest enfant que cy tenez; Il sera saîges et senez, De noz arts Ii convient apenre.

MÈRE ANTHECRI8T A Mahon en doy grâces rendre. Je le met en voslre tiailUe- *

fHEMIERSANOES EN CEIANTft' [jEterite Itéx AUit:,ime\

Knoc, Enoc, et vous. Elle, 'De par Dieu, yssez de seanz! Alez presdiier aux mescreans La loy Dieu establîe en terre, Issez hors et alez en guerre, » Quar.pour bien dire, mort serez, Mais après resusciterez. Certains suis que bien le savez.

EN (te Dites moy, compains, se avez Le commandement Dieu oy. « (I) Ms. Le cbant est aoté.

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Certes, bJaux doux com pains, oy I. Bien say, It termes est venuz Cutis mauvais homs est Ueve- Pires que tuil li anemy, [nuz,

470 Qui a nous trois ans et deniy Avra bataille el gratit liaïne, El nous convient en ce termine La foy Jhesucril unnimcler. Et le bien dire et pi-onoticier.

175 Nous avrons assez a souffrir, Nos corps convient a mort offrir. Et puis avrunt pnrfaile gloire.

RSOO Douce genl, ayés en mémoire De Jhesucrist lu passion, 480 La mort, la resiirrcclon,

Et comment il prist char liu- [maîngne 'En la Vierge do tous biens (plainne, Et comment il siet a la désire De son père, le Roy celestre. «83 Ilest|et)vraizDieuxetvraiKtioin. ËI.1ER Saichiés tuil qu'an eesie saison Cornance a refîner Autrocriz Qui dit que li doux Jliesumz Estoit uns homs, Taux enchan- [tierres 490 El de toutes gens decevien-es, Et deffendra c'on ne le eroie. Et dira: u La puissance est moye En ciel, en terre et en mer ", El niz Dieu se fera clamer, 495 Et dira que il est Messies.

■Folio S ïbbbo.

ENOO Prenez vous garde es proplie- Icies. Créez la ioy de l'Euvangille, Que cilz annemts par sa touille Ne nous face tous condampner Et o tes annemis danifinrr. »

La Ioy Jhesucrist retenez, Aux euvres garde ne |irciiez, Que H diz Entrecrizfura, Quar de par le deable ouvrera, Qui (o) toute sa légion Si

Avril en li sa (niansion). Il fera mors resuscîler Et avec les vis habiter, Il fera aveugles veoir, El les plus grans au bas seoir, s; En la cresllenté deslmire Mettra il trestoute sa cure, Mais de ce n'a il pas puissance.

EUES Ce qu'il fera c'est par s^oufTrance De Dieu, qui tout se soulTrera si Par nos péchiez; miiis quant I verra Qit'assez avra fait son vouloir, Trop forment le fera doloir. En enfer le trabnchera, Veanl lu genl qui ior rem, 5:

Et luy et trestoute sa geste.

KNÛC 'Biau seigneur, je vous amo- Inesle De par Dieu, faites penitance. Soiez tuit en ferme créance Que assez tost yci venra 5!

Cilz Entrecriz et amenra 0 li de gens grand multitude. sus Ma. al.

SIO Ma. Uur.

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ven528

ELIES Gardez n'i mêliez voslre estiide En li n'en eus mauvais mirucles,

530 Quar c'esl vélins, non pas Iria- (cles, Qui treslout enveiismera La gent qu'en li se fiera ; Mais de la oroiz le Roy begninc Fuites souvant sur vousie signe,

535 Priez Dieu par devoclon Que n'antriés en temptaclon, Et su tresdouce vierge mère.

SATAM Je vien a loy parler, biau Trére, J'ay grani Tain de loy avancier.

5U Se tu le vues a moy lancier. Je le feray le plus grant homme Qui onques fusl, et saiches, [com, Je t'avray de mes gieux apris Nulzliomsdessuzloyn'uvraprin,

545 Sires seras de tout le monde, ANTRECftIST Parledieu en qui biens habonde, J'ai grant voulonlê de l'apeiiru.

SATAM Or te faul bien a moy ontendre, Il te cunvieut Dieu renoicr,

550 Et a moy dou toul outroier Et oorps ei ame toul ensamble. Je suJscilzparqui terre lraml)le ; Je teTeray csire honorez Seur irestous, et eslre aourez,

555 Mais que tu me convenleras Que jamès jour bien ;ie feras, Ainçois destruiras sainte Es- Iglise; Et si mettras en telle guise

Trestoule la cresUenté

Que luit seront acravanté jSO

Cil qui a toy n'obeironl,

'Et qui de Jeslius bien dironl.

Filz Dieu te fpras appeller,

le le pourra riens celer Qne lu ne puisses tout savoir, se Donner pourras or et avoir ; Nés les mors feras lu revivre;

:hes, lu feras a délivre Toute la voulenlé eu terre.

ASTRBCRIST Je vueil ce grant trésor con- sx

[querre. Voz homs devien de corps et [d'arne. 8 ATA M Dr te sié cy en cesie eschame . Octroier te vueil ma puissance. Je met tout en t'obeissance Mon pouoir et le ma (maisnie) 5^ Qui par trestoul ont seignorie. Quanque lu devisier pourras Fait yen si comme lu vourras : 0 loy seray sanz loy Inissier, Et vers toy ferai alKiissier un

Trestous les roys de cest pais : En liens ne soies esbaTz, Desor'as pouoir de loui faire, llaste loy de la gent allraire, Fuy tant que la puissance piére. sxi

ANTIIECRIST En lerrc vien de par mon père, Dieu toul puissant, le lloy de Igloire. En moy devez vous Irestuil ■Folio 10 va««.. I*^"»'"*'

S7E MS. iMlfilMt.

,.GoogIc

Qu»r j'ay pouoir sur tout le (monde, 590 Sur ciel et sur la mer parfonde, Quar je suis Dieux li touz puis- Isa n s, Touz biens et touzmaux cognois<

Or vueil que vers moy vous (trayez 'Et que mes œuvres essauciez, 695 Qu'en terre po m'avez veû, Combien que vous m'aiez creO. Je puis Irestoutes choses faire, Si suis veniiz en cest repaire Pour voua mener en pai-adis 000 Dont li an^e churent jadis. Qui avru uulte maladie Veigne vers moy et le me die, Et je tanlost le gariray. Tout yert Tait quanque je diray, 605 Jepuistrestoutfairesanz double. L'AVEUGLE BJauK sire, onqucs ne vi goûte. Et de veoir grant talant hé. Et se vous me donnez sente, Je vous croira de cuer loial. ANTRECRIST eiD Tratez vous sa, li desloial, El regardez mes belles euvres! Homs, je le conmant que tu [euvres Tes yeux, et voi, et me regarde.

L'AVEUGLE Sire, prenez moy en vo garde! 615 S'i[l| vous plaisi, je vous vueil (servir. Par quoy je puisse deservir Vo gloire qui ja ne faudra; Qui vous sert trop mieux en [vaudra.

*<nfll9 Je vois partout dire, biau sire, Vostre grant puissance, et des- 6io

(Que) m'avez ma veue rendue Qui tout temps m'a esté tolue; Onques maisn'oy joyegrigneur. Or regardez tuit, biau seigneur. De ce seigneur la grant puis- S2S

(sance ; Je ne suis de riens en douhtance Que ce ne soit li vraiz Messies 'Lequel, selond les prophecies. Qui 11 bon Juir attendu.

ANNK9, juir Pur la loy Dieu bien entendu aso Tavons; tu as dit vérité. Biau sire, par ceste cité, S'i[l] vous [ilalsl, fuites publier Vostre puissance, et crier : Qui en vous ne sera creatis 635 Mis (ert) avec les mesclieuns En chaitre ou en prison ferme Ou niona sanz attendre terme. Faites que uhaseuns en vous

Et faites faire tel monnoie mo

Ou vostre ymaiije soit pourlraile. Et tanlost qu'elle sera faite, Faitescrierchascun en praingne En signe de la vostre ensaigne, Etaourtchascunsvostreymaige, 615 Kl se aucun sot, non pas saige. Sont Sanz voBtre enseigne trou- (vé, Soient, con traiteur prouvé,

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ANTBECRIST 650 Vous diles biea, vezci l'ouvrier Qui a ja MLe la monnoie. Faites crier si haut c'on l'oie Se que vous avez devisié.

ANNEri. juif Vieil avani, crierres; mis

œs Les ban s H on seigneur en esc ri pi, QuarJlliplaistquer(en}lescris[, Si con le devise la leltre. Que Cil y a nul qui ja mette La monnoie qu'est ci présente

aeo Pour plus grant pris qu'il ne fcommande, En prison il le fera mettre.

•l'LUTO. crieur Je m'en savray bien entremettre, Sou bien faire ne doubt neluy. Entendez tciit de par celui

«e A ciii tuJi I). IIII. elemant Servent a son conmandement, Qui Tait et ptouvoir et tonner, Et qui puet a chascun donner Sente de corps et sente d'ame.

870 Qu'iln'yaitnul seigneur ne dame Qui tant se (ie en sa puissance Qu'ill) ne li face ol>ediance. Il a fait la monnoie faire Don tvoez vous encil'examplaire

67S Qui sa personne représente, EL saictités de voir, sanz doub- Itance, S'il y a nul qui y mespraingne. Il en souffrera si granl poinne Qu'i[l] n'iertjamais qu'il nes'en (santé.

680 Toutes foiz que l'avrez présente,

GS6 Us. l'a».

'Folio h hbcto.

Gardez bien que vous Taoïtrez Par touz lieux, et si l'onorez. Ou mont ne a baron si haut Qui désobéisse ou qui aut Encontre ceste ordonnance <K Que ne li veîgne mescheance ; El qui sera trouvez ne pris Sanz l'enseigne, il sera pris De fancelé, et mis a mort. N'i ait mais celui qui s'amort w> A reclamer le fil Marie, Quar tantost il perdroit la vie. Que ce lu uns faux enchantierres. Uns traites, uns decevierres Qui onques n'ot de nulz biens gk [cure.

LR MESIAU Lonc temps ay esté en ordure. Et suis encor, dont raouL me [poise; 'Desor ne say mais ou je voise, Sire, ne quel conseil je truisse Qui de mon mal garirme puisse. TDO Mesiaux suis, s'ai le corps puant. Je regar que nés li truant De leur compaignie me boutent Pourmalaingneque il redoutent. Qui ci est tresAirment pugnaise. tdb Jevouspri, sire, qu'il vous plaise, Parvostre treshaule puissance. De mon mal donner alegence. Qui nuit et jour m'artet m'enuie Et me pourrit ma char chetiue. no Tant en ay parpo je n'enraige.

ANTRECRI3T Ce de Ion mal je t'assouaige. Et tu garison vues avoir, Dès ci je (e fais assavoir, Eu moy le faut avoir créance, 7is

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Que j'ai sur toute riens puis- [sance, El que toutes chosas puis faire, El laissler la loy deputaire Qui est Jhesu, le III Marie; Adonc seras, n'en double mie, Touz(nës), lous sains, et touzen- Ll HEBIAUX [tiers. Sire, de cuer el voulentiers Jeferay vosire voulenté.

ANTRUCRIST De toy garir grant talant lié, 725 Et louz ceuK qui seurront (la) [trace De ma gloire, de ma grant grâce. Je vueil tachar soittoulesainiie. De celle yaueclerede fontainne Lave tes mains et ton visaige, 730 El puis si me feras hommaige, Quar ma vertu si t'a gari.

■LE ME8IAUX

Seur moy avez le mal tari ;

Bien sai devoir.je n'enay goule,

En vous met m'esperance toute,

735 Vous estes vrais Dieux sanz dif-

[fame,

A vous je doing mon corps et

[m'ame,

Quar de toutes boulez plains

[6!

Bien avons vescu conme besles Quant Jhesucriz. le fil Marie, 740 Aouriens. Sa lui soit honnie ! Ne l'ay cure de plus proier. Mais .dou tout le vueil renoier, Sa loy et toute sa puissance.

EVEBQUEB MAUVAIS Roys Entrecris, vos demons-

[trance

Sontplainnesdegracesjoyeuses, 745 Et vos vertuz moût précieuses;

vous n'a point d'iniquité. Evesques suis d'une cité Dont les gens sont moût esbay De ce qu'il ont veu et oy, 750

Et par vérité entendu. Cil qui a vous ce sont randu Seront en joye pardurable, Hors seront delà main au dyable, Et les menroiz en paradis : 755 Si vous disirrenl. Bien a dix Ans, ou plus, c'uns preudons [riches

Trespassa (qui) n'estoit pas chi- [ches Aux povres gens, moût esloit

[salges. De sa mort fu trop grans damai- tsd 11 repose en ce cimetière; [ges. Se avoir le pouiens arriére En vie. si comme il fu onques, Touz li peuples diroit adonques Que Dieux seroiés vrayement ; 765 Si vous croiroient fermement S'il leveoient resusoité.

ANTRBCRI8T Je suis Dieux, plains de vérité. Dieux sans fln, sans commance- [ment, Je suis Dieux qui ne (faux) ne ttd

[ment, De paradis suis gouvernierres, Des sains, des saintes condul-

(aierres. Je ne vous vueil pas décevoir.

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Je vueil chascuns saiche de voir TTO 'Qui JeshucrisL renoiera, Lui et sa toy despitera, Et en moy mettra sa mémoire, De paradis avra la gloire, Que je puis loul sanz nulle [somme. 780 Je vueil resusciter ce) homme Que tu m'as hui ramenteo, Qui tant a en terre gell. Si verrez mes vertuz aperles S'elles sont cleremenl ouverles, 78S El s'en me doit bien aourer.

Corps, liéve toy sanz demourer I

Je vueil hors de la terre sailles

Et que tu voises, veignes, ailles

Par touz lieux et par touz sen-

[liers,

790 Fors et biaux, (nés), sains et en-

[tiers.

Monstre toncorpslout a délivre.

LK CORPS RESUSCITÉ Sire, qui m'avez fait revivre, Droiz est vostre voulenté race. Vous estes vraiz Dieux, plains [de grâce, TUS Plains de douçour et d'amitié; Et moût avez grant amitié Envers touz ceuxet toutes celles Qui croient en vos vertus belles, Que pour eux garder de péril SDO Vous estes venuz touz quérir. Ceux qui vo voulenté feront Avecques vous trestuit seront En paradis, vostre maison. EVESQUES MALVAIS Desor voi je que par raison

En vous devons avoir fiance. « Pour nous oster de foie créance Estes vous entre nous venus. Chascuns doit estre a fol tenuz Qui ne vit en vostre service; Sur toute riens avez joustise. si 'Desor Jeshu despiteray El en vostre créance seray. Tous mes sougis y ferai estre, En vous est la vertu celestre. Au peuple vos vertuz dire, Si

Conme mon Dieu vous perviré; Moi etmoneveschiévousdonne; Rendu nous avez la personne Douquel tuit nous aviens envie Qu'antre nousfustarriers en rie, s Et vous l'avez resuscité.

CORPS RESUSCITÉ Arriers m'en vois en la cité Veoir mes voisins de la ville. Bien sayde voir que tel. X. mile En y a que, quant il savront S Vos miracles, en vous avronl Doutouten tout parfaite ci

DAGOBERT. premier roy Seigneur, dites vostre esperan- Puet ce point estre verilez [ce. Qu'Anirecriz soit en noz citez I Venuz con HI de Dieu le Père 7

MALABRUH, roy Qui ce ne croit il le compère. Bien say c'uu homme ay yeû Qui en terre a. X. ans geU, Bien say (qu'i[l] l'a resuscité, i

YSOUART. roy Il conte pure vérité:

S36 Hs. (M.

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En nostre rue li homs demeure; Encor n'est pas moul passée [l'eure Que par cy passoit mainlenenl FIERAHRAS. roy S*o C'est voirs, je l'enconlray venant. Les faizd'Anlecrisl moût prisoil, 'Et a tout le peuple disoît « Antrecriz est Dieux, n'en doub- [tez ». AcœPAHT, roy Escoutez, seigneur, escoutez, 815 Unschascunsaujourd'u] si conte Que Anlrecrist dou tout seur- 1 monte Par vertuz Dieu le fil Marie.

ANDOUART. roy

Voirs est, bien say qu'il a garie

La veue d'un aveugle homme

8S0 Cilz Entrecriz; je le vous nom-

(me.

Bien say qu'il estoit non voyana.

LOniQUAIRE, roy Jecroyo'estcilzquenousvoiens, Qui par cy hui matin venoit. Pour sa clarté joie nienoil ^ Qu'Antrecriz li avoit rendue. ARROUFFIART, roy En terre est joie descendue Quant il entre nous venuz esl, N'i ait celi qui [refus ait) D'aler voir sa vertu divine. ANG'JUl^ANT, roy woTouz li peuples vers luy s'en- [cline, Je vous jur par le corps c'ou (sacre, Bien say c'un vilz mesel pouacre Qui louz puoit il l'a sané.

MAILLEFER. roy 11 a a bon mire assené, Hais je n'y puis avoir fiance, SK Ne ja n'i vueii mettre m'enlence Jusques j'aye veU sa face.

DAGOUERT, roy Jem'otroychascunsainssinrace, Bien est a Taire, ce me samble. Or y alons luit. X. ensamble, 870 S'en venrons plus a seUrté.

MALABRUM roy Par Dieu, c'estgrant Itonne eUrté D'avoir la grâce a tel seigneur Qui pardessuz lui n'a grigneur; Ja m'otroy a lui Ijonnemenl. ffK

Y80ABT. roy Seigneur, a vous je vous demanl Conmant nous le saluerons.

■FIERABRAS, roy De Jeshucrist nous li ferons En nostre salut mention, Que je n'ay pas entenclon BBo

Plus pouoir ail de Jhesucnt.

AGCOPART, roy Roys fors, roys puissanz. Entre- [crist, De Jeshucrist, fil Dieu le Père, Qui nasqui de la Vierge mère, De par nouz soiez saluez. M

ANTREGRIST Fol roy, se vos cuers ne muez. Et en moy n'avez ferme créance, Vous en soulTrerez tel mes- [chance Qu'onques ne veisles si obscure. J'ay formé toute créature, «

Je fais le monde naitre et vivre, ■Folio IS aioro.

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Et de tous pechîés ceux délivre Qui veulent vivre en ma mémoire, Et si les manray en ma gloire,

BBS En paradis, dont je suis sires; Hais Jeshucriz si est li pires Homs qui onques nasquit de [ rem me. Et si tien a trop graiit difTame, 'Quant de luy m'avez (salué). ANDOART, roy

MO De maintes gens entendu Que toutes choses pouez Taire.

ANTRECBI8T Guerpissiez la loy deputaire De Jeshucrist le pautonnier; Après vostre mort, parsonnier

905 De paradis tresluiz seraiz. LORIQUAIRB, roy J'ay entendu, vous sauveroiz Ceux qui de cuer vous serviront.

ANTREGRI8T Quant de ce monde partiront Cil qui en moy ont voulu croire,

910 11 yronl tout droit en ma gloire De paradis, en corps, en ame, Et seront quitte de la (lame D'enfer, qui est plains d'ocurté. Aux miens ne feray pas durté,

915 Hais me trouveront débonnaire. Li peuples voit, je puis loul faire, Les mors fais arrier estre en vie. Je purge de meselcrie. Je ne seullre nelui périr

930 Qui de cuer meveuU requérir. Aux aveugles ren leur veQe. Geste chose est si cognehue Que pluseur le sévent de voir.

LOUPS RESUSCITli De ce puis je bien dire voir.

L'ame m'estoitdou corps partie, BX Entrecrist m'a rendu la vie. Dix ans ay en terre geû.

L'AVBUGLE Onques Jour n'avoie veQ Des biaux yeux que j'ay nulle [goûte. Je vueil que vous saichiez sanz 9n

Idoubte Que si lost con j'oy nouvelles Que ses vertuz estoienl si belles. De bon cuer li fis orison Donner me voussist garison De ma clarté qu'avoie perdue, OK El veci qui la m'a rendue Si belle conme il y appert.

ABOFFLART, roy Bien sont vostre miracle aperl; Mais d'une chose m'esbay Se de vous sont povre haï, MO Quant de vos biens ne leur don- [nes. ANTRBCRI8T Je suis a touz abandonnez, Autent aux povres comme aui {riches, Tant aux planteufeux com aux {chiches, A ceux qui de bon cuer me ser- M>

[vent; La joie en paradis deservent. Ou touz jours avec moy seront. Cil qui de bon cuer m'ameront Compuins seront de mes ri- [ch esses, Elpourceque pluscler (veesses) ko Que j'ay tout le pouoir dou [monde Veez vous ces genz qui si font [monde T >M Ma.MtifM.

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De grant povreté moût se deu-

[lent;

Sedebon cuercroire me veulent,

965 *Je leur donnty richesse assez.

PREMIER PUVRE; Choscun de nous esl si lassez De fain que ne se puet porter. Boys puissans, vueilliés conror- Ces.IIlI.chartriersaiTamez. {ter SBCONT POVRE 960 Antrecrist qui es Dieux clamez, La Tain nous fait maie lin traire. Par vostre douceur débonnaire, Veilliés avoir de nous merci.

TIERS POVRE J'ay si de fain le cuer nerci, •es Sire, ne say que faire puisse, Ne ou aler, par quoy je truisse Un repas, pour moy soustenir.

QUART POVRE

Hee ! Hors, quarnousfay defenir!

Nous ne trouvons qui bien nous

[face,

vn Lafaimd'uisahuisnousdecliacG,

El si ne pouons riens avoir.

ANTRECRIST Je vous donray assez avoir. Mais que de bon cuer m'aourez, El en ma créance demourez. «s De moy tost vous appartenroyz, Adont bien servir me (devroyz), Quant secouru je vous avré.

PREMIER PUVRB Jamais jour de ma vie n'avré Vers leshucrist foy ne créance:

tlû Uh. étckam.

978 Us. inrn.

Je renoy lui et sa samblance, wo El croy dou tout en vostre nom.

SECONT POVRE Roys Entrecriz de grant renon, Par vostre tresgrant amitié. Veilliez avoir de moy pitié', Tuit sommes a vostre servise. ses

TIERS POVRE Roys qui avez sur touz joustise, "Par vostre verluz souverainne. De ces chartriers pitié vous [praingnel Jeshus renoions et sa mère.

QUART POVRE Nousvoustenoiisav[ejraypére; tao Dieux estes, el en vous créons, Tuit ajointes mains vous prions Que vers nous piteux veilliés [estre. ANTHËURIBT au premier povra Amis, tan vers moy la main des- Ceste robe enporleras, [tre, 98e Et de tout ton cuer marneras, Jamais delTaut ne pues avoir.

ANTRECRIST nu secuiiL potre Tien sa, si regoi cest avoir. Or tost pran le et si l'enporte. Et en mon nom te réconforte, looo Jamais nul journ'avras disettes.

ANTRECRIST ou tiers povre Et toy, garde que touz jours [mettes Tout ton cuer en moy bien servir. Tel loiery pues deservir Que jamais povreté n'avras. s

ANTRECRIST au quarl povre Sa, biau frère, ce don avras. Tuit quatre estiés moût mehair A quérir avez gaangnië [gnié, Richesse et joye pardurable. 'Folio le virbo.

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AGOLANT, roy

iD Uns chascuns vous treuve ai-

[mable.

Dieux estes, se croy je de voir,

Sire, veilliez moy recevoir,

Jhesus renoie, a vous me donne.

■MAILLKFER, roy Chascun de nous si s'abandonne

15 A faire tout vostre plaisir. Or veilliés noz âmes saisir, Quant dou monde départiront.

ANTRKGBIST Cil qui de cuer me serviront, il ne perdront mie leur poinne,

a> Pour vérité Je vous tesmoingne. En paradis trestuil seront Decosle moy, et me feront Tuit service, conme a mon përe; Je suis soulaux, je suis lumière,

35 Je suis joye, je suis confors, En paradis, ma maison fors, Tuit my amy sauvé seront.

DAGOliEtT, rùv Cil qui de cuer vous ameront, Hout seront de bonne eure né,

30 Que en paradis tuit mené

Seront en compaignie des anges. Sire, ne nous soyez estranges, Dou tout vers vous nous encli-

Au jour d'ui par tout va H nons

35 Que Dieux estes, c'est (veritez).

Noz i;orps,noz âmes, noz citez,

Touz noz(royaume)entierement

Sont en vostre commandement.

Nous vous tenons a v[e]ray père,

40 Jeshus renoions et sa mère,

Et vous faisons trestuit hom-

[maige.

3S Ma. neriU. 37 Ua. reyoïMi.

ANTREtlRlST Ceigneurs, vous avez fait que [saige. De vos meffaiz je vous acquitte.

VIVANS, juif Haa!(j'ay)lecuerdoulant et triste. Moût bon conseil en convient ^

[querre. Quant venuz sont en cesle terre Dui faux prescheeur, dui faux [hermitte, Dui traiteur, duy ypocrilte. Qui a toute la gentdedendenl Qu'il n'obéissent ne n'antendenl De nulle riens a nostre maistre.

•MARQUIM, juif Par celui Dieu qui me llsl [naistre, Se je les puis aux miùns tenir, Trestanlost les feray venir Devant (no maisire) pour res- K

[pondre. Li grans Dieux les face con- [fondre, El leur doint son courrouz et [s-ire! Conment osent il contredire A celli qui est touz puissans?

COHHAUAS, juif Marquim, je suis bien cognois- n

[sans ;

Veez vous la les deux faux

[iraïtes

Dont les paroles vous a dittes

Mes chiers oncles, sire Vivens?

44 Mb. ji ay.

!III Ms. «M naiUfti.

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ven 1D61

IIAQUIM Par mon seigneur a qui li vcns

(15 Olieit et soulaux et lune, Je ne me pris pas une plume Se parla gent de noslre empire N(! les fais livrer a martire. Venez en mi.cliier compaiguon. UARQUIM

70 Fil a putain, mauvais gaignon. Traites et villalns puant, Desloial. vil, sale et tniant, Ck)nnient estes vous si (liardi) Que vous deux avez des Mardi

75 En ce lieu, si con l'en m'a dil, Lenom mon seigneur contredit? Saictiiez, la mort en soufTrerez.

IIAQUIM Demain, en put jour entrerez. Vostre sarmon sont abatu,

so Saichiés, tresbien serez batu, Et devant (no maistre) menez.

■PREMIBH8 CHBVAUKRS Gardez, celui la bien tenez, Et gardez qu'il ne vousescbappe; Je tenray cestui par la cliuppe,

B5 El lemenray a mon seigneur.

SEGONT ClIEVALIEnS Sire, joie devez grigneur Avoir que n'eûsles pieça. Veezci que nous amenons sa Deux Faux gloutons qui despi [soient so Vostre loy, et contredisoient Vostre puissance et vostre nom, ANTRKCRIST au[xl Propliciels] Je vous conjur, par le renon

73 Us, Sûrdil. St Ma, n*i Maitlrfi. ■Folio 18 bbcto. )l Ua. m frtriuti.

vers 1093 Que je ayen ciel et en terre, Que vous me dites que ci querre Estes de par (deable) venu. 95

ENOC

Ai'.trecrist. nous sommes chenu. Et a merveilles ansien,

insgois que li cresiTen Punies nous sa jus nez de mère. Et par le nom de Dieu le Père lOD El de toute la Trinité, Sanz morir, fusnies lioi's gité De cesie vie mortel ; estre Nous nst en paradis terrestre, Jusques a ton avènement, los

HEUErt Dieux sanz (In, sans comman- [cement, Nous a par dessa envolez Poui- ravûier les desvoiez, Et pour remettre en bonnets]

Les bonnes gens que tu des- 110

[voies. Bien savons que lu pues moût [faire. Mais trop te venra a contraire, Quarlideables,parquitueuvres, En enfer te rendront tes œuvres, La ou tu seras tormentez. us

Lonc temps ne seras pas reniez, Senr terre n'avras ces délices, Quar tes péchiez et les grans [vices En enfer te trabuscheront, De tuy le plus cbetif feront lao "C'oncjues fusl sur terre nourri.

ANTREGRIST Faux pappelars, villains pourri. Vous y mentez, je suis H fils

D,g,t7cdb/GOOgIC

venitM

De Dieu qui tout puet, et toul{f1s}

lîB Avecques )i toutes les choses.

ENOC

Hee ! faux traites, conment oses

Devant nous toyatnssin venter?

Tant as fait par (ton) enchanter.

Et par taguille er. par ta fable,

130 Que as mis ou pouoir au deable

Fresques tresiout l'umain ii-

[naige.

Hee ! crueuse beste sauvaige Qui li bons prophètes David Qui louz estoit en Dieu raviz

135 Requistau Roy d'Iniquité. Et pria par humilité, Ainssin bien con s'iltevelsl, Que Dieu conmandast et deist Que tu fusses acraventée ! ENOC

140 N'est pas la parole oblié[e] De li ne des autres prophètes, Quar assez tost veiront les [mettes De la Mort qui te apparra ; Dieux de toy touz nous vengera.

145 Mais ainsvenront les aventures Que racontent les Escriptures, Tu nous feras aingois tuer. La mort ne pouons eschever. Hais seiches, quant nous mort [serons,

150 Qne après resuscilerons.

Lors serons (101*3 de toute poin ne.

MARQUIM Par le grant Dieu, en ce de- [moingne N'a si grant homme ne si (haut)

114 u

.tut.

Qui pariast si con (cil) ribaut

Ont ja parié a nostre maistre iss

(Qui) est fliz Dieu le Roy ce-

(lestre; Se soit aleur maie mescfaeaDce ! Ck>mpains. foule a cestui la

[panse, Et j'a cestui batray la leste.

-MALAQUIH Mon seigneur ont appelé beste, i*» Trop li ont dit lait et vergoingne. Ne cuidez ja que je m'ensoigne D'eux faire lait et honte assez. Or regardez, je suis lassez. Tant l'ai ja rouillé et batu. iBG

ANTRECRIST Mi sergent, trop Fort esbatu Vous estes a ces gioutons b&tre ; Je leur vueil leur erreur abatre. J'ay e(l d'eus moût grant despit. Il n'avront plus demort respil. Prenez les et si les liez. Et puis tantost les occlez, Gardez que plue (parler) n'y ait.

MALAQUIM Nous n'en ferons mie grant plait, Tantost les manrons au juTse.

Hee I doux Dieux, qui par ta [franchise Ton sanc en la croiz respendis. En laquelle pour nous pundis. Et soulTris mortel passion. El montas a l'Ascension ii

Es cieux, parla puissance digne.

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veniua

Et t>iel7. n la destre bénigne ToiisaiutPére. leRoyde Kloire!

ENOC

Uoulz Dt'îiix. aies du nous nit-

iss Noz âmes te reconmandons, Au saint (Espiit) les cor|>s ren- Idons, Verais Dieux, sainte Trinité, Troia personnes en unité, Vne deité. une assence, IW Nous te prions par la puissance Que ton menu peuplus seqiieu- EiJKS (res.

Blaux seigneur, il est apoins [heures Que vous faciès vostre talent.

HAQUIM Je me tanroie moût a lenl 195 'Se cesluy n'ocy a ce cop. MAHQUIM Tieo, tu me garderas se cop ! C'est fait, nous en sommes de- ;iivre. Hort sont, il ne puellent plus

Mais de paourle corps me Iram-

HAQUIM [ble.

200 Par foy, compains, ainssin me

[samble

Que la [erre a trop fort trambté.

IIARQUIM Parfoy, si le m'ail samblé. Je vois demander a mon sire Qu'il me veille conter et dire 306 Pour quel cause ce a esté.

Tu qui fls yver et esté,

El toutes choses a ta guise. Par Ion saint nom quar me de- 'vise Pour quoy or la terre iranilila.

ANTIIKCRIST FoK mrisiirs, il le le sembla ; 2io Se ns je faire I oui de gré. Avale jus de se dogré. Et me va amener io pappe, UnhominefiuiniL'iloul)etiiappe Ma genl, ainssin com l'on me 215

[dit. C'est cilz qui plus me contredit Que pei-sunne qui soit ou monde. H me plaisl que je le confonde, Et li, et trestoule s'esglise.

MARQUIM Bien sera fait a vostre guise. 2So Mescomputgoonsomoymanray, Et saichiés que bien les lanray. Orsus! seigneur, alons en proie, Noslres maistres si nous envoie 'Moustiersetesglisesdestruire, 2S5 Et les clergiez dont il n'a cure. Orsuz,seigneur,alarme. alarme. Que cilz faux pappes par son [cl^arme Ne s'en fuie hors de noz mains.

PREMIER CHEVALIER J'ay esté assez en ost maint, aao Je suis de guerre bien apris. Mains angiiis. mains hommes [ay pris. Et mis a mort en fait de guerre.

8Ea>NI) CHEVALIER Il n'a pas homme en ceste terre Qui défait de guerre doublasse. 235

114 M». I«il.

"FOUO 10 RKCTQ.

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J'ay faite mainle famé lasse Et vefvede son bon baron.

TIERS CHEVALIER Taisiez vous, que trop bien aron Le pappe et trestouz les frères, 240 Vous savez que li emperiéres Est ja de lu nostre partie. QUART CnUVALIER Nous sommes ^enl preux el [hardie : Allons le panrc, veez le la. PREMIKH CIIRVALIRR Va. tu de sa et tu de la, 345 Et vous autres, conment qu'il [praingne, Chuscuns son cardinal retienne, Et gardez qu'il ne vous es- [cliappe. SECOND CHEVAT.EEB Dieux doint mal jour a ce faux [pappe Et a toute sa fausse sorte ! 250 Malles nouvelles vous apporte : l'rins estes, riens n'y vaust def- [fance. Laissier vous fîiusl celle cj'eance 'Qu'avez jusqu'au jour d'uyliefle. Cilz qui lisl le vent et la pluie sa C'est cilz qui par nous le vous [mande. Kl qui apenre vous commande. A li liez vous enmanrons. Tll-:nS CHEVALIER Celles, moût tresbien vous tan- [rons Vous nenouspouez pas esiordre. 360 Or les enmenoiis (louz) par I ordre Devant nostre maisLre Antre-

■FouoWv^nBO. Lcrist.

MO Ui. I»(l.

N'y ait cetiuy qui brait ne crist Que je ne li coppe la teste. QUART CHEVALIER Vous devez bien démener feste, Vous qui avez muge chappel ! MS Ainssin rouge ferons la pel Dechascun Je vous, sesaîclilez. Tuez serez et de tranchiez. Se ne laissiez vostre loy fausse Qui la nostre despite et fausse^ m Je vous conseil vous la laissiez.

PREMIER CHEVALIER Or est bien de tout abaissiez Vostre estai, seigneur pauton- (nier; Trop avez esté parsonnier Des aaises de ce monde avoir, an Orendroit pouez bien savoir, Se ne laissiez vostre folour, Avrez grant poinne et grant [doulour. Se vostre loy ne guerpissez.

PAPPE Doux Dieux, au jugement yssez, asa Et si nous soies en (aiue) Envers ceste gent corromptie Qui ainssin t'Esglise desgastent. Et si nous conlraingnenl et has- (tent De ton tressalnl nom renoier. aas Pour mes berbiz te vueil proier Que ne les mettes en (oubli;.

SECONT CHEVALIER Roys qui as le cuer anobly De puissance et liaut et bas, Et qui par treslous lieux embas 2

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'Ton pouoir et ton bon talent, Or ne nous tenir pas a lent, Quar l'AposEole t'amenons. Et les cardinaux bien tonons :

aS6 Voy tes te cy en ta présence. ANTRECRIST Je ay au cuer trop granl pe- [sance. Quant je voy tieux gens foloier Qui loutdeUssent ruvoîer Lft peuple et mettre en vérité. PAPPE

300 Nous créons en la Trinité, Et si sommes vray crestlen, Hais vous estes Egipclen, Anemy dou linaige humain. Bien ay enpansé des hui main

306 Que par grant debonnaîrelé Te monstrasse ta fausseté. Tu vues con Dieux estre tcnuz, Pran garde dont tu es venuz, Qui lu fus et que devanras.

310 Et comment lu te contenras En la dampnation d'enfer. Tu ses bien (qu'en acier n'en [fer), Ne en chevaux ne en grans [pompes, Ne en buisines ne en trompes,

315 Ne en forces ne en richesces. Ne en maisons n'en forteresses. N'est pas li plaisirs de cellui Souvertûn roy dont j'ay leû Huy au matin sa Passion,

32D Mes cuers en iribulalïon, Et nés et espurgiez de vices, C'est a li plaisant sacrifices. I-aisse 1res tout ton orgueil, [laisse,

■Foi.10 11 hm 31t Us. fui 01 »1 Hb. Ml.

venl3»

Et par humilité, t'abaisse ; Aye le cuer triste et noirci, 325 Pour les mefTaiz crie merci, Laisse tes œuvres, trop sont

ANTRECRI8T [foies. Trayez vous sa, faux Apostoles, Laissiez ester vostre lancier. Il ne vous puet rien avencier ; 33D Venez sa, faites moy honmaïge.

•PRI-MIER CARDINAL Dieux, pourquoy souffrez cest [outraige, Qui souffrez que cilz desloiaux Fait tes bons crestïens loyaux Toy déguerpir et en lui croire ? 33S Biaux doux Dieux, car aye me- [moire De tes douces provisions I SECONT CARDINAL Sires Dieux, nous te deprions Que tu nous donnes sapience, Que tavraye foy et ta crance 3M Puissiens a t'oneur maintenir.

ANTBECRIST Faux pappes, il te faust venir Sa vers moy, pour moy aourer; Vous cardinal, sans deniourer, Levez sus, honmaige me faites, 345 Ou vos chars en seront de- [ traites. Savoir pouez sanz décevoir Que je suis Dieux et porte voir ; M'a tout bailtJc en ma baillie Mes Pères ceste i^mpaignie aso Pour eux mener en paradis. PAPPK A ANTREGRIST flec ! Satanas. qui fus jadis Abatuz dou souverain règne, Parton pouoircilzdeables règne Qui trestout le monde decoit. X6

*FOUO II VBRBD.

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148 -

Conraant est ce que te regoit Cilz foU peuples desconfortez Qui tu es annemis mortez ? Et de l'humain linaige (tout)

960 Pourqu'esse que Dieux ne te [(tout) Celle puissance que tu as ? Dieux qui sanc et eve suas, El qui vos en croiz aoffrir Ton corps, et pour nous mort [souffrir,

365 Pour ton peuple d'enfer giter, Plaise toy a nous acquitter. De l'engin de cestui maufé. ANTHECKIST AU PAPE Pappes, trop formenl escbaulTé Te voy, et ses deux pauton- [niers ;

37D De tes maux seront parsonniers. Je croy que tu t'aviseras. Mossé, sez tu que en feras ? Met se pappe en bîenvilz prison, •El ces deux pour leur niespri-

375 Eta ces aulre[s] parleray. [son, A chevaux traire vous feray. S'a moy ne vous convertissiez, Yssez hors de l'erreur, ysse; Trop y avez fait g rant demeure. PREMIER CARDINAL

38D Biaux sires, de cuer vous aeure Et me met en vostre franchise. Je renoy Dieu et sainte Esglise, El croy la vostre loy nouvelle, El si deepil et renoy celle

2t& Que nous avons lonc temps

[tenue.

Vostre puissance ay cogneQe

Et voy en vous merveillieux

[signes.

8EC0NT CARDINAL , vous esles touz bénignes. Je le voy bien a vostre gent. Il ne (m'est) or ne bel ne gent, n Quant je ay tant mon cuerbanté, En eslre en la crestlenté: Dou tout a vous je m'abandonne. ANTRECRISTau premier Cardinal fiiaux doux amis, et je te donne Plus granl terre et plus grant a

[avoir Que lu ne poulsses avoir ; Tout quanque j'ay, il sera tien.

PREMIER CARDINAL Biau mestre, près de toy me El je a toi obeiray, (lien,

Et parmi ton peuple iray *

Pour amonester Ion pouoir.

•SECONT CARDINAL Biau sire, saiches toul de voir Que nous venons de touz pals. Vous n'estes mais de nul hais. Partout estes sires clamez, «s Et chier lenuz et bien amez, Nulz homs ne vous puet dece-

[voir. Savez vous pourquoy? pour sa-

[voir,

Quar vos vertuz sont trop ap-

[pertes.

ANGBS PREMIERS BN CHANT(l) [Veni Creator 5piri(ua]

Vous qui avez la mort soufferte 4io Pour Jhesucrist, le fil Marie,

359 Ml. loul.

360 Us. I«t. *FouO H nSOTO.

390 U*. mtt. ■Folio n tbhio. (1) Le ohuit rat Dotd.

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TCHHU

De par U revenez en vie. Pourli avez esté martir, Orendroit vous fausl départir

415 De ce vil et corrompu inonde Duquel il n'a nulle riens monde, Et sa en paradis monter.

ENOC Dieu de cui ne puet raconter Bouche ne langue la bonté,

430 Nous te loons que seumionté Avons tout le pouoir au deable.

'SECOND ANGES Entrez en joye pardurable Qui jamais jour ne Qnera. [.l bUNS CRESTIENS [Hee!]douxDieuxquinousayc)e-

4K Qui a fait, si con j'ay veU, |ra, Que cil qui trois jours ontgeU Hort ou my lieu de la cité Sont en vie resuscité Et sont en paradis porté 1

430 Soies trestuit reconforté, Que qui en Dieu se tlera, Et Entrecrist n'aorera, A in coi s aliorra sainte Esglise, L'ame de luy en sera mise

43G En joie qui ja ne faura. MOSSEZ Or sa, glouton, riens ne vaura Vostre fause papelardie, C'est en despit dou Itl Marie Que cy avez ramenteQ,

440 Mieux vous vaussist estre tea. Jamais jour tel mot ne direz, Vous seroiz ainssin alirez. Tuit cil qui ce tesmoingneront, Mais au peuple entendre feront,

445 Qu'an enfer deable les emporte !

'FOUO 13 MCTO.

HALAQUIU Ordes nouvelles vous aporte, Grant duel et grant raige me [miort,

Quar cil sont relevé de mort Que felstes l'autrier tuer. C'est chose c'on ne puet muer Con ne le saiche par la ville ; Saichiés que il sont bien deux [mile Qui le sévent, et qui ne croyent Entaloy.œaisJhesucrisI croie n t; Ce vous tourne a moût grant 4!

•ANTKEGRIST Tuit sont foi etnesontpassaige (Qui) croient se soit veritez; Il ne sont pas resuscitez, Ne vis ne retournez en vie. Saictiiës, je n'enay point d'envie, 460 J'ay fait faire a mon devis Qu'il ont samblé estre revis Pour les crestlens décevoir, Par quoy on puisse apparcevoir Et pour savoir se l'en oist 466

Aucun qui pour ce s'esjoist Et delsl que li fliz Marie Leur eOst vie restablie ; Mais je le jur par ma créance. Se nulz a mais en li créance, 470 U en morra, conmant qu'il aille.

SAINT JEHAN EVANGKLI8TB (Venez), frère, que je vous baille De par celuy qui vit et (règne) Seur touz roys et sur trestous [règnes,

•Fou» 13 VBRK). iST Ul. fV'll.

4T1 Ils. ntfM.

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144

*ii Ces fyoles ; yci prenez, i

El en vos mains si les tenez, Jusques a tant c'on vous dira La ou ctaa«cuns de vous ira Espandre la soue flole.

«D Faîtes le selond la parole Que vous en avez ja oye. Dieux touz puissans, qui pas n'o- La parolle de ces amis, [blie Par son con mandement a mis

«5 L'ire de s'indignatlon Es floUes, enlencEon A de vancher l'umain linaige De celle orde Besle sauvaige Qui tant a régné coume Dieux.

490 Veez vous le temple glorieux Qu'est ja touz rampliz de fumée? "A trestouz est close l'antrée Jusqu'à tant qu'avrez acomplie L'ueuvre qu'avez (enconmancie),

49S Quar Dieuz l'a ainssin ordonné LI TIERS ANQBS Loons tuil leRoycoronné, Le ni Dieu qui ainssin ordonne Ses sains, et victoire leur donne De toute tribulation.

H QUARS ANGES

Goo Pour ton peuple tedeprion, Roys des roys et sires des sires, Loez soit touz jours tes empires Et la iressainle maitez !

niKux

Faites losl, si vous aprestez, S(S El espandez m'ire sur terre, 11 n'y avra ne (clé| ne serre Qui contre moy puisse durer. Alez tost. que plus endurer Ne pourroie les grans péchiez

4MMs, S06 Mb. «In-.

Dont li mondes est enuchîez ; i Des mau%'ais est venue l'eure.

PREMIERS ANGES A PIOLB J'espandrai sans nulle demeure La moie sur la pute geste, Plainne de granl des loyauté. Qui ont aouré l'orde Beste. ^ Il sont luit plain decruautë, Ounom de Dieu je les condamp- VIVEHS [ne.

Ay ! par la loy Dieu, sire Anne, Bien tov, nous sommes luit per-

J'ai le cuer Iresloui espentu, ^ Je voy ja la noslre gent morte.

SEtX)ND ANGES A FTOLR 'Maie nouvelle vous aporte. Vous qui avez les sains tuez ; Vos pouoirs esl trop fort muez, Seur vous ma flole espandray, ^ Et toui maintenant vous rendrai De voz mefTaiz le guerredon.

CORBADAS Dieux. qui nousa[s] donné ledon De naislre sur terre de mère, Quant(moronB)detelmortaméreS' De (no) pouoir te maudison, Nous trestuit ensamble dison : c Maudite soit ta grant puis- [sanceii TIERS ANGES De Dieu giteray la santance Seur vous qui avez Escrïplures * Seur Jeshucrist faites obscures,

•Folio M tbrbo.

530 Ms. mtrrtnt.

531 Ub. m«i.

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Qui avez par voz faux âilTames En enfer mis plus de mil âmes. Vos rivières et vos fontainnes 510 Seront de sanc trestoutes [plainne Or vous sont 11 loier rendu Dou sanc que avez respandu Et par voz faux dizfuitespendre.

QUAH8 ANOES Justes est Dieux sanz riens re- [prendre, MS Sanz fin el sanz commance [ment, 'Qui a fait si vray jugement De ceux qui ont mis a martire Ces prophètes, et sance tire Uns chascuns selond ses mef- [faiz. bi> ANGES 550 Dieux qu'a nulle riens ne mef- [faiz, Tes œuvres sont Justes, v[e]rayes, De les sains (garde) bien les [plaies. Juste sont li vray jugement. Tu juges seur totiz justeme 55S A toy soit paiz, honeur et joie !

QUAnS ANGES A FIOLE El je regiteray la moie Seur Antrecrist qui se disoil Filz de Dieu, et si desprisoit Le vray Dieu de toute nature ; 580 Si pesraesera s'aventure De ce soleil qui tant sera Chaux afin qu'il estoufTera, Par grant chaleur desordonnée, La gent qui est sur li tournée,

Ycilz avra si grant chalour. ses N'i avra force ni valeur Que luit cilz par chaut ne pe- I rissent Qui a Entrecrist obéissent Et qui ont en ces faiz creD.

ANNES Bien voi, nous somes decett, 570 Je (nel m'en say ja repantir, Quarli Dieux qui nepuet mentir A sur nous donné sa sentance. Maudite soit sa grant puissance. Ses grans noms, sa grans poes- 575

[lez, Haudiï soit y vers et estez, Et li pouoirs de Dieu trestouz ! Je suis li plus mescheans de

[touz. Ha langue en est ja maigre et

[arse.

•QUINT ANGE A FIOLE Ma fïole sera {esparte)

Sur le siège a la maie Beste Et sur toute la pute geste. En enfer seront descendu, Leurguerredon leur sont rendu Des maux qu'ont faiz a sainte S8S

[Esglise, Ou luit s'en iront en leur juise. En enfer, qui tant est piians. Faux traites, mauvais puans. Qui avez vos enchantemans Contre les dix commandemenz, sso Par vous ne seront plus qtiassé.

CAIFFAS Noslre bobant sont trespassé.

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Cilz qui toutrormasoilmaudiz!

Je voy bien que si a maux dix

GK Commandemens qu'avons faus-

[se,

Touz jours mais en seronsctaauf-

[fé

En enfer, sanz reaindre avoir ;

Cedoîlchascuns croire elsavoir

Qu'a tel fin nous convient venir.

BAlICmUZ PARLE AU CORPS lŒSUSClTÉ NI Je fais se corps cy soustenir, El si n'a il point d'esperite ; Quelle parole qu'il a ditle, Se je (lais), qui ainssin le moin- [ene, Je le lais, si vois en ta poingne D'enfer, ou e^it mes habitacles.

bj- ANGK A nOLE

De Dieu je vueil faire miracles

Seur ses orgueiUieux mauvais

[riches

Qui aux povres ont esté chiches,

Qui leur valeur et leur richesces,

Sio Leurnoblescesetleurhautesses

Riens ne leur vaudront, c'est

[sanz doubte.

Sur eux je vueil espandre toute

'Ma fiole, est seur eux freitu,

Cesl[e] gruns Huves (s'est) re-

[traile,

Bt5 El saichiés, sans plus au re-

[courre,

Lagrantayguequisouloit courre

«01 lia. fêiL *FOUO 16 «BCTO.

U4 )f». tf Ml. . I

Très passer très tout soichement Y pourra l'en seûrement ; C'est fait, il n'y a mais noiant. Or pueent bien veoir li mes- c

[cheant Qu'Antrecrist les a deceQz.

L'AVEUGLE Doux Dieux, mes cuers est es- [meOz De VOUE servir. Bien repentir He doy, quant j'osay consentir De renoier vostre figure, a

Et aourer la créature Qui les bons ures tiens encombre. Jeshuchz, roys puissans sanz [nombre, Fol fuy quant j'osay renoier Vous, et Entrecrist deproier, Q Pour ce que il m'avoit rendue Ha clarté que je ray perdue j Bien sai de voir, je ne voy goûte. Doux Dieux, fox est qui ne vous [doubte. Sire, vers vous ay trop mespris a Par pccbié dont j'esioie esprins, Vers vous ay mesprins folement. Merci, doux Dieux, je vous de- [mant. Débonnaires me veilliés estre.

LE HATAM Bien doi hair le Roy celestre, i Par lui serons tuit esperdu, Nostre bobant avons perdu Et sommes ainssin (tonmenlé).

■8 ATA M Je le di, trop granl talant

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S45 De mouvoir vers celui grant [guerre Qui forma le ciel et la lerre, Qu'il en tel poinne nous a mis. Alons requerre noz amis. Que je conseil, conmant qu'il [aille,

650 Qu'anconlre li faciens bataille. Tant le hé, ne le puis amer-

LE MATA M Cilz moz ne fait pas a blaamer, Aingois est bons a retenir. Baucibus, avec nous venir

655 Te faut, et avec nous combalre. Tu le (ses bien es) lieuxembatre El faire faire a grant planté Se que tu as en voulenté. Avec Sàtanas en alons. BAUCIBUZ

660 Mais n'aresteray mes talons, Jusques vous avray (assemblés) Les os de. XXV. contrées De jayans et de Juplans Pour combatre aux crestïens ;

aes N'est riens que puisse tant hair. Fuions nous an lanlosi d'air, Paour ay de nous ne se vanche Cilz maux Juges qui si laidange Ceux qui ce sont a nous rendu.

LE MEZEL 670 Bien voy, de Dieu sont dessendu Miracles aujourd'uy sur terre. De cuer le vueil aler requerre DemonmefTaitmercilipraingne. Dieux plains de vertuz souve- [rainne, 675 Jestaucrist, filz Dieu le vif Père. 6Sâ Ua. ut bfnu n.

Lacune d'un feuillet.

•ARROPFLART, biij' roy Je n'i vueil plus faire delay, Jeshus requier de cuer entier Qu'(arriére) me mette ou sen- [lier Parquoys'amourjepuisseavoir.

ANDOART, il- roy N'est riens qui vaille tel avoir M Comme l'amour de Dieu le Père- De cuer vueil deprier sa mère Qu'a son fil acorder me veille.

MAILLBFER. ï- roy Ains que plus péchiez nous a- [cueilte. Prions sainte Marie la belle « Mère de Dieu, Vierge pucelle, QuenostrepaizenversDieuface.

RERUM SIMUL Vierge, dameplainne de grâce, Vers Dieux melfait nous nous [sentons. De veray cuer nous repentons 6i Et par vraye contriclon.

DIEU Finie aum et inicion, Sanz fin serai et sanz fin règne, Sanz commancement est mon [règne, Je suis Dieux de toute nature, 6K J'ay fait Irestoute créature. Et 1res tout le temps ordonné. Or ce sont tant abandonné A pechié celle gent dou monde. Rien n'y a pur, ne net, ne monde, na

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Tuit se sont a pechié offert. Leur mauvaisiié ay trop souf- Ifert, Plus ne souffreray vrayement. Quar il sont sanz repentement . ?D5 Justes sLiiz,droîz est que je juge En manière de v[e]ray juge ; Touz les mors vueii resiisciter, Les bons de tout mal acquitter, Et les mauvais mettre en l'or- tdure 710 "D'anfer; tiiitmorronipararsure Cil qui ou mont seront trouvé, El puiz seront li esprouvé En paradis, en corps et ame, Etji mauvais touz jours en flame 715 Seront, sanzntilconforttrouver.

CHERUHIN Li touz puissans si veult ouvrer Une euvi-e qu'il a devisiée ; Il dit qu'il veult que soit flnée La vie deTumain linaipe,

Tio Ne ja il n'y luira estaige,

EtpuisraJoindracorpsetame[s), Or alons prier a la dame, Qui est de li et fille et mère. Qu'elle et son 111 et son përe

las Pourson peuple vueilte prier. SERAPHIN Ce fait moût bien aoctroier. Alons y faire la requeste Qui est motit juste et moui hon- [neste. Dame qui estes tresorJére

730 De grâce, et dou ciel lumière, Vosire ni priez pour le monde. Dame, que il ne le confonde En enfer, se mauvais estaige. ■Folio t7 vbabo.

ven 17U CHERUBIN Dame, royne preux et saige. Qui tout paradis enlumines, 7S Royne sur toutes roynes. Pour ton peuple ton fil deproie.

SAINT JEHAN Dame par qui vient tout joye. En terre et en ciel aussiment. En guerredon je vous demant 740 Et requier, que grant paouray. En remambrance quej'aouray Ton doux ni ou ventre ma mère, 'Prie et ton fil et ton père Que ait de son peuple mercy. 7U De paour ay le cuer noirci, Helas ! a li parler je n'os, Dame, priez li que de nous Et de ses amis li souvai^ne, Dame, que il ne nousconveigne s) Vostre compaignie laissier. Et u les mauvais abaissier. En vous tout mon espoir misay, Bien savez, je le bautisay. Et preschay son advenement, 755 Pour 11 vesqui moût aspremenl. Et si fui poui' lui decolez. Douce dame, se vous voulez, Bien nous pouez trestouz def- [fendre. SAINT PIERRE Dame, plaise vous a entendre no Ma prière que vous vueil faire. Priez vostre fil débonnaire Que il vueille s'ire refl'raindre,

n son service remaindre Laitceuxqui l'ont servi en terre, tss

SAINT IiOL Et je, dame, vous vueil requerre Que il vous plaise a deprier Vostre fil qu'il veille octroyer

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v«n47GB

Pardon a ceux qui l'ont amé

770 En terre, et seigneur damé. Saichiés que j'ay Irop granl tpaour, SAINT PHELIPPK Tresdouce dame cui j'aour. Et qui ou ciel es honorée, Seur I ou tes dames aourée,

775 Envers la getit ton 111 appaise. Et li prie que il li plaise Avoir de son peuple merci. De paour ay le cuer noirci, Touzli-amble.jenesayque face. SAINT ANimiAU

71» Dame toute plainne de grâce, Royne de miséricorde, Ton peuple vers ton (il a<.-orde, Et par grant douceur le deproie ■Que aceux sa grâce ociroye

Tss Qui l'ont servi de cuer loial, Que cil aver si desloial N'en soient mesire ne seigneur. Je vous (di, ay) paour grigneur Que je n'oy mais jour de ma vie. SAINT BEHTIliXIJMIAL'

7B0 Douce dame. Vierge Marie, Qui es royne des archanges, Le salut que te fisl li anges, Quant tu sanz pechié conceUs, Te soit par moy ramenteUs,

795 Afin que ma proiére oies Et que lu celui Dieu deproies Qui entre tes lltins s'aombra. Qui de la mort nous descombra. D'enfer qu'il vueille descombrer

aoo Son peuple, et o tes sains nom- [brer. Paour ay, regarder ne l'ose.

SAINT JASyuE Royne en cuy est enclose Toute bonté, toute btauté. Toute foy, toute loyauté, Dame de grâce tresoriére, bos

Fay envers lonchier filzproiere Pour tes amis,que ne condamp-

O les mauvais qu'i|l| ne les

[dampne.

Tel paour ay que non puis dire.

SAINT HERNAHIÏ Tuil sommes mort et a rnartire ; 810 Tresdouce dame, fontainjïne de {doucour, Ne desdaigniez mon soupir ne [mon plour, Ne vous desplaise ma proiere a [oir. Ne despisiez mon plour ne mon [^soupir. Par voz saint 81 et par sa pais- 8t5

[slon. Eecoutez.dame. doucement m'o-

J'ay tel paour. je nen puis dire.

SAINT 8YM0N Tresdouce dame, apaisiez l'ire De vostre III qu'est si montée, Qu'eltene soit vers nous tournée, S3o Ne vers ses autres serviteurs. Paour ay de ses traiteurs Que voy la, et tant les redouble Que d'avec li ne nous déboute Que je ne l'ose regarder. W

JUI>A8 (MAJCAHKUS Bien est gardez cui tu (garde es). Vous, dame, en pitié me (re- Igarde)

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El nous met en la toue garde El trestouz ceux qui t'ont amëe.

830 Filz pour qui fui triste et dou-

[lente,

Au jour qu'an croiz morir vous

Biaux fliz, souvaingne vous de

[my,

A vouB toute me recomande, Biaux doux fliz, riens ne vous [demande S3S Qui soit contre vos voulentez, Je vous pri cil soient l'entez En paradis qui m'ont amée.

DIBU De moût bonne eure, fustes nce, Uame, doubter ne vous estuet, &I0 Ce qui vous plaist 11 miens cuers {veult, De bonne eure m'angenuttes, Et alailastes et norrites, Je vous (aim) tant conme mon [cuer. Ma douce mëre, douce suer, 846 Ne soies pas desconseiliie, Vo couronne est (appareillie) Qui ja sera sur vostre cliief. Paradis vous octroy en lié. Et louz ceux qui servi vous ont «0 Et qui vous amérent ou mont, Touz les bons je metlray en [gloire ; Hais les mauvais je ne pourroie

•FOUO » B»OTO. M Ub. »ffaniUiiè.

Par droit que ne Teussent dainp- (né, (Har) Turenl onques d'Adam né. Je leur monstreray ma figure tt Qui pour eux soufTri tant lai- [dure. Et conmant fui crucifiez; Pour ce seront ediffiez Li bon, li mauvais trambleront Et orrililement crieront a

De ce qu'il ne sont rachaté Par si iresprecieux chaté; En enfer sera leur maison. Or suz, Jehan, qu'il est saison De acomplir ce qu'est la faire). » Alez le monde tout delTaire Et meire en feu et en dame. Que trop est plains de grant dif- (famé, Je ne te vueil plus delrier. SAINT JEHAN EVANOEUSTE A vous devons tiumilier, K

El vos conmanJemens ferons, Desor plus ne reposerons Jusque» vo voulenté soit faite. 'Arsse est la terre et defTaite, Or est ti mondes elTaciez. 8

niEU Jehan, Luc, Marques et Hathez, Mi . IllI . especiol menistre. Et nommé li Euvangelistre. Levez sus sanz plus demeurer, Et (sy) alez tuntost corner f

Par les quatre c

»U M», mal. KS Ma. air»'r«. 'Polio 19 vinao. SBO Ha. Cf.

iz dOU D

;de,

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Si conme il dure à ta reonde. Faites Jes mors resiisciter, Es corps les âmes abiter

885 Qui en onl eslé départies. Jehan, tu yras es parties D'Oriant, et Halhez yra En OccidanI, ou il dira Que par vray resuscilement

S90 Veignent Irestuit au jugement; Et tu, Marques, en Seplantrion Crieras la surrection; Lucas, tu yras vers Midi Faire ainssin conme aux auires [di.

gss Prenez uns chascuns sa buisîne. SAINT JRIIAN EVANf.EMSTE N'i avra mais celui qui fine (Jusqu'il) soit fait a voslre dit.

Levez suz sans nul contredit, Corps qui avez en terre eslé,

900 Et soiez trestuit apreslé,

Corps et ame, trestoul ensamble, Il convient que je vous assemble Touz, pour mener au jugement Dou souverain Roy qui ne ment;

905 Levez suz, que je vous appelle. •SAINT MATHÉ Je vous aporte la nouvelle, Vous qui en terre pourrissiez. Que de voz monumens yssez Et reprenez et corps et ame,

910 Ceux qui avronl vescu sanz [blasme Seront en joye pardurable. N'est man^onge ne cen'esl fable, El li mauvais a grant vi[l]ié

SS7 Us. Jiu(iu f.

ven 1014 Seront tuil en enfer gité. Levez suz, trop avez dormy. 9i5

SAINT MARC Vous serez par moy eslormy, Corps qui gisez en ceste terre ; Je vous suis (trestouz) venuz [querre. Par vray[e] resurrecclon Levez suz irestuit environ, De corps et d'ame, n'atendez, Plus, de par Dieu est comm;in- [dez. Qui bien a Tait se trouvera, Et qui mal, se comparera. Au jugement vous faust venir. 92S

SAINT LUC La Morsne vouspuet plus tenir, Corps qui par li esles passé, Levez suz, trop estes lassé De sa jus en terre gésir. Or suz, sans panre autre respil, sso Tresiuit voz amez reprenez. Et avec moy vous en venez Au jugement le Tout Puissant. Li bon seront bien cognoissant Des biens qu'avront fait en leur 935

(vie, Et li mauvais ne seront mie De leur mauvaistié espargnié.

EVESQUES Hee las ! con je Tui or mar ! Mar Tui onqucs arcediacres, Je voy sa gens plus noirs que 9'

(tacres

Qui nous avront de leur partie.

Or est la chose mal partie :

Tant prins ou monde de mes

[aises,

911) Us. miMm.

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Desor en avront les mesaises

915 Mes corps et m'arne tout ensam-

[ble,

De paour louz H corps me tram-

[ble,

(Juarje voy lout a descouverl

Conment j'ay en ce monde ou-

(vert.

Mon peuple n'ay pas ensaignië,

seo Pour les grans cours l'ai delats-

[sié

Des princes, desdux, et des roys.

Par qui j'ay fait les grans des-

Et Tait lever les grans deismes.

■ABBAUSSE Sire evesques, et je nibisnies, 9&S Lasse 1 clielive, suis dampiiée Pour la vie qu'avons menée, Vous et je, en ce puant monde. Or serons mis en la parfonde Fosse d'enfer, sanz plus saillir. KO Trop mieux me vaussist det- [faiUif, Dou tout en tout que vivre lasse, Mieux defTaJUlr dou tout amasse. Aler nous faut a no juïse.

AGOULANT, roj Hee las ! pour quoy fui de tel [guise ? 905 Sur terre roys fui coronnez, Je fui dou tout abandonnez A riens donner et touz jours [prenre, A nul bien ne vouloie entendre, Les povres avoie en despit. LB BAILLI 970 Lever me faut sanz nul respit. Je voy ja ma dampnailon, Onques ne fut m'antanclon 'Polio ïO vwao.

Tcra 197S Fors que de panre et de piler, J'ay fait pandre plus d'un millier D'ommes par haine et par dons. ï

LK PREVOST Hee las ! trop loing est mes par- (dons. Je voy bien que je ray failli Souvent ont esté mal bailli Par juoy maintes gens et pilez, El maint pandu et essilliez. 9

J'ay a tort et sanz droit robe.

LAVOGAT Et je ay maintes foiz lobé Pour les biens temporelz avoir 'Qui valent po, trop bien savoir Le puis, qu'avocaz ay esté ; 9 Mains deniers y ay conqueslé. Tout ne me vaut mieune aisselle. J'ay soustenu mainte querelle Qui estoit fausse et mauvaise.

LA ROYNNE Pour mon orgueil suis a mesaise. 9 Je ay esté trop orguilleuse, Desdatgneuse et luxurieuse. Et ay brisi mon mariage Au cuer me point doulour et [raige. Je voy bien, trop estoie ntce, > Qu'antreprins tant de mes de- [lices Ou monde, quant je y estoie.

L'AVARICIKUX Je avaricieuK estoie, Courrouueuz et plains de ran- [cune, Pour riens dou mont ne don- U

[nasse une Haatlle pour Notre Seigneur, Si en avray poingne grigneur. Ha las ! or ne say je que dire. "Fouo 31 nicTo. '

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L-OUSURIBR Le jour et l'eure doy maudire s Que je nasqui onques de femme, Au jour d'ui en corps et en ame En enfer coiidampnez seray LA FAMK A L'OUSURIliR Lasse cbetive, que feray ? Hal fui compaigne de l'usure. 10 En enfer, qui est plains d'or- [dure, Touz jours mais m'en convenra (estre. LE BBRVANS A L'OUSUSIBfi Je voys vers Dieu, le Roy ce- [lestre, Qui sur touz fera hui justise. Lasse ! con cy a dur sen'iRe I 15 Quaot cbies les usuriers estoie, De mes mamelles alaitoie Leur enfant, et en fui nourrice; Lasse I jefaisoie que nice. Pour tant quede voir bien savole ao Qu'a boire et a menger avote De l'avoir qui venoit d'usure. 'L'ENFANT A L'OLSURIBR Las I con doulante engenrellre, El cou tresdoulente naissance ! QuarDieux quia toute puissonce as A ce jour d'uy me jugera. Bien say que souveignans sera Que j'ay esté norriz d'ousure. S'en avray penitance dure, Ne say que m'ame devanra.

DIEU so Usuriers, deables t'enmenra, En enfer tout droit t'en yras, Quant de devant moy partiras.

■Folio al vwuo.

(Quar) lu l'as justement gaan- (gnié. Quant veoies un mehaignié, Povres, enfans, hommes et 35

[famés. Conlraiz de braz, de piez, de (james, Ja ne feussent tant raeliaigniâ Que par toy fussent rapaisié D'un seul repas de ta viande. Combien qu'en ftissent de- *0

[mande, En nom de moy et de ma mère.

L'OUBURIBR Las moy doulaus ! con je com- (pére Les grans avoirs, les grans ri- [diesses. Les compaignies, les noblesces, Hesgransflorinsetmes deniers, ^ Hes blez que j'avoie sn greniers. Ou je mettoie mon délit. Or n'est il riens qui m'abelit Toutce, jamais riens nevaudray, Avec les deables m'en yrai eo Touz jours mais ardoir sanz re- [fraindre. 01 KU Quantles povres oyoies plaindre. Pour moi dou pain te deman- [doi[en]t, Longuement t'aumosne atten- [doi[en]t Par pluie, par froit et par tem- Bs

[peste, Morir les laissoies conme liesie A ton huis, sanz aumosne faire. Or sa, mauvaise deputaire, Hescbans, punaise créature,

33 Us. furt.

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60 Tout temps a[E] vest^u en usure. Pour moy riens ne voussls don- [ner Pour prier ne pour sannonner Que mendiant te seUst dire. Si as tu souvent oy lire

6S A ceux qui sévent Escripture Que louz ceux qui vivent d'ou- [sure El de l'autrui panre sanz randre, En enfer les feroie descendre, Pourl'avoirqu'avoi{en]t amassé.

70 'Mon conmandement as passé, De l'usure vescu avez, Tuit quatre, se moût bien savez, Corps et âmes, en propre per- (sonne, Touz quatre au deable je vous {donne.

3S Or sa, Masart, je te les livre. AZART. daable Sailliez avant, estes vous yvre, En la Tuudre d'enfer enbisme. Yqui de vous panray le disme Que longuement m'avez deO

SD Des biens qu'où monde avez eu. Le feu et foudre pouez patstre. En moy avez trouvé bonmaislre, La chaudière est Ja toute preste.

BAUCIItUZ, «leablo Dedans je vous mettrai la teste

83 El tout le corps entièrement Resgar, compains, je te demant S'umais veis si belle proie De ces usuriers? je le proie Que tu facesqu'il soient servi. A6RAPPART, <leable

M Bien cognois qu'il ont deservi Qu'il ayeni d'enfer bonne pari,

Je les meltray de celle part Ou la foudre est plus forment [cbaude, Quar maint prodome par leur [fraude Onleslé a povretë mis. i

L'BVBSQUE Bien sat de voir, H anemis Au jour d'ui si m'emportera, Janutz ne m'en (confortera). Sires esloie et gouvemierres. D'une eveschier,elcondui3]eres, Il De tous esloie moût doublez. Entre bons clers bien escoutez. Entre princes, entre preloz. Or suis touz égarez, He laz ! Con suis ohetive créature ) n Mon temps ay usé en luxure Par si lono temps que c'est sanz [nombre, Anemis qui les gens emcombre. En mon vivant m'a decefl, *J'ai sans desserte reoeQ il

Les yssues de sainte Esglise; Las! chetis, a tart je m'avise Quant je les ay mal deservtz. J'ay trop tes anemis serviz El ftiit toutes leurvoulentez, n Tant m'ont en ma vie temptez. J'ay perdu Dieu, mon creatour; Quant je veoie dame d'atour. Tant fust nonnain, tant fust pu- [ceile, Bourjoise, dame, ne damoiselle, o Nonnain sacrée, nonnain beni-

Tant ftist eu grant oFRce digne.

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Celeriére, prieuse, abbesbe, HAtDtes foiz en laissay ma mesce

UE Pour belle dame regarder. Lors riene ne valoit le garder Que de son corps tantoBt n'etlsse Mon gré, et qu'a li ne geQsse, J a tant bonne estre ne scedet. PR1BU8E

lao Lasse doutante, qui seQst Que tel loier deûsse avoir De mon pechié? Pour nul avoir Que niilz m'eUst sceU donner, N'eusse voulu abandonner

13G Mon corps en pechié de luxure, Touz jours mais seray en l'ars- [sure Dou feu d'enfer el en la flame, Bien le say, en corps et en ame ; Touz jours me durra sanz fenir,

I40 Tantcon Dieux voudra, sanzfenir

He convendra tel penitance.

' Doux Dieuz, qui par vostre san-

[tence

A ce jour d'ui me jugeras,

Bien say que me regarderas

145 Amèrement et sanz pitié. Sire evesques, vostre amitié El l'amour que vous me mons- [Irastes, Quant de mon corps vous acoin- [taates. Et devenues mes amis,

150 Geste amour en enfer m'a misj Li deable seront my menistre. Bien say, li quatre Euvange- (listre Ci ont tous les corps appeliez. Or ne puet estre plus celez

m Mes péchiez, ne say que je face^ Je vois Jeshucrist en sa face- in H», au ëiiut*.

Lacune d'un femUet,

•SAINT MARC Or 8UZ, suz, quar plus respilez Ne seroiz, il vous faut venir A la grant cour, et soustenir Le jugement Dieu, v[e]ray jugé iGO Qui Irestout en équité juge, Alez tost, que trop demorez.

SAINT LUC Au jugement tost acourez, Plus ne pouez faire demeure Bien say, plus ne demourra l*»

ll'eure Que li Juges venra seoir Qui (Irestous) vous vourra veoir. Chascun jugera selond s'eure. N'est nulle chose qui se meure Ce qui est fait devant sa face, iro

DIEU

Orendroit est temps que je face

A chascun apparoir m'ensaigne:

C'est celle qui a touz enseigne

Coomanl li miens peuples m'a

trais

A la mon, cui j'esloie amts, r

Et que, je Dieux, dou ciel des-

[cendre

Voz pour lui, el en la croiz

[pendre;

Monstrer vueil que chascuns le

[voie,

Plus soustenir ne les pourroie.

Entendez tuit a une voiz li

: « Je suis Jesbucriz, vostre roiz,

Qui pour vous d'enfer rachater

Laissay mon corps batre et frap-

'Fouo 33 hktto. 'P* '

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Et fui . XXX . deniers vendiiz,

us EteDlacraiz.pourvous penduz. En mou coslé et en ma hanche Me navra on de ceste lance. Si que le sanc m'eD vint au(x] [piez, De ces clos fUi je estsicfaiez,

19D Se n'estoit pas par mon pechié, Hais par Adam qui ol mengié Le fruit qui deveez estoit. Je ay hetl moût fain et soif, Povre hostel et grant poverte,

las Nulz ne m'a ea maison ouverte. Ne bien fait, se trop petit non: Nulz ne veult mais croire en [mon nom, Nés les eiifans m'ont guerroie, Et paijuré et renoié,

3D0 Au repentir venront a tari. bon, traiez vous d'une part, Des mauvais vueil panre van- [gence.

'ANOBS DB LA UROIX EN CHANT (1) [ Vrbt JerutaUm bêuta] Venez tuit olr la santance Dou Seigneur, dou douz roy be- [nigne, aoG Veez vous ci en présent le signe Ou Eouffri mort et passion Pour la vostre redamptlon A vous qui desservi l'avez? ANGB8 A LA LANCE Juif traiteur, or savez ao Conmantfuparrousdetranchîez Et a ces trois clos estaichiez

'Folio 3S txkso.

<1) Ml. Le chant est iu>t«.

MT Bts. wilr>.

En celle croiz, et haut pendoz. Et conmant fu pour vous fanduz Ses costez de ceste grant lance. Vezci la coun3nne en présence us De quoy le doux roy couron- [nastee. Et en quoy boire 11 donnastes. Au roy tout puissant et devin, VeiiD amer et aigre vin. Vo guerredon vous en rendra, ao

DIBU Hi deciple, chascuns venra De vous au jugement semr. Et touz ceux vous feray veoir Qui ou monde vous despisoient Et qui pour mon non vous 335

[haioient. 0 rooy avez tous jour^ esté Et par yver et par esté. En toutes mes templaclons, Par vous les .xu. légions D'Israël vueil que vous jugiez, 330 Si corn dis quant o moy estiés, Ou mont, ou n'aviàs que travail. Descendez o moy sa aval 'Et laites jugement paiftit.

8AINT PIERRE Puiez, maleârez, mal fait

Avez de vos chars le ddit Que au juge point n'abelit, Plus ne li plaist que il le snoffre, Touz jours mais en vil puant (soffre Serolz ardant, sanz point res- M [traindre. SAINT POL Mauvais, plus ne pouez remain-

«0 Hb. «.. (**"

'Polio U eiboto.

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Qne ne vt^siez en )& fournaise D'Enfer, qui par est tant pu- [gnaise, Ou tous jours mais serez batu ; ai5 Dieu a vostre orgueil abatu, Traiez vous a ta part eenestre.

SAINT ANDRIAU Et vous, vous traiez a la destre. Vous qui avez le Roy servi, Quar repos avez deservi ; 350 Si l'avres que ja ne faura, Jamais jour ne vous assaura Li anemis, vostre contraire.

8A1NT JA8QUB Envers vous sera débonnaires, (BeneUré), li Touz puissanz; 35G Saichiez qu'il est bien cognois- [sans Des biens que pour li fait avez. Belles Telstes, or savez, Com avez servi grant seigneur, Guerredon en arez gri^eur MO Que ne pourries estimez. 'SAINT HATHË Et vous, mauvais envelimez. Vous, alez, chetif, par de la. Quant Dieux a vostre huis ap- [pella, Vous ne li voussistes ouvrir an Ne, quant fii nuz, lui recouvrir Ne voussistes, n'a son conmant N'obeites. Dites conment Avra il dont de vous merci 1

8AINT PHILIPPE N'aiez cuer triste ne noirci, 37D Vous qui pourDieu le mont lals- [sastes. Et qui après li en alastes,

'Folio M Twto.

En suigant povrelé parfaite. Devant li Juge yert retraite L'ueuvre que pour li lïùte avez.

SAINT BERTHULOMIAU Mauvais, alez la ou savez, XS

Bien savez ou devez aler. En enfer vous faust avaler, Quar se sera vostre heritaiges. Or comparerez vos oultraige[s]. Et Yoz bobans et voz grans Ml

[aaises ; Désormais avrez tous mesaises Et tre6loute(s| malefirtez.

SAINT JASQUB LE GRANT A vous apparra voz purtez Qui avez (vos) chars gardés [saingnes De trestoutes taicfaes villainnes, sas Ou ciel en seniiz couronné; Alez a destre ou ordonné A Dieux ou sera chascuns justes.

SAINT THOMAS En terre trop convoiteux fustes, Et envieux et trop aver, 3M

Or ne vous pouez si laver De vos péchiez qui sus vous [queurenl. Qui vous affolent et <aceurent). Alez avec ces vilz deables.

SAINT THADÉB En bourdes, manconges, en fa- 316 Etengieuxeten gaberies [blés (Estoit) toute vostre estudie Et en meffaiz et en mesdiz ; Onques ne gard&sles les dis Conmandemens dou Roy parfait 300 Qui or toute riens trambler fait Dampnez en seroiz sanz rançon.

Ul U». MI.

m il*. tetwnU. m Ua. iilHtt.

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SAINT 8YM0N 'Riens ne vous vaut vostre tan- [çon, Mauvais. Or est l'eure venue 3K En laquelle vous est ranOiie De voslre mefTait la desserte. La gueule d'enfer est ouverte Pour vous, chetir, saichicz de

Pour corps et anie(8] recevoir. 310 Jamais juur n'avrez ategence.

DIEU Temps est qu'on rande la sen- { tance. Venez sa. Il beneQré ; De tout mal estes espuré, Peraevez le règne mon père, 315 Désormais vuell qu'il vous ap- [pére, Pieca le vous ay apresté, Appareilliez vous a esté Des le conmanceraent dou mon- (de, Vouseslestuitdepechiémonde, 3SD Jamais jour pechier ne pourroiz. Tout sera fait ce que voudroiz, Et avrei joie pardurable. En vous n'ont plus pouoir li [deable. Quan t j'oy fain, mangler me don- [nastes, Bas Quant j'oy soif, et vous m'abe- [vrastes, Quant j'oyfroil, vous me recou- (vristes. Quant en prison estoie tristes, Confort me felstes et joie,

■Folio 3K kicto.

Et quant chies vons bostel que- (roie, Voulentiers te m'avez donné ; Pour ce vous a abandonné Mes pères son saint paradis.

LI JUSTES Quant vous velsmes nous jadis En noslre bostel, et t'esber- I gantes, Et en chartre le confortas mes ? SS Quant lu ce que nous te veismes Et que nous te t-evestimes. Quant fu que fain el soif eux. Que tu fus par nous repeûz ? Di lenouspartagrantfranchtse.

'DIEU Voulentiers.

U JUSTES Or le nous devise, S'i[l] te plaist, par grant amitié.

DIEU Quant des povres eOz pitié, Certainnement de moy l'eQstes, Bon ellré estes et fustes, m

Quar tout le bien que leurfelstes, El tout le bien que leur deistas A moy fu faiz certainnement.

LI JUSTES Loez soies tu llnemeDt, Quant aussîn bien nousagardez!*!

DIEU Mauvais, alez, plus ne lardez, Ou feu d'enfer louz jours ardant, Ne vous ulez plus atardant, Alez en poinne sanz tenir. Jamais jour ne pouez venir k>

En estât de salvaLlon, Sanz fin et sanz redampdion, Touz jours ne soîés en ardure.

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En la chartre d'enfer obscure.

360 Quant de fain vous m'avez veU Morir, ne m'avez repeQ, Quant j'oy soif, ne me secou- (rutes, Quant fu (nuz), envers moy durs [rustes De moy donner de vostre robe,

365 Tant avoiés le cuer si gobe ; En prison vous m'avez lalssié. Que vers moy n'estes ubaissiô En moy faire bien ne confort. Or alez, sanz nul réconfort,

370 Touz jours en poJnne doule-

L'AV<)CAT Cesle santence est trop crueuse Pour nous; n'en pouons appel- . (ierî Quant te venis tu hosteler En no maison ne le savon; 375 Et nous di quantes foiz l'avon Fait refus ne aucun dongier Donnera boire ou a mengier. Onques jour ne fus en prison Que nous seu&siens.

Lacune d'un feuillet.

•LA ROYNNE » Hec lasse, con lu es hereux, Anemis,quiainssin m'am portes!

RAPILLART. iJeable

Princes d'enfer, ouvre tes por-

[les,

Veez vous ci noz maistres qui

[viennent.

Et qui amoinnent et qui tien-

[nent

343 Ms. aiJi.

Les chetilz touz enchaînez? Sailliez hors et avant venez, Panssez d'eux faire assez mes-

Contre nous est donnée san-

[tance,

Jamais n'en pourrons plus avoir.

BELIAS, deable Rapillarl, tu dois bien savoir 3M Que bien avons secî sceQ, Saiches que nous avons veU Treslouz les mors resusciler; Les nosires nous convint giier Hors de seanz; a qui clamer sse Ne m'en say, et ainssi la mer Au messaige Dieu enlendi. Que les siens mors ainssi randi : Bien say plus n'en avrons ja- [mais. AZA.RT, ileable Tu dis voir qu'd n'en y a mais, 400 Que feniz est li mondes touz, Mais nostres vouloirs soit tres- [touz A touz iours mais de ceux gre- [ver, Quar ne nous pueent eslever Jamais loisir pouraulre[s] pren- M6

(dre, El pour ce nous convient en- [ tendre A doubler la poinne a ces las.

LOUSLRIER Helas ! doulens, hee las, hee las ! Mis suis a perpétuité Dou Roy de toute iniquité, *w

Ou ars serai de touz costez.

SAINT JEHAN Par dessa sera vostre hostez

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- 162 - il est possible , aujourd'hui , de combler dos précédenes lacunes.

Nous n'avons pas craint d'arQrmer que la grande pensée du monument élevé à la glorification de la puissance ro- maine à Vesonlio, était h la fois religieuse et militaire ; que les tableaux de batailles, les vainqueurs et les captifs, les trophées d'armes disséminés dans une luxueuse architec- ture, n'étaient que le cadre d'un sujet central, consacré au triomphe suprême de la divinité, représentée par une grande figure, aujourd'hui disparue, sur la clé de l'archivolte. Cette grande image était celle de Jupiter vainqueur des Titans, monstres imaginaires dont la chaîne se déroulait sur la tranche énormément saillante des claveaux.

On s'accorde à reconnaître que ces parties, ainsi que les beaux reslea des Renommées ou Victoires, avaient été con- fiées au ciseau d'un maître.

A droite et à gauche, dans l'entrecolonnement supérieur, et pour servir de transition à la décoration militaire, se dressaient les hauts reliefs des statues colossales des deux fils de Jupiter, Castor et Pollux, les messagers de la Vic- toire romaine, les antiques symboles du Jow et de la Nuit, de la Vie et de la Mort.

En continuation et au-dessous de l'archivolte s'étageaient, sur les jambages de l'arcade, les allégories des douze Mois de l'année exprimés par des figures représentant le cours lie. la vie humaine pendant la paix.

j'est ainsi qu'aux époques postérieures, le Christ appa- tra sur les portes de nos cathédrales, entre le soleil et lune, ou Vatpha et i'oméga, avec les douze sigoes du Zo- 'que ou leurs allégories.

Parallèlement aux pieds droits, s'élevaient des colonnes it le fût de 4"'ô0 est partagé en cinq divisions, occupées icune par un bas-relief. Sur l'une de ces colonnes, la de qui nous reste, des scènes d'un caractère mytholo- ue s'accordent avec la pensée religieuse, en ce que les

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personnages sont let héros transligurés par les poètes et placés, après leur mort, dans les étoiles du ciel pour prendre ainsi leur rang parmi les immortels.

En l'absence de la colonne qui faisait pendant, on ne saurait dire si l'on a suivi dans la i^érie des figures un ordre correspondant aux constellations zodiacales. Le nombre de dix compartiments ne se prêterait pas à cette combinaison, non plus qu'avec les douze Travaux légen- daires d'Hercule qui vont être plusieurs fois représentés; ce ne sera même pas ce héros pupulaite qui commencera la série.

Sur la partie culminante et très détériorée du fût, on en- trevoit une scène dont nous cherchions depuis longtemps à pénétrer la signification. Au pied d'une colonne cannelée, sur le seuil d'un palais, un homme, vêtu comme un ou- vrier, est assis sur un esca- beau mouluré; il élève les deux mains presque jointes sous le bras horizontalement étendu d'un jeune personnage ailé, nu et debout.

Un jour, en examinant au \Iu->(^e, en compagnie d'un vi- siteur étranger, les moulages dont les profils indécis ve- naient d'être précisés au mojen d'une légère teinte de fond, notre 1res attentif appréciateur nous communiquait celte observation : « Ne serait ce p<is ici Dédale occupé à fixer des ailes aux épaules de '^nn iils Icire'' » Ce rappel â une sculpture antique nous donmil f^nfin le mol de l'énigme. Il faut s'empresser de restituer a notre \oyageur, à M, Hett- ner, conservateur du Musée des antiquités de Trêves, ce qui lui appartient et de le féliciter avec reconnaissance de son flair archéologique.

Au-dessous de Dédale, et sur le bandeau séparatif de la

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164 scène suivante, au lieu d'un motif quelconque de décor, on voit, juxtaposés comme les caractères d'une légende, plu- sieurs objets dans une étrange association : un foureau de glaive, une aacia, ou une sorte de hachette i court manche, une corbeille hé- misphérique d'où émerge un manche d'outil, un poi- gnard, puis d'autres traces peu distinctes. L'hypothèse d'une signature de dédicant, ou même d'artiste, était bien séduisante; on pouvait encore y soup- çonner un hommage de l'architecte à l'inventeur de l'Iiermi- nette, à l'industrieux Dédale, sculpteur et constructeur du Labyrinthe, au Père des arts de la Grèce. Il faut renoncer à ces interprétations. L'aseia est simplement une pioche de terrassier et la corbeille un panier ù terre ; un marbre an- tique, encore inédit, va le démontrer.

Ces dernières années, on a découvert dans la campagne toulousaine, Ji Chiragan (Martres Tolossannes) une quantité de sculptures du i" au iV siècle, débris de luxueuses villas, saccagées lors des invasions barbares. Parmi les plus beaux morceaux de ces marbres on avait signalé, avant leur pubh- calion prochaine, deux séries de panneaux se rapportant aux Travaux d'Hercule. Dans l'espoir que ce fond inédit pour- rait nous l'iiurnir quelque renseignement utile, j'obtins de l'obligeance d'un membre de la Société des Archéologues du Midi, de M l'ingénieur Joulin, la communication des photographies relatives aux Travaux d'Hercule, sculptures déposées au musée de Toulouse.

Nul document ne pouvait arriver mieux à propos, et voici le calque d'une de ces photographies.

Hercule nu, avec la peau du lion de Némée sur l'épaule, le pied droit levé ni posé sur le fond d'une corbeille d'osier en forme de cloche renversée, tient de la main gauche le

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465 manche d'une pioche ou d'un fossoir sur lequel il s'appuie; la main droite passée derrière le dos exprime l'attitude du repos ; le grand Travail du nettoyage des eaii'ie» d'Augiai esl terminé; à côté se dresse la massue caraclérislique. Cet exploit, poétisé parla légende, consisterait, d'après les mytho- logues, en détournements de cours d'eaux, travaux d'assai- nissements de terrains inaré- cjigeux, opérés en tîrèoo par le chevalier errant de l'antiquité, ce destructeur de monstres qu'était Hercule. C'est donc bien à lui, et non ù Dédale, qu'appar- tiennent la pioctiu et le panier associés aux anne^ sur l'énij;- matique bandeau. En effet, que voit-on au tableau suivant, si ce

n'est Hercule, dans une attitude "Encni.K aiix étahles d'Augiab n.ouvementée, occupé k terro- :*^^""'li^»- *•*'"»<' loalousaine). riser des animaux, dont l'un s'enfuit dans une course folle, tandis qu'un autre, un ruminant, s'affaisse aux pieds du héros. Dans l'air, un double sillon serpentant indiquerait la présence d'un reptile.

Au troisième bas-relief, un héros imberbe no peut être que Thésée en train d'assom- mer le Minotawe dans son palais; la télé de tau- reaudu monstre aété mar- telée, mais l'attitude de son corps très musclé est identique â celle qui lui est donnée dans une mosaïque de Salzbourg ' conservée au musée de Vienne (Autriche). La bordure

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de cet ouvrage reproduit le plan complet du fameux laby- rinthe (t).

En raison de son intérêt archéologique, il convenait de développer h une plus grande échelle la quatrième scène.

J.-J, Chifïlet, i)ui avait vu, dans la scène d'Icare el de Dé- dale, l'empereur Aurélien, aussi juste que sévère, présen- tant le donarium à ses soldais, puis, dans celle du Mino- taure, le centurion menaçant de son bdton (cum vite) un des prévaricaleurs de la loi, reconnaissait, dans la quatrième scène, un condamné attendant un cruel supplice. Plus tard, doni Bcrlhod y verra un prêtre pa'ien mettant de l'encens sur un autt'l, Pour Alphonse Delacroix, ce devait élre un druide.

(1) Hercule a souvenl liviiéricié à Rome des eiploils de ses contempo- rains légendaires.

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Une sculpture de provenance grecque (i) suffira pour nous apprendre qu'il s'agit ici de la glorification d'Hercule. Malgré la disparition de la tèle barbue du personnage et des dvUails de la peau du lion, on reconnaît le héros au mo- ment oii il va terminer sa brillante carrière. Nu et debout, inclinant religieusement la tète, il fuit le sacrifice d'une dernière ficche qu'il tient de la uiuin droite sur un autel allutné, cil l'un semble distinguer niJine l'extrémilé de l'arc, l'arme favorite d'Uer- cule; aux brunciies tortueuses d'un arbre sacré, le carquois et la massue sont sus- pendus en trophée ; près de l'autel, le ser- pent symbolique de la mort glorieuse, en- roulé autour (l'un second arbre, regarde avec sympathie celui qui va passer du Mont-Œtaau\ constellations.

Après l'héroïsation d'Hercule, vient, au dernier tableau, une jeune femme, demi- nue, fixée, les bras en croix, contre un rocher. C'est Andromède ou Hermione ex- posée aux attaques d'un [uonstre marin; te libérateur Per.sée (ou Hercule) n'est pas figuré. Près d'un arbre, un coffre dont le couvercle est levé contient vraisemblable- ment le trésor sous la garde du dragon.

Celte description des cinq bas-reliefs su- perposés ne laisse plus de doute sur la mis- sion du sculpteur d'avoir à repré-senter des héros bienfaisants et civilisateurs, c'est-à-

(1) Voir l'arlicle Héros, llf. 389», par J.-A. Hild, dans le Dictionnaire des Antigvitéê de Saglio el Oaremberg.

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dire les hommes les plus dignes d'accom- pagner l'image de la divinité.

L'artiste a suivre le même programme sur la colonne, en pendant, du côté droit.

Au revers du monument, et iinmédiato- nient derrière la colonne qui vient d'être décrite, on en voit une seconde, d'une assez bonne conservation- Des compositions d'un caractère parfois différent, s'y succèdent sans aucun ordi-e, comme si on avait laissé plus de liberlé à l'artiste pour cette seconde façade moins en vue.

La division comporte six tableaux au lieu de cimi- A partir du sommet, voici Hercule poursuivant de ses flèches le centaure Acs- «us, qui s'enfuit dans la montagne en enle- vant Déjanirc ; celle-ci , désespérée, tend les bras vers son amant.

Vient ensuite Bacchua jeune, nu et de- houl ; il tient une coupe et s'appuie sur le thirsc ; une panthère était à ses pieds, un bacchant et une bacchante sont à ses côtés.

Le troisième bas-relief n'est pas mutilé au point qu'on n'y puisse reconnaître le gros Silène, ivre et roulant h terre sans lâ- cher sa coupe renversée ; deux gais compa- gnons s'empressent à lui porter secours. Les dessinateurs qui ont reproduit cette scène, sans tenir compte de la corpulence excessive du personnage, l'ont pris pour une femme couchée ou assise.

Au quatrième tableau on revient à Her- cule figuré dans un amalgame de ses tra- *vaux. Le héros, dans une attitude mena- ' çante et tenant le glaive sorti du fourreau,

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- 169 - se met en garde vis-à-vis d'une femme nue qui émerge à mi-corps de la crête d'un rocher; elle présente à son ad- versaire un objet, {ju'une cassure ne permet pas de déter- miner facilement. Si l'on observe l'écartement ou la distance des mains et le prolongement certain de l'objet serpentant qui vient passer devant la taille de l'apparition mysté- rieuse, ne peut-on pas res- tituer h celliî-ci sdii nom mythologlipie de Mt'lanippe ou d'Hippolyle, lit reine des Amuzonet faisant la remise de la fameuse ccinUtre d^Andromède ou du banilrier lalistnanigue de Murs, qu'il s'agissait pour Hercule, de conquérir sur les belliquouses asiatiques y Dans la même scène, un mouton s'enfuit et va disparaître deriière le rocher, au pied duquel un bélier est renversé sur le dos. A cOté d'Hercule, un taureau terrassé parait expirer.

Au cinquiéiiie bas-relief l'amante déifiée de Ilacchus, Ariane, demi-nue et appuyée sur le thirse, lient une coupe vide; une de ses suivantes va jMser une couronne sur sa tête, tandis qu'une aulre danse à ses côtés en s'ac- compagnant de cymt>ales.

On a cru voir, au der- nier tableau, le symbole de la guerre entre le Bar- bare et la Home civilisée; avec moins d'imagination synthétique, et pour res- ter dans la donnée abso- lument mytholofe'ique de l'ensemble, ce sera plutôt la fille de Jupiter pendant la Guerre des Géants : Minerve, cas- quée, armée de l'égide et de la lance, fait face & un ennemi

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entièrement du qui brandit au-dessus de sa télé un énorme rocher.

En raison de l'eiTriteroeiit déjà ancien, maistoujourscrois- sant de la [>ierre, ainsi que de la hauteur inaccessible, il ne noua est pas possible de décrire les quatre bas reliefs de la petite colonne de l'élage supérieur.

J.-J, Chiflet a cru y reconnaître .Allas supportant le inonde, la iWnomriiC'C avec .sa iiumpcUc, Saturne avec sa faux et Es- culagie lignant un serpent à cliaque niam. Ce léiiioignage est de peu de valeur, attendu que le prétendu Atlas lait partie d'un groupe de trois Ttgurcs élevant les brus en manière de cariatides décuralives. et que les compailiments .suivants comptent chacun au moins deux personnages.

L'habile répartition des figures aussi bien que ta liberté d'exécution révèlent la main de praticiens exercés. Dans les attitudes mouvementées qu'ils airectionneut et oix ils ren- conlrenl parrois des raccourcis scabreux, ces décorateurs n'hésiteni jamais à se tirer d'affaire, suiiimairement il est vrai dans un reliL-f si liiiiilé, mais avec un sentiment très jucite de la réalité. La lourdeur romaine y rachète ce qui lui manque du côté de la gr&ce, par l'exagération du geste et de la musculature.

Connue léinuignage du procédé de rapide exécution sur pierre tendre, on retrouve la trace profonde de l'esquisse, et, dans quelques parties demeurées intactes, les ciselures encore fraîches de la gradine sur les fondset sur les chairs.

En faisant une large part à l'initiative des sculpteurs, on doit restituer k l'architecte celle qui lui revient dans la dis- tribution du décor.

Conçu dans des proportions moyennes le monument ne pouvant briller par sa masse devait séduire [mv sa richesse. C'est bien à un maître d'œuvre très artiste lui-même et très indépendant, plus soucieux de variété que de sobriété,

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qu'appartient ce parti pris de préférer à de lourds bossages ou à de froides cannelures ce rappol discret de la ligne ho- rizontale, Riir les colonne», au moyen des larges anneaux qui les cerclent, en opposition avec la verticale des fûts.

PORTE-NolilE AVANT SA RESTAUflATION (1).

Dans ces divisions d'heureuses proportions, les contours imprévus des formes animées amusent l'œil sans confusion et sans nuire à l'ensemble. L'intercalation des petitea figures des colonnes donne par le rapprochement une valeur nou-

II) Réduction [le l'eicellenle gravure enéculée sur le dessin conscien- cieux d'Alexandre Lapret, neveu de l'nrchilecte de ce nom. chargé des premiers travaux de dégagement par le préfet du Doubs Villiers du Ter- rage (1818-1820). instigateur de la restauration.

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172 velle aux personnages allégoriques du pied droit comme aui statues colossales de i'entrecolonnement

La surcharge voulue de celte décoration, parfaitement équilibrée, acquiert tout son prix quand les rayons du soleil Trisant la surlace détachent les parties mouvementées et les rondeurs verticales des colonnes, au milieu desquelles s'en- lève d'une seule venue la large broderie de l'arcature.

Les grandes lignes architecturales rétablies par la restau- ration complète de la façade, en 1826, invitent à revêtir ta nudilé des colonnes neuves d'une décoration symétrique à celle de la partie conservée. A.U revers du monument, et en pendant avec la colonne aux six divisions, se dresse une se- conde colonne qui parait dans cette place comme dépaysée. Au lieu d'être cerclée horizontalement comme la première, celle-ci est partagée verticalement par uno tige d'où partent des feuillages symétriques et contournés d'un fort bon style, et qui couvrent, sans repos, toute la surface du fût.

Comment expliquer cette étrange association? Serait-ce l'indice d'une tentative de la première heure, à titre d'essai, puis abandonnée comine un repentir i ou bien, au contraire, une faute commise dans un achèvement postérieur? Le mérite artistique du travail ferait pencher pour la première hypothèse. Quoiiiu'il en soit, on ne supposera jamais qu'une semblable anouialie ait pu exister sur la façade principale elle eût compromis l'harmonie de la composition.

Après s'être rendu compte du mérite relatif de ces sculp- tures, on s'étonne que leur intéressant assemblage n'ait ob- tenu, dans les publications archéologiques, que de rares et courtes mentions. Est-ce parce qu'on n'y découvre aucune ligure qui précise l'origine du monument? l'orte-Noire par- tage avec beaucoup d'auties édifices antiques ce défaut d'acte de naissance. Ce n'est pas k la décoration qu'il faut s'en prendre, mais bien à son architecture.

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Pour faire la part de la critique nous n'avons qu'à rappeler l'appréciation d'un homme du métier qui eut le loisir de me- surer l'ordonnance et tous les profils du monument, pen- dant sa restauration. Voici les conclusions du mémoire de l'architecte bisontin Marnotle.à l'Académie de Besançon, en 1875:

c Sous le rapport de l'architecture on remarque dans

Porte-Noire une décadence complète, tant par la mauvaise s disposition et proportion de ses ordres que par celle de ses 1) entablements et surtout de ses profils.

» En bonne règle... l'entablement de l'étage supérieur est

> d'une hauteur démesurée par rapport aux colonnes qui te

> supportent ; ainsi , quand il n'aurait avoir en hauteur que le tiers au plus de ces colonnes, on lui en a donné » plus du double

n Cependant on ne peut disconvenir que, malgré sa mau-

vaise architecture, Porte-Noire ne manque pas d'une cer-

> taiae dignité, et que ses belles sculptures imposent une

telle supériorité, par le vrai lalcnl avec lequel elles ont été » exécutées, qu'elles en font disparaître tous les défaut», s

Cette appréciation consciencieuse est tout ù la fois bien sé- vère et bien élogieuse. On sait ce que l'on doit penser de la beauté relative et très diverse des sculptures ; quant à la critique, inspirée par le dédain académique pour les œuvres décaiienles, il conviendrait d'y apporter quelque atténuation.

Il faut reconnaître, en ce qui concerne l'entablement du sommet, que l'urcliitecle gallo-romain se trouvait en pré- sence d'une difficulté. Etant donnée l'ordonnance de ses deux étages de colonnes, qui sont d'une agréable innovation, le maître d'œuvre ne pouvait se dispenser d'augmenter les proportions de la frise pour réaliser avec la corniche un en- semble àpeu près égal à la largeur du cadre commencé et couronner ainsi le monument.

L'étroitesse d'une fiise classique ne lui eût pas fourni la place nécessaire, et, après tout, fort bien choisie, pour l'ins-

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-174- cription dédicatoire en lettres de bronze; il a eu soin d'aiU leurs d'en soutenir le cadre par deux ligures agenouillées qui en dissimulent la hauteur aux extrémiti*s.

Si les colonnes de l'étage sont relativement faibles pour soutenir cette masse, la wiillie inlentitmnolle de l'énorme archivolte n'intervicnl-elie pas, avec son claveau central, comme un troisième support inlermédiaire, pour soulager la grande portée de l'architrave?

Il est encore une plus grave infraction aux bonnes régies.

Chacun peut remai'quer, avec M. Mavnotte, l'étrange des- cente de l'entablement du pied droit par rapport à celui des colonnes du premier étage. Cette disposition, toute désavouée qu'elle soit parles hommes de l'art, est-elle si désagréable? N'apporte-t elle pas, au contraire, on charme de variété asi^ez piquant en attirant le regard sur l'indépendance voulue de la majestueuse arcature.

A ce propos, l'archilecte Delacroix bien autrement com- pétent que son confrère en matière d'art archéologique, a cherché à pénétrer la signification d'un écart aussi flagrant de la règle classique.

Ce qui frappe tout d'abord l'architecle exercé, dit-il dans » une notice qui n'a pas reçu une sérieuse publicité W, c'est » une disposition anormale de l'archivolte et de ses pilos. 1 Construite en même temps que le reste du monument et « sur un appareil commun à toutes les parties, l'archivolte

alTccle néanmoins une organisation distincte et que certai- » nemcnt on a voulu rendre tolliî au moyen d'une saillie ex- » traordinairc des claveaux, de lignes particiilièfet d'orne-

* mentation etd'une cei-iitinemidiié de moulures nonobstant » la richesse des ornements sculptés... Porte-Noire fournit » le seul spécimen connu d'une arcature distincte, rappelant » un ancien usage et d'un encadrement destiné à orner l'ar- 1 cature sans détourner d'elle l'altention. »

(Ij Guide de l'étranger à Besanfon, 18G0, p. 8

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Cette îDsistance d'Alphonse Delacroix b trouver la raison des singularités étranges que présente l'archivolte n'esl-elle pas une sorte de preBsenlhiicnl du caractère grandiose de la scène qui y était figuréf? Si notre arcliitecle en eut connu le vrai sens, il ei'it encore mieux compris celle ahsence de moulures ; le triomphe de Jupiter se passant pour ainsi dire dans l'espace ne devait pas lïtre limité comme un simple mo- tif de décor.

Les soins apportés à cette partie de la décoration confiée aux meilleurs artistes indiquent assez l'importance qu'on y attachait.

Le travail accessoire de l'ornementation des moulures et des colonnes a se faire postérieurement et à lu longue, subir encore des interruptions, et peut-être même rester inachevé, comme en témoignerait la nudité de l'une des colonnes de la façade.

On peut induire du témoignage de l'empereur Julien que la splendeur du monument n'eut pas deux siècles de durée, puisqu'en 360 ce témoin éclairé ne retrouve plus que des ruines à la place des édifices qu'il avait reconnus comme magnifiques lors de son premier passage à Vesontio, six ans auparavant.

Debout, mais désemparé, l'Arc allait traverser de longs siècles de barbarie. Kéduit plus lard à l'état de simple porte, noyé dans un mur de défense, puis coilTé d'une tour qui l'é- crase, il ne montre plus que quelques figures mutilées que personne ne compiend. Si le myritèrc des origines éveille cependant la sollicitude de quelques érudits, nuls artistes, ceux même de la Itenaissance, malgré leur passion pour l'antiquité et leur godt parfois désordonné pour la décoration des colonnes ne paraissent s'en être inspirés.

Depuis la création du type des arcs triomphaux, les archi- tectes se sont ingéniés à ea varier les dispositions ; mais, en dépit de leurs elforts, ils n'ont pas toujours échappé à la ba- nalité. Le xix" siècle, lidèle aux enseignements classiques a

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peut-être clos la série de ees monuments commémoratifs en dépassant une fois en grandeur les antiques modèles.

En évoquanl le souvenir de tant d'ouvrages se signalant tous par quelques traits originaux, il est bien permis d'insis- ter sur ceux de Porte-Noire qui, malgré ses écarts de style, méritent une place honorable dans l'histoire de la décora' tion architecturale.

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LE DOCTEUR EN MÉDECINE

COMTE D'UDRESSIER

Par le D' J. HETNIER Séance du 20 ouril iOOt.

Dans le bas de la rue des Granges à Besançon, en fuce de l'hàtel de Saint-Juan, maison célèbre qui a élé le dernier siège de la Régalie (ij, s'élève un autre hôtel de construction égiilement remarquable. La Façade, d'une èlé^'ance rare dans notre vieille ville, tout semble avoir élé sacrifié à la soli- dité, réunit deux ordres d'architecture : le rez-de-chaussée est dorique et l'étage ionique. Les pilastres cannelés qui ac- costent la porte principale et les fcnôtres, les frises ornéiis de gracieux entrelacs sont du meilleur goùl. Au-de.^suâ do la porte cochère est un trumeau sculpté qui a contenir des armoiries ; le marteau révolutionnaire ne tes a pas respec- tées 2f. Une inscription, placée plus haut, porte cette sen- tence : Aul pevftce, aul ne tenta.

Cette jolie demeure appartenait, en 1789, h Philippe-Thé- rèse Masson de la Bretenière, d'une famille originaire de Dole i^), mais d'une branche qui s'était élablie ù Besançon dans les premièi-es années du xvii* siècle. M. Masson de la Bretenière était conseiller au parlement de Besançon, oii il siégeait h la grand'chainbre. Vendue comme bien d'émigré, après avoir passé en différentes mains, elle avait été acquise,

(1) Tribunnl d'appel di» iiamLiroiiscï jiirldio lions di: U ville iin|iùi'i;(]e ; il ï en avait douie.

(2) Voir Doc. inéd., t. lit, p. lia, [3j Famille Uasson d'Aulhuiie.

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178 au commencement du siècle qui vient de finir, par un simple docteur en médecine. Il est vrai que ce docteur était comte. Si les noms aristocratiques ne manquaient pas, dès celle époque, dans le corps médical, les titres y étaient rares, et celui de Marie- Pierre- Fidèle-Amand d'Udressier serait en- core, de nos jours, une exception.

M. d'Udressier appartenait, par sa naissance, à une des plus anciennes familles nobles de Salins, elles abondaient alors et sont encore très nombreuses aujourd'hui. Il était dans cette ville, en 1771, de Philippe-Marie-François, comte d'Udressier chevalier d'honneur ou conseiller d'épée au par- lement de Besançon, et de Victoire-Pélagie de Benouanl de Fleury Villayer (i). Guy ou Guyot Udressier, de Salins, le plus anciennement connu de ses ancêtres, est déjà qualifié écuyer dans un testament de l'année 1384. Un titre de sa ville natale nous apprend que ce personnage était receveur du domaine et des aides en 1395. < On a la filiation, dit M. de Lurion auquel j'emprunte ces détails, depuis noble Esleve- nin Udressier clerc des rôles en la saulnerie », marié, en 1439, à Jeanne d'Oiselay (2), En 174ï!, Claude-François d'U- dressier, chevalier d'honneur au Parlement, fit ériger ses terres de Cramans, Lemuy et Escleux en comté d'Udressier. Dans les lettres d'érection, il est dit que lors des recherches faites en 169G sur la noblesse, il justifia de la sienne depuis 1439(3)... » En 1789, Philippe-Marie- François d'Udressier, père du futur docteur, était premier chevalier d'honneur au parlement de Besançon (*1. C'était un grand seigneur qui, ainsi que nombre des autres membres de la cour souveraine,

(l)Coinlé érigé, en août 1749, pour Claude-François Renouant de Fleury, graiiJ-rnailre des Eaui-et-Foi-èls, et qui comprenait Fertaiisi, A>noiiJan«, Ainancey, Ida 1 uns et Dûserviliers.

(2) Ou plutôt dOïselel.

[3j NobUiaii-e de Franche-Comté,

(4) Il avait succédé, en cette ((uHlité, à son père Chirles-Philippe-Igiuce, deuxième comte d'Udressier.

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179 avait, dans ses terres, des sujets mainmortables, M. Vallery- Pradot, dans sa Vie de Patteur, dit que Denis Pasteur, marié à Mièges le y février i682, vint s'établir à Lemuy, oii il fut meunier de Claude- François, comte d'Udressier, grand sei- gneur descendant d'un secrétaire de Charles-Quint (1). Denis et son fils Claude avaient été serfs du seigneur de Lemuy; mais son petit-liis, Claude-Etienne Pasteur, voulut être af- franchi. Il le fut U Vige de 30 ans, par un acte en date du 20 mars 1763, passé par devant Maître Claude Jarry, notaire royal à Salins. Le conile d'Udressier y consentait par grâce spéciale » à affranchir Claude-Etienne Pasteur, tanneur, de- meurant à Salins, son sujet mainmortable de Lemuy. Quatre louis d'or de vingt-quatre livres furent payés, séance tenante, en l'hôtel du comte, par ledit Pasteur (2 , On aime à penser que cette grâce, bien que spéciale à Claude-Etienne, ne fut pas la seule de ce genre qu'accorda son seigneur, et qu'il ne faut pas compter ce dernier parmi les parlementaires inhu- mains, qui maintinrent les mainmortables de la terre de Saint-Claude dans leur humiliantecondition le 18 août 1775(3). Connu par ses travaux en botanique et géologie, le docteur d'Udressier a été un des premiers membres de la Société d'Emulation du Doubs, qu'il a présidée depuis sa fondation en 1840 jusqu'en 1845; et, cependant, nous ne trouvons au- cune notice sur lui dans nos Mémoires. Un seul des journaux scientifiques de l'époque de sa mort en a fait mention. C'eist la Revue médicale de Besançon et de la Franche-Comté

(1) Vie de Patteur, p. 1.

(2) Ibid , p. 2.

<3) Les d'Udressier portaient : d'afgenl à deux rameauûs de linople entrelacée, fruité» de pourpre. Leurs nlliiiiices étaient : d'Ovselet , de (ïuiei'che, Colin, de Ulye, .le Vers, Amyot, le tirant de Charchilla. Coque- lin de Germigxey, Vigoureux, du Fuurg, Guitlame de PotiUmougearii , Gay de Marnoi, de Vallin, d'Andlarw. Reuouari], de Fleury-Viliayer, du Saii. Pélissonnier, U^igneiln, de Férulin, Iloiidieu de Vauldry, Alix, Amyot, Marchand de Uiserey, Latwrey de &ilaiis, de la Hobinièi'e, de Baii- cenel. Girod de Miserey (deux f.), de Bréard.

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180 (5 février 1847). Il est vrai que dans le numéro suivant de la même revue (15 mars), nous trouvons un article nécrolo- gique de forme très littéraire, à la plume élégante du doc- teur Labrunfi; mais, malgré son étendue, il ne nous apprend pas grand'chose sur la vie de d'Udressiei', que l'auteur ijaralt supposer connue de tous. Cet oubli, tout au moins relatif, est d'autant plus inexplicable que les connaissances étendues dfi l'homme n'étaient pas son seul titre au souvenir de ses concitoyens. En effet, Charles Weiss a pu dire de lui que I son nom, connu des savants par ses travaux géolo- giijues, est béni dos malheureux, dont il est la consolation et l'appui «. Il nous a semblé, à notre confrère M, le docteur Ledoux et à moi que l'on devait, par un tardif hommage à ce savant et à cel homme de bien, réparer une injustice dont il serait inutile, autant que peu charitable, de rechereher les causes; la mémoire du bon docteur noua l'interdit peut-être. Je me contenterai de dire que cette mémoire a surtout souf- fert des préoccupations, par trop personnelles, de ceux qui avaient alors l'oreille des membres de la Société d'Emulation du Uoubs.

Nous avons dit à quel monde d'Udressier appartenait par sa nais.-sance. l'ajîe de Louis XVI à l'époque de la Révolu- tion ('■', il émigra, comme tant d'aulres serviteurs de ce mai- heureux prince, et se réfugia à Vienne. Ils y reçurent, son frère et lui, l'accueil qui était à des descendants de bous et loyaux serviteurs de la maison d'Autiicha (3). Mais il n'é- tait pas venu pour retrouver une cour et des plaisirs, d'autant plus qu'il ne parait pas avoir eu jamais pour eux un goût bien prononcé. Les commotions politiques et sociales, dont il venait d'être témoin et victime, lui avaient donné un de

(1) Il ntait <lc scrviru aux Tuileries le 10 aoûl, et. porteur d'une turche, Tut un de ceux qui écluir^reiil la retraite dii Ftoi et de la htinille royal.' sur rAsMinlilèe. Celte cireoiistuiice lui sauva la vie.

\'î) C'k3\ eu rci:oiiiiaU!>aiiue de dl accueil qu'il Jevait faire envoyer, après sa mort, uue partie de ses collections à l'empereur J'Aulrichc.

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_ 181 ces enseignemenls formidables, une de ces grandes et fortes ie^îons, dont un esprit, nuturellement sérieux, conserve l'ineffaçable empreinte.

A Vienne, ie jeune comte étuiiia la médecine, suivant avec assiduité l'enseignement et la pratique des professeurs les plus distingués de la faculté. Il se fit recevoir docteur et il exerça, pour vivre, jusqu'au terme d'un exil qui se prolongea jusqu'à l'iosue de la Hévoliition. Rentré en France a il pré- féra, dit le docteur Lalirune, une vie laborieuse et obscure aux succès faciles qu'oiïniicrit h son ambition les préoccupa- tions du moment. Il fut constant dans ses goftts pour la science, et la cultiva toujours comme une terre que ie travail peut rendre féconde W ». Lorsque les événements lui eurent rendu une partie de la fortune, dont il avait été dépouillé, il ne demanda plus à cette science (i que de la lumière pour son intelligence et des moyens de se rendre ulile aux pauvres et t ses amis. Il exerçait la médecine gratuitement, et suppléait souvent par ses libéralités h l'insutlisancc des moyens do ceux qui lui demandaient des conseils (2) ».

Privé, par lu Révolution, d'une situation élevée et de légi- times espérances, le malheur n'avait porté aucune atteinte & la grandeur et à la générosité de son caractère. Il savait res- pecter les idées politiques et sociales, si fflcheuses qu'elles dussent lui paraître, chez ceux en lesquels il croyait discerner cet amour du vrai et du bien, dont il était lui-même animé. f II n'avait voulu conserver de son expérience du passé que ces principes supérieurs qui, en obligeant à oublier beaucoup et i beaucoup apprendre, laissent au cœur sa jeunesse... Bienveillant et affable envers tous, il avait su mettre ses grandes et précieuses qualités à l'abri de toute atteinte : il voyait avec indulgence les opinions qu'il ne partageait pas; c'était de bonne foi qu'il les regardait comme l'œuvre de l'ex-

(1) Loc. fiil, p, 101.

(2) Ibid.

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périence, du préjugé, ou d'une direction d'idées et d'impres- sions qu'il n'avait pas suivies. Il avait ses aflections, mais ne cherchait point à les imposer ; elles étaient cependant cons- ciencieuses, c'esL-à-dire subordonnées à ses convictions eut le bien de tous et la vérité pourtous, puisqu'il avait dédaigné toute occasion de rechercher son intérêt particulier (1).

M. d'Udressier suivait, de sa modeste et paisible retraite, le mouvement de la science. En dehors de la médecine, à la- quelle il avait une existence indépendante, avant «Ju'il eût recouvré sou ancienne aisance, et qui conserva ses plus chères alTeclions, il avait cultivé la botanique et surtout la géologie et la minéralogie, accumulant les faits qui les con- cernent. 11 a légué à la bibliothèque de la ville de Besançen ses livres scientifiques et une magnifique collection de fos- siles et de minéraux du terrain jurassique.

Il est mort à Besançon, le 5 février de l'année 1847. dans une maison sur l'emplacement de laquelle on a construit la Caisse d'Epargne, Cette maison appartenait à la famille Busoo d'Auxon. Il avait alors 7ti ans. D'Udressier a laissé dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu un grand souvenir et de profonds regrets. Son dévouement aux malades indi- gents était bien précieux dans une ville oii l'on n'avait pas encore pensé à l'assistance médicale à domicile. Ses restes reposent au cimetière des Chaprais sous une tombe modeste comme sa vie. « 11 comprit, dit son épitaphe, les besoins du pauvre et les soulagea! > Toutes les épitaphes ne sont pas aussi vraies que celle-là &), Dans sa simplicité, il en est peu d'aussi belles !

Célibataire et le dernier de sa race(31, le comte d'Udressier a disposé de son avoir conformément aux deux grands inté-

<1) Loc. cit., p. 101 et 102.

l'i) D' P£rtRON, Lu cimetiérei de Besançon, in Revue littéraire i* Frauche-Comié, l" mai 1866, p, 318.

(3) Son frère s'était tué, par accident de voilure, dans une pramoude au bord de l'Arno.

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rets qui ont été ceux de sa vie, la science et la charité! Dès l'année 1835, alors qu'il n'avait encore que 6i ans, il avait commencé à régler ses dernières volontés. Sa première pen- sée avait été pour la reconnaissance. En souvenir des bontés que l'empereur François II avait eues pour son frère et pour lui, il voulut faire offrir à son fils et successeur Ferdinand l", une collection de fossiles appartenant à la partie du Jura français ci-devant province de Franche-Comté *, qui n'était pas représentée au Cabinet Impérial d'Histoire naturelle de Vienne. « Les fossiles qui composent cet envoi, lit-on dans ses premières dispositions testamentaires «), sont précieux vu que la collection en est unique encore... et que les échan- tillons sont pour la plupart d'une parfaite conservation. > Cet envoi, dont les détails avaient été arrêtés par lui avec un soin méticuleux, était confié à sa belle-sœur, Madame d'U- dressier(3), qui paraltavolrpossédé toute sa confiance. Avant de le taire, elle devait s'assurer l'agrément du destinataire, et écrire au directeur du Cabinet Impérial pour le lui annon- cer. Nous ne savons si cet envoi a eu lieu.

Le 17 octobre 1843, M. d'Udressier rédigeait un testament olographe, qui fut remis, le 9 février 1847, es mains du no- taire Brugnon, par l'avocut Canel. Dans ce document, très important, il commençait par prier sa belle-soeur de vouloir bien être son exécutrice testamentaire ; puis il instituait son seul et unique héritier, son neveu Albert de Sainte-Crolx- Renouard, second Tils de feu Eugène de Sainte- Croix- Re- nouard, & charge par lui d'acquitter vingt-deux legs, pieux et autres, dont il donnait le minutieux détait.

Celaient : l" la somme nécessaire à la rétribution de 300 messes pour le repos de son âme; une somme de 300 francs destinée aux pauvres de la paroisse de Bregllle,

(1; Teslamenl du i" octobre 1835 et «Ju "U mars ISiO. (3) Née Lucie du Saix d'Arnaiis.deacendanledu hmeui baron d'Arnini, la terreur des Bressaus.

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-iai-

il avait une maison ; 3' une autre somme de 300 francs, à l'église de Bregille; une troisième somme de 300 francs, au curé de Bi-egille, afin qu'il fit un modeste ser- vice pour le repos de son ûme et donnât îe reste aux pauvres;

5" une somme de 300 francs, à la paroisse de Notre-Dame qu'il habitait : 6" une somme de 1,000 francs à l'Associa- tion des Dames dites de Chariléi 1" une somme de 20,000 francs à l'hôpital do la ville de Salins, pour l'établis- sement et la fondation h perpétuité de deux lits et l'entretien perpétuel de deux pauvres vieillards, legs fait en mémoire de ses pères qui avaient vécu et étaient enterrés à Salins, qui deviendrait caduc si l'on faisait difficulté de le recevoir comme il l'entendait, auquel cas il retournerait do plein droit à son héritier qui emploierait cette somme de 20,000 Jrancs à d'autres œuvres religieuses qui lui sembleraient conve- nables; -- 8" à sabelle-soîur. Madame d'Udressier, sa maison de Besancon, rue de la Préfecture numéro 15, avec tous les meubles meublants qui seraient à sa convenance ; 9' à la même un coffret faisant partie de sa collection minéralogique et contenant les échantillons de toutes les pierres précieuses;

10" à sa cousine Caroline de Sainte-Croix, née de Cély, une bague de la valeur de 3,000 francs; 11" & son neveu Jules de Sainte- Croix- Renouard, une maison siseà Besançon rue des Granges numéro 5, occupée alors par les Message- ries Nationales; 12° aux enfants de son cousin Félix de Sainte-Croix, Edgard, Ernestine et Eglée, la somme de 20,000 francs chacun, au total 60,000 francs; 13» à sa cou- sine Delphine de Bréard la somme de 25,000 francs ; 14" à sa cousine de Lurion, née deResnes, 5 000 francs; 15" aux quatre enfants de Lunon, ses petits neveux et nièce, 40,000 francs à partagei' par égales parts; 16* à son petit- neveu Casimir de Resnes, 10,000 francs ; - 17° à chacune des demoiselles Furet de Prébaron, petites-filles de Labet, ancien juge de paix, 3,000 francs, en reconnaissance des semces que lui avait rendus leur grand-père; 18» à chacun de ses

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- 185 domestiques, y compris le jardinier et sa femme, 1,000 francs et en plus 100 francs par année de service; 19° à son do- mestique et à son jardinier, sa garde-robe, par moitié; 20° !i ses héritiers, le soin d'acquitter les droits de mutation pour ses legs pieux et ceux en faveur de ses domestiques ~ 21° i la Bibliothèque de Ilcsunçon l'armoire contenant sa collection de minéraux, une des plus belles que pouvait ac- quérir un particulier, à la condition que ladite collection rait conservée intacte, qu'il ne serait rien enlevé, ni ajouté, ni échangé de son contenu, afin que par celle disposition on puisse juger de l'état de cette partie de la science h ré|ioque de son décès;— 22° à ladite Bibliothèque, tous ses livres concernant les sciences, comme aussi les atlas et gravures en feuilles, y compris les ouvrage» relatifs aux antiquités.

A ces disposilions. déjii si nombreuses, M, d'Udressier ajoutait, le 19 mars 18-i6, un legs de « 3,000 francs au Sémi- naire des Missions étrangères à Paris, rue du Bac numéro 120, pour Tœuvre des missions dont il s'occupe ». Son intention était, en léguant cette somme, de faire rentrer dans l'ordre de leur destination », autant qu'il le pouvait « quelques biens ecclésiastiques », qu'il a\ait achetés depuis la Révolution.

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DEUX VESTIGES

CONSTRUCTION GALLO-ROMAINE

S'EXPLIQUANT L'UN PAR L'AUTRE

â BesanQDn et â Cliamborna^les-Bellevaux (Hwta-biw) Par H. Alfred VÂISSIER

Séance 9 novembre tOOi

Il y a trois ans, au cours d'un défoncement dans un ter- rain en pente, on découvrait, non loin de l'église du village de Chainbornay-les-Bellevaux, un dalli<ge quadrilatéral d'un caractère assez singulier.

Les soins apportés à la construction de cet antique ou- vrage engagèrent le curé de la paroisse à provoquer une en- quête archéologique, dont l'annonce vous fut transmise par notre confrère, M. le chanoine Suchet.

A la suite d'une première visite, la Société f'it informée de - l'origine gallo-romaine bien certaine du vestige signalé, mais en même temps on reconnut qu'il convenait d'attendre le résultat de fouilles complémentaires pour formuler une dé- termination satisfaisante de l'édicule qui avait s'élever sur la surface dallée.

Les travaux furent continués par le propriétaire du sol et en présence de M. l'abbé Lécot, avec un zèle d'autant plus intéressé que nos investigateurs, archiiologues improvisés, subissaient chacun l'inllucncc d'une idée fixe dont il était impossible de les dissuader. Ceux-ci ne présumaient rien

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moins que d'avoir affaire au soubassement d'un petit ora- toire chrétien, puis, plus tard, d'un aulel contemporain des premiers Ages du Christianisme en Gaule. Leur préoccupa- tion s'expliquait en partie nar la légitime satisfaction qu'ils avaient de posséder, dans l'église du village, cette précieuse Table d'autel gravée, du v" ou vi' siècle, dite la Ilote de CJMmbornaij. Nul indice confirmalif d'une pareille concep- tion n'est venu, à mon sens, pour récompenser de leurs peines nos pieux chercheurs, qui trouvèrent même, dons la profondeur exagérée de la fouille au pourtour, l'occasiou de s'égarer encore davantage.

La question débarrassée d'une illusion encombrante, le parti le plus simple étiiit de s'attacher aux détails caractéris- tiques qu'offrait le vestige lui-même et d'en donner une ex- plication rationnelle.

A cette fin, et sans aller bien loin à la recherche d'élé- ments de comparaison, je crois qu'un autre ve.stige, de la plus grande analogie, remarqué dans une fouille fuite à Be- sançon il y a seize ans, pourra nous renseigner sur les in- tentions du constructeur de Chambornay.

Ce recours imprévu et opportun à une constatation de- meurée inédite nous permettra de combler une lacune dans nos comptes rendus archéologiques, et cela, avec d'autant plus de sûreté, que nous utiliserons, comme documents, d'excellents croquis pris, dans le coui-s de travaux de fouilles à Besançon, par notre confrère M. l'architecte Simonin, élève d'Alfred Ducat, le con-tservaleur de vénérée mémoire W.

En 1885 donc, un creusage de d^BO de profondeur était pratiqué sur toute la longueur de la rue d'Anvers pour la construction d'un égout (PI. 1. fig. I).

L'étroite tranchée atteignait le niveau du sol à l'époque gallo-romaine. Là, elle mit au jour, en les traversant, une série

(1) Os croquis nous ont été gracicusemenl remi» par H. Charles Ducal parmi des dossiers ardiéologiques recueillis par son ODcle.

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de substructions dont les lignes se coupant ù angle droit dé- terminaient plusieurs locaux dépendants les uns des autres sur une même orientation (PI. I, (ig 1b).

Cet ensemble compact d'ancibnnes bâtisses était isolé et distant d'environ 25 mètres du débouché de hi rue d'Anvers sur la Grande-Rue moderne et, par suite, de la principale noie romaine de Vetontio, dont un spécimen très remarquable apparut, muni de ses grande» dailea posées de biais entre les hautes lisses de ses trottoirs (PI. I, flg. 1a et 2).

On constata qu'il n'existait aucune fondation d'édifice sur les bords du magnu» viciu, mais, après un vide intercalaire, débutait, derrière une muraille parallèle à la voie antique, le groupe de constructions qui vient d'èlre signalé. Contre celte muraille, au delà de laquelle l'orientation changeait, était adossée une sorte de niche semi-circulaire, faisant partie d'une pièce carrelée, suivie d'une seconde plus intéressante qui avait conservé deux piles de briques carrées supportant encore deux grandes plaques de pierre dure, sciée et polie, restes de l'ancien parquetage surélevé de la salle entière iPl. la).

L'existence des rcates d'un h'ipocauilc était démontrée à l'extrémité de celte chambre, non seulement par le vide entre les piles pour l'emmagasinage de l'air chauffé, mais encore par une rangée de sept de ces tuyaux carrés en terre cuite servant pour la distribution de la clialeur dans une direction verticale.

Les croquis de M. Simonin, reproduits avec leurs cotes et leur légende, me dispensent d'une description détaillée (Pi. I).

Les murs suivants offraient les amorces de ({uatre pièces, dont l'une, large de 6 mètres, avait son aire bétonnée.

Enfin venait un dernier local, large de 3"I0, l'on voyait, dans leur position originelle, quatre des grandes dalles qui garnissaient le sol, et dont la suite se perdait au delà de la tranchée, plutôt du côté de la maison des Ursulines que de celui de la maison Guichard (PI. 1, fig. le). Or ces quatre

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dalles subsistantes, par leur assemblage aiis^i bien que par les entailles caractéristiques qu'elles poi'taient, étaient une vraie reproduction de celles que l'on voit à Chaiobornay, mais ici à une éclielle légèrement supérieure; de telle sorte que le quadrilatère pres'|ue complet, (iécouvert dans le vil- lage, vient pour nous renseigner aujourd'hui sur cequi man- quait au vestige de Bcsnnçnn, h savoir de quelle façon devait se terminer à ses extrémités un loculus dont nous ne con- naissions que la largeur fPl. II, fig. i et 2).

Dès lors, muni de l'élément de comparaison souhaité, il sera facile, aprè^ avoir décrit ce que peut nous apprendre le dallage de Chambornay, de fiiire le partage des similitudes et des différences avec celui de Desimcon, et de conclure pour chacun d'eux à une destination appropriée,

Chambornaj'-leK-Hellevaux (D, à 23 kilomètres de lïesan- çon, situé !i proximité d'une voie anli(|ue bien connue, fut. comme on l'a depuis longtemps constaté, un lieu de villé- giature assez important à l'époque gallo-romaine.

A diverses reprises on y a découvert les traces de vastes constructions, accompagnées de tuiles à rebords, de larges briques pour des canaux solidement cimentés et portant sur leur parcours des tuyaux de calorifères, puis surtout plu- sieurs mosaïques qui existent encore a une faible profon- deur ;2i.

Sept dalles constituent le vestige nouveau dont il s'agit de déterminer la destination. Deux de ces dalles ont été rom- pues à leur extrémité, peut-être dans un e,.?sai de démolition

(1) [locleiir Mevmeii. Les noms de lien roinana en France et l'i l'étran- ger {M^m. de la Sor. d'Emnl du Doubi, T* série, t. III. \WS>, p. 02 et 38) : H Canibunium ai DG7, campus, clump ou cnmp, bornuin ou bur- nutn, ilu g. ' iniiinqiie. sigtiilit : source, fuiit^iiiie; il u élc remlii, suivant les rL't;i<ins, par bmne. Ii urne iiui'iie, Iji'uiui. brun il. »

(3' .l'ai pu le rnnslater pnur l'une Ae ces mnsnïqiies, sur le bord du cW-iniii qui la sépare ilu dallage; un seul conp lie pie a sunî pour mettre i jour lu molir li'unu torsaile piilychromi; de mânins slyle cl qualilii que celles des ir et m* siècles à lies;in^'on.

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190 infructueux pour un réemploi. La disparition d'uD des angles ne met pas d'obstacle à la restitution de la forme complète (Pi. II, fig. 2).

Sur la surface horizontale de 4 mètres de long sur 3 mèlres de largeur, après une marge varinble de O^SO àO"40, rè^e, au pourtour d'abord, une rigole semi-circulaire, puis, à quel- ques centimètres, et parallèlement, un caniveau (c'est le terme propre) large et peu profond, lequel a été recreusé ea son milieu en manière d'étroite rigole (PI. II, iîg. 7).

Suivant un usage fréquent dans l'appareillage antique, les dalles, à leurs tranches de contact, portent, chacune, une rainure longitudinale le mortier interposé fait ofQce de tenon ; de plus, de forts crampons de fer qui ont disparu, re- liaient toutes les pièces entre elles.

Le dallage repose sur une couche, épaisse de O^SO et plus, de ciment rouge de brique pilée, très homogène et tassée d'une seule traite (PL II, f)g. 6).

Enlln, pour prévenir tout atîaissement, en dessous existe un amas de pierres plates, brutes, chevauchant tes unes sur les autres, et rangées par lits légèrement convexes sur plus d'un mètre de profondeur.

Quand on cherche à se rendre compte du caniveau qui fait le tour de cette construction si bien assise et parfaite- ment étanche (ti, on se représente aussitôt, encastrée dans la dépression plane et continuée sans interruption, une ma- çonnerie de briques soigneusement cimentées, ou mieux encore de longues pierres de taille dressées pour former une enceinte également continue et constituer ainsi les mar- gelles d'un réservoir quelconque, abreuvoir, lavoir ou bas-

(1j VirniJVK. Traduction de Perraull, 1684, ch. [, liv. VU : < Plancher* des étages ù iléuiiuiei't pour que l'Iiumidité ne pénètre pas.,. Que si l'on «eut encore mieux faire, il rauilru melti'e sur la rudération des carreaux da deux piedi> qui auront tout autour de% carreaux cretuis if'un doigt. lesquels seront remplis de chaux détrcmpëe avec de l'huile, de sorte que la chaux enrerinée dans ces carreaux venant à durcir empêchera que l'eau ne puisse pénétrer par ces jointures... »

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- 191 siii de fontaine. On peut, en efîet, à ces diverses fins, re- courir à ce mode de constmclion.

Si Je dallage était compris entre des mui"s se reliant entre eux, on serait tenté d'y voir le fond d'un frigidarium, autrement dit, un bapltsterium ou bain froid ; mais, au con- traire, le seul mur reconnu dans la partie supérieure du ter- rain ne par^t satisfaire, en s'éloignant à gauche, qu'à la né- cessité de soutenir les lerres.

En outre, une constatation, faite très à propos par M. le curé, militerait en faveur de l'isolement de la construction. Il aurait remarqué, à l'un des angles du quadrilatère, des assises, disloquées et couchées dans le sous-sol, d'une pile composée de briques et de pierres altemées, La fouille com- plète au pourtour permettrait peut-être de retrouver les traces de pareils supports d'une toiture que révèlent déjà de nombreux fiagments de tuiles.

Un semblable ajourement ne saurait convenir pour un ca- binet de bain, tandis que celte disposition parait bien être celle d'un lavoir ou d'un bassin de fontaine.

L'édicule faisait-il partie d'une habitation particulière ou était-il livré à l'usage public sur le bord d'un chemin?

Jusqu'à présent, on ne peut rien affirmer à cet égard.

De même, il serait imprudent d'y rattacher un fût de co- lonnette découvert à proximité, ainsi que des fragments de stucs ou tous autres débris de provenance incertaine.

Bien que la fouille n'ait pas été complète au pourtour im- médiat, j'ai cru devoir exprimer ce sentiment qu'elle avait été sans utilité poussée trop profondément, jusqu'au rocher sous-jacent..., et même au delàl

En cet endroit, l'escarpement mis à nu du calcaire ooli- thique |iarliculier ù Chambomay est plus curieux par ses ac- cidents et sa composition, pour les géologues que pour les antiquaires (l).

{i) Onlilfae milliciire, luélangce à des graius plus groa et à des débris

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Les minceâ bancs horizontaux qui constituent uetle roche exposée aujourd'hui aux influences clitnatériques, se dé- lilent à la surface; mais, à des époques antéhistoriques, elle a été bien autrement attaquée dans ses parties tendres par le passage des eaux. Des cavités soit circulaires, soit allon- gées s'y sont formées sans que jamais l'Iiomme y ait contri- bue. Les alluvions naturelles ont comblé ces multiples per- forations oii des détritus quelconques ont pu pénétrer, et inéme être laissés intentionnellement sur place pour com- pléter le nivelage. C'est même ainsi qu'on pourrait expliquer la présence d'une couche de brique pilée, très inégale et ré- duite sur ses bords à un filet k peine visible dans la coupe verticale du terrain. N'est-ce pas la trace même du chantier fut préparée l'énorme couche de ciment rouge tassée sous les dalles et non celle d'une aire d'habitation !

Maintenant que nous sommes suffisamment édifiés sur le vestige de Chambornay, nous pouvons reconnaître en quoi rKlilTère de son proche parent de la rue d'Anvers.

Ce dernier faisait intégralement partie d'un ensemble de constructions que caractérise déjà le voisinage d'un hypo- causte, accessoire obligé do tout établissement de bains à l'époque gallo-romaine.

Sur un de ses côtés, la muraille subsistante se dressait à l'arasement du dallage (1*1, II, Rg. i), ce qui permettait une

ot'|;nniqacï roulés et brisés présenUiit un aspuct île charriage Ir^ pn>- noiici>; nombreux fossiles, polypiers, nériii^, dicéras, cic.

L-i structure de roulie est reuillelùe par lunes horizoïilaux de OIO à OIS d'r>p.iis!>ciir, qui s'nrrondissenl sur leurs Iraiiches, le tout sans in- terposition lie nijrnes.

Dans W magm.i des b^incs. et par ptai:es tiés r.-ipprooliéca, sont semés des fiùdulSK iilicmix, rnnnés d'a^grégiils de petits cailloux, qui. lorsqu'ils sont dég.igf's de leur );iiiieue plus ou moins tendre, se prt'senlenl sous un aspect Jéliciitemeiit ouvragi!, 1res biï.iirre et dune durcie exlraordinaire. Ce sont des jenx de la nature, des ladui, et pas autre chose.

(Voir docteur Gjrardot, Ktudei lurla Fraaehe-Comié leplenlrionaU, U Syttème oolUhique, IISK, p. 2-^.]

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étroite circulation entre ce mur et tes margelles, sur la partie même des dalles la rigole extérieure» très réduite, était pratiquée pour recevoir le peu d'eau semée accidentellement en dehors du bassin.

On remarquera en C une coupure d'équerre de la dalle B cette circulation pouvait être interrompue. Ne serait-ce pas la place d'un cube de pierre en forte saltlie propre à ser- vir de banc ou de degi'é extérieur pour les baigneurs?

En dépit de tous ces indices, si l'on objectait que ce vestige de réservoir avait pu servir à quelque autre industrie, à coup sûr on n'y reconnaîtra Jamais le pavé d'une chapelle ou d'un baplUterium chrétien pas plus que la place d'un petit autel, comme on l'imaginait gratuitement pour le dallage de Cliam- bornay.

Dans ces deux fouilles qui s'expliquent l'une par l'autre, on n'a guère été plus heureux en ce qui concerne les objets d'art ou d'Industrie.

A Cbambornay, c'est un fût de colonnelte et un petit mor- ceau de base moulurée qui s'y raccorderait comme diamètre , plus un fragment de puterie rouge sigillée noyé dans la masse de ciment rouge sous les dalles. Ce débris, échappé au concassage, est aussi démonstratif de l'époque qu'une médaille ; un char de course attelé de deux chevaux y est figuré.

A Besancon, on a trouvé la partie inférieure moulurée d'une petite colonne, le pied nu d'une statuette de bronze, puis une tête de robinet en forme de gueule d'animal, pièce bien caractéristique de l'industrie exercée à la rue d'Anvers [PI II, fig. 4 et 5).

Ces objets ne sont point parvenus au musée, mais la dalle (A) qui y est déposée suffira, avec la présente notice, pour conserver mémoire d'anciennes constructions fatalement condamnées k disparaître.

Lorsqu'on voit, dans son état actuel, le dallage de Cbam- bornay mis à nu, miné par les eaux et envahi par les plantes, 14

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dépossédé en outre de son attribution sacrée, une destruc- tion rapide est h prévoir.

N'était-il pas utile d'étudier à temps un ouvrage dont nous n'avons pas trouvé d'équivalents décrits soit dans les traités anciens, soit dans les relations de fouilles modernes et dont la découverte nous offrait une intéressante manifestation de la science éminemment pratique des entrepreneurs de la bonne époque romaine dans notre région.

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BESANÇON

LA GUERRE DE DIX ANS

Par le B^ J. HETNIER Séance d«s i8 mai et i5 juin 1901.

« Le commencement de noz fasclieuses affaires, dit Girar- dol de Nozeroy, fat la sortie hors de France du duc d'Or- léans poursuivy par le roy son frère en l'an ItiOI, Il se ren- dit à noz frontières avec six ou sept cents chevaux et nous demanda l'entrée dans ce pays. Le roy son frère était k ses talons avec une armée de douze mille hommes ('). » Refuser un asile à ce prince, c'était le livrer à ses ennemis, c'était violer les lois de i'hospilatité. c'était surtout commettre un acte vil et bas, auquel la grandeur d'Ame des Franc-Comtois d'alors répugnait. Le gouvernement de Uole n'hésita guère & lui ouvrir les portes d'un pays faible et ouvert Mais la prudence exigeait qu'il consigniU ses gens d'armes à la fron- tière ; moyennant quoi, il fut reçu, dans noire capitale, avec tous les honneurs et les égards que l'on doit au rang et à l'infortune, et escorté jusqu'à Besancon, qu'il avait choisi comme résidence. Le prince arriva dans cette ville le 24 iS) mars avec 1,500 personnes et 1,000 chevaux seulement. Il y fut reçu par les gouverneurs avec le cérémonial d'usage, et

(1) UtnAHDOT DE No/.Eito¥, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgogne, p. 33.

(2) Une clironique du temps Uit que ce fui le 27.

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- 196 - des présents furent faits tant à lui qu'aux seigneurs de sa suite (1).

Malheureusement, dès qu'il fut dans la ville impériale, Gaston, oubliant qu'il allait compromettre le pays qui l'avait recueilli, parut vouloir en faire le centre de ses agissements contre le roi de France. Le parlement de Dole ne tarda pas à être averti * qu'il desseignoit de former son party dans ce pays &) », et fut contraint de lui faire entendre qu'il « estoit impossible de luy permettre aucune chose qui fut contre le traicté de neutralité... avec la duché de Bourgogne et le pays de Bassigny, et que pour obvier de bonne heure aux assemblées de guerre (^) >, il renouvellerait les anciens édicts portans interdiction à tous sujelz de prendre les armes p mr autre service que de Sa Majesté, ny faire levées à peine de confiscation de corps et de biens i*). Les villes et communautés reçurent l'ordre de faire guet et garde pour empescher le passage aux soldats estrangers, et en cas (le violences, les saisir morts ou vits, auquel effet les com- munautez se donneroient la main &].

Cette sage conduite mil obstacle aux levées et assemblées de gens de guerre, mais mécontenta fort Monsieur qui re- procha au gouverneur de la Franche- Comté et au parlement de lui faire pire que ses ennemis qui t'avaient chassé de France. U ne tarda pas à se retirer k Kemiremont et à réu- nir des troupes k Fougerolles, Saint-Loup et villages voisins qui étaient de surséance ou de contention entre le Comté de Bourgogne, la Lorraine et la France. Les paysans franc- comtois voisins, aux dépens desquels elles essayaient de

(Il 11 avait avec lui son frère naturel le comte de Horet, le duc d'Elbeuf, le duc de Bellet;arde, le duc de Uosny, plusieuis marquis, comtes, baroDs, abbés... Voir Doe. inéd., t. IX, p. 216.

(2; GlHAHDOT DE NOZEROV. JOC. Cit., p. 21,

(3) iD., ibid., p. -H.

(4) ID., ibid., p. 21.

(5i ÏD.,ibi<l., p. 2t.

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197 vivre, prirent les armes en suite de l'édit, « et à la bveur des bois et des passages se commencea... une petite guerre avec meurtres, bruslemens et cruautez (1) ■. Le baron de Vaugrenans et Girardot de Nozeroy, députés vers le prince « pour le prier de mettre ordre à ces mauvais commence- mens (2) », le trouvèrent à Remlremont et obtinrent de lui qu'il retirât ses troupes de la frontière. Ils se mirent, de leur côté, en mesure d'arrêter la fureur des paysans, allant, au péril de leur vie, les chercher Jusque dans leurs re- paires. Ils laissaient dans les villages des placards qui les informaient que quiconque, passé ce jour, serait trouvé hors des grands chemins, subirait le traitement réservé aux bri- gands. Il élait grand temps de prendre pareille mesure, car déjà ie roi de France, averti des armements de son frère, s'apprêtait b. nous envahir par le Bassigny, la Bourgogne ducale et la Bresse.

Cependant, il semble que le proscrit n'avait pas renoncé à Besançon comme base d'opérations. Dans les premiers jours de septembre, le duc de Bellegarde venait, au nom de son maître, remercier la municipalité du bon accueil que ses fi- dèles et lui avaient reçu dans la cité, i Messieurs > assu- raient les ducs de Bellegarde et de Roannet, compagnons d'infortune du prince, qu'ils seraient toujours les bienvenus et que le comte de Fargis, présenté comme eux par le car- dinal de Richelieu, trouverait également asile dans leur ville. Quelques semaines plus tard, le duc d'Orléans en personne faisait une nouvelle visite à Besancon (18 octobre), et le ma- gistrat le reçut aussi bien que lors de la précédente. Les ré- fugiés étaient en faveur, parce qu'ils payaient bien ; mais leur conduite laissait souvent à désirer. C'est ainsi que, le 3 décembre, on était obligé d'infliger des arrêts à quatre gentilshommes de la suite du duc, venus de Nancy, qui

(Ij GlRABIM)! DE NOZESOV, lOC. Cit., p. 25.

(3) lD.,itid.,p. 25.

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avaient forcé la garde d'une des portes de la ville ea refusant de montrer des [tassaports <*).

L'année 1ii32 commence dans l'inquiétude. Comme aux époques de grandes calamités publiques, nous voyons, le *2 janvier, le Corps municipal assister, en grande pompe, aux exercices des (Quarante heures, qui se font successivement dans toutes les églises paroissiales et conventuelles de la ville. A l'église des Cordeliers, qui est, en quelque sorte, la chapelle munici[iale, deux des gouverneurs seront constam- ment en juiéres le premier jour et, les trois autres jours, un seu^^^ En ce moment, le Rhingrave Othon-Louis, un des lioutcnanls de Gustave-Adolphe, menace d'envahir le pays par le b;in de Cliampagney et Lure. qu'il essaye de sur- prendre en l'absence de son gouverneur, le chevalier de Montaipu. Le baron de Vaugrenans, qui se trouve heureu- sement à Lure. prend en main la défense de la place, avec l'aide des bourgeois et d'une poignée de soldats. Il donne au marquis de Conflans le temps d'accourir h la tête des forces franc-comtoises et de faire lever le siège.

Au mois de mai, le roi de France envahit la Lorraine, pour la deuxième fois depuis moins d'une année, et le duc Charles IV, cédant à la nécessité, chasse de ses états son beau-frère Gaston d'Orléans. Les intrigues de ce dernier ne sont, à vrai dire, qu'un prétexte : Louis XIII est venu dans ce pays pour en achever la conquête. Il ne reste bientôt plus à son adversaire que les places de Nancy et de la Motte. En- core se fait-il livrer la première le -J4 septembre.

L'approche du danger n'avait pas rendu les citoyens de Besançon plus prudents. Le 22 juillet, le gouvernement mu- nicipal avait permis au duc de fiellegarde de se retirer dans la ville avec le chevalier Le Coigneux, chancelier du duc d'Orléans, el son secrétaire le sieur Monsignot, sous la seule

(1) Arch. comm. de Hosançon, reg. ii° GO.

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199 réserve qu'ils ne créeraient aucune difficulté du c6lé de la France. Le CoigneuK était arrivé le iO septembre et ces < Messieurs s'étaient empresses de lui rendre une visite qui, toute de politesse qu'ils la pensaient être, n'en était pas moins fort dangereuse W.

Entre temps, les événements se précipitaient. On ne tar- dait pas à recevoir avis de la présence des troupes françaises à la frontière delà Lorraine. Elles devaient passer par Munt- béliard et se jeter de sur la Franche-Comté (l'2, 19 sep- tembre et 24 octobre) W. La nouvelle de la prise de Benfeld par les Suédois provoquait la mise sur pied de guerre de la cité (17 k 26 novembre). Aux dangers de la siluation géné- rale du pays venait bientôt s'ajouter la crainle d'une surprise par le Doubs, qui était devenu une nappe de glace assez épaisse pour permettre le passage avec armes et bagages. On était obligé de (aire casser cette glace par corvées de la Porte Taillée à la tour de la Pelotte (17 décembre) P).

Le péril devenait imminent et amenait, dans les derniers jours de janvier 1633, le gouvernement de Besançon & de- mander à celui de la Franche-Comté l'introduction dans la ville d'un secours militaire, en cas d'absolue nécessité. Mais les négociations avec Dole échouaient par la faute des citoyens qui ne voulaient accorder au commandant de celte force que voix consultative dans le conseil de guerre. On voit que la méHance est un des défauts mignons de la démocratie ! Les préparatifs de défense, en attendant, continuaient: le gra- veur Pierre de Loisy était autorisé à établir une poudrière à bras, pourvu que ce fut en dehors des murs. Le lieu appelé les Rochotles, qui paraissait propice à la chose, lui était as- signé, et, pour conserver ses poudres, on mettait une tour à sadisposition (ISTévrier). Les Fortillcations étaient inspectées

(1) Arch. comm. de Besançon

(2J Aid., ibid,

(3) Ibid., reg. ii° 63.

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- 200 - par Comtet c l'ingéniaire >, de Morre, auquel on adjoignait bientôt l'ingénieur Maurice Tissot (2 mars). Au mois de juin (le d) on commençait, sous la direction de ce dernier, la construction par corvées du fort dit de Saint-Claude. Le dan- ger commun rapprochait les gouverneurs des chanoines de la Métropole, leurs ennemis de tous les temps, auxquels ils osaient demander les prières des Quarante heures dans les paroisses et dans les couvents (18 février) {ii.

La prise de Nancy et le blocus étroit de la Motte, qui de- vait résister encore pendant près d'une année (2), ne laissait d'autre ressource à Charles IV de Lorraine que l'exil Après avoir confié ses états à son frère François (19 janvier 1634), il passa en Franche-Comté, c Quantité de noblesse Lorraine le suivit en ce malheur. Les princes et princesses, ses frères et sœurs, s'échappèrent de Lorraine et serendirentàluy par les moyens que l'affection leur dicta et que la postérité à peine pourra croire (3), > Il se rendit d'abord en Alsace. Le duc deFéria avait en partie reconquis ce pays et resserré les Suèdes dans les villes de Benfeld, Colombier W et Scbe- lestad ; le duc joignit ses troupes à celles du marquis de Bade qui aussi avoit esté renforcé. L'armée des dits ducs de Lor- raine et marquis de Bade se campa en la plaine de Cemay..., le marquis demeura en ce camp pour y commander et le duc repassa en Bourgougne pour avec plus de commodité donner quelque aide à la forteresse de la Hotte que les François te- noient assiégée (^]. *

Mal lui en prit, car, durant son absence, le Bheingrave, fortifié de cavalerie françoise et suède (B) », dressa une em-

(1) Arc. comm. de Besançon, reg. n' 63.

(2) La Moite ne fut prisa que le juillet IWi. Voir Dlicois DK BlO- COURT, Hiitoire de la i-ille et des d^ux aiègei de LantoUa.

(3) GiRABDOT DE N07.EROV, loC. Cit., p. 51.

(4) Colrnar, en laiin Columbarium, Les auteurs franc-comtois des xvi* et XVII' siècles l'appellent tous ain&i.

|5) G1RAHDOTDEN07EHOI, loc. dL. p.5*. (6) iD, ibid., p. 55.

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- 201 - bâche au marquis, le défît cumplêtemcnt et le contraignit à se retirer en Franche-Comté, il vint s'établir près de risle-sur-le-Doubs. Si la défaite du gt'-néral impérial eût pour effet priver le duc du secours tju'il pensait conduire à la Motte, sa présence à l'entrée du Lomont empêcha le chef des évangéliques de forcer le passage de Monljoie « lequel fût au mesme instant occupé et fortifié par nos monta- gnards (l>. >

Le prince Thomas, frère du duc de Savoie, traversant pour lors incognito la Franche-Comté, « ne se dt^clarant iju'au duc de Lorraine et au marquis de Conflans avec lesquels il s'a- boucha à l'abbaye de la Charité, et entre autres choses il leur fil entendre que le desseing du Rheingravecstoit sur Be- sancon... qu'il feroit sommer et marcheroit contre elle avec ses gens, et à mesme temps se presenteroit un député de France qui offrii'oit la protection du roy pour la conservation de la religion catholique et leur liberté ; ce que le marquis fit entendre aux gouverneurs par le conseiller fiscal Mathe- rot qui les alla trouvera ce sujet (î). »

« Les gouverneurs entendant par le conseiller Malherot l'advis du prince Thomas et le hasard que courroit Besançon offrirent à la dite cité asisistance de gens pour la garde d'i- celle, et ne pouvant estre d'accord des conditions que la cité proposoit, pour estre par trop esloignées des anciens traictez, le marquis alla garder Besançon par le dehors et tint son armée logée à Chastillon-le-Duc, à une lieue près, d'où il pou- voit à toutes heures ta secourir par le bois de Chailluz, quand l'armée suédoise seroit à ses portes, duquel poste de Chas- tillon il ne bougea jusques à ce que le Rheingrave se fut re- tiré de nos frontières |3).

En ce moment, mourait la bonne archiduchesse Isabelle-

Ci) GlHAHOOT DE NOZEROÏ, loc. Cit., p. 57.

{3} Id-, ibid,, p. 57, Il s'agji ici da JeaD Matherol, sieur de Preigney. (3) iD., ibid., p. 58

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202 Claire-Eugénie f de laquelle les actions de prudence et de magnanimité royale ont esté telles qu'elle est avec raison mise au premier rang des princesses illustres (*)... En- clavé dans le pays auquel elle avait donné trente ans de paii et de prospérité, Besançon avait profité indirectement de l'habileté de son administration. Il lui devait, en outre, le renouvellement, en 1605 (février), du traité d'association autrefois conclu par lui avec les comtes ducs de Bourgogne, traité qui avait toujours été si avantageux pour les deux parties ^\ En reconnaissance de ces bienfaits, le gouverne- ment de la cité ordonnait, le 20 décembre, un -service funè- bre, qui eut lieu les 8 et 9 janvier suivants, en l'église des Cordeliers. L'éloge de la princesse y fut prononcé par l'avo- cal François-Paul de Lisola, qui fut gratifié d'un gobelet d'argent de la valeur de dix écus &).

A l'abri des troupes du margrave de Budc, la cité conti- nuait à servir de refuge aux malbeureu.x princes de Lor- raine poursuivis par la politique de Riclielieu. Le duc Charles IV y arrivait le 25 janvier lt>34 : on ne tirait pas le canon, afin de ne pas éveiller les susceptibilités de la France; mais le gouvernement municipal faisait au prince des présents d'honneur et lui fournissait une garde. Dans les premiers jours d'avril, le duc François, son Irère, arri- vait inopinément avec sa femme pour deux jours, et bien qu'il eût à craindre « de graves inconvénients de cette re- traite >, le magistrat faisait encore des présents d'honneur à ces hOtes fdcheux I*), La ville avait précédemment déji) ac- cordé son asile à la princesse Catherine de Lorraine, abbesse de Uemiremont, et à la princesse de Phalsbourg (S).

Pourtant l'ennemi se rapprochait de jour en jour. Le chl-

(1] GiRAIIDOT DE NOZKROÏ, ibld., p. 5J. (21 Arch. coiniii. de Besançon, reg. 47. t3);Wd.,reB. 11-65. (4) Ibid., reg. n- 66. (5] Ibiâ., reg. r 65.

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teau de Monljoie, clef de notre Franche-Montagne était pria par le maréchal de la Force. Une levée de deux mille hommes de pied, qui avait été précédemment demandée aux habitant» de la région, avait rejoint les forces franc-com- toises dans les défilés du Lomont, et marché avec elles au secours de la forteresse. Hais nos soldats, arrives h Maiche, s'étaient trouvés en face des Français victorieux. C'était le 22 mars. Deux jours auparavant, le colonel La Verne (1) avait abandonner Porrentruy, ville faible, 0(1 il s'était dé- fendu plusieurs jours, « jusipies à ce que la hresche estant raisonnable et n'y ayunt apparence de secours, il la rendist il composition honnesle 2i ,. Son régiment ctiiit allé rejoin- dre le gros de l'armée à Nfaiche sous les ordres du situr de Cléron, chevalier de Malte, son sergent-major, tandis que lui se dirigeait sur Besançon '^). Le gouvernement de Dole avait en avis qu'il se taisait des levées en la duché de Bour- gogne et que les Français visaient la cité. De nouvelles négociations avaient eu lieu pour l'introduction dans celle-ci d'un secours militaire (19-28 mars). Ce secours ne fut accordé qu'à la condition expresse que le chef n'y serait pas et ne lui appartiendrait pas il titre de citoyen, con- dilion qui fut acceplée malgré les protestations contraires du populaire et de ses meneurs habituels (29 avril). L'ap- proche de l'ennemi avait rendu plus sages les gens éclai- rés W.

Quelques jours après, le duc Charles de Lorraine obtenait de faire loger en ville les Suisses de sa garde au nombre de trente-trois (7 mai), et des présents étaient offerts au comte Aymon de Furstenberg '5i, nommé général de l'artillerie de

(1) LouU, comte de la Verne, mes(re de camp d'un rogiiiieiil de quii cents hommes, qui a défendu Dole deui ans plus lar<l. l2) GlRABDOT DE NOïEBOY, loc. cit.. p. 6ti-ti9.

(3) ID-, ibid., p. C9.

(4) Arch. comm. de Besançon, reg. n" 65 et 66.

(5) Maiimilien-Joseph, colonel d'un régiment du cercle de Souabe.

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204 la Ligue catholique [8 mai) W. Le reste de l'été se passa dans les alarmes. L'automne venu, les troupes de milice et les montagnards furent licenciés, le régiment de La Veme cantonné, et il ne resta sur pied de la cavalerie que trois compagnies, celles de Conflans, de Mandres et de Brachy.

Les premiers mois de l'année 1635 devaient se passer pour les Bisontins en préparatifs de défense. Des sacrifices pécuniaires considérables avaient été faits précédemment pour les fortifications de leur ville. La courtine du fort de Saint-Claude avait été raccordée avec le fort Griffon, et l'on avait revu les autres ouvrages fortifiés. Le 13 janvier, des places d'armes étaient assignées, en cas d'alarme, aux mi- lices des divers quartiers. La bannière de Sainl-Quentin et le contingent de Saint-Pau! devaient s'assembler au Roadel Saint-Quentin; les bannières de Saint-Pierre et de Chamars, place Saint-Pierre; la bannière du Bourg près du Pont, avec ordre de détacher deux escadres place Saint-Pierre; les bar- rières de Battant, de Charmont et d'Arènes, devant le Pi- lori. Trois jours après, on recevait de Vesoul avis que les Français avaient le dessein d'assiéger la ville. Des soldats étaient engagés pour instruire les bourgeois dans le métier des armes, et trois cancaniers étaient institués au fort d'Arènes, au fort Griffon et à la Tour de l'Archevêque (28 et 29 janvier). Ces préparatifs faits, on n'oubliait pas d'im- plorer le secours d'en haut et les prières des Quarante heures étaient dites dans toutes les églises pour apaiser l'ire de Dieu (30 janvier) (S). Les travaux de fortification étaient repris, avec une nouvelle ardeur le 8 mai.

Peu après, le procureur général Brun était envoyé de Dole pour informer le gouvernement municipal d'une entre- prise que les Français sous le couvert des Suédois pour- raient bien tenter contre la cité (21 juin) (3). On les attendit

(1) Ai'clt. comm. de Besançon, reg. n* 66. (2, /ftid., reg. 110 68. (3) Ibid., reg. n' 09.

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jusqu'à la fin de l'année. Un moment, sur la fin de novembre, l'éloignement de l'armée du duc Charles de Lorraine et de celle de Gallas, généralissime des Impériaux, avaient fait craindre que l'ennemi n'en profitât 0). Mais Richelieu ména- geait autre chose que le siège de la ville impériale . on devait le voir à quelques mois de là.

Jusqu'alors, le terrible cardinal avait caché son jeu, et il sembloit, dit Girardot de Nozeroy, que la seule Allemagne estoit la lice en laquelle il voulait faire courir son roy... l2) u Mais il rompit alors avec le roi d'Espagne. Ce fait aurait donner l'éveil aux Franc-Comtois; il n'en fui rien, parce qu'ils se croyaient à l'abri des oragG.<i sous le couvert du traité de neutralité enirc les deux Bourgognes, iraitc qui avait en- core près de trois ans devant lui. Quand Dieu, dit le sieur de Beauchemin, veut perdre les estats, il y envoyt deux avant courriers, l'aveuglement et la division : les doctes en la science des ténèbres, comme estoit Richelieu, font de mesme...(3l » Les Franc-Comtois étaient visiblement aveu- glés; restait à les diviser. Il crut avoir beau jeu, parce que la noblesse et la bourgeoisie, qui tenaient les rênes de l'Etat, avaient souvent t à desmesler ensemble ». Pour .liemer la division dans notre pays, il s'adressa à la noblesse; mais la noblesse resta fidèle. Il en fil assez de ce côté pour éveiller l'attention du gouvernement de Dole. On sait que ce gouver- nement se composait alors de l'archevêque de Besançon, Ferdinand de Ilye ^), du gouverneur militaire, le marquis de ConHans (^), et du parlement. La longue expérience que le vieil archevêque avait des choses de ce monde « lui faisoit toucher au doigt les menées et desseings des François (6) »,

(1; Arch. uuinm. de BesançOQ, reg. n' 70.

(3) tilRARDOT DE NOIEHOV, loC. Cit., p. 71.

(3) iD , ibiid., ibid.

(4) Ferdinand de Poitiers dit île Ryc.

(5) Jean-Charlea de Valleville.

!)i) GiHAftDOT DG NozEROv, loc. cil,, p. 73.

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Le marquis voyait la guerre inévitable et pensait qu'il fallait s'y préparer. Quant au parlement, il avait choisi cinq de ses membres pour traiter les afTaires avec eux.

L'hiver de 1C36 s'était passé, pour ce gouvememeDl, « à recognoirilre par toutes voyes dedans et dehors du pays les practiques du cardinal W ». Au mois de mai, l'archevêque et le marquis, voyant que la nuée allait fondre sur Dole, y arri- vèrent en même temps. Les « députez de l'eslat avoient déjà emprunté cent mille écus, sur lesquels ils donnèrent argent aux marquis de Varembon (^j et baron de Scey (^} pour faire levées d'infanterie et de cavalerie, et aux princes de Canle- croix (*) et baron de Willz pour chacun un régiment d'infan- terie (5) .. Ils ordonnèrent la levée de la milice et firent pu- blier l'arrière-ban . En l'absence du gouverneur militaire de Dole, qui était le marquis de Saint-Martin (<>;, pour lors en Allemagne, à l'armée de Silésie, on choisit le colonel La Verne. C'était un vieil oflicier de l'école de Flandres et d'Al- lemagne, oii il avait servi avec distinction pendant plus de trente ans. Nous avons vu qu'il venait de défendre Porren- Iruy. Il était à Dole avec une partie de son terce; on fil venir le reste qui était à Saline et à Gray. Enlin, on fît appel aux otTiciers réformés. 11 était temps : le 27 mai, la ville était sommée par un trompette du roi de France, accompagné d'un exempt des gardes.

Nous n'avons pas l'intention, après Girardol de Nozeroy, après Jean Boyvin, après Dunod, après le duc d'Aumale, de taire encore l'histoire du siège de Dole. Le récit de ce fait

(1) GlB*RI)or DE NoiEROï, loc. tit., p. 73.

(2) Fraiiçuis de Rye, deinier marquis de Varembon. (S) Cl, de BauIIremont.

(4) Léopold- Eugène Perranot Je Gninvelie, dit d'Oiselet, con lecroii. Il élail prince par sa mère Caraline, marquise d'Autiîi

Çi} UinARUOT DE Nozeroy, loc. cit., p. 74.

(U) Charles de ia Baume, colonel du r^iment de Uourgogni d'Eapiigiie.

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807 d'armes unique n'y gagnerait, certes, rien, et il ne rentre pas dans le plan que noua nous sommes Inicé, Revenons donc à Besançon, l'on se préparait aussi à soutenir un siège. La ville impériale s'était trop compromise avec le Comté de Bouigogne pour pouvoir se flatter de ne point partager le sort qui paraissait l'attendre. Une force de 600 hommes élait levée aux fi-ais de la Ville. Elle devait être commandée par trois capitaines à 50 francs de solde par mois, trois alphères à 30 francs, trois sergents à 20 francs et vingt-quatre caporaus à iH francs. Les soldats devaient tou- cher 12 francs. Le colonel devait être choisi parmi les membres du gouvernement municipal. Les armes étaient 400 mousquets et 200 piques achetés à l'orfèvre Pierre de Loisy (21 et 22 mai) (l).

Pendant ce temps, l'armée de réserve, un corps mohile d'environ dix mille hommes aux ordres du marquis de Gon- flans, s'assemblait vers Fraisans, sur les bords du Doubs. Situé entre Besançon et Salins, ce lieu confinait à la grande forêt de Chaux. Par la rivière et par la forêt, on pouvait y as- sister Dole et incommoder l'ennemi, et l'on ne risquait pas d'y être coupé de ses communications avec les montagnes, ce réduit naturel du pays (2;. Les 2 et 3 juillet arrivaient dans la cité Forkatz, colonel-général des Hongrois et Croates, et le baron de Mercy l^l, colonel d'un régiment de cuirassiers bavarois, envoyés par le gouvernement de Bruxelles au se- cours de la Frcinche-Comlé. Ils allaient prendre leurs quar- tiers à Voray et dans les villages voisins. Du 4 au H, passaient des troupes conduites au secours de la capitale par le mar- quis de Conflans et le conseiller Girardot de Nozeroy, inten- dant de son armée (*;.

(Ij Arch. comm. de Besançon, reg. n- 71. (2) Girardot dk Nozeroy, Ioc. cit., p. >H et 0j Prançoii de Uerey. à Longwy, en \a néral des Impériaux. (4) Arub. coiuiii. (le Besau^on, reg. n* 71.

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Le marquis avait pris soin d'entrer dans la cité suivi d'un grand nombre de gentilshommes et de se loger dans un quartier assez éloigné des portes c afin d'estre veu par le peuple > en si belle compagnie. Il faut peu, dit Girardot de Nozeroy, pour lever la peur à un peuple et à Besançon par- ticulièrement qui est gouvernement populaire '!) ». LelTet désiré ne se (ît pas attendre : non seulement les citoyens continuèrent ù s'armer, mais, peu de jours après, ils en- voyèrent six pièces de canon et deux compagnies à l'armée de secours |2) (19-27 Juil ).

Onsaitcoinment Dole fut délivrée. Après vingt-quatre jours de tranchée ouverte, let- Français ne recevant pas de secoura et menacés d'élre coupés de leurs communications avec le duché par l'armée combinée du duc de Lorraine et du mar- quis de Conllaiis, décampèrent dans la nuit du 14 au 15 août. Le prince de Condé abandonnait ses bagages et une partie de son artillerie. Ces nouvelles parvinrent à Besançon dans la soirée du 15 et furent annoncées par des salves de canons et des feux de joie. Le gouvernement municipal envoya ses félicitations à son vieil archevêque et aux défenseurs de Dole, ainsi qu'au duc de Lorraine, dont l'intervention désin- téressée avait fait < voler en fumée les hautes pensées de Richelieu et consumer les armées et trésors de France inu- tilement... (3) ».

Ferdinand de Rye fut enseveli dans son triomphe. Le jour de la levée du siège de Dole, il fut atteint d'une lièvre continue, suite des grandes fatigues de corps et d'esprit qu'il venait de subir, et dont la gravité était en rapport avec son grand ûge, quatr&-vingts ans. Le surlendemain, il se fit mettre en litière pour regagner sa demeure favo- rite de Chàteauvieux de Vuillafans; mais il .mourut en

(1) GinAîtDOT DK NOZBROÏ, loC. CÎl . p. ff

(S] Arch. comm. Je Besançon, ]■• 71.

(3J GlRAKDOT DE ^OïKttOY, loC. cil., p. ^

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209 chemin, au prieuré de Courtefontaine. C'était le 22 août (1).

La Franche-Comté gagna peu à la délivrance de Dole. L'inepte expédition de Gallas dans le duché de Bourgogne, suivie de sa honteuse retraite au delà du Uhin, devait mettre le comble k ses maux. Un moment, Besançon put craindre de voir les ressources de ses environs dévorées par les sau- terelles germaniques. Le généralissime des Impériaux avait formé le projet de faire vivre sa cohue armée dans le voisi- nage de la place. Fort heureusement, les gouverneurs par- vinrent-ils, par d'activés démarches, à détourner ce fléau.

Ils furent moins heureux avec la peste, que Richelieu semblait avoir à sa solde » comme lii famine et la guerre. Comme cette dernière, elle nous était venue de l'Allemagne, au mois du juin de l'année précédente. Elle avait envahi les pays de Montbéliard et de Porrentruy et s'était étendue aux terres de Montjoie, de la Roche-Saint-Hippolyte, de Châtil- lon-sous-Malche, de Neuchdtel en Bourgogne et de Belvoir. Les miliciens envoyés èi Matche pour la défense de la Franche- Montagne la rapportèrent dans leurs foyers. Elle était h Besan- çon dans les premiers jours d'août. Le 5 de ce mois, M"" de Jouffroy-Gonsans , religieuse aux Diimes de Battant étant morte après quatre jours de maladie seulement, craignant un cas de peste, « Messieurs » élisaient visiter son cadavre par les docteurs en médecine PlanUmour et Gripponet assistés des chirurgiens Barbet et Jolîot. Le monastèro était barré et l'on donnait avis aux villes voisines <^). A la fm d'octobre, on craignait un retour de la contagion, et les cogouverneurs faisaient dire une messe à Notce-Dame des Jacobin», pour que la cité fût préservée. Il est pnilnli.e que la peste ne cessa pas de donner des cas pendant inute l'année qui suivit, puisqu'on en signalait la recrudescence dans les derniers

(1) Girardol de Nozero; commet une tloubli à Fraisans et le 20 aoùl.

(2) Arch. conim. de Besançon, reg. n' 70,

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jours de septembre 1636. Le 28 septembre, le chapitre mé- IropoHlain faisait, dans l'église de Sainl-JeaD-l'Evangéliste, le vœu solennel: 1 d'envoyer visiter à pied par deux de ses membres l'image miraculeuse des capucins de Gray; de faii-e visiter de même la châsse des reliques de saint Claude; de célébrer annuellement l'office du Saint-Suaire; •*• de célébrer l'oflice de saint Charles Borromée. Le corps muni- cipal était invité à se faire représenter à ce vœu (t). La peste régnait dans toute la contrée, et les villes voisines en étaient infestées. A Ornans, oii elle était depuis le mois de Juillet, elle avait fait p^rir plus de 1500 personnes, sur une popula- tion de 260U habitants (3).

Cependant, le Comté de Bourgogne était assailli par trois points à la fois : du côté du Bassigny, par Weymar, du côté du Montbéliard par Grancey et du côté de la Bresse i^ar Lod- gueville. Les armées de ces trois bandits firent souffrir des maux inotiis à notre pays, et les Lorrains, toujours traîtres i Dieu et à leur prochain, rivalisèrent de sauvagerie avec elles. Leurs chefs se déshonoraient traitant en pays conquis une contrée qu'ils étaient chargés de défendre. Un moment on put tenir la Franche-Comté pour perdue : Weymar marchait sur Besançon, dont la prise pouvait livrer les montagnes aui envahisseurs. Heureusement Longuevjjle n'osa pas dépasser Lon s- le- Saunier qu'il avait pris le 25 juin 1637 ; Grancey fiil battu devant Saint-Hippolyte par les sieurs de Sainl-Mauris t^i et de Sagey i*i ; enfin Weymar, après avoir reconnu la situa- tion de Besançon des hauteurs voisines, renonçai rien tenter contre celte place (20-28 juin) et - écrivit à Richelieu qu'il n'a\'oit mesuy rien à faire et prit son chemin contre l'Alle-

(l Arch. comm <le Besançon, reg. n" 71. (3) Perron. Ann. des Epid. en Franeht-Comti. p. 93 à 103. (3; Ermenrra)' de SaJDl-Maurîs de Cour, mestre de eimp d'un terce de ,riCO liomines. (t) Jean-Frédéric 4e Sage;, seigneur de Romain, de Pierrerontainc. elc-

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magne oii il repassa le Rhin et prit Fribourg en Brisgau (i). Le Saxon avait cru un instant pouvoir s'en emparer à la fa- veur d'un soutèvement populaire préparé par Richelieu. Il est h peu prés établi que le ''ordinal avait fait travailler par ses émissaires l'esprit de la plèbe, prête toujours et danît tous les temps à quelque mauvaise action (2). Nous verrons le ré- sultat de ces menées se produire trop tard pour ceux qui les avaient pratiquées.

11 y avait près de six mois que la cité se disposait à se dé- fendre, Dès le 18 février, des mesures avaient été concertées entre le gouvernement de la Franche-Comté et celui de Be- sançon en vue d'empêcher les troupes impériales et com- toises de se jeter dans les montagnes et d'y tarir une pré- cieuse source de ravitaillement. La défaite du marquis de Conflans à Cornod, le 17 mars, avait donné une nouvelle ac- tivité à ses préparatifs. Elle fit un emprunt de guerre, répara les brèches de ses foils, et augmenta de 600 le nombre des soldats commis à sa garde (18-21 mars) l^). Elle n'avait pas négligé d'invoquer le secours d'en haut. Une procession avait été faite de Saint-Etienne à la Madeleine, oii le Saint-Suaire avait été porté ; dix des principaux membresdu Girps muni- cipal, entourant la précieuse relique, avaient figuré à la cé- rémonie, un (lambeau ardent à la main. (30 avril) '*). C'est quelques jours après, le 6 mai, qu'avait été donné l'avis par le duc de Lorraine de l'entrée de Bernard de Saxe- Weymar dans le pays (5|. Les forces ai'ec lesquelles ce sau- vage avait marché sur Besançon, étaient de dix à douze mille hommes avec vingt-quatre pièces d'artillerie C^). Sa retraite au delà du Rhin ne rjtenlil |jas les armements.

(I) GlHAnDOT DE NOZERDY, loC, Cit., p, 180.

(■2) Id., ibid., p. 184.

(3) Arch, comm. de Besuii^^on, reg. n* T'2.

(4) Ibid., ibid.

(5) Ibid., ibid,

(6) Ibid., reg. n- 73.

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La ville impériale négocia de nouveau avec le gouveraemeot de Dole pour l'Iutroduction d'uu secours militaire dans ses murs, et désigna le comte de Saint-Amour pour le comman- der ; mais, toujours défiante, demanda qu'il fût au plus de douze cents bommes. Ces soldats et leurs officiers devaient être entretenus par l'état Iranc-comtois (3 juillet) <1). On pusse une revue des armes et du froment que chacun a chez soi, et tous les citoyens pour travailler par corvée aux forti- cations (2 et 5 juillet, i^i ; pour accélérer rou\Tage, on a re- cours à 300 auxiliaires allemands de l'armée comtoise campée à Chalezeule (8 juillet) |3). Deuxcompagniessont formées des enlants de famille de la ville (9 juillet) {*).

Un instant les susceplibihtésdémocraliques du corps mu- nicipal semblent devoir compromettre gravement le résultat de ces efforts. Jaloux outre mesure de ses prérogatives souveraines relativement aux troupes de secours, il froisse le marquis de Saint-Martin, gouverneur de Franche-Comté, qui fait partir pour Salins la plus grande partie des soldats qui campent dans la banlieue i5). Il est bien autorisé à iaire établir, près de la porte deMalpas, un pont de bateau qui re- liera celte banlieue aux montagnes (Q.. Mais de nouvelles dif- ficultés le décident à refuser un secours, dont on ne veut qu'en cas d'absolue nécessité et quand il sera peut-être bien tard, et il prend le parti de se retirer définitivement â Salins [27 juillet), £t les mauvais coucheurs de l'hôtel consistorial protestent en vain de leurs regrets, lis voient combien le moment est mal choisi pour discuter l'assistance d'aulnii

La peste qui faisait, en ce moment, une nouvelle visite à Besançon, aurait lui inspirer moins d'outrecuidance {30 juillet) "^1. On n'y a bientôt plus de recours qu'en Dieu. Le '25 novembre, le gouvernement municipal ordonne trois jours de prières à l'église des Cordeliers ; les gouverneurs

(Ij Arch. comm. de Besançon, rég, i (2, 3, 4, 5, 6, 7j n>id.,ibid.

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213 se relaieront pour y prier une heure chacun, et, les trois jours, iront en corps ii la messe (i). Le duc Charles de Lor- raine est malade au château de Belvoir, il est soigné par le docteur Jeannet, de Besançon. Sa guérison est célébrée par une messe d'action de grâces, à laquelle assiste sa tante Catherine de Lorraine, abbesse de Remiremont ^K Pour apaiser l'ire de Dieu, en ce temps de calamité, l'archevêque et le chapitre métropolitain ont voué un jour de jeune la veille de l'Immaculée Conception el une procession géné- rale le jour de cette fêle (5 décembre) (3).

C'est le 21 et le 22 mai 1638 seulement qu'éclata le mou- vement populaire préparé, l'année précédente, par les agents de Richelieu. La cause apparente fut un impôt extraordinaire nécessité par la réparation des défenses de la place. Son principal instigateur fut le fameux François de Lisolaj qui débuta ainsi dans les intrigues qui devaient remplir toute sa vie. Au premier moment, les cogouverneurs avaient démis- sionné devant l'émeute, ce qui n'est pas à leur louange ; mais les notables et les anciens gouverneurs les avaient dé- cidés à conserver le pouvoir. Le duc de Lorraine, Don Diego de Saavedra, et Don Gabriel de Toledo, chargés d'afTaires d'Espagne à Besançon et en Franche- Comté, se joignirent au marquis de Saint-Martin et au comte de Saint-Amour pour engager les quatorze » à ne pas surexciter les esprits par la rigueur de la répression. François de Lisola, Antoine Despotots et Jean-Claude Nardin, accusés d'être les meneurs de la sédition, furent condamnés à garder les arrêts dans leurs logis, à peine de mille livres d'amende. Ils furent, en outre, déclarés inhabiles à être portés sur la liste des notables ; ceci était un excès de pouvoir et une maladresse, dont les co- gouverneurs ne devaient pas tarder à recueillir les fruits. Le 24Juin, les trois compères étaient élus dans la compa-

(1) Aruh. camm. de Besançon, reg. n*74.

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gnie des nolables. Neuf de ces derniers se retiraient pour ce motif; mais l'assemblée électorale, ayant à sa tête un vigne- ron illettré, nommait François de Lisola président des vingt- huit (3 juillet). Une nouvelle émotion populaire obligeait les nolables dissidents à rentrer dans le corps municipal et à reconnaître la légalité du vote, et les quatorze élus étaient proclamés (4 juillet). Mais les anciens gouverneurs persis- taient à contester la validité du choix de Lisola et de ses deux complices, et, pendant tout l'été, la lutte se poursuivit ar- dente entre les deux partis. Le Id août, Lisola et ses deux complices, forçant les portes de l'hôtel consistoria), entraient brutalement au conseil et protestaient contre la violation, en leurs personnes, de la volonté populaire, se mettant sous la sauvegarde de l'Empereur. Le cogouverneur François d'O- rival était envoyé à Vienne pour dénoncer les cabales de Lisola (16 septembre), et Lisola ne tardait pas à l'y suivre, pour plaider lui-même sa cause devant la cour impériale (8 octobre) <■!. Fort heureusement pour le pays, ce brouillon ne devait plus y revenir qu'à de rares intervalles et pour des séjours de courte durée.

Pendant que la discorde règne en maîtresse dans la cité, les événements vont s'aggravant au dehors. Le duc de Lon- gueville a pris Chaussin k la tête de 4,000 hommes de pied et de 800 chevaux (SjuinV Le duc de Lorraine, qui marche contre lui, obtient de faire passer son armée par la ville, tous les ponts du voisinage étant rompus et les grandes eaux rendant les gués impraticables (10 juin); mais que de pré- cautions ! 11 ne passera que trois cents soldats à la fois ; les cavaliers auront leurs épées et pistolets au fourreau; toutes les boutiques seront fermées ; les femmes et les enbnts res- teront au logis ; il est défendu de mettre des victuailles en vente, ce qui pourrait retarder le passage (11 juin). II est vrai qu'il s'agit de Lorrains! Bientôt les paysans, réfugiés

(f) Arch. comm. de Besançon, reg. w 75.

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dans la ville et réduits à l'extréinité par la perte de tous leurs biens, mettent ces alliés, peu sympathiques, en coupe ré- glée et vont les surprendre et les tuer dans les charrières pour s'emparer de leurs dépouilles (23 juillet). Les pauvres meurent de faim dans les rues ; mais la misère publique est telle que le gouvernement municipal, ne pouvant les assister tous, doit se résoudre à expulser ceux qui ne sont pas ma- lades (lidécembre 1638, i<" et -2 janvier 1639) W. On sera bientôt forcé de donner la chasse à ces derniers, de les mettre dehors, et de fermer, pendant trois jours, les portes de Battant et de Varesco, pour qu'ils ne puissent rentrer (24 février) (2).

Mais on a appris la surprise de Morteau par Weymar, le 9 janvier, et ta ville est mise sur le pied de guerre (16 jan> vier). Elle traite avec Lavelli, ministre de l'Empereur, pour l'introduction dans ses murs de 1 ,200 fantassins originaires de la Franche-Comté (25 janvier). Ou forme des escadres boui^eoises de vingt-et-un hommes chacune, chef compris (26 janvier). La ville de Pontarlier, qui auparavant « se mocquoit de la guerre, s'asseurant de l'amitié des Suisses ses voisins, et, regorgeant de tous biens, estoit dans un luxe non pareil (3) », a honteusement comparé le 20 ; l'ennemi marche sur Ornans, le péril est imminent (28 janvier). Il est alors question de faire camper sur la montagne de Chau- dane les troupes qui pourraient être obligées d'évacuer le val d'Ornans (3 février) (*1. Mais les événements se sont précipités : Weymar est entré à Omans avec toute son ar- mée et a chassé devant lui les régiments de la Baume-Saint- Amour (^) et de Saint-Mauris (8), chacun de 600 hommes, qui

(1) Arch. comm. de Besançon, reg. 75.

(3) Ibid., ^bid.

(3} GiRARDOT DE NOZKHOÏ, loc. Cit.. p. 321.

(4) Arch. comm, de Besançon, reg. 75.

(5) Jac.-Nicolas, comle... (6j Alexandre...

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sont obligés de se réiiigier dans la cité (14-16 février). Le duc de Lorraine et le marquis de Saint-Martin, qui ont forcé les passages de Remireniont et de Thann, reviennent sur les derrières de Weymar On leur permet d'emprunter à la gar- nison 500 mousquetaires et deux petits canons ; et le capi- taine Patornay pousse sur Oiselay une pointe qui a pour but de reprendre un canon qu'y a laissé Gallas, et le ramène heureusement à Besançon (l"mars). Le fortdu moulin Saint- Paul est rétabli et il est question d'en construire un nouveau derrière l'hôpital Saint-Jacques W, pour défendre le boule- vard d'Arènes (11 et 25 avril) (2).

La peste a reparu dans la maison de Dangien dit le Petit peintre (19 mars). Bientôt, elle se développe et < Messieurs, préférant la santé publique à la tendresse et à la commisé- ration qu'ils ont pour les misérables •, décident de faire une nouvelle expulsion générale des pauvres qui seront chassés par la porte Taillée et la porte Notre-Dame, après avoir reçu une livre et demie de pain par télé |7 et 13 mai). On y joindra bientôt tous ceux qui n'ont pas de blé pour deux mois (10 juin) \3), Ces mesures de rigueur sont bien excusa- bles, lor.iqu'on sait quelle était alors la situation. « La disette fui si grande, dit un chroniqueur, que le froment valoit9 lî-ancs et la douzaine d'œufs 10 gros à Besancon, les campa- gnards se retiroient, portant avec eux le reste deleurs effets qu'ils vendoient à très vil prix ; la livre d'étain se donnoit pour un sol, ainsi des autres effectsà proportion. Le blé étoit rare et très cher, ce qui causa une grande mortalité ; les pauvres coucboient dans les rues, pleurant et criant : Je meurs de faim; tous les matins on en trouvoit quantité de morts, quelquefois jusqu'à trente. Il y eut des particuliers qui vendirent leurs maisons pour une miche de pain ; quand ils l'avoient, ils la mangeoient si avidemment que bien ils

(Ij Alors au bout de la rue d'Arènes. (S) Arch. comm. de Besanijoa, reg. a- 75. (3) JWrf., Md.

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en mouroient. La chair de cheval se vendoit chèrement, plusieurs tuèrent des hommes, les cuJsoient et les man- geoient ; ceux qui étoient dans des châteaux en garnison ou qui étoient en garnison à la campagne, après avoir mangé leurs provisions, vivoient d'herbage. . Ceux de Besançon, ménoe des principaux qui avoient des hériUiges, les travail- loient eux-mêmes, et quand le froment lût prêt d'être en maturité, on le gardoit en couchant dans les champs pour le conserverai. »

L'ennemi est de tous les côtés à la fois. Des reitres se montrent aux abords de la ville ; le canon les éloigne un ins- tant, mais ils reviennent et enlèvent les troupeaux des ci- toyens les uns après les autres. On raconte que, vers le milieu du carême, « Weymar s'étant approché de Besancon sur la côte des Trois-Châteaux , voyant la situation, dit qu'il ne vouloit pas hasarder son armée dans un si grand préci- pice (S). * Il préfère prendre les châteaux de Montrond, de Torpes, de Thoraise et de Beaupré, qui en sont les défenses avancées, et paraît se préoccuper assez peu des efforts des Français pour opérer leur jonction avec lui. Enfin, le SSjuil- let, les cogouverneurs reçoivent, du colonel Vernier, une lettre qui leur annonce la mort du bandit saxon, la peste ayant, dit-il, causé ce bien parmi tant de maux ». Cet évé- nement n'arrête pas tout d'abord les déprédations de ses alliés, qui continuent à faire des courses dans tout le pays. Les hommes de la garnison d'Auxonne, déguisés en paysans et le mousquet sous la blouse, viennent, jusqu'aux portes de Besançon, enlever bêtes et gens, même les vignerons, gens vigoureux et armésde leurs redoutables pioches. L'été se passe k donner la chasse à ces maraudeurs sanguinaires qui font disparaître tout le bétail. Au mois de septembre, on forme une compagnie de cavalerie de 60 hommes, qui est

(1) Etat de ce qui »'ett pané à Buançon depuis 1613, in Mém. »t Doe. inéd., t. IX., p. 325-326. (3)iUd.,t6>d.,t. IX, p. 326.

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préposée à la garde des charrues, puis fi celle des chariots qui amènent la vendange.

La mort de Weymar, que Itichelieu avait, sans succès, voulu lancer sur Besançon, ne mit pas fin aux souffrances de la Franche -Coin et de la Cité impériale. La guerre n'en prit qu'un autre caractère; elle devint la destruction systé- matique. Les Français, embusqués à Bletterana et dans le ch&teau de Grimont-sur-Poligny, les Suédois, dans la for- teresse de Jeux, poussaient, de ces repaires et dans toutes les direction», des pointes plus ou moins Iruclueuses pour eux, mais toujours accompagnées d'atrocités, qui tenaient le pays en de continuelles alarmes. Les « faucheurs - de ViUe- roy coupaient en herbe les blés que l'on osait semer autour des villes qui tenaient encore, Besançon, Dole, Gray et Sa- lins. Leurs populations repoussaient, avec l'énergie do dé- sespoir, una salu» victis] ces tentatives abominables d'un ennemi furieux d'une réFislance opiniâtre. Ainsi se pas- sèrent les années 16i0 et 1641, et ces tribulations ne ces- sèrent qu'en 1642, après la mort de Richelieu. Alors le théâtre de la guerre s'étant éloigné, une sorte de trêve fut accordée au pays, paix relative qui était souvent troublée. Les Français, maîtres de Lure et de Montbéliard, couraient, ëe temps en temps, la campagne et venaient fourrager jusque sous les murs des villes fortes. Cet éiat de choses dura jusqu'au rétablissement de l'ancienne neutralité, et il n'eut lieu qu'en 1645. On ne l'avait pas oblenu sans peine : il avait fallu que les parlements de Dijon et de Dole s'y en- tremissent, que le prince de Condé intervint, que les can- tons suisses l'implorassent de MaukHn. Les conditions im posées pur ce dernier furent très dures. La Franche-Comté dut s'engagiir à payer chaque année à la France une somme de quarante mille écus et à subir l'occupation de quelques- unes de ses forteresses, entre autres Bletterans et le châ- teau de Joux LechALeau de Griment avait été préalablement rasé.

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Jusqu'à la fin, Betiançon associa ses efforts à ceux de la Franche Comté pour repousser les assauts de l'ennemi com- mun. Le baron de Scey-sur-Sa6ne, Claude de Beauffre- monl, avait été investi du gouvernement en l'absence du marquis de Saint-Martin (janvier 1640). Deux ans plus tard, la mort du marquis le mettait déflnilivement en possession (8 janvier i642), La cilé lui prête aussitôt son concours pour la reprise des châteaux que les Français surprennent. Au mois de mai elle lui prête deux canons qui l'aideront à re- prendre Scey-sur- Saône. En seplembre, ces canons sont encore misa sa disposition pour opérer contre le château de Ray ; mais, cette fois, l'entreprise échoue, le baron est blessé et les canons sont pris. Enfin, les soldais de Besan- çon, joints aux bourgeois d'Ornans et aux miliciens du voi- sinage, prennent part, sous son commandement, à la reprise du château de Vaites (29 avril-2 mai). A la nouvelle de la prise (Je Vesoul par Turenne et de l'occupation de Faver- ney et de Baume-les-Dames par les Suédois, elle lève de nouvelles troupes et fait revenir de Dole les canons qu'elle lui aenvoyés en 1636 (février et mars) (t).

La vieille ville impériale était entrée, fort malgré elle d'a- bord, dans la défense générale du pays; mais, pressée par les circonstances, elle avait fini par comprendre que des liens d'étroite solidarité l'unissaient à lui, et par joindre ses efforts & ceux de i'héroïque Dole et de nos autres forteresses. Les vues étroites d'une démocratie, qu'un isolement plusieurs fois séculaire avait rendue profondément égoïste et aveuglée sur ses propres intérêts, n'avaient pu prévaloir toujours contre un patriotisme plus éclairé que celui de la foule. En s'élevant à des sentiments plus généreux, Besancon se pré- parait, sans le savoir, à sa réunion à la couronne comtoise, dont elle allait devenir une des perles, et au rôle de capitale, qu'un avenir prochain lui réservait.

(t) Arcb. comm. de Be»snçon, reg. n" 76 et 77.

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UN PRÉCURSEUR DE LIBRI SUR le: gënêal^ogiste:

JEAN-BAPTISTE GUILLAUME DE GEVIGNEY

s* vie, «OH CEUVRI, SES AVENTURE! ET HS MÉFAITS

Pu- H. Jnles GAUTHIER

.Séance du 22 avril i

I

En 17'29, le 120 janvier, ïijxans avant que Dunod de Char* nage publia le premier volume de son Histoire du Comiè de Bourgogne, naissJiit à Besançon un enfant qui aurait été son émule et son digne continuateur, si, aux bonnes fées qui le dotèrent au berceau de qualités précieuses ue s'élaienl mê- lées quelques sorcières maudites, qui jetèrent dans son âme les germes du vice et du déshonneur.

Cet enlunl, Jean-Baptiste Guillaume, était le fils d'un mo- deste procureur, le petit-fils d'un notaire, l'arrière-pelit-fils d'un paysan de Me rcey -sur- Saône ; son père, Hugues-Joseph Guillaume insi^rit au tableau des procureurs au parlement de Besançon, dès 17'iO, marié à Claudine Poutier, de Viller- sexel, jouissait de quelque fortune et était estimé au palais. En 1733, la ville de Besançon, connaissant ses aptitudes, l'avait chargé du classement et de l'inventaire de ses archi- ves municipales, et il s'acquitta si bien de cette mission qu'on l'en remercia quatre ans plus tard par une gratifica-

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tion assez rondelette de 1500 livres ('). Tel était le père. Le lîb, élevé au collège des Jésuitesj tout voisin de la mai- son paternelle (3) s'y fit remarquer par son intelligence, sa facilité, sa mémoire, sa promptitude à s'assimiler tout ce que des professeurs distingués pouvaient lui apprendre. En sa qualité de puiné, Jean-Baptiste Guillaume, comme son frère cadet, Jean François, Tut destiné à l'Eglise, et en 1748 il passa, sans plus tarder, du collège des Jésuites au grand sé- minaire tenu par des prêtres séculiers. Sous -diacre en mars 17â'i, diacre en Mnl, il fut ordonné prêtre en mars 1753 (3), conquit facilement à l'Université de sa ville natale le grade de docteur en théologie, et sans demander pour l'instant le moindre bénéfice, il se confina avec une sorte de passion dans les études et les recherches historiques, auxquelles son père l'avait initié, et que la fondation récente d'une académie bisontine, créée en 1752 par Louis XV et le maréchal de Tai- lard, proposait comme un but essentiel à toute la jeunesse studieuse de la contrée. L'accès des archives municipales classées par son père, de celles de la maison de Chalun dé- posées à Thôtel de ia Vicomte, du fonds merveilleu:[ des 7,000 testaments de l'Oflicialité suffit au début à son activité labo- rieuse, avec les richesses de la bibliothèque de Saint- Vincent, la pénurie de livres nouveaux était pourtant telle, que Dunod avait emprunter à Dijon au président Bouhier les volumes de la Gallia Chyittiana ou des Historien» de France (*). Des explorations minutieuses qui enrichissaient chaque jour de centaines de notes généalogiques ou histoi'iques les porte- feuilles du jeune érudit, de la correspondance qu'il sut adroi- tement établir avec de nombreux liistoriens francs-comtois

(1) Areli. mun de Be»anfon, Bll li6 et 1i.1.

(3) Cetle maison était tiituée j-ue ded Cordeliers, aujourd'hui rue du Lycée, entre la rue Saint-Aiilotiie el la rue I>oitune. (3) Areh. du Doub», Tonds du séminaire, G 909. (i) Correspundaiice de Uouliier aveu Uunod : ma. 605 de la Bibt. de Ba-

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ou étrangers, de ses relations avec les plus lettrés des aca- démicieDs de Besancon : le président Chifflet, le président Boquet de Courbou^on, Binétruy de Grand fontaine, dom Jourdain, etc., sa réputation de paléographe et de critique sortit rapidement et lui valut ample crédit. D'autre part, les grands seigneurs de la région, auxquels il s'eflbrçait habile- ment de plaire en leur offrant ses hommages et son aide, ne servirent pas moins utilement ses intérêts en croyant proté- ger ceux de la science ou, ce qui est plus vraisemblable et surtout plus humain, ceux de leur amour-propre ou de leurs prétentions.

Pour bien saisir l'intérêt que lexviii'siècle pouvait attacher à des recherches généalogiques dont notre temps, sauf eo certaines officines parisiennes qu'on peut taxer de mauvais lieux, se désintéresse si fort, il faut tenir compte d'un état d'esprit dont la disparition des privilèges que la noblesse as- surait à tous ses membres, même tardifs ou douteux, rend la compréhension difficile. Du trône au dernier des anoblis que venait de créer la savonnette à vilains, mise en branle par la vénalité des offices, des liens multiplesrattachaient les privi- légiés par une communauté de sentiments et d'intrigues. On connaît cette plaisanterie de l'anobli qui s'eOace au passage d'une porte pour laisser entrer son propre flls. Passez, Mon- sieur, vous êtes plus noble que moi ». Sous cette épigramme apparaît tout le protocole de l'ancien régime. Dans cet écha- faudage de vanités, la même passion agitait tout le monde : monter plus haut. L'un pour être prince, l'autre duc, marquis ou comte, celui-ci pour procurer aux siens un brevet de pge. ou de chevalier du Malte, ou de chanoine prét)endé à défaut e mieux, celui-là pour faire entrer sa fille laide et sans dot ans un chapitre noble, tous ont besoin de courte échelle lour reconstituer ou faire valoir leurs quartiers, et les tri- heries se multiplient. Nombre de cours souveraines, parle- ments ou chambres des comptes, de cours intérieures, séné- haussées ou bailliages, rendent autant de services que d'ar-

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rets et homologuent sans vergogne des généalogies plus que suspectes ; et tout cela sans crainte d'aventure, car la soli- darité de tout l'édifice nobiliaire est 1^ comme garantie. D'oU l'importance acquise à Paris et en province par ceux qui peuvent distribuer la manne, c'est-à-dire grossir de quelques degrés une généalogie déjà solide, rattacher aux races roya- les ou tout au moins princières des races de second ordre, faire sortir d'humbles foyers des magistrats qui porteront l'hermine et siégeront sur les lis, tandis que leur aïeul, no- taire, procureur ou cordonnier, s'asseyait pour grossoyer ou marteler sur un simple rond de cuir !

Dans cette société de folles vanités s'agitaient, des appétits désordonnés trouvaient k se satisfaire sans penser aux catastrophes du lendemain, l'abbé Guillaume pénétrait de plein pied, par d'adroites prévenances, et se trouvait comme chez lui grAce au savoir faire paternel. Hugues-Josepn Guillaume venait d'acheter en 1749 à Gevigney, voisin de son pays natal (Mercey-sur-Saône), un fief de basse justice vendu par l'avocat Durand (i), avec l'assentiment de Mlle de La Baume, seigneur haut-justicier; avec le congé royal donné par la Chambre des Comptes, on l'autorisa à reprendre en fief et à donner dénombrement. C'était un aciiemincment vei-s la noblesse ; un second pas plus décisif l'y fit entrer, il acheta le 18 juin 1756 une charge de conseiller-auditeur à la Chambre des Comptes de Dole, cour souveraine qui conférait à ses suppôts la noblesse au premier degré. Cette emplette qu'une vinglaine de mille livres (3| et l'appui de quelques pesantes influences enleva sans grande difliculté, fit passer de la caste des roturiers dans celle des privilégiés, l'abbé Guillaume et tous les siens ; leurs relations avec la noblesse devinrent plus étroites et les appétits de l'abbé, ambitieux et intrigant, grandirent à proportion.

(1) Arek. du Doal», Tonds de lu Chnmbre îles Comptes.

(3) Ds LuniOK, attl. d* la Chambre des Compte» de Dole, ]

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Quelques mois plus tard, quand le frère de l'abbé, Charles- Marie-Joseph Guillaume, épousa k Besançon la fille d'un chevalier de Saint-Louis, le contrat de mariage fut signé par le cardinal-archevêque deChoiseul-Beaupré, le premier pré- sident du Parlement, le lieutenant-général marquis de Gram- mont, nombre de gentilshommes ou de magistrats du plus haut rang, parmi lesquels le secrétaire perpétuel de l'Acadé- mie, Antoine Boquet de Courbouzon, président au Parlement, homme médiocre autant que vaniteux fli. Si l'on eut douté à ce moment de l'honorabilité parfaite du docteur en théologie qui assistait sous l'hermine au mariage de son frère on eut injurié à la fois la Cour et la Ville, et cependant tout semble indiquer que la conscience de Jean-Baptiste Guillaume était déjà faussée et que sa carrière d'aventurier commençait 1

II

Le résultat des recherches considérables accomplies par l'abbé Guillaume non seulement dans les archives ecclésias- tiques, civiles ou judicJiiires de Besançon, de Dole, de toute la province, mais encore dans celles de la Chambre des Comptes de Dijon et incarne dans plusieurs grandes et célè- bres abbayes bourguignonnes ou champenoises, était telle- ment avancé qu'un ouvrage important, premier fruit de sa plume, allait paraître sous le titre d'Hisioire des sirea de Sa- lins. Ce devait être, en deux volumes in quarto, tout à la fois une histoire soTOmaire de la province de Franche -Comté et en particulier de Salins, une de ses villes principales, du x' au xvnie siècle, et un recueil généalogique des races féodales les plus illustres de la province et des races bourgeoises de Salins les plus distinguées.

Il voulait le dédier au prince Louis de BauiTremont qui

(1) Contrat de mariaga du 26 janvier 17â6 {Areh. du Diiubt, E. Guil-

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225 venait d'êlre élevé au ring de prince d'Empire et tenait in- contestablement par sa naissance et sa fortune le premier rang au comté de Bourgogne, tout en jouissant à la Cour, sa résidence habituelle, d'une haute estimti et d'un puissant crédit. Ce protecteur adroitement flatté d'abord, puis exploité, devait être pour l'abbé Guillaume l'initiateur d'une belle carrière ; aussi ce dernier ii'avait-il rien négligé pour mettre en lumière les titres de gloire de la maison de DaulTremont, ses grandes alliances, ses riches apanages et surtout cette qualité de vicomtes de Salins qui la. faisait héritière d'Albéric de Narbonne et des comtes de Mùcori.

Ce livre encore manuscrit fut pour la Franche-Comté un événement littéraire, et, avant qu'il fût imprimé, l'Académie de Besançon en avait reçu le 2i) décembre 1756 le prospectus présenté avec éloge par son président, l'avocat général d'àgay ; la docte compagnie autorisa peu de temps après l'ubbé Guillaume à venir lire devant elle un de ses chapitres (celui consacré à Jean de ChAlun l'Antique), sa candidature était posée i^). Il échoua dans ses prétentions au titre d'aca- démicien ordinaire, mais l'appui du prince de BaufTreinont et du président Boquet le firent recevoir associé résidant le 18 ïévi'ier 1757. Celte, qualité put figurer en août 1757 sur le titre de l'Histoire de Salins, et pour justifier l'honneur qu'on faisait à sa jeunesse, Guillaume lit preuve d'une grande as- siduité aux .séances académiques. Chercliunt visiblement à éblouir ses nouveaux confrères par la souple.sse de son es- pnt et la variété de ses connaissances, il lui lisait tantôt des vers, odes ou idylles, tantôt des morcenux philosophiques, c'est-ii-dire Tilandreux, tantùt des friijjuii'iiLs historiques, tels qu'une Étude sue le duel judiciaire el qu'un discours bi-

(1) Ce» renseiBiiemenls et ceux qui ïoiit suivre sont tiics des manus- crits de l'ancieiinG Académie de Ueaaiiçon, déposi's à la IHiiliatlirque pu- blique de cette ville, des Dilibératioim d'nbonl et tlus Ouuragi:» de» aca- demîciani ensuite ; l'atisenue de nuinêrobige Je ces volumes nous uinpijclie (Ty renvoyer d'une façon plus précise.

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zarre pour prouver que l'amour de la patrie jette souvect les historiens dans l'égarement I

Dans ces divers genres, l'abbé Guillaume ne dépassait en rien le niveau moyen de ces écrivailleurs innombrables qui pullulaient en France au xviii° siècle presque autant que les journalistes y pulluleront au xx° siècle. Ecoutons plutôt pour nous en convaincre quelques-uns des vers d'une Ode sur in protection des talents lue le 29 novembre 1757, comme re- merciement à l'Académie de Besançon:

Des héros la vertu guerrière Peut tout soumettre en sa Fureur. Dans le carnage el la pousMère Verser le sang, semer l'iiorreur. Avec leur bruit leur nom s'écoule, Ils sont contondus dans ta Toule Des mortels qui sont dans l'oubli. Mais des scavans telle est la gloire : Le temps conserve leur mémoire. Leur nom n'est point enseveli! . .

Dans une autre ton, bien xvin' siècle, aussi rococo que fade, voici une idylle : lea Ormeaiix, lue le i7janvierà l'A- cadémie :

Chaque printemps augmente vos ombrages; Croisses, arbres heureux, étendes tos ramenux; C'est pour vous embellir que naissent vos feuillages.

Trop fortunés ormeaux!

Erres à l'avenlure. Ljvrés vous sans contrainte à vos plus doui désirs,

Pour nous seuls la nature Place le mal sur le pas des plaisirs.

t ainsi de suite, tout le corLège des zéphirt volage», des jmbeaux rimant avec tombeaux, déûle dans cette poésie inale.

D'associé, l'abbé Guillaume fut élu, le 18 décembre 1760, :adémicien titulaire ; le maréchal de Duras approuva l'élec-

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227 tion, en félicitant le récipiendaire (*), et tour à tour le prési- dent sortant, M. Boquet de Courbouzon, et le président entrant, M. Mareschal d'Audeux, louèrent leur nouveau collègue. Le premier compara l'abbé Guillaume, en l'assurant de l'estime éclatante de la Compagnie, à l'abbé I^ebeuf qui venait de franchir le même pas à l'Académie des Inscrip- tions. C'était dépasser la mesure, comme on le fait si volon- tiers dans des cérémonies de commande; M. Mareschal d'Audeux fut poli, mais rien de plus, et l'abbé Guillaume, imitant Boquet de Courbouzon, se montra aussi maniéré que fat, dans des remerciements manquaient l'originalité et surtout la franchise (3).

« Si votre suffrage. Messieurs, dispensoil les talents à celui qui en est honoré, je n'aurois à ce moment que la voix de la reconnaissance à écouter; j'allierois aux sentiments naturels qu'elle m'inspire les expressions que je tiendrois de vous, et mes craintes s'évanouiroient par la certitude de pouvoir parler votre langage. Je redoute cette faveur... comme recueil m'a précipité l'excès de vos désirs. Je consacrois mon hommage... à votre illustre compagnie... en le rendant à vos connaissances sublimes. C'est ainsi qu'a pu se mesler parmi vous celui qui n'est fait que pour vous admirer ».

Ce style ampoulé, ces hommages mielleux et plats, font bien juger le caractère de l'homme qui savait flatter .«es semblables pour exploiter leur vanité ou leur crédulité au mieux de ses intérêts. Quelque temps encore Guillaume fréquenta a.'isidùment l'Académie de Besançon ; à partir du 25 novembre 1760, il n'y reparut jamais. Pour le comprendre, il faut retourner de quelques pus en ,m ilère et découvrir les pratiques secrètes auxquelles, hypuunlement voilé pour tous ses compatriotes, l'abbé Jean-Baptiste Guillaume restait irrémédiablement livré.

(1) lettre Iranscrile à la séance Ju ù février 1T(iU, DélUiéraliuni, II, 70.

(3) lErid,, II, mw.

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En novembre 1759, le second volume de YJfUloire dei Sires de Salins paraissait à Besançon, chez l'imprimeur Daclin, et l'auteur le distribuait k ses protecteurs et à quel- ques-uns de ceux dont il avait utilisé les complaisances. Ces protecteurs, nous les avons nommés ; ces complaisants, c'étaient les chefs des maisons de vieille origine qui avaient libéralement ouvert aux recherches de Guillaume leurs archives de famille : citons les Bauffremont, les Scey, les Moustier ; c'étaient les villes, les abbayes, le renard avait pénétré sous la fourrure de l'hermine. Partout la confiance avait été la même, partout la confiance fut trompée ; sous le prétexte d'études désintéressées, Goillaume, en cachette, préleva sur tous les dépôts dont on lui ouvrit les portes (et cela sans e^iception), chartes, correspondances, minutes notariales, sceaux détachés ; et tons ces prélèvements s'opé- raient avec celte sûreté de coup d'œil, ce flair de chercheur qui révèle aux gens habiles ce qui est précieux parmi les documents les plus rares Introduit avec la promesse for- melle d'en dresser l'inventaire et d'en classer les 7,000 tes- taments avec un ordre rigoureux, dans le dépôt de l'Officia- lité, à l'Hôtel de Ville, Guillaume s'y livra à un véritable pillage, et ce fut un total de 700 testaments choisis qu'il vola sans pudeur et emporta sous son manteau ecclésiastique. Ces vols avaient commencé dés avant 1757. car la collection de l'auteur est mentionnée dans le tome I" des Sires de Sa- lins à propos d'une charte de 1255 (dérobée au cliartrier de l'abbaye cistercienne de la Charité) (i); ils se prolongèrent tant que Guillaume habita Besançon ou Dole, tant qu'il fré- quenta les dépôts d'archives de l'Archevêché, du Chapitre, du Parlement ou de la Chambre des Comptes, où, sans mé- fiance, on l'introduisait librement et il se conduisait comme un loup en bergerie.

Pour le prêtre et l'érudit dévoyé, tes règles de la probité

(1) Hist. dei Sirei de Salins, l, Preuves, 1G5

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]a plus vulgaire n'existaient plus ; entraîné par l'orgueil, la cupidité et d'autres vices encore, masqué d'une hypocrisie douçùtre que trahit sa correspondance et, son slyle, protégé d'une triple hardiesse et du crédit de son honorable famille ou de ses puissants protecteurs, il put tout oser durant une quinzaine d'années dans son propre pays et pousser ses en- treprises, comme un corsaire, soit en Bourgogne, soit en Lorraine, particulièrement en la Chambre des Comptes de Bar, grâce au crédit du cardinal de Choiseul, archevêque de Besançon et primat de Lorraine, aumônier de Stanislas, ou du prince de Baufîremonl, qui dut à la fois le recommander el le subventionner pour faire des recherches sur les origines de sa famille (I).

Les vices ne vont jamais seuls ; le vol, pour l'abbé Guil- laume, n'avait rien de cette soi-disant kleptomanie, inventée comme tant de choses pour blanchir les coquins haut placés ou bien nés ; c'était pour en faire argent qu'il volait toutes ces chartes, vendues, par ci par là, à ceux qu'elles intéres- saient, qui les prenaient et payaient de confiance ; c'était pour les employer, de ci delà, à confectionner des généalo- gies bien rétribuées ; c'était pour les utiliser, enfin, de façon plus coupable encore.

Non seulement Jean-Baptiste Guillaume était un voleur; il devint, et cela dès 1758, sinon plus tôt, un faussaire des plus hardis, des plus habiles, des plus dangereux. Ce fut pour embellir les origines de la famille de Bauffremont, dont l'illustration n'avait pas besoin de pareille aide, el qui durant longtemps ne soupçonna pas le malfaiteur engagé à son ser- vice, que l'auteur des Sira de Salîm confectionna ses pre- mières chartes fausses. Un maître de l'érudition française, que ses travaux et sa critique ont mis dès longtemps hors de pair, M. Léopold Delisle, a découvert le fil de cette Intrigue

|l) Le jiritice Louis de BimtTremotit l'avait institué cliapclain de sa cha- pelle lie Saijit-Jean en l'église de Clairvaui-les-Vaui-d'Ain, le 26 janvier 1758 (Pouillé, G i, p. 110, Arch. du Doubs).

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et l'a révélé, en i890, dans les Instructions du Comité des Travaux historiques (Littérature latine et histoire du moyen âge) (1). Le début du faussaire encore novice, mais cependant assez habile pour tromper des yeux mal exercés, fut la con- fection d'un faux diplôme de l'empereur Frédéric 11, quali- fiant de cousin Liébuud de BaufTremont, l'aïeul modeste du prince d'Empire de 1757. M. Delisle a démontré que le mo- dèle de ce faux avait été emprunté à un modèle authentique de l'abbaye comtoise de Lure, dont une copie inexacte a été publiée par Schœpflin dans son Alaatia diplomatica. J'ai retrouvé depuis ce diplôme original, soustrait à Lure, dans les papiers vendus, en 183tt, aux archives de la Côte-d'Or, par les héritiers du larron, c'est-à-dire do Jean-Baptiste Guillaume. Son texte n'est pas conforme à celui publié par Schœpflin ; c'est la preuve que, pour détourner des soupçons possibles, Guillaume avait altéré la copie du texte envoyée par lui à l'érudit alsacien.

Le diplôme de 4218 ne fut pas le seul faux commis au profit de la généalogie des BaulTremont par l'ingénieux faussaire ; un faux diplôme de concession monétaire de 1168, découvert et révélé par M. Anatole de Barthélémy enl891, un diplôme sensiblement identique de 1168 pour l'église de Toul (2), une pseudo-chronique des comtes de Dagsburg de 1 180, et bien d'autres documents conservés dans des dépôts publics ou privés, ont été créés pour le même objet et la même fa- mille (*).

(1) Un faux diplôme de iempereur Frédéric II (16 man 1318), n" 35 des Inilruction», 52-^, p;ir M. L. Delisle.

(3) A. DE Barthëlehy. Les Monnaiei de BeaufremonI (Biblioih. àe l'Ecole des Charles, 18»1, 118-128).

(3) L. Delisle, Un faux diplôme de Frédéric U (voir ci-d«ssus).

(4) i\jt% juin 175S, J.-B. (iuUlaume adresse au prince Louis de BauF- Treinonl le laiu diplôme de I'218, avec une copie cerliliée; il a prb la pré- caution d'eu faire Taire une seconde pour les archives du prin<'« el de Taire enregistrer le document au greffe el dans les registres du conlrdle. > (L. Delisle.)

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A cet exercice l'habileté du faussaire ne flt que croître. Choisir parmi te trésor de ses pillages un modèle, texte et écriture, adapté à l'époque son imagination créait un an- cêtre nécessaire à tel ou tel particulier ; reproduire avec une perfection relative, ligne pour ligne, trait pour trait, la pres- que totalité de l'acte en insérant au milieu les noms, pré- noms, qualités du personnage imaginaire; avoir de plus la précaution d'indiquer presque toujours de qui il était lils ou père, pour gagner d'un coup ti-ois degrés; insinuer parmi les témoins, outre quelques dignitaires ecclésiastiques authenti- ques ou vraisemblables, quelques noms fantaisistes de che- valiers ou d'écuyers comtois, amorces de généalogies en pré- paration ou en expectative, telle était la méthode de Jeao- Daptiste Guillaume. Comme matière première, il emploie du vieux parchemin, poncé parfois du cdté du texte (en laissant au dos quelquefois, le plus souvent en reconstituant au dos de vieilles cotes d'inventaire), ou plus rarement du papier ar- raché à quelque registre ; il le fait maladroitement, du reste, car Guillaume ignorait la science moderne des filigranes. L'encre est brunâtre, jaunâtre ou rougeâtre, quelquefois vio- lette, assez mal confectionnée du reste, et trahissant souvent, jointe à l'imperfection des tracés d'écriture, et l'omission de fréquentes abréviations, la main criminelle et maladroite du faussaire, toujours exposé à se trahir par quelque endroit. L'habileté de Guillaume allait pourtant, guidée par sa pré- voyance et par sa connaissance très réelle d'une foule de particularités techniques, jusqu'à recueillir et suspendre à ses Charles fausses des sceaux dérobés à quelque charte vraie, afin de les authentiquer ; témoin ce sceau d'Hugues d'Apre- mont suspendu à une charte fausse de 1218 que nous don- nons en copie et au corps de preuves de cette étude.

Mais fabriquer, pour les négocier et les vendre, dus chartes fausses en clierehant à valider leur aspect par tous les carac- tères intrinsèques de la matière et tous les caractères ex- trinsèques du libellé et de la rédaction, ne suffisait pas à

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l'industrie du faussaire. Il alla plus loin et eut l'audace de les fabriquer en double, en triple même et d'en déposer, après avoir altéré leurs cotes aussi bien que leur texte, dans des dépôts d'archives publiques ou privées, comme le coucou dépose ses œufs dans des nids étrangers. Et alors on vit les greffiers de cours souveraines, comme celui de la Chambie des Comptes de Bar, les notaires, les lieutenants généraux des bailliages royuux, comme ceux de Besançon, Salins, ou Dole, délivrer à la demande des familles des copies authen- tiques des faux confectionnés par l'abbé Guillaume. Ce pro- cédé, employé par Guil laume, était prudent car si certaines des fausses chartes étaient réellement fort bien imitées (je pour- rais citer «les paléographes de premier ordre qui devant moi s'y sont trompés) beaucoup péchaient par le détail de l'écri- ture, la rédaction du libellé, l'oubli de certaines abréviations, la couleur de l'encre, le choix du parchemin. (On sait en effet que, suivant les époques, l'épaisseur et la couleur des peaus varie de telle façon qu'on peut supputer à peu près exacte- ment le siècle de tel ou tel parchemin privé de contexte). Ces chartes étaient pourtant le produit d'un travail acharné (Je n'oserais dire consciencieux), car, par des essais d'imitation de textes originaux (dont il nous reste des spécimens en marge ou interligne de textes authentiques), le faussaire préludait toujours au tracé déflnitifde ses contrefaçons.

ï5i, dès 1754, Guillaume se livrait au vol et tirait parti des testaments de l'ufficialité de Besimcon en les donnant à ses protecteurs ou en les vendant s'il trouvait preneur (nous en avons la preuve dans une lettre du 9 mai 1754 ofi il expédie au marquis de BaufTremont des testaments de la maison de rtye intéressant la maison de Vienne et par suite sa ligne di- recte) |l) sa fabrication de faux documents avait commencé

(!) Ci^tlii letlre. moins l'adresse du deslinaUlre, que le contexte rouniil im|>Ui:ittï[ lient, a été pulilicc par M. UlySEje Robprt dnns une note sur les Ttistuinenls de ^O^il;ialitl^ du Besançon, païue en 1801 iÀnmtltt franc-

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dès 1758 au plus tard. Nous en avons la preuve, à la date (lu 1" juin 1758, dans une copie, certifiée par Bonne, d'une fausse mention insérée dans l'Obiluaire original de Saint- Paul de Besancon H). Ou {jeut encore s'en convaincre simple- ment en lisant au tome U des Sirea de Salini, p. 201-208, la généalogie plus que suspecte de la maison de Portier-Frolois dont tous les degrés, anléiicurs au xvii» siècle, sont invaria- blemenl falsifiés ou mieux ciéés de toutes pièces au moyen de chartes fausses fabriquées, en échange sans doute de beaux deniers comptants, par ce maltre-l'ourbe qui, pour mieux tromper les gens, venait d'entrer dans les ordres !

Cette généalogie de Portier-Frolois mérile qu'on s'y ar- rête, car elle constitue, par la méthode de sa confection et la variété des documents fabriqués pour l'établir, une des charges les plus écrasantes pour l'inculpé, dans l'acte d'ac- cusatiun qu'au nom de la vérité nous rédigeons aujourd'hui.

Vere 1750, vivait à Salins un tout petit gentilhomme, Etienne -Adrien Portier, seigneur de Saint-Georges, écuyer, qu'un riche mariage avec la lille d'un chevalier d'honneur h la Chambre des Comptes de Dole, Jeanne-Christine Poly, dame de Saint-Thiébaud, avait grisé en lui faisant espérer, baronnie, comté, peut être marquisat. L'abbé Guillaume que ses recherches d'histoire amenaient journellement à Salins, que l'emploi de son père h la Chambre des Comptes de Dole recommandait autant que sa propre soutane, tlalta le bon- homme, donna place dans son Nobiliaire aussi bien aux va- nités rétrospectives de M™' Portier, en embellissant sans vergogne lu généalogie des Poly (2>, qu'aux vanités nais-

(1) Fol 106. vol. 62, (gads Jours» nvault (auj. Nouv. Acq. Tr. fno<>, B. N.). V. auïsiïol. ailN. Acq-jn(Ki), fol. 108ï°, et .Xcal.Dec. », ObU. S.Paul.

(2) Il existe un tirage ù purt de celte GciiëalOBie de la maison de Puly, p.iru en ilm, sous ce tîlrc : Génsalogie de la maison de l'OLY de Saint-Thiebaud. A Hes:uH:iiii, Ile l'imprimerie de Cii. Jos. Dacmn. im- primeur du Itoi. de rAuadéime, etc k.ikc.lxviii. 8 p iii-4- ;l). N. N'ouv. Acq. fr. 8829, 1M-H7).

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santeit des Portier de Saint Georges rattachés à la race féo- dale des Frolois de Bourgogne, bâtards ou cadets des anciens ducs de cette province. Ebauchée en i759, cette généalogie des Frolois, basée déjà surquinze documents faux créés pour )a circonstance, ne satisHt qu'à moitié M. de Saint-Georges. Jusqu'en 1778, Jean-Baptiste Guillaume l'améliora, la déve- loppa, l'étayunt par plus de trente chartes fausses, de 1140 à 1636, mettant en bonne posture, sous tous les règnes, de Itainaud Ul aux archiducs Albert et Claire-Eujïénie, comtes de Bourgogne en 1620, tous les pseudo-ancêtre» d'un reje- ton très avéré des portiers des salines salinoises. Dans le dossier réum dans nos preuves, on trouvera tout Is détail de cette insigne supercherie qui fit scandale quand, à la fin du XVIII' siècle, la vérité apparut, et dont le ridicule, à défeal d'une sanction plus sévère retomba, en Franche-Comté, sur M. Portier de Saînt-Geoi^es cruellement (rompe dans son ambition, et frappé dans ses espérances, car il n'eut que des filles el eut le chagrin de leur survivre. N'avait-il été que la dupe de l'abbé Guillaume 'i n'avait-il pas été quelque peu son complice '/ des témoignages contemporains semblent inclioer vers la seconde solution (<). En tous cas, la responsabilité de Guillaume reste entière, car ce qu'il avait fait pour les Por- tier, il l'avait fait aussi pour les Buuffremont, pour les Mauclerc, pour les Ludres, pour d'autres encore, en matière de généalogies, n'hésitant pas à introduire dans des depuis d'archives des actes frauduleux qui devaient fausser la chro- nologie et travestir mainte page de l'histoire comme cet acte grotesque de I3(>1 , des archives de Lure, oii Rodolphe IV,

(1; Craiiile [jarlie desdis registres » élé enlevée on it^hirëe par ànU- milles eïi'.liiiiti's, qui ont inlerest à te <|ue l'nii ne conimis.-* pas ïohfm de leurs nni:éli'eN, eiilre autres le s' l'oiirlier de S;iitil-Gcoi-i!e!i. qui i w- levë ou ticéri les retiislres cmitenanl plus de 8flaiisàdilTérenlesépoqu» Noie de Verhieh d'Usier dans le ins. ii* Hm. fol. 30 \-°, de la Hibl, H Besançon, eoiilennuL des onlrjits des reg. muii. de Salins Ce ms. » *" atUibué à tort à J.-B. Bécliet p^r le rédacteur du Cabd, des MuiuscriU-

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duc d'Autriche, vante les vertas de la ch&sse de Saint-Co- lombier pour guérir les rages de dénis Hi ! Sans entrer plus avant dans le détail d'aussi odieuses pratiques, une conclusion nécessaire impo8era,d'une part, aux érudlts qui consulteront et citeront VHisloirc des Sires de Salins, une salutaire mé- fiance ; de l'autre, à tous les chercheurs de trois provinces : Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, un examen critique des plus sérieux chaque fois qu'ils pénétreront dans un fonds d'archives Guillaume aura mis la main et déposé quel- qu'une de ses falsifications dangereuses.

I!I

De 1761 , il cessa d'habiter Besançon d'une façon régu- lière pour errer à sa fant^iisie de Paris à Verdun, de Dole à Salins, volant par ci, vendant par là, cédant à la Bibliothèque royale, en ilQ'Z, 1763 et 1777 une partie du fruit de ses ra- pines, écume dans les dépôts de Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine et Barrois, l'abbé Guillaume n'a plus qu'un but, abandonner la Franche-Comté ofi personne ne le soupçonne et dix ans plus tard son éloge est encore dans toutes les bouches (2), obtenir quelque emploi conforme à ses aptitudes, de préférence dans la capitale, il pourra satisfaire ses goâts dispendieux et trouver un théâtre digne de ses ambi- tions. Nous l'avons vu, en 1758, par l'intermédiaire du

(1) Voir ce telle impr. aux Preuves xviii du Mémoire sur Lurt, de l'Hbbë Besson, p. 214. Voir aux Archives du Doubs les registres B 10(3 et lOi? (Purlemenl), fol. 8 du premier, fol. 63-102 du secoud, contenant des înlerpolalions de Guillaume, dans l'inlérét de la généalogie Poi'tier.

(S) « Pei^ûnne avant U. l'abbé Guillaume n'avait été asset courageux pour y faire îles fouilles suivies [dans les Testaments île l 'officiai! J,.. il le fît aveu l'activité qu'inspire la noble ardeur de se rendi'e utile à ses conci- toyens; le public vil avec reconnaissance combien il était reilevuble à ses

travaux; chncun applaudit a ses découvertes » (D. Berthod, Discours

sur la Table îles Testaments de 1 OfUcialité, S Janvier 1771, col. Droi, Bibl. de Besançon.)

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236 - prince de Bauffremont, solliciler un bénéfice au diocèse d'Orléans de M^^ de Jarenle de La Bruyère. La même in- fluence rocommani^era utilement ses mérites el quelques exempliiires de VHiitoire dea SircK de Salins, dont il rema- nia le litre en 1782 en remplaçant par le noPH de M.l'ubbé de Gevigney, « écuyer, le oom roturier de Guillaume (■), pla- cés entre bonnes mains, lui valent le titre de généalogiste des comles de Provenez el d'Arlois, aclieinincinenl vers une |ilus liuute furlune Le voilà bien placé pour exploiter la oonliancc publique et devenu dispensateur d'emplois et défaveurs, en étant préposé à lu vérilication des titres no- biliaires; et des quartiers des candidats, il peut impunément battre monnaie sur lu générosité des quémandeur^! des hautes classes.

Il garde peu de relations avec son pays, avec ses compa- triotes, sinon avec ses proches ; en 177r>, le bénédictin dom Uerthod, Taisant à Paris son premier voyage, est prié |Kir le conseiller Droz, l'érudit secrétaire de l'Acadéiuie de Besan- çon, d'aller voir l'abbé Guillaume et de lui demander cer- tuins renseignements d'archives. Et dom Berthod de s'excu- ser prudemment. ■■ On estime ici M. BInndeau, le généalo- giste, à cause de sa probité. Je voudrais qu'on pensât de mémo de certains de nos compatriotes dont des gens en place m'ont beaucoup parlé. Je ne les ai pas vus à cause de Cfla » (21.

(;elte réticence en dit long, Guillaume, dont l'apprentiS' .siige a été si brillant au pays natal, continue sans doute à grand profit et ses vols el ses faux, mais son crédit, ménagé par d'habiles flalteurs el, qui sait? par des services en appa-

(1) Hiatoim généalogique de» Sires de Satina au comté de Ba-trgog«- Bvei; lies iiolp.- liisloriques cl gi^ni>;ili)giqiies sur lonciejiiie nolilusse il cetlB j.i-»ïimv, |Kir M. YM,é m C.KViiiNKï. .le IAL'nci.imie îles N-iciicps . Helles-lrfîllreiide ilcuiini-iin. A Itcsaiiroii, chez Uai-ltu.. M.ucc.r.TXXii.

(3; J. 0.viiTiir»:H, U Coiiiuiller Proz {JittU. de i'Acad. Uk Bimaafoi 1890, Iti).

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rence, grandit et survit aux bruits fâcheux. En 1773, le gé- néalogiste îles maisons et écuries de Monsieur et tlo comte d'Artois obtient la survivance de Consei'vateur des titres du Cabinet du Roi à la Bibliothèque royale. En 1779, il succède dans cette charge iinpoilaïUe à l'abbé de La Cour, mort le 7 avril ; le voilà nanti d'un traitement de 3,000 livres outre 500 livres d'indemnité ilc logement W. Cette immixtion d'un forban dans une charge qui exige l'honorabilité la jilus en- tière et la plus scrupuleuse délicatesse, fut le signal de la- mentables dilapidations. Volumes et dossiers contenant d'in- calculables richesses étaient livrés, sans contrôle possible, au bon plaisir du nouveau conservateur, et Dieu siitt s'il était capable d'en user. En 1784, l'administration supérieure ouvrit les yeux : seize volumes du fon'ls Gaignières, l'un des plus précieux trésors de la Bibliothèque, avaient disparu. Le voleur est inconnu, une procédure criminelle est commen- cée au Châtt'lel, et soudain, les conclusions des mugisirats enquêteurs signalent, comme ayant commis le vol, le conser- vateur du Cabinet des titres. Guillaume s'enfuit, criblé de dettes, on étouffe le scandale on ne sait sur quelles dé- marches, et désormais le nom de Jean-Baptiste Guillaume de Gevigney reste à jamais rayé de la liste des honnêtes gens (2). Des volumes de généalogies, qu'il a donnés en paiement à un rondeur de caractères d'imprimerie, entrent dans la col- lection de dom Brial, mais ses propres manuscrits, trenle volumes environ de noies, de copies de textes d'histoire comtoise, qui témoignent de sa compétence et de son éru- dition, lui restent avec des dossiers ccmsidérables de chartes, de diplômes, de correspondances concernant les affaires po-

il, Voir I.e Biidgel de la Ribliûllihiue du Roi en 1783, par M. K. BouiiNON, liuas la Correspondance Historiq. de 18<J9. %KI-3iM.

(Sj M. L. Deliïle u donné leâ ilëtiils k<s pliiï \w6ài et les plus couvain - cainis sur les inérail^ de l'abV Giiïllluutne li la BlUiutlièquc roy.ile, dans le Cabinet de» Manuicritt do la Bibliolhèque nalioaale. 1. r>i8; II, 55i, 53(j; Ul, 375. Nous ne faisons ici que le» lui einpiuiUer sans y rieu ajouter.

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litiques ou ies intérêts privés des grandes compagnies, des grandes familles, des bénéfices el des abbayes du Comté de Bourgogne, avec desarmoriaux, des preuves généalogiques pillés en Bourgogneou ea Barrois

Chassé de la Bibliothèque royale en 1784, gracié en fait, mais à jamais flétri, que devint, de septembre 1784 à dé- cembre 1794, nous le trouvons paisible rentier à Dijon, l'ancien conservateur du Cabinet des titres?

En 1774 vivait à Beaune et dans un château du voisinage un riche propriétaire nommé Ganiare de Joursanvault, col- lectionneur d'estampes et de dessins originaux dont Cour- tépée et Béguillet, dans leur description de la Bourgogne, parue cette môme année, vantaient les trésors. Sa maison était hospitalière ; sa cave était aussi bien montée que sa bibliothèque, au dire de dom Grappin qui les alla consulter toutes deux vers 1780 (l). Or, cette bibliothèque et ce cabinet d'estampes s'accrurent, dans les vingt dernières années du XVIII' siècle, d'une merveilleuse série de 3,638 dossiers, com- prenant sur l'histpire nationale et sur l'histoire princiale de la France un ensemble sans précédent (2). Quand on publia, en 1838, l'inventaire trop sommaire de tous ces trésors, livrés au hasard d'une vente, on s'aperçut qu'un noyau de 100 dossiers concernant la Bourgogne, de 140 dossiers con- cernant la Franche-Comlt! et de 7 ù 8 dossiers environ concer- nant le Barrois, semblaient former une des catégories les plus remarquables de la collection Joursanvault. tixaminécdeplus près par ceux qui peuvent le mieux discerner la provenance des documents historiques enlevés h leur sol natal, cette triple série n'est autre chose que la collection particulière

(1) Dom Grappin s'est laissé prendre aux Taux de Guillaume, et leur a emprunté une citation conccrnanl un certuiii comte Bené de Portier- Frolois, '|ui se serait distingué à Maniay, en 1595, on chargeant les soldats de Tremblecoiirl ! V. dom Grappin. Guerrai da XVI' «îècte, li7.

(■2) V. le Catalogue de» Archivet dt U. U baron Jouraanoautt. par [de Gaulle], 1&», Techener, 8 vol. iii-(!'.

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formée par Jean-Baptiste Guillaume, tant par son labeur personnel : recueils de notes et de texteâ, que pur ses vols, accomplis, comme nous l'avons raconté, dans tous les dé- pôts dont on lui avait permis l'entrée ou confié les clefs.

Guillaume a donc été le pourvoyeur du baron de Joursan- vauit, en lui vendant, sans doute à haut prix, au lendemain de son expulsion de la bibliothèque, ses chartes et ses ma- nuscrits. De à le soupçonner d'être devenu son commen- sal, son bibliothécaire particulier, le raccoleur qui alla ra- masser dans tous pays, aux jours sombres de la Révolution et de la Terreur, dans la boue et dans le sang, les débris des chartriers voués à la destruction et vendus à vil prix à qui les voulait prendre, il n'y a qu'un pas. La besogne était digne de Jean-Haptiste Guillaume et le rapprochement des articles du catalogue Joursauvault avec la collection person- nelle que Guillaume conser\a jusqu'à sa mort et dont nous parlerons plus loin, justifie nos soupçons, en attendant que le hasard les confirme quelque jour d'une façon indiscutable.

Quand la Révolution arriva, délivrant Guillaume des ter- reurs qui devaient l'assiéger, quand il pensait aux comptes qu'il pouvait avoir à régler avec la justice de l'ancien régime, celui-ci avait dès longtemps renié te caractère, les mœurs et sans doute abandonné le costume de prêtre, qu'il avait déshonoré.

Prôta-t-il le serment ? peu importe ; en tous cas, à Dijon, oîi il habitait au moment de la Terreur, il épousa, le i9 dé- cembre 1793 (2i) frimaire an il), .sa domestique, Françoise Truchot, de Percey -le- Petit, district du Langres, elle 17 jan- vier 1794 (28 nivôse an II), sa jeune femme lui donna un fils, qu'il appela Narcisse, se conformant au nouveau calen- drier ; Guillaume avait alors 65 ans.

Huit ans après, le 8 septembre 1802 (22 fructidor an X), l'homme qui avait renié toutes les traditions d'une famille honorable, mourait à Dijon ; sa postérité masculine B'e.st éteinte tragiquement, son nom reste profondément oublié.

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240 Mais l'heure de tiétrir sa conduite et de démasquer ses im- postures est venue, ne fût-ce que [jour empêcher la race né- faste des Guillaume, des Libri et des Chavin de Malans de recommencer, au détriment de la science et du paliimoine national, d'aussi coupables agissements.

En 1 838, la collection du baron de Joursanvault fut vendue à Paris, par les soins du libraire Techener ; les dossiers con- cernant la Qourfiogne et la Franche-Comté forent achetés par M. de Laubespin, dont le fils les a cédés, en 1881 (moins les écrits personnels de Guillaume), ii la Bibliothèque natio- nale, où ils occupent à l'heure présente plus de cent volumes des Nouvelles Acquisitions françaises (l|.

En 1839, M. Maillard de Chambure, archiviste de la Cùle- d'Or, a racheté des héritiers Guillaume treize portefeuilles contenant des documents originaux sur la Bourgogne, le Barrois, la Franche-Conilé.

Le surplus des papiers et des documents provenant de la môme source impure avait été recueilli, entre iSffi et 1830, par M. de Dombasic de Meixmoron, un collectionneur dijon- nais,dont les portefeuilles se sont vendus depuis trente ans, à diverses reprises, tant à Paris qu'à Dijon ; les archives de laCùle-d'Oret du Uuubs en ont recueilli les dernières épaves.

C'est en feuilletant, en étudiant ces divers fonds, que j'ai préparé à la longue celte courte étude, que pourraient gros- sir nombre de faits, de confrontations et d'additions très sugRostifs. Ils ne feraient que confirmer la thèse surabon- damment prouvée déjà, par laquelle j'ai cherché à faire com- prendre le mal fait à l'histoire et aux collections historiques de la Franche-Comté et de la France, |*ar le malfaiteur dan- gereux qu'était Jean Baptiste Guillaume de Gevigney, et le danger qu'il y a à se fier aux écrits d'un voleur et d'un faus- saire.

(1) Lfis cciU cinquante volumes Jii funJs Joursaiivaull sont fonilus les n°< 8T03-tl8J3 ikt Nouvelles Acquisitions TraiifaiseM

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PIÈCES JUSTIFICATIVES

A. Actes d'état civil et correspondance!) de Jean-Baptiste GnUlanne (1739-18031.

i. Aet« da nalaumae de J«aa-Baptlste Ouillaume, Besancon, 30 janTier 1729.

Juaniies-Baptisla, (llius domini Hiigonis-Joseplii Guillaume et doniicell» Joan nue- Claudia; Puulier conjuguni, nalus die vige- sima mensis januarii uniii millesinii septiiiKenlesimi viKesimi noni et die sequenti bitptisatus, domino Joanne Guillaume et domioellà Joaniie-Baplistà Doriii per Clarani-Franciâcuiu Pou- tliier, susceptoribus (proche les PP. Jésuites).

GONON, can.; H.-J. Guillaume; J. Guillaume; C.-F. Poutieb; Bonnefoy.

{V 347 du Reg, paroissial Je Sainle-Madultine, I719-1!)79 [Bibl. pubtiiiue de Baançon.}

2. Ii«ttr« ds Gnlllaume obargeant Is P. Duaand, capucin, négooter la vanta de testamenu | volé» dana le fonds) de rOfflolalitA de Besançon. IIpsiikoii. ^ juin iT&i.

ïiiùSKNÇOti. Au rioéiend Père le trè» ràvérend Père Joseph-Marie Dunand religieux capucin el vicaire, à Seurre, par Dole.

A Besançon le 22 juin 1700.

C'est \cy, mon très révérend père, lu pr^miùre lettre qu'écrit une personne qui n'est pas sorti dit III depuis trois semaines ; j'ay éprouvé tous les secours insufisans de la médecine pour une inllamalion dans l'estomac et je ne dois mon rélablissemeut qu'à un régime exaet et à la bonté de mon tempérament.

Je crois que je ne flniray rien avec le sf Desvenles, je n'en

ay plus de nouvelles el la dernière lettre qu'il vous a écrit me

rebute de traitler avec luy. Si vous pouviés me procurer quel-

qu'autre débouché je vousaurois beaucoup d'obligations n'ayant

il

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rien tant a cœur que de me défaire du restant de mon édi- tion t;.

Il faut que vous me rendiés un senice pour lequel je pense que vous n'aurt-s poini de répugnance: j"ay dix lesLamens ori- ginaux de la maison de Gfammonl, que j'avais toujours eu des- sein de donner tirai uiiement à H. de Grammont; néanmoins m'ayanl refusé l'année dcrniëceune grâce que jeluy demandois j'ay résolu de lirer parti de ces lilres. J'ay pensé en consé- quence que vouç pourries Uiy écrire à Besançon il est et luy man>ler qu'une personne de Dijon a ces lilres et qu'elle les luy remellra pour six louis, qu'elle vous a chargé de luy en faire la proposition ; il n'aura aucun doute qu'ils viennent de inoy ne luy ayant jamais témoigné en avoir un seul ; il vous aura sûre- ment obligation de cette découverte, étant fort empressé de re- tirer tous les lilres de sa maison. Ecrivés-moy, je vous prie si vous pouvès faire celte commission. J'ay aussi des lestamens de la maison de Vienne que M. de Courbouson a proposé il y a un un et plusa Madame d'Antigny d'acquérir, ce qu'elle a remis a un autre tems ; vous m'avës dit que vous conserviés quelques relations avec elle, ne pourriés-vous pas l'i-n faire ressouvenir?

Uien ne peut égaler, mon 1res révérend père, l'attachement que je vous ay voué et les sentiments de la plus inviolable et constante amitié.

l'abbé Guillaume.

(Oi'ig. papier, scellé il'un cachet îirmoriS (Irais cmis^lles ancrées); fonds Uuiianii, liibt. publiiiiie de Hetancon.)

3. Lettra da OuiUknm» au marquis de HoatriohArd pour ■olUolter ISS bons ot&oo» auprès de Caylui. Paris, H juin 1763. fnANi:KR-COMTË. A moniteur monsieur U marquis de lionlri- cliard de l'Acadimie des Uelle^-Litltres de Besançon, en km hôtel à Lona-leSaunier.

A Paris, rue Mazarine, le 3 juin 1783. Monsieur, C'esi avec toute lu joye possible que j'ai reçu de vos nou-

(I) Il s'iigit ici de Vllistoire des Sires de Salins, en deux vol. in-i°, pu- blii!e par Guillnurne. à l..ans-le -Saunier, chet l'imprimeur Delhome. en 1757-17D8.

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velles qui m'ont appris que vous jouissiés d'une sanlé heureuse et que les lettres fyisoient toujours une de vos plus agréables occupations; la Cour ne peut fairp un meilleur choix en vous nommant pour chef de la Société d'Agriculture qu'rlle veut établir à Lons-le Saunier ; vous aimés tous les arts et vous êtes en étal de les aimer.

Je me ferois un vray plaisir de vous envoyer ce que j'ay sur la maison d'Arlay, sur laquelle j'ay beaucoup de choses Urées des archives de l'omcialité et de celles de la maison de Chalon, si cela vous étoit personnel, mais ayant dépensé tieaucoup d'argent pour ces recherches el n'ayant jusqu'à présent éprouvé que de l'ingratitude de la pluspart de ceux que j'ay obligé, j'ay formé la résolution d'attendre des momens plus favorables pour communiquer à ceux qui y sont intéressés ce que j'ay recueilli dans un travail de quinze ans, qui, outre mes soins, m'a engagé dans une dépense nécessaire. Je me flatte que vous ne désa- prouverés pas ma façon de penser quejen'ay adoptée qu'après avoir bien réellement connu l'abus d'être trop généreux et trop facile k croire des vaines promesses.

Je feray mon possible pour vous trouver le livre intitulé Judi- cium francorum, je l'ay déjà demandé ; si je par\iens k le dé- couvrir, je vous en donneray avis ; je ne connois M. de Caylus que de réputation, si j'etois un jour assés libi'e pour pouvoir luy faire ma cour, je vous prierois de m'accorder votre protec- tion auprès de luy,

J'ay l'honneur d'être avec un respectueux attachement, Mon- sieur, votre très humble et lrésobéit>sant .serviteur

l'abbé Guillaume.

^Orig. papier, fonds DunanJ, Bibt. pubt, de Besançon.)

i. Lettre de OulUaume à aon onole maternai, M. Poutler, onrë de Pallae, au anjet d'un acbat de llTraa (la Gallia Chris- liana), Verdun, 4 octobre 1701. A Monsieur Monsieur Poutier, curé de Pali$e, recommandée à M' Guillaume, conseiller en la Chambre dei Comptes de Fran- che-Comli, proche le Collège, à Beïamron.

A Verdun, ce 4 octobre 1764. Monsieur et très cher oncle. Je me rappelle seulement en ce moment que j'ay oublié de

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répondre h voire lettre que j'ay reçu peu de jours avant mon départ de Paris; ce n'est pa!> ma faute ?i le Gatlia Chriatiana n'est pas encore arrivé ; vous scavés que j'en avois achcié et payé un au libraire, dans lequel il s'est trouvé une imperfection; le libraire s'est soumis à le reprendre et à en fournir un autre exemplaire et m'en a fait son billet que j'ay, je luy ay demandé plusieurs fois cet ouvrage et il m'a toujours répondu qu'il a attendu la vente d'une bibliotëqiie qui devolt se faire oA il étoil. Celte vente se fera certainement a L'enti-ée de l'hiver et si a mon retour a Paris il ne me remet pas cet exemplaire je l'obligcray de m'en remelire le prix qu'il a toudié. Il e^t cer- tain que s'il étoil foj-cé d'acheter ce livre neuf, qu'il le payerait un louis le volume sans la reliure. Vous pouvés élre assuré qu'à mon retour je me feray remettre ou le livre ou l'artrent, ce sera à l'entrée de l'hiver.

Je suis avec un respectueux attache ment. Monsieur et très cher oncle, votre très humble et très oljéissant serviteur. l.'Abbé Guillaumf:.

(Orig. pnpier, Irai-e [l'un cachet irmoriésur cire rouge; fonils Guitlaume, série E, Arch. du Douba.)

5, Actes da mariaga. 29 frimaire aa H [IB décembre 1798),

de naiuance d'un flli, 38 nl-vÔM an n |17 Janvier 17S4).

et de décès de Jean. -Baptiste aulUaums, 22 fructidor an X S septembre 1802). Dijon.

L'an II (le la lli!-pub]ique française, le '29 frimaire, acte de mariage de Jean-Ikiptisle Guillaume, ùg;é de tu ans, à Ite- sangon, llls d'Ilu^ues-Josepli Guillmime, citoyen à Besancon, et de (Claude Poutier, d'une part, et Françoise Truchot, demeu- rant chez le dit Guillaume, ùgée tîe 27 ans, fille de Jean Tru- cliot, vigneron !i Peit-ey-le-Petil, district de Laugres, et d'Anne Japiot, d'autre part.

(ICtat civil <te Dijon, an 11, section Créliillcn.)

L'an II de la Kûpu1>lique française, le 38 nivôse, acte de nai.- - sance de Narcisse Guillaume, llls de Jean-Baptisie Guillaunic, citoyen, demeurant rue Pierre, et de Françoise Truchot.

Signé : GuiLLKVUH-GEViatiEV.

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245

L'an X, le S'2 fructidor, acle de décès de Jean-Baptiste Guil- laume Gevigney, prupriélaire, à Besançon le 20 janvier 1729, décédé à Dijon le 2 fructidor an X, fils de H ii([iies- Joseph Gull- laume-Gevigney el de Jean ne- Cl au de Poulier, marié k Frangoise Trucliot.

(Etat civil de Dijon, ao II, section Crébillon.)

, - Fausses ctiartes fabriquées par J.-B. GnlUanme ponr la généalogie de M. Portier de Saint-Georges, de Salins (1758-1778).

. Cbarto fatute deatinée à donner pour a^ A-nJoii* un sttoond liilon, son père, le eitinli pereur Conrad, ••■ oSmuc. Be&ançon, 1140.

loâtrea A Milon de Ludolphe »t l'em-

Taxle d'une charle aulhenlique de tiifl Ifondt d'AeeyJ a-jant iervi de modèle : libellé et écri-

Noium sit tam presentibus qiiam futuris, quod Landricus decanus el lolus convenliis capituli saitcti Johann is Bi- suntine ecclesie concesserunt fratribiir de Acey quicquid hahebant in decimia de Co- tumbys el de Aceys et quic- quid penitus in eisdem terri- loriis hahebanl. Concesserunl eciain prelati canonici supra- diclis fratribuB de Acey quic- quid penilns habebanlin Mon- morel, sub censu VII solido- mm. Fratres vero de Acey concesserunl eisdem canonicis quicquid penilus habebanl in Aumpra, videlicel lerram Er- mengardis et rilioniin snorum et parlem illam dBcimequam ipsi habebanl in lerra de Tar-

Charle fau«»e, datée de HiO, mtppoiaat une donation de Milon de Proloiê n l'abbaye

Notuni sit tam presentibns qnam futuris quod Hilo de Freloys, pro remedio anime sue et Milonis patris sui nec- non comitis Ludiilphi et Con- radi dive memorie imperalo- ris augusii, ipsi Milonis ante- cessorum, concessil fratribus de Acey quicquid habebal in decimis de Columbyr et de Acey el quicquid penitus in eisdem terriloriis.

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vay et unum curtillum et alium et tria jugera in Serray et alium in Syligney, in quodomus Hospicii de Jérusalem et quic- quid habebant in Chyniadan.

Actum in capirulo Sancli Johannis in presenctâ Hum- berli archiepiscopi , anno ab incarnatione Do mi ni M. C XLVIII-.

Testes sunt Pontiug abbas de Bellavalle, Guido abbas de Caroloco, Petrua abbas de Ca- ntate, Narduiniis ubbas de Monte Benedicti, Pelrusdeca- nuB, Guido de Marlayney, ar- chidiaconus, Hugo precentor, Manegaudus, ihesaurarius , Guilencus aichidiaconiis.Wido et Ebrardus fratres arcliidia- coni, Guido Dlius dapiferi, ar- ciiidiaconuK, Stephanus sub- cantor, Guiilermus de Arguel, Girardus de Astrabonna.

(Orig. parch., n" 218 sur te doB. N- 13, Nouï. Acq, fr. 8703 (59 du fonds Jonrsanvault), B. N >

Actum Bisuntii anno ab in- carnatione Domini M<> C" X^L".

Testes Guitlermus de Pes- mes, Pelrus de Ceys, Pontius de Bruyères, Guido de la Ko- cliale, Guiilermus de Rencoiir, Hugo de Mimirey, Girard[us] de Astrabonna.

(Parchemin portant trace appa- rente d'un sceau qui aurait pendu sur double queue.

Au dos : t Boetle n°35 coite pre-

Aulre cote, encre violacé : «Carli Milans de Freloys p. Columbar. el Acej-o j>, et en ëcriture du xviii- s. * Ht 1.

N* 13, NouT. Acq. Tr. «703 (58 du fonds Joursanvaull), 8. N.

Doable (également faux] aux Ar- tAiveê du Jura, fonds d'Acey, poi^ tant en marge cette mention an< thentique ; Scelle à Pesmes le 18 décembre 1778. R. sept sols : Chau- veroyche ».

Au dos diverses cotes imitant des écritures des ïih*, in', xv* et ivn* siècles : « aceï-Coluhb >; don de ... .diesme a Colonibier el Acey baillée par monsieur Uilan de Fro- loys n; ( dimes de Columbier et Acey -; s dent cent dix sept »; « Boetle n* 35 coite première >.)

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7, GbAits Ihnaae mppoaaiit on prêt de 160 âorin* d'or fklt à l'kblMTa olsteroleiuie d'Aoey paz Hugues de Frc^U, ohs- nller. S& juillet 1341.

Nos abbas et conventus de Aueio, Cislerciensis ordinis. Bisun- linensis diocesis, notum fauimiis universis presenlibus et fulu- ris et in verilale reuogiioscimws nos debere et leneri erga dominiim nostrum Hiigonem de Frolesio, militem, in summum cenliim et sexaginlu florenorum auri boni el jusU ponderis de Florencià, quarn pecuniesummam idecndominus II. dédit nobis causa mutui et de illius solucione et reslitiicione Hugo de As- pero monte miles se fldejussorem fecit el consilluit erga dictum dominiirn 11. de Frolesio.

In cujus rei te^iimonium nos diuti abbas et conventus sigil- lum noslnim presenlibus litteris upposuimus, una uum sigillo dicti ilomini fl. de Asperomonle.

Actum anno Domini M'CC^XL" primo, mense julio, in festo bealorum Jaccohi et Cristofori.

(Parchemin, sceau en cire verlç, rattaché par des lacs de soie, jaune pas- sant à travers deux trous forés.

Ce Bcenu, délacliÉ d'un acte authentique da fonds d'Avey. haut de 47, large de iS mrn., est en Tonne d'écu el conlienl trois létes couronndea mise-i en fnsce et en chef. Légende : ^i SIG . DOMINI . HUGONIS . DE . ASPERO . MONTE .

Au dos. cales écrites du xvnt* siècle : n Boette 1. coite quarante quatre (effacée) et Doetle n* 17, cotte quatre tingl quatre (substituée).

N> Hl, ms. 8703 des Nouv. Acq. ft-. (59 fonds Joiirsanvault), B. N.)

8. Charte ffenne deitlnde à établir la âllation d'un cartaJa Milon in de FroUris, fila d'EueUê oa Odon de Frôlais. Uai 1Î35.

Texte d'une eharle authentique Texte faux, daté de 13S5, attri-

de iS35 (fonds d'Acey), ayant buani à Milon de FroloU la

servi de modèle- donation ei-eonire de maix à

Lon»-t»-Saunier.

Ego Hugo, succenlor Bîsun- Ego Hugo, succenlor Bisun-

tirius, etegoSlephanus, Ledo- li[nlus etegoStephanus.Ledo-

nenuisdeuctnus, noiumraciinus nensisdecanus,noiuinrucimus

universis présentes litteras universis présentes lilterus

inspecturis quod Pelrus dictiis inspecturis quod Milo dePro-

cellerarius et Guerreria uxor. lesio, miles, pro salule anime

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sua lie Ledone, pro se et pro JohannetA flli& suA odhuc lac- lente, dederunt et concesse- nmtin perpeiiium elemosiDam et periitus perpetuo quilave- ront ecclesie el fratribus de Actiio quicquid ipsi Pelms et Guerreria et sui habebanl in casalibiis quondam Juban San- tyx, de Ledone, sitis in in- gressii mercati Ledonensis. Promlserunt eliam flde data predictî P. et G., flde data pro se et siii?, garantire et paciR- care predictam elemo^inam jam dictis ecdesie et fralribus de Aceio adversus amnes gén- ies.

In hujiifi rei lestimontiim présentent paginam ad preces ulriusque parlis sigillis nos- tris fecimus roborari,

Actum anno Domini CC" XXX» quinlo, mense maio.

(Orig. p(iri:h, portant trscededeux sceauK ayant pendu sur double queue.

Au.dos cote h cent octante neuf ».

N'38, Nouv.Acq.fr. 8708 (59 du Tonds Joursanvaull), B. N.)

sue et Odonis patris sui dédit et concessil in perpetuunn ele- mosinam et peniius perpetuo ecclesie el fratribus de Aceio quicquid ipsi Milo et sui habe- banl in casaljbus quondam Juban Santyx de Ledone. sitis in ingressu mercali Ledonen- sis. Promisll etiam, flde dai& pro se el pro suis, garanlire el paciflcare predicla[m] élemo- sinam jam dictis ecclesie et fratribus de Aceio adversus omnes gentes.

In hujus rei testimonium presentem paginam ad preces utriusque partis sigilHs nos- Iris fecimus roborari,

Actum anno Domini M°CO> XXX" quinto, mense maio.

(Parch, portant deux fentes de sceaui. En marge ; » Scellé à Pes- mes le 18 décembre 1T!8. R. sept sols ; Chauveroyche »

Au dos diverses cotes imitant les écritures des Iiv et xvir s. : o De Ledone ; « cent octante neuf », el du XVIII* : c Boetle n* 40, cotle quaraDte.«iiiq *.

A rehivas du Jura, fonds d'Acey.)

9. Otaarta fsuiie d'OthoQ 17, oomte de Boorgagne, aappo- Bant, 6 propoi de la brenoria da Brans, l'axlataiiM de par- ■onnages int^resB^* à ladite branerla , Huguei da Froloi* «I Perrin ton (ilt, Acey, 23 octobre 1493. Nos Olhes, cœns palatins de Bourgoigne el sires de Salins, et

je Hugues de Bourgoigne, ses frères, façons savoir à tous que

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corne descors fuist entre noslres breniers de panre et de rece- voir chesciim am en la graiiKe de Monmorey un pen et un denier et une geline et quatre boisselx d'avoinne à la mesure d'Estra- bone, nos avons ensi acorder entre nos et voilions que H quelx dp nos doux breniers venray plus tost à la dite gnnse dois la Teste de Touz Seinz jusques a la feste seint Marlim d'yvert pour recevoir la dite rante que li maistres de la dite grange ou cas qui y demorroit de pari l'abbey et lou covanl de Acey li bail- loil et delivroit la dite rante qu'il nos doit per raison de la bre- nerie. Et pour lant nos et nosire brenier nos en tenons el davons tenir a paies de toute l'annùe pour raison de la brenerie loa tôt salve lou droit de nos chiers el amé uosins monseignor Hugues de Froloys et de monseignor Perrin de Portier son fils. En teamoignaige de laque) chouse nos avons fait matre nos seelx en ces lettres faites et donées a Acey lou vanredt après la Teste seint Luc euvangeliste l'an H.CC nonanle et doux.

(Parchemin, avec trace de deui sceaux ayant pendu snr double queue. Au dos, quatre cotes afTeclont i'écrilura des xiv, ivu- et xviu" siècles : B Momorel >: 1292, Hugues de Froloys, Pierre de Portier son flii »;

u coite cent quatre (relouche ; cenl six fr.) »; « quarante quatre n.

Mutée arehéotogiqtiê Be*anfon, coll. Chcnot.)

Une copie du même faux, sur parchemin, en écriture du xvii' siècle, sigillé : Seguin el Prost, est annexée à un arrêt, siftné de même, du par- lement de Dole, du 19 novembre ltt67. dans un procès entre Guillaume Pescheur, procureur d'Acey, et la communauté de (lonlmirey (cet arrêt étant lui-même authentique). (N« 42 et 43, ms. »700 Nouv. Acq. fr. [50 Joursanvault], B, N.)

10. Charta Atnue da Ferry, duo de I>orrMlna et marqula, rooonnftlMftDt devoir A son oonaiii Bobert, duo da Bour- govne, 800 Uvrea proTlnoiiM, ot donnant ponr âdé]\UB*ar« ■es aanalns Odon et Milan de Froloi». Juillet 12W.

Nos Fredericus, dux Lotharingie el marchio, notum Taclmus nosdebere dilecto consanguineo nosiro, Roberto duel Burgun- die, CCC lihras proveniensiiini, medîetatem in feslo Martini hyemalis. aliam medietatera in paschà seqncnti persolvendas, pro quibus consiituimus lldejussores pro nobis el heredibus nostris Odonem et Milonem de Freloys, milites, consanguineos nostros et predicti ducis ex génère ejns.

Et si nos dictam pecuniaiii infra tempus non solveremus,

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250 - licerel predictis fldejussoribus de bonis nostris capere sine oCTensA, donec soluti essenl de pecunià stipra dicta.

In hujus rei testimonium présentes litteras dedimiis sigillo nostro roboratas.

Dalum anno Dominî M.CC"LXXXX'> nono, mensis i?) julii.

Pour expédition délivi-ée par le secrétaire-greffier de la Cliainijre du Couseil et des Comptes du duclié de Uar s^oussigné, sous le soel d'icelle, en conï;6- qucncG de son arresl du 17 du présent mois. A Bar, ce vingt-deux juin mil pepl cent soixante el un. C01.T.IGNON.

Nous, Antoine-François Despylols, écujer, lieute- njinl pénéral, et Glande-Joseph Hu(;uenin, conseiller priicureiir du Koy du liailliape de Itesanton, avons cutté, paraphé, coUationné el cojnputsé la présente copie el t'avons trouvée conforme & ta ralnutte. ABesan^on.leviniil-liuitaoust mil-sepl-oent-soixanlc- un. Despotots, Hcguenin, IttiiTHOi>.

(Quoique ce ilocntnent soil publié dans Vt/Utoire d'une famille de la chevalerie lorfaine du cnmle de LtinnES [Paris. Champion, 18^8. I, xvii- ivin), nous le Iraiiït-i'ivoiis pour cninpléter notre série àei preuves de la culpiibilité lie J.-B. (luillnuiiie Celte uliarle, dépusce depuis dans les «r- chives de h Chambre des Comptes de B.ir, était à Besançon le 38 août 1761 . date à b<iiielle le faussaire en lit (bire des copies aiilhenliques avanl de les déposer â Ukr.)

11. iDtArpolatloiu fanatei falMB dkne robltaair* original de Saint-Paul il« Beaauqon (xvi' siècle) pour y Intradnlra las mentions menflODgÂres eo)-diaaat blanfaiteura de oett« abbaye : Milun de Froloit, fil» de Mitùn > de.ifendaiUi det roit de Bourgogne 1 UUon lll el Ferri, fils de liilon II, et â'tffguM de FrotûU, detcendant des dui-t de Bourgogne.

a IIJ 7ionas augusti. Ohiil Valterus, sucerdos, canunicus sancle Marie el siinoli P»iili, upud nos sepulLus. llem Symonelu conversa iiDSti'ii. Obiit Mîlo fliius ciuundum Milonis inclyli inilitisde Kreloys ex prosnpià re){um Ilurgundie et augitslonim pro quu symnl Milo et l-'erricus filii sui dederunt nobis xx soli-

(Col. I, fol. l'J V (iiuj. VAi de rObitiiaire original de Sainl-Paul, écrit $ur

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pirchemin, inséré dans le ms. 8706 des Nouv. Acq. tr. (61 JoursaoTiuU], B. N.)'

YII" Kalenda» decembri». ObiitBarlholomeus, miles, de Cycons noster redditus, apud nos sepultus.

Vl" Kalendas decembrii. Obiit Hugo Porterii, miles, dictus de Freloys ex prosapia ducum Burgundie.

Copie collalionnée par Jean-Niculas Thonnet. no- taire ft Besançon, et visée par Alexis Drouhai-d, lieu- tenanl particulier au bailliage de Besancon, le 1 juin 1758.

(Cop. sur papier, n" 106, ms. 8706 des Nour Acq. (r. (63 Joursanvault), B. N)

Postérieuremeut à 1758, la mention do 0 des calendes de décembre a été grattée par l'interpola leur lui-même et reportée au 10 des caisndes du même mois. On lit, en elTet, dans le Nécrolt^e de Saint-Paul la mention suivante :

X Kalendai deetmbri». Obiit Ponlius, miles, qui dédit nobis, mansum unumuum servo, Ilem Hugo canonicus Lanlenensis et sacerdos. Item Hugo Porttsrii dictus de Freloys, fliius quondam Pelri inclyti militis de Freloys ex prosapià regum Bur- gundie. [On voit le molir du grattage et du report, l'addition d'un nouveau nom, Petrus, c'est-à-dire la création d'un nou- veau degré généalogique) .

(Fol. 168 de l'Obituaire de Saint-Paul, ms 8705 des Nouv. Acq. fr. (61 Joursanvault), B. N.)

-12. Annotationa margliiai«a d'un 'volnma Imprimé «n LSS6, à Lyon, Intitulé Epitome HUtoriarum, rattaohant sox rola de Bonrgopne M empsraim d'Allemaigne Ititon de FroUn* et ion deaaendant Bapposd , Guillaume Portier, dit de Fri^oU, de

Un Epitotne Hittoriarum et Chranicorutn Mundi, imprimé vers 1536 à Lyon diez Sitlpitiui Sapidus » (t) porte, de la même main qui a tracé tous les Taux Portier- Prolais, diverses mentions intéressâmes à recueillir, écrites en encre jaunâtre, avec des caractères bâtards afTeutanl toutes les formes usitées du xiii« au XVII*! siècle.

(1) In-8< de 343 et 53 pages, auteur « Achilles P. Gassarus >.

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Page 1, au milieu du litre : * Ex Libris Illustris dni. dni. Guil- lelmi de Porterio dielo de Frolesio, Salincnsis •, et plus bas: deux dés en sautoir chargées en cœur d'un fusil de Bourgogne (qui est Porlier).

P.ige 159, en marge d'une notice sur Charlemagne : ex poten- tibus dnis. uRurpatoribiis non de regi& slirpe oriundus»

Page 177, en marge d'une notice sur Hugues Cap<>t : f de pro- sapià regiàmaiTnù >,

PB)ie1T8, âcAlB du nom de Conrad de liourgugtie: * putcer ■, et les deux dés.

Page 180, & uàlé du nom de l'empereur Conrad II : Genuît Ilenricum imperalorem et comitem Ludulphuin patrem Hîlonis de Frolesio ».

Page 181, à côté du nom de Kudolplie, dernier roi de Bourgo- gne : 0 diutus doses >, et deux dés.

Page 196, à cûlé du nom de Vralislaus I, roi de Bohème: « 108C, origo dignitalis régie ltohemia« llenrico quinlo impera- loreannu 1086 sed non 1>25ti >.

Aux pages 47, l'20, KB, 170, 176 191, 210, 220 et -it? deux dés jalonnent tous tes noms de la maison de Bourgogne ou des rois et empereurs évoqués dans le roman généalogique des Portier- Frolois.

(Dibliotlicque de rauleui.)

13. Charte r&uus daatinàe & établir la descandanoo de Pierre de Portier, ctiet'alitir, fitf «uppoirf de Hugvei de Froloie, chevalier, do Liidolphe et Milon son file, BOi-dlsant bieuhitsurs d'Acay.

- Juillet v.m.

Texte d'une charte authentique Texia faux luppuiuinl une dona-

lie 1300 Ifond» d'Aceij/, ayant lien par Pierre de Froloii à

servi de modèle au faux. l'abbaije d'Aeiy.

Je Reignaz de Mymire, es- Je Pierre de Portier, cheva-

cuierz, qui Tni filz Estevenins lier, qui Tut Hlz Hugues de

Desclcrs, fai savoir a touz Freloys, chevalier, fai savoir

ces qui verront el orront (;es a touz ces qui verront et or-

presanles lettres, que je de ronl ces presantes lelres, que

ma propre volante, sanz nul je de ma propre volante, sanz

conti'oignemant, ai doné en nul cuulroignemant ai doné

pure et perpétuel airuosne, en pure et perpétuel as-

donucion sollenne fuite entre mosne, donacion sollerane

,.GoogIc

les vis por lou remède de m'aime et des armes a mes ancessors Deu et Nosire Dnme sainte Marie de l'abbaie d'Acey et es frères enqui ser- vans Deu tel droiture et tel rnison cum je avoe, povoe ne devoe avoir, es dîmes gran:; et petiz de bief et de vin de My- mjre Ion diestel et lu villt! de BraiU et de VoullangeB Ick- quel dîmes Je tenoe iraUief. Et lieti por ferme et por t's- tauhle, et tous et outroi l'ar- musne que Itaiiie de Mymirc et Jehaniiett' -^a fille ont faite es diz sei^nor?. d'Acey de la lor partie des diK dimes de Mymire Ion cheslol, de Brano el de Vonflanges. Et an ai en- vesliz et enveis les diz frères et lor suscessors et mat en corpoi'el possession conie si- ros de ces dites parties pur la baillance de ces présentes le- tres. Et ai promis el promet por moi el i>or les miens, par nioti soiremani dune sus sikinz. envanRiles es diz seijîiioi-s d'Ao^y et a loi- Bui:i;essi)rs a porter lenl garantie de cesie dite almosnc enix>ntre toiiK homes et en lonz leus el en toutes eorz el que je ne ven- rai gemais encontre ceste do- nacion ne ferai venir per mui ne per autrui en jitgemant ne defors en cesle laie ne en cort de creslianté, en recelé ne en aperl. EL ai areiiunuiû por moi el por mes lioyrs et

faile entre les vis por lou re- mède de m'arme el <tes armes a mes aticessoj's lieu et Nos- Ire Dame sainte Marie de l'ab- baie d'Acey el es frères enqui servons Deu tel droiture et tel raison cum je avoe, povoe.

ilevo.

dim

granz et petiz de lilefz et de vin de Mymire loti ehestelz et lu vile de Brant el de Vou- flanges, les (jues diines je te- rioe d'aluef. Et tien por ferme el |)iir cslauhie el lous et ou- troi l'asinosne que f.udolplie i-l Milon ses fllz mes anccs- soi'S onl faite es diz seignorz d'Acey de In lor partie desdiz dîmes de Mymire lou cliestel de Brant et de Vonflanges Et an ai envestiz et envois les diz frères et lor siiscessors el mat en corporel possession come sires de ces dites par- lies par la bailluiiee de cu.5 presanles leires. El ai permis el permet por moi el |>or les miens, per mon soiremant i\oii(- sus salnz envangeles es [liz frères d'Acey el a lor suc- (lessoi-s aporter leal garantie de eesle dite iilmosne en- contre louz homes el en touz leus el en loules et en loutes corz el que je ne venrai ge- mais encontre ceste donation par mot ne par aucuns en ju- gement ne defors.

El en ai arenuncié au di-oil que dit que gêneras reniin-

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per mon stûremant dessus doné en icesl fail a loutes exception ei a lole aide de droit et de canon que je por- roe^matre ou dire encontre c«ste almosne ou contre c«ste donation ou contre ceste letre et au droit que dit que gêne- ras rBnunciauclons;ne vaut.

Un lesmoignaige de laque) chose je ai requis a mon seignour Tyebat curies de Branc et a mon seignor Pierre curief de Tervay que il meis- seiil lor seaix en ces pre- santes le 1res,

El nos rievan dit Tyebaz , curiez de Branc et Pierres cui- riez de Tervay a la requeste dou dit Régnant avons mis nos seaIx en ces présentes letres qui Turent Taiies l'an de grâce qui corroit per mil et C C C, ou mois de joigne! .

(Orig. pareil . deux rragmeiils de sceaux , premier rond , avec iine clé en pal; le second également rond, de Si mïll,, bordé Je gr^netis, avec un sainl H.irtin adeitré. el ce débris de légence : e ter. . .

Pièce ii, vol. S9 nuj. Nouv Acq. fr.l Tonds Joursanvault, B. N.

Provient de l'ancien fonda de l'abbaye ciitlei-cieniie d'Acey, porte audostenumërou deux cent deux».)

En tesmoignaige de laquel chose je ay mis mon sea) en ces presantes letres que fu- rent faites l'an de grâce qui corroit per mil et CGC, ou mois de joignet.

lOrig. parch. ^rit sur 13 lignes, coupure aimalant la irace il'un sceau disparu. Au dos. en écriture noire pâle, ces mots en gothique moulée : Mimïrey el Granc et Vou-

En marge : « Scellé a Pe^mes )e IR décembre 177S. R. sept sols: Cl)aiiveroyche o.

Au dos : Boette n* 41. (M\e vingt-deux, deux-cent-deui »,

Le parchemin, déFteclueui, semIJe du XV au XVI" siècle comme pré- paration.

[Arch. dépan. du Jura, fonds d'Acey.)

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li, Oharta fliaue destina i établir qu* Philiberl de Portier, ■oi dlBBDt tcrOTxi ds la Tille de BalinB. descendait de Hvgut» de FroloU et de Pierre son fila, é^lemeat a-vouâ* da la jaêixiB ▼iUa (vidinius du 6 mai 1384),

Nos Johanneti dictus de Poppelo, biirgensis de Salinis, Johan- nesdeCheneceyoet Johannes de Ornans, Saliriis commoranies. custodes et tabelliones sigilli domini comitis Burgundie quo utitur in vtllft de SaliniR, notiim Tacimus universis présentes lit- teras inspeclurift quod nos vidimus «l de verbo ad verbiim le- gimus quasdani litieras sanas et iiilegras in sigillo et scriptnrà quarumquidein litlemnim ténor seqiiitur in hec vfiba :

Nos Phiiiberlus de forterio dictus de t'rolesio, Dei gruciaadvo- uutusSalitiensiSjnutumfacimus universis tani presenlibus quam tuluris quud nos taiiquain advoualus ville Bulineimis. capilis co- iiiitulus Burgundie inler prerogativa regalîa nosira gardia vel pi-otectio speciulitereiwlesie Sancli Micliaolis de Salinis ad nos el ad noslros liereditarios successores nec non tonsauguineos et descendentes inclytâ prosapiânosti'A Burgundie perpeluo speu- lant, actendenles religionis fidem quibus venenibiles (»inonici dicte ecclesie prosecuti sunt illustres principes Burgundie, et specialtter Hugonem de Frulesio et Petrum de Porterio doini- nutn de Fiutesio ejus niiuin, Deieidem gratia quondatn advoca- tus Suliiiensis et progetiitores nostros quibus que nos proseculi sumus amore et serviliis et vùlumus prosequi diutis noslros suixessores quodque nobis cl nostiis succeHSoribus gardia et advouatie jus in prerartl eoclesiii liubeiida perpetuis teniporibus trudiilerunl, prout lioi; in ipso nunc upparel littere nobis iradite sub sigillis dictoi'um canonlcoruni ; nus devocionis eorum Jidelem et gratuitam ol>edientium recugnoscere oplimis benevolenciis afTectantes, pro noslrà et parte noslrorum consanguineorum uoudvucatoruni diule ecclesie promîsimus eisdeni pro nubis et omnibus nostris successoribus quod easdem el uuin omnibus nostris successoribus jura, litieras et possessiones suas manu- tenere,gubernareetdefensarevolumuscoi)lraetadversusquem- libel et (l'ioslibel eisdem canonicis molesliam el injuriam facien- tes vel fauere inovenles, quodque gardia seu advocalia dicte ec- clesie et dictoruni canonicorum presentium «■t fuluroruni nun- quamadalierum Irademus sed nobis ipsam reservabimus nisi juKia qualitaiem temporum et negocioruni aliud de ipsorum ca- nonicorum consensu et volunlate, deliberavimus faclendura in

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256 quorum teslimorium présentes lilteras nostrï sigilli majoris ap- pension e m uni las.

Datum secuitdà die menais maii anuo Domini millesimo ccc" octnagesimo quarto.

Datum pro visione dictaruin litteranim sextâdiemensi etanno predicUs.

Signé : Jo. d'Ornans, avec seing en forme de croit aantonnée de petits cerelet.

(Pareil.; au ilas. de h m#me écriture et de la mdme enivre que la charie : 0 Gardia advocati Salinsniii. Garde oucti-oyé par Philibert de Portier dit de Kroloj's, advoué de Salins, aux vénérables de réf(li»e Sainl-Michiel diMf, Salins. Il' may H iii'' iiii>' lui. 'Uuaée areh. de Besançon, legs Chenal )

]5. BxtraitB de I*//iifoire d'une famille de duvalerie lorraitte. par le comie de Ludre», dénonçant impIioltsTnant detLz fktix Porlier'FriAoiê datda de 1491 at 1463.

I. Pliitippe le Bon appelle é){alement le sire de Portier de Frolois son cousin, dans un acte du 11 mars 1434. Il envoie ce Fi-olois comme ambassadeur en Savoie.

(De Ludres, tfial. d'une famille de chevalerie lorraine, I. 157. note.)

II. La dernière pièce oflicielle concernant Ferri de Ludres est uniicte de 1400, qui figure aussi en double dans les archives du Ban-oib. René, roi de Sii^ile, mande à sou receveur général de payer trois cents flarius d'or à ses très chers et féauï cou- sins. Hugues de Portier de Froloy el Ferry Je Ludres.

{Ibid, Conft'rer celle pièce aïti; la pièce IV du ti" 15 île noire corps d* preuves.)

10. Bxtralt* de divers documenta firax oonoamant la mal- son de Portier- Froloia, oonaerrëa dana le fonda JonraanTaolt, à U Bibliothèque Nationale. - la%-l336.

I. - Frater i liarlliolomeus humilis rector domiis hospilalis S. Spiritus Bisunlini... pro pluribus beneficiis et servitiis a do- bili viro Philiberlo Porterii dicto de Frolays n fonde un anniver- saire après sa mort, mardi après la Circoncision 1258 (n. s.)-

(Copie papier, n*179, ms. S829 Nauv. .\cq. Tr. [iS5 Jaurjanraull). B- ^•}

II. Renaud fils de Jean de Sanoto Mauritio, mililis » se

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257 met lui ei ses biens sous la proleclion viri nobilis et potentis domini sui Hugonis domini de Porterio dicti de Frolesîo a... té- moins f Guidons de Frolesio, consanguineo dicti domini Hugoiiis de Frolesio, Philippo de Bruerro. Hugone Ratte »... notaires : > Johanne Hilier, Antonio Roissurd, de Ledone *.

En tête une aorte de seing de notDire contenant trois bandes (armes de Bourgogne'Duché ancien ou Frulois}, -18 janvier 13t9.

IParch, épais, scellé à Salins le 5 mai tTK. N" lit, ms 8»29 Nouv. Acq. fr. B. N.)

m. Copie cerliflée du faux qui précède, signée des notaires de Salins, Javain et Bonnet, conlrAlée le 8 mai 1762, présentée par M. Portier de Saint-Georges, certifiée par le lieutenant-gé- néral Perrey, le 8 mai 1762.

(N" 175-176, ibid.)

IV. Mandement de Robert, duc de Bar et seigneur de Pont, allouant à Jacques de Moinne, son receveur 4 petits Horins payés k * noz ameys cousins Pbelebert de Pourtier et Ferrys de Letidres... Bar, 6 janvier 1367.

(N- 160, ibid.)

V. Nos AlbertusDei gracia... servitiaquibuscnnsanguineus et fldelis noster dilecius Phitlbertns de Portier dictus de Froloy et predecessores ejus... Lpoldo duci et domini.. > le prend sous sa protection » Lure, 7 des calendes d'octobre 1387.

(Papier, n= 182, ibid.)

VI. Girarl, seigneur de Cusance, chevalier, créancier de 1800 florins d'or, de i noble homme Philibert Portier, dit de Frelays, damisel et d'Isabelle de Monlaiin, sa femme donne quittance le 10 novembre 1393. Témoins : Jehan de Hontfer- rand, Etienne de Kaincour, Jehan de Navetmes. écuyer, etc.

(Ckipie, papier, n* 179, ibid.)

VII. Jean de Chalon, prince d'Orange, gouverneur des pays de Bourgogne, mande aux baillis d'Amont, d'Aval et de Dole, qu'il a reçu le serment de fidélité de Thiébaud Portier, écuyer pour les chevances qu'il avait comme mari de Jeanne de Falle- tans, fille et héritière de Guillaume de Palletans... Par Monsei- gneur le gouverneur : Grand.

{Pareil, non scellé, n- 191, ibid.)

18

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VIII. Diplôme latin de comte palatin accordé par Charles- Quint GuJIleImo Porteriu, cunsiliariu nustro, sauri Lalernanen- sis palalii autaeque nostraecaesareaeet imperialisconsislorii >... Augst, 31 octobre 1530.

(Copie du iviM* siècle, n- 193, ms. 8839, Nauv Acq. fr., B N' )

IX. Patentes de réhabilitation de no blesse accordées à Guil- laume Porlier, jinr Charles-Quint, Au{;st, 3 novembre i530. (Le diplôme rappelle que cetle maison est haute et illustre ; men- tionne le chevalier llupues Porlier, dit de frolois; Philibert, quadrisaïenl île Guillaume, mari d'Alix de C.irpI ; Thébaud son Irisaleul, distingué sous Philippe, duc de Bourgogne, son am- bassadeur, etc., élu.

(Coi»*. n"19t-197, ibW.)

X. - Extrait délivré au marquis de Ludre, à Nancy, d'actes concernant la maison de Frolois, 28 avril 1779, sceau de l'orR- cial Boudret.

XI. Publication du testament d'Alix de Portier, veuve du baron Pierre de Frolois. Elle lègue à sa fille, religieuse de Baume. 6 livres, et à l'abbaye 3 livres estivenanles pour son anniversaire. 24 février 155'2 (v. s.). Besançon.

{Copie, n" 203-204, ibid.)

XII. ~ Lelirede Marguerile, duchesse de Parme, gouvemanie des Paysî-ltas, réglant un différend cnire I.oys-Philibert de Por- tier et lu sieur de l.a Villelte, lieutenant de M. de Dissey, «ou- verneurde Dole, Bruxelles, 6 août 1503.

(Copie, n- -H», ibid.)

XII. Arrêt du parlement de Dole., i-elatif à un écuyer, ci- toyen de Besangon, dont on a effacé le nom pour mettre celui de Claude Portier. SiKiié : Denis, 23 juin 1580.

(Orig. pari:li,, ii'SBt, ibid.)

XIV. Contrat de mariage de Claude-Philibert de Portier, de Salins, fils de feu noble Louis de Portier et de Louise Harchanl. et de Jeanne Duprel, lille de Jean Duprel et d'Antoine Lemoyue, paf le conseil de ses parents. Claude-Philibert de Portier et Hugues de Porlier, frères du dit Claude-Philibert, el de plusieurs autres.

(Copie du XfiW siècle, n" 323-334, ibid.)

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XV Convocation aux États du comté de Bourgogne, pour le 12 janvier prochain, adressée à Guyon Portier, f notre chier et bien aimé >, 22 novembre 1620.

Copie certifiée par le lieutenant général du bailliage de Besançon, Des Potots, 26 août 1761. (N° 351, ms. 8829, Nouv. Aeq. fr., B. N.)

XVI. Autre convocation aux États, adressée pur les archi- ducs Isabelle et Claire-Eugénie, à Clément de Portier. 10 jan- vier 1629.

Copie uertiliât parle lieutenant général Drs Potots. 26 août 1761. (No 375, ibid.)

XVII. Certiflcat de Clériadus de Vergy, déclarant que « les tiltres et papiers et Chartres de la maison de Portier sont égarés et dispersés à cause des malheurs des guerres es villes deLons- le-Saunier et Salins ■, Il affirme que Marguerite Ue Portier, fille de feu Claude-Piiilibert de Portier et de Jeanne Du Prel, femme de Philibert Pelissonnicr, d'Arlay, est issue de la maison de Froloys-Bourgogne, très illustre, connue depuis trois siècles..., services rendus aux rois de France, aux ducs de Bourgogne, d'Autriche et de Lorraine..., sept générations de noblesse.

(N* 374, ibid.)

XVIII. Contrat de mariage de Claude Pourtier, de Salins, capitaine de 300 hommes à pied, fils de Guyon Pourtier et de Marguerite Colin, avec Claude-Antoine HuoI, fille de Jean Huot et d'.^nne Regnaud, de Besançon. (Minutes Perrot.)

Copie certifiée du lieutenant général Des Potots, 28 août 1761. (N- 377, ibid.)

XIX. Ordre de M. de Watleville et de Girardot de Nozeroy a ayant une plaine et parfaicte cognnipsimce de la personne d'Hugues Pourtier, de Salins, escuyer, son intégrité, prudhomie et expérience aux afTaires de guerre dans lesquels ils sont tou- jours distingués. . . instituons par ceste commissaire général de l'armée que nous tenons présentement en pied.. . desservyr et commander à tous commissaires de guerre, de bouche, etc. [papier du xvi* siècle...]. Sahns, 2 juillet 1636.

(N> 307, ibid.)

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260

XX. Ordre de M. de Watleville el de Girardol de Nozeroy uu sieur Pourlier, commissaire géiiérul des munitions, de faire promplemeril venir ce qu'il pourra de celles élant à Sulins à l'armée. Signé: Watteviixi!; ; par ordtmnance : Roze. Besan- con. 1] juillet 1636.

(N° 31)0, ma. 88ï9, Nouv. Acq. Tr., B. N.)

XXI. Instance même objet. Signé: Watteville el Girardot de Nozeroy. Chalezeule, ISjuiltel 1636.

(N* 3iS, md.)

XXII. Ordre du parlement à H. Pourtier d'amener à Dole des chevaux d'artillejie.Signé.BERNABD. Dole,4septembreltî3C.

tN" 38»389, Md.)

17. Charte fHuaaa Buppoaiiiit le prêt pAr Huguet de Portier, de LotM-f a-Saunier, Agintivat par Thiebaud de Portier ton fiU, de 100 fTBnoi, à Pierre BraBBBDt, dadit Iiona-le-SBiuiier. Lons- le-Saunier, 20 juin 1480.

Je, Pierre Bressanl, de J.ons-le-Salnîer, escuyer, fais scavoir a touts que j'uy eu et receu en prest de noble et puissant sei- gneur messire Hugues de Portier, aussi dud. Lons-le-Saunier, par les mains de messire Tliiébauld de Portier son tils. la somme de cent frans inormoye corranle en ce pays el comté de Bour- gongne, laquelle somme je le dicl Pierre promect rendre à mon dict seigneur Hugues au jour de la Toussainis prouchainemenl veitanl. Donné sous mon seing manuel et celluy du notaire subscrit cy mis on dict Lons-le-Saunier, l'an mil IIII" llll", le XX' jour dejuJng.

Signé : P. Bressant, Fhouondo.

Eeril 3UI' papier au llligraiie île Sii-oJ (Jiiih). [Nota. La papeterie e( le filigrane n'oiil été créés que vers l.'iâO, c'est-à-dire 70 uni après la date de l'acte nctir ci -dessus transcrit.]

(N° S7, ms. 88-JD des Nouv. Acq. fr. {fonds Joursanvault) B. N.)

18. Copie d'une oharta ftiuue portant publioattoa d'an ex- trait du testament de Louii-Pkiliberl de Portier, de Sali>'$ , Aisant un legs à l'abbaye d'Aoey. Salins, '£i septembre 1ÔT9.

Jeliun Cliappuis, docteur ez droit, lieutenant général au siège

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-261 -

de Salins de mons' le bailly d'Aval ou comté de Bourgoingne, scavoir faisons que au teslament et ordonnance de dernière vo- lonté de tut monsr Louis-Pliiliberl de Portier, de Salins, publié par devant nous, le vingl -troisième du mois de septembre l'an mil cinq cent septante et neuf, se trouve la clause qui s'ensuit :

Item je donne et lègue en suivant les vestiges louables des seigneurs de Froloys mes prédécesseurs, aux abbé et religieux de Sainte Marie d'Acey, aussi la somme de cent francs pour qu'ils soient tenus de prier Dieu pour le salut de mon ame et de mes dits prédécesseurs.

Laquelle clause nous avons fuit extraire du dit teslament, collalionner et signer par le commis scribe aud. siège, sous- cript a la réquisition desd. religieux de Suinte-Marie d'Acey, pour leur valoir et servir ce que de raison.

Donné audit Salins, sous le scel aux causes dud siège, les an et jour susdits.

Signé à l'original : Montenot, avec paraphe.

Je soussigné, archiviste, demeurant k Besancon, ceitiHe que la copie cy dessus est conforme A l'ori- ginal reposant aux archives de l'abbaye d'Acey, dans la boette n" 17 (ancienne 9) cotte q'-alre- vingt-trois (ancienne 'iSi des titres concernant les fondations faites en l'église de lad. abbaye. A Besançon, le S février mil sept cent soixante et quinze. Signé: Bonne.

(Cop. papier, n* 73, ms. 8703 Nouv. Acq. fr. (59 Joiirsanvaull). B. N. )

lu. Fkiix tMUments on copie* da faux teatamaata e

otMt les famlllea DE Portier , ua Mauci.er , de Poktailler , mfilaa au reanali da taatamept» du fonda JouraanTanlt, i, la Btbllothèqne Natlonala (Volume!. 117-121, aifj. n" S761-876& des Nouv. Acq. fr.).

I. Testament d'Hugues de Portier-Frolois, 4 octobre 1350. II. Testament de Gui Portier, 5 septembre 1419.

III. Testament d'Hugues Portier, dit de Frolois, 3 mai 1482.

IV. Testament de Gui de Montaigu, dit de Colombes, da-

moiseau, It} septembre 1380.

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_ 362 V Testament de Frédéric de Maucler, chevalier, St mai

1265. VI. Testament de Thierry de Maucler, fils d'Eudes [al. de Frédéric] de Maucler, fin du xiii* siècle ou début du XIV» siècle. VII. Testament de Thierry de Haucler. 28 février 1395. VIII. Testament d'André de Maucler, 10 septembre 14(6. IX. Testament de Thiébaud de Maucler, 21 novembre 149t>. X. Codicille de Louis de Poulailler, seigneur de Fouche- rans, 20 juillet 1391.

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JEAN DE FRUYN

ARCH eVËQUE-ÊLU OE BESANÇON ((IJ9S1-I4S8)

Par M. Léon &AUTHIER

(Séanee du 10 août i899) (1)

Parmi les trésors conservés au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, il est une matrice de sceau en bronze de la première moitié du xv* siècle qui, par sa dimension exceptionnelle et l'art avec lequel sont gravées les efligies, la légende et les armoiries, est li'un réel intérêt pour la si- gillographie française- Cette matrice est elliptique (haute de Ï2, large de 4:1 millimètres) : dans le champ deux niches pa- rallèles couronnées de dais hexagones avec contreforts et pinacles abritent deux saints : saint Jean nimbé, debout, tt^nant lu palme du martyre et un calice oii se tord un serpent convulsé, et saint Etienne lapidé par trois juifs.

En contre-bas, sous une arcature cintrée, un personnage ecclésiastique, la tête couverte d'une couronne de cheveux, le menton ras, prie agenouillé, les mains joinlea : il est re- vêtu d'une robe talaire. A. ses cAtés, ses armoiries deux fois répétées : un chevron chargé de trois étoiles.

Autour on lit cette légende : Sceau de Jean de Fruyn, doyen de l'église de Besançon (sigillvm . johannis . de: . fbuvno .

DECANI . ECCL[es]ië . BIS[JNTINEn[sIS]) l^).

[i) Congrès de l'Associaiion Tra ni: -corn loi se, tenu à Dole sous les aus- pices et par l'inilialite de la Société d'Émulation du Doubs. (2) Tous nos remeruiemenls les plus empi-essés à M. H. de La Tour,

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264

Avec une matrice de sceau du même personnage, alors simple chanoine de Besançon, que nous avons retrouvée au musée de Dijon et qui, d'une beaucoup moindre dimension, porte simplement les armoiries et le nom do dignitaire avec l'efflgie des deux saints Jean ses patrons (i), le bronze de la Bibliothèque Nationale est le seul monument qui fasse re- vivre le nom oublié d'une personnalité considérable de l'an- cien chapitre métropolitain de Besançon.

à Poligny, vers 1395. fils d'un petit gentilhomme nommé Renaud de Fruyn, et de Sybille Lengret|2), Jean deFruyn n cul pas le souci de choisir sa carrière : Jean Lengrel, secrétaire du comte de Nevers, puis conseiller du duc de Bourgogne s'en était chargé. Conseiller du roi de France, archidiacre de Grand-Caux au diocèse de Rouen, conservateur des privi- lèges de l'Université de Paris (3), Jean Lengret dirigea les études do son neveu et le fît entrer dans les ordres ; devenu, en 1412, évèque de Bayeux, il lui destinait son titre de con- seiller de la Maison de Bourgogne et son siège épiscopal que sa vive intelligence semblait de taille à porter tous les deui. Mais l'évèque de Bayeux disparut trop tôt pour voir réaliser

iir-ii4io>nl du Cnbinel des Médailles, qui nous a Tait connaître ce précieux documenl sphragistique, et à U. Rial, du Cabiuel des Estampes, qui nous en h procuré l'empreinte.

Voir dans la planche i|iii atcompagne celte notice, le grand sceau de Jean de Fruyn, doyen de Besancon, et le sceau plus modeste dont il usait comme simple chanoine de cette église.

(1) Celle matrice de bronze, inscrite sous le 1666 du caulogue dn Musée archéologique de Dijon, publié en 189i, avaîl été l'objet d'une lec- ture dérectueuse. Nous en rétablissons ici la i>otice : Sceau rond, de 2& mill. de diamètre, légende circulaire entre deux lllels. Dans le champ, sous oe dais supporté par deni coloiinetles appuyées elles-mêmes d'édicules ajourés, saint Jean TÈvangéliate et saint Jean-Daptiste nimbés, porlAnI l'un un ci- lice, l'autre nn agneau. Au bas, un écu : un chevron chargé de (rois étoiles à six rais. Légende ; S. lohit FVayno eanonici binuntini.

(3) V. dans Chevalier, Mmoiregiur Poligny, JJ, 'XI, une partie des éléments généalogiques de cette notice.

(3) V. ibid. Notice sur la ranille Lengret et sur Jean, évéque de Baycui,

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toutes ces espérances; Jean de Fruyn, ayant franchi tous les degrés de la cléricature el obtenu le dipldme de licence en droit, était devenu à la fois vicaire général de son oncle et secrétaire du conseil de Philippe le fion quand, le 24 juillet d412, Jean Lengret mourut subitement à Paris, l'instituant son légataire universel (D. Les amis du défunt devinrent naturel- lement les protecteurs de son héritier et l'aidèrent à mani- fester sa reconnaissance envers son bienfaiteur en élevant dans la collégiale de Poligny un superbe mausolée à l'évéque de Baveux (2). L'héritage de Jean Lengret ne devait pas nuire à l'avancement de son neveu aussi bien dans les emplois politiques que dans les charges d'Église.

L'occasion ne tarda pas à se présenter. Dès 1423, envoyé à Rome comme substitut du procureur général que Phihppe le Bon eniretenait auprès du Saint-Siège (3)^ il montra une grande souplesse el une réelle intelligence dans des négo- ciations souvent difficiles, d'où l'autorité de son maître sortit généralement victorieuse grâce à ses etTorts. Il en fut récom- pensé dès 1425 par le litre de procureur général en cour de Rome. Un des derniers bienfaits de Jean Lengret avait fait entrer son neveu comme chanoine surnuméraire, dispensé de résidence, au chapitre métropolitain de Besançon iM. Suc- cessivement prébendier de Supt (1419-1422) et de saint Jean- Baptiste (1422-1427), il fut élu, le 11 octobre 1425, trésorier du chapitre, en remplacement de Jean d'Annoires, qui venait de mourir i^l C'était la plus haute dignité après celle de doyen. Après avoir passé quelques mois dans la haute stalle que ses mérites et la confiance des chanoines, ses confrères, lui avaient attribuée, Jean de Fruyn repartit pour Rome, en

[i) Chevalier, Méwoirtt tur Poligutj. II, p. 396.

(2) Chevalier donne la ile»cription el l'inscriplion de ce cénotaphe, suus lequel reposait seulement le cœur iJe Jean l^ngrel. Vrid.

(3) G 178. fol. 331. Arch. da Doubu.

(4) Bulles de dispense accordées à Jean dr: Fruyn, 1i19 Ibid. fol. 2Sti.

(5) Ibid. foi. 116 v».

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1427, non sans être allé saluer aux Flandres son puissant maître et protecteur et s'être chargé de solliciter, au nom du chapitre, toutes les faveurs qu'il lui plairait de demander à la curie romaine. A la cour de Bruxelles, il n'avait pas moins d'influence, tant à cause des services qu'il rendait person- nellement au duc et à son enloi rage, que par le crédit de son parent Jean Chevrot, polinois et chanoine de Besançon comme lui, qui se préparait à devenir chef du conseil ducal et évêque de Tournai. Quand l'égiise de Potigny fut éle- vée k la dignité de collégiale, la bulle d'Eugène IV fut adressée au trésorier de Besançon W, et ce fut Jean de Fruyn qui installa le chapitre. En 1433, quand s'ouvrit le concile de Bille, le duc y envoya cinq ambassadeurs : Jean Germain, évèque de Nevers, Jean de Fruyn et trois autres franc-com- tuis : Henri de La Tour, Irltienne Annénier et Etienne de Grandvaux. Ces députés, raconte Gollut, surent si bien faire entendre et cognoistre la grandeur de leur maître souverain en la Franche-Comté de Bourgnngne, six fois duc, quinze fois comte, que le premier lipu après les rois luy fut outroié, no- nobstant que les princes de l'Empire débatissent le contraire et qu'ils maintinssent que en ville impériale et en présence de l'Empereur ilz debvoient précéder (2) ».

L'année suivante, prévenu de la maladie du haut-doyeo de Besançon, Léon de Nozeroy, Jean de Fruyn revint en toute hâte à Besançon, assez tôt pour recueillir son dernier soupir et sa succession (^}. Élu le 22 août 1434 par les seize cha- noines présents, le nouveau doyen prit de suite séance, prêta serment et signa le procès-verbal de son installation. C'e^l à cette époque préciseque fut gravé le sceau ofRciel, dont lades- cription a servi de préface à cette étude et dont, après les

'i) CiiEVAUEB. Jlf^'m. sjir l'ulignij, II. Preuves, DU Bulle dit 28 urril 1W1 .

(2) Goi.i.[JT Uéin. des Bourgnignoat. éiJil. de tStti, l-o1, tt36 el iiole. (3j ti 178, fol H7. Arelt. du Doubi.

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lamentables destructions de nos archives ecclésiastiques, il ne bubsiste aucune empreinte dans les dépàls du diocèse de Besançon.

Cette dernière étape franchie, il ne restait au doyen qu'un pas pour arriver à l'épiscopat dont il était digne et auquel U semblait prédestiné par sa naissance. Il s'y prépara en s'ap- pliquant consciencieusement à ses devoirs de doyen, c'est- à-dire de président du chapitre. En 1435, il achète la maison de son prédécesseur, entre la rue du Chambrier et le puits de Saint-Jean (t) pour y faire sa résidence, et ne quitte désor- mais le diocèse que pour aller à Bflle au concile, à Dijon ou à Bruxelles au conseil du duc. En 1437 l'archevêque, Jean de Rochetaillée, meurt au mois de mars. Immédiatement le cha- pitre se réunit pour lui donner un successeur : vingt-quatre suffrages, y compris ceux des abbés de Saint-Paul et de Saint- Vincent, électeurs adjoints au chapitre, élisent Jean de Fruyn qui, séance tenante, jure d'observer les statuts du concile de Bêle et de ne point céder son archevêché par échange W. Aussitôt après l'élection du 24 avril 1437. le grand chantre, Odet de Clerva! et le chanoine Jean Beaupère partent pour les Flandres afin d'obtenir ia ratification du duc, tandis que d'autre part on sollicite celle du concile gé- néral. Messages et dépêches s'entrecroisent et l'on apprend bientôt avec stupéfaction que le pape Eugène IV, prétextant certaines réserves, vient de nommer son propre neveu Fran- çois de Condelmire, cardinal de Venise, à l'archevêché de Besancon, Un schisme au petit pied éclate ; les citoyens de Besançon prenant parti pour le pape, les chanoines pour le concile qui, le IS septembre 1437, confirme l'élection. Et de nouveau l'agitation s'accentue, les démarches se multiplient

(1) Délibération du M mars 1135. G 178, Toi 148 v». Areh. du Doub».

(S) Délibération du 24 avril 1437, G 173, fol. 11. Ibid

(3) Les délibérations ca|iitulaires de 1437-1439 uontienneot le détail de ces luîtes et de ces négociations, résumées dans le Vêiontio de Jean-Jac* ques Chimet: pars U, p. S97-301.

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auprès Hu dur, auprès du concile contre te cardinal de Ve- nise et au profit de Jean de Fruyn. La translation de FraD- çois de Condelinire à l'évôclié de Vérone et la nomination ménagée par le duc de Bourgogne, de Jean de Norry alors archevêque de Vienne ii l'archevéclié de Besançon, anètèrent les difficultés; l'évëque de Tournai, Jean Chevrol, obtint de Jean de Fruyn i]u'il renoncerait à ses droits et recevrait eu échange une pension. Le 19 avril lit!», le haut doyen :9igaait cette transaction avec l'archevêque de Vienne, et bienlôl après, une bulle d'Eugène IV ub^ivait Jean de Fruyn de toutes les censures et interdictions lancées contre Uii et se: électeurs en lui ordonnant de remettre à Quentin Hénard. successeur de Jean de Norry, mort inopinément, tous les droits qu'il aurait pu prétendre sur l'église de Besançon. Le nouvel archevêque eut pour Jean de Fruyn tous les égards dus à un conseiller du duc Philippe, qui, dans des circons- tances pénibles, avait montré une grande dignité et un réel désinléressement. Quant au doyen, .-^on premier soin fut de fonder, en la dotant de 100 saluts d'or, une fête double de saint Claude en l'église métropolitaine de Saiût-Jean (l , à la- quelle il devait donner quatorze ans plus tai-d ud ornement complet en soie noire à figures tissées d'or, doublé de toile perse et richement brodé |2\ outre de nombreuses libéralités pour les réparations ou la confectiou des cloches des deui cathédrales '3),

En I451.il fit écrire pour l'église de Saint-Jean (sa préférée, puisqu'elle était dédiée à son propre paîronj, un Livre de Comméinoraùon dea DéfunU, sur vélin, l'on peut voir encore la dédicace faite par le doyen et ses armoiri^ peintes contrairement aux règles du blasi-n, car, sur champ de

(1) 7 rnni 1440. G 171), fol. 73. Ai-ck. du Doubt.

:2, 9 :ioil[ 1fà4. G 181. M. 17-2 v». Ibid

{3) K Mplembra 1154. Le Chapitre donne qiiitluiioe »a doyen Je âO An- riiis d'or, p.ir l[ii payé^ à Cilles Ruy, pour la rérectioti du uluitre de l'égliK el l'achat d'étaiii el mêlai pour la refonte des cloches. G 181. IM.

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gueules est un chevron d'azur chargé lui-même de trois étoiles d'or W. .

t^ans récrimination sur le passé, jouissant de l'estime et de l'affection de son chapitre, auquel il ne ménageait pas les bienfaits, Jean de Fruyn partagea désormais sa vie entre Po- ligny sa patrie, oti la maison de Jean I^ngret, réparée et or- née de ses armoiries, Tahrita durant de longs séjours; Dijon, il allait prendre part aux conseils du duc (3); Salins, oii il devint, sur le tard et piir échange, prévôt de Saint-Anatoile ; Besançon surtout, li>s délibérations capitulaires le montrent exact â presque toutes les séances.

En 14153, le 19 septembre, ce fut lui qui, au nom de son ami et parent Jean Chevrot, évèque de Tournai, présenta au chapitre une image d'argent, haute de six pieds et somptueu- sement dorée, que le prélat offrait en se recommandant aux prières de ses anciens confrères (3).

En 1455, une entente s'établit entre lui et Jean de Poupet, qui venait d'étudier à Pavie, et qui, chanoine de Besançon, ambitionnait de plus hauts emplois. Il fut convenu que Jean de Fruyn lui céderait le décanat en échange du titre de pré- vôt de Saint-Anatoile, dès que le Saint-Siège aurait approuvé celte transaction. Le chapitre, pleinement d'accord avec son doyen, l'envoya féliciter et remercier (*).

Enfm, en 1458, le 14 septembre, on apprit que le pape consentait à l'échange avec Jean de Poupet et, le ItJ sep- tembre, au moment oii ce dernier prenait pour ta première fois place au fauteuil de doyen, on annonçiiit que Jean de Fru) n venait de mourir, deux jours auparavant, à Poligny 1^).

(1} V. à la suite de c«1te noliue la description mémoraison des Défunts, et, dans ta pluncho, Fruyn, tirées de ce volume.

(2) V. Arch. de la Cùle-d'Or. B 1712. Année 1ii8-14ii).

(3) G 181, fol. 252. Arch. du Doab:

(4J 12 mars 14ffî. G 181, fol. 21i v. Ibid.

(5) U et Iti septembre Ifôtj. U \%i, fol. 206 et 2n(i. Ibid.

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Les restes de l'archevèque-élu furent rapportés dans la ca- thédrale de Saint-Étienne; on l'ensevelit dans la grande nef, Jules Chifllet, en 1659, a copié son épitaptie (l) :

> Ici repose Révérend Père et Seigneur, Maître Jean de Fruyn, de Poligny, licencié en lois, doyen, ihanoine et ar- chevéque-élu de Besancon, chanoine de Tournai, de la cha- pelle du duc de Bourgogne à Dijon, de Saint-Anatoile et de Saint-Michei de Salins, conseiller du duc, mort le 14 sep- tembre 1459 >. (Hic jacet Révérend ua Pater etDominui ma- gitter Joannes de Fruino, de Polygniaco, in legibus ficen- (talus, decanus et cnnonicut, electuaque concorditer eccUtie Bisuntine et ecclesiarum Tornacemis, Vapelle ducii Bur- gundie de Divione, &incli Aiiatholii et Sattcti Michaelit de Salinis canonicxta et ipaius Ducis contiliariuSf qui obiit anno . M . cccc . L , VIII , xiiii aBptembrit.)

Cette tombe disparut, en 1674, avec la cathédrale Saint- Ëtienne, détruite par Vaubaii.

Le Liber Defunctorum de la BiblioChëque de Besançon (ms. 130), le grand sceau de la Bibliothèque Nationale et le petit sceau du Musce de Dijon, sont les derniers souvenirs de l'homme d'Ëglise qui, de son vivant, fut un très grand per- sonnage et dont le nom restera à jamais annexé h la liiste des archevêques de Besunçoii, quoiqu'il n'y ait jamais fi- guré en bonne place.

[t) J. Cal'TKirh. InKriplions de l'êglUe Saint-Étitnne dt Bttançon. Bulletin <le l'Académie de Besati<:oii, 1880. 340.

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Soc.d'Emul.duDoubs.

-14I6-14'37-1451-

ÂetB- Sceaux de<IeandeFruY">^i'B'io>"^pu'Bl'<^"du^OBnçon C- Armoiries du même f ma J30 de JaBiU-deB^aaiifonJ.

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PIÈCE JUSTIFICVTIVH

Notice d'un manuscrit offert éi la ca.tbéârale Saint- Jean Besancon par J«an de Fruyc, en 1551 il)

130. Liber comrnemoralionis derunclorum. ad usum eccle- s'vdî Bisuntiiiae Saiicii Joliannis EvnnffeliflEe partim notalus.

F'dl. I. ' Incipmnl vigilie inorliiorum, proiil pcranni urcu- liim cantantur usitaliler in ecclesia cntliedruli Bisiintina

Fol. 21. a Sequilur ^;>«rite, quod dicitur in ecciesia Uisun- Una. > Suivent les recomniuiidalions des âmes.

Fol. 27. t Onio fuiieruliurn in euilesia Bisuntinn pro domi- nis canunlcis ilefunulis... « Funérailles des chanoines du cliapiire métropolitain, auxquelles prenaient part les chanoines des cullégiales de Sainte-Madeleine et de Saint-Paul.

Fol, 33 V. Ordo processionis die commémorât ion is om- mium fidelium. s

Fol. 3t. I Ordo ad Tuciendum aquam benedictam diebus dominiuis in ewle^iia Uistintinii S. Joliannis Euvangelislt- , Cura- lusS. Joliannis llapliste débet Tauere dielani aquam benedie- tam... »

Fol. 38. « Hune libium comrnemoralionis deffuiictorum fecit Aeri reverendus Pater magisler Juhannes de Fruyno, de- canus ecclesie Itisutitine, quem donuvit huin ecelesie Hisuntine S. Joliannis Ëvangeliate, unno Domini millesimo [cccc] quinqua- gesiino primo. »

Au-dessous est un écusson: de gatitlei, au chevron d'atur chargé du trou êluUen d'or. Ces armoiries sont encore figurées aux fui. l II 21.

Jean de Fruyn, donateur de ce livre, était originaire de Poli- gny. 11 fut l'un des conseillers du duc de Bourgogne Philippe te

(1) Ms. n< 130 de la Bibliothèque de Besaiifon.

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272 Bon el parvint au décanat du cbapilre métropolitain de Besan- çon. Élu archevêque, en 1437, il dut abdiquer devant une no- mination directe que fil la cour de Kome. Il mourut le 14 sep- tembre 1458.

Ibid. t Pro pace et tranquillitate reipublicœ christianœ i (Prières ajoutées au xvp siècle).

Milieu du iv siècle, Vélin, 39 feuillets à 2 cqI , 396 sur ÎIO millim. Initiales ornées avec goùl. Vignettes aux fol. 1, 21 et 38. Rel. en bois, cou- vert de veau gaufré du milieu du icvi' s. (Chapitre métropol. de Besaui,-on. Don fait à la Bibliollièque. en 1838, par le chanoine Thiébaud).

(Tome 1 du Catalogue imprimé des manuscrits de la Bibliothèque pii- blique de t)esan(on, Dit!)?, p.68.)

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Le Docteur COUTENOT

Proftflkcur hoAOTftlTC I l'EcûJc de Mtdcdnc

lÉdicJn in ch<f hononlrc dt l'hdpml S*lnt-]Kqua

Maabri d^ !• Sodcic d'Enulitlan du D«ib>.

di l'Aoulcinic dr Bcunçoti. etc.

Chinlkr d< 1* Ltgion d'honniitr »

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DOCTEUR COUTENOT

Par H. le D' GHAPOT

Séance publique du i9 décembre 190t

Un homme vient àe s'éteindre parmi nous qui, durant sa longue, active et bienfaisante existence, presque exclusive- ment consacrée à l'étude, à l'exercice et à l'enseignement de la médecine, n'a cessé d'aimer passionnément la science, son pays et l'humanité. La science ! le docteur Coutenot l'a cultivée avec une ardeur infatigable, difTusée largement par la parole, enrichie par de nombreux et importants écrits. Son pays! il avait le culte élevé de la patrie que, dans les époques sinistres, il a servie en citoyen d'élite; mais, en elle, il affectionnait surtout notre province et dans celle-ci notre cilé dont l'histoire lui était familière et dont il a fait revivre d'intéressantes physionomies. L'humanité! il s'est dévoué, sans trêve et jusqu'à l'abnégation, à en guérir ou du moins k en soulager et à en consoler les misères physiques et les douleurs morales; et, jusqu'au dernier soupir, il a donné à ses proches et à ses amis le spectacle merveilleux du bien que peut accomplir et du mal que peut empêcher une haute intelligence, quand elle a, pour la seconder, un cœur orné des plus magnifiques vertus.

La Société d'Emulation du Doubs ne pouvait rester indiffé- rente à la perte d'un de ses membres les plus anciens et les plus distingués. Vous avez tenu. Messieurs, à ce que son souvenir (ÙX évoqué, d'abord dans une de vos réunions ordi- 10

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274 - naires, puis dans cette séance solennelle; et vous avez de- mandé à l'un de ses plus humbles élèves, mais non au moins attaché et au moins reconnaissant, de vous retracer en quel- ques lignes la vie toute de travail, d'honneur et de charité de son maître vénéré autant que chéri. Le disciple vous remercie du fond du cceur de lui avoir réservé, au milieu de l'amertume de son deuil, laduuce consolation d'esquisser aujourd'hui, une fois encore, dans un milieu choisi, les traits d'une figure si noblement belle et si dignement sympathique, en attendant que te temps lui permette de compléter son œuvre et de payer plus amplement son tribut d'hommages k une mémoire qui mérite toutes les louanges et commande tous les respects.

François- Marie Coutenot natiuit ù Besançon le 20 août 1423.

Son père, originaire de nuffey (Jura*, o(i sa parenté pos- sédait des terres fertiles, avait préféré une situation adminis- trative à l'exploitation directe du sol. Après avoir occupé divers postes et reçu un avancement régulier i) chacun de ses déplacements, il fut désigné pour remplir à Besançon l'emploi de contrôleur ambulant. A. cette époque, vivait en notre ville, dans une maison (t) sise en lace de lu grande porte du couvent des Carmes s'ouvrant sur la Grand'rue, une famille Noll, très favorablement connue, dont un des ascen- dants du côté niuternel avait rempli, à titre purement hono- rifique, la dernière place de monnoycur de la cité et dont un autre avait été porte-bannière de la corporation du quar- tier Siunt-Paul. Le nouvel arrivant, reçu dans cet accueillant intérieur, y avait été apprécié ; sa nature ouverte, gaie, pleine d'entrain ; la régularité de sa vie ; les conPidences Eavorables de ses chefs avaient séduit et charmé; et l'aînée des deux jeunes filles avaitconsenti à lui accorder sa main : comme

(1) Cette m.iisor) nppnrljent encore à H"* Bourdenel; un phirmacien ei occupe le rei-de-chaussée. Elle porte actiiellenient le n* 99,

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sa sœur, et)e était d'un rare mérite et d'une réelle distinction : tout semblait présager le bonheur.

Quatre enfants sortirent de cette union. François-Marie, le plus âgé, devait seul survivre.

Les fréquents changements de résidence de son père ris- quaientde compromettre?! la fois son éducation et son ins- truction. Pour éviter les graves inconvénients des mutations de contacts et de méthodes qu'auraient étalement entraînés des déplacements obligatoires, il fut décidé que ce premier enfant serait confié à la garde des aïeux friatemels l'au- torité habile de la tante serait maintenue en bonne direction sous l'influence opposée de la sévérité ferme du grand-père et de la tendresse ordinaire de la grand'mëre. Comme celle- ci était sensiblti, délicate et indulgente ! Et lui, le chef de la maison, comme il était honnête, loyal et franc I Auprès de cet homme profondément pieux, bienveillant dans ses actes, ses paroles et même ses pensées, épris d'idéal qu'en musi- cien consommé il cherchait dan."; les accords des grands maîtres, au sein de cette p^ créée pf<r une profonde en- tente et un mutuel abandon, le petit-fils puisait, presque & son insu, à l'école du vrai, du beau et du bien, les germes de.s qualités dont il devait faire épanouir et mûrir plus tard les fleurs et tes fruits.

Un trait montrera à quel point, dès son enfance, il avait de sensibilité.

Lorsque, peu de temps après la mort de sa femme, son aïeul succomba subitement en prenant son repas, le pauvre enûiDt était à ses côtés. Après les premiers mouvements d'effroi, de surprise et de désolution, il s'aperçut que le vieil- lard tenait dans ses doigts crispés un fragment de pain. Il recueillit soigneusement ce dernier objet qu'avait pressé une main bénie et souvent, devant cette précieuse relique dont il ne s'est jamais dessaisi, il a pensé les yeux humides, à ce vieillard cravaté de blanc qui le berçait sur ses genoux et se mirait dans son sourire.

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276 -

A la maîtrise de Mgr de Rohan, on recevait alors des ado- lescents de bonne famille que des professeurs sérieusement choisi:^ élevaient et instruisaient dans les éléments des let- tres et des sciences. Ce fut que le jeune Coutenot connut Armand Barthet : malgré les différences d'Age, de travaux et de situation qui le séparaient de l'auteur du ifoineau de Lés- ine, il n'en conserva pas moins avec lui les meilleures et les plus cordiales relations. Mais il devait surtout former avec deux autres condisciples un faisceau uni par les liens les plus solides. L'un était Léon Péquignot qui devint un des avocats les plus distingués de notre ville et décéda, il y a trois ans, après avoir honoré le barreau bisontin non moins par son impeccable probité que par sa science juridique in- contestable ; l'autre était Magdeleine, mort le 11 janvier der- nier, après avoir conquis le grade de colonel et en laissant une répuUlion de droiture et de loyauté parfaites. Cette sym- pathie étroite, née sur les bancs de l'école, s'est poursuivie sur te lit d'agonie. Les mêmes accidents ont provoqué la mort des trois ami.s !

I^s années se succédaient. Le moment vint d'entrer au collège royal; puis, les études classiques terminées, et les deux baccalauréats obtenus, l'un à Besançon, l'autre à Dijon, l'heure sonna de se décider pour le choix d'une profession.

Appelé par un ;:;oùt irrésistible vers \es éludes médicales, notre bachelier entra résolument dans la voie qu'il se propo- sait de parcourir. Et cependant que de ronces il trouvait aux abords du chemin!

La famille de sa mère, sans être véritablement opulente, jouissait d'une fortune assez impoitante. Un cautionnement îaii â un ami infidèle avec plus de cordialité que de prudence amena l'elTondremenl de cette richesse honnêtement et par conséquent lentement amassée. On avait vendre les vignes et autres terres de Bregille, et c'est au chagrin causé par leur ruine que les époux Noil avaient successivement succombe, elle d'abord, lui ensuite, non sans avoir versé des

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-277 torrents de larmes sur la tète de leur petit-fils ému unique- ment de leur peine.

S'il lui avait été possible de conserver ces deux êtres si chers, que lui eût importé l'anéantissement de son futur avoir ! En tous cas, l'honneur était sauf, l'espérance entière et partant, la résignation facile. D'ailleurs, la Providence lui avait ménagé un sérieux appui. Sa tante qui, malgré tous ces revers, aurait pu prétendre & une union ardemment désirée, refoula dans son cœur tout sentiment de satisfaction person- nelle et, ne songeant qu'à l'avenir de son cher neveu, réso- lut, dans une héroïque détermination, de se sacrifier à lui. Le jeune homme comprit ce qu'il y avait de généreux et d'admirable dans cette abnégation toute spontanée : aussi est-ce par un travail acharné, un respect profond, une grati- tude inaltérable qu'il répondit à une telle preuve d'affection et de dévouement.

Les succès couronnèrent ses courageux efforts. Apprécié par les maîtres de notre Ecole de médecine, appelé à remplir les fonctions d'interne dans notre grand hôpital, il suivit quelque temps après l'enseignement de la Faculté de Stras- bourg, puis gagna la capitale pour y obtenir le grade de doc- tcui'. Partout et toujours ses examens et ses concours furent l'occasion de nouveaux triomphes.

Cependant le vide s'était fait plus cruel encore dans la famille si rudement éprouvée de notre étudiant. Ses deux sœurs étaient terrassées par d'implacables maladies, l'une à sept ans et l'autre à cinq ans, dans un court intervalle. Sa mère, femme d'une sensibilité exquise, expirait bientôt après, k Saint-Oié, sous le poids de cette double et poignante émo- tion. Son père enfin, élevé à la fonction de directeur des contributions indirectes à Nîmes, mourait en quelques jours, en octobre 1847, après avoir pris, sans précautions suffi- santes, un bain dans l'eau glacée du Rhône.

Aussi la tante et le neveu, réfugiés h Paris, dans un petit logement de lu rue Souffiot, s'efTorçaient-ils, elle par sa dou-

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278 ceur vraiment maternelle et lui par sa filiale conâesceodance, de créer dans leur humble asile une atmosphère de calme et de sérénité. Us y avaient réussi et lorque le nouveau doC' leur, après avoir obtenu son diplôme, le 27 mars 1848, re- vint, dans le courant de la même année, habiter en haut de la rue des Granges, d'abord la maison le pharmacieo Desfosses découvrit la solanine, puis un appartement au a" 58, du càté opposé de la chaussée, chaque fois le logis, exigu et modeste, abrita les mêmes sentiments d'alTeclion désintéressée et de reconnaissance sans limites.

C'était comme un rayon de soleil après tant de sombres évé- nements que le retour dans la ville natale l'on avait laissé toutes ses pensées. Le ciel allait s'obscurcir une fois de plus. Le frère du docteur Coutenot, blessé en faisant son service de sous-olflcier contre l'émeute de 1848, rendait l'âme le 10 février 1850, à l'âge de 22 ans.

Le travail, mais le travail incessant et varié, était le seul dérivatif possible à cette cruelle séparation. Les débuts de la profession médicale sont toujours difHciles, sinon pénibles, pour ceux et heureusement ils ont toujours été et seront l'ncore nombreux dans notre région auxquels il répugne de chercher la notoriété autrement que par des moyens probes et corrects : néanmoins, les clients commençaient à connaître le chemin de ce cabinet installé sans luxe, mais avec goût, riches et pauvres étaient reçus avec les mêmes égards et d'où Ils sortaient emportant h la fois d'excellents conseils pour leur santé et la meilleure impression sur le compte du consultant.

Tout en s'occupant avec une attention scrupuleuse des soins que réclamaient ses malades, le jeune médecin ne né- gligeait pas les occasions d'accroître ses connaissaoces et de suivre le mouvement scientifique.

Le 10 novembre 1851, il devenait membre de la Société de médecine de Besançon, après avoir déjà reçu, le 4 septembre précédent, à la suite de l'envoi d'un mémoire remarquable,

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279 le titre de correspondant de la Société médicale d'Indre- et-Loire. Le 17 juin 1854, ses confrères du département du Nord lui octroyaient, dans des circonstance-^ semblables, une pareille distinction. Il tut élu plusieurs fois président annuel.

C'est le 5 avril 1852, qu'il entrait dans la Société d'Emula- tion du Doubs, à laquelle ju^u'à la On il resta fidèlement uni. Si nos volumes ne renferment aucune de ses publica- tions, si nos séances l'ont rarement compté parmi les audi- teurs des communications mensuelles, c'est que ses re- cherches étaient trop spéciales et son temps trop limité : il eût été heureux et fier de collaborer directement à notre œuvre; en tous cas, il l'estimait et applaudissait à son déve- loppement et à ses progrès.

Un hasard heureux allait décider de sa destinée et, pen- dant près de quarante ans, changer en bonheur les peines de sa jeunesse. Dans une maison conttguë à celle qu'il occu- pait, était venu habiter un honorable et riche commerçant qui, dans on cas d'urgence, eut l'idée de recourir à ses lu- mières. On remarqua bien vite l'aisance et la distinction de ses manières ainsi que l'urbanité de son langage ; il frappa par la sûreté de ses affirmations et plus encore par sa modes- tie en face des bons effets obtenus ; sa discrétion engagea à l'appeler davantage et, quand la guérison fut manifeste et que la dernière visite eût fait prévoir une interruption pro- longée de relations devenues agréables , on s'aperçut , de part et d'autre, qu'il s'était établi un courant sympathique entre le docteur et ses nouveaux clients.

Comme chez le grand-père Noil, il y avait, dans la famille Bécoulet, deux jeunes filles douées non seulement de tous les attributs extérieurs, mais encore des plus enviables dons de l'esprit et du cœur. L'aînée, dont M"» Annette NoIl était allée, bien craintive et bien décidée tout à la fois, solliciter la main pour son fils d'adoption, avait ratifié l'acceptation de ses parents et se préparait dans le recueillement intime du foyer paternel à être ce qu'elle fut en réalité, une épouse ex-

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cellente et une mère accomplie. La plus jeune, par on cod-^ cours étrange d'événements, était vouée à jouer, àl'égard de ses neveux et de sa nièce, le rdle de la tante Noil auprès du docteur Coutenot

Le logis du débutant abrita le nouveau couple, dont l'union avait été célébrée en septembre 1853. D'un accord unanime, il avait été conxenu que la tante Annette garderait sa place auprès du jeune ménage. C'était un acte de gratitude : ce fut un gage de félicité Sa présence ne fut pas inutile quand, au milieu des angoisses de l'épidémie de choléra, vint au monde une première enfant, le 4 août 1854. Le père put savourer sa joie tout en remplissant son devoir contre le fléau, car i) sa- vait, en quittant sa femme et sa fille, qu'il laissait en perma- nence à leur chevet l'ange tutélaire de son foyer. Le fordeau de r&ge commençait d'ailleurs à peser lourdement sur les épaules de la vieille tante. Elle put encore cependant, le 4 août 1856, dans un appartement plus vaste et mieux en- soleillé de la rue du Chaleur, saluer l'apparlUon d'un petit- neveu impatiemment attendu ; mais, au mois d'avril 1857, elle rendait à Dieu sa belle Ame, taudis que, comme un en- fant abandonné, le bon docteur pleurait.

Même ici-bas les tristesses ont leurs compensations. En moins de dix ans, le docteur Coutenot s'était fait un nom; ses confrères l'estimaient et recherchaient déjà ses avis dans les cas difficiles : toutes les portes commençaient à s'ouvrir devant lui.

Un praticien érudit, le docteur Martin, était alors médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques et professeur de clinique interne. Depuis quelque temps, ses forces se déprimaient; il demanda un assistant, et, le 18 avril 1857, le docteur Cou- tenot, sur la proposition du directeur Sanderet de Valonne, dont il n'oublia jamais le service bienveillant en cette oo- currence, fiit nommé professeur adjoint de clinique médi- cale. Le décès du titulaire, arrivé quatre ans après, suscita des rivalités et provoqua des inimitiés dont flnirent cepen-

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dant par atténuer la rudesse et tempérer la fougue deux hommes trop supérieurs pour s'attribuer réciproquement des actes dont une autorité puissante était seule respon- sable. Disons hautement que si de cette lutte entamée à son insu et poursuivie malgré lui le docteur Coutenot sortit vain- queur, son antagoniste ne fut en rien amoindri ; et tous deux, restés dignes l'un de l'autre, se fussent immédiatement ré- conciliés si la passion de leurs défenseurs n'avait indéfini- ment reculé le moment d'une complète et franche exphca- tion.

Nommé, le 25 novembre 1861, médecin en chef de l'hô- pital Saint- Jacques et. le 13 janvier 1862, professeur titulaire de la chaire de clinique interne, le jeune maître allait donner la mesure de sa valeur.

On se faisait généralement autrefois une idée bien fausse de la façon dont les malades étaient traités dans les hôpi- taux par les hommes de l'art : à cette heure, quelques esprits arriérés ne croient-ils pas encore volontiers, malgré les preuves les plus convaincantes du contraire, que les indi- gents servent à des recherches expérimentales; que la ques- tion scientifique seule intéresse le médecin au sort du pauvre, échoué sur un lit de la salle commune, et que la sen- sibilité est lettre morte chez ceux qui ont la dure corvée de vivre entre la maladie et la mort.

Ceux qui ont connu à l'œuvre le médecin bisontin qui, de 1861 à 1897, a porté tous les jours, dès le matin et bien sou* vent encore l 'après -dîner, le soir et même la nuit, ses soins éclairés et vigilants aux indigents des deux sexes de son service mouvementé, savent à quoi s'en tenir sur de telles suppositions.

Ordinairement dès sept heures du matin, mais & neuf heures seulement les jours oO il professait, le docteur Cou- tenot se trouvait à son poste, inten-ogeant, examinant, ana- lysant les moindres particularités du sujet mis entre ses mains, et cela avec un tact fin, délicat, surtout quand il s'a-

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gissatt des en&nU et des femmes, & l'égant desquels il pous- sait i l'extrême la majrima reverentia qui leur était due parce que (aibles et parce que malheureux. Sa visite se poursuivait avec ordre, sans omission et sans hâte; il mêlait volontiers une parole d'encouragement aux investigations pénibles et toujours un mot d'espoir aux pronostics les plus désespérés. Il voyait dans les êtres dénués de toutes ressources et de toute vigueurqu'il avait mission de rendre sains et robustes, des membres de la grande famille humaine, et, loin de rester indifférent à leur détresse, s'y associait et s'efforçait, par on traitement rationnel, de la vaincre ou de la diminuer 11 était an père pour tous les patients de Min service et comme tel il était affecté vivement de lu mort -d'un quelconque de ses ma- lades. Quel respect de la vie d'autrui! Quel sentiment de sa lourde responsabilité ! surtout dun:^ ces périodes l'état déplorable de notre promenade de Chamars et de aos ca- sernes amenait dan.i notre ville d'effroyables épidémies et remplissait tout à coup tous les lits disponibles de ses salles et même de toutes les salles supplémentaires. Mais aussi avec quel sang-froid il faisait tête à l'orage, organisait les se- cours et prenait les mesures de prophylaxie. C'est surtout dans les désastreuses propagalions typhoïdiques de no- vembre 1861 à avril t8(i2etde mars à juillet 1869, et dans les recrudescences pneumoniques de janvier k avril 1864, qu'il eut à lutter avec vaillance et opiniâtreté. Son zèle ne se ra- lentit pas uu instant et alors que, tout è ses débuts principa- lement, â la tête de son immense service, on pouvait craindre qu'il ne résistât pas à une telle charge, il se révéla à la fois médecin de premier ordre et administrateur sage et pré- voyant.

Sous la direction d'un initiateur si éminemment doué, des étudiants devaient fatalement commencer et poursuivre, dans des conditions excellentes, l'apprentissage souveraine- ment intéressant mnis tout aussi laborieux de lu clinique, c'est-à-dire de l'upplicition directe & un cas quelconque de

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maladie des moyens de la reconnaître d'abord et de la traiter ensuite. Observateur SHgace, il excellait à interpréter la va- leur d'un symptôme el à s'en servir, comme du fil d'Ariane, pour ne point s'égarer indéfiniment dans le dédale d'un dia- gnostic obscur. Il suivait en cela la saine tradition de ses premiers maîtres bisontins, pour lesquels, comme c'est le propre des caractères élevés, il avait conservé une déférence qui ne s'est jamais démentie et de l'Ecole rrançaise dont notre illustre compatriote le franc-comtois Desault, à la fin du xtiii* siècle, a jeté les bases & l'Hôlei-Dieu de Paris. Avide de progrès, mais sous la réserve expresse qu'il fût réel, c'est- à-dire qu'il s'affirmât comme une conséquence directe de la vérité, il n'avait que celle-ci pour toute orientation et s'ap- puyait sur les faits patents et non sur des opinions discuta- bles pour former les élèves à ia pratiiiuedesonart. Et quand, après avoir éclairé les fermes données de l'observation et de l'expérience à ia lumière naissante des recherches de labo- ratoire et aux vagues lueurs desthéories -souvent plus déce- vantes que directrices, il avait acquis la certitude on sentait qu'il s'en était rapproché dans la mesure du possible, il fai- sait dans l'arsenal redoutable de la thérapeutique, avec un éclectisme libéral et indépendant, le choix du remède le mieux approprié à comt>attre le désordre de l'organisme.

Pas un livre de quelque valeur n'échappait à sa lecture, pas un médicament ne le trouvait indifférent. Libraires et phannaciens, dans un temps la circulation des objets de poids était moins aisée, ne pouvaient comprendre son em- pressement à tout lire et à tout essayer. C'est qu'il voulait ju(;er en connaissance de cause et ne pas laisser péricliter un seul instant, par un manque de renseignement, une exis- tence que telle indication ou tel moyen eût pu sauver peut- être ou tout au moins prolonger.

On comprend que son cours ait été d'un puissant intérêt. Il n'était point pompeux mais familial. Tout en ayant la parole facile, le docteur Coutenot ne pouvait être considéré comme

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éloquenl. Sa pensée ardente devtinçait Finuvenl sa parole et ses phrases, tout en restant très claires avaient souvent le laconisme d'un télégramme bien rédigé. Aussi préférait-il, et n'élait-ce pas une intuition de la pratique actuelle, Taire une leçon de choses que débiter un discours.

En tout cas il instruisait dans le sen^ complet du mot et avait le double souci du développement intellectuel et moral des générations do praticiens qui se pressaient successive- ment à ses leçons. Des légions d'internes ont bénéficié plus complètement de ses prudents conseils.

lis sont devenus ainsi qu'il n'a pas craint de le dire lui-même les uns des savants, les autres des maîtres, tous des médecins de tact et éclairés, précieux à l.i santé publi- que et, ce qui n'est pas un moindre mérite, des médecins honnêtes. »

Tout en menant de front ses fonctions assujettissantes de professeur et de médecin d'hôpital, le docteur Coutenot ne négligeait point pour autant la ctienlële nombreuse qu'il s'é> tait attachée \mr d'indissolubles liens. Aux jours de consul- tations it y avait fouie dan^ son salon d'attente et quotidien- nement il avait peine à suffire aux appels les plus urgents. Iluvait niémedù se résoudre à délaisser totalement les opé- rations chirurgicales qu'il pratiquait cependant avec une sur- prenante dextérité, mais, bien que peu à peu l'abandon des instruments l'eût rendu plus accessible à l'hésitation il con- tinua à s'adonner aux interventions obstétricales dans les- quelles il manifestait les plus enviables qualités.

Time, sed aude, voilà la devise qu'il avait adoptée. Fae beiie, ne timea^, lui répondait l'inscription qui orne la fa- çade de l'hôtel de la Grand'rue n" 44 il était venu après la mort de s;i tante et oii il a si longtemps habité. Toute sa ma- nière de taire, dans les occasions graves, alors notamment qu'une inèrf et un enfant étaient en danger, se trouve résumée dans ces quelques mots latins. La patience et la prudence, mais aussi la détenu i nation et méffie l'audace en face du

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péril lui ont valu des bénédictions sans nombre et une lé^- time oélébrité.

Mais sa réputation comme médecin proprement dit s'était répandue plutôt encore. Les personnages les plusen vue, les bmilles les plus riches et les mieux titrées à Besancon, dans le département, dans la province et même au delà, le man- daient à l'envi. L'autorité de ses avis ne se bornait pas à l'ap- préciation de ses confrères immédiats, mais impressionnait des maîtres illustres, les Charcot, les Peter, les Olliei-, les Potain, les Jaccoud, etc., avec lesquels il noua des rapports d'estime et même d'amitié.

Comment au milieu d'une agitation si fiévreuse et si con- tinue, le praticien enseignant trouva-t-il le moyen de pro- duire? Comment par dessus toutacoumula-t-il tant de notes manuscrites et prépara-t- il tant de travaux auxquels il n'a pas eu le temps de mettre In dernière main ? C'est un pro- blème qui reisterait saas solution si l'on ne savait que, par la force de l'habitude, certains hommes privilégiés peuvent arriver ù restreindre leur sommeil à quelques heures seule- ment par jour, quelles que soient leurs fatigues et leurs préoccupations. Levé de grand matin, ne se couchant que quand tous reposaient déjà, le docteur Uoutenot avait horreur de l'oisiveté. A pied, en voiture, dans le train, il était toujours abondamment pourvu de journaux ou de revues scientifiques : iHes parcourait, en soulignait les articles fondamentaux et le soir, après quelques moments passés dans l'intimité il les annotait et les méditait à loisir. Les matériaux entassés, la tentation était violente de les mettre en ordre et de les faire valoir. Mais comme la fourmi pour l'hiver, il accumulait des provisions pour l'époque de la vieillesse et de l'isolemeut, sans négliger cependant d'affu'mer, de distance en distance, la continuité de ses recherches par de nouvelles publica- tions.

Plus de quarante monographies, opuscules ou articles, attestent la fécondité de l'auteur mais sont loin d'en donner

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la mesure esacte. Dix ans de plus d'une santé Dormale au- raient permis à peine l'achèvement de toutes les œuvres commencées, li eût été désolant qu'on ne scrutât point un tel trésor ou qu'on en dispers&t les éléments précieux : la piété filiale et la reconnaissante amitié en sauront estimer la valeur et en assurer la conservation.

Parmi les mémoires publiés ceux d'ordre médico-chirur- gical sont assurément les plus nombreux. Ils ne comportent point en général, vu leur côté technique pur, une analyse spéciale. Il en est quelques-uns cependant qui témoignent plus particulièrement des tendances passagères ou persis- tantes de l'auteur.

Dès 1838, alors qu'il était étudiant à Besançon, le D' Cou- tenot s'était épris des questions ardues du magnétisme ani- mal. En 1852, il écrivait sur ce sujet des GénéralUéa pht/no- logiquea, palhologiquei et morales, et en 1899 il le traitait & nouveau dans une petite brochure intitulée : Le fluide ner- veux et concluait que le cerveau n'est qu'un instrument merveilleux, que l'Ame existe et que leurs rapports sont et resteront un mystère éternel.

La (lèvre typhoïde fut, parmi toutes les maladies, celle qui retint le plus son attention : elle lui avait causé tant d'an- goisses par ses accès farouches et ses sournoises accalmies. En 1890 il exposait quelques idées succinctes et rappelait les principales invasions de la redoutable alTection, terminait en 1892 sa magistrale Monographie clinique et thérapeutique, et en 1895 achevait pour le Traité de médecine cUnique un article très documenté.

Les découvertes pastoriennes l'avaient d'abord surpris : il n'avait point l'enthousiasme lacile et se tenait sur ses gardes en Tait d'innovations; mais il savait se rendre à l'évidence et, quand la tuberculose eût été reconnue nettement conta- gieuse, il s'empressa, un des premiers, de solliciter un ser- vice spécial pour les maladies dites bacillaires, regrettant de

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ne pouvoir installer, en un endroit plus favorable, un sana- torium, déliant toute critique sous tous rapports.

Les rappoi-ts de la médecine avec la philosophie et avec la religion constituèrent pour lui des motiTs de délassement plutôt que de travail : la Sveur de itmg, la Vie et l'arrêt du Cœur, la Mort apparente, etc . ont pris naissance dans l'alliance de son devoir et de sa foi. Un cas de résurrection momentanée de la circuiiition et de la respiration par la trac- tion rythmée de la langue (procédé Labordel accrut encore, si possible, son amour pour ces insolubles problèmes.

Les œuvres littéraires du docteur Couteuol ne dalent guère que de sa réception ù l'Académie des sciences, behes-lettres et arts de Besançon (le 28 juillet 1881). Son discoui-s sur le cœur, qu'il prononça h celte occasion, renferme de beaux passages ; on lit avec une vive satisfaction les pages qu'il a consacrées à ftougnon, à Sanderet de Vulonne et à Bergeret, et l'on est ému par ses Impreasions et Souvenirs sur le car- di'ial Mathieu, dont il fut le médecin et l'ami, et dont il eut le sourire d'adieu.

Une carrière si bien remplie avait assurément droit à des distinctions honorifiques. Officier d'Académie le 10 mars 1870, le docteur Coutenot, dix ans après, était nommé officier de l'Instruction publique.

Il venait à peine d'obtenir les premières palmes que la guerre franco-allemande éclatait. Bientôt une multitude de malades et de blessés affluait dans nos murs. L'intendance désemparée ne savait se procurer des médecins pour as- surer des secours aux malheureux soldais entassés dans les hôpitaux, les ambulances, les baraquements, les maisons privées. A l'hôpital Sainl-Jacques, qui n'avait plus une place inoccupée, il ne restait qu'un seul chirurgien de l'armée pour les opérations et les pansements. L'autorité supérieure de- manda au docteur Coutenot de vouloir bien assurer le service des fiévreux militaires : il y consentit, mais mil cependant ft son acceptation une léserve expresse, c'est qu'il prêterait

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son concours à titre gracieux et n'abandonnerait pas pour autant son service gratuit des indigents civils. On se rappelle encore avec i^uel zèle il remplit sa double lâche, qui devint triple à une certaine époque critique oU la Société internatio- nale de secours le pria de diriger une ambulance particu- lière.

Cette noble conduite désignait le médecin en chef de l'hô- pital Saint-Jacques pour la décoration. Sur la proposition du Ministre de la guerre, il fut nommé chevalier de la L^on d'honneur, le 27 avril 1872.

ne se bornèrent point d'ailleurs les ofDces désintéressés de cet homme qui se dépensait sani> compter.

Membre du Conseil départemental d'hygiène depuis le i3 janvier 18(52, il ne démissionna que le 12 décembre 1896, quand l'Age et sa santé faiblissante l'y obligèrent absolument. Il faisait partie de la Société de secours aux blessés de terre et de mer depuis son origine. L'Union des femmes de France l'avait inscrit, dès le début, parmi ses médecins et il eu était devenu le délégué régional pour le 7* corps d'armée, mis- sion qu'il remplitdepuisle5avrill887 au printemps de 1896. Les religieuses hospitalicrci n'acquéraient guère avant lui les connaissances les plus élémentaires que par l'habitude ou le hasard : il institua à leur intention des cours d'infirmières, les plus anciens peut-être qui aient existé, dans le but bien défini de faire de celles-ci des collaboratrices éclairées des médecins et des chirurgiens.

Mais à cété de ce dévouement public dont on peut retrouver des traces et supputer l'impoi-tance, que de bonnes actions secrètes, que d'aumônes généreuses ignorées! Combien de détresses secourues non seulement dans les taudis de la mi- sère abjecte, oti elles s'étalent plulét qu'elles ne se cachent, mais encore sous des lambris dorés ub elles s'efforcent de se dissimuler à tous sans réussir à tromper le docteur qui les visite.

Puisque nul ne saura jamais ce que sa main généreuse a

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distribué, du moins qu'il soit permis de citer, entre mille, un exemple de ses bienfaits.

Certain soir d'hiver, aux approches de sept heures, un homme afTolé traversait en courant la place de l'Etat-Major, au moment oii le docteur Coulenot, sortant de faire une vi- site tardive, s'apprëtaità monter en voiture pour rentrer à la maison. Il se réjouissait à la pensée de prendre quelques mi- nutes de gatté dans une réunion de famille impatiemment attendue. Fut-il reconnu ou deviné? peu importe. Le dia- logue suivant s'engagea bref et précis : Docteur, de grâce, ma femme se meurt ! Mais, votre médecin? Je viens de le quérir, c'est M. X..., il est absent jusqu'à demain. C'est bien, je vous suis. Après avoir donné des ordres à son co- cher pour qu'on ne l'attendit point et qu'on commençât le i-epas à l'heure projetée, il s'élança dans l'escalier et jugea immédiatement de la gravité de l'accident. Un vaisseau im- portant avait été coupé par un éclat de verre, et riiémorrha- gie était considérable. N'ayant que l'époux comme aide, il se prépara néanmoins à agir. L'opération était urgente : elle fut laborieuse, mais enfm il réussit à étreindre l'artère. Il pro- cédait au pansement quand le mari s'écria, en gémissant: Et dire, docteur, qu'il me faut maintenant quitter ma pauvre blessée et courir bien vite faire rire les autres, alors que j'ai le cœur bien gros. Comment cela? Mais oui, je suis le premier comique du théâtre. Et voici le moment : je n'ai pas une minute à perdre, ou gare l'amende. Courez vite jouer votre rôle, mon ami, tout va bien : rassurez-vous, Je n'aurai pas même le temps de prévenii' une voisine. Je m'en charge. L'acteur sortit |in>cipitamnient.

Quand il rentra, un peu après minuit, la lampe commcnr^ait b ne plus guère donner de clarté. Il courut embrasser sa femme, qu'il croyait seule et peut-être morte, tant il l'avait laissée pâle et décolorée. Son baiser la réveilla et tous deux poussèrent une exclamation de surprise et d'attendrissement. Le médecin était là, s'apprélant à se retirer sans bruit. Ju- 20

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290 géant t'état trop sérieux pour demander dans la maison une veilleuse inexpérimentée qui, d'ailleurs, ouvrière exténuée peut-être, avait besoin de n^pos, il s'était constitué le gardien de la moribonde du soir, ressuscitée grftce à lui Je lende- main.

Cette année-là même et à diverses reprises pendant les années suivantes, l'artiste qui racontait avec effusion cet acte simplemement sublime, revenu à Besancon et applaudi du public épris de son réel talent, adressait nu docteur et à sa tamille, avec un mot sorti du cœur, le coupon d'une loge choisie pour la représentation donnée à son bénéflce. (^tle fois-là, certainement, le docteur Coutenot n'avait point obligé un ingrat.

Toute l'histoire de celui qui nous a quittés est dans ce fait qui sous d'autres aspects se renouvelait pour lui tous les jours et à tous les instants. Il faut l'avoir approché et connu, avoir vécu dans son intimité et avoir été mêlé à ses œuvres pour se faire queUjue idée de ce qu'il y avait en lui de qua- lités exquises. 11 faudrait avoir la plume d'un Fénelon ou d'un Bernardin de Saint-Pieirepour les retracer avec assez de vé- rité et par conséquent de charmes. Mais comment rendre par des expressions verbides ce que la toile niagi-strale d'un ar- tiste supéi'ieur, le portrait merveilleux au pinceau -d'E- douard Baille nu pu qu'imparfaitement reproduire, celte af- fabilité à la fuis simple et digne, cette douceur naturelle et engageante, cet enjouement calme et réservé qui donnaient à sa fréquentation l'attrait d'un plaisir toujours nouveau et ti'ujours plus désiré. Physiquement il ressemblait, dit-on, à son grand-père Noll, dont il avait gai-dé l'habitude naturelle d'une mise irréprochable. Le front haut, les sourcils acceo- tués, l'œil vif et brillant, les pommettes saillantes, le nez allongé, le.s lèvres fmes, le menton proéminent il avait, dans l'encadrement des favoris qu'il porlait couils, un visage frais auquel une mouslache en brosse et une simple couronne de

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2M cheveux autour d'un crâne dénudé achevaient de donner un caractère en dehors de toute banalité. Gomme cette tète s'a- nimait quand, dans le feu de la conversation et surtout de la discussion, le docteur Coutenot dévoilait les trésors de sa science ou les ressources de son esprit. Moralement, il tenait plutôt de sa grand'mère, ou plutôt il résumait ce qu'un ata- visme sans tache peut accumuler dans le dernier survivant de qualités de toutes sortes.

Catholique sincère, instruit et convaincu, il ne faisait point parade de ses doctrines et se contentait de pratiquer sans ostentation la religion dans laquelle il avait été élevé et avait résolu de vivre et de mourir. Absolument tolérant pour les autres, il n'était sévère que pour lui-même Incapable de commettre un acte répréhensible, il était prompt à admirer le bien, quelle qu'en soit l'origine et toujoui-s disposé, tout en condamnant le mal, à en excuser les auteurs qu'il soup- çonnait être de bonne foi. Seule, l'injustice flagranic le trou- vait impitoyable; et son énergie dans la lutte contre les op- presseurs lui eût fait oublier ses propres intérêts. N'ayant jamais oITensé personne, mais, comme tout homme arrivé â un certain degré de l'échelle sociale, ayant été sujet h bien des attaques injustes ou inconsidérées, il n'a jamais connu la liaine ni rêvé la vengeance : à ses rares ennemis que la jalousie a un moment rendus acluirnés, il a toujours Rôné- reusement pardonné. Ses derniiircs volontés, écrites alors qu'il terminait sa soixante et dixième année, en sont l'attes- tation réfléchie : .ses agissements iiTéprochables envers tous en sont la preuve irréfutable.

Il était décrété que ce vénérable vieillard repasserait au dé- clin de sa vie par les épreuves du commencement. La perte de ses beaux-parents, en qui il avait retrouvé ses protecteurs défunts, avait ravivé en lui bien des blessures facilement sai- gnantes : la mort de sa fille, jeune femme et mère, aussi ver- tueuse que ravi:ssantu lui porta un coup funeste. Il ne passa désormais aucune journée sans songer à l'absente, consignant

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292 ses pensées qui sont autantde prières et allant à chaque in!%- tant relire auprès d'elle, sous l'abri du caveau de la famille les pages qu'il avait composées ou recueillies à sit mémoire.

Entre temps, deux fois il avait iailli être arrachéà l'amour de son entourage effrayé. Une pneumonie contractée à la suite d'un surmenage extrême, une piqûre anatomique avec complications multiples, résultat d'une intervention dans son service hospitalier, menacèrent tour à tourd'une terminaison fatale cette victime du devoir et de la charité

Sur tes instances de tous ceux qui veillaient sur sa pré- cieuse santé, le docteur Coutenot, après s'être retiré en sa villa, voisine du Château-roseet avoirconservépendantquel- que temps un petit appartement rue du Chateur, résolut de rompre tout à fait avec la profession dont il avait été pen- dant cinquante ans le solide et noble ornement. L'ouïe avait reçu quelques atteintes ; l'oppression se manifestait quel- quefois, les infirmités inhérentes ù l'usure progressive des organes commeiicaient à nécessiter une plus grande liberté de régime et d'allures : il reconnut vite qu'il avait sagement fait de gagner un endroit propice à la retraite et à la distrac- tion.

Mais le calice n'avait point épuisé toute l'amertume de son fiel.

Uienlùl son fils aîné, atteint au loin d'une lésion incurable, bientùl su femme, impitoyablement meurtrie par cette na- vrante découverte, mouraient à quelques semaines l'un de l'autre sous ce toit qui venait de les réunir. A leur prodiguer ses soins caressants, il avait dépensé ses forces : des symp- tômes fâcheux avaient déjà jeté l'alarme chez plusieurs de ses confrères ; mais il tenait à éloigner toute idée de crainte à son endroit, tant il avait la volonté de vivre pour les deux fils qui lui restaient, son gendre et ses petits entants, sa belle-sœur enfm, auxquels il ne pouvait assez témoigner sa paternelle ou fraternelle affection.

Il eut la satisfaction ultime de bénir l'union de sa petile-

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fille et de souhaiter, à l'aurore du nouveau siècle, bonheur et prospérité à tous ceux qui lui étaient unis par les liens du sang ou de l'amitié. Mais dès les premiers jours de janvier, alors que rien ne permettait de prévoir une fin prochaine et qu'on pouvait se bercer de l'illusion d'une longévité peu com- mune, une brusque et mortelle atteinte nous l'arrachait en moins de vingt jours.

Il semble que le juste ne devrait disparaître que dans la quiétude. Mais, si sa fin est quelquefois sans trouble, comme le soir d'un beau jour, parfois le ciel la soumet, pour rendre plus radieuse l'aube de l'immortalité, ti la purification der- nière du martyre.

C'est ce qui arriva pour notre malheuieu-x et respectable confrère. Il subit les tortures les plus atroces, lui qui avait adouci tant de douleurs. Les soins les plus attentifs, les plus empressés, les plus arfectueux ne parvenaient qu'à le sou- lager irn parfaite [nent et cependant, quand la souffrance, après l'avoir contraint à gémir, lui laissait un peu de répit, il en profitait pour se ressaisir et, n'ayant plus de pensée que pour ceux qui l'assistaient, ii les engageait à prendre du repos et h réparer leurs forces, s'excusant de leur occasionner quelque fatigue et les remerciant avec la plus touchante cordialité de leur sollicitude et de leur compassion. Sa mort fol une déli- vrance. Il succomba le 24 janvier, k5 heures ij'i du soir, au milieu de sa famille désolée. Suivant son désir, il fut déposé dans lu bière par ses deux fils et enseveli humblement par eux, comme le Christ, dans un suaire.

Le bruit de sa maladie avait causé dans nos rues et sur nos places le plus pénible étonnement : les appréhensions des médecins excitèrent dans la population une anxiété crois- sante; la nouvelle de sa mort provoqua l'explosion d'une tris- tesse unanime.

Rien ne devait manquer h celle affreuse séparation. Pour qu'elle fût plus lamentable encore, c'est au milieu des élé- ments déchaînés que le cortège se mit en marche et c'est

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- 294 pendant uo véritable ouragan que le cercueil reçut les der- niers hommages.

Mais la tempête qui sévit alors permit de mieux juger en- core de la haute estime et de l'incommensurable attachement qu'avait pour le sage qui descendait dans la tombe ses con- citoyens de tous les rangs et de tous les pattis. Une foule immense était accourue à la maison mortuaire ou à l'église paroissiale et, après y avoir suivi ou précédé le convoi, avait eu à cœur d'accompagner, sous des torrents de pluie et des bourrasques impétueuses, la dépouille mortelle jusqu'auprès du mausolée. Une peine profonde se reflétait sur tous les vi- sages, dos sanglots soulevaient bien des poitrines et des larmes obscurcissaient bien des yeux, t Ni couronnes, ni fleurs, ni discours, mais des prières i, avait dit le mourant, et voilà que la foule obéissante proférait en silence la plus éloquente oraison funèbre. On sentait que tous avaient conscience de la grande perte consommée : c'était un parent incomparable, un ami constant et fidèle, un bienfaiteur généreux qui dispa- raissait pour toujours. « C'est un brave homme de moins ■•, avait dit, dans son langage naïf, un malade de l'hàpital à l'annonce de son décès; jamais on ne saura tout ce qu'il a fait de charités*, avait-il ajouté. Et c'est la même pensée qui se répétait, sous toutes les formes, dans les groupes qui s'éloi- gnaient. Oui, riioinme qui disparaissait était réellement plus qu'un savant et plus qu'un philanthrope ; un seul mot le dé- finit avec assez d'exactitude : c'était un homme de bien ou plutôt c'était la bonté même.

Rien ne se perd dans la nature : les corps changent sans se détruire; les forces se transforment sans s'annihiler; les âmes quittent leur enveloppe charnelle mais ne meurent ja- mais. C'était la conviction inébranlable du croyant éclairé que fut le docteur Coutenot : c'est le consolant espoir de ceux qui pleurent, avec cette réconfortante pensée que, du séjour de paix la justice étemelle lui a donné sa récom-

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pense, il exercera sa secrète et puissante influence sur ses proches qu'il adorait, ses amis qu'il a comblés, ses conci- toyens qu'il a servis, pour la plus grande gloire de la vertu, dont il a été un parfait modèle, et le plus grand bien de ceux qui soutirent, qu'il a tant plaints, tant secourus et tant aimés.

PRINCIPAUX TRATADX DU D' GOUTEHOT

Du Sanc dans lks I'hleghasies. Tliése, mars 1818.

Obseiitation de Tétanos, avpu uutopsie. Service ite M. le profeKseiir

Martin iBtoue Médicate de lietançon et de la Ffanche-Comté, ItttT,

p. VI). " UËHOiRt SUR LES DËCH1RUHKS vuLVO-PËRJHËALES <1hii3 l'emploi (lu Torcepï

(Recueil des travaux de la Soc. de Médecine d'Indre-«t- Loire, \Kï\). CONSi DE MATIONS stiR LA Gasthotohiii:, ramnt suite à une Observation

d'étranglement interne à Imvers nue déchirure du mésenlère, lues > la

t IlKLl.AOONE? S'appuyer ..,., -^^ .«.» r....^^». ,.~.wi. Mémoirp «nvové ]

méXé de Médecine (te Garni.

GÉNÉRALITÉS PHVSIOLOGIQltKS, PATIJOLOGKJd'ES ET HOIlALkS !iUR l.E MAGNÉ- TISME ANiHAi. (juiliei 1855.)

Observation de [>KEtJMONiE (Aeviie ilédicaie, mai ISMi)

Observation d'opération cësahibnkb, après Aécës de la mèi'e (observai. n" 328) (Recueil des travaux de la Soc. de Médecine d'Indre-et-Loire, 1»31.

Trachéotomie, suivie de sncués. Rélleiions sur hi cause orilinaire de la inorl aprè» ceUe opération, lues à la Soricl^ de MéJeoine de Besani-oii le li décembre 1!^ {BuU. de la Soc. de Mid. de Heiançon, 1853).

Observations et HéFLEKions sur la compression de l'aorte abdotninale conire les perles utérines après rnucoiichement [IKtl).

Relation d'une Epidëhif. de Varioi.k et de Purpura iiémorrkaoique. '-- ' à Besancon en mai 18.51 {AniMlet de la Flandre oeciden-

1 a reoné a le, IkS.-.).

Action de i.'IIuii.e de Chénevis sur la sécrétion hahhaire. Observa- tion» de métastases laiteuses {lUd., ASSb).

Du Tétanos des nouveau-nés, à propos d'une obseivalion suivie de gué- riaon (Ibid.}.

Discours de Présidence à la réunion générale de la Société de Médecine de Besançon, 8 nov. 1858 Bull, de ta Soc. de Méd. de Betançon).

Bkc de lièvre double et compliqué, opéré au deuiièine jour de la nais- sance. Deux considérations faisani suite (observai. 573), 18.'>7 Ubid., 7 juillet 1859).

Nouveaux faits d'Iodisme, présentés à la Société de Médecine de Besan- çon pour sa séance générale du ï juillet 1881 [Ibid.. a' 11, 1861, p. 55).

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Le Cœdr, Discours de réception lu en séance publique de l'Académie de Besançon du 26 janvier 1tV3 (Bull, de l'Acaàétnit île B»ianton, 1883).

Fff.VRF TYPHOÏDE ET SALUBRITÉ A BESANÇON , lu ei) séince de la So<;iétê de Médecine de Besançon, 1»« (Bull, ris la Soc. de Uéd. de Besançon.

FiËVHE TTPHolDE. Monographie clinique et thérapeutique (in-8°, xii-35Dp., ( planches hors texte. Besançon, imp. Paul Jacquln, 1^2).

Procédé Ladohde. Résurreclian momentanée de la respiration et de la circulation. Observation communiquée g la Société de Médecine de Be- sançon, 9 Juin lanS (Bull. delaSoc.de Urd. de Beaançon, IftSQ).

Notice sur le D' Beruerf.t, lue dans la séance de l'Acadéiuie de Bes;in- çon du 15 Février 18M (Bull de l'Acad. de Bentnfo»).

Un SEHVicii srËciAL des Maladies TUBEncuLEUSES. I.ecture faite à la So- ciété de Médecine de Besançon, le 26 août 1692 (Bsvue Midicole de Franche-Comté, bull. n" 8, août 1895).

Le C^nDiNAi. Mathieu, Impressions et Souvenirs, lus en séance puMique de l'Académie de Besançon, le H jnillel 1896 (Bull, de l'Acad. de 60- lanp»», 18^6).

Dit MOMENT DE lA NOBT AU POTNT DE VUE DE L'ADMIHIST RATION DES SA- CREMENTS. Ckimmunication faite à la Sociélé Médicale de Sainl-I.nc Saint-Côme, Saint-Damien. dans sa séance générale, tenue à Besançon . le 18 juillet 1866 (Bull, de la Soe. Méd. SaiM-lxte, Sainl-Côme, SoiiK-Damien (eomilé de l'Est), Bourges, imp. Tardy-Pigelet , 15, rue Joyeuse).

La Vie ne finit point a l'arrêt du Cœur. Communicatian faite à la séance générale de la Société de Saint-Luc, Sajut-Côme, Saint-Damien, le 18 juillet 18>S (Bull, de la Soe. Méd. de Sainl-Lue. Sainl-Cômê, Sainl-Damien , n" 4, octobre -décembre 1896],

Le Docteur Rougkon, de l'Université de Besançon (1 757-1 799J, Brochure 111-8", vi-86 pages, avec porti-ait (Besançon, imp. Bossane, 1%5).

Chapitre a Kiëvhr typhoïde b (tome I du Traité pratique da Médecine clinitiae el ihérapeulique, sous la direction de MM, Samuel Bemheim et Linile Laurent),

Du Fluide nerveux {Rewe du Monde inviMle : l" partie, n* 15. février 1899; 2' partie, 15, juin 1890 ;— conclusions, n'I, 1900).

De la stiKUR DE Sang, à propos de l'Agonie du Sanveur à (ïethsemani. Etudes franciscaines, publiées par des religieui de l'ordre des Frères mi- neurs capucins (lome \, n= 5, mai 1899, p. 536).

La Mort apparente et les derniers Sacrements. Etudes franciscaines, publiées par des religieux de l'ordre des Frères mineurs capucins (t. V, n" 25, janvier 1991, p. 40),

Discours, Rapports, Articles de journaux, etc.

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DEUX MANUSCRITS FRANC-COMTOIS

DES XVII' ET XV'Ill' SIÈCLES

RÉCIDHMIiINT KNTBÉS PANS NOS DÉPÔTS PUBLICS

Par M. Jules GAUTHIER

Une heureuse circonslHOce a fait entrer tout récemment aux Arcliives du Doubs et h la Bibliolhèque de Besançon deux manuscrits inédits qui, à divers degrés, intéressent l'histoire comtoise et méritent chacun une notice quelque peu développée.

I

Le premier est un volume sur papier, au filigrane de Dole, mesurant 275/178""" et comptant Hl feuillets, outre un feuil- let de garde annoté dans ce siècle par deux collectionneurs connus : Labbey de Billy et Aymonet de Contréglise. Son titre est le suivant : Histoire et svccession oes Arche- VESQUES DE BESANÇON. L'écriture cursive est bonne ; des retouches, des suppressions, des adjonctions, soit de la main du copiste (car il s'agit d'un texte écrit ou transcrit sous la direction de l'auteurj soit de la main de l'auteur lui- même, indiquent un manuscrit original ; ijuant à la date, on peut lalire au verso du folio 109, elle est de 1615. Une main étrangère a complété aux folios 109 vMIl la liste des ar- chevêques en la prolongeant jusqu'à l&tS.

Pour compléter cette description et avant d'aborder une

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double question : ce que contient le manuscrit et quelles sont ses sources, d'une pail ; «l'autre pai-t, quel en est l'au- teur (l'ouvrage lui-même ne contenant aucun renseignement préci<i ii cet égurd), disons encore qu'il poile l'estampille tiien connue de la bibliothèque de Labbey de Billy : ses amies, sa devise, la légende : ex bibliotheca Billiana.

Labbey de Billy, ce faux érudit dont la fatuité a créé, mal- gré de lamenlables plagiats, des écrits au-dessous du mé- diocre, a donné, en annotant ce manuscrit d'une note auto- graphe de quelques lignes, la preuve de ce que nous avançons : son défaut absolu de sens critique et même de sens commun. « Dom Fausle Laiibey, auteur de ci; manus- crit, naquit à Vcsoul le 28 septembre l(^. . . et mourut le 15 avril 1712 », La date de 1615, en partiiile concordance d'ailleurs avec les caractères paléograpliiques du manuscrit, aurait pu empêcher pareille bévue. Mais c'était une manie du collectionneur de ratUicher les manuscrits qu'il possé- dait à des auteurs de sa feniille, sauf à commettre chaque fois de grossières erreurs; on s'en convaincra notamment en consultant les annotations du manusciit t>95 de la Biblio- thèque publique de Besançon.

L'i Histoire et succession des archevêques de Besancon «, si nous abordons et parcourons le texte, contient 93 notices (90 avec le sup]ilément| des prélats qui ont gouverné l'église de Besançon depuissaint Lin (auquel aurdent succédé saints ^Vrréol et Kerjeux, apfttres de la cité) jusqu'à Ferdinand de Bye, successeur immédiat du cardinal de Granvelle.

Un œil quelque peu habitué aux antiquités ecclésiastique!) de Besançon retrouvera aisément les sources de la compila- tion que nous allons analyser; le point de départ est une Chronique lutine composée à la louange des archevêques par un moine de l'abbaye Saint-Paul, en 1502 {'i-, traduite

(I, Bibt. Nat, autrePuis ruiiils Uoiihicr, ïujoiinl'hui ii' i&XS du fouds

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en français et continuée jusqu'à 1587 sous le titre de « Cha- talogue des archevesques et evesques de la cité de Criso- polis « [>). Mais à ce rudiment sommaire sont ajoutées une foule de notes tirées de documents précis : chartes de l'ar- chevêché et du chapitre métropolitain, quelques disser- tations historiques, critiques, même philologiques, enfm, ce qui est plus sérieux et plus précieux, nombre d'inscriptions funéraires des archevêques, empruntées aux églises de Saint-Etienne, de Saint-Paul de Besançon et de l'abbaye de Bel le vaux.

Ce soin de relever les épilaphes ayant amené la confron- tation de notre manuscrit anonyme avec la seconde partie du Veionlio de Jean-Jacques ChiRlct, o(i l'historien de Etesançon a pieusement re[.roduit la plupart des inscriptions des tombeaux de nos prélats, de ce rapprochement na- quit la conviction, confirmée par maint détail, que notre manuscrit libéralement communiqué au savant médecin avait servi de base à son travail et qu'il s'était borné à l'enrichir de nouvelles notes et de renseignements puisés à d'autres sources, tout en respectant le fonds de notre compilation .

Toutes les épitaphes recueillies par notre manuscrit sont reproduites dans Jean-Jacques Chifflet, y compris celle du père des pauvres, Henri de Vergy (1330), rapprochée de celle de son descendant le bon archevêque Antoine de Vergy (1541), sauf deux, sans date, que, pour ce motif sans doute, Ghiftlel a exclues de sa nomenclature, mais qui n'en sont pas moins très précieuses pour notre histoire, celle de l'archevêque Gérard (mort en 1224) et celle d'Eudes de Rougemont (mort en 1301), tous deux ensevelis à Belle- vaux,

e 11 des Documents inéditi de l'Académie de

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Voici ces deux textes fort remarquables. Et d'abord celui qui concerne Gérard :

CONTINET H.EC FOSSA GEHARDI PHESl'LIS OSSA VRBEU CHRYSOPOLIH ItEXIT QV^ DICITVR OLIM

Puis celui d'Eudes de ftougemont : HIC pn«SUL SPONTE BISONTINUS lACKT OUO DE HUBEO MONTE HE BONUS ATQUE MODO

Ces vers léonins, de môme facture, ont dft sortir, au XIV" siècle, de la même plume et du même ciseau. Ne fut- ce (|ue pour nous les avoir restitués, notre auteur anonyme mériterait notre recoimaissance.

Mais d'abord, la collaboration de ce précurseur au Ve- aontto de Jean-Jacques Chiltlet ebl, pour nous, absolu- ment établie, quoique par certaines suppressions d'évèques mal notés ou pseudo-évèques, Chifflet ait réduit à 87 le nombre d'arcbevèques porté à JKJ dans notre anonyme. Sims diminuer beaucoup le m>Tite de ChirHet qui a traduit en latin élé^^anl la cum|)ilalion un peu indigeste de noire auteur et élagué nombre de naïvetés un peu trop crues, tout en accei>- tant les lêgi'ndes de saint Anlide emporté par le diable, de .•iainl Gttrtiiain porUint sa tète de Grand fontaine à Baume, etc., il faut faire une part au bon vouloir et au labeur de nuire écrivain anonyme, on tenant compte des quelques détails inédits ou curieux qu'il nous fournit sur le passé.

A propos du martyre de Saint-Germain, massacré à Grand- fontaine, il nous donne par exemple une description de l'é- glise romane du prieuré bénédictin dont rien ne survit : « l'on void encore par l'antiquité du bastiment de l'église dudit lieu, principallemenl en la nef, y avoir eu quelque formed'amphithé.1trc romain, ou termes à l'imilalion de celle

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sol- de Dioclétien, et )e clocher est dressé quasi a mesme ouvrage que sont les clocliers de iSainl-Germain aux fauxbourg lez Paris en France » (fol. 23),

Il nous raconte le cérémonial de laprocosHÎondes Rameaux à l'abbaye de Baume, la prédication qui se Eaît hors de la ville, le heurt des portes au retour (fol. 24).

Il nous décrit le tableau fort ancien qu'on voyait naguère & l'église bainle-Madeleinc et qui représentait saint Ântide voltigeant dans les airs ^ur les robustes épaules du diable, lors de son expédition de Rome (fol. 32 v°).

Il a visité le chdleau de Rracon et la chambre u piolée de marqueteries d'ur est saint Claude ifol. 61), reconnu sur le pieii du clocher de Saint-Etienne de Besançon l'eltigie du lyon des comtes de Bourgogne •> (fol. 72 v*), dessiné le premier la rose de marbre du maître autel avec le chrisma, la colombe, l'agneau, r> et l'ui (fol. 85), transcrit d'après la fresque du bas de la nef de Saint-Etienne les inscriptions qui entouraient les images des huit comtes palatins (fol. 94) et les deux inscriptions l'une sur bronze, l'autre sur bois, qui rappelaient l'incendie de 1350 (fol. 99 v"}.

Çàellâlesévénemenlscontemporainsdeladate ofi ilôcrit, trouvent quelque commentaire: de son temps les curés de campagne sont loin d'être riches et sont vêtus de toile noire, fautede pouvoir acheter du drap!.. Je m'arrête, j'en aidil assez pour justilier cette double praposilion, l'une que Jean-Jacques Chilflet a suivi ^las à pas notre chroniqueur, sauf à le discul- per du reproche qu'on pourrait lui faire « d'avoir prins les œufs du nid d'autruy » (fol. 63) ; l'autre que, même après lui, il reste à glaner dans l'histoire inédite de nos archevêques.

J'arrive à une dernière question. Quel est l'auteur du ma- nuscrit de notre Histoire"? et j'y réponds sans plus tarder par ces deux mots: François d'Orival, chanoine de Besançon, archidiacre de Luxeuil, mort & Besançon le 2i avril 1620 W.

{^] 901 de VObiiuaire de fEgline dt Besariçon, Doc. iné<l., IX, 102.

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302

Je l'établis sommairement, sans faire passer l'auditeur par les phases laborieuses de cette petite découverte, par les preuves suivantes :

Notre manuscrit est écrit de la même main que celle du scribe qui a transcrit le •> Saint Suaire de Besançon, Anti- quité, MiracUi et Vénération d'iceluy i, manuscrit signé de François d'Orival, docteur en théologie et en décret, daté de 1610, et conservé aux archives du Doubs sous la cote G 172,

Déplus, dans un passage de l'Histoire des Archevêques, l'auteur rapporte qu'en 1^92, il prononça aux Cordeliers de Besançon l'oraison funèbre du comte de Vergy, gouverneur du comté de Jtourgogne, et ce à la demande de ses conci- toyens. Or, vérification faite des délibérations municipales, à la date du 20 janvier 1593, je trouve que cette commission fut donnée i au sieur théologien chanoine d'Orival W ».

La démonstration est donc sufllsante, et voilà un volume de plus k l'actif d'un ecclésiastique dont on connaissait déjà deux ouvrages restés manuscrits : La Dissertation sur le Saint Suaire citée plus haut, et les a Annale» eccle$ia Biaon- tinm t, conservées sous le 710 deà ms. de Besancon.

J'en ajouterai un quatrième, un recueil de chailes et di- plômes sur l'histoire de l'Eglise de Besancon de 809 b 1450, conservé dans la bibliothèque du Séminaire de Besançon, sous ce titre : Kjc antiifuiasinii» titm ecclesix metropaU- tante Biximlinx, tunt abbatialium ecclcriavum dieli lùci sive ex earum archiviit deiiucta e.cempiaria teu trantumpta. Vesontione 161i. "

C'en est assez pour classer l'archidincre François d'Orival parmi les érudits qui ont bien mérité de la patrie comtoise, en sauvant, par des observations ou des transcriptions faites h temps, nombre de matériaux utiles à notre histoire C^).

(1) BB 42, fol. 236, Àrc/i. tnuniàp. de BeMitton.

(2) t'ian^ois d'Orival élait \ié dumitié avec Jean^Jacques Cliimel; voir une pièce Je vers qu'il lui iléilit; en tête île Vemnlio, \>, xi, pr«in. partie.

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C'en est assez aussi pour que l'entrée aux Archives du Doubs, de VHitloire des urcbevesques de Besutifon, compi- lée en 1015 par le docle chanoine, soit considérée comme une bonne fortune pour ce dépôt public i^).

II

Un second manuscrit, petit format, mesurant 182/115""" et comptant 173 pages d'une fine et très régulière écriture du xviii' siècle, porte le titre suivant : « Recueil de Cimtes et Historietleii composés ])ur DifTérens Aulheurs d'une Aca- démie établie îi Besancon en 1776 *. Ce titre esl serti d'un encadrement tiacé à la plume et comprenant divers em- blèmes, torche et cari|uois, colombes se becquetant, guir- landes de roses.

Une table, à la page 3, récapitule les titres des pièces con- tenues dans le volume ; elles sont au nombre de cinq.

La première est un < Discours à l'Académie sur une his- toire anonyme qu'on y avoit envoyé, laquelle a été suppri- mée, parce qu'elle ne pouvoit pas être lue en bonne compa- gnie », par M. de G*". C'est une pièce d'assez mauvais ton, critiquant en termes vifs et malsonnants un méchant auteur que lien ne do.<ii,'ne ol dont le wtyle. aurait déplu (7-Iû),

La seconde est un ballet bernique intitulé : * l'Kmpire des Airs ». Ce ballet en vers, met en scène Alexandre, Cain- paspe, Phidias, Apelles, dans les environs de Dabylone; l'au- teur est le marquis de M'"; la scène est représentée dans un chûteau. Les vers ne siml ni plus mauvais ni meilleurs que la moyenne des versiUcations du xviu* siècle (17-51).

La troisième a pour litre : < Problème, Qu'est-ce que l'Amour? », par M. le chevalier de W". C'est de la philoso-

(I) Celle noifl éUtit rëcJigùe quanJ j'ai consliité que la Bibliotliéqiie de Desancon possédait, sous le n* (1% de œa manuscrils, une copie, faite » la llii 'lu XVII* iiéde, de l'Hi*toir« et saeeeeiHÎoit dut Arehevêijuea de Be- tançon, Joiit le rédacteur du Catalogue îles Matiuïcrilï Igiiorail l'auleur.

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304 phie à la mode, c'est-à-dire de la puérilité pompeuse, du ba- dinage à la portée de tout le inonde (53-105).

Le quatrième est intitulé : « Le Préjugé vai.-icu », par M. le chevalier de B'". C'est un de ces galimatias langoureux, amoureux, vaporeux, dont l'auteur d'Emile avait créé le genre si fade et si plat, et qui, comme fadeur et platitude, ne le cède en rien aux plus frivoles de ses contemporains (107-155).

Le cinquième, toujours signé des initiales du chevalier de B"*, est un Gonle : CJovis et Mirtil ou la Raison et l'A- mour t. Tendresse, volupté et fadeur y dansent une ronde dans la gamme du Préjugé vaincu ; c'est le même style et le même précieux.

Malgré tout, le volume de l'Académie de 1776 était intéres- sant à recueillir. Le conservateur de ta Bibliothèque de Be- sançon a été de cet avis, et ce manuscrit, qui peint si bien le côté frivole et léger, mais aussi la facilité des httérateurs bisontins du xviii" siècle, avait sa place marquée dans une collection publique, il retrouvera k la fois la trace de plu- sieurs sociétés acadérai(|uea éphémères fondées il y a 150 ans par des jeunes gens, des gens sérieux, même des femmes, dans notre vieille cité, et un Ilecueil de pièces fugi- tives, émanées d'un groupe littéraire analogue à celui que je viens de fah-e connaître.

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CARDINAL DE GRANVELLE

BT l.e:s artistes de: son tkmfs Par M. Jsles eADTHlER

I DiCEMHU,

SéanM publique du 19 décembre 1901

Tout orgueilleuse qu'elle soit d'avoir donné le jour aux deux Granvelle, la Franche-Comté n'a point encore élevé à ces hommes d'Etat incomparables, façonnés par le génie de Charles-Quint, le monument définitif qui mettra en pleine lu- mière leurs talents, leur caractère, leurs glorieux et écla- tants services, et qui rendra k leur illustre mémoire un hom- mage bien mérité.

C'est que la tâche est rude et complexe, car l'action d'An- toine et de Nicolas Perrenni, du chancelier aussi bien que du cardinal, eut pour théâtre l'Europe entière, et cela, dans la pé- riode la plus mouvementée de ce xvi' siècle dont les effer- vescences ont amassé tant de ruines, dont les immortels fdons d'or n'ontjailli qu'à travers la flamme des incendies ou le sang des batailles.

Le chancelier Perrenot s'est passé d'aïeux et sa màie éner- gie, sa pénétration prodigieuse, la sa^'esse de ses concep- tions, l'incroyable activité de son esprit, lui ont ouvert mal- gré les jalousies de la noblesse l'accès du pouvoir, et en ont fait le bras droit du plus puissant empereur qui ait porté le sceptre depuis Charlemagne.

Le cardinal, doté par la volonté paternelle d'une éducation princière, digne de ses qualités précoces et d'une valeur 21

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306 personnelle que ses ennemis eux-mêmes onl toujours re- connue, est devenu par sa clairvoyance, sa modération, ta souplesse, la vivacité et la justesse de son intelligence le digne continuateur du chancelier.

Et ce n'est pas la moindre fierté de notre race comtoise que de voir ces deux plébéiens, nés sur noire sol, prendre le pas, durant cinquante ans, à la cour des empereurs, des rois et des papes, sur les plus illustres maisons du monde et tenir les rênes du pouvoir, en affirmant victorieusement leur in- contestable supériorité.

Leur rôle politique fut trop considérable, leur ceuvre col- lective ou successive fut trop écrasante, pour qu'un écrivain puisse aborder un pareil sujet sans une longue et mûre pré- paration. Mais, kcêté de leur suprématie politique les deux Granvelle ont ambitionné et rempli un second rôle, non moins utile, celui de protecteurs des lettres, des sciences et surtout des arts, aussi bien dans les cours de Charles-Quint et de Philippe II que dans leur pays natal.

C'est un côté très mal connu de leur vie que je voudrais tenter d'éclaircir sur quelques points, en étudiant tout d'à- bord les relatioii£ du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle avec les artistes de son temps en Flandre, en Italie, en Es- ptigne et en Franche-Comté, en attendant que je puisse con- -sacrer une seconde étude à ses relations avec les lettrés.

I

C'est au service de Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne, que Nicolas l^er- renot fut pour la première fois initié aux merveilles artisti- ques, en voyant s'élever dans les marais de la Bresse le dé- licieux édifice de Nuire-Dame de Brou, les constructeurs, les verriers, les imagiers flamands se réunissent aux sculp- teurs italiens ou allemands pour immortaliser le tombeau de la fille et du gendre de Marie de Bourgogne. C'est à Bruxelles

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307 qu'il connut Jean de Maubeuge et lui commanda ce Daniel et cette Piéta que conservèreni pieusement ses flls, qu'il fit tisser ces délicates tapisseries marquées de sa devise : sic vtsuH supERis (<>, qu'il fit enluminer ce splendide livre d'heures que l'Angleterre a recueilli dans les collections du Britisti Muséum 9). Un médailleur allemand gravera son ef- figie C^), le Titien, à Augsbourg, peindra son énergique vi- sage et celui de Nicole Bonvalot, sa digne compagne, la mère de ses quinze enfants W. A Besançon, un palais semblable h ceux qu'il a fréquentés en Italie, dans les Pays Bas ou dans les Espagn^s s'élèvera, somptueux comme architecture et comme décor, dans la cité qui fut le point de départ de sa fortune et qui s'enorgueillira longtemps de ses bienfaits et de son souvenir, et la première oeuvre d'art qu'on y suspen- dra est cette descente de Croix du Bronzino que le duc de Florence a détachée de sa propre chapelle (5),

A côté d'un pareil père dont i! suit tous les pas, dont il s'é- tudie à partager les goûts, à exécuter les volontés, k secon- der les plans, Antoine Perrenot, le futur cardinal, nature im- pressionnable et passionnée, s'enthousiasma de bonne heure pour toutes les manifestations de l'ar-t Enfant il les entrevoit partout, aussi bien dans le luxe de la demeure paternelle, dans les tentures de soie tissées d'or, les orfèvreries étince- lantes, cadeaux des princes ou des villes, que dans les palais impériaux il demeure, dans les cathédrales somptueuses il officie, dans ces cortèges merveilleux qu'improvisent les cités et les ghildes brabançonnes pour l'entrée de l'empe- reur. Jeune homme, il suivra tour à tour les universiités fa- meuses de Padoue et de Louvain et entrera en contact aussi

(1) V. Pièces juslificatives, pi^e I, n- 8.

(2) V. notre Eluda sur (a Livre d'Heures da chancelier Perrenol de Granvetia, Session du Congrès des UeauK-Art«, imà, 104-109.

(3) V. noire leoaographie daa Granvelte, Paris, Pion, 19(10.

(4) V. Castan, Monographie du palaia Granvetle. P'iècei jualif., n' I.

(5) ïî du Musée de peinture de Besançon.

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.308 - bien avec les trésors d'art amassés dans les basiliques j»- douanes par le ciseau de Dociatello ou de Sansovino et le pin- ceau d<: Mantegna ou du Titien, qu'avec les chefe-d'oeuvre de la peinture fliimande, de Van der Weiden. de Hemling, de Van Orley. en 1517 àBesançon (l), protonotaire à 11 ans, évéque d'Arras â 22, Antoine Perrenot dépasse à peine la trentaine quand le chancelier son père meurt à Augsbourg en 1550, lui it'guant avec tous les secrets de l'Ëtat. le manie- ment des afTuires et la confiance de l'Empereur. Devenu pre- mier conseiller du Maitre, son crédit sans limites et ses larges ressources vont lui permettre de satis&ire ses goûta luxueux, parfois fi'i\oles, et de protéger les artistes que depuis long- temps déjà il admire et fréquente assidûment.

Dès 1547, il est en correspondance suivie avec un scul- pteur et médailleur italien, Leone Leoni, dont le tempéra- ment fougueux et brutal, dont le talent souple et nerveux rappellent Benvenuto Cellini (3), son rival. Granvelle l'a connu par les médaillons superbes de Bembo, son ancien maître à Padoue, de l'impératrice Isabelle, de la princesse de Salerne; un meurtre commis à Home l'a fait condamner aux galères et on lui eût coupé la main si le pape Paul III ne l'eût gracié en pi-ononcai)t ces paroles singulières; < les hommes de lalent ne peuvent être soumis aux lois au même titre que les autres! i (^. Sorti du bagne, grâce à Pierre l'Arétia, son parent, devenu maitre de la monnaie à Milan, mis aux enchères par François 1" mais adjugé à Charles- Quint, Leone Leoni rêve d'exécuter pour l'empereur une statue équestre digne du Gattamelata de Padoue ou du Col- leoni de Venise. Son talent vigoureux et correct, les fortes traditions qu'il a puisées chez les Vénitiens en fréquentant

it) le 26 août 1M7, eut pour pirraîn JacquM de Baumolle. pneur corn me rida lai rs de Sainl-Ulrich, pour marraine Jeanne d'Etemot.

(3| E. Pi.oN', Leone Leoni, teulptear de Charie»-Qiùat , et l'on^teo Leoni. sculpteur de PhUippe II, 1887.

(3) ID., ibid,, 14

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le Titien, Sangovino le sculpteur, Éneas Vico le graveur, semblent justifier cette ambition que Granvelle encourage. Pour l'évoque d'Arras il exécute deux médailles qu'il lui porte en 1549, à Bruxelles, oii Granvelle l'introduit au palais et le présente à Charles- Quint. Ces deux médailles, l'une tète nue, l'autre la tête coiffée d'une barrette, sont l'interpré- tation exacte d'un portrait qu'un peintre encore obscur, Antoine Moor vient de peindre à Bruxelles pour le jeune évoque d'Arras (1). Vêtu d'une soutane de soie que rehausse l'extrême blancheur d'un col rabattu et de manchettes de toile, le personnage est d'une rare distinction et d'une su- prême élégance. Ses cheveux et sa barbe sont d'un noir intense, ses yeux d'une profondeur et d'une vivacité prodi- gieuse ; l'une des mains effilées tient une paire de gants, l'autre s'appuie sur une table près d'un livre et d'une horloge. Longtemps ignoré chez nous le tableau est exquis et donne la double impression du talent immense de l'ar- tiste, qui, par Granvelle, sera demain le peintre favori de Philippe II, et de la physionomie distinguée et vibrante du jeune ministre qui devient son protecteur '2).

I^ séjour de Leone Leoni sous le froid climat du Brabant se prolonge cinq à six mois ; logé au palais, l'empereur, les princesses, Granvelle le comblent d'égards et de com- mandes, avant qu'il regagne Milan et son atelier. Kn 1551, il ira retrouver la Cour à Augsbourg et recevra de Charles- Quint, du roi des Romains, de la reine de Hongrie et de l'évêque d'Arras un accueil rare pour ses pareils », dit Leone. Il craint un instant que le réverendissime d'Arras plein d'humilité par le passé ne soit « aujourd'hui tout plein de sa puissance mais deux jours après il dîne à sa table avec le Titien, et désormais ne quitte plus son protecteur

(1) V. PI. I ce portrait, reproduit, avec rauloriBalion bif^iiTeillante de H. 1- Lowy, d'après l'original qui porte le !■■ 1030 dans la Galerie impé- riale de Vienne.

{3) V. notre leonographi* det Granvelle. a" 3.

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< collé comme à sa peau, dit-il, ayant toute commodité pour recommander ses amis (l) *.

Et cependant Leoni travaille et modèle fiévreusement et )a statue de l'Empereur et celle de Philippe, prince d'Espagne, et le buste que Granvelle lui a commandé en même temps que deux grands n)édaiIlons de Charles-Quint et de Phi> lippe dont la maquette et les moules sont terminés à Augs- bourg. En juillet lâM, Leoni est rentré b Milan, d'oCi son (ils Pompeo, part pour Rome muni des recommandations de Granvelte qui tout en protégeant le jeune sculpteur, fait accorder à son père, l'ancien forçat, des lettres de chevalerie.

Et dès iors pendant dix années entre Granvelle et Leoni )a correspondance est suivie, c'est Leoni qui imagine de repré- senter Granvelle sous les traits de Neptune calmant les flots irrités, sur plusieurs médaillesde divers modules, le profil impassible de l'évéque d'Arras garde sa noblesse et sa haute distinction, malgré sa calvitie précoce. C'est lui qui perpétue cet emblème parlant d'une grande voile (Gran^vela) dont le secours fera flotter à travers les écueils le navire de l'Etat qui porte César et sa fortune. Deux bustes en médaillon de Cbarlcs-Quint, un buste de sa sœur Marie, reine de Hongrie, un quatrième de Granvelle lui-même, jetés en bronze et re- touchés soigneusement par Leoni, prennent tour & tour le chemin de Bruxelles et entrent dans les collections du pré- lat. De ces quatre chefs d'œuvre de Leoni un seul subsiste, le médaillon de Charles-Quint qui a passé de Besançon au musée du Louvre, et sur l'épaule duquel on lit cette inscrip- tion : A la mémoire éternelle de son illustre maître, Gran- velle, son premierconseillerd'Etatetson garde de? sceaux iS;.

(1) E. Plon, Laone Leoni.

(2) Voici l'inscription de ce bronie (haut deflS centim., large de S8>. con- aervé au Musée du Louvre (snlle de la Renaissance), après avoir B|[tir4 an ilusëe des Monuments français (depuis le 14 rriii:lidor an 11), dans la salle des Manuscrits de Saint- Germai n-des-Prés (depuis le commencement du xviri' siècle), â Saint Vincent de Besançon (depuis le legs de l'abbé BoiiMt, 1604j, et antérieurement au palais Grantelle :

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-311 -r

Si le bronze de 1566 qui représentait Granvelle est perdu, dix médailles de Leone nous en consolent, et de plus un délicieux camée sur onyx qui figurait il y a trois ans & peine dans la collection du duc de Malborough; la reconnaissance du sculpteur d'Arezzo s'est acquittée envers celui « qui le réhabilita aux yeux du monde et le combla de ses bontés », Les expressions de Leone sont exactes. S'il fut appelé par le pape Pie IV à élever à Milan le tombeau du marquis de Mari- gnan, proposé d'abord à Michel Ange, si Pompeo son Qls exécuta pour l'Escurial le tombeau de Charles-Quint et les magistrales Agures de bronze de toute sa mce, c'est à Gran- velle, à ses recommandations, à son appui qu'ils durent l'occasion de leurs plus beaux triomphes.

L'art itahen, dans la personne des deux Leoni, a trouvé éans Granvelle un prolecteur aussi éclairé que puissant, l'arl flamand n'eut qu'à se louer de ses Taveurs. Après An- toine Moor, Lambert I^ombard, de Liège, puis Hans Collaert, d'Anvers, peignirent puis gravèrent le portrait du garde des sceaux de Charles-Quint. Jérôme Cock lui dédia plusieurs hvres d'estampes.

Chanoine de Liège, Granvelle fréquente l'atelier du véni- tien dépaysé qu'était ce Lambert Lombard surnommé par ses contemporains : Lambert le Suave, et y rencontre pour les encourager à leur tour par des commandes deux élèves qui vont devenir des maîtres célèbres, Franz Floris et Hu- bert Goltzinus. Le portrait, dont les étoffes de soie ont le cha- toiement des draperies du Tintoret ou du Veronèse, que Lambert le Suave peignit pour Granvelle, se détacbe sur un décor de colonnades doriques, avec surcharge de statues dans des niches, de triglyphes et de bucrdnes. Deux car-

CATIOLO.Ï. MAI.IMP.OPT.PHINCIPl

CO . EP9 . ATREBATENSIS . EIVS , PniMVS . CONS , HEnVIl . STATVS ET ,

SIGILP.OHVa.CVSTOS DNO .S.OPTISIE. «KRItO H*NC AD.VIVVll UVtTS,

pHiNcipi3.EFneiil](.OivTVRij.«.iiEiioiU£.Ei^>iE.Pusvrr.

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touches contiennent des inscriptions louangeuses le nom de Mécène est appliqué; avec grand renfort d'épitbëtes flat- teuses, au patron dont Lambert voudrait à la fois peindre les traits et faire admirer les rares qualités d'esprit W.

Mais j'aime mieux la superiw estampe qu'Hans Collaert grava l'année suivante, en 15&6, et qui donne à Granvelle, moins maniérée et plus nerveuse, la fière allure d'un homme qui se possède assez pour conduire et dompter les autres. Sa main élégante frissonne en maniant un volume, l'intelligence perce dans ses traits comme dans son attitude ; la simplicité du décor il se dresse, j'allais dire oii il se meut, con- centre sur sa majestueuse figure le regard qui s'y fixe et qui s'y comptait.

Quatre fois déjà Granvelle avait refusé le cardinalat quand un maître inconnu dessine et grave son visage en lui don- nant à tort ou à raison une expression quelque peu hautaine; quand un médailleur hollandais le représente portant une crosse, emblème du pouvoir, avec cette devise égalitaire: CAETERis AEQUE AC SIB[ (3) ; quand Van den Broeck, d'An- vers, peint son portrait 13).

En 155M, l'archevêché de Malmes récompense Antoine Perrenotde son dévouement au roi des Espagnes, en d561, il se résigne & accepter le chapeau de cardinal ; ces deux nouvelles dignités sont l'occasion ou le prétexte de mainte médaille, de mainte gravure que des artistes nouveaux on d'anciens protégés s'empressent de composer et de publier à sa louange. Les artistes aussi bien que les lettrés lui tres- sent à l'envi des couronnes et sa devise durate, devientl'ex- pression de leurs souhaits en présence des difTicultés qui le menacent ; les protestants et les révoltés de Hollande l'atta- quent sournoisement d'abord, puis en face. Longtemps il fait

(1} V. notre Iconographie, w 6.

(8) 'AmI, 7, t9, 19.

(3) Art. 39 de la galerie Granvdle, I4éce juttifiealîTe IV.

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tête et lient ferme, et dans ses médailles Leone, après l'a- voir représenté comme un Neptune, lui donnera les traits de David prêt à combattre le géant Goliath : spes bona dat VIRES (*).

Malgré l'espoir, Granvelle, mal secondé par l'héritier inca- pable de Charles-Quint, plie devant la tempête des Pays-Bas et de 1564 à i566 se retire en Franche-Comté, pour y re- trouver le calme du foyer et revoir sa vieille mère dont il est resté, malgré l'éloignement, l'enfant toujours préféré.

Cent pour lui le moment d'encourager, dans les villes qui se disputent l'honneur d'avoir connu sa jeunesse, et les constructeurs et les artistes. A Omans, par ses ordres, on prépare les plans d'une habitation nouvelle, refuge de ses vieux jours, auprès du berceau de sa race, sur les rives de cette claire rivière de ia Loue, au pied de ces collines char- gées de ceps et couronnées de rocs, qu'il décrit à ses amis dans un langage de poète. Il donne ses ordres pour qu'on y achève dans l'élise Saint-Laurent, enrichie par ses dons de riches ornements et de précieux reliquaires, sont gra- vées ses armes cardinalices . sa chapelle dédiée à sain t Antoine et le caveau oii seront ensevelis ses aïeux. A Besançon, il contribue généreusement à embel lir et à réparer l'église Saint- Maurice oii naguère il fut baptisé ; sa mère Nicole Bonvalot et lui-même font réparer la grande nef, décorer les fenêtres de verrières à leurs armes, tandis que le cardinal donne à la sacristie un encensoir d'argent armorié. Mouthier- Haute- pierre, Luxeuil, Montbenoit, dont il est prieur ou abbé, éprouvent ses largesses, invariablement Iraduites par des présents d'orfèvrerie ou d'objels d'art ; il n'est pas jusqu'à l'église de Scey-en-Varais ou à celle de Cromary, voisines d'habitations de famille, qui ne reçoivent de précieux tableaux. S'il emploie comme constructeurs à Besançon ou à Omans les architectes Hugues et Richard Maire qui ont bâti naguère

(1) leonographie, n— 17, 18.

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l'hAtel de ville de Besançon et lechâteau de Scey-en-Varais, collaboré !i l'iiâtel de ville de Gray oii au palais du parlement de Dole, s'il a commandé à Jacques Prévost, de Gray, des tableaux ou des bas-reliefs de marbre, el fait exét^uter par François Landry de Salins son médaillon d'albâtre :ll, le car- dinal de Granvelle a pour le seconder et pour répandre des œuvres d'art au pauvre pays de Bourgogne, un autre auii- liaire. Il entretient dans sa maison un jeune peintre origi- naire de Besançon nommé Pierre d'Argent c bon fils et de bonne nnture qu'il a fait étudier soit en Italie soit en Flan- dre auprès de bon^ maîtres, et qu'il emploie suit à faire îles copies, des portraits ou des tableaux qui rinléressenl, soil uu besoin à [teutàve et îi plâtrer les cliumbres de son \opA- Kn 15G4, Pierre d'Argent est rappelé en Franche-Comté pour recevoir les ordres du cardinal, tant pour la décoration de l'église d'Ornans à laquelle il destine une copie de la Descente de Croix du Bronzino, que pour l'aider en d'autres matières el, notamment, pour copier au palais de Besançon les toiles originales du Titien qui ont fixé les traits du chancelier et de Nicole Bonvalot. Au contact de ces chefs-d'œuvre le petit peintre, dont Michel Coxie, Reyen, Floris ont renoncé, mal- gré les instances de Gra,nvelle, i\ perfectionner le talent, est devenu peu à peu un excellent copiste, tellement que de nos jours on a pu attribuer au Titien telle toile fameuse qui n'est qu'une modeste traduction due au pinceau de Pierre d'Ar^ gent, Cliarles-Quint, dans son testament, a légué à Yègiiie de Brou repose sa tante, un retable pour son maitre au- tel ; quand viendi-a en 1574 le moment d'exécuter la volonté impériale, l'artiste que choisira Granvelle n'est autre ijue Pierre d'Argent, et sur le tableau, superbe de facture, qui re- présente Saint-Nicolas de Tolenlin, Saint-Augustin et Sainte Monique, le visiteur de Brou retrouve avec surprise le nom du petit peintre bisontin associé & celui de Granvelle et d^

(1; V. konograplùe, sons la Jate t5^ellen* 6.

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- 815

Charles-Quînt. Le séjour du cardinal se prolongea presque deux ans en Franche-Comlé, depuis le mois d'avril 1564, il arrive k Besançon, jusqu'au 3 janvier 1566, il franchit le Jura pour gagner Borne oii se réunit le conclave ; en pas- sant à Jougne il laissa à son hôle, Claude Ferlin, une des médailles d'or à son effigie frappées par l.eone Leoni i'). De 1566 à 1571, Granvelle est à Rome l'ambassadeur de Phi- lippe II et reprend dans les affaires d'Espagne la place et l'influence légitime que deux années d'absence n'avaient pu faire oublier. Quand, à la voix de Pie V, une croisade contre le Turc est proclamée, le cardinal de Granvelle prend une part décisive aux résolutions qu'on arrête: Phihppe II l'en récompense en le nommant vice-roi de Naples et le pape lui confie le soin de remettre à don Juan d'Autriche, qui le por- tera glorieusement à Lépanle, l'étendard de la chrétienté. De ce âéjour à Itome et de cette croisade de Lépante des œuvres d'art sont nées, toutes inspirées par Granvelle ; le portrait du cardinal peint par Scipion Gaetano en 1569, tout un groupe de médailles frappées à l'occasion de la remise du labarum à don Juan d'Autriche, enfin un tableau sur bois, œuvre de Pierre d'Argent qui représente la vision de Pie V.

Le portrait du Gaetano, tous l'ont vu et admiré dans notre musée de peinture, il ne reste hélas que de rares débris des collections des deux Granvelle ; il représente le cardinal en camail et en mozette, la figure belle encore, toujours énergique et fîère, malgré ses cinquante-deux ans: Grâce à l'Académie royale de Belgique, nous reproduisons dans cette élude la belle gravure qu'a exécutée pour elle, d'après ce chef-d'œuvre, le célèbre graveur J. Franck &i.

Les médailles, œuvre de Simone Melloni ou de Domenico

(1) Note marginale d'une Chronique de Savoie, provenant de la maison de Chalon, conservée aui Archives de Turin.

(21 PI. 11. Cette gravure, exécutée en 1877, tigare en t«tc du loine I de la ■Cofretpûndanet dt Granvelle, publiée à Bruxelles.

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516 Compacni, reproduisent la figure peinle siir cuivre par Gae- tano, et louent dans des revers variés le vice-roi de Naples, tantAt figuré sur un vaisseau qui vogue tranquille malgré le souIHe de la tempête, tantôt remettant & don Juan d'Au- triche l'étendard qui le rendra viclorieux.

Quant au tableau créé par Pierre d'Ai^nt, qu'on peut voir encore dans l'église de Gromary, non loin de Besançon, il montre le pape Pie V en extase apercevant miraculeuse- ment le triomphe de Lépante et la défaite de la (lotte turque: parmi les prélats qui l'escorient, la main de Pierre d'Ar- gent a introduit, agenouillée et recueillie, la figure du car- dinal de Granvelle.

Les années passent, et, de Naples, dont il quitte la vice- royauté en 1579, le cardinal vient à Madrid va s'achever, quelque peu éclipsée par d'autres ministres en faveur, une vie dépensée tout entière à servir fiilèlement les maisons d'Autriche et d'Espagne. Sa correspondance le laisse entre- voir toujours empressé k protéger les artistes; tantôt il dé- fend contre les tortures de l'Inquisition le peintre Guillaume Coxie et le sculpteur Pampeo Leoni ; tantôt il recommande au cardinal Farnëse le fils du peintre Alonzo Sanchez, l'ami et l'élève d'Antoine Moor; h ta veille de sa mort, il fait cons- truire à Besançon, par l'architecte Richard Maire, un palais oii il compte achever su vie et disposer ses collections de livres, de médailles, de tahleaux. 1^ maison du chancelier son père lui est fermée par la folie d'un neveu, mais il a accepté l'archevêché de Besançon comme un couronnement de carrière et marqué par avance son tombeau dans l'église des (îrands Carmes le chancelier repose. Ce tombeau il va bientôt y descendre, ce palais, entrevu comme une Teire promise, il ne doit jamais l'occuper,

I,e Mi septembre 1586, le mal qui depuis longtemps le ronge a tait de tels progrès qu'il désespère et adresse à Phi- lippe Il ses derniers adieux, t Je n'ai plus aucun espoir de conserver la vie, je n'y tenais du reste que pour la con-

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-317 sacrer au service de votre Majesté. Mon dé^^intéressement est attesté par l'élat de pauvreté dans lequel je laisse ma fo- mille et cette pauvreté est telle qu'elle m'oblige, en ce mo< ment suprême ù vous recommander et mes neveux... et mes serviteurs, que ma mort va laisser dans la misère et l'aban- don. Outre que votre Majesté fera œuvre miséricordieuse, elle m'accordera une faveur signalée et je quitterai ce monde avec un peu moins de regret (1) ».

Le cardinal mourut à Madrid le 21 septembre 1586, âgé de 69 ans, son corps fut rapporté et enseveli sans pompe aux Grands Carmes de Besançon. Aucune inscription, aucune elfigie, aucune statue, ne signala le tombeau du Mé- cène qui avait encouragé tant d'artistes éminents : A l'exemple d'une famille ingrate, les aris semblaient avoir oublié leur grand et fidèle protecteur !

Cet oubli n'était qu'apparent. Si Granvelle, et nous l'avons prouvé par maint exemple, a protégé les beaux-arts d'une façon énergique et constante, si, malgré des ressources sou- vent médiocres, il a distribué, avec une générosité sans limite et sans calcul, l'or et les encouragements aux artistes ses contemporains, s'il a jeté dans son propre pays la semence des vocations ai-tistiques, il en a reçu et en reçoit encore sa rêcom|iense, L-es ueuvre.s multiples que ses libéralités ont fait naître : tableaux, sculptures ou médailles conservent aux quatre coins de l'Europe et son nom et son image, alors que son rôle politique est ignoré de la plupart.

Hier encore un sculpteur de grand mérite, dans le pa- lais des Granvelle, Jean Petit, payait à cetle grande mémoire une partie de la dette des liisontins et des Francs-Comtois, en ciselant celte belle statue de marbre dont la flère élé- gance évoque d'une façon digne d'elle une des grandes ligures de notre histoire et dont le modernisme ne dépare point le vieux palais qui lui sert de cadre.

(t) Tonte XU de la Covre$pon<ianc« édiiée 1 Bniielles, p. 188.

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318 Que Besançon garde pieusement et ce palais GraDvelle avec sa statue et son vieil Hôtel de Ville berceau de ses libertés municipales. Qu'il n'oublie jamais que les deun Gran- velle, le chancelier comme le cardinal, ont été pour la cité et ses grands intérêts, aussi bien que pour les arts et pour les lettres, des protecteurs et des bienfaiteurs aussi généreux qu'éclairés, et que les débris de leur héritage ont été le noyau de nos dépôts publics : bibliothèques ou musées d) !

(1) Nous étu<)ier(.ns quelqje jour les colleclions d'aiiliques. curiosités et médailles, manuscrils, livres, statoes ou bas-reliefs, formées par les Grati- velle dans leur palais de Etesnnçon ; mais, dés aujourd'hui, nous donnons, à la suite de cette notice, outre le catalogua des tableaui et sculptures achetés par les Granvelle (Pièce justificative n' IV), des documents inédits sur les tapisseries, les médailles el les tableaux dispersés à dater de (607, et dont quelques rai'es échantillons sui^ivent dans les (wllecliims Trançaites, publiques ou privées.

A la liste des artistes encourages par le Cardinal de Granvelle, il faut ajouter dés à présent le peiiUre-graïeur Jérôme Cock (1510-1570), qui dédia successivement, en 1560 el 1563, â son protecteur Omnium hm- narum arlium Mecœaati a deux recueils de vues de monuments, avec fronlispice aux armoiries épisuopales du prélat (1560). puis cardinalices s latines : a. 1560. Macno ac venkhabiij

JH EPfSCOPO, [>HltlPPI, HiSP. ARTIUM UeCCBNATI, HlERO-

NïHua Cock, pictor, devotissihe dedicabat. (l" Recueil, 12 planches.)

b. 1502. lU.USTRISS. ET REVE[tK^mS. IN CHIIISTO PATHI ET DOMINO D. AN- TONIO Perrehoto, misbrationk mviN. S. R. EcclksijE presbitero caiidi-

NALI URANVBLLAKO HUNCUPATO , ARCHIEPISGOPO HECUUMENSI , ETC... OMNIUH BONARUM ARTIUH MEOCENATI, HtEHONÏlIUS GOCK, PtCTOR. DBVO-

TiSsiHE DEDICABAT. (9' Recueil, 'JR planches.) <V. n°2ôKi du CaieUoiiut lies Sciences el Arts de la Bibliothèque de B«ninpon),

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PIÈCES JUSTIFICATIVES

I. Inventaire des tapisseries du palais Granvelle. (Extrait de l'Inventaire général de 1607.)

[Tapùieriet de haute-liue].

1. Premièrement deux pièces delapisserie fine mais vielles k vases et coulonnes, en haut desquelles sont les armes <le fut mons. le cardinal de Granvelle, eslane chacune de quattre aulnes et un quart d'haulieur et de cinq aulnes de largeur.

2. Une aiillre tapisserie conlenaiit liuict pièces, chacune de quatce aulnes de haulteiir. à vases de fleurs et coulonnes. ar- moyée des armes de Teii monseigneur de Granvelle et de celles de madame sa femme, la première desquelles est de quattre aulnes et un quart de largeur.

La seconde est de mesrne liuulteur et de troiï! attluc!: et deux tiers de lari^eur.

Les truis, quattre, cinq, six etsepliùme pièces sont de mesnie liaulleur et ont chacune d'icelles ds longueur quattre aulnes.

lia liuictiénte est de mesme haulteur et a deux aulnes et trois quarts de largeur.

3. Un aultre cours de lapisserie contenu en six pièces. Ilgii- rées a divers bocages, ctiacune d'icelles de quattre aulnes et un quart d'haulieur, donllapremïèi'e est de trois aulnes et un quart de large.

La seconde de mesme haulteur et six aulnes et de large.

La tierce de telle haulteur ayant cinq aulnes de large.

La quatrième de mesme haulteur et de cinq aulnes et demye de large.

La cinquième de semblable haulteur et de quattre aulnes et trois quarts de largeur.

La sixième et dernière est de telle haulteur et a quattre aul- nes de large.

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4 - Item un aultre cours de tapisserie à grands personnages, contenu en sept pièces, dont les six premières sont de semblable ouvrage l'une a l'auUre et touites icelles de quattre aulnes et un quart d'haulteur et la première large de quattre aulnes.

La seconde a six aulnes et un quart de large.

La troisième cinq aulnes et demye.

La quatrième cinq aulnes.

La cinquième trois aulnes trois quarts.

La sixième deux aulnes et un tier.

El la septième quattre aulnes.

Tapiuerie de lalin damaiti.

5. Cinq pièces de tapisserie de salin damassé de touttes couleurs avec moutans et pièces de satin verd de Bruges, la cin- quième estant descoiigue loultes cinq d'haulteur de quattre aul- nes elde lai^e. la première a sept aulnes.

La seconde et troisième sont larges chacune de cinq aulnes et un quart. La quattrième de quattre aulnes et un quart. Et la cinquième de trois aulnes et un quart.

Tapitierie de fustaine.

6. Onze pièces de tapisserie de Tustalne stampëe a la mo- resque, rouge, blanc «t violet, une chacune d'icelles ayant trois aulnes de haulleur et une aulne trois quarts de largeur.

7. Cinq pièces de tapisserie de Bergame. a Tond crumoisy, une chacune desquelles a trois aulnes et demi quart d'haulteur et tes quattre premières six aulnes et un tier de largeur, en la cinquième cinq aulnes et deux tiers.

8. Une grande pou nié re de tapisserie de Flandre. en laquelle se retrouvent les armes de feu mons. de Granvelle avec sa de- vise : SIC visvM svPERis, ayant trois aulnes de haulteur et trois aulnes un quart de largeur.

9. Trois dessus de licts de tapisserie de Flandre, ayans cha- cun deux aulnes de largeur et deux aulnes trois quarts d'haul- teur.

10. - Trois aultres dessus de licts ou ciels ds licts mesme

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Antoine PERRENOT, cardinal de Ghanvelle

[,Sb9. 5, .mj

Peint par Le Gaetano, gravé par ]. Franck

(Origiful n" 140 du MuHt d( Biuinfon)

\&^"S^e

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321 - tapisserie de Flandre, un cliacun de deux aulnes el un tiers de haulleiiret une HUlne et deux tiers de largeur.

M. Un couvertoird'enlîanl, tapisserie de Flandre, ayant une aulne el trois quarts d'esquarrure.

12. liuiul pièces de tapisserie de loille ruyée rouge, blanu et noir, une chacune de quattre aulnes de Imulleur et trois aul- nes deux tiers de largeur.

Tapii de façon de Flandre ou turquois (fol. 4-7....). Garniture» d'aiÊorti»»ement de tiet» (fol. 7 v*>-l2....). Tapûaeriei de euir dori et non doré (fol. 13).

13. Neufs mourceaux de cuir rouge et doré, conlenans en tous dix neufs quarreaux.

14. Trois mourceaux de tapisserie de cuir bleu et argent, contenans en louL vingt quattre quarreaux.

15. Trois aulires mourceaux de tapisserie de cuir doré et argenté, conlenans en tout quinze quarreaux.

16. Une pièce de tapisserie de cuir bleu elargenlé impai-- Tuicte, contenant vingt quattre quarreaux.

17. Trois pièces de tapisserie de cuir entièrement doré, peintes en grotesque, ayant un large bord au dessus peint de di- vei'ses figures, contenant une chacune d'elles quattre aulnes de largeur et trois aulnes trois quarts d'haulteur.

iMâ. 50, funds Granvelle, Bibt. de Besançon.)

II. Note sur la disperaion des collections d'art de Orauvelle : Médailles vendues par l'abbé Jean- Baptiste Boisot au Cabinet des Médailles de France, vers 1690.

a On renvoyé a Monsieur l'abbé Uoi/ol 15 médailles qui ont esté mousiées sur les antiques, deux qui sont plus belles au oa- . binet du Hoy et on en garde 5S pour le cabinet du Roy.

Pareillement on relient 1 1 aliraxas dont il y eu a une de Teslée et l'autre de cassée.

On retient pareillement six petittes Gemmes et on renvoyé les autres.

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On garde la médaille qui est un Tybëre. Rev. Drusus El est estimée 66 li

Un Claude, moyen bronze grec, Bev. une tête casquée 15 La 7», un Vespnsien grec. Rev. la teste de Titus 18

La g*, un Domilia. lAAAIATEOS 15

La 9*, une médaille grecque de Tripolis. Reo. le nom de Trajan 8

La 10', une Sabine grecque frappée à Pergame 9

La IV, Sévère grec frappée à Marclanopolis 12

La 12". un Sévère d'argent grec frappée à Céssrée 8

Lal3', un Pecennius d'argent, itev. Victoria Augusti 120 La 14», un aulre Pecennius. Jlev. Moneta AugusIJ. Le dernier mot ne se lit point (00

La 15", un Geta grec Rev. un temple 8

La 16, unCaracalle d'Adrianapolis 8

La 17*, un autre Caracalle grec. Rev. Bacchus 10

La 18", un Carinus, envoyé pour un Hacrin grec 1

La 19*, un Alexandre Sévère grec. BIZANTIQN, & 3

La 20*, un Verus grec. Aake 6

La 21", un Trebonian Gallusgrec i

1^23", un Valerian.ileo. Pacatori orbis 3

La 23', un Gatliengrec. Rev. BiZANTia?j et trois pois- sons 10 La 25", un Velriananus. Ret>. In boc signo vicloreris 10 La 28», une médaille grecque. AMJïOr 3 La 29', une médaille grecque. MiiAia» 6 La 30' une médaille d'argent grecque. KIMAIQN G La iO*, une auli-e médaille grecque d'argent. tTPiASElUN 10 La 42», une autre médaille grecque d'ai-genl, ktilUN 3 l^s Abraxa.s el les Gemmes que l'on retientsont esti- mées 66

Les 2 manuscripts de Goltzius in-l" sont estimés les deux 300

(Kal. 209 .lu lome ItO (anc. 55) des mss. Chifflet, Bibtiothiqiu tU Be$ançon,)

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III. Extrait du Catalogue du cabinet et de la biblio- tb.6que formés au cb&teau de Saint-Remy (Haute- Saône) par le oomte de Vaudroy, baron de Saint- Remy, âressA en 1733 (1) et contenant quelques épaves des collections Qranvelle.

a, Mémoire des tableaux de mon cabinet.

1. I,e OhrisI de Jean de Maubeuge. (Bois) i'i).

2. La Nostre Dame donnant à tetter a son fils. (De bois).

3. La Vierge tenant son llls mort & my-corps. (De boisl. S. La descente de Craix. (Bois).

5. Le Saint Kierosme. (Bois).

6. Un plus grand tableau de la Vierge, tenant son fils mort a my-corps. (Bois).

7. La petite Vierge peinte sur le marbre.

8. Ije Couronnement, d'esmail sur cuivre.

9. La Nativité en miniature, sur le cristal.

10. L'Enfant Jésus et Saint Jean-BaplJste. (Bois).

11. Le vase de fleurs du vieux Vuanunie. (Cuivre).

12. Les vaclies de Gabao iCuivre).

13. ~ Tableau de fruits, (Cuivre).

14. Paisage en perspective. (Cois).

15. Le portrait de Philippe. (Bois).

16. Le portrait de talvin. (Bois).

17. - Le portrait du chancelier de l'Hospilal. (Bois). 18-20 - Trois portraits. (Bois).

21. Le portrait d'une princesse, (Toille). 22-23. Deux marines, de Montagne. (Bois). 24-25, Deux paisages, du Lofruiu. (Kots).

26. - Une boutique de chirurgien, de Uoubaut. (Toille).

27. Des fumeurs, de Goubaut. (Toille).

(1) Ha. de la Bibliothèque du Grand Sëmînaire tie Besançon, ia-4'. rel. bus.

(3) N* 99 (peintures) du calai, de 1G07, publié pnr A. CastaI4 dans sa Monographie du palais Graavelle, ISUO.

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3-24 -^ 2t). Une boutique de chirurgien de Tenîrcli. (Bois). '29. -r Des Feseurs de fagolF, de Brugle. (Bois).

30. Le Chasseur, de Creke. (Toille).

31. - Des vaches sur loille.

32. - Un Sainl-Paul, de Vignon. (Toille).

33. Génie de la Peinture. (ToiHe).

34. Une lesle de Christ. (Toille).

3â. Ij» Famille sainte, de Bourdon. iToille). 36 Les fruits, de Verhagen. (Bois).

37. Le portrail de Luther et de sa femme. (Bois).

38. Une Judith, de Prévost. (Bois).

[Fol. ni, Calai. Saint-Remy.)

b. Métnoirt de» figure», le»te», hat-reliefa et autres pièce de mon cabinet.

1. Le cheval eschappé, terinissant un homme, bronse (i). 2-3. Deux figures de bronse, vestues à la romsine (8).

4. La lesle de Cicéron. bronse.

5. La lesle de Caraealia, bronse. U. La teste d'Adrien, bronse (31. 7, La leaiede Flore, marbre.

(1 « Un dievnl niiliqiie, nvec un homme. It-dil uhrvai mordant rhoinnK a la lesle el l'embi ass-inl îles jambes [dt| ilevanl. île haulleur, |iar ]ks oreilles iluilil dieval, de neufs jiolres. avec mcsme piédestal [de bois noir], II' VU. (Inventaire dea meuble* de ta maison de Grandvelte, en Vtn. publié p;ir M. Caftan (Mêm.de ta Soc. d'Emulation du Doubi, ifOU, 108-150.

(2) « tieui lîciires antiques de bas-reliefs, gestées en bronze, l'une tenant des tenailles sur une enelume en forme de Vulcan, d'haulleur d'un pied qnaltre polices el d<-myn*^ ». {Ib.f

(3J \ la rigueur, les l^tes d'Adrien et de f^racalla (n" 5 et 6 de la col- lection de Vaudrey) poiiri'itient conesponrlre nui nrlicles suivnnls do la collection (irandvelle (sculpture) ; « Une teste de bronze antique, assise sur «1 base de marbre, d'haulleur d'un pied ut qiiatoi'ze polces, sur pi», deslal cle iioubier, n* 35. Une aultre teste antique, de bronie, d'un homme, tenant de haulteur un pied, n' 36. ». (Ib.)

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3K —, 8. ' UneDescentedecroixenbas-relief.marhredePrévostH).

9 Une Charité, du m esnie, marbre (2),

10. Une Foy, du mesme, marbre (3).

U-12. —Deux femmes couchées sur des licls, du mesme. marbre.

{3. Une figure de marbre leprésenCanl la déesse de la Nuit, soit lu Lune ou Lucine.

14. Cinq testes aniiques, sur agatles d'Orient.

i5. Un gladiateur terrassé, bronse,

16. Un boeuf doré, sur cuivre.

17. Une escfitoire de cuivre doré.

18 - Une atlaiche de bronse, ropréseiilant Chiirles Quint. 19-20. - Deux médaille.'^ de marine de Ve-spasien etdeMartia Conimodi arnica {il.

21. Une grosse teste antique de marbre 'â|.

22. Trois tînmes antiques (6;.

23. Une grosse escaille de tortue entière avec le dessoubs.

24. Un criard de bronse Cl.

25 Un ancien miroir de pierre 26. Une grosse boule de jaspe (8).

ll ; Une sépulture tiistoriée d'un Christ, faite en marbre, de bas-reliefs, ajaiit de liaulteur un pied un polue et large d'un pied et demy, avec ma- liire noire, n' \1. ». (Uémoireê de la Soc. d'Emiilatioit du Uoub>, 1866, lOU-lôO).

|2| Une ligure en murbre d'une Charité, *d'liaulleur d'un pieil cinq polces. assise sur un piédestal de bois noir. 38. > (Jb J

(H} H Une figure en marbre d'une Foîà, d'haulteur d'un pied cinq polces, assise sur un piédestal de Itois noir, n- ^. »

(1) Ces médaillons de marbre devaient appartenir à la série d'empereurs commandée en 1510-1511. au sculpteur I.audry, de Salius. par Nicole Iton- vnlol. femme dii chancelier Pvrrenot de (iranvelle.

(5) a Une tesie antique de marbre colossée. avec su batte, tenant de haul- teur avec icelle base deux pieds doute polces, aveu son piédestal de

(6| 1 Trois ournes antiques de terre, d'haulteur chacun de deux pieds sii pol :es et demy, a' IH. »

'.1)1 Une ngiire de bronze d'un enfant criard, assis sur sa base de bronze, d'haulteur d'un pied, n' 30. n

(8) « Un globe d'un jaspe verd assis sur sa base de marbre, d'haulleur de doute polces, n* Vi. t

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27 Une piramyde ovale (ï'yvoire(i).

28. Le Bain de Diane, trouvé dans une vigne prés de Be- sançon (3).

IV. Inventaire dea coHootiona d'art du palais Granvelle (lti07).

Dans le palais Granvelle. construit à Besançon par le chance- lier Nicolas Perienot de 1534 à 1540, s'était accumulé, de 1541 à 1550 dale de la mort du chancelier, de 1551 à 1586 date de la mort du cardinal, de 1589 à 1607 date de la mort de François Perrenot. comte de Cantecroix, dernier descendent mâle de la race, tout un trésor d'oeuvres d'art. Peintures, sculptures, ta- pisseries et meubles, antiques de marbre ou de brome, livres ou manuscrits précieux, remplissaient les galeries et les salles du spacieux logis, que le garde des sceaux avait bâti pour sa vieillesse, hélas! écourtée, en le peuplant des visages des em- pereurs, des rois, des princes, dont il avait été le commensal ou le serviteur. I^e cardinal continua d'amasser, après son père, dans les Flandres, en ttulte, en Espagne, des tableaux, des bas- reliefs, des bronzes, des objets de curiosité, des médailles ou des manuscrits. Après lui, François de Granvelle. flis de son frère Tliomas. être bizarre, maniaque, incomplet, en qui revivait pourtant le i^ùt traditionnel des belles choses, conserva intact le dépàl précieux dont il eut l'héritage, en l'accroissant de nombreuses acquisitions faites, soit durant son séjour à la Cour, soit durant ses ambassades, soit durant sa retraite à Besancon. On sait ce que pensait de ce neveu le au'dinal par la lettre sui- vante, écrite par Granvelle à Morillon, son confident : i Don Francisque est en son cloître (Il était chevalier de l'ordre d'Al- cantara et avait commis quelque incai-tade(3)), bien contre sa

(1) s Une coquille d'yvnire en pyramide tournée en ovale, en detsus de laquelle y a une boule vuyde et |ier(uisée, dans laquelle ; a un corps, les (aces duquel sont en triangle et au milieu un petit rond, n* 1t3.

(2| Ce bas-relief italien, du XVI* S-, est au Musée nrchéologique de Besani^on.

[3| V. GOLLUT, Mimmrei, 40 (édit. de 1592}.

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327 volonté , je me doute que la faute soit au cerveau ; ce le gaste [l-on] dans œ cloître en le respectant 6 cause de moy, et il croit que c'est à cause de Uiy'; on me croit faire plaisir, quoique je crie au contraire.

Il aura 35 ans en février,' et il ne veut y penser, il ne veut s'accommoder qu'& ses volontés. Il fait ce qu'il peut pour sortir du cloître, mais je n'en feray rien. (1)

Thomas Varin, dans ses notes pour le nobiliaire du comté de Bourgogne (3), ajoute ces lignes suggestives sur François Per- renot : t Voila l'opinion que le cardinal avoit de son neveu, qui fut deux ans après la mori de sun oncle tel qu'il esi icy dépeint : scavoir adonné k la conversation des petites gens; le cardinal luy légua son portrait gravé en bronze, de la muin deTilian(3); et, pour se moquer de ce grand homme, dont il n'avait pas mé- rité la bienveillance, il le fit porter aux lieux communs, afTln de luy faire la grimace, toutes les fois qu'il iroit à ses nécessités. Il s'attacha d'alTection à l'empereur Rodolphe second, comme fllsde Maximilien second, dont son père avoil été serviteur si intime; leurs inclinations étaient pareilles en quelque chose, d'autant que tous deux éloient curieux et amis des beaux et riches meubles : mais, comme il tomba en une faute qui a cou- tume de perdre ceux qui veulent être plus forts que leurs mallres, il fut en sa disgrâce; ce qui arriva en celte sorte quand l'Empereur l'envoya à Venise pour son ambassadeur (le sieurde Canaye, en ses Négociation* et AmbaMadet, parle de son entrée en celte république). Sa Majesté Impériale luy demanda, étant là, un originEil du tableau des Onze mille Vierges, qu'il avoit de la main d'un très grand peintre, et le comte ne s'en voulant dé- faire, lui envoya une copie bien faitte pour l'original ; ce qu'ayant été découvert, te lit passer pour un fourbe, de sorte qu'il fut rappelle de son ambassade et mourut incontinent après, h Pragues, en l'an 1607, laissant toutes ses affaires en confusion, hormis qu'il institua sa sœur Përonne de Granvelle, héritière.

(t) Mas. Granvulle, Leilres i Morillon. 28 octobre J584 . Bibliolhrqut de Besançon)

(2) Ms. tt87 de la Bibt. de Betançon, STa^B.

(3) Erreurl Ce devait être le mêdailion modelé par Leone Leoni.

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au moins son ftls François-Thomas d'Oiselet sgr. de la Ville- neuve, à charge de porter le nom el les armes de Granvelle. Et celuy-ci afin de retirer ce qui avoit apparlemi à son oncle el donl l'Empereur s'éloit saisi, passa en Allemagne, il épousa Caroline d'Autriche, fille naturelle légitimée du même empereur et d'une demoiselle bohémoise, nommée EupbémJe de Rozenlal, ladite dame après la mort du seigneur son mary, appellée la marquise d'Auslriche. ■>

C'est k l'occasion du décf^s du comte de Canlecroix que fut dressé, en 1007. l'inventaire général du mobilierdu palais Gran- velle, dont Custan a Tait paraître un extrait concernant les ta- bleaux, sculptures, antiques, à la suile de sa Monographie du Palait, publiée en 1866 dans les Mémoire$ de ta Société d'Emu- lation (1).

Mais ce que Castan n'a pas fait ressortir (et cela élail facile en présence du nom des peintres ou sculpteurs et des dates de leur carrière), c'est l'accroissement progressif, par le cardinal, puis par son petit-neveu, des collections commencées par le chancelier. Si, d'une part, Nicolas doit être l'acquéreur des œuvres d'Arcimboldi, Bordone, Bos, Buonarotti, Campi, Van Cleef, le Corrëge, Albert Durer, Galeazzo, Hans Holbein, le Rosso, Licinio, Jean de Mail beuge, Vinci, Pierre deVos, lesWalc- kemburg, de Weerdt, de l'autre, c'est incontestablement le car- dinal qui a encouragé ses contemporains : Van Achen, P. d'Ar- gent, Bol, Pierre Breughel. Coello, Coninxioo, Coxcie, Goitzius, Key, Lambert, Ponte, Porb us, Jacques Prévost, Puizone, Slee- vens, le Tintoret, Martin de Vos, de Vriendt. D'un troisième cûté, la part de François Perrenol paraît comprendre : Docker, Breughel le jeune, Bril, Fleghie, Franck, Gortz, Hofnagel, Pantoja de la Cruz, Hottenammer, Savery, Schreyer, Sprenger, Van Steenwyck,Strada,Varotori,deVriendt (ou Franz Floris le Jeune). Pour un certain nombre de peintres, la chose est matériellement prouvée (1) ; elle résulte implicitement de la question de date et de l'impossibilité matérielle le chancelier se fût trouvé d'en- courager tel ou tel peintre que le comte de Canlecroix connut ou fréquenta, soit à Venise, soit à la cour de Rodolphe II.

|t) V. notre Iconographie det GranvelU ai la Notieaqai précède.

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H nous a paru ulile de publier à nouveau, en le simpliflanl el surtout en le classanl pac ordre inélhodique et nlphahélique de noms de peintres el de sculpteurs, le catalogue des peintures et sculptures dressé en 1607, en réservant pourune autre étude l'examen des simple» objets de curiosité, des antiques, des manuscrits et des livres.

A.— PelnlnreH de la galerie du palalti Granvclle.

I. Van Achen iJran), de Cologne, 1556.

i . Suzanne el les deux Vieillards; toile, 3 pieds 14 [louces sur 3 pieds de large (n* 69).

2. Christ portant sa croix, suivi du peuple; 1 pied 6 pouces 1/2 sur 2 pieds de large (n- 70).

3. Portrait de l'auteur; i pied 11 pouces suri pied 3 pouces de large (n" 71).

4. Portrait de la femme du peintre; 1 pied 13 pouces sur

1 pied 1/2 de lar^e fn" 183).

II. Alleobi (Antonio, dit le Corrège), de Corrfgio, i494-iS34.

5. N.-D. el son enfant dormani ; 1 pied 7 pouces sur 1 pied

2 pouces de large 'n' 751.

6. N.-D. (copie de la précédente); 1 pied 13 pouces sur 1 pied 6 pouces de large (n" 76).

7. Sainle Caltierine assise sur sa roue, avec deux petits anges ; 15 pouces sur 12 pouces 1/2 de large (n" 77).

8. N.-D. enlorlillant. son enfant sur un berceau; toile, 3 pieds 12 pouces .sur 2 pieds 6 pouces de large (u" 82 .

9. Vénus dormant avec Cupidon et un satyre; toile, 6 pieds sur 4 de large in" 155).

10. Vénus avec Mercure; toile, 5 pieds 9 pouces sur 3 pieds 9 pouces de large (u" ISB).

m. Argent (Girard d'), de Besançon, veri i550.

11 . Portrait de Jacques Honvalot, seigneur de Champagne]'; 1 pied 6 pouces 1/2 sur I pied 3 pouces de large; au do!) les armes de Bonvalol (n» 184;.

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IV. Argent (Pierre d*). de Bt$anfon. 15. -i6..

12. Portrait de Nicolas Perrenot, ftls de H. de Chanlonnay; 3 pieds sur I pied 7 ]>ouces de large (n- I8B).

13. Portrait de M"* de Vennes; toile, 3 pieds 6 pouces sur 2 pieds 1 1 pouces de large (im 203).

14. Portrait de M. de Bellerontaine; toile, 2 pieds sur 1 pied 1/2delarge(n''21I).

15. Portrait de dona Blanca; toile, 5 pieds 1/2 sur 3 pieds de large («■' 220).

16. Portrait de demoiselle Gatlle; 3 pieds 6 pouces sur 2 pieds 5 poui;es de large (n^ 246).

V. Arcimboldi (Joseph}.

17. Portrait de Maxiniilien I", empereur; 3 pieds 12 pouces sur 3 pieds 3 pouces de large (n" 170).

VI. Hacker (Jacquet de), d'Hertingen, 1608-1641.

18. Tête de vieillai-d en ovale; toile collée sur du tniis, 2 pieds 6poucessur1 pied 0 pouces (n''78i.

1U. Tèle de Temme en ovale; toile collée surdu liois. 2 pieds

6 pouces sur '2 pieds 10 pouces {n" 79). 30. Etude de Temme nue; 2 pieds sur 2 pieds 9 pouces 1/2 (n«8J), VU. Bol </eani, de Maline», 15S4-i59S.

21 . Paysage à la détrempe; 6 pouces 1/2 sur 9 pouces de large (cadi'e à couvercle aveu feullluge d'argent (n> 44l.

22. Autre; 7 pouces 1/3 sur 10 poucos 2/3 de large (cadre pareil au précédent) (n° 45),

23. Autre; 8 pouces sur I2de large (id ) (n» 46>.

VIII. BOBDONE {Pari»), de Triviie, 1500-1570

24. Vénus ; toile, 4 pieds 2 pouces sur 6 pieds 1/2 de large (n" 154).

IX. Bos (Jérôme), de Boi»-U-Duc, 1450-15..

25. Un enfanl; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (n" 95).

2ti. Portrait, de l'anleur; 1/2 pied sur 6 pouces de )art;e

(n»10l). 27. Tentation de saint Antoine, ù la détrempe (sans cote).

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X. Breughel [Han»), de Bruxellea. 1569-1695.

28- Paysage; 1 pied el demi pouce sur 1 pied 7 pouces 1/2 de large (ii" 39).

29. Danse de village; 1 pied 4 pouces suri pied iA pouces de large (nq 40).

30. Paysage; 7 pouces sur 9 de large <n» 49).

31. Paysage, poissonnerie de mer, aveu petites flgures; 8 pouces 1/5 sur 9 pouces 2/3 de large (n° 50).

XI. Bbeughel (Pierre), 15-. -1570.

32. Fuite en Egyple; 1 pied 4 pouces suri pied 13 pouces 1/2 de large (n" 36).

33. Jonas dans un paysage; l pied I p-juce sur t pied 10 pouces de large (n" 37).

34. Paysage surcuivre; 14 pouces suri pied 3 pouces 1/3 de large (n-> 38).

35. Navire en mer, avec petites ligures el paysage; 1 pied 3 pouces 3/4 sur 1 pied 13 pouces de large (n° 43).

36. Aveugles se menant l'un l'autre; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces (n" 166). V. art. 148.

Xn. Bbil (Paul), d'Anvera, 1554-I6S6.

37. Bataille navale; 1 pied 6 pouces l/'J sur 1 pied 13 p. 1/4 de large (n" 4i).

XIII. Van den Broeck {Criapin), d'Anoeri, 1530-1550.

38. Judith tenant la tête d'Iloloplierne; toile collée sur bois, de 4 pieds sur 5 pieds 1/2 de large in» 140).

39. Portrait du cardinal de Granvelle, alors évêque d'Arras; toile de3 pieds 11 pouces sur 'i pieds 11 pouces de large (n- 204).

XIV. BuoNAROTTi {Michel- Ange), d'Arezîù, 1474-1554.

40. N,-D. et son enranl dormant; cuivre de 1 pied 7 p 1/2 sur 15 pouces 1/2 de large jn" 127).

41. Une crucidxion sur cuivre (copie); 1 pied II pouces sur I pied 2 pouces de large (n" 128).

42. Le Jugement; loile de 7 pieds 3 pouces sur 4 pieds 13 p. de large (n" 146),

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XV. Campi iGaléaà). de Crémone, 1475-i5S6

43. Une poissonnière; loilede 4 pieds 12 poui.-es sur 7 pieds de large (n" 157).

44. Une fruitière élanl au maiehé; 4 pieds 13 pouces sur 7 pieds de large (no 163).

45. Un marchéde viande; toile, 4 pieds 13 pouces sur7 pieds de large <n° 164».

XVI. Van Gastel (Etienne}. 15..

46. Danse d'enfanis; miniature sous verre, 6 pouces sur 4 pouces 1/2 de large (n- lOC).

XVII. Van Cleef (MarUn). d'Anvtr», 15iO-IS60.

47. Assassin; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds 7 pouces de lar(;e (u-92).

XVIII COKLLO (Alonzo-Sanehei), portagait, i5. .-1590.

AS. Portrait de Philippe II; C pieds 7 pouces sur 3 pieds 9 pouces 1/2 de large (n° 169).

49. Portrait de Ttiomus Perrenot, seigneur de IHulcIie (mort en 15.. (; 7 pieds sur 3 pieds 6 pouces de large (n« 172).

50. Porirail de dona Isal)elle, infante d'EIspagne; 3 pieds sur 9 pieds 1/2 de large In' 178).

XIX. CONiNXl,00 {Gilles de). d'Anvers. 1544-16..

51 . Paysage; 1 pied 15 po-jces sur 2 pieds 7 pouces de large (n* 9).

52. Paysage; 1 pied 14 ponces sur 2 pieds 7 pouces de large (n- 10).

53. Paysage; 1 pied 13 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large in" 11).

54. Paysage ; I pied 4 pouces sur 2 pieds 2 ponces de large In" 12).

55. Paysage; 1 pied 7 ponces sur 2 pieds de large (n» 13).

XX, Durer (Albert), de Nuremberg. i^7»-(528,

56. Les Dix mille Martyre; 3 pieds 5 pouces sur 3 pieds de large (n- 80).

57 N.'D-, sur cuivre; 7 pouces 2/3 sur 5 pouces de large

(u" 103). 58. ND., gravée sur une lame de cuivre; 1/2 pied sur

5 pouces 1(2 de large (n" 104).

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333

59. Tète de Véronique; 1 pied sur i pied 7 pouces de large (n« 130).

60. Tète de jeune iille, profil h la détrempe; i pied 2 p. 1,'2

sur 15 pouces 1/2 de large (n° 131).

61. Tête, k la plume, rehaussée de blanc sur papier bleu (n- 249).

XXI. Van Emskebken iMarlin), d'Emtkerken, 1498-1514.

tt2. Ruines du Colisée; 1 pied 7 pouces sur 1 pied 13 pouces (n- 125).

XXII. Fleghlk (George$), iS..

63. Une écrevisse; 4 pouces sur 1 pied 6 pouces 1/2 de large (n»108).

64. Deux plats pleins de poires et pèches; loile, de 1 pied 7 pouces 1/2 sur 1 pied 11 pouces 1/2 de larsre (n" 166).

65. Un plut de raisins; I pied 7 pouces 1/2 sur 1 pied 12 p. de large (n" 117).

66. Une periii'ii:, une bécasse et une taille; toile de I pied 11 pouces 1/2 sur 1 pied 15 pouces de large (n" 118).

67. Gelinulles et oiseau; loile de 1 pied 8 pouces sur 2 pieds i pouce de large (n° 119).

68. Une cuisine; toile de 4 pieds 4 pouces sur 5 pieds 10 p. de large (n° 120).

00. Crèdence avec fruitière ; 4 pieds 4 pouces sur 0 pieds de large (n* 121). XXin. Franck {AmbroUe), d'Herentali, 1555-1619.

70. .Nativili'-, de nuit, avec auges clianlaiit; loile de 8 pieds 1/2 sur 7 pieds 5 pouces do large in" 147).

71 . Le Christ e( Nicodènie, scène île nuil ; loile de 4 pieds 1/2 sur 4 pieds de large (n" 148).

XXIV. Galeazzo. de Milan, i5. .

72. Mars et Vénus; toile 4 pieds 4 pouces sur 6 pieds de lar-c (n" 153).

XXV. GÉRARD (Afarc) de Bniga, 1531-i590.

73. Paysage; 7 pouces 1/5 sur 9 pouces 1/2 de large (n° 47),

74. Paysage à la iléU-cmpe; 7 pouces 1/3 sur 9 pouces 1/3 de large (n" 48).

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XXVI. GOLTZIUS (BmH). de tfuI6reeft, i558-\6il.

75. Bacchus et un petit saiyre, dessin à la plume sur par- chemin ; 2 pieds 3 pouces sur I pied 1 1 pouces de large (u. 114).

76. Paysage haché à la plume (dessin sur papier collé sur bois) ; 1 pieds 3 pouces sur I pied 11 pouces de lai^ (n» 115).

XXVU. GoBTl {Gueldrop), Louoain, fSSS-i604.

77. Porlrail du comte de Cantecroîx, François Perrenot, de face; 2 pieds 4 pouces sur 1 pied 11 pouces 1/2 de large in° 191).

78. Autre; I pied 11 pouces 1/2 sur 1 pied 5 pouces de large (n* 193).

79. Autre; 1 pied 12 pouces sur I pied 4 pouces de large (n. 198).

XXViri. GUECTOBUEZ {Pierre), dAimterdam, t.. 1540.

80. Portraits du duc de Saxe et de sa femme; 3 pieds 5 pouces sur 5 pieds 4 pouces de large (n° 22 1 ).

81. Portraits de deux princes de la maison de Bavière; 3 pieds 5 pouces sur 5 pieds 4 pouces de large <n° 222).

82. Portraits de quatre princes de la même maison ; 3 pieds 5 pouces sur 5 pieds i pouces de large (n* 223).

83. Portrait d'un prince de cette maison ; 2 pieds 1/2 sur

2 pieds 7 pouces de large (n° 2Î4).

84. Autre ; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds M pouces de large (n» 225).

85. Autre ; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 5 pouces de large <n* 226). 8C. Auti-e; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large

in° 227).

87. Autre, 2 pieds 5 p. sur 2 pieds 1/2 de large (n- 228|.

88. Autre; mômes dimensions (n° 229).

89. Autre ; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 5 pouces (n* 230). 9(1. Autre , 2 pieds 5 p. sur 2 pieds 1 pouce 1/2 <n> 231).

91. Portrait d'une religieuse allemande; 2 pieds 5 p. 1/2 sur2 pieds 1/2 de large (n° 232).

92. Portrait de l'auteur, Pierre Guecturney et de son frère ;

3 pieds G pouces sur 4 pieds 1 pouce (n* 233).

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93. Portrait d'un prince allemand; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 4 pouces J/3 de large (u' 251).

94. Autre ; mêmes dimensioas (n" 252).

XXIX. HoEFNAEOEL <Geon7«f), d'Anvert, 1545-1600.

95. Vase de fleurs, miniature ; 7 pouces 1/2 sur C pouces de large (n° 105).

XXX. HOLBEiN IHani), li'Augtbourg, 149S-tSS4.

96. Les Sept péchés mortels; 1 pied 4 pouces sur i pied 6 pouces ) tiers de large (n° 128).

XXXI. Kev (Cuiflaume), de Bréda, 1520-1563.

97. Tête de Teninie h burbe ; I pied 1 pouce sur 14 pouces de large (n- MO).

98. Saint-Jacques ; 2 pieds I pouce sur ( pied 10 pouces de large (n* 123).

99. Une reine de Perse ; toile collée sur t>ois, de 4 pieds sur 3 pieds 3 pouces de large (n° Ifô).

100. Patlas (portrait de M"* de Berghem); \ pied 9 pouces de haut (0° 181).

101 . Portrait du conile de Caritecroix ; ï pieds 6 pouces sur

1 pied 12 pouces 1/2 (n" 194).

102. Autre ; toile de 7 pieds 2 pouces sur 3 pieds 3 pouces de large (n- 200).

103. Portrait d'une dame namande; toile, 3 pieds 10 pouces sur 2 pieds de large (n" 214).

104. Portrait d'une dame flamande; toile, de 8 pieds 1/2 sur

2 pieds de large (n° %ô),

105. Antre ; 3 pieds 1 1 pouces i^ur 2 pieds de large (u° 21C).

XXXII. LAitBEKT iFridéric). d'Amtlerdam -1564.

106. Le Rapt de Ménétas ; 3 pieds 7 pouces sur 4 pieds 1/2 de large (n* 94).

XXXIII. La Porte (tfoni de), ... .-15...

107. Pm-trait de H. de Miserey, François Urusset; toile de

3 pieds 4 pouces sur 2 pieds 1/^ de large (n° 212).

XXXIV. Le Ilosso {Jean), de Florence, 1498-1531.

108. Le Triomphe d'Amour; toile, de 4 pieds sur 4 pieds de large (n° 259).

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336

XXXV, LiClNio iJean-Atitoittei, dit Le Pordenone, 1484-1540.

109. Poclrait, de Raphaël d'Urbiii et du Pordenone ; toile de

4 pieds sui' 3 pipds 1/2 de large (n° 261). MI). Scipion ; 3 pieds W2 sur 4 pieds 1/2 de larfie <n°3â0).

XXXVI. Mabusï: (Jean), de Maubeuge, i470 1533.

111. Dieu de pitié ; 12 pouces 1/3 sur 9 pouces 1/3 de large (n' 97).

XXXVII. MOSTAËRT (Franpois), 15...

112. Paysage; 7 pouces 1/3 sur 11 pouces 1/3 de lur((e (n-51).

XXXVIII, MoSTAERT (GiHe»), tl'WuUf, 15.. -1601.

113. Fuite en Egypie, paysage d'Iiiver; I pied 2 pouces sur 1 pied 9 pouces 2/3 do large (n° 52).

114. Incendie, pillage et escarmouche, paysage ; 1 pieti 7 pouces 1/2 sur I pied 4 pouces de large (n" 53).

1i5. Paysage historié d'une poissonnière de mer ; 9 pouces 1/4 sur 8 pouces 1/4 de large (n<» 54).

1 10. Paysage ; 8 pouce.'; 1/3 sur 8 pouces 1/3 de large (n» 55).

H7. Paysage, sur planclie de cuivre, feu nocturne et monas- tère de religieuses ; 13 jiouces 1/2 sur2 pleds2 pouces 1/4 de large (nose).

118. Nativité et seize actes de lu Passion autour; 3 pieds 7 pouces 1/2 sur 2 pieds 15 pouces de large (n»64).

1 19. Dieu de pilié assis dans un paysage ; I pied 10 pouces 1/2 sur I pied 5 pouces 1/2 de lai^e (no C5).

120. Nativité, dans un paysage d'hiver; I pied 3 pouces sur I pied 9 poitce.s de large (n» 60).

121 . Sainte Madeleine dans une grotte ; I pied 1/2 sur I pied I pouce de large (n« 67).

122. Crucifix ayant au pied une Madeleine; Ipied 10 pouces 1/2 su.- Il pouces 1/2 de large (no 68). Voirarl. 150.

XXXIX. Pantoja de la tnvz iJean), de Madrid, i55i-16i0.

123. Portrait de Pliilippe III, roi d'Espagne ; 2 pieds 4 pouces sur I pied 1 1 pouces de large (n» 179).

124. Portrait de la reine, Teinine de Philippe III ; mêmes di- mensions (no 180).

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337 -

125. Portrait de dona Isabelle Suarez (maîtresse de François Perrenot); 4 pieds sur 3 pieds 7 pouces (no 196).

126 Autre; mêmes dimensions (n» 197).

i27. Portrait de Jean-Antoine, fils naturel de François Perre- not et d'Isabelle Suarez ; 3 pieds 15 pouces sur 3 pieds (no 198).

XL. 9oKCHiSO {Jean-Baptùle}, dit Boziato, 1500-1510.

128. Tête de mort, au crayon noir, dessin sur papier bleu;

6 pouces sur 7 de large, atlache d'argent m" 1:i5).

129. Femme nue, dessin au crayon noir sur pupier bleu ; S pouces sur 4 pouces 2/3, attache d'argent {n" I3C).

XLI. Da Ponte (yacguet), dit U Bassan,de Basmno, 1510-1592.

130. Paysage avec ménagerie; 4 pieds i pouces sur 6 pieds moins ,1 pouce de large (n" 96).

XLII. PoRBUS (FrançoU), dit le Vieux, de Britget, 1540-1584.

131 . Têtes d'àne, de chien, de renard, de lapin des Indes, de clial ; l pied 3 pouces 1/-2 sur I pied 4 pouces de large (no 109).

132. Tôte de chien blanc ; 12 pouces sur 12 pouces de large (no 112).

133. Portrait de M""" de Brabançon ; 2 pieds (i pouces sur l pied 15 pouces l/'2 de large (ii" 18'J).

134. Portrait du comte de Canlecfoix ; 2 pieds 7 pouces sur

I pied 13 pouces |u' iy5j.

XLllI. Prévost (Jacques), de Gray. 15. .-1561.

135. N. D. avec son enfant; 1 pied U pouces sur t pied 5 p.~t/2 de large (n° 139) (no 391 du Musée de Besançon).

XUV. PULZONE (ticipion), dit le Gaétan», dd Gaéle, 15.. -1550.

136. Portrait du cardinal de llr.uivelle, sur cuivre; 2 pieds H pouces 1/2 sur 2 pieds I pouces (n" 171) (n" 240 du Musée de Besançon).

137. Portrait de ta Corambone (copie) sur toile ; 2 pieds

7 pouces 1/2 sur t pied 13 pouces (n° 189).

t3&. Portrait de Cleris Famèse (copie) ; I pied 1/2 sur 1 pied

I I pouces de large (n" 190).

23

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XLV, RoBUSTi iJttcquea) dit le Tintoret, de Venue, 15if- i594.

139. Le Cil ris L ei la rernme adultère -3 pieds 3 pouces sur 5 pieds de Urge<n° 161).

XLV£. ROTTENAMMEB {Jean), de Munich, 1564-1693.

140. Résiirreclinn de Lazare, sur cuivre ; 14 pouces sur 1 p.

2 pouces 1/J de large (m 72). XLVn. Savkiw [Jaeque»), de Cowtray, i5..

141 . Paysage, avec une feuille transparenle ; 4 pouces 1/5 sur 7 pouces 1/3 (n» B3),

XLVIIL ScHWEiGER (Emmanuel), iS..

142. Portrait d'une femme coiffée de blanc ; toile, dans uue botte de fer blanc (n''256),

XUX. Sii-vio {Jean-Pierrei, de Venue, tSOO-tS..

143. Portrait de femme; toile de 3 pieds moins un pouce sur 2 pieds I/-2 de large (n" 87).

L. Spranger (Barthetemi), d'Anven, 1546-16...

144. Deux cliiens ; 2 pieds 7 pouces 1/2 sur 5 pieds 3 pouces de large (n" 122)

LE. Van Stkkn'wyck (Henri), dit la Chouette, 1550-1604.

145. Le Camp d'Holopljerne, paysage de nuit ; 15 pouces sur 15 pouces (le lai^(n'57).

146. Incendie, paysage; rond, 12 poticés de diamètre (n°&S|.

147. Teiitaliûii de Saint-Antoine ; rond, 8 pouces de dia- nuMi-e (n° M).

t4A. Lotli, pnysage ; rond, Il pouces 3/4 de diamètre (n'GIl. 149. Tentation de Saint- Antoine; t') pouces 1/2 sur I pied

3 pouces 1/2 (u" 62).

151). Bain lie Diane avec les Nymphes; figures de Sleenwyck, paysage de P. Breugliel, sur cuivre ; I pied sur I pied 1/2 et l/i de pouce de large in" 73).

151. N.-D. tenant l'Enfunl Jésus; 1/2 pied sur 5 pouces 1/2 de large (n" 74).

152. Perspective d'église (Ips figures sont de Gilis Moslaert), I pied 1/2 sur ! pied 6 pouces (n" 93).

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LIT. Steevens (Pierre), dtMalinei, 15. .. 153. Paysage ;2pieds 11 pouces sur 4 pieds 3 pouces de large

<n» If. I&4. Autre; 2 pieds t pouce sur 2 pieds 13 pouces de large

(no 2). \o5. Autre; 2 pieds 9 pouces sur I pied 12 pouces de large

11° 3).

156. Autre; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 10 pouces de large (n» 4).

157. Autre; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (no 5).

158. Autre; t pied 10 pouces sur 2 pieds 5 pouces de large (no 6).

159. Autre; I pied 8 pouces 1/2 suri pied 15 pouces de large (n» 7).

160. Autre; t pied 6 pouces sur 2 pieds I pouce de large (no 8).

LUI. STiMMER(To6te), de Straibourg, i550-i5...

161. Paysage; I pied 13 pouces sur 2 pieds 1/2 de large (no 14).

162. Autre ; mêmes dimensions (no 15). LIV. Strada {Jean), de Britget. i53G-i605.

163. Une Prudence; I pied 7 pouces 1/2 sur I pied de large (no 98).

LV. SUNDER (Lmcoj), dit Cranack, de Cranaeh. 1472-15...

164. Adam ; 7 pieds 1/2 sur 3 pieds 10 pouces (no 159).

165. Eve; mêmes dimensions (n» 160).

LVI. Vannucchi (André), dit detSarte, de Florence, iA88-i 530.

166. Portrait d'homme ; toile; 3 pieds 3 pouces sur 2 pieds 9 pouces (no 185).

LVII. VarotaRI [Alexandre), dit le Padoifun, 1590-1650.

167. Un lièvre; 12 pouces sur 9 pouces 3/4 (no 132). LVIII. Vkcellio [Tiîiano), dit le TitUn, de Pimie. i477-i576.

168. Un enfant nu, couché ; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds

1 pouce de large (no 90).

I69< Une Temme devant un miroir tenu par l'Amour ; 4 pieda

2 pouces sur 3 pieds 9 pouces de large (no 9 1 ),

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340

170. Uiie femme nue remellant su chemise ; loile collée sur buis, 4piedRSur 3 pieds 1/2 de large (n" 151).

171. La Pluie d'or ; toilecollée sur bois, 3 pieds sur5 piedsl/2 de large (n« 162).

172. Portrait du chancelier Nicolas Perrenol de Granvetle ; 4 pieds sur 3 pieds 3 pouces de large (na 173).

173. Autre ; 3 pieds 6 pouces 1/2 sur 2 pieds 1+ pouces de laiiîedin 175).

174. Aiihe icopie) ; 3 pieds 13 pouces sur 3 pieds de large (II" Wl I (aujourd'hui au musée de Desancon, n" 463).

175. Portrait de Nicole Bonvalot, femme du chancelier Perre- nol de Granvelle: 3 pieds G pouces 1/2 sur 2 pieds 14 ponces (n» 17ti).

I7C. 4utre (copie) ^ 3 pieds 13 ponces sur 3 pieds de large (no '202).

177. Portniil d'une femme assise, loile ; 3 pieds 14 pouces sur 3 pieds de large ma 174).

178. le colossale, toile ; I pied 1/2 sur I pied 1/2 de large (n- 262).

LIX. Vinci {Léonard de), de Vinci. 1452-i5l9.

179. Joconde, reine d'Egyple, sur hois; 3 pieds de haul sur 2pieds (lelarge(n"258).

LX. Vos (.l/octin de). d'Anvfr», i5^4-i604.

180. Une <;riii:illxion avec N.-D.. Sainl-Jean el autres ligures ; tuile ; 1 pit^d 9 pouces 2/3 sur I pied 5 pouces 1/2 de hirgein" i:W).

181. 1.^ Christ au Jai-dlri dus Oliviei-s ; 2 pieds .1 pouces 1/2 .sur 1 pieti 9 pouces 1/2 de large (u" 139).

IK^. La Nativité ; I pied 13 ponces sur I pied C pouces 1/2 de

large! W).

183. La Nalivil6 ; I pied 8 pouces 1/2 sur 1 pied 2 ponces 1/2

de;iarj,'e (ii" I4i). iM. Lii lUîsunection de Lazare ; toile ; 8 pieds 9 pouces sur

."> pieds 5 pouces /2 de large <n" 144) (aujourd'hui .dans

rt'Ulis^e Suinl-Pierre, a IJesançon). 185. Saiiit Jérôme; toile; 8 pieds 12 pouces sur 5 pied^ 7 p.

de luj-ge (W 145j.

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186. Cruciflx, sur marbre noir ; 2 pieds 7 pouces sur I pied (3 pouces de large {n- t68).

187. Portrait d'une damo: loile collée sur bois ; 1 pied M p. sur I pied 4 pouces 1/2 de large (n° 199).

188. Quatre porirails: Andréa del Sarte, le Tinioret, Michel Coxie et Martin de Vos; toile; 3 pieds 10 pouces sur •2 pieds 10 pouces de large (n*206).

189. Portrait d'un enfanl ; loile ; I pied 1/2 sur 2 pieds 3 p. de large (n» S07>.

LXl. Vos [PUrre He), d'Anven, 15.. -16...

(90. Un Crucifix à la détrempe; 10 pouce.s 2/3 sur 8 pouces de lai^e {n-^33i.

191. N.-D. des Sept douleurs, h la détrempe ; 10 pouces 2/3 sur 8 pouces (n- 134).

LXII. Vbiendt {Françoiâ de) ou Fhanz Floris, d'Aneeri, iSSO- 1570.

192. Trois femmes, de buste, tenant un livre de musique;

1 pied 6 ponces 1/2 sur t pied U pouces 1/3 de large (n' 83).

193. Télé de Bacchus; I pied 12 pouces sur 1 pied 6 pouces de large (n° 84).

194. Tête de Céi-ès; I pied 12 pouces sur 1 pied 6 pouces de large (n= 85).

195. Portrait de Thomas Perrenot, seigneur de Chanlonnay ;

2 pieds 9 pouces 1/2 sur 2 pieds 1 pouce de large (n° 177). LXIII. Vribndt {Françoiê de) ou Fhanz Flobis le Jeune, d'An-

oeri, 15.. -te..

196. Portrait du comie de Canlecroix et de M"" Caille, en fruitiëre, loile; 4 pieds sur 3 pieds 4 pouces de large (n° 100). (Original conservé au ciiàteau de Buthiers (Hle- SaOne.)

LXIV. Walckbmburg (Frédéric), de Malinea, 15. .-16...

197. Paysage, toile ; 1 pied 10 pouces 2/3 sur 2 pieds de large {n° 34).

198. Autre, toile ; 2 pieds 6 pouces sur 3 pieds 11 pouces de lai-ge (n" 35).

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LXV. Walckemburg (fîilû), de Malinei, 15. .-16.,. )99. Incendie nociume de Troye ; toile ; 3 pieds 15 pouces sur 5 pieds de large (n" 152).

200. La tour de Babel ; 1 pied 6 pouces sur 2 pieds 4 p. 1/2 (n° 20).

LXVI. WalCKEHBUBO (Luee), de Malinei, vers iSSO.

201 . Paysage ; I pied 12 pouces sur 2 pieds 3 pouces de large in- 16).

202. Paysage : 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces de large <n" 17).

208. Paysage : 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces de large (n» 18).

204. Paysage ; I pied 11 pouces sur 2 pieds 2 pouces de large (u" 19».

205. Paysage; 12 pouces sur 1 pied 6 pouces 1/2 de large (n»21).

206. Paysage; 13 pouces suri pied 2 pouces 1/2 de large (n. 22).

207. Paysage j 12 pouces 1/3 sur 1 pied 7 pouces l/3de large {W 23).

908. Paysage; 12 pouces 1/4 sur 1 pied 6 pouces de lai^ (n" 24).

209. Paysage; 13 pouces suri pied 1/2 de large (n* 26). 2t0. Paysage ; 1 1 pouces sur 14 pouces de large (n" 27). 2t1. Paysage & la détrempe ; rond, diamètre 9 pouces 1/3

(n- 28).

212. Autre h la détrempe; même diamètre et même forme (n- 29).

213. Autre, même diamètre et môme forme (n* 30), LXVII. Wai-Ckemburq {Martin), de Malinei, 1530-16...

214. Paysage ; 9 pouces 1/2 sur 13 pouces de large (n- 25). LXVIII. Weebdt {Adrien de), de Brweellet, vert 1510.

215. Paysage ; rond, 9 pouces de diamètre (n" 31).

316. Autre; 14 pouces 1/3 sur 1 pied 2 pouces de large

(n- 32). 217. Autre; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 13 pouces de large

(n' 33).

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1. -~ Uythologia.

218. Diane, d'un maître italien, sur cuivre; 14 puuces 1/2 sur

9 pouces de large (n° 1 13). 'JIU. Vénus et un salyre, sur cuivre; I pied de haut (n» 263). 220 Vénus, un salyre et l'Amour ; même dimension (n* 2tti),

II. - Piété.

221. Triptyque dont le panneau central représeitle l'Adora- tion desMages;les volets, la Nativité, et la Fui te en Egypte, d'un vieux maître ; 2 pieds moins 1/2 pouce sur 12 pouces de large (n" 97),

222, Crucifixion, sur cuivre; 2 pieds sur 2 pieds de large environ (no 257).

S23. N. D. par uu vieux maître ; 3 pieds 2 pouces 8ur2 pieds G pouces de lurge (u" 150).

224. N.D. tenant l'Enrani, par un vieux maître, tableau cin- tré; I pied 13 pouces sur I pied 5 pouces 1/2 de large (no 86).

225. N. D. avec l'Enfant dormant;2 pieds 7 pouces sur I pied 14 pouces 1/2 de large (n» 143).

226. Saint Michel avec ses anges combultani les démons ; I pied 6 pouces sur 15 pouces 1/2 de large (no U2j.

C, PoFlr«Ila.

1. '— ilaUon de Bréderode.

227. Portrait de M. de Bi-éderode, d'un vieux multre ; 1 pied 5 pouces sur I pied I pouce de large (no 186).

228. Portrait de Mme de Bréderode, d'un vieux maître ; I pied 5 pouces sur I pied t pouce de large (no187).

229 Portrait d'une demoiselle de cette maison ; I pied 8 pouces sur I pied 2 pouces de large (no 234).

230-231 . Deux portraits en miniature, dans une bulte ronde, de deux seigneurs de celte maison ; diamètre 1/2 pied (n°' 247 et 248).

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232. Portrait d'Albert, comte de Carpi; 9 pouces sur 7 de large (no 240).

UI. Maiton tU GranveUe.

233. Portrait d'AnloinePerrenot,aloi-sévêqued'Arras;3 pieds sur I) pieds 5 pouces (n° 205).

Autre, à ia même époque, par Crispiaa Van den Broeck (ait. 39). Autre en costume de cardinal, par le Gafitano (art. 134). (Aujourd'hui no240 du Musée de Besan^^on.)

234. Portrait de Charles Perrenot, abbé de Faverney, frère du cardinal; 5 pieds 4 doigissur 2 pieds 1/2 de large (n* 241).

Portraits de François Perrenot, comte de Canlecroix, neveu du cardinal, par Key (art. 100 et 1(H); par Gortz (art. 70 et 77); par Porbus (art. I31)-,"d'lsabelle Suarez de Mendoza, sa maîtresse, par Pantoja de la Cniz (art. VM et 125); de Jean-Antoine Perrenot, leur flls naturel, par Pantoja (art. 126);— de François Perrenot avec de- moiselle Gaille, sa maltresse, par Franz Floris le Jeune (art. 195) ; de demoiselle Gaille, par Pierre d'Argent (art. 16).

235. Portrait de Frédéric Perrenot, frère du cardinal, sei- gneur de Champagney ; 5 pieds sur 2 pieds 1/2 de large (n' 242).

Portraits de Jean-Thomas Perrenot, neveu du cardinal, seigneur de Maiche, par Alonzo Sanchez (art. 172); de Marguerite Perrenot, sœur du cardinal, dame de Venues, par Pierre d'Argent ^art. 13).

236. Portrait du chancelier Nicolas Perrenot de Granvelle; 13 pouces sur 1 1 pouces de large (n" 208).

237. Portrait du même, de face; I pied 7 pouces sur 1 pied 3 pouces de large (n° 210).

Autre par Le Titien (art. 169 et 170); autre, copie [par Pierre d'Argent, sans doute] (art. 171). (Aujourd'hui n°2B3 du Musée de Besançon.) 2;^. Portraits de Nicolas Perrenot et de Nicole Bonvalot sa

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345

femme en forme de tablier ; 1 pied 7 pouces sur I pied 4 pouces de large (n° 209).

Portraits de Nicole Bonvalot, parle Titien (art. 172); copie du même [par Pierre d'Argent, sans doute] <art. 173) ; de Jacques Bonvalot, seigneur de Champagney, père de Nicole, par Girard d'Argent (art. 11) ; deJacques de Saint-Mauris, prieur de Bellefontaine, Bis d'Etiennette Bonvalot, et par uonséqueni cousin germain du cardinal, par Pierre d'Argent (art. 14). 2.39. Portrait de Nicolas Pcrrenor, lils de Thomas, et neveu du cardinal ; tulte ; 4 pieds t/2 sur 2 pieds t/2 de large (n- 213).

Autre par Pierre d'Argent (art. 12)

Portrait de Thomas, seigneur de Chantonnay, frère du cardinal, par Franz Florig (art. 194).

IV. Uaiion de Morubéliard.

240. Portrait d'un prince de Montbéliard, par un vieux maître; 2 pieds 4 pouces 1/2 sur I pied 1/2 de large (n* 217).

V. Itaûotu d'Autriche, de Bourgogne et d'Etpagne.

241 . Portrait de l'empereur [Charles-Quint], de la main d'un vieux maître; 2 pieds 7 pouces sur 1 pied 11 pouces de large (no 218).

242. Portrait de six enfants de Philippe I", roi de Castille; 1 pied sur 1/2 pied de large |n° 219).

243. Descente de la maison de Bourgogne, papier collé sur toile, sont peints tous les princes; 7 pieds 3 pouces de de large (n» 253).

244. Portrait d'une dame de la maison d'Autriche, tenant une Aile en ses bras, de la main d'un vieux maître (no 254).

VI. Portraits anonymes.

245. Portrait de Jeune homme, profll ; 1 pied 1 pouce sur 13 pouces de large (n° III ).

246. Vieux portrait t d'un bon vieux maître > ; 2 pieds 5 p. 1/2 sur 2 pieds de large (n° 124).

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247. Une dame religieuse ^ 6 pouces sur 5 pouces 3/4 de large (n- 137).

248. Un homme d'église ; t pied sur It pouces de Ui^ (n« 235).

246. Une dame allemande; 13 pouces sur 9 pouces de lai^e

(n- 236). ffiO. Un seigneur d'église; I pied sur 15 pouces (n* 537). 251 . Un gentilhomme savoyai'd ; t pied sur 13 pouces de lar^e

<n= 238). '^2. Une dame btessanne ; 15 pouces sur I2delarge in>239)

253. Une dame habillée, sans lète ; 5 pieds sur 3 pieds 1/2 de large (n- 243).

254. Un enfant nu, toile; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 10 pouces (00 244).

255. Un seigneur allemand, l'épervier au poing ; 1 pied 12 pouces sur I pied 1/2(00 250).

Vm, Tableaux dhen

256. Un vase de fleurs, d'un vieux maître ; I pied t pouce 1/2 sur 13 pouces 1/2 (ii°38).

257. Une pièce à la détrempe : Galères retournant du Levant Inon cotée).

258. Une chauve-souris ; 7 pouces sur 12 de large (n» 102).

259. Un rhinocéros; toile, I pied sur 1 pied 1/2 de lai^e (no 167).

260. Cosmographie manuscrite; Méditerranée (en partie), Ci- licie, Arménie, Chypre, Syrie, Judée, Palestine ei Egipie ; 9 pieds4pouces sur4 pieds 12 pouces de largelnoffiS).

261-262. Un Agrippa el un César, dessins au crayon sur pa- pier (non coté)

263 Orphée et les Muses, dessins à la plume, sur parchemin, dédié au cardinal de Granvelle Inon coté).

264 Plans du cliÂteau de Scey [d'Hugues Maire, son cons- tructeur par ordre de Granvelle, sans doute], sur papier.

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D. Senlptiirc* de I* Bea*l«MtNce.

LXIX. BuoNAROTTi [Michel-Ange), d'Arezzo, i4'J4-1554.

265-267. Trois figures de marbre couchées, deux sur pié- destal de bois, l'autre sur piédestal enrichi de marbre {no20)(l).

268. Crucifix d'ivoire sur croix d'ébëne plantée dans un ro- cher , 15 pouces de haut {n" (C6). V art. 40.

LXX. DUBEB (Albert), de Nuremberg, i47i-i5S8.

269. Tête d'enfanl criard, ayant une mouche qui le pique au froni, bois ; 9 pouces de haut |iio 1H).

270. Saint-Sébuslicn, statuette eu bois ; 15 pouces de haut (no 110).

LXXI. Landry (Piètre), de Satins, 1540-15. . .

271 . Douze tètes d'empereurs en marbre blanc, dans des dallions de marbre jaspé, ronds ,- 1 pied t3 pouces de dia- mètre <un de ces profils: un Vespasien, est conservé au musée archéologique de Besancon, quatre médaillons de marbre jaspé avec inscriptions existent encore au palais Granvelle).

LXXll. Prévost (/orgue*), de Gray, 15..-156i.

272. Sépulture historiée d'un Christ, bas-relief de marbre blanc; I pied I pouce sur 1 pied 1/2 de large (no I7|.— Voir Pièce justificative 111, b. 7.

373. La Charité, statue en marbre;! pied 5 pouces de haut

(no 38). V. b. 8, Pièce justiflcalive 111. S74. La Foi, slaluetle de marbre; I pied 5 pouces de haut

(n- 37). V. b. 10, Pièce jusliflcative III.

ScDlpIarcB dlTCrflCH.

275. Cerf couché avec double ramure de cerf naturelle, bois coloré.

(1) Le numérotage primitif des sculptur tures dans l'Invenlaire de 1607 qui nous sert

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276. Staliieltede Vigneron, la tête coiffée d'un chapeau en- guirlandé de feuilles de vignes, appuyé sur un b&ton, au- tour duquel s'enroule un cep; 1 pied 2 pouces de haut (n« 112).

II. Bronzes.

LXXIir. COP, fondeur et dêelettr de brome, v. 1560.

277. Figurine de Pallus > i-éparée de la main de Cop fn^eOl.

278. Figurine d'Iiomnie : même hauteur que Pullas in' 70). 27fl, Figurine d'homme coifTé d'un morion lid.) (n» 7U. 'J80. Femme assise (id.l (H" 781.

281. Aulre (n- 77).

282. Baccluis jeune, tenant des raisins i?) ; haut de 14 pouces (no 57).

283. Citpldon ailé : haut de 3 pouces (ti" 82).

284. Autre ; même hauteur (n'Pâ).

285. Europe ; haute de 11 pouces (n" 50).

286. Hercule combattant avec un cetiiaure; lu-onze ronge; haut de 1 pied 10 pouces 1/2 (no 34).

287. Hercule tenant une massue ; haut de 9 pouces (tt» lî2).

288. Autre ; haut de 1 pied In" 51 ).

289. Autre tenant un enfant d'une main, sa massue de l'autre (n"55).

290. Un Laiitin (?) ; haut de 12 pouces (n» R2).

29t . Un Laocoon ; haut de 15 pouces ; piédestal de bois noir enrichi de deux petites toies de marbre (n» 48).

292. Luci-ëce ; haute de 7 pouces (n» 79).

293. Marsyas ; haut d'un demi-pied (n* 87).

294. Tête de Méduse ; haule de 1 pied 15 pouces (n» 27).

295. Satyre les hras ouverts ; haut de 14 pouces (n» 58).

296 Vénus, le pied sur un escabeau, avec Cupilon ; haute

d'un demi-pied (n* 75). 297. David tenant la tête de Goliath; haut de 10 pouces

(n» (JO). 298- Les douze Empereurs avec liases sur piédestaux de

bois noir (ti» 49). 299. M élu si ne,, avec couronne dorée.

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3i9 :SOO. Enfant criard ; haui d'un pied {n" 30). 801 . Tête d'enfant ; haute de 13 pouuus <u* 93).

302. Figure de femme ; haule de 5 pouces 1/2 (n" 74).

303. Femme nue, assise sur un tour enveloppé de drape- ries ; haute de 1 pied (n» 47).

30i. Torse de femme nue, tenant une coquille de mer ; haute

de 15pouces (n°31). 3(fô. Femme nue coucliée, écrivunl (la fî^omJtri«) ; haule de

12 pouces t/2; à la base une géomélrie (n'SZ). 30fi. Cheval de bronze , haut d'un pied 3 pouces i28).

m. - Cire.

307. Un Bacchus en liasse taille.

308-300. Deux médaillons ronds d'empereurs (cire et poix-ré- sine).

310. Enfant élmuché à sa naissance, sur le vif.

311. Deux figurines d'homme et de femme s'embrassant (d'a- près un groupe de marbre envoyé k l'empei-eur).

312. Têle colossale (uire noire).

IV. ~ /toi,-B.

313. La Cliarilè avec deux enfants nus; liaule Je 11 pouces Ui" 109).

314. La Mort lenuni uni' liorloKf' fl une bêchr; haute de 14 pouces (II" 107).

315. Une N.-U.sousiiti dùnie soiiicnii de quatre piliers; haute de I pleii 3 pouci's m" 108).

V. - Marbre.

31(1. Diane nue, c<)ucli6e, embrassant un cerf; bas relief; 1/2 pied sur II pouces de larKC (n- IIB).

317. Antre embrass.-int d'une ninin un cerf, de l'autre un cliien ; bas relief.

318. Un terme ou gaine eu forme de torse de femme à l'an- tique; en contre bas couvrent ces bus-reliefs les trois Grâces enlacées ; haut de 'i pieds 1 1 pouces 1/2 (n" 3).

319 Hercule; haut d'un pied {n" 115).

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350

320. Vénus et Cupidon couchés, bas relier à l'antique; haut de 11 pouces chaque sur 1 pied 1 pouce de lar^ (n> 24j.

321 . Médaillon de Jean-Galéas Visconti, duc de Hilan, avec l'inscription lO. oai^ca}z vicecohes dux p. hil[ani) : rund. 8 pouces de diamètre (n* 16).

322 Un petit chien de marbre ; haut d'un demi pied (n- 33). 323. Deux petites télés d'enfant; haut de 7 pouces (n' 21i. 32i. UneN.-D. assise, tenant l'Enrunt; haute de 1 pied2poiic«s

(n- m. 3^. Un saint Antoine ; haut de 1 pied 2 pouces (n" 39).

VI. Orfivrmie.

326. Jeune homme surprenant une femme couchée, au pied du lit un Cupidun ; bas relief d'argent, avec argent moulu aux corniches, colonnes et remhossements dorés (n- 46).

327. N.-D, en bas-relief ciselé ; haut de 9 pouces 1/2 (n- 107).

328. Résurrection sur un rocher, argent et argent doré ; haut de 8 pouces (n* 118).

VU. - Plâtre ou gyp*«.

329. Charles-Quint (marbre en plusieurs pièces). :»0. Philippe le Bon(id.).

331. Hélène de Bréderoile, mère du comte de Cantecroix (moulée sur.uature).

332. Apollon (moulé sur l'antique)

333. 10 télés d'empereursi, aux moulures tournées et dorées ei inscriptions en lellres noires dans les moulures (en la salle).

334. 12 munes de lions,

335. Nativité en relief; haute de 2 pieds.

336. Tête de femme coitTée à l'antique, cheveux élevés.

337. Petite tôte de femme, antique.

338. Tète de guerrier antique.

339. Tôte de ciiérubin. d'ordre ionique formant coude.

340. Trois tètes dont une de femme.

341. Deux tètos, l'une de vieillard, l'autre de vieille, peints couleur de chair,

342. Tète d'homme.

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VUl. - Ptomb.

343. Médaillon de Ckéron.

IX. Terre eaite

344. Satyre nu. lenant un panier de fruits, peint couleur de chair ; haut de 5 pieds (n» 44).

345 Femme nue tenant son pied droit à deux mains, colorée, même dimension (n" 45).

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M. ALFRED MILLIARD

DE FEDRir

ET SA COLLECTION D'OBJETS PRÉHISTORIQUES

Par M. le 0' Albert GIRARDOT

Séance du J4 décembre i90i.

Il y a quelques mois, en vous rendant compte de l'ouvrage de M. E. Chantre, t L'homme quaternaire dans le bassin du Bhône », je vous rappelais les nombreuses découvertes d'ob- jets intéressants des temps préhistoriques, dout la Fraocbe- Comtéaétélethâtre, et j'exprimais le regret de voir un grand nombre de ces pièces dispersées dans divers musées, en dt^hors de noire pays, et vraisemblablement perdus, à tout jamais, pour nous. Aujourd'hui, je suis heureux de vous annoncer qu'une colleclion très importante des produits de l'industrie humaine, pendant les âges de la pierre, vient d'ëlre léguée au musée [l'archéologie de Besançon, par son auteur M. Alhed Milliard, notre confrère, récemment décédé, en considération de la Société d'Emulation du Doubs, et des services qu'elle a rendus depuis sa fondation, et qu'elle rend encore journellement, h la science et à la province.

M. Milliaril était à Paris, il y avait fait ses premières études et son droit, puis il était entré dans l'administration des télégraphes ; sa santé, assez délicate, ne lui permit pas de suivre celte carrière jusqu'à l'âge de la retraite, et de bonne heure, il vint se fixer k Fédry, dans la Haute-Saône, au milieu de ses propriétés. A Paris, il s'était occupé de lit- térature, et avait publié quelques articles dans diflérenles

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revues, el même un livre de poésies ; à Fédry, sans négliger les lettres, car il y écrivit encore un second volume de vers, il se passionna pour l'histoire locale el surtout pour l'arcliéo- fogic préhistorique, il parcourut, à bien des reprises, le ter- ritoire de sa commune, l'e^iaminant pied à pied, recueillant tous les débris de l'industrie humaine primitive qu'il rencon- trait, et inscrivant scrupuleusement le point chacun d'eux avait été trouvé. C'est ainsi qu'il parvint à rassembler une importante collection, d'une valeur scientifique indiscutable, parce que toutes ses pièces ont une origine bien connue, et une authenticité absolue.

Le village de Fédry est situé sur la rive droite de la Saône, à l'ouverture d'une vallée, dirigée du nord-ouest au sud-esi, qui sépare deux groupes de collines peu élevées, entrecou- pées de dépressions plus ou moins profondes. Une plaine d'alluvions actuelles, d'un kilomètre de largeur, la sépare de la rivière à l'est, et tout autour de lui, dans les autres direc- tions, le sol est formé de terrain jurassique, recouvert, au nord-ouest, par des argiles tertiaires et, au nord, par un dé- pôt de transport plus récent, qui renferme des chailles, pro- venant des couches jurassiques, et des cailloux roulés, d'ori- gine vosgienne.

Cette situation était des plus avantageuses pour l'homme primitif : à proximité d'une rivière poissonneuse, au milieu de forêts peuplées de toutes sortes de gibiers, il trouvait fa- cilement les moyens de subvenir à son existence, en même temps qu'il rencontrait à la surface de la nappe alluviale du nord, des galets de roche dure avec lesquels il pouvait fa- . conner ses instruments. Aussi, s'y raontra-t-il dès les débuts de l'âge de la pierre, comme en témoignent les haches tail- lées du type dcChelles, recueillies par M. Milliard; elles sont rares dans sa collection, sans doute parce que les premiers habitants étaient, eux-mêmes, peu nombreux dans le pays. Quelques instruments, de forme moustêrienne, indiquent aussi la présence de l'homme de ce temps dans la contrée;

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- 354 - mais aucun objet ne peut être rapporté aux deux dernières époques paléolithiques; la région était alors probablement inhabitée. Il en fut tout autrement à l'âge de la pierre pulie; l'homme n'était plus alors un nomade qui séjournait peu dans cet endroit, mais un véritable habitant qui y vivait à de- meure i c'i-st au moins ce que l'on peut conclure des stations reconnues par M, MiHiard, qui lui ont procuré un très grand nombre de débris de l'industrie néolithique. L'une d'elles est située au nord du village, sur la hauteur det Clmrmon- noU, elle est peu importante et a fourni seulement quelques instruments. Une autre, beaucoup plus riche, occupe une grande étendue de terrain sur le flanc d'une colline, au lieu- dit lej BiUai-des, point d'ufi l'on domine la vallée de ta Saône, et dans le voisinage immédiat d'une vaste dépression du sol, la Combe Votron, les premiers habitants pouvaient se dissimuler complètement et rapidement, à la moindre alerte. I^ (roi^iëme station a été découverte à. la partie supé- rieure d'un faible monticule, au milieu de la plaine qui borde la Saône, au lieudit Ut Planche; elle a donné un nombre asisaz considérable de silex travaillés. M. Milliard a recueilli encoie, en différents points, sur le territoire de Fédry et aussi sur le leiriloire des communes voisines, d'intéressants débris de l'industrie humaine des âges de la pierre et do bronze, qui figurent tous dans sa collection, ainsi que plu- sieurs pièces de même nature trouvées dans les dragages de la Saône.

Telle est, en résumé, l'origine et la composition de cette collection que M. Milliard a léf uée à notre musée d'archéo- logie; son importanceetsa valeur n'échapperont à personne. Le musée de Besançon, pourvu de tant et de si précieuses reliques de la période gallo-romaine, est beaucoup moins riche en spécimens des âges de la pierre. H ne possède au- cune pièce paléolithique, mais seulement une série d'objets néolithiques, provenant de la grotte de Gourchapon, et quel- ques exemplaires de marteaux, de haches et de scies, en

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355 roche dure polie, rapportés du Danemark par M. le comman- dant Bial, très beaux, sans doute, mais auxquels dous préfé- rons lea trouvailles faites dans notre province, comme pré- sentant pour nous un plus grand intérêt.

Nous conserverons toujours un souvenir reconnaissant à la mémoire de M, Alfred Milliard qui, par ses investigations méthodiques et persévérantes, a pu jeter quelque clarté sur un des pointa les plus obscurs du passé de notre Franche- Comté, et qui nous a fait don gracieusement de toutes les pièces recueillies au cours de ses patientes recherches. Nous n'oublierons pas non plus que Madame Milliard a tenu & exé- cuter scrupuleusement ses dernières volontés, et s'est em- pressée de nous remettre sa précieuse collection, suivant le désir qu'il en avait exprimé; c'est pourquoi je me fais, ici, l'interprète de vos sentiments unanimes, j'en suis certain, en lui adressant te témoignage de la vive gratitude de la So- ciété d'Emulation du Doubs.

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CATALOCOE DE LA COLLECTION DE H. ALFBED MILLIARD

!■ Age de la Pierre taillée.

1 , ÉPOQUE DU CHELLES

2 haches taillées dans des chailles.

5 haches taillées en quartzîte.

2. ÉPOQUE DE HOUSTIER

•i lames, 16 pointes en silex; 14 lames, 11 pointes et 4 poinçons en quartzite provenant des Bitlardea,

6 pointes trouvées aux Ckarmonott,

i pointe, 1 grattoir, 1 lame, recueillis aux ChanoU.

Des pointée et des éclats de silex, de la mën?e époque, ont été récoltés ausMJ sur différents points du territoire de Fédrj" et se trouvent dans la collection.

II. Age de la Pierre polie.

STATION DES BILLABDES

IS percuteurs, 36 nucleus, 50 pointes ou fragments de pointes de flèches, 7 haches entières en amphtbolite schis- toide, 2 haches entières en serpentine, 20 fragments de ha- ches, 1 ciseau poli. 9 lames en silex retaillées, 40 grattoirs et un très grand nombre de burins, perçoirs, poinçons et éclats divers.

6 molettes, 4 polissoirs en grés; un fragment de meule dormante en granit ; des fragments de poterie grossière très épaisse, sans ornements ni goulot.

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STATION DES CHABMONNOTS

2 percuteurs, 5 nucleus, 9 pointes de flèches, \ hache po- lie entière, 2 fragments de hache en auiphibolite schistoïde, 10 grattoirs, 1 lame retaillée.

STATION DE LA PLANCHE

30 nucleus, 2 ou 3 fragments de percuteurs, I pointe de trait, 20 pointes de flèches, 1 déLrisde hache en amphibo- lite schistoïde, \6 grattoirs, 52 lames et une grande quantité de débris d'instruments et d'éclats de silex.

Des débris de poterie, en grands fragments, dont l'un d'eux présente une petite anse.

TROUVAILLES ISOLÉES

A la Planche au Saint : 4 pointes de flèches, des grattoirs et fragmenta de lame. Au ChanoU : 1 hache polie en amphibolite schistoïde. Derrière le CJiaiiots ; 1 fragment de hache polie. En Vaugeon .- 1 hache polie. Au dessus des côtes : i pointe de flèche triangulaire.

OBJETS RETIRÉS DU LIT DE LA SAÔNE

l.ames en silex, i grattoir, 1 gros éclat de silex.

La collection comprend encore un grand nombre d'instru- ments entiers ou fragmentés, recueillis sur les territoires voisins de Fédry et. parmi eux, de nombreuses pièces pro- venant du célèbre atelier préhistorique d'Etrelles.

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DONS HITS 1 Lt soatTC (OOI-im)

Parle Départkmcnt do Doubs 300 f.

Par la Ville de Besançon 400 f.

Par M. le Mimsthh: dk l'Instruction PUBLigui!: :

Catalogue général de» manuscrits des bibliothèques de France : l. XXXIV, Carpentras, I; I. XXXVI, Carpentras, 3; t. XL; siippli^menl. I. I. Attbeville, Brest.

Bibliographie dra tra». hisl. et arckéol. des Soe. sau. de France, t. III, 4.

Comllé des Sociétés savantes : Butlelin archéologique, 1901,3; Hittoire et philologie, 3 et 4; Science/ èconomiqu'ts et so- ciales.

Bévue des Etudes grecques, 1901, t. XV, 62-64, 1902.

Journal de l'Ecole polytechnique, 7' uahler, 1901, série.

Bibliothèque de l'Eeole des Chartes, 1901, 1-4. 1902.

Annales du Musée Gvimet, l. XXX, 2 : Explorations des Nécro- poles gréco-bysantines d'Antinoé, par Al. Gaïlt; l'Aile nord du Pylône d'Aménophis à Karnuc, par MM, Georges Legdain et Ed. Na VILLE.

Bevuc de VHUloire des religions, I. XLV, 1 et 2; t. XLVI, 1.

Conférences du musée Guimet, par M. L. de Millouë, préface par M. E. Guiuet.

Par HH.

Paul Choffat, membre honoraire : sa Notice préliminaire sur la limite entre le Jura et te erétaeè en Portugal; 2< Recueil d'Etudes paléonlalogique» sur la lone crétacée du Portugal, t. I.

H. DE Saussure, membre correspondant : Mijriopoden au» Jfn- dagtucar, 1901.

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360

SCHLAGDENHAUFFEN el Reeb, membres correspondants : Con- tribution du genre Coronilla et Etude chimique et phyaiolo- gique du genre Erysimum, et dix autres Notices phamiaco- chimiques et botaniques.

Le Préfet du Doubs : Rapports et Délibération* du ConMÎI général duDoubij— Inventaire sommaire det Arehivet dépar- tementales antérieure» à 1789, rédigé par H. Jules Gauthier, archiviste : Archives civiles, série B, Chambre des Comptes de Franche-Comté, 17ii à 3228, t. VU, i895.

Ls Rectkvr de l'Académie de Besançon : Rentrée solennelle deê Farultéê, 1901.

A. Guillemot, membre correspondant i Etude généalogique $ur la famille de Chaiteroit. 1002,

LÉON JouBiN, memtire correspond. : Le» Etablissement* gallo- romains de la plaine de Martrea-Tolosanes, plans et photogr., in-4°, Imprimerie Nationale.

Le D' Ant. Magnin, mumbre résidant : Hydrographie souter- raine, sources vauclusiennes, eaux d'alimentation, leurs rap- ports avec la fièvre typhoïde (Société d'Hisl. nat. du Doubs), 1902.

Henhi Corot : Les vases de bronze prèroTnains trouvés en France.

Chanoine Rossignot, membre résidant, curé de Sainte-Made- leine : sa Notice sur la construction de l'églite de Saint-Fer'

Maurice Thuriet, avocat général, membre résidant ; son dis- cours à la rentrée de la Cour d'appel de Besançon, le 16 oc- tobre 1902 : Victor Hugo législateur et juriste.

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ENVOIS DKS SOCIÉTÉS CORRESPOniNTES (IIOI 1902)

Compte rendu de» ttanees de la Soeiéti géologique de France,

1901. BuUeHn de la Société françaige de physique, 1901 ; 1-3, 1903. Mémoire» de la Société de» Antiquaire» de France, 1899, t. X,

16° série. Société de botanique de France, session à Hyëres, 1899- Journal de» Savants, lilOI ; 1" seni. 1902. Mémoire» de la Société de l'Hiet, de Pari» et de l'Ile-de-France,

t. XXVIII, 1901. - Bulletin, 28' année : Documenis sur les

Imprimeurs, etc., par Ph. Renouabd, 1901. Bulletin de la Société polymathique de Pari», série, t. II,

1900-1901. Société de botanique de France, 1901, 7; 1902, 1-7, BulUtin de la Société zoologique de France, t. XXVI, 1901;

Mémoire», l. XIV, 1901. Bulletin de la Soeiiti d'anthropologie de Pari», 1901; .An- nuaire, Xin, 1902, 1-2. Omi» : Bulletin du comité omithologique international, t. XI,

1900; 1901, n'>4. Revue de l'hi»toire de Versailles et de Seine-et-Oiie, 1901, 1-4. Congrès archéologique de France : session à Màcoii, 1899; il

Chartres, 1900. Revue épigraphique, 1902. Académie des Inscription» et Bellet-Lettrei, Comptes rendus,

1901, et janvier à juin 1902 Annuaire de la Société philotechnique de Pari», 1901. Aaiociation française pour l'avancement de» Sciences, 30° session

à Ajaccio. 1901. Bulletin de la Société historique et archéologique du Limouiin,

t. L, Ll, LII. 1902; Tables générales. Annales de ta Société historique et archéologique de Château- Thierry, 1900,

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3«2 Mémoire» de la Société ^archéologie Lorraine, 4* série, 1. I,

1901. BulMin de la SoeiéU philomathique Foagienne, i901-l903. Mitnoireê de la Société Eduenne, nouvtille série, l. XXIX, 190t. Bulletin de la Société de* tiences naturelles de Cbalon-êHr-SaAite,

t. VIII el 1902, 1-2. Bnlletin de ta Société de» teiencea natwrelles de l'Yonne, 1901. Société de» Science» de Naney, 1901 ; \«' trim. 19112. Mémoire» de la Société d'Emulation de Roubaix, 1900-1901. Mémoire» de la Société nationale de» leience» naturelle$ et ma*

thém-tique» de Cherbourg. 4< série, t. II. 1901-1902. Bulletin de ta SoeiéU d'agr. de la Sarthe, 1901-1902, 2-3. il«Due de Sainlottge el d'Auniê, 1901 ; 1902, i-6. Bulletin de la Société h iitorique et archéologique de l'Orléanait,

l. XU el XIII (17H74i; Mémoire», t. XXVIU, 1902. Bullelin de la Société Danoi*e, 1901, 1903 il» sem.) au ii« 13. Revue leientiflque du Bom-bonnai*, 1902.

/tenue hittorique et archéologique du Maine, I. L el LI, 1901-1003. Mémoire» de la Société des Antiquaire» du Centre, l. XXIV, 1900;

XXV. 1901 . Bulletin de la Société de» Antiquaire» de l'Oue»t (Poiliere),

série, l. IX; 1902, 1-2. Société de» »eience» naturelle» de l'Oue»t de ta France iXantes) :

Table des matières de la i'» série, I à X, 1891-1900 ; sé- rie : t. I. 3-4, 1901 ; t. II, 1-2. Bulletin el Mémnire» de ta Société arehéologigue el littéraire de

la Charente, 7- série, l. I, 1901, Bullefiii de la Société induttrielle el agricole d'Anger», 1903. 1-2. Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1901, t-2. Mémoire» de la Société d'agrieulturt, wieneei, etc., de la Marne,

% série, t. III, 1899-1900; t. IV, 1901. Buttelin de la Société archéologique, «c. et lilt. du Vendâmoi»,

t. XL, 1901, fixdelin lie la Société de* antiquaire» de Picardie, 1900-1901. Mémoire» île I'.4cadémie nationale de Caen, 1901. Société HàvraiiE de» »cienee» diver»e», 1900 et 1901. liiWioftr.

méll ludique de r^irrondlBsenient du Hàvi'e, 1-4; L'Abeille

hAvraise (concours Frollope), 1895-1900.

,. Google

963 BulUtm de la CommÎMion det antiqvUèt de (a Stine-Infirieure,

l XII, n' 2. Prèei» analytique de» ((■anaux de l'Acadimie dei belleê-lettrei,

teienee» et artt de Rouen, 190O-I9O1. Bulletin de la Société académique de Breit, 1900-1901. Buliain de la Société libre d'Emulation, du commère» et de

l'industrie de la Seine-ïnférieure, 1902 BuUetin de la Société dtê »eienee» hiitoriquet et nat wrellet de

Semur, 1901. Bulletin de la Société dea acieneet historique» et naturelle de

l'Yonne, 1900. Bulletin de la Société de» science* naturelle* de Saâne-et-Loire,

1901 et 1902. Annale» de la Société d'Emulation de l'Ain, 1901, 4; 1902. 1-2. Bulletin de la Société de» letencM naturelle! de IMin, 1902. ltén*oire» de la Société Bourguignonne d'bûitoire et de géogra- phie, l. XVIII. Bévue Bourguignonne de l'eniei^nnn. lupérieur, t. XI. 2, 1901 ;

t. XII. 1, 1903. Thé&tre rrançais du aiy et du xv» siècles :

La Comédie sans titre et les Miracles de Noire-Dame, par Emile

Roy, 1901. Mémoire» de ta Société d'hiit., d'arehiol. et de litt. de Beaune,

1900. Bulletin de la Société Belfortaine d'Emulation, 1903, n<> 21. Bulletin de la Société Grayloiie d'Emulation, a' A, 190<. Bulletin de la Société pour la protection de» Payiaget françaii,

1902,1. Uémoire» de la Société d'Emulation de Montbéliard t. XXVII,

XXVIII et XXIX, 1902. Bulletin de la Société d'Hittoire naturelle du Douht, 1901. Académie de» Science», Belle»- Lettre» et Art» de Beiançon, 1901.

Table générale des Iravaux de l'Académie (1805-1900), par

HM. J. Gauthier, J. de Saintb-Aoathe et R. de Lubion. Bulletin de la Société hisl, et arch. de Langret, t. IV, 62-63;

t. V, 64; Mémoire», n" 12. jlnnalei de l'Académie de M&eon, S" série, t. V, 1900. fiwileltn de la Société d'hittoire naturelle de Mdeon, 1902,

9, ia

,.GoogIc

3fi4 AnnaleM de la Soeiiti d'Emutalion du difiarltment de» Votgeê,

1902. Annalet de l'Unioertiti de Lyon : se. et médec., I, 5-7; droit el

lellres. II, 7-9, 1901-1902. Uèmoiret de l'Académie de Lyon, 3* série, l. VI, 1901 . AnnaUa de la Soeiité d'agrUuU., teiencet et induttrie» de Lyon,

série, l. VII et VIII, 1899-1900. ithnoirei de l'Atadémie des seience», beilea-iettre* et arts de Sa- voie, 4« série, t. IX, 1902. Itevuetavoisienm, 1901-11)03. Société Saeoitienne d'hi$toire et d'archéologie (inéiiioirvfi el docu-

merils), l. XL, 1901. Bulletin de la Société d'ethnographie et d'anthrofologie de Gre- noble (soci.-tê diuiphi noise), 1901. Mémoiret de ta Société académique d'agricuUurej leienee» et arlê

du département de l'Aube, 1901. Annalet de la Société d'ngricult. de Saint-Etienne, 1901-1902, 1-2. Pulletin de ta Société archéologique du Midi de la France,iaOi,2». Bulletin trimettriel de la Société de» iciences, lettres et art» de

Pau, 1901. Société det tciencei de Nimc», 1900. La Diana (Montlnisoiii, 1901. Ui-moire» de ta Société des science* physiques et naturelle» de

Bordeaux, G* série, l. 1, 1901 ; Obsenutions météorol[>-

gtques, 1901. Actes de la Société linnienne de Bordeaux, 6< série, t. VI, 1901. Académie des sciences et belles-lettres de Uonlpellier : Catalogue

de la biiiliotlièque de la Société, i" partie. Bulletin de la Société d'études des Uautes-AIpe», 1902. Société agricole, seientif. et litt. des Pyrénéet-OrientaUs. I. Utl,

■1902. Bépeiloire de la Société de statistique de itarseille, 1900-1901. Bévue africaine, ii" îiO-245, 1902,

Bulletin de la SocUté des science» nat. de Colmar, 1901-1903. Société des sciences, aqr. et arts de la Basss-Altace, 1901-1903. Société des sciences naturelles de Bàle, XIII. 1903 : Tychobrahé

(1540-1601). Société des sciences naturelle» de Zurich{\\enelsiahrscbTiQ.),iWi.

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Ameigtr {antiquité» skîmm), Zurich, 1901, 2-3; 1902-19Ce, n" i.

~- Zur Statistik Schweiz Kiinslenmœler, par J.-K. Kahn. Yahrbuch fur Schweizervtehet getetltehaft der Schw,, Zurich,

1901. - Landfimuteum in Zurich, 1901.

Bulletin de ta Société Neuchâteloite de$ êciences naturella,

l. XXXVH, 18Ô8-1899. BulUtin de la Société Neuchâleloite de Géographie, t. Xlll, 1901;

l. XIV, 1902. SMetin de la Société Vamloise det sciences naturelle», 141 à

144, 1902. Observallons météorologiques, 1901. Milteilungen der natiirforduchenden geaellachaft in Bern 1901,

in Zurich 1902- Uilteilungen der Antiquariachen geselUchaft in Zurich, LXVI,

1902. Académie de géologie de l'Empire d'Autriche (verhandlungen),

15-16, 1901; 1-10, 1002. - Jalirgang, 1901-1902. Société botanique de la province de Brandebourg (vei'himilluii-

genj,19(^. Académie de» iciencei de Munich (Sitzungsberichlei, malli -

philos-, 4-(i, 1901; 1-2. 1902, Bulletin de la Société det ecieneei naturelleg et thérapeutique»

de la Haule-llesse, Giessen, 1899-1902. Université de Tuhingue (Verzeicljuis), 5 fasc, 189^ à 1900. Annale» de la Société d'archéologie de Bruxelles, l. XV et XVI,

1900-1901, Académie royale d'archéologie de Belgique, Anoer», t. 111; t. IV,

1-2; Bulletin, 4 à 7, 1902. AeadémU royale de Bergiqûi : mmSires, i. LIV, 1-5, 1901-1902,

in-4"; Mémoires (couronnés el autres mémoires, t. LIX, 1-

3; Bulletin : lettres, 1901 et 1-4 1902; sciences. 1901 el 1-4

1902. Tables générales.

Annalecta hollendiana, t. XX, f. 4. 1901; I. XXI, 1-4, 1002- jBuli. of the Llyod library ofbotany, Cincinnati (Ohiof : Mycalo-

gical, s(>rie 2; Pharmacy, 1. 1902. Société d'histoire naturelle de Boston, proceedings, XXIX-XXX. Geographical Society of Philadelphia, 1901. 3-4. Bulletin de la Société d'hi»loire naturelle du Viaconiin. 1902. 1-3. Miiiouri botanical garden, '.]ty- rapport. 1902.

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- 366 -

Annale* del Muiro nacional de MontevitUo, t. IV, 22. f9OI-1903. Tranaaction» of the Aeademy of Saint- Louiê, l. X el XI, 1900-1901 . United alatas Geologieal Survey, 31« rapport, 1899 1900, (. VI,

part V et Vtl ; Hapa. Annual report of the Smilhtonian Institution, 1900. The Manchester lilterary and philo. Society : Hemoirs and pro-

ceed., 1901-1902, 1. Académie de» sciences de Berlin <Sitzungsberichte), XXXIX-

LUI, 1901; I-XL,1902. Abhandlitngen (société des sciences) tu Bremen, XVII, 1, 1901. New Heidelberger Jahrsbucker. 1901.

Société des sciotces naturcltet de Fribourg en Brisgau, 190S. Société pkyiieo-éconOJnique de Kœnigsberg, 1901. Memorie délia reggia Aeeademia di acienxe ed arti in Stodena,

3' série, t. III el IV. Académie royale tuédoiie des science* de Stockholm : Handlin-

gar, 6[liang, 1900-1901 ; Manadsbiad, Stockolm, 1902. Bull, of the geologieal Institution of the Universitaty of Upsata,

i9CH.

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LISTE DES «IBLIOTUeitllS

AUXOIiKLLES en BXKHPLURE

du C&talogne des Incnnaliles de la Bibliothèqne publique de Besaocon

Parti.

Bibliothèque de l'Arsenal.

du Cercle de la Librairie.

du Collège de France.

de l'Ecole des Chartes.

de l'Ecole Normale supérieure.

de la Faculté de Droit.

de rinslilut.

Mazarine.

du Ministère de la Guerre. ' Nationale.

Sainte-Geneviève.

de rUniversiié (Sorbonne).

de la Ville. Archives Nationales.

Dipartementi.

BMiothèquea muniàpalea de : Aix, Albi, Amiens, Angers, Anus, Auxeri'e, Avignon, Besancon, Bordeaux, Bourges, Brest, Caen, Cambrai, Garpenirus, Chalons- sur -Marne, Chartres, Glermond-Ferrand, Dijon. Dole, Douai, Gray, Gre- noble, Laon, La Koclielle, Le Havre, Le Mans, Lille, Limoges,

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Loiis-)e-Saunier, Luxeuil, Lyon, Hâcon. Marseille, Heluo, HonUuban, Honlbéliard, Montpellier, Nancy, Nantes, Nar- konne, Nice, Nîmes, Orléans. Pau, Périgueux, Perpignan, Poîliers, Pontarlier, Reims, Rennes, Rouen, Saintes, Salins. Toulouse, Tours, Troyes, Verdun, Versailles, Vesoul, Viiry- ie- François. Bibliothiquet unineriiiaîre* de : Besançon, Bordeaux. Caen, Clermont-Ferrand, Dijon. GrenoWe, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Poitiers, Rennes. Toulouse.

ALLEHAONE

Aix-la-Chapelle Bibliothèque de la Ville

Berlin royale.

Berlin de l'Univeisiié.

Bonn de l'Université.

Breslau de ITniversitê.

Colmar (Alsace) de la Ville.

Cologne de la Ville.

Coltine archiépiscopale.

Dresde royale.

FrancTort-sur-le-Mein ... de la Ville.

Frihourg-en-Brisgau de l'Université.

GiBltingue de l'Université.

Hambourg de la Ville.

Heidelherg Biiiliothèque de l'Université.

Kœnigsberg de l'Université.

Leipzig de l'Université.

Metz (Lorraine! - de la Ville.

Munich Kœti. HoF-u. SLaalsbibliolhek.

Munich Bitiliothëque de l'Université.

Munster -,, pauhnienne.

Nuremberg de la Ville.

Strasbourg (Ahacej.. .. de la Ville.

Strasbourg (Alsace) de l'Université.

Stuttgart royale:

Tubingue de l'Université.

Wolfenbfittel - ducale.

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ANGLETERRE

Cambridge Bibliothèque de l'Université:

Dublin du Trinity Collège.

Edimbourg ~ de l'Universilé.

Londres.. du British Muséum.

Oxford Bodléienne.

AUTRICHE ,

Buda-Pestb Bibliothèque de l'Université.

Innsbruck de l'Université.

Cracovie de l'Université.

Lemberg de l'Université.

Prague de l'Université.

Vienne .. Kœn.~u. Kaiserl. Hofbibliothek.

Vienne Bibliothèque de l'Université.

BELGIQUE

Anvers Bibliothèque de la Ville.

Anvers Musée planlinien.

Bruges Bibliolhëque de la Ville.

Bruxelles " royale.

Gand de la Ville.

Liège de l'Universilé,

DANEMARK

Copenhague Bibliothèque royale.

ESPAGNE

Barcelone Bibliothèque de l'Université.

Madrid Biblioteca Nacional. ,

Séville Colombina.

Salamanque Bibliothèque de l'Université.

Valence de l'Université.

Zaragosse ' de l'Université.

25

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370

GRÈCE Athènes Bibliothèque nationale

HOLLANDE

Amsterdani Bibliolbëque de l'Université.

La Haye royale.

Leyde ~ de l'Université.

Utrecht - de l'Université,

ITALIE

Bologne Bibliothèque de l'Université.

Florence Biblioteca nazionale centrale.

Florence Mediceo Laurenziana.

Hont-Cassia abbaziale.

Naples Begia biblioteca nazionale.

Naples Bibliothèque de l'Universilé,

Padoue de l'Université.

Padoue du Séminureépiscopal.

Païenne Regia biblioteca nazionale.

Palerme Biblioteca comunale.

Parme Reale biblioleca palatina.

Rome Biblioleca apostolica vaticana.

Rome nazionale centrale.

Turin nazionale.

Venise nazionale Harciana.

NORVÈGE Christiania, Bibliothèque de l'Université.

PORTUGAL

Lisbonne Bibliolbeca Nacional.

ROUMANIE Bucharest Bibliothèque nationale centrale.

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RUSSIE

Dorpat Bibliothèque de l'Universilé.

Hetsingrors de l'Université.

Kiev de l'Université.

Moscou de l'Universilé,

Moscou de Chludov.

Moscou de Saint-Synode.

Saint-Pétersbourg publique impériale.

Saint-Pétersbourg de l'Université.

Varsovie de l'Université.

Vilna publique.

SUÈDB

Slockholm Bibliothèque royale.

Upsal de l'Université.

SUISSE

B&le Bibliothèque publique.

Berne de la Ville.

Ëinsiedeln du Couvent.

Fribourg cantonale.

Genève de la Ville.

Lausanne cantonale.

Neuchàtel de l'Académie.

Porrentruy du Collège.

Saint-Gall Stitsblbliotek.

Schaflbouse Bibliolbèque de la Ville.

Soleure de la Ville.

Zarich de la Ville.

ZQrich de l'Université.

TURQUIE

Constantinople Bibliothèque de l'Université.

Mont-Atlios .... des Couvents.

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372

AFRIQUE Al^er Bibliothèque natioDale.

ASIE Tokio Bibliothèque de l'Université.

AMÉRIQUE DU NORD Canada.

Québec. Bibliothèque de l'Unlversi lé-Laval.

Etati-Unii.

Baltimore Bibliothèque de l'Université H opkîns.

Boston de l'Athenseum.

Cambridge de l'Univ. Harvard.

Chicago de l'Univ. de Chicago.

Ithaca de l'Université Comell.

New-York de l'Univ. Columbia.

Saint-Louis publique.

Su n-F ranci SCO de l'Univ, de Californie.

Washington Smiihsonian Institution.

AUÉRiQUE'DU SUD

Argentine.

Buenos-Ayres Biblioteca Nadonal.

Brétil.

Rio-de-Janeiro Biblioteca Nàcional e publics.

Chai. . . Saniiago Biblioteca Nàcional:

AUSTRALIE

HelbouCfte Public Llbrary.

Sydney Library.

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lEIBRES DE LA SOCIETE

Au 1" d4c«mbre 1902.

Le millésime placé en regard du notn de chaque membre indique l'année de sa récepUon dans la Société.

Les membres de la Société qui ont racheté leurs cotisations annuelles sont désignés par un astérisque (') placé derant leur nom, conformément à l'article SI du règlement.

Co&B«il d'administration pour 1D03.

Priaidenl HH. Nargaud (le docteur) ;

Premier Viee-Prémdent . . Alfred Vaissier;

Deuxième VùX'PrSeident . Francev-,

Secrétaire décennal Jules ÛAUTHiEn ;

Trésorier Fauqcignon ;

Arehiviete Kircb NBR.

Secrétaire» honoraires... HH. Bavoux (Vital).

Hey'nieb (le docteur).

Membres honoraires (941. HH. Le Général commandanl le corps d'armée (H, le général

Dkssibier). Le Premier Président de la Cour d'appel de Besancon,

(H. GOUOEON).

L'Archevêque de Besançon (S. G, Mr Petit).

Le Préfet du département du Doubs (H. Roger).

Le Gouverneur de la place de Besançon (H. le colonel

CORBIN).

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. HH.

Le Rectecr de l'Académie de BesangOD (H. Laronze).

Le Procureur gënëbal près la Cour d'appel de Besancon

(M. HOLtNES).

Le Maire de la ville de Besancon (H. Baioue).

L'Inspecteur d'Académie à Besancon (M. GuvoN), rue Mon- cey, 4.

Blanchard, Em., membre de l'Institut (Académie des sciences), professeur au Muséum d'histoire naturelle; Paris. 1867.

Deusle, Léopold, membre de l'InsUlut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), administrateur général de la Biblio- thèque nationale. 1881.

Weil, Henri, membre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besancon; Paris, rue Adolphe Yvon, 16. 1890.

DuFoun, Marc, docteur en médedne, à Lausanne, rue du Midi. 1886. Membre honoraire, 1896.

Petit, Jean, statuaire, rue Denfert-Rochereau, 89, Paris. 1866. Membre honoraire, 1896.

Robert, Ulysse, inspecteur général des bibliothèques ei des archives, 30, avenue Qiiihou, & Saint-Handé (Seine). 1896.

Sire, Georges, correspondant de l'Institut, essayeur de la Ga- rantie, Besancon, rue de la Houillère, aux Chaprais. •- 1847. Membre honoraire, 1896.

PiNGAUD, Léonce, correspondant de l'Institut, prof, d'histoire moderne k la Faculté des lettres de Besancon, rue Saint- Vincent, 17. 1874. Membre honoraire, 1896.

Chopfat, Paul, attaché à la direction des services géologiques du Portugal; à Bordeaux et à Lisbonne, rua do Arco a Jeius. H3. 1869.

Metzinoer (le général), ancien commandant du 15* corps d'ar- mée, membre du Conseil supérieur de la Guerre, à Paris. 1899.

Rolland, Henri-Mahus, capitaine de vaisseau, ancien général de division du cadre auxiliaire en 1870-71, en retraite à Mar- seille, boulevard National, tiO. 1899.

Berger, Philippe, membre de l'Institut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), prof, au collège de France. 1899.

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HH.

Bertrand, Marcel, membre de l'Académie des sciences, inspec- teur général des mines. 1899.

Pbost, Bernard, inspecteur général des archives et des biblio- thèques, à Paris, avenue du Trône, 3. 1901.

Bouchot, Henri, conservateur du cabinet des estampes à la Bibliolhëque Nationale, à Paris. 1901.

Membres rendants (1) (134).

AuBERT, Louis, directeur des confections militfùres, Grande- Rue, 121. 1896.

Badëh, bijoutier, rue des Granges, 21. 1870.

BAiGUt: (le docteur), professeur suppléant à l'école de méde- cine, rue Morand, 5. ~ 1897.

Bauoin, Léon, docleur en médecine, directeur du bureau d'Hy- giène de Besançon, Grande-Rue, 86 bà. ~ 1885,

' Bavoux, Vital, receveur principal des douanes en retraite; Fontaine-Ecu, banlieue de Besançon, 1853.

Beauquier, Charles, arcliiviste-paléographe, député du Doubs; Honljoux, banlieue de Besançon. 1879.

DE Beausèjour, Gaston, ancien capitaine d'artillerie, place Saint-Jean, 6 —1897.

BÈiANiN, Léon, propriétaire, Grande-Rue, 39. 1885.

* Berdellé, ancien garde général des forêts, Grande-Rue, 112. 1880.

' Besson (Paul), lieutenant-colonel au 40* d'artillerie, à Verdun

(Meuse). 1894. tONAMB, Alfred, photographe, rue de la Préfecture, 10. 1874. tLONDEAU, Bubslilut du PFOcureur de la République, à Besan- çon. — 1895. lONNET, Charles, pharmacien, ancien conseiller municipal, Grande-Rue, 35. 1882.

'1) Dans cette catégorie Ggurent plusieurs membres dont le domicile 'hituci est hors de Besan(on, mais qui oui demandé le litre de réiidanl III de payer le macâmum de la cotiiation et de contribuer ainsi d'une iiiiére plue large aux traraui de la Société.

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MM.

BOSSY, Léon, fabricant d'horl<^erie, rue de Lorraine, 9. 1896.

BouRDiN (le docteur), médecin-major au 7< bataillon de forte- resse, rue Charles Nodier, 30. 1900.

* BûuasEV, professeur agr^^ d'histoire au Lyc^, ancien secré- taire perpétuel de l'Académie de Besançon, Graode-Rue, 116. 1883.

BouTTERiN, François-Marcel, architecte, professeur à l'Ecole municipale des Beaux-Arts, rue Saint-Antoine, 4. 1874.

Bouvard, Louis, avocat, ancien bâtonnier de l'ordre, ancien conseiller municipal, rue Morand, 16. 1868.

BovssON d'Ecole, Alfred, nie de la Préfecture, 24. 1891.

Bretenet, chef d'escadron d'artillerie, rue St-Pierre, 15. 1885.

Bretillot, Maurice, banquier, membre de la Chambre de com- merce, rue Charles Nodier, 9. 1857.

Bretillot, Paul, propriétaire, rue de la Préfecture, 21. 1857.

Bruchon (le docteur), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine, médecin des hospices, Grande-Rue, 84. 1860.

Bruchon, Henri (le docteur), professeur suppléant à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 84. 1895.

Burlet (l'abbé), chanoine-archi prêtre, curé de Saint-Jean. ~ 1881.

De Buter, Jean, propriétaire, à Besancon et à Saint-Laurent (banlieue). 1903.

Cellard, Camille, architecte, rue Suint-Pierre, 3. 1902.

CËNAY, pharmacien, avenue Carnot, 26. ~ 1897.

Chafoy, Léon (le docteur), ancien directeur de l'Ecole de mé- decine, Grande-Rue, H. 1875.

DE Chardonnet (le comte), ancien élève de l'Ecole polytech- nique, à Besançon, ruedu Perron, 20, et à Paris, rue Cam- bon, 43. 1856.

Cbarlet, Aldde, avocat, bfttonhier de l'Ordre, nie des Granges, 72. 1872.

Chipon, Maurice, avocat, ancien magistrat, rue de la Préfec- ture, 25. 1878.

' Chotard, Henri, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand , rue de Vaugirard, 61 , â Paris. 1866.

Clavey, conseiller à la Cour d'appel, Grande-Rue, 62. 1902.

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377 - MM.

Clbhc, Edouard-Léon, représentant de commerce, rue du Chas- noi, 12. 18Ô7.

CoiLLOT, pliannacien, rue Battant, 2, et quai de Strasbourg, 1. 1884.

CoLSENKT, Edmond, professeur de philosophie et doyen de la Faculté des lettres, ancien conseiller municipal, rue Gran- velle, 4. - 1882.

CoRDiER, Palmyr, agent principal d'assurances, conseiller mu- nicipal, rue des Granges, 37. 1885.

Cornet, Joseph, docteur en médecine, aux Chaprais, rue de la Cassolte, 11. 1887.

CossoN, Maurice, ancien trésorier-payeur général du Doubs, rue du Chaleur, 20. 1886.

CouLON, Henri, avocat, ancien bâtonnier de l'oixire, rue de la Lue, 7. 1856.

CouBGEY, avoué, rue des Granges, 16, 1873.

CouRTOT, Théodule, commis- greffier à la Cour d'appel; à la Croix-d' Arènes (banlieue). 1866.

Davet, receveur d'enregistrement ft Besançon ; Fontaine-Ëcu. -1901.

DiETRiCH, Bernard, ancien négociant, Grande-Rue, 71 et Beau- regard (banlieue). 1859.

DiETRicH (le docteur), rue Saint-Pierre, 20. 1892.

DoDivERS, Joseph, imprimeur, Grande-Rue, 87, 1875.

' Dreyfus, V ictor- Marcel , doct. en médecine, avenue Carnot (aux Chaprais). 1889.

Drouhard, Paul, conservateur des hypothèques en retraite, rue Saint-Vincent, 18. 1879.

Dbouhard (l'abbè), chanoine, rue Saint-Jean. 1883.

Dubourg, Paul, ancien président de la Chambre de commerce, ancien membre du Conseil général du Doubs, rue Charles Nodier, 28, -1891.

EvDOUX, Henri-Ernest, administrateur des magasins du Bon- Marché, Grande-Rue, 73. 1899

ËTHIS, Edmond,! propriétaire, Grande-Rue, 91.— 1860.

Fauquignon, Charles, ancien receveur des postes et télé- graphes, rue des Chaprais, 5. ~ 1885.

,.GoogIc

378 - HH. Flusin, Georges, agent d'assurances, Grande-Rue, 23. 1888. FOUHNIER, professeur de géologie & l'Université de Besancon.

- 1899.

Francev, Edmond, avocal, membre du Conseil général du Doubs, ancien adjoint au maire, me Moncey, 1. ~ 1884.

Gaudehon (le docteur), Eugène, professeur de clinique à l'Ecole de médecine, Grande- Rue, HO. 1886,

'Gauthier, Jules, archiviste du département du Doubs, membre non l'ésidant du Comité des Travaux historiques et archéologiques et du Comité des Reaiix-Arts, au Ministère de l'Instruction publique, rue Char! es- Nodier, 8. 1866.

GiRARnoT, Atberl, géologue, docteur en médecine, rue Saint- Vincent, 15. 1876.

Grosrichard, pharmacien, place du Marché, 17. 1870.

' Gruter, médecin -dentiste, square Saint-Amour, 7. 1880.

GuiLLEMiN, Victor, artiste peintre, rue des Granges, 21. 1884.

Haldv, Léon-Emile, rue Saint-Jean, 3. 1879.

Hkitz (le docteur), professeur à l'Ecole de médecine, Grande- Rue, te. 1888.

Henbv, Jean, docteur es scienceu, Grande-Rue, 129. 1857.

MÉTIER, François, botaniste; k Mesnay-Arbois (Jura). 18ffi.

D'HoTELANs, Octave, rue Charles Nodier, 12. 1890.

KiRCHNEB, ancien négociant, quai Veil-Picard, 55 bit. 1895.

* KoLLER, propriétaire, ancien conseiller municipal, ancien membre du Conseil d'arrondissem. de Besancon ; au Perron- Chaprais. 1856,

Lambert, Maurice, avocat, ancien magistrat, quai de Stras- boui^, 13. 1879.

Laruet, Jules, médecin- vétérinaire, conseiller municipal, ad- joint au maire, avenue de Fontaine- Argent, 8. 1884.

Ln^DOCX, Emile (le docteur), quai de Strasbourg, 13. 1875.

LiEFFROY, Aimé, propriétaire, conseiller général du Jura, rue Charles Nodier, 11. 1864.

Lime, Claude-François, négociant, aux Chaprais. 1883.

LouvoT, Emmanuel, notaire, Grande-Rue, 14. 1885.

Maire, Alfi'ed, président h la Cour d'appel, rue du Chaleur, 12.

1870.

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MM.

Mass, Alexandre, serrurier-mécanicien, rae du Hont-Sainte- Marie, 10. 1879.

Hagnin (le docteur Ant.), profeseeur & l'Université, doyen de la Fuculié des sciences, ancien direcleur de l'Ecole de médecine, conseiller municipal, ancien adj. au maire, rue Proudhon, S.

1885.

Hairot, Henri, banquier, ancien conseiller municipal, pré- sident du tribunal de commerce, rue de la Préfecture, 17.

1881.

Haldinëv, Jules, chef des travaux de physique k la Faculté des sciences, 1889.

Mandbillon, avocat, Grande-Rue, 19. 1894.

Mandereau (le docteur), professeur & l'Ecole de médecine, Ins- pecteur de l'Abattoir, rue Saint-Antoine, 6. 1883.

Marchand , Albert , ingénieur, administrateur délégué des Sa- lines de Miserey. 1888.

Mahquiset, Alfred (comte), rue Gounod, 1, à Paris. 1897,

Martin, Jules, manufacturier, rue Sainte-Anne, 8. 1870.

Masson, Valéry, avocat, rue de la Préfecture, 10. 1878.

Matilë, fabricant d'horlogerie, rue Saint-Pierre, 7. 1884.

Mauvillieh, Pierre-Emile, photographe, rue de la Préfecture, 3, -1897,

Mëtin, Georges, agenl-voyer d'arrondissement; à Canot. 1868,

HiCHKL, Henri, architecte- paysagiste, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts; Fontaine-Ecu (banlieue). 1886.

MiOT, Camille, négociant, membre de la Chambre de commerce, Grande-Rue, 104, 1872,

MiOT, Louis, avoué à la Cour d'appel, Grande-Rue, 104, 1897.

MONTENOISE, avocat, rue de la Madeleine, 2. 1894.

HORLET, Jean-Baptiste, ancien conseiller municipal, membre de la Chambre de commerce, rue Projidhon, 6, 1890.

Nardin, ancien pharmacien, rue de la Houillère, 1. 19uO,

Nabgaud, Arthur, docteur en médecine, quai Veil-Picard, 17.

1875.

NtCKLÊs, pbarmacien de.l" classe, Grande-Rue, 128. 1887.

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HH.

'Ordinaire, Olivier, consul de France à Turin ; Maizières (Doubs). 1876.

Parizot, inspecteur honoraire des Enfants assistés, nie du Hont-Sainte-Harie, 8. i893.

Pateu, entrepreneur, ancien conseiller munidpal, avenue Çamot. 1894.

Perruche de Velna, conseiller à la Cour d'appel, rue Saint- Vincent, U. 1870.

' PiNGAUD, Léonce, correspondant de l'Institut, professeur (l'hisloire moderne k la Faculté des lettre.», rue Saint-Vin- cent, 17. 1874.

Poète, Marcel, conservateur de la Bibliothèque de la Ville, avenue Carnot, 10, 1894.

RÉMOND, Jules, notaire, Grande-Rue, 31. 1881.

* Renaud, Alphonse, docteur en droii, sous-chef à la direc- tion générale de l'Enregistrement ; Paris, me SchelTer, 25, 1869.

RiCKLiN, notaire, me des Granges, 38; étude: Grunde-Rue, 121. 1879.

KiQNV (l'abhë), chanoine honoraire, Grande-Rue, 52. —1886.

Robert, Edmond, fabricant d'aiguilles de montres, faubourg Tarragnoz. 1886.

Roland (le docteur^, professeur à l'Ecole de médecine, me de l'Orme-de-Chaniars, 10. ~ 1899.

RossiQNOT (l'abbé), curé de Sain te- Madeleine, rue de la Made- leine, 6. 1901.

Sailijibd, Albin (le docteur), sénateur, membre du conseil gé- néral du Doubs, place Victor Hugo, et à Paris, rue N.-D.-des- Champs, 75. 1866.

Saillard, Eugène, ancien directeur des postes du département du Doubs ; Beauregard (banlieue de Besançon). 1879.

DE Sainte -Agathe (le comte Joseph ), avocat , archiviste-paléo- graphe, rue d'Anvers, 3. 1880.

Sancey, Alfred, négociant, rue d'Alsace. 1899.

Savove, Henri, artiste peintre, h la Bouluie (Iwnlieue) 1901.

Serres, Achille, pharmacien, place Saint-Pierre, 6. 1883.

Simonin, architecte, rue du Lycée, 13. 1892,

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HM.

SiKE, Georges, correspondanl de l'Inslilut, essayeur de la Ga- rantie, rue de la Houillère, aux Chaprais. 1847.

SoucHON, Gaston, capitaine de cuirassiers en retraite; Villas bisontines, 3. 1901.

SuGHET (le chanoine), rue Gasenat, 1. lt(04.

Thouvenin, François-Maurice, pharmacien supérieur, profes- seur à l'Ecole de médecine et de pharmade, Grande-Rue, 136.

1890.

Thubiet, Maurice, avocat (ténéral & la Cour d'appel de Besan- çon, rue du Perron, 46. 1901.

TissOT, H., président du Iribunal de commerce, rue Saint-Vin- cent, 7. 1899.

Tbuchi de Varennes (vicomte Albéric de), rue de la Lue, 9.

1900.

Vaissier, Alfred, conservateur du Musée archéologique, Grande-

. Rue, 109. 1870.

Vaissier, Georges (le docteur), chef de clinique médicale de

l'hApital Saint-Jacques, Grande-Rue, 109. 1898. Vandel, Maurice, ingénieur des arts et manufactures, k la

Rnchelaillée, par Saint-Uze (DrAme). 1890. * Vautherin, Raymond, ancien capitaine du génie, villa Sainte-

Colombe, rue des Vieilles-Perrières. 189". Vehnier, Léon, professeur à la Faculté des lettres, rue Sainte- - Anne, 10. 1883. DE Vezbt (le comte Edouard), ancien lieutenant-colonel de

l'armée territoriale, rue Charles Nodier, 17 ter. 1870. VËztAN, Alexandre, doyen honoraire de lu Faculté des sciences ;

Villas bisontines. 1860. Vieille, Gustave, architecte, inspecteur départemental des . sapeurs-pompiers, rue des Fontenoties, sous Beauregard.

1882. Wkhrlé, négociant, rue Battant, 11. 1894.

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Membre B correspoodsnta (101).

HM.

' Alhand, Victor, capitaine du génie, officier d'ordonnance du

général Caretle ; à Marseille. André, Emest, notaire-, rue des Promenades, 17, Gray (Haute- Saône). 1877. ' Bardet, juge de paix; à Brienne (Aube). 188C. Barbier, Charles, agriculteur; à la Tour-de-Scay. -- 1899. de: Heausèjour, Eugène, ancien magistrat; Lons-le-Saunier.

1897. Bertin, Jules, médecin honoraire des hospices de Gray (Haute-

SaAne), quai du Sainl-Esprit, 1. 1897. ' Besson, ingénieur de la Compagnie des foires de Franche-

Comlé ; Courchapon (Doubs). 1859. Bettend, Abel, imprimeur-lithographe; Lure (Haute-SaOne).

-1862. Bev-Rozbt, Charles, propriétaire et pépiniériste; à Hamay

(Hie-Saône). 1890. Bixio, Maurice, agronome, membre du conseil municipal de

Paris; Paris, quai Voltaire, 17. ~ 1866. Bizos, Gaston, recteur Je l'Académie de Bordeaux. 1874. BoissELET, Joseph, avocat; Vesoul (Haute-Sadne). 1866. ' Bredin, proresseur honoraire; à Conflandey, par Port-sur-

SaAne (Haute-SaAne). 1857. ' Briot, docteur en médecine, membre du conseil général du

Jura; Chaussin (Jurai. 1X69. DE Broissia (le vicomte Edouard Froissard); & Blandans, par

Domblans (Jura). 1892. ' Bruand, Léon, inspecteur des forêts ; Paris, rue de la Planche,

11 ôi». —1881. Burin du Buisson, préfet honoraire ; à Besancon, rue MoDcey,

9, et à Cramans (Jura). 1878. Chapoy, Henri, avocat à la Cour d'appel de Paris; rue des

Saints-Pères, 13. 1875. " Choffat, Paul, attaché à la direction des travaux géologiques

du Portugal ; Lisbonne, rua do Arco a Jesu, 113, 1869,

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MH.

' Cloz, Louis, professeur de dessin; & Salins. —1863.

* CoNTËJEAN, Charles, géologue, professeur de Faculté hono- raire et conservateur du musée d'histoire naturelle ; à Paris, rue de Hontessuis, 9. 1851.

CoNTET, Charles, professeur agrégé de mathématiques en re- traite; aux Arsures (Jura). 1884.

CoRDiER, Jul es- Joseph , receveur prindpal des domaines; à Blamonl. 1862.

CoRDiER, Palmyr, (nédeein des colonies, et à Besancon rue des Granges, 3, 1890.

COSTE, Louis, docteur un médecine et pharmacien de 1^ classe, conservateur de la bibliothèque de la ville de Salins (Jura).

1866.

Courbet, Ernest, bibliophile, trésorier de la ville de Paris,

rue de Lille, 1. 1874. DAUB1AN-DELIS1.E, Henri, ancien directeur des contributions

directes, ancien président de la Société d'Emulation du

Doubs; Paris, avenue de Wagram, 86. 1874. ' Derosne, Charles, maître de forges; à Ollans, par Cendrey.

1880. Deollin, Eugène, banquier; Epernay (Marne). 1860. Dbuot, Paul (l'abbé), curé de Vuillans (Doubs). 1901. Druot, Herman (l'ulibë), curé de Charmoille (Doubs). 1901. ' DuFAY, Jules, notaire; Salins (Jura). 1875. FeuvRiER (l'abbé), chanoine honoraire, curë de Montbéliard

(Doubs). 1856. Feuvrier, Julien, professeur au collège de Dole, faubourg

d'Azang. - 1893. Filsjean (l'abbé), licencié en lettres, curé de Pelousey (Doubs).

1896.

Gascon, Edouard, conducteur des ponts et chaussées en re- traite, président du comice agricole du canton de Fontaine- Française (Gûte-d'Orl. 1868.

Gascon, Louis, profess. aulycëe Ampère; Lyon-Saint-Rambert. -1889.

Gaussin, Célestin, secréiiiire honoraire des Facultés, ft Paris, rue Denferl-Kochereau, 41. 1891.

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MM.

Gauthier, Léon, archiviste paléographe ; Paris, place de la Bas- tille, 5. 1898.

Gauthier, docteur en médecine, sénateur de la Haute-Sadne; Luxeuil (Haute-Saône). 1886.

Gensollen, Gabriel, juge d'instruction; Gray (Haute-SaAne). 1902.

Gevrey, Alfred, conseiller à la Cour d'appel de Grenoble; rue des Alpes, 9. 1860.

GlRARDlEH, notaire; à Dole (Jura). 1897.

Gihod, Paul, professeur, directeur de l'Ecole de médecine de Clermontferrand; rue Blalin,26. 1882. Grenier, René (le docteur), médecin de la Grande Chancelle- rie de la Légion d'honneur; Paris, 36, rue Ballu. IQOS. Guillemot, Antoine, archiviste de la ville de Thiers (Puy-de- Dôme). 1854.

fluART, Arthur, ancien avocat- général ; rue Picot, 9, Paris.

1870. EANNOLLE, Charles, pharmacien ; Fontenay-Ie-Chftteau (Vosges). 1876.

loLiET, Gaston, préfet de la Vienne; Poitiers. 1877.

lOUBiN, recteur de l'Académie de Grenoble. 189*.

Laforest (Marcel PéCOn de), capitaine d'infanterie coloniale; à Hochefort et à Besancon, rue du Mont-Sain te- Marie, 8. 1895.

Lapret, Paul, artiste peintre; Paris, 17, rue de Ch&teaubriant. 19(H.

Lebault, Armand, doclcur en médecine; Saint-Vit (Doubs). 1876.

Lechevalier, Emile, libraire-éditeur; Paris, quai des Grands- Augustins, 39, à la librairie des provinces. 1888.

Le Hire, Paul-Noél, avocat; Hirevent, prés Pont-de-Poitte (Jura) et rue de la Préfecture, à Dijon. 1876.

Lhohhe, botaniste, secréture de la mairie de Vesoul (Haute- Saône), rue de la Mairie. 1875.

' LiGiER, Arthur, pharmacien, membre du Conseil général du Jura; Salins (Jura). 1863.

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MH.

LoNCiN, Emile, ancien magistrat; rue du Collège, 12, à Dole <Jura). 1896.

LouvoT, Fernand (l'abbé), chanoine honoraire de Nîmes, curé de Gray. 1876.

Hadiot, Viclor-François, pharmacien ; Jussey (Haute-Saône). 1880.

' Hassing, Camille, manufacturier il Puttelange-lez-Sarralbe (Lorraine allemande). i9&\.

DE Hahmier (le duc), membre du Conseil général de la Haute- Saône; au château de Hay-sur-SaAne (Haute-Saône). 1867.

' Mathev, Charles, pharmacien ; Ornans (Doubs). 1856.

DE Henthon (}e comte René); Henthon-Saint-Bemard (Haute- Savoie), et ch&teau de SaInt-Loup-lez-Gray , par Gray. 1854.

MEVNtER (le docteur), Joseph, médecin principal de l'armée ter- ritoriale; A Vallorbes (aux Eterpas), Suisse. 1876.

' MoNTET, Albert ; Chardonne-sur-Vevey (Suisse). 1882.

HouREY (l'abbé), curé à Borey, par Noroy-le-Bourg (Haute- Saône). 1886.

HouHOT [l'abbé], curé de Roulans (Doubs). 1899.

DE MousTiEH (le maïquisl, député el membre du Conseil géné- ral du Doubs; château Buurnel, par Itougemont (Doubs), et Paris, avenue de l'Aima, 15. 1874.

Paris, docteur en médecine, médecin des bains de Luxeuil (Haute-Saône). 1866,

DE Pbrpiona , Charles- An loi ne , propriétaire; Paris, me de Berne, 11. 1888.

' PiAQET, Arthur, archiviste cantonal et professeur à l'Académie de Neuchatel (Suisse). 1899.

PiDOUx, André, archiviste paléographe, avocat stagiaire, rué du Collège, à Dole (Jura). 1901.

Piquard, Léon, docteur en médecine; à Chalèze (Doubs). 1890.

Piquerez, Charles, explorateur; à Besancon, rue de Fontaine- Argent. 1898.

PiROUTET, Maurice, géologue; h Salins. 1898.

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MM.

ItAiiHAi:D, Airred, sénateur, membre du Conseil général du Duubs, ancien ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts; Paris, rue d'Assas, 76. 1S81.

Reeb, E., membre correspondant de l'Académie des science?, prÉsideot honoraire de la Société de pharmacie d 'Alsace-Lor- raine; à Strasbourg. 1901-

Renauld, Ferdinand, botaniste, ancien commandant du palais de Monaco, rue des Templiers, à Vence (Alpes-Maritimes). 1875.

HiCHAHD, Auguste, pharmacien; Nice, rue Hiron, 27, et Autet (Haute-Saône). tS76.

* KiCHABU, Louis, médecin-major de 1" classe à Belforl, 0, fau- bourg de Lyon. 1878.

Ripps il'abbéi, curé d'Arc-lez-Gray iHaute-Saûnei. 1882.

Rouzcr, Chartes- Franco! s , architecte; à .Vichelet, province d'Alger |Algërie). 1898.

Roy, Emile, prolesseur à la faculté des lettres de Dijon, rue de Mirande, 9. 1894.

Rov, Jules, professeur à l'Ecole des Chartes ; Paris, me Spon- tini, 9. 1867.

RossiGNOT il'abbé), Auguste, curé de HamiroUe (Doubs). 1885.

Saglio, Camille, direct. des forges d Audincourt (Doubs). 1896.

' SaiLLaRU, .\rmand, ni^'OLÎant; Villiir>:-lez-Blamunt iDoubs). -1877.

DE ScEV (le coinle Gaétan) ; à Souvan-i, par Mont -sous- Vaudrey (Jura). - 1897.

SCHLAODE.NHAUFFES, directeur honoraire de l'Ecole de pharma- cie de Nancy, 63, rue de Setz. - 1901.

SCRLCAU, directeur de la succursale delà banque de France; b Rouen. 1886.

DE Saussure, Henri, naturaliste; àGenève, Cité24, et àYvoire (Haute-Savoie). 1854.

Travelet, Nicolas, propriétaire, maire de Bourguignon-lei-

Morey i Haute-Saône). 1857. ' Travers, Emile, ancien archiviste du Doubs, ancien conseiller

de préfecture ; Caen (Calvados), rue des Chanoines, 18. 1869.

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HH.

"Thipplin, Julien, représentant de l'horlogerie bisontine et vice-président de l'Institut des horlogers; Londres : Bartlett's Buildings, 5 (Holborn Circusj, E. G-, et Belle-Vue [HeathÛeld Gardens, Chîswick, W). 1868.

TuETEY, Alexandre, sous-clief de la section législative et judi- ciaire aux Archives nationales; Paris, nie de Poissy 31. 1863.

Vaissier, Jules, fabricant de papiers; Paris, rue Edouard-De- taille, 5, 1877.

Vendhelv, pharmacien ; Champagney {Haute-Saône). 1863.

Vërnerev, notaire, membre du Conseil général du Doubs; Amancey (Qoubs). 1880.

VibiLLAHD, Léon, propriétaire et maître de forges; Horvillars (territoire de Belfort). 1872. -

' WALtA>N, Henri, agrégé de l'Université, manufacturier; Rouen, Val d'EaupIel, 48. - 1868.

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MEMBRES DS U SOCIÉTÉ DtCtOiS Df 1901-1902

HM.

Grenier, Edouard, lauréat de l'Académie française, an- cien secrétaire d'ambassade.

OuTH EN IN -Chaland RE, Joseph, manufacturier, membre de la Cliambre de commerce.

Castan, Francis, général d'artillerie en retraite.

Jacot, Adolphe, employé à la préfecture du Doubs.

Gruev, professeur d'astronomie à la Faculté des sciences, directeur de l'Observatoire de Besançon.

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SOCitTtS GOMtSrONDiNTtS (118)

La millésime indique l'année dans laquelle ont commencé les relations.

Comité des travaux historiques et scientiflquea près le Ministère de l'Instruction publique {cinq exemplaire! det M&moiret} 1856

Société d'Emulation de l'Ain ; Bourg

Société des sciences naturelles de l'Ain; Bourg.

Société académique des sciences, arts, belles-lettres, agri- culture et industrie de Stùnt-Quentin

Société historique et archéologique de Chàteau^Thierry.

Allier.

Société des sciences médicales de l'arrondissement de

Gannat

Société d'Emulation et des Beaus-arts du Bourbonnais ;

Moulins

Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la

France ; Moulins

Alpes-Maritiine b . Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes ;

Alpes {H&ata»-). Société d'étude des Hau les- Alpes ; Gap.

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Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et lettres de l'Ardëche; Privas iSRi

Anba.

Société académique de l'Aube ; Troyes 1867

AveTTon.

Société des lettres, sciences et arts de t'Aveyron; Rodez. 1876

Bolfort (Toiritoire de).

Société Beirortaine d'Emulation 187S

Bondtes-da-RbADe.

Société de statistique de Marseille 1867

Académie des sciences, t>elles-lettres et arts de Marseille. 1867

Société Linnéenne de Normandie ; Caep 1857

Académie de Caen 1868

Charaate. Société historique et archéologique de la Charente; Angouléme 1877

□iai«nto-Inf<Meiire.

Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis ; Saintes 1883

CtMt.

Société des antiquaires du Centre; Bourges 1876

CAte-d'Or. Vcadémie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon . . iSSA l^romission des antiquités du département de la C6te-

d'Or; Dijon 186B

Société d'archéologie, d'histoire et de littérature de

Beaune 1877

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- 391

Société des sciences historiques et naturelles de Semur . 1880 Société bourguignonne de géographie et d'Iiîstoirei Dijon. 1888 Revue bourguignonne de l'enseignement supérieur publiée par les professeurs des Facultés de Dijon 1891

Denx-SèvreB;

Société botanique des Deux-Sèvres; Niort 1901

Doubs. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besan- con 18«

Société d'émulation de Hontbéliard iS5\

Société de médecine de Besancon 1861

Sociétéde lecture de Besancon 1865

L'Union artistique de Besançon 1894

Société d'histoire naturelle du Doubs 1900

Drame.

Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli- gieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Vi- nersi -Romans (DrAme) 1880

Eure-et-liOlr.

Société Dunoise ; Chflteaudun 1867

Finisttofl.

Sodété académique de Brest 1875

Gftrd.

Académie de Nîmes 1866

Société d'études des sciences naturelles de Nîmes. . . . 1883

Oaronne (Haute). Société archéologique du Midi de la France; Toulouse- . 1872 Société des sciences physiques et naturelles de Tou- louse 1875

Oironde. Société des sciences physiques et naturelles de Bor- deaux 1867

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Société d'ardiéotogie de Bordeaux 1878

Société LJnnéenne de Bordeaux 1878

HénuUt.

Académie de Montpellier 1809

Société archéologique de Montpellier . ' 1869

Société d'éludé des sciences naturelles de Béziers . . . 1678

nie-et-Vilaine Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine ; Rennes 18U

Isère.

Société de statistique et d'histoire naturelle du départe- ment de l'Isère ; Grenoble Ifô7

Société Dauphinoise d'ethnologie et d'antbrapologie. . . 1896

Jura.

Société d'Emulation du département du Jura; Lons-le-

Saunier 1844

Revue viticole de Franche-Comté ; Poligny 18%

Xioir-et-Cber.

Société historique et archéologique du Vendomois. . . . 1896

Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles- lettres du département de la Loire; Saint-Etienne. . . 1866 Société de la Diana, à Hontbrison 1895

laoire-Iaférieore. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France ;

Nantes 1891

Loiret.

Société archéologique de l'Orléanais ; Orléans 1851

Maine-e't-IioiFe. Société industrielle d'Angers et du département deNaine-

. et-Loire; Angers 1655

Bibliothèque de la Ville ; Angers 1857

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Sodété des sciences naturelles de Cherbourg 1854

Société d'agriculture, commerce, sdences et arts du dé- partement de la Marne ; ChAlons 1856

Société d'agriculture, sdences et arts du département de la Hame; Reims 1878

Marne (Haute-).

Société archéologique de Langres 1874

Hetirtlie-et'HoBelU. Société des sciences de Nancy (ancienne Société des

sciences naturelles de Strasbourg) 1866

Société d'archéologie Lorraine, & Nancy 1886

Mense.

Société polymathique de Verdun 1851

MorbUian.

Société polymathique du Morbihan; Vannes 1864

Nord.

Sodété d'émulation de Houbaix 1895

Oise.

Société historique de Compiëgne 1886

Pyrénées (Basies-).

Société des sciences, arts et lettres de Pau 1873

Société des sciences et arts de Bayonne 1884

Pyrénées Orientalea. Société agricole, sdentiflque et littéraire des Pyrénées- Orientales; Perpignan 1856

Rli&ne. Société d'agriculture et d'histoire naturelle de Lyon . . . 1850

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Société d'arcbéolo^e de Bordr Société Linoéenne de Borde

Académie de Hoatpellip

Société archéologique . -^-tr—

Société d'étude des ' .j^j^ç . ^ ~_ _

Société archer Rennes. .

-lettres et arls de Hàcon . i9S

j&Ane (H&ata-l. ^***^*'* *" .oes et arts de la Haule-Saùne ; Vesioul

meDt

Socié-

.agement à l'agricullure; Vesoiil 1881

sciences naturelles ; Vesoul 1896

^raylolse d'Emulation-, Gray 1896

•«loiété d'agricull., e^ciences et arts de la Sarlhe; Lellans. 18Sb

Sociélé historique et archéologique du Maine ; Le Mans . tÈtW

Académie de Savoie ; Chambéry ISGS

Société Savoisienne d'histoire et d'archéologie; Chambéry. 1898 SaToie (HAato->.

Société Florimonlane ; Annecy 1871

Seine.

Institut de France I87Î

Société des antiquaires de France; Paris 1867

Association française pour l'avancement des sciences . . 1879

Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France i8&t

Association pour l'encouragement des études grecques

en France ; me Soulflot, 22, Paris 1878

Société de botanique de France ; rue de Grenelle, 24,

Paris 1883

Société d'anthropologie de Paris, rue de l'Ecole de Méde- cine, 15 1883

Société française de physique, rue de Rennes, 44. - . . 1887

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s, rued'Sk

'1 VOLUME

.Claire géologique univ,^-^

.e folkloriste , librairie RoUnd , '

, Paris ' "'' 1^"

. uiblion ; Paris, rue Sainl-Simon, 4 et 5. , ' ^»i^ », bulletin du comilë ornilhologique intem&ii<, ^ Paris, boulevard Saint-Germain, 120 .

Seine-Inférieure .

»*»

Commission départementale des antiquités de la Seine-

Inrérieiire; Rouen ,j^

Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen . \vjf.

Sociélé libre d'Emulation de la Scine-Inrérieure ; Rouen, iter,

Société hàvraise d'études diverses; le Havre ^^

Seine-et-Oise. Société des sciences naturelles et médicales de Seiiie-et-

Oise ; Versailles 4861

Société des sciences morales, belles-lettres et arts, à

Versailles iWQ

Somme

Sociélé des antiquaires de Picardie; Amiens t869

Société d'Emulation d'Abbeville 1894

Tarn- et-Garonne . Société d'histoire et d'archéologie de Tam-el-Garonne ;

Montauban 1894

Vienne. Société des antiquaires de l'Ouest; Poitiers 18(i7

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394

Société littéraire, historique et archéologique de Lyon. . 1856

Académie des sciences, belles-lettres el arts de Lyon . . 1860

Annales de l'Université de Lyon, quai Claude- Bernard. , 1896

Sftâae-et-I(OÎre .

Société Ëduenne ; Autun 1846

Société d'hisloire et d'archéologie de Chalon-gur-Sa6ne . . 1657 Société des sciences naturelles de SaAne-el-Loire; Cha- lon-sur-Saône 1877

Société d'histoire naturelle d'Autun 1888

Société d'histoire naturelle de M&con 1896

Académie des sciences, bel les-lel 1res et arts de Màcon . 1902

Saône (Haate-l.

Société d'agr., sciences et arts de lu Haute-Saône; Vesoul 186)

Société d'encouragement à l'agriculture; Vesoul 1881

Société des sciences naturelles; Vesoul 1896

Société grayloise d'Emulation; Gray 1888

SurttM.

Société d'agricult., sciences et artsde la Sarlhe ; Le Mans. 18%

Société historique et archéologique du Maine ; Le Haos . 1879

Académie de Savoie; Chambéry ... 1860

Société Savoisienne d'hisloire et d'archéologie; Chambéry. 1898 Savoto <Hftnte-).

Société Florimonlane ; Annecy 1871

Seine.

Institut de France 1872

Société des antiquaires de France; Paris 1867

Association française pour l'avancemenl des sciences . . 1879

Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France 1881

Association pour l'encouragement des études grecques

on France; rue SouTdot, 22, Paris 1878

Société de botanique de France ; rue de Grenelle, 24,

Paris 1883

Société d'anthropologie de Paris, rue de l'Ecole de Méde- cine, 15 1883

Société française de physique, rue de Rennes, 44- . . . 1887

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395

Musée Guimet; avenue du Trocadéro, âO

Sociélé de secours des amis des sciences

Société zoologique de France, rue Serpente, 28

Société de biologie, boulevard Saint-Germain, 22 ... . Société de spéléologie, rue des Grands-Augustins, 7. . . Société phi lomattaique de Paris, rue des Grands-Augus-

tins, 7

Société philotechnique de Paris, rue d'Orléans; Neuilly-

sur-Seine

La direction de l'Annuaire géologique universel, rue de

Tournon, l

Hélusine , revue folkloriste , librairie Roland , rue des

Chantiers ; Paris

Le Polybiblion; Caris, rue 8arn(-Simon,4et 5

Omis, bulletin du comité ornithologique international ;

Paris, boulevard Saint-Germain, 120

Seine-Inférieure . Commission départementale des antiquités de la Seine- Inférieure; Rouen

Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen . Sociélé libre d'Emulation de la Seine-Inférieure; Rouen. Société hâvraise d'études diverses; le Havre

Seine-et-Oise. Société des sciences naturelles et médicales de Seiiie-et-

Oise ; Versailles

Société des sciences morales, belles- lettres et arts, à

Versailles

Somme

Société des antiquaires de Picardie ; Amiens

Société d'Emulation d'Abbeville

Tare -et-Gftronne. Société d'histoire et d'archéologie de Tarn-et-Garonne ;

Montauban

Vienne. Société des antiquaires de l'Ouest; Poitiers

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Vienne (Hante-). Société historique et archéologique du Limousin .... 1853

Vos^B. Société d'Emulation du département des Vosges ; Epinal. 1^5 Société pbilomaltiique vosgienne; SaJnt-Dié 1876

Tonne. Société des sciences hisloriques et naturelles de l'Yonne; Auxerre 1852

ALSACE-LORRAINE

Société d'histoire naturelle de Colmar 1860

Société des sciences, agriculture et arts de la Basi^e-

Alsace ; Strasbourg 1880

Société d'histoire naturelle de Metz 1895

Commission de la carte géologique de l'Alsace-LorrsJne ;

Strasbourg 1887

ALaÉBIE.

Société historique algérienne; Alger 1870

ALLEMAGNE.

Académie impériale et royale des sciences de Berlin (Sitzungsberichte) 1879

Sociëlé botanique de la province de Brandebourg ; Berlin 1877

Académie royale des sciences de Bavière, à Munich (Kœnigl. Bayer. Akademie der Wissenschaften zu Munchen) ISfô

Société des sciences naturelles de Brème (NaturwJssens- chafllicher Verein zu Bremen) 1886

Société des sciences naturelles et médicales de la Haute- Hesse (Oberhessische Gesellschall fdr Natur und Heil- kunde) ; Giessen 1853

Société des sciences naturelles de Fribourg en Brisgau <Bade) 1899

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Société royale physico-économique de Kœnigsberg (Kœ- nlgliclie physikalicli-œkononiisclie Gesellsclian zu Kœ- nigsberg) ; Prusse 1861

Société philosophique et littéraire de Heidelberg )a bi- bliothèque de l'Université) 1S98

Université de Tubingue la Bibliothèque) 1901

AUTFEUCHB.

Institut impérial et royal de géologie de l'empire d'Au- triche (Kaiserlich-liœnigiich-geologischeReichsanBtalt) ; Vienne 1855

Muséum impérial et royal d'histoire naturelle de Vienne. 1889

AMÉRIQUE.

Société d'histoire naturelle de Boston 1865

Institut Smilhsonien de Washington iSSO

United states geological Survey 1883

Geographical Society ot Philadelphia 1896

Academy of St-Louis (Hissouri) 1397

Bulletin de la Lloyd library; Cincinnati (Ohio) I90t

Viscansin Geolog. and Natural History Survey ; Madison. 1001

Visconsin Natural History Society; Hilwaukée 1901

Musée national; Montevideo 19(M

AIÏOLETIIHRS. Société littéraire et philosophique de Manchester (Litte-

rary and philosophical Society ot Manchester) 1859

BELOIQTJI.

Académie royale de Belgique; Bruxelles 1868

Société géologique de Belgique ; Liège 1876

Académie d'archéologie de Belgique ; Anvers, rue Lozane

1885

Société des Bollandistes ; Bruxelles, rue des Ursulines, 14. 1888 Société d'archéologie de Bruxelles, rue Ravenstein n- 11. 1891

Revue bénédictine de l'abbaye de Haredsous 1892

PORTUGAL. Direction des services géologiques du Portugal ; Lis- bonne, rua do Arco a iesu, 113 1885

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398 -

ITALIE.

Académie des sciences, lettres et arts de Modèle .... 1879 R. Deputazione sovrâ gli Studi di Sloha Palriti; Torioo. . 1884

LOXEHBOtnta.

Société des sciences naturelles du grand duché 4e Luxem- bourg; Luxembourg iS5i

SniOQB BT HORTÈaE.

Académie royale suédoise des sciences, Stockholm . . . 1869

Université royale de Christiania 1877

Tliegeologica! institution of theUniversily ofUpsala. . . 1895 Kongl. Velterheis historié och antiquitets Akademian,

Stockholm 1896

Société des sciences naturelles de B&le 1872

Société des sciences naturelles de Berne 18fô

Société jurassienne d'Emulation ; Porrenlruy 1861

Société d'histoire et d'ai-chéologie de Genève ; rue de

l'Evéché 1883

Institut national de Genève 1866

Société vaudoise des sciences naturelles; Lausanne . . . 1847

Société d'histoire de la Suisse romande; Lausanne . . . 1878

Société neuchateioise des sciences naturelles; Neuchatel. 186S

Société d'histoire et d'archéologie de Neuchatel 1865

Société neuchateioise de géographie ; Neuchatel 1901

Société des sciences naturelles de Zurich iSSJ

Société des antiquaires de Zurich {h la Bibl. de Zurich). 1864 Société générale d'histoire suisse la bibliothèque de

Berne) 1880

Indicateur des Antiquités suisses (Anzciger fur Schvt'eize-

rische Alterlhumskunde), Neue Folge, 1, Zurich. . . , 1899

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tTlBLISSEKENTS riBUCS (Si)

I Méiiioiree.

Bibliothèque de la ville de Besancon. Id. populaire de Besancon.

Id. de l'Ecole d'artillerie de Besancon. Id. de l'Université de Besancon. Id de l'Ecole de médecine de Besancon.

Id. du Chapitre métropolitain de Besancon. Id. du Séiniimire de Besancon.

Id. de l'Ecole normale des instituU'iirs de Itesunguii.

Id. dit Cercle militaire de Besancun.

Id. de la ville de Montbéliai'd. Id. de ta ville de Pontarlier. Id. de la ville de Baume-les-Dames. ft. de la ville de Vesoul. Id. de la ville de Gray. Id. de la ville de Lure . Id. de la ville de Luxeuil.

Id. de la ville de Lons-le-Sannier. Id. de la ville de Dole.

Id. de la ville de Poligny,

Id. de la ville de Salins.

Id. de la ville d'Arbois.

Id. de ta ville de Saint-Claude. Id. du Musée national de Saint-Gemiain-en-Laye.

Id, Mazaiine, fi Paris.

Id. de la Sorbonne, à Paris. Id. de l'Ecole d'application de l'arlillerie et du génie,

à Fontainebleau. Id. du Musée etlinograpliique du Trocadéro, à Paris. Id. du Brilish Muséum, à Londres. (Librairie Dulau et C'«, Londres, Soho Square, 37.) Archives départementales de la Côte-d'Or.

Id. du Doubs.

Id. de la Haute-SaAne.

Id. du Jura.

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TABLK DES MATIERES m VOLUME

PROCÈS- VERBAUX.

Allnculion de M. Airred VAissiRft en prenant possession de In présidence p. v

HéjinprexsioTi île Jacquemardad» , pnùine patnis ilu con- sviller Itiiot. Miluplé par la Sodi>té sur la proposition >le M. A. Vmssier p vil

Les Bibliothèques eisleri tiennes en Frnnche-Coroté et leur composition, par M. J. fiAUTlllf.li p. vit

Compte renilu île In séance publique et ilu liaoqiiet de l'Aca- démie de Besançon, par M. le président p. ix

Hommage è, la mémoire de M, Félix Uairol et de H. le doc- teur Coulenol, membres titulaires récemment décèdes, par M. le présidenl p. X

Note sur la priorité de l'eiplicalion de^ origines du nom d'A- mérique, en lïivcur dn Illinois Jules Mnrcou. par M. te dcir- ipurA. GiRARFiOT p. ïi

Les patois franc-tninlnii et leur topaf[r'ip)iie. d'après le cha- nointi nai-tois, par M. le diideur JIevmkk p. xili

N'iillre sur le ilnotein' en iniHlecine comte d'Udressier. [onda- leur el présidt'iil Je la Société, par le même p. xiv

Explicaliou d'une partie di-^ scènes mvtholoKiques représeii- Itvs en tias-reliel's sur Ips colonnes et les jiimlMee« de Porle- Noire, par M. \. VAit»iKn p. xv

Notice sur deux mnniisi-nls franc-comtois : Vllistoire dea Ar- cheiièqae» de Besançoit, pur Ki-ançois d'Orivai, (Xvii* s.|, el Kiiiait lilUrairt* d'une Académie privée (tiui retenait i Besançon!, en Ml^, récemment acipiis par les Archives du Doub-; et la liibliutlii'que de ltesimi;on, par M. Jules GAUTHIKil p. XVI

Besançon pendant la gunrre de die am, par U. le docteur

J. MKYSIER p. XVII. )

Hommage à la mémoire de M. Albert nnichard, membre lil"- Inire, récemment décédé, par M. te picsident p. iix

27

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«B

Notice sur U. Paraadier, inspecteur général honoraire des pants-et-chaussëen, par M. le docteur A. Giri^rdot p. xxi

Etude archéologique sur l'église de Sainl-Ursanne, dans le Jura bernais, par M. I. Gauthier p. ixui

Opinions erronées de la Bévue épigraphii}ue sur l'itinéraire de Vetontio à Epomandttodurum p. Xliv

Notices sur Charles-François Varaigne et sur le général Fi'an-

cia Caslan, par M. le président p. xiv

Adhésion de la Société d'Ëniulatioii du Doubs à la Société de protection des paysages français p. rxvi

Notice sui' la découverte d'un bassin de Tontaine, de l'époque roniaine, à Chambornay-lei-Bellevjux, par U. le pi-ésident p. xxvi

Rapport, par M. Kirchneh, archjviïte de la Société, d'une dis- tribution d'exemplaires du volume des Incunables de la Bi- bliothèque de Besançon faite aux principales Bibliothèipies de France et des Deui-Hondes p. Kivii

Annonce de la mort du poêle Edouard Gheniéb. membre ho- noraire, décédé à Uaume-les-Dames le 5 décembre 1901, lé- guant à la Société d'Emulation du Doubs 00,000 Trancs, pour créer, en mémoire des deui frèrei Grenier, une pension triennale en faveur d'un jeune Franc-Comtois intelligent, laborieux et pauvre p. xivii

Notice sur Alfieil Milliard, de Pédry (Haute-Saone), membre correspondant, et sur ses collections de l'Age de pierre et de l'âge de bronze léguées au Musée de Etesançon. par M. le docteur A. GiBARBOT P- xxvii'i

Etude archéologique sur réglise de Romain-Uotier (canton de Vaudj, par M Jules Gauthier p. xxviii

Election du bureau pour 1902 et du secrétaire décennal p, XXlx

Séance publique du 19 décembre 1901 p. xxx

Banquet annuel de 1901 et toasts de MM. Vaissier, président sortant, et Jules Gauthier, secrétaire décennal p. xxxi

MÉMOIRES.

Société d'Emulation du Daubs en iOOI : dis- cours d'ouverture de la séance publique du jeudi 19 décembre 1901, par M. Alfred Vaissier, pré- sident annuel p.

Les noms de lieu romans en France et à l'étranger (tal)le alphabétique des formes latines), par M. le docteur J. Meynier p.

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403

Flore det Lichens de Pr anche-Comté et de quelques localités environnantes (suite et fin), par M. C. Flagey p. 55

Un mystère fi-ançaia au xiv* siècle : Le Jour du Jugement, de la bibliothÙL|iie de la ville de Be- sançon (texte du mystère), par M. Emile ItOY. p. 115

Les colonnes à figures de Porte-Noire, à Besançon, par M. Alfred Vaissier (avec gravures) p. 161

Le docteur en médecine comte d'Udresiier, par

M. le docteur J. Metnier p. 177

Deux vestiges de construction gallo-romaine, se complétant l'un par l'autre, à Besançon et à Cliatnbornay-lez-Bellevau.c, par M. Alfred VaiS- siER (2 planches) p. 18(i

Besançon pendant la gueiTC de dix ans, par M. le docteur J. Meynier p. 195

Un précurseur de Libri : Etude sur le génétlogis'.e Jean-Baptiste Guillaume de Gevigneg (sa vie, son œuvre, ses aventures et ses méfaits), par M. Jules Gauthier p. 220

Jean de Fruijn, archevêque -élu de Besançon ([1395]-1458), par M. Léon Gauthier (1 planche), p. 263

Le Docteur Coutenot, par M. le docteur Ghapov (1 portrait) p. 273

Notice sur deux manutcrilt franc-comtois des xvii'- xvni» siècles, récemment entrés dans nos dépôts publia, par M. Jules Gauthier p. 297

Le cardinal de Granvelle et les artistes de son temps, par M. Jules Gauthier (2 portraits) .... p. 305

M. Alfred Milliard, de Fédry, et sa collection d'ob- jets préliistoriques léguée au Musée arcfiëolo- fftqiie, par M. le docteur Albert GiRARDOT p. 352

Dons hits niA Société en 1901-1902 p. 3S0

Envois des Sociétés correspondantes p. 361

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